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Université Kasdi Merbah Ouargla

Faculté des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication


Département d’Electronique et Des Télécommunications

Matière : Télécommunications fondamentales


Niveau : L2 Télécommunications

Chapitre 2 : Systèmes de communication

2.1 Sources et signaux des télécommunications

Le signal source en télécommunications désigne la première apparition de l’information à


transmettre. Ce dernier est une grandeur physique qui peut être un son, une image, une vidéo,
une vitesse, une force, une pression, données numériques, etc. On transforme cette
information en une forme électrique, en utilisant soit un microphone, une caméra, une
photodiode, etc. Ceci afin de l’adapter à la transmission.

2.1.1. Signal sonore


Le son est une onde de pression se propageant dans l'air, qui est désignée en physique par
onde acoustique. La fréquence des vibrations acoustiques allant de 20 𝐻𝑧 à 20 𝐾𝐻𝑧
respectivement pour un son grave et son aigu. La vitesse de propagation des ondes
acoustiques dans l’air est en moyenne de 330 𝑚/𝑠. L'intensité acoustique du son est la
puissance transportée par unité de surface du front d'onde et s’exprimer en 𝑊/𝑚2 .

2.1.2 Signal vocal


Le signal vocal (parole humaine) est une spécificité du signal sonore. Il est statistiquement
établi que la plage de fréquences du signal vocal allant de 100 𝐻𝑧 à 4 𝐾𝐻𝑧 suffit amplement
pour identifier une personne. C’est la bande de fréquences juridiquement requise pour les
réseaux de télécommunication publics.
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2.1.3 Lumière, image, et vidéo


La lumière est une grandeur qui obéit selon le besoin à deux modèles physiques, corpusculaire
(photons) et ondulatoire (onde électromagnétique).
On s’intéresse plus dans les télécommunications au modèle ondulatoire, la lumière est une
onde électromagnétique qui se propage à la vitesse 3 × 108 𝑚/𝑠 dans le vide, et comme toute
onde possède une puissance, une intensité lumineuse, et une bande de fréquences allant de
4 × 1014 𝐻𝑧 à 8 × 1014 𝐻𝑧 pour la lumière visible, soit une longueur d’onde allant de 740
nm (Infrarouge) à 380 nm (Ultraviolet). La longueur d’onde 𝜆 et la fréquence 𝑓 sont liées
dans le vide par la relation suivante,
𝑐
𝜆=
𝑓
où 𝑐 est la vitesse de la lumière dans le vide.
En électronique, une image fixe est transformée par un capteur (caméra) en un tableau de
points lumineux (pixels) qui sont des valeurs représentant l’intensité lumineuse et la couleur
de chaque point de l’image. Toute couleur dans la nature peut être décomposée et représentée
sous la forme des trois couleurs fondamentales : Rouge Vert et Bleu (RGB : Red Green Blue).
Le signal vidéo est une suite d’images (trames ou image animée) auxquelles est fusionné un
son.
2.1.4 Texte
Un texte est un ensemble de caractères d’un alphabet. Il peut représenter un signal de source
aussi bien sous forme de l’information visuelle extraite d’une image (Fax, Photocopie), ou par
une représentation numérique de chaque caractère selon un codage, qui est ensuite ramené à
un signal digital, c'est-à-dire une séquence de « 1 » et de « 0 », qu’on désigne par bits.
Plusieurs bits sont nécessaires pour désigner un caractère. Historiquement, après le code
Morse, il y a eu le code Baudot à 5 bits qui a été adopté pour le télex, ensuite il y a eu le code
ASCII à 8 bits pour les ordinateurs, et actuellement l’unicode à 16 bits.

2.2 Schéma de base d’un système de communication

Le schéma de base d’un système de communication (Fig. 1), qu’il soit analogique ou
numérique, est constitué principalement d’un émetteur, un canal de transmission, et un
récepteur.

