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CENTRE DOCUMENTATION - VEILLE RÉGLEMENTAIRE : DOCUMENTS TECHNIQUES RÉGLEMENTAIRES

MINISTERE DE L’EQUIPEMENT ET DU LOGEMENT

RECOMMANDATIQNS TECHNIQUES
POUR LA REPARATION
ET LE RENFORCEMENT DES OUVRAGES

CENTRE NATIONAL DE RECHERCHE APPLIQUEE


EN GENIE PARASISMIQUE C.G.S
Rue Kaddour Rahim (prolongée) B.P 252 Hussein dey- Alger Tél. 77.66.73 - 59,90.61 -
Télex : 65494 DZ –Fax : 77.6656

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COMPOSITION DU GROUPE DE TRAVAIL


SPECIALISE G.T.S

Recommandations techniques pour la réparation


Et le renforcement des ouvrages

Président d'honneur:

M. Tebhal F. Président de la Commission Technique Permanente


Pour le Contrôle Technique de la Construction.

Président du Groupe:
M. Belazaugui M. Directeur du C.G.S

Rapporteur:
M. Remas A. Chargé de recherche au C.G.S.

Membres :

M. Alayat H. Attaché de Recherche au C.G.S.

M. Batata A. Ingénieur C.N.E.R.I.B

M. Benletki B. Ingénieur C.T.C/Centre

M. Benouar D. Enseignant I. G. C/ U.S. T. H. B

M. Bentama A. D.R.T.C. M.U.C.

M. Brara A. Directeur Technique O.F.I.R.A.C.

M. Farsi M. Chef de Service Analyse de Structures au C.G.S

M. Hassane M.A. Ingénieur C.T.C/Centre

M. Med -Chérif Enseignant E.N.T.P.

M. Rabah S. Directeur Technique C.T.C/Chlef.

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ARRETE N a 309/91 PORTANT APPROBATION DU.


DOCUMENT TECHNIQUE REGLEMENTAIRE
RELATIF AUX "RECOMMANDATIONS
TECHNIQUES POUR LA REPARATION
ET LE RENFORCEMENT DES OUVRAGES"

Le Ministre de l'équipement et du logement

- Vu le décret présidentiel no 91.199 du 18 Juin 1991, portant nomination des


membres du gouvernement.

- Vu le décret n° 85.71 du 13 A v r i l 1985, portant création du Centre National de


Recherche Appliquée en Génie Parasismique (C.G.S.). Complété.

- V u le décret n° 86.213 du 19 Août 1986, portant création d'une commission


technique permanente pour le contrôle technique de la construction.

A R R E T E

Article 1 - Est approuvé le d o c u m e n t technique réglementaire intitulé


"Recommandations techniques pour la réparation et le renforcement des
Ouvrages annexé à l'original du présent arrêté.

Article 2 - Le document visé à l'article 1 ci-dessus constitue des recommandations


Techniques réglementaires pour tous travaux de réparation et de renforcement
Des ouvrages à travers l'ensemble du pays.

Article 3 - Les dispositions du document technique réglementaire sont applicables


Après la publication au Journal Officiel de la République Algérienne
Démocratique et Populaire du présent arrêté, pour toute nouvelle étude de
Réparation ou de renforcement.

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Article 4 - Les modalités d'application de ces recommandations seront précisées en tant


que besoin par des notes techniques et d'interprétation du Centre National de
Recherche Appliquée en Génie Parasismique (C.G.S.)

Article 5 - Le Centre National de Recherche en Génie Parasismique (C.G.S.) est chargé


de l'édition et de la diffusion du présent document technique réglementaire.

Article 6 - Le présent arrêté sera publié au Journal Officiel de la République Algérienne


Démocratique et Populaire.

Fait à Alger, le 17 Octobre I991

LE MINISTRE DE L'EQUIPEMENT ET DU LOGEMENT.

Mustapha HARRATI

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Avant propos

La réparation et le renforcement des ouvrages endommagés constituent assurément


l'un des problèmes les plus délicats que rencontre actuellement le domaine de la
construction dans notre pays. Les très rares organismes d'études et de contrôle ou les
entreprises de réalisation qui peuvent se prévaloir de quelque expérience dans ce
domaine, notamment ceux engagés dans la reconstruction de la région de Chlef
consécutivement au séisme du 14 Octobre, éprouvent des difficultés certaines à disposer
de documents de référence pour les guider et les aider dans leur travail de conception, de
suivi, de contrôle ou d'exécution. C'est pourquoi, le Centre national de recherche
appliquée en génie parasismique "CG.S" s'est attelé à la demande du Ministère chargé
de la construction, à mettre au point et â diffuser à l'intention des différents Ingénieurs,
Techniciens et opérateurs déjà impliqués ou potentiellement concernés, les outils
documentaires théoriques et pratiques à même de répondre à leur préoccupations. Le
présent document qui s'intitule "Recommandations techniques pour la réparation et le
renforcement des ouvrages endommages" vise en premier lieu les travaux de reprise
des bâtiments endommagés par un séisme. Néanmoins, il pourra utilement servir de guide
pour les autres types d'ouvrages dont l'endommagement provient d'autres origines.

Il est important de noter également qu'il est prévu d'éditer trois autres documents
complémentaires qui s'intitulent :

- "Catalogue des méthodes de réparation et de renforcement"


− "Méthodes de diagnostic rapide des bâtiments soumis au risque sismique".
− "Méthodes d'évaluation de la résistance des bâtiments soumis au risque sismique".

La meilleure récompense que pourraient espérer les différents spécialistes et


ingénieurs du C.G.S. et des autres organismes scientifiques, techniques et universitaires qui
ont apporté leurs concours à la mise au point de ces différents documents est que ces
derniers répondent au mieux à l'attente des utilisations.

Le Directeur du C.G.S.: M. BELAZOUGUI

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SOMMAIRE

Pages

1. Préambule ................................................................................................................ ..8

2. Généralités ………………………………………………………………………………….. 10

3. Analyse structurale et détermination des efforts sismiques ………………………......... 17

4. Influence des effets sismiques sur la réparation et le renforcement des ouvrages ... 20

5. Méthode de réparation et de renforcement des ouvrages en béton armé ……………. 26

6. Méthodes de réparation et de renforcement des constructions en murs porteurs en


pierres ou en briques ………………………………………………………………………….. 35

7. Réparation et renforcement du vide sanitaire …………………………………………....39

8. Réparation des fondations ………………………………………………………………….42

9. Effet de joint de dilatation de largeur insuffisante ……………………………………….44

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1. Préambule

1. Concept fondamental des règlements

Le concept contemporain dans l'étude et la réalisation des ouvrages résistant


aux actions sismiques, accepté dans les règlements actuels est basé sur les points
suivants :

1.1. Dans l'évaluation des risques sismiques des ouvrages on prend en compte tous les
effets des différentes charges (charges verticales et action du séisme) d'une part, et,
d'autre part, toutes les caractéristiques mécaniques de l'ouvrage, y compris l'amortis-
sement, la ductilité et l'aptitude à la dissipation de l'énergie, etc. Pour cela, on prend en
considération et on analyse du point de vue sismique la réponse du modèle mathématique
du système pour évaluer le degré d'endommagement possible de l'ouvrage.

1.2. L'examen des désordres occasionnés aux ouvrages par les séismes et les différentes
études théoriques fait ressortir l'importance primordiale du phénomène de ductilité dans la
stabilité des ouvrages et le degré d'endommagement des éléments structuraux et non
structuraux. C'est pourquoi les méthodes récentes d'évaluation de la résistance
parasismique des ouvrages tiennent compte de ce phénomène.

1.3. Dans l'analyse du système structural on prend en considération la rigidité et la


résistance de tous les éléments, qui peuvent influencer la réponse du système y compris
les éléments non structuraux.

