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CONCOURS BLANC ASSISTANT DE CONSERVATION DU PATRIMOINE ET DES

BIBLIOTHEQUES
Spécialité Bibliothèques- Malvina COLLIN

Question 1: comment et pourquoi co-construire avec les usagers au sein des


bibliothèques?

De nos jours, les bibliothèques ont un défi de taille à relever: pour devenir un
tiers-lieu, elles se doivent d’une part fidéliser ses usagers et, d’autre part en attirer
de nouveaux. Pour ce faire, les bibliothèques françaises s’inscrivent dorénavant dans
un processus de développement de leurs missions qui tend à impliquer de plus en
plus leurs usagers.
De ce fait, de quels moyens disposent les bibliothèques pour inviter les
usagers à prendre part à leur fonctionnement? Et quelles sont les avantages qui en
découlent pour les établissements de lecture?
Pour répondre à cette double problématique, on identifiera les possibilités
d’implication du public qui s’offrent aux bibliothèques, pour évaluer par la suite les
raisons pour lesquelles ce processus de co-construction définit les tiers-lieux que
sont devenues les bibliothèques.

Aujourd’hui, les bibliothèques ne peuvent plus avoir l’unique fonction


d’espace de lecture. Si le prêt et la consultation documentaire restent l’une de leurs
principales missions, elles se doivent maintenant de changer l’image de lieu strict
que certains gardent d’elles. En effet, les établissements de lecture se doivent de
devenir des lieux conviviaux et vivants afin d’attirer de nouveaux fidèles .
Dans de nombreux sites, les agents de bibliothèque proposent maintenant à la
population de nombreux ateliers participatifs, permettant à chacun de partager
connaissances et savoir-faire dans une atmosphère détendue. Les ateliers peuvent
concerner de nombreux domaine, tels que la cuisine, l’apprentissage de langue ou
les travaux manuels ou le jardinage .A la médiathèque de Romans-sur-Isère, les
ateliers «Melting Popotes» réunissent des usagers partageant leurs savoir-faire
culinaires. Ces ateliers peuvent également être présents sous forme de blogs comme
à la bibliothèque de Languidic en Ille-et-Villaine, où les usagers peuvent partager
leurs connaissances via le réseau en ligne Steeple.
Les usagers peuvent également prendre part à la politique d’acquisition de
nouveaux documents par la bibliothèque. Cela peut se faire sous forme de réunions
encadrées par des bibliothécaires, pendant lesquelles chacun peut partager ses
expériences de lecture et ainsi aider les agents à choisir de nouveaux livres pour
enrichir les collections . A la bibliothèque Assia-Djébar de Paris, les collégiens et
lycéens participent à la constitution du fonds BD et manga. Par ailleurs, de nombreux
établissements de lecture publiques partagent sur les réseaux sociaux leurs
nouvelles acquisitions, permettant ainsi à leurs usagers et à une plus large
population d’être informés de l’offre documentaire de la bibliothèque et même de
donner leur avis concernant des livres qu’ils ont emprunté.
En outre, les usagers peuvent également être invités à prendre part au
fonctionnement et à l’aménagement de leur bibliothèque. En effet, leurs idées
peuvent être soumis à discussion et entraîner la mise en place de temps d’échanges
pour répondre le plus possible à leurs attentes. Cette démarche est très répandue
dans les tiers lieux d’Europe du Nord, ou les usagers sont invités à donner leur avis
sur les services proposés et sur les difficultés qu’ils peuvent rencontrer dans leur
bibliothèque.
Enfin, pour que la participation des publics soit optimale, les ateliers
participatifs doivent avoir une bonne visibilité. Par le biais d’affiches de
communication ou de plaquettes de présentation, les bibliothèques peuvent mettre
en avant les activités qu’elles proposent , et ce afin d’attirer le plus grand nombre de
personnes possible.

