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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique


Université des Sciences et de la Technologie Houari BOUMEDIENE

Faculté des Sciences de la Terre de la Géographie et de l’Aménagement du Territoire

Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de Magister


En Sciences de la terre
Spécialité : Géophysique
Par : GACI Zoubir

Thème :

Contribution de la gravimétrie à la cartographie des structures


.
géologiques régionales du Nord de l'Algérie

Soutenu le : devant le Jury composé de :

Mr. HAMOUDI. M. Pr - USTHB Président


Mr. IDRES. M. Pr - USTHB Directeur de mémoire
Mr. BOUDELA. A. Pr - USTHB Examinateur
Mr. BOURMATE. A. MC/A - USTHB Examinateur
REMERCIEMENTS

Ce fut long, difficile et psychologiquement très éprouvant, mais grâce au tout puissant me
voila arrivé, ou presque !

Comme l’entête l’indique, je profite de ce paragraphe pour remercier :

Mr IDRES M. qui a accepté de me confier ce travail et de m'avoir encadré en m'apportant sa


grande expérience sur l'interprétation des cartes gravimétriques et surtout de bien rédiger ce
mémoire.

Le président du jury Mr HAMOUDI. M. ainsi que Mr BOUDELA. A. et Mr BOURMATE. A.


membres du jury qui ont bien voulu évaluer ce modeste travail.

Un grand merci à Mr HAMMAI L. pour toute l'aide qu’il m'a apportée notamment sur
l'utilisation du logiciel Geosoft de Oasis Montaj ainsi pour la compréhension de certaines
fonctions de programmation Matlab.

Je remercie beaucoup Mr SAMAI S. de m'avoir bien aidé sur la compression de certains


aspects techniques du programme d'inversion 3DINVER.

Je remercie Mr BOUNIF M.A. et Mr DJEDDI. M. pour leurs conseils.

À tous les Enseignants du département de géophysique de l’U.S.T.H.B.

Enfin, je remercie toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de
ce travail.

Merci à tous ceux qui ne trouveront pas leurs noms ici.

1
RESUME

Le Nord de l’Algérie est composé de grandes entités géologiques qui sont du Nord au
Sud : l’Atlas tellien, les Hauts Plateaux et l’Atlas Saharien. Le but de ce travail est d’essayer
d’identifier les structures géologiques régionales de la région d’étude, ainsi que leur
prolongement en profondeur, à partir de l’interprétation des données gravimétriques
continentales. Ces données sont représentées par 2420 points de mesures (Lagrula, 1948,
1949), obtenues auprès du Bureau Gravimétrique International (BGI). La carte de Bouguer a
montré des anomalies positives parallèles à la côte pouvant atteindre 84 milligals dont le
caractère positif est lié à l’effet de la mer Méditerranée caractérisée par une faible épaisseur
de la croûte. Cet effet très important couvre celui, plus faible, des bassins nord algériens
(Cheliff, Mitidja). On observe aussi, dans cette région, un important gradient qui indiquerait
la zone passage entre la croûte océanique et la croûte continentale. Les hautes plaines, situées
au centre-ouest de la carte, sont indiquées par des anomalies négatives avec un faible gradient,
ce qui est conforme à leur structure topographique relativement tabulaire. L’Atlas saharien et
les monts des Aurès sont couverts par des anomalies négatives qui sont dues à l’effet de leurs
racines respectives qui semblent très épaisses. La carte résiduelle montre à l’Est une anomalie
positive, recouvrant le mont des Aurès, qui indiquerait une remontée d'un substratum d’âge
précambrien affleurant au Nord de Constantine. Cette anomalie se prolonge vers l’Ouest et
affleure dans la zone kabyle. Le bassin du Hodna et les bassins de la Mitidja et du Chélif sont
caractérisés par des anomalies négatives de direction SE-NW. Au centre de la carte, une
anomalie positive de direction E-W indiquerait une remontée du substratum de l’Atlas
Saharien. Sa partie occidentale recouvre les monts de Tlemcen et de Saïda constitués d’un
substratum précambrien recouvert par une faible épaisseur de terrains jurassiques. Au Sud de
la région de Tlemcen et de Saïda , on observe d'importantes anomalies négatives de direction
SW-NE qui recouvre la région du Chott Echergui, dans sa partie Est, et celle du Chott Gharbi,
dans sa partie Ouest, avec une importante épaisseur sédimentaire. La carte du gradient
horizontal a permis d’identifier plusieurs limites entre les structures telles que la zone de
passage entre les domaines continental et océanique, la limite méridionale de l’Atlas tellien, et
la limite septentrionale de l’Atlas Saharien. Le logiciel 3DINVER.M nous a permis de
présenter un modèle de l’interface entre le substratum et la couverture sédimentaire, à partir
de la carte de l’anomalie résiduelle.

Mots-clés : Gravimétrie, BGI, Nord Algérie, Bouguer, Géologie, modélisation inverse.

2
DEDICACES

Je dédie ce travail à :

La mémoire de mon défunt père,

Ma très chère maman qui m’a toujours soutenu,

Mes sœurs et frères,

La mémoire de Tesbia Mohamed et Kara Kamel,

Toute ma famille proche et lointaine,

Tous mes amis

Et à tous ceux qui j’ai connus et me connaissent.

3
SOMMAIRE

4
SOMMAIRE

Remerciements ....................................................................................................................... (1)


Abstract .................................................................................................................................. (2)
Dédicaces ................................................................................................................................ (3)
Sommaire ................................................................................................................................ (5)
Introduction ............................................................................................................................ (9)

CHAPITRE I : HISTORIQUE
I - 1 - Introduction ................................................................................................................ (11)
I - 2 - Travaux gravimétriques anciens ................................................................................. (11)
I - 3 - Travaux gravimétriques récents ................................................................................. (12)

CHAPITRE II : LES GRANDS ENSEMBLES GEOLOGIQUES DE NORD DE


L’ALGERIE

II - 1 - Introduction ............................................................................................................... (20)


II - 2 - Le sillon pré-saharien ............................................................................................... (22)
II - 3 - L’accident ou flexure sud-atlasique .......................................................................... (23)
II - 4 - L'Atlas Saharien ........................................................................................................ (23)
II - 5 - L'Atlas Tellien ........................................................................................................... (24)
II - 5 - 1- Le substratum anté-néogène ................................................................................. (24)
II - 5 - 1 - 1 - Les zones internes .......................................................................................... (24)
II - 5 - 1 - 2 - Les zones externes .......................................................................................... (25)
II - 5 - 2 - La couverture post-nappes ................................................................................... (25)
II - 5 - 2 - 1 - Les bassins post-nappes .................................................................................. (26)
II - 6 - Le Domaine des Hautes Plaines ................................................................................ (26)

CHAPITRE III : RAPPELS THEORIQUES

III - 1 - Introduction .............................................................................................................. (29)

5
III - 2 - Champ de pesanteur ................................................................................................. (29)

III - 3 - Mesure de la pesanteur ............................................................................................ (29)

III - 3 - 1 - Les mesures absolues de la pesanteur ................................................................ (29)

III - 3 - 2 - Les mesures relatives de la pesanteur ................................................................. (31)

III - 4 - Gravimètres astatisés ............................................................................................... (31)

III - 5 - L’anomalie de Bouguer ........................................................................................... (32)

III - 5 - 1 - Formalisme et sens physique de l’anomalie de Bouguer ................................... (32)

III - 5 - 2 - Correction des mesures gravimétriques .............................................................. (32)

III - 5 - 2 - 1 - Correction à l’air libre ................................................................................... (33)

III - 5 - 2 - 2 - Correction de plateau .................................................................................... (33)

III - 5 - 2 - 3 - Correction de relief ....................................................................................... (34)

III - 5 - 2 - 4 - Choix de la densité ........................................................................................ (35)

III - 5 - 2 - 5 - Correction normale ........................... ............................................................ (37)

III - 5 - 3 - Calcul de l’anomalie de Bouguer ....................................................................... (37)

III - 6 - L’anomalie isostatique ............................................................................................. (37)

III - 6 - 1 - L’hypothèse de Pratt ........................................................................................... (37)

III - 6 - 2 - L’hypothèse d’Airy ............................................................................................ (38)

III - 6 - 2 - L’hypothèse de Vening-Meinesz ........................................................................ (39)

III - 6 - 4 - Calcul de l’anomalie isostatique ......................................................................... (39)

CHAPITRE IV : TRAITEMENT ET INTERPRETATION DES DONNEES

IV - 1 - Introduction ............................................................................................................. (41)

IV - 2 - Nature et origines des données ................................................................................ (41)

IV - 3 - Traitement des données ........................................................................................... (43)

IV - 4 - Interprétation des données ....................................................................................... (44)

IV - 4 - 1 - Carte de l'anomalie de Bouguer ......................................................................... (44)

6
IV - 4 - 2 - Carte de l'anomalie résiduelle ............................................................................ (46)

IV - 4 - Carte des maxima du gradient horizontal .............................................................. (51)

IV - 5 - Conclusion ............................................................................................................... (53)

CHAPITRE V : CONCEPTION DU MODELE INVERSE ET INTERPRETATION

V - 1 - Introduction ............................................................................................................... (56)

V - 2 - Le logiciel MATLAB 3DINVER.M ......................................................................... (56)

V - 2 - Filtrage des données................................................................................................... (57)

V - 4 - Modèle de l'interface Substratum -Couverture ........................................................ (60)

V - 6 - Conclusion ................................................................................................................ (63)

CONCLUSION GENERALE ........................................................................................... (65)

ANNEXE ............................................................................................................................. (68)

BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................. (74)

7
INTRODUCTION

8
Introduction
La thématique, développée dans ce mémoire et dont le but est d’essayer de
cartographier les structures géologiques régionales, est basée sur l’interprétation des données
gravimétriques continentales du Nord de l’Algérie. La zone d’étude s’étend de la frontière
tunisienne à l’Est jusqu’à la frontière marocaine à l’Ouest. Elle est limitée au Nord par la mer
Méditerranée et au Sud par la plateforme saharienne . Elle est comprise entre les latitudes 32°
N et 37° N et les longitudes -1°45’ et 8° 15’.

Pour réaliser ce travail, nous avons disposé de 2475 mesures issues de la base de
données gravimétriques du BGI. Par souci d’homogénéité, nous n’avons utilisé que 2420
mesures qui ont été réalisées par un seul auteur (Lagrula, 1948, 1949).. Elles ont toutes été
rattachées à la base de référence de Bouzaréah et leur précision de l’ordre du milligal
(Lagrula, 1948, 1949). Nous avons tracé et interprété les cartes des anomalies de Bouguer et
résiduelle dans le but de situer les grands ensembles structuraux du Nord de l’Algérie. Grâce
aux cartes des gradients, nous avons essayé de cartographier les grands accidents de la région
d’étude. Enfin, nous avons réalisé l’inversion des données gravimétriques, en utilisant le
logiciel 3DINVER.M (Gomez-Ortiz and Agarwal, 2005), pour obtenir une image des grandes
structures géologiques de la région d’étude.

