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MARQUES, Keven
Novembre 2015
Bibliotique : la richesse documentaire de la profession !
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données en ligne, service de veille, recherches bibliographiques, accès aux documents,…
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Remerciements
Bibliotique tient à remercier l’auteur pour avoir autorisé la diffusion de son mémoire
d’expertise comptable. Il permet ainsi à la profession d’accéder à un fonds
documentaire inestimable par sa richesse et son caractère unique.
Avertissements
Remarques
Le jury d’agrément a fait part d’une remarque concernant l’utilité d’aborder la gestion
de la relation client lorsque les options prises et conseillées par lui se révèlent ne pas
avoir été favorables. Les modifications apportées à l’architecture de la section 3 « Le
suivi des préconisations » du paragraphe 2 de la troisième partie ont été faites dans
ce sens.
Enfin, je précise que l’ouvrage ci-dessous n’a pas été supprimé de la bibliographie
de ma première demande d’agrément, mais au contraire y a été ajouté.
« AMIGUES Jean Pascal, Gestion de patrimoine – Tout savoir pour réussir cette
mission auprès de chefs d’entreprise, Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-
Comptables, 2ème édition, 2013, 335 pages »
1
TABLE DES MATIERES
NOTE DE SYNTHESE 10
INTRODUCTION 12
2
TABLE DES MATIERES
1. L’indépendance 30
3. Le devoir de conseil 32
1. La dimension juridique 33
1.1 Les régimes matrimoniaux 33
1.2 Les successions et libéralités 36
1.3 Le démembrement de propriété 39
2. La dimension fiscale 39
2.1 L’impôt sur le revenu 39
2.2 L’impôt sur la fortune 40
3. La dimension financière 40
3
TABLE DES MATIERES
1. La typologie de la clientèle 52
1.1 Age 52
1.2 Revenus 53
1.3 Patrimoine 54
3. La dimension psychologique 56
3.1 Savoir écouter 56
3.2 Détecter le décisionnaire 57
3.3 Classification du profil psychologique du client 58
1. La responsabilité civile 60
1.1 Obligation de moyen 60
1.2 Lorsque l’obligation de moyen devient obligation de résultat 61
4
TABLE DES MATIERES
1. La lettre de mission 64
1.1 Une norme générale applicable à l’ensemble des missions 64
1.2 Des obligations réciproques énoncées et acceptées 65
1.3 Un outil de gestion du risque ? 67
SECTION 3 L’INTERPROFESSIONNALITE 70
1. La situation familiale 77
1.1 Le foyer et le foyer fiscal 77
1.2 Les descendants 78
1.3 Les ascendants 78
2. La situation sociale 79
5
TABLE DES MATIERES
6. La fiscalité 83
6.1 Impôt sur le revenu 83
6.2 l’ISF 83
7. Le bilan retraite 83
1. L’audit patrimonial 88
1.1 Les actifs et passifs de jouissance 88
1.2 Les actifs et passifs professionnels 88
1.3 L’immobilier de rapport 88
1.4 Les actifs financiers 89
1.5 L’évaluation des actifs 89
1.6 La diversification 89
2. L’audit budgétaire 90
2.1 Les différents revenus et dépenses 90
2.2 Le cycle de vie selon Modigliani 90
3. L’audit fiscal 92
3.1 La fiscalité courante 92
3.2 La fiscalité latente 94
4. L’audit social 95
4.1 La prévoyance santé 95
4.2 La prévoyance garantie arrêt de travail, incapacité temporaire de travail, invalidité et
perte d’emploi 96
4.3 Le droit à la retraite 97
4.4 La prévoyance décès 97
6
TABLE DES MATIERES
1. La stratégie élaborée 99
CONCLUSION 106
BIBLIOGRAPHIE 108
ANNEXES 113
7
TABLE DES FIGURES
8
LISTE DES ABREVIATIONS
9
NOTE DE SYNTHESE
NOTE DE SYNTHESE
Notre patrimoine trouve son origine dans deux sources principales que sont les
héritages et les revenus. Chacun a la possibilité d’influer sur la seconde
catégorie, que les revenus proviennent du capital ou du travail.
Or l’expert-comptable est le conseil préféré des clients dans la gestion de leurs
activités. Il est ainsi auprès d’eux dans la gestion des flux et des stocks, autrement
dit des revenus et du patrimoine.
1
P.M. Guillon, La gestion de patrimoine, Economica, 1996.
10
NOTE DE SYNTHESE
2
« Plus des deux tiers des entreprises sont ainsi depuis plus de 10 ans chez le même expert-
comptable », Marchés de la profession comptable, CSOEC 2014.
11
INTRODUCTION
INTRODUCTION
Les experts-comptables ont les cartes en main pour réussir cette mutation. Les
études démontrent que nous sommes les interlocuteurs privilégiés des chefs
d’entreprises. Notre compétence pluridisciplinaire est reconnue et s’étend de la
comptabilité à la gestion en passant par les différents domaines du droit. Elle nous
permet d’accompagner nos clients sur des problématiques dépassant les
prérogatives comptables habituelles.
3
Directive 2006/123 du Parlement Européen et du Conseil du 12 décembre 2006 relative aux
services dans le marché intérieur.
4
Une nuance est apportée par l’ordonnance n°2008-507 du 30 mai 2008 portant transposition de la
directive 2005/36/CE du 7 septembre 2005 relative à la reconnaissance des qualifications
professionnelles. Elle ne permet l’exercice de la profession d’expert-comptable qu’aux titulaires d’une
qualification professionnelle nécessaire.
5
« Gestion des cabinets d’expertise comptable », CSOEC, octobre 2010.
12
INTRODUCTION
Notre réflexion sera menée selon trois axes, représentant chacun une des parties
de ce mémoire.
13
INTRODUCTION
Notre devoir de conseil est grand, la responsabilité qui en découle aussi. Alors
sécurisons nos pratiques ! De l’obligation de souscrire une police d’assurance de
responsabilité civile à celle portant sur la documentation des travaux, le cadre
formé par le code de déontologie et les normes professionnelles6 permet de
protéger aussi bien les clients que les praticiens. Par ailleurs,
l’interprofessionnalité permettra d’améliorer l’accompagnement du client et par
là même de se prémunir d’une mise en responsabilité. Notre pluridisciplinarité
nous positionnera naturellement, dans ce cadre, comme le chef d’orchestre du
conseil patrimonial.
6
Notamment la norme professionnelle NPMQ « Maîtrise de la qualité des missions au sein des
structures d’exercice professionnel ».
14
PREMIERE PARTIE : L’EXPERT-COMPTABLE ET LA GESTION DE PATRIMOINE
Depuis la Grèce Antique, les époques ont façonné la gestion de patrimoine telle
qu’on la connaît aujourd’hui. De la même façon, le métier de comptable a évolué
jusqu’à l’institution de l’Ordre des experts-comptables le 3 avril 1942 redéfini par
l’ordonnance de 1945 qui reste aujourd’hui le texte principal de notre profession.
La relation forte existante entre les comptables, devenus experts-comptables, est
défendue par notre ordre qui prône une image basée sur le triptyque « Science,
Conscience, Indépendance ».
Cette image de marque est devenue aujourd’hui notre principale force, faisant de
nous l’interlocuteur privilégié des chefs d’entreprises. Chaque étude menée par le
CSOEC sur le marché de la profession montre à quel point nos clients nous
plébiscitent.
Les évolutions de notre environnement, aussi bien économiques que réglementaires,
font que le positionnement des experts-comptables sur le marché de la gestion de
patrimoine est naturel. Saisissons l’opportunité qui est la nôtre !
Notre pluridisciplinarité est déjà grande, notamment grâce à notre formation.
