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GCU 441-CONSTRUCTION EN BOIS

Table des matières


INTRODUCTION ................................................................................................................................................................. 2
I- LES METHODES DE STABILISATION PHYSIQUE ..................................................................................................... 2
1. Contexte et justification ...................................................................................................................................... 2
2. Présentation du concept de stabilisation ........................................................................................................... 3
3. Aperçu général des méthodes de stabilisation. .................................................................................................. 4
II- CAS PARTICULIER DES METHODES « DENSIFIER » ET « ARMER » ......................................................................... 5
A. METHODE « DENSIFIER » .................................................................................................................................... 5
A-1 Définition. .......................................................................................................................................................... 5
A-2 Densification par compression /compactage. .................................................................................................. 6
A-3 Densification par gradation ou litho-stabilisation : .......................................................................................... 9
A-4 Méthodes de correction granulométrique ....................................................................................................... 10
A-5 Inconvénients de la densification par gradation : .......................................................................................... 12
B. METHODE « ARMER ». ...................................................................................................................................... 13
B-1 Types de fibres ................................................................................................................................................ 13
B-2 Rôle des fibres ................................................................................................................................................ 14
B-3 Les paramètres : mécanisme de mobilisation des efforts .............................................................................. 14
B-4 AVANTAGES : .................................................................................................................................................. 14
B-5 INCONVENIENTS : ........................................................................................................................................... 15
III- ETUDE COMPARATIVE ...................................................................................................................................... 16
1. RESISTANCE DES MATERIAUX ......................................................................................................................... 17
2. MISE EN ŒUVRE ............................................................................................................................................... 17
3. COUT, DELAI, MAINTENANCE ET ENTRETIEN ................................................................................................... 19
3-1. Coût de mise en œuvre ................................................................................................................................... 19
3-2. Délais .............................................................................................................................................................. 19
3-3. Entretien ......................................................................................................................................................... 19
4. COMPATIBILITE DES METHODES ..................................................................................................................... 20
IV- VUE SUR LE CAMEROUN ................................................................................................................................... 20
1. ETAT DES LIEUX ................................................................................................................................................ 20
2. MANQUEMENTS ................................................................................................................................................ 22
CONCLUSION .................................................................................................................................................................. 23
Bibliographie : ................................................................................................................................................................. 24
Webographie : ................................................................................................................................................................. 24

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INTRODUCTION

Avec la pierre et le bois, la terre l’un des matériaux de construction les plus anciens de
l’histoire de l’humanité. Il s’agit d’un matériau disponible localement et en quantité suffisante,
présentant de nombreux avantages écologiques, thermiques, économiques et même esthétiques,
mais avec beaucoup de pathologies qui nécessitent d’être appréhendées en vue d’une utilisation
efficace. On parle alors de stabilisation de la terre, qui peut être mécanique, par compactage
essentiellement, chimique ou physique. C’est ce dernier aspect qui fait l’intérêt de la présente
étude, où il conviendra de balayer les méthodes de stabilisation physique de la terre en général, en
mettant tout de même un accent particulier sur celles par densification et par ajout d’armatures,
avec une analyse comparative et un arrêt sur le cas précis du Cameroun.

I- LES METHODES DE STABILISATION PHYSIQUE

1. Contexte et justification
La terre est un matériau de construction auquel les ingénieurs et techniciens du bâtiment
qui la manipulent, connaissent beaucoup d’imperfections et de pathologies. Il est ainsi nécessaire,
lorsqu’on veut la mettre en œuvre, de combler les manquements que présente ce matériau, à
travers un processus dit de stabilisation qui peut nécessite l’apport d’adjuvants ou non.

On dénombre plus d’une centaine de produits pouvant être utilisés comme stabilisant dans
la construction en terre, qu’ils soient ajoutés dans la masse ou dans l’enduit. Bien qu’étudiée depuis
les années 1920, la stabilisation ne connaît toujours pas de « recette miracle » pouvant répondre à
tous les besoins. Les méthodes les plus pratiquées sont celles de : la densification par
compression, l’ajout de fibres au mélange, l’addition de ciment ou de chaux à la terre ou encore le
mélange de la terre avec du bitume. Mais il ne faut pas pratiquer la stabilisation de façon
automatique car celle-ci coûte relativement cher et complique la production du matériau en
ajoutant des études préalables. La terre présente déjà de nombreuses propriétés intéressantes à
l’état naturel. Les stabilisants ne sont donc pas toujours utiles. Ils doivent être utilisés de façon
réfléchie afin de répondre à des besoins faisant défaut. Ainsi, pour un projet, il existe trois façons
de procéder : Soit on construit avec la terre présente sur site en adaptant le projet à cette terre,
soit on importe de la terre afin de répondre aux exigences du projet, soit on modifie la terre présente
sur site afin qu’elle puisse correspondre au projet souhaité. Ce constat fait nous amène à bien
situer le contexte et la justification de cette méthode en ce sens qu’elle permet lorsqu’elle est bien
étudiée de palier à de nombreux problèmes liés aux faiblesses et aux insuffisances tant sur le plan
technique qu’esthétique des constructions en terre cuites. D’où la nécessité d’inclure dans le

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programme de formation un module qui traite de ce sujet afin de mieux préparer et de rendre plus
aptes le plus tôt possible les jeunes élèves ingénieurs dans la compréhension des différents
mécanismes et procédés de construction en terre en vue d’une innovation ou d’un
perfectionnement de ce domaine de la construction.

