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BETON PRECONTRAINT

Sommaire du Cours

I - Introduction & Généralités.

1 - Définition de la précontrainte.
2 - Histoire de la précontrainte.
3 - Définition du béton précontraint.
4 - Principe de fonctionnement du béton précontraint en flexion.
6 - convention de signe en béton précontraint.
7 - Modes de précontrainte.
8 - Calcul des contraintes dans une structure en béton précontraint.
9 - Classes du béton précontraint.
10 - Applications.

II - Caractéristiques des matériaux


1 - Béton pour béton précontraint.
2 - Acier pour béton précontraint "Actifs et Passifs".
3 - Coulis injectable.
4 - Gaines.
5 - Systèmes d'ancrage.
6 - Vérins de mise en tension.
7 - Applications
III - Combinaisons d'action
1 - Notion de sécurité.
2 - Les états limites.
3 - Les combinaisons d'actions aux états limites.

IV - Evaluation des pertes de précontrainte


1 - Pertes instantanées:
a - pertes par frottement.
b - Pertes par rentrée d'ancrage.
c - Pertes par raccourcissement instantané du béton.
2 - Calcul de l'allongement d'un câble lors de sa mise en tension.
3 - Pertes différées :
a - Pertes dues au retrait du béton.

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b - Pertes dues a la relaxation des armatures de précontrainte.
c - Pertes dues au fluage du béton.
4 - Valeurs probables de la précontrainte.
5 - Valeurs caractéristiques de la précontrainte.
6- organigramme pour le calcul des pertes de précontrainte
7- Applications

V - Dimensionnement des structures isostatiques en Béton Précontraint


1 - Principe du couple de résistance interne.
2 - Rendement d'une section.
3 - Noyau central d'une section.
4 - Noyau Limite d'une section.
5 - Fuseau de Passage.
6 - Relations de dimensionnement:
6.1 - Conditions que doit respecter la section de béton.
6.2 - Conditions que doit respecter la précontrainte.
7 - Dimensionnement d'une poutre isostatique :
7.1 - Dimensionnement de la section du béton.
7.2 - Dimensionnement de la précontrainte.
7.3 – Vérifications rapides
7.4 – Tracé des câbles
a - Tracé du câble moyen
b - Tracé des câbles individuels
7.5 – Applications

VI – Calculs justificatifs en sections courantes vis-à-vis des sollicitations normales


1 – Définition d’une section courante.
2 – Sections de calcul.
3 – Calculs Justificatifs aux états limites de service.
4 – Ferraillage longitudinal passif.
a– Armatures longitudinales de peau
b - Armatures longitudinales passives en zone tendues
5 – Calculs justificatifs aux états limites ultimes.

VII– Calculs justificatifs vis-à-vis des sollicitations tangentes (Effort tranchant )


1 – Généralités
2 – Détermination de l’effort tranchant
a – Effort tranchant dû aux charges extérieures.
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b - Effort tranchant dû à la précontrainte.
3 – Calcul du cisaillement.
4 – Relation entre cisaillement et contrainte normale.
5 – Calculs aux états limite de service
a – Etat de contrainte en un point d’une section donnée
b – Justification
6 – Calcul aux états limites ultimes
a- Justification des armatures transversales
i - Calcul de l’effort tranchant V d’un acier
ii – Pourcentage minimum d’armatures transversale
iii – espacement maximum des armatures transversales
iv – Armatures transversales de peau
b – Justification de la bielle de béton
7 – Application

VIII – Les systèmes hyperstatiques


1 - Généralités
2 - Réactions hyperstatiques
3 - Ligne de précontrainte
4 - Calcul des réactions hyperstatiques :
5 - Transformation linéaire d'un tracé du câble
6- Exemple d'application

7 – Résumé
8- Applications

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CHAPITRE 1

INTRODUCTION & GENERALITES

1.1- Définition de la précontrainte

Précontraindre un solide c'est le soumettre à une contrainte avant son utilisation normale. Par
exemple, avant de soulever une pile de livres il faut les serrer transversalement afin de les solidariser
cette action transversale préalable est une forme de précontrainte

Fig 1 : Principe de la précontrainte

1.2 - Histoire de la précontrainte

Le principe de la précontrainte est connu depuis le 19ième siècle pour le renforcement des roues de
charrette et les tonneaux de liquide par des cerces métalliques

Cerce métallique
Cerces métalliques

Roue de charrette Tonneau de liquide


L'idée de la précontrainte est originale de l'ingénieur Français
Eugène Freyssinet et était mise au point depuis 1907. D'après
Freyssinet : Précontraindre une construction c'est la soumettre
avant l'application des charges, à des charges additionnelles
déterminant des contraintes telle que leurs compositions avec
celles provenant des charges extérieures donnent en tous points
des résultantes inférieures aux contraintes limites que la matière
peut supporter.

Eugène Freyssinet 1878-1962

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1.3 - Définition du béton précontraint
Le béton précontraint est un type de béton armé dans lequel les armatures sont tendues contre le
béton avant la mise en charge. Cette mise en tension des armatures résulte en un système de
contraintes opposées a celui créé par les charges extérieures; ce qui entraine une amélioration de la
résistance.

1.4 - Principe de fonctionnement du béton précontraint


Le principe de la précontrainte consiste à créer artificiellement une contrainte de compression dans
les zones qui doivent subir des tractions et une traction dans les zones qui doivent subir des
compressions.

Poutre en béton armé

Compression

Armatures

Traction

Avant chargement Aprés chargement

Poutre en béton précontraint


Traction

Câble de précontrainte Câble de précontrainte

Compression
Décompression
Avant chargement Aprés chargement

Pour la poutre en béton précontraint, le chargement extérieur n'a engendré que la décompression
de la zone comprimée avant l'application des charges.

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1.5 - Béton précontraint contre Béton armé
Considérons trois tirants : le premier en bétons non-armé, le deuxième en béton armé et le troisième
en béton précontraint. Les trois tirants possèdent la même géométrie et mêmes caractéristiques
mécaniques des matériaux (acier et béton). Une comparaison du comportement des trois tirants en
service et à la rupture est menée afin d’apprécier l’effet de la précontrainte.
B, Eb Béton seul Béton armé Béton précontraint

As, fe As, fe

Déformation Béton: 0 0 bi (compression)


initial Acier: 0 0 si (traction)
Force dans le tirant P=0 P=0 P= B×Eb× bi = As×Es×si

Appliquons une traction axiale sur le tirant de manière qu'une déformation  soit créée dans le béton

T1 = B×Eb× T2 = (B×Eb + As×Es) T3= (B×Eb+As×Es)(+bi )


supposons que le béton se fissure lorsque  = f .

Tf1= B×Eb ×f Tf2= (B×Eb+As×Es)f Tf3=(B×Eb+As×Es)(f +bi )

La traction maximale qu'on peut appliquer sur chaque tirant est:


Tu1= B×Eb ×f Tu2= As×Es×e = As×fe Tu3=As× fe
On note que Tf1< Tf2 < Tf3 et Tu2 = Tu3 pour les mêmes As et fe

En conclusion, on peut dire que la précontrainte améliore le comportement d'une structure en béton
armé aux états limites de service mais elle le garde inchangé à l'état limite ultime; tout en conservant
le même type d'acier. D’où, la précontrainte est efficace en service mais moins efficace à l'état limite
ultime.

1.6 - convention de signe en béton précontraint


Contrainte : en béton précontraint une contrainte de compression est positive.
Compression positive (+ve) donc : traction negative (-ve)
Excentricité : une excentricité vers le bas est négative
Exemple :

e e

e = - 0,12 m P =1000 kN, Mp = P×e = -120 kN.m

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1.7 - Modes de précontrainte :
1.7.1 - précontrainte par pré-tension:

La précontrainte par pré-tension consiste à mettre les câbles d’acier en tension avant le coulage du
béton. Les armatures sont tendues en s'appuyant soit sur le coffrage soit sur des culées ancrées dans
le sol ou tout autre dispositif qui permet de transférer l'effort d'une extrémité à l'autre.

Eléments à préfabriquer
Ancrage Ancrage
actif passif

Fils non lisses ou torons tendus


Massif
Banc de précontrainte jusqu'à 200m d’ancrage

Schéma du dispositif « pré-tension »

Plancher à poutrelles préfabriquées et entrevous

Usine de préfabrication des poutrelles en béton précontraint.

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a) Phases d'exécution

Le procédé de la précontrainte par pré-tension consiste en les étapes suivantes:

1- Nettoyage des moules et mise en place d'huile de décoffrage


2- Enroulement des armatures (fils non-lisse ou toron) et blocage aux extrémités dans les plaques
d'ancrage
3- mise en place des armatures passives (cadres étriers barres longitudinales)
4- mise en place des moules dans leurs positions définitives (installation des partitions entre les
différentes pièces à préfabriquer)
5- mise en place des déviateurs éventuels (pour adapter le tracé du câble aux sollicitations)

Déviateurs

ep

Cable de précontrainte

6- mise en tension des armatures actives (câbles) par des vérins situés à une des extrémités
(extrémité active)
7- coulage du béton en utilisant un pont roulant ou grue, lissage de la partie supérieure à la règle
pour assurer une surface correcte
8- vibration du béton en général par vibration extérieur en utilisant des vibreurs placés sur les
moules ou sous les moules
9- chauffage du béton pour accélérer son durcissement pour un décoffrage rapide
10- décoffrage après durcissement
11- dé-tension des fils ou torons des plaques d'ancrage aux extrémités du banc lorsque la résistance
du béton est suffisante pour supporter l'effort de précontrainte
12- découpage des fils situés entre les éléments précontraints
13- manutention et stockage des éléments en prenant soin de ne pas les renverser
b - Utilisation du procédé pré-tension
La précontrainte par pré-tension et souvent utilisée pour la préfabrication de série de pièces
identiques. Cette préfabrication est réalisée soit en usine soit sur chantier, lorsque le coût de
transport est très élevé
c - Inconvénients du procédé pré-tension
En pré-tension, le tracé des câbles est généralement constitué d'un ou plusieurs segments de
droites, selon le type de l’élément et sa destination. Les tracés courbes ne sont pas possibles en pré-
tension, vu qu’un tel tracé n’est pas réalisable avant le coulage du béton.

