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Université Hassan II de Casablanca

Faculté des Sciences et Techniques de Mohammedia


Master Sciences et Techniques : Sciences et Gestion de l’Environnement

Module Climatologie de l’Environnement


Cours de changement climatique

Chapitre 8 :
Mécanismes d’atténuation
des émissions de GES

Prof. Laila STOUR A.U : 2021 - 2022


PLAN

• Mécanismes de flexibilité du PK
• MDP : En fin de parcours
• NAMAs
• MRV
• LEDS
• REDD et REDD+
• NMM
• CDN

L.STOUR 2
I. Atténuer les émissions - 1ère approche concrète

› Lutter contre le Changement Climatique (CC) : Une responsabilité commune et


différenciée

› Le Protocole de Kyoto: avait comme objectif de réduire les émissions des GES et
distinguait deux catégories de pays:

• Annexe I: Les pays industrialisés avec des objectifs d’émissions contraignants

• Non-Annexe I : Pays en développement qui participent volontairement

L.STOUR 3
le Protocole de Kyoto

En 1997, le 1er instrument juridique contraignant de la CCNUCC est né : le Protocole de


Kyoto

• Ratifié par 191 pays à l’exception des USA (EV 2005); les USA ne l’ont jamais ratifié;
le Canada et l’australie se sont retirés en 2011

• A établi les objectifs de réduction des émissions pour 39 pays développés (OCDE et
ex URSS) : -5.2% en moyenne / 1990 sur la période 2008-2012

• Objectifs de réduction différenciés par pays

• Pas d’obligation de réduction pour les PED, mais action incitée via un mécanisme de
projets : le MDP
L.STOUR 4
Mécanismes de flexibilité du PK

Les coûts de conformité diffèrent fortement à travers le monde

Les Mécanismes de Flexibilité permettent aux pays d’atteindre leurs objectifs de réduction des émissions à
moindre couts:

› Echange des émissions (l’échange des quotas entre les gouvernements des pays Annexe I)
- UQAs (Unités de Quotas Attribués)

› La Mise en Œuvre Conjointe ‘MOC’ (projets entre les pays Annexe I)


- UREs (Unités de Réduction des Émissions)

› Le Mécanisme de Développement Propre ‘MDP’ (projets dans des pays Non-Annexe I avec la
participation des pays Annexe I)
- URCEs (Unités de Réduction Certifiées des Émissions)

L.STOUR 5
MDP : Un outil en fin de parcours
mais ses principes seront utilisés
Les GES réduits dans des pays Non-Annexe I peuvent
être vendus à un pays Annexe I

Annexe I Non – Annexe I

Crédits Carbone (URCE ) Un projet MDP réduit les émissions des


GES dans le pays hôte

Limite
d‘émissions Emissions actuelles

Valeur du carbone ($)

Acheteur Vendeur
L.STOUR 6
MDP : Des objectifs motivants mais
une mise en œuvre complexe

• Une réduction des émissions en GES plus rentable

• Contribution au développement durable des pays hôtes

• Les pays de l’Annexe I participent au financement de projets et reçoivent en


retour des Unités de Réduction Certifiées des Emissions (URCE)

• Le revenu provenant des URCE peut favoriser la mise en œuvre


du projet
• Les gouvernements, agences multilatérales et le secteur privé
peuvent être acheteurs

L.STOUR 7
Principes de base du MDP seront utilisés au moins en partie dans les
nouveaux mécanismes

Conditions préalables au MDP :


Pays hôte :

• Ratification du Protocole de Kyoto


• Établir une Autorité Nationale Désignée (AND)

Un projet MDP doit :

• Être une participation volontaire et approuvée pour toutes les parties


• Répondre aux critères nationaux pour le développement durable (pour recevoir une lettre
d’approbation)
• Être additionnel : sans l’appui au projet lié au MDP le projet n’aurait pas lieu
• Conduire à une réduction à long terme nette et mesurable des émissions de GES
• Répondre aux critères du comité exécutif (CE) du MDP : Validation, enregistrement,
monitoring et vérification L.STOUR 8
Cycle de vie lourd et complexe
d’un projet MDP !

DDP : Document Descriptif du Projet, PP : participant au projet, AND : autorité nationale désignée,
EOD : entité opérationnelle désignée, CE : conseil exécutif du MDP , LA : Lettre d’Approbation
L.STOUR 9
Types de projets MDP

Ferme éolienne Décharge Hydro-électricité à petite échelle

Bio digesteurs de déchets Gestion des déchets et


L.STOUR Efficacité industrielle 10
animaux biomasse
Bilan de l’expérience MDP (1)
• En Mars 2022, l’ensemble de projets MDP enregistrés devaient permettre une réduction des émissions de
l’ordre de 8800 MTCO2eq. En réalité, 2200 MTCO2eq ont été certifiés.
• 55 MTCO2eq ont été certifiés à partir des PoA (Mars 2022).
• Ceci s’explique par :
•La complexité des procédures de certification des émissions.

