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GCU 441-CONSTRUCTION EN BOIS GROUPE 3

Table des matières


INTRODUCTION....................................................................................................................................................2
I- LES METHODES DE STABILISATION PHYSIQUE.............................................................................................2
1. Contexte et justification...........................................................................................................................2
2. Présentation du concept de stabilisation..................................................................................................3
3. Aperçu général des méthodes de stabilisation..........................................................................................4
II- CAS PARTICULIER DES METHODES « DENSIFIER » ET « ARMER »..................................................................5
A. METHODE « DENSIFIER ».........................................................................................................................5
A-1 Définition...............................................................................................................................................5
A-2 Densification par compression /compactage..........................................................................................6
A-3 Densification par gradation ou litho-stabilisation :...................................................................................9
A-4 Méthodes de correction granulométrique..............................................................................................10
A-5 Inconvénients de la densification par gradation :..................................................................................12
B. METHODE « ARMER ».............................................................................................................................13
B-1 Types de fibres....................................................................................................................................13
B-2 Rôle des fibres.....................................................................................................................................14
B-3 Les paramètres : mécanisme de mobilisation des efforts......................................................................14
B-4 AVANTAGES :.......................................................................................................................................14
B-5 INCONVENIENTS :................................................................................................................................15
III- ETUDE COMPARATIVE...........................................................................................................................16
1. RESISTANCE DES MATERIAUX...............................................................................................................17
2. MISE EN ŒUVRE....................................................................................................................................17
3. COUT, DELAI, MAINTENANCE ET ENTRETIEN..........................................................................................19
3-1. Coût de mise en œuvre........................................................................................................................19
3-2. Délais..................................................................................................................................................19
3-3. Entretien.............................................................................................................................................19
4. COMPATIBILITE DES METHODES...........................................................................................................20
IV- VUE SUR LE CAMEROUN........................................................................................................................20
1. ETAT DES LIEUX....................................................................................................................................20
2. MANQUEMENTS....................................................................................................................................22
CONCLUSION.....................................................................................................................................................23
Bibliographie :....................................................................................................................................................24
Webographie :....................................................................................................................................................24

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INTRODUCTION

Avec la pierre et le bois, la terre l’un des matériaux de construction les plus anciens de
l’histoire de l’humanité. Il s’agit d’un matériau disponible localement et en quantité suffisante,
présentant de nombreux avantages écologiques, thermiques, économiques et même
esthétiques, mais avec beaucoup de pathologies qui nécessitent d’être appréhendées en vue
d’une utilisation efficace. On parle alors de stabilisation de la terre, qui peut être mécanique, par
compactage essentiellement, chimique ou physique. C’est ce dernier aspect qui fait l’intérêt de
la présente étude, où il conviendra de balayer les méthodes de stabilisation physique de la terre
en général, en mettant tout de même un accent particulier sur celles par densification et par
ajout d’armatures, avec une analyse comparative et un arrêt sur le cas précis du Cameroun.

I- LES METHODES DE STABILISATION PHYSIQUE

1. Contexte et justification
La terre est un matériau de construction auquel les ingénieurs et techniciens du
bâtiment qui la manipulent, connaissent beaucoup d’imperfections et de pathologies. Il est ainsi
nécessaire, lorsqu’on veut la mettre en œuvre, de combler les manquements que présente ce
matériau, à travers un processus dit de stabilisation qui peut nécessite l’apport d’adjuvants ou
non.

On dénombre plus d’une centaine de produits pouvant être utilisés comme stabilisant
dans la construction en terre, qu’ils soient ajoutés dans la masse ou dans l’enduit. Bien
qu’étudiée depuis les années 1920, la stabilisation ne connaît toujours pas de « recette miracle
» pouvant répondre à tous les besoins. Les méthodes les plus pratiquées sont celles de : la
densification par compression, l’ajout de fibres au mélange, l’addition de ciment ou de chaux à
la terre ou encore le mélange de la terre avec du bitume. Mais il ne faut pas pratiquer la
stabilisation de façon automatique car celle-ci coûte relativement cher et complique la
production du matériau en ajoutant des études préalables. La terre présente déjà de
nombreuses propriétés intéressantes à l’état naturel. Les stabilisants ne sont donc pas toujours
utiles. Ils doivent être utilisés de façon réfléchie afin de répondre à des besoins faisant défaut.
Ainsi, pour un projet, il existe trois façons de procéder : Soit on construit avec la terre présente
sur site en adaptant le projet à cette terre, soit on importe de la terre afin de répondre aux
exigences du projet, soit on modifie la terre présente sur site afin qu’elle puisse correspondre
au projet souhaité. Ce constat fait nous amène à bien situer le contexte et la justification de

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cette méthode en ce sens qu’elle permet lorsqu’elle est bien étudiée de palier à de nombreux
problèmes liés aux faiblesses et aux insuffisances tant sur le plan technique qu’esthétique des
constructions en terre cuites. D’où la nécessité d’inclure dans le programme de formation un
module qui traite de ce sujet afin de mieux préparer et de rendre plus aptes le plus tôt possible
les jeunes élèves ingénieurs dans la compréhension des différents mécanismes et procédés de
construction en terre en vue d’une innovation ou d’un perfectionnement de ce domaine de la
construction.

