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DÉPÊCHE - 27/12/2019

La LFSS 2020 publiée au Journal officiel

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POLSAN - ETABLISSEMENTS

INDUSTRIES DE SANTE

PARIS, 27 décembre 2019 (APMnews) - La loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2020 a été publiée vendredi au Journal officiel.

La LFSS pour 2020, adoptée définitivement le 3 décembre par l'Assemblée nationale (cf dépêche du 03/12/2019 à 17:51), a été validée dans sa quasi-intégralité
vendredi 20 décembre par le Conseil constitutionnel, qui a toutefois censuré une dizaine de dispositions (cf dépêche du 20/12/2019 à 13:14).

La loi n°2019-1446 du 27 décembre 2019 compte 90 articles (la LFSS pour 2019 article par article cf dépêche du 27/12/2019 à 09:49).

L'objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) pour 2020, initialement fixé à 205,3 milliards d'euros (Md€), a finalement été fixé à 205,6 Md€
(+2,5%), sans recettes supplémentaires, afin de financer un plan de soutien à l'hôpital dont les mesures ont été détaillées le 20 novembre (cf dépêche du
27/11/2019 à 11:49).

L'Ondam est assorti de 4,185 Md€ d’économies, contre 3,830 Md€ en 2019 (cf dépêche du 30/09/2019 à 11:32).

Alors que le gouvernement ambitionnait dans la LFSS pour 2018 de dégager un solde positif pour les comptes sociaux pour la première fois depuis près de 20
ans dès 2019, la version initiale du PLFSS pour 2020 reportait le retour à l'équilibre au-delà de 2023 (cf dépêche du 24/10/2019 à 17:13).

La hausse exceptionnelle intervenue en cours de navette sur l'Ondam 2020 accroîtra d'autant le déficit du régime général l'assurance maladie, qui s'établirait à
3,4 Md€ en 2020, soit 400 millions d'euros (M€) de plus que prévu initialement, après 3 Md€ en 2019 et 700 M€ en 2018.

Du fait de l'investissement supplémentaire de 200 M€ prévu en 2021 et 2022 sur les établissements de santé, le retour à l'équilibre serait plus lent que prévu.

Le déficit de l'assurance maladie s'établirait à 2 Md€ en 2021 (contre 1,5 Md€ initialement prévu), puis 400 M€ en 2022 (contre un excédent de 300 M€
initialement prévu). L'excédent attendu en 2023 se limiterait à 1,8 Md€ contre 2,5 Md€ prévu à l'origine.

La troisième LFSS du quinquennat d'Emmanuel Macron poursuit la déclinaison de mesures annoncées par le chef de l'Etat le 18 septembre 2018 dans le cadre
de la stratégie pluriannuelle "Ma santé 2022" (cf dépêche du 18/09/2018 à 16:08), ou proposées par la task force sur la réforme du financement du système de
santé.

Parmi les mesures les plus notables, figurent celles sur le financement des établissements de santé et médico-sociaux, la poursuite du transfert du financement
des agences sanitaires à l'assurance maladie, l'indemnisation d'un congé proche aidant (cf dépêche du 25/10/2019 à 17:28), l'instauration d'un fonds
d'indemnisation des professionnels victimes de pesticides (cf dépêche du 25/10/2019 à 18:31) et la création d'un service public de versement des pensions
alimentaires.

La loi limite à 0,3% la revalorisation des prestations sociales pour 2020 (cf dépêche du 28/10/2019 à 06:04).

Elle acte le transfert à la sécurité sociale du financement de l’Agence nationale de la sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et de l’Agence
nationale de santé publique (ANSP, Santé publique France) (cf dépêche du 25/10/2019 à 10:08), après l’Agence de la biomédecine (ABM) et de l’Ecole des
hautes études en santé publique (EHESP) en 2018.

Les principales mesures visant les établissements

La loi entérine la réforme du financement des activités de psychiatrie en établissements et la création d'un objectif de dépenses d’assurance maladie spécifique,
fixé chaque année par arrêté (cf dépêche du 25/10/2019 à 08:34).

