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L'exploitation de carrières et l'expert-comptable : des

missions particulières, des outils spécifiques

Mémoire et annexes

CHERENCE épouse SOLDNER, Jessica

Novembre 2015
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2
Table des matières

TABLE DES MATIÈRES

Table des matières 3

Liste des abréviations 9

Note de synthèse 11

Note à l’attention du jury 15

Introduction 17

1ÈRE PARTIE : ENVIRONNEMENT RÉGLEMENTAIRE – SPÉCIFICITÉS


JURIDIQUES, COMPTABLES ET FISCALES 21

CHAPITRE 1 : À L’OUVERTURE D’UNE CARRIÈRE 23

SECTION 1 – Le cadre législatif et réglementaire 23

1. Le code de l’environnement 23
1.1. Partie législative 23
1.2. Partie réglementaire 23
2. Le code minier 24
3. La loi n°93-3 du 4 janvier 1993 25
4. L’arrêté ministériel du 22 septembre 1994 modifié 26
5. L’arrêté du 24 décembre 2009 modifiant l’arrêté du 9 février 2004 26
6. Le règlement général des industries extractives (R.G.I.E.) 27
7. La directive Européenne IED, la directive SEVESO 3 et la police des carrières 27
8. Outils pratiques : schéma récapitulatif et précisions sur la nomenclature des
installations classées 28

SECTION 2 – Les démarches administratives 29

1. L’autorisation d’exploitation 29
2. Le dossier de demande d’autorisation d’exploiter 29
3. L’étude d’impact sur l’environnement 30
4. L’étude de dangers 31
5. La procédure d’autorisation 32
5.1. L’examen de la recevabilité du dossier par le service instructeur 32
5.2. L’avis de l’autorité environnementale 33

3
Table des matières

5.3. La consultation des services administratifs 33


5.4. L’enquête publique et sa procédure 34
5.5. Les autres consultations 36
5.6. L’instruction administrative 36
5.7. La décision préfectorale finale 37
6. Que faire en cas de refus du préfet ? 37
6.1. Les cas de refus 37
6.2. Contentieux et voies de recours 38
7. Que faire en cas de situations particulières ? 40
7.1. En cas de renouvellement d’exploitation ? 40
7.2. En cas d’extension d’une exploitation ? 40
7.3. En cas de changement d’exploitant ? 40
8. La déclaration de début d’exploitation 41
9. Outils pratiques : organigrammes procéduraux et feuilles de travail de suivi des
autorisations d’exploiter 41

CHAPITRE 2 : PENDANT L’EXPLOITATION DE LA CARRIÈRE 43

SECTION 1 – La réglementation des nuisances d’exploitation 43

1. Les différentes sources de nuisances 43


1.1. Circulation intense 43
1.2. Nuisances sonores 43
1.3. Pollution par les poussières 44
1.4. Dégradation des habitations par les vibrations 45
2. Le contrôle des nuisances d’exploitation 46
2.1. Par qui les contrôles sont-ils effectués ? 46
2.2. Quand les contrôles sont-ils effectués ? 47
2.3. Quelles sont les sanctions et les mises en responsabilité ? 47

SECTION 2 – Les obligations comptables 50

1. La mise en place de garanties financières 50


2. La constitution de provisions pour remise en état de site 51
3. La prise en considération des aspects environnementaux 52
4. Outil pratique : fiche relative aux dépenses environnementales 53

4
Table des matières

SECTION 3 – L’environnement fiscal 54

1. Les taxes sur les installations classées 54


1.1. La T.G.A.P. liée à la délivrance de l’autorisation d’exploiter 54
1.2. La T.G.A.P. annuelle perçue au titre de l’exploitation d’une carrière
autorisée 55
2. La T.G.A.P. spécifique aux matériaux d’extraction 56
3. Outils pratiques : tableau récapitulatif relatif aux T.G.A.P. et exemples 57

CHAPITRE 3 : LORS DE LA FERMETURE DU SITE 59

SECTION 1 – La procédure de fermeture de site d’exploitation 59

1. Quelles sont les démarches administratives à respecter ? 59


2. Qui est responsable et quelles sont les sanctions ? 61
3. Quelles sont les situations d’arrêt anticipé de l’exploitation ? 61
4. Que se passe-t-il en cas de site à responsable défaillant ? 62

SECTION 2 – La réalisation des engagements 63

1. L’achèvement de la remise en état du site 63


1.1. L’information à l’attention du préfet 63
1.2. Le contrôle par la D.R.E.A.L. : le procès-verbal de récolement 63
2. La levée des garanties financières 64
3. Outils pratiques : schémas récapitulatifs des démarches administratives 64

2ÈME PARTIE : ÉTUDE DES OBLIGATIONS ET PARTICULARITÉS COMPTABLES


SPÉCIFIQUES AU SECTEUR D’ACTIVITÉ 65

CHAPITRE 1 : LES GARANTIES FINANCIÈRES 67

SECTION 1 - Définition des garanties financières 67

1. Pourquoi constituer des garanties financières ? 67


2. Qui est concerné par la constitution de garanties financières ? 68
3. Comment et quand sont constituées les garanties financières ? 69
3.1. Engagement écrit d’une société de crédit 69
3.2. Contenu du dossier d’autorisation en matière de garanties financières 70

5
Table des matières

4. Quand les garanties financières sont-elles appelées et levées ? 72


4.1. Appel des garanties financières 72
4.2. Levée des garanties financières 73
5. Quelles sont les sanctions en cas de manquement aux obligations de garanties
financières ? 75
6. Outil pratique : tableau synthétique 76

SECTION 2 - Montant des garanties financières 77

1. Réglementation pour l’évaluation des garanties financières 77


2. Méthodes de calcul pour le montant de référence des garanties financières de
remise en état 78
2.1. Évaluation forfaitaire 78
2.2. Évaluation détaillée et exhaustive 81
3. Méthodes de calcul pour le montant des garanties financières de stockage de
déchets inertes et de terres non polluées de catégorie « A » 82
3.1. Calcul forfaitaire 82
3.2. Calcul aux coûts réels 83
4. Renouvellement des garanties financières 83
5. Actualisation des garanties financières 84
5.1. À quel moment ? 84
5.2. Par quelle méthode ? 84
5.3. Quel document en fait état ? 85
6. Révision des garanties financières 85
6.1. Dans quelles situations ? 85
6.2. Quel document en fait état ? 86
7. Comptabilisation des garanties financières, information dans l’annexe 87
8. Outil pratique : feuille de travail 87

CHAPITRE 2 : LA PROVISION POUR REMISE EN ÉTAT DES SITES 89

SECTION 1 - La remise en état des sites 89

1. Pourquoi une remise en état des sites ? 89


2. Quelles sont les obligations ? 90
3. Comment se déroulent la réhabilitation et le réaménagement ? 90

6
Table des matières

4. Quelles sont les aides et les subventions octroyées en faveur de la protection de


l’environnement ? 91
4.1. Les financements publics d’origine européenne 91
4.2. Les financements publics nationaux 92

SECTION 2 – Le traitement comptable et fiscal de la provision 93

1. Comptabilisation de la provision 93
2. Information dans l’annexe des comptes annuels 94
2.1. Montants et mouvements ayant affecté les provisions pour remise
en état du site 94
2.2. Nature et méthodes d’évaluation des provisions 95
3. Conditions de déductibilité de la provision 96
3.1. Dans le cas d’une dégradation immédiate 96
3.2. Dans le cas d’une dégradation progressive 97
4. Outils pratiques : note récapitulative, arbre de décision et feuilles de travail 98

SECTION 3 – L’évaluation et la constitution de la provision 99

1. Difficultés d’évaluation de l’estimation initiale du coût de remise en état des


carrières 99
1.1. Principes à appliquer 99
1.2. Identification des coûts 100
1.3. Méthodes d’évaluation : à partir d’éléments forfaitaires ou réels ? 101
2. Actualisation de la provision 104
2.1. Principe général, caractère significatif de l’actualisation 104
2.2. Exception possible pour l’actualisation des coûts de démantèlement 105
2.3. Détermination du taux d’actualisation 105
3. Révision de l’estimation initiale des coûts 106
3.1. À quel moment ? 106
3.2. Quels sont les facteurs entraînant une révision de l’estimation initiale ? 106
4. Incidences comptables et fiscales de la révision de l’estimation initiale des coûts 107
4.1. En cas d’augmentation de la provision 107
4.2. En cas de diminution de la provision 108
4.3. Incidence sur le plan d’amortissement 109
5. Comptabilisation lors de prise en charge des coûts par un tiers 109
6. Outils pratiques : feuilles de travail et exemple 110

7
Table des matières

CHAPITRE 3 : LES PARTICULARITÉS COMPTABLES 111

SECTION 1 – Les dépenses préalables à l’exploitation 111

1. Les frais engagés avant la mise en exploitation 111


1.1. Les frais de recherche, de prospection 111
1.2. Les travaux de sondage et d’étude 111
1.3. La redevance d’archéologie préventive 112
1.4. L’aménagement du domaine public 112
2. L’acquisition du terrain 113
3. Le matériel d’exploitation 114
3.1. Les types de matériels 114
3.2. Le degré de décomposition de l’immobilisation en composants 115
3.3. L’amortissement 115
3.4. Les dépenses d’entretien 116
4. Les frais de mise en exploitation 116
4.1. Les indemnités de culture et d’éviction 116
4.2. Les travaux d’aménagement du site 117
4.3. Les frais de découverte 117
5. Outils pratiques : fiche récapitulative, feuille de travail et exemples de matériels
d’exploitation 118

SECTION 2 – Le droit de fortage 119

1. Définition 119
2. Comptabilisation 120
2.1. Comptabilisation des redevances 120
2.2. Comptabilisation du droit de fortage 121
3. Outils pratiques : fiches récapitulatives et feuille de travail 122

Conclusion 123

Bibliographie 125

Liste des annexes 131

Annexes 133

8
Liste des abréviations

LISTE DES ABRÉVIATIONS

Sigles Significations
A.D.E.M.E. Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie
A.M.F. Autorité des Marchés Financiers
A.N.C. Autorité des Normes Comptables
Art. Article
B.E.I. Banque Européenne d’Investissement
C. com. Code de commerce
C.D.N.P.S. Commission Départementale de la Nature, des Paysages et des Sites
C.E. Conseil d’État
C.H.S.C.T. Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de travail
C.N.C. Conseil National de la Comptabilité
C.N.P.N. Commission Nationale de la Protection de la Nature
C.R.C. Comité de la Réglementation Comptable
C.S.P.R.T. Conseil Supérieur de la Prévention des Risques Technologiques
D.A.E. Demande d’Autorisation d’Exploiter
D.E.A.L. Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement
D.R.A.C. Direction Régionale des Affaires Culturelles
D.R.E.A.L. Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du
Logement
D.R.I.E.E. Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de
l’Énergie d’Ile-de-France
E.P.C.I. Établissement Public de Coopération Intercommunale
F.E.D.E.R. Fonds Européen de Développement Régional
F.T. Feuille de Travail
H.T. Hors Taxe
I.A.S.B. International Accounting Standards Board
(bureau international des normes comptables)
I.C.P.E. Installation Classée pour la Protection de l'Environnement
I.F.R.S. International Financial Reporting Standards
(normes internationales d'informations financières)
I.I.C. Inspection des Installations Classées
I.N.R.A.P. Institut National de Recherches Archéologiques Préventives
I.N.S.E.E. Institut National de la Statistique et des Études Économiques

9
Liste des abréviations

J.O.R.F. Journal Officiel République Française


N/A Non Applicable
P.C.G. Plan Comptable Général
P.L.U. Plan Local d’Urbanisme
R.G.C.A. Règlement Général sur l'Exploitation des Carrières
R.G.I.E. Règlement Général des Industries Extractives
S.D.C. Schéma Départemental des Carrières
S.I.E. Service des Impôts des Entreprises
S.M.E.A. Système communautaire de Management Environnemental et d’Audit
S.N.I.I.M. Syndicat National des Ingénieurs de l'Industrie et des Mines
T.G.A.P. Taxe Générale sur les Activités Polluantes
U.E. Union Européenne
U.N.I.C.E.M. Union Nationale des Industries de Carrières Et Matériaux de
construction
U.N.P.G. Union Nationale des Producteurs de Granulats
V.N.C. Valeur Nette Comptable

10
Note de synthèse

NOTE DE SYNTHÈSE

Ce mémoire est principalement destiné aux experts-comptables et à leurs équipes, confrontés


pour la première fois à la mission de tenue ou de révision des comptes d’une société
d’exploitation de carrières.

Il propose un guide méthodologique permettant de mieux appréhender l’environnement


réglementaire durant les différentes étapes de la vie d’une carrière, et les spécificités comptables
et fiscales propres au secteur d’activité.

Ce guide méthodologique se compose de documents de références, de fiches pratiques telles que,


tableaux synthétiques, arbre de décision, exemples, et de feuilles de travail.

La première partie de ce mémoire traite de l’environnement réglementaire particulier et des


spécificités juridiques, comptables et fiscales qui en découlent.

À l’ouverture d’une carrière, le cadre législatif et réglementaire est très abondant et complexe.
La loi n° 93-3 du 4 janvier 1993 marque un tournant dans l’histoire des exploitations de carrières.
Elle a fait basculer les carrières, de la réglementation minière à celle des installations classées, ce
qui a obligé les exploitants de carrières à respecter le code de l’environnement et à obtenir,
préalablement à l’ouverture, une autorisation administrative d’exploitation. Cette dernière
impose une remise en état du site d’exploitation. L’arrêté ministériel du 22 septembre 1994,
modifié depuis par deux fois, et l’arrêté du 24 décembre 2009 viennent compléter la
réglementation.
L’exploitant doit mettre en place à une procédure d’enquête publique, fournir une étude d’impact
sur l’environnement et une étude de dangers, pour constituer son dossier de demande
d’autorisation d’exploiter. L’autorisation préfectorale d’exploiter est le fruit d’une longue
procédure qui se déroule sur environ douze mois. En cas de refus, des voies de recours existent.
Ces démarches de demande d’exploitation doivent être effectuées, pour l’ouverture d’une
nouvelle carrière, lors d’un renouvellement du titre d’exploitation, ou en cas de changement
d’exploitant.
Dès l’autorisation préfectorale obtenue, l’exploitant établit la déclaration de début d’exploitation
qui acte la mise en service effective de l’installation.

11
Note de synthèse

Pendant l’exploitation de la carrière, l’exploitant est confronté à un règlement très strict pour
pallier les nuisances que peuvent subir les riverains. La circulation intense des engins de chantier,
les nuisances sonores, les poussières et les dégradations par les vibrations représentent les plus
importantes. Elles font l’objet de nombreux contrôles qui peuvent se conclure par des sanctions
et des mises en responsabilité civile et pénale.
La remise en état obligatoire des sites d’exploitation représente une charge financière très lourde
pour les carriers, qui se traduit comptablement par une provision pour remise en état des sites.
Pour pallier une défaillance éventuelle de l’exploitant et assurer la remise en état, la mise en
activité d’une carrière est subordonnée à la constitution préalable de garanties financières.
Les aspects environnementaux sont également à prendre en considération et se traduisent par
des dépenses environnementales, précisées dans l‘annexe des comptes annuels et dans le rapport
de gestion.
Les exploitations sont soumises à la fiscalité environnementale, dont la T.G.A.P. constitue l’aspect
essentiel. Elle se compose de deux taxes spécifiques aux installations classées, celle liée à la
délivrance de l’autorisation, celle liée à l’exploitation d’une installation autorisée ; et de la
T.G.A.P. spécifique aux matériaux d’extraction.

Lors de la fermeture du site, une déclaration de fin d’activité doit être établie. Cette dernière
vient acter la sécurité du site et la réhabilitation du site. En cas d’omission, l’exploitant, seul
responsable, s’expose à des sanctions.
Une exploitation peut fermer de manière anticipée. Tel est le cas, si elle n’est pas mise en service
dans le délai imparti de trois ans, si l’exploitant cesse son activité pendant plus de deux ans, s’il
se trouve en situation irrégulière d’exploitation, ou en cas de site à responsable défaillant.
L’achèvement de la remise en état du site, constatée par le procès-verbal de récolement, permet
d’aboutir à la levée des garanties financières, ce qui clôt la procédure administrative de fermeture
du site.

La deuxième partie étudie les obligations et les particularités comptables spécifiques.

Les garanties financières sont obligatoires pour toute carrière soumise à autorisation et
constituent une condition sine qua non pour obtenir l’autorisation d’exploiter. Elles résultent d’un
engagement écrit d’une société de crédit et sont valables cinq ans au maximum. L’acte de
cautionnement doit impérativement prévoir, entre autres, sa durée et ses modalités de
renouvellement.

12
Note de synthèse

Les garanties financières sont appelées en cas de défaillance ou de disparition juridique de


l’exploitant. Elles sont levées lorsque l’exploitant a procédé à la remise en état de son site ou
lorsqu’elles n’ont plus lieu d’être.
Le manquement aux obligations de garanties financières (constitution et renouvellement),
entraine des sanctions administratives, pouvant aller jusqu’à la suspension de l’activité, et
pénales.
Une réglementation existe pour évaluer les garanties financières. Deux méthodes sont possibles
pour déterminer le montant des garanties financières de remise en état des carrières, le mode de
calcul forfaitaire ou l’évaluation détaillée et exhaustive.
Elles doivent être actualisées au moins tous les cinq ans et peuvent faire l’objet de réévaluation à
tout moment en regard du déroulement réel de l’exploitation de la carrière.
Les garanties financières sont des engagements financiers non inscrits au bilan, qui nécessitent
soit de tenir une comptabilité des engagements, soit d’organiser un suivi des engagements de
manière extra-comptable.

La provision pour remise en état des sites traduit comptablement l’engagement, que les carriers
ont, de réaliser la remise en état du site.
La remise en état s’effectue de façon coordonnée. Elle peut faire l’objet d’aides ou de subventions
octroyées en faveur de la protection de l’environnement.
La provision se comptabilise selon le type de dégradation, immédiate ou progressive, et son
traitement fiscal diffère selon le cas. L’annexe des comptes annuels doit en faire mention.
L’évaluation de la provision ne s’effectue pas sans difficultés. L’identification des coûts est
complexe. Les deux méthodes d’évaluation possibles qui reposent, soit sur la base des garanties
financières, soit sur la base d’éléments réels présentent leurs limites. Malgré le caractère
significatif du montant de la provision, l’actualisation des coûts de démantèlement n’est pas
obligatoire, au vu de sa complexité de mise en application. Cependant, l’estimation initiale peut
faire l’objet de révision dans certains cas. Cela induit des incidences comptables et fiscales.

Des particularités comptables concernent certaines dépenses spécifiques, telles celles relatives
aux frais engagés avant la mise en exploitation (recherches, prospection, sondage, étude, fouilles
archéologiques préventives, aménagement du domaine public), ou lors de l’acquisition du terrain
et du matériel d’exploitation ; auxquelles s’ajoutent les frais de mise en exploitation (indemnité
de culture et d’éviction, travaux d’aménagement du site, frais de découverte).
Le droit au fortage présente aussi une particularité comptable. Sa comptabilisation diffère selon
la forme que prend la redevance de fortage.

13
14
Note à l’attention du jury

NOTE À L’ATTENTION DU JURY

Le plan initial présenté lors de la demande d’agrément a fait l’objet de quelques ajouts de manière
à tenir compte des observations qui m’ont été formulées par le jury.

Ainsi, afin de mettre en évidence l’aspect pratique du mémoire à chaque étape de mes
développements, j’ai intégré dans la quasi-totalité des sections, un paragraphe nommé « outils
pratiques ».

De plus, les nécessités d’actualisation et de mise en page du texte ont entraîné de légères
modifications de pagination et de contenu du plan initialement déposé.

15
16
Introduction

INTRODUCTION

Négligé dans un passé pas si lointain, l’environnement tient désormais une place prépondérante
dans nos préoccupations sociétales.

Collectivement et individuellement, nous nous interrogeons sur la préservation de


l’environnement afin de pouvoir répondre aux besoins du présent sans impacter la capacité des
générations futures à gérer les leurs.

En regard de cela, il est impossible d’imaginer l’industrie du bâtiment ou celle des Travaux
Publics sans le recours à l’utilisation massive des granulats, quantitativement la première des
matières premières après l’air et l’eau. En France, chaque habitant consomme 7,2 tonnes par an,
de ces petits morceaux de roches, sables et graviers dont la taille est comprise entre 0 et 125
millimètres.

Sur les vingt dernières années, la tendance générale est à l'augmentation de la consommation.
Cette évolution est imputable à la croissance démographique, à l'évolution des modes de vie,
avec des besoins en logements et en infrastructures qui augmentent rapidement. Ainsi, il est
nécessaire de produire chaque jour un peu plus d’un million de tonnes de granulats pour
répondre aux besoins de la construction, soit l’équivalent de 16 kg par personne.

La France comptait 2 651 carrières de granulats en 2013, soit une moyenne d’environ 28 par
département1. Ces carrières produisent au total environ 366 millions de tonnes par an et ce secteur
d’activité représente près de 3,9 milliards de chiffre d’affaires.

C’est pourquoi, le législateur a soumis l’activité d’exploitation de carrières à une réglementation


contraignante, notamment en faisant basculer les carrières de la réglementation minière à celle
des installations classées par la loi n°93-3 du 4 janvier 1993. Cette loi marque un tournant dans
l’histoire des exploitations de carrières et reste la base de la législation actuelle.

1Selon l’enquête statistique annuelle réalisée par l’U.N.I.C.E.M. en 2013.


Les chiffres 2014 paraîtront en décembre 2015

17
Introduction

Pour l’expert-comptable, cette activité représente un domaine spécifique dont les problématiques
lui sont propres et nécessite des connaissances particulières pour répondre aux exigences du
cadre juridique et légal, comptable, fiscal et environnemental.

Ce mémoire, principalement destiné aux experts-comptables, permet d’apporter une


connaissance propre à ce secteur d’activité et d’orienter le professionnel dans sa mission de
révision annuelle, en ciblant les points de contrôles sensibles. Présenté comme un outil de travail,
il constitue une base de renseignements et propose une démarche méthodologique sur les
principales particularités de ce secteur.

Ce guide méthodologique permet de disposer d’une documentation de référence, tant juridique


que comptable et fiscale, adaptée aux différentes étapes de vie d’une carrière.
S’ajoute à celle-ci, une étude plus approfondie des deux principales obligations spécifiques que
sont la constitution de garanties financières et la création d’une provision pour remise en état des
sites. D’autres particularités comptables propres à ce secteur d’activité, à savoir les différentes
dépenses préalables à l’exploitation et le droit de fortage, complètent l’ensemble.

Deux parties articulent le mémoire :

La première partie permet de maîtriser les contraintes légales et réglementaires dont découlent
les obligations comptables et fiscales. Pour une meilleure approche, elle se structure en trois
chapitres, au reflet de la vie d’une carrière : à l’ouverture d’une carrière, pendant son exploitation
et lors de la fermeture du site.
Pour faciliter l’étude de ces contraintes légales et réglementaires, cette partie comporte des fiches-
outils, des exemples et des documents de références.

La deuxième partie donne les moyens à l’expert-comptable de mieux comprendre les garanties
financières et les provisions pour remise en état, d’appréhender les difficultés liées à leurs
évaluations, leurs révisions et leurs actualisations, de connaitre leur traitement comptable et
fiscal. Elle soutient également le professionnel dans l’abord de la comptabilisation des dépenses
préalables à l’exploitation et du droit de fortage.
Cette partie offre à l’utilisateur des fiches pratiques sur lesquelles il a la faculté de s’appuyer : par
exemple, des feuilles de travail, tableaux synthétiques, arbre de décision.

18
Introduction

Ce mémoire ne traite que des exploitations de carrières les plus courantes, à savoir celles de
granulats. Les autres matériaux, tels le cuivre, l’or et l’argent, en tant que matériaux précieux
extraits de mines, n’entrent pas dans cette étude. Il n’est pas évoqué les particularités des
installations classées 2 en général mais bien uniquement celles des carrières sous la rubrique
n°2510 de la nomenclature des installations classées.
Par ailleurs, les sociétés cotées, pour lesquelles des obligations comptables et financières
spécifiques viennent s’ajouter, sont exclues de ce mémoire.

2Toute exploitation industrielle ou agricole susceptible de créer des risques ou de provoquer des pollutions
ou nuisances, notamment pour la sécurité et la santé des riverains est une installation classée.

19
20
1ÈRE PARTIE :
ENVIRONNEMENT RÉGLEMENTAIRE –
SPÉCIFICITÉS JURIDIQUES,
COMPTABLES ET FISCALES

21
22
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière

CHAPITRE 1 : À L’OUVERTURE D’UNE CARRIÈRE

SECTION 1 – Le cadre législatif et réglementaire

1. Le code de l’environnement

Le code de l’environnement regroupe les textes consacrés au droit de l’environnement. Il est


composé d’une partie législative et d’une partie réglementaire. Le code de l’environnement est
divisé en sept livres tant dans sa partie législative que réglementaire.

1.1. Partie législative

L’essentiel des dispositions relatives aux installations classées est repris dans le livre V intitulé
« Prévention des pollutions, des risques et des nuisances ». Ce livre se subdivise en neuf titres
principaux dont le titre Ier qui concerne les installations classées pour la protection de
l’environnement (ex loi du 19 juillet 1976). À compter de 2013 un nouveau titre intitulé
« Dispositions communes relatives aux contrôles et aux sanctions » a été créé dans le livre Ier du
code de l’environnement. Il s’agit du titre VII. Ce dernier constitue le tronc commun des
dispositions répressives applicables à tous les domaines couverts par le code de l’environnement
et donc à celui des installations classées dont font partie les exploitations de carrières.

1.2. Partie réglementaire

Le décret n°2007-1467 du 12 octobre 2007 relatif au livre V de la partie réglementaire du code de


l’environnement et modifiant certaines autres dispositions de ce code, a codifié la partie
réglementaire relative aux installations classées, au livre V : « Prévention des pollutions, des
risques et des nuisances » – Titre I : « Installations Classées pour la Protection de
l’Environnement » (I.C.P.E.). Les dispositions réglementaires de ce livre ont fait l’objet d’une
publication spéciale annexée au Journal Officiel n°240 du 16 octobre 2007. Ce sont ces articles du
titre Ier qui constituent le socle de la réglementation des installations classées.

C’est dans la partie réglementaire que se trouve la nomenclature des installations classées,
annexée à l’article R.511-9.
Cette nomenclature est divisée en deux parties : les substances et les activités. Une installation
classée peut être visée par plusieurs catégories. Chaque rubrique est identifiée par un numéro à
quatre chiffres dont les deux premiers caractérisent la famille de substance (ex. : 11XX pour les
substances toxiques) ou d’activité (ex. : 25XX Matériaux, minerais et métaux).

23
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière

La colonne A, propose pour chaque rubrique un descriptif de l’activité ainsi que les seuils
éventuels pour lesquels est défini un régime de classement : A pour Autorisation, D pour
Déclaration (un C peut être ajouté si l’installation est soumise au contrôle périodique par un
organisme agréé 3 ), E pour Enregistrement. La mention AS pour Autorisation avec Servitude
d’utilité publique est supprimée dans la nomenclature applicable à compter du 1er juin 20154. Les
exploitations de carrières sont soumises aux régimes d’autorisation ou de déclaration. Ces
régimes sont fixés en fonction de l’importance des risques et/ou nuisances que leur exploitation
peut engendrer. Les exploitations de carrières de granulats sont soumises au régime
d’autorisation, le plus contraignant.

Quant à la colonne B, elle précise si l’activité est soumise à la T.G.A.P. annuelle perçue au titre de
l’exploitation d’une carrière autorisée. Les exploitations de carrières de granulats sont soumises
à cette T.G.A.P. Une étude approfondie concernant cette T.G.A.P. et les autres T.G.A.P. auxquelles
sont soumises les activités d’exploitation de carrières fait l’objet d’un développement à la section
3 du chapitre 2 de la 1ère partie de ce mémoire.

Le code de l’environnement fait l’objet de mises à jour fréquentes tant dans sa partie
réglementaire que législative. Ce code étant « vivant », il est primordial d’assurer une veille 5.
Le code de l’environnement contient les dispositions applicables à toutes les installations classées.
Mais outre ces textes généraux, les I.C.P.E., sont soumises à d’autres réglementations fixées par
arrêté selon leur régime. Il s’agit d’un arrêté ministériel sur l’exploitation de carrière ou, dans le
cas de carrière soumise à autorisation, d’un arrêté préfectoral d’autorisation fixant les conditions
particulières dans lesquelles doit s’exercer l’exploitation.

2. Le code minier

Depuis la loi du 4 janvier 1993 qui a basculé les carrières dans le régime des installations classées,
le code minier ne réglemente, à l’heure actuelle, que peu les carrières.

Le code minier définit surtout, à l’article L100-1 et L100-2, une carrière comme un gisement de
substances minérales ou fossiles renfermées dans le sein de la terre ou existant à la surface qui
n’est pas classé « mine » ou stockage souterrain.

3 Contrôle périodique prévu par l’article L.512-11 du code de l’environnement


4 Décret n°2014-285 du 3 mars 2014 modifiant la nomenclature des installations classées pour la protection
de l’environnement
5 Textes consultables sur le site www.legifrance.gouv.fr

24
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière

Le code minier réglemente notamment les cas particuliers des zones dites « spéciales » de
carrières ou des zones d’exploitation coordonnées (partie législative, livre III, Titre III, Chapitre
III et IV)6.

3. La loi n°93-3 du 4 janvier 1993

La loi n°93-3 du 4 janvier 1993 marque un tournant dans l’histoire des exploitations de carrières
et constitue toujours la base de la législation actuelle. Elle a fait basculer les carrières de la
réglementation minière à celle des installations classées. Cependant, elle a la particularité
d’appliquer la réglementation des I.C.P.E. tout en conservant certaines spécificités relevant du
code minier7.

Les principales caractéristiques de cette loi sont les suivantes :

● Elle soumet l’exploitation de toutes les carrières au régime des installations classées. Les
carrières sont inscrites dans la nomenclature des installations classées sous le numéro 2510 et
doivent donc respecter le code de l’environnement.

● Dans la mesure où l’exploitation d’une carrière présente de graves dangers ou inconvénients


pour l’environnement, la loi soumet l’exploitation de toute carrière à l’obtention d’une
autorisation administrative préalable8 et ce quelle que soit sa production. Ceci a pour corollaire
direct la soumission de toutes les carrières à la procédure d’enquête publique, l’obligation de
fournir une étude d’impact et une étude de danger dans le dossier de demande d’autorisation.
Cette procédure est étendue aux renouvellements de tous les titres d’exploitation et à tout
changement d’exploitant.

● Elle met en place le schéma départemental des carrières. Chaque département a l’obligation de
réaliser un schéma des carrières9. Ce dernier définit les conditions générales d’implication des
carrières en prenant en compte l’intérêt économique national, les ressources et les besoins en
matériaux du département et des départements voisins, la protection des paysages, des sites et
des milieux naturels sensibles, la nécessité d’une gestion équilibrée de l’espace, tout en favorisant

6 Articles L333-1 à L333-12 et L334-1 à L334-10 du code minier


7 M. Boivin et M. Lavaire, dans leur livre « Carrières et granulats » nomment cela « le régime hybride »
8 A l’exception des carrières visées aux 5. et 6. de la rubrique n°2510 de la nomenclature des I.C.P.E. qui sont

soumises seulement à déclaration


9 Article L. 515-3 du code de l’environnement

25
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière

une utilisation économe des matières premières. Il fixe également les objectifs à atteindre en
matière de remise en état et de réaménagement des sites.
Le schéma départemental des carrières est élaboré après consultation du « plan régional de
l’agriculture durable ». Il est approuvé, après avis du conseil général, par le préfet et est rendu
public. Les autorisations d’exploitation de carrières délivrées doivent être compatibles avec ce
schéma qui constitue, pour le préfet, un instrument d’aide à la décision lors de l’autorisation.

● Elle conserve l’obligation de constituer des garanties financières et prévoit cette obligation dans
le dossier de demande d’autorisation d’exploiter (D.A.E.).

● Elle conserve la commission départementale des carrières mais la renforce afin de mieux
associer aux décisions relatives aux carrières les collectivités locales, les élus, les associations et
les utilisateurs. Cette instance est capable de gérer en amont les conflits afin de permettre
l’exploitation des carrières nécessaire à l’économie nationale tout en assurant une véritable
protection de l’environnement.

4. L’arrêté ministériel du 22 septembre 1994 modifié

L’arrêté ministériel du 22 septembre 1994 fixe l’ensemble des prescriptions minimales que le
préfet doit imposer à un exploitant dans le cadre de son arrêté préfectoral d’autorisation. Ces
prescriptions visent essentiellement la protection des milieux (eau, air), les limitations des
impacts sonores et vibratoires, les mesures de protection de la faune, de la flore et des paysages.

Cet arrêté ministériel a été modifié par l’arrêté du 5 mai 2010 pour prendre en compte les
dispositions de la directive européenne concernant la gestion des déchets de l’industrie extractive
et par l’arrêté du 12 mars 2012 qui apporte des précisions sur le stockage des déchets d’amiante.

5. L’arrêté du 24 décembre 2009 modifiant l’arrêté du 9 février 2004

Cet arrêté concerne la détermination du montant des garanties financières de remise en état des
carrières, prévues par le code de l’environnement 10 , et ne s’applique que pour les activités
soumises à la rubrique n°2510 relevant du régime d’autorisation. Il précise le mode de calcul des
garanties financières et les modalités d’actualisation. J’étudie ce thème plus en détail dans la
section 2 du chapitre 1 de la 2ème partie de ce mémoire.

10 Aux articles R.516-1, R.516-2, L.512-5, L-514-8, L.515-5 et L.516-1 du code de l’environnement

26
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière

6. Le règlement général des industries extractives (R.G.I.E.)

Jusqu’en 2009, les règles du code du travail en matière de santé et sécurité au travail ne
s’appliquaient pas à l’industrie extractive. Les mines et les carrières étaient régies par une
réglementation exclusive, le R.G.I.E. instauré en 198011, prise en application du code minier.

La loi du 12 mai 2009 de simplification et de clarification du droit et d’allègement des procédures


a modifié cette situation. Depuis, tout le code du travail s’applique aux mines et carrières.
Toutefois, il est précisé qu’en matière de santé et sécurité au travail, les dispositions du code du
travail peuvent être complétées ou adaptées par décret pour tenir compte des spécificités de
l’industrie extractive.

Au cours des travaux de recodification du code minier, également prévue par la loi susvisée, le
Conseil d’État a examiné les conséquences de cette modification. Il a indiqué que les dispositions
du R.G.I.E. pouvaient être classées en trois catégories :
- les dispositions identiques aux dispositions réglementaires de la IVème partie du code du travail :
elles sont abrogées et le code du travail s’applique directement aux carrières.
- les dispositions spécifiques aux mines et carrières, devant adapter ou compléter les dispositions
de la IVème partie du code du travail : à terme, elles se retrouveront dans la partie réglementaire
du code minier relative à la santé et la sécurité au travail.
- les dispositions qui ne sont ni la reproduction, ni des adaptations ou des compléments dus à la
spécificité du secteur, des dispositions de la IVème partie du code du travail : elles demeureront
en vigueur jusqu’à leur abrogation.

Ainsi, le R.G.I.E. doit être réexaminé afin de déterminer, pour chacune de ses dispositions, la
catégorie dont elle relève. A terme, le R.G.I.E. disparaîtra au profit de règles spécifiques aux
industries extractives constituant des compléments ou des adaptations des dispositions de la
IVème partie du code du travail. Il n’est pas exclu que certains titres disparaissent entièrement et
soient remplacés par le seul code du travail.

7. La directive Européenne IED, la directive SEVESO 3 et la police des carrières

Tout d’abord, l’exploitation de carrières relevant de la rubrique n°2510 n’est pas concernée par la
Directive Européenne sur les émissions industrielles 2010/75/EU, dite Directive IED, qui ne
s’applique qu’aux I.C.P.E. des rubriques 3000.

11 Décret du 7 mai 1980

27
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière

Ensuite, l’exploitation de carrières de granulats n’est pas non plus concernée par la directive
SEVESO 3 car elle n’entre pas dans son champ d’application : ni dans les « seuils bas » du fait de
son classement dans la nomenclature, ni dans les « seuils hauts » du fait qu’elle n’était pas
soumise précédemment à AS (Autorisation et Servitude Publique).

Enfin, le décret de police des carrières12, qui avait pour but de faire respecter les contraintes et
obligations auxquelles étaient soumis les exploitants, est tombé en désuétude. Il devait être
abrogé en 201413, dans la mesure où depuis 2009, les carrières n’obéissent plus, en matière de
règles d’exploitation, qu’aux codes de l’environnement et du travail.

8. Outils pratiques : schéma récapitulatif et précisions sur la nomenclature des


installations classées

Dans cette section, vous avez découvert les principales sources légales et réglementaires qui
régissent le secteur d’activité des exploitations de carrières. Lorsque j’ai été moi-même chargée,
pour la première fois, d’un dossier de révision annuelle relatif aux carrières, je ne savais pas quels
étaient les textes qui régissaient ce secteur d’activité. Puis, j’ai été confrontée à une multitude de
textes. La difficulté fut de découvrir et sélectionner les textes utiles pour une mission d’expertise
comptable. C’est pourquoi, afin d’appréhender et comprendre aisément ces sources légales et
réglementaires, je vous propose, en annexe 1 de ce mémoire, un schéma récapitulatif, en
arborescence, reprenant l’ensemble de ces codes, lois, arrêtés et règlements.

En ce qui concerne la nomenclature des installations classées, celle-ci est consultable sur
internet14. La dernière version date de mai 2015. Elle prend en compte le décret n°2014-219 du 24
février 201415 modifiant la colonne B de la nomenclature ainsi que le rectificatif de ce décret16.
La rubrique n°2510 est celle qui a trait aux exploitations de carrières. Elle n’a pas été modifiée par
le décret n°2014-285 du 3 mars 2014 modifiant la nomenclature des I.C.P.E. pour la protection de
l’environnement dont le texte est entré en vigueur le 1er juin 2015.

12 Décret du 12 février 1999 relatif à l’exercice de la police des carrières en application de l’article 107 du code
minier
13 Non abrogé en date du 23 août 2015
14 http://www.ineris.fr/aida/sites/default/files/gesdoc/30296/BrochureNom_v36_public_201505281629

08.pdf
15 JORF du 26 février 2014
16 JORF du 22 mars 2014

28
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière

SECTION 2 – Les démarches administratives

1. L’autorisation d’exploitation

L’autorisation d’exploitation est le résultat d’une longue procédure qui requiert


systématiquement :

- l’étude d’impact, l’avis de l’autorité environnementale et l’enquête publique. L’autorisation ne


peut être accordée que si sont prévenus les dangers et les inconvénients relatifs à la commodité
du voisinage, la santé, la sécurité et la salubrité publiques, la protection de la nature et de
l’environnement, la conservation des sites et des monuments.

- l’avis de la commission départementale de la nature, des paysages et des sites, car les décisions
doivent être compatibles avec les orientations et objectifs définis dans le schéma départemental
des carrières.

La loi fixe la durée maximale des autorisations à trente ans pour toutes les carrières mais cette
durée est déterminée en fonction des ressources en place et du rythme prévisionnel
d’exploitation.

Comme évoqué précédemment, les autorisations délivrées sont subordonnées à la constitution


de garanties financières destinées notamment à s’assurer de la remise en état du site. Dans le cas
où le site comporte des installations de stockage de déchets inertes résultant de son exploitation,
susceptibles de donner lieu à un accident majeur, les garanties financières doivent aussi tenir
compte de la surveillance de ces installations ou d’une intervention en cas d’effondrement.

Attention : l’arrêté d’autorisation cesse de produire ses effets lorsque l’installation n’a pas été
mise en service dans un délai de trois ans ou n’a pas été exploitée durant deux années
consécutives, sauf cas de force majeure.

2. Le dossier de demande d’autorisation d’exploiter

La D.A.E. est un document d’information pour le public, pour l’administration et surtout pour
l’autorité préfectorale qui aura à statuer sur la demande formulée.

Le dossier de D.A.E. est réalisé sous la responsabilité du pétitionnaire qui se propose d’exploiter
le site. Le futur exploitant doit donc s’impliquer personnellement dans la constitution des
différentes parties du dossier. Toutefois, compte tenu de la diversité et de la complexité des sujets

29
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière

à traiter (eau, air, bruit, transports, déchets, risques, moyens de secours, hygiène et sécurité...), il
est courant d’avoir recours à un bureau d’études et/ou à des spécialistes en environnement pour
constituer un dossier complet structuré, recevable par l’administration.

Le dossier doit être déposé en Préfecture en au moins sept exemplaires ou plus en fonction du
nombre de communes concernées par le périmètre d’enquête publique.

Le contenu du dossier de D.A.E. est défini aux articles R.512-2 et 3 du code de l’environnement.
Les différents éléments et informations à fournir sont :
- la lettre de demande d’autorisation proprement dite, qui comporte de nombreux
renseignements tels l’emplacement, la nature et le volume des activités, un plan prévisionnel
d’exploitation, les procédés de fabrication, les capacités techniques et financières de l’exploitant...,
- des justificatifs relatifs aux garanties financières,
- des cartes et plans,
- d’une étude d’impact,
- d’une étude de dangers,
- des résumés non techniques,
- d’une notice relative à l’hygiène et à la sécurité du personnel.

3. L’étude d’impact sur l’environnement

L’étude d’impact représente un outil de communication pour l’entreprise avec les services de
l’État, les élus et le public. Le contenu doit être en adéquation avec l’importance de l’installation
projetée et avec ses incidences prévisibles sur l’environnement, au regard des intérêts visés aux
articles L.211-1 et L.511-1 du code de l’environnement. « L’étude d’impact doit porter sur
l’ensemble des installations ou équipements exploités ou projetés par le demandeur qui, par leur
proximité avec l’installation soumise à autorisation, sont de nature à en modifier les dangers ou
inconvénients »17.

