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UFR Langues, Littératures et Civilisations

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Département de Lettres Modernes

Année universitaire 2022-2023

SYLLABUS DU COURS

Intitulé du cours : Méthodologie de l’exercice comparatiste

Code : LGC 6512

Type : Travaux Dirigés (TD)

Volume horaire : …

UE de rattachement : Littérature Générale et Comparée

Niveau de cours : Licence 1

Département : Lettres Modernes

Semestre : …

Nombre de crédit : …

Nom de l’enseignant : Dr N’GATTA SEVERIN

Contact téléphonique :0707650397

Email : …

Statut : Permanent Vacataire

Présentation du cours

Ces travaux dirigés sont conçus pour fournir aux étudiants en première année de Lettres Modernes les outils
d’une analyse comparatiste.
À la pratique, le cours insiste sur les fondements et les enjeux de la LGC et apporte des réponses aux
préoccupations d’ordre méthodologique de la discipline qu’il découvre.

Objectifs pédagogiques :

À la fin de ces travaux dirigés, l’étudiant devra être capable de :

 Connaitre parfaitement les fondements de la démarche comparatiste ;


 Savoir réaliser une dissertation et un commentaire comparatiste.

Prérequis

 Avoir participé au cours magistral de l’Introduction à la littérature générale et comparée par les
textes (Licence 1) ou en avoir pleinement pris connaissance constitue un réel avantage ;
 Disposer d’une culture littéraire suffisante.

Scénario pédagogique

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N° de séance Contenu Travaux/Lectures

Présentation du syllabus
Séance 1
II. La dissertation comparatiste

III. Le Commentaire comparé


Séance 2

Séance 3 II. Évaluation

Langue d’enseignement : Français

Bibliographie indicative

AYEMOU (Djétouan), N’GATTA (Séverin), Le Commentaire composé au lycée, Abidjan, NEI-CEDA, 2012.

Brunel (Pierre) et Chevrel (Yves) éd., Précis de littérature comparée, Paris, PUF, 1989 ;

Brunel (Pierre), Pichois (Claude) et Rousseau (André-Michel), Qu’est-ce que la littérature comparée, Paris,
Armand Colin, 1983 ;

Brunel (Pierre), La dissertation en littérature générale et comparée, Paris, A. Colin, 1986 ;

Brunel (Pierre), Moura (Jean-Marc), Le commentaire en littérature générale et comparée, Paris, A. Colin, 1998 ;

Chauvin (Daniel), Chevrel (Yves), Introduction à la littérature comparée : du commentaire à la dissertation,


Paris, Dunod, 1996 ;

Chevrel (Yves), La littérature comparée, Paris, PUF, col. « Que-sais-je ? », 1989 ;

Claudon (Francis), Haddad-Wolting (Karen), Précis de littérature comparée. Théories et méthodes de


l’approche comparatiste, Paris, Nathan université, 1992 ;

François (Anne Isabelle) et Tran-Gervat (Yen-Maï), Guide pratique des exercices comparatistes, Paris, Presses
Sorbonne-Nouvelle, 2010 ;

Guyard (Marius-François), La littérature comparée, Paris, PUF, col. « Que-sais-je ? », (1951) 1978, 6éd ;

Marino (Adrian), Comparatisme et théorie de la littérature, Paris, PUF, 1988 ;

Pageaux (Daniel-Henri), La littérature générale et comparée, Paris, Armand Colin, 1994 ;

Pichois (Claude) et Rousseau (André-Michel), La littérature comparée, Paris, Armand Colin, (1931) 1951, 4éd.

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LA DISSERTATION COMPARÉE

I. Définition et contextualisation de l’exercice

A. Définition

La dissertation est l’un des exercices les plus courants dans les études littéraires françaises, avec le commentaire
composé et l’explication de texte linéaire. De manière générale, son support peut être une œuvre entière, un
corpus d’œuvres, ou encore la littérature en général. Sur ce point, il se distingue de l’exercice du commentaire
composé qui porte sur un extrait d’œuvre. Comme tous les autres exercices universitaires, en revanche, la
dissertation est un travail d’argumentation. À partir d’un sujet soumis à la réflexion du rédacteur, elle propose
une lecture globale de l’œuvre (ou des œuvres) en démontrant la validité de cette interprétation.