Au vu de la difficulté qu'il y a à modéliser les éléments non

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Structuraux, on fait des hypothèses d'interaction des éléments structuraux et non


structuraux.

1.4. Le niveau de sécurité de la construction et de ses éléments constitutifs est en


relation, d'une part, avec l'intensité sismique correspondant à une période déterminée de
retour et, d'autre part, avec le degré d'endommagement et de dégradation des
caractéristiques mécaniques des éléments structuraux et non structuraux de construction.

Globalement, le niveau de sécurité dépend donc :

− de l'augmentation de la ductilité des éléments structuraux - de la localisation des


déformations non linéaires
− de la possibilité d'apparition de désordres due à une insuffisance d'armatures.
- de la détérioration de l'effet d'adhérence

1.5. Les éléments non structuraux ont une grande influence sur le niveau de sécurité
aussi bien du système constructif initial non endommagé que du nouveau système ayant
subi réparation et renforcement après endommagement.

Les éléments non structuraux, comme les remplissages, ont les influences suivantes :

− changement local et global de la rigidité et de la résistance - localisation des


déformations non linéaires, due à la manifestation de déformabilité locale
− rupture dûe à l'effort tranchant suite à l'apparition de l'effet de l'élément court.
− participation commune avec le système structural à la résistance aux forces sismiques
à condition que, dans le mur de remplissage, n'apparaissent pas des fissures diagonales
dues à l'épuisement de la capacité portante limite.

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2. Généralités

2.1. Ce document réglemente la conception et l'exécution des travaux de réparation et de


renforcement des ouvrages endommagés. Ces règles peuvent servir, en cas de besoin,
pour l'évaluation de la capacité de résistance et la vérification de la stabilité des ouvrages
existants et leur renforcement éventuel.

En outre, ce règlement peut-être utilisé en complément aux règles parasismiques en


vigueur, en tant que recommandations pour l'établissement des projets et pour la
construction des ouvrages dans les régions sismiques.

L'application et l'utilisation des règles en vigueur pour les différents matériaux de


construction ne sont nullement limitées par ce document.

Les autres règlements et la littérature technique relatifs à la conception des ouvrages


dans les régions sismiques pourront être utilisés pour peu qu'ils ne soient pas en
contradiction avec les présentes règles.

2.2. Définitions

Réparation : la réparation d'une construction est une opération qui consiste à lui restituer
par des travaux appropriés, un niveau de service perdu.

Renforcement : Le renforcement est une opération qui consiste à

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Augmenter le niveau de service ou performance mécanique d'une construction


(augmentation de ductilité, de la résistance...)

2.3. Les ouvrages faisant objet de réparation et de renforcement suivant les prescriptions
du présent document peuvent être classés, en fonction de leur importance, dans les
groupes d'usage 1, 2 et 3 du R.P.A tels que rappelés ci-après :

Groupe d'usage 1

Sont classés dans ce groupe les ouvrages de grande importance :

a) Construction de première nécessité devant maintenir les activités économiques ou


sociales, vitales en cas de séisme (grands hôpitaux, casernes de pompiers, casernes
de police centrales électriques, gares, aéroports, centre de télécommunications, etc.)

b) Ouvrages d'art devant rester fonctionnels pendant et après un séisme, certains


réservoirs et châteaux d'eau etc.

c) Constructions pour dépôts de produits ou substances extrêmement nocifs ou toxiques.

d) Constructions qui abritent fréquemment de grands rassemblements de personnes


(grands établissements scolaires et universitaires, grandes mosquées, grands théâtres,
cinémas et auditoriums, etc.)

Groupe d'usage 2

Sont classés dans ce genre les ouvrages d'importance moyenne ou constructions


courantes :

a) Bâtiments à usage d'habitation

b) Bâtiments administratifs ou à usage de bureaux

c) Bâtiments sociaux (dispensaires, maisons de repos, centres de vacances, agences


postales, centres de santé, etc.)

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d) Bâtiments industriels et agro-industriels, à l'exception de ceux du


groupe 1

e) Bâtiments commerciaux

f) Bâtiments touristiques

g) Constructions sportives, culturelles, religieuses, à l'exception de


celles du groupe 1.

h) Ouvrages d'art à l'exception de ceux du groupe 1

i) Châteaux d'eau et réservoirs

j) Toute construction non classée dans les groupes 1 et 3

Groupe d'usage 3.

Sont classés dans ce groupe les constructions relativement peu


importantes, par exemple :

a) Constructions provisoires

b) Constructions industrielles ou agricoles à un niveau qui abritent


des biens de faible valeur.

c) Constructions pour lesquelles les dommages ne présentent que


des risques limités de perte en vie humaines.

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2.4. Il appartient aux autorités ou aux maîtres d'ouvrage de préciser la classification de


chaque ouvrage faisant objet de réparation et de renforcement.

2.5. Pour les ouvrages du groupe 1, lors de l'établissement du projet de réparation, les
conditions locales du sol et ses paramètres sismiques doivent être définis.

2.6. La réparation et le renforcement des ouvrages ou éléments endommagés, traités par


ce règlement, sont relatifs aux types suivants de dommages.

1. Dommages des éléments principaux des ossatures en béton armé : poutres,


poteaux, noeuds, voiles
2. Dommages des murs non -porteurs et éléments non structuraux
3. Dommages des murs porteurs dans les ouvrages en maçonnerie
4. Dommages des fondations
5. Altération du sol de fondation suite à l'instabilité dynamique ou à l'insuffisance de
capacité portante
6. Dommages des structures secondaires des ouvrages : cheminées, parapets,
encorbellements, etc.

Pour chaque cas particulier, on définit la nécessité spécifique d'accroître la sécurité et


de réduire au minimum possible le degré d'endommagement de l'ouvrage, par un choix
convenable de réparation et/ou de renforcement des éléments endommagés ou non en-
dommagés de la construction.

2.7. Pour la conception et l'exécution des travaux de réparation et de renforcement


d'ouvrages endommagés, il est nécessaire de :

1. Réunir la documentation technique existante


2. Définir globalement le degré de résistance de l'ouvrage existant
3. Enregistrer et analyser les dégâts existants
4. Etablir le degré de qualité des matériaux constitutifs de l'ouvrage
5. Mener des recherches particulières pour compléter les renseignements techniques
non -définis sous 1, 2 et 3
6. Faire une constatation préliminaire des causes techniques des dégâts subis.

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2.8. Le projet établi pour la réparation et le renforcement doit définir le degré


d'endommagement des éléments de la structure et des éléments non structuraux de
l'ouvrage ainsi que les méthodes de la réparation et du renforcement.

Les relevés sur place et les photographies de l'ouvrage endommagé sont partis
intégrante du projet de réparation et de renforcement.

L'examen de la qualité des matériaux constitutifs de l'ouvrage existant s'effectue de


la façon suivante :

2.8.1. Pour les constructions en béton armé on définit la qualité du béton et de l'acier.

2.8.2. Pour les constructions en maçonnerie on définit la qualité des éléments constitutifs
(mortier, briques, pierre de taille, etc.).

La qualité des matériaux est établie suivant la documentation disponible et/ou par
des essais directs (pour le béton par scléromètre, par carottage et par des essais à
l'ultrason) et examens divers.

L'établissement d'un rapport de sol définissant les conditions des fondations, par
utilisation des renseignements existants et/ou des études géotechniques nouvelles,
précède l'établissement du projet de réparation et de renforcement de l'ouvrage.

Les investigations nouvelles sont nécessaires dans le cas où les désordres des
fondations sont dus aux mouvements du sol et dans le cas où des fondations nouvelles
doivent être mises en oeuvre pour le renforcement et la réparation de l'ouvrage.

Commentaire

Points 2.7 et 2.8

Pour la définition des données indispensables pour la réalisation du projet de réparation


et de renforcement on effectue les opérations suivantes :

1. Réunir toute la documentation disponible sur :

a) Les projets existants dans toutes leur phases d'exécution ainsi que les bordereaux
des prix.
b) Les études géotechniques et autres sur le terrain.