L’étude d’impact doit également :


- chiffrer le coût des mesures d’évitement, réduction et compensation, et si la compensation est
impossible, elle doit être justifiée,
- présenter les méthodes utilisées pour rétablir l’état initial et, lorsque plusieurs méthodes sont
disponibles, expliquer les raisons ayant conduit au choix opéré,

17 Article R.512-6 II du code de l’environnement

30
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière

- décrire les difficultés éventuelles, de nature technique ou scientifique, rencontrées par le maître
d’ouvrage pour réaliser l’étude d’impact,
- fournir les éléments de compatibilité avec les plans et programmes et les documents
d’urbanisme.

Les demandes d’autorisation de carrière doivent respecter les préoccupations environnementales


énumérées à l’article L.511-1 du code de l’environnement, c’est-à-dire :
- la protection des espaces naturels, des paysages et des zones humides,
- la préservation des espèces animales et végétales,
- le maintien des équilibres biologiques,
- la protection des ressources naturelles, en particulier de l’eau.
C’est pour cela qu’elles font l’objet d’une étude d’impact qui analyse impérativement l’impact du
projet sur l’environnement. Il s’agit de fournir les éléments pertinents dans chaque domaine et
une analyse d’impact suffisamment détaillée et claire. Ainsi, chacun apprécie, à la fois, les effets
majeurs du projet, directs ou indirects, temporaires ou permanents, mais également les
engagements du pétitionnaire pour les éviter, les réduire ou à défaut les compenser.

Quel que soit le type d’impact considéré, l’étude doit d’abord présenter les mesures mises en
place pour éviter cet impact. Ensuite, si celui-ci ne peut être évité, l’étude aura l’obligation
d’exposer les moyens mis en place pour les réduire. Enfin, lorsque la réduction s’avère soit
impossible, soit insuffisante, l’étude d’impact doit le justifier et proposer en dernier recours des
mesures compensatoires (actions écologiques).

Afin de faciliter la prise de connaissance par le public des informations contenues dans l’étude
d’impact, celle-ci fait également l’objet d’un résumé non technique.

4. L’étude de dangers

L’étude de dangers justifie que le projet permet d’atteindre, dans les conditions économiquement
acceptables, un niveau de risque aussi bas que possible, en fonction de l’état des connaissances,
des pratiques, et de la vulnérabilité de l’environnement de l’installation.

Cette étude précise notamment, compte tenu des moyens de secours publics portés à sa
connaissance, la nature et l’organisation des moyens de secours privés dont le demandeur
dispose ou dont il s’est assuré le concours en vue de combattre les effets d’un éventuel sinistre.

31
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière

Le ministre chargé des installations classées 18 peut préciser les critères techniques et
méthodologiques à prendre en compte pour l’établissement des études de dangers, par arrêté
pris dans les formes prévues à l’article L.512-5 du code de l’environnement.

Le contenu de l’étude de dangers doit être en relation avec l’importance des risques engendrés
par l’installation, compte tenu de son environnement et de la vulnérabilité des intérêts
mentionnés aux articles L.211-1 et L.511-1 du code de l’environnement.

L’étude de dangers, clé de voûte de la démarche de sécurité, est réalisée par le futur exploitant
(ou l’exploitant), sous sa responsabilité, comme le reste du dossier de demande d’autorisation, et
sous le contrôle de l’inspection des installations classées. Elle s’organise autour du recensement
des phénomènes dangereux possibles, de leur probabilité d’occurrence, de leur cinétique et de
l’évaluation de leurs conséquences, ainsi que des actions de prévention et des moyens de secours
à mettre en place.

Comme l’étude d’impact, l’étude de dangers doit faire l’objet d’un résumé non technique
accessible à un large public, expliquant les risques que la carrière est susceptible de présenter.

5. La procédure d’autorisation

5.1. L’examen de la recevabilité du dossier par le service instructeur

Le service instructeur de la demande d’autorisation est la D.R.E.A.L., la D.R.I.E.E. pour l’Ile-de-


France et la D.E.A.L. pour l’outre-mer.
Le dossier de D.A.E. doit être déposé en sept exemplaires à la préfecture 19 du département
concerné par le projet. Si le projet d’installation concerne le territoire de plusieurs départements,
la demande d’autorisation doit être adressée aux préfets de chacun de ces départements.

Afin de maximiser les probabilités d’obtention d’autorisation, le pétitionnaire peut, en amont du


dépôt de dossier, demander au préfet de préciser les informations à fournir dans l’étude d’impact
et d’organiser une réunion de concertation avec les parties prenantes locales intéressées par le
projet20. En effet, l’instauration d’un dialogue entre le pétitionnaire et le service de l’inspection
des installations classées permet d’affiner le dossier tant sur la forme que sur le fond.

18 Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie


19 Article R.512-2 et R512-3 du code de l’environnement
20 Article L.122-1-2, R.122-4 et R.512-10 du code de l’environnement

32
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière

5.2. L’avis de l’autorité environnementale

La demande est transmise à l’inspection des installations classées qui se charge de l’examen
technique du dossier21. Si ce dernier ne contient pas tous les éléments exigés par la réglementation
ou que son contenu est insuffisant pour apprécier les caractéristiques du projet d’exploitation
dans son environnement, le demandeur doit compléter son dossier. En fonction des enjeux du
dossier, dès ce stade de l’instruction, l’inspection peut également consulter d’autres services
(internes ou externes) et établissements publics.

Lorsque le dossier est jugé complet et régulier, l’inspection des installations classées rédige un
rapport de recevabilité. Le préfet en informe le demandeur et le maire de la commune concernée,
et saisit le préfet de région. Ce dernier doit émettre un avis au titre de l’autorité
environnementale 22 en consultant au minimum le préfet de département et le directeur de
l’Agence Régionale de Santé. Au plus tard deux mois après que le dossier ait été jugé recevable,
le préfet de région émet son avis au titre de l’autorité environnementale. À défaut, l’avis est
considéré tacite sans observations23.

5.3. La consultation des services administratifs

Les services consultés sont principalement ceux chargés de l’urbanisme, de l’agriculture, de la


sécurité civile, des milieux naturels, de la police de l’eau.

Mais peuvent également être consultés :


- l’architecte des bâtiments de France, lorsque le projet se situe dans le périmètre d’un monument
historique classé ;
- l’unité territoriale de la direction régionale des affaires culturelles, service régional de
l’archéologie, en cas de découverte de vestiges archéologiques ;
- l’organisme gestionnaire du parc naturel régional, si le projet se situe sur ledit parc ;
- l’institut national de l’origine et de la qualité, si le projet se situe dans une aire de production de
produits d’appellation d’origine ;
- etc.

21 Article R.512-11 du code de l’environnement


22 Article R.122-6 du code de l’environnement
23 Article R.122-7-II du code de l’environnement

33
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière

5.4. L’enquête publique et sa procédure

Dès que le dossier est jugé recevable, le préfet de département communique sous un mois un
exemplaire de la demande au président du tribunal administratif en vue de l’ouverture de
l’enquête publique et en informe le demandeur 24. Dans les quinze jours de sa saisine par le préfet,
le président du tribunal administratif désigne un commissaire enquêteur, ou une commission
d’enquête pour les dossiers les plus importants et complexes, qui conduira l’enquête publique.

L’enquête publique est formalisée par un arrêté du préfet qui détermine sa durée, les jours, heures
et lieux d’accès au dossier par le public, les heures et lieux de présence du commissaire enquêteur
et les communes concernées par le périmètre d’affichage. Cet arrêté doit au moins être pris quinze
jours avant le début de l’enquête.

Un avis informe le public sur le déroulement de l’enquête. Cet avis précise la nature et
l’emplacement de l’installation, les dates d’ouverture et de clôture de l’enquête ainsi que la
décision susceptible d’être rendue à l’issue de la procédure.
Cet avis doit faire l’objet de publicité :
- dans deux journaux locaux et régionaux,
- à la mairie de chaque commune concernée et dans le voisinage de l’installation (toutes les
communes dont le territoire est situé à moins de trois kilomètres du périmètre de la carrière),
- sur les lieux prévus pour la réalisation du projet,
- sur le site internet de la préfecture.

La durée de l’enquête est d’au moins trente jours 25 et peut être prolongée d’autant par le
commissaire enquêteur ou la commission d’enquête, par décision motivée huit jours au moins
avant la fin de l’enquête, mais ne peut en aucun cas dépasser deux mois.

Le dossier soumis à enquête comprend entre autres26 :


- le dossier de demande d’autorisation avec ses différentes études et surtout les résumés non
techniques d’étude d’impact et de dangers,
- l’avis de l’autorité environnementale du préfet de région,
- la mention des autres autorisations nécessaires pour réaliser le projet, comme par exemple les
dérogations au titre des espèces protégées et les autorisations de défrichement.

24 Article R.512-14 du code de l’environnement


25 Article R.123-6 du code de l’environnement
26 Article R.123-8 du code de l’environnement

34
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière

Le public, soit toute personne physique ou morale publique ou privée, peut consulter le dossier,
rencontrer le commissaire enquêteur et émettre un avis sur le registre d’enquête. Il s’agit d’un
cahier dans lequel le public peut consulter les observations déjà émises et consigner ses propres
observations sans qu’il ait à justifier d’un quelconque intérêt ou lien avec le dossier soumis à
enquête.

Lorsque l’enquête arrive à son terme, le commissaire enquêteur clôt le registre et soumet au
pétitionnaire l’ensemble des observations écrites et orales dans un procès-verbal de synthèse dans
les huit jours après la fin de l’enquête. Le pétitionnaire dispose d’un délai de douze jours pour
produire un mémoire en réponse. Ensuite, le commissaire enquêteur rédige un rapport qui relate
le déroulement de l’enquête et donne la liste des pièces figurant au dossier. Il synthétise les
observations recueillies, fait une analyse des propositions et contre-propositions formulées par le
public et expose les réponses du pétitionnaire.

Le commissaire enquêteur donne, dans un document séparé, ses conclusions motivées en


précisant si elles sont favorables ou non au projet. Il n’est pas tenu de répondre à chacune des
observations présentées lors de l’enquête publique. Il indique son avis personnel et le motive en
donnant les raisons qui l’ont déterminé.

Le dossier avec le rapport et l’avis du commissaire enquêteur est ensuite envoyé au préfet dans
un délai de trente jours après la clôture de l’enquête.

Le préfet dispose d’un délai de quinze jours pour informer d’une insuffisance du rapport le
président du tribunal administratif qui, à son tour, dispose de quinze jours pour demander qu’il
soit complété. Le commissaire enquêteur dispose d’un mois pour le compléter.

Le préfet adresse immédiatement une copie du rapport et des conclusions au président du


tribunal administratif, au demandeur et aux maires des communes comprises dans le périmètre
de l’enquête publique. Le public peut, dès ce moment, prendre connaissance à la préfecture et à
la mairie de la commune d’implantation, du mémoire en réponse rédigé par le demandeur, du
rapport et des conclusions motivées du commissaire enquêteur. Ces éléments sont également
consultables par le public sur le site internet de la préfecture pour une durée qui ne peut pas être
inférieure à un an.

35
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière

5.5. Les autres consultations

D’une part, le préfet sollicite l’avis du conseil municipal de la ou des communes d’implantation
et de toutes les communes dont le territoire est concerné par le rayon d’affichage. Les avis doivent
être motivés et rendus dans les quinze jours suivant la clôture du registre d’enquête.

Des consultations transfrontalières peuvent aussi avoir lieu si le projet est susceptible d’avoir des
incidences notables sur l’environnement d’un autre État.

La consultation de la Commission Nationale de la Protection de la Nature peut également être


sollicitée en cas de demande de dérogations relatives à la présence d’espèces protégées.

Et d’autre part, le demandeur peut consulter le C.H.S.C.T. afin que ce comité émette un avis
motivé sur le dossier.

5.6. L’instruction administrative

Pendant le déroulement de la phase de consultation, l’inspection des installations classées est


chargée de procéder à l’instruction technique approfondie du dossier. Elle recherche notamment
les prescriptions techniques et les normes à imposer au pétitionnaire en cas d’octroi de
l’autorisation en vue de supprimer ou, à défaut, de limiter les impacts sur les commodités du
voisinage, la santé, la sécurité, l’environnement, la nature et le paysage.

Au vu du dossier d’enquête publique, des conclusions du commissaire enquêteur et des avis


reçus des personnes consultées, l’inspection des installations classées établit un rapport sur la
demande d’autorisation et sur les résultats de l’enquête. Elle annexe à son rapport ses
propositions concernant la suite à donner au dossier, soit le refus de la demande, soit les
prescriptions à imposer en cas de proposition d’autorisation (projet d’arrêté). Ce rapport est
présenté à la C.D.N.P.S.27 – formation spécialisée des carrières. L’avis rendu est transmis au préfet
pour prendre la décision d’autorisation ou de refus de la demande. Le préfet n’est pas lié par
l’avis de la commission. Il existe cependant une exception : le préfet doit refuser l’autorisation si
la commission donne un avis défavorable à l’octroi de l’autorisation, dans le cas d’une demande
d’autorisation en régularisation pour une installation existante qui fonctionne sans autorisation.

Avant de signer la décision, le préfet doit préalablement consulter le pétitionnaire sur le projet
d’arrêté qui permet au pétitionnaire de donner son avis sur les prescriptions arrêtées ou

27 Anciennement CoDERST : Conseil De l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques

36
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière

éventuellement modifiées par la C.D.N.P.S. Le projet d’arrêté préfectoral est transmis au


pétitionnaire pour observations.

5.7. La décision préfectorale finale

À la fin de la procédure, c’est le préfet, et lui seul, qui est compétent au regard des textes pour
prendre, par arrêté, la décision. Il doit statuer dans les trois mois à compter du jour de réception
par la préfecture du dossier de l’enquête transmis par le commissaire enquêteur. Il n’est
nullement lié par les avis qui ont été émis durant la procédure. Il peut soit octroyer l’autorisation
ou la refuser.

En cas d’octroi de l’autorisation, il doit obligatoirement l’assortir de prescriptions visant à


garantir le respect de l’environnement. De plus, l’autorisation doit fixer d’une part le volume
maximal de produits extraits ou stockés, la durée de validité de cette autorisation, d’autre part
les aménagements du site permettant la mise en exploitation de la carrière et les conditions de
remise en état du site en fin d’exploitation28 ainsi que le montant des garanties financières exigées
et les modalités d’actualisation de ce montant 29.

6. Que faire en cas de refus du préfet ?

6.1. Les cas de refus

Le préfet est tenu de motiver sa décision de refus.

Il existe seulement trois cas de refus pour lesquels le préfet n’a aucune marge d’appréciation :
1) si une installation est en situation de régularisation, c’est-à-dire si elle a commencé à
fonctionner sans avoir obtenu, voire sollicité, l’autorisation d’exploiter, le préfet est tenu de
refuser l’autorisation en régularisation si la commission compétente des carrières a donné un avis
défavorable à la délivrance de l’autorisation.
2) si le pétitionnaire n’est pas en mesure de justifier des garanties financières imposées
par la loi. En effet, l’article R.516-1 précise que le début de l’exploitation est subordonné à
l’existence de ces garanties financières.
3) si un document de planification ou une mesure réglementaire de protection,
notamment le plan d’occupation des sols ou le plan local d’urbanisme prévoit l’interdiction
d’exploiter sur le site. Le préfet refuse l’autorisation également si le projet de carrière se révèle

28 Article R.512-35 du code de l’environnement


29 Article R.516-2 du code de l’environnement

37
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière

incompatible avec les dispositions du schéma départemental des carrières, ou s’il est contraire à
une mesure de protection spécifique d’un espace naturel.

Par ailleurs, il existe deux autres cas de refus mais pour lesquels le préfet conserve un large
pouvoir d’appréciation :
1) la loi 30 permet expressément au préfet, mais sans que cela soit une obligation, de
refuser aux exploitants de carrières qui n’auraient pas satisfait à leurs obligations de remise en
état d’une carrière exploitée précédemment, une nouvelle autorisation d’exploiter en appuyant
sur l’insuffisance de leurs capacités techniques et financières ;
2) en cas d’incompatibilité de l’exploitation de la carrière avec son environnement. En
effet, l’autorisation ne peut être accordée que si les dangers ou les inconvénients peuvent être
prévenus par des mesures spécifiées dans l’arrêté préfectoral31. Ce principe laisse une grande
marge d’appréciation à l’administration, basée sur les caractéristiques de l’installation et de son
environnement ainsi que sur les prescriptions techniques susceptibles de résoudre les problèmes
d’atteintes à l’environnement.
Si le préfet estime qu’il n’existe pas de prescriptions susceptibles de résoudre les atteintes graves
à l’environnement, ou que les prescriptions qui devraient être imposées ne peuvent
matériellement pas être respectées, pour des raisons techniques ou économiques, il refuse
l’autorisation. En revanche, s’il estime que les atteintes à l’environnement peuvent être
supprimées ou réduites par des prescriptions techniques adaptées, il peut accorder l’autorisation.

L’appréciation du préfet fait, en cas de contentieux, l’objet d’un contrôle très étendu du juge
administratif puisque ce dernier peut substituer sa propre appréciation à celle de
l’administration. L’une des grandes particularités du contentieux administratif des décisions
prises par le préfet fait que le juge peut non seulement annuler une autorisation mais aussi
annuler un refus d’autorisation et accorder lui-même cette autorisation en l’assortissant des
prescriptions techniques qu’il estime adéquates.

6.2. Contentieux et voies de recours

En France, le contentieux administratif en matière d’autorisation de carrière est extrêmement


fourni en raison des recours engagés par les exploitants qui contestent les décisions de
l’administration mais aussi, et de plus en plus, des recours engagés par les tiers qui contestent les
autorisations accordées aux exploitants de carrières.

30 Article L.515-4 du code de l’environnement


31 Article L.512-1 du code de l’environnement

38
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière

Le recours contre des décisions administratives individuelles liées à la législation des I.C.P.E.
n’est pas de droit commun mais relève d’un régime spécial : le recours de plein contentieux32,
encadré par des règles de procédures particulières, qui donne au juge de larges pouvoirs.

 Qui peut déposer un recours ?

Le recours contre les décisions administratives est possible tant pour l’exploitant que pour toute
personne ayant qualité ou intérêt à agir. En effet, peuvent engager un recours les tiers, personnes
physiques ou morales, les communes intéressées ou leurs groupements, en raison des
inconvénients ou des dangers que le fonctionnement de l’installation présente33.

L’intérêt pour agir s’apprécie à la date d’introduction du recours.

Les tiers, personnes physiques, doivent justifier d’un intérêt suffisamment direct leur donnant
qualité à agir, compte tenu des inconvénients et dangers que présente pour eux la carrière en
cause. Cette appréciation se fait notamment en fonction de la situation des intéressés et de la
configuration des lieux.

Un recours peut aussi bien porter sur l’obtention ou le refus de l’autorisation, que sur les
prescriptions techniques de cette autorisation, par exemple, si l’exploitant autorisé estime que
certaines prescriptions sont trop rigoureuses ou inutiles ou, a contrario, si des tiers considèrent les
prescriptions insuffisantes ou inadaptées.

 Quels sont les délais de recours ?

Les tiers peuvent attaquer la décision dans un délai d’un an 34 à compter de la publicité de
l’autorisation.

Le recours par l’exploitant doit être formulé dans les deux mois de la notification qui lui est faite
de la décision administrative.

 Quels sont les tribunaux compétents ?

En première instance, le tribunal compétent est le tribunal administratif dans le ressort duquel
se trouve située la carrière faisant l’objet du litige. C’est le préfet qui défend l’État devant le
tribunal administratif. Compte tenu de la complexité des procédures, le recours à un avocat
spécialisé en droit administratif s’avère en général indispensable.

32 Article L.514-6 du code de l’environnement


33 Article R.514-3-1 du code de l’environnement
34 Article R.514-3-1 du code de l’environnement

39
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière

Un appel du premier jugement est possible par les parties devant la cour administrative d’appel.
En appel, c’est le ministre, et non plus le préfet, qui défend l’État devant la cour administrative
d’appel.

Enfin, la décision de la cour administrative d’appel peut être déférée au Conseil d’État qui
apprécie en cassation si les règles de droit ont bien été appliquées et si la cour administrative
d’appel n’a pas dénaturé les éléments du dossier en cause.

7. Que faire en cas de situations particulières ?

7.1. En cas de renouvellement d’exploitation ?

Conformément aux dispositions de l’article R.512-36 du code de l’environnement, le


renouvellement de l’autorisation doit faire l’objet d’une nouvelle demande.
Toutefois, comme le prévoit la circulaire du 14 mai 2012 relative à l’appréciation des
modifications substantielles au titre de l’article R.512-33 du code de l’environnement, il est admis
de considérer, au cas par cas, qu’une légère prolongation de la durée d’exploitation, dans la limite
de la capacité totale d’extraction de matériaux autorisée, n’est pas un renouvellement et ne
constitue pas une modification substantielle. En effet, cela peut être le cas lorsque les impacts du
fonctionnement de la carrière pendant cette prolongation peuvent être compensés par les impacts
attendus et non réalisés, du fait d’un rythme d’exploitation plus faible que prévu.

7.2. En cas d’extension d’une exploitation ?

Le projet d’extension est déclaré au préfet avec tous les éléments d’appréciation nécessaires.
Celui-ci peut justifier le dépôt d’une nouvelle D.A.E. C’est en particulier le cas lorsqu’il y a
extension en superficie du périmètre d’exploitation ou éventuellement en profondeur.

7.3. En cas de changement d’exploitant ?

Le changement d’exploitant nécessite une autorisation préalable du préfet. La demande doit être
présentée en trois exemplaires et doit donner tous les renseignements sur le nouvel exploitant.
Doivent être joints en annexe à la demande : les documents établissant les droits fonciers, les
documents établissant les capacités techniques et financières du nouvel exploitant, le document
d’attestation de constitution de garanties financières.

Le changement d’exploitant est approuvé par arrêté préfectoral complémentaire après avis de la
commission départementale de la nature, des paysages et des sites.

40
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 1 : À l’ouverture d’une carrière

8. La déclaration de début d’exploitation

Lorsque l’autorisation d’exploiter une carrière est obtenue, l’exploitant doit adresser au préfet
une déclaration de début d’exploitation, en trois exemplaires, dès qu’ont été mis en place les
aménagements et équipements, tels qu’ils ont été précisés par l’arrêté d’autorisation, et qui
permettent la mise en service effective de l’installation.
Le préfet en transmet un exemplaire à l’inspection des installations classées et un autre au maire
de la commune d’implantation de la carrière. Il fait publier, aux frais de l’exploitant, dans deux
journaux locaux ou régionaux, un avis annonçant le dépôt de la déclaration de début
d’exploitation. Un exemplaire de cette déclaration est affiché à la mairie pendant un mois
minimum.

9. Outils pratiques : organigrammes procéduraux et feuille de travail de suivi des


autorisations d’exploiter

Je vous conseille de bien vous situer entre les deux cas administratifs : à savoir, le cas général
pour lequel une demande d’autorisation est obligatoire, et les exceptions pour lesquelles seul un
dossier de déclaration est à envoyer au préfet. Pour vous permettre de vous situer, je vous
propose la consultation de mon annexe 2.

Il est évident, dans la mesure où l’exploitation de carrières de granulats dépend du régime


d’autorisation, que seul celui-ci sera étudié.
Vous avez vu que cette demande d’autorisation préfectorale est délivrée après une longue
procédure, de l’ordre de huit mois à un an, suivant le dépôt d’un dossier conséquent.
Il me paraît important de connaitre cette procédure pour mieux communiquer avec les dirigeants.
Celle-ci étant complexe, j’ai établi en annexe 3 un schéma récapitulatif général d’une procédure
normale d’autorisation d’exploitation de carrière, et en annexe 4 un schéma plus détaillé de cette
même procédure. Ces deux annexes vous permettront de visualiser les différentes étapes pour
une meilleure compréhension.

J’attire votre attention, sur l’importance de suivre, au cours d’une mission de révision annuelle,
les évènements qui ont marqué l’année écoulée. En effet, des situations particulières peuvent se
présenter telles que, le renouvellement d’exploitation, l’extension, ou le changement d’exploitant.
Pour cela, je vous propose un outil, en annexe 5. J’ai établi une feuille de travail qui permet le
suivi des autorisations et qui met en exergue, de façon pointue, une multitude de questions selon
les situations. Ces points clés de contrôle sont impératifs.

41
42
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière

CHAPITRE 2 : PENDANT L’EXPLOITATION DE LA CARRIÈRE

SECTION 1 – La réglementation des nuisances d’exploitation

1. Les différentes sources de nuisances

1.1. Circulation intense

La circulation engendrée par les carrières est souvent une nuisance particulièrement ressentie par
les riverains des axes empruntés, et ce parfois à plusieurs kilomètres de la carrière.
Les conditions de circulation et de transport doivent être étudiées dès la conception du projet et
ne doivent pas être négligées tout au long de la vie de l’exploitation.

Dans la mesure où une large majorité des plaintes instruites par l’inspection des installations
classées concerne le bruit, il est primordial d’y porter une attention particulière pour mieux
intégrer l’activité d’extraction dans son environnement. L’étude d’impact ne doit donc pas
négliger :
- afin de limiter le bruit : le plan de circulation et les conditions de chargement et de
déchargement ;
- afin de limiter les émissions de poussières : le bâchage des chargements des camions, les
aspirations aux points de chargement/déchargement, le nettoyage des voies de circulation et des
roues des véhicules...

1.2. Nuisances sonores

Les nuisances sonores en général sont réglementées par le code de l’environnement au Livre V :
Prévention des pollutions, des risques et des nuisances – Titre VII : Prévention des nuisances
sonores.

Les impacts dus aux bruits sont fonction de la spécificité de l’installation et leurs réductions
passent généralement par une étude approfondie. Cette étude doit d’abord analyser toutes les
sources de bruits de l’établissement, les niveaux d’émergence et les fluctuations dans le temps.
Elle évalue ensuite les niveaux de nuisances prévisibles pour le voisinage en fonction des moyens
à mettre en œuvre pour lutter contre ces nuisances.

Dans ce cadre, il convient de limiter l’impact à la source puis de protéger celle-ci par des
aménagements spécifiques :
- éloignement des carrières par rapport aux habitations,

43
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière

- utilisation du matériel (moteurs, engins de chantier...), conforme à la législation en vigueur et


correctement entretenu,
- isolation acoustique des matériels bruyants et capotage dans des bâtiments fermés,
- pose sur blocs caoutchouc, lit de sable des matériels vibrants et bruyants,
- mise en place de murs anti-bruit ou merlons de protection,
- concassage et traitement des matériaux à installer en fond de fouille,
- modification du process pour limiter les chutes de matériaux.

L’arrêté du 23 janvier 1997, relatif à la limitation des bruits émis dans l’environnement par les
installations classées pour la protection de l’environnement, précise les valeurs admissibles
d’émergence et leur méthode de mesure. Il précise également que l’arrêté d’autorisation
détermine les emplacements auxquels l’exploitant devra, à ses frais et selon une périodicité fixée
par le préfet, faire réaliser une mesure des niveaux d’émission sonore. Il peut aussi imposer une
valeur limite pour les tirs de mines en cas de gêne susceptible d’être occasionnée au voisinage.

L’étude d’impact doit présenter un contrôle du niveau sonore initial et prendre en compte
l’ensemble des bruits générés par la carrière et les autres activités qui y sont implantées.

1.3. Pollution par les poussières

La production de poussières dans une carrière est inévitable. Les principales émissions de
poussières sont diffuses et dues à l’extraction avec engins, au roulage sur les pistes, aux stocks de
matériaux et aux tirs de mines. Il s’agit d’une nuisance généralement mal ressentie par les
riverains. Une réflexion sur le sujet doit être conduite dès la conception du projet, ainsi qu’en
cours d’exploitation pour identifier les sources de production de poussières et les sensibilités de
l’environnement.

L’arrêté ministériel du 22 septembre 1994, modifié en dernier lieu le 5 mai 2010, dans ses articles
17 et 19, fait, de manière générale, obligation au carrier de prendre toute disposition de nature à
éviter l’émission et la propagation des poussières, à partir du site de la carrière et sur les voies
publiques ou privées empruntées par les véhicules sortant de l’installation.

Ainsi, les installations de traitement des matériaux doivent être équipées de dispositifs de
limitation d’émission de poussières (tels l’aspiration régulière du concasseur ou l’humidificateur
des stocks de matériaux traités) et les rejets canalisés sont évacués après épuration. L’article 19
fixe des valeurs limites de concentration pour le rejet de poussières, ainsi qu’une valeur extrême
dont le dépassement doit entraîner sans délai l’arrêt de l’installation incriminée.

44
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière

L’arrêté prévoit, par ailleurs, pour les carrières de roches massives dont la production annuelle
est supérieure à 150 000 tonnes, l’obligation de mettre en place un réseau approprié de mesure
des retombées de poussières dans l’environnement.

Il appartient au préfet, dans le cadre de l’arrêté d’autorisation, de déterminer le nombre et les


conditions d’installation et d’exploitation des appareils de mesure.

1.4. Dégradation des habitations par les vibrations

La réglementation française est l’une des plus restrictives en termes de niveau du signal vibratoire
et de contrôles. Les normes en vigueur sont les suivantes :
- NF S31-010 sur la caractérisation et le mesurage des bruits dans l’environnement,
- 150-TC108 et NF-EN14253 sur la mesure et l’évaluation des vibrations mécaniques,
- NF 90-020 de juillet 2007 sur les méthodes de mesures des vibrations.

Les tirs de mines font l’objet de dispositions spécifiques édictées par l’article 22 de l’arrêté du 22
septembre 1994, modifié le 5 mai 2010. Ils « ne doivent pas être à l’origine de vibrations
susceptibles d’engendrer dans les constructions avoisinantes des vitesses particulaires pondérées
supérieures à 10 mm/s mesurées suivant les trois axes de la construction ».

La méthode de mesure des vibrations et les valeurs limites admissibles pour les tirs de mines sont
définies par l’annexe II de la circulaire n°96-12 du 2 juillet 1996.

En dehors des tirs de mines, les prescriptions de la circulaire n°86-23 du 23 juillet 1986 relative
aux vibrations mécaniques émises dans l’environnement par les installations classées pour la
protection de l’environnement, sont applicables.

La pratique distingue trois niveaux d’effets des vibrations sur les structures 35 :
- les dommages superficiels : affectant des points particuliers d’éléments non porteurs de la
structure et correspondant au seuil d’apparition de phénomènes tels que l’écaillage de peinture,
l’allongement de fissures existantes, la formation de microfissures dans les plâtres ou de
décollements d’enduits. Ces dégradations superficielles engendrées revêtent une nature similaire
aux dégradations produites par le vieillissement naturel des constructions ou par leur entretien
défaillant, ce qui constitue souvent une source évidente de difficultés pour apprécier la réalité
des nuisances ;

35Selon BOIVIN Jean-Pierre, LAVAIRE Claude, Carrières et granulats : Traité pratique du droit des carrières,
Création et fonctionnement des installations, Prévention et gestion des risques, Éditions Le Moniteur, 2008

45
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière

- les dommages moyens : affectant des éléments non porteurs de la structure et correspondant à
l’apparition de phénomènes tels que la formation de fissures apparentes sur les cloisons et dans
les enduits mettant en contact deux matériaux différents, des détachements et chutes de
morceaux de plâtres ;
- les dommages sévères : affectant des éléments porteurs de la structure et correspondant à des
phénomènes tels que l’apparition de lézardes et fissures ouvertes, des chutes d’éléments de
maçonnerie impliquant un affaiblissement de la structure, des effondrements de planchers.

En ce qui concerne les facteurs de gêne ressentie par les personnes, deux types de vibrations sont
distingués36 :
- les vibrations solidiennes, transmises aux structures par le sol, sont les plus importantes et font
l’objet d’une étroite surveillance (vitesse particulaire et fréquence)
- les vibrations transmises par voie aérienne, bien que sans impact sur les structures principales,
sont généralement ressenties en raison des vibrations qu’elles provoquent sur les vitres par
exemple. La perception humaine des vibrations est très fine : selon la fréquence et la durée des
vibrations, des niveaux de vitesse particulaire aussi bas que 0,3 millimètre par seconde peuvent
être perçus par certaines personnes, alors qu’ils se situent très largement en deçà des valeurs
limites usuellement retenues.

2. Le contrôle des nuisances d’exploitation

2.1. Par qui les contrôles sont-ils effectués ?

En ce qui concerne l’analyse des nuisances dues au trafic des véhicules induit par l’exploitation
de la carrière, les insuffisances qui pourraient affecter l’étude d’impact font l’objet d’un contrôle
vigilant du juge administratif qui peut être saisi par une requête écrite de tout citoyen.

Les contrôles sonores sont réalisés par des organismes qualifiés, choisis après accord de
l’inspection des installations classées.

La mesure de poussières est effectuée par un organisme agréé et selon des méthodes normalisées.
La complexité de la mesure nécessite une bonne collaboration entre l’exploitant et son prestataire.
A ce titre, il est important de noter, pendant les périodes de mesures, les conditions
météorologiques (direction du vent, précipitations...), l’activité de la carrière (production,
appareils en fonctionnement...) et les moyens d’abattage des poussières en service.

36Selon BOIVIN Jean-Pierre, LAVAIRE Claude, Carrières et granulats : Traité pratique du droit des carrières,
Création et fonctionnement des installations, Prévention et gestion des risques, Éditions Le Moniteur, 2008

46
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière

Ces contrôles périodiques permettent à l’exploitant de s’assurer que ses installations fonctionnent
dans les conditions requises par la réglementation, ils sont effectués à ses frais.

En plus de ces contrôles, certaines inspections peuvent avoir lieu. Ce sont les agents des
D.R.E.A.L. et D.R.I.E.E. qui agissent en qualité d’inspecteur des installations classées. Ils sont
chargés de contrôler la bonne application des dispositions définies par voie d’arrêté préfectoral
d’autorisation ou par voie d’arrêté ministériel.

2.2. Quand les contrôles sont-ils effectués ?

Un contrôle des niveaux sonores est effectué dès l’ouverture de la carrière et ensuite
périodiquement, notamment lorsque les fronts de taille se rapprochent des zones habitées.

Les mesures des retombées de poussières, pour être exploitables et représentatives, doivent être
faites sur des périodes longues de huit jours à un mois, avec un réseau de capteurs suffisants.
L’arrêté d’autorisation fixe la périodicité des contrôles qui est au moins annuelle.

Le respect des valeurs limites admissibles pour les tirs de mines et les vibrations mécaniques
émises dans l’environnement par les carrières est vérifié dès les premiers tirs réalisés et cela dès
l’ouverture de l’exploitation, puis par campagnes périodiques dont la fréquence est fixée par
l’arrêté d’autorisation.

2.3. Quelles sont les sanctions et les mises en responsabilité ?

Les inconvénients générés par le bruit, les émissions de poussières, les vibrations, peuvent dans
certains cas et sous certaines conditions être la cause d’une recherche en responsabilité civile de
l’exploitant.

En effet, le fait que l’exploitant ait obtenu une autorisation préfectorale d’exploiter ne le met pas
à l’abri d’une demande en indemnisation d’un préjudice subi par un tiers. L’article L.514-19 du
code de l’environnement pose un principe général que « les autorisations sont accordées sous
réserve des droits des tiers ».

La responsabilité de l’exploitant peut donc être mise en œuvre sur le fondement de l’article 1382
du code civil, c’est-à-dire dans la mesure où le dommage subi par le tiers résulte d’une faute ou
d’une négligence de l’exploitant. Tel pourrait être le cas par exemple lors d’apparition de fissures
sur la maison d’un voisin s’il était effectivement prouvé que ces fissures proviennent de tirs de
mines dans la carrière, et ce, même si les tirs ont été exécutés conformément à la réglementation.

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1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière

Cependant, c’est principalement sur le terrain du trouble anormal du voisinage que la


responsabilité civile de l’exploitant peut s’appliquer. Cette responsabilité se trouve engagée,
même en cas de respect des prescriptions réglementaires d’exploitation, dès lors que les
inconvénients subis excèdent les inconvénients normaux du voisinage. C’est au juge judiciaire,
saisi d’une plainte de voisins de la carrière, d’apprécier de façon souveraine la réalité et
l’importance du trouble causé ainsi que la réalité du préjudice subi par le tiers.

Il convient toutefois de souligner qu’il existe une exception à ce principe qui concerne le cas des
dommages causés aux occupants d’un immeuble qui se sont installés postérieurement à
l’installation de la carrière. Cette disposition légale est toutefois interprétée de manière très stricte
et restrictive par les tribunaux, qui s’attachent généralement à vérifier précisément si l’activité
s’est exercée en conformité avec la réglementation et si elle n’a pas connu d’évolution par rapport
à l’installation du voisin.

Le nombre grandissant de textes législatifs et réglementaires rend de plus en plus complexe et


difficile à appréhender le cadre juridique dans lequel les entreprises doivent évoluer. La plupart
de ces textes étant assortis de sanctions pénales en cas d’infraction aux prescriptions qu’ils
comportent, la responsabilité pénale de l’exploitant peut être recherchée et engagée selon
plusieurs hypothèses.

En règle générale, les infractions sont constatées par des procès-verbaux établis par les officiers
ou agents de police judiciaire, ou par les inspecteurs des installations classées. Pour exercer leur
pouvoir de contrôle, ceux-ci disposent d’un droit d’accès à la carrière et à ses installations
annexes. En effet, comme le dispose l’article L.514-5 du code de l’environnement, les inspecteurs
des installations classées « peuvent visiter à tout moment les installations soumises à leur
surveillance ». Toutefois, sauf contrôle inopiné, les inspecteurs des installations classées doivent
informer l’exploitant 48 heures avant la visite, au cours de laquelle l’exploitant peut se faire
assister d’une tierce personne. Une fois établis, les procès-verbaux sont transmis au procureur de
la République qui décide, soit de poursuivre l’infraction, soit de classer l’affaire sans suite.

Les infractions constatées relèvent, selon le cas, de la catégorie des délits ou des contraventions.

Par exemple, sont constitutifs d’un délit relevant de la compétence du tribunal correctionnel :
- le fait de poursuivre l’exploitation d’une carrière sans se conformer à l’arrêté de mise en
demeure d’avoir à respecter, au terme d’un délai fixé, les prescriptions techniques d’exploitation
imposées par l’autorité administrative ;
- le fait de continuer à exploiter la carrière en infraction à une mesure administrative de
suspension d’activité ou de fermeture ;

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1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière

- le fait d’exploiter une carrière soumise à autorisation sans en avoir obtenu l’accord au préalable.

Et est constitutif d’une contravention relevant du tribunal de police, le non-respect des


prescriptions techniques d’exploitation fixées dans l’arrêté préfectoral d’autorisation.
En matière de délits, les peines applicables consistent en une amende et/ou une peine
d’emprisonnement.
En matière de contravention, les peines applicables aux personnes physiques consistent en une
amende pouvant aller jusqu’à 1 500 € au maximum par infraction, sans peine d’emprisonnement.

L’ordonnance n°2012-34 du 11 janvier 2012 37 vient accroitre la sévérité des contrôles et des
sanctions. Elle détermine les catégories de fonctionnaires et agents habilités à exercer les fonctions
de police judiciaire dans les domaines de l’environnement. Ceux-ci sont appelés « inspecteurs de
l’environnement »38 et commissionnés par spécialité.

L’inspecteur de l’environnement rend compte de son action et de ses constatations au préfet et


éventuellement au procureur.

 en cas de non-respect des prescriptions de l’arrêté préfectoral d’autorisation, d’un arrêté


ministériel : le préfet établit un arrêté de mise en demeure de respecter les prescriptions dans un
délai déterminé (maximum trois mois) et le procureur fait un rappel à la loi par un délégué du
procureur ou dresse une amende de 1 500 € maximum par infraction

 en cas de non-respect d’un arrêté de mise en demeure : le préfet établit, soit un arrêté de
consignation entre les mains d’un comptable public d’une somme correspondant au montant des
travaux à réaliser, laquelle est restituée au fur et à mesure de l’exécution des mesures prescrites,
ou à défaut utilisée pour faire réaliser d’office les travaux nécessaires, soit une suspension
d’activité et si nécessaire des mesures conservatoires, aux frais de la personne mise en demeure,
soit ordonne le paiement d’une amende au plus égale à 15 000 € et une astreinte journalière au
plus égale à 1 500 € applicable à partir de la notification de la décision et jusqu’à satisfaction de
la mise en demeure. Quant aux sanctions émises par le procureur, cela peut aller jusqu’à un an
d’emprisonnement, une amende de 75 000 € pour les établissements soumis à autorisation, un
affichage et une diffusion de la condamnation. Ces peines prononcées par le tribunal peuvent
être doublées en cas de récidive et pour les personnes morales, les peines d’amende sont
quintuplées.

37 Ordonnance n°2012-34 du 11 janvier 2012 portant simplification, réforme et harmonisation des


dispositions de police administrative et de police judiciaire du code de l’environnement, entrée en vigueur
le 1er juillet 2013
38 Selon l’article L.172-1 du code de l’environnement

49
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière

SECTION 2 – Les obligations comptables

1. La mise en place de garanties financières39

Dans la mesure où l’obligation de la remise en état effective des sols représente une charge très
importante pour les carriers, l’article L.516-1 du code de l’environnement subordonne la mise en
activité des carrières à la constitution préalable de garanties financières. Et ce, tant après
l’autorisation initiale, qu’après une autorisation de changement d’exploitant.

Les garanties financières ont pour but de pallier les conséquences éventuelles d’une disparition
juridique de l’exploitant, ou d’une défaillance de celui-ci pendant le fonctionnement de
l’installation, ou à l’occasion de sa mise en arrêt définitif. Elles constituent un mécanisme de
substitution permettant d’assurer, aux frais du garant, les opérations que l’exploitant, devenu
insolvable, n’est plus en mesure d’exécuter.