Néanmoins, le conseil en gestion de patrimoine nécessite l’apprentissage de
connaissances complémentaires, notamment en droit civil. Une maîtrise des
règles de succession ainsi que des différents régimes matrimoniaux enrichira
notre boîte à outils nous permettant de répondre efficacement aux problématiques de
nos clients.
Enfin, l’investissement dans des outils informatiques et des Hommes de qualité
achèvera notre prise de position sur un marché d’avenir.
15
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 1
L’expert-comptable attendu sur le marché de la gestion de patrimoine
16
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 1
L’expert-comptable attendu sur le marché de la gestion de patrimoine
7
Expression déposée à l’origine par la société Patrimoine Management & Technologie mais utilisée
par tous les acteurs du marché. La société sera reprise par les Editions Francis Lefebvre en 2008.
8
P.M. Guillon, La gestion de patrimoine, Economica, 1996.
17
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 1
L’expert-comptable attendu sur le marché de la gestion de patrimoine
9
Le taux d’épargne est de 9,5% du revenu disponible en France en 2013 contre 9,1% en Allemagne,
3,8% en Italie et 5,0% au Etats-Unis, source https://data.oecd.org/fr/hha/epargne-des-menages.htm .
10
Insee, enquête patrimoine 2010.
18
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 1
L’expert-comptable attendu sur le marché de la gestion de patrimoine
1.1 Science
L’accès au titre d’expert-comptable implique l’obtention du diplôme d’expertise
19
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 1
L’expert-comptable attendu sur le marché de la gestion de patrimoine
1.2 Conscience
Étymologiquement, conscience signifie : faire avec la science. Notre savoir est par
11
Article 1 de l’ordonnance n° 45-2138 du 19 septembre 1945 portant institution de l'ordre des
experts-comptables et réglementant le titre et la profession d'expert-comptable.
20
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 1
L’expert-comptable attendu sur le marché de la gestion de patrimoine
1.3 Indépendance
L’indépendance est une notion essentielle à l’exercice de la profession d’expert-
comptable. Elle est inscrite dans l’ordonnance fondatrice de notre ordre et est
rappelée dans le code de déontologie.
Indépendance financière
12
Article 3 du Code de déontologie des professionnels de l’expertise comptable.
13
Article 22 de l’ordonnance n° 45-2138 du 19 septembre 1945 portant institution de l'ordre des
experts-comptables et réglementant le titre et la profession d'expert-comptable.
14
Article 24 de l’ordonnance n° 45-2138 du 19 septembre 1945 portant institution de l'ordre des
experts-comptables et réglementant le titre et la profession d'expert-comptable.
21
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 1
L’expert-comptable attendu sur le marché de la gestion de patrimoine
Indépendance affective
22
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 1
L’expert-comptable attendu sur le marché de la gestion de patrimoine
Cette position stratégique nous permet clairement d’avoir un temps d’avance sur nos
concurrents et souvent sur nos clients eux-mêmes. En effet, il n’est pas rare que
nous soyons à l’origine de prises de conscience de certaines situations par nos
clients concentrés sur l’activité courante de leurs entreprises.
Nous sommes souvent les premiers à tirer la sonnette d’alarme lors de difficultés,
mais nous le sommes également lorsqu’il s’agit d’identifier les opportunités qui se
présentent.
La production des états comptables nous confère un accès privilégié à l’information
financière qu’il s’agisse des flux ou des stocks. En effet, l’entreprise constitue
souvent la source principale de revenu du dirigeant et une part importante de son
patrimoine.
15
Marchés de la profession comptable - CSOEC - septembre 2014.
23
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 1
L’expert-comptable attendu sur le marché de la gestion de patrimoine
24
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 1
L’expert-comptable attendu sur le marché de la gestion de patrimoine
Nos consultations régulières créent un climat de confiance entre nos clients et nous,
permettant plus de liberté dans les discussions. Notre connaissance du client et
notre perception de sa situation globale s’élargissent avec le temps.
Quelques chiffres toujours issus de l’étude sur les marchés de la profession
comptable illustrent cette relation de confiance. Moins de 10% de nos clients mettent
en concurrence leur expert-comptable avec un confrère. Certes la question des
honoraires existe, mais elle est loin d’être l’élément principal dans le choix de
l’expert-comptable puisque la part des PME qui porte ce point en tête de leurs
critères s’établit à 12%. Les critères principaux restant la confiance inspirée et la
proximité géographique. Preuve est donc faite de l’importance d’échanger
régulièrement avec nos clients pour les fidéliser dans le temps.
25
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 1
L’expert-comptable attendu sur le marché de la gestion de patrimoine
26
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 1
L’expert-comptable attendu sur le marché de la gestion de patrimoine
27
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 2
L’activité de gestion de patrimoine est-elle compatible avec celle de l’expertise comptable ?
28
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 2
L’activité de gestion de patrimoine est-elle compatible avec celle de l’expertise comptable ?
29
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 2
L’activité de gestion de patrimoine est-elle compatible avec celle de l’expertise comptable ?
NOTE EXPERT
Plusieurs publications récentes mettent en avant la possibilité de créer une filiale de
courtage non inscrite à l’Ordre. Selon notre analyse, la création d’une telle structure
est tout à fait envisageable en vertu de l’article 7 de l’ordonnance de 1945.
Cependant, la problématique des commissions perçues par la société en
contrepartie des souscriptions de produits par ses clients reste entière. En effet, «
Les détenteurs d’actions ou de parts sociales dans des sociétés non inscrites à
l’Ordre doivent déclarer annuellement sur l’honneur que cela ne constitue pas un
obstacle à l’accomplissement de leurs devoirs professionnels et respecte le principe
d’indépendance »16. Or, bien que la discussion soit ouverte à ce sujet, nous
considérons que le commissionnement par personne interposée est sujette à
remettre en cause notre indépendance. Nous n’irons par conséquent pas plus loin
sur le sujet dans le cadre de ce mémoire.
1. L’indépendance
La notion d’indépendance a déjà été abordée comme une caractéristique des
experts-comptables, garante de l’objectivité des préconisations faites au cours de
nos missions.
En matière de conseil en gestion de patrimoine, l’une des phases essentielles à la
16
« Périmètre et missions, guide pratique », OEC, octobre 2014.
30
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 2
L’activité de gestion de patrimoine est-elle compatible avec celle de l’expertise comptable ?
17
Article 226-13 du Code pénal.
31
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 2
L’activité de gestion de patrimoine est-elle compatible avec celle de l’expertise comptable ?
3. Le devoir de conseil
La notion de devoir de conseil, telle qu’imposée aux experts-comptables en vertu de
l’article 155 du code de déontologie, est large. Il faut se référer à la jurisprudence
pour la définir et appréhender son étendue.
Afin de protéger le client considéré comme un profane, les juges ont élargi la notion
de conseil au-delà des limites fixées par le contrat. L’obligation de conseil va au-delà
du simple domaine de la comptabilité puisqu’elle s’étend à bien d’autres domaines
allant du droit à la gestion administrative en passant par tout ce qui peut avoir un
impact sur les décisions prises par le client dans le cadre de son activité.
La notion de conseil a été définie comme le fait d’attirer l’attention, d’avertir, d’éclairer
et de préconiser une solution.
Notons néanmoins qu’avertir ne signifie pas effectuer, informer n’est pas renseigner.
La différence prendra tout son sens comme nous le verrons dans la deuxième
section de la deuxième partie de ce mémoire « La veille patrimoniale, outil du désir ».
Néanmoins, avant de transformer ce devoir en opportunité, l’expert-comptable doit
bien avoir à l’esprit l’étendue de celui-ci afin de ne pas risquer de voir sa
responsabilité engagée en cas de litige avec le client.
Nous devons par conséquent apprécier au cas par cas les diligences à mettre en
œuvre afin de répondre à notre obligation.
Enfin, les experts-comptables se positionnent depuis peu sur cette nouvelle mission.
