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Novembre 2015
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d’expertise comptable. Il permet ainsi à la profession d’accéder à un fonds
documentaire inestimable par sa richesse et son caractère unique.
Avertissements
Remarques
Note de synthèse 11
Introduction 17
1. Le code de l’environnement 23
1.1. Partie législative 23
1.2. Partie réglementaire 23
2. Le code minier 24
3. La loi n°93-3 du 4 janvier 1993 25
4. L’arrêté ministériel du 22 septembre 1994 modifié 26
5. L’arrêté du 24 décembre 2009 modifiant l’arrêté du 9 février 2004 26
6. Le règlement général des industries extractives (R.G.I.E.) 27
7. La directive Européenne IED, la directive SEVESO 3 et la police des carrières 27
8. Outils pratiques : schéma récapitulatif et précisions sur la nomenclature des
installations classées 28
1. L’autorisation d’exploitation 29
2. Le dossier de demande d’autorisation d’exploiter 29
3. L’étude d’impact sur l’environnement 30
4. L’étude de dangers 31
5. La procédure d’autorisation 32
5.1. L’examen de la recevabilité du dossier par le service instructeur 32
5.2. L’avis de l’autorité environnementale 33
3
Table des matières
4
Table des matières
5
Table des matières
6
Table des matières
1. Comptabilisation de la provision 93
2. Information dans l’annexe des comptes annuels 94
2.1. Montants et mouvements ayant affecté les provisions pour remise
en état du site 94
2.2. Nature et méthodes d’évaluation des provisions 95
3. Conditions de déductibilité de la provision 96
3.1. Dans le cas d’une dégradation immédiate 96
3.2. Dans le cas d’une dégradation progressive 97
4. Outils pratiques : note récapitulative, arbre de décision et feuilles de travail 98
7
Table des matières
1. Définition 119
2. Comptabilisation 120
2.1. Comptabilisation des redevances 120
2.2. Comptabilisation du droit de fortage 121
3. Outils pratiques : fiches récapitulatives et feuille de travail 122
Conclusion 123
Bibliographie 125
Annexes 133
8
Liste des abréviations
Sigles Significations
A.D.E.M.E. Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie
A.M.F. Autorité des Marchés Financiers
A.N.C. Autorité des Normes Comptables
Art. Article
B.E.I. Banque Européenne d’Investissement
C. com. Code de commerce
C.D.N.P.S. Commission Départementale de la Nature, des Paysages et des Sites
C.E. Conseil d’État
C.H.S.C.T. Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de travail
C.N.C. Conseil National de la Comptabilité
C.N.P.N. Commission Nationale de la Protection de la Nature
C.R.C. Comité de la Réglementation Comptable
C.S.P.R.T. Conseil Supérieur de la Prévention des Risques Technologiques
D.A.E. Demande d’Autorisation d’Exploiter
D.E.A.L. Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement
D.R.A.C. Direction Régionale des Affaires Culturelles
D.R.E.A.L. Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du
Logement
D.R.I.E.E. Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de
l’Énergie d’Ile-de-France
E.P.C.I. Établissement Public de Coopération Intercommunale
F.E.D.E.R. Fonds Européen de Développement Régional
F.T. Feuille de Travail
H.T. Hors Taxe
I.A.S.B. International Accounting Standards Board
(bureau international des normes comptables)
I.C.P.E. Installation Classée pour la Protection de l'Environnement
I.F.R.S. International Financial Reporting Standards
(normes internationales d'informations financières)
I.I.C. Inspection des Installations Classées
I.N.R.A.P. Institut National de Recherches Archéologiques Préventives
I.N.S.E.E. Institut National de la Statistique et des Études Économiques
9
Liste des abréviations
10
Note de synthèse
NOTE DE SYNTHÈSE
À l’ouverture d’une carrière, le cadre législatif et réglementaire est très abondant et complexe.
La loi n° 93-3 du 4 janvier 1993 marque un tournant dans l’histoire des exploitations de carrières.
Elle a fait basculer les carrières, de la réglementation minière à celle des installations classées, ce
qui a obligé les exploitants de carrières à respecter le code de l’environnement et à obtenir,
préalablement à l’ouverture, une autorisation administrative d’exploitation. Cette dernière
impose une remise en état du site d’exploitation. L’arrêté ministériel du 22 septembre 1994,
modifié depuis par deux fois, et l’arrêté du 24 décembre 2009 viennent compléter la
réglementation.
L’exploitant doit mettre en place à une procédure d’enquête publique, fournir une étude d’impact
sur l’environnement et une étude de dangers, pour constituer son dossier de demande
d’autorisation d’exploiter. L’autorisation préfectorale d’exploiter est le fruit d’une longue
procédure qui se déroule sur environ douze mois. En cas de refus, des voies de recours existent.
Ces démarches de demande d’exploitation doivent être effectuées, pour l’ouverture d’une
nouvelle carrière, lors d’un renouvellement du titre d’exploitation, ou en cas de changement
d’exploitant.
Dès l’autorisation préfectorale obtenue, l’exploitant établit la déclaration de début d’exploitation
qui acte la mise en service effective de l’installation.
11
Note de synthèse
Pendant l’exploitation de la carrière, l’exploitant est confronté à un règlement très strict pour
pallier les nuisances que peuvent subir les riverains. La circulation intense des engins de chantier,
les nuisances sonores, les poussières et les dégradations par les vibrations représentent les plus
importantes. Elles font l’objet de nombreux contrôles qui peuvent se conclure par des sanctions
et des mises en responsabilité civile et pénale.
La remise en état obligatoire des sites d’exploitation représente une charge financière très lourde
pour les carriers, qui se traduit comptablement par une provision pour remise en état des sites.
Pour pallier une défaillance éventuelle de l’exploitant et assurer la remise en état, la mise en
activité d’une carrière est subordonnée à la constitution préalable de garanties financières.
Les aspects environnementaux sont également à prendre en considération et se traduisent par
des dépenses environnementales, précisées dans l‘annexe des comptes annuels et dans le rapport
de gestion.
Les exploitations sont soumises à la fiscalité environnementale, dont la T.G.A.P. constitue l’aspect
essentiel. Elle se compose de deux taxes spécifiques aux installations classées, celle liée à la
délivrance de l’autorisation, celle liée à l’exploitation d’une installation autorisée ; et de la
T.G.A.P. spécifique aux matériaux d’extraction.
Lors de la fermeture du site, une déclaration de fin d’activité doit être établie. Cette dernière
vient acter la sécurité du site et la réhabilitation du site. En cas d’omission, l’exploitant, seul
responsable, s’expose à des sanctions.
Une exploitation peut fermer de manière anticipée. Tel est le cas, si elle n’est pas mise en service
dans le délai imparti de trois ans, si l’exploitant cesse son activité pendant plus de deux ans, s’il
se trouve en situation irrégulière d’exploitation, ou en cas de site à responsable défaillant.
L’achèvement de la remise en état du site, constatée par le procès-verbal de récolement, permet
d’aboutir à la levée des garanties financières, ce qui clôt la procédure administrative de fermeture
du site.
Les garanties financières sont obligatoires pour toute carrière soumise à autorisation et
constituent une condition sine qua non pour obtenir l’autorisation d’exploiter. Elles résultent d’un
engagement écrit d’une société de crédit et sont valables cinq ans au maximum. L’acte de
cautionnement doit impérativement prévoir, entre autres, sa durée et ses modalités de
renouvellement.
12
Note de synthèse
La provision pour remise en état des sites traduit comptablement l’engagement, que les carriers
ont, de réaliser la remise en état du site.
La remise en état s’effectue de façon coordonnée. Elle peut faire l’objet d’aides ou de subventions
octroyées en faveur de la protection de l’environnement.
La provision se comptabilise selon le type de dégradation, immédiate ou progressive, et son
traitement fiscal diffère selon le cas. L’annexe des comptes annuels doit en faire mention.
L’évaluation de la provision ne s’effectue pas sans difficultés. L’identification des coûts est
complexe. Les deux méthodes d’évaluation possibles qui reposent, soit sur la base des garanties
financières, soit sur la base d’éléments réels présentent leurs limites. Malgré le caractère
significatif du montant de la provision, l’actualisation des coûts de démantèlement n’est pas
obligatoire, au vu de sa complexité de mise en application. Cependant, l’estimation initiale peut
faire l’objet de révision dans certains cas. Cela induit des incidences comptables et fiscales.
Des particularités comptables concernent certaines dépenses spécifiques, telles celles relatives
aux frais engagés avant la mise en exploitation (recherches, prospection, sondage, étude, fouilles
archéologiques préventives, aménagement du domaine public), ou lors de l’acquisition du terrain
et du matériel d’exploitation ; auxquelles s’ajoutent les frais de mise en exploitation (indemnité
de culture et d’éviction, travaux d’aménagement du site, frais de découverte).
Le droit au fortage présente aussi une particularité comptable. Sa comptabilisation diffère selon
la forme que prend la redevance de fortage.
13
14
Note à l’attention du jury
Le plan initial présenté lors de la demande d’agrément a fait l’objet de quelques ajouts de manière
à tenir compte des observations qui m’ont été formulées par le jury.
Ainsi, afin de mettre en évidence l’aspect pratique du mémoire à chaque étape de mes
développements, j’ai intégré dans la quasi-totalité des sections, un paragraphe nommé « outils
pratiques ».
De plus, les nécessités d’actualisation et de mise en page du texte ont entraîné de légères
modifications de pagination et de contenu du plan initialement déposé.
15
16
Introduction
INTRODUCTION
Négligé dans un passé pas si lointain, l’environnement tient désormais une place prépondérante
dans nos préoccupations sociétales.
En regard de cela, il est impossible d’imaginer l’industrie du bâtiment ou celle des Travaux
Publics sans le recours à l’utilisation massive des granulats, quantitativement la première des
matières premières après l’air et l’eau. En France, chaque habitant consomme 7,2 tonnes par an,
de ces petits morceaux de roches, sables et graviers dont la taille est comprise entre 0 et 125
millimètres.
Sur les vingt dernières années, la tendance générale est à l'augmentation de la consommation.
Cette évolution est imputable à la croissance démographique, à l'évolution des modes de vie,
avec des besoins en logements et en infrastructures qui augmentent rapidement. Ainsi, il est
nécessaire de produire chaque jour un peu plus d’un million de tonnes de granulats pour
répondre aux besoins de la construction, soit l’équivalent de 16 kg par personne.
La France comptait 2 651 carrières de granulats en 2013, soit une moyenne d’environ 28 par
département1. Ces carrières produisent au total environ 366 millions de tonnes par an et ce secteur
d’activité représente près de 3,9 milliards de chiffre d’affaires.
17
Introduction
Pour l’expert-comptable, cette activité représente un domaine spécifique dont les problématiques
lui sont propres et nécessite des connaissances particulières pour répondre aux exigences du
cadre juridique et légal, comptable, fiscal et environnemental.
La première partie permet de maîtriser les contraintes légales et réglementaires dont découlent
les obligations comptables et fiscales. Pour une meilleure approche, elle se structure en trois
chapitres, au reflet de la vie d’une carrière : à l’ouverture d’une carrière, pendant son exploitation
et lors de la fermeture du site.
Pour faciliter l’étude de ces contraintes légales et réglementaires, cette partie comporte des fiches-
outils, des exemples et des documents de références.
La deuxième partie donne les moyens à l’expert-comptable de mieux comprendre les garanties
financières et les provisions pour remise en état, d’appréhender les difficultés liées à leurs
évaluations, leurs révisions et leurs actualisations, de connaitre leur traitement comptable et
fiscal. Elle soutient également le professionnel dans l’abord de la comptabilisation des dépenses
préalables à l’exploitation et du droit de fortage.
Cette partie offre à l’utilisateur des fiches pratiques sur lesquelles il a la faculté de s’appuyer : par
exemple, des feuilles de travail, tableaux synthétiques, arbre de décision.
18
Introduction
Ce mémoire ne traite que des exploitations de carrières les plus courantes, à savoir celles de
granulats. Les autres matériaux, tels le cuivre, l’or et l’argent, en tant que matériaux précieux
extraits de mines, n’entrent pas dans cette étude. Il n’est pas évoqué les particularités des
installations classées 2 en général mais bien uniquement celles des carrières sous la rubrique
n°2510 de la nomenclature des installations classées.
Par ailleurs, les sociétés cotées, pour lesquelles des obligations comptables et financières
spécifiques viennent s’ajouter, sont exclues de ce mémoire.
2Toute exploitation industrielle ou agricole susceptible de créer des risques ou de provoquer des pollutions
ou nuisances, notamment pour la sécurité et la santé des riverains est une installation classée.
19
20
1ÈRE PARTIE :
ENVIRONNEMENT RÉGLEMENTAIRE –
SPÉCIFICITÉS JURIDIQUES,
COMPTABLES ET FISCALES
21
22
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière
1. Le code de l’environnement
L’essentiel des dispositions relatives aux installations classées est repris dans le livre V intitulé
« Prévention des pollutions, des risques et des nuisances ». Ce livre se subdivise en neuf titres
principaux dont le titre Ier qui concerne les installations classées pour la protection de
l’environnement (ex loi du 19 juillet 1976). À compter de 2013 un nouveau titre intitulé
« Dispositions communes relatives aux contrôles et aux sanctions » a été créé dans le livre Ier du
code de l’environnement. Il s’agit du titre VII. Ce dernier constitue le tronc commun des
dispositions répressives applicables à tous les domaines couverts par le code de l’environnement
et donc à celui des installations classées dont font partie les exploitations de carrières.
C’est dans la partie réglementaire que se trouve la nomenclature des installations classées,
annexée à l’article R.511-9.
Cette nomenclature est divisée en deux parties : les substances et les activités. Une installation
classée peut être visée par plusieurs catégories. Chaque rubrique est identifiée par un numéro à
quatre chiffres dont les deux premiers caractérisent la famille de substance (ex. : 11XX pour les
substances toxiques) ou d’activité (ex. : 25XX Matériaux, minerais et métaux).
23
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière
La colonne A, propose pour chaque rubrique un descriptif de l’activité ainsi que les seuils
éventuels pour lesquels est défini un régime de classement : A pour Autorisation, D pour
Déclaration (un C peut être ajouté si l’installation est soumise au contrôle périodique par un
organisme agréé 3 ), E pour Enregistrement. La mention AS pour Autorisation avec Servitude
d’utilité publique est supprimée dans la nomenclature applicable à compter du 1er juin 20154. Les
exploitations de carrières sont soumises aux régimes d’autorisation ou de déclaration. Ces
régimes sont fixés en fonction de l’importance des risques et/ou nuisances que leur exploitation
peut engendrer. Les exploitations de carrières de granulats sont soumises au régime
d’autorisation, le plus contraignant.
Quant à la colonne B, elle précise si l’activité est soumise à la T.G.A.P. annuelle perçue au titre de
l’exploitation d’une carrière autorisée. Les exploitations de carrières de granulats sont soumises
à cette T.G.A.P. Une étude approfondie concernant cette T.G.A.P. et les autres T.G.A.P. auxquelles
sont soumises les activités d’exploitation de carrières fait l’objet d’un développement à la section
3 du chapitre 2 de la 1ère partie de ce mémoire.
Le code de l’environnement fait l’objet de mises à jour fréquentes tant dans sa partie
réglementaire que législative. Ce code étant « vivant », il est primordial d’assurer une veille 5.
Le code de l’environnement contient les dispositions applicables à toutes les installations classées.
Mais outre ces textes généraux, les I.C.P.E., sont soumises à d’autres réglementations fixées par
arrêté selon leur régime. Il s’agit d’un arrêté ministériel sur l’exploitation de carrière ou, dans le
cas de carrière soumise à autorisation, d’un arrêté préfectoral d’autorisation fixant les conditions
particulières dans lesquelles doit s’exercer l’exploitation.
2. Le code minier
Depuis la loi du 4 janvier 1993 qui a basculé les carrières dans le régime des installations classées,
le code minier ne réglemente, à l’heure actuelle, que peu les carrières.
Le code minier définit surtout, à l’article L100-1 et L100-2, une carrière comme un gisement de
substances minérales ou fossiles renfermées dans le sein de la terre ou existant à la surface qui
n’est pas classé « mine » ou stockage souterrain.
24
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière
Le code minier réglemente notamment les cas particuliers des zones dites « spéciales » de
carrières ou des zones d’exploitation coordonnées (partie législative, livre III, Titre III, Chapitre
III et IV)6.
La loi n°93-3 du 4 janvier 1993 marque un tournant dans l’histoire des exploitations de carrières
et constitue toujours la base de la législation actuelle. Elle a fait basculer les carrières de la
réglementation minière à celle des installations classées. Cependant, elle a la particularité
d’appliquer la réglementation des I.C.P.E. tout en conservant certaines spécificités relevant du
code minier7.
● Elle soumet l’exploitation de toutes les carrières au régime des installations classées. Les
carrières sont inscrites dans la nomenclature des installations classées sous le numéro 2510 et
doivent donc respecter le code de l’environnement.
● Elle met en place le schéma départemental des carrières. Chaque département a l’obligation de
réaliser un schéma des carrières9. Ce dernier définit les conditions générales d’implication des
carrières en prenant en compte l’intérêt économique national, les ressources et les besoins en
matériaux du département et des départements voisins, la protection des paysages, des sites et
des milieux naturels sensibles, la nécessité d’une gestion équilibrée de l’espace, tout en favorisant
25
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière
une utilisation économe des matières premières. Il fixe également les objectifs à atteindre en
matière de remise en état et de réaménagement des sites.
Le schéma départemental des carrières est élaboré après consultation du « plan régional de
l’agriculture durable ». Il est approuvé, après avis du conseil général, par le préfet et est rendu
public. Les autorisations d’exploitation de carrières délivrées doivent être compatibles avec ce
schéma qui constitue, pour le préfet, un instrument d’aide à la décision lors de l’autorisation.
● Elle conserve l’obligation de constituer des garanties financières et prévoit cette obligation dans
le dossier de demande d’autorisation d’exploiter (D.A.E.).
● Elle conserve la commission départementale des carrières mais la renforce afin de mieux
associer aux décisions relatives aux carrières les collectivités locales, les élus, les associations et
les utilisateurs. Cette instance est capable de gérer en amont les conflits afin de permettre
l’exploitation des carrières nécessaire à l’économie nationale tout en assurant une véritable
protection de l’environnement.
L’arrêté ministériel du 22 septembre 1994 fixe l’ensemble des prescriptions minimales que le
préfet doit imposer à un exploitant dans le cadre de son arrêté préfectoral d’autorisation. Ces
prescriptions visent essentiellement la protection des milieux (eau, air), les limitations des
impacts sonores et vibratoires, les mesures de protection de la faune, de la flore et des paysages.
Cet arrêté ministériel a été modifié par l’arrêté du 5 mai 2010 pour prendre en compte les
dispositions de la directive européenne concernant la gestion des déchets de l’industrie extractive
et par l’arrêté du 12 mars 2012 qui apporte des précisions sur le stockage des déchets d’amiante.
Cet arrêté concerne la détermination du montant des garanties financières de remise en état des
carrières, prévues par le code de l’environnement 10 , et ne s’applique que pour les activités
soumises à la rubrique n°2510 relevant du régime d’autorisation. Il précise le mode de calcul des
garanties financières et les modalités d’actualisation. J’étudie ce thème plus en détail dans la
section 2 du chapitre 1 de la 2ème partie de ce mémoire.
10 Aux articles R.516-1, R.516-2, L.512-5, L-514-8, L.515-5 et L.516-1 du code de l’environnement
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1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière
Jusqu’en 2009, les règles du code du travail en matière de santé et sécurité au travail ne
s’appliquaient pas à l’industrie extractive. Les mines et les carrières étaient régies par une
réglementation exclusive, le R.G.I.E. instauré en 198011, prise en application du code minier.
Au cours des travaux de recodification du code minier, également prévue par la loi susvisée, le
Conseil d’État a examiné les conséquences de cette modification. Il a indiqué que les dispositions
du R.G.I.E. pouvaient être classées en trois catégories :
- les dispositions identiques aux dispositions réglementaires de la IVème partie du code du travail :
elles sont abrogées et le code du travail s’applique directement aux carrières.
- les dispositions spécifiques aux mines et carrières, devant adapter ou compléter les dispositions
de la IVème partie du code du travail : à terme, elles se retrouveront dans la partie réglementaire
du code minier relative à la santé et la sécurité au travail.
- les dispositions qui ne sont ni la reproduction, ni des adaptations ou des compléments dus à la
spécificité du secteur, des dispositions de la IVème partie du code du travail : elles demeureront
en vigueur jusqu’à leur abrogation.
Ainsi, le R.G.I.E. doit être réexaminé afin de déterminer, pour chacune de ses dispositions, la
catégorie dont elle relève. A terme, le R.G.I.E. disparaîtra au profit de règles spécifiques aux
industries extractives constituant des compléments ou des adaptations des dispositions de la
IVème partie du code du travail. Il n’est pas exclu que certains titres disparaissent entièrement et
soient remplacés par le seul code du travail.
Tout d’abord, l’exploitation de carrières relevant de la rubrique n°2510 n’est pas concernée par la
Directive Européenne sur les émissions industrielles 2010/75/EU, dite Directive IED, qui ne
s’applique qu’aux I.C.P.E. des rubriques 3000.
27
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière
Ensuite, l’exploitation de carrières de granulats n’est pas non plus concernée par la directive
SEVESO 3 car elle n’entre pas dans son champ d’application : ni dans les « seuils bas » du fait de
son classement dans la nomenclature, ni dans les « seuils hauts » du fait qu’elle n’était pas
soumise précédemment à AS (Autorisation et Servitude Publique).
Enfin, le décret de police des carrières12, qui avait pour but de faire respecter les contraintes et
obligations auxquelles étaient soumis les exploitants, est tombé en désuétude. Il devait être
abrogé en 201413, dans la mesure où depuis 2009, les carrières n’obéissent plus, en matière de
règles d’exploitation, qu’aux codes de l’environnement et du travail.
Dans cette section, vous avez découvert les principales sources légales et réglementaires qui
régissent le secteur d’activité des exploitations de carrières. Lorsque j’ai été moi-même chargée,
pour la première fois, d’un dossier de révision annuelle relatif aux carrières, je ne savais pas quels
étaient les textes qui régissaient ce secteur d’activité. Puis, j’ai été confrontée à une multitude de
textes. La difficulté fut de découvrir et sélectionner les textes utiles pour une mission d’expertise
comptable. C’est pourquoi, afin d’appréhender et comprendre aisément ces sources légales et
réglementaires, je vous propose, en annexe 1 de ce mémoire, un schéma récapitulatif, en
arborescence, reprenant l’ensemble de ces codes, lois, arrêtés et règlements.
En ce qui concerne la nomenclature des installations classées, celle-ci est consultable sur
internet14. La dernière version date de mai 2015. Elle prend en compte le décret n°2014-219 du 24
février 201415 modifiant la colonne B de la nomenclature ainsi que le rectificatif de ce décret16.
La rubrique n°2510 est celle qui a trait aux exploitations de carrières. Elle n’a pas été modifiée par
le décret n°2014-285 du 3 mars 2014 modifiant la nomenclature des I.C.P.E. pour la protection de
l’environnement dont le texte est entré en vigueur le 1er juin 2015.
12 Décret du 12 février 1999 relatif à l’exercice de la police des carrières en application de l’article 107 du code
minier
13 Non abrogé en date du 23 août 2015
14 http://www.ineris.fr/aida/sites/default/files/gesdoc/30296/BrochureNom_v36_public_201505281629
08.pdf
15 JORF du 26 février 2014
16 JORF du 22 mars 2014
28
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière
1. L’autorisation d’exploitation
- l’avis de la commission départementale de la nature, des paysages et des sites, car les décisions
doivent être compatibles avec les orientations et objectifs définis dans le schéma départemental
des carrières.
La loi fixe la durée maximale des autorisations à trente ans pour toutes les carrières mais cette
durée est déterminée en fonction des ressources en place et du rythme prévisionnel
d’exploitation.
Attention : l’arrêté d’autorisation cesse de produire ses effets lorsque l’installation n’a pas été
mise en service dans un délai de trois ans ou n’a pas été exploitée durant deux années
consécutives, sauf cas de force majeure.
La D.A.E. est un document d’information pour le public, pour l’administration et surtout pour
l’autorité préfectorale qui aura à statuer sur la demande formulée.
