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Mémoire de licence STE 2015-2016

Les eaux souterraines constituent une ressource vitale lorsqu’il s’agit de faire face aux
besoins en eau douce des collectivités. L’utilisation de ces eaux pour les besoins
domestiques s’est accrue à partir de 1950, certes à cause de la poussée démographique,
mais aussi et surtout du fait de la pollution et du tarissement des eaux de surface
(Kouamé, 2007).Cependant, on assiste aussi à des problèmes de pollution qui altèrent
plus fréquemment la qualité de ces ressources en eau souterraine.En effet, selon
Ferland (2014), l’eau est l’une des composantes de l’environnement les plus
vulnérables aux différentes contaminations, en particulier les eaux souterraines de
faible profondeur.En côte d’Ivoire, l’aperçu du bassin sédimentaire côtierau niveau
d’Abidjan révèle l’existence de trois types d’aquifères. On distingue, l’aquifère du
continental terminal (nappe d’Abidjan), l’aquifère fossile du crétacé supérieur ou
maestrichtien et l’aquifère du quaternaire (Kouamé, 2007). Ce dernier situé au sud de
la grande métropole d’Abidjan est un aquifère de faible profondeur (Aghui et Biémi,
1984). Biafra est un quartier de la commune de Treichville au Sud d’Abidjan
appartenant à cet aquifère. Ce quartier est dit défavoriser et ne bénéficie pratiquement
d’aucun réseau d’assainissement. Aussi bien que régi par un système d'adduction, avec
l'implantation de la Société de Distribution d'Eau de Côte d’Ivoire (SODECI), certains
ménages ont recours à l'eau des puits traditionnels, comme sources alternatives
d’approvisionnement en eau (eau de boisson et/ou pour des activités
domestiques).Alors, une éventuelle pollution de cette nappe pourrait favoriser
l’occurrence des maladies hydriques telles que les diarrhées, les parasitoses et aussi la
méthémoglobinémie.L’enjeu aujourd’hui est de répondre aux besoins croissants en eau
des populations et d'assurer la préservation de la ressource dans une perspective
politique de développement durable (Servais et al., 2009). Ainsi pour y arriver, ceci
passe par une bonne connaissance du fonctionnement de l’aquifère.L’étude des
paramètres hydrodynamiques tel que la porosité efficace demeure alors un outil très
important en hydrogéologiepour une bonne connaissance du fonctionnement de
l’aquifère.
C’est dans ce contexte que s’inscrit notre étude dont le thème est : «Détermination de
la porosité efficace de l'aquifère du quaternaire du quartier de Biafra dans la
commune de Treichville».

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La présente étude a doncpour objectif principalde déterminer la répartition spatiale de


la porosité efficace au niveau de l'aquifère du quaternaire du quartier de Biafra.
Il s’agira de façon spécifique de :
 déterminer la porosité efficace de l'aquifère du quaternaire au niveau du quartier
Biafra;
 Réaliser la carte de répartition spatiale de la porosité efficace de cet aquifère.

Pour mener à bien cette étude, l’organisation de notre travail comportera trois parties
qui sont la Généralité dans un premier temps, puis les matériels et méthodes et enfin
les résultats et discussions.
Ce mémoire s’achève par une conclusion et des recommandations.

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I.1 GENERALITE SUR LA ZONE D'ETUDE

I.1.1 Localisation

Située au sud d’Abidjan et de la côte d’Ivoire, la commune de Treichville, compte


avec une superficie de 77,45 km2, près de 102580 habitants (RGPH, 2014). Elle est
subdivisée en plusieurs quartiers dont Biafra qui totalise une superficie de 0,26 Km2.
Ses coordonnées sont situées dans le référentiel UTM fuseau 30, entre 388200 et
389100 mètres en abscisse et entre 587000 et 587650 mètres en ordonnée. La lagune
Ebrié constitue la limite naturelle de Biafra, tandis que l’autoroute débouchant sur le
pont Général De Gaul le sépare des autres quartiers de la commune (Figure 1).

