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ENSAPLV – Technologie de l ‘édifice – Introduction aux structures – C2 fonction des

structures

Commentaires des slides

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‘’Un rêve d’architecte est un cauchemar d’ingénieur’’
Cette phrase illustre la direction dans laquelle il ne faut pas aller. Une bonne
compréhension mutuelle au service du projet passe par l’élaboration d’une langue
commune.

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Plan du cours.
A retenir impérativement les 3 grandes fonctions :

 Porter : les poteaux, les fondations


 Franchir : Les poutres, les arcs, …
 Contreventer : résister aux efforts latéraux par des croix, des murs de refend,
des encastrements
Ces grandes fonctions structurelles sont incarnées par des éléments (poteaux,
arcs,…) qui doivent résister aux contraintes spécifiques qu’ils subissent.

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Le rôle des structures est essentiellement celui d’ossature (préférer ce terme à
squelette)
Un exemple d’ossature nue : la tour Eiffel
Un exemple d’ossature habillée : la statue de la liberté dont l’ossature a été faite par
Gustave Eiffel
Certains bâtiments ont des structures plus ou moins apparentes : Le centre Pompidou
a une structure apparente. Les bâtiments haussmanniens ont une structure cachée.
La distinction entre structure et peau (préférer le terme enveloppe moins référencé au
corps humain) n’est pas toujours marquée. Certains bâtiments ont des enveloppes
structurelles, c’est le cas des bâtiments dont la façade est porteuse par exemple.

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Rappel de points vus dans le premier cours :

 La masse est différente du poids


 Une masse de 10kg aura sur terre un poids de 10 x 9,8 = 980 N (Newton)

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 Une masse de 10kg aura sur la lune un poids de 10 x 1,7 = 170 N (Newton)
 Les masses sont accélérées (attirées) vers le sol avec une force proportionnelle
à leur masse et à la masse de la planète sur laquelle on se situe.
 Le poids fait partie de la catégorie des forces
 Une force est représentée par un vecteur (un vecteur est basiquement une
flèche)
Ces vecteurs ont les caractéristiques suivantes :

 Ils ont une direction, par exemple verticale


 Ils ont un sens, par exemple de bas en haut
 Ils ont une intensité ou norme, c’est la valeur de la force qu’ils représentent. Ils
sont dessinés à une échelle qu’on se donne. Par exemple un poids de 1kg
(10N) sera représenté par 10cm
 Ils agissent suivant une ligne d’action. Par exemple la ligne d’action du poids
d’une brique est verticale et passe par son centre de gravité. De façon
générale, la ligne d’action passe par le point d’application.

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L’objectif global est de comprendre ce qu’est une descente de charges. Il s’agit de
faire la liste de toutes les forces (sollicitations) qui agissent sur un bâtiment et de les
quantifier. Ces forces sont définies dans des textes réglementaires appelés Eurocodes.
La première de ces forces (sollicitations) est le poids propre. C’est le poids que pèse
le bâtiment.

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Pour le calculer, il faut connaître :

 Les dimensions de tous les constituants du bâtiment


 La masse volumique de tous les constituants du bâtiment
Par exemple :

 Une dalle en béton de 4m x 3m x 0,2m d’épaisseur aura un volume de 2,4m3


 La masse volumique du béton étant de 2 500 kg/m3, la masse de la dalle en
béton sera de 2,4 x 2 500 = 6 000 kg ou 6 T (tonnes)
 Si on arrondit la gravité à 10 (valeur réelle 9,8), son poids est de 6 000 x 10 =
60 000 N ou 60kN (kilo-Newton)
 Il est parfois intéressant de ramener ce poids total à une valeur par m2. Pour
notre dalle, on aura donc : 60 000 / 12 = 5 000 N/m2

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Vient ensuite ce qu’on appelle les charges d’exploitation ou charges d’usage. Il s’agit
du mobilier, des cloisons amovibles, des faux plafonds éventuels et surtout des
humains qui vont y vivre.
La valeur est donnée par les règlements en fonction du type d’usage mais il est parfois
nécessaire de la corriger si on doit installer un équipement très lourd dans un bâtiment
(scanner dans un hôpital par exemple)
Si on reprend l’exemple de notre dalle, imaginons qu’elle supporte du logement :
La charge d’exploitation donnée est de 150 daN/m2 (150 déca newton par mètre carré).
Le daN est équivalent à 1kg. Donc on peut écrire 150kg/m2.
La charge d’exploitation totale est donc de 150 x 12 = 1 800 kg ou 18 000 N.
Lorsqu’il y a plusieurs étages, on imagine que tous les étages n’utilisent pas en même
temps la charge maximale autorisée. On fait une répartition statistique basée sur
l’expérience afin de déterminer la charge maximale statistique qui arrive au niveau des
fondations.