2. Présentation du concept de stabilisation

La stabilisation est par définition un ensemble d’actions ou processus mis en jeu


pour modifier les propriétés du système terre – eau – air, afin d’obtenir les propriétés
permanentes ou provisoires de compatibilité avec les exigences du projet. Stabiliser une terre
c'est donc lui donner des propriétés irréversibles face aux contraintes physiques ; c’est dire
que ce processus nécessite vivement une véritable maitrise et connaissance de :
 Les propriétés et des constituants minéralogiques initiaux de la terre, qui influencent
largement tout comme le choix du stabilisant utilisé, le procédé de stabilisation, sont
essentiellement liés à ces propriétés de base que sont sa granulométrie, son état
hydrique qui est la valeur de sa teneur en eau, son indice de plasticité ou de liquidité ou
l’activité du sol par la mesure de son argilite, sa texture, sa teneur en matière organique …
 Les améliorations ou les performances envisagées ;
 Les économies réalisées sur l’ensemble du projet (coût, délai, maintenance, entretien) ;
 La durabilité future envisagée.

En effet le choix du stabilisant en dépend fortement tout comme son efficacité est
fonction de la comparaison des performances avant et après le traitement du sol, de la
compatibilité avec les impératifs du projet : coût et délais de réalisation, coût d’entretien, gain
du point de vue économique ou des performances physiques et mécaniques acquises, l’atteinte
des différents objectifs liés au processus de stabilisation qui sont essentiellement regroupés
en :
 L’obtention des meilleurs caractéristiques mécaniques (compression, traction,
cisaillement)
 L’obtention d’une meilleure cohésion lorsque l'on exerce sur le matériau une contrainte
de traction
 La réduction de la porosité, du gonflement et du retrait
 L’amélioration de la résistance à l’érosion due au vent et à la pluie ;
 La réduction du risque d’abrasion de la surface et la perméabilité.

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Ces objectifs s’accompagnent bien évidemment de certaines actions à entreprendre qui


correspondent chacun à un procédé ou une méthode de stabilisation.

3. Aperçu général des méthodes de stabilisation.


La stabilisation agira sur la texture et la structure de la terre, seuls paramètres pouvant
être modifiés. On envisagera donc deux cas possibles suivant ces paramètres : Terre non
remaniée : la stabilisation se fait par imprégnation, injection (travaux publics, ouvrages d’art,
fondations, conservation de monuments historiques). Terre remaniée : les propriétés de
stabilisation sont nombreuses et utilisent les stabilisants d’origines animale, végétale, minérale
et synthétique. Cette stabilisation peut se faire selon six mécanismes : Densifier (par
compactage ou compression/ par texture), Armer (armatures, fibres) ; Enchainer (apport d’un
élément), Liaisonner/Lier (minéral argileux), Imperméabiliser (bitume), Hydrofuger (résines).

C'est dire que ce procédé opère donc de trois manières différentes. La première est de
jouer sur la porosité du matériau terre en réduisant le volume de vides présents entre les
particules de celui-ci. La seconde est de modifier la perméabilité de la terre en obstruant les
vides ne pouvant être supprimés. La dernière possibilité est d’opérer à une modification de la
résistance mécanique en renforçant les liens entre particules.

Ces modifications peuvent se faire selon trois procédés différents : le premier est la
stabilisation mécanique. Cette méthode correspond à la compression de la terre, ce qui modifie
sa densité, sa résistance mécanique, sa compressibilité, sa perméabilité et sa porosité. Le
second procédé est la stabilisation physique. Il agit sur la texture de la terre en contrôlant la
granulométrie, en lui faisant subir un traitement thermique ou encore un traitement électrique.
Le dernier système est la stabilisation chimique. Elle correspond à la modification des
propriétés de la terre par l’ajout d’autres matériaux ou de produits chimiques. Il est important de
préciser que « chaque stabilisant n’agit pas obligatoirement selon un procédé exclusif mais il
peut aussi cumuler plusieurs procédés : physique et chimique » (Guillaud & Houben, 1995 : p.
81). Six mécanismes de stabilisation sont majoritairement présents dans la construction en
terre. Ceux-ci sont repris dans le tableau suivant :

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II- CAS PARTICULIER DES METHODES « DENSIFIER » ET


« ARMER »

A. METHODE « DENSIFIER »

A-1 Définition.

Il s’agit d’une méthode de stabilisation de la terre remaniée qui joue sur sa


granulométrie et le compactage. Dans le cas où l’on modifie la granulométrie de la terre, on
parle de densification par gradation et lorsqu’il est question de compactage, on parle de
densification par compactage.