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Emetteur

Source Transducteur Transmetteur

Canal de Bruit
transmission

Récepteur

Destination Transducteur Détecteur

Figure 1– Schéma de base d’un système de communication

o Emetteur (Transducteur et Transmetteur)

L’information à transmettre (signal source) est une grandeur physique qui peut être un son,
une image ou une vidéo, une vitesse, une force, données numériques, etc. On transforme cette
information en une forme électrique, en utilisant un Transducteur qui peut être un
microphone, une caméra, une photodiode, etc.
Si l’émetteur est analogique : le bloc Transmetteur peut contenir des filtres pour éliminer
certains parasites et améliorer la forme du signal, limiter la bande passante du signal un
amplificateur BF (basse fréquence) si nécessaire, par la suite, une modulation et une
amplification HF (haute fréquence) seront effectuées.
Si l’émetteur est numérique : le bloc Transmetteur contient un convertisseur analogique-
numérique et souvent un processeur pour le traitement numérique du signal : filtrage, codage,
compression, cryptage, etc. Ensuite, une modulation et une amplification du signal.
La modulation: Les signaux qu’on veut les transmettre souvent ont des fréquences allant de
300 𝐻𝑧 à 3.4 𝑘𝐻𝑧 pour la téléphonie, de 30 𝐻𝑧 à 15 𝑘𝐻𝑧 pour l’audio HiFi, et de 0 à 6 MHz
pour la vidéo. En général, on ne peut pas transmettre directement ces signaux, car à ces
fréquences, le signal ne se déplace pas à grande distance, en plus le canal présente une bande
passante située sur des fréquences très élevées. La modulation permet de positionner le signal
à émettre dans la bande passante du canal de transmission en transposant sa fréquence vers les
hautes fréquences (bande passante du canal).

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L’amplification: Un amplificateur de puissance amplifie le signal pour qu’il parcoure le


canal. L’interface à la sortie de l’émetteur, permet de rendre le signal compatible avec le canal
qu’il doit le traverser. Si le canal est de l’air, on utilise dans ce cas-là une antenne pour
rayonner le signal électrique en onde électromagnétique. Si le canal est une fibre optique, on
utilise une diode laser (LED); on parle donc d’une conversion d’un signal électrique en un
signal lumineux.

o Récepteur

La fonction du récepteur est de reconstituer le signal transmis avec le maximum de fidélité,


ensuite d’analyser sa forme pour en extraire l'information contenue à la source.
Le signal reçu par le canal passe par une interface qui le transforme en signal électrique. Dans
le cas d’une transmission par fibre, on utilise une photodiode ou un phototransistor pour
passer à un signal électrique.
L’amplificateur: Le signal reçu est très faible, il doit être amplifié par un amplificateur très
sensible pour le ramener à un niveau exploitable par les étages suivants du récepteur.
La démodulation: Un démodulateur permet d’extraire l'information source du signal modulé.
Si l’émetteur est analogique: Il est possible qu’on ait besoin d’amplifier ou bien de filtrer le
signal pour améliorer sa qualité.
Si l’émetteur est numérique : Le bloc Détecteur, après l’amplification et la démodulation,
contient aussi un convertisseur numérique-analogique et un processeur pour: décodage,
décompression, décryptage, etc.
Le Transducteur : On rend à l’information sa forme physique initiale en utilisant soit un
Haut-parleur, un tube cathodique, un écran, une imprimante, etc.

2.3 Supports de transmission


On dit support de transmission tous les moyens par lesquels on peut transporter un signal de
sa source de production à sa destination avec le moins possible de distorsion et de cout. Il
existe une grande variété des supports de transmission dont ils peuvent être classés selon la
nature de l’information à transmettre en trois catégories :
 supports métalliques ;
 supports diélectriques ;
 espace libre (antennes).

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2.3.1 Supports métalliques


2.3.1 Câble coaxial
Un câble coaxial est constitué d’un conducteur en cuivre entouré d’un isolant flexible, lui-
même entouré d’une torsade de cuivre ou d’un ruban métallique qui agit comme le second fil
du circuit et comme protecteur du conducteur intérieur (Fig. 2). Cette deuxième couche peut
aider à réduire les interférences externes. Une gaine de protection enveloppe ce blindage.

(a)

(b)

Figure 2–Câble coaxial. (a) coupe longitudinale; (b) câble réel

Le câble coaxial offre de nombreux avantages du fait de sa capacité à s’étendre sur une
plus grande distance et de son coût parmi les plus faibles. C’est une technologie utilisée
depuis de nombreuses années pour tous les types de communications de données.

Figure 3–Types des câbles coaxiaux

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Il existe principalement deux types des câbles coaxiaux (Fig. 3) : Câble Thinnet pour des
faibles puissances et le Câble Thicknet pour des fortes puissances.