Ainsi, l’absence de jurisprudence, notamment en matière de conseil, nécessite une
prudence particulière dans les diligences accomplies au cours de ces missions.
32
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 3
Appréhender les missions de gestion de patrimoine
1. La dimension juridique
1.1 Les régimes matrimoniaux
Le Code civil prévoit différentes solutions pour l’organisation de la gestion des foyers
formés par le mariage afin de laisser une grande liberté aux époux : les régimes
matrimoniaux, avec leurs différences mais aussi leur socle commun.
Le régime primaire
Le régime primaire est défini aux articles 214 à 226 du Code civil. Il prévoit des
règles communes à tous les régimes matrimoniaux sur quelques points clés du foyer
afin de protéger la famille contre l’époux.
Le logement de la famille
Une atteinte au droit de propriété existe en ce qui concerne le logement familial. En
effet, quelle que soit l’origine du bien, propre ou commun, les époux ne peuvent
décider de le vendre sans l’accord de l’autre. Cette interdiction de vendre sans
consentement mutuel ne se limite pas aux murs du domicile, mais également à son
contenu.
Les charges du mariage
Les époux doivent contribuer aux charges du mariage proportionnellement à leurs
33
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 3
Appréhender les missions de gestion de patrimoine
Deux grandes familles existent, les régimes dits de communauté et les régimes dits
séparatistes. Des schémas synthétiques de chacun des régimes sont présentés en
annexe 1.
Tous les mariages conclus en dehors du régime légal de la communauté d’acquêts
font l’objet d’un contrat signé obligatoirement devant un notaire.
34
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 3
Appréhender les missions de gestion de patrimoine
Le PACS n’est pas un régime matrimonial à proprement parler, mais doit néanmoins
être appréhendé comme un mode de conjugalité. Sa simplicité séduit de nombreux
couples. En effet, le PACS est matérialisé par une convention enregistrée par le
greffe du tribunal d’instance du domicile conjugal.
Son principe général est la séparation des patrimoines. Néanmoins, le principe de la
solidarité se retrouve en matière de dépenses liées à la vie courante et ce dans les
mêmes limites que celles énoncées pour le mariage.
35
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 3
Appréhender les missions de gestion de patrimoine
Les successions
18
Par abus de langage, nous parlerons aussi bien de succession que de dévolution successorale.
36
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 3
Appréhender les missions de gestion de patrimoine
Les tempéraments
Deux règles viennent limiter les notions d’ordre et de degré afin de pallier à certaines
injustices liées à ces mécanismes.
La représentation
Dans les ordres des descendants et des collatéraux privilégiés, elle permet à un
héritier évincé à cause de son ordre de prendre la place de son ascendant
prédécédé lors de la succession.
La fente
En l’absence d’héritiers du premier et du second ordre, la fente successorale
s’applique. Elle consiste à une scission de la succession en deux, une moitié pour la
ligne paternelle, l’autre pour la ligne maternelle.
Les droits du conjoint survivant
Il faut différencier les cas où il y a présence ou non de descendants.
En présence de descendants
Le conjoint survivant a le choix entre la totalité en usufruit ou le ¼ en pleine
propriété. Le droit à l’usufruit n’est pas donné en présence d’enfants d’un premier lit.
En présence d’ascendants privilégiés
En l’absence de descendant, chacun des parents du défunt a le droit à ¼ de la
succession en pleine propriété. Ainsi, le conjoint survivant aura droit soit à ½ ou ¾ de
la succession selon que le défunt avait un ou deux parents vivants le jour de son
décès.
En absence de descendants et d’ascendants
Dans ce cas, le conjoint survivant a le droit à la totalité de la succession hormis la
moitié des biens reçus par le défunt en héritage de ses ascendants. L’autre moitié
revenant aux frères et sœurs du défunt ou à leurs représentants.
37
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 3
Appréhender les missions de gestion de patrimoine
Les libéralités
Une libéralité est un acte par lequel une personne se dépossède à titre gratuit de tout
ou partie de son patrimoine. On parle de donation lorsque le donateur est vivant et
de legs lorsque celui-ci est décédé.
Les libéralités accordées peuvent avoir comme objectif de favoriser une personne
par rapport à une autre de notre succession ou non. Quoi qu’il en soit, les règles
concernant la réserve héréditaire restent applicables. Ainsi, lorsque les libéralités
consenties s’avèrent trop importantes, il est possible pour les héritiers réservataires
de voir ces libéralités rappelées ou diminuées lors de la succession.
La donation simple
La donation simple est le fait qu’une personne, le donateur, se dépossède à titre
gratuit d’un élément de son patrimoine au profit d’une autre personne, le donataire.
La donation partage
La donation partage a l’avantage de figer la valeur des biens transmis à la date de la
donation pour le calcul de la future réserve héréditaire, lorsque tous les enfants ont
concouru à celle-ci. En effet, un des problèmes des donations simples est que
lorsqu’elles sont reprises au moment de la succession, elles le sont pour leur valeur
à la date de la succession et non à la date de la donation. Ce qui pose le problème
des plus-values et notamment celles générées grâce au travail du donataire.
De plus, la donation partage, contrairement aux idées reçues n’est pas
obligatoirement égalitaire ni en nature, ni en valeur. Ce qui en fait un outil performant
et souple.
Le testament
Le testament que nous avons abordé plus en amont est la libéralité ouverte à une
personne qui souhaite modifier les règles de la dévolution légale.
38
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 3
Appréhender les missions de gestion de patrimoine
2. La dimension fiscale
La fiscalité est une matière que nous pratiquons tous régulièrement et que notre
formation balaye largement. Il s’agira dans le cadre de ce mémoire de mettre l’accent
sur les conséquences des points juridiques abordés dans les développements
précédents.
19
Cf. Annexe 3 « Valorisation fiscale d’un bien démembré »
39
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 3
Appréhender les missions de gestion de patrimoine
3. La dimension financière
Le patrimoine immobilier reste la composante principale du patrimoine des français.
Néanmoins, la part du patrimoine financier dans le patrimoine global s’élevait à un
tiers en 201020. Une connaissance des marchés financiers et des produits financiers
existant est obligatoire lorsque l’on s’intéresse aux problématiques patrimoniales de
nos clients.
L’annexe 2 recence les principaux produits existant classés par niveau de risque.
Gardons à l’esprit la règle d’or de la finance, plus un produit est risqué, plus sa
rentabilité espérée est forte. Dit autrement, plus l’aversion au risque est grande,
moins la rentabilité espérée l’est.
20
Insee, enquête patrimoine 2010
40
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 3
Appréhender les missions de gestion de patrimoine
sa place. Le premier avantage est qu’il n’engendre pas de coût supplémentaire pour
le cabinet puisque nous en sommes tous équipés par ailleurs. Le second est sa
souplesse d’utilisation. La création de tableaux personnalisés est accessible à tout
utilisateur régulier du logiciel. Un utilisateur très confirmé sera capable de
programmer des fichiers très poussés et automatisés. Néanmoins, la fiabilité restera
relative et l’ « industrialisation » de son utilisation sera difficile pour cause d’une
maintenance compliquée de ces fichiers.
De plus, créer des tableaux personnalisés prend du temps, diminuant d’autant la
rentabilité de la mission.
Ainsi, Excel s’avérera être un outil performant pour l’expert-comptable qui débutera
son activité spécifique de gestion de patrimoine ou qui continuera de l’exercer de
façon marginale. Néanmoins, à partir du moment où les missions de gestion de
patrimoine deviennent récurrentes au sein du cabinet, l’utilisation de progiciels
dédiés deviendra incontournable.
Un exemple simple de bilan patrimonial est porté en annexe 4 afin de servir de base
de travail pour tout professionnel sollicité par sa clientèle.
