Vous êtes sur la page 1sur 83

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR


ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Université M'hamed Bougara Boumerdes

Faculté des Hydrocarbures et de la chimie


Département de Géophysique, Génie Parasismique et Phénomènes Aléatoires

Mémoire de fin d'études Pour l'obtention du diplôme


de Master en géophysique pétroliére

OPTION : Sismique, sismologie et méthodes de potentiel

Thème :

Interprétation des données aéromagnétiques de la province


triasique centrale de la plateforme saharienne
-Implication à l’exploration des hydrocarbures-

Présenté par : Promoteur :


Mr: BELMIR ABDELHALIM Mr: ALLEK KARIM
Mr: ZEKKOUR FERHAT LAZHAR

Juin 2015
Remerciements
En premier lieu, nous tenons à remercier Allah, pour nous avoir donné la

force pour accomplir ce modeste travail.

Nos remerciements vont particulièrement à notre promoteur Dr ALLEK Karim.

Pour son aide, ses conseils et sa contribution à l’accomplissement de ce travail.

Nous remercions tous les enseignants de département de Géophysique qui ont


contribué à notre formation.

Nous remercions les membres du jury d’avoir accepté de juger notre modeste
travail.
Et tous ceux qui nous aidé de près ou de loin pour l’élaboration de ce travail.

Abdelhalim et Lazhar.
Dédicace

Je dédie ce travail

A la mémoire de mon Père, et mon Grand-Père qui


ont souhaité vivre pour longtemps juste pour voir nous
allons devenir les hommes qu’ils les rendent la fierté, que
’Allah ‘le tout puissant vous accorde son vaste paradis
éternel.

A celle qui m’a transmis la vie, l’amour, le courage, à


toi chère maman toutes mes joies, mes amours et ma
reconnaissance, que ‘Allah’ le tout puissant, te préserver et
t’accorder la santé, la longue vie et le bonheur.

A mes frères.

A ma grande famille.

A tous mes amis.

Belmir Abdelhalim
Dédicace
Je dédie ce modeste travail à:

Mes très chers parents.

Mes chers frères.

Mes chères sœurs

Toute ma famille, mes oncles, mes tantes, mes cousins.

A tout mes amis que j’ai connus dans ma vie.

Mon cher binôme Abdelhalim.

A tous les enseignants et toutes les enseignantes de

Et à tout le groupe MAGP / 10

Lazhar…
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Sommaire ………………………………………………………………………………………………………………… 04
Liste des figures et cartes …………………………………………………………...……………………………. 06
Liste des tableaux …………………………………………………………….……...……………………………….. 08
Introduction ………………………………………………………………………….……….……….……….………. 09

CHAPITRE I : FONDEMENTS DE LA MÉTHODE MAGNÉTIQUE …………….…………………. 10


I.1. Champ géomagnétique…………………………………………………………………………………………. 11
I.2. Les éléments du champ géomagnétique ………………………………………………………………… 11
I.3. Les propriétés magnétiques des roches ………………………………………………………………… 12
I.4. Lois fondamentales du magnétisme ……………………………………………………………………… 14
I.5. Classes magnétiques de matériaux ……………………………………………………………………….. 17
I.6. Méthodes de mesure de champ géomagnétique ………………………………………………...17
I.7. Les instruments de mesure ………………………………………………………………………………… 21

CHAPITRE II : DESCRIPTION DU LEVÉ AÉROGÉOPHYSIQUE ET CORRECTION DES


DONNÉES DE LA PROVINCE TRIASIQUE CENTRALE………………………………………………. 22
II.1. la méthode aéromagnétique ……………………………………………………………………………….. 23
II.2. Avantages opérationnels …………………………………………………………………………………….. 23
II.3. Description du levé aérogéophysique de l’Algérie ………………………………………………… 23
II.4. Caractéristique du levé aérogéophysique de l’Algérie …………………………………………. 24
II.5. Spécificités du levé de la zone d’étude ………………………………………………………………….26
II.6. les dispositifs d’acquisition …………………………………………………………………………………. 26
II.7. Traitement des données aéromagnétiques ……………………………………………………….…… 28

CHAPITRE III : DESCRIPTION DE LA RÉGION D’ÉTUDE ……………………………………………38


III.1. Situation géographique de la région d’étude ………………………………………………………... 39
III.2. aspect géologique de la région d’étude………………………………………………………………… 40
III.3. aspect structural de la zone étudié ………….………………………………………………………….. 40
III.4. stratigraphie de la province triasique centrale …………………………………………………… 44
III.5. Le Trias de la province triasique centrale ……………………………………………………………. 48
III.6. système pétrolier ………………………………………………………………………………………………. 50

Page | 4
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

CHAPITRE IV : INTERPRÉTATION DES DONNÉES AÉROMAGNÉTIQUES DE LA


PROVINCE TRIASIQUE CENTRALE ………………………………………………………………………… 53
IV.1. notion de l'interprétation en magnétisme …………………………………………………………. 54
IV.2. LES TRANSFORMATIONS …………………………………………………………………………………. 58
IV.3. Application sur la région d’étude ………………………………………………………………………. 70

Page | 5
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Liste des figures et des cartes

Fig (I.01) : Composantes du champ magnétique terrestre (D’après Telford et al, 1998).
Fig (I.02) : Potentiel du dipôle magnétique
Fig (I.03) : Méthodes de mesure de champ géomagnétique
Fig (II.01) : paramètres du levé aérogeophysique couvrant le territoire national
Fig (II.02) exemples de méthode de vol d’avion
Fig(II.03) mode d’installation du magnétomètre
Fig(II.04) exemple montre les variations diurnes journalières
Fig.(II.05) principe de décalage
Fig.(II.06): procédure de correction de l’effet cap
Fig(II.07) principe du filtre médian
Fig.(II.08) schéma d’intersection ligne/traverse pour illustrer les erreurs de calcul de
fermeture.
Fig(II.09.) : emploi de différentes formes de fenêtre de filtre médiane Différentielle en
fonction du type des lignes de vol
Fig (III.01) localisation de la zone d’étude
Fig(III.02) carte géologique de la région d’étude
Fig(III.03) : une coupe NW-SE montre la structure géologique et la stratification des âges
géologiques en fonction de la profondeur
Fig(III.04) carte structurale de la province triasique centrale
Fig(III.05) colonne stratigraphique de la Province triasique centrale(Document Sonatrach)
Fig(III.06) colonne stratigraphique du Trias de la province triasique centrale
Fig(III.07) Carte des épaisseurs du Trias Argileux Gréseux. (Hachour K.)
Fig(IV.01) influence d’inclinaison sur la signature d’une sphère. A) au pôle nord,
B) moyennes latitude de l’hémisphère nord.
Fig(IV.02) influence du pendage de corps aimanté. A) pendage=0° B) pendage=45°.
Fig(IV.03) influence de la profondeur. A) h= -50m B) h= -400m.
Fig(IV.04) influence de la susceptibilité magnétique sur la signature. A) k=0.01 B) k=1
Fig(IV.05) : Principe du problème direct
Fig(IV.06) Principe du problème inverse.
Fig(IV.07). a) exemple de signature magnétique d’une sphère dans une région proche de
l’équateur. b) la réduction au pôle de l’anomalie de la même sphère.
Fig(IV.08.): Illustration des nœuds de la grille utilisés pour l’identification du maximum par
la procédure de Blakely et Simpson (1986)
Fig (IV.09.): Détermination de la direction des maxima par régression linéaire.
Fig (IV.10) : Illustration du procédé d’extraction des données de l’intérieur d’une bande
pour le calcul des profondeurs.

Page | 8
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Fig (IV.11): Amplitude du gradient horizontal de certains modèles 2D


Fig (IV.12) : les étapes de l’interprétation des données aéromagnétiques par la méthode du
gradient horizontal.
Fig(IV.13) champ total d’un modèle de faille normale avec :a) rejet 1000m b) rejet 500m
Fig(IV.14) signature d’un horst
Fig(IV.15) la carte d’intensité du champ magnétique pour une faille normale
Fig(IV.16) carte magnétique d’une structure en horst.
Fig(IV.17) réduction au pôle de la carte d’une faille normale
Fig(IV.18) réduction au pôle de la carte d’un horst
Fig(IV.19) carte d’amplitude de gradient horizontal après réduction au pôle d’une faille
normale.
Fig(IV.20) AGH de la réduction au pôle d’un horst.
Fig(IV.21) carte du champ magnétique total de la région d’étude
Fig(IV.22) méthode de choix de la régionale (exemple en gravimétrie).
Fig(IV.23) Carte d’anomalie magnétique finale en soustrayant le champ magnétique
régional de la carte du champ magnétique.
Fig(IV.24) carte réduite au pole
Fig(IV.25) carte d’amplitude du gradient horizontal calculée à partir de la carte
aéromagnétique réduite au pole
Fig(IV.26) A)carte d’amplitude du gradient horizontal avec localisation des profondeurs
des différents contacts. B) histogramme de distribution des profondeurs des contacts
Fig(VI.27) : carte d’amplitude du gradient horizontale avec la localisation des directions
des différents contacts.
Fig(IV.28) : superposition de la carte des contacts et la géologie
Fig(IV.29) Rose diagramme des directions des contacts
Fig(IV.30) : Identification des contacts et des structures intéressante

Page | 7
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Liste des tableaux

Tableau(I.01) : susceptibilité magnétique de quelques roches et minéraux (d’après


Telford et al. 1999).

Tableau (II.01) : les paramètres du levé réalisé.

Tableau (IV.01) : Modèle des sources localisables par l’AGH et types des transformations
correspondantes (tiré de Phillips et al, 2007).

Page | 8
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Introduction
Bien que la méthode sismique est un outil incontournable à l'exploration des
hydrocarbures, les méthodes aérogéophysiques en générale et la technique
aéromagnétique en particulier sont de précieux procédés de reconnaissance
préalable, lorsqu'on s'adresse à des régions de plus en plus grandes et à des objectifs
d’exploration représentant un défi grandissant. La méthode aéromagnétique ne cesse de
s’améliorer depuis l’arrivée des nouvelles technologies dans le domaine d'acquisition, de
traitement et d'interprétation des données. En effet, elle peut effectuer un balayage
profitable et systématique de vastes étendues de surface en un moindre coût, ce qui n’est
pas le cas des acquisitions au sol plus onéreuses et dépendantes des conditions
d'accessibilité.
Dans le cadre de ce travail nous utilisons les données aéromagnétiques réalisés par
la société américaine Aeroservice Corporation, au-dessus de la province triasique centrale
de la plateforme saharienne, dans le but de mettre en évidence les anomalies magnétiques
en relation avec la structuration et la tectonique qui affecte cette région. L'analyse de
l'association spatiale entre les éléments structuraux interprétées et les champs pétroliers
et gaziers connus dans cette région nous a permis de comprendre, dans une certaine
mesure, leurs rôle dans le contrôle des conditions de piégeage des hydrocarbures.
Ce mémoire est divisé en quatre chapitres :
Dans le premier chapitre nous décrivons les principes théoriques de la méthode de
prospection magnétique.
Le second chapitre est consacré à la description du levé aérogéophysique de
l’Algérie et plus particulièrement celui de la région d’étude. Nous développons également
les différentes approches utilisées de nos jours, dans le traitement des données
aéromagnétiques, et nous évoquons comment identifier et corriger les erreurs qui
entachent les données d’un levé aéromagnétique.
Le chapitre trois est destiné à la présentation géographique et géologique de la
région d’étude.
Le quatrième et dernier chapitre est consacré à l’interprétation des données
magnétiques de notre région d'étude. Nous développons préalablement la méthode
d’inversion utilisée, basée sur la technique de l’amplitude du gradient horizontal, que nous
avons testé sur des modèles synthétiques avant de l'appliquer sur les données de la
province triasique centrale.
Enfin, nous terminons avec quelques conclusions et des recommandations.

Page | 9
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

CHAPITRE I

FONDEMENTS DE LA MÉTHODE
MAGNÉTIQUE

Page | 10
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

I.1. Champ géomagnétique :

Le champ magnétique terrestre est un phénomène variable dans l’espace et dans le


temps, caractérisé par sa direction et son intensité en chaque point de la surface du
globe terrestre. Le champ géomagnétique, est la somme de deux parties :

I.1.1. Un champ interne: Dont les sources sont intérieures à la terre. Ce dernier est
la somme de deux termes :
♦ Un champ principal (régulier) ayant pour siège la surface du noyau externe et
dont les longueurs d’onde sont typiquement de l’ordre de quelques milliers de Km.
Ce champ représente en moyenne, 99% du champ observé à la surface du globe.
♦ Un champ crustal d’anomalies locales dont les longueurs d’ondes est généralement
inférieur à quelques centaines de Km. Ce champ est engendré par les roches
aimantées situées au-dessus de la surface isotherme dite de curie.

I.1.2. Un champ externe : D’intensité beaucoup plus faible, plus rapidement variable
dans le temps dont les sources sont pour partie externe (situées dans la haute
atmosphère et au-delà). Ce champ est caractérisé par :
♦Des fluctuations périodiques (journalières, lunaires et annuelles) résultants de la
distorsion du champ magnétique terrestre par les vents solaires.
♦ Des pulsations aléatoires rapides et faibles causées par des oscillations dans
l’ionosphère et la magnétosphère.
♦ Des jours agités et des orages magnétiques à début brusque, dus à l’arrivée d’une
bouffée de plasma émise par le soleil, et qui provoquent les aurores polaires.

I.2. Les éléments du champ géomagnétique :


En chaque point de la surface de la terre, le champ géomagnétique « B » est
représenté par son intensité « F » comme grandeur vectorielle, ce vecteur change son
orientation d’un point à l’autre. La complexité de l’orientation du vecteur du champ
total nécessite sa décomposition dans un système à 3D (Telford et al, 1998). Dans un
système orthogonal, les éléments du champ principal sont illustrés par la figure
(I.01) :

Page | 11
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Figure (I.01) : Composantes du champ magnétique terrestre


(D’après Telford et al, 1998).

Ces éléments sont reliés par les relations suivantes :

I.3. Les propriétés magnétiques des roches :


Quand un matériel magnétique est placé dans un champ magnétique, le matériel
devient magnétisé et le champ magnétisant externe est renforcé par le champ
magnétique induit dans le matériel lui-même. Ceci est connu en tant que
magnétisation induite. Quand le champ externe est coupé, la magnétisation induite
disparaît immédiatement, mais quelques matériaux maintiennent une magnétisation
permanente ou rémanente et sa direction sera fixée dans l'échantillon, Les roche
de la croûte terrestre sont, en général, faiblement magnétique et peuvent présentées
une magnétisation induite et rémanent. Ils se trouvent sous l'influence du champ
géomagnétique actuel, et dans certains cas, ils enregistrent également des indications
sur l’orientation du champ magnétique dans le passé (la paléo-magnétique). Les
propriétés magnétiques des matériaux se manifestent à des températures inférieur au
point de curie qui est spécifique pour chaque matériau. Cette température est souvent
de l’ordre de 550 à 600°c.

