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Thème :
Ce fut long, difficile et psychologiquement très éprouvant, mais grâce au tout puissant me
voila arrivé, ou presque !
Un grand merci à Mr HAMMAI L. pour toute l'aide qu’il m'a apportée notamment sur
l'utilisation du logiciel Geosoft de Oasis Montaj ainsi pour la compréhension de certaines
fonctions de programmation Matlab.
Enfin, je remercie toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de
ce travail.
1
RESUME
Le Nord de l’Algérie est composé de grandes entités géologiques qui sont du Nord au
Sud : l’Atlas tellien, les Hauts Plateaux et l’Atlas Saharien. Le but de ce travail est d’essayer
d’identifier les structures géologiques régionales de la région d’étude, ainsi que leur
prolongement en profondeur, à partir de l’interprétation des données gravimétriques
continentales. Ces données sont représentées par 2420 points de mesures (Lagrula, 1948,
1949), obtenues auprès du Bureau Gravimétrique International (BGI). La carte de Bouguer a
montré des anomalies positives parallèles à la côte pouvant atteindre 84 milligals dont le
caractère positif est lié à l’effet de la mer Méditerranée caractérisée par une faible épaisseur
de la croûte. Cet effet très important couvre celui, plus faible, des bassins nord algériens
(Cheliff, Mitidja). On observe aussi, dans cette région, un important gradient qui indiquerait
la zone passage entre la croûte océanique et la croûte continentale. Les hautes plaines, situées
au centre-ouest de la carte, sont indiquées par des anomalies négatives avec un faible gradient,
ce qui est conforme à leur structure topographique relativement tabulaire. L’Atlas saharien et
les monts des Aurès sont couverts par des anomalies négatives qui sont dues à l’effet de leurs
racines respectives qui semblent très épaisses. La carte résiduelle montre à l’Est une anomalie
positive, recouvrant le mont des Aurès, qui indiquerait une remontée d'un substratum d’âge
précambrien affleurant au Nord de Constantine. Cette anomalie se prolonge vers l’Ouest et
affleure dans la zone kabyle. Le bassin du Hodna et les bassins de la Mitidja et du Chélif sont
caractérisés par des anomalies négatives de direction SE-NW. Au centre de la carte, une
anomalie positive de direction E-W indiquerait une remontée du substratum de l’Atlas
Saharien. Sa partie occidentale recouvre les monts de Tlemcen et de Saïda constitués d’un
substratum précambrien recouvert par une faible épaisseur de terrains jurassiques. Au Sud de
la région de Tlemcen et de Saïda , on observe d'importantes anomalies négatives de direction
SW-NE qui recouvre la région du Chott Echergui, dans sa partie Est, et celle du Chott Gharbi,
dans sa partie Ouest, avec une importante épaisseur sédimentaire. La carte du gradient
horizontal a permis d’identifier plusieurs limites entre les structures telles que la zone de
passage entre les domaines continental et océanique, la limite méridionale de l’Atlas tellien, et
la limite septentrionale de l’Atlas Saharien. Le logiciel 3DINVER.M nous a permis de
présenter un modèle de l’interface entre le substratum et la couverture sédimentaire, à partir
de la carte de l’anomalie résiduelle.
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DEDICACES
Je dédie ce travail à :
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SOMMAIRE
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SOMMAIRE
CHAPITRE I : HISTORIQUE
I - 1 - Introduction ................................................................................................................ (11)
I - 2 - Travaux gravimétriques anciens ................................................................................. (11)
I - 3 - Travaux gravimétriques récents ................................................................................. (12)
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III - 2 - Champ de pesanteur ................................................................................................. (29)
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IV - 4 - 2 - Carte de l'anomalie résiduelle ............................................................................ (46)
7
INTRODUCTION
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Introduction
La thématique, développée dans ce mémoire et dont le but est d’essayer de
cartographier les structures géologiques régionales, est basée sur l’interprétation des données
gravimétriques continentales du Nord de l’Algérie. La zone d’étude s’étend de la frontière
tunisienne à l’Est jusqu’à la frontière marocaine à l’Ouest. Elle est limitée au Nord par la mer
Méditerranée et au Sud par la plateforme saharienne . Elle est comprise entre les latitudes 32°
N et 37° N et les longitudes -1°45’ et 8° 15’.
Pour réaliser ce travail, nous avons disposé de 2475 mesures issues de la base de
données gravimétriques du BGI. Par souci d’homogénéité, nous n’avons utilisé que 2420
mesures qui ont été réalisées par un seul auteur (Lagrula, 1948, 1949).. Elles ont toutes été
rattachées à la base de référence de Bouzaréah et leur précision de l’ordre du milligal
(Lagrula, 1948, 1949). Nous avons tracé et interprété les cartes des anomalies de Bouguer et
résiduelle dans le but de situer les grands ensembles structuraux du Nord de l’Algérie. Grâce
aux cartes des gradients, nous avons essayé de cartographier les grands accidents de la région
d’étude. Enfin, nous avons réalisé l’inversion des données gravimétriques, en utilisant le
logiciel 3DINVER.M (Gomez-Ortiz and Agarwal, 2005), pour obtenir une image des grandes
structures géologiques de la région d’étude.
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CHAPITRE I : HISTORIQUE
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Chapitre I : Historique
I - 1 - Introduction
Le début travaux gravimétriques, réalisés en Algérie, fut bien avant les années 1950.
Passant par un arrêt au début des années 1960 pour reprendre dans les années 1970. Ils ont
alors été réalisés par les sociétés d’exploration dans un but purement économique. Suite au
séisme d’El-Asnam du 10/10/1980, les études gravimétriques ont repris et ont été réalisées
dans le cadre de la recherche scientifique.
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2. La zone des anomalies minimales est située à 50-100 km au large.