B. La dissertation en littérature comparée

En littérature comparée, le support de la dissertation est traditionnellement un corpus d’œuvres comportant au


moins deux auteurs. Pour chaque auteur, on peut avoir une ou plusieurs œuvres.

C. Le sujet

Le sujet se présente soit sous la forme d’une citation à analyser, soit sous la forme d’une question (plus
rarement). La citation ou la question peuvent porter sur une ou plusieurs des œuvres au programme, mais aussi
sur d’autres œuvres. Dans ce dernier cas, il faut voir dans quelle mesure le sujet propose une approche applicable
au programme. Quoi qu’il en soit, l’angle d’analyse de la citation ne constitue qu’un point de vue particulier, une
approche limitée et partiale, ce qui permet de la discuter (montrer sa validité sur certains points, mais aussi ses
limites, et éventuellement son manque de pertinence sur d’autres points).

II. La préparation au brouillon.

En règle générale, cette phase n’excède pas 1h30 pour une épreuve de 4h. Ce qui correspond à environ 1/3 du
temps imparti.

Le but de cette phase est d’élaborer un plan problématisé et détaillé, à partir duquel la rédaction doit être assez
aisée.

A L’analyse du sujet

Il s’agit d’une étape incontournable, qui permet de dessiner le cadre global de la réflexion ainsi que les
différentes pistes qu’elle va emprunter. L’analyse doit aboutir à une bonne compréhension de la citation, par
rapport à laquelle vous devez prendre position en la confrontant à sa connaissance des œuvres ciblés par le sujet.

Cette phase se présente en plusieurs étapes.

1° Situation de la citation : auteur (connu ou non?); date (proche de nous ou non; proche du corpus ou non ?) ;
titre et centre d’intérêt de l’ouvrage d’où est tirée la citation (sur le corpus ou non ?) ; contexte historique,
philosophique et culturel.

2° Relevé des mots clés, et mise en évidence de leurs relations logiques et de leur hiérarchie. Il faut certes
analyser le sujet de manière très précise, mais toujours distinguer les éléments principaux et les éléments
secondaires. Un sujet énonce une thèse complexe (c’est-à-dire composée de plusieurs idées partielles). C’est par
rapport à cette thèse que l’on prend position. Dans la mesure où elle est complexe, l’exposé de la position se fait
en plusieurs étapes, qui constituent les parties et sous-parties du développement.

Un sujet comporte souvent des présupposés. Ce sont des jugements portés sur une entité quelconque, mais des
jugements qui ne se présentent pas comme tels. Autrement dit, il ne se représente pas sous la forme d’une
affirmation du type « A (= une entité quelconque) est [caractère, qualité], ou A (entité) a [telle propriété].

B Confrontation du sujet au corpus

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Une dissertation a un caractère dialectique. Elle résulte d’un dialogue mené avec l’auteur de la citation. Il faut
comprendre précisément la pensée de celui-ci, saisir ses limites (dans le cadre d’une application au corpus), et
proposer une reformulation de cette pensée qui soit plus pertinente pour les œuvres étudiées (ces trois étapes
correspondent en général aux trois grandes parties).

Ce travail passe par les questions suivantes :

- Quels liens peut-on établir entre le sujet et le corpus ?


- Quel éclairage le corpus apporte-t-il à la thèse du sujet ?
- La cautionne-t-il, et dans quelle mesure ?
- Fait-il apparaître certaines limites ?
- Remet-il en question des postulats présupposés dans la citation ?

Il faut ensuite choisir des passages des œuvres qui permettent d’apporter des éléments de réponse à ces
questions.

C Élaboration de la problématique et du plan.