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1.7.2 - Précontrainte par post-tension
En précontrainte par post-tension, les armatures de précontrainte sont mises en tension lorsque le
béton atteint une résistance suffisante. Contrairement à la précontrainte par pré-tension, la mise en
tension s'effectue après le coulage du béton

Ancrage Niche de cachetage


Ancrage
Pièce à précontraindre permanent

Câble Coulis Gaine


Schéma du dispositif « post-tension »

Mise en place de la cage d’armatures passives et des gaines d’une poutre de pont précontrainte par post-tension.

Construction d’un réservoir cylindrique préfabriqué en béton précontraint par post tension

a - Phases d'exécution
La précontrainte par post-tension consiste en:
1- La mise en place du coffrage

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2- mise en place des armatures passives ainsi que les supports des gaines
3- mise en place des gaines et fixation solide sur la cage d'armature passive pour éviter tout
déplacement lors du coulage
4- mise en place des plaques d'abouts et des frettages adjacents aux extrémités des gaines sous
l'emplacement futur des ancrages
5- coulage du béton
6- durcissement du béton jusqu'à l'atteinte de la résistance spécifiée par le bureau d'études avant
mise en tension des câbles
7- enfilage des câbles: pendant le durcissement du béton
8- mise en place des plaques d'ancrage et des clavettes de blocage des torons et des fils
9- mise en tension d'une seule extrémité pour les câbles courts ( un ancrage actif à une des
extrémité et un ancrage passif à l'autre) ou des deux extrémités pour les câbles longs ( un ancrage
actif à chaque extrémité ). Au cours de la mise en tension, l'allongement du câble doit être mesuré
et comparé avec la valeur théorique afin de controler le bon déroulement de l’opération de mise
en tension.
10- blocage des câbles (après avoir atteindre l'allongement prévu par le bureau d'étude), en utilisant
des systèmes d'ancrage permanents.
11- injection des gaines à l'aide d'un coulis de ciment pour assurer une adhérence entre le béton et
l'acier et protéger ce dernier contre la corrosion

b - Avantages du procédé
Souplesse d'adaptation au projet grâce à la flexibilité du tracé par exemple: un tracé parabolique peut
être assuré en post-tension mais pas en pré-tension

c - Inconvénients :
 L'utilisation du procédé post-tension nécessite une main d'œuvre qualifiée surtout lors de la mise en

tension des câbles et à l'injection des gaines


 Le système d'ancrage et les gaines sont relativement coûteux

 Un renforcement spécial est exigé aux zones d'ancrage; ce renforcement est généralement assuré
par des aciers ordinaires sous forme de frettage

d - Utilisation
La précontrainte par post-tension est surtout utilisée
pour les ponts de grandes portées et les structures
spéciales tel que :
 Les enceintes des réacteurs nucléaires.
 Les plat-formes de forage et de stockage.
 Les réservoirs de toutes sortes.
 Les gradins et les couvertures des stades.
Enceintes des réacteurs nucléaires

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1.7.3 - Béton précontraint à câbles non-adhérents
Dans certains cas, après la mise en tension des câbles en post-tension, les gaines sont laissées
vides ou parfois remplies avec de la graisse afin de minimiser l'adhérence entre gaine et câble et
protéger ce dernier contre la corrosion. On obtient ainsi une pièce en béton précontraint à câble non-
adhérent. La méthode de calcul adoptée pour les pièces en béton précontraint à câbles adhérent n'est
plus applicable pour ce type d'ouvrages, puisque on ne raisonne plus sur la section la plus sollicitée
mais sur la poutre entière.
La précontrainte a câbles non-adhérent est surtout utilisée pour précontraindre une dalle où un
grand nombre de câbles est nécessaire. Ceci peut faire économiser de la main d'œuvre (injection et
préparation du coulis), de la matière (ciment et adjuvants). Ce mode de précontrainte est aussi
applicable dans la précontrainte extérieure où le câble est placé en dehors du béton, généralement
dans le vide des poutres en caisson.

Dalle précontrainte en post-tension par câbles non adhérents Gainage en précontrainte extérieure

1.8 - Calcul des contraintes dans une structure en béton précontraint


En béton précontraint, le béton est généralement maintenu non fissuré en service, alors le calcul
des contraintes est mené tout en considérant le principe des matériaux homogènes élastiques où on
peut utiliser les relations définies pour la flexion composée (en R.D.M). Pour illustrer ce principe, on
considère une poutre isostatique de section rectangulaire soumise aux différents cas de charge
suivants:
a - poutre sous l'action de son poids propre seul

+
h
-
b L P.P.
M g .v M g .v' avec g .l 2
 '  Mg 
I I 8

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b - poutre sous l'action de son poids propre et une précontrainte excentrée

- +
h P e P +
+ -
b L Effet de la Précontrainte Poids Propre

P P .e .v M g .v
a  b  g 
B I I
P P .e.v' M g .v'
 'a   'b  'g 
B I I
c - poutre sous l'action de son poids propre, une précontrainte et des surcharges

Q
- + +
e +
h P P
+ - -
b L Effet de la Précontrainte P.P. Surcharge

M q .v M q .v' q .l 2
q   'q  avec Mq 
I I 8
   a  b   g   q  '   'a  'b  ' g  'q
On remarque que la précontrainte doit être placée sur l'axe de symétrie vertical de la section pour
éviter toutes flexions latérales.
Selon les valeurs des contraintes a , b , g et q les diagrammes suivants sont ainsi obtenus:

3 4 5
1 2

+ + + +
+

   a  b   g   q  '   'a   'b   'g   'q

Remarques:
 Les diagrammes (4) et (5) sont à obtenir au transfert des contraintes sur le béton car l'effet de la
précontrainte est généralement supérieur a celui des charges extérieures qui, à ce moment, ne
peuvent être que le poids propre de la poutre

 Le diagramme (3) est obtenu lorsque l'effet de la précontrainte annule exactement l'effet du poids
propre et dans ce cas la portée est appelée "portée critique"

 Les diagrammes (1) et (2) sont à obtenir en service lorsque les charges d'exploitation ajoutées au
poids propre ont un effet superieur a celui de la précontrainte.

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On doit noter que les diagrammes (1) et (2) peuvent être aussi obtenus au transfert lorsque l'effet
du poids propre est supérieur à celui de la précontrainte. Cette situation est à éviter pour que la
précontrainte soit efficace.

1.9 - Classes de précontrainte

Dépendant de son utilisation le béton précontraint est classé en trois classes dites classes de
précontrainte

a - Classe I : Dans cette classe les tractions produites par les charges sont entièrement compensées
par la précontrainte. Elle est appelée classe de la précontrainte totale. Elle est réservée aux
constructions pour lesquelles aucune traction du béton n’est tolérable. Par exemple les pièces
travaillant en traction ou soumises à des charges cycliques et les containers de liquide. Dans cette
classe la contrainte de traction admissible est nulle et dans certains cas on peut même exiger une
contrainte de compression minimale dans les zones qui doivent subir des tractions comme pour le cas
des réacteurs nucléaire et des réservoirs de fluide on écrit alors t  0 quelque soit l’état de charge

b - Classe II: Dans cette classe la contrainte de traction admissible dans le béton sous la charge
d’exploitation maximale n’est pas nulle mais inférieure à la résistance du béton en traction. Cette
classe est appliquée à la plupart des constructions telque, ponts viaducs bâtiments .... On écrit alors :
t  - ftj (c.à.d. on tolère des tractions mais pas de fissuration)

c - Classe III: La contrainte de traction dans le béton sous l’action des charges d’exploitation est
supérieure à la résistance de béton en traction alors on admet des fissurations mais avec une
ouverture limitée par des aciers ordinaires (passifs) cette classe est aussi appelée la classe de béton
armé - précontraint ou classe de précontrainte partielle.
N.B:
t = Contrainte de traction maximale appliquée à une section
ftj = Contrainte de fissuration du béton

1.10- Applications numériques

Exercice 1
On considère un tirant en béton précontraint ayant une section carrée (0.25 x 0.25) et une longueur de
4m. Le tirant est précontraint en pré tension par quatre câbles mono toron T13 ayant des tracés rectilignes
symétriques. Le transfert de la contrainte sur le béton est effectué à 3 jours après le coulage. En service le
tirant supporte une charge axiale maximale de 300 kN. Les pertes instantanées et différées de précontrainte
sont estimées à 10 % et 15% de p0 respectivement (supposées constantes le long du tirant). On donne:

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fpeg= 1580 MPa ; fprg= 1860 MPa ; Ep= 1,9.105 MPa ; p0 = 0,8 fprg ; Ap /toron = 93 mm² ; fc28= 35 MPa ;
ft28=2,7 MPa ; Ei28 =35939 MPa; fc3=14,5 MPa; ft3=1,47 MPa ; Ei3 =26789 MPa ; εr=3.10-4

300 kN 300 kN
0,25

4m 0,25

1°) Calculez la déformation de compression du béton au transfert.


2°) Calculez la déformation du béton en service.
3°) Calculez la force axiale qu’on peut appliquer sans donner lieu à une traction dans le béton.
4°) En se basant sur le résultat de la question précédente, Déterminez la classe de béton précontraint pour ce
tirant

Exercice 2
On considère deux poutres rectangulaires schématisées ci-dessous. L'une (A) en béton armé et l'autre
(B) en béton précontraint. le béton des deux poutres est d'une résistance à la compression à 28 jours
égale à 30 MPa et d'une densité égale à 25 kN/m3. Les sections droites des deux poutres sont
identiques. La force de précontrainte dans la poutre B est de 1000 kN, son excentricité est de 0,2 m,
les pertes de précontrainte seront négligées dans les calculs.

qA kN/m 0,3 qB kN/m

A G
0,7 B
+
ep
Barre d'acier
10 m 10 m
câble
Poutre en béton armé moyen Poutre en béton précontraint

1°) Déterminez les charges uniformément réparties qA et qB qu'on peut appliquer sur les poutres A
et B respectivement sans créer des fissures dans les fibres inférieures; que peut - on conclure?