L.STOUR 11
Bilan de l’expérience MDP (2)
Parmi tous les projets enregistrés :

 plus de 75 % sont des projets des secteurs de l’énergie/industrie


 plus de 10% sont des projets de déchets

L.STOUR 12
Bilan de l’expérience MDP (3)
QUI EN A PROFITE?
•Ce sont en premier lieu les grands pays émergents : Chine (48 %), Inde (22%), etc.
•L’Afrique a très peu bénéficié du MDP: seuls 2,8 % sont des projets africains

L.STOUR 13
Bilan de l’expérience MDP (4)
• Distribution des URCEs délivrées par les pays hôtes : • Distribution des URCEs attendues des projets enregistrés
Ce sont en premier lieu les grands pays émergents Chine par les pays hôtes : Ce sont en premier lieu les grands pays
(53%), Inde (13%), etc. émergents Chine (58,8 %), Inde (11,7%), etc.

L.STOUR 14
Bilan de l’expérience MDP (4)

•Même si le MDP n’a pas permis d’obtenir une réduction mondiale des émissions en GES
significative, ce mécanisme a permis de créer et de tester des approches de suivi et
d’évaluation des réductions d’émissions en GES avec des principes innovants
(additionalité, conformité avec le développement durable, …)

•Ces approches et principes seront en tout état de cause utilisés dans tout mécanisme
futur d’atténuation pouvant être envisagé dans le cadre du nouveau régime climatique
post 2020.

Le MDP Programmatique
est intéressant, mais il est
resté insuffisant
L.STOUR 15
Le MDP au Maroc
Classé au 2ème rang à l’échelle de l’Afrique et pays leader des pays arabes en matière de MDP, le Maroc
dispose d’un portefeuille de trente-sept projets permettant une réduction des émissions de GES de l’ordre
5917581 TEq-CO2/an.
Le Maroc a enregistré le premier projet à l’échelle de l’Afrique, qui est le Parc éolien de Lafarge (10 MW,
28651 T E- CO2/an).
Le Maroc a également enregistré le premier projet Biomasse au niveau de l’Afrique et des Pays du MENA, il
s’agit du projet de la COSUMAR (31653 T Eq-CO2/an).
Environ 60% des 17 projets enregistrés sont développés par le secteur Public et se déclinent par secteur
comme suit :
Projets Energie Renouvelable : 65%;
Projets relatifs aux déchets (Liquide/solide) : 17,5% ;
Projets de Biomasse Energie : 17,5%.

L.STOUR 16
Portefeuille MDP du Maroc - Projets enregistrés
Emissions évitées
Titre du projet Organisme Secteur
TECO2/an
Parc éolien d’Essaouira 60 MW ONE Eolien 156 026
Production d'électricité par les kits PV (101500 kits de 75 Wc) ONE PV 38 636
Parc éolien à 10 MW à Tétouan LAFARGE Eolien 28 651
Récupération et torchage du biogaz dans la décharge d’Oulja AAVB Gestion des déchets 32 481
Valorisation de la bagasse de la SURAC Cosumar Biomasse énergie 31 653
Parc éolien de Tanger (140 MW) ONE Eolien 334 073
Parc éolien HAOUMA (60 MW) NAREVA Eolien 134 496
Parc éolien AKHFENIR (100 MW) NAREVA Eolien 264 789
Utilisation de la biomasse énergie en substitution au gaz pour la production de
Lesieur Cristal Biomasse Energie 11 061
l’énergie thermique
Double extension du Parc éolien de la cimenterie Lafarge de Tétouan (22 MW) LAFARGE Eolien 49 848
Station d'Epuration de Marrakech : Production d'électricité à partir du biogaz RADEEMA Gestion des déchets 62 488
Centrale du complexe solaire d’Ouarzazate MASEN Solaire 278 695
Utilisation de la biomasse énergie en substitution au gaz naturel pour la production de
Renault Biomasse énergie 10 468
l’énergie thermique au niveau de l’usine Renault Tanger Méditerranée à Melloussa
Parc éolien Jbel Sendouq-Khalladi 120 MW (Crédits Retirés des URCEs ) UPC Eolien 143 960
PoA régional d’énergies renouvelables
SOLERINE Maroc Solaire 20 883
Premier CPA Centrale photovoltaïque 25 MW à Errachidia
PoA éolien ONE - Maroc Eolien 653608
PoA Capture, torchage et production d’électricité à partir du biogaz de décharges Maroc – Suède Gestion de déchets 138377
L.STOUR 17
II- Atténuer les émissions - Nouvel outil : Les NAMAS
NAMAs: Nationally Appropriate Mitigation Actions
Mesures d’Atténuation Appropriées au Niveau National