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c) Les rapports divers, les notes techniques et autres documents établis lors de la
réalisation de l'ouvrage.

d) Les documents et données p u r une éventuelle adaptation et des travaux


d'entretien.

e) Expertises, avis, classification (effectuées par un bureau d'expertise).

Dans les cas où les données ci-dessus n'existent pas, il est nécessaire
d'effectuer des relevés, des sondages ou des essais non destructifs pour réunir un
minimum de caractéristiques de la construction (section d'acier -ancrage etc.).

2. Détermination de la résistance sismique de l'ouvrage existant sur la base des


caractéristiques globales du système structural et des détails de construction.

a) Descriptif de l'ouvrage existant

b) Caractéristiques et qualité des matériaux

c) Caractéristiques du sol

d) Identification des erreurs dans la conception générale et dans la conception des


détails par rapport aux règles R.P.A.

e) Identification de l'effet : de torsion, de joints de dilatation etc.

3. Le relevé et l'analyse des dommages contiennent :

a) Relevé des dommages subis par les éléments en béton armé, la maçonnerie, le voile
Du vide sanitaire, les fondations, les installations. Outre les dessins, le relevé doit être
complété par des photographies.

b) Détermination du sens prédominant de l'effet sismique, à partir des dommages


constates.

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c) Analyse des caractéristiques des dommages, sur la base du relevé et de l'état réel de
l'ouvrage : répartition des dommages, comportement de la construction en béton armé,
des remplissages en maçonnerie, du vide sanitaire et des fondations. En outre, on
détermine le rapport entre le degré d'endommagement, et la direction du séisme etc.

d) Lors de la détermination de la qualité des matériaux on fait constater la qualité globale


de la construction ainsi que celle des éléments endommagés.

En fonction de l'importance de I'ouvrage on prévoit une méthodologie d'approche.

- pour des recherches particulières sur la qualité des matériaux en place.


− pour des recherches très relatives aux caractéristiques dynamiques de l'ouvrage.
− pour des recherches relatives au sol.

e) On définit de façon préliminaire la raison globale des dommages, ainsi que les mesures
nécessaires pour la réparation et le renforcement. On identifie les raisons des
dommages comme, par exemple, la rigidité insuffisante, la résistance, la ductilité, ou la
qualité des matériaux.

4. L'instabilité dynamique du sol (liquéfaction, glissement et autres...) peut amener jusqu'à la


destruction complète de l'ouvrage. Aussi, des précautions particulières sont à prendre :

a. Dans les zones d'instabilité avérée, il est nécessaire d'effectuer des études complètes.

b. Dans les zones d'instabilité de sol probable, il est indispensable d'examiner les effets
éventuels.

c. Dans les zones où les données techniques démontrent qu'il n'y a pas de danger
d'instabilité dynamique du sol, aucune étude n'est nécessaire.

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3. Analyse structurale et détermination


des forces sismiques

3.1. Le projet de réparation et de renforcement de l'ouvrage existant doit comprendre les


calculs de résistance et de stabilité des éléments constitutifs de la structure de l'ouvrage,
désignés dans ce qui suit comme analyse de la structure, et qui comprend
essentiellement les points suivants :

3.1.1. Pour les ouvrages qu'on répare ou qu'on renforce, il est indispensable d'effectuer
une analyse de la structure pour les actions verticales (permanentes et variables) et pour
les actions sismiques (horizontales et verticales).

3.1.2. L'analyse pour la détermination des sollicitations (efforts internes) se fait suivant les
lois et méthodes de la résistance des matériaux et de la théorie de l'élasticité classiques
ou suivant les méthodes du calcul non -linéaire. (Ce dernier se limite le plus souvent à un
calcul simplifié en plasticité).

3.1.3. La vérification de la sécurité des sections des éléments en béton armé, se fera par
les méthodes élastiques ou les méthodes aux états limites.

3.1.4. Le calcul se fait pour l'état existant de l'ouvrage, et pour le système modifié par les
mesures choisies pour la réparation et le renforcement. S'il s'avère nécessaire, le calcul
se fait pour plusieurs solutions ou variantes de réparation et de renforcement.

3.1.5. Etant donné que, lors de l'action dynamique d'un séisme important, les structures
se déforment et travaillent dans le domaine

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Non linéaire, il serait souhaitable, autant que faire se peut, que l'analyse dynamique en
tienne compte par le choix d'une méthode appropriée.

3.2. Les combinaisons des actions et des sollicitations à appliquer sont celles des
règlements en vigueur (R.P.A. et autres...). Toutefois dans ces combinaisons, on ne
prendra pas en compte les effets de la température, du retrait du béton, du vent, et des
charges dynamiques dues aux équipements.

3.3. Vérification de la sécurité et dimensionnement des sections et des éléments.


33.1. Pour chacune des méthodes de calcul données dans l'article 3.1.3 il faut prendre
comme caractéristiques de la résistance de calcul du matériau, les propriétés qui
correspondent le mieux à l'état de développement des déformations post-élastiques, soit :

a) Pour l'acier : la limite élastique (égale pour la compression et pour la traction)

b) Pour le béton et la maçonnerie : les caractéristique de déformation


correspondant à la résistance maximale à la compression (environ 2 % pour
les deux matériaux), pour la traction la résistance qui correspond à la
résistance maximale des contraintes principales de traction.

c) Pour la résistance au cisaillement de la maçonnerie, on prend la contrainte


tangentielle maximale.

33.2. Les caractéristiques mécaniques du matériau utilisé sont en principe définies par :

a) D'autres règlements en vigueur ou spécifications de matériaux.

b) Par des essai directs.

En ce qui concerne la maçonnerie, l'usage des briques creuses et des parpaings


étant courant ainsi que celui du mortier de ciment, il faut utiliser les caractéristiques de
résistance pour les directions de la rupture, laquelle peut traverser les joints et/ou passer
à travers les briques ou parpaings. Il faut considérer la section nette dans les calculs.

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33.3. Pour la définition des sollicitations dans certaines sections d'un élément il faut
déterminer le diagramme enveloppe.

3.3.4. Les coefficients de sécurité sont déterminés comme le rapport entre les résistances
et les sollicitations maximales.

3.4. Vérification de la résistance du sol et redimensionnement des fondations des


ouvrages : Se référer aux règlements en vigueurs (R.P.A. et autres...).

3.5. Les ouvrages sont calculés sous l'effet des forces sismiques dans les directions
établies conformément aux règles parasismiques.

Pour les ouvrages sortant du cadre d'application du R.P.A. et dans le cas où une direction
autre que les deux directions orthogonales sont jugées plus défavorable, l'ouvrage doit être
calculé également pour cette direction là.

3.6. Détermination des forces sismiques

3.6.1. Trois méthodes de base peuvent être utilisées.

a) La méthode des forces statiques équivalents dite "Méthode statique" telle que
développée dans les règles R.P.A.

b) L'analyse modale par spectre de réponse

c) Analyse dynamique de réponse

Dans cette méthode qui utilise des accélérogrammes les caractéristiques de


déformation peuvent être soit élastiques donc linéaires, soit non linéaires.

3.6.2. L'analyse dynamique de réponse peut être utilisée pour les ouvrages importants à
la demande du maître d'ouvrage:

3.6.3. Pour les prescriptions d'ordre général, se référer au R.P.A.

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4. Influence des effets sismiques sur la réparation


et le renforcement des ouvrages

4.1. L'analyse des ouvrages du système "A" (1*) est conduite de sorte, que l'on considère
d'abord l'ossature en béton armé, puis la maçonnerie et enfin leur interaction.

4.2. Lors du calcul de la structure on détermine les caractéristiques de résistance et de


déformation.

On tiendra compte du schéma de rupture des poteaux, poutres ou noeuds et du


développement de mécanismes de ruine dus à des déformations non linéaires.

