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comptabilité
humaines

Pratique des
normes
IFRS
> Référentiel et guide d’application

Robert OBERT

6e édition
Préface Gilbert Gélard,
ancien membre de l’IASB
Mise en page : Nord compo

© Dunod, 2017
11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-076258-3
Table des matières

Préface 1
Liste des sigles utilisés (et indication de leur origine) 5
Introduction 7

Chapitre 1  n  La normalisation comptable 13


1. Les objectifs de l’IASB 15
2. L’IASB de 1973 à nos jours 16
2.1. Les premières normes de 1975 à 1989 16
2.2. Le cadre conceptuel 16
2.3. La comparabilité des états financiers 17
2.4. L’acceptation des normes IFRS par les bourses de valeurs
et la révision des normes existantes 17
2.5. La nouvelle structure du comité des normes internationales 18
2.6. Les dernières révisions des normes IFRS 18
3. La structure opérationnelle de l’IASB 20
4. Les procédures de l’IASB 23
5. Les normes de l’IASB 24
6. Les décisions du comité d’interprétation 31
7. Convergence des normes comptables nationales 31
8. Une norme IFRS pour les petites et moyennes entités 32
8.1. La mise en place de la norme IFRS pour PME 32
8.2. Divergences entre IFRS PME et IFRS complètes 35
9. IFRS et XBRL 37
10. Le règlement européen sur l’application des normes comptables
internationales 38
10.1. La directive européenne 2013/34 du 26 juin 2013 38
10.2. Le règlement européen CE n° 1606/2002
du Parlement européen et du Conseil de l’Union européenne
du 19 juillet 2002 sur l’application
des normes comptables internationales 39
10.3. Le mécanisme mis en place par le règlement européen 40

III
Table des matières

11. La normalisation comptable aux États-Unis 43


11.1. La Securities and Exchange Commission (SEC) 43
11.2. L’American Institute of Certified Public Accountants (AICPA) 44
11.3. Le Financial Accounting Standard Board (FASB) 45
11.4. La codification des normes du FASB 46
11.5. Convergence entre normes américaines et normes IFRS 46
12. La pratique de l’audit 48

Chapitre 2  n  Les principes comptables fondamentaux 61


1. Les principes comptables fondamentaux de l’IASB 62
2. La finalité du cadre conceptuel de l’IASB 63
3. L’objectif de l’information financière à un usage général 64
4. Les caractéristiques qualitatives
de l’information financière utile 66
4.1. Caractéristiques qualitatives essentielles 67
4.2. Caractéristiques qualitatives auxiliaires 70
4.3. Coût de l’information financière 72
4.4. Concepts et principes traités par la norme IAS 1 72
5. Les états financiers et l’entité comptable 75
6. Les composantes des états financiers 76
7. La comptabilisation et la décomptabilisation des éléments
des états financiers 77
8. L’évaluation des éléments des états financiers 77
8.1. Coût historique 78
8.2. Valeur actuelle 79
9. Présentation et informations à fournir 89
10. Les concepts du capital et de maintien du capital 89
11. La mise en oeuvre du concept
de matérialité (importance relative) 89
12. Le rapport de gestion 90
13. Hiérarchie des règles comptables internationales 91

Chapitre 3  n  La présentation des états financiers 95


1. Considérations générales relatives aux états financiers
présentés selon les normes IFRS 96
1.1. Composantes des états financiers 96
1.2. Principes applicables aux états financiers établis
selon les normes IFRS 96

IV
1.3. Identification des états financiers 97
1.4. Fréquence d’établissement des états financiers 97
2. Le bilan (ou état de la situation financière) 98
2.1. Distinction entre éléments courants et non courants 98
2.2. Classification d’actifs non courants
(ou de groupes destinés à être cédés)
comme détenus en vue de la vente 100
2.3. Informations à présenter dans l’état 
de situation financière (bilan) 100
2.4. Informations à présenter soit dans l’état
de la situation financière soit dans les notes annexes 101
2.5. Modèle d’état de la situation financière 102
3. L’état du résultat net et des autres éléments du résultat global 105
3.1. Informations à présenter dans l’état du résultat net
et des autres éléments du résultat global 106
3.2. Informations à présenter soit dans l’état du résultat net
et des autres éléments du résultat global
soit dans des notes annexes 109
3.3. Modèles d’état du résultat net
et des autres éléments du résultat global 109
4. L’état de flux de trésorerie 114
5. L’état des variations de capitaux propres 118
6. Les notes annexes aux états financiers 122
6.1. Informations à fournir sur les méthodes comptables 123
6.2. Autres informations à fournir 124

Chapitre 4  n  La consolidation 129


1. La consolidation selon les normes IFRS 129
2. Les états financiers consolidés 130
2.1. Présentation des états financiers consolidés 131
2.2. Périmètre des états financiers consolidés 132
2.3. Procédures de consolidation 137
2.4. Perte de contrôle 142
3. Participations dans les entités associées 142
3.1. Entité associée et influence notable 143
3.2. Choix de la méthode comptable 144
4. Partenariat et participations dans les coentreprises 146
4.1. Partenariat et contrôle conjoint 146
4.2. Traitement comptable des deux principaux types
d’organisation de partenariat 148

V
Table des matières

5. Informations à fournir sur les intérêts détenus par d’autres entités 152
5.1. Informations à fournir sur les filiales 153
5.2. Informations à fournir sur les partenaires
et les entités associées 153
5.3. Informations à fournir sur les entités non consolidées 153
6. Les informations relatives aux parties liées 154
7. Traitement des participations dans les états financiers individuels
établis par l’entité en complément des états financiers consolidés 155
7.1. Traitement des participations dans les filiales,
les coentreprises ou les entités associées 156
7.2. Traitement des participations qui ne sont ni des filiales,
ni des coentreprises, ni des entités associées 157
7.3. Informations devant figurer
dans les états financiers individuels et relatifs aux participations 157

Chapitre 5  n  Les regroupements d’entreprises 161


1. Définitions et méthode de comptabilisation 162
2. Application de la méthode d’acquisition 163
2.1. Identification de l’acquéreur 163
2.2. Détermination de la date d’acquisition 164
2.3. Évaluation et comptabilisation des actifs
et passifs identifiables 164
2.4. Évaluation et comptabilisation du goodwill 168
2.5. Évaluation des intérêts minoritaires
(participations ne donnant pas le contrôle) à la juste valeur 170
2.6. Dépréciation du goodwill 173
2.7. Évaluation et comptabilisation du profit
provenant de l’acquisition (ou goodwill négatif) 173
2.8. Prise de contrôle d’une entité par lots successifs 176
3. Informations à fournir 176

Chapitre 6  n  Les instruments financiers 181


1. Les instruments financiers selon les normes IFRS 182
2. Définitions relatives aux instruments financiers 184
2.1. Notion d’instrument financier 184
2.2. Notions d’actif financier et de passif financier 184
2.3. Notion d’instrument de capitaux propres 186
2.4. Notion d’instrument financier dérivé 187
2.5. Notion de dérivé incorporé 188

VI
3. Classification des instruments financiers 190
3.1. Actifs ou passifs financiers évalués au coût amorti 192
3.2. Actifs financiers évalués à la juste valeur
par le biais des autres éléments du résultat global 194
3.3. Actifs ou passifs financiers évalués à la juste valeur
par le biais du résultat net 194
3.4. Classification liée à la comptabilité de couverture 195
3.5. Affectation en passifs ou en capitaux propres
des instruments financiers composés (hybrides) 195
3.6. Intérêts, dividendes, pertes et profits 196
3.7. Actions propres 197
3.8. Compensation d’un actif et d’un passif financier 198
4. Reclassements des actifs financiers 199
5. Comptabilisation et évaluation initiales des instruments financiers 201
5.1. Comptabilisation initiale 201
5.2. Évaluation initiale d’actifs et de passifs financiers 201
6. Évaluation et comptabilisation postérieures à l’acquisition
des instruments financiers 203
6.1. Cas des actifs financiers évalués à la juste valeur
(par le biais du résultat net ou des autres éléments
du résultat global) 203
6.2. Cas des actifs financiers évalués au coût amorti 205
6.3. Cas des passifs financiers à la juste valeur 208
6.4. Cas des passifs financiers au coût amorti 208
6.5. Dépréciation et irrécouvrabilité d’actifs financiers 209
7. Décomptabilisation des instruments financiers 214
7.1. Décomptabilisation d’un actif financier 214
7.2. Décomptabilisation d’un passif financier 216
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

8. Évaluation et comptabilisation des instruments de couverture 217


8.1. Instruments de couverture et éléments couverts 218
8.2. Relations de couverture et comptabilité de couverture 220
8.3. Principe de base de la comptabilité de couverture 222
8.4. Couverture de juste valeur 222
8.5. Couvertures de flux de trésorerie 225
8.6. Couverture d’un investissement net dans une entité étrangère 226
8.7. Couverture d’un groupe d’éléments 228
9. Synthèse des modes d’évaluation et de comptabilisation 230
9.1. Synthèse des modes d’évaluation
et de comptabilisation selon IFRS 9 230
9.2. Synthèse des modes d’évaluation
et de comptabilisation selon IAS 39 232

VII
Table des matières

10. Informations à fournir sur les instruments financiers 234


10.1. Informations sur l’importance des instruments financiers
au regard de la situation financières et des résultats 235
10.2. Nature et importance des risques
liés aux instruments financiers 236

Chapitre 7  n  Les stocks 243


1. Champ d’application 243
2. Définitions 244
3. Évaluation des stocks 244
3.1. Coûts des stocks 245
3.2. Évaluation des stocks acquis ou produits conjointement
pour un coût global 247
3.3. Évaluation des stocks à partir du prix de vente ou du coût
standard 248
3.4. Détermination des coûts des éléments non habituellement
fongibles 249
3.5. Détermination des coûts
des éléments habituellement fongibles 249
3.6. Dépréciation des stocks 251
3.7. Comptabilisation en charges 251
3.8. Informations à fournir 251

Chapitre 8  n  Les immobilisations corporelles 255


1. Champ d’application et définitions 256
2. Comptabilisation des immobilisations corporelles 257
3. Évaluation initiale des immobilisations corporelles 257
3.1. Coût d’acquisition et coût de production 258
3.2. Analyse du coût selon les composants 262
3.3. Actualisation du coût initial 263
4. Échange d’immobilisations corporelles 264
5. Évaluation postérieure à la comptabilisation initiale 264
5.1. Modèle du coût 265
5.2. Modèle de la valeur réévaluée 265
5.3. Amortissements 267
5.4. Pertes de valeur 270
6. Mises hors service et sorties 270
7. Informations à fournir 270

VIII
8. Immeubles de placement 271
8.1. Évaluation initiale 272
8.2. Évaluation postérieure à la comptabilisation initiale 272
8.3. Informations à fournir 273

Chapitre 9  n  Les immobilisations incorporelles 277


1. Notion d’immobilisation incorporelle 277
2. Comptabilisation et évaluation initiale
d’une immobilisation incorporelle 278
2.1. Acquisition séparée 279
2.2. Acquisition dans le cadre d’un regroupement d’entreprise 281
2.3. Acquisition dans le cadre d’un échange 281
3. Immobilisations incorporelles générées en interne 281
4. Comptabilisation d’une charge 285
5. Dépenses ultérieures 285
6. Évaluation postérieure à la comptabilisation initiale 286
6.1. Modèle du coût 286
6.2. Modèle de la valeur réévaluée 286
7. Durée d’utilité 287
8. Amortissement 288
8.1. Durée d’amortissement 288
8.2. Mode d’amortissement 288
8.3. Valeur résiduelle 288
8.4. Réexamen de la durée d’amortissement
et du mode d’amortissement 289
9. Pertes de valeur 289
10.  Mises hors services et sorties 289
11. Informations à fournir 290

Chapitre 10  n  Les contrats de location 295


1. Les contrats de location selon les normes IFRS 295
1.1. Le contrat de location dans IFRS 16 296
1.2. Le contrat de location dans IAS 17 299
2. Champ d’application 301
3. Comptabilisation par le preneur 302
3.1. Comptabilisation par le preneur dans IFRS 16 302
3.2. Comptabilisation par le preneur dans IAS 17 309

IX
Table des matières

4. Comptabilisation par le bailleur 312


4.1. Comptabilisation par le bailleur
du contrat de location-financement 313
4.2. Comptabilisation par le bailleur du contrat de location simple 314
5. Location à court terme ou portant sur des biens de faible valeur 315
6. Cession-bail (lease-back) 316
7. Informations à fournir 319
7.1. Informations à fournir par les preneurs 319
7.2. Informations à fournir par les bailleurs 321

Chapitre 11  n Les actifs non courants détenus


en vue de la vente et les activités abandonnées 327
1. Définitions 328
1.1. Notion d’actif non courant détenu en vue de la vente 328
1.2. Notion de groupe destiné à être cédé 328
1.3. Notion d’activité abandonnée 329
2. Classification d’actifs non courants
(ou de groupes destinés à être cédés)
comme détenus en vue de la vente 329
3. Évaluation d’actifs non courants
(ou de groupes destinés à être cédés)
classés comme détenus en vue de la vente 331
4. Présentation et informations à fournir 333
4.1. Informations à fournir sur les abandons d’activité 333
4.2. Informations à fournir sur les actifs non courants
destinés à être cédés 334
4.3 Autres informations à fournir 335

Chapitre 12  n  Les dépréciations d’actifs 339


1. Les dépréciations d’actifs selon les normes IFRS 339
2. Différents types de valeur d’un actif 340
3. Identification d’un actif qui a pu perdre de la valeur 340
4. Évaluation de la valeur recouvrable 342
5. Comptabilisation et évaluation d’une perte de valeur 345
6. Unités génératrices de trésorerie 347
7. Pertes de valeur d’une unité génératrice de trésorerie 349
8. Reprise d’une perte de valeur 351
9. Informations à fournir 352

X
Chapitre 13  n  Les avantages du personnel 357
1. Les avantages du personnel selon les normes IFRS 357
2. Comptabilisation et évaluation des avantages à court terme 359
2.1. Salaires, rémunérations et cotisations de sécurité sociale 360
2.2. Absences rémunérées à court terme 360
2.3. Plan d’intéressement et d’attribution de primes 361
3. Avantages postérieurs à l’emploi : distinction entre les régimes
à cotisations définies et les régimes à prestations définies 363
4. Les régimes à cotisations définies 365
4.1. Comptabilisation et évaluation 365
4.2. Informations à fournir 366
5. Les régimes à prestations définies 366
5.1. Hypothèses actuarielles 367
5.2. Affectation des droits à prestations aux périodes de services 369
5.3. Méthode d’évaluation actuarielle 370
5.4. Valeur des actifs du régime 373
5.5. Coût des services passés 375
5.6. Écarts actuariels 375
5.7. Réévaluation de l’actif (ou du passif) 376
5.8. Réductions et liquidations 377
5.9. Comptabilisation 377
5.10. Écritures comptables 380
5.11. Compensation 383
5.12. Cas des régimes multi-employeurs 383
5.13. Informations à fournir 383
6. Autres avantages à long terme 384
7. Indemnités de cessation d’emploi 385
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

8. Avantages sur capitaux propres –


Stocks-options et autres paiements en actions 387
8.1. Objectifs et champ d’application 387
8.2. Principes de base relatifs à la comptabilisation
des stocks-options et autres paiements en actions 388
8.3. Comptabilisation des transactions dénouées par remise
d’instruments de capitaux propres 390
8.4. Comptabilisation des transactions dénouées par remise
de liquidités 393
8.5. Comptabilisation des transactions dénouées par remise
d’instruments de capitaux propres ou de liquidités 394
8.6. Informations à fournir sur les paiements sur des actions 395
9. Exemple d’informations données sur les avantages du personnel
et les paiements fondés sur des actions 396

XI
Table des matières

Chapitre 14  n Les provisions, passifs éventuels


et actifs éventuels 405
1. Les provisions, passifs éventuels et actifs éventuels
selon les normes IFRS 405
2. Les provisions 406
2.1. Comptabilisation des provisions 406
2.2. Réflexion sur la notion d’obligation actuelle 407
2.3. Évaluation des provisions 408
2.4. Remboursements 409
2.5. Changements affectant les provisions 410
2.6. Utilisation des provisions 410
2.7. Pertes opérationnelles futures et contrats déficitaires 410
2.8. Cas d’une restructuration 411
2.9. Informations à fournir 413
3. Les passifs éventuels 414
3.1. Comptabilisation des passifs éventuels 414
3.2. Informations à fournir 414
4. Les actifs éventuels 416
4.1. Comptabilisation des actifs éventuels 416
4.2. Informations à fournir 416

Chapitre 15  n  Les autres produits et charges 421


1. Les produits tirés de contrats avec les clients 422
1.1. Les produits tirés de contrats
avec les clients selon les normes IFRS 422
1.2. Identification du contrat 424
1.3. Identification des différentes obligations prévues au contrat 427
1.4. Détermination du prix 433
1.5. Répartition du prix 438
1.6. Comptabilisation du chiffre d’affaires 440
1.7. Cas des contrats déficitaires 447
1.8. Coûts du contrat 448
1.9. Présentation des comptes 450
1.10. Informations à fournir 450
2. Comptabilisation des subventions publiques
et informations à fournir sur l’aide publique 452
2.1. Comptabilisation des subventions publiques 453
2.2. Présentation des subventions liées à des actifs 453
2.3. Présentation des subventions liées au résultat 455
2.4. Remboursements 455
2.5. Informations à fournir 456

XII
3. Les coûts d’emprunts 456
3.1. Principe de base 456
3.2. Comptabilisation des coûts d’emprunt 457
3.3. Informations à fournir 459
4. Les événements postérieurs à la date de clôture 459
4.1. Comptabilisation et évaluation 460
4.2. Informations à fournir 460

Chapitre 16  n  L’impôt sur le résultat 467


1. L’impôt sur le résultat selon les normes IFRS 467
2. Notions de base fiscale et de différences temporelles 469
3. Comptabilisation d’actifs et de passifs d’impôt exigible 471
4. Comptabilisation d’actifs et de passifs d’impôt différé 472
4.1. Différences temporelles imposables 472
4.2. Différences temporelles déductibles 473
4.3. Recouvrement des actifs sous-jacents 474
4.4. Pertes fiscales et crédits d’impôts non utilisés 475
4.5. Révision de la valeur comptable
d’un actif d’un impôt différé 476
4.6. Participations dans les filiales, entités associées,
coentreprises et investissements dans des succursales 476
4.7. Comptabilisation dans le résultat net 477
4.8. Éléments crédités ou débités dans les capitaux propres 477
5. Problèmes d’évaluation 478
6. Présentation dans les états financiers 480
7. Informations à fournir 480

Chapitre 17  n  Les effets des variations du cours des monnaies 485


1. La comptabilisation des transactions
en monnaies étrangères 486
1.1. Comptabilisation initiale 486
1.2. Comptabilisation à la date de clôture 487
1.3. Comptabilisation des écarts de change 488
1.4. Investissement net dans une entité étrangère 489
1.5. Changement de monnaie fonctionnelle 491
1.6. Informations à fournir 491
2. La conversion des états financiers des activités à l’étranger 491
2.1. Conversion dans une monnaie de présentation différente
de la monnaie fonctionnelle 492

XIII
Table des matières

2.2. Conversion des états financiers d’une entité étrangère


qui présente ses états financiers dans la monnaie d’une économie
hyper-inflationniste 494
2.3. Sortie d’une entité étrangère 495
2.4. Informations à fournir 495
3. L’information financière dans les économies hyperinflationnistes 495

Chapitre 18  n Les changements de méthodes comptables


et corrections d’erreurs 503
1. Les changements de méthodes comptables 504
1.1. Conditions du changement de méthode comptable 504
1.2. Traitement des changements de méthodes comptables 505
1.3. Informations à fournir 507
2. Les changements d’estimations 507
2.1. Comptabilisation des changements d’estimations comptables 508
2.2. Informations à fournir 509
3. Les corrections d’erreurs 509
3.1. Comptabilisation des corrections d’erreurs 509
3.2 Informations à fournir 510
4. Première application des normes IFRS 511
4.1. Préparation d’un bilan d’ouverture en normes IFRS 511
4.2. Application rétrospective des normes 513
4.3. Informations spécifiques à fournir dans les premiers comptes
en normes IFRS 514
4.4. Comptes de report réglementaires 514

Chapitre 19  n  L’information spécifique des investisseurs 521


1. L’information sectorielle 521
1.1. Notion de secteur opérationnel 522
1.2. Seuils quantitatifs et critères de regroupement 522
1.3. Informations à fournir 524
2. Le résultat par action 529
2.1. Résultat de base par action 530
2.2. Résultat dilué par action 531
2.3. Résultat de base ou résultat dilué ajusté 532
2.4. Présentation et informations à fournir 533
3. L’information financière intermédiaire 534
3.1. Composantes minimales d’un rapport financier intermédiaire 535
3.2. Sélection des notes explicatives 535

XIV
Chapitre 20  n  Les activités spécialisées 541
1. Les banques 542
2. Les entreprises d’assurance 542
2.1. Définition du contrat d’assurance 543
2.2. Pratiques comptables en matière
de contrats d’assurance 543
2.3. Informations à fournir dans les états financiers 544
3. Les organismes de retraite 545
3.1. États financiers des régimes de retraite
à cotisations définies 545
3.2. États financiers des régimes de retraite
à prestations définies 546
4. L’agriculture 546
4.1. Identification et évaluation 547
5. La prospection et l’évaluation des ressources minérales 548
6. Les accords de concessions de services 549
6.1. Modèle de l’actif financier 550
6.2. Modèle de l’immobilisation incorporelle 550
7. Les entités à but non lucratif 551

Corrigés des tests de connaissances 557

Lexique 611

Bibliographie et sitographie 639

Index 643
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XV
Préface

L
es ouvrages en français sur les IFRS sont nombreux, rédigés par
des universitaires ou des praticiens de la comptabilité et de l’audit.
Certains visent une vulgarisation intelligente, s’adressant à des lecteurs
occasionnels de comptes, non spécialistes. D’autres sont à but pédagogique
et visent à une exhaustivité qui ne doit pas exclure la clarté. L’ouvrage du
professeur Robert Obert appartient à cette deuxième catégorie.

Le sujet des normes comptables internationales, naguère appelées IAS,


était jusqu’aux années 2000 élitiste et confidentiel, n’intéressant qu’un
petit groupe d’initiés. Seuls les groupes cotés confrontés à l’international
ne pouvaient les ignorer, même s’ils devaient encore établir leurs comptes
selon les normes nationales. Celles-ci, de leur côté, tenaient compte
dans leur évolution des principes retenus dans ces normes comptables
internationales, cherchant à converger vers elles ou à ne pas s’en écarter.
Elles servaient ainsi de référence ou d’étalon – on dirait en anglais
« benchmark » – de bonne pratique.
Cette situation floue a pris fin peu après la création en 2001 de l’IASB, qui
a remplacé l’IASC en le professionnalisant et en se dotant d’une indépendance
par rapport à la profession comptable. Les IFRS ont alors remplacé les IAS,
dont l’IASB a hérité. C’est en 2002 que l’Union européenne a pris une décision
historique : imposer par règlement à toutes les sociétés européennes cotées
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sur un marché réglementé d’appliquer les IFRS pour établir leurs comptes
consolidés, à partir de 2005. C’est ainsi que tout un segment du langage
comptable s’est trouvé d’un coup unifié dans les pays de l’Union, privant dans
ce domaine les États membres de la marge de manœuvre dont ils jouissaient.
En dehors de ce segment unifié, l’utilisation des IFRS, en lieu et place des
normes nationales, a été laissée à l’appréciation des États membres. En France,
on a choisi d’interdire les IFRS pour les comptes individuels (sociaux) et de
les autoriser (sans les imposer) pour les groupes non cotés, auxquels sont
assimilés depuis peu les groupes cotés sur Alternext, ce marché n’étant pas
réglementé au sens des directives européennes. Cette initiative européenne
a immédiatement suscité une première vague d’adoption dans le reste du
monde, vague qui n’a fait que gonfler depuis, puisque le nombre de pays
permettant ou demandant l’application des IFRS dépassait la centaine.

1
Préface


À ce jour, c’est vraiment un langage commun planétaire accompagnant la


mondialisation. Les IFRS ont gagné la partie en Asie, qui s’est détournée
des US GAAP. Le niveau d’adhésion volontaire aux IFRS au Japon est
en augmentation constante. La Chine et dans une large mesure l’Inde
convergent vers les IFRS. Les IFRS sont le langage des sociétés étrangères
cotées aux États-Unis. Dans un continent où tous les autres pays sont
convertis aux IFRS, même ses voisins immédiats, le Canada et le Mexique,
membres pourtant de l’ALENA, les États-Unis eux-mêmes font figure
d’exception. À ces succès, on peut ajouter celui des IFRS pour PME.
L’Europe, qui a déclenché le processus, reste un acteur important, mais
n’est plus majoritaire.
L’Union européenne, faisant le point après 10  ans, vient d’ailleurs
d’accorder aux IFRS un satisfecit. Pour autant, des défis n’ont pas encore
été surmontés. La norme sur les contrats d’assurance peine à se terminer.
Les rapports entre les états financiers et les règlementations prudentielles
des banques et des assurances sont techniquement complexes. Le
nouveau cadre conceptuel est en gestation, la « disclosure initiative »
tente de rendre les états financiers plus « communiquants », sans affaiblir
leur rigueur.
La réédition de l’ouvrage du Professeur Robert Obert est bienvenue. Elle
témoigne d’abord de la qualité fondamentale de l’ouvrage depuis sa
première édition. Elle reflète ensuite le fait qu’un référentiel comptable
n’est jamais figé  : l’IASB, dont les 14 membres travaillent à plein temps,
modifie sans cesse les normes IFRS, soit spontanément pour les améliorer
et remédier à des défauts perçus, soit pour répondre à des problématiques
nouvelles et trouver des traitements adéquats pour des produits financiers
nouveaux conçus par des banquiers à l’imagination fertile, soit encore
pour répondre aux injonctions politiques, telle celle faite par le G 20 de
converger avec les normes américaines. C’est dire qu’une telle réédition
n’est pas un simple toilettage de façade, mais un travail très approfondi
et méticuleux, demandant à la fois une garantie d’exhaustivité et un réel
talent de pédagogue pour exposer de façon simple et cependant exacte des
dispositions normatives très complexes.
L’organisation par thèmes qui a été choisie, permettant de traiter ensemble
des problématiques connexes, est la meilleure du point de vue pédagogique,
car les normes elles-mêmes dans l’ouvrage officiel sont classées dans l’ordre
chronologique qui ne facilite pas la compréhension. Les nombreux exemples
illustratifs permettent de rendre concrets les problèmes et les solutions.

2
La lecture de cet ouvrage intelligent et à jour requiert certes beaucoup
d’attention. Le lecteur est payé en retour par la garantie d’une grande
fiabilité, dans un domaine où on ne peut se contenter des appréciations
hasardeuses et où les à-peu-près coûtent cher.
Gilbert Gélard
HEC, Diplômé d’expertise-comptable,
ancien membre du Board de l’IASB.
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3
Liste des sigles utilisés
(et indication de leur origine1)

AICPA American Institute of Certified Public Accountants (US)


AMF Autorité des marchés financiers (F)
ANC Autorité des normes comptables (F)
APB Accounting Principles Board (US)
ARB Accounting Research Bulletins (US)
ARC Accounting Regulation Committee (EU)
ASAF Accounting Standards Advisory Forum (IN)
ASC Accounting Standards Codification (US)
CAP Committee on Accounting Procedures (US)
CESR Committee of European Securities Regulators (EU)
CPA Certified Public Accountant (US)
DEPS Dernier entré, dernier sorti
DP Discussion paper (IN)
DSOP Draft Statement of Principles (US)
ED Exposure Draft (IN)
EFRAG European Financial Reporting Advisory Group (EU)
ESC European Securities Committee (EU)
ESMA European Securities and Market Authority (EU)
FAF Financial Accounting Foundation (US)
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FAS Financial Accounting Standards (ou SFAS) (ou Statements of


Financial Accounting Standards) (US)
FASAC Financial Accounting Standards Advisory Council (US)
FASB Financial Accounting Standard Board (US)
FEE Fédération européenne des experts-comptables (EU)
FIFO First in, first out
GASB Governmental Accounting Standards Board (US)
IAASB International Auditing and Assurance Standards Board (IN)
IAPC International Auditing Practices Committee (IN)
IAS International Accounting Standard (IN)
IASB International Accounting Standards Board (IN)

1  F : France ; US : États-Unis ; EU : Union européenne ; IN : International.

5
Liste des sigles utilisés


IASC International Accounting Standards Committee (IN)


IASCF International Accounting Standards Committee Foundation
(IN)
IETF Emerging Issues Task Force (US)
IFAC International Federation of Accountants (IN)
IFRIC International Financial Reporting Interpretation Committee
(IN)
IFRS International Financial Reporting Standard (IN)
IFRS AC International Financial Reporting Standard Advisory
Council (IN)
IFRS F International Financial Reporting Standard Foundation (IN)
IFRS IC International Financial Reporting Standard Interpretations
Committee (IN)
IOSCO International Organisation of Securities Commission (IN)
IPSAS International Public Sector Accounting Standards (IN)
ISA International Standard of Auditing (IN)
JOUE Journal officiel de l’Union européenne (EU)
LIFO Last in, last out
OCI Other comprehensive income (autres éléments du résultat
global)
PCG Plan comptable général (règlement 2014.03 de l’ANC) (F)
PEPS Premier entré, premier sorti
RRCC Règlement relatif aux comptes consolidés (règlement 99-02
du CRC) (F)
SAB Staff Accounting Bulletins (US)
SAC Standards Advisory Council (IN)
SEC Securities and Exchange Commission (US)
SIC Standing Interpretation Committee (IN)
SK Regulation integrated disclosure system (US)
SMEIG Small Medium Entities Implanting Group (IN)
SOP Statement of Position (US)
SX Regulation accounting rules (US)
US GAAP 
United States Generally Accepted Accounting Principles
(US)
UGT Unité génératrice de trésorerie (IN)
XBRL eXtensible Business Reporting Language (IN)

6
Introduction

A
pparue dès l’Antiquité, formalisée depuis le xve siècle, la comptabilité
est devenue la source la plus sûre de l’information économique et
financière. Base du système d’information de gestion de l’entreprise,
elle est aujourd’hui le langage commun de celle-ci avec tous ses partenaires :
personnels, clients, fournisseurs, créanciers, actionnaires, collectivités, public
en général. Si l’intuition et la psychologie ont certainement un rôle à jouer
dans les décisions économiques, encore faut-il que l’on puisse en apprécier
les résultats. C’est la mission fondamentale impartie à la comptabilité dans
nos sociétés modernes. Aussi, pour que cette mission soit remplie avec
succès, est-il indispensable que le langage comptable soit compris de tous
les participants, que la comptabilité soit, en un mot, normalisée.

C’est dans la première partie du xxe siècle que la comptabilité a commencé


à se normaliser. Aux États-Unis, en 1909, le Conseil de l’American Association
of Public Accountants (AAPA, ancêtre de l’AICPA, voir ci-après chapitre  1,
§  11.2) représentant la profession comptable, alors composée en grande
partie par des immigrants britanniques (Arthur Young, né en Écosse en
1863 et diplômé de l’université de Glasgow, émigra aux États-Unis et fonda
en 1906 à Chicago le cabinet Arthur Young et Co., devenu depuis 1989
Ernst and Young), avait mis en place un comité, appelé Special Committee
on Accounting, chargé de définir les termes utilisés en comptabilité et en
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audit. Dirigé par Seymour Walton, ce comité travailla plusieurs années et


présenta aux assemblées annuelles de 1909, 1911 et 1913 plusieurs séries
de définitions.
En Europe continentale, en 1911, Johan Friedrich Schär publie à Berlin un
opuscule de comptabilité à l’usage des ingénieurs et autres techniciens
Buchhaltung und Bilanz dans lequel il propose un projet de plan comptable.
Le plan de Schär a inspiré celui d’Hector Blairon, qui va connaître dans les
années 1920 un grand succès en Belgique, et celui d’Eugen Schmalenbach,
dont la première édition parut en Allemagne en 1927. Le plan d’Eugen
Schmalenbach a servi de base aux auteurs du plan comptable français.
Dans la période qui encadre la Seconde Guerre mondiale, deux modèles
comptables se sont développés  : un modèle anglo-saxon s’appuyant sur
un ensemble de normes élaborées par des professionnels, notamment aux

7
Introduction


États-Unis et en Grande-Bretagne, et un modèle continental s’appuyant


sur des plans comptables édictés par les pouvoirs publics. La France a
été promoteur dans ce domaine, avec le Plan Comptable Général (PCG)
approuvé par l’arrêté du 18 septembre 1947.
Aujourd’hui, les procédures de normalisation, si elles existent partout, sont
différentes selon les pays. Dans certains d’entre eux, et notamment dans les pays
européens, la comptabilité fait l’objet d’une réglementation des pouvoirs publics.
En France, les normes comptables sont fixées par le Code de commerce et par
des règlements de l’Autorité des normes comptables, homologués par arrêtés
ministériels. Dans d’autres, à l’opposé, des normes comptables ponctuelles
s’appliquant à chacun des principaux problèmes pris isolément sont élaborées
par les professionnels de la comptabilité ou des organismes indépendants.
Cette diversité de procédures a fait que les états financiers de différents pays
étaient difficilement comparables.
C’est ainsi, qu’à l’initiative de Henry Benson, alors président de l’Institute of
Chartered Accountants in England & Wales (ICAEW), organisme regroupant
les auditeurs et comptables experts de l’Angleterre et du Pays de Galles,
que le 29  juin 1973, a été signée à Londres, la charte de création d’un
organisme international, le Comité des normes comptables internationales,
l’International Accounting Standards Committee (IASC) ayant pour objet de
mettre en forme des standards comptables de base appelés IAS (International
Accounting Standards) puis, depuis 2002, IFRS (International Financial
Reporting Standards), qui seraient acceptés dans le monde entier.
Par ailleurs, dans le cadre européen, le règlement CE n°  1606/2002 du
Parlement européen et du Conseil de l’Union européenne du 19  juillet
2002 (JOCE du 11  septembre 2002) prévoit, pour les sociétés de l’Union
européenne faisant appel public à l’épargne, l’obligation d’établir des
comptes consolidés selon le référentiel IFRS à compter de 2005.
Il va sans dire que les normes de l’IASB1, compte tenu notamment des marchés
financiers anglo-saxons2, sont fortement inspirées par les règles comptables
américaines (voire britanniques). C’est pourquoi, nous évoquerons dans le

1  Tout au long de cet ouvrage, nous désignerons le Comité des normes internationales par son sigle
nouveau IASB même si, au moment où le Comité avait pris une disposition, il s’appelait encore IASC.
2  En décembre 2015, selon une analyse présentée par le World Federation of Exchanges dans son rap-
port annuel, la capitalisation boursière en milliards de USD (au 31 décembre 2015, 1 € = 1,0868 USD)
était aux États-Unis de 17 787 pour le New York Exchange et de 7 281 pour le NASDAQ. Elle était de
4 895 à Tokyo, 4 549 à Shanghai, de 3 185 à Hong Kong, de 3 879 à Londres et de 3 306 sur Euronext
(organisme regroupant les quatre places financières d’Amsterdam, Bruxelles, Paris depuis janvier 2001,
puis de Lisbonne en septembre 2002 – en décembre 2000, la bourse de Paris représentait 63 % de l’en-
semble). Pour l’ensemble des bourses du monde, la capitalisation boursière s’élevait à 67 084 mds$.
Elle était de 11 355 mds$ pour l’ensemble des pays de l’Union européenne.

8
chapitre 1 de cet ouvrage, le rapprochement des normes internationales et
des normes américaines. Aujourd’hui, les normes internationales IFRS ont été
adoptées (plus ou moins intégralement) par plus de 119 sur 143 (soit 83 %)
pays ou juridictions1.
L’application des IFRS a rendu la pratique comptable plus rigoureuse. En
effet, peu d’options sont prévues, de nombreuses informations, détaillées,
doivent être fournies dans les états financiers. L’analyse qui pourra en être
faite à partir des états financiers sous forme d’indicateurs (ou de ratios) a
été modifiée. Ainsi, par exemple, la mise à l’actif obligatoire des biens en
location-financement (voir chapitre 10 § 1) a une incidence sur le montant
des capitaux propres, celui de l’endettement financier, de la valeur nette des
immobilisations, du résultat d’exploitation, du résultat financier, de l’impôt
sur le résultat et du résultat net.
Dans cet ouvrage, nous analyserons d’abord comment est organisé l’IASB,
quels ont été les travaux de cet organisme, quelles sont les sources des règles
comptables aux États-Unis2. Puis nous verrons comment se sont formalisés
les grands principes qui régissent les IFRS. Nous évoquerons ensuite les
principales règles de présentation des états financiers (comptes individuels
et consolidés) proposés par les normes internationales.
Dans les chapitres suivants, nous examinerons comment sont traités, en IFRS,
un certain nombre de thèmes comptables spécifiques  : la consolidation,
les regroupements d’entreprises, les instruments financiers, les stocks, les
immobilisations corporelles et incorporelles, les contrats de location, les
actifs destinés à être cédés, les dépréciations d’actifs, les avantages du
personnel, les provisions, passifs éventuels et actifs éventuels, les produits
et les charges, l’impôt sur le résultat, les effets des variations du cours des
monnaies, les changements de méthodes comptables et corrections d’erreurs,
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l’information spécifique des investisseurs (l’information sectorielle, le résultat


par action, l’information financière intermédiaire) et la comptabilité de
secteurs particuliers : banques, assurances, organismes de retraite, agriculture,
ressources minérales, concessions, entités à but non lucratif.

1 IFRS Foundation Paul Pacter – Pocket Guide to IFRS Standards : the global financial reporting language,
2016 ; p. 6. Il est à noter que 130 pays sont, en ce moment, membres de l’IFAC (voir chapitre 1 § 12.1)
et 193 sont membres de l’ONU. Une analyse présentée par ailleurs par l’IFRS Foundation sur son site
internet en juillet 2016, montre que plus de 25 000 des quelques 48 000 entreprises cotées sur les
85  grandes bourses de valeurs dans le monde utilisent les normes IFRS, et que pour les entreprises
n’utilisant pas les normes IFRS dans leur intégralité, plus de 80 % sont cotées en Chine, en Inde, au
Japon et aux États-Unis (lesquels utilisent des normes nationales plus ou moins inspirées par les IFRS).
2  Pour ce qui concerne les règles françaises le lecteur pourra retrouver une analyse très approfondie
dans deux de nos ouvrages Comptabilité approfondie DCG 10, et Comptabilité et audit DSCG 4 aux
éditions Dunod.

9
Introduction


De nombreux exemples, soit tirés de la réalité de certaines entreprises,


soit construits pour l’illustration des thèmes, sont présentés pour aider à
la maîtrise des normes internationales. Dans les exemples présentant des
écritures comptables, nous avons, dans la mesure du possible et afin de
faciliter pour le lecteur la compréhension des opérations, utilisé les intitulés
et la numérotation du Plan comptable général français1 (lorsque cela n’était
pas possible, nous avons proposé, en l’indiquant spécialement, un intitulé
et une numérotation spécifiques). Les IFRS ont été bâties sur des principes
et l’application de ces principes n’est pas toujours facile. Aussi, nous avons
voulu donner de nombreux exemples permettant un meilleur décryptage et
une meilleure compréhension du fonctionnement de ces normes. Nous nous
sommes limités à l’existant (et au futur proche). Nous n’avons pas cherché
à faire l’analyse critique des normes, lesquelles, comme toute construction
humaine, peuvent toujours faire l’objet d’améliorations.
Chacun des chapitres de cet ouvrage est accompagné d’un questionnaire
centré sur les normes comptables internationales, permettant au lecteur de
faire le test de ses connaissances. Ces questionnaires se composent d’un
ensemble de 10 QCM (questions à choix multiples). Chaque QCM comprend
trois affirmations dont une seule est exacte. Les corrigés de ces QCM sont
donnés en fin d’ouvrage avec quelques commentaires.
L’ouvrage est également complété par un glossaire où le lecteur pourra
retrouver les définitions des mots et expressions spécifiques.
Cet ouvrage tient compte des règles existantes et des normes approuvées au
1er janvier 2017. Nous avons également tenu compte d’un certain nombre de
projets en cours qui vont de manière probable modifier les règles existantes.
Ainsi, au moment de la rédaction de cette sixième édition2, certaines normes
nouvelles n’étaient pas encore applicables. Il se déroule parfois deux années
entre la publication de la norme et la date prévue de sa première application,

1  L’IASB et de nombreux normalisateurs nationaux (comme le FASB américain) n’ont pas conçu de
plan comptable général semblable au plan français. Ils ont laissé la possibilité aux utilisateurs de choisir
leurs intitulés de comptes et la numérotation adéquate en fonction de leurs besoins, à condition, bien
entendu, que l’application reste conforme aux normes édictées. Le plan de comptes du PCG n’a certes
pas été bâti pour enregistrer des opérations selon les normes IFRS (certaines notions développées dans
le PCG comme les produits et charges exceptionnels n’ont pas été retenues dans les IFRS, certains
classements – court terme, long terme, courant, non courant – sont différents) et il faudrait que ce plan
de comptes soit revu pour que l’adaptation soit parfaite. Toutefois, même sous sa forme actuelle (en
y introduisant que quelques innovations) il peut être d’un usage pratique certain pour l’utilisateur (le
plan comptable français est par ailleurs proche du plan comptable belge, du plan comptable espagnol,
des plans comptables algérien SCF, marocain, tunisien et du plan comptable de l’organisation africaine
du droit des affaires SYSCOHADA).
2  La première édition était de juin 2003, la deuxième de septembre 2004, la troisième d’octobre 2006,
quatrième d’avril 2009 et la cinquième en mars 2013.

10
une application anticipée étant cependant toujours possible  : ce délai
permet aux entités qui présentent deux années d’informations financières
comparatives annuelles (en plus de l’information de l’exercice considéré),
d’avoir la norme en main avant le début du premier exercice comparatif
présenté. Plusieurs normes importantes ne seront applicables (sauf
anticipation) qu’à compter de 2018. Aussi, nous avons choisi de présenter,
dans ces cas, la version nouvelle de la norme1, en précisant notamment à
chaque fois les divergences essentielles avec l’ancienne version. Les normes
comptables, comme le droit, ont des contenus qui évoluent constamment
avec le temps. Elles obligent à une mise à jour permanente et cette évolution
n’est pas sans donner de l’intérêt à leur étude.
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1  Lorsque, au moment de la publication de cet ouvrage, lorsqu’une des normes nouvelles n’était pas
encore publiée, nous nous sommes appuyés sur le dernier projet soumis par l’IASB sous forme d’exposé
sondage. Pour les points importants, nous avons constaté sur des précédents sujets qu’il n’y avait pas
généralement pas de divergences fondamentales entre le dernier exposé sondage et norme définitive.

11
Chapitre 1

La normalisation
comptable

C
’est d’abord aux États-Unis qu’une normalisation comptable
a été mise en place par la profession comptable en 1939 sous
l’égide du Committee on Accounting Procedures (CAP) de l’AICPA.
Cette organisation a pris ensuite vis-à-vis de la profession comptable
son indépendance en devenant le Financial Accounting Standards Board
(FASB). C’est sur le modèle de cet organisme, mais aussi de l’organisme
britannique, l’ASC (Accounting Standard Board) que s’est bâti depuis
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1973, l’International Accounting Standards Committee (IASC) devenu en


2001 International Accounting Standards Board (IASB), une organisation
chargée de bâtir un ensemble de normes comptables qui puissent être
appliquées au monde entier. Les modèles de normes mis en place par les
organismes américains (et britanniques) ont fortement inspiré l’IASB.
« La comptabilité : algèbre du droit et méthode d’observation des
sciences économiques », tel était le titre d’un ouvrage de technique
comptable écrit par Pierre Garnier en 1947 (Éditions Dunod). Si la
normalisation comptable relative aux comptes annuels (individuels
et sociaux) en France est toujours, une algèbre du droit (notamment
à cause de l’obligation stipulée par l’article L. 123-12 du Code de
commerce, pour tout commerçant de procéder à l’enregistrement
comptable des mouvements affectant le patrimoine), il n’en est pas

13
1.  La normalisation comptable


de même des normes internationales, lesquelles a  priori, sont indé-


pendantes de tout droit (encore, qu’en Europe, elles font l’objet d’un
règlement qui les rend applicables aux comptes consolidés des socié-
tés cotées) et privilégient l’information économique et financière des
investisseurs.
Le 29 juin 1973 a été signée à Londres, à l’initiative de Henry Ben-
son, associé de Coopers & Lybrand de Londres, et par les représen-
tants des organisations comptables professionnelles d’Australie, du
Canada, de France, d’Allemagne, du Japon, du Mexique, des Pays-Bas,
de Grande-Bretagne, d’Irlande et des États-Unis, la charte de création
d’un organisme international, le comité des normes comptables inter-
nationales, l’IASC (International Accounting Standards Committee), ayant
pour objet de mettre en forme des standards comptables de base qui
seraient acceptés dans le monde entier. Henry Benson avait constaté
que les différences au niveau des principes comptables étaient contrai-
gnantes pour le commerce et les investissements internationaux et
avait proposé qu’un comité d’auditeurs rédige des normes comptables
qui s’appliqueraient aux échanges internationaux.
Une nouvelle organisation, totalement indépendante, s’est mise en
place en 2001 (rebaptisée en 2010), composée notamment :
–– d’une fondation, dénommée International Financial Reporting Standards
Foundation (IFRS Foundation)1,
–– d’un conseil dénommé International Accounting Standards Board (IASB)
appelé aussi couramment Board ;
–– d’un comité d’interprétation dénommé IFRS Interpretations Committee2 ;
–– et d’un comité consultatif dénommé IFRS Advisory Council3.
Le siège de l’IASB (et des organisations adjacentes) est à Londres,
30 Cannon Street.
Organe de droit privé, investi d’une mission d’intérêt général, l’IASB,
qui à l’origine avait un objectif d’harmonisation peu ambitieux, a vu
son influence grandir à partir de 2000 et 2002 à la suite des appuis de
l’International Organisation of Securities Commission (IOSCO) puis de

1  Avant la révision de la constitution de l’IASB en mars 2010, IASCF (International Accounting Standards


Committee Foundation).
2  Avant la révision de la constitution de l’IASB en mars 2010, IFRIC (International Financial Reporting
Interpretations Committee).
3  Avant la révision de la constitution de l’IASB en mars 2010, SAC (Standards Advisory Council).

14
l’Union européenne et est devenu la référence de l’harmonisation des
normes comptables à l’échelle mondiale.

1. Les objectifs de l’IASB


Les objectifs du comité des normes internationales, formalisés dans la
constitution de l’IFRS Foundation (approuvée en mai 2000 et révisée en
mars 2010, en janvier 2013 et en novembre 2016) sont les suivants (§ 2
de la constitution) :
« (a) développer, dans l’intérêt général, un ensemble unique de
normes d’information financière de haute qualité, compréhensibles,
applicables et universellement acceptées, fondées sur des principes
clairement définis. Ces normes doivent exiger des informations
de haute qualité, transparentes et comparables dans les états
financiers et autres rapports financiers pour aider les investisseurs,
d’autres participants des marchés de capitaux dans le monde et
d’autres utilisateurs d’informations financières, dans leur prise de
décisions économiques ;
(b) promouvoir l’utilisation et l’application rigoureuse de ces normes ;
(c) dans la réalisation des objectifs liés à (a) et (b), prendre en
compte, le cas échéant, les besoins d’une gamme de tailles et de
types d’entités dans divers milieux économiques ;
(d) promouvoir et de faciliter l’adoption des « International
Financial Reporting Standards » (IFRS), normes et interprétations
publiées par l’IASB, à travers la convergence entre des normes
comptables nationales et les IFRS ».
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Il est à noter que, pour atteindre ce dernier objectif, l’IASB, que ce soit
pour la construction des normes ou pour l’établissement des interpréta-
tions, travaille de concert avec les principaux normalisateurs nationaux.
Il est en effet indispensable que les pays qui représentent les capitalisa-
tions boursières les plus importantes aient des normes nationales les
plus proches des normes IFRS, pour éviter des différences sensibles, dans
la mesure où les normes nationales continueraient à être utilisées.
L’IASB a spécifié par ailleurs que sa mission d’harmonisation restait
compatible avec des dispositions plus détaillées prises par certains pays
ou par une nécessaire adaptation aux circonstances nationales.
On peut noter que les normes IFRS s’appuient plutôt sur des principes
directeurs, faisant appel au jugement du professionnel, (ce qui explique

15
1.  La normalisation comptable


l’importance des définitions) notamment pour effectuer de nombreuses


évaluations, alors que, par exemple, les normes françaises sont bâties
sous formes de règles (règles de droit) et que les normes américaines
sont plutôt axées sur des modalités d’application.
Il n’est pas dans l’objet de cet ouvrage de présenter une analyse cri-
tique du système de normes IFRS ainsi que de l’organisation qui produit
ces normes. Volontairement, nous nous sommes limités à l’exposer de
l’existant et de la manière dont le praticien doit appréhender cet existant.

2. L’IASB de 1973 à nos jours


2.1. Les premières normes de 1975 à 1989
La première norme (IAS  1 « Publicité des méthodes comptables ») a
été publiée en janvier 1975 : elle évoquait les conventions comptables
de base (continuité de l’exploitation, permanence des méthodes, spé-
cialisation des exercices) et les principes qui devaient régir le choix et
l’application des méthodes comptables (prudence, prééminence de la
réalité sur l’apparence et importance relative). Puis, furent publiées des
normes plus techniques portant sur les stocks (IAS  2), les états finan-
ciers consolidés (IAS 3, norme abrogée en 1989 et remplacée par IAS 27
et IAS  28), les amortissements (IAS  4), les informations que doivent
fournir les entreprises dans leurs états financiers (IAS  5), les change-
ments de prix (IAS 6, norme abrogée en 1981 et remplacée par IAS 15),
le tableau de financement (IAS  7), etc. La particularité de ces normes
était de pouvoir être appliquées partout, de nombreuses options étant
permises. Ainsi, pour la détermination du coût des stocks, sept formules
différentes (dont bien entendu les méthodes du premier entré – premier
sorti et du coût moyen pondéré) étaient autorisées.

2.2. Le cadre conceptuel


Un cadre de préparation et de présentation des états financiers (Fra-
mework for the Preparation and Presentation of Financial Statements) a été,
par ailleurs, adopté par l’IASC en avril  1989. Il avait pour mission de
fixer les concepts sous-jacents à l’élaboration des états financiers.
Ce cadre conceptuel traitant particulièrement de l’objectif des états
financiers, des caractéristiques qualitatives de ces états, des éléments les
composant, de la prise en compte et de l’évaluation de ces éléments, des

16
systèmes de mesure et du concept du capital. Révisé en 2010 et en cours
de révision fin 2016, il sera analysé dans le chapitre 2, § 1 à 10.

2.3. La comparabilité des états financiers


Depuis la création de l’IASC en 1973, face aux diversités des pratiques
nationales, la mise au point des normes communes s’était heurtée à
des difficultés. La solution retenue avait consisté jusque-là à admettre
qu’une opération identique puisse être comptabilisée différemment au
moyen d’options entre plusieurs méthodes prévues par la norme. Cette
pratique avait conduit cependant à rendre difficile toute comparaison
entre états financiers de diverses origines.
Aussi, début 1989, un projet appelé « comparabilité des états finan-
ciers », le projet ED 32, prévoyait l’amendement de pas moins de treize
normes. L’objectif de ce projet était de réduire les options prévues par les
normes. Ce projet prévoyait soit de n’admettre pour certaines normes
qu’une seule méthode pour la comptabilisation d’une même transac-
tion ou d’un même événement, soit, en admettant plusieurs méthodes,
d’indiquer la préférence de l’IASC, ou s’il n’y avait pas de préférence, les
conditions d’application de chacune des méthodes.
L’approbation finale des normes révisées (il y a eu finalement que
dix) de ce projet a été effectuée en définitive par le Conseil de l’IASC
qui s’est tenu à Oslo du 2 au 5 novembre 1993, la date d’application des
nouvelles règles étant fixée aux exercices ouverts à compter du 1er jan-
vier 1995.

2.4. L’acceptation des normes IFRS


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par les bourses de valeurs et la révision


des normes existantes
Un accord avait été pris en juillet 1995 avec l’International Organisation
of Securities Commission (IOSCO) l’organisation internationale des comi-
tés de valeurs mobilières, pour qu’à l’avenir, après révision des normes
actuelles de l’IASC, les entreprises dont les états financiers seront
conformes aux normes comptables internationales n’aient plus à retrai-
ter leurs comptes pour être cotées en bourse, même aux États-Unis. Il faut
voir qu’aux États-Unis, pour être cotée au New York Stock Exchange par
exemple, une société devait satisfaire aux exigences de la SEC (Securities
Exchange Commission) en matière d’information et préparer ses comptes
consolidés en respectant les principes comptables ­généralement admis

17
1.  La normalisation comptable


aux États-Unis (les US GAAP) ou établir un document qui compare le


résultat et les capitaux propres établis conformément aux règles locales
et aux normes américaines.
L’obligation de réconciliation a été abrogée par un règlement de la
SEC1 pour les exercices clos à compter du 15 novembre 2007.
À partir de 1996, la révision d’un certain nombre de normes fut entre-
prise. La norme IAS 1, relative à la publicité des méthodes comptables fut
remplacée (1997) par une norme relative aux états financiers. Furent révi-
sées également les normes IAS 12, IAS 14, IAS 16, IAS 17, IAS 19, IAS 22.
Furent créées de nouvelles normes relatives au résultat par action, à l’infor-
mation financière intermédiaire, à l’abandon d’activités, aux dépréciations
d’actifs, aux provisions, passifs et actifs éventuels, aux immobilisations
incorporelles (IAS  33 à IAS  38). C’est aussi dans cette période que furent
conclus les travaux relatifs aux instruments financiers, lesquels ont notam-
ment développé la notion de « juste valeur » (IAS 32 et IAS 39).
En mai 2000, l’IOSCO a annoncé qu’elle recommandait à l’ensemble
des autorités boursières du monde d’accepter l’utilisation des normes
IAS (à l’exception de la norme IAS 15 relative aux variations de prix et
des normes sectorielles IAS 26, IAS 30 et IAS 41) et des interprétations
relatives à ces normes, pour les émissions et cotations effectuées par des
émetteurs transnationaux. Cette décision a contribué favorablement à
la crédibilité et à l’intensification probable de l’utilisation du référentiel
IFRS à travers le monde.

2.5. La nouvelle structure du comité des normes


internationales
En 2001 (la nouvelle constitution de l’IASB avait été approuvée en mai 2000),
s’est mise en place une nouvelle organisation rebaptisée par la constitution
de 2010 (voir ci-après § 3), plus indépendante de la profession comptable
(l’IFAC ne participe plus directement à l’organisation de l’IASC/IASB, alors
que durant plus de vingt ans, il en avait été le partenaire principal).

2.6. Les dernières révisions des normes IFRS


De 2002 à 2016, de nombreux travaux ont été effectués par l’IASB (plus
d’une centaine d’exposés-sondages ont notamment été présentés – pour
la notion d’exposé-sondage, voir ci-après § 4) et ont abouti à la publica-

1  Règlement RIN 3235-AJ 90.

18
tion d’aménagements de la presque totalité des normes existantes et à
la création de seize nouvelles normes.
Ont d’abord été révisées (publication en décembre  2003) la presque
totalité des normes existantes, de nombreux traitements jusqu’alors
autorisés par ces normes sont abandonnés, ne laissant qu’un seul traite-
ment (à quelques exceptions près).
Puis ont été revues (première publication en décembre  2003), les
normes IAS 32 et IAS 39. La norme IAS 39, après sa première publication
révisée, ayant fait l’objet de nombreuses critiques, plusieurs aménage-
ments ont été ensuite apportés par l’IASB en 2004 et 2005.
En juin 2003 a été publiée la première norme IFRS relative à la première
application des normes internationales (IFRS 1) Puis ont suivi, de 2004 à
2006 les normes IFRS 2 à IFRS 8 relatives à la comptabilisation des paie-
ments en actions, aux regroupements d’entreprises (norme révisée en 2008
et rapprochant les méthodes de comptabilisation et d’évaluation avec les
règles américaines), aux contrats d’assurance, aux activités abandonnées, à
l’exploration et l’exploitation des ressources minérales, aux informations à
fournir sur les instruments financiers, aux secteurs opérationnels.
Par ailleurs, à la demande du G 20, l’IASB mis en 2008 en chantier la
réécriture de la norme IAS 39 relative à la comptabilisation et à l’évalua-
tion des instruments financière, la nouvelle norme IFRS 9 « Instruments
financiers ».
En 2009, l’IASB a également publié une norme IFRS pour PME (voir ci-
dessous § 8) révisée en 2015, conduisant l’organisation, qui s’était priori-
tairement orientée vers l’information destinée aux marchés financiers (et
par conséquent aux comptes consolidés des entités cotées) à s’intéresser
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aux problèmes posés par les comptes individuels et les plus petites entités.
En septembre 2010, l’IASB a publié une révision (incomplète) du cadre
conceptuel et en mai 2011, de concert avec le normalisateur américain, le
FASB, quatre nouvelles normes consacrées à la consolidation d’une part
(IFRS 10 « États financiers consolidés », IFRS 11 « Partenariats », IFRS 12
« Informations sur les participations dans d’autres entités ») et à l’évalua-
tion à la juste valeur d’autre part (IAS 13 « Évaluation à la juste valeur »).
En janvier  2014, l’IASB a publié la norme IFRS 14 « Comptes de
report réglementaires » dont l’objectif est d’améliorer la comparabilité
de l’information financière pour les entités qui exercent des activités
à tarifs réglementés. En juillet 2014, elle a publié la version définitive
d’IFRS 9 « Instruments financiers » (des publications partielles ayant

19
1.  La normalisation comptable


été effectuées en novembre 2009, octobre 2010 et novembre 2013). En


mai 2014 et en janvier 2016, toujours de concert avec le normalisateur
américain, le FASB, elle a publié les normes IFRS 15 « Produits des acti-
vités ordinaires tirés de contrats conclus avec les clients » et IFRS 16
« Contrats de location » appelées à remplacer IAS 11, IAS 18 d’une part
et IAS 17 d’autre part à compter de 2018 et 2019.
Il est à noter qu’au 31 décembre 2016, un certain nombre de projets
étaient encore en cours et concernaient notamment la révision du cadre
conceptuel et de la norme sur les contrats d’assurance, qui doivent être
publiés en 2017, les activités à tarifs réglementés et un projet global
dénommé « disclosure initiative »1 dans lequel il est prévu notamment
un exposé de pratiques sur l’importance relative (voir chapitre 2, § 11),
et un projet d’élaboration d’une norme en matière d’informations à
fournir, en vue d’améliorer et de regrouper les principes appliqués pour
déterminer la structure et le contenu de base des états financiers, et
plus particulièrement des notes complémentaires. Des programmes de
recherche sur la structure des états financiers, les regroupements d’en-
treprises sous contrôle commun, les taux d’intérêt, la dépréciation du
goodwill, etc. sont également programmés2. Par ailleurs, l’IASB a mis en
place un certain nombre de revues post application (Post − implemen-
tation review) afin de vérifier si la norme nouvelle fonctionne comme
prévu, si elle a atteint ses objectifs et si elle a amélioré l’information
financière. Des revues ont été réalisées aujourd’hui sur IFRS 3 et IFRS 8,
d’autres sont en cours sur IFRS 10, IFRS 11, IFRS 12 et IFRS 13. Dans cet
ouvrage, nous avons tenu compte (en le précisant) de toutes ces révi-
sions, normes révisées, nouvelles normes et projets en cours.

3. La structure opérationnelle de l’IASB


La structure de l’IASB comprend six organismes principaux3 : la fonda-
tion IFRS (IFRS Foundation), le conseil de surveillance de la fondation

1  Voir Robert Obert, « Point sur l’initiative de l’initiative sur les informations à fournir », Revue Française
de comptabilité – N° 493, décembre 2015, p. 54-56.
2 Pour le détail du programme de travail de l’IASB voir http://www.ifrs.org/Current-Projects/IASB-
Projects/Pages/IASB-Work-Plan.aspx
3  Auxquels on peut ajouter un certain nombre d’organismes consultatifs soit créées soit mis en place
par l’IFRS Foundation et l’IASB ou externes à l’IASB : le Conseil consultatif sur les marchés financiers
(Capital Markets Advisory Committee), le Groupe des économies émergentes (Emerging Economies
Group), le Forum mondial des préparateurs (Global Preparers Forum), le Groupe de mise en œuvre de la
norme IFRS pour les PME (SME Implementation Group), etc.

20
(Monitory Board), l’organisme central (l’IASB), le comité d’interprétation
(IFRS Interpretations Committee), et deux comités consultatifs (IFRS Advi-
sory Council et Accounting Standards Advisory Forum).
L’IFRS Foundation est gérée par un conseil de surveillance (appelé
Trustees). Ce conseil est composé de vingt-deux personnes représentant
l’ensemble de la communauté comptable (dont six trustees issus de l’Amé-
rique du Nord, six de l’Europe, six de la région Asie/Pacifique. On y trouve
des membres de grands cabinets d’auditeurs, des représentants d’associa-
tions d’entreprises, des représentants de normalisateurs, des professeurs de
droit, des représentants d’organismes de contrôle boursiers.
IFRS Foundation est chargé de la stratégie de l’organisation, d’amen-
der sa constitution, d’assurer son financement. IFRS Foundation (IASCF à
l’époque) a également été chargée de désigner les premiers membres du
conseil (Board). Elle est en relation avec un conseil de surveillance appelé
Monitory Board, dont la fonction d’être un lien entre les Trustees et les auto-
rités publiques. Ce Monitory Board est composé actuellement du président
de l’IOSCO Emerging Markets Committee, de représentants de la Commission
européenne, de l’US Securities and Exchange Commission (SEC), de l’Agence
des services financiers japonaise, de la Commission des valeurs mobilières
brésilienne, de la Commission des services financiers coréenne, du minis-
tère des Finances de la République populaire de Chine et en tant qu’ob-
servateur, du Comité de Bâle de supervision bancaire (Basel Committee on
Banking Supervision). Cette structure complexe de gouvernance a été mise en
place notamment pour assurer l’indépendance de l’IASB.
L’IASB est l’organe central de l’organisation. Le conseil de l’IASB (Board)
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est composé actuellement de 14 membres permanents. D’origines géogra-


phiques diverses (quatre européens dont le président Hans Hoogervorst,
trois nord-américains, trois asiatiques, deux océaniens, un africain, un sud-
américain), mais en majorité issus de pays anglo-saxons, les membres de
l’IASB ont été choisis pour leur expérience en matière de normalisation.
Alors que les membres du Conseil de l’IASC ancienne structure étaient des
personnalités intervenant à temps partiel, l’IASB est composé essentielle-
ment voire exclusivement de permanents. Le Board est chargé de susciter,
d’analyser et d’approuver les normes IFRS (voir ci-après § 5). Il est assisté
par un personnel (staff) de plus de 100 professionnels travaillant avec les
équipes de projet et les membres du Board, effectuant des recherches,­par-
ticipant aux réunions de table ronde, analysant les observations orales et
écrites reçues du public et préparant des recommandations et des ­brouillons

21
1.  La normalisation comptable


de documents pour examen par le Conseil. Le Board est aussi chargé d’ap-
prouver les projets d’interprétation de l’IFRS Interpretations Committee.
L’IFRS Interpretations Committee (précédemment IFRIC –  International
Financial Reporting Interpretations Committee) a pris la suite en 2001 du SIC
(Standing Interpretation Committee) créée en 1997. C’est un comité composé
de quatorze membres, chargé de répondre rapidement aux problèmes d’in-
terprétation posés par certaines normes. Il travaille en collaboration avec
les comités similaires des normalisateurs nationaux. Les interprétations
doivent faire l’objet d’une approbation par le board. Plus de cinquante
interprétations ont été publiées par l’IASB (voir ci-après § 6).
L’IFRS Advisory Council (précédemment Standards Advisory Council,
SAC) composé de 30 membres au moins est appelé à conseiller l’IASB sur
les priorités de son programme de travail. Il est aussi chargé d’informer
l’IASB des points de vue des organisations comptables dont sont issus
ses membres.
Par ailleurs, un second organe consultatif l’Accounting Standards
Advisory Forum (ASAF) ou Forum consultatif des normes comptables a
été créé en 2013. Composé de 12 membres, normalisateurs nationaux
(comme le FASB ou l’ANC) et organismes régionaux ayant un intérêt
dans l’information financière (comme l’EFRAG), son objectif est de faire
collaborer de manière plus intense ces organisations avec l’IASB.

Monitory Board
Conseil de surveillance de IFRS Fondation

IFRS Foundation
Chargé de la stratégie, de l’organisation et du financement

IASB (ou Board)


Chargé de l’élaboration des normes comptables internationales

IFRS Advisory Council


Chargé de conseiller et d’informer l’IASB

Accounting Standards Advisory Forum


Chargé de la collaboration avec les normalisateurs
nationaux et les organismes régionaux

IFRS Interpretations Committee


Chargé de l’élaboration des interprétations posées pour
l’application de certaines normes

22
4. Les procédures de l’IASB
La procédure d’élaboration des normes (due process) est longue et fait
appel à de nombreuses consultations.
Pour l’élaboration des normes IFRS, les principales étapes sont les
suivantes :
1)  Inscription dans le programme de travail de l’IASB (active agenda) :
identification du thème (une consultation publique doit être faite tous
les trois ans pour fixer les priorités), discussion en réunions (l’IASB tient
chaque mois une réunion publique), consultation de l’IFRS Foundation et
de l’IFRS Advisory Council, mise en place d’un programme de recherche for-
mation d’un groupe de travail (working group) appelé à conseiller au Board ;
participation éventuelle d’un ou de plusieurs normalisateurs nationaux.
2)  Publication d’un document de discussion (discussion paper) pour
appel à commentaires (cette publication n’est pas systématique) : sont
présentés le(s) thème(s), les approches possibles et les choix envisagés
par le Board ; organisation de sessions publiques de discussion.
3)  Publication pour appel à commentaires d’un projet de norme
(exposure draft ou exposé-sondage) approuvé 60 % des membres au
moins de l’IASB au moins et comprenant les avis contraires émis par
certains membres ainsi que les arguments majeurs ayant prévalu lors de
la délibération de l’IASB. Toutes les parties intéressées sont appelées à
commenter ce projet dans une durée fixée dans l’exposé sondage. Dans
certains cas, un second projet de norme amendé peut être présenté.
4)  Après prise en compte des commentaires reçus sur les documents de
discussion et le projet, et éventuellement tenue d’audiences publiques et
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réalisation de tests d’application sur le terrain ; approbation de la norme


par au moins 9 voix (sur 14). Dans la norme publiée, mention est faite de
toute opinion contraire et de la base des conclusions, indiquant notam-
ment comment l’IASB a traité les commentaires reçus au titre du projet.
Ce processus prend approximativement deux ans pour une norme.
5)  Après qu’un IFRS est émis, les membres et le personnel (staff) de l’IASB
vont tenir des réunions régulières avec les parties intéressées, y compris les
autres organismes de normalisation, pour aider à comprendre les problèmes
liés à la mise en œuvre pratique et l’impact potentiel des propositions.
Après un certain moment, l’IASB peut entreprendre des études com-
plémentaires à la lumière de :
–– l’examen de l’application de l’IFRS ;

23
1.  La normalisation comptable


–– des changements dans l’environnement de l’établissement des rapports


financiers et dans les exigences réglementaires ;
–– et notamment des commentaires de l’IFRS Advisory Council, de l’IFRS Inter-
pretations Committee, des normalisateurs nationaux, sur la qualité des IFRS.
Ces études peuvent conduire à l’inscription à l’ordre du jour de
l’IASB d’une révision de la norme.
Un comité de surveillance du processus de 9 membres (Due Process
Oversight Committee – DPOC) est chargé de veiller au respect par l’IASB
des procédures et de rendre compte à la fondation IFRS de l’accomplis-
sement de sa mission.

Programme
Consultation Programme d’élaboration
du programme de recherche des normes Mise en œuvre

Le Dispositif Proposition Proposition


3–5 ans

Demande Discussion Exposé- Norme IFRS Interprétation/ PIR*


d’information Paper sondage finale Modification

* Suivi après la mise en œuvre.


Figure1.1 Processus d’élaboration des normes1

5. Les normes de l’IASB


Depuis la mise en place de la nouvelle préface aux normes internatio-
nales en mai 2002, les normes de l’IASB sont appelées IFRS (International
financial reporting standards), lesquelles désignent à la fois les normes IAS
existantes et les nouvelles normes.
Les normes IFRS sont élaborées pour s’appliquer aux états financiers indi-
viduels et consolidés à vocation générale de toutes les entités à but lucratif,
quels que soient leur secteur d’activité et leur forme, ainsi qu’à toute infor-
mation publiée par ces entités. Mais ces normes IFRS peuvent aussi s’appli-
quer aux entités à but non lucratif (voir chapitre 20, § 7) et aux entreprises
gouvernementales commerciales à chaque fois que cela est jugé approprié.
Les textes approuvés par l’IASB (qu’il s’agisse des normes, des inter-
prétations ou des exposés-sondages) sont ceux publiés par l’organisme
international en langue anglaise. Pour les besoins des utilisateurs, ils

1 D’après IFRS Foundation – International Accounting Standards Board (IASB) – Qui sommes-nous et que
faisons-nous ? (juillet 2015) p. 3.

24
peuvent être traduits dans la langue du pays par les organismes profes-
sionnels.
Il est à noter que l’article 3 du règlement européen sur l’application
des normes comptables internationales (voir ci-après § 10.2) stipule que
« les normes comptables adoptées sont publiées intégralement, dans
chacune des langues officielles de la Communauté, sous la forme d’un
règlement de la Commission, au Journal officiel de l’Union européenne
(JOUE) ». Il est donc possible de trouver le texte intégral des normes
comptables internationales, en langue française, au JOUE.
Au nombre de cinquante-sept à ce jour (treize d’entre elles ont cepen-
dant été abrogées, mais leur numéro n’a pas été réutilisé), les normes de
l’IASB comprennent généralement les rubriques suivantes :
–– objectifs ;
–– champ d’application ;
–– développements spécifiques ;
–– informations à fournir ;
–– dispositions transitoires ;
–– date d’application ;
–– annexes.
Dans les normes qui ont été promulguées depuis le changement de
structure en 2001, on trouve dans généralement une annexe A « Défi-
nitions » (lesquelles étaient précédemment présentées dans la norme
proprement dite après le champ d’application) et une annexe B « Guide
d’application », lesquelles font partie de la norme proprement dite. Par
ailleurs, sont éditées séparément (et sont considérées comme ne faisant
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pas partie intégrante de la norme) des bases des conclusions, lesquelles


exposent les principales questions traitées par l’IASB, les autres solu-
tions prises en considération et les motifs de l’IASB justifiant l’accep-
tation ou le rejet de certaines d’entre elles. Certaines normes publiées
avant la réforme de 2001 (IAS 39 par exemple) comprenaient également
un guide d’application non intégré dans la norme.
L’ensemble des normes applicables à ce jour (avec bases des conclu-
sions, guides d’application et interprétations) représente un texte de
plus de 4 700 pages.
Les paragraphes les plus importants de la norme sont présentés en
caractères gras. L’ensemble de la norme doit être appliqué, y compris les
annexes.

25
1.  La normalisation comptable


Liste des normes adoptées à ce jour (Titres actuels)

N° Première date Date d’application


Objet de la norme
norme d’application de la dernière révision1

IAS 1 Présentation des états 1.1.1975 1.1.2009


financiers (remplace Publicité
des méthodes comptables
à partir du 1.7.1998)
IAS 2 Stocks 1.1.1976 1.1.2005
IAS 3 Les états financiers 1.1.1977
consolidés (remplacée par
IAS 27 à partir du 1.1.1990)
IAS 4 Comptabilisation 1.1.1977
des amortissements
(non applicable 1.1.2001,
intégrée dans IAS 16
et IAS 37)
IAS 5 Les informations que 1.1.1977
doit fournir l’entreprise
dans ses états financiers
(remplacée par IAS 1 à partir
du 1.7.1998)
IAS 6 L’information reflétant 1.1.1978
les effets de variations
de prix (remplacée
par IAS 15 à partir
du 1.1.1983)
IAS 7 États des flux de trésorerie 1.1.1979 1.1.1994
IAS 8 Méthodes comptables, 1.1.1979 1.1.2005
changements d’estimation
et erreurs (le titre
de la norme avant 2003
était « Résultat de l’exercice,
erreurs fondamentales
et changements de méthodes
comptables »)
IAS 9 Frais de recherche 1.1.1980 1.1.1995
et de développement
(remplacée par IAS 38
à partir du 1.7.1999) »

1  Il faut distinguer la révision de la norme, qui correspond à une réécriture totale, les remises en forme,
effectuées notamment en 1994, et les amendements, qui correspondent à des modifications partielles.

26
»
N° Première date Date d’application
Objet de la norme
norme d’application de la dernière révision1

IAS 10 Événements postérieurs 1.1.1980 1.1.2005


à la fin de la période
de reporting (remplacée
partiellement par IAS 37
à partir du 1.7.1999)
Cette norme s’appelait
« Événements postérieurs
à la date de clôture » avant
la révision d’IAS 1 en 2007.
IAS 11 Contrats de construction 1.1.1980 1.1.1995
(doit être remplacée par IFRS
15 à compter du 1.1.2018)
IAS 12 Impôts sur le résultat 1.1.1981 1.1.1998
IAS 13 La présentation de l’actif 1.1.1981
à court terme et
du passif à court terme
(remplacée par IAS 1
à partir du 1.7.1998)
IAS 14 Information sectorielle 1.1.1983 1.7.1998
(remplacée par IFRS 8
à partir du 1.1.2009)
IAS 15 L’information reflétant 1.1.1983
les effets de variations
de prix (remplace IAS 6
devenue non applicable
à compter du 1.1.2005)
IAS 16 Immobilisations corporelles 1.1.1983 1.1.2005
IAS 17 Contrats de location (doit 1.1.1984 1.1.2005
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être remplacé par IFRS 16


à compter du 1.1.2019)
IAS 18 Produits des activités 1.1.1984 1.1.1995
ordinaires (doit être
remplacé par IFRS 15
à compter du 1.1.2018)
IAS 19 Avantages du personnel 1.1.1985 1.1.2013
IAS 20 Comptabilisation 1.1.1984
des subventions publiques
et informations à fournir
sur l’aide publique
IAS 21 Effets des variations des 1.1.1985 1.1.1995
cours des monnaies
étrangères »
27
1.  La normalisation comptable


»
N° Première date Date d’application
Objet de la norme
norme d’application de la dernière révision1

IAS 22 Regroupements 1.1.1985 1.1.1999


d’entreprises (remplacée
par IFRS 3 à compter
du 1.4.2004)
IAS 23 Coûts d’emprunt 1.1.1986 1.1.2009
IAS 24 Information relative aux 1.1.1986 1.1.2011
parties liées
IAS 25 Comptabilisation 1.1.1987
des placements
(remplacée par IAS 32
et 39 et IAS 40 à compter
du 1.1.2001)
IAS 26 Comptabilité et rapports 1.1.1988
financiers des régimes de
retraite
IAS 27 États financiers individuels 1.1.1990 1.1.2013
(le titre avant 2003 était
« États financiers consolidés
et comptabilisation des
participations dans les
filiales ») (remplace IAS 3)
le titre avant 2013 était
« États financiers consolidés
et individuels ») (a été
remplacé par IFRS 10 et 12
à compter du 1.1.2013)
IAS 28 Participations dans 1.1.1990 1.1.2013
les entités associées
et les coentreprises (le titre
avant 2013 était
« Participations dans
des entités associées »)
IAS 29 Information financière 1.1.1990 1.1.2009
dans les économies hyper
inflationnistes
IAS 30 Information à fournir 1.1.1991
dans les états financiers
des banques et des
établissements financiers
assimilés (remplacée par IFRS
7 à compter du 1.1.2007) »

28
»
N° Première date Date d’application
Objet de la norme
norme d’application de la dernière révision1

IAS 31 Participations dans les 1.1.1992 1.1.2009


co-entreprises (remplacée
par IFRS 11 à compter du
1.1.2013)
IAS 32 Instruments financiers : 1.1.1996 1.1.2005
présentation
IAS 33 Résultat par action 1.1.1998 1.1.2005
IAS 34 Information financière 1.1.1999
intermédiaire
IAS 35 Abandon d’activités 1.1.1999
(remplacée par IFRS 5 à
compter du 1.1.2005)
IAS 36 Dépréciation d’actifs 1.7.1999 1.4.2004
IAS 37 Provisions, passifs éventuels 1.7.1999
et actifs éventuels
IAS 38 Immobilisations 1.7.1999 1.4.2004
incorporelles
IAS 39 Instruments financiers : 1.1.2001 1.1.2005
comptabilisation
et évaluation (doit être
remplacé par IFRS 9 à
compter du 1.1.2018)
IAS 40 Immeubles de placement 1.1.2001 1.1.2005
IAS 41 Agriculture 1.1.2003

IFRS 1 Première adoption des 1.1.2004 1.7.2009


normes internationales
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d’information financière
IFRS 2 Paiement fondé sur des 1.1.2005
actions
IFRS 3 Regroupements 1.4.2004 1.7.2009
d’entreprises
IFRS 4 Contrats d’assurance 1.1.2005

IFRS 5 Actifs non courants détenus 1.1.2005


en vue de la vente et
activités abandonnées
IFRS 6 Prospection et évaluation 1.1.2006
des ressources minérales
IFRS 7 Instruments financiers : 1.1.2007
informations à fournir »

29
1.  La normalisation comptable


»
N° Première date Date d’application
Objet de la norme
norme d’application de la dernière révision1

IFRS 8 Secteurs opérationnels 1.1.2009

IFRS 9 Instruments financiers 1.1.2015


(remplace IAS 39 à partir de
2018)
IFRS 10 États financiers consolidés 1.1. 2013

IFRS 11 Partenariats 1.1.2013

IFRS 12 Informations à fournir sur 1.1.2013


les intérêts détenus par
d’autres entités
IFRS 13 Évaluation à la juste valeur 1.1.2013

IFRS 14 Comptes de report 1.1.2016


réglementaires
(non applicable Union
européenne)
IFRS 15 Produits des activités 1.1.2018
ordinaires tirés de contrats
conclus avec des clients
(remplace IAS 11 et IAS 18
à compter de 2018)
IFRS 16 Contrats de location 1.1.2019
(remplace IAS 17 à compter
de 2019)

L’ensemble de ces normes peut être classé également comme suit :


1)  Normes cadres :
–– relatives à la présentation : IAS 1, IAS 7 ;
–– relatives à l’évaluation : IAS 8, IAS 10, IAS 21, IFRS 13 ;
–– relatives à l’information IAS 24, IAS 29, IAS 33, IAS 34, IFRS 1, IFRS 8,
IFRS 14 ;
–– relatives aux regroupements  : IAS  27, IAS  28, IFRS  3, IFRS  10, IFRS  11,
IFRS 12 ;
2)  Normes spécifiques : IAS 2, IAS 11, IAS 12, IAS 16, IAS 17, IAS 18,
IAS 19, IAS 20, IAS 23, IAS 32, IAS 36, IAS 37, IAS 38, IAS 39 (IFRS 9),
IAS 40, IFRS 2, IFRS 5, IFRS 7, IFRS 15, IFRS 16 ;
3)  Normes métiers : IAS 26, IAS 41, IFRS 4, IFRS 6.

30
6. Les décisions du comité
d’interprétation
Les décisions de l’IFRS Interpretations Committee (IFRIC avant 2010) sont
des réponses à des questions comptables susceptibles de faire l’objet de
traitements divergents ou inacceptables en l’absence d’instructions fai-
sant autorité. Elles correspondent soit à des pratiques non satisfaites
dans le cadre des normes comptables internationales, soit à nouveaux
sujets se rapportant à une norme existante, mais qui n’ont pas été exa-
minés lorsque la norme a été élaborée (questions émergentes).
Certaines interprétations ont été intégrées dans la révision de normes
existantes, ce qui explique qu’à ce jour nombre d’entre elles n’ont plus
à être appliquées.
Après identification des différences liées au thème traité et étude
des pratiques nationales, il est élaboré, pour appel à commentaires, un
projet d’interprétation. Après prise en compte des commentaires, l’IFRS
Interpretations Commitee adopte le projet qui sera soumis pour adoption
finale par le Board de l’IASB.
L’IFRIC avait remplacé depuis 2002 le SIC créé en 1997 et qui avait
adopté 34 décisions (liste des décisions en annexe 1).

7. Convergence des normes comptables


nationales
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L’un des objectifs de l’IASB est (voir ci-dessus §  1) de « tendre vers la


convergence des normes comptables nationales et des normes comp-
tables internationales pour des solutions de haute qualité ». Une struc-
ture particulière, l’Accounting Standards Advisory Forum (ASAF), est
chargée de la liaison avec les organisations normatives nationales. Pour
ce qui concerne notamment les normes françaises et américaines, on
peut constater :
–– que nombre des dernières révisions du PCG français relatives au traite-
ment des contrats à long terme, aux changements de méthodes comp-
tables, aux passifs, à l’amortissement et à la dépréciation des actifs, au
traitement comptable des fusions et opérations assimilées, à la définition,
la comptabilisation et l’évaluation des actifs ont conduit à un rapproche-
ment avec les IFRS ;

31
1.  La normalisation comptable


–– que les dernières révisions et projets de normes américaines (notamment


celles sur la juste valeur, les produits, les locations, les instruments finan-
ciers, les regroupements d’entreprises, les immobilisations incorporelles,
les dépréciations d’actifs, les produits des contrats avec les clients, les
locations) se sont faits en accord ou en commun avec l’IASB, laquelle
a ensuite proposé des modifications à ses propres normes, voire une
nouvelle rédaction pour les rapprocher des normes américaines. Il faut
d’ailleurs constater que les Boards du FASB et de l’IASB se rencontrent
fréquemment en vue de faire converger leurs règles (voir ci-après § 11.5).
Dans l’Union européenne, la plupart des pays (à l’exception de
l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, la France, la Hongrie,
la Suède) ont adopté les normes IFRS pour leurs comptes individuels et
sociaux (avec parfois quelques restrictions).
Outre l’Union européenne, de nombreux pays par ailleurs ont
adopté les normes IFRS (ou des normes inspirées des IFRS). Citons
notamment : l’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Arabie saoudite, l’Argentine,
l’Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, la Corée du Sud, l’Inde, l’In-
donésie, le Japon, le Maroc, le Mexique, la Norvège, la Russie, la Suisse
(qui admet aussi les US GAAP), la Turquie. Pour Philippe Danjou1,
« Une accélération remarquable du mouvement d’adoption a eu lieu
au cours des cinq dernières années. La plupart des pays qui n’ont pas
encore adopté les IFRS « purs » ont conduit un grand mouvement de
modernisation de leurs propres normes comptables dans une optique
de convergence avec les IFRS. On peut citer en particulier la Chine,
l’Inde, le Japon. Bien sûr, on peut déplorer que les États-unis, après
avoir sérieusement envisagé d’adopter les IFRS aient décidé de reporter
sine die cette décision ». (voir ci-après § 11.5).

8. Une norme IFRS pour les petites


et moyennes entités
8.1. La mise en place de la norme IFRS pour PME
En juillet 2009 fut publiée une nouvelle norme intitulée « IFRS for small
and medium-sized entities – SMEs » (IFRS pour PME) conclusion de cinq
années de travaux. L’objectif de cette norme était de présenter des règles

1  Philippe Danjou, Le projet IFRS entré en vigueur il y a dix ans, devenu une réalité incontournable. Revue
Française de Comptabilité n° 500, juillet-août 2016, p. 16.

32
qui puissent être utilisées par des entités qui n’exercent pas de respon-
sabilité publique, mais qui sont dans l’obligation de présenter des états
financiers pour des utilisateurs extérieurs.
Une entité exerce une responsabilité publique (et, par conséquent,
ne peut appliquer que les « full IFRS ») si :
–– ses instruments de dettes ou de capitaux propres sont cotés sur un marché
public ou elle est sur le point d’émettre de tels instruments pour leur cota-
tion sur un marché public (une bourse de valeurs nationale ou étrangère
ou un marché hors cote, y compris les marchés locaux et régionaux) ;
–– elle détient des actifs à titre fiduciaire pour un large groupe de tiers
extérieurs comme l’une de ses activités principales. La plupart des
banques, des coopératives, des compagnies d’assurance, des cour-
tiers en valeurs mobilières ou des sociétés de bourse, des fonds
communs de placement et des banques d’investissement sont des
exemples d’entités détenant des actifs à titre fiduciaire pour un
nombre important de tiers.
L’IASB a prévu que la décision d’adoption ou non du référentiel
pour les PME sera prise au niveau de chaque État, par les normalisateurs
nationaux. Par ailleurs, l’Union européenne n’a pris aucun règlement
imposant cette norme.
Il est à noter que l’IASB n’a pas prévu de test quantitatif pour quali-
fier la PME, ce test pouvant être cependant défini par chaque État uti-
lisateur. Toutefois la rédaction de la norme a été faite en pensant à une
entité de 50 salariés.
La norme proprement dite (230 pages) comprend une préface,
35 sections, un glossaire et une table de correspondance des sections de
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la nouvelle norme avec les IFRS existantes.


Elle a été mise à jour en mai 2015.
Par ailleurs, un groupe, le SMEIG (Small Medium Entities Implanting
Group) répond à un certain nombre de questions sur le site Internet de
l’organisation internationale et effectue des recommandations à l’IASB
dans le cadre de la modification de la norme.
La norme IFRS pour PME est accompagnée d’une base de conclu-
sions, d’un modèle d’états financiers et d’une check-list des informa-
tions à fournir. Elle est ainsi structurée.

33
1.  La normalisation comptable


Préface
1 Petites et moyennes entités
2 Concepts et principes généraux
3 Présentation des états financiers
4 État de la situation financière
5 État du résultat global et du résultat
6 État de variation des capitaux propres et compte de résultat et résultats non
distribués
7 État des flux de trésorerie
8 Notes aux états financiers
9 États financiers consolidés et individuels
10 Méthodes comptables, estimations et erreurs
11 Instruments financiers habituels
12 Autres instruments financiers
13 Stocks
14 Participations dans des entités associées
15 Participations dans des coentreprises
16 Immeubles de placement
17 Immobilisations corporelles
18 Immobilisations incorporelles à l’exception du goodwill
19 Regroupements d’entreprises et goodwill
20 Contrats de location
21 Provisions et éventualités
22 Passifs et capitaux propres
23 Produits des activités ordinaires
24 Subventions publiques
25 Coûts d’emprunts
26 Paiement fondé sur des actions
27 Dépréciation des actifs
28 Avantages du personnel
29 Impôt sur le résultat
30 Conversion des monnaies étrangères
31 Hyperinflation
32 Événements postérieurs à la période de reporting
33 Informations relatives aux parties liées
34 Activités spécialisées
35 Transition à la norme IFRS pour PME
Glossaire – Table de concordance avec IFRS

Cette norme a été adaptée par certains pays, dont notamment ceux
ne disposant pas ou n’ayant pas les ressources suffisantes pour mainte-
nir un référentiel comptable adapté1. En Grande-Bretagne et en Irlande,
à compter du 1er janvier 2015, l’ensemble des normes applicables, à l’ex-
ception de la norme applicable au système simplifié, remplacées par une

1  80 pays dans le Monde utilisent les IFRS PME (IFRS Foundation Paul Pacter – Pocket Guide to IFRS Stan-
dards : the global financial reporting language, 2016, p. 30.

34
nouvelle norme globale (FRS 102) dénommée « The Financial Reporting
Standard applicable in the UK and Republic of Ireland » très proche des IFRS
PME. Par contre, dans d’autres pays (comme la France) où le référentiel
comptable permet de répondre aux besoins des entreprises en matière
de fiscalité et de publicité des comptes (notamment pour les petites et
moyennes entreprises n’ayant pas besoin d’un référentiel internatio-
nalement reconnu), le rapport coûts/avantages de l’introduction de la
norme IFRS PME a été perçu comme défavorable.
Toutefois cette norme garde un intérêt, même en cas de non-uti-
lisation systématique. En effet, au cours des années à venir, alors que
toutes les sociétés cotées du monde appliqueront pour leurs comptes
consolidés les normes IFRS ou des normes très proches (les normes amé-
ricaines du FASB convergent aujourd’hui avec celles de l’IASB), on peut
également envisager que les normalisateurs nationaux de multiples
pays vont modifier (ou créer si elles n’existent pas encore) leurs normes
comptables (applicables aux comptes individuels et sociaux et aux
comptes consolidés des entités non cotées) en s’inspirant (mais aussi en
cherchant des simplifications) des normes IFRS. À ce jour d’ailleurs, on
peut constater que de nombreux États (notamment en Afrique, en Asie,
en Amérique du Sud) ont réalisé cette transformation. Nous pensons
que la norme IFRS PME peut servir de base à cette mutation.

8.2. Divergences entre IFRS PME


et IFRS complètes
Les IFRS pour PME sont rédigées de manière plus concise que les IFRS
complètes (ou « full IFRS »). Néanmoins, l’ensemble des règles fixées par
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IFRS PME correspondent souvent (avec des allègements) à celles des IFRS
complètes. Il est à noter cependant que la norme IFRS pour PME ne
reconnaît que deux méthodes d’évaluation : le coût historique, qui est
généralement utilisé, et la juste valeur dans certaines catégories d’ins-
truments financiers, de participations dans des entités associées ou des
coentreprises, d’immeubles de placement ou d’actifs biologiques.
Les principales divergences de la norme IFRS pour PME avec les « full
IFRS », concernent notamment les points suivants :
•  Traitement des instruments financiers (simplification en IFRS PME :
deux catégories  : évaluation au coût amorti, évaluation à la juste
valeur, alors qu’IAS 39 et IFRS 9 ont retenu une classification plus
détaillée (voir chapitre 6 §  3). Nombre de méthodes retenues dans

35
1.  La normalisation comptable


IFRS PME sont différentes de celles figurant dans les « full IFRS »,
notamment d’IAS 39. ;
•  Comptabilité de couverture  : IFRS PME permet la comptabilité de
couverture (voir chapitre 6 § 8) seulement pour les risques suivants :
le risque de taux d’intérêt d’un instrument de dette évalué au coût
amorti, le risque de change ou de taux d’intérêt dans un engagement
ferme ou une transaction prévue hautement probable, le risque de
prix d’une marchandise que l’entité détient, soit dans un engagement
ferme, soit dans une transaction prévue hautement probable d’achat
ou de vente de la marchandise et le risque de change d’un investisse-
ment net dans une opération à l’étranger ;
•  Traitement des coûts d’emprunt (non activables en IFRS PME, alors
que pour les actifs éligibles, IAS 23 stipule (voir chapitre 15 § 3) une
affectation des coûts d’emprunts aux actifs concernés) ;
•  Traitement des frais de développement (non activables en IFRS PME,
alors que IAS 38 prévoit, dans certaines conditions cette activation
– voir chapitre 9 § 3) ;
•  Réévaluation des immobilisations incorporelles non autorisée (alors
que IAS 38 permet l’utilisation de la valeur réévaluée – voir chapitre 9
§ 6.2) ;
•  Amortissement systématique de toutes les immobilisations incor-
porelles, y compris le goodwill, autorisé (alors qu’IAS 38 ne prévoit
l’amortissement que pour les immobilisations incorporelles identi-
fiables à durée d’utilité finie (voir chapitre 9 § 8). Si une entité n’est
pas en mesure d’estimer la durée d’utilité d’une immobilisation incor-
porelle de manière fiable, la durée présumée est fixée à 10 ans ;
•  Dépréciation  : lorsque le goodwill ne peut être affecté à une unité
génératrice de trésorerie (voir chapitre 12 §  6), deux solutions sont
alors possibles :
–– si l’entité acquise n’a pas été intégrée (restructurée ou dissoute dans
l’entité déclarante ou d’autres filiales), l’entité acquise est évaluée
dans son ensemble pour effectuer le test de dépréciation ;
–– si une telle répartition n’est pas possible et que l’entité acquise a été
intégrée, l’ensemble du groupe est alors pris dans le test de dépréciation.
•  Avantages au personnel  : comptabilisation immédiate des écarts
actuariels en résultat net (alors qu’IAS 19 prévoit une comptabilisation
dans les autres éléments du résultat global (voir chapitre 13 § 5.6) ;

36
•  Subventions  : alors qu’il y a deux options de comptabilisation de
subventions liées à des actifs dans IAS 20 (voir chapitre 15 §  2.2),
la norme IFRS PME n’autorise pas la déduction du prix d’achat de
l’équipement et précise que « les subventions reçues avant que les
critères de constatation des produits soient satisfaits sont reconnues
comme un passif ») ;
•  Établissement des états financiers individuels : IFRS pour PME autorise,
sur option, de comptabiliser à la valeur d’équivalence une filiale, une
entité associée et une entité sous contrôle conjoint (alors qu’IFRS 27
ne permet la comptabilisation que conformément à IAS 39 ou IFRS 9
– voir chapitre 4 § 7.1) ;
•  Possibilité d’évaluer au coût ou à la juste valeur les participations dans
des entités sous contrôle conjoint (alors que les coentreprises, confor-
mément à IAS 28, l’évaluation doit être obligatoirement effectuée par
mise en équivalence – voir chapitre 4.2) ;
•  Le coût d’un regroupement d’entreprise (justes valeurs, à la date
d’échange, des actifs remis, des passifs encourus ou assumés, et des
instruments de capitaux propres émis par l’acquéreur, en échange du
contrôle de l’entreprise acquise), doit être majoré de tous les coûts
directement attribuables au regroupement (dans IFRS 3, depuis la
révision de 2008, les coûts d’acquisition doivent constatés en charges,
voir chapitre 5 § 2.3) ;
•  Méthode de goodwill complet non autorisée en IFRS PME (autorisée en
« full IFRS » – voir chapitre 5 § 2.4) ;
•  Revue moins fréquente des éléments sur immobilisations corporelles,
incorporelles et goodwill (annuellement en IFRS complètes) ;
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•  Information en notes annexes plus légères ;


•  Absence de dispositions sur le résultat par action (IAS 33), l’informa-
tion financière intermédiaire (IAS 34), les actifs détenus en vue de
la vente et activités abandonnées (IFRS 5), l’information sectorielle
(IFRS 8).

9. IFRS et XBRL
XBRL (eXtensible Business Reporting Language) est un langage de repor-
ting basé sur le standard XML (Extensible Markup Language). Son objectif
est de simplifier et d’homogénéiser la communication de l’information

37
1.  La normalisation comptable


financière du producteur à l’utilisateur ainsi que la comparaison des


états financiers en permettant, comme le langage HTLM utilisé dans les
pages Internet, de mettre en forme des documents grâce à des balises.
Comme tout système linguistique, le langage XBRL permet de com-
poser des textes grâce à une grammaire, la spécification XBRL, et un
vocabulaire matérialisé par un dictionnaire de données, une taxonomie.
Les taxonomies IFRS établies par l’IFRS Foundation XBRL Team per-
mettent aux entreprises de publier leurs comptes IFRS au format XBRL.
Ces taxonomies sont régulièrement mises à jour afin de tenir compte
des évolutions de la normalisation comptable.
XBRL permet d’identifier facilement une donnée précise et d’exploi-
ter l’information sans la ressaisir.

10. Le règlement européen sur l’application


des normes comptables internationales
Le droit comptable des États membres de l’Union européenne pour les
comptes individuels et consolidés des sociétés commerciales est encadré
maintenant par la directive 2013/34 du 26  juin 2013 relative aux états
financiers annuels, aux états financiers consolidés, et aux rapports affé-
rents de certaines formes d’entreprises qui a remplacé la quatrième et
la septième directives de 1978 et 1983. Ce texte comptable européen
couvre encore plus de 50 options et a par ce biais encadre des principes
comptables nationaux qui sont devenus aujourd’hui difficilement com-
parables. Il est complété par le règlement 1606/2002 du 19 juillet 2002,
sur l’application, notamment aux sociétés cotées, des normes comptables
internationales.

10.1. La directive européenne 2013/34


du 26 juin 2013
Cette directive a remplacé les deux directives européennes préexistantes
(quatrième et septième directives) relatives à la comptabilité des sociétés
publiées en 1978 et 1983. Les États membres ont mis en vigueur les dis-
positions législatives, réglementaires et administratives nécessaires pour
se conformer à cette directive fin 2015 (avec application pour la pre-
mière fois aux états financiers de l’exercice commençant le 1er janvier
2016 ou au cours de l’année civile 2016).

38
La nouvelle directive comprend 55 articles répartis en dix chapitres.
Un certain nombre d’articles sont restés en substance identiques aux
articles correspondants des anciennes directives bien que leur numéro-
tation diffère généralement de la numérotation originale.
On y trouve les principes généraux applicables à l’information finan-
cière. Sont cités les principes classiques (continuité de l’exploitation, de
permanence des méthodes, de prudence, d’application de la comptabi-
lité d’engagement, d’indépendance des exercices, de non compensation,
d’intangibilité du bilan d’ouverture, d’utilisation des coûts d’acquisi-
tion ou de revient), mais aussi les principes d’importance relative et de
prééminence de la réalité économique d’une transaction sur sa forme
juridique, principes que l’on retrouve dans les normes IFRS.
La nouvelle directive présente deux modèles de bilan (présenté sous
forme de tableau, actifs et passifs séparés ou en liste) et deux structures
de compte de résultat présentés en liste : l’une fondée sur un classement
par nature, l’autre sur un classement par fonction.
À côté de la directive générale relatives aux comptes des sociétés, il
faut aussi signaler l’existence de directives spécialisées pour les entités
du secteur bancaire et du secteur des assurances.

10.2. Le règlement européen CE n° 1606/2002


du Parlement européen et du Conseil de l’Union
européenne du 19 juillet 2002 sur l’application
des normes comptables internationales
Le Conseil européen de Lisbonne en mars  2000 avait imposé que la
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Commission européenne mette en œuvre un « plan d’action pour les


services financiers » pour 2005. Ce plan concernait plusieurs aspects
dont notamment la comptabilité :
C’est ainsi qu’a été publié, au Journal officiel des communautés
européennes, un règlement mettant en place la partie comptabilité du
plan d’action (règlement CE n°  1606/2002 du Parlement européen et
du Conseil du 19 juillet 2002 sur l’application des normes comptables
internationales – JOUE du 11 septembre 2002, p. L. 243-1 à L. 243-4).
Le règlement stipule que les entreprises cotées sur un marché régle-
menté européennes ont l’obligation depuis 2005 d’utiliser le référentiel
IFRS (ainsi que les interprétations s’y rapportant) pour l’établissement
de leurs comptes consolidés. L’utilisation d’un règlement plutôt qu’une

39
1.  La normalisation comptable


directive a évité les mesures de transposition par les États membres (un
règlement est d’application immédiate).
Le choix des normes IFRS effectué par le règlement était un choix cohé-
rent. L’Europe n’avait ni le temps, ni les moyens de concevoir son propre
standard. Elle devait par ailleurs se projeter dans l’avenir probable de mar-
chés financiers globalisés à l’ensemble du monde. Elle ne pouvait accepter
de se placer dans le champ du normalisateur américain et devait saisir
l’opportunité de participer à un mouvement de normalisation mondiale.
L’adoption d’un référentiel comptable unique a favorisé l’homogé-
néité des informations financières produites en Europe. Il a permis ainsi,
en limitant les options offertes de comparer objectivement les données
financières des entreprises européennes (7 000 à 8 000 sociétés cotées
sont concernées par le règlement). D’autre part, le corps des normes
IFRS choisi par l’Europe en privilégiant la substance sur la forme et en
instaurant dans certains domaines l’actualisation et la juste valeur, a
opté définitivement pour la prééminence de l’économique sur le juri-
dique et, dans ce contexte, a influé très largement les pratiques.
Le règlement prévoit par ailleurs (article 5) deux options ouvertes aux
États membres. La première leur offre la possibilité d’étendre l’applica-
tion des IFRS aux comptes individuels des sociétés cotées, la seconde,
d’étendre l’application des IFRS à toutes les sociétés commerciales pour les
comptes consolidés et/ou les comptes individuels. Les législateurs natio-
naux devaient se prononcer sur ces deux options. En France, l’ordon-
nance 2004-1382 du 20  décembre 2004 permet aux sociétés ne faisant
pas appel public à l’épargne d’établir leurs comptes consolidés soit selon
les normes IFRS, soit en suivant les règles comptables prévues par le Code
de commerce et le règlement 99-02 du CRC sur les comptes consolidés.
En France, près de 30  000  entreprises (sociétés cotées et filiales de
sociétés cotées) sont touchées par le règlement européen relatif à l’appli-
cation des normes comptables internationales.

10.3. Le mécanisme mis en place


par le règlement européen
La mise en place du règlement a conduit les entreprises cotées euro-
péennes à appliquer un référentiel écrit par un organisme indépen-
dant international : l’IASB. Pour éviter l’abandon de la souveraineté de
l’Union en matière de droit comptable, le règlement présente un méca-
nisme spécifique d’adoption des normes.

40
Ce mécanisme implique l’intervention d’un Comité de réglemen-
tation comptable européen ou Accounting Regulatory Committee (ARC),
d’un organe technique : le groupe consultatif pour l’information finan-
cière en Europe ou l’European Financial Reporting Advisory Group (EFRAG).
L’ARC européen est composé de représentants des membres de
l’Union et est présidé par la Commission européenne. Il a un rôle poli-
tique et pour fonction de rendre des avis sur les propositions de la
Commission dans le mois qui suit leur présentation. Il est aidé dans sa
mission par l’EFRAG.
L’EFRAG est composé de membres proposés par les organisations
fondatrices, représentant, sur le plan européen, les entités publiques, la
profession comptable, les entreprises, les bourses de valeurs, les analystes
financiers, des secteurs d’activités spécifiques (banques, assurances). Il
comprend en outre une assemblée générale composée d’organisations
européennes et d’organismes nationaux, un Conseil d’administration et
un Comité technique comptable. Le Conseil d’administration est com-
posé de membres représentant les institutions publiques européennes,
les parties prenantes (sociétés industrielles et commerciales, établisse-
ments financiers, professionnels de la comptabilité, utilisateurs) et les
organismes nationaux principaux de normalisation comptable (dont
l’ANC pour la France, le DRSC pour l’Allemagne, l’OIC pour l’Italie,
le FRC pour le Royaume-Uni, etc.) Le Comité technique comptable
est composé de membres sélectionnés en fonction de leur expertise et
de leur compétence professionnelle. Il a un rôle consultatif auprès du
Conseil d’administration, les décisions étant prises par ce dernier. Il a
pour mission essentielle d’évaluer techniquement les normes et interpré-
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tations de l’IASB en vue de leur adoption. L’EFRAG a aussi une activité


de réflexion importante conduite en partenariat avec des normalisateurs
nationaux européens. Depuis 2005, elle a publié un nombre conséquent
de documents de recherche ou de discussion et de prises de position.
Selon le règlement européen, les IFRS ne peuvent être adoptées et
appliquées au sein de l’Union européenne que si elles répondant aux cri-
tères fixés par le règlement européen1 (conformité aux textes existants
européens via l’image fidèle, intérêt public européen, pertinence, fiabi-
lité, comparabilité, intelligibilité). Chacune des normes doit faire l’objet
d’un examen de l’EFRAG, puis de l’ARC avant d’être publiée sous forme de
règlement au JOUE (journal officiel de l’Union européenne).

1  Article 3, al. 2.

41
1.  La normalisation comptable


Un premier règlement, le règlement européen CE n° 1725/2003 de


la Commission du 29  septembre 2003 portant adoption de certaines
normes comptables internationales, conformément au règlement du
19 juillet 2002, a été publié au JOUE du 13 octobre 2003 (p. L. 261/1
à L.  261/420). Depuis, de nombreux règlements sont venus modifier
le règlement CE n°  1725/2003 pour faire en sorte que l’ensemble des
normes et interprétations publiées par l’IASB soient applicables, dans
l’Union européenne, par les entités qui doivent établir leurs comptes
en normes IFRS. Il est à noter par ailleurs que, le 3  novembre 2008,
l’Union européenne a publié au JOUE le règlement 1126/2008 rempla-
çant le règlement 1725/2003 et ses nombreux additifs (texte consolidé
sur http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:
02008R1126-20160101).
Par ailleurs, à côté des organismes purement comptables, ont été
créés sur décision de la Commission européenne deux comités straté-
giques dans le cadre du plan d’action des services financiers : l’European
Securities Committee (ESC) ou comité européen des valeurs mobilières,
chargé de conseiller la Commission européenne sur l’ensemble de la
réglementation des valeurs mobilières et l’European Securities and Mar-
kets Authority (ESMA) ou Autorité européenne des marchés financiers,
régie par le règlement 1095/2010 du 24 novembre 2010 du Parlement
européen et du Conseil, remplaçant depuis 2011 le Committee of Euro-
pean Securities Regulators (CESR) et dont l’objectif est de garantir une
meilleure cohérence dans l’application de la législation européenne et
de coordonner les actions des autorités de tutelle des États membres.
L’ESMA est chargé notamment (art. 8 du règlement européen
1095/2010) de :
–– contribuer à la création de normes et de pratiques communes de grande
qualité en matière de réglementation et de surveillance, notamment en
fournissant des avis aux institutions de l’Union et en élaborant des orien-
tations, des recommandations et des projets de normes techniques de
réglementation et d’exécution fondés sur les actes législatifs […] ;
–– contribuer à l’application harmonisée des actes juridiquement contrai-
gnants de l’Union, notamment en participant à l’instauration d’une pra-
tique commune en matière de surveillance […].
L’ESMA publie chaque année un ensemble de recommandations sur
l’arrêté des comptes en IFRS, portant sur un certain nombre de thèmes
et destinées à favoriser l’application homogène des normes comptables

42
internationales. L’Autorité des marchés financiers (AMF) chaque année,
publie également ses propres recommandations venant compléter celles
de l’ESMA.

11. La normalisation comptable


aux États-Unis
La normalisation comptable américaine a servi de modèle à la norma-
lisation comptable internationale. Aujourd’hui elle est organisée de
manière semblable. Si les Etats-Unis n’ont pas adopté pour leurs entre-
prises les IFRS, elles acceptent toutefois depuis 2007 que les entreprises
étrangères cotées sur une bourse américaine puissent présenter leurs
comptes en normes IFRS sans rapprochement avec les normes améri-
caines. D’autre part, depuis 2002, l’IASB et le normalisateur américains
se rencontrent régulièrement pour faire converger leurs normes respec-
tives (voir ci-après § 11.5).
Aux États-Unis, les organismes professionnels constituent la
source principale de la normalisation comptable avec notamment les
travaux de l’American Institute of Certified Public Accountants (AICPA)
créée en 1887 et du Financial Accounting Standards Board (FASB) créée
en 1973.
Il faut aussi signaler l’existence du Securities and Exchange Commission
(SEC). Faisant suite aux lois de 1933 (Securities Act) et  1934 (Securities
Exchange Act), le SEC est l’organe de surveillance et de contrôle des mar-
chés financiers américains.
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11.1. La Securities and Exchange


Commission (SEC)
Équivalent de l’AMF en France, la SEC est chargée de veiller au bon fonc-
tionnement des marchés boursiers. La SEC, dès sa création en 1934, a
laissé au secteur privé (AICPA puis FASB) le soin de définir les principes
comptables généralement admis.
Toutefois elle a publié trois types de textes en matière de comptabi-
lisation1 : les règlements SX (accounting rules) qui fixent le contenu et le
format des rapports financiers des entités tenues de respecter les règles

1  Intégrés aujourd’hui dans le code du FASB (voir ci-dessous § 11.4).

43
1.  La normalisation comptable


de la SEC, les règlements SK (integrated disclosure system) qui définissent


les exigences de la SEC pour les divers rapports demandés notamment
en cas d’introduction en bourse, d’appel public à l’épargne, ou de com-
munication financière des entités cotées et les SAB (Staff Accounting Bul-
letins), lesquels reflètent l’avis de la Commission sur un certain nombre
de pratiques comptables.
L’influence de la SEC explique pourquoi la réglementation comp-
table aux États-Unis est orientée vers les besoins de la Bourse et des
grandes entreprises (il y a environ 12 000 sociétés cotées aux États-Unis).
Les petites entreprises non cotées sont libres d’organiser leur comptabi-
lité, en fonction de leur propre situation, soit selon les US GAAP, soit
selon les principes appliqués en fiscalité.

11.2. L’American Institute of Certified Public


Accountants (AICPA)
L’AICPA constitue l’instance professionnelle représentative des
« experts-comptables auditeurs » (Certified public accountants, CPA) aux
États-Unis. Créée à la fin du siècle dernier, son action a été plutôt timide
jusqu’en 1929.
La loi sur les valeurs mobilières de 1934 a permis à l’AICPA d’inter-
venir directement dans l’élaboration des normes. Le SEC fut, en fait,
désigné pour être l’autorité chargée d’élaborer les normes générales de
comptabilité alors que la mission d’établissement des normes de vérifi-
cation était laissée à la profession comptable. Mais, dès sa création, le
SEC a mandaté la profession comptable pour ce qui concerne l’émission
des normes comptables concernant les entreprises privées.
En 1936, l’AICPA créa un organisme responsable de la normalisa-
tion, le CAP (Committee on Accounting Procedures), ou commission des
procédures comptables, qui publia de 1938 à 1959, 51 bulletins de
recherche comptables appelés ARB (Accounting Research Bulletins) trai-
tant des principes comptables généralement reconnus. En 1959, le CAP
a été remplacé par un organisme plus structuré, l’APB (Accounting Prin-
ciples Board). Cet organisme a publié 31 Opinions ayant valeur de prises
de position officielle et quatre Statements ayant valeur de recomman-
dation. Toutefois, cet organisme étant toujours dépendant de l’AICPA,
il fut convenu en 1973 de créer un nouvel organisme, le FASB, dans
lequel toutes les parties intéressées par la normalisation comptable sont
représentées.

44
Il est à noter que depuis, cependant, l’AICPA a également publié des
recommandations en matière de comptabilisation et d’audit (SOP, Sta-
tement of position).

11.3. Le Financial Accounting Standard Board


(FASB)
Depuis 1973, le FASB est l’organisation compétente pour établir des
normes de comptabilité financière et de reporting pour le secteur privé.
Ces normes régissent la préparation des états et rapports financiers. Elles
ont été officiellement identifiées comme bien fondées par la SEC (Finan-
cial reporting release n°  1 Section  101), la politique de celle-ci étant de
compter sur un secteur privé qui démontre sa capacité de prendre une
responsabilité dans l’intérêt public.
Outre le FASB, il y a lieu de distinguer le Financial Accounting Foun-
dation (FAF), le Financial Accounting Standards Board (FASB) proprement
dit, le Financial Accounting Standards Advisory Council (FASAC) et l’Emer-
ging Issues Task Force (EITF). On peut constater que l’organisation du
FASB a de multiples ressemblances avec l’organisation de l’IASB. À l’IFRS
Foundation correspond le FAF, à l’IASB correspond le FASB proprement
dit, au IFRS Advisory Council correspond le FASAC et à l’IFRS Interpreta-
tion Committee correspond l’EITF.
Les normes de technique comptable du FASB sont au nombre de 168,
auxquelles, il faut ajouter depuis le 1er juillet 2009 les mises à jour du
code du FASB (voir ci-après § 11.4), elles venaient compléter quelques
normes ARB ou APB encore valables.
En plus des normes de technique comptable (FAS), le FASB a aussi
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approuvé des normes de concepts qui fixent la doctrine du FASB et l’ai-


deront ensuite à avoir une approche cohérente dans l’élaboration des
normes comptables. Cet ensemble de normes est appelé cadre concep-
tuel (conceptual framework) du FASB.
Alors que les normes comptables internationales sont axées sur des
principes directeurs (voir l’analyse de ces principes dans le chapitre 2) et
notamment l’obtention de l’image fidèle, les US GAAP sont plus axées sur
les modalités d’application. Cette différence entre normes IFRS et normes
américaines s’explique, selon Gilbert Gélard, ancien membre de l’IASB1

1 Du bon usage d’un cadre conceptuel amélioré, Revue française de comptabilité n°  437
novembre 2010, p. 36.

45
1.  La normalisation comptable


« par la différence des environnements économiques et institutionnels.


Des normes plus détaillées et plus prescriptives établies pour un seul
pays – les États-Unis – n’entendent pas laisser de lacunes ou de « trous »
qui permettraient au préparateur ou qui exigeraient de lui qu’il imagine
son propre traitement pour une transaction. Cette approche détaillée
et prescriptive est tout simplement impossible dans un environne-
ment international, en raison des différences juridiques, économiques
et sociales dans le monde ». Ceci s’explique aussi par l’environnement
américain, relativement procédurier (les procès sont nombreux et les
dommages et intérêts réclamés importants). Pour se couvrir, pour évi-
ter les pressions de dirigeants de sociétés souvent rémunérés en fonc-
tion des résultats, les auditeurs préfèrent des normes détaillées et qui
limitent le champ d’interprétation. Le dispositif américain comprend
des milliers de pages de normes comptables, fruit de plusieurs décen-
nies d’accumulation (par exemple 600 pages sur les instruments finan-
ciers dérivés, plus de 800 pages sur les structures spécifiques). Les US
GAAP contiennent de nombreuses règles détaillées, communément
appelées bright lines qui tracent clairement la frontière entre ce qui est
acceptable et ce qui ne l’est pas.

11.4. La codification des normes du FASB


Depuis juillet  2009, l’ensemble des normes applicables du FASB
(incluant les bases de conclusion) ainsi que celles de l’ARB et de l’APB,
les interprétations EITF, voire les recommandations et amendements
de la SEC (notamment les Staff Accounting Bulletins (SAB) et les Regula-
tion SX), les prises de positions de l’AICPA (Statement of Position – SOP),
celles de la direction du FASB (Staff positions) ont été intégrées dans
un code dénommé « FASB Accounting Standards Codification™ » (« FASB
Codification » ou encore « ASC »). Ce code fait depuis l’objet de mises à
jour qui y sont intégrées. La structure et les principaux thèmes (appe-
lés « topics ») du code du FASB sont fournis en annexe de ce chapitre
(annexe 2).

11.5. Convergence entre normes américaines


et normes IFRS
À la suite d’une réunion commune entre les membres du Board du FASB
et du Board de l’IASB à Norwalk (Connecticut, USA) le 18  septembre
2002, les deux organisations se sont mises d’accord pour employer leurs

46
efforts à rendre leurs normes respectives compatibles et pour coordon-
ner leurs travaux futurs.
Un programme en quatre points (mémorandum « The Norwalk agree-
ment » a été arrêté lors de cette réunion.
Un mémorandum publié conjointement par le FASB et l’IASB le
27 février 2006 (Memorandum of Understanding, MOU) mis à jour depuis,
a fixé l’ensemble des engagements à des deux organisations.
Depuis l’accord de Norwalk, de nombreuses réunions communes
entre IASB et FASB ont été organisées, de nombreux projets de conver-
gence ont été mis en chantier qui ont conduit l’IASB à la publication
des normes IFRS 5, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 15 et 16, à la révision du cadre
conceptuel et à la révision des normes IFRS 2 et 3 et IAS 1, 19 et 23.
L’ensemble de ce travail de rapprochement, qui devait trouver son
aboutissement au milieu de l’année 2013 (mais qui continue à se pour-
suivre, les deux organisations continuant à se rencontrer), peut être ana-
lysé en deux sous ensembles1 :
–– certains projets sont communs ont été rédigés ensemble par l’IASB et le
FASB, aboutissant à des normes ayant la même structure et le même texte
de base : c’est le cas de la mise à jour du cadre conceptuel, des normes sur
la juste valeur, les produits tirés de contrats avec les clients, les locations ;
–– pour les autres projets, chaque organisation a effectué ses propres amen-
dements, les textes de base restant cependant différents.
Il faut voir que ce processus de convergence est extrêmement ardu : il
est difficile de convaincre les Américains de changer de position. De son
côté, l’IASB s’attache à des positions qu’il estime justifiées. La conver-
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gence se révèle en fait comme un processus lent et peut-être non sus-


ceptible d’aboutir.
Le 14 novembre 2008, le Securities Exchange Commission (SEC) avait
publié un document extrêmement important (165 pages) intitulé Road-
map for the potential use of the financial statements prepared in accordance
with international reporting standards by US issuers. Ce document, évo-
quait la possibilité pour les entités américaines d’utiliser les normes IFRS
pour présenter leurs comptes à partir de 2014.
À ce jour, ce projet n’a pas abouti. On peut cependant espérer, mal-
gré les difficultés actuelles et les réticences américaines d’adopter ce

1  Joint Update Note from the IASB and FASB on Accounting Convergence – Note from IASB on Gover-
nance Enhancements April 2012.

47
1.  La normalisation comptable


processus, que dans quelques années toutes les sociétés au monde (y


compris aux États-Unis) utiliseront pour leur communication finan-
cière, les normes IFRS.
Si l’on compare les normes IFRS avec les normes américaines, on
peut constater une convergence dans plusieurs domaines importants
qui ont fait l’objet récemment de travaux communs entre l’IASB et le
FASB, à savoir, les produits de contrats avec les clients, les locations et
les instruments financiers. Toutefois, dans certains cas, IASB et FASB
sont parvenus à des conclusions différentes au cours de leurs délibéra-
tions. Aussi, même après la mise en œuvre de ces projets, des différences
subsisteront entre les US GAAP et les IFRS.
Il ne faut pas non plus perdre de vue que globalement les deux
ensembles de normes sont généralement plus semblables que différents
pour les transactions les plus fréquemment rencontrées, les normes IFRS
étant en grande partie, mais pas entièrement, fondées sur les mêmes
principes de base que les US GAAP (avec il est vrai, des modalités d’appli-
cation souvent différentes). Les principes généraux et le cadre concep-
tuel sont souvent identiques ou similaires dans les deux ensembles de
normes, conduisant finalement à des résultats comptables similaires.
L’existence de différences –  et de leur importance aux états financiers
d’une entité – dépend d’une variété de facteurs spécifiques, comme la
nature de l’entité, les détails des transactions, l’interprétation des prin-
cipes IFRS, des pratiques plus générales de l’industrie et les options où
US GAAP et IFRS offrent un choix.

12. La pratique de l’audit


« Une mission d’audit des états financiers a pour objectif de permettre
à l’auditeur d’exprimer une opinion selon laquelle les états financiers
ont été établis, dans tous leurs aspects significatifs, conformément à un
référentiel comptable identifié. » Telle est la définition que donne un
organisme international, l’IFAC (International Federation of Accountants),
de cette mission du professionnel comptable, qui vient compléter la
mission d’établissement des comptes individuels et consolidés.
Nous ne pourrions pas, dans cet ouvrage, analyser les normes comp-
tables sans tenir compte des normes d’audit qui ont suivi un chemin
parallèle aux normes de comptabilité. Ainsi, nous analyserons dans
cette section les règles édictées par l’organisme international.

48
Faisant suite à la création de l’IASC en 1973 dont la mission était
d’édicter des normes comptables applicables à l’élaboration des
comptes et de promouvoir leur acceptation à travers le monde, l’IFAC
(International Federation of ACcountants) fut constituée le 7  octobre
1977 par 63 organisations professionnelles représentant 51 pays dif-
férents.
L’objectif essentiel de l’IFAC est de « favoriser le développement
d’une profession comptable homogène utilisant des normes harmoni-
sées ». Aujourd’hui, plus de 175  organisations professionnelles repré-
sentant plus de 130 pays réunissant ensemble près de trois millions de
personnes (professions comptables, entités publiques, industrie, com-
merce, enseignement) participent à l’IFAC. Le siège de l’IFAC est à New
York (alors que celui de l’IASB est situé à Londres).
Pour pouvoir mettre les recommandations qui composent son
objet, l’IFAC a constitué des commissions permanentes dans les
domaines de la formation, de l’éthique, de la comptabilité finan-
cière et de gestion, dans le secteur public (voir chapitre 20, § 7) et en
matière de pratiques d’audit.
La commission internationale des normes internationales d’audit et
d’expression d’assurance ou International Auditing and Assurance Stan-
dards Board (IAASB) (qui a pris en 2002 la suite de l’IAPC – International
Auditing Practice Committee) a publié un ensemble de normes interna-
tionales d’audit (International Standards on Auditing  – ISA), de normes
internationales de missions d’examen (International Standards on Review
Engagements –  ISRE) et de normes internationales de missions d’assu-
rance (International Standards on Assurance Engagements – ISAE)12.
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Il est à noter que l’article L 821-13 du Code de commerce (modifié


par l’ordonnance 2016-315 du 17  mars 2016 relative au commissariat
aux comptes) stipule que « le commissaire aux comptes exerce sa mis-
sion conformément aux normes d’audit internationales adoptées par la
Commission européenne dans les conditions définies par l’article 26 de
la directive 2006/43/CE du 17 mai 2006… ».

1  Que l’on retrouve dans un manuel mis en ligne par l’IFAC (https://www.ifac.org/) « Handbook of
international quality control, auditing, review, other assurance and related services pronouncements”.
2  L’IFAC a notamment demandé au G20 qui s’est réuni en Chine en septembre 2016 de présenter
une résolution dans laquelle serait reconnue l’importance des normes internationales dans toutes les
juridictions, qu’il s’agisse des normes en matière de comptabilité (IFRS), d’audit et d’assurance (ISA
notamment), d’éthique professionnelle (code d’éthique), d’éducation (IES), et de comptabilité du sec-
teur public (IPSAS).

49
1.  La normalisation comptable


À ce jour, l’IAASB a publié un peu plus de quarante normes désignées


ci-après :

N° Intitulés
de codification des normes
des normes
Introduction
Préface aux normes internationales de contrôle qualité, d’audit,
de missions d’assurance et de services connexes
Lexique
ISQC 1 Contrôle qualité des cabinets réalisant des missions d’audit
ou d’examen limité d’états financiers, et d’autres missions
d’assurance et de services connexes
Principes généraux et responsabilités
ISA 200 Objectifs généraux de l’auditeur indépendant et conduite
d’un audit selon les normes internationales d’audit
ISA 210 Accord sur les termes des missions d’audit
ISA 220 Contrôle qualité d’un audit d’états financiers
ISA 230 Documentation d’audit
ISA 240 Les obligations de l’auditeur en matière de fraude lors
d’un audit d’états financiers
ISA 250 Prise en considération des textes législatifs et réglementaires
dans un audit d’états financiers
ISA 260 Communication avec les personnes constituant
le gouvernement d’entreprise
ISA 265 Communication des déficiences dans le contrôle interne
aux personnes constituant le gouvernement d’entreprise
et à la direction
Évaluation des risques et réponse aux risques évalués
ISA 300 Planification d’un audit d’états financiers
ISA 315 Identification et évaluation des risques d’anomalies significatives
au travers de la connaissance
de l’entité et de son environnement
ISA 320 Caractère significatif en matière d’audit
ISA 330 Réponses de l’auditeur aux risques évalués
ISA 402 Facteurs à considérer pour l’audit lorsque l’entité fait appel
à des sociétés de services
ISA 450 Évaluation des anomalies relevées au cours de l’audit
Éléments probants
ISA 500 Éléments probants
ISA 501 Éléments probants – Considérations supplémentaires
sur des aspects spécifiques »
50
» N° Intitulés
de codification des normes
des normes
ISA 505 Confirmations externes
ISA 510 Missions d’audit initiales – soldes d’ouverture
ISA 520 Procédures analytiques
ISA 530 Sondages en audit
ISA 540 Audit des estimations comptables, y compris des estimations
comptables en juste valeur et des informations fournies
les concernant
ISA 550 Parties liées
ISA 560 Événements postérieurs à la clôture
ISA 570 Continuité de l’exploitation
ISA 580 Déclarations écrites
Utilisation des travaux d’autres professionnels
ISA 600 Aspects particuliers – Audits d’états financiers du groupe
(y compris l’utilisation des travaux des auditeurs
des composants)
ISA 610 Examen des travaux des audits internes
ISA 620 Utilisation des travaux d’un expert désigné par l’auditeur
Conclusions de l’audit et rapports
ISA 700 Fondement de l’opinion et rapport d’audit sur des états
financiers
ISA 701 Communiquer les questions clés d’audit dans le rapport
de l’auditeur indépendant
ISA 705 Modifications apportées à l’opinion formulée dans le rapport
de l’auditeur indépendant
ISA 706 Paragraphes d’observation et paragraphes descriptifs d’autres
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questions dans le rapport de l’auditeur indépendant


ISA 710 Données comparatives
ISA 720 Les responsabilités de l’auditeur au regard des autres
informations présentées dans des
documents contenant des états financiers audités
Domaines spécialisés
ISA 800 Aspects particuliers – Audits d’états financiers établis
conformément à des référentiels à caractère spécifique
ISA 805 Aspects particuliers – Audits d’états financiers pris isolément
et d’éléments, de comptes ou de rubriques spécifiques d’un état
financier
ISA 810 Missions ayant pour but d’émettre un rapport sur des états
financiers résumés »

51
1.  La normalisation comptable


» N° Intitulés
de codification des normes
des normes
Autres normes
IAPN 1000 Considérations particulières pour l’audit d’instruments financiers
ISRE 2400 Missions d’examen limité d’états financiers
ISRE 2410 Examen limité d’informations financières intermédiaires effectué
par l’auditeur indépendant de l’entité
ISAE 3000 Missions d’assurance autres que des audits ou examens limités
d’informations financières historiques
ISAE 3400 Examen d’informations financières prévisionnelles
ISAE 3402 Rapports d’assurance sur les contrôles d’un organisme
de services
ISAE 3410 Missions d’assurance relatives aux bilans des gaz à effet de serre
ISAE 3420 Missions d’assurance sur la compilation de l’information
financière pro forma inclus dans un prospectus
ISRS 4400 Mission d’examen d’informations financières sur la base
de procédures convenues
ISRS 4410 Mission de compilation d’informations financières

52
Test de connaissances

Pour chacune des 10 questions suivantes, choisissez la bonne réponse (une seule
réponse est possible).

Q1. Qu’est-ce que l’IFRS Advisory Council ?


a) un comité consultatif de l’IASB ;
b) le conseil de surveillance de l’IASB ;
c) le comité d’urgence de l’IASB.

Q2. Où se trouve le siège de l’IASB ?


a) à New York ;
b) à Londres ;
c) à Bruxelles.

Q3. Quel sujet n’est pas traité à ce jour par une norme de l’IASB ?
a) l’abandon d’activité ;
b) les événements postérieurs à la clôture :
c) la répartition des bénéfices.

Q4. Quel est l’objet actuel de la norme IAS 1 ?


a) la publicité des méthodes comptables ;
b) la présentation des comptes individuels et consolidés ;
c) la présentation des états financiers.

Q5. Combien de normes IFRS traitent des instruments financiers


au 1er janvier 2017 ?
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a) une norme ;
b) deux normes ;
c) trois normes.

Q6. Qu’est-ce que l’IFRS Foundation ?


a) un organe chargé de la stratégie de l’IASB ;
b) le comité d’interprétation de l’IASB ;
c) le comité d’interprétation du FASB.

Q7. À qui est destinée la norme IFRS pour PME ?


a) aux entités qui ont émis des instruments de dettes ou de capitaux propres sur
un marché public ;
b) aux entités qui détiennent des actifs à titre financier pour un large groupe de
tiers (comme par exemple une banque ou une compagnie d’assurance) ;
c) aux entités qui n’exercent pas de responsabilité publique. »
53
1.  La normalisation comptable


» Q8. Quelles sont les règles fixées par le règlement européen sur les normes
comptables internationales ?
a) l’obligation dès 2005 pour toutes les entreprises européennes d’utiliser pour
leur comptabilité les normes IAS/IFRS et les interprétations SIC/IFRIC ;
b) l’obligation dès 2005 pour toutes les sociétés européennes d’utiliser pour leurs
comptes consolidés les normes IAS/IFRS et les interprétations SIC/IFRIC ;
c) l’obligation dès 2005 pour toutes les sociétés européennes dont les titres sont
négociés sur un marché réglementé ou qui préparent leur admission à la cote
d’un marché réglementé d’utiliser pour leurs comptes consolidés les normes
IAS/IFRS et les interprétations SIC/IFRIC.

Q9. Qu’est-ce que l’EFRAG ?


a) un comité consultatif de l’IASB ;
b) un comité institué auprès de l’Union européenne et chargé d’évaluer pour le
compte de l’Union les normes de l’IASB ;
c) un comité chargé de proposer des modifications aux directives européennes.

Q10. Qu’est que l’IAASB ?


a) la commission internationale des normes d’audit et d’expression d’assurance ;
b) le comité des normes comptables internationales ;
c) l’institut américain des auditeurs et experts-comptables.
Corrigés et commentaires p. 557.

54
ANNEXES AU CHAPITRE 1
Annexe 1 : Liste des décisions du comité permanent d’interprétation
Annexe 2 : Structure du FASB Accounting Standard Codification™

Annexe 1
Liste des décisions du comité permanent d’interprétation

Normes IFRS
Références Titres – Objet des décisions
interprétées
SIC 1 Devenue sans effet depuis la révision IAS 2
en décembre 2003
SIC 2 Devenue sans effet depuis la révision IAS 8
en décembre 2003
SIC 3 Devenue sans effet depuis la révision
IAS 28 en décembre 2003
SIC 4 Non publiée (intégrée dans IAS 32)
SIC 5 Devenue sans effet depuis la révision
IAS 32 en décembre 2003
SIC 6 Devenue sans effet depuis la révision
IAS 16 en décembre 2003
SIC 7 Introduction de l’euro IAS 8, 10, 21
SIC 8 Devenue sans effet depuis la publication
IFRS 1 en juin 2003
SIC 9 Devenue sans effet depuis la publication
d’IFRS 3 en mars 2004
SIC 10 Aide publique – Absence de relation IAS 8, 20
spécifique avec des activités
opérationnelles
SIC 11 Devenue sans effet depuis la révision
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IAS 21 en décembre 2003
SIC 12 Devenue sans effet depuis la mise
en œuvre d’IFRS 10 en janvier 2013
SIC 13 Devenue sans effet depuis la mise
en œuvre d’IFRS 11 en janvier 2013
SIC 14 Devenue sans effet depuis la révision
IAS 16 en décembre 2003
SIC 15 Avantages dans les contrats de location IAS 1, 8, 17
simple (sera sans effet au moment de la mise
en œuvre d’IFRS 16 en janvier 2016)
SIC 16 Devenue sans effet depuis la révision
IAS 32 en décembre 2003
SIC 17 Devenue sans effet depuis la révision
IAS 32 en décembre 2003 »
55
1.  La normalisation comptable


» Références Titres – Objet des décisions


Normes IFRS
interprétées
SIC 18 Devenue sans effet depuis la révision IAS 8
en décembre 2003
SIC 19 Devenue sans effet depuis la révision
IAS 21 en décembre 2003
SIC 20 Devenue sans effet depuis la révision
IAS 28 en décembre 2003
SIC 21 Devenue sans effet depuis la mise
en œuvre de l’amendement à IAS 12
en janvier 2012
SIC 22 Devenue sans effet depuis la publication
d’IFRS 3 en mars 2004
SIC 23 Devenue sans effet depuis la révision
IAS 16 en décembre 2003
SIC 24 Devenue sans effet depuis la révision
IAS 33 en décembre 2003
SIC 25 Impôts sur le résultat – Changements IAS 8, 12
de statut fiscal d’une entreprise
ou de ses actionnaires
SIC 26 Abandonnée
SIC 27 Évaluation de la substance des transactions IAS 8, 11, 17, 18, 37,
comportant des opérations ayant la forme 39, IFRS 4
juridique d’un contrat de location (sera
sans effet au moment de la mise en œuvre
d’IFRS 16 en janvier 2019)
SIC 28 Devenue sans effet depuis la publication
d’IFRS 3 en mars 2004
SIC 29 Informations à fournir – Concessions IAS 1, 16, 17, 37, 38
de services
SIC 30 Devenue sans effet depuis la révision
IAS 21 en décembre 2003
SIC 31 Comptabilisation des produits – IAS 8, 18
Opérations de troc publicitaire (sera
sans effet au moment de la mise en œuvre
d’IFRS 15 en janvier 2018)
SIC 32 Actifs incorporels – Coûts IAS 1, 2, 11, 16, 17,
de développement des sites Internet 36, 38, IFRS 3
SIC 33 Devenue sans effet depuis la révision
IAS 27 et 28 en décembre 2003
SIC 34 Devenue sans effet depuis la révision
d’IAS 32 en décembre 2003
IFRIC 1 Variations des passifs relatifs aux coûts de IAS 1, 8, 16, 23, 36, 37
démantèlement et de remise en état des sites »
56
» Références Titres – Objet des décisions
Normes IFRS
interprétées
IFRIC 2 Parts sociales des entités coopératives et IAS 32, 39
instruments similaires
IFRIC 3 Droits d’émission des gaz à effet de serre
(retirée par l’IASB)
IFRIC 4 Conditions permettant de déterminer IAS 8, 16, 17, 38
si un accord contient une location (sera
sans effet au moment de la mise en œuvre
d’IFRS 16 en janvier 2019)
IFRIC 5 Droits aux intérêts émanant de fonds IAS 8, 27, 28, 37, 39
de gestion dédiés au remboursement
des coûts de démantèlement et de remise
en état des sites
IFRIC 6 Passifs résultant de la participation IAS 8, 37
à un marché spécifique – Déchets
d’équipements électriques et électroniques
IFRIC 7 Modalités de retraitement des états IAS 12, 29
financiers selon IAS 29
IFRIC 8 Devenue sans effet depuis la révision
d’IFRS 2 en mars 2010
IFRIC 9 Réexamen des dérivés incorporés IAS 39, IFRS 1, 3
IFRIC 10 Information financière intermédiaire IAS 34, 36, 39
et perte de valeur
IFRIC 11 Devenue sans effet depuis la révision
d’IFRS 2 en mars 2010
IFRIC 12 Accords de concession de service IAS 8,11, 16, 17, 20,
23, 32, 36, 37,38, 39,
IFRS 1, 7, SIC 29
IFRIC 13 Programme de fidélisation des clients (sera IAS 8,18, 36
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sans effet au moment de la mise en œuvre


d’IFRS 15 en janvier 2018)
IFRIC 14 Limitation de l’actif au titre des prestations IAS 1, 8, 19, 37
définies, obligations de financement
minimum et leur interaction
IFRIC 15 Accord pour la construction d’un IAS 1, 8, 11, 19, 37,
bien immobilier IFRIC 12, 13
IFRIC 16 Couvertures d’un investissement net IAS 8, 21, 39
dans une activité à l’étranger
IFRIC 17 Distribution d’actifs non monétaires IAS 1, 10, 27, 37,
aux actionnaires IFRS 3, 5, 7
IFRIC 18 Transferts d’actifs provenant de clients IAS 8, 16, 18, 20, IFRS
(sera sans effet au moment de la mise 1, IFRIC 12
en œuvre d’IFRS 15 en janvier 2018) »
57
1.  La normalisation comptable


» Références Titres – Objet des décisions


Normes IFRS
interprétées
IFRIC 19 Extinction de passifs financiers avec IAS 1, 8, 32, 39, IFRS
des instruments de capitaux propres 2, 3
IFRIC 20 Frais de découverture engagés en phase IAS 1, 2,16, 36
d’exploitation d’une mine à ciel ouvert
IFRIC 21 Taxes prélevées par une autorité publique IAS 1, 8, 12, 20, 24,
34, 37, IFRIC 6

Annexe 2
Structure du « FASB Accounting standards codification™ »
(FASB codification)

Éléments essentiels contenus


Code Intitulés
dans le thème et codes rubriques
thèmes thèmes
correspondants
100 Principes généraux 105 – Hiérarchie principes comptables
200 Présentation 205 – Présentation des états financiers
210 – Bilan
215 – État des capitaux propres
220 – État du résultat global
225 – Compte de résultat
230 – Tableau de flux de trésorerie
235 – Notes afférentes aux états financiers
250 – Changements comptables et erreurs
255 – Évolution des prix
260 – Résultat par action
270 – Information intermédiaire
272 – Entités à responsabilité limitée
274 – États financiers personnels
275 – Risques et incertitudes
280 – Information segmentée
300 Actifs 305 – Trésorerie et équivalents de trésorerie
310 – Créances
320 – Valeurs mobilières de placement
323 – Participations – Mise en équivalence
et entités sous contrôle conjoint
325 – Autres placements
330 – Stocks
340 – Autres actifs et coûts différés
350 – Immobilisations incorporelles
360 – Immobilisations corporelles »

58
» Code Intitulés
Éléments essentiels contenus
dans le thème et codes rubriques
thèmes thèmes
correspondants
400 Passifs 405 – Passifs
410 – Mise hors service d’actifs et obligations
environnementales
420 – Coûts liés à des activités abandonnées
430 – Produits différés
440 – Engagements
450 – Éventualités
460 – Garanties
470 – Dettes
480 – Instruments financiers remboursables
500 Capitaux propres 505 – Capitaux propres
600 Produits 605 – Reconnaissance des produits
606 – Produits des contrats avec les clients
610 – Autres produits
700 Charges 705 – Coût des ventes et des services
710 – Rémunérations
712 – Avantages postérieurs à l’emploi autres que
les retraites
715 – Régimes de retraites
718 – Paiement fondé sur des actions
720 – Autres dépenses
730 – Recherche et développement
740 – Impôt sur le résultat
800 « Transactions 805 – Regroupements d’entreprises
larges » (Broad 808 – Accords de collaboration
transactions) 810 – Consolidation
815 – Dérivés et opérations de couverture
820 – Évaluation à la juste valeur
825 – Instruments financiers
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830 – Monnaies étrangères


835 – Coûts d’emprunts
840 – Contrats de locations
845 – Opérations non monétaires
850 – Information relative aux parties liées
852 – Réorganisations
855 – Événements postérieurs à la clôture
860 – Transferts et services
900 Industrie 905 – Agriculture
908 – Aéronautique
910 – Entrepreneurs bâtiment
912 – Entrepreneurs gouvernement fédéral
915 – Entités en phase de développement
920 – Activités de divertissement – Diffuseurs
922 – Activités de divertissement – Télévision câble »

59
1.  La normalisation comptable


» Code Intitulés
Éléments essentiels contenus
dans le thème et codes rubriques
thèmes thèmes
correspondants
924 – Activités de divertissement – Casinos
926 – Activités de divertissement – Films
928 – Activités de divertissement – Musique
930 – Industries extractives – Mines
932 – Industries extractives – Pétrole et gaz
940 – Services financiers – Courtage
942 – Services financiers – Dépôts et prêts
944 – Services financiers – Assurances
946 – Services financiers – Sociétés de placement
948 – Services financiers – Hypothèques bancaires
950 – Services financiers – Registre foncier
952 – Franchiseurs
954 – Santé
958 – Entités sans but lucratif
960 – Organismes de retraite à prestations définies
962 – Organismes de retraite à cotisations définies
965 – Organismes de couverture santé et aide
sociale
970 – Immobilier – Général
972 – Immobilier – Associations foncières
974 – Immobilier – Fiducies de placement
976 – Immobilier – Ventes de terrains
978 – Immobilier – Activités de partage
980 – Opérations réglementées
985 – Logiciels
995 – Entités navales
Glossaire (ASC
Master Glossary)

60
Chapitre 2

Les principes
comptables
fondamentaux

D
e nombreuses entreprises de par le monde établissent et pré-
sentent des états financiers à l’usage d’utilisateurs externes. Bien
que ces états financiers puissent apparaître comme similaires de
pays à pays, il existe des différences, dont les causes sont probablement
à rechercher dans les principes comptables fondamentaux qui sont utili-
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sés pour bâtir ces états. Le principe de prééminence du fond sur la forme,
c’est-à-dire celui de la prédominance de la réalité financière sur l’apparence
juridique est mis beaucoup plus en valeur dans les comptabilités anglo-
saxonnes et dans la comptabilité établie selon les normes internationales
que dans la comptabilité française. C’est pourquoi les normalisateurs amé-
ricains d’abord, entre 1978 et 1985, puis les normalisateurs de l’IASB en
1989, se sont imposés à bâtir un cadre conceptuel précisant les principes
comptables fondamentaux sur lesquels sont bâties les normes. L’idée sous-
jacente, notamment aux États-Unis1, à la création d’un cadre conceptuel
était qu’il devait aider les normalisateurs à élaborer des normes cohérentes.

1  Aux États-Unis, six normes de concept (statements of financial accounting concepts ou SFAC) ont été
publiées entre 1978 et 1985, la septième ayant été publiée en 2000 et la huitième en 2010.

61
2.  Les principes comptables fondamentaux


1. Les principes comptables


fondamentaux de l’IASB
Ils sont formulés par le cadre conceptuel de l’information financière
de l’IASB publié en septembre 2010 (Conceptual Framework for Financial
Reporting 2010), et en cours de révision fin 20161. Ce cadre est placé en
introduction à l’ensemble des normes et en est la « philosophie ». Il est
complété par des dispositions des normes IAS 1 « Présentation des états
financiers » et IFRS 13 « Évaluation à la juste valeur ».
L’analyse des principes fondamentaux est essentielle en IFRS. En
effet, les règles ne peuvent pas tout prévoir et il faudra que le profes-
sionnel fasse de nombreuses fois appel à son jugement2. Des règles très
détaillées peuvent aussi conduire à des contournements. Certaines des
plus grandes fraudes de la comptabilité financière des 20 dernières
années concernent des transactions comptabilisées conformément aux
régles3. L’IASB ayant privilégié la construction de normes bâties sur des
principes et non sur des règles détaillées, l’existence d’un solide cadre
conceptuel est donc fondamentale.
Le cadre conceptuel de l’information financière de l’IASB comprend
huit chapitres : il traite de l’objectif de l’information financière à usage
général, des caractéristiques qualitatives de l’information financière,
des états financiers et du concept d’entité comptable, des composantes
des états financiers, de la comptabilisation et de la décomptabilisation,

1  Le cadre conceptuel de 1989 appelé « cadre pour la préparation et la présentation des états finan-
ciers (Framework for the preparation and presentation of financial statements) » a été remplacé partiel-
lement en septembre 2010 par un nouveau cadre préparé de concert avec le FASB (qui a publié en
même temps la norme de concept SFAC 8). En mai 2015, l’IASB, qui avait décidé de continuer seule
la révision de son cadre conceptuel, a publié un exposé sondage. Fin 2016, les travaux sont toujours
en cours. Nous avons choisi dans cet ouvrage, en tenant compte de l’exposé sondage et des travaux
effectués sur le sujet par l’IASB depuis cette publication, de présenter le nouveau cadre conceptuel qui
devrait être publié en 2017.
2  Dans les deux dernières normes publiées IFRS 15 et IFRS 16, sur les produits des contrats avec les
clients et les locations, le mot « jugement » apparaît plus de 50 fois.
3  Ainsi en décembre 2001, la société Enron, l’une des plus grandes entreprises américaines par sa
capitalisation boursière, spécialisée dans la vente et le courtage de du gaz naturel et de l’électri-
cité, fit faillite en raison des pertes occasionnées par ses opérations spéculatives sur le marché de
l’électricité, qui avaient été maquillées en bénéfices via des manipulations comptables. Elle avait
notamment créé plus de 3 000 sociétés offshores, dont les sièges sociaux étaient installés dans les
îles Caïmans, les Bermudes ou les Bahamas et qu’il n’était pas nécessaire, selon les règles en vigueur
à l’époque (entités ad hoc, voir chapitre 4, § 2.2.1) de consolider. Ces sociétés, rendaient ainsi le
bilan d’Enron plus « présentable ». Cette faillite entraîna dans son sillage celle d’Arthur Andersen,
qui auditait ses comptes.

62
de l’évaluation, de la présentation et des informations à fournir, des
concepts de capital et de maintien du capital.

2. La finalité du cadre conceptuel


de l’IASB
Le cadre conceptuel de l’information financière (ou «  Cadre concep-
tuel » à usage général) est un outil pratique qui aide :
–– l’IASB à élaborer des normes qui reposent sur des concepts cohérents ;
–– les préparateurs à élaborer des méthodes comptables cohérentes en
l’absence d’une norme qui s’applique à une transaction ou à un évé-
nement donné, ou lorsqu’une norme permet un choix de méthode
comptable ;
–– les autres parties intéressées à comprendre et à interpréter les normes.
Il doit permettre :
–– d’assister l’IASB dans l’élaboration des IFRS à venir et la révision des
IFRS existants ;
–– d’assister l’IASB dans la promotion de l’harmonisation des réglemen-
tations, des normes comptables, des procédures relatives à la présenta-
tion des états financiers en fournissant une base permettant de réduire
le nombre des traitements comptables autorisés ;
–– d’aider les organes nationaux de normalisation à développer leurs
propres normes ;
–– d’aider les préparateurs des états financiers à appliquer les IFRS1 ;
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

–– d’aider les auditeurs à se faire une opinion sur la conformité des états
financiers avec les IFRS ;
–– d’aider les utilisateurs des états financiers à interpréter l’information
préparée en conformité avec les IFRS ;
–– de fournir à ceux qui sont intéressés par les travaux de l’IASB une
information sur son approche dans l’élaboration des normes IFRS.

1  La norme IAS 8 « Méthodes comptables, changements d’estimations et erreurs » précise (§ 10 et


11 b) qu’en l’absence d’une norme ou d’une interprétation spécifique, la direction de l’entité peut
faire référence aux définitions, critères de comptabilisation et d’évaluation des actifs, passifs produits
et charges énoncés dans le cadre conceptuel. Cette référence au cadre conceptuel peut s’expliquer
également par le fait que les normes IFRS (à l’opposé des normes du FASB) sont relativement brèves,
ce qui laisse une place à l’interprétation.

63
2.  Les principes comptables fondamentaux


Le cadre conceptuel n’est pas une IFRS et rien dans le présent


cadre ne l’emporte sur une IFRS spécifique. En cas de conflits
(conflits qui devraient se réduire avec le réexamen d’IFRS exis-
tantes), les ­e xigences de la norme IFRS l’emportent sur celles du
cadre conceptuel.

3. L’objectif de l’information financière


à un usage général
Selon le § 1.2 du cadre conceptuel : « l’objectif de l’information finan-
cière à usage général est de fournir, au sujet de l’entité qui la présente,
des informations utiles aux investisseurs en capitaux propres, aux
prêteurs et aux autres créanciers actuels et potentiels aux fins de leur
prise de décisions sur l’apport de ressources de l’entité. Ces décisions
concernent l’achat, la vente ou la conservation d’instruments de capi-
taux propres, l’obtention ou le règlement de prêts ou autres formes de
crédit ».
On peut noter que le cadre conceptuel de 2010-2017 ne détaille pas
(comme le faisait le cadre de 1989) les catégories d’utilisateurs potentiels
(investisseurs, membres du personnel, prêteurs, fournisseurs et autres
créditeurs, clients, États et organismes publics, public), ainsi que leurs
besoins d’information. Mais il considère, comme le faisait le cadre de
1989, que l’information comptable doit satisfaire avant tout les besoins
–  estimés être les plus importants  – des utilisateurs les plus exposés
aux risques (les investisseurs sur les marchés financiers, c’est-à-dire les
apporteurs de capitaux, actionnaires actuels, actionnaires potentiels
et prêteurs) qui sont supposés être aussi les moins à même de pouvoir
demander une information spécifique. La notion d’investisseurs est plus
large dans le nouveau cadre que dans celui de 1989, le nouveau cadre
incluant également les créanciers (prêteurs et autres créanciers actuels et
potentiels) dans la cible privilégiée des utilisateurs dont il devrait satis-
faire les besoins.
Les objectifs des états financiers peuvent être divers : on pourrait
très bien concevoir des cadres conceptuels différents en fonction des
utilisateurs des états financiers  : on pourrait avoir un cadre concep-
tuel pour une comptabilité destinée à des investisseurs, un cadre
pour une comptabilité destinée à des fins fiscales, un cadre pour une
comptabilité ­environnementale, etc. Mais vouloir satisfaire une mul-

64
tiplicité d’utilisateurs ayant des intérêts différents, voire divergents,
est une gageure, voire une impossibilité. Un cadre bâti en fonction
des besoins des investisseurs ne fournirait pas les mêmes bilans et
comptes de résultat qu’un cadre bâti en fonction des besoins de l’Ad-
ministration fiscale. Aussi, le besoin d’un cadre conceptuel unifié s’est
imposé au normalisateur, car il était le seul susceptible de permettre
une meilleure compréhension des comptes et une communication
financière efficace.
Le cadre conceptuel considère par ailleurs que les autres utilisa-
teurs se satisferont de l’information ainsi dispensée lorsque leurs
besoins d’information ne sont pas sophistiqués ou qu’ils pourront
demander des informations spécifiques dans le cas contraire. Ainsi,
il est aussi précisé que l’IASB, dans la formulation des normes,
essaiera de répondre aux besoins d’un nombre maximum d’utilisa-
teurs principaux. Cependant, l’accent porté sur les besoins communs
d’information n’empêche pas qu’il est possible d’inclure, dans les
états financiers, des informations supplémentaires qui pourront être
plus utiles à un sous-ensemble particulier d’utilisateurs. Pour ce qui
concerne l’entité déclarante, celle-ci ne peut limiter son information
aux états financiers à usage général car elle est en mesure d’obtenir les
informations nécessaires à l’interne.
Le cadre détaille ensuite les besoins des investisseurs existants et
potentiels, prêteurs et autres créanciers. Il précise également que les uti-
lisateurs peuvent être amenés à examiner les informations provenant
d’autres sources, par exemple, les conditions économiques générales, la
conjoncture, les événements politiques et le climat politique, les pers-
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

pectives de l’industrie et de l’entreprise.


Le cadre stipule que les états financiers à usage général ne sont
pas conçus pour fournir la valeur de l’entité déclarante, mais qu’elles
donnent des informations aux investisseurs, prêteurs et autres créan-
ciers pour leur permettre d’estimer la valeur de la dite entité.
Il est enfin spécifié que dans une large mesure, les états financiers
sont fondés sur des estimations, des jugements et des modèles plutôt que
des représentations exactes. Le cadre conceptuel établit les concepts qui
sous-tendent ces estimations, jugements et modèles.
Sont ensuite analysées les informations relatives à la situation finan-
cière, la performance financière, les flux de trésorerie et les variations de
capitaux de l’entité.

65
2.  Les principes comptables fondamentaux


L’approche dominante qui considère que l’objet de l’information


comptable est d’aider à la prise de décisions des investisseurs repose sur
deux fondements théoriques  : la théorie de l’agence et la théorie des
marchés efficients.
La théorie de l’agence a été développée par Jensen et Meckling en
1976. Ceux-ci ont défini la relation d’agence comme un contrat par
lequel une ou plusieurs personnes (le principal) engage une autre per-
sonne (l’agent) pour accomplir quelques services en leur nom, impli-
quant la délégation d’une partie de l’autorité de prise de décision à
l’agent. Dans sa forme la plus simple, la théorie de l’agence oppose le
principal (les actionnaires, propriétaires du capital) à son agent (les ges-
tionnaires, managers salariés et professionnels d’une organisation). qui
doivent leur rendre des comptes
La théorie des marchés efficients, développée par Fama en 1965
considère que dans un marché suffisamment large où l’information se
répand instantanément, comme c’est le cas pour le marché boursier, les
opérateurs réagissent correctement et quasi immédiatement aux infor-
mations s’ils ont la capacité de les interpréter avec justesse. En produi-
sant une information comptable de qualité, l’efficience des marchés est
assurée à condition que les investisseurs soient capables d’interpréter
correctement cette information.

4. Les caractéristiques qualitatives


de l’information financière utile
Ces caractéristiques qualitatives déterminent l’utilité des informations
contenues dans les états financiers. Elles peuvent être classées en deux
sous-ensembles : les caractéristiques qualitatives essentielles et les carac-
téristiques qualitatives auxiliaires. Le chapitre relatif aux caractéristiques
qualitatives traite également d’une contrainte limitant le contenu de
l’information financière, à savoir son coût.
Pour que l’information financière soit utile, elle doit être pertinente
et représenter fidèlement ce qu’elle prétend représenter. L’utilité de
l’information financière est renforcée si elle est comparable, vérifiable,
prise rapidement et compréhensible.
Le cadre conceptuel de 1989 présentait quatre principales carac-
téristiques qualitatives  : l’intelligibilité, la pertinence, la fiabilité et la
comparabilité. Il présentait aussi un certain nombre de caractéristiques

66
qualitatives dérivées  : l’importance relative (dérivée de la pertinence),
l’image fidèle, la prééminence de la substance sur la forme, la neutralité,
la prudence, l’exhaustivité (dérivées de la fiabilité).
Il est à noter que le nouveau cadre a préféré retenir la notion de fidé-
lité plutôt que celle de fiabilité. Au vu de la nature et de l’étendue des
difficultés posées depuis longtemps par la caractéristique qualitative de
fiabilité, et des tentatives antérieures pour les régler, les Boards de l’IASB
et du FASB en étaient arrivés à remettre en cause le terme même. Aussi
ont-ils cherché un terme qui traduirait plus clairement le sens visé. La
fidélité, c’est-à-dire la description fidèle des phénomènes économiques
dans les rapports financiers, est essentielle à l’utilité décisionnelle de
l’information. Pour donner une image fidèle des phénomènes écono-
miques, les représentations comptables doivent être complètes, neutres
et exemptes d’erreurs significatives. Les Boards de l’IASB et du FASB ont
donc avancé que la fidélité englobe toutes les qualités clés que les cadres
antérieurs décrivaient comme des aspects de la fiabilité.
Il est à noter également qu’un certain nombre de concepts et prin-
cipes sont aussi traités par la norme IAS 1 (voir ci-dessous § 4.4).

4.1. Caractéristiques qualitatives essentielles


Le cadre conceptuel distingue deux caractéristiques qualitatives fonda-
mentales : la pertinence (relevance) et la fidélité (faithful representation).
Pour que l’information financière soit utile, elle doit posséder ces carac-
téristiques qualitatives essentielles.

4.1.1. Pertinence
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

L’information financière est pertinente si elle est susceptible d’influen-


cer les décisions prises par des utilisateurs. Une information financière
est pertinente si elle a une valeur prédictive, une valeur de confirmation
ou les deux à la fois.
L’information financière a une valeur prédictive si elle peut être uti-
lisée comme une donnée par les utilisateurs pour prédire les résultats
futurs. L’information financière a une valeur de confirmation si elle
confirme ou modifie des évaluations précédentes. La valeur prédictive
et la valeur de confirmation de l’information financière sont interdé-
pendantes. L’information qui a une valeur prédictive a souvent aussi
une valeur de confirmation. Par exemple, des données sur les produits
réalisés, pour une année courante, peuvent être utilisées comme base

67
2.  Les principes comptables fondamentaux


pour la prévision des recettes de l’année à venir. Ils peuvent également


être comparés avec les prévisions de recettes de l’année en cours ou des
années précédentes. Les résultats de ces comparaisons peuvent aider son
utilisateur à corriger et améliorer les processus qui ont été utilisés pour
effectuer ces prévisions.
Il est à noter que le principe de pertinence s’appuie sur le principe
d’importance relative (materiality). L’information est significative si son
omission ou sa falsification peut influencer les décisions que prennent
les utilisateurs sur la base des informations financières que leur four-
nit une entité déclarante spécifique. En d’autres termes, la matérialité
est un aspect spécifique de la pertinence en fonction de la nature ou
l’ampleur, ou des deux à la fois, des rubriques à laquelle se rapportent
les informations dans les états financiers d’une entité.
L’un des facteurs ayant une incidence sur la pertinence de l’informa-
tion financière est le degré d’incertitude relative aux estimations. Cette
incertitude se manifeste lorsque la valeur d’un actif ou d’un passif n’est
pas directement observable, de sorte qu’elle doit faire l’objet d’une esti-
mation.