9
CHAPITRE I : HISTORIQUE

10
Chapitre I : Historique

I - 1 - Introduction
Le début travaux gravimétriques, réalisés en Algérie, fut bien avant les années 1950.
Passant par un arrêt au début des années 1960 pour reprendre dans les années 1970. Ils ont
alors été réalisés par les sociétés d’exploration dans un but purement économique. Suite au
séisme d’El-Asnam du 10/10/1980, les études gravimétriques ont repris et ont été réalisées
dans le cadre de la recherche scientifique.

I - 2 - Travaux gravimétriques anciens


À la fin du dix-neuvième siècle, Desfforges et Bourgeois sont devenus les premiers à
avoir pu déterminer la pesanteur, en Algérie, lors de campagnes réalisées en mer. Ces
déterminations, effectuées au moyen d’un pendule réversible, conçu par le premier, ont eu
lieu en seulement onze points car cet appareil nécessitait plusieurs jours, parfois plusieurs
semaines pour la réalisation d’une mesure. La pesanteur avait été alors obtenue avec la
précision de 10mGals (Lagrula, 1948 ; 1949).
Les ingénieurs hydrographes Marti et Antoine ont réalisé, entre 1933 à 1936, 76
stations en mer. Parmi les 17 stations portuaires 6 mesures sont situées en Algérie (Alger,
Oran, Annaba, Skikda, Jijel, Bejaïa). Ces mesures, complétées par celles réalisées en
Méditerranée centrale, ont été interprétées par Coster (1945) qui a tracé, en tenant compte de
l’effet régional, une carte isostatique (système Airy-Heiskanen, T=30km) (Lagrula, 1948 ;
1949). Les résultats de cette étude ont montré de fortes anomalies positives en mer pouvant
atteindre 80mGals, leur source a été attribuée à des phénomènes profonds perturbant
l’équilibre isostatique (Lagrula, 1948 ; 1949 ; 1950).
C’est en 1933 que les astronomes ont commencé à s’intéresser à la pesanteur et
l’observatoire de Bouzaréa (Alger) fit alors l’acquisition d’un pendule Holweck-Lejay. Les
campagnes gravimétriques ont été réalisées par Lagrula, astronome adjoint. Ces campagnes
sont devenues plus importantes à partir de 1946. En 1949, Lagrula avait déjà réalisé des
mesures en plus de 600 stations dont 10% environ étaient des bases (Lagrula, 1948, 1949).
Les premiers résultats de ces mesures ont permis à l’auteur de tracer à l’échelle 1/500.000ème
(système Airy-Heiskanen T=60km), la première carte de l’anomalie isostatique du Nord de
l’Algérie. Les principaux résultats obtenus de l’interprétation de cette carte sont :

1. La ligne d’anomalie maximale coïncide avec la côte.

11
2. La zone des anomalies minimales est située à 50-100 km au large.

L’interprétation qui en est faite est : (i) les anomalies maximales sont dues à une partie
du substratum qui est refoulé vers le littoral par la surcharge sédimentaire du à l’érosion. (ii)
les anomalies sont dues au matériel érodé qui est déversé vers la zone où elles sont situées
(Fig. I.1).

Fig. I.1: Représentation schématique du comportement de l’écorce terrestre au voisinage du


littoral algérien. (Lagrula 1948, 1949).

Les derniers travaux gravimétriques de Lagrula (1959) ont consisté en la réalisation du


premier réseau de bases de référence du Nord de l’Algérie. Ce réseau, composé de 59 bases, a
été rattaché au système international de Potsdam à travers la station de Bouzaréa qui fait
partie du réseau mondial. Il a été recalculé par le Bureau Gravimétrique International (BGI)
qui l’a rattaché au système IGSN71.

I - 3 - Travaux gravimétriques récents:


Dans un but de recherche minière et pétrolière, les sociétés d’exploitation ont réalisé des
études gravimétriques, à partir des années 1970. Bourmatte (1977) a réalisé, dans le cadre
d’une thèse de doctorat, l’étude gravimétrique sur le Tanezrouft.

Après le séisme de Chlef (1980.10.10), les plus importants travaux gravimétriques ont
été réalisés par l’université. Une étude constituée d’un nouveau réseau de base de références
du Nord de l’Algérie, complété par l’interprétation des cartes des anomalies de Bouger et
isostatique de la même région et l’étude gravimétrique du massif d’Alger a été réalisée par
12
Idres (1983). L’étude gravimétrique du bassin du Chélif et celle des hautes plaines sétifiennes
ont été réalisées, respectivement, par Ydri, (1988) et Boudella (1988). Zerdazi (1990) a
effectué l’étude gravimétrique détaillée du môle d’Aïn-Mlila et de l’Atlas Saharien
Septentrional Oriental, alors que Takhrist (1990) a étudié la structure crustale et la subsidence
mésozoïque dans les bassins nord-sahariens grâce à l’apport de la gravimétrie et des données
de puits.

Depuis, beaucoup d’études gravimétriques ont été réalisées, essentiellement sur le


Nord de l’Algérie, dont nous citons les plus importantes :

Belabbes (2003) a réalisé une base de données gravimétriques de l’Algérie et présenté


les résultats de l’interprétation des données du bassin de Tindouf.

Samai (2007) a réalisé l’étude gravimétrique de la partie orientale du bassin de la


Mitidja, basée sur l’interprétation de 731 mesures. L’interprétation des cartes gravimétriques a
montré des remontées de substratum dans les régions de Thénia, Cap-Djinet et El-Marsa.

Sokhal (2011) a réalisé l’interprétation des cartes gravimétriques de la région d’Alger-


Boumerdes-Zemmouri, obtenues à partir de 600 points de mesures. Les résultats obtenus par
l’exploitation des données combinées de sismologie et de gravimétrie ont montré une
concordance des structures profondes au sud-ouest et à l’ouest de la zone épicentrale.

Fig. I.2: Carte de l’anomalie de Bouguer de la région d’Alger-Boumerdes-Zemmouri.


(Sokhal, 2011)

13
Hamai (2011) a réalisé l’interprétation des données gravimétriques couvrant la partie
centrale du bassin de la Mitidja et le massif d’Alger. Cette zone, d’une superficie d’environ
800 km², a été couverte par 1289 mesures gravimétriques.

Fig. I.3: Carte de l’anomalie de Bouguer de la partie centrale du bassin de la Mitidja et du


massif d’Alger. (Hamai, 2011).

Dans le but d'identifier les sources sismogènes dans la zone épicentrale du séisme de
Boumerdes du 21 mai 2003 (Mw = 6,8), Ouyed et al. (2011) ont interprété les données
gravimétriques de la partie orientale du bassin de la Mitidja combinées à l’étude des répliques
de ce séisme. La carte de l’anomalie résiduelle a montré la forme du bassin, alors que celle du
gradient horizontal a permis de cartographier les accidents et les limites du socle.

14
Fig. I.4: Carte de l’anomalie résiduelle de la partie orientale du bassin de la Mitidja. (Ouyed
et al., 2011).

Un modèle sismotectonique obtenu à partir de la distribution des répliques et des


données gravimétriques a été proposé.
Ce modèle met en évidence trois failles actives:
La première faille, inverse et située en mer, est de direction NE-SW, parallèle à la côte. Les
deux autres, situées sur le continent, sont des failles aveugles de direction NW-SE.

Fig. I.5: Carte du gradient horizontal de la partie orientale du bassin de la Mitidja. (Ouyed et
al., 2011).

15
Un modèle du socle de la zone d’étude, obtenu à partir de l’inversion des données
gravimétriques a été présenté.

Fig. I.6: Carte du modèle du socle de la partie orientale du bassin de la Mitidja. (Ouyed et al.,
2011).

Idres et al. (2011) ont réinterprété ces données et ont proposé un modèle du socle du
bassin de Tindouf, à partir de l’inversion 3D de l’anomalie de Bouguer.

Fig. I.7: Modèle du socle du bassin de Tindouf (Algérie), obtenue à partir de l’inversion des
données gravimétriques. (Idres et al., 2011).

16
Bacha (2012) a tenté d'établir une corrélation entre la carte de la distribution spatiale du
facteur b de la loi de Gutenberg et Richter du Nord de l’Algérie, qui donne des indices de
fracturation de la croûte et renseigne sur l’état des contraintes, et la carte de l’anomalie de
Bouguer. Cette étude s’appuie notamment sur le travail réalisé par Wang J. H. (1988).
Trois types de données gravimétriques ont été utilisés pour tracer la carte de l’anomalie de
Bouguer du Nord de l’Algérie :
- Les données terrestres issues de la base de BGI (Bureau Gravimétrique International)
- Les données marines issues des missions de l’Altimétrie Radar haute précision
- Les données satellitaires (Geosat, ERS-1, Topex\Poseidon, ENVISAT…).

Fig. I.8: Carte de l'anomalie de Bouguer du Nord de l’Algérie. (Bacha, 2011)

La comparaison entre la carte de la distribution spatiale du facteur b et la carte de l’anomalie


de Bouguer du Nord de l’Algérie a montré que la distribution des valeurs de l’anomalie de
Bouguer ne peut pas coïncider avec les valeurs du facteur b, contrairement à ce qui a été
observé par Wang J.H. (1988). L’auteur justifie ce résultat par le contexte tectonique qui est
différent et le fait que les valeurs du facteur b ne peuvent pas bien coïncider avec la géologie
de surface, la croûte plus profonde devant jouer un rôle important.

17
Abtout (2014) a réalisé l’étude gravimétrique du bassin du Chélif à partir de laquelle,
il a proposé une image 3-D de la région qui confirme l'existence de plusieurs failles,
présumées ou connues par les études géologiques.

Fig. I.9: Carte de l'anomalie de Bouguer de la région de Chlef. (Abtout et al., 2014)

18
CHAPITRE II : LES GRANDS
ENSEMBLES GEOLOGIQUES DU
NORD DE L’ALGERIE

19
Chapitre II : Les grands ensembles géologiques du Nord de l’Algérie

II - 1 - Introduction :

Les études régionales réalisées dans le cadre de ce travail couvrent l’ensemble du


Nord de l’Algérie qui s’étend de la frontière tunisienne à l’Est jusqu’à la frontière marocaine à
l’Ouest. Elle est limitée au Nord par la mer Méditerranée et au Sud par le sillon pré africain.
La zone d’étude est comprise entre les latitudes 32° N et 37° N et les longitudes -1°45’ et 8°
15’.