4.3. L'analyse des éléments de structure et de leurs assemblages s'effectue de la façon


suivante :

4.3.1. Pour les ouvrages existants, on analyse les éléments de structures, en particulier les
noeuds et sections des éléments pouvant travailler de façon non linéaire, avec pour but
principal d'assurer les conditions de sécurité suivant les présentes règles et les autres
règlements en vigueur.

4.3.2. Pour les éléments que l'on répare, ainsi que pour les nouveaux éléments que l'on
introduit dans le système existant de la construction, on applique également les présentes
règles et les autres règlements en vigueur pour leur conception, analyse et calcul.

4.3.3. En cas de différence entre les autres règlements et les présentes

(1*) Voir tableau ci-après.

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Règles, ce sont ces dernières qui sont à appliquer pour la réparation et le renforcement des
ouvrages.

4.3.4. La résistance latérale et la rigidité relative d'étage des ossatures à portiques en béton
armé (portiques existants ou neufs) se déterminent par des méthodes dites "exactes" ou des
méthodes simplifiées.

− La capacité de résistance se détermine soit comme valeur absolue par étage, soit comme
le rapport entre la résistance latérale et le poids de la structure au-dessus de l'étage
considéré.

− La résistance totale d'étage ne tiens pas compte de l'apport des éléments dont la rupture
se fait par cisaillement (rupture fragile).

Type Description structurale


A Ossature â portiques en béton armé avec des remplissages
en maçonnerie
Structure en béton armé avec ossature â portique et voiles,
des poteaux en console, etc. Tous ces systèmes sont
sans remplissage en maçonnerie (par exemple :
B passerelles, auvents, halles industrielles, murs de
soutènement, châteaux d'eau, etc)

C Ossatures constituées par des voiles en béton


armé remplissage en maçonnerie
D Ossatures à portiques et voiles en béton armé
avec remplissage en maçonnerie
E Constructions avec des murs porteurs en pierres
ou en briques
F Constructions rurales anciennes en matériaux
de qualité médiocre

4.4. Pour les ouvrages endommagés par le séisme, la valeur de la résistance relative est à
multiplier par un facteur de réduction de façon à prendre en compte la diminution de la rigidité
à cause de l'apparition des fissures. Le facteur de réduction pour les ossatures à portiques
peut prendre des valeurs comprises entre 1 /2 et 2/3.

La rigidité du remplissage, qui travaille de façon effective dans

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L’étage considéré, se détermine par méthodes simplifiées, en accord avec le point 4.6.

4.5. La participation de la maçonnerie dans le système de construction, pour la


détermination de la sécurité et du comportement des ouvrages en béton armé avec du
remplissage en maçonnerie, s'effectue en accord avec l'article 4.6.3.

4.6. L’effet d'interaction entre l'ossature en béton armé et la maçonnerie s'analyse sur les
points suivants

4.6.1. Les dommages locaux des éléments sont aussi à analyser pour la direction dans
laquelle l'ouvrage est moins endommagé ou pas du tout.

4.6.2. Les dommages potentiels des éléments sont aussi à analyser pour la direction
dans laquelle l'ouvrage est moins endommagé ou pas du tout.

4.6.3. La capacité de résistance latérale de l'ouvrage se détermine comme la somme des


résistances latérales de la maçonnerie et de l'ossature en béton armé.

P=Ø 1 Pp+Ø 2 Pm

P = capacité de la résistance latérale

Ø 1= 0,25 - coefficient de réduction pour tenir compte de la flexibilité des portiques.

Ø2 = 0,50 à 0,80 coefficient de réduction pour la maçonnerie, qui tient compte de


L’irrégularité de la capacité portante, de la qualité des matériaux utilisés, des
Imperfections géométriques, etc.

4.6.4. La raideur relative d'étage Ki est déterminée par la somme des raideurs de
l'ossature en béton armé et du remplissage en maçonnerie.

Ki = Kp + Km
Ki = raideur relative d'étage.
Kp = raideur relative de I'ossature béton armé.
Km = raideur relative de la maçonnerie.

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Ces formules peuvent être utilisées jusqu'à l'apparition des fissures.

4.7. Traitement particulier du "Vide Sanitaire"


Ce traitement pour les ouvrages du groupe A se fait de la façon suivante :

4.7.1. Le Vide Sanitaire est considéré comme un étage particulier de l'ouvrage.

4.7.2. On détermine les caractéristiques de tous les éléments pour ce niveau, les poteaux
courts, les poutres supérieures et les poutres au niveau des fondations, les voiles en
béton ou les murs en maçonnerie sur le périmètre ou à l'intérieur, et tous les autres
éléments structuraux ou non qui pourraient avoir une influence sur les déformations.

4.7.3. On détermine le schéma d'endommagement dans les poteaux, prenant en compte


l'effet de poteau court. Pour chaque poteau on détermine la capacité de résistance
latérale.

4.7.4. On détermine la capacité de résistance latérale de l'ensemble Vide Sanitaire.

4.7.5. On détermine l'effet d'interaction entre tous les éléments au niveau du Vide
Sanitaire.

4.8. Pour les ouvrages du groupe A, les forces sismiques par étage, les efforts tranchants
et les moments de flexion se déterminent de la façon suivante :

4.8.1. Dans le cas où les déformations restent dans le domaine élastique sans
endommagement de l'ossature et du remplissage en maçonnerie, on utilise pour le calcul
la méthode dite "exacte" (réponse dynamique linéaire) et les méthodes simplifiées
(analyse spectrale ou méthode statique équivalente).

4.8.2. Dans le cas où les déformations de la structure sont dans le domaine non linéaire
(force sismique latérale plus grande que la capacité de résistance latérale), pour le calcul,
on utilise la méthode exacte (réponse dynamique linéaire) et les méthodes simplifiées.

4.9. Le concept de réparation et de renforcement des ouvrages du

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Groupe A s'applique entièrement pour le groupe B en ne tenant pas compte, bien sûr, de
la partie relative à la maçonnerie.

1. Jusqu'à l'apparition des fissures inclinées dans le remplissage en maçonnerie,


(déformation élastique) les cloisons sont très rigides et représentent la première ligne de
défense de l'ouvrage.

2. En principe, les portiques en béton armé sont très flexibles, et jusqu'à la fissuration de
la maçonnerie, ils travaillent exclusivement dans le domaine élastique. La participation
des portiques dans la résistance latérale représente seulement une part déterminée et
cela dans le domaine post-élastique.

4.10 Les prescriptions données pour les ouvrages du groupe A, concernant la conception
et le calcul des structures et leur assemblage, sont également valables pour les systèmes
de structure des ouvrages du groupe C.

4.10.1. Dans le cas ou la résistance et la rigidité de l'infrastructure ne sont pas suffisantes


pour assurer la sécurité de la superstructure (pour le transfert des forces sismiques dans le
sol), on prendra en considération les prescriptions pour l'interaction sol structure.

4.10.2 Pour les voiles flexibles en béton armé on contrôle la rigidité de l'ouvrage, en
prenant en compte la rotation de la semelle, dans le but de déterminer les déformations
qui peuvent causer des dommages dans les cloisons.

4.10.3. Pour l'analyse des structures à voiles et linteaux en béton armé on effectue une
réduction de la rigidité des linteaux de 30 % à 40 %, et on prend en compte le
comportement le plus favorable de ces linteaux à l'effort tranchant.

Les linteaux peuvent être calculés à l'état limite sous l'effet de l'effort tranchant, de
telle façon que les déformations non linéaires apparaissent en flexion.

4.11 Les prescriptions qui sont relatives aux ouvrages des groupes A.B, et C, s'appliquent
également aux ouvrages du groupe D.

4.11.1. Le degré d'endommagement dans ces ouvrages est dû, le plus souvent, à l'effet
d'interaction des éléments de structure dans le système, c'est-à-dire, entre les portiques,
les voiles et le remplissage en maçonnerie.