4.1.2. Fidélité
Pour être utile, l’information financière doit non seulement représen-
ter des phénomènes pertinents, mais aussi donner une image fidèle des
phénomènes qu’elle est censée représenter. Une image fidèle commu-
nique la substance d’un phénomène économique plutôt que de s’en
tenir à la forme juridique. Fournir de l’information uniquement sur la
forme juridique lorsqu’elle diffère de la substance économique du phé-
nomène économique sous-jacent ne peut aboutir à une image fidèle.
Pour donner une image parfaitement fidèle, une représentation
doit posséder trois caractéristiques. Elle doit être exhaustive, neutre et
exempte d’erreurs.
Une représentation exhaustive comprend toutes les informations
nécessaires à un utilisateur pour comprendre les faits qui y sont pré-
sentés, y compris toutes les évaluations nécessaires, les descriptions et
explications. Une représentation neutre implique une absence de parti
pris dans la sélection ou la présentation de l’information financière.
La neutralité s’appuie sur la prudence, qui consiste à faire usage de cir-
conspection dans l’exercice du jugement en situation d’incertitude. La
prudence suppose de ne pas surestimer les actifs et les produits ni sous-

68
estimer les passifs et les charges. De même, la prudence ne permet pas
que l’on sous-évalue les actifs et les produits, ni que l’on surévalue les
passifs et les charges, car les inexactitudes qui en résulteraient pour-
raient entraîner la surévaluation des produits ou la sous-évaluation des
charges de périodes ultérieures. Il est à noter que la base de conclusions
du cadre conceptuel révisé distingue deux types de notion de prudence :
–– la nécessité de faire preuve de la prudence lors de jugements dans des
conditions d’incertitude, appelée « cautions prudence » en anglais, sans
qu’il soit obligatoire d’être plus prudents dans les jugements relatifs
aux actifs ou aux profits ainsi qu’à ceux ayant trait aux passifs et aux
pertes ;
–– une prudence qui consiste à comptabiliser à un stade plus précoce les
pertes que les profits, appelée « asymmetric prudence », en anglais.
Le cadre conceptuel révisé a retenu la première notion (alors que
celui de 1989 avait retenu la seconde). Enfin, l’expression «  exempte
d’erreurs » signifie qu’il n’y a pas d’erreurs ou d’omissions dans la des-
cription du phénomène, et que le processus suivi pour produire l’infor-
mation présentée a été choisi et appliqué sans erreurs. Dans ce contexte,
l’absence d’erreurs ne signifie pas l’exactitude parfaite à tous les égards.
Il est à noter que le nouveau cadre conceptuel ne reprend pas formel-
lement (et ne définit pas) un certain nombre de concepts qui figuraient
dans le cadre conceptuel de 1989 et notamment la prudence et la pré-
éminence de la substance sur la forme (substance over form) qui avaient
été définis ainsi :
–– pour le principe de prudence : « la prudence est la prise en compte
d’un certain degré de précaution dans l’exercice des jugements néces-
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saires pour préparer les estimations dans des conditions d’incertitude,


pour faire en sorte que les actifs et produits ne soient pas surévalués et
que les passifs et les charges ne soient pas sous-évalués » ;
–– pour le concept de prééminence de la substance sur la forme : « si l’in-
formation doit présenter une image fidèle des transactions et autres
événements qu’elle vise à présenter, il est nécessaire que transactions
et événements soient comptabilisés et présentés conformément à leur
substance et leur réalité économique et non pas seulement selon leur
forme juridique » ;
En effet, la substance des transactions et autres événements n’est pas
toujours cohérente avec ce qu’il en ressort du montage juridique. Ainsi,
sur un plan juridique, une opération de crédit-bail est un contrat de

69
2.  Les principes comptables fondamentaux


location d’un bien mobilier ou immobilier pour une période déterminée


avec une option de rachat à la fin du contrat et, pendant toute la durée
du contrat, le bailleur reste propriétaire du bien. Or, pour le preneur du
bien en crédit-bail, sur un plan économique et financier, une opération
de crédit-bail peut être considérée comme l’acquisition d’un bien mobi-
lier ou immobilier assorti d’une forme de financement spécifique. Si
les règles comptables de certains pays privilégient souvent, lorsqu’il y
a discordance entre le point de vue juridique et le point de vue écono-
mique et financier, le point de vue juridique, il n’en est pas de même de
l’IASB qui consacre la prééminence de la substance de l’opération et de
sa réalité économique sur sa forme juridique.

4.2. Caractéristiques qualitatives auxiliaires


Le cadre conceptuel distingue quatre caractéristiques qualitatives auxi-
liaires : la comparabilité (comparability), la vérifiabilité (verifiability), la
rapidité (timeless) et la compréhensibilité (understandability). De même
que pour la pertinence et la fidélité, le cadre conceptuel ne définit pas
ces termes, il n’en précise que les caractéristiques.

4.2.1. Comparabilité
La comparabilité est la qualité de l’information qui permet aux utilisateurs
de relever les similitudes et les différences de deux séries de phénomènes
économiques. La cohérence et la permanence des méthodes renvoient à
l’utilisation des mêmes méthodes et procédés comptables au cours d’une
même période dans différentes entités ou d’une période à l’autre dans
une même entité. La comparabilité est le but, la cohérence et la perma-
nence des méthodes constituent un moyen facilitant l’atteinte de ce but.
Ainsi, comme les décisions des utilisateurs impliquent de choi-
sir entre des alternatives, par exemple, vendre ou conserver un inves-
tissement, ou investir dans l’entité déclarante ou dans une autre, des
informations sur l’entité déclarante sont plus utiles si elles peuvent être
comparées à des informations similaires concernant d’autres entités
et avec des informations similaires sur la même entité pour une autre
période ou à une autre date.

4.2.2. Vérifiabilité
La vérifiabilité est la qualité de l’information qui aide à fournir aux utili-
sateurs l’assurance que l’information donne une image fidèle des phéno-

70
mènes économiques qu’elle prétend représenter. La vérifiabilité suppose
que différents observateurs bien informés et indépendants pourraient
aboutir à un consensus général, quoique pas nécessairement complet,
sur l’un ou l’autre des points suivants :
–– que l’information dépeint sans erreur ou biais significatif les phéno-
mènes économiques qu’elle prétend représenter ;
–– qu’une méthode de comptabilisation ou d’évaluation appropriée a été
appliquée sans erreur, biais ou parti pris significatif.

4.2.3. Rapidité
La rapidité répond au besoin de rendre l’information accessible aux déci-
deurs avant qu’elle perde sa capacité d’influencer leurs décisions. Rendre
plus rapidement accessible l’information pertinente peut accroître sa
capacité d’influencer les décisions, et un manque de rapidité peut priver
une information de son utilité potentielle.
En règle générale, l’ancienneté de l’information la rend moins utile.
Toutefois, certaines informations peuvent continuent d’être oppor-
tunes longtemps après la fin d’une période d’établissement parce que,
par exemple, certains utilisateurs peuvent avoir besoin d’analyser des
tendances.

4.2.4. Compréhensibilité
La compréhensibilité est la qualité de l’information qui permet aux utili-
sateurs d’en comprendre la signification. La compréhensibilité se trouve
accrue lorsque l’information est classée, définie et présentée de façon
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claire et concise. La comparabilité peut également accroître la compré-


hensibilité.
Il faut noter que certains phénomènes économiques sont complexes
et ne peuvent pas être faciles à comprendre. Certes, exclure les infor-
mations sur ces éléments dans les états financiers pourrait faire que
les informations contenues dans ces états financiers sont plus faciles à
comprendre. Cependant, ces états seraient incomplets et donc poten-
tiellement trompeurs. En fait, les états financiers sont préparés pour des
utilisateurs qui ont une connaissance certaine des activités commer-
ciales et économiques et qui examinent et analysent les informations
fournies avec diligence. Parfois même, même bien informés, les utilisa-
teurs peuvent avoir recours à une aide extérieure pour comprendre des
phénomènes économiques complexes.

71
2.  Les principes comptables fondamentaux


4.3. Coût de l’information financière


L’information financière entraîne des coûts  ; les avantages procurés
par l’information financière devraient justifier ces coûts. L’applica-
tion de la contrainte de coût amène à évaluer s’il est probable que les
avantages procurés par l’information financière justifieront les coûts
entraînés par sa production et son utilisation. Lors de cette évalua-
tion, il y a lieu de se demander si une ou plusieurs caractéristiques
qualitatives pourraient être sacrifiées dans une certaine mesure pour
réduire les coûts.

4.4. Concepts et principes traités


par la norme IAS 1
Sont aussi traités par la norme IAS 1 les concepts et principes suivants :
l’image fidèle, la continuité d’exploitation, la méthode de comptabilité
d’engagement, la permanence de la présentation, l’importance relative
et les possibilités de regroupement, le principe de cohésion, la compen-
sation et la non-compensation, la nécessité d’informations compara-
tives.

4.4.1. Image fidèle et conformité aux IFRS


Les états financiers doivent présenter une image fidèle de la situation
financière, de la performance financière et des flux de trésorerie d’une
entité. La présentation d’une image fidèle nécessite une représenta-
tion fidèle des effets des transactions, autres événements et conditions
selon les définitions et les critères de comptabilisation des actifs, des
passifs, des produits et des charges exposés dans le cadre conceptuel.
L’application des IFRS, accompagnée de la présentation d’informations
supplémentaires lorsque nécessaire, est présumée conduire à des états
financiers qui donnent une image fidèle.
L’entité doit indiquer que ses états financiers se conforment aux
IFRS. Les traitements comptables inappropriés ne peuvent être corrigés
ni par l’indication des méthodes comptables utilisées, ni par des notes
annexes ou d’autres textes explicatifs.
Dans les cas extrêmement rares où la direction d’une entité estime
que le fait de se conformer à l’une des dispositions d’une norme ou
d’une interprétation ne correspond pas aux objectifs des états finan-
ciers donnés dans le cadre conceptuel et qu’en conséquence il faut s’en

72
écarter pour parvenir à la présentation d’une image fidèle, l’entité doit
indiquer, en précisant le caractère exceptionnel des circonstances qui
conduiraient à s’en écarter :
–– que la direction estime que les états financiers donnent une image
fidèle de la situation financière de l’entité, de sa performance finan-
cière et de ses flux de trésorerie ;
–– qu’elle s’est conformée aux IFRS applicables, à l’exception d’une dis-
position particulière dont elle s’est écartée afin de parvenir à la pré-
sentation d’une image fidèle ;
–– le titre de l’IFRS dont l’entité s’est écartée, la nature de l’écart, y com-
pris le traitement imposé par l’IFRS, la raison pour laquelle ce trai-
tement serait trompeur en la circonstance, au point d’être contraire
à l’objectif des états financiers défini dans le cadre conceptuel, et le
traitement appliqué ;
–– pour chaque période présentée, l’effet financier de l’écart sur chaque
élément des états financiers qui aurait été présenté si la disposition
avait été respectée.

4.4.2. Continuité d’exploitation
Les états financiers doivent être établis sur une base de continuité d’ex-
ploitation sauf si la direction a l’intention ou n’a pas d’autre solution
réaliste que de liquider l’entité ou cesser son activité. Lorsque la direc-
tion prend conscience, à l’occasion de cette évaluation, d’incertitudes
significatives liées à des événements ou à des conditions susceptibles
de jeter un doute important sur la capacité de l’entité à poursuivre son
activité, ces incertitudes doivent être indiquées. Lorsque les états finan-
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ciers ne sont pas établis sur une base de continuité d’exploitation, ce fait
doit être également indiqué ainsi que la base sur laquelle ils sont établis
et la raison pour laquelle l’entité n’est pas considérée comme étant en
situation de continuité d’exploitation.
L’analyse présentée ci-dessus figure également dans le cadre conceptuel.

4.4.3. Méthode de comptabilité d’engagement


Une entité doit établir ses états financiers selon la méthode de la comp-
tabilité d’engagement, sauf pour les informations relatives aux flux de
trésorerie. Lorsque la méthode de la comptabilité d’engagement est uti-
lisée, les éléments sont comptabilisés en tant qu’actifs, passifs, capitaux
propres, produits et charges (les éléments des états financiers) lorsqu’ils

73
2.  Les principes comptables fondamentaux


satisfont aux définitions et aux critères de comptabilisation pour ces


éléments définis dans le cadre conceptuel.

4.4.4. Importance relative et les possibilités


de regroupement
Chaque catégorie significative d’éléments similaires doit faire l’objet
d’une présentation séparée dans les états financiers. Les éléments de
nature ou de fonction dissemblables sont présentés séparément, sauf
s’ils sont non significatifs.
L’entité ne doit pas regrouper ou ventiler des informations de telle
sorte que des informations utiles s’en trouvent obscurcies, par exemple, en
regroupant des éléments disparates ou en noyant des informations utiles
dans une profusion d’informations non significatives et que les disposi-
tions concernant l’importance relative s’appliquent aux états financiers
de base, aux notes ainsi qu’à toute autre information à fournir en vertu
des IFRS, c’est-à-dire qu’une entité n’est tenue de fournir les informations
spécifiquement imposées par les IFRS que si celles-ci sont significatives.

4.4.5. Compensation et la non-compensation
Les actifs, passifs, produits et charges ne doivent pas être compensés,
sauf si cette compensation est imposée ou autorisée par une norme ou
une interprétation.

4.4.6. Obligation d’informations comparatives


Sauf autorisation ou disposition contraire des IFRS, l’entité doit pré-
senter des informations comparatives au titre de la période précédente
pour tous les montants figurant dans les états financiers de la période
considérée. L’entité doit inclure des informations comparatives pour les
informations de nature explicative et descriptive si cela est utile à la
bonne compréhension des états financiers de la période considérée.
L’entité doit présenter au minimum deux états de la situation financière,
deux états du résultat net et des autres éléments du résultat global, deux états
du résultat net séparés (si elle en présente), deux tableaux des flux de tréso-
rerie et deux états des variations des capitaux propres, ainsi que les notes.

4.4.7. Permanence de la présentation
La présentation et la classification des postes dans les états financiers
doivent être conservées d’une période à l’autre, à moins :

74
–– qu’il ne soit apparent, à la suite d’un changement important de la
nature des activités de l’entité ou d’un examen de la présentation de
ses états financiers, qu’une autre présentation ou classification serait
plus adéquate eu égard aux critères de sélection et d’application des
méthodes comptables selon IAS 8 ;
–– ou qu’une norme ou une interprétation impose une modification de
la présentation.
Lorsqu’une entité modifie la présentation ou la classification d’élé-
ments dans les états financiers, elle doit reclasser les montants compara-
tifs correspondants (à moins que cela ne soit pas possible) afin d’assurer
la comparabilité avec l’exercice, et indiquer la nature, le montant et la
raison de tout reclassement. Lorsqu’il n’est pas possible de reclasser les
montants comparatifs correspondants, l’entité doit indiquer la raison
pour laquelle elle n’a pas procédé à leur reclassement et la nature des
changements qu’aurait entraîné ce ­reclassement.

5. Les états financiers et l’entité


comptable
Ce chapitre précise que l’objectif des états financiers est de fournir des
informations sur les actifs, passifs, capitaux propres, produits et charges
de l’entité qui sont utiles pour les utilisateurs des états financiers afin de
leur permettre d’évaluer les perspectives de flux de trésorerie nets futurs
de l’entité et d’apprécier la gestion de ses ressources, et cela dans le cadre
d’une hypothèse de continuité d’exploitation.
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Les états financiers sont constitués d’états, dont un état de la situa-


tion financière et un ou des états de la performance financière, et
de notes annexes. Les actifs, les passifs et les capitaux propres sont
comptabilisés dans l’état de la situation financière, tandis que les pro-
duits et les charges le sont dans l’état ou les états de la performance
financière.
Le chapitre traite également de la définition d’une entité comptable
(reporting entity) et de sa limite. Une entité comptable est une entité qui
choisit (ou qui est tenue) de préparer des états financiers à usage géné-
ral. Une entité comptable n’est pas nécessairement une entité juridique,
elle peut comprendre une partie d’entité ou deux ou plusieurs entités
différentes.

75
2.  Les principes comptables fondamentaux


6. Les composantes des états financiers


L’objectif premier de ce chapitre est de fournir des définitions sur les
divers éléments des états financiers (actifs, passifs, capitaux propres,
produits et charges) et d’analyser ces définitions. On y trouve les défi-
nitions suivantes.
–– Un actif est une ressource économique actuelle contrôlée par l’entité à
la suite d’événements passés. Une ressource économique est un droit
susceptible de produire des avantages économiques.
–– Un passif est une obligation actuelle de l’entité de transférer une res-
source économique à la suite d’événements passés.
–– Les capitaux propres représentent l’intérêt résiduel dans les actifs de
l’entité après déduction de tous ses passifs.
–– Les produits représentent les augmentations d’actifs ou les diminu-
tions de passifs entraînant une augmentation des capitaux propres,
autres que celles relatives aux contributions des détenteurs d’ac-
tions.
–– Les charges représentent les diminutions d’actifs ou les augmentations
de passifs qui se traduisent par une diminution des capitaux propres,
autres que celles relatives aux distributions aux détenteurs d’actions.

Remarque
Dans le cadre conceptuel de 1989-2010, ces termes étaient ainsi définis :
Un actif est une ressource contrôlée par l’entité du fait d’événements passés et
dont des avantages économiques futurs sont attendus par l’entité.
Un passif est une obligation actuelle de l’entité résultant d’événements passés et
dont le règlement attendu doit résulter en une sortie de l’entité de ressources
représentatives d’avantages économiques.
Les capitaux propres sont l’intérêt résiduel dans les actifs de l’entité après déduc-
tion de tous ses passifs.
Les produits sont les accroissements d’avantages économiques au cours de la
période comptable, sous la forme d’accroissements d’actifs ou de diminutions
de passifs qui ont pour résultat l’augmentation des capitaux propres autres que
l’augmentation provenant des contributions des propriétaires du capital.
Les charges sont des diminutions d’avantages économiques au cours de la période
comptable sous la forme de sorties ou de diminutions des valeurs des actifs, ou de
survenance de dettes qui ont pour résultat de faire diminuer les capitaux propres
autrement que par des distributions aux propriétaires du capital. n

76
7. La comptabilisation
et la décomptabilisation des éléments
des états financiers
La comptabilisation est définie dans ce chapitre comme le processus de
saisie, pour une inclusion dans l’état de la situation financière ou dans
l’état (ou les états) de la performance financière, d’un objet qui répond
à la définition d’un élément des états financiers. Elle implique de repré-
senter cet objet (seul ou comme partie d’un élément global) sous forme
textuelle et avec un montant monétaire, et d’incorporer ce montant
dans un document de synthèse pertinent. Il est affirmé dans ce chapitre
que seuls les éléments qui répondent à la définition d’un actif, d’un
passif ou de capitaux propres doivent être comptabilisés dans l’état de
la situation financière et que les éléments qui répondent à la définition
de produits ou de charges doivent être comptabilisés dans l’état (ou les
états) de la performance financière.
La comptabilisation d’un élément doit respecter les trois critères suivants :
–– elle doit fournir aux utilisateurs des états financiers des informations
pertinentes sur les actifs, les passifs, les produits, les charges et les
variations des capitaux propres ;
–– elle doit fournir une représentation fidèle de l’actif, du passif, de tout
produit, charge ou variation des capitaux propres ;
–– l’information doit se traduire par des avantages dépassant le coût de
la fourniture de cette information.
La décomptabilisation est la suppression de tout ou partie d’un actif,
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précédemment comptabilisé ou d’un passif de l’état de la situation


financière de l’entité. Pour un actif, cette suppression se produit lorsque
l’entité perd le contrôle de tout ou partie de l’actif précédemment comp-
tabilisé ; pour un passif, cela se produit lorsque l’entité n’a plus d’obliga-
tion actuelle, pour tout ou partie du passif comptabilisé antérieurement.

8. L’évaluation des éléments


des états financiers
Ce chapitre est consacré à la description des différentes bases d’éva-
luation, les informations qu’elles fournissent, leurs avantages et
inconvénients. On y distingue le coût historique et la valeur actuelle.

77
2.  Les principes comptables fondamentaux


L’évaluation à la valeur actuelle inclut la juste valeur et la valeur d’uti-


lité pour les actifs ou la valeur de réalisation pour les passifs.
Ce chapitre énonce également les facteurs à considérer lors du choix
d’une base d’évaluation (pertinence, représentation fidèle, amélioration
des caractéristiques qualitatives, prise en compte de facteurs propres) et
souligne que l’examen de l’objectif de l’information financière, les carac-
téristiques qualitatives de l’information financière utile et la contrainte de
coût sont susceptibles d’aboutir à la sélection de bases d’évaluation diffé-
rentes pour différents actifs, passifs et éléments de produits et de charges.

8.1. Coût historique


L’évaluation au coût historique est une évaluation qui fournit des infor-
mations monétaires sur les actifs, passifs, produits et charges en utilisant
des informations provenant de la transaction ou de l’événement qui les
a créés. Les évaluations au coût historique des actifs ou des passifs ne
reflètent pas l’évolution des prix.
Le cadre conceptuel distingue le coût historique d’actif (ou d’un passif)
non financier du coût historique d’un actif (ou d’un passif) non financier.
•  Le coût historique d’un actif non financier au moment de son acqui-
sition ou de sa construction est la valeur de tous les coûts engagés
pour l’acquisition ou la construction de cet actif, ce qui comprend la
contrepartie offerte, mais aussi les coûts de transaction. Cette valeur
est régularisée au fil du temps afin de représenter, s’il y a lieu :
–– la consommation de la ressource économique qui constitue l’actif
(amortissement) ;
–– le fait qu’une partie du coût historique de l’actif n’est plus recouvrable
(dépréciation).
•  Le coût historique d’un passif non financier au moment où il est contracté
est la valeur de la contrepartie reçue, c’est-à-dire la contrepartie déduc-
tion faite des coûts de transaction afférents à sa prise en charge. Cette
valeur est régularisée au fil du temps afin de représenter, s’il y a lieu :
–– les intérêts à payer ;
–– l’acquittement du passif ;
–– l’excédent, le cas échéant, des sorties de trésorerie estimatives sur la
contrepartie nette reçue (provision pour contrat déficitaire).
•  Le coût historique d’un actif financier (qu’on appelle parfois le coût
amorti) correspond initialement à la valeur de la contrepartie offerte

78
pour acquérir l’actif, plus les coûts de transaction afférents à cette
acquisition.
•  Le coût historique d’un passif financier (qu’on appelle lui aussi parfois
le coût amorti) correspond initialement à la valeur de la contrepartie
reçue pour prendre en charge le passif, moins les coûts de transaction
afférents à cette prise en charge.
•  La valeur comptable des actifs financiers et des passifs financiers est ulté-
rieurement évaluée au coût amorti et reflète les variations ultérieures
telles que les intérêts constatés par régularisation, les changements
dans les estimations des flux de trésorerie (y compris la dépréciation
des actifs financiers) et les versements ou les encaissements, mais ne
reflète pas les variations de prix ultérieures causées par d’autres facteurs.

8.2. Valeur actuelle


L’évaluation à la valeur actuelle est une évaluation qui fournit des
informations monétaires sur les actifs, passifs, produits et charges en
utilisant une information mise à jour pour refléter la situation à la date
d’évaluation.
Les bases d’évaluation à la valeur actuelle comprennent :
–– la juste valeur ;
–– la valeur d’utilité pour les actifs et la valeur de remboursement pour
les passifs.

8.2.1. Juste valeur
La norme IAS  32, puis la norme IAS  39 (voir chapitre  6, §  1), toutes
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deux relatives aux instruments financiers, ont introduit à compter de


1995 la notion de juste valeur (non analysée dans le cadre conceptuel
de 1989). Celle-ci est notamment évoquée depuis dans la plupart des
autres IFRS.
En mai  2011, l’IASB (de concert avec le FASB) a publié une norme
générale sur la juste valeur (IFRS 13 «  Évaluation à la juste valeur  »).
Cette norme définit la notion de juste valeur, elle présente dans une
seule norme un cadre pour évaluer cette juste valeur et indique les infor-
mations à fournir.
IFRS 13 s’applique (depuis janvier 2013) quand une autre IFRS impose
ou autorise des évaluations à la juste valeur ou informations à fournir
sur les évaluations de la juste valeur à l’exception :

79
2.  Les principes comptables fondamentaux


–– des opérations de paiement à base d’actions dans le cadre de la norme


IFRS 2 « Paiement fondé sur des actions », laquelle présente dans son
guide d’application une méthodologie spécifique ;
–– les opérations de location dans le cadre de la norme IAS 17 ou IFRS 16
« Contrats de location » ;
–– les évaluations qui ont quelques similitudes avec la juste valeur, mais
qui ne sont pas la juste valeur, tels que la valeur nette de réalisation de
IAS 2 « Stocks » ou la valeur d’utilité en usage dans la norme IAS 36,
« Dépréciation d’actifs ».
L’ensemble des normes IFRS, depuis le 1er janvier 2013, fait référence à
IFRS 13 lorsque le concept de juste valeur a à s’appliquer.
On utilise notamment ce concept :
–– pour évaluer certains actifs ou passifs  : c’est le cas des instruments
financiers (IAS 32, IAS 39, IFRS 4, IFRS 9), des immeubles de place-
ment (IAS 40), pour lesquels l’entité a le choix entre une évaluation au
coût et une évaluation à la juste valeur, de certains actifs biologiques
(IAS 41), des paiements effectués en actions (IFRS 2) ;
–– pour évaluer les actifs d’un régime de retraite à prestations définies
(IAS 19) ;
–– pour déterminer une dépréciation dans le cadre de l’évaluation d’un
actif non courant classé comme détenu en vue de la vente (IFRS 5) ;
–– dans le cadre de l’évaluation des activités ordinaires (IAS 18 ou IFRS 15)
dont les montants sont évalués à la juste valeur de la contrepartie reçue
ou à recevoir en tenant compte du montant de toute remise commer-
ciale ou rabais pour quantités consenti par l’entité (§ 10 pour IAS 18,
§ 66 pour IFRS 15) ;
–– dans le cadre de subventions non monétaires (IAS 20) ;
–– dans le cadre de regroupements d’entreprises pour évaluer les actifs
acquis et les passifs repris à la date d’acquisition (IFRS 3 § 18) ;
–– dans le cadre d’une première application des normes IFRS (IFRS 1), la
juste valeur étant considéré comme coût présumé dans le cadre d’une
réévaluation.

➢➢Définition
Pour IFRS 13, la juste valeur est « le prix qui serait reçu pour la vente
d’un actif ou payé pour le transfert d’un passif lors d’une transaction
normale entre des participants de marché à la date d’évaluation ».

80
➢➢Caractéristiques

•  La juste valeur prend en considération les caractéristiques de l’actif


ou du passif, par exemple sa localisation, ou les restrictions qui en
limitent l’usage, dès lors que ces caractéristiques seraient prises en
compte par des intervenants du marché. Elle suppose donc suppose
que l’actif ou le passif qui est échangé dans le cadre d’une transaction
entre les acteurs du marché soit déterminé à la date d’évaluation dans
les conditions de marché actuelles.
•  Une opération conclue à des conditions normales signifie que l’élé-
ment est supposé être mis en vente suffisamment tôt, pour mettre
l’accomplissement des démarches usuelles. Elle sous-entend que le
contexte de la cession n’est pas celui d’une liquidation ou d’une vente
forcée.
•  L’évaluation de la juste valeur suppose que la transaction de vente
de l’actif ou de transfert du passif ait lieu sur le marché principal
ou le marché le plus avantageux auquel l’entité a accès, c’est-à-dire
le marché qui maximise le montant qui serait reçu pour la vente de
l’actif ou qui minimise le montant qui serait payé pour le transfert
du passif, après prise en compte des coûts de transaction et des frais
de transport.
•  Aussi, lors de la mesure de la juste valeur, une entité doit prendre en
compte les caractéristiques de l’actif ou du passif si les participants
du marché prennent ces caractéristiques en compte pour déterminer
les prix de l’actif ou le passif à la date d’évaluation. Ces caractéris-
tiques comprennent, par exemple, l’état et l’emplacement de l’actif
et des restrictions, le cas échéant, sur la vente ou l’utilisation de
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l’actif.
•  La juste valeur suppose que la transaction de vente de l’actif ou le
transfert du passif se fait soit :
–– sur le marché principal de l’actif ou du passif, c’est-à-dire celui enre-
gistrant la plus forte activité ;
–– en l’absence d’un marché principal, le marché le plus avantageux
pour l’actif ou du passif.
Les concepts de marché principal et de marché le plus avantageux
sont relatifs : ils ne sont les mêmes selon les entités car celles-ci n’ont
pas accès à tous les marchés.

81
2.  Les principes comptables fondamentaux


Notions de marchés selon IFRS 13

Marché sur lequel ont lieu des transactions sur l’actif


Marché actif ou le passif selon une fréquence et un volume suffisants
pour fournir de façon continue une information sur le prix.
Marché qui maximise le montant qui serait reçu
pour la vente de l’actif ou qui minimise le montant
Marché le plus
qui serait payé pour le transfert du passif, après
avantageux
prise en compte des coûts de transaction et des frais
de transport.
Marché sur lequel on observe le volume et le niveau
Marché principal d’activité les plus élevés
pour l’actif ou le passif

•  L’entité doit déterminer la juste valeur à l’aide des hypothèses que les
intervenants du marché utiliseraient pour fixer le prix de l’actif ou du
passif.
Ces intervenants doivent être :
–– indépendants des uns des autres (ce ne sont pas des filiales ou des
mères, notamment) ;
–– bien informés, c’est-à-dire suffisamment renseignés pour prendre une
décision d’investissement ;
–– capables de conclure une transaction sur l’actif ou le passif ;
–– consentants, c’est-à-dire motivés, mais non forcés ou obligés de
quelque autre façon de le faire.
•  Le prix obtenu n’est pas augmenté des coûts de transaction, car ces
coûts ne forment pas une caractéristique de l’actif ou du passif, mais
une caractéristique de l’opération conclue.
•  La juste valeur d’un actif doit tenir compte de la capacité d’un inter-
venant du marché de générer un avantage économique en utilisant
l’actif ou en le vendant à un autre intervenant du marché qui en fera
une utilisation optimale.
•  L’évaluation de la juste valeur d’un passif suppose que celui-ci est
transféré à un intervenant du marché à la date d’évaluation et que :
–– s’il existe un marché actif correspondant, le prix observé sur ce mar-
ché représente la juste valeur du passif de l’émetteur ;
–– s’il n’existe pas d’actif correspondant au passif, l’entité estime le prix
que les intervenants du marché exigeraient pour assumer le passif
et utilise à cette fin des techniques d’actualisation ou d’autres tech-
niques d’évaluation.

82
La juste valeur d’un passif doit refléter le risque de non-exécution, à
savoir le risque qu’une entité n’exécute pas une obligation.
•  La juste valeur des instruments de capitaux propres d’une entité
(actions, etc.) correspond à des cours cotés résultant d’opérations
effectuées sur des titres identiques. Lorsque de tels cours n’existent
pas, la juste valeur est déterminée en se plaçant du point de vue d’un
intervenant de marché qui détiendrait ces titres. À défaut de cours
sur un marché, les prix observés sur des transactions isolées ou sur un
marché inactif seraient considérés, de même que des techniques de
valorisation comme la valeur actualisée.

➢➢Techniques d’évaluation
Les techniques d’évaluation utilisées pour mesurer la juste valeur
doivent maximiser l’utilisation des données observables pertinentes et
de minimiser l’utilisation de données non observables.
L’objectif de l’aide d’une technique d’évaluation consiste à estimer le
prix auquel une transaction ordonnée de vendre un actif ou de transfé-
rer un passif aurait lieu entre les participants au marché à la date d’éva-
luation en vertu des conditions du marché actuel.
Trois techniques d’évaluation sont généralement utilisées :
–– l’approche marché, laquelle utilise les prix et autres informations per-
tinentes générées par transactions sur le marché impliquant des actifs,
passifs, groupes d’actifs et des passifs (par exemple une entreprise)
identiques ou comparables (similaires) ;
–– l’approche coût, laquelle reflète le montant qui serait nécessaire
actuellement pour remplacer un actif (coût de remplacement
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actuel) ;
–– l’approche résultat, laquelle convertit les montants futurs (flux de tré-
sorerie ou produits et charges) en un seul montant, reflétant le mar-
ché actuel et les attentes à l’égard de ces montants futurs.
Dans certains cas, une technique d’évaluation unique sera appro-
priée, alors que dans d’autres, il y a lieu d’utiliser des techniques d’éva-
luation multiples.

➢➢Hiérarchie des niveaux d’évaluation


IFRS 13 présente une hiérarchie en trois niveaux de l’évaluation à la
juste valeur. Le niveau 1 est applicable lorsqu’il existe des prix cotés
pour actif ou un passif identique sur un marché actif. Le niveau 2 s’ap-

83
2.  Les principes comptables fondamentaux


plique lorsqu’il existe des prix cotés pour un actif ou un passif similaire
dans un marché actif, ou des prix cotés pour un actif et passif identique
ou similaire dans un marché non actif. Enfin, le niveau 3 s’applique
aux cas où les marchés ne sont pas du tout observables, directement ou
indirectement, le modèle utilisé d’évaluation devant prendre en compte
notamment le risque qu’accepte de courir le vendeur sur ce type de
marché.
Le niveau 1 implique un marché actif, c’est-à-dire un marché où les
transactions relatives à l’actif ou du passif ont lieu avec une fréquence et
un volume suffisants et donnent de manière continue des informations
sur les prix.
Les valeurs du niveau 2 comprennent :
–– les cours des actifs ou de passifs similaires sur des marchés actifs ;
–– les cours des actifs identiques ou similaires ou de passifs dans des mar-
chés qui ne sont pas actifs ;
–– d’autres intrants que les prix cotés qui sont observables pour l’actif ou
du passif, par exemple, les taux d’intérêt et les courbes de rendement
observables à intervalles réguliers, les volatilités implicites, les spreads
de crédit ;
–– des intrants qui sont principalement tirés ou corroborés par le marché
observable donné par corrélation ou d’autres moyens.
Au niveau 3, une entité analyse les données non observables à l’aide
des meilleures informations disponibles, qui peuvent inclure des don-
nées propres à l’entité, en tenant compte de toutes les informations
sur les hypothèses participant au marché qui sont effectivement dispo-
nibles.

Niveaux des données d’entrées

Données d’entrée Prix cotés (non ajustés) sur des marchés actifs pour des
de niveau 1 actifs ou des passifs identiques.
Données d’entrée concernant l’actif ou le passif, autres
que les prix cotés inclus dans les données d’entrée de
Données d’entrée
niveau 1, qui sont observables soit directement (sous
de niveau 2
forme de prix), soit indirectement (déterminées à partir
de prix).
Données d’entrée concernant l’actif ou le passif qui ne
Données d’entrée
sont pas fondées sur des données de marché observables
de niveau 3
(données d’entrée non observables).

84
➢➢Informations à fournir
L’entité doit fournir certaines informations visant à permettre aux uti-
lisateurs des états financiers d’évaluer les méthodes et les données d’en-
trée utilisées pour établir les justes valeurs.
Ainsi, l’entité doit fournir des informations aidant les utilisateurs de
ses états financiers à apprécier les deux éléments suivants :
–– pour les actifs et les passifs évalués à la juste valeur dans l’état de la situa-
tion financière (bilan) après la comptabilisation initiale, les techniques
d’évaluation et les données d’entrée utilisées pour établir les valeurs ;
–– pour les justes valeurs déterminées à l’aide de données d’entrée non
observables significatives (niveau 3), analyse de l’incertitude de
mesure et effet sur le résultat net ou sur les autres éléments du résultat
global pour la période.

s d’évaluation

1. Données d’entrées de niveau 1


Évaluation d’actions cotées.
Une société possède un portefeuille d’actions de sociétés du CAC 40. Pour éva-
luer ces titres, on utilisera des prix cotés (non ajustés) sur des marchés actifs pour
des titres identiques auxquels l’entité peut avoir accès à la date d’évaluation.

2. Données d’entrées de niveau 2


Évaluation d’un bâtiment détenu et utilisé.
Pour évaluer ce bâtiment, on utilisera le prix par mètre carré du bâtiment (un
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multiplicateur de valorisation) obtenu à partir des données de marché obser-


vables, par exemple les multiplicateurs obtenus à partir des prix de transac-
tions observées portant sur des bâtiments comparables (similaires) situés à des
endroits similaires.

3. Données d’entrées de niveau 3


a) Évaluation d’un passif relatif au démantèlement repris lors d’un regrou-
pement d’entreprises. L’estimation de ce passif sera faite à partir de l’actuali-
sation des sorties de trésorerie à effectuer pour exécuter l’obligation, élaborée
à partir des données propres à l’entité. S’il n’y a pas d’information raisonna-
blement disponible indiquant que les intervenants du marché utiliseraient
des hypothèses différentes, la technique d’actualisation tiendra compte, avec
d’autres données d’entrée, par exemple un taux d’actualisation sans risque
actuel pour tenir compte de la valeur temps de l’argent, et d’une prime de

85
2.  Les principes comptables fondamentaux


risque tenant compte de l’incertitude inhérente à l’estimation des sorties de


trésorerie futures.
b) Évaluation par une méthode d’actualisation
La société Alpha a émis 4  000  obligations à bons de souscription d’actions
(OBSA) d’un nominal de 1  000  € au taux de 5  % souscrites à 950  € et rem-
boursables in fine à 10  ans à 1  050  €. Les bons de souscription permettront
aux titulaires de participer à une émission d’actions prévues en juillet N au prix
d’émission de nominal de 500 € et au prix d’émission de 750 €. Le taux moyen
actuariel des obligations émises en N – 2 était de 7 %. Les bons de souscription
ne sont pas cotés sur un marché réglementé.
La valeur des bons de souscription d’actions est égale à la différence entre le prix
d’émission et la valeur actuelle au taux de 7 % des intérêts à verser et du capital
à rembourser :
1 – 1,07– 10
BSA = 950 – (1 000 × 5 % × + 1 050 × 1,07– 10) = 65,05 €.
0,07
c) Évaluation par un modèle financier (modèle de Black & Scholes)
Au début de l’année N, la société Alpha a émis 20 000 obligations convertibles
en actions. Ces obligations, d’une durée de trois ans, sont émises au pair pour
une valeur de 100 € chacune, ce qui donne un produit total de 2 000 000 €. Les
intérêts, de taux nominal de 5 %, sont payables sur une base annuelle, à terme
échu. Chaque obligation est convertible à tout moment jusqu’à son échéance
en deux actions ordinaires. À l’émission des obligations, le taux d’intérêt préva-
lant sur le marché pour des emprunts similaires sans option de conversion est
de 6 %.
Le 31 décembre de l’année N, le cours de l’obligation convertible est de 99 €,
alors le cours d’obligations semblables non convertibles est de 96 €.
Au 31 décembre N, le prix de marché d’une action ordinaire est de 37,50 €, les
dividendes attendus sur la durée de vie restante des obligations (2 ans) sont de
1,75 € à la clôture de chaque exercice, l’écart type des variations (calculé sur les
50 derniers jours de bourse) étant de 18 %. Le taux annuel sans risque pour une
durée de 2 ans est de 4 %.
L’option n’est pas cotée. Le modèle de Black & Scholes permet notamment de
calculer la valeur C d’une option au 31  décembre N, laquelle est donnée par
l’équation suivante :
Pe × N (d2)
C =  Pa × N (d1) –
ert
In × Pa/Pb + (r + 0,5σ2) × t
avec d1 = 
σ√t

In × Pa/Pb + (r – 0,5σ2) × t
et d2 = 
σ√t
avec C = cours de l’option ;
Pa = prix de l’action (sous-jacent) ;

86
Pe = prix d’exercice ;
r = taux d’intérêt annuel pour le placement sans risque ;
t = durée de vie de l’option exprimée en années jusqu’à l’échéance ;
σ = écart type des variations du titre de base ;
N (d) = fonction normale cumulée ;
ln = logarithme népérien ;
e = 2,71828.
Le prix de l’action Pa est de : 37,50 – 1,75 = 35,75 €.
Le prix d’exercice Pe se calcule à partir des valeurs actualisées du principal et des
intérêts des obligations.
• Valeur actualisée du principal : 2 000 000 × 1,06–2 = 1 779 993
1 – 1,06– 2
• Valeur actualisée des intérêts : 2 000 000 × 5 % × = 183 339
0,06
Total : 1 963 332
Ce prix d’exercice est donc égal à  : 1  963  332/20  000 =  98,16, soit 98,16/2
= 49,08 par action.
r = 0,04
t = 2
σ = 0,18
On obtient :
ln(35,75/49,08) + (0,04 + 0,5 × 0,18 × 0,18) × 2
• d1 =  = – 0,8033
0,18√2
ln(35,75/49,08) + (0,04 – 0,5 × 0,18 × 0,18) × 2
• d2 =  = – 1,0579
0,18√2
On trouvera dans une table de Laplace-Gauss (après interpolations) :
• pour N (d1) = 1 – 0,7890 = 0,2110
• pour N (d2) = 1 – 0,8549 = 0,1451
49,08
On trouvera ainsi C = 35,75 × 0,2110 − × 0,1451 = 0,9693
2,718280,04 × 2
D’où pour la valeur des droits : 0,9693 × 2 × 20 000 = 38 772 €.
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L’application de la juste valeur dans les états financiers peut se justi-


fier par les raisons suivantes :
–– les investisseurs, principaux utilisateurs des états financiers, se fondent
essentiellement sur la juste valeur des entités dans leur prise de déci-
sions, parce qu’elle reflète l’opinion des marchés et traduit mieux la
valeur actuelle des flux monétaires futurs ;
–– la mise sur le marché des instruments financiers de plus en plus fré-
quemment avant leur échéance contractuelle justifie un mode d’éva-
luation qui permet de mieux refléter la réalité économique ;

87
2.  Les principes comptables fondamentaux


–– les valeurs historiques ne permettent pas toujours de comparer les


performances alors qu’une valeur du jour, observée sur les marchés,
facile la comparabilité des comptes.
La comptabilité en juste valeur, forte intéressante conceptuellement
est cependant (notamment pour la juste valeur appliquée à tous les élé-
ments et appelée « full fair value ») critiquée par de nombreux auteurs. On
lui reproche notamment de privilégier une vue à très court terme sur la
situation financière des entités, la difficulté de fournir une information
fiable (contrairement à l’évaluation au coût) et les volatilités des capitaux
propres et résultats engendrées par les variations de juste valeur. On lui
reproche aussi de s’appuyer sur la théorie des marchés efficients, base de
l’économie néoclassique (voir ci dessus § 3), selon laquelle les cours équi-
vaudraient toujours au juste prix. Or, les crises financières ont montré que
les marchés ne sont pas toujours efficients. Depuis 1980 de nombreuses
crises ont perturbé les marchés financiers, conduisant à une volatilité
excessive des cours. De nouvelles analyses comme celle de la finance com-
portementale sont venues contredire la théorie des marchés efficients.
D’autre part, l’évaluation à la juste valeur est souvent réalisée sur des mar-
chés dits « inactifs », notamment à partir de techniques de valorisation1,
lesquelles prennent en compte des critères variés et parfois discutables.
Certains auteurs considèrent que la juste valeur n’est pas pertinente
dans le cas de certaines opérations et activités qui ne sont pas toujours
gérées et soumises à des évaluations sur la base de ces justes valeurs.
Enfin, d’autres auteurs vont même jusqu’à reprocher à l’utilisation
généralisée de la juste valeur la perte de confiance dans les marchés
financiers qui a été constatée ces dernières années.

8.2.2. Valeur d’utilité et valeur


de remboursement
La valeur d’utilité est la valeur actualisée des flux de trésorerie que l’en-
tité attend de l’utilisation continue d’un actif et de sa sortie à la fin de
sa durée d’utilité.
La valeur de remboursement est la valeur actualisée des flux de
trésorerie que l’entité prévoit de consacrer à l’acquittement d’un
­passif.

1  BNP Paribas (page 168-169 de son document de référence 2015) indique que sur 601 907 M€ d’actifs
financiers en valeur de marché par résultat ou disponibles à la vente (dérivés compris), 109 417 M€ sont
évalués au niveau 1 (prix cotés sur un marché actif), 481 419 M€ au niveau 2 et 11 071 M€ au niveau 3.

88
La valeur d’utilité et la valeur de remboursement ne sont pas directe-
ment observables et sont établies au moyen de techniques d’évaluation
fondées sur les flux de trésorerie.

9. Présentation et informations à fournir


Dans ce chapitre, sont présentés les concepts qui déterminent quelles
informations doivent être incluses dans les états financiers et comment
cette information doit être présentée et communiquée. Ce chapitre
traite des objectifs et de la place des états financiers, de la présentation
et des informations à fournir comme outils de communication et des
informations sur la performance financière.

10. Les concepts du capital


et de maintien du capital
Le texte du cadre conceptuel de l’IASB se termine par la présentation du
concept général de capital à travers deux notions : celle du maintien du
capital financier et celle du maintien du capital physique.
Ces concepts permettent d’expliquer la détermination du profit
lorsque le montant des actifs nets (ou la capacité de production phy-
sique) à la fin d’une période dépasse le montant des actifs nets (ou la
capacité de production physique) au début de la période, après exclu-
sion de toute distribution aux propriétaires et toute contribution de leur
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part au cours de la période.

11. La mise en oeuvre du concept


de matérialité (importance relative)
En octobre  2015, l’IASB a publié l’exposé-sondage ED/2015/8 relatif à
l’application de l’importance relative (materiality) dans les états finan-
ciers. Cet exposé-sondage devrait conduire à un nouvel énoncé de pra-
tiques IFRS (IFRS Practice statement). Un énoncé de pratiques n’est pas
une norme et son application n’est pas nécessaire pour que soit res-
pectée la conformité aux normes IFRS. Toutefois, une juridiction qui
permet ou exige les IFRS pourrait choisir d’adopter formellement un

89
2.  Les principes comptables fondamentaux


énoncé de pratiques dans ses exigences en matière de rapports finan-


ciers nationaux.
Le but de cet énoncé de pratiques IFRS est de fournir des conseils pour
aider la direction dans l’application de la notion d’importance relative
aux états financiers à usage général préparés conformément aux IFRS. Le
concept d’importance relative permet à la direction de décider si l’infor-
mation doit être comprise dans, ou non comprise, ou regroupée avec
d’autres informations dans les états financiers. Le concept permet éga-
lement de décider comment l’information doit être présentée dans les
états financiers pour assurer que ceux-ci sont clairs et compréhensibles.
L’énoncé de pratiques doit fournir aux entités des conseils dans les
trois principaux domaines suivants :
–– les caractéristiques de l’importance relative ;
–– la façon d’appliquer le concept d’importance relative lorsque les enti-
tés prennent des décisions au sujet de la présentation et la divulgation
d’informations dans les états financiers ;
–– comment évaluer si des omissions et des inexactitudes de l’informa-
tion sont importantes.
L’énoncé de pratiques vise à illustrer les types de facteurs que la
direction devrait penser lorsque l’on considère que cette information
est significative. Cependant, parce que l’importance relative devrait être
considérée dans le contexte d’une entité spécifique, cette orientation ne
vise pas à fournir une liste complète de considérations pour la fabrication
des jugements sur l’importance lors de la préparation des états financiers.

12. Le rapport de gestion


En décembre 2010, l’IASB a publié un énoncé de pratiques IFRS relatif au
rapport de gestion « IFRS Practice Statement – Management Commentary –
A framework for presentation ».
L’objectif de cet énoncé de pratiques (qui n’est pas une norme) est
d’aider la direction d’une entité à présenter des commentaires utiles sur
des états financiers qui ont été préparés conformément aux IFRS.
L’énoncé de pratiques précise comment le rapport de gestion doit
être identifié, quels en sont les destinataires. Il se compose pour l’essen-
tiel d’un cadre conceptuel et de la présentation et de l’analyse des élé-
ments devant y figurer.

90
13. Hiérarchie des règles comptables
internationales
Les règles comptables internationales, pour pouvoir être appelées IFRS
GAAP (par opposition aux règles comptables américaines appelées US
GAAP – voir chapitre  1 §  11), sont en situation, conformément à la
norme IAS  8 «  Méthodes comptables, changements d’estimations et
erreurs », § 7 à 12 d’être classées selon la préférence suivante :

Classement des IFRS GAAP

Niveaux Classement

Premier 1. Normes IAS et IFRS (1)

2. Interprétations SIC et IFRIC

Second 3. Cadre conceptuel IASB

Troisième 4. Bases de conclusions de chacune des normes IFRS


5. Guides d’application des normes IFRS ne faisant pas partie
intégrante de la norme

Quatrième 6. Standards présentés par des normalisateurs nationaux, autre


littérature comptable, pratiques acceptées par l’industrie

(1) Y compris les guides d’application figurant dans l’appendice d’une norme (voir
chapitre 1 § 5)

Test de connaissances
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Pour chacune des 10 questions suivantes, choisissez la bonne réponse


(une seule réponse est possible).

Q1. Qu’est-ce qu’un cadre conceptuel ?


a) un cadre fixant les règles de fonctionnement (statuts) d’un organisme de nor-
malisation ;
b) un cadre fixant un ensemble de principes généraux formulés par une organisa-
tion normative en vue de fournir une base commune permettant l’élaboration
de règles cohérentes et les concepts généraux utilisables pour la préparation
et la présentation des états financiers ;
c) un cadre présentant des états de synthèse normalisés du bilan, de l’état du résultat
global, des notes annexes, du tableau de flux de trésorerie et autres documents. »
91
2.  Les principes comptables fondamentaux


» Q2. Dans le cadre conceptuel de l’IASB, quelles sont les personnes qui sont
les destinataires privilégiés des états financiers ?
a) les investisseurs ;
b) les clients ;
c) les hommes politiques.

Q3. Qu’est-ce qu’une information pertinente ?


a) une information relative à l’évaluation et la présentation de l’effet financier de
transactions présentée de manière cohérente et permanente pour une même
entité ou pour plusieurs entités ;
b) une information exempte d’erreurs et de biais significatifs ;
c) une information qui peut influencer sur les décisions économiques des utilisateurs.

Q4. Qu’est-ce qu’une information fidèle ?


a) une information qui aide à fournir aux utilisateurs l’assurance que l’informa-
tion donne une image fidèle des phénomènes économiques qu’elle prétend
représenter ;
b) une information qui dépeint un phénomène économique de façon complète,
neutre et exempte d’erreurs significatives ;
c) une information accessible aux décideurs avant qu’elle perde sa capacité d’in-
fluencer leurs décisions.

Q5. À quoi correspond la notion de continuité d’exploitation ?


a) cela veut dire que la direction de l’entreprise n’a pas changé ;
b) cela veut dire que les contrats de l’entreprise sont maintenus ;
c) cela veut dire que l’entreprise doit être capable de poursuivre son activité.

Q6. Dans la norme IAS 1 relative à la présentation des états financiers, est-il


impossible ?
a) de compenser un actif ou un passif ;
b) de regrouper des éléments non significatifs de nature et de fonction similaires ;
c) de présenter des états financiers selon une méthode de comptabilité de tré-
sorerie.

Q7. Dans la norme IAS 1 relative à la présentation des états financiers, quelle


obligation est relative à la comparabilité des postes des états financiers ?
a) présenter une information comparative au titre des trois exercices précédents
pour toute information chiffrée figurant dans les états financiers ;
b) 
fournir une information comparative sous forme narrative et descriptive
lorsque cela est nécessaire à la bonne compréhension des états financiers.
c) lorsque l’entité modifie la présentation ou la classification d’éléments dans les
états financiers, reclasser les montants comparatifs correspondants.

Q8.  Quelle est la définition de «  passif  » qui n’est pas applicable dans les
normes internationales ? »
92
» a) upour
n passif est un élément du patrimoine ayant une valeur économique négative
l’entité, c’est-à-dire une obligation de l’entité à l’égard d’un tiers dont il
est probable ou certain qu’elle provoquera une sortie de ressources au béné-
fice de ce tiers, sans contrepartie au moins équivalente attendue de celui-ci ;
b) le passif est le total formé par les capitaux propres, les provisions et les dettes ;
c) un passif est une obligation actuelle qu’a l’entité de céder une ressource éco-
nomique du fait d’événements passés.

Q9. Quand un produit est-il comptabilisé dans le résultat ?


a) un produit est comptabilisé dans le résultat lorsqu’il est probable que des avan-
tages économiques futurs iront à l’entreprise et que l’actif a un coût ou une
valeur qui peut être évalué de façon fiable ;
b) un produit est comptabilisé dans le résultat lorsqu’une diminution d’avan-
tages économiques futurs liée à la diminution d’actif ou à l’augmentation de
passif s’est produite et peut être évaluée de façon fiable ;
c) un produit est comptabilisé dans le résultat lorsqu’un accroissement d’avan-
tages économiques futurs lié à un accroissement d’actif ou à une diminution
de passif s’est produit et peut être évalué de façon fiable.

Q10. Comment peut être décrit le principe de matérialité (ou d’importance


relative) ?
a) Si l’information doit présenter une image fidèle des transactions et autres événe-
ments qu’elle vise à présenter, il est nécessaire qu’ils soient comptabilisés et présentés
conformément à leur substance et à leur réalité économique et non pas seulement
selon leur forme juridique. La substance des transactions et autres événements n’est
pas toujours cohérente avec ce qui ressort du montage juridique apparent.
b) Les omissions ou inexactitudes d’éléments sont significatives si elles peuvent,
individuellement ou collectivement, influencer les décisions économiques que
prennent des utilisateurs sur la base des états financiers. L’importance relative
dépend de la taille et de la nature de l’omission ou de l’inexactitude, appréciée
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par rapport aux circonstances particulières. La taille ou la nature de l’élément,


ou une combinaison des deux, peut être le facteur déterminant.
c) Les préparateurs d’états financiers sont confrontés avec les incertitudes qui,
de façon inévitable, entourent un grand nombre d’événements et de circons-
tances, tels que la recouvrabilité des créances douteuses, la durée d’utilité pro-
bable des immobilisations corporelles et le nombre de demandes en garantie
qui peuvent survenir. De telles incertitudes sont reconnues à travers une infor-
mation sur leur nature et étendue et dans la préparation des états financiers. Il
y a lieu de prendre en compte d’un certain degré de précaution dans l’exercice
des jugements nécessaires pour préparer les estimations dans des conditions
d’incertitude, pour faire en sorte que les actifs ou les produits ne soient pas
surévalués et que les passifs ou les charges ne soient pas sous-évalués.

Corrigés et commentaires p. 560.

93
Chapitre 3

La présentation
des états financiers

L es états financiers (individuels ou consolidés) des entités com-


prennent généralement :
–– un bilan ;
–– un compte de résultat ;
–– d’autres documents de synthèse (tableau de flux de trésorerie, tableau
de variation des capitaux propres, annexe, etc.).
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Les états financiers ont pour objectif de fournir une information sur
la situation financière, la performance et l’évolution dans la situation
financière de l’entité.
Pour l’IASB, des états financiers ne peuvent être qualifiés de conformes
aux normes internationales qu’à la condition qu’elles respectent inté-
gralement les exigences de chaque norme et de chaque interprétation
du comité d’interprétation applicables en l’espèce. Des états financiers
ne respectant que certaines normes de l’IASB (et non l’intégralité) ne
peuvent être qualifiées de conformes aux normes internationales.

95
3.  La présentation des états financiers


1. Considérations générales
relatives aux états financiers
présentés selon les normes IFRS
1.1. Composantes des états financiers
Selon la norme IAS 1 un jeu complet d’états financiers comprend (§ 10) :
a) un état de la situation financière à la fin de la période ;
b) un état du résultat net et des autres éléments du résultat global (sta-
tement of profit or loss and comprehensive income en anglais) pour la période ;
c) un état des variations des capitaux propres de la période ;
d) un tableau des flux de trésorerie pour la période ;
e) des notes contenant les principales méthodes comptables et
d’autres informations explicatives ;
f) des informations comparatives au titre de l’année précédente ;
g) un état de situation financière au début de la première période de
comparaison lorsque l’entité applique une méthode comptable de façon
restropective ou effectue un retraitement retrospectif des éléments de
ses états financiers, ou lorsqu’elle procède à un reclassement des élé-
ments dans ses états financiers.
La norme IAS 1 précise qu’une entité peut utiliser des titres d’états
autres que ceux indiqués dans la norme (bilan au lieu d’état de la situa-
tion financière à la fin de la période, état de résultat global au lieu d’état
du résultat net et des autres éléments du résultat global, compte de
résultat au lieu d’état de résultat net, par exemple).
La norme IAS 1 n’impose pas de modèle d’états financiers. Elle indique
seulement la nature des informations devant figurer dans ces états. Ainsi le
compte de résultat établi conformément aux normes IASB peut être construit
selon l’un des modèles de la directive européenne relative aux comptes
annuels et consolidés du 26  juin 2013 ou du RRCC (règlement 99-02 du
CRC) à la condition que l’on trouve les informations imposées par IAS 1.

1.2. Principes applicables aux états financiers


établis selon les normes IFRS
La norme IAS 1 présente un certain nombre de principes généraux (voir
chapitre 2 § 4.4) applicables aux états financiers :
–– image fidèle et conformité aux IFRS ;

96
–– continuité d’exploitation ;
–– méthode de la comptabilité d’engagement ;
–– importance relative et regroupement ;
–– non-compensation ;
–– fréquence de l’information financière ;
–– informations comparatives avec la précédente période ;
–– permanence de la présentation.

1.3. Identification des états financiers


Les états financiers doivent être clairement identifiés et distingués des
autres informations figurant dans le même document publié.
Chacune des composantes des états financiers doit être clairement
identifiée. En outre, les informations énumérées ci-après doivent être
indiquées de façon bien évidente et répétées si cela est nécessaire à une
bonne compréhension des informations présentées :
a) le nom ou tout autre mode d’identification de l’entité présentant
les états financiers ainsi que tout changement dans cette information
depuis la fin du précédent exercice ;
b)  le fait que les états financiers concernent l’entité seule ou un
groupe d’entités ;
c) la date de clôture de l’exercice couvert par les états financiers selon
ce qui est le plus approprié pour la composante en question des états
financiers ;
d) la monnaie dans laquelle sont libellés les états financiers ;
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e) le niveau d’arrondi retenu pour la présentation des chiffres dans


les états financiers.

1.4. Fréquence d’établissement
des états financiers
Les états financiers doivent être présentés au minimum une fois par an.
L’entité doit présenter les données de l’exercice et celles de l’exercice
précédent. Lorsqu’une entité modifie la date de clôture de son exercice
et présente ses états financiers annuels pour un exercice plus long ou
plus court qu’une année, outre la durée de l’exercice couvert par les états
financiers, elle doit indiquer :

97
3.  La présentation des états financiers


a) la raison l’ayant conduite à utiliser une durée d’exercice différente


d’une année ;
b)  le fait que les chiffres comparatifs présentés dans les différents
états financiers ne sont pas entièrement comparables.

2. Le bilan (ou état de la situation


financière)
La norme IAS 1 révisée (§ 10) appelle le bilan « état de la situation finan-
cière à la fin de la période ». Elle permet toutefois à l’entité d’utiliser des
titres d’états autres que ceux utilisés dans la norme.
La norme IAS 1 précise quelles informations doivent figurer dans les
états de la sitution financière des entités tenues d’établir des états finan-
ciers. Cette norme insiste également sur la distinction entre éléments
courants et non courants.
La norme IFRS 5 « Actifs non courants détenus en vue de la vente
et activités abandonnées » complète la norme IAS  1 pour ce qui
concerne la classification et l’évaluation d’actifs non courants (ou
groupes destinés à être cédés) comme détenus en vue de la vente (voir
chapitre 11).

2.1. Distinction entre éléments courants


et non courants
Chaque entité doit présenter dans l’état de la situation financière, sépa-
rément ses actifs courants et non courants et ses passifs courants et non
courants. Toutefois, lorsqu’une autre présentation est plus appropriée,
l’entité peut ne pas distinguer ses éléments courants et ses éléments non
courants : elle doit alors classer ses actifs et passifs en fonction de leur
liquidité.
Quelle que soit la méthode de présentation appliquée, l’entité doit
indiquer, pour chaque élément d’actif ou de passif comprenant des
montants qu’elle s’attend à recouvrer ou à régler avant ou après douze
mois après la date de clôture de l’exercice, le montant qu’elle s’attend à
recouvrer ou à régler au-delà de douze mois.
Un actif doit être classé en tant qu’actif courant quand il satisfait à
l’un des critères suivants :

98
a) l’entité s’attend à pouvoir réaliser l’actif, le vendre ou le consom-
mer dans le cadre du cycle d’exploitation normal ;
b) l’actif est détenu essentiellement à des fins de négociation ;
c) l’entité s’attend à le réaliser dans les douze mois suivant la date de
clôture de l’exercice ;
d)  l’actif représente de la trésorerie ou un équivalent de trésorerie
dont l’utilisation n’est pas soumise à restrictions pour être échangé ou
utilisé à couvrir une dette devant être réglée dans douze mois après la
clôture de l’exercice.
Tous les autres actifs doivent être classés comme non courants.
Un passif doit être classé en tant que passif courant quand il satisfait
à l’un des critères suivants :
a) il est attendu que le passif soit réglé dans le cadre du cycle d’ex-
ploitation normal de l’entité ;
b) le passif est détenu essentiellement à des fins de négociation ;
c) le passif doit être réglé dans les douze mois après la date de clôture
de l’exercice.
d) l’entité n’a aucun droit inconditionnel de déférer le règlement de
la dette au-delà des douze mois qui suivent la clôture de l’exercice. Les
termes d’un passif qui pourraient, au choix de la contrepartie, résul-
ter en son règlement par l’émission d’instruments de capitaux propres
n’affectent pas sa classification.
Certains passifs tels que les dettes fournisseurs, certaines dettes liées
au personnel et d’autres coûts opérationnels font partie du fonds de rou-
lement utilisé dans le cadre du cycle d’exploitation normal de l’entité.
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L’entité doit classer ces éléments en tant que passifs courants même s’ils
doivent être réglés plus de douze mois après la clôture. D’autres passifs
qui ne sont pas réglés dans le cadre du cycle d’exploitation normal, mais
qui doivent être réglés dans les douze mois suivant la clôture ou sont
détenus essentiellement en vue d’être négociés doivent également être
classés en passifs courants.
Tous les autres passifs doivent être classés en tant que passifs non
courants.

99
3.  La présentation des états financiers


2.2. Classification d’actifs non courants


(ou de groupes destinés à être cédés)
comme détenus en vue de la vente
Une entité doit classer un actif non courant (ou un groupe destiné à
être cédé) comme détenu en vue de la vente si sa valeur comptable est
recouvrée principalement par le biais d’une transaction de vente plutôt
que par l’utilisation continue.
Elle doit évaluer cet actif (ou ce groupe) classé comme détenu en vue
de la vente au montant le plus bas entre sa valeur comptable et sa juste
valeur diminuée des coûts de la vente.
Un groupe d’actifs destinés à être cédés, par la vente ou d’une autre
manière, est un ensemble composé d’actifs et de passifs directement liés
à ces actifs qui seront transférés lors de la transaction.

2.3. Informations à présenter
dans l’état de situation financière (bilan)
Au minimum, le bilan doit comporter des postes présentant les mon-
tants suivants :
a) immobilisations corporelles ;
b) immeubles de placement ;
c) immobilisations incorporelles ;
d) actifs financiers (à l’exclusion des montants indiqués selon e), h)
et i) ;
e) participations comptabilisées selon la méthode de la mise en équi-
valence ;
f) actifs biologiques (pour les entités du secteur agricole) ;
g) stocks ;
h) clients et autres débiteurs ;
i) trésorerie et équivalents de trésorerie ;
j) total des actifs (ou groupes d’actifs) classés en actifs appelés à être
cédés (conformément à la norme IFRS 5 « Actifs non courants détenus
en vue de la vente et activités abandonnées » (voir chapitre 11) ;
k) fournisseurs et autres créditeurs ;
l) provisions ;
m) passif financier (à l’exclusion des montants indiqués selon k) et l) ;

100
n) actifs et passifs d’impôts exigibles ;
o) actifs et passifs d’impôts différés ;
p)  total des passifs compris dans les groupes d’actifs appelés à être
cédés (conformément à IFRS 5) ;
q) participations ne donnant pas le contrôle (présentés au sein des
capitaux propres) ;
r) capital émis et réserves (attribuables aux actionnaires de la société
mère) ;
L’entité doit présenter des postes (y compris en décomposant les
postes énumérés ci-dessus) rubriques et sous-totaux supplémentaires
dans l’état de situation financière lorsqu’une telle présentation est
utile à la bonne compréhension de la situation financière de l’entité.
Ainsi, l’entité pourra ventiler le poste « immobilisations corporelles »,
en différents postes « biens immobiliers », « installations de production »
et « matériel », si cette ventilation améliore la capacité d’influencer
les décisions prises par les utilisateurs de ses états financiers. Lorsque
l’entité présentera des sous-totaux, ces sous-totaux devront être
constitués d’éléments comptabilisés et évalués selon les IFRS, être
présentés et identifiés de manière à ce que l’on puisse comprendre de
quels éléments ils sont constitués et rester cohérents d’une période à
l’autre.
Quand une entité présente dans son état de la situation financière
une répartition de ses actifs en actifs courants et non-courants et une
répartition de ses passifs en passifs courants et non courants, elle ne doit
pas classer les actifs (ou passifs) d’impôts différés en actifs (ou passifs)
courants.
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2.4. Informations à présenter soit dans l’état


de la situation financière soit dans les notes
annexes
L’entité doit indiquer, soit dans l’état de la situation financière, soit
dans des notes annexes, des subdivisions complémentaires aux postes
présentés, classées d’une manière adaptée à l’activité de l’entité. Chaque
élément des états financiers doit être attribué selon sa nature à ces sub-
divisions lorsque cela est approprié, et l’entité doit indiquer séparément
les montants à payer et à recevoir de la société mère, des filiales, des
entités associées au groupe et autres parties liées.

101
3.  La présentation des états financiers


Une entité doit fournir, soit dans l’état de la situation financière, soit
dans les notes annexes, les informations suivantes :
a) pour chaque catégorie d’action :
–– le nombre d’actions autorisées ;
–– le nombre d’actions émises et entièrement libérées et le nombre d’ac-
tions émises et non entièrement libérées ;
–– la valeur nominale des actions ou le fait que les actions n’ont pas de
valeur nominale ;
–– un rapprochement entre le nombre d’actions en circulation au début
et en fin d’exercice ;
–– les droits, privilèges et restrictions attachés à cette catégorie ­d’actions,
y compris les restrictions relatives à la distribution des dividendes et
au remboursement du capital ;
–– les actions de l’entité détenues par elle-même ou par ses filiales ou
entités associées ;
–– les actions réservées pour une émission dans le cadre d’options et de
contrats de vente, y compris les modalités et les montants ;
b) une description de la nature et de l’objet de chacune des réserves
figurant dans les capitaux propres.
Une entité sans capital social telle qu’une société de personnes doit
fournir des informations équivalentes à celles imposées ci-dessus, indi-
quant les variations au cours de l’exercice des différentes catégories de
parts dans les capitaux propres ainsi que les droits, privilèges et restric-
tions attachés à chaque catégorie de capitaux propres.

2.5. Modèle d’état de la situation financière


Le modèle présenté ci-dessous est celui du guide d’application annexé à
la norme IAS 1 (version 2007). Nous l’avons corrigé pour tenir compte de
la norme IFRS 5 « Actifs non courants destinés à être cédés et abandons
d’activités » et des normes IAS 40 « Immeubles de placement » et IAS 41
« Agriculture ».

102
Actifs non courants Capitaux propres attribuables
aux actionnaires de la société mère
Immobilisations corporelles
Immeubles de placement Capital émis
Goodwill Autres réserves
Autres immobilisations Bénéfices non distribués
incorporelles Montants comptabilisés
Actifs non courants biologiques directement en capitaux propres
(agriculture) Capitaux propres attribuables
aux participations ne donnant
pas le contrôle
Participations dans Total capitaux propres
les entreprises associées
et coentreprises Passifs non courants
(mise en équivalence) Emprunts à long terme
Autres actifs financiers Impôts différés
Actifs courants Provisions à long terme
Stocks Passifs courants
Actifs courants biologiques Fournisseurs et autres créditeurs
(agriculture) Emprunts à court terme
Créances clients Partie courante des emprunts
Autres actifs courants à long terme
Trésorerie et équivalents Impôts exigibles
Actifs classés en actifs non Provisions à court terme
courants destinés à être cédés Passifs directement associés
à des actifs classés en actifs non
courant destinés à être cédés
Total Passifs

Total Total

NB. Il est à noter que ce modèle ne comporte pas de rubrique « résultat de


l’exercice ». Ce dernier peut être intégré dans la rubrique « bénéfices non
distribués » ou faire l’objet d’une rubrique spécifique.
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d’état de la situation financière IFRS

Les informations présentées ci-après sont extraites du document de référence


2011 p. 74-75 de Danone. Elles concernent le bilan consolidé. On peut retrou-
ver le document de référence sur le site Internet de l’entreprise : http://www.
danone.com

Bilan consolidé
Actif (en millions d’euros) Notes 31/12/2014 31/12/2015
Goodwill 11 582 11 653
Marques 4 337 3 833 »

103
3.  La présentation des états financiers


» Actif (en millions d’euros) Notes 31/12/2014 31/12/2015


Autres immobilisations 315 292
incorporelles
Immobilisations incorporelles 9.1 à 9.3 16 234 15 779
Immobilisations corporelles 5.5 4 582 4 752
Titres mis en équivalence 4.1 à 4.8 2 146 2 882
Autres titres non consolidés 92 70
Autres immobilisations 228 204
financières et prêts à plus
d’un an
Autres actifs financiers 11.1, 11.2 320 274
Instruments financiers – actifs 12.4, 12.5 153 125
Impôts différés 8.2 836 902
Actifs non courants 24 272 24 715
Stocks 5.4 1 340 1 374
Clients et comptes rattachés 5.4 1 900 2 230
Autres comptes débiteurs 5.4 974 1 029
Prêts à moins d’un an 30 40
Instruments financiers – actifs 12.4, 12.5 28 120
Placements à court terme 10.4 2 317 2 514
Disponibilités 880 519
Actifs détenus en vue 6.2 8 171
de la cession
Actifs courants 7 476 7 998
TOTAL DE L’ACTIF 31 747 32 712

Passif et capitaux propres


Notes 31/12/2014 31/12/2015
(en millions d’euros)
Capital 161 164
Primes 3 505 4 132
Bénéfices accumulés 11 817 11 454
Écarts de conversion (1 501) (1 177)
Autres résultats directement (427) (260)
enregistrés en capitaux propres
Actions propres et call Danone 13.2 (1 859) (1 707)
Capitaux propres – part du Groupe 11 696 12 606
Intérêts ne conférant pas le contrôle 3.1 à 3.6 49 63
Capitaux propres 11 745 12 669
Financements 10.1 à 10.3 6 238 7 835 »
104
» Passif et capitaux propres
Notes 31/12/2014 31/12/2015
(en millions d’euros)
Instruments dérivés – Passifs 12.4, 12-5 11 4
Dettes liées aux options accordées 3.6 349 248
aux détenteurs d’intérêts ne
conférant pas le contrôle
Dettes financières non courantes 6 598 8 087
Provisions pour retraites et autres 7.3 818 793
avantages à long terme
Impôts différés 8.2 1 225 1 126
Autres provisions et passifs 14.2 737 834
non courants
Passifs non courants 9 377 10 841
Financements 10.1 à 10.3 2 332 2 374
Instruments dérivés – Passifs 12.4 – 12-5 3 3
Dettes liées aux options accordées 3.6 2 209 614
aux détenteurs d’intérêts
ne conférant pas le contrôle
Dettes financières courantes 4 544 2 991
Fournisseurs et comptes rattachés 5.4 3 334 3 334
Autres passifs courants 5.4 2 741 2 859
Passifs liés aux actifs détenus en vue 6.2 6 18
de leur cession
Passifs courants 10 625 9 202
TOTAL DU PASSIF 31 747 32 712
ET DES CAPITAUX PROPRES
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3. L’état du résultat net et des autres


éléments du résultat global
Le résultat généré par une entité peut être appréhendé selon deux
approches en comptabilité. Selon la première, dite « bilantielle » ou
« actifs-passifs », il est déterminé par les variations de l’actif net, dif-
férence entre les actifs et les passifs, tandis que selon la seconde dite
« produits-charges », il correspond à la différence entre les produits
de la période et les charges engagées pour générer ces produits. Si la
seconde approche est celle qui a été retenue dans les règles françaises
(Plan comptable général et règlement relatif aux comptes consoli-
dés), la première correspond à celle qui était agréée sous le vocable de

105
3.  La présentation des états financiers


résultat global (ou étendu) en anglais « comprehensive income » par les


normes internationales.
La norme IAS 1 révisée appelle « état du résultat net et des autres élé-
ments du résultat global » ou « statement of profit or loss and comprehen-
sive income » l’état analysant la performance de l’entité.
Selon IAS 1 (§  10A), les entités peuvent présenter les informations
conduisant au résultat global :
–– en un seul état ;
–– en deux états, un premier état présentant les éléments du résultat net
(profit or loss) et un second état partant du résultat net et présentant
les autres éléments du résultat global (other comprehensive income)1.

3.1. Informations à présenter dans l’état du résultat


net et des autres éléments du résultat global
L’état du résultat net et des autres éléments du résultat global (l’état du
résultat global) doit présenter, en plus de la section résultat net et de la
section autres éléments du résultat global :
–– le résultat net ;
–– le total des autres éléments du résultat global ;
–– le résultat global de la période, c’est-à-dire le total du résultat net et
des autres éléments du résultat global.
Si l’entité présente un état du résultat net séparé, elle n’a pas à pré-
senter une section résultat net dans l’état présentant le résultat global.
En plus des éléments exigés par certaines normes, la section résultat net
de l’état du résultat net et des autres éléments du résultat global doit com-
porter des postes présentant les montants suivants au titre de la période :
a) produits des activités ordinaires ;
b) charges financières ;
c) quote-part dans le résultat net des entités associées et des co-enti-
tés comptabilisées selon la méthode de la mise en équivalence ;
d) charge d’impôt sur le résultat ;

1  Selon une analyse que nous avons faite en 2016 et concernant les publications des entreprises du
CAC 40 (documents de référence 2015 ou états financiers 2015) 39 entreprises ont présenté deux états
séparés appelés généralement « Compte de résultat » et « État du résultat net et des gains et pertes
comptabilisés directement en capitaux propres » (conformément à la recommandation 2013.03 de
l’ANC du 7 novembre 2013 (ou « État du résultat global »). Une seule d’entre elles a présenté un état
unique.

106
e) un montant unique représentant le total des activités abandon-
nées (voir IFRS 5 : chapitre 11) ;
f) résultat net (perte ou profit).

Remarque
IAS 1 ne précise pas aujourd’hui si des soldes intermédiaires ou indicateurs alternatifs
de performance (du type résultat opérationnel ou excédent brut d’exploitation
– EBITDA (earnings before interest, taxes, depreciation and amortization en anglais)
doivent être insérés dans l’état de résultat net et des autres éléments du résultat
global. L’ESMA d’une part (ESMA/2015/1415057), l’AMF (position DOC-
2015‑12) et l’ANC (recommandation RECO 2009‑03) d’autre part, autorisent
cette insertion en exigeant notamment de définir ces indicateurs, de les réconcilier
avec les états financiers et de leur attribuer des libellés clairs. n

La section « autres éléments du résultat global » doit présenter les


postes au titre de la période en faisant la distinction entre :
•  les autres éléments du résultat global (à l’exclusion de la quote-part
des entreprises associées et des coentreprises) classés en fonction de
leur nature et répartis, conformément aux autres normes IFRS, entre :
–– ceux qui ne seront pas reclassés ultérieurement en résultat net ;
–– ceux qui seront reclassés ultérieurement en résultat net lorsque cer-
taines conditions seront remplies.
•  la quote-part des autres éléments de résultat global des entreprises
associées et des coentreprises comptabilisées selon la méthode de
la mise en équivalence, subdivisée en quote-part des éléments qui,
conformément aux autres normes IFRS :
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–– ne seront pas reclassés ultérieurement en résultat net ;


–– seront reclassés ultérieurement en résultat net lorsque certaines condi-
tions seront remplies.
L’entité doit présenter des postes (y compris en décomposant les
postes énumérés ci-dessus), rubriques et sous-totaux supplémentaires
dans le ou les états du résultat net et des autres éléments du résultat
global lorsqu’une telle présentation est utile à la bonne compréhension
de la performance financière de l’entité.
Pour ce qui concerne la prise en compte des taxes sur les autres élé-
ments du résultat global, IAS 1 autorise deux solutions :
–– présentation des autres éléments net de taxes ;

107
3.  La présentation des états financiers


–– présentation des autres éléments avant taxes et inscription de l’effet


fiscal sur une ligne spécifique.
Si l’entité choisit la seconde solution, elle doit répartir l’impôt entre
les éléments susceptibles d’être reclassés ultérieurement dans la section
résultat net et ceux qui ne seront pas reclassés dans cette section.
On entend par « autres éléments du résultat global » (other comprehen-
sive income ou OCI), des éléments de résultat comptabilisés directement
en capitaux propres : ces éléments concernent notamment :
–– les différences de change liées aux conversions (voir chapitre 17, § 2) ;
–– les gains ou pertes portés en capitaux propres relatifs aux actifs finan-
ciers évalués à la juste valeur (voir chapitre 6 § 3.2) ;
–– les gains et pertes portés en capitaux propres dans le cadre d’une
couverture de flux de trésorerie ou d’un investissement net dans une
entité étrangère (voir chapitre 6, § 8.5 et 8.6) ;
–– les profits sur réévaluations d’immobilisations corporelles ou incorpo-
relles (voir chapitre 8, § 5.2 et chapitre 9 § 6.2) ;
–– les réévaluations (notamment écarts actuariels) au titre des régimes de
retraite à prestations définies (voir chapitre 13, § 5.6) ;
–– la quote-part d’autres éléments du résultat global dans les entités associées ;
–– les impôts sur les éléments ci-dessus portés ou transférés en capitaux
propres.
Le résultat net et le résultat global doivent être analysés selon leur
affectation (dans les comptes consolidés) :
–– résultat net et résultat global attribuables aux intérêts minoritaires ne
donnant pas le contrôle de l’entité ;
–– résultat net et résultat global attribuables aux porteurs de capitaux
propres de la société mère.
Des postes, rubriques et sous-totaux supplémentaires doivent être
présentés dans l’état de résultat net et des autres éléments du résultat
global lorsqu’une telle présentation est nécessaire pour comprendre la
performance financière de l’entité.
L’entité ne doit plus présenter de rubrique relative au résultat extraordi-
naire, que ce soit dans le résultat global ou dans les notes annexes (l’obliga-
tion de présenter le résultat extraordinaire était spécifiée dans la norme IAS 1
révisée 1997. La révision de décembre 2003 a supprimé cette possibilité).
Les éléments extraordinaires étaient les produits et les charges résul-
tant d’événements ou de transactions clairement distincts des activi-

108
tés ordinaires de l’entité et dont on ne s’attend guère à ce qu’elles se
reproduisent de manière fréquente ni régulière (comme les expropria-
tions d’actifs ou un tremblement de terre ou toute autre catastrophe
naturelle). La nature et le montant de chaque élément extraordinaire
devaient être indiqués séparément.
Par ailleurs, la norme IAS 33 (voir chapitre 19, § 2) prévoit la présen-
tation du résultat par action (résultat de base et résultat dilué) dans les
états de résultat net des sociétés cotées.

3.2. Informations à présenter soit dans l’état


du résultat net et des autres éléments du résultat
global soit dans des notes annexes
L’entité doit présenter, dans ses notes annexes, toute information rela-
tive aux rubriques de l’état du résultat net et des autres éléments du
résultat global, dont la nature ou le montant sont significatifs dans
l’analyse de la performance de l’entité.
Elle doit présenter une analyse des charges, de préférence au compte
de résultat, en utilisant une classification reposant, soit sur la nature
des charges, soit sur leur fonction au sein de l’entité, en choisissant la
méthode qui fournit des informations fiables et plus pertinentes1.
Les entités classant les charges par fonction doivent fournir des
informations supplémentaires sur la nature des charges, y compris les
dotations aux amortissements et les frais de personnel.

3.3. Modèles d’état du résultat net et des autres


éléments du résultat global
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La norme IAS 1, dans son guide d’application annexé (version 2007), pré-
sente deux modèles de compte de résultat, l’un présentant les charges ana-
lysées par fonction, l’autre présentant les charges analysées par nature.
Nous les avons corrigés en tenant compte des révisions de la norme
depuis 2007 et notamment l’introduction dans le résultat des autres élé-
ments du résultat global.

1  Selon une analyse que nous avons faite en 2016 et concernant les publications des entreprises du
CAC 40 (documents de référence 2015 ou états financiers 2015) 29 entreprises ont présenté leur
compte de résultat net en analysant leurs charges par fonction, 6 par nature, les 5 autres (banques et
assurances) ayant une présentation spécifique (conformément aux recommandations RECO 2013-04
et RECO 2013-05 de l’ANC du 7 novembre 2013).

109
3.  La présentation des états financiers


Il est à noter que la recommandation RECO 2013‑03 de l’ANC pro-


pose, quant à elle, l’introduction des soldes intermédiaires suivants (que
ce soit pour l’état de résultat net présenté par fonction ou par nature) :
résultat opérationnel courant, résultat opérationnel, coût de l’endet-
tement financier net, autres produits financiers, autres charges finan-
cières, charge d’impôt, quote-part du résultat net des sociétés mises en
équivalence, résultat net d’impôt des activités poursuivies, résultat net
d’impôt des activités abandonnées, résultat net, résultat par action,
résultat par action des activités poursuivies.

Modèle d’état de résultat net (charges par fonction) (en liste)

Activités maintenues
Produits des activités ordinaires
Coût des ventes
Marge brute
Autres produits
Coûts commerciaux
Charges administratives
Autres charges
Charges financières
Quote-part dans le résultat net des entités associées
Résultat avant impôt
Charge d’impôt sur le résultat
Résultat de l’exercice relatif aux activités maintenues
Activités abandonnées
Résultat de l’exercice des activités abandonnées (1)
Profit (ou perte) de l’exercice
Profit ou perte attribuable à :
Actionnaires de la société mère
Intérêts minoritaires
Résultat de base par action
Activités maintenues
Activités abandonnées
Résultat dilué par action
Activités maintenues
Activités abandonnées
(1) L’analyse sera donnée dans les notes annexes.

110
Modèle d’état de résultat net (charges par nature) (en liste)
Activités maintenues
Produits des activités ordinaires
Autres produits
Variations des stocks des produits finis et en cours
Production immobilisée
Marchandises et matières consommées
Frais de personnel
Amortissements et dépréciations
Dépréciation des immobilisations corporelles
Autres charges
Charges financières
Quote-part dans le résultat net des entités associées
Résultat avant impôt
Charge d’impôt sur le résultat
Résultat de l’exercice relatif aux activités maintenues
Activités abandonnées
Résultat de l’exercice des activités abandonnées (1)
Profit (ou perte) de l’exercice
Profit ou perte attribuable à :
Actionnaires de la société mère
Intérêts minoritaires
Résultat de base par action
Activités maintenues
Activités abandonnées
Résultat dilué par action
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Activités maintenues
Activités abandonnées
(1) L’analyse sera donnée dans les notes annexes.

Modèle d’état du résultat net et des gains et pertes comptabilisés


directement en capitaux propres (ou État du résultat global)

Profit (ou perte) de l’exercice


Autres éléments du résultat global
Différences de change liées aux conversions
Instruments financiers : gains ou pertes portés en capitaux propres
Couverture de flux de trésorerie : gains et pertes portés
en capitaux propres »

111
3.  La présentation des états financiers


» Profits sur réévaluations immobilisations


Résultat actuariel sur régimes de retraite à prestations définies
Sous total autres éléments à l’exclusion de la quote-part
des entreprises associées et coentreprises
Quote-part d’autres éléments dans les entités associées
et co-entreprise
Impôts sur les éléments portés ou transférés en capitaux propres
Sous total autres éléments compris dans la quote-part
des entreprises associées et coentreprises
Total des éléments qui seront reclassés ultérieurement en résultat
net lorsque certaines conditions seront remplies
Résultat actuariel sur régimes de retraite à prestations définies
Impôts sur les éléments portés ou transférés en capitaux propres
Total des éléments qui ne seront pas reclassés ultérieurement
en résultat net
Total des autres éléments du résultat global de l’exercice
Résultat global de l’exercice
Résultat global attribuable à :
Actionnaires de la société mère
Intérêts minoritaires

Remarque
Il y a lieu de ne pas confondre, en normes IFRS, l’état du résultat global (statement
of comprehensive income) qui comprend tous les éléments de résultat (y compris
ceux imputés directement) en capitaux propres et le compte de résultat
proprement dit ou compte de profits et pertes1 (separate income statement or
statement of profit and loss for the period). n

d’état du résultat net et des autres éléments


du résultat global IFRS

Les informations présentées ci-après sont extraites du document de référence


2015 de Danone p. 72-73. Elles concernent le compte de résultat consolidé et
l’état du résultat global consolidé (deux documents séparés). L’état de situation
financière (bilan) consolidé a été présenté ci-dessus (§ 2.5).
On peut retrouver le document de référence sur le site Internet de l’entreprise :
http://www.danone.com

1  C’était le terme utilisé par le PCG avant la révision de 1982.

112
Résultat consolidé et résultat par action

(en millions d’euros) Notes 2014 2015


Chiffre d’affaires net 5.1 à 5.2 21 144 22 412
Coût des produits vendus (11 056) (11 212)
Frais sur vente (5 209) (5 677)
Frais généraux (1 743) (1 944)
Frais de recherche et de développement (272) (307)
Autres produits et charges 5.3 (202) (380)
Résultat opérationnel courant 2 662 2 892
Autres produits et charges exceptionnels 6 (511) (682)
Résultat opérationnel 2 151 2 210
Produits de trésorerie et d’équivalents 94 122
de trésorerie
Coût de l’endettement financier brut (274) (274)
Coût de l’endettement financier net 10.6 (179) (152)
Autres produits financiers 11.3 5 1
Autres charges financiers 11.3 (137) (134)
Résultat avant impôts 1 839 1 925
Impôts sur les bénéfices 8.1 (599) (626)
Résultat des sociétés intégrées 1 239 1 299
Résultat des sociétés mises en équivalence 4.8 14 99
Résultat net 1 253 1 398
–  Part du groupe 1 119 1 282
–  Part des intérêts ne conférant pas le 134 115
contrôle
Résultat net – Part du groupe par action 13.4 1,88 2,10
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

Résultat net – Part du groupe par action 1,88 2,10


dilué

État du résultat global consolidé

(en millions d’euros) 2014 2015


Résultat net – Part du groupe 1 119 1 282
Écart de conversion 177 67
Instruments dérivés de couverture de flux de trésorerie
Gains et pertes latents bruts (120) 121
Effets d’impôts 5 (13)
Actifs financiers disponibles à la vente
Gains et pertes latents bruts (71) (10) »
113
3.  La présentation des états financiers


» (en millions d’euros) 2014 2015


Montant recyclé en résultat sur l’exercice en cours –  – 
Effets d’impôt (1) 8
Autres gains et pertes, nets d’impôts 3 – 
Éléments recyclables ultérieurement en résultat (7) 173
Écarts actuariels sur engagements de retraite
Gains et pertes bruts (203) 58
Effets d’impôts 64 (19)
Éléments non recyclables ultérieurement en résultat (138) 40
Résultat global – Part du groupe 973 1 495
Résultat global – Part des intérêts ne conférant pas 77 91
le contrôle
RÉSULTAT GLOBAL 1 051 1 586

4. L’état de flux de trésorerie


Appelé également tableau de flux de trésorerie, tableau de variation de
trésorerie, tableau d’emplois ressources ou encore tableau de finance-
ment, il permet d’améliorer la compréhension de l’exploitation et de
l’activité de l’entité pendant l’exercice considéré.
En mars 1976, l’IASC avait approuvé une norme IAS 7 portant sur le
tableau de financement, applicable à compter du 1er janvier 1979. Cette
norme très générale n’imposait aucun schéma aux utilisateurs. Elle
précisait simplement que le tableau de financement devait faire partie
intégrante des états financiers et devait être présenté au titre de chaque
exercice pour lequel est fourni le compte de résultat.
Début 1993, l’IASC a révisé cette norme. Celle-ci prévoit de présen-
ter les rentrées et sorties de trésorerie au cours de la période. Le modèle
d’analyse de la variation de fonds de roulement n’est plus autorisé.
L’IAS  7 prévoit de classer les opérations de flux de trésorerie entre les
opérations d’exploitation, d’investissement et de financement.
Les opérations d’exploitation ou activités opérationnelles (operating
activities) recouvrent les principales opérations de l’entité produisant des
revenus ainsi que les autres opérations qu’on ne peut qualifier d’opéra-
tions d’investissement ou de financement.
Les opérations d’investissement ou activités d’investissement (inves-
ting activities) comprennent les acquisitions et les cessions d’actifs à long
terme ainsi que les autres investissements qui ne sont pas inclus dans les
équivalents de liquidités.

114
Les opérations de financement ou activités de financement (finan-
cing activities) résultent de la variation des capitaux propres et de l’en-
dettement de l’entité.
IAS 7 invite les entités présenter les flux de trésorerie liés aux activi-
tés d’exploitation, en utilisant :
–– soit la méthode directe, suivant laquelle les principales catégories
d’entrées et de sorties de trésorerie brutes sont présentées ;
–– soit la méthode indirecte, suivant laquelle le résultat net est ajusté des
effets des transactions sans effet de trésorerie, de tout décalage ou régu-
larisation d’entrées ou de sorties de trésorerie opérationnelle passées ou
futures liés à l’exploitation et des éléments de produits ou de charges liés
aux flux de trésorerie concernant les investissements ou le financement.
Quoique IAS 7 encourage les entités à présenter les informations des
flux de trésorerie des activités d’exploitation en utilisant la méthode
directe, nous avons constaté que la totalité des entreprises du CAC 40
utilisaient la méthode indirecte, plus simple à appliquer.

Modèle d’état de flux de trésorerie (méthode directe) (selon l’annexe IAS 7)

Flux de trésorerie provenant des activités opérationnelles


Encaissements reçus des clients
– Sommes versées aux fournisseurs et au personnel
= Flux de trésorerie provenant des activités opérationnelles
– Intérêts payés
– Impôts sur le résultat payés
Flux net de trésorerie provenant des activités opérationnelles
Flux de trésorerie provenant des activités d’investissement
– Acquisition filiale sous déduction trésorerie acquise
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– Acquisition d’immobilisations
+ Cessions d’immobilisations
+ Produits financiers reçus
Flux net de trésorerie provenant des activités d’investissement
Flux de trésorerie provenant des activités de financement
+ Augmentation de capital
+ Encaissements provenant d’emprunts à long terme ou de contrats
de location
– Remboursements provenant d’emprunts à long terme
ou de contrats de location
Dividendes versés
Flux net de trésorerie provenant des activités de financement
Variation nette de trésorerie ou d’équivalents de trésorerie
Trésorerie ou équivalents de trésorerie à l’ouverture de l’exercice
Trésorerie ou équivalents de trésorerie à la clôture de l’exercice

115
3.  La présentation des états financiers


Modèle d’état de flux de trésorerie (méthode indirecte)

Flux de trésorerie provenant des activités opérationnelles


Résultat des activités ordinaires avant impôt
+ Ajustement pour amortissements et provisions
+ Charges financières
– Produits financiers
± Résultat de change
± Variation besoin de fonds de roulement opérationnel
– Intérêts (sur activités opérationnelles) payés
– Impôt sur le résultat payé
Flux net de trésorerie provenant des activités opérationnelles
Flux de trésorerie provenant des activités d’investissement
– Acquisition filiale sous déduction trésorerie acquise
– Acquisition d’immobilisations
+ Cessions d’immobilisations
+ Produits financiers reçus
Flux net de trésorerie provenant des activités d’investissement
Flux de trésorerie provenant des activités de financement
+ Augmentation de capital
+ Encaissements provenant d’emprunts à long terme
ou de contrats de location
– Remboursements provenant d’emprunts à long terme
ou de contrats de location
Dividendes versés
Flux net de trésorerie provenant des activités de financement
Variation nette de trésorerie ou d’équivalents de trésorerie
Trésorerie ou équivalents de trésorerie à l’ouverture de l’exercice
Trésorerie ou équivalents de trésorerie à la clôture de l’exercice

L’entreprise doit indiquer le montant des soldes importants de tréso-


rerie et d’équivalents de trésorerie détenus par l’entité et non disponibles
pour le groupe et l’accompagner d’un commentaire de la direction.

d’état de flux de trésorerie (tableau de financement) IFRS

Les informations présentées ci-après sont extraites du document de référence


2015 de Danone p. 76. Elles concernent le tableau de flux de trésorerie conso-
lidé
L’état de situation financière (bilan), le résultat consolidé et l’état de résultat
global consolidé ont été présentés ci-dessus (§ 2.5, et § 3.3).
On peut retrouver le document de référence sur le site Internet de l’entreprise :
http://www.danone.com

116
Tableau de variation des flux de trésorerie consolidé

En millions d’euros Notes 2014 2015


Résultat net 1 253 1 398
Résultat des sociétés mises en équivalence 4.8 4 (58)
net des dividendes reçus
Amortissements et dépréciations des actifs 5.5, 9.2, 956 1 217
corporels et incorporels 9.3
Dotations (reprises) des provisions 14.2 43 148
Variation des impôts différés 8.2 (94) (179)
Plus ou moins-values de cession des actifs (8) 29
industriels et financiers
Charges liées aux actions sous conditions 7.4 19 27
de performance et aux stocks options
Coût de l’endettement net financier 10.6 179 152
Intérêts décaissés nets (212) (182)
Variation nette des intérêts financiers (33) (30)
Autres éléments sans impact sur 19 1
la trésorerie
Autres décaissements nets (6) – 
Marge brute d’autofinancement 2 154 2 552
Variation des stocks (105) (66)
Variation des créances clients (96) (418)
Variation des dettes fournisseurs 184 174
Variation des autres comptes débiteurs 52 128
et créditeurs
Variation des éléments du besoin en fonds 5.4 35 (182)
de roulement
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Trésorerie provenant de l’exploitation 2 189 2 369


Investissements industriels 5.5 (984) (937)
Cessions d’actifs industriels 5.5 67 31
Acquisition d’actifs financiers 4.4 (1 070) (596)
Cessions d’actifs financiers 34 2
Variation nette des prêts et autres valeurs (14) (19)
immobilisées
Trésorerie provenant des opérations (1 966) (1 519)
d’investissement / désinvestissement
Augmentation du capital et des primes 33 39
Acquisition d’actions propres (nettes 13.2 13 198
de cession) et calls Danone »

117
3.  La présentation des états financiers


» En millions d’euros Notes 2014 2015


Dividendes versés aux actionnaires 13.5 (307) (314)
de Danone
Rachat d’intérêts ne conférant pas 3.1 à 3.6 (363) (1 929)
le contrôle
Versement de dividende (110) (97)
Contribution des intérêts ne conférant pas 1 (3)
le contrôle aux augmentations de capital
Transactions avec les détenteurs d’intérêts (471) (2 029)
ne conférant pas le contrôle
Flux nets d’instruments dérivés 12.4, 12.5 (4) 22
Financements obligataires émis au cours 10.3 150 2 049
de l’exercice
Financements obligataires remboursés 10.3 (618) (603)
au cours de l’exercice
Variation nette des dettes financières 10.3 312 (101)
courantes et non courantes
Variation des placements à court terme 10.4 535 (242)
Trésorerie affectée aux opérations (357) (982)
de financement
Incidence des variations de taux 45 (228)
de change et autres
Variation globale de la trésorerie (89) (361)
Disponibilités au 1  janvier
er
969 880
Disponibilités au 31 décembre 880 519
Informations complémentaires
Flux de trésorerie liés au paiement d’impôt (601) (804)
sur les bénéfices

5. L’état des variations de capitaux


propres
L’état de variation des capitaux propres d’une entité entre deux dates
de clôture préscrite des informations sur tous les changements dans les
capitaux propres pour la période considérée.
Selon IAS 1, l’entité doit présenter un état présentant :
a) le résultat global de l’exercice, en séparant le résultat attribuable
aux actionnaires de la société mère de ceux attribuables aux intérêts ne
donnant pas le contrôle (intérêts minoritaires) ;

118
b) pour chaque composant de capitaux propres, l’effet des change-
ments de méthodes comptables et corrections d’erreurs comptabilisés
en accord avec IAS 8 (voir ci-après chapitre 18) ;
c) pour chaque composante de capitaux propres un rapprochement
entre la valeur comptable en début et en fin d’exercice portant sur :
–– le résultat net (profit ou perte) de la période ;
–– chaque rubrique des autres éléments du résultat global ;
–– les transactions sur le capital avec les propriétaires et les distributions
aux propriétaires.
Pour chaque composante des capitaux propres, l’entité doit pré-
senter, soit dans l’état des variations des capitaux propres, soit dans
les notes, une analyse des autres éléments du résultat global, élément
par élément. Elle doit aussi indiquer, soit dans l’état des variations
des capitaux propres, soit dans les notes, le montant des dividendes
comptabilisés au titre des distributions aux propriétaires au cours de
la période, ainsi que le montant correspondant des dividendes par
action.

Modèle d’État des variations des capitaux propres


(sur un an avec changement de méthode)
Autres résultats enregistrés
en capitaux propres
Primes et bénéfices

Capitaux propres

Capitaux propres
Part du groupe
non distribués

de conversion

minoritaires
Intérêts
Capital

totaux
Écarts
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

Bilan au 31.12 N–1


Effets des changements
de méthode
Bilan corrigé
Changements capitaux
propres en N
Profits sur réévaluations
immobilisations
Titres disponibles à la vente :
gains et pertes portés en
capitaux propres »
119
3.  La présentation des états financiers


Autres résultats enregistrés


en capitaux propres
Primes et bénéfices

Capitaux propres

Capitaux propres
Part du groupe
non distribués

de conversion

minoritaires
Intérêts
Capital

totaux
Écarts
Couverture de flux de
trésorerie : gains et pertes
portés en capitaux propres
Différences de change
liées aux conversions
Autres (à détailler)
Impôts sur éléments portés ou
transférés en capitaux propres
Résultat net comptabilisé
en capitaux propres
Résultat de la période
Résultat global de la période
Augmentation de capital
Dividendes
Bilan au 31.12.N

de tableau de tableau des variations des capitaux


propres IFRS

Les informations présentées ci-après sont extraites du document de référence


2015 de Danone p.  78. Elles concernent le tableau de variation des capitaux
propres consolidés.
L’état des situations financier, le résultat consolidé, l’état de résultat global
consolidé et le tableau de flux de trésorerie consolidés ont été présentés ci-des-
sus (§ 2.5, § 3.3 et § 4).
On peut retrouver le document de référence sur le site Internet de l’entreprise :
http://www.danone.com

120
» Tableau de variation des capitaux propres consolidés
1

­ ctions sous conditions de performance


Contre partie des charges relatives aux

Autres transactions avec les intérêts ne


Autres opérations sur actions propres

Dividendes versés en numéraire


Dividendes versés en actions
Éléments du résultat global

conférant pas le contrôle


Augmentation du capital

Au 31 décembre 2015
Au 1er janvier 2015

Autres éléments
En millions
d’euros

a
Capital 161 3 164
Primes 3 505 39 588 4 132
Bénéfices 11 817 1 282 21 27 (591) (317) (457) (328) 11 454
accumulés
Écarts de (1 501) 67 (1) 259 (1 177)
conversion
Gains et pertes (109) 108 21 21
relatifs aux
instruments
dérivés de
couverture,
nets d’impôts
Gains et pertes 45 (2) (1) (1) 42
sur actifs
financiers
disponibles
à la vente nets
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d’impôts
Ecarts (363) 40 (323)
actuariels sur
engagements
de retraite, non
recyclables en
résultat, nets
d’impôt
Autres (427) 146 (1) 21 (261)
résultats
enregistrés
en capitaux
propres »
1  Des références aux notes sont aussi fournies. Un tableau semblable est donné pour 2014 p. 77 du
document de référence.

121
3.  La présentation des états financiers


­ ctions sous conditions de performance


Contre partie des charges relatives aux

Autres transactions avec les intérêts ne


Autres opérations sur actions propres

Dividendes versés en numéraire


Dividendes versés en actions
Éléments du résultat global

conférant pas le contrôle


Augmentation du capital

Au 31 décembre 2015
Au 1er janvier 2015

Autres éléments
En millions
d’euros

a
Actions (1 859) 157 (5) (1 707)
propres et
calls Danone
Capitaux 11 496 1495 39 178 27 (317) (464) (48) 12 606
propres- Part
du groupe
Intérêts ne 49 91 (95) (2) 20 63
conférant pas
le contrôle
Capitaux 11 745 1 586 39 178 27 (411) (466) (28) 12 669
propres
consolidés

6. Les notes annexes aux états financiers


Les notes annexes (appelées simplement « notes » par IAS 1) contiennent
des informations complémentaires à celles qui sont présentées dans
l’état de la situation financière, le ou les états du résultat net et des
autres éléments du résultat global, l’état des flux de trésorerie, l’état des
variations de capitaux propres.
Elles doivent notamment :
–– présenter des informations sur la base d’établissement des états finan-
ciers et sur les méthodes comptables spécifiques utilisées ;
–– fournir l’information requise par les IFRS qui n’est pas présentée ail-
leurs dans les états financiers ;
–– fournir des informations qui ne sont pas présentées ailleurs dans les
états financiers, mais qui sont pertinentes pour les comprendre.

122
Dans la mesure du possible, l’entité doit présenter les notes de
manière organisée. Lorsqu’elle définit cette manière organisée, l’entité
doit en examiner l’effet sur l’intelligibilité et la comparabilité de ses
états financiers. L’entité doit insérer, pour chaque élément des états de
situation financière et du ou des états du résultat net et des autres élé-
ments du résultat global, ainsi que de l’état des variations des capitaux
propres et de l’état des variations des flux de trésorerie, une référence
croisée vers l’information liée figurant dans les notes.
L’entité présente normalement les notes dans l’ordre suivant, pour
aider les utilisateurs à comprendre les états financiers et à les comparer
à ceux d’autres entités :
–– déclaration de conformité aux IFRS ;
–– résumé des principales méthodes comptables appliquées ;
–– informations supplémentaires pour les éléments présentés dans l’état
de situation financière et dans l’état du résultat global, dans l’état du
résultat global séparé (s’il est présenté), ainsi que dans l’état des varia-
tions des capitaux propres et dans l’état des variations des flux de tré-
sorerie, dans l’ordre dans lequel apparaît chacun des états financiers
et chacun des postes ;
–– autres informations dont les passifs éventuels et les engagements
contractuels non comptabilisés et des informations non financières,
par exemple les objectifs et les méthodes de l’entité en matière de
gestion des risques financiers.

6.1. Informations à fournir sur les méthodes


comptables
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La section sur les méthodes comptables dans les notes annexes aux états
financiers doit décrire :
a) la base (les bases) d’évaluation utilisé(s) pour l’établissement des
états financiers (coût historique, coût actuel, valeur nette de réalisation,
juste valeur ou valeur recourable) ;
b)  les autres méthodes comptables utilisées qui sont nécessaires à
une bonne compréhension des états financiers.
L’entité doit également fournir, en plus de ses méthodes comptables
significatives, les jugements réalisés par la direction qui ont un impact
significatif sur les montants comptabilisés dans les états financiers.

123
3.  La présentation des états financiers


6.2. Autres informations à fournir


Une entité doit également fournir dans ses notes annexes :
–– le montant des dividendes proposés pour l’exercice présenté et
des dividendes à payer au titre des précédentes distributions et qui
n’ont pas encore été versés, ainsi que le montant par action corres-
pondant ;
–– le montant des dividendes prioritaires qui restent à imputer.
Une entité doit enfin indiquer l’information suivante, sauf si cette
information est déjà communiquée par ailleurs :
a) l’adresse et la forme juridique de l’entreprise, le pays dans lequel
elle a été enregistrée et l’adresse de son siège social (oui de son établisse-
ment principal s’il est différent) ;
b)  une description de la nature des opérations de l’entité et de ses
principales activités ;
c) le nom de la société mère et celui de la société tête de groupe ;
d) s’il s’agit d’une entité à durée de vie limitée, les informations
concernant sa durée de vie.
Une entité doit également fournir un certain nombre d’informations
sur les abandons d’activité et sur les actifs non courants destinés à être
cédés (voir chapitre 11, § 4).

124
de notes annexes IFRS

Les informations présentées ci-après sont extraites du document de référence


2015 de Danone p.  85 et s. Elles concernent les notes annexes aux comptes
consolidés.
L’état de situation financière (bilan), le résultat consolidé, l’état de résultat glo-
bal consolidé, le tableau de flux de trésorerie consolidé et le tableau de tableau
de variation des capitaux propres consolidé ont été présentés ci-dessus (§ 2.5,
§ 3.3, § 4 et § 5).
On peut retrouver le document de référence sur le site Internet de l’entreprise :
http://www.danone.com
NOTES ANNEXES
Note 1. Principes comptables
Note 2. Sociétés consolidées par intégration globale
Note 3. Détenteurs d’intérêts ne conférant pas le contrôle et dettes relatives
Note 4. Sociétés mis en équivalence
Note 5. Eléments courants de l’activité opérationnelle
Note 6. Eléments et évènements non courants de l’activité opérationnelle
Note 7. Effectifs, charges et avantages au personnel
Note 8. Impôts
Note 9. Actifs incorporels
Note 10. Financements et sécurité financière, dette nette et coût de l’endette-
ment net
Note 11. Autres actifs financiers, autres produits et charges financiers
Note 12. Organisation de la gestion des risques financiers et instruments dérivés
Note 13. Actions Danone, dividende, résultat par action
Note 14. Autres provisions et passifs non courants et procédures judiciaires et
d’arbitrage
Note 15. Transactions avec les parties liées
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Note 16. Evénements postérieurs à la clôture


Note 17. Principales sociétés du groupe au 31 décembre 2015
Chaque note est ensuite décomposée : ainsi la note 5 s’analyse comme suit :
Note 5.1. Principes comptables
Note 5.2. Secteurs opérationnels
Note 5.3. Autres éléments courants du résultat opérationnel
Note 5.4. Besoins en fond de roulement
Note 5.5. Actifs corporels et investissements industriels
Note 5.6. Engagements hors bilans relatifs à l’activité opérationnelle
Note 5.7. Risques financiers liés à l’activité opérationnelle

125
3.  La présentation des états financiers


Test de connaissances
Test de connaissances

Pour chacune des 10 questions suivantes, choisissez la bonne réponse (une seule
réponse est possible).

Q1.  Indiquer quelle information concerne obligatoirement l’établissement


de l’état de la situation financière selon IAS 1 ?
a) une entité doit présenter l’état de la situation financière séparément ses actifs
courants et non courants et ses passifs courants et non courants ;
b) l’état de la situation financière doit comporter des postes spécifiques relatifs
aux actifs d’impôt et aux passifs d’impôt ;
c) l’état de la situation financière doit distinguer la nature et l’objet de chacune
des réserves figurant dans les capitaux propres.

Q2. Dans quelle rubrique de l’état de situation financière doivent figurer les
immeubles de placement ?
a) les actifs courants ;
b) les actifs non courants ;
c) les actifs appelés à être cédés.

Q3. Quelle information ne doit pas être présentée dans un état du résultat


net et des autres éléments du résultat global établi selon la norme IAS 1 ?
a) la charge d’impôt ;
b) le résultat relatif aux activités abandonnées ;
c) le résultat extraordinaire.

Q4. Quelle ligne ne doit pas figurer dans la section « autres  éléments du
résultat global » de l’état du résultat net et des autres éléments du résultat
global ?
a) les différences de change liées aux conversions des états financiers des activités
à l’étranger ;
b) les profits sur réévaluations des immobilisations corporelles et incorporelles ;
c) les profits sur cessions des immobilisations corporelles et incorporelles.

Q5. Dans la section « autres éléments du résultat global » de l’état du résultat


net et des autres éléments du résultat global, comment doivent être répartis
les différents postes ?
a) en indiquant les montants bruts avant effets d’impôt liés et en présentant par
ailleurs le montant total d’impôt relatif à ces éléments ; »

126
» b) epasntrele ceux attribuables aux intérêts minoritaires (participations ne donnant
contrôle) et ceux attribuables aux porteurs de capitaux propres de la
société mère ;
c) entre ceux qui ne seront pas reclassés ultérieurement en résultat net et ceux
qui seront reclassés ultérieurement en résultat net lorsque certaines conditions
seront remplies.

Q6. Quelle rubrique doit figurer dans l’état de flux de trésorerie de l’IASB,
établi selon la méthode directe ?
a) les sommes versés aux fournisseurs et au personnel ;
b) le résultat des activités ordinaires après impôt ;
c) la variation du fonds de roulement opérationnel.

Q7.  Quelle information ne doit pas être fournie dans l’état de flux de
trésorerie de l’IASB ?
a) la variation du fonds de roulement net global ;
b) le flux net de trésorerie provenant des activités d’investissement ;
c) les encaissements reçus des clients.

Q8. Dans les notes annexes de l’IASB, quelle information ne doit pas être
obligatoirement fournie ?
a) le nom de la société mère et celui de la société tête de groupe ;
b) les bases d’évaluation utilisées pour l’établissement des états financiers ;
c) le montant des dividendes proposés par l’assemblée qui statuera sur les états
financiers présentés.

Q9. Dans le bilan de la société Danone (§ 2.5) que représente la rubrique


« Titres mis en équivalence » ?
a) l’ensemble des titres de participation de la société Danone à leur coût d’acqui-
sition ;
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b) l’ensemble des titres de participation de la société Danone à leur juste valeur ;


c) la valeur d’équivalence des titres de participation des sociétés dans laquelle la
société Danone a une influence notable.

Q10. Dans le bilan de la société Danone (§ 2.5), les passifs sont répartis en


passifs courants et en passifs non courants. Dans quel cas un passif doit-il
être classé comme non courant ?
a) s’il est attendu que le passif soit réglé dans le cadre du cycle d’exploitation
normal de l’entreprise ;
b) si le passif doit être réglé dans les douze mois après la date de clôture de
l’exercice ;
c) s’il s’agit d’obligations remboursables au cours du prochain cycle d’exploita-
tion mais qui sont refinancées à la discrétion de l’entreprise.
Corrigés et commentaires p. 562

127
Chapitre 4

La consolidation

C
’est en 1904 qu’ont eu lieu aux États-Unis les premiers débats
sur les comptes consolidés dont les premiers avaient été établis
en 1892 par la société National Lead. Au Royaume-Uni, il fallut
attendre 1922 pour que l’attention des milieux professionnels soit atti-
rée par la pratique de la consolidation et 1948 pour que le « Companies
act » rende les comptes consolidés obligatoires. En France, un congrès de
la Compagnie nationale des experts-comptables s’intéressa au sujet en
1954 mais c’est le décret du 23 mars 1967 sur les sociétés commerciales
qui donna la possibilité d’annexer des comptes consolidés aux comptes
individuels. L’obligation d’établissement des comptes consolidés a été
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introduite par la loi 85-11 du 3  janvier 1985 applicable à compter du


1er janvier 1990.

1. La consolidation selon les normes IFRS


En 1976, l’IASC avait adopté sa troisième norme (IAS 3) portant sur les
états financiers consolidés, norme applicable à compter du janvier 1977.
Compte tenu de l’évolution des structures, cette norme a été remplacée
en 1989 par la norme IAS 27 « États financiers consolidés et comptabi-
lisation des participations dans les filiales » devenues en 2003 « États
financiers consolidés et individuels » accompagnée des normes IAS 28
« Comptabilisation des participations dans les entreprises ­ associées »

129
4.  La consolidation


devenue en 2003 « Participations dans des entités associées » et IAS 31


« Information financière relative aux participations dans les co-entre-
prises » devenue en 2003 « Participations dans les coentreprises » trai-
tant toutes deux de la comptabilité des participations. En mai  2011,
l’IASB a publié trois nouvelles normes relatives à l’établissement des
comptes consolidés, les normes IFRS 10 « États financiers consolidés »
(Consolidated financial statements), IFRS 11 « Partenariats » (Joint arran-
gements), et IFRS 12 « Informations à fournir sur les intérêts détenus
par d’autres entités » (Disclosure of involvement with other entities). Les
normes anciennes IAS 27 et 28 ont été largement amendées devenant
IAS 27 « États financiers individuels » (Separate financial statements) et
IAS 28 « Participations dans des entités associées et des coentreprises »
(Investments in associates and joint ventures). La norme IAS 31 a été abro-
gée. Cet ensemble s’applique pour les exercices ouverts à compter du
1er janvier 2013, une application anticipée étant autorisée.
À côté de ces normes, il y a également lieu d’analyser la norme IAS 24
« Informations relatives aux parties liées ».

2. Les états financiers consolidés


La norme IFRS 10 doit être appliquée à la préparation et à la présentation
des états financiers consolidés d’un groupe d’entités contrôlées par une
société mère. Elle fournit dans son annexe A un certain nombre de défi-
nitions comme celles de contrôle, de filiale, de groupe, d’états financiers
consolidés, et d’intérêts non assortis de contrôle (intérêts minoritaires).
Le contrôle (au sens de la norme) est ainsi défini : « un investisseur
contrôle une entité faisant l’objet d’un investissement lorsqu’il est
exposé ou qu’il a droit à des rendements variables en raison de ses liens
avec l’entité faisant l’objet d’un investissement et qu’il a la capacité d’in-
fluer sur ces rendements du fait du pouvoir qu’il détient sur celle-ci ».
Une société mère (ou mère) est une entité qui contrôle une ou plu-
sieurs autres entités.
Une filiale est une entité contrôlée par une autre entité (appelée la
mère).
Un groupe est un ensemble composé d’une société mère et de ses
filiales.
Les états financiers consolidés d’un groupe représentent les actifs,
passifs, capitaux propres, produits, charges et flux de trésorerie de la

130
société mère et ses filiales, présentés comme ceux d’une entité écono-
mique unique.
Les intérêts non assortis de contrôle ou participations ne donnant
pas le contrôle (appelés « intérêts minoritaires » avant la révision de la
norme IAS 27 en janvier  2008) sont les capitaux propres d’une filiale
qui ne sont pas attribuables, directement ou indirectement à la société
mère.

2.1. Présentation des états financiers consolidés


Une mère se doit de présenter des états financiers consolidés comme
ceux d’une entité unique. Toutefois, une société mère n’est pas tenue de
présenter des états financiers consolidés si :
–– la société mère est elle-même une filiale détenue totalement ou par-
tiellement par une autre entité et ses autres propriétaires, y compris
ceux qui n’ont, par ailleurs, pas le droit de voter, ont été informés de
la non-préparation d’états financiers consolidés par la société mère et
ne s’y opposent pas ;
–– les instruments de dette ou de capitaux propres de la société mère ne
sont pas négociés sur un marché public (une bourse des valeurs natio-
nale ou étrangère ou un marché de gré à gré, y compris des marchés
locaux et régionaux) ;
–– la société mère n’a pas déposé, et n’est pas sur le point de déposer ses
états financiers auprès d’un comité des valeurs mobilières ou de tout
autre organisme de réglementation, aux fins d’émettre une catégorie
d’instruments sur un marché public ;
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–– la société mère ultime ou une société mère intermédiaire présente des


états financiers consolidés, disponibles en vue d’un usage public, qui
sont conformes aux IFRS.
D’autre part, il ne faut pas intégrer aux états financiers consolidés les
régimes d’avantages postérieurs à l’emploi ou d’autres avantages à long
terme pour lesquels s’applique la norme IAS 19 « Avantages du person-
nel » (voir chapitre 13 § 5.4).

La société Alpha détient 90 % du capital et des droits de vote de la société Bêta
laquelle détient 70 % du capital et des droits de vote de la société Gamma. La
société Alpha est une société mère, ses filiales sont Bêta et Gamma et elle doit

131
4.  La consolidation


présenter des états financiers consolidés. La société Bêta est aussi une société
mère et sa filiale est Gamma et elle doit aussi présenter des états financiers
consolidés. La société Bêta peut se dispenser d’établir des comptes consolidés
(elle est détenue quasi totalement par Alpha) si elle n’est pas cotée en bourse,
si la société Alpha publie des comptes consolidés conformes aux normes inter-
nationales et si elle obtient l’unanimité des détenteurs d’intérêts minoritaires
(soit les détenteurs de 10 % du capital de Bêta). Elle devra indiquer également
comment elle a évalué ses titres Gamma dans son bilan (soit au coût, soit à la
juste valeur selon IAS 39 ou IFRS 9).
Il est évident que si les intérêts minoritaires de Bêta sont substantiels (par
exemple 30 % ou 40 % du capital), on ne pourra certainement plus obtenir
l’unanimité des intérêts minoritaires et la dispense d’établissement des états
financiers consolidés n’est plus possible.

2.2. Périmètre des états financiers consolidés


Déterminer le périmètre des états financiers consolidés, c’est, dans un
groupe, déterminer les sociétés qui sont consolidables et celles qui ne le
sont pas.
Les états financiers doivent intégrer la mère et toutes les filiales que
la société mère contrôle.

2.2.1. Principes applicables
Dans l’application de la norme IFRS  10, le concept de « contrôle »
l’emporte sur le concept de « propriété ». On peut, en effet, concevoir
qu’il faille consolider une « filiale », même si la mère n’est propriétaire
d’aucune part, parce qu’elle est contrôlée par la mère, alors qu’il ne faut
pas consolider une autre « filiale » dont la mère est propriétaire de la
majorité des parts lorsqu’elle n’exerce aucun contrôle. Dans IFRS 10,
pour entraîner la consolidation, le contrôle doit porter sur les « activités
pertinentes » de l’entité considérée.
Ceci peut s’expliquer par l’application, dans les normes IFRS, du prin-
cipe de prééminence de la substance sur la forme (voir chapitre 2, § 4.1).

➢➢Contrôle
Le contrôle (défini par IFRS 10 annexe A – voir ci-dessus § 2) comporte
trois critères nécessaires caractérisant les liens entre l’entité détentrice
présentant ses comptes consolidés et l’entité détenue susceptible d’être
incluse dans le périmètre de consolidation. Ces trois critères sont le pou-
voir, l’exposition à la variabilité des rendements de l’entité détenue et

132
la capacité d’utiliser le pouvoir pour influencer le montant des rende-
ments (lien entre le pouvoir et les rendements) :
–– pouvoir de diriger les activités de l’entité détenue. Ce pouvoir
existe lorsque l’investisseur a des droits qui lui donnent la capacité de
diriger les activités qui affectent la rentabilité de la société émettrice
(activités dites « pertinentes »). Parfois, cette évaluation du pouvoir
est simple, lorsque le pouvoir sur une entité détenue est obtenu direc-
tement et exclusivement à partir des droits de vote accordés par des
instruments de capitaux propres. Dans d’autres cas, l’évaluation est
plus complexe, nécessitant un certain nombre de facteurs à considé-
rer, par exemple lorsque le pouvoir est lié à une ou plusieurs disposi-
tions contractuelles (cas d’entités ad hoc)1 ;
–– capacité à générer un rendement variable pour lui-même. Le
rendement pour l’investisseur doit pouvoir varier en fonction de la
performance de l’entité détenue et peut être positif ou négatif : sont
considérés comme des formes de rendement (IFRS 10 § 10 B 57) des
dividendes ou autres formes de distribution d’avantages économiques,
une modification de la valeur de l’investissement, un rendement indi-
rect tel que synergies des activités et économies d’échelle ;
–– capacité, pour l’investisseur, d’utiliser son pouvoir sur l’entité
détenue pour influer sur le rendement de celle-ci. Il ne suffit pas
que l’investisseur ait le pouvoir ou qu’il ait des droits sur les rende-
ments variables, il faut encore qu’il ait la capacité d’utiliser son pou-
voir sur l’entité détenue pour affecter les rendements qu’il en retire.

➢➢Pouvoir
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Le pouvoir est défini dans la norme (IFRS 10 Annexe A) comme « les


droits effectifs qui donnent la capacité actuelle de diriger les activités
pertinentes ». Il peut être conféré par les droits de vote ou résulter de
circonstances où les droits de vote ne sont pas déterminants. Le pouvoir
par les droits de vote n’implique pas que la majorité absolue de ceux-
ci soit détenue. Une majorité relative est suffisante dans de nombreux
cas de figure, par exemple lorsque les autres actionnaires sont très dis-
persés et qu’il est peu vraisemblable qu’ils se coalisent pour prendre

1  Une entité ad hoc est une structure juridique distincte, créée spécifiquement pour gérer une opéra-
tion ou un groupe d’opérations similaires pour le compte d’une entreprise. L’entité ad hoc est struc-
turée ou organisée de manière telle que son activité n’est en fait exercée que pour le compte de cette
entreprise, par mise à disposition d’actifs ou fourniture de biens, de services ou de capitaux. Il n’est pas
nécessaire que le capital de l’entité ad hoc soit la propriété de l’entreprise qui en exerce le contrôle.

133
4.  La consolidation


le pouvoir. En outre les droits de vote potentiels sont pris en compte


à condition qu’ils soient exerçables et substantifs. En effet, une entité
peut posséder des bons de souscription d’actions, des options d’achat
d’actions, des instruments d’emprunt ou de capitaux propres conver-
tibles en actions ordinaires ou autres instruments analogues qui, s’ils
sont exercés ou convertis, ont la faculté de donner à l’entité un pouvoir
de vote ou de restreindre le pouvoir de vote d’un tiers. Le pouvoir peut
aussi être obtenu par des moyens autres que les droits de vote, en par-
ticulier lorsque ceux-ci ne s’exercent pas sur les activités pertinentes. Il
en est ainsi lorsque l’entité exerçant le pouvoir a le droit de nommer ou
de révoquer les principaux dirigeants et dans nombre d’entités ad hoc.
La notion d’« activité pertinente » remplace le critère d’IAS 27 à
savoir « les politiques financières et opérationnelles de l’entité ». Elle est
ainsi définie par IFRS 10 (annexe A) : « aux fins de la présente norme,
les activités pertinentes sont des activités faisant l’objet d’un investisse-
ment qui ont une incidence importante sur ses rendements ».
Le pouvoir doit aussi permettre d’agir sur le montant des rendements
(le terme « rendements » s’entendant de façon large et ne limitant pas
aux dividendes ou autres rémunérations monétaires perçues par le déten-
teur du pouvoir). Un rendement peut être positif ou négatif. Il faut que
le pouvoir puisse être utilisé pour influer sur le montant des rendements.
Une entité n’a pas le contrôle lorsque tout en ayant le pouvoir, elle
n’a aucune influence sur les rendements qui lui reviennent. c’est le cas,
par exemple, d’un mandataire qui agit pour le compte d’une autre partie
et qui est un simple agent de cette autre partie.

2.2.2. Application des principes


•  Le contrôle est présumé exister si un investisseur détient, directement
ou indirectement par l’intermédiaire de ses filiales plus de la moitié
des droits de vote, y compris les droits de vote potentiels (sauf si dans
des circonstances exceptionnelles, il peut être démontré que cette
détention ne permet pas le contrôle) et détient le pouvoir dans les
conditions suivantes :
–– les activités de l’entité sont dirigées par un vote du détenteur de la
majorité des droits de vote ;
–– la majorité des membres du conseil d’administration qui dirige les
activités de l’entité est nommée par un vote du titulaire de la majorité
des droits de vote.

134
Toutefois, lorsque les droits de vote sont relatifs uniquement à des
tâches administratives, alors que les activités significatives font l’objet
d’autres arrangements contractuels, les droits de vote ne sont pas un
facteur décisif pour établir le contrôle ; il convient alors d’examiner
d’autres facteurs et leur combinaison.
•  Un investisseur pourrait avoir plus de la moitié des droits de vote
dans une autre entité sans avoir le pouvoir de diriger les activités de
cette entité. Ce peut être le cas lorsque des dispositions légales ou les
documents constitutifs de l’autre entité ou encore d’autres accords
contractuels limitent le pouvoir de l’investisseur à un point tel qu’elle
ne peut pas diriger les activités de l’autre entité, ou lorsqu’une autre
partie a ce pouvoir. Par exemple, si une entité dans laquelle l’inves-
tisseur a plus de la moitié des droits de vote est mise sous surveillance
légale, l’investisseur ne contrôle plus l’autre entité, car il a perdu le
pouvoir d’en diriger les activités.
•  Un investisseur a le pouvoir de diriger les activités d’une autre entité
avec moins de la moitié des droits de vote si :
–– il a plus de droits de vote que toute autre partie ;
–– il en a suffisamment pour pouvoir déterminer les politiques straté-
giques d’exploitation et de financement de cette entité.
•  D’autres pouvoirs de décision, en combinaison avec droits de vote,
peuvent donner à un investisseur la capacité de diriger les activités
d’une entité. Par exemple, les droits au sein d’un arrangement contrac-
tuel en combinaison avec des droits de vote peuvent être suffisants
pour donner à un investisseur la capacité d’orienter des procédés de
fabrication d’une entité ou de diriger d’autres activités d’exploitation
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ou de financement d’une entité qui influent considérablement sur les


rendements de l’investisseur. Toutefois, la dépendance économique
d’une entité par rapport à un investisseur (tels que les relations d’un
fournisseur avec son principal client) n’a pas, seule, à donner à l’in-
vestisseur un pouvoir sur ladite entité.

La société Alpha détient 90 % du capital et des droits de vote de la société


Bêta, laquelle détient, nous l’avons vu (§ 2.1) 70 % du capital et des droits de
vote de la société Gamma. Elle détient 40 % du capital de la société Delta, mais
s’accordant avec d’autres propriétaires, elle a pouvoir sur plus de la moitié des
droits de vote. Elle détient aussi 30 % du capital de la société Epsilon, mais un

135
4.  La consolidation


accord d’exclusivité qu’elle a fait signer aux dirigeants de cette société lui per-
met de diriger les différentes activités de cette dernière et d’en tirer des résultat
positifs. Elle détient encore 40 % des droits de vote de la société Zêta, mais a
pu faire nommer dans cette société la majorité des membres du conseil d’admi-
nistration. Enfin, elle détient aussi 40 % des droits de vote de la société Eta, n’a
pu faire nommer que trois membres sur sept du Conseil d’administration, mais,
s’accordant habituellement avec un administrateur possédant 20 % du capital,
elle est capable de réunir la majorité des droits de vote dans les réunions du
conseil d’administration.
La société Alpha doit comprendre dans le périmètre de consolidation pour
l’établissement des états financiers consolidés, elle-même, mais aussi la société
Bêta, la société Gamma, la société Delta, la société Epsilon, la société Zêta et
la société Eta.

Pour ce qui concerne les entités d’investissement (investment enti-


ties) entités qui se caractérisent par un objectif d’investissement en
vue de sa valorisation ou de se procurer des revenus de placement
ou les deux à la fois (sociétés de capital-risque, fonds investissant en
LBO, organismes de placement collectif ou autres entités similaires),
la norme IFRS 10 n’a pas à s’appliquer et l’entité d’investissement n’a
pas à consolider les participations dans les entités qu’elle contrôle,
mais simplement à évaluer ces participations à leur juste valeur
(conformément à IFRS 9 ou à IAS 39, tant que cette dernière norme est
applicable), les variations de juste valeur étant constatées en résultat.
Toutefois, la société mère d’une entité d’investissement, sauf si elle
est elle-même une entité d’investissement, doit consolider toutes les
entités qu’elle contrôle, y compris celles qui sont contrôlées par une
entité d’investissement.
Un certain nombre de critères sont à prendre en compte pour qu’une
entité soit qualifiée d’entité d’investissement :
–– elle doit obtenir des fonds d’un ou de plusieurs investisseurs en vue de
leur fournir des services de gestion d’investissements ;
–– elle doit s’engager auprès de ses investisseurs à ce que l’objet de son
activité soit d’investir des fonds dans le seul but de réaliser des rende-
ments sous forme de plus-values en capital et/ou de revenus d’inves-
tissement ;
–– elle doit évaluer et apprécier la performance de la quasi-totalité de ses
investissements sur la base de la juste valeur.

136
Enfin, même lorsque le contrôle est destiné à être temporaire, la
filiale ayant été acquise et détenue dans l’unique perspective d’une ces-
sion dans un avenir proche, celle-ci doit être intégrée à la société mère.
Cette dernière (voir chapitre 11, § 4.2) doit présenter séparément dans
son bilan consolidé les actifs (et passifs) de la filiale destinée à être cédée.
Si la filiale fonctionne sous l’emprise de contraintes durables qui
l’empêchent de transférer des fonds à sa société mère, celle-ci doit tout
de même effectuer la consolidation, des informations spécifiques sur les
restrictions étant cependant fournies en annexe.

La société Alpha détient 60 % des droits de vote de la société Thêta et 70 % de la
société Iota. La société Thêta a été acquise en novembre N et Alpha envisage de
la céder (avec bénéfice) durant le premier semestre de l’année N  +  1. La société
Iota, acquise depuis très longtemps est située dans un pays du Moyen Orient et des
contraintes politiques empêchent la société Alpha de bénéficier de transfert de fonds
de sa filiale. La société Iota reste cependant sous le contrôle de la société Alpha.
La société Alpha devra intégrer la société Thêta dans son périmètre de consolida-
tion. Elle présentera les actifs et passifs de cette filiale sur une ligne (ou plusieurs)
séparée(s). La société Iota sera aussi consolidée (car le contrôle subsiste) et une
information spécifique sur les restrictions qui limitent la capacité de la participa-
tion de transférer des fonds à la société mère sera fournie dans l’annexe.

2.3. Procédures de consolidation
La consolidation consiste à combiner les éléments semblables d’actifs,
passifs, capitaux propres, produits, charges et flux de trésorerie de la
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société mère avec ceux de ses filiales.


Afin que les états financiers consolidés présentent l’information
financière du groupe (actifs, passifs, capitaux propres, produits, charges,
flux de trésorerie) comme celle d’une entité économique unique, les
étapes ci-dessous sont alors suivies :
–– lorsque les états financiers individuels (sociaux) des entités à consoli-
der ne sont pas établis conformément aux IFRS, il y a lieu, préalable-
ment, dans des opérations de pré-consolidation, de retraiter ces états
en vue de les rendre conformes aux IFRS11 ;

1  Pour plus de détail sur ces opérations voir Robert OBERT, Marie Pierre MAIRESSE, Arnaud DESENFANS,
Comptabilité et audit, DSCG 4, 7e édition 2016/2017, chapitre 4, section 5.

137
4.  La consolidation


–– les éléments semblables de la mère et des filiales sont totalisés ligne


par ligne en additionnant les postes semblables d’actifs, de passifs, de
capitaux propres, de produits et de charges ;
–– la valeur comptable de la participation de la société mère dans chaque
filiale et la quote-part de la société mère dans les capitaux propres de
chaque filiale sont éliminées (voir IFRS 3 qui décrit le traitement du
goodwill en résultant, chapitre 5, § 2.4) ;
–– les actifs, passifs, capitaux propres, produits, charges, flux de tré-
sorerie relatifs aux transactions entre entités du groupe sont éli-
minés (soldes au bilan, transactions, profits et pertes intra-groupe
et transactions intra-groupe). Ainsi, lorsque deux dettes sont réci-
proques (par exemple « compte fournisseur » dans la société mère
et « compte client » dans une filiale, il y a lieu de solder ces deux
comptes. Il est en de même dans l’état de résultat net des achats
et ventes (ou des charges financières et produits financiers réci-
proques). Lorsqu’une société du groupe vend régulièrement des
marchandises à une autre société et que dans celle-ci un stock reste,
il y a lieu d’évaluer ce stock à sa valeur dans la société vendeuse
(la différence étant constatée dans le résultat, dans les réserves et
dans un poste d’impôts différé). Il en est de même lors de cession
de biens immobiliers à l’intérieur du groupe1 ;
–– les intérêts minoritaires (intérêts non assortis du contrôle) dans le
résultat et l’actif net des filiales consolidées sont identifiés sépa-
rément des capitaux propres et du résultat de la société mère : ils
doivent être présentés dans l’état de situation financière (bilan)
consolidé dans les capitaux propres, séparément des capitaux
propres de la mère. Les intérêts non assortis de contrôle dans les
capitaux propres comprennent le montant à la date du regrou-
pement d’origine, calculé selon la norme IFRS 3 (voir chapitre  5,
§ 2.5) et la part des minoritaires dans les mouvements des capitaux
propres depuis la date du regroupement.
IFRS 10 rappelle également (dans son guide d’application, en
annexe B de la norme) un certain nombre de principes à respecter :
–– les états financiers de la mère et de ses filiales utilisés pour l’établis-
sement des états financiers consolidés doivent être établis à la même
date. Quand les dates d’établissement des états financiers de la mère et

1  Pour plus de détail sur ces opérations voir Robert OBERT, Marie Pierre MAIRESSE, Arnaud D
­ ESENFANS
Comptabilité et audit, DSCG 4, 7e édition 2016/2017, chapitre 5, section 1.

138
d’une filiale sont différentes, la filiale prépare, pour la consolidation,
des états financiers additionnels à la même date que les états finan-
ciers de la mère sauf si cela est irréalisable ;
–– lorsque cela n’a pu être réalisé quand les états financiers d’une filiale
utilisés pour la préparation des états financiers consolidés ont été éta-
blis à une date différente de celle de la mère, des ajustements doivent
être effectués pour prendre en compte les effets des transactions et
événements qui se sont produits entre cette date et la date des états
financiers de la mère. En aucun cas, la différence entre la date de clô-
ture de la filiale et celle de la mère ne peut être supérieure à trois
mois. La durée des exercices et la différence entre les dates de clôture
doivent être les mêmes d’une période à l’autre ;
–– les états financiers consolidés doivent être établis en utilisant des
méthodes comptables uniformes pour des transactions et autres évé-
nements semblables dans des circonstances similaires.

Supposons deux sociétés, les sociétés Alpha et Bêta dont les bilans (résumés en k€)
sont donnés ci-dessous :

Bilan société Alpha


Immobilisations 80 000 Capital 1 000 000
incorporelles 850 000 Réserves 600 000
Immobilisations corporelles 450 000 Résultat 160 000
Titres de participation Bêta 180 000 Dettes 1 200 000
Autres immobilis. financières 1 400 000
Actif circulant 2 960 000 2 960 000
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Bilan société Bêta


Immobilisations corporelles 800 000 Capital 600 000
Actif circulant 1 000 000 Réserves 300 000
Résultat 100 000
Dettes 800 000
1 800 000 1 800 000

La société Alpha possède 75 % du capital de la société Bêta, acquis au moment


de la constitution de ladite société. Si la société Alpha doit présenter des comptes
consolidés, elle réalisera une intégration globale de la société Bêta (car elle en a
le contrôle exclusif).
Si l’on utilise la méthode des écritures (il existe aussi une méthode par tableaux)
pour réaliser cette consolidation, on effectuera les enregistrements suivants :

139
4.  La consolidation


–– celui de la reprise du bilan de la société Alpha ;


–– celui de la reprise du bilan de la société Bêta ;
–– celui de l’élimination des titres Bêta.

20 Immobilisations incorporelles 80 000


21 Immobilisations corporelles 850 000
261 Titres de participation Bêta 450 000
26-27 Autres immobilisations financières 180 000
4-5 Actif circulant 1 400 000
101 Capital Alpha 1 000 000
106 Réserves Alpha 600 000
120 Résultat Alpha 160 000
4-5 Dettes 1 200 000
Reprise bilan annuel société Alpha

21 Immobilisations corporelles 800 000


4-5 Actif circulant 1 000 000
101 Capital Bêta 600 000
106 Réserves Bêta 300 000
120 Résultat Bêta 100 000
4-5 Dettes 800 000
Reprise bilan annuel société Bêta

101 Capital Bêta 600 000


106 Réserves Bêta 300 000
120 Résultat Bêta 100 000
261 Titres Bêta 450 000
106 Réserves Alpha 225 000
120 Résultat Alpha 75 000
108* Intérêts minoritaires 225 000
128* Résultats minoritaires 25 000
Intégration société Bêta

* Comptes spécifiques à la consolidation, les numéros et les noms ne figurent pas dans
le PCG lequel ne concerne que les comptes individuels des entités.
Le bilan consolidé après ces écritures est le suivant.

Immobilisations 80 000 Capital 1 000 000


incorporelles 1 650 000 Réserves 825 000
Immobilisations corporelles 180 000 Résultat 235 000
Immobilisations financières 2 400 000 Intérêts minoritaires 225 000
Actif circulant Résultats minoritaires 25 000
Dettes 2 000 000
4 310 000 4 310 000

Il est à noter que le poste capital de ce bilan représente le capital de la société


mère. D’autre part, les titres de la société intégrée ont disparu de ce bilan.
Reprenons les comptes des sociétés Alpha et Bêta dont nous avons effectué ci-
dessus la consolidation du bilan. Les comptes de résultat de ces deux sociétés
vous sont donnés ci-après (en k€). Il n’y a pas d’autres éléments du résultat global.

140
Compte de résultat société Alpha
Charges d’exploitation 1 780 000 Produits d’exploitation 2 100 000
Charges financières 140 000 Produits financiers 100 000
Impôt sur les sociétés 120 000
Résultat 160 000
2 200 000 2 200 000

Compte de résultat société Bêta


Charges d’exploitation 1 560 000 Produits d’exploitation 1 720 000
Charges financières 60 000 Produits financiers 80 000
Impôt sur les sociétés 80 000
Résultat 100 000
1 800 000 1 800 000

Comme pour le bilan, le compte de résultat est obtenu en cumulant les élé-
ments (par des écritures ou un tableau) des comptes de résultats des sociétés
intégrées Alpha et Bêta.

Tableau d’obtention du résultat cumulé


Alpha Bêta Total
Charges d’exploitation 1 780 000 1 560 000 3 340 000
Charges financières 140 000 60 000 200 000
Impôt sur les sociétés 120 000 80 000 200 000
Résultat 160 000 100 000 260 000
2 200 000 1 800 000 4 000 000
Produits d’exploitation 2 100 000 1 720 000 3 820 000
Produits financiers 100 000 80 000 180 000
2 200 000 1 800 000 4 000 000

Le compte de résultat consolidé se présentera comme suit :


Produits d’exploitation 3 820 000
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Charges d’exploitation 3 340 000


Résultat d’exploitation 480 000
Produits financiers 180 000
Charges financières 200 000
Résultat financier – 20 000
Résultat courant des entreprises intégrées 460 000
Impôts sur les sociétés 200 000
Résultat des entreprises intégrées 260 000
Intérêts minoritaires 25 000
Résultat net (part du groupe) 235 000

NB. Résultats majoritaires et minoritaires sont donnés dans l’analyse qui a


conduit à la consolidation du bilan.

141
4.  La consolidation


2.4. Perte de contrôle
Si la société mère perd le contrôle d’une filiale, elle doit :
–– décomptabiliser les actifs (y compris le goodwill, le cas échéant) et les
passifs de la filiale à leur valeur comptable à la date de la perte du
contrôle ;
–– décomptabiliser la valeur comptable, à la date de la perte du contrôle,
des participations ne donnant pas le contrôle détenues le cas échéant
dans l’ancienne filiale (ainsi que les composantes des autres éléments
du résultat global qui leur sont attribuables) ;
–– comptabiliser la juste valeur de la contrepartie reçue, le cas échéant,
par suite de la transaction, de l’événement ou des circonstances ayant
entraîné la perte du contrôle ;
–– comptabiliser la distribution des actions de la filiale aux propriétaires
en leur qualité de propriétaires, si la transaction, l’événement ou les
circonstances ayant entraîné la perte du contrôle donne lieu à une
telle distribution ;
–– comptabiliser la participation conservée dans l’ancienne filiale, le cas
échéant, à sa juste valeur à la date de la perte du contrôle ;
–– reclasser en résultat net, ou virer directement aux résultats non distri-
bués lorsque d’autres normes IFRS l’imposent, les montants compta-
bilisés dans les autres éléments du résultat global au titre de la filiale ;
–– comptabiliser en résultat net, à titre de profit ou de perte attribuable
à la société mère, tout écart restant.
Les changements d’intérêts (variations du pourcentage) de la
société mère dans l’entité, lorsqu’il n’en résulte pas par une perte de
contrôle, sont des transactions sur capitaux propres (aucun résultat
n’est constaté).

3. Participations dans les entités associées


La norme IAS  28 révisée définit les notions d’entité associée de coen-
treprise et d’influence notable, et précise la méthode comptable à pra-
tiquer dans l’élaboration des comptes consolidés pour ce qui concerne
ces entités.
Depuis la révision de 2011, IAS 28 traite également de l’évaluation
des participations dans les coentreprises (voir ci-après § 4).

142
La norme IAS  28 ne fait pas véritablement référence à la notion
de consolidation, cette expression étant conservée uniquement pour
décrire les procédures qui s’appliquent à la comptabilisation des entités
contrôlées.

3.1. Entité associée et influence notable


Selon la norme IAS  28, le terme « entité associée » désigne une entité
dans laquelle un investisseur a une influence notable.
L’influence notable est le pouvoir de participer aux décisions de poli-
tique financière et opérationnelle de l’entité détenue, sans toutefois en
exercer un contrôle ou un contrôle conjoint sur ces politiques (pour la
définition de la notion de contrôle et de contrôle conjoint, voir ci-des-
sus § 2 et ci-dessous § 4).
Si un investisseur détient directement ou indirectement par des
filiales 20 % ou plus des droits de vote dans l’entité détenue, il est pré-
sumé avoir une influence notable, sauf à démontrer que ce n’est pas le
cas. Inversement, si l’investisseur détient, directement ou indirectement
par ses filiales, moins de 20 % des droits de vote dans l’entité détenue, il
est présumé ne pas avoir d’influence notable, sauf à démontrer que cette
influence existe. L’existence d’une participation importante ou majori-
taire d’un autre associé n’exclut pas nécessairement que l’investisseur
ait une influence notable.
Toujours selon IAS 28, l’existence de l’influence notable d’un inves-
tisseur est habituellement mise en évidence par une ou plusieurs des
indications suivantes :
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a) représentation au conseil d’administration, ou à l’organe de direc-


tion équivalent, de l’entreprise détenue ;
b) participation au processus d’élaboration des politiques, incluant
la participation aux décisions relatives aux dividendes et autres distri-
butions ;
c) transactions significatives entre l’investisseur et l’entreprise déte-
nue ;
d) échange de personnels dirigeants ;
e) fournitures d’informations techniques essentielles.
Une perte d’influence notable peut intervenir sans modification du
niveau de participation par exemple lorsque l’entreprise passe sous le
contrôle d’un administrateur judiciaire ou par un accord contractuel.

143
4.  La consolidation


Remarque
Outre les exemptions proches d’IFRS 10 (entité détenue par une autre entité),
une entité peut ne pas appliquer la méthode de la mise en équivalence si :
– la participation est détenue par, ou détenue indirectement à travers un orga-
nisme de capital-risque, un fonds ou une entité équivalente et la participation
est comptabilisée à la juste valeur par résultat conformément à IFRS 9 ou IAS
39 (voir chapitre 6) ;
– 
la participation est classée comme destinée à être vendue ; elle est alors
comptabilisée conformément à IFRS 5 (voir chapitre 11).
Contrairement à IFRS 10 (voir ci-dessus §  2), les droits de vote potentiels
peuvent être pris en compte pour déterminer le niveau d’influence notable.
sauf si, dans certaines circonstances, ces droits de vote potentiels donnent,
en substance, actuellement, droit au résultat. Les instruments contenant des
droits de vote potentiels qui ne donnent pas droit au résultat sont comptabilisés
conformément à IFRS 9. Ceux qui contiennent de tels droits au résultat ne sont
pas comptabilisés conformément à IFRS 9. n

3.2. Choix de la méthode comptable


Ayant défini la notion d’entité associée et rappelé celle de coentreprise,
la norme IAS  28 traite de la comptabilisation dans les états financiers
consolidés des participations dans ces entités.
Une participation dans une entité associée ou une coentreprise
doit être comptabilisée dans les états financiers consolidés selon la
méthode de la mise en équivalence sauf si la participation est classée
comme destinée à être cédée. Dans ce cas elle doit être comptabilisée
conformément à la méthode développée par la norme IFRS  5 (voir
chapitre 11, § 3).
La méthode de la mise en équivalence est une méthode comptable
qui consiste à comptabiliser initialement la participation au coût et
à l’ajuster par la suite pour prendre en compte les changements de la
quote-part de l’investisseur dans l’actif net de l’entité émettrice qui sur-
viennent postérieurement à l’acquisition. Le résultat net de l’investis-
seur comprend sa quote-part du résultat net de l’entité émettrice, et
les autres éléments du résultat global de l’investisseur comprennent sa
quote-part des autres éléments du résultat global de l’entité émettrice.
La quote-part du résultat interne provenant de transactions entre l’en-
tité consolidante (ou une filiale consolidée) et l’entité mise en équiva-
lence doit être éliminée.

144
Supposons que la société Alpha détienne 25 % du capital de la société Gamma
acquis au moment de la constitution de ladite société pour 50 000 € (compris
dans les immobilisations financières). Les titres de la société Gamma sur lesquels
la société Alpha a une influence notable pourront être mis en équivalence, c’est-
à-dire en fait réévalués.
Le bilan et le compte de résultat de société Gamma sont donnés ci-après.

Bilan société Gamma


Immobilisations corporelles 400 000 Capital 200 000
Actif circulant 460 000 Réserves 180 000
Résultat 60 000
Dettes 420 000
860 000 860 000

Compte de résultat société Gamma


Charges d’exploitation 410 000 Produits d’exploitation 520 000
Charges financières 40 000 Produits financiers 30 000
Impôt sur les sociétés 40 000
Résultat 60 000
550 000 550 000

La valeur d’équivalence des titres Gamma possédés par Alpha peut se détermi-
ner ainsi :
• Actif net comptable de Gamma :
Capital200 000
Réserves180 000
Résultat60 000
 440 000
• 440 000 × 25 % = 110 000
• Plus-value : 110 000 – 50 000 = 60 000
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Les écritures de consolidation suivantes pourront être passées :

Pour le bilan :

261 Titres Gamma mis en équivalence 110 000


261 Titres Gamma (ou Immobilisations financières) 50 000
106 Réserves Alpha 45 000
120 Résultat Alpha 15 000
Mise en équivalence

Pour le compte de résultat :

120 Résultat Alpha 15 000


755* Résultat des sociétés mises en équivalence* 15 000
Résultat Gamma

* Nom de compte propre à la consolidation. Numéro de compte attribué par nos soins.

145
4.  La consolidation


Lorsque la quote-part de l’investisseur est ramenée à zéro, les pertes


supplémentaires font l’objet d’une provision, et un passif est comptabilisé,
seulement dans la mesure où l’investisseur a encouru une obligation légale
ou implicite ou a effectué des paiements au nom de l’entreprise associée.

Remarque
Dans certains cas (notamment sociétés de capital-risque, fonds de placement,
sociétés d’investissement à capital variable, etc.) la méthode de mise en équiva-
lence n’est pas applicable et l’entité doit comptabiliser ses titres conformément
à IFRS 9 (ou IAS 39) (voir aussi § 2.2.2.). n

4. Partenariat et participations
dans les coentreprises
En vue de réduire les divergences avec le référentiel américain, l’IASB a
publié en mai 2011, une nouvelle norme IFRS 11 « Partenariats » desti-
née à remplacer la norme IAS 31 « Participations dans les coentreprises »
à compter du 1er janvier 2013.
Les principales dispositions d’IFRS 11 concernent les notions de par-
tenariat, de type de partenariat, de coentreprise et de contrôle conjoint
et la présentation du traitement comptable correspondant.

4.1. Partenariat et contrôle conjoint


Un partenariat (joint arrangement) ou accord conjoint est défini
par IFRS 11 comme un accord dans lequel une ou plusieurs parties
exercent un contrôle conjoint. Un accord conjoint doit présenter les
caractéristiques suivantes : les parties sont liées par un accord contrac-
tuel ; l’accord contractuel donne à deux parties ou plus le contrôle
conjoint de cet accord. La norme IFRS 11 distingue deux types de
partenariats  : l’activité conjointe (joint operation), et la coentreprise
(joint venture).
La forme de l’accord de partenariat importe peu  : ce peut être un
écrit, tel qu’un contrat. Lorsque le partenariat prend la forme d’une
entité, il est alors défini dans les statuts de l’entité.
L’accord contractuel précise généralement les points suivants :
–– l’objet, l’activité et la durée de l’accord conjoint ;
–– la nomination des membres de la direction ;

146
–– le processus de décision, les sujets requérant une décision des parties,
le niveau de consensus requis pour ces sujets ;
–– le capital et autres contributions requis des parties ;
–– comment les parties partagent les actifs, passifs, revenus, dépenses,
profits ou pertes de l’accord conjoint.
Le contrôle conjoint est le partage convenu par contrat du contrôle
d’une entité, qui n’existe que lorsque des décisions pertinentes au sujet
des activités nécessitent le consentement unanime des parties parta-
geant le contrôle.
Une activité conjointe est un partenariat résultant d’un accord par
lequel les parties qui ont un contrôle conjoint ont des droits sur les actifs
et des obligations pour le passif relatif à l’activité. Chaque partenaire
utilise ses propres actifs, tels que ses immobilisations corporelles et ses
stocks. Il assume également ses propres charges et ses propres passifs et
réunit son propre financement. Il peut aussi utiliser des actifs acquis en
commun, et assume sa quote-part de charges et sa quote-part de passifs.
L’accord contractuel précise le mode de répartition entre les partenaires
du produit de la vente des produits communs et des charges partagées.
Les participants d’une activité conjointe sont appelés « coparticipants »
ou « opérateurs conjoints ».

(inspiré du Feuillet rapide comptable Francis Lefebvre,


FRC 12/11 p. 15)

Deux fabricants de bateaux de plaisance à moteur Alpha et Bêta détiennent


chacun 50 % de la société Gamma. Gamma produit des moteurs de bateaux et
les vend à Alpha et Bêta uniquement. Le prix de vente des moteurs est fixé par
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Alpha et Bêta de telle sorte qu’il couvre les coûts de Gamma. Ainsi la gestion de
trésorerie est assumée par les encaissements reçus des achats de moteurs par
Alpha et Bêta. Dans ce cas, Alpha et Bêta ont des droits directs sur les actifs de
Gamma et des obligations directes sur les passifs de Gamma. La société Gamma,
pourtant structure financière directe distincte, est donc une activité conjointe.

Une coentreprise est un partenariat par lequel les parties qui exercent
un contrôle ont des droits sur l’actif net de l’entité contrôlée conjointe-
ment. Les participants d’une coentreprise sont appelés « coentrepreneurs ».
Les coentrepreneurs n’ont ni droits sur des actifs isolés de la coentreprise
ni obligations au titre des charges. À la place, chaque coentrepreneur a
droit à une quote-part du résultat des activités de la coentreprise.

147
4.  La consolidation


La norme IFRS 11 emprunte beaucoup à IFRS 10. Elle partage avec


celle-ci les deux notions essentielles de pouvoir et d’activité pertinentes,
ainsi que les liens avec les rendements qui découlent de ce pouvoir. La
différence est que l’exercice de ce pouvoir sur les activités pertinentes
exige le consentement unanime des parties signataires de l’accord. Pour
distinguer les activités conjointes et les entités sous contrôle conjoint
(coentreprises), indépendamment de la forme juridique, on recher-
chera si les coentrepreneurs ont des droits sur tout ou partie des actifs et
­passifs faisant l’objet de l’accord (et des charges ou des produits qui en
découlent) (pour les activités conjointes) ou bien s’ils n’ont des droits
que sur l’actif résiduel (pour les coentreprises).
La distinction entre activité conjointe et coentreprise nécessite l’exa-
men du montage de l’opération : aspects juridiques, contractuels et éga-
lement tout fait de nature à mettre en évidence les droits et obligations
effectifs des partenaires.

Remarque
La norme IAS 31 qui s’est appliquée jusqu’en décembre 2012 distinguait trois
types de contrôle conjoint  : les activités contrôlées conjointement, les actifs
contrôlés conjointement et les entités contrôlées conjointement. n

4.2. Traitement comptable des deux principaux


types d’organisation de partenariat
La norme IFRS 11 doit être appliquée par l’ensemble des entités à leurs
participations dans des partenariats. Elle distingue le traitement comp-
table des activités conjointes et des coentreprises.

4.2.1. Activités conjointes
En ce qui concerne sa participation dans une activité conjointe, un par-
tenaire doit comptabiliser, selon les IFRS applicables :
–– ses actifs, y compris sa part de tout actif détenu conjointement ;
–– son passif, y compris sa part de tout passif encouru conjointement ;
–– ses produits provenant de la vente de sa part de la production décou-
lant de l’activité commune ;
–– sa part de produits provenant de cession de l’activité commune ;
–– ses dépenses, y compris sa quote-part de charges engagées en com-
mun.

148
La société Kappa a une activité conjointe avec le groupe Omicron sur la société
Lambda (laquelle n’est pas une coentreprise, car elle ne peut prendre aucune ini-
tiative, l’analyse montrant en substance que Kappa et Omicron contrôlent les actifs
et les passifs de Lambda et les flux qui en découlent) et qu’elle a des droits de 40 %
sur les actifs non courants, de 50 % sur les actifs courants, de 45 % sur les dettes,
de 50 % sur les charges et produits, y compris l’impôt, sauf sur les amortissements
portant sur des immobilisations détenues à 40 %. Il vous est demandé de présenter
le bilan consolidé et le compte de résultat consolidé du groupe Kappa.
Vous trouverez ci-après les bilans et comptes de résultat des sociétés Kappa et
Lambda au 31 décembre N (en milliers d’euros).