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1.1.2. Activités source de revenus au quartier Biafra

Les activités principales menées dans cette zone sont d’ordres artisanaux. On a des
garages de mécanique auto, des fumoirs de poissons et de peau de bœuf, des
blanchisseries traditionnelles, des teinturiers de basin, des ateliers électroniques et des
ventes d’aliments.

1.1. 3. Système d’assainissement du quartier Biafra

Le système d’assainissement de ce quartier est précaire et l’on peut apercevoir dans


plusieurs endroits, des fosses septiques non aménagées dont les eaux débordent. Pour
ce qui est des eaux usées, elles sont déversées soit directement dans la cour ou dans la
rue devant les maisons. Des ordures ménagères jonchent les rues, des caniveaux
bouchés entrainent des fuites et des débordements d’eaux usées. Des animaux
domestiques en divagation sont observés dans certaines cours ou dans les rues.

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I.1.3 Pluviométrie
La zone d’étude se situe dans le climat attiéen, faciès littoral avec une pluviométrie
abondante (Rougere, 1960), qui varie annuellement de 1500 à plus de 2500 mm,
répartie entre 90 à 180 jours de précipitations (Combres et al, 1971). Ce climat se
divise en quatre saisons dans le cycle annuel (Kouamé, 2007) : une grande saison
sèche (Décembre à Avril), une grande saison des pluies (Mai à Juillet), une petite
saison sèche (Août à Septembre) et enfin une petite saison des pluies (Octobre à
Novembre). Les relevés de la moyenne pluviométrique des périodes de 2010 nous a
permis d’avoir un minimum au mois de février (25mm) et un maximum au mois de
mai (400mm) (Kouamé, 2007).

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FIGURE 6 : Variation de la pluie moyenne mensuelle de la station Abidjan-Aéroport


(2004-2012) (SODEXAM, 2013)

I.1.4. Température

Les moyennes mensuelles de température relevées sur la période de 2010 à Abidjan


(Figure 7) ont montré que les mois de février, mars, avril et mai sont les plus chauds
avec une température supérieure à 29°C et les mois les moins chauds sont ceux de
juillet, août et septembre avec une température inférieure à 26°C.

Figure 7 : Variations de la température moyenne mensuelle de 2010 en °C de la ville


d’Abidjan (source : SODEXAM, 2013)

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I.1.5. Géologie
Sur le plan cartographique, le Nord des lagunes est occupé en grande partie par la
formation du ʺcontinental terminalʺ (Kilian, 1931), attribuée au mio-pliocène et
quelques rares affleurements de dépôts marins plus anciens d’âge Crétacé supérieur,
Paléocène, ou Eocène.
Le quaternaire présent au pied des plateaux du Continental Terminal est formé de
sables argileux ocres d’âge Pléistocène (Dufaure et al., 1985) et de sable du cordon
littoral d’âge holocène (Affian, 2003).

I.1.6. Hydrogéologie
L’hydrogéologie permet de connaitre et de comprendre comment les structures
géologiques du sol et du sous-sol affectent les caractéristiques physico-chimiques de
l’eau, sa distribution, son écoulement et sa résurgence. Elle va donc s’intéresser aux
aquifères.
De façon générale, l’aperçu du bassin sédimentaire côtier ivoirien au niveau d’Abidjan
révèle l’existence de trois types d’aquifères continus assez homogènes et très
perméables. On distingue la nappe du quaternaire, la nappe du continental terminal
(nappe d’Abidjan), et la nappe fossile du crétacé supérieur ou maestrichtien (Kouamé,
2007). Seule la nappe du quaternaire se développe au niveau de Biafra (Kouassi, et
al.,2013).