Page | 12
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Des études du gradient géothermique montrent que cette température est atteinte
pour une profondeur moyenne de 30km, ce qui implique que la plupart des roches de
la croute auront des propriétés magnétiques spécifiques alors que le manteau
supérieur ne montre pas de propriétés magnétiques à cause de la température très
élevée. Donc la base de la croute peut présenter la profondeur limite effective des
sources magnétiques. Parmi les propriétés magnétiques des matériaux on parle de :

I.3.1. La susceptibilité magnétique :

C’est un paramètre qui donne le degré de magnétisation (aimantation) de certains


matériaux. Elle est donnée par : K=M/H kSI = 4πkcgs cette grandeur n’a pas
d’unité.
M : c’est l’intensité d’aimantation en nT appelée aussi magnétisation rémanente.
H : c’est un champ magnétique externe en nT.

Tab(I.01) susceptibilité magnétique de quelques roches et minéraux (d’après


Telford et al. 1999)

I.3.2. La perméabilité magnétique μ :


C’est la capacité des roches de changer leurs inductions sous l’effet d’un champ externe.
Elle représente la constante de proportionnalité dans l’expression de l’induction
magnétique B.

 a. Perméabilité dans le vide :

 b. Perméabilité dans le milieu :


μ = 1+k en (cgs)
μ = 1+4πk en(SI)

Page | 13
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

 c. Perméabilité relative :

C’est le rapport de l’induction magnétique dans le milieu et celle dans le vide :

I.3.3. L’aimantation rémanente des roches :

Les roches ignées et sédimentaires possèdent un champ magnétique permanent


(rémanent) à des degrés divers. La direction de ce champ rémanent peut être omplètement
différente de la direction du champ local, elle est caractéristique du champ local lors de la
formation de la roche.
L’aimantation rémanente d’une roche est une aimantation permanente acquise par la
roche appelée : aimantation rémanente naturelle ARN (Natural Rémanent Magnitization
NRM). Dans plusieurs cas, l’aimantation des roches dépend principalement de l’existence
d’un champ magnétique ambiant en présence de minéraux magnétiques dans la roche. Ce
phénomène est très compliqué, il dépend de la genèse de la roche. On distingue les
principaux types suivants:
♦ Aimantation Thermo Rémanente TRM. (Thermo Remanent Magnetization).
♦ Aimantation Rémanente Détritique DRM. (Deposisional Remanent Magnetization)
♦ Aimantation Rémanente Chimique CRM.(Chemical Remanent Magnetization).
♦ Aimantation Rémanente Isotherme IRM. (Isothermal Remanent MagnetizationI)
♦ Aimantation Rémanente Visqueuse VRM. (Viscous Remanent Magnitization)

I.4. Lois fondamentales du magnétisme :

I.4.1. Loi de Coulomb : C’est la loi essentielle du magnétisme, contrairement aux charges
électriques et aux masses, les charges magnétiques n’existent pas en réalité. Coulomb a
supposé que l’existence du magnétisme est liée à la présence de ce qu’on appelle pôles
magnétiques. Le pôle est lourd comme une masse et actif comme une charge (masse
chargée). La physique a démontré que dans la nature il n’existe pas de masse magnétique
en tant que substance indépendante et que les propriétés magnétiques sont dues aux
mouvements des particules chargées dans les atomes de la matière. Dans un milieu de
perméabilité magnétique « μ», la force « F » qui agit entre deux pôles P1et P2distant de « r»
est donnée par :

Page | 14
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

I.4.2. Le moment élémentaire : La plus petite grandeur du moment magnétique est


représentée par la partie orbitale du mouvement appelée « magnétobore».

Où :e : charge d’électron.

m : masse d’électron.

h : constante de Planck.

La deuxième partie est le mouvement de l’électron autour de son axe en produisant le


moment de « spin».

I.4.3. Le potentiel magnétique : Le potentiel étant le travail nécessaire pour déplacer un


pôle unitaire entre deux points dans le champ magnétique, le potentiel ponctuel est donné
par :

I.4.4. Relation entre la force et le potentiel :

En utilisant la loi de Coulomb, sachant que la force est le gradient du potentiel dans le sens
inverse :

D’où :

I.4.5. L’induction magnétique : L’induction magnétique est la somme des vecteurs de


champs externe et interne, sa direction est vers le Nord magnétique. L’induction
magnétique est donnée par :

où :

μ0 : Perméabilité dans le vide.


μ: Perméabilité dans le milieu.
H : Intensité du champ géomagnétique.
J : Aimantation.

Page | 15
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

** Unité de l’induction magnétique :

♦ Dans le système (SI) : [B] = [Tesla] 1 nT = 10-9Tl


♦ Dans le système (cgs) : [B] = [Gauss] 1 GS = 10-9Tl

I.4.6. L’intensité du champ : Le champ magnétique est considéré comme une grandeur
quantitative des lignes de force, il est représenté en chaque point du champ comme un
vecteur caractérisant le module du champ et sa direction. L’intensité du champ est
considérée comme une force agissante.

** Unité de mesure :

♦ Dans le système (SI) : [H] = [A/m]


♦ Dans le système (cgs) : [H] = [Oersted] 1 γ= 10-5Oe.

I.4.7. Le potentiel du dipôle magnétique : Le potentiel du dipôle représente le travail que


doit dépenser une force magnétique pour déplacer un pôle unitaire. Le dipôle représente
deux pôles de charges opposées. Pour faciliter la solution du problème, on fait appel à la
notion d’un pôle ponctuel.

Figure (I.02) : Potentiel du dipôle magnétique

L’effet des deux pôles est la somme des deux potentiels dans un point, mais le fait que leurs
charges soient opposées, donne :

En exprimant r1et r2en fonction de (r, dl et θ) et en utilisant la théorie des cosinus, après
simplifications on aura :

Page | 16
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

I.5. Classes magnétiques de matériaux :

Le magnétisme des matériaux dépend des moments magnétiques des atomes ou ions.
Selon la susceptibilité magnétique, on distingue trois grandes classes :

I.5.1. Diamagnétiques: (K faible et < 0) Dont la susceptibilité K faible et inférieure à zéro,


dans ce cas K est indépendante de la température (Quartz, Calcite : K= - 10-06 [SI] )..

I.5.2. Paramagnétiques : (K faible et > 0) Dont la susceptibilité K faible et supérieure à


zéro, dans ce cas K dépendant de la température. (Chlorite, Amphibole, Pyroxène, Olivine :
K= 10-05- 10-04[SI] ).

I.5.3. Ferromagnétiques : (K élevé et > 0) Dont la susceptibilité K est très élevée et


supérieure à zéro. Le magnétisme dans ce cas est dû à une aimantation spontanée. Toute
roche possédant des propriétés magnétiques contient des minéraux ferromagnétiques, et
même s’ils ne sont qu’à l’état de traces, leur effet est plus important que celui de la roche
encaissante. Un certain nombre de substances contenant du Cobalt, du Nickel, du Platine ou
des terres rares est ferromagnétique, mais les ferromagnétiques naturels sont toujours des
solides cristallisés contenant du Fer (Oxydes de fer, Hématite, Magnétite, Gêotite,
Pyrhotites, Pyrite).

I.6. Méthodes de mesure de champ géomagnétique :


Selon le mode d’acquisition, on peut subdiviser les levés magnétiques en quatre types :

I.6.1. levé en surface :

Pour atteindre l’objectif de la prospection magnétique, le prospecteur ou l'ingénieur


géophysicien devrait établir avant tout un programme de mise en œuvre. Ce programme
sera défini en fonction du but recherché, la réponse à cette question permettra de définir le
type de prospections, de reconnaissance ou de détail. Ainsi, il déterminera le nombre et le
personnel adéquat, le matériel, le type d'équipement, le temps nécessaire, et finalement le
budget nécessaire pour réaliser à bien cette mission.
Lors d'une campagne de reconnaissance, le premier travail consiste à localiser la zone d'étude,
les topographes fixeront ensuite sur le terrain à la demande du chef de mission le réseau de
stations prédéfini (stations d'observations).
Les stations d'observations dans le cas d'une recherche pétrolière, sont généralement
espacées de 400 mètres à une dizaine de kilomètres environ et sont d'une manière
générale de même ordre de grandeur que pour la prospection gravimétrique. Dans la
recherche minière, les points de mesure sont généralement espacés de 15 à 75 mètres et
parfois jusqu’à 5 mètres dans le cas d'une étude de détail.

Page | 17
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Les mesures sont axées principalement sur le gradient vertical dans le cas d'une étude de
détail. Comme pour la gravimétrie, les données magnétiques sont sujettes à des corrections
notamment diurnes ou aléatoires du champ magnétique ainsi que de la dérive liée à
l'instrument de mesure. Par contre, il faut éviter pendant les travaux au sol, les voies
ferrées, les clôtures métalliques, les puits tubés ou les conduites souterraines et tous les
objets d'une certaine taille renfermant du fer; l'opérateur doit également éviter de porter
tout objet métallique pouvant occasionner des variations sensibles durant la lecture des
mesures.. Voir fig (I.03.C)

◊◊ . Applications :
*Localisation d'objets ferromagnétiques enfouis
*En archéologie
*Exploration minière
*cartographie géologique

I.6.2. levé magnétique aéroportée :


La prospection magnétique aérienne est largement utilisée. Des magnétomètres
adaptés (flux-gate, à protons ou à pompage optique) sont embarqués dans des avions
à des altitudes bien déterminer, pour pouvoir mesurer les différents paramètres
géomagnétiques de la terre: soit le champ magnétique total ou ses gradients. voir
fig(I.03.A)
Le choix de l'altitude et les lignes du vol dépendent de l'objectif recherché. En
recherche minière, les altitudes sont relativement basses et les vols serrés; par
contre en recherche pétrolière où l'on recherche plutôt des anomalies assez
profondes liées au socle cristallin, les altitudes des vols sont habituellement hautes et
écartés.
Les itinéraires de vol sont généralement constitués de profils de vol, rectilignes,
parallèles, régulièrement écartés. Ces profils sont aussi perpendiculaires à la direction
tectonique générale de la région.
L'altitude de vol, maintenue constante, peut varier en fonction du but recherché, elle
est habituellement de 300 mètres; les profils parallèles sont distants les uns des
autres de quelques centaines de mètres à une dizaine de kilomètres. La hauteur de
vol est continuellement enregistrée par un altimètre (effet doppler), soit par radar,
soit encore à l'aide d'un baromètre ou par GPS.
Le positionnement de l'avion est effectué par un système de radionavigation associé à
quatre radars Doppler fournissant en continu la vitesse de l'avion ainsi que sa
direction, ajouté à cela la prise de photographies aériennes réalisées en continu et
qui permettent ainsi de définir avec exactitude le positionnement de l'avion. La
cellule sensible du magnétomètre aéroporté est placée dans une enceinte cylindrique
allongée appelée " oiseau ", tracté par un câble à une centaine de mètre de l'avion de
manière à éviter l'effet magnétique de l'avion (bruits).
Actuellement, Le positionnement de l'avion se fait par un GPS differentielle.
◊◊ . Applications :
*Exploration minière * Exploration pétrolière

*cartographie géologique * environnement

Page | 18
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

I.6.3. levé marine :

Les études océanographiques (études des fonds océaniques et mers), font appel aux
méthodes géophysiques de prospection de grandes reconnaissances. Suivant le but
recherché, l'une des méthodes géophysiques en l'occurrence la prospection magnétique,
peut être utilisée soit dans la recherche pétrolière soit dans la recherche fondamentale
(physique du globe ; études sur la tectonique des plaques etc...) La mesure du champ
magnétique terrestre et ses composantes en mer est similaire à celle de la mesure sur le
continent, cette mesure repose essentiellement sur l'élément sensible ou capteur placé
dans une enceinte étanche (poisson), naviguant à 15 mètres environ de profondeur.

Le remorquage est fait à une certaine distance du bateau afin d'éviter l'influence de celui-ci.
Les magnétomètres utilisés sont le magnétomètre à flux-gate et le magnétomètre à proton;
ainsi le champ est mesuré en continu le long d'un profil prédéterminé. Voir fig(I.03.b)

◊◊ . Applications :
 Exploration minière
 Études géologiques
 Repérage des objets submergés sous le fond marin

A B C

Figure (I.03) : Méthodes de mesure de champ géomagnétique :( A : aéroportée,

B : marine, C : terrestre)

I.6.4. Les mesures magnétiques spatiales :


La complexité du champ magnétique terrestre avec ses composantes internes et externes a
conduit les géomagnéticiens à compléter les mesures faites dans les observatoires
magnétiques sur terre, sur mer dans les airs par des mesures spatiales. Généralement il
s’agit de mesures vectorielles absolues faites à toutes les échelles temporelles possibles.
Les mesures géomagnétiques sur satellites artificiels ont débuté dès les premiers
lancements de satellite avec Spoutnik 3 entre mai et juin 1958.

Page | 19
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Le magnétomètre embarqué un fluxgate donnait des mesures peu précises (±100 nT). Il fut
suivi par Cosmos 26 et Cosmos 49 en 1964 et la série de satellites OGO (Orbiting
Geophysical Observatory).
Puis il y eut 6 satellites POGO de 1965 à 1971 qui emportaient à bord des magnétomètres
scalaires à pompage optique. Les données recueillies furent utilisées dans le calcul des
premiers modèles IGRF. Mais toutes ces missions (12 entre 1958 et 1978) n’embarquaient
que des magnétomètres scalaires, ce qui ne permet pas de modéliser de façon unique le
champ magnétique terrestre.
Ce fut en 1979 avec le lancement par la Nasa du satellite américain MAGSAT
(magnetometer satellite) que l’on put disposer d’une couverture globale homogène et quasi
instantanée de mesures vectorielles du champ géomagnétique.
À bord un premier magnétomètre scalaire à pompage optique avait une précision de ±1 nT.
Un second magnétomètre vectoriel de type vanne de flux donnait une précision meilleure
que ±3 nT sur chaque composante. La calibration du magnétomètre vectoriel se faisait par
rapport au magnétomètre scalaire absolu.
Seule, la courte durée de vie de MAGSAT ne rendit pas possible l’étude de la variation
séculaire du champ magnétique terrestre.
On réfléchit donc à la poursuite de ces recherches par satellite et après dix ans d’études en
laboratoire on monta un nouveau programme spatial Œrsted 2, projet international à
maîtrise d’œuvre danoise. Le satellite fut lancé le 23 février 1999 (vingt ans après
MAGSAT). Le CNES fournit le magnétomètre scalaire construit par le LETI d’une précision
de ±0, 3 nT, et le magnétomètre vectoriel à vanne de flux a été construit par les Danois.
D’une grande sensibilité il a une précision de ±0,5 nT. Avec les calibrations effectuées entre
les deux magnétomètres le champ est mesuré avec une résolution de 0,2 nT. Ce satellite
placé sur une orbite plus grande que celle de MAGSAT aura une durée de vie lui permettant
de mesurer les variations séculaires du champ magnétique terrestre. Le dispositif de
positionnement du satellite est calé sur le système GPS et l’orientation sur une caméra
stellaire. Œrsted a été suivi par le satellite germano-américain Champ (2000), le satellite
argentin Sac-c (2001).
En 2004 l’Agence Spatiale Européenne a retenu la mission SWARM qui devrait être lancée
en 2009. La particularité de cette mission est qu’elle est formée d’une constellation de trois
satellites (Alpha, Bravo et Charlie). Ils sont placés à des orbites variant entre 300 et
530 km et équipés de magnétomètres vectoriel (VFM) et scalaire absolu (ASM) qui
mesurent la direction du champ magnétique terrestre et son intensité. Le lancement de
cette mission a été retardé jusqu’à 2013.
L’association des données d’observatoires terrestres et des satellites permet de
paramétriser la composante externe due à l’ionosphère dans un modèle de géopotentiel.
D’une façon plus générale, les mesures spatiales permettent d’obtenir une couverture
complète dans l’espace et dans le temps du champ magnétique du globe terrestre et d’en
séparer les composantes, internes, champ crustal (lié à la structure thermique et
minéralogique), champ non dipôle, champ dipôle, et externes liées essentiellement à la
présence de l’ionosphère, sa structure et sa variabilité sous l’influence de l’activité
Solaire.
Notons enfin que ces mesures par satellites ne se limitent pas aux seules mesures du
champ magnétique terrestre mais que les sondes spatiales chargées de l’étude des planètes
et de leurs satellites emportent également dans leurs équipements géophysiques toutes les
gammes de magnétomètres possibles.