Principe : soit γd la masse volumique du matériau densifier, e = indice du vide, w = la teneur en


eau

γd = γs/(1+e)

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= γs(1-n)
= γh/(1+ω)
Ainsi, densifier c’est augmenter γd,, c'est-à-dire diminuer e ou n .De manière plus explicite
, ce procédé consiste à créer un milieu dense qui bloque les pores et les canaux capillaires.

A-2 Densification par compression /compactage.

Le compactage est une opération ayant pour but de permettre une réduction du vide
interstitiel, ce qui contribue à augmenter la densité sèche du matériau étant donné le lien étroit
chez la plupart des matériaux entre densité sèche et résistance mécanique. De plus, une terre
qui fait l’objet de ce procédé verrait sa compacité boostée ; par analogie au béton qui, plus il est
résistant, et plus il est dense. Dès lors, se distinguent 4 méthodes de densification par
compactage :

 La compression statique : elle peut être manuelle ou hydraulique. Cependant, elle a


vite montré ses limites liées d’une part à l’insuffisance de la résistance mécanique
obtenue vue la méfiance à l’égard du matériau et d’autre part l’inadaptation de la
technologie hydraulique au contexte d’expérimentation notamment dans les pays
chauds.
 La compression dynamique par vibration.
 La compression dynamique par impact.
 La compression par pétrissage : il s’agit ici d’une consolidation de la terre crue à l’aide
de certains polymères et argiles très souvent utilisés comme enduits et repartis en 2
grandes classes que sont les stabilisants d’origines animale et végétale. Toutefois, ces
derniers ne sont pas toujours disponibles in situ. Une trentaine de méthodes à travers le
monde sont employées pour ce type de stabilisation parmi lesquelles :
 L’usage de cellulose avec les bouses de vaches et crottins : Ce sont de
véritables armatures à plusieurs échelles : du grain de sable à la
plaquette d’argile. La macromolécule de cellulose est assez stable et
rigide quel que soit le pH du milieu et les sels présents. Sa surface porte
une faible charge négative, parfois nulle. Elle est capable de s’adsorber
facilement sur des particules minérales. D’ailleurs, elle est suffisamment
longue pour se fixer à plusieurs plaquettes d’argile à la fois et les relier
entre elles. Lorsque cette adsorption est homogène et bien
proportionnée, elle participe à la cohésion du mortier et augmente la
résistance de l’enduit. Cette méthode est aussi utilisée au Burkina Faso
comme stabilisant en forme d’enduits.

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 Les fibres fermentées : cette méthode est très répandue au Mali avec
les balles de riz fermenté.

 Le papier Washi : Le papier washi est fabriqué à partir du bois de petits


arbres sauvages du Japon, de Chine, de Corée et du Népal : le
mitsumata, le kouzoet le ganpi. Il pourrait également s’agir des déchets
de papiers (cas du japon) dans les enduits en terre.

 L’eau gluante : Différents végétaux sont susceptibles de former un gel


au contact de l’eau. La recette pratiquée au Ghana utilise les branches
d’une sorte de vigne sauvage. D’autres tiges et branches, mais aussi des
feuilles et des racines, ont également cette capacité de rendre gluante
l’eau dans laquelle elles trempent
 Les algues : cette méthode est beaucoup plus utilisée du côté du Japon
avec les algues rouges.

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 L’huile de Lin : il s’agit ici d’une des méthodes les plus utilisées en
France pour la stabilisation de la terre crue utilisée comme chape.

 Le beurre de karité : Les graisses animales et végétales, tout comme les


cires, sont des composés hydrophobes. Ajoutées à un mortier de terre,
elles ont tendance à améliorer la résistance à l’eau en limitant son
absorption. La présence de graisses assouplirait la consistance du
mortier frais.

*INFLUENCE DE CERTAINES PROPRIETES SUR LA DENSIFICATION PAR COMPRESSION :

**Influence de la teneur en eau sur la densification par compactage :

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Les propriétés de la terre sont plus influencées par la teneur en eau que par tout autre
paramètre. La présence d’eau dans le sol a une influence négative sur la résistance – en terme
général - d’une terre (diminution de la Résistance à la compression et à la traction,
augmentation du gonflement, du retrait et de la compressibilité).
La compacité maximale est atteinte lorsque son indice des vides est au minimum. Cet
état est atteint pour une teneur en eau du sol dite optimale. Ainsi donc, il est important de noter
qu’un sol trop sec sera le siège de frottements entre les grains du sol. Et un sol trop humide
sera moins susceptible d’être compacté car une partie importante de l’énergie de compactage
sera absorbée par l’eau (incompressibilité) et ne sera donc pas communiquée aux grains du sol.
Ces deux critères nous permettent d’ores et déjà de limiter le champ d’action de la stabilisation
par compactage. La détermination de la teneur en eau optimale est faite au laboratoire et plus
précisément en géotechnique routière elle est obtenue à l’aide de l’essai Proctor. Il est
important de souligner qu’un compactage dynamique est mieux adapté aux sols à tendance
pulvérulente.

