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Cours 7 La méthode verbo-tonale

1.Définition

La méthode verbo-tonale, fortement liée au courant structuro-global audio-visuel


(SGAV) dont le principe reposait sur la correction de la prononciation des apprenants,
a été développée dans les années 60 par Peter Guberina, professeur à l’université de
Zagreb (Croatie). A l’origine, ses recherches et ses objectifs consistaient à rééduquer
les malentendants, mais il a élargi ses recherches à autre public, les apprenants d’une
langue étrangère. Il s'intéresse donc aux problèmes d’audition des apprenants de L2 et
à l’application d’une correction de la prononciation. Guberina constate que les
apprenants font souvent les mêmes erreurs, il part donc du principe que l’apprenant
prononce mal car il entend mal,

L’objectif de la méthode verbo-tonale consiste « à rendre plus saillantes les


informations mal perçues ou non-perçues. Il s’agit en fait de « déformer » le modèle
dans la direction opposée à l’écart constaté dans la production de l’élève ». Les
apprenants sont corrigés de manière inconsciente.

Abry et Veldeman-Abry soulignent l'importance de rééduquer l’oreille en s'appuyant


sur les zones de fréquence les plus entendues à l’aide du corps et de procédés
sensoriels. La prosodie joue un rôle principal au sein de cette méthode. Le moyen
fondamental préconisé pour la correction consiste à replacer le son dans un contexte
facilitant, plus favorable pour le percevoir.

Les traits susceptibles d’être renforcés par le contexte sont l’acuité (aigu/grave), la
labialité (arrondi/écarté), la tension (tendu/relâché)1 . Kamiyama affirme que « les sons
clairs ou aigus (ex. /i/ par rapport à /y/) peuvent être renforcés par une intonation
montante, et les sons graves (ex. /y/ par rapport à /i/) par une intonation descendante.
De la même manière, les sons aigus sont renforcés par des consonnes aiguës, les sons
graves par des consonnes graves ». Dans son ouvrage, Callamand (1981) évoque un
exemple concret d’application de la méthode verbo-tonale : « les étudiants japonais ont

1 Abry et Veldeman-Abry (2007, p.53 108).


tendance à produire [ɯ] à la place de [u]. Pour corriger cela, les traits à transformer
sont « plus de labialité » et moins « d’antériorité », et les consonnes qui forment les
contextes facilitants pour [u] sont [p], [b], [m], [f], [v], [w] » .

2. Les disciplines de la méthode.

1. La place primordiale de l'éducation auditive : recherche du champ optimal.


2. Les leçons audiovisuelles.
3. Le graphisme phonétique.
4. Les rythmes phonétiques : regroupant le rythme musical et le rythme corporel.

3. Les objectifs
Au final, les objectifs visés par la discipline sont les suivants :
 Amélioration de la voix : parlée, chantée ou modulée. L'attention est portée sur
sa qualité (ni rauque, ni nasonnée), sa tonalité (grave/ aiguë) et son intensité
(fort/ faible).
 Structuration du rythme : par la répétition de syllabes simples, complexes
voire de phrases. Il diffère selon le nombre d'éléments, la présence ou non
d'accentuation et la présence de pauses brèves ou longues.
 Travail intonatif : une intonation montante, descendante ou neutre.
 Maîtrise de la vitesse : le tempo.
 Travail phonétique : avec la mise en place du système articulatoire selon une
progression phonétique et un nombre croissant de phonèmes par émission.

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