La participation des usagers à la vie de leur bibliothèque a pour principal


objectif de rendre ces derniers acteurs du lieu. Cela permet également de l’envisager
non plus comme un endroit où le silence est de rigueur mais aussi comme un
laboratoire d’échanges de connaissances et de créativité convivial.
Par ailleurs, la place du bibliothécaire dans ces nouvelles missions s’en trouve
valorisée. En effet, l’agent avait auparavant pour objectif d’ aider l’usager à évoluer
dans la bibliothèque en tout autonomie. Aujourd’hui, il encadre les ateliers et voit
sa mission de médiateur culturel mise en valeur.
En s’ impliquant davantage dans la vie de la bibliothèque, les usagers ont
l’occasion de tisser des liens sociaux forts entre eux et avec les agents de
bibliothèque. Dans ce cas, la mission d’inclusion sociale confiée aux établissements
de lecture est pleinement remplie.

En somme, la co-construction des bibliothèques avec les usagers est devenue


essentielle pour concevoir les tiers lieux plébiscités par tous. L’implication active des
publics leur permet de s’approprier pleinement leur bibliothèque et de moderniser
l’image des établissements de lecture, qui deviennent de vrais lieux d’échanges et
d’inclusion sociale.

Question 3: En quoi la bibliothèque favorise-t-elle la démocratie ?

Le Manifeste de l’Unesco de 1994 cite les bibliothèques comme étant un


instrument essentiel à l’éducation permanente des population et jouant un rôle
important dans l’acquisition de connaissances des citoyens afin qu’ils puissent jouir
de leur droits démocratiques. De plus, La Charte des Bibliothèques de 1991 met en
relation l’accès à la culture et l’exercice de la démocratie.
Par ailleurs, les bibliothèques jouent un rôle majeur dans l’éducation et la
formation de chaque personne depuis leur création. Elles contribuent à rendre
chaque individu autonome et l’aident à développer un esprit critique, libre de
préjugés.
Cela étant, de quels moyens disposent les bibliothèque pour favoriser le
respect des principes démocratiques fondamentaux?

En premier lieu, les bibliothèques répondent à quatre principes fondamentaux


sur lesquels sont basés les règles de la démocratie. En effet, elles s’inscrivent dans
des principes de proximité, de gratuité, de liberté et de diversité: chaque territoire
est pourvu d’un espace de lecture publique, permettant aux citoyens un accès à la
culture proche de son domicile. Par ailleurs, les bibliothèques appliquent la gratuité
de leurs services, favorisant l’accès à la lecture pour tous.
En outre, le principe de liberté s’applique également dans les bibliothèques,
dans la mesure où la plus grande partie des collections est mise à disposition de
toute personne souhaitant y avoir accès. Dans ce domaine, la Bibliothèque Publique
d’Information du Centre George Pompidou fut le premier établissement public à
donner libre accès à ses fonds documentaires sans obligation d’inscription.
Le principe de diversité est également respecté en bibliothèque, notamment
en ce qui concerne les collections. En effet, chaque usager peut y consulter des
documents sur une multitudes de thèmes, des plus savants aux plus populaires.

En deuxième lieu, les établissements de lecture favorisent la démocratisation


culturelle . Ils ont un rôle de formation et d’information auprès de la population, soit
en complément du parcours scolaire, soit par la volonté des individus à se former
tout au long de leur vie.
Par ailleurs, les bibliothèques sont un moyen privilégié de lutte contre la
désinformation. Grâce à la présence des bibliothécaires qui se posent en véritables
curateurs de l’information, les bibliothèques aident à la lutte contre les fake news et
aident les usagers à se faire leurs propres opinions et à aiguiser leur esprit critique.

En somme, les bibliothèques sont devenues de vrais outils de démocratie


culturelle. En respectant les principes d’égalité, de proximité, de gratuité et de
diversité, elles permettent à chaque individu de se cultiver dans le domaine de son
choix en toute liberté. Elles sont l’un des maillons forts de l’éducation artistique et
culturelle portée par les institutions politiques depuis quatre décennies.
Question 2: Les bibliothèques durant le confinement, comment réinventer leur
rôle?

