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La dissertation de culture générale : Exemple de 2023 des textes du sujet


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rédaction dʼun brouillon ACCÉDEZ À L'OUVRAGE

Dernière mise à jour le 23/02/2018 | Publié le 20/10/2014 | Par Véronique Bonnet

L'intensification de nos pratiques informatiques rend peut-être plus di icile une démarche qui allait de soi : penser à partir d'un énoncé inédit,
un crayon à la main. Or, au concours, une calligraphie est requise. Non seulement pour recopier d'une écriture aérée, lisible, qui donne appétit et
ne rebute pas les yeux déjà très sollicités des correcteurs du concours. Mais aussi pour construire les coulisses. On ne gère pas un brouillon sur
feuille, destiné à guider dans la rédaction définitive, comme on le fait, en continu, à l'ordinateur, brouillon qui devient le texte accompli lui-
même. par Véronique Bonnet

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Par mot clé

Réfléchir en écrivant sur une feuille ouvre des possibilités très intéressantes, par la rapidité des
rapprochements, la clarté des tableaux synoptiques. À la main, on peut utiliser aisément - Tout -
flèches de dissociation et d'association, dessiner, schématiser, c'est-à-dire rendre sensible à
soi-même ce qui est abstrait ou intelligible. Comme la figure du cercle le fait pour la définition

du cercle.

Une fois l'esquisse sur les rails, il importe de bien déterminer le moment, impératif, du passage
du brouillon à la copie. Ainsi, pour une épreuve en quatre heures, ne jamais consacrer au
brouillon plus d'une heure et demie. Ce qui laisse au moins deux heures et demie pour le
recopiage de l'introduction et de la conclusion, la rédaction du développement avec
argumentaires et illustrations, et la relecture qui est essentielle.

En juin dernier, à HEC, lors du compte-rendu e ectué par le responsable de l'épreuve de


dissertation de culture générale, il a été indiqué qu'il y avait en moyenne 10 à 15 fautes par
copie. Le record a été atteint, lors de la session 2014, par une copie contenant 134 fautes. Il a
été rappelé qu'un point était retiré par tranche de 5 fautes. D'où la nécessité de se réserver au
moins dix minutes pour la relecture attentive. Il est important de prendre les indications qui
suivent comme des suggestions qui sont à adapter en fonction de la personnalité de chacun.

Tel d'entre vous, après avoir montré que le sujet donnait quelque chose à penser, se plaira à
annoncer dès le départ tous les enchaînements, alors que tel autre aura besoin de ménager
une certaine dramatisation plus surprenante, néanmoins explicitée et cohérente. Certains,
pour se sentir bien dans l'acte d'écriture, auront besoin d'homogénéiser les illustrations, ou de
faire monter en puissance les tensions théoriques…

Le seul point non négociable : ne jamais laisser votre lecteur, c'est-à-dire, ici, l'examinateur,
deviner tout seul la logique de vos enchaînements. Autant, pendant l'année, on peut avoir la
tentation d'être allusif, puisque l'on s'adresse à un professeur dont on sait qu'il connaît tel
contexte ou telle transition… Autant, au concours, il est impératif de tout expliquer.

D'où l'importance d'éviter ce que les jurys appellent les topoï — pluriel grec du terme topos —,
des enchaînements et références déjà constitués, que l'on voudra de force " réussir à placer ",
et qui font intervenir des présupposés disparates. Ne surtout pas passer l'année à constituer
une " dissertation type " sur la vérité en général, qui ne pourra en rien constituer un traitement
circonstancié de tel sujet particulier. Les citations hors contexte, vestiges pitoyables d'une
pensée démembrée, sont également indésirables.

Ce que l'on notera au brouillon


Le sujet lui-même, pour relever en lui les équivalences, les oppositions, les présupposés, la
forme ouverte, fermée, les rapports de condition à conséquence. L'indication schématique de
ce qui, en lui, est fragile. Il y a deux manières d'interroger un sujet apparemment hermétique :
quels sont ses fondements, quelles sont ses conséquences ? Ce qui amène à relever, pour
l'énoncé proposé, une incertitude, ou une tension. On appelle dissertation l'écriture
d'hypothèses successives qui formulent et travaillent cette incertitude.

