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MINISTERE DE L'HABITAT
RECOMMANDATIONS
POUR LA PRODUCTION
ET LA MISE EN ŒUVRE
DES BETONS DE TERRE
STABILISEE
CNERIB
1993
PREAMBULE
SOMMAIRE
1-INTRODUCTION
Sa disponibilité, son faible coût ont fait de la terre dans la plupart des régions
du globe, un des matériaux de construction les plus répandus et les plus
anciens : plus de 6 millénaires attestés.
LA COHESION
LA PLASTICITE ET L'ECOULEMENT
1.1. DEFINITION
NOTA:
Dans beaucoup de régions, il semble que le mot «terre» utilisé pour
désigner un matériau de construction, reste associé à l'idée d'un habitat
primitif redevable d'un entretien continuel et non pas à l'idée d'un
habitat moderne auquel aspirent les populations. Pour cette raison,
certains auteurs (cf. référence 1) préfèrent employer le terme
« géobéton» ou parfois «sol ciment» au lieu de terre stabilisée, afin de
montrer qu'il s'agit d'uni matériau «nouveau» doté de bonnes
caractéristiques mécaniques et qui permet la réalisation d'habitations
suffisamment esthétiques et durables sans sujétion particulièrement
contraignante d'entretien, ni nécessité de réfections fréquentes .
1.2. AVANTAGES
La plupart des sols sont susceptibles d'être stabilisés et dans de nombreux cas,
on peut envisager d'utiliser le sol extrait des fouilles de fondation.
Il importe donc de tirer parti des avantages de ce type de matériau en
proposant des solutions techniques permettant d e pallier aux trois
inconvénients cités de la terme traditionnelle d'utilisation en construction e u qui
assurera en même temps un meilleur «fini» pour revaloriser l'image de ce
matériau particulièrement intéressant dans les wilayat du Sud pour le confort
thermique qu'il permet d'obtenir.
-Economie en ciment le dosage en ciment des blocs et mortiers en BTS est plus
faible que celui utilisé pour les parpaings et mortiers en ciment classiques.
Une granulométrie étalée (et régulière), c'est à dire un sol comportant non
seulement de l'argile mais aussi du sable et des gravillons, est
souhaitable (ce qui élargit la gamme des sols utilisables) en raison du
rôle de squelette rigide joué par les sables et graviers et de la cohésion
qu'apportent les argiles au mélange.
La courbe granulométrique du sol analysé doit s'inscrire à l'intérieur du
fuseau donné en figure.
FUSEAULIMITE
COURBE GRANULOMETRIQUE OPTIMAL B.T.S.
GUIDE DE COMPOSITION
(ETATS DE CONSISTANCES)
3. TECHNOLOGIE DE PRODUCTION
Les deux grands modes d'utilisation de la terre pour la construction que ce soit en technique
traditionnelle ou en adaptation "moderne"améliorée, sont essentiellement, avec des
Variantes :
- le banchage monolithique,
- la .fabrication préalable de blocs ou briques.
3.1TECHNIQUE TRADITIONNELLE
La brique de terre crue, composée, de terre argileuse avec un pourcentage d'eau élevé (pour
permettre un malaxage manuel aisé) est généralement obtenue en tassant la terre à la main
dans un moule simple en bois (rarement en tôle) puis en la séchant au soleil. Des fibres
végétales (paille par exemple) sont parfois ajoutées à la terre.
Le bloc obtenu (non compacté) a une résistance souvent médiocre et un retrait important. Ce
qui peut se traduire par des fissurations, quoi que cette façon de procéder permet un retrait
en deux temps (séchage du bloc ou de la brique puis du mortier de hourdage) qui limite
quelque peu les risques de fissurations par rapport au banchage monolithique de terre non
stabilisée.
Un avantage important est l'utilisation rendue possible d'un assez grand nombre de sols
Qui ne conviendraient pas à la technique de l'adobe ou du toub.
3.2.1. Le compactage au pisoir à main dans les moules est une technique
ancienne, longue, fastidieuse et coûteuses en main-d'oeuvre.
3.3.2. Malaxage
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3.3.3. Compactage
3.3.4. Moules
DIMENSIONS - FABRICATION
DESTINATION DES BLOCS B.T.S.