Bilan société Kappa


Immobilisations 21 500 Capital 20 000
Titres de participation Lambda 4 000 Réserves 9 600
Actif circulant 25 500 Résultat de l’exercice 1 200
Dettes 20 200
51 000 51 000

Bilan société Lambda


Immobilisations 16 800 Capital 8 000
Actif circulant 18 400 Réserves 4 200
Résultat de l’exercice 1 600
Dettes 21 400
35 200 35 200

Compte de résultat société Kappa


Achats et variation de stock 60 000 Ventes 100 000
Autres charges 39 200 Autres produits 6 000
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Dotations aux amortissements 6 000 Produits financiers 3 000


Charges financières 1 600
Impôts sur les bénéfices 1 000
Résultat de l’exercice 1 200
109 000 109 000

Compte de résultat société Lambda


Achats et variation de stock 24 800 Ventes 50 000
Autres charges 21 600 Autres produits 3 000
Dotations aux amortissements 3 000 Produits financiers 2 000
Charges financières 3 000
Impôts sur les bénéfices 1 000
Résultat de l’exercice 1 600
55 000 55 000 »

149
4.  La consolidation


» Pour effectuer cette consolidation, on passerait alors les écritures suivantes :


21 Immobilisations 16 800 × 40 % 6 720
4-5 Actif circulant 18 400 × 50 % 9 200
101 Capital Lambda (apport en titres) 4 000
106 Réserves Lambda (par différence) 1 190
120 Résultat Lambda (voir écriture résultat) 1 100
4-5 Dettes 21 400 × 45 % 9 630
Reprise bilan annuel société Lambda

60 Achats et variations de stock 24 800 × 50 % 12 400


61 Autres charges 21 600 × 50 % 10 800
68 Dotations aux amortissements 3 000 × 40 % 1 200
67 Charges financières 3 000 × 50 % 1 500
69 Impôts sur les bénéfices 1 000 × 50 % 500
120 Résultat (par différence) 1 100
70 Ventes 50 000 × 50 % 25 000
75 Autres produits 3 000 × 50 % 1 500
77 Produits financiers 2 000 × 50 % 1 000
Reprise compte de résultat société Lambda

101 Capital Lambda 4 000


106 Réserves Lambda 1 190
120 Résultat Lambda 1 100
261 Titres Lambda 4 000
106 Réserves Kappa 1 190
120 Résultat Kappa 1 100
Intégration Lambda

On obtiendra le bilan et le compte de résultat consolidés

Bilan consolidé société Kappa


Immobilisations 28 220 Capital 20 000
Actif circulant 34 700 Réserves 10 790
Résultat de l’exercice 2 300
Dettes 29 830
62 920 62 920

Compte de résultat consolidé société Kappa


Achats et variation de stock 72 400 Ventes 125 000
Autres charges 50 000 Autres produits 7 500
Dotations aux amortissements 7 200 Produits financiers 4 000
Charges financières 3 100
Impôts sur les bénéfices 1 500
Résultat de l’exercice 2 300
136 500 136 500

150
4.2.2. Coentreprises
Il s’agit d’entités créées par des associés entre lesquels existe un contrat
établissant un contrôle conjoint sur l’activité. Les coentreprises doivent
tenir une comptabilité propre et établir des comptes individuels
conformes aux normes comptables habituelles.
Le coentrepreneur doit comptabiliser sa participation dans une coen-
treprise selon la méthode de la mise en équivalence telle qu’elle est pré-
sentée dans IAS 28 (voir ci-dessous § 1.3).

Remarque
Pour la préparation des comptes consolidés des membres de la coentreprise,
IAS 31 (applicable jusqu’au 31 décembre 2012) permettait l’utilisation de deux
méthodes : la consolidation proportionnelle et la mise en équivalence.
La consolidation proportionnelle est une méthode de comptabilisation et de
présentation selon laquelle la quote-part d’un coentrepreneur dans chacun des
actifs et passifs, produits et charges de l’entité contrôlée est regroupée, ligne par
ligne, avec les éléments similaires dans les états financiers du coentrepreneur ou
est présentée sous des postes distincts dans les états financiers du coentrepreneur.
La méthode de mise en équivalence a été particulièrement défendue par ceux
qui font valoir qu’il est inapproprié de regrouper des éléments contrôlés avec
des éléments seulement contrôlés ­conjointement. n

Supposons maintenant que le groupe Kappa a pris une participation de 50 %


dans la société Lambda contrôlée conjointement (sous forme de coentreprise)
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par Kappa et Omicron. Les bilans et comptes de résultat des sociétés Kappa et
Lambda au 31 décembre N sont ceux présentés ci-dessus (§ 4.2.1).
Si l’on utilisait la méthode de mise en équivalence, on aurait les écritures suivantes :
Pour le bilan

261 Titres Lambda mis en équivalence 6 900


(8 000 + 4 200 + 1 600) × 50 %
261 Titres Lambda 4 000
106 Réserves Kappa 4 200 × 50 % 2 100
120 Résultat Kappa 1 600 × 50 % 800
Mise en équivalence Lambda

151
4.  La consolidation


Pour le compte de résultat

120 Résultat Kappa 800


755 Résultat des sociétés mises en équivalence 800
Quote-part de résultat

Et l’on obtiendrait le bilan et le compte de résultat consolidés suivants :


Bilan consolidé société Kappa
Immobilisations 21 500 Capital 20 000
Titres de participation 6 900 Réserves 11 700
Lambda mis en équivalence Résultat de l’exercice 2 000
Actif circulant 25 500 Dettes 20 200
53 900 53 900

Compte de résultat consolidé société Kappa


Achats et variation de stock 60 000 Ventes 100 000
Autres charges 39 200 Autres produits 6 000
Dotations aux amortissements 6 000 Produits financiers 3 000
Charges financières 1 600 Résultat des sociétés
Impôts sur les bénéfices 1 000 mises en équivalence 800
Résultat de l’exercice 2 000
109 800 109 800

5. Informations à fournir sur les intérêts


détenus par d’autres entités
La norme IFRS 12 intègre dans une seule norme, les informations à
fournir relatives aux participations dans des filiales, dans des accords
conjoints, dans des entreprises associées et dans des entités structurées
non consolidées.
Son objectif est d’imposer à une entité de fournir des informations
permettant aux utilisateurs de ses états financiers d’évaluer :
–– la nature et les risques associés à ses intérêts dans d’autres entités ;
–– les effets de ces intérêts sur la situation financière, la performance
financière et les flux de trésorerie.
L’entité consolidante doit fournir des informations sur les jugements
importants et les hypothèses qu’elle a faits (et modifications apportées
à ces jugements et des hypothèses) pour déterminer :
–– qu’elle a le contrôle d’une autre entité ;

152
–– qu’elle a le contrôle en commun d’un partenaire ou une influence
notable sur une autre entité ;
–– le type d’accord de partenariat (opération faite en commun ou coen-
treprise) lorsque l’entente a été structurée par une structure financière
identifiable séparée.

5.1. Informations à fournir sur les filiales


Une entité doit fournir les informations permettant aux utilisateurs de
ses états financiers :
•  de comprendre la composition du groupe, et l’intérêt que les intérêts
minoritaires ont dans les activités et des flux de trésorerie du groupe ;
•  d’évaluer :
–– la nature et l’étendue des restrictions importantes sur sa capacité à
accéder ou à utiliser les actifs et payer les créanciers du groupe ;
–– la nature et les changements dans les risques liés à ses participations
dans des entités consolidées ;
–– les conséquences de l’évolution de sa participation dans une filiale
qui n’aboutissent pas à une perte de contrôle ;
–– les conséquences de la perte de contrôle d’une filiale au cours de la période.

5.2. Informations à fournir sur les partenaires


et les entités associées
L’entité doit fournir des informations permettant aux utilisateurs de ses
états financiers d’évaluer :
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–– la nature, l’étendue et les effets financiers de ses participations dans


des partenariats et des entités associées, comprenant la nature et les
effets de sa relation contractuelle avec les autres investisseurs exerçant
un contrôle conjoint, ou une influence notable sur des accords de
coentreprise ou d’entité associée ;
–– la nature, et les changements dans les risques liés à ses participations
dans des coentreprises et entreprises associées.

5.3. Informations à fournir sur les entités


non consolidées
L’entité doit fournir des informations permettant aux utilisateurs de ses
états financiers :

153
4.  La consolidation


–– de comprendre la nature et l’étendue de ses intérêts dans des entités


structurées non consolidées ;
–– d’évaluer la nature, et les changements dans les risques liés à ses par-
ticipations dans des entités structurées non consolidées.

6. Les informations relatives aux parties


liées
Une partie liée est une entité (ou une personne physique) qui est liée à
l’entité qui établit ses états financiers.
Selon IAS 24, une partie est considérée comme étant liée à une entité
si directement ou indirectement la partie contrôle ou est contrôlée par
l’entité, ou a un contrôle conjoint ou est contrôlée conjointement ou
a une influence notable sur l’entité (pour les définitions de contrôle,
d’influence notable ou de contrôle conjoint voir les §  2, 3 et 4 de ce
chapitre). Elle est aussi considérée comme liée si la partie est un membre
de la direction de l’entité ou si la partie gère un régime de prestations
postérieures à l’emploi (voir chapitre 13 § 5).
IAS 24 prévoit notamment de fournir un certain nombre d’informa-
tions sur les transactions entre les parties liées dans les états financiers.
Les relations entre une société mère et ses filiales doivent être présen-
tées, qu’il y ait eu ou non des transactions entre elles.
Une entité doit indiquer la rémunération des principaux dirigeants,
en cumul, et pour chacune des catégories suivantes : avantages du per-
sonnel à court terme, avantages postérieurs à l’emploi, autres avantages
à long terme, indemnités de fin de contrat de travail, paiement fondé
sur les actions.
Si une entité a effectué des transactions entre parties liées pendant
les périodes couvertes par les états financiers, elle doit indiquer la nature
des relations entre les parties liées et fournir des informations sur les
transactions et les soldes, y compris les engagements, qui sont néces-
saires à la compréhension par les utilisateurs de l’impact potentiel de
la relation sur les états financiers. Les informations à fournir doivent
inclure au minimum :
–– le montant des transactions ;

154
–– le montant des soldes, y compris des engagements, leurs termes et
conditions, y compris l’existence éventuelle de garanties et la nature
de la contrepartie attendue lors du règlement et les modalités des
garanties données ou reçues ;
–– les provisions pour créances douteuses liées au montant des soldes ;
–– les charges comptabilisées pendant la période au titre des créances
douteuses sur parties liées.
Les informations à fournir doivent être communiquées séparément
pour chacune des catégories suivantes :
–– la société mère ;
–– les entités qui exercent un contrôle conjoint ou une influence notable
sur l’entité ;
–– les filiales ;
–– les entreprises associées ;
–– les coentreprises dans lesquelles l’entité est un coentrepreneur ;
–– les principaux dirigeants de l’entité ou de sa société mère ;
–– les autres parties liées.

7. Traitement des participations


dans les états financiers individuels
établis par l’entité en complément
des états financiers consolidés
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La norme IAS 27 révisée précise (§ 4) que « Les états financiers indi-


viduels sont ceux que présente une entité, et dans lesquels celle-ci
peut choisir de comptabiliser ses participations dans des filiales, des
coentreprises et des entreprises associées soit au coût, soit confor-
mément à IFRS 9 Instruments financiers, soit selon la méthode de
la mise en équivalence, décrite dans IAS 28 Participations dans des
entreprises associées et des coentreprises ». Les états financiers d’une
entité qui n’a pas de filiale, d’entreprise associée ou de participation
dans une coentreprise ne sont pas des états financiers individuels au
sens d’IAS 27.

155
4.  La consolidation


7.1. Traitement des participations


dans les filiales, les coentreprises
ou les entités associées
Quand des états financiers individuels sont établis, les participations
dans les filiales, les entités sous contrôle conjoint et les entités asso-
ciées, consolidées par intégration ou mise en équivalence dans les
états financiers consolidés doivent être comptabilisés soit au coût, soit
conformémement à IAS 39 ou IFRS 9 soit selon la méthode de mise en
équivalence (en dehors de celles qui sont classées en actifs appelés à être
cédés conformément à IFRS 5 – voir chapitre 11). Si des participations
dans les entités contrôlées conjointement et les entreprises associées
sont comptabilisées selon IAS 39 (ou IFRS 9) dans les états financiers
consolidés, elles doivent être comptabilisées de la même manière dans
les états financiers individuels de l’investisseur.
Les dividendes restent comptabilisés en résultat dans les comptes
individuels.

La société Kappa a fait l’acquisition le 1er janvier N – 2 de 27,5 % des actions


(soit 275 000 actions) de la société Iota pour 97 000 k€. Les frais d’acquisition
se sont élevés à 2 000 k€.
Au 31  décembre N, la situation nette comptable de la société Iota est de
350 000 k€ et le cours moyen de décembre N du titre en bourse est de 400 €.
Deux solutions sont donc possibles pour la comptabilisation des titres de parti-
cipation Iota dans le bilan de Kappa au 31 décembre N :

Comptabilisation au coût
Dans ce cas, les titres Iota figureront au bilan pour 97 000 + 2 000 = 99 000 k€.

Comptabilisation à la juste valeur


Le cours boursier peut être considéré comme une bonne approche de la juste
valeur des titres (45 % des titres sont la propriété des minoritaires et peuvent
être échangés en bourse). Dans ce cas les titres Iota figureront au bilan pour
275 000 × 400 = 110 000 k€.

Comptabilisation à la valeur d’équivalence


Comme la situation nette comptable de la société Iota est de 350 000 k€, dans
ce cas les titres Iota figureront au bilan pour 350 000 k€ × 27,5 % = 96 250 k€.

156
La même méthode doit être appliquée pour chaque catégorie de
titres. Les participations dans des filiales, entités sous contrôle conjoint
et entités associées classées comme actifs appelés à être cédés (confor-
mément à IFRS 5 – voir chapitre 11), doivent être comptabilisées confor-
mément à cette dernière norme, c’est-à-dire à la juste valeur, diminuée
des frais de cession.

7.2. Traitement des participations qui ne sont


ni des filiales, ni des coentreprises, ni des entités
associées
Les participations qui ne sont ni des filiales, ni des entités sous contrôle
conjoint ou des entités associées, et qui sont comptabilisées conformé-
ment à IAS 39 ou IFRS 9 dans les états financiers consolidés (voir cha-
pitre 6, § 2.2), doivent être évaluées de la même manière dans les états
financiers individuels de l’entité.

7.3. Informations devant figurer dans les états


financiers individuels et relatifs aux participations
Doivent notamment, être fournies les informations suivantes :
–– une description des méthodes utilisées pour comptabiliser les partici-
pations dans les filiales, les co-entreprises et entités associées ;
–– les raisons pour lesquelles une société mère n’établit pas de comptes
consolidés et ne présente que des états financiers individuels ;
–– la liste des principales participations dans les filiales, les co-entreprises, les
entités associées, comprenant, le nom, le pays d’implantation, le pour-
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centage de capital et s’il est différent, le pourcentage de droits de vote.

Test de connaissances

Pour chacune des 10 questions suivantes, choisissez la bonne réponse (une seule
réponse est possible).

Q1. Une société A possède 42 % des actions d’une société B dont 20 % du
capital est constitué d’actions à dividende prioritaire sans droit de vote,
50 % des actions d’une société  C (dont la société  X possède également »
157
4.  La consolidation


» 50 %), 30 % d’une société D et 10 % d’une société E. La société B possède


70 % des actions de la société  F et la société  D possède 90 % des actions
de la société G. Quelles sont les sociétés qui entrent dans le périmètre de
consolidation du groupe A ?
a) A, B, C, D, E, F, G.
b) A, B, C, D, F.
c) A, C, D.

Q2. Dans quel cas une société Alpha, filiale de la société Oméga, peut-elle,
conformément à IFRS 10, être exemptée de la consolidation ?
a) Quand elle a des activités dissemblables de celles des autres entreprises du groupe ;
b) Quand elle fait partie d’un groupe qui établit des comptes consolidés (la
société mère Oméga possède 55 % du capital de la société Alpha)
c) Dans aucun cas.

Q3. Comment est définie la notion de contrôle dans IFRS 10 ?


a) Le contrôle est le pouvoir de diriger les politiques financière et opérationnelle
d’une entreprise afin de tirer avantage de ses activités.
b) Le contrôle est le partage du contrôle d’une entreprise exploitée en commun
par un nombre limité d’associés ou d’actionnaires, de sorte que les politiques
financière et opérationnelle résultent de leur accord.
c) Un investisseur (investor) contrôle une entité détenue (investee) lorsqu’il a
des droits ou supporte des rendements variables du fait de son implication
avec l’entité détenue et a la capacité d’influer sur ces rendements grâce à son
pouvoir dans l’entité détenue.

Q4. Quand un contrôle est-il présumé exister selon IFRS 10 ?


a) Lorsque l’entreprise a disposé, au cours de la période, directement ou indirec-
tement, d’une fraction supérieure à quarante pour cent des droits de vote et
qu’aucun autre associé ou actionnaire ne détenait, directement ou indirecte-
ment, une fraction supérieure à la sienne.
b) Lorsqu’un investisseur a des droits effectifs qui lui confèrent la capacité actuelle
de diriger les activités pertinentes, à savoir les activités qui ont une incidence
importante sur les rendements de l’entité émettrice.
c) Lorsqu’une entité a une dépendance économique par rapport à un investisseur
(tels que les relations d’un fournisseur avec son principal client).

Q5. Que doit-on faire lorsque le contrôle d’une « filiale » est destiné
à être temporaire ?
a) ne pas consolider ;
b) consolider la filiale comme tout autre filiale ;
c) consolider la filiale en inscrivant ses actifs dans une rubrique « Actifs (ou groupe
d’actifs) appelées à être cédés » et ses passifs dans une rubrique « Passifs direc-
tement associés à des actifs (ou groupes d’actifs) destinés à être cédés ». »
158
» Q6. La société Alpha a fait l’acquisition le 1  janvier N–2 de 30 % du capital
er

de la société française Delta pour 2  607  000  €. Au 31  décembre N–3,


31  décembre N–2, 31  décembre N–1, 31  décembre N, les rubriques de
capitaux propres de la société Delta s’analysaient comme suit (en milliers
d’euros) :

N–3 N–2 N–1 N


Capital 5 000 5 000 5 000 5 000
Réserves 2 500 2 800 2 900 3 000
Résultat 800 900 1 100 600
Provisions réglementées * 600 500 400 1 000
* Provision pour hausse de prix et amortissements dérogatoires

Le taux de l’impôt est de 35 %. Quelle écriture de mise en équivalence


(écriture de consolidation du bilan en milliers d’euros) passe-t-on le
31 décembre N ?

La valeur d’équivalence au 31 décembre N se calcule à partir de l’actif net


retraité de la société Delta. Il y a lieu de tenir compte de l’impôt différé sur
les provisions pour hausse de prix et les amortissements dérogatoires.
a)

261 Titres Delta mis en équivalence 2 880 000


261 Titres Delta 2 607 000
106 Réserves Delta 93 000
120 Résultat Delta 180 000

b)

261 Titres Delta mis en équivalence 2 880 000


261 Titres Delta 2 607 000
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106 Réserves Delta 156 000


120 Résultat Delta 117 000

c)

261 Titres Delta mis en équivalence 2 775 000


261 Titres Delta 2 607 000
106 Réserves Delta – 129 000
120 Résultat Delta 297 000

Q7.  Comment peut être classée dans le cadre d’IFRS  11 une société
en participation (au sens de l’article 1871 du Code civil) ?
a) une activité conjointe ; »
159
4.  La consolidation


» b) un actif commun ;


c) une coentreprise.

Q8. Dans le cadre des normes IFRS quels sont les états financiers consolidés
qui doivent être établis ?
a) un état de situation financière et un état du résultat global consolidés ;
b) un état de situation financière, un état du résultat global et une annexe conso-
lidées ;
c) un état de situation financière, un état du résultat global, un état de variation
des capitaux propres, un tableau de flux de trésorerie consolidés et un état
comprenant les méthodes comptables et des notes explicatives.

Q9.  Quelle est, selon la norme IFRS  11, la méthode préférentielle


pour les co-entreprises ?
a) la consolidation proportionnelle ;
b) la mise en équivalence ;
c) aucune des deux méthodes.

Q10. Précisez dans quels cas il ne s’agit pas d’une entité liée au sens d’IAS 24 ?
a) si une personne ou un membre de la famille proche de cette personne fait
partie d’une société mère de l’entité présentant les états financiers ;
b) les deux entités sont des entités associées du même tiers ;
c) une entité est une entreprise associée ou coentreprise d’une filiale du groupe
dont l’autre entité fait partie.

Corrigés et commentaires p. 564.

160
Chapitre 5

Les regroupements
d’entreprises

L
es regroupements d’entreprises (c’est-à-dire le fait pour deux ou plu-
sieurs entreprises indépendantes de se réunir) couvrent, notamment
pour l’IASB non seulement l’apport d’une entité à une autre entité
(fusion, apport partiel d’actif) mais également les prises de contrôle d’une
entité par une autre (achat de titres, franchissements de seuils de contrôle).
Dans un regroupement d’entreprises, généralement l’une des enti-
tés acquiert tout ou partie du capital de l’autre en payant en liquidités
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les actionnaires de l’entité acquise. Parfois, l’acquisition ou la prise de


contrôle est obtenue en payant le prix d’acquisition en actions de l’ac-
quéreur (échange d’actions obtenu par offre publique d’échange, par
fusion ou par apport de titres).
En fait, la notion de regroupement d’entreprises est très large et peut
notamment recouvrir les opérations suivantes :
–– avec paiement pour les titres de la cible  : décaissement de liquidi-
tés, transfert d’autres actifs ou activités, reprise de dettes, émission de
titres remis en échange par l’acquéreur ;
–– sans paiement pour les titres de la cible : par contrat, par réduction de
capital de la cible, par disparition des droits de veto ou droits de vote
double des minoritaires, par obtention de droits de vote majorés.

161
5.  Les regroupements d’entreprises


L’IASB dans la norme IAS 22, aujourd’hui abrogée distinguait deux


types de regroupements d’entreprises : l’acquisition et la mise en com-
mun d’intérêts. Cette norme a fait l’objet d’une révision en mars 2004
et est devenue la norme IFRS  3 « Regroupement d’entreprises ». Cette
révision a conduit notamment à l’abandon de la mise en commun d’in-
térêts et a été suivie d’une seconde révision en janvier 2008 (avec appli-
cation à compter du 1er  juillet 2009), préparée conjointement avec le
FASB, portant notamment sur certains points relatifs à la mise en œuvre
de la méthode d’acquisition, au traitement des intérêts minoritaires et
aux variations de pourcentages d’intérêts.

1. Définitions et méthode
de comptabilisation
Un regroupement d’entreprises est défini par la norme IFRS 3 comme une
transaction ou tout autre événement au cours duquel un acquéreur
obtient le contrôle d’une ou plusieurs entreprises.
La norme IFRS 3 s’applique à tout regroupement d’entreprises, quelle
que soit sa forme juridique, à l’exception des opérations ou entités
apportées pour former un partenariat, à la simple acquisition d’un actif
ou d’un groupe d’actifs à une combinaison d’entités ou d’entreprises
sous contrôle commun, ou à l’acquisition, par une entité d’investisse-
ment (voir chapitre 4 § 2.2.2) d’une participation dans une filiale qui
doit être évaluée à la juste valeur par le biais du résultat net. Tous les
regroupements d’entreprises, à l’exception de ceux présentés ci-dessus
doivent être comptabilisés en appliquant la méthode d’acquisition.
Une entité déterminera si une transaction ou tout autre événement
est un regroupement d’entreprises en appliquant la définition donnée
dans la norme IFRS  3, qui exige que l’actif acquis et le passif assumé
constituent une entreprise1. Si les actifs acquis ne sont pas des entités,
l’entité effectuant le reporting comptabilisera la transaction ou tout autre
événement comme une acquisition d’actif (immobilisation, stock, ins-
trument financier…)

1 Une entreprise y est définie par IFRS 3 comme « un ensemble intégré d’activités et d’actifs, sus-
ceptible d’être exploité et géré dans le but de fournir un rendement sous forme de dividendes, de
coûts inférieurs ou d’autres avantages économiques directement aux autres détenteurs, sociétaires ou
participants ». Une réforme en cours au 1er janvier 2017 vise à expliciter cette définition (IFRS 3 annexe
B 7 à B 11).

162
2. Application de la méthode
d’acquisition
L’application de la méthode d’acquisition requiert les étapes suivantes :
–– identification de l’acquéreur ;
–– détermination de la date d’acquisition ;
–– évaluation et comptabilisation des actifs identifiables acquis, des pas-
sifs repris et des intérêts minoritaires (participations ne donnant pas
le contrôle) de l’entité acquise ;
–– évaluation et comptabilisation du goodwill (ou du profit provenant
de l’acquisition).

2.1. Identification de l’acquéreur
Dans chaque regroupement d’entreprise, l’une des entités intervenantes
doit être identifiée comme étant l’acquéreur. La norme IFRS 3 renvoie
à la norme IFRS 10 pour définir la notion de contrôle (voir chapitre 4,
§ 2). L’acquéreur dans un regroupement d’entreprise est donc celui qui
obtient le contrôle des autres entités ou activités qui se regroupent. Il est
à noter que l’acquéreur au sens juridique du terme n’est pas obligatoire-
ment l’acquéreur au sens de la norme IFRS 3.

Prenons le cas de quatre sociétés, les sociétés Alpha, Bêta, Gamma et Delta. La
société Bêta est une filiale de la société Alpha laquelle possède 60 % des actions
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et la société Delta est une filiale de la société Gamma qui possède 90 % des
actions. La société Bêta, dont le capital se compose de 100 000 actions, envisage
d’absorber la société Delta. À ce titre, elle va procéder à une augmentation de
capital de 150 000 actions qui seront remises aux actionnaires de Delta.
Qui est, dans ce cas, l’acquéreur ? On pourrait croire qu’il s’agit de la société
Alpha, puisque celle-ci contrôle la société Bêta et que cette dernière va absorber
la société Delta. Et pourtant, après l’acquisition, Alpha ne possédera plus que du
100 000 × 60 %
100 000 × 60 % = 24 %
250 000 = 24 %  capital de Bêta, alors que la société Gamma possédera
250 000
150 000 × 90 %
150 000 × 90 % = 54 % du capital de Betâ. C’est donc la société Gamma qui
250 000 = 54 %
250 000
doit être considérée comme étant l’acquéreur.

163
5.  Les regroupements d’entreprises


2.2. Détermination de la date d’acquisition


L’acquéreur doit également identifier la date d’acquisition qui est la
date à laquelle il obtient le contrôle de l’entité acquise.

Prenons le cas d’une société Alpha qui a acquis 51 % des actions et droit de
vote de la société Bêta le 1er  janvier N–2. Au 1er  janvier N, ces ceux sociétés
conviennent de fusionner, la société Alpha absorbant la société Bêta. Quelle est
la date d’acquisition pour la société Alpha ?
Au sens de la norme IFRS 10 « un investisseur contrôle une entité détenue
lorsqu’il a des droits ou supporte des rendements variables du fait de son impli-
cation avec l’entité détenue et a la capacité d’influer sur ces rendements grâce à
son pouvoir dans l’entité détenue » ; la prise de contrôle par Alpha de la société
Bêta est le 1er janvier N–2 (et non le 1er janvier N, qui correspond simplement à
une opération juridique). C’est donc à la date du 1er janvier N–2 que doit être
constaté le regroupement d’entreprises.

2.3. Évaluation et comptabilisation des actifs


et passifs identifiables
À la date d’acquisition, l’acquéreur doit comptabiliser, indépendam-
ment du goodwill, les actifs identifiables acquis, les passifs repris et
déterminer la part des intérêts minoritaires dans l’entité acquise.
Les actifs et passifs identifiables doivent correspondre aux éléments
définis dans le cadre conceptuel de l’IASB (voir chapitre 2, § 6) : « un
actif est une ressource contrôlée par l’entité du fait d’événements pas-
sés ; un passif est une obligation actuelle de l’entité de transférer une
ressource économique à la suite d’événements passés1. »
À la date d’acquisition, l’acquéreur classera ou indiquera l’actif iden-
tifiable acquis et le passif repris de façon à pouvoir appliquer plus tard
les autres IFRS. L’acquéreur fera ces classifications ou désignations en
tenant compte des modalités contractuelles, des conditions écono-
miques, des pratiques comptables utilisées et des autres conditions exis-
tant à la date d’acquisition.
L’acquéreur évaluera les actifs identifiables acquis et les passifs à leur
juste valeur à la date d’acquisition.

1  Définitions révisées.

164
Remarque
Les coûts directs liés à l’acquisition (autres que les frais d’émission des titres
émis en rémunération du regroupement d’entreprise, qui sont comptabilisés
en diminution des capitaux propres), sont constatés en charges de l’exercice
d’acquisition et non en tant que composante du prix payé en rémunération du
regroupement. n

Pour ce qui concerne les intérêts minoritaires, l’acquéreur les évaluera,


soit à leur juste valeur, soit à la quote-part des minoritaires dans l’actif net
identifiables de l’entité acquise (voir ci-après § 1.2.5 ci-dessous).

Remarque
Pour certains apports, il y a lieu de tenir compte notamment de règles particu-
lières :
– il est possible, contrairement à IAS 37 « Provisions, passifs éventuels et actifs
éventuels » de prendre en compte un passif éventuel (passif ne correspondant
pas à la définition du cadre conceptuel) dans les passifs repris : il est nécessaire
cependant il faut que la juste valeur puisse être mesurée avec fiabilité. Un cer-
tain nombre d’actifs et de passifs éventuels, tels qu’ils sont aujourd’hui définis
par IAS 37 répondraient désormais à la définition d’un actif ou d’un passif. Ces
actifs et ces passifs seraient comptabilisés en tant que tels dès lors qu’ils pour-
ront être évalués de manière fiable. Il n’y aurait donc plus de divergence entre
la comptabilisation des éventualités selon IAS 37 et IFRS 3 ;
–  l’impôt sur le résultat doit être comptabilisé conformément à IAS  12 (voir
chapitre 16) : il doit être tenu compte des impôts potentiels déterminés sur les
différences liées à l’acquisition ;
– les avantages au personnel doivent être évalués conformément à IAS 19 (voir
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

chapitre 13) ;
–  les paiements fondés sur des actions doivent être évalués conformément
à IFRS 2 (voir chapitre 13 § 8) ;
– les actifs destinés à être cédés doivent être évalués conformément à IFRS 5
(voir chapitre 11) ;
–  les contrats de location simple et d’assurance sont évalués sur la base des
conditions à la signature des contrats (à condition que les termes du contrat
ne soient pas modifiés)  : ainsi, si le contrat n’est pas aux conditions de mar-
ché, il sera comptabilisé comme une immobilisation incorporelle en cas de
contrat favorable ou en passif en cas de contrat défavorable ; certains contrats
aux conditions de marché peuvent aussi contenir une immobilisation incorpo-
relle  au titre d’avantages économiques futurs ou parce qu’ils permettent de
pénétrer un marché. n

165
5.  Les regroupements d’entreprises


Ainsi, la reconnaissance séparée des actifs, passifs et passifs éventuels


à la date d’acquisition doit s’effectuer en fonction des critères suivants :
–– dans le cas d’un actif autre qu’une immobilisation incorporelle, il
faut qu’il soit probable que des avantages économiques futurs iront
à l’acquéreur et que la juste valeur puisse être mesurée avec fiabilité ;
–– dans le cas d’un passif autre qu’un passif éventuel, il faut qu’il soit
probable qu’une sortie de ressources engendrant des avantages écono-
miques pour l’acquéreur soit exigée pour éteindre l’obligation et que
la juste valeur puisse être mesurée avec fiabilité ;
–– dans le cas d’une immobilisation incorporelle ou d’un passif éventuel,
il faut que la juste valeur puisse être mesurée avec fiabilité.

La société Delta, société anonyme au capital de 10 000 000 € (nominal 100 €),


envisage de prendre le contrôle (en faisant l’acquisition de 60 % des titres) de
la société Epsilon dont le bilan et quelques informations complémentaires vous
sont donnés ci-dessous.

Bilan société Epsilon (en k€)

Terrains 3 000 Capital 20 000


Constructions 12 000 Réserve légale 2 000
Matériels 21 000 Réserves réglementées 8 500
Stocks 14 000 Autres réserves 8 100
Créances 20 000 Dettes 33 000
Disponibilités 1 600
71 600 71 600

Informations complémentaires :
La valeur nominale des titres est de 100 €.
Les valeurs respectives des éléments d’actif identifiables sont de (en k€) :
• éléments incorporels identifiables : 4 000
• terrains : 5 000
• constructions : 18 000
• matériels : 24 000
• stocks : 15 000
Un goodwill sera dégagé : il représentera la valeur du fonds de commerce.
Les autres éléments du bilan sont évalués à leur valeur nominale.
Les impôts différés seront calculés au taux de 35 %.
Aucun dividende ne sera distribué.

166
Il y a lieu, lors d’une fusion (mais cela est vrai également lors d’une prise de
participation) d’évaluer l’actif net de la société absorbée.
Il y a donc lieu d’évaluer les actifs et passifs identifiables de la société Epsilon.

Biens identifiables (en milliers d’E) :


• éléments incorporels identifiables : 4 000
• terrains : 5 000
• constructions : 18 000
• matériels : 24 000
• stocks : 15 000
• créances : 20 000
• liquidités : 1 600
87 600

À déduire :
• dettes : 33 000
• fiscalité différée (*) : 5 600
38 600
(*)
Fiscalité différée :
• sur éléments incorporels : 4 000 × 35 % = 1 400
• sur terrains : 2 000 × 35 % = 700
• sur constructions : 6 000 × 35 % =  2 100
• sur matériels : 3 000 × 35 % =  1 050
• sur stocks : 1 000 × 35 % = 350
5 600
La valeur totale des biens identifiables est donc de : 87 600 – 38 600 = 49 000 k€.
Cet apport pourrait être constaté comme suit :

205 Immobilisations incorporelles 4 000


© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

211 Terrains 5 000


213 Constructions 18 000
215 Matériels 24 000
3 Stocks 15 000
4 Créances 20 000
5 Liquidités 1 600
1687 Impôts différés 5 600
4 Dettes 33 000
456 Société Epsilon 49 000
Apport de la société Epsilon

Il a lieu ensuite de répartir la valeur de l’apport des actifs et passifs identifiables


entre les intérêts de la société mère et les intérêts minoritaires.
Il revient  : 49  000 × 60 % =  29  400  k€ à la société Delta et 49  000 × 40 %
= 19 600 k€ aux intérêts minoritaires (intérêts non assortis de contrôle).

167
5.  Les regroupements d’entreprises


On passera l’écriture suivante :

456 Société Epsilon 49 000


1081* Intérêts de la société mère 29 400
1082* Intérêts minoritaires 19 600
Répartition de l’apport société Epsilon entre
les droits de la société mère et les intérêts
minoritaires

* Comptes créés pour les besoins de la consolidation. Numéros attribués par nos
soins.

2.4. Évaluation et comptabilisation du goodwill


Le terme « goodwill » est un mot de langue anglaise. Il a été traduit
en français par « survaleur », notamment dans le glossaire des termes
économiques et financiers établi par le ministère de l’Économie et des
Finances (JO 27 septembre 2000). Le goodwill est la différence (positive,
la différence négative se traduisant par badwill ou goodwill négatif ou
sous-valeur – voir ci-après § 2.7) entre la valeur globale d’un ensemble
acquis et la somme des éléments qui composent cet ensemble. En comp-
tabilité, notamment française, le goodwill peut être comptabilisé, selon
le cas, dans le fonds commercial (comptes individuels) ou dans l’écart
d’acquisition (comptes consolidés).
La norme IFRS  3 définit le goodwill comme un actif représentant
les avantages économiques futurs générés par des actifs acquis dans un
regroupement d’entreprises qui ne peuvent être individuellement iden-
tifiés et comptabilisés séparément.
L’acquéreur doit (IFRS 3 § 32) constater le goodwill à la date d’acqui-
sition comme la différence (excédent) entre :
–– le total de la valeur de la contrepartie transférée et de la part revenant
aux intérêts minoritaires (participations ne donnant pas le contrôle) ;
–– le montant net des actifs et passifs identifiables constatés.

168
Reprenons le cas présenté ci-dessus (§ 2.3) : la société Delta a fait l’acquisition
de 60 % de la société Epsilon pour 36 000 k€.
On peut déterminer le goodwill de la manière suivante :
Contrepartie transférée (coût d’acquisition) : 36 000
Intérêts minoritaires : 19 600
55 600
Actifs et passifs identifiables constatés : 49 000
Goodwill : 6 600
On pourrait également calculer de goodwill de la manière suivante :
Actifs et passifs identifiables constatés : 49 000
Quote-part revenant aux majoritaires : 49 000 × 60 % = 29 400
Contre partie transférée (coût d’acquisition) : 36 000
Goodwill : 36 000 – 29 400 = 6 600

On pourrait (dans le cadre d’une consolidation) passer l’écriture suivante :

207 Goodwill 6 600


1081* Intérêts de la société mère 6 600
Constatation du goodwill

*Compte créé pour les besoins de la consolidation. Numéro attribué par nos
soins.

On pourra ensuite compenser le compte « Intérêts de la société mère » par celui


des « Titres de participation Epsilon ». Il est à noter que la valeur des intérêts de
la société mère est égale, au moment de la prise de contrôle, à celle des titres
de participation acquis.
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

1081* Intérêts de la société mère 36 000


261 Titres de participation Epsilon 36 000
Élimination des titres : 29 400 + 6 600

*Compte créé pour les besoins de la consolidation. Numéro attribué par nos
soins.

Remarque
Dans le cadre d’une mise en équivalence (voir chapitre  4 §  3.2) la valeur de la
participation comprend le goodwill qui n’est dissocié, un éventuel goodwill négatif
(voir ci-dessous § 2.7) étant constaté en résultat pour la quote-part de l’investisseur
dans le résultat de l’entité associée ou du coentrepreneur. n

169
5.  Les regroupements d’entreprises


2.5. Évaluation des intérêts minoritaires


(participations ne donnant pas le contrôle)
à la juste valeur
La norme IFRS 3 (§ 19) autorise l’évaluation des intérêts minoritaires :
–– soit leur quote-part dans l’actif net identifiable de l’entité acquise ;
–– soit à la juste valeur.
Elle précise que « pour chaque regroupement d’entreprises, les com-
posantes des participations ne donnant pas le contrôle dans l’entreprise
acquise qui sont des titres représentant des droits de propriété actuels
qui donnent droit à leurs porteurs à une quote-part de l’actif net de
l’entité en cas de liquidation doivent, à la date d’acquisition, être éva-
luées par l’acquéreur :
–– soit à la juste valeur ;
–– soit pour la quote-part de l’actif net identifiable comptabilisé de l’en-
treprise acquise à laquelle donnent droit ces titres représentant des
droits de propriété actuels.
Toutes les autres composantes des participations ne donnant pas le
contrôle doivent être évaluées à leur juste valeur à la date d’acquisition,
à moins que des IFRS imposent une autre base d’évaluation ».
Si les intérêts minoritaires sont évalués à la juste valeur, il y a lieu de
comptabiliser la quote-part de goodwill revenant aux intérêts minoritaires.

Reprenons le cas présenté ci-dessus (§ 2.4). Supposons que les titres des inté-
rêts minoritaires sont évalués à la même valeur unitaire que ceux acquis par
la société Delta. La valeur de ces titres serait donc de 36  000 × 40 %/60 %
= 24 000. La quote-part de goodwill revenant aux minoritaires (dans le cadre
de leur évaluation à la juste valeur) serait donc de 24 000 – 19 600 = 4 400. On
passerait alors l’écriture complémentaire suivante :

207 Goodwill 4 400


1082* Intérêts minoritaires 4 400
Constatation de la part de goodwill revenant
aux minoritaires

* Compte créé pour les besoins de la consolidation. Numéro attribué par nos
soins.

170
Remarque
En l’absence d’élément contraire, le prix payé par l’acquéreur serait présumé constituer
la meilleure estimation de la quote-part de l’acquéreur dans la juste valeur de l’acquise.
Dans le cas d’une acquisition portant sur 100 % de l’entité acquise, l’acquéreur devrait
généralement utiliser la juste valeur à la date d’acquisition du prix payé pour déterminer
la juste valeur totale de l’acquise. Dans le cas d’une acquisition portant sur moins de
100 % de l’acquise à la date d’acquisition (que ce soit en une transaction unique ou en
plusieurs transactions), la juste valeur totale de l’acquise serait évaluée par extrapolation
du prix payé (ou si le prix payé ne constitue pas la meilleure évaluation, par extrapolation
de la juste valeur totale dégagée par une autre méthode plus pertinente). Ainsi, par
exemple, si une société A prend le contrôle d’une société B en faisant l’acquisition de
100 % des titres de la société B pour 1 000 k€, la juste valeur totale de la société B sera
estimée à 1 000 k€. Si elle prend, par ailleurs, le contrôle d’une société C en faisant
l’acquisition de 60 % des titres de la société C pour 1 200 k€, la juste valeur totale de la
société C sera estimée à 1 200/60 % = 2 000 k€. n

En fait, la révision de la norme sur les regroupements d’entreprises


(version janvier 2008) propose, de manière optionnelle, une approche
différente de l’évaluation du goodwill. Alors que la norme IFRS 3 (ver-
sion mars  2004) utilisait uniquement la méthode du « purchase good-
will » (ou goodwill partiel) correspondant à la méthode présentée au
§ 2.4 ci-dessus, la version de janvier 2008 d’IFRS 3 propose également la
méthode du « full goodwill » (ou goodwill total), utilisée aux États-Unis,
qui inclut la quote-part du goodwill revenant aux minoritaires. Dans
ce cas, le goodwill est évalué comme étant la différence entre la juste
valeur totale de l’entité acquise (et non pas uniquement le prix payé
pour la quote-part de l’acquéreur) et la juste valeur totale des actifs et
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des passifs identifiables acquis (et non pas uniquement la quote-part de


l’acquéreur dans cette juste valeur).

Si l’on reprend l’exemple présenté ci-dessus, le « full goodwill » serait déterminé


comme suit :
–– coût d’acquisition de la société Epsilon : 60 000
–– actifs et passifs identifiables acquis : 49 000
11 000
Ce goodwill revient à la société Delta pour 11 000 × 60 % = 6 600 k€ et aux
intérêts minoritaires (qui seront intégrés au bilan consolidé) pour 11 000 × 40 %
= 4 400 k€.

171
5.  Les regroupements d’entreprises


Remarque
Il est possible, bien entendu, de présenter des écritures regroupées pour les opérations
analysées dans les §  2.3, 2.4, et 2.5. On pourrait avoir alors simplement les deux
écritures suivantes :

205 Immobilisations incorporelles 4 000


207 Goodwill 11 000
211 Terrains 5 000
213 Constructions 18 000
215 Matériels 24 000
3 Stocks 15 000
4 Créances 20 000
5 Liquidités 900
1687 Impôts différés 4 900
4 Dettes 33 000
456 Société Epsilon 49 000 + 11 000 60 000
Apport de la société Epsilon

456 Société Epsilon 60 000


261 Titres de participation Epsilon 36 000
108* Intérêts minoritaires 60 000 × 40 % ou 24 000
19 600 + 4 400
Constatation de la part de goodwill revenant
aux minoritaires

* Compte créé pour les besoins de la consolidation. Numéro attribué par nos
soins. n

Il est à noter que, dans le cadre d’une fusion (ou d’une prise de participa-
tion à 100 % dans la filiale), on calculerait le goodwill de la même manière.

Reprenons le cas précédent et supposons que la société Delta envisage d’absor-


ber (fusionner avec) la société Epsilon. La valeur du titre Delta serait fixée à 150 €
(nominal 100 €) et il serait créé 400 000 actions Delta nouvelles pour rémunérer
l’apport réalisé par Epsilon.
L’écriture d’augmentation de capital serait la suivante et remplacerait la seconde
écriture présentée ci-dessus. L’écriture relative à la constatation des apports
serait la même que la première écriture présentée ci-dessus.

456 Société Epsilon 60 000


101 Capital social 400 000 × 100 40 000
1042 Prime de fusion 400 000 × 50 20 000
Augmentation de capital de la société Delta

172
On voit, par cet exemple, qu’il y a dans l’esprit de la norme IFRS 3 d’importantes
convergences entre une opération de fusion et une simple opération de prise de
contrôle par acquisition de titres.

2.6. Dépréciation du goodwill
Conformément à IFRS 3 et à IAS 36 (voir chapitre 12, § 4) l’entité doit, à
la clôture de chaque exercice estimer la valeur recouvrable du goodwill.
Si cette valeur est devenue inférieure à la valeur comptable du goodwill,
une perte de valeur doit être constatée.

Si, à la fin de l’exercice N, la valeur de goodwill pour la prise de participation sur


Epsilon est évaluée à 6 000 k€ (au lieu de 6 600 k€), il y aura lieu de constater
les écritures suivantes :
Au bilan :

120 Résultat 600


207 Goodwill 600
Perte de valeur : 6 600 – 6 000

Au compte de résultat :

6816 Dotations aux provisions pour pertes de 600


valeur du goodwill
120 Résultat 600
Perte de valeur
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Les tests de dépréciations doivent être effectués à la fin de chaque


exercice et à chaque fois qu’un événement ou des changements peuvent
conduire à une dépréciation. La dépréciation du goodwill ne peut être
reprise.

2.7. Évaluation et comptabilisation du profit


provenant de l’acquisition (ou goodwill négatif)
Si l’intérêt de l’acquéreur dans la juste valeur des actifs, passifs et passifs
éventuels identifiables dépasse le coût du regroupement d’entreprise,
l’acquéreur doit comptabiliser immédiatement en résultat l’excédent
apparaissant après la révision.

173
5.  Les regroupements d’entreprises


L’IASB (IFRS 3 version 2004, § 32 et 57) analysait le goodwill négatif


en quatre composantes :
–– existence de dettes éventuelles liées à l’acquisition de l’entité nouvelle
(cas notamment de charges de restructuration) si celles-ci n’ont pas
été prises en compte ;
–– erreurs dans la mesure de la juste valeur des éléments de l’actif et du
passif identifiables ;
–– écarts entre l’évaluation d’un élément de l’actif net identifiable déter-
miné selon une méthode autre que la juste valeur et la juste valeur de
cet élément ;
–– un vrai gain sur l’acquisition de l’entité.
Elle préconisait que soient retraitées les trois premières composantes
et que le goodwill négatif résiduel soit constaté dans le résultat de l’exer-
cice.
IFRS 3, version 2008 (§ 34 à 36), a une approche différente du trai-
tement du « goodwill négatif » appelé « bargain purchase » ou « bonne
affaire ». Le § 36 de la norme stipule qu’« avant de comptabiliser un pro-
fit sur une acquisition à des conditions avantageuses (gain on a bargain
purchase), l’acquéreur doit réexaminer s’il a correctement identifié tous
les actifs acquis et tous les passifs repris ; il doit également comptabiliser
tous les actifs ou passifs additionnels identifiés lors de ce réexamen ».

Supposons dans l’exemple développé au § 2.4 ci-dessus que le prix d’acquisition


de 60 % du capital de la société Epsilon ait été de 24 000 k€. On aurait eu le
calcul du goodwill négatif suivant (méthode du « purchase goodwill ») :
Coût d’acquisition de 60 % des actions de la société Epsilon : 24 000
Quote-part valeur comptable de l’actif net d’Epsilon :
49 000 × 60 % =  – 29 400
Quote-part écart d’évaluation : – 5 400
L’écriture suivante aurait été comptabilisée :

261 Titres de participation 5 400


209* Goodwill négatif 5 400
Goodwill négatif

* Compte propre à la consolidation. Numéro attribué par nos soins.

174
Si l’on considère que ce goodwill négatif s’explique par des justes valeurs trop
« ambitieuses », il est possible de corriger ces justes valeurs et le goodwill corres-
pondant. De même, s’il est possible d’évaluer les passifs éventuels de manière
fiable, la prise en compte de ces passifs devra être intégrée pour le calcul du
goodwill.
Supposons que l’écart d’évaluation dégagé au § 2.4 ci-dessus soit trop élevé de
1 500 k€ pour les terrains, de 3 000 k€ pour les constructions et de 2 000 k€
pour les immobilisations incorporelles (les écarts corrigeables portent plutôt sur
des biens non appelés à être cédés) et que la dette de restructuration soit de
4 000 k€, on corrigera la comptabilisation ainsi :

106 Réserves Epsilon 6 825


1687 Impôts différés (2  000 + 1  500 + 3  000 + 3 675
4 000) × 35 %
205 Immobilisations incorporelles 2 000
211 Terrains 1 500
213 Constructions 3 000
154 Provisions pour restructuration 4 000
Corrections écarts d’évaluation

106 Réserves Delta 6 825 × 60 % 4 095


108* Intérêts minoritaires 2 730
106 Réserves Epsilon 6 825
Affectation réserves Epsilon

209 Goodwill négatif 4 095


106 Réserves Delta 4 095
Imputation sur le goodwill négatif

* Compte propre à la consolidation. Numéro attribué par nos soins.

Le goodwill négatif est ainsi ramené à 5 400 – 4 095 = 1 305 k€ et sera comp-
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

tabilisé en résultat.
Au bilan :

209 Goodwill négatif 1 305


120 Résultat Delta 1 305
Reprise goodwill négatif

Au compte de résultat :

120 Résultat 1 305


778 Autres produits exceptionnels 1 305
Reprise goodwill négatif

175
5.  Les regroupements d’entreprises


Remarque
Si la méthode du « full goodwill » était utilisée dans l’exemple présenté ci-dessus, la
juste valeur totale de la société Epsilon serait estimée à 24 000/60 % = 40 000 k€.
Comme la valeur nette des actifs et passifs identifiables apportés est de 49 000 k€, le
« goodwill négatif » serait de 9 000 k€. La correction des actifs et passifs de 6 825 k€
ramènerait ce « goodwill négatif » à 2 175 k€ ; seule serait comptabilisée la quote-
part revenant à l’acquéreur, soit 2 175 × 60 % = 1 305 k€, soit la même valeur que
dans la méthode du « purchase goodwill ». n

2.8. Prise de contrôle d’une entité par lots


successifs
Dans un regroupement d’entreprises réalisé par étapes, l’acquéreur doit
réévaluer la participation qu’il détenait précédemment dans l’entreprise
acquise à la juste valeur à la date d’acquisition et comptabiliser l’éven-
tuel profit ou perte en résultat.
Ainsi, lors d’une acquisition par étapes, le goodwill est déterminé
(après la période d’évaluation) une fois pour toutes à la prise de contrôle.
Il en est de même des actifs et passifs identifiables évalués à la juste
valeur à la date de contrôle (les réévaluations éventuelles étant consta-
tées en résultat).

3. Informations à fournir
Pour chaque regroupement d’entreprises ayant eu lieu au cours d’une
période, l’acquéreur doit fournir les informations suivantes :
–– le nom et une description de l’entité acquise ;
–– la date d’acquisition ;
–– le pourcentage des participations conférant des droits de vote ;
–– les raisons qui ont conduit au regroupement et une description des
moyens que l’acquéreur a utilisé pour parvenir au contrôle de l’entité
acquise ;
–– une description des facteurs qui expliquent la constatation d’un
goodwill ;
–– la juste valeur à la date d’acquisition du prix payé ainsi que de la juste
valeur de chaque catégorie d’élément remis en rémunération de l’ac-
quise (trésorerie, immobilisations corporelles et incorporelles passifs
encourus, participations de l’acquéreur, etc.) ;

176
–– des indications sur les accords de contrepartie éventuelle et les actifs
compensatoires ;
–– des indications sur les créances acquises ;
–– les montants comptabilisés à compter de la date d’acquisition pour
chaque grande catégorie d’actifs acquis et de passifs repris ;
–– des indications sur les passifs éventuels pris en compte ;
–– le montant total du goodwill dont on s’attend à ce qu’il soit déduc-
tible fiscalement ;
–– une analyse des transactions qui sont comptabilisées séparément de
l’acquisition d’actifs et de la prise en charge de passifs ;
–– le montant du « goodwill négatif » imputé sur le résultat (avec indica-
tion de la ligne où ce montant est comptabilisé) ;
–– le montant de la participation ne donnant pas le contrôle dans l’en-
treprise acquise comptabilisée à la date d’acquisition et la base d’éva-
luation de ce montant, et pour chaque participation ne donnant pas
le contrôle dans une entreprise acquise évaluée à la juste valeur, les
techniques de valorisation et les principales variables des modèles uti-
lisés pour déterminer cette valeur ;
–– dans un regroupement d’entreprises réalisé par étapes, la juste valeur
à la date d’acquisition de la participation dans l’entreprise acquise
détenue par l’acquéreur immédiatement avant la date d’acquisition ;
–– le montant du résultat de l’entité acquise repris dans le résultat de la
période de l’entité acquéreur.
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Test de connaissances

Pour chacune des 10 questions suivantes, choisissez la bonne réponse


(une seule réponse est possible).

Q1. Qu’est-ce qu’une acquisition au sens d’IFRS 3 ?


a) une acquisition est un regroupement d’entités dans lequel les actionnaires des
entités concernées regroupent la totalité, ou la quasi-totalité, de leur actif net
et de leurs activités de telle sorte que les risques et les avantages du regroupe-
ment soient mutuellement partagés de façon durable et qu’aucune partie ne
puisse être identifiée comme l’acquéreur ;
»

177
5.  Les regroupements d’entreprises


» b) utés,ne l’acquéreur
acquisition est un regroupement d’entreprises dans lequel l’une des enti-
prend le contrôle de l’actif et des activités d’une autre entité,
l’entité acquise, en échange d’un transfert d’actifs, de la prise en charge d’un
passif ou de l’émission de titres de capitaux propres ;
c) une acquisition est le pouvoir de diriger les politiques financière et opération-
nelle d’une entité afin d’obtenir des avantages de ses activités.

Q2. Quels coûts encourus lors de l’acquisition d’une filiale, désignés ci-après,


doivent être, selon IFRS 3, comptabilisés dans le coût d’acquisition ?
a) les honoraires professionnels versés aux comptables, aux conseils juridiques,
aux évaluateurs et autres consultants intervenus pour effectuer l’acquisition ;
b) les coûts de fonctionnement du service chargé des acquisitions ;
c) aucun des coûts d’acquisition.

Q3.  La société Alpha prend le contrôle de la société Bêta en faisant


l’acquisition de 51 % des actions du capital de cette société. Comment, dans
les états financiers consolidés de la société Alpha, doivent être présentés les
terrains et constructions de la société Bêta (selon IFRS 3) ?
a) à la valeur comptable qu’ils ont dans les comptes de la société Bêta ;
b) à leur juste valeur (valeur de marché) dans les comptes de la société Bêta ;
c) à la valeur comptable qu’ils ont dans les comptes de la société Bêta majorée
de 51 % de la différence entre la juste valeur (valeur de marché) et la valeur
comptable.

Q4.  La société Alpha vient de prendre le contrôle de la société Gamma


en faisant l’acquisition pour 8 100 k€ de 60 % du capital de cette société.
Les actifs identifiables de la société Gamma sont évalués à 20 000 k€ et les
passifs identifiables à 13 000 k€. Quel est le montant du goodwill (méthode
du « purchase goodwill »), le taux d’impôt sur les sociétés étant de 33 1/3 % ?
a) 1 100 k€ ;
b) 3 900 k€ ;
c) 2 600 k€.

Q5. En reprenant les données de la question précédente, quel est le montant


du goodwill (méthode du « full goodwill ») ?
a) 2 000 k€ ;
b) 4 000 k€ ;
c) 6 500 k€.

Q6. Comment dans la norme IFRS 3 se déprécie le goodwill ?


a) linéairement sur 40 ans ;
b) on détermine chaque année la valeur du goodwill et l’on constate chaque
année la perte de valeur ;
c) il ne s’amortit jamais. »
178
» Q7. La société Alpha a pris le contrôle de la société Upsilon. Avec ses actifs
et ses passifs, la société Upsilon a apporté des actifs éventuels (carnets de
commandes, projets de développement) qui ont été valorisés et des passifs
éventuels (frais de restructuration notamment) également valorisés avec
fiabilité. Doit-elle au moment du regroupement :
a) comptabiliser les actifs éventuels et les passifs éventuels apportés ;
b) ne comptabiliser que les passifs éventuels apportés ;
c) ne comptabiliser ni actifs éventuels, ni passifs éventuels.

Q8.  La société Alpha a pris le contrôle de la société Omicron en faisant


l’acquisition de 75 % du capital. Les titres ont été acquis pour une valeur de
70 000 k€. L’actif net comptable de la société Omicron était de 80 000 k€.
La différence entre la juste valeur de certains actifs et leur valeur comptable
est ainsi détaillée :
–– différence sur immobilisations incorporelles évaluées
selon un marché actif : 6 000 k€
–– différence sur immobilisations corporelles : 3 000 k€
–– différences sur stocks : 1 800 k€
–– impôts différés sur plus-values (à 33 1/3 %) : 3 600 k€

Quel serait le montant du goodwill positif ?


a) 1 000 k€ ;
b) 7 650 k€ ;
c) 4 600 k€.

Q9. La société Alpha a pris le contrôle de 80 % du capital de la société Epsilon


et un goodwill négatif de 4 800 k€ a été constaté. La société Alpha envisage
de restructurer la société Epsilon, le coût de restructuration devant s’élever
à 6  000 k€ (taux de l’impôt 33 1/3 %). Quel sera le montant du goodwill
négatif (« bargain purchase » ou « bonne affaire ») ?
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a) 0 k€ ;
b) 1 600 k€ ;
c) 800 k€.

Q10. Quelle information selon IFRS 3 n’est pas obligatoire ?


a) le nom et la description des entités se regroupant ;
b) des informations sur les montants recourables et la perte de valeur du good-
will ;
c) les raisons qui ont conduit au regroupement et une description des moyens
que l’acquéreur a utilisé pour parvenir au contrôle de l’entité acquise.

Corrigés et commentaires p. 568.

179
Chapitre 6

Les instruments
financiers

L
a notion d’instruments financiers en IFRS est bien plus large
que celle qui lui est donnée notamment en France par l’article
L. 211-1 du Code monétaire et financier (issu de la loi 96-597 du
2 juillet 1996 de modernisation des activités financières et de l’ordon-
nance 2009-15 du 8 janvier 2009 relative aux instruments financiers).
Cet article stipule que les instruments financiers comprennent les « titres
financiers » (titres de capital émis par les sociétés par actions, titres de
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créance, à l’exclusion des effets de commerce et des bons de caisse, parts


ou actions d’organismes de placements collectifs) et les « contrats finan-
ciers » dénommés « instruments financiers à terme ».
En effet, les instruments financiers en IFRS peuvent comprendre des
actifs financiers non représentés par des titres ou des contrats, comme
les créances clients ou les liquidités et des passifs financiers comme
les dettes fournisseurs, les emprunts ou les crédits de trésorerie. Dans
les entreprises financières (banque et assurance) et non financières, ils
représentent une part importante (très importante pour les entreprises
financières) des actifs et des passifs.

181
6.  Les instruments financiers


1. Les instruments financiers


selon les normes IFRS
Dès 1989, l’IASB s’était engagée dans un projet d’élaboration d’une norme
globale relative à la comptabilisation, l’évaluation et la fourniture d’infor-
mation sur les instruments financiers. Une première phase a été finalisée en
1995 avec l’approbation de la norme IAS 32 « Instruments financiers : infor-
mations à fournir et présentation ». La deuxième phase a abouti en 1998
avec l’approbation d’une seconde norme (IAS 39 « Instruments financiers :
comptabilisation et évaluation »). Cette dernière a accru sensiblement l’uti-
lisation de la juste valeur dans la comptabilisation des instruments finan-
ciers. Depuis, les normes IAS 32 et 39 ont été révisées de nombreuses fois.
En 2005, elles ont été complétées par la norme IFRS 7 « Instruments finan-
ciers : informations à fournir » laquelle a remplacé une partie de la norme
IAS 32 ainsi que la norme IAS 30 alors consacrée aux informations à four-
nir dans les états financiers des banques et autres institutions financières.
Enfin, en 2008 à la demande notamment du G20 (déclaration du 2 avril
2009), à la suite de la crise financière, a été mis en chantier la révision de la
norme IAS 39 et son remplacement par une nouvelle norme IFRS 9 publiée
en plusieurs parties, en novembre 2009, octobre 2010, novembre 2013 et
juillet 2014, plus simple d’application et utilisable à compter du 1er janvier
2018, une application anticipée étant autorisée.
Dans cet ouvrage, nous présenterons les dispositions applicables de
la norme IFRS 9 (avec sous forme de remarques les caractéristiques essen-
tielles d’IAS 39, laquelle reste applicable jusqu’au 31 décembre 2017).
L’ensemble des quatre normes représente aujourd’hui (en volume)
près de 25 % de l’ensemble des normes IFRS (normes proprement dites
en dehors des interprétations, des bases de conclusions et des guides de
mise en œuvre qui y sont associés)1.
La norme IAS 32 a pour objectif :
–– de présenter les définitions des différentes catégories d’instruments
financiers et de clarifier la classification en dettes ou capitaux propres
des dits instruments ;

1  L’ensemble des normes, interprétations, bases de conclusions, guides de mise en oeuvre représente
4 704 pages (Red Book IASB). La partie A du Red Book 2016 est de 1 664 pages (un livre) contenant
les normes et les interprétations et la partie B est de 3 040 pages (un livre) contenant les documents
d’accompagnement, les guides d’application, les bases des conclusions, etc. Dans le Mémento Francis
Lefebvre IFRS 2017 (2195 p.), le chapitre relatif aux instruments financiers est développé sur 731 pages
(p.1109 à 1840).

182
–– de préciser les conditions selon lesquelles les instruments financiers
sont portés au bilan.
La norme IFRS 9 (et IAS 39) a pour objectif :
–– de présenter les méthodes de comptabilisation (et de décomptabilisa-
tion) des différentes formes de d’instruments financiers ;
–– d’analyser les méthodes d’évaluation des différentes formes d’instru-
ments financiers ;
–– d’exposer les méthodes spécifiques de comptabilisation des instru-
ments financiers dits de couverture.
La norme IFRS 7 a pour objectif de fournir une information :
–– sur l’impact des instruments financiers sur la situation financière et la
performance de l’entité ;
–– sur les risques auxquels l’entité est exposée, la provenance de ces
risques, sur le risque de crédit, le risque de liquidité et le risque com-
mercial.
Les normes IAS 32, 39, IFRS 7 et IFRS 9 sont des normes complexes
qui concernent toutes les fonctions de l’entité et qui ont un impact sur
un grand nombre de postes du bilan.
Elles ont la particularité d’être applicables à la fois par les entités
financières (banque et assurance), pour qui elles sont essentielles, et les
entités non financières. Pour nombre de ces dernières, pour lesquels
les actifs financiers ne comprenant que des créances clients et dépôts
bancaires, le passage d’IAS 39 à IFRS 9 ne changera rien à leur pratique.
Pour les entités financières et les entités non financières qui ont une
gamme d’activités plus étendues portant sur des instruments financiers,
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le passage d’IAS 39 à IFRS 9 devrait conduire à moins de volatilité dans


leurs résultats et être d’une application moins complexe.
Dans cet ouvrage consacré à la pratique des normes internationales
(dans leur ensemble), nous n’avons pas l’ambition d’examiner tous les
cas particuliers pouvant se présenter (et qui concernent, pour l’essentiel,
les établissements financiers et les compagnies d’assurance).
Les normes IAS 32, 39, IFRS 7 et IFRS 9 analysent les définitions rela-
tives aux instruments financiers, leur classification, la notion de juste
valeur dans les instruments financiers, la comptabilisation et l’évalua-
tion des instruments financiers, la décomptabilisation, les problèmes
posés par les instruments de couverture et les informations à fournir sur
ces instruments dans les états financiers.

183
6.  Les instruments financiers


2. Définitions relatives aux instruments


financiers
2.1. Notion d’instrument financier
Selon la norme IAS  32 « un instrument financier est un contrat qui
donne lieu à un actif financier d’une entité et à un passif financier ou à
un instrument de capitaux propres d’une autre entité ».

2.2. Notions d’actif financier et de passif financier


Un actif financier désigne l’un ou l’autre des actifs suivants :
–– trésorerie (liquidités) ;
–– instrument de capitaux propres d’une autre entité ;
–– droit contractuel de recevoir d’une autre entité de la trésorerie ou un
autre actif financier ;
–– droit contractuel d’échanger des instruments financiers avec une
autre entité à des conditions potentiellement favorables ;
–– contrat qui sera ou pourra être réglé en instruments de capitaux
propres d’une entité (instrument non dérivé dans lequel une entité va
recevoir un certain nombre d’instruments de capitaux propres ou ins-
trument dérivé qui sera réglé ou qui peut être réglé autrement que par
l’échange d’un montant fixé de trésorerie ou d’un autre actif financier
contre un nombre fixé d’instruments de capitaux propres de l’entité
elle-même).
Un passif financier désigne tout passif correspondant à une obliga-
tion contractuelle (ou à un contrat) :
–– de remettre de la trésorerie à une entité ou tout autre actif financier ;
–– d’échanger des instruments financiers avec une autre entité à des
conditions potentiellement défavorables ;
–– contrat qui sera ou pourra être réglé en instruments de capitaux
propres de l’entité elle-même (instrument non dérivé dans lequel
une entité va délivrer un certain nombre d’instruments de capitaux
propres ou instrument dérivé qui sera réglé ou pourra être réglé autre-
ment que par un montant de trésorerie ou d’autres actifs financiers
contre un nombre fixé d’instruments de capitaux propres de l’entité
elle-même).

184
Exemple

Sont des actifs financiers au sens des normes IAS 32, 39, IFRS 7 et IFRS 9, les valeurs
constatées dans les postes suivants du bilan à l’actif (selon l’article 821-1 du PCG) :
–– immobilisations financières (participations, créances rattachées à des partici-
pations, titres immobilisés de l’activité de portefeuille, autres titres immobilisés,
prêts, autres) ;
–– avances et acomptes versés sur commandes ;
–– créances (créances clients et comptes rattachés, autres, capital souscrit-
appelé, non versé) ;
–– valeurs mobilières de placement ;
–– instruments de trésorerie ;
–– disponibilités.
Sont des passifs financiers, les valeurs constatées dans les postes suivants du
bilan au passif (selon l’article 821-1 du PCG) :
–– emprunts obligataires convertibles ;
–– autres emprunts obligataires ;
–– emprunts et dettes auprès des établissements de crédit ;
–– emprunts et dettes financières diverses ;
–– avances et acomptes reçus sur commande en cours ;
–– dettes fournisseurs et comptes rattachés ;
–– dettes fiscales et sociales ;
–– dettes sur immobilisations et comptes rattachés ;
–– autres dettes ;
–– instruments de trésorerie.
Sont aussi des passifs financiers les droits, les options et les warrants (qui sont
instruments dérivés) donnant le droit d’acquérir un nombre fixé d’instruments
de capitaux propres de l’entité contre un montant fixé de n’importe quelle mon-
naie. Sont des instruments de capitaux propres si l’entité propose ces droits,
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options et warrants en proportion à tous les détenteurs existants de la même


catégorie de ses instruments de capitaux propres non dérivés.

Ne sont pas des instruments financiers au sens de l’IASB et ne sont


pas ainsi soumis aux règles des normes IAS 32, 39, IFRS 7 et IFRS 9 :
–– les titres de participation consolidés par intégration globale ou mise
en équivalence (voir IFRS 10 et 11 et IAS 28 chapitre 4 § 2, 3 et 4) ;
seuls les titres de participation non consolidés devant être considérés
comme des instruments financiers. Toutefois, les titres de participa-
tion de filiales, entités associées et co-entreprises consolidées peuvent
être comptabilisées conformément à IFRS 9 (IAS 39) dans les comptes
individuels (voir chapitre 4, § 7) ;

185
6.  Les instruments financiers


–– les contrats à terme fermes signés dans le cadre de regroupements


d’entreprises ;
–– les droits et obligations résultant d’un contrat de location (voir IAS 17
et IFRS 16 chapitre 10) ;
–– les actifs et passifs résultant d’avantages du personnel (voir IAS  19,
chapitre 13) ;
–– les contrats et obligation relevant de transactions dont le paiement
est fondé sur des actions (voir IFRS 2, chapitre 13, § 8) ;
–– les obligations en matière d’assurance (voir IFRS 4, chapitre 20, § 2.1) ;
–– les droits à des paiements pour rembourser l’entité des dépenses
qu’elle est tenue de faire pour éteindre un passif qu’elle comptabilise
comme provision selon IAS 37 (voir chap. 14) ;
–– les actifs non financiers, comme les stocks, les immobilisations cor-
porelles et incorporelles, les contrats sur marchandises (voir exemple
ci-dessous) à l’exception des contrats conclus en vue de faire l’objet
d’un règlement net en trésorerie ou en un autre instrument ­financier.

Exemple

La société Zêta a acquis en avril N sur Euronext Paris SA 10 contrats de 50 tonnes


métriques de blé (Contrat Corn Future) à échéance de septembre N+1. Si le
contrat a été passé dans le but pour l’entreprise (une meunerie) de s’assurer un
approvisionnement certain à un prix certain en N+1, la livraison étant attendue,
il ne s’agit pas d’un instrument financier. Si le contrat a été passé uniquement
pour se couvrir sur une opération ou pour s’assurer un profit sans attendre la
livraison, il s’agit d’un instrument financier.

2.3. Notion d’instrument de capitaux propres


Un instrument de capitaux propres désigne tout contrat mettant en évi-
dence un intérêt résiduel dans les actifs d’une entité après déduction de
tous ses passifs.
Les instruments de capitaux propres correspondent en fait aux
actions et titres assimilés de l’entité.
Pour IAS 32 (§ 16), un instrument financier (ou un composant d’ins-
trument financier) est un instrument de capitaux propres si, notamment :
–– il n’inclut pas d’obligation contractuelle de remettre de la trésorerie
ou un autre instrument financier à une autre entité ou d’échanger des

186
actifs ou des passifs financiers avec une autre entité dans des condi-
tions potentiellement défavorables pour l’émetteur (ce qui corres-
pond à un passif financier) ;
–– étant ou pouvant être réglé aux instruments de capitaux propres de
l’émetteur lui-même, il est un instrument non dérivé (pour la notion
d’instrument dérivé voir ci-après § 2.4) qui n’inclut pas d’obligation
contractuelle pour l’émetteur de fournir un nombre variable d’instru-
ments de capitaux propres (cas des bons de souscription par exemple)
ou est un instrument dérivé qui sera éteint par l’émetteur en échan-
geant un montant fixé de trésorerie ou un autre actif financier contre
un nombre déterminé de ses propres instruments de capitaux propres
(options sur actions par exemple).
Il est à noter que les participations ne donnant pas le contrôle (inté-
rêts minoritaires) doivent être considérés comme des capitaux propres
(voir chapitre 3, § 2.1.5). Il en résulte que les achats et ventes de parti-
cipations minoritaires dans des filiales doivent être traités comme des
réductions ou des augmentations de capitaux propres.

2.4. Notion d’instrument financier dérivé


La norme IFRS 9 (reprenant la définition d’IAS 39) définit par ailleurs
l’instrument financier dérivé (notion qui correspond à celle d’instru-
ment financier à terme développée par l’article L. 211-1 du Code moné-
taire et financier cité ci-dessus) :
« un dérivé est un instrument financier ou autre contrat présentant
les trois caractéristiques suivantes :
–– sa valeur varie en fonction de la variation d’un taux d’intérêt, du prix
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d’un instrument financier, du prix d’une marchandise, d’un cours


de change, d’un indice de prix ou de taux, d’une notation ou d’un
indice de crédit, ou d’une autre variable spécifiée, à condition que,
dans le cas d’une variable non financière, celle-ci ne soit pas spéci-
fique à l’une des parties au contrat (la variable étant parfois appelée
le « sous-jacent ») ;
–– il ne requiert aucun investissement net initial ou qu’un investisse-
ment net initial inférieur à celui qui serait nécessaire pour d’autres
types de contrats dont on pourrait attendre des comportements simi-
laires face à l’évolution des facteurs du marché ;
–– son règlement se fait à une date future ».

187
6.  Les instruments financiers


➢➢Exemples d’instruments dérivés


Types de contrats Sous-jacents
Contrat d’échange de taux (swaps de taux) Taux d’intérêt
Contrat d’échange de devises (swaps de devises) Cours de la devise
Option d’achat ou de vente acquise ou cédée portant Taux d’intérêt
sur des titres d’État
Option sur les devises Cours de la devise
Option sur marchandises Cours des marchandises
Option sur actions sur marché organisé Cours des actions
ou traitée de gré à gré
Contrat à terme ferme sur marché organisé Taux d’intérêt
(type Euronext Liffe) lié à des intérêts produits
sur des titres d’État
Achat ou vente à terme ferme de taux d’intérêt Taux d’intérêt
traité de gré à gré (Forward rate agreement)
ou accord de taux futur

Les instruments financiers, en définitive, se répartissent en deux


catégories :
–– les instruments financiers dits « primaires » tels les créances, les dettes,
les instruments de capitaux propres émis par une autre entité ;
–– les instruments financiers dérivés tels les swaps, les options, les achats
et ventes à terme qui constituent des instruments financiers « secon-
daires ».

2.5. Notion de dérivé incorporé


Un dérivé incorporé est une composante d’un instrument hybride (ou
composé)1 qui inclut également un contrat hôte non dérivé, ce qui a
pour effet de faire varier une partie des flux de trésorerie de l’instru-
ment composé d’une manière analogue à celle des flux de trésorerie d’un
dérivé autonome. Si un dérivé est attaché à un instrument financier mais
qu’il est contractuellement transférable indépendamment de cet instru-
ment ou que la contrepartie diffère de celle de cet instrument, ce dérivé
n’est pas un dérivé incorporé, mais un instrument financier distinct.
La norme IFRS 9 (§  4.3.2) précise que lorsqu’un contrat hybride
a comme contrat hôte un actif financier, il n’est pas décomposé. Par

1  Un instrument composé est constitué d’une dette et d’un instrument de capitaux propres. Son trai-
tement relève d’IAS 32. Un instrument hybride est constitué d’un contrat hôte (dette par exemple) et
d’un ou de plusieurs dérivés.

188
contre, pour tout dérivé incorporé, lorsque le contrat hôte est un pas-
sif financier ou un élément non financier le dérivé incorporé doit être
séparé du contrat hôte et comptabilisé en tant que dérivé, si et seule-
ment si :
–– les caractéristiques économiques et les risques du dérivé incorporé
ne sont pas étroitement liés aux caractéristiques économiques et aux
risques du contrat hôte ;
–– un instrument séparé comportant les mêmes conditions que le dérivé
incorporé répondrait à la définition d’un dérivé ;
–– l’instrument hybride (composé) n’est pas évalué à la juste valeur avec
enregistrements des variations de la juste valeur en résultat net.

Remarque
IAS 39 § 11 prévoyait une séparation du dérivé incorporé et du contrat hôte,
à la fois lorsque le contrat hôte est un actif financier ou un passif financier ou
un élément non financier à la condition que les exigences présentées ci-dessus
soient respectées. n

Si un dérivé incorporé est séparé du contrat hôte, le contrat hôte pro-


prement dit doit être comptabilisé soit selon la norme IFRS 9 (ou IAS 39)
s’il est lui même un instrument financier, soit selon d’autres normes
appropriées s’il n’est pas un instrument financier.

Exemples de dérivés incorporés comptabilisés séparément


du contrat hôte
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1. Option de vente d’un instrument de capitaux propres.


2. Option d’achat incorporé à un instrument de capitaux propres.
3. Option de report de terme d’une dette.
4.  Paiements, pour un emprunt ou un contrat d’assurance (contrat hôte) en
intérêts ou principal indexés sur la valeur des actions.
5.  Paiements, pour un emprunt ou un contrat d’assurance (contrat hôte) en
intérêts ou principal indexés sur la valeur de marchandises.
6. Faculté de conversion en capitaux propres incorporée à un instrument d’em-
prunt (cas des obligations convertibles).
7. Option d’achat ou de vente sur un emprunt émis avec une prime d’émission
ou de remboursement importante (obligation à coupon zéro par exemple).

189
6.  Les instruments financiers


Exemples de dérivés incorporés non comptabilisés séparément


du contrat hôte

1. Dérivé incorporé lié à un taux d’intérêt qui peut faire varier le montant d’inté-
rêts payé ou reçu sur le contrat d’emprunt (un emprunt à taux variable ne
peut être traité comme un emprunt à taux fixe comportant un dérivé incor-
poré).
2. Taux plancher ou plafond incorporé à un instrument d’emprunt.
3. Flux de paiement d’intérêt ou de principal en monnaie étrangère.
4. Option de remboursement anticipé.

Si une entité est tenue de séparer de son contrat hôte un dérivé


incorporé mais qu’elle se trouve dans l’incapacité d’évaluer séparé-
ment le dérivé incorporé à la date de son acquisition ou à une date
ultérieure de clôture, elle doit traiter l’intégralité du contrat composé
instrument financier à la juste valeur par le biais du résultat net. Il
est à noter, cependant, que dans le cas d’un contrat hybride inscrit à
l’actif, le dérivé incorporé ne doit pas être séparé de son contrat hôte.

3. Classification des instruments


financiers
La norme IFRS 9 effectue la classification suivante des actifs financiers
(en trois catégories) :
–– les actifs financiers évalués au coût amorti ;
–– les actifs financiers évalués à la juste valeur par le biais des autres élé-
ments du réstultat global ;
–– les actifs financiers évalués à la juste valeur par le biais du résultat
net.
Pour ce qui concerne les passifs financiers, elle ne distingue que deux
catégories :
–– les passifs financiers évalués au coût amorti ;
–– les passifs financiers évalués à la juste valeur par le biais du résultat
net.

190
La classification doit s’effectuer (IFRS 9 § 4.1) sur la base à la fois du
modèle économique d’entreprise économique (business model)1 utilisé
par l’entité pour la gestion de ses actifs (et passifs) financiers et les carac-
téristiques contractuelles des flux de trésorerie de l’actif (ou du passif)
financier.
La norme souligne que le business model doit être examiné en pre-
mier et que les caractéristiques contractuelles des flux de trésorerie ne
doivent être examinées que pour les actifs financiers qui peuvent être
évalués au coût amorti, sur la base de ce business model.
Il faut ajouter à cette classification, la classification liée à la compta-
bilité de couverture.

Remarque
La norme IAS 39 (§  9) avait défini quatre catégories d’instruments financiers
(à laquelle il faut ajouter les instruments financiers de couverture) :
–– les actifs financiers et passifs financiers à la juste valeur par le biais du résultat
global ;
–– les placements détenus jusqu’à leur échéance ;
–– les prêts et créances ;
–– les actifs financiers disponibles à la vente.
•  Les actifs ou passifs financiers à la juste valeur par le biais de l’état du résultat
global sont des actifs ou passifs financiers :
–– classifiés comme détenus à des fins de transaction, c’est à dire acquis ou
encourus principalement en vue d’être vendus ou rachetés dans un proche
avenir, ou faisant partie d’un portefeuille d’instruments financiers présen-
tant des indications d’un profil récent de prise de bénéfices à court terme,
ou dérivés (à l’exception d’un dérivé contrat de garantie financière ou ins-
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trument de couverture désigné et efficace), ou encore il s’agit de la contre-


partie d’un acquéreur dans un regroupement d’entreprises ;
–– désignés par l’entité lors de sa comptabilisation initiale, comme étant à la
juste valeur par le biais de l’état du résultat global (dans le cas ou ce classe-
ment conduit à des informations plus pertinentes).
•  Les placements détenus jusqu’à leur échéance sont des actifs financiers non
dérivés, assortis de paiements déterminés ou déterminables et d’une échéance
fixée, que l’entité a l’intention manifeste et la capacité de c­ onserver.

1  Il n’y a pas de définition « officielle » de la notion de business model. On peut toutefois définir (Wiki-
pédia) le business model ou modèle d’entreprise comme une représentation synthétique censée décrire
les aspects majeurs de l’activité entreprise par une organisation, tant au niveau de ses finalités que des
ressources et moyens déployés.

191
6.  Les instruments financiers


•  Les prêts et créances sont des actifs financiers non dérivés à paiements déter-
minés ou déterminables qui ne sont pas cotés sur un marché actif.
•  Les actifs financiers disponibles à la vente sont des actifs financiers non déri-
vés classés ainsi ou non classés comme prêts et créances, placements détenus
jusqu’à leur échéance, actifs financiers à la juste valeur par le biais de l’état
de résultat global.
À cette classification, il y avait lieu d’ajouter également celle des passifs financiers
autres que les passifs détenus à des fins de transaction (lesquels étaient évalués à
la juste valeur par le biais du résultat global). Ces autres passifs financiers étaient
évoqués dans le § 47 d’IAS 39 relatif à l’évaluation des autres passifs financiers.
Cette classification ne s’appuyait pas formellement, comme pour IFRS 9, sur le
business model utilisé par l’entité et sur le mode d’évaluation correspondant.
Toutefois, pour la catégorie des actifs financiers à la juste valeur et pour les
placements détenus jusqu’à leur échéance, IAS 39 précisait l’objet de leur
utilisation (« acquis ou encouru principalement en vue d’être vendu ou racheté à
court terme », pour les actifs financiers à la juste valeur classifié comme détenus
à des fins de transaction ; « que l’entité a l’intention manifeste et la capacité
de conserver jusqu’à leur échéance » pour les placements détenus jusqu’à leur
échéance). D’autre part, les actifs financiers disponibles à la vente représentaient
dans IAS 39 une catégorie résiduelle (cette catégorie comprenait les actifs
financiers autres que ceux classés comme des actifs financiers à la juste valeur
par le biais du résultat global, des placements détenus jusqu’à leur échéance
et des prêts et créances). Ces actifs disponibles à la vente étaient évalués à la
juste valeur, les variations de cette juste valeur étant enregistrés dans les autres
éléments du résultat global. Au contraire, dans IFRS 9, la catégorie résiduelle
est la catégorie des actifs financiers évalués à la juste valeur par le résultat net. Il
n’y a donc pas de correspondance entre les catégories d’IAS 39 et celles d’IFRS
9. Pour classifier ses actifs financiers, chaque entité devra évaluer ses modèles
économiques correspondants. Toutefois, pour les sociétés non financières,
l’évaluation peut être relativement simple, car leurs actifs financiers peuvent
ne comprendre que les créances clients et les dépôts bancaires pour lesquels
l’évaluation au coût amorti est probable. n

3.1. Actifs ou passifs financiers évalués


au coût amorti
Un actif financier doit être évalué au coût amorti si les deux conditions
suivantes sont réunies :
–– la détention de l’actif s’inscrit dans un business model dont l’objectif
est de détenir des actifs afin de percevoir les flux de trésorerie contrac-
tuels ;

192
–– les conditions contractuelles de l’actif financier donnent lieu, à des
dates spécifiées, à des flux de trésorerie qui correspondent unique-
ment à des remboursements de principal et à des versements d’inté-
rêts sur le principal restant dû.
Tout passif financier doit être évalué au coût amorti à l’exception :
–– des passifs financiers à la juste valeur par le biais du résultat net, les-
quels (y compris les dérivés) seront évalués à la juste valeur (voir ci-
après § 3.2 et 3.3) ;
–– des passifs financiers qui prennent naissance dans le cas où un trans-
fert d’actif financier ne répond pas aux conditions de décomptabilisa-
tion ou lorsque l’approche du lien conservé s’applique ;
–– des contrats de garantie financière ;
–– des engagements de prêt à un taux d’intérêt inférieur à celui du mar-
ché ;
–– de la contrepartie éventuelle reconnue par l’acquéreur dans un regrou-
pement d’entreprise.
Toutefois (IFRS 9 § 4.1.5 et 4.2.2), une entité peut, lors de la comp-
tabilisation initiale, désigner un actif financier (ou un passif financier)
comme étant évalué à la juste valeur par résultat net ou par autres élé-
ments du résultat global si cela élimine ou réduit significativement une
incohérence qui, autrement, découlerait de l’évaluation d’actifs ou de
passifs ou de la comptabilisation des gains et des pertes sur des bases
différentes.

Exemples d’instruments financiers évalués au coût amorti


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–– créances clients ordinaires, effets à recevoir et à payer ainsi que prêts consentis
par des banques ou d’autres tiers ;
–– placements dans des instruments de dette non convertibles ;
–– obligations à taux fixe ou variable émises par l’entité ;
–– dettes fournisseurs, y compris celles libellées en monnaie étrangère ;
–– prêts et emprunts aux filiales ou aux entreprises associées payables à vue.

193
6.  Les instruments financiers


3.2. Actifs financiers évalués à la juste valeur


par le biais des autres éléments du résultat global
Un actif financier doit être évalué à la juste valeur par le biais des autres
éléments du résultat global si les deux conditions suivantes sont rem-
plies :
–– l’actif financier s’inscrit dans un business model dont l’objectif est
atteint à la fois par la collecte des flux de trésorerie contractuels et la
vente d’actifs financiers ;
–– les conditions contractuelles de l’actif financier donnent lieu, à des
dates spécifiées, à des flux de trésorerie qui correspondent unique-
ment à des remboursements de principal et à des versements d’inté-
rêts sur le principal restant dû.
La norme IFRS 9 ne présente pas de classification de passifs finan-
ciers évalués à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat
global.

Exemples d’actifs financiers évalués à la juste valeur par le biais


des autres éléments du résultat global

–– placements en actions non détenues à des fins de transaction ;


–– certains titres de créances (notamment des passifs d’assurance).

3.3. Actifs ou passifs financiers évalués


à la juste valeur par le biais du résultat net
Un actif financier ou un passif financier qui ne remplit pas les condi-
tions pour être évalué au coût amorti, ou à la juste valeur par le biais des
autres éléments du résultat global doit être évalué à la juste valeur par le
biais du résultat net.
L’entité peut aussi, lors de la comptabilisation initiale, désigner irré-
vocablement un actif ou un passif financier comme étant évalué à la
juste valeur par le biais du résultat net lorsque, ce faisant, elle aboutit à
des informations d’une pertinence accrue.

194
Exemples d’instruments financiers évalués à la juste valeur
par le biais du résultat net

–– placements en instruments de capitaux propres dont les cours sont publiés ;


–– swap de taux d’intérêt qui génère un flux de trésorerie positif ou négatif ;
–– engagement à terme d’achat d’une marchandise ou d’un instrument finan-
cier, susceptible d’être réglé en trésorerie ;
–– options et contrats à terme ;
–– placements dans des titres de dette convertibles ;
–– dette perpétuelle.

3.4. Classification liée à la comptabilité


de couverture
La norme IFRS 9 (comme le faisait la norme IAS 39) distingue aussi les
éléments couverts et les instruments de couverture :
–– un élément couvert est un actif, un passif, un engagement ferme, une
transaction future prévue ou un investissement net dans une entité
étrangère, qui expose l’entité à un risque de variation de juste valeur
ou de variation de flux de trésorerie futurs ;
–– un instrument de couverture est un dérivé désigné ou (pour une cou-
verture du seul risque de variation des taux de change) un actif ou
passif financier non dérivé dont on s’attend à ce que la juste valeur ou
les flux de trésorerie compensent les variations de juste valeur ou de
flux de trésorerie d’un élément couvert désigné.

3.5. Affectation en passifs ou en capitaux propres


des instruments financiers composés (hybrides)
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Pour IAS 32 § 28, (ou IFRS 9 § 4.3 ou IAS 39 § AG 28), l’émetteur d’un
instrument financier composé (ou hybride) doit classer l’instrument ou
ses différentes composantes lors de la comptabilisation initiale en tant
que passif ou que capitaux propres conformément à la substance de
l’accord contractuel et aux définitions d’un passif financier, d’un actif
financier et d’un instrument de capitaux propres.

Exemple

La société Zêta a émis des actions de préférence. À l’émission, il est prévu une
date de rachat spécifique ou au gré du porteur. Ces actions doivent être affectées
en passifs financiers. Lorsque les actions de préférence ne sont pas rachetables,

195
6.  Les instruments financiers


le classement approprié est déterminé par les autres droits qui peuvent leur
être attachés. Lorsque les distributions aux porteurs d’actions de préférence, à
dividende cumulatif ou non, sont à la discrétion de l’émetteur, les actions sont
des instruments de capitaux propres (cas des actions de préférence à dividende
prioritaire sans droit de vote créées conformément à l’article L. 228-11 du Code
de commerce).

Si l’instrument financier contient à la fois un élément de passif et


un élément de capitaux propres, l’émetteur de l’instrument doit évaluer
séparément les différentes composantes de l’instrument.

Exemple

Au début de l’année N, la société Zêta a émis 20 000 obligations convertibles


en actions. Ces obligations, d’une durée de trois ans, sont émises au pair pour
une valeur de 100 € chacune, ce qui donne un produit total de 2 000 000 €. Les
intérêts, de taux nominal de 5 %, sont payables sur une base annuelle, à terme
échu. Chaque obligation est convertible à tout moment jusqu’à son échéance
en deux actions ordinaires. À l’émission des obligations, le taux d’intérêt préva-
lant sur le marché pour des emprunts similaires sans option de conversion est
de 6 %.
Pour attribuer une valeur à chacune des composantes  : dettes et capitaux
propres, il faut attribuer à la composante la plus facile à évaluer (souvent l’ins-
trument de dettes) un montant et à l’autre composante le montant résiduel.
Valeur actualisée du principal : 2 000 000 × 1,06–3 = 1 679 239
1 – 1, 06– 3 =
Valeur actualisée des intérêts : 2 000 000 × 5 % × -------------------------- 267 301
-
0, 06
Total de la composante passif : 1 946 540
Composante capitaux propres (par différence) : 53 460
Produit de l’émission obligataire : 2 000 000

3.6. Intérêts, dividendes, pertes et profits


Les intérêts, dividendes, profits et pertes liés à un instrument financier
ou à une composante constituant un passif financier doivent être comp-
tabilisés à titre de produit ou de charge en résultat net. L’entité doit
comptabiliser les distributions aux porteurs d’instruments de capitaux
propres directement dans les capitaux propres. Les coûts de transaction
d’une transaction sur capitaux propres doivent être comptabilisés en
déduction des capitaux propres.

196
Exemple

Si la société Zêta a émis des actions de préférence classées en capitaux propres,


les dividendes versés sur ces actions doivent être imputées en capitaux propres.
Si ces actions sont classées en passifs financiers, les dividendes doivent être clas-
sés en charges de la même manière que les intérêts sur une obligation sont
présentés dans le résultat.

Si une partie des actions est inscrite en passif financier et l’autre en


capitaux propres, intérêts et dividendes doivent être analysés et inscrits,
pour leur part respective en résultat ou en diminution des capitaux
propres.
Les dividendes classés en charges peuvent être présentés dans le ou
les états du résultat net et des autres éléments du résultat global, soit
avec les intérêts liés à d’autres passifs, soit comme un élément distinct
(IAS 32 § 40).

3.7. Actions propres
Selon IAS  32 §  33, si une entité fait l’acquisition de ses propres ins-
truments de capitaux propres, ces instruments (actions rachetées ou
actions propres) doivent être déduits des capitaux propres. Aucun résul-
tat ne doit être constaté sur ce rachat.

Exemple

Si nous reprenons le bilan de la société Danone, (présenté dans le chapitre 3,


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§ 2.5), les fonds propres 2015 de cette société s’analysent comme suit :
Capital164
Primes4 132
Bénéfices accumulés 11 454
Écarts de conversion (1 177)
Autres résultats directement enregistrés en capitaux propres (260)
Actions propres et options d’achat (call Danone) (1 707)
Capitaux propres – part du Groupe 12 606
Intérêts ne conférant pas le contrôle 63
Capitaux propres 12 669

197
6.  Les instruments financiers


3.8. Compensation d’un actif et d’un passif


financier
IAS 32 (§  43) impose la présentation d’actifs et passifs financiers sur
une base nette lorsque ceci reflète les flux de trésorerie futurs attendus
par une entité associée au règlement de deux ou plusieurs instruments
financiers séparés. Lorsqu’une entité a le droit de recevoir ou de payer
un montant net unique et qu’elle a l’intention de le faire, elle n’a, en
fait, qu’un seul actif ou passif financier. Dans d’autres circonstances, les
actifs et passifs financiers sont présentés séparément les uns des autres
en accord avec leurs caractéristiques en tant que ressources ou obliga-
tions de l’entité.
Selon IAS 32 § 42, un actif et un passif financier doivent être com-
pensés et le solde net doit être présenté au bilan lorsqu’une entité :
–– dispose d’un droit (ou état de la situation financière) juridiquement
exécutoire de compenser les montants comptabilisés ;
–– envisage soit de régler le montant net soit de réaliser l’actif et de régler
le passif simultanément.
Si les conditions ne sont pas remplies, les actifs et les passifs finan-
ciers sont présentés séparément les uns des autres en accord avec leurs
caractéristiques en tant que ressources ou obligations de l’entité.

Exemple 1

La société Zêta doit à la société Oméga une somme de 4 000 000 € payable


par quart (soit 1 000 000 € à chaque fois) à la fin de chaque trimestre (31 mars,
30 juin, 30 septembre et 31 décembre). Par ailleurs, la société Oméga doit à la
société Zêta une somme de 3 000 000 € payables en 2 fois (soit 1 500 000 €
à chaque fois) le 30 juin et le 31 décembre. L’intention de compenser les paie-
ments au 30 juin et au 31 décembre peut être démontrée. Ainsi la société Zêta
pourra ne comptabiliser sa dette sur Oméga qu’à hauteur de 2  000  000  d’€
(échéances du 31  mars et du 30  septembre) et comptabilisera sa créance sur
Oméga pour 1 000 000 € (c’est-à-dire deux fois la différence entre 1 500 000 €
et 1 000 000 € aux échéances du 30 juin et 31 décembre).

198
Exemple 2

La société Zêta a émis une dette à long terme à taux variable combinée avec
un swap de taux d’intérêt qui permet de considérer que la dette est une dette
à long terme à taux fixe. L’ensemble correspond donc à un instrument synthé-
tique qui ressemble à une dette à taux fixe. Toutefois, chacune des composantes
de cet instrument représente un droit ou une obligation contractuel assorti de
ses propres termes et conditions et pouvant être transféré ou réglé séparément.
L’instrument synthétique ne correspond pas aux conditions fixées ci-dessus et
la compensation n’est pas possible. L’emprunt à long terme et le swap de taux
d’intérêt doivent être présentés séparément.

4. Reclassements des actifs financiers


Une entité peut reclasser les actifs financiers concernés (d’une caté-
gorie à l’autre) si et seulement si elle modifie son « business model »
pour la gestion des actifs financiers. Ces reclassements devraient être
exceptionnels. Si une entité reclasse des actifs financiers, elle doit appli-
quer le reclassement de manière prospective à compter de la date du
reclassement. Elle ne doit pas retraiter les gains comptabilisés précé-
demment, ni les pertes ou les intérêts. Si elle reclasse un actif financier
de sorte qu’il soit mesuré à la juste valeur, la juste valeur est déterminée
à la date du reclassement. Tout gain ou perte résultant de la différence
entre la valeur comptable antérieure et la juste valeur est comptabilisée
en résultat. Si elle reclasse un actif financier afin qu’il soit évalué au
coût amorti, sa juste valeur à la date de reclassement devient sa nou-
velle valeur comptable. Le reclassement d’un passif financier n’est pas
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­autorisé.

Exemples

•  L’entité a des passifs en vertu de contrats d’assurance dont l’évaluation


intègre des informations actuelles (comme l’autorise le paragraphe 24 d’IFRS 4
« Contrats d’assurance »), et des actifs financiers qu’elle considère comme liés
qui autrement seraient évalués au coût amorti. L’option pour une évaluation à la
juste valeur est réductrice d’incohérence.
•  L’entité dispose d’actifs financiers, de passifs financiers ou des deux qui ont
en commun un risque, tel qu’un risque de taux d’intérêt, qui donne lieu à
des variations en sens contraire de la juste valeur qui tendent à se compenser.

199
6.  Les instruments financiers


Toute­fois, seuls quelques-uns des instruments seraient évalués à la juste valeur


par le biais du résultat net (c’est-à-dire sont des dérivés). Il peut également
s’agir du cas où les conditions de la comptabilité de couverture ne sont pas
remplies. L’évaluation de tous les actifs et passifs financiers ayant en commun
le risque est réducteur d’incohérence.
•  L’entité dispose d’actifs financiers, de passifs financiers ou des deux qui ont en
commun un risque, tel qu’un risque de taux d’intérêt, qui donne lieu à des varia-
tions en sens contraire de la juste valeur qui tendent à se compenser, et l’entité
ne remplit pas les conditions requises pour la comptabilité de couverture parce
qu’aucun des instruments n’est un dérivé. De plus, en l’absence de comptabilité
de couverture, il existe une incohérence notable dans la comptabilisation des
profits et des pertes. Par exemple :
–– l’entité a financé un portefeuille d’actifs à taux fixe par des emprunts obliga-
taires à taux fixe, et les variations de la juste valeur tendent à se compenser. La
comptabilisation des actifs et des emprunts obligataires à la juste valeur par le
biais du résultat net corrige l’incohérence qui pourrait résulter de l’évaluation
des actifs à la juste valeur et des emprunts obligataires au coût amorti ;
–– l’entité a financé un groupe spécifique de prêts par l’émission d’obligations
négociées, et les variations de la juste valeur tendent à se compenser. Si, en
outre, l’entité achète et vend régulièrement les obligations, mais n’achète et ne
vend les prêts que rarement, voire jamais, le fait de comptabiliser les prêts et
les obligations à la juste valeur par le biais du résultat net élimine l’incohérence
quant au moment de la comptabilisation des profits et des pertes qui résulterait,
autrement, de l’évaluation des prêts au coût amorti et des obligations à la juste
valeur.

Remarque
La possibilité de reclassement a été introduite par la révision de la norme IAS 39
en 2008 (après la crise financière faisant suite à la faillite de Lehman Brothers).
Elle n’était possible que pour les actifs financiers classés dans la catégorie « à la
juste valeur par le résultat net », à l’exception des dérivés et des instruments
volontairement classés dans cette catégorie.
IAS 39 permettait simplement, en présentant tous les cas possibles ou
impossibles, le reclassement vers la catégorie des actifs financiers à la juste
valeur par le biais du résultat global, à l’exception d’un reclassement possible
des actifs disponibles à la vente dans la catégorie des prêts et créances. IFRS 9
est beaucoup plus concis, en faisant référence au modèle économique, à des
principes plutôt qu’à des règles précises. n

200
5. Comptabilisation et évaluation initiales
des instruments financiers
5.1. Comptabilisation initiale
Une entité doit comptabiliser un actif ou un passif financier lorsqu’elle
devient partie aux dispositions contractuelles de l’instrument. Quand
une entité comptabilise pour la première fois un instrument financier,
elle doit le classer au coût amorti ou à la juste valeur par le biais des
autres éléments du résultat global ou par résultat net.

Exemple

Le 1er décembre N, la société Zêta s’est portée acquéreur de 20 options d’achat


sur le contrat notionnel (option on euro notional future sur Euronext), échéance
mars N + 1, pour un prix d’exercice de 109. La prime payée s’élève à 0,80 % par
option, soit un montant de 20 × 100 000 × 0,80 % = 16 000 €.
On comptabilisera à cette date l’opération comme suit :
01.12.N
52 Instruments de trésorerie – Options de taux 16 000
d’intérêt
512 Banque 16 000
Acquisition de 20 options d’achat au cours
de 0,80

Il reste à noter que la comptabilisation doit être effectuée, éventuellement pour


mémoire, pour tous les instruments financiers, même s’il n’y a aucun versement
de liquidités.
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5.2. Évaluation initiale d’actifs


et de passifs financiers
Sauf pour les créances commerciales (qui doivent être évaluées au prix
de transaction), lors de la comptabilisation initiale, l’entité doit évaluer
un actif financier ou un passif financier à sa juste valeur, majorée ou
minorée, dans le cas d’un actif financier ou d’un passif financier qui
n’est pas à la juste valeur par le biais du résultat net, des coûts de tran-
saction directement attribuables à l’acquisition ou à l’émission de l’actif
ou du passif financier.
Cependant, si la juste valeur de l’actif financier ou du passif finan-
cier lors de la comptabilisation initiale diffère du prix de transaction,

201
6.  Les instruments financiers


l’entité doit comptabiliser la différence entre la juste valeur à la date de


la comptabilisation initiale et le prix de transaction comme un profit ou
une perte en résultat net.

Exemple

Le 1er juin N, la société Zêta a fait l’acquisition, en vue d’un placement à long


terme, de 1 000 obligations Lambda au cours de 15 € l’unité. Les frais d’acquisi-
tion se sont élevés à 500 € plus une TVA récupérable de 100 €. Le coût d’acqui-
sition est donc de 1 000 × 15 + 500 = 15 500 €. On passera l’écriture suivante :
1.6.N
2711 Titres immobilisés – Actions 15 500
4456 État, TVA déductible 100
512 Banque 15 600
Acquisition 1 000 titres Lambda

Si les obligations Lambda étaient des titres évalués à la juste valeur (valeurs mobi-
lières de placement pouvant être cédées dès que l’opportunité se présente), cette
juste valeur des titres au moment de l’acquisition serait de 1 000 × 15 = 15 000 €
et les coûts de transaction devraient être constatés en charges. On aurait alors
l’écriture suivante :
1.6.N
503 Valeurs mobilières – Actions 15 000
6271 Frais sur titres (achat, vente, garde) 500
4456 État, TVA déductible 100
512 Banque 15 600
Acquisition 1 000 titres Lambda

Remarque
Dans IAS 39, l’évaluation initiale d’un actif ou d’un passif financier était effectuée
(§ 43) « à sa juste valeur majorée, dans le cas d’un actif ou d’un passif financier
qui n’est pas à la juste valeur par le biais du résultat, des coûts de transaction
directement imputables à l’acquisition ou à l’émission de l’actif ou du passif
financier ». n

202
6. Évaluation et comptabilisation
postérieures à l’acquisition
des instruments financiers
Les actifs financiers doivent être, selon leur classification, évalués au
coût amorti, à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat
global ou à la juste valeur par le biais du résultat net. Les passifs finan-
ciers doivent être, selon leur classification, évalués au coût amorti ou à
la juste valeur par le biais du résultat net.

6.1. Cas des actifs financiers évalués


à la juste valeur (par le biais du résultat net
ou des autres éléments du résultat global)
Selon le cas, l’entité doit constater les variations de juste valeur soit dans
le résultat net de la période (dans le cas d’actifs financiers évalués à la
juste valeur par le biais du résultat net) soit dans les autres éléments du
résultat global (dans le cas d’actifs financiers évaluées à la juste valeur
par le biais des autres éléments du résultat global).

Exemple 1

En reprenant l’exemple des options d’achat de la société Zêta acquis le


1er  décembre N (voir ci-dessus §  5.1) en supposant que le cours soit de 0,90
au 31 décembre N, on dégagerait une plus-value de 20 × 100 000 × (0,90 % –
0,80 %) = 2 000 €.
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La comptabilisation de cette opération s’effectuerait de la manière suivante (sauf


cas de couverture) :
31.12.N
52 Instruments de trésorerie – Option de taux 2 000
d’intérêt
768 Autres produits financiers (plus-value 2 000
sur instruments de trésorerie)*
Plus-value sur les 20 options d’achat acquises
en décembre

*  Il peut être souhaitable d’une part de séparer dans le résultat, les plus-values latentes des
plus-values définitives, et d’autre part de pouvoir analyser ces plus-values – ou moins-values –
(sur valeurs mobilières de placement négociables, sur créances rachetées, sur instruments de
trésorerie, par exemple).

203
6.  Les instruments financiers


Si cette option est cédée le 1er mars N+1 au cours de 0,95, on dégagerait une
nouvelle plus-value de 20 × 100  000 × (0,95 % – 0,90 %) =  1  000  € et l’on
comptabiliserait la cession comme suit.
1.3.N + 1
512 Banque 19 000
52 Instruments de trésorerie – Options 18 000
de taux d’intérêt 16 000 + 2 000
768 Autres produits financiers (plus-value 1 000
sur instruments de trésorerie)
Cession des 20 options 20 × 100  000
× 0,95 %

Exemple 2

Supposons que la société Zêta ait fait le 1er février N l’acquisition de 12 % du


capital de la société Oméga pour 1 000 000 €. Les titres sont des placements en
instruments de capitaux propres. Au 31 décembre N, la juste valeur de ces titres
est de 1 100 000 €. On pourrait passer l’écriture suivante :
31.12.N
261 Titres de participation Oméga (non conso- 100 000
lidés)
107 Écart d’évaluation sur instruments 100 000
financiers*
1 100 000 – 1 000 000

* Nom et numéro de compte attribué par nos soins.


Si ces titres étaient vendus le 1er juin N+1 pour 1 080 000 €, on aurait la comp-
tabilisation suivante :
1.6.N + 1
512 Banque 1 080 000
775 Produits des cessions d’éléments 1 080 000
d’actifs
Cession titres Oméga
1.6.N + 1
675 Valeur comptable des éléments d’actifs 1 000 000
cédés
107 Écart d’évaluation sur instruments finan- 100 000
ciers
261 Titres de participation Oméga 1 100 000
(non consolidés)
Valeur comptable

La plus-value constatée dans le résultat en N+1 sera donc de 1  080  000 –


1 000 000 = 80 000 €.

204
Remarque
Dans IAS 39, les actifs financiers, y compris les dérivés, autres que les prêts et
créances, les placements détenus jusqu’à leur échéance, les instruments de
capitaux propres qui n’ont pas de prix coté sur un marché actif et dont la juste
valeur ne peut être évaluée de manière stable, sont évalués à leur juste valeur,
sans aucune déduction au titre des coûts de transaction.
Quant aux actifs qui sont désignés comme éléments couverts, ils sont soumis
à l’évaluation selon les dispositions de la comptabilité de couverture (voir ci-
après § 8) n

6.2. Cas des actifs financiers évalués


au coût amorti
Le coût amorti doit être calculé selon la méthode du taux d’intérêt effec-
tif. Il correspond donc à la valeur actuelle calculée à partir des données
d’entrée suivantes :
–– les flux de trésorerie attendus sur la durée de vie restante de l’instru-
ment ;
–– le taux d’intérêt effectif, qui sert de taux d’actualisation.
Le coût amorti ne s’applique pas à l’acquisition des actifs (voir ci-des-
sus § 5.1 et 5.2), lesquels sont évalués à la juste valeur (majorée ou non
des coûts d’acquisition, selon le classement de l’actif) ni à la déprécia-
tion des actifs (voir ci-dessous § 6.5).
Le coût amorti est le montant auquel est évalué l’actif financier
ou le passif financier lors de sa comptabilisation initiale, diminué des
remboursements en principal, majoré ou diminué de l’amortissement
cumulé, calculé par la méthode du taux d’intérêt effectif, de toute diffé-
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rence entre ce montant initial et le montant à l’échéance, et diminué de


toute réduction (opérée directement ou via un compte de correction de
valeur) pour dépréciation ou irrécouvrabilité.
Le taux d’intérêt effectif est le taux qui actualise exactement les sor-
ties ou entrées de trésorerie futures estimatives sur la durée de vie prévue
de l’instrument financier ou, selon les cas, sur une période plus courte
de manière à obtenir la valeur comptable nette de l’actif financier ou du
passif financier. Pour calculer le taux d’intérêt effectif, l’entité doit esti-
mer les flux de trésorerie en prenant en considération toutes les moda-
lités contractuelles de l’instrument financier (par exemple, options de
remboursement anticipé, de rachat anticipé et autres options similaires)
mais ne doit pas tenir compte des pertes sur crédit futures. Ce calcul

205
6.  Les instruments financiers


inclut l’intégralité des commissions et des points payés ou reçus entre


les parties au contrat, qui font partie intégrante du taux d’intérêt effec-
tif, des coûts de transaction et de toutes les autres primes positives ou
négatives. Les flux de trésorerie et la durée de vie prévue d’un groupe
d’instruments financiers analogues sont présumés pouvoir être estimés
de façon fiable. Toutefois, dans les rares cas où il n’est pas possible d’es-
timer de façon fiable les flux de trésorerie ou la durée de vie prévue d’un
instrument financier (ou d’un groupe d’instruments financiers), l’entité
doit utiliser les flux de trésorerie contractuels relatifs à l’intégralité de la
durée du contrat de l’instrument financier (ou du groupe d’instruments
financiers).
Les estimations des flux de trésorerie qui servent de données d’entrée
correspondent à des valeurs attendues. Par conséquent, les estimations
des montants et de l’échéancier des flux de trésorerie sont le résultat
d’un calcul d’espérance mathématique, les différents scénarios étant
pondérés par leurs probabilités respectives.
La méthode du taux d’intérêt effectif détermine la répartition des
produits et charges d’intérêts. Le taux d’intérêt effectif utilisé à cette fin
reflète les modalités de paiements d’intérêts sur l’instrument financier
stipulées dans le contrat (c’est-à-dire quelle fraction du taux d’intérêt
contractuel fait l’objet, le cas échéant, de révisions).
Ces actifs doivent être soumis à un test de dépréciation (voir ci-après
§ 6.5).

Exemple de calcul du taux effectif

Un emprunt de 1  000 obligations de nominal 100  € est effectué au taux de


3,3 % sur 20 ans, la valeur de remboursement des obligations étant de 110 €,
alors que la valeur d’émission était de 95 €. Il y a lieu de tenir compte de frais
d’émission pour 2 858 €.
Par rapport à la valeur de remboursement, le taux de l’emprunt est de :
3,3 % × 100
------------------------------- = 3 %.
110 0,03
L’annuité constante de remboursement est  : 110 × 1  000 × ------------------------------
1 – 1,03– 20
= 7 393,73 €.
Le taux effectif est le taux i pour lequel 95 × 1 000 – 2 858
– 1(1 + i)– 20
= 7 393,73 × 1--------------------------------
i
On trouve i = 5 %

206
Exemple de comptabilisation

La société Zêta a prêté le 1er avril N une somme de 300 000 € au taux de 1 %


remboursables par amortissements constants (soit 60  000  €) sur 5  ans à son
personnel.
Le 1er avril N, ce prêt a été évalué à 267 815 € soit un taux effectif de 5 %.
267 815 = (60 000 + 300 000 × 1 %) × (1,05)–1 + (60 000 + 240 000 × 1 %)
× (1,05)–2 + (60 000 + 180 000 × 1 %) × (1,05)–3 + (60 000 + 120 000 × 1 %)
× (1,05)–4 + (60 000 + 60 000 × 1 %) × (1,05)–5
Le 1er avril N+1, le coût amorti (le premier cinquième ayant été remboursé) sera
de 218 206 €.
218 206 = (60 000 + 240 000 × 1 %) × (1,05)–1 + (60 000 + 180 000 × 1 %)
× (1,05)–2 + (60 000 + 120 000 × 1 %) × (1,05)–3 + (60 000 + 60 000 × 1 %) ×
(1,05)–4
Pour ce prêt, il faut envisager aux 1er avril N et N+1 les comptabilisations sui-
vantes :
1.4.N
2743 Prêts au personnel 300 000
512 Banque 300 000
Prêt attribué

6866 Dotations dépréciations des éléments 32 185


financiers
29743 Dépréciation des prêts au personnel1 32 185
Ajustement au coût amorti 300  000
– 267 815

1.4.N + 1
512 Banque 60 000
2743 Prêts au personnel 60 000
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7626 Revenus des prêts 3 000


Remboursement en capital

29743 Dépréciation des prêts au personnel 10 391


7866 Reprises sur dépréciations 10 391
éléments financiers
Ajustement de l’écart d’évaluation
Nouvel écart : 240 000 – 218 206 = 21 794
32  185 – 21  794 =  10  391  : 10  391
= 267 815 × 5 % – 3 000 (intérêts payés)

1  Il est possible de constater toute dépréciation soit directement en créditant le compte d’instruments
financiers correspondant soit par un compte de correction de valeur spécifique. Nous avons choisi cette
seconde solution en utilisant un compte de dépréciation d’instrument financier.

207
6.  Les instruments financiers


Remarque
Dans IAS 39, les prêts et créances et les placements détenus jusqu’à leur
échéance, sont évalués au coût amorti. Les instruments de capitaux propres qui
n’ont pas de prix coté sur un marché actif et dont la juste valeur ne peut être
évaluée de manière stable sont évalués au coût. n

6.3. Cas des passifs financiers à la juste valeur


Les règles applicables à l’évaluation des actifs financiers à la juste valeur
s’appliquent aux passifs financiers évalués à la juste valeur (voir ci-­
dessus § 6.1.)

Exemple

La société Zêta a vendu à découvert le 1er avril N une option de taux d’intérêt


sur cinq contrats (option on notional future sur Euronext Liffe) de 100 000 €. La
valeur de l’option était le 1er avril de 0,90. Elle est le 31 décembre N de 0,80.
Le profit sur cet instrument dérivé est donc de 5 ×100 000 × (0,90 – 0,80) %
= 500 € et sera ainsi comptabilisé.
31.12.N
52 Instruments de trésorerie 500
768 Autres produits financiers – Plus-value 500
sur instruments de trésorerie
Profit latent sur option de taux d’intérêt

Remarque
Dans IAS 39, seuls les passifs financiers à la juste valeur par le biais de l’état de
résultat global, doivent être mesurés à la juste valeur, à l’exception d’un passif
dérivé lié devant être réglé par remise d’un instrument de capitaux propres non
coté dont la juste valeur ne peut être évaluée de façon fiable, ou les dérivés liés à
ces instruments de capitaux propres, qui doivent être évalués au coût.
Tous les autres passifs financiers sont évalués au coût amorti. n

6.4. Cas des passifs financiers au coût amorti


Les règles applicables à l’évaluation des actifs financiers au coût amorti
s’appliquent aux passifs financiers évalués au coût amorti (voir ci-dessus
§ 6.2).

208
Exemple

Reprenons l’exemple présenté ci-dessus au 6.2 (exemple de calcul du taux effec-


tif). Un emprunt de 1 000 obligations de nominal 100 € est effectué au taux de
3,3 % sur 20 ans, la valeur d’émission des obligations étant de 95 € et la valeur
de remboursement de 110 €. Il y a lieu de tenir compte de frais d’émission pour
2 858 €. Le taux effectif est de 5 %.
On peut ainsi établir le tableau de l’emprunt comme suit :

Intérêts Remboursement Remboursement Valeur


Dates
à 5 % intérêts capital nette
Émission 92 142
Émission + 1 an 4 607 3 300 4 070 89 379
Émission + 2 ans 4 469 3 178 4 180 86 490
On passera en N+1 les écritures suivantes :

661 Charges d’intérêts 4 469


164 Emprunt 4 469
Intérêts à 5 %

164 Emprunt 3 178 + 4 180 7 358


512 Banque 7 358
Annuité : capital + intérêt

Au moment de l’émission, le 1er janvier N, le compte « Emprunt » avait été cré-


dité de : 95 × 1 000 – 2 858 = 92 142 €.
Au 31 décembre N+1, le solde sera de : 92 142 + 4 469 – 7 358 = 89 379 €.

Comme dans le cas d’IAS 39, selon la méthode d’évaluation proposée,


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une entité serait tenue de tenir compte de l’estimation initiale des pertes
sur créances attendues pour calculer le coût amorti d’un actif financier et de
répartir ce montant sur la durée de vie attendue de celui-ci. Les obligations
de présentation proposées reflètent cette méthode et visent à favoriser la
transparence des différents facteurs qui ont une incidence sur les produits
d’intérêts, les charges d’intérêts et les ajustements liés à l’expérience qui
sont attribuables à des révisions d’estimations de flux de trésorerie.

6.5. Dépréciation et irrécouvrabilité d’actifs


financiers
Le modèle proposé par l’IASB dans IFRS 9 est basé sur les pertes atten-
dues (expected loss) avec trois niveaux possibles de dépréciation.

209
6.  Les instruments financiers


L’entité doit, à la date de clôture, évaluer les pertes de crédit atten-


dues pour un instrument financier à un montant correspondant aux
pertes de crédit attendues pour la durée de vie si le risque de crédit
de l’instrument financier en question a augmenté de façon importante
depuis la comptabilisation initiale.
Sauf dans le cas des actifs financiers dépréciés dès leur acquisition ou
leur création, les pertes de crédit attendues doivent être évaluées par le
biais d’une correction de valeur pour pertes (dépréciation) à un mon-
tant correspondant :
–– aux pertes de crédit attendues pour les 12 mois à venir (pertes de cré-
dit attendues des cas de défaillance dont un instrument financier peut
faire l’objet dans les 12 mois suivant la date de clôture) ;
–– aux pertes de crédit attendues pour la durée de vie (pertes de cré-
dit attendues de la totalité des cas de défaillance dont un instrument
financier peut faire l’objet au cours de sa durée de vie).
Une correction de valeur pour perte (dépréciation) d’un montant cor-
respondant aux pertes de crédit attendues pour la durée de vie doit être
comptabilisée pour un instrument financier si le risque de crédit de l’ins-
trument financier en question a augmenté de façon importante depuis la
comptabilisation initiale. Si le risque de crédit n’a pas augmenté de façon
importante, la correction de valeur pour pertes (la dépréciation) est éva-
luée au montant des pertes de crédit attendues pour les 12 mois à venir.
Le modèle d’analyse de la dépréciation d’IFRS 9 distingue trois phases :
–– dès l’investissement, l’entité comptabilise les pertes attendues sur 12
mois et le produit financier (intérêt) est calculé sur la base du montant
brut de l’instrument ;
–– dans un deuxième temps, si le risque de crédit augmente sensible-
ment et que le risque de crédit n’est pas considéré comme faible, les
pertes prévues sur la durée du prêt doivent être reconnues et le pro-
duit financier (intérêt) est calculé sur la base du montant brut de l’ins-
trument ;
–– dans un troisième temps, si la qualité du crédit se détériore au point
que la recouvrabilité du principal est menacée, le produit financier
(intérêt) est calculé sur la base du montant de l’instrument net de la
dépréciation et la perte attendue sur la durée du prêt continue d’être
provisionnée.
IFRS 9 prévoit par ailleurs une méthode simplifiée pour les créances
clients et les créances locatives.

210
Exemple d’application

Le document de référence 2015 de la Société Générale p. 281 (sur http://www.


societegenerale.com/fr) distingue trois niveaux dans l’analyse relative au risque
de crédit :
« Les actifs financiers concernés seront répartis en trois catégories en fonction
de la dégradation progressive du risque de crédit observée depuis leur comp-
tabilisation initiale et une dépréciation devra être enregistrée sur les encours de
chacune de ces catégories selon les modalités suivantes :

Étape 1 :
•  tous les actifs financiers concernés seront initialement enregistrés dans cette
catégorie ;
•  une dépréciation pour risque de crédit sera comptabilisée à hauteur des pertes
attendues à un an ;
•  les produits d’intérêts seront reconnus en résultat selon la méthode du taux d’in-
térêt effectif appliquée à la valeur comptable brute de l’actif avant dépréciation.

Étape 2 :
•  en cas d’augmentation significative du risque de crédit depuis l’entrée au
bilan de l’actif financier, ce dernier sera transféré dans cette catégorie ;
•  la dépréciation pour risque de crédit sera alors augmentée au niveau des
pertes attendues sur la durée de vie résiduelle de l’instrument (pertes attendues
à terminaison) ;
•  les produits d’intérêts seront reconnus en résultat selon la méthode du taux d’in-
térêt effectif appliquée à la valeur comptable brute de l’actif avant dépréciation.

Étape 3 :
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•  les actifs financiers pour lesquels une situation de défaut a été identifiée seront
déclassés dans cette catégorie ;
•  la dépréciation pour risque de crédit restera calculée à hauteur des pertes
attendues sur la durée de vie résiduelle de l’instrument (pertes attendues à ter-
minaison) et son montant sera ajusté le cas échéant pour tenir compte d’une
dégradation supplémentaire du risque de crédit ;
•  les produits d’intérêts seront alors reconnus en résultat selon la méthode
du taux d’intérêt effectif appliquée à la valeur nette comptable de l’actif après
dépréciation. »

IFRS 9 prévoit par ailleurs une méthode simplifiée pour les créances
clients et les créances locatives.

211
6.  Les instruments financiers


Le modèle de dépréciation d’IFRS 9 s’applique à la fois aux actifs finan-


ciers évalués au coût amorti et aux actifs financiers qu’il est obligatoire
d’évaluer à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat global.

Exemples

Actifs financiers réévalués à la juste valeur constatée dans les autres éléments
du résultat global
Si, au 31 décembre N, la société Zêta, qui avait constaté une plus-value en N–1
d’un montant de 1 000 � sur un instrument financier évalué à la juste valeur avec
variations constatées dans les autres éléments du résultat global (titres immobi-
lisés) coté sur un marché organisé, constate une dépréciation de 4  000  � par
rapport au précédent exercice, elle comptabilisera l’opération suivante :
31.12.N
6866 Dotations aux dépréciations des éléments 3 000
financiers
107* Écart d’évaluation sur instrument financiers 1 000
2971/2 Dépréciations des titres immobilisés 3 000
271/2 Titres immobilisés 1 000
Reprise écart année précédente

* N° et nom de compte attribués par nos soins.

Si à la fin de l’année N+1, on constate une plus-value de 10 000 � par rapport


à l’année N, si le titre immobilisé est une obligation, on passera l’écriture sui-
vante :
31.12.N + 1
272 Titres immobilisés 7 000
2972 Dépréciations des titres immobilisés 3 000
7866 Reprises sur dépréciations 3 000
des éléments financiers
107 Écart d’évaluation sur instruments 7 000
Plus-value N+1

Actifs financiers comptabilisés au coût amorti


La société Zêta (exemple § 6.2 ci-dessus) avait prêté le 1er avril N une somme
de 300 000 € au taux de 1 % remboursables par amortissements constants (soit
60 000 €) sur 5 ans à son personnel.
Le 1er avril N, ce prêt a été évalué à 267 815 € soit un taux effectif de 5 %.
Le 1er avril N+1, le coût amorti (le premier cinquième ayant été remboursé) était
de 218 206 €.
Si, cette créance sur le personnel doit être dépréciée de 30 % au 1er avril N+1, on
inclura la perte, soit 218 206 × 30 % = 65 462, en résultat de l’exercice :

212
1.4.N + 1
6866 Dotations aux dépréciations des éléments 65 462
financiers
29743 Dépréciations des prêts au personnel 65 462
Dépréciation

Remarque
IFRS 9 impose la même base d’évaluation relative à la dépréciation pour tous les
éléments entrant dans le champ d’application du modèle de dépréciation. Ces
dispositions sont différentes de celles d’IAS 39 selon lesquelles la dépréciation
était calculée de façon différente pour les actifs évalués au coût amorti et les
actifs disponibles à la vente évalués à la juste valeur par le biais des autres
éléments du résultat global.
IAS 39 (§ 63 à 67) distingue le cas des actifs financiers comptabilisés au coût
amorti, le cas des actifs financiers comptabilisés au coût et le cas des actifs
financiers disponibles à la vente (il ne peut y avoir de dépréciation sur les actifs
évalués à la juste valeur par le biais du résultat).
Pour les prêts et créances ou sur des placements détenus jusqu’à l’échéance
comptabilisés au coût amorti, le montant de la perte est égal à la différence entre la
valeur comptable de l’actif et la valeur actuelle des flux de trésorerie futurs estimés
actualisée au taux d’intérêt effectif d’origine de l’actif financier. La valeur comptable
de l’actif doit être réduite soit directement, soit via l’utilisation d’un compte de
correction de valeur. Le montant de la perte doit être comptabilisé dans le résultat
net. Si le montant de la perte de valeur diminue au cours d’une période ultérieure, et
si cette diminution peut être objectivement liée à un événement survenant après la
comptabilisation de la dépréciation (par exemple, à une amélioration de la notation
de crédit du débiteur), la perte de valeur comptabilisée précédemment doit être
reprise soit directement, soit par ajustement d’un compte de correction de valeur.
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Pour les instruments de capitaux propres non cotés ou les actifs dérivés liés qui
ont été évalués au coût, le montant de la perte de valeur de cet actif financier
est égal à la différence entre sa valeur comptable et la valeur actuelle des flux de
trésorerie futurs estimés déterminée au taux d’intérêt courant du marché pour
un actif financier similaire. Ces pertes de valeur ne doivent pas être reprises.
Pour les actifs financiers disponibles à la vente, la perte cumulée qui a été
comptabilisée directement en autres éléments du résultat global doit être
reclassée des capitaux propres en résultat sous la forme d’un ajustement de
reclassement et comptabilisée en résultat, même si l’actif financier n’a pas été
décomptabilisé.
On peut remarquer des différences fondamentales entre la méthode retenue par
IFRS 9 et celle qui était retenue par IAS 39.
IFRS 9 présente son nouveau modèle de dépréciation fondé sur les pertes
attendues plutôt que sur les pertes subies comme dans IAS 39. La base

213
6.  Les instruments financiers


d’évaluation est donc différente de celle de IAS 39, tout comme le champ
d’application du modèle de dépréciation. Cette méthode devrait conduire à une
moindre volatilité des résultats d’un exercice par rapport à l’autre. D’autre part,
IFRS 9 impose la même base d’évaluation relative à la dépréciation pour tous les
éléments entrant dans le champ d’application du modèle de dépréciation. Ces
dispositions sont différentes de celles d’IAS 39 selon lesquelles la dépréciation
était calculée de façon différente pour les actifs évalués au coût amorti et les
actifs disponibles à la vente. n

7. Décomptabilisation des instruments


financiers
Si l’entité perd le contrôle des droits attachés à l’instrument financier
(réalisation, expiration ou renonciation), elle doit « décomptabiliser »
l’actif financier correspondant. Elle doit sortir le passif financier de son
bilan lorsqu’elle est dégagée de l’obligation précisée au contrat, que
celle-ci soit annulée ou qu’elle arrive à expiration.

7.1. Décomptabilisation d’un actif financier


L’entité ne doit décomptabiliser un actif financier que lorsque les droits
contractuels sur les flux de trésorerie de l’actif financier arrivent à expi-
ration ou lorsque l’entité transfère l’actif financier.
Il n’y a transfert d’un actif financier par l’entité que dans l’un ou
l’autre des cas suivants :
–– les droits contractuels de percevoir les flux de trésorerie de l’actif
financier sont transférés ;
–– l’entité conserve les droits contractuels de percevoir les flux de tré-
sorerie de l’actif financier, mais assume une obligation contractuelle
de verser les flux de trésorerie à un ou plusieurs bénéficiaires dans le
cadre d’un accord. L’entité n’a l’obligation de payer aux bénéficiaires
finaux que l’équivalent des rentrées liées à l’actif initial. Il est interdit
à l’entité, aux termes des clauses du contrat de transfert, de vendre ou
de donner en nantissement l’actif initial autrement qu’au profit des
bénéficiaires finaux et à titre de garantie de l’obligation de leur ver-
ser les flux de trésorerie. L’entité a l’obligation de remettre sans délai
significatif tout flux de trésorerie qu’elle recouvre pour le compte des
bénéficiaires finaux.

214
L’entité qui transfère un actif financier doit apprécier dans quelle
mesure elle conserve les risques et avantages inhérents à la propriété de
l’actif financier. Selon le cas :
–– si l’entité transfère la quasi-totalité des risques et avantages inhérents
à la propriété de l’actif financier, elle doit décomptabiliser l’actif finan-
cier et comptabiliser séparément en tant qu’actifs ou en tant que pas-
sifs tous les droits et obligations créés ou conservés lors du transfert ;
–– si l’entité conserve la quasi-totalité des risques et des avantages inhé-
rents à la propriété de l’actif financier, elle doit continuer à compta-
biliser l’actif financier ;
–– si l’entité ne transfère ni ne conserve la quasi-totalité des risques et
avantages inhérents à la propriété de l’actif financier, elle doit déter-
miner si elle conserve le contrôle de l’actif financier. Selon le cas, si
elle n’a plus le contrôle, elle doit décomptabiliser l’actif financier et
comptabiliser séparément en tant qu’actifs ou en tant que passifs tous
les droits et obligations créés ou conservés lors du transfert ; si elle a
encore le contrôle, elle doit continuer à comptabiliser l’actif financier
à concurrence de l’étendue du lien qu’elle conserve avec celui-ci.
IFRS 9 analyse également le cas des transferts. Elle distingue le cas
des transferts remplissant les conditions de décomptabilisation de ceux
ne remplissant pas les conditions de décomptabilisation ainsi que des
liens conservés avec les actifs transférés. Ainsi, par exemple, si l’entité
transfère un actif financier dans le cadre d’un transfert qui remplit les
conditions de décomptabilisation intégrale et qu’elle conserve le droit
de gérer l’actif financier moyennant honoraires, elle doit comptabiliser
soit un actif de gestion soit un passif de gestion pour ce mandat.
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Exemple

Supposons que la société Zêta transfère à la société Epsilon un ensemble de


prêts hypothécaires mais se donne la possibilité de racheter ces prêts à un prix
fixé. Il n’y a pas dans ce cas décomptabilisation dans la société Zêta.

Lors de décomptabilisation, la différence entre la valeur comptable


d’un actif (ou d’une partie d’actif) transféré à un tiers et la somme des
produits reçus ou à recevoir et tout ajustement antérieur pour refléter la
juste valeur de cet actif qui avait été comptabilisé en capitaux propres
doit être incluse dans le résultat net.

215
6.  Les instruments financiers


Exemple

La société Zêta avait acquis le 1er janvier N–3 une participation de 12 % dans
le capital de la société Lambda pour 120 000 F, classés parmi les instruments
financiers évalués à la juste valeur dans les autres éléments du résultat global. Au
31 décembre N–1, ces titres valaient 135 000 F et la société avait constaté un
écart de 15 000 €. La société Zêta les vend le 1er juillet N pour 140 000 €. Elle
passera les écritures suivantes :

462 Créances sur cessions d’immobilisations 140 000


775 Produits des cessions d’éléments 140 000
d’actif
Cession titres Lambda

675 Valeur comptable des éléments d’actifs 120 000


cédés
107* Écart d’évaluation sur instruments 15 000
financiers
261 Titres de participation 135 000
Valeur comptable

* N° et nom de compte attribués par nos soins.

7.2. Décomptabilisation d’un passif financier


L’entité doit sortir un passif financier (ou une partie de passif finan-
cier) lorsque et seulement lorsque ce passif est éteint, c’est-à-dire lorsque
l’obligation précisée au contrat est exécutée, qu’elle est annulée ou
qu’elle expire.

Exemple

Les conditions de décomptabilisation d’un passif financier par la société Zêta


sont satisfaites lorsque :
–– le débiteur acquitte le passif en payant le créancier, normalement en trésore-
rie, ou autres actifs financiers, biens et services ;
–– le débiteur est juridiquement dégagé de la responsabilité première du passif
(ou d’une partie du passif) soit du fait de la loi soit par le créancier.

Un échange, entre un emprunteur et un prêteur existants, d’instru-


ments d’emprunt dont les conditions sont substantiellement différentes,
doit être comptabilisé comme une extinction du passif financier initial
et la comptabilisation d’un nouveau passif financier. De même, une

216
modification substantielle des conditions d’un passif financier existant
ou d’une partie d’un passif financier existant doit être comptabilisée
comme une extinction du passif financier initial et la comptabilisation
d’un nouveau passif financier.
La différence entre la valeur comptable d’un passif financier (ou
d’une partie d’un passif financier) éteint ou transféré à un tiers et la
contrepartie payée, y compris, s’il y a lieu, les actifs hors trésorerie trans-
férés et les passifs assumés, doit être comptabilisée en résultat net.

Remarque
IAS 39 présente, en matière de décomptabilisation, des règles assez semblables
à celles d’IFRS 9. La décomptabilisation des actifs financiers est structurée diffé-
remment mais on y retrouve les règles formulées par IAS 39. Enfin, les § d’IFRS
9 relatifs à la décomptabilisation des passifs financiers sont reprennent exacte-
ment les termes d’IAS 39. n

8. Évaluation et comptabilisation
des instruments de couverture
L’objectif de la comptabilité de couverture est de représenter dans les
états financiers les effets pour l’entité des risques pris par l’utilisation
d’instruments financiers destinés à couvrir des risques particuliers qui
pourraient affecter le résultat.
Si pour les établissements non financiers, la couverture des risques
financiers peut être importante, elle est essentielle pour les établisse-
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ments financiers (banque et assurance)1.


La norme IFRS 9 (comme IAS 39) distingue la couverture de juste
valeur, la couverture de flux de trésorerie et la couverture d’un investis-
sement net dans une entité étrangère.

1  Pour Carrefour (document de référence 2015), les dettes couvertes en juste valeur sont de 516 M€,
les instruments dérivés actifs et passifs de 200 M€ (voir ci après § 10.2.5) alors que pour la Société
Générale (document de référence 2015 p. 309 et 310) les dérivés de couverture sont pour les actifs de
16 538 M€ et pour les passifs de 9 533 M€.

217
6.  Les instruments financiers


8.1. Instruments de couverture
et éléments couverts
8.1.1. Qualification des instruments de couverture
Peuvent être désignés comme instruments de couverture :
–– les dérivés à la juste valeur par résultat net, à l’exception de certaines
options ;
–– les actifs et passifs financiers non dérivés à la juste valeur par résultat
net (lesquels n’étaient pas admis par IAS 39).

8.1.2. Désignation des instruments de couverture


Un instrument de couverture doit être désigné dans sa globalité dans
une relation de couverture.
Toutefois, un certain nombre d’exceptions sont autorisées, par
exemple la séparation de la valeur intrinsèque et la valeur temps d’un
contrat d’option et la désignation comme instrument de couverture la
variation de valeur intrinsèque d’une option et non la variation de sa
valeur temps.
Peuvent être désignés comme des instruments de couverture :
–– les instruments dérivés, à l’exception des options de vente qui ne
peuvent pas être désignées à moins qu’elles permettent de compenser
des options d’achat et que la combinaison de ces options ne repré-
sente pas une position nette vendeuse ;
–– les dérivés incorporés dans des instruments financiers passifs ou des
contrats non financiers dès lors qu’ils font l’objet d’une comptabilisa-
tion séparée du contrat hôte ;
–– les actifs et les passifs financiers à la juste valeur par résultat sauf dans
le cas de passifs désignés à la juste valeur par résultat pour lesquels les
variations de juste valeur attribuables au risque de crédit propre sont
comptabilisées en contrepartie des autres éléments du résultat global ;
–– la composante risque de change de l’ensemble des instruments finan-
ciers non dérivés dans le cadre d’une couverture contre le risque de
change, à condition qu’il ne s’agisse pas d’un placement dans un ins-
trument de capitaux propres désigné à la juste valeur en contrepartie
des autres éléments du résultat global ou d’un passif à la juste valeur
sur option pour lequel les variations de juste valeur attribuables au
risque de crédit propre sont comptabilisées en contrepartie des autres
éléments du résultat global.

218
Les instruments de couverture doivent être désignés dans leur inté-
gralité ou pour une quote-part proportionnelle, exception faite de la
composante risque de change des instruments financiers non dérivés.

8.1.3. Produits admissibles comme éléments couverts


Un élément couvert peut être un actif ou un passif comptabilisé, un
engagement ferme non comptabilisé, une transaction prévue ou un
investissement net dans une activité à l’étranger. Ce peut être un seul
élément ou un groupe d’éléments.
L’élément couvert doit être évalué de façon fiable. Si un élément
couvert est une opération prévue, cette opération doit être hautement
probable.
Une combinaison comprenant un élément couvert proprement dit
et un dérivé peut être désigné comme un élément couvert. Ainsi, selon
le modèle de comptabilité de couverture de l’IFRS 9, des éléments non
financiers représentant des composantes du risque sont admissibles,
pourvu que la composante soit séparément identifiable et puisse être
évaluée de manière fiable. Ainsi, contrairement à l’IAS 39, les entités
peuvent appliquer la comptabilité de couverture aux composantes du
risque des éléments non financiers.

8.1.4. Désignation des éléments couverts


Une entité peut désigner tous les changements dans les flux de trésore-
rie ou dans la juste valeur d’un élément comme l’élément couvert dans
une relation de couverture. Elle peut aussi désigner un composant. La
comptabilité de couverture peut s’appliquer à un ou plusieurs risques
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provenant d’éléments non financiers.

Exemple

Supposons que la société Zêta ait fait en France un emprunt de 5 000 000 € à


taux variable, en billets de trésorerie à 90 jours. Pour se couvrir des variations
du taux d’intérêt, très bas actuellement, elle a décidé de se couvrir sur Euronext
Liffe avec des contrats Euro notional future 3 mois. Dans ce cas, l’élément couvert
est l’emprunt à court terme fait par la société Zêta en billets de trésorerie et l’ins-
trument de couverture est le contrat Euro notional future 3 mois.
Supposons maintenant que la société Zêta ait fait l’acquisition d’un immeuble
aux États-Unis de 1  000  000  $ et qu’elle ait emprunté pour acquérir cet
immeuble un emprunt auprès d’une banque américaine de 800 000 $ (elle a

219
6.  Les instruments financiers


payé 200 000 $ au comptant). Dans ce cas, l’élément couvert est l’emprunt et


l’instrument de couverture est l’immeuble (toute variation du cours du dollar
relatif à l’emprunt peut être considérée comme couverte par une variation du
cours du dollar en cas de cession de l’immeuble).

8.2. Relations de couverture et comptabilité


de couverture
8.2.1. Critères d’admissibilité pour la comptabilité
de couverture
L’IASB a décidé d’introduire dans le modèle de comptabilité de couver-
ture de l’IFRS 9 un critère d’admissibilité qui repose davantage sur des
principes que sur des règles précises, parfois difficiles à appliquer. Les
exigences de l’IFRS 9 en matière d’efficacité aux fins de l’admissibilité à
la comptabilité de couverture stipulent :
–– qu’une relation de nature économique doit exister entre l’instrument
de couverture et l’élément couvert (c’est à dire que les justes valeurs de
l’élément couvert et de l’instrument de couverture au titre du risque
couvert varient en sens inverse) ;
–– les variations de valeur de l’élément de couverture et de l’élément
couvert ne proviennent pas essentiellement de l’évolution du risque
de crédit de la contrepartie ;
–– le taux de couverture doit rendre compte du nombre réel d’instru-
ments de couverture utilisés pour couvrir le nombre réel d’éléments
couverts (le ratio de couverture correspond au ratio effectivement uti-
lisé par l’entité dans sa gestion opérationnelle du risque et ne présente
pas un déséquilibre manifeste).

8.2.2. Comptabilisation des couvertures


Une entité applique la comptabilité de couverture aux relations de cou-
verture qui satisfont aux critères d’admissibilité présentés ci-dessus. Il y
a trois types de relations de couverture :
•  couverture de juste valeur : couverture aux variations de la juste valeur
d’un actif ou d’un passif comptabilisé ou d’un engagement ferme non
comptabilisé, ou d’un composant de ces éléments, qui est attribuable
à un risque particulier et qui peut affecter le résultat ;

220
Exemples de couverture de juste valeur :

1.  contrat à terme ferme sur Euronext Liffe sur taux d’intérêt à long terme
(notionnel) permettant de couvrir les variations de juste valeur d’une dette
à taux fixe ;
2.  contrat de vente à terme de devises par un exportateur lors d’une vente à
crédit à l’étranger permettant de couvrir les variations de juste valeur de la
créance qu’il a sur son client.

•  couverture de flux de trésorerie : couverture aux variations des flux


de trésorerie (futurs) qui sont attribuables à un risque particulier
associé à un actif ou un passif comptabilisé (par exemple, tout ou
partie des paiements d’intérêts futurs sur une dette à taux variable)
ou d’une prévision hautement probable d’une transaction qui pour-
rait affecter le résultat ;

Exemples de couverture de flux de trésorerie :

1. contrat d’accord de taux futur (FRA, Forward rate agreement) permettant de


fixer dès aujourd’hui le taux d’intérêt d’une opération future. Les flux de tré-
sorerie futurs couverts sont les paiements futurs d’intérêt ;
2. couverture de risque de change futur dans un engagement contractuel non
comptabilisé d’une entité relatif à l’acquisition d’une immobilisation pour un
montant fixé en monnaie étrangère ;
3.  couverture de la variation du prix du combustible dans un engagement
contractuel non comptabilisé d’une entité producteur d’énergie relatif à un
achat de combustible non comptabilisé, avec paiement dans sa monnaie
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nationale ;
4. utilisation d’un swap pour changer un emprunt à taux variable en un emprunt à
taux fixe. Les flux de trésorerie futurs sont ici également les paiements d’intérêts.

•  couverture d’un investissement net dans une activité à l’étranger tel


que défini dans IAS 21.

Exemple de couverture d’un investissement net dans une entité


étrangère

Couverture par une option de change à terme des variations monétaires de


l’actif net d’une filiale situe à l’étranger.

221
6.  Les instruments financiers


Une couverture du risque de change d’un engagement ferme peut


être comptabilisée comme une couverture de juste valeur ou comme
une couverture de flux de trésorerie.
Une entité doit cesser la comptabilité de couverture à titre prospec-
tif que lorsque la relation de couverture cesse de remplir les critères de
qualification. C’est le cas lorsque l’instrument de couverture arrive à
échéance ou est vendu, résilié ou exercé.

8.3. Principe de base de la comptabilité


de couverture
Le principe de base d’une comptabilité de couverture est qu’il faut rete-
nir l’instrument de couverture (le plus souvent un instrument dérivé)
comme l’élément principal : il doit toujours être évalué à la juste valeur
et l’élément couvert est accessoire et doit s’adapter à la comptabilisation
de l’instrument de couverture. Lorsque l’instrument couvert est compta-
bilisé normalement au coût amorti, il devra nécessairement être compta-
bilisé à la juste valeur pour pouvoir s’adapter à l’élément de couverture.

Exemple

Si la société Zêta a prêté une somme de 100 000 € à taux variable (par exemple
PIBOR + 1 %) à une autre société, et qu’elle a couvert les variations de taux par
un contrat (de vente) à terme de taux d’intérêt, l’instrument couvert (le prêt)
qui aurait dû être évalué au coût amorti (c’est un actif financier émis par l’entité)
sera évalué à la juste valeur car l’élément de couverture est (toujours) évalué à
la juste valeur.

8.4. Couverture de juste valeur


Lorsque la couverture de juste valeur satisfait aux critères d’admissibi-
lité, la relation de couverture doit être comptabilisée comme suit :
–– le gain ou la perte sur l’instrument de couverture sont comptabilisés
dans le résultat net (ou dans les autres éléments du résultat global, si
l’instrument de couverture couvre un instrument de capitaux propres
pour laquelle une entité a choisi de présenter les variations de juste
valeur dans les autres éléments du résultat global) ;
–– le gain ou la perte sur l’élément couvert doit ajuster la valeur comp-
table de l’élément couvert et être reconnu en résultat net. Si l’élément
couvert est un actif financier (ou un composant de celui-ci) qui est

222
évalué à la juste valeur dans les autres éléments du résultat global, le
gain ou la perte de couverture sur l’élément couvert seront comptabi-
lisés dans le résultat net. Toutefois, si l’élément couvert est un instru-
ment de capitaux propres pour lequel une entité a choisi de présenter
les variations de juste valeur dans les autres éléments du résultat glo-
bal, les gains et les pertes ces seront portés dans les autres éléments
du résultat global. Si l’élément couvert est un engagement ferme non
comptabilisé, la variation cumulée de la juste valeur de l’élément cou-
vert sera comptabilisée comme un actif ou un passif, un gain ou une
perte correspondant étant comptabilisé en résultat net.

Exemple

La société Zêta envisage d’investir à court terme dans un portefeuille obligataire


à taux fixe ; elle craint cependant une hausse des taux d’intérêt qui entraînerait
une diminution de la valeur du portefeuille. Pour se prémunir contre ce risque,
elle décide de vendre à terme un FRA (Forward Rate Agreement) sur un marché
de gré à gré.
Le 15 juin N, la société Zêta décide d’investir 1 million d’euros en obligations
Gamma (soit 5 000 obligations de 200 €) taux fixe 5 %.
À la même date, la société Zêta vend à terme, pour se couvrir contre les consé-
quences d’une hausse de taux un FRA de 1 000 000 € taux LIBOR échéance juin
N+1.
Le 31 décembre N, compte tenu de l’évolution des taux, la valeur du FRA est
estimée à 22 600 €.
Le 15 mai N+1, la société vend 5 000 obligations Gamma au cours de 191 €,
intérêts non compris (lesquels ne seront versés que le 15 juin). Elle vend égale-
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ment à sa contrepartie son FRA pour 26 800 €.


La société Zêta clôture son exercice le 31 décembre de chaque année.
Le 15 juin N, la société Zêta va comptabiliser l’acquisition des titres. Elle débitera
un compte de valeurs mobilières de placement (compte 506 « Obligations » et
créditera la banque pour 1 000 000 €.
Elle comptabilisera aussi pour mémoire l’acquisition de l’instrument financier :
15.6.N
52 Instruments de trésorerie – Opérations p. m
d’instruments de taux d’intérêts de gré à
gré
512 Banque p. m
Acquisition instrument financier

Au 31 décembre N, on constatera le profit dégagé sur l’instrument dérivé de la


manière suivante, l’instrument étant évalué ainsi à sa juste valeur :

223
6.  Les instruments financiers


31.12.N
52 Instruments de trésorerie – Opérations 22 600
d’instruments de taux d’intérêts de gré à
gré
768 Produits sur évaluation d’instruments 22 600
financiers en couverture de juste
valeur
Profit latent sur instrument financier

Par ailleurs les titres (évaluables à leur juste valeur) s’étant dépréciés, il serait
nécessaire de constater une provision de 5 000 × (200 – 196) = 20 000 €.
Comme l’élément couvert doit être comptabilisé comme l’élément de couver-
ture, dont la variation sera constatée en résultat, on comptabilisera la perte dans
un compte de charges.
31.12.N
668 Charges sur évaluation d’instruments 20 000
financiers en couverture de juste valeur
506 Obligations 20 000
Dépréciation des titres immobilisés

Au 15  mai N  +  1, on constatera la vente de titres, le profit sur l’instrument


dérivé et le remboursement du cautionnement de 15 000 €. La cession sera ainsi
comptabilisée.
15.5.N + 1
512 Banque 955 000
668 Charges sur évaluation d’instruments 25 000
financiers en couverture de juste valeur
506 Obligations (1 000 000 – 20 000) 980 000
5 000 × 191

512 Banque 28 800


52 Instruments de trésorerie – Opérations 22 600
d’instruments de taux d’intérêts de
gré à gré
768 Produits sur évaluation d’instruments 6 200
financiers en couverture de juste
valeur
Plus value sur instrument dérivé  : 28  800
– 22 600

Remarque
Dans IAS 39 (§ 89) la couverture de juste valeur doit être comptabilisée comme
suit :
–– le profit ou la perte résultant de la réévaluation de l’instrument de couverture
à la juste valeur (pour un instrument de couverture dérivé) ou la composante

224
en monnaie étrangère de sa valeur comptable évaluée selon IAS 21 (pour un
instrument de couverture non dérivé) doit être comptabilisé(e) en résultat ;
–– le profit ou la perte sur l’élément couvert attribuable au risque couvert doit
ajuster la valeur comptable de l’élément couvert et être comptabilisé(e) en
résultat. n

8.5. Couvertures de flux de trésorerie


Lorsque la couverture de flux de trésorerie satisfait aux critères d’admis-
sibilité, la relation de couverture doit être comptabilisée comme suit :
–– la composante distincte des capitaux propres associée à l’élément cou-
vert (la réserve de couverture de flux de trésorerie) est ajustée à la
moindre des montants suivants (en valeur absolue) : soit le gain ou la
perte cumulé sur l’instrument de couverture depuis la création de la
couverture, soit la variation cumulée de la juste valeur de l’élément
couvert depuis la création de la couverture ;
–– la partie du gain ou de la perte sur l’instrument de couverture qui est
déterminée comme étant une couverture efficace doit être comptabi-
lisée en autres éléments du résultat global ;
–– la partie inefficace du profit ou de la perte sur l’instrument de couver-
ture doit être comptabilisée en résultat net.

Exemple

La société Zêta a contracté le 1er juillet N sur 5 ans un emprunt de 2 000 000 € à


taux variable PIBOR + 1,25 % auprès d’une banque A. Anticipant une hausse de
ce taux, elle décide de transformer cet emprunt en emprunt à taux fixe. Aussi, la
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société Zêta conclut avec une banque B un swap de taux d’intérêt, dans laquelle
elle paie chaque année à la contrepartie des intérêts à taux fixe de 6 %.
Au 31 décembre N, le taux PIBOR est de 5 %, l’instrument de trésorerie est estimé
à la valeur actuelle au taux de 5 % des différentiels d’intérêts espérés sur le swap,
soit 2  000  000 × 0,25 % (différence entre taux variable 5 % + 1,25 % et taux
1 – 1,05– 5
fixe) = 5 000 € par an, ce qui donne 5 000 × × (1,05)0,5 = 22 182 €.
0,05
Par contre, la variation cumulée des flux futurs de trésorerie attendus est évaluée
1 – 1,0525– 5
au taux de 5,25 %, soit 6,50 % – 1,25 %, ce qui donne 5  000 × 
0,0525
× (1,0525)0,5 = 22 056 €
Au 31 décembre N, l’instrument de couverture sera évalué à 22 182 €, la partie
efficace de la couverture sera estimée à 22 056 € et la différence, soit 22 182
– 22 056 = 126 €, portée en profit dans le résultat.
On passera l’écriture suivante :

225
6.  Les instruments financiers


31.12.N
52 Instruments de trésorerie – Swap de taux 22 182
d’intérêt
107 Écart sur évaluation d’instruments 22 056
financiers en couverture de flux de
trésorerie
768 Produits sur évaluation d’instruments 126
financiers en couverture de flux de
trésorerie
Évaluation swap de taux d’intérêt

Il est à noter qu’au moment de la comptabilisation des intérêts, par exemple


le 30  juin N+1, on aura les enregistrements suivants, le taux PIBOR étant de
5,10 % :
30.6.N + 1
661 Charges d’intérêts 127 000
512 Banque A 127 000
Intérêts sur emprunts  : 2  000  000 × (5,10
+ 1,25) %
30.6.N + 1
512 Banque B 7 000
768 Autres produits financiers 7 000
Effet du swap : 127 000 – 2 000 000 × 6 %

Remarque
Dans IAS 39 (§ 97), la couverture de flux de trésorerie doit être comptabilisée
comme suit :
–– la partie du profit ou de la perte sur l’instrument de couverture qui est consi-
dérée constituer une couverture efficace doit être comptabilisée directement
en autres éléments du résultat global ;
–– la partie inefficace du profit ou de la perte sur l’instrument de couverture doit
être comptabilisée en résultat. n

8.6. Couverture d’un investissement net


dans une entité étrangère
Les couvertures d’un investissement net dans une activité à l’étranger,
y compris une couverture d’un élément monétaire qui est comptabilisé
comme faisant partie de l’investissement net (voir IAS 21, chapitre 17,
§ 1.4), doivent être comptabilisées de la même manière que les couver-
tures de flux de trésorerie.

226
Exemple

La société Zêta a pris le 1er  avril N dans la société Sigma, société américaine
au capital de 15  millions de $ une participation de 56 % pour une valeur de
7 000 000 € (1 € = 1,20 $). Pour se couvrir contre une baisse du dollar, elle fait
l’acquisition auprès de sa banque d’une option de vente (put) de 8 400 000 $ (à
un prix d’exercice de 1 € = 1,2025 $) moyennant une prime de 0,5 %. La prime
sera donc de : 8 400 000 × 0,5 %/1,2025 = 34 927 €.
Au 31 décembre N, au moment de la consolidation, le cours du dollar est de 1 €
pour 1,24 $ et la société Zêta a comptabilisé sur la situation nette au 31 décembre
N de la société Sigma (qui était de 8 000 000 $) en écart de conversion (négatif)
une somme de : 8 000 000/1,20 – 8 000 000/1,24 = 215 054 €. La valeur de
cession de l’instrument de trésorerie serait par exemple de : 34 927 × 4,25/5
(valeur d’acquisition amortie) + 8 400 000 / 1,2025 – 8 400 000 / 1,24 (écart
sur devise) = 240 941 €, la plus-value sur l’option de change étant donc de :
240 941 – 34 927 = 206 014 €.
Le profit déterminé étant considéré comme efficace sur 8 000 000 $ sera constaté
dans les capitaux propres pour 215  054 – (34  927 × 4,25 / 5 × 8  000  000
/ 8  400  000) (pour tenir compte de la quote-part de l’instrument financier
considéré comme efficace) = 186 780 € et viendra donc en compensation de
l’écart de conversion constaté en consolidation. L’autre partie, qui provient de
l’écart sur capitaux propres sera constatée en compte de résultat pour 206 014
– 186 780 = 19 234 €. On passera les écritures suivantes :
1.4.N
52 Instruments de trésorerie – Options de 34 927
change
512 Banque 34 927
Acquisition option de change
30.12.N
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52 Instruments de trésorerie 240 941 – 34 927 206 014


107* Écart sur évaluation d’instrument
financiers en couverture d’investisse-
ment net dans une entité étrangère 186 780
768 Autres produits financiers 19 234
Évaluation et comptabilisation de l’option de
change

* Numéro attribué par nos soins.

Remarque
IAS 39 (§  102) précise que les couvertures d’un investissement net dans une
activité à l’étranger doivent être comptabilisées de la même manière que les
couvertures de flux de trésorerie. n

227
6.  Les instruments financiers


8.7. Couverture d’un groupe d’éléments


8.7.1. Admissibilité d’un groupe d’éléments
en tant qu’élément couvert
Un groupe d’éléments est un élément couvert éligible à IFRS 9 seule-
ment si :
–– il se compose d’articles (y compris les composants de produits) qui
sont, individuellement, les éléments éligibles à la couverture ;
–– les éléments du groupe sont gérées ensemble sur une base de groupe à
des fins de gestion des risques ;
–– dans le cas d’une couverture de flux de trésorerie dont les variabilités des
flux de trésorerie ne sont pas tout à fait proportionnelles à la variabilité
globale des flux de trésorerie du groupe d’éléments couverts et lorsque
la compensation des positions à risques se pose, le groupe est éligible s’il
s’agit d’une couverture du risque de change, ou si la désignation de la
position nette précise la période dans laquelle sont attendues les transac-
tions prévues pour affecter le résultat, ainsi que leur nature et leur volume.

Exemple

Supposons qu’une banque Alpha ait prévu le 1er janvier N que ses actifs à 6 mois
seront de 100 millions d’euros et ses passifs 80 millions d’euros. Elle prend un
swap de taux sur un sous-jacent de 20 millions d’euros. Au 31 janvier N, la juste
valeur nette du solde est de 17  955  000  € (pour un nominal de 18  millions
d’euros, solde réel au 31 janvier N des créances et dettes à 6 mois, soit 90 % de
l’estimation préalable). La valeur au 31 janvier du swap (qui porte sur 20 mil-
lions d’euros) est de 50 000 €. On débitera un compte de charges financières
pour 45 000 € pour la perte latente sur l’actif couvert et on créditera un compte
de contrepartie au bilan du même montant (on ne peut créditer un compte
d’actif existant, la couverture ne portant pas sur actif déterminé). On créditera
un compte de produits financiers de 50 000 € et on débitera le compte « Instru-
ment de trésorerie – swaps de taux d’intérêt » du même montant.

