Vous êtes sur la page 1sur 7

Léonard de Vinci 

(italien : Leonardo di ser Piero da Vinci, dit Leonardo da


Vinci), né le 14 avril 1452 du calendrier actuel à Vinci (Toscane) et mort le 2
mai 1519 à Amboise (Touraine), est un peintre italien polymathe, à la
fois artiste, organisateur de spectacles et de
fêtes, scientifique, ingénieur, inventeur, anatomiste, sculpteur, peintre, architecte, urbaniste
, botaniste, musicien, philosophe et écrivain.
Enfant naturel d'une paysanne, Caterina di Meo Lippi et d'un notaire, Pierre de Vinci, il est
élevé auprès de ses grands-parents paternels dans la maison familiale de Vinci jusqu’à l’âge
de dix ans. À Florence, son père l'inscrit pour deux ans d’apprentissage dans une scuola
d’abaco et ensuite à l'atelier d'Andrea del Verrocchio où il côtoie Botticelli, Le
Pérugin et Domenico Ghirlandaio.
Il quitte l’atelier en 1482 et se présente principalement comme ingénieur au duc de
Milan Ludovic Sforza. Introduit à la cour, il obtient quelques commandes de peinture et
ouvre un atelier. Il étudie les mathématiques et le corps humain. Il rencontre
également Gian Giacomo Caprotti, dit Salai, un enfant de dix ans, turbulent élève de son
atelier, qu’il prend sous son aile.
.
En 1503, la ville de Florence lui commande une fresque, mais il en est déchargé par le roi de
France Louis XII qui l'appelle à Milan où, de 1506 à 1511, il est « peintre et ingénieur
ordinaire » du souverain. Il rencontre Francesco Melzi, son élève, ami et
exécuteur testamentaire. En 1504, son père meurt, mais il est exclu du testament. En 1507, il
est usufruitier des terres de son oncle décédé.
Léonard de Vinci fait partie des artistes de son époque dit « polymathes » : il maîtrise
plusieurs disciplines comme la sculpture, le dessin, la musique et la peinture qu'il place au
sommet des arts. Léonard se lance dans une minutieuse étude de la nature et de
l'expression humaine : une image doit représenter la personne, mais aussi les intentions de
son esprit. Il fournit sur ses tableaux un minutieux travail de retouches et de corrections à
l'aide de techniques propres à la peinture à l'huile, d'où l'existence de tableaux inachevés et
ses échecs dans la peinture de fresques. Ses études sont reprises dans les innombrables
dessins de ses carnets : dessiner est, pour cet inlassable graphomane, un véritable moyen de
réflexion. Il consigne ses observations, ses plans et ses caricatures qu'il utilise au besoin d'un
travail d'ingénierie ou pour la confection d'un tableau.
Si Léonard de Vinci est surtout connu pour sa peinture, il se définit aussi
comme ingénieur, architecte et scientifique. Les connaissances initialement utiles à
la peinture deviennent pour lui une fin en soi. Ses centres d'intérêt sont très
nombreux : optique, géologie, botanique, hydrodynamique, architecture, astronomie, acous
tique, physiologie et anatomie.
Il n'a toutefois ni l'éducation ni les méthodes de recherche d'un scientifique. Pourtant, son
absence de formation universitaire le libère de l'académisme de son temps : se revendiquant
un « homme sans lettres », il prône la praxis et l'analogie. Cependant, avec l'aide de
quelques hommes de science, il se lance dans la rédaction de traités scientifiques,
plus didactiques et structurés et souvent accompagnés de dessins explicatifs. Sa recherche
de l'automatisme s'oppose à la notion du travail en tant que ciment des relations sociales.
1
Léonard de Vinci est souvent décrit comme le symbole de l'esprit universel de
la Renaissance, ‘’l’uomo universale’’ ou un génie scientifique. Mais il semble que Léonard
lui-même exalte son art afin de gagner la confiance de ses commanditaires et la liberté
d'effectuer ses recherches. De plus, les biographes du XVIe siècle écrivent des récits
fortS dithyrambiques de la vie du maître alors principalement connu pour ses peintures.
Seule la transcription du Codex Atlanticus et la découverte de plus de 6 000 feuillets de ses
notes et traités à la fin du XVIIIe siècle mettent en valeur les recherches de Léonard. Les
historiens des XIXe et XXe siècles perçoivent alors en lui une sorte de génie ou de prophète de
l'ingénierie. Au XXIe siècle, cette image reste encore très présente dans
l'imaginaire populaire. Pourtant les années 1980 voient des historiens remettre en cause
l'originalité et la validité de la plupart des recherches du maître. Ceci étant, la grande qualité
de son art graphique, tant scientifique que pictural, reste encore incontestée par les plus
grands historiens ou critiques d'art et de nombreux livres, films, musées et expositions lui
sont consacrés.