Page | 20
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

I.7. Les instruments de mesure :

Les premiers instruments utilisés en magnétométrie étaient des compas marines modifiés,
ces instruments donnaient les valeurs des composantes I et D. d’autres instruments ont été
développés permettant la mesure des composantes H et Z ainsi que la composante du
champ total F tel que les variomètres magnétiques.
L’appareillage de magnétométrie a connu une vraie évolution grâce aux nouvelles
technologies, on distingue plusieurs types de magnétomètres, dont le principe de ces
appareils se résume en la comparaison de la force mesurée à une autre force connue. Les
magnétomètres les plus utilisés actuellement sont (Bournas, 2001) :

I.7.1. Magnétomètre Flux-gate (Précision = 1 nT) :


C’est un magnétomètre électronique à sursaturation basé sur l’utilisation de deux circuits
(primaire et secondaire). Il fut développé durant la seconde guerre mondiale afin de
détecter les sous-marins. Il fut ensuite utilisé pour l’enregistrement des variations diurnes
du champ terrestre et des mesures au sol. Le Flux-gate est le premier magnétomètre utilisé
dans les levés aéroportés, il est considéré comme le plus souple actuellement utilisé, de
lecture rapide, il permet la mesure du champ géomagnétique ou l’une de ses composantes.

I.7.2. Magnétomètre à précession nucléaire RMN (Précision = 0.1-1 nT) :

Apparu vers 1955, cet instrument absolu mesure la valeur du champ total. Le principe de
fonctionnement de ce magnétomètre est basé sur le phénomène de résonance magnétique
nucléaire en utilisant un fluide riche en protons.

I.7.3. Magnétomètre à pompage optique (Précision = 0.01 nT) :

Ce magnétomètre est basé sur l’utilisation de l’énergie de transfert des électrons de l’atome
d’un niveau énergétique à un autre. Le principe de fonctionnement de cet appareil consiste
à mesurer la fréquence de résonance magnétique de la vapeur de césium, qui est
proportionnelle à l’intensité du champ magnétique total.

Page | 21
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

CHAPITRE II

DESCRIPTION DU LEVÉ
AÉROGÉOPHYSIQUE ET
CORRECTION DES DONNEES DE LA
PROVINCE TRIASIQUE CENTRALE

Page | 22
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

II.1. la méthode aéromagnétique :


L’aéromagnétiques est une méthode d’exploration utilisé spécialement pour la
cartographie des structures géologiques et des accidents qui les affectent ou pour
détecter des concentrations de minéraux magnétique, elle est utilisé aussi pour la
reconnaissance des bassins sédimentaires qui représentent l’environnement favorable
pour la mise en place des hydrocarbures.

II.2. Avantages opérationnels :

Les levés magnétiques aéroportés présentent plusieurs avantages :


- Couverture systématique de grande surface en un temps très court.
- Main-d’œuvre certes spécialisée mais réduite.
- Systématicité de la couverture par maillage régulier adapté au problème posé.
- Mesure en continu ou semi continu le long des profils.
- Atténuation ou élimination des effets parasites superficiels.
- Délimitation de zones d’intérêts sans être obligé de parcourir de vastes surfaces,
d’où gain appréciable de temps et meilleure utilisation des budgets et des moyens.
* L’inconvénient le plus rencontré pour ces méthodes aéroportées est que le pouvoir
de séparation des anomalies diminuer.

II.3. Description du levé aérogéophysique de l’Algérie :

Le levé aérogeophysique qui a couvert la totalité du territoire algérien a été


effectué par la compagnie américaine AeroService corporation pour le compte de
deux sociétés SONATRACH et SONAREM dans le but d’exploration pétrolière et
minière. Cette couverture a été accomplie en deux étapes réalisés en 1969 qui a
couvert 20% du territoire nationale, notamment les bassins sédimentaires du Sahara
central. Ce levé commandé par SONATRACH a servi pour une reconnaissance régionale
dans le cadre d’exploration pétrolière, et seul le champ magnétique a été enregistré.
Le deuxième levé qui a débuté en 1971 et a pris fin au 1974, a couvert le reste du
territoire national avec une superficie de 2.173.000 km2, environ 904.500 km linéaires
de vol. au cours de ce levé on a associé à la magnétométrie les mesures de la
spectrométrie, pour le compte de SONAREM pour appuyer la recherche minière
systématique, et aider à préciser le contexte structurale et la cartographie
géologique. Voir figure (II.01).

Page | 23
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

II.4. Caractéristique du levé aérogéophysique de l’Algérie:

II.4.1. Levé de 1969:


Ce levé a été réalisé au-dessus des bassins sédimentaires du Sahara Central dans le
but de la cartographie aéromagnétique du socle. Il a été effectué à une altitude
barométrique constante correspondant à une clairance moyenne de 500 m et seules les
mesures du champ magnétique ont été enregistrées. Les lignes de vols étaient distantes
de 5km. La surface de levé est d’environ 418.000km2. A l’issue de ce levé, des cartes
d’isolignes du champ magnétique ont été établies à diverses échelles régionales
(1/200000 et 1/500 000).

II.4.2. levé de 1971-1974 :

* Altitude fixe par rapport à la surface du sol : altimètre radar environ (150 m±9 m).
* distance entre les lignes de vol et de traverses varient d’un bloc à l’autre : de 2 à 5
km entre lignes et de 10, 25 jusqu’à 40 km entre traverses.
* l’orientation des lignes de vol dépend de direction des structures géologiques de
chaque région.
La précision du levé aérogéophysique de l’Algérie n’a pas été la même pour tous les
panneaux survolés. Par exemple le Nord de l’Algérie, le domaine offshore (15 km), la
bordure sud de la flexure saharienne et le bassin Triasique ont été levé par l’adoption
d’une haute précision. Par l’utilisation de Magnétomètre de grande résolution et au
resserrement de l’espacement entre les lignes de traverses de telle sorte qu’il
représentait en moyenne cinq fois la distance qui sépare les lignes de vol. par exemple
la précision des données obtenue avec la maille de ( 2km * 10km) et même avec celle
de ( 5km * 25km) est toujours largement supérieur à celle obtenue par la maille de
(2km * 40km).
En resserrant la distance entre traverses, on améliore la qualité de la carte en
réduisant l’imprécision due aux variations diurnes le long des lignes adjacentes. Les
régions qui avaient fait l’objet de survol suivant un espacement assez dense entre les
lignes de traverse étaient des zones considérées fort probablement à l’époque
d’intérêt stratégique telle que la région du nord de l’Algérie ou bien perspective en
hydrocarbures comme les bassins triasiques. En outre, les bassins sédimentaires se
caractérisent généralement par des anomalies magnétiques d’amplitude relativement
réduites, et on est souvent confronté dans de pareilles situations à analyser des
anomalies de quelques dizaines de nT.

Page | 24
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Leur localisation exige donc nécessairement des levés de haute précision. Voir
fig(II.01)

20%

Figure (II.01) : paramètres du levé aérogeophysique couvrant le territoire national

Page | 25
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

II.5. Spécificités du levé de la zone d’étude :


Les survols ont été faits le long de lignes parallèles de direction Nord 160° à une altitude
constante de 150m au-dessus du sol et ils sont accompagnés par des lignes de traverse de
direction Nord 70°. L’espacement des lignes de travers est de 25 km, les paramètres du
levé sont indiqués dans le tableau suivant (TabII.01).

Espacement des lignes de vol 05 Km


Espacement des lignes de traverse 25 Km
Hauteur de vol par rapport au sol 150 m
(Altitude)
Direction des lignes de vol 160° N
Direction des lignes de traverse 70° N
Distance entre les points d’observation 46 m

Tab(II.01) les paramètres du levé réalisé

II.6. les dispositifs d’acquisition :

II.6.1. les avions :


Le levé a connue l’utilisation de deux types d’avions : DC-3 et AERO COMMANDER. Le
premier été utilisé surtout pour les régions de topographie très complexe c’est-à-dire
instable. Tandis que le deuxième été utilisé pour les terrains de topographie calme
(terrains plats), dans le but de garder presque la même hauteur au sol en
redessinant la topographie. Voir fig(II.02).
Lors de la mission ces avions ont connues plusieurs modifications par exemple
changement de certaines composantes qui peuvent être à l’origine de certaines
réponses magnétique résiduel.

Fig (II.02) exemples de méthode de vol d’avion

Page | 26
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Pour le système de mesure magnétique deux configurations ont été utilisés. Une
installation en remorque (oiseau) voir fig(II.03.A) qui consiste en descendre un oiseau
équipé de capteur magnétique par la queue de l’avion à travers un câble de 71 m
environ, cette configuration été utilisé pour le DC-3 avec un magnétomètre à pompage
optique et à vapeur d’alcalin elle sert à réduit le magnétique résiduel de l’avion en
éloignant l’oiseau de celle-ci. Une autre configuration été aussi utilisé pour AERO
COMMANDER appelée tail stinger voir fig(II.03.B). Elle consiste à fixer le capteur
magnétique à une extension rigide en fibre de verre à l’arrière de l’avion. Elle utilise le
magnétomètre de flux gâte. Aussi un système de compensation été utilisé pour nettoyer
les mesures de l’interférence magnétique de l’avion, en réduisant l’enveloppe de bruit
aux quelques dixièmes de nT prés.

A B

Fig(II.03) mode d’installation du magnétomètre

Dans la région que nous allons étudie l’AERO COMMANDER a été utilisé. Cette avion
est équipé d’un magnétomètre à pompage optique installé à la queue de l’avion d’une
longueur de 70 mètre sur une tige en fibre de verre. Le choix de L’AERO
COMMANDER était sur la base de la topographie de la région qui est généralement
calme.

II.6.2. système de navigation DOPPLER type ADRA-12 :

Été utilisé pour orienter l’avion et contrôler la distance entre les lignes de vol.

II.6.3. Boussole modèle SPERRY C12 :

Elle a été utilisée pour contrôler la direction du nord magnétique avec une précision
plus ou moins un degré.

II.6.4. Altimètre radar :


Utilisé pour mesurer la distance au sol à faible altitude de vol c’est-à-dire la mesure
d’altitude de vol.

Page | 27
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

II.6.5. caméra :
Enregistre un film continu de 35 mm pour prendre des photos aériens, elle nous aide
à établir des cartes de topographie et de déterminer l’allure de levé.

II.6.6. système digital d’acquisition :


Utilisé pour l’échantillonnage des donnés à l’intervalle choisi. Il permet de capter
l’information fournie par le magnétomètre, l’altimètre, l’intervallomètre et leurs organisés
pour l’enregistrement numérique sur une bande magnétique pour être traités sur
ordinateur.

II.6.7. magnétomètre :
Pour l’acquisition des mesures de champ magnétique total. Aero service a utilisé un
flux gâte et à pompage optique comme on a mentionné précédemment. Et aussi pour
l’enregistrement des variations diurnes sur les stations de base elle a utilisé des
magnétomètres à pompage optique.

II.7. Traitement des données aéromagnétiques :

Dans un levé magnétique quel que soit pédestre ou aéroporté, les mesures sont
grandement influencés par les variations diurnes qui sont les principales sources
d’erreurs de nivellement. Il existe aussi d’autres sources de ces erreurs en mesures
aéroportées qu’on doit les éliminer avant d’entamer l’interprétation des cartes obtenues.
Tel que les erreurs de navigation, l’effet de cap, l’effet de décalage, l’interférence de
l’avion, la dérive du magnétomètre et les bruits aléatoires.
On peut faire Les traitements spécifiques des données aéromagnétiques par l’intermédiaire
du logiciel Oasis Montaj développé par Geosoft, permettant le stockage, le traitement, la
modélisation et l'interprétation d’un important volume de données numériques. Cette
plateforme géophysique performante, inclue l’intégralité des opérations inhérentes aux
données géophysiques, permettant d’effectuer de manière interactive les traitements
spécifiques nécessaires à l’étude et l’interprétation des données gravimétriques et
magnétiques :
- Importation et exportation des données.
- Visualisation et analyse détaillée des données, sous la forme de cartes préliminaires.
- Corrections standards des données par l’intermédiaire d’algorithmes spécifiques.
- Interpolation contrôlée des données.
- Post-traitements des données, intégrant les opérations de filtrage et de calcul de documents
dérivés.
- Modélisation 2D (extension Gmsys2D) et 3D (extension Gmsys3D), directe et inverse des
données.
Tout un levé aéromagnétique exige de recueillir trois types de donnés : les données de
localisation et de navigation, les données magnétiques des variations diurnes enregistrés
dans des stations de base au sol, et les mesures aéroportés du champ magnétique
terrestre.

Page | 28
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Les données qu’on va utiliser dans ce mémoire ont été déjà corrigés des erreurs de
mesures magnétique. Donc on va seulement parler de ces corrections et des phases
de leurs exécutions.

II.7.1. phase de prétraitement :

Dans cette phase l’opérateur s’intéresse à deux étapes essentielles : la préparation des
données et la mise en position des coordonnées X et Y. à l’aide de logiciel il doit
séparer les lignes de vol, chercher les pics, les points vides, le bruit instrumental et
autre irrégularités dans les données du champ ou même, sur celle de navigation pour
les supprimer et aussi il fait la conversion de l’unité de mesure en nT.
-En utilisant les filtres pour éliminer les anomalies qui font part des bruits. par
exemple en utilisant le filtre passe bas pour filtré les anomalies qui ne reflètent pas
la signature géologique d’un corps magnétique ou d’une structure tectonique. Mais ce
filtre présente un principal défaut pour la séparation des spectres des anomalies
désirés et celles à éliminés. Pour cette raison une autre méthode qui s’appelle filtre
de NAUDY a été utilisée. Ce filtre base sur l’utilisation d’une algorithme non linéaire
qui inspecte chaque donné et détermine si c’est du bruit ou c’est un signal. Si le
point considéré est un bruit, il est éliminé et remplacé par une valeur estimée à
partir des points voisins, tandis que la partie non considérée comme bruit est
conservée sans aucune modification. Tous ces procédés rentrent dans la première
étape. Donc pour la deuxième étape l’opérateur cherche à déterminer l’emplacement
relatif de tous les points d’intersection entre les lignes de vol et celles de traverse
en trouvant les images coïncidentes par recherche directe sur les films.