L’interprétation qui en est faite est : (i) les anomalies maximales sont dues à une partie
du substratum qui est refoulé vers le littoral par la surcharge sédimentaire du à l’érosion. (ii)
les anomalies sont dues au matériel érodé qui est déversé vers la zone où elles sont situées
(Fig. I.1).
Après le séisme de Chlef (1980.10.10), les plus importants travaux gravimétriques ont
été réalisés par l’université. Une étude constituée d’un nouveau réseau de base de références
du Nord de l’Algérie, complété par l’interprétation des cartes des anomalies de Bouger et
isostatique de la même région et l’étude gravimétrique du massif d’Alger a été réalisée par
12
Idres (1983). L’étude gravimétrique du bassin du Chélif et celle des hautes plaines sétifiennes
ont été réalisées, respectivement, par Ydri, (1988) et Boudella (1988). Zerdazi (1990) a
effectué l’étude gravimétrique détaillée du môle d’Aïn-Mlila et de l’Atlas Saharien
Septentrional Oriental, alors que Takhrist (1990) a étudié la structure crustale et la subsidence
mésozoïque dans les bassins nord-sahariens grâce à l’apport de la gravimétrie et des données
de puits.
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Hamai (2011) a réalisé l’interprétation des données gravimétriques couvrant la partie
centrale du bassin de la Mitidja et le massif d’Alger. Cette zone, d’une superficie d’environ
800 km², a été couverte par 1289 mesures gravimétriques.
Dans le but d'identifier les sources sismogènes dans la zone épicentrale du séisme de
Boumerdes du 21 mai 2003 (Mw = 6,8), Ouyed et al. (2011) ont interprété les données
gravimétriques de la partie orientale du bassin de la Mitidja combinées à l’étude des répliques
de ce séisme. La carte de l’anomalie résiduelle a montré la forme du bassin, alors que celle du
gradient horizontal a permis de cartographier les accidents et les limites du socle.
14
Fig. I.4: Carte de l’anomalie résiduelle de la partie orientale du bassin de la Mitidja. (Ouyed
et al., 2011).
Fig. I.5: Carte du gradient horizontal de la partie orientale du bassin de la Mitidja. (Ouyed et
al., 2011).
15
Un modèle du socle de la zone d’étude, obtenu à partir de l’inversion des données
gravimétriques a été présenté.
Fig. I.6: Carte du modèle du socle de la partie orientale du bassin de la Mitidja. (Ouyed et al.,
2011).
Idres et al. (2011) ont réinterprété ces données et ont proposé un modèle du socle du
bassin de Tindouf, à partir de l’inversion 3D de l’anomalie de Bouguer.
Fig. I.7: Modèle du socle du bassin de Tindouf (Algérie), obtenue à partir de l’inversion des
données gravimétriques. (Idres et al., 2011).
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Bacha (2012) a tenté d'établir une corrélation entre la carte de la distribution spatiale du
facteur b de la loi de Gutenberg et Richter du Nord de l’Algérie, qui donne des indices de
fracturation de la croûte et renseigne sur l’état des contraintes, et la carte de l’anomalie de
Bouguer. Cette étude s’appuie notamment sur le travail réalisé par Wang J. H. (1988).
Trois types de données gravimétriques ont été utilisés pour tracer la carte de l’anomalie de
Bouguer du Nord de l’Algérie :
- Les données terrestres issues de la base de BGI (Bureau Gravimétrique International)
- Les données marines issues des missions de l’Altimétrie Radar haute précision
- Les données satellitaires (Geosat, ERS-1, Topex\Poseidon, ENVISAT…).
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Abtout (2014) a réalisé l’étude gravimétrique du bassin du Chélif à partir de laquelle,
il a proposé une image 3-D de la région qui confirme l'existence de plusieurs failles,
présumées ou connues par les études géologiques.
Fig. I.9: Carte de l'anomalie de Bouguer de la région de Chlef. (Abtout et al., 2014)
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CHAPITRE II : LES GRANDS
ENSEMBLES GEOLOGIQUES DU
NORD DE L’ALGERIE
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Chapitre II : Les grands ensembles géologiques du Nord de l’Algérie
II - 1 - Introduction :
20
Figure II.1 : Carte géologique de l'Algérie, écorché au toit du Paléozoïque.
(CGMW/UNESCO).
Le Nord de l’Algérie, qui est caractérisé par une diversité géologique et morphologique,
appartient au domaine alpin (Durand-Delga 1969), est formé de bassins néogènes limités par
des chaînes de montagne. On distingue trois grandes entités, qui sont du Nord au Sud : l’Atlas
tellien, les Hauts Plateaux et l’Atlas Saharien (Fig. II-2).
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Plateforme saharienne
II - 2 - Le sillon pré-saharien
Séparant le domaine alpin du domaine saharien, le sillon pré-saharien ou pré-africain
dont la sédimentation est très épaisse est une structure synsédimentaire mésozoïque dont
l’activité se prolonge jusqu’à la fin du Lutétien (Bureau, 1986). Il est caractérisé par un
alignement relativement continu de plis à grand rayon de courbure. L’ensemble de ces
structures sont limitées au Sud et au Nord par une succession presque continue de failles ou
de flexures qui ont joué depuis le paléozoïque jusqu’à l’actuel (Guiraud, 1990).
La limite nord du sillon pré-saharien est caractérisée par une série d’accidents en
coulissement se présentant sous forme de flexures, de pli-failles ou de failles (Fladrin, 1952)
dont l’ensemble constitue la flexure sud-atlasique (Lafitte, 1939). Cette appellation de flexure
est remise en cause, elle est citée comme accident sud-atlasique sur la base d’un certain
nombre d’arguments. Sa géométrie est très complexe, elle se présente sous forme d’une rampe
latérale pour la branche principale NE-SW et d’une rampe frontale pour la tranche N-S.