En revanche, les garanties financières n’ont pas vocation à couvrir les indemnités que l’exploitant
pourrait être conduit à verser à des tiers du fait d’un accident sur le site, ou d’une pollution qui
aurait pu être générée par le fonctionnement de l’installation.

Le montant des garanties financières tient compte a minima du coût de remise en état du site après
exploitation par une société tierce. Mais depuis le décret n°2010-1172 du 5 octobre 2010, l’article
R.516-2 du code de l’environnement prévoit des clauses supplémentaires, qui viennent majorer
les garanties financières lorsque le site comporte des installations de stockage de déchets inertes
résultant de l’exploitation de la carrière.

Ainsi, les garanties financières doivent-elles tenir compte également de :

- la surveillance des installations de stockage de déchets inertes et de terres non polluées


résultant de l’exploitation de la carrière lorsqu’elles sont susceptibles de donner lieu à un
accident majeur à la suite d’une défaillance ou d’une mauvaise exploitation, tel que
l’effondrement d’une verse ou la rupture d’une digue ;
- l’intervention en cas d’effondrement de verses ou de rupture de digues constituées de
déchets inertes et de terres non polluées résultant de l’industrie extractive lorsque les
conséquences sont susceptibles de donner lieu à un accident majeur.

39 Les garanties financières sont principalement réglementées par les articles suivants du code de
l’environnement : L.516-1 à L.516-6 et R.516-1 à R.516-6.

50
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière

Pour avoir davantage de précisions sur les garanties financières, je vous invite à vous reporter au
chapitre 1 de la 2ème partie de ce mémoire où une étude plus approfondie fait l’objet d’un
développement particulier.

2. La constitution de provisions pour remise en état de site

Les exploitations de carrières sont soumises à l’obligation de reconstituer le sol à l’issue de leurs
travaux d’extraction des matériaux. Il s’agit là d’une condition sine qua non à l’obtention de
l’autorisation préfectorale d’exploitation.

Or, selon les avis du C.N.C.40, les coûts de remise en état de biens appartenant à autrui doivent
être provisionnés si les conditions suivantes sont remplies à la clôture de l’exercice :
- l’existence d’une obligation à l’égard d’un tiers
- une sortie probable ou certaine de ressources à la date d’établissement des comptes
- l’absence de contrepartie au moins équivalente attendue
- une fiabilité suffisante de l’évaluation de l’obligation.

Les coûts de remise en état de site d’exploitation de carrières répondent à ces quatre conditions
cumulatives et doivent donc faire l’objet d’une provision pour réaménagement de site.

En effet, concernant tout d’abord l’existence d’une obligation à l’égard d’un tiers à la date de
clôture de l’exercice : les sociétés d’exploitation de carrières sont soumises à une obligation légale
(article L.512-17 du code de l’environnement) et réglementaire (arrêté d’autorisation
d’exploitation). Elles sont tenues de remettre en état les sites qui ne sont plus exploités et de
démanteler les installations qui étaient implantées sur ces sites. L’obligation peut aussi être
contractuelle. C’est le cas par exemple, lorsqu’une obligation de remblayage d’une carrière à
l’issue de l’exploitation trouve sa source dans le contrat qui lie le propriétaire du sol et l’exploitant
à qui il a consenti une concession ou un contrat de fortage. De plus, par nature, l’ouverture d’une
carrière porte, dès le premier jour, une atteinte certaine à l’environnement entraînant de ce fait
l’obligation de remise en état. Et les exploitations de carrières ayant une durée d’autorisation
limitée (en général trente ans), il est évident qu’un fait générateur rendra l’échéance de
l’obligation de remise en état, assurée.

Puis, concernant une sortie probable de ressources à la date d’établissement des comptes :
l’exploitation d’une carrière engendre par définition une atteinte à l’environnement progressive

40Avis du C.N.C. n°2000-01 du 20 avril 2000 relatif aux passifs et Avis du C.N.C. n°2005-H du 6 décembre
2005 du Comité d’urgence relatif à la comptabilisation des coûts de démantèlement, d’enlèvement et de
remise en état de site dans les comptes individuels

51
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière

et inéluctable. Par conséquent, la sortie de ressources pour les opérations de remise en état est
elle-même inéluctable, d’autant plus que sans elle, l’autorisation préfectorale n’aurait pas été
délivrée. Le C.N.C. précise que la sortie de ressources n’est inéluctable que dans les hypothèses
de dégradation immédiate ou progressive41 dont les dégradations dues à l’activité d’exploitation
des carrières font partie.

Ensuite, concernant l’absence de contrepartie : les dépenses de remise en état sont sans
contrepartie, dans la mesure où pour l’entreprise d’exploitation elle est liée à l’apurement d’une
situation passée qui a déjà permis à l’entreprise de bénéficier des avantages économiques liés à
l’exploitation du site. En revanche, le tiers envers qui l’exploitation de carrière a l’obligation peut,
selon le projet de l’usage du site après remise en état, en tirer un avantage économique (exemple :
base de loisirs).

Enfin, concernant une fiabilité suffisante de l’évaluation de l’obligation : les exploitants de


carrières doivent prévoir dès l’étude de leur projet, le devenir du site après exploitation. Cette
préoccupation est inscrite dans le contenu du dossier réglementaire. Le projet de réaménagement
sert de base à la description détaillée des travaux de remise en état du site qui doivent figurer
dans le dossier de demande d’autorisation préfectorale (article R.512-8 du code de
l’environnement). Ainsi, nous pouvons considérer que l’évaluation de l’obligation est possible et
peut être constituée avec une fiabilité suffisante, même si des difficultés d’évaluation sont
constatées, comme je l’évoquerai plus loin dans ce mémoire (2ème partie, chapitre 2, section 3).

3. La prise en considération des aspects environnementaux

Selon la recommandation du C.N.C. n°2003-R.02 du 21 octobre 2003, les dépenses


environnementales sont celles « effectuées en vue de prévenir, réduire ou réparer les dommages
que l’entreprise a occasionnés ou pourrait occasionner par ses activités, à l’environnement ».
Pour avoir le caractère environnemental, une dépense doit remplir simultanément plusieurs
conditions42 :
- elle doit à elle seule améliorer la réparation, la prévention ou la réduction des dommages causés
ou susceptibles d’être causés à l’environnement. Seules les dépenses supplémentaires qui
permettent d’augmenter, soit la capacité, soit la qualité de la prévention ou du traitement des
dommages, doivent donc être prises en compte.

41 Pour la définition de ces deux types de dégradation : cf 2ème partie, chapitre 2, section 2, § 1 de ce
mémoire (p. 93)
42 Source : Mémento pratique Francis Lefebvre Comptable 2012 - § 956 -5

52
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière

- elle doit avoir pour objectif premier la protection de l’environnement.

Informations dans l’annexe des comptes annuels :


Dans l’annexe, le C.N.C. 43 recommande de mentionner les informations en matière
environnementale suivantes :
- la description de la nature des passifs environnementaux d’importance significative, avec
l’indication du calendrier et des conditions de règlement ;
- la méthode choisie en matière de coûts de démantèlement et de restauration des sites ;
- le montant des dépenses environnementales significatives et celui des actifs environnementaux
comptabilisés au cours de l’exercice de référence ;
- les aides publiques reçues ou promises, liées à la protection de l’environnement.

Informations dans le rapport de gestion :


Dans la mesure où les exploitations de carrières sont classées dans la rubrique n°2510 de la
nomenclature des installations classées, elles n’entrent pas dans l’ancienne rubrique des
« installations AS » (soumises à Autorisation et Servitude d’utilité publique). Elles ne sont donc
pas classées en installations classées catégorie « Seveso seuils hauts » 44 . De ce fait, aucune
information supplémentaire liée au secteur d’activité n’est obligatoire dans le rapport de gestion.

4. Outil pratique : fiche relative aux dépenses environnementales

Pour répondre aux recommandations du C.N.C.45, je me suis interrogée sur les caractéristiques
d’une dépense environnementale. Il m’a paru opportun de créer une fiche récapitulative
(annexe 6). Celle-ci donne la définition d’une dépense environnementale et les conditions
cumulatives pour être caractérisée en tant que telle.

Dans l’annexe des comptes annuels, si elles le souhaitent, les entreprises d’exploitation de
carrières peuvent présenter et ventiler les dépenses environnementales à partir de la classification
EUROSTAT, soit par domaines, soit par types d’action. Je vous propose ces deux tableaux, en
annexe 6 de ce mémoire.

Je vous rappelle qu’il n’existe pas d’obligation d’inclure des informations dans le rapport de
gestion. Cependant, la commission européenne recommande une description des problèmes
environnementaux rencontrés, pouvant avoir une incidence sur les performances et la situation
financière de l’entreprise. Ainsi, j’ai jugé utile de compléter mon annexe 6 par ces informations.

43 Recommandation du C.N.C. n°2003-R.02 du 21 octobre 2003


44 Selon l’article L.515-8 du code de l’environnement
45 Recommandation du C.N.C. n°2003-R.02 du 21 octobre 2003

53
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière

SECTION 3 – L’environnement fiscal

Du fait de leur activité, les exploitations de carrières sont soumises à la fiscalité environnementale
dont la T.G.A.P. constitue l’aspect essentiel. Au sein de la T.G.A.P., deux taxes sont spécifiques
aux installations classées : la taxe liée à la délivrance de l’autorisation et la taxe liée à l’exploitation
d’une installation autorisée. Vient également s’ajouter la T.G.A.P. spécifique aux matériaux
d’extraction. Nous allons donc étudier ces différentes T.G.A.P. au sein de cette section.

1. Les taxes sur les installations classées

1.1. La T.G.A.P. liée à la délivrance de l’autorisation d’exploiter

Dès lors qu’une autorisation d’exploiter une carrière est délivrée, l’exploitant est assujetti au
paiement de la T.G.A.P.46. Mais le terme « autorisation » doit s’entendre dans son sens le plus
large. Ainsi au cours de la vie d’une carrière, il n’est pas rare que la T.G.A.P. soit versée plusieurs
fois. Le versement de la taxe s’effectue dans les situations suivantes lors :
- de l’autorisation préfectorale initiale résultant de la création d’une installation ou de sa
régularisation
- du renouvellement des autorisations à durée limitée
- d’une autorisation d’extension de l’installation
- de changement d’exploitant.

Remarque : dans le cas où plusieurs installations seraient soumises à des autorisations différentes,
alors même qu’elles appartiendraient au même exploitant, chacune d’elles fera l’objet d’un
versement distinct.

Le fait générateur est la délivrance de l’autorisation préfectorale.

Le tarif de la taxe est fixé à l’article 266 nonies du code des douanes. Pour l’année civile 2015, les
tarifs sont les suivants :
- pour les artisans n’employant pas plus de deux salariés : 551.07 €
- pour les autres entreprises inscrites au répertoire des métiers : 1'330.17 €
- pour les autres entreprises : 2'774.38 €.

Le contrôle, la liquidation et le recouvrement de la T.G.A.P. due au titre de la délivrance de


l’autorisation d’exploiter relèvent de la compétence de l’inspection des installations classées,
après que les services de la préfecture aient transmis la liste des autorisations délivrées.

46 Selon l’article 266 septies, alinéa 8.a du code des douanes

54
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière

L’exécution de la recette est prescrite puis notifiée à l’assujetti par un avis qui mentionne la date
de mise en recouvrement et la date d’exigibilité, fixée au dernier jour du second mois qui suit
celui de la mise en recouvrement.

L’exploitant d’une carrière, qui s’est acquitté de la T.G.A.P. lors de la délivrance d’une
autorisation d’exploiter, reste généralement contraint par la suite au versement annuel de la taxe
en raison même de l’exploitation de son installation.

1.2. La T.G.A.P. annuelle perçue au titre de l’exploitation d’une carrière autorisée

La taxe annuelle liée à l’exploitation d’une carrière autorisée est due si l’installation, ainsi que le
volume et la nature des activités concernées, s’inscrivent dans un certain champ.

D’une part, l’installation doit être exploitée dans le cadre d’un établissement industriel ou
commercial, à caractère public ou privé. Est exonéré l’ensemble des entreprises inscrites au
répertoire des métiers alors qu’il est soumis au paiement de la T.G.A.P. initiale.

D’autre part, l’installation doit engendrer l’exécution d’activités qui font courir des risques
particuliers à l’environnement en raison de leur nature ou de leur volume et dont la liste est
arrêtée par décret 47 . Les exploitants des installations classées soumises à déclaration, voire à
déclaration contrôlée, sont exclus de l’assujettissement à la taxe annuelle.

Au sein de chaque rubrique listée dans la nomenclature I.C.P.E., un coefficient multiplicateur


allant de 1 à 10 est indiqué en fonction des volumes d’activité. Ce coefficient sert à calculer le
montant de la T.G.A.P. sur la base du tarif fixé à 417.97 € pour 2015. Un tarif 2015 abaissé à
372.83 € peut être appliqué si l’installation a fait l’objet d’un enregistrement dans le cadre du
Système communautaire de Management Environnemental et d’Audit (S.M.E.A.) ou bien si elle
dispose d’un système de management environnemental certifié conforme à la norme ISO 14001
par un organisme accrédité.

Concernant la rubrique n°2510 « Exploitant de carrières », les coefficients sont en fonction de la


capacité nominale de production et sont les suivants :
Capacité nominale annuelle de production en tonnes Coefficient
capacité ≥ à 500 000 8
150 000 ≤ capacité ≤ 500 000 4
50 000 ≤ capacité ≤ 150 000 2
capacité ≤ 50 000 Exploitant non redevable

47 Décret n°2014-219 du 24 février 2014 modifiant la colonne B de l'annexe à l'article R. 511-9 du code de
l'environnement relative à la taxe générale sur les activités polluantes

55
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière

La T.G.A.P. assise sur l’exploitation autorisée est contrôlée, liquidée et recouvrée par les services
chargés de l’inspection des installations classées selon des modalités identiques à la T.G.A.P. liée
à la délivrance de l’autorisation d’exploiter.

Par ailleurs, l’exploitant d’une carrière peut encore avoir à verser une T.G.A.P. spécifique au titre
de l’extraction de matériaux.

2. La T.G.A.P. spécifique aux matériaux d’extraction

Selon l’article 266 sexies du code des douanes, les personnes physiques ou morales qui livrent ou
mettent sur le marché des matériaux d’extraction sont assujetties à cette T.G.A.P.

Les faits générateurs sont :


- la mise à la consommation des matériaux d’extraction ;
- la première livraison, après fabrication nationale, ou lors de la livraison sur le marché
national après achat, importation ou fabrication dans un autre État membre de l’U.E. ;
- l’extraction, la production ou l’introduction en provenance d’un autre État membre de
l’U.E., de matériaux d’extraction destinés à être utilisés pour les besoins propres de la
personne qui réalise ces opérations.

Ne sont pas soumis à perception de cette T.G.A.P. les matériaux d’extraction dont la première
livraison, après fabrication nationale, est expédiée directement dans un État membre de l’U.E. ou
exportée vers le reste du monde.

Les matériaux d’extraction entrant dans l’assiette de la taxe, tel le granulat, sont définis dans le
code des douanes et doivent répondre aux trois conditions cumulatives suivantes :
- être destinés aux travaux publics, au bâtiment et au génie civil ;
- de taille comprise entre 0 et 125 millimètres, doivent se présenter sous la forme de grains
ou avoir été obtenus à partir de roches concassées ou fractionnées ;
- la teneur d’oxyde de silicium, sur le produit à l’état sec, doit être inférieure à 97%.

Cette T.G.A.P. est assise sur le poids net des matériaux livrés arrondi à la tonne la plus proche
(dès la première tonne). En 2015, le taux de la T.G.A.P. est de 0.20 € par tonne de matériaux.

Cette T.G.A.P. se liquide et s’acquitte sous la forme d’une déclaration annuelle, dont la date limite
de dépôt est le 30 avril, et de trois acomptes. Les trois acomptes sont calculés lors de la déclaration
annuelle et doivent être versés au plus tard les 30 avril, 31 juillet et 31 octobre de l’année au titre
de laquelle la taxe est due (N).

56
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 2 : Pendant l’exploitation de la carrière

Opérations réalisées en N-1 (en tonnes) * le tarif en vigueur au 01/01/N


Chaque acompte =
3

La régularisation et le solde pour l’année N s’effectuent sur la déclaration annuelle au 30.04.N+1


en même temps que le versement du premier acompte (en cas de solde à payer) et sur les
acomptes suivants en cas de solde négatif plus important que le montant du premier acompte.

En effet, lors d’importantes diminutions de quantité de livraison de granulats entre deux années
consécutives, l’intégralité des acomptes peuvent être affectés par cette régularisation.

Il est également important de savoir que si la T.G.A.P. ou l’acompte sont inférieurs à 61 €, ils ne
sont pas dus par le redevable, contrairement à la régularisation positive qui est due dès le premier
euro. En revanche, en cas de régularisation négative comprise entre -61 € et 0 €, l’administration
n’a pas à rembourser.

J’attire votre attention sur le fait qu’en cas de pluralité d’établissements assujettis, le redevable
annexe le détail des calculs de la T.G.A.P. par établissement et doit totaliser l’ensemble sur une
seule déclaration car une unique déclaration T.G.A.P. doit être produite par numéro SIREN.

Je précise, de plus, que le paiement par virement bancaire est obligatoire dès que le montant de
la T.G.A.P. excède 7 600 €.

Le recouvrement et le contrôle de la T.G.A.P. granulats sont assurés par la direction générale des
douanes et des droits indirects.

3. Outils pratiques : tableau récapitulatif relatif aux T.G.A.P. et exemples

Comme je viens de vous le présenter, il existe trois T.G.A.P. Pour une approche aisée, j’ai élaboré
un tableau récapitulatif de ces taxes avec leurs caractéristiques, en annexe 7. Il permet, par une
lecture simple et rapide, de connaitre les faits générateurs, la tarification, les échéances de
déclarations et de règlements etc.

Seule la T.G.A.P. spécifique aux matériaux doit faire l’objet d’une déclaration annuelle. Au titre
de l’année 2014, la déclaration établie en 2015 de la T.G.A.P. porte le numéro cerfa n°12036*14.

Je vous propose en annexe 8 des exemples de calculs de T.G.A.P. en fonction de la variation de


tonnage entre deux années, afin d’aborder le calcul de cette taxe dans toute situation, et surtout
de mieux appréhender la déclaration à effectuer au plus tard le 30 avril.

57
58
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 3 : Lors de la fermeture du site

CHAPITRE 3 : LORS DE LA FERMETURE DU SITE

SECTION 1 – La procédure de fermeture de site d’exploitation

1. Quelles sont les démarches administratives à respecter ?

Les démarches administratives diffèrent selon que l’exploitation de carrière est soumise au
régime de la déclaration (non traité ici) ou au régime de l’autorisation, et selon que l’autorisation
ait été délivrée avant ou après le 31 décembre 2003.

Dans tous les cas, l’exploitant, qui met à l’arrêt définitif son installation, doit notifier au préfet la
date de cet arrêt au moins six mois avant. Des formulaires de notification de cessation d’activité
sont disponibles sur la plupart des sites internet des préfectures dans la rubrique
« environnement ».

Le préfet peut à tout moment imposer à l’exploitant des prescriptions relatives à la remise en état
du site, par arrêté complémentaire.

Lors de la cessation d’activité d’une exploitation de carrières soumise à autorisation, les


dispositions prévues dans le code de l’environnement comportent une procédure en trois étapes :
- la mise en sécurité du site dès l’arrêt de l’activité,
- la concertation sur l’usage futur,
- la réhabilitation du site.

 La mise en sécurité du site :

L’exploitant doit adresser au préfet la notification au moins six mois avant la date d’expiration
de l’autorisation48.

Le carrier doit joindre à la notification un dossier comprenant le plan à jour des terrains d’emprise
de l’installation ainsi qu’un mémoire sur l’état du site. Le mémoire précise les mesures prises ou
prévues pour assurer la protection des intérêts visés à l’article L.511-1 du code de
l’environnement et peut comporter notamment :
- l’évacuation ou l’élimination des produits dangereux, et pour les installations autres que les
installations de stockage de déchets, celles des déchets présents sur le site,

48 Article R.512-39-1 du code de l’environnement

59
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 3 : Lors de la fermeture du site

- des interdictions ou limitations d’accès au site,


- la suppression des risques d’incendie et d’explosion,
- la surveillance des effets de l’installation sur son environnement.

 La concertation sur l’usage futur du site :

Rappelons que, s’agissant des installations autorisées après le 31 décembre 2003, sur un nouveau
site, les conditions de remise en état sont fixées par l’arrêté d’autorisation. La procédure de
concertation précisée par la suite ne concerne donc que les carrières qui ont obtenu l’autorisation
avant le 31 décembre 2003.

Pour les sites arrêtés avant le 1er octobre 2005, la législation sur les installations classées permet
d’imposer aux anciens exploitants concernés, dans la mesure où ceux-ci sont encore identifiables,
les mesures visant à rendre le site compatible avec un usage comparable à celui de la dernière
période d’exploitation.

Pour les sites arrêtés après le 1er octobre 2005, le choix de l’usage futur du site est décidé après
une concertation entre l’exploitant, les collectivités et le propriétaire.

Ainsi, lorsque l’exploitation de la carrière est mise à l’arrêt définitif, l’exploitant doit remettre le
site dans un état tel, qu’il ne puisse porter atteinte aux intérêts mentionnés à l’article L.511-1
(objectifs visés par le régime des I.C.P.E.) et qu’il permette un usage futur du site,
déterminé conjointement avec le maire ou le président de l’établissement public de coopération
intercommunale (E.P.C.I.) compétent en matière d’urbanisme et le propriétaire du terrain sur
lequel est située l’installation, si ce dernier n’est pas l’exploitant.

Le dossier, mémoire sur l’état du site, doit être complété par les plans du site et les études et
rapports communiqués à l’administration sur la situation environnementale et sur les usages
successifs du site, ainsi que les propositions de l’exploitant sur le type d’usage futur du site.

Ce dossier complété doit être transmis au maire ou au président de l’E.P.C.I. compétent en


matière d’urbanisme et au propriétaire des terrains en proposant un ou plusieurs usages futurs
du site. Parallèlement une copie des propositions est fournie au préfet.

C’est à l’exploitant d’envoyer ensuite au préfet les remarques du maire et du propriétaire, qui ont
trois mois pour formuler un avis. Au-delà de cette date, leur avis est réputé favorable.

A défaut d’accord, c’est le premier usage en vigueur qui sera retenu sauf conflit d’urbanisme.
En effet, dans le cas où la réhabilitation prévue est manifestement incompatible avec l’usage futur
de la zone (apprécié notamment en fonction des documents d’urbanisme en vigueur à la date à

60
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 3 : Lors de la fermeture du site

laquelle le carrier a fait connaitre à l’administration sa décision de mettre l’installation à l’arrêt


définitif et de l’utilisation des terrains situés au voisinage du site), le préfet peut fixer, après avis
des personnes mentionnées, des prescriptions de réhabilitation plus contraignantes permettant
un usage du site cohérent avec ces documents d’urbanisme.

 La réhabilitation du site :

L’usage futur du site étant acté, soit par la procédure de concertation mentionnée ci-dessus, soit
par l’arrêté préfectoral d’autorisation, les travaux de réhabilitation sont engagés par l’exploitant.

Il est important de préciser que le but de la réhabilitation n’est pas de supprimer toute trace de
pollution mais de supprimer les risques que peut présenter la pollution du site. C’est la raison
pour laquelle le niveau de dépollution nécessaire, en fonction de l’usage futur du site, est précisé
explicitement.

2. Qui est responsable et quelles sont les sanctions ?

La responsabilité de la remise en état du site incombe au dernier exploitant déclaré et connu de


l’administration. Ainsi, en cas de succession d’exploitants sur un même site, l’obligation de
remise en état se transfère avec la déclaration de changement d’exploitant. La remise en état du
site ne peut pas être imposée au propriétaire du terrain en cette seule qualité49.

Le non-respect des prescriptions de remise en état du site est constitutif d’une contravention,
relevant du tribunal de police. Selon l’article R.514-4 du code de l’environnement, le fait d’omettre
de faire la déclaration de cessation d’activité ou de ne pas respecter, après cessation de
l’exploitation, les prescriptions préfectorales, est passible de la peine d’amende prévue pour les
contraventions de la 5ème classe (1 500 €).

3. Quelles sont les situations d’arrêt anticipé de l’exploitation ?

L’arrêt prématuré d’une exploitation de carrière peut avoir pour cause : le retrait, la péremption
ou la renonciation à l’autorisation, ou encore l’exploitation irrégulière.

L’article R.512-74 du code de l’environnement dispose que l’arrêté d’autorisation ou de


déclaration, cesse de produire effet, sauf cas de force majeure, lorsque l’exploitation a été

49 Arrêté du Conseil d’État du 21 février 1997

61
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 3 : Lors de la fermeture du site

interrompue pendant plus de deux années consécutives. Concrètement, si l’exploitation a cessé


pendant plus de deux ans, toute reprise de l’activité est soumise à la délivrance d’un nouveau
titre, à défaut de quoi l’exploitation serait irrégulière.

L’article précité précise également que l’arrêté d’autorisation cesse de produire effet lorsque
l’installation classée n’a pas été mise en service dans le délai de trois ans.

4. Que se passe-t-il en cas de site à responsable défaillant ?

Nous avons vu que la prévention des risques de toute nature engendrés par une exploitation de
carrière est de la responsabilité de celui qui l’exploite. Ainsi, l’État n’a pas vocation à réaliser des
actions de prévention des risques sur une installation.

Toutefois, lorsque les autorités administratives sont amenées à demander au responsable d’un
site d’engager des actions visant à évaluer et/ou à éliminer ou réduire un risque
environnemental, et que ce responsable reste non identifié (disparition) ou insolvable, et après
avoir engagé toutes les procédures possibles, le site est appelée « site à responsable défaillant ».
Ce dernier est alors confié à l’A.D.E.M.E. qui assurera la maîtrise d’ouvrage des actions de mise
en sécurité sanitaire et environnementale50.

50Selon l’article L.313-3 du code de l’environnement et la circulaire du 26/05/2011 relative à la cessation


d'activité d'une installation classée - Chaîne de responsabilités – Défaillance des responsables

62
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 3 : Lors de la fermeture du site

SECTION 2 – La réalisation des engagements

1. L’achèvement de la remise en état du site

1.1. L’information à l’attention du préfet

Comme exposé précédemment, la déclaration de cessation d’activité doit être établie au moins
six mois avant la date d’expiration de l’autorisation. Cependant la remise en état du site peut
intervenir après cette notification.

Lorsque le préfet a reçu la notification de cessation d’activité ainsi que le mémoire de l’exploitant
sur l’état du site et que le carrier a réalisé les travaux prévus dans le mémoire de réhabilitation et
l’arrêté complémentaire, s’il y en a eu un, le carrier doit informer le préfet de l’achèvement des
travaux.

1.2. Le contrôle par la D.R.E.A.L. : le procès-verbal de récolement

Dès lors que les travaux prévus dans le mémoire, cité précédemment, sont achevés et que
l’exploitant en a informé le préfet, ce dernier saisit l’inspection des installations classées qui, sur
la base d’une visite sur place et d’un dossier administratif (bordereau de suivi des déchets, plans,
photographies...) constate leur achèvement.

L’inspecteur de l’environnement, commissionné pour le contrôle des installations classées,


appartient à la D.R.E.A.L.

Le procès-verbal, dit de récolement, est alors établi et transmis par le préfet à l’exploitant ainsi
qu’au(x) maire(x) et au propriétaire.

Cette procédure ne met pas fin à la police des installations classées. En effet, s’il s’avérait qu’après
l’établissement du procès-verbal de récolement, apparaissaient une atteinte aux intérêts visés à
l’article L.511.-1 du code de l’environnement (pollution des eaux due à des déchets enfouis dans
la carrière...) ou des risques pour les personnes (instabilité des terrains), le préfet peut ordonner
à l’ancien exploitant les travaux et mesures nécessaires pour remédier à ces désordres.

63
1ÈRE PARTIE – CHAPITRE 3 : Lors de la fermeture du site

Cependant une jurisprudence récente du Conseil d’État limite cette possibilité au cas des
installations dont l’arrêt n’excède pas trente ans. En revanche, depuis septembre 2005, l’exploitant
ne peut plus être sollicité si l’usage du terrain a été modifié en dehors de son initiative51.

2. La levée des garanties financières

La levée des garanties financières est conditionnée par l’établissement du procès-verbal de


récolement, constatant le bon achèvement de la remise en état de la carrière, et par la consultation
des maires intéressés.

Cette formalité accomplie, le préfet lève l’obligation de garanties financières par voie d’arrêté
préfectoral complémentaire, c’est-à-dire après consultation de la Commission Départementale de
la Nature des Paysages et des Sites (C.D.N.P.S.) - formation spécialisée des carrières. Il adresse
un exemplaire de cet arrêté à l’établissement garant.

3. Outils pratiques : schémas récapitulatifs des démarches administratives

Comme vu précédemment dans la section 1 de ce chapitre, l’usage futur de la carrière peut ne


pas être déterminé par l’arrêté préfectoral d’autorisation d’exploiter. Si l’arrêté ne le mentionne
pas -parce qu’établi avant le 31 décembre 2003- la législation impose une procédure
complémentaire pour le déterminer.

En fonction de la situation, vous pourrez vous reporter à mon annexe 9 (usage futur déterminé)
ou mon annexe 10 (usage futur non déterminé) afin de visualiser et comprendre l’enchaînement
des formalités qui sont nécessaires pour acter l’achèvement de la remise en état du site, et ainsi
aboutir à la levée des garanties financières.

Dans la mesure où les autorisations d’exploiter sont généralement données pour une période de
trente ans, nous constatons le plus souvent l’existence d’autorisations d’exploiter ne mentionnant
pas l’usage futur du site. C’est pourquoi, je trouve important de vous faire connaître cette
procédure, pour être en capacité de mieux communiquer avec les dirigeants.

51 Article R.512-39-4 du code de l’environnement

64
2ÈME PARTIE :
ÉTUDE DES OBLIGATIONS ET
PARTICULARITÉS COMPTABLES
SPÉCIFIQUES AU SECTEUR D’ACTIVITÉ

65
66
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières

CHAPITRE 1 : LES GARANTIES FINANCIÈRES

SECTION 1 – Définition des garanties financières

1. Pourquoi constituer des garanties financières ?

Les garanties financières ont pour objectif de permettre une remise en état maximale au sein de
chaque période quinquennale.

Les garanties financières sont destinées à assurer, suivant la nature des dangers ou inconvénients
de chaque catégorie de carrières, la surveillance du site et le maintien en sécurité de l’installation,
les interventions éventuelles en cas d’accident avant ou après la fermeture et la remise en état
après la fermeture du site52.
Elles ne couvrent pas les indemnisations dues par l’exploitant aux tiers qui pourraient subir un
préjudice du fait de pollution ou accident causé par l’installation. Les garanties financières ne
doivent pas être assimilées à une assurance responsabilité.

Les garanties financières sont instituées dans le but de se prémunir contre tout abandon de
carrière avant la remise en état effective des sols. Leur mise en place permet d’assurer la remise
en état des carrières après exploitation, dans le cas le plus courant d’une défaillance de
l’exploitant.
Dans le cas où le site comporterait, en plus, des installations de stockage de déchets inertes et de
terres non polluées, résultant de l’exploitation de la carrière, ces garanties sont également
destinées, d’une part, à assurer la surveillance de ces installations lorsqu’elles sont susceptibles
de donner lieu à un accident majeur, et d’autre part, à couvrir l’intervention en cas
d’effondrement de verses ou de ruptures de digues constituées de tels déchets, lorsque les
conséquences sont également susceptibles de donner lieu à un accident majeur.

Les garanties financières ont pour but de pallier les conséquences éventuelles d’une défaillance
de l’exploitant pendant le fonctionnement de l’installation ou à l’occasion de sa mise à l’arrêt
définitif. Elles constituent un mécanisme de substitution permettant d’assurer, aux frais du
garant, les opérations de remise en état prévues que l’exploitant, devenu insolvable, n’est plus en
mesure d’exécuter.

52 Article L.516-1 du code de l’environnement

67
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières

J’attire l’attention sur le fait que les garanties financières sont différentes des capacités techniques
et financières que l’exploitant doit prouver lors de sa demande d’autorisation. Ce sont deux
processus différents. En effet, les capacités techniques et financières permettent à l’administration
de vérifier que l’exploitant peut conduire son installation sans risque, notamment pour les tiers
et l’environnement, et qu’il dispose d’une situation financière suffisante pour mener son projet
jusqu’à son terme, tandis que les garanties financières assurent un débiteur de substitution de
l’exploitant défaillant.

Les garanties financières sont essentielles afin d’éviter qu’une négligence, disparition ou
insolvabilité de l’exploitant ne laisse un site sur lequel se trouve une carrière à l’abandon.

2. Qui est concerné par la constitution de garanties financières ?

Les garanties financières sont obligatoires pour toutes les activités soumises à autorisation visées
à la rubrique n°2510 de la nomenclature des installations classées car selon l’article R.516-1 du
code de l’environnement, tous les exploitants de carrières relevant du régime de l’autorisation53
sont assujettis à la constitution de garanties financières.

Aucun aménagement, ni aucune exploitation de carrière ne peuvent être mis en œuvre sur les
terrains non couverts par des garanties financières.

Tout demandeur d’autorisation d’exploiter une carrière est concerné : entreprises privées et
publiques, collectivités.
Il existe tout de même une exception : les carrières exploitées directement par l’État.

L’article précité précise également que la mise en activité des carrières est subordonnée à la
constitution de garanties financières, tant après l’autorisation initiale qu’après une autorisation
de changement d’exploitant.
L’autorisation est subordonnée à la constitution et au maintien de garanties financières répondant
à la remise en état du site après exploitation.

L’exploitant est tenu d’informer le préfet en cas de modification substantielle des capacités
techniques et financières (article L.516-2).

53 Au titre de l’article L.512-2 du code de l’environnement

68
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières

L’exploitant doit informer le préfet, dès qu’il en a connaissance, de tout changement de garant,
de tout changement de formes de garanties financières, ou encore de toute modification des
modalités de constitution des garanties financières, ainsi que de tout changement des conditions
d’exploitation conduisant à une modification du montant des garanties financières (article R.516-
5-2 du code de l’environnement).

3. Comment et quand sont constituées les garanties financières ?

3.1. Engagement écrit d’une société de crédit

Les garanties financières résultent généralement de l’engagement écrit d’un établissement de


crédit, d’une entreprise d’assurance ou d’une société de caution mutuelle.
Toutefois, l’article R.516-2 du code de l’environnement prévoit d’autres possibilités de
constitution des garanties financières, tels que la consignation entre les mains de la Caisse des
Dépôts et Consignations, le fonds de garantie privé proposé par un secteur d’activité ou
l’engagement de la maison mère.

La constitution des garanties financières est un préalable à la mise en activité de la carrière.


L’exploitant transmet au préfet un document attestant la constitution des garanties financières.
Ce document doit être présenté au plus tard dès la mise en activité de la carrière. Cette attestation
de constitution de garanties financières est établie selon un modèle défini par arrêté ministériel
du 31 juillet 2012 relatif aux modalités de constitution de garanties financières prévues aux
articles R.516-1 et suivants du code de l’environnement.

Les garanties ne doivent être mises en œuvre qu’au moment de l’exploitation effective, en
principe concrétisée par la déclaration de début d’exploitation.
Dans certains cas, le préfet pourra demander la constitution de garanties complémentaires.

L’acte de cautionnement doit revêtir impérativement la forme écrite et doit prévoir, entre autres,
le montant maximum du cautionnement pour chacune des périodes quinquennales, sa durée,
ainsi que les modalités de son renouvellement.

Les garanties financières doivent être renouvelées au moins trois mois avant leur échéance 54.

54 Article R.516-2-V du code de l’environnement

69
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières

3.2. Contenu du dossier d’autorisation en matière de garanties financières

Le dossier de demande d’autorisation, déposé par l’exploitant en préfecture, précise les modalités
envisagées pour mettre en place les garanties financières, notamment leur nature, leur montant
et les délais de constitution.

Suit l’arrêté d’autorisation qui fixe le montant des garanties financières exigées ainsi que les
modalités d’actualisation de ce montant (article R.516.-2 du code de l’environnement).

Plus précisément, l’arrêté d’autorisation prévoit en matière de garanties financières les


dispositions suivantes :
- la durée de l’autorisation qui inclut la phase de remise en état finale ;
- la quantité maximale annuelle autorisée à extraire ;
- la surface maximale à remettre en état pour la carrière dans sa globalité ;
- les modalités d’exploitation et de remise en état : les prescriptions relatives à l’exploitation et à
la remise en état sont fixées par l’arrêté d’après le plan prévisionnel fourni par le carrier ;
- la durée de l’obligation de garanties financières ;
- les prescriptions relatives à la surveillance des installations de stockage de déchets issus de
l’exploitation de la carrière ;
- la prescription relative à l’obligation d’intervention en cas d’effondrement de verses ou de
rupture de digues constituées de déchets inertes et de terres non polluées sur le site, lorsque les
conséquences sont susceptibles de donner lieu à un accident majeur ;
- le montant des garanties financières ;
- la prescription précisant l’échéance de dépôt du document attestant la constitution des garanties
financières (dès la mise en activité de la carrière) ;
- les modalités d’actualisation du montant des garanties financières ;
- la prescription prévoyant que toute modification de l’exploitation, conduisant à une
augmentation, soit du coût de remise en état de la carrière, soit du coût de surveillance ou
d’intervention (en cas d’accident ou de pollution ou d’effondrement de verses ou de rupture de
digues pour les installations de stockage de déchets), entraîne une augmentation du montant des
garanties financières ;
- la prescription prévoyant que l’attestation de renouvellement des garanties financières doit être
adressée au moins trois mois avant leur échéance, et que l’absence de garanties financières
conduit à une suspension de l’autorisation d’exploiter ;
- les situations dans lesquelles le préfet fait appel aux garanties financières ;

70
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières

- le rappel que toute mise en demeure de réaliser les travaux couverts par les garanties financières
constitue un délit ;
- les conditions relatives à la fin d’exploitation et permettant la levée de l’obligation de garanties
financières ;
- les conditions relatives à la levée de l’obligation de garanties financières pour la surveillance
d’une installation de déchets inertes et de terres non polluées dite de catégorie A, et l’intervention
en cas d’effondrement de verses ou de ruptures de digues constituées de déchets inertes et de
terres non polluées, dont les conséquences sont susceptibles de donner lieu à un accident majeur.

Afin de ne pas exiger d’emblée des garanties financières destinées à une remise en état qui aurait
lieu dix, vingt ou trente ans plus tard, et compte tenu de la durée d’effet des garanties financières
qui est de un à cinq ans, le montant des garanties financières est fixé par période de cinq ans.
Ainsi, l’arrêté d’autorisation fixe les conditions d’exploitation et de remise en état par période
quinquennale en fonction du plan prévisionnel : pour chaque période quinquennale de
l’autorisation correspond un montant de garantie permettant la remise en état maximale au sein
de chacune de ces périodes.

Pour cela, deux types d’exploitation sont à distinguer : les exploitations dont la remise en état est
strictement coordonnée à l’exploitation et celles dont la remise en état est non coordonnée à
l’exploitation.

Lorsque la remise en état est strictement coordonnée à l’exploitation et que celle-ci s’effectue par
phases successives, l’arrêté peut prévoir que la phase P+2 ne peut être entamée que lorsque la
phase P est remise en état. Dans ce cas-là, le montant des garanties financières peut ne pas varier
quelle que soit la période quinquennale puisqu’il vise en fait la remise en état d’un certain nombre
de phases. En pratique, la remise en état n’est pas toujours strictement coordonnée à
l’exploitation. Ainsi, en phase finale d’exploitation, la remise en état est souvent plus importante
qu’en cours d’exploitation.
Le montant des garanties financières doit être adapté à chaque période quinquennale et pour
chacune de ces périodes être égal au coût de la fermeture du site correspondant à la remise en
état la plus onéreuse.

Lorsque la remise en état n’est pas coordonnée à l’exploitation, le montant de la remise en état
fixé par l’arrêté est celui pour lequel la remise en état devrait être réalisée si l’exploitation était
arrêtée au terme de chaque période quinquennale.

71
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières

Il est important de rappeler également qu’en cas de changement d’exploitant, une nouvelle
demande d’autorisation d’exploiter doit être établie. De plus, les garanties financières ont un
caractère intuitu personae. Ainsi, elles sont liées à l’exploitant. Ce dernier doit donc constituer ses
propres garanties financières.

4. Quand les garanties financières sont-elles appelées et levées ?

L’appel et la levée des garanties financières sont encadrés par une procédure définie par le code
de l’environnement.

4.1. Appel des garanties financières

Selon l’article R.516-3 du code de l’environnement, le préfet appelle et met en œuvre les garanties
financières dans deux cas de figure : soit en cas de non-exécution par l’exploitant des opérations
de remise en état du site après exploitation, soit en cas de disparition juridique de l’exploitant.

 en cas de défaillance de l’exploitant

Le préfet peut procéder à l’appel des garanties financières si l’exploitant de carrière n’exécute pas
les mesures de remise en état, d’intervention ou de surveillance, qui sont mentionnées dans
l’arrêté d’autorisation.

Plusieurs étapes sont à respecter avant de pouvoir procéder à l’appel des garanties financières.

En effet, la non-exécution de l’obligation de remise en état, d’intervention ou de surveillance, est


constatée par un procès-verbal, établi par un inspecteur des installations classées, ou par un
expert désigné par le ministre chargé des installations classées.

