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Comme toute langue, le français est doté d’une variation linguistique diversifiée :
standard, soutenu, courant, familier, dialectal, argotique, etc. Ce qui permet des usages
langagiers différenciés selon le contexte et la situation pour une communication
adéquate et réussie. Dans les établissements scolaires, l’enseignement des langues
étrangères est majoritairement guidé et encadré par des manuels qui enseignent
généralement un français standard
Un étranger qui parle le standard sera toujours compris et ses écarts de langue seront
beaucoup mieux tolérés que s’il s’exprime dans une variante régionale ou stylistique
plus ou moins bien maîtrisée. La règle d’or est donc qu’il est préférable de parler trop
bien que d’utiliser des variantes familières à mauvais escient.
Nous pensons en effet, à la suite de Valdman (1975 et 2000), qu'il est nécessaire de
redéfinir le but de l'enseignement des langues étrangères: il ne doit pas se limiter
uniquement à l'acquisition d'un certain degré de compétence communicative, mais doit
aussi contribuer à l'éveil de la conscience linguistique de l'élève. L'introduction de la
1
Valdman ,1982, 218
variation très tôt dans l'apprentissage permettra d'insérer dans l'enseignement des
langues vivantes une dimension essentielle: la prise de conscience du comportement
langagier, l'apprentissage de la tolérance linguistique et par là de la tolérance d'une
façon générale, prenant ainsi le relais de l'enseignement de la langue maternelle.
2
Gadet, 2007, p.10
3
Lodge et al., 1997
4
Koch& Œsterreicher, 2001
la sélection d’unités linguistiques, dont l’interprétation est indépendante d’un savoir
partagé .Ce n'est plus « le » français, mais l’une de ses actualisations ;
Par contre, Le non standard est une forme susceptible d’être employée dans des
contextes où la proximité - physique et/ou symbolique - entre les partenaires est
minimale, entraînant la sélectiond’unités linguistiques qui ne peuvent être interprétées
qu’à partir d’un savoir partagé
Je suis → J’suis → chuis → chu
(2) Il y a → Y a
(3) Tu es / Tu as → T’es / T’as
(4) Oui → Ouais / Non → Nan
Ces exemples démontrent la réduction phonétique ou la mutation articulatoire dans les
énoncés oraux très récurrents dans la communication quotidienne. Ils sont a priori
considérés comme erronés selon les normes basées sur l’écrit, et absents dans la
plupart des manuels. Cependant, ce sont les parlers que nous entendons le plus souvent
dans les conversations courantes.
-Après une phase d’écoute et d’observation d'un extrait sonore, les apprenants sont
appelés à transcrire ce qu’ils ont cru percevoir ;
Conclusion
Si l’on souhaite préparer les étudiants à interagir verbalement avec les locuteurs de
telle ou telle communauté linguistique francophone, on doit être en mesure de leur
présenter ces grandes caractéristiques non seulement de manière déclarative (« Au
Québec il y a de l’assibilation [...] »), mais aussi de manière procédurale, en leur
faisant écouter, de manière raisonnée, les données sonores en question, et ce afin de
développer chez eux un certain degré de familiarité avec les variétés considérées.6
5
(Lebre-Peytard et coll., 1981 ; Biggs & Dalwood, 1976 ; Lynch, 2007 ; Stillwell et coll., 2010 ; Pimsleur, 1979 ;
Tyne 2009a ; Boulton & Tyne, 2014, pour une synthèse)
6
Detey, 2010, 157.