Pour chacune de ces étapes, noter, sans tout rédiger :

l'argumentaire pressenti ;

l'illustration qui est une incarnation particulière de la thèse ;

la limite sans laquelle on ne comprendrait pas pourquoi la dissertation se poursuit.

Vérifier que les étapes en question sont bien successives et non pas juxtaposées. Noter de
manière très lisible quel est leur lien logique : déduction, apparition d'un élément nouveau
(or), qui va lui-même interagir sur ce qui précède et le modifier (donc)…

Ne rédiger intégralement que l'introduction et la conclusion. La formulation fine et aboutie du


raisonnement qui introduit une étape sera à réaliser directement sur la copie ; ainsi que
l'explicitation de l'illustration de culture générale, mythologique ou littéraire, historique,
philosophique, sociologique…

Problématiser une dissertation de culture générale

Principe
Il est important de se représenter la dissertation comme une démarche cohérente, d'un seul
tenant, et d'éviter le malentendu d'une construction qui serait constituée d'une suite de
formalités.

Il m'arrive de renvoyer mes étudiants à la métaphore qui est celle que Platon, dans le
Parménide, met dans la bouche de Parménide lui-même : disserter relève de " la traversée à la
nage d'un vaste océan de discours ". Savoir disserter est un peu et même beaucoup comme
savoir nager : une fois qu'on a compris qu'on pouvait prendre appui sur l'eau elle-même pour
mieux l'a ronter, on est assuré de trouver en elle des ressources, de bien s'y poser,
éventuellement de s'y reposer pour mieux rebondir…

Expression également souvent utilisée dans les rapports de concours, " se battre avec le sujet ".
Non pas se débattre, mais combattre, se mesurer à ce de quoi il faut d'abord saisir la
configuration, la complexion.

Dans la dissertation de culture générale, donc, les opérations s'appellent l'une l'autre. La
première et la plus fondamentale consiste à se donner un objectif. En quoi cet énoncé, cette
forme syntaxique dont je vois bien qu'elle est en rapport avec le thème de l'année, est-il
porteur d'une anomalie, d'une incertitude, d'une ambiguïté, de façon telle que mon
intervention soit requise pour la travailler ?

Autant d'indices contenus dans le sujet qu'une lecture un peu attentive va débusquer afin de
diligenter une investigation réfléchie. Qu'il s'agisse d'une notion (" L'authenticité "), d'un
couple de notion (" Vérité et sincérité "), d'un adjectif substantivé (" L'invraisemblable "), d'un
nom suivi d'un adjectif qualificatif (" La parole vraie "), d'un verbe (" Vérifier "), d'une triade ("
Doute, certitude et vérité "), d'une alternative (" Vérité ou évidence ? "), d'une question qui
reste arbitraire tant qu'elle n'est pas problématisée (" Comment discerner le vrai ? "), il
importera de relever teneur apparente, teneur sous-jacente, statut temporel, spatial, sujet
supposé, registre, contraposée…

Chaque sujet de dissertation est absolument spécifique et la " chair de l'énoncé " impose une
stratégie de lecture plastique, constamment prête à se reconfigurer. Un peu comme les veines
du marbre s'imposent successivement à qui tente d'y faire surgir une figure.

L'introduction consiste à montrer à l'examinateur pourquoi il y a du sens à établir les limites


d'une première interprétation, et à se laisser guider par les indices qui apparaissent. Le terme
de problématisation rend assez justement compte de cette première démarche. Montrons que
la teneur de ce mot n'est pas intimidante ni e rayante.

Le terme problème veut dire, pour une dissertation de culture générale comme un devoir de
mathématiques, obstacle. Il vient du grec pro, " devant " et blêma de ballà, " jeter ", soit " ce
qui est jeté devant ".

Relever dans le sujet une di iculté, un obstacle, quelque chose qui nous arrête et nous
empêche d'avancer, revient à avoir la garantie de réfléchir avec une réelle envie de
comprendre, moteur décisif. La dissertation se trouve alors e ectivement enclenchée, et ce qui
apparaît progressivement est su isamment ordonné pour avoir en lui-même une logique qui
dispense de tout agencement factice.

