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BILIOTHECONOMIE

Professeur : Abdou Karim DIALLO

Durée : 1 semestre

Classe : Master1

Module I -FONDEMENTS DE LA BIBLIOTHÉCONOMIE

1 -DÉFINITION

Le terme de bibliothéconomie est apparue, semble-t-il pour la première fois en 1839,


bien que la pratique ait existée depuis la plus haute Antiquité, notamment avec les
bibliothèques publiques de l’Empire romain.

Constantin Hesse, à qui l’on attribue la paternité du terme, délimite le champ des
préoccupations de la bibliothéconomie qui s’intéresse aux « problèmes posés par les
collections (constitution, accroissement, classement, catalogage, conservation) ; par les
usagers (devoirs réciproques du personnel et du public, accès aux livres, prêt) et par la
bibliothèque elle-même en tant que service organisé (règlement, personnel, comptabilité,
local, ameublement). Ce son les trois séries de problèmes qui constituent encore aujourd’hui
la matière de tout enseignement bibliothéconomie. » (Richter B. 1982).

Les Anglo-saxons aussi définissent la bibliothéconomie qu’ils nomment librarianship


ou library-science comme : la collecte, la préservation, l’organisation et l’utilisation du savoir
humain fixé sous une forme ou sous une autre.

Ces définitions montrent qu’une bibliothèque ne se réduit pas à un rassemblement


d’ouvrages en un lieu donné. C’est une institution sociale qui forme un maillon dans le
système de communication présidant à l’organisation de toute société, à l’existence de toute
culture. Sans communication entre les hommes, l’on ne saurait parler de société, et nous
sommes témoins de l’importance qu’a revêtu la communication écrite dans l’élaboration, la
fixation et la diffusion des valeurs de la culture occidentale.

L’objet ultime de la bibliothèque et donc de la bibliothéconomie demeure la


communication des connaissances, des idées, de la pensée.

La bibliothèque dans son acceptation moderne représente un système intégré de trois


composantes dont l’équilibre harmonieux est assuré par l’entremise d’une autorité
administrative. Dans ces trois composantes, nous retrouvons les fonctions citées par Hesse à
savoir, l’acquisition, l’organisation et le service.
Concernant l’acquisition, le bibliothécaire doit connaître les besoins documentaires
exprimés ou potentiels des lecteurs, et surtout, il doit savoir comment les acquérir. À ce
niveau, ses connaissances bibliographiques vont lui servir à faire une sélection pertinente.

L’organisation revient à ranger le matériel documentaire acquis de façon rationnelle


pour qu’il puisse être utilisé à bon escient. Ceci nous renvoie aux systèmes de classification
utilisés dans les divers catalogues et fichiers, à la cotation des ouvrages en rayons, etc…

Cette organisation rationnelle nous mène directement) à la troisième composante qui


est le service fourni par la bibliothèque. La notion de service est ici essentielle, car elle
représente la raison d’être de la bibliothèque. C’est pour satisfaire cette dernière que les deux
premières fonctions sont établies. En effet, acquérir des ouvrages et les disposer
méthodiquement n’a de sens que si ces ouvrages sont effectivement utilisés. C’est dans cet
esprit qu’il faut comprendre les lois bibliothéconomiques de S. R. Ranganathan « Books are
for use ; every book its reader ; and every reader his book.»

La fonction administrative qui assure l’unité du système ci-dessus décrit se retrouve


dans la structure même du terme de bibliothéconomie qui est composé de deux mots
bibliothèque et économie. Ce dernier signifie originellement organisation, administration et
gestion. La notion de gestion qui implique rationalisation est une nouvelle idée par rapport à
la pratique de la bibliothèque. La gestion des bibliothèques demande la mise sur pieds d’une
administration fonctionnelle qui puisse prendre les décisions nécessaires et imposer les
normes à suivre.

C’est l’administration qui module les implications des trois fonctions de la


bibliothèque suivant un objectif qu’elle définit. Ces implications recouvrent dans la pratique
de la bibliothèque trois dimensions :

1– Celle qui comprend toutes les opérations matérielles afférentes au circuit du livre.

2– Celle qui comprend la diffusion des ressources intellectuelles offertes par la


bibliothèque que ce soient les siennes propres ou celles acquises à travers les opérations
de prêt interbibliothèques.

3– La dernière dimension se réfère à l’environnement social et culturel dans lequel la


bibliothèque est implantée. La responsabilité première de la bibliothèque est de propager
sa propre culture, la culture de sa société, mais ceci n’exclut pas l’ouverture vers d’autre
horizons, d’autres cultures. Cependant, la question est de savoir jusqu’à quel degré cette
ouverture peu se faire. En d’autre termes, peut-elle ou même, doit elle initier des
changements dans le tissu socio-culturel à la communauté ? C’est une question d’autant
plus cruciale pour nos sociétés que celles-ci fut en état de transition. (Quelle culture
devons-nous promouvoir ? Pour quel type de société ?)