Il est possible d’utiliser un câble coaxial :

 Entre une antenne TV (TNT ou parabole satellite) et un récepteur de télévision ;


 Dans les réseaux câblés urbains (télévision par câble et accès à Internet : DOCSIS) ;
 Entre un émetteur et l'antenne d'émission, par exemple une carte électronique Wi-Fi et
son antenne ;
 Entre des équipements de traitement du son (microphone, amplificateur, lecteur
CD...) ;
 Dans les réseaux de transmissions de données tels qu'Ethernet dans ses anciennes
versions : 10BASE2 et 10BASE5 ;
 Pour les liaisons inter-urbaines téléphoniques et dans les câbles sous-marins ;
 Pour le transport d'un signal vidéo, exemple caméra filaire déportée, sur des distances
significatives (plusieurs dizaines de mètres).

2.3.2 Câble à paires torsadées


2.3.2.1 Câble à paires torsadées non blindées (câble UTP)

Le câble UTP (Unshielded Twisted Pair) est composé de 4 paires de fils torsadées 2 à 2,
chacune de ses paires étant isolées des autres (Fig. 4). Ce câble compte uniquement sur l'effet
d'annulation produit par les paires torsadées pour limiter la dégradation du signal causée par
une perturbation électromagnétique et une interférence radioélectrique.
Annulation : Afin de réduire au maximum la diaphonie entre les paires d'un câble à paires
torsadées non blindées, le nombre de torsades des paires de fils doit respecter exactement le
nombre de torsades permises par mètre de câble.
Avantages:
 Simple à installer
 Peu coûteux
 Petit diamètre
Inconvénients :
 Sensible aux interférences

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Isolant en plastique

Conducteur en cuivre
Gaine extérieure

Paires torsadées

Figure 4– Câble à paires torsadées non blindées (Câble UTP)

2.3.2.2 Câble à paires torsadées blindées

Le câble à paires torsadées blindées (STP : Shielded Twisted Pair) (Fig. 5), ajoute aux
spécifications de l’UTP une méthode de blindage. Le blindage de ce type de câble doit être
mis à la terre lors de son installation, si cela n’est pas effectué correctement, de nombreux
problèmes peuvent survenir, car le blindage agit comme une antenne en absorbant les signaux
électriques des autres fils du câble et des parasites électriques externes au câble.

Blindage des paires


Blindage global
Isolant en plastique

Conducteur en cuivre
Gaine extérieure

Paires torsadées

Figure 5–Câble à paires torsadées blindées (Câble STP)

2.3.3 Ligne bifilaire

Une ligne bifilaire est composée de deux conducteurs, généralement en cuivre, parallèlement
déposés. Ils sont séparés d’une distance constante 𝐷 par un isolant (diélectrique) (Fig. 6).

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Conducteurs Isolant en
en cuivre plastique
𝑑
𝐷 Conducteurs
𝑑 en cuivre

Figure 6–Ligne bifilaire

Avantages :
 peu couteuse ;
 facile à réaliser ;
Inconvénients :
 sensible aux parasites externes ;
 sa bande passante est limitée.

La ligne bifilaire est utilisée pour les liaisons télégraphiques et les liaisons téléphonies.

2.3.3 Ligne imprimée


La ligne imprimée (ligne micro-ruban) est un support de transmission planaire, utilisé en
hyperfréquence au sein d’un même dispositif où sont intégrés l’émetteur et le récepteur que
cette ligne relie. Cette ligne est constituée de deux conducteurs plans séparés par une couche
isolante appelée substrat diélectrique sur laquelle ils sont déposés. Une couche de cuivre
recouvre entièrement une face du substrat et forme la masse du signal. Un ruban en cuivre sur
la face opposée, guide le signal électrique (Fig. 7).
L’impédance caractéristique de la ligne micro-ruban dépend de la permittivité du substrat et
du rapport largeur 𝑊0 du ruban sur épaisseur ℎ du substrat. L’impédance caractéristique de
cette ligne est de 50 Ω ou de 75 Ω.

