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Chantàhautefréquence
Per tede
perception
desbasses
fréquences
Mâlenonstatique
Pertedephonotaxie
Réponsevibratoire
Vibrotaxie
Réflexedefuite
Présentation d'espèces
Ces insectes sont principalement tropicaux ; on n’en trouve que quelques espèces en
France métropolitaine, bien qu’ils peuplent beaucoup de laboratoires de biologie et
d’animaleries, où ils servent de nourriture aux NAC (nouveaux animaux de
compagnie) en tous genres… De ce fait, seule une poignée d’espèces de grillons a fait
l’objet de nombreuses études portant sur la communication acoustique, la sélection
sexuelle, ou le fonctionnement du système nerveux. Mais cette apparente familiarité,
pour le public comme pour le biologiste, dissimule une grande diversité, souvent
méconnue, chez ces insectes dont on connaît près de 5 000 espèces (Cigliano et al.
2021).
Les Eneopterinae sont des grillons dont la taille varie entre un et cinq centimètres. Ils
possèdent peu de caractéristiques exclusives permettant de les différencier des autres
grillons, mais ils sont toutefois reconnaissables par un ensemble de caractères
morphologiques et anatomiques incluant :
La forme générale de la tête, plus haute que large en vue de face, avec des
yeux développés latéralement
Les éperons portés par les tibias de la troisième paire de pattes : quatre
éperons internes et quatre éperons externes sur la face dorsale, trois éperons
apicaux internes et trois externes, le médian étant le plus long dans les deux
cas. Des épines sont présentes sur la partie dorsale du tibia postérieur au-
dessus et entre les éperons subapicaux
La présence d’un coussinet adhésif sur la face ventrale du second article des
tarses : ce caractère également présent chez d’autres groupes de grillons a
conduit jusqu’à récemment à une certaine confusion quant à la définition des
contours de la sous-famille
Les organes tympaniques sur le tibia de la première paire de pattes : chez la
plupart des Eneopterinae, les tympans de la face interne sont recouverts par
un repli de cuticule ne laissant apparaitre la membrane tympanique que par
une mince fente longitudinale
L’ovipositeur de la femelle, bien développé et aplati latéralement
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Ecologie
Ces grillons vivent le plus souvent dans des milieux forestiers, mais on trouve
certaines espèces dans les lisières ou dans des milieux plus ouverts tels que les
savanes africaines ; quelques espèces australiennes sont également distribuées dans
des zones plus tempérées et certaines sont même connues de milieux semi-
désertiques. Certains d’entre eux s’accommodent fort bien de milieux dégradés, voire
semi-urbains, et colonisent fréquemment cultures, friches et jardins :ils sont très
communs dans les parcs au milieu de grandes agglomérations telles que Singapour
ou Kuala Lumpur (Robillard, 2011; Robillard & Tan, 2013; Ming Kai Tan & Robillard,
2014).
En termes d’habitats, la plupart des espèces vivent près ou dans la litière, sur des
plantes basses ou des arbustes, et quelque fois sur le tronc de plus gros arbres ou
dans des litières aériennes. De rares espèces se rencontrent en milieu herbacé,
comme celles du genre Xenogryllus, notamment dans les savanes africaines (Jaiswara
et al. 2019a). Comme chez la plupart des grillons, les Eneopterinae ont en général un
habitat d’activité, où les mâles s’exposent pour émettre leur chant d’appel, et un
habitat de refuge, où ils se dissimulent en dehors des heures d’activité et où les
couples se livrent à de longues séquences de copulation.
De même, si l’on définit la période d’activité des grillons comme le moment durant
lequel le mâle émet le chant d’appel, certains Eneopterinae sont strictement diurnes
(ex : espèces des genres Eneoptera et Nisitrus qui chantent dès le matin), d’autres
sont nocturnes (ex : genres Agnotecous, Xenogrylllus, Ponca) ou crépusculaires
(certaines espèces de Salmanites et de Cardiodactylus). Des données en cours
d’analyse semblent indiquer que chaque espèce possède une séquence d’activité bien
particulière, avec parfois plusieurs pics d’activité par 24h (Tan & Robillard, en
préparation).
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Les Eneopterinae comptent environ 250 espèces décrites, réparties dans une
vingtaine de genres. Leur nombre est en constante augmentation a doublé depuis 20
ans (on comptait 120 espèces en 2000), ce qui devrait se poursuivre en même temps
que l’exploration taxonomique dans ce groupe. En effet, en comptant les nouvelles
espèces identifiées dans les collections ou récemment collectée, mais qui n’ont pas
encore été décrites, la sous-famille compterait déjà près de 300 espèces.
La phylogénie du groupe se montre assez stable à travers les différentes versions qui
ont été publiées jusqu’à présent (Robillard et Desutter-Grandcolas 2004 ; Nattier et al.
2011 ; Vicente et al. 2017) (figure 2). On y distingue cinq tribus monophylétiques,
objet de révisions taxonomiques et d’enrichissements régulier, ce qui conduit
notamment à la découverte de nouveaux genres et de nouvelles espèces (eg.