Le dossier de D.A.E. est réalisé sous la responsabilité du pétitionnaire qui se propose d’exploiter
le site. Le futur exploitant doit donc s’impliquer personnellement dans la constitution des
différentes parties du dossier. Toutefois, compte tenu de la diversité et de la complexité des sujets
29
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière
à traiter (eau, air, bruit, transports, déchets, risques, moyens de secours, hygiène et sécurité...), il
est courant d’avoir recours à un bureau d’études et/ou à des spécialistes en environnement pour
constituer un dossier complet structuré, recevable par l’administration.
Le dossier doit être déposé en Préfecture en au moins sept exemplaires ou plus en fonction du
nombre de communes concernées par le périmètre d’enquête publique.
Le contenu du dossier de D.A.E. est défini aux articles R.512-2 et 3 du code de l’environnement.
Les différents éléments et informations à fournir sont :
- la lettre de demande d’autorisation proprement dite, qui comporte de nombreux
renseignements tels l’emplacement, la nature et le volume des activités, un plan prévisionnel
d’exploitation, les procédés de fabrication, les capacités techniques et financières de l’exploitant...,
- des justificatifs relatifs aux garanties financières,
- des cartes et plans,
- d’une étude d’impact,
- d’une étude de dangers,
- des résumés non techniques,
- d’une notice relative à l’hygiène et à la sécurité du personnel.
L’étude d’impact représente un outil de communication pour l’entreprise avec les services de
l’État, les élus et le public. Le contenu doit être en adéquation avec l’importance de l’installation
projetée et avec ses incidences prévisibles sur l’environnement, au regard des intérêts visés aux
articles L.211-1 et L.511-1 du code de l’environnement. « L’étude d’impact doit porter sur
l’ensemble des installations ou équipements exploités ou projetés par le demandeur qui, par leur
proximité avec l’installation soumise à autorisation, sont de nature à en modifier les dangers ou
inconvénients »17.
30
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière
- décrire les difficultés éventuelles, de nature technique ou scientifique, rencontrées par le maître
d’ouvrage pour réaliser l’étude d’impact,
- fournir les éléments de compatibilité avec les plans et programmes et les documents
d’urbanisme.
Quel que soit le type d’impact considéré, l’étude doit d’abord présenter les mesures mises en
place pour éviter cet impact. Ensuite, si celui-ci ne peut être évité, l’étude aura l’obligation
d’exposer les moyens mis en place pour les réduire. Enfin, lorsque la réduction s’avère soit
impossible, soit insuffisante, l’étude d’impact doit le justifier et proposer en dernier recours des
mesures compensatoires (actions écologiques).
Afin de faciliter la prise de connaissance par le public des informations contenues dans l’étude
d’impact, celle-ci fait également l’objet d’un résumé non technique.
4. L’étude de dangers
L’étude de dangers justifie que le projet permet d’atteindre, dans les conditions économiquement
acceptables, un niveau de risque aussi bas que possible, en fonction de l’état des connaissances,
des pratiques, et de la vulnérabilité de l’environnement de l’installation.
Cette étude précise notamment, compte tenu des moyens de secours publics portés à sa
connaissance, la nature et l’organisation des moyens de secours privés dont le demandeur
dispose ou dont il s’est assuré le concours en vue de combattre les effets d’un éventuel sinistre.
31
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière
Le ministre chargé des installations classées 18 peut préciser les critères techniques et
méthodologiques à prendre en compte pour l’établissement des études de dangers, par arrêté
pris dans les formes prévues à l’article L.512-5 du code de l’environnement.
Le contenu de l’étude de dangers doit être en relation avec l’importance des risques engendrés
par l’installation, compte tenu de son environnement et de la vulnérabilité des intérêts
mentionnés aux articles L.211-1 et L.511-1 du code de l’environnement.
L’étude de dangers, clé de voûte de la démarche de sécurité, est réalisée par le futur exploitant
(ou l’exploitant), sous sa responsabilité, comme le reste du dossier de demande d’autorisation, et
sous le contrôle de l’inspection des installations classées. Elle s’organise autour du recensement
des phénomènes dangereux possibles, de leur probabilité d’occurrence, de leur cinétique et de
l’évaluation de leurs conséquences, ainsi que des actions de prévention et des moyens de secours
à mettre en place.
Comme l’étude d’impact, l’étude de dangers doit faire l’objet d’un résumé non technique
accessible à un large public, expliquant les risques que la carrière est susceptible de présenter.
5. La procédure d’autorisation
32
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière
La demande est transmise à l’inspection des installations classées qui se charge de l’examen
technique du dossier21. Si ce dernier ne contient pas tous les éléments exigés par la réglementation
ou que son contenu est insuffisant pour apprécier les caractéristiques du projet d’exploitation
dans son environnement, le demandeur doit compléter son dossier. En fonction des enjeux du
dossier, dès ce stade de l’instruction, l’inspection peut également consulter d’autres services
(internes ou externes) et établissements publics.
Lorsque le dossier est jugé complet et régulier, l’inspection des installations classées rédige un
rapport de recevabilité. Le préfet en informe le demandeur et le maire de la commune concernée,
et saisit le préfet de région. Ce dernier doit émettre un avis au titre de l’autorité
environnementale 22 en consultant au minimum le préfet de département et le directeur de
l’Agence Régionale de Santé. Au plus tard deux mois après que le dossier ait été jugé recevable,
le préfet de région émet son avis au titre de l’autorité environnementale. À défaut, l’avis est
considéré tacite sans observations23.
33
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière
Dès que le dossier est jugé recevable, le préfet de département communique sous un mois un
exemplaire de la demande au président du tribunal administratif en vue de l’ouverture de
l’enquête publique et en informe le demandeur 24. Dans les quinze jours de sa saisine par le préfet,
le président du tribunal administratif désigne un commissaire enquêteur, ou une commission
d’enquête pour les dossiers les plus importants et complexes, qui conduira l’enquête publique.
L’enquête publique est formalisée par un arrêté du préfet qui détermine sa durée, les jours, heures
et lieux d’accès au dossier par le public, les heures et lieux de présence du commissaire enquêteur
et les communes concernées par le périmètre d’affichage. Cet arrêté doit au moins être pris quinze
jours avant le début de l’enquête.
Un avis informe le public sur le déroulement de l’enquête. Cet avis précise la nature et
l’emplacement de l’installation, les dates d’ouverture et de clôture de l’enquête ainsi que la
décision susceptible d’être rendue à l’issue de la procédure.
Cet avis doit faire l’objet de publicité :
- dans deux journaux locaux et régionaux,
- à la mairie de chaque commune concernée et dans le voisinage de l’installation (toutes les
communes dont le territoire est situé à moins de trois kilomètres du périmètre de la carrière),
- sur les lieux prévus pour la réalisation du projet,
- sur le site internet de la préfecture.
La durée de l’enquête est d’au moins trente jours 25 et peut être prolongée d’autant par le
commissaire enquêteur ou la commission d’enquête, par décision motivée huit jours au moins
avant la fin de l’enquête, mais ne peut en aucun cas dépasser deux mois.
34
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière
Le public, soit toute personne physique ou morale publique ou privée, peut consulter le dossier,
rencontrer le commissaire enquêteur et émettre un avis sur le registre d’enquête. Il s’agit d’un
cahier dans lequel le public peut consulter les observations déjà émises et consigner ses propres
observations sans qu’il ait à justifier d’un quelconque intérêt ou lien avec le dossier soumis à
enquête.
Lorsque l’enquête arrive à son terme, le commissaire enquêteur clôt le registre et soumet au
pétitionnaire l’ensemble des observations écrites et orales dans un procès-verbal de synthèse dans
les huit jours après la fin de l’enquête. Le pétitionnaire dispose d’un délai de douze jours pour
produire un mémoire en réponse. Ensuite, le commissaire enquêteur rédige un rapport qui relate
le déroulement de l’enquête et donne la liste des pièces figurant au dossier. Il synthétise les
observations recueillies, fait une analyse des propositions et contre-propositions formulées par le
public et expose les réponses du pétitionnaire.
Le dossier avec le rapport et l’avis du commissaire enquêteur est ensuite envoyé au préfet dans
un délai de trente jours après la clôture de l’enquête.
Le préfet dispose d’un délai de quinze jours pour informer d’une insuffisance du rapport le
président du tribunal administratif qui, à son tour, dispose de quinze jours pour demander qu’il
soit complété. Le commissaire enquêteur dispose d’un mois pour le compléter.
35
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière
D’une part, le préfet sollicite l’avis du conseil municipal de la ou des communes d’implantation
et de toutes les communes dont le territoire est concerné par le rayon d’affichage. Les avis doivent
être motivés et rendus dans les quinze jours suivant la clôture du registre d’enquête.
Des consultations transfrontalières peuvent aussi avoir lieu si le projet est susceptible d’avoir des
incidences notables sur l’environnement d’un autre État.
Et d’autre part, le demandeur peut consulter le C.H.S.C.T. afin que ce comité émette un avis
motivé sur le dossier.
Avant de signer la décision, le préfet doit préalablement consulter le pétitionnaire sur le projet
d’arrêté qui permet au pétitionnaire de donner son avis sur les prescriptions arrêtées ou
36
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière
À la fin de la procédure, c’est le préfet, et lui seul, qui est compétent au regard des textes pour
prendre, par arrêté, la décision. Il doit statuer dans les trois mois à compter du jour de réception
par la préfecture du dossier de l’enquête transmis par le commissaire enquêteur. Il n’est
nullement lié par les avis qui ont été émis durant la procédure. Il peut soit octroyer l’autorisation
ou la refuser.
Il existe seulement trois cas de refus pour lesquels le préfet n’a aucune marge d’appréciation :
1) si une installation est en situation de régularisation, c’est-à-dire si elle a commencé à
fonctionner sans avoir obtenu, voire sollicité, l’autorisation d’exploiter, le préfet est tenu de
refuser l’autorisation en régularisation si la commission compétente des carrières a donné un avis
défavorable à la délivrance de l’autorisation.
2) si le pétitionnaire n’est pas en mesure de justifier des garanties financières imposées
par la loi. En effet, l’article R.516-1 précise que le début de l’exploitation est subordonné à
l’existence de ces garanties financières.
3) si un document de planification ou une mesure réglementaire de protection,
notamment le plan d’occupation des sols ou le plan local d’urbanisme prévoit l’interdiction
d’exploiter sur le site. Le préfet refuse l’autorisation également si le projet de carrière se révèle
37
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière
incompatible avec les dispositions du schéma départemental des carrières, ou s’il est contraire à
une mesure de protection spécifique d’un espace naturel.
Par ailleurs, il existe deux autres cas de refus mais pour lesquels le préfet conserve un large
pouvoir d’appréciation :
1) la loi 30 permet expressément au préfet, mais sans que cela soit une obligation, de
refuser aux exploitants de carrières qui n’auraient pas satisfait à leurs obligations de remise en
état d’une carrière exploitée précédemment, une nouvelle autorisation d’exploiter en appuyant
sur l’insuffisance de leurs capacités techniques et financières ;
2) en cas d’incompatibilité de l’exploitation de la carrière avec son environnement. En
effet, l’autorisation ne peut être accordée que si les dangers ou les inconvénients peuvent être
prévenus par des mesures spécifiées dans l’arrêté préfectoral31. Ce principe laisse une grande
marge d’appréciation à l’administration, basée sur les caractéristiques de l’installation et de son
environnement ainsi que sur les prescriptions techniques susceptibles de résoudre les problèmes
d’atteintes à l’environnement.
Si le préfet estime qu’il n’existe pas de prescriptions susceptibles de résoudre les atteintes graves
à l’environnement, ou que les prescriptions qui devraient être imposées ne peuvent
matériellement pas être respectées, pour des raisons techniques ou économiques, il refuse
l’autorisation. En revanche, s’il estime que les atteintes à l’environnement peuvent être
supprimées ou réduites par des prescriptions techniques adaptées, il peut accorder l’autorisation.
L’appréciation du préfet fait, en cas de contentieux, l’objet d’un contrôle très étendu du juge
administratif puisque ce dernier peut substituer sa propre appréciation à celle de
l’administration. L’une des grandes particularités du contentieux administratif des décisions
prises par le préfet fait que le juge peut non seulement annuler une autorisation mais aussi
annuler un refus d’autorisation et accorder lui-même cette autorisation en l’assortissant des
prescriptions techniques qu’il estime adéquates.
38
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière
Le recours contre des décisions administratives individuelles liées à la législation des I.C.P.E.
n’est pas de droit commun mais relève d’un régime spécial : le recours de plein contentieux32,
encadré par des règles de procédures particulières, qui donne au juge de larges pouvoirs.
Le recours contre les décisions administratives est possible tant pour l’exploitant que pour toute
personne ayant qualité ou intérêt à agir. En effet, peuvent engager un recours les tiers, personnes
physiques ou morales, les communes intéressées ou leurs groupements, en raison des
inconvénients ou des dangers que le fonctionnement de l’installation présente33.
Les tiers, personnes physiques, doivent justifier d’un intérêt suffisamment direct leur donnant
qualité à agir, compte tenu des inconvénients et dangers que présente pour eux la carrière en
cause. Cette appréciation se fait notamment en fonction de la situation des intéressés et de la
configuration des lieux.
Un recours peut aussi bien porter sur l’obtention ou le refus de l’autorisation, que sur les
prescriptions techniques de cette autorisation, par exemple, si l’exploitant autorisé estime que
certaines prescriptions sont trop rigoureuses ou inutiles ou, a contrario, si des tiers considèrent les
prescriptions insuffisantes ou inadaptées.
Les tiers peuvent attaquer la décision dans un délai d’un an 34 à compter de la publicité de
l’autorisation.
Le recours par l’exploitant doit être formulé dans les deux mois de la notification qui lui est faite
de la décision administrative.
En première instance, le tribunal compétent est le tribunal administratif dans le ressort duquel
se trouve située la carrière faisant l’objet du litige. C’est le préfet qui défend l’État devant le
tribunal administratif. Compte tenu de la complexité des procédures, le recours à un avocat
spécialisé en droit administratif s’avère en général indispensable.
39
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière
Un appel du premier jugement est possible par les parties devant la cour administrative d’appel.
En appel, c’est le ministre, et non plus le préfet, qui défend l’État devant la cour administrative
d’appel.
Enfin, la décision de la cour administrative d’appel peut être déférée au Conseil d’État qui
apprécie en cassation si les règles de droit ont bien été appliquées et si la cour administrative
d’appel n’a pas dénaturé les éléments du dossier en cause.
Le projet d’extension est déclaré au préfet avec tous les éléments d’appréciation nécessaires.
Celui-ci peut justifier le dépôt d’une nouvelle D.A.E. C’est en particulier le cas lorsqu’il y a
extension en superficie du périmètre d’exploitation ou éventuellement en profondeur.
Le changement d’exploitant nécessite une autorisation préalable du préfet. La demande doit être
présentée en trois exemplaires et doit donner tous les renseignements sur le nouvel exploitant.
Doivent être joints en annexe à la demande : les documents établissant les droits fonciers, les
documents établissant les capacités techniques et financières du nouvel exploitant, le document
d’attestation de constitution de garanties financières.
Le changement d’exploitant est approuvé par arrêté préfectoral complémentaire après avis de la
commission départementale de la nature, des paysages et des sites.
40
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière
Lorsque l’autorisation d’exploiter une carrière est obtenue, l’exploitant doit adresser au préfet
une déclaration de début d’exploitation, en trois exemplaires, dès qu’ont été mis en place les
aménagements et équipements, tels qu’ils ont été précisés par l’arrêté d’autorisation, et qui
permettent la mise en service effective de l’installation.
Le préfet en transmet un exemplaire à l’inspection des installations classées et un autre au maire
de la commune d’implantation de la carrière. Il fait publier, aux frais de l’exploitant, dans deux
journaux locaux ou régionaux, un avis annonçant le dépôt de la déclaration de début
d’exploitation. Un exemplaire de cette déclaration est affiché à la mairie pendant un mois
minimum.
Je vous conseille de bien vous situer entre les deux cas administratifs : à savoir, le cas général
pour lequel une demande d’autorisation est obligatoire, et les exceptions pour lesquelles seul un
dossier de déclaration est à envoyer au préfet. Pour vous permettre de vous situer, je vous
propose la consultation de mon annexe 2.
J’attire votre attention, sur l’importance de suivre, au cours d’une mission de révision annuelle,
les évènements qui ont marqué l’année écoulée. En effet, des situations particulières peuvent se
présenter telles que, le renouvellement d’exploitation, l’extension, ou le changement d’exploitant.
Pour cela, je vous propose un outil, en annexe 5. J’ai établi une feuille de travail qui permet le
suivi des autorisations et qui met en exergue, de façon pointue, une multitude de questions selon
les situations. Ces points clés de contrôle sont impératifs.
41
42
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière
La circulation engendrée par les carrières est souvent une nuisance particulièrement ressentie par
les riverains des axes empruntés, et ce parfois à plusieurs kilomètres de la carrière.
Les conditions de circulation et de transport doivent être étudiées dès la conception du projet et
ne doivent pas être négligées tout au long de la vie de l’exploitation.
Dans la mesure où une large majorité des plaintes instruites par l’inspection des installations
classées concerne le bruit, il est primordial d’y porter une attention particulière pour mieux
intégrer l’activité d’extraction dans son environnement. L’étude d’impact ne doit donc pas
négliger :
- afin de limiter le bruit : le plan de circulation et les conditions de chargement et de
déchargement ;
- afin de limiter les émissions de poussières : le bâchage des chargements des camions, les
aspirations aux points de chargement/déchargement, le nettoyage des voies de circulation et des
roues des véhicules...
Les nuisances sonores en général sont réglementées par le code de l’environnement au Livre V :
Prévention des pollutions, des risques et des nuisances – Titre VII : Prévention des nuisances
sonores.
Les impacts dus aux bruits sont fonction de la spécificité de l’installation et leurs réductions
passent généralement par une étude approfondie. Cette étude doit d’abord analyser toutes les
sources de bruits de l’établissement, les niveaux d’émergence et les fluctuations dans le temps.
Elle évalue ensuite les niveaux de nuisances prévisibles pour le voisinage en fonction des moyens
à mettre en œuvre pour lutter contre ces nuisances.
Dans ce cadre, il convient de limiter l’impact à la source puis de protéger celle-ci par des
aménagements spécifiques :
- éloignement des carrières par rapport aux habitations,
43
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière
L’arrêté du 23 janvier 1997, relatif à la limitation des bruits émis dans l’environnement par les
installations classées pour la protection de l’environnement, précise les valeurs admissibles
d’émergence et leur méthode de mesure. Il précise également que l’arrêté d’autorisation
détermine les emplacements auxquels l’exploitant devra, à ses frais et selon une périodicité fixée
par le préfet, faire réaliser une mesure des niveaux d’émission sonore. Il peut aussi imposer une
valeur limite pour les tirs de mines en cas de gêne susceptible d’être occasionnée au voisinage.
L’étude d’impact doit présenter un contrôle du niveau sonore initial et prendre en compte
l’ensemble des bruits générés par la carrière et les autres activités qui y sont implantées.
La production de poussières dans une carrière est inévitable. Les principales émissions de
poussières sont diffuses et dues à l’extraction avec engins, au roulage sur les pistes, aux stocks de
matériaux et aux tirs de mines. Il s’agit d’une nuisance généralement mal ressentie par les
riverains. Une réflexion sur le sujet doit être conduite dès la conception du projet, ainsi qu’en
cours d’exploitation pour identifier les sources de production de poussières et les sensibilités de
l’environnement.
L’arrêté ministériel du 22 septembre 1994, modifié en dernier lieu le 5 mai 2010, dans ses articles
17 et 19, fait, de manière générale, obligation au carrier de prendre toute disposition de nature à
éviter l’émission et la propagation des poussières, à partir du site de la carrière et sur les voies
publiques ou privées empruntées par les véhicules sortant de l’installation.
Ainsi, les installations de traitement des matériaux doivent être équipées de dispositifs de
limitation d’émission de poussières (tels l’aspiration régulière du concasseur ou l’humidificateur
des stocks de matériaux traités) et les rejets canalisés sont évacués après épuration. L’article 19
fixe des valeurs limites de concentration pour le rejet de poussières, ainsi qu’une valeur extrême
dont le dépassement doit entraîner sans délai l’arrêt de l’installation incriminée.
44
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière
L’arrêté prévoit, par ailleurs, pour les carrières de roches massives dont la production annuelle
est supérieure à 150 000 tonnes, l’obligation de mettre en place un réseau approprié de mesure
des retombées de poussières dans l’environnement.
La réglementation française est l’une des plus restrictives en termes de niveau du signal vibratoire
et de contrôles. Les normes en vigueur sont les suivantes :
- NF S31-010 sur la caractérisation et le mesurage des bruits dans l’environnement,
- 150-TC108 et NF-EN14253 sur la mesure et l’évaluation des vibrations mécaniques,
- NF 90-020 de juillet 2007 sur les méthodes de mesures des vibrations.
Les tirs de mines font l’objet de dispositions spécifiques édictées par l’article 22 de l’arrêté du 22
septembre 1994, modifié le 5 mai 2010. Ils « ne doivent pas être à l’origine de vibrations
susceptibles d’engendrer dans les constructions avoisinantes des vitesses particulaires pondérées
supérieures à 10 mm/s mesurées suivant les trois axes de la construction ».
La méthode de mesure des vibrations et les valeurs limites admissibles pour les tirs de mines sont
définies par l’annexe II de la circulaire n°96-12 du 2 juillet 1996.
En dehors des tirs de mines, les prescriptions de la circulaire n°86-23 du 23 juillet 1986 relative
aux vibrations mécaniques émises dans l’environnement par les installations classées pour la
protection de l’environnement, sont applicables.
La pratique distingue trois niveaux d’effets des vibrations sur les structures 35 :
- les dommages superficiels : affectant des points particuliers d’éléments non porteurs de la
structure et correspondant au seuil d’apparition de phénomènes tels que l’écaillage de peinture,
l’allongement de fissures existantes, la formation de microfissures dans les plâtres ou de
décollements d’enduits. Ces dégradations superficielles engendrées revêtent une nature similaire
aux dégradations produites par le vieillissement naturel des constructions ou par leur entretien
défaillant, ce qui constitue souvent une source évidente de difficultés pour apprécier la réalité
des nuisances ;
35Selon BOIVIN Jean-Pierre, LAVAIRE Claude, Carrières et granulats : Traité pratique du droit des carrières,
Création et fonctionnement des installations, Prévention et gestion des risques, Éditions Le Moniteur, 2008
45
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière
- les dommages moyens : affectant des éléments non porteurs de la structure et correspondant à
l’apparition de phénomènes tels que la formation de fissures apparentes sur les cloisons et dans
les enduits mettant en contact deux matériaux différents, des détachements et chutes de
morceaux de plâtres ;
- les dommages sévères : affectant des éléments porteurs de la structure et correspondant à des
phénomènes tels que l’apparition de lézardes et fissures ouvertes, des chutes d’éléments de
maçonnerie impliquant un affaiblissement de la structure, des effondrements de planchers.
En ce qui concerne les facteurs de gêne ressentie par les personnes, deux types de vibrations sont
distingués36 :
- les vibrations solidiennes, transmises aux structures par le sol, sont les plus importantes et font
l’objet d’une étroite surveillance (vitesse particulaire et fréquence)
- les vibrations transmises par voie aérienne, bien que sans impact sur les structures principales,
sont généralement ressenties en raison des vibrations qu’elles provoquent sur les vitres par
exemple. La perception humaine des vibrations est très fine : selon la fréquence et la durée des
vibrations, des niveaux de vitesse particulaire aussi bas que 0,3 millimètre par seconde peuvent
être perçus par certaines personnes, alors qu’ils se situent très largement en deçà des valeurs
limites usuellement retenues.
En ce qui concerne l’analyse des nuisances dues au trafic des véhicules induit par l’exploitation
de la carrière, les insuffisances qui pourraient affecter l’étude d’impact font l’objet d’un contrôle
vigilant du juge administratif qui peut être saisi par une requête écrite de tout citoyen.
Les contrôles sonores sont réalisés par des organismes qualifiés, choisis après accord de
l’inspection des installations classées.
La mesure de poussières est effectuée par un organisme agréé et selon des méthodes normalisées.