2. Présentation du concept de stabilisation

La stabilisation est par définition un ensemble d’actions ou processus mis en jeu pour
modifier les propriétés du système terre – eau – air, afin d’obtenir les propriétés permanentes ou
provisoires de compatibilité avec les exigences du projet. Stabiliser une terre c'est donc lui donner
des propriétés irréversibles face aux contraintes physiques ; c’est dire que ce processus nécessite
vivement une véritable maitrise et connaissance de :
 Les propriétés et des constituants minéralogiques initiaux de la terre, qui influencent
largement tout comme le choix du stabilisant utilisé, le procédé de stabilisation, sont
essentiellement liés à ces propriétés de base que sont sa granulométrie, son état hydrique
qui est la valeur de sa teneur en eau, son indice de plasticité ou de liquidité ou l’activité du
sol par la mesure de son argilite, sa texture, sa teneur en matière organique …
 Les améliorations ou les performances envisagées ;
 Les économies réalisées sur l’ensemble du projet (coût, délai, maintenance, entretien) ;
 La durabilité future envisagée.

En effet le choix du stabilisant en dépend fortement tout comme son efficacité est
fonction de la comparaison des performances avant et après le traitement du sol, de la
compatibilité avec les impératifs du projet : coût et délais de réalisation, coût d’entretien, gain du
point de vue économique ou des performances physiques et mécaniques acquises, l’atteinte des
différents objectifs liés au processus de stabilisation qui sont essentiellement regroupés en :
 L’obtention des meilleurs caractéristiques mécaniques (compression, traction,
cisaillement)
 L’obtention d’une meilleure cohésion lorsque l'on exerce sur le matériau une contrainte de
traction
 La réduction de la porosité, du gonflement et du retrait
 L’amélioration de la résistance à l’érosion due au vent et à la pluie ;
 La réduction du risque d’abrasion de la surface et la perméabilité.

Ces objectifs s’accompagnent bien évidemment de certaines actions à entreprendre qui


correspondent chacun à un procédé ou une méthode de stabilisation.

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3. Aperçu général des méthodes de stabilisation.


La stabilisation agira sur la texture et la structure de la terre, seuls paramètres pouvant
être modifiés. On envisagera donc deux cas possibles suivant ces paramètres : Terre non remaniée
: la stabilisation se fait par imprégnation, injection (travaux publics, ouvrages d’art, fondations,
conservation de monuments historiques). Terre remaniée : les propriétés de stabilisation sont
nombreuses et utilisent les stabilisants d’origines animale, végétale, minérale et synthétique. Cette
stabilisation peut se faire selon six mécanismes : Densifier (par compactage ou compression/ par
texture), Armer (armatures, fibres) ; Enchainer (apport d’un élément), Liaisonner/Lier (minéral
argileux), Imperméabiliser (bitume), Hydrofuger (résines).

C'est dire que ce procédé opère donc de trois manières différentes. La première est de jouer
sur la porosité du matériau terre en réduisant le volume de vides présents entre les particules de
celui-ci. La seconde est de modifier la perméabilité de la terre en obstruant les vides ne pouvant
être supprimés. La dernière possibilité est d’opérer à une modification de la résistance mécanique
en renforçant les liens entre particules.

Ces modifications peuvent se faire selon trois procédés différents : le premier est la
stabilisation mécanique. Cette méthode correspond à la compression de la terre, ce qui modifie sa
densité, sa résistance mécanique, sa compressibilité, sa perméabilité et sa porosité. Le second
procédé est la stabilisation physique. Il agit sur la texture de la terre en contrôlant la granulométrie,
en lui faisant subir un traitement thermique ou encore un traitement électrique. Le dernier système
est la stabilisation chimique. Elle correspond à la modification des propriétés de la terre par l’ajout
d’autres matériaux ou de produits chimiques. Il est important de préciser que « chaque stabilisant
n’agit pas obligatoirement selon un procédé exclusif mais il peut aussi cumuler plusieurs procédés :
physique et chimique » (Guillaud & Houben, 1995 : p. 81). Six mécanismes de stabilisation sont
majoritairement présents dans la construction en terre. Ceux-ci sont repris dans le tableau suivant
:

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II- CAS PARTICULIER DES METHODES « DENSIFIER » ET


« ARMER »

A. METHODE « DENSIFIER »

A-1 Définition.

Il s’agit d’une méthode de stabilisation de la terre remaniée qui joue sur sa granulométrie
et le compactage. Dans le cas où l’on modifie la granulométrie de la terre, on parle de densification
par gradation et lorsqu’il est question de compactage, on parle de densification par compactage.

Principe : soit γd la masse volumique du matériau densifier, e = indice du vide, w = la teneur en eau

γd = γs/(1+e)
= γs(1-n)
= γh/(1+ω)

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Ainsi, densifier c’est augmenter γd,, c'est-à-dire diminuer e ou n .De manière plus explicite ,
ce procédé consiste à créer un milieu dense qui bloque les pores et les canaux capillaires.