II.7.2. phase de traitement :

II.7.2.a. correction des variations diurnes :


Ce sont des variations temporelles qui affectent le champ magnétique terrestre. Pour
les corrigés en utilisant une station de base équipée d’un magnétomètre à la surface
qui va donner des mesures de champ à des temps réguliers (1-10 s). Ces mesures
serviront à estimer les variations diurnes qui seront soustraites des données de levé.
Ce procédé aide aussi à identifier les orages magnétiques[voir figII.04], qui auront
naissance à une période où les fluctuations du champ magnétique terrestre seront
très rapides.

Fig(II.04) exemple montre les variations diurnes journalières

Page | 29
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

La tolérance maximale qui définit l’activité diurnal est choisie (3nT/3min). Pour cela
les mesures acquises dans des périodes d’activité supérieure à cette valeur seront
refaites en revolant les lignes qui leurs correspondent.

Cette méthode d’utiliser une station de base montre des défauts. Surtout lorsque le
sol présente une conductivité variable sur l’étendue de la surface de levé. Donc une
autre approche a été utilisée, consiste à comparer les mesures de deux stations de
bases distantes de 88 km, pendant une journée calme. Cette méthode a montré que
les variations du champ dans une station ne peuvent pas présager les fluctuations du
champ dans l’autre. Selon ce concept le point le plus éloigné du levé ne devrait pas
dépasser un rayon de 50 km aux alentours de la station de base. Le levé faite en
Algerie l’utilisation de station de base été seulement dans le but d’évalue les périodes
de haute activité diurne.
Une autre méthode comptée dans les techniques de nivellement proposée par
YARGER et al, en 1978 pour corriger les variations diurnes qui ne nécessite pas une
station de base. Elle consiste à attribuer aux erreurs d’intersection des lignes et des
traverses une fonction polynomiale de temps écoulé de degré n donnée par:
( )= + + ⋯+ + .
Cette méthode basée sur le principe que les fluctuations du champ magnétique
terrestre durant l’opération de vol varient lentement dans le temps suivant une
fonction polynomiale d’ordre inférieur.
Par la méthode des moindres carrées on peut déterminer les coefficients de cette
fonction en minimisant l’écart entre les lignes et les traverses aux intersections

=∑ ( − − )² .
axj-b : un polynôme considéré par exemple de degré n=1. Représente les valeurs
calculées sur le même point d’intersection.
q : la somme carrée de la différence entre mis-ties et les valeurs de la fonction.
Gj : l’erreur d’intersection observée. Xj : la distance en nombre fudicial le long de la
ligne.
On peut déterminer son minimum en faisant le dérivé partiel de q par rapport à (a
et b) et en résoudre les deux équations linéaires.
Cette méthode montre son efficacité même pour les lignes de vol et de traverses
survolées indépendamment au cours de différents jours étalés sur des périodes de
nombreux mois et même plusieurs années. Elle peut être étendue aux levés de haute
sensibilité par la correction des erreurs de localisation des intersections, si
nécessaires, et par le choix de polynôme de haut degré pour le calcul d’ajustement.
Une chose qu’on devrait prendre en considération est que Pour faire la correction
des variations diurne par des méthodes de nivellement il faut diminuer la distance
entre les traverses.
Il existe d’autres fluctuations dues à l’activité solaire de courtes périodes connues sous le
nom de micro pulsations, ils présentent un problème lorsqu’on cherche à repérer des
structures petites et de magnétisation faible, tel qu’un dôme de sel.

Page | 30
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Mais grâce à la méthode de nivellement par fonction polynomiale on peut éliminer ces
fluctuations si et seulement si la distance entre les traverses est inférieure à la largeur de
ces fluctuations. Certaines compagnies aérogéophysiques proposent une autre approche
toujours dans le but de corriger les variations diurne. Cette méthode consiste à équiper
l’avion d’un système de magnétomètre et de capteurs qui donnent le champ total et les
deux gradients horizontaux du champ GX et Gy.
Si on assure la bonne compensation de l’interférence magnétique de l’avion, On peut
facilement établir une carte du champ magnétique total parfaitement nivelée à partir des
mesures des gradients horizontaux, sans recourir au survol des lignes de traverse pour
faire le nivellement ou de soustraire les variations diurne enregistrés à la station de base.
Cette procédure possède l’avantage d’être insensible aux variations diurnes du champ
magnétique total et par la même occasion réduit la facture cout du levé par le non recourt à
l’enregistrement suivant les traverses. Elle sert aussi à l’accentuation des anomalies à fort
gradient, son inconvénient principal réside dans sa pauvre définition des anomalies de
grandes longueurs d’onde et de basses amplitudes.

II.7.2.b. correction de décalage :


C’est Le décalage de la position du capteur magnétique par rapport au point de référence
situé sur l’axe de l’avion. Le temps nécessaire au capteur pour atteindre la position de
l’aéroplane marque la grandeur de correction de ce décalage qu’on doit effectuer. Les effets
de ce décalage deviennent évidents sur les cartes magnétiques et se traduisent par des
motifs en « zigzag » entre les lignes de vol.
Dans ce levé la distance de dé calage utilisé é tait environ (̴71m).

Page | 31
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

II.7.2.c. correction de l’effet cap :


Sert à corriger les données de l’écart systématique qui se produit dans les mesures en
fonction de la direction du vol. Ceci provient surtout de l’interférence de l’avion et des
champs parasites créent par les circuits électriques qui produisent le champ magnétique.
Dans les appareils modernes un système de compensation sert à effectue
automatiquement cette correction. L’application de cette correction pour les levés
improprement compensés nécessite des vols de test à haute altitude et dans les quatre
directions géographiques ou dans les mêmes directions des lignes et des traverses du levé.
Le choix de la position et d’altitude de la zone de test doit correspond à une zone à
gradient horizontal pratiquement nul, et aussi la période de ce levé doit être d’activité
calme.
Après faire ces tests en prend la moyenne des quatre mesures comme la valeur correcte
du champ magnétique en ce point. Et les différences entre cette moyenne et les valeurs
mesurées dans chaque direction sont les corrections de cap à appliquer pour chaque ligne
en fonction de sa direction.

Fig.(II.06): procédure de correction de l’effet cap

II.7.2.d. correction IGRF :


Le champ magnétique de référence mondiale est une représentation mathématique du
champ géomagnétique d’origine interne adopté selon un protocole d’accord international
sous l’égide de l’association internationale de géomagnétisme et d’aéronomie (IAGA).
Il est représenté par une série d’harmoniques sphériques d’un certaine degré et ordre
utile pour une représentation adéquate du champ normal en tout point du globe
terrestre. Il est calculé tous les cinq ans en se basant sur les données satellitaires et
les enregistrements d’un réseau d’observatoires géomagnétiques répartir sur la surface
du globe terrestre puis sont prolongés par un modèle de variations séculaires.
Pour aboutir à des données du champ d’anomalie, le levé magnétique est corrigé du
champ normal par la soustraction des valeurs de modèle IGRF en chaque point de mesure.
Dans Ce levé la société a utilisé les mesures de l’IGRF 65, qui a été établie en 1965. Sa
période de validité été de 1965 à 1975.
Les valeurs du champ magnétique retrouvés sur les bandes magnétiques traités sont
bien les valeurs du champ d’anomalie dont on avait soustraie l’IGRF65 et ramenées à
un niveau de référence de l’ordre de 34000nT en leurs ajoutant une valeur de base
constante.

Page | 32
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

II.7.2.e. nivellement magnétique :


Après faire les corrections mentionnées précédemment il reste un bruit systématique du
à la différence d’élévation entre les mesures, à des corrections inadéquates des variations
diurnes, dérive de certaine type de magnétomètre, effet d’avion, erreurs de navigation et
autre bruit résiduel Qu’on va l’appliqué une correction de nivellement soit conventionnel
ou empirique (micro-nivellement) qui est une procédé par lequel la différence entre les
deux lectures de ligne et de traverse sur un point d’intersection sera réduit forcément .
Dans un levé qui utilise des lignes de vols et des lignes de traverses, on pourra obtenir un
réseau de points d’intersection pour l’opération de nivellement. La sensibilité des levés de
l’ordre du dixième de nT. Cependant les écarts aux intersections peuvent atteindre des
valeurs d’ordre de 10 à 100 nT. Pour cela pour séparer les faibles anomalies de 1 à
quelques nT, il est indispensable de faire attention aux opérations de nivellement.
Plusieurs techniques ont été développées pour réaliser l’ajustement aux intersections.
Mauring et al. (2002) ont fait une étude comparative des principales méthodes de
nivellement et ont suggéré une nouvelle approche basé sur le filtre médiane.

II.7.2.e.i. Nivellement par filtre médiane :


Est un filtre non linéaire appliqué pour le lissage des erreurs d’intersection, pour la
suppression des pics et aussi pour éliminer les bruits. Il est insensible aux valeurs
exagérément retirées (points isolés) et se caractérise par une stabilité parfaite aux extrémités
des lignes. C’est pour cela qu’il reste le plus efficace parmi les autres techniques de
nivellement.
La valeur médiane de N échantillons classés dans l’ordre croissant ou décroissant est la
valeur de l’échantillon de rang N/2. Si le nombre d’échantillons est impair, la valeur médiane
est celle de l’échantillon central. Si le nombre d’échantillons est pair, la valeur médiane est la
moyenne arithmétique des deux valeurs centrales de la série d’échantillons ordonnée. Voir
[figII.07]

Fig(II.07) principe du filtre médian

Page | 33
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

II.7.2.e.ii. Nivellement par filtrage passe bas :


Le filtrage des erreurs d’intersection peut s’effectue par l’application par l’application
d’un filtre passe bas. Cette opération de convolution peut s’exprimer par :

Où T est la moitié de la longueur du filtre à appliquer et Δx est l’intervalle


d’échantillonnage (pas de mesure). G(x) est la valeur de sortie du filtre ; f(x-nΔx) sont
les valeurs d’entrée et w(n) s’exprime comme :
W(n) =h(n Δx) s(n Δx) Δx
h(n Δx) est la transformé de fourrier inverse du filtre idéal exprimée par :
h(n Δx)= ( ) ( ˳ )
où k est la demi-largeur de la bande du filtre et ˳ est le centre du nombre d’onde.

h(nΔx) est infini en longueur et doit étre raccourci par l’application de la fonction de
Hanning décrite comme suit :

S (nΔx)=1/2(1+cos ) `, | |<

II.7.2.e.iii. Nivellement par l’ajustement des données de navigation :

Connaissant la précision des données de navigation. En peut définir un rayon autour de


chaque point d’intersection ou ce dernier peut mouvoir librement. La position réelle de ce
point autour de son rayon est supposée être celle qui minimisera au mieux l’erreur
d’intersection. Cette opération est répétée pour chaque point du réseau des points
d’intersection.

Une version similaire a été étudiée par green (1983), en considérant que l’erreur attribuable
aux enregistrements de navigation est celle qui minimise les erreurs de fermeture de la
boucle formée des huit points voisins immédiats du point d’intersection. Si on considère
formé de quatre points d’intersection a, b, c, d entre deux lignes et traverses.

L’erreur de fermeture autour de cette boucle est définie par :


C=(Ta-Tb)+(Lc-La)+(Td-Tc)+(Lb-Ld).
T et L représentent les valeurs du champ mesuré sur les traverses et les lignes
respectivement aux points d’intersection : a, b, c et d.

Page | 34
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Réorganisant la formule précédente en peut avoir :


C= ( Lb –Tb)-( La –Ta)+(Lc-Tc)-(Ld-Td).
Autrement C=εb-εa+ εc-εd

ε: représente l’erreur d’intersection L’inconvénient de cette méthode est qu’elle traite


chaque point indépendamment aux autres ou considère uniquement l’effet de quelques
points voisins immédiats.

IV.7.2.f. Micro-nivellement :

Dite nivellement empirique qui est un filtrage destiné à éliminer tout bruit résiduel des
données aéromagnétiques après les traitements standard de réduction et l’application
rigoureuse des procédés de nivellement décrite précédemment. Il s’appuie sur le fait que le
bruit résiduel se manifeste sous forme d’anomalies étirées épousant la direction des lignes
de vol. Sa longueur d’onde est deux fois la distance qui sépare deux lignes voisines.
L’application du micro-nivellement est souvent indispensable, du fait que les erreurs
particulièrement infimes deviennent nettement visibles lors d’établissement de cartes
aéromagnétiques sous forme d’images améliorées (par exemple : les images couleur
ombrées). Sans omettre de souligner l’effet de ce bruit sur l’incertitude de certaines
interprétations quantitatives.
Plusieurs versions de micro-nivellement sont développées ces dernières années. Luyendyk
(1997) a fourni une description détaillée de la variante du micro-nivellement utilisé par
AGSO (Australian Geological Survey Organisation). Plusieurs grandes compagnies
d’exploration géophysique possèdent leur propre technique de micro-nivellement, et peu
d’information est disponible sur la particularité de leur méthodologie.

Le micro-nivellement ou filtrage de déondulation en sa version simple remonte au travail


de Syberg (1972), dont l’approche consistait à utiliser sur la grille des données un filtre
adapté de bande passante et un filtrage azimutal pour éliminer le bruit des lignes de vol.
Par la suite, on a remarqué qu’il est plus efficient d’isoler préalablement le bruit, par
l’emploi, en domaine de Fourier, une combinaison de deux filtres, un filtre passe-haut et un
filtre directionnel, et seulement par la suite qu’on soustrait ce bruit des données originales.

Ces processus de déondulation axés sur un filtrage directionnel destiné aux levés survolés
suivant des lignes droites et parallèles ont été décrit par plusieurs auteurs (Minty, 1991,
Ferraccioli et al., 1998). Liukkonen, (1996) a développé une autre technique basée sur un
filtre différentiel mobile qui a été testée avec succés sur les données radiométriques. Plus
tard, une variante étendue de cette technique, appelée filtrage médian différentiel, a été
décrite par (Mauring et al. 2000). A la différence des méthodes du filtrage directionnel,
celle-ci est efficace même en présence de lignes de vol pas tout à fait parallèles ou pas du
tout rectilignes. Son principe consiste à déduire la valeur corrigée pour chaque point de la
ligne de vol par la différence entre les valeurs médianes entre un filtre 2-D et un autre 1-D.
le filtre (la fenêtre) 1-D opére uniquement sur les mesures d’une seule ligne de vol, tandis
que la fenêtre 2-D intègre les autres valeurs voisines situées sur les autres lignes.
Généralement la fenêtre du filtre 2-D peut prendre la forme circulaire, rectangulaire ou
biaise en fonction de la morphologie des lignes de vol (figII.09)
Page | 35
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Le micro-nivellement par filtre médian mobile se distingue par sa priorité sur les autres
techniques de filtrage directionnel quant à sa parfaite adaptation à tout type de lignes de
vol (figIV.09). En contrepartie, on a remarqué que les anomalies étroites le long des lignes
de vol sont fatalement affectées par le filtrage médian et par conséquent une portion du
signal géologique en pâti. On peut en affirmer la même chose sur les techniques du micro-
nivellement basées sur le filtrage directionnel, mais certaines versions plus élaborées
n’affectent que très faiblement le signal utile de haute fréquence.
La nouvelle version de micro-nivellement développé par Paterson, Grant & Watson limited
(2004), sert à éliminer La quasi-totalité du bruit résiduel des lignes de vol, sans
véritablement altérer la composante de haute fréquence du signal géologique. Cette
technique qui a été appliquée sur les données aéromagnétiques du bassin de Tindouf et du
bouclier Eglab, présente un avantage évident par rapport aux autres procédés standard de
déondulation. Son atout réside dans le fait qu’elle s’applique directement sur les données
des lignes de vol et non sur les grilles comme c’est souvent le cas, et en plus elle discerne
mieux le bruit du signal géologique. L’examen des résultats du traitement conforte plus
notre opinion.