**Influence de la granulométrie sur la densification par compactage :

Une granulométrie étroite ne permet pas d’atteindre une forte compacité. La courbe de
compactage est peu aplatie avec un maximum peu accentué. Par contre, les granulométries
étalées dont les matériaux ont des grains de grosseur variées, donnent des courbes de
compactage à maximum accentué, ce qui signifie que la compacité obtenue est meilleure.

**Influence de l’énergie de compactage :

Pour une teneur en eau donnée, si l’énergie de compactage devient trop élevée, la
diminution des vides peut avoir des effets suivants :
 Rendre le sol très proche de son état de saturation ;
 Induire une augmentation des pressions interstitielles qui va décompacter la terre, et à
terme conduire à sa liquéfaction.

A-3 Densification par gradation  ou litho-stabilisation :

Il est question ici en réalité d’une amélioration de la texture du matériau. La présence


d'argile dans la terre favorise d'une façon générale le phénomène de retrait hydraulique et peut
conduire à une fissuration importante. La stabilisation permet à la terre de résister aux
phénomènes physico-chimiques (action des animaux, pluie, vent, etc...), d’où l’utilité de penser

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à une modification de la texture de sa texture. La réduction des vides se fait par l’apport
d’autres matériaux qui viendraient occuper les vides laissés par les matériaux initiaux
(correction granulaire). Il est possible de corriger une teneur trop forte ou trop faible en graves,
en sables ou en fines, soit par apport de fractions faisant défaut, soit par exclusion de fractions
en excès (écrêtage):
 Pour une terre riche en grave  : il suffit de l’écrêter afin d’enlever les plus gros éléments;
 Pour une terre riche en fines  : une terre de ce type peut être améliorée en enlevant les
fines par lavage. Toutefois, cette méthode est risquée car on risque d'enlever la totalité
des fines.
 Pour les sols très sableux ou très argileux: Si les terres disponibles sont très différentes
et particulièrement sableuses et argileuses, il sera nécessaire de les mélanger
(reconstitution artificielle d’un matériau de courbe granulométrique fixée d’avance). Il
est théoriquement possible d’obtenir une granulométrie spécifique par le mélange de
matériaux de granulométries différentes. Il suffit de calculer les proportions de chaque
constituant de granulométrie connu pouvant permette d’obtenir le matériau désiré. Les
méthodes peuvent être graphiques ou mathématiques (résolution d’équations du
premier degré pour chaque tamis de contrôle).

A-4 Méthodes de correction granulométrique

**Méthode graphique de correction granulométrique


Le diagramme granulométrique comporte en abscisse la gosseur des grains et en
ordonnée le pourcentage des tamisât cumulés. Ce pourcentage exprime la proportion en poids,
par rapport au poids de l’échantillon sec de grains dont la grosseur est inférieure à la grosseur
portée en abscisse.
On porte sur un même diagramme granulométrique les courbes des terres sableuse et
argileuse ainsi que le tracé de la courbe optimale recherchée. On joindra par une droite (D) le
point le plus bas sur la courbe de la terre sableuse B au point le plus haut sur la courbe de la
terre argileuse A. L'ordonnée alpha du point d'intersection I entre cette droite et la courbe
optimale nous donne la proportion de la terre la plus fine à mélanger à la terre la plus grossière
pour obtenir une texture qui approche celle de la courbe optimale.

Tamisât cumulé (%)


C
100 B
B A A

α%

Optimale
visée

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10mm 10µ 5µ 0.1µ Diamètre des particules


α% de fines
Sol C = (α/100) sol A+ ((100-α)/100) sol B

**Méthode Mathématique de correction granulométrique (reconstitution d’une courbe


granulométrique à partir de n sols)
Problème pratique; On dispose de n sols S1, …, Sn. dans quelles proportions αj faut il mélanger
quand on dispose de m tamis ?
Mise en équation (problème mathématique):

Ti = Tamisât n°i du sol idéal S (recherché); (Tk=Tk-1-Refus,k)


t1i ; t2i ; t3i ;… ; tni sont les tamisâts cumulés des sols S1, S2,…, Sn correspondant au tamis n°i,
i=1,m

 ; Pour i=1 à n (sol mélangé S’, n+1 équations à n inconnues)

, carré de l’écart granulométrique au tamis de rang i entre la


courbe optimale de S et la courbe résultante du sol mélangé S’.

C’est la mesure de l’erreur correspondant au tamis n° i entre les tamisâts du matériau idéal S
et le mélange S’ des matériaux S1, S2,…, Sn.

L’erreur totale cumulée est : .


Le but c’est de déterminer les inconnues qui minimisent cette erreur (d’où le problème
d’optimisation).