Au fur et à mesure du travail de confrontation entre le sujet et le corpus, une problématique et des grandes
orientations de développement vont se dessiner. La problématique va s’appuyer sur la reformulation de la thèse
du sujet et sur les problèmes qu’a fait apparaître la confrontation avec les œuvres. Elle se situe à l’intersection
entre le sujet et le corpus. Elle se construit à partir des problèmes principaux que pose l’application de la thèse du
sujet aux œuvres du programme. Il faut donc parvenir à formuler un réseau de problèmes qui rende compte des
grands enjeux du sujet, tout en maintenant une forte unité.

Les problèmes de moindre importance, qui dépendent des principaux, nourriront les différentes parties et sous-
parties du développement. Celles-ci seront autant d’étapes permettant de répondre à la question de la
problématique.

III STRUCTURE ET MISE EN PAGE DE LA DISSERTATION

A Structure

Comme tout exercice de dissertation, la mise en page respecte la configuration ternaire : Introduction,
développement, conclusion.

1- L’introduction

L’introduction comporte 4 temps mais s’écrit d’un seul tenant, c'est-à-dire, en un seul paragraphe.

1°: Préambule : il s’agit ici d’amener le sujet ; amener la question ou la citation. Attention aux préambules trop
larges qui éloignent du sujet. Il doit être concis et précis. Il faut aussi éviter de commencer par une citation autre
que celle que l’on à commenter. Cette entrée en matière doit introduire de façon logique et directe la citation ou
la question à analyser et discuter.

2° : Citation intégrale du sujet, suivie de son analyse.

NB : Si la citation est longue (plus de 5 lignes), citez seulement les éléments essentiels.

3 : Énoncé d’une problématique : la problématique est, pour rappel, l’art de poser les problèmes. Ici, l’on doit
identifier les enjeux du sujet et mettre au jour les problèmes spécifiques qu’il pose. C’est une étape importante de
l’exercice. De sa clarté et son intelligibilité dépend la réussite du devoir. C’est la problématique qui va donner
son sens au devoir et permettre à la dissertation d’échapper à l’absurdité d’un exercice purement formel. Énoncer
également une hypothèse que le développement sera chargé de prouver.

4° : Annonce (la plus légère possible) du plan va suivre le développement.

Le plan doit avoir une cohérence interne et externe. Autrement dit, en même temps que les différentes parties
doivent être solidaires entre elles, toutes doivent être en relation avec la problématique.

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Aussi, le plan mène de manière dynamique et convaincante du plus évident au plus complexe, ou bien des
aspects les plus pertinents du sujet à ses limites ou ses points contestables : la pensée progresse en explorant
l’ensemble du corpus.

2. Développement

Le développement comporte trois (03) parties (exceptionnellement 4), structurées et comportant 2 ou 3 sous-
parties.

2.1. Progression générale

Elle est le lieu de la mise en perspective logique et progressive des œuvres au programme en fonction des
questions soulevées par le sujet.

Chaque partie s’ouvre sur une idée directrice qui va l’organiser. Elle s’articule ensuite sur quelques arguments
que les œuvres permettent de vérifier ou d’infléchir. Elle se clôt enfin sur une conclusion partielle qui situe la
démarche par rapport à la problématique d’ensemble du devoir et ouvre la partie suivante.

Chaque sous-partie correspond à une affirmation sur le corpus. Il s’agit d’une thèse partielle qui doit contribuer à
démontrer la validité de la thèse défendue dans la partie entière.

2.2. L’utilisation des œuvres

Chacune des affirmations doit être prouvée par une analyse brève mais précise des œuvres au programme.

Chaque sous-partie doit donc convoquer l’ensemble des auteurs au programme, sauf exception : si une
affirmation n’est pas valide pour l’un des auteurs, il faut le dire et passer à la suite. Mais cela doit rester
exceptionnel.

L’utilisation des œuvres doit être équilibrée. Lorsque le programme comporte plusieurs œuvres pour un auteur,
il n’est pas utile de les mobiliser toutes dans chaque sous-partie, mais il est toutefois recommandé de ne pas en
privilégier certaines par rapport à d’autres.