L’Algérie fait partie de l’ensemble Nord-Ouest africain, et si l’on examine un schéma


structural de cette zone, deux domaines principaux sont mis en évidence :

Un domaine méridional, le Sahara, où affleurent les substratums précambriens du


Hoggar et des Eglab.
Un domaine septentrional, la zone atlasique, constitué de l’Atlas saharien au Sud, qui
se prolonge à l’Ouest (Maroc) par le haut Atlas et à l’Est par l’Atlas tunisien, et l’Atlas tellien,
au Nord, qui représente un domaine varié et très complexe. Entre les deux Atlas, on trouve les
Hautes plaines qui se terminent à l’Est par le bassin du Hodna.
Séparant la plate-forme saharienne, au Sud, et l’Atlas saharien, au Nord, on observe un
important accident de dimension continentale qui est l’Accident Sud Atlasique (ASA). Cet
accident va d’Agadir (Maroc), jusqu’à Gabes (Tunisie), traversant l’Algérie, d’Ouest en Est,
dans la région de Biskra-Laghouat, entre autres, (Fig. II.1).

20
Figure II.1 : Carte géologique de l'Algérie, écorché au toit du Paléozoïque.
(CGMW/UNESCO).

Le Nord de l’Algérie, qui est caractérisé par une diversité géologique et morphologique,
appartient au domaine alpin (Durand-Delga 1969), est formé de bassins néogènes limités par
des chaînes de montagne. On distingue trois grandes entités, qui sont du Nord au Sud : l’Atlas
tellien, les Hauts Plateaux et l’Atlas Saharien (Fig. II-2).

21
Plateforme saharienne

Figure II.2 : Carte géologique simplifiée du Nord de l’Algérie (Belhaï, 1996).

On observe du Sud vers le Nord :

II - 2 - Le sillon pré-saharien
Séparant le domaine alpin du domaine saharien, le sillon pré-saharien ou pré-africain
dont la sédimentation est très épaisse est une structure synsédimentaire mésozoïque dont
l’activité se prolonge jusqu’à la fin du Lutétien (Bureau, 1986). Il est caractérisé par un
alignement relativement continu de plis à grand rayon de courbure. L’ensemble de ces
structures sont limitées au Sud et au Nord par une succession presque continue de failles ou
de flexures qui ont joué depuis le paléozoïque jusqu’à l’actuel (Guiraud, 1990).

La limite nord du sillon pré-saharien est caractérisée par une série d’accidents en
coulissement se présentant sous forme de flexures, de pli-failles ou de failles (Fladrin, 1952)
dont l’ensemble constitue la flexure sud-atlasique (Lafitte, 1939). Cette appellation de flexure
est remise en cause, elle est citée comme accident sud-atlasique sur la base d’un certain
nombre d’arguments. Sa géométrie est très complexe, elle se présente sous forme d’une rampe
latérale pour la branche principale NE-SW et d’une rampe frontale pour la tranche N-S.

La coupe du Sahara Septentrional (Bureau, 1986) (Fig. II.3), allant du Nord de Batna et
couvrant les monts du Hodna, les Aurès et le Sahara Septentrional, montre bien les limites du
pré-saharien, sa forte subsidence et son asymétrie N-S. Cette asymétrie est favorisée par un
facteur de l’épirogénie qui est reconnue au Nord, et dont n’est pas reconnue dans la surface
transgressée de la Plate-forme Saharienne au Sud (Bureau, 1986).

22
Figure II.3 : Coupe du Sahara septentrional dans le prolongement de celle de Batna à Biskra,
d’après les corrélations entre sondages établies par G. Busson (1967 et 1970) (Bureau, 1986).

II - 3 - L’accident ou flexure sud-atlasique


C’est un accident complexe et formé de l’alignement quasi-continu de failles ou de
flexures, allant d’Agadir (Maroc) à Gabès (Tunisie) en passant, à la limité entre l’Atlas
saharien et la Plate-forme Saharienne, en Algérie. Cette limite correspond à une succession
d’accidents indépendants les uns des autres avec des directions E-W et NE-SW (Guiraud,
1990), dans la partie ouest et centrale de l’Algérie et une direction NW-SE à l’Est (Fig. II.4).
Ces accidents ont joué jusqu’à la fin du pliocène (Guiraud, 1990).

Figure II.4 : Tracé de l’accident sud-atlasique au Sud du Hodna (Bureau, 1986).

II - 4 – L’Atlas Saharien
L’Atlas saharien est limité au Nord par les hautes Plaines et séparé au Sud, de la Plate-
forme Saharienne, par l’Accident Sud Atlasique. Sa structuration est caractérisée par des

23
anticlinaux et synclinaux en relais, alignés suivant la direction SW-NE. Il est caractérisé par
une tectonique cassante et des plissements (Vila, 1980). l’Atlas Saharien, à l’Ouest, se
continue vers l’Est pour rejoindre les monts des Aurès. Ces derniers correspondent à un
massif montagneux triangulaire constitué de vastes plis avec une direction moyenne N60°
(Kazi-Tani, 1986).

II - 5 – L’Atlas Tellien
L’Atlas Tellien regroupe deux ensembles importants qui sont le substratum anté-néogène
et la couverture néogène (Fig. II.5).

Figure II.5 : Rapport structuraux théoriques des unités telliennes entre elles et avec les unités
les plus internes (Durand Delga, 1969) et le Néogène post-nappes.

II - 5 - 1- Le substratum anté-néogène

Appelé souvent substratum anté-nappes, il est lui-même formé des terrains des domaines
interne et externe.

II - 5 - 1 - 1 - Les zones internes

Situées au Nord, appelées aussi Domaine kabyle ou domaine Tellien Septentrional, elles
sont constituées des terrains suivants : (i) les formations cristallines ou cristallophylliennes
appelées Socle Kabyle (terrains métamorphiques). (ii) les formations paléozoïques peu ou pas

24
métamorphiques. (iii) La dorsale kabyle (Duran Delga, 1969) ou chaîne calcaire (Glangeaud,
1932) d’âge méso-cénozoïque.

II - 5 - 1 - 2 - Les zones externes

Appelées aussi Domaine Tellien Méridional, elles sont formées par les terrains de type
flyschs kabyles (flyschs mauritaniens) (Gérald, 1979) et massyliens (Raoult, 1969) d’âge
crétacé. Les terrains telliens sont formés de nappes telliennes et d’un parautochtone. Les
nappes telliennes pelliculaires empilées sur une épaisseur de 2 à 3 km, souvent jalonnées à la
base par un liseré de trias gypso-salin et surmontant le parautochtone. Ce dernier, appelé unité
inférieure, est constitué d’un substratum paléozoïque et d’une couverture méso-cénozoïque
(massifs à schistosité de Beni-Saf, d’Oran, d’Arzew, du Bou-Maâd, du Chélif, de Blida, des
Bibans, des Babors et le domaine nord-sétifien).

Figure II.6 : Carte structurale schématique de la chaine des Magrébides montrant la


disposition des zones internes et externes, et coupe simplifiée sur la transversale de la grande
kabylie, d’après Durand-Delga et Fontboté (1980).

II - 5 - 2 - La couverture post-nappes

Elle est constituée de terrains sédimentaires d’âge mio-plio-quaternaire auxquels sont


associés des intrusions de roches magmatiques tertiaires.

25
II - 5 - 2 - 1 - Les bassins post-nappes
Les bassins post-nappes (Sebkha d’Oran, bassins du Chélif, de la Mitidja, du Sébaou, de
la plaine d’Annaba et du Hodna) (Fig. II.7) se sont formés à la faveur de distension
méditerranéennes d’âge Oglio-miocène. Tout le long de la frange côtière, le bâti alpin est
découpé par des failles d’effondrement qui sont à l’origine de la genèse et du remplissage de
ces bassins. Ces failles orientés E-W et limitant souvent au Sud les bassins, présentent alors
un regard nord. Elles donnent une image de blocs basculés entre les bassins qui contiennent
parfois plus de 3km de sédiments. La structure de certains bassins post-nappes reflète les
effets d’une néotectonique compressive qui a réactivé parfois leurs limites en failles inverses à
pendage nord (Saadallah, 1995). D’autres traces de la distension, comme les décrochements
NW-SE affectant tout le bâti alpin et prolongent les failles transformantes de la Méditerranée,
se retrouvent ailleurs. L’exemple le plus net est l’accident de Négrine-Kébili, marqué par une
activité sismotectonique actuelle (Russel et Truillet, 1976 ; Martinez et Truillet, 1987,
Saadallah, 1995).

Figure II.7 : Traits structuraux de l’Atlas Tellien (chaîne alpine, Nord de l’Algérie)
(Meghraoui, 1988).

II - 6 - Le Domaine des Hautes Plaines

Il est limité au Nord par le Domaine Tellien et au Sud par le Domaine de l’Atlas
Saharien. Il correspond à une remontée du socle paléozoïque, affleurant largement dans la
Méséta marocaine et qui est encore visible dans l’Oranie. Celui-ci est recouvert d’une faible

26
épaisseur de terrains essentiellement mésozoïques reposant sur du Trias gypso-salin. On y
distingue deux parties : une partie septentrionale tectonisée, appelée chaîne pré-atlasique et
une partie méridionale appelée couloir pré-atlasique et constituée de série assez épaisses très
proches de celles du domaine atlasique (Guiraud, 1990). L’ensemble du Domaine des Hautes
Plaines est constitué de structures tabulaires et plissés. Il est caractérisé par des altitudes
importantes d’une valeur moyenne de 1100 m, qui peuvent atteindre parfois près de 1500 m
dans le Djebel Nador. C’est une région qui s’intercale entre le Domaine Tellien et l’Atlas
Saharien, elle est large dans sa partie occidentale, se rétrécie dans sa partie orientale et se
termine en pointe à l’Est des monts du Hodna.

27
CHAPITRE III : RAPPELS

THEORIQUES

28
Chapitre III : Rappels théoriques

III - 1 - Introduction

Nous présentons ici quelques rappels théoriques nécessaires à la compréhension des


étapes de calcul qui ont permis l’obtention des différentes cartes utilisées dans ce travail.

III - 2 - Champ de pesanteur:

Le champ de pesanteur de la terre est le résultat de deux termes: le premier es représenté


par le champ de gravité créée par la masse de la terre, tandis que le deuxième terme est lié à la
rotation de la terre autour de son axe de révolution et à l’attraction des astres.

III - 3 - Mesures de la pesanteur

Il y a deux types de mesures de la pesanteur:

 Mesures absolues
 Mesures relatives

III - 3 - 1 - les mesures absolues de la pesanteur

Une mesure absolue de la pesanteur permet d’obtenir la valeur de l’accélération de la


pesanteur à partir de mesures de temps et de distance.