41
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 3
Appréhender les missions de gestion de patrimoine
21
Cf. Troisième partie, Chapitre 2, Section 3 « Le suivi des préconisations ».
22
Cf. Deuxième partie, Chapitre 1, Section 2 « Répondre aux besoins et les susciter ».
42
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 3
Appréhender les missions de gestion de patrimoine
relatifs aux actualités sociales et fiscales. Les deux les plus représentés dans la
profession sont les « feuillets rapides » des Editions Francis Lefebvre, et les
« feuillets hebdo » de la Revue Fiduciaire. Leur fréquence hebdomadaire permet une
information régulière. De plus, plusieurs numéros spéciaux annuels seront
particulièrement utiles à nos missions de conseil, notamment ceux relatifs à l’impôt
sur le revenu et l’impôt sur la fortune.
La presse spécialisée permettra de s’informer de certaines nouveautés, mais aussi
de connaître les préoccupations du moment. En effet, n’oublions pas que nos clients
ont accès à cette presse, alors devançons-les.
Enfin, les décisions d'allocation des actifs reposent également sur le contexte
macroéconomique (niveau des taux d’intérêt, inflation...). Une attention particulière
devra dès lors être portée à l’actualité économique.
3.1 La formation
La gestion de patrimoine nécessite un complément de formation non dispensé dans
notre cursus classique. Deux cas de figure peuvent se présenter, soit le besoin de
formation est ponctuel, soit il est plus grand et demandera le suivi d’une formation
plus longue.
Pour les formations ponctuelles, différents organismes proposent des séminaires de
formation d’une ou plusieurs journées sur des thèmes particuliers tels que la
transmission d’entreprise, le départ à la retraite, le démembrement de propriété…
Elles sont souvent payantes, mais il en existe également beaucoup ouvertes
gratuitement. Internet sera un outil de recherche d’organismes de formation très
performant. Pensons néanmoins à l’organisme de formation officiel de notre ordre,
l’Asforef qui propose dans son catalogue téléchargeable sur leur site internet, une
43
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 3
Appréhender les missions de gestion de patrimoine
3.2 Le recrutement
Les cabinets ne trouvant pas de solutions au sein de leurs équipes actuelles ou qui
souhaitent acquérir rapidement les compétences manquantes pourront se tourner
vers l’extérieur en recrutant directement un salarié qualifié.
Ce nouveau collaborateur aura déjà suivi une formation spécialisée et/ou possèdera
une expérience certaine dans l’accomplissement des missions en conseil
patrimonial.
Cependant, recruter un salarié qualifié est souvent coûteux et sera dans la plupart
des cas réservé aux cabinets d’une taille certaine.
Les experts-comptables affectionnant former eux-mêmes leurs collaborateurs
pourront limiter le coût de recrutement en s’orientant vers l’apprentissage. En effet,
accueillir un jeune dans son cabinet demandera certes du temps, mais s’avèrera
souvent une opération gagnant-gagnant. De plus, il existe des formations de haut
niveau de qualification, jusqu’au Master 2, ouvertes à l’apprentissage. Le dynamisme
de la jeunesse s’avère souvent un moteur pour toute l’équipe qui compense le temps
alloué à la formation de celle-ci.
23
L’annexe 6 présente d’une part la liste des formations en gestion de patrimoine proposée par
l’Agefi actif en mai 2010, et d’autre part la liste des 20 meilleures formations selon le classement
SMBG 2015.
44
PREMIERE PARTIE – CHAPITRE 3
Appréhender les missions de gestion de patrimoine
45
DEUXEME PARTIE : UNE ORGANISATION SPECIFIQUE NECESSAIRE A L’OFFRE DE PRESTATIONS DE GESTION DE PATRIMOINE
46
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 1
Une offre à mettre en place
24
Le décret n°2014-912 du 18 août 2014 modifiant le décret n°2012-432 du 30 mars 2012 relatif à
l’exercice de l’activité d’expertise comptable, autorise dorénavant l’expert-comptable à mener, sous
conditions, des actions de promotion et de démarchage.
47
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 1
Une offre à mettre en place
48
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 1
Une offre à mettre en place
49
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 1
Une offre à mettre en place
25
Cf. Première partie, Chapitre 1, Section 2.
50
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 1
Une offre à mettre en place
Nous pouvons regrouper les problématiques d’ordre patrimonial qui se posent à nos
clients en cinq grandes catégories :
Le financement d’un projet
La protection de la famille
La transmission d’entreprise
La retraite
La succession
51
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 1
Une offre à mettre en place
CONSEIL EXPERT
Les notes d’information sont moins chronophages qu’elles n’y paraissent et
généralement très appréciées des clients. L’accent sera mis sur une réforme en
fonction des caractéristiques de chaque client. Elles seront dès lors sources
d’interrogations de la part des clients et donc d’opportunités pour le cabinet.
1. La typologie de la clientèle
Une bonne connaissance du client et de ses besoins est le point de départ d’un
conseil de qualité. Or ces besoins évoluent selon l’âge, les revenus et le patrimoine.
1.1 Age
Nos besoins et problématiques patrimoniales ne sont de toute évidence pas les
mêmes à 30 ans, 40 ans, 50 ans…
C’est l’âge auquel on se lance dans la vie, on construit son foyer. L’âge moyen du
premier mariage a augmenté ces dernières années pour atteindre la moyenne de 31
ans en 201326. L’acquisition de la résidence principale constitue souvent la priorité.
La quarantaine
C’est un moment de la vie où l’on est installé. Il est temps de diversifier son
26
Source Insee
52
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 1
Une offre à mettre en place
La cinquantaine
L’âge de la retraite approche avec son lot de questions. Quels seront mes revenus
lorsque je cesserai mon activité ? Comment puis-je encore rectifier la situation ?
C’est le moment souvent choisi pour faire un point complet de la situation. Où en est-
on ? Où va-t-on ? C’est également le moment de privilégier les investissements
moins risqués afin de ne pas compromettre sa situation au jour du départ à la
retraite.
Les cinquantenaires constituent le cœur de cible évident pour les missions de bilan
patrimonial.
A partir de 60 ans
La très grande partie de notre vie d’actif est derrière nous. Se pose alors la question
de l’après. Comment transmettre mon entreprise ? Comment aider mes enfants ? La
problématique de la succession devient donc centrale.
1.2 Revenus
Le niveau de revenu des clients est un élément important en gestion de patrimoine. Il
est aisé de comprendre que l’enjeu n’est pas le même lorsque le client a des revenus
annuels de 30 K€ et lorsqu’il en a 150 K€. Les revenus s’avéreront déclencheurs de
missions à partir d’un certain niveau. Un retour sur investissement pour le client se
fera par expérience à partir de revenus annuels environnant les 80 K€.
Au-delà de la simple notion de revenu, il sera important d’analyser la capacité
d’épargne du client qui, certes largement corrélée à ses revenus, dépend aussi de sa
situation personnelle.
Cependant, l’importance des revenus et de la capacité d’épargne doit donc être
relativisée. Contrairement à d’autres acteurs du marché, le niveau de nos honoraires
n’est pas défini en fonction des montants investis mais en rémunération d’une
53
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 1
Une offre à mettre en place
prestation de conseil qui reposera sur la seule volonté du client d’être accompagné
dans sa démarche.
1.3 Patrimoine
Qu’il s’agisse de sauvegarde, de croissance ou de transmission, le patrimoine est
source de questionnements pour nos clients. Or, nous avons les compétences pour
les accompagner dans la recherche de solutions à chacune de ces problématiques.
En outre, ces sujets sont peu corrélés à la valeur du patrimoine. Le marché potentiel
est donc très large. Néanmoins, la pratique montre que les clients intéressés par la
réalisation d’un bilan patrimonial sont ceux donc le patrimoine net dépasse les
500 000 euros.