La seule référence aux œuvres ne suffit pas, il faut analyser et commenter les exemples qui doivent prouver les
arguments avancés.

Les citations précises ne sont pas obligatoires. Il faut en revanche analyser précisément le passage ou l’aspect de
l’œuvre convoqué.

3) Conclusion

La conclusion générale reprend les conclusions partielles en montrant la cohérence de la démarche d’ensemble
de la dissertation. Elle répond ainsi à la problématique, en affirmant la validité de son hypothèse interprétative.

B Présentation de la rédaction

La structure de la dissertation doit être visible dans la mise en page. Il est donc recommandé d’insérer 2 ou 3
lignes entres les grandes articulations (Introduction, développement et conclusion). Il doit également avoir une
distinction dans la suite des idées notamment dans l’agencement des parties constitutives du développement.

Pour l’introduction et la conclusion, il est suggéré de les constituer en un (01) paragraphe chacune.

IV CONSIGNES DE LANGUE

La correction de la langue est un prérequis dans tous les travaux universitaires. La note attribuée en tient compte.

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Il est donc impératif que l’on se relise autant de fois que possible pour corriger au moins les fautes les plus
visibles : accords, conjugaison, mais aussi ponctuation (attention à la place des virgules), syntaxe (Privilégiez
les phrases courtes).

Une erreur fréquente à supprimer : La construction des interrogatives indirectes, en particulier pour la
problématique.

Exemple : Interrogative indirecte : « Nous nous demanderons en quoi cette thèse est novatrice.»

Préférer plutôt la forme Interrogative directe : « En quoi cette thèse est-elle novatrice »

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LE COMMENTAIRE COMPOSÉ
II. Définition et contextualisation de l’exercice

A. Définition

Le commentaire composé est l’un des épreuves écrites les plus courantes dans les études littéraires, avec la
dissertation et l’explication de texte.

Au contraire de la dissertation dont le support est une œuvre entière ou un corpus d’œuvres, ou encore le
mouvement littéraire en général, le commentaire, lui, porte sur un extrait de texte d’une longueur variable. Il se
distingue également de l’explication linéaire dans la mesure où l’analyse ne suit pas l’ordre du texte.

Le commentaire composé est un exercice d’argumentation. Il est le résultat organisé d’une interprétation de
l’extrait qui ne va pas de soi et qu’il faut démontrer.

B. Le commentaire composé en littérature comparée

Désigné à un moment de l’évolution de notre discipline par « explication comparative » ou « commentaire


comparée », le commentaire composé est perçu comme l’un des exercices privilégiés de la LGC.

Dans l’esprit de l’exercice, ce qui est attendu de l’étudiant, c’est un commentaire d’idées, un commentaire
esthétique et poétique du texte : montrer comment le texte fonctionne. En partant du principe que l’étudiant a
parfaitement lu le livre, il doit donc situer l’extrait dans l’œuvre entière, identifier les personnages et reconnaitre
les grands thèmes de l’œuvre.

II Structure et mise en page du commentaire composé

A. Structure

Plusieurs étapes : Introduction, développement, conclusion.

1) L’introduction

L’introduction se construit en plusieurs étapes.

- Il faut situer le texte dans l’œuvre où il figure ;


- Caractériser le texte, établir sa «fiche d’identité» notamment le genre de l’œuvre et les informations
théoriques majeures sur le texte.

Pour un récit, par exemple, la présentation pourrait s’attacher au Statut du narrateur ; au point de vue et à la
voix ; à la vitesse narrative ; à la situation d’énonciation ; au type de texte ; registre… De même, il faudra
dégager ses enjeux, afin de proposer une hypothèse de lecture

 La problématique

La problématique est un questionnement que l’on pose à propos du texte. Elle fédère un ensemble d’approches et
de questions qui permettent de rendre compte des aspects importants de l’extrait. Elle formule en fait une
manière d’aborder le texte, de l’interpréter. Comme cette interprétation ne va pas de soi, il faut la démontrer dans
le développement.

