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CHAPITRE III

RESUME
Après avoir brièvement parlé de l’école coranique et du cadeau qui lui a été donné par Rhama, Sidi
Mohammed s’émerveille à la vue de la lampe à pétrole qui éclaire la chambre de fatma Bziouya. Sous
l’insistance de sa mère, son père finit par en acheter une à son tour. L’introduction de ce moyen d’éclairage
moderne dans la maison illumine la vie de toute la famille. Parmi les autres épisodes caractéristiques de ce
chapitre, figure celui qui est consacré à la disparition de Zineb au mausolée des Idrissides et au repas offert
par Rahma aux mendiants pour remercier Dieu de lui avoir rendu sa fille.
AXES DE LECTURE
I- Un lieu de souffrance
Nous avons déjà parlé de la sensation d’oppression que ressent Sidi Mohammed au Msid. Cette école est
encore une fois assimilée à un lieu de torture. Espace clos plongé dans une chaleur étouffante, elle ravive le
désarroi des enfants surveillés de près par un fqih sévère :
- Mes doigts me faisaient mal à force de cogner sur ma planchette de buis (…) Le maître somnolait, sa
longue baguette à la main (…)
- J’avais chaud aux joues. Mes trempes bourdonnaient (…)
- Le maître se réveilla, distribua au hasard quelques coup de baguette et se rendormit.
- Nous étions heureux quand commençaient ces litanies. Elles signifiaient la fin de nos souffrances. (…)
Enfin, le maître nous libéra un à un.
II- La vie en collectivité
La lampe à pétrole acquise par Fatma Bziouya est une nouveauté qui révolutionne la vie à Dar Chouafa. Le
fait d’introduire un objet moderne dans un espace profondément ancré dans la tradition interpelle tous les
habitants de la demeure des plus petits aux plus grands :
- Que dis-tu ? Une lampe ? Attends, j’arrive.
- Oh ! merveille ! Au centre du mur, une lampe à pétrole était accrochée. Une flamme blanche et paisible
dansait imperceptiblement dans un verre en forme de clarinette.
- Vous devriez en acheter une, la chambre paraît plus accueillante et plus gaie.
- Tous les gens « bien » s’éclairent au pétrole, dit-elle pour conclure.
- Je rêvais cette nuit d’une belle flamme que je réussis à tenir prisonnière dans mon cabochon de verre taillé
en diamant.
- La chouafa qu’on appelait « Tante Kanza » monta admirer notre nouvelle acquisition.
III- La disparition de Zineb
III- 1- La solidarité dans le malheur
La disparition de Zineb révèle la grande solidarité des habitants de Dar Chouafa dans les moments difficiles.
Lalla Zoubida qui s’est disputée avec la mère de la fille égarée est la première à aller aux nouvelles : « Ma
sœur ! Ma pauvre sœur ! Que t’est-il arrivé. Nous pouvons peut-être te venir en aide. Cesse de pleurer, tu
nous déchires le cœur. »
- Toutes les femmes entourèrent Rahma la malheureuse.
- La nouvelle de cette disparition se propagea instantanément dans le quartier. Des femmes inconnues
traversèrent les terrasses pour venir prendre part à la douleur de Rahma.
Le repas offert aux mendiants par Rahma permet au narrateur de décrire d’autres aspects de la culture
traditionnelle marocaine où le social se mêle au religieux : préparation de la nourriture, accueil des invités,
distribution des plats, chants qui accompagnent la cérémonie, fête improvisée par les femmes, etc.
III- 2- L’imitation des adultes
Sidi Mohammed n’a aucune envie de se lamentent sur le sort de Zineb surtout qu’il n’aime pas cette dernière
(Sa disparition me réjouissait beaucoup). Mais en se trouvant au milieu des adultes qui pleurent à chaudes
larmes, il cède à l’envie de les imiter parce que les adultes veulent que ça se passe ainsi : « Il semblait que la
bienséance l’exigeait ; je pleurais aussi parce que ma mère pleurait et parce que Rahma qui m’avait fait
cadeau d’un beau cabochon de verre avait du chagrin. » Cependant, la raison de cette crise de larmes,
comme le révèle le narrateur un peu plus loin, n’a rien à voir avec la prétendue compassion avec la mère
affligée : « Cela m’est égal qu’on ne retrouve pas Zineb, je pleure parce que j’ai faim. »
IV- Un monde merveilleux
Quand Sidi Mohammed se sent triste, il ouvre sa Boîte à Merveilles et contemple longuement ses trésors
dont il est le seul à pouvoir sonder les secrets. Il leur parle, les caresse et les protège. Ce sont ses vrais amis ;
ils lui permettent de vivre dans le rêve ce qu’il ne peut pas vivre dans la réalité :
- Je sortis ma boîte, la vidai sur un coin du matelas, regardai un à un mes objets (…)
Ce soir, ils ne me parlaient pas. Ils gisaient inertes, maussades, un peu hostiles. Ils avaient perdu leur
pouvoir magique et devenaient méfiants, secrets (…)
- Ils se réveillèrent dans le noir pour se livrer à mon insu à des feux fastueux et délicats (…)
- Mon innocent cabochon de verre grandit, se dilata, atteignit les proportions d’un palais de rêve, s’orna de
lumière et d’étoffes précieuses. Les clous, les bouchons de porcelaine, les épingles et les perles changés en
princesses, en esclaves, en jouvenceaux, pénétrèrent dans ce palais, jouèrent de douces mélodies.
Mais ce voyage dans le monde merveilleux est constamment brisé par le retour à la triste réalité :
L’enchantement disparut, je trouvai simplement un cabochon de verre, des boutons et des clous sans âme et
sans mystère. Cette constatation fut cruelle. J’éclatai en sanglots. Ma mère survint, parla de fatigue,
m’emmena dormir.

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