La coupe du Sahara Septentrional (Bureau, 1986) (Fig. II.3), allant du Nord de Batna et
couvrant les monts du Hodna, les Aurès et le Sahara Septentrional, montre bien les limites du
pré-saharien, sa forte subsidence et son asymétrie N-S. Cette asymétrie est favorisée par un
facteur de l’épirogénie qui est reconnue au Nord, et dont n’est pas reconnue dans la surface
transgressée de la Plate-forme Saharienne au Sud (Bureau, 1986).
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Figure II.3 : Coupe du Sahara septentrional dans le prolongement de celle de Batna à Biskra,
d’après les corrélations entre sondages établies par G. Busson (1967 et 1970) (Bureau, 1986).
II - 4 – L’Atlas Saharien
L’Atlas saharien est limité au Nord par les hautes Plaines et séparé au Sud, de la Plate-
forme Saharienne, par l’Accident Sud Atlasique. Sa structuration est caractérisée par des
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anticlinaux et synclinaux en relais, alignés suivant la direction SW-NE. Il est caractérisé par
une tectonique cassante et des plissements (Vila, 1980). l’Atlas Saharien, à l’Ouest, se
continue vers l’Est pour rejoindre les monts des Aurès. Ces derniers correspondent à un
massif montagneux triangulaire constitué de vastes plis avec une direction moyenne N60°
(Kazi-Tani, 1986).
II - 5 – L’Atlas Tellien
L’Atlas Tellien regroupe deux ensembles importants qui sont le substratum anté-néogène
et la couverture néogène (Fig. II.5).
Figure II.5 : Rapport structuraux théoriques des unités telliennes entre elles et avec les unités
les plus internes (Durand Delga, 1969) et le Néogène post-nappes.
II - 5 - 1- Le substratum anté-néogène
Appelé souvent substratum anté-nappes, il est lui-même formé des terrains des domaines
interne et externe.
Situées au Nord, appelées aussi Domaine kabyle ou domaine Tellien Septentrional, elles
sont constituées des terrains suivants : (i) les formations cristallines ou cristallophylliennes
appelées Socle Kabyle (terrains métamorphiques). (ii) les formations paléozoïques peu ou pas
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métamorphiques. (iii) La dorsale kabyle (Duran Delga, 1969) ou chaîne calcaire (Glangeaud,
1932) d’âge méso-cénozoïque.
Appelées aussi Domaine Tellien Méridional, elles sont formées par les terrains de type
flyschs kabyles (flyschs mauritaniens) (Gérald, 1979) et massyliens (Raoult, 1969) d’âge
crétacé. Les terrains telliens sont formés de nappes telliennes et d’un parautochtone. Les
nappes telliennes pelliculaires empilées sur une épaisseur de 2 à 3 km, souvent jalonnées à la
base par un liseré de trias gypso-salin et surmontant le parautochtone. Ce dernier, appelé unité
inférieure, est constitué d’un substratum paléozoïque et d’une couverture méso-cénozoïque
(massifs à schistosité de Beni-Saf, d’Oran, d’Arzew, du Bou-Maâd, du Chélif, de Blida, des
Bibans, des Babors et le domaine nord-sétifien).
II - 5 - 2 - La couverture post-nappes
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II - 5 - 2 - 1 - Les bassins post-nappes
Les bassins post-nappes (Sebkha d’Oran, bassins du Chélif, de la Mitidja, du Sébaou, de
la plaine d’Annaba et du Hodna) (Fig. II.7) se sont formés à la faveur de distension
méditerranéennes d’âge Oglio-miocène. Tout le long de la frange côtière, le bâti alpin est
découpé par des failles d’effondrement qui sont à l’origine de la genèse et du remplissage de
ces bassins. Ces failles orientés E-W et limitant souvent au Sud les bassins, présentent alors
un regard nord. Elles donnent une image de blocs basculés entre les bassins qui contiennent
parfois plus de 3km de sédiments. La structure de certains bassins post-nappes reflète les
effets d’une néotectonique compressive qui a réactivé parfois leurs limites en failles inverses à
pendage nord (Saadallah, 1995). D’autres traces de la distension, comme les décrochements
NW-SE affectant tout le bâti alpin et prolongent les failles transformantes de la Méditerranée,
se retrouvent ailleurs. L’exemple le plus net est l’accident de Négrine-Kébili, marqué par une
activité sismotectonique actuelle (Russel et Truillet, 1976 ; Martinez et Truillet, 1987,
Saadallah, 1995).
Figure II.7 : Traits structuraux de l’Atlas Tellien (chaîne alpine, Nord de l’Algérie)
(Meghraoui, 1988).
Il est limité au Nord par le Domaine Tellien et au Sud par le Domaine de l’Atlas
Saharien. Il correspond à une remontée du socle paléozoïque, affleurant largement dans la
Méséta marocaine et qui est encore visible dans l’Oranie. Celui-ci est recouvert d’une faible
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épaisseur de terrains essentiellement mésozoïques reposant sur du Trias gypso-salin. On y
distingue deux parties : une partie septentrionale tectonisée, appelée chaîne pré-atlasique et
une partie méridionale appelée couloir pré-atlasique et constituée de série assez épaisses très
proches de celles du domaine atlasique (Guiraud, 1990). L’ensemble du Domaine des Hautes
Plaines est constitué de structures tabulaires et plissés. Il est caractérisé par des altitudes
importantes d’une valeur moyenne de 1100 m, qui peuvent atteindre parfois près de 1500 m
dans le Djebel Nador. C’est une région qui s’intercale entre le Domaine Tellien et l’Atlas
Saharien, elle est large dans sa partie occidentale, se rétrécie dans sa partie orientale et se
termine en pointe à l’Est des monts du Hodna.