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Ruban
𝑊0 en cuivre

𝑡
ℎ Plan de masse

Figure 7–Ligne imprimée

L’expression mathématique de l’impédance caractéristique 𝑍𝑐 d’une ligne microbande peut se


calculer comme suit :
W0
Pour ≤ 1,
h
60 8ℎ 𝑊0
𝑍𝑐 = [ + ]
√𝜀𝑟𝑒𝑓𝑓 𝑊0 4ℎ
W0
Pour > 1,
h
1 120𝜋
𝑍𝑐 =
√𝜀𝑟𝑒𝑓𝑓 𝑊0 + 1.393 + 0.667 𝑙𝑛 (𝑊0 + 1.444)
ℎ ℎ
W0 étant la largeur de la ligne microbande et ℎ présente l’épaisseur du substrat. La
permittivité effective εreff est donnée par :
𝜀𝑟 + 1 𝜀𝑟 − 1 12ℎ −0.5
𝜀𝑟𝑒𝑓𝑓 = + [1 + ]
2 2 𝑊0

2.3.4 Guides d’ondes


Ce support est utilisé en télécommunications aux hyperfréquences (souvent de 3 GHz à 300
GHz) pour la transmission sur courte distance de signaux à très haute puissance, par exemple
comme tronçon final de connexion d’une antenne radar. Il est constitué d’un seul conducteur
dont la section transversale est creuse, de forme rectangulaire ou circulaire (Fig. 8).

Applications des guides d’ondes

 Les transmetteurs de haute puissance ;


 Les équipements radars ;
 Les fours micro-ondes ;
 Les bloc-convertisseurs à faible bruit des antennes de réception des signaux de
télévision.

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(a) Guide d’ondes cylindrique (b) Guide d’ondes rectangulaire

Figure 8– Guides d’ondes métalliques


Une onde électromagnétique est guidée le long du vide intérieur de la structure par réflexion
successive.

2.3.6 Fibres optiques


La fibre optique est un support de transmission, constitue de deux matériaux diélectriques de
formes cylindriques : le cœur et la gaine entourés par une couche protectrice. Il y a deux types
de fibres :

 Les fibres monomodes, dont le diamètre est de quelques longueurs d’onde;


 Les fibres multimodes, dont le diamètre est de plusieurs dizaines de la longueur
d’onde.

En pratique, plusieurs fibres optiques sont rassemblées dans un câble à l’intérieur d’une
gaine blindée pour résister aux contraintes mécaniques (Fig. 9).

Figure 9– Plusieurs fibres sont rassemblées dans un câble (câble optique)

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2.3.6.1 Fibres optiques monomodes

Les fibres monomodes ne propagent que le mode fondamental. Ceci est très intéressant car,
puisque l’onde électromagnétique n’a qu’un seul mode de propagation, elle n’a qu’une seule
vitesse de phase et son parcours, par réflexion successives à l’intérieurs du cœur de la fibre,
est unique et bien défini : il n’y a donc pas de distorsion de phase et les signaux sont transmis
sans déformation.

Figure 10–Fibre monomode à saut d’indice

Ces fibres conviennent donc très bien pour la transmission de signaux analogiques ou de
signaux numériques occupant une large bande de fréquences (1 GHz) et sur de très grandes
distances (50 à 100 km) sans répéteur.

2.3.6.2 Fibres optiques multimodes

Les fibres optiques multimodes propagent donc plusieurs modes qui ont des vitesses de phase
différents et des parcours différents d’où distorsion de phase pour le signal transmis. Ces
inconvénients est particulièrement sensible dans les fibres multimodes à saut d’indice dont
lesquelles les temps de parcours sont directement proportionnels aux longueurs des trajets
puisque la propagation s’effectue dans un milieu à indice constant.

Figure 11–Fibre optique multimode à saut d’indice

Cet inconvénient peut être limité dans les fibres mutimodes à gradient d’indice où l’indice du
cœur diminue progressivement depuis l’axe centrale de la fibre où il a une valeur 𝑛1
jusqu’à 𝑛2 .

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Figure 12–Fibre optique multimode à gradient d’indice

La variation de l’indice de réfraction dans le cœur peut être représentée par :

𝑟 𝛼 1/2
𝑛(𝑟) = 𝑛1 [1 − 2∆ ( ) ]
𝑎
𝑛1 −𝑛2
0 ≤ 𝑟 ≤ 𝑎 et ∆= 𝑛1

Pour 𝛼 → ∞

Le nombre de modes 𝑀 transportés par une fibre multimodes se calcule à partir du carré du
paramètre 𝜈,

2𝜋𝑎
𝜈= √𝑛12 − 𝑛22
𝜆0

𝜈 : appelé la fréquence normalisée de la fibre;

 Pour une fibre à saut d’indice :