Elle porte aussi un nouveau modèle cible de financement des services de soins de suite et de réadaptation (SSR), reporté en 2021 (cf dépêche du 25/10/2019 à
08:37) et les modalités de financement des hôpitaux de proximité (cf dépêche du 24/10/2019 à 19:06).

Le texte acte l'abandon de la réforme du ticket modérateur sur la base des groupements homogènes de séjours (GHS) (cf dépêche du 25/10/2019 à 08:17) et
réintroduit des sanctions pour les établissements ne respectant pas les engagements pris dans le cadre d'un contrat d'amélioration de la qualité et de
l'efficience des soins (Caqes) (cf dépêche du 25/10/2019 à 16:44).

Sur l'impulsion du gouvernement, les députés ont approuvé la mise en place d'un protocole entre l'Etat et les fédérations hospitalières permettant davantage de
visibilité sur les perspectives pluriannuelles d’évolution des ressources des établissements de santé publics et privés (cf dépêche du 24/10/2019 à 18:41).

A l'initiative de Thomas Mesnier (LREM, Charente), ils ont validé la transformation du modèle de financement des services d'urgence, issu des propositions de la
mission conduite avec le Pr Pierre Carli (cf dépêche du 25/10/2019 à 08:22).

Ils ont approuvé un renforcement des services proposés aux femmes enceintes éloignées des maternités (cf dépêche du 25/10/2019 à 12:20).

Les mesures notables sur les soins de ville

S'agissant des soins de ville, la loi crée un "haut conseil des nomenclatures" médicales afin de faciliter la révision d'ici 2024 de l'ensemble des actes inscrits sur
la liste des actes et prestations (LAP) (cf dépêche du 25/10/2019 à 08:42).

Elle fusionne des contrats incitatifs à l'installation de médecins libéraux en zone sous-dotée (cf dépêche du 25/10/2019 à 12:11) et renforce les pénalités contre
les professionnels de santé considérés comme prescrivant trop de produits ou prestations de santé (cf dépêche du 25/10/2019 à 17:20).

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Le cadre de la biologie médicale délocalisée est élargi (cf dépêche du 25/10/2019 à 17:20). Le texte met en place un parcours de prise en charge post-cancer au
forfait (cf dépêche du 25/10/2019 à 15:57) et prévoit un "lissage" de fin de droits à la complémentaire santé solidaire (cf dépêche du 25/10/2019 à 11:03).

Les mesures relatives aux produits de santé

La LFSS intègre une importante série de mesures concernant les produits de santé, dont la fixation à 0,5% du seuil de déclenchement de la clause de sauvegarde
applicable aux médicaments ("montant M") pour 2020 (cf dépêche du 24/10/2019 à 15:46), et sa révision à la hausse, à 1% pour 2019 (cf dépêche du
23/10/2019 à 16:02).

Sur ce modèle, ils ont acté une clause de sauvegarde pour les dispositifs médicaux (DM) et prestations associées de la liste en sus, en fixant son seuil à 3% de
croissance ("montant Z") (cf dépêche du 24/10/2019 à 13:32), que le Conseil constitutionnel a validé avec une réserve d'interprétation.

Parallèlement, la loi révise les conditions de prise en charge de certains DM afin de renforcer la concurrence et faire baisser les prix (cf dépêche du 25/10/2019
à 08:29), tout en élargissant le dispositif d'accès précoce aux DM innovants (cf dépêche du 25/10/2019 à 09:05).

La création d'un "Bulletin officiel des produits de santé" (BOPS) qui devait réunir l'ensemble des informations relatives au remboursement et à la prise en charge
des produits de santé par l'assurance maladie (cf dépêche du 25/10/2019 à 10:16), a été finalement censurée par le Conseil constitutionnel, qui a estimé qu'il
s'agissait d'un cavalier social.

Il clarifie la prise en charge des médicaments commercialisés par des distributeurs et importateurs parallèles (cf dépêche du 25/10/2019 à 10:20), plafonne les
prix de vente pour certains médicaments "intra-GHS" (cf dépêche du 25/10/2019 à 10:33) et rend plus homogènes les règles de facturation pour la nutrition
parentérale à domicile (NPAD) (cf dépêche du 25/10/2019 à 10:13).