Les premières mesures furent réalisées à l’aide de pendules. Par exemple, les mesures
faites à Postdam (1906), par Kühnen et Furtwangler, ont servi à l’établissement de la base
principale d’un système, dit de Postdam, longtemps utilisé.
En fait, les pendules ne permettent pas d’obtenir des mesures absolues de la pesanteur
avec une précision meilleure que le mGal. On a pu gagner un facteur 10 en précision en
utilisant des pendules inversés.
Le principe de la méthode de mesures absolues de la pesanteur est de considérer le
mouvement d’oscillation d’un pendule simple et de mesurer sa période. La valeur de la
pesanteur g est donnée parle relation :

Où [g] = Gals [l] = cm est la longueur du pendule et [T] = sec sa période

29
La méthode couramment utilisée aujourd’hui est basée sur l’observation de la chute libre d’un
corps. Dans les années 1950, VOLET a développé au Bureau International des Poids et
Mesures (BIPM) à Sèvres un gravimètre utilisant un corps catapulté vers le haut. On mesure
alors les temps de passage à deux niveaux à la montée et à la descente. Ce principe a été
utilisé par Sakuma au BIPM entre 1963 et 1996. Les améliorations que Sakuma a réalisées au
cours du temps, notamment grâce aux progrès de l’instrumentation et à la prise en compte de
plus en plus de facteurs extérieurs influençant la mesure lui ont permis d’arriver à une
précision de l’ordre de quelques microGals (Fig. III.1).
On peut également utiliser la chute simple, comme par exemple dans les gravimètres absolus
portables actuellement commercialisés.

Fig. III.1 : Gravimètre de mesures absolues (FG5).

30
III - 3 - 2 - Les mesures relatives de la pesanteur

Les mesures relatives permettent la détermination de la variation de la pesanteur entre


deux stations (Fig. III.2). Dans ce cas, il est nécessaire de connaître la pesanteur en l’une des
stations pour déterminer celle de l’autre.

Fig. III.2: Mesure relative de la pesanteur - Le peson à ressort

La tension équilibre le poids, on peut écrire :



m : masse
k : constante de raideur du ressort
l : longueur du ressort
g : pesanteur
On mesure le changement de position de la masse dû à une variation de pesanteur.

dl 
m
dg
k

Un des premiers appareils utilisé pour mesurer la variation de la pesanteur entre deux
stations est un pendule portatif dont on mesure la période en chacune des deux stations. La
variation de la pesanteur entre ces stations est donnée par la relation :

III - 4 - Gravimètres Astatisés

L’astatisation consiste à avoir un système mécanique mobile de l’instrument très proche


de sa position d’équilibre indifférent. Cela permet la mesure de très faibles variations de g.

31
Les gravimètres astatisés connus : Worden, Lacoste & Romberg et Scintrex (CG3 et CG5). Ils
sont connus sous le nom de gravimètre astatisés.

III - 5 - L’anomalie de Bouguer

III - 5 - 1 - Principe de l’anomalie de Bouguer

L'anomalie de Bouguer est la différence entre le champ de pesanteur terrestre mesuré en


un point de la surface du globe ramenée au niveau référence qui correspond au niveau moyen
des mers des océans (géoïde) et le champ de pesanteur théorique calculé au même point sur
un modèle théorique du globe terrestre, et ce en tenant compte de l’altitude du point de
mesure, du relief, du voisinage de la mesure et enfin, de la forme de la terre elle-même qui
présente un aplatissement aux deux pôles.

Le modèle théorique du globe terrestre est définie comme étant constitué de couches
concentriques homogènes, sa surface serait lisse et d’altitude nulle.

En théorie, les variations de l'anomalie de Bouguer sont reliées à celles de la densité des
la roches. Les cartes gravimétriques permettent d'observer des configurations des anomalies
de la pesanteur qui peuvent être reliées à des unités lithologiques ou des structures spécifiques
(par exemple des failles).

III - 5 - 2 - Correction des mesures gravimétriques

Les mesures de la pesanteur qui permettent d’obtenir l’anomalie de Bouguer sont


réalisées à la surface du globe, à des altitudes différentes. Elles subissent donc l’influence des
variations topographiques des reliefs voisins de la station, des masses situées entre la station
et le géoïde et de la forme de la terre. Pour pouvoir comparer entre elles l’ensemble des
mesures réalisées dans une région, il est indispensable de les uniformiser en les ramenant au
même niveau de référence. Pour cela, on réalise la correction à l’air libre pour corriger l’effet
de l’altitude, la correction de plateau pour corriger l’effet des masses situées entre le niveau
de référence et le point de mesure, la correction de relief pour corriger l’effet des reliefs situés
autour du point de mesure et, enfin, la correction normale pour corriger l’effet de
l’aplatissement de la terre.

32
III - 5 - 2 - 1 - Correction à l’air libre

La correction à l’air libre (Af) permet d’éliminer l’influence de l’altitude (h) de la station
(Fig. III.3), sans tenir compte des masses situées entre la station et le niveau de référence. Elle
ne dépend que de cette altitude. Elle est donnée par la relation :

Af = 0.3086 h

Où [Af] = mGals et [h] = mètres.

Fig.III.3 : Correction à l’air libre

III - 5 - 2 - 2 - Correction de plateau

La correction de plateau (P) permet de corriger l’effet du terrain situé entre le plan
horizontal passant par la station et le niveau de référence (Fig. III.4). Elle est donnée par la
relation: P = 0.0419 h d

Où [P] = mGals [d] = g/cm3 et [h] = mètres.

Fig. III.4 : Correction de plateau

33
III - 5 - 2 - 3 - Correction de relief

La correction de relief ou le terrain (T) tend à corriger les mesures de l’influence des
masses situées dans le voisinage de la station (Fig. III.5). Elle est toujours positive.

La méthode conventionnelle de calcul de la correction de relief la plus utilisée est celle


dite de Hammer. Elle est basée sur la division du terrain entourant la station en couronnes
concentriques divisées à leur tour en compartiments assez petits pour que l’on puisse
considérer l’altitude moyenne dans le calcul de leur masse.

Pour une seule station, la méthode de Hammer prévoit de corriger le relief situé autour
d’elle en allant jusqu’a la distance de 21950 mètres. Le terrain considéré est divisé en 132
compartiments dont il faut calculer les altitudes moyennes et relever les corrections
correspondantes, sur les tables calculées à cet effet. Pour mieux apprécier les difficultés du
calcul de la correction de relief, par cette méthode, notons que le rendement d’un opérateur
expérimenté ne peut excéder quelques stations par jour.

Fig. III.5 : Correction de relief

C’est pour éliminer ce handicap et grâce à l’informatique, que beaucoup de chercheurs se


sont intéressés à développer des méthodes qui permettent de faciliter le calcul de la correction
de relief. Ils sont arrivés à résoudre le problème en utilisant un modèle numérique de terrain.
Celui-ci est obtenu par la digitalisation ou le scannage des cartes topographiques (dans ce
dernier cas, il faut disposer de cartes « muettes ») et le calcul d’altitudes moyennes aux
sommets d’une grille régulière. Bott (1959) et Kane (1962) ont été les pionniers dans la
recherche sur l’automatisation du calcul de la correction de relief. Avec la maîtrise de l’outil
informatique, les géophysiciens ont pris l’habitude de réaliser leurs propres programmes de
calcul. Les études gravimétriques réalisées en Algérie ont commencé par l’utilisation des
méthodes conventionnelles puis se sont modernisées par des méthodes nouvelles utilisant des
programmes informatiques et ce grâce aux sociétés pétrolières installées dans le pays.

34
III - 5 - 2 - 4 - Choix de la densité

C’est l’un des paramètres les plus importants dans le calcul de l’anomalie de Bouguer.
Il existe plusieurs techniques pour le choix de la densité, on distingue deux méthodes, directes
et indirectes.
Les méthodes directes sont basées, d’une part, sur les mesures réalisées directement sur
des échantillons prélevés dans la région d’étude. Une moyenne sur la densité sera établie et
adoptée pour le terrain. Cette densité ne représente pas réellement la densité de terrain vue sa
variation sensible en profondeur.

D’autre part, les logs de diagraphies réalisées dans les sondages donnent la possibilité de
mesurer la densité. Cependant celle-ci donne juste la densité « in situ » des formations
proches des parois du puits. Pour une meilleure approximation de la densité une corrélation
est faite par l’exploitation des enregistrements de plusieurs sondages régulièrement répartis
sur la zone d’étude.

Parmi les méthodes indirectes, on peut citer les méthodes des triplets, de Parasnis et de
profil de Nettleton. Le principe de la première, est basé sur le choix d’une série de trois points
de mesure (A, B et C), où le point central B a une dénivelée importante par rapport aux des
deux autres. Soient hA, hB et hC leurs altitudes, la densité est donnée par :

0.3086  C

0.0419

Où C est déterminé par :

ga  gc
C
gb
ha  hc
2
hB 
2

Une série de valeurs de la densité sera calculée afin d’obtenir une densité moyenne pour la
région d’étude.

Le principe de la méthode de Parasnis est de choisir une densité pour laquelle la moyenne
de l’anomalie de Bouguer, de la région d’étude, est nulle.

35
AB  g m  g ref  0.3086h  0.0419 h  T  0

On pose : y  ( g m  g ref  0.3086h)

Et : x  0.0419h  T

Alors l’équation devient : y  x  0

De cette équation on peut dire que la pente de la droite correspond au meilleur choix de
densité.

La méthode du profil de Nettleton consiste à choisir un profil qui traverse un relief


important, situé dans la région d’étude. On calcule plusieurs anomalies de Bouguer avec des
densités différentes. La densité adéquate sera celle qui correspond le moins à la forme du
relief (Fig. III.6).

Fig. III.6 : Méthode de Nettleton

Les profils de Nettleton sont établis sur toute l'étendue de la carte de Bouguer, ce qui
conduit à différentes valeurs de la densité ; si ces valeurs ne sont pas trop dispersées, leur
moyenne pourra être retenue comme caractérisant au mieux la région. Cependant l’emploi de
cette méthode nécessite une homogénéité de terrain, cette condition est rarement satisfaite sur
le terrain.

36
III - 5 - 2 - 5 - Correction normale

La correction normale ou de latitude (gth) permet de corriger la mesure, de l’influence de


l’aplatissement de la terre. Elle ne dépend que de la latitude de la station. Elle est donnée par
la formule dite de l’IGSN 71:

gth = 978031.85 (1+0.0053024 sin2 φ – 0.0000059sin2 (2φ))

Où [φ] = degrés, représente la latitude de la station,

978031.85 mGals représente la valeur de la pesanteur à l’équateur et

Le coefficient d’aplatissement de la terre correspondant à cette formule est E = 1/298.257.

III - 5 - 3 - Calcul de l’anomalie de Bouguer

Après avoir corrigé les mesures, l’anomalie de Bouguer est donnée par la relation :

AB = gm + (0.3086-0.0419 d) h + T - gth

III - 6 - L’anomalie isostatique

Historiquement, l’idée de l’isostasie n’est pas liée à des mesures de la pesanteur mais à
celles de la déviation de la verticale réalisées lors d’une étude en l’Inde. Pratt (1855) et Airy
(1855) attribuèrent l’écart observé entre les valeurs de la déviation de la verticale déterminées
au fil à plomb et par des mesures astronomiques, à proximité de l’Himalaya, à un déficit de
masse situé sous la chaîne de montagne. Le terme « isostasie » a été introduit pour la première
fois par C.E.Dutton (1889).