Ensuite, le préfet met en demeure l’exploitant de s’acquitter de ses obligations de remise en état
du site, et lui fixe un délai d’exécution en fonction de l’échéance des garanties financières.

Si à l’expiration du délai, l’exploitant n’a pas exécuté la mise en demeure, ou ne l’a exécuté que
partiellement, le préfet déclenche les sanctions administratives, notamment la consignation des
sommes nécessaires. Pour cela, le préfet émet un arrêté de consignation à l’égard de l’exploitant
répondant de la somme nécessaire aux travaux de remise en état ou aux opérations de
surveillance. Il émet un titre de perception qui doit être rendu immédiatement exécutoire et qui
est adressé au trésorier payeur général. Il appartient alors au comptable public d’adresser par
lettre recommandée à l’exploitant un exemplaire du titre de perception rendu exécutoire pour
l’informer d’avoir à se libérer dans les moindres délais du montant de la consignation.

72
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières

Ensuite, dès lors que l’arrêté de consignation et le titre de perception rendu exécutoire ont été
adressés à l’exploitant, le préfet est autorisé à procéder à l’appel des garanties financières.

Les mises en demeure et la mesure de consignation sont portées à la connaissance de


l’établissement garant.

La procédure d’appel des garanties financières est lancée obligatoirement avant leur échéance et
s’effectue par lettre recommandée avec accusé de réception adressée à l’organisme garant.

La somme appelée est déterminée en fonction de l’étendue de la remise en état à réaliser, ou de


la surveillance du stockage de déchets à mettre en œuvre.

Lorsque le préfet fait appel aux garanties financières, l’État se substitue à l’exploitant et devient
maître d’ouvrage pour la remise en état du site ou pour l’intervention en cas d’accident ou de
pollution ou de rupture de digues ou de verses.

 en cas de disparition juridique de l’exploitant

Le préfet peut également procéder à l’appel des garanties financières lors de la disparition
juridique de l’exploitant ; c’est-à-dire le décès de la personne physique, ou la dissolution de la
personne morale en cas de procédure de liquidation ou de fusion-absorption.

Dans cette situation, le préfet appelle directement la garantie financière sans procéder à une mise
en demeure qui n’a plus lieu d’être. Les garanties financières doivent être appelées de manière
systématique lorsque la remise en état du site ou la surveillance du stockage n’a pas été effectuée
en totalité.

4.2. Levée des garanties financières

Quant à la levée des garanties financières, le préfet la prononce lorsque l’exploitant a procédé à
la remise en état de son site, totalement ou partiellement, ou lorsqu’elles n’ont plus lieu d’être,
par exemple lorsque l’activité a été totalement ou partiellement arrêtée.

L’exploitant doit adresser au préfet, au moins six mois avant l’échéance de l’arrêté d’autorisation,
une notification de fin d’exploitation, même si la carrière n’a été remise en état que partiellement,
accompagnée d’un dossier comprenant :
- le plan à jour de l’exploitation (par exemple avec photos aériennes),
- le plan de remise en état définitif,
- un mémoire sur l’état de la carrière.

73
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières

Dans le cas où la remise en état n’est pas totalement effectuée lors de cette notification,
l’exploitant, après la remise en état définitivement achevée, en informe le préfet qui peut alors
entamer la procédure de levée des garanties financières.

Pour rendre sa décision, le préfet prend en considération les dangers et inconvénients résiduels
de l’installation. Sa prise de décision ne peut intervenir qu’après, d’une part, la consultation des
maires des communes intéressées, et d’autre part, le procès-verbal de récolement rédigé par
l’inspection des installations classées, constatant la conformité de la remise en état de la carrière.
Le préfet, peut même, s’il l’estime utile, demander la réalisation, aux frais de l’exploitant, d’une
évaluation critique, par un tiers expert, des éléments techniques, pour justifier la levée de
l’obligation de garantie55.

La levée totale ou partielle des garanties financières peut intervenir à la demande de l’exploitant,
ou à l’initiative spontanée de l’administration lorsqu’elle constate que la mise en état totale ou
partielle du site a été réalisée.

Le préfet émet, dans ce cas, un arrêté complémentaire de levée des garanties et précise dans celui-
ci la date à laquelle les garanties financières prendront fin et statuera, en fonction des dangers ou
inconvénients résiduels de la carrière, sur l’opportunité d’une levée totale ou partielle de
l’obligation de garanties financières.

Une copie de l’arrêté est adressée à l’organisme garant.

Pour les stockages de déchets inertes et de terres non polluées de catégorie « A », les garanties
financières couvrant ces stockages, peuvent être levées, dès lors que l’exploitant justifie dans son
dossier de cessation d’activité que ces stockages ne sont plus susceptibles de donner lieu à un
accident majeur à la suite d’une défaillance ou d’une mauvaise exploitation.

Pour justifier cette absence de risque d’accident majeur, l’exploitant fournit dans son dossier de
cessation d’activité un certain nombre d’informations permettant d’évaluer les risques de
glissement des terrils ou des stockages de déchets56.

55Article R.516-5-II du code de l’environnement


56Informations listées dans l’arrêté du 19 avril 2010 relatif à la gestion des déchets des industries
extractives, annexe VII, 3.2.

74
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières

5. Quelles sont les sanctions en cas de manquement aux obligations de garanties


financières ?

Des sanctions peuvent être prononcées en cas de manquement à l’obligation de garanties


financières, mais également lorsque ces dernières ne sont pas renouvelées selon l’échéance
prévue par l’arrêté d’autorisation.

Le manquement à l’obligation de garantie est constaté par un procès-verbal établi par un


inspecteur de l’environnement ou par un expert nommé par le ministre chargé des I.C.P.E. Une
copie du procès-verbal est remise à l’exploitant de la carrière concernée. S’ouvre alors une
procédure contradictoire où l’exploitant doit présenter ses observations écrites, dans un délai
d’un mois, sur la sanction envisagée par le ministre chargé des installations classées. Il peut
demander à être entendu. La décision du ministre doit être motivée et est soumise à un
contentieux de pleine juridiction.

D’après l’article L.516-1 du code de l’environnement, en cas de manquement aux obligations de


garanties financières, la procédure de consignation doit être mise en œuvre. Ainsi, lorsque la mise
en demeure désigne des travaux ou opérations à réaliser, et qu'à l'expiration du délai imparti
l'intéressé n'a pas obtempéré à cette injonction, l'autorité administrative compétente peut l'obliger
à consigner entre les mains d'un comptable public, avant une date qu'elle détermine, une somme
correspondant au montant des travaux ou opérations à réaliser. La somme consignée est restituée
à l’exploitant au fur et à mesure de l'exécution des travaux ou opérations.

L’absence de garanties financières entraîne aussi la suspension de l’activité de la carrière.

Dans le cas où les garanties financières ont été constituées mais ne sont pas renouvelées selon les
échéances prévues, le préfet met en demeure l’exploitant de les renouveler, et ce dès la
constatation de non-renouvellement. Le préfet informe l’exploitant par cette mise en demeure
que l’activité de la carrière sera suspendue à l’expiration des garanties financières.

Si la mise en demeure se solde par un échec, la procédure de consignation pourra être mise en
place. Si toutefois l’exploitant ne s’y conforme pas, le préfet prononce une suspension du
fonctionnement de la carrière, après consultation et avis de la commission départementale des
carrières, à partir du jour de l’expiration des garanties jusqu’à constitution des garanties
financières.

75
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières

L’arrêté préfectoral peut aussi prévoir une suspension de l’autorisation d’exploiter en cas de non
renouvellement des garanties financières.

Comme vu supra, le manquement à l’obligation de garanties financières et leur non-


renouvellement peuvent entrainer des sanctions administratives (mise en demeure, consignation,
suspension d’activité d’extraction...). Mais cela peut également engendrer des sanctions pénales.

En effet, le non-respect d’un arrêté préfectoral complémentaire est passible d’une contravention
de 5ème classe, qui est multiplié par cinq pour les personnes morales.
Le non-respect d’un arrêté de mise en demeure de respecter un arrêté préfectoral complémentaire
est un délit, puni de deux ans d’emprisonnement et de 150 000 € d’amende57.

Ces sanctions ont pour corollaire l’impossibilité de fait d’obtenir de nouvelles autorisations. En
effet, cela sera relevé lors de l’appréciation de la capacité technique et financière, en cas de
prochaine demande d’exploiter une carrière.

6. Outil pratique : tableau synthétique

Il arrive que les experts-comptables et leurs équipes puissent manquer de temps pour se
documenter, alors qu’une bonne base de documentation est primordiale pour être des partenaires
efficaces et compétents. Devant ce constat, j’ai décidé de réunir les principales informations de
cette section au sein d’un même tableau. Celui-ci propose, par une lecture simple et rapide, les
éléments essentiels à connaître, relatifs à la définition des garanties financières. Il a été constitué
de façon à permettre à l’utilisateur, à la recherche d’informations plus détaillées, de se référer
facilement aux différents paragraphes de cette section. Cet outil vous est présenté en annexe 11.

57 Article L.514-11 du code de l’environnement

76
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières

SECTION 2 – Montant des garanties financières

1. Réglementation pour l’évaluation des garanties financières

Selon l’article R.516-2-IV du code de l’environnement, le préfet détermine le montant des


garanties financières au vu des indications de l’exploitant et compte tenu du coût des opérations
de remise en état du site après exploitation de la carrière, telles qu’elles sont indiquées dans
l’arrêté d’autorisation.

De plus, comme je vous l’ai présenté dans la 1ère partie de ce mémoire58, si le site comporte des
installations de stockage de déchets inertes résultant de son exploitation, les garanties financières
tiennent aussi compte de :
- la surveillance des installations de stockage de déchets inertes et de terres non polluées résultant
de l’exploitation de la carrière, lorsqu’elle sont susceptibles de donner lieu à un accident majeur
à la suite d’une défaillance ou d’une mauvaise exploitation, tel que l’effondrement d’une verse
ou la rupture d’une digue
- l’intervention en cas d’effondrement de verses ou de ruptures de digues constituées de déchets
inertes et de terres non polluées résultant de l’industrie extractive lorsque les conséquences sont
susceptibles de donner lieu à un accident majeur.

L’arrêté ministériel du 9 février 2004 modifié par l’arrêté du 24 décembre 2009 (JORF du 16
janvier 2010) relatif à la détermination du montant des garanties financières, présente les
conditions d’évaluation et de révision du montant des garanties financières de remise en état des
carrières.

La circulaire du 9 mai 2012 relative aux garanties financières pour la remise en état des carrières
et au stockage des déchets de l’industrie des carrières 59 précise les modalités de mise en place
des garanties financières relatives aux carrières, tant pour la remise en état du site d’exploitation
que pour la gestion des installations de stockage de déchets des carrières.
La demande d’autorisation précise les modalités retenues pour mettre en place les garanties
financières notamment leur nature, leur montant et les délais de constitution.

58 1ère partie, chapitre 2, section 2 – Les particularités comptables, 1. La mise en place de garanties
financières (p. 50)
59 Texte non paru au journal officiel

77
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières

Le montant des garanties financières et les modalités d’actualisation sont fixés dans l’arrêté
préfectoral d’autorisation.

Le calcul du montant des garanties financières est fixé par voie réglementaire, soit par calcul
forfaitaire défini par l’arrêté ministériel du 9 février 2004 modifié, soit par l’évaluation détaillée
et exhaustive.

2. Méthodes de calcul pour le montant de référence des garanties financières de remise


en état

L’arrêté du 9 février 2004 relatif à la détermination du montant des garanties financières de remise
en état des carrières prévues par la législation des installations classées fixe les méthodes de
détermination du montant des garanties financières de remise en état des carrières.

Le montant des garanties financières peut être établi selon un mode de calcul forfaitaire ou une
évaluation détaillée et exhaustive.

Le montant des garanties financières doit inclure la TVA.

Pour les carrières, le montant des garanties financières tient compte a minima du coût de remise
en état par une société tierce du site après exploitation. Les opérations de remise en état sont
détaillées dans l’arrêté préfectoral d’autorisation.

Il est important de distinguer les mesures qui relèvent de la remise en état de celles qui sont
inhérentes à un projet d’aménagement. En effet, ces dernières ne sont pas soumises à l’obligation
de garanties financières.

2.1. Évaluation forfaitaire

Le montant de référence des garanties financières, figurant dans l’arrêté préfectoral, est établi
selon le mode de calcul forfaitaire pour les trois catégories d’exploitation de carrières suivantes :
- les carrières de matériaux meubles en nappe alluviale ou superficielle,
- les carrières en fosse ou à flanc de relief,
- les autres carrières à ciel ouvert.

78
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières

Le montant de référence des garanties financières est calculé, pour ces trois catégories, selon les
formules ci-après, avec α tel que :

Index (1 + TVAR )
α= X
Index0 (1 + TVA0 )
Avec :
Index = indice TP01 utilisé pour l’établissement du montant de référence des garanties
financières fixé dans l’arrêté préfectoral
Index0 = indice TP01 de mai 2009, soit 616,5
TVAR = taux de la TVA applicable lors de l’établissement de l’arrêté préfectoral fixant le
montant de référence des garanties financières
TVA0 = taux de la TVA applicable en janvier 2009 soit 0.196

 Pour les carrières de matériaux meubles en nappe alluviale ou superficielle :


CR = α (S1C1 + S2C2 + LC3)
Avec :
CR = montant de référence des garanties financières pour la période considérée
S1 (en hectare) = somme de la surface de l’emprise des infrastructures au sein de la surface
autorisée et de la valeur maximale atteinte au cours de la période considérée par les
surfaces défrichées diminuées de la valeur maximale des surfaces en chantier
(découvertes et en exploitation) soumises à défrichement
S2 (en hectare) = valeur maximale atteinte au cours de la période considérée par la somme
des surfaces en chantier (découvertes et en exploitation) diminuée de la surface en eau et
des surfaces remises en état
L (en mètre) = valeur maximale atteinte au cours de la période considérée par la somme
des linéaires de berges diminuée des linéaires de berges remis en état
Coûts unitaires TTC :
C1 = 15 555 €/ha60
C2 = 34 070 €/ha
C3 = 47 €/mètre

60 Hectare

79
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières

 Pour les carrières en fosse ou à flanc de relief :


CR = α (S1C1 + S2C2 + S3C3)
Avec :
CR = montant de référence des garanties financières pour la période considérée
S1 (en hectare) = somme de la surface de l’emprise des infrastructures au sein de la surface
autorisée et de la valeur maximale atteinte au cours de la période considérée par les
surfaces défrichées diminuées de la valeur maximale des surfaces en chantier
(découvertes et en exploitation) soumises à défrichement
S2 (en hectare) = valeur maximale atteinte au cours de la période considérée par la somme
des surfaces en chantier (découvertes et en exploitation) diminuée de la surface en eau et
des surfaces remises en état
S3 (en hectare) = valeur maximale atteinte au cours de la période considérée par la surface
résultant du produit du linéaire de chaque front, par la hauteur moyenne du front hors
d’eau diminuée des surfaces remises en état
Coûts unitaires TTC :
C1 = 15 555 €/ha
C2 = 36 290 €/ha pour les 5 premiers hectares, 29 625 €/ha pour les 5 suivants, et 22 220
€/ha au-delà
C3 = 17 775 €/ha

 Pour les autres carrières à ciel ouvert :


CR = α (S1C1 + S2C2 + S3C3)
Avec :
CR = montant de référence des garanties financières pour la période considérée
S1 (en hectare) = somme de la surface de l’emprise des infrastructures au sein de la surface
autorisée et de la valeur maximale atteinte au cours de la période considérée par les
surfaces défrichées diminuées de la valeur maximale des surfaces en chantier
(découvertes et en exploitation) soumises à défrichement
S2 (en hectare) = valeur maximale atteinte au cours de la période considérée par la somme
des surfaces découvertes et des surfaces en exploitation diminuée des surfaces remises
en état
S3 (en hectare) = valeur maximale atteinte au cours de la période considérée par la surface
résultant du produit du linéaire du périmètre d’extraction par la profondeur moyenne
diminuée des surfaces remises en état

80
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières

Coûts unitaires TTC :


C1 = 15 555 €/ha
C2 = 34 070 €/ha
C3 = 17 775 €/ha

Pour cette méthode d’évaluation du montant de référence des garanties financières, les éléments
à fournir sont les suivants :
- le schéma prévisionnel d’exploitation et de remise en état par période considérée,
- la valeur des différents paramètres pertinents de la formule de calcul forfaitaire au cours de
chaque période considérée.

2.2. Évaluation détaillée et exhaustive

Pour les trois catégories d’exploitation mentionnées précédemment, lorsqu’il apparaît que le
résultat du calcul forfaitaire diffère notablement du coût réellement estimé de la remise en état,
la méthode de l’évaluation détaillée et exhaustive peut être utilisée, à l’initiative du préfet
seulement, et non plus à la demande de l’exploitant, comme cela était possible pour
l’établissement et/ou la révision des garanties financières établis avant l’application de l’arrêté
du 24 décembre 2009.

En effet, auparavant, si le montant des garanties financières évaluées par cette méthode était
moins élevé qu’avec la méthode de l’évaluation forfaitaire, l’exploitant pouvait faire établir le
bien-fondé de ses allégations au moyen d’une analyse critique qui validait le montant de la
garantie qu’il proposait. Cette analyse devait être effectuée par un organisme tiers ayant fait
l’objet d’un agrément ministériel. Le préfet, au vu des éléments apportés par l’exploitant et le
tiers expert, arrêtait, s’il y avait lieu, la baisse du montant des garanties financières.

À l’heure actuelle, lorsque le montant des garanties financières est établi par une évaluation
exhaustive, c’est le préfet qui valide le montant de celles-ci au vu des éléments présentés par le
pétitionnaire. Le recours à un organisme agréé pour l’évaluation exhaustive a été également
supprimé.
Si, le préfet estime que le montant des garanties financières évalué de manière détaillée et
exhaustive est plus élevé qu’en appliquant la méthode de l’évaluation forfaitaire, il peut imposer
un montant de garanties financières supérieur. Mais une telle décision ne pourra être prise
qu’après avis du Conseil Supérieur de la Prévention des Risques Technologiques.

81
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières

Concernant les carrières souterraines et les affouillements du sol, le montant des garanties
financières est déterminé automatiquement par une évaluation détaillée et exhaustive, sans faire
appel à l’évaluation forfaitaire.

En cas de choix de cette méthode d’évaluation du montant de référence des garanties financières,
les éléments à fournir sont les suivants :
- le schéma prévisionnel d’exploitation et de remise en état par période considérée,
- l’analyse critique des coûts de remise en état,
- l’évaluation détaillée et exhaustive des coûts de remise en état par période considérée
correspondant à la remise en état prévue par l’arrêté d’autorisation, ou l’arrêté complémentaire.
Cette évaluation est établie poste par poste. Elle prend en compte la totalité des dépenses de
remise en état, et notamment les dépenses de démantèlement des installations situées sur
l’emprise autorisée, de fourniture éventuelle de matériaux et de leur transport, des différents
travaux de remise en état (dont les mouvements de stériles, les travaux de végétalisation...), de
maîtrise d’œuvre et d’assistance à maîtrise d’ouvrage.

3. Méthodes de calcul pour le montant des garanties financières de stockage de déchets


inertes et de terres non polluées de catégorie « A »

L’article R.516-2 du code de l’environnement prévoit des clauses supplémentaires pour


l’évaluation du montant des garanties financières afin de couvrir la mise en sécurité.

Le montant des garanties financières concernant le stockage de déchets inertes et de terres non
polluées de catégorie « A » vient s’ajouter à celui des garanties financières pour remise en état du
site.

Tout comme celui effectué pour la remise en état du site, le calcul du montant des garanties
financières pour les installations de stockage de déchets inertes et de terres non polluées de
catégorie « A » peut s’effectuer selon une méthode forfaitaire ou selon les coûts réels.

3.1. Calcul forfaitaire

La formule est la suivante :


Garantie financière complémentaire pour le stockage = C2 x SA x IA

Avec :
C2 : le même coefficient C2 que lors de la détermination du montant des garanties
financières de remise en état des carrières

82
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières

SA (en ha 61) : surface des stockages de catégorie « A » en chantier pendant la période


garantie

IA : coefficient de majoration pour les installations de stockage de déchets inertes et de


terres non polluées de catégorie « A » :
- de 0.25 pour les bassins endigués de boues liquides ou consolidées
- de 0.20 pour les dépôts de surface extérieure à la zone d’extraction et verse à flanc de
relief

3.2. Calcul aux coûts réels

Le montant des garanties financières complémentaires peut également être déterminé selon les
coûts réels, d’une part, des travaux de surveillance de déchets inertes et de terres non polluées
dite de catégorie « A », et d’autre part, d’interventions en cas d’effondrement de verses ou de
rupture de digues.

La circulaire du 9 mai 2012 relative aux garanties financières pour la remise en état des carrières
et au stockage des déchets de l’industrie des carrières indique en annexe les coûts suivants :

 Concernant les travaux de surveillance :


- entretien de clôture : 9 € du mètre linéaire (m. l.) à raison de 1/5 m.l. tous les 4 ans, soit
1,8 € /m. l. ;
- entretien de fossé : 2 € / m.l. à raison de 1/5 m. l. tous les 4 ans , soit 0,4 € / m.l. ;
- entretien esthétique et suivi de stabilité de digue et de talus : 5 000 € / ha / an de talus ou de
digue avec mesure annuelle, soit 25 000 € / ha pour 5 ans déduction faite des surfaces en eau.

 Concernant l’intervention en cas d’effondrement de verses ou de rupture de digues, le coût


H.T. pour une reprise de digue ou de talus est de 15 000 € / ha. A cela doit s’ajouter aussi la
réfection du stockage.

4. Renouvellement des garanties financières

Le montant des garanties financières précisé dans l’arrêté préfectoral d’autorisation


d’exploitation est fixé par période quinquennale s’alignant sur un plan prévisionnel
d’exploitation et de remise en état. Les garanties financières ayant une durée limitée, elles doivent
ainsi être renouvelées tous les cinq ans.

61 En hectare

83
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières

L’attestation de renouvellement des garanties financières doit être adressée, par l’exploitant de la
carrière, au préfet au moins trois mois avant leur échéance.

Ce renouvellement des garanties financières auprès de l’organisme garant fait en même temps
l’objet d’actualisation du montant des garanties financières.

5. Actualisation des garanties financières

Les modalités d’actualisation des garanties financières, tout comme leur montant, sont fixées
dans l’arrêté préfectoral d’autorisation.

5.1. À quel moment ?

Le montant indiqué dans le document d’attestation de la constitution de garanties financières


doit être actualisé au moins tous les cinq ans, au prorata de la variation de l’indice TP01, car cela
permet de tenir compte notamment de l’érosion monétaire.

De plus, l’actualisation du montant des garanties financières doit également s’effectuer en cas
d’augmentation supérieure à 15% de l’indice TP0162 sur une période inférieure à 5 ans, et ce, dans
les six mois qui suivent ces variations.

5.2. Par quelle méthode ?

Le montant actualisé des garanties financières est obtenu par application de la méthode
d’actualisation, précisée à l’annexe III de l’arrêté ministériel du 9 février 2004 modifié, au montant
de référence figurant dans l’arrêté préfectoral, pour la période considérée.

La formule d’actualisation prend notamment en compte l’évolution de l’indice de la construction


TP01. Les valeurs de cet indice de la construction TP01 sont consultables sur le site de l’I.N.S.E.E.

En application de l’arrêté précité, la formule d’actualisation des garanties financières est la


suivante :
Indexn (1 + TVAn )
Cn = CR X
IndexR (1 + TVAR )

62 Index TP01 : Index général tous travaux. Indice ayant pour référence 100 en janvier 1975.

84
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières

Avec :
CR = montant de référence des garanties financières pour la période considérée
Cn = montant des garanties financières à provisionner l’année n, et figurant dans le
document d’attestation de la constitution de garanties financières
Indexn = indice TP01 au moment de la constitution du document d’attestation de la
constitution de garanties financières
IndexR = indice TP01 utilisé pour l’établissement du montant de référence des garanties
financières fixé par l’arrêté préfectoral ou indice TP01 de mai 2009, à savoir 616.50, pour
les carrières conservant comme montant de référence le montant forfaitaire calculé en
appliquant les dispositions de l’arrêté du 9 février 2004
TVAn = taux de TVA applicable au moment de la constitution du document d’attestation
de la constitution de garanties financières
TVAR = taux de TVA applicable à l’établissement de l’arrêté préfectoral fixant le montant
de référence des garanties financières. Pour les carrières conservant comme montant de
référence le montant forfaitaire calculé en appliquant les dispositions de l’arrêté du 9
février 2004, ce taux est de 0.196

5.3. Quel document en fait état ?

L’actualisation des garanties financières relève de l’initiative de l’exploitant. Ce dernier doit


adresser au préfet le document établissant le renouvellement des garanties financières, au moins
trois mois avant leur échéance.

6. Révision des garanties financières

Comme énoncé supra, les garanties financières doivent être renouvelées au moins tous les cinq
ans et au moins trois mois avant leur échéance. Mais elles peuvent également faire l’objet d’une
réévaluation à tout moment.

En effet, la réévaluation, en plus de l’actualisation, permet de recaler éventuellement le montant


des garanties financières selon le déroulement réel de l’exploitation de la carrière.

6.1. Dans quelles situations ?

Le montant des garanties financières est modifié en cas de : changement de garant, changement
de forme des garanties financières, de modification des modalités de constitution, changement

85
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières

des conditions d’exploitation qui conduirait à une augmentation du coût initialement estimé de
la remise en état du site.63

D’une manière générale, l’exploitant de carrière a l’obligation d’informer le préfet notamment


de :
- toute modification des modalités de constitution des garanties financières,
- tout changement des conditions d’exploitation conduisant à une modification du montant des
garanties financières,
- toute modification apportée aux installations, à leur mode d’utilisation ou à leur voisinage, et
de nature à entraîner un changement notable des éléments du dossier de demande d'autorisation.

Ainsi, l’exploitant doit informer le préfet de toutes modifications des conditions d’exploitation,
conduisant à une modification du coût de remise en état ou de mise en sécurité, et qui nécessite
par conséquence une révision du montant de référence des garanties financières.

Pour toutes modifications de l’exploitation conduisant à une augmentation du coût de la remise


en état, et donc à une révision du montant de référence des garanties financières, un avis de la
C.D.N.P.S. - formation carrière est requis.

L’exploitant doit également informer le préfet de toute évolution de ses propres capacités
techniques et financières (difficultés financières, changement de contrôle...). En effet, si le préfet
constate que les capacités techniques et financières ne sont pas susceptibles de permettre de
satisfaire aux obligations prévues par l’arrêté préfectoral, le préfet peut imposer la révision des
garanties financières.

Il me semble important de rappeler que le non-respect de l’obligation d’information constitue un


délit.

6.2. Quel document en fait état ?

Le préfet émet un arrêté complémentaire modifiant ainsi le montant des garanties financières.
Cet arrêté complémentaire doit être motivé par le préfet. L’article R.516-5 du code de
l’environnement précise que cet arrêté complémentaire ne crée d’obligations qu’à la charge de
l’exploitant, à qui il appartient de réviser contractuellement le montant des garanties financières
dans un délai fixé par le préfet.

63 Article R.516-5-2 du code de l’environnement

86
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 1 : Les garanties financières

7. Comptabilisation des garanties financières, information dans l’annexe

Les garanties financières sont des engagements financiers.

Les entreprises ne sont pas soumises à l’obligation de tenir une comptabilité des engagements.
Elles peuvent organiser le suivi des engagements par un recensement périodique, principalement
à la clôture de l’exercice, de manière extra-comptable. Les garanties financières sont des
opérations non inscrites au bilan.

Selon l’article R.123-196-9° du code de commerce, tous les commerçants (personnes physiques ou
morales) doivent indiquer dans l’annexe le montant des engagements financiers classés par
catégories (donnés, reçus, réciproques), en distinguant ceux qui concernent les dirigeants, les
filiales, les participations et les autres entreprises liées.

Le P.C.G. précise que les engagements financiers sont à mentionner dans l’annexe, dès lors qu’ils
sont significatifs et que leur connaissance est nécessaire à l’appréciation de la situation financière
de l’entité.

Les garanties financières étant la plupart du temps significatives, seront donc mentionnées dans
l’annexe, dans les engagements hors bilan, dans la catégorie des engagements financiers donnés.

8. Outil pratique : feuille de travail

Comme nous venons de le voir, les garanties financières sont une condition sine qua none pour
obtenir une autorisation d’exploiter. En effet, elles jouent un rôle capital au plan de
l’environnement, lorsqu’elles sont appelées, en cas de défaillance de l’exploitant. C’est pourquoi,
j’attire votre attention sur l’importance, au cours d’une mission de révision annuelle, de suivre
les faits qui ont marqué l’année écoulée. Un renouvellement d’exploitation, une extension ou un
changement d’exploitant peuvent avoir lieu, et ces situations particulières ont des incidences sur
les garanties financières. Viennent s’ajouter à cela, des évènements non inhérents à la
carrière, comme les variations de l’indice TP01, qui sont susceptibles d’influer sur le montant des
garanties financières. C’est la raison pour laquelle, il est nécessaire de contrôler, chaque année,
ces garanties dans leur ensemble. Un certain nombre de points sont à vérifier : sur leur
constitution, leur renouvellement, leur actualisation et éventuellement sur la nécessité de leur
révision. De plus, ces garanties doivent faire l’objet de mentions dans l’annexe des comptes
annuels, qu’elles soient suivies dans le cadre de la tenue d’une comptabilité des engagements ou
de manière extra-comptable. Ainsi, pour faciliter le travail de révision annuelle, je vous propose,
en annexe 12, une feuille de travail regroupant cet ensemble de points de contrôle impératifs.

87
88
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites

CHAPITRE 2 : LA PROVISION POUR REMISE EN ÉTAT DES SITES

SECTION 1 – La remise en état des sites

1. Pourquoi une remise en état des sites ?

La problématique est principalement d’ordre environnemental, elle concerne la protection des


nappes souterraines et l’insertion dans le paysage.

La remise en état d’un site d’extraction de carrière a pour objectifs l’optimisation de l’insertion
de ce site dans son milieu naturel, compte tenu des spécificités environnementales et du
voisinage, et la sécurité des personnes et des biens à assurer. La mise en œuvre de cette remise
en état permet de gommer le plus possible les traces de l’activité extractive. L’opération de
remise en état se traduit matériellement par des actes de réhabilitation et n’a donc ni pour objet
ni pour effet, une remise en état du site à restituer à l’identique. Cela n’est nullement possible
dans la mesure où l’extraction laisse des traces irréversibles sur l’environnement.

D’une part, la remise en état a pour vocation d’assurer la protection des intérêts visés aux
articles L.511-1 et L.211-1 du code de l’environnement, à savoir la commodité du voisinage, la
santé, la sécurité, la protection de la nature, de l’environnement et des paysages, la conservation
des sites et des monuments, une gestion équilibrée et durable de la ressource en eau. Et d’autre
part, elle doit prendre en compte l’usage futur du site. Ainsi, les exploitants de carrières ont la
lourde tâche de s’assurer, entre autres, de la stabilité du terrain, de la sécurité des populations et
d’un retour à l’équilibre du milieu naturel.

La mise en place de la remise en état des sites d’exploitation de carrières implique une remise
en état de type coordonnée.

L’un des principaux objectifs de la remise en état coordonnée est de favoriser au maximum
l’insertion de la carrière dans son environnement. Elle permet de limiter les atteintes paysagères
en gommant, au fur et à mesure, les traces parfois très voyantes laissées par l’exploitation de la
carrière.

De plus, la remise en état coordonnée, axée autour de périodes quinquennales, permet à


l’exploitant de constituer, dans les meilleures conditions, des provisions de remise en état et
d’en assurer simultanément la déductibilité fiscale. En effet, les dépenses afférentes à une telle
opération remplissent les conditions de précision et de certitude requises par l’administration
fiscale pour autoriser la déductibilité.

89
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites

2. Quelles sont les obligations ?

Lorsqu’une carrière soumise à autorisation est mise à l’arrêt définitif, l’exploitant remet son site
en état tel qu’il ne s’y manifeste aucun danger ou inconvénient pour la santé, la salubrité
publique ni pour l’environnement. La remise en état doit permettre un usage futur du site
déterminé, conjointement avec la collectivité compétente en matière d’urbanisme et le
propriétaire du site.64

La réglementation impose que la remise en état du site soit achevée au plus tard à l’échéance de
l’autorisation (sauf en cas de renouvellement de l’autorisation d’exploiter) et qu’elle comprenne
a minima65 la mise en sécurité des fronts de taille, le nettoyage de l’ensemble des terrains et la
suppression de toutes les structures n’ayant plus d’utilité après la remise en état du site, ainsi
que l’insertion satisfaisante du site dans le paysage. Il s’agit bien de mesures minimales que
devra respecter le carrier lors de la mise à l’arrêt définitif de son activité, mais elles seront
complétées selon une approche au cas par cas de chaque site.

Les conditions de remise en état doivent être présentées dès la demande d’autorisation : elles
sont précisées dans l’étude d’impact et constituent donc un élément d’appréciation du projet,
puis de conduite de l’exploitation. C’est un élément indissociable de l’autorisation.

3. Comment se déroulent la réhabilitation et le réaménagement ?

Il est très important de distinguer les travaux de remise en état, autrement dénommés travaux
de réhabilitation, et l’aménagement (ou le réaménagement, terme souvent davantage utilisé) qui
optimise la valeur du site en lui donnant une nouvelle affectation.

L’aménagement de la carrière consiste en un ensemble de mesures qui viennent compléter les


travaux de remise en état et qui permettent une valorisation du terrain par la réalisation
d’équipements ou d’infrastructures (plan d’eau, parcs ludiques aménagés, golf...). Une telle
opération dépasse le cadre de l’exploitation de la carrière et relève de la seule volonté du
propriétaire. L’aménagement apporte à la zone exploitée une vocation nouvelle, créatrice
d’avantages d’ordre économique et/ ou écologique. Contrairement à la remise en état du site,
aucun texte n’impose à l’exploitant de procéder à l’aménagement de son site.

La remise en état des carrières aujourd’hui en activité se déroule de manière coordonnée avec
l’exploitation. Les travaux d’extraction doivent être exécutés selon un plan de phasage annexé à

64 Article R.512-39-1 du code de l’environnement


65 Article 12.2 de l’arrêté ministériel du 22 septembre 1994 modifié par l’arrêté du 12 mars 2012

90
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites

l’arrêté d’autorisation et chaque achèvement de phase donne lieu à des opérations de remise en
état partielle de la carrière. En effet, cela a pour avantage de limiter les surfaces en
dérangement, minimisant ainsi l’impact de la carrière. Cette méthode permet aussi de limiter le
montant des garanties financières devant être souscrites par l’exploitant.

Dans la mesure où l’arrêté d’autorisation détermine les conditions de remise en état du site, il
appartient alors au carrier de se conformer aux prescriptions de son arrêté d’autorisation et le
cas échéant à celles qui figurent dans les arrêtés complémentaires édictés par le préfet.
Pour rappel, si l’autorisation préfectorale a été obtenue avant le 31.12.2003, les conditions de
remise en état sont déterminées lors d’une procédure de concertation (cf annexe 10).

Le plus souvent, la remise en état d’un site ne se limite pas au seul respect des contraintes
réglementaires. Elle est accompagnée par une opération d’aménagement ayant pour effet de
valoriser les lieux par la création d’aménagements, d’infrastructures... afin de leur donner une
affectation nouvelle, parfois différente de l’occupation initiale.

4. Quelles sont les aides et les subventions octroyées en faveur de la protection de


l’environnement ?

La plupart des Chambres de Métiers et de l’Artisanat (C.M.A.) et des Chambres de Commerce


et d’Industrie (C.C.I.) dispose d’un « Service Environnement » destiné à informer et
accompagner les entreprises, dans leurs démarches, et favoriser une meilleure prise en compte
de l’environnement dans leur activité. Ce service est chargé de répondre aux questions
techniques, réglementaires et normatives des entreprises sur les différents domaines de
l’environnement (installations classées, eau, sol, bruit, air, énergie...). Il représente généralement
les entreprises concernées auprès des instances départementales et régionales. Dans certains
cas, il aide également au montage du dossier d’installation classée pour la protection de
l’environnement, et à la recherche des prestataires spécialisés dans ces domaines. Les modalités
et conditions de cette assistance sont fonction des prestations sollicitées, elles sont généralement
gratuites pour la plupart des informations, mais peuvent être facturées pour les dossiers
spécialisés ou approfondis.

4.1. Les financements publics d’origine européenne

La subvention européenne « LIFE » : les demandes d’aides relatives à l’aménagement des


carrières y sont recevables. Elle permet de soutenir financièrement des projets dont le but est la
protection, la conservation, la restauration et le développement du fonctionnement des

91
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites

systèmes et des habitats naturels, de la faune et de la flore sauvage dans le but de promouvoir
la diversité biologique, singulièrement par la restauration appropriée de la valeur esthétique du
paysage. Les projets doivent être novateurs et contribuer au développement durable. La
subvention européenne offre la possibilité de prendre en charge une partie des frais dont le
montant n’excède pas la moitié du coût total des projets.

Les subventions du F.E.D.E.R. : elles peuvent être demandées car leur objectif a pour but de
renforcer l’attractivité, la compétitivité et l’emploi d’une région, notamment par la protection et
l’amélioration de l’environnement. Les programmes opérationnels régionaux développent à
l’attention des carriers les critères d’éligibilité. Ils définissent les actions concrètes à mettre en
œuvre et leurs enveloppes financières. Ces subventions varient d’une région à une autre.

Les prêts à taux d’intérêts réduits attribués par la Banque Européenne d’Investissement :
cette dernière a pour objectif de favoriser l’intégration, le développement et la cohésion
économique et sociale des États membres de l’Union Européenne, en accordant des
financements à long terme en faveur de projets d’investissement.
Le projet doit répondre aux trois critères d’éligibilité suivants :
- contribuer à un ou plusieurs objectifs retenus par la B.E.I. tels que le développement des PME,
le développement économique de la Région, la protection et l’amélioration de l’environnement
naturel et urbain, la mise en place d’actions pédagogiques sur les enjeux environnementaux
comme par exemple l’aménagement de promenades sur le site d’une ancienne carrière en eau ;
- cibler la protection de l’environnement et la contribution au développement durable ;
- démontrer que l’intervention de la B.E.I. apporte une valeur ajoutée au projet.
En règle générale, les emprunts ne peuvent pas dépasser la moitié du coût total du projet à
financer et sont attribués par des intermédiaires financiers qui rétrocèdent des lignes de
financement.

4.2. Les financements publics nationaux

Les carriers peuvent également aussi de subventions d’aménagement des carrières de la part :
- des agences de l’eau qui subventionnent les travaux et les études d’aménagement des carrières
permettant de veiller à la bonne qualité de la ressource en eau (par exemple : bassin de stockage
d’eau pour prévenir des inondations ou de la sécheresse),
- des acteurs locaux tels que les conseils régionaux et les communes.

92
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites

SECTION 2 – Le traitement comptable et fiscal de la provision

1. Comptabilisation de la provision

L’avis du C.N.C. n°2000-01 distingue deux notions capitales pour la comptabilisation des coûts
de démantèlement et des coûts de remise en état de site : celle de dégradation immédiate et celle
de dégradation progressive.

La dégradation est dite immédiate lors de l’installation même de l’exploitation. Le seul fait
d’organiser l’exploitation sur le site sans même déployer l’activité est une dégradation.

La dégradation est dite progressive lors de l’extraction de matériaux du site d’exploitation. La


dégradation du site s’effectue au fur et à mesure de l’exploitation de la carrière.

 Lors d’une dégradation immédiate, l’avis du C.N.C. précité stipule que la réalisation de
l’installation fait naître l’obligation de remise en état et la sortie de ressources est inéluctable.
L’exploitant sera contraint de démanteler l’installation dans son intégralité. Un passif (une
provision) doit donc être constaté, dès lors que l’installation est intervenue, pour le montant
total du coût de remise en état. En contrepartie, un actif est comptabilisé pour ce même montant
en tant qu’élément du prix de revient de l’installation et doit faire l’objet d’un plan
d’amortissement propre. Ces coûts ne sont donc plus déduits par le biais d’une dotation aux
provisions. L’actif de démantèlement est à amortir sur la durée de production ou d’utilisation
de l’immobilisation corporelle au titre de laquelle la provision pour coût de démantèlement,
d’enlèvement et de remise en état, est constituée. Le mode d’amortissement de l’actif de
démantèlement peut être le mode linéaire, ou le mode des unités de production si l’actif sous-
jacent est amorti selon ce même mode.

En cas de choix d’actualisation de la provision, la charge de désactualisation, correspondant à la


prise en compte de l’actualisation sur le passif de démantèlement au titre de la période écoulée,
est comptabilisée en charges financières (compte 668 « Autres charges financières »). Cette
charge financière est déductible fiscalement. Je vous propose en annexe 18, un exemple
d’actualisation de coût de démantèlement.

 Lors d’une dégradation progressive, la sortie de ressources est liée à la dégradation du site
au fur et à mesure de son exploitation. Ainsi, à la date de clôture de l’exercice, l’obligation de
remise en état du site n’entraine pas de sortie de ressources probable pour la partie du site qui
n’est pas encore exploitée, donc non dégradée. De ce fait, une provision ne doit être constatée
au passif du bilan, qu’à hauteur des travaux correspondant à la dégradation effective du site à

93
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites

la date de clôture de l’exercice. La contrepartie est une charge (dotation aux provisions) entrant
dans le coût de production. Aucune provision ne peut être en revanche constatée au titre de la
remise en état qui devra être réalisée à raison de la partie du site non encore exploitée.

La provision est inscrite au crédit du compte 1581 « Provisions pour remises en état ».
La provision pour remise en état constituée doit faire l’objet d’une information dans l’annexe.