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4.11.2. Ces ouvrages subissent des dommages â cause de l'insuffisance de leurs résistance
et rigidité. Dans les cas ou la rigidité du système de base n'est pas suffisante pour assurer la
sécurité du remplissage, on introduit de nouveaux voiles en béton armé dans la structure.

Commentaire article 4.11.

Dans la plupart des ouvrages, il a été constaté que les murs en béton armé ont des
caractéristiques de résistance et de déformations insuffisantes pour empêcher la fissuration
et l'endommagement dans le remplissage en maçonnerie, et même dans l'ossature en
béton armé elle-même.

Les insuffisances suivantes ont été constatées, dans la conception et l'exécution des
constructions en béton armé :

ƒ La résistance à l'effort tranchant, dans certains murs en béton armé et certains


linteaux au-dessus des ouvertures, est insuffisante en comparaison avec la
résistance en flexion.

ƒ Les séismes provoquant des fissures et des dommages suivant des plans inclinés,
et simultanément des ruptures suivant les joints horizontaux dans la construction.

ƒ Les murs en béton armé n'offrent pas une capacité suffisante pour la résistance
globale à la flexion.

ƒ Certains murs n'ont pas la ductilité suffisante. Les séismes provoquent alors certains
dégâts localisés par écrasement du béton.

ƒ La capacité de résistance de l'infrastructure ainsi que du sol de fondation, dans


certains cas, ne sont pas en mesure d'assurer la transmission des efforts d'origine
sismique, à cause de l'existence de certaines zones de discontinuité dans les murs,
à certains niveaux, ou à cause des dimensions insuffisantes des semelles sous les
murs, ce qui peut provoquer la rotation des fondations et comme conséquence le
comportement non linéaire du sol.

ƒ Dans certains cas la capacité de résistance d'ensemble et la raideur du système


constructif sont telles que les dommages apparaissent d'abord dans le remplissage
en maçonnerie et ensuite dans la structure en béton armé. Les dommages peuvent
être locaux ou globaux.

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5. Méthodes de réparation et de renforcement


des ouvrages en béton armé

5.1. Pour les ouvrages endommagés outre la réparation on effectue le plus souvent un
renforcement.

Les mesures de renforcement sont les suivantes :

1. Renforcements locaux, des éléments endommagés.


2. Renforcement global de l'étage.
3. Renforcement global de l'ouvrage.

Commentaire article 5.1.

Classification des réparations et des renforcements

1. La réparation ou l'assainissement de l'ouvrage veut dire sa remise en état dans lequel il


était avant le séisme et donc avant endommagement.

2. Le renforcement, d'autre part, a pour but de renforcer et améliorer les caractéristiques


du système structural.

3. Réparation globale d'un étage : réparation de tous les éléments de l'étage ayant subi
des dommages.

4. Par une réparation globale on effectue les travaux de réparation de tous les éléments
de l'ouvrage ayant subi des dégâts.

5. Par des renforts localisés, on améliore les caractéristiques constructives des éléments

- En modifiant les caractéristiques de résistance et de déformabilité

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Des éléments de rupture, on modifie les conditions de travail en passant du travail


élastique à la ductilité et au travail non linéaire. Les ruptures sous efforts tranchants et/ou
par adhérence sont remplacées par le travail non linéaire en flexion.

6. La réparation globale de l'étage s'effectue dans les cas suivants :

ƒ Pour éviter que les nouveaux dommages ne se reproduisent pour les éléments de
l'étage considéré, ayant déjà fait l'objet de réparation.

ƒ Pour éviter des dommages dans les éléments qui n'ont pas été endommagés une
première fois par le séisme.

ƒ Pour améliorer les caractéristiques de résistance et de déformation de l'étage


considéré.

7. La réparation globale de l'ouvrage signifie renforcement de tous les étages.

5.2. La résolution du problème du renforcement structural, par renforcement des éléments


caractéristiques et introduction de nouveaux éléments dans la structure de l'ouvrage, se fait
de façon à éliminer ou ramener à un niveau acceptable l'effet de la torsion et à orienter la
localisation des déformations non linéaires, suite à quoi la sécurité de l'ouvrage se trouve
augmentée.

Commentaire article 5.2.

1. Afin de définir les besoins pour une amélioration de la résistance et de la rigidité, il est
recommandé de réétudier de nouveau l'ouvrage.

2. Les éléments constructifs n'ayant pas subi de dommages ne font pas l'objet d'un
renforcement, toutefois si ces éléments sont d'une importance vitale pour la sécurité de
l'ouvrage on devra en tenir compte (renforcement de l'étage ou de l'ouvrage dans son
ensemble).

3. On fait une analyse particulière pour la direction de l'ouvrage, lequel n'a pas été touché
par le séisme survenu, avec le but d'établir la capacité de résistance et la raideur des
éléments constructifs dans cette direction.

4. Par la réparation et le renforcement de l'ouvrage, il faut éviter la possibilité de créer une


torsion, mais plutôt viser à la diminuer ou éliminer la torsion qui existait déjà.

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Remarque :

Lors de la secousse sismique il est arrivé que l'effet de torsion soit très prononcé,
pour des raisons de distribution des masses, de position asymétrique des murs et de la
destruction des murs de remplissage.

Lors des mesures de renforcement global d'un étage, il faut éviter une augmentation
brusque de la résistance et de la rigidité dans le souci de ne pas engendrer des conditions
de concentration et de dissipation d'énergie.

Les études technico-économiques montrent que dans certains cas les solutions de
renforcement, avec introduction de nouveaux éléments dans la construction, sont
acceptables afin d'obtenir la résistance et la rigidité nécessaires de l'ouvrage dans son
ensemble.

5.3. Par les mesures de renforcement on vise à donner une meilleure résistance à
l'ossature existante et au remplissage en maçonnerie, et ce, en accord avec le R.P.A.

5.4. Le choix de la solution de réparation et de renforcement se fait après l'examen de


plusieurs variantes du projet.

La solution choisie doit, outre les avantages techniques, représenter une solution
économique et réalisable de façon simple.

5.5. La réparation locale des éléments en béton armé de la construction fait appel aux
méthodes suivantes :

1. Injection des fissures existantes par des résines époxy.

2. Colmatage des zones endommagées par du béton neuf, avec augmentation éventuelle
de leur résistance.

3. On assure la bonne qualité de la liaison entre le béton existant et le béton neuf par les
émulsions d'époxy.

5.6. Pour la réparation locale et le renforcement des éléments en béton armé on utilise les
méthodes suivantes :

1. Remplacement du béton existant par un béton neuf et de meilleure qualité et un


ferraillage plus important.

2. Le même procédé ci-dessus (sous section 1.) avec une augmentation de la section
transversale.

3. Renforcement de la zone détériorée par des chemisages en béton armé entourant le


béton existant de l'élément.

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Au besoin la surface existante nettoyée peut être enduite d'une couche d'époxy
avant l'exécution de la chemise.

L'application des chemisages en béton armé exige une préparation très minitieuse
des détails, surtout quand la chemise passe par un noeud.

5.7. Pour la réparation des murs de remplissage les méthodes suivantes peuvent être
appliquées :

1. Réparation des fissures locales (obliques ou horizontales) passant à travers la brique


qui a été endommagée par écrasement.

Si la fissure est apparue mais sans écrasement de la brique on peut se dispenser de


la réparation, sauf si la résistance locale ou globale du mur est nécessaire dans le
comportement structural.

2. Réparation locale des briques aux angles des murs détériorées par écrasement.

5.8. Le renforcement des murs de remplissage situés dans le plan des portiques se fait :

1. Par remplacement local des murs, avec des murs de plus grande résistance.

2. Par injection de mortier des joints entre l'ossature et la maçonnerie pour assurer le
contact et améliorer le comportement des murs existants.