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Figure 8 : Coupe Nord-sud du bassin sédimentaire côtier au niveau d’Abidjan (Sadem,


1980, modifié par Kouassi 2013)

I.1.6.1 Notion d’aquifère


L’ensemble des roches perméables comportant une zone saturée en eau, suffisamment
conductrice pour permettre l’écoulement significatif d’une nappe souterraine et le
captage d’eau en quantités appréciables est appelé aquifère (Beauchamp, 2006). Cette
eau étant en communication hydraulique continue soit par des fissures ou soit par des
pores dont selon le type de porosité de l’aquifère, on distingue deux types de nappes :
nappe d’interstices et nappe de fissures. La porosité représente alors l’une des bases
essentielles des propriétés hydriques dans la caractérisation d’un aquifère (Marsily,
2004).

I.1.6.2 Aquifère du quartenaire


Le quaternaire a été décrit grâce à des âges obtenus sur des tourbes et des coquilles.
Son épaisseur est voisine de 50 m (Soroet al., 2010) et est constitué de sables littoraux,
de vases lagunaires de tourbes, d’alluvions et de multiples amas coquilliers (sables
coquilliers) (Adiaffi, 2008). Cet aquifère contient deux nappes, en occurrence la nappe
du Nouakchottien et la nappe de l’Oogolien. La nappe de l’Oogolien est celle qui est
capté par les puits du quartier Biaffra. (Loroux, 1978).
La coupe du forage de CAPRAL 2 réalisé dans le quaternaire par Jourda (2002) a
permis de faire ressortir le profil de l’Oogolien. Cette nappe libre est située à environ 1
m de profondeur et a une épaisseur de 37 m. Elle est constituée du haut vers le bas de
deux horizons (Figure 9) :
- Horizon 2 : sable argileux (25,5 m), avec un passé de gravier (1,5 m) ;
- Horizon 1 : sable et vase lagunaire (9,5 m).
En l’absence de cette couche fine de gravier (1,5 m), on obtient un seul horizon de
sable argileux d’une épaisseur de 25,5 m. Cet horizon est utilisé pour caractériser
l’aquifère de l’Oogolien vu sa très grande prédominance.

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Figure 9 : Coupe du forage Capral 2 dans le quaternaire (Jourda, 2002)

I.2 GENERALITE SUR LA POROSITE DES SOLS.

I.2.1Notion de nappes

La notion de nappes en elle-même débute par l’existence de pores dans un milieu. Ces
pores donnent naissance à une porosité dont la détermination peut se présenter sous
plusieurs formes selon que l’on considère l’eau liée ou pas. C’est donc une partie de
cette porosité qui ira constituer la recharge de la nappe d’où la notion de porosité
efficace. Ainsi donc La quantification de la recharge de la nappe fait intervenir la
notion de porosité efficace (Healy et Cook, 2002).

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I.2.2 Porosité
La porosité d’un sol est le pourcentage des vides (pores) contenu naturellement dans
ce sol et pouvant être occupé par l’eau (Côté, 2011).Elle prend en compte deux types
de porosité qui sont la porosité totale et la porosité efficace.

I.2.3 Porosité totale


De façon générale la porosité totale représente la proportion des vides remplis d’eau si
le milieu est saturé et qu’une partie de cette eau sera retenue par les particules du sol
(eau liée) et les pores vacuolaires fermés. Le volume d’eau gravitaire nous renseigne
sur la porosité de drainage ou efficace.

I.2.4 Porosité de drainage ou efficace


La porosité de drainage ou efficace (n e) exprimé en pourcentage, est le rapport du
volume d’eau gravitaire (Vd), que peut contenir à l’état saturé, puis libérer sous l’effet
d’un égouttage complet, a son volume total (Vt). Elle est inférieure à la porosité totale
qui englobe l’espace occupé par l’eau liée (Marsily, 1981).La porosité efficace est
fonction du matériau et donnée par la relation suivante (Castany, 1982):

Vd
n e ( % ¿= ∗100
Vt

Le tableau ci-dessous donne le type de matériau en présence en fonction de la porosité


efficace mesurée.

