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Dimensionnement des fondations superficielles

Chapter · December 2018

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1 author:

Ali BOUAFIA
Saad Dahlab University
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Numerical Modelling In Geotechnical Engineering View project

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Ali BOUAFIA
Département de Génie Civil
Faculté de Technologie
Université Saâd Dahleb de Blida

INTRODUCTION A LA RÉGLEMENTATION
GÉOTECHNIQUE

Tome 1 : Fondations superficielles et profondes

OFFICE DES PUBLICATIONS UNIVERSITAIRES


1, Place centrale Ben-Aknoun (Alger)
1
TABLE DE MATIERES

Avant-Propos 5

CHAPITRE 1. Aperçu sur la réglementation géotechnique

1.1. Introduction 7
1.2. Présentation générale de quelques règlements 8
1.3. Comparaison sommaire entre les règlements 29
1.4. Normalisation des missions du géotechnicien 34
1.5. Conclusions 34

CHAPITRE 2. Reconnaissance géotechnique et


caractérisation des sols

2.1. Introduction 39
2.2. Reconnaissance géotechnique 39
2.3. Dénomination, description et classification
de sols 41
2.4. Identification d’un sol gonflant 58
2.5. Caractérisation des sols 59
2.6. Conclusions 67
2.7. Liste des symboles 68

CHAPITRE 3. Fondations superficielles

3.1. Introduction 71
3.2. Conception des fondations superficielles 71
3.3. Dimensionnement des fondations superficielles 77
3.4. Réalisation des fondations superficielles 162
3.5. Exemples de calcul des fondations 163
3.6. Conclusions 172
3.7. Liste des symboles 173

CHAPITRE 4. Fondations sur pieux

4.1. Introduction 195


4.2. Conception des fondations sur pieux 196
4.3. Dimensionnement des fondations sur pieux 197
3
4.4. Réalisation des fondations sur pieux 312
4.5. Exemples de calcul des pieux 313
4.6. Conclusions 328
4.7. Liste des symboles 329

Références bibliographiques 365

Liste des abbréviations 377

4
AVANT-PROPOS

En dépit de la richesse du patrimoine mondial en matière de


méthodes d’analyse du comportement des ouvrages géotechniques,
la conception et le calcul de ces derniers, dans le cadre d’un projet de
construction, impliquent le recours à un référentiel réglementaire
codifiant de telles méthodes.
Un code réglementaire en géotechnique regroupe des directives
basées sur des principes scientifiquement établis ou des
recommandations ayant acquis l’approbation de la pratique de
l’ingénierie géotechnique.
Or, la diversité des écoles de pensée en géotechnique a fait qu’il
n’existe pas de code universel pour la conception, le
dimensionnement et la réalisation des ouvrages géotechniques, mais
plutôt des règlements nationaux ou régionaux, chacun reflétant un
niveau technologique dans le domaine de la construction, un
contexte géotechnique et géologique qui lui est propre, et enfin un
état de l’art en matière d’étude du comportement du sol.
Ce livre traite de ce sujet complexe qu’est l’apport de la
normalisation à la conception, le dimensionnement et la réalisation
des ouvrages géotechniques. Son objectif n’est pas de comparer entre
les différents règlements géotechniques modernes, mais plutôt de
dégager des recommandations pratiques intéressant tous les acteurs
de la construction en Algérie, et contribuer ainsi à combler le vide
réglementaire en matière d’ingénierie géotechnique.
Force est de dire que la difficulté d’accès à un bon nombre de
règlements pour des raisons linguistiques tels que ceux de la chine,
du japon et de la russie, a fait que la présentation de la matière
réglementaire ne prétend pas être exhaustive. Néanmois, l’étude a
principalement porté sur les normes internationales (ISO), le
règlement européen Eurocode 7, les normes américaines (AASHTO,
ASCE, IBC, FHWA), les recommandations canadiennes (CFEM), et
australiennes (AS).
Par souci de mieux concrétiser l’application des méthodes de
calcul présecrites dans les règlements étudiés, les différents
chapitres jalonnent d’exercices résolus relatifs à des cas
géotechniques pratiques.
5
En outre, la liste des références bibliographiques en fin du livre
invite le lecteur à une recherche plus approfondie sur les
prescriptions et les recommandations réglementaires. Enfin,
l’attention du lecteur est attirée sur le fait que certains passages jugés
importants dans les références ont été reproduits tels qu’il sont sous
forme de paragraphes en italique.
L’auteur est reconnaissant à l’équipe du laboratoire NAVIER à
l’Ecole des Ponts Paris Tech (France), particulièrement le Professeur
Jean Sulem, pour l’avoir acueilli à maintes reprises et mettre à sa
disposition une riche documentation relative à ce thème, et aux
organismes l’ayant pris en charge sous forme de bourse, en
l’occurrence l’AUF (Agence Universitaire pour la Francophonie) et la
faculté de Technologie de l’Université de Blida-1.
Puisse ce livre être un stimulus à d’autres collègues pour enrichir
l’étude de ce thème stratégique en vue d’entamer le projet de
règlement Algérien de géotechnique.

Ali Bouafia

Alger, 16/07/2015

6
3 FONDATIONS SUPERFICIELLES

_______________________________________________________________________________

3.1. INTRODUCTION

La conception, le dimensionnement et la réalisation des fondations


superficielles font partie des aspects traditionnels et courants de
l’ingéniérie géotechnique. Outre l’expérience et le jugement
géotechnique requis, le recours aux principes de conception et aux
méthodes de calcul modernes des fondations est indispensable en
vue de satisfaire aussi bien le critère de sécurité de fonctionnement
de l’ouvrage que celui de l’économie de réalisation.
Ce chapitre vise à présenter un recueil des recommandations
règlementaires touchant la conception du système de fondations
superficielles en tenant compte de l’interaction sol/structure, les
méthodes de dimensionnement visant les deux aspects traditionnels
du comportement du système sol/fondation, à savoir la capacité
portante et le tassement, ainsi que des instructions de bonne
pratique d’un projet de fondations.

3.2. CONCEPTION DES FONDATIONS SUPERFICIELLES

3.2.1. Configuration géométrique des fondations superficielles

Selon l’IBC-2006, la fiche minimale des fondations est de 0.30 m,


tout en étant, le cas échéant, en dessous de la ligne de gel, comme le
schématise la figure 3.1, et la largeur minimale est de 0.30 m (§1805).
La figure 3.2 montre un schéma limite de deux fondations isolées
dans un sol granulaire, permettant d’éviter l’interférence des champs
de contraintes et une éventuelle augmentation des contraintes sous
chaque fondation.

71
Figure 3.1. Spécifications concernant la fiche d’une fondation
superficielle selon l’IBC-2006
(traduit de Ching et Winkel, 2009)

Figure 3.2. Configuration minimale selon l’IBC-2009 §1808 et §1809 en vue


d’éviter l’interférence de deux fondations isolées dans un sol
granulaire (traduit de Ching et Winkel, 2009)

En présence d’excavations temporaires à proximité d’une


fondation, la norme australienne AS-2870 prescrit, comme le
schématise la figure 3.3, de respecter une distance par rapport à
l’extrémité de la fondation telle que la ligne de la fiche critique fasse
avec le plan horizontal un angle de 30° en cas d’un sol sableux et de
45° en cas d’un sol argileux (voir cas (a)). S’il est nécessaire de
rapprocher l’excavation (cas (b)), il est exigé de remplir la zone se
72
trouvant en dessous de la ligne critique par un matériau résistant et
de faible perméabilité, tel que du béton, mortier ou un ciment
stabilisant, en vue d’éviter la migration de l’eau vers le sol de
fondation et de réduire aussi le tassement (SA, 1996).
La proximité du talus a pour effet de réduire la capacité portante
des fondations, ce qui nécessite lors de la conception de l’ouvrage de
respecter une distance minimale par rapport à la crête du talus,
comme le schématise la figure 3.4, issue du règlement IBC-2006
(§1808, §1809).

Figure 3.3. Recommandations concernant les excavations à proximité


des fondations de bâtiments (traduit de SA, 1996)

73
Figure 3.4. Configuration géométrique recommandée par l’IBC-2006 pour
éviter l’effet défavorable de la proximité d’un terrain en pente

L’Eurocode 7 exige de tenir compte des paramètres suivants lors


du choix de la fiche d’ancrage de la fondation, en l’occurrence :

a) "la possibilité d'atteindre une couche de capacité portante


appropriée ,
b) la profondeur jusqu'à laquelle le retrait et le gonflement des sols
argileux dus aux variations saisonnières du climat ou aux arbres ou
arbustes peuvent provoquer des mouvements significatifs,
c) la profondeur jusqu’à laquelle des dommages dus au gel peuvent se
produire,
d) le niveau de la nappe dans le terrain et les problèmes qui pourraient
être rencontrés s’il est nécessaire d’exécuter une excavation pour la
fondation en dessous de ce niveau,
e) les mouvements éventuels des terrains et les réductions de résistance
de la couche porteuse provoqués par la circulation d’eau, les
conditions climatiques ou les procédures de construction,
f) les effets des excavations sur les fondations et structures
avoisinantes,
g) les excavations ultérieures prévues pour les équipements de service
proches des fondations,
h) les hautes ou basses températures transmises par le bâtiment,
i) les affouillements éventuels,
j) les effets des variations de la teneur en eau dues à de longues
périodes de sécheresse et aux périodes de pluie qui les suivent sur les
propriétés des sols instables dans les zones de climat aride,
k) la présence de matériaux solubles tels que le calcaire, l'argilite, le
74
gypse et les roches salines". En vue de concrétiser l’effet de ces
paramètres, certains d’eux ont été schématisés à la figure 3.5.

Figure 3.5. Schématisation de certains paramètres d’influence du choix de la


fiche d’une fondation selon l’Eurocode 7 (Bond & Harris, 2008)

L’organisme français Veritas a recommandé certaines dispositions


constructives schématisées à la figure 3.6. Il faut entre autres éviter
d’exercer des efforts parasites sur les fondations d’ouvrages voisins
(a), étudier le risque d’instabilité d’ensemble sol/ouvrage à proximité
d’une fouille (b), ou dans un terrain en pente (c), et enfin éviter
l’interférence des contraintes transmises par les fondations
adjacentes en respectant la règle 2/3 en cas de dénivellation entre les
bases de fondation (d). La dernière règle a été aussi prescrite par
l’annexe française de l’Eurocode 7 (AFNOR, 2013a).

3.2.2. Fondations sur sols gonflants

En cas d’un bâtiment à réaliser sur fondations superficielles dans


un sol gonflant, L’IBC-2006 stipule que si les fondations sont au
dessus ou dans la zone active de gonflement, elles doivent être
conçues pour résister aux changements différentiels du volume de
sol, et de prévenir des désordres structurels au bâtiment. Le
déplacement de la structure doit ainsi être limité de telle manière
75
que l’état limite de service de la structure du bâtiment ne soit pas
atteint.
Si la fondation est conçue en dessous de la zone manifestant un
changement de volume ou en dessous du sol gonflant, elle doit vérifer
les deux conditions suivantes (§1805) :
- Les fondations pénétrant dans le sol gonflant doivent être
dimensionnées pour prévenir le risque de soulèvement de la
structure,
- Les fondations pénétrant dans le sol gonflant sont à dimensionner
pour résister aux forces exercées sur la fondation à cause du
changement du volume du sol, ou doivent être isolées du sol gonflant.
Si la fondation est à installer après élimination de la zone gonflante
du sol, il faut descendre à une profondeur suffisante pour s’assurer
que le reste du sol sous la fondation ait une teneur en eau constante.
Toutefois, cette condition n’est pas nécessaire s’il est démontré que la
pression de confinement créée par l’ajout du matériau compacté
dans la zone éliminée ainsi que la surcharge de l’ouvrage dépassent
la pression de gonflement (§1805).

Figure 3.6. Schématisation de certaines dispositions constructives lors de la


conception d’une fondation (Longin et Granier, 1998)
76
3.3. DIMENSIONNEMENT DES FONDATIONS SUPERFICIELLES

3.3.1. Considérations générales

La figure 3.7 schématise la configuration géométrique typique


d’une fondation superficielle avec les notations utilisées ci-après. En
fin de ce chapitre figure une liste regroupant les différents
paramètres utilisés dans la vérification des fondations aux états
limites ainsi que leurs définitions.
Le calcul des fondations et des soutènements était jadis mené à la
base de la méthode des contraintes admissibles, en conformité avec
la philosophie de calcul des ouvrages en béton armé à l’époque. Les
paramètres de calcul étaient considérés comme des grandeurs
déterministes et le calcul géotechnique se faisait à la lumière des
théories rationnelles telles que celles de l’élasticité et de la plasticité
pour analyser respectivement les déformations et la résistance du
système fondation/sol.
Dans le cadre de la méthode des contraintes admissibles, un
coefficient global de sécurité Fs, égal en général à 3, est introduit pour
limiter la résistance du sol à un seuil admissible.
Reprenons l’équation (1.23) en définissant la résistance R comme
étant la capacité portante nette (ql-q0), ql étant la pression verticale
limite ou capacité portante du sol et q0 est la pression verticale
initiale agissant à une profondeur égale à la fiche D par rapport au
terrain naturel final. On définit l’action S comme étant la pression
nette (q-q0), q étant la pression verticale transmise au sol.
La condition de capacité portante, exprimée par l’inégalité (1.23),
se reformule comme suit :

q
ql  q0   q (3.1)
0
Fs
La contrainte admissible est alors par définition :

qa 
ql  q0   q (3.2)
0
Fs

77
Figure 3.7. Schéma de calcul d’une fondation superficielle (AFNOR, 2013a)

A titre d’exemple, le règlement français DTU 13.1, basé sur le


calcul en contraintes admissibles, comporte une formulation détaillée
de la contrainte admissible selon les différents types de fondation et
les différents types de comportement du sol. Ce règlement a été
remplacé en 1988 par le DTU-13.12, basé sur le calcul aux états
limites.
Actuellement, le dimensionnement moderne d’un ouvrage géo-
technique se fait couramment à la base d’un calcul aux états limites.
Ce dernier, basé sur une analyse semi-probabiliste des paramètres de
calcul, et introduisant des facteurs de résistance et de chargement,
connaît un essor mondial considérable.
Dans ce qui suit, on se basera sur le concept des états limites pour
présenter les différentes méthodes de dimensionnement des
fondations. Seront ainsi présentés les états limites prescrits dans les
différents réglements et les méthodes utilisées pour vérifier que le

78
système sol/fondation/ouvrage n’a pas atteint un état limite donné.
Pour souci de ne pas alourdir le texte, les détails des méthodes de
calcul sont reportés en annexe de ce chapitre et elles ne seront
présentées ici que brièvement. On présentera par la suite des
applications relatives au dimensionnement des fondations.

3.3.2. Etats limites pour les fondations superficielles

3.3.2.1. Etats limites ultimes

a) Eurocode 7

Le règlement européen définit 5 états limites ultimes (ELU) pour


un système sol/fondation/ouvrage, schématisés d’ailleurs à la figure
3.8, et qui sont (CEN, 2004):
1) perte de capacité portante du sol (GEO),
2) rupture par glissement (GEO),
3) rupture de la structure suite au mouvement de la fondation (STR).
4) instabilité d'ensemble (GEO),
5) rupture combinée dans le terrain et dans la structure (GEO, STR).

b) AASHTO

La norme relative au dimensionnement des fondations dans le


règlement américain des autoponts précise 6 états limites ultimes
suivants (AASHTO, 2012):
1) perte de capacité portante du sol,
2) rupture par glissement,
3) rupture de la structure suite au mouvement de la fondation,
4) renversement ou perte excessive de contact,
5) perte de support vertical et/ou latéral suite à un affouillement,
6) constructibilité de la fondation.

c) CFEM

Les recommandations canadiennes fixent les 6 états limites


ultimes suivants pour les fondations (CGS, 2006) :
1) perte de capacité portante du sol,
79
2) rupture par glissement,
3) rupture de la structure suite au mouvement de la fondation,
4) instabilité d'ensemble,
5) soulèvement excessif de la fondation,
6) renversement de la fondation.

Figure 3.8. Schématisation des états limites ultimes selon


l’Eurocode 7 (traduit de Harris & Bond, 2008)

Ces règlements sont unanimes sur les trois premiers états limites
ultimes cités ci-dessus, à savoir la perte de capacité portante du sol,
la rupture par glissement, et la rupture du matériau de la structure
induite par le mouvement de la fondation.
On étudiera dans ce qui suit le dimensionnement des fondations à
la base d’une vérification de ces états limites.

3.3.2.2. Etats limites de service

a) Eurocode 7

Trois états limites de service pour les fondations superficielles


sont définis. Il s’agit de (CEN, 2004) :

80
1) tassements excessifs uniforme ou différentiel,
2) soulèvement excessif sous l’effet du gonflement du sol, du gel ou
d’autres causes,
3) vibrations inadmissibles.

Ces états limites correspondent aux cas a, b et d de la figure 1.3.

b) AASHTO

Ce règlement précise deux états limites de service pour les


fondations superficielles, à savoir (AASHTO, 2012):
1) tassements excessifs uniforme ou différentiel,
2) instabilité d’ensemble.

L’instabilité d’ensemble peut se manifester, comme le stipule le


règlement, sous l’une des conditions suivantes :
 Chargement incliné ou horizontal,
 Fondation fichée dans un remblai,
 Fondation fichée près ou dans un terrain en pente,
 Perte de support suite à une érosion ou un affouillement,
 Le sol porteur de la fondation est incliné.

c) CFEM

Il existe trois états limites de service, en l’occurrence :


1) Déplacement excessif de la fondation (tassement uniforme,
tassement différentiel, soulèvement, déplacement latéral,
fissuration, et inclinaison),
2) Vibrations inadmissibles,
3) Désordre local et détérioration.

Ces trois règlements sont ainsi unanimes sur le premier état limite,
à savoir le déplacement excessif de la fondation. L’analyse en
déplacements est ainsi une voie incontournable pour le dimens-
ionnement des fondations, particulièrement lorsque le contrôle des
déplacements de la fondation est un paramètre clef dans la
conception de l’ouvrage.

81
3.3.3. Vérification de la capacité portante du sol

a) Classification des méthodes d’analyse de la capacité portante

Les méthodes d'analyse de la capacité portante des fondations


superficielles peuvent se regrouper en quatre grandes catégories:

1) Valeurs prescrites de la capacité portante,


2) Essai de chargement de fondation,
3) Méthode observationnelle appliquée aux fondations,
4) Méthodes de calcul.