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Le stockage devra s'effectuer sur des aires planes, éventuellement sur des
palettes en évitant un empilement important des blocs.
Le séchage doit donc se faire si possible dans une aire protégée, et dans le cas
contraire on devra mettre une protection sur les blocs pendant leur séchage avec
une humidification régulière en cours de cure. Ce temps de séchage doit être
déterminé par des essais de résistance à la compression.
Le bloc pourra ainsi être utilisé lorsqu'il aura atteint la résistance prescrite.
3.4. LA STABILISATION
Une fois le type de stabilisant choisi, il est important de définir ut proportion. A cet
effet, on doit réaliser des essais à différents dosages.
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- L'aspect.
- La résistance mécanique.
- La durabilité.
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L'observation du bloc donne une première idée sur sa qualité (formé. fissuration,
effritement...).
3.5.3. Durabilité
Pour les différents dosages, la perte de poids maximum admissible est de 10%
(climat sec) ou 5% (autre climat) après 12 cycles de mouillage -séchage.
L'augmentation maximum de volume à l'humidité admise est de 0,15% selon
l'essai normalisé pour les parpaings de béton moulé.
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MISE EN ŒUVRE
1. DOMAINE D'APPLICATION
1.1. Ces recommandations ne sont valables que pour les ouvrages construits en
blocs de terre stabilisée dont les caractéristiques techniques sont réguli7res et
connues.
1.2. Elles s'appliquent pour les constructions en zone à sismicité faible et nulle
(zones 1 et 0 des RPA 81). Pour les zones 2 et 3, il y a lieu de compléter les
présentes recommandations par les exigences du RPA 81.
- Il est rappelé que la contrainte de rupture R des blocs doit être de 30kgf /cm2
(article 3.5.2. de la première partie).
- Les blocs de terre stabilisée étant sensibles à l'action de l'eau, leur utilisation
en zones â faible degré hygrométrique et à faibles précipitations est
recommandée.
− Les murs non porteurs en BTS peuvent être incorporés dans les constructions
érigées sur tout point du territoire.
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L’art de mise en oeuvre des maçonneries et aux prescriptions en usage (I) TU).
Les présentes reconventionnelles rappellent certaines règles principales et
précisent les règles spécifiques à la construction en BTS.
2.4. Les murs porteurs seront disposés autant que possible symétriquement par
rapport aux axes principaux du bâtiment.
3. MORTIER DE HOURDAGE
3.2. Les liants à utiliser doivent avoir des performances mécaniques moyennes
voire modestes. Il faut écarter les ciments à durcissement rapide et utiliser des
CPA de classe peu élevée, des chaux hydrauliques et des chaux grasses sous la
forme de mélanges pour mortiers bâtards.
COMMENTAIRE 3.2. :
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4.2. Appareillage
-Tous les appareillages classiques sont possibles pour la pose des blocs de
terre stabilisée.
-Ce décalage peut varier de 114 à 314 avec un minimum de 5 cm pour tout
autre appareillage.
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-Les jonctions des murs porteurs doivent être réalisées par harpage soigné de
manière à assurer la continuité des murs.
-Les murs non porteurs peuvent être soit simplement en contact nu à nu avec
un minimum de cinq encochements, soit ancré de trois centimètres. (Figure 2)
-Dans le cas où il est prévu des chaînages verticaux on pourra réaliser un
harpage de blocs de 2 modules différents. (Figure 3)
4.6.1. L'enduit ou le badigeon peuvent ne pas être nécessaires lorsque les blocs
des murs extérieurs présentent une résistance minimale après immersion au
moins égale au double de la contrainte admissible C (définie à l’article 7.4.), et si
l’aspect de la maçonnerie finie le permet.
4.6.2. Dans les autres cas, un enduit bâtard ou un badigeon à la chaux aérienne
(25 Kg dans 40 litres d’eau) appliqué en deux couches à 48 heures d'intervalle,
est suffisant lorsque l'aspect de la maçonnerie est satisfaisant. Ce badigeon
peut être coloré éventuellement, et peut recevoir un traitement hydrophobant;
assurant une imperméabilité à l'eau mais une perméabilité à la vapeur d'eau.