3. Par renforcement des angles des murs, lesquels sont exposés aux pressions
localisées (effet de la diagonale équivalente comprimée).

Ce renforcement se fait en maçonnerie pleine et mortier de ciment, ou alors, en


béton coulé en place précédé d'un nettoyage des angles des murs. Les renforcements
s'effectuent par plots carrés, dont le côté ne doit pas être plus petit que deux fois la
largeur du poteau.

4. Renforcement des murs de remplissage par introduction de raidisseurs (potelets)


verticaux en béton armé en vue d'assurer la stabilité latérale des murs au renversement
ou au flambement.

5. Remplacement des murs existants par des murs nouveaux encadrés de raidisseurs en
béton armé. Le nouveau cadre est relié à la structure existante par des connecteurs.

6. Renforcement des murs existants par des armatures et du béton projeté d'un seul côté
ou des deux côtés du mur.

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7. Renforcement des murs par un treillis de faible diamètre et application du mortier de


ciment d'un seul ou des deux côtés du mur.

8. Remplacement des murs existants par des murs mixtes en béton armé et en
maçonnerie.

9. Remplacement des murs existants par des murs en béton armé, reliés â l'ossature en
béton armé par des connecteurs.

10. Remplacement des murs existants par des diagonales en béton armé et un nouvel
encadrement en béton armé.

11. Remplacement des murs existants par des diagonales métalliques liées à
l'ossature existante.

12. Remplacement des murs existants par des diagonales et un cadre métallique.

Commentaire article 5.8.

L'amélioration des caractéristiques des murs s'effectue :


− Par introduction de murs plus épais par rapport aux murs existants.

− Par l'emploi de briques pleines à la place des briques creuses.

Note : Le contact entre le mur neuf et la structure béton armé est assuré par le mortier de
ciment.

Procédé 1 : Les potelets (raidisseurs) sont réalisés en découpant le mur existant et en


coulant du béton à la place.

Si l'architecture le permet ces potelets doivent être prévus des deux côtés du mur.
Ces potelets sont liés à l'ossature de l'ouvrage selon les détails correspondants et
étudiés.

Procédé 2: Le portique neuf doit avoir une plus grande raideur par rapport à l'ossature
existante. On calcule l'effet d'interaction entre le mur neuf et k portique neuf.

Le portique neuf est lié par des dispositions constructives au portique existant, par
exemple par boulonnage ou par application des résines époxy. La maçonnerie de
remplissage dans ce cas est exécutée en brique pleine avec du mortier de ciment.

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Procédé 3 : Les murs doivent être préalablement nettoyés, les joints doivent être ouverts
et on place les armatures qu'on ancre dans le mur, et qu'on fixe à des intervalles réguliers
au pistolet. Dans certains cas bien déterminé, le mur peut être refait entièrement et
renforcé par des armatures.

Procédé 4: Le renfort consiste en deux murs de 15 cm d'épaisseur chacun, avec un


remplissage en béton entre les deux de 4 -10 cm comportant des armatures. L'épaisseur
est définie par les calculs. Les murs peuvent être exécutés de manière à utiliser l'un des
murs existant et en ajouter un autre. Ces murs représentent également une bonne
isolation thermique.

5.9. Pour le renforcement des cloisons doubles de remplissage, situées dans le plan des
portiques, on utilise les méthodes exposées dans l'article ci-dessus.

Les cloisons sont exécutées de telle façon qu'elles travaillent comme un mur
encadré par le portique se trouvant dans le même plan vertical.

Commentaire article 5.9.

Pour s'assurer que les murs travaillent comme un tout il est indispensable de
prévoir un nombre suffisant de liaisons entre eux. Si l'un des deux murs est entièrement ou
partiellement en dehors du plan du portique, il est nécessaire de créer des potelets en
béton armé (Procédé 1 article 5.8.) afin de ramener les murs dans le plan de l'ossature.
Dans les cas où il n'est pas possible de remplir les conditions ci-dessus, il est
indispensable de séparer les murs et les traiter comme tels.

5.10. Pour le renforcement des murs situés en dehors du plan des portiques, on utilise les
méthodes et les procédés déjà donnés à l'article 5.7. Tout en assurant le contact de la dalle
du plancher pour avoir une déformation commune avec l'étage.

Les dalles supérieures et inférieures doivent être en mesure de prendre I'effet


d'interaction, en particulier l'effet du moment de renversement.

Commentaire article 5.10.

Les murs de remplissage qui sont en dehors des plans des portiques

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Peuvent être renforcés seulement dans des cas bien déterminés, car sous l'effet du
moment de renversement ces murs renforcés peuvent fracturer les dalles supérieures et/ou
inférieures des planchers.

5.11. Le renforcement global de l'étage dans l'ouvrage, a pour but d'accroître la résistance
latérale et la rigidité relative de l'étage.

Les hypothèses de base pour l'application sont :

1. L'ensemble des éléments constructifs et mesures qu'on applique pour le renforcement


doivent assurer un degré suffisant de résistance et de rigidité pour réduire les
déplacements engendrés par l'effet du séisme, et par conséquent réduire les dommages
sur la maçonnerie et la structure.

2. Le procédé de renforcement des éléments constructifs doit éliminer tout risque d'une
rupture progressive des éléments suivant des lignes de résistance déterminées du
système structural.

3. Pour le renforcement global des étages on applique les méthodes suivantes :

− Renforcement des murs de remplissage, d'après la méthodologie donnée dans l'article


5.8. point 1-8.

− Renforcement de l'ossature existante par des chemisages et/ou en utilisant un


nouveau système structural.

− Introduction de nouveaux éléments en charpente métallique, qui sont combinés avec le


système existant (art. 5.8. points 11 et 12).

4. Pour la détermination du déplacement relatif d'étage on prend en considération les effets


suivants :

− le déplacement dû à la flexion.

− le déplacement dû à l'effort tranchant.

− le déplacement dû à la rotation de la fondation dans les éléments de la structure.

− et, éventuellement, les effets dus à la flexion du plancher d'étage.

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5. Pour le choix de la conception du renforcement global de l'ouvrage, il faut tenir compte


des points suivants :

− l'effet de l'interaction locale entre l'ossature et le remplissage en maçonnerie.

− l'effet du renforcement d'un étage sur les autres étages.

− la résistance et la rigidité du plancher existant, lequel doit travailler comme un


diaphragme indéformable dans son plan horizontal.

− l'élimination des effets de la torsion global, ou la prise de mesures pour réduire ces
effets.

− la nécessité du renforcement du vide sanitaire et/ou des fondations, qui impose que les
éléments de renfort collabore avec tous les niveaux de l'ouvrage.

− les mesures de renforcement destinées à empêcher les dommages le long des joints de
dilation (effet de choc des ouvrages).

Commentaire article 5.11.

Le renforcement des étages à l'aide d'une ossature s'effectue au moyen de


chemisage, ou au moyen de portiques neufs pour atteindre la résistance nécessaire.

Le renforcement des murs de remplissage peut être réalisé de façon à assurer la


résistance et la raideur nécessaire, laquelle à son tour assurerait la sécurité de l'ossature.
Ceci peut-être également appliqué dans le cas où dans l'ossature existe certaines erreurs
constructives, qui ne permettaient pas d'assurer la ductilité des éléments en béton armé.

5.12. Les planchers existants sont vérifiés pour déterminer s'ils sont en mesure de
transmettre les forces sismiques horizontales aux éléments verticaux de la structure.

Dans le cas où leur résistance n'est pas suffisante, on procède au renforcement du


plancher. La méthode de renforcement consiste à réaliser une nouvelle dalle monolithique,
coulée en place et à assurer des liaisons avec la partie existante.

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Commentaire article 5.12.

Les planchers des ouvrages existants sont en principe constitués par des corps
creux, des dalles minces d'environ 4 cm d'épaisseur et avec une armature généralement
faible. Les poutrelles ont habituellement la même hauteur que les poutres de l'ossature de
base.