Signature

Biographie

La tombe de Léonard dans la chapelle Saint-Hubert située non loin du château d'Amboise.

Léonard de Vinci polymathe


Léonard de Vinci est formé à Florence par Andréa del Verrocchio à nombre de techniques et
de notions diverses comme l'ingénierie, la machinerie39, la mécanique, la métallurgie et
la physique40. Le jeune homme est également initié à la musique41, il étudie des notions
d’anatomie superficielle, de mécanique, des techniques de dessin, de gravure, l’étude des
effets d’ombre et de lumière34,42 et, surtout, étudie le livre de Leon Battista Alberti De
Pictura qui est le point de départ de ses réflexions sur les mathématiques et
la perspective213. Tout cela permet de comprendre qu'à l'instar de son maître et d'autres
artistes de Florence, Léonard rejoint la famille des polymathes de la Renaissance214.
L'artiste

2
Pour Léonard de Vinci, la peinture est maîtresse de l'architecture, de la poterie, de
l'orfèvrerie, du tissage et de la broderie, et elle a, par ailleurs, « inventé les caractères des
diverses écritures, donné les chiffres aux arithméticiens, appris aux géomètres le tracé des
différentes figures et instruit opticiens, astronomes, dessinateurs de machines
et ingénieurs ». Pourtant, les experts n'attribuent à Léonard, longtemps connu pour ses
tableaux, que moins d'une quinzaine d’œuvres peintes. Beaucoup d'entre-eux demeurent
inachevés et d'autres à l'état de projets. Mais aujourd'hui Léonard est aussi connu comme
siégeant parmi les esprits les plus ingénieux, les plus prolifiques : à côté du petit nombre de
ses peintures se trouve la masse énorme de ses carnets, témoins d'une activité de
recherches scientifiques et d'observation minutieuses de la nature216.
Le peintre
Au XVe siècle, les artistes ont encore peu l'habitude d'apposer leur signature manuscrite sur
leurs œuvres. Ce n'est qu'ultérieurement que l'usage de l'autographe encore inconnu se
répand. L'auteur désireux de marquer son œuvre le fait encore sous la forme impersonnelle
d'inscriptions (souvent latines) effectuées à l'intérieur ou à côté du tableau. Ce qui ne
manque pas de poser d'importants problèmes dans la recherche d'attribution des œuvres
réalisées au cours de la Renaissance217.
La peinture est une science
« En vérité, la peinture est une science et l’authentique fille de la nature, étant son rejeton. »

Carnets, p. 1032, Ms. 2185, 20 r.

La Vierge aux rochers, 1483-1486 et 1495-1508 (deux versions). Ci-dessus, la version de


la National Gallery. Londres, no inv. NG1093.
Au XVe siècle, la peinture est encore considérée comme un simple travail manuel, activité vue
comme méprisable. Son caractère intellectuel n'est affirmé que par Leon Battista
Alberti dans son ouvrage De pictura (1435) puisque, souligne-t-il, la création d'un tableau
implique l'usage des mathématiques à travers la recherche de la perspective et de
la géométrie des ombres. Mais Léonard veut aller plus loin et, la désignant comme une cosa
mentale, désire la placer au sommet de l'activité scientifique et en l'intégrant dans les
traditionnelles Artes Liberales du Moyen Âge218. Ainsi, selon lui, la peinture — qui ne peut se
limiter à une imitation de la nature (du sujet) — trouve son origine dans un acte mental : la
compréhension. Cet acte mental s'accompagne ensuite d'un acte manuel : l'exécution. L'acte
mental est la compréhension scientifique du fonctionnement intime de la nature afin de
pouvoir la reproduire sur un tableau. Et ce n'est qu'à partir de
cette compréhension qu'intervient l’exécution, l'acte manuel nécessitant un savoir-faire.
Acte mental et acte manuel ne peuvent donc exister l'un sans l'autre.