Pour procurer à cette méthode de micro-nivellement le pouvoir de discernement entre ce


qui appartient au bruit des lignes de vol et ce qui est dû au signal géologique, PGW (2004)
ont introduit un opérateur de limitation d’amplitude et un filtre passe-bas (filtre de Naudy)
qui s’appliquent au canal du bruit. Grace à ce processus de filtrage sélectif, la carte du bruit
est pratiquement dépouillée de tout signal géologique résiduel. Et en fin, pour aboutir à un
document parfaitement nivelé et débarrassé de tout bruit, on procède à la soustraction du
bruit des données originales.

Le choix de la valeur de l’amplitude-limite et la fréquence de coupure du filtre de Naudy est


plutôt basé sur l’inspection de la carte du bruit. N’empêche que dans la majorité des
situations, on a tendance à choisir l’amplitude-limite égale à la déviation standard des
données de bruit, et la longueur du filtre à cinq fois la distance entre les lignes de vol.

Page | 36
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

La carte du bruit devrait normalement apparaitre sous forme de longues rayures orientées
dans la direction des lignes de de vol. Partant de ce principe on peut estimer l’amplitude
maximale du bruit de nivellement, et ainsi choisir la valeur appropriée. Pareillement, pour
le choix de la longueur d’onde minimale du bruit de lignes de vol. On opte habituellement
pour le filtre passe-bas de Naudy.

Lors de l’application de l’opérateur de limitation d’amplitude, PGW (2004) ont suggéré


deux modes d’opération, le premier mode a tendance à affecter la valeur limite à toute
valeur se situant au-delà de la limite définie, tandis que le second mode est le plus
approprié. En règle générale, on a trouvé que le mode zéro est mieux adapté aux données
dont la carte de bruit renferme considérablement de signal géologique de haute amplitude
(ex : région cristalline). A la faveur de ce mode on sépare mieux le bruit du signal utile. Le
premier mode est adapté aux données dont la carte de bruit est principalement composée
de bruit de nivellement. Ces cas se rencontrent souvent dans les régions à faible gradient
magnétique, à l’image des bassins sédimentaires.

Page | 37
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

CHAPITRE III

DESCRIPTION DE LA RÉGION
D’ÉTUDE

Page | 38
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

III.1. Situation géographique de la région d’étude :

La région d’étude est située au Nord de la plate-forme saharienne, à environ 600 km au


sud d’Alger (Fig.III.01) entre les longitudes 0o 40’ - 4o 48’ E et entre les latitudes 31o 06’ –
33o 55’ N. Elle fait partie du bassin triasique du Sahara algérien qui est considéré comme
l’un des bassins les plus producteurs en hydrocarbures d’Algérie couvrant une superficie
de 400,000 km2 et renferme plusieurs gisements d’huile et de gaz dans les grès du Trias et
les grès du Paléozoïque. Le Trias constitue le principal objectif pétrolier de cette région.

Zone d’étude

Fig (III.01) localisation de la zone d’étude

Page | 39
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

III.2. aspect géologique de la région d’étude :

La carte géologique actuelle de la région d’étude montre l’affleurement de crétacé, surtout


dans la partie Est où se trouve la plupart des gisements de pétrole et de gaz (nord d’oued
Mya, le champ de Hassi R’mel). Tandis que dans le reste de la région, les formations de
Néogéne-Oligocéne et des grés de sable sont les plus dominantes. Voir fig(III.02).

Fig(III.02) carte géologique de la région d’étude

III.3. aspect structural de la zone étudié :

Notre région d’étude englobe plusieurs éléments structuraux : le dôme de Tilrhemt au


centre, la partie Est et nord Est du bassin d’oued Mya au sud, la terminaison nord de la
voute d’Allal, l’ensellement de Djofra et la partie nord du bassin de Gourara et la partie Est
du sillon de Benoud.
Le schéma structural actuel de la zone d’étude est le résultat de plusieurs phases
tectoniques dont les plus importantes sont la panafricaine, l’hercynienne et la phase
majeure alpine.

Page | 40
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

* Le cycle panafricain: La tectonique précambrienne et particulièrement la phase


panafricaine sont à l'origine d'un grand réseau de fracturation caractérisé par des
accidents subméridiens verticaux et, qui a engendré des formations subméridiennes dont
la dorsale Idjerane M’Zab. Cette structuration a été réactivée par le cycle hercynien.
* Le cycle hercynien: La phase tectonique Hercynienne est l’événement majeur qui
termine le cycle sédimentaire du paléozoïque. Dans les grandes lignes, cette phase se
traduit par une inversion tectonique régionale, la zone la moins érodée où le Carbonifère a
été partiellement conservé correspond à la zone Sud Est du bassin.
* Le cycle alpin: avec notamment sa phase atlasique, a engendré des structures
sublatitudinales dont la dorsale Djemaa-Touggourt.
L’écorche anté-mésozoïque montre une architecture en dômes et bassins; le dôme de
Tilrhemt représente la structure anticlinale la plus importante de la région sur lequel se
situe l’anticlinal de Hassi R’mel voir fig(III.03). Il est d’orientation globale ENE- OSO et
probablement d’âge hercynien. Ce môle occupe la partie NE de la région d’étude avec un
cœur d’âge Précambrien autour duquel le Paléozoïque inférieur, allant du Cambrien au
Silurien, forme une auréole continue.
- L’amincissement des sels est suivi par l’effondrement d’une partie du Jurassique, créant
des grabens dont la largeur est de l’ordre du kilomètre et les rejets de l’ordre de plusieurs
dizaines de mètres.
Au Sud-Ouest de la région d’étude, le bassin de Gourara montre des séries du Paléozoïque
supérieur (Dévonien et Carbonifère), sous forme d’un synclinal à cœur viséen
d’orientation NE-SO. Vers le NO, le bassin de Gourara est séparé, par l’ensellement de
Djofra d’une dépression à cœur Tournaisien à l’aplomb du Sillon de Benoud, celle
–ci semble être sa continuité vers le Nord. Cette dépression est recouverte en
discordance par des terrains du Carbonifère supérieur d’âge présumé Moscovien. Entre ces
deux structures majeures, se développe la vouté d’Allal, elle est constituée essentiellement
par des formations dévoniennes (Gédinnien à Siegénien).
Au Sud du Dôme de Tilrhemt, s’étend le bassin d’Oued Mya de direction globale NE- SO, où
les formations du Silurien sont directement mises en relation avec les séries du Trias par le
biais de la discordance hercynienne. (Fig.III.03).
La configuration actuelle des séries paléozoïques sous la discordance hercynienne montre
une érosion plus profonde sur le môle de Tilrhemt atteignant le socle Précambrien, alors
que dans les dépressions et bassin le Paléozoïque est mieux préservé, notamment dans le
bassin de Gourara où le carbonifère est partiellement érodé. (Fig.III.04).

- tectonique du dôme de Hassi R’mel :


Les mouvements tectoniques qui ont affecté le dôme de Hassi R’mel peuvent être résumés
en quatre phases principales d’après l’étude sismique et structurale de Beicip 1978 :
- Mouvement de cisaillement sénestre qui a pour conséquence un glissement horizontal du
socle paléozoïque
- Création d’un pli d’entraînement et la remontée de la partie sous-jacente du Trias argilo-
gréseux.
- Amincissement du sel (Trias salifère) par fluage au top du pli (zone de pression
maximum).

Page | 41
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

- L’amincissement des sels est suivi par l’effondrement d’une partie du Jurassique,
créant des grabens dont la largeur est de l’ordre du kilomètre et les rejets de
l’ordre de plusieurs dizaines de mètres.
Le réseau de faille qui affecte la région de Hassi R’mel a deux directions dominantes; NE-
SW et SE-NW, (Beicip 78).
Ces deux réseaux de failles et toute la structuration de Hassi R'mel sont liés aux
mouvements du socle, lui-même qui a entraîné la couverture sédimentaire dans sa
déformation au cours de toutes les phases tectoniques qui l’ont affecté.
L’interprétation des données sismique, a mis en évidence trois directions de failles
recoupant le gisement:
- Une direction N120° détectée essentiellement dans les parties centrales et Sud du
gisement, les failles associées sont interprétées comme des couloirs de décrochements
majeurs recoupant d’Est en Ouest le dôme de Hassi R’mel.
On rappellera qu’à l’échelle régionale, cette orientation est celle des failles générées lors de
la distension du Trias (ouverture de la Téthys).
- Une direction subméridienne observée au niveau de la structure de djebel Bissa où la
qualité sismique est bonne, et sur les secteurs Nord et Est du gisement de Hassi R’mel.
- Une direction intermédiaire entre les deux orientations précédentes (N150°) est mise en
évidence en divers secteurs et en particulier sur le flanc Sud-Ouest du gisement en bordure
du synclinal, le séparant de djebel Bissa; cet accident semble se prolonger vers le Sud par le
trend de Hassi R’mel Sud.

Fig(III.03) : une coupe NW-SE montre la structure géologique et la stratification des âges
géologiques en fonction de la profondeur

Page | 42
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Fig(III.04) carte structurale de la province triasique centrale

Page | 43
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

III.4. stratigraphie de la province triasique centrale:

Cette partie de la plateforme saharienne se caractérise par le développement d’une


série type province triasique : une mince section mio-pliocène et une épaisse série
mésozoïque pouvant dépasser 4 000 m. Cette dernière s’épaissit vers le NE du bassin et
repose en discordance angulaire sur des formations paléozoïques fortement affectées par
l’érosion hercynienne. La coupe type de la province triasique montre la succession suivante
fig(III.04) :

III.4.1. Le Paléozoïque :

III.4.1.a. La Cambrien :
Il est constitué par des grès quartzitiques blancs, fins à moyens, à ciment siliceux,
intercalés par de nombreux feuillets d’argiles vertes micacées. Au sommet, la zone des
alternances constitue une transition entre le Cambrien et l’Ordovicien, elle est représentée
par des grès fins à Tigilites, plus ou moins quartzitiques, d’argiles noires ou vertes, à
nombreux galets de silts bruns pyriteux.

III.4.1.b. L’Ordovicien :
Essentiellement détritique, il est constitué par : les grès d’El Gassi et ceux d’El Atchane à
la base, suivis par les quartzites de Hamra et les grès de Ouargla. Ces derniers sont
surmontés par les agiles d’Azzel et les grès de Oued Saret, puis viennent les argiles micro-
conglomératiques coiffées par la dalle quartzitiques de M’Karta.

III.4.1.c. Le Silurien :
Il est constitué essentiellement par des argiles, fortement radioactive, de couleur gris -
noire, silteuses, micacées, fossilifères, parfois feuilletées et pyriteuses avec des passées de
grès blancs fin à moyen.

III.4.1.d. Le Dévonien :
Il est essentiellement argilo-gréseux et présent à l’Ouest du champ de Hassi R’mel. Il est
partiellement érodé par la discordance hercynienne sur la voûte d’Allal et l’ensellement de
Djofra et semble être plus complet dans le bassin de Gourara et sous le Moscovien dans le
sillon de Benoud.

III.4.1.e. Le Carbonifère :
Présent seulement dans la partie Nord-ouest du champ à Bordj Nilli, il est représenté
uniquement par le Moscovien qui forme un biseau discordant sur les séries sous-jacentes, il
est constitué par de grès à la base, surmontés par des calcaires fossilifères.

Page | 44
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

III.4.2. le Mésozoïque :

III.4.2.a. La Trias :

Il est subdivisé en quatre ensembles lithologiques :


* le Trias Argilo-gréseux Inférieur ou Série inférieure : essentiellement argileuse avec des
argilites indurées, vertes parfois brunes et des grès fins bien classés, intercalés de rares
niveaux conglomératiques à éléments argileux.
* Le Trias Argilo-gréseux Supérieur : regroupant les trois niveaux producteurs du champ
de Hassi R’Mel, il est subdivisé en un membre inférieur T1 constitué par les niveaux C et B,
et un autre Supérieur T2 débutant par la zone des argilites radioactives surmontées par le
niveau A.
* Le Trias Argileux.
* Le Trias Salifère infra-D2 ou S4.

III.4.2.b. Le Jurassique :

Sur une épaisseur de 1100m on distingue la succession suivante :


* Le Lias salifère : est représenté à la base par une dizaine de mètres d’argilites brunes et
grises, légèrement dolomitiques, surmontant un banc de dolomie et de calcaire compact,
gris, à passées micro-vacuolaires (Repère D2). Il est surmonté par la série inférieur ou S3,
composée de sels massifs blancs à légèrement roses avec des passées d’argilites plastiques
bariolées (Repère A2), renfermant des quartz bipyramides, avec des intercalations de
dolomies blanches, grises et brunes, micro caverneuses à pseudo-oolithes (repère
dolomitique D1). Sur le repère D1 vient la série supérieur ou S2, constitué d’anhydrites
salifères brunes rouges, à passées d’anhydrites et de marnes grises, renfermant à la base de
rares intercalations de sel argileux, caractérisé par la présence de quartz bipyramide et du
repère argileux A1.
* Le Lias Anhydritique ou S1 : est constitué d’anhydrite massive en bancs épais à passées
d’argilites rouges ou brunes et de marnes grises avec intercalations possibles de calcaires
dolomitiques.
*Le Lias carbonaté : constitue l’Horizon B, il est représenté par des marnes grises, brunes
ou vertes à passées de calcaires et d’anhydrites s’intercalant entres les bancs calcaires.
* Le Dogger : débute par des argilites plastiques vertes, parfois aciculaires grises souvent
dolomitiques, puis au sommet, viennent des dolomies cristallines beiges ou grises.
* Le Malm : est essentiellement détritique au centre du champ, où il est représenté par des
argilites plastiques brunes, devenant parfois vertes, des grès friables beiges à bruns, des
calcaires cristallins bruns, parfois argileux et des dolomies également argileuses, au Sud les
faciès carbonatés très fossilifères.