La complexité de la mesure nécessite une bonne collaboration entre l’exploitant et son prestataire.
A ce titre, il est important de noter, pendant les périodes de mesures, les conditions
météorologiques (direction du vent, précipitations...), l’activité de la carrière (production,
appareils en fonctionnement...) et les moyens d’abattage des poussières en service.
36Selon BOIVIN Jean-Pierre, LAVAIRE Claude, Carrières et granulats : Traité pratique du droit des carrières,
Création et fonctionnement des installations, Prévention et gestion des risques, Éditions Le Moniteur, 2008
46
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière
Ces contrôles périodiques permettent à l’exploitant de s’assurer que ses installations fonctionnent
dans les conditions requises par la réglementation, ils sont effectués à ses frais.
En plus de ces contrôles, certaines inspections peuvent avoir lieu. Ce sont les agents des
D.R.E.A.L. et D.R.I.E.E. qui agissent en qualité d’inspecteur des installations classées. Ils sont
chargés de contrôler la bonne application des dispositions définies par voie d’arrêté préfectoral
d’autorisation ou par voie d’arrêté ministériel.
Un contrôle des niveaux sonores est effectué dès l’ouverture de la carrière et ensuite
périodiquement, notamment lorsque les fronts de taille se rapprochent des zones habitées.
Les mesures des retombées de poussières, pour être exploitables et représentatives, doivent être
faites sur des périodes longues de huit jours à un mois, avec un réseau de capteurs suffisants.
L’arrêté d’autorisation fixe la périodicité des contrôles qui est au moins annuelle.
Le respect des valeurs limites admissibles pour les tirs de mines et les vibrations mécaniques
émises dans l’environnement par les carrières est vérifié dès les premiers tirs réalisés et cela dès
l’ouverture de l’exploitation, puis par campagnes périodiques dont la fréquence est fixée par
l’arrêté d’autorisation.
Les inconvénients générés par le bruit, les émissions de poussières, les vibrations, peuvent dans
certains cas et sous certaines conditions être la cause d’une recherche en responsabilité civile de
l’exploitant.
En effet, le fait que l’exploitant ait obtenu une autorisation préfectorale d’exploiter ne le met pas
à l’abri d’une demande en indemnisation d’un préjudice subi par un tiers. L’article L.514-19 du
code de l’environnement pose un principe général que « les autorisations sont accordées sous
réserve des droits des tiers ».
La responsabilité de l’exploitant peut donc être mise en œuvre sur le fondement de l’article 1382
du code civil, c’est-à-dire dans la mesure où le dommage subi par le tiers résulte d’une faute ou
d’une négligence de l’exploitant. Tel pourrait être le cas par exemple lors d’apparition de fissures
sur la maison d’un voisin s’il était effectivement prouvé que ces fissures proviennent de tirs de
mines dans la carrière, et ce, même si les tirs ont été exécutés conformément à la réglementation.
47
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière
Il convient toutefois de souligner qu’il existe une exception à ce principe qui concerne le cas des
dommages causés aux occupants d’un immeuble qui se sont installés postérieurement à
l’installation de la carrière. Cette disposition légale est toutefois interprétée de manière très stricte
et restrictive par les tribunaux, qui s’attachent généralement à vérifier précisément si l’activité
s’est exercée en conformité avec la réglementation et si elle n’a pas connu d’évolution par rapport
à l’installation du voisin.
En règle générale, les infractions sont constatées par des procès-verbaux établis par les officiers
ou agents de police judiciaire, ou par les inspecteurs des installations classées. Pour exercer leur
pouvoir de contrôle, ceux-ci disposent d’un droit d’accès à la carrière et à ses installations
annexes. En effet, comme le dispose l’article L.514-5 du code de l’environnement, les inspecteurs
des installations classées « peuvent visiter à tout moment les installations soumises à leur
surveillance ». Toutefois, sauf contrôle inopiné, les inspecteurs des installations classées doivent
informer l’exploitant 48 heures avant la visite, au cours de laquelle l’exploitant peut se faire
assister d’une tierce personne. Une fois établis, les procès-verbaux sont transmis au procureur de
la République qui décide, soit de poursuivre l’infraction, soit de classer l’affaire sans suite.
Les infractions constatées relèvent, selon le cas, de la catégorie des délits ou des contraventions.
Par exemple, sont constitutifs d’un délit relevant de la compétence du tribunal correctionnel :
- le fait de poursuivre l’exploitation d’une carrière sans se conformer à l’arrêté de mise en
demeure d’avoir à respecter, au terme d’un délai fixé, les prescriptions techniques d’exploitation
imposées par l’autorité administrative ;
- le fait de continuer à exploiter la carrière en infraction à une mesure administrative de
suspension d’activité ou de fermeture ;
48
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière
- le fait d’exploiter une carrière soumise à autorisation sans en avoir obtenu l’accord au préalable.
L’ordonnance n°2012-34 du 11 janvier 2012 37 vient accroitre la sévérité des contrôles et des
sanctions. Elle détermine les catégories de fonctionnaires et agents habilités à exercer les fonctions
de police judiciaire dans les domaines de l’environnement. Ceux-ci sont appelés « inspecteurs de
l’environnement »38 et commissionnés par spécialité.
en cas de non-respect d’un arrêté de mise en demeure : le préfet établit, soit un arrêté de
consignation entre les mains d’un comptable public d’une somme correspondant au montant des
travaux à réaliser, laquelle est restituée au fur et à mesure de l’exécution des mesures prescrites,
ou à défaut utilisée pour faire réaliser d’office les travaux nécessaires, soit une suspension
d’activité et si nécessaire des mesures conservatoires, aux frais de la personne mise en demeure,
soit ordonne le paiement d’une amende au plus égale à 15 000 € et une astreinte journalière au
plus égale à 1 500 € applicable à partir de la notification de la décision et jusqu’à satisfaction de
la mise en demeure. Quant aux sanctions émises par le procureur, cela peut aller jusqu’à un an
d’emprisonnement, une amende de 75 000 € pour les établissements soumis à autorisation, un
affichage et une diffusion de la condamnation. Ces peines prononcées par le tribunal peuvent
être doublées en cas de récidive et pour les personnes morales, les peines d’amende sont
quintuplées.
49
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière
Dans la mesure où l’obligation de la remise en état effective des sols représente une charge très
importante pour les carriers, l’article L.516-1 du code de l’environnement subordonne la mise en
activité des carrières à la constitution préalable de garanties financières. Et ce, tant après
l’autorisation initiale, qu’après une autorisation de changement d’exploitant.
Les garanties financières ont pour but de pallier les conséquences éventuelles d’une disparition
juridique de l’exploitant, ou d’une défaillance de celui-ci pendant le fonctionnement de
l’installation, ou à l’occasion de sa mise en arrêt définitif. Elles constituent un mécanisme de
substitution permettant d’assurer, aux frais du garant, les opérations que l’exploitant, devenu
insolvable, n’est plus en mesure d’exécuter.
En revanche, les garanties financières n’ont pas vocation à couvrir les indemnités que l’exploitant
pourrait être conduit à verser à des tiers du fait d’un accident sur le site, ou d’une pollution qui
aurait pu être générée par le fonctionnement de l’installation.
Le montant des garanties financières tient compte a minima du coût de remise en état du site après
exploitation par une société tierce. Mais depuis le décret n°2010-1172 du 5 octobre 2010, l’article
R.516-2 du code de l’environnement prévoit des clauses supplémentaires, qui viennent majorer
les garanties financières lorsque le site comporte des installations de stockage de déchets inertes
résultant de l’exploitation de la carrière.
39 Les garanties financières sont principalement réglementées par les articles suivants du code de
l’environnement : L.516-1 à L.516-6 et R.516-1 à R.516-6.
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1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière
Pour avoir davantage de précisions sur les garanties financières, je vous invite à vous reporter au
chapitre 1 de la 2ème partie de ce mémoire où une étude plus approfondie fait l’objet d’un
développement particulier.
Les exploitations de carrières sont soumises à l’obligation de reconstituer le sol à l’issue de leurs
travaux d’extraction des matériaux. Il s’agit là d’une condition sine qua non à l’obtention de
l’autorisation préfectorale d’exploitation.
Or, selon les avis du C.N.C.40, les coûts de remise en état de biens appartenant à autrui doivent
être provisionnés si les conditions suivantes sont remplies à la clôture de l’exercice :
- l’existence d’une obligation à l’égard d’un tiers
- une sortie probable ou certaine de ressources à la date d’établissement des comptes
- l’absence de contrepartie au moins équivalente attendue
- une fiabilité suffisante de l’évaluation de l’obligation.
Les coûts de remise en état de site d’exploitation de carrières répondent à ces quatre conditions
cumulatives et doivent donc faire l’objet d’une provision pour réaménagement de site.
En effet, concernant tout d’abord l’existence d’une obligation à l’égard d’un tiers à la date de
clôture de l’exercice : les sociétés d’exploitation de carrières sont soumises à une obligation légale
(article L.512-17 du code de l’environnement) et réglementaire (arrêté d’autorisation
d’exploitation). Elles sont tenues de remettre en état les sites qui ne sont plus exploités et de
démanteler les installations qui étaient implantées sur ces sites. L’obligation peut aussi être
contractuelle. C’est le cas par exemple, lorsqu’une obligation de remblayage d’une carrière à
l’issue de l’exploitation trouve sa source dans le contrat qui lie le propriétaire du sol et l’exploitant
à qui il a consenti une concession ou un contrat de fortage. De plus, par nature, l’ouverture d’une
carrière porte, dès le premier jour, une atteinte certaine à l’environnement entraînant de ce fait
l’obligation de remise en état. Et les exploitations de carrières ayant une durée d’autorisation
limitée (en général trente ans), il est évident qu’un fait générateur rendra l’échéance de
l’obligation de remise en état, assurée.
Puis, concernant une sortie probable de ressources à la date d’établissement des comptes :
l’exploitation d’une carrière engendre par définition une atteinte à l’environnement progressive
40Avis du C.N.C. n°2000-01 du 20 avril 2000 relatif aux passifs et Avis du C.N.C. n°2005-H du 6 décembre
2005 du Comité d’urgence relatif à la comptabilisation des coûts de démantèlement, d’enlèvement et de
remise en état de site dans les comptes individuels
51
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière
et inéluctable. Par conséquent, la sortie de ressources pour les opérations de remise en état est
elle-même inéluctable, d’autant plus que sans elle, l’autorisation préfectorale n’aurait pas été
délivrée. Le C.N.C. précise que la sortie de ressources n’est inéluctable que dans les hypothèses
de dégradation immédiate ou progressive41 dont les dégradations dues à l’activité d’exploitation
des carrières font partie.
Ensuite, concernant l’absence de contrepartie : les dépenses de remise en état sont sans
contrepartie, dans la mesure où pour l’entreprise d’exploitation elle est liée à l’apurement d’une
situation passée qui a déjà permis à l’entreprise de bénéficier des avantages économiques liés à
l’exploitation du site. En revanche, le tiers envers qui l’exploitation de carrière a l’obligation peut,
selon le projet de l’usage du site après remise en état, en tirer un avantage économique (exemple :
base de loisirs).
41 Pour la définition de ces deux types de dégradation : cf 2ème partie, chapitre 2, section 2, § 1 de ce
mémoire (p. 93)
42 Source : Mémento pratique Francis Lefebvre Comptable 2012 - § 956 -5
52
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière
Pour répondre aux recommandations du C.N.C.45, je me suis interrogée sur les caractéristiques
d’une dépense environnementale. Il m’a paru opportun de créer une fiche récapitulative
(annexe 6). Celle-ci donne la définition d’une dépense environnementale et les conditions
cumulatives pour être caractérisée en tant que telle.
Dans l’annexe des comptes annuels, si elles le souhaitent, les entreprises d’exploitation de
carrières peuvent présenter et ventiler les dépenses environnementales à partir de la classification
EUROSTAT, soit par domaines, soit par types d’action. Je vous propose ces deux tableaux, en
annexe 6 de ce mémoire.
Je vous rappelle qu’il n’existe pas d’obligation d’inclure des informations dans le rapport de
gestion. Cependant, la commission européenne recommande une description des problèmes
environnementaux rencontrés, pouvant avoir une incidence sur les performances et la situation
financière de l’entreprise. Ainsi, j’ai jugé utile de compléter mon annexe 6 par ces informations.
53
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière
Du fait de leur activité, les exploitations de carrières sont soumises à la fiscalité environnementale
dont la T.G.A.P. constitue l’aspect essentiel. Au sein de la T.G.A.P., deux taxes sont spécifiques
aux installations classées : la taxe liée à la délivrance de l’autorisation et la taxe liée à l’exploitation
d’une installation autorisée. Vient également s’ajouter la T.G.A.P. spécifique aux matériaux
d’extraction. Nous allons donc étudier ces différentes T.G.A.P. au sein de cette section.
Dès lors qu’une autorisation d’exploiter une carrière est délivrée, l’exploitant est assujetti au
paiement de la T.G.A.P.46. Mais le terme « autorisation » doit s’entendre dans son sens le plus
large. Ainsi au cours de la vie d’une carrière, il n’est pas rare que la T.G.A.P. soit versée plusieurs
fois. Le versement de la taxe s’effectue dans les situations suivantes lors :
- de l’autorisation préfectorale initiale résultant de la création d’une installation ou de sa
régularisation
- du renouvellement des autorisations à durée limitée
- d’une autorisation d’extension de l’installation
- de changement d’exploitant.
Remarque : dans le cas où plusieurs installations seraient soumises à des autorisations différentes,
alors même qu’elles appartiendraient au même exploitant, chacune d’elles fera l’objet d’un
versement distinct.
Le tarif de la taxe est fixé à l’article 266 nonies du code des douanes. Pour l’année civile 2015, les
tarifs sont les suivants :
- pour les artisans n’employant pas plus de deux salariés : 551.07 €
- pour les autres entreprises inscrites au répertoire des métiers : 1'330.17 €
- pour les autres entreprises : 2'774.38 €.
54
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière
L’exécution de la recette est prescrite puis notifiée à l’assujetti par un avis qui mentionne la date
de mise en recouvrement et la date d’exigibilité, fixée au dernier jour du second mois qui suit
celui de la mise en recouvrement.
L’exploitant d’une carrière, qui s’est acquitté de la T.G.A.P. lors de la délivrance d’une
autorisation d’exploiter, reste généralement contraint par la suite au versement annuel de la taxe
en raison même de l’exploitation de son installation.
La taxe annuelle liée à l’exploitation d’une carrière autorisée est due si l’installation, ainsi que le
volume et la nature des activités concernées, s’inscrivent dans un certain champ.
D’une part, l’installation doit être exploitée dans le cadre d’un établissement industriel ou
commercial, à caractère public ou privé. Est exonéré l’ensemble des entreprises inscrites au
répertoire des métiers alors qu’il est soumis au paiement de la T.G.A.P. initiale.
D’autre part, l’installation doit engendrer l’exécution d’activités qui font courir des risques
particuliers à l’environnement en raison de leur nature ou de leur volume et dont la liste est
arrêtée par décret 47 . Les exploitants des installations classées soumises à déclaration, voire à
déclaration contrôlée, sont exclus de l’assujettissement à la taxe annuelle.
47 Décret n°2014-219 du 24 février 2014 modifiant la colonne B de l'annexe à l'article R. 511-9 du code de
l'environnement relative à la taxe générale sur les activités polluantes
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1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière
La T.G.A.P. assise sur l’exploitation autorisée est contrôlée, liquidée et recouvrée par les services
chargés de l’inspection des installations classées selon des modalités identiques à la T.G.A.P. liée
à la délivrance de l’autorisation d’exploiter.
Par ailleurs, l’exploitant d’une carrière peut encore avoir à verser une T.G.A.P. spécifique au titre
de l’extraction de matériaux.
Selon l’article 266 sexies du code des douanes, les personnes physiques ou morales qui livrent ou
mettent sur le marché des matériaux d’extraction sont assujetties à cette T.G.A.P.
Ne sont pas soumis à perception de cette T.G.A.P. les matériaux d’extraction dont la première
livraison, après fabrication nationale, est expédiée directement dans un État membre de l’U.E. ou
exportée vers le reste du monde.
Les matériaux d’extraction entrant dans l’assiette de la taxe, tel le granulat, sont définis dans le
code des douanes et doivent répondre aux trois conditions cumulatives suivantes :
- être destinés aux travaux publics, au bâtiment et au génie civil ;
- de taille comprise entre 0 et 125 millimètres, doivent se présenter sous la forme de grains
ou avoir été obtenus à partir de roches concassées ou fractionnées ;
- la teneur d’oxyde de silicium, sur le produit à l’état sec, doit être inférieure à 97%.
Cette T.G.A.P. est assise sur le poids net des matériaux livrés arrondi à la tonne la plus proche
(dès la première tonne). En 2015, le taux de la T.G.A.P. est de 0.20 € par tonne de matériaux.
Cette T.G.A.P. se liquide et s’acquitte sous la forme d’une déclaration annuelle, dont la date limite
de dépôt est le 30 avril, et de trois acomptes. Les trois acomptes sont calculés lors de la déclaration
annuelle et doivent être versés au plus tard les 30 avril, 31 juillet et 31 octobre de l’année au titre
de laquelle la taxe est due (N).
56
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière
En effet, lors d’importantes diminutions de quantité de livraison de granulats entre deux années
consécutives, l’intégralité des acomptes peuvent être affectés par cette régularisation.
Il est également important de savoir que si la T.G.A.P. ou l’acompte sont inférieurs à 61 €, ils ne
sont pas dus par le redevable, contrairement à la régularisation positive qui est due dès le premier
euro. En revanche, en cas de régularisation négative comprise entre -61 € et 0 €, l’administration
n’a pas à rembourser.
J’attire votre attention sur le fait qu’en cas de pluralité d’établissements assujettis, le redevable
annexe le détail des calculs de la T.G.A.P. par établissement et doit totaliser l’ensemble sur une
seule déclaration car une unique déclaration T.G.A.P. doit être produite par numéro SIREN.
Je précise, de plus, que le paiement par virement bancaire est obligatoire dès que le montant de
la T.G.A.P. excède 7 600 €.
Le recouvrement et le contrôle de la T.G.A.P. granulats sont assurés par la direction générale des
douanes et des droits indirects.
Comme je viens de vous le présenter, il existe trois T.G.A.P. Pour une approche aisée, j’ai élaboré
un tableau récapitulatif de ces taxes avec leurs caractéristiques, en annexe 7. Il permet, par une
lecture simple et rapide, de connaitre les faits générateurs, la tarification, les échéances de
déclarations et de règlements etc.
Seule la T.G.A.P. spécifique aux matériaux doit faire l’objet d’une déclaration annuelle. Au titre
de l’année 2014, la déclaration établie en 2015 de la T.G.A.P. porte le numéro cerfa n°12036*14.
57
58
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 3 : Lors de la fermeture du site
Les démarches administratives diffèrent selon que l’exploitation de carrière est soumise au
régime de la déclaration (non traité ici) ou au régime de l’autorisation, et selon que l’autorisation
ait été délivrée avant ou après le 31 décembre 2003.
Dans tous les cas, l’exploitant, qui met à l’arrêt définitif son installation, doit notifier au préfet la
date de cet arrêt au moins six mois avant. Des formulaires de notification de cessation d’activité
sont disponibles sur la plupart des sites internet des préfectures dans la rubrique
« environnement ».
Le préfet peut à tout moment imposer à l’exploitant des prescriptions relatives à la remise en état
du site, par arrêté complémentaire.
L’exploitant doit adresser au préfet la notification au moins six mois avant la date d’expiration
de l’autorisation48.
Le carrier doit joindre à la notification un dossier comprenant le plan à jour des terrains d’emprise
de l’installation ainsi qu’un mémoire sur l’état du site. Le mémoire précise les mesures prises ou
prévues pour assurer la protection des intérêts visés à l’article L.511-1 du code de
l’environnement et peut comporter notamment :
- l’évacuation ou l’élimination des produits dangereux, et pour les installations autres que les
installations de stockage de déchets, celles des déchets présents sur le site,
59
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 3 : Lors de la fermeture du site
Rappelons que, s’agissant des installations autorisées après le 31 décembre 2003, sur un nouveau
site, les conditions de remise en état sont fixées par l’arrêté d’autorisation. La procédure de
concertation précisée par la suite ne concerne donc que les carrières qui ont obtenu l’autorisation
avant le 31 décembre 2003.
Pour les sites arrêtés avant le 1er octobre 2005, la législation sur les installations classées permet
d’imposer aux anciens exploitants concernés, dans la mesure où ceux-ci sont encore identifiables,
les mesures visant à rendre le site compatible avec un usage comparable à celui de la dernière
période d’exploitation.
Pour les sites arrêtés après le 1er octobre 2005, le choix de l’usage futur du site est décidé après
une concertation entre l’exploitant, les collectivités et le propriétaire.
Ainsi, lorsque l’exploitation de la carrière est mise à l’arrêt définitif, l’exploitant doit remettre le
site dans un état tel, qu’il ne puisse porter atteinte aux intérêts mentionnés à l’article L.511-1
(objectifs visés par le régime des I.C.P.E.) et qu’il permette un usage futur du site,
déterminé conjointement avec le maire ou le président de l’établissement public de coopération
intercommunale (E.P.C.I.) compétent en matière d’urbanisme et le propriétaire du terrain sur
lequel est située l’installation, si ce dernier n’est pas l’exploitant.
Le dossier, mémoire sur l’état du site, doit être complété par les plans du site et les études et
rapports communiqués à l’administration sur la situation environnementale et sur les usages
successifs du site, ainsi que les propositions de l’exploitant sur le type d’usage futur du site.
C’est à l’exploitant d’envoyer ensuite au préfet les remarques du maire et du propriétaire, qui ont
trois mois pour formuler un avis. Au-delà de cette date, leur avis est réputé favorable.
A défaut d’accord, c’est le premier usage en vigueur qui sera retenu sauf conflit d’urbanisme.
En effet, dans le cas où la réhabilitation prévue est manifestement incompatible avec l’usage futur
de la zone (apprécié notamment en fonction des documents d’urbanisme en vigueur à la date à
60
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 3 : Lors de la fermeture du site
La réhabilitation du site :
L’usage futur du site étant acté, soit par la procédure de concertation mentionnée ci-dessus, soit
par l’arrêté préfectoral d’autorisation, les travaux de réhabilitation sont engagés par l’exploitant.
Il est important de préciser que le but de la réhabilitation n’est pas de supprimer toute trace de
pollution mais de supprimer les risques que peut présenter la pollution du site. C’est la raison
pour laquelle le niveau de dépollution nécessaire, en fonction de l’usage futur du site, est précisé
explicitement.
Le non-respect des prescriptions de remise en état du site est constitutif d’une contravention,
relevant du tribunal de police. Selon l’article R.514-4 du code de l’environnement, le fait d’omettre
de faire la déclaration de cessation d’activité ou de ne pas respecter, après cessation de
l’exploitation, les prescriptions préfectorales, est passible de la peine d’amende prévue pour les
contraventions de la 5ème classe (1 500 €).
L’arrêt prématuré d’une exploitation de carrière peut avoir pour cause : le retrait, la péremption
ou la renonciation à l’autorisation, ou encore l’exploitation irrégulière.
61
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 3 : Lors de la fermeture du site
L’article précité précise également que l’arrêté d’autorisation cesse de produire effet lorsque
l’installation classée n’a pas été mise en service dans le délai de trois ans.
Nous avons vu que la prévention des risques de toute nature engendrés par une exploitation de
carrière est de la responsabilité de celui qui l’exploite. Ainsi, l’État n’a pas vocation à réaliser des
actions de prévention des risques sur une installation.
Toutefois, lorsque les autorités administratives sont amenées à demander au responsable d’un
site d’engager des actions visant à évaluer et/ou à éliminer ou réduire un risque
environnemental, et que ce responsable reste non identifié (disparition) ou insolvable, et après
avoir engagé toutes les procédures possibles, le site est appelée « site à responsable défaillant ».
Ce dernier est alors confié à l’A.D.E.M.E. qui assurera la maîtrise d’ouvrage des actions de mise
en sécurité sanitaire et environnementale50.
62
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 3 : Lors de la fermeture du site
Comme exposé précédemment, la déclaration de cessation d’activité doit être établie au moins
six mois avant la date d’expiration de l’autorisation. Cependant la remise en état du site peut
intervenir après cette notification.