Si Pratt et Airy étaient d’accord sur l’origine de la variation de la déviation de la


verticale, chacun avait expliqué à sa manière le déficit de masse situé sous la chaîne
himalayenne.

III - 6 - 1 - L’hypothèse de Pratt

Pratt définit une surface de compensation sous laquelle il suppose régner un équilibre
hydrostatique. Il explique que la densité de la croûte varie latéralement que l’on se trouve
sous une montagne, une plaine ou bien sous un océan. Cette théorie a été abandonnée depuis
longtemps et ne présente qu’une valeur historique.

37
III - 6 - 2 - L’hypothèse d’Airy

Airy suppose que la croûte terrestre est formée de radeaux (d= 2.67 g/cm3) flottants sur
un magma visqueux (d= 3.00 g/cm3) (Fig. III.7)

Fig. III.7 : Schéma de l’hypothèse d’Airy, T représente l’épaisseur moyenne de la croûte.

La compensation est réalisée selon un véritable équilibre hydrostatique et le poids des


radeaux est équilibré, localement par la poussée d’Archimède. On peut écrire :

.
9
. .

. .
.
. .

Où :

R et h représentent respectivement la racine et l’altitude de la montagne, Ar et p l’anti-racine


et la profondeur de l’océan. Les résultats de cette théorie sont confirmés par la mise en
évidence par la sismologie de la discontinuité du Moho.

38
III - 6 - 3 - L’hypothèse de Vening-Meinesz

Vening-Meinesz a repris le modèle d’Airy et l’améliora en étalant la racine pour tenir


compte du caractère régional de la compensation (Llibourty, 1982). La profondeur de la
racine est donc inférieure à celle donnée par le modèle d’Airy. La persistance de la
compensation malgré l’érosion a donné raison du modèle d’Airy-Vening-Meinesz. En effet
une montagne aplanie par érosion se soulève au fur et à mesure comme une péniche qu’on
décharge (Llibourty, 1982).

III - 6 - 4 - Calcul de l’anomalie isostatique

L’anomalie isostatique est obtenue par addition de la correction isostatique à l‘anomalie


de Bouguer. La carte de la correction isostatique (Fig. III.8) utilisée pour le Nord de l’Algérie
a été tracée à partir des tables calculées par Lejay et Corron (1950), dans l’hypothèse d’Airy,
pour une épaisseur moyenne de la croûte T = 30 km. Ces tables tiennent compte de l’effet
indirect (Lejay et Corron, 1950) :

 Aux masses topographiques et leur compensation isostatique.


 Aux masses comprises entre le géoïde réel et le géoïde isostatique et à leur
compensation isostatique.

Fig. III.8 : Carte de la correction isostatique du Nord de l’Algérie, hypothèse d’Airy,


T= 30km.

39
CHAPITRE IV : TRAITEMENT ET
INTERPRETATION DES
DONNEES

40
Chapitre IV : Traitement et interprétation des données

IV – 1- Introduction

Pour réaliser ce travail, nous avons utilisé les données gravimétriques du BGI,
représentées par 2420 points de mesures. Ces données ayant été réalisées par un seul auteur
(Lagrula, 1948, 1949), elles peuvent donc être considérées homogènes. Elles sont toutes
rattachées à la base de référence de Bouzaréah et leur précision de l’ordre du milligal
(Lagrula, 1948, 1949). Nous avons tracé et interprété les cartes des anomalies de Bouguer et
résiduelle dans le but de situer les grands ensembles structuraux du Nord de l’Algérie. Grâce
aux cartes des gradients, nous avons essayé de cartographier les grands accidents de la région.
Enfin, nous avons réalisé l’inversion des données gravimétriques, en utilisant le logiciel 3D-
INV (Gomez-Ortiz and Agarwal, 2005), pour essayer d’avoir une image des grandes
structures géologiques de la région d’étude.

IV – 2- Nature et origine des données

Pour réaliser cette étude, nous avons disposé d’un fichier composé de 2475 mesures
représentées sous format BGI.

Le fichier des données, sous format BGI, est défini par sept paramètres qui sont :

1 : Code source

2 : Nombre de points

3 : Propriétaire

4 : Titre

5 : Publication

6 : Auteurs

7 : Date compilation

Les données de ce fichier ont les codes source suivants: 20000011, 20000012,
20000013, 20000016, 30010001 et 30010002. Le nombre et la position des points de mesure
correspondant à chaque code source sont montrés, respectivement, dans le tableau 1 et la
figure IV.1. :
41
Isource Nombre de points Observation

20000011 1 Station située dans une zone déjà couverte par 20000016.

20000012 1 Station isolée et située en dehors de la zone d'étude.

20000013 18 Stations situées dans une zone déjà couverte par 20000016.

20000016 2420 Stations représentant la majorité des points de mesure.

30010001 34 Stations isolées et situées en dehors de la zone d'étude.

30010002 1 Station située dans une zone déjà couverte par 20000016.

Tableau 1 : Nombre de points de mesure de chaque code source.

Figure IV.1 : Répartition des points de mesure.

En nous basant sur les caractères des données notés en observation dans le tableau 1,
nous avons choisi de n’utiliser que le fichier correspondant au code source 20000016

42
composé de 2420 points de mesures. Ces données ont été acquises par le même auteur
(Lagrula, 1948, 1949), elles peuvent donc être considérées homogènes. Elles sont toutes
rattachées à la base de référence de Bouzaréah et leur précision de l’ordre du milligal
(Lagrula, 1948, 1949).

IV – 3- Traitement des données


Le document principal sur lequel se base le traitement des données est la carte de
l’anomalie de Bouguer. Le tracé de la carte de l’anomalie de Bouguer, obtenu à partir des
données gravimétriques corrigées de tous les effets, est le reflet des structures enfouies dans le
sous-sol de la région levée. Ce tracé se faisait manuellement par interpolation et prenait un
temps énorme. Avec l’avènement des ordinateurs, un gain de temps énorme est à noter. Le
tracé se fait automatiquement à l’aide de programmes informatiques qui utilisent des
algorithmes d’interpolation basés sur des méthodes mathématiques puissantes mais
dépourvues de l’analyse de l’œil de l’interprétateur. Ce tracé automatique des cartes de
l’anomalie de Bouguer et ses dérivées peut créer des représentations sensiblement différentes
selon le pas de la grille et selon l’algorithme utilisé. Les structures enfouies dans le sous-sol
peuvent êtres de grandes ou petites dimensions et situées à des profondeurs variables, ce qui
donne des anomalies plus au moins étendues et on parle alors d’anomalies régionales et
résiduelles. Une anomalie est dite régionale si cette anomalie couvre une superficie de
dimensions supérieure ou de l'ordre de la zone étudiée (elles sont dues à des structures
profondes et/ou superficielles étendues). Une anomalie est dite résiduelle si celle-ci est
localisée dans une partie de la zone étudiée (elle est due à des structures superficielles de
petites dimensions). Donc une nécessité de séparer les anomalies régionales et résiduelles
s’impose et cette séparation doit se faire en fonction des objectifs prédéfinis à l’étude
gravimétrique.
Pour réaliser cette séparation, on choisit l’anomalie régionale et on déduit l’anomalie
résiduelle par simple soustraction de l’anomalie de Bouguer. Plusieurs méthodes de
séparations des anomalies sont utilisées. Dans cette étude, nous avons utilisé une régionale
représentée par un plan incliné dans le but d’éliminer l’effet de la mer et garder celui de toutes
les autres structures.
Le gradient horizontal permet la localisation des discontinuités. Les contacts linéaires
correspondent à des failles alors que les contacts de forme circulaire sont les limites de diapirs
ou de corps intrusifs. Blakely & Simpson (1986) ont proposé une méthode pour déterminer de

43
manière automatique les maxima du gradient horizontal, déterminés à partir d'une grille de
valeurs présentées dans une fenêtre 3 x 3. L’application de cette méthode à une carte
gravimétrique montre que les maxima locaux des gradients horizontaux forment des rides
étroites au-dessus des changements abrupts de densité. Les positions des points d'inflexion
sont aussi facilement déterminées par la localisation du point culminant dans l'amplitude du
module du gradient horizontal.
Gmh= [(δg/δx)2 + (δg/δy)2)]1/2

IV – 4- Interprétation des données


Dans ce travail, le traitement des données et le tracé des cartes ont été réalisés en
utilisant le logiciel Oasis Montage.

IV - 4 - 1 - Carte de l’anomalie de Bouguer


La carte de Bouguer (Fig. IV.2) montre, au Nord et tout au long de la côte, des
anomalies positives pouvant atteindre 84 mgals. L’origine du caractère positif de ces
anomalies est liée à l’effet de la mer Méditerranée caractérisée par une faible épaisseur de la
croûte. Cet effet très important couvre celui, plus faible, des bassins nord algériens (Cheliff,
Mitidja). On observe aussi, dans cette région, un important gradient qui indiquerait la
position de la zone passage entre les massifs cristallins et la croûte océanique.

Lorsqu’on se dirige vers le Sud, l’effet de la mer Méditerranée s’atténue et les


anomalies représentent l’effet des structures qu’elles recouvrent. Des anomalies de direction
générale E-W, d’amplitude -40 mgal, sont observées le long du Tell (Fig. IV.2). Les
anomalies correspondant aux hautes plaines, situées à l’ouest de la carte et de direction SW-
NE, sont caractérisées par des amplitudes de l’ordre de -80 mgals. Elles sont dues à l’effet des
racines des hautes plaines dont l’altitude est importante. Le gradient des anomalies, dans cette
région, est faible, ce qui est conforme à la structure topographique relativement tabulaire des
hautes plaines (Fig. IV.3). Plus au Sud, l’Atlas saharien et les monts des Aurès sont couverts
par des anomalies négatives, pouvant atteindre -110 mgals, qui sont dues à l’effet de leurs
racines respectives qui semblent très épaisses.

44
Figure IV. 2. : Carte de l’anomalie de Bouguer du Nord de l’Algérie.

Figure IV.3 : Carte topographique du Nord de l’Algérie SRTM (Bacha, 2011).

45
IV - 4 - 2 - Carte de l’anomalie résiduelle
Sachant que l’anomalie de Bouguer représente l’effet de toutes les structures
géologiques, nous avons réalisé la séparation des anomalies pour faire apparaître l’effet des
structures les moins profondes. Pour cela nous avons choisi trois régionales d’ordres 1, 2 et 3
et tracé les cartes.

Sur la carte régionale d’ordre1 (Fig. IV.4), l’anomalie est représentée par des courbes
parallèles à la côte. Leur amplitude varie de -115 magls, au Sud, à 20 mgals au Nord. Sur
cette carte, on observe l’effet de l’amincissement de la croûte en mer Méditerranée qui
diminue de manière régulière du Nord vers le Sud.

Figure IV.4 : Carte de l’anomalie régionale d’ordre1.