27
CSOEC, « Marchés de la profession comptable », 2014.
54
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 1
Une offre à mettre en place
travaux est la clé d’une prestation de qualité et donc de la satisfaction de nos clients.
Dès lors un cercle vertueux se dessine.
28
CSOEC, « Marchés de la profession comptable », 2014.
29
« Gestion de patrimoine, tout savoir pour réussir cette mission auprès des chefs d’entreprises »,
Ordre des experts-comptables, 2013, page 39.
55
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 1
Une offre à mettre en place
3. La dimension psychologique
La réussite d’une mission de gestion de patrimoine ne peut s’envisager sans une
prise de conscience profonde de l’importance de la psychologie du client.
La théorie de l’iceberg illustre parfaitement cet impératif.
Tout l’enjeu de notre mission sera dès lors d’aller à la découverte de la partie
immergée de l’iceberg.
56
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 1
Une offre à mettre en place
30
Claude Lajugée et Pascal Pineau, Club des experts-comptables, 8ème séminaire résidentiel
Marseille, mai 2015.
57
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 1
Une offre à mettre en place
plus, recevoir l’ensemble des personnes concernées par notre étude permet de
limiter la possibilité de voir notre responsabilité engagée.
58
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 1
Une offre à mettre en place
59
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 2
La gestion du risque
1. La responsabilité civile
1.1 Obligation de moyen
« Toute obligation de faire ou de ne pas faire se résout en dommages et intérêts en
cas d'inexécution de la part du débiteur »31.
« Tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par
la faute duquel il est arrivé à le réparer »32.
« Chacun est responsable du dommage qu'il a causé non seulement par son fait,
mais encore par sa négligence ou par son imprudence »33.
Ainsi, il ressort de ces trois articles du Code Civil que la responsabilité de
l’expert-comptable nécessite, pour être engagée, la réunion de trois éléments
cumulatifs : une faute, un dommage et un lien de causalité entre le dommage et la
faute.
L’existence d’un aléa inhérent à l’exercice d’une profession intellectuelle nécessitant
la maîtrise d’une législation sujette à interprétation d’une part et la fourniture
d’informations spécifiques par le client d’autre part justifie que notre
31
Article 1142 du Code Civil.
32
Article 1382 du Code Civil.
33
Article 1383 du Code Civil.
60
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 2
La gestion du risque
Le respect des délais légaux, notamment ceux concernant le dépôt des déclarations
fiscales est impératif.
Il en va de même lorsqu’un professionnel s’engage à fournir ses conclusions dans un
délai imparti et que celui-ci n’est pas respecté.
Un bémol est à apporter à cette obligation de résultat. En effet, l’expert-comptable
est dépendant de son client pour l’obtention de certains éléments nécessaires à
l’exécution de sa mission. Ainsi, lorsque le non-respect de certains délais incombe
au client, la responsabilité de l’expert-comptable ne pourra pas être engagée.
34
Première partie, Chapitre 2, Section 2.3. , « Le devoir de conseil ».
61
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 2
La gestion du risque
35
Conférence « La responsabilité civile », 62ème congrès de l’Ordre des experts-comptables.
62
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 2
La gestion du risque
63
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 2
La gestion du risque
tableau des garanties est repris en annexe 8. Enfin, le détail des conditions
générales est disponible en téléchargement libre sur le site du courtier à l’adresse
suivante http://extranet.verspieren.com/oec/script/contrat_groupe.asp?id.
Dans le cadre de certaines missions, il peut arriver que les sommes en jeu
dépassent le plafond de garantie du contrat. Il est alors fortement conseillé au
professionnel de souscrire une assurance complémentaire spécifique à cette
mission. En effet, les conséquences d’une couverture partielle des indemnités dues
en cas de litige pourraient être désastreuses.
1. La lettre de mission
1.1 Une norme générale applicable à l’ensemble des missions
Les missions de conseil en gestion de patrimoine ne font pas partie des missions
normalisées de l’expert-comptable. Dans le référentiel normatif de la profession, elles
appartiennent à la catégorie des « autres prestations fournies à l’entité ».
64
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 2
La gestion du risque
NORME PROFESSIONNELLE DE MAITRISE DE LA QUALITE PAR LES PROFESSIONNELS DE L'EXPERTISE COMPTABLE ET NORME ANTI-BLANCHIMENT
PREFACE AUX NORMES PROFESSIONNELLES APPLICABLES AUX MISSIONS D'ASSURANCE ET AUTRES PRESTATIONS
MISSIONS
D'ASSURANCE AUTRES MISSIONS MISSIONS SANS
SUR DES D'ASSURANCE ASSURANCE
COMPTES
ATTESTATIONS
PARTICULIERES GUIDE
(légales ou contractuelles) D'APPLICATION
GUIDES GUIDES GUIDES GUIDES GUIDES
ET PRATIQUES
D'APPLICATION D'APPLICATION D'APPLICATION D'APPLICATION D'APPLICATION
INFORMATIONS PROFESSIONNEL
PREVISIONNELLES LES
AUTRES MISSIONS
65
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 2
La gestion du risque
L’intervenant qui a reçu le client n’est pas obligatoirement celui qui interviendra par la
suite sur la mission. Ainsi, il est important de clarifier ce point dans la lettre de
mission afin que le client s’engage en connaissance de cause. En outre,
l’identification de l’intervenant dans la lettre de mission a l’avantage de créer un
sentiment de proximité, d’autant plus apprécié en gestion de patrimoine.
36
CSOEC – « La lettre de mission en pratique », édition mars 2014.
66
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 2
La gestion du risque
Honoraires
Rupture du contrat
La lettre de mission peut être dénoncée par les deux parties. Quelles qu’en soient les
raisons ou l’initiateur, les modalités de rupture doivent être clairement établies dès le
départ, qu’il s’agisse de délais, de forme ou d’indemnités.
67
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 2
La gestion du risque
37
Cf. Première partie, Chapitre 3, Section 2 « Des outils informatiques ».
68
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 2
La gestion du risque
CONSEIL EXPERT
Afin de limiter le risque de perte d’informations lors de l’archivage des dossiers
annuels, il est indispensable de sensibiliser l’ensemble des équipes à l’importance de
porter copie dans le dossier permanent de tout document devant s’y trouver.
38
Troisième partie, Chapitre 2, Section 3 « Le suivi des préconisations ».
69
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 2
La gestion du risque
REMARQUE
Notons d’ores et déjà que la composition du dossier de travail ainsi que l’articulation
des rapports sont les mêmes que les étapes du bilan patrimonial, telles qu’exposées
dans la troisième partie de ce mémoire. Plus de détails sur le contenu de la
présentation des préconisations y seront apportés.
Section 3 L’INTERPROFESSIONNALITE
La gestion de patrimoine regroupe un large champ de compétences et de
prestations. Les professionnels présents sur le marché sont nombreux. Néanmoins,
cette diversité peut être une force pour l’expert-comptable qui tel un chef d’orchestre,
dirigera les compétences de chacun pour répondre au mieux aux attentes de ses
clients.
39
Ordonnance n° 45-2590 du 2 novembre 1945 relative au statut du notariat.
40
Source : http://www.notaires.fr/fr/le-notariat-en-chiffres .
70
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 2
La gestion du risque
41
Source : Observatoire du Conseil National des Barreaux.
71
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 2
La gestion du risque
42
« La gestion de patrimoine : du retail banking à la gestion de fortune : quelles stratégies face au
durcissement du jeu concurrentiel ? » - Xerfi, mai 2011.
72
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 2
La gestion du risque
43
Loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances
économiques.
73
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 2
La gestion du risque
74
DEUXIEME PARTIE – CHAPITRE 2
La gestion du risque
75
TROISIEME PARTIE : LE BILAN PATRIMONIAL, BASE DU CONSEIL PATRIMONIAL
76
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 1
L’élaboration du bilan patrimonial
1. La situation familiale
La situation familiale se définit non seulement par la composition du foyer fiscal et
son organisation, mais aussi plus largement par l’identification de la famille au sens
large du fait des interactions possibles entre ses membres.