A-2 Densification par compression /compactage.

Le compactage est une opération ayant pour but de permettre une réduction du vide
interstitiel, ce qui contribue à augmenter la densité sèche du matériau étant donné le lien étroit
chez la plupart des matériaux entre densité sèche et résistance mécanique. De plus, une terre qui
fait l’objet de ce procédé verrait sa compacité boostée ; par analogie au béton qui, plus il est
résistant, et plus il est dense. Dès lors, se distinguent 4 méthodes de densification par
compactage :

 La compression statique : elle peut être manuelle ou hydraulique. Cependant, elle a vite
montré ses limites liées d’une part à l’insuffisance de la résistance mécanique obtenue vue
la méfiance à l’égard du matériau et d’autre part l’inadaptation de la technologie
hydraulique au contexte d’expérimentation notamment dans les pays chauds.
 La compression dynamique par vibration.
 La compression dynamique par impact.
 La compression par pétrissage : il s’agit ici d’une consolidation de la terre crue à l’aide de
certains polymères et argiles très souvent utilisés comme enduits et repartis en 2 grandes
classes que sont les stabilisants d’origines animale et végétale. Toutefois, ces derniers ne
sont pas toujours disponibles in situ. Une trentaine de méthodes à travers le monde sont
employées pour ce type de stabilisation parmi lesquelles :
 L’usage de cellulose avec les bouses de vaches et crottins : Ce sont de
véritables armatures à plusieurs échelles : du grain de sable à la plaquette
d’argile. La macromolécule de cellulose est assez stable et rigide quel que
soit le pH du milieu et les sels présents. Sa surface porte une faible charge
négative, parfois nulle. Elle est capable de s’adsorber facilement sur des
particules minérales. D’ailleurs, elle est suffisamment longue pour se fixer
à plusieurs plaquettes d’argile à la fois et les relier entre elles. Lorsque cette
adsorption est homogène et bien proportionnée, elle participe à la cohésion
du mortier et augmente la résistance de l’enduit. Cette méthode est aussi
utilisée au Burkina Faso comme stabilisant en forme d’enduits.

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 Les fibres fermentées : cette méthode est très répandue au Mali avec les
balles de riz fermenté.

 Le papier Washi : Le papier washi est fabriqué à partir du bois de petits


arbres sauvages du Japon, de Chine, de Corée et du Népal : le mitsumata,
le kouzoet le ganpi. Il pourrait également s’agir des déchets de papiers (cas
du japon) dans les enduits en terre.

 L’eau gluante : Différents végétaux sont susceptibles de former un gel au


contact de l’eau. La recette pratiquée au Ghana utilise les branches d’une
sorte de vigne sauvage. D’autres tiges et branches, mais aussi des feuilles
et des racines, ont également cette capacité de rendre gluante l’eau dans
laquelle elles trempent
 Les algues : cette méthode est beaucoup plus utilisée du côté du Japon
avec les algues rouges.
 L’huile de Lin : il s’agit ici d’une des méthodes les plus utilisées en France
pour la stabilisation de la terre crue utilisée comme chape.

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 Le beurre de karité : Les graisses animales et végétales, tout comme les


cires, sont des composés hydrophobes. Ajoutées à un mortier de terre, elles
ont tendance à améliorer la résistance à l’eau en limitant son absorption.
La présence de graisses assouplirait la consistance du mortier frais.

*INFLUENCE DE CERTAINES PROPRIETES SUR LA DENSIFICATION PAR COMPRESSION :

**Influence de la teneur en eau sur la densification par compactage :

Les propriétés de la terre sont plus influencées par la teneur en eau que par tout autre
paramètre. La présence d’eau dans le sol a une influence négative sur la résistance – en terme
général - d’une terre (diminution de la Résistance à la compression et à la traction, augmentation
du gonflement, du retrait et de la compressibilité).

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La compacité maximale est atteinte lorsque son indice des vides est au minimum. Cet état
est atteint pour une teneur en eau du sol dite optimale. Ainsi donc, il est important de noter qu’un
sol trop sec sera le siège de frottements entre les grains du sol. Et un sol trop humide sera moins
susceptible d’être compacté car une partie importante de l’énergie de compactage sera absorbée
par l’eau (incompressibilité) et ne sera donc pas communiquée aux grains du sol. Ces deux critères
nous permettent d’ores et déjà de limiter le champ d’action de la stabilisation par compactage. La
détermination de la teneur en eau optimale est faite au laboratoire et plus précisément en
géotechnique routière elle est obtenue à l’aide de l’essai Proctor. Il est important de souligner qu’un
compactage dynamique est mieux adapté aux sols à tendance pulvérulente.

**Influence de la granulométrie sur la densification par compactage :

Une granulométrie étroite ne permet pas d’atteindre une forte compacité. La courbe de
compactage est peu aplatie avec un maximum peu accentué. Par contre, les granulométries
étalées dont les matériaux ont des grains de grosseur variées, donnent des courbes de compactage
à maximum accentué, ce qui signifie que la compacité obtenue est meilleure.