𝜈2
𝑀=
2
 Pour une fibre à gradient d’indice et de profil parabolique :
𝜈2
𝑀=
4
 Pour une fibre à gradient d’indice et de profil de paramètre 𝛼 :
𝛼 𝜈2
𝑀=
𝛼+2 2

Les fibres multimodes à saut d’indice ne sont utilisées que pour des liaisons à courte distance
(de l’ordre du km), elles ont des diamètres de cœur de l’ordre de 100 𝜇𝑚 à 200 𝜇𝑚.
Les fibres multimodes à gradient d’indice sont utilisées dans les liaisons terrestres à large
bande passante (100 MHz) et sur les distances d’une dizaine de kilomètres sans répéteur. Le
diamètre de leur cœur est de l’ordre de 50 𝜇𝑚 et celui de leur gaine de 125 𝜇𝑚.

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2.3.7 Caractéristiques de la fibre optique

2.3.7.1 Ouverture numérique

Il y a une relation entre l’angle de réflexion à l’interface entre les deux diélectriques et l’angle
d’incidente de l’onde produite par le dispositif d’émission, sur la face d’entrée du guide
d’ondes diélectrique. Traitons le cas d’un guide diélectrique dont le cœur et la gaine sont
respectivement caractérisés par leurs indices de réfraction 𝑛1 = √𝜀𝑟1 et 𝑛2 = √𝜀𝑟2 et donc la
face d’entrée se trouve plongée dans un milieu extérieur d’indice 𝑛0 .

𝑛2 : La gaine
𝑛0

𝜃𝑀 𝑛1 : Le cœur
: gaine
𝑛2 : La gaine

Figure 13–Coupe longitudinale d’une fibre

On définit un paramètre, appelé Ouverture Numérique de la fibre (Numerical Aperture, en


anglais) et noté 𝑁𝐴, qui est lié à l’angle d’incidence maximale 𝜃𝑀 par :

𝑁𝐴 = 𝑛0 𝑠𝑖𝑛𝜃𝑀

𝑁𝐴
 𝜃𝑀 = arc sin ( 𝑛 )
0

Soit en fonction de 𝑛1 et 𝑛2 :

𝑁𝐴 = √𝑛12 − 𝑛22

NB–Pour une fibre à gradient d’indice la formule de l’ouverture numérique est la même que
la précédente si l’on remplace 𝑛1 par l’indice 𝑛𝑐 selon l’axe du cœur de la fibre.

2.3.7.2 Bande passante d’une fibre optique

a) Bande passante d’une fibre à saut d’indice


Pour déterminer la bande passante d’une fibre à saut d’indice, nous allons calculer
l’élargissement, en cours de propagation, d’une impulsion dont la largeur à l’émission serait
nulle. Si l’élargissement est donné par,

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𝑛1 𝐿
∆𝑇 = (𝑛1 − 𝑛2 )
𝑛2 𝑐

La bande passante est l’inverse de l’élargissement de l’impulsion :

1 𝑛2 𝑐
𝐵𝑃 = =
∆𝑇 𝑛1 (𝑛1 − 𝑛2 )𝐿

𝐿 : longueur de la fibre;

𝑛1 𝑒𝑡 𝑛2 : Les indices de réfraction du cœur et de la gaine respectivement;

𝑐 : célérité de la lumière, égale à 3. 108 𝑚/𝑠.

b) Bande passante d’une fibre à gradient d’indice

Soit 𝑛𝑐 l’indice de réfraction de l’axe du cœur et ∆𝑛 = 𝑛𝑐 − 𝑛2 .


L’élargissement d’impulsion dépend beaucoup du profil d’indice adopté, c’est-à-dire de la
valeur de l’exposant 𝛼 de l’expression de 𝑛(𝑟) précédente,

(∆𝑛)2 𝐿
∆𝑇 = 𝑝(𝛼)
𝑛𝑐 𝑐

Le facteur 𝑝(𝛼) est minimal pour un profil quasi parabolique. Plus précisément, l’on a
∆𝑛
𝑝(𝛼) = 0.125 pour 𝛼 = 2 (1 − 𝑛 )
𝑐

L’élargissement d’impulsion d’une fibre à gradient d’indice optimisé est donc :

1 (∆𝑛)2 𝐿
∆𝑇𝑜𝑝𝑡𝑖𝑚𝑖𝑠é =
8 𝑛𝑐 𝑐

∆𝑛
Par rapport au cas de la fibre à saut d’indice, ∆𝑇 est multiplié par un facteur , et par
8𝑛𝑐
8𝑛𝑐
conséquent une bande passante multiplié par un facteur .
∆𝑛

En pratique, il est très difficile d’obtenir exactement cette valeur optimale de 𝛼 et 𝑝(𝛼) varie
très rapidement en fonction de 𝛼.