Résolution du problème d’optimisation (minimisation de l’erreur)

On a d’après (1): (n sols)

Donc

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On pose : connus

 ;

est donc une Forme Quadratique positive ou nulle, elle est minimale lorsque ses
dérivées partielles par rapport aux αj sont toutes nulles (j=1à n-1), c’est-à-dire:

 ;

Pour i=1, n-1 on a n-1 équations linéaires; Pour j=1, n-1 on a n-1 inconnues αj ;
La résolution de ce système linéaire de n-1 équations à n-1 inconnues détermine α1, α2,…. et αn-1.

Enfin: on détermine

A-5 Inconvénients de la densification par gradation  :

Il est important de rappeler que les méthodes de densification ont pour but premier de boucher
les capillaires à l’intérieur du matériau terre afin d’en augmenter les capacités telles que la

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résistance ; toutefois malgré les différents types de stabilisations dans cette catégorie,
plusieurs manquements se déplorent dans cette catégorie parmi lesquels:
 Diminution considérable de la résistance en milieu humide
 Mauvais comportement des matériaux: lorsqu’ils sont soumis aux sollicitations
dynamiques
 Faible résistance aux tractions

B. METHODE « ARMER ».

La stabilisation par armatures est un ensemble d’action ou processus mis en jeu pour modifier
les propriétés de la terre en y introduisant des particules appelées armatures fibreuses ou tout
simplement fibres.

B-1 Types de fibres


Les fibres utilisées pour la stabilisation par armature sont d’origines diverses :

Fibres

Végétales
Synthétiques Organiques

Lin, chanvre, coton, Jute,


Aramides blé, riz, sciure et
Verre
Carbone poils de crins copeaux, bois, fibres de
Basalte
de bétail noix de coco, de palmier,
de bambou...

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 La fibre végétale : possède de nombreux atouts. D’un point de vu écologique, elle


représente un matériau local, durable, renouvelle, facile à cultiver avec peu de moyens.
 Les fibres synthétiques : ces fibres ont une structure rugueuse qui ont pour rôle
d’augmentent les frottements entre les particules du matériau terre.
 Les fibres animales

B-2 Rôle des fibres

 Empêcher la fissuration de la terre au séchage en répartissant la tension due au retrait


de ces matériaux sur toute sa masse ;
 Accélérer le séchage grâce au drainage de l’humidité vers l’extérieur. Inversement, la
présence des fibres peut augmenter le taux d’absorption d’eau du matériau. ;
 Alléger le matériau. En effet, le volume des fibres étant important, il diminue la
masse volumique du matériau et améliore de ce fait ses propriétés isolation et
augmente sa déformabilité ;
 Augmenter la résistance à la traction. En effet, la présence des fibres dans le matériau
empêche la propagation des fissures en reprenant les efforts de traction. La résistance
du matériau sera d’autant plus élevée que la résistance propre des fibres est élevée et
que les frottements fibres- matériau sont importants.

B-3 Les paramètres  : mécanisme de mobilisation des efforts

Une série de paramètres agissent sur l’effet du renforcement parmi lesquels on peut
citer :

 Les dimensions des fibres : le module d’Young des fibres est proportionnel à
leur diamètre moyen, la déformation à la rupture est fonction de la section
moyenne et la longueur des brins est également importante et dépend du type
de fibre utilisée.
 La quantité de fibres : ce paramètre joue un rôle sur les performances du
renforcement. Il existe une quantité dépendant des types de matériau et de

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fibres à ne pas dépasser, qui augment trop la masse volumique, réduisant dans
une large mesure les point de contacts de la matrice.
 La qualité de fibre : il s’agit de leur type, l’état de leur surface… qui ont un
impact sur les propriétés mécaniques à apporter au matériau terre.
 La distribution des fibres au moment du malaxage. Cette distribution doit être
bien faite pour éviter la formation de boules ou de nœuds entre les fibres, qui
concentrent les renforts seulement à certains endroits, créant des points
faibles.

B-4 AVANTAGES  :
 Augmentation remarquable de la résistance à la traction des produits finis
 Faible augmentation de la résistance à la compression à sec qui dépasse rarement les
15%
 Des possibilités qu’ont les matériaux armés de fibres de subir de grandes déformations
font en sorte que leur utilisation en zone sismique est intéressante
 Possibilité d’utiliser les fibres en combinaison avec d’autres stabilisants.

B-5 INCONVENIENTS  :
Les matériaux armés de fibres peuvent perdre leurs qualités lorsque :

 Les matériaux restent en ambiance humide


 Les fibres végétales ou animales sont attaquées par des insectes ou rongeurs,
 Les fibres subissent une putréfaction,
 Les fibres synthétiques sont corrodées par des produits chimiques contenus dans la
terre ou certains stabilisants.

Pour palier tous ces inconvénients, on pourrait avoir recours à certains liants synthétiques ou
minéraux à l’exemple du ciment.