NAMA
(MAAN)

Nationally Appropriate Mitigation Actions

Mise en oeuvre au Limité, spécifique et Atténue les La mise en oeuvre


niveau National décidé par les pays émissions de GES se fait dans des
projets précis

NAMAs: Efforts volontaires d’atténuation des émissions dans les PED sans quotas d´émissions.
Ces Efforts peuventEASYPol
êtremodule
appuyés par les Pays Industrialisés au travers de financements, transferts
103, http://www.fao.org/fileadmin/templates/ex_act/pdf/Policy_briefs/NAMAs.pdf

de technologie et renforcement des capacités d‘une façon mesurable, notifiable et vérifiable.


NAMAs : Repères

L.STOUR 19
Différents types de NAMAs
• NAMA « Volontaire » : initiative indépendante de
la part d’un pays pour mettre en œuvre une action
d’atténuation en utilisant ses propres ressources.
(« Unilatéral » « Domestic ») (Correspondant
généralement à des actions et des projets déjà en
cours).

Rate of emissions
• NAMA « Soutenue » : actions mises en œuvre par
un pays en développement, et soutenues par les
pays développés. Ce soutien se présente sous la
forme d'une coopération technologique et
financière (financement, Transferts de
Technologies (TT) et Renforcement de Capacités
(RC)).
• NAMA « Créditée » : Si les mesures prises
dépassent les objectifs en terme de réduction des
émissions. Le ‘surplus’ des réductions devrait alors Time
être éligible au marché du Carbone. (« crédits
carbone ») (Demande encore en discussion). L.STOUR 20
Différents types de NAMAs
Approche financière

L.STOUR 21
Objectifs des NAMAs

• Accroitre la participation des pays en développement à l’atténuation des émissions en GES.

• Augmenter l’aide des pays développés vers les pays en développement dans cette perspective.

• Accroître la responsabilité et la transparence en matière de gestion des émissions en GES à


travers le système MRV (MNV) (Measure (Mesurable), Report (Notifiable) and verify
(Vérifiable)).
• Les mesures d’atténuation appuyées au niveau international devront être mesurées,
reportées et vérifiées au niveau national, puis soumises à des MRV au niveau international.
• Les mesures d’atténuation appuyées au niveau national ne doivent quant à elles être
mesurées, notifiées, vérifiées qu’au niveau national.

L.STOUR 22
Registre des NAMAs
Répartition régionale
• À la fin 2016, il y avait 203 NAMA dans 64 pays

L.STOUR 23
Registre des NAMAs
• Un grand écart subsiste entre le nombre de MANAs en cours d'élaboration (184) et
ceux en cours d'exécution (19).

Nombre global de NAMA 2011-2016


(en cours d'élaboration et en cours d'exécution)
L.STOUR 24
Registre des NAMAs
Aperçu sectoriel

Répartition sectorielle en Afrique, en cours d’exécution :


• Énergie: 60%
• Transport: 20%
• Bâtiment: 20%

Répartition sectorielle des NAMA


(en cours d'élaboration et d’exécution)

L.STOUR 25
NAMAs au Maroc
• A ce jour cinq NAMAs ont été élaborés avec l’appui de la
coopération internationale :
• Trois NAMAs ont été développés dans le cadre du projet Low
Emission Capacity Building (LECB) dans les secteurs Agricole,
Habitat et Déchets.
• Deux autres NAMAs dans le secteur de l’énergie ont été
élaborés dans le cadre du projet Facilitating Implementation and
Readiness for Mitigation (FIRM) avec le soutien du PNUE. Les
NAMAs du secteur énergie concernent le pompage solaire et les
toits solaires PV raccordés au réseau électrique basse tension
dans le secteur résidentiel.
• Deux autres NAMAs sont en cours de validation, il s’agit de la NAMA
NAMAs développées au Maroc
du transport et celle du secteur touristique.
L.STOUR 26
Principes de base des NAMAs
 Les NAMA que les PED peuvent entreprendre sont de natures très diversifiées: Elles peuvent
porter à la fois sur des cibles sectorielles, des stratégies, des politiques, des mesures ainsi que
des projets conduisant à l'atténuation de GES.

 Les NAMAs pourraient couvrir des types d'efforts qui sont difficilement adaptés au marché
d’échange de crédits carbone comme :

 La réglementation et ses effets possibles sur les émissions ;


 Des subventions données par l’État pour promouvoir les ER (par ex) et qui ont un impact
sur les émissions ;
 La limitation des taxes sur l’importation de technologies peu émettrices de GES ;
 la mise à disposition d’information et de sensibilisation pouvant entraîner une limitation
du recours aux techniques trop émettrices de GES.