Lorsque le préfet a reçu la notification de cessation d’activité ainsi que le mémoire de l’exploitant
sur l’état du site et que le carrier a réalisé les travaux prévus dans le mémoire de réhabilitation et
l’arrêté complémentaire, s’il y en a eu un, le carrier doit informer le préfet de l’achèvement des
travaux.
Dès lors que les travaux prévus dans le mémoire, cité précédemment, sont achevés et que
l’exploitant en a informé le préfet, ce dernier saisit l’inspection des installations classées qui, sur
la base d’une visite sur place et d’un dossier administratif (bordereau de suivi des déchets, plans,
photographies...) constate leur achèvement.
Le procès-verbal, dit de récolement, est alors établi et transmis par le préfet à l’exploitant ainsi
qu’au(x) maire(x) et au propriétaire.
Cette procédure ne met pas fin à la police des installations classées. En effet, s’il s’avérait qu’après
l’établissement du procès-verbal de récolement, apparaissaient une atteinte aux intérêts visés à
l’article L.511.-1 du code de l’environnement (pollution des eaux due à des déchets enfouis dans
la carrière...) ou des risques pour les personnes (instabilité des terrains), le préfet peut ordonner
à l’ancien exploitant les travaux et mesures nécessaires pour remédier à ces désordres.
63
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 3 : Lors de la fermeture du site
Cependant une jurisprudence récente du Conseil d’État limite cette possibilité au cas des
installations dont l’arrêt n’excède pas trente ans. En revanche, depuis septembre 2005, l’exploitant
ne peut plus être sollicité si l’usage du terrain a été modifié en dehors de son initiative51.
Cette formalité accomplie, le préfet lève l’obligation de garanties financières par voie d’arrêté
préfectoral complémentaire, c’est-à-dire après consultation de la Commission Départementale de
la Nature des Paysages et des Sites (C.D.N.P.S.) - formation spécialisée des carrières. Il adresse
un exemplaire de cet arrêté à l’établissement garant.
En fonction de la situation, vous pourrez vous reporter à mon annexe 9 (usage futur déterminé)
ou mon annexe 10 (usage futur non déterminé) afin de visualiser et comprendre l’enchaînement
des formalités qui sont nécessaires pour acter l’achèvement de la remise en état du site, et ainsi
aboutir à la levée des garanties financières.
Dans la mesure où les autorisations d’exploiter sont généralement données pour une période de
trente ans, nous constatons le plus souvent l’existence d’autorisations d’exploiter ne mentionnant
pas l’usage futur du site. C’est pourquoi, je trouve important de vous faire connaître cette
procédure, pour être en capacité de mieux communiquer avec les dirigeants.
64
2ÈME PARTIE :
ÉTUDE DES OBLIGATIONS ET
PARTICULARITÉS COMPTABLES
SPÉCIFIQUES AU SECTEUR D’ACTIVITÉ
65
66
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières
Les garanties financières ont pour objectif de permettre une remise en état maximale au sein de
chaque période quinquennale.
Les garanties financières sont destinées à assurer, suivant la nature des dangers ou inconvénients
de chaque catégorie de carrières, la surveillance du site et le maintien en sécurité de l’installation,
les interventions éventuelles en cas d’accident avant ou après la fermeture et la remise en état
après la fermeture du site52.
Elles ne couvrent pas les indemnisations dues par l’exploitant aux tiers qui pourraient subir un
préjudice du fait de pollution ou accident causé par l’installation. Les garanties financières ne
doivent pas être assimilées à une assurance responsabilité.
Les garanties financières sont instituées dans le but de se prémunir contre tout abandon de
carrière avant la remise en état effective des sols. Leur mise en place permet d’assurer la remise
en état des carrières après exploitation, dans le cas le plus courant d’une défaillance de
l’exploitant.
Dans le cas où le site comporterait, en plus, des installations de stockage de déchets inertes et de
terres non polluées, résultant de l’exploitation de la carrière, ces garanties sont également
destinées, d’une part, à assurer la surveillance de ces installations lorsqu’elles sont susceptibles
de donner lieu à un accident majeur, et d’autre part, à couvrir l’intervention en cas
d’effondrement de verses ou de ruptures de digues constituées de tels déchets, lorsque les
conséquences sont également susceptibles de donner lieu à un accident majeur.
Les garanties financières ont pour but de pallier les conséquences éventuelles d’une défaillance
de l’exploitant pendant le fonctionnement de l’installation ou à l’occasion de sa mise à l’arrêt
définitif. Elles constituent un mécanisme de substitution permettant d’assurer, aux frais du
garant, les opérations de remise en état prévues que l’exploitant, devenu insolvable, n’est plus en
mesure d’exécuter.
67
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières
J’attire l’attention sur le fait que les garanties financières sont différentes des capacités techniques
et financières que l’exploitant doit prouver lors de sa demande d’autorisation. Ce sont deux
processus différents. En effet, les capacités techniques et financières permettent à l’administration
de vérifier que l’exploitant peut conduire son installation sans risque, notamment pour les tiers
et l’environnement, et qu’il dispose d’une situation financière suffisante pour mener son projet
jusqu’à son terme, tandis que les garanties financières assurent un débiteur de substitution de
l’exploitant défaillant.
Les garanties financières sont essentielles afin d’éviter qu’une négligence, disparition ou
insolvabilité de l’exploitant ne laisse un site sur lequel se trouve une carrière à l’abandon.
Les garanties financières sont obligatoires pour toutes les activités soumises à autorisation visées
à la rubrique n°2510 de la nomenclature des installations classées car selon l’article R.516-1 du
code de l’environnement, tous les exploitants de carrières relevant du régime de l’autorisation53
sont assujettis à la constitution de garanties financières.
Aucun aménagement, ni aucune exploitation de carrière ne peuvent être mis en œuvre sur les
terrains non couverts par des garanties financières.
Tout demandeur d’autorisation d’exploiter une carrière est concerné : entreprises privées et
publiques, collectivités.
Il existe tout de même une exception : les carrières exploitées directement par l’État.
L’article précité précise également que la mise en activité des carrières est subordonnée à la
constitution de garanties financières, tant après l’autorisation initiale qu’après une autorisation
de changement d’exploitant.
L’autorisation est subordonnée à la constitution et au maintien de garanties financières répondant
à la remise en état du site après exploitation.
L’exploitant est tenu d’informer le préfet en cas de modification substantielle des capacités
techniques et financières (article L.516-2).
68
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières
L’exploitant doit informer le préfet, dès qu’il en a connaissance, de tout changement de garant,
de tout changement de formes de garanties financières, ou encore de toute modification des
modalités de constitution des garanties financières, ainsi que de tout changement des conditions
d’exploitation conduisant à une modification du montant des garanties financières (article R.516-
5-2 du code de l’environnement).
Les garanties ne doivent être mises en œuvre qu’au moment de l’exploitation effective, en
principe concrétisée par la déclaration de début d’exploitation.
Dans certains cas, le préfet pourra demander la constitution de garanties complémentaires.
L’acte de cautionnement doit revêtir impérativement la forme écrite et doit prévoir, entre autres,
le montant maximum du cautionnement pour chacune des périodes quinquennales, sa durée,
ainsi que les modalités de son renouvellement.
Les garanties financières doivent être renouvelées au moins trois mois avant leur échéance 54.
69
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières
Le dossier de demande d’autorisation, déposé par l’exploitant en préfecture, précise les modalités
envisagées pour mettre en place les garanties financières, notamment leur nature, leur montant
et les délais de constitution.
Suit l’arrêté d’autorisation qui fixe le montant des garanties financières exigées ainsi que les
modalités d’actualisation de ce montant (article R.516.-2 du code de l’environnement).
70
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières
- le rappel que toute mise en demeure de réaliser les travaux couverts par les garanties financières
constitue un délit ;
- les conditions relatives à la fin d’exploitation et permettant la levée de l’obligation de garanties
financières ;
- les conditions relatives à la levée de l’obligation de garanties financières pour la surveillance
d’une installation de déchets inertes et de terres non polluées dite de catégorie A, et l’intervention
en cas d’effondrement de verses ou de ruptures de digues constituées de déchets inertes et de
terres non polluées, dont les conséquences sont susceptibles de donner lieu à un accident majeur.
Afin de ne pas exiger d’emblée des garanties financières destinées à une remise en état qui aurait
lieu dix, vingt ou trente ans plus tard, et compte tenu de la durée d’effet des garanties financières
qui est de un à cinq ans, le montant des garanties financières est fixé par période de cinq ans.
Ainsi, l’arrêté d’autorisation fixe les conditions d’exploitation et de remise en état par période
quinquennale en fonction du plan prévisionnel : pour chaque période quinquennale de
l’autorisation correspond un montant de garantie permettant la remise en état maximale au sein
de chacune de ces périodes.
Pour cela, deux types d’exploitation sont à distinguer : les exploitations dont la remise en état est
strictement coordonnée à l’exploitation et celles dont la remise en état est non coordonnée à
l’exploitation.
Lorsque la remise en état est strictement coordonnée à l’exploitation et que celle-ci s’effectue par
phases successives, l’arrêté peut prévoir que la phase P+2 ne peut être entamée que lorsque la
phase P est remise en état. Dans ce cas-là, le montant des garanties financières peut ne pas varier
quelle que soit la période quinquennale puisqu’il vise en fait la remise en état d’un certain nombre
de phases. En pratique, la remise en état n’est pas toujours strictement coordonnée à
l’exploitation. Ainsi, en phase finale d’exploitation, la remise en état est souvent plus importante
qu’en cours d’exploitation.
Le montant des garanties financières doit être adapté à chaque période quinquennale et pour
chacune de ces périodes être égal au coût de la fermeture du site correspondant à la remise en
état la plus onéreuse.
Lorsque la remise en état n’est pas coordonnée à l’exploitation, le montant de la remise en état
fixé par l’arrêté est celui pour lequel la remise en état devrait être réalisée si l’exploitation était
arrêtée au terme de chaque période quinquennale.
71
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières
Il est important de rappeler également qu’en cas de changement d’exploitant, une nouvelle
demande d’autorisation d’exploiter doit être établie. De plus, les garanties financières ont un
caractère intuitu personae. Ainsi, elles sont liées à l’exploitant. Ce dernier doit donc constituer ses
propres garanties financières.
L’appel et la levée des garanties financières sont encadrés par une procédure définie par le code
de l’environnement.
Selon l’article R.516-3 du code de l’environnement, le préfet appelle et met en œuvre les garanties
financières dans deux cas de figure : soit en cas de non-exécution par l’exploitant des opérations
de remise en état du site après exploitation, soit en cas de disparition juridique de l’exploitant.
Le préfet peut procéder à l’appel des garanties financières si l’exploitant de carrière n’exécute pas
les mesures de remise en état, d’intervention ou de surveillance, qui sont mentionnées dans
l’arrêté d’autorisation.
Plusieurs étapes sont à respecter avant de pouvoir procéder à l’appel des garanties financières.
Ensuite, le préfet met en demeure l’exploitant de s’acquitter de ses obligations de remise en état
du site, et lui fixe un délai d’exécution en fonction de l’échéance des garanties financières.
Si à l’expiration du délai, l’exploitant n’a pas exécuté la mise en demeure, ou ne l’a exécuté que
partiellement, le préfet déclenche les sanctions administratives, notamment la consignation des
sommes nécessaires. Pour cela, le préfet émet un arrêté de consignation à l’égard de l’exploitant
répondant de la somme nécessaire aux travaux de remise en état ou aux opérations de
surveillance. Il émet un titre de perception qui doit être rendu immédiatement exécutoire et qui
est adressé au trésorier payeur général. Il appartient alors au comptable public d’adresser par
lettre recommandée à l’exploitant un exemplaire du titre de perception rendu exécutoire pour
l’informer d’avoir à se libérer dans les moindres délais du montant de la consignation.
72
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières
Ensuite, dès lors que l’arrêté de consignation et le titre de perception rendu exécutoire ont été
adressés à l’exploitant, le préfet est autorisé à procéder à l’appel des garanties financières.
La procédure d’appel des garanties financières est lancée obligatoirement avant leur échéance et
s’effectue par lettre recommandée avec accusé de réception adressée à l’organisme garant.
Lorsque le préfet fait appel aux garanties financières, l’État se substitue à l’exploitant et devient
maître d’ouvrage pour la remise en état du site ou pour l’intervention en cas d’accident ou de
pollution ou de rupture de digues ou de verses.
Le préfet peut également procéder à l’appel des garanties financières lors de la disparition
juridique de l’exploitant ; c’est-à-dire le décès de la personne physique, ou la dissolution de la
personne morale en cas de procédure de liquidation ou de fusion-absorption.
Dans cette situation, le préfet appelle directement la garantie financière sans procéder à une mise
en demeure qui n’a plus lieu d’être. Les garanties financières doivent être appelées de manière
systématique lorsque la remise en état du site ou la surveillance du stockage n’a pas été effectuée
en totalité.
Quant à la levée des garanties financières, le préfet la prononce lorsque l’exploitant a procédé à
la remise en état de son site, totalement ou partiellement, ou lorsqu’elles n’ont plus lieu d’être,
par exemple lorsque l’activité a été totalement ou partiellement arrêtée.
L’exploitant doit adresser au préfet, au moins six mois avant l’échéance de l’arrêté d’autorisation,
une notification de fin d’exploitation, même si la carrière n’a été remise en état que partiellement,
accompagnée d’un dossier comprenant :
- le plan à jour de l’exploitation (par exemple avec photos aériennes),
- le plan de remise en état définitif,
- un mémoire sur l’état de la carrière.
73
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières
Dans le cas où la remise en état n’est pas totalement effectuée lors de cette notification,
l’exploitant, après la remise en état définitivement achevée, en informe le préfet qui peut alors
entamer la procédure de levée des garanties financières.
Pour rendre sa décision, le préfet prend en considération les dangers et inconvénients résiduels
de l’installation. Sa prise de décision ne peut intervenir qu’après, d’une part, la consultation des
maires des communes intéressées, et d’autre part, le procès-verbal de récolement rédigé par
l’inspection des installations classées, constatant la conformité de la remise en état de la carrière.
Le préfet, peut même, s’il l’estime utile, demander la réalisation, aux frais de l’exploitant, d’une
évaluation critique, par un tiers expert, des éléments techniques, pour justifier la levée de
l’obligation de garantie55.
La levée totale ou partielle des garanties financières peut intervenir à la demande de l’exploitant,
ou à l’initiative spontanée de l’administration lorsqu’elle constate que la mise en état totale ou
partielle du site a été réalisée.
Le préfet émet, dans ce cas, un arrêté complémentaire de levée des garanties et précise dans celui-
ci la date à laquelle les garanties financières prendront fin et statuera, en fonction des dangers ou
inconvénients résiduels de la carrière, sur l’opportunité d’une levée totale ou partielle de
l’obligation de garanties financières.
Pour les stockages de déchets inertes et de terres non polluées de catégorie « A », les garanties
financières couvrant ces stockages, peuvent être levées, dès lors que l’exploitant justifie dans son
dossier de cessation d’activité que ces stockages ne sont plus susceptibles de donner lieu à un
accident majeur à la suite d’une défaillance ou d’une mauvaise exploitation.
Pour justifier cette absence de risque d’accident majeur, l’exploitant fournit dans son dossier de
cessation d’activité un certain nombre d’informations permettant d’évaluer les risques de
glissement des terrils ou des stockages de déchets56.
74
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières
Dans le cas où les garanties financières ont été constituées mais ne sont pas renouvelées selon les
échéances prévues, le préfet met en demeure l’exploitant de les renouveler, et ce dès la
constatation de non-renouvellement. Le préfet informe l’exploitant par cette mise en demeure
que l’activité de la carrière sera suspendue à l’expiration des garanties financières.
Si la mise en demeure se solde par un échec, la procédure de consignation pourra être mise en
place. Si toutefois l’exploitant ne s’y conforme pas, le préfet prononce une suspension du
fonctionnement de la carrière, après consultation et avis de la commission départementale des
carrières, à partir du jour de l’expiration des garanties jusqu’à constitution des garanties
financières.
75
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières
L’arrêté préfectoral peut aussi prévoir une suspension de l’autorisation d’exploiter en cas de non
renouvellement des garanties financières.
En effet, le non-respect d’un arrêté préfectoral complémentaire est passible d’une contravention
de 5ème classe, qui est multiplié par cinq pour les personnes morales.
Le non-respect d’un arrêté de mise en demeure de respecter un arrêté préfectoral complémentaire
est un délit, puni de deux ans d’emprisonnement et de 150 000 € d’amende57.
Ces sanctions ont pour corollaire l’impossibilité de fait d’obtenir de nouvelles autorisations. En
effet, cela sera relevé lors de l’appréciation de la capacité technique et financière, en cas de
prochaine demande d’exploiter une carrière.
Il arrive que les experts-comptables et leurs équipes puissent manquer de temps pour se
documenter, alors qu’une bonne base de documentation est primordiale pour être des partenaires
efficaces et compétents. Devant ce constat, j’ai décidé de réunir les principales informations de
cette section au sein d’un même tableau. Celui-ci propose, par une lecture simple et rapide, les
éléments essentiels à connaître, relatifs à la définition des garanties financières. Il a été constitué
de façon à permettre à l’utilisateur, à la recherche d’informations plus détaillées, de se référer
facilement aux différents paragraphes de cette section. Cet outil vous est présenté en annexe 11.
76
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières
De plus, comme je vous l’ai présenté dans la 1ère partie de ce mémoire58, si le site comporte des
installations de stockage de déchets inertes résultant de son exploitation, les garanties financières
tiennent aussi compte de :
- la surveillance des installations de stockage de déchets inertes et de terres non polluées résultant
de l’exploitation de la carrière, lorsqu’elle sont susceptibles de donner lieu à un accident majeur
à la suite d’une défaillance ou d’une mauvaise exploitation, tel que l’effondrement d’une verse
ou la rupture d’une digue
- l’intervention en cas d’effondrement de verses ou de ruptures de digues constituées de déchets
inertes et de terres non polluées résultant de l’industrie extractive lorsque les conséquences sont
susceptibles de donner lieu à un accident majeur.
L’arrêté ministériel du 9 février 2004 modifié par l’arrêté du 24 décembre 2009 (JORF du 16
janvier 2010) relatif à la détermination du montant des garanties financières, présente les
conditions d’évaluation et de révision du montant des garanties financières de remise en état des
carrières.
La circulaire du 9 mai 2012 relative aux garanties financières pour la remise en état des carrières
et au stockage des déchets de l’industrie des carrières 59 précise les modalités de mise en place
des garanties financières relatives aux carrières, tant pour la remise en état du site d’exploitation
que pour la gestion des installations de stockage de déchets des carrières.
La demande d’autorisation précise les modalités retenues pour mettre en place les garanties
financières notamment leur nature, leur montant et les délais de constitution.
58 1ère partie, chapitre 2, section 2 – Les particularités comptables, 1. La mise en place de garanties
financières (p. 50)
59 Texte non paru au journal officiel
77
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières
Le montant des garanties financières et les modalités d’actualisation sont fixés dans l’arrêté
préfectoral d’autorisation.
Le calcul du montant des garanties financières est fixé par voie réglementaire, soit par calcul
forfaitaire défini par l’arrêté ministériel du 9 février 2004 modifié, soit par l’évaluation détaillée
et exhaustive.
L’arrêté du 9 février 2004 relatif à la détermination du montant des garanties financières de remise
en état des carrières prévues par la législation des installations classées fixe les méthodes de
détermination du montant des garanties financières de remise en état des carrières.
Le montant des garanties financières peut être établi selon un mode de calcul forfaitaire ou une
évaluation détaillée et exhaustive.
Pour les carrières, le montant des garanties financières tient compte a minima du coût de remise
en état par une société tierce du site après exploitation. Les opérations de remise en état sont
détaillées dans l’arrêté préfectoral d’autorisation.
Il est important de distinguer les mesures qui relèvent de la remise en état de celles qui sont
inhérentes à un projet d’aménagement. En effet, ces dernières ne sont pas soumises à l’obligation
de garanties financières.
Le montant de référence des garanties financières, figurant dans l’arrêté préfectoral, est établi
selon le mode de calcul forfaitaire pour les trois catégories d’exploitation de carrières suivantes :
- les carrières de matériaux meubles en nappe alluviale ou superficielle,
- les carrières en fosse ou à flanc de relief,
- les autres carrières à ciel ouvert.
78
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières
Le montant de référence des garanties financières est calculé, pour ces trois catégories, selon les
formules ci-après, avec α tel que :
Index (1 + TVAR )
α= X
Index0 (1 + TVA0 )
Avec :
Index = indice TP01 utilisé pour l’établissement du montant de référence des garanties
financières fixé dans l’arrêté préfectoral
Index0 = indice TP01 de mai 2009, soit 616,5
TVAR = taux de la TVA applicable lors de l’établissement de l’arrêté préfectoral fixant le
montant de référence des garanties financières
TVA0 = taux de la TVA applicable en janvier 2009 soit 0.196
60 Hectare
79
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières
80
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières
Pour cette méthode d’évaluation du montant de référence des garanties financières, les éléments
à fournir sont les suivants :
- le schéma prévisionnel d’exploitation et de remise en état par période considérée,
- la valeur des différents paramètres pertinents de la formule de calcul forfaitaire au cours de
chaque période considérée.
Pour les trois catégories d’exploitation mentionnées précédemment, lorsqu’il apparaît que le
résultat du calcul forfaitaire diffère notablement du coût réellement estimé de la remise en état,
la méthode de l’évaluation détaillée et exhaustive peut être utilisée, à l’initiative du préfet
seulement, et non plus à la demande de l’exploitant, comme cela était possible pour
l’établissement et/ou la révision des garanties financières établis avant l’application de l’arrêté
du 24 décembre 2009.
En effet, auparavant, si le montant des garanties financières évaluées par cette méthode était
moins élevé qu’avec la méthode de l’évaluation forfaitaire, l’exploitant pouvait faire établir le
bien-fondé de ses allégations au moyen d’une analyse critique qui validait le montant de la
garantie qu’il proposait. Cette analyse devait être effectuée par un organisme tiers ayant fait
l’objet d’un agrément ministériel. Le préfet, au vu des éléments apportés par l’exploitant et le
tiers expert, arrêtait, s’il y avait lieu, la baisse du montant des garanties financières.
À l’heure actuelle, lorsque le montant des garanties financières est établi par une évaluation
exhaustive, c’est le préfet qui valide le montant de celles-ci au vu des éléments présentés par le
pétitionnaire. Le recours à un organisme agréé pour l’évaluation exhaustive a été également
supprimé.
Si, le préfet estime que le montant des garanties financières évalué de manière détaillée et
exhaustive est plus élevé qu’en appliquant la méthode de l’évaluation forfaitaire, il peut imposer
un montant de garanties financières supérieur. Mais une telle décision ne pourra être prise
qu’après avis du Conseil Supérieur de la Prévention des Risques Technologiques.
81
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières
Concernant les carrières souterraines et les affouillements du sol, le montant des garanties
financières est déterminé automatiquement par une évaluation détaillée et exhaustive, sans faire
appel à l’évaluation forfaitaire.
En cas de choix de cette méthode d’évaluation du montant de référence des garanties financières,
les éléments à fournir sont les suivants :
- le schéma prévisionnel d’exploitation et de remise en état par période considérée,
- l’analyse critique des coûts de remise en état,
- l’évaluation détaillée et exhaustive des coûts de remise en état par période considérée
correspondant à la remise en état prévue par l’arrêté d’autorisation, ou l’arrêté complémentaire.
Cette évaluation est établie poste par poste. Elle prend en compte la totalité des dépenses de
remise en état, et notamment les dépenses de démantèlement des installations situées sur
l’emprise autorisée, de fourniture éventuelle de matériaux et de leur transport, des différents
travaux de remise en état (dont les mouvements de stériles, les travaux de végétalisation...), de
maîtrise d’œuvre et d’assistance à maîtrise d’ouvrage.
Le montant des garanties financières concernant le stockage de déchets inertes et de terres non
polluées de catégorie « A » vient s’ajouter à celui des garanties financières pour remise en état du
site.
Tout comme celui effectué pour la remise en état du site, le calcul du montant des garanties
financières pour les installations de stockage de déchets inertes et de terres non polluées de
catégorie « A » peut s’effectuer selon une méthode forfaitaire ou selon les coûts réels.