**Influence de l’énergie de compactage :

Pour une teneur en eau donnée, si l’énergie de compactage devient trop élevée, la
diminution des vides peut avoir des effets suivants :
 Rendre le sol très proche de son état de saturation ;
 Induire une augmentation des pressions interstitielles qui va décompacter la terre, et à terme
conduire à sa liquéfaction.

A-3 Densification par gradation ou litho-stabilisation :

Il est question ici en réalité d’une amélioration de la texture du matériau. La présence


d'argile dans la terre favorise d'une façon générale le phénomène de retrait hydraulique et peut
conduire à une fissuration importante. La stabilisation permet à la terre de résister aux
phénomènes physico-chimiques (action des animaux, pluie, vent, etc...), d’où l’utilité de penser à
une modification de la texture de sa texture. La réduction des vides se fait par l’apport d’autres
matériaux qui viendraient occuper les vides laissés par les matériaux initiaux (correction
granulaire). Il est possible de corriger une teneur trop forte ou trop faible en graves, en sables ou
en fines, soit par apport de fractions faisant défaut, soit par exclusion de fractions en excès
(écrêtage):
 Pour une terre riche en grave : il suffit de l’écrêter afin d’enlever les plus gros éléments;

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 Pour une terre riche en fines : une terre de ce type peut être améliorée en enlevant les fines
par lavage. Toutefois, cette méthode est risquée car on risque d'enlever la totalité des fines.
 Pour les sols très sableux ou très argileux: Si les terres disponibles sont très différentes et
particulièrement sableuses et argileuses, il sera nécessaire de les mélanger (reconstitution
artificielle d’un matériau de courbe granulométrique fixée d’avance). Il est théoriquement
possible d’obtenir une granulométrie spécifique par le mélange de matériaux de
granulométries différentes. Il suffit de calculer les proportions de chaque constituant de
granulométrie connu pouvant permette d’obtenir le matériau désiré. Les méthodes peuvent
être graphiques ou mathématiques (résolution d’équations du premier degré pour chaque
tamis de contrôle).

A-4 Méthodes de correction granulométrique

**Méthode graphique de correction granulométrique


Le diagramme granulométrique comporte en abscisse la gosseur des grains et en ordonnée
le pourcentage des tamisât cumulés. Ce pourcentage exprime la proportion en poids, par rapport
au poids de l’échantillon sec de grains dont la grosseur est inférieure à la grosseur portée en
abscisse.
On porte sur un même diagramme granulométrique les courbes des terres sableuse et
argileuse ainsi que le tracé de la courbe optimale recherchée. On joindra par une droite (D) le point
le plus bas sur la courbe de la terre sableuse B au point le plus haut sur la courbe de la terre
argileuse A. L'ordonnée alpha du point d'intersection I entre cette droite et la courbe optimale nous
donne la proportion de la terre la plus fine à mélanger à la terre la plus grossière pour obtenir une
texture qui approche celle de la courbe optimale.

Tamisât cumulé (%)


100 C
B
B A A

α%

Optimale
visée

10mm 10µ 5µ 0.1µ Diamètre des particules


α% de fines
Sol C = (α/100) sol A+ ((100-α)/100) sol B

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**Méthode Mathématique de correction granulométrique (reconstitution d’une courbe


granulométrique à partir de n sols)
Problème pratique; On dispose de n sols S1, …, Sn. dans quelles proportions α j faut il mélanger
quand on dispose de m tamis ?
Mise en équation (problème mathématique):

Ti = Tamisât n°i du sol idéal S (recherché); (Tk=Tk-1-Refus,k)


t1i ; t2i ; t3i ;… ; tni sont les tamisâts cumulés des sols S1, S2,…, Sn correspondant au tamis n°i,
i=1,m
 n
  j  1;(1)
1
 n
; Pour i=1 à n (sol mélangé S’, n+1 équations à n inconnues)
t   t (2)
 i  1
j ji

n
 i  (Ti  ti ) 2  (Ti    j t ji ) 2 , carré de l’écart granulométrique au tamis de rang i entre la
1

courbe optimale de S et la courbe résultante du sol mélangé S’.

C’est la mesure de l’erreur correspondant au tamis n° i entre les tamisâts du matériau idéal S et
le mélange S’ des matériaux S1, S2,…, Sn.
m
L’erreur totale cumulée est :     i .
1

Le but c’est de déterminer les inconnues qui minimisent cette erreur (d’où le problème
d’optimisation).

Résolution du problème d’optimisation (minimisation de l’erreur)


n 1
On a d’après (1):  n  1    j (n sols)
1
n 1 n 1 n 1
Donc  i  (Ti    j t ji  (1    j )tni ) 2  (Ti  tni    j (t ji  tni )) 2
1 1 1

U i  Ti  tni
On pose :  connus
u ji  t ji  tni
n 1 n 1 n 1
 i  (U i    j u ji ) 2  U i 2  2U i   j u ji  (  j u ji ) 2
1 1 1
m
 m n 1
n 1
    i ;    U i 2  2U i   j u ji  (  j u ji ) 2 
1 1  1 1 
m
    i est donc une Forme Quadratique positive ou nulle, elle est minimale lorsque ses
1

dérivées partielles par rapport aux αj sont toutes nulles (j=1à n-1), c’est-à-dire:

