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Présenté par Mr B. Ly ing. Consultant en Infrastructures, Master Recherche en Géotechnique et Modélisation
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1. Historique
L’origine de la route remonte à ses formes très primitives et rudimentaires
d’infrastructures terrestres que sont les sentiers piétonniers, les pistes cavalières ou chamelières
que les civilisations anciennes adaptèrent parfois au passage des chars et charrettes à traction
animale et à côtés desquels ces civilisations établirent aussi de nouveaux tracés de chemins ou
de voies dont certains subsistent encore.
Une route est donc est un espace à parcourir, un itinéraire à suivre pour aller d’un endroit à un
autre. A la fin du é
siècle de nombreuses routes étaient encore des pistes de cailloux ou de
sol compacté.
Les routes prises dans leur sens le plus général, sont aussi vieilles que l’homme, elles existent
depuis que notre ancêtre le plus éloigné allé de sa grotte ou de son campement à son point d’eau
ou à son terrain de cueillette ou de chasse. On suit, tout au long de l’histoire, le passage de la
terre battue au chemin empierré, puis à la route pavée, et nous arrivons sans césure à son dernier
avatar, l’autoroute
2. Introduction
Une chaussée est une structure plane et imperméable, conçue et dimensionnée pour
garantir l’écoulement du trafic dans de bonnes conditions de sécurité et de confort pour les
usagers. Elle doit assurer sa fonction pour une période de service minimal fixée au stade de
l’élaboration du projet appelée durée de vie.
Le rôle du corps de la chaussée est de ramener les contraintes exercées par les pneumatiques à
un niveau compatible à la contrainte de rupture du sol support.
La réalisation d'une chaussée fait appel à des critères économiques, techniques et écologiques.
Les aspects techniques portent sur le choix de la structure et des matériaux (liants, granulats,
etc.) des différentes couches constituant la chaussée. Les aspects économiques portent sur le
coût de l’investissement mais aussi sur le coût d’usage et d’entretien pendant la période de
service donnée. Les aspects écologiques sont relatifs à son impact sur l’environnement.
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3.1 Infrastructure
L'infrastructure d'une chaussée (figure 2) peut être définie comme le terrassement
nécessaire à la constitution de l'assise de la superstructure. Elle est composée d'une plate-forme
et d'une couche de forme. Le sol d'infrastructure peut être:
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• soit un sol d'apport (sol à consolider pour supporter le passage des engins de chantier).
Malari),
Apparaissent également :
avec :
de Bargny).
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permet d'éviter les déformations sous chargement lourd ou répété entraînant une dégradation
prématurée de la chaussée.
Dans les pays tropicaux et plus particulièrement au Sénégal, le CEBTP (CEBTP, 1984)
distingue cinq (05) classes de portance des sols de plate-forme (tableau 2). Le Catalogue servant
de référentiel (Catalogue Sénégal -Novembre 2015) émis par l’AGEROUTE en 2015 en
distingue cinq (05) aussi, mais les performances ne sont pas évaluées de la même façon (tableau
3).
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S1 CBR < 5
S5 CBR > 30
Dans la pratique, les sols de portance CBR inférieure à 5 sont à proscrire. Il est préconisé un
des traitements spéciaux cités plus loin (amélioration, purge, substitution, remblais d’apport, et
/ ou drainage) selon le type de sol rencontré (argiles gonflantes, sable de faible portance etc.).
On recherche pour la couche de forme des objectifs à court terme et des objectifs à long terme.
À court terme, elle doit permettre de mettre en place, dans de bonnes conditions, les couches
de chaussée et doit présenter des qualités d’uni, de résistance aux intempéries, de portance vis-
à-vis des engins approvisionnant les matériaux de la couche de fondation.
À long terme, elle doit procurer une portance homogène, être peu sensible aux fluctuations de
l’état hydrique du sol, assurer la protection thermique des sols supports gélifs, contribuer au
drainage de la chaussée.
Ainsi, elle assurera une transition, de fait, entre le sol en place ou rapporté et la
chaussée. Elle résistera aussi aux sollicitations des engins de terrassement.
Elle doit rester insensible aux variations hydriques et participer au drainage de la chaussée.