 Le Gouvernement serait chargé d'établir une base de comptabilisation.


L.STOUR 27
NAMAs et MDP

MDP NAMA
Définition Mécanisme du PK Engagement de la Convention
(PABPeDvp) (CP16)
Type d’actions Projets Politiques
Initiateur Secteur privé Gouvernements
Retour sur Investissement Certificats (URCEs) Aide technique et financière
Pré-requis Projet en DD, approuvé par le gvt Actions gouvernementales,
enregistrées sous UNFCCC
Financements Via le secteur privé. Aide internationale ou volontaire
URCEs peuvent être vendus sur le marché du
carbone
Conditions administratives Règlement précis (acc. Marrakech) Directives générales de l’UNFCCC
Potentiel réduction de GES 2005-2011 2012-2020 (15-30% / BAU)
500 Mt CO2 eq. plus de 40 000 Mt CO2 eq.
L.STOUR 28
NAMAs : Des possibilités dans différents secteurs

• Production d’énergie, Efficacité Énergétique, ER, Transports, gestion des déchets


municipaux en particulier le compostage, Sols agricoles, Production agricole, habitat,
Mines, gestion des zones côtières ….
Exemples de NAMAs
• Un appui international pour la production d’énergie électrique par des énergies renouvelables
pour payer les coûts additionnels d'énergie renouvelable par rapport à l'alternative en
combustibles fossiles ;
• L'établissement d'un système de transport urbain efficace et moins consommateur
d’essence/diesel ;
• Mise en place d’un système de soutien aux prix des appareils électriques économes d'énergie, ce
qui aidera les consommateurs à économiser de l’électricité d’origine principalement fossile.

Les NAMAs doivent être intégrées dans les plans


de développement et les stratégies d’atténuation
L.STOUR 29
Méthodologie d’identification des NAMAs

• Méthodologie d’identification rapide des opportunités de NAMAs


prioritaires en la décrivant étape par étape.

• Pour chaque étape, l’objectif, le processus spécifique ainsi que les


résultats escomptés sont identifiés.

• Aide les pays dans le choix de leurs NAMAs en leur offrant une
méthodologie simple et efficace pour les identifier et établir un ordre de
priorités.

L.STOUR 30
Méthodologie d’identification des NAMAs

L.STOUR 31
Etape 1: Etablir le contexte
OBJECTIF :
• La première étape consiste à compiler les documents pertinents concernant le contexte actuel du pays, ses priorités et les
initiatives en cours, ce qui inclut :
• le niveau de développement économique et social;
• les politiques gouvernementales et les objectifs de planification;
• l'environnement naturel;
• le profil des émissions de GES;
• les initiatives en cours entreprises par le gouvernement, les ONG et les institutions multilatérales.
• L’idée consiste à rassembler le plus grand nombre de documents susceptibles d’être utilisés afin de s’assurer que l’analyse
sera aussi complète que possible et qu’elle tienne bien compte de la planification et des initiatives en cours dans le pays.
PROCESSUS :
• De multiples sources d’informations sont passées en revue dans cette étape. Par exemple, les publications
gouvernementales, de bailleurs, académiques et multilatérales peuvent toutes être utiles.
• Dans le processus de recherche de ces documents, ceux qui contiennent une information pertinente sur le contexte de
développement économique et social, sur les secteurs de l’économie, sur l’environnement et sur le profil d’émission du
pays peuvent être répertoriés pour servir de source afin de préparer la présentation du contexte du pays.
RÉSULTAT OBTENU :
• Au terme de cette étape, le contexte dans lequel évolue le pays, ses priorités et les initiatives qui y sont en cours seront
bien documentés, ce qui permettra d’établir un résumé du contexte du pays.
L.STOUR 32
Etape 2: Analyse
• OBJECTIF
L’objectif de cette étape est de trouver, d’enregistrer et d’analyser les informations clés recueillies dans les documents de
l'étape 1 qui permettront de mener à l’identification de NAMAs potentielles.
• PROCESSUS
Pendant cette étape, les documents collectés à l'étape 1 seront analysés afin d’en extraire les informations contextuelles
utiles ainsi que les informations sur :
• les politiques gouvernementales et les priorités nationales;
• les initiatives en vigueur dans le pays entreprises par le gouvernement, les ONG et les
• institutions multilatérales;
• les technologies ou les interventions recommandées pour la mise en œuvre des NAMA.
Cette information doit être organisée de telle sorte que sa source soit facilement identifiable.
Une fois que toute l’information est réunie, elle est consolidée dans une liste des priorités gouvernementales, une liste
des initiatives en cours dans le pays et une liste d'actions recommandées. Les références y sont inscrites pour chacun de
ces documents.
• RESULTAT OBTENU
Au terme de cette étape, une liste consolidée (c'est à dire ne contenant pas de répétition) des priorités du
gouvernement, des initiatives en cours et des actions recommandées aura été produite.
L.STOUR 33
Etape 3: Liste des NAMAs potentielles
• OBJECTIF:
L’objectif de cette étape est d’établir une gamme de NAMAs potentielles pour le pays et de fournir une base pour la
présélection des NAMAs qui aura lieu à l'étape suivante.
• PROCESSUS:
Toutes les initiatives en cours sont examinées et regroupées lorsqu’elles sont similaires . Toutes les mesures
recommandées sont également examinées et regroupées le cas échéant. Ces deux listes sont utilisées pour développer
une longue liste des NAMA potentielles.
Certaines NAMA peuvent être tirées des initiatives en cours ou de recommandations.
Cette étape repose beaucoup sur l’expertise de l’analyste et sur sa capacité à bien utiliser les informations recueillies lors
de l’étape précédente et à les transformer en une liste de NAMA potentielles.
Le degré de précision du résultat dépend donc de l’analyste. Par exemple, les politiques concernant les transports en
commun peuvent être regroupées dans une même NAMA, ou séparées en différentes NAMA pour couvrir les divers
programmes et initiatives nécessaires.
• RESULTAT OBTENU:
Au terme de cette étape, une liste complète des NAMA possibles pour un pays donné aura été établie à partir de la
littérature et des données recueillies au cours des étapes précédentes.