En attendant qu’un choix philosophique se fasse, la bibliothèque elle, évolue dans un


monde documentaire où il est devenu impossible de se suffire à soi-même. Il lui faut donc
coopérer avec d’autres institutions de même nature sur le plan national et international.
Une telle coopération exige l’élaboration de règles qui puissent servir à normaliser les
pratiques bibliothéconomiques. C’est ici qu’intervient la théorie de la bibliothéconomie, car
pour établir des normes qui soient satisfaisantes pour l’ensemble de la communauté
internationale, il faut pouvoir aller au-delà des différences de super-structure pour dégager «
la substantifique moelle ». En d’autres termes, la théorie de la bibliothéconomie, pour être
crédible, doit adopter une démarche scientifique et nous savons que cette dernière implique
objectivité et rationalisation. C’est pourquoi la bibliothéconomie ne doit pas se réduire à
l’observation des faits, des manifestations extérieures, des pratiques courantes. Elle va à la
recherche des causes profondes de chaque phénomène, pour en déduire, après étude, les
implications finales.

L’on pourrait se demander pourquoi la bibliothéconomie est une science nouvelle


alors qu’il existe des bibliothèques depuis des millénaires. Le second point de cette
introduction sur la théorie de la bibliothéconomie va essayer de répondre cette question à
travers une brève revue de l’historique des bibliothèques.

2 – HISTORIQUE

Dans le monde occidental, on s’est préoccupé très vite de la préservation des faits
culturels par un procédé plus fiable que la mémoire individuelle. Ceci dans le but de léguer
cette culture aux générations futures, mais surtout parce que le procédé de conservation par
écrit permettait une manipulation plus souple, plus aisée des informations accumulées,
notamment dans la formation du clergé, dans les transactions commerciales et les affaires
politiques. Les universités du Moyen-âge, en établissant un enseignement fortement basé sur
l’écrit ont aidé à l’implantation des premières bibliothèques européennes, après le déclin des
grandes civilisations de l’Antiquité.

Ces bibliothèques étaient réservées à l’élite intellectuelle de l’époque, aux érudits,


classe à laquelle appartenaient les bibliothécaires eux-mêmes. Pour ces derniers,
l’organisation de la bibliothèque faisait bien sûr partie de leurs préoccupations, mais ils
s’adonnaient surtout à des études particulières comme la traduction des textes anciens ou la
compilation de bibliographies, par exemple.

C’est avec l’apparition des bibliothèques publiques contemporaines que s’est fait
sentir le besoin de justifier philosophiquement l’institution afin d’établir des lois et préceptes
pour son bonne marche.

L’évolution technologique a permis le développement de l’imprimerie qui met


l’imprimé à la portée de tous. Cette accessibilité de l’imprimé va être utilisée pour faire de
celui-ci un support de la machine industrielle. L’imprimé va en effet aider à former les
consommateurs et aussi les concepteurs dont celle-ci a besoin pour se renouveler, se
maximiser. Dès lors l’accès de tous à la lecture va devenir un objectif socio-politique soutenu
par une idéologie démocratique. On érige des bibliothèques de prêt ouvertes à tous. Le
mouvement en faveur des bibliothèques populaires se développe partout, dans la vieille
Europe comme dans le nouveau monde d’Amérique, mais surtout en Grande Bretagne et aux
USA. Dans les pays anglo-saxons, en Amérique du Nord particulièrement, la promotion de la
lecture est initiée, encouragée et financée par des hommes d’affaires et des intellectuels
bourgeois conscients de la portée d’une telle action.

En effet, l’éducation par les livres va aider à l’assimilation culturelle des jeunes
immigrés originaires d’horizons divers, les transformant en citoyens américains.

En France l’essor de la lecture publique va être longtemps freiné à cause de sa double


origine : « Pour la bourgeoisie et les gens cultivés des salles de lecture souvent solennelles,
contenant des collections parfois très riches mais aussi encombrées d’ouvrages anciens et
démodés ; pour le peuple, des bibliothèques populaires orientées vers le prêt d’ouvrages bon
marché. » (Le métier de bibliothécaires ABF 1979).

* N.B. : Les bibliothèques municipales dont les collections ont été héritées des bibliothèques
privées de la noblesse après la révolution de 1789.

Après que l’impulsion ait été donnée par des initiatives privées, les fondateurs et les
utilisateurs des bibliothèques populaires vont demander aux pouvoirs publics de prendre la
relève en ce qui concerne la gestion de ces bibliothèques. Il fallait, pour qu’elles soient
financées par les fonds publics, présenter une justification rationnelle. Les initiateurs du
mouvement vont s’y employer en démontrant que de telles institutions font naturellement
partie du secteur public, car elles ont été créées par la société pour répondre à un besoin
public. L’un des arguments chocs avancés présentait la bibliothèque publique comme
essentielle à la formation d’un électorat informé sans lequel il ne pouvait y avoir de société
démocratique.

Il semble donc que les bibliothèques publiques soient l’illustration d’une étape
particulière dans l’évolution socio-culturelle de l’Occident.

Le passé récent de la bibliothèque publique a contribué à forger ce qu’on pourrait


appeler le credo de la civilisation occidentale qui se traduit par une croyance profonde dans la
vertu de l’écrit. Une telle philosophie explique que pendant longtemps, le concept de culture
ait naturellement été associé aux livres ; la valeur individuelle à la somme de connaissances
livresques acquises ; et par conséquent, l’évolution d’une société au nombre de bibliothèques
qu’elle possède.