8.7.2. Problèmes posés par la macro-couverture


La norme IFRS 9 (contrairement à IAS 39) ne traite pas le cas de la macro-
couverture.
La macro-couverture qui est une pratique très généralisée dans la
quasi-totalité des banques. Elle consiste à couvrir l’exposition nette au

228
risque de taux générée par l’ensemble des activités d’intermédiation.
Son avantage est que les actifs et passifs dont les expositions au risque
de taux se compensent naturellement dans le cadre de mêmes bandes
d’échéances permettent de ramener le besoin de couverture aux expo-
sitions nettes résiduelles. Elle est utilisée non seulement par de nom-
breuses institutions financières mais également par d’autres entités. La
gestion des risques au travers de portefeuilles ouverts (qui évoluent dans
le temps) est un processus qui implique un contrôle fréquent du risque
sur la base de la position nette de ces portefeuilles.
Elle est appelée par IAS 39 et par IFRS 9 (§ 6.1.3) « couverture de la
juste valeur du risque de taux d’intérêt d’un portefeuille d’actifs ou de
passifs financiers ». La nouvelle norme IFRS 9 n’a pas abrogé la totalité
de la norme IAS 39. Certains paragraphes de cette norme ont été gardés
ou modifiés. Ainsi le § 2 d’IAS 39 révisé précise notamment que la norme
s’applique à certains instruments de couverture définis par la norme
elle-même. Le § 71 d’IAS 39 révisé (comme le § 6.1.3 d’IFRS 9) prévoit
que, pour une couverture de juste valeur du risque de taux d’intérêt
d’une partie d’un portefeuille d’actifs ou de passifs financiers, l’entité
doit appliquer les règles de comptabilité de couverture de juste valeur
pour une couverture de portefeuille du risque de taux d’intérêt fixées
par les §  81A, 89A et AG114-AG132 d’IAS 39. Ces paragraphes de la
norme IAS 39 actuelle ont donc été gardés (pour l’instant) en l’état avec
simplement quelques adaptations de forme. Toutefois, ces dispositions
restent considérées comme difficiles à appliquer pour comptabiliser et
retranscrire dans les états financiers des entités ce type de transactions.

Remarque
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

Les dispositions en matière de comptabilité de couverture prévues dans IFRS


9 sont une réponse aux critiques à l’égard de IAS 39, qui était souvent perçue
comme étant trop rigoureuse et ne permettant pas de refléter les politiques en
matière de gestion des risques. Ainsi, pour être admissible à la comptabilité de
couverture selon IAS 39, une couverture devait être hautement efficace (c’est à
dire dont les résultats réels de l’opération devaient se situer dans un intervalle
compris entre 80 et 125 %) prospectivement et rétrospectivement (IAS 39 § 88
et AG 105), ce qui n’était pas facile à déterminer.
À certains égards, cependant, les modèles de comptabilité de couverture d’IAS
39 et d’IFRS 9 sont similaires  : les trois types de comptabilité de couverture
sont maintenus, à savoir les couvertures de juste valeur, de flux de trésorerie et
des investissements nets dans une activité à l’étranger et la façon d’appliquer
la comptabilité de couverture est la même pour les trois modèles. Toutefois,

229
6.  Les instruments financiers


d’importants changements ont cependant été apportés aux types de transactions


admissibles, particulièrement un élargissement des risques admissibles pour la
comptabilité de couverture des éléments non financiers. n

9. Synthèse des modes d’évaluation


et de comptabilisation
La synthèse des modes d’évaluation et de comptabilisation des diffé-
rentes classes d’instruments financiers, postérieurement à l’évaluation
et à la comptabilisation initiales peut être schématisée par les tableaux
suivants. Nous présentons cette synthèse selon IFRS 9 et IAS 39, afin de
permettre au lecteur d’en analyser les différences.

9.1. Synthèse des modes d’évaluation


et de comptabilisation selon IFRS 9
9.1.1. Actifs financiers à la juste valeur
par le biais du résultat net
Bases de l’évaluation Juste valeur
postérieure
Évaluation des profits Comptabilisation de la perte ou du profit en résultat net
et des pertes de l’exercice
Dépréciation Non applicable, puisque l’évaluation s’effectue à la juste
valeur et les différences de juste valeur sont comptabilisées
dans le résultat
Changement Autorisé seulement si le « business model » pour la gestion
de classification des actifs financiers de l’entité a été modifié (rare).

9.1.2. Actifs financiers à la juste valeur


par le biais des autres éléments du résultat global
Bases de l’évaluation Juste valeur
postérieure
Évaluation des profits Comptabilisation de la perte ou du profit dans les capitaux
et des pertes propres (autres éléments du résultat global)
Dépréciation En cas d’indication objective de dépréciation de cet actif,
la perte doit être sortie des capitaux propres et constatée
dans le résultat
Changement Autorisé seulement si le « business model » pour la gestion
de classification des actifs financiers de l’entité a été modifié (rare).

230
9.1.3. Actifs financiers évalués au coût amorti
Bases de l’évaluation Coût amorti
postérieure
Évaluation des profits Comptabilisation de la perte ou du profit en résultat net
et des pertes de l’exercice
Dépréciation La différence entre la valeur comptable de l’actif et la valeur
recouvrable est constatée dans le résultat net. La reprise est
également constatée dans le résultat net.
Changement Autorisé seulement si le « business model » pour la gestion
de classification des actifs financiers de l’entité a été modifié (rare).

9.1.4. Passifs financiers évalués à la juste valeur


par le biais du résultat net
Bases de l’évaluation Juste valeur
postérieure
Évaluation des profits Comptabilisation de la perte ou du profit en résultat net
et des pertes de l’exercice
Dépréciation Non applicable, puisque l’évaluation s’effectue à la juste
valeur et les différences de juste valeur sont comptabilisées
dans le résultat net
Changement Non autorisé
de classification

9.1.5. Passifs financiers évalués au coût amorti


Bases de l’évaluation Coût amorti
postérieure
Évaluation des profits Comptabilisation de la perte ou du profit en résultat net
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

et des pertes de l’exercice


Dépréciation La différence entre la valeur comptable du passif et la valeur
recouvrable est constatée dans le résultat net. La reprise est
également constatée dans le résultat net
Changement Non autorisé
de classification

9.1.6. Instruments de couverture
Bases de l’évaluation Juste valeur
postérieure

231
6.  Les instruments financiers


» Évaluation des profits Comptabilisation de la perte ou du profit en résultat net


et des pertes de l’exercice, s’il s’agit d’un instrument de couverture de
juste valeur. Comptabilisation en capitaux propres pour la
partie efficace, s’il s’agit d’un instrument de couverture de
juste valeur classée en instrument évalué à la juste valeur
par le biais des autres éléments du résultat global, d’une
couverture de flux de trésorerie ou d’un investissement net
dans une entité étrangère (la partie inefficace est constatée
dans le résultat net)
Dépréciation Lorsque la perte de juste valeur est constatée dans le résultat,
il n’y a pas de retraitement à effectuer. La perte constatée
dans les capitaux propres est compensée par un profit sur
l’élément couvert constaté lui aussi en capitaux propres
Changement Le changement de traitement est basé sur le fait que
de classification l’instrument de couverture ne remplit plus les conditions.
Comme il s’agit le plus souvent d’un instrument dérivé,
il sera reclassé en actif (ou passif financier) évalué à la juste
valeur par le biais du résultat net

9.2. Synthèse des modes d’évaluation


et de comptabilisation selon IAS 39
9.2.1. Actifs financiers détenus jusqu’à leur échéance
Bases de l’évaluation Coût amorti
postérieure
Évaluation des profits Comptabilisation de la perte ou du profit en résultat net
et des pertes
Dépréciation La différence entre la valeur comptable de l’actif
et la valeur recouvrable est constatée dans le résultat net
(créance douteuse). La reprise est également constatée
dans le résultat
Changement Peut être reclassé en actif financier détenu à des fins
de classification de transaction

9.2.2. Actifs financiers disponibles à la vente


Bases de l’évaluation Juste valeur
postérieure
Évaluation des profits Comptabilisation de la perte ou du profit dans les capitaux
et des pertes propres
Dépréciation En cas d’indication objective de dépréciation de cet actif,
la perte doit être sortie des capitaux propres et constatée
dans le résultat
Changement Peut être reclassé en prêts et créances ou en actif financier
de classification détenu à des fins de transaction

232
9.2.3. Prêts et créances
Bases de l’évaluation Coût amorti
postérieure
Évaluation des profits Comptabilisation de la perte ou du profit en résultat net
et des pertes de l’exercice
Dépréciation La différence entre la valeur comptable de l’actif et la valeur
recouvrable est constatée dans le résultat net. La reprise est
également constatée dans le résultat net
Changement Peut être reclassé en actif financier détenu à des fins
de classification de transactions

9.2.4. Actifs (ou passifs) financiers à la juste valeur


par le biais du résultat global
Bases de l’évaluation Juste valeur
postérieure
Évaluation des profits Comptabilisation de la perte ou du profit en résultat net
et des pertes de l’exercice
Dépréciation Non applicable, puisque l’évaluation s’effectue
à la juste valeur et les différences de juste valeur sont
comptabilisées dans le résultat net
Changement Impossible sauf cas exceptionnels
de classification

9.2.5. Passifs financiers (autres que les passifs à la juste


valeur par le biais du résultat global)
Bases de l’évaluation Coût amorti
postérieure
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Évaluation des profits Comptabilisation de la perte ou du profit en résultat net


et des pertes de l’exercice
Dépréciation La différence entre la valeur comptable du passif
et la valeur recouvrable est constatée dans le résultat net.
La reprise est également constatée dans le résultat net
Changement Impossible
de classification

9.2.6. Instruments de couverture
Bases de l’évaluation Juste valeur
postérieure
»

233
6.  Les instruments financiers


» Évaluation des profits


et des pertes
Comptabilisation de la perte ou du profit en résultat net
de l’exercice, s’il s’agit d’un instrument de couverture
de juste valeur. Comptabilisation en capitaux propres
pour la partie efficace, s’il s’agit d’un instrument de
couverture de flux de trésorerie ou d’un investissement
net dans une entité étrangère (la partie inefficace est
constatée dans le résultat net)
Dépréciation Lorsque la perte de juste valeur est constatée dans
le résultat, il n’y a pas de retraitement à effectuer.
La perte constatée dans les capitaux propres est
compensée par un profit sur l’élément couvert constaté
lui aussi en capitaux propres
Changement Le changement de traitement est basé sur le fait que
de classification l’instrument de couverture ne remplit plus les conditions.
Comme il s’agit le plus souvent d’un instrument dérivé,
il sera reclassé en actif (ou passif financier) détenu
à des fins de transaction

10. Informations à fournir
sur les instruments financiers
Les informations à fournir sur les instruments financiers sont très nom-
breuses et ont été rassemblées dans la norme IFRS 7, publiée en mai 2005
et qui remplace à la fois la norme IAS  30 relative aux informations à
fournir dans les états financiers des banques et institutions financières
assimilées et les dispositions de la norme IAS 32 relatives aux informa-
tions à fournir concernant les instruments financiers.
La norme IFRS  7 concerne tous les instruments financiers, sauf
exceptions (instruments couverts par une autre norme plus spécifique,
à savoir participations dans une filiale, une entreprise associée ou une
coentreprise, avantages au personnel, paiements fondés sur des actions,
contrats d’assurance, voir ci-dessus §  2.2) ainsi qu’aux instruments
financiers classés en capitaux propres et s’applique à toutes les entités.
Les entités doivent regrouper les informations par classe d’instruments
et donner une information suffisante pour permettre un rapproche-
ment avec les différents postes présentés au bilan.
Les entités doivent ainsi fournir :
–– des informations sur l’importance des instruments financiers au
regard de la situation financière et des résultats de l’entité ;
–– des informations qualitatives et quantitatives sur la nature et l’éten-
due des risques relatifs à ces mêmes instruments ainsi que la manière

234
dont ils sont gérés. Ces informations peuvent être fournies soit direc-
tement dans les états financiers (dans les notes annexes), soit dans
un autre état accessible par les utilisateurs (rapport de gestion, par
exemple).

10.1. Informations sur l’importance


des instruments financiers au regard
de la situation financières et des résultats
10.1.1. Informations annexes
à l’état de situation financière
•  Valeur nette comptable par catégorie d’actifs ou de passifs financiers.
•  Actifs et passifs financiers à la juste valeur par le biais de l’état de
résultat global  : notamment, informations spécifiques sur la nature
des actifs et passifs évalués sur option à la juste valeur.
•  Reclassement des instruments financiers ; montants reclassés et motifs
du reclassement.
•  Compensation d’actifs financiers et de passifs financiers.
•  Instruments de garantie  : actifs donnés en garantie, juste valeur de
l’instrument de garantie accepté.
•  Correction de valeur pour pertes de crédit.
•  Instruments composés : existence des éléments dérivés incorporés et
taux d’intérêt effectif.
•  Défaillance et inexécution  : détails relatifs aux inexécutions, mon-
tants comptabilisés concernés.
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10.1.2. Informations annexes à l’état de résultat global


et aux capitaux propres
•  Éléments de produits, charges, profits et pertes à savoir notamment :
–– profits nets ou pertes nettes sur actif et passifs financiers (en précisant
les profits et pertes imputés dans le résultat net et ceux imputés dans
les autres éléments du résultat global) ;
–– produit d’intérêt total et la charge d’intérêt totale ;
–– produits et charges de commissions.
•  Dépréciations : pertes de valeur pour chaque catégorie d’actif financier.

235
6.  Les instruments financiers


10.1.3. Autres informations
•  Méthodes comptables : bases d’évaluation.
•  Opérations de couverture : description de chaque type de couverture
et description des instruments de couverture et leurs justes valeurs à la
date de clôture ; informations spécifiques aux couvertures de flux de
trésorerie, couvertures de juste valeur et couvertures d’investissement
net dans une entité étrangère.
•  Juste valeur  : pour chaque catégorie d’actifs et de passifs financiers,
juste valeur de cette catégorie d’actifs et de passifs de manière à per-
mettre la comparaison avec sa valeur comptable.
Conformément à IFRS 13 « Évaluation à la juste valeur » l’entité doit
fournir des informations qui aideront les utilisateurs de ses états finan-
ciers à apprécier les deux éléments suivants :
–– pour les actifs et les passifs évalués à la juste valeur sur une base récur-
rente ou non dans l’état de la situation financière après la comptabi-
lisation initiale, les techniques d’évaluation et les données utilisées
pour établir les valeurs ;
–– pour les évaluations de la juste valeur récurrentes faites à l’aide de
données non observables (niveau 3) importantes, l’effet de ces évalua-
tions sur le résultat net ou sur les autres éléments du résultat global
pour la période.

10.2. Nature et importance des risques


liés aux instruments financiers
10.2.1. Informations qualitatives
Pour chaque nature de risque, les entités doivent indiquer :
–– leur exposition au risque et la manière dont cette exposition est née ;
–– les objectifs, politiques et processus de gestion ainsi que les méthodes
de mesure du risque ;
–– tout changement relatif intervenu par apport à l’exercice précédent.

10.2.2. Informations quantitatives
L’entité doit fournir notamment des données chiffrées récapitulatives
sur l’exposition de l’entité à chaque nature de risque, à la date de c­ lôture.

236
10.2.3. Risque de crédit
L’entité doit fournir les informations suivantes sur le risque de crédit :
–– informations sur les pratiques de gestion du risque de crédit de l’entité
et la façon dont elles portent sur la comptabilisation et l’évaluation
des pertes de crédit attendues, y compris les méthodes, les hypothèses
et les informations utilisées pour évaluer les pertes de crédit atten-
dues ;
–– informations quantitatives et qualitatives qui permettent aux utilisa-
teurs des états financiers d’évaluer les montants des états financiers
qui découlent des pertes de crédit attendues, y compris les variations
des montants liés aux pertes de crédit attendues et les raisons de ces
variations ;
–– informations sur l’exposition de l’entité au risque de crédit (c.-à-d.
le risque de crédit inhérent aux actifs financiers d’une entité et à
ses engagements à octroyer du crédit), y compris les concentrations
importantes du risque de crédit.

10.2.4. Risque de liquidité
Une entité doit fournir une analyse des échéances des passifs financiers
faisant apparaître les échéances contractuelles résiduelles et une descrip-
tion de la façon dont elle gère le risque de liquidité.

10.2.5. Risque de marché
L’entité doit, pour chaque risque de marché (risque de taux, risque de
change, risque sur matières premières, risque sur actions ou sur indices
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boursiers, etc.), présenter une analyse de sensibilité permettant d’appré-


cier l’impact sur les capitaux propres et le résultat des évolutions raison-
nablement possible de la variable de risque concernée.

237
6.  Les instruments financiers


Exemple

Informations relatives aux instruments financiers publiés dans les comptes


consolidés du groupe Carrefour
On pourra retrouver le contenu de cette annexe dans le document de référence
Carrefour 2015 p. 205-206 sur http://www.carrefour.com.

Note 12.1. Instruments financiers par catégorie


Instruments financiers par catégorie
Au 31/12/2015
Ventilation par catégorie d’instruments
Valeur comptable

Actifs disponibles

Dettes couvertes
et autres dettes

Juste valeur
Prêts, créances
En juste valeur

en juste valeur
Dettes au coût

Instruments
par résultat

à la vente

en millions

dérivés
amorti
d’€

Titres de 78 78 78
participation
Autres 1 213 443 770 1 213
immobi-
lisations
­financières
long terme
Autres actifs 1 291 521 770 1 291
financiers
non courants
Total 6 010 6 010 6 010
encours
clients des
sociétés
financières
Créances 2 269 2 269 2 269
commer-
ciales
Autres actifs 358 207 151 358
financiers
courants
Autres 418 418 418
actifs (1)
Trésorerie et 2 724 2 724 2 724
équivalents
trésorerie
Actifs 13 071 2 724 521 9 674 251 13 071
»
238
» Ventilation par catégorie d’instruments

Valeur comptable

Actifs disponibles

Dettes couvertes
et autres dettes

Juste valeur
Prêts, créances
En juste valeur

en juste valeur
Dettes au coût

Instruments
par résultat

à la vente
en millions

dérivés
amorti
d’€

Total dettes 7 629 7 064 516 49 8 135


financières
Total refi- 5 249 5 249 5 249
nancement
des encours
clients
Fournisseurs 13 648 13 648 13 648
et autres
créditeurs
Autres 3 123 3 123 3 123
passifs (2)
Passifs 29 649 29 085 516 49 30 156
(1) hors charges constatées d’avance
(2) hors produits constatés d’avance

Un même tableau est présenté pour 2014.

Ventilation des actifs et passifs évalués en juste valeur selon la hiérarchie prévue
par IFRS 13

Au 31/12/2015
En millions d’euros Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3 Total
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Titres de participation 78 78

Autres immobilisations 443 443


financières à long terme
Actifs financiers courants 151 151
– dérivés
Trésorerie et équivalents 2 724 2 724
de trésorerie
Dérivés passif (39) (10) (49)

Un même tableau est présenté au 31/12/2014.

239
6.  Les instruments financiers


Test de connaissances

Pour chacune des 10 questions suivantes, choisissez la bonne réponse (une seule
réponse est possible).

Q1. Qu’est-ce qu’un instrument financier au sens de la norme IAS 32 ?


a) tout contrat mettant en évidence un intérêt résiduel dans les actifs d’une
entreprise après déduction de tous ses passifs ;
b) tout contrat qui donne lieu à un actif financier d’une entité et à un passif finan-
cier ou à un instrument de capitaux propres d’une autre entité ;
c) tout droit contractuel de recevoir d’une autre entité de la trésorerie ou un
autre actif financier.

Q2. Dans la norme IFRS 9 comment sont analysés les actifs financiers ?
a) les actifs financiers mesurés au coût amorti et les actifs financiers mesurés à la
juste valeur (en distinguant la juste valeur par résultat net et la juste valeur par
les autres éléments du réstultat global) ;
b) les titres de créances et les instruments de capitaux propres ;
c) les instruments de couverture et les instruments couverts.

Q3. Qu’est-ce que la juste valeur ?


a) le prix qui serait reçu pour vendre un actif ou payé pour transférer un passif
lors d’une transaction ordonnée entre des intervenants du marché à la date
d’évaluation ;
b) c’est le coût amorti d’un actif ou d’un passif financier évalué selon la méthode
du taux d’intérêt effectif ;
c) c’est un instrument financier pour lequel il existe un modèle d’évaluation
approprié.

Q4.  Quel cas présenté ci-dessous ne correspond pas à la classification


d’IFRS 9 ou IAS 39 des instruments de couverture ?
a) la couverture de la juste valeur ;
b) la couverture de flux de financement ;
c) la couverture d’un investissement net dans une entité étrangère.

Q5. Qu’appelle-t-on, au sens de la norme IFRS 9, un coût amorti ?


a) Un coût marginal directement imputable à l’acquisition, à l’émission ou à la
sortie d’un actif financier ou d’un passif financier.
b) Un montant auquel est évalué l’actif financier ou le passif financier lors de sa
comptabilisation initiale, diminué des remboursements en principal, majoré
ou diminué de l’amortissement cumulé, calculé par la méthode du taux »
240
» d’intérêt effectif, de toute différence entre ce montant initial et le montant
à l’échéance, et diminué de toute réduction (opérée directement ou via un
compte de correction de valeur) pour dépréciation ou irrécouvrabilité.
c) Le coût des actifs financiers autres que prêts et créances émis ou acquis par
l’entité, placements détenus jusqu’à leur échéance et actifs financiers détenus
à des fins de transactions et autres actifs financiers évalués à la juste valeur par
le biais du résultat.

Q6.  Dans le cas d’un actif financier évalué à la juste valeur


dans les autres éléments du résultat global, comment faut-il comptabiliser
postérieurement à son évaluation initiale (selon IFRS 9) ?
a) enregistrer toujours la variation entière dans le résultat net de la période ;
b) enregistrer toujours la variation entière dans les capitaux propres de l’entité
par le biais des autres éléments du résultat global ;
c) enregistrer dans le résultat de la période seulement les changements de juste
valeur relatifs aux actifs et passifs appelés à être cédés, la plus ou moins-value
latente sur les actifs et passifs appelés à être gardés étant portés en capitaux
propres, jusqu’au moment ou l’actif est vendu, auquel cas la plus ou moins-
value est portée dans le résultat.

Q7. La société Zêta a effectué un emprunt de 100 000 € auprès de sa banque


le 1er  janvier N  –  2 remboursable au bout de 5  ans. Le  taux d’intérêt est
de 5 %. Les frais d’émission se sont élevés à 2  135  €. Pour  quel montant
l’emprunt doit-il être comptabilisé le 31 décembre N (les intérêts N ont été
payés) ? Le taux effectif est de 5,5 %.
a) 99 077 ;
b) 99 146 ;
c) 100 000.

Q8.  Dans le cas d’une couverture de juste valeur, comment doivent


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être comptabilisées les variations de l’élément couvert et de l’élément


de couverture dans IFRS 9 ?
a) si les variations sont réciproques et égales aucune variation ne doit être comp-
tabilisée. Si l’élément couvert a une perte supérieure au profit dégagé sur l’élé-
ment de couverture, il doit être provisionné pour la différence. Si l’élément de
couverture a un profit latent supérieur à la perte relative à l’élément couvert,
le profit latent est porté en capitaux propres ;
b) le profit ou la perte résultant de la réévaluation de l’instrument de couverture
à la juste valeur doit être comptabilisé immédiatement en résultat net (ou
dans les autres éléments du résultat global) ; le profit ou la perte sur l’élément
couvert attribuable au risque couvert doit ajuster la valeur comptable de l’élé-
ment couvert et être comptabilisé en résultat net (ou dans les autres éléments
du résultat global) ; »

241
6.  Les instruments financiers


» c) lpropres.
es profits et les pertes relatifs à l’élément couvert sont portés en capitaux

Q9.  Dans le cas d’une couverture de flux de trésorerie, comment doivent


être comptabilisées les variations de l’élément couvert et de l’élément
de couverture dans IAS 39 ou IFRS 9 ?
a) la partie du profit ou de la perte réalisée sur l’instrument de couverture que
l’on détermine être une couverture efficace doit être comptabilisée directe-
ment en capitaux propres via les autres éléments du résultat global. La partie
inefficace doit être comptabilisée immédiatement en résultat net ;
b) le profit ou la perte résultant de la réévaluation de l’instrument de couverture à
la juste valeur doit être comptabilisé immédiatement en résultat net ; le profit
ou la perte sur l’élément couvert attribuable au risque couvert doit ajuster la
valeur comptable de l’élément couvert et être comptabilisé en résultat net ;
c) aucune réponse ne convient.

Q10. Quelles informations relatives au risque de liquidité une entité doit-elle


présenter dans ses notes annexes ?
a) une analyse de sensibilité permettant d’apprécier l’impact sur les capitaux
propres et le résultat des évolutions raisonnablement possible de la variable
de risque concernée ;
b) des informations sur les pratiques de gestion du risque et la façon dont elles
portent sur la comptabilisation et l’évaluation des pertes attendues ainsi que
des informations qui permettent aux utilisateurs des états financiers d’évaluer
les montants des états financiers découlant de ces pertes.
c) un échéancier en précisant les modalités de son élaboration et une description
de la manière dont elle gère les risques correspondants.

Corrigés et commentaires p. 570.

242
Chapitre 7

Les stocks

L
es stocks représentent, dans nombre d’entreprises commerciales
ou industrielles, les actifs de base de leur activité.

L’IASB, dès sa création, s’était attaché au problème des stocks en


établissant la norme IAS  2 relative à l’évaluation et la présentation
des stocks dans le contexte du coût historique (applicable dès jan-
vier  1976). Cette norme a été révisée en 1993, dans le cadre de la
réduction des options, puis en décembre 2003. Après avoir défini un
certain nombre de termes, elle précise le traitement des différents
frais compris dans le coût, s’intéresse ensuite aux formules de calcul
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de coût puis à la présentation des informations relatives aux stocks


dans les états financiers.

1. Champ d’application
La norme IAS 2 doit être appliquée pour la comptabilisation des stocks
autres que les instruments financiers, ainsi que les actifs dits biologiques
et les productions agricoles au moment de la récolte (voir IAS 41, cha-
pitre 20 § 4.1.1).

243
7.  Les stocks


2. Définitions
La norme présente la définition des stocks et de la valeur nette de réali-
sation (ainsi que celle de la juste valeur, voir chapitre 2, § 8.2.1) :
Les stocks sont des actifs :
–– détenus pour être vendus dans le cours normal de l’activité ;
–– en cours de production pour une telle vente ;
–– sous forme de matières ou de fournitures devant être consommées au
cours du processus de production ou de la prestation de services.
La valeur nette de réalisation est le prix de vente estimé dans le cours
normal de l’activité, diminué des coûts estimés pour l’achèvement et
des coûts estimés nécessaires pour réaliser la vente.

Exemple

La société Gamma a fabriqué un produit déterminé Lambda. Le produit n’est


pas tout à fait terminé. Le prix de vente du produit terminé est estimé à 1 000 €.
Il y a lieu de tenir compte de frais de vente estimé à 5 % et de dépenses à effec-
tuer pour terminer le produit soit 120 €. La valeur nette de réalisation du produit
Lambda est donc de 1 000 – 1 000 × 5 % – 120 = 830 €.

3. Évaluation des stocks


Les stocks doivent être évalués au plus faible du coût et de la valeur
nette de réalisation.
Toutefois, conformément à des pratiques bien établies dans certains
secteurs, les stocks de produits agricoles et forestiers, les productions
agricoles après la récolte, les minerais et productions minérales sont
évalués à la valeur nette de réalisation. De même, dans les activités des
commissionnaires et courtiers en marchandises, les stocks doivent être
évalués à leur juste valeur diminuée du coût de distribution. Lorsque des
stocks sont évalués à la valeur nette de réalisation ou à la juste valeur
diminuée des coûts de distribution, les différences dues aux change-
ments de valeur sont constatées dans les profits et pertes de la période
de changement.

244
3.1. Coûts des stocks
Le coût des stocks doit comprendre l’ensemble des coûts d’acquisition,
coûts de transformation et autres coûts encourus pour mettre les stocks
à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent.
Les coûts d’acquisition des stocks comprennent le prix d’achat, les
droits d’importation et autres taxes (autres que les taxes ultérieurement
récupérables par l’entité auprès de l’administration fiscale), ainsi que les
frais de transport, de manutention et autres coûts directement impu-
tables à l’acquisition de produits finis, des matières et des services. Les
rabais commerciaux, remises et autres éléments similaires sont déduits
pour déterminer le coût d’acquisition.

Exemple

La société Gamma a fait l’acquisition d’un lot de marchandises acquises 20 000 €


hors taxes. Un rabais de 5 % a été accordé par le fournisseur. Ce dernier a fac-
turé, par contre, une somme de 1  500  € pour frais de transport. La TVA soit
(20 000 × 95 % + 1 500) × 20 % s’élève à 4 100 € et la facture du fournisseur
est de 24 600 €.
En fait, le coût d’acquisition du lot de marchandises n’est pas de 24 600 €. Il
faut décompter :
–– le prix d’achat : 20 000
–– le rabais : 20 000 × 5 % = – 1 000
–– les frais de transport : 1 500
20 500
La TVA est récupérable.
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Les coûts de transformation des stocks comprennent les coûts directe-


ment liés aux unités produites, telle la main d’œuvre directe. Ils com-
prennent également l’affectation systématique des frais généraux de
production fixes et variables qui sont encourus pour transformer les
matières premières en produits finis. L’affectation des frais généraux
fixes aux coûts de transformation est fondée sur la capacité normale des
installations de production.
Dans des circonstances limitées, des coûts d’emprunts peuvent être
inclus dans le coût des stocks. Ces circonstances sont identifiées dans la
norme IAS 23 (voir chapitre 15, § 3.1). Elles concernent les stocks quali-
fiés, c’est-à-dire les stocks qui exigent une longue période de préparation
avant de pouvoir être utilisés ou vendus.

245
7.  Les stocks


Ne sont pas inclus dans les coûts des stocks :


–– les montants anormaux de déchets de fabrication, de main d’œuvre
ou d’autres coûts de production ;
–– les coûts de stockage, à moins que ces coûts soient nécessaires au proces-
sus de production préalablement à une nouvelle étape de la production ;
–– les frais généraux administratifs qui ne contribuent pas à mettre les
stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent ;
–– les coûts de sous-activité (frais généraux de production fixes résultant
d’une baisse de la production ou de la non-utilisation d’un outil de
production) ;
–– les pertes de change liées à l’acquisition des stocks ;
–– les frais de commercialisation.
Les encours pour lesquels le chiffre d’affaires à l’avancement n’a pas
encore été comptabilisé doivent être évalués à leur coût de production
en excluant toute marge et tous les autres coûts non liés à la production.

La société Gamma a accepté une commande de fabrication dont la réalisation


doit s’échelonner sur 4 mois. Au 31  décembre N, les dépenses effectuées ou
restant à effectuer sur cette commande peuvent être évaluées comme suit.
Effectuées À effectuer
Matières consommées 17 500 8 500
Charges directes de production 23 500 8 600
Quote-part des charges indirectes variables 14 000 6 500
de production
Quote-part des charges indirectes fixes de production 12 000 6 000
Intérêts des capitaux empruntés 1 200 500
Quote-part des charges d’administration générale 8 700 2 500
Charges de distribution 5 000
76 900 37 600

La sous-activité des installations de production est estimée à 10 %.


La commande a été acceptée pour un prix ferme de 100 000 €.
La valeur d’inscription du stock au 31 décembre N se compose :
–– des matières consommées : 17 500
–– des charges directes de production : 23 500
–– de la quote-part des charges indirectes variables de production : 14 000

246
–– de la quote-part des charges indirectes fixes de production
imputée rationnellement (le coût de la sous-activité
ne peut être imputé au stock) :
12 000 × 90 % = 10 800
–– de l’intérêt des capitaux empruntés (IAS 23) 1 200
67 000
Le stock peut être considéré comme « un actif qualifié » conformément à IAS 23,
puisqu’il exige une longue période de fabrication avant d’être utilisé ou vendu.
Les intérêts des capitaux empruntés doivent donc être inclus.
Au contraire, la quote-part des charges d’administration générale ne peut être
intégrée à la valeur du stock que si les conditions spécifiques d’exploitation jus-
tifient leur prise en compte.
Le coût du stock (stock d’encours) pour cette commande de fabrication est donc
de 67 000 €.
Il y a lieu de comparer ce coût à la valeur nette de réalisation.
La valeur nette de réalisation du stock au 31 décembre N peut être déterminée
à partir du prix de vente ferme et des dépenses de production et de distribution
à effectuer.
Dépenses à effectuer :
–– en matières consommées : 8 500
–– en charges directes de production : 8 600
–– en charges indirectes de production : 6 500 + 6 000 × 90 % = 11 900
–– en intérêts des capitaux empruntés 500
–– en charges de distribution : 5 000
34 500
La valeur nette de réalisation pourra être estimée à : 100 000 – 34 500 = 65 500 €.
Comme le coût du stock est supérieur à la valeur nette de réalisation, il faudra
retenir la valeur nette de réalisation et constituer une dépréciation en fin d’exer-
cice sur la différence.
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3.2. Évaluation des stocks acquis ou produits


conjointement pour un coût global
Un processus de production peut donner lieu à la production simulta-
née de plus d’un produit. C’est le cas, par exemple, en cas de production
de produits liés ou lorsqu’il y a un produit principal et un sous-pro-
duit. Lorsque les coûts de transformation de chaque produit ne sont
pas identifiables séparément, ils sont répartis entre les produits sur une
base rationnelle et cohérente. Cette répartition peut être opérée, par
exemple, sur la base de la valeur de vente relative de chaque produit, soit
au stade du processus de production où les produits deviennent identi-
fiables séparément, soit à l’achèvement de la production. La plupart des

247
7.  Les stocks


sous-produits sont non significatifs par nature. Lorsque tel est le cas, ils
sont souvent évalués à la valeur nette de réalisation et cette valeur est
déduite du coût du produit principal. De ce fait, la valeur comptable du
produit principal n’est pas différente de façon significative de son coût.

La société Bêta fabrique dans ses ateliers un produit P.


La fabrication de ce produit P s’effectue conjointement avec la fabrication d’un
sous-produit SP et d’un produit résiduel PR.
Les dépenses de production pour le mois de décembre N s’élèvent au total à
62 422 €.
Il a été fabriqué :
• 500 kg de produit P ;
• 800 kg de sous-produit SP ;
• 200 kg de produit résiduel.
Les prix de vente prévisionnels des produits P, sous-produit SP et produit rési-
duel sont respectivement de 50 €, 20 € et 2 € le kg. Les frais de vente prévi-
sionnels pour ce dernier produit peuvent être évalués à 10 % du prix de vente.
Selon les méthodes préconisées ci-dessus, le produit résiduel pourrait être évalué
à : 200 × 2 × 90 % = 360 €.
Le solde des dépenses, soit 62 422 – 360 = 62 062 € pourrait être ventilé entre
le produit fini P et le sous-produit SP en fonction des quantités et des valeurs
de vente.
15001500 × 50× 50
Soit pour P : 62 062 × ----------------------------------------------------------------
- = 51- =150
× ---------------------------------------------------------------- 51 €
150 €
( 1500 × 50)×+50
( 1500 ( 800
) + (×800
20)× 20)

et SP : 62 062 800 ×800 20 × 20


× ----------------------------------------------------------------
- = 10- =912
× ---------------------------------------------------------------- 10 €
912 €
( 1500 × 50)×+50
( 1500 ( 800
) + (×800
20)× 20)

3.3. Évaluation des stocks à partir du prix de


vente ou du coût standard
La méthode du prix de détail est souvent utilisée dans l’activité de la
distribution au détail pour évaluer les stocks de grandes quantités d’ar-
ticles à rotation rapide, qui ont des marges similaires et pour lesquels
il n’est pas possible d’utiliser d’autres méthodes de coûts. Le coût des
stocks est déterminé en déduisant de la valeur de vente des stocks le
pourcentage de marge brute approprié. Le pourcentage utilisé prend en
considération les stocks qui ont été démarqués au-dessous de leur prix
de vente initial. Un pourcentage moyen pour chaque rayon est souvent
utilisé.

248
Exemple

La société Alpha commercialise et vend au détail de multiples produits dans


les domaines divers  : DVD, jeux vidéo, logiciels, matériels informatiques, télé-
phones, appareils photos, caméscopes, etc.
Pour ce qui concerne les ordinateurs portables, la marge moyenne est estimée à
25 % du prix de vente hors taxes (TVA 20 %).
Au 31 décembre N, il reste en stock 18 ordinateurs « XYZ » qui sont facturés au
client 1 002,60 € TTC soit 835,50 HT.
Le stock au 31 décembre de ces ordinateurs sera ainsi évalué : 835,50 × 75 % ×
18 = 11 279,25 €.

L’entité peut également pour des raisons pratiques si ces méthodes


donnent des résultats proches du coût utiliser la méthode du coût stan-
dard. Les coûts standards retiennent les niveaux normaux d’utilisation
de matières premières et de fournitures, de main-d’œuvre, d’efficience
et de capacité. Ils sont régulièrement réexaminés et, le cas échéant, révi-
sés à la lumière des conditions actuelles.

3.4. Détermination des coûts des éléments


non habituellement fongibles
Le coût des stocks d’éléments qui ne sont pas ordinairement fongibles
et des biens ou services produits et affectés à des projets spécifiques doit
être déterminé en procédant à une identification spécifique de leurs
coûts individuels.

3.5. Détermination des coûts des éléments


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habituellement fongibles
Le coût des stocks doit être déterminé en utilisant la méthode du pre-
mier entré – premier sorti (PEPS ou FIFO1) ou celle du coût moyen pon-
déré. Une entité doit utiliser la même formule de coût pour tous les
stocks qui ont une nature ou un usage similaire. Pour des stocks qui ont
une nature ou un usage dissemblables, des formules différentes peuvent
être justifiées.

1  La méthode du premier entré-dernier sorti (méthode LIFO) n’est plus autorisée depuis la révision de
la norme IAS 2 de décembre 2003.

249
7.  Les stocks


Exemple

La société Delta utilise pour sa fabrication une matière M.


Le stock au 1er janvier N de cette matière M était de 100 unités à 320 €.
Les entrées suivantes ont été constatées au cours de l’année N :
–– 1er mars : 250 unités pour 85 250 ;
–– 1er juillet : 200 unités pour 68 600 ;
–– 1er octobre : 100 unités pour 34 600 ;
–– 1er décembre : 50 unités pour 17 350.
Les sorties suivantes ont été constatées au cours de l’exercice N :
–– 1er avril : 230 unités ;
–– 1er septembre : 120 unités ;
–– 1er novembre : 100 unités.
Le stock final en quantité peut être évalué à : 100 + 250 + 200 + 100 + 50 230
– 120 – 100 = 250 unités.
L’évaluation du stock au 31  décembre N peut être effectuée selon différentes
méthodes :

a) Méthode du premier entré-premier sorti


Le stock final se compose des derniers lots entrés :
–– 1er décembre : 50 articles à 347 € : 17 350
–– 1er octobre : 100 articles à 346 € : 34 600
–– 1er juillet : 100 articles à 343 € : 34 300
86 250
Le stock final peut être évalué à 86 250 €.

b) Méthode du coût moyen pondéré : on peut distinguer :


–– la méthode du coût moyen pondéré après chaque entrée :

Mouvements Stocks
Dates
Q PU V Q PU V
1.1 100 320 32 000 100 320 32 000
1.3 250 341 85 250 350 335 117 250
1.4 – 230 335 – 77 050 120 335 40 200
1.7 200 343 68 600 320 340 108 800
1.9 – 120 340 – 40 800 200 340 68 000
1.10 100 346 34 600 300 342 102 600
1.11 – 100 342 – 34 200 200 342 68 400
1.12 50 347 17 350 250 343 85 750

Le stock final peut être évalué à 85 750 €.

250
–– la méthode du coût moyen pondéré sur une durée moyenne de stockage :
On peut considérer que la durée moyenne de stockage est de trois mois et demi :
100 ++ 250 250
–– stock moyen : 100
--------------------------- = 175 unités.
-------------------------
22
–– entrées de l’année : 600 unités.
–– durée de stockage : 1212 ×× 175 175
----------------------  = 3 mois et demi.
----------------------
600
600
Il faut donc reprendre les entrées de la dernière période (du 15.9.N. au 31.12.N).
100 × 346 + 50 × 347
Coût moyen de ces entrées : ------------------------------------------------------- = 346,33.
100 + 50
Stock final : 346,33 × 250 = 86 582 €.
346,33 × 250 = 86 582 €.

3.6. Dépréciation des stocks


Les stocks sont habituellement dépréciés à la valeur nette de réalisation
élément par élément. Dans certains cas, toutefois, il peut être approprié
de regrouper des éléments similaires ou ayant un rapport entre eux.

3.7. Comptabilisation en charges
Lorsque les stocks sont vendus, la valeur comptable de ces stocks doit
être comptabilisée en charges de l’exercice au cours duquel les produits
correspondants ont été comptabilisés. Le montant de toute dépréciation
des stocks pour les ramener à leur valeur nette de réalisation et toutes
les pertes de stocks doivent être comptabilisés en charges de l’exercice
au cours duquel la dépréciation ou la perte se produit. Le montant de
toute reprise d’une dépréciation des stocks résultant d’une augmenta-
tion de la valeur nette de réalisation doit être comptabilisé comme une
réduction de charges de l’exercice au cours duquel la reprise intervient.
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3.8. Informations à fournir
Les états financiers doivent indiquer :
a) les méthodes comptables adoptées pour évaluer les stocks, y com-
pris la méthode de détermination de coût utilisée ;
b)  la valeur comptable totale des stocks et la valeur comptable par
catégories appropriées à l’entité ;
c) la valeur comptable des stocks évalués à la juste valeur diminuée
des coûts de distribution ;
d) le montant des stocks comptabilisés en charges durant l’exercice ;
e) le montant de toute dépréciation des stocks pour les ramener à la
valeur nette de réalisation ;

251
7.  Les stocks


f) le montant de toute reprise de dépréciation qui est constatée en


réduction de charges de l’exercice (conformément au § 3.7 ci-dessus) ;
g) les circonstances ou événements ayant conduit à la reprise de la
dépréciation des stocks (conformément au § 3.7 ci-dessus) ;
h) la valeur comptable des stocks donnés en nantissement de passifs.

Test de connaissances

Pour chacune des 10 questions suivantes, choisissez la bonne réponse


(une seule réponse est possible).

Q1. Qu’est-ce que la valeur nette de réalisation ?


a) le prix du marché ;
b) le prix de vente estimé dans le cours normal de l’activité, diminué des coûts
d’achèvement et des coûts nécessaires pour réaliser la vente ;
c) la valeur actuelle.

Q2. Quelle affirmation présentée ci-dessous est inexacte ?


a) les coûts d’acquisition des stocks comprennent le prix d’achat, les droits d’im-
portation et autres taxes (autres que les taxes ultérieurement récupérables par
l’entreprise auprès de l’administration fiscale) ;
b) les coûts d’acquisition des stocks comprennent le prix d’achat, ainsi que les
frais de transport, de manutention et autres coûts directement imputables à
l’acquisition de produits finis, des matières et des services ;
c) les coûts d’acquisition des stocks comprennent le prix d’achat, les droits d’im-
portation et autres taxes. Les rabais commerciaux, remises et autres éléments
similaires ne sont pas déduits du coût d’acquisition.

Q3. Quelle affirmation présentée ci-dessous est inexacte ?


a) les coûts de transformation des stocks comprennent les coûts directement liés
aux unités produites. Ils comprennent également l’affectation systématique de
tous les frais généraux de production fixes et variables qui sont encourus pour
transformer les matières premières en produits finis ;
b) les coûts de transformation des stocks comprennent les coûts directement liés
aux unités produites, les frais généraux variables et une quote-part des frais
généraux fixes ;
c) les coûts de transformation des stocks comprennent les coûts directs et les
coûts indirects fixes et variables de production. L’affectation des frais géné- »
252
» raux fixes aux coûts de transformation est fondée sur la capacité normale des
installations de production.

Q4.  L’intégration des coûts des emprunts dans le coût de transformation


des stocks est-il ?
a) obligatoire ;
b) optionnel ;
c) interdit.

Q5. L’article 213-1 du PCG précise que « les actifs produits par l’entité sont
comptabilisés au coût de production ». Le terme de coût de production n’est
pas utilisé par IAS 2. À quoi correspond-il ?
a) au coût de transformation ;
b) au coût d’acquisition des matières utilisées augmenté du coût de transformation ;
c) au coût d’acquisition des matières utilisées augmenté du coût de transforma-
tion et des autres coûts encourus pour mettre les stocks à l’endroit et dans
l’état où ils se trouvent.

Q6. Quels éléments (selon IAS 2) ne font pas partie du coût du stock d’un
produit ?
a) les montants de déchets de fabrication ;
b) les coûts de stockage nécessaires au processus de production préalablement à
une nouvelle étape de la production.
c) les frais de commercialisation.

Q7. À quoi correspond la définition de PEPS (premier entré, premier sorti) ?


a) La méthode PEPS suppose que les éléments restant en stock à la fin de la
période soient ceux qui ont été achetés ou produits le plus récemment.
b) La méthode PEPS suppose que les éléments restant en stock à la fin de la période
sont évalués en utilisant une identification spécifique de leurs coûts individuels.
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c) La méthode PEPS suppose que le coût de chaque élément est déterminé à partir
de la moyenne pondérée du coût d’éléments similaires au début d’une période
et du coût d’éléments similaires achetés ou produits au cours de la période.

Q8. Une entreprise de la région parisienne fait l’acquisition d’une marchan-


dise, acquise à Toulouse et livrée par avion cargo. La facture (qui sera payée
au comptant) se présente ainsi :
Marchandises : 15 000
Rabais 10 % : – 1 500
Escompte 1 % (si paiement au comptant) : – 135
Frais de transport : 1 000
Taxe aéroport : 50
TVA : 2 883
Total : 17 298 »
253
7.  Les stocks


» Quel est le montant qui doit être comptabilisé en coût d’entrée du stock
a) 17 298 € ;
b) 14 550 € ;
c) 14 415 €.

Q9.  Le stock au 1er  décembre d’un produit est de 500 unités à 10  €. Il a
été acquis le 10 décembre 500 unités à 12 €. Il a été sorti le 20 décembre
400  unités. Quelle est la valeur du stock au 31  décembre si on utilise la
méthode FIFO-PEPS (premier entré – premier sorti) ?
a) 7 000 € ;
b) 6 600 € ;
c) 6 200 €.

Q10. Dans les notes annexes aux états financiers (normes IFRS), quelle infor-
mation n’est pas obligatoire ?
les méthodes comptables adoptées pour évaluer les stocks, y compris la
a) 
méthode de détermination de coût utilisée ;
b) la valeur de remplacement de tous les stocks ;
c) les circonstances ou événements ayant conduit à la reprise de la dépréciation
des stocks
Corrigés et commentaires p. 573.

254
Chapitre 8

Les immobilisations
corporelles

L
es immobilisations corporelles représentent l’une des rubriques
les plus importantes de l’actif d’une entreprise. Elles concernent
la majeure partie des investissements productifs. Elles peuvent
aussi concerner des immeubles de placement.
Le traitement des immobilisations corporelles a fait l’objet de la
norme internationale IAS 16 approuvée en 1981 et révisée notamment
en 1993 et en 2003. Cette norme a intégré une partie de la norme IAS 4
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relative aux amortissements (aujourd’hui abrogée). Le traitement des


immeubles de placement a fait, quant à lui, l’objet d’une norme spéci-
fique, la norme IAS 40 (adoptée en 2000 et révisée en 2003) qui traite de
la comptabilisation, de l’évaluation et des informations à fournir sur les
immeubles de placement.
Après avoir donné un certain nombre de définitions, la norme IAS 16
traite des règles de comptabilisation, d’évaluation à pratiquer ainsi des
informations à fournir.

255
8.  Les immobilisations corporelles


1. Champ d’application et définitions


IAS 16 ne s’applique pas aux immobilisations corporelles classées
comme détenues en vue de la vente selon IFRS 5 (voir chapitre 11), aux
actifs biologiques en rapport avec l’activité agricole qui ne sont pas des
plantes productives (voir chapitre 20 §  4.1), à la comptabilisation et
l’évaluation des actifs d’exploration et d’évaluation de ressources miné-
rales (voir chapitre 20 § 5.1) et aux droits miniers et aux réserves miné-
rales telles que le pétrole, le gaz naturel et autres ressources similaires
non renouvelables, aux immeubles de placement (voir ci-après § 8).
Les immobilisations corporelles sont des actifs corporels :
a) qui sont détenus par une entité soit pour être utilisés dans la pro-
duction ou la fourniture de biens et de services, soit pour être loués à des
tiers, soit à des fins administratives ;
b) dont on s’attend à ce qu’ils soient utilisés sur plus d’un exercice.
L’amortissement est la répartition systématique du montant amor-
tissable d’un actif sur sa durée d’utilité.
Le montant amortissable est le coût d’un actif, ou tout autre mon-
tant substitué au coût, diminué de sa valeur résiduelle.
La durée d’utilité est :
a) soit la période pendant laquelle l’entité s’attend à utiliser un actif ;
b) soit le nombre d’unités de production ou d’unités similaires que
l’entité s’attend à obtenir de l’actif.
Le coût est le montant de trésorerie ou d’équivalent de trésorerie
payé ou la juste valeur de toute autre contrepartie donnée pour acquérir
un actif au moment de son acquisition ou de sa construction, ou bien le
montant éventuellement attribué à cet actif lors de sa comptabilisation
initiale selon les dispositions spécifiques d’autres normes.
La valeur résiduelle d’un actif est le montant estimé qu’une entité
s’attend à obtenir pour cet actif, après déduction des coûts de sortie, si
l’actif avait déjà l’âge et se trouvait déjà dans l’état prévu à la fin de sa
durée d’utilité.
La valeur comptable est le montant pour lequel un actif est comp-
tabilisé, après déduction du cumul des amortissements et du cumul des
pertes de valeur relatifs à cet actif.
La valeur recouvrable est la valeur la plus élevée entre la juste valeur
d’un actif diminuée des coûts de la vente et sa valeur d’utilité.

256
La valeur d’utilité (ou valeur spécifique à l’entité) est la valeur actua-
lisée des flux de trésorerie futurs estimés de l’utilisation continue d’un
actif de sa sortie à la fin de sa durée d’utilité ou qu’elle prévoit d’encou-
rir lors du règlement d’un passif.
Une perte de valeur est l’excédent de la valeur comptable d’un actif
sur sa valeur recouvrable.

2. Comptabilisation des immobilisations


corporelles
La norme IAS  16 précise qu’un élément d’immobilisation corporelle
doit être comptabilisé en tant qu’actif lorsque et seulement lorsque :
a) il est probable que les avantages économiques futurs associés à cet
actif iront à l’entité ;
b) le coût de cet actif pour l’entité, ou lorsque cet actif est constaté
à une valeur réévaluée, la juste valeur de cet actif, peut être évalué de
façon fiable.

Un garage automobile, le garage Delta vient d’acheter un véhicule automobile.


Si ce véhicule est destiné à la revente, ce n’est pas une immobilisation corpo-
relle, si par contre, il est destiné à être gardé pour l’activité de l’entité (il est
probable que des avantages économiques futurs associés iront à l’entité) il doit
être comptabilisé en immobilisation corporelle.
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Les éléments tels que les pièces de rechange, le stock de pièces de


sécurité et le matériel d’entretien sont comptabilisés selon IAS 16 s’ils
répondent à la définition des immobilisations corporelles. Sinon, ils
sont classés en stocks.

3. Évaluation initiale des immobilisations


corporelles
Une immobilisation corporelle qui remplit les conditions pour être
comptabilisée en tant qu’actif doit être évaluée initialement à son coût.

257
8.  Les immobilisations corporelles


3.1. Coût d’acquisition et coût de production


Le coût d’une immobilisation corporelle est constitué de son prix
d’achat, y compris les droits de douane et taxes non récupérables, après
déduction des remises et rabais commerciaux, de tous les coûts directe-
ment attribuables au transfert de l’actif jusqu’à son lieu d’exploitation
et à sa mise en état pour permettre son exploitation de la manière pré-
vue. L’estimation initiale des coûts relatifs au démantèlement et à l’en-
lèvement de l’immobilisation et à la remise en état du site sur lequel elle
est située, obligation qu’une entité encourt soit du fait de l’acquisition
de l’immobilisation corporelle, soit du fait de son utilisation pendant
une durée spécifique à des fins autres que la production de stocks au
cours de cette période, doit être également comprise dans ce coût. Sont
notamment directement attribuables :
–– le coût du personnel résultant directement de son intervention dans
la construction ou l’acquisition de l’immobilisation ;
–– le coût de préparation du site ;
–– les frais de livraison et de manutention initiaux ;
–– les frais d’installation et d’assemblage ;
–– les coûts de tests de bon fonctionnement ;
–– les honoraires de professionnels.
Ne sont pas des coûts d’une immobilisation corporelle :
–– les coûts d’ouverture d’une nouvelle installation ;
–– les coûts de lancement d’un nouveau produit ou service (y compris les
coûts des activités de publicité et de promotion) ;
–– les coûts de l’exploitation d’une activité dans un nouveau lieu ou avec
une nouvelle catégorie de clients (y compris les coûts de formation du
personnel) ;
–– les frais administratifs et autres frais généraux.
Il en est de même des frais de démarrage et frais similaires de
pré-exploitation qui n’entrent pas dans le coût d’un actif. Les pertes
opérationnelles initiales encourues avant que l’actif parvienne à la per-
formance prévue sont comptabilisées en charges.
Les pièces de rechange et le matériel d’entretien sont habituellement
inscrits en stocks et comptabilisés dans le résultat lors de leur consom-
mation. Toutefois, les pièces de rechange principales et le stock de pièces
de sécurité constituent des immobilisations corporelles si l’entité compte

258
les utiliser sur plus d’une période. De même, si les pièces de rechange et
le matériel d’entretien ne peuvent être utilisés qu’avec une immobilisa-
tion corporelle, ils sont comptabilisés en immobilisations corporelles.
Le coût des emprunts nécessaires au financement de l’immobilisa-
tion est compris dans le coût de cette immobilisation lorsque celui-ci est
consideré comme un actif qualifié (voir IAS 23 chapitre 15, § 3).
Les produits des activités accessoires provenant d’immobilisations
en cours de construction (tels les produits provenant de l’utilisation en
tant que parking d’un terrain sur lequel un immeuble sera construit)
seront constatés en chiffre d’affaires dans l’état de résultat net plutôt
qu’en ajustement du coût de l’immobilisation en cours de construction.

• Exemple 1
La société Epsilon a réalisé le 1er mars N l’acquisition d’un matériel industriel et a
effectué les dépenses suivantes (en €) :
–– prix d’achat du matériel (acquis à l’étranger) : 64 000
–– droits de douane : 4 000
–– TVA récupérable : 13 600
–– frais de transport, d’installation et de montage nécessaires
à la mise en utilisation du bien (dont 1 400 € de TVA récupérable) : 8 400
–– frais de transport postérieurs à la mise en utilisation
(dont 400 € de TVA récupérable) : 2 400
–– charges financières exposées pour l’acquisition du bien : 1 200
D’autre part, la société Epsilon a fait l’acquisition de pièces de rechange ne pou-
vant être utilisées que le matériel : valeur d’acquisition 3 000 € ; TVA 600 €. Le
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matériel acquis n’est pas considéré comme un actif qualifié (actif qui exige une
longue période préparation ou de construction avant d’être utilisé ou vendu).
Les coûts d’emprunts ne peuvent donc pas être intégrés au coût d’acquisition
du matériel.
Les frais de transport postérieurs à la mise en utilisation ne font pas partie du
coût d’acquisition.
Ce matériel est donc évalué au coût suivant :
–– prix d’achat : 64 000 €
–– droit de douane : 4 000 €
–– frais de transport, d’installation et de montage
–– nécessaires à l’utilisation : 8 400 – 1 400 7 000 €
–– valeur d’acquisition des pièces de rechange spécifiques : 3 000 €
78 000 €

259
8.  Les immobilisations corporelles


La centralisation des opérations concernant cette acquisition sera ainsi comp-


tabilisée :

2154 Matériel et outillage industriels 78 000


44562 État TVA déductible sur immobilisations 15 600
13 600 + 1 400 + 600
6248 Transports divers 2 000
44566 État, TVA déductible sur autres biens et services 400
6611 Intérêts des emprunts et des dettes 1 200
X Divers comptes crédités 97 200
Acquisition d’un matériel

• Exemple 2
La société Epsilon a aussi réalisé l’acquisition au 1er avril N d’un ensemble immo-
bilier à rénover et a effectué les dépenses suivantes :
–– prix d’achat du terrain : 36 000
–– prix d’achat de la construction : 164 000
–– droits d’enregistrement : 33 200
–– honoraires du notaire et commissions (dont TVA récupérable 1 600) : 9 600
–– frais d’architectes (dont TVA récupérable 2 400) : 14 400
–– grosses réparations (dont TVA récupérable 22 000) : 132 000
L’ensemble des charges doit être comptabilisé en immobilisations corporelles.
On débitera les comptes d’immobilisations suivants :
Terrains
–– pour le prix d’achat : 36 000
–– une quote-part des droits d’enregistrement :
36 000
33 200 × ------------------------------------------- = 5 976
36 000 + 164 000
36 36 000000
× -------------------------------------------
–– une quote-part des frais de notaire et commissions :
-------------------------------------------
36× 36 000 + 164
000 + 164 000
000
36 000 36 000
8 000 × -------------------------------------------
× ------------------------------------------- = 1 440
36 36 000000 + 164 + 164 000000
36 000
× -------------------------------------------
43 416 36 000
36×000 -------------------------------------------
+ 164 000
Constructions 36 000 + 164 164000 000
36× 000 -------------------------------------------
× -------------------------------------------
36 000 + 164 000
–– pour36 le 000prix +d’achat : 164164 000 164 000 164 000
000
× -------------------------------------------
× -------------------------------------------
–– une quote-part 3636 des
000 000 droits
+ 164+ 164 d’enregistrement :
000 000
164 164
000 000
× -------------------------------------------
33 200 × ------------------------------------------- = 27 224
36 36 000000 + 164 + 164 000000
164 000
× -------------------------------------------
–– une quote-part 164frais 000de notaire et commissions :
36×000 +des
-------------------------------------------
164 000
36 000 + 164 000
164 000
8 000 × ------------------------------------------- = 6 560
36 000 + 164 000
–– les frais d’architectes : 12 000
–– les grosses réparations, lesquelles sont nécessaires avant la mise
en état d’utilisation du bien : 110 000
319 784

260
On passera l’écriture suivante :
1.4.N
211 Terrains 43 416
213 Constructions 319 784
44562 État, TVA déductible sur immobilisations 26 000
1 600 + 2 400 + 22 000
X Divers comptes crédités 389 200
Acquisition et remise en état d’un ensemble
immobilier

• Exemple 3
Enfin, la société Epsilon a fait l’acquisition, auprès de la ville de X, d’un terrain des-
tiné à l’aménagement d’une nouvelle unité de production. La production envisagée
risque de polluer ce terrain et il faudra effectuer une remise en état en cas de cession.
Le prix d’acquisition du terrain est de 100 000 € auxquels il faut ajouter droits d’en-
registrement et frais de notaire pour 11 400 € et une TVA récupérable de 1 600 €.
L’estimation initiale des coûts de restauration du site (valeur actualisée1) est éva-
luée à 30 000 €.
On passera deux écritures :
–– la première relative à l’acquisition du terrain ;
–– la seconde relative à la remise en état :

213 Terrains 100 000 + 11 400 111 400


44562 État, TVA déductible sur immobilisations 1 600
404 Fournisseurs d’immobilisations 113 000
Acquisition terrain

213 Terrains 30 000


1581 Provisions pour remise en état
Estimation du coût de restauration du site 30 000
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Remarque
La provision est définie par IAS 37 (voir chapitre 14) comme « un passif dont
l’échéance ou le montant est incertain ». Il ne nous semble pas nécessaire
(contrairement à la pratique française) de constituer cette provision par un
compte de dotation. Cette provision n’est d’ailleurs pas une charge et ne
s’impute pas à l’exercice de constitution. Par contre, la quote-part de la valeur
du terrain correspondant au coût de remise en état s’amortira sur la durée
prévue d’utilisation du terrain. Au moment de la remise en état, la provision sera
compensée par la dépense réellement effectuée. n

1  Conformément à IAS 16 § 16 c. Si le démantèlement est prévu par exemple dans 20 ans et que l’on
actualise la dépense au taux de 3 % l’an on devrait avoir une dépense à cette date d’environ 54 200 €.

261
8.  Les immobilisations corporelles


3.2. Analyse du coût selon les composants


Il est à noter que, dès lors que le coût d’un actif immobilisé peut être
réparti entre différents composants ayant des durées d’utilité ou des
rythmes d’utilisation différentes, ces composants doivent être obliga-
toirement comptabilisés séparément (IAS 16 § 44) lorsque leur coût est
significatif par rapport au total de l’immobilisation. Ce pourrait être le
cas de certains éléments d’un immeuble (toiture par exemple) dont la
durée de vie serait moins longue que celle de l’immeuble proprement
dit. Les dépenses de révision ou d’inspection majeures d’une immobili-
sation (qui procureront à l’entité des avantages économiques futurs liés
à l’utilisation de l’immobilisation) sont considérées comme un compo-
sant amortissable sur la durée s’écoulant entre deux révisions. Les frais
de démantèlement et d’enlèvement et les pièces de rechange et maté-
riel d’entretien (voir ci-dessus §. 2 et 3.1) doivent aussi être considérés
comme des composants.

La société Dzêta s’est installée sur le site de H en janvier N – 4. Un pont rou-
lant comprenant ossature, cabine, mécanisme et treuils a été installé le 1er juillet
N – 4 pour 156 000 €. Le prix de l’ossature peut être évalué à 80 000 €, celui
de la cabine à 25 000 €, celui du mécanisme à 30 000 € et celui des treuils à
15 000 €. Le pont doit être révisé tous les 3 ans et une dépense de 6 000 € a
été effectuée le 1er juillet N – 1. La durée d’amortissement de l’ossature devrait
être de 20 ans alors que celle de la cabine devrait être de 10 ans. D’autre part, le
mécanisme et les treuils doivent être remplacés au bout de 8 ans pour le méca-
nisme et de 4 ans pour les treuils. Le 1er juillet N, les treuils ont été remplacés et
le coût s’est élevé à 20 000 € hors taxes.
Le coût de l’immobilisation a été décomposé comme suit lors de l’acquisition le
1er juillet N–4 :
–– ossature : 86 000 – 6 000 (révision) = 80 000
–– cabine : 25 000
–– mécanisme : 30 000
–– treuils : 15 000
–– révision : 6 000
156 000

262
Pour le bilan au 31 décembre N, l’ensemble pont roulant aura les valeurs brutes
et les amortissements suivants :
Date Valeur Durée Amortissements
Composants
d’entrée brute d’amortissement au 31 décembre N
Ossature 1.7.N – 4 80 000 20 ans 18 000
Cabine 1.7.N – 4 25 000 10 ans 11 250
Mécanisme 1.7.N – 4 30 000 8 ans 16 875
Treuils 1.7.N * 20 000 4 ans 2 500
Révision 1.7.N – 1 6 000 3 ans 3 000
**
161 000 51 625

* Les treuils acquis le 1.7.N–4 ont été complètement amortis et ont été remplacés
** La révision prévue le 1.7.N–4 a été amortie sur 3 ans.

Lors d’un remplacement partiel, il y a lieu de comptabiliser, dans la


valeur comptable de l’immobilisation corporelle, le coût de ce rempla-
cement au moment où ce coût est encouru, si les critères de comptabili-
sation sont satisfaits (notamment la probabilité d’avantages futurs et la
fiabilité de l’évaluation). La valeur comptable des pièces remplacées est
alors décomptabilisée.

•  Modification d’une unité de production (remplacement d’un moteur usagé


par un moteur neuf) permettant d’allonger sa durée d’utilité, y compris l’aug-
mentation de capacité.
• Amélioration de pièces machines permettant d’obtenir une amélioration subs-
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tantielle de la qualité de production.


•  Adoption de nouveaux processus de production permettant une réduction
substantielle des coûts opérationnels antérieurement établis.

3.3. Actualisation du coût initial


Lorsque le règlement de l’acquisition d’une immobilisation corporelle est
différé au-delà des conditions habituelles de crédit, son coût est le mon-
tant correspondant à un paiement comptant : la différence entre ce mon-
tant et le total des règlements est comptabilisée en charges financières
sur la période de crédit, à moins qu’elle ne soit incorporée dans le coût
de l’actif conformément à IAS 23 « Coûts d’emprunts » (la pratique est la
même pour les immobilisations incorporelles – voir chapitre 9, § 2.1).

263
8.  Les immobilisations corporelles


Exemple

La société Epsilon a fait l’acquisition d’un équipement industriel le 1er janvier N.


Le prix d’acquisition hors taxes fixé au contrat est de 100 000 € (TVA 20 %).
Cette acquisition est payable dans un an sans intérêt. Le taux d’endettement de
la société est de 5 %.
Le coût de l’immobilisation au 1er janvier N est de 100 000 × 1,05–1 = 95 238 €.
On passera donc l’écriture suivante au 1er janvier N :

1.1.N
2154 Matériel industriel 95 238
4456 État TVA déductible 19 048
404 Fournisseur d’immobilisation 114 286
Acquisition matériel

Au 31 décembre, on comptabilisera les intérêts :

31.12.N
661 Charges d’intérêts 4 762
4456 État, TVA déductible 952
404 Fournisseurs d’immobilisations 5 714
95 238 × 5 %

4. Échange d’immobilisations corporelles


En cas d’échange d’immobilisations corporelles, l’évaluation doit être
faite à la juste valeur avec comptabilisation d’un résultat de cession.
Si une entité est en mesure d’évaluer de manière fiable la juste valeur
de l’actif reçu ou de l’actif cédé, la juste valeur de l’actif cédé est alors
utilisée pour évaluer le coût de l’actif reçu, sauf si la juste valeur de
l’actif reçu est plus clairement évidente. Dans le cas où la juste valeur
d’aucune des immobilisations échangées ne peut être déterminée de
manière fiable, le coût de l’immobilisation corporelle acquise sera égal
à la valeur nette comptable de l’actif donné en échange, aucun résultat
n’étant dégagé.

5. Évaluation postérieure
à la comptabilisation initiale
La norme distingue le modèle du coût et le modèle de la valeur
­réévaluée.

264
5.1. Modèle du coût
Après sa comptabilisation initiale en tant qu’actif, une immobilisation
corporelle sera comptabilisée à son coût diminué du cumul d’amortisse-
ments et du cumul des pertes de valeur.

5.2. Modèle de la valeur réévaluée


Après sa comptabilisation initiale en tant qu’actif, une immobilisation
corporelle dont la juste valeur peut être déterminée de manière fiable,
peut être comptabilisée à son montant réévalué, à savoir la juste valeur
à la date de réévaluation, diminuée du cumul des amortissements ulté-
rieurs et du cumul des pertes de valeurs ultérieures. Les réévaluations
doivent être effectuées avec une régularité suffisante pour que la valeur
comptable ne diffère pas de façon significative de celle qui aurait été
déterminée en utilisant la juste valeur à la date de clôture.
Lorsqu’une immobilisation corporelle est réévaluée, toute la catégo-
rie des immobilisations corporelles dont fait partie cet actif doit être
réévaluée.
Lorsqu’une immobilisation corporelle est réévaluée, sa valeur comp-
table est ajustée au montant réévalué. À la date de réévaluation, l’actif
est traité de l’une des manières suivantes :
–– la valeur comptable brute est ajustée d’une manière qui concorde avec
la réévaluation de la valeur comptable de l’actif. Par exemple, la valeur
comptable brute peut être retraitée par référence à des données de mar-
ché observables ou au prorata de la variation de la valeur comptable. Le
cumul des amortissements à la date de réévaluation est ajusté pour qu’il
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corresponde à la différence entre la valeur comptable brute de l’actif et


sa valeur comptable déduction faite du cumul des pertes de valeur ;
–– le cumul des amortissements est déduit de la valeur comptable brute
de l’actif.
Lorsque la valeur comptable d’un actif augmente par suite d’une
réévaluation, l’augmentation doit être créditée directement en capitaux
propres (par le biais des autres éléments du résultat global) sous le libellé
écart de réévaluation. Toutefois, si cette réévaluation positive compense
une réévaluation négative du même actif, antérieurement comptabilisée
en charges, elle doit être comptabilisée en produits.
Lorsque la valeur comptable d’un actif diminue à la suite d’une
réévaluation, cette diminution doit être directement imputée sur

265
8.  Les immobilisations corporelles


l’écart de réévaluation correspondant dans la mesure où cette dimi-


nution n’excède pas le montant comptabilisé en écart de réévaluation
concernant le même actif. Le complément doit être comptabilisé en
charges.

Au 31 décembre N, la société Eta a réévalué l’ensemble de ses immobilisations.


Parmi celles-ci, un ensemble immobilier acquis le 1er janvier N–9, payé 950 000 €
(dont 200 000 € pour le terrain) et amortissable en 25 ans est réévalué (valeur
résiduelle de la construction 125 000 €).
La valeur d’utilité est fixée à 820 000 € dont 220 000 € pour le terrain.
Conformément à IAS 16 § 35, la valeur brute est retraitée au prorata de la varia-
tion de la valeur comptable..
Les amortissements constatés au 31 décembre N sont de (750 000 – 125 000)
× 10/25 = 250 000
La valeur comptable de la construction au 31 décembre N est donc de 750 000
– 250 000 = 500 000.
Comme la valeur réévaluée nette de la construction est de 820 000 – 220 000
= 600 000, la valeur brute réévaluée sera donc de 750 000 ×600 000 / 500 000
= 900 000 et les amortissements réévalués de 900 000 – 600 000 = 300 000
Il est possible de présenter le tableau d’analyse suivant :

Valeurs avant Valeurs Écarts


Éléments
réévaluation réévaluées de réévaluation
Terrains 200 000 220 000 20 000
Constructions 750 000 900 000 150 000
– Amortissements – 250 000 – 300 000 – 50 000
des constructions
Valeur nette de la construction 500 000 600 000 100 000
Valeur totale 700 000 820 000 120 000

L’écriture de réévaluation comptabilisée sera la suivante :

31.12.N
211 Terrains 20 000
213 Constructions 150 000
2813 Amortissements des constructions 50 000
1052 Écarts de réévaluation 120 000
Réévaluation de l’ensemble immobilier

À compter de l’année N–1, l’amortissement à comptabiliser chaque année sera


de 600 000/15 = 40 000 au lieu de 750 000/25 = 30 000.

266
5.3. Amortissements
La norme IAS  16 stipule que le montant amortissable d’une immobi-
lisation corporelle doit être réparti de façon systématique sur chaque
exercice durant la durée d’utilisation du bien. Le mode d’amortissement
utilisé doit refléter le rythme selon lequel l’entité s’attend à consommer
les avantages économiques futurs liés à l’actif. La dotation aux amor-
tissements doit être comptabilisée en charges à moins qu’elle ne soit
incorporée dans la valeur comptable d’un actif (stock par exemple).
Le mode d’amortissement appliqué à un actif doit être examiné au
moins à la fin de chaque période annuelle et, si le rythme attendu de
consommation des avantages économiques futurs de l’actif a connu
un changement important, le mode d’amortissement doit être modifié
pour refléter le nouveau rythme. Ce changement doit être comptabilisé
comme un changement d’estimation comptable selon IAS 8 (voir cha-
pitre 18 § 2.1).
Le montant amortissable est déterminé après déduction de sa valeur
résiduelle (voir ci-dessus définitions § 1). La valeur résiduelle doit être
estimée au montant que l’entité recevrait actuellement pour l’actif si
celui-ci était déjà dans les conditions d’âge et d’usure prévues à la fin de
sa vie utile. La norme précise cependant que dans la pratique la valeur
résiduelle d’un actif est souvent peu importante et en conséquence, insi-
gnifiante dans le calcul de la valeur amortissable.
Différents modes peuvent être utilisés pour répartir de façon systé-
matique le montant amortissable d’un actif sur sa durée d’utilisation.
Ces modes incluent notamment le mode linéaire, le mode dégressif,
le mode des unités de production. L’amortissement linéaire conduit
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à une charge constante sur la durée d’utilité de l’actif si la valeur rési-


duelle de l’actif ne change pas. Le mode dégressif conduit à une charge
décroissante sur la durée d’utilité de l’actif. Le mode des unités de
production donne lieu à une charge fondée sur l’utilisation ou la pro-
duction prévue de l’actif. Il n’est pas possible de calculer les amortis-
sements en fonction des produits d’activité générés par l’utilisation de
l’immobilisation.
La norme ne dit pas comment l’amortissement doit être compta-
bilisé, il peut être comptabilisé soit directement, en diminution de
valeur de l’immobilisation corporelle, soit indirectement dans un
compte spécifique.

267
8.  Les immobilisations corporelles


Exemple

Pour l’amortissement linéaire de l’année N de l’immobilisation analysée ci-­dessus


(exemple 1 § 3.1) et en supposant une durée d’utilisation de 5 ans pout le matériel
et une valeur résiduelle de 6 000 € on passerait l’une des deux écritures suivantes :

31.12.N
6811 Dotations aux amortissements 12 000
des immobilisations corporelles
2154 Matériel industriel 12 000
Amortissement direct
(78 000 – 6 000) x 20 % x 10/12

6811 Dotations aux amortissements 12 000


des immobilisations corporelles
28154 Amortissement du matériel industriel 12 000
Amortissement indirect

La norme précise que tout composant d’une immobilisation cor-


porelle dont le coût est significatif par rapport au total de l’immobi-
lisation, doit être amorti séparément. Ainsi l’entité doit déterminer la
charge d’amortissement de manière distincte pour chaque partie signi-
ficative d’immobilisation corporelle.
L’entité doit ventiler le montant initialement comptabilisé pour une
immobilisation corporelle (voir ci-dessus §  3.2) en ses parties signifi-
catives et amortir séparément chacune de ces parties. Par exemple, il
peut être approprié d’amortir séparément la cellule et les réacteurs d’un
avion, que celui-ci soit détenu en propre ou dans le cadre d’un contrat
de location-financement. Lorsqu’une partie significative d’une immo-
bilisation corporelle a une durée d’utilité et un mode d’amortissement
identiques à la durée d’utilité et au mode d’amortissement d’une autre
partie significative de la même immobilisation, ces parties peuvent être
regroupées pour déterminer la dotation aux amortissements.

Un matériel acquis 1 800 000 € et mis en service le 1er janvier N comprend un


composant spécifique estimé à 300 000 €. Des pièces de rechange relatives à ce
matériel ont été acquises pour 200 000 € au moment de la mise en service. Une
révision et un gros entretien devront être effectués tous les 3 ans pour un coût
estimé à 60 000 €. La durée d’utilisation du matériel est estimée à 15 ans, celle

268
du composant spécifique à 5 ans. Les pièces de rechange doivent être renouve-
lées au bout de 5 ans. Enfin, on a estimé qu’au bout de 15 ans, le matériel pourra
être revendu pour 90 000 € et que, par contre, il y aura lieu de dépenser une
somme de 30 000 € (valeur actualisée correspondant à une actualisation au taux
de 3 % d’une somme de 46 740 € à décaisser dans 15 ans) en vue d’effectuer le
démontage et de remettre en état le site.
La valeur globale du matériel devra être décomposée en composants :
–– structure : 1 800 000 – 300 000 – 60 000 =  1 440 000
–– composant spécifique : 300 000
–– pièces de rechange : 200 000
–– révision et gros entretien : 60 000
–– coût de démantèlement et de restauration : 30 000
Total : 1 800 000 + 30 000 = 1 830 000
L’amortissement de l’année N se calculera ainsi (déduire la valeur résiduelle de
la structure) :
–– structure : (1 440 000 – 90 000)/15 = 90 000
–– composant spécifique : 300 000/5 =  60 000
–– pièces de rechange : 200 000/5 =  40 000
–– révision et gros entretien : 60 000/3 =  20 000
–– coût de démantèlement et de restauration  : 30 000/15 = 
1
2 000
Total : 212 000

La valeur résiduelle et la durée d’utilité d’une immobilisation doivent


être réexaminées à la fin de chaque exercice et si les prévisions s’avèrent
sensiblement différentes des estimations antérieures, un changement
d’estimation doit être comptabilisé conformément à la norme IAS  8
« Méthodes comptables, changements d’estimation et erreurs » (voir
chapitre  18, §  2.1). La dotation aux amortissements de l’exercice en
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cours et des exercices futurs devra être ajustée.


La valeur résiduelle d’un actif peut augmenter jusqu’à atteindre ou
excéder la valeur comptable de l’actif. Dans ce cas, la dotation à l’amor-
tissement de l’actif est nulle à moins et jusqu’à ce que sa valeur résiduelle
baisse ensuite jusqu’à un montant inférieur à la valeur comptable de l’actif.
Le mode d’amortissement appliqué aux immobilisations corporelles
doit être réexaminé à la fin de chaque exercice, en cas de modification
importante du rythme attendu d’avantages économiques découlant de

1  Par ailleurs, la provision pour remise en état constituée à l’acquisition du bien et qui a été calculée
une sur une valeur actualisée doit être majorée chaque année des intérêts courus, par le débit d’un
compte de charges d’intérêts, pour atteindre le montant qui doit être décaissé en fin d’exploitation.
Cet intérêt sera de 30 000 × 3 % = 900 € en N, de (30 000 + 900) × 3 % = 990 en N+1 …

269
8.  Les immobilisations corporelles


ces actifs, le mode doit être modifié pour refléter ce changement de


rythme. Lorsqu’un tel changement de mode d’amortissement est néces-
saire, il doit être comptabilisé comme un changement d’estimation
comptable et la dotation aux amortissements de l’exercice et des exer-
cices futurs doit être ajustée.
Les immobilisations corporelles dont l’utilisation est arrêtée de façon
temporaire ou définitive ou qui vont être cédées, ne doivent plus être
amorties, mais doivent faire l’objet de tests de dépréciation à la fin de
chaque exercice.

5.4. Pertes de valeur
Les pertes de valeur seront analysées dans le chapitre 12 de cet ouvrage,
(application de la norme IAS 36).

6. Mises hors service et sorties


Une immobilisation corporelle doit être « décomptabilisée » lors de sor-
tie ou lorsque l’entité n’attend plus d’avantages économiques futurs de
son usage.
Les profits et pertes provenant de la mise hors service ou de la sortie
d’une immobilisation corporelle doivent être déterminés par différence
entre les produits de sortie nets estimés et la valeur comptable de l’actif
et doivent être comptabilisés en produits ou en charges dans le résultat
net.

7. Informations à fournir
Les états financiers doivent indiquer, pour chaque catégorie d’immobi-
lisations corporelles :
a)  les conventions d’évaluation utilisées pour déterminer la valeur
brute comptable ;
b) les modes d’amortissement utilisés ;
c) les durées de vie ou les taux d’amortissements utilisés ;
d)  la valeur brute comptable et le cumul des amortissements
(regroupé avec le cumul des pertes de valeur) à l’ouverture et à la clôture
de l’exercice ;

270
e) un rapprochement entre la valeur comptable à l’ouverture et à la
clôture de l’exercice montrant :
–– les entrées ;
–– les actifs classés comme détenus en vue de la vente et les autres cessions ;
–– les acquisitions par voie de regroupement d’entreprises ;
–– les augmentations ou les diminutions durant l’exercice résultant des
réévaluations (positive ou négative) et des pertes de valeur compta-
bilisées ou reprises directement en autres éléments du résultat global
dans les capitaux propres ;
–– les pertes de valeur comptabilisées ou reprises dans le résultat net ;
–– les amortissements ;
–– les différences de change nettes provenant de la conversion des états
financiers d’une entité étrangère ;
–– les autres mouvements.
Les états financiers doivent également indiquer :
a) l’existence et les montants des restrictions sur les immobilisations
corporelles données en nantissement de dettes ;
b) le montant des dépenses capitalisées au titre des immobilisations
corporelles en cours de production ;
c) le montant des engagements contractuels pour l’acquisition d’im-
mobilisations corporelles ;
d) s’il n’est pas présenté séparément au compte de résultat, le mon-
tant des indemnisations reçues de tiers relatives à des immobilisations
corporelles dépréciées, perdues ou abandonnées qui sont incluses dans
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l’état du résultat global, s’il n’est pas présenté séparément ;


e) certaines informations spécifiques en cas de réévaluation.

8. Immeubles de placement
Un immeuble de placement, défini par IAS 40, est un bien immobilier
(terrain ou bâtiment, ou partie d’un bâtiment, ou les deux) détenu (par
le propriétaire ou par le preneur dans le cadre d’un contrat de location)
pour en retirer des loyers ou pour valoriser le capital ou les deux, plutôt
que pour l’utiliser dans la production ou la fourniture de biens et ou
de services ou à des fins administratives ou le vendre dans le cadre de
l’activité ordinaire.

271
8.  Les immobilisations corporelles


8.1. Évaluation initiale
Un immeuble de placement doit être évalué initialement, comme toute
immobilisation corporelle, à son coût. Les coûts de transaction doivent
être inclus dans l’évaluation initiale.

8.2. Évaluation postérieure à la comptabilisation


initiale
Une entité doit choisir comme sa méthode comptable soit le modèle de
la juste valeur soit le modèle du coût et doit appliquer cette méthode à
tous les immeubles de placement.
Toutefois, une entité peut choisir, soit le modèle de la juste valeur,
soit celui du coût pour tous les immeubles de placement adossés à des
passifs dont le rendement est directement lié à la juste valeur ou au
rendement d’actifs spécifiés comprenant cet immeuble de placement
et choisir, soit le modèle de la juste valeur, soit celui du coût pour tous
les autres immeubles de placement, sans tenir compte du choix effectué
pour les immeubles adossés aux passifs analysés ci-dessus.

8.2.1. Modèle de la juste valeur


Après sa comptabilisation initiale, une entité qui choisit le modèle de la
juste valeur doit évaluer tous ses immeubles de placement à leur juste
valeur.
Lorsqu’elle évalue la juste valeur d’un immeuble de placement, l’en-
tité doit s’assurer que cette valeur reflète, entre autres choses, le revenu
locatif des contrats de location en cours et d’autres hypothèses que les
participants de marché utiliseraient pour fixer le prix de l’immeuble
dans les conditions actuelles du marché.
Un profit ou une perte résultant d’une variation de la juste valeur
d’un immeuble de placement doit être inclus dans le résultat net de
l’exercice au cours duquel il se produit.
Si l’entité dans des cas exceptionnels se trouve dans l’incapacité
d’évaluer de façon fiable la juste valeur d’un immeuble de placement
autre qu’un immeuble de placement en cours de construction, qui
sera évalué au coût jusqu’à ce que la construction soit terminée (par
exemple, lorsqu’il y a peu de transactions récentes, lorsque les cours ne
sont pas actuels, ou lorsque les prix de transaction observés indiquent
que le vendeur a été forcé de vendre), elle doit évaluer cet immeuble de

272
placement en utilisant le modèle du coût d’IAS 16 (voir ci-dessus § 5.1.),
c’est-à-dire au coût, diminué du cumul des amortissements et des pertes
de valeur. La valeur résiduelle de l’immeuble de placement doit être pré-
sumée égale à zéro. L’entité doit alors appliquer IAS 16 jusqu’à la sortie
de l’immeuble de placement.

8.2.2. Modèle du coût
Après la comptabilisation initiale, une entité qui choisit le modèle du
coût doit évaluer tous ses immeubles de placement en utilisant le traite-
ment de référence de IAS 16 (voir ci-dessus § 5.1).

8.3. Informations à fournir
Une entité doit notamment fournir les informations suivantes :
–– si elle applique le modèle de la juste valeur ou le modèle du coût ;
–– les méthodes et les hypothèses importantes retenues pour déterminer
la juste valeur des immeubles de placement ;
–– les montants comptabilisés en résultat au titre des produits locatifs
des immeubles de placement, les charges opérationnelles directes, la
variation cumulée de la juste valeur sur la vente d’un immeuble.
Si elle utilise le modèle de la juste valeur, elle doit également fournir
un rapprochement entre la valeur comptable des immeubles de place-
ment à l’ouverture et à la clôture de la période montrant en particulier
les informations suivantes : les entrées et les profits ou pertes nets résul-
tant d’ajustements de la juste valeur.
Si elle utilise le modèle du coût, elle doit également indiquer les
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modes d’amortissement utilisés, les durées de vie ou les taux d’amor-


tissement utilisés, la valeur comptable brute et le cumul des amortis-
sements (ajouté aux cumuls des pertes de valeur) en début et en fin de
période, un rapprochement entre la valeur comptable de l’immeuble de
placement à l’ouverture et à la clôture de la période, montrant notam-
ment les entrées, les amortissements, le montant des pertes de valeur
comptabilisées et le montant des pertes de valeur reprises.

273
8.  Les immobilisations corporelles


Test de connaissances

Pour chacune des 10 questions suivantes, choisissez la bonne réponse


(une seule réponse est possible).

Q1. La société Oméga a acquis le 1er avril N un ensemble immobilier à rénover


et a effectué les dépenses suivantes (en €) :
• prix d’achat du terrain : 90 000
• prix d’achat de la construction : 410 000
• droits d’enregistrement : 83 000
• frais d’actes : 3 500
• honoraires du notaire (dont TVA 2 800) : 16 800
• commissions (dont TVA 5 000) : 30 000
• frais d’architectes (dont TVA 4 000) : 24 000
• grosses réparations (dont TVA 44 000) : 264 000
Quel est le montant comptabilisé en charges de l’exercice ?
a) 133 800 € ;
b) 0 € ;
c) 125 500 €.

Q2.  Reprenons la question ci-dessus Q1. Quel montant est comptabilisé


dans le compte Terrain ?
a) 112 590 € ;
b) 115 830 € ;
c) 102 370 €.

Q3.  Reprenons la question ci-dessus Q1. Quel montant est comptabilisé


dans le compte Constructions ?
a) 831 200 € ;
b) 752 910 € ;
c) 744 800 €.

Q4. La société Oméga a réalisé au cours de l’exercice N la construction d’un


matériel spécifique (amortissable en 5 ans) et terminé le 1er novembre N.
Les dépenses relatives à ce matériel se sont élevées à :
• matériaux utilisés : 32 000 €
• charges directes de production : 22 000 €
• charges indirectes fixes de production : 10 000 €
• charges indirectes variables de production : 9 000 € »

274
» • c­aharges administratives générales imputables selon la comptabilité
nalytique : 2 000 €
• intérêt de l’emprunt effectué et finançant l’opération :
–– intérêts relatifs à la période précédant la fabrication : 300 €
–– intérêts relatifs à la période de fabrication : 1 000 €
–– intérêts relatifs à la période postérieure à la mise en service : 800 €
Le niveau d’activité de l’entreprise est de 80 %. Quel est le coût de ce matériel ?
a) 77 100 ;
b) 73 000 ;
c) 72 000.

Q5. La société Oméga avait réévalué en décembre N – 4 un ensemble immobilier


acquis en janvier N  –  11 pour 400  000  € (dont 80  000  € pour le terrain) et
amortissable en 20 ans (valeur résiduelle de la construction non significative). La
valeur d’utilité de cet ensemble avait alors été fixée à 450 000 € (dont 150 000 €
pour le terrain), la durée d’amortissement n’ayant pas été modifiée. L’ensemble
immobilier est cédé le 1er juillet N pour 500 000 €. Quel est le montant de l’écart
de réévaluation (il n’y en pas eu d’autres depuis N – 4) ?
a) 178 000 € ;
b) 162 000 € ;
c) 170 000 €.

Q6.  Reprenons la question ci-dessus Q5. Quel est le montant de


l’amortissement de l’année N ?
a) 12 500 € ;
b) 16 000 € ;
c) 8 000 €.

Q7. Reprenons la question ci-dessus Q5. Quel est le montant de la plus-value


de cession ?
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a) 137 500 € ;
b) 284 000 € ;
c) 315 500 €.

Q8. Pour un matériel acquis 24 000 € le 1er avril N – 1 (amortissable en 10 ans,


prix d’achat résiduel 1  000  €), la société Oméga utilise l’amortissement
dégressif à doublement de taux. Quel est le montant de l’amortissement
en N ?
a) 2 300 € ;
b) 4 080 € ;
c) 3 840 €. »

275
8.  Les immobilisations corporelles


» Q9. Comment comptabiliser dans les comptes de la société Oméga l’échange


d’une machine acquise 30 000 € amortie de 10 000 € contre une nouvelle
machine (d’occasion, donc sans TVA) d’une valeur de 25 000 €, une soulte
de 2 000 € ayant été versée par l’entreprise Oméga ?
a)

2154 Matériel industriel 2 000


512 Banque 2 000

b)

28154 Amortissement du matériel 10 000


675 Valeur comptable des éléments d’actif cédés 20 000
2154 Matériel industriel 5 000
512 Banque 2 000
775 Produits des cessions d’éléments d’actif 23 000

a)

28154 Amortissement du matériel 10 000


2154 Matériel industriel 5 000
512 Banque 2 000
775 Produits des cessions d’éléments d’actif 3 000

Q10. Comment comptabiliser la constatation en fin d’exercice par la société


Oméga de la nouvelle valeur d’un immeuble de placement (appartement)
amortissable en 50 ans, acquis début janvier N pour 300 000 € et qui vaut
320 000 € ? La société Oméga utilise pour ses immeubles de placement le
modèle de la juste valeur préconisé par IAS 40.
a)

6 811 Dotations aux amortissements des immobilisations 6 000


213 Immeubles de placement 26 000
2813 Amortissement des immeubles de placement 6 000
105 Écart d’évaluation 26 000

b)

213 Immeuble de placement 20 000


105 Écart d’évaluation 20 000

c)

213 Immeuble de placement 20 000


752 Revenus des immeubles non affectés 20 000
aux activités professionnelles

Corrigés et commentaires p. 576.

276
Chapitre 9

Les immobilisations
incorporelles

S
i l’on se réfère aux différentes pratiques, les immobilisations incor-
porelles comprennent généralement les brevets, les droits d’au-
teurs, les logiciels, les licences, marques de fabrique, les franchises,
les frais d’établissement, les frais de recherche et de développement, le
fonds de commerce, le droit au bail, le goodwill, etc.
La norme IAS 38 prescrit la comptabilisation et les informations à four-
nir pour les immobilisations incorporelles qui ne sont pas traitées spé-
cifiquement par d’autres normes. Le goodwill est traité par la norme
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IFRS 3 (voir chapitre 5, § 2.4).


Cette norme a été approuvée en 1998 et révisée en 2004. Elle annule et
remplace la norme IAS 4, pour ce qui concerne l’amortissement des immo-
bilisations incorporelles et la norme IAS 9, relative aux frais de recherche et
de développement, approuvée en 1978 et révisée en 1993. La norme IAS 38
s’applique, en autres choses, aux dépenses liées aux activités de publicité,
de formation, de démarrage d’activité, de recherche et de développement.

1. Notion d’immobilisation incorporelle


Dans la norme IAS  38, une immobilisation incorporelle est « un actif
non monétaire identifiable sans substance physique ».

277
9.  Les immobilisations incorporelles


La définition d’une immobilisation incorporelle impose que cette


immobilisation incorporelle soit identifiable afin de la distinguer du
goodwill.
Un actif satisfait au critère d’identifiabilité dans la définition d’une
immobilisation incorporelle lorsqu’il :
–– est séparable, c’est-à-dire qu’il peut être séparé de l’entité et être
vendu, transféré, concédé par licence, loué ou échangé, soit de façon
individuelle, soit dans le cadre d’un contrat, avec un actif ou un passif
liés ;
–– résulte de droits contractuels ou autres droits légaux, que ces droits
soient cessibles ou séparables de l’entité ou d’autres droits et obliga-
tions.

Sont des immobilisations incorporelles :


–– les brevets ;
–– les licences d’exploitation ;
–– les logiciels acquis ou créés ;
–– les droits de reproduction ;
–– les marques acquises (les marques créées ne peuvent être immobilisées) ;
–– les franchises ;
–– le droit au bail ;
–– les quotas d’importation ;
–– les indemnités de mutation des joueurs professionnels ;
–– etc.

2. Comptabilisation et évaluation initiale


d’une immobilisation incorporelle
IAS  38 impose de comptabiliser une immobilisation incorporelle si et
seulement si :
–– il est probable que les avantages économiques futurs attribuables à
l’actif iront à l’entité ;
–– le coût de cet actif peut être évalué de façon fiable.
Une entité doit apprécier la probabilité des avantages économiques
futurs en utilisant des hypothèses raisonnables et documentées qui
représentent la meilleure estimation par la direction de l’ensemble des

278
conditions économiques qui existeront pendant la durée d’utilité de cet
actif.
Une immobilisation incorporelle doit être évaluée initialement à son
coût.

2.1. Acquisition séparée
Le coût d’une immobilisation incorporelle comprend son prix d’achat,
y compris les droits d’importation et taxes non remboursables, après
déduction des remises et rabais commerciaux, ainsi que toute dépense
directement imputable y compris les coûts d’emprunt dans le cas d’un
actif qualifié (voir chapitre 15 § 3.1) à la préparation de cet actif en vue de
l’utilisation envisagée. Les dépenses directement attribuables incluent,
par exemple, le coût du personnel résultant de son intervention dans la
formation de l’immobilisation, les honoraires versés aux professionnels,
le coût des tests nécessaires à un fonctionnement correct.
Ne figurent pas dans le coût d’acquisition les coûts de lancement
d’un nouveau produit ou service, les coûts de l’exploitation d’une acti-
vité dans un nouveau lieu ou avec une nouvelle catégorie de clients, les
frais administratifs et autres frais généraux.
Si le paiement d’une immobilisation incorporelle est différé au-delà
des durées normales de crédit, son coût est l’équivalent du prix comp-
tant ; la différence entre ce montant et le total des paiements est comp-
tabilisée en charges financières sur la durée du crédit à moins qu’elle ne
soit incorporée dans le coût de revient de l’actif selon IAS 23.
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La société Omicron a fait, le 1er janvier N, l’acquisition d’un brevet, amortissable


en 15 ans dans les conditions suivantes. Un versement initial de 20 000 € a été
effectué auprès de l’inventeur. Une redevance de 1 % du chiffre d’affaires de
l’activité couverte par le brevet sera due à la fin de chaque année durant 15 ans.
La croissance du chiffre d’affaires est estimée à 500 000 € par an (en moyenne).
Des honoraires de 3  000  € HT (soit 3  600  € TTC ont été versées notamment
pour inscription du brevet à un Institut de la propriété industrielle). L’inventeur
n’est pas assujetti à la TVA. On prendra un taux d’intérêt de 6 %.
Le brevet sera ainsi estimé à l’acquisition (si le traitement de IAS 23 n’est pas
utilisé : actif non qualifié) :
1 – 1, 06– 15
20 000 + 3 000 + 500 000 × 1 % × ------------------------------ = 71 561 €.
0, 06

279
9.  Les immobilisations incorporelles


On passera l’écriture suivante :


1.1.N
205 Brevets 71 561
44562 État, TVA déductible sur immobilisations 600
404 Fournisseurs d’immobilisations 48 561
512 Banque 20 000
401 Fournisseur Conseil juridique 3 600
Acquisition brevet

Au 31 décembre N, en supposant que le chiffre d’affaires de l’année N soit de


500 000 €, une redevance de 5 000 € sera due et on passera l’opération sui-
vante :
31.12.N
661 Charges d’intérêts 2 914
404 Fournisseurs d’immobilisations 2 086
512 Banque 5 000
Intérêt : 48 561 × 6 %

Si la société Omicron avait pu utiliser le traitement d’IAS 23 (cas d’un actif qua-
lifié), l’immobilisation incorporelle serait inscrite au bilan pour 20 000 + 3 000 +
5 000 × 15 = 98 000 €.
On passerait au 1er janvier N et au 31 décembre les écritures suivantes (les inté-
rêts ne seront pas inscrits en charges) :
1.1.N
205 Brevets 98 000
44562 État, TVA déductible sur immobilisations 600
404 Fournisseurs d’immobilisations 48 561
4084 Intérêts à payer aux fournisseurs 26 439
d’immobilisations
512 Banque 20 000
401 Fournisseur Conseil juridique 3 600
Acquisition brevet

4084 Intérêts à payer aux fournisseurs d’immobi- 2 914


lisations
404 Fournisseurs d’immobilisations 2 086
512 Banque 5 000
Intérêt : 48 561 × 6 %

Il est à noter que l’amortissement se faisant sur 98 000 au lieu de 71 561, sur les
15 ans, le différentiel d’amortissement correspondra aux intérêts.

280
2.2. Acquisition dans le cadre d’un regroupement
d’entreprise
Selon IFRS 3 « Regroupements d’entreprises » (voir chapitre 5, § 2.3),
si une immobilisation incorporelle est acquise dans le cadre d’un
regroupement d’entreprise constituant une acquisition, le coût de
l’immobilisation incorporelle est fondé sur sa juste valeur à la date
d’acquisition.

2.3. Acquisition dans le cadre d’un échange


En cas d’échange d’immobilisations incorporelles, l’évaluation doit être
faite à la juste valeur avec comptabilisation d’un résultat de cession.
Dans le cas où la juste valeur d’aucune des immobilisations échangées
ne peut être déterminée de manière fiable, le coût de l’immobilisation
incorporelle acquise sera égal à la valeur nette comptable de l’actif
donné en échange, aucun résultat n’étant dégagé.

3. Immobilisations incorporelles
générées en interne
Il est parfois difficile d’apprécier si une immobilisation incorporelle
générée en interne remplit les conditions pour être comptabilisée. Pour
apprécier si une immobilisation incorporelle générée en interne satis-
fait aux critères de comptabilisation (il est nécessaire que les avantages
économiques futurs attribuables à l’immobilisation iront à l’entité et le
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

coût de cette immobilisation peut être évalué de façon fiable – voir ci-
dessus § 2), l’entité doit distinguer la phase recherche et la phase déve-
loppement de cette création d’immobilisation.
La norme IAS  38 définit la recherche comme « une investigation
originale et programmée en vue d’acquérir une compréhension et des
connaissances scientifiques ou techniques nouvelles » et le développe-
ment comme « l’application des résultats de la recherche ou d’autres
connaissances à un plan où un modèle en vue de la production des
matériaux, dispositifs, procédés, système ou services nouveaux ou subs-
tantiellement améliorés, avant le commencement de leur production
commerciale ou de leur utilisation ». Elle ne fait pas la distinction entre
recherche fondamentale et recherche appliquée.

281
9.  Les immobilisations incorporelles


Les dépenses pour la recherche doivent être comptabilisées en


charges lorsqu’elles sont encourues (et non en immobilisations incor-
porelles). Par contre, les dépenses résultant du développement (ou de
la phase de développement d’un projet interne) doivent être compta-
bilisées en immobilisation incorporelle si, et seulement si, l’entité est
capable de démontrer :
–– la faisabilité technique nécessaire à l’achèvement de l’immobilisation
incorporelle en vue de sa mise en service ou de sa vente ;
–– son intention d’achever l’immobilisation incorporelle et de l’utiliser
ou de la vendre ;
–– sa capacité à utiliser ou à vendre l’immobilisation incorporelle ;
–– la façon dont l’immobilisation incorporelle générera des avantages
économiques futurs probables. L’entité doit démontrer, entre autres
choses, l’existence d’un marché pour la production issue de l’immobi-
lisation incorporelle ou pour l’immobilisation incorporelle elle-même
ou si l’immobilisation incorporelle doit être utilisée en interne, son
utilité ;
–– la disponibilité de ressources (techniques, financières ou autres)
appropriées pour achever le développement et utiliser ou vendre l’im-
mobilisation incorporelle ;
–– sa capacité à évaluer de façon fiable les dépenses attribuables à l’im-
mobilisation incorporelle au cours de son développement.
Si une entité ne peut distinguer la phase de recherche de la phase de
développement d’un projet interne visant à créer une immobilisation
incorporelle, elle traite la dépense au titre de ce projet comme si elle
était encourue uniquement lors de la phase de recherche.
Les marques, notices, titres de journaux et de magazine, listes de
clients et autres éléments similaires en substance ne doivent pas être
comptabilisés en tant qu’immobilisations incorporelles. Il est à noter
également que le goodwill généré en interne ne doit pas être enregistré
en tant qu’actif.
Le coût d’une immobilisation incorporelle générée en interne com-
prend tous les coûts directement attribuables nécessaires (coût des
matériaux et services utilisés ou consommés, coût du personnel, amor-
tissements des brevets et licences utilisés, etc.) pour créer, produire
et préparer l’immobilisation pour qu’elle puisse être exploitée de la
manière prévue par la direction.

282
La société Omicron produit et vend des produits pharmaceutiques. La recherche
et développement de cette entreprise est organisée comme suit :
–– Recherche amont : la recherche amont a pour mission de proposer au déve-
loppement des molécules innovantes, de qualité, qui répondent à des besoins
médicaux non satisfaits ou permettent une amélioration des traitements exis-
tants pour les patients.
–– Développement  : le développement repose sur une organisation matricielle
forte qui orchestre le savoir-faire des collaborateurs de toutes les fonctions et ce
à chaque étape du développement, de la recherche préclinique à la commercia-
lisation du produit.
Le processus de recherche et développement nécessite traditionnellement 10 à
15 ans depuis la découverte de la molécule jusqu’au premier lancement du pro-
duit et se déroule en plusieurs phases. Dans la phase préclinique, les chercheurs
effectuent des études pharmacologie et de toxicologie sur divers animaux.
Avant de passer à l’expérimentation chez l’homme, un dossier concernant la
molécule doit être déposé auprès des autorités réglementaires pour obtenir une
autorisation préalable.
Chez l’homme, l’expérimentation se déroule en plusieurs phases qui ont pour
but de démontrer l’innocuité et l’efficacité de la nouvelle molécule. Des statis-
tiques établies par la Direction de la société font ressortir un abandon de 30 %
des projets après la première phase, de 10 % après la deuxième phase et de 5 %
après la troisième phase. La réalisation des phases 2 et 3 nécessite généralement
entre trois et cinq ans. Ensuite, un dossier d’enregistrement relatif au médica-
ment est déposé auprès des autorités réglementaires et peut prendre de six
mois à deux ans. Des examens cliniques complémentaires peuvent être effectués
durant cette période. Le taux de rejet est estimé à 20 % des dossiers déposés.
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

Dès l’obtention de l’autorisation des autorités réglementaires, un dépôt de bre-


vet est présenté.
Postérieurement à la mise en œuvre, des frais de développement chimique
industriel de voies de synthèse de seconde génération sont engagés dans le but
d’améliorer le processus industriel lié à un principe actif.
Par ailleurs, la société a fait l’acquisition auprès de tiers de travaux n’ayant pas
obtenu d’autorisation sur le marché. Elle effectue également des versements liés
à des accords de recherche et développement portant sur l’accès à des tech-
nologies ou à des bases de données ainsi que des paiements concernant des
dossiers génériques. Enfin, elle a signé un certain nombre d’accords de sous-
traitance, effectué des dépenses au titre de contrats de services de recherche et
développement et effectué des paiements relatifs à des collaborations continues
en matière de recherche et développement mais qui demeurent indépendants
du résultat de ces dernières.

283
9.  Les immobilisations incorporelles


Au cours de l’année N, les dépenses suivantes ont été constatées en charges :

–  proposition au développement des molécules 85 000


–  études pharmacologie et de toxicologie sur divers animaux 80 000
–  expérimentation sur l’homme phase 1 120 000
–  expérimentation sur l’homme phase 2 90 000
–  expérimentation sur l’homme phase 3 108 000
–  dépôt de dossier 10 000
–  examens cliniques complémentaires 45 000
–  frais de développement chimique industriel 75 000
–  acquisition de travaux auprès de tiers 42 000
–  versements à des accords de recherche 49 000
–  paiements concernant des dossiers génériques 16 000
–  contrats de sous-traitance 28 000
–  contrats de services de recherche et développement 32 000
–  paiements à des collaborations continues 41 000
821 000

Les coûts engagés de proposition au développement des molécules sont des


frais de recherche : ils ne peuvent être immobilisés.
Dans les coûts de développement antérieurs à l’autorisation données par les
autorités réglementaires à savoir :
•  études pharmacologie et de toxicologie sur divers animaux ;
•  expérimentation sur l’homme phases 1, 2, et 3 ;
•  dépôt de dossier ;
•  examens cliniques complémentaires ; on ne peut distinguer la phase de
recherche de celle de développement la probabilité d’acceptation du dossier
est de (100 % – 30 % – 10 % – 5 %) × 80 % = 44 % et ces coûts doivent traités
comme ils étaient uniquement encourus lors de la phase de recherche.
Les contrats de sous-traitance, contrats de services de recherche et dévelop-
pement, les paiements à des collaborations continues, étant indépendants des
résultats doivent comptabilisées en charges.
Peuvent donc être immobilisés :

–  les frais de développement chimique industriel 75 000


–  le coût d’acquisition de travaux auprès de tiers 42 000
–  les versements relatifs à des accords de recherche 49 000
–  les paiements concernant des dossiers génériques 16 000
182 000

284
L’écriture suivante matérialise cette immobilisation :

31.12.N
203 Frais de développement 182 000
721 Production immobilisée 182 000
– immobilisations incorporelles
Immobilisation de coûts de développement

4. Comptabilisation d’une charge


Une dépense relative à un élément incorporel doit être comptabilisée en
charges lorsqu’elle est encourue, sauf :
–– si elle fait partie du coût d’une immobilisation incorporelle satisfai-
sant aux critères de comptabilisation des immobilisations incorpo-
relles générées en interne (frais de développement, voir ci-dessus § 3) ;
–– si l’élément est acquis dans le cadre d’un regroupement d’entreprises
constituant une acquisition et s’il ne peut être comptabilisé en tant
qu’immobilisation incorporelle (élément non identifiable). Si c’est le
cas, cette dépense doit être incorporée au montant attribué au good-
will (voir chapitre 5 § 2.4).
Les dépenses relatives aux activités de démarrage, les dépenses de
formation, les dépenses de publicité et de promotion, les dépenses de
délocalisation ou de réorganisation de tout ou partie de l’entreprise,
puisqu’elles ne créent pas d’actifs identifiables, doivent être comptabili-
sées en charges lorsqu’elles sont encourues.
Les dépenses relatives à un élément incorporel qui ont été initiale-
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ment comptabilisées en charges par l’entreprise dans ses états financiers


annuels antérieurs ou ses rapports financiers intermédiaires ne doivent
pas être incorporées dans le coût d’une immobilisation incorporelle à
une date ultérieure.

5. Dépenses ultérieures
Les dépenses de recherche ou développement qui sont liées à un
projet de recherche ou développement en cours acquis séparément
ou lors d’un regroupement d’entreprises et comptabilisé en tant
qu’immobilisation incorporelle et qui sont encourues après l’acqui-
sition de ce projet doivent être comptabilisées comme dans le cas

285
9.  Les immobilisations incorporelles


d’un projet de recherche et développement initié par l’entité (voir


ci-dessus § 3).

6. Évaluation postérieure
à la comptabilisation initiale
La norme IAS 38 prévoit deux traitements possibles à l’évaluation posté-
rieure à la comptabilisation initiale.

6.1. Modèle du coût
Après sa comptabilisation initiale, une immobilisation incorporelle doit
être comptabilisée à son coût diminué du cumul des amortissements et
cumul des pertes de valeur.

6.2. Modèle de la valeur réévaluée


La norme IAS  38 autorise de comptabiliser d’immobilisation incorpo-
relle pour un montant réévalué à sa juste valeur à la date de la réévalua-
tion, diminué du cumul des amortissements ultérieurs et du cumul des
pertes de valeur ultérieures.
La juste valeur doit être déterminée par rapport à un marché actif.
Les réévaluations doivent être effectuées avec une régularité telle qu’à la
date de clôture, les valeurs comptables des actifs ne doivent pas différer
sensiblement de leur juste valeur.
Il est rare cependant que pour une immobilisation incorporelle les
conditions présentées ci-dessus soient réalisées : on peut cependant citer
les licences de taxis, licences de pêche librement cessibles.
Si une immobilisation incorporelle appartenant à une catégorie
d’immobilisations incorporelles réévaluées ne peut être réévaluée parce
qu’il n’existe pas de marché actif, cette immobilisation doit être comp-
tabilisée à son coût, diminué du cumul des amortissements et du cumul
des pertes de valeur.
Si la juste valeur d’une immobilisation incorporelle réévaluée ne
peut plus être déterminée par référence à un marché actif, la valeur
comptable de cet actif doit être son montant réévalué à la date de la
dernière réévaluation faite par référence à un marché actif, diminué du
cumul des amortissements et du cumul des pertes de valeur ultérieurs.

286
Les conditions d’application du modèle de la valeur réévaluée pour
la comptabilisation des immobilisations incorporelles par IAS 38, sont
semblables aux conditions stipulées par IAS 16 pour les immobilisations
corporelles (voir chapitre 8, § 5.2).

La société Omicron a fait le 1er  janvier N, l’acquisition d’une licence, payée


20 000 €. Le 31 décembre N, la juste valeur de cette licence est de 22 000 €. La
société Omicron passera l’écriture suivante

31.12.N
205 Licences 2 000
1052 Écart de réévaluation 2 000
Réévaluation licence

Il est à noter que les échanges d’immobilisations incorporelles sont


traités de la même manière que les échanges d’immobilisations corpo-
relles (voir chapitre 8, § 4).

7. Durée d’utilité
La durée d’utilité est définie par IAS 38 comme étant soit la période pen-
dant laquelle l’entité s’attend à utiliser cet actif, soit le nombre d’unités
de production ou d’unités similaires que l’entité s’attend à obtenir de
l’actif.
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L’entité doit estimer si la durée d’utilité d’une immobilisation


incorporelle est finie ou indéterminée, et si elle est finie, sa durée ou
le nombre d’unités de production ou d’unités similaires correspon-
dant à cette durée d’utilité. Une immobilisation incorporelle doit être
considérée par l’entité comme ayant une durée d’utilité indétermi-
née quand, en tenant compte d’une analyse effectuée avec des fac-
teurs pertinents, il n’y a aucune limite prévisible à la période durant
laquelle on s’attend à ce que l’immobilisation génère des flux de tré-
sorerie pour l’entité.
La durée d’utilité d’une immobilisation incorporelle liée à un contrat
ou à des droits légaux ne peut pas excéder la durée du contrat ou de la
validité des droits. Elle peut par contre être inférieure si l’entité s’attend
à utiliser cet actif sur une période plus courte.

287
9.  Les immobilisations incorporelles


8. Amortissement
8.1. Durée d’amortissement
Le montant amortissable d’une immobilisation incorporelle avec
une durée d’utilité finie doit être réparti de façon systématique sur sa
durée d’utilité. Une immobilisation incorporelle à durée d’utilité indé-
terminée ne doit pas être amortie. L’amortissement commence dès que
l’actif est prêt à être mis en service, c’est-à-dire dès qu’il se trouve à
l’endroit et dans l’état nécessaires pour pouvoir l’exploiter de la manière
prévue par la direction. L’amortissement doit cesser à la date la plus
précoce entre celle à laquelle cet actif est classé comme détenu en vue
de la vente (ou inclus dans un groupe destiné à être cédé qui est classé
comme détenu en vue de la vente) selon IFRS 5 (voir chapitre 11 § 3) et
la date à laquelle l’actif est décomptabilisé.
L’immobilisation incorporelle dont la durée d’utilité n’est pas défi-
nie (par exemple une marque) n’est pas amortissable. La nature de cette
durée d’utilité doit être revue à la fin de chaque exercice afin de déter-
miner si elle est restée indéterminée ou est devenue finie. Dans ce cas,
un changement d’estimation doit être constaté conformément à IAS 8
(voir chapitre 18, § 2.1) en amortissant de manière prospective l’immo-
bilisation incorporelle sur sa durée d’utilité restante.

8.2. Mode d’amortissement
Le mode d’amortissement utilisé doit traduire le rythme de consom-
mation par l’entité des avantages économiques futurs de l’actif. Si ce
rythme ne peut être déterminé de façon fiable, le mode linéaire doit
être appliqué. La dotation aux amortissements doit être comptabilisée
en charges à moins qu’une autre norme permette ou impose de l’incor-
porer dans la valeur comptable d’un autre actif.

8.3. Valeur résiduelle
La valeur résiduelle d’une immobilisation incorporelle doit être réputée
nulle, sauf :
–– un tiers s’est engagé à racheter à la fin de sa durée d’utilisation ;
–– s’il existe un marché actif et que la valeur résiduelle peut être détermi-
née par référence à ce marché et qu’il est probable qu’un tel marché
existera à la fin de la durée d’utilité de l’actif.
En pratique, ces conditions seront rarement réalisées.

288
8.4. Réexamen de la durée d’amortissement
et du mode d’amortissement
La durée d’amortissement et le mode d’amortissement doivent être au
moins réexaminés à la clôture de chaque exercice. Si la durée d’utilité
attendue de l’actif est différente des estimations antérieures, la durée
d’amortissement doit être modifiée en conséquence. Si le rythme
attendu des avantages économiques de l’actif a connu un changement,
le mode d’amortissement doit être modifié pour refléter le nouveau
rythme. Ces changements doivent être comptabilisés comme des chan-
gements d’estimation selon IAS 8 (voir chapitre 18 § 2.1).

9. Pertes de valeur
Pour déterminer si une immobilisation incorporelle a perdu de sa valeur,
l’entité applique IAS 36, « Dépréciation d’actifs » (voir chapitre 12 § 1).
Cette norme explique quand et comment une entité examine la valeur
comptable de ses actifs, comment elle détermine la valeur recouvrable
d’un actif et dans quels cas elle comptabilise ou reprend une perte de
valeur.
L’entité doit notamment, pour chaque immobilisation incorporelle
à durée indéfinie, comparer sa valeur recouvrable et sa valeur comptable
à la fin de chaque exercice et à chaque fois qu’il y a une indication que
l’immobilisation incorporelle peut être dépréciée.
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10.  Mises hors services et sorties


Une immobilisation incorporelle doit être décomptabilisée lorsqu’elle
est sortie ou que l’on n’attend plus aucun avantage économique futur
de son utilisation ou de sa sortie.
Les profits et pertes provenant de la mise hors service ou de la sortie
d’une immobilisation corporelle doivent être déterminés par différence
entre les produits de sortie nets estimés et la valeur comptable de l’actif
et doivent être comptabilisés en produits ou en charges dans le compte
de résultat.

289
9.  Les immobilisations incorporelles


11. Informations à fournir
Pour chaque catégorie d’immobilisations incorporelles (marques, logiciels,
licences, brevets, droits de reproduction, immobilisations incorporelles
en cours de développement, etc.), les états financiers doivent fournir les
informations suivantes en distinguant les immobilisations incorporelles
générées en interne des autres immobilisations incorporelles :
a) si les durées d’utilité sont indéterminées ou finies et si elles sont
finies, les durées d’utilité ou les taux d’amortissement utilisés ;
b)  les modes d’amortissement utilisés pour les immobilisations
incorporelles à durée d’utilité finie ;
c) la valeur brute comptable et le cumul des amortissements (regroupés
avec le cumul des pertes de valeur) à l’ouverture et à la clôture de l’exercice ;
d) le(s) poste(s) de l’état de résultat global dans le(s) quel(s) est incluse
la dotation aux amortissements des immobilisations incorporelles ;
e) un rapprochement entre les valeurs comptables à l’ouverture et à
la clôture de l’exercice montrant :
–– les entrées d’immobilisations incorporelles, en indiquant séparément celles
générées en interne et celles résultant de regroupements d’entreprises ;
–– les actifs classés comme détenus en vue de la vente et autres cessions ;
–– les augmentations ou les diminutions durant l’exercice résultant des
réévaluations (positive ou négative) et des pertes de valeur compta-
bilisées ou reprises directement en autres éléments du résultat global
(capitaux propres) ;
–– les pertes de valeur comptabilisées ou reprises dans le compte de résul-
tat net et dans les autres éléments du résultat global ;
–– les amortissements comptabilisés au cours de la période ;
–– les différences de change nettes provenant de la conversion des états
financiers d’une entité étrangère ;
–– les autres variations de la valeur comptable au cours de l’exercice.
Les états financiers doivent également indiquer :
–– si une immobilisation incorporelle a une durée de vie estimée non
définie, la valeur comptable de cette immobilisation et les raisons de
cette estimation ;
–– une description de toute immobilisation incorporelle significative
pour les états financiers de l’entité pris dans leur ensemble ainsi que
sa valeur comptable et sa durée d’amortissement restant à courir ;

290
–– pour les immobilisations incorporelles acquises grâce à une subven-
tion publique (voir chapitre 15, § 2.2) et comptabilisées initialement
à leur juste valeur : la juste valeur comptabilisée initialement pour ces
actifs, leur valeur comptable et, si postérieurement elles sont compta-
bilisées, selon le modèle du coût ou selon le modèle de la réévaluation ;
–– l’existence et les valeurs comptables d’immobilisations incorporelles
dont la propriété est soumise à restrictions et les valeurs comptables
des immobilisations incorporelles données en nantissement de dettes ;
–– le montant des engagements contractuels relatifs à l’acquisition d’im-
mobilisations incorporelles.
D’autre part, si des immobilisations incorporelles sont comptabili-
sées pour un montant réévalué (voir ci-dessus § 6.2), un certain nombre
d’informations complémentaires spécifiques doivent être fournies.
Les états financiers doivent aussi indiquer le montant global des dépenses
de recherche et développement comptabilisées en charges de l’exercice.

Test de connaissance

Pour chacune des 10 questions suivantes, choisissez la bonne réponse (une seule
réponse est possible).

Q1. La société Alpha fait l’acquisition d’un brevet à l’étranger. Le prix d’achat de
ce brevet est de 100 000 €, mais il est accordé une remise de 10 % par le cédant,
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les droits d’importation sont de 20 000 €, la TVA récupérable de 22 000 €. Pour


faire cette acquisition, la société Alpha a fait appel à un mandataire qui a adressé
une facture de 9  000  € TVA 20 % comprise. Ce brevet a été acquis dans des
conditions avantageuses et sa juste valeur est de 130 000 €. Pour quelle somme,
selon IAS 38, ce brevet sera-t-il inscrit au bilan ?
a) 130 000 € ;
b) 110 000 € ;
c) 117 500 €.

Q2.  Dans le cadre d’un regroupement d’entreprises constituant une


acquisition, à quel montant est évaluée initialement une immobilisation
incorporelle identifiable ?
a) à son coût ;
b) à sa juste valeur ;
c) à la valeur comptable. »
291
9.  Les immobilisations incorporelles


» Q3.  Quelle dépense analysée ci-dessous peut être considérée comme une
dépense de développement ?
a) la dépense relative à des activités visant à obtenir de nouvelles connaissances ;
b) la dépense relative à la formulation, la conception et le choix de matériaux,
procédés, dispositifs, systèmes ou services nouveaux ou améliorés ;
c) la dépense relative à la conception, la construction et les tests de pré-produc-
tion ou de pré-utilisation de modèles et prototypes.

Q4. Dans quel cas une immobilisation incorporelle peut-elle être réévaluée ?


a) sur option, à une valeur fixée par référence à un marché actif ;
b) lorsque la comptabilisation initiale a été faite pour un montant différent du
coût ;
c) lorsque l’immobilisation incorporelle a été comptabilisée préalablement en
charge.

Q5. La société Alpha a fait le 1er janvier N–1, l’acquisition d’une licence, payée
50 000 €, d’une durée d’utilité de 10 ans. Le 31 décembre N–1, la juste valeur de
cette licence est de 54 000 € et la société Alpha a comptabilisé cette licence à sa
juste valeur (méthode de la valeur réévaluée). Le 31 décembre la valeur de cette
licence est de 48 000 €.
Quelle écriture doit-elle comptabiliser selon IAS 38 ?
a)
31.12.N
105 Écart de réévaluation 4 000
6816 Dotations aux dépréciations 2 000
des immobilisations incorporelles
205 Concessions et droits similaires, 4 000
brevets, licence, marques, procédés,
logiciels, droits et valeurs similaires
2905 Dépréciation des concessions et droits 2 000
similaires, brevets, licence, marques,
procédés, logiciels, droits et valeurs
similaires

b)
31.12.N
105 Écart de réévaluation 1 000
6811 Dotations aux amortissements 5 000
des immobilisations incorporelles
205 Concessions et droits similaires, 1 000
brevets, licence, marques, procédés,
logiciels, droits et valeurs similaires
2805 Amortissement des concessions et 5 000
droits similaires, brevets, licence,
marques, procédés, logiciels, droits et
valeurs similaires
»
292
» c) 31.12.N
105 Écart de réévaluation 6 000
205 Concessions et droits similaires, 6 000
brevets, licence, marques, procédés,
logiciels, droits et valeurs similaires

Q6.  Comment n’est jamais fixé, par IAS  38, la durée d’amortissement d’une
immobilisation incorporelle ?
a) sur une durée fixée par l’administration fiscale ;
b) sur la période pendant laquelle l’entreprise s’attend à utiliser un actif ;
c) sur un nombre d’unités de production que l’entreprise s’attend à obtenir de l’actif.

Q7. Dans quel cas une entité doit-elle, à la fin de chaque exercice, effectuer un
test de dépréciation de ses immobilisations incorporelles ?
a) uniquement dans le cas d’immobilisations incorporelles à durée indéfinie ;
b) uniquement dans le cas d’immobilisations incorporelles à durée définie ;
c) à la fois pour les immobilisations incorporelles à durée indéfinie et pour les
immobilisations incorporelles à durée définie.

Q8. La société Alpha fait, en N–2 l’acquisition d’une marque de fabrique non
amortissable dont la valeur comptable est, le 31  décembre N, de 120  000  $.
L’estimation des flux nets de trésorerie que permettra de dégager cette marque
est de 8  000  $. Quel doit être le montant de la dépréciation à constituer le
31 décembre N, le taux d’actualisation étant de 7 % ?
a) pas de dépréciation ;
b) dépréciation de 5 714 $ ;
c) dépréciation de 6 000 $.

Q9. La société Bêta vient de céder une immobilisation incorporelle


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amortissable pour 60 000 €. Les frais de cession se sont élevés à 5 000 €. Cette
immobilisation avait été acquise pour 120  000  €. Elle avait été amortie de
30 000 € et dépréciée de 10 000 €. Quel est le résultat constaté ?
a) perte de 30 000 €
b) perte de 25 000 €
c) perte de 20 000 €

Q10. Quelle information sur les immobilisations incorporelles à durée


indéterminée faut-il fournir dans les notes annexes ?
a) les modes d’amortissements utilisés
b) les pertes de valeur constatées en résultat net
c) la valeur résiduelle

Corrigés et commentaires p. 578.

293
Chapitre 10

Les contrats
de location

L
es contrats de location liés à l’acquisition d’immobilisations
(contrats de crédit-bail et contrats analogues) sont à la fois des
techniques simples et complexes selon le domaine d’analyse.
En effet, sur un plan économique, l’opération n’est guère discutée et
la majorité des normalisateurs pense que le crédit-bail est le moyen de
financement idéal pour certains investissements. Par contre, sur un plan
juridique, les analyses varient selon le cadre du pays observé, le cœur
du problème résidant en fait dans le moment du transfert de propriété.
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Sur le plan comptable, cela se traduit par des solutions parfois stric-
tement opposées selon les lieux.

1. Les contrats de location


selon les normes IFRS
L’IASB avait publié en septembre  1982 la norme IAS  17 relative à la
comptabilisation des contrats de location. Cette norme a été révisée fin
1997 (et nommée alors « contrats de location ») puis fin 2003.
IAS 17 doit être remplacée par une nouvelle norme IFRS 16 « contrats de
location » applicable à compter du 1er janvier 2019, préparée conjointement

295
10.  Les contrats de location


avec le FASB, une application anticipée étant autorisée pour les entités qui
appliquent IFRS 15 (voir chapitre 15 § 1), laquelle est applicable à compter
du 1er janvier 2018, une application anticipée étant également possible.
Pour la norme IAS 17 « un contrat de location est un accord par lequel
le bailleur cède au preneur pour une période déterminée, le droit d’utilisa-
tion d’un actif en échange d’un paiement ou d’une série de paiements ».
Pour la norme IFRS 16 « un contrat de location est un contrat, ou une
partie d’un contrat, qui confère le droit d’utiliser un actif (l’actif sous-
jacent) pour une période de temps en échange d’une contrepartie ».
Alors que la norme IAS 17 avait été amenée à dissocier deux types
de contrats  : le contrat de location-financement ou finance lease et le
contrat de location simple ou operating lease, la norme IFRS 16 n’effec-
tue pas cette distinction pour le preneur (le locataire). En effet, consta-
tant que la distinction entre location-financement et location simple
donnait lieu à des applications diverses des critères et à des montages
d’évitement destinés à constater le moins possible de dettes au bilan, les
normalisateurs ont souhaité abolir cette distinction.
Il faut dire que de nombreux tiers, en particulier ceux de la com-
munauté des investisseurs, considèrent les contrats de location comme
des opérations de financement. Or, un nombre important de contrats
de location conclus à travers le monde étaient classés en contrats de
location simple et ne figuraient pas au bilan. Aussi, les investisseurs et
les analystes étaient contraints de passer du temps (à partir de notes
annexes souvent insuffisantes pour faire une estimation fiable et sou-
vent en utilisant des techniques de fortune) pour estimer la valeur des
passifs et des actifs correspondants quand ce temps aurait pu être mieux
utilisé dans l’analyse de la performance et des risques de l’entreprise.
La norme IFRS 16 (comme IAS 17) traite par ailleurs du contrat de
cession-bail ou lease back.

1.1. Le contrat de location dans IFRS 16


IFRS 16 distingue le contrat de location « unique » pour le preneur (le
locataire) et le contrat de location-financement ou de location simple
pour le bailleur (comme dans IAS 17).
À la date de signature d’un accord, le preneur doit déterminer si l’ac-
cord est ou contient un contrat de location. Un accord est ou contient
un contrat de location s’il donne le droit de contrôler l’utilisation d’un
actif identifié pour une certaine période, en échange d’un paiement.

296
Trois conditions s’imposent pour que l’on ait pour le preneur, un
contrat de location1 :
–– l’actif sous-jacent (le bien loué) doit être identifié ;
–– il faut que le preneur obtienne des avantages économiques ;
–– il faut que le preneur dirige l’utilisation.

1.1.1. Existence d’un actif sous-jacent identifié


Un accord contient un contrat de location uniquement s’il porte sur
un actif « spécifique » identifié. Un actif peut être explicitement spéci-
fié dans un contrat ou être implicitement spécifié au moment où il est
mis à la disposition du preneur, le fournisseur n’ayant pas le droit de
remplacer l’actif. Une partie d’un actif peut constituer un actif « spé-
cifique » identifié si elle est physiquement distincte (par exemple, un
étage d’un immeuble). Une partie d’une plus grande capacité d’actif qui
n’est pas physiquement distincte (par exemple, une partie des capacités
d’un pipeline) n’est pas un actif « spécifique » identifié.

1.1.2. Obtention d’avantages économiques


Il est nécessaire que le preneur puisse bénéficier de la quasi-totalité des
avantages procuré par l’actif pendant la durée de location.
Les avantages économiques liés à l’utilisation d’un actif comprennent
sa production principale, ses sous-produits et les autres avantages éco-
nomiques liés à son utilisation pouvant être réalisés dans le cadre d’une
transaction commerciale avec un tiers (par exemple, la sous-location de
l’actif).
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1.1.3. Droit de diriger l’utilisation


Un preneur a le droit de diriger l’utilisation d’un actif identifié dans les
cas suivants :
•  il a le droit de diriger l’actif utilisé tout au long de la période d’utili-
sation ;
•  les décisions pertinentes relatives à l’actif utilisé sont prédéterminées
dans les cas suivants :

1  Il est à noter que le preneur n’est pas obligé d’appliquer le modèle présenté ci-dessous si les contrats
de location remplissent les conditions permettant d’appliquer certaines mesures simplificatrices
(contrats de courte durée ou portant sur des actifs de faible valeur – voir dans ce chapitre § 5).

297
10.  Les contrats de location


–– le preneur a le droit d’exploiter l’actif (ou de diriger un tiers pour


l’exploiter selon son souhait) pendant la période d’utilisation, sans
que le bailleur puisse modifier ses instructions relatives à l’exploita-
tion ;
–– le preneur a conçu l’actif de manière à prédéterminer comment et
dans quel but l’actif sera utilisé pendant la période d’utilisation.

1.1.4. Durée du contrat


IFRS 16 prévoit que la durée du contrat doit tenir compte des options
que le preneur peut raisonnablement exercer (options de renouvelle-
ment ou d’achat) ou de ne pas exercer (option de résiliation anticipée).
L’enjeu de cette détermination est fondamental puisque plus la durée
du contrat est longue, plus la dette de loyer sera importante.

1.1.5. Cas du bailleur


Un bailleur classe un contrat de location en contrat de location-finance-
ment ou en contrat de location simple, comme suit :
–– les contrats de location qui transfèrent la quasi-totalité des risques et
des avantages inhérents à la propriété de l’actif sous-jacent sont clas-
sés en contrats de location-financement ;
–– tous les autres contrats de location sont classés en contrats de location
simple.
IFRS 16 définit d’ailleurs le contrat de location-financement comme un
« un contrat de location qui transfère la quasi-totalité des risques et avan-
tages inhérents à la propriété d’un actif sous-jacent » et le contrat de location
simple comme un « un contrat de location qui ne transfère pas la quasi-tota-
lité des risques et avantages inhérents à la propriété d’un actif sous-jacent ».
Le test de classement des contrats de location reste essentiellement le
même que sous IAS 17 (voir après § 1.2.2).

1.1.6. Cas de sous location


Un contrat de sous-location est une transaction dans laquelle un pre-
neur (« bailleur intermédiaire ») accorde à un tiers le droit d’utiliser l’ac-
tif sous-jacent, le contrat de location (« contrat principal ») conclu entre
le bailleur initial et le preneur demeurant en vigueur.
IFRS 16 s’applique à l’ensemble des contrats de location d’actifs
faisant l’objet d’un accord de sous-location. Le bailleur intermédiaire

298
comptabilise le contrat principal et le contrat de sous-location comme
deux contrats séparés.

1.2. Le contrat de location dans IAS 17


1.2.1. Définitions
Un contrat de location-financement est un contrat de location ayant
pour effet de transférer au preneur la quasi-totalité des risques et des
avantages inhérents à la propriété d’un actif. Le transfert de propriété
peut intervenir ou non in fine.
Un contrat de location simple désigne tout contrat de location autre
que le contrat de location-financement.

1.2.2. Critères de classification


Huit critères permettent à l’IAS 17 de considérer qu’un contrat de loca-
tion est un contrat de location-financement. Dès lors qu’un critère se
trouve satisfait, l’application de la norme peut conduire à considérer
que l’on se trouve en présence d’un contrat de location-financement :
1)  le contrat transfère la propriété de l’actif au preneur au terme de
la durée du contrat ;
2)  le contrat donne l’option au preneur d’acheter l’actif à un prix qui
devrait être suffisamment inférieur à sa juste valeur à la date à laquelle
l’option peut être levée pour que, dès le commencement du contrat de
location, on ait la certitude raisonnable que l’option sera levée ;
3)  la durée du contrat couvre la majeure partie de la durée de la vie
économique de l’actif même s’il n’y a pas transfert de propriété ;
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4)  au commencement du contrat, la valeur actualisée des paiements


minimaux au titre de la location s’élève au moins à la quasi-totalité de
la juste valeur de l’actif loué ;
5)  les actifs loués sont d’une nature telle que seul le preneur peut les
utiliser sans leur apporter de modifications majeures ;
6)  si le preneur peut résilier le contrat de location, les pertes subies
par le bailleur relatives à la résiliation sont à la charge du preneur ;
7)  les profits et pertes résultant de la variation de la juste valeur de la
valeur résiduelle sont à la charge du preneur ;
8)  le preneur a la faculté de poursuivre la location avec une deuxième
période moyennant un loyer sensiblement inférieur au prix du marché.

299
10.  Les contrats de location


La société Gamma s’est engagée sur quatre contrats dont les caractéristiques
sont les suivantes :

Contrat A Contrat B Contrat C Contrat D


Durée du contrat 4 ans 4 ans 4 ans 4 ans
de location
Coût du bien à la 10 000 10 000 10 000 10 000
date du contrat
Loyers prévus 4 loyers 4 loyers 4 loyers 4 loyers
au contrat annuels annuels annuels annuels
de 2 800 de 2 800 de 2 800 de 2 800
payables payables payables payables
en début en début en début en début
d’exercice d’exercice d’exercice d’exercice
Option d’achat Transfert de 1 € Néant Néant
au terme du la propriété
contrat du bien
au preneur
à la fin
du contrat
Durée de vie de 6 ans 6 ans 4 à 5 ans 6 ans
l’immobilisation

Le taux d’endettement marginal de la société Gamma est de 6 %.


Ces quatre contrats sont des contrats de location-financement. Cette reconnais-
sance est justifiée par l’analyse suivante :
–– Contrat A : critère 1 : le contrat transfère la propriété de l’actif au preneur au
terme de la durée du contrat.
–– Contrat B : critère 2 : le contrat donne l’option au preneur d’acheter l’actif
à un prix qui devrait être suffisamment inférieur à sa juste valeur à la date à
laquelle l’option peut être levée pour que, dès le commencement du contrat de
location, on ait la certitude raisonnable que l’option sera levée.
–– Contrat C : critère 3 : la durée du contrat couvre la majeure partie (de 80 à
100 %) de la durée de la vie économique de l’actif même s’il n’y a pas transfert
de propriété.
–– Contrat D : critère 4 : au commencement du contrat, la valeur actualisée des
paiements minimaux au titre de la location s’élève au moins à la quasi-tota-
lité de la juste valeur de l’actif loué. La valeur actualisée des loyers est égale à
1 – 1,06– 4
800 ×

2 × 1,06 = 10 284 €., soit un montant supérieur à la valeur de
0,06
l’immobilisation au moment du contrat.

300
2. Champ d’application
IFRS 16 s’applique à tous les contrats de location. Il ne s’applique pas
cependant aux contrats de location relatifs à la prospection ou l’uti-
lisation de minéraux, le pétrole, le gaz naturel et des ressources non
renouvelables similaires, aux contrats de location des actifs biologiques,
aux actifs qui rentrent dans un accord de concession de services (voir
chapitre 20 § 6), aux licences de propriété intellectuelle accordée par le
bailleur, aux contrats de location d’immobilisations incorporelles tels
que des films cinématographiques, des enregistrements vidéo, pièces de
théâtre, des manuscrits, des brevets et des droits d’auteur.
Le locataire peut aussi ne pas appliquer IFRS 16 à d’autres contrats
de location d’immobilisations incorporelles autres que ceux présentés
ci-dessus.
La norme s’applique également aux contrats comportant à la fois
une composante service et une composante location. Pour les contrats
qui contiennent des composants de location et des composants de non-
location, les composants de non-location, y compris les services et coûts
liés doivent être séparés des composants de location, sauf dans des cir-
constances limitées.

Une entité (le preneur) conclut un bail équipement de trois ans. Le contrat
oblige l’entité à faire des paiements mensuels fixes de 18  000  € pour couvrir
la location, l’entretien courant de l’équipement et le coût de la formation des
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employés de l’entité pour utiliser l’équipement.


L’entité détermine un prix d’achat indépendant (autonome) pour chaque com-
posant observable du contrat et calcule le montant alloué à chaque composant
comme suit :

Prix Allocation Paiement Allocation


« autonome » en % mensuel mensuelle
Location matériel 16 000 80 % 18 000 14 400
Maintenance 3 000 15 % 18 000 2 700
Formation 1 000 5 % 18 000 900
20 000 100 % 18 000

Pour ce contrat, l’entité devra allouer 14  400  € au paiement mensuel de la


location d’équipement, 2 700 € pour la maintenance et 900 € à la formation.

301
10.  Les contrats de location


L’entité doit comptabiliser et évaluer les actifs et les passifs liés à la location de
matériel en utilisant la norme sur les locations. La partie du paiement alloué à
la maintenance et la formation seront comptabilisées classiquement en charge.
Le bailleur devra également séparer les composants de location et de non-loca-
tion de manière semblable. Cependant, les montants alloués pourraient être dif-
férents de ceux déterminés par le locataire en raison des différentes informations
disponibles à chaque partie.

Remarque
IAS 17 présentait un champ d’application semblable à celui d’IFRS 16. Elle ne
s’appliquait pas cependant aux immeubles de placement (voir chapitre 8 § 8)
détenus par les preneurs ou mis à disposition par des bailleurs dans le cadre d’un
contrat de location simple. n

3. Comptabilisation par le preneur


Il y a lieu d’analyser la comptabilisation par le preneur dans IFRS 16
d’abord, puis dans IAS 17 d’autre part, fort différentes.

3.1. Comptabilisation par le preneur dans IFRS 16


À la date de mise à disposition du bien par le bailleur, le preneur comp-
tabilise à son actif (en immobilisation selon la nature de l’actif loué et
une ligne séparée des actifs détenus en propre) le droit d’utiliser le bien
loué (droit d’utilisation) et au passif (en dettes, séparément des autres
dettes financières) une obligation de payer des paiements locatifs (dette
de loyers). Ultérieurement, il comptabilise en résultat :
–– la charge financière provenant de la dette de loyers ;
–– l’amortissement du droit d’utilisation ;
–– les éventuelles modifications de la dette de loyer, lorsqu’elles pro-
viennent de réestimation des loyers conditionnels, des indemnités
pour rupture anticipée ou des garanties de valeur résiduelle ;
–– la dépréciation éventuelle du droit d’utilisation de l’actif loué1.

1 Lorsqu’une entité est engagée dans un nombre important de contrats ayant des caractéristiques
similaires (flotte de voitures automobiles par exemple), ces contrats peuvent être comptabilisés et
évalués par un calcul global plutôt que de manière individuelle, à la condition que la différence entre la
comptabilisation globale et les comptabilisations individuelles ne soit pas significative.

302
3.1.1. Évaluation initiale du droit d’utilisation
Lors de sa comptabilisation initiale, le passif de location représente
les paiements de location à effectuer en vertu du bail et qui ne sont
pas payés à cette date. Ces paiements doivent être actualisés au taux
implicite d’intérêt du contrat, si ce taux peut être facilement déter-
miné. Sinon, le preneur doit utiliser son taux d’endettement margi-
nal.
Le taux d’intérêt implicite d’un contrat de location est le taux d’ac-
tualisation qui donne, au commencement du contrat de location, une
valeur actuelle cumulée des paiements minimaux au titre de la loca-
tion, de la valeur résiduelle non garantie égale à la somme de la juste
valeur de l’actif loué et des coûts directs initiaux du bailleur. Le taux
marginal d’endettement du preneur est le taux d’intérêt que le pre-
neur aurait à payer pour un contrat de location similaire ou, si celui-ci
ne peut être déterminé, le taux d’intérêt qu’obtiendrait le preneur, au
commencement du contrat de location, pour emprunter sur une durée
et avec une garantie similaires les fonds nécessaires à l’acquisition de
l’actif.
Ce passif de location comprend :
–– des paiements de location fixes (desquels il faut déduire les réductions
à recevoir) ;
–– des paiements de location variables qui dépendent d’un indice ou d’un
taux, initialement mesurés en utilisant l’indice ou taux à la date initiale ;
–– les montants qui devraient être payés par le locataire au titre des
garanties de valeur résiduelle ;
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–– le prix d’exercice d’une option d’achat si le locataire est raisonnable-


ment certain d’exercer cette option ;
–– les paiements de pénalités de résiliation du bail, si l’on s’attend à ce
que le locataire exerce cette option.
La durée de location correspond à la période non résiliable du contrat
de location et aux périodes suivantes :
–– périodes optionnelles de renouvellement si le preneur est raisonna-
blement certain de prolonger le contrat ;
–– périodes postérieures à la date possible de résiliation si le preneur est
raisonnablement certain de ne pas exercer l’option de résiliation anti-
cipée.

303
10.  Les contrats de location


Prenons le cas d’une entité Alpha qui fait l’« acquisition » le 1er janvier N d’un
local à usage de bureau d’une valeur estimée de 1 500 000 €, grâce à un contrat
de crédit-bail. La redevance mensuelle est de 10  000  € par mois, à payer en
début de période, durant 20 ans. À l’échéance, l’acquisition définitive peut se
faire pour une somme de 254 245 €.
Les coûts directs initiaux associés à la conclusion du contrat (commissions, pré-
paration et traitement de la documentation du contrat…) sont de 6 000 €.
Le taux d’endettement du preneur peut être ainsi déterminé.
Soit i le taux mensuel  : la valeur estimée de l’immeuble soit 1  500  000  € est
équivalente à la valeur actualisée des flux de trésorerie au taux i : le premier loyer
est versé le 1er janvier N (en début de période au temps 0), le dernier au temps
239, le règlement de l’option td’achat
= 239 s’effectuant au temps 240.
t = 239 –t – 240
On a : 1 500 000 = 10 000 ×
× ∑
( 1 + i )– t + 254 245 × ( 1 + i ) – 240

( 1 + i ) + 254 245 × ( 1 + i )
t=0
t=0
– 240
1 – ( 1 + i )– 240
ou 1 500 000 = 10 000 × 1
– 240
------------------------------------
– (1 + i ) × (1+i ) + 254 245 × ( 1 + i )– 240
× ------------------------------------
i × (1+i ) + 254 245 × ( 1 + i )
i
Ce qui donne un taux mensuel de 0,486755 % qui correspond à un
taux annuel de 6 %.
Le coût de l’actif lié au droit – 240 d’utilisation comprend :
1 – 1,00486755– 240
10 000 × 1
–– le montant de – 1,00486755
la mesure initiale - × 1,00486755
------------------------------------------------------ passif de ==location
1 420 725
- × du déterminé ci-dessus ;
€.
10 000 × ------------------------------------------------------
0,00486755 1,00486755 1 420 725 €.
0,00486755
–– les paiements de location effectués au moment ou avant la date d’en-
trée en vigueur de la location, moins les réductions attribuées ;
–– les coûts directs initiaux encourus par le locataire ;
–– une estimation des coûts qui seront engagés par le preneur dans le
démantèlement et le retrait de l’actif sous-jacent et la restauration du
site sur lequel il est situé1.

Prenons le cas de l’entité Alpha présenté ci-dessus. Il est prévu que l’entité Alpha
exercera son option à la fin du contrat de location, mais démolira l’immeuble
dix ans plus tard pour récupérer le terrain. Les coûts directs initiaux associés à la
conclusion du contrat (commissions, préparation et traitement de la documen-
tation du contrat,…) sont de 6 000 €. Le coût de la démolition de l’immeuble et
de remise en état du site est estimé à 90 000 €.
L’obligation d’effectuer des paiements locatifs peut être estimée à

1 Pour ce qui concerne les immeubles de placement, si le preneur comptabilise les immeubles de
placement en pleine propriété a la juste valeur (voir chapitre 8 § 8.2.1), il doit également évaluer les
droits d’utilisation d’un immeuble de placement en location à la juste valeur.

304
1 – 1,00486755– 240
10 000 × × 1,00486755 = 1 420 725 €.
0,00486755
La valeur actuelle de l’option sera de 254 245 × 1,06-20 = 79 275 €.
Les coûts directs engagés initialement par le locataire sont de 6 000 €.
Le coût actualisé du démantèlement et de la remise en état est de 90  000
90 000 × 1,06– 30 = 15 670 €.
× 1,06–30 = 15 670 €.
Le coût total est donc de 1 420 725 + 79 275 + 6 000 + 15 670 = 1 521 670 €.
Au moment de l’acquisition, on passera l’écriture suivante :

2163 Droit d’utilisation d’un immeuble 1 521 670


en location *
167 Obligation d’effectuer des paiements 1 500 000
locatifs * 1 420 725 + 79 275
512 Banque (frais directs) 6 000
1581 Provisions pour remise en état 15 670
Acquisition en crédit bail immeuble à usage
de bureaux

* Nom de compte et numéros attribués par nos soins.

Remarque
La provision est définie par IAS 37 (voir chapitre 14) comme « un passif dont
l’échéance ou le montant est incertain ». Il ne nous semble pas nécessaire
(contrairement à la pratique française) de constituer cette provision par un
compte de dotation. n

3.1.2. Estimation des loyers futurs


La durée du bail résulte de scénarios prenant en compte l’exercice éven-
tuel par le preneur des options de renouvellement du bail ou les options
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de rupture anticipée. La valeur actualisée des paiements correspond égale-


ment à des scénarios probabilisés de paiements, ceux-ci incluant les loyers
conditionnels, les garanties de valeur résiduelle, les indemnités de rupture
anticipée (voir ci-dessus § 3.11). La démarche à suivre est la suivante :
–– identification des scénarios réalistes de durée de bail ;
–– estimation des paiements à effectuer pour chacun de ces scénarios ;
–– actualisation de ces paiements ;
–– détermination de la probabilité de chaque scénario.
Les loyers actualisés à comptabiliser au passif correspondent à
la moyenne des scénarios de paiements pondérée de leur probabilité
­d’occurrence.

305
10.  Les contrats de location


Lorsque les loyers conditionnels dépendent d’un indice ou d’un


taux, les paiements futurs sont déterminés sur la base des indices ou
de taux à terme s’ils sont facilement accessibles. À défaut, on utilise le
niveau des indices ou taux à la date de l’évaluation. La dette de loyers
ainsi déterminée initialement est ensuite comptabilisée au coût amorti
au taux d’intérêt effectif.

Remarque
En cas de loyers variables, seuls sont pris en compte dans la valeur de la dette
et du droit d’utilisation, les loyers qui dépendent d’un indice ou d’un taux
(indices de prix ou taux d’intérêt) extérieurs au preneur. Les loyers qui sont
fonction de performance du preneur, tels son chiffre d’affaires ou le nombre
de kilomètres parcourus par un véhicule sont comptabilisés en charge lorsqu’ils
sont encourus. n

3.1.3. Comptabilisation ultérieure
Le preneur peut, comme dans les normes IAS 16 et IAS 40 (voir cha-
pitre 8 § 5.1, 5.2 et 8.2) effectuer la comptabilisation et les évaluations
ultérieures soit selon le modèle de coût soit selon le modèle réévalué (ou
juste valeur).

➢➢Modèle du coût
Dans le modèle du coût, le droit d’utilisation de l’actif est égal au droit
d’utilisation initial diminué des amortissements cumulés et des dépré-
ciations. Il peut être réajusté de toute réévaluation du passif de location.
À l’actif, le droit d’utilisation est amorti d’une manière systématique
depuis la date de mise à disposition de l’actif jusqu’au terme du bail ou
de la durée d’utilisation de l’actif si elle est plus courte. Le choix de la
méthode d’amortissement, ainsi que la revue périodique de celle-ci et de
la durée d’amortissement, obéissent aux dispositions de la norme IAS 38
sur les immobilisations incorporelles.

En reprenant l’exemple ci-dessus de la société Alpha (§ 3.1.1) le droit d’utilisa-


tion sera amorti sur sa durée d’utilité, soit 20 ans. L’amortissement constaté le
31 décembre N sera de (1 420 725 + 6 000 + 15 670) × 5 % = 72 120 €. Chaque
année, il sera aussi nécessaire de constater une charge d’intérêt sur les frais de
démantèlement et de remise en état (voir chapitre 8 note § 5.3).

306
Au moment de la levée d’option, le 1er janvier N+20, un compte d’immobilisa-
tions corporelles (compte « Constructions ») sera débité de 254 245 €, valeur
d’acquisition, par le crédit d’un compte de trésorerie. On soldera les comptes
de droit d’utilisation et d’obligation d’effectuer des paiements locatifs, restés
débiteurs et créditeurs de 79 275 €, valeur actuelle de l’option.

Au passif, les dettes de loyers sont présentées séparément des autres


dettes financières. Cette présentation distincte est également prévue au
compte de résultat pour les charges d’intérêt et d’amortissement. Sur
le tableau des flux de trésorerie, les paiements au titre des loyers sont
présentés dans les opérations de financement, distinctement des autres
opérations de financement.

En reprenant l’exemple ci-dessus de la société Alpha, on aurait un tableau


d’amortissement de l’emprunt ainsi présenté (pour l’année N) :

Reste Intérêts Remboursement Montant


Dates
à rembourser payés effectué du paiement
1.1.N 1 420 725 – 10 000 10 000
1.2.N 1 410 725 6 867 3 133 10 000
1.3.N 1 407 592 6 851 3 149 10 000
….
1.1.N +1 1 375 317 6 695 3 305 10 000

Au 1er janvier N, au 1er février N, au 31 décembre N et au 1er janvier N +1 on


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passera les écritures suivantes concernant les versements des paiements au titre
de la location (TVA 20 %) :
1.1.N
167 Obligation d’effectuer des paiements 10 000
locatifs
4456 État, TVA déductible 2 000
512 Banque 12 000
Versement du 1er janvier N (pas d’intérêts)
1.2.N
167 Obligation d’effectuer des paiements 3 133
locatifs
661 Charges d’intérêts 6 867
4456 État, TVA déductible 2 000
512 Banque 12 000
Versement du 1er février N
»
307
10.  Les contrats de location


31.12.N
661 Charges d’intérêts 6 695
1688 Intérêts courus 6 695
Intérêts courus du 1er décembre N
au 31 décembre N
(payés le 1er janvier N +1)

6811 Dotations aux amortissements 72 120


28054 Amortissements du droit d’utilisation 72 120
d’un immeuble en location
Dotation de l’exercice

661 Charges d’intérêts 940


28054 Provision pour remise en état 940
Ajustement fin N de la provision : 15 670
×6%
1.1.N+1
1688 Intérêts courus 6 695
167 Obligation d’effectuer des paiements 3 305
locatifs
4456 État, TVA déductible 2 000
512 Banque 12 000
Versement du 1er janvier N +1

➢➢Modèle de la valeur réévaluée (juste valeur)


Si un preneur applique le modèle de la juste valeur dans IAS 40
« Immeubles de placement » à ses immeubles de placement, il doit éga-
lement appliquer ce modèle dans les contrats de location. Dans ce cas,
l’écart de réévaluation est comptabilisé dans le résultat net.
Si les actifs loués se rapportent à une catégorie de biens, installations
et équipements dont le preneur applique le modèle de valeur réévaluée
dans IAS 16, le preneur peut choisir d’appliquer ou de ne pas appliquer
le modèle de la réévaluation à tous les actifs loués qui se rapportent à
cette catégorie de biens, installations et équipements. Dans ce cas, un
écart de réévaluation est comptabilisé dans les autres éléments du résul-
tat global (c’est-à-dire directement en capitaux propres).

3.1.4. Modification de la valeur de la dette


Lorsque les circonstances montrent que la dette de loyers a été modifiée
de manière significative depuis le dernier arrêté comptable, il convient
de la réestimer en procédant à :

308
–– une nouvelle appréciation de la durée du bail ; les effets sur la dette
de loyers de cette nouvelle appréciation ont comme contrepartie la
valeur comptable du droit d’utilisation ;
–– une nouvelle évaluation de loyers conditionnels, des indemnités de
rupture anticipée, et des garanties de valeur résiduelle.
Lorsque cette nouvelle évaluation porte sur l’exercice ou les exercices
précédents, elle affecte le résultat. Lorsqu’elle concerne les périodes
futures, elle a pour contrepartie la valeur comptable du droit d’utilisa-
tion. Par exemple, si les loyers conditionnels sont proportionnels aux
ventes du preneur, les variations de loyers dues aux ventes de l’exercice
ou des périodes précédentes sont comptabilisées en résultat. Si ces varia-
tions résultent de nouveaux budgets de ventes pour le futur, elles sont
comptabilisées en ajustement de la valeur de l’actif.

3.2. Comptabilisation par le preneur dans IAS 17


Il y a lieu de distinguer le contrat de location-financement du contrat
de location simple.

3.2.1. Comptabilisation du contrat


de location‑financement
Au bilan du preneur, au début de la période de location, les contrats
de location-financement doivent être comptabilisés à l’actif et au passif
pour des montants égaux au commencement du contrat de location
à la juste valeur du bien loué (pour une définition de la juste valeur,
voir chapitre 2, § 8.2.1.) ou si celle-ci est inférieure, à la valeur actua-
lisée des paiements minimaux au titre de la location, ces valeurs étant
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déterminées au début de la location. Pour calculer la valeur actualisée


des paiements minimaux au titre de la location, le taux d’actualisation
doit être le taux d’intérêt implicite du contrat de location si celui-ci peut
être déterminé, sinon le taux d’emprunt marginal du preneur doit être
utilisé. Les coûts initiaux directs de la location sont ajoutés au mon-
tant comptabilisé comme actif. Le taux d’intérêt implicite est défini par
IAS 17 comme le taux d’actualisation qui permet d’obtenir une valeur
actualisée du total des paiements minimaux et de la valeur résiduelle
non garantie équivalant à la juste valeur de l’actif loué augmentée des
coûts directs initiaux du bailleur.

309
10.  Les contrats de location


La société Gamma (le preneur) a fait l’acquisition auprès de la société Delta


(le  bailleur) le 1er  janvier N d’un matériel (amortissable en 8  ans) moyennant
le paiement d’une redevance de crédit bail de 10 000 € hors taxes par an hors
taxes durant 5 ans en début d’exercice et un prix d’achat résiduel symbolique de
1 290 €. Le taux d’actualisation retenu est de 8 % et la valeur de marché de ce
matériel au 1er janvier N est de 44 000 €. Le taux de TVA est de 20 %.
La juste valeur du matériel est en général la valeur de marché, soit 44 000 €,
s’il existe un marché pour la matériel correspondant. On peut, sinon prendre la
valeur actualisée au titre de la location soit
1 – 1,08– 5
10 000 × × 1,08 + 1 290 × 1,08– 5 = 43 999 €.
0,08
soit en arrondissant 44 000 € (le taux d’actualisation est en fait le taux implicite
de la location). Au moment de l’acquisition, on passera l’écriture suivante :

1.1.N
2154 Matériel industriel* 44 000
167 Dettes de location-financement 44 000
Acquisition matériel en location-financement
(crédit-bail)

Les paiements au titre de la location doivent être ventilés entre la


charge financière et l’amortissement du solde de la dette. La charge
financière doit être répartie sur les différentes périodes couvertes par le
contrat de location de manière à obtenir un taux d’intérêt périodique
constant sur le solde restant dû au passif au titre de chaque période. Les
loyers conditionnels (le loyer conditionnel désigne la partie des paie-
ments au titre du loyer dont le montant n’est pas fixé mais qui est éta-
blie sur la base d’un facteur autre que l’écoulement du temps comme
un pourcentage de chiffre d’affaires, le degré d’utilisation du bien, un
indice de prix, le taux d’intérêt du marché…) doivent être constatés en
charges dans les périodes où ils ont été engagés.

310
En reprenant l’exemple ci-dessus de la société Gamma (le preneur), on aurait un
tableau d’amortissement de l’emprunt ainsi présenté :

Reste Intérêts Remboursement Montant


Dates
à rembourser payés effectué du paiement
1.1.N 44 000 10 000 10 000
1.1.N+1 34 000 2 720 7 280 10 000
1.1.N+2 26 720 2 137 7 863 10 000
1.1.N+3 18 857 1 508 8 492 10 000
1.1.N+4 10 365 829 9 171 10 000
31.12 N+4 1 194 96 1 194 1 290
7 290 44 000 51 290

Au 1er  janvier N, au 31  décembre N et au 1er  janvier N+1 on passera les


écritures suivantes concernant les versements des paiements au titre de la
location :
1.1.N
167 Dettes de location-financement 10 000
4456 État, TVA déductible 2 000
512 Banque 12 000
Versement du 1er janvier N (pas d’intérêts)
31.12.N
661 Charges d’intérêts 2 720
1688 Intérêts courus 2 720
Intérêts courus du 1er janvier N
au 31 décembre N (payés le 1er janvier N+1)
1.1.N+1
1688 Intérêts courus 2 720
167 Dettes de location-financement 7 280
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

4456 État, TVA déductible 2 000


512 Banque 12 000
Versement du 1er janvier N+1

Pour chaque exercice comptable, un contrat de location-finance-


ment donne lieu à une charge d’amortissement de l’actif et à une charge
financière. La méthode d’amortissement des actifs loués doit être cohé-
rente avec celle applicable aux actifs amortissables que possède l’entité
et la dotation aux amortissements doit être calculée conformément à
IAS 16 (voir chapitre 8, § 5.3) et à IAS 38 (voir chapitre 9, § 7). Si l’on n’a
pas une certitude raisonnable que le preneur devienne propriétaire de
l’actif à la fin du contrat de location, l’actif doit être totalement amorti

311
10.  Les contrats de location


sur la plus courte de la durée du contrat de location et de sa durée d’uti-


lité.