Page | 45
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

III.4.2.c. Le Crétacé :

* Le Néocomien : est constitué par des alternances d’argilites plastiques grises ou vertes,
pyriteuses par endroit, dolomitiques, parfois indurées et gypseuses, et de grès gris ou gris
verdâtres à ciment argilo-dolomitique, souvent fins et friables, très argileux surtout à la
base de la série.
* Le barrémien : est totalement absent au Nord, tandis qu’ Sud du champ, il est représenté
par une succession de grès fins à grossier, à ciment argileux ou carbonaté, et d’argilites
plastiques sableuses et versicolores.
* L’Aptien : est représenté par des marnes gréseuses et des passées de grès argileux au
Sud, tandis qu’au Nord, il devient dolomitique beige à rosâtre microcristalline, avec des
argilites «lie de vin» par fois sableuses et des sables roses ou rouges, avec présence de
gypse par endroit.
* L’Albien : essentiellement gréseux, il est subdivisé en deux séries : une série argilo-
gypseuse à la base puis viennent des grès et des sables fins, roses ou beiges, mal cimentés
et mal classés, une autre constituée par des grès fins rouges, roses ou beiges, à ciment
argilo- dolomitique ou calcaire, admettant des intercalations d’argilites versicolores et des
calcaires dolomitiques.
* Le Cénomanien : comporte des dolomies cristallines ou microcristallines blanches ou
beiges, parfois vacuolaires, à intercalations d’argilites versicolores et de calcaires
dolomitiques.
* Le Turonien : est représenté par une série de dolomie cristalline blanche ou beige,
vacuolaire et fissurée par endroit.
* Le Sénonien :est constitué essentiellement de calcaires dolomitiques, blancs ou beiges et
de dolomies cristallines fissurées admettant des passée de calcaire marneux, à sa base on
observe, au centre du champ, quelques mètres de dolomies fissurées à niveaux silicifiés, au
Nord desargilites bariolées, tandis qu’au Sud du champ il est érodé et c’est le Turonien qui
est à l’affleurement.

III.4.3. Le Cénozoïque :

III.4.3.a. L’Eocène :
Épais de 50m, il est rencontré uniquement dans la région de Bordj Nili, où il est constitué à
la base par des marnes blanches plastiques, surmontées par des calcaires et des calcaires
marneux blancs et jeunes.

III.4.3.b. Le Mio-Pliocène :
Épais de 100m, il est présent seulement au Nord-ouest du champ, il est constitué de grès
argileux surmonté d’un sable moyen à grossier, à ciment carbonaté, renferment des
passées argileux rouges.

Page | 46
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Fig(III.05) colonne stratigraphique de la Province triasique centrale(Document Sonatrach)

Page | 47
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

III.5. Le Trias de la province triasique centrale :

Description lithologique:

Les différents sondages pétroliers dans cette zone ont montrés l’existence d’un ensemble
attribué, selon les auteurs, au Permo-trias ou au Trias, comprenant à la base un cycle
détritique qui repose en discordance, par l’intermédiaire de la discordance hercynienne,
sur les terrains paléozoïques plus ou moins érodés, et un cycles salifère limité au sommet
par un niveau dolomitique (le niveau D2). Voir fig(III.05)
1. Le cycle détritique : il est constitué par trois parties :

* La Série Inférieure : elle correspond à une série de comblement reflétant la nature du


substratum paléozoïque, avec des venues andésitiques.
* La formation T1 et T2: formée par une partie basale représentée par une série
Argilo-gréseuse T1, avec des grès fins à moyens alternant avec des argiles brun rouges plus
ou moins dolomitiques, et une partie sommitale T2 constituée par un ensemble argilo-
gréseux moins épais, avec une diminution de la fréquence gréseuse.
2. Le cycle salifère :

* Le Trias Argileux : correspond à une formation argileuse qui se développe sur la


formation T2. Il est représenté par des argilites indurées, brunes parfois bariolées vertes
ou noires, parcourues par des filons d’anhydrite et de sel ; elles présentent par endroit des
passées dolomitiques très fines.
*Le Trias Salifère infra-D2 ou S4 :c’un ensemble salifère qui se termine par un repère
dolomitique D2 marquant la fin du Trias et le début du Lias. Dans cette série le sel se
présente en bancs massifs cristallins, translucides, hyalins ou opaques et de couleur blanc
gris, rosée ou jaunâtre, il existe aussi dans les argiles soit sous forme d’une fraction
finement dispersée, soit en inclusion ou en nodules. Les argiles s’alternent avec des bancs
de sel, elles sont de couleur brunes rouges pouvant tendre vers le lie-de-vin ou au contraire
vers le rose, gris clair ou vert claire, beige et plus rarement noir ; elles sont plastiques
parfois indurées ou litées, généralement salifères, mais souvent anhydritiques ou
gypseuses parfois même dolomitiques.

Page | 48
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Fig(III.06) colonne stratigraphique du Trias de la province triasique centrale

Page | 49
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

III.6. système pétrolier :

Il existe trois systèmes pétroliers où les réservoirs et roches mères sont successivement :
Triace argileux gréseux et les argiles (silurien/ordovicien).

III.6.1. Roche mère :

Les argiles siluriennes sont fortement condensées dans la dépression d’Oued Mya et sur
Les bordures du dôme de Hassi R’mel. Ils sont Composé d’un niveau supérieur daté
wenlock-ludlow caractérisé par des argiles radioactives, et des schistes argileux siluriens
qui sont les plus potentielles représentées par des argiles radioactives riches en fossiles
(Graptolites, Tasmanites). Les épaisseurs enregistrées sont de l’ordre de 50 à 70 mètre au
niveau du bassin d’oued Mya et diminuent progressivement sur les flancs pour s’annuler là
où le silurien radioactif est complétement érodé. La roche mère silurienne radioactive est
excellente dans le bassin d’oued Mya.
Les argiles ordoviciennes, en particulier les argiles d’Azzel, conglomératiques et d’El Gassi,
définies comme étant des argiles noires, riches en fossiles (Graptolites), avec de bonnes
épaisseurs. Néanmoins, leur potentielles pétrolier est relativement faible. Les argiles
ordoviciennes d’Azzel et d’El Gassi, présentent des caractéristiques de roche mères
moyennement potentielles mais sont considérées comme secondaires dû probablement à
un faible potentiel pétrolier résiduel (rapport CRD, 1991, 1995, Corelab). D’après d’autres
travaux (Robertson, 1998), les résultats géochimiques enregistrés du niveau Ordovicien
Moyen (Llianvirnien) sur les puits ORSN-1, OKJ-20, BKP-1, GBC-1, OCT-1, ont montré que
les teneurs en COT résiduel (COT moyen 0.6- 2.74%) et en hydrogène sont élevées (IH
moyen résiduel de 100-400 mg HC/g COT), indiquant que de cette formation pourrait avoir
contribué à la génération des hydrocarbures.

III.6.2. Roche réservoir : voir fig(III.06)

Le Triace argileux gréseux est constitué par des bancs gréseux, séparés par des zones
argileuses, elle regroupe trois formations T2, T1 et la Série inférieure. Voir fig(III.05).
- La série inférieure est absente dans la partie occidentale du pourtour de Hassi R’mel et
s’épaissit suivant deux directions vers le NE et vers l’Est et atteint un maximum
d’épaisseur de plus de 100m dans les blocs 410 et 418.
Dans le pourtour de Hassi R’mel, la série inférieur est à prédominance d’argiles et de silts.
Néanmoins, des grés propres ont été rencontrés et présentent des épaisseurs importantes
au Sud du Champ de Hassi R’mel, au Nord du champ de Sidi Mezrich et au Nord de Oued
Noumer. De bonnes caractéristiques réservoir présente dans la région sud de Hassi R’mel
(HRS-1…), ce niveau constitué de grés gris à gris foncé, fins et friables. Vers l’Est du
pourtour de HR l’épaisseur de ces grés augmente mais avec des caractéristiques réduites.
Des coulées volcaniques ont été rencontrés par le forage autour du champ de HR jusqu’au
bloc 418 et 425 au nord d’oued Mya.
- La série Triace argileux gréseux supérieur est subdivisé en un membre inférieur T1
constitué par les niveaux C et B, et un autre supérieur constitué essentiellement par le
niveau A.
Page | 50
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

La région de Hassi R’mel est productif dans les trois réservoirs gréseux A, B et C,
Présentant des bonnes caractéristiques pétrophysiques, ils sont séparés par des
argiles et silts plus ou moins épais ; ces niveaux productifs reposent soit en concordance
sur la Série inférieure andésitique ou argilo-gréseuse, soit directement, en discordance, sur
les différents termes paléozoïques par l’intermédiaire de la discordance hercynienne ; les
réservoirs triasiques présentent des extensions et des variations de faciès qui leurs sont
propres : le niveau C disparait vers la zone orientale contre le paléo-relief de Hassi R’mel,
cependant, le réservoir B, d’extension
Plus réduite, disparait par variation de faciès au profit des argiles encaissantes vers le Sud-
ouest du pourtour de Hassi R’mel, tandis que le réservoir A présente l’extension la plus
importante en s’étendant pratiquement sur toute la région à l’exception de la zone
méridionale où il se biseaute vers le Sud-Ouest.
 Le réservoir C : peut atteindre une épaisseur de 60m vers le nord du champ de HR. il
est constitué de certains niveaux de grés fins à moyens isolés par des niveaux
argileux imperméables. Vers l’Est le réservoir C est bien marqué par des épaisseurs
importantes pouvant atteindre 60m ou les stratifications d’argiles deviennent
minces.
 Réservoir B : montre des épaisseurs plus importantes vers l’Est du pourtour de HR.
Il est constitué par des grès gris claire à beiges, fins à moyens, argileux. vers le nord,
ce niveau débute par des conglomérats de gros galets de quartz, surmontés par des
grès moyens à grossiers à ciment argileux, et enfin, vers le sommet, des grès fins
bitumineux, à passées de silts et d’argiles bruns et rouges.
Le réservoir B se caractérise par une variation extrêmement rapide des épaisseurs
ou on marque des épaisseurs maximums des grés utiles au niveau des blocs 436,
437, 418, 419, 420 et 422. Il présente de bonnes caractéristiques pétrophysiques
(porosité˃20% et permé abilité ˃500md) au nord du champ de HR et dans le champ
de Zelfana.
 Réservoir A : présente l’extension la plus importante sur le pourtour de HR, à l’exception de
la partie sud et sud-ouest dans les blocs 350 et 318, il montre des épaisseurs relativement
constantes, avec des caractéristiques pétrophysiques, influencées localement par un
développement d’une cimentation argileuse et anhydritique, néamoins, les caractéristiques
de stockage et de production de ce réservoir sont bonnes. Dans le champ de HR et à l’Est de
la région, ce niveau est représenté par des grés grossiers à la base, puis moyens à fins
au sommet, ce sont des grés gris beiges.

III.6.3. La roche couverture :

Présentée par :
- Le Trias Salifère S4, qui est absent au Sud-ouest dans l’ensellement de Djofra et la voute
de Allal, ainsi qu’au Nord-ouest du champ de Hassi R’mel et la partie Est du sillon de
Benoud. Cette couverture montre une évolution des épaisseurs du SW vers le NE où elle
atteint un maximum de 150m du côté oriental du dôme de Tilrhemt.
- Le Trias Argileux, constitué par des argiles et des silts, parfois gypseuses qui se
développent sur la formation T2, il correspond à une couverture secondaire. Il montre une
évolution progressive des épaisseurs du Sud-ouest au Nord-est.

Page | 51
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Fig(III.07) Carte des épaisseurs du Trias Argileux Gréseux. (Hachour K.)

(document Sonatrrach)

Page | 52
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

CHAPITRE IV

INTERPRÉTATION DES DONNÉES


AÉROMAGNÉTIQUES DE LA
PROVINCE TRIASIQUE CENTRALE

Page | 53
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

IV.1. notion de l'interprétation en magnétisme:

La magnétométrie est une des méthodes géophysiques dont le but est d'éclaircir
certains Problèmes géologiques tels que localisation et identification de certaines roches
ou structures géologiques cachées sous la surface de la terre; elles permettent ainsi
d'orienter les géologues dans leur Investigation.
La dernière étape de chaque étude magnétométrique consiste en l'interprétation des
Informations recueillies durant le levé ou la prospection magnétique.
Interpréter quelque chose veut dire rendre compréhensible, le traduire et lui donner un
sens. Dans notre cas, il nous faut rendre compréhensible aux géologues les chiffres de
mesures magnétiques, à traduire les cartes magnétiques en cartes géologiques et donner
ainsi aux résultats des mesures magnétiques un sens géologique.

IV.1.2. Interprétation qualitative :

L'interprétation qualitative, phase initiale de l'interprétation, elle nécessite non


seulement une certaine habilité et une certaine expérience de la part de l'ingénieur chargé
d'interpréter les données géophysiques mais également un fond documentaire
indispensable, comprenant les diverses études réalisées auparavant; géologiques,
géophysiques, hydrogéologiques etc...
L'interprétation qualitative dans notre cas a un caractère descriptif; elle s'occupe de
l'étude de l'allure et de l'intensité des anomalies enregistrées. L'examen des cartes
magnétiques peut donner à l'interprétateur qualifié une idée sur l'aimantation, le choix des
modèles, la position, la forme et la dimension des corps perturbateurs, l'influence de
l'inclinaison, l'influence de l'orientation, l'influence du pendage, l'influence de la
profondeur, l'influence de la susceptibilité. Les isanomales orientées dans une direction,
peuvent être associées aux directions de failles et des structures prolongées telles que les
anticlinaux, les synclinaux, les filons etc...
Les principales étapes à suivre lors d'une interprétation qualitative sont:
1 ‐ Etude de la carte magnétique.
2 ‐ Comparaison des cartes géomagnétiques, géophysiques et géologiques.
3 ‐Identification des principales anomalies géologo‐géophysiques.
4 ‐ Choix des objets pour l'interprétation quantitative.

IV.1.2.a. Origine des Anomalies:


En magnétisme, les contrastes de susceptibilité entre les roches sédimentaires sont
généralement faibles et ne produisent donc que des anomalies difficilement détectables par
des levés régionaux; ceci nous conduit à admettre que les anomalies mises en évidence par
la prospection magnétique proviennent des roches cristallines ou métamorphiques.