2°) Sachant que la mise en tension est effectuée a 14 jours après le coulage du béton, déterminez
l'excentricité maximale epmax qu'on peut appliquer à la poutre B sans créer des fissures en
fibre supérieure au transfert,

3°) Ecrivez l’équation du tracé du câble qui permet d’équilibrer le moment dû au poids propre en
tout points de la poutre B, sachant que P est toujours constante le long de la poutre et égale à
1000 kN.

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CHAPITRE. 2

CARACTERISTIQUES DES MATERIAUX

2.1- Introduction

Une pièce en béton Précontraint en post-tension est constituée essentiellement des éléments
suivants:
 Béton
 Acier actif et passif
 Gaines
 Dispositifs d’ancrage
 Coulis injecté

2.2- Béton pour béton précontraint

Pour le béton on présente les caractères spécifiques relatifs à son utilisation comme matériaux de
structure en béton précontraint. On suppose donc connues ses propriétés physiques et mécaniques
ainsi que les conditions de sa préparation.

2.2.1- Qualités requises


a - Haute résistance à la compression :
La résistance en compression, caractérisée par celle à 28 jours et notée fc28, est un facteur parmi
d’autres qui limite le degré de précontrainte.

b - non agressivité chimique et étanchéité :


L’absence des produits réactifs limite le risque de corrosion des câbles de précontrainte. L’étanchéité
du béton empêche la pénétration des produits agressifs aux aciers de précontrainte.

c - faible sensibilité aux effets des déformations différées :


Cette propriété permet de limiter les pertes de précontrainte dont la majorité est engendrée par les
déformations différées du béton notamment le retrait et le fluage.

2.2.2- Caractéristiques
a - Résistance à la compression:
Elle est donnée par la valeur caractéristique fc28, cette dernière est déterminée à partir des essais
normalisés sur cylindres 16x32. La résistance en compression, à un âge j inférieur à 28 jours, d’un
bétons sans traitement thermique suit approximativement les lois suivantes:
j
f cj  . f c 28 Pour fc28  40 MPa
4 .76  0 .83 j
j
f cj  . f c 28 Pour fc28 > 40 MPa
1.4  0 .95 j

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Pour j ≥ 28; fcj = fc28

b - Résistance à la traction :
La résistance à la traction du béton à j jours dépend directement de sa résistance en compression, elle
est conventionnellement définie par l’expression suivante :

f tj  0.6  0.06f cj

c - Déformations instantanées :

i - Déformation longitudinale:
La déformation longitudinale peut être calculée a l’aide du module d’élasticité instantané Eij avec :
Eij  11000 3 fcj
ii - Déformation transversale :
Elle est obtenue à partir des déformations longitudinales moyennant les valeurs du coefficient de
poisson  suivantes:
 = 0.2 en zones non fissurées et  = 0 en zones fissurées

d - Diagramme contrainte - déformation:


Le diagramme caractéristique contrainte - déformation du béton a l’allure suivante:


Diagramme réel

Parabole rectangle

2‰ 3,5‰ b

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2.2.3 - Déformations différées :(retrait & fluage)

a - Retrait :
La valeur du raccourcissement relatif dû au retrait en fonction du temps est donnée par l’expression
suivante:
 r ( t )   r .r( t )
r = retrait final du béton qui, soit prise forfaitairement égale à 3x10-4 , soit calculée à partir de la
relation suivante:
r  K s 0
Ks : est fonction du pourcentage des armatures adhérentes s avec (s =As /B ) rapport de la section
des armatures passives longitudinales et dans le cas de la pré-tension des armatures de précontraintes
adhérentes par la section transversale du béton, d’où :
1
Ks 
1  20 s

0 : dépend des conditions ambiantes et des dimensions de la pièce, elle est donnée par:
 0  60  106 dans l'eau
80
0  (100   h )(6  )  106 dans l'air
10  3rm
h : l’hygrométrie ambiante exprimé en %
r(t) : La loi d’évolution du retrait en fonction du temps varie entre 0 et 1 lorsque t varie entre 0 et
l’infinie, elle est donnée par: r(t)
t
r( t )  1 .
t  9 rm

t exprimé en jours t
B
rm : est le rayon moyen de la section exprimé en centimètre ( rm  )
U
B : La section droite du béton
U : le périmètre de la section

b- Fluage :
Le fluage à l’instant "t" d’un béton soumis à l’âge j = t0 jours à une contrainte constante b est
donné par la relation suivante:
fl(t) = ic × Kfl (t0) × f (t - t0 )
t0 : date de la mise en charge; pour le cas de la précontrainte, date de la mise en tension des câbles
b
ic : déformation conventionnelle instantanée sous l’effet de b (  ic  )
E ij
Kfl (t0) : coefficient de fluage dépend de l’âge t0 du béton à la mise en charge est déterminé à partir
de l’expression suivante :

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Kfl (t0) = Ks (Ke +Kc×K (t0))

Ks : est une fonction identique a celle utilisée pour le retrait


Ke : représente la limite inférieure du coefficient de fluage du béton non armé lorsqu’il est chargé
très vieux; il est pris égal à 0,4
Kc : dépend des conditions ambiantes et du rayon moyen de la pièce, il est évalué par :

120   h 2 100   h
Kc   .( ) Avec rm toujours en centimètre
30 3 20  rm

K (t0 ) dépend du durcissement de béton à l’âge de mise en charge, il est donné par:
100
K ( t0 ) 
100  t0
f(t - t0 ) est la loi d’évolution du fluage en fonction du temps, elle est donnée par :

t  t0
f ( t  t0 )  t en jours et rm en centimètre
t  t0  5 . rm

2.3 - Acier pour béton précontraint

Pour le béton précontraint on se dispose de deux types d’acier ; les aciers passifs ordinaires utilisés en
béton armé et les aciers actifs à haute résistance de précontrainte.

2.3.1 - Aciers passifs

On distingue les types d’acier passif suivants:

Les aciers rond lisse : acier naturel brut du laminage ; fe= 215 à 235 MPa

Les barres à haute adhérence: sont réparties en quatre types ; fe= 400 à 500 MPa

 Type 1 : Barres à haute adhérence obtenues par laminage a chaud d’un acier naturellement
dur ex: « Nersid » ou «Torsid »

 Type 2 : Barres à haute adhérence obtenues par laminage a chaud suivi d’un écrouissage
sans réduction de section ex: « Tor »

 Type 3 : Fil a haute adhérence obtenus par laminage à chaud suivi d’un écrouissage par
tréfilage et/ou laminage à froid ex: « Torfil »

 Type 4 : treillis soudé formés par assemblage de fils lisses ou de barres à haute adhérence

Nota: pour plus d’informations sur les aciers passif, on se réfère au cours Béton Armé

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fe
Diagramme réel (théorique)

fe Diagramme de calcul (réglementaire)


s avec  s = 1.15

fe
e  r=25‰
s  Es

2.3.2 - Les aciers actifs de précontrainte :

2.3.2.1 - Qualités requises:


i - Haute résistance :
L’augmentation de la résistance des aciers de précontrainte était une condition nécessaire pour le
développement du béton précontraint; en effet, pour les aciers dont la limite élastique est de 200 à
400 MPa, les pertes de précontrainte peuvent atteindre 80% de sa valeur initiale ce qui a nécessité
la recherche des aciers de haute limite élastique de l'ordre de 1400 à 1600 MPa afin que ces même
pertes ne représentent que 15 à 20 % de la tension initiale

ii - Adhérence:
Les armatures de précontrainte doivent présenter une rugosité suffisante pour assurer l’adhérence la
plus efficace possible avec le béton d’enrobage. Cette qualité est particulièrement exigée dans la
précontrainte par pré-tension.

iii - Faible relaxation :


Le phénomène de relaxation consiste en la diminution dans le temps de la contrainte normale de
tension dans une pièce maintenue après allongement à une longueur constante. La relaxation des
armatures est source des pertes de précontrainte, alors lorsqu’il est possible on est amené à utiliser
des aciers de faible relaxation.

iv - Résistance à la corrosion :
La corrosion sous tension menace les aciers de précontrainte provoquant une rupture brutale, ce qui
exige une bonne protection des aciers contre la corrosion

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2.3.2.2 - Catégories d’acier de précontrainte :
Sur le marché on distingue trois types d’acier de précontrainte :
 Les fils
 Les torons
 Les barres
i - Les fils :
Ils sont obtenus par tréfilage à froid après laminage à chaud, leurs diamètres ne dépassent pas les 12
mm on trouve usuellement les  5, 7, 8, et 12mm. Les diamètres les plus courants sont 5mm, 7mm, et
8mm. Ils sont livrés, en couronnes d’environ 200 Kg et de diamètre minimale de 250 fois leurs
diamètres nominales.
ii - Les Torons:
Les torons sont constitués de 3 ou 7 fils enroulés en hélice en usine. Ce façonnage appelé toronnage
produit un câble relativement souple. Les torons les plus utilisés en post-tension sont de 7 fils : 6 fils
en hélice autour d’un fil central. Les torons sont préparés en deux différents diamètres:
 ½ pouce (12,4mm nominal) de 93 mm² de section constitué de 6 fils de 4,2mm enroulés sur un fil
central de 4,3mm souvent dénommé le T13.
 6/10 pouce (15,2mm nominal) de 139 mm² de section et constitué de 6 fils de 5mm enroules sur
un fil central de 5,2mm souvent dénommé le T15.
 On trouve également les T13 et les T15 Super-grade de sections nominales 100 mm² et 150 mm²
respectivement
La résistance à la rupture des torons est de l’ordre de 1800 à 2000 MPa. Les torons sont plus souples
que les fils alors ils conviennent mieux aux tracés courbes; ils possèdent, par leurs géométries, de
bonnes qualités d’adhérence, mais leur relaxation est relativement élevée.
iii - Les barres :
Elles sont de sections supérieures aux fils (diamètre supérieur à 12mm) et livrables en éléments
rectilignes ce qui réduit leur usage à des faibles longueurs sauf si elles sont utilisées avec des
coupleurs. Les barres les plus courantes ont un diamètre de 26mm, plus rarement on trouve des barres
de 18 à 32mm de diamètre. Leur longueur maximale disponible est de l’ordre de 18m, leur limite
élastique est nettement plus faible que celle des fils et torons, leur résistance à la rupture est de
l’ordre de 1100 MPa. Les barres sont essentiellement utilisées pour la précontrainte transversale des
ouvrages d’art.
Remarque:
en post-tension les fils ou les torons sont généralement regroupés pour constituer des câbles afin
d'obtenir des unités de précontrainte de capacités importantes, par contre les barres ne peuvent être
utilisées que seules