L.STOUR 34
Etape 4: Liste des NAMAs restreintes
• OBJECTIF
L’objectif de cette étape est d’effectuer un tri dans la liste de toutes les NAMAs potentielles afin d’arriver à une liste restreinte contenant
seulement les mesures d’atténuation viables et les mieux adaptées au pays.
• PROCESSUS
Toutes les NAMAs de la liste des NAMAs potentielles sont sélectionnées selon ces critères :
• Est-elle en phase avec les priorités du gouvernement? (oui/non)
• Correspond-elle à une mesure déjà existante? (oui/non)
• A-t-elle un potentiel d'atténuation faible, moyen ou élevé? (F/M/É)
• Sa mise en œuvre est-elle réalisable? (oui/non)
• A-t-elle des cobénéfices négatifs sur les dimensions suivantes :
• adaptation (-/neutre/+)?
• moyens de subsistance (-/neutre/+)?
• environnement (-/neutre/+)?
• Les NAMA qui répondent à tous les critères ci-dessus sont ajoutées à la liste restreinte. Les autres sont éliminées. Comme pour le
développement de la liste des NAMA potentielles, l’évaluation des critères est subjective et dépend souvent de l’expertise de l’analyste, par
exemple pour évaluer le potentiel d’atténuation d’une option, sa faisabilité, ou ses cobénéfices potentiels.
• RESULTAT OBTENU
Au terme de cette étape, une liste restreinte des NAMAs qui répondent aux besoins spécifiques du pays, dans le cadre des politiques
préexistantes, et qui sont réalisables aura été définie.
L.STOUR 35
Etape 5: Validation
• OBJECTIF :
L’objectif de l’étape de validation est de vérifier avec les parties prenantes que les NAMAs de la liste restreinte sont
viables et appropriées pour le pays. C’est également à cette étape que l’on détermine si des NAMA supplémentaires
devraient être considérées.
• PROCESSUS :
Les NAMA de la liste restreinte sont organisées selon les six secteurs définis par la CCNUCC :
• Énergie;
• Transport;
• Forêts;
• Agriculture;
• Procédés industriels;
• Infrastructure.
Une fiche d'information est préparée pour chaque NAMA potentielle afin de la présenter aux parties prenantes. Les
parties prenantes sont consultées afin de s’assurer que les NAMAs de la liste restreinte sont viables et appropriées et
qu’il ne manque pas de NAMA au potentiel intéressant.
• RESULTAT OBTENU:
Au terme de cette étape, une liste de NAMA potentiellement réalisables pour le pays et qui sont prêtes pour une
analyse plus approfondie en cas de besoin aura été produite.
L.STOUR 36
Système MRV

• Le système MRV est un élément essentiel pour assurer une plus grande transparence, la précision
et la comparabilité des informations concernant le changement climatique.

• Le système MRV peut être considéré comme un système de gestion des connaissances pour le
suivi des émissions de GES, des mesures visant à réduire les émissions de GES et du soutien à
l'atténuation du CC.