La seconde moitié du XXe siècle voit pourtant la suprématie de l’écrit face aux autres
formes de communication remise en question. Notamment avec l’expansion des techniques
audio-visuelles qui engendrent la radio, le cinéma, la télévision.

Ces techniques semblent constituer pour l’imprimé « une concurrence redoutable tant
dans le domaine des loisirs que dans celui de l’information : c’est pourquoi l’écrivain
canadien Mc Luhan croit pouvoir annoncer la fin de la civilisation écrite et le retour à la
civilisation orale qui existait avant l’invention de l’imprimerie : c’est la fin de la galaxie
Gutenberg. » (Le métier de bibliothécaire ABF 1979).
Dans la « galaxie Gutenberg », Mc Luhan appuie son raisonnement sur le fait que la
communication audio-visuelle permet une transmission « chaude » car elle s’adresse
directement à nos facultés émotionnelles alors que la communication écrite est assortie d’une
certaine distanciation qui gèle le flux entre émetteur et destinataire. Cependant ces prévisions
bouleversantes pour l’environnement social contemporain ne sont pas réalisées. Loin de nuire
à l’industrie de l’imprimé, les média audio-visuels ont au contraire aidé à une nouvelle
poussée de l’écrit, et l’on parle même de soutien mutuel. En effet, on reconnaît aujourd’hui
que les divers supports de l’information réagissent les uns sur les autres et qu’ils entretiennent
des relations de complémentarité. Le texte imprimé fait une place de plus en plus grande à
l’image tandis que l’écran et la radio garantissent leurs succès en adaptant les classiques de
l’édition.

La bibliothèque aussi s’adapte à ce nouvel environnement et offre à ses usagers


d’autres types de documents. À côté de l’imprimé traditionnel, nous trouvons des documents
graphiques (estampes, cartes, affiches) et des supports magnétiques (disques, diapositives,
vidéo-cassettes, CD-ROM, DVD, etc.).

La nouvelle complexité du matériel documentaire alliée à l’impact reconnu de


l’institution sur l’environnement social a rendu nécessaire l’élaboration d’une théorie
fondamentale de la bibliothéconomie à partir de laquelle les applications pratiques et les
adaptations particulières vont se faire. Pour que le développement des bibliothèques aille de
pair avec l’expansion technologique et l’évolution sociale, il faut que la science
bibliothéconomique s’appuie sur une recherche constante.

3 – FONDEMENTS INTELLECTUELS DE LA BIBLIOTHÉCONOMIE

La nécessité d’établir une théorie de la bibliothéconomie n’a pas toujours parue


évidente aux yeux du public ni même à ceux de certains professionnels. Les bibliothécaires
traditionnels ou conservateurs pensent que la recherche d’une philosophie de la bibliothèque
peut mener à la négligence sinon à la méconnaissance des pratiques professionnelles.
D’autres, au contraire, les tenants de la nouvelle tendance, affirment qu’une étude de la
théorie de la bibliothèque ne peut qu’en maximiser les applications pratiques. De ce fait, il
apparaît important que la formation des futurs conservateurs parte de la théorie pour une
meilleure assimilation des connaissances pratiques.

La question ne se pose plus de savoir si la bibliothéconomie appartient aux sciences


pures, aux sciences sociales ou alors si c’est juste un amalgame de techniques et d’usages.
C’est une discipline intellectuelle qui exige de ces pratiquants une formation de niveau
universitaire. L’expérience montre qu’une simple formation pratique sur le tas ne peut
produire des professionnels efficients quand à la tâche et aux responsabilités qui leur
incombent.
En 1964, Abraham Kablan définissait devant l’assemblée de l’Université de Chicago,
les trois principaux facteurs composant les fondements intellectuels de la bibliothéconomie.
Le facteur premier est un facteur humain. Il recouvre l’étude des utilisateurs et des utilisations
de l’information. Ce facteur nous amène à examiner les composantes sociales impliquées dans
l’acte de communication, afin de découvrir comment est créée l’information, comment elle est
transmise, comment elle est reçue et interprétée.

Le second facteur recouvre l’ensemble des opérations matérielles effectuées dans une
bibliothèque, c’est donc la pratique de la bibliothéconomie, mais une pratique qui cherche à
savoir le pourquoi des choses et non seulement le comment.

Le troisième facteur recouvre l’ensemble des disciplines auxiliaires auxquelles fait


appel la bibliothéconomie pour se développer tes que les mathématiques, la sémantique et
l’informatique par exemple, pour l’élaboration des thesauri, l’informatisation des données et
l’automatisation des opérations (systèmes de prêt, catalogage, statistiques, etc...).

La théorie de la bibliothéconomie ignore la fausse opposition qui existe entre


bibliothèque, centre de documentation et dépôt d’archives. Ce sont des unités documentaires
qui remplissent des fonctions complémentaires. En ait, la documentation comme
l’archivistique n’est qu’un aspect de la bibliothéconomie. Le bibliothécaire, le documentaliste
et l’archiviste doivent faire face aux mêmes genres de problèmes que soulèvent l’explosion
documentaire et la poussée technologique de cette fin du 20e siècle. Ce sont des problème de
gestion des ressources documentaires : sélection, identification, organisation, conservation,
problèmes qui tous concourent, quelque soit l’aspect privilégié, à la diffusion rationnelle
d’une information qui se veut la plus pertinente possible. Le contenu intellectuel de ces tâches
se trouve dans leur conception plutôt que dans leur application.