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2.3.2.3 - Caractéristiques des aciers de précontrainte :
i - Résistance:
La résistance à la rupture des aciers de précontrainte est la charge maximale que supporte une
éprouvette d'armature dans l'essais de traction et que l'on désigne par Fprg, la contrainte
correspondante est notée fprg (contrainte de rupture garantie).

ii - Limite élastique:
La courbe de comportement des aciers de précontrainte ne présente pas de palier de plasticité
bien défini, on définira donc la limite élastique comme étant la contrainte qui après retour à une
contrainte nulle laisse une déformation résiduelle de 0,1% ; elle est généralement notée fpeg (limite
élastique garantie).

iii - Le module d'Young:


Le module d'Young ou module d'élasticité longitudinale Ep des aciers de précontrainte est pris
égal à
 200000 MPa pour les fils et les barres
 190000 MPa pour les torons
Ce module d'élasticité intervient fréquemment en béton précontraint, non seulement dans le calcul de
déformations, mais aussi dans le calcul des pertes de précontrainte.
iv - Diagramme contrainte - déformation:
Lors du calcul en état limite ultime l'acier de précontrainte atteint la plasticité, tandis-que à l'état
limite de service, l'acier est supposé encore élastique ; donc la connaissance du comportement de cet
acier en toutes phases de calcul est nécessaire.
 Pour les fils tréfilés et les torons le règlement (B.P.E.L. 91) donne les équations suivantes
p p
p   100(  0 ,9 ) 5 Pour les valeurs de p supérieures à 0,9 fpeg
Ep f peg
p
p  Pour les valeurs de p comprises entre 0 et 0,9×fpeg
Ep

σp
1.06 fprg
fpeg
0.9fpeg

p
1‰ 20‰
Diagramme : contrainte – déformation des torons et fils tréfilés

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*Pour les fils trempés et revenus et barres : le diagramme de déformation -contrainte est idéalisé par
deux segments de droite ; les valeurs des contraintes sont les suivantes

f peg f peg
 p  E p p pour  p  et  p  f peg pour  p 
Ep Ep

σp

fpeg

p
f prg
Ep
Diagramme : contrainte – déformation pour barres et fils trempés

v - Valeurs de calcul:
La tension initiale des aciers ne doit pas dépasser dans le cas de la post -tension, ni 0,8 fprg ni 0,9
fpeg . Dans le cas de la pré-tension ces valeurs sont portées à 0,85 fprg et 0,95 fpeg respectivement.

vi - Relaxation :
La valeur de la relaxation finale à prendre en compte   est égale en valeur absolue à:
6
  ( x )  1000 (   o ) pi ( x ) avec :
100
 pi ( x )

f prg
 o étant un coefficient pris égal à :
0,43 pour les aciers à très basse relaxation (TBR)
0,35 pour les aciers à basse relaxation (BR)
0,30 pour les aciers à relaxation normale (RN)

 pi ( x ) : Tension initiale de l'armature à l'abscisse x aprés pertes instantanées.


 1000 : La relaxation à 1000 heures en pourcentage de la valeur initiale de la précontrainte (  pi ( x ) )
La relaxation des aciers de précontrainte au bout de t heures   ( x , t ) peut être estimée à défaut de
mesures expérimentales par la formule suivante :
10  7 ,5
t 3 4 ( 1  ) ( k2
)
  ( x , t )  k1 1000 ( ) e  pi ( x ) avec :
1000

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k1  6 10 3 si  1000  2 ,5 acier TBR
k1  8 10 3 si  1000  2 ,5 acier BR et RN
k2  1,1 si  1000  2 ,5 acier TBR
k2  1,5 si  1000  8 acier RN
k2  1,25 si 2,5 <  1000  8 acier BR

Caractéristiques principales des aciers de précontrainte


Diamètre Section Masse
Fprg fprg Fpeg fpeg
Norme Grade type Nominal nominale nominale
(kN) (MPa) (kN) (MPa)
(mm) (mm²) (Kg/m)
1770 T13
12,5 93 0,730 164 1770 139 1500
MPa
1860
T13 12,5 93 0,730 173 1860 147 1580
MPa
Euro –
Norme 1670 15,2
T15 139 1,090 232 1670 197 1420
standart MPa
1770 1770
T15 15,2 139 1,090 246 209 1500
MPa
1860 T13
12,9 100 0,785 186 1860 158 1580
MPa
Euro-
norme 1770
Super T15 15,7 150 1,180 265 1770 225 1500
MPa

2.4 - Les coulis

2.4.1- Caractéristiques
Le coulis est le matériau injecté à l’intérieur de la gaine permettant la protection du câble contre la
corrosion et assurant une adhérence adéquate entre le câble et le reste du béton. Les coulis sont
constitués du ciment, de l’eau et des adjuvants (généralement plastifiant). Ces adjuvants ne doivent
pas contenir des agents agressifs comme le chlorure, sulfure et nitrate. Les qualités principales que
doit avoir un coulis sont:
 Fluidité suffisante pendant l’injection.
 Absence d’agent agressif.
 Bonne stabilité.
 Retrait modéré.
 Résistance mécanique convenable.
 Faible absorption capillaire.
Les coulis sont préparés à l’aide d’un malaxeur similaire a celui utilisé pour le béton.
2.4.2 - Opération d’injection
Pour assurer une bonne protection des câbles contre la corrosion, on procède à l’injection des
gaines dans un délai maximum de deux semaines après la mise en tension. On procède auparavant à
un lavage à l’eau sous pression pour chasser les corps étrangers pouvant se trouver dans la gaine
(laitance du béton ...) et enlever l’huile soluble qui a pu être utilisé pour améliorer le glissement du

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câble dans la gaine lors de sa mise en place et lors de la mise en tension. Un soufflage à l’air chaud
comprimé est ensuite effectué pour chasser l’eau et sécher la gaine.
La mise en pression du coulis doit être continue et régulière. Le maintient de la pression ne doit
pas avoir des variations brutales. La valeur maximale de la pression d’injection est de 15 MPa à la
pompe.

2.5 Les gaines

Elles sont , soit des conduites en matière plastique soit en feuillard métallique mince (2/10 à 5/10
mm) serti en hélice comme il est représenté sur la figure ci-dessous, leurs diamètres sont adaptés aux
diamètres des câbles correspondants (voir tableau ci-dessous). Les gaines doivent être rigides pour ne
pas s’aplatir lors du bétonnage et suffisamment souple pour suivre les conditions du tracé de câble.
Gaine Gaine Coulis Ciment
Unité Ǿinter Ǿexte volume quantité
Type suggéré suggéré theorique théorique
mm mm l/m Kg/m

7T13 50 56 1,2 2

12T13 65 71 2 3

19T13 75 81 2,2 3,3

27T13 90 96 3,1 4,7

37T13 110 116 5 7,5

55T13 130 136 6,5 9,8

4T15 50 56 1,4 2,1

7T15 60 66 1,7 2,6

12T15 75 81 2,3 3,5

19T15 90 96 2,9 4,4

27T15 110 116 4,5 6,8

37T15 130 136 5,4 9,5


Caractéristiques des gaines pour câbles de précontrainte

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2.6. Systèmes d’ancrage

Le système d’ancrage consiste en le blocage des fils par frottement entre deux cônes, l’un femelle
disposé dans le coffrage avant bétonnage et l’autre mâle s’emboîtant dans le premier à la fin de la
mise en tension des fils (voir figures ci-dessous).

Le cône femelle est un cylindre de béton percé d’un trou conique ; sa résistance à l’éclatement est
assurée par un fort frettage. Le cône mâle est un coin de béton ou parfois d’acier, il est percé
axialement pour permettre l’injection du coulis à intérieur de la gaine, sur sa périphérie un nombre de
gorges permettant le maintient et le guidage des fils ou torons constituant le câble.

On trouve également le système d’ancrage comportant une tête en acier de forme ronde, percée de
trous coniques servant à ancrer les torons au moyen de clavette 3 brins de 45 mm de longueur.
La tête d’ancrage prend appui sur la plaque d’appui noyée dans le béton.

On distingue deux types d’ancrages :


 Ancrage actif par lequel s’effectue la mise en tension des câbles ;
 Ancrage passif ou ancrage mort correspondant à une extrémité du câble non soumise à la mise en
tension pour les câbles tendus par une seule extrémité.

Ancrage à

Tromplaque à trois étages type C Freyssinet

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2.7. Les vérins (Freyssinet)
2.7.1 Fonctionnement des vérins à tête d’ancrage

1. Mise en place .
3. Mise en tension
Ordre de mise en place du vérin et de ses Mise en pression de la chambre du vérin (f) à la pression
accessoires : Correspondante à l’effort désiré dans le câble. En règle générale,
a) Tête d’ancrage avec clavettes la mise en pression se fait par paliers auxquels on mesure
b) Ressorts L’allongement du câble. Les ressorts assurent un blocage
c) Couronne de blocage uniforme des clavettes et limitent leur rentrée.
d) Corps du vérin Lorsque l’allongement du câble dépasse la course (g) du vérin,
e) Bloc arrière avec clavettes auxiliaires il faut procéder à une ou plusieurs reprises. Soit:
– blocage provisoire des torons sur la tête d’ancrage (a)
– fermeture du vérin par vidange de l’huile de la chambre
principale (f)
– reprise des torons sur le bloc arrière du vérin (e)
– reprise de la mise en tension

2. Préparation pour mise en


tension
Fixation des torons sur le bloc arrière du
vérin au moyen de clavettes auxiliaires

4. Vidange et démontage du vérin


Vidange de l’huile de la chambre et démontage du vérin et de
ses accessoires.