Les valeurs prescrites de la capacité portante proviennent de


l’expérience locale acquise pour un sol et un ouvrage donnés, et en
absence d’un problème particulier.
On donne à titre d’exemple en annexe 3A en fin de ce chapitre, au
tableau 3A.1 les valeurs de la contrainte de calcul qd prescrites par le
règlement français DTU-13.12 de calcul des fondations, actuellement
annulé et remplacé par l’Eurocode 7 et son annexe française. Cette
valeur est obtenue en multipliant la capacité portante ql par un
facteur de résistance égal à 0.5 (AFNOR, 1988b).
L’IBC recommande d’utiliser la méthode des contraintes
admissibles pour le dimensionnement des fondations superficielles
et profondes (§1801). Ce règlement recommande des valeurs
présumées de la contrainte admissibles qa en vue de dimensionner
les fondations, regroupées au tableau 3A.2 en annexe 3A. La
classification des sols pour lesquels des valeurs présumées ont été
prescrites doit se faire selon la norme ASTM D 2487. En outre, ce
règlement exclut d’adopter des valeurs présumées pour les limons
organiques, la tourbe, l’argile organique, la vase et les remblais
naturels (§1804).
Les tableaux 3A.3 et 3A.4 en annexe 3A, relatifs au code de
pratique britannique BS 8004, prescrivent des valeurs présumées des
contraintes admissibles en fonction de la nature du sol et de ses
propriétés mécaniques (Tomlinson, 2001).
Enfin, le règlement AASHTO prescrit des marges de la capacité
portante en fonction de la nature du sol et de son état de consistence,
et sans tenir compte du type de la fondation ni de ses dimensions,
82
telles que regroupées au tableau 3A.5 en annexe 3A. Il est important
de noter que le règlement limite l’utilisation des ces valeurs
seulement pour une vérification aux états limites de service, et
qu’elles ne peuvent être utilisées pour vérification aux états limites
ultimes, à moins qu’un calcul préliminaire est mené en phase
préalable du projet, où il est permis d’utiliser de telles valeurs. Enfin,
le règlement précise que de telles valeurs ont été initialement
développées pour un calcul en contraintes admissibles et
correspondent à un tassement admissible de 25 mm (AASHTO,
2012).
A titre comparatif, si on considère une fondation continue ayant
une largeur de 1 m et ancrée à une fiche de 1 m dans un sol sableux
homogène fin et dense. Le DTU donne une marge de 350 à 750 kPa
pour la contrainte de calcul, soit une marge de capacité portante de
700 à 1500 kPa, alors que l’IBC recommande une contrainte
admissible de 95 kPa, soit une capacité portante de 285 kPa si on
considère un coefficient de sécurité de 3. Enfin, le BS prescrit une
marge de 500 à 800 kPa, soit une capacité portante de 1500 à 2400
kPa, et l’AASHTO prescrit une capacité portante de 240 kPa.
Hormis les valeurs rapprochées de l’IBC et de l’AASHTO, il se
dégage du contraste frappant entre les valeurs présumées qu’elles
dépendent fortement du contexte local dans lequel elles ont été
prescrites, et qu’il est illusoire de les faire extrapoler ailleurs. Il va de
soi que la prudence et l’expérience sont nécessaires lors de
l’utilisation de telles valeurs dans le dimensionnement.
L’essai de chargement d’une fondation, en vraie grandeur ou en
modèle réduit, en vue de l’évaluation expérimentale directe de la
capacité portante et du tassement, est une technique de dimension-
nement assez récente et pertinente, en dépit de son coût
relativement élevé dans le cadre d’un projet d’ouvrage courant.
Les essais sur modèles réduits de fondations sont bien adaptés au
dimensionnement, à la base de la simulation physique d’un système
sol/ouvrage, particulièrement lorsque les méthodes classiques de
dimensionnement géotechnique s’avèrent insuffisantes pour prédire
le comportement.
Des conditions de similitude sont cependant à vérifier pour l’essai
sur modèle réduit. Selon la théorie de similitude, en notant par 1/N
l’échelle de réduction, en extrapolant les résultats du modèle réduit
83
au prototype, les contraintes et les déformations seraient conservées
si les forces de masse dans le modèle sont augmentées N fois, ce qui
peut se réaliser en plaçant le modèle dans une centrifugeuse, le
soumettant à une force centrifuge s’ajoutant à son poids, comme le
schématisent les figures 3.9 et 3.10 (Bouafia, 2011a).
Citons à titre d’exemple le dimensionnement des fondations du
pont de Rion-Antirion selon un concept innovateur basé sur les
essais en centrifugeuse. L’ouvrage, destiné à franchir le golfe de
Corinthe, 250 km à l’ouest d’Athènes (Grèce), est un pont à haubans
long de 2252 m, détenant ainsi le record du plus long tablier
suspendu du monde. Cet ouvrage, mis en service en août 2004,
travaille dans un environnement exceptionnel, caractérisé par une
profondeur d’eau de 65 m, un sol médiocre (alternance de sables et
limons plus ou moins argileux) et une activité sismique élevée
(accélération au niveau du fond de mer d’environ 0.5g). En
conditions extrêmes, le pont doit résister à la collision d'un pétrolier
de 180000 tonnes naviguant à 16 noeuds, à des vents ayant une
vitesse de 250 km/h et à un séisme de magnitude 7 sur l'échelle de
Richter.
Comme l’illustre la figure 3.11, le système de fondations comporte
une fondation caisson de 90 m de diamètre, reposant au fond de la
mer sur un sol préalablement renforcé par 350 inclusions rigides
verticales tubulaires (2 m de diamètre, 25 à 30 m de longueur) et
battues. Une couche de ballast de 3.60 m est intercalée entre le toit
de l'argile marine et la surface inférieure du radier emprisonnant la
tête des inclusions, la fondation n'étant jamais en contact avec les
inclusions, ce qui permet le soulèvement ou le glissement éventuel de
la fondation sous des efforts sismiques élevés, et limite ainsi les
efforts transmis à la structure.
Les essais en centrifugeuse à l’échelle 1/100 ont été réalisés sur la
centrifugeuse du LCPC, en utilisant l'argile du site. Mélangée à l'eau
de façon à obtenir un matériau plus fluide, l'argile est d'abord
débarrassée des éléments grossiers (coquillages, galets, algues), puis
consolidée en plusieurs couches. Comme le montre la figure 3.12, les
inclusions ont été ensuite foncées dans l'argile (certaines étant
instrumentées avec des jauges de déformation pour mesurer les
efforts qu'elles reprennent) et la couche de ballast, puis la fondation
circulaire ont été mises en place.
84
Figure 3.9. Centrifugeuse
géotechnique de l’IFSTTAR
(ex :LCPC), France

Figure 3.10. Schéma du


principe d’augmentation du
poids du modèle réduit

Figure 3.11. Schéma de la pile du pont Rion-


Anti-Rion (Athènes)

Figure 3.12. Installation du modèle réduit


de l’inclusion dans l’argile
naturelle dans la nacelle
85
Les expériences en centrifugeuse de chargement de la fondation,
dont une vue du modèle réduit est illustrée à la figure 3.12, ont
permis de vérifier la résistance du système de fondation, et de
déterminer les mécanismes de rupture, ce qui a permis de valider les
méthodes utilisées en dimensionnement. Les essais sur modèles
réduits ont enfin contribué à optimiser le nombre et la position des
inclusions (Bouafia, 2010).
La méthode observationnelle consiste à mener un dimension-
nement interactif en revisant le dimensionnement au cours de
l’exécution des travaux, en cas par exemple d’incertitude sur le
comportement de l’ouvrage, sur la validité de la méthode de calcul,
sur les conditions hydrauliques du site, ou en cas d’un site à stabilité
précaire (Allagnat, 2004).
Les méthodes de calcul sont basées sur des modèles de comport-
ement du système sol/fondation, et peuvent se subdiviser du point
de vue paramètres de calcul requis en deux catégories: méthodes
basées sur les essais de laboratoire, et celles basées sur les essais in-
situ.
La première catégorie, appelée aussi méthodes C-, considère le sol
comme un matériau rigide plastique obéissant souvent au critère de
rupture de Mohr-Coulomb. Les paramètres géotechniques requis
pour le calcul sont la cohésion C, l’angle de frottement interne  et le
poids volumique .
La seconde catégorie est celles des méthodes semi-empiriques ou
empiriques, basées sur les essais in-situ, et généralement issues des
observations du comportement expérimental des fondations, en
corrélation avec les paramètres du sol mesurés des essais in-situ.
Un principe stipulé par l’Eurocode 7 est que "l’une des méthodes de
calcul suivantes doit être utilisée pour les fondations superficielles:

 Méthode directe dans laquelle des analyses séparées sont exécutées


pour chaque état limite. Pour la vérification vis-à-vis d'un état limite
ultime, le calcul devra représenter aussi fidèlement que possible le
mécanisme de rupture envisagé. Pour la vérification d'un état limite de
service, un calcul de tassement doit être effectué;

 Méthode indirecte fondée sur des expériences comparables et sur les


résultats d'essais en place ou en laboratoire ou sur des observations, et
86
choisie en relation avec les charges de service de façon à satisfaire les
exigences de tous les états limites pertinents;

 Méthode prescriptive utilisant une valeur présumée de la capacité


portante" (CEN, 2004).

Selon l’Eurocode 7, la vérification à l’état limite ultime corresp-


ondant à la perte de capacité portante du sol est formulée par
l’inégalité suivante :

Vd ≤ Rd (3.3)

Vd est la composante verticale de la force de calcul transmise par la


fondation au sol, incluant le poids de la fondation et celui des
matériaux du remblai. Cette charge est la plus défavorable des trois
combinaisons suivantes :

 Combinaison fondamentale issue des situations durable (exemple :


exploitation de l’ouvrage) et transitoire du projet (ex : réalisation),
 Combinaison accidentelle issue des situations accidentelles du
projet (ex : choc, explosion),
 Combinaison sismique des actions provenant d’un séisme.

Aux états limites ultimes, des facteurs partiels γG et γQ sont


introduits respectivement pour pondérer les actions permanente G et
variables Qi dans le cas d’une combinaison fondamentale des actions.
Rd est la valeur de calcul de la résistance du sol, exprimée en force.
Celle-ci est formulée dans l’annexe française de l’Eurocode 7 comme
suit :
Rk * A' ql *
Rd  Rd *  Aq0   Aq0   Aq0 (3.4)
R  R Rd

Rd*, ql*, A et A’ designent respectivement la résistance nette du sol, la


capacité portante nette du sol (ql*=ql-q0), l’aire de la section
horizontale de la fondation, et l’aire réduite de la fondation due à
l’excentricité de la charge. Rk* et γR correspondent respectivement à
la résistance nette caractéristique du sol et au facteur partiel de
calcul à l’ELU pour les situations durable et transitoires, égal à 1.4.
87
Enfin, γRd est un coefficient partiel relatif au modèle de calcul
utilisé pour calculer ql* (AFNOR, 2013a).
Les recommandations canadiennes CFEM et le règlement
américain des autoponts AASHTO, se basant sur la méthode LRFD,
formulent la contrainte de calcul qld à partir de la capacité portante
nominale (ou caractéristique) qlN comme suit :

qld=ϕqlN (3.5)

Le facteur de résistance ϕ vaut 0.5 dans les règlements canadiens


NBCC et CHBDC (voir tableaux 1.8 et 1.9), et varie entre 0.45 et 0.55
dans l’AASHTO, une valeur de 0.5 étant attribué aux méthodes
"théoriques" et celles basées sur l’essai CPT, 0.45 pour les fondations
sur le rocher, et enfin 0.55 pour la méthode basée sur l’interprétation
de l’essai à la plaque (AASHTO, 2012).

b) Méthodes de calcul de la capacité portante

b1) Méthodes C-

b1.1. Eurocode 7

Ce règlement recommande trois méthodes analytiques du type C-φ


pour le calcul de Rd, correspondant à un comportement drainé ou
non drainé du sol, ainsi qu’au cas des fondations sur rocher. Les deux
premières méthodes sont d’ailleurs recommandées dans l’annexe
française de l’Eurocode 7, précisant qu’elles sont limitées à un sol
homogène (AFNOR, 2013a).

b1.1.1. Cas d’un comportement non drainé. La valeur de calcul de la


capacité portante qld (ou contrainte de calcul) est donnée par :

Rd R (  2)Cu bc ic sc  q0
ql   k 
d
(3.6)
A' A'  R R

bc, ic et sc sont les facteurs de correction tenant compte respect-


ivement de l’inclinaison de la base de la fondation par rapport à
l’horizontale (d’un angle α), de l’inclinaison de la charge Vd par
88
rapport à l’axe vertical de la fondation (angle δ) et de la forme de la
fondation (dépendant de L et B), donnés par le tableau 3.1.
Notons enfin que le facteur partiel du modèle γRd est égal à 1.2,
celui de la résistance γR est de 1.4, et que q0 et A’ représentent
respectivement la pression verticale totale due au poids des terres ou
à une surcharge à la base de la fondation et l’aire réduite de la section
horizontale de la fondation.
Comme le schématise la figure 3.13, on tient compte de
l’excentricité de la charge de calcul Vd en utilisant des dimensions
réduites de la section horizontale de la fondation, en l’occurrence une
largeur réduite B’=B-2eB si la charge est excentrée de eB
parallèlement à la largeur B, et une longueur réduite L’=L-2eL, si elle
est excentrée de eL parallèlement à la longueur L. On aura ainsi :

A’=B’xL’=(B-2eB)(L-2eL) (3.7)

Tableau 3.1. Expressions des facteurs de correction

Figure 3.13. Schéma d’une fondation sous une charge excentrée


(traduite de Bond et Harris, 2008)
89
b1.1.2. Cas d’un comportement drainé. La capacité portante de calcul
qld se formule comme suit :

Rd R C ' N c bc ic sc  q0 ' N q bq iq sq  0.5 ' B' N  b i s


ql   k 
d
(3.8)
A' A'  R R

Dans cette équation, les coefficients N sont dits facteurs de


portance, dépendant dans le cadre de la théorie classique de capacité
portante seulement de l’angle de frottement interne du sol. Le
tableau 3B.1 en annexe 3B en fin de ce chapitre, regroupe les
expressions des différents coefficients (CEN, 2004; AFNOR, 2013a).
Notons que le poids volumique à prendre dans cette formule est,
selon l’annexe française, égal au poids volumique déjaugé si la nappe
est au niveau de la base de la fondation, et au poids volumique
humide si la nappe se trouve plus profonde que 1.5B par rapport à la
base de fondation, et enfin à une valeur intermédiaire entre les deux
pour les autres cas (AFNOR, 2013a). Notons enfin que le facteur
partiel du modèle γRd est égal à 2, celui de la résistance γR est de 1.4,
et que le poids volumique du sol et les propriétés mécaniques (C, φ),
intervenant dans les équations (3.4) à (3.8), sont respectivement
pondérés par des facteurs partiels γγ, γc et γφ sur le matériau.
Il est remarquable que dans les deux méthodes vues ci-dessus,
l’effet de la proximité d’un talus n’est pas pris en compte. L’annexe
française de ce règlement stipule par contre de réduire la capacité
portante par un facteur iβ, dépendant de la distance d de la base de la
fondation au talus et de la largeur B de la fondation (voir figure 3.14),
comme suit :

- Cas d’un sol fin saturé (φ=0, Cu≠0) avec d/B< 8 :



2
d  (3.9)
i  1  1  
  8B 
- Cas d’un sol pulvérulent (C=0, φ≠0) avec d+De/tgβ < 8B :
2
 D 
 d e 
tg
i  1  0.9tg 2  tg 1   (3.10)
 8B 
 
 
90
Figure 3.14. Schéma d’une fondation au bord du talus (AFNOR, 2013a)

De, appelée fiche équivalente de la fondation, sera précisée ultér-


ieurement dans ce chapitre dans le cadre des méthodes de capacité
portante basées sur les essais in-situ.

- Cas d’un sol cohérent (C≠0 et φ≠0), tel qu’un sol intermédiaire, un
sol marneux à calcaire, un sol induré ou certaines roches altérées :

  0.6C  
i  i (C  0)  i (  0)  i (C  0) 1  exp     (3.11)
  Btg  

Il est à préciser que le coefficient iβ est pris égal à 1 si la distance d


dépasse 8B. Autrement dit, l’effet de la proximité du talus sur la
capacité portante disparaît si on dépasse cette distance seuil.
Enfin, les équations (3.9) à (3.11) ne sont valables que pour un
angle du talus β inférieur à 45° (AFNOR, 2013a).
Notons que l’Eurocode 7 stipule de limiter l’excentricité à 1/3 de la
largeur de la fondation ou à 30% du diamètre d’une fondation
circulaire, sinon on aura recours à des précautions spéciales, telles
que "la définition de la position du bord de la fondation en tenant
compte des tolérances de construction" (CEN, 2004).
L’annexe française de l’Eurocode 7 stipule par ailleurs de limiter
l’excentricité de la charge dans le cas des situations durables et
transitoires comme suit :
e 1
 Semelle filante de largeur B : 1  2  (3.12)
B 15
91
e 3
 Semelle circulaire de diamètre B : 1  2  (3.13)
B 40
e  e  1
 Semelle rectangulaire: (1  2 B )1  2 L   (3.14)
B  L  15

b1.1.3. Valeurs prescrites pour une fondation sur rocher. L’Eurocode 7


recommande d’utiliser des valeurs présumées de la contrainte
admissible des fondations carrées dans des roches tendres et
fracturées comportant des joints fermés, y compris les craies de
porosité inférieure à 35%, sous l'hypothèse que l'ouvrage peut
tolérer des tassements égaux à 0.5 % de la largeur de la fondation
(CEN, 2004).
La capacité portante est donnée par les abaques de l’annexe 3C en
fin de ce chapitre, en fonction du type de la roche, de sa résistance à
la compression, du type de discontinuités dans la roche et de leurs
espacements.

b1.2. CFEM

L'équation générale de la capacité portante proposée par


Alexander Vesic (1975) et adoptée par les recommandations
canadiennes, se formule comme suit (Rowe, 2001), (CGS, 2006):

qlN = 0.5B’N.λ + (γDcosβ)Nqλq + CNcλc (3.15)

1  sin 
Nq  exp(tg ) (3.16)
1  sin 
 Nq 1
 si   0
N c   tg (3.17)
   2 si   0

N peut être calculé avec une bonne approximation selon Vesic


(1973):

N  2(Nq + 1)tg  (3.18)

92
  f i d t b (3.19)
q  f qiq d qtqbq (3.20)
c  fcic dctcbc (3.21)

Le facteur λ permet de corriger les trois termes de la capacité


portante en tenant compte des effets de forme de la fondation (indice
f), de l'inclinaison de la charge (indice i), de la profondeur de la
fondation (indice d), de la présence d'un terrain en talus (indice t), et
enfin de l’inclinaison de la base de la fondation (indice b). L’annexe
3D en fin de ce chapitre regroupe toutes les expressions de ces
facteurs de correction.

b1.3. AASHTO

Ce règlement se base aussi sur l’équation générale de la capacité


portante proposée par Alexander Vesic (1975), avec certaines
différences dans la définition des coefficients intervenant dans cette
équation par rapport à ceux du CFEM. L’équation s’applique à priori
au cas d’un sol monocouche homogène, le cas d’un sol bicouche sera
exposé ci-après (AASHTO, 2012):

qlN = 0.5BN.λ.cwγ + γDNqλqcwq + CNcλc (3.22)

1  sin 
Nq  exp(tg ) (3.23)
1  sin 
 Nq 1
 si   0
N c   tg (3.24)
   2 si   0

N peut être calculé avec une bonne approximation selon Vesic


(1973):

N  2(Nq + 1)tg  (3.25)

  f i (3.26)
93
q  f q iq d q (3.27)
c  fcic (3.28)

Le facteur λ permet de corriger les trois termes de la capacité


portante en tenant compte des effets de forme de la fondation (indice
f), de l'inclinaison de la charge (indice i) et de la profondeur de la
fondation (indice d). L’annexe 3E en fin de ce chapitre regroupe les
formules relatives à ces facteurs de correction.
Le coefficient cw tient compte de l’effet de la position de la nappe
phréatique sur la capacité portante, et prend les valeurs du tableau
3.2. On constate ainsi que si la nappe est en surface du sol (Hw=0), la
capacité portante d’un sol pulvérulent (C=0) est remarquablement
réduite de la moitié, et que si elle est au niveau de la base de
fondation, c’est le terme de la densité qui est réduit, en l’occurrence
de 50%, celui de la surcharge n’étant pas affecté. Enfin, le règlement
précise qu’à un niveau de la nappe au delà de 1.5B en dessous de la
base de la fondation, son effet réducteur disparaît. Enfin, le
règlement, précise que pour une distance de la nappe en deçà de 1.5
B sous la base, il faut considérer lors des calculs le niveau le plus
élevé de la nappe (AASHTO, 2012).
Le coefficient de profondeur d, supérieur à l’unité, tient compte
favorablement de la résistance au cisaillement de la surface de
rupture d’un éventuel sol pulvérulent au dessus de la base de la
fondation, c’est pour cela qu’il est appliqué au terme de surcharge
seulement. Il est donné au tableau 3E.1 de l’annexe 3E en fonction de
l’angle de frottement interne du sol et de l’élancement D/B de la
fondation, avec possibilité d’interpolation linéaire de dq pour des
valeurs intermédiaires de D/B et φ.
Enfin, le règlement stipule que cette correction n’est possible que
si le sol au dessus de la base est aussi résistant que celui en dessous,
sinon, on adopte dq=1.
La proximité d’un talus est prise en compte, en cas d’un sol
cohérent, en modifiant les facteurs de portance comme suit,
conformément à la méthode de Meyerhof (1957) :

Nq=0 (3.29)

94
Tableau 3.2. Valeurs des coefficients cw

Les facteurs Nc et Nγ dans l’équation (3.22) sont à remplacer


respectivement par Ncq et Nγq déterminés des figures 3E.1 et 3E.2 de
l’annexe 3E.
En cas d’un sol bicouche, comme le schématise la figure 3.15, la
capacité portante sera influencée par les caractéristiques de la
couche inférieure, si la distance H entre le toit de cette couche et la
base de la fondation est inférieure à une distance critique Hcr égale à :

3B q 
H cr  ln  l1  (3.30)
 B
21    l 2 
q
 L

ql1 est la capacité portante nominale de la couche supérieure


supposée infiniment épaisse (H=∞), et ql2 est la capacité portante
nominale de la couche inférieure supportant la même fondation
posée en son toit.
En cas d’un comportement non drainé du sol bicouche, l’équation
(3.22) est modifiée comme suit (C=C1, Nqλq=1 et Ncλc=Nm):

qlN = γDcwq + C1Nm (3.31)

En cas où la couche supérieure est moins résistante que la couche


inférieure, le facteur Nm est déterminé de la figure 3.16 en fonction
des rapports C2/C1 et B/H. Noter qu’en cas où la fondation se trouve à
une fiche D, la pression q, mentionnée sur cette figure, représente le
terme γD dans l’équation (3.31), et H est comptée de la base de la
fondation.