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
 0; k  1, n  1 ;
 k

  m  2 n 1 n 1
2 
  U i  2U i   j u ji  (  ju ji )  
 k  k  1  1 1 
m
  2 n 1 n 1

 U i  2U i   j u ji  (  ju ji ) 2 
i 1  k  1 1 
m
 m
  n 1
 m   n1 2
 U i 2     2U i  j ji   
 u (  ju ji ) 
i 1  k i 1  k  1  i 1  k  1 
 m
  n1  m   n1 2
 0   2U i   j ji    ( ju ji ) 
 k  1
u
 k i 1  i1  k  1 
m
 n1

   2U iuki   2uki ( j u ji ) 
i 1  1 
m  
 n1 m m n1
 0   2U iuki  2uki ( ju ji )   0  U iuki   uki ( ju ji )
 k i 1  j 1  i 1 i 1 j 1

Pour i=1, n-1 on a n-1 équations linéaires; Pour j=1, n-1 on a n-1 inconnues αj ;
La résolution de ce système linéaire de n-1 équations à n-1 inconnues détermine α1, α2,…. et αn-1.
n 1
Enfin: on détermine  n  1    j
1

A-5 Inconvénients de la densification par gradation :

Il est important de rappeler que les méthodes de densification ont pour but premier de boucher les
capillaires à l’intérieur du matériau terre afin d’en augmenter les capacités telles que la résistance ;
toutefois malgré les différents types de stabilisations dans cette catégorie, plusieurs
manquements se déplorent dans cette catégorie parmi lesquels:
 Diminution considérable de la résistance en milieu humide
 Mauvais comportement des matériaux: lorsqu’ils sont soumis aux sollicitations
dynamiques
 Faible résistance aux tractions

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B. METHODE « ARMER ».

La stabilisation par armatures est un ensemble d’action ou processus mis en jeu pour modifier les
propriétés de la terre en y introduisant des particules appelées armatures fibreuses ou tout
simplement fibres.

B-1 Types de fibres


Les fibres utilisées pour la stabilisation par armature sont d’origines diverses :

Fibres

Synthétiques Organiques Végétales

Verre Lin, chanvre, coton, Jute,


Aramides
Carbone poils de crins blé, riz, sciure et copeaux,
Basalte de bétail bois, fibres de noix de
coco, de palmier, de
bambou...

 La fibre végétale : possède de nombreux atouts. D’un point de vu écologique, elle


représente un matériau local, durable, renouvelle, facile à cultiver avec peu de moyens.
 Les fibres synthétiques : ces fibres ont une structure rugueuse qui ont pour rôle
d’augmentent les frottements entre les particules du matériau terre.
 Les fibres animales

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B-2 Rôle des fibres

 Empêcher la fissuration de la terre au séchage en répartissant la tension due au retrait de


ces matériaux sur toute sa masse ;
 Accélérer le séchage grâce au drainage de l’humidité vers l’extérieur. Inversement, la
présence des fibres peut augmenter le taux d’absorption d’eau du matériau. ;
 Alléger le matériau. En effet, le volume des fibres étant important, il diminue la
masse volumique du matériau et améliore de ce fait ses propriétés isolation et
augmente sa déformabilité ;
 Augmenter la résistance à la traction. En effet, la présence des fibres dans le matériau
empêche la propagation des fissures en reprenant les efforts de traction. La résistance du
matériau sera d’autant plus élevée que la résistance propre des fibres est élevée et que les
frottements fibres- matériau sont importants.

B-3 Les paramètres : mécanisme de mobilisation des efforts

Une série de paramètres agissent sur l’effet du renforcement parmi lesquels on peut citer :

 Les dimensions des fibres : le module d’Young des fibres est proportionnel à leur
diamètre moyen, la déformation à la rupture est fonction de la section moyenne et
la longueur des brins est également importante et dépend du type de fibre utilisée.
 La quantité de fibres : ce paramètre joue un rôle sur les performances du
renforcement. Il existe une quantité dépendant des types de matériau et de fibres
à ne pas dépasser, qui augment trop la masse volumique, réduisant dans une large
mesure les point de contacts de la matrice.
 La qualité de fibre : il s’agit de leur type, l’état de leur surface… qui ont un impact
sur les propriétés mécaniques à apporter au matériau terre.
 La distribution des fibres au moment du malaxage. Cette distribution doit être bien
faite pour éviter la formation de boules ou de nœuds entre les fibres, qui
concentrent les renforts seulement à certains endroits, créant des points faibles.

B-4 AVANTAGES :
 Augmentation remarquable de la résistance à la traction des produits finis
 Faible augmentation de la résistance à la compression à sec qui dépasse rarement les 15%
 Des possibilités qu’ont les matériaux armés de fibres de subir de grandes déformations font
en sorte que leur utilisation en zone sismique est intéressante
 Possibilité d’utiliser les fibres en combinaison avec d’autres stabilisants.