Le 17 Mars 2019, le gouvernement décrète le confinement général pour faire


face à l’épidémie de Covid 19 . Comme la totalité des établissements et
administrations publiques, les bibliothèques sont contraintes de fermer leurs portes
pendant deux mois . Dans une situation où les relations sociales se sont réduites à
néant pendant de longues semaines,quelles solutions les bibliothèques ont-elles
trouvé pour continuer d’assurer leur service et conserver les liens établis avec leurs
usagers?
On verra que le confinement a été l’occasion pour les établissements de
lecture d’innover en misant sur l’offre de services numériques.

Alors qu’il était encore confidentiel , le développement des services


numériques proposés par les bibliothèques a explosé pendant la crise sanitaire. En
effet, les agents de bibliothèques ont dû renoncer à l’accueil physique des usagers
pendant cette période, et les réseaux sociaux, les chats et les blogs ont été le moyen
de garder le contact avec leur public, et même de tenter de nouvelles expériences
en matière de médiation culturelle. Ainsi, la Bibliothèque Nationale a mis en ligne
des podcasts de ses conférences, ainsi que son fonds sonore riche de plusieurs
milliers d’albums. Ces nouveaux moyens de communication ont rencontré un vif
succès, à une période où la population était coupée de toute pratique culturelle.
Par ailleurs, les bibliothèques locales ont également été forces de proposition,
comme la médiathèque de Meudon qui a organisé des quiz interactifs avec ses
usagers, ou encore le réseau de bibliothèques de Marseille et ses heures de contes
via internet.
Pour les publics éloignés des pratiques numériques, des séances de lecture
ont pu avoir lieu par téléphone à la bibliothèque du Grand Verdun. Certains
établissement ont également installé un service de portage de livres à domicile.
Mieux encore, les agents de la bibliothèque Marguerite Duras de Paris ont
utilisé l’imprimante 3D du fablab pour fabriquer du matériel sanitaire, et des
machines à coudre pour réaliser des masques à destination de la population.

Comme on peut le voir, les bibliothèques ont su s’adapter aux conditions


exceptionnelles imposées par le confinement général. Cela a été l’occasion d’innover
dans l’offre de services numériques et de montrer l’engagement de leurs agents pour
leurs usagers.
Question 4: Qu’est-ce qu’un catalogue de bibliothèque et quels en sont les enjeux
actuels?

Le catalogue d’une bibliothèque est un registre regroupant la totalité des


ressources présentes dans une bibliothèque ou dans une réseau de bibliothèques. Il
permet à son utilisateur de trouver un document un livre, un CD ou un DVD par titre,
mot-clé , auteur ou par thème.
Auparavant disponible sous forme de fiche carton dactylographiée, les
catalogues de bibliothèque sont à présent informatisés. Ils servent à gérer les
collections et à localiser facilement un document dans le réseau ou l’établissement.
A ce titre, ils permettent à l’usager ou au bibliothécaire un gain de temps précieux
dans sa recherche documentaire. Chaque entrée du catalogue indique le titre du
document, sa date de création, l’éditeur et la nature du document.
Actuellement, les catalogues des bibliothèques doivent faire face à la
concurrence des catalogues disponibles sur internet, poussant ainsi les
bibliothèques à mettre leur propre catalogue en ligne afin qu’il soit consultable par
tous les usagers.
Néanmoins, le système de catalogage utilisé en bibliothèque n’est pas toujours
aisé à maîtriser par le public. En effet, la population a désormais l’habitude
d’effectuer ses recherches, sur des moteurs de recherche simplifiés. Les catalogues
vont donc devoir être réinventés afin de répondre aux nouvelles habitudes des
usagers.

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