95
Figure 3.15. Schéma d’un sol bicouche (AASHTO, 2012)

Figure 3.16. Abaque de Nm en cas d’un comportement non


drainé (AASHTO, 2012)

En cas où la couche supérieure est plus résistante que la couche


inférieure, le facteur Nm est déterminé comme suit, en fonction de
l’indice de poinçonnement βm, du rapport de résistance k et du
facteur de cohésion Nc :

96
 1 
N m    kf c N c   f c N c (3.32)
 m 
BL
m  (3.33)
2( B  L) H
C
k 2 (3.34)
C1
fc est le facteur de forme de la fondation, à déterminer du tableau
3E.1.
En cas d’un comportement drainé du sol bicouche, la capacité
portante nominale est calculée comme suit :

 1 C1 '    B  H   1 C1 '
qlN  ql 2   exp 21    Ktg1 '   (3.35)
 K tg1 '    L  B   K tg1 '

1  sin 2 1 '
K (3.36)
1  sin 2 1 '

ql2 est, comme il a été mentionné ci-dessus, la capacité portante


nominale de la couche inférieure supportant une fondation fictive
identique à la fondation réelle mais posée au toit de la deuxième
couche (AASHTO, 2012).

b2) Méthodes basées sur les essais in-situ

b2.1. Eurocode 7

a) Essai pressiométrique PMT

L’Eurocode 7 recommande d’adopter la méthode pressiométrique


préconisée par l’ancien règlement français CCTG-93, fascicule 62,
titre 5, publié en 1993 par le ministère de l'équipement, du logement
et des transports français. La capacité portante de calcul est calculée
à partir de la pression pressiométrique limite équivalente Ple* comme
suit (CEN, 2004; CEN, 2007):

97
Rd R K p Ple *  q0
ql   k 
d
(3.37)
A'  R A' R

Kp est un facteur de portance, variant entre 0.8 et 3, et dépendant de


la nature du sol et de l’élancement de la fondation. L’annexe 3F en fin
de ce chapitre présente en détails cette méthode.
L’annexe française de l’Eurocode 7 prescrit une autre méthode
pressiométrique d’application par contre obligatoire. Elle diffère de
celle recommandée par l’Eurocode 7 par la définition de l’épaisseur
hr de la zone utile de capacité portante sous la fondation, ainsi que
par la formulation du facteur de portance pressiométrique Kp
(AFNOR, 2013a). La condition de capacité portante de calcul est
formulée comme suit :

Rk * A' ql * A' K p Ple * i i


Vd  Rd *  Aq0   Aq0   Aq0   Aq0 (3.38)
R  R  Rd  R  Rd

Au préalable de tout calcul, il y'a lieu de classer le sol étudié selon


le système de classification décrit par les normes internationales ISO
14688 pour les sols et ISO 14689 pour les roches, vues au chapitre 2.
On peut aussi selon la norme française classer les sols en se basant
sur les figures 2.8 à 2.11 ainsi que les tableaux 2.10 à 2.12.
La méthode pressiométrique se base sur le concept de la pression
limite équivalente nette Ple* et la fiche équivalente De, qui représ-
entent celles d'un sol homogène équivalent au sol hétérogène étudié.
Ple* est une valeur moyenne des pressions limites nettes dans la zone
utile de capacité portante, épaisse de hr. Les valeurs de cette dernière
sont regroupées au tableau 3.3. Notons à titre comparatif que hr est
égale à 1.5B dans la méthode pressiométrique recommandée par
l’Eurocode 7.
La pression limite nette Pl* est la différence entre la pression limite
mesurée Pl et la pression horizontale des terres au repos P0 à une
profondeur donnée au moment de l'essai :

Pl*(z) = Pl(z) - P0(z) (3.39)

La pression des terres au repos est calculée comme suit :


98
Tableau 3.3. Valeurs de hr selon l’annexe française de l’Eurocode 7

Fondation Excentricité de la charge


e 1 e 1
 
B 4 B 4
Continue
hr=1.5B hr=3B-6e

e 7 e 7
 
Circulaire B 32 B 32
8B 16e
hr=1.5B
hr  
3 3
 2eB  2eL  1  2eB  2eL  1
Rectangulaire 1  1   1  1  
 B  L  2  B  L  2
hr=1.5B hr  min3B  6eB , 3B  6eL 

- Sol fin saturé : P0 = u + K0 v0’,


- Sol pulvérulent saturé: P0 = K0v0’,
- Sol non saturé: P0 = K0v0.

K0 est le coefficient de pressions des terres au repos qu'on peut


prendre, à défaut de mesure et sauf indication contraire, égal à 0.5
pour les sols pulvérulents, et 1.0 pour les sols purement cohérents
saturés.
Ple* est calculée comme étant la moyenne géométrique des valeurs
nettes dans la zone utile de capacité portante [D, D+hr] sous la
fondation. Ainsi, si cette zone comporte n valeurs pressiométriques,
après avoir éliminé les valeurs singulières et trop fortes, on aura :

Ple*  n Pl1* .Pl*2 ....Pln* (3.40)

Une telle formulation vient du fait que dans la pratique de l'essai


pressiométrique la distribution statistique des valeurs de Pl en
fonction de la profondeur suit souvent une loi log-normale, c'est à
dire que le logarithme de Pl suit la loi normale de Gauss. Ainsi, la
moyenne des logarithmes est du type géométrique.
99
La fiche équivalente De, généralement inférieure à D, est la hauteur
à partir de la surface du sol le long de laquelle les pressions limites
peuvent être remplacées par une moyenne analytique Ple*, telle que:

D
1 (3.41)
De 0
Ple*  Pl* ( z ).dz

En pratique, on utilise la formule approchée de sommation des n


mesures nettes Pl* sur la tranche [0, D], en considérant un pas zi
entre deux mesures pressiométriques consécutives:

1 iN *
De   Pli .zi
Ple* i 1
(3.42)

Ple* et De se réduisent évidemment en cas d'un sol homogène idéal


à Pl* et D respectivement.
Selon la norme française, une fondation est dite superficielle si sa
fiche équivalente est inférieure à 1.5B, et semi-profonde si elle est
comprise entre 1.5B et 5B (AFNOR, 2013a).
q0 est la contrainte verticale initiale à la base de la fondation après
travaux de fondations.
En présence d’un substratum distant de H par rapport à la base de
la fondation, telle que H est inférieure à hr, la pression limite nette
équivalente se calcule le long de H.
Kp est un facteur de portance dépendant de la nature du sol, des
dimensions de la fondation et de sa fiche équivalente. Il est donné par
l’expression générale suivante, définie pour De≤ 2B :

 D   D 
K p  K p 0   a  b e 1  exp  c e   (3.43)
 B   B 

Les coefficients a, b, c et Kp0 sont regroupés au tableau 3.4 ci-après.


Pour un élancement équivalent De/B supérieur à 2, on a recours à la
figure 3.17 donnant Kp en fonction de De/B pour différentes
configurations sol/fondation. Il est à noter d’après cette figure que Kp
varie de 0.8 à 1 pour une fondation en surface, et augmente ensuite

100
avec De/B pour atteindre 1 à 1.6 à la limite d’une fondation
superficielle, soit De/B=1.5. Au-delà, la fondation est plutôt semi-
profonde et se comporte comme un puits, avec un facteur de
portance variant entre 1 et 1.77. Il est enfin remarquable d’après
cette figure que pour les fondations semi-profondes ayant un
élancement équivalent plus grand que 2, ce facteur ne dépend plus de
l’élancement de la fondation et varie seulement en fonction de la
nature du sol et la géométrie de la fondation.

Tableau 3.4. Valeurs des coefficients a, b et c pour le facteur Kp (De/B ≤2)

101
Figure 3.17. Facteur de portance pressiométrique selon la norme française

En cas dune fondation rectangulaire, le facteur de portance


s’obtient par interpolation entre les valeurs de Kp1 et Kp0,
correspondent respectivement à une semelle carrée (B/L=1) et
continue (B/L=0), comme suit :

B  B
K p  K 1p  K p0 1   (3.44)
L  L

Les facteurs Kp0 et Kp1 se déterminent au préalable à partir de


102
l’équation (3.44) ou la figure 3.17.
En cas d’inclinaison de la charge de calcul Vd d’un angle δ (voir
figure 3.7.d), l’annexe française de l’Eurocode 7 stipule de réduire la
capacité portante par un facteur iδ comme suit :

- Cas d’un sol fin saturé (φ=0, Cu≠0) :


 2 
2

i  1  1   (3.45)
  

- Cas d’un sol pulvérulent (C=0, φ≠0) avec δ< π/4 :


 2  2  2 
2
 D 
i  1     2  3  exp  e  (3.46)
        B

- Cas d’un sol pulvérulent (C=0, φ≠0) avec δ≥ π/4 :


 2    D 
2

i  1   1  exp   e   (3.47)


     B 

- Cas d’un sol cohérent (C≠0 et φ≠0), tel qu’un sol intermédiaire, un
sol marneux à calcaire, un sol induré ou certaines roches altérées :

  0.6C  
i  i (C  0)  i (  0)  i (C  0) 1  exp    (3.48)
  Btg  

En présence d’un talus à une distance d de la fondation, comme le


schématisait la figure 3.14, la capacité portante de calcul est à réduire
par le coefficient iβ à déterminer des équations (3.9) à (3.11) en
fonction de la nature du sol et de son comportement.
Le coefficient du modèle γRd relatif à la méthode pressiométrique
est de 1.2, et celui de la résistance γR est de 1.4 (AFNOR, 2013a).

b) Essai de pénétration statique CPT

L’Eurocode 7 ne prescrit pas une méthode de calcul direct de la


capacité portante à partir de la résistance pénétrométrique qc, mais il
103
recommande d’utiliser les deux méthodes analytiques vues précéd-
emment, en estimant les paramètres mécaniques par corrélation
avec qc.
Ainsi, en cas d’un sol fin saturé en comportement non drainé, il est
recommandé d’estimer Cu en introduisant le facteur de cône
pénétrométrique Nk comme suit :

qc ( z )   v 0 ( z )
Nk  (3.49)
Cu ( z )

Le facteur du cône est généralement déterminé par comparaison


de l'essai CPT au essais de cisaillement à la boîte, au triaxial ou au
scissomètre du chantier. Différents laboratoires et organismes de
recherche ont suggéré des valeurs à Nk suite à l'analyse d'une base
de données contenant un nombre de cas statistiquement
représentatif. Le tableau 3.5 récapitule les différentes valeurs
recommandées pour ce paramètre. Dans la colonne (Site), si l'étude a
porté sur un grand nombre de sites, on indiquera seulement le pays.
En outre, les six premières corrélations de ce tableau sont d’origine
théorique (Bouafia, 2011b).
Il se dégage de ce tableau que le facteur du cône dépend entre
autres du degré de surconsolidation du sol et de sa compressibilité.
Mises à part les valeurs théoriques, on constate que pour les
argiles molles ou normalement consolidées, les valeurs de Nk
fluctuent autour d'une valeur moyenne de 14 avec un coefficient de
variation (écart type/moyenne) de 20%. Pour l'argile raide ou
surconsolidée, Nk tourne autour de 22 avec un coefficient de
variation égal à 27%. Ce résultat, contrairement à ce qui se passe
souvent lors de la compilation des résultats provenant de diverses
sources, est caractérisé par une faible dispersion et présente ainsi un
intérêt pratique pour les projets de fondations. On peut en effet
obtenir un ordre de grandeur de la cohésion non drainée de l'argile,
là où les essais de laboratoire n’ont pas été réalisés, ou même
contrôler les résultats de ces essais.
On retient pour les besoins de la pratique les corrélations
suivantes :
Nk = 14 pour une argile saturée normalement consolidée,
Nk = 22 pour une argile saturée surconsolidée.
104
Tableau 3.5. Compilation des valeurs du facteur de cône (Bouafia, 2011b)

NC : Argile normalement consolidée, ASC : Argile surconsolidée

On peut ainsi estimer la cohésion non drainée comme suit :

qc ( z )   v 0 ( z )
Cu  (3.50)
Nk

La capacité portante de calcul peut enfin être déterminée à partir


de l’équation (3.6).
105
En cas d’un sol sableux, l’Eurocode 7 recommande d’estimer au
préalable l’angle de frottement φ, soit à partir du tableau 2.22 ou à
partir de l’équation (2.9) valable pour les sables mal gradués et au
dessus de la nappe d’eau, et utiliser ensuite l’équation (3.8) pour
évaluer la capacité portante de calcul (CEN, 2007).
L’annexe française de l’Eurocode 7 exige d’appliquer un calcul
direct de la capacité portante, en vérifiant que (AFNOR, 2013a) :

Rk * A' ql * A' K c qce i i


Vd  Rd *  Aq0   Aq0   Aq0   Aq0 (3.51)
R  R  Rd  R  Rd

Le coefficient du modèle γRd relatif à la méthode pénétrométrique


est de 1.2, et celui de la résistance γR est de 1.4 (AFNOR, 2013a).
Identiquement à la méthode pressiométrique, le sol étudié doit
être classé selon le système de classification décrit par les normes
internationales ISO 14688 pour les sols et ISO 14689 pour les roches.
On peut aussi, selon la norme française, classer les sols en se basant
sur les figures 2.8 à 2.11 ainsi que les tableaux 2.10 à 2.12.
qce est la résistance pénétrométrique équivalente, déterminée en
tant que moyenne analytique des résistances pénétrométriques
corrigées qcc, dans la zone utile de capacité portante épaisse de hr:

D  hr
1 (3.52)
qce 
hr q
D
cc ( z ).dz

qcc est la résistance pénétrométrique corrigée à la profondeur z en la


plafonnant éventuellement à 1.3qcm, qcm étant la moyenne analytique
des valeurs mesurées qc, à calculer au préalable comme suit :
D  hr
1 (3.53)
qcm 
hr  q ( z).dz
D
c

Le tableau 3.3 permet de déterminer l’épaisseur hr. Enfin, la fiche


équivalente De est la hauteur à partir de la surface du sol le long de
laquelle les résistances pénétrométriques peuvent être remplacées
par une moyenne analytique qce, telle que :

106
Dr
1 (3.54)
qce 
De q
0
cc ( z ).dz

En pratique, on utilise la formule approchée de sommation des N


mesures qc sur la tranche [0, D], en considérant un pas zi entre deux
mesures pénétrométriques consécutives :

i N
1
De 
qce
q
i 1
cc .zi (3.55)

Identiquement à la méthode pressiométrique, une fondation est


dite superficielle si sa fiche équivalente De est inférieure à 1.5B, et
semi-profonde si elle est comprise entre 1.5B et 5B (AFNOR, 2013a).
q0 est la contrainte verticale initiale à la base de la fondation après
travaux de fondations.
Kc est un facteur de portance dépendant de la nature du sol, des
dimensions de la fondation et de sa fiche équivalente, formulé par
l’expression suivante, définie pour De≤ 2B :

 D   D 
K c  K c 0   a  b e 1  exp  c e   (3.56)
 B   B 

Les coefficients a, b, c et Kc0 sont regroupés au tableau 3.6 ci-après.


Si l’élancement équivalent De/B dépasse 2, la figure 3.18 donne des
graphiques de Kc en fonction de De/B pour différentes configurations
sol/fondation.
Remarquons d’après la figure 3.18 que Kc prend les valeurs
minimales en cas d’une fondation en surface, soit de 0.1-0.3 environ,
et augmente ensuite non linéairement avec De/B pour se stabiliser à
à 0.14-0.38 pour un élancement équivalent de 2, et ce pour
différentes configurations sol/fondation.
En cas dune fondation rectangulaire, on interpole les valeurs du
facteur de portance entre les valeurs de Kc1 et Kc0, correspondent
respectivement à une semelle carrée (B/L=1) et continue (B/L=0),
comme suit :

107
Tableau 3.6. Valeurs des coefficients a, b et c pour le facteur Kp (De/B ≤2)

B  B
K c  K c1  K c0 1   (3.57)
L  L

Les facteurs Kc0 et Kc1 doivent être déterminés au préalable soit par
calcul à partir de l’équation (3.56) ou graphiquement à partir de la
108
figure 3.18.
En cas d’inclinaison de la charge de calcul Vd d’un angle δ (voir
figure 3.7.d) ou de la proximité d’une terrain en pente (voir figure
3.14), l’annexe française de l’Eurocode 7 exige de réduire la capacité
portante par les facteurs iδ et iβ respectivement, en utilisant les
mêmes formules de iδ et iβ de la méthode pressiométrique.
Notons enfin que cette annexe stipule qu’en cas des sols de faible
résistance pénétrométrique (inférieures à 1 MPa pour les argiles et
les limons, et inférieures à 1.5 MPa pour les sables), une étude
géotechnique particulière doit être menée en vue de la justification
de la capacité portante (AFNOR, 2013a).

Figure 3.18. Facteur de portance pénétrométrique selon la norme française


109
c) Essai de pénétration dynamique DPT

Identiquement à la méthode pénétrostatique, l’Eurocode 7


recommande une évaluation indirecte de la capacité portante en
estimant l’angle de frottement interne des sols sableux et graveleux
par corrélation avec le nombre de coups N10 ou N20 mesurés à l’essai
DPT. En effet, à partir du tableau 2.17, on peut estimer l’indice de
densité ID du sol pulvérulent, ensuite estimer l’angle de frottement à
partir des tableaux 2.23 et 2.24. L’équation (3.4) est enfin appliquée
pour calculer la capacité portante (CEN, 2007).

d) Essai de pénétration au carottier SPT

L’Eurocode 7 recommande la même démarche de calcul indirect de


la capacité portante des sols sableux que celles à partir des essais
CPT et DPT. Il est ainsi recommandé d’estimer l’angle de frottement à
partir du nombre de coups Nspt mesurés au cours de l’essai SPT et
appliquer ensuite l’équation (3.4). Le tableau 2.15 est utilisé pour
estimer l’indice de densité ID, ensuite le tableau 2.23 ou 2.24 sont
utilisés pour estimer l’angle de frottement interne, tout en tenant
compte de la granularité et de la graduation des grains (CEN, 2007).
On peut aussi adopter, conformément au règlement français DTU-
13.12, actuellement annulé et remplacé par l’Eurocode 7, la méthode
indirecte proposée par Peck (1970), en reliant les valeurs des
facteurs de portance Nq et Nγ au nombre de coups Nspt. La figure 2.12
permet d’ailleurs soit une estimation de l’angle de frottement et un
calcul analytique des facteurs de portance (par exemple à partir des
équations 3.16 à 3.18), soit une détermination directe des facteurs à
partir de cette figure (AFNOR, 1988b; Peck et al, 1974).

b2.2. Recommandations CFEM

a) Essai de pénétration statique CPT

Les recommandations canadiennes préconisent soit la démarche


de calcul indirect, en estimant les paramètres mécaniques (C, φ) par
corrélation avec la résistance pénétrométrique, la littérature
110
géotechnique étant d’ailleurs assez riche par de telles corrélations
(Bouafia, 2011b), soit un calcul direct via des méthodes empiriques,
tout en appelant à la prudence envers les résultats de calcul (CGS,
2006).
Dans les sols granulaires, la capacité portante nominale (ou
caractéristique) qN peut être évaluée comme suit :

qlN=Kcqce (3.58)

Kc est le facteur de portance pénétrométrique, dépendant de la


densité du sol et de la forme de la fondation, et prend les valeurs de
0.16 à 0.3.
qce est la résistance pénétrométrique équivalente, estimée par la
moyenne des résistances qc le long d’une zone utile épaisse de B sous
la fondation.
Dans les sols fins en comportement non drainé, la capacité
portante nominale qN s’écrit comme suit :

qlN=Kcqce + γD (3.59)

Le facteur de portance Kc, dépendant des dimensions de la fondation,


de sa fiche, de l’histoire de contraintes de l’argile ainsi que de sa
sensibilité, varie de 0.3 à 0.6.
qce est une moyenne des valeurs de qc le long de B sous la fondation.
La capacité portante de calcul ou contrainte de calcul qd se
détermine selon l’équation 3.5 en multipliant qN par le facteur de
résistance Φ égal à 0.5 selon les tableaux 1.6 et 1.7.

b) Essai de pénétration au carottier SPT

La méthode recommandée est due à Peck et al (1974), basée sur


les abaques de la figure 3.19 donnant la contrainte admissible qa en
fonction de la largeur B, pour différentes valeurs de Nspt dans un sol
sableux. La contrainte admissible ainsi calculée correspond à des
tassements absolus ne dépassant pas 25 mm. Pour une valeur
différente du tassement admissible, il y’a lieu d’effectuer une
interpolation linéaire.

111
Figure 3.19. Abaque de Peck pour déterminer qa

Le nombre de coups mesuré Nsptm est préalablement normalisé


pour tenir compte de l’effet du poids des terres, dans laquelle la
contrainte effective σv0’ due au poids des terres est exprimée en kPa :

100
N spt  N spt
m
C N  N spt
m
(3.60)
v'

Le coefficient CN est compris entre 0,5 et 2, et peut être déterminé


graphiquement à partir de la figure 3.20. Selon Liao et Whitman
(1986), il faut limiter CN à 2 pour une profondeur en deçà de 3 m.
On introduit le coefficient C60 en vue de caler le nombre de coups
mesurés à celui d’un appareillage standard de l’essai SPT et pour un
rapport d’énergie conventionnel de 60%:

(Nspt1)60 =Nsptm.CN.C60 (3.61)

Une valeur moyenne de (Nspt1)60 est calculée le long d'une zone


épaisse de B en dessous de la base de la fondation.
La contrainte admissible ainsi obtenue est à réduire par le
coefficient Cw afin de tenir compte de l'effet de la proximité d'une
nappe, tel que:

112
 z
 0.5  0.5 w si z w  D  B
Cw   DB (3.62)

1 si z w  D  B

zw est la profondeur de la nappe phréatique par rapport à la surface.