Pour 𝛼 = 2 (profil parabolique) => 𝑝(𝛼) = 0.5

∆𝑛
Pour 𝛼 = 2 (1 + 𝑛 ) => 𝑝(𝛼) ≈ 1
𝑐

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2.4 Caractéristiques d’un support de transmission


2.4.1 Bande Passante (BP)

La largeur de la bande passante est la caractéristique essentielle d’un support de transmission.


Il se comporte comme un filtre qui ne laisse passer qu’une bande limitée de fréquence appelée
bande passante et il élimine les fréquences qui sont en dehors de sa bande. Comme il a été
présenté dans la figure ci-dessous, la bande passante d’un support de transmission est calculée
entre la puissance maximale émise (𝑃𝑒 ) et sa moitié (𝑃𝑒 /2), c’est-à-dire à − 3 𝑑𝐵.

𝐵𝑃 = 𝑓𝑠 − 𝑓𝑖

Sachant que 𝑓𝑠 et 𝑓𝑖 sont les fréquences correspondent la moitié de la puissance maximale


émise. La figure 14 présente clairement l’estimation de la bande passante (BP) d’un canal de
transmission.

𝑃𝑒 𝑃𝑠
Support de transmission

Bande
Passante

Figure 14–Estimation de la bande passante (BP) d’un canal de transmission

2.4.2 Atténuation d’un support de transmission


Le phénomène d’atténuation correspond à une perte d’énergie du signal pendant sa
propagation sur le support, et la quantité d’énergie perdue dépend très étroitement de la
fréquence du signal et de la bande passante du canal.

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L’atténuation 𝐴 est le rapport entre la puissance du signal à la sortie du canal notée 𝑃𝑠 et la


puissance du signal à l’entrée du canal notée 𝑃𝑒 ,
𝑃𝑠
𝐴=
𝑃𝑒
L’atténuation souvent exprimée en décibels par :
𝑃𝑠
(𝐴)𝑑𝐵 = 10 log10 ( )
𝑃𝑒

2.4.3 Capacité de canal de transmission


La capacité maximale d'un canal est la quantité d'information que peut transmettre un canal
par unité de temps, débit binaire maximale.

La capacité maximale de transmission d’un canal est donnée par la relation suivante :

𝑆
𝐶 = 𝐵𝑃 × log 2 (1 + ) , bits/s
𝑁

ln(x) log (x)


NB: log 2 (x) = ln(2) = log10(2)
10

𝑆
𝑆𝑁𝑅 = 10 log (𝑁): Le rapport signal sur bruit exprimé en décibels (dB)

2.5 Modélisation d’une ligne de transmission

Une ligne de transmission en conducteurs métalliques comme le câble coaxial et la ligne


bifilaire se comporte comme un circuit électrique. Sa modélisation se fait par une résistance 𝑅
et une inductance 𝐿 en série, pour représenter respectivement les pertes d’énergie active et
réactive dans les conducteurs de la ligne. En parallèle, par une conductance 𝐺 et une capacité
𝐶 pour représenter respectivement les pertes d’énergie active et réactive dans le diélectrique
de la ligne.
 Une résistance R en série pour tenir compte des pertes par effet joule dans les conducteurs.
 Une inductance L en série pour tenir compte des effets magnétiques liés au passage du
courant dans les conducteurs.
 Une admittance G en parallèle pour tenir compte des pertes dans l’isolant entre le premier
et le deuxième conducteur.
 Une capacité C en parallèle pour tenir compte de l’effet capacitif entre les deux conducteurs.

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Figure 15–Modélisation électrique d’une ligne de transmission

𝑅, 𝐿, 𝐺 et 𝐶 représentent les paramètres primaires de la ligne.

L’impédance caractéristique 𝑍𝑐 et la constante de propagation 𝛾 sont les paramètres


secondaires de la ligne.