3
« Les sciences mathématiques ne s'étendent qu'à la connaissance de la quantité continue
[les mathématiques] et discontinue [la géométrie], mais ne se préoccupe pas de la qualité,
qui est la beauté des œuvres de la nature et de l'ornement du monde. »227
— Léonard de Vinci, Ms.Codex Urbinas 7v
.
Ensuite, après l'acte mental vient l'acte manuel, le noble travail de la main, qui en tant
qu'intermédiaire entre l'esprit et la peinture s'occupe de « l’exécution bien plus noble que
ladite théorie ou science »230. Cette noblesse réside entre autres dans le fait que cette main,
dans son œuvre, va jusqu'à à effacer la dernière trace de son passage sur la peinture. L’œil,
quant à lui, est la fenêtre de l'âme, le sens privilégié de l'observation, l'intermédiaire entre
l'Homme et la nature. L’œil et la main travaillent de concert échangeant sans cesse leurs
connaissances et c'est de cet échange que, pour Daniel Arasse, « se noue le caractère divin
de la peinture et que se joue la création du peintre ».
La peinture au-dessus de tous les arts
Entre 1495 et 1499, Léonard de Vinci y participe et rédige un Paragone en première partie
de son Traité de la Peinture : là où Alberti se contente d'une comparaison entre la peinture
et la poésie, Léonard compare celle-ci non seulement avec la poésie, mais aussi avec
la musique et la sculpture en présentant la peinture comme un « art total », situé par-dessus
tous les autres.
« Comment la peinture surpasse toute œuvre humaine, par les subtiles possibilités qu’elle
recèle : L’œil, appelé fenêtre de l’âme, est la principale voie par où notre intellect peut
apprécier pleinement et magnifiquement l’œuvre infinie de la nature ; l’oreille est la seconde
et elle emprunte sa noblesse au fait qu’elle peut ouïr le récit des choses que l’œil a vues. »
— Léonard de Vinci, Carnets (Ms. 2185)
Il présente ainsi la peinture comme supérieure à la poésie, car elle est compréhensible par
tous alors que la poésie doit être traduite pour tous ceux qui n'en comprennent pas la
langue. Par ailleurs, face à la musique, la peinture présente une plus grande pérennité : la
première est composée de notes, certes harmonieuses, mais n'est-elle pas un art « qui se
consume dans l’acte même de sa naissance » ? La peinture est également supérieure à
la sculpture par le fait qu'elle propose des couleurs alors que la matière sculptée reste
uniforme. Elle présente également la possibilité de représenter toute la nature là où la
sculpture ne peut présenter qu'un seul sujet. De plus, le sculpteur doit travailler dans le bruit
et la poussière alors que le peintre s’installe confortablement devant son tableau dans le
silence ou à l'écoute de musique ou de poésie.
Le geste et l'émotion
« Une figure ne sera louable que si elle exprime avec le geste les passions de son âme. »247
— Léonard de Vinci, Traité de la peinture VIII.478
Le geste, chez Léonard, est toujours dépeint dans une situation intermédiaire, entre son
commencement et son achèvement. La Joconde en est l'exemple le plus abouti, car la
position assise du modèle est, malgré sa sereine immobilité, marque un mouvement : le bras
gauche est en pleine rotation et se pose sur la main droite, ce qui donne l'impression que
Mona Lisa est en train de s'asseoir

Dans l'esprit de Léonard de Vinci

4
La pensée de Léonard de Vinci
Léonard reçoit l’enseignement des écoles dites d’abbaco où se donne un enseignement
pratique, notamment celui des mathématiques appliquées, destinées aux marchands. On y
enseigne la Règle de trois que l'on applique à une succession d’analogies entre plusieurs
exemples traités. Un enseignement complémentaire moral et religieux composé de lectures
commentées de textes comme des romans de chevalerie ou diverses écritures en langue
vernaculaire. Léonard ne reçoit pas l’enseignement des scuole di lettere préparant à
l’université, il n'apprend ni le latin classique, ni le grec ancien et la lecture des auteurs de
l’Antiquité ne lui est accessible que par de rares traductions.
Expérience et analogie
Face aux railleries des hommes de lettres Léonard revendique être un « homme sans
lettres » et affirme une culture de l’expérience directe, un mélange d’empirisme qui se
libère des théorèmes préétablis et de naturalisme pour lequel tout ce qui existe peut-être
expliqué par des causes ou des principes naturels. Il se méfie
des « sciences mensongères » et, plus indirectement, de la théologie préférant déduire
la théorie de l’expérience : « au préalable, je me livrerai à une expérience avant d’aller plus
loin, car j’ai l’intention d’alléguer d’abord l’expérience, puis de montrer par le raisonnement
pourquoi cette expérience produit forcément ce résultat ». Mais, à partir de 1490, Léonard
fait une grande consommation de livres ; il prend conscience de l'importance de la Praxis et
de la nécessité de faire évoluer l'expérience dans un cadre théorique : l'observation et la
théorie sont complémentaires, si la première est source de la seconde, cette dernière doit
être validée par d'autres observations.
Écrits de Léonard de Vinci
Manuscrits de Léonard de Vinci

Le Codex Forster III, vers 1490, Londres, Victoria and Albert Museum.