77
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 1
L’élaboration du bilan patrimonial
Dans un second temps, il s’agira de se renseigner sur les relations entre les époux
notamment sur la nature de leur union et les options prises.
Êtes-vous mariés ? Êtes-vous pacsés ?
Sous quel régime êtes-vous mariés ? Un contrat de mariage a-t-il été rédigé ?
CONSEIL EXPERT
Il faut oser poser toutes les questions, aborder tous les sujets. Afin de ne pas heurter
notre client, il est bien entendu nécessaire de faire preuve de psychologie en
dédramatisant la situation par référence à des anecdotes vécues ou entendues par
exemple. Dans tous les cas, il est préférable de poser une question dérangeante
plutôt que de travailler sur de fausses hypothèses qui conduiront à des conclusions
incomplètes ou erronées.
44
Cf. Deuxième partie, Chapitre 3, Section 3, « La dimension psychologique ».
78
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 1
L’élaboration du bilan patrimonial
2. La situation sociale
Le patrimoine d’une personne ne se limite pas à ce qu’elle possède physiquement ou
à ce qu’elle doit. Il se compose également de toute une série d’actifs et de passifs
intangibles qui n’en sont pas moins essentiels.
L’exercice d’une activité professionnelle à risque est un axe important de notre
étude. Par « risque » nous entendons risque de mise en responsabilité
professionnelle importante et par conséquent engagement possible d’actifs
patrimoniaux dans la couverture de ce risque.
Il est donc nécessaire de se renseigner sur le statut et le régime social de chacun
des membres du foyer.
Il s’agit simplement de savoir si chaque personne est active ou sans activité et de se
renseigner le cas échéant sur son régime social à savoir salarié, mandataire social,
indépendant, retraité…
Quelle est votre activité ? Comment exercez vous ?
Votre époux a-t-il une activité ? Et vos enfants ?
Une fois ces informations recueillies, l’étape suivante consiste à se renseigner sur la
protection sociale dont chacun des membres bénéficie.
Avez-vous souscrit à une prévoyance santé ? Obligatoire ou facultative ?
Etes-vous couvert par une prévoyance arrêt de travail et incapacité temporaire
de travail ?
Dans l’affirmative, il sera important par la suite de récupérer une copie de chacun de
ces contrats.
79
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 1
L’élaboration du bilan patrimonial
Une fois les libéralités consenties par notre client répertoriées, il faudra s’intéresser à
celles dont il a éventuellement pu bénéficier.
Avez-vous hérité ? De qui ? Quand ? Quoi ? Combien ?
Comment s’est déroulée la succession ? Avez-vous une copie de l’acte
notarié ? (cette question sera d’autant plus pertinente en présence d’un parent
vivant ayant opté pour une quote-part en usufruit)
Dans tous les cas, il est opportun de se renseigner sur l’état de fortune des parents
afin d’anticiper un futur héritage.
80
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 1
L’élaboration du bilan patrimonial
Parts de SCI
Les comptes annuels des sociétés doivent nous être communiqués si nous ne
sommes pas en charge de leur production. En effet, il est important de pouvoir
valider l’évaluation de ces titres et le bon traitement des comptes courants
d’associés.
CONSEIL EXPERT
Rappeler au client l’importance de la tenue d’une comptabilité d’une société civile
comme moyen de preuve pour l’administration notamment pour le suivi des comptes
courants fait partie de notre devoir de conseil. Néanmoins, gardons à l’esprit ce que
nous avons abordé en deuxième partie au paragraphe « La veille patrimoniale outil
du désir ». En effet, la comptabilité est un moyen de générer une mission
complémentaire en gestion de patrimoine, mais la réciproque est également vraie.
Contrats d’assurance-vie
81
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 1
L’élaboration du bilan patrimonial
Le ressenti du client
Quelques questions ciblées auront un double objectif. D’une part, elles permettront
d’évaluer le niveau de maturité de notre client quant à l’approche de son patrimoine.
D’autre part, ramener le client au centre de la réflexion afin qu’il ait parfaitement
conscience que cet inventaire a pour unique but de faire un point à un instant donné
afin de préparer l’avenir.
Pensez-vous que votre patrimoine est suffisamment diversifié ?
Sur une échelle de 1 à 10 comment estimeriez-vous le risque de votre
allocation d’actifs ? Pourquoi ?
Ce niveau de risque vous convient-il ?
82
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 1
L’élaboration du bilan patrimonial
6. La fiscalité
Au stade du recensement il ne s’agit pas de faire l’audit des éléments, mais
uniquement de les collecter.
6.2 l’ISF
Lors de l’inventaire du patrimoine de notre client, nous avons déjà noté que la
communication des dernières déclarations facilitait le travail. A ce stade, il est
obligatoire d’en avoir connaissance pour apprécier l’évolution du patrimoine et des
valorisations de tous les actifs et passifs afin de garder une certaine cohérence dans
les méthodes d’évaluation par la suite. Or si l’on ne sait pas de quelle base nous
partons, il existera un fort risque de variation des valeurs déclarées.
7. Le bilan retraite
Depuis 1945, la France a opté pour un système de retraite basé sur la solidarité des
générations : la retraite par répartition.
En conséquence notamment d’une conjoncture économique difficile et de
l’augmentation de l’espérance de vie, l’équilibre entre les cotisations des actifs et les
pensions versées aux retraités n’est plus assuré à long terme. Plusieurs réformes
successives de ce régime ont été faites afin de garantir la pérennité du système. Les
conséquences de ces réformes passées et probablement futures résident dans le
83
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 1
L’élaboration du bilan patrimonial
45
Conseil d’orientation des retraites, Séance plénière du 21 novembre 2012 « Pénibilité. Transition
emploi-retraite. Elaboration de cas-types pour les projections. ».
46
Cf. Deuxième partie, Chapitre 2, Section 3 « L’interprofessionnalité ».
84
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 1
L’élaboration du bilan patrimonial
47
Cf. Deuxième partie, Chapitre 1, Section 3 « La dimension psychologique ».
85
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 1
L’élaboration du bilan patrimonial
CONSEIL EXPERT
Dire non à un client peut se révéler, contrairement à ce que l’on pourrait penser
vecteur d’une réelle reconnaissance de sa part. En effet, s’opposer peut être à court
terme source de conflit, mais à long terme on gagne en crédibilité. De plus, savoir
refuser c’est aussi se protéger en n’acceptant pas certaines pratiques parfois
cavalières.
86
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 1
L’élaboration du bilan patrimonial
87
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 1
L’élaboration du bilan patrimonial
1. L’audit patrimonial
Le patrimoine est constitué de différentes catégories de biens définies par leur
utilisation. On parlera alors d’actifs de jouissance, d’actifs immobiliers de rapport,
d’actifs financiers ou d’actifs professionnels.
L’audit patrimonial consistera d’une part à évaluer et classer les actifs et passifs par
catégories afin de présenter de manière visuelle au client son patrimoine, et d’autre
part, analyser la pertinence des choix d’allocations en termes de rendement et de
diversification.
88
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 1
L’élaboration du bilan patrimonial
1.6 La diversification
La diversification du patrimoine doit être appréciée au niveau global, c'est-à-dire la
répartition des actifs en fonction des catégories précitées, mais aussi au sein de
chacune de celles-ci.
C’est notamment le cas en ce qui concerne les actifs financiers. En effet, il en existe
une telle diversité aux caractéristiques propres, qu’il est important de les regrouper.
Les axes de regroupement à privilégier sont la liquidité des actifs d’une part et leur
risque respectif d’autre part.