4.6.4. Sur les faces intérieures des murs et cloisons; on pourra soit laisser la
maçonnerie apparente si son aspect le permet, soit revêtir de badigeon ou
d'enduit au plâtre ou de chaux -ciment.
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4.6.5. A titre indicatif des compositions sont données dans le tableau suivant :
5. FONDATIONS
5.1. Dans tous les cas, il convient de s'assurer de la qualité des sols de
fondation par une étude préliminaire géotechnique (même partielle), compte -
tenu de l' incidence du sol sur la conception des fondations et des chaînages
éventuels.
5.2. Tous les murs porteurs auront des fondations filantes : l'axe des murs ne
devra pas coïncider avec celui des fondations.
55. En aucun cas les blocs de BTS ne seront admis pour la réalisation des
fondations.
5.6. Les fondations filantes doivent avoir une profondeur minimale de 60 cin.
(Figure 4.)
COMMENTAIRE 5.8
Les murs en BTS sont plus sensibles aux effets de l'affaissement des
fondations que
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Les murs en matériaux de types courants. Les chaînages préconisés à l’article 5.S.
prévus à cet effet sont un minimum requis, ils seront vérifiés au cas par cas. Par
ailleurs l'étude des sols et la conception des fondations doivent faire l'objet de soins
très attentifs.
5.9. Il est rappelé comme indiqué à l'article 4.5. que pour éviter les remontées
capillaires de l'humidité du sol, ainsi que les rejaillissements des eaux de pluie, les
murs doivent obligatoirement reposer sur un soubassement de hauteur minimum de
30 cm au dessus du sol définitif. (Figure 4)
COMMENTAIRE 5.10 :
Cette couche étanche peut être constituée par une chape de mortier de ciment ou de
chaux de 2 cm d'épaisseur richement dosée avec éventuellement l'incorporation d'un
hydrofuge de masse. A titre d'exemple, pour le ciment, le dosage sera de 500 à 600
Kg par m3 de sable 0/3.
Il est entendu que cette couche étanche devra être renforcée par les dispositions
adéquates en cas de sol agressif.
6. PLANCHERS
6.2. Les planchers supérieurs seront réalisés selon les techniques classiques
courantes
. Dalles en béton armé coulé en place ;
. Poutrelles et corps creux avec dalle de compression ;
. Poutrelles métalliques avec voûtains en plâtre ou dallettes
. Ou toute autre technique connue et approuvée (bacs acier collaborant, voûtes...)
6.3. L'appui des planchers sera au moins é i.1 aux 2/3 de l'épaisseur des murs, enduit
non compris.
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7. LES MURS
7.1. Les murs porteurs ont pour but de transmettre aux fondations les poids
propres ou charges permanentes de maçonneries (mur et éventuellement
plancher) et de la toiture, de même que les surcharges de service.
Ils protégent également contre les agents climatiques ou autre (isolation
thermique et acoustique).
7.2. L'élancement du mur e = H/a, ("H" étant la hauteur du mur et "a" son
épaisseur) devra être inférieur ou égal à 15.
- Dans le cas ou les élancements sont compris entre 15 et 20, les valeurs du
coefficient global de réduction N sont à multiplier par un coefficient de
majoration.
ELANCEMENT 16 17 18 19 20
COEFFICIENT DE MAJORATION 1,07 1,13 1,20 1,27 1,33
COMMENTAIRE 7.4:
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-Bien que les murs en double peau ne soient pas interdits, il est recommandé
des murs porteurs simples pour faciliter la mise en oeuvre.
- Il est recommandé d'adopter une hauteur libre des murs, inférieure ou égale à
2,75 ni (plancher à plafond).
7.5. La distance maximum entre les murs porteurs dans les deux directions ne
dépassera pas 5 m. Cette distance est conditionnée par la portée des planchers.
7.6. La surface totale des ouvertures dans les murs porteurs de façade
(extérieurs) est conditionnée par les prescriptions et normes de confort pour les
constructions en zones sahariennes.
Dans tous les cas, la surface totale des ouvertures dans les murs porteurs ne
devra excéder le quart de la surface totale du mur (condition de portance).
