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GCU 441-CONSTRUCTION EN BOIS GROUPE 3
INTRODUCTION
Avec la pierre et le bois, la terre l’un des matériaux de construction les plus anciens de
l’histoire de l’humanité. Il s’agit d’un matériau disponible localement et en quantité suffisante,
présentant de nombreux avantages écologiques, thermiques, économiques et même
esthétiques, mais avec beaucoup de pathologies qui nécessitent d’être appréhendées en vue
d’une utilisation efficace. On parle alors de stabilisation de la terre, qui peut être mécanique, par
compactage essentiellement, chimique ou physique. C’est ce dernier aspect qui fait l’intérêt de
la présente étude, où il conviendra de balayer les méthodes de stabilisation physique de la terre
en général, en mettant tout de même un accent particulier sur celles par densification et par
ajout d’armatures, avec une analyse comparative et un arrêt sur le cas précis du Cameroun.
1. Contexte et justification
La terre est un matériau de construction auquel les ingénieurs et techniciens du
bâtiment qui la manipulent, connaissent beaucoup d’imperfections et de pathologies. Il est ainsi
nécessaire, lorsqu’on veut la mettre en œuvre, de combler les manquements que présente ce
matériau, à travers un processus dit de stabilisation qui peut nécessite l’apport d’adjuvants ou
non.
On dénombre plus d’une centaine de produits pouvant être utilisés comme stabilisant
dans la construction en terre, qu’ils soient ajoutés dans la masse ou dans l’enduit. Bien
qu’étudiée depuis les années 1920, la stabilisation ne connaît toujours pas de « recette miracle
» pouvant répondre à tous les besoins. Les méthodes les plus pratiquées sont celles de : la
densification par compression, l’ajout de fibres au mélange, l’addition de ciment ou de chaux à
la terre ou encore le mélange de la terre avec du bitume. Mais il ne faut pas pratiquer la
stabilisation de façon automatique car celle-ci coûte relativement cher et complique la
production du matériau en ajoutant des études préalables. La terre présente déjà de
nombreuses propriétés intéressantes à l’état naturel. Les stabilisants ne sont donc pas toujours
utiles. Ils doivent être utilisés de façon réfléchie afin de répondre à des besoins faisant défaut.
Ainsi, pour un projet, il existe trois façons de procéder : Soit on construit avec la terre présente
sur site en adaptant le projet à cette terre, soit on importe de la terre afin de répondre aux
exigences du projet, soit on modifie la terre présente sur site afin qu’elle puisse correspondre
au projet souhaité. Ce constat fait nous amène à bien situer le contexte et la justification de
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cette méthode en ce sens qu’elle permet lorsqu’elle est bien étudiée de palier à de nombreux
problèmes liés aux faiblesses et aux insuffisances tant sur le plan technique qu’esthétique des
constructions en terre cuites. D’où la nécessité d’inclure dans le programme de formation un
module qui traite de ce sujet afin de mieux préparer et de rendre plus aptes le plus tôt possible
les jeunes élèves ingénieurs dans la compréhension des différents mécanismes et procédés de
construction en terre en vue d’une innovation ou d’un perfectionnement de ce domaine de la
construction.
En effet le choix du stabilisant en dépend fortement tout comme son efficacité est
fonction de la comparaison des performances avant et après le traitement du sol, de la
compatibilité avec les impératifs du projet : coût et délais de réalisation, coût d’entretien, gain
du point de vue économique ou des performances physiques et mécaniques acquises, l’atteinte
des différents objectifs liés au processus de stabilisation qui sont essentiellement regroupés
en :
L’obtention des meilleurs caractéristiques mécaniques (compression, traction,
cisaillement)
L’obtention d’une meilleure cohésion lorsque l'on exerce sur le matériau une contrainte
de traction
La réduction de la porosité, du gonflement et du retrait
L’amélioration de la résistance à l’érosion due au vent et à la pluie ;
La réduction du risque d’abrasion de la surface et la perméabilité.
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C'est dire que ce procédé opère donc de trois manières différentes. La première est de
jouer sur la porosité du matériau terre en réduisant le volume de vides présents entre les
particules de celui-ci. La seconde est de modifier la perméabilité de la terre en obstruant les
vides ne pouvant être supprimés. La dernière possibilité est d’opérer à une modification de la
résistance mécanique en renforçant les liens entre particules.