En ce qui concerne la formulation de la problématique, il existe deux écoles :

- l’une attend une phrase unique, et de type interrogatif

- l’autre envisage la problématique comme un réseau de questions, donc plusieurs phrases, qui peuvent être de
type affirmatif ou interrogatif.

En fait, dans l’introduction, la problématique est énoncée à la suite de la caractérisation, dont elle constitue
l’aboutissement. Quelle que soit la manière dont elle est formulée, elle est donc toujours enrichie par cette

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caractérisation, et ne se distingue pas radicalement de cette dernière. Par commodité, l’on peut donc rédiger une
phrase interrogative, en veillant à ce qu’elle synthétise les caractéristiques et les problèmes qu’on aura soulevés
dans la caractérisation.

 Annonce du plan

L’annonce du plan, comme dans toute dissertation, doit se conformer à certaines exigences. Elle doit être
cohérente non seulement dans l’agencement des parties, mais également dans les relations entre ces dernières et
la problématique.

2. Le développement

Le développement répond à la règle fondamentale d’une rhétorique argumentative c’est-à-dire du plus évident au
moins évident, de la surface, au sens profond, aux enjeux littéraires. L’exercice observa donc un élan progressif
dans lequel chaque partie ou sous-parties constitutive du plan doit correspondre à un aspect relativement
important des étapes de l’argumentation.

Il est à noter surtout que chaque partie se termine par une conclusion partielle qui fait office de transition avec la
partie suivante. La conclusion partielle est le lieu d’une synthèse parcellaire rendant compte de l’essentiel de
l’aspect développé.

3. La conclusion

De façon générale, la conclusion a pour fonction de :

- Faire œuvre de récapitulation par un résumé rapide du développement, un rappel des axes et une
appréciation personnelle. Dans ce cas, il faut recourir aux réponses en lien avec la question de l’intérêt
‘philosophique, sociologique, etc.) et celle de la résonnance du texte sur le lecteur (émotion, intérêt, etc.)
- Clore éventuellement le devoir par un élargissement, une ouverture sur des réflexions plus générales (par
exemple sur l’œuvre, son époque de publication, le courant littéraire, à la thématique telle que mise en
lumière dans d’autres œuvres, etc.)

B. Présentation de la rédaction

La mise en page est un aspect important de la présentation du devoir. Pour une bonne lisibilité du texte, il est
conseillé de respecter les consignes suivantes :

- Entre l’introduction, le développement et la conclusion : sauter 2 ou 3 lignes ;


- Entre les parties du développement : sauter 1 ligne après chaque conclusion partielle ;
- Entre les sous-parties : pas de saut de ligne, mais veiller à respecter les alinéas en début de chaque
paragraphe.
- Pour l’introduction et la conclusion : rédiger en un paragraphe.

III. La préparation au brouillon

A. L’analyse du texte

1) 1ère approche du texte

Cette étape représente au moins la moitié du travail préparatoire. Elle dure en règle générale en 30 minutes pour
une épreuve de 4h.

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Elle consiste à lire le texte en entier une fois sans se poser de question. Ensuite, relire le texte attentivement selon
une grille de lecture élémentaire (qui fournira les éléments de la situation et de la caractérisation, dans l’intro):

- auteur, genre du texte (poésie, théâtre, roman), son type (argumentatif, narratif, descriptif, etc.) ?
- situation du passage ?
- contenu du texte (données premières : qui fait quoi, où, quand, pourquoi, comment, etc.)
- nature du texte (dialogue, récit objectif, introspection…), et son registre (comique, tragique, lyrique,
pathétique, ironique, épique, etc.)
- intérêt du texte (sociologique, philosophique, historique, etc.)
- pour un récit : narration, point de vue et voix ; temps de la diégèse, , etc.
- structure : si la structure est compliquée et porteuse de signification pour compréhension du passage,
alors on peut lui consacrer une premier partie en ayant soin de montrer la dynamique de cette première
partie, en évitant par conséquent de simplement décrire ou résumer le texte.
- La résonnance chez le lecteur (émotion, intérêt, passion, interrogation, réflexion…)

2) Ébauche de l’hypothèse de lecture / problématique

Les différentes réponses aux attentes ci-dessus énumérées, enrichies par des pistes d’interprétation doivent
normalement permettre de dégager une problématique et des grands axes qui guideront l’analyse.