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La neige pèse entre 40 et 600kg/m3.
La carte représente le zonage en France pour les altitudes inférieures à 200m. les
surcharges vont de de 45 à 140kg /m2
Il y a ensuite un coefficient multiplicateur pour les altimétries supérieures et pour les
formes de pente.

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Effondrement du à la neige (Fonte partielle due au chauffage sous la couverture textile)

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Le vent peut exercer une contrainte très importante sur les bâtiments.

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Il y a 4 zones en France qui definissent des vitesses de vent conventionnelles allant
de 22m/s à 28m/s par paliers de 2m/s.
Cette vitesse se traduit en pression par la formule : P = ½ x ρ x v2 avec ρ = masse
volumique de l’air, qui peut varier, mais qui est en moyenne égale à 1,293 kg/m3
Ces valeurs sont également pondérées par des coefficients en fonction de l’angle du
vent par rapport à la surface concernée et en fonction des effets de masque de
l’environnement.

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Plusieurs vidéo existent sur internet montrant le coté spectaculaire de cet
effondrement .
Plusieurs explications existent. La plus probable impliquerait des « allées de Von
Karman » qui auraient provoqué l’accentuation du mouvement de torsion alternée.
http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/article-pont-de-tacoma-la-contre-enquete-
18305.php

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Video de l’effondrement du pont de Tacoma

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Les charges sismiques correspondent à des accélérations brusques du sol.
La France est répartie en zones de sismicité allant de 1 à 5 en fonction d’une valeur
d’accélération conventionnelle. Celle-ci est pondérée par de nombreux facteurs dont
le type de sol. A cette classification s’ajoute un classement des types de bâtiment allant
de 1 à 4, du moins sensible au plus sensible, des hangars aux hôpitaux.
Ainsi un bâtiment de type 1 en zone 1 ne sera pas contraint par une construction de
type anti sismique au contraire d’un bâtiment de type 4 en zone 5.

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Le modèle simplifié dit brochette permet de simuler le comportement d’un batiment en
cas de seisme.

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Cf : Serie de DVD architectures, édités par ARTE. De nombreux bâtiments sont
décortiqués, dont la bibliothèque de Sendai de Toyo Ito.
La souplesse de la structure liée à la forme des particulière des poteaux a permis à la
bibliothèque de résister au séisme de mars 2011.

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Plusieurs vidéo existent sur internet montrant le coté spectaculaire de ce séisme vu
de l’intérieur de la bibliothèque.

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La compression et la traction sont deux efforts symétriques qui permettent d’expliquer
quasiment toutes les structures.
Un câble est tendu, un poteau est comprimé.
A valeur d’effort égale, un poteau sera plus gros qu’un câble car il est sensible au
flambement. C’est un phénomène d’instabilité qui est lié à l’élancement du poteau (le
rapport entre sa base et sa hauteur). Lorsqu’il s’appuie dessus, la cane de Charlie
Chaplin plie, si c’étatit un poteau, on dirait qu’elle flambe.
Dans un bâtiment, tous les poteaux ne reprennent pas la même charge. Par exemple,
au Parthénon, les poteaux d’extrémités sont moins chargés que les poteaux centraux.

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Le pavillon de Barcelone de 1929 développe une idée avancée par Le Corbusier en
1914 avec la Maison Dom-Ino, la dissociation de la structure et de la façade.
La structure porte la couverture. Le rôle des parois est de clore l’espace. Certains des
murs assurent de façon élégante le contreventement de l’ensemble.

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Lorsque les poutres doivent franchir des grandes portées, ou permettre des porte à
faux importants, leur hauteur peut atteindre celle d’un étage complet. C’est alors
l’occasion de les exprimer d’un point de vue architectural.

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Il s’agit du 37ème pont sur la Seine. Il a été fabriqué par les usines Eiffel en Alsace.
C’est une structure de type arc et caténaire. La lentille, qui est la partie centrale du
pont en forme de lentille, pèse 650T et fait 106 x 12m. Elle a été acheminée par voie
fluviale en un seul morceau.