2. Information dans l’annexe des comptes annuels

L’information à donner dans l’annexe sur les provisions et les passifs éventuels a été précisée
par le règlement n°2000-06 du 7 décembre 2000 du C.R.C. et par l’avis n°2005-H du 6 décembre
2005 du comité d’urgence du C.N.C.

2.1. Montants et mouvements ayant affecté les provisions pour remise en état du
site

Selon l’article 531-2/4 du P.C.G., pour chaque catégorie de provisions, les montants, à
mentionner dans l’annexe, pour autant qu’ils soient significatifs, sont les suivants :
- la valeur comptable à l’ouverture et à la clôture de l’exercice,
- les provisions pour risques et charges constituées au cours de l’exercice,
- les montants utilisés au cours de l’exercice,
- les montants non utilisés repris au cours de l’exercice.

Selon l’A.M.F., il convient, pour les reprises de montants non utilisés individuellement
significatifs, d’indiquer la motivation de la reprise66.

En pratique, cette information peut être présentée de trois manières 67 :


- en fournissant uniquement un commentaire sans tableau
- en utilisant le tableau n°2056 de la liasse fiscale (cas des sociétés non cotées) qui correspond de
manière plus détaillée à celui requis dans l’annexe par le P.C.G.68 qui propose cependant une
ventilation des dotations et reprises en trois postes : exploitation, financier et exceptionnel
- en employant le tableau modèle Balo, approuvé par l’A.M.F., avec le passage des comptes aux
postes pouvant être utilisés dans les comptes individuels et consolidés 69.

66 Bulletin Mensuel d’Information de la Commission des Opérations de Bourse n°365, février 2002,
pages 34 et suivantes
67 Francis Lefebvre Mémento pratique Comptable 2015, n°2600
68 Article 532-3
69 Tableau présenté entre autres dans le Francis Lefebvre Mémento Comptable 2015, p. 1174

94
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites

2.2. Nature et méthodes d’évaluation des provisions

 Information sur les provisions significatives

Les provisions pour remise en état de carrières, par leur nature même, couvrent des dépenses
importantes. Elles sont donc naturellement jugées significatives. Cependant, il est important de
préciser que l’avis C.N.C. n°2000-01 sur les passifs (§3.2) n’apporte aucune précision quant à
l’appréciation du caractère significatif du montant d’une provision, notamment en ce qui
concerne l’élément de comparaison (total bilan, total du poste provisions pour risques et
charges), ce qui laisse une certaine latitude à l’entreprise et à l’appréciation de ses experts-
comptables et commissaires aux comptes.

Or, pour les provisions d’un montant individuellement significatif, l’article 531-2/4 du P.C.G.
indique que des précisions suivantes doivent être apportées :
- la nature de l’obligation provisionnée et de l’échéance attendue des dépenses provisionnées,
- les incertitudes liées à l’évaluation ou aux échéances de ces dépenses en précisant, le cas
échéant, les hypothèses ayant conduit à l’estimation,
- le montant de tout remboursement attendu, ainsi que de l’actif comptabilisé au titre de ce
remboursement.

 Indication des cas exceptionnels où aucune évaluation fiable du montant de l’obligation


ne peut être réalisée

Dans les cas exceptionnels où aucune provision ne peut être constatée, l’article 531-2/4 du
P.C.G. requiert qu’une mention soit portée dans l’annexe, précisant la nature du passif
concerné, ainsi que les raisons ne permettant pas d’évaluer de façon fiable la sortie de
ressources ou l’échéance de l’obligation.

 Indications supplémentaires selon l’avis n°2005-H du comité d’urgence du C.N.C.

Cet avis vient compléter l’article 531-2/4 du P.C.G. relatif aux informations à mettre dans
l’annexe dans le cas de provisions pour démantèlement, enlèvement et remise en état lors de
dégradations immédiates.

Selon cet avis, les informations spécifiques suivantes doivent être ajoutées dans l’annexe :
- augmentation au cours de l’exercice du montant actualisé résultant de l’écoulement du temps
et de l’effet de toute modification du taux d’actualisation,

95
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites

- brève description de la nature de l’obligation et de l’échéance attendue des sorties d’avantages


économiques en résultant,
- indication des incertitudes relatives au montant ou à l’échéance de ces sorties,
- principales hypothèses retenues concernant des évènements futurs,
- en cas d’actualisation des provisions, mention de l’hypothèse retenue en matière de taux
d’actualisation,
- montant de tout remboursement attendu, en indiquant le montant de la créance qui a été
comptabilisé pour ce remboursement attendu.

3. Conditions de déductibilité de la provision

Le traitement fiscal de la provision pour remise en état des sites diffère selon qu’il s’agit d’une
dégradation immédiate ou progressive.

3.1. Dans le cas d’une dégradation immédiate

Dans le cas de dégradation immédiate, la provision, en tant que telle, n’est pas déductible
fiscalement.
Comme je l’ai présenté en amont, la provision pour dégradation immédiate a pour contrepartie
un actif qui vient majorer le prix de revient de l’installation pour le montant total du coût de
remise en état. Le régime fiscal est donc cohérent avec le mode de comptabilisation de cette
provision qui n’impacte pas le compte de résultat.
Quant à l’amortissement de l’actif de contrepartie, il est déductible fiscalement. Aucun
retraitement extra-comptable n’est à effectuer.

Il est important de rappeler que malgré l’absence de déduction fiscale de cette provision,
l’entreprise n’est pas exonérée de son obligation de justifier de l’estimation qu’elle a faite des
coûts futurs et des méthodes utilisées à cette fin, dans la mesure où, entre autres, le montant
déductible de l’amortissement de ces coûts dépend de cette estimation.

D’un point de vue fiscal, le C.G.I.70 précise que l’amortissement de l’actif de contrepartie doit
être calculé selon le mode linéaire et réparti sur la durée d’utilisation ou d’exploitation du site
ou des installations.

70 Premier alinéa de l’article 39 ter C

96
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites

Le mode d’amortissement linéaire devra être retenu, y compris dans l’hypothèse où


l’immobilisation, à laquelle se rapporte cet actif de contrepartie, peut bénéficier du régime de
l’amortissement dégressif ou d’un régime d’amortissement exceptionnel.

Cependant, l’administration fiscale admet qu’un amortissement selon les unités d’œuvre puisse
être appliqué, en dérogation au mode d’amortissement linéaire, si ce mode d’amortissement est,
d’une part, retenu en comptabilité pour l’immobilisation corporelle sous-jacente, et d’autre
part, répond aux critères définis au sixième alinéa du n°102 de l’instruction 4 A-13-05 du 30
décembre 2005. Ces critères concernent notamment les biens et équipements pour lesquels la
consommation d’avantages mesurée par les unités d’œuvre reflète une dépréciation effective et
définitive, et dont le rythme de consommation des avantages économiques mesuré en unités
d’œuvre est connu dès l’origine de manière fiable et ne varie pas de manière aléatoire.

L’actif de contrepartie de la provision doit faire l’objet d’un plan d’amortissement, quelle que
soit la nature de l’actif sous-jacent, notamment lorsque cet actif est un terrain qui n’est pas
amortissable.

3.2. Dans le cas d’une dégradation progressive

Comme je vous l’ai présenté précédemment, dans ce cas, la provision est comptabilisée, de
manière similaire aux autres provisions pour risques et charges, par une dotation en compte de
résultat. Ces dotations annuelles sont déductibles fiscalement, dès lors qu’elles respectent les
conditions cumulatives applicables aux provisions pour risques et charges, à savoir :
- la perte ou la charge doit être nettement précisée quant à son objet et à son montant,
- la perte ou la charge doit être probable,
- la probabilité de la perte ou de la charge doit résulter d’évènements en cours à la clôture de
l’exercice,
- la provision doit être destinée à faire face à une perte ou à une charge déductible,
- la provision doit être effectivement comptabilisée et figurer dans le tableau des provisions
joint à la déclaration des résultats de l’exercice.

Toutefois une telle provision n'est admise en franchise d'impôt, qu'à la condition que son
montant soit calculé de manière aussi précise que possible. Tel n'est pas le cas, par exemple,
d'une provision déterminée selon une évaluation globale, sans tenir compte de la superficie et
de la profondeur de chacune des parcelles exploitées.

97
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites

Par ailleurs, l'administration a précisé (cf. BOI-BIC-PROV-20-10-30) que les dépenses rendues
nécessaires par la réhabilitation des sites exploités revêtent le caractère de charges déductibles
du résultat fiscal, dès lors qu'elles ne confèrent pas aux terrains ainsi réhabilités une valeur
supérieure à celle qui aurait été la leur si la carrière n'avait pas été ouverte.
Les dépenses ayant le caractère de charges peuvent faire l'objet d'une déduction anticipée sous
la forme d'une provision, en application de l'article 39-1-5° 1er alinéa du C.G.I., lorsqu'elles
apparaissent comme nettement précisées et rendues probables par des évènements en cours.
Pour établir que la première des deux conditions est remplie, les exploitants doivent être en
mesure d'évaluer les frais correspondant aux travaux de remise en état avec une approximation
suffisante, et avoir dressé un plan d'étalement dans le cas où ces travaux s’effectuent sur plus
d'un exercice.

4. Outils pratiques : note récapitulative, arbre de décision et feuilles de travail

Dans la mesure où le traitement comptable et fiscal dépend du type de dégradations, immédiate


ou progressive, il est fondamental de savoir distinguer ces deux types. Mon annexe 13 regroupe
sous forme d’un schéma décisionnel, les questions qui doivent être soulevées. Elle aide à savoir
si la comptabilisation de la provision pour coûts de démantèlement est assortie ou non d’un
actif de contrepartie amortissable. L’arbre de décision permet ainsi de déterminer le schéma
comptable à retenir.

Après avoir identifié les différents types de dégradations, il me semble très pratique et utile de
s’appuyer sur un tableau récapitulatif qui présente de manière synthétique, le traitement
comptable et fiscal, de la provision, de sa contrepartie et des coûts concernés pour chacun des
types de dégradations. Mon annexe 14 constitue cet outil.

Ensuite, dans le but de faciliter le travail de révision annuelle relatif à l’analyse de cette
provision, je vous suggère, en annexe 15, un ensemble de points indispensables au contrôle de
la justesse des traitements comptable et fiscal de la provision.

Comme vu supra, l’annexe des comptes annuels doit mentionner des informations spécifiques à
cette provision. Je vous propose, en annexe 16, une feuille de travail permettant de vérifier si
l’annexe des comptes annuels comporte l’intégralité de ces informations. Certains cas, devant
rester exceptionnels, ne permettent pas d’établir une évaluation fiable du montant de
l’obligation de remise en état du site. J’ai cependant inclus cette éventualité, dans mon
annexe 16, afin de présenter la globalité des situations.

98
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites

SECTION 3 – L’évaluation et la constitution de la provision

Le coût de remise en état des carrières pendant l’exploitation, et lors de leur mise à l’arrêt
définitif, s’avère très conséquent pour l’exploitant. Il lui appartient de faire preuve de prudence
en les anticipant et en s’assurant de la pérennité de ses capacités financières tout au long de la
vie de l’installation. L’anticipation de ces dépenses futures de remise en état de la carrière se
traduit par la constitution de provisions pour remise en état.

Je vais vous montrer que cela ne s’effectue pas sans difficulté, d’autant plus que certains choix
relatifs à l’évaluation, l’actualisation et la révision du montant de la provision, peuvent être
effectués.

1. Difficultés d’évaluation de l’estimation initiale du coût de remise en état des


carrières

Les provisions constituent toujours un domaine sensible pour la détermination des résultats
comptable et fiscal.

Dans la mesure où les coûts de remise en état des carrières représentent des sommes
importantes, l’évaluation d’une provision pour remise en état est un exercice à la fois délicat et
complexe. Il est primordial de retenir la meilleure estimation de la sortie de ressources
attendues au titre de la remise en état de site, tout en prenant en compte l’ensemble des
obligations incombant à l’entreprise.

1.1. Principes à appliquer

 Extinction de l’obligation de l’entité envers un tiers

La provision pour remise en état des sites doit être évaluée pour les coûts concourant
directement à l’extinction de l’obligation de l’entité envers le tiers (P.C.G. article 323-3). Elle doit
être évaluée pour le montant correspondant à la meilleure estimation de la sortie de ressources
nécessaire à l’extinction de l’obligation à cette date.

 Prise en compte des évènements futurs

Lorsqu’il existe des indications objectives démontrant que des évènements futurs, susceptibles
d’avoir un impact sur le montant des coûts engendrés, se produiront, ceux-ci doivent être pris
en considération (P.C.G. article 323-6). Le carrier doit ainsi veiller à prendre en compte les
évolutions annoncées de la législation relative à la remise en état, l’amélioration des techniques

99
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites

de dépollution ou l’évolution de leur coût (exemple : la directive relative à la gestion des


déchets de l’industrie extractive).

 Évaluation brute hors remboursements attendus

Le montant provisionné ne doit pas tenir compte des éventuels profits ou remboursements que
pourrait percevoir l’entreprise afin d’appliquer le principe de non-compensation d’une
provision (un passif) avec un actif à recevoir en contrepartie (P.C.G. articles 323-7 et 323-8).
Ainsi, par exemple, en cas d’un remboursement par application des clauses d’une police
d’assurance, ou par le jeu de l’appel en garantie ou de la recherche en responsabilité d’un tiers,
la provision traduisant l’obligation doit être comptabilisée en totalité au passif, et une créance
comptabilisée distinctement à l’actif, si et seulement si, il est quasiment certain que l’entreprise
sera remboursée de ses dépenses.

1.2. Identification des coûts

Les coûts sont ceux directement nécessaires à l’extinction des obligations de démantèlement,
d’enlèvement et de remise en état.

Cette évaluation doit inclure tous les coûts directement attribuables aux opérations de
démantèlement, d’enlèvement et de remise en état de site, et ce, que ces opérations soient
réalisées par l’entreprise elle-même ou par des prestataires externes.

Les coûts suivants sont, par exemple, des coûts de remise en état directement liés aux
opérations de démantèlement :
- démantèlement proprement dit des constructions, au terme de leur utilisation, pour rendre le
site dans l’état fixé par la réglementation ;
- enlèvement ou transfert hors du site des installations et constructions ainsi démantelés ;
- opérations consistant à redonner au site son aspect initial ou un aspect naturel : par exemple
l’écrêtement des fronts de taille, la réalisation de pentes favorisant l’écoulement des eaux, le
régalage71 des matériaux stériles et des terres végétales, l’aménagement de bassins, la remise en
culture, la plantation d’arbres, l’engazonnement etc. ;
- sécurisation du site.

Ces coûts doivent inclure le cas échéant les études préalables d’estimation de faisabilité et de
préparation.

Lorsque le démantèlement d’une installation nécessite des équipements lourds qui devront
également être démantelés, les coûts d’entrée et de démantèlement de ces équipements doivent

71 Reconstitution du terrain en profondeur et en surface, à des fins esthétiques et de résistance

100
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites

être intégrés dans la provision pour démantèlement ; ceci, dès lors que ces derniers ne peuvent
être utilisés à des fins autres que le démantèlement de l’installation et ont une valeur résiduelle
non significative à l’issue des opérations de démantèlement.

Il est évident que le choix des méthodes de démantèlement ou de remise en état de site aura une
incidence sur l’évaluation de la provision. Lorsque plusieurs méthodes sont possibles,
l’entreprise doit retenir l’estimation résultant du scénario le plus probable.

 En cas de dégradation immédiate, la provision doit être constituée immédiatement pour le


montant total du coût de la remise en état, dès que les conditions de constitution sont réunies,
soit dès la réalisation de l’installation, soit en cours d’utilisation de l’installation, en cas de
changement de réglementation ou de politique de l’entreprise.
En cas de nouvelle réglementation, postérieure à la date de mise en service de l’installation, la
provision doit en tenir compte de manière prospective. Elle est donc évaluée à la date de
naissance de la nouvelle obligation et il n’est pas possible de la répartir dans le temps.

 En cas de dégradation progressive, le passif reconnu à la clôture de l’exercice est à la hauteur


du montant des travaux de remise en état correspondant à la dégradation effective du site
uniquement. La provision doit être constatée à mesure de cette dégradation. Ainsi, aucune
provision ne peut être constatée pour la partie du site qui n’a pas encore été exploitée, puisque
non encore dégradée.
En cas de nouvelle réglementation, la provision doit être réestimée et comptabilisée
immédiatement (avec contrepartie immédiate en résultat) au titre des dégradations passées et
progressivement (au fur et à mesure de la constitution des dotations aux provisions) pour les
dégradations futures.

1.3. Méthodes d’évaluation : à partir d’éléments forfaitaires ou réels ?

Dans la pratique, deux évaluations du coût de remise en état des carrières sont permises :
- l’évaluation sur la base des garanties financières,
- l’évaluation sur la base d’éléments réels.

Afin que la provision soit fiable, il est primordial que l’estimation à la base soit effectuée de
manière sérieuse et pertinente.
Le P.C.G. précise que le montant retenu doit correspondre à la meilleure estimation de la sortie
de ressources nécessaires à l’extinction de l’obligation, et que s’il existe plusieurs hypothèses
d’évaluation, l’entreprise doit alors retenir l’hypothèse la plus probable et devra faire mention
de ces incertitudes dans l’annexe (P.C.G. article 323-2).

101
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites

 concernant l’évaluation à partir des garanties financières

Comme étudié précédemment, le montant des garanties financières, qui sont exigées au titre de
chaque tranche quinquennale, peut faire l’objet d’une évaluation forfaitaire, ou d’une
évaluation détaillée et exhaustive. Ainsi, il est possible de partir du principe que les sommes
prévues au titre des garanties financières peuvent servir de base d’évaluation aux provisions,
dans la mesure où les sommes faisant l’objet de la garantie ont été expressément acceptées par
l’administration, en amont, dans l’arrêté d’autorisation, et ceci quelle que soit l’évaluation
retenue (forfaitaire ou réelle).

Cependant, cette méthode présente deux limites.

Tout d’abord, dans la mesure où le montant des garanties financières est évalué pour une
période de cinq années, et que la provision pour remise en état des sites doit, quant à elle, être
dotée au fur et à mesure de la dégradation progressive du site, l’entreprise d’exploitation de
carrière devra effectuer un état des lieux de l’avancement des surfaces exploitées et réaliser un
nouveau chiffrage. Ce dernier doit reprendre la formule de calcul utilisée lors de la
détermination du montant des garanties financières de la période quinquennale concernée. De
plus, lorsque le site comporte des installations de stockage de déchets inertes résultant de
l’exploitation, les garanties financières en tiennent compte (coûts de surveillance et
d’intervention en cas d’accident). Ce montant de garanties financières, propre aux installations
de stockage de déchets inertes, est à exclure du coût général de remise en état des sites pour le
calcul de la provision. En effet, ces coûts ne répondent pas à l’un des critères cumulatifs pour
être provisionnés ; ils ne sont pas une sortie probable ou certaine de ressources à la date
d’établissement des comptes.

Ensuite, dans la formule de calcul des garanties financières 72, il n’est pas clairement fait mention
de la prise en compte des coûts propres au démantèlement des installations (dégradation
immédiate) mais plutôt de ceux de la dégradation due aux méthodes d’extraction (dégradation
progressive). Or, les coûts de démantèlement font intégralement partie du coût général de
remise en état des sites pour le calcul de la provision.

Les limites, citées supra, de l’évaluation du coût de remise en état des carrières à partir des
garanties financières ouvrent une possibilité de recours à une évaluation sur la base d’éléments
réels.

72 Au travers des surfaces S1, S2, S3 en hectares et L en mètres linéaires

102
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites

 concernant l’évaluation à partir d’éléments réels

Cette méthode s’avère complexe dans l’évaluation, puisque cela implique la prise en compte de
données, tant internes qu’externes, relatives à la situation environnementale du site
d’exploitation. En effet, l’évaluation d’un programme de remise en état nécessite non seulement
de bonnes connaissances sur l’état interne du site, mais aussi la prise en compte d’éléments
extérieurs tels que le plan local d’urbanisme, le schéma de gestion des eaux, l’analyse des
caractéristiques du voisinage, l’état du marché des déchets…

En pratique, l’évaluation peut s’effectuer soit sur la base de données internes, notamment si des
opérations de démantèlement et de remise en état de site ont déjà été engagées par l’entreprise
antérieurement, soit sur la base de devis estimatifs réalisés par l’entreprise ou des prestataires
tiers.

La fraction des opérations prise directement en charge par l’entreprise doit être estimée sur la
base du coût de revient, dans les mêmes conditions que pour une immobilisation créée.
L’entreprise doit décomposer le processus de remise en état du site en tâches élémentaires et
déterminer pour chacune d’elle un coût. En effet, pour chaque dépense, il est primordial de
l’analyser et de la décomposer afin de permettre une valorisation unitaire précise des coûts de
l’opération. Par exemple, le démantèlement des installations nécessite le démontage des
équipements mais également leur nettoyage, leur chargement et leur transport ou destruction.
Ainsi, un taux horaire, propre à chacune des tâches composant le démantèlement des
installations, doit être attribué.

L’entreprise peut choisir également de confier tout ou partie de ces opérations de remise en état
du site à un prestataire externe. En règle générale, les carriers ont plutôt tendance à prendre en
charge eux-mêmes la majeure partie des travaux, afin de réduire les coûts au maximum.
Cependant, les travaux de remise en état du site nécessitent tellement de ressources et de
compétences diverses et variées, qu’il n’est pas rare que les carriers aient recours à des
entreprises extérieures tels des géomètres ou des bureaux d’études, chargés de la maîtrise
d’œuvre et de l’organisation des travaux. Ainsi, les tâches confiées à des prestataires externes
pourront être valorisées à l’aide de devis, par exemple.

Dans l’hypothèse où le coût de remise en état, évalué à partir d’éléments réels, est calculé de
manière précise et fiable, on ne comprendrait pas que ce montant ne puisse pas servir de base
au calcul des provisions.

103
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites

 Préconisations de l’U.N.I.C.E.M.

L’U.N.I.C.E.M. préconise l’approche réelle, en provisionnant les frais de remise en état du site
au fur et à mesure de l’exploitation du gisement.

 Ainsi, la dotation annuelle est calculée sur la base du budget de travaux à effectuer en
fonction de l’avancement de l’exploitation du gisement.

Exemple de calcul de la provision pour remise en état des sites, selon l’U.N.I.C.E.M. :
La dotation de l’exercice (D) est égale à :
D = (B-P)*Q/R
Avec : B : budget de travaux restant à réaliser au début de l’exercice
P : montant de la provision au début de l’exercice
R : quantités de matériaux restant à exploiter au début de l’exercice
Q : quantités de matériaux extraits dans l’exercice

Cependant, l’U.N.I.C.E.M. précise bien que d’autres modes de calcul peuvent être appliqués en
fonction des caractéristiques de l’exploitation et des remises en état à effectuer.

 Et le raisonnement pour la reprise de provision est le suivant :


Les travaux de remise en état réalisés en cours d’exploitation sont pris en charges dans
l’exercice. La provision correspondante à ces travaux fait l’objet d’une reprise dans le même
exercice et l’écart entre le montant des travaux et la reprise de la provision constitue un résultat
de l’exercice.

2. Actualisation de la provision

2.1. Principe général, caractère significatif de l’actualisation

Du point de vue comptable, le montant de la provision doit correspondre à la valeur actualisée


des dépenses.

La révision des provisions doit avoir lieu à chaque date d’établissement des comptes (P.C.G.
article 324-1). Les principes d’évaluation étudiés précédemment s’appliquent également lors du
réajustement annuel.

Selon l’avis n°2005-H du comité d’urgence du C.N.C., lorsque l’effet de la valeur « temps » de
l’argent est significatif, le montant de la provision doit être égal à la valeur actualisée des
dépenses attendues, que l’on pense nécessaires pour éteindre l’obligation.

104
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites

Il en résulte qu’en raison de l’échéance de décaissements de ressources, qui peut être à long
terme (rappelons que pour les carrières les autorisations d’exploitation sont généralement de
trente ans), les provisions pour démantèlement, enlèvement et remise en état de site doivent
être actualisées.

2.2. Exception possible pour l’actualisation des coûts de démantèlement

Effectivement, pour tenir compte, d’une part, de la complexité des modalités d’application de
l’actualisation, notamment pour la détermination du taux et, d’autre part, de l’impact de
l’actualisation au titre de la première application du dispositif, le comité d’urgence du C.N.C. a
indiqué73 que la date d’application obligatoire de l’actualisation des coûts de démantèlement
dans les comptes sociaux était reportée74.

D’un point de vue fiscal, aucune disposition n’interdit à ce jour de procéder à l’actualisation des
coûts futurs envisagés au titre du démantèlement d’une installation. Cela étant, des travaux
sont en cours au sein du C.N.C.75 pour définir un cadre précis pour l’actualisation de ces coûts.
Des précisions complémentaires seront donc données, sur les modalités d’application et les
conséquences fiscales de l’actualisation, à l’issue de ces travaux.

Dans l’attente de ces précisions, les entreprises d’exploitation de carrières ont le choix de
procéder, ou non, à l’actualisation de ces coûts.

2.3. Détermination du taux d’actualisation

Si l’entreprise choisit d’actualiser sa provision, le taux d’actualisation doit être :


- un taux avant impôts,
- un taux qui reflète les appréciations actuelles par le marché de la valeur « temps » de l’argent,
c’est-à-dire un taux sans risque de type obligations de l’État76,
- un taux incluant les risques spécifiques à ce passif, sauf s’ils ont déjà été pris en compte pour
ajuster les estimations de flux de trésorerie futurs,
- un taux dont la durée de référence est l’espace-temps entre la date de la construction ou de
mise en service de l’actif et les opérations de démantèlement et de remise en état.

73 Dans l’avis n°2005-H du 6 décembre 2005, § 6.1 et communiqué du C.N.C. du 15 décembre 2006
74 L’actualisation n’est toujours pas obligatoire à ce jour, elle reste optionnelle.
75 Le C.N.C. a été remplacé par l’A.N.C. en 2009. L’A.N.C. fusionne le C.N.C. et le C.R.C.
76 Les taux des Obligations Assimilables du Trésor (O.A.T.) à 30 ans peuvent être une référence pour des

taux sans risque pour les sociétés d’exploitation de carrières où la remise en état du site n’est pas prévu
avant 30 ans par exemple.

105
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites

Lorsque l’entreprise décide d’actualiser sa provision pour remise en état du site, une charge de
désactualisation sera engendrée chaque année. Il s’agit d’une charge financière pour l’entreprise
et non un changement d’évaluation des coûts comptabilisés au passif et à l’actif (cf annexe 18).

3. Révision de l’estimation initiale des coûts

3.1. À quel moment ?

Les coûts futurs de démantèlement et de remise en état du site doivent faire l’objet d’une
estimation initiale, soit lors de la mise en service du site, soit au cours de l’exploitation, à la date
où l’obligation est encourue ou formalisée, dans l’hypothèse où aucune obligation n’existait lors
de la mise en service. Cette estimation initiale, dont les deux méthodes d’évaluation ont été
présentées dans le paragraphe précédent, doit toutefois être révisée par l’entreprise dans
certains cas. En effet, l’estimation initiale du montant de la provision pour coûts de
démantèlement et de remise en état peut être revue tant que l’obligation de démantèlement ou
de remise en état n’a pas été remplie (éléments du coût et taux d’actualisation le cas échéant).

3.2. Quels sont les facteurs entraînant une révision de l’estimation initiale ?

Les facteurs susceptibles d’entraîner une modification des montants estimés initialement sont
notamment :
- la modification de la portée de l’obligation incombant à l’entreprise, telles des modifications
de la réglementation applicable à l’entreprise ou de ses propres engagements,
- l’évolution de la technologie (nouveaux procédés d’extraction par exemple) et des techniques
employées, des coûts de la main d’œuvre et des matières utilisées (taux d’inflation à long
terme),
- la plus grande précision des devis,
- la modification du taux d’actualisation initialement retenu (si l’entreprise a fait le choix
d’actualiser la provision),
-la réestimation de la durée d’utilisation de l’immobilisation,
-la réestimation des ressources nécessaires pour éteindre l’obligation.

L’avis n°2005-H du comité d’urgence de la C.N.C. précise que le coût de l’actif concerné doit
être ajusté (en plus ou en moins) durant la période pendant laquelle intervient le changement,
lorsque les variations de l’évaluation d’un passif existant relatif au démantèlement, ou à la
remise en état du site, résultent soit :
- des variations de l’échéancier (si la provision est évaluée sur une base actualisée),

106
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites

- des variations du montant estimé de ressources nécessaires pour éteindre l’obligation à la date
de décaissement (y compris les effets d’un changement d’estimation de l’augmentation des prix
si la provision est évaluée sur une base actualisée),
- d’une variation de taux d’actualisation (si la provision est évaluée sur une base actualisée).

Attention, la modification du taux d’actualisation entraine une révision des coûts comptabilisés
au passif et à l’actif. À ne pas confondre avec la désactualisation qui ne constitue pas un
changement d’estimation, et qui n’entraine pas de modification du montant de l’actif de
contrepartie, mais une charge financière.

Chaque année, les évaluations retenues pour le calcul des coûts de remise en état des sites sont
mises à jour, pour prendre en compte l’évolution des coûts et les éventuelles modifications des
obligations, tels que de nouvelles autorisations, un changement de législation etc. Mais si une
nouvelle estimation précise ne peut être effectuée, les évaluations sont actualisées
forfaitairement en appliquant l’évolution d’un indice représentatif.

En cas de révision postérieure du montant initial estimé, le changement est pris en compte de
manière prospective.

4. Incidences comptables et fiscales de la révision de l’estimation initiale des coûts

Pour rappel, lors de dégradations immédiates, la provision a pour contrepartie un actif


comptabilisé pour le même montant, en tant qu’élément du prix de revient de l’installation, et
fait l’objet d’un plan d’amortissement propre.
En cas de révision de l’estimation initiale des coûts, le montant de la provision inscrite au passif
doit être modifié à due concurrence.
Ainsi, de manière symétrique au mode de comptabilisation initial de la provision pour coûts de
démantèlement, la révision du montant initial estimé modifie la provision, et a pour
conséquence la variation du montant et de l’amortissement de l’actif de contrepartie concerné.

4.1. En cas d’augmentation de la provision

Quand la nouvelle estimation conduit à augmenter le montant de la provision pour coûts de


remise en état, cela a pour répercussion l’augmentation de la valeur nette comptable de l’actif
de contrepartie. Ces opérations de dotation de la provision et de réestimation à la hausse de
l’actif sont des écritures de bilan à bilan, aucun compte de charge ou de produit ne doit être
mouvementé.

107
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites

Fiscalement, la modification symétrique des montants au passif et à l’actif n’entraine pas


d’incidence sur le résultat imposable, le raisonnement fiscal suit le raisonnement comptable.

Cependant, la valeur actuelle de l’actif peut s’avérer inférieure à cette nouvelle valeur
comptable. Un tel changement d’estimation peut constituer un indice de perte de valeur de
l’actif et doit donner lieu systématiquement à la réalisation d’un test de dépréciation. Si la
valeur actuelle s’avère inférieure à la valeur comptable, l’entreprise doit alors constater une
dépréciation.

4.2. En cas de diminution de la provision

Quand la nouvelle estimation conduit à diminuer le montant de la provision pour coûts de


remise en état, la variation négative doit être déduite du coût de l’actif par le biais d’une
dépréciation. Cette dépréciation doit être imputée en priorité sur l’actif de démantèlement et,
pour le coût résiduel, sur l’actif sous-jacent.

En comptabilité, il convient de débiter le compte 1581 « Provision pour remise en état » par le
crédit du sous-compte 291x « Dépréciations des immobilisations corporelles – actif de
démantèlement ». Aucun compte de charge ou de produit ne doit être mouvementé.

Fiscalement, la modification symétrique des montants au passif et à l’actif n’entraine pas


d’incidence sur le résultat imposable (le raisonnement fiscal suit le raisonnement comptable)
dès lors que la reprise de la provision n’excède pas la valeur nette comptable de l’actif de
contrepartie.

En effet, si la réduction de la provision s’avère supérieure à la valeur nette comptable de l’actif


de démantèlement (ce qui pourrait être fréquemment le cas en fin d’amortissement),
l’immobilisation sous-jacente est dépréciée.
 Comptablement, il convient de débiter le compte 1581 pour la partie excédant la V.N.C. de
l’actif de contrepartie, par le crédit du compte 291.
 Fiscalement, l’excédent de reprise de provision par rapport à la V.N.C. de l’actif de
contrepartie constitue immédiatement, et dans tous les cas, un produit imposable. Ainsi, la
comptabilisation d’une dépréciation de l’actif sous-jacent constitue fiscalement un produit
imposable qui doit être réintégré extra-comptablement77.
Au-delà de la V.N.C de l’actif sous-jacent, un produit d’exploitation est constaté
comptablement. Ce produit est immédiatement imposable, aucun retraitement extra-comptable
n’est à effectuer.

77 Sur l’imprimé n°2058 A, ligne WQ

108
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites

4.3. Incidence sur le plan d’amortissement

La révision (à la hausse ou à la baisse) de l’estimation initiale des coûts entraine une


modification du plan d’amortissement de l’actif, et ce, de manière prospective. Le nouveau plan
d’amortissement doit être établi à partir de la nouvelle valeur nette comptable et sur la durée
résiduelle d’amortissement.
Ainsi, seules les dotations aux amortissements ultérieures seront impactées par ces variations.
Fiscalement, il en est de même.
Lorsque l’actif correspondant a atteint le terme de son utilisation, toutes les variations
ultérieures du passif doivent être comptabilisées en résultat au fur et à mesure qu’elles se
produisent, par le biais de la comptabilisation d’une dotation ou d’une reprise de provisions au
compte de résultat, selon le sens de la modification.

5. Comptabilisation lors de prise en charge des coûts par un tiers

Les coûts de démantèlement, d’enlèvement ou de remise en état de site peuvent, dans certaines
situations, être pris totalement ou partiellement en charge par un tiers (par exemple un client ou
des collectivités locales), sans que l’entreprise soit dégagée, même partiellement, de son
obligation légale, contractuelle ou implicite de remise en état.

Dans ce cas, l’entreprise titulaire de l’obligation comptabilise :


- au passif : la totalité de la provision pour coûts de démantèlement, d’enlèvement et de remise
en état78,
- à l’actif, en immobilisation : la quote-part de démantèlement qui lui incombe,
- à l’actif, en créance : la quote-part de démantèlement prise en charge par un tiers.
La créance, correspondant à la quote-part prise en charge par un tiers, n’est comptabilisée que
lorsque le remboursement de la part du tiers est certain dans son principe et dans son montant.
Elle est évaluée selon les modalités du contrat mais ne peut excéder le montant de la provision.
Cette créance doit être actualisée dès lors que l’effet de l’actualisation est significatif et que
l’actualisation du passif sera rendue obligatoire, ou est déjà appliquée.

L’incidence au niveau du compte de résultat est la suivante :


- la charge d’amortissement porte sur la quote-part de démantèlement restant à la charge de
l’entreprise, et est comptabilisée comme un élément du coût de l’actif concerné.

78 En application du principe de non-compensation des actifs et des passifs

109
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 2 : La provision pour remise en état des sites

De plus si l’entreprise opte pour l’actualisation de sa provision pour démantèlement :


- la charge financière de désactualisation de la provision porte sur la totalité du passif
comptabilisé,
- les produits financiers générés par la créance, du fait de son actualisation, sont enregistrés en
produits financiers.

Au sein de l’entreprise tierce, qui prend en charge tout ou partie des coûts de démantèlement,
un passif doit être comptabilisé, afin, d’une part, de refléter l’engagement pris par elle en
matière de démantèlement, et d’autre part, d’être en corrélation avec la comptabilisation de la
créance dans l’entreprise ayant l’obligation de démanteler son installation.

6. Outils pratiques : feuilles de travail et exemple

Comme vous avez pu le constater, il n’est pas évident de procéder à l’évaluation de la provision
pour remise en état des sites. Lors de l’évaluation, de nombreux points peuvent poser
problème. Il est notoirement difficile, par exemple, d’anticiper les évènements futurs, ou de
s’assurer de la complète identification des coûts, pour répondre au respect des principes de base
de constitution de provisions. Cette évaluation ardue se traite communément selon deux
méthodes, chacune ayant ses complexités et ses limites. Viennent s’ajouter, la question de la
nécessité de la révision du coût initial de la provision d’une part, et du choix ou non de
l’actualisation de la provision, d’autre part. C’est pourquoi, il m’a semblé judicieux d’établir une
feuille de travail, qui permet de soulever ces questionnements et de tendre vers une conclusion
portant sur l’évaluation de la provision et sur les choix effectués. Cet outil se trouve en
annexe 17.

J’ai estimé que le mécanisme de charge de désactualisation, engendré par la prise en compte de
l’actualisation du passif de démantèlement au titre de la période écoulée, n’était pas facile à
comprendre dans sa formation et à traiter comptablement. Ainsi, je vous propose, en annexe 18,
une approche concrète, à travers un exemple d’actualisation de coût de démantèlement. Celui-ci
met en évidence la charge de désactualisation qui en découle, et son traitement comptable. J’ai
inclus dans cette annexe un rappel des termes « désactualisation » et « charge de
désactualisation » pour une meilleure compréhension.

Dans la section précédente, j’ai souligné l’intérêt de l’annexe 15. Je vous précise, par ailleurs,
que cet outil propose également des points clés de contrôle relatifs à la justesse des traitements
comptable et fiscal de la provision, en cas de situations d’actualisation, de révision des coûts
initiaux et de prise en charge des coûts par un tiers.

110
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables

CHAPITRE 3 : LES PARTICULARITÉS COMPTABLES

SECTION 1 – Les dépenses préalables à l’exploitation

1. Les frais engagés avant la mise en exploitation

1.1. Les frais de recherche, de prospection

Les travaux de prospection sont ceux qui permettent de déterminer l’existence et la possibilité
d’exploiter un gisement. Ils sont le plus souvent préalables à l’acquisition du terrain ou du droit
de fortage, et à l’obtention des autorisations d’exploitation.
Ils sont constitués, entre autres, de frais de recherches géologiques et d’études préliminaires.
Ces travaux sont entrepris sans que leur succès soit certain. Ils ont donc des caractéristiques
telles que l’on peut les assimiler à des travaux de recherche. En conséquence, ils ne sont pas
immobilisés mais pris en charge dans l’exercice où ils sont engagés (compte 617 « Études et
recherches »).

Selon l’avis C.N.C. n°2004-15 §3.3.2, ces dépenses, se situant trop en amont de la production ou
de la commercialisation, ne satisfont pas au critère de contrôle nécessaire à leur
comptabilisation à l’actif. En effet, il n’existe pas une certitude suffisante pour savoir si les
avantages économiques futurs bénéficieront à l’entité.

Il est impossible d’incorporer ultérieurement ces coûts dans le coût d’une immobilisation
incorporelle79.

1.2. Les travaux de sondage et d’étude

Les études d’impact, les études hydrologiques et autres études de même nature sont constatées
en charges (compte 617 « Études et recherches ») ou en actif immobilisé (compte 203 « Frais de
recherche et de développement ») selon que l’exploitation de la carrière reste encore très
incertaine ou au contraire est très probable.

Ces coûts peuvent être inscrits à l’actif s’ils se rapportent à des projets nettement individualisés,
ayant de sérieuses chances de réussite technique et de rentabilité commerciale. 80

79 Source : Mémento pratique Francis Lefebvre Comptable 2015 - § 1642


80 Source : C. com. art. R 123-186 et P.C.G. art. 311-3

111
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables

1.3. La redevance d’archéologie préventive

Elle se compose, d’une part, d’une redevance de diagnostic, et d’autre part, d’une redevance de
fouille.

La redevance de diagnostic doit être versée, qu’il y ait fouille ou non, pour les travaux ou
aménagements affectant le sous-sol, soumis à autorisation ou déclaration préalable, ou donnant
lieu à une étude d’impact. Le diagnostic archéologique a pour but d’évaluer la densité, l’état de
conservation et l’intérêt du site menacé, et ce, grâce à des sondages. Cette redevance de
diagnostic est calculée par le préfet de Région ou la D.R.A.C. et se calcule au mètre carré. Le
taux de cette redevance est indexé chaque année en fonction de l’indice du coût de la
construction et est de 0.53€/m² de terrain pour 201581. Cette redevance est perçue par le S.I.E.,
compétent sur le territoire. Elle doit être payée avant la fin du mois suivant la réception de
l’ordonnancement émis. Elle n’est pas due pour les travaux réalisés sur les terrains d’une
superficie inférieure à 3 000 m².
Elle a un caractère fiscal et doit être constatée en charges de l’exercice, dans le compte
6378 «Taxes diverses ».

Ces sondages permettent de prévoir la durée nécessaire à la fouille. Seuls les diagnostics positifs
peuvent donner lieu à une fouille préventive.

La redevance de fouille est déterminée sur devis. Il s’agit de la rémunération versée par
l’exploitant de carrière, et perçue directement par l’I.N.R.A.P., service archéologique territorial
agréé, ou toute autre personne morale agréée par l'État, en contrepartie des fouilles réalisées.
Cette redevance peut, selon les circonstances, être constatée en charges de l’exercice, dans le
compte 617 « Études et recherches » ou comme un actif, dans le compte 203 « Frais de recherche
et de développement », selon les chances de réussite technique et la rentabilité commerciale du
projet.

1.4. L’aménagement du domaine public

L’autorisation d’exploiter une carrière peut être assortie d’obligations de financement


d’aménagements du domaine public, en particulier de travaux d’aménagement et/ou de
maintenance de voirie.
Si ce financement est réalisé au moyen d’une taxe perçue en fonction et au fur et à mesure de
l’exploitation de la carrière, le coût correspondant est constaté en charges de l’exercice.