3) approfondissement et élaboration du plan détaillé

 Inventaire linéaire des entrées

À ce moment de l’analyse du texte, il s’agit de répertorier de façon linéaire les exemples. Ces derniers
permettront d’appuyer l’interprétation qui, elle, ne se conforme nullement à la linéarité du texte à commenter,
pour rendre compte des nuances du texte.

 Élaboration du plan détaillé

Le plan détaillé ne doit pas se calquer strictement sur l’ordre du texte, encore séparer le fond de la forme, deux
aspects d’une même réalité. Il ne doit pas non plus paraphraser le texte ou en être une simple traduction
dégradée.

L’objectif du plan détaillé est de faire la synthèse de toutes les réponses aux questions initiales de la phase
préparatoire de la rédaction à proprement parler. Ici, les réponses sont regroupées en fonction d’un plan
d’analyse, d’un enjeu ou d’un effet de sens communs.

Une fois tous ces éléments regroupés selon l’intérêt recherché, la rédaction n’a plus qu’à lier les différentes
parties entre elles de manière explicite et cohérente, en soulignant les articulations logiques entre constats et
interprétations, d’une part et entre les différents angles d’interprétation, d’autre part. Ne surtout pas oublier
l’intérêt comparatiste de l’exercice qui réside dans le tertium comparationis c’est-à-dire le commun dans lequel
les deux textes s’accordent. L’analyse doit observer un parcours triangulaire.

B. Les écueils à éviter

1. Dans la structure générale

Lors de la rédaction, il faut absolument éviter de :

- Suivre le fil du texte car c’est la faute la plus grave. Le faisant, ce n’est plus le commentaire composé
mais une explication linéaire ;
- Consacrer une partie entière à ‘découper le passage à commenter sous un prétexte quelconque ; il faut
plutôt préférer insister sur le mouvement ou la structure du texte car cela permettrait de voir le
dynamise du texte et la perspective de l’étude.
- Bâtir le commentaire sur une opposition fon/forme ;

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- Élaborer le devoir sur un schéma descriptif fondé sur des grandes rubriques passe-partout notamment
les personnages, l’espace, le temps…

2. Dans la démarche

Il est déconseillé de recourir à la paraphrase, aux signaux, à la lecture psychologisante ou aux jugements de
valeur sur des éléments de la diégèse (de même que sur la poétique de l’œuvre, dans une moindre mesure) lors
de la rédaction.

Concernant la paraphrase, Le Guide pratique des exercices comparatistes rapporte qu’il s’agit d’un « état
inabouti » de la réflexion. Il y a paraphrase lorsque l’on tient sur un texte un discours qui n’est pas une véritable
explication ou analyse, qui n’apporte rien de nouveau au contenu déjà existant du texte, mais se constitue sous
forme d’un dédoublement. En d’autres termes, la paraphrase est un compte rendu factuel sans réel intérêt
interprétatif. Dès lors, on comprend que la convocation des références textuelles à interpréter doit se faire de
façon intelligente.

Exemple : Si l’on veut mettre en lumière la signification de la peur de l’un des personnages d’un texte, il est
important de de bien exposer le fait que ce sentiment est mis en valeur dans le texte. Mais il ne faut pas présenter
les différents états d’âme du personnage en suivant le déroulement du texte et sans apporter une interprétation. Si
le personnage a peur, il faut se demander dans quel contexte, à quel moment de l’intrigue, et quel est l’effet de
cet aspect sur le lecteur.

Il existe divers types de paraphrase

-La paraphrase simple : consiste à raconter l’histoire

-La paraphrase élaborée : ce type s’appuie sur des faits de style, les champs lexicaux par exemple (ex  : « le
personnage a peur. En effet, on trouve dans le texte le champ lexical de la peur : expression verbale « j’ai peur »,
adjectif « inquiet. »

Il faut plutôt s’interroger sur les raisons des choix technique, esthétique, dramatique, etc. à ce moment de la
pièce ou du récit, étant donné les enjeux spécifiques qui s’y posent, et que la problématique est chargée de
résumer et de reformuler.