La bibliothéconomie, de par sa nature, ses objectifs, les problèmes qu’elle étudie, les
méthodes de recherche qu’elle utilise, les relations qu’elle entretient avec les autres
disciplines scientifiques, fait maintenir au livre, support du savoir humain, sa place dans la
mouvance économique et sociale. Cette action lui a fait gagner ses lettres de créance en tant
que science sociale.

En fait la caractéristique scientifique de la bibliothéconomie conçue comme l’étape


intermédiaire nécessaire entre l’homme, pris individuellement ou en communauté, et le savoir
humain enregistré sur support, se définit au sein du système global de communication qui
prévaut dans la société moderne.
BIBLIOGRAPHIE

- Le métier de bibliothécaire / A. B. F. Paris.

- Richter B.- Précis de bibliothéconomie. Paris, 1982.

- Shera Jesse H.- The foundation of education for librarianship. Chicago, 1972.

- World Encyclopedia of library & information services.

- Conservateur de bibliothèque, un nouveau metier ? BBF, t. 47., n° , 2002

- The librarian : Quest for the spear : DVD. Version française. Film de Noah WYLE
Production & Diffusion

Psychologie BIBLIOLOGIE

Technique de
Création intellectuelle
fabrication
LECTEUR

(utilisateur)

Processus de lecture

de communications

Sociologie

LIVRE

(autres média)

Service du public
Choix BIBLIOGAPHIE
(Animation

Entrée
TRAITEMENT
Classement
BIBLIOTHÈQUE
LOCAL CATALOGAGE

& MOBILIER Communication

Coopération ADMINISTRATION & GESTION Personnel

Budget

BIBLIOTHÉCONOMIE
MODULE 2 : BIBLIOTHEQUES PUBLIQUES

LES SERVICES PUBLICS

1. – Les services publics


1.1. – Aménagement des collections
1.2. – Le système de prêt
1.3. – Promotion et animation
2. – Les services d’information.
2.1. – Collections
2.2. – Organisation
2.3. – Utilisateurs
3. – Service spécial.
3.1. – Autorités locales
3.2. - Communautés
4. – La bibliothèque publique pour les enfants.
4.1. – Les écoles
4.2. – La section enfantine
5. – Administration
1.1. – Aménagement des collections

L’aménagement des collections se fait en séparant dès le début les ouvrages destinés au
prêt, de référence, pour la consultation sur place uniquement, et le matériel destiné à la section
enfantine ; à l’intérieur de chaque catégorie les documents sont rangés par sujet avec une
subdivision alphabétique des auteurs ou des titres pour les anonymes.

Dans les petites bibliothèques ces différentes catégories peuvent être assemblées dans une
seule pièce alors que dans les grandes bibliothèques elles peuvent être logées dans des
compartiments séparés.

Dans certaines petites bibliothèques on peut mettre ensemble en une seule séquence de
classement les ouvrages de prêt et les ouvrages de références, en distinguant ces derniers par
une étiquette de couleur différente par exemple pour la côte.

Il est aussi possible pour des grandes bibliothèques de diviser la collection non par
catégorie (référence et prêt) mais par thème en incluant tous les types de document se
rapportant à ce thème en une seule séquence de classement.

Dans ce cas chaque grande division se trouve sous la responsabilité d’un conservateur
spécialisé en la matière et qui joue le rôle de conseiller face au lecteur.

Le choix à partir de ces différentes possibilités va se faire en tenant compte des besoins
des usagers et non de la convenance du bibliothécaire. Il va sans dire que des éléments tels que
la taille de la bibliothèque, la nature du stock et l’état du réseau de bibliothèques alentour
entrent aussi en jeu dans le choix définitif de l’arrangement des collections.

1.2. – Le système de prêt

Après l’arrangement des collections on doit considérer le système de prêt qui va être mis
en place.

Il existe une variété de système de prêt depuis le traditionnel système Brown jusqu’au
système automatisé qui utilise un crayon électrique transmettant les opérations du prêt à
l’ordinateur grâce à une enregistreuse magnétique (nombre codé par carte du lecteur et
ouvrage). Sans oublier les systèmes mécaniques de photocharging ou d’audiocharging.

Une fois le choix fait en tenant compte des finances dont on dispose, du personnel, et des
lecteurs attendus, on établit un règlement concernant le nombre d’ouvrages à prêter, la durée
du prêt, les sanctions pour les retards ou les pertes et les statistiques à maintenir.

Il faut aussi penser à réglementer la réservation des ouvrages (nature des ouvrages qui
peuvent être réservés, paiement des charges de transport si c’est demandé en prêt inter).
1.3. – Promotion et animation

La bibliothèque publique a le devoir d’encourager les adultes et les enfants à utiliser les
services qu’elle offre ; elle doit aussi aider ses utilisateurs à tirer profit au maximum des
services qu’elle offre. Différentes activités concourent à cet objectif : la publication de guides
de la bibliothèque ; la liste d’acquisitions (livres et périodiques), des expositions, des
conférences, des rencontres, des émissions radiodiffusées ou télévisées (portes ouvertes) et tout
autre moyen de publicité et d’animation.