81 Selon arrêté du 19 décembre 2014 portant fixation du taux de la redevance d’archéologie préventive

112
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables

Si ce financement est réalisé par un versement en espèces dans la période de démarrage de


l’exploitation, il convient de vérifier si cette sortie de trésorerie dispose des caractéristiques ou
non d’un actif et d’en tirer les conséquences sur la comptabilisation.

Si l’obligation consiste en une maintenance en cours d’usage et/ou une remise en état de la
voirie en fin d’exploitation, il faut alors fournir une garantie financière, et les frais de remise en
état du site sont provisionnés en fonction de l’avancement de l’exploitation (se reporter aux
chapitres 1 et 2 de cette partie).

2. L’acquisition du terrain

Selon le Code civil, la propriété du sol s’accompagne de la propriété du sous-sol, sauf pour les
matériaux énergétiques (charbon, pétrole, gaz). Ainsi, un propriétaire peut tirer profit des
matériaux situés dans le sous-sol qu’il détient, sous réserve qu’il respecte les dispositions
légales relatives à l’ouverture et à l’exploitation des carrières.
Un propriétaire peut exploiter lui-même le gisement de matériaux ou transférer à un tiers le
droit de les exploiter. Le droit d’extraire les matériaux contenus dans le sous-sol s’appelle le
droit de fortage (cf section 2 de ce chapitre).
De ce fait, l’exploitant de carrière a la possibilité de posséder lui-même le terrain.

Jusqu’à présent, un terrain acquis par un exploitant de carrière était comptabilisé comme un
actif immobilisé corporel sous la rubrique « Terrains de gisement » (ancien compte 21141). La
valeur du gisement était amortie sur la durée probable d’utilisation, soit la durée d’extraction.

Mais, le règlement de l’A.N.C. n°2014-05 du 2 octobre 201482 homogénéise le traitement des


coûts relatifs aux deux modes d’acquisition de la maîtrise foncière des terrains de carrières à
exploiter (acquisition de terrains/redevance de fortage). Un seul traitement comptable est défini
pour l’acquisition des matériaux de carrières : toutes les matières premières acquises, soit par
l’achat d’un terrain, soit par un contrat de fortage, sont désormais suivies en comptes de stocks.
Les matériaux extraits sont comptabilisés à leur coût de production.
Ainsi, le terrain de carrière se compose de deux éléments distincts :
- les matériaux à extraire, constituant le gisement : ils répondent à la définition d’un stock de
matières premières à comptabiliser dans le compte 31 « Stocks de matières premières (et
fournitures) ». À la clôture de l’exercice, les coûts qui se rapportent à des matériaux en cours
d’extraction sont enregistrés en « En-cours de production de biens » (compte 33).

82 Relatif à la comptabilisation des terrains de carrières et des redevances de fortage, homologué par
l’arrêté du 26 décembre 2014, JORF du 31 décembre 2014

113
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables

- le terrain de carrières résiduel, appelé tréfonds : il répond à la définition d’une immobilisation


corporelle à comptabiliser dans le compte 2114 « Terrains de carrières (Tréfonds) ».

Les gisements en pré-exploitation, ceux en cours d’exploitation et les matériaux extraits sont
comptabilisés dans des sous-comptes de stocks distincts. En effet, la comptabilité doit traduire
le passage des états successifs d’exploitation :
- Entre la date d’acquisition et le début de l’exploitation, le gisement est en pré-exploitation :
aucune quantité n’est extraite, il constitue une réserve qui ne sera utilisable qu’après un
processus (décapage, découverte) destiné à permettre l’extraction. Il ne peut pas faire l’objet de
sortie de stock, sauf en cas de cession.
- À compter du début de l’exploitation, le gisement est en exploitation, l’extraction des
matériaux débute et la réserve du gisement est consommée au fur et à mesure de l’extraction.
- Les matériaux extraits constituent un stock de matériaux distincts du gisement et utilisables
dans le processus de production ou destinés à être vendus.

La première application de cette nouvelle règle, applicable aux exercices ouverts à compter du
1er janvier 2015, constitue un changement de méthode comptable. Elle doit être appliquée de
manière rétrospective mais par mesure de simplification, pour les gisements en cours
d’exploitation, il est possible d’évaluer le stock de gisements à l’ouverture, à partir de la V.N.C.
des terrains figurant en immobilisations à la clôture de l’exercice précédent.

3. Le matériel d’exploitation

Le matériel propre aux entreprises d’extraction est très spécifique à l’activité. Les principes
comptables relatifs aux immobilisations et leur amortissement s’appliquent au matériel
spécifique des exploitations de carrières. Cependant, la difficulté réside dans la connaissance de
ces matériels pour bien interpréter et faire la distinction entre les immobilisations, les
composants des immobilisations, les dépenses courantes d’entretien et de maintenance, les
dépenses planifiées de gros entretien.

3.1. Les types de matériels

Je vous présente, ci-dessous, quelques exemples de matériels spécifiques aux exploitations de


carrières :
 compte 215 « Installations techniques, matériel et outillage industriels » :
trémies, cintreuses à profilés, concasseurs, broyeurs, sauterelles, draglines, chargeuses sur
pneus, pelles sur chenilles, groupes électrogènes, systèmes de pesée, brises béton, tapis,
compresseurs, ensembles de dépoussiérage sur broyeurs, cribles...

114
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables

 compte 2181 « Installations générales, agencements, aménagements divers » :


bungalows juxtaposables modulables, séparateurs d’hydrocarbures, portails, clôtures, travaux
électriques, éclairages, câblages...
 compte 2182 « Matériel de transport » :
semi-remorques, tombereaux, camions porteurs, camions tracteurs, bennes, camionnettes...

3.2. Le degré de décomposition de l’immobilisation en composants

De manière générale, sur les carrières, les chantiers se réalisent avec des ensembles d’engins, de
matériels et d’équipements qui peuvent constituer des ateliers, tels que des ateliers de criblage,
de concassage, de broyage...

Selon les préconisations de l’U.N.I.C.E.M., chacun de ces engins, matériels ou équipements


constitue en lui-même un composant, sans qu’il soit nécessaire d’entrer dans un détail plus fin,
et ce, même si le bien a fait l’objet d’un assemblage avant mise en exploitation, tel un camion
auquel ont été ajoutés une benne et une grue de manipulation.

Pour les équipements complexes, tels que les ensembles de concassage, les postes d’enrobage,
les centrales à béton, les tunneliers..., certains sous-ensembles de ces équipements peuvent faire
l’objet d’un remplacement avant la fin de la durée de vie de l’ensemble.
Ces sous-ensembles seront identifiés comme des composants de l’équipement et feront l’objet
d’un amortissement sur une base de calcul appropriée :
- si la durée de vie de ces sous-ensembles est nettement inférieure à la durée de vie de
l’ensemble,
- si leur remplacement est quasiment systématique,
- et si leur coût peut être évalué de façon fiable.

Le niveau de décomposition retenu en matière comptable ne sera pas remis en cause


fiscalement, sauf erreur manifeste83. Pour cela, afin d’obtenir une certaine cohérence, le niveau
de décomposition au sein d’une même entreprise doit être identique pour les biens de même
nature, sauf justification particulière.

3.3. L’amortissement

Couramment, les matériels sont, au cours de leur durée de vie, utilisés sur de nombreux
chantiers. Il est en résulte une difficulté pour connaitre à l’avance, quel matériel fera plus
particulièrement l’objet d’un usage intensif. C’est pourquoi une durée d’amortissement

83 Selon l’U.N.I.C.E.M.

115
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables

moyenne sera appliquée pour chaque classe ou catégorie d’engins, matériels ou équipements.
Cependant, si une affectation particulière et durable était faite sur un des matériels, sa durée
d’amortissement pourrait être adaptée.
Concernant les amortissements dégressifs, les composants y sont éligibles si l’immobilisation
dans son ensemble est elle-même éligible à ce mode d’amortissement et si les coefficients de
dégressivité applicables sont ceux applicables à la durée d’amortissement du composant.
Les dispositifs fiscaux spécifiques, tel que l’amortissement exceptionnel des équipements anti-
pollution, s’appliquent à l’ensemble des composants.

3.4. Les dépenses d’entretien

Dans la pratique, les dépenses d’entretien de ces matériels sont des dépenses courantes
d’entretien et de maintenance, elles ne sont pas planifiées. Elles sont engagées pour maintenir
les avantages économiques futurs attendus des immobilisations. Elles répondent la plupart du
temps aux critères de charges d’exploitation, à savoir :
- ne remplacent pas des composants identifiés à l’origine ou au moment de la dépense,
- ne font pas l’objet d’un programme pluriannuel de gros entretien ou de grandes visites,
- ne résultent pas d’une mise en conformité pour des raisons de sécurité des personnes ou liées
à l’environnement,
- ne constituent pas de pièces de rechange que l’entreprise envisage d’utiliser sur plus d’une
période de douze mois ou qui sont spécifiques à une immobilisation en particulier.

En revanche, toutes les dépenses de gros entretien définies et programmées à l’avance ne


constituent pas une charge. Elles doivent être activées, soit en utilisant la méthode
d’immobilisation par composant, soit par le biais d’une provision pour gros entretien. Cette
dernière, pour des raisons fiscales, est à privilégier comptablement plutôt que l’approche par
composants84.

4. Les frais de mise en exploitation

4.1. Les indemnités de culture et d’éviction

Elles sont versées par l’acquéreur du terrain ou du droit de fortage, au locataire ou utilisateur
du terrain qui en avait un autre usage.

84 Source : Mémento pratique Francis Lefebvre Comptable 2015 - § 1371

116
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables

Dans certains cas, les indemnités de culture constituent une opération liée à l’acquisition (du
terrain ou du droit de fortage) et en sont l’accessoire ; elles sont alors à incorporer au coût
d’entrée de ces biens et suivent leur comptabilisation.
Elles peuvent, par ailleurs, ne pas être liées à l’acquisition du terrain ou du droit de fortage, en
particulier quand elles sont la contrepartie de cultures sur pied ; elles sont alors constatées en
charges de l’exercice, dans un compte de « Autres charges exceptionnelles sur opérations de
gestion » (compte 6718).

4.2. Les travaux d’aménagement du site

Ces travaux sont ceux entrepris pour mettre en exploitation le gisement, dont la propriété ou le
droit de fortage a été acquis, et dont l’autorisation d’exploitation a été obtenue.
On peut citer, par exemple, la création de protections environnementales tels les merlons de
protections, qui sont généralement constitués d'un talus de terre entourant tout ou partie d’une
carrière, afin de la protéger de l'extérieur mais aussi de l'isoler visuellement et/ou
phoniquement. On peut aussi citer la mise en place de clôtures, de voies d’accès ou de tous
autres aménagements préalables nécessaires à l’exploitation du site.
Ils peuvent être assimilés à des dépenses de développement. Ainsi, ils constituent des
immobilisations. Ils sont à comptabiliser dans le compte 212 « Agencements et aménagements
de terrains ». Ils sont amortis (compte 2812) sur la durée d’exploitation de la carrière, ou plus
rapidement, si leur durée d’utilité est inférieure à cette dernière.

4.3. Les frais de découverte

Les dépenses afférentes aux travaux de déboisage, de décapage, de stockage et/ou


d’enlèvement des couches de terre végétale et matériaux « stériles », préparatoires à l’extraction
des matériaux d’une carrière, doivent être immobilisées en étant incluses dans le coût
d’acquisition du terrain ou du droit de fortage.

L’amortissement est réalisé en fonction des unités d’œuvre, au fur et à mesure de l’extraction
des matériaux. S’il s’avère impossible d’établir un programme d’exploitation fiable permettant
de calculer l’amortissement selon les unités d’œuvre, l’amortissement devra être linéaire.

Dans la pratique, les travaux de découverte ne sont pas réalisés en une seule fois mais
progressivement, selon l’avancement de l’exploitation de la carrière, le dénominateur ne sera
pas le volume total à extraire de la carrière, mais le volume à extraire dans la zone ayant fait
l’objet des travaux de découverte :

117
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables

Frais de découverte * volume produit depuis l’origine


Volume des matériaux à extraire depuis l’origine dans la zone découverte

5. Outils pratiques : fiche récapitulative, feuille de travail et exemples de matériels


d’exploitation

Au vu des dépenses spécifiques relatives au secteur d’activité, il est pratique de se référer à une
fiche mémorandum. Pour cela, j’ai mis en place un outil que vous trouverez en annexe 19.
Celui-ci retrace les différentes dépenses auxquelles le professionnel peut être confronté, avant
ou pendant la mise en exploitation. Je qualifie chacune de ces dépenses et je précise leurs
traitements comptable et fiscal.

Passer à tort une immobilisation dans un poste de charges, donc la déduire intégralement
l’année de son acquisition, peut s’avérer lourd de conséquences pour l’entreprise. En effet, lors
d’un contrôle fiscal, l’entreprise va subir la réintégration dans son bénéfice du montant total de
la charge déduite indûment, d’une part, et perdre le bénéfice de l’amortissement, d’autre part.
Dans le secteur des exploitations de carrières, les stocks sont traditionnellement élevés. Les
stocks constituent un élément du bilan (actif circulant) mais leur valeur influe indirectement sur
le résultat par l’intermédiaire des variations de stocks. C’est pourquoi, en complément de la
fiche mémorandum relative au traitement comptable des différentes dépenses, il m’a semblé
important d’établir une feuille de travail permettant le contrôle de l’affectation comptable
(immobilisations/charges/stocks) de ces différentes dépenses particulières. Cette feuille de
travail, en annexe 20, recense les points clés de contrôle.

Le matériel d’exploitation propre à ce secteur est souvent mal connu des experts-comptables et
de leurs équipes. En effet, même si les principes comptables relatifs aux immobilisations et à
leur amortissement s’appliquent à ceux des industries extractives, la difficulté rencontrée lors
des missions de tenue ou de révision annuelle réside dans la connaissance partielle de ces
matériels. La distinction entre immobilisation, les composants des immobilisations, les dépenses
courantes d’entretien et de maintenance, les dépenses planifiées de gros entretien, est parfois
malaisée. J’ai créé l’annexe 21, qui permet de visualiser certains engins que j’ai eu la chance et
l’autorisation de photographier lors de la visite d’un site en cours d’exploitation. Elle offre une
première approche avec ce vocabulaire caractéristique, soutenue par les visuels. Cela vient
documenter, en images, les exemples de matériels donnés au paragraphe 3.1. de cette section.

118
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables

SECTION 2 – Le droit de fortage

1. Définition

Le droit de fortage (ou foretage) consiste en une autorisation temporaire d’extraire des
matériaux situés dans le terrain détenu par un tiers propriétaire. Ce droit est transcrit dans un
contrat dit de fortage.

Le contrat de fortage est un contrat de droit privé par lequel un propriétaire foncier accorde, à
un exploitant de carrière, le droit exclusif d’exploiter le sous-sol d’un terrain. Cette convention
est conclue pour une durée déterminée et donne généralement lieu au paiement de redevances
annuelles, en contrepartie de l’acquisition des matériaux extraits mais aussi du droit exclusif
d’exploiter le sous-sol et d’occuper les lieux.

Le contrat de fortage ne confère pas, d’emblée, la propriété des matériaux concernés. Pour que
l’exploitant qui acquiert un droit de fortage soit propriétaire des matériaux, il faut qu’il procède
à leur extraction. Au terme du contrat de fortage, les matériaux non extraits restent acquis au
propriétaire du terrain. Le contrat de fortage limite dans le temps la cession du droit d’extraire.
Juridiquement, le droit de fortage n’est donc pas un droit de propriété des matériaux.

Le droit de fortage permet au signataire du contrat de bénéficier des matériaux extraits avec
destruction de la substance. De ce fait, juridiquement, le droit de fortage n’est pas non plus un
usufruit ; car ce dernier permet de profiter des « fruits » du bien mais sans destruction de la
substance.

Le contrat de fortage n’est également pas un contrat de location, car le contrat de location
implique le retour de la chose louée au propriétaire, ce qui n’est pas le cas du contrat de fortage.
Par ailleurs, le Code minier dispose que le détenteur d’un droit de fortage ne peut bénéficier
d’un droit à renouvellement, considérant ainsi que le contrat de fortage ne constitue pas un bail
commercial.

Dans la mesure où le droit de fortage n’est ni un droit de propriété, ni un usufruit, on doit


considérer que le droit de fortage n’est donc pas un droit portant sur un bien corporel, qu’il soit
meuble ou immeuble. C’est pourquoi, le droit de fortage est un droit immatériel.

Chacune des parties d’un contrat de fortage a des obligations. Le propriétaire du fonds s’oblige
à donner à l’exploitant l’accès à la ressource, pour lui permettre de réaliser les travaux de
fouilles et d’extraction des matériaux, et d’installer sur son sol les équipements de premier
traitement. Le preneur, de son côté, est tenu à une obligation d’exploiter et de payer la
redevance convenue au contrat.

119
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables

2. Comptabilisation

C’est essentiellement la forme que peut prendre l’obligation de payer une redevance qui
détermine la façon dont les redevances de fortage et le droit de fortage sont comptabilisés.

2.1. Comptabilisation des redevances

Il existe plusieurs formes de redevances dont les plus usuelles sont :


- les redevances variables : annuelles, proportionnelles aux quantités extraites en fonction du
poids ou du volume extrait (ou plus rarement à la surface affectée par l’extraction),
- les redevances fixes : dont les redevances forfaitaires annuelles minimales qui permettent de
garantir un certain niveau de revenus aux propriétaires de terrains. Ces redevances minimales
sont imputables sur les sommes dues en fonction des quantités extraites, mais ne sont pas
remboursables.

Les redevances sont versées au propriétaire selon différentes modalités et notamment :


- soit par versement d’avance,
- soit par versements échelonnés dans le temps, selon l’avancement de l’exploitation.

 Pour les redevances variables :


Les redevances payées au prorata des quantités extraites constituent une obligation
conditionnelle directement liée à la production des matériaux. Elles rémunèrent les matériaux
extraits. C’est la raison pour laquelle, elles sont comptabilisées, au fur et à mesure de
l’avancement de l’extraction, en charges de l’exercice dans le compte 651 « Redevances pour
concessions, brevets, licences, marques, procédés, logiciels, droits et valeurs similaires » en
contrepartie d’un compte de tiers (à solder au moment du versement de la redevance
correspondante).
Si le contrat prévoit de faire bénéficier le propriétaire d’une avance sur ces redevances, le
montant de cette avance est constaté dans le compte 4091 « Fournisseurs débiteurs - Avances et
acomptes versés sur commandes ».
À la clôture, le coût (incluant les redevances versées) des matériaux extraits, non encore utilisés
dans le cours de la production de l’exercice, est comptabilisé en stock.

 Pour les redevances fixes :


Les redevances minimales garanties, imputables sur le coût des matières premières extraites,
sont considérées comme faisant également partie du coût d’acquisition des matières premières,

120
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables

dès lors qu’il est quasi-certain que l’extraction sera suffisante pour absorber les redevances
minimales.
Ainsi, dès lors qu’il est démontré qu’elles sont imputables sur les extractions futures, elles sont
comptabilisées en compte 486 « Charges constatées d’avance » pour le montant non imputé au
cours de l’exercice, mais dont il est quasi-certain qu’il sera imputable au cours des exercices
suivants, et en charges de l’exercice (compte 651) au cours duquel sont extraits les matériaux
correspondants.
La quasi-certitude est justifiée lorsque l’exploitant est en mesure de démontrer que les
redevances minimales sont dimensionnées en fonction du potentiel de la carrière et de ses
prévisions d’extraction.

Ces modalités d’enregistrement comptable des redevances de fortage, telles que définies ci-
dessus, ont été transposées au plan fiscal par la Direction de la Législation Fiscale en mai 2010.

2.2. Comptabilisation du droit de fortage

Dans la mesure où le contrat de fortage confère à l’exploitant un droit exclusif d’exploitation du


sous-sol et d’occupation des lieux, ce droit est identifiable, contrôlé (droit contractuel) et est
porteur d’avantages économiques (il est nécessaire pour extraire la matière première qui sera
ultérieurement vendue), il est activable à son coût d’acquisition si celui-ci est évaluable. Le droit
de fortage se comptabilise dans le compte 205 « Concessions et droits similaires, brevets,
licences, marques, procédés, logiciels, droits et valeurs similaires ».

Cependant la constatation d’un droit de fortage n’entraine pas nécessairement la valorisation de


ce droit comme actif.

Selon l’article 321-15 du règlement n°99-3 du C.R.C. relatif aux éléments du coût d’acquisition
initial des immobilisations incorporelles, le coût d’acquisition du contrat de fortage inclut le
prix d’achat du droit en cas de rachat du contrat de fortage à un autre exploitant, ainsi que tous
les coûts directement attribuables à l’acquisition de ce droit. Les redevances fixes, autres que
celles imputables sur les extractions futures, peuvent donc en faire partie. Est exclue en
revanche toute redevance variable rémunérant exclusivement les matériaux extraits.

Le droit comptabilisé le cas échéant à l’actif est amorti (compte 2805) sur la durée prévisible
d’exploitation de la carrière et est déprécié selon les règles générales en la matière.

Précision : pour que le droit de fortage soit constaté, il faut qu’un évènement le concrétise et le
valorise. L’évènement intervient :
- lors de l’établissement d’un contrat de fortage,

121
2ÈME PARTIE – CHAPITRE 3 : Les particularités comptables

- lors du rachat à un exploitant d’un contrat de fortage déjà existant,


- lors de la cession partielle ou totale des parts dans l’entreprise exploitante.

Mais la constatation de ce droit nécessite, en contrepartie, l’existence d’une obligation certaine


(donc non soumise à condition) dont le montant et l’échéance sont déterminés. C’est cette
obligation qui permet de valoriser le droit. Ainsi :
- lors de l’établissement d’un contrat de fortage, la prise en charge annuelle de la redevance ne
doit pas soulever d’objections ;
- lors du rachat d’un contrat déjà existant, l’entreprise constate une immobilisation incorporelle
valorisée au coût d'acquisition du contrat, les redevances restant à payer au propriétaire du
terrain étant prises en charges comme lors de l’établissement d’un contrat de fortage ;
- lors de la cession de parts de l’entreprise exploitante, la revalorisation n’a d’effet que dans les
comptes de l’entité acquérante, la valorisation éventuelle des droits de fortage dans l’entreprise
exploitante n’étant pas modifiée.

3. Outils pratiques : fiches récapitulatives et feuille de travail

Comme vous avez pu le constater, la notion de droit de fortage n’est pas simple en termes
d’interprétation juridique. Cependant, il s’agit d’un droit immatériel que l’on comptabilise en
immobilisations incorporelles, quand bien même il est identifiable et évaluable de façon fiable.
La forme que prend l’obligation de payer la contrepartie du droit de fortage, à savoir les
redevances, détermine leur traitement comptable. J’ai trouvé utile de créer un mémorandum,
résumant, pour les redevances variables et fixes, les éléments qui les caractérisent et leur
mécanisme de comptabilisation. Cet outil, en annexe 22, rappelle également la définition du
droit de fortage et sa comptabilisation.

Puis dans le but de faciliter le travail de révision annuelle relative au droit de fortage et aux
redevances, j’ai élaboré, en annexe 23, une feuille de travail reprenant les points essentiels aux
contrôles du traitement comptable du droit de fortage et de ses redevances annuelles qui en
découlent.

Pour finir, il me semble très appréciable, lors d’une mission, d’avoir à portée de main la liste des
comptes du P.C.G. spécifiquement utilisés lors de la tenue d’une comptabilité d’entreprise
extractive. C’est pourquoi, en annexe 24, je vous propose cette liste qui complète tous les outils
pratiques mis en place en annexes de ce mémoire.

122
Conclusion

CONCLUSION

L’expert-comptable intervient dans des cadres d’activités aussi nombreux que variés et doit ainsi
posséder une culture suffisante pour chacun des domaines.

Le législateur a soumis l’activité d’exploitation de carrières à une réglementation contraignante.


Le besoin de connaissances très spécifiques est indispensable pour répondre aux exigences du
cadre juridique et légal, comptable, fiscal et environnemental. Or, j’ai constaté le manque d’outils
pratiques disponibles applicables à notre profession pour mettre à jour nos connaissances dans
ce domaine d’activité économique.

L’objectif de ce mémoire est de constituer un outil de travail pour les professionnels en proposant
une base de renseignements et une démarche méthodologique sur les principales particularités
de ce secteur afin de mener à bien nos missions d’expertise comptable pour les entreprises
concernées.

Mon souci a été de susciter une prise de conscience au regard des problématiques spécifiques,
liées notamment aux garanties financières et à la constitution des provisions pour remise en état
des sites. Le mémoire apporte à l’expert-comptable, et à son équipe, des éléments de réponse
juridiques, comptables et fiscales au moyen d’outils opérationnels.

Le professionnel a à sa disposition, par exemple, des feuilles de travail permettant de contrôler


les garanties financières, les provisions pour remise en état, le traitement comptable et fiscal des
dépenses nécessaires à l’exploitation. D’autres pièces peuvent le soutenir dans son travail.

Ce mémoire se veut donc un réel apport à la profession pour les collaborateurs et les experts-
comptables dans la mesure où il apporte une connaissance propre à ce secteur d’activité, et
oriente l’expert-comptable dans sa mission de révision annuelle.
Il permet aux professionnels de cibler les points de contrôle sensibles et de prendre conscience de
l’intérêt de s’entourer de professionnels extérieurs, tels des géomètres, pour compléter et
renforcer leurs compétences techniques. Cela leur permet de mener à bien leur mission de conseil
auprès de leurs clients dont le métier les pousse à être un partenaire aux connaissances et
compétences affirmées.

Ce mémoire n’a pas la prétention de dresser un plan de travail exhaustif et unique. En effet,
chaque carrière est différente et a ses propres spécificités, notamment conditionnées par son
environnement naturel.
De plus, la constante évolution de la législation nous oblige, en tant qu’expert-comptable ou
commissaire aux comptes, à nous adapter et à effectuer une veille juridique, comptable et fiscale

123
Conclusion

permanente. Au vu de la multitude des textes, ce guide méthodologique facilitera l’acquisition


des connaissances.

Dans le même temps, les mentalités évoluent. En effet, les erreurs d’exploitation passées ont
contribué à ternir l’image des carrières, et l’opinion publique attend d’une entreprise un
comportement citoyen et respectueux du milieu naturel dans lequel elle intervient. L’attention
est dorénavant davantage portée sur la protection de l’environnement, malgré l’obligation de
production et de rentabilité des sites.

De ce fait, en élargissant notre champ de vision, nous comprenons que l’exploitation de carrière
représente une chance écologique et économique.

Le réaménagement des sites à la fin de l’exploitation représente, certes, une lourde contrainte
d’un point de vue financier pour l’entreprise extractive. Cependant in fine les carrières ainsi
restructurées créent de nouveaux aménagements favorables au développement du patrimoine
écologique qui contribuent à une meilleure qualité de vie. Les riverains apprécient la création de
plans d’eau à des fins paysagères et écologiques, de réserves en eau potable ou de bassins de
régularisation des crues, ou encore de bases de loisirs et de pêche.

Les études portant sur la biodiversité permettent d’affirmer que les carrières représentent, une
réelle opportunité pour la préservation de la nature. Elles apparaissent comme un partenaire
reconnu des associations et des scientifiques concernés.

Cette chance écologique est doublée d’une chance économique.


Les carrières de granulats sont des acteurs du dynamisme économique local.
Pour un emploi direct dans l’industrie des granulats, on dénombre trois à quatre emplois
indirects chez les fournisseurs de biens et services, chez les professionnels du transport, et dans
les activités de transformation qui utilisent les granulats comme matière première. Il peut s’agir
d’alimenter un gros chantier tel que la construction d’une nouvelle voie ferrée ou une multitude
de chantiers régionaux de plus petite taille.

Mais les ressources naturelles sont-elles inépuisables ?

De nos jours, la montée en puissance de la politique de l’environnement nous conduit à recycler


nos déchets de toutes sortes. Nous sommes alors en mesure de nous interroger sur les produits
de substitution qui sont apparus, constitués par les matériaux de déconstruction destinés aux
rebuts.

L’avenir de la planète passera à coup sûr par le recyclage. L’intérêt de la profession sera de s’y
adapter.

124
Bibliographie

BIBLIOGRAPHIE

1. Textes de lois – Textes officiels

- Code de l’environnement
- Code minier
- Règlement Général des Industries Extractives (R.G.I.E.)
- Loi n°93-3 du 4 janvier 1993 relative aux carrières, JORF du 4 janvier 1993 (basculement des
carrières dans le régime des installations classées)
- Décret n°2014-285 du 3 mars 2014 modifiant la nomenclature des installations classées pour
la protection de l'environnement, JORF du 5 mars 201485
- Décret n°2014-219 du 24 février 2014 modifiant la colonne B de l'annexe à l'article R. 511-9 du
code de l'environnement relative à la taxe générale sur les activités polluantes, JORF du 26
février 2014
- Décret n°2014-219 du 24 février 2014 modifiant la colonne B de l'annexe à l'article R. 511-9 du
code de l'environnement relative à la taxe générale sur les activités polluantes (rectificatif),
JORF du 22 mars 2014
- Décret n°2011-2019 du 29 décembre 2011 portant réforme des études d'impact des projets de
travaux, d'ouvrages ou d'aménagements, JORF du 30 décembre 2011
- Décret n°2010-1701 du 30 décembre 2010 portant application de l'article L. 514-6 du code de
l'environnement et relatif aux délais de recours en matière d'installations classées et
d'installations, ouvrages, travaux et activités visés à l'article L. 214-1 du code de
l'environnement, JORF du 31 décembre 2010
- Décret n°2010-1172 du 5 octobre 2010 modifiant l’article R. 516-2 du code de l’environnement,
JORF du 7 octobre 2010 (objet : extension des obligations de garanties financières imposées
aux exploitants de carrières)
- Décret n°2010-368 du 13 avril 2010 portant diverses dispositions relatives aux installations
classées pour la protection de l'environnement et fixant la procédure d'enregistrement
applicable à certaines de ces installations, JORF du 14 avril 2010
- Décret n°2010-367 du 13 avril 2010 modifiant la nomenclature des installations classées et
ouvrant certaines rubriques au régime de l'enregistrement, JORF du 14 avril 2010
- Arrêté du 12 février 2015 modifiant l’arrêté du 31 mai 2012 fixant la liste des installations
classées soumises à l’obligation de constitution de garanties financières en application du 5°
de l’article R.516-1 du code de l’environnement

85 Décret dont le texte est entré en vigueur le 1er juin 2015

125
Bibliographie

- Arrêté du 26 décembre 2014 portant homologation des règlements n°2014-05 du 2 octobre


2014, n°2014-06 du 2 octobre 2014 et n°2014-07 du 26 novembre 2014 de l'Autorité des Normes
Comptables, JORF du 31 décembre 2014
- Arrêté du 19 décembre 2014 portant fixation du taux de la redevance d'archéologie
préventive, JORF du 31 décembre 2014
- Arrêté du 31 mai 2012 relatif aux modalités de détermination et d’actualisation du montant
des garanties financières pour la mise en sécurité des installations classées et des garanties
additionnelles en cas de mise en œuvre de mesures de gestion de la pollution des sols et des
eaux souterraines, JORF du 23 juin 2012
- Arrêté du 31 juillet 2012 relatif aux modalités de constitution de garanties financières prévues
aux articles R. 516-1 et suivants du code de l'environnement, JORF du 8 août 2012
- Arrêté du 12 mars 2012 relatif au stockage des déchets d'amiante, JORF du 6 avril 2012
- Arrêté du 5 mai 2010 modifiant l’arrêté du 22 septembre 1994 relatif aux exploitations de
carrières et aux installations de premier traitement des matériaux de carrière pour la prise en
compte des dispositions de la directive européenne concernant la gestion des déchets de
l’industrie extractive, JORF du 27 août 2010
- Arrêté du 19 avril 2010 relatif à la gestion des déchets des industries extractives, JORF du 6
août 2010
- Arrêté du 24 décembre 2009 modifiant l'arrêté du 9 février 2004 et relatif à la détermination
du montant des garanties financières de remise en état des carrières, JORF du 16 janvier 2010
- Règlement de l’A.N.C. n°2014-05 du 2 octobre 2014 relatif à la comptabilisation des terrains
de carrières et des redevances de fortage86
- Avis C.N.C. n°2009-03 du 10 avril 2009 relatif au traitement comptable des redevances de
fortage
- Avis C.N.C. n°2005-H du 6 décembre 2005 du Comité d’urgence relatif à la comptabilisation
des coûts de démantèlement, d’enlèvement et de remise en état de site dans les comptes
individuels
- Avis C.N.C n°2000-01 du 20 avril 2000 relatif aux passifs

2. Revues professionnelles

- L’acquisition d’un gîte de carrière s’analyse comme un stock, La Revue Fiduciaire Comptable,
n°424, février 2015
- L’acquisition d’un gîte de carrière s’analyse comme un stock, La Revue Fiduciaire Comptable,
n°422, décembre 2014

86 Règlement homologué par arrêté du 26 décembre 2014, JORF du 31 décembre 2014

126
Bibliographie

- Terrains de carrières : l’A.N.C. tranche sur la comptabilisation, La Revue Fiduciaire Comptable,


n°421, novembre 2014
- Frais de remise en état d’un site minier, La Revue Fiduciaire Comptable, n°412, janvier 2014
- Rapport de gestion : l’information sociale et environnementale 2013, La Revue Fiduciaire
Comptable, n°403, mars 2013
- Redevances de fortage, La Revue Fiduciaire Comptable, n°396, juillet-août 2012
- Déductibilité des redevances de fortage, La Revue Fiduciaire Feuillet Hebdo, n°3450, 31 mai 2012
- Traitement fiscal des redevances de fortage, La Revue Fiduciaire Feuillet Hebdo, n°3359, 13
juillet 2010
- Le projet I.A.S.B. sur les industries extractives, Revue Française de Comptabilité, n°433, juin
2010, page 6
- Les redevances de fortage, La Revue Fiduciaire Comptable, n°369, février 2010
- Traitement comptable des redevances de fortage, La Revue Fiduciaire Feuillet Hebdo, n°3307, 25
juin 2009
- Exploitants de carrières : le traitement des redevances de fortage est précisé, La Revue
Fiduciaire Comptable, n°361, mai 2009
- Les coûts de démantèlement : le régime fiscal est précisé, La Revue Fiduciaire Comptable, n°339,
mai 2007
- Coûts de démantèlement et de remise en état de site : règles de comptabilisation à l’actif et
au passif et conséquences fiscales, Bulletin Comptable et Financier France, n°5, mai 2007, pages
23 à 35
- Amortissement et provisions : coût de démantèlement d’enlèvement d’installations et de
remise en état de site, Les nouvelles Fiscales, n°980, 15 mai 2007, pages 9 à 11
- Le traitement des coûts de démantèlement, La Revue Fiduciaire Comptable, n°324, janvier 2006,
pages 9 à 15

3. Ouvrages professionnels

- BOIVIN Jean-Pierre, LAVAIRE Claude, Carrières et granulats : Traité pratique du droit des
carrières, Création et fonctionnement des installations, Prévention et gestion des risques, Éditions Le
Moniteur, 2008, 588 pages
- BOUSSAGEON Bernard, BOUSSAGEON François-Xavier, L’exploitation des carrières :
nouveaux régimes juridique, réglementaire et fiscal, Édition Eska, 1995, 184 pages

127
Bibliographie

4. Mémoires d’expertise comptable

- MAZA Julien, Guide d’audit environnemental d’une exploitation de carrières à l’usage du


commissaire aux comptes : des obligations réglementaires à l’obligation de remise en état des sites, Mai
2010, 141 pages
- CHEVALIER Frédéric, Les provisions pour remise en état de site et pour démantèlement des
installations dans les sociétés d’exploitation de carrière au regard des référentiels comptables français
et IFRS : proposition d’une démarche méthodologique destinée au commissaire aux comptes, Mai 2010,
178 pages
- COURTEAUX Nicolas, Contribution de l’expert-comptable à la mise en place et au suivi d’un
système de gestion des provisions pour réaménagement de sites pour les entreprises d’exploitation de
carrières, Novembre 2004, 193 pages
- VERDEYROU Hervé, La notion d’environnement des comptes annuels d’une exploitation de
carrière : un guide pour l’expert-comptable, Novembre 2001, 146 pages

5. Sites internet

- http://www.unicem.fr : Union Nationale des Industries de Carrières Et Matériaux de


construction (08/2015)
- http://www.unpg.fr : Union Nationale des Producteurs de Granulats (08/2015)
- http://www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr/-Carrieres-.html :
Inspection des installations classées, secteur carrières (08/2015)
- http://www.ineris.fr/aida/liste_documents/1/17761/1 : Réglementation des activités à
risques, thématique des carrières (08/2015)
- http://www.entreprises.cci-paris-idf.fr/web/environnement/icpe-sites-et-sols : Chambre
de commerce et d’industrie Paris Ile-de-France, Inspection des Installations Classées pour la
Protection de l’Environnement (08/2015)
- http://www.granulats-vicat.fr : Granulats Vicat (08/2015)
- http://www.legifrance.gouv.fr : Service public de la diffusion du droit : (08/2015)
- http://www.bibliobaseonline.com : Centre de documentation des experts-comptables et des
commissaires aux comptes, base de données de la profession comptable (08/2015)
- http://www.rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr : Direction Régionale de
l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) Rhône-Alpes (08/2015)
- http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Le-Grenelle-de-l-environnement-de-.html :
Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, le Grenelle de
l’environnement (08/2015)
- http://www.anc.gouv.fr : Autorité des Normes Comptables (08/2015)

128
ANNEXES
130
Liste des annexes

LISTE DES ANNEXES

Numéro
Numéro Références dans le
de Titre de l'annexe
de page mémoire
l'annexe
1ère PARTIE
CHAPITRE 1

Appréhender et comprendre le cadre législatif et


1 133 SECTION 1 p. 23 et s.
réglementaire du secteur des carrières

2 Obligation administrative 134 SECTION 2 p. 29 et s.

Procédure normale générale d'autorisation


3 135 SECTION 2 p. 29 et s.
d'exploitation de carrières

Procédure normale détaillée d'autorisation


4 136 SECTION 2 p. 29 et s.
d'exploitation de carrières

Feuille de travail de suivi des autorisations


5 138 SECTION 2 p. 29 et s.
d'exploiter
1ère PARTIE
CHAPITRE 2

Les dépenses environnementales dans l'annexe des


6 141 SECTION 2 p. 52 - 53
comptes annuels et le rapport de gestion

7 Connaître les différentes T.G.A.P. 143 SECTION 3 p. 54 à 58

Exemples pour compléter la déclaration annuelle de


8 144 SECTION 3 p. 54 à 58
la T.G.A.P. selon différentes situations
1ère PARTIE
CHAPITRE 3

Démarches à effectuer lors de la fermeture d'un site


et réalisation des engagements SECTIONS
9 147 1 et 2
p. 59 et s.
- Cas où l'usage futur est déterminé dans l'arrêté
préfectoral d'autorisation d'exploiter

Démarches à effectuer lors de la fermeture d'un site


et réalisation des engagements
SECTIONS
10 - Cas où l'usage futur n'est pas déterminé dans 148 1 et 2
p. 59 et s.
l'arrêté préfectoral d'autorisation d'exploiter
(autorisation avant le 31/12/2003)

131
Liste des annexes

Numéro
Numéro Références dans le
de Titre de l'annexe
de page mémoire
l'annexe
2ème PARTIE
CHAPITRE 1

Tableau synthétique pour une 1ère approche relative


11 149 SECTION 1 p. 67 à 76
aux garanties financières

Feuille de travail sur le contrôle des garanties


12 150 SECTION 2 p. 77 à 88
financières
2ème PARTIE
CHAPITRE 2

Arbre de décision : conditions requises pour


comptabiliser une provision pour coûts de
13 153 SECTION 2 p. 93 et s.
démantèlement assortie d'un actif de contrepartie
amortissable

Provision pour remise en état des sites -


14 154 SECTION 2 p. 93 et s.
Comptabilisation et déductibilité fiscale

Feuille de travail sur la provision pour remise en état SECTIONS


15 155 2 et 3
p. 93 à 110
des sites - Comptabilisation et fiscalité

Feuille de travail sur la provision pour remise en état


16 des sites - Informations dans l'annexe des comptes 159 SECTION 2 p. 94 à 96
annuels

Feuille de travail sur la provision pour remise en état


17 161 SECTION 3 p. 99 et s.
des sites - Évaluation

Exemple d'actualisation de coût de démantèlement et SECTIONS


18 164 2 et 3
p. 93 et 106
charge de désactualisation
2ème PARTIE
CHAPITRE 3

Le traitement comptable et fiscal des différentes


19 166 SECTION 1 p. 111 et s.
dépenses

Feuille de travail sur le contrôle de l'affectation


20 comptable des différentes dépenses nécessaires à la 168 SECTION 1 p. 111 et s.
mise en exploitation

Exemples de matériels spécifiques aux entreprises


21 171 SECTION 1 p. 114 et s.
extractives

22 Le traitement comptable et fiscal du droit de fortage 173 SECTION 2 p. 120 et s.

Feuille de travail sur le contrôle du traitement


23 comptable du droit de fortage et des redevances de 174 SECTION 2 p. 120 et s.
fortage

Liste des comptes pouvant être utilisés dans la SECTIONS


24 176 1 et 2
p. 111 à 122
comptabilité d'une entreprise extractive

132
Annexe 1 : Appréhender et comprendre le cadre législatif et réglementaire du secteur des carrières

Annexe 1 : Appréhender et comprendre le cadre législatif et réglementaire du secteur des carrières


Code minier
Qu’est-ce qu’une carrière ? Article L100-1 et L100-2

Loi n°93-3 du 04.01.1993 Loi du 12 mai 2009


Base de la législation actuelle de simplification et de clarification du droit
et allègement des procédures

Soumet les Soumet les exploitations de


Prévoit l’obligation de
exploitations de carrières (pour la majorité des cas) Met en place le
constitution de garanties
carrières au régime à l’obtention d’une autorisation schéma
financières dans le
des ICPE administrative préalable pour départemental
dossier de demande
l’ouverture d’une carrière, lors de des carrières
d’autorisation d’exploiter
son renouvellement ou lors de
Point d’attention : changement d’exploitant
ce code est dit
« vivant »,
des mises à jour Obligation de
étant fréquentes, Rend tout le code du travail
respecter le code de
il est primordial applicable aux mines et carrières
l’environnement
d’assurer une
veille

Partie législative : Partie réglementaire : Arrêté ministériel sur Arrêté ministériel du


24.12.2009 concernant la En matière de santé et sécurité au
l’exploitation de carrières du travail, le R.G.I.E., pris en
Livre Titre VII :
1er Livre V Titre1er : « Prévention détermination du
« Dispositions communes des pollutions, des risques et 22.09.1994 : fixe l’ensemble des application du code minier, reste
prescriptions minimales que le montant des garanties encore applicable pour les
relatives aux contrôles et aux des nuisances » concernant « les
sanctions » I.C.P.E. » préfet doit imposer à un financières dispositions qui viennent compléter
exploitant dans le cadre de son ou adapter le code du travail en
Livre V Titre 1er :  socle de base de la arrêté préfectoral d’autorisation fonction des spécificités de
« Prévention des pollutions, réglementation des installations l’industrie extractive
des risques et des classées
nuisances » concernant « les
I.C.P.E ».
Point d’information :
à terme le R.G.I.E.
disparaitra au profit de
règles spécifiques
complétant ou adaptant
Arrêté préfectoral d’autorisation de la carrière concernée la IVème partie du code du
Nomenclature des I.C.P.E. (pour celles soumises à autorisation) : fixe les conditions travail
(Annexe à l’article R.511-9
du code de l’environnement) particulières dans lesquelles doit s’exercer l’exploitation
dont celle de remise en état du site Secteur non concerné par :
- la directive IED

INFO
- la directive SEVESO 3
- la police des carrières
133

(tombée en désuétude)
Annexe 2 : Obligation administrative

Annexe 2 : Obligation administrative

Projet d’exploiter une carrière ?