Vérin (Freyssinet)

Fonctionnement des vérins Freyssinet à trou central


« mono-cône »
N.B. Autres procédés que celui du Freyssinet sont
aussi disponibles sur Le marché

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 26


2.8-Applications Numériques

Question:
Expliquez comment le fluage et le retrait du béton peuvent agir sur la tension dans un câble de précontrainte.
Exercice1:
On considère une poutre, isostatique de 10 m de portée, précontrainte par post-tension par un câble rectiligne
de section 580 mm². La poutre supporte une charge répartie de 7 kN/m. La résistance à la compression à 28
jours du béton est de 35 MPa, son poids volumique est de 25 kN/m3. La résistance à la rupture des aciers de
précontrainte est de 1720 MPa. La mise en tension est effectuée à 7 jours après le coulage. La tension du câble
à l’origine est évaluée à 60 % de fprg. Cette précontrainte subit des pertes instantanées de 5% de p0 et des
pertes différées de 15% de p0.. 0,25
7 kN/m

G
+ 0,6
ep= -0.25

10 m
câble
Les dimensions sont en mètre moyen

1°) Calculez les contraintes dans le béton au transfert et en service (considérez les sections sur appui et
centrale) ; déduisez la classe de béton précontraint.

2°) Si la contrainte minimale dans le béton au milieu de la poutre est fixée à 0, quelle sera la charge répartie
maximale qu’on pourra appliquer sur la poutre ?

3°) Calculez la force de précontrainte nécessaire pour que la poutre puisse résister à une charge de 10 kN/m
sans donner lieu à une fissuration ; déduisez le nombre de câbles.

4°) Déterminez les déformations dans le béton dues au retrait et au fluage à 90 jours après le coulage sachant
que l’hygrométrie ambiante est de 70 % et que la section des aciers passifs est de 5 cm²

5°) Calculez la relaxation du câble à 90 jours après mise en tension et à l’infinie sachant que 1000 =2,5

Exercice2:
On considère une poutre isostatique en béton précontraint ayant une section en T, de 20 m de portée
précontrainte par 4 câbles 7T15 « Ap/câble = 973 mm² ». Les câbles sont mis en tension à 7 jours
après le coulage à une contrainte σpo=1400 MPa. En service la poutre supporte une charge
d’exploitation de 45kN/m. Le tracé du câble moyen est parabolique avec une excentricité maximale
de 0,6 m comme il est indiqué dans le schéma ci-dessous. On suppose que la précontrainte subit une
perte instantanée de 10% de σpo.

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 27


La section d’acier passif mise en œuvre dans cette poutre est estimée à 7cm². On donne :
1000=2,5 ;fprg=1860 MPa ; hygrométrie ambiante égale à 80% ; fc28=35 MPa Poids volumique du
béton =25 kN/m3.

45 kN/ m 2m

0,2m
P P G
+
1,25 m
0,6m 0,3m

20 m

A M B

1°) Calculer les caractéristiques géométriques de la section de la poutre

2°) Calculez les contraintes dans le béton à la section centrale au transfert

3°) Calculer les déformations dans le béton dues au retrait et au fluage à l/2 à 120 jours après le
coulage

4°) Calculez la relaxation des câbles à 120 jours après le coulage et à l’infinie

5°) Sachant que la précontrainte subit des pertes différées de 15% de σpo , calculez les contraintes
dans le béton à la section centrale en service

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 28


CHAPITRE - 3

NOTION DE SECURITE - COMBINAISONS D’ACTIONS

3.1- Notion de sécurité

La notion de sécurité consiste à déterminer un coefficient dit coefficient de sécurité qui est
appliqué à la résistance connue d’un matériau à fin de définir une contrainte admissible.
 rupture
 adm  ;   1 ;  = Coefficient de sécurité

Cette notion de sécurité est apparue au début du 19ieme siècle avec l’invention de la construction
métallique et le développement de l’RDM. Cette méthode convenait bien aux métaux qui ont des
résistances en compression et en traction comparables.
Au début du 20ieme siècle, cette approche est mise à défaut à l’occasion du calcul des cheminées en
béton par l’ingénieur Français Caquot, vu que le béton présente une résistance en traction
nettement plus faible que celle en compression alors le domaine de sécurité ne peut pas être centré
dans le domaine de résistance.

Exemple: Soit un cheminé en béton encastré à sa base AA’ et soumis à son poids propre
(compression) et à l’effet du vent (flexion simple). Les contraintes produites sur AA’ sont en Mpa
:
Poids propre

Poids Vent Total


Action du vent
propre
A 9 -10 -1
A’ 9 10 19

A A’

Si le vent est de 10% plus fort, les contraintes deviennent

Poids Vent Total


propre
A 9 -11 -2 soit une augmentation de 100%
soit une augmentation de 5%
A’ 9 11 20

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 29


En A’ la contrainte augmente de 5% mais la sécurité est toujours assurée par contre au point A il
apparaît une traction qui peut entraîner la fissuration du bèton, donc la sécurité en traction n’est
pas assurée.

TR/ CR/ On constate que le domaine de


Domaine de sécurité sécurité n’est pas centré dans le
domaine de résistance
TR 0 CR
Domaine de résistance

En conclusion il parait qu’une variation d’action quelconque entraîne des variations différentes
dans les contraintes résultantes aux différents points de la structure. Alors un coefficient de
sécurité global  ne peut pas tenir compte de toutes variations dans les actions. Par conséquent il
faut décomposer le coefficient de sécurité global  en coefficients de sécurité partiels afin de
prendre en compte l’incertitude dans l’évaluation de chaque action et dans la détermination des
résistances des matériaux. Alors, la sécurité devient s’exprimer par :

R
 i i  
m
i exprime l’incertitude sur les contraintes agissantes
m exprime l’incertitude sur les résistances des matériaux dont les valeurs sont données dans le
tableau suivant:
Coefficient γm relatifs aux materiaux
Béton Acier de béton arme ou
Combinaisons
compression Traction de précontrainte
Fondamentale 1.5 1,7 1,15
Accidentelle 1.2 - 1.0

3.3 - Combinaisons d’actions aux états limites:


3.3.3- Etats limites ultimes:
a - Combinaison fondamentale

  
Sd  S  p Pm   G  Gmax  Gmin   Q Q1k   0i  Qik  
  i 1 

Pm = valeur probable de la force de précontrainte


 p  1,2 pour effet défavorable et 0,9 pour effet favorable
Gmax = charge permanente défavorable
Gmin = charge permanente favorable
Q1k = action variable de base
Qik = action variable d’accompagnement avec i>1

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 30


 G  1,35
 Q  1,5
 0i  Coefficient minorateur qui tient compte de la non simultanéité des actions sur l’ouvrage

b - Combinaison accidentelle

 
Sd  S  Ad  Pm  G   11Q1k    2i Qik 
 i 2 
Ad = valeur de l’action accidentelle
 11Q1k = valeur fréquente de l’action variable de base
 2i Qik = valeur quasi-permanente des actions variables

3.3.4 - Etat limites de service

Suivant la nature de l’état limite considéré les combinaisons d’actions peuvent être:

a- combinaisons rares: P  G  Q1k   0i Qik


i 1

b - combinaisons fréquentes: P  G   11Q1k   2i Qik


i 1
c - combinaison quasi-permanente: P  G   2i Qik
i 1
Qi : désigne successivement chacune des actions variables.
Les valeurs des coefficients  0i ,  11 ,  2i ,  G ,  Q et  p , conformément aux EUROCODES et au
BPEL sont données dans les tableaux ci-dessous selon les différents types d’actions et différents
types de constructions.

Coefficients ψ0 ; ψ1 ; ψ2 selon les Euro codes

Action ψ0 ψ1 ψ2

Bâtiment d’habitation 0,5 – 0,7** 0,4 0,2

Bureaux, Magasin de détail 0,7 0,6 0,3

Parking 0,7 0,7 0,6

Vent 0,7* 0,2* 0


* *
Neige 0,7 0,2 0*

* valeurs à modifier selon la région où est édifiée la structure

** valeurs à modifier éventuellement en fonction du nombre d’étages

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 31


Coefficients ψ0 ; ψ1 pour les ponts routes selon les règles BAEL ; BPEL
Nature des charges ψ0 ψ1
Première classe 0 0,6
Charge d’exploitation du système A des
Deuxième classe 0 0,4
ponts de :*
Troisième classe 0 0,2
En exploitation 0 0,2
Vent
En exécution 1 0
Variations uniformes 0,6 0,5
Température
Gradient 0,5 0,5
Charges d’execution aléatoire 1 0
*Il s’agit uniquement des charges réparties d’exploitation sans caractère particulier. Pour les
convoies militaires ou exceptionnels les coefficients sont toujours nulles

Coefficients ψ0 ; ψ1 ; ψ2 pour les charges climatiques selon les règles BAEL ; BPEL

Nature des charges ψ0 ψ1 ψ2

Vent 0,77 0,2 0

Neige Altitude < 500m 0,77 0,15 0

Altitude > 500m 0,77 0,30 0,1

Température : Varitions 0,6 0,5 0

uniformes

Coefficients γv relatifs aux actions (selon le code modèle 90)

γv Effet défavorable Effet favorable

γG 1,35 1,0

γP 1,2 0,9

γQ 1,5 non prise en compte

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 32


CHAPITRE - 4

EVALUATION DES PERTES DE PRECONTRAINTE


EN POST-TENSION

4.1 - Généralités
Certains phénomènes qui n'avaient pas d'action sur la contrainte de l'acier en béton armé,
interviennent d'une façon non négligeable en béton précontraint en induisant des pertes de tension
dans les câbles. Parmi ces phénomènes, on considère les suivants:
 Le frottement entre câble et gaine lors de la mise en tension.
 La rentrée d'ancrage (glissement du câble dans le système d'ancrage).
 Raccourcissement instantané du béton (la non - simultanéité de mise en tension des câbles).
 Le retrait du béton.
 La relaxation des aciers.
 Le fluage du béton.

