Vous êtes sur la page 1sur 6

Cellule Mixte Histoire et Géographie LEG/LTAB de Diourbel

Méthodologie de la dissertation historique


Préparée et présentée par Djiby Djigo

Professeur d’histoire et de géographie

Au LEG de Diourbel

Introduction

La dissertation en histoire possède ses propres spécificités qui la démarquent de


celles de français ou de philosophie. En histoire, la dissertation est un exercice qui
consiste à mettre en forme son savoir, à mobiliser et à ordonner ses connaissances
(disposer de manière logique, cohérente et claire) pour répondre à une problématique, à
un problème posé par un sujet donné. Elle sert à évaluer les connaissances et les
compétences spécifiques d’analyse, de synthèse et de réflexion des élèves en histoire.

Toute dissertation doit comprendre trois parties: une introduction, un développement, une
conclusion

I. L’introduction de la dissertation historique


1. du point de vue de du fond
L’introduction doit être rédigée au brouillon. Elle est d ’une grande importance car
donnant au correcteur les premières impressions sur le travail. Une mauvaise introduction
mettra le correcteur dans de mauvaises dispositions.
L’introduction d’une dissertation historique doit comporter obligatoirement trois parties  :
 Première partie : cadrer le sujet,
La première partie de l’introduction vise à introduire le sujet  : lui donner un cadre thématique, temporel et
spatial. Autrement dit, il s’agit à ce niveau de définir le sujet et ses termes essentiels en prenant soin
d’indiquer les bornes chronologiques et spatiales.

Pour le cadre thématique,

DJIGO D. «  Méthodologie de la Dissertation historique », cellule mixte d’Histo-Géo (LEG/LTAB) N°04 du 11 Février 2012.
Page A
Avant tout autre chose, il s’agit de comprendre parfaitement le sujet. Il faut déterminer le sens précis de chaque terme. Pour cela
il faut bien connaître les notions et concepts employés. Il faut aussi comprendre le sens global du sujet, c'est-à-dire comprendre le
pluriel et le singulier des mots, le choix de l’ordre des mots, les mots auxquels on ne prête pas attention dans la vie de tous les
jours, mais qui sont d’une grande importance dans un sujet de dissertation : « et », « ou », « dans » …, les rapports entre tous les
termes du sujet, ainsi que la ponctuation et les majuscules
Pour le cadre temporel,

Quand il s’agit de périodes limitées par deux dates, le choix des dates aval et amont n ’est jamais anodin. Il convient d ’argumenter
les raisons de ce choix.
Quand il s’agit d’un sujet à une date, il faut traiter uniquement ce qui concerne le sujet pour cette date.
En cas d’absence d’indications chronologiques dans le sujet, il convient de définir des dates butoirs en fonction du sens du sujet et
expliciter ce choix dans l’introduction.
Pour le cadre spatial,
Il faut toujours se poser la question du cadre géographique du sujet avant d ’entamer quoi que ce soit. Il est indispensable de
toujours préciser l’espace correspondant au sujet et le statut du territoire étudié, suivant le sujet et la période du libellé du devoir.
En effet le cadre géographique peut être amené à être modifié en cours de devoir, suivant la périodisation.

 Deuxième partie : la problématique,


La problématique est la question qui fait du sujet un problème à résoudre. La
problématique est l’élément le plus important d ’une dissertation. Elle est le fil directeur de
l’analyse et de l’argumentation. De plus, elle est révélatrice de la qualité de la réflexion.
Elle n’est pas une reformulation du sujet mais découle d ’une analyse et de la bonne
compréhension du sujet. Un devoir sans problématique ne peut prétendre obtenir plus de
la moyenne.
La problématique est constituée d’un questionnement unique, clair et sans équivoques.
Un devoir d’histoire ne peut répondre à plusieurs problématiques.
La problématique doit être posée, de préférence, sous la forme d’une question. Le
questionnement (une ou plusieurs questions) ne devrait être isolé sans lien avec la
première sous partie de l’introduction.
 Troisième partie : le plan,
A ce niveau, il s’agit de dire comment la question va être traitée. ( cf. annexe)
Le plan doit découler de la problématique, il en constitue la réponse. Il doit être exprimé
clairement pour que le correcteur puisse immédiatement comprendre la structure de
l’argumentation. Il doit permettre de repérer facilement les différentes parties du devoir et
le thème qui sera abordé dans chaque partie. Pour faire un bon plan, il est nécessaire
d’employer les connecteurs logiques. Exemple, 〈d’abord ; ensuite ; enfin〉.
Du point de vue de la forme :