• Le système de MRV s’applique dans trois domaines :

• MRV des émissions (estimation des émissions au niveau national, régional, sectoriel).
• MRV des mesures / des NAMAs (MRV des impacts des politiques et mesures d'atténuation)
• MRV du soutien (MRV des flux financiers/transferts de technologie/renforcement des
capacités et de leurs impacts)

L.STOUR 37
Système MRV
• Le système MRV permet de dire si on est en bonne voie pour atteindre les
objectifs d’atténuation. Il permet de:

• Faciliter la prise de décision et la planification nationale


• Appuyer la mise en œuvre des NAMAs et générer des informations sur leur
efficacité
• Promouvoir la coordination et la communication entre les secteurs émetteurs
• Générer des informations comparables et transparentes
• Mettre en évidence des enseignements et des bonnes pratiques
• Augmenter la probabilité d’obtenir un appui international

L.STOUR 38
Concevoir un plan MRV (1/2)

• Pour concevoir un plan MRV, il faut commencer par se poser les questions
suivantes et leur trouver les réponses adéquates :
• Sur quoi porte le MRV ? : les différentes activités des NAMAs devraient avoir leurs propres
indicateurs, soit ceux qui visent à mesurer les réductions des émissions de GES ou d’autres
aspects tels que le RC, le TT ou le financement. Les indicateurs permettront de déterminer ce
qui sera notifié et vérifié.
• Comment faire le MRV ?
• comment seront mesurés les avantages (méthodologies utilisées) ?
• quel doit être le degré de précision de la mesure ?
• la mesure peut-elle être réalisée sur place ou les sources de données officielles seront-
elles utilisées pour mesurer les résultats ?
• Comment les résultats seront-ils collectés et enregistrés et par quels canaux seront-ils
notifiés ?
• Les recoupements ou la vérification sur place sont-ils nécessaires ?
L.STOUR 39
Concevoir un plan MRV (2/2)

• Pour concevoir un plan MRV, il faut commencer par se poser les questions
suivantes et leurs trouver les réponses adéquates :

• Quand effectuer le MRV ?


• A quelle fréquence doit- on soumettre les activités aux NAMAs ?
• Par exemple doit-on faire le suivi des performances chaque année ?
• Une notification tous les deux ans est-elle suffisante ?
• Une vérification des informations notifiées ?
• Qui doit effectuer le MRV ?
• La personne ou l’institution chargée du MRV des NAMAs doit être identifiée au
cours de la phase de conception
• Elle doit être indépendante et devra rendre compte.

L.STOUR 40
III- Approche Globale et intégrée d’atténuation
Stratégies de développement à faibles émissions (LEDS)

• La stratégie de développement à faibles émissions (Low Emission Development Stratégies (LEDS))


est une stratégie nationale, globale, de haut niveau, à long terme, élaborée par les acteurs
nationaux qui vise à dissocier la croissance économique et le développement social de
l’augmentation des émissions de GES.

• L’objectif d’une LEDS est de mettre en adéquation développement et climat.

• Les LEDS peuvent servir de cadre global pour l'élaboration des NAMA. Les NAMA contribuent à la
mise en œuvre des LEDS.

• Pour une réussite réelle de la démarche LEDS, l’adoption du système MRV est préconisée pour
générer la transparence quant à leur efficacité et faciliter la prise de décision.

L.STOUR 41
Cycle de planification d’une LEDS
• Vision et objectifs :
• Aligner les objectifs du développement et du CC
• Bâtir sur les anciens rapports et Stratégies
• Analyser les données appropriées et fiables

• Prioriser les politiques :


• Identifier et dresser les barrières de mise en œuvre
• Considérer les synergies et compromis de politiques
• Considérer les interactions des politiques à travers les
secteurs

• Cadre institutionnel :
• Définir clairement les rôles de chaque institution
• Assurer une participation interministérielle efficiente
• Coordonner la participation de toutes les parties
prenantes

L.STOUR 42
Cycle de planification d’une LEDS

• Mise en œuvre :
• Identifier les sources de financement
• Coordonner les versements des fonds
• Mise en œuvre des politiques

• Suivi :
• Suivre les progrès accomplis vers les objectifs escomptés
• Apprendre des expériences passées
• Mise à jour et amélioration de la LEDS

NB: les pays sont encouragés par la CCNUCC à développer des LEDS, mais
il n‘existe aucune exigence spécifique de la CCNUCC (telles que des lignes
directrices) quant à leur développement.
L.STOUR 43
Liens entre LEDS, NAMA et MRV

Cadre général de l’atténuation


dans le pays
Stratégie de
développement à faibles
émissions (LEDS)

Mesures concrètes sectorielles et


NAMA NAMA NAMA
NAMA Trans-sectorielles d’atténuation
Secteur de Secteur des Secteur de
Multisectoriel contribuant au DD
l’énergie transports l’industrie

Lien avec les commissions


Mesure, Notification, Vérification (MRV) nationales et le financement des
NAMA

L.STOUR 44
IV- Gestion durable et préservation des forets:
De grandes possibilités d’atténuation

• Les forêts occupent 30% de la surface terrestre. Elles jouent un rôle important dans la
protection de la biodiversité et des sols, dans la préservation de populations dépendantes des
ressources de ces forêts et aussi dans la régulation du climat mondial et de ses facteurs
d’instabilité dont les émissions/séquestrations de GES.