Figure 3.20. Facteur CN de correction de Nsptm

b2.3. Règlement AASHTO

a) Essai de pénétration statique CPT

La capacité portante nominale qlN peut être évaluée par la formule


non homogène suivante, limitée aux sols pulvérulents, et donnant qlN
en kPa, la largeur B et la résistance pénétrométrique qce étant à
introduire respectivement en m et kPa :

113
 
qlN  0.082qce  cwq  cw  B
D
(3.63)
 B 

Notons que qce est une résistance pénétrométrique équivalente,


prise comme une moyenne sur une hauteur égale à B en dessous de
la base de la fondation.
Le coefficient cw tient compte de l’effet de la position de la nappe
phréatique sur la capacité portante, et prend les valeurs du tableau
3.2. On constate ainsi que si la nappe est en surface du sol (Hw=0), la
capacité portante est réduite de la moitié. Enfin, pour un niveau de la
nappe au delà de 1.5B en dessous de la base de la fondation, son effet
réducteur disparaît. Rappelons que le règlement précise que pour
une distance de la nappe en deçà de 1.5 B sous la base, il faut
considérer lors des calculs le niveau le plus élevé de la nappe
(AASHTO, 2012).

b) Essai de pénétration SPT

La capacité portante nominale qN est exprimée par le formule non


homogène suivante, donnant qN en kPa, la largeur B étant à
introduire en mètres :

 
qlN  31.42 N spt
1  D 
 cwq  cw  B (3.64)
60
 B 

(Nspt1)60 =Nsptm.CN.C60 (3.65)

Le facteur CN est calculé, sans toutefois dépasser 2, en introduisant


la contrainte σv’ en kPa dans l’expression suivante :

 2000 
CN  0.77 Log10   (3.66)
 v' 
ER(%)
C60  (3.67)
60

Le nombre de coups normalisé et corrigé (Nspt1)60 apparaissant


114
dans l’équation (3.64) est une moyenne arithmétique le long de 1.5B
en dessous la base de la fondation.
Notons que C60 est le coefficient de correction de l’énergie du
battage, ER étant le rapport d’énergie (ou énergie spécifique) de
l’appareil SPT utilisé. Les coefficients cwq et cwγ sont donnés par le
tableau 3.2.
Enfin, le règlement stipule qu’en état limite ultime, une éventuelle
excentricité de la charge de calcul Vd, soit eB ou eL ne doit pas
dépasser respectivement B/3 ou L/3 (AASHTO, 2012).

3.3.4. Vérification de la résistance au glissement

a) Règlement Eurocode 7

L’Eurocode 7 exige qu’en cas de charge inclinée, ayant pour


composante horizontale de calcul Hd, une vérification au glissement à
la base de la fondation soit menée, comme suit :

Hd ≤ Rd + Rpd (3.68)

La composante Hd doit inclure entre autres la force de poussée du


sol sur la fondation, comme le schématise la figure 3.21.
Rd et Rpd désignent respectivement les valeurs de calcul de la
résistance au glissement du sol à la base de la fondation et de la butée
du sol sur les faces de la fondation. L’annexe française précise que Rpd
n’est en général pas prise en compte du fait de l’incertitude liée à
l’épaisseur du terrain le long de laquelle elle est mobilisée (AFNOR,
2013a).
En cas d’une fondation fichée dans la zone d’un sol argileux sujet à
un mouvement saisonnier (retrait-gonflement), l’Eurocode 7 exige de
considérer la possibilité de décollement par retrait de l’argile par
rapport aux bords verticaux de la fondation, ce qui réduit sa
résistance au glissement.
La figure 3.21 illustre le cas d’une fondation soumise à son poids
propre WG, aux composantes VG et HG des charges permanentes, et VQ
et HQ des charges variables, et enfin aux forces PaG de poussée du sol
et PpG de butée du sol.

115
Figure 3.21. Schéma de sollicitation horizontale d’une fondation
(adaptée de Bond & Harris, 2008)

On peut reformuler la condition (3.68) de résistance au


glissement, en termes de contraintes, en introduisant la contrainte de
cisaillement de calcul τEd qui tend à faire glisser la base de la
fondation et la résistance au glissement de calcul τRd :

τEd ≤ τRd (3.69)

Si on suppose par exemple que la fondation est soumise seulement


à une action variable, soit celle de base HQ1, et une action permanente
HG, la contrainte de cisaillement caractéristique s’écrit alors :

H gk  H Q1k  PaGk
 Ek  (3.70)
A'

La contrainte de cisaillement de calcul s’en déduit en introduisant


les facteurs partiels γG et γQ sur les actions :

 G H gk   Q H Q1k   G PaGk
 Ed  (3.71)
A'

En cas d’un comportement drainé du sol, l’Eurocode 7 recomm-


ande négliger, pour des raisons de sécurité, toute adhérence
116
sol/fondation, et exige d’utiliser une des deux approches de calcul de
Rd, la première consistant à pondérer les propriétés mécaniques du
sol, et la seconde à pondérer la résistance au glissement, comme suit :

Rd=V’dtg(δd) (3.72)

V 'd tg ( k )
Rd  (3.73)
 RH

V’d est la composante verticale effective de la charge sur la fondation


et γRH est un facteur partiel sur la résistance au glissement, pris égal à
1.1.
Notons que δk est la valeur caractéristique de l’angle de frottement
sol/fondation. La valeur de calcul δd peut être prise égale à φ’cv en cas
d’une fondation en béton coulé sur place et à 0.67φ’cv en cas d’une
fondation préfabriquée lisse, φ’cv étant l’angle de frottement interne
correspondant à un comportement du sol à volume constant (CEN,
2004). Cet angle n’est couramment pas mesuré dans un étude
géotechnique, mais peut prendre la valeur typique de 33° pour un
sable siliceux et 40° pour un sable feldspathique, comme le
recommande Bolton (1986).
La valeur de calcul de la résistance au glissement s’écrit alors, en
termes de contraintes, en négligeant la force de butée (AFNOR,
2013a):

V 'd tg k
 Rd  (3.74)
A'  RH  Rm

γRm est un coefficient partiel lié au modèle de calcul, égal à 1.1


(AFNOR, 2013a).
En cas d’un comportement non drainé du sol, l’Eurocode 7 exige,
lors calcul de Rd, soit de pondérer les propriétés mécaniques du sol,
soit de pondérer la résistance au glissement, comme suit :

Rd=AcCud (3.75)

117
AcCuk
Rd  (3.76)
 RH  Rm

Cuk est la cohésion non drainée du sol et Ac est la surface totale de la


base de la fondation chargée en compression. Les valeurs des
facteurs γRH et γRm sont identiques à celles du comportement drainé
(AFNOR, 2013a).
En cas où l’eau ou l’air atteignent l’interface sol/fondation, ce qui
risque de former des vides entre la fondation et le sol. L’Eurocode 7
exige alors de faire la vérification suivante :

Rd ≤0.4Vd (3.77)

b) Règlement AASHTO

Le règlement exige une vérification de la résistance au glissement


en cas de fondations soumises à une charge horiontale ou inclinée
et/ou fichées en terrain en pente. La valeur de calcul de la
composante horizontale Hd de la charge doit vérifier que :

Hd ≤ Rd + Rpd (3.78)

Rd et Rpd ont la même désignation que celle de l’Eurocode 7. Elles


s’obtiennent en pondérant la résistance nominale (ou caract-
éristique) par le coefficient de résistance Φ (AASHTO, 2012).
En cas d’un sol pulvérulent, la valeur de calcul Rd de la résistance
au glissement du sol à la base de la fondation est telle que :

Rd= ΦτVdtg(δ) (3.79)

Le facteur de résistance Φτ dans le sable est égal à 0.9 pour une


fondation en béton préfabriqué et 0.8 pour une fondation en béton
coulé sur place.
L’angle de frottement sol/fondation est égal à φ’ en cas de
fondation coulée sur place, et tg-1(0.8tgφ’) si elle est préfabriquée, en
considérant que la surface est rugueuse dans le premier cas et plutôt
lisse dans le second.
En cas d’un sol argileux, la valeur de calcul Rd est telle que :
118
Rd= ΦτAcCu (3.80)

Le facteur Φτ est égal à 0.85 pour une fondation préfabriquée ou


coulée sur place et Ac est l’aire totale de la base de la fondation
chargée en compression.
La valeur de calcul Rpd de la butée du sol sur les faces de la
fondation fait intervenir un facteur de résistance égal à 0.5.

3.3.5. Vérification de la résistance de la structure

L’Eurocode 7 exige de tenir compte, lors du calcul de la structure,


des déplacements différentiels verticaux et horizontaux de la
fondation afin de s’assurer qu’ils ne conduisent pas au dépassement
d’un état limite dans la structure.
En outre, si le sol est prédisposé à gonfler, il est exigé d’évaluer le
gonflement différentiel en vue d’en tenir compte lors de la
conception des fondations et de la structure (CEN, 2004).

3.3.6. Vérification de la stabilité d’ensemble

L’Eurocode 7 exige que dans les situations suivantes, avec ou en


absence de la fondation, de s’assurer de la stabilité globale du terrain
contenant la fondation (CEN, 2004):

 "près de ou sur une pente naturelle ou créée par l’homme,


 près d’une excavation ou d’un ouvrage de soutènement,
 près d’une rivière, d’un canal, d’un lac, d’un réservoir ou d’une côte,
 près de mines ou d’ouvrages enterrés. "

L’Eurocode 7 partie 1 précise dans les sections 11 et 12 des


dispositions à appliquer lors de l’analyse de la stabilité globale des
terrains naturels et remblais outour des ouvrages.

3.3.7. Vérification du tassement d’une fondation

a) Classification des méthodes de calcul

Le tassement est le déplacement vertical descendant d’un ouvrage.


119
Il s’agit d’un phénomène d'interaction sol/fondation qui se manifeste
soit à cause de l’action de la fondation sur le sol, par le biais des
surcharges qui lui sont transmises, soit à cause de l’action du sol sur
la fondation, comme c’est le cas de l’effet de la proximité d’un
nouveau ouvrage.
Le tassement s d’une fondation est en général la résultante de
trois composantes qui ne se manifestent pas simultanément :

s = si + sc + sf (3.81)

Le tassement si, dit tassement instantané, se manifeste au début du


chargement. Dans les sols fins saturés, il s’agit d’un tassement
correspondant à un comportement non drainé. Ce type de tassement
est prépondérant dans les sols pulvérulents et les sols non saturés.
Le tassement sc est causé par une consolidation primaire du sol. Il
est prépondérant dans les sols fins saturés tels que les limons, les
argiles saturées, l’argile sableuse, l’argile limoneuse, et la marne.
Le tassement sf est causé par la consolidation secondaire, ou
fluage, dans laquelle la déformation du sol évolue lentement sous des
contraintes effectives constantes dans le temps. On décrit ce
phénomène comme un réarrangement lent des grains sous des
contraintes stationnaires. Une des explications de ce phénomène est
qu’il est causé par la déformation très lente de la couche d’eau
adsorbée entourant les particules argileuses en contact. Ce tassement
est prépondérant dans les sols organiques, les argiles molles, les
vases et les tourbes.
Il existe en littérature une diversité d’approches de calcul de
tassement du sol sous une semelle superficielle qu’on peut subdiviser
selon la nature du sol, l’essai utilisé pour définir les paramètres de
calcul, ou le fondement de la méthode.
Une particularité importante du calcul de tassement des fondations
est que chaque composante du tassement est prépondérante dans un
type donné de sol, ce qui facilite énormément le calcul dans des
configurations géotechniques simples du sol, telles que celle d’une
couche sableuse ou argileuse. Le problème se complique évide-
mment, au moins sur le plan théorique, en présence de plusieurs
matériaux telle que le cas d’une couche d’argile limono-sableuse non
saturée. En pratique des projets, le problème du tassement est résolu
120
selon une démarche pragmatique par recours aux méthodes semi-
empiriques. Ces dernières ont d’ailleurs prouvé leur bien fondé à
travers une bonne prévision des tassements soit de fondations
réelles lors d’un suivi de tassement au cours du service de l’ouvrage,
ou de fondations expérimentales lors des essais de chargement en
vraie grandeur.
On doit aussi reconnaître que certaines méthodes sont limitées à
un type de sol donné. A titre d’exemple, la méthode pénétrométrique
de Schmertmann ou de Burland-Burbidge sont limitées au calcul du
tassement des sols pulvérulents, et la méthode oedométrique des
tranches est applicable aux sols fins saturés. La méthode
pressiométrique est par contre assez générale, en couvrant assez
bien les sols pulvérulents que les sols fins. Elle est cependant limitée
aux cas des fondations de faibles dimensions par rapport à
l’épaisseur du sol ou "étroites", comme il sera vu ultérieurement.
Les méthodes basées sur les essais in-situ se proposent en général
soit d’estimer le module de déformation du sol par corrélation avec
un paramètre géotechnique mesuré in-situ et calculer ensuite le
tassement par application de la théorie d’élasticité, comme c’est le
cas de la méthode pressiométrique, soit calculer directement le
tassement par corrélation avec l’essai in-situ, comme c’est le cas de la
méthode du SPT de Burland-Burbidge.
Du point de vue fondement, on peut subdiviser les méthodes de
calcul du tassement en trois grandes catégories :

 Les méthodes rationnelles, basées sur la théorie d’élasticité, et


considérant le sol comme un matériau élastique composé d’un
monocouche ou d’un multicouche, caractérisé par un module de
déformation élastique E et d’un coefficient de Poisson υ. Le
tassement s d’une semelle rectangulaire ou circulaire de largeur B
(ou de diamètre B) sous une pression verticale q est donné par la
formule générale :

12
s  Cf q B (3.82)
E

Le facteur Cf, dit facteur d'influence de la pression, dépend de la


forme de la fondation, de la rigidité de la fondation et de l’épaisseur
121
de la couche du sol. La plupart des méthodes de calcul du tassement
sont issues de cette théorie fondamentale

 Les méthodes semi-empiriques, développées à partir de l’analyse


expérimentale du comportement en déformation des fondations en
vraie grandeur ou en modèle réduit.

 Les méthodes numériques, telles que la méthode des éléments finis,


se sont récemment imposées en tant qu’un outil puissant de calcul,
notamment des systèmes sol/fondation à configuration complexe.
Outre l’analyse traditionnelle des problèmes plans décrivant les
déformations planes ou la symétrie axiale, certains logiciels
d’éléments finis permettent une analyse tridimensionnelle assez
sophistiquée avec prise en compte des lois de comportement non
linéaires du sol.

L’Eurocode 7 précise les différents paramètres géométriques


relatifs au tassement des points A, B, C et D d’une fondation
superficielle, schématisés à la figure 3.22, et qui sont (CEN, 2004):

 le tassement uniforme s,
 le tassement différentiel δs qui est la différence de tassement entre
deux points travaillant dans des conditions différentes,
 la rotation θ causée par le tassement différentiel,
 la déformation angulaire α,
 la déflexion absolue Δ et relative Δ/L,
 inclinaison ω par rapport à l’axe vertical,
 la distorsion angulaire (ou rotation relative) β, égale à δs/L.

Selon l’Eurocode 7, l’épaisseur de la zone utile de tassement, c'est-


à-dire celle du sol subissant un tassement, peut être estimée comme
étant la profondeur correspondant à une augmentation de
contraintes Δσv due à la charge appliquée égale à 20% de la
contrainte effective initiale σv0’ due au poids des terres à cette même
profondeur. Cette dernière peut être approximativement estimée à 1
à 2 fois la largeur B de la fondation, tout en la réduisant en cas de
fondation sur radier qui a une largeur beaucoup plus grande et
transmettant une charge plus faible au sol (CEN, 2004).
122
Figure 3.22. Définition des différentes composantes géométriques du
tassement d’une fondation
(traduite de Bond & Harris, 2008)

L’Eurocode 7 exige d’analyser le tassement dû à une éventuelle


densification du sol sous son poids propre. Il recommande "d’estimer,
en cas de charge excentrée dans la fondation, l’inclinaison ω en
calculant les tassements des deux points d’angle de la fondation, en
utilisant une distribution des contraintes verticales dans le terrain
sous chaque point d’angle" (CEN, 2004).
Enfin, en cas de fondation dans un sol argileux il est recommandé
de "calculer le rapport de la capacité portante non drainée à la
pression transmise au sol. Si ce rapport est inférieur à 3 il est
recommandé de calculer le tassement, et s’il est inférieur à 2, il convient
toujours d’effectuer des calculs en tenant compte des effets de la non
linéarité de la rigidité du terrain" (CEN, 2004).

b) Calcul du tassement à partir des essais in-situ

b1. Eurocode 7

b1.1. Essai pressiométrique PMT

L’Eurocode 7 recommande d’adopter la méthode pressiométrique


123
préconisée par l’ancien règlement français CCTG-93, fascicule 62,
titre 5, publié par le Ministère de l'Équipement, du Logement et des
Transports français (MELT, 1993).
Louis Ménard, inventeur du pressiomètre préforé (PBPMT), a
exploité la solution classique du tassement d'une fondation circulaire
posée en surface d'un massif élastique semi-infini et homogène, et
moyennant des adaptations relevant des fois de l'empirisme et
d'autres de l'intuition, il a proposé une méthode semi-empirique de
calcul du tassement d'une fondation. La méthodologie de calcul est
comme suit :

Etape 1. Diviser le sol sous la fondation en 16 tranches, chaucne


épaisse de B/2 (voir figure 3.23).

Etape 2. Calculer la moyenne harmonique Ei des N valeurs Emk du


module pressiométrique dans une tranche i (i variant de 1 à 16):

N k N 1
 (3.83)
Ei k 1 E mk

Etape 3. Déterminer le module de déformation sphérique équivalent


Ems, caractérisant la rigidité de la zone sphérique, égal à E1.

Etape 4. Déterminer le coefficient de structure du sol α à partir du


tableau 3.7 en fonction de la nature du sol et du rapport Em/Pl,
considéré comme un indice de rigidité du sol.

Etape 5. Déterminer le coefficient de forme de fondation λs à partir du


tableau 3.13 en fonction de l'éancement L/B de la fondation.

Etape 6. Calculer le tassement sphérique par l'expression suivante:


ss  ( q   v 0 ) s B (3.84)
9 E ms

Etape 7. Déterminer les modules E3-5, E6-8 et E9-16 où Ej-m est la


moyenne harmonique des modules des tranches j à m, chaque
124
Figure 3.23. Décomposition du terrain pour le calcul des modules équivalents

module étant lui-même calculé comme une moyenne harmonique en


étape 2:

( j  m  1) i m 1
 (3.85)
E j m i  j Ei

Etape 8. Calculer le module de déformation déviatorique équivalent


Emd, caractérisant la rigidité de la zone déviatorique, épaisse de 7.5B
sous la zone sphérique, comme suit (AFNOR, 2013a) :

4 1 1 1 1 1
     (3.86)
E md E1 0.85E 2 E35 2.5E 68 2.5E916
125
Si les valeurs des modules des tranches 9 à 16 ne sont pas connues,
mais considérées supérieures aux valeurs sus-jacentes, Emd se
calcule par (AFNOR, 2013a):

4 1 1 1 1 (3.87)
   
Emd E1 0.85E2 E3 5 1.25E6 8

De même, si les modules aux tranches 6 à 16 ne sont pas connus,


Emd est calculé par (AFNOR, 2013a):

4 1 1 1
   (3.88)
Emd E1 0.85E2 0.55E3 5

Etape 9. Déterminer le coefficient de forme de fondation λd à partir


du tableau 3.8 en fonction de l'éancement L/B de la fondation.