Sur la carte de la résiduelle d’ordre1 (Fig. IV.5), on observe, au Nord et parallèlement à


la côte, des anomalies positives. Il semble indiquer que l’effet de la mer Méditerranée n’a pas
été entièrement éliminé par la soustraction de la régionale d’ordre1. Ceci est aussi appuyé par
le fait que l’effet des structures géologiques de la région, tels que les bassins (Chélif, Mitidja)
et les remontées de substratum (massifs de Saïda, Tlemcen) n’apparaît pas sur cette carte. Au
centre de la carte, on observe une anomalie négative, de valeur maximale de -60 mgals, de

46
direction générale E-W. Elle couvre le massif des Aurès, le bassin du Hodna et la partie
orientale des hautes plaines. Une partie de cette anomalie, de direction NE-SW, couvre la
partie orientale de l’Atlas saharien. A l’ouest, les hautes plaines sont couvertes par des
anomalies négatives de l’ordre de -20 mgals.

Figure IV.5 : Carte de l’anomalie résiduelle d’ordre1.

Pour essayer d’observer les structures les moins profondes, nous avons calculé les
régionales d’ordre2 (Fig. IV.6) et d’ordre3 (Fig. IV.7), ainsi que les résiduelles
correspondantes (Fig. IV.8) et (Fig. IV.9). Les régionales d’ordres2 et 3 sont sensiblement
identiques sauf au sud-ouest de la carte où la seconde reflète l’image de la racine de l’Atlas
saharien. Nous avons donc choisi de prendre en compte la régionale dordre3 (Fig. IV.7) et la
résiduelle correspondante (Fig. IV.9) pour réaliser l’interprétation.

47
Figure IV.6 : Carte de l’anomalie régionale d’ordre2.

Figure IV.7 : Carte de l’anomalie régionale d’ordre3.

48
Figure IV.8 : Carte de l’anomalie résiduelle d’ordre2.

Figure IV.9 : Carte de l’anomalie résiduelle d’ordre3.

49
La carte résiduelle d’ordre 3 (Fig. IV.9) montre à l’Est une anomalie positive composée
de deux parties. La première, située au Sud et recouvrant le mont des Aurès, indiquerait une
remontée du substratum recouverte par des terrains d’âge essentiellement crétacé (Fig.
IV.10). Ce substratum , d’âge précambrien, remonte pour affleurer au Nord de Constantine
(Fig. IV.10) où l’on observe le maximum de cette anomalie. A l’Est de cette région, une
anomalie négative de faible amplitude recouvre la plaine d’Annaba, caractérisée par une
faible épaisseur sédimentaire. On observe aussi que l’anomalie positive du Nord de
Constantine se prolonge vers l’Ouest pour atteindre l’Ouest d’Alger, ce qui est compatible
avec la géologie puisqu’on observe dans cette région les affleurements du substratum kabyle
et des massifs d’Alger du Chenoua. Remarquons que l’effet des roches intrusives, observées
sur la carte géologique (Fig. IV.10) n’apparaît pas sur la carte résiduelle, ceci est du à leur
faible étendue et à la couverture gravimétrique insuffisante.

Figure IV.10 : Carte géologique du Nord de l’Algérie, extraite de la carte géologique


internationale de l’Europe et des zones adjacentes (Asch, 2005).

Au centre de la carte, on observe une importante anomalie négative de direction SE-NW


comprise entre les longitudes 1° et 7°. Elle recouvre le bassin du Hodna et son prolongement
vers l’Ouest qui est caractérisé par une importante épaisseur sédimentaire (Fig. IV.10). Plus
au Nord, cette anomalie d’amplitude plus faible, en valeur absolue, recouvre les bassins de la
Mitidja et du Chélif. Le substratum des monts de l’Ouarsenis, bordant ce dernier au Sud, est
représenté par une anomalie positive de faible étendue.

50
Plus au Sud, on observe une anomalie positive de direction E-W. Sa partie orientale
indiquerait une remontée du substratum de l’Atlas Saharien, dans cette région, où il est
recouvert par des terrains crétacés. La partie occidentale, de cette anomalie, recouvre les
monts de Tlemcen et de Saïda qui sont constitués d’un substratum précambrien recouvert par
une faible épaisseur de terrains jurassiques (Fig. IV.10). Ce substratum semble se prolonger
vers le Nord jusqu’à la Sebkha d’Oran dont l’épaisseur sédimentaire semble très faible.

Au Sud des monts de Tlemcen et Saïda, on observe d'importantes anomalie négatives de


direction SW-NE qui recouvre la région du Chott Echergui à l'Est et la région du Chott el
gharbi à l'Ouest avec une importante épaisseur sédimentaire.

IV - 4 - 3 - Carte des maxima du gradient horizontal


Sachant que le gradient horizontal permet d’identifier les limites entre les structures
géologiques de densités différentes, nous avons projeté, sur la carte de l’anomalie de Bouguer,
les maxima de celui-ci dans le but de cartographier les discontinuités correspondant aux
structures observées sur cette carte (Fig. IV.11).

Figure IV.11 : Maxima du gradient horizontal postés sur la carte de l’anomalie de Bouguer

51
Au Nord de cette carte, on note la présence d’une discontinuité, de direction E-W, qui
suit la côte. Celle-ci pourrait indiquer la zone de passage entre les domaines continental et
océanique. Plus au Sud, on observe un alignement, des maxima du gradient horizontal,
parallèle à la première discontinuité, qui marque la limite méridionale de l’Atlas tellien. Entre
ces deux discontinuités, on peut remarquer quelques alignements des maxima, de petite
dimension et sans direction privilégiée. Ils pourraient être liés à des structures moins
profondes qui seraient mieux visibles sur la carte résiduelle (Fig. IV.11) que nous verrons plus
loin. Au Sud-Est de la carte, l’anomalie correspondant aux monts des Aurès est bien délimitée
par des maxima du gradient horizontal et il est de même pour celle de l’Atlas Saharien, située
au Sud-Ouest de la carte. L’alignement des maxima du gradient horizontal, observé au Sud de
l’Atlas Saharien et des monts de l’Aurès, ne pourrait être lié à l’Accident Sud-Atlasique du
fait de la couverture gravimétrique insuffisante dans cette région. Au Nord de l’Atlas
saharien, on peut remarquer un alignement, de direction NE-SW, qui pourrait correspondre à
la limite septentrionale de celui-ci mais aussi à des accidents profonds cartographiés par la
géologie (Fig. IV10). Dans le domaine des hautes plaines, couvert par des anomalies
négatives de direction SW-NE, on observe des alignements des maxima du gradient
horizontal de faible étendue et de direction N-S. Ils seraient dus aux structures tabulaires et
plissés de cette région.

Pour essayer d’identifier les limites entre les structures les moins profondes, nous avons
posté les maxima du gradient horizontal, sur la carte de l’anomalie résiduelle d’ordre3 (Fig.
IV.12). La première observation que nous pouvons faire, à partir de cette carte, est relative à
la direction des discontinuités qui est généralement NW-SE, à l’Est, et NE-SW, à l’Ouest.
Ceci est conforme à la direction des structures montrée sur la carte géologique (Fig. IV.10).
Toutes les anomalies décrites à partir de la carte résiduelle d’ordre3 (Fig. IV.9) sont bien
délimitées par des discontinuités gravimétriques (Fig. IV.12). A l’Est de la carte, on peut
remarquer des discontinuités de direction N-S qui pourraient représenter des accidents
affectant le substratum des Aurès et de la région constantinoise. Des discontinuités de même
nature, sont visibles, à l’Ouest et au-dessus des monts de Tlemcen et de Saïda. Ils pourraient
correspondre à des accidents cartographiés par la géologie (Fig. IV.10).

52
Figure IV.12 : Maxima du gradient horizontal postés sur la carte de l’anomalie résiduelle
d’ordre3.

IV - 5 - Conclusion
L’interprétation de la carte de l’anomalie de Bouguer a permis de cartographier les
structures géologiques régionales de la zone d’étude. Au Nord, l’effet de la mer Méditerranée
qui est caractérisée par une faible épaisseur de la croûte, est montré par des anomalies
positives de grande amplitude. Plus au Sud, les hautes plaines sont couvertes par de fortes
anomalies négatives. L’Atlas saharien et les monts des Aurès sont aussi indiqués par des
anomalies négatives qui sont dues aussi à l’effet de leurs racines respectives.
La carte résiduelle a permis d’observer plus de détail que sur la Bouguer. Le substratum
des monts des Aurès est indiqué par une anomalie positive qui se prolonge vers le Nord de
Constantine. La plaine d’Annaba est caractérisée par une couverture sédimentaire peu épaisse.
Vers l’Ouest, dans la région d’Alger, l’anomalie positive est compatible avec la géologie
puisqu’on y observe les affleurements du substratum kabyle et des massifs d’Alger du
Chenoua. Au centre de la carte, le bassin du Hodna et son prolongement vers l’Ouest sont
indiqués par une importante anomalie négative de direction SE-NW. Plus au Sud, l’effet du
substratum de l’Atlas Saharien et les monts de Tlemcen et de Saïda est bien visible.
Les maxima du gradient horizontal, postés sur les cartes des anomalies de Bouguer et
résiduelle ont permis de cartographier les limites entre les structures géologiques. Sur la carte
53
de Bouguer, on peut noter la présence d’une discontinuité, de direction E-W, qui suit la côte,
et qui pourrait indiquer la zone de passage entre les domaines continental et océanique. Plus
au Sud, La limite méridionale de l’Atlas tellien semble bien indiqué. Au Sud, les anomalies
correspondant, respectivement, aux monts des Aurès et à l’Atlas Saharien sont bien
délimitées. Dans le domaine des hautes plaines, les maxima du gradient horizontal sont de
faible étendue, ce qui est conforme à la nature tabulaire des structures de cette région. Les
maxima du gradient horizontal, postés sur la carte de l’anomalie résiduelle, montre que la
direction des discontinuités est généralement NW-SE, à l’Est, et NE-SW, à l’Ouest. Toutes les
anomalies décrites à partir de la carte résiduelle sont bien délimitées par des discontinuités
gravimétriques. Des discontinuités, de direction N-S, pouvant affecter le substratum des
Aurès et de la région constantinoise ainsi que les monts de Tlemcen et de Saïda, sont visibles
sur la carte.

54
CHAPITRE V : CONCEPTION DU
MODELE INVERSE ET
INTERPRETATION

55
Chapitre V : conception du modèle inverse et Interprétation

V – 1- Introduction
Dans le but de modéliser les grandes structures observées sur les cartes gravimétriques,
nous avons utilisé le logiciel 3DINV.M (Gomez-Ortiz and Agarwal, 2005) qui fonctionne
sous environnement Matlab. Ce logiciel permet de modéliser l’interface horizontale entre
deux structures différentes en introduisant un contraste de densité. Pour mettre en évidence la
forme du substratum , nous avons utilisé la carte de l’anomalie résiduelle.