Avec :
C2 : le même coefficient C2 que lors de la détermination du montant des garanties
financières de remise en état des carrières
82
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières
Le montant des garanties financières complémentaires peut également être déterminé selon les
coûts réels, d’une part, des travaux de surveillance de déchets inertes et de terres non polluées
dite de catégorie « A », et d’autre part, d’interventions en cas d’effondrement de verses ou de
rupture de digues.
La circulaire du 9 mai 2012 relative aux garanties financières pour la remise en état des carrières
et au stockage des déchets de l’industrie des carrières indique en annexe les coûts suivants :
61 En hectare
83
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières
L’attestation de renouvellement des garanties financières doit être adressée, par l’exploitant de la
carrière, au préfet au moins trois mois avant leur échéance.
Ce renouvellement des garanties financières auprès de l’organisme garant fait en même temps
l’objet d’actualisation du montant des garanties financières.
Les modalités d’actualisation des garanties financières, tout comme leur montant, sont fixées
dans l’arrêté préfectoral d’autorisation.
De plus, l’actualisation du montant des garanties financières doit également s’effectuer en cas
d’augmentation supérieure à 15% de l’indice TP0162 sur une période inférieure à 5 ans, et ce, dans
les six mois qui suivent ces variations.
Le montant actualisé des garanties financières est obtenu par application de la méthode
d’actualisation, précisée à l’annexe III de l’arrêté ministériel du 9 février 2004 modifié, au montant
de référence figurant dans l’arrêté préfectoral, pour la période considérée.
62 Index TP01 : Index général tous travaux. Indice ayant pour référence 100 en janvier 1975.
84
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières
Avec :
CR = montant de référence des garanties financières pour la période considérée
Cn = montant des garanties financières à provisionner l’année n, et figurant dans le
document d’attestation de la constitution de garanties financières
Indexn = indice TP01 au moment de la constitution du document d’attestation de la
constitution de garanties financières
IndexR = indice TP01 utilisé pour l’établissement du montant de référence des garanties
financières fixé par l’arrêté préfectoral ou indice TP01 de mai 2009, à savoir 616.50, pour
les carrières conservant comme montant de référence le montant forfaitaire calculé en
appliquant les dispositions de l’arrêté du 9 février 2004
TVAn = taux de TVA applicable au moment de la constitution du document d’attestation
de la constitution de garanties financières
TVAR = taux de TVA applicable à l’établissement de l’arrêté préfectoral fixant le montant
de référence des garanties financières. Pour les carrières conservant comme montant de
référence le montant forfaitaire calculé en appliquant les dispositions de l’arrêté du 9
février 2004, ce taux est de 0.196
Comme énoncé supra, les garanties financières doivent être renouvelées au moins tous les cinq
ans et au moins trois mois avant leur échéance. Mais elles peuvent également faire l’objet d’une
réévaluation à tout moment.
Le montant des garanties financières est modifié en cas de : changement de garant, changement
de forme des garanties financières, de modification des modalités de constitution, changement
85
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières
des conditions d’exploitation qui conduirait à une augmentation du coût initialement estimé de
la remise en état du site.63
Ainsi, l’exploitant doit informer le préfet de toutes modifications des conditions d’exploitation,
conduisant à une modification du coût de remise en état ou de mise en sécurité, et qui nécessite
par conséquence une révision du montant de référence des garanties financières.
L’exploitant doit également informer le préfet de toute évolution de ses propres capacités
techniques et financières (difficultés financières, changement de contrôle...). En effet, si le préfet
constate que les capacités techniques et financières ne sont pas susceptibles de permettre de
satisfaire aux obligations prévues par l’arrêté préfectoral, le préfet peut imposer la révision des
garanties financières.
Le préfet émet un arrêté complémentaire modifiant ainsi le montant des garanties financières.
Cet arrêté complémentaire doit être motivé par le préfet. L’article R.516-5 du code de
l’environnement précise que cet arrêté complémentaire ne crée d’obligations qu’à la charge de
l’exploitant, à qui il appartient de réviser contractuellement le montant des garanties financières
dans un délai fixé par le préfet.
86
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières
Les entreprises ne sont pas soumises à l’obligation de tenir une comptabilité des engagements.
Elles peuvent organiser le suivi des engagements par un recensement périodique, principalement
à la clôture de l’exercice, de manière extra-comptable. Les garanties financières sont des
opérations non inscrites au bilan.
Selon l’article R.123-196-9° du code de commerce, tous les commerçants (personnes physiques ou
morales) doivent indiquer dans l’annexe le montant des engagements financiers classés par
catégories (donnés, reçus, réciproques), en distinguant ceux qui concernent les dirigeants, les
filiales, les participations et les autres entreprises liées.
Le P.C.G. précise que les engagements financiers sont à mentionner dans l’annexe, dès lors qu’ils
sont significatifs et que leur connaissance est nécessaire à l’appréciation de la situation financière
de l’entité.
Les garanties financières étant la plupart du temps significatives, seront donc mentionnées dans
l’annexe, dans les engagements hors bilan, dans la catégorie des engagements financiers donnés.
Comme nous venons de le voir, les garanties financières sont une condition sine qua none pour
obtenir une autorisation d’exploiter. En effet, elles jouent un rôle capital au plan de
l’environnement, lorsqu’elles sont appelées, en cas de défaillance de l’exploitant. C’est pourquoi,
j’attire votre attention sur l’importance, au cours d’une mission de révision annuelle, de suivre
les faits qui ont marqué l’année écoulée. Un renouvellement d’exploitation, une extension ou un
changement d’exploitant peuvent avoir lieu, et ces situations particulières ont des incidences sur
les garanties financières. Viennent s’ajouter à cela, des évènements non inhérents à la
carrière, comme les variations de l’indice TP01, qui sont susceptibles d’influer sur le montant des
garanties financières. C’est la raison pour laquelle, il est nécessaire de contrôler, chaque année,
ces garanties dans leur ensemble. Un certain nombre de points sont à vérifier : sur leur
constitution, leur renouvellement, leur actualisation et éventuellement sur la nécessité de leur
révision. De plus, ces garanties doivent faire l’objet de mentions dans l’annexe des comptes
annuels, qu’elles soient suivies dans le cadre de la tenue d’une comptabilité des engagements ou
de manière extra-comptable. Ainsi, pour faciliter le travail de révision annuelle, je vous propose,
en annexe 12, une feuille de travail regroupant cet ensemble de points de contrôle impératifs.
87
88
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites
La remise en état d’un site d’extraction de carrière a pour objectifs l’optimisation de l’insertion
de ce site dans son milieu naturel, compte tenu des spécificités environnementales et du
voisinage, et la sécurité des personnes et des biens à assurer. La mise en œuvre de cette remise
en état permet de gommer le plus possible les traces de l’activité extractive. L’opération de
remise en état se traduit matériellement par des actes de réhabilitation et n’a donc ni pour objet
ni pour effet, une remise en état du site à restituer à l’identique. Cela n’est nullement possible
dans la mesure où l’extraction laisse des traces irréversibles sur l’environnement.
D’une part, la remise en état a pour vocation d’assurer la protection des intérêts visés aux
articles L.511-1 et L.211-1 du code de l’environnement, à savoir la commodité du voisinage, la
santé, la sécurité, la protection de la nature, de l’environnement et des paysages, la conservation
des sites et des monuments, une gestion équilibrée et durable de la ressource en eau. Et d’autre
part, elle doit prendre en compte l’usage futur du site. Ainsi, les exploitants de carrières ont la
lourde tâche de s’assurer, entre autres, de la stabilité du terrain, de la sécurité des populations et
d’un retour à l’équilibre du milieu naturel.
La mise en place de la remise en état des sites d’exploitation de carrières implique une remise
en état de type coordonnée.
L’un des principaux objectifs de la remise en état coordonnée est de favoriser au maximum
l’insertion de la carrière dans son environnement. Elle permet de limiter les atteintes paysagères
en gommant, au fur et à mesure, les traces parfois très voyantes laissées par l’exploitation de la
carrière.
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2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites
Lorsqu’une carrière soumise à autorisation est mise à l’arrêt définitif, l’exploitant remet son site
en état tel qu’il ne s’y manifeste aucun danger ou inconvénient pour la santé, la salubrité
publique ni pour l’environnement. La remise en état doit permettre un usage futur du site
déterminé, conjointement avec la collectivité compétente en matière d’urbanisme et le
propriétaire du site.64
La réglementation impose que la remise en état du site soit achevée au plus tard à l’échéance de
l’autorisation (sauf en cas de renouvellement de l’autorisation d’exploiter) et qu’elle comprenne
a minima65 la mise en sécurité des fronts de taille, le nettoyage de l’ensemble des terrains et la
suppression de toutes les structures n’ayant plus d’utilité après la remise en état du site, ainsi
que l’insertion satisfaisante du site dans le paysage. Il s’agit bien de mesures minimales que
devra respecter le carrier lors de la mise à l’arrêt définitif de son activité, mais elles seront
complétées selon une approche au cas par cas de chaque site.
Les conditions de remise en état doivent être présentées dès la demande d’autorisation : elles
sont précisées dans l’étude d’impact et constituent donc un élément d’appréciation du projet,
puis de conduite de l’exploitation. C’est un élément indissociable de l’autorisation.
Il est très important de distinguer les travaux de remise en état, autrement dénommés travaux
de réhabilitation, et l’aménagement (ou le réaménagement, terme souvent davantage utilisé) qui
optimise la valeur du site en lui donnant une nouvelle affectation.
La remise en état des carrières aujourd’hui en activité se déroule de manière coordonnée avec
l’exploitation. Les travaux d’extraction doivent être exécutés selon un plan de phasage annexé à
90
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites
l’arrêté d’autorisation et chaque achèvement de phase donne lieu à des opérations de remise en
état partielle de la carrière. En effet, cela a pour avantage de limiter les surfaces en
dérangement, minimisant ainsi l’impact de la carrière. Cette méthode permet aussi de limiter le
montant des garanties financières devant être souscrites par l’exploitant.
Dans la mesure où l’arrêté d’autorisation détermine les conditions de remise en état du site, il
appartient alors au carrier de se conformer aux prescriptions de son arrêté d’autorisation et le
cas échéant à celles qui figurent dans les arrêtés complémentaires édictés par le préfet.
Pour rappel, si l’autorisation préfectorale a été obtenue avant le 31.12.2003, les conditions de
remise en état sont déterminées lors d’une procédure de concertation (cf annexe 10).
Le plus souvent, la remise en état d’un site ne se limite pas au seul respect des contraintes
réglementaires. Elle est accompagnée par une opération d’aménagement ayant pour effet de
valoriser les lieux par la création d’aménagements, d’infrastructures... afin de leur donner une
affectation nouvelle, parfois différente de l’occupation initiale.
91
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites
systèmes et des habitats naturels, de la faune et de la flore sauvage dans le but de promouvoir
la diversité biologique, singulièrement par la restauration appropriée de la valeur esthétique du
paysage. Les projets doivent être novateurs et contribuer au développement durable. La
subvention européenne offre la possibilité de prendre en charge une partie des frais dont le
montant n’excède pas la moitié du coût total des projets.
Les subventions du F.E.D.E.R. : elles peuvent être demandées car leur objectif a pour but de
renforcer l’attractivité, la compétitivité et l’emploi d’une région, notamment par la protection et
l’amélioration de l’environnement. Les programmes opérationnels régionaux développent à
l’attention des carriers les critères d’éligibilité. Ils définissent les actions concrètes à mettre en
œuvre et leurs enveloppes financières. Ces subventions varient d’une région à une autre.
Les prêts à taux d’intérêts réduits attribués par la Banque Européenne d’Investissement :
cette dernière a pour objectif de favoriser l’intégration, le développement et la cohésion
économique et sociale des États membres de l’Union Européenne, en accordant des
financements à long terme en faveur de projets d’investissement.
Le projet doit répondre aux trois critères d’éligibilité suivants :
- contribuer à un ou plusieurs objectifs retenus par la B.E.I. tels que le développement des PME,
le développement économique de la Région, la protection et l’amélioration de l’environnement
naturel et urbain, la mise en place d’actions pédagogiques sur les enjeux environnementaux
comme par exemple l’aménagement de promenades sur le site d’une ancienne carrière en eau ;
- cibler la protection de l’environnement et la contribution au développement durable ;
- démontrer que l’intervention de la B.E.I. apporte une valeur ajoutée au projet.
En règle générale, les emprunts ne peuvent pas dépasser la moitié du coût total du projet à
financer et sont attribués par des intermédiaires financiers qui rétrocèdent des lignes de
financement.
Les carriers peuvent également aussi de subventions d’aménagement des carrières de la part :
- des agences de l’eau qui subventionnent les travaux et les études d’aménagement des carrières
permettant de veiller à la bonne qualité de la ressource en eau (par exemple : bassin de stockage
d’eau pour prévenir des inondations ou de la sécheresse),
- des acteurs locaux tels que les conseils régionaux et les communes.
92
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites
1. Comptabilisation de la provision
L’avis du C.N.C. n°2000-01 distingue deux notions capitales pour la comptabilisation des coûts
de démantèlement et des coûts de remise en état de site : celle de dégradation immédiate et celle
de dégradation progressive.
La dégradation est dite immédiate lors de l’installation même de l’exploitation. Le seul fait
d’organiser l’exploitation sur le site sans même déployer l’activité est une dégradation.
Lors d’une dégradation immédiate, l’avis du C.N.C. précité stipule que la réalisation de
l’installation fait naître l’obligation de remise en état et la sortie de ressources est inéluctable.
L’exploitant sera contraint de démanteler l’installation dans son intégralité. Un passif (une
provision) doit donc être constaté, dès lors que l’installation est intervenue, pour le montant
total du coût de remise en état. En contrepartie, un actif est comptabilisé pour ce même montant
en tant qu’élément du prix de revient de l’installation et doit faire l’objet d’un plan
d’amortissement propre. Ces coûts ne sont donc plus déduits par le biais d’une dotation aux
provisions. L’actif de démantèlement est à amortir sur la durée de production ou d’utilisation
de l’immobilisation corporelle au titre de laquelle la provision pour coût de démantèlement,
d’enlèvement et de remise en état, est constituée. Le mode d’amortissement de l’actif de
démantèlement peut être le mode linéaire, ou le mode des unités de production si l’actif sous-
jacent est amorti selon ce même mode.
Lors d’une dégradation progressive, la sortie de ressources est liée à la dégradation du site
au fur et à mesure de son exploitation. Ainsi, à la date de clôture de l’exercice, l’obligation de
remise en état du site n’entraine pas de sortie de ressources probable pour la partie du site qui
n’est pas encore exploitée, donc non dégradée. De ce fait, une provision ne doit être constatée
au passif du bilan, qu’à hauteur des travaux correspondant à la dégradation effective du site à
93
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites
la date de clôture de l’exercice. La contrepartie est une charge (dotation aux provisions) entrant
dans le coût de production. Aucune provision ne peut être en revanche constatée au titre de la
remise en état qui devra être réalisée à raison de la partie du site non encore exploitée.
La provision est inscrite au crédit du compte 1581 « Provisions pour remises en état ».
La provision pour remise en état constituée doit faire l’objet d’une information dans l’annexe.
L’information à donner dans l’annexe sur les provisions et les passifs éventuels a été précisée
par le règlement n°2000-06 du 7 décembre 2000 du C.R.C. et par l’avis n°2005-H du 6 décembre
2005 du comité d’urgence du C.N.C.
2.1. Montants et mouvements ayant affecté les provisions pour remise en état du
site
Selon l’article 531-2/4 du P.C.G., pour chaque catégorie de provisions, les montants, à
mentionner dans l’annexe, pour autant qu’ils soient significatifs, sont les suivants :
- la valeur comptable à l’ouverture et à la clôture de l’exercice,
- les provisions pour risques et charges constituées au cours de l’exercice,
- les montants utilisés au cours de l’exercice,
- les montants non utilisés repris au cours de l’exercice.
Selon l’A.M.F., il convient, pour les reprises de montants non utilisés individuellement
significatifs, d’indiquer la motivation de la reprise66.
66 Bulletin Mensuel d’Information de la Commission des Opérations de Bourse n°365, février 2002,
pages 34 et suivantes
67 Francis Lefebvre Mémento pratique Comptable 2015, n°2600
68 Article 532-3
69 Tableau présenté entre autres dans le Francis Lefebvre Mémento Comptable 2015, p. 1174
94
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites
Les provisions pour remise en état de carrières, par leur nature même, couvrent des dépenses
importantes. Elles sont donc naturellement jugées significatives. Cependant, il est important de
préciser que l’avis C.N.C. n°2000-01 sur les passifs (§3.2) n’apporte aucune précision quant à
l’appréciation du caractère significatif du montant d’une provision, notamment en ce qui
concerne l’élément de comparaison (total bilan, total du poste provisions pour risques et
charges), ce qui laisse une certaine latitude à l’entreprise et à l’appréciation de ses experts-
comptables et commissaires aux comptes.
Or, pour les provisions d’un montant individuellement significatif, l’article 531-2/4 du P.C.G.
indique que des précisions suivantes doivent être apportées :
- la nature de l’obligation provisionnée et de l’échéance attendue des dépenses provisionnées,
- les incertitudes liées à l’évaluation ou aux échéances de ces dépenses en précisant, le cas
échéant, les hypothèses ayant conduit à l’estimation,
- le montant de tout remboursement attendu, ainsi que de l’actif comptabilisé au titre de ce
remboursement.
Dans les cas exceptionnels où aucune provision ne peut être constatée, l’article 531-2/4 du
P.C.G. requiert qu’une mention soit portée dans l’annexe, précisant la nature du passif
concerné, ainsi que les raisons ne permettant pas d’évaluer de façon fiable la sortie de
ressources ou l’échéance de l’obligation.
Cet avis vient compléter l’article 531-2/4 du P.C.G. relatif aux informations à mettre dans
l’annexe dans le cas de provisions pour démantèlement, enlèvement et remise en état lors de
dégradations immédiates.
Selon cet avis, les informations spécifiques suivantes doivent être ajoutées dans l’annexe :
- augmentation au cours de l’exercice du montant actualisé résultant de l’écoulement du temps
et de l’effet de toute modification du taux d’actualisation,
95
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites
Le traitement fiscal de la provision pour remise en état des sites diffère selon qu’il s’agit d’une
dégradation immédiate ou progressive.
Dans le cas de dégradation immédiate, la provision, en tant que telle, n’est pas déductible
fiscalement.
Comme je l’ai présenté en amont, la provision pour dégradation immédiate a pour contrepartie
un actif qui vient majorer le prix de revient de l’installation pour le montant total du coût de
remise en état. Le régime fiscal est donc cohérent avec le mode de comptabilisation de cette
provision qui n’impacte pas le compte de résultat.
Quant à l’amortissement de l’actif de contrepartie, il est déductible fiscalement. Aucun
retraitement extra-comptable n’est à effectuer.
Il est important de rappeler que malgré l’absence de déduction fiscale de cette provision,
l’entreprise n’est pas exonérée de son obligation de justifier de l’estimation qu’elle a faite des
coûts futurs et des méthodes utilisées à cette fin, dans la mesure où, entre autres, le montant
déductible de l’amortissement de ces coûts dépend de cette estimation.
D’un point de vue fiscal, le C.G.I.70 précise que l’amortissement de l’actif de contrepartie doit
être calculé selon le mode linéaire et réparti sur la durée d’utilisation ou d’exploitation du site
ou des installations.
96
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites
Cependant, l’administration fiscale admet qu’un amortissement selon les unités d’œuvre puisse
être appliqué, en dérogation au mode d’amortissement linéaire, si ce mode d’amortissement est,
d’une part, retenu en comptabilité pour l’immobilisation corporelle sous-jacente, et d’autre
part, répond aux critères définis au sixième alinéa du n°102 de l’instruction 4 A-13-05 du 30
décembre 2005. Ces critères concernent notamment les biens et équipements pour lesquels la
consommation d’avantages mesurée par les unités d’œuvre reflète une dépréciation effective et
définitive, et dont le rythme de consommation des avantages économiques mesuré en unités
d’œuvre est connu dès l’origine de manière fiable et ne varie pas de manière aléatoire.
L’actif de contrepartie de la provision doit faire l’objet d’un plan d’amortissement, quelle que
soit la nature de l’actif sous-jacent, notamment lorsque cet actif est un terrain qui n’est pas
amortissable.
Comme je vous l’ai présenté précédemment, dans ce cas, la provision est comptabilisée, de
manière similaire aux autres provisions pour risques et charges, par une dotation en compte de
résultat. Ces dotations annuelles sont déductibles fiscalement, dès lors qu’elles respectent les
conditions cumulatives applicables aux provisions pour risques et charges, à savoir :
- la perte ou la charge doit être nettement précisée quant à son objet et à son montant,
- la perte ou la charge doit être probable,
- la probabilité de la perte ou de la charge doit résulter d’évènements en cours à la clôture de
l’exercice,
- la provision doit être destinée à faire face à une perte ou à une charge déductible,
- la provision doit être effectivement comptabilisée et figurer dans le tableau des provisions
joint à la déclaration des résultats de l’exercice.
Toutefois une telle provision n'est admise en franchise d'impôt, qu'à la condition que son
montant soit calculé de manière aussi précise que possible. Tel n'est pas le cas, par exemple,
d'une provision déterminée selon une évaluation globale, sans tenir compte de la superficie et
de la profondeur de chacune des parcelles exploitées.
97
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites
Par ailleurs, l'administration a précisé (cf. BOI-BIC-PROV-20-10-30) que les dépenses rendues
nécessaires par la réhabilitation des sites exploités revêtent le caractère de charges déductibles
du résultat fiscal, dès lors qu'elles ne confèrent pas aux terrains ainsi réhabilités une valeur
supérieure à celle qui aurait été la leur si la carrière n'avait pas été ouverte.
Les dépenses ayant le caractère de charges peuvent faire l'objet d'une déduction anticipée sous
la forme d'une provision, en application de l'article 39-1-5° 1er alinéa du C.G.I., lorsqu'elles
apparaissent comme nettement précisées et rendues probables par des évènements en cours.
Pour établir que la première des deux conditions est remplie, les exploitants doivent être en
mesure d'évaluer les frais correspondant aux travaux de remise en état avec une approximation
suffisante, et avoir dressé un plan d'étalement dans le cas où ces travaux s’effectuent sur plus
d'un exercice.
Après avoir identifié les différents types de dégradations, il me semble très pratique et utile de
s’appuyer sur un tableau récapitulatif qui présente de manière synthétique, le traitement
comptable et fiscal, de la provision, de sa contrepartie et des coûts concernés pour chacun des
types de dégradations. Mon annexe 14 constitue cet outil.
Ensuite, dans le but de faciliter le travail de révision annuelle relatif à l’analyse de cette
provision, je vous suggère, en annexe 15, un ensemble de points indispensables au contrôle de
la justesse des traitements comptable et fiscal de la provision.
Comme vu supra, l’annexe des comptes annuels doit mentionner des informations spécifiques à
cette provision. Je vous propose, en annexe 16, une feuille de travail permettant de vérifier si
l’annexe des comptes annuels comporte l’intégralité de ces informations. Certains cas, devant
rester exceptionnels, ne permettent pas d’établir une évaluation fiable du montant de
l’obligation de remise en état du site. J’ai cependant inclus cette éventualité, dans mon
annexe 16, afin de présenter la globalité des situations.
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2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites
Le coût de remise en état des carrières pendant l’exploitation, et lors de leur mise à l’arrêt
définitif, s’avère très conséquent pour l’exploitant. Il lui appartient de faire preuve de prudence
en les anticipant et en s’assurant de la pérennité de ses capacités financières tout au long de la
vie de l’installation. L’anticipation de ces dépenses futures de remise en état de la carrière se
traduit par la constitution de provisions pour remise en état.
Je vais vous montrer que cela ne s’effectue pas sans difficulté, d’autant plus que certains choix
relatifs à l’évaluation, l’actualisation et la révision du montant de la provision, peuvent être
effectués.
Les provisions constituent toujours un domaine sensible pour la détermination des résultats
comptable et fiscal.