En reprenant l’exemple ci-dessus de la société Gamma, on aurait un amortis-


sement annuel de 44 000 / 8 = 5 500 € par an si on a certitude de la société
Gamma devienne propriétaire à la fin du contrat. Si on n’a pas cette certitude,
on amortira la valeur d’origine (soit 44 000 €) moins la valeur résiduelle en capi-
tal, (soit en supposant que cette valeur résiduelle soit égale à la juste valeur du
bien à la fin du contrat, soit 1 194 €, sur cinq années, soit (44 000 – 1 194)/5
= 8 561,20 € par an).

3.2.2. Comptabilisation du contrat de location simple


Les paiements au titre du contrat de location simple doivent être comp-
tabilisés en charges dans le résultat sur une base linéaire pendant la
durée du contrat à moins qu’une autre base systématique ne soit repré-
sentative de l’échelonnement dans le temps des avantages qu’en retirera
l’utilisateur.

Reprenons l’exemple ci-dessus de la société Gamma (preneur) et Delta (bailleur)


(§  3.2.1) et considérons que le matériel utilisé le soit en location simple. On
passerait au 1er janvier de chaque année dans les comptes de la société Gamma
l’écriture suivante :
1.1.N+1
613 Locations 10 000
44566 État, TVA déductible sur autres biens 2 000
et services
512 Banque 12 000
Redevance payée

4. Comptabilisation par le bailleur


Côté bailleur, IFRS 16 reprend les dispositions d’IAS 17 en distinguant
les contrats de location-financement et les contrats de location simple
(pour cette distinction voir ci-dessus § 1.2).

312
4.1. Comptabilisation par le bailleur du contrat
de location-financement
Le bailleur doit présenter dans son bilan les actifs détenus en vertu d’un
contrat de location-financement comme des créances pour un montant
égal à l’investissement net dans le contrat de location.
Dans un contrat de location-financement, le bailleur transfère la
quasi-totalité des risques et des avantages inhérents à la propriété légale ;
en conséquence, il comptabilise le paiement à recevoir au titre de la
location en remboursement du principal et en produits financiers pour
se rembourser et se rémunérer de son investissement et de ses services.
La comptabilisation des revenus financiers doit s’effectuer sur la base
d’une formule traduisant un taux de rentabilité (comme pour le pre-
neur) constant sur l’encours d’investissement net restant du bailleur.
Les bailleurs qui sont fabricants ou distributeurs doivent comptabi-
liser les profits ou pertes sur ventes dans le résultat de l’exercice confor-
mément aux principes retenus par l’entité pour ses ventes fermes.

Si nous reprenons l’exemple ci-dessus (§ 3.2.1) et si nous plaçons du coté de la


société Delta (le bailleur), on aurait constaté les écritures comptables suivantes :

1.1.N
274 Prêts de location-financement 44 000
701 Ventes de produits 44 000
Cession d’un matériel en location-­financement
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512 Banque 12 000


274 Prêts de location-financement 10 000
44571 État, TVA collectée 2 000
Versement du 1er janvier N (pas d’intérêts)

31.12.N
2768 Intérêts courus 2 720
7626 Revenus des prêts 2 720
Intérêts courus du 1er janvier N au
31 décembre N (payés le 1er janvier N+1
1.1.N+1
512 Banque 12 000
274 Prêts location-financement 7 280
2768 Intérêts courus 2 720
44571 État, TVA collectée 2 000
Versement du 1er janvier N+1

313
10.  Les contrats de location


Lors de la négociation et la rédaction du contrat de location, le bail-


leur encourt souvent des coûts directs initiaux (tels que commissions et
honoraires). Ces coûts doivent être inclus dans le coût de l’actif et ne
peuvent être constatés en charges. Ils s’imputent donc sur les produits
financiers sur toute la durée du contrat de location.

La société Alpha (le bailleur) a conclu un contrat de location-financement relatif


à un matériel dont le prix d’achat est de 80 000 € et les charges directes ini-
tiales de 10 %. La redevance payée par Bêta (le preneur) est de 17 000 € par
an, payable en début d’exercice durant 6  ans. Le prix d’achat résiduel est de
1  946  €. On a, pour déterminer le taux de financement du contrat, l’égalité
suivante :
1 – (1 + i )– e
80 000 + 80 000 × 10 % = 17 000 × (1 + i ) + 1 946 × (1 + i )− e
i
ce qui donne i = 7 %.

4.2. Comptabilisation par le bailleur du contrat


de location simple
Les actifs faisant l’objet de contrats de location simple doivent être pré-
sentés au bilan du bailleur selon la nature de l’actif.
Les revenus locatifs provenant des contrats de location simple
doivent être comptabilisés en produits de façon linéaire sur toute la
durée du contrat de location à moins qu’une autre base ne soit plus
représentative de l’échelonnement dans le temps de la diminution de
l’avantage retiré de l’utilisation de l’actif loué.
L’amortissement des actifs loués doit se faire sur une base cohérente
avec la politique normalement suivie par le bailleur pour l’amortisse-
ment d’actifs similaires.

Reprenons l’exemple ci-dessus de la société Gamma (preneur) et Delta (bail-


leur) (§ 3.2.1) et considérons que le matériel utilisé le soit en location simple. Il
sera amorti sur 5 ans avec une valeur résiduelle de 4 000 €. On aurait dans les
comptes de la société Delta (le bailleur) les écritures suivantes en N :

314
1.1.N
512 Banque 12 000
706 Prestations de services 10 000
44571 État, TVA collectée 2 000
Redevance perçue

31.12.N
6811 Dotations aux amortissements des immo- 8 000
bilisations
28154 Amortissement du matériel industriel 8 000
Amortissements sur cinq ans  : (44  000
– 4 000)/5

Remarque
Comme dans IAS 17, IFRS 16 précise que les contrats de location portant sur
des ensembles immobiliers doivent être répartis entre contrat portant sur le
terrain et contrat portant sur la construction (sauf si la valeur du terrain n’est pas
significative), lesquels seront classés en contrat de location simple ou en contrat
de location-financement selon les principes édictés par la norme. n

5. Location à court terme


ou portant sur des biens de faible valeur
IFRS 16 prévoit un mode de comptabilisation simplifié pour le preneur
pour les baux à court terme ou portant sur des biens de faible de valeur.
Ce mode simplifié de comptabilisation est optionnel.
Les contrats de location de courte durée sont des contrats dont la
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durée est de 12 mois ou moins.


Les contrats de location portant sur des biens de faible valeur sont
relatifs à des locations dont l’actif sous-jacent est de faible valeur à neuf
(même si l’effet global peut être significatif : location de 50 ordinateurs
portables par exemple). IFRS 16 ne définit pas la notion « de faible
valeur », mais fait référence, dans sa base des conclusions, aux actifs
d’une valeur à neuf de 5 000 USD (soit environ 4 500 €) ou moins.
Le choix pour les contrats de location de courte durée se fait par
classe d’actifs sous-jacents, tandis que le choix pour les contrats de
faible valeur peut être fait contrat par contrat.
Dans les contrats de location à court terme ou portant sur des biens
de faible valeur, les opérations seront traitées comme précédemment

315
10.  Les contrats de location


dans les cas de location simple d’IAS 17 (voir ci-dessus § 3.2.2). Les paie-
ments sont inscrits en charges chez le preneur et en produits chez le
bailleur, lequel présente dans son bilan (état de situation financière) et
amortit les actifs faisant l’objet du contrat.

Remarque
Dans certains cas, même si la durée du contrat est supérieure à douze mois, mais
que le locataire n’est susceptible de consommer qu’une partie négligeable du
bien loué (par exemple, un contrat de location de dix ans pour un avion, dans
lequel le preneur et le bailleur ont tous deux le droit de mettre un terme au
contrat de location sans pénalité à chaque anniversaire du commencement du
contrat), il serait possible de considérer qu’il s’agisse d’un contrat à court terme
comptabilisé simplement en charges. n

La société Lambda (le preneur) a pris le 1er juillet N en location pour 12 mois,


payable trimestriellement d’avance auprès de la société Sigma (le bailleur) un
immeuble pour un loyer de 4 000 € par mois (pas de TVA). Cet immeuble avait
acquis 500  000  € en N-5 par Sigma qui l’amortissait linéairement sur 50  ans
(valeur résiduelle  : 200  000  €). Lors de chaque paiement, Lambda débitera
le compte « 613 Locations » par le crédit d’un compte de trésorerie, Sigma
a débité un compte de trésorerie par le crédit du compte « 752 Revenus des
immeubles non affectés à des activités professionnelles ». Par ailleurs, Sigma,
qui a inscrit à son bilan l’immeuble, constatera chaque année une dotation aux
amortissements.

Remarque
Cette disposition n’existait pas dans IAS 17. Il faut constater cependant que les
locations à court terme ou les locations portant sur des biens de peu de valeur
ne faisait en général l’objet que de contrats de location simple. n

6. Cession-bail (lease-back)
Dans le cadre d’une transaction de cession-bail, une entité (le « ven-
deur-preneur ») transfère un actif sous-jacent à une autre entité (« l’ac-
quéreur-bailleur ») et le lui reprend à bail.
Afin de définir la manière de comptabiliser une transaction de ces-
sion-bail, une entreprise détermine d’abord si le transfert initial de l’ac-

316
tif sous-jacent du vendeur-preneur à l’acquéreur-bailleur constitue une
vente. L’entité applique IFRS 15 à cette fin (voir chapitre 15 §  1). La
comptabilisation par le vendeur-preneur et l’acquéreur-bailleur dépend
de cette conclusion.
Si le transfert à l’acquéreur-bailleur est une vente :
–– le vendeur-preneur décomptabilise l’actif sous-jacent et applique le
modèle de comptabilisation du preneur au contrat de location. Il éva-
lue le droit d’utilisation de l’actif à la valeur comptable précédente et
comptabilise un profit ou une perte au titre des droits transférés au
bailleur.
–– le bailleur-acheteur comptabilise l’actif sous-jacent et applique le
modèle de comptabilité de location du bailleur.
Si le transfert à l’acquéreur-bailleur n’est pas une vente :
–– le vendeur-preneur continue de comptabiliser l’actif sous-jacent et
comptabilise toute somme reçue de l’acquéreur-bailleur en passif
financier ;
–– le bailleur-acheteur ne comptabilise pas l’actif sous-jacent et compta-
bilise toute somme versée au vendeur-preneur en actif financier.
Des ajustements sont nécessaires si la vente n’est pas effectuée à la
juste valeur ou si les loyers ne sont pas au prix du marché. Les mon-
tants inférieurs au prix du marché doivent être considérés comme des
paiements anticipés de la location ; les montants supérieurs au prix du
marché doivent être considérés comme un financement supplémentaire
fourni par le bailleur-acheteur au vendeur-preneur.
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Exemple

La société Gamma, propriétaire d’un immeuble acquis 200 000 € (dont 50 000 €


pour le terrain) le 1er janvier N–10 et amortissable en 30 ans (valeur résiduelle au
bout des 30 ans : 30 000 €) décide de le céder le 1er janvier N pour 140 000 €
(terrain non compris) à une société de crédit-bail immobilier, la société Epsilon
qui lui louera ledit immeuble avec un contrat de 20 ans (à raison de 13 600 € par
an, payables en fin d’année et estimé au taux de 8 %), un prix d’achat résiduel
étant fixé à 30 000 € La société Gamma va passer les écritures suivantes (TVA
négligée) au 1er janvier et 31 décembre N :

317
10.  Les contrats de location


1.1.N
512 Banque 140 000
775 Produits des cessions d’éléments d’actif 140 000
Cession de la construction

675 Valeur comptable des éléments d’actifs cédés 110 000


2813 Amortissement des constructions 40 000
(150 000 – 30 000) × 10/30
213 Constructions 150 000
Valeur comptable

775 Produits des cessions d’éléments d’actif 30 000


487 Produits constatés d’avance 30 000
140 000 – 110 000

2053 Droits d’utilisation – Constructions 133 527


167 Obligations de payer des paiements 133 527
locatifs
1 – 1,08– 20
Reprise en location 13  600 ×
0,08
= 133 527
31.12.N
661 Charges d’intérêts 133 527 × 8 % 10 682
167 Obligations de payer des paiements locatifs 2 918
512 Banque 13 600
Redevance N

6811 Dotations aux amortissements des immo- 6 676


bilisations
28053 Amortissement des droits d’utilisation 6 676
constructions
Amortissement de l’exercice : 133 527 × 1/20

487 Produits constatés d’avance 1 500


775 Produits des cessions d’éléments d’actif* 1 500
Quote-part 30 000 /20

* ou autre compte de produits spécifique

Remarque
Dans IAS 17, se pose le problème de la distinction entre contrat de location-
financement et contrat de location simple : s’il s’agit d’un contrat de location-
financement, l’éventuelle plus-value qui doit être différée et amortie sur la durée
du contrat de location alors que s’il s’agit d’un contrat de location simple, le
résultat sur la cession est comptabilisé immédiatement, sauf cas particulier.

318
Si une transaction de cession-bail débouche sur un contrat de location-
financement, tout excédent des produits de cession par rapport à la valeur
comptable ne doit pas être immédiatement comptabilisé en résultat dans les
états financiers du vendeur-preneur. L’excédent doit, au contraire, être différé et
amorti sur la durée du contrat de location.
Si une transaction de cession-bail débouche sur un contrat de location simple et
s’il est clair que la transaction est effectuée à la juste valeur, tout profit ou perte
doit être comptabilisée immédiatement. Si le prix de vente est inférieur à la juste
valeur, tout profit ou perte doit être comptabilisé immédiatement ; en revanche,
si la perte est compensée par des paiements futurs inférieurs au prix du marché,
elle doit être différée et amortie proportionnellement aux paiements au titre de
la location sur la période sur laquelle il est prévu d’utiliser l’actif. Si le prix de
vente est supérieur à la juste valeur, l’excédent doit être différé et amorti sur la
durée d’utilisation attendue de l’actif.
Enfin, pour tous les contrats, si la juste valeur lors de la transaction de cession-
bail est inférieure à la valeur comptable de l’actif, une perte égale au montant de
la différence entre la valeur comptable et la juste valeur doit être comptabilisée
immédiatement. n

7. Informations à fournir
Les informations à fournir présentées dans IFRS 16 (comme dans IAS 17)
concernent d’une part le preneur, d’autre part le bailleur :

7.1. Informations à fournir par les preneurs


Les preneurs doivent fournir les informations suivantes :
•  les acquisitions de droits d’utilisation d’actifs ;
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•  la valeur comptable à la date de clôture des actifs droit d’utilisation


par catégorie d’actifs sous-jacents ;
•  les passifs de loyers et l’analyse par échéance des passifs de loyers ;
•  les charges d’amortissement des droits d’utilisation des actifs par caté-
gorie d’actifs sous-jacents ;
•  les charges d’intérêt liées aux passifs de loyers ;
•  les charges liées aux contrats de location de courte durée ayant béné-
ficié de l’exemption ;
•  les charges liées aux contrats portant sur des actifs de faible valeur
ayant bénéficié de l’exemption ;
•  les charges de loyers variables qui n’ont pas été comprises initiale-
ment dans les passifs de loyers ;

319
10.  Les contrats de location


•  les produits de sous-location d’actifs loués ;


•  les profits et les pertes résultant des transactions de cession-bail ;
•  le total des sorties de trésorerie au titre des contrats de location ;
•  la description de la gestion du risque de liquidité lié aux passifs de
loyers ;
•  les futures sorties de trésorerie à laquelle le locataire est potentielle-
ment exposé et qui ne sont pas reflétés dans l’évaluation des passifs
des contrats de location ;
•  les informations requises par IAS 40 pour les droits d’utilisation d’ac-
tifs qualifiés d’immeubles de placement ;
•  si le modèle de la réévaluation d’IAS 16 est appliqué aux droits d’uti-
lisation des actifs, la date d’application de la réévaluation, le recours
éventuel à un expert indépendant, la valeur comptable qui aurait été
comptabilisée en application du modèle du coût, les écarts de rééva-
luation, les variations de la période.

Remarque
Dans IAS 17, les informations à fournir était assez équivalentes à celles d’IFRS 16.
Il fallait cependant distinguer les informations concernant les contrats de
location-financement de celles des contrats de location simple.
Pour les contrats de location-financement, le preneur devait fournir les
informations suivantes :
–– une description générale des principales dispositions des contrats de location
du preneur ;
–– un rapprochement entre le total des paiements que le preneur est tenu d’ef-
fectuer pendant la durée du contrat au titre de la location à la date de clôture
et leur valeur actualisée ;
–– une analyse des échéances des loyers à recevoir, pour chacune des périodes
suivantes : à moins d’un an, à plus d’un an et moins de cinq ans, à plus de
cinq ans ;
–– les loyers conditionnels inclus dans le résultat de l’exercice ;
–– le total à la date de clôture des paiements futurs de sous-location que l’on
s’attend à recevoir ;
Pour les contrats de location simple, le preneur devait fournir les informations
suivantes :
–– une description générale des principales dispositions des contrats de location
du preneur ;
–– une analyse des échéances des loyers à recevoir, pour chacune des périodes
suivantes : à moins d’un an, à plus d’un an et moins de cinq ans, à plus de
cinq ans ;

320
–– le total à la date de clôture des paiements futurs de sous-location que l’on
s’attend à recevoir ;
–– le montant des paiements de location ou de sous-location comptabilisés dans
le résultat de l’exercice. n

7.2. Informations à fournir par les bailleurs


Les bailleurs doivent fournir les informations suivantes :
Pour tous les contrats :
•  la nature des activités de location ;
•  la manière dont sont gérés les risques associés aux droits conservés
dans les actifs sous-jacents.
Pour les contrats de location-financement :
•  le résultat de la vente ;
•  les produits financiers sur l’investissement net dans le contrat de loca-
tion ;
•  les revenus locatifs liés aux loyers variables non inclus dans l’investis-
sement net dans le contrat de location ;
•  les évolutions significatives de la valeur comptable de l’investisse-
ment net dans le contrat de location ;
•  une analyse détaillée des échéances des loyers à recevoir ;
•  les évolutions significatives de la valeur comptable de l’investisse-
ment net dans le contrat de location.

Remarque
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Dans IAS 17 étaient exigées les informations suivantes :


–– une description générale des principales dispositions des contrats de location
du bailleur ;
–– un rapprochement entre l’investissement brut total dans le contrat de loca-
tion à la date de clôture et la valeur actualisée des paiements à recevoir au
titre de la location ;
–– une analyse détaillée des échéances des loyers à recevoir ;
–– les produits financiers non acquis ;
–– les valeurs résiduelles non garanties revenant au bailleur ;
–– la correction de valeur cumulée des paiements au titre de la location non
recouvrables ;
–– les loyers conditionnels inclus dans le résultat de l’exercice. n

321
10.  Les contrats de location


Pour les contrats de location simple :


•  les revenus locatifs liés aux loyers variables qui ne dépendent pas d’un
indice ou d’un taux ;
•  les autres revenus locatifs ;
•  une analyse détaillée des échéances des loyers à recevoir ;
•  le cas échéant, les informations à fournir selon IAS 16 (séparément
des autres actifs), IAS 36, IAS 38, IAS 40 et IAS 41.

Remarque
Dans IAS 17 étaient exigées les informations suivantes :
–– une description générale des principales dispositions des contrats de location
du bailleur ;
–– une analyse détaillée des échéances des loyers à recevoir ;
–– le montant total des loyers conditionnels comptabilisés en résultat. n

322
Test de connaissances

Pour chacune des 10 questions suivantes, choisissez la bonne réponse (une seule
réponse est possible).

Q1. Dans quel cas s’applique la norme relative aux locations ?


a) aux contrats comportant à la fois une composante service et une composante
location ;
b) aux contrats de locations d’actifs d’exploration et d’exploitation des ressources
minières et pétrolières ;
c) aux contrats de location d’animaux.

Q2. La société Oméga a fait l’acquisition d’un bien en crédit-bail. La juste


valeur du bien loué est de 100 000 €. La redevance de crédit-bail payable en
début d’exercice est de 10 000 €, le prix d’achat résiduel est aussi de 10 000 €,
la durée du contrat est de 15 ans. Quel est le taux d’intérêt implicite ?
a) 6,20 % ;
b) 7,20 % ;
c) 8,20 %.

Q3. La société Oméga a pris en location pour une durée de 10  ans
(loyer annuel de 50 000 €) non renouvelable un matériel dont la valeur est
estimée à 350 000 €. Doit-elle constater un droit d’utilisation et comment
doit-elle comptabiliser la charge correspondant au loyer ?
a) pas de droit d’utilisation – Charge correspondant à la totalité du loyer ;
b) pas de droit d’utilisation – Charge constituée par l’amortissement du droit et
des frais financiers sur la dette ;
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c) droit d’utilisation – Charge constituée par l’amortissement du droit et des frais


financiers sur la dette.

Q4.  La société Oméga a fait l’acquisition le 1er  janvier N–1 d’un matériel
industriel par crédit-bail d’une durée de 8 ans auprès de la société Epsilon. La
redevance (semestrielle) est de 10 000 € payables les 1er janvier et 1er juillet.
La juste valeur du matériel était le 1er janvier N–2 de 124 000 €, d’une durée
de vie de 10 ans (sans valeur résiduelle finale). On prendra un taux implicite
(semestriel) de 4 %. »

323
10.  Les contrats de location


» Quelles écritures la société Oméga va-t-elle comptabiliser en N (norme IFRS 16 –


on négligera la TVA) ?
a)
1.1.N
661 Redevances de crédit-bail mobilier 10 000
512 Banque 10 000
1.7.N
661 Redevances de crédit-bail mobilier 10 000
512 Banque 10 000
31.12.N
6811 Dotations aux amortissements des immo- 12 400
bilisations
28154 Amortissement du matériel industriel 12 400

b)
1.1.N
661 Charges d’intérêt 4 342
167 Obligation d’effectuer des paiements locatifs 5 658
512 Banque 10 000
1.7.N
661 Charges d’intérêts 4 116
167 Obligation d’effectuer des paiements loca- 5 884
tifs
512 Banque 10 000
31.12.N
6811 Dotations aux amortissements des immo- 12 400
bilisations
280554 Amortissement du droit d’utilisation 12 400
matériel industriel

c)
1.1.N
1688 Intérêts courus 4 342
167 Obligation d’effectuer des paiements locatifs 5 658
512 Banque 10 000
1.7.N
661 Charges d’intérêts 4 116
167 Obligation d’effectuer des paiements loca- 5 884
tifs
512 Banque 10 000
31.12.N
661 Charges d’intérêts 3 881
1688 Intérêts courus 3 881 »

324
» 6811 Dotations aux amortissements des immo- 12 400
bilisations
280554 Amortissement du droit d’utilisation 12 400
du matériel industriel

Q5.  En reprenant l’exemple Q4 quelles seraient les écritures passées


par Epsilon (norme IFRS 16) le 1.1.N ?
a)
1.1.N
512 Banque 10 000
706 Prestations de services 10 000

706 Banque 5 658


2731 Créances immobilisées 5 658

b)
1.1.N
512 Banque 10 000
274 Prêts location-financement 5 658
2768 Intérêts courus 4 342

c)
1.1.N
512 Banque 10 000
706 Prestations de services 10 000

Q6. Sachant que le taux d’intérêt implicite des contrats de location est
de 6 %, à quel montant doit être comptabilisé le droit d’utilisation d’une
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construction louée mensuellement 5  000  € pour deux ans, le loyer étant


payé en fin de mois (IFRS 16) ?
a) 5 000 × 24 = 120 000 €
b) 60 000 × 1,06− 1  + 60 000 × 1,06− 2 = 110 004 €
1 – 1,0088333– 24
c)  5  000 ×   (0,0088333 taux mensuel équivalent au taux
0,0088333
annuel de 6 %) = 107 707 €. »

325
10.  Les contrats de location


» Q7. Dans le cadre d’un contrat de location d’une durée inférieure à un an,
comment est comptabilisé le loyer payé le 1.4.N ?
a)
1.4.N
613 Redevances de crédit-bail mobilier 10 000
512 Banque 10 000

b)
1.4.N
661 Charges d’intérêt 4 200
167 Obligation d’effectuer des paiements loca- 5 800
tifs
512 Banque 10 000

c)
1.4.N
661 Charges d’intérêt 4 000
167 Dette de location 6 000
512 Banque 10 000

Q8. Quelle information doit figurer dans l’annexe du preneur (IFRS 16) ?
a) les produits financiers sur l’investissement net dans le contrat de location ;
b) une analyse détaillée des échéances des loyers à recevoir ;
c) les passifs de loyers et l’analyse par échéance des passifs de loyers.

Q9. Dans une transaction de cession-bail, dans quel cas le cédant-preneur


doit-il modifier le prix de vente de l’actif et la valeur du droit d’utilisation de
l’actif (IFRS 16) ?
a) si la transaction est effectuée à un prix différent de la valeur comptable ;
b) si la transaction est effectuée à un prix différent de la valeur à neuf ;
c) si la transaction est effectuée à un prix différent de la juste valeur ou de la
valeur de marché.

Q10. Dans quel cas présenté ci-après le contrat de location est-il un contrat


de location simple ?
a) le preneur peut résilier le contrat de location, mais les pertes subies par le bail-
leur relatives à sa résiliation sont à sa charge ;
b) le preneur a la faculté de poursuivre la location moyennant un loyer conforme
au prix du marché ;
c) le preneur a la faculté de poursuivre la location moyennant un loyer sensible-
ment inférieur au prix du marché.

Corrigés et commentaires p. 580.

326
Chapitre 11

Les actifs
non courants
détenus
en vue de la vente
et les activités
abandonnées

L
a norme IAS 35 « Abandon d’activités », applicable à compter du
1er janvier 1999, avait pour objectif d’isoler dans les états finan-
ciers les informations relatives à une activité principale qu’une
entité abandonne des informations relatives aux activités qu’elle pour-
suit. Cette norme a été remplacée en 2004 dans le cadre du rapproche-
ment entre les normes IFRS et les US GAAP par une nouvelle norme la
norme IFRS 5 « Actifs non courants détenus en vue de la vente et activi-
tés abandonnées ».

327
11.  Les actifs non courants détenus en vue de la vente


La norme IFRS 5 analyse les notions d’actifs non courants détenus


en vue de la vente, de groupe d’actifs destinés à être cédés et d’activité
abandonnée, en séparant les activités abandonnées détenues en vue de
la vente et les activités purement abandonnées.

1. Définitions
La norme IFRS 5 ne définit pas spécifiquement la notion d’actif non cou-
rant détenu en vue de la vente ; elle définit par contre celle de groupe
d’actifs destiné à être cédés et celle d’activité abandonnée.

1.1. Notion d’actif non courant détenu


en vue de la vente
Un actif non courant (voir chapitre 3, § 2.1.1) est un actif qui ne satis-
fait pas à l’un quelconque des critères suivants (qui correspond à celui
d’actif courant) :
–– on s’attend à ce qu’il soit réalisé, ou il est destiné à la vente ou à la consom-
mation dans le cadre du cycle normal de l’exploitation de l’entité ;
–– il est détenu principalement aux fins d’être négocié ;
–– on s’attend à ce qu’il soit réalisé dans un délai de douze mois après la
date de clôture ;
–– il s’agit de trésorerie ou d’équivalent de trésorerie sauf s’il ne peut être
échangé ou utilisé pour régler un passif pendant au moins douze mois
à compter de la date de clôture.
Un actif non courant est détenu en vue de la vente lorsqu’il n’est
plus utilisé pour l’activité de l’entité et qu’il est destiné à être cédé, par
la vente ou d’une autre manière.

1.2. Notion de groupe destiné à être cédé


Un groupe d’actifs destinés à être cédés, par la vente ou d’une autre
manière, est un ensemble composé d’actifs et de passifs directement liés
à ces actifs qui seront transférés lors de la transaction. Le groupe destiné
à être cédé acquis inclut le goodwill acquis lors d’un regroupement d’en-
treprises si le groupe est une unité génératrice de trésorerie à laquelle un
goodwill a été attribué selon IAS 36 (voir chapitre 12, § 6) ou s’il s’agit
d’une activité au sein d’une telle unité génératrice de trésorerie.

328
1.3. Notion d’activité abandonnée
Une activité abandonnée est une composante d’une entité dont l’en-
tité s’est séparée ou bien qui est classée comme détenue en vue de la
vente et :
–– qui représente une ligne d’activité ou une région géographique prin-
cipale et distincte ;
–– fait partie d’un plan unique et coordonné pour se séparer d’une ligne
d’activité ou d’une région géographique principale et distincte ;
–– ou est une filiale acquise exclusivement en vue de la revente.
IFRS 5 classe une activité en tant qu’abandonnée à la date à laquelle
l’activité satisfait aux critères de classification comme détenue en vue de
la vente ou lorsque l’entité a cédé l’activité.

La société Sigma spécialisée dans le domaine de la communication a décidé au


cours de l’année N de céder son activité cinéma. L’activité cinéma, qui repré-
sente une unité génératrice de trésorerie, correspond à un abandon d’activité.

2. Classification d’actifs non courants


(ou de groupes destinés à être cédés)
comme détenus en vue de la vente
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Une entité doit classer un actif non courant (ou un groupe destiné à
être cédé) comme détenu en vue de la vente si sa valeur comptable est
recouvrée principalement par le biais d’une transaction de vente plutôt
que par l’utilisation continue.
Pour que tel soit le cas, l’actif (ou le groupe destiné à être cédé) doit
être disponible en vue de la vente immédiate dans son état actuel sous
réserve uniquement des conditions qui sont habituelles et coutumières
pour la vente de tels actifs (ou groupes destinés à être cédés) et sa vente
doit être hautement probable.
Pour que la vente soit hautement probable, la direction à un niveau
approprié doit s’être engagée sur un plan de vente de l’actif (ou du

329
11.  Les actifs non courants détenus en vue de la vente


groupe destiné à être cédé), et un programme actif pour trouver un


acheteur et finaliser le plan doit avoir été lancé.
Une entité engagée sur un plan de vente impliquant la perte de
contrôle d’une filiale doit classer tous les actifs et passifs de cette filiale
comme détenus en vue de la vente, lorsque les critères sont remplis,
indépendamment du fait que l’entité conserve ou non une participation
ne donnant pas le contrôle dans son ancienne filiale après la vente.
Toutefois, une entité ne doit pas classer comme détenu en vue de la
vente un actif non courant (ou un groupe destiné à être cédé) qui doit
être abandonné ou mis hors service.
Une entité doit présenter un actif non courant classé comme détenu
en vue de la vente et les actifs d’un groupe destiné à être cédé classé
comme détenu en vue de la vente séparément des autres actifs dans
l’état de la situation financière (bilan) (voir chapitre 3 § 2.12). Les pas-
sifs d’un groupe destiné à être cédé classé comme détenu en vue de la
vente doivent être présentés séparément des autres passifs du bilan. Ces
actifs et ces passifs ne doivent pas être compensés et présentés comme
un compte global. Les informations sur les principales catégories d’actifs
et de passifs classés comme détenus en vue de la vente, doivent être
fournies séparément soit au bilan, soit dans les notes. Une entité doit
présenter séparément tout cumul de produits ou de charges comptabi-
lisé directement en capitaux propres lié à un actif non courant (ou à un
groupe destiné à être cédé) classé comme détenu en vue de la vente.

Exemple (tiré du guide d’application de la norme IFRS 5)

Prenons le cas d’une entité qui s’est engagée dans un projet de vente de son
siège social et a entrepris des démarches pour trouver un acheteur.
Deux cas peuvent se présenter :
(a) l’entité a l’intention de transférer à un acheteur le bâtiment après l’avoir
quitté. Le délai nécessaire pour quitter le bâtiment est habituel et coutumier
pour la vente de tels actifs. À la date d’engagement du projet, le critère de clas-
sement de « détenus en vue de la vente » sera satisfait ;
(b) l’entité continuera d’utiliser le bâtiment jusqu’à l’achèvement de la construc-
tion de son nouveau siège social. L’entité n’a pas l’intention de transférer à un
acheteur le bâtiment existant avant l’achèvement de la construction du nou-
vel immeuble (et son départ du bâtiment existant). Le retard du transfert du
bâtiment existant, imposé par l’entité (le vendeur), démontre que le bâtiment
n’est pas disponible en vue d’une vente immédiate. Le critère de classement

330
de « détenus en vue de la vente » ne sera pas satisfait avant l’achèvement de
la construction du nouvel immeuble, même si un engagement ferme d’achat
concernant le transfert futur du bâtiment existant était obtenu à une date anté-
rieure.

3. Évaluation d’actifs non courants


(ou de groupes destinés à être cédés)
classés comme détenus en vue de la vente
Une entité doit évaluer un actif non courant (ou un groupe destiné à
être cédé) classé comme détenu en vue de la vente au montant le plus
bas entre sa valeur comptable et sa juste valeur diminuée des coûts de
la vente.
Toutefois, les dispositions d’IFRS 5 en matière d’évaluation ne s’ap-
pliquent pas aux actifs suivants, qui sont couverts par d’autres normes,
soit en tant qu’actifs pris individuellement, soit comme faisant partie
d’un groupe destiné à être cédé :
–– actifs d’impôt différé (voir IAS 12, chapitre 16) ;
–– actifs générés par des avantages du personnel (voir IAS 19 chapitre 13) ;
–– actifs financiers entrant dans le champ d’application d’IFRS  9 (ou
IAS 39) (voir chapitre 6) ;
–– immeubles de placement qui sont comptabilisés selon le modèle de la
juste valeur dans IAS 40 (voir chapitre 8, § 8) ;
–– actifs biologiques courants qui sont évalués à la juste valeur diminuée
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des coûts estimés du point de vente selon IAS  41 (voir chapitre  20,
§ 4.1) ;
–– droits contractuels selon des contrats d’assurance tels que définis dans
IFRS 4 (voir chapitre 20, § 2.1).
Une entité doit comptabiliser une perte de valeur relative à toute
réduction initiale ou ultérieure de l’actif (ou du groupe destiné à être
cédé) à la juste valeur diminuée des coûts de la vente.
Elle doit également comptabiliser un profit au titre de toute augmen-
tation ultérieure de la juste valeur diminuée des coûts de la vente d’un
actif, mais n’excédant pas le cumul de pertes de valeurs comptabilisées.
Si l’actif destiné à être cédé est une unité génératrice de trésorerie
comprenant un goodwill et d’autres actifs, il y a lieu, conformément à

331
11.  Les actifs non courants détenus en vue de la vente


IAS 36 (voir chapitre 12, § 7), d’imputer la dépréciation d’abord sur le


goodwill, puis sur les autres actifs non courants. Il est à noter qu’il ne
sera pas possible de reprendre une dépréciation sur le goodwill.
Par contre, une entité ne doit pas amortir un actif non courant
lorsqu’il est classé comme détenu en vue de la vente ou lorsqu’il fait
partie d’un groupe classé comme détenu en vue de la vente. Il faut
continuer à comptabiliser les intérêts et autres charges attribuables aux
passifs d’un groupe classé comme détenu en vue de la vente.

La société Sigma projette de se séparer d’un groupe d’actifs (par voie de ces-
sion). Les actifs forment un groupe destiné à être cédé. Ce groupe, classé en
unité génératrice de trésorerie comprend un goodwill, des immobilisations
incorporelles, des immobilisations corporelles et des stocks dont les valeurs
comptables sont respectivement de 1 500 k€, 1 000 k€, 5 500 k€ et 2 000 k€
(soit au total 10 000 k€).
Au moment de la décision, la société Sigma considère qu’il y a lieu de déprécier
les immobilisations corporelles de 500 k€ (ce qui va porter leur valeur à 5 000 k€
et la valeur comptable de l’unité génératrice de trésorerie à 9 500 k€).
La société Sigma estime que la juste valeur, diminuée des coûts de la vente du groupe
destiné à être cédé, se monte à 7 100 €. Du fait qu’une entité évalue un groupe des-
tiné à être cédé, classé comme détenu en vue de la vente à la valeur la plus faible
entre sa valeur comptable et sa juste valeur diminuée des coûts de la vente, la société
Sigma comptabilise une perte de valeur de 2 400 k€ (9 500 k€ – 7 100 k€) lorsque le
groupe est initialement classé en tant que détenu en vue de la vente.
La perte de valeur est affectée aux actifs non courants auxquels s’appliquent
les dispositions d’évaluation de la norme IFRS 5. Par conséquent, aucune perte
de valeur n’est attribuée aux stocks (qui sont des actifs courants). La perte est
attribuée aux autres actifs dans l’ordre d’attribution présenté par IAS 36 (voir
chapitre 12, § 7).
En premier lieu, la perte de valeur réduit le montant du goodwill, pour le rame-
ner à 0. Ensuite, la perte résiduelle (2 400 –  1 500 =  900 k€) est affectée aux
autres actifs (immobilisations incorporelles et immobilisations corporelles) au
prorata de leurs valeurs comptables, soit 900 ×1 000 / (1 000 + 5 000) = 150 k€
pour les immobilisations incorporelles et 900 ×5 000 / (1 000 + 5 000) = 750 k€
pour les immobilisations corporelles.

Si une entité a classé un actif (ou un groupe destiné à être cédé)


comme détenu en vue de la vente ou détenu pour être remis au proprié-

332
taire, mais s’il n’est plus satisfait aux critères ayant valu ce classement,
l’entité doit cesser de classer l’actif (ou le groupe destiné à être cédé)
comme détenu en vue de la vente.
Dans ce cas, elle doit évaluer cet actif (ou ce groupe d’actifs) au mon-
tant le plus bas entre :
–– sa valeur comptable avant la classification de l’actif (ou du groupe
destiné à être cédé) comme détenu en vue de la vente, ajusté au titre
de tout amortissement ou réévaluations qui auraient été comptabi-
lisés si l’actif (ou le groupe destiné à être cédé) n’avait pas été classé
comme détenu en vue de la vente ;
–– sa valeur recouvrable (c’est-à-dire la valeur la plus élevée entre la juste
valeur de l’actif diminuée des coûts de la vente et sa valeur d’utilité à
la date de la décision ultérieure de ne pas vendre).

4. Présentation et informations à fournir


Une entité doit présenter et fournir des informations qui permettent
aux utilisateurs de ses états financiers d’évaluer les effets financiers
des activités abandonnées et des cessions d’actifs non courants (ou de
groupes destinés à être cédés).

4.1. Informations à fournir sur les abandons


d’activité
Une entité doit fournir sur les abandons d’activité les informations sui-
vantes :
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(a) un seul montant dans l’état de résultat global comprenant le total


du profit ou de la perte après impôt des activités abandonnées et du pro-
fit ou de la perte après impôt comptabilisé(e) résultant de l’évaluation
à la juste valeur diminuée des coûts de la vente, ou de la cession des
actifs ou du (des) groupe(s) destiné(s) à être cédé(s) constituant l’activité
abandonnée (voir chapitre 3, § 3.1.1) ;
(b) une analyse de ce montant unique (dans l’état de résultat global
ou les notes annexes) en :
–– produits, charges et profit ou perte avant impôt des activités aban-
données ;
–– charge d’impôt sur le résultat correspondant ;

333
11.  Les actifs non courants détenus en vue de la vente


–– profit ou perte comptabilisé(e) résultant de l’évaluation à la juste


valeur diminué(e) des coûts de la vente ou de la cession des actifs ou
du (des) groupe(s) destiné(s) à être cédé(s) constituant l’activité aban-
donnée ;
–– charge d’impôt sur le résultat correspondant ;
c) les flux de trésorerie nets attribuables aux activités d’exploitation,
d’investissement et de financement des activités abandonnées (dans les
notes annexes ou dans des rubriques des états financiers) ;
d) le montant du produit des activités poursuivies et des activités
abandonnées attribuables aux propriétaires de la société mère. Ces
informations peuvent être présentées soit dans les notes, soit dans l’état
du résultat global.
Si l’entité présente les composantes de résultat dans un état de résul-
tat séparé dans lequel sont enregistrés les autres éléments du résultat
global, une section séparée consacrée aux « activités abandonnées » est
présentée dans cet état séparé.

La société Sigma décide de se retirer d’un secteur le 1er juin N et trouve acqué-


reur le 1er octobre N. La société Sigma fera figurer dans l’état de résultat net de
l’année N, dans la rubrique « Résultat des activités abandonnées », le total :
– du résultat opérationnel du secteur du 1er juin au 1er octobre, net d’impôt ;
– du résultat de la cession proprement dit net d’impôt.
Dans les notes annexes, elle présentera le détail des produits, charges, résultat
avant impôt, impôt sur le résultat des activités abandonnées, en séparant ce qui
concerne le résultat sur les activités et le résultat de la cession.

4.2. Informations à fournir sur les actifs


non courants destinés à être cédés
Une entité doit présenter dans son état de la situation financière (voir
chapitre  3, §  2.1.2) séparément des actifs et passifs relatifs aux opéra-
tions maintenues, le total des actifs (ou groupes d’actifs) classés en actifs
non courants destinés à être cédés et le total des passifs compris dans les
groupes d’actifs non courants destinés à être cédés.
Ces actifs et ces passifs ne doivent pas être compensés et présentés
comme un compte global. Les informations sur les principales catégories
d’actifs et de passifs classés comme détenus en vue de la vente, doivent

334
être fournies séparément, soit au bilan, soit dans les notes. Une entité
doit présenter séparément tout cumul de produits ou de charges comp-
tabilisé directement en capitaux propres lié à un actif non courant (ou à
un groupe destiné à être cédé) classé comme détenu en vue de la vente.

4.3 Autres informations à fournir


Une entité doit aussi présenter les informations suivantes (dans ses
notes annexes) :
–– une description des actifs non courants (ou groupes d’actifs) destinés
à être cédés ;
–– une description des faits et circonstances conduisant à une sortie atten-
due de l’actif abandonné ainsi que les formes et délais escomptés ;
–– le résultat lié aux reprises de réévaluations ou de dépréciations consta-
tées avant que l’actif soit classé en actifs non courants destinés à être
cédés ;
–– éventuellement, le segment dans lequel l’actif (ou le groupe d’actifs)
non courant appelé à être cédé est présenté conformément à IFRS 8
(voir chapitre 19, § 1.1).

Test de connaissances
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Pour chacune des 10 questions suivantes, choisissez la bonne réponse (une seule
réponse est possible).

Q1. Quand faut-il ne pas fournir une information relative à l’abandon


d’activité ?
a) fermeture d’une installation du fait de la conversion d’un autre site ;
b) élimination progressive ou évolutive d’une ligne de produits ;
c) vente d’une filiale dont les activités sont similaires à celles de la société mère.

Q2. Qu’est-ce qu’un groupe d’actifs destinés à être cédé ?


a) c’est un ensemble composé d’actifs courants qui seront transférés lors de la
transaction ;
b) c’est un ensemble composé d’actifs non courants qui seront transférés lors de
la transaction ; »

335
11.  Les actifs non courants détenus en vue de la vente


» c) cqui’estseront
un ensemble composé d’actifs et de passifs directement liés à ces actifs
transférés lors de la transaction.

Q3. À quel montant doit être estimé un actif non courant destiné à la vente ?
a) à sa valeur comptable ;
b) à la juste valeur ;
c) au plus bas entre sa valeur comptable et sa juste valeur diminuée des coûts
de la vente.

Q4. Une entité peut-elle continuer à amortir une immobilisation corporelle


classée en actif non courant destiné à la vente ?
a) oui, dans tous les cas ;
b) oui, si l’immobilisation continue à être utilisée ;
c) non.

Q5. Une entité peut-elle déprécier un actif (ou un groupe d’actifs)


non courant destiné à la vente ?
a) oui ;
b) non ;
c) oui, mais elle ne pourra reprendre la dépréciation.

Q6. Quelle information doit figurer dans l’état de situation financière sur les
actifs non courants détenus en vue de la vente ?
a) uniquement le total des actifs (ou groupes d’actifs) classés en actifs non cou-
rants destinés à être cédés ;
b) le total des actifs (ou groupes d’actifs) classés en actifs non courants destinés à
être cédés diminué du total des passifs compris dans les groupes d’actifs non
courants destinés à être cédés ;
c) le total des actifs (ou groupes d’actifs) classés en actifs non courants destinés à
être cédés et le total des passifs compris dans les groupes d’actifs non courants
destinés à être cédés.

Q7. Quelle information doit figurer obligatoirement dans l’état de résultat


net et des autres éléments du résultat global sur les activités abandonnées ?
a) le profit ou de la perte avant impôt des activités abandonnées, l’impôt cor-
respondant, le profit ou la perte avant impôt comptabilisé(e) résultant de
l’évaluation à la juste valeur diminuée des coûts de la vente, ou de la cession
des actifs ou du (des) groupe(s) destiné(s) à être cédé(s) constituant l’activité
abandonnée, l’impôt correspondant ;
b) un seul montant comprenant le total du profit ou de la perte après impôt des
activités abandonnées et du profit ou de la perte après impôt comptabilisé(e)
résultant de l’évaluation à la juste valeur diminuée des coûts de la vente, ou de
la cession des actifs ou du (des) groupe(s) destiné(s) à être cédé(s) constituant
l’activité abandonnée ; »
336
» c) loue profit ou de la perte après impôt des activités abandonnées et du profit
de la perte après impôt comptabilisé(e) résultant de l’évaluation à la juste
valeur diminuée des coûts de la vente, ou de la cession des actifs ou du (des)
groupe(s) destiné(s) à être cédé(s) constituant l’activité abandonnée.

Q8. Faut-il fournir dans le tableau de flux de trésorerie (ou dans les rubriques
de notes annexes relatives au tableau de flux de trésorerie) ?
a) les flux de trésorerie nets attribuables aux activités d’exploitation, d’investisse-
ment et de financement des activités abandonnées ;
b) aucune information ;
c) les flux de trésorerie nets attribuables d’investissement et de financement des
activités abandonnées.

Q9. Quelle est, parmi ces informations, l’information qui ne doit être fournie
dans les états financiers ?
a) une description de l’actif non courant (ou du groupe destiné à être cédé) ;
b) une description des faits et des circonstances de la vente, ou conduisant à la
cession attendue, et les modalités et l’échéancier prévus pour cette cession ;
c) le secteur géographique dans lequel l’actif non courant (ou le groupe destiné
à être cédé) est présenté.

Q 10. Quelle est, parmi ces informations concernant les activités abandonnées,
celle qui doit être fournie dans les états financiers :
a) l’entité doit présenter dans son état de situation financière séparément des
actifs et passifs relatifs aux opérations maintenues, le montant net des actifs
(ou groupes d’actifs) et des passifs correspondants aux activités abandonnées.
b) l’entité doit présenter le montant du produit des activités abandonnées attri-
buables aux propriétaires de la société mère.
c) l’entité doit regrouper les flux de trésorerie nets attribuables aux activités
d’exploitation, d’investissement et de financement des activités abandonnées.
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Corrigés et commentaires p. 583.

337
Chapitre 12

Les dépréciations
d’actifs

L
a notion de dépréciation d’actif se distingue de la notion d’amor-
tissement. La norme IAS  36 « Dépréciation d’actifs » de l’IASB
différencie amortissement et perte de valeur. Pour l’IASB (voir
chapitre  8, §  1), « l’amortissement est la répartition systématique du
montant amortissable d’un actif sur sa durée d’utilité », alors que la
perte de valeur (voir ci-dessous § 1.1) « est le montant de l’excédent de
la valeur comptable d’un actif ou d’une unité génératrice de trésorerie
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sur sa valeur recouvrable ».

1. Les dépréciations d’actifs


selon les normes IFRS
La norme IAS 36, approuvée en 1998, révisée en 2004, prescrit les pro-
cédures qu’une entité doit appliquer pour s’assurer que ses actifs sont
comptabilisés pour une valeur qui n’excède pas leur valeur recouvrable.
Elle s’applique à la comptabilisation de tous les actifs autres que les
stocks (IAS 2 chapitre 7), les actifs résultant des contrats de construction
ou d’actifs provenant de coûts pour obtenir ou remplir un contrat avec

339
12.  Les dépréciations d’actifs


un client (voir IAS 11 et IFRS 15 chapitre 15 § 1), les actifs d’impôts diffé-
rés (IAS 12, voir chapitre 16), les actifs résultant d’avantages du person-
nel (IAS 19, voir chapitre 13), les actifs financiers compris dans le champ
d’application d’IFRS 9 ou d’IAS 39 (voir chapitre 6), les immeubles de
placement évalués à la juste valeur (voir IAS 40 chapitre  8, §  8), les
actifs biologiques évalués à la juste valeur diminuée des frais de vente
(voir IAS 41 chapitre 20, § 4.1), les coûts d’acquisition différés et actifs
incorporels liés aux droits de l’assureur dans un contrat d’assurance régi
par IFRS 4 (voir chapitre 20, § 2.1), les actifs (ou groupes d’actifs) non
courants destinés à être cédés évalués conformément à IFRS 5 (voir cha-
pitre 11).

2. Différents types de valeur d’un actif


La norme donne différentes définitions liées à la valeur de l’actif.
La valeur recouvrable d’un actif ou d’une unité génératrice de tréso-
rerie est la valeur la plus élevée entre sa juste valeur nette diminuée des
coûts de sortie et sa valeur d’utilité.
La valeur d’utilité est la valeur actualisée des flux de trésorerie futurs
estimés attendus de l’utilisation continue d’un actif (ou d’une unité
génératrice de trésorerie).
La valeur comptable est le montant pour lequel un actif est comp-
tabilisé au bilan après déduction du cumul des amortissements et du
cumul des pertes de valeur relatifs à cet actif.
L’amortissement est la répartition systématique du montant amor-
tissable d’un actif sur sa durée d’utilité.
Une perte de valeur est le montant de l’excédent de la valeur comp-
table d’un actif ou d’une unité génératrice de trésorerie sur sa valeur
recouvrable.

3. Identification d’un actif qui a pu perdre


de la valeur
Une entité doit apprécier à chaque date de clôture s’il existe un indice
quelconque montrant qu’un actif a pu perdre de la valeur. Un actif s’est
déprécié lorsque sa valeur comptable est supérieure à sa valeur recou-

340
vrable. Les indices peuvent être fournis par une information externe,
une information interne, ou par les dividendes provenant d’une filiale,
d’une entité contrôlée conjointement ou d’une entreprise associée.
S’il existe un tel indice, l’entité doit estimer la valeur recouvrable de
l’actif.

Exemples d’indices

Exemples d’indices externes


•  Durant l’exercice, la valeur de marché d’un actif a diminué de façon plus
importante que du seul effet attendu du passage du temps ou de l’utilisation
normale de l’actif.
•  Des changements importants ayant un effet négatif sur l’entreprise sont sur-
venus au cours de l’exercice ou surviendront dans un proche avenir, dans l’envi-
ronnement technologique, économique ou juridique ou du marché dans lequel
l’entreprise opère ou dans le marché auquel l’actif est dévolu.
•  Les taux d’intérêt du marché ou autres taux de rendement du marché ont
augmenté durant l’exercice et il est probable que ces augmentations affectent
le taux d’actualisation utilisé dans le calcul de la valeur d’utilité d’un actif et
diminuent de façon significative la valeur recouvrable de l’actif.
•  La valeur comptable de l’actif net de l’entreprise présentant les états financiers
est supérieure à sa capitalisation boursière.

Exemple d’indices internes


•  Il existe un indice d’obsolescence ou de dégradation physique d’un actif.
•  Des changements importants, ayant un effet négatif sur l’entreprise, sont sur-
venus au cours de l’exercice ou sont susceptibles de survenir dans un proche
avenir, dans le degré ou le mode d’utilisation d’un actif tel qu’il est utilisé ou
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qu’on s’attend à utiliser. Ces changements incluent des plans d’abandon ou de


restructuration du secteur d’activité auquel un actif appartient ou des plans de
sortie d’un actif avant la date prévue préalablement.
•  Des indications provenant du système d’information interne montrent que la
performance économique d’un actif est ou sera moins bonne que celle atten-
due.
•  Les flux de trésorerie pour l’acquisition de l’actif ou les besoins de trésorerie
ultérieurs pour assurer son activité ou sa maintenance, sont sensiblement plus
importants que ceux budgétés à l’origine.
•  Les flux de trésorerie nets actualisés ou les résultats opérationnels générés par
l’actif sensiblement plus mauvais que ceux budgétés.
•  Il a été constaté une diminution importante des flux de trésorerie nets budgé-
tés ou du résultat opérationnel budgété, générés par l’actif, ou d’une augmen-
tation importante de la perte budgétée générée par l’actif.

341
12.  Les dépréciations d’actifs


Il existe des pertes opérationnelles ou de sorties nettes de trésorerie pour l’actif


lorsqu’on ajoute les chiffres de la période courante aux montants budgétés pour
le futur.

Participation dans une filiale, une coentreprise ou une entreprise associée


La valeur comptable de la participation dans les états financiers individuels
dépasse les valeurs comptables dans les états financiers consolidés des actifs
nets de l’entreprise détenue, y compris le goodwill associé.
Le dividende dépasse le résultat global total de la filiale, de l’entité contrôlée
conjointement ou de l’entreprise associée durant la période où le dividende est
déclaré.

Indépendamment du fait de savoir s’il y a une quelconque indica-


tion de dépréciation, une entité doit également :
–– effectuer un test annuel pour dépréciation sur les immobilisations
incorporelles qui ont une durée d’utilité non définie ou celles qui
ne sont pas prêtes à être mises en service en comparant leur valeur
comptable et leur valeur recouvrable. Le test de dépréciation doit être
effectué à tout moment au cours de l’exercice pourvu qu’il soit effec-
tué au même moment chaque année. Différentes immobilisations
incorporelles peuvent être testées pour dépréciation à des moments
différents. Si une immobilisation incorporelle est comptabilisée pour
la première fois au cours d’un exercice, elle doit être testée pour dépré-
ciation avant la fin de l’exercice courant ;
–– effectuer un test annuel pour dépréciation du goodwill conformé-
ment aux règles présentées ci-après, § 7.

4. Évaluation de la valeur recouvrable


La norme définit la valeur recouvrable comme la valeur la plus élevée
entre la juste valeur nette des coûts de sortie et sa valeur d’utilité.
Sont des coûts de sortie, par exemple, les frais d’actes, les droits de
timbre et taxes similaires liées à la transaction, les coûts d’enlèvement
de l’actif et les coûts marginaux directs engagés pour mettre l’actif en
état d’être vendu. Toutefois, les indemnités de fin de contrat de travail
(telles que définies dans IAS 19 – voir chapitre 13 § 7) et les coûts asso-
ciés à la réduction ou à la restructuration d’une activité à la suite de la
sortie d’un actif ne sont pas des coûts marginaux directs de sortie de
l’actif.

342
Les éléments suivants devront être pris en compte pour le calcul de
la valeur d’utilité d’un actif :
–– une estimation des flux de trésorerie futurs que l’entité espère tirer de
cet actif ;
–– les probabilités sur les possibles variations des montants dans le temps
de ces flux de trésorerie futurs ;
–– la valeur temps de la monnaie représentée par le taux d’intérêt cou-
rant sans risque du marché ;
–– le prix pour supporter l’incertitude inhérente à l’actif ;
–– d’autres facteurs, tels que la non-liquidité, que les participants vou-
dront voir refléter dans la fixation des flux de trésorerie futurs que
l’entité espère tirer de l’actif.
L’estimation de la valeur d’utilité d’un actif inclut les étapes sui-
vantes :
a) l’utilisation des entrées et sorties de trésorerie futures générées par
l’utilisation continue de l’actif et par sa sortie finale ;
b) l’application du taux d’actualisation approprié à ces flux de tréso-
rerie futurs.
Pour évaluer la valeur d’utilité, les projections de flux de trésorerie
doivent être fondées sur des hypothèses raisonnables et documentées
représentant la meilleure estimation par la direction de l’ensemble des
conditions économiques qui existeront pendant la durée d’utilité res-
tant à courir de l’actif. Un poids plus important doit être accordé aux
indications externes. Les projections établies sur la base de ces budgets/
prévisions doivent couvrir une période d’une durée maximum de cinq
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ans, sauf si une période plus longue peut être justifiée.


Les estimations des flux de trésorerie futurs doivent inclure :
–– les projections des entrées de trésorerie futures relatives à l’utilisation
continue de l’actif ;
–– les projections des sorties de trésorerie nécessairement encourues
pour générer les entrées de trésorerie relatives à l’utilisation continue
de l’actif (y compris les sorties de trésorerie pour préparer l’actif en
vue de son utilisation) et qui peuvent être directement attribuées, ou
affectées à l’actif sur une base raisonnable, cohérente et permanente ;
–– les flux de trésorerie nets qui seront, s’il y a lieu, reçus (ou payés) lors
de la sortie de l’actif à la fin de sa durée d’utilité.

343
12.  Les dépréciations d’actifs


Les estimations des flux de trésorerie futurs et le taux d’actualisation


reflètent des hypothèses cohérentes quant aux augmentations de prix
dues à l’inflation. Si le taux d’actualisation inclut l’effet des augmenta-
tions de prix dues à l’inflation générale, les flux de trésorerie futurs sont
estimés en prix courants. Si le taux d’actualisation ne tient pas compte
de l’effet des augmentations de prix dues à l’inflation générale, les flux
de trésorerie futurs sont estimés en prix constants.

Supposons que le taux d’actualisation comprend trois éléments : un taux de base


de 2 %, une prise en compte de l’inflation de 1,5 % et une prime de risque de
3 %. Si l’on exprime les flux de trésorerie en prix courants, on prendra un taux
d’actualisation de 2 % + 1,5 % + 3 % = 6,5 %. Si l’on exprime les flux de tréso-
rerie en prix constants, on prendra un taux d’actualisation de 2 % + 3 % = 5 %.

Les flux de trésorerie futurs doivent être estimés pour un actif dans
son état actuel. Les estimations des flux de trésorerie futurs ne doivent
pas inclure des entrées ou des sorties de trésorerie futures estimées qu’on
attend à résulter d’une restructuration future dans laquelle l’entreprise
n’est pas encore engagée et des dépenses d’investissement futures qui
amélioreront ou accroîtront le niveau de performance d’un actif au-delà
de son niveau de performance défini à l’origine.
L’estimation des flux de trésorerie nets à recevoir (ou à payer) lors
de la sortie d’un actif à la fin de sa durée d’utilité doit être le montant
qu’une entité s’attend à obtenir de la sortie de l’actif lors d’une transac-
tion dans des conditions de concurrence normale entre des parties bien
informées et consentantes, après déduction des coûts de sortie estimés.
Les estimations de flux de trésorerie futurs ne doivent pas inclure les
entrées ou sorties de trésorerie provenant des activités de financement
et celles liées à l’impôt sur le résultat.
Le taux d’actualisation doit être un taux avant impôt reflétant les
appréciations actuelles du marché de la valeur temps de l’argent et des
risques spécifiques à l’actif.

344
Remarque
Selon IAS 36 (A 17 et A 18), pour faire cette estimation, l’entité peut prendre en
compte, comme point de départ, les taux suivants :
–– le coût moyen pondéré du capital de l’entité ;
–– le taux d’emprunt marginal de l’entité ;
–– d’autres taux d’emprunt sur le marché.
Toutefois, ces taux doivent être ajustés :
–– pour refléter la manière dont le marché apprécierait les risques spécifiques
associés aux flux de trésorerie estimés de l’actif ;
–– pour exclure les risques qui ne sont pas pertinents aux flux de trésorerie esti-
més de l’actif ou au titre desquels les flux de trésorerie estimés ont été ajustés.
Des risques tels que le risque-pays, le risque de change et le risque de prix,
doivent être pris en compte. n

La société Sigma vient de faire le 1er janvier N l’acquisition d’un matériel A dont


le coût est de 100 000 € et dont la valeur résiduelle sera de 10 000 € à la fin de
la période d’amortissement. Ce matériel d’une durée de vie de 5 ans permettra
une croissance du chiffre d’affaires de la société de 100 000 € en N, 120 000 €
en N + 1, 140 000 € en N + 2, 160 000 € en N + 3 et 180 000 en N + 4. La
marge moyenne de la société avant amortissement et impôt est de 15 %. Le
taux d’actualisation, avant impôt, compte tenu des risques est fixé à 10 %.
Si l’on se place au 31 décembre N, la valeur d’utilité de ce matériel est égale à :
120 000 × 15 % × 1,10–1 + 140 000 × 15 % × 1,10–2 + 160 000 × 15 % × 1,10–3
+ 180 000 × 15 % × 1,10–4 + 10 000 × 1,10–4 = 77 022 €.
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5. Comptabilisation et évaluation
d’une perte de valeur
Si la valeur recouvrable d’un actif est inférieure à sa valeur comptable,
la valeur comptable de l’actif doit être ramenée à sa valeur recouvrable.
Cette réduction est une perte de valeur.

Si on reprend le cas du matériel A ci-dessus et en supposant que l’amortissement


avait été calculé dès le 1er janvier N de manière linéaire sur cinq ans et en tenant
compte d’une valeur résiduelle de 10 000 €, l’amortissement de N avait été de

345
12.  Les dépréciations d’actifs


(100 000 – 10 000)/5 = 18 000 € et la valeur comptable du matériel de 100 000


– 18  000 =  82  000  €. Il y a lieu donc de constater une perte de valeur (sous
forme de provision ou d’amortissement complémentaire) de 82 000 – 77 022
= 4 978 €.

Une perte de valeur doit être comptabilisée en charges dans le compte


de résultat, à moins que l’actif ne soit comptabilisé pour son montant
réévalué selon une autre norme internationale (par exemple, la norme
IAS 16, voir chapitre 8, § 5.2). Toute perte de valeur d’un actif réévalué
doit être traitée comme une réévaluation négative (comptabilisée dans
les autres éléments du résultat global).

Prenons le cas de la société Lambda qui a réévalué ses immobilisations corpo-


relles et notamment un matériel B. Ce matériel a été réévalué en N – 2 et il a été
comptabilisé 20 000 € en capitaux propres (compte « écart de réévaluation »)
Si la valeur comptable du matériel est au 31 décembre N de 120 000 € et sa
valeur d’utilité de 110 000 €, il y a lieu de constater une réévaluation négative
de 10 000 €, qui viendra s’imputer sur l’écart de réévaluation par l’écriture sui-
vante :
31.12.N
1052 Écart de réévaluation 10 000
2154 Matériel industriel 10 000
Perte de valeur sur élément réévalué

Après la comptabilisation d’une perte de valeur, la dotation aux


amortissements de l’actif doit être ajustée pour les exercices futurs, afin
que la valeur comptable révisée de l’actif, moins sa valeur résiduelle (s’il
y a lieu) puisse être répartie de façon systématique sur sa durée d’utilité
restant à courir.

Dans le cas du matériel A de la société Sigma traité ci-dessus, la valeur comp-


table révisée est devenue 77  022  €. Si la valeur résiduelle reste inchangée à
10  000  €, il faudra, pour chacune des quatre années restantes constater un
amortissement de (77 022 – 10 000)/4 = 16 755 €.

346
Lorsque le montant estimé de la perte de valeur est supérieur à la valeur
comptable de l’actif concerné, une entité doit comptabiliser un passif si,
et seulement si, d’autres normes comptables internationales l’imposent.

6. Unités génératrices de trésorerie


La méthode des unités génératrices de trésorerie s’applique aux cas pour
lesquels il n’est pas possible de déterminer une dépréciation d’actif sur
une base individuelle.
S’il existe un indice qu’un actif a pu perdre de la valeur, la valeur
recouvrable de l’actif isolé doit être estimée. S’il n’est pas possible d’esti-
mer la valeur recouvrable de l’actif isolé, une entité doit déterminer la
valeur recouvrable de l’unité génératrice de trésorerie à laquelle l’actif
appartient.
Une unité génératrice de trésorerie est le plus petit groupe iden-
tifiable d’actifs générant des entrées de trésorerie qui sont largement
indépendantes des entrées de trésorerie générées par d’autres actifs ou
groupes d’actifs.

•  Un éditeur possède 150 titres de magazines dont 70 ont été achetés et 80


créés en interne. Le prix payé pour le prix d’achat d’un titre de magazine est
comptabilisé en tant qu’immobilisation incorporelle. Les coûts de création de
titres et de maintien des titres existants sont comptabilisés en charges lorsqu’ils
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sont encourus. Les entrées de trésorerie provenant des ventes directes et de la


publicité sont identifiables pour chaque titre de magazine. Les titres sont gérés
par secteur de clientèle. Quelle est l’unité génératrice de trésorerie ?
Il est difficile dans ce cas de prendre chaque immobilisation séparément comme
unité génératrice de trésorerie (le matériel informatique utilisé, le matériel d’im-
pression, si celle-ci n’est pas sous-traitée, ne peut être considérée comme unité
génératrice de trésorerie et on ne pourra déterminer pour chacune de ces maté-
riels les valeurs d’utilité). Il faudra donc regrouper et la solution est peut-être de
regrouper par titre de magazine. Chaque titre de magazine peut constituer une
unité génératrice de trésorerie distincte. On peut en effet apprécier la valeur
recouvrable d’un titre de magazine. Même si le niveau des produits publicitaires
pour un titre de magazine est, dans une certaine mesure, influencé par les autres
titres du secteur de clientèle considéré, on peut identifier pour chaque titre les
entrées de trésorerie provenant des ventes directes et de la publicité.

347
12.  Les dépréciations d’actifs


•  Lorsque des boutiques ou des points de vente appartiennent à une chaîne,


chaque boutique peut constituer une unité génératrice de trésorerie si elle béné-
ficie d’une clientèle propre, largement indépendante de celle des autres bou-
tiques de la chaîne.
•  Une usine de production peut être considérée comme une unité génératrice
de trésorerie si les produits fabriqués peuvent être vendus sur un marché actif.
•  Un groupe de produits alimentaires vient de prendre le contrôle d’une filiale
dont l’activité consiste en la production d’eaux minérales. Douze marques sont
gérées par cette filiale. Chacune des marques peut être considérée comme une
unité génératrice de trésorerie puisque chaque marque génère des entrées de
trésorerie qui sont largement indépendantes des entrées de trésorerie générées
par d’autres marques ou autres activités du groupe.

S’il existe un marché actif pour la production résultant d’un actif ou


d’un groupe d’actifs, cet actif ou ce groupe d’actifs doit être identifié
comme une unité génératrice de trésorerie, même si tout ou partie de la
production est utilisé en interne.
Les unités génératrices de trésorerie d’un même actif ou de mêmes
types d’actifs doivent être identifiées de façon cohérente et permanente
d’un exercice à l’autre, à moins qu’un changement ne soit justifié.
La valeur comptable d’une unité génératrice de trésorerie doit être
déterminée de manière cohérente avec la façon dont est déterminée sa
valeur recouvrable. Elle inclut la valeur comptable des seuls actifs pou-
vant être directement attribués ou affectés sur une base raisonnable,
cohérente et permanente à l’unité génératrice de trésorerie et qui géné-
reront les entrées de trésorerie futures estimées lors de la détermination
de la valeur d’utilité de l’unité génératrice de trésorerie. Elle n’inclut pas
la valeur comptable de tout passif comptabilisé, à moins que la valeur
recouvrable de l’unité génératrice de trésorerie ne puisse être détermi-
née sans prendre en compte ce passif.
Pour pouvoir effectuer le test de dépréciation, le goodwill acquis
dans le cadre d’un regroupement d’entreprises doit être affecté dès la
date d’acquisition dans les unités génératrices de trésorerie de l’acqué-
reur (ou dans des groupes d’unités génératrices de trésorerie) pour les-
quelles on s’attend à pouvoir bénéficier des synergies du regroupement,
indépendamment des autres actifs et passifs que l’acquéreur a affecté à
ces unités ou groupes d’unités. Chaque unité ou groupe d’unités dans
lesquelles le goodwill est affecté doit représenter le plus petit niveau
auquel l’entité effectue sa gestion interne et ne devrait pas être plus

348
étendu qu’un secteur de format retenu pour l’information sectorielle
(voir chapitre 19, § 1.1).
Si l’affectation du goodwill acquis dans le cadre d’un regroupement
d’entreprises ne peut pas être effectuée avant la fin de l’exercice du
regroupement, l’affectation doit être réalisée avant la fin de l’exercice
qui suit celui de la date d’acquisition.
En cas de réorganisation de la structure du reporting ou de la modifi-
cation d’un ou plusieurs groupes d’unités génératrices de trésorerie auquel
un goodwill a été affecté, le goodwill devrait être réaffecté en fonction des
groupes d’unités génératrices de trésorerie après réorganisation.

La société Lambda exerce dans le secteur des produits du bâtiment. Elle com-
prend quatre branches d’activités essentielles (ciment, granulats et béton, toi-
ture, plâtre) qui sont organisées en entités opérationnelles stratégiques gérées
séparément, ayant chacune leurs propres besoins en capitaux propres et leurs
propres stratégies marketing. Si les activités ciment, granulats et béton sont des
activités d’origine de la société, les activités toiture et plâtre proviennent d’un
regroupement. Les quatre activités peuvent être considérées comme des unités
génératrices de trésorerie. Il y a lieu d’y affecter d’abord les actifs immobilisés
propres à l’activité (immeubles, installations, matériels, etc.) ainsi que le besoin
en fonds de roulement (stocks, créances diminuées des dettes d’exploitation).
Le goodwill provenant du regroupement sera affecté aux unités toiture et plâtre.
Si les deux unités ont été acquises en même temps, la répartition se fera en fonc-
tion des avantages économiques espérés par le regroupement.
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7. Pertes de valeur d’une unité génératrice


de trésorerie
Une perte de valeur doit être comptabilisée pour une unité génératrice
de trésorerie si sa valeur recouvrable est inférieure à sa valeur comptable.
La perte de valeur doit être répartie, afin de réduire la valeur comptable
des actifs de l’unité, dans l’ordre suivant :
–– en premier lieu, au goodwill affecté à l’unité génératrice de trésorerie
(s’il y a lieu) ;
–– puis aux autres actifs de l’unité (dits actifs de supports) au prorata de
la valeur comptable des actifs de l’unité.

349
12.  Les dépréciations d’actifs


Exemple

Reprenons le cas de l’éditeur analysé au § 6 ci-dessus. À la clôture de l’exercice


N, les valeurs comptables des actifs affectés à un magazine sont les suivants :
Éléments incorporels identifiables : 100 000 €
Terrains :50 000 €
Constructions :150 000 €
Matériels :200 000 €
Goodwill :80 000 €
580 000 €
Si l’on considère que la valeur recouvrable de l’unité génératrice de trésorerie
au 31 décembre N est de 540 000 € et que la juste valeur des éléments incor-
porels identifiables, terrains, constructions et matériels est respectivement de
100 000 €, 70 000 €, 150 000 € et 200 000 €, soit au total 520 000 €, la valeur
implicite du goodwill sera de 540 000 – 520 000 = 20 000 € et il faut déprécier
le goodwill de 80 000 – 20 000 = 60 000 €. Il est à noter que la dépréciation du
goodwill constatée serait plus importante que la dépréciation totale de l’unité
génératrice de trésorerie (580 000 – 540 000 = 40 000 €).
Si la valeur recouvrable de l’unité génératrice de trésorerie était égale à 450 000 €,
total des justes valeurs des actifs de support, la valeur comptable des dits actifs
étant de 500 000 €, la dépréciation totale, soit 580 000 – 450 000 = 130 000 €
serait affectée d’abord au goodwill (pour 80 000 €) puis proportionnellement
aux valeurs de support comme suit :
Éléments incorporels identifiables : 10 000 €
Terrains :5 000 €
Constructions :15 000 €
Matériels :20 000 €
50 000 €

Lors de la répartition d’une perte de valeur, la valeur comptable d’un


actif ne doit pas être ramenée en dessous du plus élevé de :
–– son prix de vente net (si on peut le déterminer) ;
–– sa valeur d’utilité (si on peut la déterminer) ;
–– zéro.
Le montant de la perte de valeur qui autrement aurait été affecté à
l’actif doit être réparti au prorata entre les autres actifs de l’unité.

350
Si dans le cas présenté ci-dessus, la valeur de vente du terrain est de 55 000 € et
celle de la construction de 145 000 €, on ne pourra pas constater de perte de valeur
sur le terrain (valeur comptable 50 000 €), une perte de valeur de 5 000 € sur la
construction (valeur comptable 150 000 €) et répartir les 45 000 € restant propor-
tionnellement à la valeur comptable entre les éléments incorporels et les matériels
soit 15 000 € pour les éléments non amortissables et 30 000 € pour les matériels.

Les pertes de valeur d’une unité génératrice de trésorerie s’appliquent


notamment aux pertes de valeur provenant des opérations de regroupe-
ment (voir chapitre 5, § 2.6).

8. Reprise d’une perte de valeur


Une entité doit apprécier, à chaque date de clôture, s’il existe un indice
montrant qu’une perte de valeur comptabilisée pour un actif autre que
le goodwill au cours d’exercices antérieurs n’existe peut-être plus ou a
diminué. S’il existe un tel indice, l’entité doit estimer la valeur recou-
vrable de cet actif.
La reprise d’une perte de valeur d’un actif autre que le goodwill doit
être comptabilisée immédiatement en produit dans le résultat à moins
que l’actif soit comptabilisé à un montant réévalué (voir ci-dessus § 5).
Dans ce cas, la reprise de perte de valeur doit être traitée comme une
réévaluation positive. La valeur comptable d’un actif augmentée suite
à la reprise d’une perte de valeur ne doit pas être supérieure à la valeur
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comptable qui aurait été déterminée (nette des amortissements) si


aucune perte de valeur n’avait été comptabilisée pour cet actif au cours
d’exercices antérieurs.
La reprise d’une perte de valeur d’une unité génératrice de trésorerie
doit être répartie, à l’exception de celle sur le goodwill qui ne peut être
reprise, entre les actifs dits de support au prorata de leur valeur comp-
table respective.

351
12.  Les dépréciations d’actifs


9. Informations à fournir
Pour chaque catégorie d’actifs, les états financiers doivent notamment
indiquer :
–– le montant des pertes de valeur comptabilisées dans l’état de résultat
global au cours de l’exercice et le(s) poste(s) de l’état de résultat global
dans le(s) quel(s) ces pertes de valeur sont incluses ;
–– le montant des reprises de pertes de valeur comptabilisées dans l’état
de résultat global au cours de l’exercice et le(s) poste(s) de l’état de
résultat global dans le(s) quel(s) ces pertes de valeur sont reprises ;
–– le montant des pertes de valeur sur des actifs réévalués comptabilisées
directement en autres éléments du résultat global au cours de l’exer-
cice ;
–– le montant des reprises de pertes de valeur sur des actifs réévalués
comptabilisées directement en autres éléments du résultat global au
cours de l’exercice.
Si une entité applique IFRS  8 « Secteurs opérationnels » (voir cha-
pitre  19, §  1.1), elle doit indiquer pour chaque secteur à présenter les
informations suivantes :
–– le montant des pertes de valeur comptabilisées au cours de l’exer-
cice dans l’état de résultat net et directement en capitaux propres ou
autres éléments du résultat global ;
–– le montant des reprises de pertes de valeur comptabilisées au cours
de l’exercice dans l’état de résultat net et directement en capitaux
propres ou autres éléments du résultat global.
D’autres informations doivent être fournies si une perte de valeur
est comptabilisée ou reprise au cours de l’exercice pour un actif isolé ou
une unité génératrice de trésorerie et si le montant est significatif pour
les états financiers dans leur ensemble (événements et circonstances qui
ont conduit à comptabiliser ou à reprendre la perte de valeur, montant
de la perte de valeur comptabilisée ou reprise, pour un actif isolé, nature
de l’actif et secteur d’information sectorielle, pour une unité généra-
trice de trésorerie, description de l’unité, montant de la perte de valeur
comptabilisée ou reprise par catégorie d’actifs, nature de la valeur recou-
vrable, si la valeur recouvrable est la juste valeur diminuée des coûts de
la vente, base utilisée, si la valeur recouvrable est la valeur d’utilité, taux
d’actualisation utilisé).

352
Test de connaissances

Pour chacune des 10 questions suivantes, choisissez la bonne réponse (une seule


réponse est possible).

Q1. Qu’appelle-t-on valeur d’utilité (au sens d’IAS 36) ?


a) la valeur actualisée des flux de trésorerie futurs estimés attendus de l’utilisation
continue d’un actif et de sa sortie à la fin de sa durée d’utilité ;
b) le montant qui peut être obtenu de la vente d’un actif lors d’une transaction
dans des conditions de concurrence normale entre des parties bien informées
et consentantes, moins les coûts de sorties ;
c) le montant pour lequel un actif est comptabilisé au bilan après déduction du
cumul des amortissements et du cumul des pertes de valeur relatifs à cet actif.

Q2. Dans quel cas peut-on considérer qu’un actif a pu perdre de la valeur ?


a) lorsque les besoins de trésorerie ultérieurs pour assurer son fonctionnement ou sa
maintenance sont sensiblement plus importants que ceux budgétés à l­’origine ;
b) lorsque le taux d’actualisation utilisé pour calculer la valeur d’utilité de l’actif
est affecté par l’augmentation des valeurs de marché et que l’entreprise a
ajusté ses produits pour compenser l’augmentation de la valeur de marché ;
c) lorsque la diminution de valeur d’utilité n’affecte pas le prix de vente net de
l’actif qui lui reste supérieur.

Q3. La valeur nette comptable d’un actif est de 100 000 €, son prix de vente net
des coûts de sortie d’un actif est de 95 000 € et sa valeur d’utilité de cet actif
est de 90 000 €. Quelle est la valeur recouvrable de cet actif ?
a) 100 000 € ;
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b) 95 000 € ;
c) 90 000 €.

Q4. La société Alpha vient de faire le 1er janvier N l’acquisition d’un matériel A


dont le coût est de 100 000 €. Ce matériel d’une durée de vie de 5 ans (valeur
résiduelle de 10 000 €) permettra une croissance du chiffre d’affaires de la
société de 100 000 € pendant 5 ans. La marge moyenne de la société avant
amortissement et impôt est de 20 %. Le taux d’actualisation, compte tenu
des risques est fixé à 10 %. Au 31 décembre N la valeur vénale, net des coûts
de sortie, du matériel est de 78  000  €. Quelle valeur recouvrable (au sens
d’IAS 36) faut-il prendre au 31 décembre N ?
a) 78 000 € ;
b) 82 000 € ;
c) 75 816 €. »
353
12.  Les dépréciations d’actifs


» Q5. La société Alpha a réévalué ses immobilisations corporelles au 31 décem-


bre N  –  2 et notamment un matériel  A. La valeur comptable du matériel
était alors de 100 000 € et a été portée à 120 000 €. La durée d’utilisation du
matériel fut alors estimée à 8 ans avec une valeur résiduelle de 8 000 €. Au
31 décembre N, la valeur recouvrable du matériel est estimée à 80 000 €. Quel
est le montant de la dépréciation de ce matériel au 31 décembre N ?
a) il n’a pas de dépréciation ;
b) 10 000 € ;
c) 12 000 €.

Q6. Reprenons la question Q5 ci-dessous. Quelle écriture comptable doit-on


passer le 31 décembre N (en dehors de l’amortissement normal) ?
a)
31.12.N
6871 Dotations aux amortissements exceptionnels X
des immobilisations
28154 Amortissements du matériel industriel X

b)
31.12.N
1052 Écart de réévaluation X
2154 Matériel industriel X

c)
31.12.N
6876 Dotations aux dépréciations exceptionnelles X
29154 Dépréciation du matériel industriel X

Q7. Une entreprise de transport par autocars travaille sous contrat avec une
municipalité qui impose un service commun sur chacun de cinq itinéraires
différents. Les actifs dévolus à chaque itinéraire et les flux de trésorerie
générés pour chaque itinéraire peuvent être identifiés séparément.
Quelle est l’unité génératrice de trésorerie ?
a) l’entreprise dans son ensemble ;
b) chaque itinéraire ;
c) chaque autocar.

Q8.  On a constaté que la valeur recouvrable d’une unité génératrice de


trésorerie (valeur correspondant à la valeur d’utilité) pouvait être déterminée
à partir d’un flux de trésorerie annuel de 30  000  € au  taux de 10 % sur
10  ans. Au 31  décembre N, les valeurs comptables des immobilisations
incorporelles identifiables, du goodwill et  des  immobilisations corporelles
sont respectivement de 80  000, 50  000 et  120  000  €. Quelle est la perte »

354
» de  valeur à  imputer aux immobilisations corporelles sachant que l’on ne
peut déterminer de manière séparée pour les immobilisations incorporelles
identifiables et corporelles ni prix de vente net, ni valeur d’utilité ?
a) 65 663 € ;
b) 31 518 € ;
c) 9 398 €.

Q9.  On a constaté en N une perte de valeur sur une unité génératrice


de trésorerie. La perte était de 60 000 €. Les valeurs comptables des actifs de
support et du goodwill au 31 décembre N étaient respectivement de 300 000 €
et 150 000 €. Au 31 décembre N+1, on s’aperçoit que l’événement qui était à
la source de la perte a disparu mais qu’on n’est pas sûr qu’il ne se reproduise
pas à l’avenir. Que faut-il faire au 31 décembre N ?
a) reprendre la perte et l’imputer sur le goodwill pour 60 000 € ;
b) reprendre la perte et l’imputer sur les actifs de support pour 40 000 € et sur le
goodwill pour 20 000 € ;
c) ne rien faire.

Q10. La société avait acquis un matériel d’exploitation (chaîne de production)


complexe en N–5. La valeur comptable de ce matériel est de 1 000 000 € au
31 décembre N, sa valeur d’utilité est de 900 000 € et l’estimation de son prix
de cession net éventuel de 600 000 €. Elle a constaté une dépréciation d’actif.
Quelle information doit-elle fournir dans ses notes annexes ?
a) la valeur d’utilité et la juste valeur nette de frais de cession ;
b) 
la valeur d’utilité et les taux d’actualisation utilisés pour déterminer cette
valeur ;
c) la juste valeur nette des frais de cession et la base utilisée pour déterminer
cette valeur.

Corrigés et commentaires p. 585.


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355
Chapitre 13

Les avantages
du personnel

L
es avantages du personnel désignent toutes formes de contre-
partie donnée par une entité au titre des services rendus par
son personnel. Ils représentent, dans le compte de résultat, une
part souvent très importante des charges imputées. Le paiement de ces
charges peut être effectué à très court terme  : c’est le cas notamment
des salaires et traitements et des charges sociales liées à ceux-ci. Mais il
peut faire également d’un règlement à long terme, notamment, lorsque
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l’entreprise supporte (avec l’aide de fonds de pensions dédiés) le coût


des dépenses de retraite des anciens salariés. Quand on sait que le vieil-
lissement de la population s’accélère, gérer les coûts de retraite pour une
entreprise devient une nécessité, ce qui lui demande de savoir comment
les retranscrire dans ses comptes.

1. Les avantages du personnel


selon les normes IFRS
La norme IAS 19 de l’IASB, appelée à l’origine « Comptabilisation des pres-
tations de retraite dans les états financiers », fut adoptée en 1983, révisée
de nombreuses fois depuis (la dernière en juin 2011, avec application au

357
13.  Les avantages du personnel


1er janvier 2013), et est maintenant intitulée « Avantages du personnel ».


Elle traite de toutes formes de contrepartie donnée par une entité au titre
des services rendus par son personnel.
Elle impose à l’entité de comptabiliser un passif lorsqu’un membre
du personnel a rendu des services en contrepartie des avantages du
personnel qui lui seront versés à une date future et une charge lorsque
l’entité utilise l’avantage économique résultant des services rendus
par un membre du personnel en contrepartie des avantages du per-
sonnel.
C’est donc une norme qui traite à la fois de passifs et de charges.
Si elle évoque la comptabilisation et l’évaluation des avantages à
court terme, c’est-à-dire les avantages du personnel qui sont dus inté-
gralement dans les douze mois suivant la fin de l’exercice, elle reste
consacrée pour l’essentiel aux avantages postérieurs à l’emploi (retraites
notamment).
En fait, la norme IAS 19 traite de quatre catégories d’avantages du
personnel :
–– les avantages à court terme lesquels sont des avantages (autres que
les indemnités de cessation d’emploi) dont le règlement intégral est
attendu dans les douze mois qui suivent la clôture de l’exercice au
cours duquel les membres du personnel ont rendu les services corres-
pondants ;
–– les avantages postérieurs à l’emploi lesquels sont des avantages (autres
que les indemnités de cessation d’emploi et les avantages à court
terme) qui sont payables après la fin de l’emploi ;
–– les autres avantages à long terme lesquels sont tous les avantages
autres que les avantages à court terme, les avantages postérieurs à
l’emploi et les indemnités de cessation d’emploi ;
–– les indemnités de cessation d’emploi lesquels sont les avantages four-
nis en contrepartie de la cessation d’emploi d’un membre du person-
nel résultant soit de la décision de l’entité de mettre fin à l’emploi du
membre du personnel avant l’âge normal de départ en retraite, soit de
la décision du membre du personnel d’accepter une offre d’indemni-
tés en échange de la cessation de son emploi.
Il est à noter que la norme IAS 26 traite, quant à elle, de la comptabi-
lité et des rapports financiers présentés par les régimes de retraite (voir
chapitre 20, § 3).

358
Il est à noter également qu’une norme relative aux paiements en
actions (qui traite notamment des stocks options et autres avantages
similaires) a été approuvée par l’IASB en février 2004 (norme IFRS 2).

2. Comptabilisation et évaluation
des avantages à court terme
Lorsqu’un membre du personnel a rendu des services à une entité au
titre d’un exercice, l’entité doit comptabiliser le montant non actualisé
des avantages à court terme qu’elle s’attend à lui payer en contrepartie :
–– au passif (charge à payer) après déduction du montant déjà payé. Si
le montant déjà payé excède la valeur non actualisée des prestations,
l’entité doit comptabiliser l’excédent à l’actif (charge payée d’avance)
dans la mesure où le paiement d’avance conduira, par exemple à une
réduction des paiements futurs ou à un remboursement de trésorerie ;
–– en charges, à moins qu’une autre norme n’impose ou n’autorise l’in-
corporation des avantages dans le coût d’un actif (stock, immobilisa-
tion corporelle, par exemple).
La norme considère que les avantages à court terme désignent les
avantages du personnel (autres que les indemnités de fin de contrat de
travail) qui sont dus intégralement dans les douze mois suivant la fin
de la période pendant laquelle les membres du personnel ont rendu les
services correspondants.
Les avantages à court terme incluent :
–– les salaires, rémunérations et cotisations de sécurité sociale ;
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–– les absences rémunérées à court terme (telles que les congés annuels et
les congés maladie) lorsque les rémunérations pour les absences sont
dues intégralement dans les douze mois suivant la fin de la période
pendant laquelle le personnel a rendu les services correspondants ;
–– les sommes à payer au titre de l’intéressement et des primes dans les
douze mois suivant la fin de la période pendant laquelle le personnel
a rendu les services correspondants ;
–– les avantages pécuniaires (tels que l’assistance médicale, le logement,
la voiture et les biens ou services gratuits ou subventionnés) accordés
au personnel en activité.

359
13.  Les avantages du personnel


2.1. Salaires, rémunérations et cotisations


de sécurité sociale
Pour les salaires, rémunérations et cotisations de sociales, l’entité doit
constater une charge, d’une part, et un passif (charge à payer d’autre
part). Si le montant déjà payé excède la valeur non actualisée des pres-
tations, l’entité doit comptabiliser un excédent à l’actif sous forme de
charge payée d’avance et diminuer la charge correspondante.

La société Thêta paie son personnel (8 salariés) le 25 de chaque mois. Cette paie
tient compte d’une avance sur heures supplémentaires, calculée en fonction de
la moyenne des heures effectuées au cours du trimestre précédent, la régularisa-
tion se faisant le mois suivant.
La comptabilisation de la paie de janvier N+1 fait ressortir :
–– pour six salariés un montant de complément d’heures supplémentaires pour
3 000 € charges sociales comprises (salaires bruts : 2 100 €, charges sociales et
de prévoyance : 900 €) ;
–– pour les deux autres salariés un excédent récupéré de 500 € charges sociales
comprises (salaires bruts 350 €, charges sociales et de prévoyance 150 €).
Pour respecter le principe de séparation des exercices, on passera les écritures
suivantes à l’inventaire :

31.12.N
641 Rémunération du personnel 2 100
645 Charges de sécurité sociale et de prévoyance 900
4286 Personnel, autres charges à payer 2 100
4386 Organismes sociaux, autres charges à payer 900
Heures supplémentaires restant dues
au 31 décembre
31.12.N
486 Charges constatées d’avance 500
641 Rémunérations du personnel 350
645 Charges de sécurité sociale et de prévoyance 150
Heures supplémentaires payées d’avance
au 31 décembre

2.2. Absences rémunérées à court terme


Une entité peut rémunérer des absences pour causes de congés, maladie,
incapacité de courte durée, maternité, paternité, etc. On distingue deux
catégories de droits à absences rémunérées :

360
–– les droits cumulables (droits à absences reportables et pouvant être
utilisés lors d’exercices futurs, comme les congés) ;
–– les droits non cumulables.
Une entité doit comptabiliser le coût attendu de ces absences comme
suit :
–– dans le cas d’absences rémunérées cumulables, au moment où les
membres du personnel rendent des services qui augmentent leurs
droits à des absences rémunérées futures ;
–– dans le cas d’absences rémunérées non cumulables, lorsque les
absences se produisent.
Elle doit évaluer le coût attendu des absences rémunérées cumulables
à hauteur du montant supplémentaire qu’elle s’attend à payer du fait du
cumul des droits non utilisés à la date de clôture.

La société Thêta accorde, conformément à la loi, cinq semaines de congés à


ses salariés : elle évalue en fin d’année N, le montant des congés et les charges
restant à courir. Au 31 décembre N, cette évaluation s’élève :
–– pour les congés proprement dits : 120 000 €
–– pour les charges sociales : 48 000 €
–– pour les charges fiscales : 2 400 €
À la date de clôture, elle passera l’écriture suivante :
31.12.N
6412 Rémunérations du personnel (congés payés) 120 000
645 Charges de sécurité sociale et de prévoyance 48 000
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631 Impôts, taxes et versements assimilés 2 400


sur rémunérations
4282 Dettes provisionnées pour congés à payer 120 000
4382 Charges sociales sur congés à payer 48 000
4482 Charges fiscales sur congés à payer 2 400
Provision congés payés

Cette opération sera contrepassée au début de l’exercice suivant.

2.3. Plan d’intéressement et d’attribution


de primes
Une entité doit comptabiliser le coût attendu des paiements à effectuer
au titre de l’intéressement et des primes si et seulement si :

361
13.  Les avantages du personnel


–– l’entité a une obligation actuelle, juridique ou implicite, d’effectuer


ces paiements au titre d’événements passés ;
–– une estimation fiable de l’obligation peut être faite.

La société Thêta cherche à motiver ses collaborateurs à l’amélioration de sa ren-


tabilité en attribuant aux salariés un intéressement aux résultats sur la base de
20 % de la part du résultat d’exploitation qui dépasse 3 % du résultat du chiffre
d’affaires.
Si le chiffre d’affaires est de 10  millions d’€ et le résultat d’exploitation de
600 000 €, le montant de l’intéressement à répartir entre les bénéficiaires sera
de : 20 % × [600 000 – (3 % × 10 000 000)] = 60 000 €.
On comptabiliserait cette opération comme suit :

31.12.N
648 Autres charges de personnel 60 000
4286 Personnel, autres charges à payer 60 000
Intéressement N

Par ailleurs, la société Thêta ayant plus de 50 salariés doit attribuer une partici-
pation sur ses résultats à ses salariés, calculée en fonction de la formule suivante
et des paramètres suivants :
P = 1/2 (B – 5 % C) S/VA
Avec :
B : bénéfice après impôt et avant participation : 300 000
C : montant des capitaux propres : 1 000 000
S : salaires bruts : 1 800 000
VA : valeur ajoutée : 3 000 000
On a une participation de :
0,5 × (300 000 – 1 000 000 × 0,05) × 1 800 000/ 3 000 000 = 75 000 €.
Selon le plan comptable français, cette opération serait comptabilisée comme suit :

31.12.N
691 Participation des salariés aux résultats* 75 000
4284 Dettes provisionnées pour participations 75 000
des salariés aux résultats
Participation N

* Il est à noter que, dans le PCG, un compte particulier (différent des charges de
personnel) a été prévu pour enregistrer la participation des salariés aux résultats.
Les normes IFRS ne font pas cette distinction (qui est particulière à la France) et l’on
pourrait valablement considérer la participation comme une charge de personnel
(à comptabiliser par exemple, comme l’intéressement dans le compte 648 « Autres
charges de personnel »).

362
Remarque
Si l’on ne s’attend pas à ce que l’intégralité des paiements à effectuer au titre de
plans d’intéressement et de primes devienne due dans les douze mois suivant
la fin de la période pendant laquelle les membres du personnel ont rendu les
services correspondants, ces paiements constituent des avantages à long terme
(voir ci-après § 6). n

3. Avantages postérieurs à l’emploi :


distinction entre les régimes à cotisations
définies et les régimes à prestations
définies
Un régime d’avantages postérieurs à l’emploi est un accord formel ou
informel selon lequel une entité fournit des avantages postérieurs à
l’emploi à un ou plusieurs membres de son personnel.
Les avantages postérieurs à l’emploi, qui incluent, par exemple
les prestations de retraite (pensions et sommes forfaitaires versées au
moment du départ à la retraite), l’assurance vie postérieure à l’emploi,
l’assistance médicale postérieures à l’emploi, sont classés en régimes à
cotisations définies et régimes à prestations définies, selon la réalité éco-
nomique du régime qui ressort de ses principales dispositions.
Les régimes à cotisations définies désignent les régimes en vertu des-
quels une entité verse des cotisations définies à une entité distincte (un
fonds) et n’aura aucune obligation juridique ou implicite de payer des
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cotisations supplémentaires si le fonds n’a pas suffisamment d’actifs


pour servir tous les avantages correspondant aux services rendus par le
personnel pendant l’exercice et les exercices antérieurs.
Les régimes à prestations définies désignent les régimes autres que les
régimes à cotisations définies.
Dans les régimes à cotisations définies, l’obligation de l’employeur
se limite au montant qu’il s’engage à payer au fonds. En conséquence le
risque actuariel (risque que les prestations coûtent plus cher que prévu)
et le risque de placement (risque que les actifs investis ne soient pas
suffisants pour faire face aux prestations prévues) n’incombent pas à
l’entité employeur.

363
13.  Les avantages du personnel


Les régimes à cotisations définies correspondent à la plupart des


régimes de retraite en France (régime général de la Sécurité sociale et
régimes complémentaires).
Dans les régimes à prestations définies, l’entreprise peut verser des
cotisations à une entité distincte, mais devra payer des cotisations sup-
plémentaires (ou payer des prestations non couvertes) si l’entité n’a pas
suffisamment d’actifs pour servir les avantages correspondant aux ser-
vices rendus par le personnel. L’entité peut aussi assumer elle-même
le versement des prestations et couvrir essentiellement (partiellement
ou totalement) les avantages à servir par des actifs propres (titres et/ou
immeubles). Elle a l’obligation de payer les prestations convenues aux
membres de son personnel en activité et aux anciens membres de son
personnel. Le risque actuariel et le risque de placement incombent en
substance à l’entité employeur. Si les réalisations en matière de risque
actuariel ou de risque de placement sont plus mauvaises que les prévi-
sions, l’obligation de l’entité peut s’en trouver majorée.
Les régimes à prestations définies correspondent en général à ceux
en vigueur dans les pays anglo-saxons.
Les régimes multi-employeurs sont soit des régimes à cotisations
définies, soit des régimes à prestations définies. Ils mettent en commun
les actifs apportés par différentes entités qui ne sont pas sous contrôle
commun et utilisent ces actifs pour accorder des avantages au personnel
de plusieurs entités.

Les régimes de retraite par répartition de la sécurité sociale (régime général ou


régimes particuliers), des caisses de retraite de l’ARRCO et de l’AGIRC sont des
régimes à cotisations définies. Dans ces régimes, en effet, ce n’est pas l’entre-
prise qui assume les risques liés à une insuffisance de ressources. Il en est de
même d’un régime de retraite consistant pour l’entreprise et le salarié à des
versements à une société d’assurance laquelle s’engagerait à verser une rente au
salarié au cours de sa retraite. Par contre, si le régime de retraite se composait
de versements à effectuer à un organisme par le salarié et l’entreprise, puis par
des placements effectués par l’organisme avec les cotisations reçues, enfin par le
versement d’une rente au salarié dès sa retraite, cette rente étant complétée par
l’entreprise en cas d’insuffisance de rendement des placements, ce régime serait
un régime à prestations définies. Il en serait de même du régime des indemnités
que doit verser une entité au moment du départ en retraite du salarié ou d’un

364
régime complémentaire de couverture maladie pris en charge par l’entreprise.
Un régime à prestations définies est un définitive un régime dans lequel l’entité
assume les risques liés à une insuffisance de ressources.

4. Les régimes à cotisations définies


4.1. Comptabilisation et évaluation
Dans le cadre des régimes à cotisations définies, lorsqu’un membre du
personnel a rendu des services à une entité au cours d’un exercice, celle-
ci doit comptabiliser la cotisation en charges (à moins qu’une autre
norme autorise que ces cotisations soient incorporées dans le coût d’un
actif, immobilisation corporelle ou stock) et au passif (charges à payer)
après déduction des cotisations déjà payées. Si le montant des cotisa-
tions déjà payées est supérieur au montant des cotisations dues pour les
services rendus avant la date de clôture, l’entité doit comptabiliser cet
excédent à l’actif (charge payée d’avance) dans la mesure où le paiement
d’avance aboutit, par exemple, à une diminution des paiements futurs
ou à un remboursement de trésorerie.
Lorsque les cotisations à un régime de cotisations définies ne sont
pas intégralement exigibles dans les douze mois suivant la fin de l’exer-
cice au cours duquel les services correspondants ont été effectués par les
membres du personnel, ils doivent être actualisés (pour la fixation du
taux d’actualisation, voir ci-après § 5.1).
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Supposons que la société Thêta ait souscrit pour son personnel à un contrat
groupe d’assurance décès auprès d’un organisme de prévoyance agréé. Cet
organisme promet, pendant 10 années en cas de décès d’un membre du per-
sonnel de la société, de couvrir les frais d’obsèques jusqu’à concurrence de
4 000 €. Au lieu de verser chaque année une cotisation, il a été prévu que la
société Thêta verse un capital le 31 décembre N, calculé en fonction de l’âge
de chacun des membres de son personnel et d’un certain nombre d’hypothèses
telles que le coefficient de rotation du personnel, la moyenne d’âge du person-
nel, du personnel à l’embauche, la moyenne d’âge du personnel sortant, etc.
Le montant de ce capital est évalué à 48  000  € et sera payé en trois fois, les
31 décembre N, 31 décembre N+1 et 31 décembre N+2.

365
13.  Les avantages du personnel


Si la totalité du capital était versée avant le 31 décembre N+1 (dans les douze
mois suivant la fin de l’exercice N), il n’y aurait pas matière à actualisation. Si
on prenait un taux d’actualisation de 6 % au bilan au 31 décembre N, au lieu
d’avoir un passif de 32 000 € (les versements à effectuer le 31 décembre N+1 et
le 31 décembre N+2), on aurait un passif de : 16 000 × 1,06–1 + 16 000 × 1,06–2
= 29 334 €.

4.2. Informations à fournir
L’entité doit indiquer le montant comptabilisé en charges pour les
régimes à cotisations définies.
Lorsque la norme IAS 24 « Informations relatives aux parties liées »
(voir chapitre 4 § 6) l’impose, l’entité doit également fournir des infor-
mations sur les cotisations versées à des régimes à cotisations définies
pour ses principaux dirigeants.

5. Les régimes à prestations définies


La comptabilisation des régimes à prestations définies est complexe
parce que des hypothèses actuarielles sont nécessaires pour évaluer
l’obligation et la charge et que des écarts actuariels peuvent exister.
De plus, les obligations sont évaluées sur une base actualisée car elles
peuvent être réglées de nombreuses années après que les membres du
personnel ont effectué les services correspondants.
L’entité doit comptabiliser non seulement l’obligation juridique
ressortant des dispositions du régime à prestations définies, mais aussi
toute obligation implicite découlant de ses usages. Les usages donnent
lieu à une obligation implicite lorsque l’entité n’a pas d’autre solution
réaliste que de payer les avantages du personnel. À titre d’exemple, une
obligation implicite existe dans le cas où un changement des usages de
l’entité entraînerait une dégradation inacceptable de ses relations avec
le personnel.
La comptabilisation des régimes à prestations définies implique pour
l’entité :
–– d’utiliser des techniques actuarielles (voir ci-après § 5.1) pour estimer
de façon fiable le montant des avantages accumulés par les membres
du personnel en contrepartie des services rendus pendant l’exercice
et les exercices antérieurs. Cela suppose qu’elle détermine le montant
des prestations imputables à l’exercice et aux exercices antérieurs (voir

366
ci-après § 5.2) et qu’elle fasse des estimations (hypothèses actuarielles)
sur les variables démographiques (mortalité et rotation du personnel)
et financières (augmentations futures des salaires et des coûts médi-
caux) qui influeront sur le coût des prestations ;
–– qu’elle actualise ces prestations par la méthode des unités de crédit
projetées (voir ci-après § 5.3) afin de déterminer la valeur actualisée
de l’obligation au titre des prestations définies et le coût des services
rendus au cours de l’exercice ;
–– qu’elle détermine la juste valeur des actifs du régime (voir ci-après
§ 5.4) ;
–– lorsque le régime a été adopté ou amélioré, qu’elle détermine le coût
des services passés en résultant (voir ci-après § 5.5).
Il faut par ailleurs noter que dans un régime à prestations définies, les
cotisations versées au cours d’un exercice ne constituent pas forcément
la charge imputable de cet exercice. Il faut faire en effet une distinction
entre le coût des prestations et le financement de celles-ci.

5.1. Hypothèses actuarielles
Les hypothèses actuarielles doivent être objectives et mutuellement
compatibles.
Elles sont objectives si elles ne sont ni imprudentes ni d’une pru-
dence excessive.
Ces hypothèses comprennent :
a)  des hypothèses démographiques relatives aux caractéristiques
futures du personnel ancien et actuel (et des personnes à leur charge)
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réunissant les conditions requises pour bénéficier des avantages :


–– la mortalité, pendant et après l’emploi ;
–– la rotation du personnel, l’invalidité et le départ en retraite anticipé ;
–– la proportion de membres affiliés au régime et des personnes à leur
charge réunissant les conditions requises pour avoir droit aux presta-
tions ;
–– la proportion des participants au régime qui choisiront chacune des
options de règlement offertes en vertu des dispositions du régime ;
–– les taux de demandes d’indemnisation en vertu de régimes médicaux ;
b) des hypothèses financières portant sur les éléments suivants :
–– le taux d’actualisation (voir ci-dessous) ;

367
13.  Les avantages du personnel


–– les niveaux futurs des salaires et avantages du personnel (voir ci-­


dessous) ;
–– dans le cas de prestations médicales, les coûts médicaux futurs (voir
ci-dessous) et notamment, s’ils sont importants, le coût d’administra-
tion des demandes et du versement des prestations ;
–– l’impôt à payer par le régime sur les cotisations relatives aux services
rendus avant la date de clôture ou sur les prestations qui en résultent.
Les hypothèses financières doivent être établies sur la base des
attentes du marché à la date de clôture pour la période au cours de
laquelle les obligations doivent être éteintes.

5.1.1. Taux d’actualisation
Le taux à appliquer pour actualiser les obligations au titre des avantages
postérieurs à l’emploi (que ceux-ci soient financés ou non) doit être
déterminé par référence à un taux de marché à la date de clôture fondé
sur les obligations d’entreprises de première catégorie (ce peut être en
France le taux de rendement moyen des emprunts-obligations, TMO).
Dans les pays où ce type de marché n’est pas actif, il faut prendre le
taux (à la clôture) des obligations d’État. La monnaie et la durée des
obligations d’entreprises ou des obligations d’État doivent être cohé-
rentes avec la monnaie et la durée estimée des obligations au titre des
avantages postérieurs à l’emploi.

5.1.2. Salaires, avantages du personnel et coûts médicaux


Les obligations au titre des avantages postérieurs à l’emploi doivent être
évaluées sur une base reflétant :
–– les droits à prestations selon les termes du régime (ou résultant de
toute obligation implicite allant au-delà de ces termes) à la date de
clôture ;
–– les augmentations de salaires futures estimées ;
–– l’effet du plafond, le cas échéant, de la part du coût des avantages
futurs à la charge de l’employeur ;
–– les cotisations des membres du personnel et de tiers qui diminuent le
coût final des avantages pour l’entité ;
–– les changements futurs estimés au niveau des prestations payées dans
le cadre de tout régime général et obligatoire affectant les prestations
à payer (cas des retraites chapeau par exemple), au titre d’un régime à

368
prestations définies si, et seulement si ces changements ont été adop-
tés avant la date de clôture, ou l’expérience passée voire d’autres indi-
cations fiables démontrent que ces prestations payées dans le cadre
d’un régime général et obligatoire évolueront d’une manière prévi-
sible, par exemple qu’elles suivront l’indice général des salaires.
Les estimations des augmentations futures de salaires prennent en
compte l’inflation, l’ancienneté, la promotion et divers autres facteurs
comme l’offre et la demande sur le marché de l’emploi.
Les hypothèses relatives aux coûts médicaux doivent prendre en
compte les variations futures estimées du coût des services médicaux
résultant à la fois de l’inflation et de l’évolution spécifique aux coûts
médicaux.

5.2. Affectation des droits à prestations


aux périodes de services
Lorsqu’une entité détermine la valeur actualisée de ses obligations au
titre des prestations définies, le coût correspondant aux services rendus
au cours de l’exercice, et, le cas échéant, le coût des services passés,
l’entité doit affecter les droits à prestations aux périodes de service en
vertu de la formule de calcul des prestations établie par le régime. Tou-
tefois, si les services rendus au cours d’exercices ultérieurs aboutissent à
un niveau de droits à prestations supérieur de façon significative à celui
des exercices antérieurs, l’entité doit affecter les droits à prestations sur
une base linéaire entre :
–– la date à laquelle les services rendus par le membre du personnel ont
commencé à générer des droits à prestation en vertu du régime (que
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ceux-ci soient ou non conditionnés par des services ultérieurs) ;


–– la date à laquelle les services supplémentaires rendus par le membre
du personnel ne généreront pas un montant significatif de droits à
prestations supplémentaires en vertu du régime, les futures augmen-
tations de salaires n’étant toutefois pas comptabilisées.

La société Thêta prévoit pour son personnel une retraite d’entreprise calculée
sur le dernier salaire. Cette retraite est accordée à tous les salariés à l’âge de
62 ans, même s’ils ont quitté l’entreprise. Elle est égale à 0,5 % du dernier salaire
par année d’ancienneté dans l’entreprise. Elle n’est cependant pas versée aux

369
13.  Les avantages du personnel


salariés qui n’ont pas effectué cinq années de présence et est limitée à 15 % du
dernier salaire (ce qui correspond à 30 années de service).
Dans ce cas, le calcul de la charge imputable aux cinq premiers exercices devra
prendre en compte la probabilité que le membre du personnel n’achève pas ses
cinq premières années. Aucune charge ne sera plus affectée aux exercices qui ne
donneront plus de droits (après les 30 années de services). Dans tous les cas, il
faudra tenir compte de la probabilité de décès avant 62 ans et de la probabilité
de départ avant 62 ans.

5.3. Méthode d’évaluation actuarielle


L’entité doit utiliser la méthode des unités de crédit projetées pour
déterminer la valeur actualisée de son obligation au titre des prestations
définies, le coût correspondant des services rendus au cours de l’exercice
et, le cas échéant, le coût des services passés.
La méthode des unités de crédit projetées considère que chaque
période de service donne lieu à une unité supplémentaire de droits à
prestations et évalue séparément chacune des unités pour obtenir l’obli-
gation finale.

Reprenons l’exemple présenté ci-dessus (au 5.2) et supposons que le salarié


Lambda est entré dans l’entreprise à 56 ans (ce qui donnera un maximum de
6 années à 62 ans).
On prendra un taux moyen d’augmentation de salaires de 5 % et un taux d’ac-
tualisation de 6 %.
Si 2 000 € par mois est le salaire du salarié Lambda lors de son embauche, son
salaire sera de 2 000 × 1,056 = 2 680 € au moment de ses 62 ans. Si l’on tient
compte d’un taux de départ (ou de décès) avant la fin des six années à venir
(taux déterminé à la fin de chaque année) de :

N N + 1 N + 2 N + 3 N + 4 N + 5


0,11 0,08 0,05 0,03 0,01 0

On peut établir le tableau suivant :


Années N N + 1 N + 2 N + 3 N + 4 N + 5
Coefficient
de probabilité
0,89 0,95 1,01 1,03 1,07 1,05
à prendre
en compte (1) »
370
» Prestation affectée :
– à l’exercice
(0,5 % du salaire
de fin de carrière 11,926 12,730 13,534 13,802 14,338 14,070
× coefficient
de probabilité) (2)
– aux exercices
– 11,926 24,656 38,190 51,992 66 330
antérieurs
Cumul 11,926 24,656 38,190 51,992 66,330 80 400
Obligation
8,912 19,530 32,065 46,273 62,575
à l’ouverture
Intérêts calculés
0,535 1,172 1,924 2,776 3,755
au taux de 6 % (3)
Coût des services
rendus au cours 8,912 10,083 11,363 12,284 13,526 14,070
de l’exercice (4)
Obligation
8,912 19,530 32,065 46,273 62,575 80,400
à la clôture
(1) Ce coefficient est égal à la probabilité d’atteindre l’âge de 62 ans en étant dans
l’entreprise majorée du différentiel de probabilité par rapport à l’exercice précédent
multiplié par le nombre d’années :
– en N : 1 – 0,11 = 0,89
– en N + 1 : 1 – 0,08 + 1 × (0,11 – 0,08) = 0,95
– en N + 2 : 1 – 0,05 + 2 × (0,08 – 0,05) = 1,01
– en N + 3 : 1 – 0,03 + 3 × (0,05 – 0,03) = 1,03
– en N + 4 : 1 – 0,01 + 4 × (0,03 – 0,01) = 1,07
– en N + 5 : 1 + 5 × (0,01 – 0) = 1,05
(2) Par exemple, pour N : 2 680 × 0,5 % × 0,89.
(3) Par exemple, pour N + 1 : 8,912 × 6 % ; pour N + 2 : 19,530 × 6 %.
(4) 8,912 =  11,926 × (1,06)–5 ; 10,083 =  12,730 × (1,06)–4 ; 11,363 =  13,534 ×
(1,06)–3...
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On pourrait établir par un autre tableau les obligations à clôture en s’inspi-


rant du tableau de la recommandation  23 de l’Ordre des experts-comptables
« Méthodes d’évaluation actuarielle des engagements de retraite » (1990) qui
a présenté un mode de calcul de la dette actuarielle, définie comme étant « la
somme des coûts normaux capitalisés pour les services déjà rendus par une per-
sonne », à partir de la formule suivante :
DA = EF × AA/DT × Pr × FA
avec :
DA : dette actuarielle
EF : engagement futur
AA : ancienneté actuelle
DT : durée totale
Pr : probabilité à l’âge actuel d’atteindre l’âge de la retraite
FA : facteur d’actualisation

371
13.  Les avantages du personnel


On obtiendrait le tableau suivant :


Éléments et années N N + 1 N + 2 N + 3 N + 4 N + 5
Salaire estimé fin 2 100 2 205 2 315 2 431 2 553 2 680
d’année
Coefficient de 1,05–5 1,05–4 1,05–3 1,05–2 1,05–1 1
majoration des salaires
Salaire fin de carrière 2 680 2 680 2 680 2 680 2 680 2 680
Droits en fin de carrière 3 % 3 % 3 % 3 % 3 % 3 %
Engagement futur EF 80,400 80,400 80,400 80,400 80,400 80,400
Ancienneté actuelle AA 1 an 2 ans 3 ans 4 ans 5 ans 6 ans
Durée totale DT 6 ans 6 ans 6 ans 6 ans 6 ans 6 ans
AA/DT 1/6 2/6 3/6 4/6 5/6 6/6
Probabilité Pr 0,89 0,92 0,95 0,97 0,99 1
Facteur d’actualisation 1,06–5 1,06–4 1,06–3 1,06–2 1,06–1 1
FA
Dette actuarielle 8,912 19,530 32,065 46,273 62,575 80,400
(unités de crédit)

Ces unités de crédit doivent ensuite être multipliées par un coeffi-


cient qui tienne compte de l’espérance de vie du salarié après la retraite
et d’un coefficient de charges sociales.

Si l’on considère que l’espérance de vie du salarié Lambda est de 84 ans (soit
22 ans après 62 ans), que le taux moyen d’augmentation des retraites sera de
3 %, que les charges sociales versées au titre des retraites sont de 35 % du mon-
tant de la retraite et qu’il faut toujours tenir compte d’un taux d’actualisation de
6 %, l’unité de crédit devra être multipliée par :
1,03/1,0622 – 1
12 (mois) × --------------------------------------- × 1,35 = 268,039
1,03/1,06 – 1
Ainsi les unités de crédit de N  +  6 par exemple seront multipliées par ce
coefficient pour être converties en dette actuarielle soit 80,400 × 268,039
=  21  550,36 se décomposant entre situation en début d’exercice 62,575 ×
268,039 = 16 772,54, intérêts 3,755 × 268,039 = 1 006,49 et services rendus au
cours de l’exercice à 14,070 × 268,039 = 3 771,33.
Et il faut faire de ce travail pour tous les salariés (et retraités) de l’entreprise !
En effet, il faut remarquer qu’il y a obligation de provisionner à la fois la charge
relative aux actifs dès leur entrée dans l’entreprise et le montant des engage-
ments relatifs aux retraités, dans la mesure où il s’agit d’une charge certaine.

372
1,03/1,06 – 1

Si on prend encore l’exemple du salarié Lambda qui vient de prendre sa retraite


en début d’exercice N +7, le tableau des unités de crédit projetées pour N + 7
serait (fin de tableau présenté verticalement)

Obligation à l’ouverture 80,400


Intérêts calculés au taux de 6 % 4,824
Coût des services rendus au cours de l’exercice 0
Obligation à la clôture 85,224

En gardant la même espérance de vie, il ne restera plus que 21 ans après 63 ans
pour attendre 84 ans, le coefficient multiplicateur deviendra :

1,03/1,0621 – 1
12 (mois) × --------------------------------------- × 1,35 = 259,174
1,03/1,06 – 1

la dette actuarielle deviendra donc 85,224 × 259,174 = 22 087,84


Comme elle était en début d’exercice de 21 550,36, que les intérêts (calculés
en fin d’exercice) de 4,824 × 259,174 = 1 250,25, on peut considérer qu’il a été
versé à Lambda un montant de retraite de 21 550,36 + 1 250,25 – 22 087,84
= 712,77.

5.4. Valeur des actifs du régime


Les actifs du régime comprennent des actifs détenus par un fonds
d’avantages à long terme en faveur du personnel et des contrats d’assu-
rance dits éligibles.
Les actifs détenus par un fonds d’avantages à long terme en faveur
du personnel sont des actifs (autres que des instruments financiers non
transférables émis par l’entité présentant l’information financière) qui
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sont détenus par une entité (un fonds, fonds de pension par exemple)
juridiquement distincte de l’entité présentant des états financiers. Ces
actifs ne sont utilisables que pour payer ou financer les avantages au
personnel (les créanciers de l’entité présentant l’information financière
ne peuvent en disposer, même en cas de faillite) et ils ne peuvent être
restitués sauf dans des cas très particuliers.
Un contrat d’assurance éligible est un contrat émis par un assureur
qui n’est pas une partie liée (au sens d’IAS  24, voir chapitre  4, §  6) à
l’entité qui présente l’information financière. Les sommes provenant
du contrat ne peuvent être utilisées que pour payer ou financer des
avantages du personnel sous un régime de prestations définies (les
créanciers de l’entité établissant les états financiers, même en cas de

373
13.  Les avantages du personnel


faillite, ne peuvent en disposer). Ces sommes ne peuvent être restitués


que dans des cas très particuliers (comme pour les actifs détenus par
un fonds d’avantages à long terme). Ces produits peuvent être restitués
également (partiellement, voire totalement) à l’entité présentant l’in-
formation financière pour lui rembourser des avantages du personnel
déjà payés.
Les actifs du régime doivent être estimés à leur juste valeur. Cette
valeur sera déduite de la valeur actuelle de l’obligation au titre des pres-
tations définies lors de la détermination du déficit ou de l’excédent.
On déterminera un passif net (ou un actif net) au titre des prestations
définies (passif net si la valeur actuelle de l’obligation est supérieure à
la valeur retenue du régime, actif net dans le cas contraire (voir §  5.7
et 5.9 la possibilité de plafonnement). Lorsqu’on ne dispose pas de
valeur de marché, on procède à une estimation de cette juste valeur ;
par exemple on actualise les flux de trésorerie futurs attendus au moyen
d’un taux d’actualisation traduisant à la fois le risque associé aux actifs
et l’échéance ou la date de cession prévue desdits actifs (ou, en l’absence
de date d’échéance, la durée prévue jusqu’au règlement de l’obligation
correspondante).
Le rendement des actifs du régime désigne les intérêts, dividendes et
autres produits tirés desdits actifs ainsi que les profits ou pertes réalisés
ou latents relatifs à ces actifs, après déduction des coûts d’administration
du régime et de l’impôt à payer par le régime à l’exception des impôts
pris en compte dans les hypothèses actuarielles utilisées pour évaluer la
valeur actualisée de l’obligation au titre des prestations définies.

Exemple

La juste valeur des actifs du régime associé (fonds de pension) de la société


Thêta est au 1er janvier N de 4 000 000 €. Le montant du rendement attendu de
ces actifs est ainsi estimé :
–– intérêts : 320 000 €
–– plus-value réalisée ou latente sur les actifs du régime (avant impôt) : 90 000 €
–– charges d’administration : – 20 000 €
–– impôt : – 130 000 €
260 000 €
Au 31 décembre N, la juste valeur du fonds est de 4 260 000 €. Elle doit égale
(en principe) au total de la juste valeur au début de l’exercice augmentée
des rendements des actifs du régime soit 4 000 000 + 260 000 = 4 260 000.

374
Mais IAS 19 (§125) prévoit de prendre en compte un intérêt calculé sur la
juste valeur en début d’exercice, (pour être cohérent avec le coût financier
imputé, et compenser ainsi cet intérêt et éviter ainsi une certaine volatilité
des résultats). Si on considère un taux de 6 %, un montant de 4 000 000 ×
6 % = 240 000 € doit être pris en compte ce qui conduira à une différence de
20 000 € par rapport à la juste valeur, soit la différence entre le produit d’inté-
rêts généré par les actifs du régime et le rendement des actifs du régime. Cette
différence est comprise dans les réévaluations du passif (de l’actif) net au titre
des prestations définies (voir ci-après §  5.7). Cet écart doit être constaté en
écart de réévaluation dans la comptabilité de l’entité consolidante (en autres
éléments du résultat global).

5.5. Coût des services passés


Le coût des services passés désigne l’accroissement (ou la diminution)
de la valeur actuelle de l’obligation au titre des prestations définies pour
les services rendus au cours d’exercices antérieurs, résultant de la modi-
fication ou de la réduction du régime. Le coût des services passés peut
être positif (si de nouveaux avantages sont introduits ou des avantages
existants améliorés) ou négatif (si des avantages existants sont réduits).
L’entité doit donc à la date de modification ou de réduction évaluer les
services passés et les comptabiliser en totalité en charges (ou en diminu-
tion de charges) de la même manière que le coût des services rendus au
cours de la période.

Supposons que la société Thêta ait décidé en N–1 de porter l’avantage posté-
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rieur à l’emploi attribué au personnel de 0,45 % du salaire à 0,5 % du salaire


par année de service (il est de 0,5 % dans l’exemple du § 5.3). Les salariés ne
peuvent bénéficier de ce complément de retraite bien entendu que s’ils ont
effectué cinq années de service dans l’entreprise. Au 31 décembre N–2, la répar-
tition de la valeur actualisée des obligations à la clôture est de 3 500 000 €. Au
1er janvier N–1, elle s’élève, compte tenu du nouvel avantage à 4 000 000 €.
La société Thêta se doit de comptabiliser 500 000 € (soit 4 000 000 – 3 500 000)
immédiatement en charge (nous n’avons pas ici un changement de méthode
mais une décision de mise en place d’un système nouveau).

5.6. Écarts actuariels
Les écarts actuariels sont les variations de l’obligation au titre des pres-
tations définies qui résultent :

375
13.  Les avantages du personnel


–– des ajustements liés à l’expérience (c’est-à-dire les effets des diffé-


rences entre les hypothèses actuarielles antérieures et ce qui s’est
effectivement produit) ;
–– des effets des changements d’hypothèses actuarielles.
Ces écarts résultent d’augmentations ou de diminutions de la valeur
actuelle de l’obligation au titre des prestations définies découlant de
changements dans les hypothèses actuarielles et d’ajustements liés à
l’expérience.
–– les taux exceptionnellement élevés ou faibles de rotation du person-
nel, de départ en retraite anticipée, de mortalité d’augmentation des
salaires, des avantages au personnel ou des coûts médicaux ;
–– l’impact de l’évolution du taux d’actualisation.

À la fin de l’année N–1, la société Thêta avait constaté pour tous ses salariés,
conformément à la méthode exposée au 5.3 ci-dessus, une évaluation actua-
rielle des retraites d’entreprise à payer au personnel de 4  400  000  €. Cette
évaluation avait été effectuée en tenant compte d’un taux d’actualisation de
5 % et d’un taux d’augmentation des salaires de 4,5 %, les autres paramètres
étant les mêmes que ceux donnés dans l’exemple exposé pour le salarié Lambda
dans le § 5.3 ci-dessus. Si cette évaluation actuarielle avait été calculée avec les
paramètres utilisés dans l’exemple du 5.3 (taux d’actualisation de 6 %, taux
d’augmentation des salaires de 5 %), elle aurait été de 4  000  000  €. L’écart
actuariel lié à ces changements de paramètres est de 4 400 000 – 4 000 000
= 400 000 € (gain).
Sur le long terme, les écarts actuariels peuvent se compenser. Aussi,
la norme IAS 19 n’impose pas la comptabilisation des écarts actuariels
en résultat.
Depuis la révision de la norme en 2011, les écarts actuariels sont
comptabilisés en capitaux propres, par le biais des autres éléments du
résultat global.

5.7. Réévaluation de l’actif (ou du passif)


Les réévaluations du passif (de l’actif) net au titre des prestations défi-
nies comprennent :

376
–– les écarts actuariels (voir ci-dessus § 5.6) ;
–– le rendement des actifs du régime, à l’exclusion des montants pris en
compte dans le calcul des intérêts nets sur le passif (l’actif) net au titre
des prestations définies (voir ci-dessus § 5.4) ;
–– la variation de l’effet du plafond de l’actif, à l’exclusion des montants
pris en compte dans le calcul des intérêts nets sur le passif (l’actif) net
au titre des prestations définies (voir ci-dessous § 5.9.1).

5.8. Réductions et liquidations
Une réduction intervient lorsque l’entité réduit de façon significative le
nombre de personnes bénéficiant d’un régime ou modifie les disposi-
tions d’un régime à prestations définies de sorte que les services futurs
des membres du personnel actuels ne leur donneront plus de droits à
prestations ou ne leur donneront que des droits réduits. Une réduction
peut résulter d’un événement isolé comme la fermeture d’une usine,
l’abandon d’une activité, la cessation ou la suspension d’un régime, ou
bien d’une diminution de la relation entre les augmentations de salaires
futures et les prestations à payer pour des services passés. Les réductions
sont souvent liées à une restructuration. Lorsque c’est le cas, l’entité
comptabilise la réduction en même temps que la restructuration corres-
pondante (voir chapitre 14, § 2.8).
Une liquidation est une opération (autre qu’un versement de pres-
tations aux membres du personnel ou en leur nom prévu dans les
dispositions du régime et pris en compte dans les hypothèses actua-
rielles) qui élimine toute obligation juridique ou implicite ultérieure
pour tout ou partie des prestations prévues par un régime à presta-
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tions définies.

5.9. Comptabilisation
L’entité doit comptabiliser non seulement l’obligation juridique res-
sortant des termes formels du régime à prestations définies, mais aussi
toute obligation implicite découlant de ses usages. Ces usages génèrent
une obligation implicite lorsque l’entité n’a pas d’autre solution réaliste
que de payer les prestations au personnel. Il y a par exemple, obligation
implicite si un changement des usages de l’entité entraîne une dégrada-
tion inacceptable des relations avec son personnel.

377
13.  Les avantages du personnel


5.9.1. Comptabilisation au bilan
(état de situation financière)
L’entité doit comptabiliser dans l’état de la situation financière le passif
(l’actif) net au titre des prestations définies.
Le montant comptabilisé au passif (ou à l’actif) au titre des presta-
tions définies doit être égal :
–– à la valeur actualisée de l’obligation au titre des prestations définies à
la date de clôture ;
–– diminué de la juste valeur à la date de clôture des actifs du régime
(s’ils existent) utilisés directement pour assumer l’obligation.

L’entreprise Thêta doit comptabiliser ainsi au passif du bilan au 31 décembre N :


–– valeur actualisée de l’obligation : 5 000 000
–– juste valeur des actifs du régime : 4 200 000
800 000
Une entité doit déterminer la valeur actualisée de son obligation au titre
des prestations définies et la juste valeur des actifs du régime avec une
régularité suffisante pour que les montants comptabilisés dans ses états
financiers ne diffèrent pas de manière significative des montants qui
seraient déterminés à la date de clôture.
En pratique ces montants doivent être révisés chaque année.
Le montant comptabilisé peut être un montant négatif (un actif).
L’entité doit évaluer l’actif en retenant le plus faible :
–– du montant déterminé comme on aurait déterminé un passif (voir
ci-dessus) ; c’est-à-dire l’excédent du régime sur la valeur actualisée de
l’obligation au titre des prestations définies ;
–– du plafond de l’actif c’est-à-dire la valeur actuelle des avantages éco-
nomiques disponibles, soit sous forme de remboursements du régime,
soit sous forme de diminutions de cotisations futures. Cette valeur
actuelle est calculée en retenant même taux d’actualisation que celui
retenu pour actualiser les obligations (voir ci-dessus § 5.1.1).
Cette variation de l’effet du plafond de l’actif doit être prise en
compte dans les réévaluations à constater (voir ci-dessus § 5.7).

378
Supposons que dans l’exemple précédent la valeur actualisée de l’obligation
soit de 4 000 000 (au lieu de 5 000 000), on aboutirait à un montant négatif
de 200  000  €, soit 4  000  000 –  4  200  000. Ce montant négatif devrait être
comparé au droit au remboursement soit 150 000 € majoré de l’estimation des
cotisations futures soit 80 000 €. Le montant total (230 000 €) étant plus élevé
que l’excédent de 200 000 € du régime, c’est cette dernière somme que l’on
retrouvera dans l’état de situation financière (bilan) à l’actif.

5.9.2. Comptabilisation au compte de résultat net


Au compte de résultat net, l’entité doit comptabiliser en charges ou en
produits (à moins qu’une autre norme autorise l’incorporation dans le
coût d’un actif) :
–– le coût des services rendus au cours de l’exercice ;
–– le coût des services passés (en cas de changement de régime) ;
–– les intérêts nets sur le passif (l’actif) net qui doivent être calculés en
multipliant le passif (l’actif) net de la période au titre des prestations
définies par le taux d’actualisation ayant servi pour actualiser les obli-
gations au titre des avantages postérieurs à l’emploi et déterminé au
début de la période en tenant compte d’éventuelles variations signifi-
catives du passif (de l’actif) net lié aux paiements de cotisations et de
prestations au cours de la période.
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En supposant que pour l’année N–1 et pour l’ensemble des salariés de la société
Thêta, le coût des services rendus soit de 300 000 €, (pour le calcul du coût des
services rendus voir § 5.3. ci-dessus), les intérêts nets sur le passif de 54 000 €
(soit 6 % entre la valeur actualisée de l’obligation et la juste valeur des actifs en
début d’exercice) et le coût des services passés de 500 000 € (pour le calcul du
coût des services passés, voir § 5.5 ci-dessus), on aurait les éléments suivants :
Coût des services rendus au cours de l’exercice 300 000
Intérêts sur le passif net 54 000
Coût des services passés (changement de régime) 500 000
Charge comptabilisée dans le compte de résultat 854 000

379
13.  Les avantages du personnel


5.9.3. Comptabilisation dans les autres éléments


du résultat global
Dans les autres éléments du résultat global sont comptabilisés :
–– les gains ou pertes actuariels résultant de la modification des hypo-
thèses formulées quant au taux de départ anticipé des salariés, au taux
de mortalité, aux choix qui seront faits entre les différentes options
de versement offertes ou encore au coût des prestations de couverture
médicale (voir ci-dessus § 5.6) ;
–– l’effet des modifications dans le taux d’actualisation (voir exemple,
§ 5.6) ;
–– la variation de juste valeur des actifs détenus dans un plan sous
déduction du rendement notionnel inclus dans le coût financier de la
période (voir § 5.4).

5.10. Écritures comptables
Les écritures comptables doivent permettre d’établir l’état de la situa-
tion financière (bilan), l’état du résultat net et des autres éléments du
résultat global. Si la norme précise la manière d’analyser l’actif ou le
passif du bilan concernant les avantages postérieurs à l’emploi décou-
lant de prestations définies si elle permet aussi d’analyser l’état du résul-
tat net et des autres éléments du résultat global, elle ne fournit pas de
modèles d’écritures. À partir d’un exemple, nous vous proposons un
modèle d’écritures comptables permettant d’obtenir état de la situation
financière et état du résultat net et des autres éléments du résultat global
conformes à la norme.

La société Oméga a mis en place un régime de retraite à prestations définies


pour son personnel. Elle verse des cotisations à un fonds (qui place ces coti-
sations en actifs immobiliers et actifs boursiers), le fonds lui reversant chaque
année des prestations destinées à son personnel retraité.
Les données suivantes sont relatives à l’année N :
– cotisations versées 280 000
– prestations servies (montant calculé par Oméga) 320 000
– obligations à l’ouverture 3 000 000
– écarts actuariels (produits) relatifs aux avantages
au personnel en début d’exercice 120 000

380
– coût des services rendus 250 000
– coût financier brut (calculé au taux de 5 % sur les obligations
à l’ouverture) 150 000
– produits actuariels constatés en N provenant
d’un réajustement de taux 50 000
– coût des services passés constatés dans l’exercice 60 000
– obligations à la clôture 3 000 000 + 250 000 + 150 000 +
60 000 – 320 000 – 50 000 = 3 090 000
– juste valeur des actifs du régime associé début N 2 000 000
– imputation sur le coût financier brut des intérêts calculés
(au taux de 5 % sur les actifs du régime associé) 100 000
– charge actuarielle liée à l’évaluation de la juste valeur
des actifs du régime associé 20 000
– juste valeur des actifs du régime associé fin N
(tenant compte des cotisations versées et des prestations servies) :
2 000 000 + 100 000 + 280 000 – 320 000 – 20 000 = 2 040 000
Situation au bilan en début exercice N des dettes provisionnées
pour avantages au personnel à long terme
– valeur actualisée de l’obligation 3 000 000
– juste valeur des actifs du régime – 2 000 000
1 000 000
Situation au bilan en fin exercice N des dettes provisionnées
pour avantages au personnel à long terme
– valeur actualisée de l’obligation 3 090 000
– juste valeur des actifs du régime – 2 040 000
1 050 000
Situation au bilan en fin d’exercice N des capitaux propres
provenant des avantages au personnel à long terme
– écarts actuariels (produits) relatifs aux avantages au personnel
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en début d’exercice 120 000


– produits actuariels constatés en N provenant d’un réajustement de taux 50 000
– charge actuarielle liée à l’évaluation de la juste valeur des actifs
du régime associé – 20 000
150 000
Charges imputables à l’exercice
– coût des services rendus 250 000
– coût des services passés 60 000
– coût financier 150 000
– intérêts calculés sur la valeur des actifs détenus (à déduire) – 100 000
360 000

381
13.  Les avantages du personnel


Produit net constaté dans les autres éléments du résultat global


– produits actuariels provenant d’un réajustement de taux 50 000
– charge actuarielle liée à l’évaluation de la juste valeur des actifs
du régime associé 20 000
30 000
On pourra ensuite enregistrer les écritures suivantes :
31.12.N
437 Régime associé avantages au personnel 280 000
512 Banque 280 000
Paiement de cotisations

648 Autres charges du personnel 250 000 + 60 000 310 000


668 Autres charges financières 150 000
1666 Dettes provisionnées pour avantages 460 000
(ou au personnel postérieurs à l’emploi *
4286) 250 000 + 150 000 + 60 000 **

4 286 Dettes provisionnées pour avantages 50 000


au personnel postérieurs à l’emploi
1076 Écarts actuariels relatifs aux avantages 50 000
au personnel postérieurs à l’emploi***
Produits nets actuariels constatés

1666 Dettes provisionnées pour avantages 320 000


au personnel postérieurs à l’emploi
437 Régime associé avantages au personnel 320 000
Prise en charge des prestations de l’exercice
par le régime associé

1666 Dettes provisionnées pour avantages 40 000


au personnel postérieurs à l’emploi
437 Régime associé avantages au personnel 40 000
Imputation de la plus-value sur actifs
du régime associé
2 040 000 – 2 000 000

437 Régime associé avantages au personnel 80 000


1 076 Écarts actuariels relatifs aux avantages au 20 000
personnel postérieurs à l’emploi
668 Autres charges financières ** 100 000
Imputation intérêts courus sur actifs du régime

*  Nom de compte attribué par nos soins. On peut aussi utiliser le compte 153
« Provisions pour pensions ou obligations similaires » et doter une provision.
** le coût financier peut être imputé à un compte de charges financières : il peut
aussi être imputé directement au compte de charges de personnel.
*** Nom de compte attribué par nos soins.

382
Vérification des soldes

Compte 1 076 : Écarts actuariels relatifs aux avantages au personnel postérieurs


à l’emploi : 120 000 + 50 000 – 20 000 = 150 000
Compte 4 286 : Dettes provisionnées pour avantages au personnel : 1 000 000
+ 460 000 – 50 000 – 320 000 – 40 000 = 1 050 000
Compte 437 : Régime associé avantages au personnel : – 280 000 + 320 000
+ 40 000 – 80 000 = 0
Compte 648 : Autres charges de personnel : 310 000
Compte 668 : Charges financières 150 000 – 100 000 = 50 000

5.11. Compensation
Une entité doit compenser un actif lié à un régime et un passif lié à un
autre régime si et seulement si :
–– elle détient un droit juridiquement exécutoire d’utiliser l’excédent
d’un régime pour éteindre les obligations d’un autre régime ;
–– elle a l’intention d’éteindre les obligations sur une base nette ou de
réaliser l’excédent dégagé sur un régime et d’éteindre simultanément
son obligation en vertu de l’autre régime.

5.12. Cas des régimes multi-employeurs


L’entité doit classer un régime multi-employeurs en régime à cotisations
définies ou en régime à prestations définies, en fonction de ses termes.
Dans le cas d’un régime à prestations définies, l’entité doit comptabi-
liser sa part d’obligation au titre des prestations définies, des actifs du
régime et des coûts associés au régime, comme elle le ferait pour tout
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autre régime à prestations définies.


Lorsqu’elle ne dispose pas d’informations suffisantes pour compta-
biliser comme tel un régime multi-employeurs à prestations définies,
elle comptabilise le régime comme un régime à cotisations définies et
indique qu’il s’agit d’un régime à prestations définies et la raison pour
laquelle elle ne dispose pas d’informations suffisantes pour comptabili-
ser comme un régime à prestations définies.

5.13. Informations à fournir
IAS 19 assigne trois objectifs aux informations à fournir sur les régimes
de prestations définies post-emploi. Ces informations doivent per-
mettre :

383
13.  Les avantages du personnel


–– d’expliquer les caractéristiques des régimes à prestations définies et les


risques qu’ils engendrent ;
–– d’identifier et d’expliquer les montants figurant dans les états finan-
ciers sur ces régimes à prestations définies ;
–– de décrire comment les régimes à prestations définies sont suscep-
tibles d’affecter les flux de trésorerie futurs de l’entité, en termes de
montant, de calendrier et d’incertitude.
Une entité doit fournir les informations suivantes sur ses régimes à
prestations définies :
a) une description générale du type de régime ;
b) un rapprochement entre les soldes d’ouverture et de clôture des
éléments suivants : actifs du régime, valeur actuelle de l’obligation au
titre des prestations définies, passif (ou actif) net au titre des prestations
définies, effet de plafond de l’actif, droits à remboursement, coût des
services rendus, coût des services passés, coût financier, rendement des
actifs du régime, réévaluations et gains et pertes actuariels, différences
de change, cotisations, prestations versées, effets des regroupements et
cessions d’entreprises, etc. ;
c) une ventilation de la juste valeur des actifs du régime entre diffé-
rentes catégories fondées sur les caractéristiques de risque et de liquidité
de ces actifs (biens immobiliers, instruments d’emprunts d’État, autres
instruments d’emprunt, instruments de capitaux propres de l’entité,
autres instruments de capitaux propres, etc.) ;
d) les principales hypothèses actuarielles utilisées à la date de clô-
ture (hypothèses démographiques, hypothèses financières tels que taux
de mortalité, rotation du personnel, taux d’actualisation, taux attendus
d’augmentation des salaires, taux d’évolution des coûts médicaux, etc.) ;
e) une analyse des montants, de l’échéancier et du degré d’incerti-
tude des flux de trésorerie futurs.

6. Autres avantages à long terme


Les autres avantages à long terme peuvent comprendre :
–– des absences rémunérées à long terme, tels que des congés sabba-
tiques ;
–– des avantages liés à l’ancienneté ;
–– des indemnités d’incapacité ;

384
–– des rémunérations (primes) différées versées plus d’un an après la fin
de l’exercice duquel elles ont été acquises.
Le montant comptabilisé au passif pour ces avantages doit être égal
au total de la valeur actualisée de l’obligation au titre de prestations
définies à la date de clôture diminuée le cas échéant de la valeur de mar-
ché à la date de clôture des actifs du régime utilisés directement pour
éteindre l’obligation.
Au compte de résultat, l’entité doit comptabiliser en charges ou en
produits (à moins qu’une autre norme autorise l’incorporation dans le
coût d’un actif) :
–– le coût des services ;
–– les intérêts nets sur le passif (l’actif) net au titre des prestations ;
–– les réévaluations du passif (de l’actif) net au titre des prestations.
Si IAS 19 ne prévoit pas d’informations spécifiques à fournir sur les autres
avantages à long terme, IAS 24 (chapitre 4 § 6) impose la communication
d’informations sur les avantages accordés aux principaux dirigeants.

7. Indemnités de cessation d’emploi


Dans le cas des indemnités de cessation d’emploi, ce ne sont pas les ser-
vices rendus par le membre du personnel qui constituent l’événement
qui génère l’obligation, mais la cessation d’emploi. Les indemnités de
cessation d’emploi résultent, en effet, soit de la décision de l’entité de
mettre fin à l’emploi du membre du personnel, soit de la décision de ce
dernier d’accepter les indemnités offertes par l’entité en échange de la
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cessation de son emploi.


Elles n’incluent pas les prestations découlant de la cessation d’em-
ploi d’un membre du personnel à sa demande (sans offre en ce sens de
la part de l’entité) ou découlant de dispositions relatives à la retraite
obligatoire, ces prestations étant des avantages postérieurs à l’emploi.
L’entité doit comptabiliser un passif et une charge au titre des indem-
nités de cessation d’emploi à la première des dates suivantes :
–– la date à laquelle elle ne peut plus retirer son offre d’indemnités ;
–– la date à laquelle elle comptabilise les coûts d’une restructuration
entrant dans le champ d’application d’IAS 37 (voir chapitre 14 § 2.8)
et prévoyant le paiement de telles indemnités.

385
13.  Les avantages du personnel


Si IAS 19 ne prévoit pas d’informations spécifiques à fournir sur les


indemnités de cessation d’emploi, IAS 24 (chapitre 4 § 6) impose la com-
munication d’informations sur les avantages accordés aux principaux diri-
geants.

Exemple (tiré de la norme IAS 19 § 170)

Par suite d’une récente acquisition, une entité prévoit de fermer une usine dans dix
mois, et de mettre alors fin à l’emploi de tous les membres du personnel restants
de cette usine. Le savoir-faire du personnel de l’usine étant nécessaire à l’achève-
ment de certains contrats, l’entité annonce le plan de licenciement qui suit.
Les membres du personnel qui resteront pour rendre des services jusqu’à la ferme-
ture de l’usine recevront chacun un paiement en espèces de 30 000 € à la date de
leur cessation d’emploi. Ceux qui partiront avant la fermeture de l’usine recevront
10 000 €.
L’usine compte 120 membres du personnel. Au moment de l’annonce du plan,
l’entité s’attend à ce que 20 d’entre eux partent avant la fermeture. Par consé-
quent, les sorties de trésorerie attendues du fait du plan totalisent 3 200 000 €
(soit 20 × 10 000 € + 100 € × 30 000 €).
Cependant, l’avantage fourni en contrepartie de la cessation d’emploi est de
10 000 €. Il s’agit de la somme que l’entité aura à payer pour le licenciement
d’un membre du personnel, indépendamment du fait que celui-ci reste pour
rendre des services jusqu’à la fermeture de l’usine ou qu’il parte avant. Même
si les membres du personnel peuvent partir avant la fermeture, la cessation
de leur emploi résulte dans tous les cas de la décision de l’entité de fermer
l’usine et de mettre fin à leur emploi (c’est-à-dire que tous les membres du
personnel quitteront leur emploi à la fermeture de l’usine). Par conséquent,
l’entité comptabilise un passif de 1 200 000 € (soit 120 × 10 000 €) au titre
des indemnités de cessation d’emploi fournies selon le régime d’avantages du
personnel, à la première des dates suivantes : la date de l’annonce du plan de
licenciement ou la date de comptabilisation des coûts de restructuration liés
à la fermeture de l’usine.
Les prestations supplémentaires que recevront les membres du personnel qui
rendront des services pendant la totalité de la période de dix mois seront accor-
dées en contrepartie des services rendus pendant cette période. L’entité traite
ces prestations comme des avantages à court terme parce qu’elle s’attend à les
régler entièrement moins de douze mois après la date de clôture de l’exercice.
L’actualisation n’étant pas requise dans le présent exemple, l’entité comptabilise
une charge de 200 000 € (soit 2 000 000 € / 10) chaque mois de la période de
service de dix mois.

386
8. Avantages sur capitaux propres –
Stocks-options et autres paiements
en actions
Les avantages sur capitaux propres peuvent prendre notamment la
forme d’actions, d’options sur actions ou autres instruments financiers
émis au profit des membres du personnel à un prix inférieur à une valeur
de marché à laquelle ils seraient émis au profit des tiers.
La norme IFRS 2, « Paiement fondé sur des actions » (share-based pay-
ment) approuvée en février  2004 (applicable à compter du 1er  janvier
2005) s’applique à toutes les formes de paiements en actions ou basés sur
la valeur des instruments de capitaux propres de l’entité. Cette norme
a remplacé alors un certain nombre de dispositions d’IAS  19, laquelle
ne comprenait aucune précision sur la comptabilisation et l’évaluation
des avantages sur capitaux propres et demandait simplement de fournir
certaines informations.

8.1. Objectifs et champ d’application


La norme IFRS 2 s’applique à toute transaction par laquelle une entité
reçoit des biens et des services et remet en paiement ses propres ins-
truments de capitaux propres ou acquiert des biens ou des services en
contrepartie d’une dette dont le montant dépend de la valeur de ses
propres instruments de capitaux propres. IFRS 2 concerne toutes les
transactions dont le paiement est fondé sur des actions, que les dites
transactions soient réalisées avec des salariés ou avec d’autres tiers, par
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exemple des fournisseurs.


La norme distingue trois types de transactions :
–– les transactions dont le paiement est fondé sur des actions et qui
sont réglées en instruments de capitaux propres, par lesquelles l’en-
tité reçoit des biens ou des services en contrepartie d’instruments
de capitaux propres de l’entité elle-même (y compris des actions ou
des options sur action) ou reçoit des biens ou des services mais n’a
pas l’obligation de régler la transaction avec le fournisseur : attribu-
tion d’actions gratuites ou d’options d’achat ou de souscription par
exemple ;
–– les transactions dont le paiement est fondé sur des actions qui sont
réglées en trésorerie, par lesquelles l’entité acquiert des biens ou des

387
13.  Les avantages du personnel


services en encourant l’obligation de transférer de la trésorerie ou


d’autres actifs au fournisseur de ces biens ou services, à hauteur de
montants basés sur le prix (ou la valeur) d’instruments de capitaux
propres (y compris d’actions ou d’options sur actions) de l’entité ou
d’une autre entité du groupe ; bonus basé sur l’évolution de bourse
mais versé en cash par exemple ;
–– les transactions par lesquelles l’entité reçoit ou acquiert des biens
ou des services et dont les caractéristiques de l’accord laissent soit à
l’entité, soit au fournisseur de ces biens ou services, le choix entre un
règlement de la transaction en trésorerie (ou en autres actifs) ou par
émission d’instruments de capitaux propres. Ce type de transaction
est moins courant en pratique.
Il est noté également qu’une transaction dont le paiement est fondé
sur des actions peut être réglée par une autre entité du groupe (ou par
un actionnaire de n’importe quelle entité du groupe) pour le compte de
l’entité recevant ou acquérant les biens ou les services.
Les stock-options (options sur instruments de capitaux propres à
émettre ou rachetés par l’entité et destinés aux salariés en complément
de leur rémunération) sont les formes les plus courantes des paiements en
actions et correspondent pour l’essentiel au premier type de transaction.

Remarque
Si la norme IFRS sur les paiements fondés sur des actions est utilisée
habituellement pour comptabiliser les attributions aux salariés d’options sur
actions, d’actions gratuites ou d’autres formes de rémunération fondées sur
des actions, son champ d’application ne se limite pas à ces rémunérations.
En particulier IFRS 2 est susceptible de s’appliquer à des acquisitions d’actifs
(en dehors des acquisitions formant une entreprise, du domaine d’IFRS 3, voir
chapitre 5) payés en capitaux propres, appelés notamment apports en nature
dans le Code de commerce art. L. 225-128. n

8.2. Principes de base relatifs


à la comptabilisation des stocks-options
et autres paiements en actions
La norme IFRS 2 repose sur trois principes de base :
–– comptabilisation d’une charge. Une opération dans laquelle une
entité reçoit des biens et services de la part de tiers (salariés, mais aussi
fournisseurs ou autres) moyennant paiement sous forme d’actions ou

388
d’options sur actions émises par l’entité au profit de ces tiers, doit
donner lieu à la comptabilisation d’une charge lorsque ces biens sont
consommés ;
–– évaluation à la valeur fondée sur le marché (appelée juste valeur par
IFRS 2, laquelle est définie comme « le montant pour lequel un actif
pourrait être échangé, un passif éteint, ou un instrument de capitaux
propres attribué entre des parties bien informées et consentantes dans
le cadre d’une transaction effectuée dans des conditions de concur-
rence normale »). La définition de la juste valeur d’IFRS 13 (voir cha-
pitre 2, § 8.4.1) étant légèrement différente de celle d’IFRS 2, dans cet
ouvrage, pour éviter des confusions entre la juste valeur au sens d’IFRS
13 et celle d’IFRS 2, nous garderons pour cette dernière le terme de
« valeur fondée sur le marché », qui était celle utilisée avant la révi-
sion de 2011 ;
–– évaluation à la date d’octroi. La valeur fondée sur le marché doit être
évaluée à la date d’octroi du plan, c’est-à-dire à la date à laquelle l’ac-
cord est conclu entre l’entité et le tiers, en vertu duquel le tiers se verra
octroyer le droit à l’attribution d’actions ou d’options sur actions, à
une date ultérieure et sous réserve de réalisation des conditions d’at-
tribution prévues par le contrat.
La charge devra obligatoirement être étalée entre la date d’attribu-
tion des options et la date d’acquisition définitive des options, lorsque
cette distinction existe. La date d’acquisition définitive des options cor-
respond à la date à partir de laquelle l’obtention des options n’est plus
conditionnelle au passage du temps ou à un événement particulier (pré-
sence du salarié dans l’entreprise par exemple).
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Exemple

Le conseil d’administration d’une entreprise octroie le 1er  janvier N un plan


d’options d’achat à ses salariés. La date de maturité est fixée au 1er janvier N+5
(option dite à l’européenne) ou du 1er janvier N+3 au 1er janvier N+5 (option dite
à l’américaine), c’est-à-dire que les options pourront être exercées le 1er janvier
N+5 (ou du 1er janvier N+3 au 1er janvier N+5), mais les salariés doivent rester
au moins trois ans dans l’entreprise afin d’obtenir définitivement leurs options.
Dans ce cas, la date d’attribution est 1er janvier N et la date d’acquisition défini-
tive est le 1er janvier N+3. La charge doit être étalée sur trois ans (N, N+1, N+2).

389
13.  Les avantages du personnel


L’entité doit comptabiliser les biens ou services reçus ou acquis dans


le cadre d’une transaction dont le paiement est fondé sur des actions, au
moment où elle obtient les biens ou au fur et mesure qu’elle reçoit des
services. Elle doit comptabiliser en contrepartie soit une augmentation
de ses capitaux propres si les biens ou services ont été reçus dans le cadre
d’une transaction dont le paiement est fondé sur des actions et qui est
réglée en instruments de capitaux propres, soit un passif si les biens
ou services ont été acquis dans le cadre d’une transaction dont le paie-
ment est fondé sur des actions et qui est réglée en trésorerie. Lorsque les
biens ou services reçus ou acquis dans le cadre d’une transaction dont
le paiement est fondé sur des actions ne remplissent pas les conditions
de comptabilisation en tant qu’actifs, ils doivent être comptabilisés en
charges.

8.3. Comptabilisation des transactions dénouées


par remise d’instruments de capitaux propres
Pour des transactions dont le paiement est fondé sur des actions et qui
sont réglées en instruments de capitaux propres, l’entité doit évaluer
les biens ou les services reçus et l’augmentation de capitaux propres
qui en est la contrepartie, directement, à la valeur fondée sur le marché
des biens ou services reçus, sauf si cette valeur ne peut être estimée de
façon fiable. Si l’entité ne peut estimer de façon fiable la valeur fondée
sur le marché des biens et services reçus, elle doit en évaluer la valeur et
l’augmentation des capitaux propres qui en est la contrepartie, indirec-
tement, par référence à la valeur fondée sur le marché des instruments
de capitaux propres attribués.
Dans le cadre de transactions avec le personnel (cas des stock-
options), l’entité devra mesurer la valeur fondée sur le marché des ser-
vices reçus en se référant à la juste valeur des instruments de capitaux
propres attribués, car il n’est pas possible d’estimer avec fiabilité directe-
ment la juste valeur des services reçus.
Lorsqu’elle a comptabilisé les biens ou les services reçus confor-
mément aux règles fixées ci-dessus (relatives à la comptabilisation des
transactions dénouées par remise d’instruments de capitaux propres)
et l’augmentation des capitaux propres qui en est la contrepartie, l’en-
tité ne doit procéder à aucun ajustement ultérieur des capitaux propres
après la date d’acquisition.

390
Enfin, si les instruments de capitaux propres attribués ne sont pas
acquis avant que l’autre partie n’ait achevé une période de service spé-
cifiée, l’entité doit présumer que les services à rendre par l’autre partie
en rémunération de ces instruments de capitaux propres seront reçus à
l’avenir, pendant la période d’acquisition des droits. L’entité doit comp-
tabiliser ces services et l’augmentation des capitaux propres qui en est
la contrepartie, au fur et à mesure qu’ils sont rendus par l’autre partie
pendant la période d’acquisition des droits.

Remarque
Il est à noter que l’évaluation effectuée doit être celle des actions à la date de leur
remise (et non à la date d’attribution de l’option). Aussi l’évaluation d’une option
sera rarement effectuée à partir de la valeur de marché (sauf si l’on considère
que cette valeur de marché ne variera pas durant la période d’exercice). Aussi
sera-t-il le plus souvent fait appel à un modèle mathématique d’évaluation des
options (modèle binomial ou modèle de Black & Scholes).
Ces modèles de valorisation font intervenir des paramètres fixés dès le départ
(le cours de l’action au moment de l’attribution, la maturité de l’option, le taux
de marché sans risque, etc.) et des paramètres qu’il est nécessaire d’estimer
(versements de dividende attendus, volatilité estimée de l’action, date d’exercice
probable de l’option par le salarié, etc.). n

Exemple 1 : Valorisation de stocks-options


La société Alpha attribue des stocks option à ses cadres.
Les charges d’exploitation relatives aux plans d’options sur actions sont calcu-
lées sur la base d’un modèle Black & Scholes.
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Les paramètres retenus sont les suivants :


– la volatilité tient compte à la fois de la volatilité historique constatée sur le mar-
ché de l’action et observée sur une période glissante de 10 ans, et de la volatilité
implicite telle que mesurée par le marché des options. Les périodes correspon-
dant à une volatilité anormale sont exclues des observations ;
– la durée moyenne de détention est déterminée sur la base des comportements
réels des bénéficiaires d’options ;
–  les dividendes anticipés sont appréciés sur la base de l’historique des divi-
dendes depuis N–20 ;
–  le taux d’intérêt sans risque retenu est le taux des emprunts d’État à long
terme.
La charge ainsi calculée est étalée sur la période d’acquisition des droits, 3 à
4 ans selon les cas.

391
13.  Les avantages du personnel


Exemple 2 : Évaluation d’une option selon le modèle de Black & Scholes1
Le modèle de Black and Scholes (voir chapitre 2 § 8.2.1) repose sur un concept
fondamental qui consiste à mettre en relation le prix implicite de l’option et les
variations de l’actif sous-jacent.
L’utilisation du modèle nécessite d’intégrer dans le modèle les 5 données sui-
vantes : la valeur actuelle de l’action sous-jacente, le temps qui reste à l’option
avant son échéance, le prix d’exercice fixé par l’option, le taux d’intérêt sans
risque, la volatilité annualisée du prix de l’action.
Si l’on considère le cours de la société Alpha à la date d’attribution des options
(le 1er janvier N) soit de 34,80 € et que le prix d’exercice de chaque option dans
4 ans (échéance) soit de 30 €. Pour un taux sans risque de 3 % et une volatilité
future des actions Alpha estimée à 30 %, le modèle de Black & Scholes évalue la
juste valeur d’une option d’achat sur les actions Alpha à 12 €.