Activité répertoriée dans la nomenclature des


I.C.P.E., rubrique n°2510

Carrière classée dans la rubrique n°2510, de 1. à 4. 87 Carrière classée dans la rubrique n°2510, 5. ou 6. 87

Obligation de constituer un dossier de déclaration à


Obligation d’obtenir une autorisation d’exploiter par
envoyer au préfet
arrêté préfectoral
(procédure non traitée dans ce mémoire)

cf annexe 3 : Procédure normale générale d’autorisation d’exploitation de carrières

cf annexe 4 : Procédure normale détaillée d’autorisation d’exploitation de carrières

87Se reporter à la nomenclature des installations classées consultable sur :


http://www.ineris.fr/aida/sites/default/files/gesdoc/30296/BrochureNom_v36_public_20150528162908.pdf (page 44)

134
Annexe 3 : Procédure normale générale d’autorisation d’exploitation de carrières

Annexe 3 : Procédure normale générale d’autorisation d’exploitation de carrières

2.

Dossier de D.A.E. par le


demandeur au préfet

5.1.

Examen du dossier par le service instructeur de


l’I.I.C. qui émet un rapport de recevabilité au préfet

5.4.

Consultations :
- du préfet de région 5.2.
- des services de l’État 5.3. Enquête publique
- des conseils municipaux
- du C.H.S.C.T. (non obligatoire) 5.5.

5.6.

Transmission par le préfet à l’I.I.C., des différents avis des instances consultées et
du dossier de l’enquête publique

L’I.I.C. émet un rapport de synthèse et des


propositions de prescription, au préfet

Saisie de la C.D.N.S.P., sous commission


départementale des carrières, par le préfet et
communication du rapport et des prescriptions
au demandeur

Projet d’arrêté préfectoral

Observations écrites du demandeur

5.7.

ARRÊTÉ PRÉFECTORAL d’autorisation


ou de refus d’exploiter la carrière

Les chiffres en bleu font référence aux paragraphes de la 1ère partie, chapitre 1, section 2.
135
Annexe 4 : Procédure normale détaillée d’autorisation d’exploitation de carrières

Annexe 4 : Procédure normale détaillée d’autorisation d’exploitation de carrières


2.
Dossier de D.A.E. déposé par le demandeur au(x) préfet(s) du (des) département(s) :
- lettre de demande d’autorisation d’exploiter
- justificatifs relatifs aux garanties financières
- cartes, plans
- étude d’impact 3.
- étude de dangers 4.
- résumés non techniques des études d’impact et de dangers
- notice relative à l’hygiène et à la sécurité du personnel

5.1.
Examen de recevabilité du dossier par le service instructeur de l’I.I.C.
(D.R.E.A.L., D.R.I.E.E., D.E.A.L.)
4 à 6 mois

Si dossier incomplet Si dossier complet

Obligation de régularisation du dossier Rapport de recevabilité par l’I.I.C.

Préfet(s) du (des) département(s)

5.3. 5.5. 5.4.


Maires des Services Autres Président du tribunal
Demandeur Préfet de région
communes administratifs consultations administratif

15 jours
5.5. 5.2.
Possibilité de Avis du conseil Avis des services Avis du préfet au - Consultations Désignation d’un
consulter le municipal administratifs titre de l’autorité transfrontalières si commissaire
C.H.S.C.T. pour (avis exprimé dans chargés : environnementale, autre État concerné enquêteur pour
avis appuyant le les 15 jours au plus - de l’urbanisme, après avoir - Consultation de conduire l’enquête
dossier tard suivants la - de l’agriculture, consulté au la C.N.P.N. en cas publique
(avis exprimé dans clôture du registre - de la sécurité minimum le préfet de présence
les 40 jours d’enquête) civile, de département et d’espèces
suivants - des milieux le directeur de protégées Arrêté préfectoral
l’ouverture de naturels, l’Agence Régionale prescrivant l’enquête
l’enquête - de la police de de Santé publique
publique) l’eau, (au plus tard deux
- de l’inspection du mois après le
travail dépôt du dossier Publication dans 2
... jugé recevable) journaux locaux et
(avis exprimé dans + procédure en affichage en mairie de
les 15 jours matière l’avis d’enquête
suivants archéologique 15 jours publique
l’ouverture de préventive minimum
l’enquête Enquête publique
publique) 1 mois + 1 mois de
prolongation

Clôture du registre
d’enquête par le
1 à 2 mois

commissaire
enquêteur
8 jours
Convocation du
demandeur par le
commissaire
enquêteur pour
communication des
observations de
l’enquête
12 jours
Mémoire en réponse
par le demandeur
15 jours
Le commissaire
enquêteur envoie :
- le rapport d’enquête
- ses conclusions
motivées

Le(s) préfet(s)
136
Annexe 4 : Procédure normale détaillée d’autorisation d’exploitation de carrières

Le(s) préfet(s)

Transmission par le préfet du rapport


et des conclusions du commissaire
immédiatement
enquêteur aux :
- président du tribunal administratif
- maires des communes concernées
- demandeur

Information au demandeur de la
tenue de la C.D.N.S.P. pour avis
(8 jours avant)

5.6.
Transmission par le préfet à l’I.I.C. :
- des différents avis des instances consultées
- du dossier de l’enquête publique

Rapport de synthèse de l’I.I.C. au préfet et en cas de proposition


d’autorisation, les propositions de prescriptions
3 à 4 mois

Saisine de la C.D.N.S.P., sous commission départementale des


carrières, par le préfet et communication du rapport et des
prescriptions au demandeur

8 jours

Présentation du projet d’arrêté préfectoral


au demandeur pour observations

15 jours

Observations écrites du demandeur

5.7.
ARRÊTÉ PRÉFECTORAL d’autorisation ou de refus
ou arrêté motivé de prolongation avec indication d’un nouveau délai

Mesure de publicité

Déclaration de début d’exploitation


adressée par le bénéficiaire au préfet

15 jours

Publication de l’avis de la déclaration dans 2 journaux

Les chiffres en bleu font référence aux paragraphes de la 1ère partie, chapitre 1, section 2.

137
Annexe 5 : Feuille de travail de suivi des autorisations d'exploiter

Annexe 5 : Feuille de travail de suivi des autorisations d'exploiter

RÉFÉRENCE :
CLIENT :
SUIVI DES AUTORISATIONS D'EXPLOITER Folio : 1/3
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :

Nom du site d'exploitation :

Oui Non N/A

I/ Carrières déjà ouvertes, en cours d'exploitation ? □ □ □


● date de l'autorisation préfectorale : ________________________________
● durée de l'autorisation préfectorale : ________________________________
● date de fin d'autorisation : ________________________________
la fin de l'autorisation est-elle proche ? □ □ □
si oui : l'exploitation a-t-elle été arrêtée au moins 6 mois avant la fin de
l'autorisation d'exploiter ? □ □ □
● la mise en service a-t-elle eu lieu ? □ □ □
 si non : sommes-nous toujours dans le délai des 3 ans suivant l'arrêté
d'autorisation ? □ □ □
si non : l'arrêté préfectoral n'est plus valable
● l'exploitation a-t-elle été interrompue ? □ □ □
 si oui : combien de temps ? ________________________________
 est-ce plus de deux années consécutives ? □ □ □
si oui : l'arrêté préfectoral n'est plus valable
● demande de prolongation de délai d'exploitation prévue ? □ □ □
si oui : nouvelle demande d'autorisation en cours ? □ □ □
● demande d'extention d'exploitation prévue ? □ □ □
si oui : nouvelle demande d'autorisation en cours ? □ □ □
● changement d'exploitant prévu ? □ □ □
si oui : - autorisation préfectorale préalable effectuée ? □ □ □
- autorisation par arrêté préfectoral complémentaire obtenue ? □ □ □
● production maximale annuelle autorisée : ________________________________
● aménagements du site pour la mise en exploitation : ________________________________
● destination finale du site : ________________________________

Concernant les garanties financières :


● montant des garanties financières : ________________________________
● nom de l'organisme de cautionnement : ________________________________
● date du prochain renouvellement : ________________________________
● modalités d'actualisation : ________________________________

138
138
Annexe 5 : Feuille de travail de suivi des autorisations d'exploiter

RÉFÉRENCE :
CLIENT :
SUIVI DES AUTORISATIONS D'EXPLOITER Folio : 2/3
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :

Nom du site d'exploitation :

Oui Non N/A

II/ Demande d'autorisation en cours ? □ □ □


● dossier envoyé ? □ □ □
si oui, date d'envoi : ________________________________

● rapport de recevabilité de l'I.I.C. reçu ? □ □ □


si oui, date : ________________________________

● avis de l'autorité environnementale obtenu ? □ □ □


si oui, date : ________________________________

● enquête publique ouverte ? □ □ □


si oui, date d'ouverture : ________________________________

● enquête publique terminée ? □ □ □


si oui, date de clôture du registre : ________________________________

● avis des différentes instances consultées reçus ? □ □ □


si oui, date du dernier avis reçu : ________________________________

● saisine de la C.D.N.S.P. effectuée ? □ □ □


si oui, date : ________________________________

● projet d'arrêté transmis au demandeur ? □ □ □


si oui, date : ________________________________

● décision de l'arrêté préfectoral ? □ □ □


autorisation ? □ □ □
refus ? □ □ □
* refus absolu parce que :
- avis défavorable de la C.D.N.S.P. ? □ □ □
- pas de garanties financières suffisamment justifiées ? □ □ □
- projet contraire au P.LU., au schéma départemental des carrières... ? □ □ □
* refus selon l'appréciation du préfet :
- remise en état d'une carrière précédemment exploitée non effectuée
ou incorrectement ? □ □ □
- exploitation jugée incompatible avec son environnement ? □ □ □

139
139
Annexe 5 : Feuille de travail de suivi des autorisations d'exploiter

RÉFÉRENCE :
CLIENT :
SUIVI DES AUTORISATIONS D'EXPLOITER Folio : 3/3
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :

Nom du site d'exploitation :

Oui Non N/A

III/ Recours déposés contre les décisions préfectorales ? □ □ □


 par l'exploitant ? □ □ □
* si oui, date : ________________________________

- en 1ère instance (tribunal administratif) ? □ □ □


- en appel (cour administrative d'appel) ? □ □ □
- en cassation (conseil d'État) ? □ □ □
* si non mais volonté de le faire : le délai de recours est-il dépassé ? □ □ □
(2 mois à compter de la notification de la décision administrative)

 par un tiers ? □ □ □
* si oui, date : ________________________________

- en 1ère instance (tribunal administratif) ? □ □ □


- en appel (cour administrative d'appel) ? □ □ □
- en cassation (conseil d'État) ? □ □ □
* si non, le délai de recours est-il dépassé ? □ □ □
(1 an à compter de la publicité de l'autorisation)

Conclusion, remarques :

__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________

140
140
Annexe 6 : Les dépenses environnementales dans l’annexe des comptes annuels et le rapport de gestion

Annexe 6 : Les dépenses environnementales dans


l’annexe des comptes annuels et le rapport de gestion

« Dépense effectuée en vue de prévenir, réduire ou réparer


Une dépense
les dommages que l’entreprise a occasionnés ou pourrait
environnementale ?
occasionner par ses activités, à l’environnement »88

Dépense qui doit avoir pour objectif premier la


protection de l’environnement

Dépense supplémentaire qui permet à elle seule


d’augmenter soit la capacité soit la qualité de la
prévention ou du traitement des dommages

88

 Information dans l’annexe des comptes annuels, présentation des dépenses


environnementales selon les recommandations du C.N.C.89 :

TABLEAU DES DÉPENSES ENVIRONNEMENTALES VENTILÉES PAR DOMAINES

Dépenses
Variation des provisions pour risques et charges environnementaux Invstissmts
d’exploitat°
Total des
Reprises de Reprises de Charges dépenses
Charges classées par domaines Soldes au Soldes au Dépenses
Dotations prov. prov. non Autres non environne-
(Classification Eurostat) 01.01.N 31.12.N capitalisées
utilisées utilisées pvsionnées mentales
31.12.N
(6)=1+2-
n° de colonne (1) (2) (3) (4) (5) (7) (8) (9)
3-4+5

Protection de l’air ambiant et du climat 0 0

Gestion des eaux usées 0 0

Gestion des déchets 0 0

Protection et assainissmt du sol, des eaux


0 0
souter et des eaux de surface

Lutte contre le bruit et les vibrations 0 0

Protection de la biodiversité et du paysage 0 0

Protection contre les rayonnements 0 0

Recherche et développement 0 0

Autres activités de protection de


0 0
l’environnement
Totaux 0 0 0 0 0 0 0 0 0

(9) = 2 - 4 + 7 + 8 = dépenses environnementales comptabilisées

88 Définition donnée par le C.N.C. dans la recommandation n°2003-R.02 du 21 octobre 2003


89 Source : tableaux annexés à la recommandation C.N.C. n°2003-R.02 du 21 octobre 2003

141
Annexe 6 : Les dépenses environnementales dans l’annexe des comptes annuels et le rapport de
gestion

TABLEAU DES DÉPENSES ENVIRONNEMENTALES VENTILÉES PAR TYPES D 'ACTION

Dépenses
Variation des provisions pour risques et charges environnementaux Invstissmts
d’exploitat°
Total des
Reprises de Reprises de Charges dépenses
Charges classées par Soldes au Soldes au Dépenses
Dotations prov. prov. non Autres non environne-
types d’actions 01.01.N 31.12.N capitalisées
utilisées utilisées pvsionnées mentales
31.12.N
(6)=1+2-
n° de colonne (1) (2) (3) (4) (5) (7) (8) (9)
3-4+5
Pré-traitement,
0 0
traitement et élimination

Mesure et contrôle 0 0

Recyclage, valorisation 0 0

Prévention des
0 0
pollutions

Totaux 0 0 0 0 0 0 0 0 0

(9) = 2 - 4 + 7 + 8 = dépenses environnementales comptabilisées

 Information dans le rapport de gestion90 :

 pas d’obligation (puisque activité pas classée en Seveso « seuils hauts »)

 mais des recommandations par la commission européenne : description des problèmes


environnementaux rencontrés pouvant avoir une incidence sur les performances et la situation financière
de l’entreprise, et plus précisément :

- la politique et les programmes adoptés par l'entreprise en matière de protection de


l'environnement, en particulier pour ce qui est de la prévention de la pollution ;

- les améliorations réalisées dans des domaines clés de la protection de l'environnement. Ces
informations sont particulièrement utiles si elles détaillent, de manière objective et transparente,
les performances de l'entreprise par rapport à un objectif quantifié (par exemple, émissions sur
les cinq années précédentes) et les raisons pour lesquelles apparaissent éventuellement des
écarts significatifs ;

- le degré de mise en œuvre des mesures de protection de l'environnement qui ont été prises ou
sont en cours d'introduction pour se conformer à la législation en vigueur ou pour anticiper une
future modification, déjà convenue, des obligations légales ;

- lorsque cela est approprié et pertinent eu égard à la nature et à l'échelle de l'activité de la société
et aux problèmes environnementaux associés à cette activité, des informations sur les
performances environnementales de l'entreprise en matière, notamment, de consommation
d'énergie, de matières et d'eau, d'émissions et d'élimination des déchets ;

- si la société publie un rapport environnemental séparé contenant des informations


environnementales quantitatives ou qualitatives plus détaillées ou supplémentaires, il convient
également de mentionner ce rapport.

90 Pour rappel, seules les sociétés non cotées sont traitées dans ce mémoire.

142
Annexe 7 : Connaître les différentes T.G.A.P.

Annexe 7 : Connaître les différentes T.G.A.P.


Contrôle, liquidation,
Taxe Fait générateur Redevables / Exonérés Déclaration Tarification 2015 Évolution tarifaire Date d'exigibilité
recouvrement

 exploitants d'établissements 551,07 €


La délivrance : industriels ou commerciaux ou pour un artisan n'employant pas
- de l'autorisation préfectorale exploitants d'établissements publics plus de 2 salariés
Pas de déclaration
initiale à caractère industriel et commercial Actualisé chaque année
T.G.A.P. liée à la
- du renouvellement d'autorisation 1 330,17 €
délivrance de Réception d'un avis de Dernier jour du 2ème mois suivant Inspection des
- de l'autorisation d'extension de  artisans n'employant pas plus de pour les autres entreprises inscrites Se référer à l'article 266 nonies
l'autorisation paiement, généré par celui de la mise en recouvrement installations classées
l'installation 2 employés au répertoire des métiers du code des douanes
d'exploiter l'autorisation délivrée
- de l'autorisation de changement
d'exploitant  entreprises inscrites au répertoire  2 774,38 €
des métiers pour les autres entreprises

 417,97 € * le coefficient 1er janvier de chaque année


Conditions cumulatives :
multiplicateur (8, 4 ou 2) - ou ultérieurement à la date de
- exploitants d'un établissement
selon la nomenclature I.C.P.E. en mise en fonctionnement de la
industriel ou commercial, à caractère
fonction des volumes d'activités carrière
public ou privé Pas de déclaration
T.G.A.P. annuelle (pour le coefficient : cf p. 55 du Actualisé chaque année - ou éventuellement de l'exercice
- activités qui par leur nature ou leur
au titre de mémoire) d'une nouvelle activité
L'exploitation d'une carrière au volume font courir des risques Réception d'un avis de Inspection des
l'exploitation Se référer à l'article 266 nonies
cours d'une année civile particuliers à l'environnement paiement, généré par installations classées
d'une carrière 372,83 € du code des douanes  due dans tous les cas pour
l'autorisation délivrée
autorisée si installation enregistrée dans le l'année entière
S.M.E.A. ou si système de  le paiement incombe à la
Exonérés : Entreprises inscrites au
management environnemental personne physique ou morale
répertoire des métiers
certifié ISO 14001 qui exploite la carrière

la mise à la consommation des


matériaux d’extraction
3 acomptes versés au plus tard les
:
 la première livraison, après Toute personne physique ou morale
30.04.N
fabrication nationale, ou lors de la qui livre ou mette sur le marché des
31.07.N
livraison sur le marché national matériaux d'extraction Déclaration annuelle :
31.10.N
après achat, importation ou 30.04.N+1 Depuis le 1er janvier 2013, les
T.G.A.P. fabrication dans un autre État (date limite de dépôt) tarifs sont augmentés chaque
Direction générale des
spécifique aux membre de l’U.E. Exonérés : Les matériaux 0,20 € par tonne de matériaux année, dans une proportion
Chaque acompte = douanes et des droits
matériaux d’extraction dont la première extraits égale au taux de croissance des
(tonnes en N-1 * tarif N)/3 indirects
d'extraction  l’extraction, la production ou livraison, après fabrication déclaration cerfa n°12036 prix à la consommation, hors
l’introduction en provenance d’un nationale, est expédiée directement tabac, de l'avant dernière année
autre État membre de l’U.E., de dans un État membre de l’U.E. ou
Solde et régularisation : sur le(s)
matériaux d’extraction destinés à exportée vers le reste du monde
acompte(s) à venir lors de la
être utilisés pour les besoins propres
déclaration annuelle
de la personne qui réalise ces
opérations
143
143
Annexe 8 : Exemples pour compléter la déclaration annuelle de la T.G.A.P. selon différentes situations

Annexe 8 : Exemples pour compléter la déclaration annuelle de la T.G.A.P.


selon différentes situations

Exemple 1 : cas où le tonnage de l’année N est supérieur à celui de N-1

Une carrière a livré : en 2013 : 100 000 tonnes de granulats


en 2014 : 110 000 tonnes de granulats

 Acomptes qui étaient à verser en 2014 : 100 000 * 0.20 = 20 000 €


Soit 1er acompte : 20 000/3 = 6 666.66 arrondi à 6 666 € (arrondi à l’euro inférieur)
2ème acompte : 20 000/3 = 6 666.66 arrondi à 6 666 €
3ème acompte : 20 000 – 6 666 – 6 666 = 6 668 €

 En 2015 :
- T.G.A.P. définitive pour l’année 2014 : 110 000 * 0.20 = 22 000 €
d’où une régularisation de 2 000 € à payer avec le 1er acompte de 2015.
- Acomptes à verser en 2015 : 110 000 * 0.20 = 22 000€
Soit 1er acompte : 22 000/3 = 7 333.33 arrondi à 7 333 €
2ème acompte : 22 000/3 = 7 333.33 arrondi à 7 333 €
3ème acompte : 22 000 – 7 333 – 7 333 = 7 334 €

7. MATERIAUX D'EXTRACTION
[...]

CALCUL DE LA TAXE : Opérations Tarif Taxe due au Tarif Acomptes au


Réalisées en 2014 2014 Titre de 2014 2015 Titre de 2015
(tonnes) (€/tonne) (€/tonne)

Matériaux d'extraction assujettis : A B AxB C AxC


Première livraison de matériaux d'extraction 110 000 0,20 22 000 0,20 22 000
Première utilisation de matériaux d'extraction 0,20 0,20

TOTAL RK 22 000 AK 22 000

IV- RECAPITULATIF DE LA TGAP DUE


Taxe due au Acomptes dus au
Titre de 2014 Titre de 2015
Composante de taxe déclarée Case Montant Case Montant
1. STOCKAGE DE DECHETS NON DANGEREUX RA AA
[...]
7. MATERIAUX D'EXTRACTION RK 22 000 AK 22 000
8. SOUS-TOTAL R 22 000 A 22 000
9. TOTAL DES 3 ACOMPTES CALCULES EN 2014 TA 20 000
10. MONTANT DE LA REGULARISATION AU TITRE DE 2014 (MR= R - TA) MR 2 000
Si ligne 10 négative, reporter dans la case suivante : MN

V- ECHEANCIER DE PAIEMENT
Si la case R ≥ à la case TA, alors vous devez acquitter au plus tard : Paiements
11- le 30 avril 2015: [MR+(A / 3)] 9 333 €
12- le 31 juillet 2015 : (A / 3) 7 333 €
13- le 31 octobre 2015 : (A / 3) 7 334 €

Si la case R< à la case TA, alors vous devez acquitter au plus tard : Acomptes Paiements
14- le 30 avril 2015 : [MN+(A / 3)] €
15- le 31 juillet 2015 :(A / 3)+[ligne 14 si et seulement si ligne14<0] €
16- le 31 octobre 2015 : (A / 3) + [ligne 15 si et seulement si ligne15<0] €
17- Montant à rembourser par le service des Douanes (ligne 16) €

144
Annexe 8 : Exemples pour compléter la déclaration annuelle de la T.G.A.P. selon différentes situations

Exemple 2 : cas où le tonnage de l’année N est inférieur à celui de N-1

Une carrière a livré : en 2013 : 100 000 tonnes de granulats


en 2014 : 90 000 tonnes de granulats

 Acomptes qui étaient à verser en 2014 : 100 000 * 0.20 = 20 000 €


Soit 1er acompte : 20 000/3 = 6 666.66 arrondi à 6 666 € (arrondi à l’euro inférieur)
2ème acompte : 20 000/3 = 6 666.66 arrondi à 6 666 €
3ème acompte : 20 000 – 6 666 – 6 666 = 6 668 €

 En 2015 :
- T.G.A.P. définitive pour l’année 2014 : 90 000 * 0.20 = 18 000 €
d’où une régularisation de - 2 000 € à imputer sur le 1er acompte de 2015.
- Acomptes à verser en 2015 : 90 000 * 0.20 = 18 000€
Soit 1er acompte : 18 000/3 = 6 000 €
2ème acompte : 18 000/3 = 6 000 €
3ème acompte : 18 000 – 6 000 – 6 000 = 6 000 €

7. MATERIAUX D'EXTRACTION
[...]

CALCUL DE LA TAXE : Opérations Tarif Taxe due au Tarif Acomptes au


Réalisées en 2014 2014 Titre de 2014 2015 Titre de 2015
(tonnes) (€/tonne) (€/tonne)

Matériaux d'extraction assujettis : A B AxB C AxC


Première livraison de matériaux d'extraction 90 000 0,20 18 000 0,20 18 000
Première utilisation de matériaux d'extraction 0,20 0,20

TOTAL RK 18 000 AK 18 000

IV- RECAPITULATIF DE LA TGAP DUE


Taxe due au Acomptes dus au
Titre de 2014 Titre de 2015
Composante de taxe déclarée Case Montant Case Montant
1. STOCKAGE DE DECHETS NON DANGEREUX RA AA
[...]
7. MATERIAUX D'EXTRACTION RK 18 000 AK 18 000
8. SOUS-TOTAL R 18 000 A 18 000
9. TOTAL DES 3 ACOMPTES CALCULES EN 2014 TA 20 000
10. MONTANT DE LA REGULARISATION AU TITRE DE 2014 (MR= R - TA) MR - 2 000
Si ligne 10 négative, reporter dans la case suivante : MN - 2 000

V- ECHEANCIER DE PAIEMENT
Si la case R ≥ à la case TA, alors vous devez acquitter au plus tard : Paiements
11- le 30 avril 2015: [MR+(A / 3)] €
12- le 31 juillet 2015 : (A / 3) €
13- le 31 octobre 2015 : (A / 3) €

Si la case R< à la case TA, alors vous devez acquitter au plus tard : Acomptes Paiements
14- le 30 avril 2015 : [MN+(A / 3)] 6 000 4 000 €
15- le 31 juillet 2015 :(A / 3)+[ligne 14 si et seulement si ligne14<0] 6 000 6 000 €
16- le 31 octobre 2015 : (A / 3) + [ligne 15 si et seulement si ligne15<0] 6 000 6 000 €
17- Montant à rembourser par le service des Douanes (ligne 16) €

145
Annexe 8 : Exemples pour compléter la déclaration annuelle de la T.G.A.P. selon différentes situations

Exemple 3 : cas où le tonnage de l’année N est très inférieur à celui de N-1

Une carrière a livré : en 2013 : 100 000 tonnes de granulats


en 2014 : 36 000 tonnes de granulats

 Acomptes qui étaient à verser en 2014 : 100 000 * 0.20 = 20 000 €


Soit 1er acompte : 20 000/3 = 6 666.66 arrondi à 6 666 € (arrondi à l’euro inférieur)
2ème acompte : 20 000/3 = 6 666.66 arrondi à 6 666 €
3ème acompte : 20 000 – 6 666 – 6 666 = 6 668 €

 En 2015 :
- T.G.A.P. définitive pour l’année 2014 : 36 000 * 0.20 = 7 200 €
d’où une régularisation de - 12 800 € à imputer sur les acomptes de 2015.
Le montant non imputé sera remboursé.
- Acomptes à verser en 2015 : 36 000 * 0.20 = 7 200€
Soit 1er acompte : 7 200/3 = 2 400 €
2ème acompte : 7 200/3 = 2 400 €
3ème acompte : 7 200 – 2 400 – 2 400 = 2 400 €

7. MATERIAUX D'EXTRACTION
[...]

CALCUL DE LA TAXE : Opérations Tarif Taxe due au Tarif Acomptes au


Réalisées en 2014 2014 Titre de 2014 2015 Titre de 2015
(tonnes) (€/tonne) (€/tonne)

Matériaux d'extraction assujettis : A B AxB C AxC


Première livraison de matériaux d'extraction 36 000 0,20 7 200 0,20 7 200
Première utilisation de matériaux d'extraction 0,20 0,20

TOTAL RK 7 200 AK 7 200

IV- RECAPITULATIF DE LA TGAP DUE


Taxe due au Acomptes dus au
Titre de 2014 Titre de 2015
Composante de taxe déclarée Case Montant Case Montant
1. STOCKAGE DE DECHETS NON DANGEREUX RA AA
[...]
7. MATERIAUX D'EXTRACTION RK 7 200 AK 7 200
8. SOUS-TOTAL R 7 200 A 7 200
9. TOTAL DES 3 ACOMPTES CALCULES EN 2014 TA 20 000
10. MONTANT DE LA REGULARISATION AU TITRE DE 2014 (MR= R - TA) MR - 12 800
Si ligne 10 négative, reporter dans la case suivante : MN - 12 800

V- ECHEANCIER DE PAIEMENT
Si la case R ≥ à la case TA, alors vous devez acquitter au plus tard : Paiements
11- le 30 avril 2015: [MR+(A / 3)] €
12- le 31 juillet 2015 : (A / 3) €
13- le 31 octobre 2015 : (A / 3) €

Si la case R< à la case TA, alors vous devez acquitter au plus tard : Acomptes Paiements
14- le 30 avril 2015 : [MN+(A / 3)] -10 400 0 €
15- le 31 juillet 2015 :(A / 3)+[ligne 14 si et seulement si ligne14<0] - 8 000 0 €
16- le 31 octobre 2015 : (A / 3) + [ligne 15 si et seulement si ligne15<0] - 5 600 0 €
17- Montant à rembourser par le service des Douanes (ligne 16) 5 600 €

146
Annexe 9 : Démarches à effectuer lors de la fermeture d’un site et réalisation des engagements
– Cas où l’usage futur est déterminé dans l’arrêté préfectoral d’autorisation d’exploiter

Annexe 9 : Démarches à effectuer lors de la fermeture d’un site


et réalisation des engagements

Cas où l’usage futur est déterminé dans l’arrêté préfectoral


d’autorisation d’exploiter

Actions de l’exploitant Actions du préfet

Envoi au préfet de la déclaration


de cessation d’activité
6 mois au moins avant arrêt définitif de la carrière
ou date d’expiration de l’autorisation

Envoi du mémoire sur l’état du site au préfet


selon délai fixé par le préfet

Envoi à l’exploitant d’un arrêté


complémentaire fixant les travaux
et mesures nécessaires (si besoin)

Information au préfet de la réalisation


des travaux prévus
(mémoire + arrêté complémentaire)

Saisine de la D.R.E.A.L.

La D.R.E.A.L. contrôle et constate


l’achèvement des travaux de réhabilitation

Établissement du procès-verbal de récolement,


constatant le bon achèvement de la remise en
état de la carrière

Consultations :
- des maires
- de la C.D.N.P.S. - carrières

Levée des garanties financières par arrêté


préfectoral complémentaire

Envoi d’une copie de l’arrêté préfectoral de


levée des garanties financières à
l’établissement garant

147
Annexe 10 : Démarches à effectuer lors de la fermeture d’un site et réalisation des engagements - Cas où l’usage
futur n’est pas déterminé dans l’arrêté préfectoral d’autorisation d’exploiter (autorisation avant le 31/12/2003)

Annexe 10 : Démarches à effectuer lors de la fermeture d’un site


et réalisation des engagements

Cas où l’usage futur n’est pas déterminé dans l’arrêté préfectoral


d’autorisation d’exploiter (autorisation avant le 31/12/2003)

Envoi au préfet de la déclaration


de cessation d’activité
6 mois au moins avant arrêt définitif de la carrière ou
date d’expiration de l’autorisation

Concertation entre exploitant, collectivités et propriétaire :

Envoi au maire ou à la collectivité compétente en matière


d’urbanisme et au propriétaire du terrain :
- mémoire sur l’état du site,
- les plans, les études et rapports sur la situation
environnementale et sur les usages successifs du site
Copie des
+ propositions sur le ou les types d’usages futurs du site propositions au
préfet

Réception des avis des personnes consultées


Information des avis
(maire + propriétaire) reçus au préfet
En cas d’absence de réponse dans les 3 mois,
l’avis est réputé favorable

Usage futur retenu : 1er usage en vigueur


→ si conflit d’urbanisme : le préfet fixe des
Usage futur déterminé
prescriptions de réhabilitations cohérentes
avec les documents d’urbanisme

Information au préfet de la réalisation des travaux


prévus (mémoire + arrêté complémentaire)

Saisine de la D.R.E.A.L. par le préfet

La D.R.E.A.L. contrôle et constate l’achèvement


des travaux de réhabilitation

Procès verbal de récolement établi par le préfet,


constatant le bon achèvement
de la remise en état de la carrière

Consultations par le préfet :


- des maires
- de la C.D.N.P.S. - carrières

Levée des garanties financières par arrêté préfectoral complémentaire

Envoi par le préfet d’une copie de l’arrêté préfectoral à l’établissement garant

148
Annexe 11 : Tableau synthétique pour une 1ère approche relative aux garanties financières

Annexe 11 : Tableau synthétique pour une 1ère approche


relative aux garanties financières

mécanisme de substitution permettant d’assurer, aux frais du garant, les opérations de


Qu'est-ce ?
remise en état prévues que l’exploitant n’est plus en mesure d’exécuter

 permettre une remise en état maximale au sein de chaque période quinquennale


 éviter une négligence, disparition ou insolvabilité de l’exploitant
 se prémunir contre tout abandon de carrière avant la remise en état effective des sols
Pourquoi ?
En cas de stockage de déchets inertes et de terres non polluées, résultant de l'exploitation :
 assurer la surveillance de ces installations lorsqu’elles sont susceptibles de donner lieu à
un accident majeur
 couvrir l’intervention en cas d’effondrement de verses ou de ruptures de digues
§ 1. constituées de tels déchets

 toutes les activités soumises à autorisation visées à la rubrique n°2510 de la


Qui ?
nomenclature des installations classées
§ 2.  une exception : les carrières exploitées directement par l’État
 impérativement sous la forme écrite prévoyant entre autres le montant maximum du
Comment ? cautionnement pour chacune des périodes quinquennales, sa durée, les modalités de son
renouvellement

 généralement par l’engagement écrit d’un établissement de crédit, d’une entreprise


§ 3. d’assurance ou d’une société de caution mutuelle
 fixées par l'arrêté préfectoral d'autorisation
Quand ?
 constituées préalablement à la mise en activité de la carrière
§ 3.  présentées au plus tard dès la mise en activité de la carrière
Procédure établie par le préfet à l'établissement garant, obligatoirement avant leur
Appel des échéance :
garanties
 en cas de non-exécution par l’exploitant des opérations de remise en état du site après
financières
exploitation
§ 4.1.  en cas de disparition juridique de l’exploitant
Levée des  par un arrêté complémentaire de levée des garanties
garanties
financières  lorsque l’exploitant a procédé à la remise en état de son site, totalement ou
§ 4.2. partiellement, ou lorsqu’elles n’ont plus lieu d’être (arrêt de l'activité)

 en cas de :
* manquement à l’obligation de garanties financières
* non renouvellement selon l’échéance prévue par l’arrêté d’autorisation
 sanctions :
Sanctions * administratives : mise en demeure, consignation, suspension de fonctionnement
de la carrière, suspension de l'autorisation d'exploiter, impossibilité de fait d’obtenir
de nouvelles autorisations
* pénales :
- contravention de 5ème classe, multipliée par cinq pour les personnes morales (pour
non-respect d'un arrêté préfectoral complémentaire)
- deux ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende (pour non-respect d’un arrêté
§ 5. de mise en demeure de respecter un arrêté préfectoral complémentaire)

Les chiffres en bleu font référence aux paragraphes de la 2ème partie, chapitre 1, section 1.

149
Annexe 12 : Feuille de travail sur le contrôle des garanties financières

Annexe 12 : Feuille de travail sur le contrôle des garanties financières

RÉFÉRENCE :
CLIENT :
CONTRÔLE DES GARANTIES FINANCIÈRES Folio : 1/3
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :

Nom du site d'exploitation :

Oui Non N/A

I/ Constitution □ □ □
● les garanties financières ont-elles été constituées ? □ □ □
● quel est l'organisme de cautionnement ? ________________________________

● l’objet de la garantie porte-t-il bien sur le paiement des dépenses liées à la remise
en état des sites après exploitation ? □ □ □
● l'acte de cautionnement répond-il dans la forme et dans le fond aux exigences
législatives ? □ □ □
À savoir : - forme écrite □ □ □
- montant maximum de cautionnement □ □ □
- durée de l'engagement □ □ □
- modalités de renouvellement □ □ □
- les conditions d'appel et de levée des garanties □ □ □
● à quelle personne physique ou morale les garanties financières se rattachent-elles ?
( au caractère intuitu personae) ________________________________

● quels sont les montants des garanties financières par périodes quinquennales fixés par
l'arrêté préfectoral d'autorisation ?

- 1ère période quinquennale ________________________________

- 2ème période quinquennale ________________________________

- 3ème période quinquennale ________________________________

- 4ème période quinquennale ________________________________

- 5ème période quinquennale ________________________________

- 6ème période quinquennale ________________________________

● les garanties financières sont-elles conformes à l'arrêté préfectoral d'autorisation ? □ □ □


● le montant des garanties actuelles se rapporte-t-il bien à la période quinquennale
correspondante ? □ □ □
● y-a-t-il eu des arrêtés complémentaires concernant les garanties financières ? □ □ □
si oui : suivent-elles les modifications apportées par les arrêtés complémentaires ? □ □ □
● le montant des garanties financières inclut-il la T.V.A. ? □ □ □

150
Annexe 12 : Feuille de travail sur le contrôle des garanties financières

RÉFÉRENCE :
CLIENT :
CONTRÔLE DES GARANTIES FINANCIÈRES Folio : 2/3
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :

Nom du site d'exploitation :

Oui Non N/A

II/ Renouvellement

● les garanties financières ont-elles bien fait l'objet de renouvellement, selon les consignes de

l'arrêté préfectoral ? □ □ □
● quelle est la dernière date de renouvellement ? ________________________________

● quelle est la prochaine date de renouvellement ? ________________________________

● si l'échéance est proche (environ 6 mois), les démarches de renouvellement ont-elles

été commencées ? □ □ □
(Rappel : l'exploitant doit adresser l'attestation de renouvellement des garanties financières

au préfet au moins 3 mois avant leur échéance)

● lors du dernier renouvellement, l'actualisation des garanties financières a-t-elle été faite,

selon les indications de l'arrêté préfectoral ? □ □ □

III/ Actualisation

● Quelles sont les modalités d'actualisation fixées par l'arrêté préfectoral d'autorisation ?

__________________________________________________________________

__________________________________________________________________

__________________________________________________________________

● les modalités d'actualisation fixées par l'arrêté ont-elles été respectées ? □ □ □


● le montant des garanties financières est-il bien actualisé selon l'indice TP01

tous les 5 ans ? □ □ □


● l'indice TP01 a-t-il subi une augmentation supérieure à 15% sur une période inférieure

à 5 ans ? □ □ □
si oui : l'actualisation obligatoire a-t-elle bien été effectuée ? □ □ □

151
Annexe 12 : Feuille de travail sur le contrôle des garanties financières

RÉFÉRENCE :
CLIENT :
CONTRÔLE DES GARANTIES FINANCIÈRES Folio : 3/3
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :

Nom du site d'exploitation :

Oui Non N/A

IV/ Révision

● sommes-nous dans une des situations suivantes :

- changement de garant ? □ □ □
- changement des conditions d'exploitation ? □ □ □
- changement de situation qui entraîne une augmentation du coût initial estimé

de remise en état ? □ □ □
si oui : l'exploitant en a-t-il informé le préfet ? □ □ □
● y-a-t-il eu un arrêté complémentaire modifiant le montant des garanties financières ? □ □ □
si oui : la révision a-t-elle bien eu lieu ? □ □ □

V/ Au sein des documents comptables

● l'entreprise tient-elle une comptabilité des engagements ? □ □ □


si non : les garanties financières font-elles bien l'objet d'un suivi extra-comptable ? □ □ □
● figurent-elles bien dans les engagements hors bilan ? □ □ □
● l'annexe des comptes annuels indique-t-elle bien le montant des engagements

financiers relatifs aux garanties financières ? □ □ □

Conclusion, remarques :

__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________

152
Annexe 13 : Arbre de décision : conditions requises pour comptabiliser une provision pour coûts de
démantèlement assortie d’un actif de contrepartie amortissable

Annexe 13 : Arbre de décision : conditions requises pour comptabiliser une provision


pour coûts de démantèlement assortie d’un actif de contrepartie amortissable

Existe-t-il une obligation de démanteler ou


de remettre en état un site ou une installation ?

oui Pas de passif au bilan au titre du


gnong
démantèlement ou de la remise en état

Existe-t-il une dégradation immédiate dès


la mise en service du site ou de l’installation ?

oui Provision progressive dotée


gnong
au fur et à mesure de l’exploitation

Une partie des coûts futurs sera-t-elle


effectivement supportée par l’entreprise ?