Ces modifications peuvent se faire selon trois procédés différents : le premier est la
stabilisation mécanique. Cette méthode correspond à la compression de la terre, ce qui modifie
sa densité, sa résistance mécanique, sa compressibilité, sa perméabilité et sa porosité. Le
second procédé est la stabilisation physique. Il agit sur la texture de la terre en contrôlant la
granulométrie, en lui faisant subir un traitement thermique ou encore un traitement électrique.
Le dernier système est la stabilisation chimique. Elle correspond à la modification des
propriétés de la terre par l’ajout d’autres matériaux ou de produits chimiques. Il est important de
préciser que « chaque stabilisant n’agit pas obligatoirement selon un procédé exclusif mais il
peut aussi cumuler plusieurs procédés : physique et chimique » (Guillaud & Houben, 1995 : p.
81). Six mécanismes de stabilisation sont majoritairement présents dans la construction en
terre. Ceux-ci sont repris dans le tableau suivant :
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A. METHODE « DENSIFIER »
A-1 Définition.
γd = γs/(1+e)
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= γs(1-n)
= γh/(1+ω)
Ainsi, densifier c’est augmenter γd,, c'est-à-dire diminuer e ou n .De manière plus explicite
, ce procédé consiste à créer un milieu dense qui bloque les pores et les canaux capillaires.
Le compactage est une opération ayant pour but de permettre une réduction du vide
interstitiel, ce qui contribue à augmenter la densité sèche du matériau étant donné le lien étroit
chez la plupart des matériaux entre densité sèche et résistance mécanique. De plus, une terre
qui fait l’objet de ce procédé verrait sa compacité boostée ; par analogie au béton qui, plus il est
résistant, et plus il est dense. Dès lors, se distinguent 4 méthodes de densification par
compactage :
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Les fibres fermentées : cette méthode est très répandue au Mali avec
les balles de riz fermenté.
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L’huile de Lin : il s’agit ici d’une des méthodes les plus utilisées en
France pour la stabilisation de la terre crue utilisée comme chape.
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Les propriétés de la terre sont plus influencées par la teneur en eau que par tout autre
paramètre. La présence d’eau dans le sol a une influence négative sur la résistance – en terme
général - d’une terre (diminution de la Résistance à la compression et à la traction,
augmentation du gonflement, du retrait et de la compressibilité).
La compacité maximale est atteinte lorsque son indice des vides est au minimum. Cet
état est atteint pour une teneur en eau du sol dite optimale. Ainsi donc, il est important de noter
qu’un sol trop sec sera le siège de frottements entre les grains du sol. Et un sol trop humide
sera moins susceptible d’être compacté car une partie importante de l’énergie de compactage
sera absorbée par l’eau (incompressibilité) et ne sera donc pas communiquée aux grains du sol.
Ces deux critères nous permettent d’ores et déjà de limiter le champ d’action de la stabilisation
par compactage. La détermination de la teneur en eau optimale est faite au laboratoire et plus
précisément en géotechnique routière elle est obtenue à l’aide de l’essai Proctor. Il est
important de souligner qu’un compactage dynamique est mieux adapté aux sols à tendance
pulvérulente.
Une granulométrie étroite ne permet pas d’atteindre une forte compacité. La courbe de
compactage est peu aplatie avec un maximum peu accentué. Par contre, les granulométries
étalées dont les matériaux ont des grains de grosseur variées, donnent des courbes de
compactage à maximum accentué, ce qui signifie que la compacité obtenue est meilleure.
Pour une teneur en eau donnée, si l’énergie de compactage devient trop élevée, la
diminution des vides peut avoir des effets suivants :
Rendre le sol très proche de son état de saturation ;
Induire une augmentation des pressions interstitielles qui va décompacter la terre, et à
terme conduire à sa liquéfaction.
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à une modification de la texture de sa texture. La réduction des vides se fait par l’apport
d’autres matériaux qui viendraient occuper les vides laissés par les matériaux initiaux
(correction granulaire). Il est possible de corriger une teneur trop forte ou trop faible en graves,
en sables ou en fines, soit par apport de fractions faisant défaut, soit par exclusion de fractions
en excès (écrêtage):
Pour une terre riche en grave : il suffit de l’écrêter afin d’enlever les plus gros éléments;
Pour une terre riche en fines : une terre de ce type peut être améliorée en enlevant les
fines par lavage. Toutefois, cette méthode est risquée car on risque d'enlever la totalité
des fines.