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CHAPITRE III : RAPPELS
THEORIQUES
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Chapitre III : Rappels théoriques
III - 1 - Introduction
Mesures absolues
Mesures relatives
Les premières mesures furent réalisées à l’aide de pendules. Par exemple, les mesures
faites à Postdam (1906), par Kühnen et Furtwangler, ont servi à l’établissement de la base
principale d’un système, dit de Postdam, longtemps utilisé.
En fait, les pendules ne permettent pas d’obtenir des mesures absolues de la pesanteur
avec une précision meilleure que le mGal. On a pu gagner un facteur 10 en précision en
utilisant des pendules inversés.
Le principe de la méthode de mesures absolues de la pesanteur est de considérer le
mouvement d’oscillation d’un pendule simple et de mesurer sa période. La valeur de la
pesanteur g est donnée parle relation :
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La méthode couramment utilisée aujourd’hui est basée sur l’observation de la chute libre d’un
corps. Dans les années 1950, VOLET a développé au Bureau International des Poids et
Mesures (BIPM) à Sèvres un gravimètre utilisant un corps catapulté vers le haut. On mesure
alors les temps de passage à deux niveaux à la montée et à la descente. Ce principe a été
utilisé par Sakuma au BIPM entre 1963 et 1996. Les améliorations que Sakuma a réalisées au
cours du temps, notamment grâce aux progrès de l’instrumentation et à la prise en compte de
plus en plus de facteurs extérieurs influençant la mesure lui ont permis d’arriver à une
précision de l’ordre de quelques microGals (Fig. III.1).
On peut également utiliser la chute simple, comme par exemple dans les gravimètres absolus
portables actuellement commercialisés.
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III - 3 - 2 - Les mesures relatives de la pesanteur
dl
m
dg
k
Un des premiers appareils utilisé pour mesurer la variation de la pesanteur entre deux
stations est un pendule portatif dont on mesure la période en chacune des deux stations. La
variation de la pesanteur entre ces stations est donnée par la relation :
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Les gravimètres astatisés connus : Worden, Lacoste & Romberg et Scintrex (CG3 et CG5). Ils
sont connus sous le nom de gravimètre astatisés.
Le modèle théorique du globe terrestre est définie comme étant constitué de couches
concentriques homogènes, sa surface serait lisse et d’altitude nulle.
En théorie, les variations de l'anomalie de Bouguer sont reliées à celles de la densité des
la roches. Les cartes gravimétriques permettent d'observer des configurations des anomalies
de la pesanteur qui peuvent être reliées à des unités lithologiques ou des structures spécifiques
(par exemple des failles).
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III - 5 - 2 - 1 - Correction à l’air libre
La correction à l’air libre (Af) permet d’éliminer l’influence de l’altitude (h) de la station
(Fig. III.3), sans tenir compte des masses situées entre la station et le niveau de référence. Elle
ne dépend que de cette altitude. Elle est donnée par la relation :
Af = 0.3086 h
La correction de plateau (P) permet de corriger l’effet du terrain situé entre le plan
horizontal passant par la station et le niveau de référence (Fig. III.4). Elle est donnée par la
relation: P = 0.0419 h d
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III - 5 - 2 - 3 - Correction de relief
La correction de relief ou le terrain (T) tend à corriger les mesures de l’influence des
masses situées dans le voisinage de la station (Fig. III.5). Elle est toujours positive.
Pour une seule station, la méthode de Hammer prévoit de corriger le relief situé autour
d’elle en allant jusqu’a la distance de 21950 mètres. Le terrain considéré est divisé en 132
compartiments dont il faut calculer les altitudes moyennes et relever les corrections
correspondantes, sur les tables calculées à cet effet. Pour mieux apprécier les difficultés du
calcul de la correction de relief, par cette méthode, notons que le rendement d’un opérateur
expérimenté ne peut excéder quelques stations par jour.
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III - 5 - 2 - 4 - Choix de la densité
C’est l’un des paramètres les plus importants dans le calcul de l’anomalie de Bouguer.
Il existe plusieurs techniques pour le choix de la densité, on distingue deux méthodes, directes
et indirectes.
Les méthodes directes sont basées, d’une part, sur les mesures réalisées directement sur
des échantillons prélevés dans la région d’étude. Une moyenne sur la densité sera établie et
adoptée pour le terrain. Cette densité ne représente pas réellement la densité de terrain vue sa
variation sensible en profondeur.
D’autre part, les logs de diagraphies réalisées dans les sondages donnent la possibilité de
mesurer la densité. Cependant celle-ci donne juste la densité « in situ » des formations
proches des parois du puits. Pour une meilleure approximation de la densité une corrélation
est faite par l’exploitation des enregistrements de plusieurs sondages régulièrement répartis
sur la zone d’étude.
Parmi les méthodes indirectes, on peut citer les méthodes des triplets, de Parasnis et de
profil de Nettleton. Le principe de la première, est basé sur le choix d’une série de trois points
de mesure (A, B et C), où le point central B a une dénivelée importante par rapport aux des
deux autres. Soient hA, hB et hC leurs altitudes, la densité est donnée par :
0.3086 C
0.0419
ga gc
C
gb
ha hc
2
hB
2
Une série de valeurs de la densité sera calculée afin d’obtenir une densité moyenne pour la
région d’étude.
Le principe de la méthode de Parasnis est de choisir une densité pour laquelle la moyenne
de l’anomalie de Bouguer, de la région d’étude, est nulle.
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AB g m g ref 0.3086h 0.0419 h T 0
Et : x 0.0419h T
De cette équation on peut dire que la pente de la droite correspond au meilleur choix de
densité.