V - 2 – Le logiciel MATLAB 3DINVER.M

Le code source MATLAB 3DINVER.M (Gomez-Ortiz and Agarwal, 2005) permet de


calculer la géométrie 3D d'une interface horizontale, entre deux structures de densités
différentes, à partir de la grille de l’anomalie gravimétrique. En tenant compte de la
profondeur moyenne de l’interface et du contraste de densité entre les deux structures, la
géométrie tridimensionnelle de l'interface est calculée de manière itérative.
La procédure d'inversion utilise l'équation décrite par Parker (1973) pour calculer
l'anomalie gravimétrique générée par deux couches de densités différentes séparées par une
interface de profondeur h, au moyen d'une série de transformées de Fourier. Cette expression,
dans sa forme unidimensionnelle, est définie par la relation :


!

Où :
∆ est la transformée de Fourier de l'anomalie de gravité
G est la constante de gravitation
ρ est le contraste de densité entre les deux structures séparées par l ‘interface considéré
k est le nombre d'onde
h (x) est la profondeur de l'interface et z0 sa profondeur moyenne.

La formule de Parker est transformée par Oldenburg (1974) pour déterminer, par la
relation suivante, la profondeur de l’interface, à partir de l’anomalie gravimétrique.


!

56
Cette expression permet de déterminer la topographie de l'interface au moyen d'une
procédure d'inversion itérative. Dans cette procédure, il est nécessaire de choisir la valeur de
la profondeur moyenne de l'interface (z0) et le contraste de densité (ρ) entre les deux couches
considérées.
Avant le calcul de la transformée de Fourier, une valeur moyenne est soustraite à
l’anomalie gravimétrique. Notre anomalie sera stockée dans un nouvelle matrice réduite notée
bou.
Une matrice de pondération 2D est construite à partir des numéros des vecteurs lignes et
colonnes de la grille qui va contenir l’anomalie gravimétrique. Cette matrice pondérée est
établie grâce à la fonction ''Tukeywin'' de Matlab qui n’est en outre que la fenêtre cosinus qui
est contrainte par certaines règles. Dans les Séries Chronologiques, la fenêtre de Tukeywin
noté w est une transformation de moyenne mobile pondérée utilisée pour lisser les valeurs du
périodogramme. Dans la fenêtre de Tukey ou Tukey-Hanning (Blackman et Tukey, 1958),
pour chaque effectif, les poids de la moyenne mobile pondérée des valeurs du périodogramme
sont calculés ainsi :

. , | |

. . , | |

Avec:  est le ratio de la fenêtre cosinus conique compris entre 0 et 1.


Si  ≤ 0 alors la fonction Matlab Tukeywin devient rectwin fenêtre rectangulaire (prend la
valeur 0 et 1).
Si  ≥ 1 la fonction Matlab Tukeywin devient une fenêtre de Hann.
, renvoie N points dans un vecteur colonne w.

V - 3 –Filtrage des données

Dans le programme 3DINVER, les vecteurs pondération sont décrits par:

, (3. a)

57
Et
, (3. b)
Avec:
 numrows: est le numéro de la ligne,
 numcolomne: est le numéro de la colonne,
 trancature: est le ratio de la fenêtre cosinus conique,
 wrows: est le vecteur pondération selon les lignes,
 wcolumns: est le vecteur pondération selon les colonnes.

La matrice de pondération 2D serra générée en multipliant wrows par wcolumns et le


résultat sera stocké dans une matrice notée w2.
Cette fonction affecte la plus grande pondération à l'observation au centre de la fenêtre,
et des poids de plus en plus faibles aux valeurs éloignées du centre. Notons aussi que les
séries Chronologiques effectuent un centrage-réduction des pondérations pour que leur
somme soit de 1.
La matrice d'entrée, déjà réduite, bou est multipliée par la matrice pondération w2 pour
une opération de filtrage. Le résultat obtenu représente les données d'anomalies observées de
départ notées dans le programme mapabou et le tracé est établi.
Le premier terme de l'équation précédente (2) est calculé en considérant h (x) = 0
(Oldenburg, 1974) et sa transformée de Fourier inverse permet d’obtenir une première
approximation de la profondeur (h (x)) de l'interface. Cette dernière est ensuite utilisée pour
évaluer une nouvelle estimation de h (x). Ce processus se poursuit jusqu'à ce qu'une solution
raisonnable soit atteinte.
Selon Oldenburg (1974), le processus est convergent si la profondeur de l'interface est
supérieure à zéro.
Comme l'opération d'inversion est instable pour les hautes fréquences, un filtre coupe-
haut (HCF (k)) (passe-bas) est inclus dans la procédure d'inversion pour assurer la
convergence des séries. Ce filtre est défini par :

Où :

58
WH < k < SH,
HCF (k) = 0 pour k > SH et
HCF (k) = 1 pour k < WH

Il est utilisé pour limiter le contenu à haute fréquence, dans le spectre de Fourier de
l'anomalie gravimétrique observée. La fréquence, k peut être exprimée en 1/λ, λ étant la
longueur d'onde en kilomètres.
Le processus itératif se termine quand un certain nombre d'itérations a été accompli ou
bien lorsque la différence entre deux approximations successives de la topographie est
inférieure à une valeur pré-affectée en tant que critères de convergence. Lorsque la
topographie de l’interface est déterminée, il est nécessaire de calculer son anomalie. En
général, celle-ci est similaire à l’anomalie observée et utilisée pour la modélisation.
Dans notre cas, sachant que nous cherchons à déterminer la profondeur de l’interface
entre le substratum et la couverture sédimentaire, nous avons choisi un contraste de densité
égal à 0.3 g/cm3. En considérant la profondeur des bassins sédimentaires, du Nord de
l’Algérie, qui peut atteindre 6km (Idres et al., 2011), nous avons considéré la valeur de 4km
pour la profondeur moyenne de l’interface.

59
V - 4 – Modèle de l’interface Substratum -Couverture
Pour réaliser l’inversion et présenter une carte des profondeurs du substratum, nous
avons utilisé la résiduelle d’ordre3. Pour plus de commodité et pouvoir comparer le modèle
du substratum (Fig. V.2) avec la géologie, nous avons inséré ici la carte géologique (fig.
V.3).

Figure V.2: Profondeur du substratum (topographie générée par la modélisation inverse -


Contraste de densité d=0.3, z0= 4km, WH=0.1 et SH=0.12 km-1, critère de convergence
criterio=0.01 km, filtre fenêtre cosinus à 10%, nombre d'itérations iter=10, RMS= 0,0218).

Figure V.3 : Carte géologique du Nord de l’Algérie, extraite de la carte géologique


internationale de l’Europe et des zones adjacentes (Asch, 2005).
60
Le modèle de l’interface entre le substratum et la couverture obtenu par la modélisation
inverse, pour la région d’étude (Fig. V.2), montre une topographie du substratum conforme à
la géologie.
A l’Est, on observe une remontée du substratum composée de deux parties et située à
une profondeur moyenne de 3km. La première partie, située au Sud et recouvre les monts des
Aurès alors que la seconde couvre la région de Constantine où l’on observe, au Nord, la
profondeur minimale du substratum (inférieure à 2km). A l’Est de cette région, le substratum
de la plaine d’Annaba est plus profond, pouvant atteindre 4km. On observe aussi que le
substratum du Nord de Constantine se prolonge vers l’Ouest pour atteindre la région d’Alger
où les profondeurs les plus faibles sons atteintes, ce qui est compatible avec la géologie
puisqu’on observe dans cette région les affleurements du substratum kabyle et des massifs
d’Alger du Chenoua.
Au centre de la carte, on observe une structure de direction SE-NW comprise entre les
longitudes 1° et 7°. Elle recouvre le bassin du Hodna et se prolonge vers l’Ouest pour
atteindre celui du Chélif. Dans cette zone, la pendeur maximale du substratum est atteinte
(6km). On peut aussi remarquer que les bassins de la Mitidja et du Chélif sont indiqués avec
une profondeur moins importante du substratum . Le substratum des monts de l’Ouarsenis,
bordant le bassin du Chélif au Sud, est indiqué par une faible profondeur du substratum peu
étendue.
Au Sud du bassin du Hodna, on observe une remontée du substratum , peu profonde,
qui se prolonge vers l’Ouest et le Nord-Ouest pour couvrir les hauts plateaux et les monts de
Tlemcen et Saïda. La sebkha d’Oran semble est aussi indiquée par un substratum mois
profond que le bassin du Chélif voisin. Au Sud des monts de Tlemcen, le Chott Echergui et
le Chott Gharbi sont indiqués par un substratum relativement profond, recouvert par une
importante épaisseur sédimentaire.
Pour analyser la qualité du modèle obtenu par l’inversion des données gravimétriques,
nous avons comparé la carte de l’anomalie résiduelle que nous reproduisons ici (fig.V-4) et
celle générée par le modèle (fig. V-5).

61
Figure V.4: Carte de l’Anomalie résiduelle d'ordre 3.

Fig. V.5: Carte de l’anomalie résiduelle générée par le modèle du substratum

Nous pouvons constater que la carte d'anomalie générée par le modèle du substratum
est très proche, voire identique à celle de l’anomalie résiduelle originelle, utilisée pour
62
calculer le modèle. Ceci est confirmé par la carte de la différence entre les deux anomalies
montrée sur la figure V.6. Les plus grandes valeurs de cette différence sont observées aux
limites de la zone d’étude, ce qui est probablement du à un effet de bord.

Fig. V.6: Carte de la différence entre l'anomalie résiduelle observée et l'anomalie


générée par le modèle.

V - 5 - Conclusion
La modélisation de l'interface entre le substratum et la couverture sédimentaire a été
réalisée en utilisant la formule d'Oldenburg (1974). Pour cela, nous avons d’abord choisi une
profondeur moyenne dont dépend l’amplitude des profondeurs observées. Donc, cette
amplitude ne peut être considérée qu’à titre indicatif. Pour réaliser ce modèle, nous avons
considéré plusieurs valeurs des paramètres variables (profondeur et contraste de densité) et
nous avons choisi le modèle de l’interface qui présente l’écart le plus faible entre l’anomalie
résiduelle observée et celle générée par ce modèle. Ce procédé d'inversion est instable pour
les hautes fréquences et doit être contrôlé par un filtrage de données pour assurer une
convergence vers un modèle numérique vraisemblable et proche de la réalité. Le modèle que
nous avons réalisé est conforme à la géologie et a permis de situer les structures régionales du
Nord de l’Algérie tout en précisant les zones où le substratum est plus ou moins profond.