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Les poutres sont un élément essentiel du franchissement. Leur fonctionnement
dépend de la façon dont elles sont posées aux extrémités. (Elles peuvent être
encastrées, articulées ou simplement posées)
Dans le cas d’une poutre simplement posée, celle-ci va se déformer en s’incurvant
vers le bas en partie centrale. De fait, le haut de la poutre sera mis en compression et
le bas en traction.
C’est la raison pour laquelle les poutres en béton sont armées en partie basse. En
effet le béton résiste bien en compression mais pas en traction ou il faut lui adjoindre
un matériau qui résiste bien en traction, l’acier.

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Le fait qu’il y ait de la compression en partie haute et de la traction en partie basse
nous indique qu’il existe nécessairement une zone de la poutre qui ne subit aucune
sollicitation, à la rencontre des deux. La matière n’y est pas nécessaire d’ou l’apparition
des poutres métalliques type IPN qui optimisent l’utilisation de la matière en n’en
mettant que là ou c’est nécessaire.

Slide 21 et 22
Un plancher massif qui repose sur deux appuis, sur deux extrémités peut être vu
comme une succession de poutres accolées.
Lorsqu’il porte sur quatre appuis, sur sa périphérie, son comportement est différent.
Les deux directions s’entraident mutuellement en quelque sorte et permettent une
meilleure utilisation de la matière.
De façon générale, la façon dont la plancher est porté a une influence sur son
comportement.
Les planchers ne sont pas forcément massifs (béton armé), ils peuvent également être
composés de plusieurs composants et de matériaux différents (poutrelles et plancher
bois par exemple)

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Les arcs subissent principalement de la compression à l’inverse des chaines qui
subissent principalement de la traction.
L’architecte Antoni Gaudi a largement ce principe de symétrie pour composer les arcs
de la sagrada familia ou du parc Guell. En suspendant des cordes, il notait la géométrie
obtenue, qui est unique et composée de traction pure. Cette forme s’appelle une
chainette. Il retournait ensuite cette forme pour obtenir son pendant, l’arc en
compression.
Comme les efforts ne sont pas constants (il peut y avoir de la pluie, du vent, des
humains,…) la forme est épaissie afin que plusieurs configurations d’équilibre en
compression puissent s’y loger.

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Les coques en béton sont des ouvrages exceptionnels qui utilisent au mieux la matière.
Ils ont malheureusement été abandonnés à cause de leur cout en main d’œuvre. Il
faut en effet construire un coffrage complet qu’on ne retire qu’à la fin.
A titre d’exemple, le CNIT à la défense est une double coque de portée 220m pour
une épaisseur de béton pour chaque coque de 6,5cm au sommet et sur la plus grande
partie de la coque. Cette épaisseur augmente au droit des appuis pour atteindre 35cm.
Les deux coques sont espacés de 180 cm, reliées par des nervures, elles aussi en
béton armé de faible épaisseur.

Slide 25 à 26
Le contreventement est l’action de lutter contre le vent, de façon générale de lutter
contre les sollicitations horizontales.

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Nous vivons dans un espace à 3 dimensions, nous devons donc contreventer les
bâtiments dans les 3 plans de l’espace. (dans un repère, il existe 2 plans verticaux
perpendiculaires et 1 plan horizontal)
L’idée générale est d’empêcher la déformation des angles aux jonctions entre
éléments. Plusieurs stratégies existent pour ce faire :

 Créer des triangles, car le triangle est une forme géométrique indéformable.
Ces triangles peuvent travailler soit en traction soit en compression.
 Mettre en place des plans (type voile béton) par nature indéformables
 Bloquer les jonctions en les encastrant
Dans le cas du terminal de Naoshima, on voit en plan les plans (voiles) qui
contreventent la structure dans les deux plans verticaux. Ces plans disparaissent
visuellement car ils sont recouverts de miroirs
Il y a un 3eme plan de contreventement horizontal dissimulé dans la couverture.
Comme il s’agit d’une charpente métallique reconnaissable à ses poteaux très fins, le
contreventement est probablement réalisé par des tirants horizontaux au-dessus du
plafond visible et découpant en triangles l’espace carré entre poteaux.

Slide 27 à 28
La compréhension des barrages peut être extrapolée aux bâtiments :
La typologie du barrage poids peut être utilisée pour les murs de soutènement
La typologie du barrage contrefort permet de comprendre le fonctionnement des
cathédrales, mais aussi du pavillons du Portugal de Siza
La typologie du barrage voute permet de s’initier à la résistance de formes qu’on trouve
par exemple dans les coques ou les structures plissées.

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