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B-5 INCONVENIENTS :
Les matériaux armés de fibres peuvent perdre leurs qualités lorsque :

 Les matériaux restent en ambiance humide


 Les fibres végétales ou animales sont attaquées par des insectes ou rongeurs,
 Les fibres subissent une putréfaction,
 Les fibres synthétiques sont corrodées par des produits chimiques contenus dans la
terre ou certains stabilisants.

Pour palier tous ces inconvénients, on pourrait avoir recours à certains liants synthétiques ou
minéraux à l’exemple du ciment.

Quelques exemples de produits de terre stabilisée :


 Le torchis
Le torchis est composé d’une matrice de terre renforcée de fibres végétales et parfois de poils
d’animaux. Ce composé est plaqué sur une ossature de bois faite de bois tressé en clayonnage ou
sur barreaux. Cette technique ancestrale qu’utilisaient déjà les celtes et les gaulois se développe
ensuite sur les colombages à bois long à partir du 13e siècle et trouve son apogée sur la charpente
à bois court développée à partir du 16e siècle, dont on trouve les plus remarquables exemples en
Normandie et en Alsace.
 La bauge
La bauge est une technique où la matrice de terre ne vient pas en hourdage d’une structure mais
où elle est-elle-même porteuse. La terre est humidifiée puis malaxée par piétinement jusqu’à
l’obtention d’une pâte plastique. On y ajoute alors des fibres, le plus souvent végétales (paille,
foin…). On foule l’ensemble. Le mélange est alors dressé à la fourche en lits superposés (sans
banche comme c’est le cas pour le pisé) de 40 à 80 cm d’épaisseur qui sont ensuite tassés à coups
de bâtons. Après séchage, les murs sont égalisés au paroir.

Ces techniques de construction en terre fibrée ont été employées en France jusqu’au
lendemain de la Seconde Guerre mondiale, puis ont cédé la place à de nouveaux matériaux, le béton
notamment, sous la pression d’un nouveau modèle économique. Le souci écologique d’un
développement durable amène à reconsidérer ces techniques soit en les réemployant directement
soit en les aménageant, par exemple en associant des fibres végétales à des liants hydrauliques.

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photo a : Mélange de terre plus fibres photo b : Mélange terre mouillée plus
végétales a sec fibres végétales

photo c : Mur fait en terre plus fibres photo d : Mur fait en terre plus fibres en
végétales (la bauge) verre.

III- ETUDE COMPARATIVE

Rappelons dans cette partie que « stabiliser la terre » consiste à intervenir sur les propriétés
du mélange terre-eau-air, afin de lui conférer des propriétés permanentes et meilleures que celles
à l’état initial. Les méthodes de stabilisation à employer dépendent des paramètres initiaux du
matériau et des propriétés qu’on désire lui conférer. Il n’existe donc pas de méthodes à priori plus
efficaces que d’autres.

Nous nous proposons tout de même de comparer les méthodes de stabilisation par
densification et par armatures, suivant les critères de résistance des matériaux, de mise en œuvre

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et coût, de délai de mise en œuvre et d’entretien. Nous procéderons également à l’étude de la


compatibilité réciproque de ces deux méthodes.

1. RESISTANCE DES MATERIAUX

Du point de vue de la résistance des matériaux, les deux méthodes assurent une
amélioration de la résistance à la compression du matériau. La méthode de stabilisation par
armatures offre cependant une meilleure résistance à la traction qu’une simple méthode de
stabilisation par densification. La présence des fibres crée des efforts supplémentaires de
frottement entre la terre et les fibres ce qui rend le mélange moins fragile lorsqu’on le soumet à
des efforts de traction.

La résistance au cisaillement du matériau est meilleure dans le cas d’une stabilisation par
armatures que dans celui d’une stabilisation par densification, et s’améliore avec des propriétés
plus performantes des fibres. Une terre stabilisée avec des fibres présente également une très bonne
résistance à la fissuration ainsi qu’à la propagation des fissures car elles s’opposent au clivage
lorsque la contrainte augmente. Selon la résistance à la traction des fibres utilisées, la résistance au
cisaillement sera augmentée d’un certain degré (source : Traité de construction en terre, Guillaud &
Houben, 1995).

Si l’on compare la résistance d’un matériau renforcé avec des fibres au matériau original
sans fibre, on observe un mélioratif d’environ 15% pour le matériau contenant les fibres (Traité de
construction en terre, Guillaud & Houben, 1995). Néanmoins, il est à noter qu’un trop plein de fibres
dans le mélange allège considérablement le matériau tel qu’il diminue les points de contact entre
les fibres et la terre, et donc affaiblit sa résistance.

2. MISE EN ŒUVRE

Toute terre extraite d’une carrière doit premièrement être identifiée afin d’en connaitre les
propriétés. Les essais d’identification sont effectués in situ ou en laboratoire et permettent de
savoir quelle méthode appliquer, et à quelle proportion, pour améliorer les performances du
matériau. Après transport de la terre sur le site de la construction, les étapes de mise en œuvre
varient en fonction de la méthode employée et peuvent même être fonctions des connaissances et
du patrimoine socio-culturels de la région considérée.

Dans le tableau ci-après sont présentés les moyens mis en jeu pour chaque méthode de
stabilisation, et les étapes de leur mise en œuvre.