Les règles relatives aux autorisations temporaires d'utilisation (ATU) ont été révisées, avec un encadrement renforcé des autorisations dites "nominatives", dont
le nombre total sera plafonné (cf dépêche du 25/10/2019 à 10:41).

De nouvelles dispositions contraindront tous les industriels exploitant un médicament de constituer un stock de sécurité de 4 mois maximum, renforceront les
sanctions financières en cas de tensions d'approvisionnement (cf dépêche du 25/10/2019 à 11:00), et pousseront à revoir les conditionnements inadaptés (cf
dépêche du 25/10/2019 à 17:15).

Le texte étend les demandes d'accord préalable (DAP) au remboursement des produits de santé (cf dépêche du 25/10/2019 à 17:09).

Pour l'officine, les députés ont supprimé la substitution biosimilaire (cf dépêche du 25/10/2019 à 10:24) mais approuvé la prise en charge des Trod angine (cf
dépêche du 25/10/2019 à 17:10) et révisé le mode de rémunération des entretiens pharmaceutiques (cf dépêche du 25/10/2019 à 17:32).

La loi modifie le dispositif du moindre remboursement en cas de refus de substitution de générique (cf dépêche du 26/11/2019 à 12:06) ainsi que les règles de
la substitution pour des médicaments à marge thérapeutique étroite (cf dépêche du 25/10/2019 à 09:37).

Elle initie une expérimentation de 2 ans sur l'usage thérapeutique du cannabis proposée par le rapporteur général, Olivier Véran (LREM, Isère) (cf dépêche du
25/10/2019 à 09:57).

Les mesures notables pour le secteur médico-social

L'une des principales dispositions du texte, pour le secteur médico-social, vise à transférer à la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) le
financement des établissements accueillant des adultes handicapés en Belgique (cf dépêche du 25/10/2019 à 12:47).

Le critère de l'activité des établissements sociaux et médico-sociaux concernés par un contrat pluriannuel d'objectifs et de moyens (CPOM) ne pourra désormais
plus être apprécié sous le seul prisme de l'indicateur de taux d’occupation (cf dépêche du 25/10/2019 à 14:14).

La LFSS prévoit d'expérimenter un "panier de santé" pour financer certaines activités des établissements pour enfants et adultes handicapés relevant de la
compétence exclusive ou conjointe des agences régionales de santé (ARS), issu d'un rapport du Dr Philippe Denormandie (cf dépêche du 25/10/2019 à 14:06).

Le texte instaure par ailleurs un bilan de santé obligatoire à l'entrée dans l'aide sociale à l'enfance (ASE) (cf dépêche du 25/10/2019 à 11:07).

Plusieurs mesures de prévention et de santé publique ont été votées, dont la gratuité de la contraception pour les mineures de moins de 15 ans (cf dépêche du
25/10/2019 à 10:38), et la taxation des "premix" (boissons mélangeant de l'alcool avec du soda ou jus de fruits) à base de vin (cf dépêche du 24/10/2019 à
10:43).

Autres mesures

Le Parlement a reconduit la prime exceptionnelle dite "prime Macron", exonérée de cotisations et introduite fin 2018, en la conditionnant à la mise en place d'un
intéressement (cf dépêche du 23/10/2019 à 18:38) et exonéré de cotisations l'indemnité de rupture conventionnelle des fonctionnaires (cf dépêche du
24/10/2019 à 08:46).

Le texte élargit les exonérations portant sur la prestation de compensation du handicap (PCH) reversée aux aidants (cf dépêche du 24/10/2019 à 09:42) et
valide l'expérimentation de versement immédiat des aides pour les services à la personne (cf dépêche du 24/10/2019 à 12:43).

Il simplifie la création des caisses de sécurité sociale regroupant plusieurs branches (assurance maladie, famille, vieillesse, recouvrement) (cf dépêche du
28/10/2019 à 06:02).

(Journal officiel, vendredi 27 décembre, texte 1)

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