Robillard et al., 2014 ; Jaisawara 2018, 2019).
Ces tribus montrent une grande cohérences avec la répartition mondiale des
Eneopterinae et se distribuent ainsi (figure 3) : 1) la tribu Eurepini, endémique
d’Australie, se place en groupe frère du reste de la sous-famille ; 2) divergent ensuite
les Eneopterini, endémiques d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale ; 3) les Nisitrini
comprennent des espèces d’Asie du Sud-Est ; 4) les Xenogryllini sont distribués en
Asie continentale et en Afrique subsaharienne ; 5) et les Lebinthini, qui sont les plus
diversifiés, sont présents à la fois en Asie et dans les archipels du Pacifique Ouest,
mais également en Amérique du Sud.
Figure 3 : Aire de distribution des tribus appartenant à la sous-famille des Eneopterinae (Source : )
Des modes de communication divers sont connus chez les grillons, car ces insectes
utilisent à la fois des signaux acoustiques, vibratoires, phéromonaux, visuels et
tactiles. La communication intraspécifique à longue distance est cependant quasi
exclusivement assurée par les signaux acoustiques, les autres modes de
communication intervenant à courte distance, principalement lors de la reproduction.
De par son rôle, le chant d’appel a généralement une longue portée. Il est émis de
manière répétée durant la phase d’activité du mâle, ce qui représente parfois des
heures de chant consécutives. Ce chant assure un rôle dans la reconnaissance
spécifique avant l’accouplement (barrière précopulatoire) et possède ainsi le plus
souvent des caractéristiques propres à chaque espèce. Le chant d’appel est à la fois
mieux connu (enregistrements facilités par son intensité et son émission fréquente) et
plus distinct (paramètres de reconnaissance spécifique) que le reste du répertoire,
c’est pourquoi il est le plus propice aux analyses comparatives. Les autres chants du
répertoire des espèces interviennent à plus courte distance dans le cadre
d’interactions entre le mâle et la femelle (chant de cour, chant inter-copulatoire, chant
de garde) ou entre mâles (chant d’agressivité).
Le chant des grillons est émis par le mâle uniquement mais il est perçu chez les deux
sexes par deux paires de tympans situés sur les tibias des pattes antérieures (figure
4). Le mécanisme de stridulation a été étudié en détail durant les dernières décennies,
principalement chez quelques espèces de la sous-famille des Gryllinae (Gryllus
bimaculatus, Acheta domesticus, Teleogryllus oceanicus) (e.g. Bennet-Clark, 1989;
Elliott & Koch, 1985; Koch et al. 1988; Montealegre-Z et al. 2009). Ces études, et en
particulier les plus récentes qui ont recours à des techniques de vibrométrie laser et de
mesure des mouvements des ailes à haute vitesse, ont permis d’affiner la
connaissance du mécanisme de production du son et des contraintes qui s’y exercent.
A partir de ces connaissances, il est possible d’analyser des mécanismes qui diffèrent
des espèces modèles, tant par la structure que par le fonctionnement.
Une grande partie des précédents travaux de bioacoustique sur les grillons
Eneopterinae a ainsi consisté à explorer la diversité de leurs chants d’appel en tenant
compte du contexte phylogénétique et du système de production du son (Robillard &
Desutter-Grandcolas 2011: Robillard et al. 2013, 2015).
Parmi les conclusions tirées de ces travaux, les Eneopterinae présentent une grande
diversité rythmique que l’on retrouve chez d’autres groupes de grillons [un aperçu de
cette diversité peut être écoutée sur le site de la sonothèque du muséum :
https://sonotheque.mnhn.fr/?q=Gryllidae&start=100.
Jusqu’à présent, la
principale originalité
bioacoustique de ces
grillons est cependant qu’ils
ont développé à plusieurs
reprises une communication
acoustique à hautes
fréquences, parfois
ultrasonore, ce qui est
supposé être à l’origine
d’une radiation adaptative
chez la tribu Lebinthini
(Robillard & Desutter-
Grandcolas 2004a). En
2004, quand cette tribu a
été érigée, on ne disposait
d’un enregistrement
acoustique que pour quatre
espèces sur la vingtaine
Figure 5 : Pseudolebinthus lunipterus mâle avec ses élytres
alors connues. L’analyse de
sans appareil stridulatoire (Source : d’après Salazear et al.,
ces premières données 2020)
révéla que ces espèces
utilisaient des signaux à
hautes fréquences, et que, contrairement aux autres grillons, leur fréquence
dominante correspondait à un harmonique de la fréquence fondamentale (Robillard &
Desutter-Grandcolas, 2004a; Robillard, Grandcolas & Desutter-Grandcolas, 2007).
Le record de plus haute fréquence connue pour un chant de grillon est ainsi détenu
par l’espèce Pixibinthus sonicus Anso & Robillard de Nouvelle-Calédonie, qui émet un
long trille constitué de milliers de syllabes à une fréquence avoisinant 30 kHz (Anso et
al. 2016) [pour « l’écouter » : https://sonotheque.mnhn.fr/?q=pixibinthus.
Conclusion
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