Pour toutes ces activités la bibliothèque se doit d’utiliser au maximum son personnel
mais il est aussi recommandé de faire appel à des experts (conseils) pour présenter au public
que l’on veut attirer le meilleur visage de la bibliothèque.

Outre les documents imprimés la bibliothèque doit faire état de son matériel audiovisuel
(disques, cassettes, films, diapositives etc.).

Cette collection disponible pour la consultation sur place à la bibliothèque pourra être
prêté non à des individus mais à des groupes ayant un statut reconnu en tant que collectivités
telles les institutions éducatives, les associations culturelles des jeunes, etc…

La bibliothèque peut réclamer une souscription pour l’emprunt d’un tel matériel (annuel
ou ponctuel).

2.- LES SERVICES D’INFORMATION DE LA BIBLIOTHEQUE PUBLIQUE

Pour l’homme contemporain qui veut se maintenir au courant de l’actualité que ce soit
sur le plan professionnel, familial ou pour son épanouissement personnel, il est devenu
essentiel d’avoir accès à une information courante et pertinente.

La fourniture d’une telle information fait parti des services usuels de la bibliothèque
publique.

2.1. Les collections

Ce service traditionnellement nommé services de référence doit posséder une collection


propre différente du fonds de prêt de la bibliothèque. Une collection à consulter sur place
uniquement afin qu’elle soit à tout moment disponible pour les utilisateurs. En plus des
documents le service de références doit mettre à la disposition des usagers des tables et des
chaises, et si possible des carrels, des cabines d’écoute, etc…

Il doit produire certaines publications telles que des guides, des catalogues spécialisés, et
autres outils bibliographiques destinés à faciliter la recherche d’informations.
La collection de ces services englobe principalement des répertoires d’adresses, des
annuaires, des encyclopédies, des dictionnaires, des ouvrages de synthèse de bonne qualité
dans les principaux domaines de la connaissance, sans oublier une proportion raisonnable de
revues et journaux d’informations courantes (politiques, sportives, culturelles, économiques,
vulgarisations scientifiques, éducatives).

Efficacité du service de référence : penser à conserver les périodiques (informations


rétrospectives) sur une période allant de 2 à 5 ans.

2.2. – Organisation

Dans une grande ville la bibliothèque publique centrale peut comporter plusieurs sections
au sein du service de références : commercial, technique, historique, local ou national ; avec
des bibliothécaires spécialisés dans chaque domaine pour s’occuper de la sélection des
documents, de leur conservation, de l’indexation et de l’analyse.

Pour une petite bibliothèque de quartier, le service de référence peut consister en un ou


deux dictionnaires, une encyclopédie, un annuaire téléphonique, un répertoire d’adresse, des
revues et journaux plus un fichier interne d’information qui servira de bases de données au
bibliothécaire pour orienter l’utilisateur que les ressources de la bibliothèque ne peuvent
satisfaire, vers d’autres sources d’information plus adéquates.

2.3. – Les utilisateurs

Les utilisateurs de la section de référence en bibliothèque publique, en dehors des


enseignants et des étudiants, se recrutent parmi les populations du monde commercial et
industriel que ce soit les PME locales ou les succursales des grands trusts internationaux. Ces
derniers ont besoin d’une information courante concernant la situation économique d’un pays
donné ou d’un marché sur les affaires qui marchent ou sur les projets de développement, sur le
commerce extérieur et sur les dispositions légales concernant ces activités (syndicats
travailleurs chinois, groupe économique thaïlandais ou bordelais, architecte, décorateur).

D’autres personnes peuvent avoir recours à la bibliothèque publique de référence.


Exemple : des particuliers cherchant à connaître l’histoire de la création de leur ville (Gorée,
Saint Louis) ou des touristes et autres visiteurs voulant des informations sur les populations
autochtones, les activités artisanales, la culture traditionnelle, les retraités, les sans emplois, les
ménagères.

Eu égard à son objectif, la section référence de la bibliothèque publique doit posséder


des collections classées, cataloguées et indexées de manière rigoureuse afin qu’elles puissent
fournir l’information demandée de manière précise et rapide.
3.- SERVICE SPECIAL

3.1 – En direction des autorités locales

La bibliothèque publique particulièrement lorsqu’elle se trouve sous la tutelle de la


municipalité peut aussi se mettre au service des autorités locales. Elle peut le faire en créant
un service d’information spécialement orienté en direction des besoins des élus municipaux et
autres officiers d’état travaillant pour la communauté.

Un tel service peut être incluse dans la section de référence de la bibliothèque publique
comme il peut être organisé à part en collaboration avec d’autres services d’informations
gouvernementaux (Primature, Secrétariat d’Etat à la Présidence, Assemblée Nationale,
Secrétariat d’Etat à la décentralisation…).

Ce service peut produire un bulletin d’information courante concernant la commune, un


résumé de certains journaux et quotidiens, il peut aussi élaborer une base de données pouvant
servir aux autorités pour répondre aux questions de leurs administrés (problèmes de retraite,
aide sociale aux anciens combattants, prestations familiales etc…).

La fourniture d’un tel service est le plus sûr moyen de promotion de la bibliothèque vis-
à-vis des autorités.

Employant les services de la bibliothèque, ils vont en comprendre l’efficacité et aider à


son développement au lieu de la traiter comme une institution non rentable.