Certes, restera toujours la question de la conclusion, qui ne pourra jamais prétendre être une
solution intégrale, puisque à mesure que les propositions se font plus précises, elles sont
amenées à rencontrer d'autres apories et scories.

Dans la dissertation de culture générale, s'arrêter a toujours une part d'inaccompli, comme le
disait déjà Aristote : " Il est nécessaire, toutefois, de s'arrêter. " La construction s'interrompt en
e et, et il convient de négocier comment le faire de la façon la plus lucide et élégante, avant
même que toutes les di icultés se soient trouvées dépassées.

Le schéma le plus simple est donc celui d'une hypothèse initiale qui, rencontrant des limites,
donne lieu à une première reformulation, qui elle-même, pour la même raison, donne lieu à
une nouvelle et dernière reconfiguration. Mais, pour le dire à nouveau, l'essentiel est que la
proposition soit animée du dedans par une continuité démonstrative, comme la traversée du
nageur, qui prend appui sur ce de quoi il faut parler autrement et mieux.

Le moment moteur est celui de la lecture du sujet. C'est pourquoi nous allons maintenant
montrer comment, à partir d'un sujet sur la vérité, bien s'approprier la teneur d'un libellé
revient à se donner des atouts pour avancer et relancer à chaque fois l'exigence de
construction. L'introduction qui, comme son nom l'indique, a pour fonction de conduire le
candidat et son lecteur " à l'intérieur " du sujet, si elle est correctement construite, contient
déjà en elle-même les matériaux pour les étapes suivantes.

Application du principe à un sujet : " Être dans le


vrai. "
Constitution d'un brouillon, crayon en main

L'introduction est une problématisation


Supposons donc que l'expression " Être dans le vrai " soit proposée au concours. Une lecture
globale devra alors être pratiquée, qui évitera soigneusement de se contenter de constituer,
pour chacun des trois termes, un paragraphe disjoint : " être ", " dans ", " le vrai ".
Être dans le vrai, après y être parvenu, ou avant d'en sortir ? Quelle teneur du substantif, dire le
vrai, pour éviter de dire la vérité comme totalité aboutie ? Faire du vrai un lieu symbolique,
pour manifester sa contraposée comme une errance ou un exil ? Quelle naïveté possible d'un
usage de cette représentation ? La synthèse temporelle n'est-elle pas plus adaptée à la
constitution du vrai que la juxtaposition spatiale ? Que suggère cette présentation du vrai
comme lieu ? Pouvoir, comme dans le jeu des enfants, savoir qu'on brûle ou qu'on refroidit ?
Avoir la possibilité de se déplacer à vue, selon des indices redoublés ? Est-on dans le vrai ou le
vrai est-il en nous ? Quel degré d'évidence ? Être dans le vrai sans même s'en douter ? Dès lors,
être dans le vrai quand même ?
Un prétexte littéraire, spatial, pourra, au début de l'introduction, accentuer la tonalité du sujet.
Tout en préparant soigneusement l'enquête. L'infinitif proposé est-il un verbe d'état ou un
verbe d'action ?
Ce qui pourrait donner au brouillon : " Dans La Flûte enchantée de Mozart, une initiation
symbolique et musicale est proposée à Pamina et Tamino par Sarastro. Elle débouchera sur
des remerciements à Isis et Osiris, une fois que l'éclat du soleil de la vérité aura pu triompher
des errances de la nuit. "

L'introduction elle-même, dans son ensemble, imposera :

d'écrire le sujet, qui n'est pas supposé connu du lecteur. Ne jamais commencer par " Ce sujet
nous invite à " ;

de problématiser le sujet. Ainsi, pour " Être dans le vrai ", établir les incertitudes temporelles,
la naïveté spatiale, la fragilité du substantif ;

de reformuler le sujet pour bien montrer au lecteur que vous avez identifié l'obstacle
théorique ou l'ambiguïté.