Les trois premiers produisent les pertes instantanées et les autres produisent les pertes différées.

4.2 - Les pertes instantanées

On distingue trois types de pertes instantanées associés aux trois premiers phénomènes cités ci-
dessus:
1- Pertes par frottement.
2- Pertes par rentrée d'ancrage.
3- Pertes par raccourcissement instantané du béton (pertes dues à la non - simultanéité de la mise
en tension des câbles)

4.2.1 - Pertes par frottement


Cette perte est due au frottement du câble sur la gaine lors de sa mise en tension. Ce
frottement est produit par le glissement du câble à l’intérieur de la gaine au cours de son
allongement. On distingue deux types de frottement :
 Frottement sous l'effet de la courbure du tracé du câble (le câble est plaqué sur la gaine du côté
du centre de la courbure  frottement entre câble et gaine).
 Frottement sous l'effet des imperfections parasites dans le tracé de la gaine. Ces imperfections
sont dues au fait que la gaine est soutenue dans des points distincts, ce qui rend difficile la
réalisation du tracé théorique. Par conséquent, un tel tracé présente toujours des déviations
parasites.

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 33


a - effet de la courbure d'un tracé
Considérons un élément de câble de longueur (ds) de rayon de courbure (r) soumis à un effort
de traction «F ». La déviation angulaire entre les deux extrémités de cet élément de câble est «d
»

d
r r
dP
P() d /2 P( )  d
d

ds = r.d

L'équilibre de l'élément suivant l'axe médian s'écrit :

d dP  d d
r  d    2  P(  )  sin( ) sin( )0 [1]
2 d 2
d d d
 2P  dP   r . d  or dP est negligeable et sin(d/2)  d/2
2 2 2
P
 P   r  =-
r
Si « f » est le coefficient de frottement et «  » la force radiale par unité de longueur, le frottement
par unité de longueur s'écrit:
P
  f   f
r
La variation de la force P dans l'élément (ds) est égale au frottement total dans l'élément

dP P P
 d  f   ds  f  ( )  ds   f ( )  r  d
d r r
dP
   f  d [2]
P
Intégrons sur un tronçon de câble AB on obtient
P  f  f
 ln( P ) pBA   f  AB  B  e AB  PB  PA  e AB
P

PA
Avec AB = déviation angulaire entre le point A et B.
D’où les pertes de précontrainte sous l'effet de la courbure du tracé:

-f
P = Po (1 - e )

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 34


b - Effet des imperfections parasites
Les imperfections parasites dans le tracé du câble engendrent des pertes de tension par frottement.
Ces imperfections sont généralement dues aux :
 Défauts d'alignement des gaines raccordées
 Ondulations de la gaine sous l'effet de son poids propre entre deux points de support successifs

Déformation de la gaine sous l’effet de son poids propre


gaine
Appuis de la
gaine

Ces effets affectent aussi bien les zones rectilignes que les zones curvilignes. Dans le cas d'un
tracé courbe, les pertes par effets parasites s'ajoutent à ceux par effet de courbure.
On admet que les déviations angulaires induites par ces imperfections sont équivalentes à une
ondulation régulière «d = ¾ de degré par mètre ». On pose   f   d .
 est alors le coefficient de frottement au mètre linéaire. L’expression générale des pertes par
frottement devient :

P  P0 ( 1  e ( f x ) )

Avec x la longueur du câble projetée sur le profil de la pièce à précontraindre.


Les valeurs usuelles de f et  sont données sur le tableau suivant :

Cas Nature des armatures 3R6 R>6 


(en m) (en m)
22  R
I Fils tréfilés ronds et lisses 0,16
100
Câbles ne traversent pas des 0,002
24  R
Toron 0,18
joints ou surfaces de reprise 100
24  R
II Fils tréfilés ronds et lisses 0,18
100
Câbles traversent de nombreux 26  R 0,003
Toron 0,2
joints ou reprise de bétonnage 100
Tableau : coefficients de frottement f &  en fonction du rayon de courbure R

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 35


c - Calcul des déviations angulaires
1. Géométrie d’un segment parabolique

y L=LOA
OA =2 e/LOA
A
e y=ex²/l²
O OA
x

y'=2e×x/l²

de( x ) de( x ) 2e
0 A   
dx A dx 0 l

2. Déviation angulaire entre deux points quelconques

K
B

AK KB
AB

de( x ) de( x ) de( x) de( x)


 A K   ;  K B  
dx K dx A dx B dx K

de( x ) de( x ) de( x ) de( x )


 AB   AK   KB    
dx K dx A dx B dx K

3. Raccordement d'une série de segments paraboliques


C Parabole 3

h I e2
A l
Parabole 1 Parabole 2
B e1 point d’inflexion

(1-)l l

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 36


Au point B les deux paraboles 1 et 2 ont une même tangente nul alors le raccordement est
possible. Pour que le raccordement des paraboles 2 et 3 soit possible, ils doivent avoir une même
tangente au point d'inflexion « I ».
On aura donc :

2(e 2  e1  h ) 2h 
  h  (e 2  e1 )
(   ) L L 

Alors la tangente commune au point d'inflexion des paraboles (2) et (3) est donnée par :

2(e 2  e 1 )
TI 
L
La déviation angulaire entre A et C est donc donnée par :

2 e1 2(e 2  e1 ) 2 e1 e e
 A C   2( )  4( 2 1 )
(1   )L L (1   )L L

d - diagrammes des contraintes dans l'acier le long de la poutre après mise en tension
L’allure des diagrammes de contrainte dépend du mode de la mise en tension qui, selon la
longueur de la pièce, pourra être réalisée par une ou deux extrémités.

Exemple
Soit deux poutres isostatiques, l'une présente un tracé symétrique par rapport à son milieu et l'autre
présente un tracé non symétrique

A D
A D
M C
B M C B

D
D A 2
2
B B M C
A M C
I M’ C’
’ 1
C’ 1 D’
D’

Tracé symétrique Tracé non symétrique


que

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 37


(1) Diagramme pour une mise en tension par l'extrémité A seulement
(2) Diagramme pour une mise en tension des deux extrémités

e - Allongement d’un câble lors de sa mise en tension


Les contraintes dans le câble restent dans le domaine élastique. Les allongements seront calculés
par la loi de Hooke. Si nous considérons le diagramme linéaire simplifié d’un câble symétrique mis
en tension par son extrémité A, l’allongement d’un élément dx du câble est :
dx , la déformation est
dx  p ( x )  p ( x )dx
 px    dx 
D
dx Ep Ep B M C
A
En intégrant sur la longueur du câble, L

On obtient l’allongement total L A dx


L L ( x ) 1 L B
L   dx   p dx    p ( x )dx M C’
0 0 Ep Ep 0

D’où l’allongement total du câble est : D

1  A B  M   C  D 


L AD  ( )  L AB  ( B )  L BM  ( M )  L MC  ( C )  LCD 
Ep  2 2 2 2 

4.2.2 - Pertes par rentrée d'ancrage


Le jeu existant dans le système d'ancrage (cône mâle et cône femelle) permet un léger
glissement des câbles qui se traduit en pertes de tension. Le frottement existant entre gaine et câble
est donc renversé puisque ce léger glissement s'effectue dans le sens opposé de la mise en tension.
Cependant, à cause du frottement inverse entre câble et gaine, ce glissement ne sera senti que sur
une longueur de câble bien déterminée qu'on le calculera. Cette longueur est souvent appelée la
longueur influencée par le recul d'ancrage. D’où le diagramme des contraintes le long du câble
devient:
σ(x)

A dx
I1
δσ(x) B I2
C
A1’ B’
D

A2’

(x) Considérons un élément de câble de longueur dx qui a subi une variation de contrainte à
cause du recul d'ancrage donc un raccourcissement dx , d’où on a

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 38


dx  ( x ) 1
  dx  (  p ( x )dx ) Intégrant sur AI1 on aura
dx Ep Ep
I1
1 I1
 dx    ( x )dx : C’est le raccourcissement du câble dû au glissement dans le système
A Ep A

d’ancrage qui est égal à la rentrée d’ancrage. Ce dernier est une caractéristique du système
d’ancrage précisée par l’agrément et conventionnellement notée "g".
1 I1
g   ( x )dx
Ep A
 pA   pA '
La valeur de l’intégral est égale à la surface du triangle « IAA’ »  d  gE p [1] 1

2
d étant la distance entre A et I appelée longueur du câble influencée par la rentrée d’ancrage
En considérant que le diagramme de variation des contraintes est linéaire nous aurons:
 pA   pB  pA   pA '1  pA   pA '1  pA   pB
   d
L AB 2d 2 L AB
 pA   pA '1
Remplaçant par sa valeur dans [1] nous obtenons
2
 pA   pB
 d 2  gE p D’où
L AB
gE p L AB
d [2]
 pA   pB

On déduit alors:
 pA   pB  pA   pB
 pA '   pA  2  d et  pI 1   pA  d
1
L AB L AB

Si d > LAB avec le même principe de développement nous pouvons montrer que :
L BC
d  L2AB   gE    A   B  L AB 
B C  p
si LAB< d < LAC