3.2 . – En direction de la communauté

Ce service spécial de la bibliothèque publique peut prendre une forme plus poussée et se
muer en agence d’information pour les problèmes concernant la communauté en collaboration
avec d’autres organisations à caractère social. Par exemple : les associations culturelles, les
prestations familiales, le bureau de la main d’œuvre, les associations de consommateurs ou de
locataires, etc.

Sur cette base de coopération la bibliothèque publique pourra dire à sa clientèle où


s’adresser en cas de contentieux avec son propriétaire, en cas de problèmes juridiques
simples : problèmes de couverture médicale en cas d’accident, problèmes d’assurance etc.…
(en général les informations de bouche à oreille, je crois que… mais pas de certitude),
problèmes d’habitat pour nouveaux venus dans la ville (étudiants ou autres), etc.…

Le service spécial de la bibliothèque publique pourra aussi penser à fournir du matériel


de lecture à des institutions de la communauté telles que les prisons et les hôpitaux, les centres
d’alphabétisation pour adultes, les centres éducatifs et autres institutions pour enfants
socialement handicapés.

Ce service spécial permet d’agrandir le public de la bibliothèque en élargissant au


maximum l’audience de la bibliothèque publique. Il amène les administrés locaux à
comprendre et à accepter les investissements que demandent la mise en place et l’équipement
de la bibliothèque.

Cette activité non traditionnelle facilite l’intégration de l’institution de la bibliothèque


au sein de la communauté.

4. – LA BIBLIOTHEQUE PUBLIQUE ET LES ENFANTS

Le service de bibliothèque en direction des enfants peut se diviser en deux parties :

- une partie organisée dans les locaux de la bibliothèque et une autre comprenant une
bibliobus ou tout au moins la distribution de livres dans les écoles du primaire et du
secondaire.

4.1. – Les écoles

Pour cette partie la bibliothèque publique peut demander le concours des autorités
scolaires du quartier. Le bibliothécaire chargé des enfants devra posséder en plus de ses
connaissances professionnelles une certaine culture dans les problèmes éducatifs et surtout en
psychologie de l’enfant. Pour cela, il aura à travailler en étroite collaboration avec les
éducateurs.

Le service en direction des écoles devra compléter le matériel éducatif en plus des
ouvrages de fiction destiné à faire acquérir aux enfants l’habitude de la lecture.

Pour ce faire, la bibliothèque publique devra compléter ou aider à renouveler la


bibliothèque de l’école quand elle existe ou alors pallier ce manque en assurant un service
régulier de bibliobus (une fois par mois).

Lorsque la bibliothèque scolaire existe, la bibliothèque publique devra aider le


responsable de ce service, par ses conseils à bien organiser son unité documentaire où les
élèves aussi bien que les enseignants pourront s’approvisionner.

La bibliothèque pourra proposer régulièrement aux enseignants des nouveaux titres pour
réactualiser leurs enseignements ou pour les illustrer (documentaires).
4.2. – La section enfantine

La collection devra comprendre des ouvrages imagés pour les enfants du préscolaire,
des ouvrages pour aider à l’apprentissage de la lecture, des livres de la littérature classique,
des ouvrages de fiction pour aider à développer l’imagination et la créativité, un important
fonds documentaire et des ouvrages devant aider les adolescents dans le choix de leur futur
métier (Biographies de gens célèbres dans différents corps de métiers) sans oublier toute la
littérature culturelle concernant aussi bien leur environnement propre que le monde extérieur.

Différentes activités d’animation seront entreprises pour attirer les enfants à la


bibliothèque et les habituer à fréquenter ces lieux.

Notamment l’heure du contre pour les tout petits ; les clubs de vacances, les concours,
les conférences et les causeries autour d’un thème ou d’un livre, les expositions etc…).

5. ADMINISTRATION

Le service administratif assure la gestion efficace de la bibliothèque. Il s’occupe de


gérer les finances ; de l’équipement de la bibliothèque en matériel mobilier ; du secrétariat
(correspondance, dactylographie, des archives de la bibliothèque), des problèmes de sécurité
et de maintenance du bâtiment, du personnel professionnel et non professionnel comme les
chauffeurs de bibliobus, les agents de service et de sécurité, etc…

Dans les grandes bibliothèques publiques le service administratif peut être tenu par un
attaché d’administration pour soulager les professionnels de ces tâches non
bibliothéconomiques.

Mais il arrive souvent que dans les bibliothèques publiques le responsable de la


bibliothèque soit chargé de toutes les tâches administratives.

Dans ce cas il devra organiser le travail de manière à partager les différentes tâches
entre son personnel pour ne pas être complètement asservi à l’administration négligeant les
préoccupations bibliothéconomiques.

Il va sans dire que tout autant que les autres services, un service administratif bien tenu
est indispensable à la bonne marche de la bibliothèque et contribue largement à sa renommée.
6. BIBLIOTHEQUE PUBLIQUE : Service de référence

INTRODUCTION

Les utilisateurs de la B.P. représentent les diverses composantes de la communauté au


plan social, culturel, politique et économique. Elèves, enseignants, fonctionnaires, ouvriers,
retraités, syndicalistes, chômeurs, hommes, femmes, tous cherchent des informations. La
fonction du service de référence = aider à trouver l’information souhaitée.