Page | 54
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

IV.1.2.b. Principes généraux de l'interprétation qualitative:


IV.1.2.b.i. Aimantation:
On peut admettre en général que l'aimantation d'une formation géologique est
pratiquement uniforme; mais sa grandeur est indéterminée, à moins de disposer de
résultats de forages et d'analyses sur échantillons de roches. Il en est de même pour
l'orientation de l’aimantation. Cependant dans la plupart des cas, l'aimantation induite des
roches est prédominante.
IV.1.2.b.ii. Choix de modèles:
Pour l'étude d'une anomalie expérimentale donnée, on recherche, par approximation
successives, une structure simple qui produise une anomalie coïncidant à peu près avec
l'anomalie observée.
IV.1.2.b.iii. Forme des anomalies:
La forme des anomalies dépend non seulement de la structure elle‐même, de ses
dimensions, de la susceptibilité des roches qui la composent et de la profondeur, mais aussi
du champ magnétique au lieu considéré, car l'aimantation induite dépend de l'inclinaison
(influence de la latitude) et de la déclinaison (influence de l'orientation de la structure par
rapport au méridien magnétique).
En effet, nous pouvons démontrer que l'effet d'un corps uniformément aimanté est
équivalent à celui de masses magnétiques fictives, développées à la surface (Analogie avec
l'électrostatique). Par conséquent, l'anomalie due à une structure simple apparait avec une
partie positive et une partie négative: Cette courbe présente donc un maximum et un
minimum dans le cas général. C'est l'examen simultané de ces deux parties qui permet de
Se faire une idée sur la position, la forme et l'importance des corps aimantés.
IV.1.2.b.iv. Influence de l'inclinaison:
La forme des anomalies dépend fortement de la latitude magnétique de la zone
prospectée.
Dans l'hémisphère Nord, le champ est dirigé vers le bas et compté positivement dans cette
direction, les anomalies positives seront prédominantes.
Dans les régions équatoriales, ce sont les anomalies négatives qui sont les plus
importantes.

A B

Fig(IV.01) influence d’inclinaison sur la signature d’une sphère. A) au pôle nord,


B) moyennes latitude de l’hémisphère nord.

Page | 55
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

IV.1.2.b.vi. Influence du pendage:


Il est dans certains cas possible d'avoir une idée du pendage au simple examen de la
forme du profil, notamment si ce profil est Est‐Ouest. Le gradient d (ΔT)/dx varie plus
lentement du côté où pend le filon. voir fig(IV.02)

Fig(IV.02) influence du pendage de corps aimanté. A) pendage=0° B) pendage=45°.

IV.1.2.b.vii. Influence de la profondeur:


L'étude de l'intensité des anomalies, et surtout du gradient suivant le profil permet
d'obtenir une idée sur la profondeur du corps aimanté. En général, pour un même corps,
plus les anomalies sont étalées, le gradient horizontal est d'autant plus faible et plus grande
est la profondeur de la structure. voir fig(IV.03)

A B

Fig(IV.03) influence de la profondeur. A) h= ‐50m B) h= ‐400m.

Page | 56
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

IV.1.2.b.viii. Influence de la susceptibilité:

La susceptibilité affecte uniquement l'amplitude des anomalies, l'amplitude d'une anomalie


n'est donc pas uniquement fonction de la profondeur. Une carte d'isanomales donne une
première idée sur la position et la forme des structures aimantées.
Des isanomales presque parallèles dans une direction peuvent être associées aux
directions tectoniques des strates les plus magnétiques ou aux contacts et aux structures
telles que: failles, horsts, anticlinaux, synclinaux, filons etc...
Des isanomales fermées peuvent indiquer des corps magnétiques isolés. L'intensité des
anomalies et leur gradient permettent d'en déduire une valeur de la profondeur. voir
fig(IV.04)

A
B

Fig(IV.04) influence de la susceptibilité magnétique sur la signature. A) k=0.01 B) k=1

IV.1.3. Interprétation quantitative :


L'interprétation quantitative représente la phase finale de l'interprétation,
Elle sous‐entend les calculs à réaliser pour déterminer la profondeur, l'étendue, le pendage
et les diverses propriétés magnétiques des corps perturbateurs.
L’interprétation quantitative nécessite la résolution du problème direct et problème
inverse.

IV.1.3.a. Méthode graphique :


Ce sont des méthodes classiques, qui s’appliquent à des anomalies isolées. Bien que ces
méthodes ne fournissent qu’une estimation grossière des profondeurs des sources, elles
s’avèrent très avantageuses quand il s’agit de donner une première et rapide estimation
des profondeurs sans le recours aux calculs intensifs.

IV.1.3.b. Méthodes analytiques :


Les méthodes analytiques sont beaucoup plus compliquées et exigent des calculs intensifs
qui seraient impensables sans l’utilisation de l’ordinateur. Toutes ces techniques tendent
vers le même objectif, lequel consiste à approcher au mieux le modèle géologique dans
lequel sont effectuées les observations par un modèle qui puisse fournir une image réaliste
et cohérente sur la distribution spatiale des sources magnétiques.

Page | 57
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

La modélisation sert à calculer la réponse magnétique d’un modèle géologique en


connaissant ses paramètres physiques et géométriques.

Entrée Sortie
Opérateur
Paramètres Réponse
Formulations
du calculée
Mathématiques
Modèle

Fig(IV.05) : Principe du problème direct

L’inversion consiste à trouver par optimisation (un processus itératif) un modèle


de paramètres physiques et géométriques dont la réponse calculée va correspondre
aux données d’observation.

Entrée Opérateur Sortie


Données Théorie du Estimation des
observées Problème Paramètres du
Inverse Modèle

Fig(IV.06) Principe du problème inverse.

IV.2. LES TRANSFORMATIONS :

IV.2.1. Reduction au pole:

La principale difficulté pour l’interprétateur tient au fait que le maximum d’une anomalie
est rarement à l’aplomb de sa source. En effet, elle est le résultat d’une double
projection du super potentiel magnétique dans la direction du champ et dans la direction
de l’aimantation.
Or l’anomalie magnétique crée par une structure, dont les vecteurs aimantation et
champ de référence sont tous les deux verticaux, présente un maximum à l’aplomb de
la source. Il semble donc intéressant de rendre les deux vecteurs localement
verticaux et d’étudier la nouvelle projection donnant l’anomalie maximale à l’aplomb
de la source. Baranov (1957) introduit un outil permettant de transformer une
anomalie asymétrique mesurée à une latitude quelconque en anomalie symétrique
simulée au pôle. Cette transformation dite de « réduction au pôle ».

Page | 58
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

La réduction au pôle est l’opération qui consiste à transformer en un lieu donné


toutes les anomalies observées en anomalies réduites au pôle. C’est‐à‐dire que ces
nouvelles anomalies seraient celles que l’on observerait si le champ était vertical
dans la zone d’étude. Cela simplifie ensuite la modélisation car on se trouve dans une
situation identique à celle que l’on rencontre en gravimétrie. Voir fig(IV.07).

Fig(IV.07). a) exemple de signature magnétique d’une sphère dans une région proche de
l’équateur. b) la réduction au pôle de l’anomalie de la même sphère.

IV.2.2. Principe théorique de la méthode de l'amplitude du gradient horizontal :

IV.2.2.a. Introduction :
Les champs de pétrole et de gaz présentent souvent un lien à l’échelle régionale avec des
structures géologiques. A une échelle plus restreinte, les failles locales demeurent
d’excellents indicateurs et guides locaux de piégeage d'hydrocarbures. La cartographie de
ces dernières permet d’établir des relations spatiales avec les structures recherchées
nécessaires pour développer des critères favorables pour l’exploration.
Le problème lié à l’interprétation structurale des cartes géophysiques a depuis longtemps
été le centre d’intérêt dans la localisation des failles, des contacts et autres discontinuités
qui apparaissent souvent sous forme de linéaments. L’avantage des linéaments interprétés
à partir des données géophysiques est, qu’en plus des structures superficielles, ils reflètent
également les structures profondes du socle non visible par photo‐interprétation des
images aériennes et satellitaires. L’identification de ces linéaments peut se faire par une
interprétation visuelle à partir des cartes rehaussées par l’emploi de certaines techniques
de filtrage (Faure, 2001), mais on recourt souvent à des méthodes de reconnaissance
automatisée. Ces méthodes permettent de réduire la subjectivité et le temps nécessaire à
l’analyse visuelle des images, dont les résultats sont toujours reproductibles à l’identique.
Plusieurs techniques de reconnaissance automatique des linéaments ont ainsi été
développées, dont certaines sont applicables aussi bien aux données géophysiques qu’aux
images satellitaires ou aux modèles numériques de terrain. Elles reposent sur différents
principes mathématiques et divergent dans la stabilité, la précision et la sensibilité aux
bruits contenus dans les données.

Page | 59
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

La méthode de l’Amplitude du Gradient Horizontal (AGH) appliquée aux données


magnétiques et gravimétriques semble être la technique la moins sensible aux bruits
parasitaires présents dans les données. En plus, plusieurs auteurs ont souligné le fait
qu'elle produit les résultats les plus cohérents concernant la localisation des contacts et
l'estimation de leur direction. Cette méthode est applicable pour certaines sources
spécifiques isolées ayant une aimantation verticale. Les deux exemples classiques souvent
rencontrés dans la littérature concernent l’application de l’AGH au champ magnétique
réduit au pôle pour localiser les contacts verticaux ou son application aux données
gravimétriques pour le cas d’une couche mince horizontale. Le tableau ci‐dessous indique
les autres types de modèles localisables par l’AGH en accomplissant une certaine
transformation du champ.

Tab(IV.1) Modèle des sources localisables par l’AGH et types des transformations
correspondantes (tiré de Phillips et al, 2007).

Type de transformation du champ


Données magnétiques Données gravimétriques
Réduction au pôle Réduction au pôle + Dérivée verticale Aucune
intégration verticale
Contact magnétique Couche mince Contact Couche mince
vertical horizontale gravimétrique horizontale
verticale

IV.2.2.b. Etapes de mise en œuvre de la méthode AGH :

La méthode du gradient horizontal (AGH) est considérée comme la technique la plus


simple pour la localisation des contacts magnétiques et l'estimation de leurs profondeurs.
Elle est sans doute, la méthode la moins sensible aux bruits qui affectent les mesures,
puisque elle est basée uniquement sur le calcul des deux premières dérivées horizontales
du champ magnétique. Toutefois, cette approche requiert un certain nombre d'hypothèses
concernant les sources pour que l'interprétation soit précise. L'application de cette
méthode au champ magnétique réduit au pôle fournit des profondeurs relativement
exactes pour les corps suffisamment épais. Pareillement, elle procure des résultats précis
sur les données gravimétriques en présence de corps minces horizontaux (Philips, 1997)
L'amplitude du gradient horizontal du champ magnétique T(x,y) est donné par
l'expression:

Où T désigne soit le champ magnétique réduit au pôle ou la transformée en pseudo gravité


du champ.

Page | 60
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

IV.2.2.b. i. Localisation des maxima (Algorithme de Blakely et Simpson):

L’identification automatique des maxima à partir d’une grille de données a été


introduite pour la première fois par Blakely et Simpson (1986) en automatisant la
procédure d’identification des maxima de la méthode du gradient horizontal décrite par
Cordell et Grauch (1982, 1985) pour localiser les contacts magnétiques ou ceux de densité.

Le principe consiste à balayer la grille de données par une fenêtre mobile, et pour
chaque position, une tentative est faite pour identifier les maxima. Chaque nœud de la grille
(à l’exception des points situés sur les bords) est comparé avec les huit points voisins les
plus immédiats dans les quatre directions (le long des x, des y et le long des deux
diagonales) pour identifier un éventuel maximum (FigIV.08.). Ce qui revient à tester les
inégalités suivantes :
gi-1, j < gi,j > gi+1, j

gi, j-1 < gi,j > gi, j+1

gi+1, j-1 < gi,j > gi-1, j+1


gi-1, j-1 < gi,j > gi+1, j+1

Un indice N est utilisé pour apprécier « la qualité » du maximum. Il varie de 1 à 4 en


fonction du nombre des inégalités satisfaites.
L’indice N traduit quatre niveaux de sensibilité, qui peuvent être employés pour
déterminer si un point de la grille sera choisi comme maxima :
* N=4 les valeurs des points voisins les plus proches, sont inférieures au point central
* N=3 les valeurs des points voisins dans trois directions quelconques sont inférieures
* N=2 les valeurs des points voisins dans deux directions quelconques sont inférieures
* N=1 les valeurs des points voisins, dans une direction, sont inférieures
Le choix du niveau de sensibilité pour la localisation des maxima dépend de l’objectif à
atteindre et de la nature du problème à résoudre.

(FigIV.08.): Illustration des nœuds de la grille utilisés pour l’identification du maximum par
la procédure de Blakely et Simpson (1986) – la position de gi,j dans cette figure satisfait les
quatre inégalité (N=4)

Page | 61
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

IV.2.2.b.ii. Détermination de la direction des contacts :

Une fois la grille du gradient horizontal est calculée, un balayage de la carte par une fenêtre
mobile de dimensions de (5x5) à l’intérieur de laquelle on teste par la méthode des triplets
de Blakely et Simpson (1986) si le point central de la fenêtre est un maximum. Ensuite on
essaye de détecter d’autres maxima dans cette même fenêtre de (5x5), comme indiqué sur
la figure (IV.09.)

Fig (IV.09.): Détermination de la direction des maxima par régression linéaire.

Une fois que plusieurs maxima (au moins deux) ont été détectés et leurs localisations
réajustées par une parabole d’approximation passant par le triplet considéré, on détermine
la direction moyenne des maxima par régression linéaire, et ça sera considéré comme la
direction du contact recherché.
IV.2.2.b.iii. Calcul de la profondeur du contact :
Une fois la position et la direction du contact sont connues, les valeurs d'une bande
perpendiculaire au trend situées à l'intérieure de la fenêtre mobile de (5x5) (figIV.10.). Ces
valeurs seront être utilisées pour déterminer la profondeur du contact par un ajustement
dans le sens des moindres carrées avec le Gradient Horizontal de la forme théorique d'un
contact. Le gradient horizontal d'un contact théorique est donné par (Roest et Pilkington,
1993):

Où: k est une constante qui dépend : du contraste en susceptibilité magnétique à travers le
contact, de l’intensité et l’inclinaison du champ magnétique terrestre, et de l’angle entre le
nord magnétique et l’axe des x ; h est la distance horizontale à partir du contact et d est la
profondeur jusqu’au toit du contact.

Page | 62
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Fig (IV.10) : Illustration du procédé d’extraction des données de l’intérieur d’une bande
pour le calcul des profondeurs.
L'ajustement par la méthode des moindres carrées fourni la valeur de la profondeur
ainsi que l'erreur standard de sa détermination. Habituellement, uniquement les
profondeurs estimées avec une erreur standard inférieure à 15 % sont retenues dans
l'interprétation finale.
Comme souligné plus haut, pour obtenir une interprétation précise il faut que les
contacts magnétiques remplissent les conditions suivantes:
1. le champ magnétique doit être vertical,
2. l'aimantation de la source doit également être verticale.
3. le contact doit présenter un plan vertical.
4. les contacts doivent être isolés.
5. les sources doivent être épaisses.