Quelques exemples de produits de terre stabilisée :


 Le torchis
Le torchis est composé d’une matrice de terre renforcée de fibres végétales et parfois de poils
d’animaux. Ce composé est plaqué sur une ossature de bois faite de bois tressé en clayonnage
ou sur barreaux. Cette technique ancestrale qu’utilisaient déjà les celtes et les gaulois se
développe ensuite sur les colombages à bois long à partir du 13e siècle et trouve son apogée
sur la charpente à bois court développée à partir du 16e siècle, dont on trouve les plus
remarquables exemples en Normandie et en Alsace.
 La bauge

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La bauge est une technique où la matrice de terre ne vient pas en hourdage d’une structure
mais où elle est-elle-même porteuse. La terre est humidifiée puis malaxée par piétinement
jusqu’à l’obtention d’une pâte plastique. On y ajoute alors des fibres, le plus souvent végétales
(paille, foin…). On foule l’ensemble. Le mélange est alors dressé à la fourche en lits superposés
(sans banche comme c’est le cas pour le pisé) de 40 à 80 cm d’épaisseur qui sont ensuite
tassés à coups de bâtons. Après séchage, les murs sont égalisés au paroir.

Ces techniques de construction en terre fibrée ont été employées en France jusqu’au
lendemain de la Seconde Guerre mondiale, puis ont cédé la place à de nouveaux matériaux, le
béton notamment, sous la pression d’un nouveau modèle économique. Le souci écologique d’un
développement durable amène à reconsidérer ces techniques soit en les réemployant
directement soit en les aménageant, par exemple en associant des fibres végétales à des liants
hydrauliques.

photo a : Mélange de terre plus fibres photo b : Mélange terre mouillée plus
végétales a sec fibres végétales

photo c : Mur fait en terre plus fibres photo d : Mur fait en terre plus fibres en
végétales (la bauge) verre.

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III- ETUDE COMPARATIVE

Rappelons dans cette partie que « stabiliser la terre » consiste à intervenir sur les
propriétés du mélange terre-eau-air, afin de lui conférer des propriétés permanentes et
meilleures que celles à l’état initial. Les méthodes de stabilisation à employer dépendent des
paramètres initiaux du matériau et des propriétés qu’on désire lui conférer. Il n’existe donc pas
de méthodes à priori plus efficaces que d’autres.

Nous nous proposons tout de même de comparer les méthodes de stabilisation par
densification et par armatures, suivant les critères de résistance des matériaux, de mise en
œuvre et coût, de délai de mise en œuvre et d’entretien. Nous procéderons également à l’étude
de la compatibilité réciproque de ces deux méthodes.

1. RESISTANCE DES MATERIAUX

Du point de vue de la résistance des matériaux, les deux méthodes assurent une
amélioration de la résistance à la compression du matériau. La méthode de stabilisation par
armatures offre cependant une meilleure résistance à la traction qu’une simple méthode de
stabilisation par densification. La présence des fibres crée des efforts supplémentaires de
frottement entre la terre et les fibres ce qui rend le mélange moins fragile lorsqu’on le soumet à
des efforts de traction.

La résistance au cisaillement du matériau est meilleure dans le cas d’une stabilisation


par armatures que dans celui d’une stabilisation par densification, et s’améliore avec des
propriétés plus performantes des fibres. Une terre stabilisée avec des fibres présente
également une très bonne résistance à la fissuration ainsi qu’à la propagation des fissures car
elles s’opposent au clivage lorsque la contrainte augmente. Selon la résistance à la traction des
fibres utilisées, la résistance au cisaillement sera augmentée d’un certain degré (source : Traité
de construction en terre, Guillaud & Houben, 1995).

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Si l’on compare la résistance d’un matériau renforcé avec des fibres au matériau original
sans fibre, on observe un mélioratif d’environ 15% pour le matériau contenant les fibres (Traité
de construction en terre, Guillaud & Houben, 1995). Néanmoins, il est à noter qu’un trop plein de
fibres dans le mélange allège considérablement le matériau tel qu’il diminue les points de
contact entre les fibres et la terre, et donc affaiblit sa résistance.

2. MISE EN ŒUVRE

Toute terre extraite d’une carrière doit premièrement être identifiée afin d’en connaitre
les propriétés. Les essais d’identification sont effectués in situ ou en laboratoire et permettent
de savoir quelle méthode appliquer, et à quelle proportion, pour améliorer les performances du
matériau. Après transport de la terre sur le site de la construction, les étapes de mise en œuvre
varient en fonction de la méthode employée et peuvent même être fonctions des connaissances
et du patrimoine socio-culturels de la région considérée.

Dans le tableau ci-après sont présentés les moyens mis en jeu pour chaque méthode de
stabilisation, et les étapes de leur mise en œuvre.