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Méthodes de Densification Stabilisation par


stabilisation Par compactage Par texture armatures
Matériaux - Terre - Terre - Terre
initiaux - Eau - Granulats (Sables et - Fibres
- (Stabilisants) graviers) - Eau
- Eau
Matériels - Presse - Presse - Presse
- Moules - Moules - Malaxeurs
- (Moules)
Principe Créer un milieu dense qui bloque les pores et les canaux Créer une armature
capillaires omnidirectionnelle qui
réduit le mouvement
Etudes - Essais d’identification de la - Essais d’identification de - Essais d’identification
préliminaires terre : Détermination de la la terre : Analyse de la terre
TEO de la terre granulométrique - Essais mécaniques sur
- Détermination des les fibres (traction, pull-
proportions de granulats out …)
à ajouter
Mise en œuvre - Préparation de la terre - Préparation de la terre - Préparation de la terre
- Malaxage à l’eau - Ajout des granulats - Préparation des fibres
- Pressage (par - Malaxage à l’eau - Ajout des fibres
compactage ou par - Pressage et moulage - Malaxage à l’eau
pétrissage) - Stockage et cure - Moulage
- Moulage
- Stockage et cure

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3. COUT, DELAI, MAINTENANCE ET


ENTRETIEN

Il est important de noter qu’il ne faut pas pratiquer la stabilisation de façon automatique
car celle-ci coûte relativement cher et complique la production du matériau en ajoutant des études
préalables. La stabilisation n’est pas toujours utile du fait que la terre à l’état naturel présente
généralement des propriétés déjà intéressantes.

3-1. Coût de mise en œuvre


Plus une méthode aura d’études préliminaires et plus elle nécessitera des équipements
sophistiqués, plus elle reviendra cher. Les essais d’identification de la terre ne sont pas spécifiques
à la construction, c’est-à-dire ne donnent pas des résultats directement exploitables, ils permettent
juste d’orienter l’appréciation de la qualité de la terre. Si on en fait trop, le coût du projet
augmentera considérablement.

Selon CRATerre-EAG, « le prix du m2 de murs en blocs de terre comprimée stabilisée est


supérieur à celui du m2 de murs en blocs de ciment mais le coût global de la construction reste très
inférieur grâce à une économie faite avec l’absence de poteaux - poutres en béton armé, l’absence
d’enduit extérieur et l’utilisation du bloc de terre en toiture ». Cela revient à dire que la construction
en terre stabilisée a un avantage économique sur la construction en parpaings de ciment.

3-2. Délais
Autant pour l’une que pour l’autre des méthodes faisant l’objet de la présente étude,
l’obtention de résultats peut prendre beaucoup de temps, par exemple des mois d’études
préalables. De plus, la mise en œuvre est lente, avec un temps de séchage relativement long.

3-3. Entretien
Le matériau terre employé dans la construction nécessite beaucoup d’entretien pour être
durable. L’entretien consiste généralement à une protection à l’aide d’un enduit afin de lutter contre
des conditions climatiques instables. Les deux types de stabilisation nécessitent de mettre sur
pied des mesures d’entretien :

 Après densification, les pores du matériau sont réduits. Dans ce cas, il faut veiller à ne
pas boucher les trous afin de laisser respirer le matériau.
 On peut procéder par injection de fongicides dans une construction en terre armée pour
lutter contre la prolifération des champignons.

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4. COMPATIBILITE DES METHODES

Les méthodes par armature et par densification peuvent être pratiquées de façon conjointe
dans les constructions en terre. Elles sont complémentaires, c’est-à-dire que l’une peut être
appliquée pour améliorer les performances de l’autre (le compactage d’une terre armée va
augmenter sa résistance à la compression) ou pour amoindrir les défauts de l’autre (l’ajout su sable
ou des fibres afin de réduire les effets de fissuration lors du séchage).

Ceci explique donc leur association dans certaines la mise en œuvre de certains éléments
et certaines techniques de construction en terre, à l’exemple du pisé ou technique de la terre
comprimée, de la bauge et même des adobes.

Fig. : Technique de la bauge Fig. : Terre armée comprimée

IV- VUE SUR LE CAMEROUN

1. ETAT DES LIEUX

Un constat incohérent : les constructions en terre crue, principales réalisations dérivant


des méthodes de stabilisation physique décrites précédemment, sont de moins en moins visibles
dans l’Afrique sub-saharienne, et quasiment imperceptibles en milieu urbain. Ce constat témoigne
de ce que ces méthodes sont peu connues des populations et donc peu utilisées, en tenant compte
de la disponibilité du matériau terre dans notre environnement.

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Néanmoins, en zone rurale, des constructions faites « traditionnellement » sont


généralement en matériaux locaux, dont la terre crue, que les populations autochtones savent
stabiliser physiquement, ce par le biais de méthodes variées.

 Dans le Nord du Cameroun, les constructions traditionnelles sont faites en matériaux


locaux comme la pierre, le bois et la terre argilo-sableuse. Cette dernière est souvent
exploitée sous forme de torchis, auquel on aura donc ajouté des fibres végétales pour éviter
les fissurations du matériau lors du séchage. La terre est alors armée, et utilisée pour la
réalisation d’ouvrages tels que les lamidats peuls du Nord-Cameroun, les cases-obus des
Musgum à l’Extrême Nord, ou encore les célèbres cases traditionnelles dans les Monts
Mandara.