Les profils de Nettleton sont établis sur toute l'étendue de la carte de Bouguer, ce qui
conduit à différentes valeurs de la densité ; si ces valeurs ne sont pas trop dispersées, leur
moyenne pourra être retenue comme caractérisant au mieux la région. Cependant l’emploi de
cette méthode nécessite une homogénéité de terrain, cette condition est rarement satisfaite sur
le terrain.
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III - 5 - 2 - 5 - Correction normale
Après avoir corrigé les mesures, l’anomalie de Bouguer est donnée par la relation :
AB = gm + (0.3086-0.0419 d) h + T - gth
Historiquement, l’idée de l’isostasie n’est pas liée à des mesures de la pesanteur mais à
celles de la déviation de la verticale réalisées lors d’une étude en l’Inde. Pratt (1855) et Airy
(1855) attribuèrent l’écart observé entre les valeurs de la déviation de la verticale déterminées
au fil à plomb et par des mesures astronomiques, à proximité de l’Himalaya, à un déficit de
masse situé sous la chaîne de montagne. Le terme « isostasie » a été introduit pour la première
fois par C.E.Dutton (1889).
Pratt définit une surface de compensation sous laquelle il suppose régner un équilibre
hydrostatique. Il explique que la densité de la croûte varie latéralement que l’on se trouve
sous une montagne, une plaine ou bien sous un océan. Cette théorie a été abandonnée depuis
longtemps et ne présente qu’une valeur historique.
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III - 6 - 2 - L’hypothèse d’Airy
Airy suppose que la croûte terrestre est formée de radeaux (d= 2.67 g/cm3) flottants sur
un magma visqueux (d= 3.00 g/cm3) (Fig. III.7)
.
9
. .
. .
.
. .
Où :
38
III - 6 - 3 - L’hypothèse de Vening-Meinesz
39
CHAPITRE IV : TRAITEMENT ET
INTERPRETATION DES
DONNEES
40
Chapitre IV : Traitement et interprétation des données
IV – 1- Introduction
Pour réaliser ce travail, nous avons utilisé les données gravimétriques du BGI,
représentées par 2420 points de mesures. Ces données ayant été réalisées par un seul auteur
(Lagrula, 1948, 1949), elles peuvent donc être considérées homogènes. Elles sont toutes
rattachées à la base de référence de Bouzaréah et leur précision de l’ordre du milligal
(Lagrula, 1948, 1949). Nous avons tracé et interprété les cartes des anomalies de Bouguer et
résiduelle dans le but de situer les grands ensembles structuraux du Nord de l’Algérie. Grâce
aux cartes des gradients, nous avons essayé de cartographier les grands accidents de la région.
Enfin, nous avons réalisé l’inversion des données gravimétriques, en utilisant le logiciel 3D-
INV (Gomez-Ortiz and Agarwal, 2005), pour essayer d’avoir une image des grandes
structures géologiques de la région d’étude.
Pour réaliser cette étude, nous avons disposé d’un fichier composé de 2475 mesures
représentées sous format BGI.
Le fichier des données, sous format BGI, est défini par sept paramètres qui sont :
1 : Code source
2 : Nombre de points
3 : Propriétaire
4 : Titre
5 : Publication
6 : Auteurs
7 : Date compilation
Les données de ce fichier ont les codes source suivants: 20000011, 20000012,
20000013, 20000016, 30010001 et 30010002. Le nombre et la position des points de mesure
correspondant à chaque code source sont montrés, respectivement, dans le tableau 1 et la
figure IV.1. :
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Isource Nombre de points Observation
20000011 1 Station située dans une zone déjà couverte par 20000016.
20000013 18 Stations situées dans une zone déjà couverte par 20000016.
30010002 1 Station située dans une zone déjà couverte par 20000016.
En nous basant sur les caractères des données notés en observation dans le tableau 1,
nous avons choisi de n’utiliser que le fichier correspondant au code source 20000016
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composé de 2420 points de mesures. Ces données ont été acquises par le même auteur
(Lagrula, 1948, 1949), elles peuvent donc être considérées homogènes. Elles sont toutes
rattachées à la base de référence de Bouzaréah et leur précision de l’ordre du milligal
(Lagrula, 1948, 1949).
43
manière automatique les maxima du gradient horizontal, déterminés à partir d'une grille de
valeurs présentées dans une fenêtre 3 x 3. L’application de cette méthode à une carte
gravimétrique montre que les maxima locaux des gradients horizontaux forment des rides
étroites au-dessus des changements abrupts de densité. Les positions des points d'inflexion
sont aussi facilement déterminées par la localisation du point culminant dans l'amplitude du
module du gradient horizontal.
Gmh= [(δg/δx)2 + (δg/δy)2)]1/2
44
Figure IV. 2. : Carte de l’anomalie de Bouguer du Nord de l’Algérie.
45
IV - 4 - 2 - Carte de l’anomalie résiduelle
Sachant que l’anomalie de Bouguer représente l’effet de toutes les structures
géologiques, nous avons réalisé la séparation des anomalies pour faire apparaître l’effet des
structures les moins profondes. Pour cela nous avons choisi trois régionales d’ordres 1, 2 et 3
et tracé les cartes.
Sur la carte régionale d’ordre1 (Fig. IV.4), l’anomalie est représentée par des courbes
parallèles à la côte. Leur amplitude varie de -115 magls, au Sud, à 20 mgals au Nord. Sur
cette carte, on observe l’effet de l’amincissement de la croûte en mer Méditerranée qui
diminue de manière régulière du Nord vers le Sud.
46
direction générale E-W. Elle couvre le massif des Aurès, le bassin du Hodna et la partie
orientale des hautes plaines. Une partie de cette anomalie, de direction NE-SW, couvre la
partie orientale de l’Atlas saharien. A l’ouest, les hautes plaines sont couvertes par des
anomalies négatives de l’ordre de -20 mgals.