• Ces forêts connaissent aujourd’hui une déforestation brute importante évaluée à plus de
12.9 millions d’hectares par an.

• Selon le GIEC, cette déforestation représente le troisième contributeur aux émissions en GES
après l’énergie et l’industrie. Elle serait responsable de plus 17% des émissions mondiales
annuelles en GES.

L.STOUR 45
Gestion durable et préservation des forets : REDD et REDD+
https://redd.unfccc.int/submissions.html

• une prise de conscience croissante de l’importance du changement d’utilisation des sols, et en


particulier de la disparition des forêts, sur le CC.

• Pour y répondre, en 2005 mécanisme de réduction des émissions provenant de la déforestation et de la


dégradation des forêts (Reducing Emissions from Deforestation and forest Degradation : REDD)

• REDD concernait uniquement les pays ayant un taux de déforestation élevé pouvant être diminué.
Cependant, il existe de nombreux pays qui conservent toujours la majeure partie de leur couvert forestier, et
dont les taux de déforestation sont historiquement bas.

• Par conséquent, le concept REDD a été étendu à REDD+ qui comprend également :
• des mesures de conservation des stocks forestiers existants (c.à.d. conserver les forêts dans les pays qui
ont toujours des taux de déforestation bas),
• la gestion durable des forêts,
• l’accroissement des stocks forestiers (c’est à dire l’accroissement de carbone forestier par le biais de la
restauration ou de la plantation de nouvelles forêts).

L.STOUR 46
REDD et REDD+

• De point de vue des négociations et jusqu’à la COP16, la participation du


boisement/reboisement a été très limitée.
• L’évolution de la prise en compte de la déforestation et de la dégradation de la forêt
dans les négociations de la CCNUCC est résumée ci-après :
• Décembre 2005 –COP 11 à Montréal : proposition de la Papouasie et du Costa Rica
d’inclure la déforestation évitée dans la négociation.
• Novembre 2006 –COP 12 à Nairobi : poursuite des discussions et demande de nouvelles
positions venant de pays appuyant la proposition de la COP 11.
• Mai 2007 –SBSTA (Bonn) : travail sur un projet de décision à prendre à Bali, peu d’avancées
concrètes. Nouvelle demande de position.
• Décembre 2007 –COP 13 à Bali : adoption du Plan d’action de Bali
• Décembre 2009 –COP 15 à Copenhague : Des clarifications et des engagements financiers
ont été apportées, mais pas de traité général
• Décembre 2010 –COP 16 à Cancun : Un accord international (peu engageant), des principes
confirmés et des questions repoussées.
L.STOUR 47
V- Nouveaux Mécanismes de Marché (NMM)
• Les NMM répondent à l'évolution du régime climatique international : L’Accord de Paris’.
• L’Article 6 de l’AP est partagé en deux mécanismes de marché différents : l’Article 6.2 et l’Article 6.4 :
• L’Article 6.2 crée un marché du carbone qui permet aux pays de vendre les réductions supplémentaires qu’ils
obtiendraient au-delà de leur objectif afin de permettre aux pays d’atteindre leur CDN, tout en évitant le double
comptage. Ces crédits sont appelés « Résultats d’atténuation transférés au niveau international » (ITMOs en
anglais (Internationally Transferred Mitigation Outcomes)). A chaque ITMO ou crédit carbone sera associé un
ajustement correspondant. Cet ajustement sera fait par le pays cédant ses tonnes de CO2 pour s’assurer qu’il ne les
utilise plus pour atteindre ses propres objectifs.
• l’Article 6.4, est parfois appelé le Mécanisme pour un Développement Durable (MDD) de la CCNUCC. Il ressemble
beaucoup plus au MDP, sauf qu’il ne se limite pas aux projets mis en œuvre dans les pays en développement. Dans
le cadre de ce marché, il est attendu que les porteurs de projets réduisent les émissions via des actions spécifiques
dans un pays et vendent ces émissions à une autre entreprise dans un autre pays. Cette deuxième entreprise peut
les utiliser pour se conformer à ses propres obligations de réduction des émissions ou pour l'aider à atteindre le
zéro net.