1. Le concept de référence

Un service de référence est moins une collection spéciale localisée dans un espace
donné, qu’un personnel spécialement formé à utiliser tout le fonds de la bib. pour les besoins
d’information de sa clientèle. C’est pourquoi il ne faut pas laisser ce travail de façon
indifférenciée à l’ensemble du personnel. Un service de référence efficace requiert :

- un personnel spécialement choisi pour procéder aux recherches


- une formation appropriée des personnes choisies, pour qu’elles aient une
connaissance approfondie du fonds de la bib. et des outils de référence, une
expérience pratique de leur utilisation.

Ainsi, la fonction de référence englobe :

- la recherche d’information
- établissement de listes bibliographiques
- formation des utilisateurs (orientation, utilisation des outils bibliographiques)
- promotion de la bib.
- développement et amélioration du service.

2. LES OUTILS DU SERVICE DE REFERENCE

Il existe une demande de plus en plus nombreuse de faits et de données précises non
seulement dans la recherche scientifique mais dans tous les secteurs de la vie active.

Ces faits et données se retrouvent généralement dans les ouvrages de référence.


Un ouvrage de référence est un livre à consulter pour trouver une information précise
plutôt que pour une lecture continue. Dans ce type de livre les faits ou informations donnés
sont tirés de sources multiples et rassemblés de manière logique pour faciliter leur utilisation.

Les de référence peuvent servir de deux manières :

- donner directement l’information voulue (encyclopédies, dictionnaires, répertoires,


annales…)
- indiquer où trouver l’information (bibliographies et autre index).

3. - Organisation du service de référence

Plusieurs possibilités :

a) le service de référence non distinct des autres services fournis aux lecteurs se tient à
la banque de prêt : c’est le cas des petites bibliothèques de quartier ; mettre une
signalisation « INFORMATION », choisir une personne ayant la maîtrise des outils
de référence les plus courants et une bonne connaissance du milieu. Pour une petite
bibliothèque la collection de référence peut consister en un ou deux dictionnaires, 1
encyclopédie, 1 annuaire téléphonique, 1 répertoire d’adresse, des revues et journaux
plus 1 fichier interne d’information qui servira de base de données au bibliothécaire
pour orienter l’utilisateur que les ressources de la bibliothèque ne peuvent satisfaire,
vers d’autres sources d’information plus adéquates.

b) Les services d’information occupent un coin distinct de la salle de lecture : cas des
bibliothèques urbaines de taille moyenne (population au dessus de 15 000
habitants) ; aménager le coin de référence avec un bureau de 2 m de long, une
centaine d’ouvrages sur des rayonnages près du bureau comportant des usuels de
référence, revues, annuaires, répertoires concernant la ville et le pays, cartes
routières… L’emplacement du bureau d’information ne doit pas être trop éloigné de
l’entrée principale, du catalogue général et du fonds documentaire de la
bibliothèque.

c) Le département ou la section de référence


Dans les B.P. des grandes métropoles nous trouvons souvent un département de
référence. Ce département dont l’existence doit être signalée dès l’entrée ne doit pas
être loin du catalogue général.

Ce département pas trop éloigné du catalogue général devra être signalé dès l’entrée.
Il doit comporter 1 ou 2 tables bureaux ouverts au public, un espace d’accueil des
usagers. Les outils de référence les plus utiles autour des bureaux, complétés par une
collection de 2 ou 3 000 autres ouvrages et périodiques disposés sur des rayonnages
en épi. Une salle de travail où un petit groupe peut s’isoler pour discuter.
La collection du département de référence sera complétée par le fonds documentaire
des collections de prêt.

Lorsque le budget de la bibliothèque le permet, un second fonds documentaire exclu


du prêt est monté dans le département de référence qui aura au moins deux
conservateurs.

4. – Les collections

Outre les encyclopédies et les bibliographies et autres usuels, les collections incluront
des périodiques, notamment des journaux officiels et les quotidiens nationaux, des cartes, du
matériel A-V sans oublier les « ressources humaines » (personnes pouvant fournir des
informations sur des sujets précis).

Ces collections seront complétées par un service de prêt interlocal et international.

5. - Les activités du responsable

- programmer le travail et en assurer la répartition parmi le personnel


- superviser et former le personnel
- être à l’écoute des lecteurs et les servir
- effectuer des recherches bibliographiques : lecteurs, catalogues collectifs
- préparer les statistiques et les rapports d’activités du service
- préparer les dossiers du personnel
- préparer le budget du service
- préparer la promotion du service

Tout ceci doit faire l’objet d’une programmation générale avec échéances, objectifs et
contenus, que l’on peut consulter pour savoir ce que l’on fait dans le département et où l’on
en est.

Références : Joseph WHEELER & HERBERT GOLDHOR. – Practical Administratia of


Public Libraries. – New York : HARPER & ROW, 1962. – 571 p.
MODULE 3

LES BIBLIOTHEQUES NATIONALES : Caractéristiques générales

1. Définition :

D’une façon générale on peut dire que la bibliothèque nationale d’un pays est celle qui
est chargée de rassembler et de conserver pour les générations futures tous les écrits
constituants le patrimoine national. Par ailleurs, la B. N. gère un certain nombre de services
d’intérêt commun pour l’ensemble des autres bibliothèques. Parmi ces services on peut citer
les services bibliographiques qu’elle assure grâce aux privilèges du dépôt légal. La B. N. joue
ainsi le rôle de bibliothèque centrale desservant les autres bibliothèques du même pays. Mais
la diversité des B. N. est très large. Certaines comportent en plus des traditionnels
départements des imprimés, des estampilles, des photothèques, des filmothèques, des
phonothèques. Il convient toutefois d’examiner les fonctions et les responsabilités des B. N.,
pour saisir leur nature et leurs problèmes.