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TABLEAU 1 : Classification des roches en fonction du diamètre, de la porosité totale


et de la porosité efficace moyenne (U.S. Geological Survey)

I.2.5 Facteurs influençant la mise en place de la porosité


La mise en place de la porosité des roches ou des sols peut se faire de façon naturelle
ou de façon induite suite aux phénomènes climatiques. Ainsi, la porosité est alors dite
primaire lorsqu’elle apparait au moment où la roche a pris naissance. Cependant la
porosité secondaire est celle qui peut intervenir au cours de la vie de la roche suite à
des phénomènes physiques (fracturation) ou chimiques (Dissolution de la roche). Par
ailleurs la mise en place de la porosité est influencée par plusieurs facteurs à savoir
(Renard, 2014) :
 La forme des grains
 Dimensions respectives des grains
 Arrangement respectif des grains
 Le compactage
 Le lessivage lié au ruissellement des eaux sur un sol entrainant par érosion le
départ des particules fines qui peuvent colmater les fissures de la roche ou les
interstices du sable, provoquant une diminution de la porosité.

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II.1 Matériel
Pour la détermination de la porosité efficace des sols du quartier Biafra, le matériel
suivant a été utilisés.

II.1.1 Matériels techniques utilisés sur le terrain.

Le matériel de terrain est constitué :


 d’une tarière ayant permis de prélevé les échantillons de sols ;
 des sachets plastiques ayant permis de collecter des échantillons de sols ;
 d’un marqueur ayant permis d’identifier les échantillons de sol.

Figure 10 : Tarière et sachets en plastiques

 Un GPS de marque GarminETrex a permis d’avoir les coordonnées


géographiques des points de prélèvement des échantillons des sols.

Figure11 : GPSGarminETrex.
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II.1.2 Matériels techniques utilisés au laboratoire.

Une étuve de type ECOCELL 111 a permis de sécher les échantillons de


sols.

Figure 12 : Etuve de type ECOCELL 111.

 Une éprouvette graduée de capacité 1000 ml a permis de mesurer les


volumes d’eau et de sols.

Figure 13 : Eprouvette graduée de capacité 1000ml.

 Un dispositif de mesure de la porosité efficace


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Figure 14: Dispositif de mesure de la porosité efficace.

 Le logiciel ArcGis 10.0pour le traitement des données en vue de


l’élaboration de la carte de répartition de la porosité de la zone.

II.2 Méthodes

II.2.1 Méthode de prélèvement des échantillons de sols sur le terrain.


L’étude a porté sur 20 points d’échantillonnage, tous repartis dans le quartier Biafra
(Figure 16). La tarière est enfoncée de 20 cm dans le sol en exerçant une pression sur
celle-ci combiné avec des mouvements de rotation dans le sens des aiguilles d’une
montre (Figure 15-c). L’échantillon emprisonné dans le creux de la tarière estensuite
récupéré dans un sachet plastique étiqueté puis ramener au laboratoire pour la
détermination de sa porosité efficace. Notons aussi que les coordonnées géographique
de ce point de prélèvement est déterminée par la suite à l’aide d’un GPS puis
enregistrée sur un support (Figure 15-d). La carte présentant les vingt points
d’échantillonnage est donnée par la figure 16.

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c) d)

Figure 15: c) Echantillonnage de sol. d) Relevé de coordonnées géographiques d’un


point d’échantillonnage.

Figure 16 : Carte de localisation des différents points de mesures

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II.2.2 Méthode de détermination de la porosité efficace des sols au laboratoire.

II.2.2.1 Séchage des échantillons de sol.


Une fois au laboratoire, un volume de 500 ml de chaque échantillon a été prélevé.
Ensuite, ces volumes d’échantillon ont été rangés à l’étuve pour un séchage à 105°C
pendant 24 heures (Figure 17).