Pour essayer d’observer les structures les moins profondes, nous avons calculé les
régionales d’ordre2 (Fig. IV.6) et d’ordre3 (Fig. IV.7), ainsi que les résiduelles
correspondantes (Fig. IV.8) et (Fig. IV.9). Les régionales d’ordres2 et 3 sont sensiblement
identiques sauf au sud-ouest de la carte où la seconde reflète l’image de la racine de l’Atlas
saharien. Nous avons donc choisi de prendre en compte la régionale dordre3 (Fig. IV.7) et la
résiduelle correspondante (Fig. IV.9) pour réaliser l’interprétation.
47
Figure IV.6 : Carte de l’anomalie régionale d’ordre2.
48
Figure IV.8 : Carte de l’anomalie résiduelle d’ordre2.
49
La carte résiduelle d’ordre 3 (Fig. IV.9) montre à l’Est une anomalie positive composée
de deux parties. La première, située au Sud et recouvrant le mont des Aurès, indiquerait une
remontée du substratum recouverte par des terrains d’âge essentiellement crétacé (Fig.
IV.10). Ce substratum , d’âge précambrien, remonte pour affleurer au Nord de Constantine
(Fig. IV.10) où l’on observe le maximum de cette anomalie. A l’Est de cette région, une
anomalie négative de faible amplitude recouvre la plaine d’Annaba, caractérisée par une
faible épaisseur sédimentaire. On observe aussi que l’anomalie positive du Nord de
Constantine se prolonge vers l’Ouest pour atteindre l’Ouest d’Alger, ce qui est compatible
avec la géologie puisqu’on observe dans cette région les affleurements du substratum kabyle
et des massifs d’Alger du Chenoua. Remarquons que l’effet des roches intrusives, observées
sur la carte géologique (Fig. IV.10) n’apparaît pas sur la carte résiduelle, ceci est du à leur
faible étendue et à la couverture gravimétrique insuffisante.
50
Plus au Sud, on observe une anomalie positive de direction E-W. Sa partie orientale
indiquerait une remontée du substratum de l’Atlas Saharien, dans cette région, où il est
recouvert par des terrains crétacés. La partie occidentale, de cette anomalie, recouvre les
monts de Tlemcen et de Saïda qui sont constitués d’un substratum précambrien recouvert par
une faible épaisseur de terrains jurassiques (Fig. IV.10). Ce substratum semble se prolonger
vers le Nord jusqu’à la Sebkha d’Oran dont l’épaisseur sédimentaire semble très faible.
Figure IV.11 : Maxima du gradient horizontal postés sur la carte de l’anomalie de Bouguer
51
Au Nord de cette carte, on note la présence d’une discontinuité, de direction E-W, qui
suit la côte. Celle-ci pourrait indiquer la zone de passage entre les domaines continental et
océanique. Plus au Sud, on observe un alignement, des maxima du gradient horizontal,
parallèle à la première discontinuité, qui marque la limite méridionale de l’Atlas tellien. Entre
ces deux discontinuités, on peut remarquer quelques alignements des maxima, de petite
dimension et sans direction privilégiée. Ils pourraient être liés à des structures moins
profondes qui seraient mieux visibles sur la carte résiduelle (Fig. IV.11) que nous verrons plus
loin. Au Sud-Est de la carte, l’anomalie correspondant aux monts des Aurès est bien délimitée
par des maxima du gradient horizontal et il est de même pour celle de l’Atlas Saharien, située
au Sud-Ouest de la carte. L’alignement des maxima du gradient horizontal, observé au Sud de
l’Atlas Saharien et des monts de l’Aurès, ne pourrait être lié à l’Accident Sud-Atlasique du
fait de la couverture gravimétrique insuffisante dans cette région. Au Nord de l’Atlas
saharien, on peut remarquer un alignement, de direction NE-SW, qui pourrait correspondre à
la limite septentrionale de celui-ci mais aussi à des accidents profonds cartographiés par la
géologie (Fig. IV10). Dans le domaine des hautes plaines, couvert par des anomalies
négatives de direction SW-NE, on observe des alignements des maxima du gradient
horizontal de faible étendue et de direction N-S. Ils seraient dus aux structures tabulaires et
plissés de cette région.
Pour essayer d’identifier les limites entre les structures les moins profondes, nous avons
posté les maxima du gradient horizontal, sur la carte de l’anomalie résiduelle d’ordre3 (Fig.
IV.12). La première observation que nous pouvons faire, à partir de cette carte, est relative à
la direction des discontinuités qui est généralement NW-SE, à l’Est, et NE-SW, à l’Ouest.
Ceci est conforme à la direction des structures montrée sur la carte géologique (Fig. IV.10).
Toutes les anomalies décrites à partir de la carte résiduelle d’ordre3 (Fig. IV.9) sont bien
délimitées par des discontinuités gravimétriques (Fig. IV.12). A l’Est de la carte, on peut
remarquer des discontinuités de direction N-S qui pourraient représenter des accidents
affectant le substratum des Aurès et de la région constantinoise. Des discontinuités de même
nature, sont visibles, à l’Ouest et au-dessus des monts de Tlemcen et de Saïda. Ils pourraient
correspondre à des accidents cartographiés par la géologie (Fig. IV.10).
52
Figure IV.12 : Maxima du gradient horizontal postés sur la carte de l’anomalie résiduelle
d’ordre3.
IV - 5 - Conclusion
L’interprétation de la carte de l’anomalie de Bouguer a permis de cartographier les
structures géologiques régionales de la zone d’étude. Au Nord, l’effet de la mer Méditerranée
qui est caractérisée par une faible épaisseur de la croûte, est montré par des anomalies
positives de grande amplitude. Plus au Sud, les hautes plaines sont couvertes par de fortes
anomalies négatives. L’Atlas saharien et les monts des Aurès sont aussi indiqués par des
anomalies négatives qui sont dues aussi à l’effet de leurs racines respectives.