63
CONCLUSION GENERALE

64
Conclusion générale

Le traitement et l’interprétation des données gravimétriques du Nord de l’Algérie a


permis, dans une première étape, d’établir la carte de l’anomalie de Bouguer. L’interprétation
de cette carte montre, au Nord, des anomalies parallèles à la côte pouvant atteindre 84 mgals.
Le caractère positif de ces anomalies est lié à l’effet de la mer Méditerranée caractérisée par
une faible épaisseur de la croûte. Cet effet très important couvre celui, plus faible, des bassins
nord algériens (Cheliff, Mitidja). On observe aussi, dans cette région, un important gradient
qui pourrait indiquer la position de la zone passage entre la croûte océanique et les massifs
cristallins. Lorsqu’on se dirige vers le Sud, les anomalies correspondant aux hautes plaines
sont caractérisées par des amplitudes de l’ordre de -80 mgals, elles sont dues à l’effet des
racines. Le gradient des anomalies, dans cette région, est faible, ce qui est conforme à la
structure topographique relativement tabulaire des hautes plaines. L’Atlas saharien et les
monts des Aurès, au sud de cette carte, sont couverts par des anomalies négatives, pouvant
atteindre -110 mgals, qui sont dues aussi à l’effet de leurs racines respectives qui semblent
très épaisses.
La carte résiduelle montre à l’Est une anomalie positive recouvrant le mont des Aurès et
se prolongeant, au Nord, vers la région de Constantine. Elle indiquerait une remontée du socle
qui pourrait affleurer au Nord de cette zone. A l’Est de cette région, la plaine d’Annaba,
caractérisée par une couverture sédimentaire peu épaisse est montrée par une anomalie
négative de faible amplitude. On observe aussi que l’anomalie positive du Nord de
Constantine se prolonge vers l’Ouest pour atteindre la région d’Alger, ce qui est compatible
avec la géologie puisqu’on y observe les affleurements du socle kabyle et des massifs d’Alger
du Chenoua. Au centre de la carte, le bassin du Hodna et son prolongement vers l’Ouest est
couvert par une importante anomalie négative de direction SE-NW. Plus au Sud, on observe
une anomalie positive de direction E-W. Sa partie orientale indiquerait une remontée du socle
de l’Atlas Saharien, dans cette région, où il est recouvert par des terrains crétacés. La partie
occidentale, de cette anomalie, recouvre les monts de Tlemcen et de Saïda qui sont constitués
d’un socle précambrien recouvert par une faible épaisseur de terrains jurassiques. Ce socle se
prolonge vers le Nord jusqu’à la Sebkha d’Oran dont l’épaisseur sédimentaire semble très
faible.
Les maxima du gradient horizontal, projetés sur les cartes des anomalies de Bouguer et
résiduelle ont permis de cartographier les limites entre les structures géologiques. Au Nord de
la carte de Bouguer, on peut noter la présence d’une discontinuité, de direction E-W, qui suit

65
la côte. Celle-ci pourrait indiquer la zone de passage entre les massifs cristallins et le domaine
océanique. Plus au Sud, on observe un alignement des maxima du gradient horizontal qui
marque la limite méridionale de l’Atlas tellien. Au Sud-Est et au Sud-Ouest de la carte, les
anomalies correspondant, respectivement, aux monts des Aurès et à l’Atlas Saharien sont bien
délimitées. Au Nord de l’Atlas saharien, l’alignement, de direction NE-SW pourrait
correspondre à la limite septentrionale de celui-ci mais aussi à des accidents profonds
cartographiés par la géologie. Dans le domaine des hautes plaines, les maxima du gradient
horizontal sont de faible étendue, ce qui est conforme à la nature tabulaire des structures de
cette région. Les maxima du gradient horizontal, postés sur la carte de l’anomalie résiduelle,
montre que la direction des discontinuités est généralement NW-SE, à l’Est, et NE-SW, à
l’Ouest. Ceci est conforme à la direction des structures montrée sur la carte géologique.
Toutes les anomalies décrites à partir de la carte résiduelle sont bien délimitées par des
discontinuités gravimétriques. A l’Est de la région d’étude, les discontinuités, qui sont de
direction N-S, pourraient représenter des accidents affectant le substratum des Aurès et de la
région constantinoise. Des discontinuités de même nature, sont visibles, à l’Ouest et au-dessus
des monts de Tlemcen et de Saïda.
Enfin, le modèle du substratum , déterminé à partir du choix d’une profondeur
moyenne, donne des profondeurs de celui-ci qui ne peuvent être considérées qu’à titre
indicatif. Le modèle obtenu, conforme à la géologie, a permis de situer les structures
régionales du Nord de l’Algérie tout en précisant les zones où le substratum est plus ou moins
profond.

66
ANNEXE

67
Annexe
Description du format des données

Les données de chaque compagne de mesure se présentent sous forme de lignes composées
de 126 caractères chacune, lues de la façon suivante :

***************************************************************************

EOL
LAND DATA FORMAT
RECORD DESCRIPTION
126 characters

ISOURCE 1‐8 B.G.I. source number (8 char.)

LATI 9‐16 Latitude (unit : 0.00001 degree) (8 char.)

LONGI 17‐25 Longitude (unit : 0.00001 degree) (9 char.)

POSIAC 26‐27 Accuracy of position (2 char.)


The site of the gravity measurements is defined in a circle of radius R
0 = no information
1 = R<= 5 Meters
2 = 5 < R <= 20 M (approximately 0’01)
3 = 20 < R <= 100 M
4 = 100 < R <= 200 M (approximately 0’1)
5 = 200 < R <= 500 M

68
6 = 500 < R <= 1000 M
7 = 1000 < R <= 2000 M (approximately 1’)
8 = 2000 < R <= 5000 M
9 = 5000 < R
10 …

POSISYS 28‐29 System of positioning (2 char.)


0 = no information
1 = topographical map
2 = trigonometric positioning
3 = satellite

OBSERTYP 30 Type of observation (1 char.)


1 = current observation of detail or other observations of a 3rd or 4th order network

2 = observation of a 2nd order national network

3 = observation of a 1st order national network

4 = observation being part of a nation calibration line

5 = coastal ordinary observation (Harbor, Bay, Sea‐side …)

6 = harbor base station

ALTI 31‐38 Elevation of the station (unit : centimeter) (8 char.)

ALTITYP 39‐40 Elevation type (2 char.)


1 = Land
2 = Subsurface
3 = Lake surface (above sea level)
4 = Lake bottom (above sea level)
5 = Lake bottom (below sea level)
6 = Lake surface (above sea level with lake bottom below sea level)
7 = Lake surface (below sea level)
8 = Lake bottom (surface below sea level)
9 = Ice cap (bottom below sea level)
10 = Ice cap (bottom above sea level)
11 = Ice cap (no information about ice thickness)

ALTIAC 41‐42 Accuracy of elevation (2 cahr.)


0 = no information
1 = E <= 0.02 M
2 = .02 <E <= 0.1 M
3 = .1 < E <= 1
4 = 1 < E <= 2
5 = 2 < E <= 5
6 = 5 < E <= 10
7 = 10 < E <= 20
8 = 20 < E <= 50
9 = 50 < E <= 100
69
10 = E superior to 100 M

ALTIDET 43‐44 Determination of the elevation (2 char.)


0 = no information
1 = geometrical leveling (bench mark)
2 = barometrical leveling
3 = trigonometrical leveling
4 = data obtained from topographical map
5 = data directly appreciated from the mean sea level
6 = data measured by the depression of the horizon
7 = satellite

ALTISUP 45‐52 Supplemental elevation (unit : centimeter) (8 char.)


GVALUE 53‐61 Observed gravity (unit: microgal) (9 char.)
FREEAIR 62‐67 Free air anomaly (0.01 mgal) (6 char.)
BOUGUER 68‐73 Bouguer anomaly (0.01 mgal) (6 char.)
Simple Bouguer anomaly with a mean density of 2.67. NO terrain correction
FREEAST 74‐76 Estimation standard deviation free‐air anomaly (0.1 mgal) (3 char.)
BOUGST 77‐79 Estimation standard deviation bouguer anomaly (0.1 mgal) (3 char.)
TERCOR 80‐85 Terrain correction (0.01 mgal)
Computed according to the next mentioned radius & density

TERCORINF 86‐87 Information about terrain correction (2 char.)


0 = no topographic correction
1 = tc computed for a radius of 5 km (zone H)
2 = tc computed for a radius of 30 km (zone L)
3 = tc computed for a radius of 100 km (zone N)
4 = tc computed for a radius of 167 km (zone 02)
11 = tc computed from 1 km to 167 km
12 = tc computed from 2.5 km to 167 km
13 = tc computed from 5.2 km to 167 km
14 = tc (unknown radius)
15 = tc computed to zone M (22 km)
16 = tc computed to zone G
17 = tc computed to zone K (18.8 km)
25 = tc computed to 48.6 km on curved Earth
26 = tc computed to 64. Km on a curved Earth
DENSITY 88‐91 Density used for terrain correction (4 char.)

GACCU 92‐93 Accuracy of gravity (2 char.)


0 = no information
1 = E <= 0.01 mgal
2 = .01 < E <= 0.05 mgal
3 = .05 < E <= 0.1 mgal
4 = 0.1 < E <= 0.5 mgal

70
5 = .5 < E <= 1. Mgal
6 = 1. < E <= 3. Mgal
7 = 3. < E <= 5. Mgal
8 = 5. < E <= 10 mgal
9 = 10. < E <= 15. Mgal
10 = 15. < E <= 20. Mgal
11 = 20. < E mgal

GCOR 94‐99 Correction of oserved gravity (unit : microgal) (6 char.)

REFSTA 100‐105 Reference station (6 char.)


This station is the base station (BGI number) to which the concerned station is refered.

APPARAT 106‐108 Apparatus used for the measurement of G (3 char.)


0.. no information
1.. pendulum apparatus (after 1960)
2.. gravimeters for ground measurements in which the variations of G are equilibrated or
detected using the following method:
30 = torsion balance (Thyssen …)
31 = elastic rod
32 = bifilar system
34 = Boliden (Sweden)
4.. Metal spring gravimeters for ground measurements

41 = Frost
42 = Askania (GS‐4‐9‐11‐12), Graf
43 = Gulf, Hoyt (helical spring)
44 = North American
45 = Western
47 = Lacoste‐Romberg
48 = Lacoste‐Romberg, Model D (microgravimeter)
5.. Quartz spring gravimeter for ground measurements
51 = Norgaard
52 = GAE‐3
53 = Worden ordinary
54 = Worden (additional thermostat)
55 = Worden worldwide
56 = Gak
57 = Canadien gravity meter, sharpe
58 = GAG‐2
59 = SCINTREX CG2
6.. Gravimetersfor under water measurements (at the bottom of the sea or of a lake)
60 = Gulf
62 = Western
63 = North American

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64 = Lacoste‐Romberg
9.. Absolute gravimeter
91 = JAEGER GA60

PAYS 109‐111 Country code (BGI) (3 char.)

CONFID 112 Confidentiality (1 char.)


0 = without restriction
1 = with authorization
2 = classified

VALID 113 Validity (1 char.)


0 = no validation
1 = good
2 = doubtful
3 = lapsed

NBORIGI 114‐120 Numbering of the station (original) (7 char.)

NBSEQ 121‐126 Sequence number (6 char.)


**********************************************************************************

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BIBLIOGRAPHIE

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