Figure 17 : Séchage des échantillons de sol.

II.2.2.2 Mesure de la porosité efficace des échantillons de sol.


Les échantillons séchés ont été pesés dans des récipients jaugés. Ensuite, Ils ont été
aspergés par des volumes d’eau connus (400 mL). Après 48 heures d’égouttage, les
volumes d’eau recueillis au niveau des échantillons ont été déterminés. Ces volumes
ont permis de calculer les différentes porosités efficacesà partir de la formule
suivante :
Vg
ne= ∗100
Vt

Porosité efficace (ne),

Volume d’eau gravitaire (Vg),

Volume total (Vt) de l’ensemble eau plus échantillon.

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f)
e)

Figure 18 :Détermination de la porosité efficace : e) mesure de la quantité d’eau, f)


Ajout de la quantité d’eau mesurée aux échantillons de sol.

II.2.3 Distribution spatiale de la porosité du sol du Quartier Biafra


Afin de connaitre la répartition spatiale de la porosité efficace du quartier Biafra, nous
avons réalisé la carte de distribution spatiale des valeurs de porosité. Cette carte a été
réalisée à l’aide du logicielArcGis 10.0.

III.1 RESULTATS
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III.1.1. Porosité efficace au niveau de l’aquifère du quartier Biafra.


Le tableau 2présente les valeurs de la porosité efficace au niveau de l’aquifère du
quartier Biafra. Les valeurs de la porosité efficace varient en général de 18 % à32 %
dans cette zone. Ainsi, on a le point d’échantillonnage (E10) qui présente la plus faible
valeur de porosité efficace et le point d’échantillonnage (E3) qui a la plus grande
valeur. Ces valeurs de porosités efficaces obtenues peuvent être classées comme suit :
- Les fortes valeurs de porosité efficace (29 %, 30 % et 32 %) qui se situent au
niveau des points E3, E13 et E14.
- Les valeurs moyennes de porosité efficace (27 % et 28 %) qui se situent au
niveau des points d’échantillonnages E5, E6, E11, E12, E19 et E20.
- Les valeurs peu élevées de porosité efficace (18 %, 21%, 22%, 24% et 26%) se
situent au niveau des points d’échantillonnages E1, E2, E4, E7, E8, E9, E10,
E15, E16, E17 et E18.

TABLEAU 2 : Détermination de la porosité efficace (ne) dans la zone de Biafra.

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Position

Echantillons X Y Vsol Veau Vtotal Vd n. eff.(%)

E1 388936,0 587094,0 500 400 900 190 21

E2 388904,7 587190,3 500 400 900 220 24

E3 388815,6 587291,7 500 400 900 285 32

E4 388720,0 587156,8 500 400 900 195 22

E5 388812,2 587092,1 500 400 900 240 27

E6 388590,7 587172,3 500 400 900 255 28

E7 388455,6 587350,7 500 400 900 220 24

E8 388398,0 587407,0 500 400 900 190 21

E9 388520,3 587418,1 500 400 900 230 26

E10 388600,0 587525,0 500 400 900 165 18

E11 388858,8 587350 500 400 900 255 28

E12 388797,4 587408,5 500 400 900 245 27

E13 388732,6 587347,2 500 400 900 265 29

E14 388619,0 587331,0 500 400 900 265 29

E15 388677,3 587390,2 500 400 900 230 26

E16 388683,5 587433,2 500 400 900 195 22

E17 388615,7 587402,6 500 400 900 175 19

E18 388680,6 587519,2 500 400 900 200 22

E19 388739,1 587522,2 500 400 900 255 28

E20 388797,5 587512,9 500 400 900 254 28

Vsol= Volume de sol sec

Veau= volume de l’eau ajouté

Vtotal= volume de l’ensemble Eau + Sol

Vd= Volume d’eau gravitaire

ne= porosité efficace

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III.1.2. Répartition spatiale de la porosité efficaceau niveau de l’aquifère du