Pour les sols très sableux ou très argileux: Si les terres disponibles sont très différentes
et particulièrement sableuses et argileuses, il sera nécessaire de les mélanger
(reconstitution artificielle d’un matériau de courbe granulométrique fixée d’avance). Il
est théoriquement possible d’obtenir une granulométrie spécifique par le mélange de
matériaux de granulométries différentes. Il suffit de calculer les proportions de chaque
constituant de granulométrie connu pouvant permette d’obtenir le matériau désiré. Les
méthodes peuvent être graphiques ou mathématiques (résolution d’équations du
premier degré pour chaque tamis de contrôle).
α%
Optimale
visée
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C’est la mesure de l’erreur correspondant au tamis n° i entre les tamisâts du matériau idéal S
et le mélange S’ des matériaux S1, S2,…, Sn.
Donc
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On pose : connus
;
est donc une Forme Quadratique positive ou nulle, elle est minimale lorsque ses
dérivées partielles par rapport aux αj sont toutes nulles (j=1à n-1), c’est-à-dire:
;
Pour i=1, n-1 on a n-1 équations linéaires; Pour j=1, n-1 on a n-1 inconnues αj ;
La résolution de ce système linéaire de n-1 équations à n-1 inconnues détermine α1, α2,…. et αn-1.
Enfin: on détermine
Il est important de rappeler que les méthodes de densification ont pour but premier de boucher
les capillaires à l’intérieur du matériau terre afin d’en augmenter les capacités telles que la
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résistance ; toutefois malgré les différents types de stabilisations dans cette catégorie,
plusieurs manquements se déplorent dans cette catégorie parmi lesquels:
Diminution considérable de la résistance en milieu humide
Mauvais comportement des matériaux: lorsqu’ils sont soumis aux sollicitations
dynamiques
Faible résistance aux tractions
B. METHODE « ARMER ».
La stabilisation par armatures est un ensemble d’action ou processus mis en jeu pour modifier
les propriétés de la terre en y introduisant des particules appelées armatures fibreuses ou tout
simplement fibres.
Fibres
Végétales
Synthétiques Organiques
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Une série de paramètres agissent sur l’effet du renforcement parmi lesquels on peut
citer :
Les dimensions des fibres : le module d’Young des fibres est proportionnel à
leur diamètre moyen, la déformation à la rupture est fonction de la section
moyenne et la longueur des brins est également importante et dépend du type
de fibre utilisée.
La quantité de fibres : ce paramètre joue un rôle sur les performances du
renforcement. Il existe une quantité dépendant des types de matériau et de
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fibres à ne pas dépasser, qui augment trop la masse volumique, réduisant dans
une large mesure les point de contacts de la matrice.
La qualité de fibre : il s’agit de leur type, l’état de leur surface… qui ont un
impact sur les propriétés mécaniques à apporter au matériau terre.
La distribution des fibres au moment du malaxage. Cette distribution doit être
bien faite pour éviter la formation de boules ou de nœuds entre les fibres, qui
concentrent les renforts seulement à certains endroits, créant des points
faibles.
B-4 AVANTAGES :
Augmentation remarquable de la résistance à la traction des produits finis
Faible augmentation de la résistance à la compression à sec qui dépasse rarement les
15%
Des possibilités qu’ont les matériaux armés de fibres de subir de grandes déformations
font en sorte que leur utilisation en zone sismique est intéressante
Possibilité d’utiliser les fibres en combinaison avec d’autres stabilisants.
B-5 INCONVENIENTS :
Les matériaux armés de fibres peuvent perdre leurs qualités lorsque :
Pour palier tous ces inconvénients, on pourrait avoir recours à certains liants synthétiques ou
minéraux à l’exemple du ciment.
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La bauge est une technique où la matrice de terre ne vient pas en hourdage d’une structure
mais où elle est-elle-même porteuse. La terre est humidifiée puis malaxée par piétinement
jusqu’à l’obtention d’une pâte plastique. On y ajoute alors des fibres, le plus souvent végétales
(paille, foin…). On foule l’ensemble. Le mélange est alors dressé à la fourche en lits superposés
(sans banche comme c’est le cas pour le pisé) de 40 à 80 cm d’épaisseur qui sont ensuite
tassés à coups de bâtons. Après séchage, les murs sont égalisés au paroir.