48
Cf. Deuxième partie, Chapitre 2, Section 2, « La lettre de mission ».
89
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 1
L’élaboration du bilan patrimonial
2. L’audit budgétaire
L’audit budgétaire consiste à réaliser l’inventaire des revenus et dépenses du foyer
puis à les confronter pour déterminer les excès et besoins de trésorerie.
Les revenus
Les revenus à retenir sont les revenus encaissés. En effet, si l’on basait notre étude
uniquement sur les revenus déclarés, nos valeurs seraient biaisées par l’existence
de revenus taxables non encaissés et à l’inverse par l’absence de revenus non
taxables mais encaissés.
Les revenus encaissés devront alors être classés en fonction de leur caractère
récurrent ou exceptionnel.
Les dépenses
Les dépenses devront, quant à elles, être classées dans un premier temps selon
qu’elles concernent l’entretien du ménage ou qu’elles se rapportent au patrimoine de
rapport.
Cette différenciation permettra de mesurer la rentabilité réelle de chaque actif. Elle
permettra qui plus est au client de prendre conscience de l’importance de certaines
dépenses et de corriger la situation le cas échéant.
49
Cette mission complémentaire n’est pas développée dans le cadre de ce mémoire car elle pourrait
à elle seule faire l’objet d’un mémoire d’expertise comptable. L’OEC a néanmoins proposé une
nomenclature de plan comptable spécifique portée en annexe 10 et pouvant servir de base de
réflexion quant à l’approche de la comptabilité des particuliers.
90
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 1
L’élaboration du bilan patrimonial
Comme nous pouvons le noter sur la figure ci-dessus, les courbes de consommation
et de revenu se croisent par deux fois au cours de notre vie. Ainsi 3 phases
successives se dessinent. Au cours de la première (A), nous nous endettons pour
couvrir nos besoins qui sont supérieurs à nos revenus. C’est notamment la période
d’acquisition de la résidence principale, parfois celle de l’investissement dans
l’entreprise. La deuxième (B) correspond à la phase de la maturité de notre vie
active. Nos revenus nous permettent alors à la fois de couvrir l’augmentation de
notre train de vie et de rembourser nos dettes. Enfin, une fois ces dettes
remboursées, notre excédent de revenus forme notre épargne et donc notre
patrimoine. Puis arrive la dernière phase (C) correspondant à notre retraite pendant
laquelle nos besoins excèdent nos revenus. Nous puisons alors dans notre
patrimoine pour couvrir ce delta.
91
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 1
L’élaboration du bilan patrimonial
CONSEIL EXPERT
Notre cœur de cible pour la mission de bilan patrimonial sera naturellement les
clients en phase d’activité selon la définition donnée par Modigliani et éventuellement
certains retraités. Réfléchir à une organisation du patrimoine impose que celui-ci soit
déjà constitué ou en cours de constitution. Néanmoins, gardons à l’esprit que la
gestion de patrimoine est une matière large et que l’expert-comptable a sa place au
côté du client quel que soit son âge et son patrimoine. En effet, certaines
problématiques se présentent à nos clients dès le début de leur activité. Qu’il
s’agisse de conseil sur le choix de leur régime matrimonial ou de choix de la forme
d’exercice de leur activité, nous devons être présents auprès d’eux en proposant nos
services.
3. L’audit fiscal
3.1 La fiscalité courante
L’impôt sur le revenu
L’audit de l’impôt sur le revenu nous permettra de valider la bonne déclaration des
revenus afin de valoriser un éventuel risque fiscal. En outre, la composition des
revenus des déclarations passées peut donner des pistes de réflexion sur les
préconisations à formuler pour l’avenir, notamment par une utilisation efficace des
réductions et crédits d’impôt.
En matière patrimoniale, une bonne connaissance des règles de l’impôt sur le revenu
est impérative.
Les taux moyens et marginaux d’imposition
Le barème de l’impôt sur le revenu est progressif. Le taux d’imposition d’un revenu
est d’autant plus élevé que les tranches hautes de l’impôt sont atteintes
(Cf. annexe 11 : barème de l’impôt sur le revenu).
L’incidence du quotient familial
L’impôt sur le revenu est calculé au niveau du foyer fiscal. Sa composition
déterminera le quotient familial, multiple à appliquer au barème de l’impôt (hors
plafonnement du quotient familial).
Chaque époux compte pour une part, les deux premiers enfants pour une demi-part
chacun et chaque enfant supplémentaire comptera pour une part entière.
92
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 1
L’élaboration du bilan patrimonial
93
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 1
L’élaboration du bilan patrimonial
Certains biens possédés par notre client ont pu s’apprécier depuis leur acquisition et
peuvent présenter aujourd’hui une importante plus-value latente. Le jour où le bien
est cédé à titre onéreux, cette plus-value est susceptible d’être taxée.
Il est important d’identifier les plus-values latentes significatives et évaluer l’impôt
correspondant car celui-ci pourra avoir un impact significatif sur la valeur nette du
patrimoine, sur le niveau des revenus futurs et influencer la stratégie patrimoniale à
mettre en place.
94
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 1
L’élaboration du bilan patrimonial
4. L’audit social
Le patrimoine social est constitué de l’ensemble des droits acquis pouvant ouvrir
accès à un capital ou à une rente à un moment déterminé. Ces droits sont issus de
cotisations versées de façon obligatoire ou volontaire tout au long de la vie d’un
individu. Quatre grandes familles peuvent être identifiées, la prévoyance santé, la
prévoyance perte d’activité, le droit à la retraite et la prévoyance décès. Afin de
préparer le bilan patrimonial de notre client, il conviendra dès lors d’identifier ses
droits et par la suite de lui en faire une synthèse.
Pour cela il est nécessaire de connaître les principales assurances existantes.
95
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 1
L’élaboration du bilan patrimonial
50
Loi n° 2013-504 du 14 juin 2013 relative à la sécurisation de l'emploi.
51
Loi n° 94-126 du 11 février 1994.
96
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 1
L’élaboration du bilan patrimonial
97
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 1
L’élaboration du bilan patrimonial
98
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 2
Les préconisations patrimoniales
1. La stratégie élaborée
Lors de la collecte des informations, nous avons défini avec le client les objectifs et
les avons classés par ordre de priorité. L’audit du patrimoine selon la démarche
proposée en section 2 de cette partie, nous permet d’élaborer une stratégie
permettant de répondre au mieux aux attentes exprimées.
La stratégie définie sera l’application de notre savoir transversal complété des
notions propres à la gestion de patrimoine53.
Il s’agira d’utiliser tous les outils nécessaires à la mise en place d’actions visant à
atteindre les objectifs fixés et dont nous disposons.
Qu’il s’agisse d’un « simple » arbitrage entre des classes d’actifs, de produits
financiers, ou au contraire de changement de régime matrimonial ou de conseil en
rédaction des clauses bénéficiaires des contrats d’assurance, l’expert-comptable
devra optimiser l’organisation du patrimoine en terme de rentabilité espérée au
regard de l’aversion au risque du client, de protection de la famille en anticipant les
besoins de chacun des membres de celle-ci et de transmission du patrimoine.
La fiscalité est volontairement écartée de la liste des objectifs à atteindre par la
stratégie. Bien qu’elle soit une composante essentielle de notre réflexion et qu’elle
cristallise à elle seule une grande partie des craintes exprimées par les clients, elle
ne doit pas être portée au rang d’objectif. En effet, la fiscalité n’est en réalité qu’une
52
Un modèle est présenté en annexe 4. Comme son nom l’indique, il ne s’agit que d’un modèle qui
doit être ajusté aux besoins du client d’une part, et à notre équipement informatique d’autre part (Cf.
Première partie, Chapitre 2, Section 2 « Des outils informatiques ».