La carte résiduelle a permis d’observer plus de détail que sur la Bouguer. Le substratum
des monts des Aurès est indiqué par une anomalie positive qui se prolonge vers le Nord de
Constantine. La plaine d’Annaba est caractérisée par une couverture sédimentaire peu épaisse.
Vers l’Ouest, dans la région d’Alger, l’anomalie positive est compatible avec la géologie
puisqu’on y observe les affleurements du substratum kabyle et des massifs d’Alger du
Chenoua. Au centre de la carte, le bassin du Hodna et son prolongement vers l’Ouest sont
indiqués par une importante anomalie négative de direction SE-NW. Plus au Sud, l’effet du
substratum de l’Atlas Saharien et les monts de Tlemcen et de Saïda est bien visible.
Les maxima du gradient horizontal, postés sur les cartes des anomalies de Bouguer et
résiduelle ont permis de cartographier les limites entre les structures géologiques. Sur la carte
53
de Bouguer, on peut noter la présence d’une discontinuité, de direction E-W, qui suit la côte,
et qui pourrait indiquer la zone de passage entre les domaines continental et océanique. Plus
au Sud, La limite méridionale de l’Atlas tellien semble bien indiqué. Au Sud, les anomalies
correspondant, respectivement, aux monts des Aurès et à l’Atlas Saharien sont bien
délimitées. Dans le domaine des hautes plaines, les maxima du gradient horizontal sont de
faible étendue, ce qui est conforme à la nature tabulaire des structures de cette région. Les
maxima du gradient horizontal, postés sur la carte de l’anomalie résiduelle, montre que la
direction des discontinuités est généralement NW-SE, à l’Est, et NE-SW, à l’Ouest. Toutes les
anomalies décrites à partir de la carte résiduelle sont bien délimitées par des discontinuités
gravimétriques. Des discontinuités, de direction N-S, pouvant affecter le substratum des
Aurès et de la région constantinoise ainsi que les monts de Tlemcen et de Saïda, sont visibles
sur la carte.
54
CHAPITRE V : CONCEPTION DU
MODELE INVERSE ET
INTERPRETATION
55
Chapitre V : conception du modèle inverse et Interprétation
V – 1- Introduction
Dans le but de modéliser les grandes structures observées sur les cartes gravimétriques,
nous avons utilisé le logiciel 3DINV.M (Gomez-Ortiz and Agarwal, 2005) qui fonctionne
sous environnement Matlab. Ce logiciel permet de modéliser l’interface horizontale entre
deux structures différentes en introduisant un contraste de densité. Pour mettre en évidence la
forme du substratum , nous avons utilisé la carte de l’anomalie résiduelle.
∆
!
Où :
∆ est la transformée de Fourier de l'anomalie de gravité
G est la constante de gravitation
ρ est le contraste de densité entre les deux structures séparées par l ‘interface considéré
k est le nombre d'onde
h (x) est la profondeur de l'interface et z0 sa profondeur moyenne.
La formule de Parker est transformée par Oldenburg (1974) pour déterminer, par la
relation suivante, la profondeur de l’interface, à partir de l’anomalie gravimétrique.
∆
!
56
Cette expression permet de déterminer la topographie de l'interface au moyen d'une
procédure d'inversion itérative. Dans cette procédure, il est nécessaire de choisir la valeur de
la profondeur moyenne de l'interface (z0) et le contraste de densité (ρ) entre les deux couches
considérées.
Avant le calcul de la transformée de Fourier, une valeur moyenne est soustraite à
l’anomalie gravimétrique. Notre anomalie sera stockée dans un nouvelle matrice réduite notée
bou.
Une matrice de pondération 2D est construite à partir des numéros des vecteurs lignes et
colonnes de la grille qui va contenir l’anomalie gravimétrique. Cette matrice pondérée est
établie grâce à la fonction ''Tukeywin'' de Matlab qui n’est en outre que la fenêtre cosinus qui
est contrainte par certaines règles. Dans les Séries Chronologiques, la fenêtre de Tukeywin
noté w est une transformation de moyenne mobile pondérée utilisée pour lisser les valeurs du
périodogramme. Dans la fenêtre de Tukey ou Tukey-Hanning (Blackman et Tukey, 1958),
pour chaque effectif, les poids de la moyenne mobile pondérée des valeurs du périodogramme
sont calculés ainsi :
. , | |
. . , | |
, (3. a)
57
Et
, (3. b)
Avec:
numrows: est le numéro de la ligne,
numcolomne: est le numéro de la colonne,
trancature: est le ratio de la fenêtre cosinus conique,
wrows: est le vecteur pondération selon les lignes,
wcolumns: est le vecteur pondération selon les colonnes.
Où :
58
WH < k < SH,
HCF (k) = 0 pour k > SH et
HCF (k) = 1 pour k < WH
Il est utilisé pour limiter le contenu à haute fréquence, dans le spectre de Fourier de
l'anomalie gravimétrique observée. La fréquence, k peut être exprimée en 1/λ, λ étant la
longueur d'onde en kilomètres.
Le processus itératif se termine quand un certain nombre d'itérations a été accompli ou
bien lorsque la différence entre deux approximations successives de la topographie est
inférieure à une valeur pré-affectée en tant que critères de convergence. Lorsque la
topographie de l’interface est déterminée, il est nécessaire de calculer son anomalie. En
général, celle-ci est similaire à l’anomalie observée et utilisée pour la modélisation.