2. Tâches traditionnelles de la bibliothèque nationale

2. 1. -Acquisitions :

La B. N. a la responsabilité inéluctable d’acquérir la totalité de la production nationale.


Toutefois pour les documents éphémères et de peu d’intérêt, elle peut être amenée à faire un
choix. Grâce à l’application rigoureuse du dépôt légal (l’obligation faite aux éditeurs et
imprimeurs de déposer gratuitement à la B. N. ou à un autre service de l’état un ou plusieurs
exemplaires de toute publication faite dans le pays). La B. N. peut acquérir et conserver la
totalité de la production nationale.

2.2. Conservation :

La B. N. doit d’autre part répertorier et conserver les documents concernant le pays :


même publiés à l’étranger. De même elle doit acquérir, répertorier et conserver les
documents élaborés par les nationaux même à l’étranger.

2.3. Coordination :

La B. N. a la charge d’acquérir le meilleur de la production étrangère et autant que possible


coordonner l’acquisition d’ouvrages étrangers pour les autres bibliothèques du pays
notamment pour les plans nationaux d’acquisition.
3. La vocation encyclopédique de la B. N.

Les tâches précédemment énumérées ont donné aux B. N. un fonds et une orientation
vraiment encyclopédique qui jusqu’à la fin du 18e siècle, ont présidé au développement de la
collection. L’ancien directeur du British Museum, A. Panizzi, définit ainsi cette vocation
encyclopédique « fournir au public les éléments d’information, sur toutes les branches du
savoir, dans toutes les langues et de touts les pays judicieusement classés, catalogués de façon
complète, détaillée et nette pour permettre aux lecteurs de suivre toutes les connaissances
humaines ; la B. N. doit posséder dans chaque langue, la meilleure bibliothèque que hors du
pays où cette langue est parlée.

Deux B. N. seules pourraient prétendre encore à cette universalité :

- la « Librairy of Congress » (la B. N. des Etats-Unis) avec une dominance : Sciences


Sociales qui avait plus de 38 millions de documents en 1956.
- La B. N. de l’URSS, la bibliothèque Lénine de Moscou avait 28 millions de
documents en 1962.

Mais pour l’ensemble des bibliothèques nationales. Cette idéale universalité trouvée
difficile, voire impossible à maintenir. Car outre l’explosion documentaire du 20e siècle, la
masse documentaire rassemblée dans cette bibliothèque est un obstacle à une pleine utilisation
des ressources que constitue leur collection. Les B. N. sont mises devant une alternative :
abandonner certains domaines à des bibliothèques spécialisées ou bien instaurer en leur sein
une spécialisation à côté, spécialisation à titre de documents. Ceci est difficile à cause de
l’interdisciplinarité. D’ores et déjà les bibliothèques spécialisées surtout science et technique
se développent. Leur dimension réduite leur permet de rendre les services les plus efficaces.

4. – Fonction d’intérêt général

Si le dépôt légal bien appliqué enrichit la B. N., il leur permet aussi d’avoir un ensemble
d’activités bibliographiques. La rédaction et la publication de la bibliographie nationale
courante hebdomadaire, mensuelle avec refonte trimestrielle et semestrielle ou annuelle. La
publication des livres, courants (France) le report de la presse.

La coordination du travail bibliographique facilite le service du développement des


services de bibliographie et d’information, la rédaction de bibliographie parue dans le pays,
rédaction de bibliographie spécialisée.

La B. N. peut aider aussi à mettre sur pied des catalogues collectifs de périodiques et
d’ouvrages. (Exemple : I .P.P.C. = Inventaire des Permanents des Périodiques étrangers en
cours.)
Le catalogue permet de localiser un périodique étranger dans un pays donné. Pour les
ouvrages étrangers, le C.C.O.E. (= Catalogue Collectif des Ouvrages Etrangers en France),
établi depuis 1951 par l’envoi d’une fiche pour tout livre acquis en France par la B. N.. Ce
catalogue sert surtout pour le prêt interbibliothèques..

Grâce à son activité bibliographique, la B. N. est l’institution la plus qualifiée pour


servir de Centre d’Information bibliographique. D’autant que ses propres catalogues
constituent une source capitale d’information bibliographique. D’autre part la B. N. doit
coordonner la coopération entre les différentes bibliothèques et servir de premier interlocuteur
pour les bibliothèques étrangères et ainsi amener à constituer parfois un centre national
d’échanges internationaux. Enfin compte tenu de cette tâche et les problèmes auxquels elle est
confrontée, la B. N. peut promouvoir un travail de recherche tendant à l’établissement des
normes dans les domaines bibliothéconomiques et bibliographiques au bénéfice des autres
bibliothèques du pays et jouer un rôle moteur de planification des services de bibliothèques.

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