L CD
d  L 2A C   gE p    A   C  L A B  ( B   C ) L A C  si d >LAC
C   D 
Remarque : si la longueur influencée par la rentrée d’ancrage « d » est supérieure à LAB,
l’équation [2] pour la détermination de d ne serait plus applicable. Donc il faut considérer
l’équation de base :
g  E p  (Aire entre les courbes de variation des contraintes avant et aprés ancrage des câbles)
N.B. : La valeur de la rentrée d’ancrage « g » utilisée dans le calcul pour les câbles courts (L<
20m) est prise égale à:

gcal = Max (g’+2mm;1.5 g’) avec g’ la valeur précisée par l'agrément

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 39


4.2.3-Pertes par raccourcissement instantané du béton
On considère une dalle rectangulaire précontrainte en utilisant n câbles

1 2 3 4 5 6 n-1 n

 à la mise en tension du premier câble, le béton se raccourci mais n’engendre pas de perte
puisque le câble est tendu à la pression prévue au vérin. Cependant, on constate un sur-
allongement du câble égal au raccourcissement du béton,
 à la mise en tension du 2ième câble, le 1er câble qui est déjà tendu et bloqué dans son ancrage
subit le même raccourcissement que le béton sous l’effet de la contrainte engendrée par le 2ième
câble,
 la mise en tension du iième câble entraîne un raccourcissement L des i-1 câbles précédents
 au nième câble le raccourcissement total des câbles est :
( n  1 )n
L d’après la somme des n premiers terme d’une suite arithmétique.
2
Sachant que tous les câbles sont identiques et mis en tension à la même contrainte. Le
n1
raccourcissement moyen par câble est L d’où:
2
 pi n  1 L
 ( ) avec:
Ep 2 L

L : Est le raccourcissement du béton provoqué par la mise en tension d’un seul câble.
On aura donc:
b
L  L
nE ij
 b : étant la contrainte dans le béton provoqué par l’effet des n câbles, cette contrainte doit
être calculée au niveau du câble moyen. La perte moyenne par câble est donc:

n  1 Ep
 pi ( x )  b ( x )
2n Ebi
Cette expression pourra être simplifiée lorsque n est grand pour devenir:
1 Ep Ep
( )   b ( x ) avec 6
2 Ebi Ebi
Application numérique: Calcul des pertes instantanées par raccourcissement du béton
Soit une poutre en T précontraint par quatre câbles 128. Le moment dû au poids propre au
milieu de la poutre est évalué à 825 kN.m, les pertes de précontrainte par frottement à la
section centrale sont estimées d’être égales à 51,9 MPa. La longueur influencée par la rentrée
d’ancrage est inférieure à L/2. La mise en tension des câbles est effectuée à 14 jours après le
coulage. Les caractéristiques de la section droite ainsi que les caractéristiques de la
précontrainte et des matériaux sont données ci-dessous.
Question: On demande de calculer les pertes de précontrainte dues au raccourcissement
instantané du béton au milieu de la poutre.

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 40


 caractéristiques géométriques de la section droite: v = 0.37m ; v’= -0.63m; e=-
0,53m; I=0,0389m4
 caractéristiques de la précontrainte; P0=3192 kN ; Ap = 603×4 = 2412 mm²
 caractéristiques des matériaux : fc14 =32 MPa ; Ep =2×105 MPa; Ebi = 34×103 MPa
Solution:
l n  1 Ep l
 pi ( )  b ( ) [1*]
2 2n Ebi 2
Mg( l / 2 )  e 1 e2
b ( l / 2 )    pi ( l / 2 )  Ap (  )
I B I
 pi ( l / 2 )   p0    ( l / 2 )   g ( l / 2 )   pi ( l / 2 ) or  g ( l / 2 )  0
On aura donc:  b ( l / 2 )  17 ,88  0 .0229   pi ( l / 2 ) en remplaçant σb(l/2) dans [1*] par sa
l
valeur nous obtenons :  pi ( )  37 , 51MPa
2

4.2.4 - pertes instantanées totales


Les pertes que nous venons de calculer se produisent successivement (les unes après les
autres), donc elles se cumulent.

 i ( x )   ( x )   g ( x )   pi ( x )

La tension initiale probable dans les câbles notée par :  pi ( x ) vaut donc:

 pi ( x )   p0   i ( x )

4.3 - Les pertes différées de précontrainte


Contrairement aux pertes instantanées, les pertes différées se produisent en fonction du temps vu
quelles sont dues aux déformations différées du béton (retrait et fluage) et à la relaxation de l’acier.
Donc les pertes différées se produisent simultanément.

4.3.1 - Pertes différées dues au retrait du béton


Le retrait se développe dès le durcissement du béton alors que les câbles de précontrainte ne
sont tendus que lorsque celui-ci a obtenu la résistance nécessaire. Donc les câbles ancrés sur le
béton ne subissent que la part du raccourcissement dû au retrait effectué après leur mise en
tension. Connaissant l’âge du béton à la mise en tension, le raccourcissement subi par les câbles
ancrés et dû au retrait du béton est donné par:

 pr  r ( 1  r ( t 0 ))
L’acier câbles étant encore dans son domaine élastique, la variation finale de la contrainte subie
par ces câbles due au retrait est donnée par:

 r  E p  r  ( 1  r ( t0 ))

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 41


La variation de la contrainte dans ces câbles due au retrait au bout d’un temps t est donnée par:

 r ( t )  E p  r  ( r ( t )  r ( t0 ))

4.3.2 - Pertes différées dues au fluage du béton


Le fluage du béton est définit par la déformation qui se produit en fonction du temps d’une pièce
de béton soumise à une contrainte plus ou moins constante. Les câbles étant déjà ancrés sur le
béton subissent la même déformation donc une diminution de leur tension. On peut donc écrire:
 p   fl Puisque l’acier des câbles est encore dans son domaine élastique, on aura:

 pfl   pfl  E p   fl  E p

À un instant t cette expression devient:

 pfl ( t )   pfl ( t )  E p   fl ( t )  E p

 fl (t) = déformation du béton due au fluage calculée au chapitre 2

N.B. la valeur de  b introduit dans l’expression de  fl (t) doit être calculée au niveau du câble
moyen

Expression simplifiée
Puisque le fluage n’est jamais calculé avec haute précision, le règlement BPEL suggeste une
formule simplifiée pour le calcul des pertes dues au fluage:

Ep
 fl  ( b   M )
E i 28

 b = contrainte finale dans le béton au niveau du câble moyen sous l’effet de la précontrainte
finale et les charges permanentes
 M = contrainte maximale (initiale) dans le béton au niveau du câble moyen sous l’effet de la
précontrainte initiale et les charges permanentes.

A titre simplificatif et lorsque  M  1.5 b le BPEL permet l’utilisation de l’expression suivante:

Ep
 fl  2 ,5 b
E ij

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 42


4.3.3 - pertes dues à la relaxation des armatures
La chute de tension due à la relaxation dans une pièce d’acier soumise à une contrainte initiale
 pi est exprimée en fonction du temps par l’expression suivante:

10  7 ,5
( )
t
) 4 ( 1  ) e k2
3
  ( x , t )  k 1 1000 (  pi ( x ) avec :
1000

La perte finale due à la relaxation des armatures est donnée par l’expression suivante:

6
  ( x )  1000 (   o ) pi ( x )
100

 pi ( x )
Cette expression est valable pour 0 ,55     0 ,75 ce qui est généralement le cas.
f prg
N.B. : Voir Chapitre-2 pour le détail de calcul des différents paramètres

4.3.4 - Les pertes différées totales


Les pertes différées par (retrait, fluage, et relaxation) sont calculées en considérant les trois
phénomènes comme étant indépendant mais ils se produisent simultanément et agisse les uns sur
les autres. Par exemple le retrait et le fluage entraînent un raccourcissent du béton donc une
diminution de la perte par relaxation puisque la contrainte initiale sur l’acier a changé. Le BPEL
tient compte de la simultanéité de ces trois phénomènes par un rabattement forfaitaire de la
relaxation. D’où l’expression des pertes différées totales:

5
 d ( x )   r   fl ( x )     ( x )
6

La tension finale probable est donc:  p  ( x )   pi ( x )   d ( x )

4.3 - Valeurs probables, valeurs caractéristiques de tension


4.3.1 - Valeur probable de la tension dans un câble de précontrainte
La valeur probable de la tension est la contrainte disponible dans les câbles après pertes. On
distingue la valeur probable initiale et la valeur probable finale
.
 pi ( x )   p0   i ( x )  Valeur probable initiale
 p ( x )   p0   i ( x ) -  d ( x )  Valeur probable finale
La valeur probable finale est aussi appelée la tension moyenne
4.3.2 - Valeur caractéristique de la tension dans un câble de précontrainte

 p1 ( x)  1,02 p 0  0,8 ( x)  Valeur caractéristique maximale


 p 2 ( x)  0,98 p 0  1,2 ( x)  Valeur caractéristique minimale

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 43


 ( x ) : étant la somme des pertes à l’âge considéré
 ( x ) =  i ( x ) à la mise en tension des câbles
 ( j , x )   d ( j , x )   i (x ) à un âge j donné.
On voit que l’on prend 2% d’incertitude sur la valeur de la tension initiale ceci est justifié par le
contrôle rigoureux effectué lors de la mise en tension (mesure de la pression au manomètre et de
l’allongement pour le vérifier avec l’allongement théorique. Par contre on prend 20%
d’incertitude sur les pertes vu quelles sont issues d’un calcul théorique basé sur plusieurs
paramètres empiriques et ne peuvent que difficilement contrôlés.

4.3 – Applications numériques

Exercice1
On considère une poutre isostatique de 32 m de portée avec deux consoles symétriques de 3m
chacune. La poutre est précontrainte en post - tension par 5 câbles 12T13 super. Les câbles sont mis
en tension à partir des deux extrémités à 7 jours après le coulage. La poutre est destinée à supporter
une charge uniformément répartie de 30 kN/m. Le tracé du câble moyen est composé de trois
tronçons paraboliques symétriques comme il est indiqué sur le schéma ci-dessous. On donne:

 Caractéristiques géométriques de la section :


B I v v’
0,7 m² 0,23 m4 0,6 m - 1,2 m

 Caractéristiques des matériaux:


Béton Acier Actif
fc28 densité fprg Ap par câble p0 Ep 1000 f 
3 5
40 MPa 25 kN/m 1860 MPa 1200 mm² 0,8 fprg 2.10 MPa 2,5 0.18 /rad 0.002 /m

30 kN/m
1, 6

B D 0,2
I1 Parabole 2 I2 0,5 E 0,6
A 0,5
+
Parabole 1 0,25
1,00 Câble moyen 1,8
Parabole 3 1,2
C
2m 2m
3m 32 m 3m
Les dimensions sont données en mètre

1°) Calculer La variation de la contrainte dans le câble moyen le long de la poutre avant ancrage.