Les signaux sont, quant à eux, des formules qui introduisent une citation : « l’auteur dit que », « le texte affirme
que », « l’auteur ajoute que »… ; des répétions du texte ; des compte rendus d’évènements avec l’usage du passé
simple.

NB : Il ne s’agit pas de raconter l’histoire mais de l’analyser.

Dans le cas de la lecture psychologisante, l’on a tendance à ne pas savoir distinguer la fiction de la réalité. Cela
se remarque par le fait le regard de l’analyste est entièrement enfermé dans la fiction, oubliant que ladite fiction
est créée de toute pièce par son auteur suivant un projet spécifique à mettre en lumière.

Concernant le jugement de valeur, il faut savoir que notre opinion sur l’action des personnages, pas plus que sur
l’écriture de l’auteur, n’est nullement attendu. L’objet de l’exercice étant fondamentalement de montrer
comment le texte est construit, selon quels procédés et stratégies, en vue de quel(s) effet(s).

IV. Consignes de langue

La correction de la langue est un prérequis dans tous les travaux universitaires, de surcroit littéraires. La note
attribuée en tient compte.

Il est donc impératif que l’on se relise autant de fois que possible pour corriger au moins les fautes les plus
visibles : accords, conjugaison, mais aussi ponctuation (attention à la place des virgules), syntaxe
(Privilégiez les phrases courtes).

Une erreur fréquente à supprimer : La construction des interrogatives indirectes, en particulier pour la
problématique.

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Exemple : Interrogative indirecte : « Nous nous demanderons en quoi cette thèse est novatrice.»

Préférer plutôt la forme Interrogative directe : « En quoi cette thèse est-elle novatrice ?»

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TEXTE 1 : Aimé Césaire, Cahier d’un retour au pays natal, Paris, Présence Africaine, 1983 (première Edition
1939), p57-58)

Et nous sommes debout maintenant, mon pays et moi, les cheveux dans le vent, ma main petite
maintenant dans son poing énorme et la force n’est pas en nous, mais au-dessus de nous, dans une voix qui vrille
la nuit et l’audience comme la pénétrance d’une guêpe apocalyptique. Et la voix prononce que l’Europe nous a
pendant des siècles gavés de mensonges et gonflés de pestilences, car il n’est point vrai que l’œuvre de l’homme
est finie
Que nous n’avons rien à faire au monde
Que nous parasitons le monde
Qu’il suffit que nous nous mettions au pas du monde
Mais l’œuvre de l’homme vient seulement de commencer
et il reste à l’homme à conquérir toute interdiction immobilisée aux coins de sa ferveur
et aucune race ne possède le monopole de la beauté, de l’intelligence, de la force
et il est place pour tous au rendez-vous de la conquête et nous savons maintenant que le soleil tourne
autour de notre terre éclairant la parcelle qu’a fixée notre volonté seule et que toute étoile chute de ciel en terre à
notre commandement sans limite.

TEXTE 2 : Bottey Zadi zaourou, Fer de lance , 2002, P.144

Dowré
Voici venu le temps de la prophétie
Et tu me vois de ton œil secret dressé comme un pylône et
Narguant le ciel moucheté de sang
Plus raide raide
Moi plus raide
Ô Dowré
Plus raide que l’obélisque-index-irrité de l’antique Abyssinie
Lève donc ce bissa qui me tient
Les étoiles sont mortes
Toutes les étoiles surgies de ma main
Lève-le ce bissa fameux
Et dénombre les âmes des étoiles
Car mes « mains veulent dire »
Et mes yeux aussi
Mon corps…
Mon corps qui tant et aussi voudrait dire
Cette main Dowré
Mes mains
Oui…ces caresses en fleurs
Et le poing lourd plus lourd que la massue des forges du
Mandé
Mes mains Dowré…

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