Un tel plancher peut se trouver affaibli davantage par les passages des escaliers
(donc avec surface réduite) ; et même dans le cas où par le renforcement réalisé on
augmente sa résistance, il peut arriver que ce plancher n'ait pas la résistance suffisante
pour transmettre les efforts sismiques ; ce cas peut se produire dans les ouvrages à un ou
plusieurs étages.

La mesure de renforcement consiste à ajouter une nouvelle dalle, par dessus la dalle
existante, assurant ainsi k travail commun des deux dalles.

La liaison entre les deux dalles est assurée par l'emploi des émulsions d'époxy, par la
suite le bétonnage peut se faire par béton projeté et sur surface propre.

Quand cela est nécessaire on peut prévoir des connecteurs dans la dalle existante.
La nouvelle dalle doit avoir la section et l'armature nécessaire, afin de pouvoir reprendre par
sa résistance les efforts internes qui s'y développent (les moments fléchissant et le
cisaillement).

II est obligatoire d'assurer les liaisons de la dalle nouvelle avec les murs de la
construction suivant les plans verticaux.

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6. Méthodes de réparation et de renforcement


des constructions en murs porteurs exécutées
en pierre ou en briques

6.1. La réparation des constructions porteuses s'effectue :

1. Par renforcement et réparation de la structure porteuse existante.

2. Par renforcement et refonte de certains murs de la structure.

3. Par introduction de nouveaux murs dans la structure de base.

4. Par chaînage des murs au niveau des planchers.

6.2. Pour les constructions en pierre le renforcement se fait.

6.2.1. Par injection des émulsions en ciment ou d'autre liants correspondants.

6.2.2. Par introduction de raidisseurs verticaux et horizontaux et injections d'émulsions en


ciment.

6.3. Dans les bâtiments, les murs espacés non chaînés dans le plan horizontal se
réparent en créant des liaisons sous le plancher par des aciers à béton en e 14-16 mm, de
la façon suivante

6.3.1. Dans le mortier du mur on découpe des échancrures de part et d'autre de 4 cm de


largeur.

6.3.2. Les liaisons qu'on passe dans les échancrures sort ancrées sur la face opposés du
mur par des plaques métalliques de 15 mm, d'épaisseur la longueur sera un peu plus
grande que l'épaisseur du mur rattaché et de largeur au moins égale 20 cm

6.3.3. Les plaques d'ancrage de dimensions plus grandes que ci-dessus doivent comporter
des raidisseurs soudés.

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6.3.4. Les plaques doivent être logées dans les échancrures sur une couche bien
horizontale de mortier de ciment.

6.3.5. L'armature est mise en tension par des matrices jusqu'à ce qu'elle soit droite et que
la plaque soit parfaitement assise.

6.3.6. La protection anticorrosion est assurée par une couche de mortier de ciment.

6.4. Si les planchers existants ne relient pas les murs porteurs et ne disposent pas de la
rigidité nécessaire, on effectue leur renforcement de la façon suivante :

6.4.1. Les planchers en solives de bois se renforcent par introduction de tirants métalliques
des deux côtés des murs (d = 20 cm), et pour les murs en pierre, des injections seront faites
au niveau du plancher sur une hauteur d'au moins 60 cm.

6.4.2. Pour les planchers en bois de grande portée on introduit des diagonales
métalliques en prévoyant l'ancrage des solives en bois dans les murs ; le nombre et les
dimensions sont déterminées par le calcul. Pour les bâtiments à un seul niveau on dispose
les diagonales par construction, sans calcul.

6.43. Par remplacement du plancher en bois, par un plancher en béton armé, en assurant
des liaisons par création d'échancrures tous les 1,5 m au moins. Avec tous les murs
porteurs.

6 3 . Pour les constructions en briques ou d'autres types de blocs, le renforcement se fait :

6.5.1 Par injection d'émulsion de mortier dans les fissures.

63.2. Par une couche armée en mortier de ciment appliqué d'un côté ou des deux côtés,
d'épaisseur de 3-5 cm. Les armatures étant ancrées dans le mur préalablement nettoyé, on
remplit les joints ouverts et les fissures dans toute l'épaisseur du mur.

6.5.3. Par introduction de raidisseurs verticaux et horizontaux, et avec injection de toutes


les fissures.

6.5.4. Pour les constructions gravement endommagées les murs devront être entièrement
refaits avec le même matériau mais d'une meilleure qualité ou en maçonnerie armée
renforcée par des chaînages.

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6.6. La vérification des ouvrages en maçonnerie se fait suivant les règles en vigueur.

6.7. La qualité du mortier doit être contrôlée d'après les méthodes prescrites pour le
béton armé.

6.8. La maçonnerie renforcée est exécutée avec des raidisseurs horizontaux et verticaux
de dimensions déterminées par les épaisseurs des murs, avec un béton dosé au minimum
à 250 kg/m3 et armé par 4012 au minimum.

- Les vérifications de la maçonnerie renforcée se feront avec les valeurs des


contraintes admissibles multipliées par 1.5.

6.9, La maçonnerie armée est exécutée en mortier (1*) avec des armatures horizontales
dans les joints. L'armature doit être constituée au moins par 2 0 6 mm suivant la hauteur
du mur.

Le calcul de l'élément armé s'effectue suivant la méthode des contraintes


admissibles, en multipliant les valeurs des contraintes admissibles par le facteur 1.5.

6.10. La maçonnerie renforcée par des enduits en béton armé est exécutée en projetant le
béton en couches de 3 - 5 cm d'épaisseur ; avec des armatures verticales et horizontales
réparties comme suit :

(1) La partie centrale du mur reçoit une armature verticale égale à w ≥0.1 % de la section
horizontale du mur (enduit compris).

(2) Les deux extrémités du mur, sur le (1/10) dixième de la longueur totale du mur,
reçoivent w ≥ 0.1 % de la section horizontale totale du mur, la même armature est amenée
dans les planchers ou ancrée dans les semelles.

La section totale de l'armature verticale ne doit pas être inférieure à 0,3 % de la


section horizontale du mur.

L'armature horizontale dans les enduits ne doit pas être inférieure de 0,1 % de la
section horizontale du mur.

(1*) Se référer aux règles en vigueurs.

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L'ancrage des armatures se fait dans le mur préparé préalablement.

Le calcul des éléments ainsi renforcés se fait suivant la méthode des contraintes
admissibles, en multipliant les valeurs admissibles par le facteur de 1.5.

Pour le calcul des contraintes on prend l'épaisseur du mur plus l'épaisseur des
enduits.

Pour le calcul de la rigidité on prend l'épaisseur du mur sans enduits, et à cette


valeur on ajoute l'épaisseur de l'enduit multipliée par 4.

6.11. La réparation des cloisons se fait suivant les prescriptions données dans le chapitre
5 "Méthodes pour la réparation et le renforcement des ouvrages en béton armé".

La réparation des parapets, des ornements, clôtures, etc. s'effectue de la façon


suivante :

(1) Par reconstruction, en réduisant leurs dimensions et en créant des liaisons avec la
structure de base et ajout de raidisseurs verticaux et horizontaux.

(2) Renforcement avec des ancrages à la structure de base, en fonction du type de


l'ornement et de sa position dans la construction.

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7. Réparation et renforcement, du vide sanitaire

7.1. Le comportement du vide sanitaire pendant le séisme sera analysé avec les
considérations suivantes :

1. Le comportement du vide sanitaire dans l'ouvrage est celui d'un étage.

2. L’étage V.S. représente la première ligne de résistance, avec une localisation de


l'absorption de l'énergie. Les dommages, voire les ruptures sous séisme, ont été le plus
souvent provoqués à cause d'un dimensionnement inadéquat.

3. Les poteaux de l'étage du V.S. se comportent en tant que poteaux courts, avec rupture
due aux efforts tranchants et à la perte d'adhérence pour les aciers.