𝑅 + 𝑗𝐿𝜔
𝑍𝑐 = √
𝐺 + 𝑗𝐶𝜔

𝛾 = √(𝑅 + 𝑗𝐿𝑤)(𝐺 + 𝑗𝐶𝑤) = 𝛼 + 𝑗𝛽

Sachant que 𝛼 présente la constante d’atténuation en Neper/mètre et 𝛽 est la constante de


phase en Radians/mètre.

Pour une ligne sans perte, nous avons 𝑅 = 𝐺 = 0, donc l’impédance caractéristique se
simplifier à :

𝐿
𝑍𝑐 = √
𝐶

Et la constante de propagation devient alors,

𝛾 = 𝑗𝜔√𝐿𝐶 → 𝛼 = 0 𝑒𝑡 𝛽 = 𝜔√𝐿𝐶

 Calcul des paramètres primaires d'un câble coaxial


 La résistance par unité de longueur

𝜇0 𝑓 1 1 1 1
𝑅=√ ( + ) = 632 × 10−6 √𝑓 ( + ) Ω/𝑚
𝜋 𝑑1 √𝜎1 𝑑2 √𝜎2 𝑑1 √𝜎1 𝑑2 √𝜎2

 L’inductance par unité de longueur

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𝜇0 𝑑2 𝑑2
𝐿= 𝑙𝑛 = 2 × 10−7 ln ( ) 𝐻/𝑚
2𝜋 𝑑1 𝑑1

 La conductance par unité de longueur

𝜀𝑓𝑡𝑔𝛿 𝜀𝑟 𝑓 𝑡𝑔𝛿
𝐺 = 4𝜋 2 = 349 × 10−12 𝑆/𝑚
𝑑 𝑑
ln ( 2 ) ln ( 2 )
𝑑1 𝑑1

 La capacité par unité de longueur

2𝜋𝜀 𝜀𝑟
𝐶= = 55 × 10−12 𝐹/𝑚
𝑑 𝑑
ln ( 2 ) ln ( 2 )
𝑑1 𝑑1
 Calcul des paramètres primaires d’une ligne bifilaire
 La résistance par unité de longueur

𝜇0 𝑓 1 𝑓 1
𝑅=√ = 126 × 10−5 √ Ω/𝑚
𝜋𝜎 2 𝜎 2
𝑑 √1 − ( 𝑑 ) 𝑑 √1 − ( 𝑑 )
( 𝐷 ) ( 𝐷 )

 L’inductance par unité de longueur

𝜇0 2𝐷 2𝐷
𝐿= ln ( ) = 4 × 10−7 ln ( ) 𝐻/𝑚
𝜋 𝑑 𝑑

 La conductance par unité de longueur

𝜀𝑓𝑡𝑔𝛿 𝜀𝑟 𝑓𝑡𝑔𝛿
𝐺 = 2𝜋 2 = 175 × 10−12 𝑆/𝑚
2𝐷 2𝐷
ln ( ) ln ( )
𝑑 𝑑

 La capacité par unité de longueur

𝜋𝜀 𝜀𝑟
𝐶= = 28 × 10−12 𝐹/𝑚
2𝐷 2𝐷
ln ( ) ln ( )
𝑑 𝑑

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 Coefficient de réflexion et rapport d’ondes stationnaires sur une ligne


Le problème majeur des lignes de transmission est leur désadaptation. En d’autres termes, le
retour de l’énergie sur la ligne qui pose un problème de détection. En effet, la mesure de
l’énergie réfléchie est primordiale dans l’étude d’une ligne pour assurer une transmission dans
de bonnes conditions.

𝑃𝑒 𝑍𝑐 𝑍𝑅

Figure 16–Ligne de transmission chargée par 𝑍𝑅

Le coefficient de réflexion au niveau du récepteur de charge 𝑍𝑅 (Fig. 16) est donné par:

𝑍𝑅 − 𝑍𝑐
Γ=
𝑍𝑅 + 𝑍𝑐

Le rapport d’ondes stationnaires (𝑅𝑂𝑆) est donné par:

1+Γ
𝑅𝑂𝑆 =
1−Γ

Réciproquement, on peut exprimer le coefficient de réflexion en fonction du ROS par,

1 − 𝑅𝑂𝑆
Γ=
1 + 𝑅𝑂𝑆

Nous savons que le coefficient de transmission 𝑇 relie au coefficient de réflexion Γ par :

T+Γ= 1

On peut distinguer quatre cas pour le rapport d’ondes stationnaires :

 Si 𝑅𝑂𝑆 = 1 : ligne parfaitement adaptée (régime d’ondes progressives) ;


 Si 1 < 𝑅𝑂𝑆 ≤ 1.5 : ligne adaptée ;
 Si 1.5<ROS<2 : ligne a ROS acceptable ;
 Si 𝑅𝑂𝑆 > 2 : ligne désadaptée.