La violation des quatre premières conditions peut se refléter par un déplacement


des pics par rapport à la position du contact, tandis que la violation de la cinquième
condition peut entraîner l'apparition de pics secondaires parallèles aux contacts (Roest et
Pilkington, 1993 ; Philips, 2001).
Pour satisfaire, au moins partiellement, les deux premières conditions, il est
indispensable de réduire au pôle les données à interpréter avant l’application de la
méthode du gradient horizontal. Ceci n'est valable que si l'aimantation rémanente est
absente ou négligeable.
Ainsi la méthode du gradient horizontal peut être employée pour localiser
exactement le toit des contacts verticaux à partir des données magnétiques réduites au
pôle (AGH‐RP, fig IV.11.) ou le bord d’une plaque horizontale à partir des données de
pseudo gravité (AGH‐PG, fig IV.11.).
Lorsque cette méthode est appliquée à l’anomalie magnétique réduite au pôle d’un
corps horizontal mince, la profondeur calculée sera sous‐estimée, et des contacts fictifs
assez profonds peuvent apparaître parallèlement au contact réel dû aux effets dipolaires
(fig. IV.11.d). Quand la méthode est appliquée à l’anomalie pseudo gravimétrique d’un
contact vertical, la profondeur estimée sera trop profonde ( fig IV.11.a). La localisation
horizontale d’un contact non vertical (incliné) sera toujours décalée de sa position réelle
vers le sens du pendage (fig IV.11.b), tandis qu’une plaque mince verticale ou incliné (eg.
dyke) aura pour effet des pics doubles sur la courbe de l’AGH (fig. IV.11.c) (Philips, 2000).

Page | 63
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Fig (IV.11): Amplitude du gradient horizontal de certains modèles 2D ; (a) contact vertical,
(b) contact incliné, (c) plaque mince verticale et (d) plaque mince horizontale.
En couleur rouge sont exprimées l’amplitude et la position de la source du gradient
horizontal de l’anomalie réduite u pôle (AGH‐RP), et en couleur bleue celles du gradient
horizontal de l’anomalie pseudo gravimétrique (AGH‐PG). D’après J. D. Philips, 2000.

En conséquence, lorsque les limites d’un corps magnétique n’est pas convenablement
représentées par un contact géologique vertical, la position du maximum de l’AGH est
inévitablement décalé par rapport à cette limite, ce qui n’est pas le cas pour un contact
épais vertical. L’ampleur de ces décalages dépend principalement de la profondeur du toit
du contact par rapport au niveau d’observation, et de son pendage (Grauch et Cordell,
1987).

Page | 64
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

En conclusion pour l’interprétation des données aéromagnétiques par la méthode de


l'amplitude du gradient horizontal, nous appliquons les étapes suivantes :

champ magnétique

localisation des localisation des


contacts minces contacts épais

Réduction au pôle + calcule le Réduction


pseudo gravité
intégration verticale au pôle

calcule l'amplitude
du gradient
horizontal

Localisation des
maxima (Algorithme
de Blakely et
Simpson)

determination de la
direction des
contacts

Fig (IV.12) : les étapes de l’interprétation des données aéromagnétiques par la méthode du
gradient horizontal.

Page | 65
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

IV.2. 3. Application sur quelques modèles synthétiques :

La méthode du gradient horizontal a été appliquée sur deux modéles théoriques (faille
normal et une structure en horst). Le premier modèle est représenté par un corps tabulaire
horizontal ayant une profondeur 4000 mètre, avec un rejet une fois de 1000 mètre, et autre
fois de 500 mètre. La suscéptibilité magnétique est de l’ordre de 0.01 (SI). Cette source
simule un contact tectonique. Le deuxième modèle est représenté par une structure en
horst ayant une profondeur des contacts est de 3000 mètre et une très grande épaisseur. il
admet la même susceptibilité que le premier source. Les réponses magnétiques de ces deux
modéles (champ total) ont été calculés par le biais d’un programme qui s’appelle POTENT.
En admettant une aimantation d’inclinaison 45° et déclinaison ‐4° qui sont les coordonnées
de notre région d’étude.

Fig(IV.13) champ total d’un modèle de faille normale avec :a) rejet 1000m b) rejet 500m

Fig(IV.14) signature d’un horst

Page | 66
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

La carte du champ total pour un modèle de faille normale et une structure en horst sont
données respectivement comme suit

Fig(IV.15) la carte d’intensité du champ magnétique pour une faille normale

Fig(IV.16) carte magnétique d’une structure en horst.

Page | 67
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

La réduction au pôle a été calculée à l’aide d’un module qui s’appelle MAGMAP sur
GEOSOFT. Ce module fonctionne dans le domaine de fourrier. La carte réduite au pôle est
établit comme suit :

Fig(IV.17) réduction au pôle de la carte d’une faille normale

Fig(IV.18) réduction au pôle de la carte d’un horst.

L’inversion par la méthode d’amplitude du gradient horizontal a été réalisée à l’aide de


logiciel Oasis montaj après réduit au pole la carte du champ total. Les solutions calculées
sont présentées sur la carte suivante :

Page | 68
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Fig(IV.19) carte d’amplitude de gradient horizontal après réduction au pôle d’une faille
normale.

Fig(IV.20) AGH de la réduction au pôle d’un horst.

Page | 69
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

La profondeur moyenne estimée pour la faille normale est de l’ordre de 3650m. Alors que
la profondeur réelle est de l’ordre de 4000m.
La profondeur estimée pour une structure en horst est de l’ordre de 2880m. Alors que la
profondeur réelle des contacts est 3000m.
L’examen de ces résultats permet de noter que cette méthode fournit des profondeurs
légèrement sous‐estimés de l’ordre de 4%. Alors que cette erreur représente 9% pour un
faille normal donc on peut prendre ces pourcentages comme acceptables.

IV.3. Application à la région d’étude :

Cette partie est consacrée à l’interprétation des données magnétiques de la province


triasique centrale. L’objectif étant de caractériser au mieux les sources magnétiques qui
sont à l’origine des anomalies observées et leur implication à l'emplacement des
hydrocarbures.

IV.3.1. Carte du champ géomagnétique de la région d’étude :


Après avoir effectué toutes les corrections durant la phase de traitement des données
aéromagnétiques de la région d’étude, nous avons obtenu la carte du champ magnétique
total de la figure ci‐dessous (fig. IV.21). Cette carte reflète les différentes anomalies
magnétiques en relation avec la morphologie du socle cristallin, car la couverture
sédimentaire est pratiquement amagnétique.

Fig(IV.21) Carte du champ magnétique total de la région d’étude


Page | 70
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Malgré l'élimination du trend régional par l'utilisation du modèle IGRF, notre carte du
champ magnétique montre la persistance d'une certaine tendance régional due à une
mauvaise estimation du champ magnétique principal. Pour y remédier à ça, nous avons
procédé par une méthode analytique qui consiste à choisir, comme régionale, une surface
que l’on peut représenter par un polynôme dont la courbure sera déterminée par le degré
de celui‐ci. Par exemple aux degrés 1, 2 et 3 correspondront respectivement, un plan
incliné, un plan de courbure constante et celui dont la courbure est légèrement variable.

Le polynôme est ajusté aux mesures magnétiques par la méthode des moindres carrés. Cet
ajustement nous donne des valeurs optimales du champ d’anomalie. La figure (IV.22)
illustre un exemple d'estimation du trend régional par un ajustement visuel.

Fig(IV.22) méthode de choix de la régionale (exemple en gravimétrie).

Après quelques tests, il s'est avéré qu'un polynôme de degré 2 est le plus approprié pour
l'estimation du trend régional. Après élimination de ce trend, nous obtenons la carte ci‐
dessous (Fig. IV.23).

Page | 71
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Fig(IV.23) Carte d’anomalie magnétique finale en soustrayant le champ magnétique


régional de la carte du champ magnétique.

IV.3.2. Carte de réduction au pôle

Pour le calcul de l’opérateur de la réduction au pôle, nous avons pris pour inclinaison et
déclinaison magnétique respectivement (I= 45°, D= ‐ 4°), ces valeurs correspondent au
centre de notre région d'étude pour la période du levé (1972), à une altitude de vol de
150m et en négligeant les variations d'un bout à l'autre de la région d'étude.
La figure (IV.24) représente la carte des anomalies magnétiques de la province triasique
centrale réduite au pôle. On remarque que les anomalies positives se sont légèrement
déplacées vers le nord et que les anomalies dipolaires sont transformées en anomalies de
pôle unique.

Page | 72
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Fig(IV.24) carte réduite au pole

IV.3.3. La carte d’amplitude du gradient horizontal :

La carte de l’amplitude du gradient horizontal des données réduites au pôle est illustrée
sur la figure (IV.25). Elle est spécialement élaborée pour donner un aperçu sur la
localisation des contacts magnétiques, lesquelles coïncident généralement avec les
maximums du gradient horizontal.

Nous remarquons que le gradient horizontal calculé à partir de la carte réduite au pôle
fourni une image plus complexe. Elle est plus dominée par la composante de haute
fréquence.

Page | 73
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Fig(IV.25) carte d’amplitude du gradient horizontal calculée à partir de la carte


aéromagnétique réduite au pole

Les solutions obtenues à partir de la carte (figure IV.26), dont la résolution est de 1 km,
sont représentées sous formes de petits cercles, auxquels nous avons attribué une couleur
en fonction de l’intervalle de profondeurs calculées voir fig(IV.26.A). Nous avons également
associé à chaque solution une flèche qui représente la direction du contact interprété (voir
fig. IV.27).

Page | 74
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Petite Profondeur Grande


Profondeur intermédiare profondeur

≤3000m [3000 ;4500] ≥4500m

Page | 75
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Fig(IV.26) A) Carte de l’amplitude du gradient horizontal avec localisation des sources dus
aux différents contacts. B) histogramme de distribution des profondeurs des contacts

La majorité des profondeurs des contacts sont situées dans l’intervalle [3000 ; 4500], avec
un pourcentage de 48%. Alors que les profondeurs inférieures à 3000 m ne présentent que
16% du nombre total des contacts localisés indiquant un soulèvement important du socle.
Ceci est principalement évident dans la partie centrale de la carte, occupée par le grand
gisement de gaz de HassiR’mel localisé au sein d'une importante structure anticlinale
connue sous le nom du dôme de Tilghemt.

Pour fournir un aperçu sur la répartion des profondeurs estimées par la méthode
d’amplitude du gradient horizontal à partir des données réduites au pôle. Un histogramme
de distributions de ces profondeurs est présenté pour le bassin triasique central à la figure
IV.26.B

Page | 76
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Fig(VI.27) : carte d’amplitude du gradient horizontale avec la localisation des directions


des différents contacts.

Page | 77
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

IV.3.4.Superposition des contacts sur la carte géologique :

Pour mieux voir la concordance entre la géologie et les résultats obtenues à partir des
cartes précédentes et leur implication à la mise en place des hydrocarbures, nous avons
superposé les solutions calculées à partir de l’amplitude du gradient horizontal des
différents contacts sur la carte géologique de la région d’étude (Fig. IV.28).

Fig(IV.28) : superposition de la carte des contacts et la géologie

L'analyse de la direction des sources interprétés montre que la plupart de contacts sont
alignés selon un system d’orientation NNW‐SSE (Fig. IV.29). Le grand gisement de
HassiR’mel est traversé par une faille NW‐SE, qui est dû d’après la géologie a un
mouvement de décrochement qui affecte de l’Est vers l’ouest le dôme de Hassi R’mel.

La plupart des failles identifiées par le levé sont des décrochements de type sénestre, des
structures de formes circulaires apparaissent aussi et qui pourrait représentées un certain
intérêt pour l'exploration des hydrocarbures (IV.30)

Page | 78
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Fig(IV.29) Rose diagramme des directions des contacts

Fig(IV.30) : Identification des contacts et des structures intéressantes

Page | 79
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Conclusion et recommandation
Le pourtour de Hassi R’mel qui se trouve à l’Est de la province triasique
centrale constitue un environnement favorable pour le piégeage des
hydrocarbures, car plusieurs études antérieures ont montré que toutes les
conditions sont remplies (l’existence de roche mère, roche réservoir et roche
couverture).
Dans l’étude aéromagnétique, nous avons remarqué l’existence
d’anomalies de fortes amplitudes qui se concentrent notamment au pourtour
de Hassi R’mel. Ce qui nous amené à suivre une analyse quantitative en
utilisant la méthode d’amplitude du gradient horizontal après réduction au
pôle du champ magnétique total. Cette méthode nous a permis de mettre en
évidence le réseau de failles qui affectent la région d’étude en déterminant
leurs profondeurs qui se situent entre 2500 m et 4500m, ainsi que et leurs
directions où la plupart prennent une direction NNW-SSE.
L’analyse de la carte d’amplitude du gradient horizontal nous a permis
aussi de mettre en évidence quelques structures qui peuvent représenter un
intérêt pour le piégeage des Hydrocarbures.
Dans le but d’aboutir à une meilleure évaluation du potentiel en
hydrocarbures et également la bonne connaissance de la morphologie du
bassin de la province triasique centrale nous proposons:

- Une étude approfondie, en utilisant d’autres méthodes d’inversion des


données pour avoir une meilleure précision du contexte structurale du
bassin.

- Une étude sismique sur certains structures que nous avons mis en
évidence lors de cette interprétation pour avoir une image plus nette de
leur schéma structural en profondeur.

Page | 
MAGP10 AÉROMAGNÉTIQUE 2015

Bibliographie

Allek. K, (2005) : TRAITEMENT ET INTERPRETATION DES DONNEES AEROMAGNETIQUE


ACQUISES AU-DESSUS DES BLOCS TINDOUF ET EGLAB (SO ALGERIEN) : IMPACT SUR
L’EXPLORATION DU DIAMANT, thèse USTHB- Algérie.

Talamali Salima, (2009) : CARACTERISATION ET MODELISATION DU RESERVOIR DE LA


SERIE INFERIEURE DE LA REGION DE HASSI R'MEL SUD, thèse UMBB- Algérie.

Groune Daoud,(2009) : Analyse Magnéto-Spectrométrique des Données Aérogeophysique


du Grand Fossé Pharisien (Hoggar Occidental), thèse de Magister UMBB- Algérie.

BOURNAS Nasreddine, (2001) : INTERPRETATION DES DONNEES AEROGEOPHYSIQUES


ACQUISES AU-DESSUS DU HOGGAR ORIENTAL, thèse USTHB- Algérie.

Lydie-Sarah Gailler,(2010) : Structure interne d’un système volcanique océanique de type


point chaud : La Réunion (Océan Indien) Approches géophysiques, thèse UNIVERSITE
BLAISE PASCAL - CLERMONT-FERRAND II .

SHOUT.H : LA GEOPHYSIQUE POUR LES GEOLOGUES( Tome 2 )METHODE DE


PROSPECTION MAGNETIQUE, LIVRE .

Jacques Dubois , Michel Diament et Jean-Pascal Cogné(2011) : Géophysique Cours et


exercices corrigés (4 ème édition ), LIVRE .

Medaouri, K.Hachour , F. Ghoula, R.Berrabah, K. Chamaa, S. Sahmoun et D. Briki,(2011) :


REEVALUATION DU POTENTIEL PETROLIER DU POURTOUR DE HASSI R’MEL , Rapport
SONATRACH ,Boumerdes-Algérie .

K. Allek, A. Bouguern, D. Boubaya, M. Hamoudi : Spatial Association Analysis Between


Hydrocarbon Fields and Sedimentary Résidual Magnetic Anomalies: A Case Study from the
Algerian Triassic Province,Article, Algérie

Djeddi. Mabrouk : Géomagnétisme et prospection magnétique, 24 pp, 13 figures, 01


tableau, Département de Géophysique (FHC), UMBB- Algérie.

Page | 

Vous aimerez peut-être aussi