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Léonard de Vinci

Fils naturel d'une paysanne, Caterina di Meo Lippi, et d'un notaire, Pierre de

Vinci, il est élevé par ses grands-parents paternels dans la maison familiale de

Vinci jusqu'à l'âge de dix ans. À Florence, son père l'inscrit pendant deux ans

dans une école d'arithmétique (scuola d’abaco), puis à l'atelier d'Andrea del

Verrocchio où il fréquente Botticelli, Le Pérugin et Domenico Ghirlandaio.

Il quitte l'atelier en 1482 et se présente principalement comme ingénieur au

service du duc de Milan, Ludovic Sforza. Introduit à la cour, il obtient quelques

commandes de peinture et ouvre son propre atelier. Il se plonge dans l'étude

des mathématiques et de l'anatomie humaine. Il rencontre également Gian

Giacomo Caprotti, surnommé Salai, un turbulent jeune apprenti de son atelier

âgé de dix ans, qu'il prend sous son aile.

En septembre 1499, Léonard se rend à Mantoue puis à Venise, avant de

retourner à Florence. Là, il réalise des peintures et se consacre à l'architecture

et à l'ingénierie militaire. Pendant un an, il travaille à la conception de cartes

géographiques pour César Borgia.


En 1503, la ville de Florence lui confie la réalisation d'une fresque, mais il est libéré de cette tâche
par le roi de France Louis XII, qui le demande à Milan où il occupe le poste de « peintre et ingénieur
ordinaire » du souverain de 1506 à 1511. C'est là qu'il fait la rencontre de Francesco Melzi, son élève,
ami et exécuteur testamentaire. En 1504, son père décède, mais il est exclu de son testament. En
1507, il devient usufruitier des terres de son oncle décédé.

En 1514, après une période de retraite à Vaprio d'Adda, Léonard se rend à Rome pour travailler pour
Julien de Médicis, frère de Léon X. Il y délaisse la peinture pour se consacrer aux sciences et à un
projet d’assèchement des marais pontins. En 1516, François Ier l'invite en France au manoir du Cloux,
accompagné de Francesco Melzi et de Salai. Il y apporte notamment La Joconde, probablement
achevée sur place, qui est devenue au fil des siècles l'une des œuvres picturales les plus célèbres au
monde, voire la plus célèbre. Léonard décède subitement au Clos Lucé en 1519. Son ami Francesco
Melzi hérite de ses peintures et de ses notes, et partage avec Salai les vignes que Léonard a reçues de
Ludovic Sforza.
Léonard de Vinci est classé parmi les artistes de la Renaissance connus comme des « polymathes », maîtrisant plusieurs
disciplines telles que la sculpture, le dessin, la musique et surtout la peinture, qu'il considère comme l'apogée des arts. Il
se lance dans une exploration minutieuse de la nature et de l'expression humaine, cherchant à capturer non seulement
l'apparence physique d'une personne, mais aussi les nuances de son esprit. Il accorde une attention particulière aux détails
dans ses tableaux, effectuant des retouches et des corrections méticuleuses grâce aux techniques de la peinture à l'huile,
ce qui explique la présence de tableaux inachevés et ses difficultés dans la réalisation de fresques. Ses observations sont
consignées dans ses innombrables carnets de dessins, où le dessin devient un outil de réflexion essentiel pour cet
infatigable graphomane. Il y note ses observations, ses projets et même ses caricatures, qu'il peut utiliser dans ses
projets d'ingénierie ou dans la création de ses œuvres picturales.

Bien que célèbre pour son talent en peinture, Léonard de Vinci se considère également comme un ingénieur, un architecte
et un scientifique. Les connaissances qu'il a initialement acquises pour la peinture deviennent pour lui une fin en soi. Il
s'intéresse à de nombreux domaines tels que l'optique, la géologie, la botanique, l'hydrodynamique, l'architecture,
l'astronomie, l'acoustique, la physiologie et l'anatomie.

Malgré son manque d'éducation formelle et de méthodes de recherche scientifique, Léonard de Vinci échappe à
l'académisme de son époque en se décrivant comme un « homme sans lettres », privilégiant la pratique et l'analogie.
Cependant, avec l'aide de quelques scientifiques, il entreprend la rédaction de traités scientifiques plus didactiques et
structurés, souvent accompagnés de dessins explicatifs. Sa quête de l'automatisme entre en conflit avec l'idée du travail
en tant que fondement des relations sociales.
Léonard de Vinci est souvent considéré comme l'incarnation de l'esprit universel de la
Renaissance, l’uomo universale ou un génie scientifique. Cependant, il semble que Léonard
lui-même ait magnifié son art pour gagner la confiance de ses mécènes et obtenir la liberté
nécessaire pour mener ses recherches. De plus, les biographes du XVIe siècle ont écrit
des récits très élogieux sur la vie du maître, surtout connu à l'époque pour ses peintures.
Ce n'est que grâce à la transcription du Codex Atlanticus et à la découverte de plus de 6
000 feuillets de ses notes et traités à la fin du XVIIIe siècle que l'ampleur de ses
recherches a été mise en lumière. Les historiens des XIXe et XXe siècles l'ont alors perçu
comme un génie ou un précurseur de l'ingénierie. Cette image persiste encore largement
dans l'imaginaire populaire du XXIe siècle. Cependant, dans les années 1980, certains
historiens ont commencé à remettre en question l'originalité et la validité de nombreuses
recherches du maître. Malgré cela, la qualité exceptionnelle de son travail graphique, à la
fois scientifique et artistique, reste indéniable aux yeux des plus éminents historiens et
critiques d'art. De nombreux livres, films, musées et expositions continuent d'être
consacrés à son œuvre.

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