Dans la mesure où les coûts de remise en état des carrières représentent des sommes
importantes, l’évaluation d’une provision pour remise en état est un exercice à la fois délicat et
complexe. Il est primordial de retenir la meilleure estimation de la sortie de ressources
attendues au titre de la remise en état de site, tout en prenant en compte l’ensemble des
obligations incombant à l’entreprise.
La provision pour remise en état des sites doit être évaluée pour les coûts concourant
directement à l’extinction de l’obligation de l’entité envers le tiers (P.C.G. article 323-3). Elle doit
être évaluée pour le montant correspondant à la meilleure estimation de la sortie de ressources
nécessaire à l’extinction de l’obligation à cette date.
Lorsqu’il existe des indications objectives démontrant que des évènements futurs, susceptibles
d’avoir un impact sur le montant des coûts engendrés, se produiront, ceux-ci doivent être pris
en considération (P.C.G. article 323-6). Le carrier doit ainsi veiller à prendre en compte les
évolutions annoncées de la législation relative à la remise en état, l’amélioration des techniques
99
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites
Le montant provisionné ne doit pas tenir compte des éventuels profits ou remboursements que
pourrait percevoir l’entreprise afin d’appliquer le principe de non-compensation d’une
provision (un passif) avec un actif à recevoir en contrepartie (P.C.G. articles 323-7 et 323-8).
Ainsi, par exemple, en cas d’un remboursement par application des clauses d’une police
d’assurance, ou par le jeu de l’appel en garantie ou de la recherche en responsabilité d’un tiers,
la provision traduisant l’obligation doit être comptabilisée en totalité au passif, et une créance
comptabilisée distinctement à l’actif, si et seulement si, il est quasiment certain que l’entreprise
sera remboursée de ses dépenses.
Les coûts sont ceux directement nécessaires à l’extinction des obligations de démantèlement,
d’enlèvement et de remise en état.
Cette évaluation doit inclure tous les coûts directement attribuables aux opérations de
démantèlement, d’enlèvement et de remise en état de site, et ce, que ces opérations soient
réalisées par l’entreprise elle-même ou par des prestataires externes.
Les coûts suivants sont, par exemple, des coûts de remise en état directement liés aux
opérations de démantèlement :
- démantèlement proprement dit des constructions, au terme de leur utilisation, pour rendre le
site dans l’état fixé par la réglementation ;
- enlèvement ou transfert hors du site des installations et constructions ainsi démantelés ;
- opérations consistant à redonner au site son aspect initial ou un aspect naturel : par exemple
l’écrêtement des fronts de taille, la réalisation de pentes favorisant l’écoulement des eaux, le
régalage71 des matériaux stériles et des terres végétales, l’aménagement de bassins, la remise en
culture, la plantation d’arbres, l’engazonnement etc. ;
- sécurisation du site.
Ces coûts doivent inclure le cas échéant les études préalables d’estimation de faisabilité et de
préparation.
Lorsque le démantèlement d’une installation nécessite des équipements lourds qui devront
également être démantelés, les coûts d’entrée et de démantèlement de ces équipements doivent
100
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites
être intégrés dans la provision pour démantèlement ; ceci, dès lors que ces derniers ne peuvent
être utilisés à des fins autres que le démantèlement de l’installation et ont une valeur résiduelle
non significative à l’issue des opérations de démantèlement.
Il est évident que le choix des méthodes de démantèlement ou de remise en état de site aura une
incidence sur l’évaluation de la provision. Lorsque plusieurs méthodes sont possibles,
l’entreprise doit retenir l’estimation résultant du scénario le plus probable.
Dans la pratique, deux évaluations du coût de remise en état des carrières sont permises :
- l’évaluation sur la base des garanties financières,
- l’évaluation sur la base d’éléments réels.
Afin que la provision soit fiable, il est primordial que l’estimation à la base soit effectuée de
manière sérieuse et pertinente.
Le P.C.G. précise que le montant retenu doit correspondre à la meilleure estimation de la sortie
de ressources nécessaires à l’extinction de l’obligation, et que s’il existe plusieurs hypothèses
d’évaluation, l’entreprise doit alors retenir l’hypothèse la plus probable et devra faire mention
de ces incertitudes dans l’annexe (P.C.G. article 323-2).
101
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites
Comme étudié précédemment, le montant des garanties financières, qui sont exigées au titre de
chaque tranche quinquennale, peut faire l’objet d’une évaluation forfaitaire, ou d’une
évaluation détaillée et exhaustive. Ainsi, il est possible de partir du principe que les sommes
prévues au titre des garanties financières peuvent servir de base d’évaluation aux provisions,
dans la mesure où les sommes faisant l’objet de la garantie ont été expressément acceptées par
l’administration, en amont, dans l’arrêté d’autorisation, et ceci quelle que soit l’évaluation
retenue (forfaitaire ou réelle).
Tout d’abord, dans la mesure où le montant des garanties financières est évalué pour une
période de cinq années, et que la provision pour remise en état des sites doit, quant à elle, être
dotée au fur et à mesure de la dégradation progressive du site, l’entreprise d’exploitation de
carrière devra effectuer un état des lieux de l’avancement des surfaces exploitées et réaliser un
nouveau chiffrage. Ce dernier doit reprendre la formule de calcul utilisée lors de la
détermination du montant des garanties financières de la période quinquennale concernée. De
plus, lorsque le site comporte des installations de stockage de déchets inertes résultant de
l’exploitation, les garanties financières en tiennent compte (coûts de surveillance et
d’intervention en cas d’accident). Ce montant de garanties financières, propre aux installations
de stockage de déchets inertes, est à exclure du coût général de remise en état des sites pour le
calcul de la provision. En effet, ces coûts ne répondent pas à l’un des critères cumulatifs pour
être provisionnés ; ils ne sont pas une sortie probable ou certaine de ressources à la date
d’établissement des comptes.
Ensuite, dans la formule de calcul des garanties financières 72, il n’est pas clairement fait mention
de la prise en compte des coûts propres au démantèlement des installations (dégradation
immédiate) mais plutôt de ceux de la dégradation due aux méthodes d’extraction (dégradation
progressive). Or, les coûts de démantèlement font intégralement partie du coût général de
remise en état des sites pour le calcul de la provision.
Les limites, citées supra, de l’évaluation du coût de remise en état des carrières à partir des
garanties financières ouvrent une possibilité de recours à une évaluation sur la base d’éléments
réels.
102
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites
Cette méthode s’avère complexe dans l’évaluation, puisque cela implique la prise en compte de
données, tant internes qu’externes, relatives à la situation environnementale du site
d’exploitation. En effet, l’évaluation d’un programme de remise en état nécessite non seulement
de bonnes connaissances sur l’état interne du site, mais aussi la prise en compte d’éléments
extérieurs tels que le plan local d’urbanisme, le schéma de gestion des eaux, l’analyse des
caractéristiques du voisinage, l’état du marché des déchets…
En pratique, l’évaluation peut s’effectuer soit sur la base de données internes, notamment si des
opérations de démantèlement et de remise en état de site ont déjà été engagées par l’entreprise
antérieurement, soit sur la base de devis estimatifs réalisés par l’entreprise ou des prestataires
tiers.
La fraction des opérations prise directement en charge par l’entreprise doit être estimée sur la
base du coût de revient, dans les mêmes conditions que pour une immobilisation créée.
L’entreprise doit décomposer le processus de remise en état du site en tâches élémentaires et
déterminer pour chacune d’elle un coût. En effet, pour chaque dépense, il est primordial de
l’analyser et de la décomposer afin de permettre une valorisation unitaire précise des coûts de
l’opération. Par exemple, le démantèlement des installations nécessite le démontage des
équipements mais également leur nettoyage, leur chargement et leur transport ou destruction.
Ainsi, un taux horaire, propre à chacune des tâches composant le démantèlement des
installations, doit être attribué.
L’entreprise peut choisir également de confier tout ou partie de ces opérations de remise en état
du site à un prestataire externe. En règle générale, les carriers ont plutôt tendance à prendre en
charge eux-mêmes la majeure partie des travaux, afin de réduire les coûts au maximum.
Cependant, les travaux de remise en état du site nécessitent tellement de ressources et de
compétences diverses et variées, qu’il n’est pas rare que les carriers aient recours à des
entreprises extérieures tels des géomètres ou des bureaux d’études, chargés de la maîtrise
d’œuvre et de l’organisation des travaux. Ainsi, les tâches confiées à des prestataires externes
pourront être valorisées à l’aide de devis, par exemple.
Dans l’hypothèse où le coût de remise en état, évalué à partir d’éléments réels, est calculé de
manière précise et fiable, on ne comprendrait pas que ce montant ne puisse pas servir de base
au calcul des provisions.
103
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites
Préconisations de l’U.N.I.C.E.M.
L’U.N.I.C.E.M. préconise l’approche réelle, en provisionnant les frais de remise en état du site
au fur et à mesure de l’exploitation du gisement.
Ainsi, la dotation annuelle est calculée sur la base du budget de travaux à effectuer en
fonction de l’avancement de l’exploitation du gisement.
Exemple de calcul de la provision pour remise en état des sites, selon l’U.N.I.C.E.M. :
La dotation de l’exercice (D) est égale à :
D = (B-P)*Q/R
Avec : B : budget de travaux restant à réaliser au début de l’exercice
P : montant de la provision au début de l’exercice
R : quantités de matériaux restant à exploiter au début de l’exercice
Q : quantités de matériaux extraits dans l’exercice
Cependant, l’U.N.I.C.E.M. précise bien que d’autres modes de calcul peuvent être appliqués en
fonction des caractéristiques de l’exploitation et des remises en état à effectuer.
2. Actualisation de la provision
La révision des provisions doit avoir lieu à chaque date d’établissement des comptes (P.C.G.
article 324-1). Les principes d’évaluation étudiés précédemment s’appliquent également lors du
réajustement annuel.
Selon l’avis n°2005-H du comité d’urgence du C.N.C., lorsque l’effet de la valeur « temps » de
l’argent est significatif, le montant de la provision doit être égal à la valeur actualisée des
dépenses attendues, que l’on pense nécessaires pour éteindre l’obligation.
104
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites
Il en résulte qu’en raison de l’échéance de décaissements de ressources, qui peut être à long
terme (rappelons que pour les carrières les autorisations d’exploitation sont généralement de
trente ans), les provisions pour démantèlement, enlèvement et remise en état de site doivent
être actualisées.
Effectivement, pour tenir compte, d’une part, de la complexité des modalités d’application de
l’actualisation, notamment pour la détermination du taux et, d’autre part, de l’impact de
l’actualisation au titre de la première application du dispositif, le comité d’urgence du C.N.C. a
indiqué73 que la date d’application obligatoire de l’actualisation des coûts de démantèlement
dans les comptes sociaux était reportée74.
D’un point de vue fiscal, aucune disposition n’interdit à ce jour de procéder à l’actualisation des
coûts futurs envisagés au titre du démantèlement d’une installation. Cela étant, des travaux
sont en cours au sein du C.N.C.75 pour définir un cadre précis pour l’actualisation de ces coûts.
Des précisions complémentaires seront donc données, sur les modalités d’application et les
conséquences fiscales de l’actualisation, à l’issue de ces travaux.
Dans l’attente de ces précisions, les entreprises d’exploitation de carrières ont le choix de
procéder, ou non, à l’actualisation de ces coûts.
73 Dans l’avis n°2005-H du 6 décembre 2005, § 6.1 et communiqué du C.N.C. du 15 décembre 2006
74 L’actualisation n’est toujours pas obligatoire à ce jour, elle reste optionnelle.
75 Le C.N.C. a été remplacé par l’A.N.C. en 2009. L’A.N.C. fusionne le C.N.C. et le C.R.C.
76 Les taux des Obligations Assimilables du Trésor (O.A.T.) à 30 ans peuvent être une référence pour des
taux sans risque pour les sociétés d’exploitation de carrières où la remise en état du site n’est pas prévu
avant 30 ans par exemple.
105
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites
Lorsque l’entreprise décide d’actualiser sa provision pour remise en état du site, une charge de
désactualisation sera engendrée chaque année. Il s’agit d’une charge financière pour l’entreprise
et non un changement d’évaluation des coûts comptabilisés au passif et à l’actif (cf annexe 18).
Les coûts futurs de démantèlement et de remise en état du site doivent faire l’objet d’une
estimation initiale, soit lors de la mise en service du site, soit au cours de l’exploitation, à la date
où l’obligation est encourue ou formalisée, dans l’hypothèse où aucune obligation n’existait lors
de la mise en service. Cette estimation initiale, dont les deux méthodes d’évaluation ont été
présentées dans le paragraphe précédent, doit toutefois être révisée par l’entreprise dans
certains cas. En effet, l’estimation initiale du montant de la provision pour coûts de
démantèlement et de remise en état peut être revue tant que l’obligation de démantèlement ou
de remise en état n’a pas été remplie (éléments du coût et taux d’actualisation le cas échéant).
3.2. Quels sont les facteurs entraînant une révision de l’estimation initiale ?
Les facteurs susceptibles d’entraîner une modification des montants estimés initialement sont
notamment :
- la modification de la portée de l’obligation incombant à l’entreprise, telles des modifications
de la réglementation applicable à l’entreprise ou de ses propres engagements,
- l’évolution de la technologie (nouveaux procédés d’extraction par exemple) et des techniques
employées, des coûts de la main d’œuvre et des matières utilisées (taux d’inflation à long
terme),
- la plus grande précision des devis,
- la modification du taux d’actualisation initialement retenu (si l’entreprise a fait le choix
d’actualiser la provision),
-la réestimation de la durée d’utilisation de l’immobilisation,
-la réestimation des ressources nécessaires pour éteindre l’obligation.
L’avis n°2005-H du comité d’urgence de la C.N.C. précise que le coût de l’actif concerné doit
être ajusté (en plus ou en moins) durant la période pendant laquelle intervient le changement,
lorsque les variations de l’évaluation d’un passif existant relatif au démantèlement, ou à la
remise en état du site, résultent soit :
- des variations de l’échéancier (si la provision est évaluée sur une base actualisée),
106
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites
- des variations du montant estimé de ressources nécessaires pour éteindre l’obligation à la date
de décaissement (y compris les effets d’un changement d’estimation de l’augmentation des prix
si la provision est évaluée sur une base actualisée),
- d’une variation de taux d’actualisation (si la provision est évaluée sur une base actualisée).
Attention, la modification du taux d’actualisation entraine une révision des coûts comptabilisés
au passif et à l’actif. À ne pas confondre avec la désactualisation qui ne constitue pas un
changement d’estimation, et qui n’entraine pas de modification du montant de l’actif de
contrepartie, mais une charge financière.
Chaque année, les évaluations retenues pour le calcul des coûts de remise en état des sites sont
mises à jour, pour prendre en compte l’évolution des coûts et les éventuelles modifications des
obligations, tels que de nouvelles autorisations, un changement de législation etc. Mais si une
nouvelle estimation précise ne peut être effectuée, les évaluations sont actualisées
forfaitairement en appliquant l’évolution d’un indice représentatif.
En cas de révision postérieure du montant initial estimé, le changement est pris en compte de
manière prospective.
107
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites
Cependant, la valeur actuelle de l’actif peut s’avérer inférieure à cette nouvelle valeur
comptable. Un tel changement d’estimation peut constituer un indice de perte de valeur de
l’actif et doit donner lieu systématiquement à la réalisation d’un test de dépréciation. Si la
valeur actuelle s’avère inférieure à la valeur comptable, l’entreprise doit alors constater une
dépréciation.
En comptabilité, il convient de débiter le compte 1581 « Provision pour remise en état » par le
crédit du sous-compte 291x « Dépréciations des immobilisations corporelles – actif de
démantèlement ». Aucun compte de charge ou de produit ne doit être mouvementé.
108
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites
Les coûts de démantèlement, d’enlèvement ou de remise en état de site peuvent, dans certaines
situations, être pris totalement ou partiellement en charge par un tiers (par exemple un client ou
des collectivités locales), sans que l’entreprise soit dégagée, même partiellement, de son
obligation légale, contractuelle ou implicite de remise en état.
109
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites
Au sein de l’entreprise tierce, qui prend en charge tout ou partie des coûts de démantèlement,
un passif doit être comptabilisé, afin, d’une part, de refléter l’engagement pris par elle en
matière de démantèlement, et d’autre part, d’être en corrélation avec la comptabilisation de la
créance dans l’entreprise ayant l’obligation de démanteler son installation.
Comme vous avez pu le constater, il n’est pas évident de procéder à l’évaluation de la provision
pour remise en état des sites. Lors de l’évaluation, de nombreux points peuvent poser
problème. Il est notoirement difficile, par exemple, d’anticiper les évènements futurs, ou de
s’assurer de la complète identification des coûts, pour répondre au respect des principes de base
de constitution de provisions. Cette évaluation ardue se traite communément selon deux
méthodes, chacune ayant ses complexités et ses limites. Viennent s’ajouter, la question de la
nécessité de la révision du coût initial de la provision d’une part, et du choix ou non de
l’actualisation de la provision, d’autre part. C’est pourquoi, il m’a semblé judicieux d’établir une
feuille de travail, qui permet de soulever ces questionnements et de tendre vers une conclusion
portant sur l’évaluation de la provision et sur les choix effectués. Cet outil se trouve en
annexe 17.
J’ai estimé que le mécanisme de charge de désactualisation, engendré par la prise en compte de
l’actualisation du passif de démantèlement au titre de la période écoulée, n’était pas facile à
comprendre dans sa formation et à traiter comptablement. Ainsi, je vous propose, en annexe 18,
une approche concrète, à travers un exemple d’actualisation de coût de démantèlement. Celui-ci
met en évidence la charge de désactualisation qui en découle, et son traitement comptable. J’ai
inclus dans cette annexe un rappel des termes « désactualisation » et « charge de
désactualisation » pour une meilleure compréhension.
Dans la section précédente, j’ai souligné l’intérêt de l’annexe 15. Je vous précise, par ailleurs,
que cet outil propose également des points clés de contrôle relatifs à la justesse des traitements
comptable et fiscal de la provision, en cas de situations d’actualisation, de révision des coûts
initiaux et de prise en charge des coûts par un tiers.
110
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables
Les travaux de prospection sont ceux qui permettent de déterminer l’existence et la possibilité
d’exploiter un gisement. Ils sont le plus souvent préalables à l’acquisition du terrain ou du droit
de fortage, et à l’obtention des autorisations d’exploitation.
Ils sont constitués, entre autres, de frais de recherches géologiques et d’études préliminaires.
Ces travaux sont entrepris sans que leur succès soit certain. Ils ont donc des caractéristiques
telles que l’on peut les assimiler à des travaux de recherche. En conséquence, ils ne sont pas
immobilisés mais pris en charge dans l’exercice où ils sont engagés (compte 617 « Études et
recherches »).
Selon l’avis C.N.C. n°2004-15 §3.3.2, ces dépenses, se situant trop en amont de la production ou
de la commercialisation, ne satisfont pas au critère de contrôle nécessaire à leur
comptabilisation à l’actif. En effet, il n’existe pas une certitude suffisante pour savoir si les
avantages économiques futurs bénéficieront à l’entité.
Il est impossible d’incorporer ultérieurement ces coûts dans le coût d’une immobilisation
incorporelle79.
Les études d’impact, les études hydrologiques et autres études de même nature sont constatées
en charges (compte 617 « Études et recherches ») ou en actif immobilisé (compte 203 « Frais de
recherche et de développement ») selon que l’exploitation de la carrière reste encore très
incertaine ou au contraire est très probable.
Ces coûts peuvent être inscrits à l’actif s’ils se rapportent à des projets nettement individualisés,
ayant de sérieuses chances de réussite technique et de rentabilité commerciale. 80
111
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables
Elle se compose, d’une part, d’une redevance de diagnostic, et d’autre part, d’une redevance de
fouille.
La redevance de diagnostic doit être versée, qu’il y ait fouille ou non, pour les travaux ou
aménagements affectant le sous-sol, soumis à autorisation ou déclaration préalable, ou donnant
lieu à une étude d’impact. Le diagnostic archéologique a pour but d’évaluer la densité, l’état de
conservation et l’intérêt du site menacé, et ce, grâce à des sondages. Cette redevance de
diagnostic est calculée par le préfet de Région ou la D.R.A.C. et se calcule au mètre carré. Le
taux de cette redevance est indexé chaque année en fonction de l’indice du coût de la
construction et est de 0.53€/m² de terrain pour 201581. Cette redevance est perçue par le S.I.E.,
compétent sur le territoire. Elle doit être payée avant la fin du mois suivant la réception de
l’ordonnancement émis. Elle n’est pas due pour les travaux réalisés sur les terrains d’une
superficie inférieure à 3 000 m².
Elle a un caractère fiscal et doit être constatée en charges de l’exercice, dans le compte
6378 «Taxes diverses ».
Ces sondages permettent de prévoir la durée nécessaire à la fouille. Seuls les diagnostics positifs
peuvent donner lieu à une fouille préventive.
La redevance de fouille est déterminée sur devis. Il s’agit de la rémunération versée par
l’exploitant de carrière, et perçue directement par l’I.N.R.A.P., service archéologique territorial
agréé, ou toute autre personne morale agréée par l'État, en contrepartie des fouilles réalisées.
Cette redevance peut, selon les circonstances, être constatée en charges de l’exercice, dans le
compte 617 « Études et recherches » ou comme un actif, dans le compte 203 « Frais de recherche
et de développement », selon les chances de réussite technique et la rentabilité commerciale du
projet.
81 Selon arrêté du 19 décembre 2014 portant fixation du taux de la redevance d’archéologie préventive
112
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables
Si l’obligation consiste en une maintenance en cours d’usage et/ou une remise en état de la
voirie en fin d’exploitation, il faut alors fournir une garantie financière, et les frais de remise en
état du site sont provisionnés en fonction de l’avancement de l’exploitation (se reporter aux
chapitres 1 et 2 de cette partie).
2. L’acquisition du terrain
Selon le Code civil, la propriété du sol s’accompagne de la propriété du sous-sol, sauf pour les
matériaux énergétiques (charbon, pétrole, gaz). Ainsi, un propriétaire peut tirer profit des
matériaux situés dans le sous-sol qu’il détient, sous réserve qu’il respecte les dispositions
légales relatives à l’ouverture et à l’exploitation des carrières.
Un propriétaire peut exploiter lui-même le gisement de matériaux ou transférer à un tiers le
droit de les exploiter. Le droit d’extraire les matériaux contenus dans le sous-sol s’appelle le
droit de fortage (cf section 2 de ce chapitre).
De ce fait, l’exploitant de carrière a la possibilité de posséder lui-même le terrain.
Jusqu’à présent, un terrain acquis par un exploitant de carrière était comptabilisé comme un
actif immobilisé corporel sous la rubrique « Terrains de gisement » (ancien compte 21141). La
valeur du gisement était amortie sur la durée probable d’utilisation, soit la durée d’extraction.
82 Relatif à la comptabilisation des terrains de carrières et des redevances de fortage, homologué par
l’arrêté du 26 décembre 2014, JORF du 31 décembre 2014
113
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables
Les gisements en pré-exploitation, ceux en cours d’exploitation et les matériaux extraits sont
comptabilisés dans des sous-comptes de stocks distincts. En effet, la comptabilité doit traduire
le passage des états successifs d’exploitation :
- Entre la date d’acquisition et le début de l’exploitation, le gisement est en pré-exploitation :
aucune quantité n’est extraite, il constitue une réserve qui ne sera utilisable qu’après un
processus (décapage, découverte) destiné à permettre l’extraction. Il ne peut pas faire l’objet de
sortie de stock, sauf en cas de cession.
- À compter du début de l’exploitation, le gisement est en exploitation, l’extraction des
matériaux débute et la réserve du gisement est consommée au fur et à mesure de l’extraction.
- Les matériaux extraits constituent un stock de matériaux distincts du gisement et utilisables
dans le processus de production ou destinés à être vendus.
La première application de cette nouvelle règle, applicable aux exercices ouverts à compter du
1er janvier 2015, constitue un changement de méthode comptable. Elle doit être appliquée de
manière rétrospective mais par mesure de simplification, pour les gisements en cours
d’exploitation, il est possible d’évaluer le stock de gisements à l’ouverture, à partir de la V.N.C.
des terrains figurant en immobilisations à la clôture de l’exercice précédent.