4. L’interaction des remplissages de types divers et de la structure du V.S. provoque un


effet additionnel.

5. Le degré d'endommagement du V.S. dépend également de la qualité des matériaux en


place.

7.2. Pour chaque ouvrage, on enregistre les dommages visibles des poteaux et des
poutres, et si nécessaires, les dégâts sur les fondations.

Pour les poteaux sérieusement endommagés, avec des armatures déformées par
l'effet de flambement, on contrôle les dommages éventuels pour tous les étages, sous
l'effet du raccourcissement des poteaux du vide sanitaire.

7.3. Pour la détermination de la résistance latérale du V.S. il est possible d'utiliser des
méthodes de calcul simplifiées.

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La participation des murs existants V.S. dans la résistance latérale, peut être prise en
compte dans les conditions suivantes :

1. Si les liaisons entre la maçonnerie et les poteaux, les poutres et les fondations sont
assurées.

2. Si les murs sont disposés en plan de façon à ne pas donner lieu à des effets de
torsion.

7.4. La résistance du V.S. est vérifiée pour l'effet sismique global sur l'ouvrage en tenant
compte :
1. De l'effet de la résistance de la partie supérieure (rez de chaussée).

2. De l'effet du comportement non linéaire du sol, sous le moment de renversement.

3. Des efforts maximaux pouvant être repris par les fondations.

7.5. Pour la réparation locale des poteaux on peut utiliser les méthodes suivantes :

1. Procéder par injection des fissures existantes par résine époxy.

2. Reconstitution des poteaux gravement endommagés.

7.6. Le renforcement local des poteaux s'effectue par :

1. L'application d'une jaquette en béton armé.

2. La reconstruction complète des poteaux les plus sollicités.

7.7. Règles et concepts pour la réparation globale et le renforcement du vide sanitaire :

1. Tous les éléments endommagés dans le vide sanitaire sont a réparer ou/ et à
conforter.

2. La meilleure solution consiste en un renforcement global en transformant le vide


sanitaire en un étage plus résistant. Soit, la dernière ligne d'auto -défense de l'ouvrage.

A cause de sa faible hauteur, le vide sanitaire ne peut en effet être transformé en étage
avec capacité suffisante de ductilité et de déformations.

3. Il est nécessaire de prendre des mesures pour éliminer ou au moins réduire la


torsion.

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7.8. Les méthodes de base pour la réparation locale et le renforcement du vide sanitaire
sont les suivantes :

1. Introduction de voiles en béton armé qui empêchent la déformation de cet étage. La


liaison directe de ces voiles avec les poutres de l'étage supérieur, les poteaux et les
fondations doit être convenablement assurée, les semelles isolées doivent être reliées par
des longrines.

2. Introduction d'une chemise résistante et rigide, reliée avec les poutres, les poteaux et
les fondations.

7.9. D'autres méthodes ne sont pas a priori exclues, mais elles devront être justifiées.

Les présentes règles ne traitent pas de la réparation et du renforcement des ouvrages


dont le vide sanitaire a subi une rupture complète.

Techniquement la possibilité de réparation n'est pas à exclure dans ces cas, mais
nécessite une étude économique et technique particulière.

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8. Réparation des fondations

8.1. Les fondations courantes sont soit de types semelles filantes, soit de type semelles
isolées reliées par des longrines.

8.2. Dans le cas où l'on prévoit une réparation globale, on analyse en particulier la sécurité
et la vulnérabilité des fondations. On établit le degré d'endommagement des fondations et,
si nécessaire (pour les ouvrages de grande importance), on procède à un examen visuel
en dégarnissant les semelles de l'ouvrage.

8 3 . La résistance des semelles est vérifiée en fonction de la résistance du sol.

8.4. La sécurité des fondations est contrôlée au renversement, avec le moment de


renversement et cela :

1. Pour les sollicitations correspondant à la résistance d'ensemble de la superstructure.

2. Pour les sollicitations correspondant à la résistance limite du vide sanitaire.

De toutes les conditions ci-dessus on prend la valeur la plus défavorable.

8 . 5 . Les réparations et le renforcement localisés s'effectuent :

- Par émulsions d'époxy avec reconstruction partielle ou totale des fondations.

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− Par augmentation des dimensions de semelles.

− Par bétonnage additionnel au dessus de la fondation existante, les deux parties


liaisonnées convenablement.

− Par application de chemisage en béton armé reliées aux longrines par des armatures.

− Par applications de jaquettes en béton armé reliées aux longrines par des armatures.

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9. Réparation des dommages dus aux joints


de dilatation de largeur insuffisante
entre les ouvrages

9.1. Dans certains cas les dommages sont dus à l'effet de collision entre parties contiguës
d'un ouvrage ou entre deux ouvrages dont la largeur de joints est insuffisante.
Le choc entre ouvrages apparaît comme une conséquence :

1. Des dimensions des joints de largeur insuffisante.

2. De la différence dans les rigidités, la résistance, la hauteur des étages, des


excentricités en plan.

9.2. L'effet global d'interaction de deux ouvragés contigus ou de deux parties d'ouvrage se
détermine de façon simplifiée en tenant compte des considérations suivantes :

1. L'ouvrage plus rigide (moins haut) et plus résistant est considéré comme servant
de butée à l'ouvrage plus élancé.

2. La masse de l'ouvrage plus flexible est considérée comme une masse


additionnelle (qu'on ajoute) à l'ouvrage plus rigide.

3. Dans certains cas on prend également l'effet global de torsion.

9.3. Le concept global de réduction des effets de joints insuffisants peut se traduire par :

1. L'augmentation de la résistance pour supporter les effets d'intéraction.

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2. L'élimination du choc des ouvrages par :

ƒ Augmentation de la rigidité des ouvrages.

ƒ Liaison des deux ouvrages dans un seul.

ƒ Coupure et reconstruction d'une partie de l'ouvrage pour augmenter la largeur des


joints.

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Titres déjà parus

DOCUMENTS TECHNIQUES REGLEMENTAIRES

D.T.R. - B.C 2.48 Règles Parasismiques Algériennes - R.P.A 88 (1989)

D.T.R. - B.C 2.2 Charges permanentes et charges d'exploitation (1989)

D.T.R. - B.C 2.1 Principes généraux pour vérifier la sécurité des ouvrages (1989).

D.T.R - B.E. 2.1 Règles d'exécution des travaux de construction des ouvrages en
Béton armé (1991).

D.T.R - B.E. 1.2 Règles d'exécution des travaux de terrassement pour le bâtiment
(1991).

D.T.R – B.E 1.31 Règles d'exécution des travaux de fondations superficielles (1991).

D.T.R - B.E 2.2 Règles d'exécution des travaux de construction des parois et murs
En béton banché (1991).

D.T.R - B.C. 2.42 Règles de conception et de calcul des parois et murs en béton banché
(1991)

D.T.R - B.C. 2..33.1 Règles de calcul des fondations superficielles (1992)

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Autres publications

Contrôle de qualité des ouvrages de Génie Civil* (1989).

Calcul pratique des structures métalliques *.

Aléa sismique et microzonage « cas de l'Algérie» (1991).

Evaluation et vulnérabilité du risque sismique, en Algérie (1991).

Recommandations techniques pour la réparation et le


Renfoncement des ouvrages (1992).

A paraître

D.T.R B.C 2.31 Dénomination provisoires des sols et des roches.

D.T.R B.C 2.32 Méthodes de sondages et d'essais de sols.

D.T.R B.E 1.31 Travaux de fondations profondes.

D.T.R B.C 2.33.2 Méthodes de calcul des fondations profondes.

D.T.R B.E 1.1 Travaux de sondages et d'essais de sol.

Catalogue des méthodes de réparation et de renforcement.

(*) Co -édition 0.PU / C.G.S

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1er Semestre 1992

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