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L’IMPÉRATIF

Parmi les différents modes verbaux de la langue française, l’impératif est celui qui est
consacré à l’expression de l’ordre, de la prière, du conseil, de l’interdiction… En un mot,
l’impératif est employé pour amener l’interlocuteur à agir d’une certaine façon. C’est un mode
qui ne possède que trois personnes : la deuxième du singulier, la première du pluriel et la
deuxième du pluriel. De manière générale, la morphologie de ces personnes est identique à celle
du présent de l’indicatif. Autrement dit, à l’impératif, un verbe comme prendre se conjugue de
la même façon qu’à l’indicatif présent, à la seule différence que les pronoms personnels sujets
ne sont pas employés : prends, prenons, prenez.
Il existe toutefois des exceptions à cette règle de conjugaison. L’impératif des verbes être,
avoir, savoir et vouloir n’a rien de commun avec le présent de l’indicatif :
- être : sois, soyons, soyez
- avoir : aie, ayons, ayez
- savoir : sache, sachons, sachez
- vouloir : veuille, veuillons, veuillez1
L’autre exception concerne le verbe aller, les verbes du premier groupe et même les verbes
comme offrir, ouvrir ou accueillir qui, bien qu’étant du troisième groupe, ont un indicatif
présent qui les rapproche morphologiquement des verbes du premier groupe. Cette exception
touche précisément à la deuxième personne du singulier, car celle-ci ne doit pas prendre de s
final, contrairement à ce qu’on voit faire beaucoup de scripteurs de la langue française :
- aller : va, allons, allez
- danser : danse, dansons, dansez
- ouvrir : ouvre, ouvrons, ouvrez
Pour les verbes ci-dessus, le s final n’intervient que quand un pronom commençant par une
voyelle leur est adjoint : vas-y, parles-en.
La forme impérative qui s’avère également difficultueuse est celle des verbes pronominaux
comme s’en aller : va-t’en, allons-nous-en, allez-vous-en. Ici, c’est encore la deuxième
personne du singulier qui s’érige parfois en casse-tête. On voit en effet beaucoup de locuteurs
du français écrire plutôt va-t-en. En cela, ils ne font que respecter le modèle des deux autres
personnes, modèle d’après lequel les pronoms conjoints associés à une forme impérative
imposent l’emploi du trait d’union : lave-toi, lavons-nous, lavez-vous, allons-nous-en… En
réalité, va-t’en n’est que la forme sur laquelle débouche va-toi-en après élision du pronom toi
pour des raisons d’euphonie. Or, comme on le sait, l’élision se fait avec une apostrophe et non
un trait d’union. Le t n’intervient avant un trait d’union que dans le cadre de l’interrogation
avec inversion du sujet (va-t-il ?) ou dans la locution nominale va-t-en guerre qui désigne une
personne belliqueuse.

1
Pour le verbe vouloir, la grammaire admet néanmoins les formes veux, voulons et voulez. Mais celles-ci sont
rarement employées.

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