3. Le matériel d’exploitation
Le matériel propre aux entreprises d’extraction est très spécifique à l’activité. Les principes
comptables relatifs aux immobilisations et leur amortissement s’appliquent au matériel
spécifique des exploitations de carrières. Cependant, la difficulté réside dans la connaissance de
ces matériels pour bien interpréter et faire la distinction entre les immobilisations, les
composants des immobilisations, les dépenses courantes d’entretien et de maintenance, les
dépenses planifiées de gros entretien.
114
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables
De manière générale, sur les carrières, les chantiers se réalisent avec des ensembles d’engins, de
matériels et d’équipements qui peuvent constituer des ateliers, tels que des ateliers de criblage,
de concassage, de broyage...
Pour les équipements complexes, tels que les ensembles de concassage, les postes d’enrobage,
les centrales à béton, les tunneliers..., certains sous-ensembles de ces équipements peuvent faire
l’objet d’un remplacement avant la fin de la durée de vie de l’ensemble.
Ces sous-ensembles seront identifiés comme des composants de l’équipement et feront l’objet
d’un amortissement sur une base de calcul appropriée :
- si la durée de vie de ces sous-ensembles est nettement inférieure à la durée de vie de
l’ensemble,
- si leur remplacement est quasiment systématique,
- et si leur coût peut être évalué de façon fiable.
3.3. L’amortissement
Couramment, les matériels sont, au cours de leur durée de vie, utilisés sur de nombreux
chantiers. Il est en résulte une difficulté pour connaitre à l’avance, quel matériel fera plus
particulièrement l’objet d’un usage intensif. C’est pourquoi une durée d’amortissement
83 Selon l’U.N.I.C.E.M.
115
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables
moyenne sera appliquée pour chaque classe ou catégorie d’engins, matériels ou équipements.
Cependant, si une affectation particulière et durable était faite sur un des matériels, sa durée
d’amortissement pourrait être adaptée.
Concernant les amortissements dégressifs, les composants y sont éligibles si l’immobilisation
dans son ensemble est elle-même éligible à ce mode d’amortissement et si les coefficients de
dégressivité applicables sont ceux applicables à la durée d’amortissement du composant.
Les dispositifs fiscaux spécifiques, tel que l’amortissement exceptionnel des équipements anti-
pollution, s’appliquent à l’ensemble des composants.
Dans la pratique, les dépenses d’entretien de ces matériels sont des dépenses courantes
d’entretien et de maintenance, elles ne sont pas planifiées. Elles sont engagées pour maintenir
les avantages économiques futurs attendus des immobilisations. Elles répondent la plupart du
temps aux critères de charges d’exploitation, à savoir :
- ne remplacent pas des composants identifiés à l’origine ou au moment de la dépense,
- ne font pas l’objet d’un programme pluriannuel de gros entretien ou de grandes visites,
- ne résultent pas d’une mise en conformité pour des raisons de sécurité des personnes ou liées
à l’environnement,
- ne constituent pas de pièces de rechange que l’entreprise envisage d’utiliser sur plus d’une
période de douze mois ou qui sont spécifiques à une immobilisation en particulier.
Elles sont versées par l’acquéreur du terrain ou du droit de fortage, au locataire ou utilisateur
du terrain qui en avait un autre usage.
116
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables
Dans certains cas, les indemnités de culture constituent une opération liée à l’acquisition (du
terrain ou du droit de fortage) et en sont l’accessoire ; elles sont alors à incorporer au coût
d’entrée de ces biens et suivent leur comptabilisation.
Elles peuvent, par ailleurs, ne pas être liées à l’acquisition du terrain ou du droit de fortage, en
particulier quand elles sont la contrepartie de cultures sur pied ; elles sont alors constatées en
charges de l’exercice, dans un compte de « Autres charges exceptionnelles sur opérations de
gestion » (compte 6718).
Ces travaux sont ceux entrepris pour mettre en exploitation le gisement, dont la propriété ou le
droit de fortage a été acquis, et dont l’autorisation d’exploitation a été obtenue.
On peut citer, par exemple, la création de protections environnementales tels les merlons de
protections, qui sont généralement constitués d'un talus de terre entourant tout ou partie d’une
carrière, afin de la protéger de l'extérieur mais aussi de l'isoler visuellement et/ou
phoniquement. On peut aussi citer la mise en place de clôtures, de voies d’accès ou de tous
autres aménagements préalables nécessaires à l’exploitation du site.
Ils peuvent être assimilés à des dépenses de développement. Ainsi, ils constituent des
immobilisations. Ils sont à comptabiliser dans le compte 212 « Agencements et aménagements
de terrains ». Ils sont amortis (compte 2812) sur la durée d’exploitation de la carrière, ou plus
rapidement, si leur durée d’utilité est inférieure à cette dernière.
L’amortissement est réalisé en fonction des unités d’œuvre, au fur et à mesure de l’extraction
des matériaux. S’il s’avère impossible d’établir un programme d’exploitation fiable permettant
de calculer l’amortissement selon les unités d’œuvre, l’amortissement devra être linéaire.
Dans la pratique, les travaux de découverte ne sont pas réalisés en une seule fois mais
progressivement, selon l’avancement de l’exploitation de la carrière, le dénominateur ne sera
pas le volume total à extraire de la carrière, mais le volume à extraire dans la zone ayant fait
l’objet des travaux de découverte :
117
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables
Au vu des dépenses spécifiques relatives au secteur d’activité, il est pratique de se référer à une
fiche mémorandum. Pour cela, j’ai mis en place un outil que vous trouverez en annexe 19.
Celui-ci retrace les différentes dépenses auxquelles le professionnel peut être confronté, avant
ou pendant la mise en exploitation. Je qualifie chacune de ces dépenses et je précise leurs
traitements comptable et fiscal.
Passer à tort une immobilisation dans un poste de charges, donc la déduire intégralement
l’année de son acquisition, peut s’avérer lourd de conséquences pour l’entreprise. En effet, lors
d’un contrôle fiscal, l’entreprise va subir la réintégration dans son bénéfice du montant total de
la charge déduite indûment, d’une part, et perdre le bénéfice de l’amortissement, d’autre part.
Dans le secteur des exploitations de carrières, les stocks sont traditionnellement élevés. Les
stocks constituent un élément du bilan (actif circulant) mais leur valeur influe indirectement sur
le résultat par l’intermédiaire des variations de stocks. C’est pourquoi, en complément de la
fiche mémorandum relative au traitement comptable des différentes dépenses, il m’a semblé
important d’établir une feuille de travail permettant le contrôle de l’affectation comptable
(immobilisations/charges/stocks) de ces différentes dépenses particulières. Cette feuille de
travail, en annexe 20, recense les points clés de contrôle.
Le matériel d’exploitation propre à ce secteur est souvent mal connu des experts-comptables et
de leurs équipes. En effet, même si les principes comptables relatifs aux immobilisations et à
leur amortissement s’appliquent à ceux des industries extractives, la difficulté rencontrée lors
des missions de tenue ou de révision annuelle réside dans la connaissance partielle de ces
matériels. La distinction entre immobilisation, les composants des immobilisations, les dépenses
courantes d’entretien et de maintenance, les dépenses planifiées de gros entretien, est parfois
malaisée. J’ai créé l’annexe 21, qui permet de visualiser certains engins que j’ai eu la chance et
l’autorisation de photographier lors de la visite d’un site en cours d’exploitation. Elle offre une
première approche avec ce vocabulaire caractéristique, soutenue par les visuels. Cela vient
documenter, en images, les exemples de matériels donnés au paragraphe 3.1. de cette section.
118
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables
1. Définition
Le droit de fortage (ou foretage) consiste en une autorisation temporaire d’extraire des
matériaux situés dans le terrain détenu par un tiers propriétaire. Ce droit est transcrit dans un
contrat dit de fortage.
Le contrat de fortage est un contrat de droit privé par lequel un propriétaire foncier accorde, à
un exploitant de carrière, le droit exclusif d’exploiter le sous-sol d’un terrain. Cette convention
est conclue pour une durée déterminée et donne généralement lieu au paiement de redevances
annuelles, en contrepartie de l’acquisition des matériaux extraits mais aussi du droit exclusif
d’exploiter le sous-sol et d’occuper les lieux.
Le contrat de fortage ne confère pas, d’emblée, la propriété des matériaux concernés. Pour que
l’exploitant qui acquiert un droit de fortage soit propriétaire des matériaux, il faut qu’il procède
à leur extraction. Au terme du contrat de fortage, les matériaux non extraits restent acquis au
propriétaire du terrain. Le contrat de fortage limite dans le temps la cession du droit d’extraire.
Juridiquement, le droit de fortage n’est donc pas un droit de propriété des matériaux.
Le droit de fortage permet au signataire du contrat de bénéficier des matériaux extraits avec
destruction de la substance. De ce fait, juridiquement, le droit de fortage n’est pas non plus un
usufruit ; car ce dernier permet de profiter des « fruits » du bien mais sans destruction de la
substance.
Le contrat de fortage n’est également pas un contrat de location, car le contrat de location
implique le retour de la chose louée au propriétaire, ce qui n’est pas le cas du contrat de fortage.
Par ailleurs, le Code minier dispose que le détenteur d’un droit de fortage ne peut bénéficier
d’un droit à renouvellement, considérant ainsi que le contrat de fortage ne constitue pas un bail
commercial.
Chacune des parties d’un contrat de fortage a des obligations. Le propriétaire du fonds s’oblige
à donner à l’exploitant l’accès à la ressource, pour lui permettre de réaliser les travaux de
fouilles et d’extraction des matériaux, et d’installer sur son sol les équipements de premier
traitement. Le preneur, de son côté, est tenu à une obligation d’exploiter et de payer la
redevance convenue au contrat.
119
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables
2. Comptabilisation
C’est essentiellement la forme que peut prendre l’obligation de payer une redevance qui
détermine la façon dont les redevances de fortage et le droit de fortage sont comptabilisés.
120
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables
dès lors qu’il est quasi-certain que l’extraction sera suffisante pour absorber les redevances
minimales.
Ainsi, dès lors qu’il est démontré qu’elles sont imputables sur les extractions futures, elles sont
comptabilisées en compte 486 « Charges constatées d’avance » pour le montant non imputé au
cours de l’exercice, mais dont il est quasi-certain qu’il sera imputable au cours des exercices
suivants, et en charges de l’exercice (compte 651) au cours duquel sont extraits les matériaux
correspondants.
La quasi-certitude est justifiée lorsque l’exploitant est en mesure de démontrer que les
redevances minimales sont dimensionnées en fonction du potentiel de la carrière et de ses
prévisions d’extraction.
Ces modalités d’enregistrement comptable des redevances de fortage, telles que définies ci-
dessus, ont été transposées au plan fiscal par la Direction de la Législation Fiscale en mai 2010.
Selon l’article 321-15 du règlement n°99-3 du C.R.C. relatif aux éléments du coût d’acquisition
initial des immobilisations incorporelles, le coût d’acquisition du contrat de fortage inclut le
prix d’achat du droit en cas de rachat du contrat de fortage à un autre exploitant, ainsi que tous
les coûts directement attribuables à l’acquisition de ce droit. Les redevances fixes, autres que
celles imputables sur les extractions futures, peuvent donc en faire partie. Est exclue en
revanche toute redevance variable rémunérant exclusivement les matériaux extraits.
Le droit comptabilisé le cas échéant à l’actif est amorti (compte 2805) sur la durée prévisible
d’exploitation de la carrière et est déprécié selon les règles générales en la matière.
Précision : pour que le droit de fortage soit constaté, il faut qu’un évènement le concrétise et le
valorise. L’évènement intervient :
- lors de l’établissement d’un contrat de fortage,
121
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables
Comme vous avez pu le constater, la notion de droit de fortage n’est pas simple en termes
d’interprétation juridique. Cependant, il s’agit d’un droit immatériel que l’on comptabilise en
immobilisations incorporelles, quand bien même il est identifiable et évaluable de façon fiable.
La forme que prend l’obligation de payer la contrepartie du droit de fortage, à savoir les
redevances, détermine leur traitement comptable. J’ai trouvé utile de créer un mémorandum,
résumant, pour les redevances variables et fixes, les éléments qui les caractérisent et leur
mécanisme de comptabilisation. Cet outil, en annexe 22, rappelle également la définition du
droit de fortage et sa comptabilisation.
Puis dans le but de faciliter le travail de révision annuelle relative au droit de fortage et aux
redevances, j’ai élaboré, en annexe 23, une feuille de travail reprenant les points essentiels aux
contrôles du traitement comptable du droit de fortage et de ses redevances annuelles qui en
découlent.
Pour finir, il me semble très appréciable, lors d’une mission, d’avoir à portée de main la liste des
comptes du P.C.G. spécifiquement utilisés lors de la tenue d’une comptabilité d’entreprise
extractive. C’est pourquoi, en annexe 24, je vous propose cette liste qui complète tous les outils
pratiques mis en place en annexes de ce mémoire.
122
Conclusion
CONCLUSION
L’expert-comptable intervient dans des cadres d’activités aussi nombreux que variés et doit ainsi
posséder une culture suffisante pour chacun des domaines.
L’objectif de ce mémoire est de constituer un outil de travail pour les professionnels en proposant
une base de renseignements et une démarche méthodologique sur les principales particularités
de ce secteur afin de mener à bien nos missions d’expertise comptable pour les entreprises
concernées.
Mon souci a été de susciter une prise de conscience au regard des problématiques spécifiques,
liées notamment aux garanties financières et à la constitution des provisions pour remise en état
des sites. Le mémoire apporte à l’expert-comptable, et à son équipe, des éléments de réponse
juridiques, comptables et fiscales au moyen d’outils opérationnels.
Ce mémoire se veut donc un réel apport à la profession pour les collaborateurs et les experts-
comptables dans la mesure où il apporte une connaissance propre à ce secteur d’activité, et
oriente l’expert-comptable dans sa mission de révision annuelle.
Il permet aux professionnels de cibler les points de contrôle sensibles et de prendre conscience de
l’intérêt de s’entourer de professionnels extérieurs, tels des géomètres, pour compléter et
renforcer leurs compétences techniques. Cela leur permet de mener à bien leur mission de conseil
auprès de leurs clients dont le métier les pousse à être un partenaire aux connaissances et
compétences affirmées.
Ce mémoire n’a pas la prétention de dresser un plan de travail exhaustif et unique. En effet,
chaque carrière est différente et a ses propres spécificités, notamment conditionnées par son
environnement naturel.
De plus, la constante évolution de la législation nous oblige, en tant qu’expert-comptable ou
commissaire aux comptes, à nous adapter et à effectuer une veille juridique, comptable et fiscale
123
Conclusion
Dans le même temps, les mentalités évoluent. En effet, les erreurs d’exploitation passées ont
contribué à ternir l’image des carrières, et l’opinion publique attend d’une entreprise un
comportement citoyen et respectueux du milieu naturel dans lequel elle intervient. L’attention
est dorénavant davantage portée sur la protection de l’environnement, malgré l’obligation de
production et de rentabilité des sites.
De ce fait, en élargissant notre champ de vision, nous comprenons que l’exploitation de carrière
représente une chance écologique et économique.
Le réaménagement des sites à la fin de l’exploitation représente, certes, une lourde contrainte
d’un point de vue financier pour l’entreprise extractive. Cependant in fine les carrières ainsi
restructurées créent de nouveaux aménagements favorables au développement du patrimoine
écologique qui contribuent à une meilleure qualité de vie. Les riverains apprécient la création de
plans d’eau à des fins paysagères et écologiques, de réserves en eau potable ou de bassins de
régularisation des crues, ou encore de bases de loisirs et de pêche.
Les études portant sur la biodiversité permettent d’affirmer que les carrières représentent, une
réelle opportunité pour la préservation de la nature. Elles apparaissent comme un partenaire
reconnu des associations et des scientifiques concernés.
L’avenir de la planète passera à coup sûr par le recyclage. L’intérêt de la profession sera de s’y
adapter.
124
Bibliographie
BIBLIOGRAPHIE
- Code de l’environnement
- Code minier
- Règlement Général des Industries Extractives (R.G.I.E.)
- Loi n°93-3 du 4 janvier 1993 relative aux carrières, JORF du 4 janvier 1993 (basculement des
carrières dans le régime des installations classées)
- Décret n°2014-285 du 3 mars 2014 modifiant la nomenclature des installations classées pour
la protection de l'environnement, JORF du 5 mars 201485
- Décret n°2014-219 du 24 février 2014 modifiant la colonne B de l'annexe à l'article R. 511-9 du
code de l'environnement relative à la taxe générale sur les activités polluantes, JORF du 26
février 2014
- Décret n°2014-219 du 24 février 2014 modifiant la colonne B de l'annexe à l'article R. 511-9 du
code de l'environnement relative à la taxe générale sur les activités polluantes (rectificatif),
JORF du 22 mars 2014
- Décret n°2011-2019 du 29 décembre 2011 portant réforme des études d'impact des projets de
travaux, d'ouvrages ou d'aménagements, JORF du 30 décembre 2011
- Décret n°2010-1701 du 30 décembre 2010 portant application de l'article L. 514-6 du code de
l'environnement et relatif aux délais de recours en matière d'installations classées et
d'installations, ouvrages, travaux et activités visés à l'article L. 214-1 du code de
l'environnement, JORF du 31 décembre 2010
- Décret n°2010-1172 du 5 octobre 2010 modifiant l’article R. 516-2 du code de l’environnement,
JORF du 7 octobre 2010 (objet : extension des obligations de garanties financières imposées
aux exploitants de carrières)
- Décret n°2010-368 du 13 avril 2010 portant diverses dispositions relatives aux installations
classées pour la protection de l'environnement et fixant la procédure d'enregistrement
applicable à certaines de ces installations, JORF du 14 avril 2010
- Décret n°2010-367 du 13 avril 2010 modifiant la nomenclature des installations classées et
ouvrant certaines rubriques au régime de l'enregistrement, JORF du 14 avril 2010
- Arrêté du 12 février 2015 modifiant l’arrêté du 31 mai 2012 fixant la liste des installations
classées soumises à l’obligation de constitution de garanties financières en application du 5°
de l’article R.516-1 du code de l’environnement
125
Bibliographie
2. Revues professionnelles
- L’acquisition d’un gîte de carrière s’analyse comme un stock, La Revue Fiduciaire Comptable,
n°424, février 2015
- L’acquisition d’un gîte de carrière s’analyse comme un stock, La Revue Fiduciaire Comptable,
n°422, décembre 2014
126
Bibliographie
3. Ouvrages professionnels
- BOIVIN Jean-Pierre, LAVAIRE Claude, Carrières et granulats : Traité pratique du droit des
carrières, Création et fonctionnement des installations, Prévention et gestion des risques, Éditions Le
Moniteur, 2008, 588 pages
- BOUSSAGEON Bernard, BOUSSAGEON François-Xavier, L’exploitation des carrières :
nouveaux régimes juridique, réglementaire et fiscal, Édition Eska, 1995, 184 pages
127
Bibliographie
5. Sites internet
128
ANNEXES
130
Liste des annexes
Numéro
Numéro Références dans le
de Titre de l'annexe
de page mémoire
l'annexe
1ère PARTIE
CHAPITRE 1
131
Liste des annexes
Numéro
Numéro Références dans le
de Titre de l'annexe
de page mémoire
l'annexe
2ème PARTIE
CHAPITRE 1
132
Annexe 1 : Appréhender et comprendre le cadre législatif et réglementaire du secteur des carrières
INFO
- la directive SEVESO 3
- la police des carrières
133
(tombée en désuétude)
Annexe 2 : Obligation administrative
Carrière classée dans la rubrique n°2510, de 1. à 4. 87 Carrière classée dans la rubrique n°2510, 5. ou 6. 87
134
Annexe 3 : Procédure normale générale d’autorisation d’exploitation de carrières
2.
5.1.
5.4.
Consultations :
- du préfet de région 5.2.
- des services de l’État 5.3. Enquête publique
- des conseils municipaux
- du C.H.S.C.T. (non obligatoire) 5.5.
5.6.
Transmission par le préfet à l’I.I.C., des différents avis des instances consultées et
du dossier de l’enquête publique
5.7.
Les chiffres en bleu font référence aux paragraphes de la 1ère partie, chapitre 1, section 2.
135
Annexe 4 : Procédure normale détaillée d’autorisation d’exploitation de carrières
5.1.
Examen de recevabilité du dossier par le service instructeur de l’I.I.C.
(D.R.E.A.L., D.R.I.E.E., D.E.A.L.)
4 à 6 mois
15 jours
5.5. 5.2.
Possibilité de Avis du conseil Avis des services Avis du préfet au - Consultations Désignation d’un
consulter le municipal administratifs titre de l’autorité transfrontalières si commissaire
C.H.S.C.T. pour (avis exprimé dans chargés : environnementale, autre État concerné enquêteur pour
avis appuyant le les 15 jours au plus - de l’urbanisme, après avoir - Consultation de conduire l’enquête
dossier tard suivants la - de l’agriculture, consulté au la C.N.P.N. en cas publique
(avis exprimé dans clôture du registre - de la sécurité minimum le préfet de présence
les 40 jours d’enquête) civile, de département et d’espèces
suivants - des milieux le directeur de protégées Arrêté préfectoral
l’ouverture de naturels, l’Agence Régionale prescrivant l’enquête
l’enquête - de la police de de Santé publique
publique) l’eau, (au plus tard deux
- de l’inspection du mois après le
travail dépôt du dossier Publication dans 2
... jugé recevable) journaux locaux et
(avis exprimé dans + procédure en affichage en mairie de
les 15 jours matière l’avis d’enquête
suivants archéologique 15 jours publique
l’ouverture de préventive minimum
l’enquête Enquête publique
publique) 1 mois + 1 mois de
prolongation
Clôture du registre
d’enquête par le
1 à 2 mois
commissaire
enquêteur
8 jours
Convocation du
demandeur par le
commissaire
enquêteur pour
communication des
observations de
l’enquête
12 jours
Mémoire en réponse
par le demandeur
15 jours
Le commissaire
enquêteur envoie :
- le rapport d’enquête
- ses conclusions
motivées
Le(s) préfet(s)
136
Annexe 4 : Procédure normale détaillée d’autorisation d’exploitation de carrières
Le(s) préfet(s)
Information au demandeur de la
tenue de la C.D.N.S.P. pour avis
(8 jours avant)
5.6.
Transmission par le préfet à l’I.I.C. :
- des différents avis des instances consultées
- du dossier de l’enquête publique
8 jours
15 jours
5.7.
ARRÊTÉ PRÉFECTORAL d’autorisation ou de refus
ou arrêté motivé de prolongation avec indication d’un nouveau délai
Mesure de publicité
15 jours
Les chiffres en bleu font référence aux paragraphes de la 1ère partie, chapitre 1, section 2.
137
Annexe 5 : Feuille de travail de suivi des autorisations d'exploiter
RÉFÉRENCE :
CLIENT :
SUIVI DES AUTORISATIONS D'EXPLOITER Folio : 1/3
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :
138
138
Annexe 5 : Feuille de travail de suivi des autorisations d'exploiter
RÉFÉRENCE :
CLIENT :
SUIVI DES AUTORISATIONS D'EXPLOITER Folio : 2/3
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :
139
139
Annexe 5 : Feuille de travail de suivi des autorisations d'exploiter
RÉFÉRENCE :
CLIENT :
SUIVI DES AUTORISATIONS D'EXPLOITER Folio : 3/3
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :
par un tiers ? □ □ □
* si oui, date : ________________________________
Conclusion, remarques :
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
140
140
Annexe 6 : Les dépenses environnementales dans l’annexe des comptes annuels et le rapport de gestion
88
Dépenses
Variation des provisions pour risques et charges environnementaux Invstissmts
d’exploitat°
Total des
Reprises de Reprises de Charges dépenses
Charges classées par domaines Soldes au Soldes au Dépenses
Dotations prov. prov. non Autres non environne-
(Classification Eurostat) 01.01.N 31.12.N capitalisées
utilisées utilisées pvsionnées mentales
31.12.N
(6)=1+2-
n° de colonne (1) (2) (3) (4) (5) (7) (8) (9)
3-4+5
Recherche et développement 0 0
141
Annexe 6 : Les dépenses environnementales dans l’annexe des comptes annuels et le rapport de
gestion
Dépenses
Variation des provisions pour risques et charges environnementaux Invstissmts
d’exploitat°
Total des
Reprises de Reprises de Charges dépenses
Charges classées par Soldes au Soldes au Dépenses
Dotations prov. prov. non Autres non environne-
types d’actions 01.01.N 31.12.N capitalisées
utilisées utilisées pvsionnées mentales
31.12.N
(6)=1+2-
n° de colonne (1) (2) (3) (4) (5) (7) (8) (9)
3-4+5
Pré-traitement,
0 0
traitement et élimination
Mesure et contrôle 0 0
Recyclage, valorisation 0 0
Prévention des
0 0
pollutions
Totaux 0 0 0 0 0 0 0 0 0
- les améliorations réalisées dans des domaines clés de la protection de l'environnement. Ces
informations sont particulièrement utiles si elles détaillent, de manière objective et transparente,
les performances de l'entreprise par rapport à un objectif quantifié (par exemple, émissions sur
les cinq années précédentes) et les raisons pour lesquelles apparaissent éventuellement des
écarts significatifs ;
- le degré de mise en œuvre des mesures de protection de l'environnement qui ont été prises ou
sont en cours d'introduction pour se conformer à la législation en vigueur ou pour anticiper une
future modification, déjà convenue, des obligations légales ;
- lorsque cela est approprié et pertinent eu égard à la nature et à l'échelle de l'activité de la société
et aux problèmes environnementaux associés à cette activité, des informations sur les
performances environnementales de l'entreprise en matière, notamment, de consommation
d'énergie, de matières et d'eau, d'émissions et d'élimination des déchets ;
90 Pour rappel, seules les sociétés non cotées sont traitées dans ce mémoire.
142
Annexe 7 : Connaître les différentes T.G.A.P.