Méthodes de Densification Stabilisation par


stabilisation Par compactage Par texture armatures
Matériaux - Terre - Terre - Terre
initiaux - Eau - Granulats (Sables et - Fibres
- (Stabilisants) graviers) - Eau
- Eau
Matériels - Presse - Presse - Presse
- Moules - Moules - Malaxeurs
- (Moules)
Principe Créer un milieu dense qui bloque les pores et les canaux Créer une armature
capillaires omnidirectionnelle qui
réduit le mouvement
Etudes - Essais d’identification de - Essais d’identification de - Essais d’identification
préliminaires la terre : Détermination de la terre : Analyse de la terre
la TEO de la terre granulométrique - Essais mécaniques sur
- Détermination des les fibres (traction, pull-
proportions de granulats out …)
à ajouter
Mise en œuvre - Préparation de la terre - Préparation de la terre - Préparation de la terre

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- Malaxage à l’eau - Ajout des granulats - Préparation des fibres


- Pressage (par - Malaxage à l’eau - Ajout des fibres
compactage ou par - Pressage et moulage - Malaxage à l’eau
pétrissage) - Stockage et cure - Moulage
- Moulage
- Stockage et cure

3. COUT, DELAI, MAINTENANCE ET


ENTRETIEN

Il est important de noter qu’il ne faut pas pratiquer la stabilisation de façon automatique
car celle-ci coûte relativement cher et complique la production du matériau en ajoutant des
études préalables. La stabilisation n’est pas toujours utile du fait que la terre à l’état naturel
présente généralement des propriétés déjà intéressantes.

3-1. Coût de mise en œuvre


Plus une méthode aura d’études préliminaires et plus elle nécessitera des équipements
sophistiqués, plus elle reviendra cher. Les essais d’identification de la terre ne sont pas
spécifiques à la construction, c’est-à-dire ne donnent pas des résultats directement
exploitables, ils permettent juste d’orienter l’appréciation de la qualité de la terre. Si on en fait
trop, le coût du projet augmentera considérablement.

Selon CRATerre-EAG, « le prix du m2 de murs en blocs de terre comprimée stabilisée est


supérieur à celui du m2 de murs en blocs de ciment mais le coût global de la construction reste
très inférieur grâce à une économie faite avec l’absence de poteaux - poutres en béton armé,

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l’absence d’enduit extérieur et l’utilisation du bloc de terre en toiture ». Cela revient à dire que
la construction en terre stabilisée a un avantage économique sur la construction en parpaings
de ciment.

3-2. Délais
Autant pour l’une que pour l’autre des méthodes faisant l’objet de la présente étude,
l’obtention de résultats peut prendre beaucoup de temps, par exemple des mois d’études
préalables. De plus, la mise en œuvre est lente, avec un temps de séchage relativement long.

3-3. Entretien
Le matériau terre employé dans la construction nécessite beaucoup d’entretien pour être
durable. L’entretien consiste généralement à une protection à l’aide d’un enduit afin de lutter
contre des conditions climatiques instables. Les deux types de stabilisation nécessitent de
mettre sur pied des mesures d’entretien :

 Après densification, les pores du matériau sont réduits. Dans ce cas, il faut veiller à
ne pas boucher les trous afin de laisser respirer le matériau.
 On peut procéder par injection de fongicides dans une construction en terre armée
pour lutter contre la prolifération des champignons.

4. COMPATIBILITE DES METHODES

Les méthodes par armature et par densification peuvent être pratiquées de façon
conjointe dans les constructions en terre. Elles sont complémentaires, c’est-à-dire que l’une
peut être appliquée pour améliorer les performances de l’autre (le compactage d’une terre
armée va augmenter sa résistance à la compression) ou pour amoindrir les défauts de l’autre
(l’ajout su sable ou des fibres afin de réduire les effets de fissuration lors du séchage).

Ceci explique donc leur association dans certaines la mise en œuvre de certains
éléments et certaines techniques de construction en terre, à l’exemple du pisé ou technique de
la terre comprimée, de la bauge et même des adobes.

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Fig. : Terre armée comprimée


Fig. : Technique de la bauge

IV- VUE SUR LE CAMEROUN

1. ETAT DES LIEUX

Un constat incohérent : les constructions en terre crue, principales réalisations dérivant


des méthodes de stabilisation physique décrites précédemment, sont de moins en moins
visibles dans l’Afrique sub-saharienne, et quasiment imperceptibles en milieu urbain. Ce constat
témoigne de ce que ces méthodes sont peu connues des populations et donc peu utilisées, en
tenant compte de la disponibilité du matériau terre dans notre environnement.

Néanmoins, en zone rurale, des constructions faites « traditionnellement » sont


généralement en matériaux locaux, dont la terre crue, que les populations autochtones savent
stabiliser physiquement, ce par le biais de méthodes variées.

 Dans le Nord du Cameroun, les constructions traditionnelles sont faites en matériaux


locaux comme la pierre, le bois et la terre argilo-sableuse. Cette dernière est souvent
exploitée sous forme de torchis, auquel on aura donc ajouté des fibres végétales pour
éviter les fissurations du matériau lors du séchage. La terre est alors armée, et utilisée
pour la réalisation d’ouvrages tels que les lamidats peuls du Nord-Cameroun, les cases-

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obus des Musgum à l’Extrême Nord, ou encore les célèbres cases traditionnelles dans
les Monts Mandara.