Cases traditionnelles dans les Monts Mandara

Cases-obus des Musgum, Extrême-Nord

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 A l’Ouest-Cameroun, les constructions traditionnelles sont faites le plus souvent en blocs


de terre moulés, stabilisées avec du sable, des fibres végétales, des débris de verre à
l’occasion et même au ciment. Après moulage, les briques sont séchées à l’ombre pour
limiter le fendillement, voire la destruction des blocs par un séchage trop rapide. Aussi,
pour améliorer la stabilité des structures, des fondations en pierre sont souvent utilisées,
et du bois peut être employé en renforcement.

Construction traditionnelle, Ouest-Cameroun

Des constructions en terre crue stabilisée peuvent être observées dans d’autres régions du
Cameroun, notamment dans le Littoral et même le Centre, mais elles n’y sont pas très visibles, en
comparaison avec des édifices montés à l’aide de matériaux différents.

2. MANQUEMENTS

La stabilisation physique du matériau terre ne protège pas les structures de certains


facteurs qui peuvent pourtant s’avérer fatals pour les constructions faites dans ce matériau. Par
exemple, les murs en blocs de terre ne résistent pas toujours à l’effet néfaste des infiltrations
d’eau, qui ont pour conséquence, à la longue, de transformer le matériau en glaise. Par la suite, ce
dernier subit l’effet d’un tassement important, qui aboutit à la destruction de l’édifice. Un entretien
régulier des constructions en terre crue est donc nécessaire : il faudrait vérifier l’étanchéité des
murs tous les 3 ou 4 ans. Néanmoins, lorsque le matériau est suffisamment densifié (par rapport
à l’environnement où la construction est implantée), ce risque peut être considérablement
amoindri.

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Aussi, bien que les populations aient intégré dans leurs coutumes, des processus de
stabilisation physique du matériau « terre » pour leurs constructions, il demeure que ces méthodes
restent trop souvent appliquées de façon arbitraire. En effet, les dosages et la nature des
armatures, ou des matériaux de densification ne sont régis par aucune norme officielle, seulement
des expériences acquises de façon empirique, ce qui entrave la promotion du matériau terre et de
ses processus de stabilisation parmi les entrepreneurs et les propriétaires qui construisent en
milieu urbain. L’image des édifices en terre crue n’est alors crédible qu’en zone rurale, mais même
là ces-derniers sont en moindre proportion au fil du temps.

En outre, notre investigation nous a amenés à constater qu’il n’y a pas d’organe technique
au Cameroun qui soit engagé dans l’étude des propriétés physiques et mécaniques de la terre crue
stabilisée (stabilisation physique en l’occurrence) qui mettrait à disposition les résultats de son
travail, pour que les problèmes sus-évoqués puissent trouver un début de solution. Néanmoins,
cela ne nous empêche pas de saluer le travail abattu par la Mission de Promotion des Matériaux
Locaux (MIPROMALO) qui se fait tout de même un devoir d’accompagner les populations, autant
que faire se peut, dans le processus de restauration du matériau « terre » à la place qui lui revient
de droit.

CONCLUSION

En définitive, il était question pour nous de présenter les méthodes de stabilisation physique du
matériau terre, en insistant sur le cas particulier des méthodes « densifier » et « armer ». Il ressort
de cette étude que la stabilisation physique de la terre vise à optimiser sa réponse aux agressions
physiques du milieu d’encrage de l’édifice pour lequel elle est utilisée, et prolonger ainsi la durée
de vie de l’ouvrage. Nous avons aussi pu relever que ces méthodes sont appliquées de manière
artisanale en zone rurale, mais que l’absence de document technique normalisé sur les principes
de leur mise en œuvre constitue un gros handicap, dans un contexte où le matériau terre semble
être le mieux indiqué pour les constructions. En outre, le constat est également fait sur
l’insuffisance de la stabilisation physique vis-à-vis de certains facteurs environnementaux, ce qui
élargit la réflexion à d’autres moyens de stabilisation, et à une éventuelle possibilité de
combinaison de ces moyens.

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Bibliographie :
 Cours de GCU 441 CT 2013 chapitre III STABILISATION, par Pr. MANJA Marceline.
 Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du grade de Master en Ingénieur Civil
Architecte par Jehanne PAULUS, sous le thème CONSTRUCTION EN TERRE CRUE :
DISPOSITIONS QUALITATIVES, CONSTRUCTIVES ET ARCHITECTURALES – Application à un
cas pratique : Ouagadougou.
 Mémoire de fin d'études réalisé en vue de l'obtention du grade de master Ingénieur Civil
Architecte par David Miraucourt, sous le thème Stabilisation du matériau terre crue pour
application en brique de terre comprimée au Burkina Faso.

Webographie :
 https://www.facebook.com/workshopterrecrue/videos/2028344447240326/
 http://doc.lerm.fr/bauge-et-torchis-la-collaboration-des-fibres-vegetales-et-de-la-terre/
 www.patrimoine-fondjomekwet.com
 www.dafouarchitecture.blogspot.com

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