53
Cf. Première partie, Chapitre 1, Section 1, 2.1.1. « Science » et Première partie, Chapitre 3,
Section 1 « Des connaissances techniques à approfondir ».
99
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 2
Les préconisations patrimoniales
donnée à intégrer à nos calculs. Néanmoins, il est évident qu’il faudra savoir se
montrer opportuniste.
De plus, la notion de stratégie est directement liée aux objectifs exprimés par le
client. Ainsi, il serait erroné de penser qu’il existe une stratégie commune à toutes les
situations. Dans l’ouvrage « Gestion de patrimoine » publié par le CSOEC54,
65 stratégies, répondant aux objectifs les plus courants, sont présentées en fonction
des problématiques. Notons toutefois que le lecteur y trouvera les illustrations de
chacune des problématiques soulevées dans notre partie « L’audit patrimonial ».
Enfin, la stratégie doit comprendre un échéancier des actions à mettre en place.
Celui-ci devra comprendre les actions à mener et les éventuels interlocuteurs à
rencontrer55.
2. La présentation au client
La présentation de nos travaux au client constitue une étape décisive de la mission.
En effet, quelle que soit la qualité de la stratégie déterminée, celle-ci ne sera
concrétisée qu’à condition d’être favorablement perçue par le client. Une liste des
points les plus importants est proposée au lecteur afin qu’il puisse appréhender au
mieux cette étape.
La présentation doit se préparer
Il convient de consacrer le temps nécessaire à la préparation de la présentation au
client. Celle-ci ne se limite pas à une simple lecture de nos conclusions, il faut être
capable d’expliquer et de justifier nos positions.
Le client n’est pas un expert de la gestion de patrimoine
Il est important d’adapter nos explications à notre client. En effet, de nombreuses
notions familières pour les praticiens que nous sommes sont inconnues ou peu
maîtrisées par nombre de nos clients. Ainsi, sans aller jusqu’à la vulgarisation de
notre exposé qui serait contre-productive en terme d’image, il convient d’illustrer nos
propos. Des schémas plutôt que des tableaux complexes, ou des métaphores bien
choisies, sont deux moyens efficaces pour faire passer nos idées.
54
Pour plus de détails sur l’ouvrage, se référer à la bibliographie.
55
Cf. Deuxième partie, Chapitre 2, Section 3 « L’interprofessionnalité ».
100
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 2
Les préconisations patrimoniales
CONSEIL EXPERT
En termes de responsabilité, il est important de pouvoir justifier que nous avons pris
toutes les dispositions nécessaires pour s’assurer de la bonne compréhension par le
client des conclusions de notre étude.
101
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 2
Les préconisations patrimoniales
2. Le budget patrimonial
2.1 La situation aujourd’hui
Le budget patrimonial est construit sur le même format qu’un compte de résultat
102
TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 2
Les préconisations patrimoniales
d’entreprise. Les produits correspondent aux revenus de notre client, les charges à
ses dépenses.
Les produits devront être classés en fonction de leur nature : salaires, pensions,
revenus de l’outil de travail, pensions, revenus fonciers, RCM non professionnels…
De plus, il conviendra de distinguer les revenus courants et les revenus
exceptionnels.
Deux grandes familles de dépenses doivent être identifiées, les dépenses d’entretien
du ménage et celles engagées pour l’entretien du capital. Cette distinction permet de
chiffrer et d’illustrer les masses en question d’une part, et de déterminer la rentabilité
réelle des actifs de rapport d’autre part.
CONSEIL EXPERT
Afin d’illustrer le besoin d’agir, il peut être opportun de présenter la situation future
dans l’hypothèse où rien ne serait fait.
Enfin les bilans et budgets cibles peuvent être multipliés selon différentes
hypothèses, notamment pour illustrer la situation en cas de décès de chacun des
conjoints.
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TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 2
Les préconisations patrimoniales
56
Cf. Deuxième partie, Chapitre 1, Section 2 « La veille patrimoniale ».
57
Cf. Première partie, Chapitre 1, Section 2, 2.2. « Des échanges réguliers avec le client » et
Deuxième partie, Chapitre 1, Section 2 « La veille patrimoniale ».
58
Cf. Deuxième partie, Chapitre 2, Section 3, 3.1. « Savoir écouter ».
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TROISIEME PARTIE – CHAPITRE 2
Les préconisations patrimoniales
intervenir avec le risque que leur impact soit négatif pour notre client.
Deux risques existent pour l’expert-comptable, la mise en responsabilité et
l’insatisfaction du client.
Le risque de voir notre responsabilité engagée est en grande partie résolu par le
respect des différents points abordés par ce mémoire, notamment le chapitre traitant
de la gestion du risque.
Néanmoins, notre protection civile préservée n’empêche pas le ressenti du client. Or,
notre fonds de commerce repose sur notre image.
Il existe heureusement des solutions qui permettront de calmer la tension dans la
plupart des cas :
La discussion
La discussion constitue en gestion de patrimoine, comme ailleurs, un moyen simple
et efficace d’apaiser les tensions. Ceci réside souvent dans le fait que le problème
perçu par le client est amplifié par son propre ressenti. Replacer la discussion dans
un contexte général peut alors suffire à faire relativiser le client.
Le rappel des faits
Si la démarche exposée tout au long de ce mémoire a été suivie, et plus
particulièrement les développements de la troisième partie, alors il sera possible de
démontrer au client que les choix effectués ne sont pas les nôtres mais les siens. La
stratégie définie lors de notre intervention ayant été validée par notre client.
La réactivité
Essuyer un revers n’est pas une fin en soi. Ainsi, une fois la démarche de
l’explication des faits réalisée, l’expert-comptable devra réfléchir à une nouvelle
stratégie tenant compte des changements environnementaux intervenus.
Cette démarche permettra au client de repartir sur une dynamique positive avec de
nouveaux objectifs.
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CONCLUSION
CONCLUSION
Il est normal qu’envisager une nouvelle mission soit source d’inquiétudes. Suivre les
méthodologies proposées dans ce mémoire en matière d’organisation du cabinet
d’une part et de plan de mission pour l’élaboration de la stratégie patrimoniale
d’autre part, permettra au professionnel de surmonter ses craintes.
En effet, l’organisation du cabinet doit être adaptée selon la méthodologie proposée
106
CONCLUSION
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BIBLIOGRAPHIE
BIBLIOGRAPHIE
TEXTES OFFICIELS
OUVRAGES
AMIGUES Jean Pascal, Gestion de patrimoine – Tout savoir pour réussir cette
mission auprès de chefs d’entreprise, Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-
Comptables, 2ème édition, 2013, 335 pages
THAUVRON Arnaud, Gestion de patrimoine, Dunod, 6ème Edition, 2015, 592 pages
DULONT Michel, Histoire et marché de la Gestion de Patrimoine – Naissance et
émergence d’un nouveau métier, Autres talents, 2011, 416 pages
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BIBLIOGRAPHIE
DOCUMENTATIONS PROFESSIONNELLES
ARTICLES DE PRESSE
GISCARD D’ESTAING Louis, Le titre de CGP fait débat, Profession CGP, octobre-
novembre 2011
109
BIBLIOGRAPHIE
DUPUY Caroline, Les CGPI face à la concurrence des hommes du droit et du chiffre,
Droit et patrimoine, octobre 2009
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BIBLIOGRAPHIE
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BIBLIOGRAPHIE
RAPPORT PARLEMENTAIRE
SITES INTERNET
CENTRES DE DOCUMENTATION
Centre de documentation des experts-comptables et des commissaires aux
comptes
19, rue Cognacq Jay, 75007 PARIS
Site général : www.bibliotique.com
Bibliobase : www.bibliobaseonline.com
Bibliothèque Nationale de France
Quai François Mauriac, 75013 PARIS
Site général : www.bnf.fr
Catalogue : www.catalogue.bnf.fr
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