Cases traditionnelles dans les Monts Mandara

Cases-obus des Musgum, Extrême-Nord

 A l’Ouest-Cameroun, les constructions traditionnelles sont faites le plus souvent en


blocs de terre moulés, stabilisées avec du sable, des fibres végétales, des débris de
verre à l’occasion et même au ciment. Après moulage, les briques sont séchées à
l’ombre pour limiter le fendillement, voire la destruction des blocs par un séchage trop
rapide. Aussi, pour améliorer la stabilité des structures, des fondations en pierre sont
souvent utilisées, et du bois peut être employé en renforcement.

Construction traditionnelle, Ouest-Cameroun

Des constructions en terre crue stabilisée peuvent être observées dans d’autres régions
du Cameroun, notamment dans le Littoral et même le Centre, mais elles n’y sont pas très
visibles, en comparaison avec des édifices montés à l’aide de matériaux différents.

2. MANQUEMENTS

La stabilisation physique du matériau terre ne protège pas les structures de certains


facteurs qui peuvent pourtant s’avérer fatals pour les constructions faites dans ce matériau. Par
exemple, les murs en blocs de terre ne résistent pas toujours à l’effet néfaste des infiltrations

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d’eau, qui ont pour conséquence, à la longue, de transformer le matériau en glaise. Par la suite,
ce dernier subit l’effet d’un tassement important, qui aboutit à la destruction de l’édifice. Un
entretien régulier des constructions en terre crue est donc nécessaire : il faudrait vérifier
l’étanchéité des murs tous les 3 ou 4 ans. Néanmoins, lorsque le matériau est suffisamment
densifié (par rapport à l’environnement où la construction est implantée), ce risque peut être
considérablement amoindri.

Aussi, bien que les populations aient intégré dans leurs coutumes, des processus de
stabilisation physique du matériau « terre » pour leurs constructions, il demeure que ces
méthodes restent trop souvent appliquées de façon arbitraire. En effet, les dosages et la
nature des armatures, ou des matériaux de densification ne sont régis par aucune norme
officielle, seulement des expériences acquises de façon empirique, ce qui entrave la promotion
du matériau terre et de ses processus de stabilisation parmi les entrepreneurs et les
propriétaires qui construisent en milieu urbain. L’image des édifices en terre crue n’est alors
crédible qu’en zone rurale, mais même là ces-derniers sont en moindre proportion au fil du
temps.

En outre, notre investigation nous a amenés à constater qu’il n’y a pas d’organe
technique au Cameroun qui soit engagé dans l’étude des propriétés physiques et mécaniques
de la terre crue stabilisée (stabilisation physique en l’occurrence) qui mettrait à disposition les
résultats de son travail, pour que les problèmes sus-évoqués puissent trouver un début de
solution. Néanmoins, cela ne nous empêche pas de saluer le travail abattu par la Mission de
Promotion des Matériaux Locaux (MIPROMALO) qui se fait tout de même un devoir
d’accompagner les populations, autant que faire se peut, dans le processus de restauration du
matériau « terre » à la place qui lui revient de droit.

CONCLUSION

En définitive, il était question pour nous de présenter les méthodes de stabilisation physique du
matériau terre, en insistant sur le cas particulier des méthodes « densifier » et « armer ». Il
ressort de cette étude que la stabilisation physique de la terre vise à optimiser sa réponse aux
agressions physiques du milieu d’encrage de l’édifice pour lequel elle est utilisée, et prolonger
ainsi la durée de vie de l’ouvrage. Nous avons aussi pu relever que ces méthodes sont

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appliquées de manière artisanale en zone rurale, mais que l’absence de document technique
normalisé sur les principes de leur mise en œuvre constitue un gros handicap, dans un contexte
où le matériau terre semble être le mieux indiqué pour les constructions. En outre, le constat est
également fait sur l’insuffisance de la stabilisation physique vis-à-vis de certains facteurs
environnementaux, ce qui élargit la réflexion à d’autres moyens de stabilisation, et à une
éventuelle possibilité de combinaison de ces moyens.

Bibliographie :
 Cours de GCU 441 CT 2013 chapitre III STABILISATION, par Pr. MANJA Marceline.
 Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du grade de Master en Ingénieur Civil
Architecte par Jehanne PAULUS, sous le thème CONSTRUCTION EN TERRE CRUE :
DISPOSITIONS QUALITATIVES, CONSTRUCTIVES ET ARCHITECTURALES – Application
à un cas pratique : Ouagadougou.
 Mémoire de fin d'études réalisé en vue de l'obtention du grade de master Ingénieur Civil
Architecte par David Miraucourt, sous le thème Stabilisation du matériau terre crue pour
application en brique de terre comprimée au Burkina Faso.

Webographie :
 https://www.facebook.com/workshopterrecrue/videos/2028344447240326/
 http://doc.lerm.fr/bauge-et-torchis-la-collaboration-des-fibres-vegetales-et-de-la-terre/
 www.patrimoine-fondjomekwet.com
 www.dafouarchitecture.blogspot.com

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