Etape 10. Calculer le tassement déviatorique par:



2  B
sd  (q   v 0 ) B0 d  (3.89)
9 E md  B0 

Etape 11. Calculer le tassement total en sommant les deux


composantes de tassements:

s = s s + sd (3.90)

Si on envisage de mener un calcul du tassement en utilisant des


méthodes rationnelles basées sur la théorie d’élasticité, en
considérant le sol comme un matériau élastique linéaire caractérisé
par un module de déformation E, ce paramètre requis pour appliquer
l’équation (3.82) peut être estimé, selon l’annexe française de
Eurocode 7, par corrélation avec EM, en utilisant le tableau 2.31.
Notons aussi qu’en cas de fondations de grande surface travaillant
en condition oedométrique (déformations latérales nulles) et lorsque
la contrainte de préconsolidation peut être dépassée, le module
126
oedométrique peut être évalué par l’équation 2.13 (AFNOR, 2013a).

b1.2. Essai de pénétration statique CPT

L’Eurocode 7 recommande d’utiliser la méthode semi-empirique


de Schmertmann (1978) pour estimer le tassement uniforme des
fondations dans les sols grenus pulvérulents (CEN, 2007).
A la suite d’analyses théoriques et d’essais sur modèles réduits de
fondations, plusieurs chercheurs ont pu déterminer la zone utile des
déformations verticales sous une fondation superficielle, zone au-
delà de laquelle le sol manifeste des déformations négligeables (voir
figure 3.24).
La déformation verticale εz à une profondeur z est donnée par
l’équation ci-après dans laquelle Iz représente le Facteur d’influence
de la déformation :

Tableau 3.7. Valeurs du coefficient  selon l’Eurocode 7

Tourbe Argile Limon Sable Grave


Type Em/Pl  Em/Pl  Em/Pl  Em/Pl  Em/Pl 
Surconsolidé --- --- > 16 1 >14 2/3 >12 1/2 >10 1/3
ou très serré
Normalement
consolidé ou --- 1.0 9-16 2/3 8-14 1/2 7-12 1/3 6-10 1/4
normalement
serré
Sous-
consolidé
altéré et --- 1.0 7-9 1/2 5-8 1/2 5-7 1/3 --- ---
Remanié ou
lâche

Rocher
Type 
Très peu fracturé 2/3
Normal 1/2
Très fracturé 1/3

Très altéré 2/3

127
Figure 3.24. Profil de la déformation verticale du sol

Tableau 3.8. Valeurs des coefficients de forme de la fondation

L/B cercle 1 2 3 5 20
s 1.00 1.10 1.20 1.30 1.40 1.50
d 1.00 1.12 1.53 1.78 2.14 2.65

q  q0
z  Iz (3.91)
Es

Le tassement de la fondation s’obtient en intégrant les déform-


ations le long de la zone utile dont la profondeur est h par rapport à
la base de la fondation :

h h
Iz
s    z dz  (q  q0 )  dz (3.92)
0 0
Es

La procédure de calcul comporte les étapes suivantes:

Etape 1. Localiser la zone utile de déformation du sol sous la base


d'une fondation caractérisée par L/B  10, en calculant son épaisseur
h par :

128
 L
h  2 B1  Log10  (3.93)
 B

En cas d'une semelle continue (L/B> 10), h est égale à 4B.

Etape 2. Découper la zone utile de déformation en des tranches


minces épaisses de Zk. Au delà de cette zone, considérer une
déformation nulle.

Etape 3. Déterminer la valeur de la résistance pénétrométrique qck au


milieu de la tranche k. En considérant des tranches suffisamment
minces, la valeur du milieu de la tranche est une moyenne
représentative de toute la tranche.

Etape 4. Calculer le module de déformation Esk du sol de la tranche k:

3.5qck si L / B  10
E sk   (3.94)
 2.5qc
k
si L / B  1

Etape 5. Calculer le facteur d’influence de déformation maximale Izp

q  q0 (3.95)
I zp  0.5  0.1
 vp

q et q0 sont, à titre de rappel, la pression verticale appliquée et la


contrainte verticale effective initiale à la base de la fondation. vp est
la contrainte verticale effective due au poids des terres à la
profondeur de la déformation maximale, soit de B pour une semelle
continue, et de 0.5B pour une semelle carrée.

Etape 6. Calculer le facteur d’influence de déformation Izk au milieu


de la tranche k par interpolation à partir de la figure 3.25.

Etape 7. Calculer le tassement s par la formule ci-après:


h
I zk
s  C1C2C3 (q  q0 ) (Z k ) (3.96)
0 Esk
129
Figure 3.25. Profil du facteur d'influence des déformations verticales

C1 est un coefficient tenant compte de l'effet de la fiche sur les


tassements, et C2 fait intervenir le fluage, c'est-à-dire l'évolution du
tassement dans le temps, sous des contraintes effectives constantes:

q0
C1  1  0.5 (3.97)
q  q0
C2  1  0.2Log10 (t / 0.1) (3.98)

Il est à noter que Le temps t dans l'expression de C2 est exprimé en


années. Enfin, le facteur C3 a été introduit dans une version améliorée
de la méthode afin de tenir compte de l’effet de forme de la fondation
sur les tassements. Il est égal à 0.8 pour les semelles carrées et 0.57
pour les semelles continues telles que L/B >10 (CEN, 2007; AFNOR,
2013a). En cas d’une fondation rectangulaire, il y’a lieu à priori
d’interpoler C3 en fonction de L/B.
Le règlement précise que la méthode est applicable pour un
pénétromètre statique à pointe électrique (CEN, 2007).
En cas d’utilisation des méthodes d’élasticité, le module de
déformation élastique E du sol à introduire dans l’équation (3.82),
peut être estimé selon l’Eurocode 7 en utilisant le tableau 2.22 en vue
130
d’une corrélation de E avec qc dans les sables quartzeux ou
feldspathiques.
Lors du calcul du tassement oedométrique (tassement à déform-
ations latérales nulles) avec de telles méthodes, il est recommandé
d’estimer le module oedométrique Eoed à partir de qc à la base de
l’équation (2.11) et le tableau 2.26. Ce module intervient aussi dans
le calcul du tassement du sol sous les fondations superficielles, à la
base de la méthode d’intégration des tranches. L’équation (2.11) est
issue des normes allemandes DIN 4094-1 et DIN 4094-2 (CEN, 2007).
L’Eurocode 7 recommande aussi une méthode directe pour
l’estimation du module oedométrique à partir de la résistance
pénétrométrique, à la base de l’équation (2.12) et le tableau 2.30.

b1.3. Essai de pénétration dynamique DPT

En cas d’utilisation d’une méthode rationnelle basée sur la théorie


d’élasticité, et nécessitant la définition du module oedométrique,
l’Eurocode 7 recommande de l’estimer par corrélation avec le
nombre de coups mesurés à l’essai DPT, à partir de l’équation (2.11)
et le tableau 2.27. Cette équation, issue de la norme Allemande DIN-
4094 et adoptée par l'Eurocode-7, est limitée au cas des sols au
dessus de la nappe d’eau.
Cette corrélation peut aussi être utilisée dans le cadre de calcul du
tassement selon la méthode d’intégration par tranches, qu’on pourra
organiser selon la méthodologie suivante:

Etape 1. Découper le sol étudié en N tranches suffisamment minces


telles que la contrainte effective finale v’ varie linéairement au sein
de la tranche. Le découpage continue jusqu'à ce que v’ devienne
négligeable dans un massif semi-infini, ou jusqu'à la base du sol
étudié dans le cas d'un sol d'épaisseur finie.

Etape 2. Calculer v au milieu de la tranche i à l'aide des méthodes


courantes d'élasticité,

Etape 3. Déterminer le module de déformation oedométrique de la


tranche i à l’aide de l’équation suivante:

131
n
 '0.5 v ' 
E oed  mPa  v 0  (3.99)
 Pa 

Pa est la pression atmosphérique (Pa= 100 kPa), m est un coefficient


quantifiant la raideur du sol, en fonction du nombre de coups Nd, et
donné par le tableau 2.27.
L’exposant n prend la valeur de 0.5 pour les sables mal gradués
(CU ≤ 3), et 0.6 pour les argiles peu plastiques (Ip ≤ 10 et ωl ≤ 35%).
Les caractéristiques des quatre types normalisés d’essai DPT, en
l’occurrence : DPL (léger), DPM (moyen), DPH (lourd) et DPSH
(super-lourd) sont regroupées en annexe 3G de ce chapitre.

Etape 4. Calculer le tassement oedométrique de la tranche i comme


suit:

 v '
s  H z  H (3.100)
Eoed

La figure 2.13 schématise la courbe de chargement de la tranche i


dans les conditions oedométriques, c'est-à-dire en absence des
déformations horizontales.

Etape 5. Calculer le tassement total en sommant ceux des tranches 1


à N.

Etape 6. Corriger le tassement obtenu afin de tenir compte de la


possibilité de déformations latérales accompagnant le tassement.

b1.4. Essai de pénétration au carottier SPT

Plusieurs approches de calcul sont proposées par l’Eurocode 7. La


première consiste à avoir recours aux méthodes d’élasticité (voir
équation 3.82) en estimant par corrélation empirique le module de
déformation à partir du nombre de coups.
Comme approche de calcul direct, l’Eurocode 7 recommande la
méthode empirique de Burland et Burbidge (1985), limitée aux sols
pulvérulents. Cette méthode provient de l'analyse statistique de plus
132
de 200 cas de fondations, réservoirs et remblais fondés sur du sable
ou du gravier. Un tel type d’approche est intéressant sur le plan
pratique, dans la mesure où la méthode est issue des observations
sur des fondations expérimentales en vraie grandeur ou des
fondations d’ouvrages, et reflète donc toutes les particularités du
comportement réel. En outre, le tassement du fluage, composante
mal connue actuellement, a été intégré dans cette approche.
La démarche de calcul peut être organisée comme suit:

Etape 1. Calculer le coefficient Fs de forme de la fondation:

5L 2 1
Fs  ( )
4B L (3.101)
(  0.25) 2
B
Etape 2. Calculer "la profondeur d’influence" Zi correspondant par
définition à une déformation verticale égale à 25% de celle à la base
de la fondation, comme le schématise la figure 3.26. La profondeur Zi
délimite en fait la zone du sol où 75% du tassement s’y produit. Si
Nspt augmente ou est constant avec la profondeur: Zi = B3/4 et si Nspt
diminue fortement avec la profondeur: Zi est le plus petite de 2B et la
profondeur du fond de la couche molle.

Etape 3. Calculer le coefficient de Ft pour tenir éventuellement


compte de l'évolution du tassement par fluage dans le temps, pour un
temps t, exprimé en années et supérieur à 3 ans :

t
Ft  1  R3  RLog10   (3.102)
 3

R3 est un facteur tenant compte du tassement au cours des trois


premières années, Il est égal à 0.3 pour les charges statiques et 0.7
pour les charges fluctuantes.
R est appelé "rapport de fluage", égal à 0.2 pour les charges statiques
et 0.8 pour les charges fluctuantes.

Etape 4. Le long de la profondeur Zi corriger au préalable les valeurs

133
mesurées Nsptm supérieures à 15 comme suit:

Nsptc= 15 + (Nsptm -15)/2 pour les sables très fins et limoneux sous la
nappe.
Nsptc =1.25Nsptm pour les graviers et graviers sableux sous la nappe.

Etape 5. Calculer Nspt comme une moyenne arithmétique des valeurs


le long de la profondeur Zi après la correction ci-dessus pour un
éventuel effet de la nappe.

Etape 6. Calculer l'indice de compressibilité Ic du sol par:


1.71 (3.103)
Ic  1.4
N spt

Etape 7. Calculer le tassement en milimètres par l’expression


suivante, B étant exprimé en m et les contraintes en kPa :

- Pour un sable surconsolidé, lorsque q ≥σp, σp étant la contrainte


verticale maximale de préconsolidation en kPa :

 2 
s  Fs Ft I c (q   p ) B 0.7 (3.104)
 3 

Figure 3.26. Schéma de calcul du tassement selon la méthode de Burland-


Burbidge (Cas H >Zi)
134
Si q <σp le tassement se calcule comme suit :

 
s  Fs Ft I c  p  B 0.7 (3.105)
 3 

- Pour un sable normalement consolidé :


s  Fs Ft I c (q   p ) B 0.7 (3.106)

b1.5. Essai au dilatomètre plat DMT

La méthode a été proposée par Marchetti (2001) et adoptée par


l’Eurocode-7. La méthodologie est la même que celle du paragraphe
b1.3 relatif à l’essai DPT, à l’exception de l’étape 3, où on calcule le
module oedométrique comme suit (CEN, 2007):

Eoed=RMEDMT (3.107)

Le coefficient de corrélation RM est donné en fonction de IDMT et


KDMT qui sont respectivement l’indice du matériau et le coefficient de
contrainte horizontale, mesurés à l’essai DMT :

0.14  2.36 Log ( K DMT ) si I DMT  0. 6


 R  (2.5  R ) Log ( K  I DMT  3. 0 (3.108)
 ) si 0 . 6
RM   M0 M0 DMT

 0.5  2 Log ( K DMT ) si 3  I DMT  10


 0.32  2.18Log ( K DMT ) si I DMT  10

RM0=0.14 + 0.15 (IDMT-0.6) (3.109)

Notons que EDMT est le module de déformation mesuré à l’essai


DMT, et que si on trouve RM inférieur à 0.85, on le majore à 0.85.

b2. Recommandations CFEM

b2.1. Essai de pénétration statique CPT

Le CFEM recommande la méthode de Schmertmann et al (1978)


135
décrite par l’équation (3.96), et la méthodologie de calcul est ainsi la
même que celle décrite auparavant (voir recommandations de
l’Eurocode 7). Il est par contre à noter que le coefficient C3, tenant
compte de l’effet de forme de la fondation, est donné par :

L
C3  1.03  0.03 (3.110)
B

Le facteur C3 prend ainsi la valeur 1 pour une fondation circulaire ou


carrée, et 0.73 pour une fondation continue L/B=10, alors que dans
l’Eurocode 7, C3 est plutôt égal respectivement à 0.8 et 0.57.

b2.2. Essai de pénétration au carottier SPT

Le CFEM recommande d’utiliser la méthode à Peck et al (1974),


basée sur les abaques de la figure 3.19 donnant la contrainte
admissible qa en fonction de la largeur B, pour différentes valeurs de
Nspt dans un sol sableux, correspondant à des tassements absolus ne
dépassant pas 25 mm. Inversement, pour une valeur fixée du
tassement admissible, il est possible d’estimer la contrainte
admissible correspondante en effectuant une interpolation linéaire.
En outre, le CFEM recommande d’utiliser la méthode de Burland-
Burbidge (1985) telle que recommandée par l’Eurocode 7, mais avec
une formulation simplifiée comme suit :

 1.6 
s  qB 0.75   (3.111)
 
 ( N ) m 1.4 
 spt 60 

Il est à remarquer que le calcul fait introduire les valeurs de Nspt


calibrées pour une énergie spécifique de 60% alors que l’Eurocode
spécifie d’utiliser les valeurs brutes. En outre, le CFEM ignore la
notion de la profondeur d’influence Zi et précise qu’il n’est pas
nécessaire de normaliser Nspt pour une contrainte verticale de 100
kPa pour tenir compte de l’effet des poids des terres (voir équation
3.60). Enfin, il stipule de calculer une moyenne arithmétique (Nspt)60m
le long d’une profondeur égale à B3/4 sous la fondation, après
136
correction par un éventuel effet de la nappe dans les sables très
denses et les sables limoneux, comme suit :

(Nspt)60c= 15 + ((Nspt)60 -15)/2 (3.112)

b3. Règlement AASHTO

Ce règlement exige d’estimer le tassement des fondations dans les


sols pulvérulents par la méthode élastique ou la méthode semi-
empirique.

b3.1. Méthode d’élasticité

La méthode permet de calculer le tassement d’une fondation


souple dans un sol homogène infiniment épais, comme suit (AASHTO,
2012), q et E ayant les mêmes unités :

(1   2 ) A'
sq (3.113)
E z

A’ est l’aire réduite de la surface de la fondation à cause d’une


éventuelle excentricité de charge, et βz est un facteur de forme de la
fondation donné par le tableau 3.9. En cas d’une charge centrée, en
égalisant les équations (3.113) et (3.82), le facteur de forme Cf de
l’équation (3.82) est alors égal à :

L
Cf  B (3.114)
z

Selon l’AASHTO, en cas d’une fondation souple, le tassement du


bord est égal à la moitié de celui du centre en cas d’une fondation
rectangulaire, et à 0.64 de celui du centre en cas d’une fondation
circulaire.
Lors d’une estimation préliminaire du tassement des fondations
ou même en phase finale lorsque le tassement n’est pas un facteur
déterminant dans la conception de l’ouvrage, l’AASHTO recommande
137
pour les besoins de calcul du tassement, d’estimer le module de
déformation élastique E par corrélation avec le nombre de coups
(Nspt1)60, ou de la résistance pénétrométrique qc, comme le récapitule
le tableau 2.28.
Rappelons qu’en cas de massifs granulaires normalement
consolidés, l’AASHTO recommande de considérer une augmentation
linéaire avec la profondeur, conformément au modèle du sol de
Gibson, selon une pente NH donnée par le tableau 2.29 en fonction de
la densité du sable et de la présence d’une nappe d’eau.
Si le tassement présente un facteur critique dans le dimens-
ionnement des fondations, l’AASHTO exige d’avoir recours aux
méthodes de calcul basées sur les essais in-situ tels que le PMT ou le
DMT pour estimer le module E.

Tableau 3.9. Valeurs du coefficient de forme βz (AASHTO, 2012)

b3.2. Méthode empirique basée sur l’essai SPT

La deuxième méthode exigée pour les sols pulvérulents a été


proposée par Hough (1959), et est d’origine empirique. On propose
la méthodologie de calcul ci-après :

Etape 1. Découper le sol étudié en N tranches suffisamment


minces sans dépasser une épaisseur de 3 m, et ce jusqu’à une
profondeur de 3B sous la base de la fondation.

Etape 2. Calculer v au milieu de la tranche i à l'aide des méthodes


courantes d'élasticité.

138
Etape 3. Déterminer "l’indice de capacité portante" C’ en fonction de
la nature du sol et du nombre de coups normalisé et calibré à une
énergie spécifique de 60%, à partir de la figure 3.27 :

(Nspt1)60 =Nsptm.CN.C60 (3.115)

Le facteur CN est calculé, sans toutefois dépasser 2, en introduisant


la contrainte σv’ en kPa dans l’expression suivante :

 2000 
CN  0.77 Log10   (3.116)
 v' 
ER(%)
C60  (3.117)
60

Notons que la courbe 5 de la figure 3.27 ne doit pas être utilisée en


cas d’un limon plastique, auquel l’AASHTO exige un calcul du
tassement à partir de l’essai de compressibilité oedométrique.

Etape 4. Calculer le tassement de la tranche i comme suit:

H0     v 
s  H 0 z  Log  v 0  (3.118)
C'   v0 

Etape 5. Calculer le tassement total en sommant ceux des tranches 1


à N.

c) Calcul du tassement à partir des essais laboratoire

c1. Eurocode 7

c1.1. Essai de compressibilité oedométrique

Cet essai est couramment mené en vue de déterminer les


caractéristiques de compressibilité d’un sol fin saturé en vue du
calcul du tassement de cosolidation primaire sc, comme le
recommande l’annexe française de l’Eurocode 7 (AFNOR, 2013a).
139
Figure 3.27. Graphique donnant C’ en fonction de (N spt1)60

Les paramètres obtenus d’un échantillon intact extrait d’une


profondeur donnée, sont la contrainte de préconsolidation σc, le
coefficient de compression Cc et le coefficient de surconsolidation Cs.
La référence des profondeurs correspond à la base de la
fondation. Le calcul du tassement se fait selon la méthodologie
d’intégration par tranches, identiquement à celle vue pour l’essai
DPT:

Etape 1. Découper le sol en N tranches suffisamment minces telles


que la contrainte effective v’ varie linéairement au sein de la
tranche. Le découpage continue jusqu'à ce que v’ devient
négligeable dans un massif semi-infini, ou jusqu'à la base du sol
étudié dans le cas d'un sol d'épaisseur finie.

Etape 2. Calculer v(i) au milieu de la tranche i à l'aide des


méthodes courantes d'élasticité.

Etape 3. Calculer la contrainte effective finale v’(i) = v0’(i)+ v(i).

140
Etape 4. Calculer le tassement sc(i) de la tranche i sous v’(i), en
tenant compte de la position de v’ par rapport à la contrainte de
préconsolidation c’, en utilisant les équations suivantes (voir figure
3.28):

 Cas où v’ > c’:

H  '  '
s(t100% )  (C s Log10 c  Cc Log10 v ) (3.119)
1  e0  v0 ' c'

 Cas où v’< c’ :

H  '
s(t100% )  (C s Log10 v ) (3.120)
1  e0  v0 '

Etape 5. Calculer le tassement oedométrique total en faisant la


somme des tassements des tranches 1 à N.

Etape 6. Corriger le tassement oedométrique total en le multipliant


par le coefficient de correction µ de Skempton-Bjerrum, afin de tenir
compte des déformations horizontales se manifestant simultan-
ément (voir figure 3.29):

 = [(1-A) + A] (3.121)

A est le coefficient de pression interstitielle (ou coefficient de


Skempton), à mesurer à partir d'un essai triaxial non drainé avec
mesure de pression interstitielle (essai UU+ u).
En absence de mesure du coefficient A, Skempton recommande
les marges suivantes pour les matériaux argileux, dans le tableau
3.10.
Le coefficient  est déduit de la théorie d'élasticité selon la
géométrie de la fondation et l'épaisseur H de la couche du sol. Les
valeurs de  sont regroupées au tableau 3.11.
L’annexe française de l’Eurocode 7 recommande de déterminer
directement μ à partir de la figure 3.30.