• Le troisième instrument de l’article 6 correspond aux approches non basées sur les mécanismes du marché « non-
market approaches » : ces approches doivent permettre à des pays de collaborer à l’atteinte de leurs engagements sans
qu’il n’y ait de transaction. Il s’agit ici de partages d’expérience, de transferts de technologies ou de renforcement de
capacités par exemple. Lors de la COP26, les Parties ont adopté un programme de travail pour soutenir ces approches. Le
programme de travail aide différents pays et leurs institutions et parties prenantes à développer la coopération dans un
certain nombre de domaines, tels que le développement de sources d'énergie propres.
L.STOUR 48
V- Nouveaux Mécanismes de Marché (NMM)

Quel futur pour les mécanismes existants ?


• L’adoption de l’article 6.4 et toutes les nouvelles caractéristiques de ce mécanisme pose la
question de l’avenir du MDP du PK. Il a été décidé à Glasgow que le MDP ne pourrait plus
certifier de nouveaux projets afin de céder sa place totalement à l’article 6.4. Ainsi,
jusqu’à 2023, les nouvelles candidatures seront mises en attente par le MDP avant de
vérifier qu’elles sont bien éligibles à l’article 6.4.
• Cependant, une période de transition est inévitable en attendant que l’article 6.4 soit
complètement opérationnel. Les projets déjà certifiés pourront continuer à générer des
crédits jusqu’à leur transfert sous le mécanisme de l’article 6. Ces crédits, ainsi que tous
ceux générés depuis 2013 et pas encore vendus, pourront être utilisés dans le cadre de
l’article 6.4. C’est là un point important car cela représente environ 300 millions de tonnes
de CO2.

L.STOUR 49
V- Nouveaux Mécanismes de Marché (NMM)

Quelles sont les questions encore à traiter ?


• D’ici la mise en œuvre concrète de l’article 6.4, il reste encore de nombreux aspects
méthodologiques à traiter du côté de l’ONU (critères d’éligibilité des projets,
méthodologies de calcul, mise en place d’un registre, etc.).
• L’ensemble des marchés carbone existants vont devoir décider s’ils n’acceptent que des
crédits carbone issus de l’article 6.4 ou s’ils étendent leurs critères à des standards
indépendants.
• Dans le cadre de la compensation carbone volontaire, chaque entreprise pourra encore
choisir si elle décide d’acheter des crédits « article 6.4 » (associés à un ajustement de la
part d’un pays hôte) ou si elle passe par un autre standard carbone.

L.STOUR 50
VI- Contributions Déterminées Nationales (CDN)
• la CDN constitue la vision d'un pays de son propre développement par une voie alternative qui est «plus propre» en
termes d'émissions de GES et qui améliore la résilience du pays au CC.
• 194 Parties ont soumis leurs premiers CDNs, et 15 Parties ont soumis leurs deuxièmes CDNs
(https://www4.unfccc.int/sites/NDCStaging/Pages/All.aspx)

NDC (CDN) et NAMAs

Les deux:
• Des processus axés sur le pays, qui exigent un large engagement des parties prenantes et l'adhésion
politique des gouvernements;
• Idéalement encadrées dans le cadre de priorités de développement nationales / sectorielles plus larges.
L.STOUR 51
VI- Contributions Déterminées Nationales (CDN)

NDC et NAMAs

L.STOUR 52
VI- Contributions Déterminées Nationales (CDN)

NAMAs dans le contexte de NDC et l’accord de Paris

• Les NAMAs représentent des mesures d'atténuation qui s'inscrivent naturellement dans les cibles
spécifiées par la NDC d'un pays.

• Les NAMAs ont joué un rôle majeur dans l'élaboration des concepts des NDC dans le cadre de l'Accord de
Paris : Certaines parties ont structuré leur NDC comme une agrégation des NAMAs planifiées, tandis que
d'autres les utilisaient comme concept de mise en œuvre de la NDC.

• Dans le cadre de l'article 4, paragraphe 2, de l'Accord de Paris :


«chaque Partie établit, communique et actualise les contributions déterminées au niveau national
successives qu’elle prévoit de réaliser. Les Parties prennent des mesures internes pour l’atténuation en
vue de réaliser les objectifs des dites contributions», telles que les NAMAs.

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Mise en œuvre de l’Accord de Paris !
Avec des mécanismes divers
• CDNs : Engagements volontaires + Engagements conditionnés
• NAMAs, REDD+, ITMOs, MDD, …
• De nouveaux mécanismes de la finance Climat dont le FVC
• Le marché du Carbone sera aussi sollicité.
Rate of emissions

L.STOUR Time 54

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