Exemple 3  : Comptabilisation d’une attribution de stock-options (options


de souscription)
Monsieur Epsilon, directeur général de la société Thêta a droit, chaque année,
à une rémunération complémentaire sous forme d’options de souscription en
actions de la société. Au 31 décembre N, son droit est estimé à 100 actions ;
ces actions pourront lui être attribuées au 31 décembre N+2 au cours de 120 €.
Au 31  décembre N, le cours de l’action estimée au 31.12 N+2 est de 150  €.
Au 31 décembre N+1, le cours de l’action, estimé au 31.12 N+2, est de 155 €.
Au 31 décembre N+2, Monsieur Epsilon exerce son option. La société Thêta va
émettre 100 titres à 152 € (nominal 50 €) et les attribuera à Monsieur Epsilon.
L’évaluation doit être effectuée à la date d’octroi (et ne doit plus être modifiée
ensuite).
On passera les écritures suivantes :
31.12.N
648 Autres charges du personnel 3 000
1042 Prime d’émission 3 000
Options attribuées 100 × (150 – 120)

31.12.N + 2
512 Banque 100 × 120 12 000
101 Capital 50 × 100 5 000
1042 Primes d’émission (150 – 50) × 100 – 3 000 7 000
Options exercées

1  Pour plus de détails, le lecteur pourra lire l’article de Benjamin POULARD et Emmanuelle FROMONT
relatif à l’évaluation des stocks options par le modèle de Black & Scholes et par le modèle binomial,
dont cet exemple est tiré (Revue Française de Comptabilité, n° 435 septembre 2010 p. 23-27).

392
Exemple 4 : Comptabilisation d’une attribution de stocks-options (options d’achat)
Reprenons l’exemple précédent et supposons que, le 1er juillet N+2, l’entité ait
en définitive préféré racheter 100 de ses propres actions au cours de 152  €
l’unité, pour les attribuer en fin d’exercice à Monsieur Epsilon si celui-ci exerce
l’option.
On passerait dans ce cas les écritures suivantes :
1.7.N + 2
109* Actions propres 15 200
512 Banque 15 200
Rachat d’actions : 100 × 152
31.12.N + 2
512 Banque 100 × 120 12 000
6783 Malis provenant du rachat par l’entreprise d’ac-
tions ou d’obligations émises par elle-même 200
1042 100 × (152 – 150)
109* Prime d’émission 3 000
Actions propres 15 200
Rachat

*  Numéro attribué par nos soins. Nous préférons ce numéro au numéro  277 du
PCG car dans les normes IFRS, les actions propres viennent en diminution des capi-
taux propres (voir chapitre 6, § 3.6).

8.4. Comptabilisation des transactions dénouées


par remise de liquidités
Pour les transactions dont le paiement est fondé sur des actions et qui
sont réglées en trésorerie, l’entité doit évaluer les biens ou les services
acquis, ainsi que le passif encouru, à la valeur fondée sur le marché de ce
passif. Jusqu’au règlement du passif, l’entité doit en réévaluer la valeur
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fondée sur le marché à chaque date de clôture ainsi qu’à la date de


règlement, en comptabilisant en résultat de la période toute variation
de juste valeur.

Exemple 5 : Paiements en espèces


Reprenons l’exemple précédent  et supposons qu’au lieu d’avoir la possibilité
d’acquérir des actions, Monsieur Epsilon puisse recevoir au moment de l’exer-
cice de l’option, une somme équivalente à la différence entre la valeur de l’ac-
tion et le prix d’exercice de l’action. Le prix de l’exercice est de 120 € par action.
La valeur estimée de l’action est de 150  € au 31  décembre N, de 155  € au

393
13.  Les avantages du personnel


31  décembre N+1 et de 158  € (date d’exercice de l’option) au 31  décembre


N+2. On passera les écritures suivantes :
31.12.N
648 Autres charges du personnel 3 000
424 Personnel, stock-options 3 000
Options attribuées 100 × (150 – 120)

31.12.N + 1
648 Autres charges du personnel 500
424 Personnel, stock-options 500
Réévaluation du coût des options attribuées
100 × (155 – 150)

31.12.N + 2
648 Autres charges du personnel 300
424 Personnel, stock-options 300
Réévaluation du coût des options attribuées
100 × (158 – 155)

424 Personnel, stock-options 3 800


512 Banque 3 800
Options exercées
100 × (158 – 120) ou 3 000 + 500 + 300

8.5. Comptabilisation des transactions dénouées


par remise d’instruments de capitaux propres
ou de liquidités
S’il s’agit de transactions dont le paiement est fondé sur des actions,
pour lesquelles les caractéristiques de l’accord laissent soit à l’entité soit
à l’autre partie le choix de déterminer si l’entité règle la transaction
en trésorerie (ou avec d’autres actifs) ou par l’émission d’instruments
de capitaux propres, l’entité doit comptabiliser cette transaction ou les
composantes de cette transaction :
–– soit comme une transaction dont le paiement est fondé sur des actions
et qui est réglée en trésorerie si, et dans la mesure où, l’entité est sou-
mise à un engagement de régler en trésorerie ou en autres actifs ;
–– soit comme une transaction dont le paiement est fondé sur des
actions et qui est réglée en instruments de capitaux propres si, et dans
la mesure où, elle n’est pas soumise à un tel engagement.

394
Exemple 6 : Choix entre paiements en actions et paiements en espèces
La société Bêta attribue à son président le droit de choisir entre les deux options
suivantes :
–– 3 000 options de souscription d’action au prix d’exercice de 50 € par action ;
–– un paiement égal à la valeur de 1 000 actions.
Si, à la fin de l’année N, la valeur de l’action est inférieure à 75 € (par exemple
74,99 €), la deuxième option est plus intéressante pour le président :
–– plus-value sur souscription (74,99 – 50) × 3 000 = 74 970 € ;
–– plus-value sur attribution évaluation en espèces : 74,99 × 1 000 = 74 990 €.
Dans ce cas, l’entité comptabilisera en dette l’opération (elle aurait été compta-
bilisée en capitaux propres dans le cas contraire).
Elle devra tenir compte jusqu’au moment du paiement, des variations de la
valeur fondée sur le marché de la dette (voir ci-dessus § 8.4).

8.6. Informations à fournir sur les paiements


sur des actions
L’entité doit fournir des informations permettant aux utilisateurs d’états
financiers de comprendre la nature et l’étendue des accords de paie-
ments en actions de l’exercice.
Elle doit pour cela fournir les informations suivantes :
–– une description de chaque type de disposition relative à des paie-
ments en actions existant au cours de l’exercice ;
–– le nombre et prix moyen d’exercice des options sur actions pour cha-
cune des groupes d’options en existants en début d’exercice, attribués
durant l’exercice, auxquels il a été renoncé durant l’exercice, utilisés
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durant l’exercice, exercés durant l’exercice, en circulation en fin d’exer-


cice et exerçables à la fin de l’exercice ;
–– pour les options utilisées durant l’exercice, le cours moyen de l’action
au moment de l’utilisation ;
–– pour les options en circulation à la fin de l’exercice, l’échelle du prix
d’exercice et la moyenne des valeurs correspondante.
L’entité doit aussi fournir un certain nombre d’informations per-
mettant aux utilisateurs des états financiers de comprendre comment la
valeur fondée sur le marché des biens et services ou la valeur fondée sur
le marché des instruments de propres attribués durant l’exercice a été
déterminée.

395
13.  Les avantages du personnel


L’entité doit enfin fournir des informations permettant aux utilisa-


teurs des états financiers de comprendre l’effet des transactions payables
en actions sur le résultat de l’entité et sa situation financière.

9. Exemple d’informations données


sur les avantages du personnel
et les paiements fondés sur des actions
Il s’agit d’un extrait de l’annexe consolidée du groupe Lagardère présen-
tée dans le document de référence 2015 (sur http://www.lagardere.com)
Le lecteur trouvera ci-dessous le contenu des notes 27.1. « Engagements
de retraite et obligations assimilées », p.  143-147 et 7.3. « Paiement
fondé sur des actions », p. 122-123.

Engagements de retraite et obligations assimilées


Conformément aux principes énoncés en note 3.18, Provisions pour retraites et
obligations assimilées, des provisions sont constituées afin de couvrir les engage-
ments sociaux du Groupe relevant de régimes à prestations définies. […]
Les hypothèses d’évaluation utilisées ainsi que l’évolution des engagements et
des provisions constituées se présentent comme suit :

Variation de la valeur actualisée de l’obligation

En millions d’euros 2015 2014


Valeur actualisée de l’obligation en début d’exercice 426 380
Coûts des services rendus au cours de l’exercice 11 8
Réductions de droits futurs / Modifications de 5 (2)
régime
Liquidations d’engagements (2) (3)
Coût financier 11 13
Cotisations des employés –  2
Prestations versées (15) (17)
(Gains) et pertes actuariels sur les changements (2) 5
d’hypothèses démographiques
(Gains) et pertes actuariels sur les changements (11) 55
d’hypothèses financières

»
396
» En millions d’euros 2015 2014
(Gains) et pertes actuariels sur les ajustements 6 (1)
d’expérience
Entrées et (sorties) de périmètre (80) (29)
Écarts de change et autres 19 15
Valeur actualisée de l’obligation en fin d’exercice 368 426
Valeur actualisée de l’obligation en fin d’exercice 243 323
pour les plans préfinancés
Valeur actualisée de l’obligation en fin d’exercice 125 103
pour les plans non préfinancés

Variation de la juste valeur des actifs du régime

En millions d’euros 2015 2014


Juste valeur des actifs du régime en début d’exercice 271 263
Produits d’intérêt 9 10
Écart de mesure des actifs du régime (4) 19
Cotisations des employés 1 1
Cotisations de l’employeur 9 9
Prestations versées sur les fonds d’actifs (9) (14)
Liquidation d’engagements (1) (1)
Entrées et (sorties) de périmètre (63) (32)
Écarts de conversion et autres 17 16
Juste valeur des actifs en fin d’exercice 230 271

Composition du portefeuille d’actifs au 31 décembre


2015 2014
Actions 24 % 24 %
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Obligations 69 % 60 %


Immobilier 2 % 5 %
Monétaire 0 % 1 %
Autres 5 % 10 %

Calcul du passif net comptabilisé

En millions d’euros 2015 2014 2013 2012 2011


Valeur actualisée de l’obligation 368 426 380 376 335
Juste valeur des actifs du régime (230) (271) (263) (257) (234)

Coût des services passés non reconnus –  –  –  –  – 


Passif net comptabilisé 138 155 116 119 101

397
13.  Les avantages du personnel


Variation de la provision / (Actif) au bilan

En millions d’euros 2015 2014


Provision/ actif à l’ouverture 155 116
Charges de l’exercice 17 8
(Gains) et gains actuariels reconnus en capitaux propres (3) 40
Cotisations de l’employeur (9) (9)
Prestations versées par l’employeur (6) (3)
Entrées / Sorties du périmètre (18) 3
Ecarts de conversion et autres 2 – 
Charges (produits) comptabilisés au compte de résultat 138 155

Composantes de la charge de l’exercice

En millions d’euros 2015 2014


Coût des services rendus au cours de l’exercice 11 8
Réductions de droits futurs/ Modifications de régime 5 (2)
Liquidations d’engagements (1) (1)
Coût financier 2 3
Écarts actuariels liées aux autres avantages sociaux –  – 
Charges (produits) comptabilisés en résultat 17 8
(Gains) et pertes actuariels sur les changements (2) 5
d’hypothèses démographiques
(Gains) et pertes actuariels sur les changements (11) 55
d’hypothèses financières
(Gains) et pertes actuariels sur les ajustements d’expérience 6 (1)
Excédent du rendement réel des actifs du régime 4 (19)
Effet de plafonnement des actifs de régime –  – 
Réévaluation du passif net comptabilisée en capitaux (3) 40
propres
Total charges (produits) comptabilisés 14 48

Hypothèses actuarielles utilisées pour déterminer les engagements

2015 2014
Taux d’actualisation : moyenne pondérée 3,26 % 2,80 %
tous pays dont :
–  Zone Euro (*) 2,00 % 1,75 %
–  Royaume-Uni (*) 4,10 % 3,80 %
Taux de revalorisation moyen des rentes 2,95 % 2,75 %
Taux d’augmentation moyen des salaires 2,59 % 2,40 % »

398
» Taux de progression des dépenses de santé
–  Taux initial 3,38 % 3,75 %
–  Taux ultime 2,25 % 2,25 %
–  Année où le taux ultime est atteint 2030 2030
(*) Les taux d’actualisation ont été déterminés à partir des taux de marché pour
des obligations d’entreprises privées de première catégorie (AA) dont la durée est
approximativement équivalente à celle des estimations de paiements futurs des
plans. L’indice de référence utilisé est l’Iboxx Corporate AA.

Pertes et gains d’expérience enregistrés en capitaux propres

En millions d’euros 2015 2014


1. Différence entre les rendements réel et attendu
Montant de (pertes) ou gains (4) 20
Pourcentage sur les actifs du plan à la clôture –  1,77 % 7,22 %
2. Écarts actuariels d’expérience
sur les engagements du régime
Montant de pertes ou (gains) 6 (1)
Pourcentage sur la valeur de l’engagement du régime 1,63 % 0,14 %
à la clôture

Effet de la variation de +/– 1 % du taux d’augmentation des dépenses de santé


sur les régimes de frais de santé
En millions d’euros 2015 2014
Valeur actuelle des avantages accumulés au 31.12 8 4
Effet d’une augmentation de 1 %
–  sur la valeur actuelle des avantages accumulés 33 39
–  sur la charge de l’exercice 1 1
Effet d’une diminution de 1 %
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–  sur la valeur actuelle des avantages accumulés (24) (4)


–  sur la charge de l’exercice –  – 

Sensibilité de l’obligation au 31 décembre 2015 au taux d’actualisation

Augmentation Diminution
de 0,5 % de 0,5 %
Impact sur la valeur actuelle des avantages 28 32
accumulés
Duration moyenne pondérée des engagements 16 ans

Cotisations patronales attendues

En millions d’euros 2015 2014


9 9

399
13.  Les avantages du personnel


Suivi des écarts actuariels directement enregistrés en capitaux propres

En millions d’euros 2015 2014


Gains (pertes) actuariels en début d’exercice (65) (49)
Mouvements de l’exercice

–  sur la valeur de l’obligation 7 (59)


–  sur la valeur des actifs du régime (4) 19
Gains (pertes) actuariels en fin d’exercice (62) (89)
Incidence des impôts différés 22 24
Gains (pertes) actuariels nets d’impôts en fin d’exercice (40) (65)

Paiement fondé sur des actions


Conformément aux principes énoncés en note 3.5, Paiement fondé sur des actions,
les options accordées ont été évaluées à leur juste valeur à la date d’attribution. Selon
les termes définis dans les règlements des plans, les options sont acquises au bout de
deux ans et expirent au dixième anniversaire à partir de la date d’attribution.

Plans d’options d’achat d’actions


Sur autorisation donnée par l’assemblée générale des actionnaires, la gérance
a mis en place au cours des années précédentes et jusqu’en 2006 inclus, au
profit de certains dirigeants et salariés du Groupe, des plans d’options d’achat
d’actions Lagardère SCA. Les caractéristiques des plans en cours au 1er janvier
2011 sont présentées en note 26.2 ci-après.
Le détail concernant ces options ainsi que leur évolution au cours de l’exercice
sont décrits ci-dessous :
Nombre d’options Prix d’exercice
moyen pondéré en €
Options en circulation 4 343 904 55,04
au 31 décembre 2013
Ajustement * 1 036 667 44,14
Annulées (1 754 452) 42,85
Exercées –  – 
Options en circulation 3 626 119 45,21
au 31 décembre 2014
Annulées (1 730 783) 45,69
Exercées –  – 
Options en circulation 1 895 336 44,78
au 31 décembre 2015
Dont exerçables 1 895 336 44,78

* Ajustement du prix et du nombre opéré le 20 juin 2014 afin de préserver les


droits des bénéficiaires suite à la distribution exceptionnelle de 6 € par action
prélevée sur les réserves.

400
Le prix d’exercice moyen après ajustement pour les stock-options en circulation au
31 décembre 2015 est de 44,78 €. Leur durée moyenne restant à courir jusqu’à
maturité est de 0,96 an.

Plans d’attribution d’actions gratuites


Sur les exercices 2012 à 2015, des plans d’attribution d’actions gratuites ont été
mis en place au profit des salariés et des cogérants du Groupe et des membres
du Comité Opérationnel Lagardère Média (COLM), portant sur les quantités
suivantes :
–– plans du 25 juin 2012 : 645 800 actions ;
–– plans du 26 décembre 2013 : 712 950 actions ;
–– plan du 22 décembre 2014 : 306 120 actions […]
–– plan du 1er avril 2015 : 444 440 actions […]
Pour les salariés du Groupe, les bénéficiaires des plans 2012-2014 ces plans ne
comportent aucune condition de performance et les actions attribuées ne seront
définitivement acquises qu’à l’issue d’une période de deux ans sous la condition
que les salariés soient présents dans le Groupe durant cette période. Pour les
bénéficiaires résidents à l’étranger, la remise des actions interviendra à l’issue
d’une période de quatre ans, sous condition de présence de deux ans. […]

Hypothèses de calcul de la juste valeur


Les hypothèses retenues pour les plans entraînant la comptabilisation d’une
charge dans les comptes 2015 et 2014 sont les suivantes :

Actions gratuites
Plan du Plan du Plan du Plan du
01.04.2015 22.12.2014 26.12.2013 25.06.2012
Cours de 27,79 € 21,90 % 26,49 € 20,43 €
l’action
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à la date
d’attribution
Taux de 4,7 % 5,9 % de 4,8 % à de 6,4 % à
dividendes 5,0 % 6,5 %
attendu
Les charges comptabilisées par les sociétés intégrées s’élèvent à 12  M€ pour
l’exercice 2015 et 10 M€ pour l’exercice 2014. […]

401
13.  Les avantages du personnel


Test de connaissances

Pour chacune des 10 questions suivantes, choisissez la bonne réponse (une seule
réponse est possible).

Q1.  La société Iota, qui comprend 100 membres dans son personnel, ayant
chacun droit à 5 jours ouvrables de congés maladie rémunérés par an. Les
congés non utilisés peuvent être reportés sur l’année calendaire suivante.
Les congés maladie sont imputés sur en premier sur les droits acquis au titre
de l’exercice puis sur le solde éventuel reporté de l’exercice précédent. Au
31 décembre N, le crédit moyen reporté est de 2 jours par personne. Sur la base
de son expérience passée et qui devrait se poursuivre, la société Iota estime
qu’en N+1, 92 personnes ne prendront pas plus de 5 jours de congés maladie
rémunérés et que les 8 autres prendront en moyenne 6 jours 1/2 chacune.
Quel est le montant que la société Iota doit comptabiliser en charges à payer
au 31 décembre en nombre de jours ?
a) 12 ;
b) 0 ;
c) 200.

Q2. Nous sommes dans un régime multi-employeurs. C’est un régime par


répartition, c’est-à-dire dans lequel les cotisations sont fixées à un niveau
dont on pense qu’il sera suffisant pour payer les prestations échues au cours
du même exercice et où les prestations futures acquises durant l’exercice
seront financées par les cotisations futures. Dans ce régime, les prestations
dues aux membres du personnel sont déterminées en fonction de la durée de
leur service et dans lequel les entreprises participantes n’ont aucun moyen
réaliste de sortir du régime sans payer une cotisation au titre des prestations
acquises par les membres du personnel jusqu’à leur date de sortie.

S’agit il :
a) d’un régime à cotisations définies ;
b) d’un régime à prestations définies ;
c) d’un régime mixte.

Q3. Monsieur Pi, salarié de la société Iota, est né en N–47. Son salaire actuel
est de 2  500  € par mois. Il est entré dans l’entreprise en N–10 et compte
partir en retraite en N+15. La société Iota s’est engagée à lui verser un
complément de retraite de 10 % de son salaire. La probabilité qu’il a, d’être
présent à l’âge de 62 ans dans l’entreprise est de 75 % (elle était de 74 % »

402
» l’année précédente) et son espérance de vie à 62 ans est de 20 ans. Le taux
d’augmentation des salaires est de 3,5 % par an, celui des retraites de 3 %
et le taux d’actualisation de 3 %. Le taux de charges sociales est de 30 %.

Quelle doit être l’obligation de la société Iota à la clôture de l’exercice N


vis-à-vis de Pi ?
a) 18 000 € ;
b) 21 581,60 € ;
c) 25 163,19 €.

Q4. Dans le montant trouvé en Q3, quel est le montant du coût des services
rendus au titre de l’exercice N ?
a) 2 516,31 € ;
b) 2 818,28 € ;
c) 3 120,25 €.

Q5.  La société Iota a reçu de son fonds de pension pour le paiement des
prestations 500 000 € en N. Elle a versé en N 250 000 €. Les revenus attendus
perçus par le fonds de pension sont de 300 000 €, les plus-values espérées
sur les actifs possédés de 150 000 €.

Il y a lieu de tenir compte de charges administratives du fonds de pension


de 30 000 € et d’un impôt de 33 1/3 %. La juste valeur des actifs du fonds de
pension était de 5 100 000 € au 1er janvier N.

Quel est le rendement net attendu du fonds de pension ?


a) 350 000 ;
b) 280 000 ;
c) 250 000.

Q6. Reprenons les données de Q5. Sachant que le produit généré


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par les  actifs du régime est calculé au taux de 5 %, quel est le montant
correspondant compris dans la réévaluation du passif (ou de l’actif) net au
titre des prestations définies ?
a) 25 000 ;
b) 20 000 ;
c) 30 000.

Q7. La société Kappa comptabilise ses écarts actuariels dans les autres
éléments du résultat global. Les écarts actuariels (charges) non comptabilisés
en fin N–1 sont de 380 000 € ; ils sont de 480 000 € fin N. La valeur actualisée
de l’obligation de la société Iota est de 3 200 000 € fin N–1 et de 3 300 000 €
fin N. La juste valeur des actifs du régime associé est de 2 600 000 € fin N–1
et de 2 700 000 € fin N. »

403
13.  Les avantages du personnel


» En supposant que le montant à comptabiliser au titre des services rendus


soit de 290 000 €, et que le coût financier soit de 128 000 €, quelle est la
charge liée aux avantages du personnel du régime de prestations définies
de la société Kappa pour N ?
a) 314 000 € ;
b) 422 000 € ;
c) 290 000 €.

Q8. En reprenant les données de Q7, quel montant doit être comptabilisé au
passif de la société Kappa ?
a) 100 000 € ;
b) 120 000 € ;
c) 600 000 €.

Q9. La société Iota vient d’attribuer 9 000 options d’actions à ses salariés. La
date d’attribution est le 1er janvier N, la date d’acquisition des droits est le
31 décembre N +2, la date d’exercice est le 31 décembre N +3.
Au 31  décembre N, les options sont évaluées à 50  € l’unité, 52  €
au 31 décembre N +1, 54 € au 31 décembre N + 2 et 56 € au 31 décembre
N + 3.
Tous les employés restent en fonction pendant la période d’option.
Les options seront exercées par les salariés qui participeront
à une augmentation de capital.
Quelle charge doit-être comptabilisée en N +2 ?
a) 174 000 € ;
b) 468 000 € ;
c) 150 000 €.

Q10. En reprenant les données de Q9 et en considérant que les options


fassent l’objet de paiements en trésorerie (bonus). Quelle charge doit être
comptabilisée en N + 2 ?
a) 174 000 € ;
b) 468 000 € ;
c) 150 000 €.
Corrigés et commentaires p. 587.

404
Chapitre 14

Les provisions,
passifs éventuels
et actifs éventuels

L
a notion de passif définie par le cadre conceptuel de l’IASB comme
une « obligation actuelle de l’entité de transférer une ressource
économique à la suite d’événements passés », est essentielle en
comptabilité. Le passif est l’une des cinq composantes des états finan-
ciers (comme l’actif, les capitaux propres, les produits, les charges).
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Le domaine des provisions, passifs éventuels et actifs éventuels, objet


de la norme IAS 37, a l’un de ceux qui ont fait l’objet d’analyses les plus
importantes au cours de ces dernières années. En France par exemple, le
règlement du 6 décembre 2000 du Comité de la règlementation comp-
table CRC) relatif aux passifs qui a introduit de nombreux articles dans
le PCG, a été inspiré par la norme IAS 37.

1. Les provisions, passifs éventuels


et actifs éventuels selon les normes IFRS
La norme IAS 37, approuvée en 1998, doit être appliquée par toutes les
entités pour la comptabilisation des provisions, des passifs éventuels et

405
14.  Les provisions, passifs éventuels et actifs éventuels


des actifs éventuels, à l’exception de ceux résultant de « contrats non


entièrement exécutés », sauf dans le cas où il s’agit d’un contrat défici-
taire, et de ceux couverts par une autre norme, instruments financiers
(IAS 39 ou IFRS 9, voir chapitre 6). Parmi les provisions traitées par une
autre norme citons les contrats de construction (IFRS 15 ou IAS 11 – voir
chapitre 15 § 1.7), l’impôt sur le résultat (voir chapitre 16), les contrats
de location simple (voir chapitre 10 § 1.2), les avantages du personnel
(voir chapitre 13) et certains contrats d’assurance (voir chapitre 20 § 2).

2. Les provisions
La norme définit la provision comme un passif dont l’échéance ou le mon-
tant est incertain. Un passif (définition d’IAS 37 qui sera certainement
revue après approbation du nouveau cadre conceptuel – voir chapitre 2)
est une obligation actuelle (juridique ou implicite) de l’entité résultant
d’événements passés et dont l’extinction devrait se traduire pour l’entité
par une sortie de ressources représentatives d’avantages économiques (ce
qui correspondait à la définition du cadre conceptuel 1989-2010).

Peuvent faire l’objet de provisions :


–– un jugement rendu par un tribunal sans exécution provisoire ;
–– un engagement de reprendre certains articles invendus ;
–– une garantie donnée aux clients de réparer gratuitement des articles vendus,
voire de les reprendre s’ils sont défectueux ;
–– un plan de licenciements annoncé par la direction au comité d’entreprise
avant la clôture de l’exercice ;
–– la décision de changer la structure d’encadrement de la société en supprimant
un niveau hiérarchique et en effectuant des licenciements ;
–– l’obligation de devoir arrêter tous les cinq ans l’activité de l’entreprise durant
15 jours pour remettre en état les sites de production.

2.1. Comptabilisation des provisions


Une provision doit être comptabilisée lorsque :
–– l’entité a une obligation actuelle (juridique ou implicite) résultant
d’un événement passé ;
–– il est probable qu’une sortie de ressources représentatives d’avantages
économiques sera nécessaire pour éteindre l’obligation ;

406
–– le montant de l’obligation peut être estimé de manière fiable.
Si l’ensemble des conditions ne sont pas réunies, aucune provision
ne doit être comptabilisée.

La société Lambda, travaillant dans le secteur pétrolier, est source de pollution


et opère dans un pays où il n’existe aucune législation de protection de l’envi-
ronnement. Toutefois, l’entité affiche très largement une politique de préserva-
tion de l’environnement selon laquelle elle s’engage à nettoyer tout ce qu’elle a
pollué. L’entreprise a de tout temps honoré cette politique affichée. La société
Lambda doit constater une provision car :
–– la pollution des terrains lui crée une obligation actuelle résultant d’un fait
générateur d’obligation  : le fait générateur est la pollution des terrains qui
crée une obligation implicite car la pratique de l’entreprise a créé chez les tiers
concernés une attente fondée qu’elle procèdera à une dépollution ;
–– la sortie de ressources représentatives d’avantages économiques pour éteindre
l’obligation est probable ;
–– le montant des coûts de dépollution peut être estimé de façon fiable.
Si le montant de ces coûts de dépollution est estimé à 100 000 €, on passera
l’écriture suivante :
31.12.N
6815 Dotations aux provisions pour risques 100 000
et charges d’exploitation
151 Provisions pour risques 100 000
Provisions pour dépollution

2.2. Réflexion sur la notion d’obligation actuelle


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Dans de rares cas, l’existence d’une obligation actuelle n’apparaît pas


clairement. Dans ces cas, un événement passé est considéré créer une
obligation actuelle si, compte tenu de toutes les indications disponibles,
il est plus probable qu’improbable (c’est-à-dire supérieure à 50 %) que
cette obligation existe à la date de clôture.

Dans le cas présenté ci-dessus (au § 2.1), l’obligation n’a pas un caractère légal
et obligatoire, mais comme l’usage est pour l’entreprise Lambda de procéder à
la dépollution des sites, il y a obligation actuelle.

407
14.  Les provisions, passifs éventuels et actifs éventuels


2.3. Évaluation des provisions


Le montant comptabilisé en provision doit être la meilleure estimation
de la dépense nécessaire à l’extinction de l’obligation actuelle à la date
de clôture. Les risques et incertitudes qui affectent inévitablement de
nombreux événements et circonstances doivent être pris en compte
pour parvenir à la meilleure estimation d’une provision.

La société Lambda vend des machines X au prix unitaire de 2 000 €. Les g


­ aranties
accordées aux clients sur ces machines le sont pour une durée de 3 ans. Compte
tenu de l’expérience passée, on peut estimer que les dépenses de réparation des
machines vendues seront de 70 000 € sur les 3 ans et que du fait de l’impor-
tance du coût de la réparation entraîné par certaines pannes, l’entreprise aura à
remplacer 5 % du parc des machines. La probabilité de défaillance est de 50 %
la première année, de 30 % la seconde année et de 20 % la troisième année.
Le nombre de machines vendues en N est de 500.
Globalement, sur 3 ans, les dépenses seront de 70 000 + 500 × 2 000 × 5 %
= 120 000 €.
À la fin de l’année N et en supposant que les ventes ont été bien réparties sur
l’exercice, il reste à courir deux ans et demi pour les machines vendues en N. La
provision pour garantie à comptabiliser le 31 décembre N sera donc de 120 000
– 120 000 × 50 % × 6/12 = 90 000 €.

Lorsque l’effet de la valeur temps de l’argent est significatif, le mon-


tant de la provision doit être la valeur actualisée des dépenses attendues
que l’on pense nécessaires pour éteindre l’obligation.
Le taux d’actualisation doit être un taux avant impôt reflétant les
appréciations actuelles par le marché de la valeur temps de l’argent et
des risques spécifiques à ce passif.
La provision doit être évaluée avant impôt, les incidences fiscales
étant traitées par la norme IAS 12 (voir chapitre 16).

Supposons que la société Epsilon travaillant dans le secteur du nucléaire estime


que le coût du démantèlement d’un site soit de 300 millions d’€, sur la base de
la technologie existante, à prix courants. Si l’on considère que le démantèle-
ment aura lieu dans cinquante ans et que le taux de la valeur temps soit de 2 %
(taux d’intérêt réel, en dehors du taux d’intérêt couvrant l’inflation), la provision
pour être réduite à 300 × 1,02–50 = 111,46 millions d’euros.

408
Les événements futurs pouvant avoir un effet sur le montant néces-
saire à l’extinction d’une obligation doivent être traduits dans le mon-
tant de la provision lorsqu’il existe des indications objectives indiquant
que ces événements se produiront.

Dans l’exemple donné ci-dessus (§ 2.1), le coût de dépollution d’un site de pro-
duction pétrolière par la société Lambda sera certainement diminué par l’effet
de progrès technologiques futurs. Il est possible de tenir compte de ces effets, si
on a des indices suffisants sur l’évaluation de la provision.

Par contre, les profits résultant de la sortie attendue d’actifs ne


doivent pas être pris en compte dans l’évaluation d’une provision.

Dans le cadre de la remise en état de sites pollués, la plus-value sur la vente des
terrains ne pourra pas être déduite de la provision. Cette plus-value sera consta-
tée au moment effectif de la vente.

2.4. Remboursements
Lorsqu’il est attendu que tout ou partie de la dépense nécessaire à
l’extinction d’une provision sera remboursée par une autre partie, le
remboursement doit être comptabilisé si, et seulement si, l’entité a la
quasi-certitude de recevoir ce remboursement si elle éteint son obli-
gation. Le remboursement doit être traité comme un actif distinct. Le
montant comptabilisé au titre du remboursement ne doit pas être supé-
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rieur au montant de la provision.


Dans le résultat, la charge correspondant à une provision peut être
présenté nette du montant comptabilisé au titre d’un remboursement.

Un incendie vient d’avoir lieu dans la société Delta. Les dégâts sont évalués
à 150  000  €, mais la compagnie d’assurance d’incendie couvrira un montant
évalué à 120  000  €. La société ne comptabilisera une provision que pour la
différence, soit 30 000 €.

409
14.  Les provisions, passifs éventuels et actifs éventuels


2.5. Changements affectant les provisions


Les provisions doivent être revues à chaque date de clôture et ajus-
tées pour refléter la meilleure estimation à cette date. Si une sortie de
ressources représentatives d’avantages économiques nécessaires pour
étendre l’obligation n’est plus probable, la provision doit être reprise.

La société Delta a garanti en N–1 les emprunts bancaires de sa filiale Gamma.


Compte tenu des difficultés de cette filiale mise en redressement judiciaire en
N, elle a constitué une provision pour garantie de 100 000 €, montant estimé
de l’obligation de la société Delta au 31 décembre N. Si, en N+1, la situation
de la société Gamma s’améliore, la provision pourra être réduite, voire reprise
en totalité.

2.6. Utilisation des provisions


Une provision ne doit être utilisée que pour les dépenses pour lesquelles
elle a été comptabilisée à l’origine. Le fait d’imputer des dépenses sur
une provision comptabilisée à l’origine sur une autre dépense masque-
rait l’effet de deux événements différents.

2.7. Pertes opérationnelles futures et contrats


déficitaires
Des provisions ne doivent pas être comptabilisées au titre de pertes opé-
rationnelles futures. Les pertes opérationnelles futures ne correspondent
pas à des passifs résultant d’obligations actuelles liées à des événements
passés (voir ci-dessus définition de la notion de passif § 2).

La société Lambda a pris la décision dans son conseil d’administration du


20 décembre N de lancer en N + 1 une importante campagne de publicité. La
charge de publicité n’est pas « provisionnable », car son produit intéresse des
exercices futurs et elle n’a pas été engagée avant la fin de l’exercice.

Si une entité a un contrat déficitaire, l’obligation actuelle résultant


du contrat doit être comptabilisée et évaluée comme une provision (voir
chapitre 15, § 1.7).

410
La société Upsilon (exemple analysé également chapitre 15, § 1.7) a lancé en
juillet N un chantier de travaux qui doit se terminer en N+1. Le produit attendu
de ce chantier est estimé à 270 000 €.
Au 31 décembre N les charges engagées (ou restant à engager) sur ce chantier
peuvent être estimées comme suit :
N : 120 000 €
N+1 : 180 000 €
Comme la charge totale est estimée à 300 000 €, le contrat est déficitaire et la
perte globale attendue est de 300 000 – 270 000 = 30 000 €.
Le degré d’avancement étant de 40 %, (120 000/300 000) le chiffre d’affaires
à constater correspondant est donc de 270  000 × 40 % =  108  000  € ce qui
permettra de dégager une marge négative de 120 000 – 108 000 = 12 000 €.
La perte constatée ne correspond pas à la perte totale attendue. Il faut donc
comptabiliser une perte à terminaison de 30  000 – 12  000 =  18  000  € pour
laquelle on passera l’écriture suivante.

31.12.N
6815 Dotations aux provisions d’exploitation 18 000
1518 Autres provisions pour risques 18 000
Provision pour perte « à terminaison »

2.8. Cas d’une restructuration


Une restructuration est un programme planifié et contrôlé par la direc-
tion, qui modifie de façon significative :
–– soit le champ d’activité d’une entité (vente ou arrêt d’une branche
d’activité, fermeture de sites ou délocalisation d’activités) ;
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–– soit la manière dont cette activité est gérée (changements dans la


structure d’une direction, réorganisation fondamentale).
Une obligation implicite de restructurer existe uniquement si une
entité :
a)  a un plan formalisé et détaillé de restructuration précisant au
moins :
–– l’activité ou la partie d’activité concernée ;
–– les principaux sites affectés ;
–– la localisation, la fonction et le nombre approximatif de membres du
personnel qui seront indemnisés au titre de la fin de leur contrat de
travail ;

411
14.  Les provisions, passifs éventuels et actifs éventuels


–– les dépenses engagées ;


–– la date à laquelle le plan sera mis en œuvre ;
b) a créé, chez les personnes concernées, une attente fondée qu’elle
mette en œuvre la restructuration soit en commençant à exécuter le
plan soit en leur annonçant ses principales caractéristiques.

Le 12 décembre N, le conseil d’administration de la société Bêta a décidé de


fermer une division fabriquant un produit particulier. Le 20  décembre N, un
plan détaillé de fermeture de la division a été accepté par le conseil ; des lettres
ont été envoyées au clients pour les avertir de chercher une autre source d’ap-
provisionnement et des avis de fin de contrat de travail ont été adressé au
personnel de la division. La communication de la décision aux clients et aux
membres du personnel crée une obligation implicite à compter de la date de
notification.

Il n’existe aucune obligation pour la vente d’une activité tant que


l’entreprise n’est pas engagée à vendre, c’est-à-dire par un accord de
vente irrévocable.
Une provision pour restructuration ne doit inclure que les dépenses
liées à la restructuration, c’est-à-dire les dépenses qui sont à la fois :
–– nécessairement entraînées par la restructuration ;
–– qui ne sont pas liées aux activités poursuivies par l’entité.

La société Delta a décidé d’arrêter une branche d’activité.


Le coût de l’arrêt de cette branche est estimé ainsi :
–– coûts des licenciements : 130 000 €
–– coût de reconversion du personnel conservé : 15 000 €
–– aménagement des réseaux de distribution : 8 000 €
–– déménagements de matériels réutilisables : 20 000 €
–– abandon de matériels qui seront cédés pour 10 000 € :
valeur comptable : 40 000 €
La provision ne doit couvrir que le coût des licenciements et, indirectement,
sous forme de dépréciation du matériel, celui de l’abandon de matériel :
–– coûts des licenciements : 130 000 €
–– abandon de matériels : 40 000 – 10 000 = 30 000 €
160 000 €

412
Les coûts de reconversion, d’aménagements des réseaux de distri-
bution et de déménagements de matériels liés à la conduite future de
l’activité ne constituent pas des passifs au titre de la restructuration. Ces
dépenses sont comptabilisées sur la même base que si elles se produisent
indépendamment de toute restructuration.

2.9. Informations à fournir
Pour chaque catégorie de provision, l’entité doit fournir une informa-
tion sur :
–– la valeur comptable à l’ouverture et à la clôture de l’exercice ;
–– les provisions supplémentaires constituées au cours de l’exercice, y
compris l’augmentation des provisions existantes ;
–– les montants non utilisés (c’est à dire encourus et imputés sur la pro-
vision) au cours de l’exercice ;
–– les montants non utilisés repris au cours de l’exercice ;
–– l’augmentation au cours de l’exercice du montant actualisé résultant
de l’écoulement du temps et de l’effet de toute modification de taux
d’actualisation.
L’information comparative n’est pas imposée.
Pour chaque catégorie de provisions, l’entité doit fournir :
–– une brève description de la nature de l’obligation et de l’échéance
attendue des sorties d’avantages économiques en résultant ;
–– une indication des incertitudes relatives au montant ou à l’échéance
de ces sorties. Si cela est nécessaire à la fourniture d’une information
adéquate, l’entité doit fournir une information sur les principales
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hypothèses retenues concernant les événements futurs ;


–– le montant de tout remboursement attendu, en indiquant le mon-
tant de tout actif qui a été comptabilisé pour ce remboursement
attendu.
Dans des cas extrêmement rares, l’indication de tout ou partie des
informations imposées ci-dessus peut causer un préjudice sérieux à l’en-
tité dans un litige l’opposant à des tiers sur le sujet faisant l’objet de la
provision. Dans ce cas l’entité n’a pas à fournir ces informations, mais
elle doit indiquer la nature générale du litige, le fait que ces informa-
tions n’ont pas été fournies, ainsi que la raison pour laquelle elles ne
l’ont pas été.

413
14.  Les provisions, passifs éventuels et actifs éventuels


3. Les passifs éventuels


Un passif éventuel est :
–– une obligation potentielle résultant d’événements passés et dont
l’existence ne sera confirmée que par la survenance (ou non) d’un
ou plusieurs événements futurs incertains qui ne sont pas totalement
sous le contrôle de l’entité ;
–– une obligation actuelle résultant d’événements passés mais qui n’est
pas comptabilisée car il n’est pas probable qu’une sortie de ressources
représentatives d’avantages économiques sera nécessaire pour éteindre
l’obligation ou le montant de l’obligation ne pourra être évalué avec
une fiabilité suffisante.

• Caution accordée à une filiale en garantie d’un emprunt.


• Intérêts restant à courir sur emprunts divers.
• Commande ferme d’un matériel.

3.1. Comptabilisation des passifs éventuels


Une entité ne doit pas comptabiliser un passif éventuel. Un passif éven-
tuel donne lieu à une information en annexe, à moins que la probabilité
de sortie de ressources économiques soit faible.

3.2. Informations à fournir
L’entité doit fournir, pour chaque catégorie de passif éventuel à la date
de clôture, une brève description de la nature de ce passif éventuel et,
dans la mesure du possible :
–– une estimation de son effet financier ;
–– une indication des incertitudes relatives au montant ou à l’échéance
de toute sortie ;
–– la possibilité de tout remboursement.
Lorsqu’il n’est possible de fournir une quelconque information
imposée ci-dessus, ce fait doit être signalé.
Il faut voir aussi qu’IAS 1 impose de fournir des informations sur
les principales hypothèses concernant les sources d’avenir et les autres
principales sources d’incertitude relatives aux estimations à la date du
bilan qui présentent un risque important d’entraîner un ajustement

414
significatif de la valeur comptable des actifs et des passifs au cours de la
période suivante. Ces informations doivent comprendre la nature des
actifs et des passifs et leur valeur comptable. Doivent être précisées la
sensibilité aux méthodes utilisées, les hypothèses et estimations sur les-
quelles repose le calcul de ces actifs et passifs, la résolution attendue,
la gamme des issues raisonnablement possibles et une explication des
modifications apportées aux anciennes hypothèses.

Le Groupe Renault (http://www.renault.com/fr/) présente dans ses comptes


consolidés 2015 (document de référence p. 340-341), une note 28 dont l’intro-
duction et le § A sont ainsi formulées :
NOTE 28 – ENGAGEMENTS HORS-BILAN, ACTIFS ET PASSIFS ÉVENTUELS
Renault, dans le cadre de ses activités, est amené à prendre un certain nombre
d’engagements. Lorsqu’ils répondent à la définition d’un passif, ils font l’objet
de provisions (engagements liés aux retraites et autres avantages accordés au
personnel, litiges, etc.). Les autres engagements constituant des engagements
hors-bilan ou des passifs éventuels sont listés ci-après (note 28-A).
Par ailleurs, Renault est également amené à recevoir des engagements de la part
de sa clientèle (cautions, hypothèques, etc.) ou encore à bénéficier de lignes de
crédit auprès des établissements de crédit (note 28-B).

A – Hors-bilan – Engagements donnés et passifs éventuels


A1 – Opérations courantes
Le Groupe s’est engagé pour les montants suivants :

31 décembre 31 décembre
En millions d’euros
2015 2014
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Avals, cautions et garanties 214 214


Engagements de financement en faveur 1 984 1 675
de la clientèle (1)
Commandes fermes d’investissements 568 518
Engagements de location 247 310
Actifs nantis, gagés ou hypothéqués 70 127
et autres engagements (2)

(1) Les engagements en faveur de la clientèle donnés par le financement des ventes
donnent lieu à un décaissement maximum de liquidité de ce montant dans les
13 mois suivants la date de clôture pour un montant maximum de 1 881 millions
d’euros au 31 décembre 2015.
(2) Les actifs nantis, gagés ou hypothéqués correspondent principalement à des
actifs de Renault Samsung Motors gagés en garantie du remboursement de passifs
financiers, depuis l’acquisition par Renault en 2000.

415
14.  Les provisions, passifs éventuels et actifs éventuels


Les engagements de location donnés comprennent les loyers provenant de baux


irrévocables. Ils s’analysent de la manière suivante :

En millions d’euros 31 décembre 2015 31 décembre 2014


Moins d’un an 42 33
Entre 1 et 5 ans 149 172
Plus de 5 ans 56 105
Total 247 310
A2 – Opérations spécifiques
Sont analysées les opérations spécifiques relatives aux véhicules hors d’usage
les opérations de cessions de filiales ou d’activités, des options de vente, des
contrôles fiscaux éventuels et des enquêtes de concurrence dans les pays où les
sociétés du groupe sont implantée.

Les dispositions relatives aux informations pouvant causer un préju-


dice sérieux à l’entité dans un litige l’opposant à des tiers évoqué ci-des-
sus pour les provisions (§ 2.9) s’applique aux passifs éventuels.

4. Les actifs éventuels


Un actif éventuel est un actif potentiel résultant d’événements passés et
dont l’existence ne sera confirmée que par la survenance (ou non) d’un
ou plusieurs événements futurs incertains qui ne sont pas totalement
sous le contrôle de l’entité.

4.1. Comptabilisation des actifs éventuels


Une entité ne doit pas comptabiliser un actif éventuel. Un actif éventuel
donne lieu à une information en annexe, lorsque la probabilité qu’une
entrée d’avantages économiques est probable.

4.2. Informations à fournir
L’entité doit fournir une brève description de la nature des actifs éven-
tuels à la date de clôture et dans la mesure du possible, une estimation
de leur effet financier évalués selon les principes énoncés pour les pro-
visions.
Dans les informations fournies, il est important d’éviter de donner
des indications trompeuses sur la probabilité de survenance d’un pro-
duit.

416
Lorsqu’il n’est possible de fournir une quelconque information
imposées ci-dessus, ce fait doit être signalé.

Est présenté ci-dessous le § B de la note 28 que le Groupe Renault a présenté


dans ses comptes consolidés 2015. L’introduction et le §  A ont été présentés
ci-dessus § 3.2.

B – Hors-bilan – Engagements reçus et actifs éventuels

31 décembre 31 décembre
En millions d’euros
2015 2014
Avals, cautions et garanties 2 039 2 102
Actifs nantis, gagés ou hypothéqués (1) 2 672 2 631
Engagements de reprise (2) 1 656 1 371
Autres engagements 4 5

(1) Dans le cadre de son activité de financement de ventes de véhicules neufs


ou d’occasion, le financement des ventes reçoit de sa clientèle des garanties. Le
montant des garanties reçues de la clientèle s’élève à 2 397 millions d’euros à fin
décembre 2015 (2 505 millions fin décembre 2014).
(2) Il s’agit des engagements reçus par le financement des ventes pour la reprise par
un tiers, à la fin des contrats, des véhicules donnés en location.

Les engagements hors-bilan reçus concernant des lignes de crédit ouvertes


confirmées sont présentés en note 23-A.

Les dispositions relatives aux informations pouvant causer un pré-


judice sérieux à l’entité dans un litige l’opposant à des tiers évoqué ci-
dessus pour les provisions (§ 2.9, dernier alinéa), s’applique aux actifs
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éventuels.

La société Alpha bénéficie sur un matériel acquis d’une garantie. Elle détient
donc un droit inconditionnel que son matériel soit réparé ou remplacé pendant
la période de garantie et doit comptabiliser un actif incorporel à ce titre. Le fait
qu’elle puisse considérer qu’il n’y aura pas d’entrée probable de ressource (c’est-
à-dire que son matériel n’aura pas besoin de réparation) n’aura pas d’incidence
sur la décision de comptabilisation de cet actif mais sur son évaluation.

417
14.  Les provisions, passifs éventuels et actifs éventuels


Test de connaissances

Pour chacune des 10 questions suivantes, choisissez la bonne réponse (une seule
réponse est possible).

Q1. Au moment de la vente, un fabricant donne des garanties aux acheteurs


de son produit. Ce fabricant s’engage à réparer ou à remplacer le produit.
Ce fabricant doit-il :
a) constater un actif éventuel ;
b) constater un passif éventuel ;
c) constater une provision.

Q2. Le 12 décembre N, le Conseil d’administration d’une entreprise a décidé


de fermer une division. Avant la date de clôture (31 décembre N), la décision
n’a pas été communiquée aux personnes concernées et aucune mesure n’a
été prise en vue de sa mise en œuvre. Faut il :
a) constater un actif éventuel ;
b) constater un passif éventuel ;
c) constater une provision.

Q3. Comment définissez vous le mieux une obligation implicite ?


a) une obligation qui découle d’un contrat ;
b) une obligation qui découle de l’action d’une entreprise qui a indiqué aux tiers,
par ses pratiques passées, qu’elle assumera certaines responsabilités ;
c) une obligation qui découle de dispositions légales ou réglementaires.

Q4. Quelle charge ne peut pas faire l’objet d’une provision ?


a) une perte sur un contrat en cours dès qu’elle devient probable ;
b) les coûts de restructuration résultant d’une obligation de l’entité vis-à-
vis de tiers, ayant pour origine la décision prise par l’organe compétent,
matérialisée avant la date de clôture par l’annonce de cette décision aux
tiers concernés, et à condition que l’entité n’attende plus de contrepartie
de ceux-ci ;
c) les pertes d’exploitation futures.

Q5. Dans quel cas n’est-il pas possible de constater une provision ?


a) une entreprise souhaite se couvrir contre des risques industriels particuliers
(explosion, pollution, attentats liés à son activité). Les compagnies d’assurance
ne souhaitent pas couvrir ce risque ;
b) à la clôture de l’exercice N, une vérification fiscale est en cours mais non
terminée ;
»
418
» c) une entreprise s’est engagée contractuellement à reprendre les invendus des
distributeurs qui écoulent ses produits. Sur la base de son expérience passée, en
moyenne 2 % des produits vendus aux distributeurs sont retournés à l’issue de la
période contractuellement définie.

Q6. Dans quel cas n’est-il pas possible de constater une provision ?


a) un fabricant vend des produits sous garantie (1 an de garantie légale). Il résulte
de son expérience que la garantie est mise en jeu dans l’année suivant la vente
dans 2 % des cas ;
b) une nouvelle loi publiée en N–2 impose à l’entreprise de s’équiper de filtres de fumée
au plus tard le 30 juin N. Au 31 décembre N, l’entreprise qui a décidé d’adapter le
matériel non conforme ne l’a pas toujours fait mais continue de l’utiliser ;
c) un four a un revêtement intérieur qui doit être remplacé tous les cinq ans pour des
raisons techniques. À la date de clôture, le revêtement est utilisé depuis trois ans.

Q7. La société Alpha a décidé d’arrêter une branche d’activité.


Le coût de l’arrêt de cette branche est estimé ainsi :
–– coûts des licenciements : 100 000 €
–– coûts de déménagements de matériels qui seront vendus : 12 000 €
–– coûts de déménagements de matériels qui seront réutilisés : 20 000 €
–– coût de reconversion du personnel conservé : 14 000 €
–– loyer restant à courir après l’arrêt de l’activité
jusqu’à l’échéance du contrat : 13 000 €
–– aménagement des réseaux de distribution : 7 000 €
–– indemnités de rupture de contrats versées aux fournisseurs : 15 000 €
–– coût de maintien du personnel après l’arrêt de l’activité
jusqu’à sa fermeture : 16 000 €
–– pertes opérationnelles futures identifiables : 8 000 €
Pour quel montant peut être constituée une provision (norme IFRS) ?
a) 205 000 € ;
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b) 156 000 € ;
c) 170 000 €.

Q8. La société Alpha a conclu le 1er juin N un contrat à long terme avec la


société Delta pour une valeur de 80 000 €. En N, 54 000 € de dépenses ont
été engagées et ont été constatées en charges. Il est prévu que les dépenses
à engager en N+1 seront de 36 000 €.
Quelle écriture de provision la société Alpha doit-elle comptabiliser au
31 décembre N ?
a)
31.12.N
6815 Dotations aux provisions d’exploitation 4 000
151 Provisions pour risques 4 000
»
419
14.  Les provisions, passifs éventuels et actifs éventuels


» b) 31.12.N
6815 Dotations aux provisions d’exploitation 10 000
151 Provisions pour risques 10 000

c)
31.12.N
335 Travaux en cours 54 000
71335 Production stockée – Variation de stock 54 000
production stockée

6817 Dotations aux dépréciations de l’actif 6 000


circulant
3935 Dépréciation des travaux en cours 6 000

Q9.  La société Upsilon vient de vendre sous forme d’appartements


un lotissement d’une valeur de 80  millions d’€, pour lequel elle accorde
une garantie décennale en cas de vice grave. La probabilité de sinistre est
évaluée à 1 %, la survenance de chaque sinistre étant la même sur chaque
année. Le taux d’actualisation est de 3 %.
Quel montant de provision doit-elle constituer pour faire face à cette obligation ?
a) 800 000 € ;
b) 682 416 € ;
c) 595 275 €.

Q10.  Dans quel cas faut-il constater un passif éventuel et fournir une
information correspondante ?
a) il existe une obligation actuelle qui probablement impose une sortie de res-
sources ;
b) il existe une obligation potentielle ou une obligation actuelle qui peut impo-
ser, mais probablement n’imposera pas une sortie de ressources ;
c) il existe une obligation potentielle ou une obligation actuelle pour laquelle la
probabilité d’une sortie de ressources est faible.
Corrigés et commentaires p. 590.

420
Chapitre 15

Les autres produits


et charges

D
ans ce chapitre, nous examinerons la manière dont les produits
et les charges sont analysés. Dans le référentiel IASB, s’il n’existe
pas de normes spécifiques relatives aux charges et aux produits,
certaines normes telles les normes IAS 10, IAS 11, IAS 18, IAS 19 (étudiée
au chapitre 13) IAS 20, IAS 23, IAS 36 (étudiée au chapitre 12) et IAS 37
(étudiée au chapitre 14) traitent de ces thèmes.
Le plan de ce chapitre sera ordonné autour des thèmes relatifs aux
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produits et aux charges (à l’exception des avantages au personnel, des


dépréciations d’actifs et des provisions, déjà étudiés) analysés par les
normes de l’IASB.
Seront analysés les produits tirés de contrats avec les clients, la
comptabilisation des subventions publiques, les coûts d’emprunts et les
événements postérieurs à la clôture de l’exercice.

421
15.  Les autres produits et charges


1. Les produits tirés de contrats


avec les clients
1.1. Les produits tirés de contrats avec les clients
selon les normes IFRS
La norme IFRS 15 « Produits des activités ordinaires tirés de contrats
conclus avec les clients » (Revenue from contracts with costumers)1 publiée
en mai 2014, qui devait s’appliquer dans un premier temps au 1er janvier
2017, est applicable, à la demande des parties prenantes, au 1er janvier
2018, une anticipation étant autorisée. Cette norme, promulguée en
même temps que la norme correspondante du FASB (Topic 606), avec
laquelle il y a quand même quelques différences, remplace les normes
IAS 18 « Produits des activités ordinaires », publiée en 1982 et révisée en
1993, et IAS 11 « Contrats de construction », publiée en 1977 et révisée
en 1993, et est plus développée que celles-ci. Elle remplace également
les interprétations SIC 31, IFRIC 13, IFRIC 15 et IFRIC 18.
La norme IFRS 15 comblera certaines défaillances des normes IAS 18
et IAS 11 existantes tandis que la norme américaine équivalente à IFRS
15 se substituera à un ensemble de dispositions détaillées souffrant par-
fois d’hétérogénéité. Il est à noter cependant2 que la norme IFRS 15 se
concentrant sur l’énoncé de principes généraux, n’évitera pas des déve-
loppements interprétatifs propres à certains secteurs.
Nous analyserons les règles relatives aux produits des activités ordi-
naires des contrats conclus avec les clients3 selon la norme IFRS 15
(en indiquant notamment quels sont ses divergences par rapport aux
normes anciennes IAS 18 et IAS 11 qu’elle est appelée à remplacer).

1  Deux termes anglais synonymes « Revenue » et « Income », traduits en français par le seuil mot « Pro-
duits » ont des significations un peu différentes. « Income » représente des produits au sens large, par
opposition aux charges alors que « Revenue » correspond à des produits bien spécifiés, traduits souvent
par « produits des activités ordinaires », comme le faisait la norme IAS 18 (ce qui peut expliquer qu’IFRS
15 est aussi dénommée en français par le règlement européen 2016/1905 du 22 septembre 2016 « Pro-
duits des activités ordinaires tirés de contrats conclus avec les clients ». IFRS 15 est aussi appelée « norme
sur le chiffre d’affaires » par un certain nombre d’auteurs (mais ce n’est pas sa définition littérale). Les
produits « Revenue » sont définis par IFRS 15 comme des « produits générés dans le cours des activités
ordinaires de l’entité » alors que les produits « Income » sont définis par le cadre conceptuel révisé comme
« les produits représentent les augmentations d’actifs ou les diminutions de passifs entraînant une aug-
mentation des capitaux propres, autres que celles relatives aux contributions des détenteurs d’actions ».
2  Benoît Lebrun, La norme IAS 15 sur les produits, aperçu, Revue française de comptabilité n° 487, juillet
août 2014, p. 3
3  Le client y est défini par IFRS 15 comme partie qui a conclu un contrat avec une entité pour obtenir
des biens ou des services provenant des activités ordinaires de l’entité en échange d’une contrepartie.

422
La norme IFRS  15 s’applique à tous les contrats conclus avec des
clients pour lesquels des biens et/ ou des services sont fournis dans le
cadre habituel des affaires de l’entreprise en échange d’une contrepar-
tie, à l’exception des contrats de location, des contrats d’assurance, des
contrats portant sur des instruments financiers et des échanges non
monétaires effectués entre entités appartenant à la même branche d’ac-
tivité (par exemple : échange de cargaisons de pétroles entre deux com-
pagnies).
La norme IFRS 5 prévoit une approche en cinq étapes pour compta-
biliser un contrat avec un client :
–– Étape 1 : identifier le contrat conclu avec le client ;
–– Étape 2 : identifier les différentes obligations de prestation prévues au
contrat ;
–– Étape 3 : déterminer le prix de transaction ;
–– Étape 4  : répartir le prix de transaction entre les différentes obliga-
tions de prestation prévues au contrat ;
–– Étape 5  : comptabiliser des produits des activités ordinaires lorsque
l’entité a rempli (ou à mesure qu’elle remplit) une obligation de pres-
tation.

Remarque
Dans la norme IAS 18 « Produits des activités ordinaires », publiée en 1982,
les produits des activités ordinaires y sont définis comme les entrées brutes
d’avantages économiques au cours de l’exercice dans le cadre des activités
ordinaires lorsque ces entrées conduisent à des augmentations des capitaux
propres autres que les augmentations relatives aux contributions des participants
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aux capitaux propres.


Les produits des activités ordinaires doivent être évalués à la juste valeur de la
contrepartie reçue ou à recevoir. Toutefois, lorsque l’entrée de trésorerie ou
d’équivalent de trésorerie est différée, la juste valeur de la contrepartie peut être
inférieure au montant nominal de la trésorerie reçu ou à recevoir.
Les produits des activités ordinaires provenant de la vente de biens doivent être
comptabilisés lorsque l’ensemble des conditions suivantes ont été satisfaites :
–– l’entité a transféré à l’acheteur les risques et avantages importants inhérents
à la propriété des biens ;
–– l’entité a cessé d’être impliquée dans la gestion, telle qu’elle incombe norma-
lement au propriétaire, et dans le contrôle effectif des biens cédés ;
–– le montant des produits des activités ordinaires peut être évalué de façon
fiable ;

423
15.  Les autres produits et charges


–– il est probable que des avantages économiques associés à la transaction iront


à l’entité ;
–– les coûts encourus ou à encourir concernant la transaction peuvent être éva-
lués de façon fiable.
Le produit associé à une prestation de services doit être comptabilisé en fonction
du degré d’avancement de la transaction à la date de clôture.
Les intérêts doivent être comptabilisés conformément à la méthode du taux
d’intérêt effectif (voir chapitre 6, § ; 6.2) ;
Les redevances doivent être comptabilisées au fur et à mesure qu’elles sont
acquises, conformément à la substance de l’accord concerné ;
Les dividendes doivent être comptabilisés lorsque le droit de l’actionnaire
à percevoir le paiement est établi.
Les produits des activités ordinaires de certains contrats de prestations
de services, comme les contrats d’ingénierie ou d’architecture sont traités par
une norme spécifique IAS 11 « Contrats de construction ».
Un contrat de construction est un contrat spécifiquement négocié pour
la construction d’un actif ou d’un ensemble d’actifs qui sont étroitement liés ou
interdépendants en termes de conception, de technologie et de fonction, ou de
finalité ou d’utilisation.
La norme IAS 11 distingue deux catégories de contrats de construction  :
les contrats à forfait qui sont des contrats dans lequel l’entité accepte un prix
fixe pour le contrat (ou un taux fixe par unité de production), soumis dans
certains cas à des clauses de révision de prix et les contrats en régie qui sont
des contrats dans lequel l’entrepreneur est remboursé des coûts autorisés ou
autrement définis, plus un pourcentage de ces coûts ou une rémunération fixe.
Lorsque le résultat d’un contrat de construction peut être estimé de façon fiable,
les produits et les coûts du contrat doivent être comptabilisés respectivement
en produits et en charges en fonction du degré d’avancement de l’activité du
contrat à la date de clôture. Lorsqu’il est probable que le total des coûts sera
supérieur au total des produits, la perte attendue doit être immédiatement
comptabilisée en charges.
Les normes IAS 18 et IAS 11 moins développées que la nouvelle norme IFRS 15
seront applicables jusqu’à la fin de 2017. n

1.2. Identification du contrat
Dans un premier temps, l’entité doit identifier le contrat conclu avec
le client. Elle doit appliquer les dispositions proposées concernant les
produits des activités ordinaires à chaque contrat conclu avec un client,
à moins que certaines conditions spécifiées permettant le regroupement
de contrats ne soient remplies.

424
1.2.1. Définition de la notion de contrat
Le contrat y est défini par la norme comme un accord entre deux parties
ou plus qui crée des droits et obligations exécutoires. La norme précise
que la caractère exécutoire est fixé par le droit.

1.2.2. Conditions d’existence du contrat


Un contrat peut être écrit, verbal, ou implicite de par les pratiques com-
merciales habituelles de l’entité.
Un contrat n’existe que si les conditions suivantes sont réunies :
–– les parties au contrat ont approuvé le contrat (par écrit ou oralement,
conformément aux pratiques commerciales) et se sont engagées à
remplir leurs obligations respectives ;
–– l’entité peut identifier les droits de chacune des parties en ce qui
concerne les biens ou services visés par le contrat ;
–– l’entité peut identifier les conditions de paiement prévues pour les
biens ou services à fournir.
–– le contrat a une substance commerciale (c’est-à-dire qu’on s’attend à
ce qu’il cause une variation des flux de trésorerie futurs de l’entité) ;
–– il est probable que l’entité percevra la contrepartie à laquelle elle a
droit en échange des biens ou des services qui seront transférés au
client.
Ces critères doivent être testés à la signature du contrat.
Un contrat n’existe pas si chacune des parties a le droit de résilier un
contrat entièrement non exécuté (en cas de non transfert de la marchan-
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dise ou du service, par exemple) unilatéralement sans compensation.

Dans un accord de vente d’un bien immobilier, la société Alpha évaluerait l’exis-
tence d’un contrat, en considérant les facteurs suivants :
•  l’engagement de l’acheteur vis-à-vis du contrat, qui peut être déterminé sur la
base de l’importance de la propriété pour les activités de l’acheteur ;
•  les ressources financières disponibles de l’acheteur ;
•  l’expérience passée du vendeur avec des contrats similaires et des acheteurs
dans les mêmes circonstances ;
•  les intentions du vendeur pour faire exercer ses droits contractuels ;

425
15.  Les autres produits et charges


•  les conditions de règlement de cet arrangement.


Si la société Alpha conclut qu’il n’est pas probable qu’elle recouvrera le montant
qu’elle s’attendait à recevoir, aucun produit n’est comptabilisé. Si des encais-
sements ont déjà été effectués, ils seront simplement comptabilisés en dettes.

1.2.3. Regroupement de contrats
Une entité doit regrouper deux ou plusieurs contrats avec le même
client et le constater comme un seul contrat si un ou plusieurs des cri-
tères suivants sont respectés :
–– les contrats sont négociés ensemble avec un seul objectif commercial ;
–– le montant de la contrepartie dans un contrat à payer dépend de
l’autre contrat ;
–– les produits ou services dans les contrats sont interdépendants et
constituent une seule obligation de prestation.

1.2.4. Modification du contrat
Une modification de contrat est un changement qui touche la portée
et/ou le prix d’un contrat et qui est approuvé par les parties au contrat.
Une modification apportée à un contrat initial peut être comptabi-
lisée soit en tant que modification du contrat initial soit en tant que
nouveau contrat autonome par rapport au premier.
Lorsque l’on examine une modification de contrat, il faut détermi-
ner si la modification est approuvée. Il faut ensuite déterminer si elle
doit être comptabilisée comme un contrat distinct. Pour qu’une modi-
fication soit comptabilisée comme un contrat distinct, les deux condi-
tions suivantes doivent être remplies :
–– il y a un élargissement de l’étendue du contrat du fait de l’ajout de
biens ou de services promis qui sont distincts ;
–– le prix du contrat augmente d’un montant de contrepartie qui reflète
le prix de vente spécifique du ou des biens ou des services addition-
nels de l’entité.

La société Delta promet de vendre 120 produits à un client pour 12  000  €
(100 € par produit). Les produits sont fournis au client sur une période de six
mois. L’entité transfère le contrôle de chaque produit à un moment précis. Après

426
la fourniture par l’entité du contrôle de 60 produits au client, le contrat est
modifié pour exiger la livraison de 30 produits supplémentaires (soit un total de
150 produits identiques) au client. Les 30 produits supplémentaires n’étaient
pas inclus dans le contrat initial.
Lorsque le contrat est modifié, le prix de la modification du contrat pour les
30  produits supplémentaires s’élève à un montant de 2  850  € (ou 95  € par
produit). Le prix des produits supplémentaires reflète le prix de vente spécifique
des produits au moment de la modification du contrat, et les produits supplé-
mentaires sont distincts des produits initiaux.
La modification du contrat pour les 30 produits supplémentaires constitue, en
fait, un nouveau contrat distinct pour des produits à venir qui n’a aucune inci-
dence sur la comptabilisation du contrat existant. L’entité comptabilise un pro-
duit unitaire de 100 € pour les 120 produits visés dans le contrat initial et un
produit unitaire de 95 € pour les 30 produits visés dans le nouveau contrat.

1.3. Identification des différentes obligations


prévues au contrat
Une fois un contrat défini du point de vue comptable, il convient de dis-
tinguer à l’intérieur de ce contrat les diverses obligations de prestation
(ou obligations de performance) qu’il contient, en termes de biens ou de
prestations de services. En effet, la comptabilisation des produits repose
sur le concept d’obligation de prestation. Un même contrat peut conte-
nir plusieurs obligations de prestation s’il impose à l’entité de fournir
plusieurs biens ou services.
À la passation d’un contrat avec un client, l’entité doit apprécier les
biens ou services promis dans le contrat et identifier comme une obliga-
tion de prestation chaque promesse de fournir au client, soit un bien ou
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un service (ou un groupe de biens ou services) distinct, soit une série de


biens ou de services distincts qui sont essentiellement les mêmes et qui
sont fournis au client au même rythme (cas notamment d’une obliga-
tion de prestation remplie progressivement).
Les entités doivent identifier chaque promesse de fourniture d’un
bien ou d’un service contenue dans un contrat conclu avec un client.
Une promesse constitue une obligation de prestation si le bien ou le
service promis est distinct. Un bien ou service promis est distinct si les
deux critères suivants sont remplis :
–– le client peut bénéficier du bien ou du service pris isolément ou en
le combinant avec d’autres ressources facilement disponibles (c’est-à-
dire que le bien ou le service peut exister de façon distincte) ;

427
15.  Les autres produits et charges


–– la promesse faite par l’entité de transférer le bien ou le service au


client est identifiable séparément des autres promesses contenues
dans le contrat (c’est-à-dire que le bien ou service est distinct à l’inté-
rieur du contrat).

1.3.1. Notion d’obligation de prestations


Une obligation de prestation est la promesse contractuelle de l’entité à
son client de lui transférer :
–– soit un bien ou un service distinct, ou un ensemble de biens ou ser-
vices distinct ;
–– soit une série de biens ou services distincts qui sont substantiellement
les mêmes et dont le profil de transfert au client est identique.
Un bien ou un service est fourni lorsque le client obtient le contrôle
du bien ou du service. Le client obtient le contrôle d’un bien ou d’un
service lorsqu’il a la capacité de décider de son utilisation et d’en retirer
les avantages. Le contrôle comprend la capacité d’empêcher d’autres
entités de décider de l’utilisation d’un bien ou d’un service et d’en reti-
rer les avantages. Si l’entité conserve certains droits sur un actif unique-
ment pour se protéger contre le non respect du contrat par le client (par
exemple, si l’entité conserve le titre de propriété pour se protéger contre
un défaut de paiement de la part du client), ces droits sont des droits de
protection qui n’empêchent pas le client d’obtenir le contrôle de l’actif
en cause.

1.3.2. Types de contrats
En vertu des contrats qu’elle passe avec ses clients, l’entité est tenue de
leur fournir des biens ou des services en échange d’une contrepartie. Les
biens ou services comprennent :
–– la vente de biens produits par une entité (par exemple, stocks d’un
fabricant) ;
–– la revente de biens achetés par une entité (par exemple, marchandises
d’un détaillant) ;
–– la revente de droits sur des biens ou des services acquis par une entité
(par exemple, un billet revendu par une entité qui agit pour son
propre compte) ;
–– l’exécution, pour un client, d’une ou de plusieurs tâches convenues
contractuellement ;

428
–– la prestation d’un service consistant à se tenir prêt à fournir des biens
ou des services (par exemple, des mises à jour de logiciels non définies
qui sont fournies lorsque disponibles) ou à mettre des biens ou des
services à la disposition du client afin qu’il les utilise comme et quand
il le décide ;
–– la prestation d’un service d’intermédiation en vue de la fourniture par
un tiers de biens ou de services au client (par exemple, agir à titre de
mandataire du tiers) ;
–– l’octroi de droits sur des biens ou des services qui seront fournis dans
l’avenir et qu’un client peut revendre ou fournir à ses propres clients
(par exemple, une entité qui vend un produit à un détaillant promet
de fournir un bien ou un service additionnel à la personne qui achète
le produit auprès du détaillant) ;
–– la construction, la fabrication ou le développement d’un actif pour le
compte d’un client ;
–– l’octroi de licences ;
–– l’octroi d’options pour l’achat de biens ou de services supplémentaires
(lorsque ces options procurent au client un droit significatif).

1.3.3. Notion d’obligation de prestation distincte


Un bien ou un service constitue une obligation de prestation distincte
si l’entité a pour habitude de le commercialiser de manière isolée, ou si
le bien ou le service est un actif qui peut être utilisé ou consommé par
le client de manière autonome ou avec d’autres moyens ou ressources
immédiatement disponibles.
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L’entité doit évaluer les conditions du contrat et ses pratiques com-


merciales habituelles afin d’identifier tous les biens ou services promis
et de déterminer si elle comptabilisera chacun de ceux-ci comme une
obligation de prestation distincte.
Si l’entité promet de fournir plus d’un bien ou d’un service, elle ne
comptabilise chacun d’eux comme une obligation de prestation dis-
tincte que s’il s’agit d’un bien ou d’un service distinct.

Dans les télécommunications, une pratique commerciale habituelle est de


vendre le téléphone mobile en même temps qu’un abonnement sur une

429
15.  Les autres produits et charges


­certaine durée fixe pour un prix global, parfois nul. La rémunération de l’opé-
rateur de télécommunication est principalement obtenue grâce à la factura-
tion ultérieure liée à l’usage du téléphone portable. Avec IFRS 15, il y aura lieu
distinguer la vente initiale du téléphone portable et les prestations télépho-
niques ultérieures. Un produit est comptabilisé dès la signature du contrat sur
la base du prix de vente estimé du téléphone portable, comme s’il avait été
vendu séparément.
Si par exemple, la société Citron propose un contrat de 3 ans à 80 € par mois
avec la fourniture d’un téléphone portable d’une valeur de 289 € facturé 1 €. La
société Citron comptabilisera au moment de l’obtention du contrat un produit
de 289 € pour la cession du téléphone portable puis chaque mois une redevance
pour prestations de [(3 × 12 × 80) – (289-1)] / (3 × 12) = 72 €.

Si un bien ou un service promis n’est pas distinct, l’entité le regroupe


avec d’autres biens ou services promis jusqu’à ce qu’elle identifie un
groupe de biens ou de services distinct. Dans certains cas, cela peut
amener l’entité à comptabiliser comme une seule et même obliga-
tion de prestation tous les biens ou services promis dans le cadre d’un
contrat.
Toutefois, le bien ou le service ne devra pas être comptabilisé en tant
qu’obligation de prestation distincte s’il fait partie d’un ensemble de
biens ou de services fortement reliés les uns aux autres dont la livraison
au client nécessite que l’entité accomplisse des tâches d’intégration et si
cet ensemble de biens et services nécessite d’être adapté pour satisfaire
les besoins propres du client exprimés dans le contrat.

Une entité conclut un contrat pour concevoir et construire un hôpital. L’entité


est responsable de la gestion globale du projet et identifie les divers biens et
services devant être fournis, y compris l’ingénierie, déblaiement, de fondation,
l’acquisition, la construction de la structure, de la tuyauterie et du câblage, l’ins-
tallation de l’équipement et la finition.
L’entité représentera l’ensemble des biens et services dans une obligation de
performance unique, parce que les biens ou services sont très liés entre eux et
en fournissant l’ensemble au client, ceci nécessite également de l’entité de four-
nir un service important d’intégration des biens ou des services dans l’élément
combiné (qui est ici, l’hôpital) pour lesquels le client a contracté. En outre, les
biens ou les services de base ont été considérablement modifiés et adaptés pour
exécuter le contrat.

430
1.3.4. Obligations de prestations remplies
L’entité doit comptabiliser un produit des activités ordinaires lorsqu’une
obligation de prestation est remplie (ou au fur et à mesure qu’elle est
remplie) par la fourniture au client d’un bien ou d’un service promis
(c’est-à-dire en transférant un actif). Un bien ou un service (un actif) est
transféré lorsque le client obtient (ou à mesure qu’il obtient) le contrôle
du bien ou du service.
Dans le cas d’un bien, le transfert serait considéré comme assuré
quand le client aura pris le contrôle du bien. Dans le cas d’un service
le transfert serait considéré comme assuré quand le client aura reçu le
service. Ce service pourra être un actif dont le client a pris le contrôle ou
être consommé immédiatement.
L’entité doit déterminer, pour chaque obligation de prestation dis-
tincte, s’il y a transfert du contrôle des biens ou services. Par contrôle
d’un actif, on entend la capacité de décider de l’utilisation de celui-ci
et d’en tirer la quasi-totalité des avantages restants. Le contrôle com-
prend la capacité d’empêcher d’autres entités de décider de l’utilisation
de l’actif et d’obtenir les avantages y afférents. Les avantages afférents à
un actif sont les flux de trésorerie potentiels (entrées ou économies de
sorties) qui peuvent être obtenus directement ou indirectement, notam-
ment selon les façons suivantes :
–– utilisation de l’actif pour produire des biens ou assurer la prestation
de services (y compris les services publics) ;
–– utilisation de l’actif pour accroître la valeur d’autres actifs ;
–– utilisation de l’actif pour régler des passifs ou diminuer les charges ;
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–– vente ou échange de l’actif ;


–– mise en garantie d’un emprunt ;
–– conservation de l’actif.

La société Sigma vend le 1er octobre N à livrer le 1er novembre N à son client Alpha un


lot de marchandises de 5 000 € pour lesquelles la livraison est reportée à la demande
de l’acheteur, celui-ci acceptant toutefois que la propriété lui soit transférée et que
les biens lui soient facturés. Le produit est comptabilisé au moment où le titre de
propriété est transféré à l’acheteur, c’est-à-dire le 1er octobre N, à condition que :
–– il soit probable que la livraison sera faite ;

431
15.  Les autres produits et charges


–– le bien soit disponible, identifié et prêt à être livré à l’acheteur au moment où


la vente est comptabilisée ;
–– l’acheteur reconnaisse spécifiquement les instructions de livraison différée ;
–– les conditions habituelles de paiement soient applicables.

1.3.5. Obligations de prestation remplies progressivement


L’entité transfère le contrôle d’un bien ou d’un service progressivement
et, de ce fait, remplit une obligation de prestation (et comptabilise des
produits des activités ordinaires progressivement) si au moins une des
deux conditions ci-dessous est remplie :
•  La prestation de l’entité crée ou valorise un actif (par exemple des
travaux en cours) dont le client obtient le contrôle au fur et à mesure
de sa création ou de sa valorisation.
•  La prestation de l’entité ne crée pas un actif que l’entité pourrait uti-
liser autrement et au moins une des conditions suivantes est remplie :
–– le client reçoit et consomme les avantages de la prestation de l’entité
au moment où elle a lieu ;
–– si une autre entité devait remplir la part restante de l’obligation envers
le client, elle n’aurait pas à refaire dans une large mesure le travail que
l’entité a effectué jusqu’à la date considérée ;
–– l’entité a droit à un paiement au titre de la prestation effectuée jusqu’à
la date considérée et prévoit remplir le contrat comme promis.

La société Sigma conclut un contrat avec un client pour construire une instal-
lation pour 140 millions € sur deux ans. Ce contrat exige que la société Sigma
achète des équipements spécialisés auprès d’un tiers et intègre ces équipements
dans l’installation. La société Sigma prévoit de transférer le contrôle de l’équipe-
ment spécialisé environ six mois après le début des travaux.
À la conclusion du contrat, la société Sigma prévoit les éléments suivants :
Prix total de la transaction 140 000 000 €
Coût de l’équipement spécialisé 40 000 000 €
Autres coûts 80 000 000 €
Total des coûts prévus 120 000 000 €
Au cours des six premiers mois, la société Sigma encourt 20 millions € de coûts
(à l’exclusion du coût de 40 millions € de l’équipement spécialisé). Elle estime
que l’obligation de performance est de 25 % (soit 20 millions / 80 millions) et

432
comptabilise en produits 25 millions d’€ (soit 140 millions – 40 millions pour
l’équipement spécialisé) × 25 %
Lors du transfert du contrôle de l’équipement spécialisé, la société Sigma
constate un produit et un coût de 40 millions €. Par la suite, la société Sigma
continuera à comptabiliser les produits sur la base des coûts engagés par
rapport aux coûts totaux prévus (à l’exclusion du coût de l’équipement
­spécialisé).

1.4. Détermination du prix
Lorsqu’elle a rempli (ou à mesure qu’elle remplit) une obligation de
prestation, l’entité doit comptabiliser en produits des activités ordi-
naires le montant du prix de transaction.
Le prix de transaction est le montant de la contrepartie qu’une entité
reçoit, ou s’attend à recevoir, d’un client en échange de la fourniture des
biens ou services promis dans le contrat. Ce prix exclut tout montant
qui doit être collecté pour une tierce partie (taxe sur le chiffre d’affaires
par exemple). Le prix peut comprendre des montants fixes, des mon-
tants variables, ou les deux.
Pour déterminer le prix de transaction du contrat avec le client, l’en-
tité doit prendre en compte les conditions du contrat et ses pratiques
commerciales habituelles. La contrepartie promise dans un contrat
conclu avec un client peut consister en des montants déterminés, des
montants variables, ou les deux.
Lorsqu’elle détermine le prix de transaction, l’entité doit tenir
compte de l’effet des éléments suivants :
–– contrepartie variable ;
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–– contrepartie autre qu’en trésorerie (rémunérations en nature) ;


–– valeur temps de l’argent ;
–– contrepartie payable au client.

1.4.1. Contrepartie variable
La contrepartie variable englobe tout montant qui peut varier dans le
cadre d’un contrat, y compris par exemple les primes de performance,
les pénalités, les rabais, les remises, les concessions sur le prix, les incita-
tions et le droit du client de retourner un produit.
Si le montant de contrepartie promis par contrat est variable, l’entité
estime le prix de transaction en utilisant soit la méthode de la valeur

433
15.  Les autres produits et charges


attendue (cette valeur étant un montant pondéré par les probabilités),


soit la méthode du montant le plus probable. L’entité choisit celle des
deux méthodes qui devrait selon elle prédire le plus exactement le mon-
tant de contrepartie auquel elle aura droit.

Le 1er  janvier N, une entité conclut avec un client un contrat portant sur la
vente d’un produit au prix de 100  € l’unité pour une période d’un an. Si le
client achète plus de 75  unités, une réduction de 20 % sera attribuée et la
contrepartie totale sera de 80 € l’unité (cette réduction sera appliquée rétros-
pectivement, de sorte que le prix de toutes les unités achetées sera de 80  €
l’unité).
Au départ, l’entité ne croit pas que le client achètera plus de 75 unités. Cepen-
dant, le 20 avril N, compte tenu du rythme d’achat du client, l’entité en déduit
que le client atteindra effectivement cette cible.
Le client a en fait acheté 10 unités en janvier, 15 en février, 15 en mars et 12 le
20 avril soit déjà 52 articles.
Étant donné que la contrepartie totale de 100 € l’unité comprend une compo-
sante fixe (80 € l’unité) et une composante variable (20 € l’unité) ; il faut donc
effectuer une estimation de la contrepartie variable et déterminer si cette esti-
mation fait l’objet d’une limitation.
Au moment de la passation du contrat, en se fondant sur les résultats antérieurs
relatifs à ce produit et au client, l’entité ne croit pas que le client atteindra la
cible voulue pour que la contrepartie passe à 80 € l’unité. L’entité croit plutôt
qu’il existe une forte probabilité qu’il n’y ait pas d’ajustement à la baisse impor-
tant des produits des activités ordinaires parce que les achats prévus n’excéde-
ront pas 75 unités et que l’entité s’attend ainsi à avoir droit à une contrepartie de
100 € l’unité plutôt que de 80 € l’unité. L’entité comptabilise le montant total
de la contrepartie, soit 100 € l’unité.
Au 31 mars, elle a déjà comptabilisé (10 + 15 + 15) × 100 = 4 000 € de ventes.
Le 20 avril, l’entité estime maintenant qu’en raison des achats accrus, le client
dépassera vraisemblablement la cible des 75 unités. Il est maintenant fortement
probable qu’il y aura un ajustement à la baisse important. Par conséquent, les
produits devront être ajustés de manière rétrospective et portés à 80 € l’unité.
Cet ajustement sera comptabilisé en avril N.
On comptabilisera alors un montant de 12 × 80 – (10 + 15 + 15) × 20 = 60 €
pour atteindre un montant total de 52 × 80 = 4 160 € = 4 000 € + 160 €

Un montant de contrepartie est aussi considéré comme variable si un


produit a été vendu avec un droit de retour.

434
Lorsque des ventes à des clients comportent un droit de retour, l’en-
tité vendeur doit les comptabiliser de la manière suivante :
–– comptabiliser des produits pour un montant égal à la contrepartie à
laquelle l’entité s’attend à avoir droit. Lorsqu’elle effectue son évalua-
tion, l’entité doit appliquer les indications relatives à la contrepartie
variable, y compris à la limitation des estimations. Par conséquent,
pour les biens dont elle s’attend à ce qu’ils soient retournés, l’entité ne
comptabilise pas de produits (puisqu’il est hautement probable qu’un
ajustement à la baisse important aura lieu) ; elle comptabilise plutôt
un passif au titre du remboursement ;
–– inscrire un passif au titre du montant de la contrepartie que l’entité
s’attend à devoir rembourser (c’est à dire pour les biens dont elle s’at-
tend à ce qu’ils soient retournés) ;
–– inscrire un actif avec une écriture correspondante dans le coût des
ventes au titre du droit de récupérer les biens lorsque le remboursement
est réglé (c’est à dire que cela s’effectuera au coût des stocks initiaux,
déduction faite de tout coût prévu pour la récupération des biens).

Une entité vend 100 unités d’un produit à 100 € chacune. Selon ses pratiques
commerciales habituelles, elle permet au client de retourner dans les 30 jours
toute unité inutilisée et d’en recevoir le remboursement intégral. Le coût unitaire
du produit est de 60 €. L’entité estime à 25 % la probabilité qu’une unité soit
retournée, à 50 % la probabilité que trois unités soient retournées et à 25 %
la probabilité que cinq unités soient retournées. Donc, l’entité s’attend à ce
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que trois unités soient retournées ([1 × 25 %] + [3 × 50 %] + [5 × 25 %]) = 3 ×
100 %.
L’entité estime que le coût de récupération sera non significatif et prévoit que les
unités retournées pourront être revendues avec profit.
Lors du transfert du contrôle des unités vendues, l’entité ne comptabilise pas de
produits pour les trois unités dont le retour est prévu. Elle comptabilise donc :
–– des produits de 9 700 € (100 € × 97 unités sans retour prévu) ;
–– un passif au titre du remboursement de 300 € (100 € × 3 unités dont le retour
est prévu) ;
–– un actif de 180 € (60 € × 3 unités) pour son droit de récupération des unités
non utilisées par les clients sur règlement du passif au titre du remboursement.
Le montant comptabilisé en coût des ventes pour 97 unités sera ainsi de 5 820 €
(60 € × 97).

435
15.  Les autres produits et charges


1.4.2. Contrepartie autre qu’en trésorerie (rémunérations


en nature)
Si le client promet une contrepartie autre qu’en trésorerie, l’entité éva-
lue la contrepartie autre qu’en trésorerie reçue (ou promise) à la juste
valeur. Si elle ne peut en estimer raisonnablement la juste valeur, elle
évalue la contrepartie indirectement, par référence au prix de vente
spécifique des biens ou des services promis au client en échange de la
contrepartie.

1.4.3. Valeur temps de l’argent


L’entité doit ajuster le montant de la contrepartie promise pour tenir
compte de la valeur temps de l’argent si le contrat prévoit une com-
posante financement significative. Dans un contrat comportant une
telle composante, le montant de la contrepartie promise se compose des
deux éléments ci-dessous :
–– le prix de vente au comptant des biens ou des services au moment où
ils sont fournis au client (dans l’hypothèse où ce montant ne fait l’ob-
jet d’aucune réduction convenue avec le client pour quelque raison) ;
–– la composante financement, soit les intérêts versés au client ou par
celui-ci.
En évaluant si un contrat comporte une composante importante
de financement, une entité doit tenir compte de divers facteurs, dont
notamment :
–– l’intervalle prévu entre le moment où l’entité fournit les biens ou ser-
vices promis au client et le moment où ce dernier les paie ;
–– le fait que le montant de la contrepartie serait ou non très différent
si le client payait au comptant rapidement, selon les conditions de
crédit habituelles pour le secteur d’activité et le pays ;
–– le taux d’intérêt contractuel et les taux d’intérêt qui prévalent sur le
marché pertinent.
Pratiquement, il n’y a pas à tenir de la valeur temps si la période
entre le paiement par le client et le transfert des biens ou des services
promis au client est de moins d’un an.

436
La société Gamma (dont l’exercice se clôture le 31 décembre de chaque année)
a vendu le 1er mars 1 000 000 € de marchandises à l’entreprise Epsilon située
au Canada (pas de TVA). Il est prévu que la société Epsilon ne réglera son four-
nisseur qu’avec un différé de 1  an. On tiendra compte d’un taux d’intérêt
implicite de 5 %. La juste valeur de la cession sera donc fixée à 1 000 000/1,05
= 952 381 : comptabilisée dans un compte de ventes. On comptabilisera par
ailleurs un montant de 952 381 × 5 % × 10/12 en produits financiers et 952 381
× 5 % × 2/12 en produits constatés d’avance.

Remarque
Dans certains contrats, il existe une possibilité que le client ne paie pas la contre-
partie pour des raisons autres qu’une non-exécution de la part de l’entité. L’éva-
luation du prix du bien ou d’un service ne doit pas prendre en considération le
risque de crédit propre au client, même si certains clients peuvent avoir des situa-
tions financières fragiles. IFRS 15 ne traite pas, en effet, des créances douteuses.
Les produits bruts des activités ordinaires ne doivent pas être ajustés pour tenir
compte de ces montants, car ils doivent être comptabilisés au montant auquel
l’entité s’attend à avoir droit (et non pas au montant qu’elle reçoit). Aucun ajus-
tement ne devrait être apporté à ce montant pour tenir compte des montants
que l’entité n’a pas été en mesure de recouvrer des clients. C’est la norme IFRS 9
(ou IAS 39 tant qu’IFRS 9 n’est pas applicable) qui traite de ce problème (voir
chapitre 6 § 6.5) et invite à constater une dépréciation de la créance clients. n

1.4.4. Contrepartie payable au client


Si l’entité paie, ou s’attend à payer, une contrepartie au client (ou à d’autres
tiers qui se procurent les biens ou services de l’entité auprès de celui-ci)
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sous forme de trésorerie, d’avoir ou d’autres éléments que le client peut


porter en diminution des sommes dues à l’entité (comme des coupons
ou des bons de réduction), l’entité comptabilise la contrepartie payable
au client comme une réduction du prix de transaction, à moins que le
paiement ne soit effectué en échange d’un bien ou d’un service distinct.

Une entité vend 1 000 unités d’un produit à un distributeur au prix de 10 000 €.
Elle paie en outre 1 000 € au distributeur pour le référencement de son produit,
ce qui couvre des services déterminés de stockage, de positionnement en maga-
sin et de soutien technique. L’entité détermine, à la lumière de transactions
similaires conclues sur le marché, que la juste valeur de ces services est de 600 €.

437
15.  Les autres produits et charges


Donc, le paiement fait à ce titre au distributeur a pour effet que l’entité comp-
tabilise une charge équivalant à la juste valeur du service (600 €). Le solde de
400 € (1 000 € (paiement au distributeur) – 600 € (juste valeur du service)) est
porté en réduction du prix de transaction.
L’entité comptabilise 9 600 € (10 000 € – 400 €) en produits.

1.5. Répartition du prix
La répartition du prix de transaction a pour objectif d’affecter à chaque
obligation de prestation distincte (ou bien ou service distinct) un mon-
tant qui reflète le montant de contrepartie auquel l’entité s’attend à
avoir droit en échange de la fourniture des biens ou des services promis
au client.
Lorsqu’un contrat comporte plusieurs obligations de prestation dis-
tinctes, l’entité répartit le prix de transaction en affectant à chacune un
montant qui reflète le montant de contrepartie auquel l’entité s’attend
à avoir droit dans chaque cas pour avoir rempli l’obligation.
Pour affecter un montant approprié de la contrepartie à chaque obliga-
tion de prestation distincte, l’entité détermine le prix de vente spécifique,
au moment de la passation du contrat, du bien ou du service sous-jacent à
chacune de ces obligations et répartit le prix de transaction sur la base du
prix de vente spécifique relatif. La répartition est généralement faite pro-
portionnellement à leur prix de ventre spécifique. Ainsi, les rabais, remises
et ristournes du contrat sont généralement alloués proportionnellement à
toutes obligations de performance distincte du contrat.
Si le prix de vente spécifique ne peut être observé, l’entité doit l’esti-
mer. Plusieurs méthodes sont envisagées par IFRS 15 (§ 79) :
–– évaluation au prix du marché avec ajustement ;
–– coût attendu augmenté de la marge ;
–– méthode résiduelle impliquant de déduire du prix de transaction total
la somme des prix de vente spécifiques des autres biens et services
du contrat pour estimer un prix de vente spécifique pour les biens et
services restant.
La méthode résiduelle n’est applicable que sous certaines conditions :
elle ne doit être utilisée que lorsqu’est vendu le même bien ou service à
différents clients pour un large éventail de prix, le rendant hautement
variable, ou lorsqu’on n’a pas encore établi un prix pour un bien ou un
service car il n’a jamais été vendu.
Il est aussi possible de combiner ces différentes méthodes.

438
L’entité répartit les changements ultérieurs du prix de transaction
entre les obligations de prestation distinctes prévues au contrat selon la
même base de répartition que lors de la passation du contrat. Les mon-
tants attribués à une obligation de prestation remplie sont comptabili-
sés en produits des activités ordinaires, ou en diminution des produits
des activités ordinaires, dans la période au cours de laquelle le prix de
transaction a changé.

Exemple

Une entité s’est dotée d’un programme de fidélisation de la clientèle selon lequel
le client obtient un point de fidélité par tranche de 10 € d’achats. Chaque point
peut être échangé contre une remise de 1 € sur tout achat futur. Au cours d’une
période de présentation de l’information financière, les clients achètent pour
100  000  € de produits et gagnent 10  000 points échangeables lors d’achats
futurs. Le prix de vente spécifique des produits achetés est de 100 000 €. L’en-
tité s’attend à ce que 9 500 points soient échangés. Compte tenu de cette pro-
babilité, elle estime que le prix de vente spécifique d’un point est de 0,95 € (soit
9 500 € pour l’ensemble des points).
Les points confèrent au client un droit significatif qui ne lui serait pas accordé
en l’absence de contrat. L’entité conclut donc que les points représentent une
obligation de prestation distincte.
a) L’entité répartit le prix de transaction entre le produit et les points sur la base
du prix de vente spécifique relatif, comme suit :
Produit : (100 000 € × 100 000 € / 109 500 €) = 91 324 €
Points : (100 000 € × 9 500 € / 109 500 €) = 8 676 €
b) À la date de clôture, 4  500 points ont été échangés, et l’entité s’attend à
ce que, en tout, 9  500 points soient échangés. L’entité comptabilise 4  110  €
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[(4 500 points / 9 500 points) × 8 676 €] en produits.


c) Au cours de la deuxième période de présentation de l’information financière,
4 000 points sont échangés (pour un cumul de 8 500). L’entité s’attend main-
tenant à ce que, en tout, 9 700 points soient échangés. Les produits cumulatifs
comptabilisés par l’entité se chiffrent à 7 603 € [(8 500 ÷ 9 700) × 8 676 €].
L’entité a comptabilisé 4 110 € dans la première période de présentation de l’in-
formation financière, de sorte qu’elle comptabilise 3 493 € (7 603 € – 4 110 €)
dans la deuxième.
d) Au cours de la troisième période de présentation de l’information financière,
1 200 points supplémentaires sont échangés (pour un cumul de 9 700). L’entité
ne s’attend pas à ce que d’autres points soient échangés. Elle a déjà comptabi-
lisé 7 603 € en produits, de sorte qu’elle comptabilise les produits restants, soit
1 073 € (8 676 € – 7 603 €).

439
15.  Les autres produits et charges


1.6. Comptabilisation du chiffre d’affaires


Une obligation de prestation est remplie et les produits des correspon-
dants doivent être comptabilisés progressivement si au moins un des
critères suivants est rempli :
–– le client reçoit et consomme les avantages de la prestation de l’entité
à mesure qu’elle est exécutée ;
–– la prestation de l’entité crée ou valorise un actif (par exemple des tra-
vaux en cours) dont le client obtient le contrôle au fur et à mesure de
sa création ou de sa valorisation.
Il y a donc lieu d’analyser si les produits doivent être comptabilisés
progressivement ou bien à une date donnée.

Remarque
IAS 18 renferme des dispositions différentes sur le moment auquel il faut comp-
tabiliser les produits des activités ordinaires selon qu’un bien ou un service est
fourni au client  : pour une vente de biens, l’entité a transféré à l’acheteur les
risques et avantages importants inhérents à la propriété des biens et elle ne
continue à être impliquée ni dans la gestion, telle qu’elle incombe normalement
au propriétaire, ni dans le contrôle effectif des biens cédés, pour une prestation
de services, il est simplement probable que les avantages économiques associés
à la transaction iront à l’entité. n

1.6.1 Comptabilisation des ventes de biens


Dans le cas de vente de biens, les produits doivent être constatés lorsque
le client obtient le contrôle du bien (généralement à la livraison, notam-
ment lorsqu’il s’agit de biens fongibles) c’est-à-dire qu’il est libre de
l’utiliser et qu’il peut bénéficier de ses avantages).

La société Alpha a vendu le 1er juillet N à la société Bêta pour 50 000 € de mar-


chandises TVA 20 % en sus) : ces marchandises ont été livrées le 2 juillet. On
passera l’écriture suivante :
2.7.N
411 Client Bêta 60 000
707 Ventes de marchandises 50 000
44571 État, TVA collectée 50 000 × 20 % 10 000
Ventes de marchandises à Bêta

440
Dans le cas de vente d’un actif non financier qui n’est pas un produit
lié à une activité ordinaire (cession d’immobilisation par exemple), il
conviendra de le décomptabiliser lorsque la perte de contrôle de l’actif
est effective. Le gain ou la perte générée est déterminé par différence
entre le prix de la transaction évalué selon IFRS 15 et la valeur nette
comptable de l’actif. Ce gain ou cette perte ne doit pas être présenté
comme un produit des activités ordinaires.

1.6.2. Comptabilisation de prestations de services


Les méthodes de comptabilisation des produits des activités ordinaires
qui conviennent pour refléter la fourniture continue de biens ou de ser-
vices au client comprennent :
•  les méthodes fondées sur les extrants, selon lesquelles les produits
sont comptabilisés sur la base des unités produites ou livrées, des
étapes importantes du contrat, du recensement des biens ou services
fournis par rapport à l’ensemble des biens ou services à fournir ;
•  les méthodes fondées sur les intrants, selon lesquelles les produits
sont comptabilisés sur la base des efforts déployés (par exemple le
coût des ressources consommées, le temps écoulé, les heures de travail
fournies et les heures machines utilisées) relativement à l’effort total
prévu.
Si les efforts sont déployés de manière uniforme sur toute la durée
de la prestation, il peut être approprié pour l’entité de comptabiliser les
produits sur une base linéaire.
Si une entité promet de transférer à la fois des biens et services, elle
doit d’abord déterminer si les biens et services sont des obligations de
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prestations distincts.
Si les biens et les services sont des obligations de prestations dis-
tincts, l’entité doit en rendre compte en tant que tels, sinon, elle doit
tenir compte de l’ensemble des biens et services comme un service.

La société Bêta a convenu le 1er mai N avec la société Alpha un contrat de service


de maintenance informatique. Le forfait annuel payable en quatre fois, par parts
égales (au début de chaque deuxième mois du trimestre) est fixé à 24 000 €
hors taxes (TVA sur les paiements : 20 %)

441
15.  Les autres produits et charges


La méthode choisie est celle des intrants et les produits sont comptabilisés en
fonction des heures de travail fournies. Au 31 décembre N, la société Alpha a
constaté 60 heures de travail (sur une prévision de 100 heures).
Les versements de Bêta ont été constatés comme suit les 1er  mai, 1er  août et
1er novembre N :

512 Banque 24 000 / 4 × 1,20 7 200


44572 État, TVA, exigibilité sur les encaissements 1 200
24 000 / 4 × 20 %
419 Client Bêta, acomptes sur commandes 7 200
44571 État, TVA collectée 1 200
Acompte

Au 31 décembre, on constatera les produits des activités ordinaires (prestations


de services pour 24  000 × 60 / 100 =  14  400 hors taxes, soit 14  400 × 1,20
= 17 280 TTC, qui viendront s’imputer sur les acomptes versés soit 7 200 × 3
= 21 600) le solde du compte 419 sera alors de 21 600 – 17 280 = 4 320 €.
On passera l’écriture suivante :

31.12.N
419 Client Bêta, acomptes sur commandes 17 280
706 Prestations de services 14 400
44572 État, TVA, exigibilité sur les encaissements 2 880
14 400 × 20 %
Contrat de maintenance Bêta

Si le produit ne peut pas être estimé de façon fiable, il y a lieu de


comptabiliser un produit égal au montant des charges constatées.

1.6.3. Comptabilisation des revenus des licences


de propriété intellectuelle
IFRS 15 (§ B 52 à 63) dans le guide d’application traite longuement des
licences de propriété intellectuelle qui peuvent être une forme de pres-
tation de services.
Il peut s’agir de logiciels ou de technologies, d’œuvres cinématogra-
phiques, d’œuvres musicales et d’autres créations pour les médias et le
spectacle, de franchises, de brevets, de marques ou de droits d’auteur.
IFRS 15 identifie deux types de licence qui se comptabilisent diffé-
remment :
–– celles qui donnent un droit d’accès à la propriété intellectuelle ;
–– celles qui donnent un droit d’utilisation de la propriété intellectuelle.

442
La première catégorie fera évoluer la propriété intellectuelle sur
la durée de la licence du fait des actions du concédant, tandis que la
seconde catégorie est un droit d’utiliser la propriété intellectuelle telle
qu’elle existe à la date de l’accord. Par conséquent, la comptabilisation
des revenus différera selon la substance de la licence.

1. Le franchiseur Alpha octroie à un franchisé une licence permettant d’ouvrir


un magasin dans un lieu spécifié. Le magasin utilisera la marque commerciale
du franchiseur Alpha et le franchisé aura le droit de vendre les produits du fran-
chiseur Alpha pour une durée de 10 ans. Le franchisé s’engage à régler un paie-
ment initial forfaitaire.
Le franchisé a obtenu un droit d’accès à la propriété intellectuelle du franchiseur
Alpha telle qu’elle existe à tout moment durant la période de la licence dans la
mesure où :
•  le contrat de franchise requiert du franchiseur Alpha qu’il maintienne la
marque au travers de développements de produits, campagnes marketing… ;
•  les actions du franchiseur Alpha pourront avoir un impact positif ou négatif
sur le client ;
•  ces activités ne transfèrent pas un bien ou service au client.
Le paiement initial forfaitaire facturé est par conséquent comptabilisé en revenu
de manière continue sur la durée du droit de franchise, à savoir 10 ans.
2. La société Bêta a conclu avec un client un contrat de licence de logiciel non
exclusive. Le droit du client sur le logiciel est un résultat de la propriété intellec-
tuelle, à savoir le programme informatique sous-jacent (de manière identique
à un bien corporel). Le client peut déterminer comment et quand il utilise son
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droit sans qu’aucune prestation complémentaire ne soit requise de la société


Bêta. En outre, le client ne s’attend pas à ce que la société Bêta entreprenne des
actions qui pourraient affecter de manière significative la propriété intellectuelle
à laquelle le client a droit. Par conséquent, la licence du logiciel fournit un droit
d’utilisation de la propriété intellectuelle de la société Bêta telle qu’elle existe au
moment où elle est fournie. Le revenu correspondant est ainsi comptabilisé à ce
moment donné.

1.6.4. Comptabilisation des intérêts et dividendes perçus


Dans IFRS 15, la comptabilisation des produits d’intérêts ou des divi-
dendes n’entre pas dans le champ d’application de la norme (qui est
consacrée uniquement aux contrats conclus avec des clients) au contraire
d’IAS 18. Il est précisé dans ce champ d’application, que les contrats non

443
15.  Les autres produits et charges


pris en compte par IFRS 15 doivent entrer dans le champ d’application


d’autres IFRS comme les contrats de location, les contrats d’assurance et
les instruments financiers. Ainsi, les intérêts perçus doivent être comp-
tabilisés selon le taux d’intérêt effectif (IFRS 9 § 5.4.1 et IAS 39 § 9 et
AG 5 à AG 8) ou pour les dividendes lorsque le droit d’en percevoir le
paiement est établi (IFRS 9 § 5.7.6).

Remarque
IAS 18 (§ 30) précise que les intérêts doivent être comptabilisés selon la méthode
du taux d’intérêt effectif décrite dans IAS 39, et les dividendes doivent être
comptabilisés lorsque le droit de l’actionnaire à percevoir le paiement est établi.
IFRS 18 traitait aussi des redevances (qui sont en fait des prestations de services)
qui doivent être comptabilisées au fur et à mesure qu’elles sont acquises, selon
la substance de l’accord concerné. n

1.6.5. Comptabilisation de contrats à long terme


Pour ce qui concerne les contrats à long terme dits « de construction »
(notion non reprise par IFRS 15 mais qui y est développée (comme pour
les prestations de services) sous la notion de « prestation remplie pro-
gressivement » (voir ci-dessus § 1.3), les deux séries de méthodes expo-
sées ci-dessus (méthodes fondées sur les extrants, méthodes fondées sur
les intrants sont applicables.
La méthode dite de l’avancement est applicable si l’une des condi-
tions suivantes est atteinte :
–– le client reçoit et consomme simultanément les avantages procurés
par la prestation de l’entité (cas d’une prestation de maintenance) ;
–– la prestation de l’entité crée ou valorise un actif dont le client obtient
le contrôle au fur et à mesure de la création ou de sa valorisation (cas
des contrats prévoyant un transfert de propriété au client au fur et
mesure de la construction de l’actif) ;
–– la prestation ne crée pas d’actif mais l’entité a un droit, prévu dans
le contrat, à être payée au titre de la prestation effectuée jusqu’à la
date considérée, dans le cas où le client devrait résilier le contrat pour
convenance avant son terme.

Remarque
Les contrats visant le développement d’un actif (par exemple les contrats de
construction, les contrats de fabrication et les contrats de développement de
logiciels personnalisés) ne donnent lieu à la comptabilisation continue des

444
produits des activités ordinaires que dans le cas où le client aurait le contrôle de
l’actif au cours de son développement.
En fait, il y a lieu de distinguer les contrats comptabilisés selon la méthode de
l’avancement (qui est ici présentée –  ce qui est le cas général) qui s’applique
lorsque le client un pouvoir de contrôle du développement de l’actif et la
méthode à l’achèvement où simplement le coût du contrat est porté en stock
dans les rares cas où le client n’aurait aucun droit. n

La société Upsilon (exemple analysé également chapitre 14, § 2.8) a lancé en


juillet N un chantier de travaux qui doit se terminer en N+1. Le produit attendu
de ce chantier est estimé à 350  000  €. La méthode des intrants est utilisée
comme degré d’avancement.
Au 31 décembre N, les charges engagées (ou restant à engager) sur ce chantier
peuvent être estimées comme suit :
Année N Année N+1
Charges directes de production 80 000 100 000
Charges indirectes de production 40 000 56 000
Charges de distribution 24 000
Quote-part de frais généraux 20 000 40 000
140 000 220 000

Les frais généraux ne faisant pas partie du coût du contrat, le coût total peut
être estimé à :
Dépenses N : 80 000 + 40 000 =  120 000
Dépenses N+1 : 100 000 + 56 000 + 24 000 =  180 000
300 000
Le contrat est donc bénéficiaire.
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Le degré d’avancement à la fin de l’année N peut être estimé à 120 000


--------------------- = 40 %
300 000
Le chiffre d’affaires à constater correspondant est donc de 350  000 × 40 %
= 140 000 € ce qui permettra de dégager une marge de 140 000 – 120 000
= 20 000 €.
On passera donc l’écriture suivante (TVA 20 %) :
31.12.N
4181 Clients, facture à établir 168 000
704 Travaux 140 000
44587 État, TVA sur factures à établir 28 000
Travaux à l’avancement

Il n’y aura pas, par contre, d’écriture de variation de stock.


En N+1, la facture définitive sera comptabilisée et l’écriture enregistrée ci-dessus
contrepassée.

445
15.  Les autres produits et charges


Lorsque le résultat d’un contrat à long terme ne peut être estimé de


façon fiable :
–– les produits ne doivent être comptabilisés que dans la limite des coûts
encourus qui seront probablement recouvrables ;
–– les coûts du contrat doivent être comptabilisés en charges dans l’exer-
cice au cours duquel ils sont encourus.
Lorsqu’il est probable que le total des coûts du contrat sera supérieur
au total des produits du contrat, la perte attendue doit être immédiate-
ment comptabilisée en charges.

Exemple

Reprenons l’exemple ci-dessus de la société Upsilon. Le contrat est bénéficiaire


mais on est incapable de déterminer de manière fiable le résultat du contrat
de construction, on constatera donc un produit qui égalisera les coûts au
31 décembre N et on passera l’écriture comptable suivante (TVA 20 %) :
31.12.N
4181 Clients, facture à établir 144 000
704 Travaux 120 000
44587 État, TVA sur factures à établir 24 000
Travaux à l’avancement

Remarque
Dans IAS 11, lorsque le résultat d’un contrat de construction peut être estimé de
façon fiable, les produits et les coûts du contrat associés au contrat de construction
doivent être constatés respectivement en produits et en charges en fonction de
l’état d’avancement de l’activité du contrat à la date de clôture.
Lorsqu’il est probable que le total des coûts du contrat sera supérieur au total des
produits du contrat, la perte attendue doit être immédiatement comptabilisée en
charges.
Dans le cas d’un contrat à forfait, il est possible d’estimer de façon fiable le
résultat d’un contrat de construction lorsque toutes les conditions suivantes sont
satisfaites :
–– le total des produits du contrat peut être évalué de façon fiable ;
–– il est probable que des avantages économiques attachés au contrat iront à
l’entité ;
–– les coûts à terminaison du contrat et le degré d’avancement à la date de
clôture peuvent être évalués de façon fiable ;

446
–– les coûts du contrat attribuables au contrat peuvent être clairement identifiés
et mesurés de façon fiable de telle sorte que les coûts effectivement supportés
au titre de contrat puissent être comparés aux estimations antérieures.
Dans le cas d’un contrat en régie, il est possible d’estimer de façon fiable le
résultat d’un contrat de construction lorsque toutes les conditions suivantes sont
satisfaites :
–– il est probable que des avantages économiques attachés au contrat iront à
l’entité ;
–– les coûts du contrat attribuables au contrat peuvent être clairement identifiés
et évalués de façon fiable. n

1.6.6. Limitation du montant cumulatif des produits


comptabilisés
Si le montant de contrepartie auquel l’entité aura droit est variable,
le montant cumulatif des produits des activités ordinaires que l’entité
comptabilise jusqu’à la date considérée ne doit pas excéder le montant
auquel elle est raisonnablement assurée d’avoir droit. L’entité est raison-
nablement assurée d’avoir droit au montant de contrepartie affecté aux
obligations de prestation remplies uniquement si les deux conditions
ci-dessous sont remplies :
–– l’entité a l’expérience des types d’obligations de prestation en cause
(ou peut s’appuyer sur d’autres indications, par exemple l’expérience
d’autres entités) ;
–– sur la base de l’expérience de l’entité (ou d’autres indications), il est
possible de prédire le montant de contrepartie auquel l’entité aura
droit pour avoir rempli ces obligations de prestation.
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1.7. Cas des contrats déficitaires


Lorsque, au moment de la passation du contrat, l’entité s’attend à
ce qu’une obligation de prestation à remplir progressivement ne soit
entièrement remplie qu’au terme d’une période excédant un an, elle
comptabilise un passif et une charge correspondante si l’obligation de
prestation est déficitaire.
Une obligation de prestation est déficitaire si le coût le moins élevé
pour réaliser cette obligation excède le montant du prix de transaction
affecté à l’obligation. Avant de comptabiliser un passif au titre d’une
obligation de prestation déficitaire, l’entité doit comptabiliser toute
perte de valeur survenue sur les actifs liés au contrat (par exemple sur
un élément des stocks ou sur un actif spécifique).

447
15.  Les autres produits et charges


Supposons maintenant que le contrat de la société Upsilon (analysé ci-dessus


§ 1.6.4) se soit négocié à 270 000 €.
Comme la charge totale est estimée à 300 000 €, le contrat est déficitaire et la
perte globale attendue est de 300 000 – 270 000 = 30 000 €.
Le degré d’avancement étant toujours de 40 %, le chiffre d’affaires à constater
correspondant est donc de 270 000 × 40 % = 108 000 € ce qui permettra de
dégager une marge négative de 120 000 – 108 000 = 12 000 €.
On passera donc d’abord l’écriture suivante (TVA 20 %) :
31.12.N
4181 Clients, facture à établir 129 600
704 Travaux 108 000
44587 État, TVA sur factures à établir 21 600
Travaux à l’avancement

La perte constatée ne correspond pas à la perte totale attendue. Il faut donc


comptabiliser une perte à terminaison de 30  000 – 12  000 =  18  000  € pour
laquelle on passera l’écriture suivante.
31.12.N
6815 Dotations aux provisions d’exploitation 18 000
1518 Autres provisions pour risques 18 000
Provision pour perte « à terminaison »

1.8. Coûts du contrat
IFRS 15 prévoit des dispositions concernant la comptabilisation des
coûts marginaux d’obtention et des coûts d’exécution d’un contrat.
Une entité ne comptabilise en tant qu’actif (dans un compte « Actifs
sur contrats ») que les coûts marginaux engagés afin d’obtenir un contrat
(par exemple, des commissions de vente) si elle s’attend à les recouvrer.
Cependant, par mesure de simplification, une entité peut comptabiliser
ces coûts en charges lorsque ceux-ci sont engagés si la période d’amor-
tissement de l’actif a été inférieure à un an.
Si les coûts engagés pour l’exécution d’un contrat donnent naissance
à un actif comptabilisable en vertu d’une autre IFRS (par exemple IAS 2
« Stocks », IAS 16 « Immobilisations corporelles » ou IAS 38 « Immobili-
sations incorporelles »), ils doivent être comptabilisés selon ces normes.
Dans les autres cas, l’entité ne doit comptabiliser un actif que si les
conditions suivantes sont réunies :

448
–– ces coûts sont directement liés à un contrat (ou à un contrat spéci-
fique en cours de négociation) ;
–– ils procurent à l’entité des ressources nouvelles ou accrues qui lui ser-
viront à remplir ses obligations de prestation dans l’avenir (c’est-à-
dire que les coûts sont rattachés aux prestations futures) ;
–– on s’attend à les recouvrer.
Cet actif doit être amorti sur une base systématique correspondant
au rythme de fourniture des biens ou services auxquels il est lié. L’entité
doit éventuellement comptabiliser une dépréciation dans la mesure où la
valeur comptable de l’actif comptabilisé excède le montant du prix de tran-
saction affecté aux obligations de prestation restantes diminué des coûts
directement liés à la réalisation des prestations restantes. Lorsque la période
d’amortissement des coûts d’obtention d’un contrat capitalisable est au plus
égale à une année, ils peuvent à titre pratique être enregistrés en charge.
Par contre, l’entité doit comptabiliser les coûts ci dessous en charges ;
–– les frais généraux et administratifs ;
–– les coûts des obligations restantes qui ne peuvent être distingués des
coûts liés aux obligations de prestation remplies ;
–– les coûts représentant des montants anormaux de déchets de fabrica-
tion, de main-d’œuvre ou d’autres ressources ayant servi à l’exécution
du contrat.

Une entité conclut un contrat d’externalisation prévoyant la prise en charge du


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centre informatique d’un client pour une période de cinq ans. Elle a dû engager
des coûts administratifs de 10 000 € pour obtenir le contrat. Avant la prestation
des services, elle conçoit et construit une plateforme technologique qui interface
avec le système du client. Cette plateforme n’est pas transférée au client.
Le client promet de payer une redevance fixe de 20 000 € par mois.
Les coûts de 10  000  € pour l’obtention du contrat sont passés en charges
lorsqu’engagés.
Les coûts initiaux engagés pour la mise en route de la plateforme technologique
se détaillent comme suit :
Services de conception : 40 000 €
Matériel et logiciels : 210 000 €
Migration et tests : 100 000 €
Total : 350 000 €

449
15.  Les autres produits et charges


Les coûts initiaux de mise en route sont pour l’essentiel liés aux activités d’exé-
cution du contrat mais ils ne donnent pas lieu à la fourniture de biens ou de
services au client. L’entité les comptabilise comme suit :
(a) coût du matériel – conformément à IAS 16 Immobilisations corporelles ;
(b) coût des logiciels – conformément à IAS 38 Immobilisations incorporelles ;
(c) coûts de conception, de migration et de tests – l’inscription de ces coûts dans
un compte d’actif spécifique. Tout actif ainsi comptabilisé serait amorti sur la
période de fourniture des services externalisés.

1.9. Présentation des comptes


Lorsque l’une ou l’autre partie à un contrat s’est acquittée de ses obliga-
tions, l’entité doit présenter le contrat dans l’état de la situation finan-
cière comme un passif sur contrat, un actif sur contrat ou une créance,
selon le rapport entre les obligations de l’entité et le paiement effectué
par le client.
Par exemple, l’acompte perçu du client avant que l’entité n’ait
débuté la prestation est présenté en tant que passif du contrat. Si l’entité
a accompli la prestation et a transféré les biens ou services au client sans
que celui-ci ait réglé, elle constate un actif au titre du contrat, ou bien
une créance si le contrat lui confère le droit de percevoir la rémunéra-
tion. Au passif du bilan, la provision comptabilisée au titre des obliga-
tions de prestation déficitaires est présentée distinctement et ne peut
être ajoutée au passif du contrat ou déduite de l’actif du contrat.

1.10. Informations à fournir
Les dispositions de la norme énoncent diverses obligations d’informa-
tion visant à permettre aux utilisateurs des états financiers de com-
prendre la nature, le montant, le calendrier et le degré d’incertitude
des produits des activités ordinaires et des flux de trésorerie provenant
des contrats conclus avec les clients. Pour atteindre cet objectif, l’entité
fournit des informations qualitatives et quantitatives sur tous les élé-
ments suivants :
–– ses contrats avec des clients (y compris un rapprochement des soldes
des contrats) ;
–– les jugements importants portés, et les modifications qui leur sont
apportées, pour l’application des dispositions proposées à ces contrats ;
–– les actifs comptabilisés au titre des coûts d’obtention ou d’exécution
des contrats conclus avec les clients.

450
1.10.1. Contrats avec les clients
Une entité doit fournir tous les produits constatés de ses contrats avec
les clients, séparément de ses autres sources de produits. Elle doit aussi
préciser les pertes de valeur comptabilisées (conformément à la norme
IFRS 9) sur des créances ou des contrats actifs.

1.10.2. Ventilation des produits


L’entité doit ventiler les produits entre les catégories qui décrivent le
mieux en quoi le montant, le calendrier et le degré d incertitude des
produits des activités ordinaires et des flux de trésorerie sont touchés
par les facteurs économiques.

Exemples de catégories

Type de bien ou de service (par exemple, principales lignes de produits)


Situation géographique (par exemple, pays ou région)
Marché ou type de client (par exemple, clients du secteur public et clients du
secteur privé)
Type de contrat (par exemple, contrat à forfait ou contrat temps et main-
d’œuvre).

1.10.3. Rapprochement des soldes des contrats


L’entité doit présenter un rapprochement du solde total d’ouverture et
du solde total de clôture des actifs sur contrats et des passifs sur contrats.
Le rapprochement doit au minimum porter sur les postes correspondant
de l’état du résultat global, la trésorerie reçue, les montants virés en
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créances, les contreparties autres qu’en trésorerie reçues et les contrats


acquis lors de regroupements d’entreprises et les contrats cédés.
L’entité doit présenter un rapprochement entre le solde total d’ou-
verture et le solde total de clôture des actifs sur contrats et des passifs sur
contrats et les montants présentés dans l’état de la situation financière.

1.10.4. Obligations de prestation
L’entité doit fournir des informations au sujet de ses obligations de pres-
tation découlant des contrats conclus avec ses clients, y compris une
description de ce qui suit :
–– les biens ou les services que l’entité a promis de fournir ;

451
15.  Les autres produits et charges


–– le moment où les obligations de prestation de l’entité sont habituel-


lement remplies ;
–– les conditions de paiement importantes ;
–– les obligations de retour ou de remboursement et autres obligations
similaires ;
–– les types de garanties et les obligations connexes.

1.10.5. Obligations de prestation déficitaires


L’entité doit indiquer le montant de tout passif comptabilisé au titre des
obligations de prestation déficitaires et fournir des explications néces-
saires.

1.10.6. Jugements importants
L’entité doit indiquer les jugements portés, et les modifications qui leur
sont apportées qui ont une incidence importante sur la détermination
du montant et du calendrier des produits des activités ordinaires tirés de
contrats conclus avec des clients.

1.10.7. Actifs comptabilisés au titre des coûts


L’entité doit fournir un rapprochement des soldes d’ouverture et de clô-
ture des actifs correspondant aux coûts encourus pour obtenir ou réali-
ser un contrat avec un client.

2. Comptabilisation des subventions


publiques et informations à fournir
sur l’aide publique
La norme IAS 20, « Comptabilisation des subventions publiques et infor-
mations à fournir sur l’aide publique » applicable depuis janvier 1984 et
qui a été reformatée en 1994 (mais qui n’a pas été véritablement révisée
depuis, ce qui aujourd’hui peut engendrer quelques difficultés d’appli-
cation1), définit les subventions comme des aides publiques prenant la
forme de transferts de ressources à une entité, en échange du fait que
celle-ci s’est conformée ou se conformera à certaines conditions liées à

1  Toutefois, dans le cadre des améliorations des IFRS publiées en mai 2008, l’IASB a modifié la termi-
nologie utilisée dans IAS 20 dans un souci de cohérence avec d’autres IFRS.

452
ses activités opérationnelles. Elle distingue les subventions liées à des
actifs et les subventions liées au résultat.
Les subventions liées à des actifs sont des subventions publiques
dont la condition principale est qu’une entité répondant aux condi-
tions d’obtention doit acheter, construire ou acquérir par tout autre
moyen des actifs à long terme.
Les subventions liées au résultat sont des subventions publiques
autres que les subventions liées à des actifs.

2.1. Comptabilisation des subventions publiques


Les subventions publiques, y compris les subventions non monétaires
évaluées à leur juste valeur, ne doivent pas être comptabilisées tant qu’il
n’existe pas une assurance raisonnable que l’entité se conformera aux
conditions attachées aux subventions et que les subventions seront
reçues.
Les subventions publiques doivent être comptabilisées en produits,
sur une base systématique pour les exercices nécessaires pour les ratta-
cher aux coûts liés qu’elles sont censées compenser.

Remarque
Une subvention peut prendre la forme d’un transfert d’un actif non monétaire,
tel que terrain ou autres ressources, à l’usage de l’entité. Dans ces cas, il est
habituel d’apprécier la juste valeur de l’actif non monétaire et de comptabiliser
la subvention et l’actif à cette juste valeur. n

2.2. Présentation des subventions liées


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à des actifs
Les subventions liées à des actifs, y compris les subventions non moné-
taires évaluées à la juste valeur doivent être présentées dans l’état de la
situation financière soit en produits différés, soit en déduisant la sub-
vention pour arriver à la valeur comptable de l’actif.

La société Sigma a obtenu une subvention de 15 000 € destinée à aider à l’acqui-


sition d’un équipement dont le coût est estimé à 50 000 €.
Cet octroi de subvention sera ainsi comptabilisé dans les livres de la société
Sigma :

453
15.  Les autres produits et charges


Première méthode : produits différés

4411 État, subvention à recevoir 15 000


487 Produits constatés d’avance 15 000
Octroi d’une subvention

Deuxième méthode : déduction du prix d’achat de l’équipement.

4411 État, subvention à recevoir 15 000


2154 Matériel industriel 15 000
Octroi d’une subvention

Au moment du versement effectif, le compte 4411 sera crédité par le débit d’un
compte de trésorerie.
L’imputation de la subvention d’investissement peut s’effectuer sur le résultat de
l’exercice de versement (assez rare). Le plus souvent, l’imputation s’effectuera
sur plusieurs exercices.
Ainsi, dans le cas d’une subvention attribuée afin de financer partiellement (ou
totalement) une immobilisation :
–– l’imputation s’effectuera au prorata des amortissements, si l’immobilisation
acquise est amortissable ;
–– l’imputation s’effectuera par fractions égales sur une durée fixée (de dix ans,
par exemple, à partir de l’exercice suivant celui du versement), si l’immobilisa-
tion acquise n’est pas amortissable.
Ainsi, si la société Sigma a obtenu sa subvention pour financer un matériel de
50 000 € qui sera amorti de 6 250 € au 31 décembre N, la reprise de la subven-
tion sera ainsi comptabilisée :

Première méthode : produits différés

487 Produits constatés d’avance 1 875


777 Produits provenant de la quote-part de 1 875
subventions d’investissement virée au
résultat de l’exercice
15 000 × (6 250/50 000) = 1 875

Deuxième méthode : déduction du prix d’achat de l’équipement


Il n’y a pas d’écriture comptable particulière car le matériel industriel figurera en
valeur brute à l’actif du bilan pour 50 000 – 15 000 = 35 000 € et l’amortisse-
ment se calculera sur cette valeur, soit 35 000 × (6 250/50 000) = 4 375 € soit
6 250 € – 1 875 €.

454
2.3. Présentation des subventions liées au résultat
Les subventions liées au résultat peuvent être présentées en tant que
crédit dans l’état de résultat global, séparément ou dans une rubrique
générale telle que « autres produits » ; sinon elles sont présentées en
déduction des charges auxquelles elles sont liées.

La société Sigma a reçu du Conseil régional une notification relative à une sub-
vention destinée à couvrir certains frais de recherche préalables à une fabrica-
tion : montant : 5 000 € ; TVA : 1 000 €.

Première méthode

441 Conseil régional, subventions à recevoir 6 000


74 Subventions d’exploitation * 5 000
44571 État, TVA collectée 1 000
Subvention accordée par le Conseil régional

* Ou 758 « Autres produits de gestion courante ».

Deuxième méthode
Une facture de 6 000 € HT (TVA 20 %) relative à ces frais de recherche a été
comptabilisée dans le compte 617 « Études et recherches » :

441 Subventions à recevoir 6 000


617 Études et recherches 5 000
44571 État, TVA collectée 1 000
Subvention accordée par le Conseil régional
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2.4. Remboursements
Une subvention publique qui devient remboursable doit être comptabi-
lisée en tant que changement d’estimation comptable (voir IAS 8 cha-
pitre 18 § 2). Le remboursement d’une subvention liée au résultat doit
être imputé en premier à tout crédit différé non amorti comptabilisé au
titre de la subvention. Dans la mesure où le remboursement excède un
tel crédit différé, ou s’il n’existe pas de crédit différé, le remboursement
doit être comptabilisé immédiatement en résultat. Le remboursement
d’une subvention liée à un actif doit être comptabilisé soit en augmen-
tant la valeur comptable de l’actif, soit en réduisant le solde du produit
différé du montant remboursable. Le cumul de l’amortissement supplé-

455
15.  Les autres produits et charges


mentaire qui aurait été comptabilisé en résultat jusqu’à cette date en


l’absence de la subvention doit être comptabilisé immédiatement en
résultat.

2.5. Informations à fournir
Les informations suivantes doivent être fournies :
a)  la méthode comptable adoptée pour les subventions publiques,
y compris les méthodes de présentation adoptées dans les états finan-
ciers ;
b)  la nature et l’étendue des subventions publiques comptabilisées
dans les états financiers et une indication des autres formes d’aide
publique dont l’entité a directement bénéficié ;
c)  les conditions non remplies et toute autre éventualité relative à
l’aide publique qui a été comptabilisée.
Un actif qualifié est un actif qui exige une longue période de prépa-
ration avant de pouvoir être utilisé ou vendu.

3. Les coûts d’emprunts


La norme IAS  23 « Coûts d’emprunts » applicable la première fois en
1986, a été totalement révisée en 2007. Si la précédente version permet-
tait aux entités d’opter pour un enregistrement en charges des coûts
d’emprunt imputables à la production d’un actif dit « qualifié », cette
option n’existe plus dans la version révisée (applicable à compter du
1er janvier 2009).
Les coûts d’emprunts sont les intérêts (tels qu’ils sont calculés selon
la méthode du taux effectif s’il s’agit d’un emprunt avec prime de rem-
boursement et frais d’émission, voir chapitre  6 §  6.2 et 6.4) et autres
coûts supportés comme les différences de change par une entité dans le
cadre d’un emprunt de fonds.

3.1. Principe de base
Les entités doivent inscrire à l’actif les coûts d’emprunt qui sont direc-
tement attribuables à l’acquisition, la construction ou la production
d’un actif qualifié, comme un élément du coût de cet actif. Elles doivent
comptabiliser les autres coûts d’emprunt en charges dans la période au
cours de laquelle elles les encourent.

456
Peuvent être considérés comme des actifs qualifiés (appelé dans IAS
23 avant la révision de 2007 « actifs éligibles »), l’un quelconque des
actifs suivants :
–– stocks ;
–– installations de fabrication ;
–– installations de production d’énergie ;
–– immobilisations incorporelles ;
–– immeubles de placement.
Les actifs financiers, et les stocks qui sont fabriqués ou autrement
produits sur une courte période ne sont pas des actifs qualifiés. Les actifs
qui sont prêts à l’emploi ou à la vente au moment de leur acquisition ne
sont pas des actifs qualifiés.

3.2. Comptabilisation des coûts d’emprunt


Les coûts d’emprunt qui sont directement attribuables à l’acquisition,
la construction ou la production d’un actif qualifié sont les coûts d’em-
prunt qui auraient pu être évités si la dépense relative à l’actif qualifié
n’avait pas été faite.
Dans la mesure où les fonds sont empruntés spécifiquement en
vue de l’obtention d’un actif qualifié, le montant des coûts d’emprunt
incorporables au coût de l’actif doit correspondre aux coûts d’emprunt
réels encourus par cet emprunt au cours de l’exercice diminués de tout
produit obtenu du placement temporaire de ces fonds empruntés.
Dans la mesure où les fonds sont empruntés de façon générale et utilisés
en vue de l’obtention d’un actif qualifié, le montant des coûts d’emprunt
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incorporables au coût de l’actif doit être déterminé en appliquant un taux


de capitalisation qui doit être la moyenne pondérée des coûts d’emprunt
applicables aux emprunts contractés spécifiquement dans le but d’obtenir
l’actif concerné. Le montant des coûts d’emprunts incorporés au coût de
l’actif au cours d’un exercice donné ne doit pas excéder le montant total
des coûts d’emprunt supportés au cours de ce même exercice.
L’incorporation des coûts d’emprunts dans le coût d’un actif doit
commencer lorsque :
–– des dépenses relatives au bien ont été réalisées ;
–– les coûts d’emprunts sont encourus ;
–– les activités indispensables à la préparation de l’actif préalablement à
son utilisation ou à sa vente sont entreprises.

457
15.  Les autres produits et charges


L’incorporation des coûts d’emprunts doit être suspendue pendant les


périodes longues d’interruption de l’activité productive ; elle doit cesser
lorsque les activités indispensables à la préparation de l’actif préalable-
ment à son utilisation ou à sa vente sont pratiquement toutes terminées.

La société Sigma envisage de faire construire un immeuble à usage de bureaux.


La construction a commencé le 1er  avril N et est devenue opérationnelle le
1er novembre N. Le coût de la construction s’est élevé à 500 000 €. Pour finan-
cer cette construction, la société Sigma a effectué deux emprunts, à compter du
15 mars N l’un de 400 000 € auprès de la banque A au taux de 5 % et l’autre
de 150 000 € auprès de la banque B au taux de 6 %. N’ayant pas la nécessité
de financer immédiatement la totalité du projet, elle a placé au taux de 5 % une
somme de 300 000 € du 15 avril au 30 juin N, puis une somme de 200 000 €
du 1er juillet au 30 septembre.
Les intérêts payés par Sigma pour l’année N (jusqu’au 31 décembre N) s’élèvent à
–– banque A : 400 000 × 5 % × 9,5/12 = 15 833 € ;
–– banque B : 150 000 × 6 % × 9,5/12 = 7 125 €.
Les intérêts touchés par Sigma pour l’année N se sont élevés à : 300 000 × 5 %
× 2,5/12 + 200 000 × 5 % × 3/12 = 5 625 €.
Le montant net des coûts d’emprunts pour N est de 15 833 + 7 125 – 5 625
= 17 333 €. La totalité de ces coûts ne peut être intégrée au coût de production
de l’immobilisation.
Elle doit être d’abord limitée à la période de construction c’est-à-dire du 1er avril
au 1er novembre N. On tient compte d’un taux moyen pondéré entre les deux
% × 400 000 + 6 % × 150 000
emprunts soit : 5----------------------------------------------------------------------------------
- = 5,273 %
550 000
On obtient ainsi 500 000 × 5,273 % × 8/12 = 17 577 €.
Il faut aussi déduire les intérêts touchés sur les placements, mais sur 250 000 € et
150 000 € car le total des emprunts était de 550 000 € (et non de 500 000 €) ce
qui donne : 250 000 × 5 % × 2,5/12 + 150 000 × 5 % × 3/12 = 4 479 €.
Le coût d’emprunt directement attribuable à la construction est donc de 17 577
– 4 479 = 13 098 €.
On passera l’écriture suivante :

213 Constructions 13 098


661 Charges d’intérêt (ou Transfert de charges 13 098
financières)
Coût d’emprunt imputable à la construction
de bureaux

458
3.3. Informations à fournir
Les états financiers doivent fournir les informations suivantes :
–– la méthode comptable utilisée pour les coûts d’emprunt ;
–– le taux de capitalisation utilisé pour déterminer le montant des coûts
d’emprunt pouvant être incorporés dans le coût d’actifs.

4. Les événements postérieurs à la date


de clôture
La norme IAS  10 « Événements postérieurs à la clôture », adoptée en
1978, révisée en 1999 et 2003 et devenue après la révision de la norme
IAS  1 en 2007 « Évènements postérieurs à la période de reporting1 »,
doit être appliquée à la comptabilisation des événements postérieurs à
la date de clôture et aux informations à fournir y afférents.
Les événements postérieurs à la date de clôture (ou de reporting)
sont les événements, tant favorables que défavorables, qui se produisent
entre la date de clôture et la date à laquelle la publication des états
financiers est autorisée. On peut distinguer, selon la norme, deux types
d’événements :
–– ceux qui contribuent à confirmer des situations qui existaient à la
date de clôture (événements postérieurs à la date de clôture et don-
nant lieu à des ajustements) ;
–– ceux qui indiquent des situations apparues postérieurement à la date
de clôture (événements postérieurs à la date de clôture et ne donnant
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pas lieu à des ajustements).

Le comptable de la société Sigma est préoccupé par les événements importants


survenus entre la date de clôture du dernier exercice (31 décembre N) et la pro-
chaine réunion du conseil d’administration qui se prononcera sur les comptes.
Les faits sont les suivants :
–– un mouvement de baisse sensible des prix d’un produit fini stocké, qui s’était
amorcé au 31 décembre N, s’est accéléré en janvier et février N+1, ce qui se tra

1  L’intitulé de la norme a été modifié, car elle peut s’appliquer la présentation d’états financiers inter-
médiaires (voir aussi chapitre 19 § 3).

459
15.  Les autres produits et charges


duit par une moins-value latente de 65 000 €. Il avait été doté une dépréciation
de 38 000 € ;
–– un important sinistre, en février N+1, a détruit un atelier. Les dommages sont
estimés à 325 000 € ; ils ne seront que faiblement couverts par l’assurance. Il
faut s’attendre à un ralentissement très net de la branche d’activité concernée.
Le mouvement de baisse sensible des prix du produit fini est un événement qui
confirme une situation existant à la clôture de l’exercice. Il doit fait l’objet à un
ajustement (de la dépréciation pour 27 000 E). Le sinistre est une situation appa-
rue postérieurement à la clôture de l’exercice. Il ne donne pas lieu à ajustement.

4.1. Comptabilisation et évaluation
➢➢Événements postérieurs à la date de clôture donnant lieu
à des ajustements
Une entité doit ajuster les montant comptabilisés dans ses états finan-
ciers pour refléter des événements postérieurs à la clôture donnant lieu
à des ajustements.

➢➢Événements postérieurs à la date de clôture ne donnant pas


lieu à des ajustements
Une entité ne doit pas ajuster les montants comptabilisés dans les états
financiers pour refléter des événements postérieurs à la date de clôture
ne donnant pas lieu à des ajustements.

➢➢Dividendes
Si une distribution de dividendes aux détenteurs d’instruments de capi-
taux propres est proposée ou décidée après la date de clôture, l’entité
ne doit pas comptabiliser ces dividendes en tant que passifs à la date de
clôture, mais simplement fournir l’information dans les notes annexes.

➢➢Continuité d’exploitation
Une entité ne doit pas établir ses états financiers sur une base de conti-
nuité d’exploitation si la direction détermine, après la date de clôture,
qu’elle a l’intention, ou qu’elle n’a pas d’autre solution réaliste que de
liquider l’entité ou de cesser son activité.

4.2. Informations à fournir
Elles concernent la date d’autorisation de la publication des états finan-
ciers, la mise à jour des informations à fournir sur des situations à la date

460
de clôture et les événements postérieurs à la date de clôture ne donnant
pas lieu à ajustements.
Lorsque des événements postérieurs à la date de clôture ne donnant
pas lieu à des ajustements sont d’une importance telle que le fait de
ne pas les mentionner affecterait la capacité des utilisateurs des états
financiers à faire des évaluations et à prendre des décisions appropriées,
l’entité doit indiquer pour chaque catégorie importante d’événements
postérieurs à la date de clôture ne donnant pas lieu à des ajustements la
nature de l’événement et une estimation de son effet financier ou l’indi-
cation que cette estimation ne peut être faite.

• Regroupement d’entreprises important ou sortie d’une filiale importante.


• Annonce d’un plan d’abandon d’activité.
•  Acquisition ou sorties importantes d’actifs ou expropriation par les pouvoirs
publics d’actifs importants.
• Destruction d’une unité de production importante par un incendie postérieur
à la date de clôture.
• Annonce d’une restructuration importante.
•  Transactions importantes postant sur des actions ordinaires ou des actions
ordinaires potentielles.
•  Modifications anormalement importantes du prix des actifs ou des taux de
change postérieurs à la date de clôture.
• Modification des taux d’impôts ou de lois fiscales.
• Engagements ou passifs éventuels importants.
•  Début d’un litige important résultant uniquement d’événements survenus
après la date de clôture.
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461
15.  Les autres produits et charges


Test de connaissances

Pour chacune des 10 questions suivantes, choisissez la bonne réponse (une seule
réponse est possible).

Q1.  La société Alpha, qui exploite une concession automobile a conclu le


1er avril N la vente d’une automobile d’occasion immatriculée 5959 XX 59
à la société Bêta pour 10  000  €. Compte tenu de quelques réparations à
effectuer, la livraison aura lieu le 10  avril, le paiement étant effectué le
20 avril. À quelle date la société Alpha doit-elle enregistrer la vente ?
a) le 1er avril N ;
b) le 10 avril N ;
c) le 20 avril N.

Q2. La société Alpha a vendu le 1er octobre N à la société Gamma un logiciel


d’une valeur de 300 000 € hors taxes. Un acompte de 80 000 € a déjà versé
au moment de la commande. Il est accordé au client une remise de 10 % et
un escompte de règlement de 1 % sur le solde dû pour règlement comptant.
Le client pourra bénéficier d’une garantie de maintenance est estimée à 8 %
de la valeur brute du logiciel.

Quelle écriture sera comptabilisée le 1er octobre N ?


a)
31.12.N
411 Client Alpha 240 760
4191 Clients – Avances et acomptes reçus sur 80 000
commandes
665 Escomptes accordés 2 700
7091 Remises, rabais et ristournes obtenus 30 000
701 Ventes de produits finis 300 000
44571 État, TVA collectée 53 460

a)
31.12.N
411 Client Alpha 240 760
4191 Clients – Avances et acomptes reçus sur
commandes 80 000
665 Escomptes accordés 2 700
701 Ventes de produits finis 246 000
704 Prestations de services 6 000
44571 État TVA collectée 53 460
487 Produits constatés d’avance 18 000 »

462
» b)
31.12.N
411 Client Alpha 240 760
4191 Clients – Avances et acomptes reçus
sur commandes 80 000
701 Ventes de produits finis 243 300
704 Prestations de services 24 000
44571 État TVA collectée 53 460

Q3. La société Alpha expédie un bien à son client « FOB départ ». Cependant,
Alpha a pour pratique commerciale habituelle d’indemniser les clients pour
toute perte ou tout dommage subi pendant l’expédition (elle remplace
le bien perdu ou endommagé), ce que l’on appelle généralement des
conditions d’expédition « FOB destination synthétique ». Quand doit-elle
comptabiliser, selon IFRS 15, le produit correspondant à la vente :
a) au moment de l’expédition ;
b) au moment de la livraison ;
c) au moment où elle reçoit l’accusé de réception de la livraison.

Q4. Une société de médias, la société Oméga, possède et exploite des stations
de radio. Les produits des activités ordinaires proviennent principalement
de la publicité. Des contrats sont conclus avec diverses entreprises pour la
vente de temps d’antenne. Des chargés de comptes concluent ces contrats
et ils sont rémunérés au moyen d’une commission correspondant à 5 % du
prix total du contrat pour chaque nouveau contrat conclu.
Le chargé de comptes Oméga a conclu un nouveau contrat publicitaire de deux
ans avec la Société Gamma. Le coût total du contrat s’établit ainsi :
Frais juridiques de rédaction du contrat (payés uniquement en cas 10 000 €
d’issue favorable)
Commission versée au chargé de comptes 7 500 €
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Frais de repas et de divertissement engagés pendant le processus 1 750 €


de vente
Temps du directeur artistique : salaire du directeur artistique pour 1 500 €
l’élaboration d’une annonce
Acteurs : montants versés aux acteurs qui vont enregistrer 750 €
l’annonce radiodiffusée
Coût total 21 500 €
Quel montant doit-il porter à l’actif pour ces coûts du contrat ?
a) 21 500 €
b) 19 750 €
c) 17 500 €

Q5. La société Alpha a conclu le 1er avril N un contrat à long terme avec la


société Delta pour une valeur de 140 000 €. En N, 78 000 € de dépenses ont »
463
15.  Les autres produits et charges


» été engagées et ont été constatées en charges. Il est prévu que les dépenses
à engager en N + 1 seront de 42 000 €.

Quelle écriture la société Alpha doit-elle comptabiliser au 31 décembre N ?


a)
31.12.N
4181 Clients, factures à établir 93 600
704 Travaux 78 000
44587 État, TVA sur factures à établir 15 600

b)
31.12.N
4181 Clients, factures à établir 109 200
704 Travaux 91 000
44587 État, TVA sur factures à établir 18 200

c)
31.12.N
335 Travaux en cours 78 000
71335 Production stockée – Variation de stock 78 000
production stockée

Q6.  Reprenons la question Q5. Quelle(s) serai(en)t l(es) écriture(s) à


comptabiliser au 31  décembre N si le contrat avait été conclu pour une
valeur de 100 000 € ?
a)
31.12.N
335 Travaux en cours 78 000
71335 Production stockée – Variation de stock 78 000
production stockée

b)
31.12.N
4181 Clients, factures à établir 93 600
704 Travaux 78 000
44587 État, TVA sur factures à établir 15 600

6815 Dotations aux provisions d’exploitation 20 000


151 Provisions pour risques 20 000

c)
31.12.N
4181 Clients, factures à établir 78 000
704 Travaux 65 000
44587 État, TVA sur factures à établir 13 000

6815 Dotations aux provisions d’exploitation 7 000


151 Provisions pour risques 7 000
»
464
» Q7.  La société Alpha a obtenu le 1   juillet N une subvention de 50  000  €
er

pour faire l’acquisition à la même date d’un matériel industriel amortissable


dégressivement en 10  ans (coefficient de l’amortissement dégressif 2,25,
l’amortissement dégressif correspondant à l’amortissement pour dépréciation)
d’une valeur de 150 000 € hors taxes. Quelle(s) écriture(s) faut-il passer en fin
d’exercice le 31 décembre N (elle utilise la méthode des produits différés) ?
a)
31.12.N
441 État, subventions à recevoir 44 375
131 Subventions d’investissement 44 375

6811 Dotations aux amortissements 16 875


des immobilisations
28154 Amortissement du matériel 16 875

b)
31.12.N
6811 Dotations aux amortissements 16 875
des immobilisations
28154 Amortissement du matériel 16 875

487 Produits constatés d’avance 5 625


777 Quote-part des subventions d’investissements 5 625
virée au résultat de l’exercice

c)
31.12.N
6811 Dotations aux amortissements des 11 250
immobilisations
28154 Amortissement du matériel 11 250

Q8. Reprenons la question Q7 et les propositions correspondantes. Quelles


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seraient les écritures à passer si l’entreprise avait déduit de l’actif la


subvention reçue ?

Q9.  La société Alpha vient de faire construire un immeuble à usage de


bureaux dont le coût (hors charges financières) s’est élevé à 2 700 000 €.
La construction a démarré le 1er mars N–2 et s’est terminé le 1er juin N. Les
dépenses se sont échelonnées régulièrement sur la période de production.
Pour financer cet immeuble, la société Alpha a emprunté 200  000  € le
1er février N–2 au taux de 6 %, puis 1 000 000 € au taux de 5,4 % le 1er juillet
N–2 puis encore 1 000 000 € le 1er juillet N–1 au taux de 5,28 %. Quel montant
de charges financières peut-elle intégrer dans le coût de l’immobilisation ?
a) 164 025 € ;
b) 146 067 € ;
c) 179 900 €. »
465
15.  Les autres produits et charges


» Q10. Le 20 octobre N, la société Alpha a vendu 50 000 € de marchandises


(60  000  € TTC) à un client Epsilon. La société Alpha clôt son exercice le
31  décembre de chaque année. Le 20  février, elle apprend que son client
a été mis en liquidation judiciaire et elle compte récupérer la moitié de sa
créance. Quelle écriture comptable doit-elle constater le 31 décembre N ?
a)
31.12.N
654 Pertes sur créances irrécouvrables 30 000
411 Clients 30 000

b)
31.12.N
6817 Dotations aux dépréciations de l’actif circulant 25 000
491 Dépréciation des comptes clients 25 000

c) aucune écriture.
Corrigés et commentaires p. 592.

466
Chapitre 16

L’impôt
sur le résultat

L
’impôt sur le résultat représente dans la quasi-totalité des États de
la planète un prélèvement important effectué sur les bénéfices.
Les taux sont souvent de l’ordre de 25 à 40 %.
L’importance de cet impôt a fait que, dès 1979, l’IASB a publié la
norme IAS 12 relative à la comptabilisation de l’impôt sur les bénéfices.
Cette norme a été révisée en 1996 puis partiellement en 2000, 2010 et
2016.
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1. L’impôt sur le résultat selon les normes


IFRS
Dans la norme IAS 12 de l’IASB, l’impôt sur le résultat inclut tous les
impôts nationaux et étrangers dus sur la base des bénéfices imposables.
Il inclut également les retenues à la source, qui sont payables par une
filiale, une entreprise associée ou une coentreprise sur ses distributions
de dividendes à l’entité présentant les états financiers.
IAS  12 précise que la charge (ou le produit) d’impôt est égale (ou
égal) au montant total de l’impôt exigible et de l’impôt différé inclus

467
16.  L’impôt sur le résultat


dans la détermination du résultat net de l’exercice. Elle distingue donc


l’impôt exigible et les passifs et actifs d’impôt différé.
L’impôt exigible est le montant des impôts sur le bénéfice payables
(ou récupérables) au titre du bénéfice imposable (ou de la perte fiscale)
d’un exercice.
Les passifs d’impôt différé sont les montants d’impôts sur le résultat
payables au cours d’exercices futurs au titre de différences temporelles
imposables.
Les actifs d’impôt différé sont les montants d’impôts sur le résultat
recouvrables au cours d’exercices futurs au titre :
–– de différences temporelles déductibles ;
–– du report en avant de pertes fiscales non utilisées ;
–– du report en avant de crédits d’impôts non utilisés.

La société Sigma termine son exercice N. Elle a dégagé un bénéfice net comp-
table avant impôt de 150 000 €.
Pour la détermination de son bénéfice fiscal, elle doit ternir compte des élé-
ments suivants :
Réintégrations :
–– contribution sociale de solidarité et quote-part de la participation des
employeurs à l’effort de construction N : 6 000 € ;
–– amendes pénales et fiscales : 2 400 €.
Déductions :
–– contribution sociale de solidarité et quote-part de la participation des
employeurs à l’effort de construction N – 1 : 5 400 € ;
–– plus-value sur ensemble immobilier sinistré ayant fait l’objet d’une indemnité
d’assurance1 : 15 000 €.
Le montant du bénéfice fiscal de la société s’élève à 150 000 + 6 000 + 2 400
– 5 400 – 15 000 = 138 000 et, si le taux de l’impôt dû est de 33 1/3 %, le mon-
tant de l’impôt exigible sera de 138 000 × 33 1/3 % = 46 000 €.
Parmi les réintégrations, il y a celle relative à la contribution sociale de solidarité
et à la quote-part de la participation des employeurs à l’effort de construction
qui sera déductible l’année suivante : il y a sur ce point un actif d’impôt différé
de 6 000 × 33 1/3 % = 2 000 €. La réintégration relative aux amendes pénales
et fiscales ne sera pas déductible.

1  Selon l’article 39 quaterdecies 1ter du CGI, plus-value à court terme afférent à des biens amortis-
sables, réalisée à la suite de la perception d’indemnités d’assurance peut être répartie sur plusieurs
exercices à compter de celui suivant la réalisation de la plus-value.

468
Parmi les déductions, il y a celle relative à la plus-value sur ensemble immobilier
sinistré ayant fait l’objet d’une indemnité d’assurance et qu’il faudra réintégrer
au cours des exercices à suivre : il y a sur ce point un passif d’impôt différé de
15 000 × 33 1/3 % = 5 000 €.

2. Notions de base fiscale


et de différences temporelles
La base fiscale d’un actif représente le montant qui sera fiscalement
déductible de tout avantage économique imposable qui ira à l’entité
lorsqu’elle recouvrera la valeur comptable de cet actif. Si ces avantages
économiques ne sont pas imposables, la base fiscale de l’actif est égale à
sa valeur comptable.

Une machine a coûté 100  000  €. À des fins fiscales, un amortissement de


30 000 € a déjà été déduit au titre de la période et des périodes antérieures et le
solde sera déductible au titre des périodes futures, soit par le biais d’un amortis-
sement, soit par une déduction au moment de la sortie. Les profits générés par
l’utilisation de la machine sont imposables et les profits (pertes) générés par la
sortie de la machine sont imposables (déductibles). La base fiscale de la machine
est de 70 000 €.

La base fiscale d’un passif représente sa valeur comptable, moins


tout montant qui sera fiscalement déductible au titre de ce passif au
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cours des périodes futures. Dans le cas de produits perçus d’avance, la


base fiscale du passif qui en résulte est la valeur comptable moins tout
élément de produits qui ne sera pas imposable au cours des périodes
futures.

Des passifs courants incluent des produits d’intérêt perçus d’avance d’une
valeur comptable de 10 000 €. Ces produits d’intérêt seront imposés lors de leur
encaissement. La base fiscale des intérêts perçus d’avance est nulle.

469
16.  L’impôt sur le résultat


Les différences temporelles sont les différences entre la valeur comp-


table d’un actif ou d’un passif et sa base fiscale. Les différences tempo-
relles peuvent être :
–– soit des différences temporelles imposables, c’est-à-dire des différences
temporelles qui généreront des montants imposables dans la déter-
mination du bénéfice imposable d’exercices futurs lorsque la valeur
comptable de l’actif ou du passif sera recouvrée ou réglée ;
–– soit des différences temporelles déductibles, c’est-à-dire des diffé-
rences temporelles qui généreront des montants déductibles dans la
détermination du bénéfice imposable d’exercices futurs lorsque la
valeur comptable de l’actif ou du passif sera recouvrée ou réglée.

• Des passifs comprennent des pénalités et amendes à payer d’une valeur comp-
table de 1 000 €. Les amendes et pénalités ne sont pas déductibles fiscalement.
La base fiscale des amendes et pénalités est de 1 000 €. Il n’y pas de différence
temporelle déductible.
•  Des passifs comprennent des charges à payer d’une valeur comptable de
2 000 €. La charge concernée sera déduite fiscalement lors de son règlement.
La base fiscale des charges à payer est nulle. Il y a une différence temporelle
déductible.
• Lors d’une fusion, les plus-values sur les biens non amortissables de la société
absorbée ne sont pas imposées, l’imposition étant reportée à la cession du bien.
Un terrain de 10 000 € a été apporté pour 13 000 € lors d’une fusion. Sa valeur
fiscale est 10 000 €. Il y a une différence temporelle imposable de 3 000 €.
• Un matériel a été acquis le 1er janvier N–5 pour 1 000 000 €. Sa durée d’utili-
sation est fixée à 10 ans. La valeur résiduelle est de 100 000 €. Au 31 décembre
N, la valeur comptable de l’immobilisation est de 1  000  000 – (1  000  000 –
100 000) × 6/10 = 460 000 €. Sur le plan fiscal, le matériel étant amortissable
dégressivement, sa base fiscale est de 1 000 000 – 225 000 – 174 375 – 135 141
– 104 734 – 81 169 – 62 906 = 216 675. Il y a donc une différence temporelle
imposable de 460 000 – 216 675 = 243 375 €.

Il y a lieu de noter que, si la plupart des différences temporelles appa-


raissent à la revue des déclarations fiscales, certaines en sont absentes
(telle la plus-value sur biens non amortissables lors d’une fusion) et qu’il
faut compléter la revue des déclarations fiscales passées par une compa-
raison systématique des valeurs comptables au bilan de l’entité et des
valeurs fiscales des actifs et passifs y figurant.

470
On peut aussi remarquer que la notion de différence temporelle défi-
nie par l’IASB s’appuie sur des différences constatées au bilan alors qu’en
pratique, souvent les créances et les dettes d’impôt différé sont calculées
à partir d’écarts provenant de décalages dans le temps entre le régime
fiscal et le traitement comptable de produits ou de charges. En fait, cette
divergence théorique est moins marquée en pratique qu’elle pourrait y
paraître.

Remarque
Il n’y a lieu de ne pas confondre différence temporelle et différence temporaire.
Les différences temporaires représentent en IFRS les produits ou charges qui
sont comptabilisés en bénéfice ou perte dans une période mais qui, selon les lois
ou les réglementations fiscales, sont inclus dans les produits imposables d’une
période différente. Les différences temporelles, quant à elles, sont les différences
entre les valeurs comptables d’un actif ou d’un passif au bilan et leurs bases
fiscales. En fait, de nombreuses différences temporaires sont en même temps
des différences temporelles. n

3. Comptabilisation d’actifs et de passifs


d’impôt exigible
L’impôt exigible de l’exercice et des exercices précédents doit être comp-
tabilisé en tant que passif dans la mesure où il n’est pas payé. Si le mon-
tant déjà payé au titre de l’exercice et des exercices précédents excède
le montant dû pour ces exercices, l’excédent doit être comptabilisé en
tant qu’actif.
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L’avantage lié à une perte fiscale pouvant être reportée en arrière


pour recouvrer l’impôt exigible d’un exercice antérieur doit être comp-
tabilisé en tant qu’actif.