Ces techniques de construction en terre fibrée ont été employées en France jusqu’au
lendemain de la Seconde Guerre mondiale, puis ont cédé la place à de nouveaux matériaux, le
béton notamment, sous la pression d’un nouveau modèle économique. Le souci écologique d’un
développement durable amène à reconsidérer ces techniques soit en les réemployant
directement soit en les aménageant, par exemple en associant des fibres végétales à des liants
hydrauliques.
photo a : Mélange de terre plus fibres photo b : Mélange terre mouillée plus
végétales a sec fibres végétales
photo c : Mur fait en terre plus fibres photo d : Mur fait en terre plus fibres en
végétales (la bauge) verre.
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Rappelons dans cette partie que « stabiliser la terre » consiste à intervenir sur les
propriétés du mélange terre-eau-air, afin de lui conférer des propriétés permanentes et
meilleures que celles à l’état initial. Les méthodes de stabilisation à employer dépendent des
paramètres initiaux du matériau et des propriétés qu’on désire lui conférer. Il n’existe donc pas
de méthodes à priori plus efficaces que d’autres.
Nous nous proposons tout de même de comparer les méthodes de stabilisation par
densification et par armatures, suivant les critères de résistance des matériaux, de mise en
œuvre et coût, de délai de mise en œuvre et d’entretien. Nous procéderons également à l’étude
de la compatibilité réciproque de ces deux méthodes.
Du point de vue de la résistance des matériaux, les deux méthodes assurent une
amélioration de la résistance à la compression du matériau. La méthode de stabilisation par
armatures offre cependant une meilleure résistance à la traction qu’une simple méthode de
stabilisation par densification. La présence des fibres crée des efforts supplémentaires de
frottement entre la terre et les fibres ce qui rend le mélange moins fragile lorsqu’on le soumet à
des efforts de traction.
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Si l’on compare la résistance d’un matériau renforcé avec des fibres au matériau original
sans fibre, on observe un mélioratif d’environ 15% pour le matériau contenant les fibres (Traité
de construction en terre, Guillaud & Houben, 1995). Néanmoins, il est à noter qu’un trop plein de
fibres dans le mélange allège considérablement le matériau tel qu’il diminue les points de
contact entre les fibres et la terre, et donc affaiblit sa résistance.
2. MISE EN ŒUVRE
Toute terre extraite d’une carrière doit premièrement être identifiée afin d’en connaitre
les propriétés. Les essais d’identification sont effectués in situ ou en laboratoire et permettent
de savoir quelle méthode appliquer, et à quelle proportion, pour améliorer les performances du
matériau. Après transport de la terre sur le site de la construction, les étapes de mise en œuvre
varient en fonction de la méthode employée et peuvent même être fonctions des connaissances
et du patrimoine socio-culturels de la région considérée.
Dans le tableau ci-après sont présentés les moyens mis en jeu pour chaque méthode de
stabilisation, et les étapes de leur mise en œuvre.
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Il est important de noter qu’il ne faut pas pratiquer la stabilisation de façon automatique
car celle-ci coûte relativement cher et complique la production du matériau en ajoutant des
études préalables. La stabilisation n’est pas toujours utile du fait que la terre à l’état naturel
présente généralement des propriétés déjà intéressantes.
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l’absence d’enduit extérieur et l’utilisation du bloc de terre en toiture ». Cela revient à dire que
la construction en terre stabilisée a un avantage économique sur la construction en parpaings
de ciment.
3-2. Délais
Autant pour l’une que pour l’autre des méthodes faisant l’objet de la présente étude,
l’obtention de résultats peut prendre beaucoup de temps, par exemple des mois d’études
préalables. De plus, la mise en œuvre est lente, avec un temps de séchage relativement long.
3-3. Entretien
Le matériau terre employé dans la construction nécessite beaucoup d’entretien pour être
durable. L’entretien consiste généralement à une protection à l’aide d’un enduit afin de lutter
contre des conditions climatiques instables. Les deux types de stabilisation nécessitent de
mettre sur pied des mesures d’entretien :
Après densification, les pores du matériau sont réduits. Dans ce cas, il faut veiller à
ne pas boucher les trous afin de laisser respirer le matériau.
On peut procéder par injection de fongicides dans une construction en terre armée
pour lutter contre la prolifération des champignons.
Les méthodes par armature et par densification peuvent être pratiquées de façon
conjointe dans les constructions en terre. Elles sont complémentaires, c’est-à-dire que l’une
peut être appliquée pour améliorer les performances de l’autre (le compactage d’une terre
armée va augmenter sa résistance à la compression) ou pour amoindrir les défauts de l’autre
(l’ajout su sable ou des fibres afin de réduire les effets de fissuration lors du séchage).