- au passif : provision pour coûts de


gnong démantèlement
- à l’actif : créance
oui

- au passif : provision pour coûts de démantèlement


- à l’actif : actif de contrepartie à hauteur des dépenses prises en charge, créance pour le solde

Source d’inspiration :
Extrait du Bulletin Officiel des Finances Publiques-Impôts BOI-ANNX-000134-20141027
Annexe – BIC – Schéma de raisonnement et de détermination des provisions pour coûts de démantèlement
(CGI, art. 39 ter C)
153
Annexe 14 : Provision pour remise en état des sites - Comptabilisation et déductibilité fiscale

Annexe 14 : Provision pour remise en état des sites


- Comptabilisation et déductibilité fiscale

Dégradation immédiate Dégradation progressive

Quand ? lors de l'installation de l'exploitation lors de l'extraction de granulats

dégradation dès l'installation dégradation au fur et à mesure de l'exploitation


 obligation de démanteler l'installation  obligation de remise en état
 obligation de remise en état  sortie de ressources probable pour la
 sortie de ressources inéluctable partie du site exploitée donc dégradée
Provision  PROVISION (compte 1581)  PROVISION (compte 1581)
(Passif) provision non déductible fiscalement provision déductible
pas de retraitement extra-comptable
ACTIF : élément du prix de revient CHARGE : dotation aux provisions
de l'installation (compte 687)
(compte 2114 «Terrains de carrières (tréfonds)») charge déductible 91
 plan d'amortissement propre
charge déductible

Contrepartie pas de retraitement extra-comptable


de la  Durée d'amortissement :
provision sur la durée de production ou d'utilisation

de l'immobilisation
 Modes d'amortissement possibles :
- mode linéaire
- mode des unités de production si l'actif
sous-jacent est amorti selon ce même mode

Coût uniquement des travaux correspondant à


Coût résultant de l'obligation et/ou d'un
la dégradation effective du site à la date de
engagement pris
clôture de l'exercice

 possibilité d'actualiser la provision si l'effet


de la valeur temps de l'argent est significatif :
Montant de
la provision Provision = valeur actualisée des dépenses
attendues

charge de désactualisation de la provision


déductible

(compte 668 autres charges financières)


cf annexe 18 pour un exemple d'actualisation

91 Rappel : afin qu'une provision pour risques et charges soit déductible, elle doit respecter les conditions
suivantes (article 39-1-5° du C.G.I.) :
- la charge doit être nettement précisée quant à son objet et à son montant,
- la charge doit être probable,
- la probabilité de la charge doit résulter d'évènements en cours à la clôture de l'exercice,
- la provision doit être destinée à faire face à une charge déductible,
- la provision doit être comptabilisée et figurer dans le tableau des provisions joint à la déclaration du résultat
de l'exercice.
154
Annexe 15 : F.T. sur la provision pour remise en état des sites - Comptabilisation et fiscalité

Annexe 15 : Feuille de travail sur la provision pour remise en état des sites
- Comptabilisation et fiscalité

RÉFÉRENCE :
CLIENT :
PROVISION POUR REMISE EN ÉTAT DES Folio : 1/4
SITES - COMPTABILISATION ET FISCALITÉ
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :

Nom du site d'exploitation :

Oui Non N/A

I/ Comptabilisation

● les dégradations immédiates et progressives ont-elles bien été différentiées ? □ □ □


● la distinction entre dégradations immédiates et progressives est-elle juste ? □ □ □
A/ Concernant la dégradation immédiate
● le coût de démantèlement est-il bien pris en compte dans l'évaluation du passif ? □ □ □
● la contrepartie de la provision figure-t-elle bien à l'actif ? □ □ □
● la contrepartie de la provision est-elle bien incluse dans le prix de revient de
l'immobilisation correspondante ? □ □ □
● l'enregistrement comptable est-il conforme :
- au type de dégradation (Passif/Actif) ? □ □ □
- au plan comptable (numéro de compte) ? □ □ □
● un plan d'amortissement propre a-t-il bien été créé pour l'actif de contrepartie ? □ □ □
- sur quelle durée ?
. durée de production ? □ □ □
. durée d'utilisation de l'immobilisation ? □ □ □
- quel est le mode d'amortissement retenu ?
. mode linéaire ? □ □ □
. mode des unités de production ? □ □ □
 ce dernier étant possible que si l'actif sous-jacent est amorti selon ce
même mode, est-ce bien le cas ? □ □ □
● le montant de la provision correspond-il bien au coût résultant de l'obligation de remise
en état ? (cf l'annexe 17 relative à la F.T. sur l'évaluation de la provision) □ □ □
● l'actualisation de la provision a-t-elle été choisie ? □ □ □
si oui :
- l'effet de la valeur temps de l'argent est-il bien significatif ? □ □ □
- la charge de désactualisation de la provision a-t-elle bien été comptabilisée
en charges financières ? □ □ □

155
Annexe 15 : F.T. sur la provision pour remise en état des sites - Comptabilisation et fiscalité

RÉFÉRENCE :
CLIENT :
PROVISION POUR REMISE EN ÉTAT DES Folio : 2/4
SITES - COMPTABILISATION ET FISCALITÉ
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :

Nom du site d'exploitation :

Oui Non N/A

I/ Comptabilisation (suite)

A/ Concernant la dégradation immédiate (suite)


● certains coûts de remise en état sont-ils pris en charge par un tiers ? □ □ □
si oui :
- la provision a-t-elle bien été comptabilisée pour sa totalité au passif ? □ □ □
(principe de non compensation)
- le montant de l'immobilisation de contrepartie correspond-il bien seulement à la
quote-part des coûts qui incombent à l'entreprise ? □ □ □
- le plan d'amortissement porte-t-il bien uniquement sur la quote-part des coûts
incombant à l'entreprise ? □ □ □
- le montant de la quote-part des coûts pris en charge par un tiers a-t-il été
correctement comptabilisé (à l'actif, en créance) ? □ □ □
- le montant de la quote-part des coûts pris en charge par un tiers a-t-il été actualisé ? □ □ □
(rappel : obligatoire si le passif correspondant a lui-même été actualisé)
si oui : le produit généré par l'actualisation de la créance est-il bien comptabilisé
en produit financier ? □ □ □
● une révision de l'estimation initiale des coûts a-t-elle été effectuée ? □ □ □
si oui : les éléments suivants ont-ils été modifiés à due concurrence ? :
. le montant de la provision inscrite au passif ? □ □ □
. le montant de l'actif de contrepartie ? □ □ □
. le plan d'amortissement de l'actif de contrepartie ? □ □ □
 en cas d'augmentation de la provision : □ □ □
. augmentation de la V.N.C. de l'actif de contrepartie ? □ □ □
. un test de dépréciation a-t-il été effectué ? □ □ □
. la valeur actuelle est-elle supérieure à la valeur comptable ? □ □ □
si oui : une dépréciation a-t-elle été comptabilisée ? □ □ □
 en cas de diminution de la provision : □ □ □
. une dépréciation a-t-elle été passée pour diminuer la valeur de l'actif ? □ □ □
. la diminution de la provision est-elle supérieure à la V.N.C. de l'actif
de contrepartie ? □ □ □
si oui : l'actif sous-jacent a-t-il été déprécié ? □ □ □

156
Annexe 15 : F.T. sur la provision pour remise en état des sites - Comptabilisation et fiscalité

RÉFÉRENCE :
CLIENT :
PROVISION POUR REMISE EN ÉTAT DES Folio : 3/4
SITES - COMPTABILISATION ET FISCALITÉ
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :

Nom du site d'exploitation :

Oui Non N/A

I/ Comptabilisation (suite)

A/ Concernant la dégradation immédiate (suite)


. la diminution de la provision est-elle supérieure à la V.N.C. de l'actif de
contrepartie et de l'actif sous-jacent ? □ □ □
si oui : l'excédent de la provision a-t-il bien été comptabilisé en produit
d'exploitation ? □ □ □
B/ Concernant la dégradation progressive
● le coût de remise en état est-il bien pris en compte dans l'évaluation du passif ? □ □ □
● la contrepartie de la provision figure-t-elle bien en charge (dotation auxprovisions) ? □ □ □
● la contrepartie de la provision est-elle bien inclus dans le coût de production ? □ □ □
● l'enregistrement comptable est-il conforme :
- au type de dégradation (Passif/Charges) ? □ □ □
- au plan comptable (numéro de compte) ? □ □ □
● le montant de la provision correspond-il bien aux coûts des travaux relatifs à la
dégradation uniquement effective du site à la clôture de l'exercice ? □ □ □

II/ Fiscalité

A/ Concernant la provision lors de dégradation immédiate


● l'entreprise est-elle à même de justifier l'estimation faite des coûts futurs et des méthodes
utilisées pour cette estimation ? □ □ □
(rappel : l'amortissement de ces coûts, qui est déductible, dépend de cette estimation)
● le plan d'amortissement de l'actif de contrepartie répond-il aux conditions de déductibilité
fiscale ? □ □ □
À savoir :
- être calculé sur le mode linéaire (ou selon les unités d'œuvres si le mode
d'amortissement retenu pour l'immobilisation sous-jacente est celui-ci) ? □ □ □
- être réparti sur la durée d'utilisation ou d'exploitation du site ou des installations ? □ □ □

157
Annexe 15 : F.T. sur la provision pour remise en état des sites - Comptabilisation et fiscalité

RÉFÉRENCE :
CLIENT :
PROVISION POUR REMISE EN ÉTAT DES Folio : 4/4
SITES - COMPTABILISATION ET FISCALITÉ
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :

Nom du site d'exploitation :

Oui Non N/A

II/ Fiscalité (suite)

A/ Concernant la provision lors de dégradation immédiate (suite)


● une révision de l'estimation initiale des coûts a-t-elle été effectuée ? □ □ □
si oui : sommes-nous dans le cas d'une diminution de la provision ? □ □ □
si oui : la réduction de la provision a-t-elle nécessité une dépréciation de l'actif
sous-jacent ? (réduction > à la V.N.C. de l'actif de contrepartie) □ □ □
si oui : la dépréciation de l'actif sous-jacent a-t-elle bien été réintégrée
extra-comptablement ? (imprimé n°2058 A, ligne WQ) □ □ □
B/ Concernant la provision lors de dégradation progressive
● les conditions cumulatives de déductibilité fiscale sont-elles remplies pour la dotation
annuelle ? □ □ □
À savoir :
- être destinée à faire face à une charge déductible ? □ □ □
- être nettement précisée ? □ □ □
- être probable ? □ □ □
- résultant d'évènements en cours à la clôture de l'exercice ? □ □ □
- être comptabilisée et figurer dans le tableau des provisions joint à la déclaration
du résultat ? □ □ □
- être calculée de manière suffisamment précise ? □ □ □
(cf l'annexe 17 relative à la F.T. sur l'évaluation de la provision)

Conclusion, remarques :

__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
_ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
__________________________________________________________________
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158
Annexe 16 : F.T. sur la provision pour remise en état des sites - Informations dans l'annexe des comptes annuels

Annexe 16 : Feuille de travail sur la provision pour remise en état des sites
- Informations dans l'annexe des comptes annuels

RÉFÉRENCE :
CLIENT : PROVISION POUR REMISE EN ÉTAT DES
SITES - INFORMATIONS DANS L'ANNEXE Folio : 1/2
Suivi par : DES COMPTES ANNUELS
Mise à jour le :
Supervisé par :

Nom du site d'exploitation :

(hypothèse retenue : la provision pour remise en état est jugée significative) Oui Non N/A

I/ Montants et mouvements ayant affecté les provisions pour remise en état

● les informations suivantes figurent-elles bien dans l'annexe ? □ □ □


- la valeur comptable à l'ouverture de l'exercice ? □ □ □
- la valeur comptable à la clôture de l'exercice ? □ □ □
- le montant de la provision constituée au cours de l'exercice ? □ □ □
- le montant de la provision utilisé au cours de l'exercice ? □ □ □

II/ Nature et méthodes d'évaluation des provisions

● les précisions suivantes figurent-elles bien dans l'annexe ? □ □ □


- la nature de l'obligation provisionnée ? □ □ □
- l'échéance attendue liée à l'évaluation de ces dépenses ? □ □ □
- les incertitudes liées à l'évaluation de ces dépenses ? □ □ □
- les incertitudes liées aux échéances de ces dépenses ? □ □ □
- les hypothèses retenues pour l'évaluation de ces dépenses ? □ □ □
- les hypothèses retenues pour les échéances de ces dépenses ? □ □ □
- le montant de tout remboursement attendu ? □ □ □
- l'actif comptabilisé au titre d'un remboursement attendu ? □ □ □

III/ Quand aucune évaluation fiable du montant de l'obligation ne peut être réalisé

● Si aucune provision n'a pu être constatée (cas devant être exceptionnel) , les
précisions suivantes figurent-elles bien dans l'annexe ? □ □ □
- la nature du passif concerné ? □ □ □
- les raisons ne permettant pas d'évaluer de façon fiable :
. la sortie de ressources ? □ □ □
. l'échéance de l'obligation ? □ □ □

159
Annexe 16 : F.T. sur la provision pour remise en état des sites - Informations dans l'annexe des comptes annuels

RÉFÉRENCE :
CLIENT : PROVISION POUR REMISE EN ÉTAT DES
SITES - INFORMATIONS DANS L'ANNEXE Folio : 2/2
Suivi par : DES COMPTES ANNUELS
Mise à jour le :
Supervisé par :

Nom du site d'exploitation :

Oui Non N/A

IV/ Lors de dégradations immédiates

● Concernant les provisions lors de dégradations immédiates, les informations


suivantes figurent-elles bien dans l'annexe ? □ □ □
- l'augmentation au cours de l’exercice du montant actualisé résultant de
l’écoulement du temps et de l’effet de toute modification du taux
d’actualisation ? □ □ □
- la brève description de la nature de l’obligation et de l’échéance attendue des
sorties d’avantages économiques en résultant ? □ □ □
- l'indication des incertitudes relatives au montant ou à l’échéance de ces
sorties ? □ □ □
- les principales hypothèses retenues concernant des évènements futurs ? □ □ □
- la mention de l’hypothèse retenue en matière de taux d’actualisation (en cas
d’actualisation de la provision) ? □ □ □
- le montant de tout remboursement attendu, en indiquant le montant de la
créance qui a été comptabilisée pour ce remboursement attendu ? □ □ □

Conclusion, remarques :

__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________

160
Annexe 17 : Feuille de travail sur la provision pour remise en état des sites - Évaluation

Annexe 17 : Feuille de travail sur la provision pour remise en état des sites - Évaluation

RÉFÉRENCE :
CLIENT :
PROVISION POUR REMISE EN ÉTAT DES Folio : 1/3
SITES - ÉVALUATION
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :

Nom du site d'exploitation :

Oui Non N/A

I/ Respect des principes de bases ? □ □ □


● l'estimation du coût de remise en état du site les respecte-t-elle bien tous ? □ □ □
À savoir :
- extinction de l'obligation de l'entité envers un tiers ? □ □ □
- prise en compte des évènements futurs ? □ □ □
- évaluation brute hors remboursements attendus ? □ □ □

II/ Complète identification des coûts ? □ □ □


● tous les coûts liés aux opérations suivantes ont-ils été identifiés □ □ □
et inclus dans la provision ? □ □ □
- d'études préalables d'estimation de faisabilité et préparation ? □ □ □
- de démantèlement (installations, constructions...) ? □ □ □
- d'enlèvement (transfert hors du site des installations, constructions
démantelées) ? □ □ □
- de remise en état du site (selon arrêtés préfectoraux) ? □ □ □
● des coûts sont-ils pris en charge par un tiers ? □ □ □

III/ Méthode d'évaluation retenue ?

 évaluation sur la base des garanties financières ? □ □ □


- un nouveau chiffrage a-t-il bien été effectué pour tenir compte de

l'avancement des surfaces exploitées ? □ □ □


- le montant des garanties financières propre aux installations de stockage de
déchets inertes a-t-il bien été exclu ? □ □ □
- le coût de démantèlement (dégradation immédiate) a-t-il bien été intégré
dans le calcul ? □ □ □
- le retraitement de la TVA a-t-il bien été effectué ? □ □ □

161
Annexe 17 : Feuille de travail sur la provision pour remise en état des sites - Évaluation

RÉFÉRENCE :
CLIENT :
PROVISION POUR REMISE EN ÉTAT DES Folio : 2/3
SITES - ÉVALUATION
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :

Nom du site d'exploitation :

Oui Non N/A

III/ Méthode d'évaluation retenue ? (Suite)

 évaluation sur la base d'éléments réels ? □ □ □


- l'identification des coûts a-t-elle été effectuée de manière précise ? □ □ □
- le processus de remise en état a-t-il bien été décomposé en tâches

élémentaires pour en déterminer chacun des coûts ? □ □ □


- l'évaluation a-t-elle été effectuée sur la base de données internes ? □ □ □
ou externes ? (prestations par un tiers, devis) □ □ □
 l'évaluation retenue est-elle appropriée ? □ □ □

IV/ Choix effectué concernant l'actualisation ?

● l'entreprise a-t-elle opté pour l'actualisation de la provision ? □ □ □


si oui : le montant de la provision correspond-il à la valeur actualisée

des dépenses à la clôture de l'exercice ? □ □ □


● l'effet de la valeur temps de l'argent est-il significatif ? □ □ □
si oui : la provision tient-elle compte de cette actualisation ? □ □ □
(actualisation optionnelle à l'heure actuelle, projet d'obligation à venir)

● en cas de choix d'actualisation de la provision :

- quel est le taux d'actualisation retenu ? ________________________________

- le taux d'actualisation est-il acceptable ? □ □ □


- la charge de désactualisation de la provision a-t-elle bien été calculée et

comptabilisée en charges financières ? □ □ □

162
Annexe 17 : Feuille de travail sur la provision pour remise en état des sites - Évaluation

RÉFÉRENCE :
CLIENT :
PROVISION POUR REMISE EN ÉTAT DES Folio : 3/3
SITES - ÉVALUATION
Suivi par :
Mise à jour le :
Supervisé par :

Nom du site d'exploitation :

Oui Non N/A

V/ Choix effectué concernant la révision ?

● une révision du coût initial de la provision est-elle nécessaire ? □ □ □


Motifs possibles :

- modification de réglementation ? □ □ □
- évolution technologique ? □ □ □
- plus grande précision des devis ? □ □ □
- modification du taux d'actualisation (si choix d'actualisation) ? □ □ □
- réestimation de la durée de l'immobilisation ? □ □ □
- réestimation des ressources nécessaires pour éteindre l'obligation ? □ □ □
● si la révision s'avère nécessaire, a-t-elle été effectuée ? □ □ □
- sur la base de nouvelles estimations ? □ □ □
- forfaitairement ? (en cas de nouvelles estimations impossibles) □ □ □
● la révision a-t-elle bien été appliquée de manière prospective ? □ □ □
● un nouveau plan d'amortissement a-t-il bien été établi ? □ □ □
- sur la nouvelle V.N.C. ? □ □ □
- sur la durée résiduelle d'amortissement ? □ □ □

Conclusion, remarques :

__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
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163
Annexe 18 : Exemple d'actualisation de coût de démantèlement et charge de désactualisation

Annexe 18 : Exemple d’actualisation de coût de démantèlement


et charge de désactualisation

Coût de l'installation : 1 000 000 €


Coût de démantèlement de l'installation : 100 000 €
Inflation probable : 1.5% par an pendant 10 ans
Démantèlement prévu dans 10 ans, durée d’utilisation de l’immobilisation
Taux d’actualisation : 5%

* Coût de démantèlement :
Aujourd’hui : 100 000 €
Dans 10 ans : 100 000 * (1.015)10 = 116 054 €

* Valeur actuelle du coût de démantèlement compte tenu du taux d’actualisation de 5% :


En N : 116 054 * (1.05)-10 = 71 247 €
En N+1 : 116 054 * (1.05)-9 = 74 809 €
En N+2 : 116 054 * (1.05)-8 = 78 550 €
...

* Charge de désactualisation :
En N : 71 247 * 5% = 3 562 €
En N+1 : 74 809 * 5% = 3 740 €
En N+2 : 78 550 * 5% = 3 927 €
...

N N+1 N+2 ... N+5 N+6 N+7 N+8 N+9 Total

Amortissement
7 125 7 125 7 125 ... 7 125 7 125 7 125 7 125 7 125 71 247
annuel
Amortissements
7 125 14 249 21 374 ... 42 748 49 873 56 998 64 122 71 247
cumulés

Provision initiale 71 247 74 809 78 550 ... 90 931 95 478 100 252 105 264 110 528

Charge de
3 562 3 740 3 927 ... 4 547 4 774 5 013 5 263 5 526 44 807
désactualisation
Provision
74 809 78 550 82 477 ... 95 478 100 252 105 264 110 528 116 054
cumulée

Total 116 054

Pour une meilleure lisibilité, les montants affichés ont été arrondis à l'euro le plus proche, mais au sein des calculs, les décimales ont été
conservées.

164
Annexe 18 : Exemple d'actualisation de coût de démantèlement et charge de désactualisation

Au 01/01/N
2135… Installation 1 000 000
2135… Installation - actif de démantèlement 71 247
44562 TVA déductible sur immobilisation 200 000
404 Fournisseur d'immobilisation 1 200 000
1581 Provisions pour remise en état 71 247
Installation et obligation de démantèlement

Au 31/12/N
6811 Dotation aux amortissements des immobilisations 107 125
28135... Amortissement installation 100 000
28135... Amortissement installation - actif de démantèlement 7 125
Amortissement de l'installation sur 10 ans

Au 31/12/N
668 Autres charges financières 3 562
1581 Provisions pour remise en état 3 562
Charge de désactualisation

Au 31/12/N+9
615 Travaux de démantèlement 116 054
44566 TVA déductible sur autres biens et services 23 211
401 Fournisseur 139 265
Travaux de démantèlement

Au 31/12/N+9
1581 Provisions pour remise en état 116 054
7815 Reprise sur provision 116 054
Reprise de la provision qui compense la charge de démantèlement

désactualisation charge de désactualisation

Mécanisme comptable et Montant passé en charges


financier consistant à ramener en contrepartie de
en valeur d'aujourd'hui un l'augmentation de la valeur
MÉMO
MÉMO

montant monétaire futur par comptable du passif au titre


l'application d'un taux. d'une obligation liée à la
mise hors service d'une
Par exemple, une dépense de immobilisation, lorsque
100 K€ devant intervenir dans cette augmentation est
20 ans doit être provisionnée attribuable à l'écoulement
pour un montant : du temps.
A = 100 * (1+i)-20 où i
représente le taux
d'actualisation annuel.

165
Annexe 19 : Le traitement comptable et fiscal des différentes dépenses

Annexe 19 : Le traitement comptable et fiscal des différentes dépenses

Les dépenses Traitement comptable et fiscal

Travaux de prospection → en charges dans l’exercice où ils sont engagés


car travaux entrepris sans que leur succès soit certain
compte 617 « Études et recherches »
Frais de recherches géologiques,
Études préliminaires → pas en immobilisation car incertitude d’avantages
économiques futurs
(sans possibilité de les incorporer ultérieurement
dans le coût d’une immobilisation incorporelle)
Si possibilité d’exploiter un gisement
Traitement fiscal = Traitement comptable

Travaux de sondage → si exploitation encore incertaine :


compte 617 « Étude et recherche »
Études d’impact,
Études hydrologiques, → si forte probabilité d’exploitation : compte 203
... « Frais de recherche et de développement »
Conditions : projets nettement individualisés ayant
de sérieuses chances de réussite technique et de
rentabilité commerciale
Si poursuite du projet
Traitement fiscal = Traitement comptable

Diagnostic archéologique → en charges de l’exercice


Avant la mise en exploitation

(obligatoire) compte 6378 « Taxes diverses »


Redevance d’archéologie préventive

Redevance de diagnostic Traitement fiscal = Traitement comptable


(Taxe calculée au m² qui rémunère
les travaux évaluant l’intérêt du
site par sondage et déterminant les
travaux de fouilles)
Si diagnostic positif

→ selon les chances de réussite technique et de


Travaux de fouille préventive
rentabilité commerciale du projet :
Redevance de fouille - compte 617 « Étude et recherche »
(Rémunération versée en - compte 203 « Frais de recherche et de
contrepartie des fouilles réalisées) développement »

Traitement fiscal = Traitement comptable

→ si financement au travers d’une taxe versée au fur


Travaux d’aménagement du
et à mesure de l’exploitation de la carrière :
domaine public
- en charges, compte 6378 « Taxes diverses »

Aménagement de voirie, → si règlement au moment du démarrage de


Maintenance de voirie l’exploitation :
- en immobilisation (si les caractéristiques le
permettent) compte 2124 « Agencements et
aménagements de terrains de carrières (Tréfonds) »
- sinon en charges, compte 6156 « Maintenance »

→ si les travaux consistent en une maintenance en


cours d’usage et/ou une remise en état de la voirie
en fin d’exploitation : frais à provisionner selon
avancement de l’exploitation
(cf l’annexe 14 pour la comptabilisation de la
provision)
166
Traitement fiscal = Traitement comptable
Annexe 19 : Le traitement comptable et fiscal des différentes dépenses

Les dépenses Traitement comptable et fiscal

Acquisition du terrain pour le tréfonds : compte 2114


« Terrains de carrières (Tréfonds) »
(non amortissable)
Avant la mise en exploitation

pour le gisement : compte 31


« Stocks de matières premières (et fournitures)
Il s’analyse comme un stock, avec des sous-comptes
de stocks distincts pour :
- le gisement en pré-exploitation
- le gisement en cours d’exploitation
- les matériaux extraits
À la clôture : compte 33 « En-cours de production de
biens » pour les coûts des matériaux en cours
d’extraction

Traitement fiscal = Traitement comptable

Indemnités de culture → si liées à l’acquisition du terrain ou du droit de


et d’éviction fortage : à incorporer dans le coût d’entrée de ces
biens

→ si non liées à l’acquisition du terrain ou du droit


de fortage : en charges de l’exercice compte 6718
« Autres charges exceptionnelles sur opérations de
gestion »

Traitement fiscal = Traitement comptable


Lors de la mise en exploitation

Travaux d’aménagement du site → compte 212 « Agencements et aménagements de


terrains »
Amortis sur la plus petite des 2 durées suivantes :
- durée d’utilisation
- durée d’exploitation

Traitement fiscal = Traitement comptable

Frais de découverte → élément du coût de production des matériaux


extraits
Travaux préparatoires
à l’extraction des matériaux Quelque soit la nature juridique du contrat
d’une carrière d’acquisition des matériaux (acquisition du terrain
(déboisage, décapage, enlèvement ou contrat de fortage)
et stockage des couches de terre
végétale et matériaux stériles…) Traitement fiscal = Traitement comptable

167
Annexe 20 : F.T. sur le contrôle de l'affectation comptable des différentes dépenses nécessaires à la mise
en exploitation
Annexe 20 : Feuille de travail sur le contrôle de l'affectation comptable
des différentes dépenses nécessaires à la mise en exploitation

RÉFÉRENCE :
CLIENT : CONTRÔLE DE L'AFFECTATION
COMPTABLE DES DÉPENSES NÉCESSAIRES Folio : 1/3
Suivi par : À LA MISE EN EXPLOITATION
Mise à jour le :
Supervisé par :

Nom du site d'exploitation :

(à jour des nouvelles règles applicables aux exercices ouverts à partir du 1 er janvier 2015) Oui Non N/A

I/ Dépenses relatives aux frais engagés avant la mise en exploitation

● les travaux de prospection (frais de recherches géologiques, études préliminaires...) :


sont-ils bien exclus de toute immobilisation ? □ □ □
 sont-ils bien comptabilisés dans le compte 617 « Études et recherches » ? □ □ □

● les travaux de sondage (études d'impact, hydrologiques...) et de fouille préventive :


 le projet a-t-il de sérieuses chances de réussite technique et de rentabilité
commerciale ? □ □ □
- si oui : ces travaux sont-ils bien immobilisés dans le compte
203 « Frais de recherche et de développement » ? □ □ □
- si non : ces travaux sont-ils bien comptabilisés en charges
dans le compte 617 « Études et recherches » ? □ □ □
● le diagnostic archéologique :
 est-il bien comptabilisé dans le compte 6378 « Taxes diverses » ? □ □ □

● les travaux d'aménagement du domaine public :

* ceux réglés au moment du démarrage de l'exploitation :


 répondent-ils aux critères d'activation ? □ □ □
- si oui : sont-ils bien comptabilisés dans le compte 2124
«Agencements et aménagements de terrains de carrières (Tréfonds)» ? □ □ □
- si non : sont-ils bien comptabilisés dans le compte 6156
«Maintenance» ? □ □ □
* ceux payés sous forme d'une taxe versée au fur et à mesure de l'avancement :
 sont-ils bien comptabilisés dans le compte 6378 « Taxes diverses » ? □ □ □

168
Annexe 20 : F.T. sur le contrôle de l'affectation comptable des différentes dépenses nécessaires à la mise
en exploitation

RÉFÉRENCE :
CLIENT : CONTRÔLE DE L'AFFECTATION
COMPTABLE DES DÉPENSES NÉCESSAIRES Folio : 2/3
Suivi par : À LA MISE EN EXPLOITATION
Mise à jour le :
Supervisé par :

Nom du site d'exploitation :

Oui Non N/A

I/ Dépenses relatives aux frais engagés avant la mise en exploitation (suite)

● les terrains acquis, prévus pour l'exploitation :


( à compter des exercices ouverts à partir du 1er janvier 2015)

 ont-ils bien été comptabilisés selon les composants « tréfonds » et « gisement » ? □ □ □


- le tréfonds a-t-il bien été comptabilisé en immobilisation corporelles
dans le compte 2114 «Terrains de carrières (Tréfonds)» ? □ □ □
- le gisement a-t-il bien été comptabilisé en stocks de matières premières
dans le compte 31 «Matières premières (et fournitures)» ? □ □ □
 à la clôture de l'exercice, les coûts se rapportant à des matériaux en cours
d'extraction ont-ils bien été comptabilisés en «En-cours de production de biens» ? □ □ □
(compte 33)

 les gisements en pré-exploitation, ceux en cours d'exploitation et les matériaux


extraits ont-ils bien été enregistrés dans des sous-comptes de stocks distincts ? □ □ □
 l'évaluation du stock de gisement à l'ouverture de l'exercice reprend-elle la V.N.C.
des terrains figurant en immobilisation à la clôture de l'exercice précédent ? □ □ □
si non : quelle est la méthode d'évaluation ? _____________________________________

 la mention du changement de méthode comptable, suite au règlement n°2014-05


de l'A.N.C., a-t-elle bien été mentionnée dans l'annexe des comptes annuels ? □ □ □

Conclusion, remarques :

__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________

169
Annexe 20 : F.T. sur le contrôle de l'affectation comptable des différentes dépenses nécessaires à la mise
en exploitation

RÉFÉRENCE :
CLIENT : CONTRÔLE DE L'AFFECTATION
COMPTABLE DES DÉPENSES NÉCESSAIRES Folio : 3/3
Suivi par : À LA MISE EN EXPLOITATION
Mise à jour le :
Supervisé par :

Nom du site d'exploitation :

Oui Non N/A

II/ Dépenses relatives à la mise en exploitation

● les indemnités de cultures et d'éviction :


 sont-elles liées à l'acquisition du terrain ou du droit de fortage ?
- si oui : ont-elles bien été comptabilisées dans le coût d'entrée de ces
biens ? □ □ □
- si non : ont-elles bien été comptabilisées en charges dans le compte
6718 « Autres charges exceptionnelles sur opérations de gestion » ? □ □ □
● les travaux d'aménagement du site :
 figurent-ils bien en immobilisations, dans le compte 212 « Agencements
et aménagements de terrains » ? □ □ □
 la durée d'utilité est-elle inférieure à la durée d'exploitation ? □ □ □
si oui : est-ce bien la plus petite durée qui a été retenue pour pratiquer
l'amortissement ? □ □ □
● les frais de découverte :
 ont-il bien été considérés comme éléments du coût de production des matériaux
extraits ? □ □ □

Conclusion, remarques :

__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________
_ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
__________________________________________________________________
__________________________________________________________________

170
Annexe 21 : Exemples de matériels spécifiques aux entreprises extractives

Annexe 21 : Exemples de matériels spécifiques aux entreprises extractives

Chargeuse sur pneus


Pelle sur chenilles
pour déplacer la roche excavée
pour extraire les matériaux
et charger les camions

Tombereau sur lequel


Installation générale
une benne basculante
de traitement des granulats
permet le transport de matériaux

Concasseur crible de l’installation fixe Concasseur crible de l’installation fixe


(en début de chaîne) (en milieu de chaîne)

171
Annexe 21 : Exemples de matériels spécifiques aux entreprises extractives

Sauterelle constituée d’une bande Concasseur crible mobile pour concasser


transporteuse inclinée sans fin et séparer les granulats selon leur gabarit

Laveur de roues implanté dans le sol Engin de nettoyage


à la sortie de la carrière des routes enrobées de la carrière

Pont-bascule
Répétiteurs de poids du pont-bascule
pour la pesée des charges roulantes

172
Annexe 22 : Le traitement comptable et fiscal du droit de fortage

Annexe 22 : Le traitement comptable et fiscal du droit de fortage

Autorisation temporaire d’extraire


Droit de fortage ? des matériaux situés sur un terrain
détenu par un tiers propriétaire

→ si le coût d’acquisition du droit


d’utilisation du gisement est
Donne lieu aux versements de
évaluable de façon fiable :
redevances annuelles :
- Compte 205 « Concessions et éléments du coût
droits similaires, brevets, licences, d’acquisition des matériaux
marques, procédés, logiciels, droits
et valeurs similaires »
- Amorti sur la durée prévisible
d’exploitation de la carrière

Redevances variables Redevances fixes

- sont payées au prorata des quantités extraites - redevances minimales imputables sur les sommes
- rémunèrent les matériaux extraits dues en fonction des quantités extraites
- sont directement liées à la production des - sont non remboursables
matériaux

→ Comptabilisées en charges au fur et à mesure de → Si extraction annuelle suffisante pour couvrir leur
l’exploitation, dans le compte 651 « Redevances montant :
pour concessions, brevets, marques, procédés, - sont comptabilisées au cours de l’exercice duquel
logiciels, droits et valeurs similaires » sont extraits les matériaux, dans le compte 651
« Redevances pour concessions, brevets, marques,
procédés, logiciels, droits et valeurs similaires »
(comme les redevances variables)

→ Contrepartie : → Si extraction annuelle insuffisante pour couvrir


- compte de tiers leur montant et si imputables sur les extractions
- compte 4091 « Fournisseurs débiteurs – Avances et futures :
acomptes versés sur commandes » si versement - sont comptabilisées dans le compte 486 « Charges
d’une avance sur ces redevances constatées d’avance » pour le montant non encore
- en stock pour la partie des redevances versées imputé mais quasi-certain qu’il le sera au cours des
incluse dans les matériaux extraits non encore exercices suivants
utilisés dans le cours de la production de l’exercice
Conditions cumulatives :
- le contrat doit prévoir leur report sur les
extractions futures
- les prévisions doivent être fiables et permettre
d’estimer que les extractions futures seront
suffisantes pour les absorber
(→ si les conditions sont non respectées : alors elles
sont comptabilisées dans le compte 651)

Traitement fiscal = Traitement comptable

173
Annexe 23 : F.T. sur le contrôle du traitement comptable du droit de fortage et des redevances de fortage

Annexe 23 : Feuille de travail sur le contrôle du traitement comptable du droit de fortage


et des redevances de fortage

RÉFÉRENCE :
CLIENT : CONTRÔLE DU TRAITEMENT COMPTABLE
DU DROIT DE FORTAGE ET DES Folio : 1/2
Suivi par : REDEVANCES DE FORTAGE
Mise à jour le :
Supervisé par :

Nom du site d'exploitation :

Oui Non N/A

I/ Droit de fortage

● existe-t-il un contrat de fortage ? □ □ □


● le coût d'acquisition du droit d'utilisation du gisement est-il évaluable de façon fiable ? □ □ □
si oui :
- a-t-il bien été immobilisé ? (compte 205) □ □ □
(compte 205 «Concessions et droits similaires, brevets, licences, marques, procédés,
logiciels, droits et valeurs similaires »
- a-t-il bien été amorti sur la durée prévisible d'exploitation de la carrière ? □ □ □
● donne-t-il lieu aux versements de redevances ? □ □ □
si oui : sous quelle forme ?
 redevances variables ? □ □ □
 redevances fixes ? □ □ □

II/ Redevances de fortage

A/ Concernant les redevances variables

● ont-elles bien été comptabilisées en charges, dans le compte 651 ? □ □ □


(compte 651 «Redevances pour concessions, brevets, licences, marques, procédés,
logiciels, droits et valeurs similaires»)

● le contrat prévoit-il le versement d'une avance sur ces redevances ? □ □ □


si oui : le compte de tiers utilisé pour ces avances est-il bien le compte 4091 ? □ □ □
(compte 4091 « Fournisseurs débiteurs - Avances et acomptes versés sur commandes »)

● à la clôture de l'exercice, y-a-t-il une partie des redevances versées qui concerne des
matériaux extraits non encore utilisés dans le cours de la production de l'exercice ? □ □ □
si oui : est-elle bien comptabilisée en stock ? □ □ □

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Annexe 23 : F.T. sur le contrôle du traitement comptable du droit de fortage et des redevances de fortage

RÉFÉRENCE :
CLIENT : CONTRÔLE DU TRAITEMENT COMPTABLE
DU DROIT DE FORTAGE ET DES Folio : 2/2
Suivi par : REDEVANCES DE FORTAGE
Mise à jour le :
Supervisé par :

Nom du site d'exploitation :

Oui Non N/A

II/ Redevances de fortage (suite)

B/ Concernant les redevances fixes

● l'extraction durant l'exercice permet-elle de couvrir leur montant ? □ □ □


 si oui : sont-elles bien comptabilisées dans le compte 651 ? □ □ □
 si non :
* ont-elles été comptabilisées :
- dans un compte de redevances (compte 651) ? □ □ □
- dans un compte de charges constatées d'avance (compte 486) ? □ □ □
* le montant non encore imputé, comptabilisé en charges constatées d'avances :
- est-il quasi-certain qu'il sera imputable aux cours des exercices suivants ? □ □ □
- remplit-il les conditions cumulatives suivantes :
. le contrat prévoit-il leur report sur les extractions futures ? □ □ □
. les prévisions d'extraction pour les exercices suivants sont-elles
fiables ? □ □ □
. les prévisions permettent-elles d'estimer que les extractions futures
seront suffisantes pour absorber le montant des redevances non couvert
par l'extraction de l'exercice ? □ □ □

Conclusion, remarques :

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Annexe 24 : Liste des comptes pouvant être utilisés dans la comptabilité d'une entreprise extractive

Annexe 24 : Liste des comptes pouvant être utilisés


dans la comptabilité d'une entreprise extractive

seuls les comptes ayant été cités dans le mémoire sont référencés dans cette liste
les indications d'utilisation des comptes sont données à titre d'exemple

N° de Références dans le
Intitulé du compte
compte mémoire
1581 Provisions pour remise en état p. 94, 108
pour le réaménagement des sites annexes 14, 18
203 Frais de recherche et de développement p. 111, 112
pour les travaux et études dont les projets portent sur une exploitation probable annexes 19, 20
205 Concessions et droits similaires, brevets, licences, marques, procédés,
p. 121
logiciels, droits et valeurs similaires
annexes 22, 23
pour le droit de fortage
2114 Terrains de carrières (Tréfonds) p. 114
pour le tréfonds des terrains acquis annexes 14, 19, 20
212 Agencements et aménagements de terrains p. 117
pour les travaux d'aménagement du site annexes 19, 20
215 Installations techniques, matériel et outillage industriels p. 115
pour les trémies, concasseurs, broyeurs, sauterelles, cribles... annexe 21
2181 Installations générales, agencements, aménagements divers
p. 115
pour les bungalows, portails, clôtures, cablâges, éclairages...
2182 Matériel de transport p. 115
pour les tombereaux, camions, semi-remorques, bennes... annexe 21
2805 Amortissements des concessions et droits similaires, brevets, licences,
logiciels, droits et valeurs similaires p. 121
pour l'amortissement du droit de fortage
2812 Amortissements des agencements, aménagements de terrains
p. 117
pour l'amortissement des travaux d'aménagement du site
291 Dépréciations des immobilisations corporelles
p. 108
pour les dépréciations des actifs de démantèlement
31 Stocks de matières premières (et fournitures) p. 113
pour le gisement (= les matériaux à extraire) annexes 19, 20
33 Stocks des en-cours de production de biens p. 113
pour les matériaux en cours d'extraction annexes 19, 20
4091 Fournisseurs débiteurs - Avances et acomptes versés sur commandes p. 120
pour les avances versées sur les redevances de fortage annexes 22, 23
486 Charges constatées d’avance p. 121
pour les redevances fixes de fortage imputables sur les extractions futures annexes 22, 23
617 Études et recherches
p. 111, 112
pour les frais de recherche, de prospection, ou les travaux et études si le projet reste
annexes 19, 20
encore incertain
6378 Taxes diverses p. 112
pour la redevance de diagnostic archéologique annexes 19, 20
651 Redevances pour concessions, brevets, licences, marques, procédés,
p. 120, 121
logiciels, droits et valeurs similaires
annexes 22, 23
pour les redevances de fortage
668 Autres charges financières
p. 93
pour la charge de désactualisation en cas d'actualisation de la provision pour
annexes 14, 18
remise en état des sites
6718 Autres charges exceptionnelles sur opérations de gestion p. 117
pour les indemnités de culture et d'éviction annexes 19, 20

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