141
Figure 3.28. Variation de l’indice des vides

Tableau 3.10. Marges recommandées du coefficient A de Skempton

Sol Marge de A
Argile molle A > 1.00
Argile normalement consolidée 0.50-1.00
Argile surconsolidée 0.25-0.50
Argile sableuse fortement surconsolidée 0.00-0.25

Tableau 3.11. Valeurs du coefficient 

H/B 0.0 0.25 0.50 1.0 2.0 4.0 10.0 


Fondation =1.0 0.67 0.50 0.38 0.30 0.28 0.26 0.25
circulaire
Fondation =1.0 0.74 0.53 0.37 0.26 0.20 0.14 0.00
continue

Figure 3.29. Influence du rapport B/H sur le tassement

142
Figure 3.30. Abaque donnant le facteur de correction μ

c1.2. Essai de fluage oedométrique

Cet essai spécial est réalisé pour obtenir les caractéristiques de


fluage unidimensionnel d’un sol fin saturé en vue du calcul du
tassement de consolidation secondaire ou fluage sf, comme le
recommande l’annexe française de l’Eurocode 7 (AFNOR, 2013a).
Selon la figure 3.31, au cours d’un tassement oedométrique par
fluage, la courbe de la déformation verticale εz mesurée en fonction
du logarithme décimal du temps, varie pratiquement selon une droite
ayant une pente Cα, appelée "indice de compression secondaire" :


C  (3.122)
t 
Log  2 
 t1 

Cette norme recommande la méthode de Bjerrum (1972) dans


laquelle le tassement de fluage unidimensionnel d’une tranche est
donné par :

t
s f  H 0C Log (3.123)
t0

Dans cette méthode, on découpe le sol en des tranches


143
représentatives et on calcule le tassement de chaque tranche. Le
tassement de fluage oedométrique total est la somme des tassements
des tranches. Notons que cette méthode est valable pour σv’> σc’.
Enfin, le temps t0 est un temps de référence fixé à la fin de la
période de consolidation (AFNOR, 2013a).

c2. Recommandations CFEM

c2.1. Essai de compressibilité oedométrique

Les recommandations canadiennes adoptent la même démarche


de calcul du tassement oedométrique de consolidation primaire
recommandée par l’annexe française de l’Eurocode 7.
Un tel tassement correspond aux fondations ayant des dimensions
beaucoup plus grandes que l’épaisseur de la zone utile de tassement
du sol (voir figure 3.29). Dans le cas contraire, c'est-à-dire celui des
fondations de faibles dimensions, le CFEM recommande pour les
argiles normalement consolidées de considérer avec une bonne
approximation le tassement sc égal à scoed, le tassement final sera
alors égal à :

sc= scoed + si (3.124)

Figure 3.31. Courbe expérimentale de fluage oedométrique

144
En cas d’une argile surconsolidée, selon Burland et al (1977) et
Poulos (2000), le tassement final s est estimé égal à scoed (CGS, 2006) :

s=scoed (3.125)

c2.2. Essai de fluage oedométrique

La même méthode adoptée par l’annexe française, vue en c1.2, est


recommandée par le CFEM pour estimer le tassement de fluage
oedométrique. Dans l’équation (3.123), le temps t0 correspond à la
durée de consolidation.
Dans les sols argileux et limoneux normalement consolidés et non
organiques, l’indice Cα est souvent estimé avec une bonne
approximation par :

0.04Cc
C  (3.126)
1  e0

c3. Règlement AASHTO

c3.1. Essai de compressibilité oedométrique

Ce règlement exige de suivre la même méthodologie de calcul selon


l’annexe française de l’Eurocode 7, vue en c1.1, pour calculer le
tassement de consolidation primaire.
Une fois ce tassement calculé, il est à corriger en le multipliant par
un coefficient de correction µ, tenant compte d’éventuels
déplacements latéraux se produisant simultanément, donné par la
figure 3.32 (AASHTO, 2012).

c3.2. Essai de fluage oedométrique

L’AASHTO s’aligne avec les deux règlements précédents et adopte


l’équation (3.123) pour le calcul du tassement oedométrique de
fluage. Dans cette équation, le temps t0 correspond à un degré de
consolidation primaire de 90% (AASHTO, 2012).

145
Figure 3.32. Abaque donnant le facteur de correction μ

d) Valeurs admissibles du tassement

d1. Règlement Eurocode 7

L’Eurocode 7 stipule que la rotation relative (ou distorsion


angulaire) maximale β correspondant à l’état limite de service pour
la plupart des structures est de 1/500. L’état limite ultime peut par
contre être atteint pour une rotation relative de 1/150. Ces valeurs
correspondent au cas où la flèche de l’ouvrage est positive, c'est-à-
dire que le centre tasse plus que les bords. Dans le cas contraire, ces
valeurs limites sont à diviser par 2.
Pour les ouvrages courants sur fondations isolées, le tassement
uniforme acceptable est de 50 mm, et le tassement différentiel entre
deux colonnes adjacentes ne peut dépasser 20 mm. Le règlement
tolère des valeurs plus grandes pour les tassements uniforme et
différentiel si la rotation relative résultante est acceptable et si le
tassement uniforme ne cause pas de problème de liaison de l’ouvrage
avec son environnement, ni un basculement de l’ouvrage.
De telles valeurs limites arrêtées par l’Eurocode 7 sont applicables
seulement aux ouvrages courants. Il convient ainsi de ne pas les
appliquer en cas d’ouvrage spécial ou en cas d’une distribution non
uniforme des charges de l’ouvrage (CEN, 2004).

146
d2. Recommandations CFEM

Des valeurs admissibles des paramètres géométriques du


tassement (voir figure 3.22) sont recommandées par le CFEM pour
les projets à faible risque. Comme le montre le tableau 3.13, valable
pour les structures en portiques ou en murs porteurs, le tassement
uniforme admissible est dans une marge 5-7.5 cm dans un sol
sableux, et 5-13.5 cm dans l’argile. Le problème causé par un
dépassement du tassement uniforme est surtout la connexion de
l’ouvrage avec le milieu extérieur (canalisations, câbles,…).
La valeur admissible de la distorsion angulaire β est donnée par la
marge 1/150-1/250. Un dépassement des cette marge peut
engendrer un désordre structural, particulièrement dans les
structures hyperstatiques.

d3. Règlement AASHTO

Ce règlement précise qu’une distorsion angulaire de 8 mRad entre


les fondations adjacentes de ponts à simple travée, ou de 4 mRad en
cas de ponts à travées continues sont des valeurs admissibles.
En outre, en utilisant les valeurs prescrites de contraintes
admissibles du tableau 3A.5 en annexe 3A pour les fondations, il est
à noter qu’elles correspondent à un tassement admissible de 25 mm.

d4. Normes australiennes AS

La norme australienne AS-2870 prescrit des valeurs assez


détaillées du tassement différentiel admissible pour les fondations et
radiers nervurés supportant les maisons de faible hauteur et les
bâtiments légers, résumées au tableau 3.12.

Tableau 3.12. Valeurs admissibles du tassement différentiel selon AS-2870

Structure δs/L (L : mm) δs (mm)


Cadre revêtu 1/300 40
Maçonnerie articulée en vernis 1/400 30
Maçonnerie en vernis 1/600 20
Maçonnerie complètement articulée 1/800 15
Maçonnerie complète 1/2000 10

147
Tableau 3.13. Valeurs admissibles selon le CFEM

Paramètre Valeurs admissible Type de désordre


Tassement uniforme s 5-7.5 cm dans le sable Connection avec le
5-13.5 dans les argiles milieu extérieur à
l’ouvrage
Distorsion angulaire β 1/150-1/250 Désordre strutural
Distorsion angulaire β 1/500 Fissures dans les murs
et séparations
Inclinaison ω 1/300 Apparence visuelle
Fissuration des
Déflection relative Δ/L 1/2500 : longueur/hauteur=1 murs non armés par
1/1250 : longueur/hauteur=5 déflection positive
(vers le bas)
Fissuration des
Déflection relative Δ/L 1/5000 : longueur/hauteur=1 murs non armés par
1/2500 : longueur/hauteur=5 déflection négative
(vers le haut)

d5. Normes russes SNIP

En Russie, le code SNIP-62 donne les valeurs admissibles suivantes


su tassement admissible et de la distorsion angulaire, regroupées
respectivement aux tableaux 3.14 et 3.15.

Tableau 3.14.Tassement uniforme admissible selon SNIP-62


Structure Tassement admissible (cm)
Structure sans ossature, remplissage par panneaux 8.0
Structure sans ossature, remplissage en maçonnerie 8-10
avec semelles isolées
Structure en portiques 10
Fours, cheminée, réservoirs… fondés sur radiers en 30
béton armé

Tableau 3.15. Tassement différentiel admissible selon SNIP-62


Structure Distorsion angulaire
Structure sans ossature, remplissage par panneaux 1/2000-1/1430
Structure sans ossature, remplissage en maçonnerie 1/1430-1/1000
Structure en portiques (en béton armé ou en 1/500
charpente métallique)
Fours, cheminée, réservoirs 1/250
148
3.3.8. Vérification du soulèvement d’une fondation

a) Règlement Eurocode 7

Le soulèvement du sol sous une fondation peut être dû entre


autres à un gonflement inné dans certaines argiles prédisposées à
augmenter considérablement de volume suite à l’absorption de l’eau,
ou au phénomène de gel du sol sous une faible température. Le
règlement exige de bien distinguer les différentes causes du
soulèvement d’un sol, en l’occurrence la diminution des contraintes
effectives, augmentation du volume d’un sol non saturé et le
soulèvement d’un sol fin saturé se déformant à volume constant (ce
qui est équivalent à un comportement non drainé) suite au tassement
d’une structure adjacente.
Il faut en outre inclure dans les calculs les soulèvement instantané
et différé (CEN, 2004).

b) Recommandations CFEM

Un chapitre assez détaillé dans ce document est consacré à l’étude


des fondations dans les sols gonflants, en mettant l’accent sur
l’identification de tels sols expansifs, leur caractérisation et le calcul
du soulèvement dû au gonflement unidimensionnel.
Le tableau 3.16, dû à Holtz et Gibbs (1956), peut être utilisé pour
identifier le potentiel de gonflement en fonction de la limite de retrait
ωR, l’indice de plasticité Ip et la teneur en colloides, ces dernières
étant des particules très fines inférieures à 1µm en diamètre.
Les sols expansifs sont identifiés au laboratoire à travers des
essais oedométriques de gonflement, dont les plus courants sont
l’essai de gonflement à volume constant et l’essai à gonflement libre.
Les paramètres de calcul requis de ces essais sont l’indice de
gonflement Cg et la pression de gonflement Pg.
Une approche simplifiée d’estimaton du soulèvement unidim-
ensionnel recommandée par le CFEM consiste à découper la zone du
sol gonflant en N tranches, et calculer le soulèvement hi d’une
tranche i épaisse de H0i par l’équation suivante :

149
Cgi P 
hi  H 0i Log  fi  (3.127)
1  e0i  P0i 

Pf est la pression caractérisant l’état final de contraintes, calculée par:

Pf   z   z  uw (3.128)

σz est la contrainte totale due au poids des terres, Δσz est la variation
de contraintes totales due à une excavation ou à l’ajout d’un remblai,
et uw est la pression interstitielle de l’eau.

P0 est la pression caratérisant l’état initial de contraintes, s’agissant


de la résultante de la pression nette du poids des terres (σz - ua), et de
la succion matricielle (ua - uw), ua étant la pression interstitielle de
l’air :

P0= (σz - ua)+ (ua - uw) (3.129)

Il est recommandé de prendre comme valeur de P0 celle de la


pression de gonflement, soit Pg.
Enfin, le soulèvement total unidimensionnel résulte de la
sommation des N valeurs de soulèvements hi (CGS, 2006) :

iN
h   hi (3.130)
i 1

Tableau 3.16. Estimation du potentiel de gonflement (CGS, 2006)

ωR (%) Ip (%) Teneur en Gonflemet Potentiel de


colloides (%) probable* (%) gonflement
>11 > 35 >28 >30 Très haut
7-12 25-41 20-31 20-30 Haut
10-16 15-28 13-23 10-20 Moyen
>15 < 18 <15 <10 Bas
* Echantillon sec ou saturé sous une pression de 6.9 kPa (1Psi)

150
c) Règlement AASHTO

Ce règlement ne précise pas une méthode d’évaluation du


soulèvement d’une fondation, mais il propose de classer les sols de
fondation selon leur risque de gonflement, en fonction des limites
d’Atterberg, de la succion du sol, et du potentiel de gonflement,
comme le résume le tableau 3.17.

Tableau 3.17. Classification des sols selon leur potentiel de gonflement

Limite de Limite de Succion Potentiel de Risque de


liquidité plasticité du sol gonflement gonflement
(%) (%) (kPa) (%)
> 60 > 35 > 383 > 1.5 Haut
50-60 25-35 143-383 0.5-1.5 Marginal
< 50 < 25 < 143 < 0.5 Bas

3.3.9. Vérification des déplacements horizontaux

L’annexe française de l’Eurocode 7 recommande d’estimer le


déplacement horizontal uH causé par une force horizontale de calcul
Hd appliquée à une fondation supposée rigide en surface d’un milieu
élastique linéaire et homogène infiniment épais, en introduisant la
notion de la raideur KH, fonction des caractéristiques élastiques du
sol et des dimensions de la fondation :

Hd
uH  (3.131)
KH

En cas d’une charge appliquée parallèlement à la largeur B de la


fondation, le tableau 3.18 définit la raideur KB, à introduire dans
l’équation précédente, et KL si la force Hd est parallèle à la longueur L
de la fondation.
Ce tableau donne aussi une formule approchée pour la raideur
relative au cas d’une semelle continue de grande longueur. De telles
formules ont été extraites des travaux de Gazetas (1990) et du
règlement nord-américain FEMA-356.
151
Tableau 3.18. Définition de la raideur d’une fondation sous charge
horizontale (AFNOR, 2013a)

Le module de déformation élastique E du sol peut être estimé par


corrélation avec les paramètres géotechniques du sol, identiquement
à la démarche décrite dans le calcul du tassement des fondations à
partir des méthodes d’élasticité, en ayant recours à titre d’exemple
aux tableaux 2.22 (essai CPT), 2.28 (essai SPT), 2.31 (essai PMT) et
enfin 2.29.

3.3.10. Vérification de la rotation de la fondation

En adoptant les mêmes hypothèses que celle du calcul du


déplacement horizontal d’une fondation, l’annexe française de
l’Eurocode 7 recommande d’estimer la rotation θ d’une fondation
soumise à sa base à un moment Mθ à partir de la raideur Kθ, comme
suit :
152
M
 (3.132)
K

Les valeurs de la raideur Kθ, selon que la rotation se fait


parallèlement à la largeur ou la longueur, sont regroupées au tableau
3.19, qui fait d’ailleurs intervenir les paramètres Kv et βv relatifs au
déplacement vertical de la fondation et donnés au tableau 3.20.

Tableau 3.19. Définition de la raideur d’une fondation sous un moment


(AFNOR, 2013a)

Tableau 3.20. Définition de la raideur d’une fondation sous une


force verticale (AFNOR, 2013a)

153
3.3.11. Vérification des déplacements dus à des vibrations

a) Considérations générales

Les machines installées au sein des ouvrages industriels


transmettent des vibrations au sol par le biais des fondations. Le
contrôle de ces vibrations est nécessaire dans la mesure où il faut
assurer la stabilité du système sol/fondation en régime dynamique,
ainsi que de limiter les vibrations transmises au milieu environnant.
Le premier objectif de l’analyse des vibrations consiste à étudier le
comportement à la vibration de la fondation, et à s’assurer que les
déformations induites par les vibrations dans le sol restent dans les
limites admissibles par l’ouvrage. En outre, les couches pulvérulentes
lâches et saturées peuvent se liquéfier sous des vibrations
entretenues.
Le phénomène vibratoire étant en général suffisamment rapide
pour ne pas déclencher des tassements de consolidation dans les sols
argileux, il peut par contre manifester un tassement de fluages des
argiles molles. Enfin, les massifs pulvérulents secs peuvent subir un
tassement par compactage (ou compression volumétrique). Il
convient ainsi d’analyser de tels aspects géotechniques liés aux
vibrations transmises au sol par les machines.
Le deuxième objectif consiste à limiter les effets nuisibles des
vibrations sur le milieu environnant, que ce soit les ouvrages, les
équipements ou l’homme lui même. Le seuil de nuisance des
vibrations est usuellement quantifié à travers les grandeurs
caractéristiques du mouvement vibratoire harmonique, à savoir les
amplitudes du déplacement, de la vitesse, ou de l’accélération, ainsi
que la fréquence d’excitation, sous forme de graphiques ou de
tableaux. Pour les bâtiments, ce seuil dépend d’une multitude de
paramètres, tels que le type de la structure et l’importance de
l’ouvrage, ce qui explique l’existence d’une diversité de
recommandations des fois non concordantes (Buzdugan, 1972).
A titre d’exemple, les figures 3.33 et 3.34 illustrent respectivement
les courbes des valeurs admissibles relatives aux bâtiments
ordinaires, en termes de vitesse et de déplacement.
Selon Gash (1968), pour une amplitude de déplacement de 5, 50 et
154
100 mm, la probabilité de détérioration d’un bâtiment est
respectivement faible, moyenne et forte (Buzdugan, 1972).
En termes d’amplitude de vitesse de vibration, la valeur admissible
dépend du type du bâtiment. Elle est limitée à 16 mm/s pour les
bâtiments d’usage général, 6 mm/s pour les maisons et structures en
maçonnerie, et enfin de 3 mm/s pour les structures de monuments et
les structures sensibles (Verruijt, 2005).
Les explosifs, souvent utilisés dans les travaux miniers et dans les
excavations, induisent des vibrations plus ou moins fortes dans les
ouvrages adjacents. Teichmann et Westwater ont proposé des
amplitudes admissibles du déplacement pour les vibrations dues aux
explosions, résumées au tableau 3.21 en fonction de l’importance du
bâtiment (Buzdugan, 1972).

Figure 3.33. Courbes des valeurs admissibles en termes de vitesse


(Buzdugan, 1972)

Tableau 3.21. Valeurs admissibles des amplitudes de déplacement dues à


l’explosion (Buzdugan, 1972)
Catégorie Type du bâtiment Valeur
admissible (mm)
1 Ancien bâtiments et monuments artistiques 0.100
2 Ensemble d’habitation 0.200
3 Bâtiment isolé 0.400
4 Bâtiment industriel 0.750

155
Figure 3.34. Courbes des valeurs
admissibles en termes de
déplacement (Buzdugan, 1972)

Les fondations superficielles manifestent plusieurs modes


possibles de vibration, tels que schématisés à la figure 3.35. Aux
modes tamis et pompage correspondent respectivement un
déplacement horizontal selon les axes x ou y, et un déplacement
vertical. En outre, les modes roulis et lacet correspondent
respectivement au balancement et à la torsion de la fondation. La
figure 3.35 présente aussi les différents modes couplés possibles.
On présentera ci-après d’une manière générale une méthode
analytique simple d’analyse des vibrations des fondations super-
ficielles à la lumière de la théorie du modèle analogique.

b) Analyse des vibrations par le modèle analogique simple

On admet couramment que les différents modes de vibration sont


découplés, ce qui facilite l’analyse séparée de chaque mode de
vibration à la base du modèle analogique de l’oscillateur simple,
schématisé à la figure 3.36, et décrit par l’équation du mouvement ci-
156
après. Le découplage des modes permet d’écrire la forme généralisée
suivante pour un mode de vibration i comme suit:

Miüi(t) + Cpiûi(t) +Kiui(t) = Qi(t) (3.133)

M représente la masse dans un mode en déplacements (pompage


ou tamis)ou le moment d’inertie massique dans un mode en rotations
(lacet ou roulis). Cp est le coefficient du piston simulant
l’amortissement spatial (radiatif) des ondes. Enfin, K est la raideur
dynamique du ressort schématisé à la figure 3.36, simulant le
comportement élastique du sol (Bouafia, 2010).
En cas d’un chargement harmonique de la forme :

Q(t )  Q0 exp(it ) (3.134)

le déplacement généralisé est harmonique mais déphasé, tel que :

u(t )  u a exp(it  ) (3.135)

L’équation (3.133) peut alors s’écrire :

Miüi(t) + (iCpi +Ki)ui(t) = Miüi(t) + Ki*ui(t)=Qi(t) (3.136)

Par définition, l’impédance Ki* au mode vibratoire i est le rapport


de la force généralisée au déplacement généralisé de la fondation
sans masse, telle que (Pecker, 1984) :

Qi (t )
K i*  (3.137)
u i (t )
Par souci de ne pas alourdir le texte, une formulation assez
détaillée de la fonction d’impédance et les paramètres mécaniques
requis dans l’analyse sont regroupées en annexe 3H de ce chapitre.
L’amplitude des déplacements généralisés est définie par :

Q0
ua  Ad (3.138)
Ki '
157
Figure 3.35. Schématisation et nomenclature des
modes de vibration (Davidovici, 1999)

Figure 3.36. Schéma d’analogie selon le modèle d’oscillateur simple

Il existe deux formes possibles d’écriture du facteur d’ampli-


fication dynamique Ad (Bouafia, 2010) :

1e forme:

1
Ad  (3.139)
(1  r 2 ) 2  (2r ) 2

158
MG
Bi  est le facteur de masse (3.140)
K is R02

r est le rapport des fréquences (3.141)
0
r
  arctg ( 2 ) est l’angle de déphasage (3.142)
1 r2
Cp
 est le pourcentage d’amortissement critique (3.143)
2 M 0

2e forme:

ki '
Ad  (3.144)
(ki 'a02 Bi ) 2  (ci ' a0 ) 2
MG
Bi  (3.145)
K is R02
 Bi
r  a0 (3.146)
0 ki '
c 'a
  tg 1 i 20 (3.147)
k i 'a0 Bi
ci '
 (3.148)
2 k i ' Bi

La résonance en déplacements se manifeste pour un coefficient ξ


en deçà de 70.7%, et la valeur maximale de Ad est atteinte pour un
rapport de fréquences rr tel que :

(c i ' ) 2
rr  1  (3.149)
2k i ' Bi

Les grandeurs définissant la résonance s’écrivent alors :

159
(c i ' ) 2
k i ' Bi 
a0r  2 (3.150)
Bi
ki ' Bi
Admax  (3.151)
(c ' ) 2
ci ' ki ' Bi  i
4
2rr
 r  arctg (3.152)
1  rr2

Le tableau 3H.1 regroupe les grandeurs intervenant dans l’analyse


de vibration d’une fondation circulaire rigide posée en surface (D=0)
d’un massif élastique infiniment épais (H=∞) et n’ayant pas
d’amortissement matériel (β=0).
Les autres cas faisant intervenir une géométrie différente de la
fondation et/ou une fiche D non nulle dans le sol, une configuration
d’un sol multicouches, une épaisseur H finie, et enfin un éventuel
amortissement matériel (β non nul) sont traités en détails dans
(Bouafia, 2010).

c) Exigences de la règlementation

c1) Règlement Eurocode 7

Un principe stipulé par l’Eurocode 7 est que les fondations


soumises à des vibrations doivent être dimensionnées telles qu’il n’y
aurait pas de tassements excessifs provoqués par les fondations. Le
règlement attire l’attention sur la nécessité de prendre des
précautions pour éviter la résonance du système sol/fondation ou la
liquéfaction du sol sous-jacent à la fondation (CEN, 2004).
Notons que la résonance se manifeste sous forme d’une
amplification excessive de l’amplitude des déplacements, pouvant
conduire à un état limite de service de l’ouvrage, et ce lorsque la
fréquence d’excitation provenant de la machine soit égale à une
fréquence critique du système sol/fondation.