2.3.1. Propagation libre


L’onde électromagnétique est rayonnée par une antenne au niveau de l’émetteur, et elle se
propage en ligne droite dans l’espace à la vitesse de la lumière. Elle est détectée au niveau du
récepteur par une antenne réception. Cette onde est très souvent désignée par onde hertzienne

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ou onde radio. Des systèmes de télécommunications par ondes hertziennes existent pour
toutes les fréquences, allant de 3 kHz à 300 GHz, qu’on désigne par Radio-Fréquences (RF).
L’intensité de l’onde hertzienne varie inversement avec la distance parcourue par l’onde ou de
façon équivalente la distance qui sépare la source d’émission et le point de détection de l’onde
en visibilité directe. Ceci signifie en pratique que l’onde hertzienne en propagation libre subit
une atténuation due uniquement à la distance parcourue, et proportionnelle à celle-ci, en
l’absence de tout obstacle ou matériau traversé. Cette onde interagit avec les obstacles et les
matériaux qu’elle traverse selon les lois de l’optique géométrique (réflexion, réfraction,
diffraction, etc.). Une onde RF peut subir une réflexion, une réfraction, ou une diffraction
durant sa propagation (Fig. 17).

Antenne

Diffraction
Ondes Radios

Maison
Bâtiment

Réflexion
Réfraction

Sol

Figure 17–Phénomènes de réflexion, réfraction et diffraction d’une onde RF

Les réseaux hertziens sont les réseaux qui utilisent le canal de propagation constitué par l’air
entre deux points fixes.
Les réseaux mobiles utilisent aussi le canal aérien. Ils sont destinés plus spécifiquement aux
communications mobiles entre un point fixe (la station de base) et un point variable dans
l’espace (le mobile). Certains systèmes sont développés de façon à communiquer entre des
stations de bases variables dans le temps et l’espace. Ce sont les réseaux ad hoc.

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Satellite

Couche ionosphérique

Communication Onde réfléchie par


satellite l’ionosphérique

Onde directe

Onde réfléchie
par le sol

Figure 18–Différentes manières de se propager une onde entre une station d’émission terrestre
et celle de réception.

À la surface de la Terre, entre une station d’émission terrestre et celle de réception terrestre,
les ondes peuvent se propager de différentes manières (Fig. 18):
 Propagation à la surface de la Terre; on parle de l’onde de sol ;
 Propagation dans la basse atmosphère; on parle de l’onde directe ;
 Propagation par réflexion sur l’ionosphère; c’est le cas d’une onde d’espace.
Pour les ondes hertziennes, qui sont des ondes métriques et centimétriques, seulement la
propagation dans la basse atmosphère (onde directe) est possible. Pour étudier ce genre de
propagation, il faut prendre en considération les caractéristiques électriques du sol et de la
basse atmosphère. En effet, la basse atmosphère produit des phénomènes de réfraction et
d’atténuation sur la propagation des ondes, tandis que l’influence de la Terre sur la
propagation peut se manifester par des phénomènes de réflexion et de diffraction.
Dans une communication satellite, quand l’émetteur et le récepteur sont placés l’un à la
surface de la Terre et l’autre à bord d’un satellite (Fig. 18), il faut prendre en considération de
l’influence de toutes les couches atmosphérique et ionosphérique qui sont traversées par
l’onde.

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 Entre 3 KHz et 3 MHz : la propagation se fait par onde de sol. L'onde, dans la
troposphère, peut se déplacer suivant le relief du sol (propagation superficielle par
ondes de surface ou de sol);
 Entre 3 MHz et 30 MHz : la propagation se fait par réflexion sur l’ionosphère (l'onde
peut être réfléchie par l'une ou l'autre des couches ionisées de l'ionosphère:
propagation ionosphérique) mais l’onde de sol et l’onde directe existent aussi;
 Entre 30 MHz et 3 GHz : la propagation se fait par onde directe mais aussi par
réflexion sur le sol;
 Entre 3 GHz et 30 GHz : la propagation se fait par onde directe, il y a peu de
réflexions sur le sol car les antennes sont très directives.

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