En 2015 :
- T.G.A.P. définitive pour l’année 2014 : 110 000 * 0.20 = 22 000 €
d’où une régularisation de 2 000 € à payer avec le 1er acompte de 2015.
- Acomptes à verser en 2015 : 110 000 * 0.20 = 22 000€
Soit 1er acompte : 22 000/3 = 7 333.33 arrondi à 7 333 €
2ème acompte : 22 000/3 = 7 333.33 arrondi à 7 333 €
3ème acompte : 22 000 – 7 333 – 7 333 = 7 334 €
7. MATERIAUX D'EXTRACTION
[...]
V- ECHEANCIER DE PAIEMENT
Si la case R ≥ à la case TA, alors vous devez acquitter au plus tard : Paiements
11- le 30 avril 2015: [MR+(A / 3)] 9 333 €
12- le 31 juillet 2015 : (A / 3) 7 333 €
13- le 31 octobre 2015 : (A / 3) 7 334 €
Si la case R< à la case TA, alors vous devez acquitter au plus tard : Acomptes Paiements
14- le 30 avril 2015 : [MN+(A / 3)] €
15- le 31 juillet 2015 :(A / 3)+[ligne 14 si et seulement si ligne14<0] €
16- le 31 octobre 2015 : (A / 3) + [ligne 15 si et seulement si ligne15<0] €
17- Montant à rembourser par le service des Douanes (ligne 16) €
144
Annexe 8 : Exemples pour compléter la déclaration annuelle de la T.G.A.P. selon différentes situations
En 2015 :
- T.G.A.P. définitive pour l’année 2014 : 90 000 * 0.20 = 18 000 €
d’où une régularisation de - 2 000 € à imputer sur le 1er acompte de 2015.
- Acomptes à verser en 2015 : 90 000 * 0.20 = 18 000€
Soit 1er acompte : 18 000/3 = 6 000 €
2ème acompte : 18 000/3 = 6 000 €
3ème acompte : 18 000 – 6 000 – 6 000 = 6 000 €
7. MATERIAUX D'EXTRACTION
[...]
V- ECHEANCIER DE PAIEMENT
Si la case R ≥ à la case TA, alors vous devez acquitter au plus tard : Paiements
11- le 30 avril 2015: [MR+(A / 3)] €
12- le 31 juillet 2015 : (A / 3) €
13- le 31 octobre 2015 : (A / 3) €
Si la case R< à la case TA, alors vous devez acquitter au plus tard : Acomptes Paiements
14- le 30 avril 2015 : [MN+(A / 3)] 6 000 4 000 €
15- le 31 juillet 2015 :(A / 3)+[ligne 14 si et seulement si ligne14<0] 6 000 6 000 €
16- le 31 octobre 2015 : (A / 3) + [ligne 15 si et seulement si ligne15<0] 6 000 6 000 €
17- Montant à rembourser par le service des Douanes (ligne 16) €
145
Annexe 8 : Exemples pour compléter la déclaration annuelle de la T.G.A.P. selon différentes situations
En 2015 :
- T.G.A.P. définitive pour l’année 2014 : 36 000 * 0.20 = 7 200 €
d’où une régularisation de - 12 800 € à imputer sur les acomptes de 2015.
Le montant non imputé sera remboursé.
- Acomptes à verser en 2015 : 36 000 * 0.20 = 7 200€
Soit 1er acompte : 7 200/3 = 2 400 €
2ème acompte : 7 200/3 = 2 400 €
3ème acompte : 7 200 – 2 400 – 2 400 = 2 400 €
7. MATERIAUX D'EXTRACTION
[...]
V- ECHEANCIER DE PAIEMENT
Si la case R ≥ à la case TA, alors vous devez acquitter au plus tard : Paiements
11- le 30 avril 2015: [MR+(A / 3)] €
12- le 31 juillet 2015 : (A / 3) €
13- le 31 octobre 2015 : (A / 3) €
Si la case R< à la case TA, alors vous devez acquitter au plus tard : Acomptes Paiements
14- le 30 avril 2015 : [MN+(A / 3)] -10 400 0 €
15- le 31 juillet 2015 :(A / 3)+[ligne 14 si et seulement si ligne14<0] - 8 000 0 €
16- le 31 octobre 2015 : (A / 3) + [ligne 15 si et seulement si ligne15<0] - 5 600 0 €
17- Montant à rembourser par le service des Douanes (ligne 16) 5 600 €
146
Annexe 9 : Démarches à effectuer lors de la fermeture d’un site et réalisation des engagements
– Cas où l’usage futur est déterminé dans l’arrêté préfectoral d’autorisation d’exploiter
Saisine de la D.R.E.A.L.
Consultations :
- des maires
- de la C.D.N.P.S. - carrières
147
Annexe 10 : Démarches à effectuer lors de la fermeture d’un site et réalisation des engagements - Cas où l’usage
futur n’est pas déterminé dans l’arrêté préfectoral d’autorisation d’exploiter (autorisation avant le 31/12/2003)
148
Annexe 11 : Tableau synthétique pour une 1ère approche relative aux garanties financières
en cas de :
* manquement à l’obligation de garanties financières
* non renouvellement selon l’échéance prévue par l’arrêté d’autorisation
sanctions :
Sanctions * administratives : mise en demeure, consignation, suspension de fonctionnement
de la carrière, suspension de l'autorisation d'exploiter, impossibilité de fait d’obtenir
de nouvelles autorisations
* pénales :
- contravention de 5ème classe, multipliée par cinq pour les personnes morales (pour
non-respect d'un arrêté préfectoral complémentaire)
- deux ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende (pour non-respect d’un arrêté
§ 5. de mise en demeure de respecter un arrêté préfectoral complémentaire)
Les chiffres en bleu font référence aux paragraphes de la 2ème partie, chapitre 1, section 1.
149
Annexe 12 : Feuille de travail sur le contrôle des garanties financières
RÉFÉRENCE :
CLIENT :
CONTRÔLE DES GARANTIES FINANCIÈRES Folio : 1/3
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :
I/ Constitution □ □ □
● les garanties financières ont-elles été constituées ? □ □ □
● quel est l'organisme de cautionnement ? ________________________________
● l’objet de la garantie porte-t-il bien sur le paiement des dépenses liées à la remise
en état des sites après exploitation ? □ □ □
● l'acte de cautionnement répond-il dans la forme et dans le fond aux exigences
législatives ? □ □ □
À savoir : - forme écrite □ □ □
- montant maximum de cautionnement □ □ □
- durée de l'engagement □ □ □
- modalités de renouvellement □ □ □
- les conditions d'appel et de levée des garanties □ □ □
● à quelle personne physique ou morale les garanties financières se rattachent-elles ?
( au caractère intuitu personae) ________________________________
● quels sont les montants des garanties financières par périodes quinquennales fixés par
l'arrêté préfectoral d'autorisation ?
150
Annexe 12 : Feuille de travail sur le contrôle des garanties financières
RÉFÉRENCE :
CLIENT :
CONTRÔLE DES GARANTIES FINANCIÈRES Folio : 2/3
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :
II/ Renouvellement
● les garanties financières ont-elles bien fait l'objet de renouvellement, selon les consignes de
l'arrêté préfectoral ? □ □ □
● quelle est la dernière date de renouvellement ? ________________________________
été commencées ? □ □ □
(Rappel : l'exploitant doit adresser l'attestation de renouvellement des garanties financières
● lors du dernier renouvellement, l'actualisation des garanties financières a-t-elle été faite,
III/ Actualisation
● Quelles sont les modalités d'actualisation fixées par l'arrêté préfectoral d'autorisation ?
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
à 5 ans ? □ □ □
si oui : l'actualisation obligatoire a-t-elle bien été effectuée ? □ □ □
151
Annexe 12 : Feuille de travail sur le contrôle des garanties financières
RÉFÉRENCE :
CLIENT :
CONTRÔLE DES GARANTIES FINANCIÈRES Folio : 3/3
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :
IV/ Révision
- changement de garant ? □ □ □
- changement des conditions d'exploitation ? □ □ □
- changement de situation qui entraîne une augmentation du coût initial estimé
de remise en état ? □ □ □
si oui : l'exploitant en a-t-il informé le préfet ? □ □ □
● y-a-t-il eu un arrêté complémentaire modifiant le montant des garanties financières ? □ □ □
si oui : la révision a-t-elle bien eu lieu ? □ □ □
Conclusion, remarques :
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
152
Annexe 13 : Arbre de décision : conditions requises pour comptabiliser une provision pour coûts de
démantèlement assortie d’un actif de contrepartie amortissable
Source d’inspiration :
Extrait du Bulletin Officiel des Finances Publiques-Impôts BOI-ANNX-000134-20141027
Annexe – BIC – Schéma de raisonnement et de détermination des provisions pour coûts de démantèlement
(CGI, art. 39 ter C)
153
Annexe 14 : Provision pour remise en état des sites - Comptabilisation et déductibilité fiscale
de l'immobilisation
Modes d'amortissement possibles :
- mode linéaire
- mode des unités de production si l'actif
sous-jacent est amorti selon ce même mode
91 Rappel : afin qu'une provision pour risques et charges soit déductible, elle doit respecter les conditions
suivantes (article 39-1-5° du C.G.I.) :
- la charge doit être nettement précisée quant à son objet et à son montant,
- la charge doit être probable,
- la probabilité de la charge doit résulter d'évènements en cours à la clôture de l'exercice,
- la provision doit être destinée à faire face à une charge déductible,
- la provision doit être comptabilisée et figurer dans le tableau des provisions joint à la déclaration du résultat
de l'exercice.
154
Annexe 15 : F.T. sur la provision pour remise en état des sites - Comptabilisation et fiscalité
Annexe 15 : Feuille de travail sur la provision pour remise en état des sites
- Comptabilisation et fiscalité
RÉFÉRENCE :
CLIENT :
PROVISION POUR REMISE EN ÉTAT DES Folio : 1/4
SITES - COMPTABILISATION ET FISCALITÉ
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :
I/ Comptabilisation
155
Annexe 15 : F.T. sur la provision pour remise en état des sites - Comptabilisation et fiscalité
RÉFÉRENCE :
CLIENT :
PROVISION POUR REMISE EN ÉTAT DES Folio : 2/4
SITES - COMPTABILISATION ET FISCALITÉ
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :
I/ Comptabilisation (suite)
156
Annexe 15 : F.T. sur la provision pour remise en état des sites - Comptabilisation et fiscalité
RÉFÉRENCE :
CLIENT :
PROVISION POUR REMISE EN ÉTAT DES Folio : 3/4
SITES - COMPTABILISATION ET FISCALITÉ
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :
I/ Comptabilisation (suite)
II/ Fiscalité
157
Annexe 15 : F.T. sur la provision pour remise en état des sites - Comptabilisation et fiscalité
RÉFÉRENCE :
CLIENT :
PROVISION POUR REMISE EN ÉTAT DES Folio : 4/4
SITES - COMPTABILISATION ET FISCALITÉ
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :
Conclusion, remarques :
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
_ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
158
Annexe 16 : F.T. sur la provision pour remise en état des sites - Informations dans l'annexe des comptes annuels
Annexe 16 : Feuille de travail sur la provision pour remise en état des sites
- Informations dans l'annexe des comptes annuels
RÉFÉRENCE :
CLIENT : PROVISION POUR REMISE EN ÉTAT DES
SITES - INFORMATIONS DANS L'ANNEXE Folio : 1/2
Suivi par : DES COMPTES ANNUELS
Mise à jour le :
Supervisé par :
(hypothèse retenue : la provision pour remise en état est jugée significative) Oui Non N/A
III/ Quand aucune évaluation fiable du montant de l'obligation ne peut être réalisé
● Si aucune provision n'a pu être constatée (cas devant être exceptionnel) , les
précisions suivantes figurent-elles bien dans l'annexe ? □ □ □
- la nature du passif concerné ? □ □ □
- les raisons ne permettant pas d'évaluer de façon fiable :
. la sortie de ressources ? □ □ □
. l'échéance de l'obligation ? □ □ □
159
Annexe 16 : F.T. sur la provision pour remise en état des sites - Informations dans l'annexe des comptes annuels
RÉFÉRENCE :
CLIENT : PROVISION POUR REMISE EN ÉTAT DES
SITES - INFORMATIONS DANS L'ANNEXE Folio : 2/2
Suivi par : DES COMPTES ANNUELS
Mise à jour le :
Supervisé par :
Conclusion, remarques :
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
160
Annexe 17 : Feuille de travail sur la provision pour remise en état des sites - Évaluation
Annexe 17 : Feuille de travail sur la provision pour remise en état des sites - Évaluation
RÉFÉRENCE :
CLIENT :
PROVISION POUR REMISE EN ÉTAT DES Folio : 1/3
SITES - ÉVALUATION
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :
161
Annexe 17 : Feuille de travail sur la provision pour remise en état des sites - Évaluation
RÉFÉRENCE :
CLIENT :
PROVISION POUR REMISE EN ÉTAT DES Folio : 2/3
SITES - ÉVALUATION
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :
162
Annexe 17 : Feuille de travail sur la provision pour remise en état des sites - Évaluation
RÉFÉRENCE :
CLIENT :
PROVISION POUR REMISE EN ÉTAT DES Folio : 3/3
SITES - ÉVALUATION
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :
- modification de réglementation ? □ □ □
- évolution technologique ? □ □ □
- plus grande précision des devis ? □ □ □
- modification du taux d'actualisation (si choix d'actualisation) ? □ □ □
- réestimation de la durée de l'immobilisation ? □ □ □
- réestimation des ressources nécessaires pour éteindre l'obligation ? □ □ □
● si la révision s'avère nécessaire, a-t-elle été effectuée ? □ □ □
- sur la base de nouvelles estimations ? □ □ □
- forfaitairement ? (en cas de nouvelles estimations impossibles) □ □ □
● la révision a-t-elle bien été appliquée de manière prospective ? □ □ □
● un nouveau plan d'amortissement a-t-il bien été établi ? □ □ □
- sur la nouvelle V.N.C. ? □ □ □
- sur la durée résiduelle d'amortissement ? □ □ □
Conclusion, remarques :
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
163
Annexe 18 : Exemple d'actualisation de coût de démantèlement et charge de désactualisation
* Coût de démantèlement :
Aujourd’hui : 100 000 €
Dans 10 ans : 100 000 * (1.015)10 = 116 054 €
* Charge de désactualisation :
En N : 71 247 * 5% = 3 562 €
En N+1 : 74 809 * 5% = 3 740 €
En N+2 : 78 550 * 5% = 3 927 €
...
Amortissement
7 125 7 125 7 125 ... 7 125 7 125 7 125 7 125 7 125 71 247
annuel
Amortissements
7 125 14 249 21 374 ... 42 748 49 873 56 998 64 122 71 247
cumulés
Provision initiale 71 247 74 809 78 550 ... 90 931 95 478 100 252 105 264 110 528
Charge de
3 562 3 740 3 927 ... 4 547 4 774 5 013 5 263 5 526 44 807
désactualisation
Provision
74 809 78 550 82 477 ... 95 478 100 252 105 264 110 528 116 054
cumulée
Pour une meilleure lisibilité, les montants affichés ont été arrondis à l'euro le plus proche, mais au sein des calculs, les décimales ont été
conservées.
164
Annexe 18 : Exemple d'actualisation de coût de démantèlement et charge de désactualisation
Au 01/01/N
2135… Installation 1 000 000
2135… Installation - actif de démantèlement 71 247
44562 TVA déductible sur immobilisation 200 000
404 Fournisseur d'immobilisation 1 200 000
1581 Provisions pour remise en état 71 247
Installation et obligation de démantèlement
Au 31/12/N
6811 Dotation aux amortissements des immobilisations 107 125
28135... Amortissement installation 100 000
28135... Amortissement installation - actif de démantèlement 7 125
Amortissement de l'installation sur 10 ans
Au 31/12/N
668 Autres charges financières 3 562
1581 Provisions pour remise en état 3 562
Charge de désactualisation
Au 31/12/N+9
615 Travaux de démantèlement 116 054
44566 TVA déductible sur autres biens et services 23 211
401 Fournisseur 139 265
Travaux de démantèlement
Au 31/12/N+9
1581 Provisions pour remise en état 116 054
7815 Reprise sur provision 116 054
Reprise de la provision qui compense la charge de démantèlement
165
Annexe 19 : Le traitement comptable et fiscal des différentes dépenses
167
Annexe 20 : F.T. sur le contrôle de l'affectation comptable des différentes dépenses nécessaires à la mise
en exploitation
Annexe 20 : Feuille de travail sur le contrôle de l'affectation comptable
des différentes dépenses nécessaires à la mise en exploitation
RÉFÉRENCE :
CLIENT : CONTRÔLE DE L'AFFECTATION
COMPTABLE DES DÉPENSES NÉCESSAIRES Folio : 1/3
Suivi par : À LA MISE EN EXPLOITATION
Mise à jour le :
Supervisé par :
(à jour des nouvelles règles applicables aux exercices ouverts à partir du 1 er janvier 2015) Oui Non N/A
168
Annexe 20 : F.T. sur le contrôle de l'affectation comptable des différentes dépenses nécessaires à la mise
en exploitation
RÉFÉRENCE :
CLIENT : CONTRÔLE DE L'AFFECTATION
COMPTABLE DES DÉPENSES NÉCESSAIRES Folio : 2/3
Suivi par : À LA MISE EN EXPLOITATION
Mise à jour le :
Supervisé par :
Conclusion, remarques :
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
169
Annexe 20 : F.T. sur le contrôle de l'affectation comptable des différentes dépenses nécessaires à la mise
en exploitation
RÉFÉRENCE :
CLIENT : CONTRÔLE DE L'AFFECTATION
COMPTABLE DES DÉPENSES NÉCESSAIRES Folio : 3/3
Suivi par : À LA MISE EN EXPLOITATION
Mise à jour le :
Supervisé par :
Conclusion, remarques :
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
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__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
170
Annexe 21 : Exemples de matériels spécifiques aux entreprises extractives
171
Annexe 21 : Exemples de matériels spécifiques aux entreprises extractives
Pont-bascule
Répétiteurs de poids du pont-bascule
pour la pesée des charges roulantes
172
Annexe 22 : Le traitement comptable et fiscal du droit de fortage
- sont payées au prorata des quantités extraites - redevances minimales imputables sur les sommes
- rémunèrent les matériaux extraits dues en fonction des quantités extraites
- sont directement liées à la production des - sont non remboursables
matériaux
→ Comptabilisées en charges au fur et à mesure de → Si extraction annuelle suffisante pour couvrir leur
l’exploitation, dans le compte 651 « Redevances montant :
pour concessions, brevets, marques, procédés, - sont comptabilisées au cours de l’exercice duquel
logiciels, droits et valeurs similaires » sont extraits les matériaux, dans le compte 651
« Redevances pour concessions, brevets, marques,
procédés, logiciels, droits et valeurs similaires »
(comme les redevances variables)
173
Annexe 23 : F.T. sur le contrôle du traitement comptable du droit de fortage et des redevances de fortage
RÉFÉRENCE :
CLIENT : CONTRÔLE DU TRAITEMENT COMPTABLE
DU DROIT DE FORTAGE ET DES Folio : 1/2
Suivi par : REDEVANCES DE FORTAGE
Mise à jour le :
Supervisé par :
I/ Droit de fortage
● à la clôture de l'exercice, y-a-t-il une partie des redevances versées qui concerne des
matériaux extraits non encore utilisés dans le cours de la production de l'exercice ? □ □ □
si oui : est-elle bien comptabilisée en stock ? □ □ □
174
Annexe 23 : F.T. sur le contrôle du traitement comptable du droit de fortage et des redevances de fortage
RÉFÉRENCE :
CLIENT : CONTRÔLE DU TRAITEMENT COMPTABLE
DU DROIT DE FORTAGE ET DES Folio : 2/2
Suivi par : REDEVANCES DE FORTAGE
Mise à jour le :
Supervisé par :
Conclusion, remarques :
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
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__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
175
Annexe 24 : Liste des comptes pouvant être utilisés dans la comptabilité d'une entreprise extractive
seuls les comptes ayant été cités dans le mémoire sont référencés dans cette liste
les indications d'utilisation des comptes sont données à titre d'exemple
N° de Références dans le
Intitulé du compte
compte mémoire
1581 Provisions pour remise en état p. 94, 108
pour le réaménagement des sites annexes 14, 18
203 Frais de recherche et de développement p. 111, 112
pour les travaux et études dont les projets portent sur une exploitation probable annexes 19, 20
205 Concessions et droits similaires, brevets, licences, marques, procédés,
p. 121
logiciels, droits et valeurs similaires
annexes 22, 23
pour le droit de fortage
2114 Terrains de carrières (Tréfonds) p. 114
pour le tréfonds des terrains acquis annexes 14, 19, 20
212 Agencements et aménagements de terrains p. 117
pour les travaux d'aménagement du site annexes 19, 20
215 Installations techniques, matériel et outillage industriels p. 115
pour les trémies, concasseurs, broyeurs, sauterelles, cribles... annexe 21
2181 Installations générales, agencements, aménagements divers
p. 115
pour les bungalows, portails, clôtures, cablâges, éclairages...
2182 Matériel de transport p. 115
pour les tombereaux, camions, semi-remorques, bennes... annexe 21
2805 Amortissements des concessions et droits similaires, brevets, licences,
logiciels, droits et valeurs similaires p. 121
pour l'amortissement du droit de fortage
2812 Amortissements des agencements, aménagements de terrains
p. 117
pour l'amortissement des travaux d'aménagement du site
291 Dépréciations des immobilisations corporelles
p. 108
pour les dépréciations des actifs de démantèlement
31 Stocks de matières premières (et fournitures) p. 113
pour le gisement (= les matériaux à extraire) annexes 19, 20
33 Stocks des en-cours de production de biens p. 113
pour les matériaux en cours d'extraction annexes 19, 20
4091 Fournisseurs débiteurs - Avances et acomptes versés sur commandes p. 120
pour les avances versées sur les redevances de fortage annexes 22, 23
486 Charges constatées d’avance p. 121
pour les redevances fixes de fortage imputables sur les extractions futures annexes 22, 23
617 Études et recherches
p. 111, 112
pour les frais de recherche, de prospection, ou les travaux et études si le projet reste
annexes 19, 20
encore incertain
6378 Taxes diverses p. 112
pour la redevance de diagnostic archéologique annexes 19, 20
651 Redevances pour concessions, brevets, licences, marques, procédés,
p. 120, 121
logiciels, droits et valeurs similaires
annexes 22, 23
pour les redevances de fortage
668 Autres charges financières
p. 93
pour la charge de désactualisation en cas d'actualisation de la provision pour
annexes 14, 18
remise en état des sites
6718 Autres charges exceptionnelles sur opérations de gestion p. 117
pour les indemnités de culture et d'éviction annexes 19, 20
176