Ceci explique donc leur association dans certaines la mise en œuvre de certains
éléments et certaines techniques de construction en terre, à l’exemple du pisé ou technique de
la terre comprimée, de la bauge et même des adobes.
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obus des Musgum à l’Extrême Nord, ou encore les célèbres cases traditionnelles dans
les Monts Mandara.
Des constructions en terre crue stabilisée peuvent être observées dans d’autres régions
du Cameroun, notamment dans le Littoral et même le Centre, mais elles n’y sont pas très
visibles, en comparaison avec des édifices montés à l’aide de matériaux différents.
2. MANQUEMENTS
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d’eau, qui ont pour conséquence, à la longue, de transformer le matériau en glaise. Par la suite,
ce dernier subit l’effet d’un tassement important, qui aboutit à la destruction de l’édifice. Un
entretien régulier des constructions en terre crue est donc nécessaire : il faudrait vérifier
l’étanchéité des murs tous les 3 ou 4 ans. Néanmoins, lorsque le matériau est suffisamment
densifié (par rapport à l’environnement où la construction est implantée), ce risque peut être
considérablement amoindri.
Aussi, bien que les populations aient intégré dans leurs coutumes, des processus de
stabilisation physique du matériau « terre » pour leurs constructions, il demeure que ces
méthodes restent trop souvent appliquées de façon arbitraire. En effet, les dosages et la
nature des armatures, ou des matériaux de densification ne sont régis par aucune norme
officielle, seulement des expériences acquises de façon empirique, ce qui entrave la promotion
du matériau terre et de ses processus de stabilisation parmi les entrepreneurs et les
propriétaires qui construisent en milieu urbain. L’image des édifices en terre crue n’est alors
crédible qu’en zone rurale, mais même là ces-derniers sont en moindre proportion au fil du
temps.
En outre, notre investigation nous a amenés à constater qu’il n’y a pas d’organe
technique au Cameroun qui soit engagé dans l’étude des propriétés physiques et mécaniques
de la terre crue stabilisée (stabilisation physique en l’occurrence) qui mettrait à disposition les
résultats de son travail, pour que les problèmes sus-évoqués puissent trouver un début de
solution. Néanmoins, cela ne nous empêche pas de saluer le travail abattu par la Mission de
Promotion des Matériaux Locaux (MIPROMALO) qui se fait tout de même un devoir
d’accompagner les populations, autant que faire se peut, dans le processus de restauration du
matériau « terre » à la place qui lui revient de droit.
CONCLUSION
En définitive, il était question pour nous de présenter les méthodes de stabilisation physique du
matériau terre, en insistant sur le cas particulier des méthodes « densifier » et « armer ». Il
ressort de cette étude que la stabilisation physique de la terre vise à optimiser sa réponse aux
agressions physiques du milieu d’encrage de l’édifice pour lequel elle est utilisée, et prolonger
ainsi la durée de vie de l’ouvrage. Nous avons aussi pu relever que ces méthodes sont
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appliquées de manière artisanale en zone rurale, mais que l’absence de document technique
normalisé sur les principes de leur mise en œuvre constitue un gros handicap, dans un contexte
où le matériau terre semble être le mieux indiqué pour les constructions. En outre, le constat est
également fait sur l’insuffisance de la stabilisation physique vis-à-vis de certains facteurs
environnementaux, ce qui élargit la réflexion à d’autres moyens de stabilisation, et à une
éventuelle possibilité de combinaison de ces moyens.
Bibliographie :
Cours de GCU 441 CT 2013 chapitre III STABILISATION, par Pr. MANJA Marceline.
Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du grade de Master en Ingénieur Civil
Architecte par Jehanne PAULUS, sous le thème CONSTRUCTION EN TERRE CRUE :
DISPOSITIONS QUALITATIVES, CONSTRUCTIVES ET ARCHITECTURALES – Application
à un cas pratique : Ouagadougou.
Mémoire de fin d'études réalisé en vue de l'obtention du grade de master Ingénieur Civil
Architecte par David Miraucourt, sous le thème Stabilisation du matériau terre crue pour
application en brique de terre comprimée au Burkina Faso.
Webographie :
https://www.facebook.com/workshopterrecrue/videos/2028344447240326/
http://doc.lerm.fr/bauge-et-torchis-la-collaboration-des-fibres-vegetales-et-de-la-terre/
www.patrimoine-fondjomekwet.com
www.dafouarchitecture.blogspot.com
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