Remédier à la prononciation incorrecte en utilisant la MVT a pour but de mettre en valeur le son mal apprécié par l'apprenant.
La MVT offre différents moyens et outils pour corriger une
prononciation incorrecte. Ils sont appelés procédés de correction phonétique : La prosodie est constituée du rythme et de l’intonation. Le premier influant le second. Il s’agit pour l’enseignant de jouer avec la musicalité de la langue pour faire percevoir les sons qui auraient été omis ou mal énoncés. Plusieurs techniques découlent de ce principe exemple : Le recours au chantonnement de phrases-modèles en remplaçant le message verbal par des suites logatomiques. (un logatome est constitué par une syllabe ou un groupe de syllabes appartenant à une langue, mais ne formant pas un mot ou un syntagme de sens plein. Par exemple unvardousu, puramobi, ramantuche,…)
Chantonner des suites logatomiques permet d’oublier le sens du
message pour se concentrer sur la mélodie de la langue. La prosodie est accompagnée d’un geste facilitateur (visible au niveau de la macro et micro-motricité) qui peut être pour l’enseignant le fait de souligner l’effet de tension qu’il souhaite produire. Ainsi, un élève qui prononce « il va à baris » au lieu de « il va à Paris » (par contamination des sons [a] détendus qui l’entourent) se verra proposer une attitude posturo- mémo -gestuelle tendue et dynamique sur le [p] de « Paris ». La prononciation nuancée est une technique de la
MVT qui part de l’erreur de l’apprenant. Prenons l’exemple
d’un hispanophone qui prononce [u] au lieu de [y] dans « tu vas
bien », la confusion entre les deux phonèmes posant un
problème sémantique (« tout va bien »). L’enseignant
présentera un modèle optimal de perception qui sera un son
intermédiaire entre le [i] et le [y].
Pour les sons consonantiques, la technique de la prononciation nuancée est encore plus délicate à mener. Les enseignants peuvent proposer des sons consonantiques hypertendus ou hypotendus. Par exemple, le [b] de « bonjour » sera prononcé avec un [b] hypotendu, à la limite de l’intelligibilité et de la perception auditive. Le [b] peut être dans un premier temps substitué par un [h] expiré pour que l’apprenant en difficulté comprenne qu’il s’agit de faire passer de l’air avec hypotonicité. La phonétique combinatoire est une phonétique qui vise à résulter un changement combinatoire entre les sons paroliers. Aussi, si l’existence de l’influence entre les sons dans la chaîne parlée est une évidence linguistique, la phonétique combinatoire constitue en FLE un procédé de correction phonétique puisque les sons s'influencent les uns les autres : l'influence des voyelles sur les consonnes, l'influence des consonnes sur les voyelles et l'influence des consonnes entre elles. lors de l’illustration de chacun des outils de remédiation utilisés nous constaterons, que le travail phonétique porte à la fois, de manière synthétique et globale, sur tous les paramètres du langage et que la MVT tire son efficacité de la mobilisation cumulative, solidaire et diversifiée de toute la panoplie les procédés. Les principales consignes de correction et conseils généraux d’application pour l ’enseignant en auto-formation
Dans la programmation phonétique d’une leçon ou d’un
ensemble de leçons, on veillera à accorder la priorité aux modèles optimaux, c’est-à-dire à ceux qui offrent des conditions de perception/reproduction favorables pour une communauté linguistique déterminée. L’expérience de la classe et la familiarisation avec le système d’erreurs des apprenants permettront rapidement d’opérer une sélection judicieuse des structures optimales. Optimalisation des structures non optimales. Les structures non optimales ne seront évidemment pas évacuées du travail phonétique dans la classe de langue. il suffit parfois d’interventions mineures (un découpage, une distribution différente de l’énergie respiratoire sur l’énoncé, etc.) pour modifier favorablement les conditions de perception/reproduction d’un modèle initialement non optimal. Maintien de conditions d’optimalisation constantes.
Il arrive souvent que l’apprenant retombe dans son erreur en
réintégrant un modèle non optimal. Il conviendra dès lors de maintenir sous d’autres formes les conditions d’optimalisation qui imaginons le cas classique de l’hispanophone qui reproduit /b/ comme [p] en position intervocalique, comme dans l’exemple déjà rencontré il y a un agent là-bas. Ce modèle n’est pas optimal en soi puisque le [b] se trouve dans une position défavorable à la tension consonantique, tant dans l’absolu qu’en raison de la phonologie distributionnelle de l’espagnol. La correction va donc consister à favoriser la perception de [b] par un découpage qui placera la consonne à l’initiale pour accentuer sa tension.
Comment enseigner efficacement la grammaire du CP au CM2 pour mieux comprendre et écrire la langue française ?: Les cents ciels (l’essentiel) de la grand-mère (grammaire)