. Léonard y porte ses travaux scientifiques, techniques et artistiques (dont notamment ses
études pour ses tableaux et sculptures) mais aussi des notes sur les événements de sa vie
(« Le 9 juillet 1504 à 7 heures est mort Ser Piero da Vinci ») comportant même dates et
heures, ses humeurs, ses réflexions (le Manuscrit H comporte ainsi sa devise « Plutôt la mort
que la souillure », des fables ou des méditations philosophiques.
Le Traité de la Peinture

5
Ouvrages

Bibliographie
Aspects généraux

Tableaux : Le Baptême du Christ (1472 - 1475)  • L'Annonciation (galerie des Offices, 1472 -


1475)  • Méduse † • Ginevra de' Benci (vers 1476) • La Madone à l'œillet (1478 -
1480) • Madonna Benois (1478 - 1482) • L'Annonciation (Louvre, vers 1478 – 1485)  • Saint
Jérôme (1480 - 1482) • L'Adoration des mages (1481) • La Vierge aux rochers (Louvre, 1483 -
1486)   • La Dame à l'hermine (1488-1490) • Madone Litta (vers 1490)  • Portrait de
musicien (1490) • La Belle Ferronnière (1490-1496) ♦ • La Vierge aux rochers (National
Gallery, 1495 - 1508)    • La Madone aux fuseaux (vers 1501) ♦ • Sainte Anne, la Vierge et
l'Enfant Jésus jouant avec un agneau (1503-1519)   • Mona Lisa d'Isleworth (Entre 1503 et
1506) ♦ • La Joconde (1503-1506) • Salvator Mundi (après 1507) ♦ • La Scapigliata (1508)   
♦ • Léda et le Cygne (1508) † • Saint Jean-Baptiste en Bacchus (1510-1515) ♦ • Saint Jean-
Baptiste (entre 1513 et 1516)

Œuvres murales : La Cène • La Bataille d'Anghiari † • Sala delle Asse

 Dessins scientifiques : Homme de Vitruve


 Paysage de la vallée de l'Arno
 Étude du mouvement des chats

Études du fœtus dans l'utérus

 Portraits : Le Condottiere
 Martyre de saint Sébastien
 La Belle Princesse ♦
Autoportrait

 Manuscrits : Manuscrit B écrit vers 1487-1489. Il traite surtout de l'ingénierie et


l'architecture militaires ;
 Manuscrit C ouvert en 1490. Il s'intéresse surtout à l'optique et aux rapports entre
l'ombre et la lumière ;
 Manuscrit D achevé vers 1491372, il se penche sur l'optique ;
 Manuscrit A écrit vers 1490-1492, il traite surtout du mouvement372 ;
 Manuscrit H écrit vers 1493-1494, il se penche surtout sur le thème de l'eau372 ;
 Manuscrit I écrit vers 1493-1494, il aborde des sujets divers372 ;
 Manuscrit L écrit entre 1497 et 1504, il parle de divers projets militaires372 ;
 Manuscrit M écrit vers 1499-1500, il concerne la géométrie et la physique573 ;
 Manuscrit K écrit vers 1503-1507, il concerne la géométrie372 ;
 Manuscrit F ouvert le 12 septembre 1508 à Milan, il se penche sur des sujets divers dont
l'astronomie, l'optique, la géologie, le vol des oiseaux359 mais surtout l'hydraulique372 ;

6
 Manuscrit G écrit vers 1510-1511 puis en 1515, il traite surtout de botanique372 ;
Manuscrit E écrit vers la fin de sa vie, Léonard y travaille surtout sur le vol des oiseaux et sur
son projet de machine volante372
Léonard de Vinci a dit...
 “Passé quarante ans, un homme est responsable de son visage.” ...
 “Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maître !” ...
 “Plus on connaît, plus on aime.” ...
 “Qui pense peu, se trompe beaucoup.” ...
 “Nul conseil n'est plus loyal que celui qui se donne sur un navire en péril.”

Vous aimerez peut-être aussi