• La société Oméga a calculé son impôt sur les bénéfices au 31 décembre N.
Celui-ci s’élève à 46 000 €. On passera l’écriture suivante :

31.12.N
6951 Impôts sur les bénéfices 46 000
444 État, impôt sur les bénéfices 46 000
Impôt sur les bénéfices N

471
16.  L’impôt sur le résultat


• La société Omicron a fait, pour l’exercice N, une perte de 51 000 €. Cette perte
peut être reportée en arrière pour 30 000 € et donner lieu à un crédit d’impôt
(report en arrière de déficit) de 10 000 €. On passera l’écriture suivante ;

31.12.N
444 État, impôt sur les bénéfices 10 000
699 Produits – Report en arrière des déficits 10 000
Report en arrière

4. Comptabilisation d’actifs et de passifs


d’impôt différé
4.1. Différences temporelles imposables
Un passif d’impôt différé doit être comptabilisé pour toutes les dif-
férences temporelles imposables sauf si le passif d’impôt différé est
généré :
–– soit par la comptabilisation initiale d’un goodwill ;
–– soit par la comptabilisation initiale d’un actif ou d’un passif dans une
transaction qui n’est pas un regroupement d’entreprise et n’affecte ni
le bénéfice comptable, ni le bénéfice imposable (ou la perte fiscale) à
la date de la transaction.
Toutefois, pour les différences temporelles taxables liées à des par-
ticipations dans des filiales, entreprises associées et coentreprises et
investissements dans des succursales, un impôt différé passif doit être
comptabilisé (voir ci-dessous § 4.6).
Pour l’entité, il y lieu de tenir compte dans l’estimation de ses béné-
fices imposables futurs des recouvrements d’actifs dont le montant est
supérieur à la valeur comptable. L’estimation que fait une entité de ses
bénéfices imposables futurs doit exclure les déductions fiscales résultant
de la résorption des différences temporaires déductibles.

La société Oméga a déduit fiscalement en N une plus-value de 15 000 € sur un


ensemble immobilier sinistré ayant fait l’objet d’une indemnité d’assurance. Le
passif d’impôt différé correspondant à cette plus-value est de 15 000 × 33 1/3 %
= 5 000 €. On passera l’écriture suivante :

472
31.12.N
698 Charge d’impôt différé 5 000
1687 État, passif d’impôt différé 5 000
Passif d’impôt différé

N.B. Selon la norme IAS  1 (voir chapitre  3, §  2.3), quand une entité pré-
sente dans son bilan une répartition de ses actifs et de ses passifs en actifs
(et passifs) courants et non courants, elle ne doit pas classer ses actifs (ou
passifs) d’impôts différés en actifs (ou passifs) courants (voir § 6 ci-dessous).
Il est donc dans ce cas souhaitable d’utiliser un numéro de compte pour les
impôts différés qui ne soit pas inclus dans la classe  4 (444) mais dans les
classes 1 et 2 (par exemple comptes 1687 « Autres dettes » ou 2761 « Autres
créances »).

4.2. Différences temporelles déductibles


Un actif d’impôt différé doit être comptabilisé pour toutes les diffé-
rences temporelles déductibles dans la mesure où il est probable qu’un
bénéfice imposable, sur lequel ces différences temporelles déductibles
pourront être imputées, sera disponible, à moins que l’actif d’impôt dif-
féré ne soit généré par la comptabilisation initiale d’un actif ou d’un
passif dans une transaction qui n’est pas un regroupement d’entreprises
et au moment de la transaction, n’affecte ni le bénéfice comptable, ni le
bénéfice imposable (perte fiscale).
Pour l’entité, il y a lieu de tenir compte dans l’estimation de ses béné-
fices imposables futurs des recouvrements d’actifs dont le montant sera
supérieur à la valeur comptable. L’estimation que fait une entité de ses
bénéfices imposables futurs doit cependant exclure les déductions fis-
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cales résultant de la résorption des différences temporaires déductibles,


afin de ne pas compter deux fois cette déduction.
Toutefois, pour les différences temporelles déductibles liées à des
participations dans des filiales, entreprises associées et coentreprises, et
investissements dans des succursales, un actif d’impôt différé doit être
comptabilisé (voir ci-dessous § 4.6).

La société Oméga a réintégré fiscalement la contribution sociale de solidarité et


une quote-part de la participation des employeurs à l’effort de construction N pour
6 000 € ; elle a déduit fiscalement les éléments correspondants de l’année N–1 pour
5 400 €. Le taux de l’impôt est de 33 1/3 %. On passera les écritures suivantes :

473
16.  L’impôt sur le résultat


31.12.N
699 Produit d’impôt différé 1 800
2761 État, actif d’impôt différé 1 800
Extourne actif d’impôt différé N  –  1  : 5 400
× 33 1/3 %

2761 État, actif d’impôt différé 2 000


699 Produit d’impôt différé 2 000
Actif d’impôt différé N : 6 000 × 33 1/3 %

4.3. Recouvrement des actifs sous-jacents


Un amendement de la norme IAS 12 publié en décembre 2010 et appli-
cable au 1er janvier 2012 contient une disposition relative à une excep-
tion au principe d’IAS 12, qui exige que l’évaluation des actifs et passifs
d’impôt différé liés à certains actifs soit fondée sur la présomption que la
valeur comptable de l’actif sera entièrement recouvrée par voie de vente.
La présomption peut être réfutée si l’entité dispose d’éléments probants
indiquant clairement qu’elle consommera les avantages économiques
rattachés à l’actif pendant toute la durée de vie économique de celui-ci.
Dans ce cas, l’impôt différé se calcule sur la différence entre la valeur
recouvrable et la valeur comptable amortie.
L’exception s’applique aux actifs évalués selon le modèle de la juste
valeur défini dans IAS 40 ou selon le modèle de la réévaluation défini
dans IAS 16 ou IAS 38. Elle s’applique aussi aux immeubles de placement,
aux immobilisations corporelles ou aux immobilisations incorporelles
évalués initialement à la juste valeur dans le cadre d’un regroupement
d’entreprises, lorsque l’entité utilise par la suite le modèle de la juste
valeur ou de la réévaluation pour évaluer l’actif sous-jacent.

Dans la société Alpha immobilisation corporelle ayant coûté 100 000 € et dont


la valeur comptable était de 70  000  €, a été réévaluée à sa juste valeur de
160 000 € selon le modèle de la réévaluation défini dans IAS 16. L’amortisse-
ment fiscal cumulé est de 30 000 €. Un taux d’impôt de 33 1/3 % est applicable
en cas de vente de l’actif.
Comme l’actif est évalué selon le modèle de la réévaluation défini dans IAS 16,
il existe une présomption réfutable, aux fins de l’évaluation de l’impôt différé
relatif à l’actif, que seule la valeur d’acquisition (et non la juste valeur, qui peut
être fonction de la capacité de l’immobilisation à produire des revenus) de l’actif

474
sous-jacent sera entièrement recouvrée par voie de vente. Ainsi, seul l’amortis-
sement fiscal cumulé de 30 000 € sera pris en compte dans le résultat fiscal, et
l’excédent du produit de vente sur le coût d’acquisition ne sera pas imposable.
Le passif d’impôt différé sera donc de 30 000 × 33 1/3 % = 10 000 €.
Toutefois, si l’entité dispose d’éléments probants indiquant clairement qu’elle
consommera les avantages économiques rattachés à l’actif pendant toute la
durée de vie économique de celui-ci, cette présomption est réfutée. Dans ce
cas, la base fiscale de l’actif en cas d’utilisation est de 70 000 (100 000 – 30 000)
et il y a une différence temporelle imposable de 90 000 € (160 000 – 70 000).
Le passif d’impôt différé sera de 90 000 × 33 1/3 % = 30 000 €. Seront donc
imposables à la fois les amortissements fiscalement déduits et réintégrés (soit
30  000  €) et la plus-value latente par rapport à la valeur d’acquisition (soit
160 000 – 100 000 = 60 000 €).

4.4. Pertes fiscales et crédits d’impôts non utilisés


Un actif d’impôt différé doit être comptabilisé pour le report en avant
de pertes fiscales et de crédits d’impôt non utilisés dans la mesure où
il est probable que l’on disposera de bénéfices imposables futurs sur
lesquels ces pertes fiscales et crédits d’impôts non utilisés pourront
être imputés.

La société Omicron qui a fait une perte de 51  000  € (dont 30  000  € ont été
reportés en arrière) a reporté en avant un déficit 21 000 €. La conjoncture allant
se redresser, la probabilité de récupérer ce déficit dans les cinq années à venir
est fortement probable. Compte tenu de cette probabilité, la société Omicron
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passera l’écriture suivante :

31.12.N
2761 État, actif d’impôt différé 7 000
699 Produit d’impôt différé 7 000
Déficit fiscal N reportable : 21 000 × 33 1/3 %

Toutefois, l’existence de pertes fiscales non utilisées constitue


une indication forte que des bénéfices imposables futurs risquent de
ne pas être disponibles. Par conséquent, lorsqu’une entité a un his-
torique de pertes récentes, elle ne comptabilise, par prudence, un
actif d’impôt différé au titre de ces pertes fiscales ou crédits d’impôt
non utilisés que dans la mesure où elle dispose de différences tempo-
relles imposables suffisantes ou d’autres indications convaincantes

475
16.  L’impôt sur le résultat


­ ontrant qu’elle disposera de bénéfices imposables suffisants sur les-


m
quels pourront être imputés les pertes fiscales et crédits d’impôt non
­utilisés.

4.5. Révision de la valeur comptable


d’un actif d’un impôt différé
La valeur comptable d’un actif d’impôt différé doit être revue à chaque
date de clôture.
Une entité doit réduire la valeur comptable d’un actif d’impôt dif-
féré dans la mesure où il n’est plus probable qu’un bénéfice imposable
suffisant sera disponible pour permettre d’utiliser l’avantage de tout ou
partie de cet actif d’impôt différé.
À chaque date de clôture, une entité doit aussi réestimer les actifs
d’impôt différé non comptabilisés. Une entité comptabilise alors un
actif d’impôt différé qui ne l’avait pas été jusque-là dans la mesure où il
est devenu probable qu’un bénéfice imposable futur permettra de recou-
vrer l’actif d’impôt différé.

4.6. Participations dans les filiales,


entités associées, coentreprises et investissements
dans des succursales
Une entité doit comptabiliser un passif d’impôt différé pour toutes diffé-
rences temporelles imposables liées à des participations dans des filiales,
entités associées, co-entreprises et investissements dans des succursales,
sauf si et dans la mesure où les deux conditions suivantes sont satisfaites :
–– la mère, l’investisseur ou le co-entrepreneur est en mesure de contrô-
ler la date à laquelle la différence temporelle s’inversera ;
–– il est probable que la différence temporelle ne s’inversera pas dans un
avenir prévisible.

La société Oméga a une participation de 60 % dans le capital de la société


Sigma. Les titres ont été acquis pour 100  000  €. Au 31  décembre, la valeur
de ces titres (juste valeur par exemple) est de 120 000 € et on a comptabilisé
cette somme dans les états financiers (comptes individuels et intégration dans
les comptes consolidés) de la société Oméga. Il y a, au sens de la norme, une
différence temporelle puisque la valeur comptable est de 120 000 €, alors que

476
la valeur fiscale (ici le coût) est de 100  000  € qui devrait se traduire par un
passif d’impôt différé calculé sur 20 000 €. Mais la société mère est en mesure
de contrôler la date à laquelle la différence temporelle s’inversera (la cession
des titres Sigma par la société Oméga) et si la cession n’est pas programmée
dans un avenir prévisible (c’est-à-dire bientôt) il n’y a pas nécessité de constater
l’impôt différé.

Une entité doit comptabiliser un actif d’impôt différé pour toutes


différences temporelles déductibles générées par des participations dans
des filiales, entités associées, coentreprises et investissements dans des
succursales, dans la mesure où il est probable que :
–– la différence temporelle s’inversera dans un avenir prévisible ;
–– il existera un bénéfice imposable sur lequel pourra s’imputer la diffé-
rence temporelle.

Reprenons le cas précédent et supposons que la juste valeur par exemple des
titres Sigma ne soit que de 85  000  €. Il y a, au sens de la norme, une diffé-
rence temporelle qui devrait se traduire par un actif d’impôt différé calculé sur
15 000 €. Si la société mère réalise un bénéfice imposable, elle pourra compen-
ser cette différence temporelle à la condition qu’une cession soit prévisible. Dans
le cas où cette dernière condition n’est pas réalisée, il n’y a pas lieu d’effectuer
la compensation.

4.7. Comptabilisation dans le résultat net


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L’impôt exigible et différé doit être comptabilisé en produit ou en charge


et être compris dans le résultat net de l’exercice sauf dans la mesure où
l’impôt est généré :
–– par une transaction ou un événement qui est comptabilisé directe-
ment en capitaux propres, dans le même exercice ou un exercice dif-
férent ;
–– par un regroupement d’entreprise.

4.8. Éléments crédités ou débités


dans les capitaux propres
L’impôt exigible et différé doit être directement débité ou crédité
dans les capitaux propres si l’impôt concerne des éléments qui ont été

477
16.  L’impôt sur le résultat


c­ rédités ou débités directement dans les capitaux propres, lors du même


exercice ou d’un exercice différent. Si les éléments sont comptabilisés en
autres éléments du résultat global, l’impôt sera comptabilisé en autres
éléments du résultat global. Si les éléments sont comptabilisés directe-
ment en capitaux propres dans une autre rubrique du celle des autres
éléments du résultat global, l’impôt sera comptabilisé directement en
capitaux propres dans cette rubrique.

La plus-value constatée sur la réévaluation des immobilisations corporelles (voir


chapitre 8, § 5.2) est constatée en capitaux propres. L’impôt différé correspon-
dant doit être aussi constaté en capitaux propres.
Supposons que la société Eta ait réévalué le 31 décembre N – 2 ses immobili-
sations corporelles et parmi celles-ci un ensemble immobilier. À cette date, elle
avait passé l’écriture suivante :

31.12.N – 2
211 Terrains 30 000
213 Constructions 45 000
1052 Écarts de réévaluation 75 000
Réévaluation de l’ensemble immobilier

Si le taux d’impôt différé est de 33 1/3 %, il lui faudrait également passer l’écri-
ture suivante :

31.12.N – 2
1052 Écarts de réévaluation 25 000
1687 État, passif d’impôt différé 25 000
Impôt différé sur réévaluation de l’ensemble
immobilier

5. Problèmes d’évaluation
Les passifs (et actifs) d’impôt exigible de l’exercice et des exercices précédents
doivent être évalués au montant qu’on s’attend à payer (ou à recouvrer) aux
administrations fiscales en utilisant les taux d’impôt (et réglementations
fiscales) qui ont été adoptés ou quasi-adoptés à la date de clôture.
Les actifs et passifs d’impôt différé doivent être évalués au taux d’im-
pôt dont l’application est attendue sur l’exercice au cours duquel l’actif
sera réalisé ou le passif réglé, sur la base des taux d’impôt qui ont été
adoptés ou quasi adoptés à la date de clôture. Il ne s’agit pas du taux

478
existant à la fin de l’exercice mais du taux attendu lors de la réalisation
ou du règlement.
Lorsque des taux d’impôt différents s’appliquent à des niveaux dif-
férents de résultat imposable, les actifs et passifs d’impôt différé sont
évalués en utilisant des taux moyens dont on estime l’application.
Les actifs et passifs d’impôt différés ne doivent pas être actualisés.
Cette méthode est appelée méthode du report variable, elle s’oppose à la
méthode du report fixe qui pouvait être utilisée avant la révision de 1996.

Au 31 décembre N–1, le passif d’impôt différé de la société Lambda créée en


janvier N–1 est de 50  000  € sur des différences temporelles imposables de
150  000  € (le taux de l’impôt sur les bénéfices au 31  décembre N–1 est de
33 1/3 %). Au cours de l’année N, le gouvernement a pris la décision de majorer
de 10 % l’impôt sur les bénéfices dont le taux est passé à 36 2/3 %. 30 000 € des
différences temporelles N–1 sont devenues sans objet au cours de l’exercice N
(réintégrations fiscales) mais il s’est dégagé 45 000 € de différences temporelles
imposables nouvelles.
Au 31  décembre N, les différences temporelles imposables sont de 150  000
–  30  000 + 45  000 =  165  000  € et le passif d’impôt différé correspondant
qui sera calculé au taux de 33 1/3 % × 1,10 = 36 2/3 % sera de 165 000 € ×
36 2/3 % = 60 500 €.
On pourra passer les écritures suivantes :

31.12.N
1687 État, passif d’impôt différé 10 000
698 Charge d’impôt différé 10 000
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Annulation impôt différé N–1 devenu exigible


30 000 × 33 1/3 %

698 Charge d’impôt différé 4 000


1687 État, passif d’impôt différé 4 000
Réajustement des impôts différés N–1 (150 000
– 30 000) × (36 2/3 % – 33 1/3 %)

698 Charge d’impôt différé 16 500


1687 État, passif d’impôt différé 16 500
Nouveau passif d’impôt différé : 45 000
× 36 2/3 %

Au 31 décembre N, le solde du compte 1687 « État, passif d’impôt différé » est


de 50 000 – 10 000 + 4 000 + 16 500 = 60 500 € soit 165 000 × 36 2/3 %

479
16.  L’impôt sur le résultat


6. Présentation dans les états financiers


Conformémént à IAS 1 (voir chapitre 3 § 2.3), les actifs et passifs d’im-
pôts doivent être présentés dans l’état de la situation financière sépa-
rément des autres actifs et passifs. Les actifs et passifs d’impôt différé
doivent être distingués des actifs et passifs d’impôt exigible. Lorsqu’une
entité fait une distinction entre ses actifs et passifs courants et ses actifs
et passifs non courants dans ses états financiers, elle ne doit pas classer
les actifs (passifs) d’impôt différé en actifs (passifs) courants.
Une entité doit compenser les actifs et passifs d’impôt exigible d’une
part et ses actifs et passifs d’impôt différé, d’autre part, si, et seulement
si, l’entité a un droit juridiquement exécutoire de compenser les mon-
tants comptabilisés et a l’intention soit de régler le montant net soit de
réaliser l’actif et de régler le passif simultanément.
Le montant de la charge (ou du produit) d’impôt doit figurer dans
l’état du résultat net et des autres éléments du résultat global.

7. Informations à fournir
Les principaux composants de la charge (ou du produit) d’impôt doivent
être présentés distinctement et notamment :
–– la charge (le produit) d’impôt exigible ;
–– tout ajustement comptabilisé au cours de la période au titre de l’im-
pôt exigible des périodes antérieures.
Les éléments suivants doivent être également présentés :
–– le total de l’impôt exigible et différé relatif aux éléments débités ou
crédités dans les capitaux propres ;
–– une explication de la relation entre la charge (produit) d’impôt et le
bénéfice comptable ;
–– une explication des changements dans le(s) taux d’impôt applicable(s)
par rapport à l’exercice précédent ;
–– le montant (et, si elle existe, la date d’expiration) des différences tem-
porelles déductibles, pertes fiscales et crédits d’impôt non utilisés pour
lesquels aucun actif d’impôt différé n’a été comptabilisé au bilan ;
–– le montant total des différences temporelles liées à des participations
dans des filiales, entités associées, co-entreprises et investissements

480
dans les succursales, pour lesquelles des passifs d’impôt différé n’ont
pas été comptabilisés ;
–– pour chaque catégorie de différence temporelle et pour chaque catégo-
rie de pertes fiscales et de crédits d’impôts non utilisés le montant des
actifs et passifs d’impôts différés comptabilisés au bilan pour chaque
exercice présenté et le montant du produit ou de la charge d’impôt
différé comptabilisé dans le résultat, s’il n’est pas mis en évidence par
les variations des montants comptabilisés au bilan ;
–– pour les activités abandonnées, la charge d’impôt concernant le gain
ou la perte lié à l’abandon et le résultat courant des activités abandon-
nées pour l’exercice ainsi que les montants correspondants pour tous
les exercices antérieurs présentés ;
–– le montant des conséquences fiscales des dividendes proposés et décla-
rés aux actionnaires de l’entité avant que les états financiers aient été
autorisés à être publiés mais qui ne sont pas comptabilisés en tant que
passifs dans les états financiers.
Une entité doit indiquer le montant d’un actif différé et la nature des
éléments probants justifiant sa comptabilisation.
Lorsque les impôts sur le bénéfice sont payables, soit à un taux plus
élevé, soit plus faible si une partie du résultat net est payée sous forme
de dividendes, l’entité doit fournir des indications sur la nature des
conséquences d’impôt sur le résultat découlant des paiements de divi-
dendes aux actionnaires.
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Test de connaissances

Pour chacune des 10 questions suivantes, choisissez la bonne réponse


(une seule réponse est possible).

Q1. Qu’est ce qu’une différence temporelle au sens de la norme IAS 12 ?


a) la différence temporelle correspond à la différence entre le résultat comptable
et le résultat fiscal ;
b) la différence temporelle correspond à la différence entre le résultat comp-
table et le résultat fiscal sous déduction de la différence entre les produits non
déductibles définitivement et les charges réintégrables définitivement ; »
481
16.  L’impôt sur le résultat


» c) loua différence temporelle est la différence entre la valeur comptable d’un actif
d’un passif au bilan et sa base fiscale.

Q2. La société Alpha a fait, pour l’exercice N, une perte de 90 000 €. Cette
perte peut être reportée en arrière pour 60 000 € et donner lieu à un crédit
d’impôt (report en arrière de déficit ou carry back). Le taux de l’impôt est
de 33  1/3 %. Comment comptabiliser, conformément à IAS  12 ce crédit
d’impôt ?
a)

444 État, impôt sur les bénéfices 30 000


699 Produits – Report en arrière des déficits 30 000

b)

444 État, impôt sur les bénéfices 20 000


699 Produits – Report en arrière des déficits 20 000

c)

2761 État, actifs d’impôt différé 20 000


699 Produit d’impôt différé 20 000

Q3.  Reprenons la question Q2. Comment pouvez-vous comptabiliser


également le report en avant (soit le déficit fiscal reportable) 
? La
conjoncture n’est pas bonne actuellement et il sera difficile de dégager un
bénéfice imposable à l’avenir.
a)

444 État, impôt sur les bénéfices 10 000


699 Produits – Report en arrière des déficits 10 000

b)

2761 État, actifs d’impôt différé 10 000


699 Produit d’impôt différé 10 000

c) Je ne comptabilise rien.

Q4. Même question et mêmes propositions que Q3, mais il est probable que
la société Alpha redevienne bénéficiaire à l’avenir.

Q5. Dans quel cas la norme IAS 12 prévoit-elle de ne pas prendre en compte


l’impôt différé actif ?
a) sur un goodwill négatif ;
»
482
» c) 
b) sur une provision pour risques non déductible fiscalement ;
sur la perte prévisible dans une prise de participation sur une filiale dont on a
l’intention de se séparer.

Q6. Dans quel cas la norme IAS 12 prévoit-elle de prendre en compte l’impôt


différé passif ?
a) sur les résultats d’une participation dans une entité associée dont on ne peut
maîtriser la politique en matière de dividende ;
b) sur un goodwill positif ;
c) sur une différence de change constaté lors d’une transaction.

Q7. Dans quels cas la norme IAS 12 prévoit-elle de ne pas prendre en compte


l’impôt différé passif ?
a) sur la différence entre un actif comptabilisé à la juste valeur et sa valeur d’ac-
quisition ;
b) sur les immobilisations incorporelles dans le cadre d’un regroupement d’en-
treprise ;
c) sur des charges à payer déductibles mais non encore réglées et qui figurent
au bilan.

Q8.  Dans quel cas, selon la norme IAS  12, un impôt différé doit-il être
comptabilisé dans le résultat net de l’exercice ?
a) s’il s’agit une transaction net ou un événement qui est comptabilisé direc-
tement en capitaux propres, dans le même exercice ou un exercice diffé-
rent ;
b) s’il s’agit d’un amortissement pris en compte pour la détermination du béné-
fice fiscal différent de celui constaté en comptabilité (amortissement pour
dépréciation) ;
c) s’il s’agit d’un regroupement d’entreprise qui est une acquisition.
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Q9. La société Bêta a réalisé au cours des exercices N–2, N–1 et N les résultats
suivants :

N–2 N–1 N
Résultats comptables (avant impôts) 40 000 50 000 60 000
Réintégrations fiscales permanentes 2 000 4 000 5 000
Réintégrations fiscales temporaires 8 000 11 000 13 000
Déductions fiscales permanentes 1 000 1 000 1 000
Déductions fiscales temporaires 10 000 8 000 9 000
Résultat fiscal (avant impôt) 39 000 56 000 68 000
Taux d’imposition 36 % 34 % 32 %

En fin d’exercice, le taux de l’année suivante n’est jamais connu.


»

483
16.  L’impôt sur le résultat


» Les réintégrations fiscales temporaires s’analysent comme suit :


N–2 N–1 N
Réintégrations provenant 4 000 6 000 7 000
de déductions antérieures
Réintégrations conduisant 4 000 5 000 6 000
à des déductions postérieures

Les déductions fiscales temporaires s’analysent comme suit :

N–2 N–1 N
Déductions provenant 3 000 4 000 5 000
de réintégrations antérieures
Déductions conduisant 7 000 4 000 4 000
à des réintégrations postérieures

Au 1er janvier N–2, on constatait que sur les exercices N–3 et N–2, on avait les
reports suivants :

N–4 N–3
Réintégrations conduisant 3 000
à des déductions postérieures
Déductions conduisant 4 000 6 000
à des réintégrations postérieures

Quel est au 31 décembre N :


1. Le montant de l’impôt exigible ?
2. Le montant de l’impôt différé actif ?
3. Le montant de l’impôt différé passif ?
a) 21 760 – 1 920 – 2 560 ;
b) 21 760 – 2 240 – 2 880 ;
c) 21 760 – 2 240 – 2 560.

Q10.  Quelle information n’est pas obligatoire dans l’annexe des états
financiers établis selon IAS 12 ?
a) le total de l’impôt exigible et différé relatif aux éléments débités ou crédités
dans les capitaux propres ;
b) le taux de l’impôt sur les bénéfices ;
c) pour les activités abandonnées, la charge d’impôt concernant le gain ou la perte
lié à l’abandon et le résultat des activités abandonnées pour l’exercice ainsi que les
montants correspondants pour tous les exercices antérieurs présentés.

Corrigés et commentaires p. 596.

484
Chapitre 17

Les effets
des variations
du cours
des monnaies

U
ne entité peut exercer de deux façons des activités qui débordent
le cadre du pays où elle est située :
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–– elle peut conclure des transactions en monnaie étrangère  :


achat ou vente de biens dont le paiement est effectué dans une mon-
naie étrangère ; prêt ou emprunt de fonds. Il est nécessaire de conver-
tir ces opérations en monnaie nationale afin de les inclure dans les
états financiers de l’entité ;
–– elle peut aussi avoir des établissements à l’étranger. Dans ce cas, les
états financiers de l’établissement étranger, présentés en monnaie
étrangère, doivent être convertis en monnaie nationale afin d’être
inclus dans les états financiers de l’entité.
Après avoir analysé ces deux thèmes, nous étudierons les problèmes
spécifiques posés par les économies hyperinflationnistes.

485
17.  Les effets des variations du cours des monnaies


1. La comptabilisation des transactions


en monnaies étrangères
La norme IAS 21 (adoptée en 1983 et révisée en 2003) distingue la mon-
naie fonctionnelle, qui est la monnaie de l’environnement économique
principal dans lequel évolue l’entité, et la monnaie de présentation, qui
est la monnaie utilisée pour la présentation des états financiers. La mon-
naie étrangère est une monnaie différente de la monnaie fonctionnelle
de l’entité.

Prenons le cas d’une société implantée par exemple en Hongrie  : la monnaie


hongroise est le forint. Le forint est la monnaie fonctionnelle de cette société.
Cette société le décide, parce qu’elle effectue la majeure partie de son activité
dans la zone euro (en Autriche, en Allemagne, en France, par exemple), elle
peut tenir ses comptes en euro. L’euro est donc la monnaie de présentation. Si
elle avait décidé de tenir ses comptes en forint, le forint aurait été la monnaie
de présentation (et pour cette société, comme c’est souvent le cas, il n’y aurait
pas eu de différence entre monnaie fonctionnelle et monnaie de présentation).
Si une facture est établie par un fournisseur tchèque et que cette facture est
établie en couronnes tchèques, la couronne tchèque est pour notre société une
monnaie étrangère.

1.1. Comptabilisation initiale
Une transaction en monnaie étrangère doit être enregistrée, lors de sa
comptabilisation initiale dans la monnaie de présentation, en appli-
quant au montant en monnaie étrangère le cours du jour entre la mon-
naie de présentation et la monnaie étrangère à la date de la transaction.

La société Khi a reçu le 1er décembre N une facture de 1 000 000 JPY (yens) de


son fournisseur Osaka (cours du JPY : 1 € = 135,05 JPY) et une facture de 5 000
USD de son fournisseur Chicago (cours de l’USD : 1 € = 1,2630 USD) correspon-
dant à deux lots de marchandises.
La société Khi doit enregistrer dans ses comptes ces deux dettes pour respecti-
vement : Osaka : 1 000 000/135,05 = 7 404,66 € et Chicago pour 5 000/1,263
= 3 958,83 € et passera l’écriture suivante (le problème de la TVA sera géré au
passage en frontière et sera réglé directement en euros).

486
1.12.N
607 Achats de marchandises 11 363,49
401. Fournisseur Osaka 7 404,66
401. Fournisseur Chicago 3 958,83
Achats

1.2. Comptabilisation à la date de clôture


À chaque date de clôture :
–– les éléments monétaires en monnaie étrangère doivent être comptabi-
lisés en utilisant le cours de clôture ;
–– les éléments non monétaires en monnaie étrangère qui sont évalués
au coût historique libellé dans une monnaie étrangère doivent être
convertis en utilisant le cours de change à la date de transaction ;
–– les éléments non monétaires en monnaie étrangère qui sont évalués à
la juste valeur doivent être convertis en utilisant les cours de change
qui existaient à la date où cette juste valeur a été évaluée.

Reprenons l’exemple de la société Khi ci-dessus. Au 31 décembre N, les cours


respectifs du yen et du dollar sont 1  € =  138,55 JPY et 1  € =  1,2439 USD.
Les marchandises sont toujours en stock. Le stock de marchandises acquis aux
États-Unis doit être déprécié ; cours de ces marchandises au 31 décembre N :
4 000 USD.
Compte tenu de ces cours, les dettes doivent être réajustées au 31 décembre N
aux niveaux suivants :
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–– Osaka : 1 000 000/138,55 = 7 217,61 € ;


–– Chicago : 5 000/1,2439 = 4 019,62 €.
Le stock de marchandises acquises au Japon reste évalué à son cours historique
soit 7  404,66  € alors que les marchandises acquises aux États-Unis sont éva-
luées à la juste valeur au cours de change au 31 décembre N soit 4 000/1,2439
= 3 215,69 €.
Les écritures relatives à la variation des stocks seront ainsi comptabilisées. Les
écritures relatives au réajustement des dettes seront présentées dans le para-
graphe suivant (§ 1.3).

31.12.N
370 Stock de marchandises 11 363,49
6037 Variation de stock de marchandises 11 363,49
Stock final
»
487
17.  Les effets des variations du cours des monnaies


» 6817 Dotations aux dépréciations de l’actif circulant 743,14


3937 Dépréciation du stock de marchandises 743,14
3 958,83 – 3 215,69

1.3. Comptabilisation des écarts de change


Les écarts de change résultant du règlement d’éléments monétaires ou
de la présentation d’éléments monétaires d’une entité à des cours diffé-
rents de ceux qui ont été utilisés pour les comptabiliser initialement au
cours de l’exercice, ou pour les présenter dans les états financiers anté-
rieurs, doivent être comptabilisés en produits ou en charges de l’exercice
au cours duquel ils sont survenus sauf en ce qui concerne les écarts de
change relatifs à un investissement net dans une entité étrangère (voir
ci-après § 1.4).
Toutefois IAS 21 ne s’applique pas à la comptabilité de couverture
pour les éléments en monnaie étrangère. L’application de la comp-
tabilité de couverture (voir chapitre  6, §  8) impose à une entité de
comptabiliser certains écarts de change d’une manière différente du
traitement des différences de change imposé par IAS 21. Par exemple,
IAS 39 et IFRS 9 imposent de comptabiliser initialement en autres élé-
ments du résultat global les écarts de change sur des éléments moné-
taires qui peuvent être qualifiés d’instruments de couverture dans le
cas d’une couverture de flux de trésorerie, pour autant que la couver-
ture soit en vigueur.

Dans le cas de la société Khi présenté ci-dessus, pour l’établissement des états
financiers au 31 décembre N, on passerait les opérations suivantes :

31.12.N
401. Fournisseur Osaka 187,05
766 Gains de change 187,05
7 404,66 – 7 217,61

666 Pertes de change 60,79


401. Fournisseur Chicago
4 019,62 – 3 958,83 60,79

Les deux fournisseurs sont réglés le 5 février N+1. Au moment du règlement,


les cours du yen et du dollar sont respectivement de 1  € =  135,95 JPY et
1,2510 USD.

488
Les règlements seront comptabilisés comme suit :

3.N + 1
401. Fournisseur Osaka 7 217,61
666 Pertes de change 138,04
512 Banque 7 355,65
Règlement du fournisseur Osaka
1 000 000/135,95

401. Fournisseur Chicago 4 019,62


766 Gains de change 22,82
512 Banque 3 996,80
Règlement du fournisseur Chicago
5 000/1,2510

Quand un écart d’évaluation sur éléments non monétaires (par


exemple, lors de la réévaluation d’immobilisations corporelles) est
comptabilisé directement en capitaux propres, l’écart de change compris
dans cet écart d’évaluation doit être comptabilisé en capitaux propres
(en autres éléments du résultat global). Lorsqu’un écart d’évaluation
sur éléments non monétaires est comptabilisé en résultat net, l’écart de
change compris dans cet écart d’évaluation doit être comptabilisé en
résultat net.

1.4. Investissement net dans une entité étrangère


La IAS 21 (voir ci-après § 2.1) distingue les activités à l’étranger, c’est-à-
dire des activités effectuées par une entité se trouvant à l’étranger mais
dont les opérations sont conduites dans un pays autre que celui de l’en-
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tité (exemple d’un comptoir de vente situé à l’étranger), et les entités


étrangères qui ont la maîtrise des opérations et les gèrent de manière
quasi-indépendante.
Les écarts de change relatifs à un élément monétaire qui en subs-
tance fait partie intégrante de l’investissement net d’une entité dans
une entité étrangère doivent être inscrits dans une rubrique spéciale des
capitaux propres des états financiers de l’entité jusqu’à la sortie de cet
investissement net, date à laquelle ils sont comptabilisés en produits ou
en charges.
Cet élément monétaire est en effet considéré comme accroissement
(ou diminution) de l’investissement dans l’entité étrangère

489
17.  Les effets des variations du cours des monnaies


La société Khi a prêté le 1er avril N une somme de 100 000 $ à sa filiale, la société


Omicron située aux États-Unis. Au moment du prêt le cours du dollar est de 1 €
= 1,2625. Au 31 décembre N, le cours est 1 € = 1,2525. Le prêt a été remboursé
le 1er avril N+1. Le cours du dollar au 1er avril N+1 est de 1,2515.
Les écritures suivantes ont été passées :

1.4.N
267 Créances rattachées à des participations 79 207,92
512 Banque 79 207,92
Prêt à Omicron 100 000/1,2625
31.12.N
267 Créances rattachées à des participations 632,40
107* Écart de change sur investissement net 632,40
dans une entité étrangère – Passif
100 000/1,2525 – 79 207,92

* N° et nom de compte attribué par nos soins (on aurait pu aussi utiliser un compte
intitulé « différence de conversion – Passif ».

1.4.N + 1
512 Banque 100 000/1,2515 79 904,12
107 Écart de change sur investissement net 632,40
dans une entité étrangère – Passif
267 Créances rattachées à des participations 79 840,32
79 207,92 + 632,40
766 Gains de change 696,20
100 000/1,2515 – 100 000/1,2625
Remboursement du prêt

Les écarts de change relatifs à un passif en monnaie étrangère, comp-


tabilisé en tant que couverture de l’investissement net d’une entité dans
une entité étrangère, doivent être inscrits en capitaux propres des états
financiers de l’entité jusqu’à la sortie de cet investissement net, date à
laquelle ils sont comptabilisés en produits ou en charges.

Supposons, en reprenant l’exemple ci-dessus, que la société Khi, pour pouvoir


prêter une somme de 100 000 $ à sa filiale, ait effectué un emprunt du même
montant auprès de sa banque. Les écarts de change constatés au 31 décembre N
seront constatés dans un compte 107 « Écart de change – Actif » qui viendra
compenser l’écart de change (passif) constaté sur le prêt.

490
Les parties inefficaces d’un investissement dans une entité étrangère
sont cependant constatées dans le résultat de l’exercice.

1.5. Changement de monnaie fonctionnelle


Quand se présente un changement dans la monnaie fonctionnelle de
l’entité, celle-ci doit appliquer les procédures de conversion à la nou-
velle monnaie fonctionnelle prospectivement à partir de la date du
changement.

1.6. Informations à fournir
Une entité doit fournir les éléments suivants :
–– le montant des écarts de change figurant dans l’état de résultat global
de l’exercice, excepté ceux relatifs aux instruments financiers compta-
bilisés à la juste valeur conformément à IAS 39 (ou IFRS9) ;
–– les écarts de change nets inscrits dans les autres éléments du résultat
global, et un rapprochement du montant de ces écarts de change à
l’ouverture et à la clôture de l’exercice.
Il est à noter que si l’entité utilise une monnaie de présentation autre
que la monnaie fonctionnelle, elle doit le préciser, fournir une informa-
tion sur la monnaie fonctionnelle et indiquer les raisons de l’utilisation
d’une monnaie de présentation différente.

2. La conversion des états financiers


des activités à l’étranger
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La révision de décembre  2003 de la norme IAS  21 a supprimé la dis-


tinction entre entités étrangères autonomes et entités étrangères non
autonomes et l’a remplacé (indirectement) par les notions de monnaie
fonctionnelle et de monnaie de présentation.
On peut concevoir deux types de conversion :
–– conversion des résultats et de la situation financière d’une entité dans
la monnaie de présentation ;
–– conversion des résultats et de la situation financière des activités à
l’étranger inclus dans les états financiers de l’entité par consolidation
ou mise en équivalence.
Dans les deux cas, la méthodologie est quasiment semblable.

491
17.  Les effets des variations du cours des monnaies


2.1. Conversion dans une monnaie de présentation


différente de la monnaie fonctionnelle
Pour convertir les états financiers d’une entité étrangère dans une mon-
naie de présentation différente de la monnaie fonctionnelle (excepté
dans le cas de monnaie de monnaie d’économie hyper-inflationniste –
voir ci-après § 2.2) afin de les incorporer dans ses états financiers, l’en-
tité présentant les états financiers doit suivre les procédures suivantes :
–– les actifs et les passifs, à la fois monétaires et non monétaires, de
chaque état de situation financière présenté (y compris à titre compa-
ratif) doivent être convertis au cours de clôture à la date de ces états
de situation financière ;
–– les produits et les charges de chaque état présentant le résultat net
et les autres éléments du résultat global (y compris ceux présentés à
titre comparatif) doivent être convertis au cours de change en vigueur
aux dates des transactions (en pratique, les postes de l’état de résultat
net sont convertis au cours de change annuel moyen ou, lorsqu’il est
connu ou déterminable, au cours de change en vigueur à la date de
transaction pour les transactions définitives) ;
–– tous les écarts de change en résultant doivent être comptabilisés en
autres éléments du résultat global.
Les éléments comparatifs du bilan et du compte de résultat doivent
être traités de manière semblable.

La société Khi dont le siège social est à Paris a participé le 1er janvier N–1 à la
constitution de la société Taf, société au capital de 30 millions de dollars dont le
siège est à Atlanta. Elle a acquis 70 % du capital pour le prix de 16 406 k€ (cours
du $ au moment de l’opération 1 € = 1,28 $).
Au 31 décembre N, le bilan et le compte de résultat de la société Taf se pré-
sentent ainsi (en milliers de $).

Bilan
Immobilisations corporelles 20 000 Capital 30 000
Stocks 18 000 Réserves 4 000
Créances 17 000 Résultat 8 000
Liquidités 8 000 Emprunts 12 000
Autres dettes 9 000
63 000 63 000

492
Compte de résultat
Achats 40 000 Ventes 63 000
(Variation de stock) – 10 000
Autres charges 14 000
Amortissements 5 000
Impôts 6 000
Résultat 8 000
63 000 63 000

Les immobilisations corporelles ont été acquises le 1er janvier N–1, les stocks au
cours de l’exercice N. Le résultat de l’année N–1 était de 10 000 milliers de $ et
la distribution effectuée en janvier N a été de 6 000 milliers de $.
Il est demandé de consolider la société Taf dans le bilan et le compte de résultat
de la société Khi en sachant que le cours du $ au 31 décembre N est de 1 €
= 1,20 $, au 1er janvier N–1 de 1 € = 1,28 $, au 1er janvier N de 1 € = 1,26 $ et
en moyenne au cours de l’exercice N–1 de 1 € = 1,27 $ et au cours de l’exercice
N de 1 € = 1,24 $.
Dans la méthode dite du taux de clôture, les valeurs monétaires et non moné-
taires du bilan sont converties au taux en fin d’exercice, les éléments du compte
de résultat au taux moyen de l’exercice, une différence de conversion étant
constatée au bilan.

Écriture de cumul du bilan (au taux de clôture)

21 Immobilisations corporelles 20 000/1,20 16 667


3 Stocks 18 000/1,20 15 000
4 Créances 17 000/1,20 14 167
5 Liquidités 8 000/1,20 6 666
101 Capital Taf 30 000/1,20 25 000
106 Réserves Taf 4 000/1,20 3 333
120 Résultat Taf 8 000/1,20 6 667
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16 Emprunt 12 000/1,20 10 000


4 Autres dettes 9 000/1,20 7 500
Cumul bilan

Écriture de cumul du compte de résultat (au taux moyen)

60 Achats 40 000/1,24 32 258


603 Variation de stock –10 000/1,24 – 8 065
6- Autres charges 14 000/1,24 11 290
681 Amortissements 5 000/1,24 4 032
695 Impôts 6 000/1,24 4 839
120 Résultat 8 000/1,24 6 452
70 Ventes 63 000/1,24 50 806
Cumul charges et produits

493
17.  Les effets des variations du cours des monnaies


Il y a lieu de distinguer (au niveau du bilan), un écart de conversion sur résultat


afin de tenir compte de la détermination du résultat au taux moyen.

120 Résultat Taf 6 667 – 6 452 215


107 Écart de conversion 215
Virement : 8 000/1,20 – 8 000/1,24

Puis il va falloir déterminer (toujours au niveau du bilan) un écart de conversion


pour ramener le capital de la filiale à sa valeur historique (à 1 € = 1,28 $) ainsi
que les réserves (bénéfices N–1 à 1 € = 1,27 $).

101 Capital Taf 25 000 – 30 000/1,28 1 563


106 Réserves Taf 3 333 – 4 000/1,27 183
107 Écart de conversion 1 746
Écart sur capital

L’écart de conversion va rester dans les postes de capitaux propres dans une
rubrique « Écarts de conversion » pour les intérêts des majoritaires et sera inté-
gré dans le poste « Intérêts minoritaires » pour la part des autres associés.

Écriture d’élimination des titres


L’écriture d’élimination des titres se présentera comme suit :

101 Capital Taf 25 000 – 1 563 23 437


106 Réserves Taf 3 333 – 183 3 150
107 Écart de conversion 215 + 1 746 1 961
120 Résultat Taf 6 452
261 Titres de participation 16 406
106 Réserves groupe 3 150 × 70 % 2 205
107 Écart de conversion groupe 1 961 × 70 % 1 373
120 Résultat groupe 6 452 × 70 % 4 516
108 Intérêts minoritaires (23  437 + 3  150 + 8 564
1 961) × 30 %
128 Résultats minoritaires 6 452 × 30 % 1 936
Élimination titres

2.2. Conversion des états financiers d’une entité


étrangère qui présente ses états financiers
dans la monnaie d’une économie
hyper-inflationniste
Les états financiers d’une entité étrangère qui présente ses états finan-
ciers dans la monnaie d’une économie hyper-inflationniste doivent être
retraités selon IAS 29 (voir ci-après § 3.1) avant d’être convertis au cours

494
de change de fin d’exercice, dans la monnaie de présentation de l’entité
qui établit ses états financiers.
Lorsque les comptes d’une entité située dans un pays à forte inflation
sont convertis dans une monnaie de présentation stable, il ne faut pas
retraiter les données comparatives qui devront être les mêmes données
en monnaie stable que celles publiées au titre des exercices antérieurs.

2.3. Sortie d’une entité étrangère


Lors de la sortie d’une entité étrangère, le montant cumulé des écarts
de change qui ont été différés et comptabilisés en autres éléments du
résultat global et cumulés dans une composante distincte des capitaux
propres, et qui se rapportent à cette entité étrangère doit être comptabi-
lisé en charges ou en produits du même exercice que celui où le profit
ou la perte a été comptabilisé.

2.4. Informations à fournir


On doit trouver les mêmes informations que dans le cadre des transactions
en monnaies étrangères (voir ci-dessus § 1.6). Par ailleurs, lorsque la mon-
naie de présentation est différente de la monnaie fonctionnelle, ce fait est
indiqué, avec l’indication de la monnaie fonctionnelle, ainsi que la raison
de l’utilisation d’une monnaie de présentation différente.

3. L’information financière
dans les économies hyperinflationnistes
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Cette information est notamment régie par la norme IAS 29 « Informa-


tion financière dans les économies hyperinflationnistes » adoptée en 1989 et
reformatée en 1994.
La norme IAS 29 précise dans son introduction les caractéristiques d’une
économie qualifiée d’hyperinflationniste. Parmi ces caractéristiques,
elle indique notamment (§ 3e) que « le taux cumulé d’inflation cumulé
sur trois ans approche ou dépasse 100 % ».
Les états financiers d’une entité présentés dans la monnaie fonction-
nelle d’une économie hyper-inflationniste (qu’ils soient établis selon la
convention du coût historique ou du coût actuel) doivent être exprimés
dans l’unité de mesure ayant cours à la date de clôture. Les chiffres corres-
pondants de la période précédente ainsi que toute information relative

495
17.  Les effets des variations du cours des monnaies


à des exercices antérieurs doivent être exprimés dans l’unité de mesure


qui a cours à la date de clôture (toutefois, aux fins de la p
­ résentation de
valeurs comparatives dans une monnaie de présentation différente de
la monnaie fonctionnelle de l’économie hyper-inflationniste, il a lieu
d’appliquer la règle fixée par IAS 21 – voir ci-dessus § 2.4).
Le profit ou la perte sur la situation monétaire nette doit faire partie
du résultat net et doit être indiqué séparément.
Dans les notes annexes, les informations suivantes doivent être four-
nies :
–– le fait que les états financiers et les chiffres correspondants des
périodes précédentes ont été retraités pour refléter l’évolution du pou-
voir d’achat général de la monnaie fonctionnelle ;
–– la convention (coût historique ou coût actuel) utilisée pour établir les
états financiers ;
–– la désignation et le niveau de l’indice de prix à la date de clôture et
l’évolution de cet indice au cours de l’exercice et de l’exercice précédent.

Test de connaissances

Pour chacune des 10 questions suivantes, choisissez la bonne réponse (une seule
réponse est possible).

Q1. Qu’appelle-t-on « monnaie fonctionnelle » (dans IAS 21) ?


a) la monnaie dans laquelle les états financiers sont présentés ;
b) la monnaie de l’environnement primaire économique dans laquelle l’entité opère ;
c) la monnaie appliquée aux éléments dits monétaires du bilan.

Q2.  La société Khi a fait l’acquisition le 1er  décembre N d’un stock de


marchandises pour 10 000 USD. Cet achat a été payé le 15 juin N+1. Quelle
somme doit figurer au bilan au 31 décembre N dans le compte « Stock de
marchandises » ?
Cours du $ : au 1er décembre : 1 € = 1,26 $
au 31 décembre N : 1 € = 1,25 $
au 15 janvier N+1 : 1 € = 1,24 €
a) 7 937 € ;
b) 8 000 € ;
c) 8 065 €. »
496
» Q3. Reprenons la question Q2. Quel montant figurera en perte de change
sur la dette « Fournisseurs » au 31 décembre N ?
a) 0 € ;
b) 63 € ;
c) 128 €.

Q4. Reprenons la question Q2. Quel montant figurera en perte de change


sur la dette « Fournisseurs » au 15 janvier N+1 ?
a) 65 € ;
b) 63 € ;
c) 128 €.

Q5. La société Khi a fait l’acquisition le 1er décembre N d’un matériel acquis


10 000 $ aux États Unis et qui sera payé le 1er février N. Les cours respectifs
du dollar sont :
1 € = 1,25 $ le 1er décembre N ;
1 € = 1,26 $ le 31 décembre N ;
1 € = 1,23 $ le 1er février N.
Quelles écritures comptables doivent être passées (en €) ?
a)
1.12.N
2154 Matériel industriel 8 000
404 Fournisseurs d’immobilisations 8 000
31.12.N
404 Fournisseurs d’immobilisations 63
766 Gains de change 63
1.2.N+1
404 Fournisseurs d’immobilisations 7 937
666 Pertes de change 193
512 Banque 8 130
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b)
1.12.N
2154 Matériel industriel 8 000
404 Fournisseurs d’immobilisations 8 000
31.12.N
404 Fournisseurs d’immobilisations 63
107 Différence de conversion – Passif 63
1.2.N+1
404 Fournisseurs d’immobilisations 7 937
107 Différence de conversion – Passif 63
666 Pertes de change 130
512 Banque 8 130
»
497
17.  Les effets des variations du cours des monnaies


» c)
1.12.N
2154 Matériel industriel 8 000
404 Fournisseurs d’immobilisations 8 000
31.12.N
404 Fournisseurs d’immobilisations 63
2154 Matériel industriel 63
1.2.N+1
404 Fournisseurs d’immobilisations 7 937
2154 Matériel 193
512 Banque 8 130

Q6. La société Khi a emprunté le 1er avril N une somme de 120 000 $ à sa


banque en vue de prêter une somme de 100 000 $ à sa filiale Mu. Le prêt
sera remboursé le 31  mars N+1, l’emprunt bancaire sera remboursé à la
même date. Quelles écritures a-t-on passé dans les livres de la société Khi
(en dehors de celles concernant les intérêts) les 1er avril N et 31 décembre
N ?
Cours du dollar :
–– au 1er avril N : 1 € = 1,25 $ ;
–– au 31 décembre N : 1 € = 1,24 $.
a)
1.4.N
267 Créances rattachées à des participations 80 000
512 Banque 80 000

512 Banque 96 000


164 Emprunts auprès des établissements 96 000
de crédit
31.12.N
267 Créances rattachées à des participations 645
107 Différence de conversion – Passif 645

107 Différence de conversion – Actif 774


164 Emprunts auprès des établissements 774
de crédit
»

498
» b)
1.4.N
267 Créances rattachées à des participations 80 000
512 Banque 80 000

512 Banque 96 000


164 Emprunts auprès des établissements 96 000
de crédit
31.12.N
267 Créances rattachées à des participations 645
107 Différence de conversion – Passif 645

107 Différence de conversion – Actif 645


666 Pertes de change 129
164 Emprunts auprès des établissements 774
de crédit

c)
1.4.N
267 Créances rattachées à des participations 80 000
512 Banque 80 000

512 Banque 96 000


164 Emprunts auprès des établissements 96 000
de crédit
31.12.N
267 Créances rattachées à des participations 645
766 Gains de change 645

666 Pertes de change 774


164 Emprunts auprès des établissements 774
de crédit
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Q7.  Est-il possible (selon les normes IFRS) pour une entité d’utiliser une
monnaie de présentation différente de sa monnaie fonctionnelle pour
établir ses états financiers ?
a) non ;
b) oui, en utilisant le taux applicable à la clôture de l’exercice ;
c) oui, en utilisant la même méthode qu’IAS 21 utilise pour traduire une trans­
action effectuée à l’étranger. »

499
17.  Les effets des variations du cours des monnaies


» Q8. La société Khi a fait l’acquisition le 1  janvier N de 80 % du capital de la


société Rho située à Boston pour 6 202 k€.
er

Au 31 décembre N le bilan et le compte de résultat (simplifiés en k$) de la société


Rho sont les suivants :
Bilan

Immobilisations corporelles 10 000 Capital 10 000


Stocks 8 000 Résultat 4 000
Créances et liquidités 12 000 Dettes 16 000
30 000 30 000

Compte de résultat
Charges 24 000 Ventes 30 000
Amortissements 2 000
Résultat 4 000
30 000 30 000

Les immobilisations corporelles ont été acquises en début d’exercice, les stocks
au cours de l’exercice. Le cours du dollar au 1er janvier N est de 1 € = 1,29 $, au
31 décembre N de 1 € = 1,25 $, le cours moyen de N est 1 € = 1,27 $.
Quelles écritures passer en consolidation (en k€) si, pour Khi, la monnaie fonc-
tionnelle et la monnaie de présentation est l’euro et si, pour Rho, la monnaie
fonctionnelle est le dollar ?
a)
31.12.N
21 Immobilisations corporelles 7 752
3 Stocks 6 201
4/5 Créances et liquidités 9 302
101 Capital 7 752
120 Résultat 3 100
4 Dettes 12 403

6 Charges 18 897
68 Amortissements 1 575
666 Écart de conversion 50
120 Résultat 3 100
70 Ventes 23 622

101 Capital 7 752


120 Résultat 3 100
261 Titres de participation 6 202
120 Résultat groupe 2 480
108 Intérêts minoritaires 1 550
208 Résultats minoritaires 620
»

500
» b)
31.12.N
21 Immobilisations corporelles 8 000
3 Stocks 6 400
4/5 Créances et liquidités 9 600
101 Capital 7 752
107 Écart de conversion 248
120 Résultat 3 200
4 Dettes 12 800

60 Charges 19 200
68 Amortissements 1 600
120 Résultat 3 200
70 Ventes 24 000

101 Capital 7 752


107 Écart de conversion 248
120 Résultat 3 200
261 Titres de participation 6 202
107 Écart de conversion groupe 198
120 Résultat groupe 2 560
108 Intérêts minoritaires 1 600
128 Résultats minoritaires 640

c)
31.12.N
21 Immobilisations corporelles 8 000
3 Stocks 6 400
4/5 Créances et liquidités 9 600
101 Capital 7 752
107 Écart de conversion 298
120 Résultat 3 150
4 Dettes 12 800
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60 Charges 18 897
68 Amortissements 1 575
120 Résultat 3 150
70 Ventes 23 622

101 Capital 7 752


107 Écart de conversion 298
120 Résultat 3 150
261 Titres de participation 6 202
107 Écart de conversion groupe 238
120 Résultat groupe 2 520
108 Intérêts minoritaires 1 610
128 Résultats minoritaires 630
»
501
17.  Les effets des variations du cours des monnaies


» Q9. Comment traiter les écarts de change d’une entité étrangère (au sens
de IAS 21) dans une économie hyper-inflationniste ?
a) 
en retraitant les comptes de la filiale dans la monnaie d’origine selon la
méthode du coût historique ou du coût actuel, ou une combinaison des deux,
puis en retraitant les comptes selon le taux de clôture de la monnaie d’origine ;
b) en utilisant systématiquement la méthode du taux historique ;
c) en les retraitant selon la méthode du coût actuel.

Q10. Selon la norme IAS 29, est-il nécessaire de retraiter les chiffres des états
financiers de l’exercice précédent en utilisant l’unité de mesure en vigueur à
la fin de l’exercice présenté ?
a) non ;
b) oui ;
c) seulement pour le bilan.

Corrigés et commentaires p. 599.

502
Chapitre 18

Les changements
de méthodes
comptables
et corrections
d’erreurs
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P
arfois les entités sont appelées à modifier leurs méthodes comp-
tables, leurs évaluations, voire à corriger des erreurs commises lors
d’exercices antérieurs. La norme IAS 8 adoptée en 1978 et révisée
en 1983 et 2003 traite de ces problèmes et s’applique aux changements
de méthodes comptables, aux changements d’estimations comptables
et aux erreurs.
Il y a lieu également d’examiner dans ce chapitre les règles à respec-
ter lors de la première utilisation des normes IFRS.

503
18.  Les changements de méthodes comptables


1. Les changements de méthodes


comptables
Selon la norme IAS  8 « Méthodes comptables, changements d’estima-
tions comptables et erreurs » (nouvel intitulé de la norme depuis sa
révision de 2003), les méthodes comptables sont les principes, bases,
conventions, règles et pratiques spécifiques appliqués par une entité lors
de l’établissement et de la présentation de ses états financiers.

1.1. Conditions du changement de méthode


comptable
La norme IAS 8 distingue deux types de changements de méthodes :
–– les changements provoqués par une nouvelle norme (IAS ou IFRS) ou
une nouvelle interprétation (SIC ou IFRIC) ;
–– les changements ont pour résultat que les états financiers four-
nissent des informations fiables et plus pertinentes sur les effets
des transactions, autres événements ou conditions sur la situation
financière, la performance financière ou les flux de trésorerie de
l’entité.

Ne constituent pas des changements de méthodes comptables :


–– l’adoption d’une méthode comptable pour des événements ou transactions
qui diffèrent en substance d’événements ou transactions survenus précédem-
ment ;
–– l’adoption d’une nouvelle méthode comptable pour des événements qui
ne s’étaient pas produits précédemment ou qui étaient jusqu’alors non signi-
ficatifs ;
–– les changements d’estimation (par exemple, durée de vie d’une immobilisa-
tion) ;
–– les changements de modalités d’application d’une méthode comptable ;
–– les changements d’options fiscales.

En précisant que le traitement de certains changements de méthode


comptable provoqués à l’occasion de l’application d’une norme comp-
table internationale nouvelle peut être régi par des dispositions spéci-
fiques (notamment transitoires) formulées dans la nouvelle norme, la

504
norme IAS 8 distingue pour tous les autres changements un seul traite-
ment de référence (la norme IAS 8 avant sa révision de décembre 2003
prévoyait également un autre traitement autorisé).
En cas d’adoption d’une nouvelle norme, si celle-ci ne comporte
pas de dispositions transitoires, le changement de méthode comptable
doit être mis en œuvre conformément au traitement des changements
volontaires (voir ci-après § 1.2).

1.2. Traitement des changements de méthodes


comptables
Un changement de méthode autre que celui dû à l’adoption d’une nou-
velle norme et constaté conformément aux dispositions transitoires de
la dite norme, doit être appliqué rétrospectivement. La situation des
capitaux propres de la précédente période et les montants comparatifs
de chacune des périodes précédentes retraitées doivent être ajustés, sauf
si cela est impossible, comme si la nouvelle méthode comptable avait
toujours été utilisée.

Suite à la révision d’IAS 23, la société Oméga a dû incorporer ses coûts d’em-
prunts dans ses immobilisations et dans ses stocks à compter du 1er janvier N.
À cette date, elle a pu effectuer les évaluations suivantes :

Valeur en ne tenant
Valeur en tenant
Éléments pas compte
compte des intérêts
des intérêts
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Constructions 108 000 120 000


Amortissements constructions 40 500 45 000
Stock produits finis 144 000 150 000
Le taux de l’impôt est de 33 1/3 %.
Elle passera les écritures de retraitement suivantes :

213 Constructions 120 000 – 108 000 12 000


355 Stock de produits finis 150 000 – 144 000 6 000
2813 Amortissements constructions 45 000 4 500
110 – 40 500 13 500
Report à nouveau
Retraitement construction et stock
»

505
18.  Les changements de méthodes comptables


» Report à nouveau 4 500


110
1687 Impôts différés 4 500
Retraitement impôt différé sur évaluation
constructions et stocks 13 500 × 33 1/3 %

Le retraitement de l’information comparative pour une précédente


période ne sera pas effectué si ce retraitement est irréalisable. Quand une
information comparative relative à une précédente période ne peut être
retraitée, la nouvelle méthode comptable doit être appliquée aux actifs
et passifs au commencement de la prochaine période d’ajustement pra-
ticable et les ajustements correspondants doivent être présentés dans la
balance des capitaux propres de la prochaine période.

Exemple

Devenue capable de les évaluer correctement, supposons que la société Oméga


décide d’immobiliser ses frais de développement. Deux projets sont en cours et
les dépenses suivantes ont été engagées :

Projets Dépenses antérieures à N Dépenses N

Projet A Non déterminable 7 000


Projet B Néant 12 000
On appliquera ici une méthode prospective (c’est-à-dire que les changements
ne s’appliqueront que pour l’avenir) et on passera l’écriture suivante :
31.12.N
203 Frais de développement 19 000
721 Production immobilisée – Immobilisa- 19 000
tions incorporelles
Frais de recherche immobilisés

506
Si on avait pu déterminer le montant des frais de développement N – 1 (soit par
exemple 6 000 €) et pas ceux des années précédentes, on aurait passé l’écriture
suivante :
31.12.N
203 Frais de développement 25 000
721 Production immobilisée – Immobilisa- 19 000
tions incorporelles
1687 Dettes d’impôt différé 6 000 x 33 1/3 % 2 000
110 Report à nouveau 4 000
Frais de recherche immobilisés

Seul l’état de la situation financière de l’année N – 1 et l’état de résultat global


seront corrigés.

1.3. Informations à fournir
Lorsqu’un changement de méthode comptable (changement provoqué
par une nouvelle norme ou interprétation ou changement volontaire)
a un effet significatif sur l’exercice ou sur tout autre exercice antérieur
présenté, ou est susceptible d’avoir un effet significatif sur les exercices
ultérieurs, l’entité doit indiquer notamment les éléments suivants :
–– le nom de la norme ou de l’interprétation (en cas de changement pro-
voqué par une nouvelle norme ou interprétation), et le cas échéant,
le fait que le changement de méthodes comptables est mis en œuvre
selon des dispositions transitoires) ;
–– la nature du changement ;
–– les raisons du changement ;
–– le montant de l’ajustement pour l’exercice en cours et pour chaque
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exercice précédent présenté ;


–– le montant de l’ajustement afférent aux exercices antérieurs à ceux
qui sont inclus dans l’information comparative ;
–– le fait que l’information comparative a été retraitée ou que son retrai-
tement est impossible.

2. Les changements d’estimations


Un changement d’estimation comptable est défini par IAS  8 comme
étant un ajustement de la valeur comptable d’un actif ou d’un passif,
ou du montant de la consommation périodique d’un actif, résultant

507
18.  Les changements de méthodes comptables


de l’évaluation de la situation actuelle des éléments d’actif et de passif


et des avantages et obligations futurs attendus qui y sont associés. Les
changements d’estimations comptables résultent d’informations nou-
velles ou de nouveaux développements et, par conséquent, ne sont pas
des corrections d’erreurs.

2.1. Comptabilisation des changements


d’estimations comptables
Les effets d’un changement d’estimation doivent être appliqués pros-
pectivement et être inclus dans le résultat :
–– de la période du changement, si ce changement affecte cette période
seulement ;
–– de la période du changement et des périodes futures, si ce change-
ment les affecte ensemble.

Exemple

La société Oméga a fait l’acquisition en janvier N–5 d’une construction d’un


coût de 200 000 €. L’amortissement est prévu pour 20 ans (valeur résiduelle au
31 décembre N+14 : 50 000 €). À la fin de l’exercice N–1, les amortissements
pratiqués sur cette construction sont de : (200 000 – 50 000) × 5/20 = 37 500 €
et la valeur comptable de la construction est de 162 500 €.
Au 1er janvier N, une nouvelle estimation des conditions d’amortissement de la
construction a été effectuée. La durée de vie restante est estimée à 18 ans (ce
qui porte la durée totale à 25 ans), la valeur résiduelle au 31 décembre N+17
étant toujours de 50 000 €.
L’amortissement annuel sera de (162 500 – 50 000)/18 = 6 250 € par an alors
qu’il était de (200 000 – 50 000)/20 = 7 500 € auparavant. L’amortissement sera
constaté pour 6 250 € en N et dans les années à venir. Les amortissements des
exercices précédents ne seront pas réajustés.

Dans la mesure où un changement d’estimation comptable donne


lieu à des variations d’actifs et de passifs ou porte sur un élément des
capitaux propres, il doit être comptabilisé par ajustement de la valeur
comptable de l’élément d’actif, de passif ou de capitaux propres corres-
pondant dans la période du changement.

508
2.2. Informations à fournir
Une entité doit fournir des informations sur la nature et le montant de
tout changement d’estimation comptable ayant une incidence sur la
période en cours ou dont il est prévu qu’il aura une incidence sur des
périodes ultérieures, à l’exception de l’incidence sur des périodes futures
lorsqu’il est impraticable d’estimer cette incidence. Si le montant de
l’incidence sur les périodes ultérieures n’est pas indiqué parce que l’esti-
mation est impraticable, l’entité doit le mentionner.

3. Les corrections d’erreurs


Une erreur d’une période antérieure est, pour la norme IAS 8 « Méthodes
comptables, changements d’estimations comptables et erreurs », une
omission ou une inexactitude des états financiers de l’entité portant sur
une ou plusieurs périodes antérieures et qui résultent de la non-utilisa-
tion ou de l’utilisation abusive d’informations fiables qui étaient dispo-
nibles lorsque la publication des états financiers de ces périodes a été
autorisée et dont on pouvait raisonnablement s’attendre à ce qu’elles
aient été obtenues et prises en considération pour la préparation et la
présentation de ces états financiers.
Parmi ces erreurs, figurent les effets d’erreurs de calcul, les erreurs
dans l’application des méthodes comptables, des négligences, des mau-
vaises interprétations des faits, et des fraudes.

3.1. Comptabilisation des corrections d’erreurs


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Pour la norme IAS 8, la correction d’une erreur doit être traitée rétros-
pectivement, comme si l’erreur n’avait pas été commise :
–– retraitement des montants correspondants des périodes auxquelles les
erreurs sont survenues ;
–– ou lorsque l’erreur est survenue avant la plus ancienne période pré-
sentée, retraitement des soldes d’ouverture des actifs, passifs et capi-
taux propres de la plus ancienne période.

509
18.  Les changements de méthodes comptables


Exemple

La société Oméga avait oublié de comptabiliser en N–2 une vente de marchan-


dises à l’exportation au Brésil : le montant de la vente était de 100 000 €, le stock
comptabilisé en fin d’exercice était de 70 000 €.
La correction d’erreur se comptabilisera comme suit (l’impôt étant de 33 1/3 %) :

411 Client Brésilien 100 000


110 Report à nouveau 100 000
Vente

110 Report à nouveau 70 000


370 Stock de marchandises 70 000
Extourne du stock

110 Report à nouveau 30 000 × 33 1/3 % 10 000


444 État, Impôts sur les bénéfices 10 000
(ou Impôt sur les bénéfices
1687)

Le résultat de l’année N–2 sera majoré de 100 000 – 70 000 – 10 000 = 20 000 €.


On corrigera les balances d’ouverture de N–1 et N.

Une erreur d’une période antérieure doit être corrigée par retraitement
rétrospectif, sauf dans la mesure où il est impraticable de déterminer, soit
les effets spécifiquement liés à la période, soit l’effet cumulé de l’erreur.
Lorsqu’il n’est pas praticable de déterminer les effets d’une erreur
sur une période spécifique pour l’information comparative présentée au
titre des périodes antérieures, l’entité doit retraiter les soldes d’ouverture
des actifs, passifs et capitaux propres de la première période présentée
pour laquelle un retraitement rétrospectif est praticable (cette période
peut être la période en cours).
Lorsqu’il n’est pas praticable de déterminer l’effet cumulé, au début
de la période en cours, d’une erreur sur toutes les périodes antérieures,
l’entité doit retraiter l’information comparative pour corriger l’erreur de
manière prospective à partir de la première date praticable.

3.2 Informations à fournir
Les entités doivent (dans leurs notes annexes) indiquer les éléments sui-
vants :

510
–– la nature de l’erreur ;
–– le montant de la correction au titre de l’exercice et de chaque exercice
antérieur présenté ;
–– le montant de la correction afférente aux exercices antérieurs à ceux
qui sont inclus dans l’information comparative ;
–– le fait que l’information comparative a été retraitée ou que son retrai-
tement est impossible.

4. Première application des normes IFRS


La première application des normes IFRS est un changement de
méthodes comptables au sens d’IAS 8 (voir ci-dessus § 1.1).
La norme IFRS  1 « Première adoption des normes internationales
d’information financière » adoptée en 2003 et révisée totalement en
2008 s’applique (en conformité avec IAS 8 § 19) à toutes les entités qui
établissent leurs premiers états financiers selon les normes IFRS, qu’il
s’agisse de comptes individuels ou consolidés ou d’arrêtés intermédiaires
(dès lors qu’ils sont présentés selon IAS 34, voir chapitre 19, § 3.1). Les
entités qui publiaient déjà des états financiers conformes aux IFRS et
qui le déclaraient (y compris celles qui publiaient des comptes IFRS en
complément de ceux établis en normes locales) sont exclues du champ
d’application de la norme.
L’objectif de cette norme est d’assurer la comparabilité :
–– d’une part, entre les différents exercices présentés par une même
entité adoptant pour la première fois l’intégralité des normes IFRS
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(l’adoption, pour la première fois d’une ou de plusieurs normes est


traitée par IAS 8, voir ci-dessus § 1.1) ;
–– d’autre part, entre les différentes entités adoptant ces normes au
même moment (par exemple, toutes les sociétés cotées européennes
en 2005).

4.1. Préparation d’un bilan d’ouverture


en normes IFRS
Une entité est tenue de préparer et de présenter un état de la situation
financière d’ouverture (bilan) en IFRS à la date de transition aux IFRS.
Elle doit appliquer les mêmes méthodes comptables dans son état de

511
18.  Les changements de méthodes comptables


la situation financière d’ouverture en IFRS et dans toutes les périodes


présentées dans ses premiers états financiers IFRS.
Compte tenu du fait que la norme IAS 1 (§ 38) oblige les entités à
présenter des informations comparatives au titre de la période précé-
dente pour tous les montants figurant dans les états financiers de la
période, un bilan (état de la situation financière) conforme aux normes
IFRS devra être établi à la date d’ouverture du premier exercice compara-
tif présenté. Ceci s’explique par le fait que parmi les états financiers IFRS
de l’exercice précédent, on trouve le tableau des flux de trésorerie et le
tableau de variation des capitaux propres dont le point de départ est le
bilan d’ouverture du premier exercice comparatif. En fait, une entité
décidant de présenter ses premiers états financiers IFRS au 31 décembre
N devra établir (outre les états financiers de l’exercice N : état de situa-
tion financière (bilan), état du résultat net et des autres éléments du
résultat global, état de flux de trésorerie, état de variation des capitaux
propres, notes annexes) :
–– les montants comparatifs de ces états financiers au 31 décembre N–1 :
état de situation financière (bilan), état du résultat net et des autres
éléments du résultat global, état de flux de trésorerie, état de variation
des capitaux propres, notes annexes ;
–– l’état de situation financière (bilan d’ouverture) au 1er janvier N–1.
Les soldes du bilan d’ouverture devront être retraités rétrospective-
ment selon les normes IFRS, sauf pour quelques exceptions que la norme
définit. Selon le principe énoncé par IFRS 1 (§ 14), les estimations faites
par une entité selon les IFRS à la date de transition aux IFRS doivent être
cohérentes avec les estimations réalisées à la même date selon le référen-
tiel comptable antérieur (après les ajustements destinés à refléter toute
différence entre les méthodes comptables), sauf si des indices objectifs
montrent que ces estimations étaient erronées (dans ce cas, il faut cor-
riger l’estimation conformément à IAS 8 – voir ci-dessus § 3.1) ou si les
méthodes comptables de détermination de ces estimations sont diver-
gentes entre les deux référentiels. Les normes IFRS applicables seront
celles en vigueur à la clôture de la période pour lesquels les états finan-
ciers IFRS sont présentés pour la première fois. En pratique, il convien-
dra d’éliminer les actifs et passifs comptabilisés dans les comptes locaux
qui ne correspondent pas aux critères de comptabilisation des IFRS, de
comptabiliser et d’évaluer selon les IFRS tous les actifs et passifs qui
répondent aux critères de comptabilisation des IFRS (y compris ceux qui

512
n’étaient pas comptabilisés dans les comptes locaux) et de procéder aux
reclassements appropriés. Les ajustements s’effectueront en contrepar-
tie des capitaux propres.
Si l’entité est en état d’hyperinflation avant l’établissement des pre-
miers comptes en IFRS, elle peut évaluer à la juste valeur les actifs et
passifs détenus à la date où cette monnaie fonctionnelle a cessé d’être
en hyperinflation (pour la monnaie d’une monnaie en économie en
hyperinflation, voir chapitre 17, § 3.1).

4.2. Application rétrospective des normes


La première application des normes (sauf disposition contraire spécifi-
quement prévue pour certains cas particuliers, comme, par exemple les
regroupements d’entreprises et les opérations de couverture) devra être
rétrospective, c’est-à-dire effectuée comme si les normes IFRS avaient
toujours été appliquées.
La norme prévoit des interdictions ou des exemptions au principe
de retraitement rétrospectif selon les IFRS dans les domaines suivants :
–– pour les interdictions : décomptabilisation d’actifs et de passifs finan-
ciers, comptabilité de couverture, participations ne donnant pas le
contrôle, classement et évaluation des actifs financiers, dérivés incor-
porés, prêts publics ;
–– pour les exemptions  : transactions de paiements fondés sur des
actions, contrats d’assurance, fichiers d’immobilisations corporelles
(qui demanderaient des coûts et efforts excessifs, en particulier du
fait de certaines réévaluations  : dans ce cas est utilisé un coût pré-
sumé, c’est-à-dire un montant, qui peut être la juste valeur et qui
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est utilisé comme substitut du coût ou du coût amorti à une date


donnée), contrats de location, montant cumulé des différences de
conversion, comptabilisation des participations dans des filiales,
coentreprises et des entreprises associées, actifs et passifs de filiales,
d’entreprises associées et de coentreprises, instruments financiers
composés, désignation d’instruments financiers précédemment
comptabilisés, évaluation à la juste valeur d’actifs financiers ou de
passifs financiers lors de leur comptabilisation initiale, passifs rela-
tifs au démantèlement inclus dans le coût d’une immobilisation
corporelle, actifs financiers ou des immobilisations incorporelles
comptabilisées conformément à IFRIC 12 « Accords de concession de
services », coûts d’emprunt, transferts d’actifs provenant de clients,

513
18.  Les changements de méthodes comptables


extinction de passifs f­ inanciers au moyen d’instruments de capitaux


propres et hyperinflation grave, partenariats, frais de découverture
engagés pendant la phase d’exploitation d’une mine à ciel ouvert. La
norme encadre l’application de ces exceptions.

4.3. Informations spécifiques à fournir


dans les premiers comptes en normes IFRS
L’entité doit expliquer l’impact de la transition du référentiel comptable
antérieur aux IFRS sur sa situation financière, sa performance financière
et ses flux de trésorerie publiés.
Les premiers états financiers IFRS d’une entité doivent comprendre :
–– une explication de l’impact de la transition du référentiel comptable
antérieur aux IFRS sur la situation financière, la performance finan-
cière et les flux de trésorerie présentés ;
–– les rapprochements entre ses capitaux propres présentés selon le réfé-
rentiel comptable antérieur et ses capitaux propres présentés selon les
IFRS, à la date de transition aux IFRS et à la clôture du dernier exercice
présenté dans les derniers états financiers annuels de l’entité selon le
référentiel comptable antérieur ;
–– un rapprochement avec son résultat global total selon les IFRS pour
la dernière période dans les états financiers annuels les plus récents
de l’entité. Le point de départ de ce rapprochement doit être le résul-
tat global total selon le référentiel comptable antérieur pour la même
période ou bien, si l’entité n’a pas publié ce total, le résultat selon le
référentiel comptable antérieur.

4.4. Comptes de report réglementaires


Publiée janvier en 2014, applicable à compter du 1er  janvier 2016, la
norme IFRS 14 « Comptes de report réglementaires », s’applique aux
entités qui exercent des activités à tarifs réglementés, comme les entre-
prises de services publics, les fournisseurs de gaz ou d’électricité, ou les
entités des secteurs des télécommunications et des transports. Une acti-
vité à tarifs réglementés est une activité dans laquelle le tarif exigé des
clients d’une entité est fixé par un organisme de régulation afin de per-
mettre à l’entité de récupérer les coûts spécifiques encourus et de réaliser
une marge convenue.

514
Elle permet aux nouveaux adoptants sujets à des tarifs réglementés
de déroger à certaines règles d’IFRS 1 et de continuer à reconnaître les
montants comptabilisés en application des exigences de leur précédent
référentiel comptable en matière de réglementation des tarifs.
Toutefois, afin d’améliorer la comparabilité avec les entités qui
appliquent déjà les IFRS et ne reconnaissent pas ces montants, la norme
exige que l’effet de la réglementation des tarifs soit présenté séparément.
IFRS 14 est une norme temporaire offrant une option comptable pour
les entreprises qui adoptent les IFRS pour la première fois. La Commis-
sion européenne ne propose pas IFRS 14 pour approbation dans l’Union
européenne parce que très peu d’entreprises européennes entreraient
dans son champ d’application. Elle attendra la norme finale qu’elle exa-
minera en vertu de son processus normal.
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515
18.  Les changements de méthodes comptables


Test de connaissances

Pour chacune des 10 questions suivantes, choisissez la bonne réponse


(une seule réponse est possible).

Q1. Dans quel cas n’y a-t-il pas changement de méthode comptable au sens
de l’IASB ?
a) lorsqu’une nouvelle norme comptable devient applicable ;
b) lorsqu’une norme est nouvellement appliquée pour des événements nou-
veaux ;
c) lorsqu’on utilise une nouvelle méthode parce qu’elle conduit à une présenta-
tion plus appropriée.

Q2. Dans quel cas la norme IAS 8 n’est-elle pas applicable ?


a) changement de l’évaluation des immobilisations corporelles par utilisation de
la réévaluation ;
b) changement dans la méthode de comptabilisation des avantages au person-
nel ;
c) changement dans l’évaluation du résultat par action.

Q3. Au 31 décembre N, la société Alpha a décidé d’immobiliser ses frais de


développement qu’elle est capable de déterminer de manière fiable. Elle a
constaté les dépenses suivantes engagées en charges sur deux projets :

Projets Dépenses antérieures à N Dépenses N

Projet A 10 000  5 000


Projet B néant 12 000

Quelle écriture passe-t-elle, aspects fiscaux non pris en compte ?


a)
31.12.N
203 Frais de recherche et de développement 17 000
721 Production immobilisée – 17 000
Immobilisations incorporelles
»

516
» b)
31.12.N
203 Frais de recherche et de développement 27 000
721 Production immobilisée – 27 000
Immobilisations incorporelles

c)
31.12.N
203 Frais de recherche et de développement 27 000
721 Production immobilisée – 17 000
Immobilisations incorporelles
110 Report à nouveau 10 000

Q4. La société Alpha a décidé d’enregistrer ses contrats à long terme selon
la méthode de l’avancement (elle utilisait précédemment la méthode
de l’achèvement). Trois contrats sont concernés, dont les données sont
présentées dans le tableau suivant :

Stock au Résultat au Stock Résultat


Contrats
31.12.N–1 31.12.N–1 au 31.12.N au 31.12.N

Contrat A 15 000 3 000 0 Terminé


Contrat B 20 000 4 000 30 000 6 000
Contrat C 0 Non 25 000 5 000
commencé

Quelle écriture passe-t-elle au 1er  janvier N (taux d’impôt sur les sociétés 33
1/3 % – TVA 20 %).
a)
1.1.N
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4181 Clients, factures à établir 50 400


335 Stock de travaux en cours 35 000
110 Report à nouveau 7 000
44587 État, TVA sur factures à établir 8 400

b)
1.1.N
4181 Clients, factures à établir 50 400
704 Travaux 42 000
44587 État, TVA sur factures à établir 8 400
»

517
18.  Les changements de méthodes comptables


» c)
1.1.N
4181 Clients, factures à établir 50 400
704 Travaux 35 000
110 Report à nouveau 4 667
155 Provision pour impôt 2 333
44587 État, TVA sur factures à établir 8 400

Q5.  Quelle information faut-il fournir dans les notes annexes sur les
changements de méthode ?
a) le montant de l’ajustement comptabilisé dans le résultat net au titre de l’exer-
cice ;
b) le montant de l’ajustement pour l’exercice et chaque exercice présenté ;
c) le montant de la différence présenté dans des comptes pro forma entre l’éva-
luation selon la nouvelle méthode et l’évaluation de la méthode abandonnée.

Q6. Indiquer quel changement doit être traité prospectivement comme un


changement d’estimation comptable ?
a) l’entité prend en compte, pour la première fois, dans les modalités de calcul
des coûts des produits finis, d’une sous-activité de 20 % de l’appareil de pro-
duction ;
b) l’entité a décidé de ne plus inscrire à l’actif les charges de logiciels produits
destinés à un usage interne, car ceux-ci n’avaient pas de chances de réussite
technique assurée ;
c) l’entité a constaté, à la fin de l’exercice, le mise en service il y a trois ans d’un
atelier de stockage dont elle avait elle-même assuré la fabrication.

Q7. Qu’est ce qu’une erreur ?


a) l’inclusion dans les états financiers d’un exercice antérieur d’un montant signi-
ficatif de travaux en cours et de créances concernant des contrats frauduleux ;
b) une erreur importante enregistrée dans le premier mois de l’exercice et corri-
gée dans le dernier ;
c) une erreur constatée dans les états financiers de N–1 au moment de leur éta-
blissement et alors non corrigée.

Q8. À la fin de l’année N–3, la société Delta n’avait pas constaté dans ses
comptes la mise en service le 1er juillet N–3 d’un atelier de stockage dont elle
avait elle-même assuré la fabrication. Cet atelier avait un coût de 80 000 €
et une durée estimée d’utilisation de 10 ans. Un redressement fiscal a été
notifié sur ce point à la société Delta en septembre N. Aucun impôt n’a
été dû car la société Delta est en déficit depuis N–4 et seul le montant des
déficits fiscaux reportables a été redressé. »

518
» Quelle(s)
a)
écriture(s) doivent être comptabilisées (TVA 20 %) ?

31.12.N
213 Constructions 80 000
722 Production immobilisée 80 000

6811 Dotations aux amortissements 28 000


des immobilisations
2813 Amortissements des constructions 28 000

b)
31.12.N
213 Constructions 80 000
44562 État, TVA déductible sur immobilisations 16 000
6811 Dotations aux amortissements 8 000
110 des constructions 60 000
2813 Report à nouveau 28 000
44571 Amortissements des constructions 16 000
État, TVA collectée

c)
31.12.N
213 Constructions 80 000
44562 État, TVA déductible sur immobilisations 16 000
722 Production immobilisée – 80 000
Immobilisations corporelles
44571 État, TVA collectée 16 000

6811 Dotations aux amortissements des 28 000


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immobilisations
2813 Amortissements des constructions 28 000

Q9.  La société Delta vient de faire l’objet en N d’un redressement fiscal


relatif à l’exercice N–3. Les comptes d’un exercice sont présentés avec les
montants correspondants de la dernière année. Quels postes du bilan et du
compte de résultat la société Delta doit-elle rectifier ?
a) ceux de N et N–1 ;
b) ceux de N, N–1 et N–2 ;
c) ceux de N, N–1, N–2 et N–3. »

519
18.  Les changements de méthodes comptables


» Q10.  Dans le cadre de la première application des normes IFRS, que doit
faire l’entité lors de la présentation de ses comptes en normes nouvelles ?
a) retraiter l’information comparative des deux exercices précédents ;
b) retraiter l’information comparative du dernier exercice ;
c) retraiter le bilan des deux derniers exercices précédents et le compte de résul-
tat global du dernier exercice.

Corrigés et commentaires p. 602.

520
Chapitre 19

L’information
spécifique
des investisseurs

I l y a lieu de distinguer, dans cette information spécifique (ou complé-


mentaire) des investisseurs :
–– l’information sectorielle ;
–– le résultat par action ;
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–– l’information financière intermédiaire.

1. L’information sectorielle
Un grand nombre d’entreprises vend des lignes de produits et de
services ou opère dans des zones géographiques qui présentent des
taux de rentabilité, des possibilités de croissance, des perspectives
d’avenir et des risques différents. Les informations relatives aux diffé-
rents types de produits ou services que propose une entreprise et aux
différentes zones géographiques dans lesquelles elle opère (souvent
appelée information sectorielle) sont utiles pour évaluer les risques
et la rentabilité d’une entreprise diversifiée ou multinationale mais

521
19.  L’information spécifique des investisseurs


ne peuvent pas nécessairement être déterminées à partir des données


globales.
La norme IFRS 8 « Secteurs opérationnels » (qui remplace la norme
IAS  14 « Information sectorielle » depuis 2009) impose aux entités
dont les titres de capitaux propres ou d’emprunts sont négociés sur un
marché organisé ou sont en cours d’émission sur un marché public de
valeurs mobilières de présenter une information qui permette aux utili-
sateurs de ses états financiers d’évaluer la nature et les effets financiers
des activités dans lesquelles elle est engagée et les environnements éco-
nomiques dans lesquels elle opère.
Si un rapport financier comprend à la fois les états financiers conso-
lidés d’une entité dont les titres sont négociés sur un marché public et
les états financiers individuels de l’entité mère ou d’une ou plusieurs
filiales, l’information sectorielle est présentée seulement pour les états
financiers consolidés.

1.1. Notion de secteur opérationnel


Un secteur opérationnel est une composante d’une entité :
–– qui se livre à des activités à partir desquelles elle est susceptible d’ac-
quérir des produits et d’encourir des charges (y compris des produits
des activités ordinaires et des charges relatifs à des transactions avec
d’autres composantes de la même entité) ;
–– dont les résultats opérationnels sont régulièrement examinés par le
principal décideur opérationnel de l’entité en vue de prendre des déci-
sions en matière de ressources à affecter au secteur et d’évaluer sa
performance ;
–– pour laquelle des informations financières isolées sont disponibles.

1.2. Seuils quantitatifs et critères de regroupement


1.2.1. Seuils quantitatifs
Une entité doit présenter de manière distincte l’information concer-
nant chaque secteur opérationnel qui atteint l’un quelconque des seuils
quantitatifs suivants :
–– ses produits comptabilisés, comprenant à la fois les ventes aux clients
externes et les ventes ou transferts intersectoriels, représentent 10 %
au moins des produits cumulés, internes et externes, de tous les sec-
teurs opérationnels ;

522
–– la valeur absolue de son résultat présenté représente 10 % au moins
de la plus grande des valeurs suivantes, en valeur absolue  : soit le
bénéfice cumulé publié de tous les secteurs opérationnels n’ayant pas
publié de perte ; soit la perte cumulée publiée de tous les secteurs opé-
rationnels ayant publié une perte ;
–– ses actifs représentent 10 % au moins des actifs cumulés de tous les
secteurs opérationnels.
Il peut exister une limite pratique au nombre de secteurs à présen-
ter qu’une entité présente séparément, au-delà de laquelle l’informa-
tion sectorielle peut être trop détaillée. Bien qu’aucune limite spécifique
n’ait été déterminée, une entité doit examiner si une limite pratique a
été atteinte lorsque le nombre de secteurs à présenter dépasse dix.
Si les produits externes totaux comptabilisés par les secteurs à pré-
senter représentent moins de 75 % des produits de l’entité, de nouveaux
secteurs opérationnels à présenter doivent être identifiés pour que 75 %
au moins des produits de l’entité soient inclus dans les secteurs à pré-
senter.

1.2.2. Critères de regroupement
Une entité ne peut combiner l’information sur des secteurs opération-
nels qui n’atteignent pas les seuils quantitatifs avec l’information sur
d’autres secteurs opérationnels qui n’atteignent pas les seuils quantita-
tifs afin de produire un secteur à présenter que si les secteurs opération-
nels présentent des caractéristiques économiques similaires.
Ainsi, deux ou plusieurs secteurs opérationnels peuvent être regrou-
pés en un seul secteur opérationnel s’ils présentent des caractéristiques
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économiques similaires et que les secteurs sont similaires en ce qui


concerne la nature des produits et services, la nature des procédés de
fabrication, le type ou la catégorie de clients auxquels sont destinés
leurs produits et services, les méthodes utilisées pour distribuer leurs
produits ou fournir leurs services et s’il y a lieu, la nature de l’environne-
ment réglementaire, par exemple, la banque, l’assurance ou les services
publics.

1.2.3. Autres activités
L’information sur les autres activités et sur les secteurs opérationnels
n’étant pas à présenter (les critères précisés ci-dessus n’étant atteints)
est combinée et présentée dans une catégorie « autres secteurs », sépa-

523
19.  L’information spécifique des investisseurs


rément des autres éléments de rapprochement. Les sources des produits


inclus dans la catégorie « autres secteurs » doivent être décrites.

1.3. Informations à fournir
Une entité doit fournir une information qui permette aux utilisateurs de
ses états financiers d’évaluer la nature et les effets financiers des activi-
tés dans lesquelles elle est engagée et les environnements économiques
dans lesquels elle opère.
Ces informations comprennent des informations générales, des
informations sur le résultat, les actifs et les passifs, des rapprochements
entre les données sectorielles et les données globales de l’entité et des
informations concernant l’ensemble de l’entité.

1.3.1. Informations générales
• Facteurs utilisés pour identifier les secteurs à présenter de l’entité, y com-
pris la base d’organisation (par exemple, le fait que la direction ait choisi
d’organiser l’entité selon les différences de produits et services, les zones
géographiques, les environnements réglementaires ou une combinaison
de facteurs, et le fait que des secteurs opérationnels aient été regroupés).
•  Jugements sur l’application des critères de regroupement.
• Types de produits et services dont découlent les produits de chacun
des secteurs à présenter.

1.3.2. Informations sur le résultat, les actifs et les passifs


Une entité doit présenter un indicateur du résultat pour chaque secteur
à présenter. Elle doit aussi présenter un indicateur du total des actifs et
des passifs de chaque secteur si ces montants sont régulièrement fournis
au principal décideur opérationnel.
Elle doit également fournir les informations suivantes relatives à
chaque secteur à présenter si les montants spécifiés sont inclus dans
l’indicateur du résultat sectoriel examiné par le principal décideur opé-
rationnel, ou si, par ailleurs, ils sont fournis régulièrement au principal
décideur opérationnel, même s’ils ne sont pas inclus dans cet indicateur
du résultat sectoriel :
–– les produits provenant de clients externes ;
–– les produits provenant de transactions avec d’autres secteurs opéra-
tionnels de la même entité ;

524
–– les produits d’intérêts ;
–– les charges d’intérêts ;
–– les amortissements d’actifs corporels et incorporels ;
–– les éléments essentiels de produits et de charges ;
–– la participation de l’entité dans le résultat des entreprises associées
et des coentreprises comptabilisées selon la méthode de la mise en
équivalence ;
–– la charge ou le produit d’impôt sur le résultat ;
–– les éléments significatifs sans effets sur la trésorerie autres que l’amor-
tissement.
Elle doit aussi fournir si les montants spécifiés sont inclus dans l’in-
dicateur du résultat sectoriel examiné par le principal décideur opéra-
tionnel, ou si, par ailleurs, ils sont fournis régulièrement au principal
décideur opérationnel, même s’ils ne sont pas inclus dans cet indicateur
du résultat sectoriel :
–– la valeur comptable de la participation dans des entreprises associées
et des coentreprises comptabilisées selon la méthode de la mise en
équivalence ;
–– les montants des augmentations des actifs non courants autres que les
instruments financiers, les actifs d’impôts différés, les actifs nets au
titre des prestations définies (voir chapitre 13 § 5) et les droits résul-
tant de contrats d’assurance.

1.3.3. Rapprochements
Une entité doit présenter chacun des rapprochements suivants :
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–– entre le total des produits des secteurs à présenter et les produits de


l’entité ;
–– entre le total des évaluations des résultats des secteurs à présenter et
le résultat de l’entité avant charge d’impôt (ou produit d’impôt) et
activités abandonnées ;
–– entre le total des actifs des secteurs à présenter et les actifs de l’entité ;
–– entre le total des évaluations des passifs des secteurs à présenter et les
passifs de l’entité ;
–– entre le total des montants de tous les autres éléments d’information
communiqués des secteurs à présenter et le montant correspondant
pour l’entité.

525
19.  L’information spécifique des investisseurs


1.3.4. Informations concernant l’ensemble de l’entité


Ces informations concernent les produits, les zones géographiques et les
clients principaux.
Une entité doit présenter les produits des activités ordinaires prove-
nant de clients externes pour chaque produit et service, ou pour chaque
groupe de produits et de services similaires, sauf si les informations
nécessaires ne sont pas disponibles et que le coût de leur élaboration
serait excessif, auquel cas elle doit le préciser. Les montants des produits
présentés doivent être fondés sur les informations financières utilisées
pour produire les états financiers de l’entité.
Elle doit également présenter les informations géographiques sui-
vantes, sauf si les informations nécessaires ne sont pas disponibles et
que le coût de leur élaboration est excessif :
–– produits des activités ordinaires de clients externes affectés au pays où
est situé le siège social de l’entité, d’une part et affectés à tous les pays
étrangers, au total, d’autre part ;
–– actifs non courants autres que les instruments financiers, les actifs
d’impôt différés, les actifs relatifs aux avantages postérieurs à l’emploi
et les droits afférents aux contrats d’assurance situés dans le pays où
est situé le siège social de l’entité, d’une part, et situés dans tous les
pays étrangers, au total, d’autre part.
Une entité doit également fournir des informations sur son degré de
dépendance à l’égard de ses clients importants. Tel est le cas si les pro-
duits des activités ordinaires provenant de transactions avec un client
s’élèvent à plus de 10 % des produits des activités ordinaires d’une entité.

Exemple

Est présentée ci-après l’information sectorielle du groupe Saint-Gobain pour l’exer-


cice 2015 (notes 3.2 et 3.3). On peut retrouver cette information dans le document
de référence Saint-Gobain 2015, p. 190-191 sur http://www.saint-gobain.com/fr/

Informations sectorielles
Conformément à la norme IFRS 8, l’information sectorielle suit l’organisation
interne du Groupe telle que présentée à la Direction Générale. Le Groupe a
choisi de présenter les informations par Pôles et Activités et aucun regroupe-
ment supplémentaire n’a été réalisé par rapport au reporting interne. Les sec-
teurs opérationnels définis sont homogènes avec ceux des exercices précédents.

526
Les actifs et passifs sectoriels comprennent les immobilisations corporelles nettes,
le besoin en fonds de roulement, les écarts d’acquisition, les autres immobilisa-
tions incorporelles nettes après déduction des impôts différés sur marques et
terrains.
Les investissements industriels n’incluent pas les immobilisations en location-
financement.
Par Pôle et activité, l’information sectorielle est présentée de la façon suivante :
• Pôle Matériaux Innovants (MI) :
–– vitrage ;
–– matériaux Haute Performance (MHP).
• Pôle Produits pour la Construction (PPC) :
–– aménagement Intérieur : activités Isolation et Gypse ;
–– aménagement Extérieur : activités Mortiers, Canalisation et Produits d’exté-
rieur.
• Pôle Distribution Bâtiment.
La Direction utilise en interne plusieurs types d’indicateurs pour mesurer la per-
formance des activités et l’affectation des ressources. Ces indicateurs sont issus
des informations utilisées pour la préparation des comptes consolidés et sont
conformes aux exigences des normes. Les ventes internes sont généralement
effectuées aux mêmes conditions que les ventes aux tiers et sont éliminées en
consolidation.
Les principes comptables suivis sont identiques à ceux suivis par le Groupe et
décrits dans la note 1.
La colonne « Autres » inclut les holdings et certaines fonctions support transver-
sales du Groupe (fiscalité, trésorerie, achats…).
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

527
Les données sectorielles de l’exercice 2015 par Pôle et Activités sont les suivantes :

Matériaux Innovants Produits pour la Construction

Exercice 2015
Total

Autres *

Total
Total
Bâtiment

Haute

Vitrage
Distribution

Intérieur
Extérieur

Matériaux
Éliminations
Éliminations

Performance
Aménagement
Aménagement


Ventes externes 5 185 4 388 9 573 5 905 5 289 11 194 18 845 11 39 623
Ventes internes 32 114 (16) 130 580 310 (72) 818 4 (952) 0
Chiffre d’affaires et produits accessoires 5 217 4 502 (16) 9 703 6 485 5 599 (72) 12 012 18 849 (941) 39 623
Résultat d’exploitation 413 602 1 015 576 446 1 022 603 (4) 2 636

528
Résultat opérationnel 217 479 696 448 314 762 (46) (118) 1 294
Résultat des sociétés mises en équivalence 30 2 32 7 4 11 43
Amortissements 288 154 442 320 151 471 265 30 1 208
Dépréciations d’actifs 149 51 200 97 88 185 492 877
Investissements industriels 311 218 529 312 216 528 231 58 1 346
Autofinancement 931 790 629 212 2 562
Excédent brut d’exploitation 701 756 1 457 896 597 1 493 868 26 3 844
19.  L’information spécifique des investisseurs

Ecarts d’acquisition nets 209 1 597 1 806 3 741 2 216 5 957 2 920 10 683
Marques non amortissables 814 90 904 1 381 2 285
Actifs et passifs sectoriels. 7 301 12 292 7 595 315 27 503
(*) La colonne « Autres » correspond à l’élimination des opérations intra-Groupe pour le chiffre d’affaires interne et à l’activité Holding pour les autres rubriques.
Le même tableau est présenté pour 2014.

Informations par zone géographique


Les données sectorielles de l’exercice 2015 par zone géographique sont les sui-
vantes :

Autres pays d’Europe


En millions d’euros

Amérique du Nord

Pays émergents
occidentale

Autres*
et Asie
France

Total
Chiffre d’affaires et 10 326 17 414 5 366 8 375 (1 858) 39 623
produits accessoires
Investissements 269 335 282 460 1 346
industriels
Actifs et passifs 6 025 11 141 4 628 5 709 27 503
sectoriels
* La colonne « Autres » correspond à l’élimination des opérations intra-Groupe pour le chiffre
d’affaires interne.

Le même tableau est présenté pour 2014.

2. Le résultat par action


Afin d’améliorer les comparaisons de la performance entre différentes
entreprises et entre différents exercices pour la même entité, il peut être
intéressant de déterminer un résultat par action.
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

La norme IAS 33 « Résultat par action » approuvée en 1997 et réser-


vée en 2003 doit être appliquée par les entités dont les actions ordi-
naires ou les actions ordinaires potentielles sont cotées et par les entités
qui sont dans un processus d’émission d’actions ordinaires ou d’actions
ordinaires potentielles sur des marchés publics de valeurs mobilières.
Si une entité présente à la fois des états financiers consolidés et des
états financiers individuels, l’ensemble des informations requises par la
norme IAS 33 ne s’applique qu’aux états financiers consolidés. Si l’entité
choisit de fournir une information dans les états financiers individuels,
elle limite cette information à celle à fournir dans l’état de résultat global.
Si l’entité présente les composantes de résultat dans un compte de
résultat séparé (compte de résultat net séparé de l’état de résultat global

529
19.  L’information spécifique des investisseurs


– voir chapitre 3, § 3.1), elle doit présenter le résultat par action unique-
ment dans l’état de résultat net.
La norme distingue deux types de résultat par action : le résultat de
base par action et le résultat dilué par action.
Elle requiert de présenter le résultat par action et le résultat dilué par
action pour les activités poursuivies au sein du compte de résultat (IAS 33
§ 66) ainsi que, si applicable, ces ratios pour les activités abandonnées soit
dans l’état de résultat global, soit dans les notes annexes (IAS 33 § 68).

2.1. Résultat de base par action


Le résultat de base par action doit être calculé en divisant le résultat
net de l’exercice attribuable aux actionnaires ordinaires par le nombre
moyen pondéré d’actions ordinaires en circulation au cours de ­l’exercice.

Exemple

La société Sigma a au 1er janvier de l’année N un capital de 2 000 000 actions de


60 € dont 200 000 actions à dividende prioritaire sans droit de vote. 5 000 actions
ont été rachetées par la société Sigma et sont comptabilisées en « Actions propres ».
Le 1er juillet N, la société Sigma a racheté 2 000 nouvelles actions.
Le 1er octobre N, la société Sigma a réalisé une triple augmentation de capital :
–– une émission de 100 000 nouvelles actions à dividende prioritaire sans droit de vote ;
–– une émission de 500 000 nouvelles actions ordinaires de valeur nominale 60 €
libérées intégralement ;
–– une attribution gratuite de 500  000 nouvelles actions ordinaires de valeur
nominale 60 € par conversion de 30 000 000 € de réserves en capital (avec effet
rétroactif au 1er janvier N).
Le premier dividende attribué aux actions est de 5 %. Pour les actions à divi-
dende prioritaire, il est de 7,5 %. Le superdividende et le droit aux réserves sont
les mêmes pour toutes les actions, quelle que soit la date d’acquisition.
Le résultat de l’exercice N est de 23 731 500 €.
Il est nécessaire d’abord de reconstituer certains éléments de la répartition du
bénéfice :
Premier dividende (intérêt statutaire) :
–– actions à dividende prioritaire anciennes : 200 000 × 60 × 7, 5 % = 900 000
–– actions à dividende prioritaire nouvelles : 100 000 × 60 × 7,5 % × 3/12 = 112 500
–– autres actions anciennes : [1 800 000 – (5 000 + 2 000)] × 60 × 5 % =5 379 000
–– actions gratuites attribuées : 500 000 × 60 × 5 % = 1 500 000
–– actions nouvelles émises : 500 000 × 60 × 5 % × 3/12 = 375 000
 8 266 500

530
Il reste donc sur le bénéfice N pour couvrir le superdividende et le droit aux
réserves une somme de 23 731 500 – 8 266 500 = 15 465 000 €.
Le nombre total d’actions au 31 décembre N est de 2 000 000 – (5 000 + 2 000)
+ 100 000 + 500 000 + 500 000 = 3 093 000 actions
Le montant du superdividende et des réserves revenant à chaque action est
donc de 15 465 000/3 093 000 = 5 €
Le calcul du résultat de base par action s’effectue en faisant le rapport du résultat
net de l’exercice attribuable aux actionnaires ordinaires par le nombre moyen
pondéré d’actions ordinaires en circulation au cours de l’exercice.
Le résultat net de l’exercice attribuable aux actionnaires ordinaires est égal au
résultat net de l’exercice après déduction des dividendes préférentiels (que ces
dividendes aient ou non été décidés) soit 23 731 500 – [900 000 + 112 500 + 5
× (200 000 + 100 000)] = 21 219 000 €.
Le nombre moyen pondéré d’actions ordinaires en circulation en cours de
l’exercice est égal à :
–– situation en début d’exercice  : 1  800  000 – 5  000 + 500  000
(attributions gratuites censées exister depuis le début) = 2 295 000
–– situation en compter du 1er juillet : 2 295 000 – 2 000 = 2 293 000
–– situation à compter du 1er octobre : 2 293 000 + 500 000 (émission) 2 793 000
–– nombre pondéré :
2 295 000 × 6/12 + 2 293 000 × 3/12 + 2 793 000 × 3/12 = 2 419 000
Le résultat de base par action est donc de 21 219 000/2 419 000 = 8,77 €.

2.2. Résultat dilué par action


Pour le calcul du résultat dilué par action, le bénéfice net attribuable
aux actionnaires ordinaires et le nombre moyen pondéré d’actions en
circulation doivent être ajustés des effets de toutes les actions ordinaires
potentielles dilutives.
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Pour calculer le résultat dilué par action, le montant du résultat net


de l’exercice attribuable aux actionnaires ordinaires, calculé pour la
détermination du résultat de base par action (voir ci-dessus § 2.1), doit
être ajusté de l’effet après impôt :
–– de tout dividende au titre des actions ordinaires potentielles dilu-
tives qui ont été déduites pour obtenir le bénéfice net attribuable aux
actions ordinaires ;
–– des intérêts comptabilisés au cours de l’exercice pour les actions ordi-
naires potentielles dilutives ;
–– de tout autre changement dans les produits ou charges qui résul-
teraient de la conversion des actions ordinaires potentielles dilu-
tives.

531
19.  L’information spécifique des investisseurs


Pour déterminer le nombre moyen pondéré d’actions à prendre


en compte pour déterminer le résultat par action dilué, on prendra le
nombre moyen pondéré d’actions ordinaires en circulation au cours de
l’exercice, pris pour le calcul du résultat de base par action en le majo-
rant du nombre moyen pondéré d’actions ordinaires qui seraient émises
lors de la conversion en actions ordinaires de toutes les actions ordi-
naires potentielles dilutives.

Exemple

En reprenant l’exemple ci-dessus, supposons que la société Sigma avait émis


début N–1 un emprunt de 1  000  000 obligations convertibles en actions de
nominal 20 €, chaque bloc de 10 obligations étant convertible en 3 actions ordi-
naires. Ces obligations donnent une charge d’intérêt de 5 %, soit 1 000 000 €
pour les années N–1 et N, un impôt au taux moyen de 35 % devant être
décompté.
Le bénéfice net attribuable aux actionnaires doit être ajusté de l’effet après impôt
des intérêts comptabilisés aux cours de l’exercice pour les actions ordinaires
potentielles dilutives (soit les obligations convertibles), ce qui donne 21 219 000
+ 1 000 000 – 1 000 000 × 35 % = 21 869 000 €.
Le nombre moyen d’actions en circulation doit être majoré du nombre moyen
pondéré d’actions qui seraient émises lors de la conversion en actions ordinaires
de toutes les actions ordinaires potentielles dilutives. On considérera que les
actions ordinaires potentielles dilutives ont été converties au début de l’exercice
ou à la date d’émission des actions ordinaires potentielles si elle est ultérieure. Il
faut donc tenir compte des obligations convertibles mais aussi de la possibilité
de cession des actions rachetées. Ce nombre sera donc calculé comme suit :
–– situation en début d’exercice  : 1  800  000 + 500  000 + 1  000  000 × 3/10
=2 600 000
–– situation à compter du 1er octobre : 2 600 000 + 500 000 (émission) 3 100 000
–– nombre pondéré : 2 600 000 × 9/12 + 3 100 000 × 3/12 = 2 725 000
Le résultat dilué par action est de 21 869 000/2 725 000 = 8,03 €.

2.3. Résultat de base ou résultat dilué ajusté


Si le nombre d’actions ordinaires ou d’actions ordinaires potentielles en
circulation augmente à la suite d’une capitalisation ou d’une émission
d’actions gratuites, ou d’un fractionnement d’actions, ou diminue à la
suite d’un regroupement d’actions, le calcul du résultat par action, de
base ou dilué, est ajusté de façon rétrospective pour tous les exercices
présentés.

532
Exemple

En reprenant l’exemple de la société Sigma ci-dessus, supposons qu’il n’y a eu aucun


mouvement d’actions en N–1 et que le bénéfice de N–1 soit de 18 255 000 €.
La reconstitution de la répartition du bénéfice N – 1 s’effectuera comme suit :
Premier dividende :
–– actions à dividende prioritaire anciennes : 200 000 × 60 × 7, 5 % = 900 000
–– autres actions anciennes : (1 800 000 – 5 000) × 60 × 5 % = 5 385 000
 6 285 000
Il reste donc sur le bénéfice N–1 pour couvrir le superdividende et le droit aux
réserves une somme de 18 255 000 – 6 285 000 = 11 970 000 €.
Le nombre moyen d’actions au 31  décembre N–1 est de 2  000  000 – 5  000
= 1 995 000, ce qui fait que le montant du superdividende et des réserves reve-
nant à chaque action est de 11 970 000/1 995 000 = 6 €.
Pour le calcul du résultat par action de base N–1, le résultat net de l’exer-
cice attribuable aux actionnaires ordinaires est de 18  255  000 – 900  000
–  200  000 × 6 =  16  155  000  € et le nombre moyen pondéré d’actions
ordinaires en circulation en cours de l’exercice est de 1  800  000 – 5  000
= 1 795 000 actions.
Le résultat de base par action était donc en N–1 de 16 155 000/1 795 000 = 9 €
soit un chiffre supérieur à ce que sera le résultat par action N, alors que le béné-
fice était plus faible.
Mais ces chiffres ne sont pas comparables car la société Sigma a créé en N des
actions gratuites qui ont été remises aux actionnaires anciens. Il faut donc réa-
juster rétrospectivement le nombre moyen pondéré des actions N–1 pour avoir
un résultat par actions qui soit comparable.
Nombre moyen pondéré réajusté d’actions ordinaires : 1 795 000 + 500 000
= 2 295 000
Résultat de base ajusté par action : 16 155 000/2 295 000 = 7,04 €
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Le résultat dilué par action devra être réajusté de la même manière.

2.4. Présentation et informations à fournir


Une entité doit présenter le résultat de base par action et le résultat dilué
par action (même si les montants indiqués sont négatifs) dans l’état de
résultat net pour chaque catégorie d’actions ordinaires qui a des droits
différents dans la répartition du bénéfice net de l’entité. Le résultat de
base et le résultat dilué doivent, en cas d’abandon d’activités, être analy-
sés en résultat par action des activités maintenues et résultat par actions
des activités abandonnées.w
Dans ses notes annexes, l’entité doit indiquer notamment les infor-
mations suivantes :

533
19.  L’information spécifique des investisseurs


–– les montants utilisés aux numérateurs dans le calcul du résultat de


base et du résultat dilué par action et un rapprochement de ces mon-
tants avec le résultat net de l’exercice ;
–– le nombre moyen d’actions ordinaires utilisé au dénominateur dans
le calcul du résultat de base et du résultat dilué par action et un rap-
prochement de ces dénominateurs l’un avec l’autre ;
–– une information sur les instruments (y compris les actions dont
l’émission est conditionnelle) qui pourraient diluer le résultat de base
par action à l’avenir.

Exemple

Si l’on prend le cas de la société Sigma présenté ci-dessus, cette note annexe se
présentera comme suit :
N N – 1 (a)
Résultat de base par action 8,77 7,04
Bénéfice net selon le compte de résultat 23 731 500 18 255 000
Bénéfice net revenant aux actions ordinaires 21 219 000 16 155 000
Bénéfice net revenant aux actions préférentielles 2 512 500 2 100 000
Nombre moyen d’actions en circulation 2 419 000 2 295 000
Résultat dilué par action 8,03 6,46
Bénéfice net théorique en supposant l’exercice
de toutes les options émises et la vente de toutes
les actions détenues en propre 21 869 000 16 805 000
Nombre moyen d’actions 2 725 000 2 600 000
(a) Réajusté en tenant compte émission actions gratuites en octobre N.

3. L’information financière intermédiaire


Une information financière intermédiaire rapide et fiable permet aux
investisseurs, aux créanciers et autres destinataires de mieux appré-
hender la capacité de l’entreprise à générer des bénéfices et des flux de
trésorerie, ainsi que sa situation financière et sa liquidité. Les gouverne-
ments, les commissions de valeurs mobilières, les bourses et organismes
comptables imposent bien souvent aux entreprises dont les titres d’em-
prunt ou de capitaux propres sont cotés de publier des rapports finan-
ciers intermédiaires. Cette publication est généralement semestrielle.
La norme IAS 34 « Information financière intermédiaire », approuvée en
1999, définit la période intermédiaire comme une période d’établissement

534
de rapport financier (reporting) d’une durée inférieure à celle de l’exercice.
Elle définit également le rapport financier intermédiaire comme un rapport
financier comprenant un jeu complet d’états financiers (tel que décrit dans
IAS 1, voir chapitre 3) ou un jeu d’états financiers résumés (tel qu’elle le
décrit dans la présente norme IAS 34) pour une période intermédiaire.

3.1. Composantes minimales d’un rapport


financier intermédiaire
Un rapport financier intermédiaire doit comporter, au minimum, les
composantes suivantes :
a) un état résumé de la situation financière ;
b) un état ou des états résumés du résultat net et des autres éléments
du résultat global ;
c) un état résumé des variations des capitaux propres ;
d) un état résumé des flux de trésorerie ;
e) une sélection de notes explicatives.
Si une entité publie un jeu d’états financiers résumés dans son rap-
port financier intermédiaire, ces états financiers résumés doivent com-
porter au minimum chacune des rubriques et chacun des sous-totaux
qui étaient présentés dans ses états financiers annuels les plus récents.
Le résultat par action (de base et dilué) doit être présenté dans l’état de
résultat net. Si l’entité présente les composantes de résultat net dans un
compte de résultat séparé, elle présente le résultat de base et le résultat
dilué par action dans cet état séparé.
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3.2. Sélection des notes explicatives


Une entité doit inclure dans son rapport intermédiaire une explication
des événements et des transactions importants pour comprendre l’évo-
lution de la situation et de la performance financières de l’entité depuis
la fin de la dernière période annuelle de présentation de l’information
financière. Elle doit aussi inclure, si elles ne sont pas fournies par ailleurs
dans un rapport financier intermédiaire, les informations suivantes :
a)  une déclaration indiquant que les méthodes comptables et les
modalités de calcul adoptées dans les états financiers intermédiaires
sont identiques à celles utilisées dans les états financiers annuels les
plus récents ou, si ces méthodes comptables et modalités de calcul ont
changé, une description de la nature de ces changements et de leur effet ;

535
19.  L’information spécifique des investisseurs


b) des commentaires expliquant le caractère saisonnier ou cyclique


des activités de la période intermédiaire ;
c)  la nature et le montant des éléments inhabituels du fait de leur
nature, de leur importance ou de leur incidence, affectant les actifs, les
passifs, les capitaux propres, le résultat ou les flux de trésorerie ;
d)  la nature et le montant des changements d’estimation de mon-
tants présentés lors de périodes ou d’exercices précédents, si ces change-
ments ont un effet significatif sur la période intermédiaire ;
e) les émissions, rachats et remboursements de titres d’emprunts et
de capitaux propres ;
f) les dividendes payés (dividende total et dividende par action) ;
g) les éléments suivants, par secteur opérationnel :
–– produits des activités ordinaires provenant de clients externes ;
–– produits des activités ordinaires intersectorielles ;
–– résultat sectoriel ;
–– total des actifs et des passifs en cas de changement important depuis
le dernier état financier annuel ;
–– description de la différence éventuelle sur la répartition entre secteurs
et le mode de valorisation des données entre le dernier état financier
annuel et le présent état intermédiaire ;
–– rapprochement entre le total des résultats des secteurs opérationnels
et le résultat avant impôt et activités abandonnées figurant dans l’état
de résultat net ;
h) les événements significatifs postérieurs à la fin de la période inter-
médiaire qui ne sont pas traduits dans les états financiers de la période
intermédiaire ;
i) l’effet de changements qui ont affecté la composition de l’entité
au cours de la période intermédiaire, notamment les regroupements
d’entreprises, l’acquisition ou la cession de filiales et de participations,
les restructurations et les abandons d’activités.

536
Test de connaissances

Pour chacune des 10 questions suivantes, choisissez la bonne réponse (une seule
réponse est possible).

Q1.  La société Alpha est une entreprise sidérurgique qui opère dans
4 secteurs (aciers plats et carbones, transformation/distribution, inox alliages
et plaques spéciales et holding et autres activités) et 4 zones géographiques
[France, Europe (hors France), États-Unis, Reste du Monde]. Elle comprend
de nombreuses filiales qui ont chacune leur spécialité technique. Au sens
d’IFRS 8, quel doit être le niveau d’information sectorielle ?
a) le secteur d’activité ;
b) le secteur géographique ;
c) aucune réponse ne convient.

Q2.  La société Bêta est une société qui opère dans le domaine
de  la  communication. Son chiffre d’affaires dans les différentes activités
se répartit comme suit :
–– télévision : 32 % ;
–– édition : 25 % ;
–– radio : 15 % ;
–– cinéma : 12 % ;
–– internet : 8 % ;
–– téléphonie : 5 % ;
–– musique : 3 %.
Quels secteurs doit-elle retenir, au sens d’IFRS 8, pour présenter une information
sectorielle ?
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a) tous les secteurs ;


b) les quatre premiers secteurs, les autres étant classés autres ;
c) les trois premiers secteurs, les autres étant classés autres.

Q3. Quelle information sectorielle n’est pas obligée de publier l’entreprise


Gamma qui a décidé d’adopter les normes IFRS ?
a) la totalité des produits sectoriels ;
b) la totalité des charges sectorielles ;
c) la totalité des résultats sectoriels. »

537
19.  L’information spécifique des investisseurs


» Q4. Quelle information sectorielle au titre des zones géographiques ne doit


pas publier obligatoirement l’entreprise Delta qui a décidé d’adopter les
normes IFRS ?
a) les actifs non courants par zone ;
b) le résultat par zone ;
c) les produits des clients externes par zone.

Q5. La société Epsilon avait au 1er janvier N–1 un capital de 3 000 000 actions


de nominal 50 € (dont 450 000 actions à dividende prioritaire sans droit de
vote). Le 1er avril N–1, elle a racheté 10 000 de ses actions ordinaires, actions
qui ont été distribuées au personnel le 1er juillet N. Le 1er septembre, elle a
réalisé les opérations suivantes :
–– attribution de 600 000 actions gratuites aux actionnaires anciens ;
–– émission de 1 000 000 d’actions nouvelles (dont 150 000 à dividende prioritaire) ;
–– émission d’un emprunt de 500  000 obligations convertibles en actions de
100 € au taux de 6 %, la conversion pouvant se faire à partir de N 1 à raison de
2 actions ordinaires pour 5 obligations. ;
–– émission d’un emprunt de 500 000 obligations à bons de souscription d’ac-
tions (OBSA) de 100 € au taux de 5 %, chaque bon permettant la souscription
de 10 actions nouvelles lors d’une prochaine augmentation de capital. Sans bon
de souscription, le taux d’intérêt eût été de 6 %.
Le taux d’intérêt statutaire pour les actions ordinaires est de 6 %, il est de 7,5 %
pour les actions à dividende prioritaire sans droit de vote.
Le montant du bénéfice net de N–1 est de 27  247  500  €, celui de N est de
35 175 000 €. La quote-part de superdividende et de droit aux réserves revenant
aux actions à dividende prioritaire est de 6 € en N–1 et 5 € en N.
Le taux moyen de l’impôt sur les sociétés est de 35 %.
La société Epsilon respecte la norme IAS 33.
Quel est le résultat par action de base N ?
a) 7,65 € ;
b) 7,58 € ;
c) 8,84 €.

Q6. (Suite de Q5.) Quel est le résultat par action dilué N ?
a) 8,84 € ;
b) 8,83 € ;
c) 8,82 € ;

Q7. (Suite de Q5 et Q6.) Quel est le résultat par action de base rectifié N–1 ?
a) 7,27 € ;
b) 9,00 € ;
c) 9,11 €. »

538
» Q8. (Suite de Q5, Q6 et Q7.) Quel est le résultat par action dilué rectifié
N–1 ?
a) 7,30 € ;
b) 7,28 € ;
c) 7,26 €.

Q9. La société Zêta établit à la fin de chaque premier semestre une situation
intermédiaire. Elle a adopté la norme IAS 34. Peut-elle :
a) ne présenter qu’un bilan résumé et un compte de résultat résumé ;
b) ne pas présenter de notes explicatives ;
c) présenter un jeu complet d’états financiers semblable à celui présenté en fin
d’exercice et conforme à IAS 1.

Q10.  La société Oméga établit des comptes semestriels intermédiaires


conformes à IAS 34. Quelle information n’est-elle pas obligée de fournir :
a) le résultat dilué par action ;
b) les passifs sectoriels ;
c) le montant des éléments liés aux activités autres qu’opérationnelles affectant
les flux de trésorerie.

Corrigés et commentaires p. 605.


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539
Chapitre 20

Les activités
spécialisées

S
i l’on examine les nombreuses normes américaines, on peut
constater que nombre d’entre elles sont relatives à des secteurs
particuliers. Elles représentent plus de 12 % du volume des
normes. Elles concernent des secteurs agricoles, industriels, de services
spécifiques comme le bois, l’industrie du pétrole et du gaz, les entre-
prises de transport, les entreprises de communication (cinéma, disque,
télévision), les banques et institutions financières, les entreprises d’assu-
rance, les organismes de retraite, les entités à but non lucratif. Quant à
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l’IASB, elle a jusqu’à présent, publié cinq normes concernant les activi-
tés spécialisées : IAS 26 « Comptabilité et rapports financiers des régimes
de retraite », IAS  30 « Informations à fournir dans les états financiers
des banques et des institutions financières » laquelle est depuis abrogée,
IAS 41 « Agriculture », IFRS 4 « Contrats d’assurance » et IFRS 6 « Pros-
pection et évaluation des ressources minérales ». Elle a aussi publié une
interprétation (IFRIC 12) relative aux concessions.
Dans cet ouvrage, nous avons retenu sept thèmes relatifs aux secteurs
particuliers : les banques, les entreprises d’assurances, les organismes de
retraite, l’agriculture, les ressources minérales, les concessions de ser-
vices et les entités à but non lucratif.
Il est à noter également que la norme IFRS pour les PME ne peut s’ap-
pliquer aux banques, aux assurances, aux organismes de retraite puisque

541
20.  Les activités spécialisées


celles-ci ont une responsabilité dite publique (voir chapitre 1, § 8), car
les banques, assurances, organismes de retraite détiennent « des actifs à
titre fiduciaire pour un large groupe de tiers extérieurs ».

1. Les banques
La norme IAS 30 « Informations à fournir dans les états financiers des
banques et des institutions financières assimilées » adoptée en 1990
(reformatée en 1994) s’appliquait aux états financiers des banques et des
institutions financières assimilées. Elle fixait les règles spécifiques (qui
s’ajoutent aux règles fixées par les autres normes internationales) s’ap-
pliquant aux banques et autres établissements financiers. Cette norme a
été abrogée par la norme IFRS 7 « Instruments financiers, informations
à fournir », qui a été publiée en 2005.
La nouvelle norme ne fixe aucune règle spécifique s’appliquant aux
banques et autres établissements financiers.

2. Les entreprises d’assurance


La norme IFRS 4 relative au contrat d’assurance a été publiée en
mars 2004. Elle est la conclusion de la première partie du travail effec-
tué par l’IASB et s’appliquait au 1er janvier 2005. IFRS 4 est une norme
provisoire qui permet actuellement aux assureurs de continuer d’uti-
liser les diverses pratiques comptables existantes qui se sont dévelop-
pées en ordre dispersé au fil des ans.
À partir d’un document de discussion et d’un exposé sondage pré-
sentés en mai 2007 et en juillet 2010 (révisé en juin 2013), elle devrait
être amendée ou remplacée par une nouvelle norme plus complète
qui devrait être IFRS 17 dans la première partie de l’année 2017 (appli-
cable au plus tôt à compter du 1er janvier 20211, après notamment que
la norme IFRS 9 ait été elle-même appliquée2).

1  Il se sera déroulé près de 14 ans entre la publication du premier document de discussion sur la révi-
sion de la norme IFRS 4 et la mise en œuvre de cette révision. Ceci s’explique à la fois par la mise en
place (longue) de la norme IFRS 9 sur les instruments financiers (voir chapitre 6) et par la volonté de
se rapprocher le plus possible de la directive prudentielle européenne 2009/138/CE du 25 novembre
2009 sur l’accès aux activités de l’assurance et de la réassurance et leur exercice (Solvabilité II) qui ne
s’applique finalement que depuis le 1er janvier 2016.
2  Une révision partielle d’IFRS 4 est en cours au 1er janvier 2017 permettant aux entreprises dont l’acti-
vité prédominante est d’établir des contrats entrant dans le champ d’application d’IFRS 4 et qui n’ont

542
IFRS 4 s’applique :
–– aux contrats d’assurance (y compris les contrats de réassurance)
qu’elle émet et aux contrats de réassurance qu’elle détient ;
–– aux instruments financiers qu’elle émet et qui contiennent un élé-
ment de participation discrétionnaire.

2.1. Définition du contrat d’assurance


Selon la norme IFRS 4, un contrat d’assurance est un contrat selon
lequel une partie (l’assureur) accepte un risque d’assurance significatif
d’une autre partie (le titulaire de la police) en convenant d’indemniser
le titulaire de la police si un événement futur incertain spécifié (l’événe-
ment assuré) affecte de façon défavorable le titulaire de la police.

2.2. Pratiques comptables en matière


de contrats d’assurance
Sont analysées dans la norme actuelle IFRS 4 un certain nombre de
problèmes posés par la comptabilisation des contrats d’assurance : la
comptabilisation des contrats répondant à la définition des contrats
d’assurance et non exclus du champ d’application (dérivés incorpo-
rés, analyse de la composante dépôt, exemption temporaire à l’appli-
cation d’autres normes, changements de méthodes comptables, etc.).
Un assureur doit évaluer à chaque date d’établissement de ses états
financiers si ses passifs d’assurance comptabilisés sont suffisants, en
utilisant les estimations actuelles de flux de trésorerie futurs géné-
rées par ses contrats d’assurance. Si cette évaluation indique que
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la valeur comptable de ses passifs d’assurance (diminuée des coûts


­d’acquisition différés correspondants et des immobilisations incor-
porelles liées), est insuffisante au regard des flux de trésorerie futurs
estimés, l’insuffisance totale doit être comptabilisée en résultat.
La norme révisée proposerait notamment d’appliquer une
méthode d’évaluation commune à tous les types de contrats d’as-
surance (ou de réassurance) émis par des entités tout en prévoyant
une méthode modifiée pour certains contrats de courte durée. Cette
méthode repose sur le principe qu’un contrat d’assurance crée un
faisceau de droits et d’obligations qui se traduisent par un ensemble

jamais appliqué quelque version que ce soit d’IFRS 9 de pouvoir, sans toutefois y être tenue, appliquer
IAS 39 au lieu d’IFRS 9 pour les exercices ouverts avant le 1er janvier 2021

543
20.  Les activités spécialisées


de rentrées de trésorerie (primes) et de sorties de trésorerie (presta-


tions et indemnisations).
L’assureur appliquerait à cet ensemble de flux de trésorerie une
méthode d’évaluation modulaire comportant les éléments suivants :
–– une estimation à jour des flux de trésorerie futurs ;
–– un taux d’actualisation permettant d’ajuster ces flux de trésorerie
selon la valeur temps de l’argent ;
–– un ajustement explicite pour risque ;
–– une marge résiduelle.
En ce qui concerne la plupart des contrats de courte durée :
–– pendant la période de couverture, l’assureur évaluerait le contrat en
répartissant la prime reçue, d’une façon fort analogue aux pratiques
actuellement répandues ;
–– lorsque des événements assurés se seraient déjà produits, l’assureur
utiliserait une méthode simplifiée pour évaluer les passifs résultant
des demandes d’indemnisation
Il est à noter par ailleurs qu’un amendement a été apporté à la norme
IFRS 4 existante en septembre 2016 permettant, aux entités dont l’émis-
sion de contrats d’assurance est l’activité prédominante, de réduire
la volatilité qui pourrait naître de l’application d’IFRS 9 (applicable à
compter du 1er janvier 2018) avant la nouvelle norme IFRS 17 (appli-
cable à compter du 1er janvier 2020). Elles pourraient soit reclasser (sur
option) cette volatilité en autres éléments du résultat global plutôt qu’en
résultat, soit écarter temporairement l’application d’IFRS 9 et continuer
à appliquer IAS 39 jusqu’au 31 décembre 2020.

2.3. Informations à fournir dans les états


financiers
Afin d’aider les utilisateurs des états financiers à comprendre le mon-
tant, le calendrier et le degré d’incertitude des flux de trésorerie futurs
découlant des contrats d’assurance, l’assureur doit fournir des informa-
tions qualitatives et quantitatives sur :
–– les montants découlant de contrats d’assurance, comptabilisés dans
ses états financiers ;
–– la nature et l’étendue des risques découlant des contrats d’assurance
et notamment une information relative au risque de crédit, au risque

544
de liquidité et au risque de marché telle qu’elle est demandée par
IFRS 7 (voir chapitre 6, § 10.2.4 et 10.2.5).

3. Les organismes de retraite


Les régimes de retraite peuvent être mis en place par l’employeur ou
confiés à un fonds. Le système de couverture financière est le transfert
d’actifs à une entité (un fonds) distincte de l’entreprise de l’employeur
pour faire face aux obligations futures de paiement des prestations de
retraite.
Les régimes de retraite sont des accords selon lesquels une entreprise
fournit des prestations à ses salariés au moment ou après la date de leur
fin d’activité (sous forme de rente annuelle ou d’un capital), lorsque ces
prestations, ou les cotisations de l’employeur en vue de ces prestations,
peuvent être déterminées ou estimées à l’avance selon les clauses d’un
accord ou les usages de l’entreprise.
La norme IAS 26 « Comptabilité et rapports financiers des régimes de
retraite publiée en 1987 et reformatée en 1994 » distingue les régimes à
cotisations définies et les régimes à prestations définies (voir cette dis-
tinction dans le chapitre 13, § 3).

3.1. États financiers des régimes de retraite


à cotisations définies
Les états financiers d’un régime de retraite à cotisations définies
doivent comporter un état des actifs nets affectés aux prestations
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ainsi qu’une description de la politique de financement. Les actifs


nets affectés aux prestations sont les actifs d’un régime diminué des
passifs autres que la valeur actualisée actuarielle des prestations de
retraite promises.
Les états financiers doivent également comporter les informations
suivantes :
–– un état des variations des actifs nets affectés aux prestations ;
–– un résumé des principales méthodes comptables ;
–– une description du régime et l’effet de tout changement intervenu
dans le régime au cours de l’exercice.

545
20.  Les activités spécialisées


3.2. États financiers des régimes de retraite


à prestations définies
Les états financiers d’un régime à prestations définies doivent com-
prendre :
a) soit un état présentant :
–– les actifs nets affectés au paiement des prestations ;
–– la valeur actuelle actuarielle des prestations de retraite promises, en
distinguant les prestations acquises des prestations non acquises.
Les prestations acquises sont les prestations dont les droits, selon
les termes d’un régime de retraite, ne sont pas conditionnés par un
emploi continu ;
–– l’excédent ou le déficit en résultant ;
b) soit un état des actifs nets affectés au paiement des prestations,
comportant :
–– ou une note annexe mentionnant la valeur actualisée actuarielle des
prestations de retraite promises en distinguant les prestations acquises
des prestations non acquises ;
–– ou un renvoi à cette information fournie dans un rapport actuariel
joint.
Les états financiers doivent également comporter les informations
suivantes :
–– un état des variations des actifs nets affectés aux prestations ;
–– un résumé des principales méthodes comptables ;
–– une description du régime et l’effet de tout changement intervenu
dans le régime au cours de l’exercice.

4. L’agriculture
La norme IAS 41 « Agriculture » publiée en 2000 définit un certain
nombre de termes, présente la comptabilisation et l’évaluation des opé-
rations, et précise les informations à fournir pour les entreprises dont
l’activité est agricole. IAS 41 s’applique aux actifs biologiques, à l’excep-
tion des plantes productrices, aux produits agricoles au moment de la
récolte, ainsi qu’aux subventions publiques liées.

546
4.1. Identification et évaluation
L’activité agricole est définie par IAS 41 comme la gestion par une entité
de la transformation biologique d’actifs biologiques en vue de la vente,
en produits agricoles ou en d’autres actifs biologiques. Le produit agri-
cole est le produit récolté des actifs biologiques de l’entité.
Une plante productrice est une plante vivante utilisée pour la pro-
duction ou la fourniture de produits agricoles, est susceptible de pro-
duire sur plus d’une période et n’a qu’une faible probabilité d’être vendu
comme produit agricole, sauf à titre accessoire en temps que rebut.
Un actif biologique est un animal ou une plante vivants.
Sont ainsi des actifs biologiques les animaux vivants, les arbres, les
vignes, les plantes. Sont des produits agricoles la laine, le lait, la canne
à sucre récoltée, les raisins. Sont des produits qui résultent de la trans-
formation après récolte le fil de tissage, le bois, le sucre, le fromage, les
jambons, le thé, le vin.
La norme IAS  41 s’applique aux actifs biologiques et aux produits
agricoles, mais pour ces derniers uniquement au moment de la récolte.
IAS 41 ne couvre pas la transformation des produits agricoles au-delà
de la récolte, par exemple, la transformation de raisins en vin par un
viticulteur qui a cultivé lui-même les raisins laquelle est traitée par IAS
« Stocks » ou tout autre norme applicable. Alors qu’une telle transfor-
mation peut sembler être un prolongement logique et naturel d’une
activité agricole et que les activités qu’elle renferme présentent quelques
similarités avec la transformation biologique, elle n’entre pas dans la
définition de l’activité agricole d’IAS 41.
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IAS  41 préconise l’évaluation à la juste valeur (diminuée des coûts


estimatifs de vente) lors de la comptabilisation initiale et à la fin de
chaque période d’établissement des comptes. Ainsi :
–– les actifs biologiques immobilisés doivent être évalués à leur juste
valeur diminuée des coûts estimatifs de vente, à moins que la juste
valeur ne puisse pas être mesurée avec sûreté ;
–– les en-cours d’une entreprise agricole doivent être évalués à leur juste
valeur diminuée des coûts estimatifs de vente jusqu’au moment de la
moisson.
IAS 41 traite également des subventions agricoles (qui ne sont pas
traitées par IAS 20). Les subventions relatives à des actifs biologiques

547
20.  Les activités spécialisées


évalués à leur juste valeur sont comptabilisées comme des produits


lorsque les conditions d’attribution sont remplies.

4.1.1. Informations à fournir
L’entité doit notamment fournir les informations suivantes :
–– résultat global pendant l’exercice provenant de la comptabilisation
initiale des actifs biologiques et d’une production agricole et de la
variation de juste valeur des actifs biologiques diminuée des coûts
estimés au point de vente ;
–– description de chaque groupe d’actifs biologiques ;
–– nature de ses activités pour chacun des groupes d’actifs biologiques ;
–– évaluations ou estimations non financières des quantités physiques
de chaque groupe d’actifs biologiques de l’entreprise à la clôture de
l’exercice et la production de produits agricoles au cours de l’exer-
cice ;
–– existence et valeurs comptables des actifs biologiques dont la pro-
priété est soumise à restrictions et les valeurs comptables des actifs
biologiques donnés en nantissement de dettes ;
–– montant des engagements pour le développement ou l’acquisition
d’actifs biologiques ;
–– stratégies de gestion des risques financiers concernant l’activité agri-
cole ;
–– rapprochement des variations de la valeur comptable des actifs biolo-
giques entre le début et la fin de la période.
Des informations spécifiques doivent être également fournies si
l’entité évalue des actifs biologiques à leur coût diminué du cumul des
amortissements et des pertes de valeur.

5. La prospection et l’évaluation


des ressources minérales
Aux États-Unis, compte tenu de l’importance du secteur pétrole, gaz,
mines, des normes particulières ont été édictées depuis plusieurs
années pour les entreprises de ce secteur. Quant à l’IASB, elle a publié
en décembre 2004 la norme IFRS 6 « Prospection et évaluation des res-
sources minérales » applicable à compter du 1er janvier 2006.

548
Les objectifs de la norme IFRS 6 sont d’améliorer les pratiques comp-
tables relatives aux dépenses de prospection et d’évaluation des res-
sources minérales, c’est-à-dire à la recherche de ressources comme les
minerais, le pétrole, le gaz naturel et autres ressources non renouve-
lables similaires après l’obtention par l’entité des droits légaux pour
prospecter la zone spécifique, ainsi que la détermination de la faisa-
bilité technique et de la viabilité commerciale de l’extraction des res-
sources minérales.
Les actifs nécessaires à l’exploration et à la mise en valeur des res-
sources minérales doivent être évalués au coût. Cette comptabilisation
doit s’effectuer quel que soit le résultat de la prospection. Après la pre-
mière comptabilisation, ils doivent être comptabilisés soit au coût soit
à la valeur réévaluée (comme prévu par IAS 16 et 38 – voir chapitre 8,
§ 5, et chapitre 9, § 6). L’entité qui a reconnu des actifs d’exploration
et d’exploitation des ressources minérales doit soumettre ces actifs à un
test de dépréciation annuel et reconnaître toute dépréciation. L’appli-
cation du test de dépréciation doit être pratiquée sur la base d’unités
génératrices de trésorerie.
Les actifs de prospection et d’évaluation seront classés en immobi-
lisations corporelles ou incorporelles selon la nature des actifs acquis.
Doivent être fournies dans les états financiers des informations
concernant les méthodes comptables relatives à la comptabilisation
des dépenses et des actifs liés à l’exploration et à l’exploitation des
ressources minérales, le montant des actifs, passifs, charges et pro-
duits ainsi que les flux de trésorerie opérationnels et d’investisse-
ment découlant de la prospection et de l’évaluation de ressources
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minérales.

6. Les accords de concessions


de services
En novembre 2006, le Comité d’interprétation des normes internatio-
nales d’information financière (IFRIC) a publié l’interprétation IFRIC 12
« Accords de concession de services ». Un accord de concession de ser-
vices est un accord dans lequel un gouvernement ou un autre organe
du secteur public (le concédant) contracte avec un opérateur du sec-
teur privé pour développer (ou améliorer), exploiter et entretenir les
actifs de l’infrastructure du concédant, tels que des routes, des ponts,

549
20.  Les activités spécialisées


des ­tunnels, des aéroports, des réseaux de distribution d’énergie, des


prisons ou des hôpitaux.
Dans ces accords, le concédant contrôle ou réglemente quels sont les
services devant être fournis par le concessionnaire qui utilise les actifs,
à qui et à quel prix ils doivent être fournis, et dispose également d’un
contrôle, lorsque l’accord arrive à son terme, sur un quelconque intérêt
résiduel significatif dans les actifs. IFRIC 12 distingue deux manières de
reconnaître une infrastructure ainsi que les recettes et les dépenses qui
y sont liées en fonction du degré d’incertitude auquel sont exposées les
recettes futures du concessionnaire : les « modèles » d’actifs financiers
(IFRIC 12 § 16) et d’immobilisations incorporelles (IFRIC 12 § 17).

6.1. Modèle de l’actif financier


Le concessionnaire reçoit un actif financier dans la mesure où il dispose
d’un droit contractuel inconditionnel à recevoir, en contrepartie des
services de construction ou d’amélioration d’un actif public ou d’uti-
lisation et d’entretien de l’actif pendant une période déterminée, un
montant fixe ou déterminable de trésorerie ou un autre actif financier
de la part du concédant.
Le concessionnaire comptabilise alors un actif financier, dans la
mesure où il dispose d’un droit contractuel inconditionnel à recevoir,
en contrepartie des services de construction, de la trésorerie ou un
autre actif financier de la part du concédant, ou sur ordre de celui-ci. Le
concessionnaire doit évaluer l’actif financier à la juste valeur.

6.2. Modèle de l’immobilisation incorporelle


Le concessionnaire reçoit une immobilisation incorporelle dans la
mesure où il reçoit un droit de faire payer pour l’utilisation d’un actif du
service public, qu’il construit ou améliore et utilise et entretient ensuite
pendant une période déterminée.
Le concessionnaire comptabilise une immobilisation incorporelle
conformément à IAS 38 dans la mesure où il reçoit un droit (une
licence) de faire payer les usagers du service public. Le concession-
naire doit à l’origine évaluer l’immobilisation incorporelle à la juste
valeur.
IFRIC 12 précise enfin que le concessionnaire comptabilise les pro-
duits et les coûts relatifs aux services d’exploitation.

550
7. Les entités à but non lucratif
Il n’y a pas à ce jour, à l’IASB, de norme, ni de projet de norme rela-
tive aux entités à but non-lucratif. Il faut toutefois noter que le Comité
Secteur public de l’IFAC qui a publié a cette date un certain nombre de
normes relatives à la comptabilité du secteur public (International Public
Sector Accounting Standards – IPSAS). En novembre 2011 l’IFAC et l’IASB
ont signé un protocole (Memorandum of Understanding) prévoyant une
collaboration active entre les deux organisations.
Les normes de comptabilité du secteur public de l’IFAC sont actuelle-
ment au nombre de trente neuf : elles traitent des thèmes suivants :
–– IPSAS 1 – Présentation des états financiers ;
–– IPSAS 2 – Tableau des flux de trésorerie ;
–– IPSAS 3 – Méthodes comptables, changements d’estimation et
erreurs ;
–– IPSAS 4 – Effets des variations des cours des monnaies étrangères ;
–– IPSAS 5 – Coûts d’emprunts ;
–– IPSAS 6 – États financiers consolidés et individuels (remplacée par
IPSAS 34 et 35) ;
–– IPSAS 7 – Participations dans les entités associées (remplacée par
IPSAS 36) ;
–– IPSAS 8 – Participations dans les co-entités (remplacés par IPSAS 37) ;
–– IPSAS 9 – Produits des opérations d’échange ;
–– IPSAS 10 – Information financière dans les économies hyper-infla-
tionnistes ;
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–– IPSAS 11 – Contrats de constructions ;


–– IPSAS 12 – Stocks ;
–– IPSAS 13 – Locations ;
–– IPSAS 14 – Événements survenant après la date de clôture ;
–– IPSAS 15 – Instruments financiers : information et présentation (rem-
placée par IPSAS 28, 29 et 30) ;
–– IPSAS 16 – Immeubles de placement ;
–– IPSAS 17 – Immobilisations corporelles ;
–– IPSAS 18 – Information sectorielle ;
–– IPSAS 19 – Provisions, passifs et actifs éventuels ;
–– IPSAS 20 – Information relative aux parties liées ;

551
20.  Les activités spécialisées


–– IPSAS 21 – Dépréciation des actifs ne dégageant pas de flux de tréso-


rerie ;
–– IPSAS 22 – Publication de l’information financière concernant le gou-
vernement général ;
–– IPSAS 23 – Revenu des opérations autres que de change (taxes et trans-
ferts) ;
–– IPSAS 24 – Présentation d’informations budgétaires dans les états
financiers ;
–– IPSAS 25 – Avantages du personnel ;
–– IPSAS 26 – Dépréciation des actifs générateurs de revenus monétaires ;
–– IPSAS 27 – Agriculture ;
–– IPSAS 28 – Instruments financiers – présentation ;
–– IPSAS 29 – Instruments financiers – comptabilisation et évaluation ;
–– IPSAS 30 – Instruments financiers – informations à fournir ;
–– IPSAS 31 – Actifs incorporels ;
–– IPSAS 32 – Accords de concessions de services.
–– IPSAS 33 –  Première adoption d’une comptabilité d’engagement
IPSAS ;
–– IPSAS 34 – États financiers individuels ;
–– IPSAS 35 – États financiers consolidés ;
–– IPSAS 36 – Participations dans des entités associées et des co-entités
–– IPSAS 37 – Partenariats ;
–– IPSAS 38 – Informations à fournir sur les intérêts détenus dans d’autres
entités ;
–– IPSAS 39 – Avantages au personnel.
À ces normes, il convient d’ajouter une norme spécifique relative à
l’information financière tirée d’une comptabilité de trésorerie.
On peut constater que ces normes ont une structure semblable à
celle de l’IASB.

552
Test de connaissances

Pour chacune des 10 questions suivantes, choisissez la bonne réponse


(une seule réponse est possible).

Q1. Quelle norme IFRS est applicable pour l’établissement des états
financiers d’une banque ?
a) la norme IAS 1 « Présentation des états financiers » ;
b) la norme IAS 30 « Information à fournir dans les états financiers des banques
et des institutions financières assimilées » ;
c) la norme IFRS 7 « Instruments financiers : informations à fournir ».

Q2. Pourquoi une petite banque ne peut-elle pas utiliser la norme « IFRS
pour PME » ?
a) parce qu’elle détient des actifs à titre fiduciaire pour un large groupe de tiers
extérieurs ;
b) parce qu’elle prévoit dans un lointain avenir de déposer ses états financiers
auprès d’une autorité de réglementation de valeurs mobilières ;
c) parce qu’elle n’a pas de responsabilité publique.

Q3.  Comment pouvez-vous définir un contrat d’assurance selon la norme


IFRS ?
a) un contrat d’assurance est un contrat par lequel une partie accepte un risque
d’assurance significatif en s’engageant à indemniser un bénéficiaire, en cas de
survenance future d’un événement non aléatoire précis qui affecterait défavo-
rablement le souscripteur ;
b) un contrat d’assurance est un contrat par lequel le souscripteur ou un autre
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bénéficiaire accepte un risque d’assurance significatif en s’engageant vis-à-vis


d’une autre partie à indemniser l’assureur en cas de survenance future d’un
événement aléatoire précis qui affecterait défavorablement le souscripteur ou
un autre bénéficiaire ;
c) 
un contrat d’assurance est un contrat selon lequel une partie (l’assureur)
accepte un risque d’assurance significatif d’une autre partie (le titulaire de la
police) en convenant d’indemniser le titulaire de la police si un événement
futur incertain spécifié (l’événement assuré) affecte de façon défavorable le
titulaire de la police. »

553
20.  Les activités spécialisées


» Q4. Que doit faire l’assureur lorsqu’il observe que la valeur comptable
de ses passifs d’assurance (diminuée des coûts d’acquisition différés
correspondants et des immobilisations incorporelles liées), est insuffisante
au regard des flux de trésorerie futurs estimés ?
a) comptabiliser l’insuffisance dans les autres éléments du résultat global ;
b) comptabiliser l’insuffisance en résultat net ;
c) comptabiliser une dépréciation relative aux immobilisations incorporelles.

Q5. Quelle information ne doit pas fournir les états financiers d’un régime
de retraite à prestations définies ?
a) la valeur actualisée actuarielle des prestations de retraite promises, en distin-
guant les prestations acquises des prestations non acquises ;
b) une description du régime et l’effet de tout changement intervenu dans le
régime au cours de l’exercice ;
c) un état des variations des actifs nets affectés aux prestations.

Q6.  Comment sont classés les actifs biologiques dans le cas de la norme
IAS 41 ?
a) ce sont des stocks ;
b) ce sont des immobilisations ;
c) ils peuvent être à la fois des stocks et des immobilisations.

Q7. À quelle valeur doivent être évalués les biens vivants dans une entreprise
agricole selon IAS 41 ?
a) à la juste valeur ;
b) au coût ;
c) au plus bas du coût ou de la juste valeur.

Q8.  Quels éléments doivent être pris en compte dans l’évaluation initiale
d’un puits de pétrole d’une compagnie pétrolière ?
a) la juste valeur des droits à explorer, des études topographiques, géologiques,
géochimiques et géophysiques, des sondages et dépenses de forage, des
dépenses liées à l’évaluation de la faisabilité technique, à la viabilité commer-
ciale de l’exploitation et à sa mise en route ;
b) le coût d’acquisition des droits à explorer, celui des études topographiques,
géologiques, géochimiques et géophysiques, des sondages, les dépenses de
creusement et de forage, les dépenses liées à l’évaluation de la faisabilité tech-
nique et à la viabilité commerciale de l’exploitation, les frais de démarrage de
l’exploitation
c) les coûts présentés ci-dessus (en b) minorés des frais de démarrage de l’exploi-
tation. »

554
» Q9. Qu’est-ce qu’un accord de concessions de services ?
a) un accord de concession de services est un accord par lequel une entité trans-
fère, d’une part, à un tiers indépendant, son savoir-faire, à charge à ce dernier
d’en faire un usage conforme, d’autre part, met à disposition ses signes de
ralliement (notamment la marque ou l’enseigne), et s’engage en contrepartie
de ces droits d’utilisation, à une assistance technique et commerciale pendant
toute la durée du contrat ;
b) un accord de concession de services est un accord dans lequel un gouver-
nement ou un autre organe du secteur public (le concédant) contracte avec
un opérateur du secteur privé pour développer (ou améliorer), exploiter et
entretenir les actifs de l’infrastructure du concédant, tels que des routes, des
ponts, des tunnels, des aéroports, des réseaux de distribution d’énergie, des
prisons ou des hôpitaux ;
c) un accord de concession de services est un accord dans lequel un intermé-
diaire indépendant met en relation des personnes désireuses de traiter entre
elles, sans conclure lui-même le contrat.

Q10. Parmi les normes IPSAS de l’IFAC, quel sujet n’est pas encore traité ?
a) les immobilisations incorporelles ;
b) les immobilisations corporelles ;
c) les regroupements d’entreprises.

Corrigés et commentaires p. 608.


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555
Corrigés des tests
de connaissances

Chapitre 1
Question 1
Réponse a. Le IFRS Advisory Council est le comité consultatif de l’IASB,
le conseil de surveillance de l’IASB est composé de Trustees, le comité
d’urgence de l’IASB est le comité d’interprétation IFRS (IFRS Interpreta-
tion Committee).

Question 2
Réponse b. Le siège de l’IASB est à Londres, au 30 Cannon Street, celui
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de l’IFAC se trouve à New York, celui de la FEE et de l’EFRAG à Bruxelles.

Question 3
Réponse c. En fait, le mode de répartition des bénéfices est largement
fonction d’un droit national (en France, les articles L. 232-10 à L. 232-20
du Code de commerce introduisent les notions de réserve légale, béné-
fice distribuable, report bénéficiaire, premier dividende, etc.). Il est donc
difficile sur un plan international de formaliser la répartition des béné-
fices. De toute manière, quel que soit le mode juridique de répartition,
le bénéfice de l’exercice sera partagé entre le bénéfice distribué (divi-
dendes) et le bénéfice non distribué. L’abandon d’activité correspond à
la norme IFRS 5 (et précédemment à la norme IAS 35) et les événements
postérieurs à la clôture à la norme IAS 10.

557
Corrigés des tests de connaissances


Question 4
Réponse c. Il s’agit de la présentation des états financiers. Il est à noter
que les états financiers correspondent à ce que nous appelons géné-
ralement comptes individuels et comptes consolidés. La norme IAS  1
précise qu’un jeu complet d’états financiers comprend les composantes
suivantes : un état de la situation financière, un état du résultat net et
des autres éléments du résultat global, un état indiquant les variations
de capitaux propres, un tableau de flux de trésorerie, l’indication des
méthodes comptables et des notes annexes. La norme IAS  1, avant sa
révision de 1997, traitait de la publicité des méthodes comptables. Cer-
tains concepts développés dans l’ancienne norme ont été repris par le
cadre (voir chapitre 2) ou ont été maintenues dans la nouvelle norme
IAS 1.

Question 5
Réponse  c. Il y a trois normes, la norme IAS  32 « Instruments finan-
ciers : présentation », IAS 39 « Instruments financiers : comptabilisation
et évaluation » et IFRS 7 « Instruments financiers : informations à four-
nir ». La norme IAS 39 est appelée à être remplacée dès le 1er janvier 2018
par la norme IFRS 9 « Instruments financiers ».

Question 6
Réponse a. La structure de IASB comprend six organismes princi-
paux : la fondation IASC, le conseil de surveillance (Monitory Board), le
conseil proprement dit (l’IASB), le comité d’interprétation, le comité
consultatif et le forum consultatif des normes comptables (ASAF). La
fondation (International Financial Committee Foundation –  IFRS Foun-
dation), est gérée par un conseil (appelé Trustees) et assistée par le
Monitory Board. IFRS Foundation est chargé de la stratégie de l’orga-
nisation, d’amender sa constitution, d’assurer son financement. Le
comité d’interprétation de l’IASB est l’IFRS Interpretations Committee.
Le comité d’interprétation des normes américaines est l’EITF (Emer-
ging Issues Task Force).

Question 7
Réponse c. Le référentiel IFRS pour les PME est destiné aux entités qui
n’exercent pas de responsabilité publique, mais qui sont dans l’obliga-
tion de présenter des états financiers pour des utilisateurs extérieurs.

558
Une entité exerce une responsabilité publique (et, par conséquent, ne
peut appliquer que les « full IFRS ») si :
–  elle a émis des instruments de dettes ou de capitaux propres sur un
marché public ;
–– elle détient des actifs à titre financier pour un large groupe de tiers
(comme par exemple une banque ou une compagnie d’assurance).

Question 8
Réponse c. En effet, l’article 4 du règlement européen relatif à l’applica-
tion des normes comptables internationales stipule que « pour chaque
exercice commençant après le 1er janvier 2005 ou après cette date, les
sociétés régies par le droit national d’un État membre sont tenues d’éta-
blir leurs comptes consolidés conformément aux normes comptables
internationales […] si, à la clôture de leur bilan, les titres sont admis
à la négociation sur le marché réglementé d’un État membre (…) ». Il
est à noter que l’article 5 dudit règlement permet « aux États membres
d’autoriser ou d’obliger les sociétés visées à l’article  4 à élaborer leurs
comptes annuels et/ou les sociétés autres que celles visées à l’article 4 à
élaborer leurs comptes consolidés et/ou leurs comptes annuels confor-
mément aux normes comptables internationales ».

Question 9
Réponse b. L’EFRAG, est chargé notamment d’effectuer l’expertise tech-
nique dont le Comité de réglementation comptable (ARC) européen a
besoin pour agréer, au niveau européen, les normes de l’IASB. Le comité
consultatif de l’IASB est l’IFRS Advisory Council.
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Question 10
Réponse a. La commission internationale des normes d’audit et d’ex-
pression d’assurance ou International Auditing and Assurance Standards
Board a pris en 2002 la suite de l’IAPC, International Auditing Practice
Committee est une commission permanente du Conseil de l’IFAC qui a
reçu expressément la mission et le pouvoir de publier des recomman-
dations et projets de recommandations sur l’audit et les missions qui
s’y rattachent. Il ne faut pas confondre l’IAASB et l’IASB, International
Accounting Standards Board, ou comité des normes comptables interna-
tionales. L’institut américain des auditeurs et experts-comptables est
l’AICPA ou American Institute of Certified Public Accountants.

559
Corrigés des tests de connaissances


Chapitre 2
Question 1
Réponse b. Un cadre fixant un ensemble de principes généraux formulés
par une organisation normative en vue de fournir une base commune
permettant l’élaboration de règles cohérentes. Il donne les concepts
généraux utilisables pour la préparation et la présentation des états
financiers. Les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’IASB, ont chacun établi
un cadre conceptuel. La France n’a pas de cadre conceptuel propre. Cer-
tains auteurs considèrent que les règles que l’on trouve dans un cadre
conceptuel figurent dans le Code de commerce et le Plan comptable
général.

Question 2
Réponse a. Selon le cadre conceptuel § 1.2 : « l’objectif de l’information
financière à usage général est de fournir au sujet de l’entité qui la pré-
sente des informations utiles aux investisseurs en capitaux propres, aux
prêteurs et aux autres créanciers actuels et potentiels aux fins de leur
prise de décisions sur l’apport de ressources de l’entité ».

Question 3
Réponse c. La réponse a correspond à la définition d’une information
comparable et la réponse b à la définition d’une information fiable.

Question 4
Réponse b. La réponse a correspond à la notion de vérifiabilité, la
réponse c à celle de rapidité.

Question 5
Réponse c. La notion de continuité d’exploitation est développée à la
fois dans le cadre conceptuel et dans la norme IAS 1. Pour ce dernier
texte « Les états financiers doivent être établis sur une base de conti-
nuité d’exploitation sauf si la direction a l’intention ou n’a pas d’autre
solution réaliste que de liquider l’entité ou cesser son activité. Lorsque
la direction prend conscience, à l’occasion de cette évaluation, d’incer-
titudes significatives liées à des événements ou à des conditions suscep-
tibles de jeter un doute important sur la capacité de l’entité à poursuivre
son activité, ces incertitudes doivent être indiquées ».

560
Question 6
Réponse  c. Il n’est pas possible de présenter des états financiers selon
une méthode de comptabilité de trésorerie, la norme IAS  1 imposant
sauf pour les informations relatives aux flux de trésorerie l’utilisation
d’une méthode de comptabilité d’engagement. Il est également impos-
sible de compenser un actif ou un passif, sauf si la compensation est
imposée ou autorisée par une autre norme et il est possible de regrouper
des éléments non significatifs de nature et de fonction similaires.