DJIGO D. «  Méthodologie de la Dissertation historique », cellule mixte d’Histo-Géo (LEG/LTAB) N°04 du 11 Février 2012.
Page B
Sur la copie, l’introduction doit être présentée de telle manière que les trois parties qui la
composent soient aisément repérables.
L’introduction doit constituer un bloc isolé en tête du devoir. Le début de chacune de ses
trois parties doit être matérialisé par un alinéa, c'est-à-dire un retrait, à la ligne, de un à
deux centimètres. Il faut aussi soigner la transition d ’une partie à l ’autre. Il faut respecter
les normes conventionnelles en sautant trois à quatre lignes entre l ’introduction et le corps
du devoir.

II. Le développement :
1. du point de vue de du fond
Le développement doit être directement rédigé sur la copie en tenant compte des
différentes parties annoncées dans l’introduction.
Il s'agit de résoudre le problème posé dans l'introduction. C'est pourquoi, quelque soit le
plan (chronologique, thématique, dialectique), le développement tend à une démonstration
qui s'appuie sur des faits précis, et ces faits doivent tous concourir à la progression de la
démonstration.
Notez que la question peut faire l'objet d'un débat entre historiens aux avis divergents; il
faudrait alors le signaler, en discuter et émettre un avis personnel.
Il ne faut pas sortir du sujet, ce qui implique une lecture attentive de l'énoncé. Il faut aussi
faire preuve de cohérence logique globale et de pertinence dans la démonstration (les
faits doivent être pertinents et classés logiquement). Les paragraphes ne doivent pas être
coupés les uns des autres, ils doivent bien s’enchaîner, par des phrases de transition,
entre chaque partie et entre chaque sous partie.
Pour faire une bonne dissertation, il faut un plan cohérent; pour cela, on peut d'abord
jeter pêle-mêle sur le papier les idées forces que l'on numérote ensuite pour établir la
progression des idées.
Il faut justifier les affirmations par des faits historiques (et pas par des idées subjectives),
des références concrètes.
Définir les notions employées le plus possible afin que l'on comprenne bien le point de
vue; il ne faut pas oublier que le lecteur n'a pas forcément les mêmes critères de
définition.

2. Du point de vue de la forme :

DJIGO D. «  Méthodologie de la Dissertation historique », cellule mixte d’Histo-Géo (LEG/LTAB) N°04 du 11 Février 2012.
Page C
La présentation du développement doit être soignée car sa structure doit être visible par le
correcteur.
Chaque grande partie doit être séparée d’une autre par un saut de un à deux lignes. Les
grandes parties sont subdivisées en sous parties commençant chacune par un retrait
〈alinéa〉. Chaque sous partie doit traiter une idée et chaque idée doit être étayée par un
exemple au moins.

III. La conclusion

1. du point de vue de du fond


La conclusion clôt le cheminement de la réflexion et délivre une ultime impression sur le
devoir. Il convient donc de ne pas la négliger en expédiant à la hâte au terme de la
rédaction.
La conclusion doit offrir un court bilan des principaux apports de la démonstration. Ce
bilan répond ainsi à la problématique formulée dans l ’introduction. Par la suite, on
proposer une mise en perspective, une ouverture à partir du sujet traité, en évoquant un
événement qui va suivre. Cette ouverture doit conserver un lien logique avec ce qui a été
exposé.

2. Du point de vue de la forme :


La conclusion doit constituer un bloc séparé du corps du devoir par un saut de trois à
quatre lignes pour laisser un blanc. Elle doit être, dans l ’idéal, de même longueur que
l’introduction et comporte deux paragraphes commençant chacun par un retrait ou alinéa.
 un premier paragraphe qui constitue un bilan du devoir, qui reprend les axes du
développent en les synthétisant et qui présente l ’aboutissement de l ’argumentation
en donnant une réponse à la problématique posée dans l ’introduction.
 un dernier paragraphe qui constitue l ’ouverture. l ’ouverture constitue un
élargissement du sujet, toujours dans le cadre de la problématique.
NB : on ne saute pas de ligne à l’intérieur de la conclusion.