160
c2) Recommandations CFEM

Outre la formulation détaillée de la fonction d’impédance d’une


fondation superficielle, le CFEM recommande de tenir compte des
considérations suivantes lors du prédimensionnement des
fondations sous des machines centrifuges ou alternatives, à la base
d’expériences des projets (CGS, 2006) :

1. La base de la fondation doit être au dessus de la nappe phréatique


et reposer sur un sol naturel (pas de remblai ou sol sensible aux
vibrations),

2. La masse du bloc fondation doit être 2 à 3 fois celle d’une machine


centrifuge, et 3 à 5 fois celle d’une machine alternative,

3. La tête du bloc fondation doit être au mois à 0.3 m au dessus du


niveau final du plancher,

4. L’épaisseur de la fondation doit être la plus grande de quantités


suivantes : 0.6 m, la longueur d’ancrage du boulon d’ancrage et 1/5e
de la dimension la plus petite de la fondation,

5. La largeur de la fondation doit être 1 à 1.5 fois la distance verticale


entre la base de la fondation et l’axe central de la machine afin
d’augmenter l’amortissement en cas d’une vibration en balancement,

6. La longueur de la fondation est estimée à partir des considérations


2, 4 et 5 concernant respectivement la masse, l’épaisseur et la
largeur. A cette longueur on ajoute 0.3 m pour les besoins de la
maintenance,

7. La longueur et largeur de la fondation doivent être telles que le


centre de gravité de la machine et les équipements se trouve à 5% de
la dimension de la fondation dans chaque direction, à partir du centre
de gravité de la fondation,

8. Il est recommandé d’augmenter la fiche de la fondation en vue


d’augmenter d’une part l’amortissement et d’autre part le support
161
latéral offert par le sol à la fondation,

9. En cas d’une résonance probable, il est recommandé de modifier la


masse de la fondation en vue de modifier sa fréquence propre.

3.4. RÉALISATION DES FONDATIONS SUPERFICIELLES

Citons ici que le règlement européen Eurocode 7 attache une


importance à la préparation avec un grand soin du sol d’assise. "Les
racines, obstacles et poches de sol mou doivent être enlevés sans
perturber le sol. Tous les trous restants seront remplis de sol (ou d'un
autre matériau) afin de reproduire la rigidité du sol non remanié".
Il est en outre exigé de minimiser la perturbation du sol lors de
l’ouverture des fouilles de fondations, particulièrement dans le sols
sensibles au remaniement, ce qui est le cas de certaines argiles. Une
définition minitieuse des séquences de creusement est donc à faire
au préalable. Le règlement précise qu’on réalise souvent des
tranchées horizontales, sauf dans le cas des sols gonflants où "il
convient de réaliser des tranchées alternées, le béton étant coulé dans
chaque tranchée avant l’excavation des ranchées intermédiaires" (CEN,
2004).
En France, la norme DTU-13.11 précise qu’il faut exposer le moins
longtemps possible la fouille d’une fondation aux intempéries, et
entamer le travail de coulage du béton de propreté ou du béton de la
fondation juste après la finition de la fouille de la fondation, afin
d’éviter une décompression du fond fouille ou une altération de
certains matériaux, tels que la marne qui perd de sa résistance
mécanique en cas d’intempérie, ou le schiste qui, en contact avec l’air,
a tendance à gonfler et même à se détacher des parois de la fouille. Il
est d’ailleurs recommandé dans le cas des sols gonflants d’étaler sur
la fouille une chape en mortier de ciment ou une feuille de
polyéthylène.
En outre, la réalisation des fondations ne se fait qu’après
assainissement du fond de fouille par pompage ou drainage. Une
attention particulière est donnée à la stabilité des talus et ouvrages
voisins au cours de cette opération d’assainissement (AFNOR,
1988a).
162
3.5. EXEMPLES DE CALCUL DES FONDATIONS

3.5.1. Fondation rectangulaire dans un sol sableux

3.5.1. a. Données du problème

Une fondation carrée en béton armé coulé sur place, de 5.65 m de


coté, est fichée à 2 m par rapport au terrain naturel dans un sol
composé du sable sec moyennement dense de grande épaisseur,
caractérisé par les valeurs géotechniques suivantes : γk=20 kN/m3,
φ’k=35°, φ’cvk =30°, c’k=0 kPa. Le poids volumique caractéristique du
béton est γbk=24.5 kN/m3.
L’ouvrage reposant sur la fondation est une cheminée haute de 10
m, comme le schématise la figure 3.37, transmettant à la fondation
une force verticale permanente centrée VGk=600 kN (VQk=0) et une
force horizontale variable HQk=300 kN.
On demade de vérifier la capacité portante du sol à l’ELU en
situations durable et transitoire, la résistance au glissement à la base
de la fondation en négligeant la force de butée sur les faces, et enfin
l’excentricité de la charge à l’état limite ELU.
En utilisant l’Eurocode 7, considérer l’approche 2 de calcul, et les
facteurs partiels : γQ=1.5, γG=1.35, γφ=1, γc=1, γγ=1, γRv=1.4 et
γRh=1.10.
Les données de cet exercice sont extraites de Frank et al (2004).

Figure 3.37. Schéma du système sol/fondation

163
3.5.1.b. Calcul selon l’Eurocode 7

L’approche 2 de calcul selon l’Eurocode 7 consiste à appliquer les


facteurs partiels aux actions ou les effets des actions sur les ouvrages
(facteurs γG et γQ), et à la résistance du terrain (γRv pour la résistance
verticale ou capacité portante du sol et γRh pour le glissement), les
facteurs partiels sur les propriétés géotechniques étant égaux à 1.

b1) Définition des actions de l’ouvrage sur la fondation

La charge verticale de calcul est issue de la combinaison des


charges permanentes, en notant par W le poids de la fondation :

Vd= VQk.γQ + (VGk + W).γG = 0+1.35(600+24.5x5.652x2)=2921.7 kN.

La charge horizontale de calcul sollicitant la fondation est :

Hd=HQk.γQ= 300x1.5=450 kN.

Le moment de calcul renversant la fondation est :

Md=Hd(10+2)=450x12=5400 kN.m.

L’excentricité de calcul de la charge verticale est :

Md
ed  =1.85 m.
Vd

La largeur réduite par l’effet de l’excentricité est B’=B-2ed=1.95 m


et enfin, l’aire réduite de la section horizontale de la fondation est :

A’=B’xL=1.95x5.65=11.04 m2.

b2) Définition des paramètres géotechniques de calcul

tg ( k ) k c
tg ( d )  =tg(35°),  d  =20 kN/m3, cd  k =0 kPa.
  c
164
b3) Vérification de la capacité portante

La valeur de calcul de la capacité portante se calcule comme suit :

Rd R CN c bc ic sc  q0 N q bq iq sq  0.5B' N  b i s
ql   k 
d

A' A' R R

Pour φd=35° : Nq=33.3 et Nγ=2(Nq-1)tgφ=45.23.


B' B'
s  1  0.3 = 0.9, sq  1  sin  =1.19.
L' L'
La composante horizontale H agissant dans la direction de B, on
B'
2
aura m  mB  L' =1.74, ce qui donne :
B'
1
L'
m
 H 
m1
 Hd 
i  1  d  =0.632 et iq  1   = 0.747
 Vd   Vd 

La base étant horizontale, le facteur b est égal à 1.

20 x2 x33.3x0.747 x1.19  0.5x20 x1.95x45.23x0.632x0.9


ql 
d
=1204 kPa
1.40

Rd=qld.A’=1204x11.04=13266 kN >Vd=2921.7 kN.

b4) Vérification au glissement à la base

On doit vérifier que : Hd ≤ Rd + Rpd, Rpd due à la butée sur les faces
de la fondation étant négligée. On calcule Rd soit en pondérant les
propriétés mécaniques du sol (Rd=Vdtg(δd)), ou en pondérant la
Vd tg ( k )
résistance au glissement ( Rd  ).
 RH
La fondation étant coulée sur place est considérée comme étant de
surface rugueuse, soit δd=φcvd=30°.
165
Vd tg ( d )  1686.85 kN

Rd  min  Vd tg ( k )  1533.5 kN
 1533.5 kN

  RH

Du fait que la force verticale Vd fait augmenter la résistance au


glissement Rd, si on la considère plutôt favorable, et le coefficient
partiel γG sera pris égal à 1 et Vd=VQk.γQ+(Vgk+W).γG= 2164 kN.

Vd tg ( d )  1249.5 kN

Rd  min Vd tg ( k )  1136.0 kN
 1135.9 kN

  RH

On a enfin : Hd=450 kN < Rd=1136 kN.

b5) Vérification de l’excentricité de charge

ed=1.85 m < B/3=1.88 m. En outre, la condition exigée par l’annexe


française de l’Eurocode 7 est vérifiée :

eB  e  e 1
(1  2 )1  2 L   1  2 B  0.345   0.066 .
B  L B 15

3.5.1.c. Calcul selon le CFEM

Par souci de simplicité, on adopte les mêmes valeurs de calcul des


actions de l’ouvrage (Vd, Hd et Md) définies précédemment.
La capacité portante nominale (ou caractéristique) est telle que :

qlN = 0.5dB’N.λ + (γdDcosβ)Nqλq + CNcλc

1  sin 
Nq  exp(tg ) =33.3 et N  2(Nq + 1)tg =48
1  sin 
B' B'
f  1  0.4 =0.86, f q  1 tg =1.24.
L' L'
B' =B-2eB=1.95 m et L'=L=5.65 m
166
B m
2  
m1
 Hd 
 =0.658 et iq  1  V  = 0.778
H
L =1.5 et i  1  d
m  
1
B  Vd   d 
L
La base étant horizontale, le facteur b est égal à 1.
dγ=1, d q  1  2k 1  sin   tg avec k=D/B=0.35, ce qui donne :
2

dq=1.09.

  f i d t b =0.86x0.658x1x1x1=0.566.
q  f qiq dqtqbq =1.24x0.778x1.09x1x1=1.05.

qlN = 0.5x20x1.95x48x0.566 + (20x2)x33.3x1.05=1928.4 kPa.

La capacité portante de calcul est qld=ϕqlN=0.5x1928.4=964.2 kPa,


ce qui donne :

Rd=qld.A’=964.2x11.04=10623 kN >Vd=2921.7 kN.

3.5.1.d. Calcul selon l’AASHTO

Identiquement à l’Eurocode 7 et au CFEM, on considère les mêmes


valeurs de calcul des actions de l’ouvrage (Vd, Hd et Md).

d1) Vérification de la capacité portante

qlN = 0.5BN.λ.cwγ + γDNqλqcwq + CNcλc

1  sin 
Nq  exp(tg ) =33.3, N  2(Nq + 1)tg =48.
1  sin 
B B
f   1 0.4 =0.60 et f q  1  tg =1.70.
L L
B m1 m
2  Hd   Hd 
m L =1.5 et i  1   =0.658 et iq  1  V  = 0.778.
1
B  Vd   d 
L
167
D’après le tableau 3E.2, on remarque pour φ variant entre 32° et
37° et D/B=1, le facteur de profondeur de la fondation dq est égal à
1.20. La fondation ayant un élancement D/B=0.35, on considère pour
des raisons de sécurité dq=1.
La nappe étant supposée infiniment distante de la base de la
fondation, on aura cwq=cwγ=1.

  f i =0.6x0.658=0.395.

q  f q iq d q =1.7x0.778x1=1.323

qlN = 0.5x20x1.95x48x0.395x1+20x2x33.3x1.323x1=2131 kPa.

qld=ϕqlN=0.5x2131=1065.6 kPa, ce qui aboutit à :

Rd=qld.A’=1065.6x1.95x5.65=11740 kN > Vd=2921.7 kN.

d2) Vérification au glissement à la base

On doit vérifier que : Hd ≤ Rd + Rpd

Le calcul de Rpd (Rpd est mobilisée par la butée du sol sur les faces
de la fondation) n’est pas précisé dans le règlement, ce qui nous
pousse pour des raisons de sécurité à le négliger.

Rd= ΦτVdtg(δ)

Le facteur de résistance Φτ=0.8, et δ=φ’=35° pour une fondation en


béton coulé sur place.

Rd= ΦτVdtg(δ)=0.8x2921.7xtg(35)=1636.6 kN > Hd=450 kN.

d3) Vérification de l’excentricité de charge

Aux états limites ultimes, on doit avoir : eB ≤B/3, ce qui est vérifié,
car e=1.85 m < 5.65/3=1.88 m.

168
3.5.2. Semelle continue dans la marne - Calcul à partir du PMT

3.5.2. a. Données du problème

Une fondation continue de 1.6 m de largeur est fichée à 1.5 m dans


un sol composé d’une terre végétale sur 0.5 m, ensuite d’une couche
de marne verte grisâtre devenant grise beige en profondeur. Cette
couche est de consistance faible à moyenne jusqu’à 3 m et devient
ensuite raide à très raide. On considère un poids volumique humide
γk=20 kN/m3. Les résultats de 3 sondages pressiométriques SP-28 à
SP-30 sont regroupés au tableau 3.22.
L’ouvrage transmet à la fondation les charges de calcul verticales
réparties et centrées comme suit :

Vd(ELU)=750 kN/m, Vd(ELS rare)=400 kN/m, Vd(ELS fréquente)=300


kN/m, Vd(ELS permanente)=250 kN/m.

On demade de vérifier la capacité portante du sol à l’ELU en


situations durable et transitoire, ainsi que le tassement uniforme, à la
base de la méthode pressiométrique détaillée dans l’annexe française
de l’Eurocode 7. Considérer les facteurs de forme λs=1.5 et λd=2.65.
Les données de cet exercice ont été extraites de Baguelin et
Zerhouni (2011).

Tableau 3.22. Résultats de l’essai PMT dans les 3 sondages

Sondage z (m) 1 2 3 4 5 6
SP-28 Pl* (kPa) 570 850 1350 5000 >5000 >5000
EM (MPa) 13.10 8.90 14.20 108 97.90 42.00
SP-29 Pl* (kPa) 640 1850 3890 5000 4120 3950
EM (MPa) 8.10 13.30 46.30 92.50 39.80 38.30
SP-30 Pl* (kPa) 1150 1000 2040 >5000 >5000 >5000
EM (MPa) 11.80 9.70 21.10 125 141 60.50

3.5.2. b. Vérification de la capacité portante

Du fait que la charge est centrée (e=0), la zone utile de capacité


s’étend à 1.5B sous la fondation, soit de 2.4 m. Le calcul de la pression
169
limite équivalente nette se fait donc dans l’intervalle [1.5, 3.9] :

- Sondage SP-28 : Ple*  2 850.1350 =1071 kPa,


- Sondage SP-29 : Ple*  2 1850.3890 =2682.6 kPa,
- Sondage SP-30 : Ple*  2 1000.2040 =1428.3 kPa.

La fiche équivalente De se calcule selon l’équation (3.42) par


sommation des trapèzes formant le profil de Pl*(z) de 0 à z=D=1.5 m,
ce qui donne à titre d’exemple au sondage SP-28 :

1  290  570   570  710  


De    x1    x0.5 =0.7 m.
1071  2   2  

Au sondage SP-29, on adopte une valeur de Pl*en surface de 640


kPa, car l’extrapolation linéaire donne une valeur négative, ce qui
aboutit à :
1  640  640   640  1245  
De    x1    x0.5 =0.40 m.
2682  2   2  

Enfin, au sondage SP-30, on trouve :


1  1300  1150   1150  1075  
De    x1    x0.5 =1.25 m.
1428  2   2  

Le facteur de portance pressiométrique est donné par :

 D   D 
K p  0.8   0.2  0.2 e 1  exp  3 e  
 B   B 

On obtient ainsi Kp=1.00, 0.934 et 1.12 respectivement aux


sondages SP-28, SP-29 et SP-30. La capacité portante nette ql* se
calcule comme suit :

ql*=Kp.Ple*iβiδ

170
Du fait que les charges sont centrées et que le terrain est à priori
plat : iδ= 1 et iβ =1, ce qui donne les valeurs :1071.2, 2507.3 et 1602.5
kPa respectivement aux sondages SP-28, SP-29 et SP-30. On retient la
première valeur qui est la plus petite.

Rd R q* 1071.6
ql   k  l  q0   1.5 x 20 =667.6 kPa.
d

A  R A  R Rd 1.4 x1.2

Rd=qldxA=667.6x1.6=1068 kN/m>Vd= 750 kN/m.

3.5.2. c. Calcul du tassement uniforme

On remarque que le rapport Rd/Vd=1.42<3. L’Eurocode 7


recommande dans ce cas de mener un calcul de tassement.
A titre d’exemple, Les modules pressiométriques équivalents des
tranches épaisses de B/2=0.8 m sous la fondation, sont :
E1=8.9 MPa, E2 = 14.2 MPa, E3 n’existe pas, E4= 108 MPa, E5 =97.9
MPa et enfin E6=42 MPa. On calcule E3-5 comme suit :

2 1 1
  ce qui donne E3-5=102.7 MPa.
E35 E4 E5

E6-8=E6=42 MPa.

Le rapport EM/Pl* de la première tranche étant égal à 10.5, le


coefficient de structure du sol α=2/3=0.67.
On calcule le tassement sous la charge transmise au sol en état
limite de service avec la combinaison permanente, soit :

Vd ( ELS ) 250
q  =156 kPa.
B 1.6
 0.67
ss  ( q   v 0 ) s B  (156  20 x1.5) x1.5 x1.6 =2.5 mm
9 Ems 9 x8900

Le module de déformation déviatorique équivalent est calculé par :


171
4 1 1 1 1
   
Emd E1 0.85E2 E3 5 1.25E6 8

On obtient EMd=17.85 MPa et le tassement déviatorique est :



 B
0.67
2 2  1.6 
sd  (q   v 0 ) B0 d   (156  20 x1.5)0.62.65 
9 E md  B0  9 x17850  0.6 

sd=3.5 mm

Le tassement uniforme total est s = ss + sd =6.0 mm.

3.6. CONCLUSIONS

Ce chapitre a présenté quelques les méthodes modernes de


dimensionnement des fondations superficielles à la base du concept
des états limites. Les méthodes de calcul à la base de vérification des
différents états limites, tant ultimes (ELU) que de service (ELS), ont
été exposées. Deux applications ont été traités en détails en fin du
chapitre en vue de dégager les différents paramètres de calcul
régissant l’analyse du comportement des fondations aussi bien en
termes de résistance que de déformations.