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3.2 Superstructure
La superstructure (figure 2) est constituée par l'ensemble des couches de matériaux
mis en œuvre au-dessus de l'infrastructure. Elle est composée d'une couche de fondation, d'une
couche de base et d'une couche de surface.
D'une manière générale, la superstructure routière doit pouvoir supporter les charges
de trafic et assurer leur diffusion selon les niveaux de contraintes supportables par
l'infrastructure; elle doit pouvoir, par ailleurs, subir l'agression des agents atmosphériques sans
dégâts.
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aussi assurer un bon drainage et avoir une compacité minimale de 80% et une densité minimale
de 95 % de la densité maximale de l’essai proctor modifié..
Son inconvénient est qu'elle est difficile à mettre en œuvre. On a tendance à la remplacer par:
Elle est prépondérante et doit être constituée de matériaux suffisamment durs pour résister à
l'attrition. Il est spécifié que le matériau cru doit avoir un grand indice portant (CBR > 80%) ou
qu'il soit traité (CBR > 160%). La couche de base est faite en graveleux naturels ou concassé,
de granularité dense ou ouverte, et peut être stabilisée.
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. Il est important de veiller à la répartition du ciment. En effet une forte concentration rigidifie
la chaussée. Si elle possède une rigidité élevée, comme dans le cas de couches stabilisées, il se
produit un effet de dalle et des contraintes de traction se développent à sa base. Par ailleurs, la
compatibilité chimique du liant avec le matériau à traiter doit faire l’objet d’une étude sérieuse
Tous ces éléments font que les caractéristiques physiques et mécaniques exigées pour
un matériau utilisé en couche de base sont sévères, comparées à celles d’une couche de
fondation. La figure 4 montre les différentes exigences auxquelles doit répondre une couche de
base
- Homogénéité
- Continuité
- Compacité
Exigences - Reposer sur un appui
- Décohésion - Epaisseur
- Pression verticale
Effet thermique
- Répartition
Figure 4- Principales de la pression
exigences verticale
auxquelles doit répondre
une couche de base entre couche
- Adhésion
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Résistance à la compression
Rc 1 2
1- matériau stabilisé
2- matériau amélioré
Rco
Déformation ∆l/l
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∆lo/lo
Figure 5- Différence de comportement entre matériau amélioré et
matériau stabilisé
Fig. 4 -
Climat
Pression verticale
d'agressivité
facteurs
Abrasion
Charges Usure
Effort tangentiel
Exigences de qualité
Uni
Phénomène Confort
thermique
Sécurité
12 Etanchéité
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4. Types de chaussées
Il existe une grande diversité de chaussées. Ainsi, le choix d’un type de chaussée peut être
fonction de la durée de vie de la route, des sollicitations aux quelles la dite chaussée sera
soumise après mise en service, et/ou de réalisation.
Selon la nomenclature française (LCPC, 1994) nous avons les six (06) familles de chaussées
suivantes :
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l'utilisation des matériaux fins en couche de fondation. Les sables argileux présentent une bonne
aptitude au compactage et peuvent atteindre facilement une valeur de CBR de 30 si leur
plasticité et leur granulométrie sont bonnes (5 <lp< 15 et pourcentage de fines compris entre 10
et 20%).
• Les graveleux latéritiques
La latérite est un sol rougeâtre de nature ferralitique, ferrugineux ayant subi un processus
d’altération tropicale. Les graveleux latéritiques sont les matériaux les plus utilisés en
construction routière au Sénégal. Les principales carrières sont présentes à Tambacounda,
Kédougou, Thiès, Diamniadio, Sindia, Ngathie Naoubé etc….
Dans le cas de leur utilisation, le critère principal sera celui de l'indice portant CBR. La valeur
minimale exigée est 30 %, ce qui correspond à une densité sèche de 95 % de l'Optimum Proctor.
Elle est souvent classée parmi les matériaux fragmentables (FR >7) ; rares sont les gisements
avec FR <7. Elle est peu dégradable (DG < 5). Les essais Los Angeles et Micro deval donnent
la plupart du temps des résultats LA > 45 et MDE > 45. Ces matériaux présentent donc des
risques d’évolution sous l’effet du trafic. La granulométrie après compactage ne doit pas subir
une augmentation de plus de 8% : ceci est caractérisé en laboratoire par l’augmentation du
pourcentage de fines après compactage à l’essai Proctor.