Question 7
Réponse b. La réponse a aurait été valable si elle avait été formulée ainsi :
« présenter des informations comparatives au titre de l’exercice précé-
dent » (et non « des trois exercices précédents »). La réponse c aurait elle
aussi été valable si elle avait été complétée comme suit : « indiquer la
nature, le montant et la raison de tout reclassement ».

Question 8
Réponse b. C’est un mode de calcul utilisé par le Plan comptable général
français (et l’article R. 123-90 du Code de Commerce) dans le cadre de
l’établissement du bilan et qui repose sur l’égalité : Actif = Passif. Dans
les normes comptables anglo-saxonnes et internationales, l’égalité de
base est : Actif – Passif = Capitaux propres. La réponse c est la définition
de l’IASB et la réponse a celle du Plan comptable général, article 321-1
(qui précise que l’ensemble de ces éléments est appelé passif externe).

Question 9
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Réponse c. La réponse a correspond à la comptabilisation d’un actif et


la réponse b à la comptabilisation d’une charge.

Question 10
Réponse b. La réponse a correspond à la description du principe de pré-
éminence de la substance sur la forme et la réponse c correspond à la
description du principe de prudence.

561
Corrigés des tests de connaissances


Chapitre 3
Question 1
Réponse b. L’état de la situation financière doit en effet comporter une
ligne relative aux actifs d’impôts et une ligne relative aux passifs d’im-
pôt (en séparant les impôts exigibles des impôts différés). L’entité peut
présenter séparément ses actifs courants et non courants (actifs à court
terme et actifs à long terme), d’une part, et ses passifs courants et non
courants (passifs à court terme et à long terme), d’autre part, mais elle
peut aussi classer ses actifs et passifs selon un critère de liquidité/exi-
gibilité. La distinction relative à la nature et à l’objet de chacune des
réserves figurant dans les capitaux propres peut être présentée au bilan
ou dans les notes annexes.

Question 2
Réponse b. Ce sont des actifs non courants. Toutefois s’ils sont appelés
à être cédés rapidement, ils doivent être classés dans la rubrique actifs
appelés à être cédés.

Question 3
Réponse c. La révision de décembre 2003 a éliminé des informations à
fournir dans le compte de résultat (maintenant état du résultat net et des
autres éléments du résultat global) les résultats extraordinaires. Dans la
révision d’IAS 1, l’IASB a éliminé le concept d’éléments extraordinaires
et n’a plus retenu la présentation de ces éléments dans l’état du résul-
tat net et des autres éléments du résultat global et dans l’annexe. Par
contre, la révision de décembre 2003 a introduit, dans la présentation
du compte de résultat, l’indication du résultat relatif aux activités aban-
données. La charge d’impôt figurait déjà dans la version 1997 d’IAS 1.

Question 4
Réponse c. Les profits sur cessions d’immobilisations sont des résultats
ordinaires qui doivent être classés dans la rubrique conduisant au résul-
tat net (généralement en autres produits).

Question 5
Réponse c. Il y a lieu de répartir les éléments compris dans l’état des
autres éléments du résultat global entre ceux qui ne seront pas reclassés

562
ultérieurement en résultat net et ceux qui seront reclassés ultérieure-
ment en résultat net lorsque certaines conditions seront remplies. Mais
il y a lieu de séparer préalablement les éléments consolidés de la société
mère et de ses filiales de la quote-part des éléments des entreprises asso-
ciées et des coentreprises comptabilisées selon la méthode de la mise en
équivalence.
L’entité doit distinguer (IAS 1 § 81B) à la fois pour le résultat net et pour
le résultat global de la période, le résultat attribuable aux participations
ne donnant pas le contrôle et le résultat revenant aux propriétaires de
la société mère.
Par ailleurs (IAS 1 § 91), l’entité peut présenter les autres éléments du
résultat global soit après effets d’impôt liés, soit avant effets d’impôt
liés, en présentant par ailleurs le montant total d’impôt relatif à ces
éléments.

Question 6
Réponse a. Les réponses b et c correspondent à des rubriques figurant
dans le tableau de flux de trésorerie méthode indirecte.

Question 7
Réponse a. La variation du fonds de roulement net global (qui est une
information figurant dans un modèle ancien de tableau de financement
repris notamment par le PCG français). Les encaissements reçus des
clients sont des éléments de la détermination du flux net de trésore-
rie provenant des activités opérationnelles établies selon la méthode
directe.
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Question 8
Réponse a. Le nom de la société mère et celui de la société tête de groupe
qui peut être fourni par les notes annexes, mais aussi par tout autre
moyen.

Question 9
Réponse c. L’état de situation financière présenté de la société Danone est
un état de situation financière (bilan) consolidé. Dans un état de situa-
tion financière consolidé, les titres des sociétés intégrées ne figurent plus
dans l’état de situation financière car ce sont les actifs et les passifs repré-
sentés par ces titres qui sont intégrés dans l’état de situation f­ inancière.

563
Corrigés des tests de connaissances


Par contre figurent dans l’état de situation financière consolidé, les titres
des sociétés dont le groupe a une influence notable (ces sociétés sont
appelées par la norme IAS 28, entreprises associées) ou éventuellement
les titres des sociétés en partenariat –  coentreprises (conformément à
IFRS  11). Les participations des entreprises associées ou en partenariat
sont dans les comptes consolidés sont évalués selon la méthode de mise
en équivalence.

Question 10
Réponse c. La norme IAS 1 précise en effet que : « L’entité doit classer un
passif en tant que passif courant lorsque :
–– elle s’attend à régler le passif au cours de son cycle d’exploitation
normal ;
–– elle détient le passif principalement aux fins d’être négocié ;
–– le passif doit être réglé dans les douze mois qui suivent la période de
reporting ;
–– elle ne dispose pas d’un droit inconditionnel de différer le règlement
du passif pour au moins douze mois après la période de reporting. Les
termes d’un passif qui pourraient, au choix de la contrepartie, résulter
en son règlement par l’émission d’instruments de capitaux propres
n’affectent pas sa classification.
L’entité doit classer tous les autres passifs en passifs non courants. ».

Chapitre 4
Question 1
Réponse  b. La société B entre dans le périmètre de consolidation car,
si le taux de détention par A est de 42 %, le taux de contrôle est de 42/
(100 – 20) = 52,5 %. La société C entre dans le périmètre, étant contrôlée
conjointement par A et X qui ont chacun 50 % des actions. La société
D entité associée entre dans le périmètre et sera mise en équivalence. La
société E n’entre pas dans le périmètre car il n’y a pas d’influence notable.
La société F entre dans le périmètre car elle est contrôlée par la société B,
elle-même contrôlée par la société mère A. La société G n’entre pas dans
le périmètre car, bien que contrôlée par D, elle n’est pas contrôlée par
A car A n’a qu’une influence notable sur D. Les sociétés entrant dans le
périmètre de consolidation seront consolidées (au sens large du terme) :

564
B et F seront intégrées globalement, C et D seront mis en équivalence. Il
est à noter que, depuis le remplacement d’IAS 27 par IFRS 10, le critère de
consolidation n’est plus le pourcentage de contrôle par les droits de vote
(encore qu’il ne faut pas totalement négliger ce critère) mais le pouvoir
de diriger les activités de l’entité détenue pour en retirer des résultats.

Question 2
Réponse c. La norme IFRS 10 qui a remplacé la norme IAS 27 en 2011
n’autorise plus aucune exception à l’obligation de consolider une filiale.
La norme IAS 27 telle qu’elle avait été publiée lors de sa révision de 2003
ne prévoyait plus qu’un seul cas d’exclusion de la consolidation : lorsque
le contrôle était destiné à être temporaire, la filiale ayant été acquise et
détenue dans l’unique perspective d’une cession dans un avenir inférieur
à douze mois. Lorsque les activités sont dissemblables (réponse a), l’exclu-
sion n’est pas, selon la norme, justifiée car l’information fournie est meil-
leure en consolidant de telles filiales et en fournissant des informations
complémentaires sur les différentes activités des filiales (dans le cadre de
l’information sectorielle, notamment). Lorsqu’une entité (réponse b) est
filiale d’une autre entité qui établit des comptes consolidés, elle ne peut
être dispensée de comptes consolidés que si les détenteurs des intérêts
minoritaires (ici 45 % du capital) accordent unanimement la dispense
(ce qui est pratiquement impossible dans le cas proposé).

Question 3
Réponse c. La réponse a correspond à la définition d’IAS 27 avant 2011
(et du règlement 99-2 du Comité de la réglementation comptable relatif
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aux comptes consolidés), la réponse b au contrôle conjoint.

Question 4
Réponse b. La réponse a est une disposition particulière prévue par le
§ 1002 du règlement 99-2 du Comité de la réglementation comptable
relatif aux comptes consolidés et la réponse c ne permet pas, seule, à
donner à l’investisseur un pouvoir sur ladite entité.

Question 5
Réponse c. Lorsque le contrôle est destiné à être temporaire, la filiale
ayant été acquise et détenue dans l’unique perspective d’une cession
dans un avenir proche, celle-ci doit être intégrée à la société mère. Cette

565
Corrigés des tests de connaissances


dernière doit présenter séparément dans son bilan consolidé les actifs
(et passifs) de la filiale destinée à être cédée.

Question 6
Réponse c. Pour évaluer l’actif net de la société Delta, il faut tenir :
–– du capital : 5 000 000
–– des réserves : 3 000 000
–– du résultat : 600 000
–– des provisions réglementées : 1 000 000 × 65 % = 650 000
 9 250 000

La valeur d’équivalence est donc de : 9 250 000 × 30 % = 2 775 000


La quote-part des réserves revenant à Delta se calcule comme suit :
–– écart sur les réserves proprement dites (du 31.12.N – 3 au 31.12.N) :
3 000 000 – (2 500 000 + 800 000) = – 300 000
–– écart sur les provisions réglementées (du 31.12.N – 3 au 31.12.N – 1) :
(400 000 – 600 000) × 65 % = – 130 000
 – 430 000

Pour Alpha : 430 000 × 30 % = – 129 000


La quote-part de résultat revenant à Delta se calcule comme suit :
–– résultat de l’exercice : 600 000
–– dotation nette aux provisions réglementées :
(1 000 000 – 400 000) × 65 % = 390 000
 990 000
–– Pour Alpha : 990 000 × 30 % = 297 000

Question 7
Réponse a. C’est une activité contrôlée conjointement.

Question 8
Réponse c. La norme IAS 1 précise ce que l’on entend par états financiers.
La définition est tout aussi valable pour les états financiers consolidés
que les états financiers individuels. Un jeu complet d’états financiers,
selon IAS 1, comprend les composantes suivantes :
a) un bilan (ou état de la situation financière) ;
b) un état du résultat net et des autres éléments du résultat global ;

566
c) un état indiquant les variations des capitaux propres ;
d) un tableau de flux de trésorerie ;
e) les méthodes comptables et notes explicatives.

Question 9
Réponse b. Alors que la norme IAS 31 ne privilégiait aucune des deux
méthodes autorisées (intégration proportionnelle et mise en équiva-
lence), la norme IFRS 11 n’a retenu, dans un souci de convergence avec
les normes américaines que la méthode de la mise en équivalence. Il est
à noter que la version antérieure à 2003 d’IAS 31 considérait l’intégra-
tion proportionnelle comme méthode de référence et la mise en équi-
valence comme autre méthode autorisée qui n’avait pas la préférence
de l’IASB.

Question 10
Réponse b. Le § 9 de la norme IAS 24 est rédigé comme suit (extrait) :
« une partie liée est une personne ou une entité qui est liée à l’entité
qui établit ses états financiers (dénommée « l’entité présentant les états
financiers » dans la présente norme).
(a) Une personne ou un membre de la famille proche de cette personne
est lié(e) à une entité présentant les états financiers si ladite personne :
[…]
(iii) fait partie des principaux dirigeants de l’entité présentant les états
financiers ou d’une société mère de l’entité présentant les états finan-
ciers.
(b) Une entité est liée à l’entité présentant les états financiers si l’une des
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conditions suivantes s’applique :


[…]
(ii) une entité est une entreprise associée ou coentreprise de l’autre
entité (ou une entreprise associée ou coentreprise d’un membre du
groupe dont l’autre entité fait partie) ;
(iii) les deux entités sont des coentreprises du même tiers ;
[…] »

567
Corrigés des tests de connaissances


Chapitre 5
Question 1
Réponse b. La réponse a correspond à la définition de la mise en com-
mun d’intérêts d’IAS  22, norme antérieure à IFRS  3 et la réponse c a
celle de contrôle d’IAS 27 antérieur à 2011. Il est à noter que la norme
IFRS 3 ne définit pas (comme le faisait la norme IAS 22) la notion d’ac-
quisition. Elle précise simplement que tout regroupement d’entreprises
(lequel est défini comme la réunion d’entités séparées, ou d’opérations
séparées, en une seule entité) doit être comptabilisé en appliquant la
méthode d’acquisition.

Question 2
Réponse c. La norme IFRS 3 oblige à intégrer ces coûts dans les charges
de l’exercice.

Question 3
Réponse b. La juste valeur, pour tous les apports. Il est à noter que la
version 1998 d’IAS  22 considérait cette méthode comme une autre
méthode autorisée. La méthode de référence était la méthode c, c’est-à-
dire qu’il fallait évaluer les apports la valeur comptable qu’ils ont dans
les comptes de la société Bêta majorée de 51 % de la différence entre la
valeur de marché et la valeur comptable.
La méthode c consiste à prendre la juste valeur (pour des terrains et des
constructions à la valeur de marché) pour 51 % et la valeur comptable
pour 49 %. La méthode a correspondait à la méthode de la mise en com-
mun d’intérêts, non applicable dans le cas présent.

Question 4
Réponse b. On a en fait le calcul suivant (en k€) :
–– valeur d’acquisition des titres : 8 100
–– valeur d’acquisition des actifs et passifs identifiables :
(20 000 – 13 000) × 60 % = 4 200
Goodwill : 8 100 – 4 200 = 3 900
Il n’y a pas d’impôt différé car la dépréciation du goodwill n’est pas
déductible fiscalement.

568
Question 5
Réponse c. Si l’on avait appliqué la méthode du « full goodwill » on aurait
fait le calcul suivant en considérant une valeur des minoritaires propor-
tionnelle à la valeur des majoritaires (en k€) :
–– valeur d’acquisition de la société Gamma : 8 100/60 % = 13 500
–– valeur d’acquisition des actifs et passifs identifiables :
20 000 – 13 000 = 7 000
 6 500
On aurait pu également effectuer le calcul suivant : 3 900/60 % =6 500

Question 6
Réponse  b. On détermine chaque année la valeur du goodwill et l’on
constate chaque année la perte de valeur. Ceci est vrai également pour
la norme FAS 142 (ASC 350), laquelle a remplacé la norme APB 17 en
2001, laquelle présumait que le goodwill devait être amorti pour la
détermination du résultat net. L’APB 17 imposait un plafond arbitraire
de 40 ans pour cet amortissement.

Question 7
Réponse a. La norme IFRS 3 (§ 11) précise que ne peuvent être comp-
tabilisés que les actifs et les passifs qui correspondent à la définition
donnée par le cadre conceptuel (voir chapitre 2 § 6). L’actif est défini
par le cadre conceptuel comme une ressource économique contrôlée
par l’entreprise du fait d’événements passés. Un passif est une obliga-
tion actuelle de l’entité de transférer une ressource économique à la
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suite d’événements passés. Les actifs et passifs éventuels ne devraient


donc pas être constatés. Cependant le § 23 d’IFRS 3 stipule que l’acqué-
reur doit comptabiliser à la date d’acquisition un passif éventuel repris
à l’occasion d’un regroupement d’entreprises s’il s’agit d’une obligation
actuelle découlant d’événements passés et si sa juste valeur peut être
évaluée de manière fiable.

Question 8
Réponse c. Le calcul s’effectuerait comme suit :
–– Actif net comptable : 80 000
–– plus-value sur immobilisations incorporelles évaluées
selon un marché actif : 6 000

569
Corrigés des tests de connaissances


–– plus-value sur immobilisations corporelles : 3 000


–– plus-value sur stocks : 1 800
–– impôts différés sur plus-values :
(6 000 + 3 000 + 1 800) × 33 1/3 % = – 3 600
 87 200
Goodwill positif : 70 000 – 87 200 × 75 % = 4 600 k€.

Question 9
Réponse b. Provision nette d’impôt différé : 6 000 × 66 2/3 % = 4 000 k€.
Quote-part revenant à Alpha : 4 000 × 80 % = 3 200 k€. Goodwill négatif
net : 4 800 – 3 200 = 1 600 €.

Question 10
Réponse b. Cette information est demandée par IAS  36 qui stipule
que, pour chaque catégorie d’actifs (et le goodwill est un actif), il
soit précisé (§ 126 a) « le montant des pertes de valeur comptabilisées
dans l’état du résultat global au cours de la période et le(s) poste(s)
de l’état de résultat global dans le(s) quel(s) ces pertes de valeur sont
incluses ».

Chapitre 6
Question 1
Réponse b. La réponse a correspond à la définition d’un instrument de
capitaux propres, la réponse c à celle d’un actif financier.

Question 2
Réponse a. Dans IFRS 9, la classification des actifs financiers d’IAS 39
en quatre catégories (actifs financiers à la juste valeur par le biais du
résultat, placements détenus jusqu’à leur échéance, prêts et créances,
actifs financiers disponibles à la vente) est ramenée à trois catégories :
les actifs financiers mesurés au coût amorti et les actifs financiers mesu-
rés à la juste valeur par le biais du résultat net et les actifs financiers
mesurés à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat
global.

570
Question 3
Réponse a. La juste valeur est le prix qui serait reçu pour vendre un actif
ou payé pour transférer un passif lors d’une transaction ordonnée entre
des intervenants du marché à la date d’évaluation.
Le coût amorti d’un actif ou d’un passif ou l’utilisation du modèle d’éva-
luation sont des méthodes de calcul.

Question 4
Réponse b. La norme IFRS  9 (comme IAS 39) distingue trois types de
relations de couverture : la couverture de la juste valeur, la couverture
de flux de trésorerie et la couverture d’un investissement net dans une
entreprise étrangère. Elle n’évoque pas la couverture d’un flux de finan-
cement.

Question 5
Réponse b. Le coût amorti est un montant auquel est évalué l’actif
financier ou le passif financier lors de sa comptabilisation initiale, dimi-
nué des remboursements en principal, majoré ou diminué de l’amor-
tissement cumulé, calculé par la méthode du taux d’intérêt effectif, de
toute différence entre ce montant initial et le montant à l’échéance, et
diminué de toute réduction (opérée directement ou via un compte de
correction de valeur) pour dépréciation ou irrécouvrabilité. La réponse
a correspond à un coût de transaction réel et le réponse c au coût d’une
transaction prévue.

Question 6
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Réponse b. Enregistrer la variation entière dans les capitaux propres


(par le biais des autres éléments du résultat global). Avant 2005, dans
IAS 39, les variations de juste valeur des actifs disponibles à la vente
devaient être enregistrées dans le résultat de la période pour seulement
les changements de juste valeur relatifs aux actifs et passifs appelés à
être cédés, la plus ou moins-value latente sur les actifs et passifs appelés
à être gardés étant portés en capitaux propres, jusqu’au moment où
l’actif était vendu, auquel cas la plus ou moins-value était portée dans
le résultat.

571
Corrigés des tests de connaissances


Question 7
Réponse a. Le calcul découle du tableau suivant (il s’agit de calculer le
coût amorti) :
Intérêts
Valeur courus Intérêts Valeur
Années
au 01.01 au taux et capital payés au 31.12
de 5,5 %
N–2 97 865 5 383 5 000 98 248

N–1 98 248 5 404 5 000 98 652

N 98 652 5 425 5 000 99 077

N+1 99 077 5 449 5 000 99 526

N+2 99 526 5 474 105 000 0

Question 8
Réponse b. La couverture de juste valeur doit être comptabilisée comme
suit (IFRS 9 § 6.5.8) :
–– les gains ou pertes de réévaluation de l’instrument de couverture
doivent être comptabilisés dans le résultat net ou dans les autres élé-
ments du résultat global (si l’instrument de couverture est un ins-
trument de capitaux propres classé en instruments évalués à la juste
valeur par le biais des autres éléments du résultat global) ;
–– le gain ou la perte sur l’élément couvert doit ajuster la valeur comp-
table de l’élément couvert et être reconnu en résultat net. Si l’élément
couvert est un actif financier (ou un composant de celui-ci) qui est
évalué à la juste valeur dans les autres éléments du résultat global, le
gain ou la perte de couverture sur l’élément couvert sont comptabili-
sés dans le résultat net. Toutefois, si l’élément couvert est un instru-
ment de capitaux propres pour lequel une entité a choisi de présenter
les variations de juste valeur dans les autres éléments du résultat glo-
bal, les gains et les pertes ce seront portés dans les autres éléments
du résultat global. Si l’élément couvert est un engagement ferme non
comptabilisé, la variation cumulée de la juste valeur de l’élément cou-
vert sera comptabilisée comme un actif ou un passif, un gain ou une
perte correspondant étant comptabilisé en résultat net.

572
Question 9
Réponse a. La couverture de flux de trésorerie doit être comptabilisée
comme suit :
– la composante distincte des capitaux propres associée à l’élément cou-
vert est ajustée à la moindre des montants suivants : le gain ou la perte
cumulé sur l’instrument de couverture depuis la création de la couver-
ture, ou la variation cumulée de la juste valeur de l’élément couvert
depuis la création de la couverture ;
–  la partie du gain ou la perte sur l’instrument de couverture qui est
déterminée à être une couverture efficace doit être comptabilisée dans
les autres éléments du résultat global ;
– tout gain ou perte résiduel (inefficacité de la couverture par exemple)
est reconnu en résultat net.

Question 10
Réponse c. La réponse a correspond à des informations à fournir sur
le risque de marché et la réponse b à des informations à fournir sur le
risque de crédit.

Chapitre 7
Question 1
Réponse b. La norme IAS 2 définit la valeur nette de réalisation comme
le prix de vente estimé dans le cours normal de l’activité, diminué des
coûts estimés pour l’achèvement et des coûts estimés nécessaires pour
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réaliser la vente.

Question 2
Réponse c. Les rabais commerciaux, remises et autres éléments simi-
laires (escomptes) sont déduits pour déterminer le coût d’acquisition.

Question 3
Réponse a. L’affectation des frais généraux fixes aux coûts de transfor-
mation est fondée sur la capacité normale des installations de produc-
tion. La capacité normale est la production moyenne que l’on s’attend
à réaliser sur un certain nombre d’exercices ou de saisons dans des cir-
constances normales, en tenant compte de la perte de capacité résultant

573
Corrigés des tests de connaissances


de l’entretien planifié. Il est possible de retenir le niveau réel de produc-


tion s’il est proche de la capacité de production normale. Le montant
des frais généraux fixes affecté à chaque unité produite n’est pas aug-
menté par suite d’une baisse de production ou d’un outil de produc-
tion inutilisé. Dans des périodes de production anormalement élevée,
le montant des frais généraux fixes affectés à chaque unité produite est
diminué de telle sorte que les stocks ne soient pas évalués au-dessus de
leur coût. Les frais généraux non affectés sont comptabilisés comme une
charge de l’exercice au cours de laquelle ils sont encourus. Il y a donc
imputation rationnelle des frais généraux fixes.

Question 4
Réponse a. Il est obligatoire. La norme IAS 23 a été révisée en mars 2007.
Dans la précédente version, il était possible de comptabiliser les coûts
d’emprunt attribuables à l’acquisition ou à la production d’un actif éli-
gible (immobilisation ou stock), soit en charges, soit dans le coût de
l’actif. La norme révisée ne permet plus que l’inscription dans le coût
de l’actif.

Question 5
Réponse b. Il ne comprend pas les autres coûts encourus pour mettre les
stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent.

Question 6
Réponse c. Les frais de commercialisation sont toujours exclus du coût
du stock d’un produit. Les montants des déchets de fabrication sont
exclus lorsqu’ils sont anormaux ; les coûts de stockage, à moins que
ces coûts soient nécessaires au processus de production préalablement à
une nouvelle étape de la production, sont également exclus. Il en est de
même des frais généraux administratifs qui ne contribuent pas à mettre
les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent.

Question 7
Réponse a. La méthode PEPS (ou méthode FIFO – First In Fist Out) sup-
pose que les éléments du stock qui ont été acquis ou produits les pre-
miers sont vendus les premiers, et qu’en conséquence, les éléments
restant en stock à la fin de la période sont ceux qui ont été achetés ou
produits le plus récemment. La réponse b correspond à une évaluation

574
par lots, valable lorsque les biens ne sont pas fongibles. La réponse c cor-
respond à la méthode du coût moyen pondéré (qui comme la méthode
PEPS peut être utilisée pour l’évaluation des stocks de biens fongibles).

Question 8
Réponse c. La norme IAS 2 (§ 11) précise que « les coûts d’acquisition des
stocks comprennent le prix d’achat, les droits de douane et autres taxes
(autres que les taxes ultrieurement récupérables par l’entité auprès des
administrations fiscales), ainsi que les frais de transport, de manuten-
tion et autres coûts directement attribuables à l’acquisition des produits
finis, des matières premières et des services. Les rabais commerciaux,
remises et autres éléments similaires sont déduits pour déterminer les
coûts d’acquisition ». Il y a donc lieu de prendre en compte :
–– les marchandises : 15 000
–– le rabais : – 1 500
–– l’escompte :– 135
–– les frais de transport : 1 000
–– la taxe aéroport (non récupérable) : 50
Total : 14 415
La TVA (récupérable) n’a pas à être prise en compte.

Question 9
Réponse a. Le stock est de 600 unités :
–– 100 unités du 1er lot :1 000 €
–– 500 unités du 2e lot :6 000 €
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 7 000 €
La réponse b correspond au coût moyen pondéré et la réponse c à la
méthode LIFO (dernier entré/premier sorti)

Question 10
Réponse b. Ce qui est demandé c’est à la fois la dotation aux déprécia-
tions nécessaire si la valeur nette de réalisation est inférieure au coût, et
la valeur comptable des stocks évaluées à la juste valeur diminuée des
coûts de distribution.

575
Corrigés des tests de connaissances


Chapitre 8
Question 1
Réponse b. L’ensemble des coûts de transaction et notamment les droits
d’enregistrement, les frais d’actes, les honoraires du notaire et les com-
missions, relatifs à l’acquisition d’une immobilisation corporelles fait
partie du coût de l’immobilisation. La TVA est récupérable et ne fait pas
partie du coût de l’immobilisation.

Question 2
90 000
Réponse  a  : 90  000 + (83  000 + 3  500 + 14  000 + 25  000) ×
500 000
= 112 590

Question 3
410 000
Réponse b : 410 000 + (83 000 + 3 500 + 14 000 + 25 000) ×
500 000
+ 20 000 + 220 000 = 752 910

Question 4
Réponse c. Le coût est égal à 32 000 + 22 000 + 10 000 × 80 % + 9 000
+ 1 000 = 72 000 €. Les frais administratifs, les intérêts relatifs à la période
antérieure ou postérieure à la fabrication, ne sont pas intégrables au
coût. Il en est de même des frais fixes correspondant à la sous-activité :
10 000 × 20 % = 2 000 €.

Question 5
Réponse a. Valeur nette comptable au moment de la réévaluation :
–– terrain :80 000
–– constructions : 320 000 – 320 000 × 8/20 = 192 000
 272 000
Écart : 450 000 – 272 000 = 178 000

Question 6
Réponse  a. Amortissement annuel à compter de la réévaluation  :
300 000/12 = 25 000. Amortissement du 1er janvier au 30 juin : 12 500 €.

Question 7
Réponse a. 500 000 – (150 000 + 300 000 – 300 000 × 3,5/12) = 137 500.

576
Question 8
Réponse  b. Amortissement =  [24  000 – (24  000 × 10 % × 2 × 9/12)]
× 20 % =  4  080. La réponse  a correspond à l’amortissement linéaire  :
(24 000 – 1 000) × 10 %.

Question 9
Réponse b. Il y a deux opérations : l’acquisition d’un bien et la cession.
Les écritures décomposées seraient les suivantes :

2154 Matériel industriel 25 000


404 Fournisseurs d’immobilisations 23 000
512 Banque 2 000
Acquisition

404 Fournisseurs d’immobilisations 23 000


775 Produits des cessions d’éléments d’actif 23 000
Cession

675 Valeur comptable des éléments d’actif cédés 20 000


28154 Amortissements du matériel industriel 10 000
2154 Matériel industriel 30 000
Valeur comptable

Question 10
Réponse  c. Dans le modèle de la juste valeur, il n’est comptabilisé ni
amortissement ni perte de valeur (c’est dans le modèle du coût que se
font ces comptabilisations). Le profit ou la perte résultant de la varia-
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tion de valeur doit être inclus dans le résultat net de l’exercice au cours
duquel il se produit (un compte de produit autre que le 752 pourrait
être utilisé).

577
Corrigés des tests de connaissances


Chapitre 9
Question 1
Réponse c. Une immobilisation incorporelle doit être évaluée initiale-
ment à son coût. Ce coût se compose :
–– du prix d’achat : 100 000
–– sous déduction des rabais et remises commerciaux : – 10 000
–– des droits d’importation : 20 000
–– de dépenses directement attribuables : 9 000/1,2 = 7 500
 117 500
La TVA récupérable n’est pas comprise dans le coût (seules les taxes non
remboursables le sont).

Question 2
Réponse b. À la juste valeur à la date d’acquisition. La réponse a corres-
pond à la valeur prise en compte par l’entreprise acquise lors de l’acqui-
sition de l’immobilisation, la réponse c est la valeur dans le bilan de
l’entreprise acquise au moment de l’acquisition de ladite entreprise.

Question 3
Réponse  c. La dépense relative à la conception, la construction et les
tests de pré-production ou de pré-utilisation de modèles et prototypes.
La réponse a correspond à la notion de recherche fondamentale, la
réponse b à celle de recherche appliquée.

Question 4
Réponse a. Comme c’est un traitement autorisé (méthode de la valeur
réévaluée), il s’agit d’une option. Ce traitement ne permet pas la réé-
valuation d’immobilisations incorporelles n’ayant pas été comptabilisé
préalablement comme actif et ne peut être appliqué qu’après qu’un actif
a été initialement comptabilisé à son coût.

Question 5
Réponse  a. L’écart de réévaluation constaté en N–1 était de 4  000  €.
On ne peut reprendre plus que cette valeur. Les actifs évalués selon le
modèle de valeur réévaluée ne sont pas amortis (l’amortissement s’ap-
pliquant uniquement dans le modèle du coût).

578
Question 6
Réponse a. Le montant amortissable d’une immobilisation incorporelle
doit être réparti de façon systématique sur sa durée d’utilité. La durée
d’utilité, au sens d’IAS 38, est :
–– soit la période pendant laquelle l’entreprise s’attend à utiliser un actif ;
–– soit le nombre d’unités de production ou d’unités similaires que l’en-
treprise s’attend à obtenir de l’actif.

Question 7
Réponse c. En effet la norme IAS 36 prévoit (voir chapitre 12, § 3 et 5)
qu’une entité doit apprécier à chaque clôture s’il existe un indice quel-
conque montrant qu’un actif a pu perdre de la valeur. S’il existe un tel
indice, l’entité doit estimer la valeur recouvrable de cet actif et si cette
valeur recouvrable est inférieure à sa valeur comptable, la valeur comp-
table doit être ramenée à la valeur recouvrable
Par ailleurs, la norme IAS 38 (voir chapitre 9, §  9) stipule que l’entité
doit, pour chaque immobilisation incorporelle à durée non définie
comparer sa valeur recouvrable et sa valeur comptable à la fin de chaque
exercice et chaque fois qu’il y a une indication que l’immobilisation
incorporelle peut être dépréciée.

Question 8
Réponse b. La valeur comptable est supérieure à la valeur des cash-flows
–∞
1 – 1,07
actualisés, soit 8 000 × = 8 000/0,07 = 114 286. La déprécia-
0,07
tion doit donc être de : 120 000 – 114 286 = 5 714 $.
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Question 9
Réponse b. Le résultat doit être déterminé par différence entre les pro-
duits nets de frais de sortie et la valeur comptable de l’actif et doit être
comptabilisés en produit ou en charge dans résultat net.
Les produits nets de frais de sortie sont de 60 000 – 5 000 = 55 000 €.
La valeur comptable de l’actif est le montant pour lequel un actif est
comptabilisé, après déduction du cumul des amortissements et du
cumul des pertes de valeur relatifs à cet actif. Il est donc de 120  000
– 30 000 – 10 000 = 80 000 €.
Le résultat est donc de 55 000 – 80 000 = – 25 000.

579
Corrigés des tests de connaissances


Question 10
Réponse b. Selon IAS 38, une immobilisation incorporelle à durée d’uti-
lité indéterminée ne doit pas être amortie. Il n’y a donc pas lieu de four-
nir les modes d’amortissement ni la valeur résiduelle, nécessaires pour
calculer la dotation aux amortissements.
Par contre, une entité est tenue d’effectuer un test de dépréciation
d’une immobilisation incorporelle à durée d’utilité indéterminée en
comparant sa valeur recouvrable à sa valeur comptable annuellement et
chaque fois qu’il y a une indication que l’immobilisation incorporelle
peut s’être dépréciée. Il y a donc lieu de fournir une information sur les
dotations aux dépréciations constatées. Cette obligation concerne éga-
lement les immobilisations incorporelles à durée d’utilité finie.

Chapitre 10
Question 1
Réponse a. La norme IFRS 16 ne s’applique pas aux contrats de location
relatifs à la prospection ou l’utilisation de minéraux, le pétrole, le gaz natu-
rel et des ressources non renouvelables similaires, aux contrats de location
des actifs biologiques (animaux et végétaux), aux actifs qui rentrent dans
un accord de concession de services, aux licences de propriété intellec-
tuelle accordée par le bailleur, aux contrats de location d’immobilisations
incorporelles tels que des films cinématographiques, des enregistrements
vidéo, pièces de théâtre, des manuscrits, des brevets et des droits d’auteur.
Si un contrat de location porte sur un autre objet, IFRS 16 s’applique. Si ce
contrat de location comprend également une composante service, celle-ci
est comptabilisée en charge, conformément à d’autres normes.

Question 2
– 15
1 – 1,072
Réponse  b. On a  : 10  000 × × 1,072 + 10  000 × 1,072– 15
0,072
= 99 939 G100 000.

Question 3
Réponse c. Il s’agit d’un contrat supérieur à un an portant sur un actif
sous-jacent qui n’est pas de faible valeur. La réponse a correspond à une
location d’une durée maximale d’un an et la réponse b est illogique car
une location dans laquelle la charge est constituée par l’amortissement

580
du droit et des frais financiers sur la dette, implique bien entendu la
comptabilisation d’un droit d’utilisation comme actif.

Question 4
Réponse c. L’obligation d’effectuer des paiements locatifs peut être éva-
luée au début du contrat à 124  000  €, juste valeur du bien et valeur
estimée de l’emprunt qu’il aurait fallu faire si le bien avait été acquis en
toute propriété.
Le tableau d’amortissement de l’emprunt lié au crédit-bail se présente-
rait comme suit (pour les premières années) :

Reste Remboursement Montant


Dates Intérêts 4 %
à rembourser effectué du paiement

1.1.N–1 124 000 – 10 000 10 000


1.7.N+1 114 000 4 560 5 440 10 000
1.1.N 108 560 4 342 5 658 10 000
1.7.N 102 902 4 116 5 884 10 000
1.1. N+1 97 018 3 881 6 119 10 000

1.1.N
1688 Intérêts courus 4 342
167 Obligation d’effectuer des paiements locatifs 5 658
512 Banque 10 000

1.7.N
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661 Charges d’intérêts 4 116


167 Obligation d’effectuer des paiements locatifs 5 884
512 Banque 10 000

31.12.N
661 Charges d’intérêts 3 881
1688 Intérêts courus 3 881

6811 Dotations aux amortissements des immobili- 12 400


sations
280554 Amortissement du droit d’utilisation 12 400
matériel industriel

581
Corrigés des tests de connaissances


Il faut bien noter que les intérêts courus du 1er juillet au 31 décembre ne


seront payés que le 1er janvier (à terme échu).

➢➢Question 5
Réponse b. Pour le bailleur, l’opération est une location-financement.
On aura l’écriture suivante :
1.1.N
512 Banque 10 000
274 Prêts location financement 5 658
2768 Intérêts courus 4 342
Redevance du 1er janvier

Question 6
Réponse c. Le taux mensuel de 0,88333 % est équivalent au taux annuel
de 6 %.

Question 7
Réponse a Seul est enregistré en charge le loyer. L’écriture suivante sera
constatée :
1.4.N
613 Redevances de crédit-bail mobilier 10 000
512 Banque 10 000

Question 8
Réponse c. Les réponses a et b correspondent à une information deman-
dée au bailleur.

Question 9
Réponse c. Des ajustements sont nécessaires si la vente n’est pas effec-
tuée à la juste valeur ou si les loyers ne sont pas au prix du marché.
Les montants inférieurs au prix du marché doivent être considérés
comme des paiements anticipés de la location ; les montants supérieurs
au prix du marché doivent être considérés comme un financement sup-
plémentaire fourni par le bailleur-acheteur au vendeur-preneur (IFRS 16
§ 101).

582
Question 10
Réponse b. Le fait que le loyer reste conforme au prix du marché en fait
un contrat de location simple. Il faudrait pour que ce soit un contrat
de location-financement, que, dans une seconde période, le loyer soit
sensiblement inférieur au prix du marché.

Chapitre 11
Question 1
Réponse a. Il s’agit simplement du transfert d’une activité d’un site vers
un autre correspondant à une restructuration. Il n’a donc pas d’aban-
don d’activité.

Question 2
Réponse c. Il s’agit d’actifs non courants (ce qui élimine la réponse a)
et l’ensemble peut comprendre des passifs directement liés à ces actifs.

Question 3
Réponse c. Selon IFRS 5, une entité doit évaluer un actif non courant
(ou un groupe destiné à être cédé) classé comme détenu en vue de la
vente au montant le plus bas entre sa valeur comptable et sa juste valeur
diminuée des coûts de la vente.

Question 4
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Réponse c. En effet, une entité ne doit pas amortir un actif non courant
lorsqu’il est classé comme détenu en vue de la vente ou lorsqu’il fait
partie d’un groupe classé comme détenu en vue de la vente.

Question 5
Réponse a. Une entité doit comptabiliser une perte de valeur relative
à toute réduction initiale ou ultérieure de l’actif (ou du groupe destiné
à être cédé) à la juste valeur diminuée des coûts de la vente. Elle doit
également comptabiliser un profit au titre de toute augmentation ulté-
rieure de la juste valeur diminuée des coûts de la vente d’un actif, mais
n’excédant pas le cumul de pertes de valeurs comptabilisées. Si l’actif
destiné à être cédé est une unité génératrice de trésorerie comprenant

583
Corrigés des tests de connaissances


un goodwill et d’autres actifs, il y a lieu, conformément à IAS 36, d’im-


puter la dépréciation d’abord sur le goodwill, puis sur les autres actifs
non courants. Il est à noter qu’il ne sera pas possible de reprendre une
dépréciation sur le goodwill.

Question 6
Réponse c. La norme précise qu’une entité doit présenter dans son bilan
séparément des actifs et passifs relatifs aux opérations maintenues, le
total des actifs (ou groupes d’actifs) classés en actifs non courants des-
tinés à être cédés et le total des passifs compris dans les groupes d’actifs
non courants destinés à être cédés. À l’actif, figure le total des actifs (ou
groupes d’actifs) classés en actifs non courants destinés à être cédés et au
passif le total des passifs compris dans les groupes d’actifs non courants
destinés à être cédés.

Question 7
Réponse b. Il n’y a qu’un seul montant. Toutefois, il est possible de four-
nir une analyse de ce montant unique dans l’état du résultat net et des
autres éléments du résultat global :
–– produits, charges et profit ou perte avant impôt des activités aban-
données ;
–– charge d’impôt sur le résultat correspondant ;
–– profit ou perte comptabilisé(e) résultant de l’évaluation à la juste valeur
diminué(e) des coûts de la vente ou de la cession des actifs ou du (des)
groupe(s) destiné(s) à être cédé(s) constituant l’activité abandonnée ;
–– charge d’impôt sur le résultat correspondant.
Si ces informations ne sont pas fournies dans l’état du résultat net et des
autres éléments du résultat global, elles doivent être fournies dans les
notes annexes.

Question 8
Réponse a. lI y a lieu de fournir les flux de trésorerie nets attribuables
aux activités d’exploitation, d’investissement et de financement des
activités abandonnées (dans les notes annexes ou dans des rubriques
des états financiers).

584
Question 9
Réponse c. L’entité doit éventuellement indiquer le segment dans lequel
l’actif (ou le groupe d’actifs) non courant appelé à être cédé est présenté
conformément à IFRS  8. Ce peut être un secteur géographique, mais
aussi un autre secteur (voir chapitre 19, § 1.1).

Question 10
Réponse b. L’entité doit présenter le montant du produit des activités
poursuivies et des activités abandonnées attribuables aux propriétaires
de la société mère. Ces informations peuvent être présentées soit dans
les notes, soit dans l’état du résultat global. Si l’entité présente les com-
posantes de résultat dans un compte de résultat séparé dans lequel sont
enregistrés les autres éléments du résultat global, une section séparée
consacrée aux « activités abandonnées » est présentée dans cet état
séparé. Par contre, il n’y a pas obligation de fournir une information sur
les actifs et passifs correspondants aux activités abandonnées (il n’en
existe peut-être plus) et les informations sur les flux de trésorerie nets
attribuables aux activités d’exploitation, d’investissement et de finance-
ment des activités abandonnées ne doivent pas être regroupés.

Chapitre 12
Question 1
Réponse a. La réponse b correspond à la définition du prix de vente net
et la réponse c à celle de la valeur nette comptable.
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Question 2
Réponse  a. La hausse des charges de fonctionnement ou de mainte-
nance implique une diminution de la valeur actualisée de l’actif. Il est
à noter que la hausse des taux d’actualisation implique également une
diminution de la valeur actualisée de l’actif. Toutefois, l’entreprise ne
doit pas procéder à une dépréciation lorsque la hausse de taux est com-
pensée par une hausse de produits ou lorsque la hausse de taux (qui se
traduit par une baisse de la valeur d’utilité) n’a aucune incidence sur le
prix de vente net de l’actif.

585
Corrigés des tests de connaissances


Question 3
Réponse b. La valeur recouvrable est la valeur la plus élevée entre la juste
valeur nette des coûts de sortie de l’actif et sa valeur d’utilité. La juste
valeur peut être assimilée au prix de vente.

Question 4
Réponse  a. La valeur recouvrable est définie comme la valeur la plus
élevée entre la juste valeur nette des coûts de sortie de l’actif et sa valeur
d’utilité. 78 000 est le prix de vente net de l’actif, 82 000 sa valeur comp-
table et 75 816 sa valeur d’utilité. Il faudra donc au 31 décembre consta-
ter une perte de valeur de 82 000 – 78 000 = 4 000 €.

Question 5
Réponse c. La valeur comptable, avant dépréciation, est égale à : 120 000
– (120  000 – 8  000) × 2/8 =  92  000 et la perte de valeur de 92  000 –
80 000 = 12 000 €.

Question 6
Réponse  b. La perte de valeur doit d’abord être imputée sur l’écart de
réévaluation qui avait été constaté en N  –  2 (avec un maximum sur
20 000 €). Pour les montants supérieurs à 20 000 €, elle doit faire l’objet
d’une dépréciation.

Question 7
Réponse b. En fait, à chaque itinéraire sont affectés des actifs et le flux
de trésorerie (recettes et dépenses) peuvent être identifiés. Toutefois, si
l’un des itinéraires dégageait une perte importante sans que l’entreprise
puisse intervenir (ce qui peut être le cas si la municipalité impose un
service minimum pour chaque itinéraire), il faut prendre l’entreprise
dans son ensemble comme unité génératrice de trésorerie.

Question 8
Réponse c. La valeur recouvrable (valeur d’utilité) de l’unité génératrice
–10
1 – 1,10
de trésorerie est de 30 000 ×  = 184 337. La valeur comptable
0,10
de l’unité génératrice de trésorerie étant de 250 000, il faut constater une
perte de valeur de 250 000 – 184 337 = 65 663 qui s’imputera d’abord sur

586
le goodwill pour 50 000, puis sur les immobilisations incorporelles iden-
tifiables et les immobilisations corporelles pour le solde au prorata des
valeurs comptables, ce qui donne pour les immobilisations corporelles :
120 000
15 663 ×  = 9 398 €.
80 000 + 120 000

Question 9
Réponse c. Ne rien faire. En N, la perte avait été imputée en totalité sur
le goodwill qui a été ramené à 90 000 €. La norme IAS 36 ne permet pas
de reprendre un dépréciation constatée sur le goodwill.

Question 10
Réponse b. La dépréciation se détermine par différence entre la valeur
comptable et la valeur recouvrable. La valeur recouvrable est la valeur la
plus élevée entre la valeur d’utilité et la juste valeur nette des coûts de
sortie de l’actif. C’est ici la valeur d’utilité.
L’entreprise doit préciser dans les notes annexes :
–– si la valeur recouvrable de l’actif est la juste valeur nette des coûts de
sortie ou sa valeur d’utilité (et ne pas donner les valeurs de deux) ;
–– si la valeur recouvrable est la juste valeur nette des coûts de sortie la
base utilisée pour déterminer cette valeur (ne s’applique pas dans le
cas) ;
–– si la valeur recouvrable est la valeur d’utilité, les taux d’actualisation
utilisés.
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Chapitre 13
Question 1
Réponse  a. Seules huit personnes utiliseront probablement (100 – 92
= 8) les droits de l’année N à raison d’un jour et demi (6,5 – 5 = 1,5) par
personne ; 8 × 1,5 = 12.

Question 2
Réponse b. La norme IAS 19 ne définit que deux sortes de régimes : les
régimes à cotisations définies et les régimes à prestations définies. Dans
un régime à cotisations définies, l’entreprise qui verse des cotisations
définies à une entité distincte (un fonds) n’a aucune obligation de payer

587
Corrigés des tests de connaissances


des cotisations supplémentaires si le fonds n’a pas suffisamment d’actifs


pour servir tous les avantages correspondant aux services rendus par le
personnel pendant l’exercice et les exercices antérieurs. Dans notre cas,
le risque actuariel est pris par l’entreprise : il s’agit donc d’un régime à
prestations définies.

Question 3
Réponse c.
Salaire estimé en fin de carrière : 2 500 × 1,03515 = 4 188,37.
Droits fin de carrière : 4 188,37 × 10 % = 418,84.
Rapport d’ancienneté : 10/25.
Dette actuarielle en unités de crédit  : 418,84 × 10/25 × 0,75 × 1,03–15
= 80,651.
Dette actuarielle en € en N : 80,651 × 12 × 1,30 × 20 = 25 163,19.
(Il n’y a pas d’effet inflation car l’augmentation des retraites est égale au
taux d’actualisation.)

Question 4
Réponse b. Il faut calculer la dette actuarielle en € en N–1.
Droits fin de carrière : 418,84.
Rapport d’ancienneté : 9/25.
Dette actuarielle en unités de crédit  : 418, 84 × 9/25 × 0,74 × 1,03–16
= 69,532.
Dette actuarielle en € en N : 69,532 × 12 × 1,30 × 20 = 21 694,09.
Intérêts : 21 694,09 × 3 % = 650,82.
Coût des services rendus : 25 163,19 – 21 694,09 – 650,82 = 2 818,28.
On aurait pu aussi effectuer le calcul de la manière suivante :
Droits fin de carrière : 418,84.
Coefficient de probabilité 0, 75 + 9 × (0,26 – 0,25) = 0,84.
Prestation exercice : 418, 84 × 0,84 × 1/25 = 14,073.
Coût des services rendus en unités de crédit : 14, 073 × 1,03–15 = 9,033.
Coût des services rendus en € : 9,033 × 12 × 1,30 × 20 = 2 818,28.

Question 5
Réponse b. (300 000 + 150 000 – 30 000) × 66 2/3 % = 280 000.

588
Question 6
Réponse a. 280 000 (rendement attendu voir question 5) – 5 100 000 ×
5 % = 25 000.

Question 7
Réponse a. Le taux d’actualisation retenu pour l’obligation est de
128 000 / 3 200 000 = 4 %. Il doit être appliqué à la fois sur la valeur
actuelle de l’obligation en début d’exercice et sur la juste valeur des
actifs du régime en début d’exercice. La charge nette totale est donc de
290 000 + 128 000 – 2 600 000 × 4 % = 314 000.

Question 8
Réponse c. 3 300 000 – 2 700 000 = 600 000. C’est la différence entre la
valeur actualisée de l’obligation et la juste valeur des actifs du régime
associé fin N.

Question 9
Réponse c. La charge totale estimée lors de l’octroi soit 9  000 × 50
= 450 000 est répartie sur la durée d’acquisition soit 3 ans ce qui donne
450 000 / 3 = 150 000 €. La charge sera la même en N et N+1.

Question 10
Réponse a. Pour les transactions dont le paiement est fondé sur des
actions et qui sont réglées en trésorerie, l’entité doit évaluer les biens ou
les services acquis, ainsi que le passif encouru, à la juste valeur de ce pas-
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sif. Jusqu’au règlement du passif, l’entité doit en réévaluer la juste valeur


à chaque date de clôture ainsi qu’à la date de règlement, en comptabili-
sant en résultat de la période toute variation de juste valeur. On a donc
9 000 × 54 / 3 + 9 000 × (54 – 52) × 2 / 3 = 174 000 €.
La charge constatée sera de 9 000 × 50 = 150 000 € en N, de 9 000 × 52 /
3 + 9 000 × (52 – 50) / 3 = 162 000 € en N+1 et de 174 000 € en N+2 soit
au total 486 000 € (9 000 × 54 €).

589
Corrigés des tests de connaissances


Chapitre 14
Question 1
Réponse c. Il doit constituer une provision. Le fait générateur de l’obli-
gation actuelle est la vente du produit avec garantie ; il est probable qu’il
y ait une sortie de ressources (car il est plus probable qu’improbable
qu’il y aura un certain nombre de réclamations au titre de la garantie
et le montant de l’obligation du fabricant peut être estimé de manière
fiable).

Question 2
Réponse b. Il n’y a pas au 31 décembre N de fait générateur d’obligation,
donc pas de provision à constituer. Toutefois, si une décision était prise
avant l’arrêt des comptes, il y aurait lieu de constater une provision
(prise en compte d’événements postérieurs à la clôture de l’exercice,
voir chapitre 15, § 4.1).

Question 3
Réponse b. Les réponses a et c correspondent à une obligation juridique.

Question 4
Réponse c. Il n’y a pas d’obligation actuelle (ni juridique, ni implicite)
liée à l’exploitation future.

Question 5
Réponse a. Constituer une provision dite de propre assureur n’est pas
possible. En effet, dès lors que l’entreprise met en place un contrôle
sérieux pour limiter ces risques, la sortie de ressources liée à ces risques
n’est en général (sauf cas exceptionnel ou déjà avéré) pas probable à la
clôture de l’exercice, mais simplement éventuelle. Aucune provision ne
peut donc être constituée. En revanche, une information dans l’annexe
peut s’avérer utile. Bien entendu si le risque était avéré, la provision
devrait être constituée selon les règles générales.

Question 6
Réponse c. Il n’existe aucune obligation actuelle. La dépense dépend de
la décision de l’entreprise de continuer à utiliser le four ou remplacer
son revêtement intérieur.

590
Question 7
Réponse b. Il faut prendre les éléments suivants :
–– coûts des licenciements : 100 000 €
–– coûts de déménagements de matériels qui seront vendus : 12 000 €
–– loyer restant à courir après l’arrêt de l’activité jusqu’à l’échéance
du contrat : 13 000 €
–– indemnités de rupture de contrats versées aux fournisseurs :15 000 €
–– coût de maintien du personnel après l’arrêt
de l’activité jusqu’à sa fermeture : 16 000 €
 156 000 €

Question 8
Réponse a. On passera l’écriture suivante (outre l’enregistrement en pro-
duits des travaux réalisés soit 80 000 ×60 % = 48 000 €).
31.12.N
6815 Dotations aux provisions d’exploitation 4 000
151 Provisions pour risques 4 000
Perte à terminaison (54 000 + 36 000 – 80 000)
× 40 %

Le taux d’avancement du contrat au 31  décembre N est de 54  000/


(54 000 + 36 000) = 60 %.

Question 9
Réponse  b. L’écart entre la valeur actualisée et non actualisée semble
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significatif (supérieur à 10 %). Le montant annuel des sinistres peut être


évalué à 80 000 000 × 1 % × 1/10 = 80 000 €. La valeur actuelle est donc
–10
1–1,03
de 80 000 ×  = 682 416 €.
0,03

Question 10
Réponse  b. Pour la réponse a, une provision doit être comptabilisée.
Pour la réponse b, aucune provision n’est comptabilisée, mais des infor-
mations doivent être fournies pour le passif éventuel. Pour la réponse
c, aucune provision n’est à comptabiliser et aucune information n’est à
fournir (la probabilité d’une sortie pour règlement étant faible).

591
Corrigés des tests de connaissances


Chapitre 15
Question 1
Réponse  a. La norme IFRS 15 spécifie les conditions qui permettent
l’enregistrement du produit de la vente : l’entité doit comptabiliser un
produit des activités ordinaires lorsqu’une obligation de prestation est
remplie par la fourniture au client d’un bien ou d’un service promis.
Un bien ou un service est fourni lorsque le client obtient le contrôle
du bien ou du service. Le client obtient le contrôle d’un bien ou d’un
service lorsqu’il a la capacité de décider de son utilisation et d’en retirer
les avantages. Le contrôle comprend la capacité d’empêcher d’autres
entités de décider de l’utilisation d’un bien ou d’un service et d’en reti-
rer les avantages.
L’entreprise a transféré à l’acheteur les principaux risques et avantages
inhérents à la propriété (ce qui est le cas puisque le contrat est signé et la
propriété est celle de l’acheteur, le bien n’étant gardé par le vendeur que
pour faire quelques réparations), l’entreprise ne conserve pas le contrôle
effectif du bien cédé, le montant du produit peut être mesuré de façon
fiable (le prix de vente a été fixé), il est probable que des avantages
futurs associés à l’opération bénéficieront à l’entreprise Bêta (l’usage du
véhicule acheté) et les coûts encourus ou à encourir concerneront l’opé-
ration peuvent être mesurés de façon fiable (prix de vente fixé, montant
de réparations fixé par barème ou par devis ou gratuit). La date de livrai-
son est considérée comme date de transfert de propriété pour les biens
fongibles et qui ne seront identifiés qu’à la livraison.

Question 2
Réponse b. L’escompte peut être considéré comme une véritable charge
financière puisqu’il est accordé pour un règlement comptant. Il est à
noter que, pour l’acquéreur, cette charge se déduit du coût du stock.
La remise accordée se déduit du prix de vente. La garantie est une pres-
tation de service qui doit se comptabiliser séparément  : elle concerne
l’exercice en cours pour 3 mois (soit 300 000 × 8 % × 3/12) et l’exercice
à venir pour le solde. Le produit constaté d’avance pourrait faire l’objet
d’une autre écriture cependant et la solution de c serait acceptable. Elle
serait également acceptable si l’escompte était considéré comme une
remise complémentaire.

592
Question 3
Réponse a. En vertu d’IAS 18, on n’aurait probablement pas comptabi-
lisé de produits des activités ordinaires (même si les conditions stipulent
« FOB départ ») tant que le lieu de livraison n’aurait pas été atteint, étant
donné que l’entité assume le risque de perte pendant le processus d’ex-
pédition.
Cependant, en vertu d’IFRS 15, l’entité devra procéder à une évalua-
tion plus poussée pour déterminer si l’acheteur a obtenu le contrôle.
Plus précisément, elle devra évaluer si l’acheteur a obtenu les risques
et avantages « importants » inhérents à la propriété des biens expédiés,
même si elle continue d’assumer le risque de perte ou de dommage
pendant l’expédition. La question de savoir si les risques et avantages
importants ont été transférés ne constitue qu’un des facteurs (qui n’est
pas déterminant en lui-même) aux fins de déterminer si le contrôle des
biens expédiés a été transféré à l’acheteur, et elle doit être examinée
avec les autres indicateurs d’IFRS 15. La comptabilisation des produits
des activités ordinaires au moment de l’expédition (sous réserve des
autres exigences d’IFRS 15) serait appropriée si le vendeur conclut que
l’acheteur obtient le « contrôle » des biens au moment de l’expédition
(compte tenu de l’évaluation générale de l’ensemble des indicateurs
dont il est question au § 38 d’IFRS 15, et des autres indications de la
norme), malgré le risque de perte ou de dommage pendant l’expédi-
tion.
S’il est déterminé que le contrôle a été transféré au moment de l’expé-
dition, le vendeur doit aussi prendre en considération la question de
savoir si la prise en charge du risque de perte ou de dommage pendant
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l’expédition crée une autre obligation de prestation distincte (du fait des
pratiques commerciales habituelles) relativement au service de « couver-
ture du risque d’expédition », et affecter éventuellement une partie du
prix de transaction total à cette obligation de prestation.

Question 4
Réponse b. Les frais juridiques et la commission sont considérés comme
des « coûts marginaux d’obtention du contrat » parce que ces coûts
n’ont été engagés que par suite de l’obtention du contrat. La société
s’attend à les recouvrer grâce aux produits publicitaires futurs qui seront
générés par le contrat. Si le contrat n’avait pas été conclu, ces coûts

593
Corrigés des tests de connaissances


n’auraient pas été engagés. Si les frais juridiques avaient été engagés
avant l’obtention du contrat, ils ne seraient pas comptabilisés à l’actif.
Les frais de repas et de divertissement ne peuvent être comptabilisés à
l’actif parce qu’ils auraient été engagés que le contrat soit conclu ou non.
Les coûts relatifs au temps du directeur artistique et à l’embauche d’ac-
teurs sont des coûts de la main-d’œuvre directe associés à la fourniture de
services publicitaires ; ils sont considérés comme des coûts directement
liés au contrat et ne sont couverts par aucune autre norme. Ces coûts
satisfont également aux critères de la comptabilisation à l’actif, car :
–– ils sont expressément identifiés au moyen de feuilles de temps et de
factures (ils concernent directement le contrat) ;
–– ils procurent des ressources (un directeur artistique et des acteurs) ser-
vant à remplir l’obligation de prestation ;
–– ils seront recouvrés grâce aux produits futurs générés par le contrat.
Lorsque ces coûts seront comptabilisés à l’actif, ils devront être amortis
et faire l’objet d’un test de dépréciation conformément à IFRS 15.

Question 5
Réponse b. Pour les contrats à long terme, il y a lieu d’utiliser la méthode
à l’avancement (et non la méthode à l’achèvement qui correspond à
la réponse c). Le produit correspondant aux travaux effectués est égal
78 000
140 000 × = 91 000, ce qui implique un profit sur les
78 000 + 42 000
travaux en cours de 91 000 – 78 000 = 13 000 €.

Question 6
Réponse c. Pour les contrats à long terme, il y a lieu d’utiliser la méthode
à l’avancement (et non la méthode à l’achèvement qui correspond à
la réponse a). Le produit correspondant aux travaux effectués est égal
78 000
100 000 ×  = 65 000, ce qui implique une perte sur les
78 000 + 42 000
travaux de 78 000 – 65 000 = 13 000 € et une perte à terminaison de
20 000 – 13 000 = 7 000 €.

Question 7
Réponse b. Dans la réponse a, la subvention est inscrite dans un compte
de capitaux propres. Il faut constater la subvention initiale soit 50 000 €
le 1er juillet dans un compte de « produits à recevoir ». L’amortissement

594
sera calculé normalement, soit 150 000 × 10 % × 2,25 × 6/12 = 16 875 €,
et il sera constaté une reprise sur la subvention d’un tiers de l’amortis-
sement (puisque la subvention est égale à un tiers de l’investissement).
La réponse c correspond à la méthode de déduction de la subvention du
prix d’achat de l’équipement (voir analyse question 8).

Question 8
Réponse c. Le prix d’achat étant de 150 000 et la subvention de 50 000,
une somme de 100 000 € a été portée au crédit du compte « Matériel ».
L’amortissement est de 100 000 × 10 % × 2,25 × 6/12 = 11 250 €.

Question 9
Réponse  b. Les dépenses, soit 2  700  000  €, se sont échelonnées sur
27 mois (du 1er mars N–2 au 31 mai N). Il faut aussi tenir compte du fait
que les emprunts sont trop importants à certaines périodes pour financer
l’immobilisation. Les taux moyens d’emprunt ont été de 6 % jusqu’au
30  juin N–2, puis de 5,50 % =  (200  000 × 6 % + 1  000  000 ×  5,4 %) /
1 200 000 de juillet N–2 au 30 juin N–1, puis 5,40 % = (200 000 × 6 %
+ 1 000 000 × 5,4 % + 1 000 000 × 5,28 %) / 2 200 000 à partir de juillet
N–1. On peut ainsi calculer le coût :
–– du 1er mars N–2 au 30 avril N–2 : 200 000 × 50 % × 6 % × 2/12 = 1 000
–– du 1er mai N–2 au 30 juin N–2 : 200 000 × 6 % × 2/12 = 2 000
–– du 1  juillet N–2 au 28 février N–1 :
er

(200 000 + 1 000 000 × 50 %) × 5,5 % × 8/12 = 25 667


–– du 1  mars N–1 au 30 juin N–1 : 1 200 000 × 5,5 % × 4/12 = 22 000
er
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–– du 1er juillet N–1 au 31 décembre N–1 :


(1 200 000 + 1 000 000 × 50 %) × 5,4 % × 6/12 = 45 900
–– du 1  janvier N au 31 mai N : 2 200 000 × 5,4 % × 5/12 =
er
49 500
 146 067

Question 10
Réponse b. Il faut tenir compte des faits postérieurs à la clôture de l’exer-
cice qui se produisent entre la date de clôture et la date à laquelle la
publication des états financiers est autorisée. La perte constatée n’est
pas définitive (d’où l’utilisation d’un compte de dépréciation), elle se
calcule sur un montant hors taxes, car la TVA peut être récupérée auprès
du Trésor public.

595
Corrigés des tests de connaissances


Chapitre 16
Question 1
Réponse  c. Il faut noter que l’approche faite par la norme IAS  12 est
bilantielle alors que dans la première version de la norme ces différences
portaient sur les différences passées entre résultat comptable et résultat
fiscal appelées à se résorber.

Question 2
Réponse b. Le report en arrière qui peut être remboursé est égal à 60 000
× 33 1/3 % = 20 000. La réponse c correspond à une comptabilisation
d’impôt différé. Pour la réponse a, il aurait fallu séparer l’impôt exigible
(le report en arrière) de 20 000 € de l’impôt différé (portant sur le report
en avant) de 10 000 € qui aurait été inscrit sur un compte différent.

Question 3
Réponse c. Je ne comptabilise rien car, selon la norme, un actif d’impôt
différé doit être comptabilisé pour toutes les différences temporelles
déductibles dans la mesure où il est probable qu’un bénéfice imposable,
sur lequel ces différences temporelles déductibles pourront être impu-
tées, sera disponible. La réponse a correspond à un report en arrière de
déficit qui, quoi qu’il arrive, sera compensé ou remboursé. La réponse
b considère que l’impôt différé sera récupérable car la conjoncture est
bonne et il sera possible de dégager un bénéfice imposable à l’avenir.

Question 4
Réponse b.

Question 5
Réponse  a. La norme IAS  12 §  24 dit qu’un actif d’impôt différé doit
être comptabilisé pour toutes les différences temporelles déductibles…,
à moins que l’actif d’impôt différé ne soit généré par la comptabilisation
d’un actif ou d’un passif dans une transaction ne soit pas un regroupe-
ment d’entreprise et au moment de la transaction n’affecte ni le bénéfice
comptable ni le bénéfice imposable. Dans le cas b, on a une base fiscale
nulle alors que la base comptable est égale à la provision constituée.
Une différence temporelle est donc dégagée et impôt différé doit être
constaté (dans la mesure où il est probable qu’un bénéfice imposable,

596
sur lequel cette différence temporelle déductible pourra être imputée,
sera disponible). Dans le cas c, la norme précise qu’une entreprise doit
comptabiliser un actif d’impôt différé pour toutes différences tempo-
relles déductibles générées par des participations dans des filiales, entre-
prises associées, coentreprises et investissements dans des succursales,
dans la mesure où il est probable que la différence temporelle s’inversera
dans un avenir prévisible et qu’il existera un bénéfice imposable sur
lequel pourra s’imputer la différence temporelle.

Question 6
Réponse a. Une entreprise doit comptabiliser un passif d’impôt différé
pour toutes différences temporelles imposables liées à des participations
dans des filiales, entreprises associées, coentreprises et investissements
dans des succursales, sauf si et dans la mesure où les deux conditions
suivantes sont satisfaites :
–– la mère, l’investisseur ou le coentrepreneur est en mesure de contrôler
la date à laquelle la différence temporelle s’inversera ;
–– il est probable que la différence temporelle ne s’inversera pas dans un
avenir prévisible.
Par contre, elle ne doit pas comptabiliser d’impôt différé sur les good-
wills positifs dégagés lors de regroupements d’entreprise ni sur les diffé-
rences de change constatées lors de transactions. Ces dernières d’ailleurs
font (par exemple, dans la législation française) l’objet d’une imposition
ou d’une déduction immédiate et la norme IAS  21 (voir chapitre  17,
§ 1.3) prévoit leur enregistrement immédiat de résultat (et pas au bilan).
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Question 7
Réponse c. Il n’y a pas de divergence entre la valeur fiscale de la dette (qui
a été déduite du résultat fiscal) et sa valeur comptable. Les différences
entre les justes valeurs et les valeurs d’acquisition pour les éléments
d’actif font l’objet d’un impôt différé, sauf si la législation nationale a
prévu une imposition immédiate (ce qui est souvent le cas, en France
notamment). Dans le cadre d’un regroupement, les écarts d’évaluation
sur immobilisations incorporelles font l’objet d’un impôt différé (en
France, seuls les écarts d’évaluation sur immobilisations incorporelles
amortissables font l’objet d’un impôt différé, il n’y a pas d’impôt différé
sur les écarts d’évaluation sur immobilisations incorporelles non amor-
tissables).

597
Corrigés des tests de connaissances


Il est à noter que, selon IAS 38, toutes les immobilisations incorporelles


à durée d’utilité finie doivent être amorties – voir chapitre 9, § 8.1).

Question 8
Réponse b. La norme IAS 12 précise que l’impôt exigible et différé doit
être comptabilisé en produit ou en charge et être compris dans le résul-
tat net de l’exercice sauf dans la mesure où l’impôt est généré :
–– par une transaction ou un événement qui est comptabilisé directe-
ment en capitaux propres, dans le même exercice ou un exercice dif-
férent ;
–– par un regroupement d’entreprise qui est une acquisition.
Pour ce qui concerne la différence entre l’amortissement fiscal et amor-
tissement comptable (appelé amortissement dérogatoire par le PCG), ce
dernier n’est pas connu par la norme IAS 12 et ne doit pas être comp-
tabilisé. Prenons le cas d’une immobilisation corporelle amortissable
acquise 120 000 €, amortie fiscalement de 42 000 € alors que la dépré-
ciation comptable est de 24 000 €.
Dans le cadre des normes IFRS, on aurait comptabilisé l’amortissement
pour dépréciation de 24 000 €. L’amortissement dérogatoire, soit 42 000
– 24 000 = 18 000 €, ne serait pas comptabilisé. Par contre, il aurait fallu
tenir compte d’une incidence sur l’impôt de 18  000 – 33 1/3 %, soit
6 000 €, et on aurait passé l’écriture d’impôt différé suivante :
31.12.N
698 Charge d’impôt différé 6 000
1687 État, Impôt différé 6 000
Impôt différé

Question 9
Réponse a. On constate que les réintégrations conduisant à des déduc-
tions postérieures sont déduites l’année suivante. Par contre, les déduc-
tions conduisant à des réintégrations postérieures sont réintégrées deux
années après. On a donc :
1. Impôt exigible : 68 000 × 32 % = 21 760 ;
2. Impôt différé actif : 6 000 × 32 % = 1 920 ;
3. Impôt différé passif : (4 000 + 4 000) × 32 % = 2 560. On remarque que
les impôts differés représentent les deux derniers exercices (voir situa-
tion au 1er janvier N–3).

598
Question 10
Réponse  b. La norme IAS 12 ne prévoit pas de faire figurer le taux de
l’impôt dans les notes annexes, par contre doit figurer une explication
des changements dans le(s) taux d’impôt applicable(s) par rapport à
l’exercice précédent.

Chapitre 17
Question 1
Réponse b. La monnaie de l’environnement primaire économique dans
laquelle l’entité opère. Il est à noter que la monnaie du pays où se situe
l’action n’est pas obligatoirement une monnaie fonctionnelle et la
réponse a correspond à la définition de la monnaie de présentation.

Question 2
Réponse a. Le stock (élément non monétaire évalué au coût historique)
est évalué en utilisant le cours de change à la date de transaction  :
10 000/1,26 = 7 937.

Question 3
Réponse b. On passera l’écriture suivante :
31.12.N
666 Pertes de change 63
401 Fournisseurs 63
10 000/1,25 – 7 937
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Question 4
Réponse a. On passera l’écriture suivante :
31.12.N
401 Fournisseurs 7 937 + 63 8 000
666 Pertes de change 65
512 Banque 8 065
10 000/1,24 = 8 065

599
Corrigés des tests de connaissances


Question 5
Réponse a. On a les écritures (avec les calculs) suivantes :
1.12.N
2154 Matériel industriel 8 000
404 Fournisseurs d’immobilisations 8 000
10 000/1,25

31.12.N
404 Fournisseurs d’immobilisations 63
766 Gains de change 63
10 000/1,25 – 10 000/1,26 = 8 000 – 7 937

1.2.N + 1
404 Fournisseurs d’immobilisations 7 937
666 Pertes de change 193
512 Banque 8 130
10 000/1,23

La réponse b serait valable si la dette correspondait à un investissement


net dans une entité étrangère, la réponse c serait valable si la France
était un pays dans lequel on aurait constaté une forte dévaluation.

Question 6
Réponse  b. Les écarts de change relatifs à un élément monétaire qui
fait partie d’un investissement net dans une entité étrangère doivent
être inscrits dans les capitaux propres jusqu’à la sortie (c’est-à-dire le
remboursement de cet investissement). Les écarts de change relatifs à
un passif, comptabilisé en tant que couverture de l’investissement net
doivent, eux aussi, être inscrits en capitaux propres jusqu’à la sortie de
l’investissement net. Il est à noter que l’emprunt de 120 000 couvre l’in-
vestissement pour 100 000, ce qui explique la constatation de la perte de
change sur 20 000, soit 20 000/1,24 – 20 000/1,25 = 129.
1.4.N
267 Créances rattachées à des participations 80 000
512 Banque 80 000
100 000/1,25

512 Banque 96 000


164 Emprunts auprès des établissements de 96 000
crédit
120 000/1,25

600
31.12.N
267 Créances rattachées à des participations 645
107 Différence de conversion – Passif 645
100 000/1,24 – 100 000/1,25 = 80 645 – 80 000

107 Différence de conversion – Actif 645


666 Pertes de change 129
164 Emprunts auprès des établissements de 774
crédit
120 000/1,24 – 120 000/1,25 = 96 774 – 96 000

Question 7
Réponse c. Il est possible à une entité d’utiliser une monnaie autre que
sa monnaie fonctionnelle pour établir ses états financiers. Il lui faut
alors convertir chaque opération dans la monnaie de présentation
comme dans le cadre de la comptabilisation des transactions en mon-
naies étrangères.

Question 8
Réponse c. Il faut utiliser la méthode dite du taux de clôture.
31.12.N
21 Immobilisations corporelles 10 000/1,25 8 000
3 Stocks 8 000/1,25 6 400
4-5 Créances et liquidités 12 000/1,25 9 600
101 Capital 10 000/1,29 7 752
107 Écart de conversion 298
120 Résultat 4 000/1,27 3 150
4 Dettes 16 000/1,25 12 800
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Reprise bilan

6 Charges 24 000/1,27 18 897


681 Amortissements 2 000/1,27 1 575
120 Résultat 4 000/1,27 3 150
79 Ventes 30 000/1,27 23 622
Reprise compte de résultat
»

601
Corrigés des tests de connaissances


» 101 Capital 7 752


107 Écart de conversion 298
120 Résultat 3 150
261 Titres de participation 6 202
107 Écart de conversion groupe 298 × 80 % 238
120 Résultat groupe 3 150 × 80 % 2 520
108 Intérêts minoritaires 8 050 × 20 % 1 610
128 Résultats minoritaires 3 150 × 20 % 630
Élimination des titres

Dans la méthode du taux de clôture, la reprise de compte de résultat


se fait au cours de change des dates de transaction, soit le taux moyen.

Question 9
Réponse a. En retraitant les comptes de la filiale dans la monnaie d’ori-
gine selon la méthode du coût historique ou du coût actuel, ou une
combinaison des deux, puis en retraitant les comptes selon le taux de
clôture de la monnaie d’origine.

Question 10
Réponse b. La norme précise en effet que les états financiers d’une entité
présentée dans la monnaie fonctionnelle d’une économie hyper-infla-
tionniste (qu’ils soient établis selon la convention du coût historique
ou du coût actuel) doivent être exprimés dans l’unité de mesure ayant
cours à la date de clôture. Cette exigence ne se limite pas au seul bilan.

Chapitre 18
Question 1
Réponse  b. Lorsqu’une norme est nouvellement appliquée pour des
événements nouveaux. Ne correspond pas, en effet, à un changement
de méthode comptable l’adoption d’une nouvelle méthode comptable
pour des événements ou transactions qui ne s’étaient pas produits pré-
cédemment ou qui étaient jusqu’alors non significatifs.

Question 2
Réponse a. Ce changement est traité par la norme IAS 16 qui a prévu
une procédure particulière en cas de réévaluation.

602
Question 3
Réponse c. Les charges des années précédentes ayant pu être détermi-
nées, la méthode utilisée est rétrospective (on fait en sorte qu’elle a tou-
jours été utilisée).

Question 4
Réponse a. En décomposant et analysant séparément la provision pour
impôt on a les écritures suivantes :
1.1.N
4181 Clients, factures à établir 50 400
(15 000 + 3 000 + 20 000 + 4 000) = 42 000
× 1,20
335 Stock de travaux en cours 15  000 35 000
+ 20 000
110 Report à nouveau 3 000 + 4 000 7 000
44587 État, TVA sur factures à établir 42  000 8 400
× 20 %
Contrats à long terme fin N–1

110 Report à nouveau 2 333


155 Provisions pour impôts
7 000 × 33 1/3 % 2 333

L’année N–1 avait été constaté un stock d’encours de 35 000 € qu’il faut
annuler. Le résultat est porté en capitaux propres

Question 5
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Réponse b. La norme IAS 8 prévoit les informations à fournir suivantes :


–– la nature et les raisons du changement ;
–– le montant de l’ajustement pour l’exercice et pour chaque exercice
présenté ;
–– le montant de l’ajustement afférent aux exercices antérieurs à ceux
qui sont inclus dans l’information comparative ;
–– le fait que l’information comparative a été retraitée ou que son retrai-
tement est impossible.

Question 6
Réponse a. La réponse b correspond à un changement de méthode, la
réponse c à une correction d’erreur.

603
Corrigés des tests de connaissances


Question 7
Réponse  a. Il est à noter que si une erreur sur exercice antérieur est
découverte elle doit être corrigée (réponse c).

Question 8
Réponse  b. On passera au 31  décembre N, l’écriture de production
immobilisée (soit 80 000 €), les amortissements des exercices N–3, N–2
et N–1 (soit 4  000 + 8  000 + 8  000 =  20  000  €) et l’amortissement de
l’exercice N soit 8 000 €.
31.12.N
213 Constructions 80 000
44562 État, TVA déductible sur immobilisations 15 680
110 Report à nouveau 80 000
44571 État, TVA collectée 15 680
Atelier de stockage produit en N–3

110 Report à nouveau 20 000


2813 Amortissements des constructions 20 000
Amortissements non pratiqués en N–3, N–2, N–1

6811 Dotations aux amortissements des immobili- 8 000


sations
2813 Amortissements des constructions 8 000
Amortissements N

Question 9
Réponse c. La norme IAS 8 prévoit de fournir les éléments suivants :
–– le montant de l’ajustement afférent pour l’exercice et pour chaque
exercice présenté (N, N–1) ;
–– le montant de l’ajustement afférent aux exercices antérieurs à ceux
qui sont inclus dans l’information comparative (soit N–2 et N–3).

Question 10
Réponse b. Lorsqu’une entreprise publiera des états financiers IFRS pour
la première fois, ces derniers devront comprendre une année au moins
d’informations comparatives.

604
Chapitre 19
Question 1
Réponse c. Ni le secteur d’activité, ni le secteur géographique, mais peut
être une combinaison des deux. En effet, la notion de secteur opéra-
tionnel est définie par IFRS 8 comme suit : « un secteur opérationnel est
une composante d’une entreprise qui s’engage dans des activités sus-
ceptibles de lui faire percevoir des produits et supporter des charges (y
compris les produits et les charges liés aux transactions avec d’autres
composantes de la même entité), dont les résultats opérationnels sont
régulièrement examinés par le principal décideur opérationnel de l’en-
tité afin de prendre des décisions quant aux ressources à affecter au sec-
teur et d’évaluer ses performances nettes pour laquelle des informations
financières distinctes sont disponibles ».
Il s’agit donc de voir comment le management du groupe est effectué
et comment s’effectue le reporting des données de gestion. Peut-être
le regroupement par zones géographiques est-il adéquat, peut-être le
regroupement par activités est-il aussi adéquat. Si, pour le management,
le regroupement par activités est plus adéquat (il semble possible dans
cette société), c’est cette forme de secteurs opérationnels qui sera rete-
nue. Il est à noter que la norme IFRS 8 impose toutefois de fournir une
information par zone géographique (produits des clients externes, actifs
non courants).

Question 2
Réponse  b. Un secteur doit être présenté si ses produits provenant de
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ventes à des clients externes et de transactions avec d’autres secteurs


représentent 10 % au moins du total des produits de tous les secteurs.
Si les produits totaux attribuables à présenter ne représentent moins de
75 % des produits totaux, il faut identifier de nouveaux secteurs à pré-
senter, même s’ils ne respectent pas 10 %. Dans la solution b, chaque
secteur présenté représente au moins 10 % du total et l’ensemble repré-
sente 80 % du total. Dans la solution c, un secteur à 12 % n’est pas
représenté et l’ensemble est de 68 % donc inférieur à 75 %. La solution
a est théoriquement acceptable, mais va au-delà de la norme.

605
Corrigés des tests de connaissances


Question 3
Réponse b. La totalité des charges sectorielles ; les seules charges secto-
rielles obligatoires sont : les charges financières, les amortissements, la
charge d’impôt sur le résultat et seulement les éléments essentiels des
autres charges. La présentation des produits sectoriels et des résultats
sectoriels est par contre obligatoire.

Question 4
Réponse b. Le résultat par zone. Par contre, doivent être publiés :
–– les produits provenant de clients externes affectés, d’une part, au
pays de résidence de l’entité et, d’autre part, aux pays étrangers, dont
découlent les produits de l’entité ;
–– les actifs non courants autres que les instruments financiers, les actifs
d’impôts différés, les actifs relatifs aux avantages postérieurs à l’em-
ploi et les droits résultant de contrats d’assurance situés dans le pays
de résidence de l’entité d’une part et dans les pays étrangers, d’autre
part.

Question 5
Réponse c. Le résultat net N après déduction des dividendes préféren-
tiels est de : 35 175 000 – 450 000 × 50 × 7,5 % – 150 000 × 50 × 7,5 %
× 4/12 – (450 000 + 150 000) × 5 = 30 300 000 €.
Le nombre des actions ordinaires en circulation s’analyse comme suit :
–– au 1er janvier N : 3 000 000 – 450 000 – 10 000 + 600 000
(attribution) = 3 140 000
–– au 1  juillet N : 3 140 000 + 10 000
er

(mise en circulation actions rachetées) = 3 150 000


–– au 1  septembre N : 3 150 000 + 1 000 000 – 150 000 =
er
4 000 000
–– nombre moyen pondéré :
3 140 000 × 6/12 + 3 150 000 × 2/12 + 4 000 000 × 4/12 = 3 428 333
Le résultat de base par action est donc de : 30 300 000/3 428 333 = 8,84 €.

Question 6
Réponse  b. Le bénéfice N attribuable aux actionnaires ordinaires est
égal au résultat net après déduction des dividendes préférentiels, soit
30  300  000, et ajusté des intérêts comptabilisés au cours de l’exercice
pour les actions potentielles dilutives, soit 500 000 × 100 × 6 % × 4/12 ×

606
65 % = 650 000 (obligations convertibles), et de tout changement dans
les produits et les charges qui résultent de la conversion des actions
ordinaires potentielles (par les bons de souscription), soit 500  000 ×
100 × (6 % – 5 %) × 4/12 × 65 % = 108 333, ce qui donne un total de
31 058 333 €.
Le nombre des actions ordinaires en circulation s’analyse comme suit :
–– au 1er janvier N : 2 550 000 + 600 000 (attribution) = 3 150 000
–– au 1  septembre N : 3 150 000 + 850 000 + 500 000 × 2/5 obligations
er

convertibles) + 500 000 × 1/10


(bons de souscription d’actions) = 4 250 000
–– nombre moyen pondéré : 3 150 000 × 8/12 + 4 250 000 × 4/12 =3 516 667
Le résultat dilué par action est donc de : 31 058 333/3 516 667 = 8,83 €.

Question 7
Réponse a. Le résultat net N–1 après déduction des dividendes préféren-
tiels est de 27 247 500 – 450 000 × 50 × 7,5 % – 450 000 × 6 = 22 860 000 €.
Le nombre des actions ordinaires en circulation s’analyse comme suit :
–– au 1er janvier N–1 :
2 550 000 + 600 000 (attribution rétrospective) = 3 150 000
–– au 1  avril N–1 : 3 150 000 – 10 000 (actions rachetées) = 3 140 000
er

–– nombre moyen pondéré : 3 150 000 × 3/12 + 3 140 000 × 9/12 = 3 142 500


Le résultat de base par action N–1 (réajusté) est donc de
22 860 000/3 142 500 = 7,27 €.

Question 8
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Réponse c. Le bénéfice N–1 attribuable aux actionnaires ordinaires est


égal au résultat net après déduction des dividendes préférentiels, soit
22  860  000  €. Aucun ajustement n’est nécessaire car il n’y a aucune
émission d’actions potentielles dilutives avant le 1er septembre N.
Le nombre des actions ordinaires en circulation s’analyse comme suit :
–– au 1er janvier N–1 : 2 550 000 + 600 000 (attribution) = 3 150 000.
–– ce chiffre n’est pas modifié en cours d’exercice, le rachat d’actions
étant sans effet.
Le résultat dilué par action N–1 (réajusté) est donc de 22 860 000/3 150 000
= 7,26 €.

607
Corrigés des tests de connaissances


Question 9
Réponse  c. Elle doit présenter un jeu complet d’états financiers sem-
blable à celui présenté en fin d’exercice. La présentation d’un bilan
résumé et d’un compte de résultat résumé est insuffisante, il est néces-
saire de présenter également un état résumé de variation des capitaux
propres, un tableau résumé des flux de trésorerie et une sélection de
notes explicatives.

Question 10
Réponse b. Les passifs sectoriels. Par contre, sont obligatoires : le total
des actifs sectoriels en cas de changement important depuis le dernier
état financier annuel, le résultat dilué par action et le montant des élé-
ments liés aux activités autres qu’opérationnelles (activités d’investisse-
ment et de financement) affectant les flux de trésorerie.

Chapitre 20
Question 1
Réponse a. C’est la norme IAS 1 qui est applicable. Les règles de présen-
tation des états financiers d’une banque, depuis l’abandon de la norme
IAS 30 et la mise en œuvre de la norme IFRS 7, ne sont plus différentes
des règles de présentation des états financiers d’une autre entité (appli-
cation pour les exercices ouverts à compter du 1er  janvier 2007, une
application anticipée pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier
2006 étant autorisée).

Question 2
Réponse a. La réponse c n’est pas applicable car toute banque a une
responsabilité publique au sens d’IFRS PME. Pour la réponse b il aurait
fallu que l’avenir soit proche. Pour la norme IFRS pour PME § 1.3 : « une
entité a une responsabilité publique si :
–– ses instruments de dettes ou de capitaux propres sont cotés sur un
marché public ou elle est sur le point d’émettre de tels instruments
pour leur cotation sur un marché public (une bourse de valeurs natio-
nale ou étrangère ou un marché hors cote, y compris les marchés
locaux et régionaux) ;

608
–– elle détient des actifs à titre fiduciaire pour un large groupe de tiers
extérieurs comme l’une de ses activités principales. La plupart des
banques, des coopératives, des compagnies d’assurance, des courtiers
en valeurs mobilières ou des sociétés de bourse, des fonds communs
de placement et des banques d’investissement sont des exemples
d’entités détenant des actifs à titre fiduciaire pour un nombre impor-
tant de tiers.

Question 3
Réponse c. Un contrat d’assurance est un contrat par lequel une par-
tie (l’assureur) accepte un risque d’assurance significatif en s’engageant
vis-à-vis d’une autre partie (le titulaire de la police) en convenant d’in-
demniser le titulaire de la police si un événement futur incertain spé-
cifié (l’événement assuré) affecte de façon défavorable le titulaire de la
police. L’événement doit être aléatoire (contrairement à a). Ce n’est pas
le souscripteur qui indemnise l’assureur (réponse b).

Question 4
Réponse b. Il doit comptabiliser l’insuffisance en résultat net. Le test
de suffisance de passif qu’il doit faire doit prendre en considération les
estimations actuelles de tous les flux de trésorerie contractuels et des
flux de trésorerie liés, tels que les coûts de traitement des demandes
d’indemnisation, ainsi que les flux de trésorerie résultant d’options et
de garanties incorporées.

Question 5
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

Réponse b. C’est une information propre aux régimes à cotisations défi-


nies. La réponse a correspond à une obligation propre aux régimes à
prestations définies, la réponse c est commune aux deux régimes (dis-
tinguer variation d’actifs nets d’actifs nets totaux).

Question 6
Réponse c. Ils peuvent être à la fois des stocks et des immobilisations.
Des animaux peuvent être élevés pour la boucherie (ce sont alors des
stocks) ; s’ils sont élevés pour une production (vaches laitières), ce sont
des immobilisations.

609
Corrigés des tests de connaissances


Question 7
Réponse a. Dans une entreprise agricole, les biens vivants doivent être
évalués à leur juste valeur. Si un marché actif existe pour des biens
vivants, le prix indiqué par le marché sert de base appropriée pour déter-
miner la juste valeur de ces biens. Si un marché actif n’existe pas, l’en-
treprise peut déterminer son évaluation à partir des prix et de valeurs
disponibles (tel que le prix de transaction le plus récent du marché). S’il
n’existe aucun marché, l’entreprise doit déterminer la valeur actuelle
des marges brutes de financement des actifs escomptés à un taux de
marché prédéterminé avant impôt pour calculer la juste valeur.

Question 8
Réponse c. L’évaluation initiale des actifs relatifs à l’exploration et à
l’exploitation des ressources minérales doit être effectuée au coût (et
non à juste valeur  : réponse a.) Ce coût ne doit pas comprendre les
dépenses de développement engagées après la mise en service (élément
compris dans la réponse b. La liste est donnée par la norme IFRS 6. Ils
ne doivent pas comprendre non plus de dépenses d’administration et
autres coûts généraux postérieurs.

Question 9
Réponse b. La réponse a. correspond à un contrat de franchise, la
réponse c à un contrat de courtage.

Question 10
Réponse c. Il n’y a pas encore actuellement de norme IPSAS relative aux
regroupements d’entreprises (mais un exposé sondage a été publié en
janvier 2016 et il faut s’attendre bientôt à une nouvelle IPSAS). Dans les
normes IPSAS, lorsque ces opérations sont évoquées, notamment pour
tout ce qui concerne le goodwill, il est fait référence à IFRS 3.

610
Lexique

Remarque : Ces définitions proviennent de chacune des normes et interpréta-


tions IFRS applicables, du cadre conceptuel ou de la norme IFRS pour les PME.
Accord de concession de services
Accord dans lequel un gouvernement ou un autre organe du sec-
teur public (le concédant) contracte avec un opérateur du secteur privé
pour développer (ou améliorer), exploiter et entretenir les actifs de l’in-
frastructure du concédant, tels que des routes, des ponts, des tunnels,
des aéroports, des réseaux de distribution d’énergie, des prisons ou des
hôpitaux.
Accord de paiement fondé sur des actions
Accord entre l’entité (ou une autre entité du groupe, ou tout action-
naire de toute entité du groupe) et une autre partie (y compris un
membre du personnel), qui donne à l’autre partie le droit de recevoir
moyennant le respect de toute condition d’acquisition spécifiée :
–– soit de la trésorerie ou d’autres actifs de l’entité à hauteur de montants
basés sur le prix (ou la valeur) d’instruments de capitaux propres (y
compris d’actions ou d’options sur actions) de l’entité ou d’une autre
entité du groupe ;
–– soit ou des instruments de capitaux propres (y compris des actions
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ou des options sur actions) de l’entité ou d’une autre entité du


groupe.
Actif
•  Ressource contrôlée par l’entité à la suite d’événements passés et dont
on s’attend à ce que des avantages économiques futurs aillent à l’en-
tité (cadre conceptuel 1989-2010).
•  Ressource économique actuelle contrôlée par l’entité à la suite d’évé-
nements passés. Une ressource économique est un droit susceptible de
produire des avantages économiques. (cadre conceptuel révisé 2017).
Actif biologique
Animal ou plante vivants.

611
Lexique

Actif éventuel
Actif potentiel résultant d’événements passés et dont l’existence ne sera
confirmée que par la survenance (ou non) d’un ou plusieurs événements
futurs incertains qui ne sont pas totalement sous le contrôle de l’entité.
Actif financier
Tout actif qui est :
–– de la trésorerie ;
–– un instrument de capitaux propres d’une autre entité ;
–– un droit contractuel de recevoir d’une autre entité de la trésorerie ou un
autre actif financier ou d’échanger des actifs ou des passifs financiers avec
une autre entité à des conditions potentiellement favorables à l’entité ;
–– un contrat qui sera ou pourra être réglé en instruments de capitaux
propres de l’entité elle-même qui est un instrument non dérivé pour
lequel l’entité est ou pourrait être tenue de recevoir un nombre variable
d’instruments de capitaux propres de l’entité elle-même ou un instru-
ment dérivé qui sera ou pourra être réglé autrement que par l’échange
d’un montant fixe de trésorerie ou d’un autre actif financier contre un
nombre fixe d’instruments de capitaux propres de l’entité elle-même.
Actifs financiers disponibles à la vente
Actifs financiers non dérivés qui sont désignés comme disponibles
à la vente ou ne sont pas classés comme des prêts et des créances, des
placements détenus jusqu’à leur échéance ou des actifs financiers à la
juste valeur par le biais de l’état de résultat global.
Actifs d’impôt différé
Montants d’impôt sur le résultat recouvrables au cours de périodes
futures au titre :
–– de différences temporelles déductibles ;
–– du report en avant de pertes fiscales non utilisées ;
–– du report en avant de crédits d’impôt non utilisés.
Actifs du régime (d’un régime d’avantages du personnel)
Actifs détenus par un fonds d’avantages du personnel à long terme et
polices d’assurance éligibles.
Actif identifiable
Un actif est identifiable quand il :
–– est séparable, c’est-à-dire qu’il peut être séparé ou dissocié de l’entité
et être vendu, transféré, concédé par licence, loué ou échangé, soit de

612
façon individuelle, soit dans le cadre d’un contrat, avec un actif ou
un passif liés ;
–– résulte de droits contractuels ou d’autres droits légaux, que ces droits
soient ou non cessibles ou séparables de l’entité ou d’autres droits et
obligations.
Actifs monétaires
Montant en numéraire détenu et actifs à recevoir en numéraire pour
des montants fixes ou déterminables.
Actif ou passif financier à la juste valeur par le biais de l’état de
résultat global
Actif financier ou un passif financier classifié comme détenu à des fins
de transaction ou désigné lors de sa comptabilisation initiale, par l’entité
comme étant à la juste valeur par le biais de l’état du résultat global.
Actif ou passif financier détenu à des fins de transaction
Actif financier ou passif financier qui :
–– est acquis ou encouru principalement en vue d’être vendu ou racheté
à court terme ;
–– fait partie d’un portefeuille d’instruments financiers identifiés qui
sont gérés ensemble et qui présente des indications d’un profil récent
de prise de bénéfices à court terme ; ou
–– est un dérivé (à l’exception d’un dérivé qui est un instrument de
garantie financière ou un instrument de couverture désigné et effi-
cace).
Actif qualifié
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Actif qui exige une longue période de préparation avant de pouvoir


être utilisé ou vendu.
Actif sous-jacent
Actif qui fait l’objet d’un contrat de location, pour lequel le droit
d’utiliser cet actif a été fourni par un bailleur à un locataire.
Actifs de support
Actifs, autres que le goodwill, qui contribuent aux flux de trésorerie
futurs tant de l’unité génératrice de trésorerie examinée que d’autres
unités génératrices de trésorerie.
Action ordinaire
Instrument de capitaux propres qui est subordonné à toutes les
autres catégories d’instruments de capitaux propres.

613
Lexique

Action ordinaire potentielle


Instrument financier ou un autre contrat qui peut donner droit au
porteur à des actions ordinaires.
Actions propres
Instruments de capitaux propres d’une entité, détenus par l’entité ou
par d’autres membres du groupe consolidé.
Activité abandonnée
Composante d’une entité dont l’entité s’est séparée ou bien qui est
classée comme détenue en vue de la vente, et :
–– qui représente une ligne d’activité ou une région géographique prin-
cipale et distincte,
–– fait partie d’un plan unique et coordonné pour se séparer d’une ligne
d’activité ou d’une région géographique principale et distincte ou
–– est une filiale acquise exclusivement en vue de la revente.
Activité agricole
Gestion par une entité de la transformation biologique d’actifs bio-
logiques en vue de la vente, en produits agricoles ou en d’autres actifs
biologiques.
Activité à l’étranger
Entité qui est une filiale, une entreprise associée, un partenariat ou
une succursale de l’entité présentant les états financiers, et dont les opé-
rations sont fondées ou conduites dans un pays ou dans une monnaie
autres que ceux de l’entité présentant les états financiers.
Activité conjointe
•  Partenariat dans lequel les parties qui exercent un contrôle conjoint
sur l’opération ont des droits sur les actifs, et des obligations au titre
des passifs, relatifs à celle-ci.
Activités d’investissement
Acquisition et sortie d’actifs à long terme et autres placements qui ne
sont pas inclus dans les équivalents de trésorerie.
Activités de financement
Activités qui résultent des changements dans l’importance et la com-
position des capitaux propres et des emprunts de l’entité.
Activités opérationnelles
Principales activités génératrices de produits de l’entité et activités
autres que les activités d’investissement ou de financement.

614
Aide publique
Mesure prise par l’État destinée à fournir un avantage économique
spécifique à une entité ou à une catégorie d’entités répondant à certains
critères.
Amortissement
Répartition systématique du montant amortissable d’un actif sur sa
durée d’utilité.
Application prospective (d’un changement de méthode comptable)
Application de la nouvelle méthode comptable aux transactions, aux
autres événements et aux situations intervenant après la date du chan-
gement de méthode et comptabilisation de l’effet du changement aux
périodes courantes et futures affectées par le changement.
Application rétrospective (d’un changement de méthode comptable)
Application d’une nouvelle méthode comptable à des transactions, à
d’autres événements et conditions, comme si cette méthode avait tou-
jours été appliquée.
Autres avantages à long terme
Avantages du personnel autres que les avantages à court terme, les
avantages postérieurs à l’emploi et les indemnités de cessation d’emploi.
Autres éléments du résultat global (other comprehensive income)
Éléments de produits et de charges (y compris des ajustements de
reclassement) qui ne sont pas comptabilisés dans le résultat net comme
l’imposent ou l’autorisent certaines IFRS.
Avantages à court terme
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Avantages du personnel (autres que les indemnités de cessation


d’emploi) dont le règlement intégral est attendu dans les douze mois
qui suivent la clôture de l’exercice au cours duquel les membres du per-
sonnel ont rendu les services correspondants.
Avantages du personnel
Contreparties de toute forme accordées par une entité pour les ser-
vices rendus par les membres de son personnel ou pour la cessation de
leur emploi.
Avantages postérieurs à l’emploi
Avantages du personnel (autres que les indemnités de cessation
d’emploi et les avantages à court terme) qui sont payables après la fin
de l’emploi.

615
Lexique

Base fiscale
Montant attribué à un actif ou à un passif à des fins fiscales.
Bénéfice
Montant résiduel qui reste après que les charges ont été déduites des
produits.
Bénéfice comptable
Résultat d’une période avant déduction de la charge d’impôt.
Bénéfice imposable (perte fiscale)
Résultat d’une période, déterminé selon les règles établies par les
administrations fiscales et sur la base desquelles l’impôt sur le résultat
est payable (recouvrable).
Bilan (ou état de la situation financière)
État financier qui présente la relation entre les actifs, les passifs et les
capitaux propres d’une entité à un moment donné.
Capitaux propres
Intérêt résiduel dans les actifs de l’entité après déduction de tous ses
passifs.
Changement d’estimation comptable
Ajustement de la valeur comptable d’un actif ou d’un passif, ou du
montant de la consommation périodique d’un actif, résultant de l’éva-
luation de la situation actuelle des éléments d’actif et de passif et des
avantages et obligations futurs attendus qui y sont associés. Les chan-
gements d’estimations comptables résultent d’informations nouvelles
ou de nouveaux développements et, en conséquence, ne sont pas des
corrections d’erreurs.
Charge (produit) d’impôt différé
Montant de charges (produits) d’impôt inclus dans la détermination
du résultat de la période en ce qui concerne des variations d’actifs d’im-
pôt différé et de passifs d’impôt différé pendant la période.
Charge d’impôt (produits fiscaux)
Montant total de l’impôt exigible et de l’impôt différé inclus dans la
détermination du résultat net de la période.
Charges
•  Diminutions d’avantages économiques au cours de la période de
reporting sous forme de sorties ou de diminutions d’actifs, ou de la
survenance de passifs qui ont pour résultat des diminutions des capi-

616
taux propres autrement que par des distributions aux participants aux
capitaux propres (cadre conceptuel 1989-2010).
•  Diminutions d’actifs ou les augmentations de passifs qui se traduisent
par une diminution des capitaux propres, autres que celles relatives aux
distributions aux détenteurs d’actions (cadre conceptuel révisé 2017).
Client
Partie ayant conclu un contrat avec une entité en vue d’obtenir des
biens ou des services qui sont une sortie des activités ordinaires de l’en-
tité, en échange d’une contre-partie.
Coentreprise
Partenariat dans lequel les parties qui exercent un contrôle conjoint
sur l’opération ont des droits sur l’actif net de celle-ci.
Coentrepreneur
Partie à une coentreprise qui exerce un contrôle conjoint sur celle-ci.
Composante d’une entité
Activités et flux de trésorerie qui peuvent être clairement distin-
gués, sur le plan opérationnel et pour la communication d’informations
financières, du reste de l’entité.
Comptabilisation
Processus consistant à incorporer dans l’état de situation finan-
cière ou dans l’état du résultat net et des autres éléments du ­résultat
global un article qui répond à la définition d’un élément et qui satis-
fait aux critères suivants :
–– il est probable que tout avantage économique futur qui lui est lié ira à
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l’entité ou en proviendra ;
–– l’article a un coût ou une valeur qui peut être évalué(e) de façon
fiable.
Compte de résultat
État financier qui présente l’information sur la performance d’une
entité au cours d’une période, c’est-à-dire la relation entre ses produits
et ses charges.
Continuité d’exploitation
Hypothèse selon laquelle il est supposé que l’entité n’a ni l’intention, ni
la nécessité de procéder à sa liquidation, ni de réduire de façon impor-
tante l’étendue de ses activités.

617
Lexique

Contrat
Accord entre deux parties ou plus, qui crée des droits et des obliga-
tions exécutoires.
Contrat d’assurance
Contrat selon lequel une partie (l’assureur) accepte un risque
d’assurance significatif d’une autre partie (le titulaire de la police) en
convenant d’indemniser le titulaire de la police si un événement futur
incertain spécifié (l’événement assuré) affecte de façon défavorable le
titulaire de la police.
Contrat de construction
Contrat spécifiquement négocié pour la construction d’un actif ou
d’un ensemble d’actifs qui sont étroitement liés ou interdépendants en
termes de conception, de technologie et de fonction, ou de finalité ou
d’utilisation.
Contrat de location
•  Accord par lequel le bailleur cède au preneur, pour une période déter-
minée, le droit d’utilisation d’un actif en échange d’un paiement ou
d’une série de paiements (IAS 17).
•  Contrat ou partie d’un contrat, qui confère le droit d’utiliser un actif
(l’actif sous-jacent) pour une période de temps en échange d’une
contrepartie (IFRS 16).
Contrat de location simple
•  Contrat de location autre qu’un contrat de location-financement (IAS
17).
•  Contrat de location qui ne transfère pas la quasi-totalité des risques et
des avantages inhérents à la propriété d’un actif sous-jacent (IFRS 16).
Contrat de location-financement
•  Contrat de location ayant pour effet de transférer au preneur la quasi-
totalité des risques et des avantages inhérents à la propriété d’un actif.
Le transfert de propriété peut intervenir ou non, in fine (IAS 17).
•  Contrat de location qui transfère la quasi-totalité des risques et avan-
tages inhérents à la propriété d’un actif sous-jacent (IFRS 16).
Contrôle
Capacité immédiate de diriger l’utilisation d’une ressource écono-
mique de manière à obtenir les avantages économiques qui en découlent
(cadre conceptuel révisé 2017).

618
Contrôle (d’une entité)
Un investisseur contrôle une entité faisant l’objet d’un investisse-
ment lorsqu’il est exposé ou qu’il a droit à des rendements variables
en raison de ses liens avec l’entité faisant l’objet d’un investissement et
qu’il a la capacité d’influer sur ces rendements du fait du pouvoir qu’il
détient sur celle-ci.
Contrôle conjoint
Partage contractuellement convenu du contrôle exercé sur une
opération, qui n’existe que dans le cas où les décisions concernant les
activités pertinentes requièrent le consentement unanime des parties
partageant le contrôle.
Cours de change
Cours auquel sont échangées deux monnaies entre elles.
Cours de clôture
Cours du jour à la fin de la période de reporting.
Coût
Montant de trésorerie ou d’équivalents de trésorerie payé et la juste
valeur de toute autre contrepartie donnée pour acquérir un actif au
moment de son acquisition ou de sa construction.
Coût amorti d’un actif ou d’un passif financier
Montant auquel est évalué l’actif ou le passif financier lors de sa
comptabilisation initiale, diminué des remboursements en principal,
majoré ou diminué de l’amortissement cumulé calculé par la méthode
du taux d’intérêt effectif, de toute différence entre ce montant initial et
le montant à l’échéance, et diminué de toute réduction (opérée directe-
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ment ou par le biais d’un compte de correction de valeur) pour dépré-


ciation ou irrécouvrabilité.
Coûts d’emprunt
Intérêts et autres coûts supportés par une entité dans le cadre d’un
emprunt de fonds.
Coût présumé
Montant utilisé comme substitut du coût ou du coût amorti à une
date donnée. L’amortissement ultérieur suppose que l’entité avait initia-
lement comptabilisé l’actif ou le passif à la date donnée et que son coût
était égal au coût présumé.

619
Lexique

Coût des services rendus au cours de la période


Accroissement de la valeur actualisée de l’obligation au titre de pres-
tations définies résultant des services rendus par les membres du person-
nel au cours de la période considérée.
Coût des services passés
Variation de la valeur actualisée de l’obligation au titre des presta-
tions définies pour les services rendus par les membres du personnel
au cours de périodes antérieures, qui résultent de la modification d’un
régime ou de la réduction d’un régime.
Coûts de sortie (ou coût de la vente)
Coûts marginaux directement attribuables à la sortie d’un actif ou
d’une unité génératrice de trésorerie, à l’exclusion des charges finan-
cières et de la charge d’impôt sur le résultat.
Date d’attribution
Date à laquelle l’entité et l’autre partie (y compris un membre du per-
sonnel) acceptent un accord dont le paiement est fondé sur des actions,
c’est-à-dire la date à laquelle l’entité et l’autre partie ont une compré-
hension commune des caractéristiques et conditions de l’accord.
Date de reporting
Fin de la dernière période couverte par les états financiers ou par un
rapport financier intermédiaire.
Décomptabilisation
Suppression, dans l’état de situation financière d’une entité, d’un
actif ou d’un passif comptabilisé antérieurement.
Dérivé
Instrument financier ou tout autre contrat qui présente les trois
caractéristiques suivantes :
–– sa valeur fluctue en fonction de l’évolution d’un taux d’intérêt, du
prix d’un instrument financier, du prix d’une marchandise, d’un
cours de change, d’un indice de prix ou de cours, d’une notation
de crédit ou d’un indice de crédit, ou d’une autre variable (parfois
appelée le « sous-jacent »), à condition que dans le cas d’une variable
non financière, la variable ne soit pas spécifique à une des parties du
contrat ;
–– il ne requiert aucun placement net initial ou un placement net initial
inférieur à celui qui serait nécessaire pour d’autres types de contrats

620
dont on pourrait attendre des réactions similaires aux évolutions des
conditions du marché ;
–– il est réglé à une date future.
Dérivé incorporé
Composante d’un instrument hybride (composé) qui inclut égale-
ment un contrat hôte non dérivé, ce qui a pour effet de faire varier
une partie des flux de trésorerie de l’instrument composé d’une manière
analogue à celle d’un dérivé autonome.
Développement
Application des résultats de la recherche ou d’autres connaissances à
un plan ou un modèle en vue de la production de matériaux, dispositifs,
produits, procédés, systèmes ou services nouveaux ou substantiellement
améliorés, avant le commencement de leur production commerciale ou
de leur utilisation.
Différences temporelles
Différences entre la valeur comptable d’un actif ou d’un passif et sa
base fiscale.
Les différences temporelles peuvent être soit imposables soit déductibles.
Différences temporelles déductibles
Différences temporelles qui généreront des montants déductibles
dans la détermination du bénéfice imposable (de la perte fiscale) de
périodes futures lorsque la valeur comptable de l’actif ou du passif sera
recouvrée ou réglée.
Différences temporelles imposables
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Différences temporelles qui généreront des montants imposables dans


la détermination du bénéfice imposable (perte fiscale) de périodes futures
lorsque la valeur comptable de l’actif ou du passif sera recouvrée ou réglée.
Dilution
Réduction du résultat par action ou une augmentation de la perte par
action résultant de l’hypothèse de conversion d’instruments convertibles,
d’exercice d’options ou de bons de souscription d’actions, ou d’émission
d’actions ordinaires si certaines conditions spécifiées sont remplies.
Durée d’utilité
Période pendant laquelle l’entité s’attend à utiliser un actif ou le
nombre d’unités de production ou d’unités similaires que l’entité s’at-
tend à obtenir de l’actif.

621
Lexique

Écarts actuariels
Variations de l’obligation au titre des prestations définies qui résultent
des ajustements liés à l’expérience (c’est-à-dire les effets des différences
entre les hypothèses actuarielles antérieures et ce qui s’est effectivement
produit) et de l’effet des changements d’hypothèses actuarielles.
Élément couvert
Actif, passif, engagement ferme, transaction prévue hautement pro-
bable ou investissement net dans une activité étrangère qui expose l’en-
tité à un risque de variation de juste valeur ou de variation de flux de
trésorerie futurs et qui est désigné comme étant couvert.
Éléments d’états financiers
Grandes catégories des effets financiers des transactions et d’autres
événements et conditions :
–– les éléments directement liés à l’évaluation de la situation financière
sont les actifs, les passifs et les capitaux propres ;
–– les éléments directement liés à l’évaluation de la performance sont les
produits et les charges.
Éléments monétaires
Unités monétaires détenues et les éléments d’actif et de passif devant
être reçus ou payés dans un nombre d’unités monétaires déterminé ou
déterminable.
Emprunts
Passifs financiers autres que des dettes commerciales à court terme
soumises à des conditions normales de crédit.
Engagement ferme
Accord irrévocable en vue de l’échange d’une quantité spécifiée
de ressources à un prix spécifié, à une ou plusieurs date(s) future(s)
spécifiée(s).
Entité d’investissement
Entité qui obtient des fonds d’un ou de plusieurs investisseurs en
vue de leur fournir des services de gestion d’investissements et s’engage
auprès de ses investisseurs à ce que l’objet de son activité soit d’investir
des fonds dans le seul but de réaliser des rendements sous forme de
plus-values en capital et/ou de revenus d’investissement et qui évalue et
apprécie la performance de la quasi-totalité de ses investissements sur la
base de la juste valeur.

622
Entité mère (ou société mère)
Entité qui en contrôle une ou plusieurs autres.
Entité publique
Entité qui est contrôlée, conjointement contrôlée ou influencée de
manière notable par un État.
Entreprise
Ensemble intégré d’activités et d’actifs susceptible d’être dirigé et
géré dans le but de fournir un rendement sous forme de dividendes, de
réduction de coûts ou d’autres avantages économiques directement aux
investisseurs ou autres propriétaires, membres ou participants.
Une entreprise se compose d’entrées et de processus, appliqués à ces
entrées, qui ont la capacité de contribuer à la création des sorties (révi-
sion en cours d’IFRS 3).
Entreprise acquise
L’entreprise ou les entreprises dont l’acquéreur obtient le contrôle à
l’occasion d’un regroupement d’entreprises.
Entreprise associée
Entité dans laquelle l’investisseur a une influence notable.
Équivalents de trésorerie
Placements à court terme, très liquides facilement convertibles en
un montant connu de trésorerie et soumis à un risque négligeable de
changement de valeur.
Erreurs
Omissions ou inexactitudes des états financiers de l’entité portant
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sur une ou plusieurs périodes antérieures et qui résultent de la non-utili-


sation ou de l’utilisation erronée d’informations fiables qui étaient dis-
ponibles lorsque la publication des états financiers de ces périodes a été
autorisée et dont on pouvait raisonnablement s’attendre à ce qu’elles
aient été obtenues et prises en considération pour la préparation et la
présentation de ces états financiers.
État de la situation financière (ou bilan)
État financier qui présente la relation entre les actifs, les passifs et les
capitaux propres d’une entité à un moment donné.
État (ou tableau) des flux de trésorerie
État financier qui fournit une information sur les variations de la tré-
sorerie et des équivalents de trésorerie d’une entité au titre d’une période,

623
Lexique

en montrant séparément les variations pendant la période résultant des


activités opérationnelles, d’investissement et de financement.
État des variations des capitaux propres
État financier qui présente le résultat d’une entité au titre d’une
période, les éléments de produits et de charges comptabilisés directe-
ment en capitaux propres pour la période, les effets des changements
de méthodes comptables ainsi que les corrections d’erreurs comptabi-
lisées au cours de la période, et les montants de transactions avec les
porteurs de capitaux propres agissant en cette qualité au cours de la
période.
État du résultat global
État financier qui présente à la fois l’information sur l’obtention du
profit (ou de la perte) par une entité au cours d’une période (relation
entre ses produits et ses charges) et les autres éléments de produits et de
charges comptabilisés directement en capitaux propres pour la période
(autres éléments du résultat global).
États financiers
Images structurées de la situation financière, de la performance
financière et des flux de trésorerie de l’entité.
États financiers à usage général
Forme particulière de rapport financier à usage général qui fournit,
au sujet des actifs, des passifs, des capitaux propres, des produits et des
charges de l’entité, des informations utiles à l’appréciation, par les prin-
cipaux utilisateurs de ces états financiers, des perspectives d’entrées
nettes futures de trésorerie de l’entité et de la gestion des ressources
confiées à sa direction (cadre conceptuel révisé 2017).
États financiers consolidés
États financiers d’un groupe présentant les actifs, passifs, capitaux
propres, produits, charges et flux de trésorerie de la société mère et ses
filiales, présentés comme ceux d’une entité économique unique.
États financiers individuels
États financiers que présente une société mère ou un investisseur
exerçant un contrôle conjoint ou une influence notable sur une entre-
prise détenue, dans lesquels les investissements sont comptabilisées au
coût ou conformément aux normes relatives aux instruments finan-
ciers.

624
États financiers intermédiaires
Ensemble comprenant un état résumé de situation financière, un
état résumé du résultat global, présenté sous la forme d’un état résumé
unique ou d’un compte de résultat résumé séparé et d’un état résumé du
résultat global, un état résumé des variations des capitaux propres, un
état résumé des flux de trésorerie et une sélection de notes explicatives.
Évaluation
Processus consistant à déterminer les montants monétaires auxquels
les éléments des états financiers doivent être comptabilisés et inscrits au
bilan et au compte de résultat.
Événements postérieurs à la date de clôture (à la fin de la période
de reporting)
Événements, favorables et défavorables, qui se produisent entre la
date de clôture (à la fin de la période de reporting) et la date d’approba-
tion des états financiers.
Filiale
Entité contrôlée par une autre entité (appelée l’entité mère).
Flux de trésorerie
Entrées et sorties de trésorerie et d’équivalents de trésorerie.
Goodwill
Actif représentant les avantages économiques futurs générés par des
actifs acquis lors d’un regroupement d’entreprises qui ne peuvent être
individuellement identifiés et comptabilisés séparément.
Groupe
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Ensemble composé d’une société mère et de ses filiales.


Groupe destiné à être cédé
Groupe d’actifs destinés à être cédés, par la vente ou d’une autre
manière, ensemble en tant que groupe dans une transaction unique,
ainsi que les passifs directement liés à ces actifs qui seront transférés lors
de la transaction.
Image fidèle
Information financière qui représente fidèlement les phénomènes
qu’elle est censée représenter. Une image fidèle communique la subs-
tance d’un phénomène économique plutôt que de s’en tenir à la forme
juridique. Une image parfaitement fidèle serait exhaustive, neutre et
exempte d’erreurs (cadre conceptuel révisé 2017).

625
Lexique

Immeubles de placement
Bien immobilier (terrain ou bâtiment, ou partie d’un bâtiment, ou
les deux) détenu (par le propriétaire ou par le preneur dans le cadre d’un
contrat de location) pour en retirer des loyers ou pour valoriser le capital
ou les deux, plutôt que pour l’utiliser dans la production ou la fourni-
ture de biens ou de services ou à des fins administratives ou le vendre
dans le cadre de l’activité ordinaire.
Immobilisation incorporelle
Actif non monétaire identifiable sans substance physique.
Immobilisations corporelles
Actifs corporels :
–– qui sont détenus pour être utilisés dans la production ou la fourniture
de biens ou de services, pour être loués à des tiers, ou à des fins admi-
nistratives ;
–– dont on s’attend à ce qu’ils soient utilisés sur plus d’une période.
Impôt exigible
Montant des impôts sur le résultat payables (recouvrables) au titre du
bénéfice imposable (de la perte fiscale) de la période en cours.
Indemnités de cessation d’emploi
Avantages du personnel fournis en contrepartie de la cessation d’em-
ploi d’un membre du personnel résultant soit de la décision de l’entité
de mettre fin à l’emploi du membre du personnel avant l’âge normal de
départ en retraite, soit de la décision du membre du personnel d’accep-
ter une offre d’indemnités en échange de la cessation de son emploi.
Influence notable
Pouvoir de participer aux décisions ayant trait aux politiques finan-
cières et opérationnelles d’une entité, sans toutefois exercer un contrôle
ni un contrôle conjoint sur ces politiques.
Instrument de couverture
Dérivé désigné ou actif ou passif financier désigné non dérivé dont
on s’attend à ce que la juste valeur ou les flux de trésorerie compensent
les variations de juste valeur ou de flux de trésorerie d’un élément cou-
vert désigné.
Instrument de capitaux propres
Tout contrat mettant en évidence un intérêt résiduel dans les actifs
d’une entité après déduction de tous ses passifs.

626
Instrument financier
Contrat qui donne lieu à la fois à un actif financier d’une entité et à un
passif financier ou à un instrument de capitaux propres d’une autre entité.
Instrument financier composé
Instrument financier qui, du point de vue de l’émetteur, contient à
la fois un élément de passif et un élément de capitaux propres.
Intelligibilité
Qualité de l’information d’une façon qui la rend compréhensible par
les utilisateurs qui ont une connaissance raisonnable des affaires, des
activités économiques et de la comptabilité et sont disposés à étudier
l’information d’une façon raisonnablement diligente.
Investissement net dans une activité à l’étranger
Montant de la participation de l’entité présentant les états financiers
dans l’actif net de cette activité.
Intérêt minoritaire (ou Intérêt non assortis de contrôle)
Quote-part du résultat et de l’actif net d’une filiale, attribuable aux
parts dans les capitaux propres, qui n’est pas détenue directement ou
indirectement par l’entité mère, par l’intermédiaire de filiales.
Juste valeur
Prix qui serait reçu pour la vente d’un actif ou payé pour le trans-
fert d’un passif lors d’une transaction normale entre des participants de
marché à la date d’évaluation.
Marché actif
Marché sur lequel ont lieu des transactions sur l’actif ou le passif
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selon une fréquence et un volume suffisants pour fournir de façon


continue de l’information sur le prix.
Méthode de la comptabilité d’engagement
Effets des transactions et autres événements comptabilisés quand ces
transactions ou événements se produisent (et non pas lorsque intervient
le versement ou la réception de trésorerie ou d’équivalents de trésore-
rie). Ils sont enregistrés dans les livres comptables et présentés dans les
états financiers des périodes auxquelles ils se rattachent.
Méthode de la mise en équivalence
Méthode comptable qui consiste à comptabiliser initialement la par-
ticipation au coût et à l’ajuster par la suite pour prendre en compte les
changements de la quote-part de l’investisseur dans l’actif net de l’entité

627
Lexique

émettrice qui surviennent postérieurement à l’acquisition. Le résultat


net de l’investisseur comprend sa quote-part du résultat net de l’entité
émettrice, et les autres éléments du résultat global de l’investisseur com-
prennent sa quote-part des autres éléments du résultat global de l’entité
émettrice.
Méthode du taux d’intérêt effectif
Méthode de calcul du coût amorti d’un actif ou d’un passif financier (ou
d’un groupe d’actifs ou de passifs financiers) et d’affectation des produits
financiers ou des charges financières au cours de la période concernée.
Méthodes comptables
Principes, bases, conventions, règles et pratiques spécifiques appli-
qués par une entité lors de la préparation et de la présentation de ses
états financiers.
Monnaie étrangère
Monnaie différente de la monnaie fonctionnelle de l’entité.
Monnaie fonctionnelle
Monnaie de l’environnement économique principal dans lequel
opère l’entité.
Monnaie de présentation
Monnaie utilisée pour la présentation des états financiers.
Montant notionnel
Quantité d’unités monétaires, d’actions, de boisseaux, de livres ou
d’autres unités spécifiées dans un contrat d’instruments financiers.
Normes internationales d’information financière (IFRS)
Normes et Interprétations adoptées par l’International Accounting
Standards Board (IASB).
Elles comprennent :
–– les normes internationales d’information financière (IFRS) ;
–– les normes comptables internationales (IAS) ; et
–– les interprétations émanant du Comité d’interprétation des normes
internationales d’information financière (IFRIC) ou de l’ancien
Comité permanent d’interprétation (SIC).
Notes (aux états financiers)
Les notes contiennent des informations complémentaires à celles
qui sont présentées dans l’état de la situation financière, le ou les états

628
du résultat net et des autres éléments du résultat global, l’état de résultat
global séparé (s’il est présenté), l’état des variations des capitaux propres
et le tableau des flux de trésorerie. Les notes fournissent des descriptions
narratives ou des décompositions d’éléments présentés dans ces états,
ainsi que des informations relatives aux éléments qui ne répondent pas
aux critères de comptabilisation dans ces états.
Objectif des états financiers
Fournir une information sur la situation financière, la performance
et les flux de trésorerie d’une entité, qui soit utile pour la prise de déci-
sions économiques d’un large éventail d’utilisateurs qui ne sont pas en
mesure d’exiger des rapports adaptés à leurs besoins d’information par-
ticuliers.
Obligation implicite
Obligation qui découle des actions d’une entité lorsqu’elle a indiqué
aux tiers, par ses pratiques passées, par sa politique affichée ou par une
déclaration récente suffisamment explicite, qu’elle assumera certaines
responsabilités et que, en conséquence, l’entité a créé chez ces tiers une
attente fondée qu’elle assumera ces responsabilités.
Obligation juridique
Obligation qui découle :
–– d’un contrat (sur la base de ses clauses explicites ou implicites) ;
–– de dispositions légales ou réglementaires ;
–– ou de toute autre jurisprudence.
Option sur action
Contrat qui donne au porteur le droit, mais pas l’obligation, de sous-
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crire des actions de l’entité à un prix fixe ou déterminable, pendant une


période spécifiée.
Partenariat
Opération sur laquelle deux parties ou plus exercent un contrôle
conjoint.
Participation ne donnant pas le contrôle
•  Participation dans une filiale qui n’est pas attribuable, directement ou
indirectement, à une société mère (IFRS 3).
•  Capitaux propres d’une filiale qui ne sont pas attribuables, directe-
ment ou indirectement, à la société mère (IFRS 10).

629
Lexique

Partie liée
Personne ou entité qui est liée à l’entité qui établit ses états finan-
ciers.
Passif
•  Obligation actuelle de l’entité résultant d’événements passés et dont
l’extinction devrait se traduire pour l’entité par une sortie de res-
sources représentatives d’avantages économiques (cadre conceptuel
1989-2010, IAS 37).
•  Obligation actuelle de l’entité de transférer une ressource économique
à la suite d’événements passés (cadre conceptuel révisé 2017).
Passif d’impôt différé
Montants d’impôts sur le résultat payables au cours de périodes
futures au titre de différences temporelles imposables.
Passif éventuel
Obligation potentielle résultant d’événements passés et dont l’exis-
tence ne sera confirmée que par la survenance (ou non) d’un ou plu-
sieurs événements futurs incertains qui ne sont pas totalement sous le
contrôle de l’entité ; ou obligation actuelle résultant d’événements pas-
sés mais qui n’est pas comptabilisée car, soit il n’est pas probable qu’une
sortie de ressources représentatives d’avantages économiques soit néces-
saire pour éteindre l’obligation, soit le montant de l’obligation ne peut
être évalué avec une fiabilité suffisante.
Passif financier
Tout passif qui est :
•  une obligation contractuelle :
–– de remettre à une autre entité de la trésorerie ou un autre actif financier ;
–– d’échanger des actifs ou des passifs financiers avec une autre entité à
des conditions potentiellement défavorables à l’entité ;
•  un contrat qui sera ou pourra être réglé en instruments de capitaux
propres de l’entité elle-même.
Performance
Relations entre les produits et les charges d’une entité, telles qu’elles
sont présentées dans le compte de résultat.
Période de reporting
Période couverte par les états financiers ou par un rapport financier
intermédiaire.

630
Période intermédiaire
Période de reporting financier d’une durée inférieure à celle d’une
période annuelle complète.
Perte de valeur
Montant de l’excédent de la valeur comptable d’un actif sur sa valeur
recouvrable.
Petites et moyennes entités (PME)
Entités qui n’ont pas de responsabilité publique et qui publient des
états financiers à usage général pour les utilisateurs externes.
Placements détenus jusqu’à leur échéance
Actifs financiers non dérivés, assortis de paiements déterminés ou
déterminables et d’une échéance fixée, que l’entreprise a l’intention
manifeste et la capacité de conserver jusqu’à leur échéance.
Premiers états financiers IFRS
Premiers états financiers annuels dans lesquels une entité adopte les
Normes internationales d’information financière (IFRS), par une décla-
ration explicite et sans réserve de conformité aux IFRS.
Prêts et créances
Actifs financiers non dérivés à paiements déterminés ou détermi-
nables qui ne sont pas cotés sur un marché actif.
Probable
Plus probable qu’improbable.
Produit agricole
Produit récolté des actifs biologiques de l’entité.
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Produits
•  Accroissements d’avantages économiques au cours de la période
de reporting, sous la forme d’entrées ou d’accroissements d’actifs
ou de diminutions de passifs qui ont pour résultat l’augmentation
des capitaux propres autres que les augmentations provenant des
apports des participants aux capitaux propres (cadre conceptuel
1989-2010).
•  Augmentations d’actifs ou diminutions de passifs entraînant une
augmentation des capitaux propres, autres que celles relatives aux
contributions des détenteurs d’actions (cadre conceptuel révisé
2017).

631
Lexique

Produits des activités ordinaires


•  Entrées brutes d’avantages économiques intervenues au cours de la
période dans le cadre des activités ordinaires de l’entité lorsque ces
entrées contribuent à des augmentations de capitaux propres autres
que les augmentations relatives aux apports des participants aux capi-
taux propres (IAS 18).
•  Produits générés dans le cours des activités ordinaires de l’entité (IFRS
15).
Profit (ou perte)
Total des produits diminué du total des charges, excluant les autres
composants du résultat global (other comprehensive income).
Prospection et évaluation de ressources minérales
Recherche de ressources minérales, dont les minerais, le pétrole, le
gaz naturel et autres ressources non renouvelables similaires après l’ob-
tention par l’entité des droits légaux pour prospecter la zone spécifique,
ainsi que la détermination de la faisabilité technique et de la viabilité
commerciale de l’extraction des ressources minérales.
Provision
Passif dont l’échéance ou le montant est incertain.
Prudence
•  Prise en compte d’un certain degré de précaution dans l’exercice des
jugements nécessaires pour préparer les estimations dans des condi-
tions d’incertitude, pour faire en sorte que les actifs ou les produits
ne soient pas surévalués et que les passifs ou les charges ne soient pas
sous-évalués (cadre conceptuel 1989-2010).
•  Usage de circonspection dans l’exercice du jugement en situation
d’incertitude (cadre conceptuel révisé 2017).
Rapport financier intermédiaire
Rapport financier contenant un jeu complet d’états financiers ou un
jeu d’états financiers résumés pour une période intermédiaire.
Recherche
Investigation originale et programmée entreprise en vue d’acquérir
une compréhension et des connaissances scientifiques ou techniques
nouvelles.

632
Régime d’avantages postérieurs à l’emploi
Accord formel ou informel selon lequel une entité fournit des avan-
tages postérieurs à l’emploi à un ou plusieurs membres de son person-
nel.
Régime à cotisations définies
Régime de retraite selon lesquels le montant des prestations à payer
au titre des retraites est déterminé par les cotisations versées à un fonds
ainsi qu’aux bénéfices tirés des placements y afférents.
Régime à prestations définies
Régime de retraite selon lesquels le montant des prestations à payer
est déterminé par référence à une formule habituellement fondée sur
la rémunération et/ou les années de service des membres du personnel.
Régimes de retraite
Accords selon lesquels une entité fournit des prestations à ses salariés
au moment ou après la date de leur fin d’activité (sous forme d’une rente
annuelle ou d’un capital), lorsque ces prestations, ou les cotisations de
l’employeur en vue de ces prestations, peuvent être déterminées ou esti-
mées à l’avance selon les clauses d’un accord ou les usages de l’entité.
Régime multi-employeurs
Régime à cotisations définies (autre qu’un régime général et obliga-
toire) ou un régime à prestations définies (autre qu’un régime général et
obligatoire) qui :
–– met en commun les actifs apportés par différentes entités qui ne sont
pas sous contrôle commun ;
–– utilise ces actifs pour servir des prestations à des membres du person-
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nel de ces entités en fixant le niveau des cotisations et des prestations


sans tenir compte de l’identité de l’entité qui emploie ces membres
du personnel.
Regroupement d’entreprises
Transaction ou tout autre événement par lesquels un acquéreur
obtient le contrôle d’une ou plusieurs entreprises.
Restructuration
Programme planifié et contrôlé par la direction, qui modifie de façon
significative soit le champ d’activité d’une entité, soit la manière dont
cette activité est gérée.

633
Lexique

Résultat (net)
Total des produits diminués des charges, à l’exclusion des compo-
santes des autres éléments du résultat global.
Résultat global total (total comprehensive income)
Variation de capitaux propres durant une période résultant des tran-
sactions et événements autres que ceux résultant de transactions avec
les porteurs de capitaux propres agissant en cette qualité au cours de la
période. Le résultat global total comprend toutes les composantes du
« résultat » et des « autres éléments du résultat global ».
Risque de crédit
Le risque qu’une partie à un instrument financier manque à une de
ses obligations et amène de ce fait l’autre partie à subir une perte finan-
cière.
Risque de change
Le risque que la juste valeur ou les flux de trésorerie futurs d’un ins-
trument financier fluctuent en raison des variations des cours des mon-
naies étrangères.
Risque de taux d’intérêt
Le risque que la juste valeur ou les flux de trésorerie futurs d’un ins-
trument financier fluctuent en raison des variations des taux d’intérêts
du marché.
Risque de liquidité
Le risque qu’une entité éprouve des difficultés à honorer des enga-
gements liés à des passifs financiers qui sont à régler par la remise de
trésorerie ou d’un autre actif financier.
Risque de marché
Le risque que la juste valeur ou les flux de trésorerie futurs d’un ins-
trument financier fluctuent en raison des variations des prix du marché.
Le risque de marché inclut trois types de risque : le risque de taux d’inté-
rêt, le risque de change et d’autres risques de prix.
Risque de prix
Le risque que la juste valeur ou les flux de trésorerie futurs d’un ins-
trument financier fluctuent du fait des variations des prix du marché
(autres que celles découlant du risque de taux d’intérêt ou du risque
de change), que ces variations soient causées par des facteurs propres à

634
l’instrument en cause ou à son émetteur, ou par des facteurs affectant
tous les instruments financiers similaires négociés sur le marché.
Secteur opérationnel
Composante d’une entité :
–– qui se livre à des activités commerciales dont elle peut obtenir des
produits d’activités ordinaires et encourir des charges (y compris les
produits d’activités ordinaires et les charges relatifs aux transactions
avec d’autres composantes de la même entité) ;
–– dont le résultat opérationnel est régulièrement passé en revue par le
principal preneur de décisions opérationnelles de l’entité pour prendre
des décisions sur les ressources à allouer au secteur et évaluer sa perfor-
mance ;
–– pour laquelle une information financière distincte est disponible.
Situation financière
Relation entre les actifs, les passifs et les capitaux propres d’une
entité, tels qu’ils sont présentés dans le bilan.
Stocks
Actifs :
–– détenus en vue de la vente dans le cours normal de l’activité ;
–– en cours de production pour une telle vente ; ou
–– sous forme de matières premières ou de fournitures devant être
consommées dans le processus de production ou de prestation de ser-
vices.
Subventions liées à des actifs
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Subventions publiques dont la condition principale est qu’une entre-


prise répondant aux conditions d’obtention doit acheter, construire ou
acquérir par tout autre moyen des actifs à long terme.
Subventions liées au résultat
Subventions publiques autres que les subventions liées à des actifs.
Subventions publiques
Aides publiques prenant la forme de transferts de ressources à une
entité, en échange du fait que celle-ci s’est conformée ou se conformera
à certaines conditions liées à ses activités opérationnelles.

635
Lexique

Tableau (ou état) des flux de trésorerie


État financier qui fournit une information sur les variations de la tré-
sorerie et des équivalents de trésorerie d’une entité au titre d’une période,
en montrant séparément les variations pendant la période résultant des
activités opérationnelles, d’investissement et de financement.
Taux d’intérêt effectif
Taux qui actualise exactement les décaissements ou encaissements
de trésorerie futurs sur la durée de vie prévue de l’instrument financier
ou, selon les cas, sur une période plus courte de manière à obtenir la
valeur comptable nette de l’actif ou du passif financier.
Taux d’intérêt implicite
•  Taux le plus facilement déterminable entre :
–– le taux qui prévaut pour un instrument financier similaire provenant
d’un émetteur ayant une notation similaire ;
–– le taux d’intérêt qui permet de rendre le montant nominal de l’instru-
ment égal au prix de vente actuel au comptant des biens ou services.
•  Taux d’actualisation qui donne, au commencement du contrat de
location, une valeur actuelle cumulée des paiements minimaux au
titre de la location ; et de la valeur résiduelle non garantie égale à la
somme de la juste valeur de l’actif loué ; et des coûts directs initiaux
du bailleur (IAS 17 – IFRS 16).
Transaction avec une partie liée
Transfert de ressources, de services ou d’obligations entre des parties
liées, entre une entité présentant les états financiers et une partie liée
sans tenir compte du fait qu’un prix soit facturé ou non.
Transaction dont le paiement est fondé sur des actions
Transaction par laquelle l’entité :
–– reçoit des biens ou des services du fournisseur de ces biens ou de
ces services (y compris un membre du personnel) dans le cadre d’un
accord de paiement fondé sur des actions ou,
–– contracte l’obligation de régler la transaction avec le fournis-
seur dans le cadre d’un accord de paiement fondé sur des actions
lorsqu’une autre entité du même groupe reçoit ces biens ou ces ser-
vices.
Trésorerie
Fonds en caisse et dépôts à vue.

636
Unité génératrice de trésorerie
Le plus petit groupe identifiable d’actifs qui génère des entrées de
trésorerie largement indépendantes des entrées de trésorerie générées
par d’autres actifs ou groupes d’actifs.
Valeur actualisée de l’obligation au titre de prestations définies
Valeur actualisée, sans déduction des actifs du régime, des paiements
futurs qui devraient être nécessaires pour régler l’obligation résultant
des services rendus par les membres du personnel pendant la période
considérée et les périodes antérieures.
Valeur comptable
Montant auquel un actif est comptabilisé après déduction du cumul
des amortissements et du cumul des pertes de valeur y afférents.
Valeur de remboursement
Valeur actualisée des flux de trésorerie que l’entité prévoit de consa-
crer à l’acquittement d’un passif.
Valeur d’utilité
•  Valeur actualisée des flux de trésorerie futurs susceptibles de découler
d’un actif ou d’une unité génératrice de trésorerie (IAS 36).
•  Valeur actualisée des flux de trésorerie que l’entité attend de l’utili-
sation continue d’un actif et de sa sortie à la fin de sa durée d’utilité
(cadre conceptuel révisé 2017).
Valeur nette de réalisation
Prix de vente estimé dans le cours normal de l’activité, diminué des
coûts estimés pour l’achèvement et des coûts estimés nécessaires pour
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réaliser la vente.
Valeur recouvrable
Valeur la plus élevée entre la juste valeur d’un actif diminuée des
coûts de la vente et sa valeur d’utilité.
Valeur résiduelle
Montant estimé qu’une entité obtiendrait actuellement de la sortie
de l’actif, après déduction des coûts de sortie estimés, si l’actif avait déjà
l’âge et se trouvait déjà dans l’état prévu à la fin de sa durée d’utilité.
Valeur spécifique à l’entité
Valeur actuelle des flux de trésorerie qu’une entité attend de l’utili-
sation continue d’un actif et de sa sortie à la fin de sa durée d’utilité ou
qu’elle prévoit d’encourir lors du règlement d’une obligation.

637
Bibliographie et sitographie

Revues
Feuillet rapide comptable, BCF IFRS, Éditions Francis Lefebvre (42 rue de Villers, 92532 Leval-
lois Perret cedex), mensuel, France.
Revue fiduciaire comptable, La Revue fiduciaire (100 rue Lafayette 75485 Paris cedex 10),
mensuel, France.
Revue Française de Comptabilité, « Association Experts-comptables Services », (19  rue de
Cognacq Jay, 75007 Paris), mensuel, France.

Ouvrages
Andernack (Isabelle), L’essentiel des IFRS, Éditions Eyrolles 2013, 231 p.
Bachy (Bruno), Sion (Michel), Analyse financière des comptes consolidés Normes IFRS, 3e édi-
tion, Dunod, 2015, 320 p.
Barbe (Odile), Didelot (Laurent), Maîtriser les IFRS, 8e édition, Revue fiduciaire 2016, 944 p.
Barbe (Odile), Didelot (Laurent), Les IFRS, Ordre des experts-comptables, Collection « L’es-
sentiel – Comptabilité », 2013, 284 p.
Dick (Wolfgang), Missonier-Piera (Franck), Comptabilité financière en IFRS, 4e édition, Pear-
son, 2015, 384 p.
Groupe « Revue fiduciaire », Code IFRS 2016, Normes et interprétations, Revue fiduciaire,
2015, 1040 p.
IFRS Foundation, 2016 IFRS (Red Book), IFRS Foundation, London, 2016, 2 volumes,
4 704 p. : partie A (normes et interprétations) : 1664 p. ; partie B (documents d’accom-
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pagnement, guide d’application, bases de conclusions, etc.) : 3 040 p.


Obert (Robert), Mairesse (Marie-Pierre), Desenfans (Arnaud), Comptabilité approfondie, Du-
nod, 7e édition 2016-2017 (édition annuelle), 518 p.
Obert (Robert), Mairesse (Marie-Pierre), Desenfans (Arnaud), Comptabilité et audit, Dunod,
7e édition 2016-2017 (édition annuelle), 714 p.
Obert (Robert), Le petit IFRS 2016-2017, Les notions clés en 22 fiches, 9e  édition, Dunod
2016, 48 p.
Ogien (Dov), Comptabilité et audit bancaire, Dunod, 4e édition 2014, 608 p.
PriceWaterhouseCoopers, Mémento IFRS 2017, Éditions Francis Lefebvre (édition annuelle),
2016, 2195 p.
PriceWaterhouseCoopers, L’essentiel des IFRS, Éditions Francis Lefebvre, 2013, 512 p.
Raffournier (Bernard), Les normes comptables internationales IAS/IFRS, Economica, 6e édition
2015, 608 p.

639
Bibliographie et sitographie

Ramon (Olivier), Paugam (Luc), Casta (Jean François), Batsch (Laurent), Évaluation financière
et normes IFRS, Economica 2012, 198 p.
Richard (Jacques), Bensadon (Didier), Colette (Christine), Comptabilité financière, IFRS versus
normes françaises, Dunod, 2014, 10e édition, 720 p.
Tort (Éric), L’essentiel des normes comptables internationales IFRS, Gualino, 2e édition, 2015,
165 p.
Tort (Éric), Escaffe (Lionel), Améliorer l’information financière en IFRS, Dunod, Paris 2012,
224 p.

Sites Internet
Internationaux
IASB http://www.ifrs.org
IFAC http://www.ifac.org
IOSCO http://www.iosco.org

Europe
Union européenne http://ec.europa.eu
Normes http://ec.europa.eu/finance/company-repor-
ting/standards-interpretations/index_fr.htm
FEE http://www.fee.be
EFRAG http://www.efrag.org
ESMA http://www.esma.org

France
ANC http://www.anc.gouv.fr
Légifrance http://www.legifrance.gouv.fr
AMF http://www.amf-france.org
OEC http://www.focusifrs.com

États-Unis et Canada
SEC http://www.sec.gov
FASB http://www.fasb.org
AICPA http://www.aicpa.org
Canada http://www.nifcanada.ca

640
Cabinets d’audit et de conseil présentant des informations
sur les normes IFRS
Deloitte http://www.iasplus.com/en
http://www.iasplus.com/fr-ca
Ernst and Young http://www.ey.com/GL/en/Issues/IFRS
Grant-Thornton http://www.grant-thornton.fr
KPMG https ://home. kpmg.com
Mazars https ://www.mazars.fr
Pricewaterhousecoopers http://www.pwc.com
http://www.pwc.fr

Site de l’auteur
Robert OBERT http://robert.obert.pagesperso-orange.fr
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641
Index

A Actifs ou passifs financiers évalués à la


juste valeur 191, 194
Absences 360 Actifs ou passifs financiers évalués au
Accord de concession de services 549, coût amorti 192
611 Actifs sous-jacents 474
Accord de Norwalk 47 Action ordinaire 613
Accord de paiement fondé sur des Action ordinaire potentielle 614
actions 611 Actions propres 197, 614
Acquisition 163 Activité à l’étranger 614
Actif 164, 209, 611 Activité abandonnée 37, 98, 614
Actif d’impôt différé 476 Activité agricole 614
Actif éligible 259 Activité conjointe 147, 614
Actif identifiable 612 Activités de financement 614
Actif ou passif financier à la juste valeur Activités d’investissement 614
par le biais de l’état de résultat global Activités opérationnelles 614
613 Activités pertinentes 132
Actif ou passif financier détenu à des
Activités spécialisées 541
fins de transaction 613
Actualisation 263, 368
Actif qualifié 247, 259, 279, 613
AICPA 7, 44
Actif sous-jacent 297, 613
Aide publique 452, 615
Actifs biologiques 547, 611
Amortissement 36, 256, 267, 339,
Actifs de support 613
340, 615
Actifs détenus en vue de la vente 37
APB 44, 45
Actifs d’impôt différé 612
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Actifs du régime 373 Application prospective 615


Actifs du régime (d’un régime d’avan- Application rétrospective 513, 615
tages du personnel) 612 ARB 44, 45
Actifs et passifs identifiables 164 ARC 41
Actifs éventuels 416, 612 Audit 48
Actifs financiers 184, 203, 612 Autre traitement autorisé 265
Actifs financiers disponibles à la vente Autres avantages à long terme 615
192, 232, 612 Autres éléments du résultat global
Actifs financiers évalués à la juste valeur (other comprehensive income) 107, 108,
203, 230 615
Actifs financiers évalués au coût amorti Autres paiements en actions 387
205, 231 Autres produits et charges 421
Actifs non courants détenus en vue de Avantages à court terme 615
la vente 98, 100 Avantages du personnel 36, 357, 615
Actifs ou passifs financiers à la juste Avantages postérieurs à l’emploi 363,
valeur par le biais de l’état du résultat 615
191 Avantages sur capitaux propres 387

643
Index


B Contrat 424, 618


Contrat d’assurance 618
Bailleurs 298, 312, 321 Contrat de construction 444, 618
Banques 542 Contrat de location 295, 296, 299,
Base fiscale 469, 616 618
Bénéfice 616 Contrat de location simple 296, 312,
Bénéfice comptable 616 314, 618
Bénéfice imposable (perte fiscale) 616 Contrat de location-financement 296,
Bilan 98, 616, 623 309, 313, 618
Black & Scholes 86, 391 Contrat hôte 189
Bourses de valeurs 17 Contrats déficitaires 410, 447
Business model 192, 194 Contrôle 130, 132, 142, 618, 619
Contrôle conjoint 146
Convergence 31, 46
C Conversion des états financiers 491
Cours de change 619
Cadre conceptuel 16, 45, 62, 63
Cours de clôture 619
CAP 13, 44
Coût 72, 448, 619
Capitaux propres 76, 108, 186, 195,
Coût amorti 619
477, 616
Coût de la vente 620
CESR 42
Coût des services passés 375, 620
Cession-bail 316
Changement d’estimation comptable Coût des services rendus 620
508, 616 Coût présumé 619
Changements de méthodes comptables Coûts de sortie 620
504 Coûts d’emprunt 36, 457, 619
Charge d’impôt (produits fiscaux) 616 Coûts médicaux 368
Charge (produit) d’impôt différé 616 Couverture de flux 225
Charges 616 Couverture de flux de trésorerie 108,
Charges par fonction 110 222, 225
Charges par nature 111 Couverture de juste valeur 222
Chiffre d’affaires 440 Couverture d’un groupe d’éléments
Client 617 228
Coentrepreneur 617 Couverture d’un investissement net
Coentreprise 37, 130, 146, 147, 151, dans une entité étrangère 226
156, 476, 617 CPA 44
Comité d’interprétation (voir IFRIC) 31 Créances commerciales 201
Comparabilité 17, 70 Crédits d’impôts 475
Compensation 74, 383
Composant 262
Composante d’une entité 617 D
Compréhensibilité 71
Comprehensive income 106 Date d’acquisition 164
Comptabilisation 306, 617 Date d’attribution 620
Comptabilité de couverture 36, 195, Date de reporting 620
220, 222 Décomptabilisation 214, 620
Comptabilité d’engagement 73, 97 Démantèlement 258
Compte de résultat 617 Dépréciation 36, 209, 210
Comptes de report réglementaires 514 Dépréciation des stocks 251
Concept du capital 89 Dépréciations d’actifs 339
Conformité 72 Dérivé 187, 620
Consolidation 129 Dérivé incorporé 188, 218, 621
Continuité d’exploitation 73, 97, 460, Développement 621
617 Différence temporaire 471

644
Différences temporelles 470, 472, 473, États-Unis 8, 43
621 Évaluation 625
Dilution 621 Évaluation actuarielle 370
Directive 38 Évaluation initiale 201, 257, 272, 278
Directives européennes 38 Évaluation postérieure 203, 264, 272,
Discussion paper 23 286
Dividendes 196, 443, 460 Événements postérieurs à la date de
DPOC 24 clôture 459, 625
Droit d’utilisation 303, 304 Exposé-sondage 18
Durée d’utilité 256, 287, 621

F
E
FASB 45
Écarts actuariels 375, 622 FASB Accounting Standards Codification
Écarts de change 488 46, 58
Échange 216, 264, 281, 287 Fidélité 68
Économies hyperinflationnistes 495 Filiale 130, 132, 153, 156, 476, 625
ED 17 Fin de la période de reporting 625
Effets des variations du cours des mon- Flux de trésorerie 625
naies 485 Fongibles 249
Élément couvert 218, 219, 622 Frais de développement 36
Éléments courants et non courants 98 Full goodwill 171
Éléments d’états financiers 622
Éléments monétaires 622
Emprunts 622
Engagement ferme 622
G
Entité mère 623 Goodwill 36, 168, 625
Entité publique 623 complet 37
Entités à but non lucratif 551 négatif 168, 173, 174
Entités associées 108, 130, 143, 153, Groupe 625
156 Groupe destiné à être cédé 625
Entités d’investissement 136, 622 Guide d’application 25
Entités financières 183
Entités non consolidées 153
Entreprise 623 H
Entreprise associée 156, 623
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Équivalent de trésorerie 623 Hiérarchie 83


Erreurs 623 Hiérarchie des règles 91
ESC 42 Hypothèses actuarielles 367
ESMA 42
État de la situation financière 98, 623
État des flux de trésorerie 623 I
État des variations de capitaux propres
118, 624 IAASB 49
État du résultat global 624 IAS 8
État du résultat net et des autres élé- IASC 8, 14
ments du résultat global 105 IASCF 21
États financiers 95, 624 ICAEW 8
États financiers à usage général 624 IFAC 48
États financiers consolidés 129, 130, IFRIC 22, 56
155, 624 IFRS 8, 15, 24
États financiers individuels 37, 130, IFRS Advisory Council 14, 24
155, 624 IFRS Foundation 14, 21, 38

645
Index


IFRS Interpretations Committee 14, 22, 31 M


IFRS pour les PME 32
Image fidèle 72, 96, 625 Macro-couverture 228
Immeubles de placement 271, 626 Marché actif 82, 627
Immobilisations corporelles 626 Méthode de la comptabilité d’engage-
Immobilisations incorporelles 36, 255, ment 627
626 Méthode de la mise en équivalence
Importance relative 74, 97 627
Impôt différé 472 Méthode du taux d’intérêt effectif 628
Impôt exigible 471, 626 Méthode prospective 506
Impôt sur le résultat 467 Méthodes comptables 628
Indemnités de cessation d’emploi 385 Mise en équivalence 144
Influence notable 143, 626 Mise hors service 270, 289
Information comparative 97 Monitory Board 21
Information financière intermédiaire Monnaie de présentation 486, 492,
37, 534 628
Information sectorielle 521, 522 Monnaie étrangère 486, 628
Information spécifique des investisseurs Monnaie fonctionnelle 486, 492, 628
521 Montant notionnel 628
Informations à fournir 157, 176, 182,
234, 251, 270, 290, 319, 333, 352,
366, 383, 395, 413, 414, 416, 456, N
459, 460, 480, 491, 495, 509, 510,
524, 533, 544, 548 Neutralité 68
Instrument de capitaux propres 390, Non-compensation 74, 97
394, 626 Normalisation comptable 13
Instrument de couverture 217, 218, Normalisation comptable américaine
231, 233, 626 43
Instrument financier 35, 182, 627 Normes internationales d’information
Instrument financier composé 627 financière (IFRS) 628
Instrument financier dérivé 187, 188, Notes 122
218 Notes annexes 37, 101, 109, 122
Intelligibilité 627 Notes (aux états financiers) 628
Intérêt minoritaire 131, 170, 627
Intérêt non assortis de contrôle 131,
627 O
Intérêts 196, 443
Investissement net dans une entité Objectif de l’information financière 64
étrangère 489, 627 Objectif des états financiers 629
IOSCO 14, 17, 18 Obligation actuelle 407
IPSAS 551 Obligation implicite 629
Obligation juridique 629
Option sur action 629
J Organismes de retraite 545

Juste valeur 79, 170, 272, 308, 627


P
L Paiements en actions 388
Partenaire 153
Licences de propriété intellectuelle 442 Partenariat 130, 146, 629
Location à court terme 315 Participation ne donnant pas le contrôle
Location simple 322 170, 629
Location-financement 321 Participations 130, 142, 155

646
Parties liées 154, 630 Q
Passif 405, 630
Passif d’impôt différé 630 Qualifié 245, 457
Passif éventuel 414, 630
Passif financier 184, 233, 630
Passifs financiers évalués à la juste R
valeur 208, 231
Passifs financiers évalués au coût amorti Rapidité 71
Rapport de gestion 90
208, 231
Rapport financier intermédiaire 632
Performance 630
Recherche 632
Périmètre 132
Reclassement des instruments financiers
Période de reporting 630
199, 235
Période intermédiaire 631
Réévaluation 36, 108, 265, 286, 376
Permanence 74, 97 Régime à cotisations définies 365, 633
Perte de contrôle 142 Régime à prestations définies 366, 633
Perte de valeur 257, 270, 289, 339, Régime d’avantages postérieurs à
340, 345, 349, 631 l’emploi 633
Pertes de crédit 210 Régime multi-employeurs 383, 633
Pertes fiscales 475 Régimes de retraite 633
Pertinence 67 Règlement européen 38, 39
Petites et moyennes entités (PME) 32, Regroupement 74
631 Regroupement d’entreprises 37, 162,
Pièces de rechange 257 281, 633
Placements détenus jusqu’à leur Regulation SX 43, 46
échéance 191, 631 Ressources minérales 548
Plan d’intéressement 361 Restructuration 411, 633
Pouvoir 133 Résultat 634
Pratique de l’audit 48 Résultat ajusté 532
Prééminence de la substance sur la Résultat de base par action 530
forme 69 Résultat dilué par action 531
Première application des normes 511 Résultat global 106
Premiers états financiers IFRS 631 Résultat global total 634
Preneur 302, 309, 319 Résultat par action 37, 529
Présentation des comptes individuels et Risque de change 218, 634
consolidés 95 Risque de crédit 634
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Prestations de services 441 Risque de liquidité 634


Prêts et créances 192, 631 Risque de marché 634
Principes comptables fondamentaux Risque de prix 634
62 Risque de taux d’intérêt 634
Probable 631
Procédures 23, 137
Produit agricole 631 S
Produits 631 SAB 44, 46
Produits des activités ordinaires 632 SAC 22
Produits tirés de contrats avec les Salaires 360, 368
clients 422 SEC 17, 18, 43, 47
Profit (ou perte) 632 Secteur opérationnel 522, 635
Prospection et évaluation de ressources Secteur public 551
minérales 632 Securities Act 43
Provision 261, 406, 632 Segments opérationnels 522
Prudence 68, 69, 632 SIC 22, 31, 55
Purchase goodwill 171 Situation financière 635

647
Index


SMEIG 33 V
Société mère 130
SOP 45, 46 Valeur actualisée de l’obligation au titre
Sous location 298 de prestations définies 637
Standards Advisory Council 22 Valeur comptable 256, 637
Stocks 635 Valeur de remboursement 637
Stocks-options 387, 388 Valeur d’un actif 340
Structure opérationnelle 20 Valeur d’utilité 257, 340, 637
Subventions 37 Valeur nette de réalisation 244, 637
Subventions liées à des actifs 635 Valeur recouvrable 256, 340, 342, 637
Subventions liées au résultat 635 Valeur réévaluée 265, 286
Subventions publiques 635 Valeur résiduelle 256, 267, 288, 637
Succursales 476 Ventes de biens 440
Vérifiabilité 70
Volatilité 183
T
Tableau des flux de trésorerie 636 X
Taux d’intérêt effectif 636
Taux d’intérêt implicite 636 XBRL 37
Théorie de l’agence 66
Théorie des marchés efficients 66, 88
Transaction avec une partie liée 636
Transaction dont le paiement est fondé
sur des actions 636
Trésorerie 636
Trustees 21

U
Unité génératrice de trésorerie 347,
637
Unités de crédit projetées 370
US GAAP 18, 45, 46, 48

648
Collection Fonctions de l’entreprise

Série Finance gestion comptabilité

•  B. Bachy et M. Sion, Analyse financière des comptes consolidés, 3e éd., 2015


•  L. Bernet-Rollande, Pratique de l’analyse financière, 2e éd., 2015
•  L. Bernet-Rollande, Principe de techniques bancaires, 27e éd., 2015
•  L. Bernet-Rollande et P. Chanoine, Pratique des marchés de capitaux, 2010
•  L. Bernet-Rollande et D. Duke, Pratique de la gestion de patrimoine, 2009
•  X. Bouin et F.-X. Simon, Les nouveaux visages du contrôle de gestion,
4e éd., 2015
•  X. Bouin et F.-X. Simon, Tous gestionnaires, 4e éd., 2016
•  D. Brault et M. Sion, Objectif cash, 2008
•  F. Colinet, S. Paoli et P.-J. Dupic, Pratique des comptes consolidés, 6e éd., 2016
•  F. Desmicht, Pratique de l’activité bancaire, 2e éd., 2007
•  O. Gallet, Halte aux fraudes, 3e éd., 2014
•  P. Mévellec, Les Systèmes de coûts, 2005
•  R. Obert, Pratique des normes IFRS, 6e éd., 2017
•  OEC, Gestion environnementale, 2008
•  E. Paget-Blanc et N. Painvin, La Notation financière, 2007
•  M. Petitjean, Le guide du trader, 2004
•  C. Selmer, Construire et défendre son budget, 3e éd., 2014
•  C. Selmer, Concevoir le tableau de bord, 4e éd., 2015
•  M. Sion et al., Profession directeur financier, 2e éd., 2014
•  M. Sion, Gérer la trésorerie et la relation bancaire, 6e éd., 2015
•  M. Sion, Réussir son business plan, 4e éd., 2016
•  M. Sion, Réaliser un diagnostic financier, 2e éd., 2017
•  J.-L. Siruguet, E. Fernandez et L. Koessler, Le contrôle interne bancaire
et la fraude, 2006
•  E. Tort et L. Escaffre, Améliorer l’information financière en IFRS, 2012
•  E. Vernier, Fraude fiscale et paradis fiscaux, 2014
•  E. Vernier, Techniques de blanchiment et moyens de lutte, 3e éd., 2013
•  C. Veret et R. Mekouar, Fonction Risk manager, 2005

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