Ce qui pourrait donner au brouillon : " La vérité serait-elle à penser comme un lieu originaire,
plénier, dont l'homme se serait trouvé exilé, ou comme tâche récurrente de mise en cohérence
des mots et des choses, des choses et des choses, des mots et des mots, de soi avec soi…
Royaume originaire ou totalisation toujours à recommencer ? Notion statique ou dynamique ?
Lieu ou processus ? "

Le développement explicite de plus en plus précisément les


présupposés et conséquences de l'énoncé
Il expose, de la plus sommaire à la plus soigneuse, des hypothèses de lecture du sujet.
Il les argumente, sans omettre les transitions, en se donnant les moyens théoriques de dire ce
qui est dit.
Il les illustre par des références culturelles précises qui se présentent comme des incarnations
de chaque proposition.
Il en montre, hormis pour la dernière, la limite, en examinant à quelle condition ou pour quel
domaine de définition telle formulation peut être opérée ou non.

Ce qui pourrait donner au brouillon :


Hypothèse : parler, dire quelque chose de quelque chose, suppose une juste perspective. Qui
se tient trop près ou trop loin peut subir une erreur de parallaxe. Le vrai serait une question
d'approche. Statut du témoin : se tenir où il faut, au sens propre. Au sens figuré, se garder de la
contradiction.
Illustration : dans le Peri phuséàs (De la Nature) de Parménide, physicien et logicien du vie
siècle avant notre ère, Athéna, déesse de la Sagesse, indique à un jeune homme qu'elle initie
de quel càté se tenir pour énoncer le vrai : celui du principe de contradiction, alors que se tenir
sur l'autre rive revient à tomber dans l'illusion.
Limite : déjà, la formulation proposée se trouve infléchie. Si le vrai ne va pas sans dire, c'est
qu'il est voilé. On appelle d'ailleurs la vérité alétheïa, ce qui a cessé d'être caché. D'où
l'importance d'une démarche de constitution, fût-elle de recouvrement d'une dimension
perdue.
Reformulation : " Être dans le vrai " serait une expression fautive. Faire de la vérité un espace
serait omettre qu'elle est un processus de constitution ou de reconstitution.
Illustration : dans le Ménon de Platon, le personnage Socrate montre à Ménon que la
formulation d'un énoncé vrai suppose un travail de définition qui permet de se défaire du voile
d'ambiguïté des situations pour remonter aux choses en soi. Dont on peut examiner si elles
s'excluent ou quels sont leurs rapports.
Limite : or, une telle construction temporelle est infinie. Vouloir accéder au vrai revient à le
manquer toujours. Si on ne part pas de lui, alors comment discerner son critère ?
Nouvelle reformulation : d'où, malgré sa grossièreté apparente, un fond de pertinence dans
l'expression proposée.
Illustration : chez Platon lui-même, toujours dans le Ménon, la perspective de la réminiscence
suggère que seul celui qui a idée de ce qu'est la vérité peut aspirer à elle. Argumentaire repris,
à des titres divers, dans une tonalité théologique plus ou moins a irmée, par Descartes, Pascal
et Spinoza.

La conclusion synthétise et avance


Elle récapitule, à l'intention du lecteur, les étapes traversées et l'état de la question au moment
où la copie s'arrête.
Elle soigne tout particulièrement la manière dont on raccompagne le lecteur à la porte de chez
soi, comme on le ferait pour un invité, sur le bonheur intelligible et sensible duquel on a veillé,
pendant tout le temps qu'il nous a lu. Elle ouvre une nouvelle piste, en reprenant la métaphore
introductive. La conclusion, œuvrée, doit avoir une densité, tout autant que ce qui la précède.
C'est la dernière impression que le lecteur a de vous avant d'arrêter sa note.

Ce qui pourrait donner au brouillon : " Partis d'une approche spatiale de la vérité, nous avons
mesuré la naïveté d'une démarche qui se contenterait de juxtaposer des éléments sans en
constituer une synthèse temporelle. Pour autant, parler non plus d'“être dans le vrai”, mais de
construire, déduire, reviendrait à méconnaître le diallèle du critère du vrai, qui se suppose lui-
même. Ce qui dès lors reviendrait à inverser la formule proposée : non pas “être dans le vrai”,
mais avoir en soi une idée du vrai. "

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