172
3.7. LISTE DES SYMBOLES

Lettres latines

A' Surface effective de la base d'une fondation superficielle


A Surface totale de la base d'une fondation superficielle
B Largeur d'une fondation rectangulaire ou carrée, diamètre d’une
fondation circulaire
B' Largeur ou diamètre effectif d'une fondation rectangulaire ou
circulaire
C' Cohésion effective
Cu Cohésion non drainée
d Distance entre l'extrémité de la fondation et le bord du talus
D Fiche (Profondeur d’encastrement de la semelle)
De Fiche équivalente (Profondeur d'encastrement équivalente)
e Excentricité de la résultante des actions par rapport au centre
géométrique de la base d'une fondation
eB Excentricité par rapport à l'axe longitudinal d'une fondation
rectangulaire
eL Excentricité par rapport à l'axe transversal d'une fondation
rectangulaire
Fd valeur de calcul d'une action
Fk valeur caractéristique d'une action
G Action permanente
Gdst Action permanente déstabilisatrice pour une vérification vis-
à-vis du soulèvement
Ginf Action permanente favorable
Gstb Action permanente stabilisatrice pour la vérification vis-à-vis du
soulèvement
Gsup Action permanente défavorable
h Epaisseur de la semelle
H Composante de l'action totale appliquée parallèlement à la
base de la fondation
HB Composante selon l'axe transversal d'une fondation
rectangulaire
HL Composante selon l'axe longitudinal d'une fondation
rectangulaire
K Raideur du système sol/fondation (N/m ou Nm/rad)
L Longueur d'une fondation superficielle rectangulaire
L' Longueur effective d'une fondation superficielle rectangulaire
M Moment, par rapport au centre géométrique de la fondation,
de l'action totale appliquée normalement à la base de la fondation
173
Pa Force de poussée
Pp Force de butée
Q Action variable
qnet Contrainte associée à la résistance nette du terrain sous la
fondation superficielle
Rh Résistance ultime au glissement de la fondation superficielle
Rp Résistance due à la pression des terres sur le côté de la
fondation superficielle
Rv Résistance nette de la fondation superficielle
s Tassement
sh Déplacement horizontal
sv Déplacement vertical
V Composante verticale de l'action totale appliquée à la base de
la fondation

Lettres grecques

α Inclinaison par rapport à l'horizontale de la base de la


β Angle d'inclinaison par rapport à l'horizontale d'un talus
γ Poids volumique du terrain
γM Facteur partiel pour un paramètre de sol (une propriété de
matériau), tenant compte aussi des incertitudes sur le modèle
γR;d Facteur partiel pour l'incertitude dans un modèle de
résistance
γS;d Facteur partiel pour les incertitudes dans la modélisation des
effets des actions
γw Poids volumique de l'eau
δ Angle d'inclinaison, par rapport à la normale à la base de la
fondation, de la résultante des actions
δa Angle de frottement à l'interface entre la base de la fondation et le
terrain
θxx Rotation de la fondation autour de l'axe xx
φ' Angle de frottement interne en contraintes effectives

174
ANNEXE 3A. Valeurs prescrites de la capacité portante du sol

Tableau 3A.1. Valeurs prescrites de la contrainte de calcul selon


DTU-13.12 (AFNOR, 1988b)

Tableau 3A.2. Valeurs présumées de la contrainte admissible qa et


de la résistance au glissement pa selon l’IBC

Glissement fondation/sol
qa pa Coefficient de
Sol (kPa) (kPa)b frottementa
Substratum crystallin 575 ---- 0.70
Roche sédimentaire et feuilletée 190.0 ---- 0.35
Gravier sableux et/ou Gravier 144.0 ---- 0.35
(Gw et Gp)
Sable, Sable limoneux, Sable
argileux, Gravier limoneux et 95.0 ---- 0.25
Gravier argileux
(Sw, Sp, Sm, Sc, Gm et Gc)
Argile, Argile sableuse, Argile
limoneuse, Limon argileux, 72.0c 6.23 ----
Limon et Limon sableux
(CL, ML, MH et CH)
a. Coefficient à multiplier par la charge permanente
b. A multiplier par l’aire de la section horizontale de la fondation
c. Si des valeurs de la contrainte admissible sont jugées plus petites que 72 kPa, une
investigation géotechnique doit être menée en vue de calculer qa

175
ANNEXE 3A (suite). Valeurs prescrites de la capacité portante
du sol

Tableau 3A.3. Valeurs prescrites des contraintes admissibles selon le BS 8004


(Cas des sables)

Sol Nspt Contrainte admissible présumée (kPa)


B=1 m B=2 m B=4 m
Sables et graviers > 50 800 600 500
très denses
Sables et graviers 30-50 500-800 400-600 300-500
denses
Sables et graviers 10-30 150-500 100-400 100-300
moyennement denses
Sables et graviers lâches 5-10 50-150 50-100 30-100
Notes : - La fiche minimale de la fondation est de 0.75 m.
- La nappe phréatique est supposée ne pas être au dessus de la base de la
fondation.
- Le tassement des semelles continues est supposé en pas excéder 50 mm.

Tableau 3A.4. Valeurs prescrites des contraintes admissibles selon le BS 8004


(Cas des argiles)

Cohésion non Contrainte admissible présumée


Sol drainée Cu (kPa)
(kPa) B=1 m B=2 m B=4 m
Argile très raide fissurée > 300 800 600 400
Argile raide 150-300 400-800 300-500 150-250
Argile raide et fissurée 75-150 200-400 150-250 75-125
Argile ferme 40-75 100-200 75-100 50-75
normalement consolidée
Argile molle 20-40 50-100 25-50 -------
normalement consolidée
Notes : - La fiche minimale de la fondation est de 1.0 m.
- Le tassement des semelles continues est supposé en pas excéder 50 mm.
- Les valeurs prescrites doivent être utilisées à titre indicatif. En cas d’utilisation
pour le dimensionnement, elles doivent être confirmées par l’expérience du
tassement des fondations dans des sols similaires.

176
ANNEXE 3A (suite). Valeurs prescrites de la capacité portante
du sol

Tableau 3A.5. Valeurs prescrites de la capacité portante sous


les fondations superficielles selon l’AASHTO

Valeurs de la capacité
Type de sol Consistence portante (kPa)
Marge Valeur
recommandée
Mélange bien gradué de
sols fins et grossiers :
Till glaciaire, Hardpan, Très dense 765-1150 960
Argile-cailloux (GW-GC,
SC, GC)
Gravier, Mélange Très dense 575-960 670
sable-gravier, mélange Moyt dense à dense 380-670 480
gravier-cailloux (GW, Lâche 190-575 290
GP, SW, SP)
Sable grossier à moyen Très dense 385-575 385
avec une fraction Moyt dense à dense 190-385 290
graveleuse (SW, SP) Lâche 95-290 145
Sable fin à moyen, sable Très dense 290-480 290
argileux ou limoneux Moyt dense à dense 190-385 240
grossier à moyen (SW, Lâche 95-190 145
SM, SC)
Sable fin, sable argileux Très dense 290-480 290
ou limoneux fin à Moyt dense à dense 190-385 240
moyen (SP, SM, SC) Lâche 95-190 145
Argile non organique, Très ferme à dure 290-575 385
Argile sableuse ou Moyt ferme à ferme 95-290 190
limoneuse (CH, CL) Molle 48-95 48
Limon non organique, Très ferme à dure 190-385 290
Limon sableux ou Moyt ferme à ferme 95-290 145
argileux, Limon-sable Molle 48-95 48
fin-argile varvé (ML,
MH)

177
ANNEXE 3B. Capacité portante drainée – Méthode
recommandée de l’Eurocode 7

Tableau 3B.1. Expressions des coefficients de la capacité portante drainée

L’exposant m intervenant dans les coefficients i se calcule selon les


cas comme suit :
- Composante horizontale H agissant dans la direction de B :
B'
2
m  mB  L'
B'
1
L'
- Composante horizontale H agissant dans la direction de L :
L'
2
m  mL  B'
L'
1
B'
- Composante horizontale H agissant selon un angle θ par rapport à la
direction de L:
m  m  mL cos2   mB sin 2 
178
ANNEXE 3C. Valeurs prescrites en cas d’une fondation sur le
rocher- Méthode recommandée de l’Eurocode 7

Les abaques ci-après correspondent au cas des fondations carrées


dans des roches tendres et fracturées comportant des joints fermés, y
compris les craies de porosité inférieure à 35%, et supposent que
l'ouvrage peut tolérer des tassements égaux à 0.5 % de la largeur de
la fondation. Au préalable, le matériau est classé en fonction de sa
nature au tableau 3C.1.
En cas d’un tassement admissible différent, la valeur prescrite de
la contrainte admissible peut alors être interpolée proportion-
nellement à ce tassement (CEN, 2004).

Tableau 3C.1. Classification des roches selon leurs types (CEN, 2004)

179
180
ANNEXE 3D. Calcul de la capacité portante –Méthode
(C, φ) recommandée du CFEM

 Effet de forme de la fondation


B'
f   1  0.4
L'
B'
f q  1 tg
L'
B' N q
fc  1
L' N c
B' =B - 2eB

L' =L - 2eL

B' et L' sont les dimensions réduites de la fondation dues à


l'excentricité de chargement, et eB et eL sont respectivement
l'excentricité de l'effort parallèlement à la larguer B et la longueur L.

 Effet de l'inclinaison de la charge


m1
 H 
i  1  
 V  B' L' C / tan  

m
 H 
iq  1  
 V  B' L' C / tan  

 mH
1  B ' L' CN si   0

ic  
c
 1  iq 
iq    si   0
  N 1
 q 

L’exposant m intervenant dans les coefficients i se calcule selon les


cas comme suit :
181
- Composante horizontale H agissant dans la direction de B :
B
2
m  mB  L
B
1
L
- Composante horizontale H agissant dans la direction de L :
L
2
m  mL  B
L
1
B
- Composante horizontale H agissant selon un angle θ par rapport à la
direction de L:
m  m  mL cos2   mB sin 2 

 Effet de profondeur de la fondation

dγ=1
d q  1  2k 1  sin   tg
2

1  0.4k si   0
  1 dq 
dc  
dq    si   0
  N 1
  q 

D
 si D / B  1
k  B
 1
 tg ( D / B) si D / B  1

 Effet de présence d'un terrain en talus

t  1  tg 
2

t q  1  tg 
2

182
 2
1    2 si   0

tc    1  tq 
 tq    si   0
  N  1 
 q 

Notons qu'en présence d'un talus dans un sol purement cohérent


(φ=0), la méthode exige de calculer le facteur Nγ par -2sinβ.

 Effet de l’inclinaison α de la base de la fondation par


rapport à l’horizontale

b  1   .tg 
2
α étant exprimé en radians.

bq  1   .tg 
2

 2
1    2 si   0

bc    1  bq 
 bq    si   0
  N 1
 q 

183
ANNEXE 3E. Calcul de la capacité portante –Méthode
(C, φ) exigée par l’AASHTO

 Effet de forme de la fondation (voir tableau 3E.1)

Tableau 3E.1.Formules du facteur de forme f

 Effet de l'inclinaison de la charge


m 1
 H 
i  1  
 V  BLC / tan  
m
 H 
iq  1  
 V  BLC / tan  
 mH
 1  BLCN si   0
 c
ic    1  iq 
iq    si   0
  N 1
 q 

L’exposant m intervenant dans les coefficients i se calcule selon les


cas comme suit :

- Composante horizontale H agissant dans la direction de B :


B
2
m  mB  L
B
1
L
184
- Composante horizontale H agissant dans la direction de L :
L
2
m  mL  B
L
1
B
- Composante horizontale H agissant selon un angle θ par rapport à la
direction de L:
m  m  mL cos2   mB sin 2 

 Effet de profondeur de la fondation (voir tableau 3E.2)

Tableau 3E.2. Valeurs du facteur de profondeur

 Effet de proximité d’un terrain en pente

Les facteurs de portance proposés s’appliquent en cas d’un sol


cohérent. On détermine au préalable le nombre de stabilité du talus,
soit Ns, en fonction de la hauteur Hs du talus, comme suit: si B ≥ Hs :
H
N s  s et si B < Hs : prendre Ns=0.
C
Les facteurs Nc et Nγ dans l’équation (3.20) sont à remplacer
respectivement par Ncq et Nγq déterminés des figures 3E.1 et 3E.2.

185
Figure 3E.1. Abaques pour déterminer le facteur de portance Ncq
186
Figure 3E.2. Abaques pour déterminer le facteur de portance Nγq

187
ANNEXE 3F. Calcul de la capacité portante –Méthode
pressiométrique recommandée par
l’Eurocode 7

La capacité portante de calcul est déterminée à partir de la


pression pressiométrique limite équivalente nette Ple* comme
suit (CEN, 2004; CEN, 2007):

Rd
ql   K p Ple * q0
A'

Au préalable de tout calcul, il y' a lieu de classer le sol étudié selon


un système de classification. En fonction des valeurs de Pl mesurées,
les sols sont regroupés en catégories conventionnelles au tableau
3F.1. Une distinction entre le calcaire, la marne et l'argile à la base de
la teneur en carbonate de calcium CaCO3 est résumée au tableau 2.12.
La méthode pressiométrique se base sur le concept de la pression
limite équivalente nette Ple* et la fiche équivalente De, qui représ-
entent celles d'un sol homogène équivalent au sol hétérogène étudié.
Ple* est une valeur moyenne des pressions limites nettes dans la zone
utile de capacité portante, soit de 1.5 fois la largeur de la fondation.
Un sol est considéré comme homogène s'il est composé d'un seul
matériau, et si le rapport Plmax/ Plmin n'excède pas 2 (MELT, 1993).
Dans un sol homogène, Ple* est calculée en ajustant le profil
pressiométrique Pl*(z) par une droite de la forme a+bz, comme le
schématise la figure 3F.1 La pression limite nette équivalente est :

Ple* = a + b(D+ 2B/3)

La pression limite nette Pl* est la différence entre la pression limite


mesurée Pl et la pression horizontale des terres au repos P0 à une
profondeur donnée au moment de l'essai :

Pl*(z) = Pl(z) - P0(z)

La pression des terres au repos est calculée comme suit :

188
Figure 3F.1.Linéarisation du profil pressiométrique dans un sol homogène

- Sol fin saturé : P0 = u + K0 v0’,


- Sol pulvérulent saturé: P0 = K0v0’,
- Sol non saturé: P0 = K0v0.

K0 est le coefficient de pressions des terres au repos qu'on peut


prendre, à défaut de mesure et sauf indication contraire, égal à 0.5
pour les sols pulvérulents, et 1.0 pour les sols purement cohérents
saturés.
Si le sol est hétérogène, Ple* est calculée comme étant la moyenne
géométrique des valeurs nettes dans la zone utile de capacité
portante [D, D+3B/2] sous la fondation. Ainsi, si cette zone comporte
n valeurs pressiométriques, on aura :

Ple*  n Pl1* .Pl*2 ....Pln*

Une telle formulation vient du fait que dans la pratique de l'essai


pressiométrique la distribution statistique des valeurs de Pl en fonction de
la profondeur suit souvent une loi log-normale, c'est à dire que le
logarithme de Pl suit la loi normale de Gauss. Ainsi, la moyenne des
logarithmes est du type géométrique.
La fiche équivalente De, généralement inférieure à D, est la hauteur à
partir de la surface du sol le long de laquelle les pressions limites
peuvent être remplacées par une moyenne analytique égale à Ple,
telle que:
189
D
1
De 0
Ple*  Pl* ( z ).dz

En pratique, on utilise la formule approchée de sommation des n


mesures nettes Pl* sur la tranche [0, D], en considérant un pas zi
entre deux mesures pressiométriques consécutives:
1 iN *
De   Pli .zi
Ple* i 1

Ple* et De se réduisent évidemment en cas d'un sol homogène idéal à


Pl et D respectivement.

q0 est la contrainte verticale initiale à la base de la fondation après


travaux de fondations.

Kp est un facteur de portance, variant entre 0.8 et 3, et dépendant de


la nature du sol, de sa catégorie, des dimensions de la fondation et de
sa fiche équivalente. Il est donné par le tableau 3F.1 ci-après.

Tableau 3F.1. Valeurs du coefficient de portance pressiométrique (CEN, 2007)

190
ANNEXE 3G. Caractéristiques d e s é q u i p e m e n t s
normalisés de l’essai de
pénétration dynamique DPT

Le tableau 3G.1 récapitule les principales caractéristiques des


appareils normalisés de l’essai DPT, pour lesquels s’applique la
méthode de calcul de tassement prescrite dans la norme Allemande
DIN-4094 et recommandée par la norme Européenne Eurocode-7. Il
va sans dire qu’une telle méthode est inappropriée pour des
équipements non standards, et qu’elle est limitée, comme le résume
le tableau 2.27, à des sols au dessus de la nappe, et bien définis.
Notons que le pénétromètre DPSH est subdivisé en deux types :
DPSH-A et DPSH-B, la borne inférieure d’une caractéristique
correspondant au premier et la borne supérieure au second.
En Algérie, l’essai de pénétration dynamique se fait couramment
avec l’appareil Borro-B2, ayant les mêmes caract-éristiques du DPSH-
A.
Il est d’ailleurs possible de convertir le nombre de coups N20,
obtenu par cet appareil dans les sables et graviers au dessus de la
nappe d’eau, en le divisant par 1.4 pour aboutir à une estimation de
N10 de l’essai DPH, à condition que N10 ainsi déduit soit entre 3 et 50.

Tableau 3G.1. Principales caractéristiques des appareils DPT normalisés

M H A Φ Nd h Es/coup
Essai Α° (kg) (cm) (cm2) (mm) (cm) (kJ/m2)
DPL 90 10 50 10 35.7 N10 10 50
DPM 90 30 50 15 43.7 N10 10 100
DPH 90 50 50 15 43.7 N10 10 167
DPSH 90 63.5 50-75 16-20 45-50.5 N10 -N20 10 - 20 194-238
H : Hauteur de chute du mouton, M : Masse du mouton, α : Angle au cône, A : Aire du
cône, Φ : Diamètre du cône, Nd : Nombre de coups, h : Enfoncement de la pointe,
Es/coup : Energie spécifique/coup

Dans les argiles peu à moyennement plastiques au dessus de la


nappe, avec un degré de saturation entre 70 et 90%, et un indice de
consistance Ic entre 0.75 et 1.50, il est possible d’estimer N10 de
l’essai DPH, en retranchant 3 de N20 obtenu par cet appareil, soit
N10=N20-3, à condition que N10 soit entre 2 et 13 coups.

191
ANNEXE 3H : Formulation de la fonction d’impédance pour
les fondations superficielles

a) En absence d’amortissement interne (β=0)

1e forme d’écriture:

L’impédance représente la raideur complexe d’un ressort


équivalent à l’oscillateur simple sans masse :

Ki*= Ki + iCpi (3H.1)

Ki est dite Raideur dynamique au mode i :

Ki= Kiski (3H.2)

Le coefficient Cpi du piston s’écrit en fonction de la raideur statique


comme suit :

ci K is R0 ci K is a 0
C 
i
 (3H.3)

p
Vs

2e forme d’écriture:

Ki*= Kis (ki+ ia0ci) (3H.4)

ki et ci, appelés coefficients d’impédance, sont donnés dans le cas


général par le tableau 3H.1.

b) En présence d’amortissement interne (β non nul)

1e forme d’écriture:

Ki*= (Ki + iCpi)(1+2i β) = Ki’ + iCpi’ (3H.5)

192
K i '  K i  2C ip  (3H.6)

Ki 
C ip '  C ip  2 (3H.7)

2e forme d’écriture:

Ki*= Kis (ki+ ia0ci)(1+2i β)=Kis (ki’+ ia0ci’) (3H.8)

ki '  ki  2a0 ci  (3H.9)


ki 
ci '  ci  2 (3H.10)
a0

Connaissant la raideur statique Ksi au mode i, on peut déduire le


coefficient Cpi de l’amortisseur, le facteur de masse Bi et le coefficient
d’amortissement ξi comme suit :

ci K is R0 ci K is a 0
C ip   (3H.11)
Vs 
MG IG
Bi  s 2 (ou Bi  s 2 ) (3H.12)
K i R0 K i R0
C ip ci
i   (3H.13)
2M 0 2 k i Bi

En cas d’une fondation circulaire rigide en surface (D=0) d’un sol


monocouche infiniment épais (H=∞) et n’ayant pas d’amortissement
matériel (β=0), ces différents paramètres sont regroupés au tableau
3H.1.
Les autres cas faisant intervenir une géométrie différente de la
fondation et/ou une fiche D non nulle dans le sol, une configuration
de sol multicouche, une épaisseur H finie, et enfin un éventuel
amortissement matériel (β non nul) sont traités en détails dans
(Bouafia, 2010).

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