7.7. Les trumeaux qui transmettent les charges du mur entre les ouvertures
doivent avoir une largeur minimale de 90 cm et comporter au moins 3 modules
complets, un lit sur deux (Figure 5).
Soit placer des armatures (barres, treillis soudés ou métal déployé) de section
équivalente à 2T10 dans le joint, sous la dernière rangée de cette maçonnerie
(armature sera ancrée dans les trumeaux sur une longueur de 30 cm) ; Soit
dissocier l'allège par des. Joints ;
8.1.2. Ils doivent être prévus dans les murs porteurs, au niveau du plancher et
être continus, filants et fermés.
8.1.3. Leur section est conditionnée par l'importance du bâtiment et sera adaptée
au type du plancher.D'une manière générale les chaînages massifs sont à éviter.
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8.1.5. La hauteur d'un chaînage de façade est celle du plancher qui lui est
associé. Pour les planchers à poutrelle métalliques, il est admis de réaliser un
chaînage plat de 15cm d'épaisseur.(Figures 8 et 9)
8.2.1. Dans la plupart des cas les chaînages verticaux traditionnels ne sont pas
nécessaires ;
Il sera prévu néanmoins un renforcement par des aciers horizontaux dans le
mortier de hourdage, approximativement tous les 60 cm, aux niveaux de toutes
les intersections de murs formant angles saillants, angles rentrants et jonction
des refends avec les murs de façade.(Figure 10)
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8.2.7. Ils seront réalisés sur toute la hauteur du mur avec une section minimale
de 150 cm2, aimée d'une section d'acier à hautes adhérences au moins
équivalente à 4T10 et convenablement ancrés aux plancher ou aux chaînages
horizontaux
8.3. Linteaux :
8.3.1. Les franchissements des ouvertures dans les murs porteurs peuvent être
réalisés par assemblage traditionnel ou par des linteaux en béton armé. Les
linteaux en béton armé dont la portée ne doit pas dépasser 1,20 m, peuvent être
coulés en place ou préfabriqués.
8.3.2. Ils peuvent recevoir une protection thermique par habillage en maçonnerie
de BTS
8.3.6. Au niveau des appuis des linteaux, la contrainte localisée doit rester
inférieure ou égale au 1/6 de la résistance à l'écrasement du bloc de terre
stabilisée
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9. DISPOSITIONS DIVERSES
9.1. Les murs de clôture doivent obligatoirement être revêtus sur leur partie
supérieure d'un enduit étanche.
9.3. Les locaux humides (cuisines, salles d'eau, toilettes...) seront aérés et
recevront une protection appropriée conformément aux régies de l'art.
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FIGURES ET ANNEXES
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-ANNEXE -
FLANCHER SUR HERISSON EN B.T.S.
Cette opération terminée, on répand sur le sol une certaine quantité de mortier de
liaison suffisamment imprégné d'eau pour que l'on puisse facilement l'étendre en
une couche de 2cm d'épaisseur. Ce mortier est composé d'une partie de ciment
pour six parties de terre sableuse.
La pose des carreaux de terre stabilisée est identique à celle des carreaux
classiques.
Pour être employés comme revêtement, les blocs doivent comporter à leur partie
supérieure une couche destinée à les protéger contre l'usure et ayant des
caractéristiques techniques identiques à celles des carreaux de terre stabilisée.
La pose de ces blocs sera faite conformément aux indications données pour
l'installation des revêtements des carreaux de terre stabilisée.
Le terrain sur lequel le revêtement sera posé doit être auparavant nivelé à la
hauteur voulue, "niveau repère", il est ensuite aplani et tassé.
Cette dernière opération consiste à battre le sol après l'avoir suffisamment
humidifié et y avoir répandu une couche de pierres fines ou de gravier.
Le mortier en béton de terre stabilisée qui sera utilisé pour le revêtement est
préparé dans
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Les espaces vides entre les jalons sont comblés avec du béton compacté au
maximum, et de façon uniforme.
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ADRESSE
Cité Nouvelle E1-Mokrani
SOUIDANIA - W.TIPAZA
Télé : (02) 41.84.31 Fax : (02) 41.83.68 Tlx.: CGS 65494