quartier Biafra.
La figure 19 présente la carte de répartition spatiale de la porosité efficace au niveau
de l’aquifère du quartier Biafra. Ainsi, cette carte montre que les fortes valeurs (29 %,
30 % et 32 %) et les valeurs moyennes (27 % et 28 %) de porosités efficaces obtenues
se situent en grande partie dans la zone Nord-Est définissant la zone Z2. Mais, des
surfaces de petites tailles présentant également ces valeurs sont observées dans la
partie Sud. Cependant, la zone Z1 définissant toute la partie Nord-ouest jusqu’au Sud
passant par l’ouest et le centre, présente les faibles valeurs de porosités efficace (18 %,
21%, 22%, 24% et 26%).

Figure 19:Carte de répartition spatiale de la porosité efficace dans le quartier de


Biafra

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III. 2 DISCUSSION
Selon la classification faite par U.S. Geological Survey concernant la porosité efficace
moyenne et les roches correspondantes, les fortes et moyennes valeurs de porosités
efficace obtenues serait dues à une présence de sables grossiers, de sables moyens et
de sables fin au niveau de ces zones. Quant aux faibles valeurs, elle serait due à la
présence de sables très fins. Ce qui est en accord avec les résultats des travaux menés
par Aghui et Biemi (1984) qui ont montré que les formations du quaternaire sont
recouvertes de sables grossiers, sables moyens, sables fin et sables argileux.
La répartition de la porosité efficace observée sur la carte c’est-à-dire les fortes valeurs
(29 %, 30 % et 32 %) et les valeurs moyennes (27 % et 28 %) obtenues dans la partie
Z2 serait due au fait que cette zone est recouverte de sables moyens, de sables fin et
quelques apparitions de sables grossiers. Cependant, les faibles valeurs de porosités
efficace (18 %, 21%, 22%, 24% et 26%) obtenues au niveau de la Zone Z1 serait dû à
la présence de formation de sables fin. Les valeurs isolées de porosité efficace obtenue
sur la zone seraient le fait de la forte anthropisation qu’à subit ces secteurs. En effet, le
point de mesure p5 est situé dans une zone qui avait été aménagé avec déversement de
sables et de graviers pour des activités sportives (course à moto). Ainsi la zone Z2, de
porosité efficace plus élevé est favorable à un transfert d’eau plus important dans la
nappe. La nappe à cet endroit serait alors de vulnérabilité plus prononcé face à une
éventuelle pollution que la zone Z1 de porosité efficace relativement faible.

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Cette étude a permis de connaitre la répartition de la porosité efficace de l’aquifère du


quaternaire de Biafra. Ainsi, l’aquifère de ce quartier présente dans la partie Nord-Est
et Sud, des porosités élevées à moyennement élevées et dans la partie Nord-ouest
jusqu’au Sud passant par l’Ouest et le centre de faibles porosités. Cet aquifère est donc
en grande partie poreux avec des sables grossiers, moyens et fins. Il est aussi important
de souligner que ce quartier subit une forte anthropisation. Ce qui expliquerait les
valeurs isolées de porosité efficace obtenue par endroit. Ainsi, la nappe dans la zone
Nord-Est et à certains endroits dans la partie Sud serait de vulnérabilité plus prononcé
face à une éventuelle pollution que la partie Nord-ouest jusqu’au Sud passant par
l’ouest et le centre.

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PERSPECTIVE ET RECOMMANDATION

Notre étude a révélé une porosité efficace élevée au niveau de l’aquifère du quartier
Biafra.Dans la perspective de nos travaux, une étude complémentaire de cet aquifère
s’impose dès lors que certaines populations s’alimentent directement avec les eaux de
puits. Il serait intéressant de :

 connaitre le fonctionnement hydrodynamique de l’aquifère du quartier Biafra;


 Identifier l’etat de pollution de la nappe dans les zones les plus vulnérables.

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE

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