Cependant il faudra prendre certaines précautions pour les utiliser selon qu'on est en zones
arides (effet de la température) ou en zone humides (teneur en eau).
• Les graves non traitées (GNT)
Les GNT sont des mélanges granulaires composés uniquement de granulats et de l’eau. Une
grave est caractérisée par sa granularité, sa forme, l’angularité des granulats, sa propreté et sa
dureté.
On distingue principalement deux grandes familles de graves non traitées:
− Les graves non traitées de type A (GNT "A") ou les graves naturelles (plus souvent
appelées graves non latéritiques dans les zones tropicales et désertiques) provenant des
gisements alluvionnaires qui comportent des granulats roulés ;
− Les graves reconstituées humidifiées (GRH) ou graves non traitées de type B (GNT
"B") obtenues par criblage, concassage et recomposition granulométrique en centrale.
Elles présentent l'avantage d'être moins sujettes à la ségrégation et d'assurer un meilleur
compactage.
La latérite non traitée (après écrêtage éventuel à 50 mm) est classée selon le GTR: B5 ou B6 le
plus souvent, parfois B4 si la teneur en fines est inférieure à 12%. Elle est classée Fd selon la
norme granulats NF P18-545, article 7.
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incorporation d’un pourcentage un peu plus élevé de ciment, une rigidité appréciable et une
faible déformabilité.
Il est généralement nécessaire pour que les matériaux puissent, après traitement, satisfaire aux
spécifications requises en matière de résistance et de portance, qu’ils aient avant traitement un
CBR de l’ordre de 60.
− Graveleux améliorés au ciment ou à la chaux
On les utilise en couche de base pour les trafics T1 et T2. Les exigences complémentaires, dans
le cas de traitement à la chaux, se rapportent à l’indice de plasticité qui doit être supérieur à 10
et passant à 0.425 mm dont le pourcentage doit être supérieur à 15.
Le matériau amélioré sera satisfaisant si le CBR, à 95% OPM, après 3 jours de cure à l’air et 4
jours d’immersion, est supérieur à 160.
− Graveleux stabilises au ciment ou à la chaux
Les graveleux aptes à être stabilisés doivent avoir :
- Dmax de 10 à 50 mm
- % passant à 80 μm < 35%
- IPI < 25 %
- Cu>10
- Un module de plasticité inférieur à 1500 dans le cas d’un traitement en place, inferieur
dans le cas d’un traitement en centrale.
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• Les sables-bitume
La dimension maximale D est inférieure à 6mm et on distingue généralement trois types de
sables: Sable 0/2 mm ; sable 0/4 mm ; sable 0/6 mm ;
Le liant est un bitume 20/30 ou 40/50 dosé de 3 à 4 % pour assurer une bonne rigidité et la
stabilité. Si la teneur en fines est inférieure à 5 %, il faut apporter une correction
granulométrique au matériau par apport de fines (chaux, ciment, fines calcaires).
• Les graves-émulsion
Le liant utilisé pour ces matériaux est une émulsion à rupture lente. Les spécifications sur la
dimension maximale, la dureté et l'angularité des granulats sont identiques à celles des graves-
bitume. Les teneurs en fines doivent rester dans les proportions suivantes :
Couche de base: 4 à 8 %
Couche de fondation : 3 à 7 %
Le dosage en liant est compris entre 3 et 4 %. Le bitume de base peut ne pas être très dur et sa
teneur dans l'émulsion est égale à 60 à 65 %. Les classes de bitume les plus fréquemment
utilisées sont :
Bitume 35/50 pour les trafics élevés;
Bitume 50/70 pour les trafics moyens et faibles ou les travaux de reprofilage.
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• la qualité et le dosage du liant: les bitumes 80/100, 60/70 et 40/50 peuvent être utilisés avec
une préférence pour les bitumes durs dans les zones de forte chaleur. Le dosage est
généralement compris entre 6 et 8%.
6. Conclusion
Au terme de ce chapitre, Nous pouvons noter que tout projet routier nécessite l’utilisation d’une
grande quantité de matériaux. Au Sénégal des ressources importantes en matériaux routiers
existent, cependant, il faudrait les identifier par formulation et avoir un retour d’expérience
suffisamment long pour maîtriser leur comportement à moyen et long terme.
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