Dans notre cas, sachant que nous cherchons à déterminer la profondeur de l’interface
entre le substratum et la couverture sédimentaire, nous avons choisi un contraste de densité
égal à 0.3 g/cm3. En considérant la profondeur des bassins sédimentaires, du Nord de
l’Algérie, qui peut atteindre 6km (Idres et al., 2011), nous avons considéré la valeur de 4km
pour la profondeur moyenne de l’interface.
59
V - 4 – Modèle de l’interface Substratum -Couverture
Pour réaliser l’inversion et présenter une carte des profondeurs du substratum, nous
avons utilisé la résiduelle d’ordre3. Pour plus de commodité et pouvoir comparer le modèle
du substratum (Fig. V.2) avec la géologie, nous avons inséré ici la carte géologique (fig.
V.3).
61
Figure V.4: Carte de l’Anomalie résiduelle d'ordre 3.
Nous pouvons constater que la carte d'anomalie générée par le modèle du substratum
est très proche, voire identique à celle de l’anomalie résiduelle originelle, utilisée pour
62
calculer le modèle. Ceci est confirmé par la carte de la différence entre les deux anomalies
montrée sur la figure V.6. Les plus grandes valeurs de cette différence sont observées aux
limites de la zone d’étude, ce qui est probablement du à un effet de bord.
V - 5 - Conclusion
La modélisation de l'interface entre le substratum et la couverture sédimentaire a été
réalisée en utilisant la formule d'Oldenburg (1974). Pour cela, nous avons d’abord choisi une
profondeur moyenne dont dépend l’amplitude des profondeurs observées. Donc, cette
amplitude ne peut être considérée qu’à titre indicatif. Pour réaliser ce modèle, nous avons
considéré plusieurs valeurs des paramètres variables (profondeur et contraste de densité) et
nous avons choisi le modèle de l’interface qui présente l’écart le plus faible entre l’anomalie
résiduelle observée et celle générée par ce modèle. Ce procédé d'inversion est instable pour
les hautes fréquences et doit être contrôlé par un filtrage de données pour assurer une
convergence vers un modèle numérique vraisemblable et proche de la réalité. Le modèle que
nous avons réalisé est conforme à la géologie et a permis de situer les structures régionales du
Nord de l’Algérie tout en précisant les zones où le substratum est plus ou moins profond.
63
CONCLUSION GENERALE
64
Conclusion générale
65
la côte. Celle-ci pourrait indiquer la zone de passage entre les massifs cristallins et le domaine
océanique. Plus au Sud, on observe un alignement des maxima du gradient horizontal qui
marque la limite méridionale de l’Atlas tellien. Au Sud-Est et au Sud-Ouest de la carte, les
anomalies correspondant, respectivement, aux monts des Aurès et à l’Atlas Saharien sont bien
délimitées. Au Nord de l’Atlas saharien, l’alignement, de direction NE-SW pourrait
correspondre à la limite septentrionale de celui-ci mais aussi à des accidents profonds
cartographiés par la géologie. Dans le domaine des hautes plaines, les maxima du gradient
horizontal sont de faible étendue, ce qui est conforme à la nature tabulaire des structures de
cette région. Les maxima du gradient horizontal, postés sur la carte de l’anomalie résiduelle,
montre que la direction des discontinuités est généralement NW-SE, à l’Est, et NE-SW, à
l’Ouest. Ceci est conforme à la direction des structures montrée sur la carte géologique.
Toutes les anomalies décrites à partir de la carte résiduelle sont bien délimitées par des
discontinuités gravimétriques. A l’Est de la région d’étude, les discontinuités, qui sont de
direction N-S, pourraient représenter des accidents affectant le substratum des Aurès et de la
région constantinoise. Des discontinuités de même nature, sont visibles, à l’Ouest et au-dessus
des monts de Tlemcen et de Saïda.
Enfin, le modèle du substratum , déterminé à partir du choix d’une profondeur
moyenne, donne des profondeurs de celui-ci qui ne peuvent être considérées qu’à titre
indicatif. Le modèle obtenu, conforme à la géologie, a permis de situer les structures
régionales du Nord de l’Algérie tout en précisant les zones où le substratum est plus ou moins
profond.
66
ANNEXE
67
Annexe
Description du format des données
Les données de chaque compagne de mesure se présentent sous forme de lignes composées
de 126 caractères chacune, lues de la façon suivante :
***************************************************************************
EOL
LAND DATA FORMAT
RECORD DESCRIPTION
126 characters
68
6 = 500 < R <= 1000 M
7 = 1000 < R <= 2000 M (approximately 1’)
8 = 2000 < R <= 5000 M
9 = 5000 < R
10 …
70
5 = .5 < E <= 1. Mgal
6 = 1. < E <= 3. Mgal
7 = 3. < E <= 5. Mgal
8 = 5. < E <= 10 mgal
9 = 10. < E <= 15. Mgal
10 = 15. < E <= 20. Mgal
11 = 20. < E mgal
41 = Frost
42 = Askania (GS‐4‐9‐11‐12), Graf
43 = Gulf, Hoyt (helical spring)
44 = North American
45 = Western
47 = Lacoste‐Romberg
48 = Lacoste‐Romberg, Model D (microgravimeter)
5.. Quartz spring gravimeter for ground measurements
51 = Norgaard
52 = GAE‐3
53 = Worden ordinary
54 = Worden (additional thermostat)
55 = Worden worldwide
56 = Gak
57 = Canadien gravity meter, sharpe
58 = GAG‐2
59 = SCINTREX CG2
6.. Gravimetersfor under water measurements (at the bottom of the sea or of a lake)
60 = Gulf
62 = Western
63 = North American
71
64 = Lacoste‐Romberg
9.. Absolute gravimeter
91 = JAEGER GA60
72
BIBLIOGRAPHIE
73
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