Références bibliographiques :

DJIGO D. «  Méthodologie de la Dissertation historique », cellule mixte d’Histo-Géo (LEG/LTAB) N°04 du 11 Février 2012.
Page D
 SALY, Pierre, SCOT, Jean-Paul, HINCKLER, François, L’HUILLIER Marie-Claude,
ZIMMERMANN Michel, La dissertation en histoire. Paris, Armand Colin, coll. «
Cursus », 1993, 2e éd. 1998, 192 p.

 Les Travaux Dirigés d’Alexandra Zvereva ; Université Paris IV-Sorbonne, UFR


d’Histoire.

 DIATTA Moustapha, méthodologie de la dissertation et du commentaire en histoire


et géographie.

 MILLIOT, Vincent et WIEVIOKA, Olivier : Méthodologie pour le commentaire et la


dissertation historique ; Armand Colin, 4èm édition, septembre 2008.

 SANfaçon, André, la dissertation historique : guide d’élaboration et de rédaction 2 èm


édition ; les presses de l’Université de Laval, 2005.

Annexe
Les différents types de plan
Le plan analytique ou explicatif:
Il permet de traiter un sujet qui porte sur un évènement ou sur un phénomène.
Il est structuré en trois parties: il étudie d'abord les causes (les origines), puis les faits et
enfin les conséquences.
Exemple de sujet: La seconde guerre mondiale. On étudiera les causes, les
étapes de déroulement de la guerre et enfin ses conséquences.

Plan thématique:

Ce plan classe par «thème» des éléments ou des faits qui ont des rapports entre eux
dans la réalité.
Exemple de sujet : le Sénégal des indépendances à nos jours.
Pour ce sujet les aspects politiques, économiques et sociaux constitueront les différents
thèmes. Chaque partie du travail traite d'un aspect de la question.

Plan dialectique:

DJIGO D. «  Méthodologie de la Dissertation historique », cellule mixte d’Histo-Géo (LEG/LTAB) N°04 du 11 Février 2012.
Page E
Il structure également le travail en trois parties: thèse (actions positives) – antithèse
(actions négatives ou les échecs) – synthèse (appréciation et limites). Il permet
d'apprécier l'œuvre d'un homme, d'un régime…
Exemple de sujet  : l’œuvre de Mao Zédong à la tête de RPC. On fera ressortir ses
réussites (thèses), ses échecs (antithèse) et enfin reconnaître la valeur de ses réalisations
malgré leur limite (synthèse)

Le plan chronologique:

Il distingue plusieurs découpages dans le temps, plusieurs périodes en fonction du


déroulement des évènements.
Exemple de sujet  : les relations internationales de 1947 aux années 1990. On
fera ressortir la période de 1947 à 1953 qui correspond à une logique de confrontation,
celle de 1953 à 1975 qui correspond à une logique de dialogue ou de rapprochement,
celle de 1975 à 1985 qui correspond à un regèle et celle de 1985 aux années 1990 qui
correspond à une nouvelle détente et à la fin de la guerre froide.

Le plan comparatif :

Le plan comparatif est fréquemment utilisé pour les sujets qui mettent en relation deux
d&finitions, deux pays, deux modèles, deux époques, etc. le risque de hors sujet est
particulièrement important.

Le plan en deux parties s’impose de lui-même, la première consacrée aux ressemblances


et la seconde aux divergences.

Exemple de sujet : les modèles américain et soviétique durant la guerre froide.


L’erreur grave serait de parler d’abord du modèle américain puis du modèle soviétique  :
ainsi le sujet n’est pas traité et on aura deux mimi dissertations sans lien entre elles.

DJIGO D. «  Méthodologie de la Dissertation historique », cellule mixte d’Histo-Géo (LEG/LTAB) N°04 du 11 Février 2012.
Page F

Vous aimerez peut-être aussi