Discours et récit
Tout énoncé est produit par un énonciateur,
adressé à un destinataire dans une situation
de communication particulière. Marques
linguistiques qui traduisent ces différents
paramètres (relation énonciateur à son énoncé,
relation au destinataire, changement énonciateur
dans même texte, relation à un lieu, à un
moment) relèvent phénomène énonciation.
Depuis travaux Benveniste, 2 plans énonciation,
selon que locuteur impliqué dans énoncé ou
qu’il prend ses distances. Emploi des personnes
et des temps des verbes fait en fonction de ce
choix.
Énonciation impliquée de type
« discours »
• Énonciateur du texte se désigne en tant que
tel sous la forme du pronom je (ou équivalent)
et s’adresse interlocuteur souvent marqué
dans le texte par présence de tu ou vous.
• Trois temps de base = présent/passé
composé/futur en relation avec actualité
locuteur.
• Indicateurs spatio-temporels également
situés par rapport lieu et moment énonciation
et se réfèrent explicitement aux catégories de
l’ici et du maintenant :
• Adverbes comme hier et demain,
expressions comme il y a six semaines,
l’année dernière…
• Adverbes ou expressions comme ici, là pour
exprimer notions spatiales.
Éléments qui ne peuvent être compris que par
rapport situation énonciateur = déictiques.
Benveniste appelle ce type d’énonciation
discours
Les différents systèmes
d’énonciation
Énonciation à distance de type « récit »
• Informations données par dénonciateur
envisagées en dehors de ses relations avec le
moment d’énonciation : emploi 3ème pers.
• Emploi de certains temps verbaux (alternance
imparfait/passé simple) et pas certains autres
(futur).
• Emploi de certaines marques spatio-temporelles
qui ne peuvent être comprises que par référence à
repères donnés de façon explicite dans le texte : le
lendemain, trois jours plus tard, la veille, à cet
endroit là…
• Benveniste parle d’énonciation historique.
Mixité énonciative dans les textes.
Distinction entre « récit » et « discours » permet mieux comprendre fonctionnement déictiques et
temps verbaux, en lien avec les choix des personnes. Clarifie aussi certaines différences d’emplois
entre passé simple et passé composé. Mais distinction théorique ne doit pas masquer complexité du
fonctionnement réel des textes, qui présentent souvent imbrication des 2 systèmes
d’énonciation.
Mixité simple : alternance des 2 systèmes, du discours direct - posséde toutes les
caractéristiques de l’énonciation du discours (1è et 2è pers. du sing. + présent indicatif comme temps
pivot + présence déictiques) inséré dans un récit, possédant toutes caractéristiques énonciation
historique (3è pers. + alternance passé simple/imparfait + présence marques spatio-temporelles
spécifiques).
Mixité complexe : 2 systèmes peuvent également s’imbriquer de façon + complexe quand un récit
au passé simple est conduit à la 1ère pers. du sing.
Certains textes peuvent aussi mêler passé simple et composé = souvent récits autobiographiques
où passé révolu, porté par passé simple rapproché par travail de la mémoire, d’un passé + récent qui
retentit encore dans le présent de l’auteur-narrateur.