2°) Calculer la longueur influencée par la rentrée d'ancrage « d » si, après ancrage, la contrainte dans
le câble moyen au point B vaut 62% fprg ; déduire la valeur de la rentrée d’ancrage « g ».

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 44


3°) Calculer les pertes de précontrainte dues à la rentrée d’ancrage et au raccourcissement instantané
du béton à la section centrale et sur appui ; en déduire les pertes instantanées totales

4°) sachant que « r=3.10-4 » Calculer les pertes différées de précontrainte au niveau des sections
centrale et sur appui à l’infinie
Bossage
Exercice2 d'ancrage

Un réservoir cylindrique ayant un rayon moyen de 20 m est précontraint en A


post tension par des câbles en arc de cercle. Les câbles sont mis en tension
/2 M
à partir des deux extrémités A et B. On suppose que le câble décrit parfaitement
un arc de cercle de rayon moyen égal à 20 m. 
r=20m
-1 -1
On donne : p0 = 0,8×fprg ;. f = 0.18 rad ;  = 0.002 m
On demande de Calculez la longueur maximale du câble entre deux ancrages B
(A et B) permettant de garantir une contrainte de traction minimal dans le câble avant ancrage de 0,6×fprg .

Exercice3
On considère une poutre en béton précontraint de 24 m de portée ayant une section en T.
La poutre est précontrainte en post tension par quatre câbles 7T13 (grade normal). La mise en tension des
câbles est effectuée à 14 jours après le coulage à partir des deux extrémités. En service la poutre supporte une
charge répartie de 20 kN/m. Les pertes instantanées et les pertes différées de précontrainte sont estimées à 8 %
et à 15% de p0 respectivement.
On donne: p0 = 0,9.fpeg ; fpeg = 1580 MPa ; Ep = 1,9. 105MPa ; Ap=651 mm²/câble; f = 0.18 rad-1;
 = 0.002 m-1; fc28 =35 MPa ; Poids volumique du béton = 25 kN/m3.
Caractéristiques géométriques Béton au transfert Béton en service
B (m²) v (m) v' (m) I (m4) fc14 (MPa) ft14(MPa) fc28 (MPa) ft28(MPa)
0,63 0,44 -0,86 0,101 29,91 2,4 35 2,7

20 kN/m
1,5m

rectilignes 0,2
A D
-0,3m parabolique
-0,6m 1,3m
B M C

4m 16m 4m 0,3
24m

1°) Déterminez la charge maximale qu'on peut appliquer sans donner lieu à une fissuration.
2°) Déterminez et tracer la variation de la contrainte de traction le long d’un câble avant ancrage.
3°) Calculer l’allongement du câble lors de sa mise en tension à chaque extrémité « A et D » .

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 45


Organigramme pour le calcul des pertes de précontrainte
Pertes de Dépendent de la géométrie
Dépendent du temps, des
caractéristiques des Précontrainte en du tracé du câble et des
caractéristiques des
matériaux (Acier, béton) post-tension matériaux
et des conditions (Acier, béton et gaine)
ambiantes

Pertes Instantanées
Pertes différées

Pertes Pertes Pertes dues à Pertes dues Pertes dues Pertes dues aux
dues au dues au la relaxation au frottement à la rentrée raccourcissements
retrait du fluage du des aciers de câble - gaine d’ancrage Instantanés du
béton béton précontrainte béton

Calcul du Déviations Variation de


Déformation Calcul de la Calcul des
rayon moyen angulaires la contrainte
initiale dans contrainte dans moments dus
de la section du tracé / à dans le câble
le béton le câble moyen au poids propre
du béton l’axe moyen moyen avant
après pertes le long de la
de la poutre ancrage
instantanées poutre

Calcul du Variation de Longueur Calcul des


Calcul du caractéristiques
retrait final la contrainte influencée
rayon moyen géométriques de
dans le dans le câble par rentrée
de la section la section de la
béton (donné le long de la d’ancrage
du béton poutre
ou calculé) poutre

Calcul de Calcul des Calcul de Variation de Calcul de la


l’évolution du coefficients l’allongement la contrainte contrainte dans
retrait à du fluage d’un câble lors dans le câble le béton au
l’instant t,r(t) kfl(t0), kc ; de sa mise en moyen après niveau du câble
k(t0) …. tension ancrage moyen

Calcul des Calcul de


Calcul de la Calcul de la Calcul des pertes
déformations l’évolution du
dues au retrait fluage à perte de perte de dues au
ε(t) et ε(t0) l’instant t précontrainte précontrainte raccourcissement
f(t-t0) instantanée due due à la rentrée instantané du
au frottement d’ancrage béton

Calcul des Calcul des Calcul des


pertes dues pertes dues pertes par
au retrait au fluage relaxation

Pertes différées totales Pertes de précontrainte Pertes instantanées


totales totales

Calcul des valeurs probables et des valeurs


caractéristiques de la précontrainte

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 46


CHAPITRE - 5

DIMENTIONNEMENT DES STRUCTURES


ISOSTATIQUES EN BETON PRECONTRAINT

5.1- Principe du couple de résistance interne


Le couple de résistance interne est le principe de base pour le calcul des sections en béton armé,
ou le moment agissant est résisté par un couple interne composé de la force de compression dans
le béton et la force de traction dans l’acier. Une illustration de ce principe est présentée sur le
schéma suivant:
q
Mq
C
j = Mq = T.j =C.j
Mr

L’équilibre des forces horizontales donne : T= C .


T = force traction dans les armatures.
C = force de compression dans le béton appliquée dans le centre de pression.
Mq = moment fléchissant agissant.
j = bras de levier du couple résistant (T,C).

Pour faire varier Mr (le moment résistant) il suffit de varier C ou j ou les deux à la fois. En
béton précontraint la variation de la force T est relativement faible par rapport à sa valeur initiale
(la grandeur de la force de précontrainte). Donc, dans la suite, on supposera que la variation du
moment résistant est assurée par la seule variation du bras de levier « j » et que la force « C = T »
est maintenue constante. Pour illustrer ce principe, considérons une poutre dans ses différents états
de charge :

a - poutre sous l'action d’une précontrainte excentrée seule (poids propre négligeable)
Le bras de levier interne est nul car
le moment agissant est nul. P = C
e p= e c e c (équilibre statique)
C +C
T=P

La force de compression C agit au centre de pression, d’où : on appelle centre de pression le


point d’application de la force de compression dans le béton.

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 47


On constate que lorsque la poutre est soumise à la précontrainte seule et ayant un poids propre
négligeable, le centre de pression est confondu avec le point de passage du câble de précontrainte
et dans ce cas il est appelé le centre de précontrainte.

b - poutre sous l'action de son poids propre et une précontrainte excentrée

Mext = Mg = C  j = C (ec - ep)


ec ec
+
j ep C
T=P

Dans ce cas le centre de pression est déplacé vers le haut pour créer un moment résistant
équilibrant le poids propre de la poutre :
Mext = Mg = C x j = P x j = P.(ec - ep)
Les contraintes normales dans le béton calculées au niveau des fibres extrêmes ( et ’) sous
l’action du poids propre et de la précontrainte sont données par :

p P  ep  v M g  v p P  ep  v ' M g  v '
   et  '  
B I I B I I

en remplaçant Mg par sa valeur dans les expressions ci-dessus, on obtient :

p P  e p  v P  ( ec  e p )  v p P  e p  v' P  ( ec  e p )  v'
   et '   
B I I B I I

ce qui donne :

p P  ec  v
 
B I
p P  ec  v'
'  
B I

ec est l’excentricité du centre de pression par rapport au centre de gravité de la section. Cette
excentricité est variable le long de la poutre puisque Mg est variable. L’ensemble des centres de
pression le long de la poutre constitue la ligne de pression.

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 48


c - poutre sous l'action de son poids propre, une précontrainte et des surcharges

Mext = Mg + Mq = P. j = P.(ec - ep)


C + C
ec ec
ep j

T=P

Lorsque on charge la poutre le centre de pression se déplace encore vers le haut afin
d’augmenter le bras de levier du couple de résistance interne ce qui permet d’augmenter la valeur
du moment résistant. Les contraintes dans les fibres extrêmes sont toujours données par :

p P  ec  v p P  ec  v' M ext
  et '   avec ec   ep
B I B I P

5. 2 - Rendement géométrique d’une section


Le rendement d’une section est un paramètre qui caractérise la bonne disposition de la matière
par rapport à la sollicitation. Une section à un bon rendement est telle que pour une surface
donnée de matière on réalise une inertie maximale. Ce paramètre prend les valeurs comprise entre
0 et 1 et il est donné par :
I

Bv v'

 =1/3   0.4   0.5  0.55   0.6

Rectangulaire en T en I Caisson

5.3 - Noyau central d’une section


Le noyau central d’une section est le domaine à l’intérieur duquel peut se déplacer le centre de
pression sans qu’il y ait de traction à travers cette section.

Reprenons les équations définissant les contraintes normales aux fibres extrêmes d’une section et
considérons la condition de la non traction à travers la même section, nous obtenons les deux
inéquations suivantes :

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 49


 p P  ec  v  I
 B  0 ec  
I  Bv I I
    ec  
 p  P  ec  v'  0 e   I Bv Bv'
 B I 
 c
B  v'

I I
Posons c   et c'   ; d’où l’expression du noyau central :
B  v' Bv

c'  e c  c
c
c’

Noyau central

Les valeurs de c et de c‘ peuvent être exprimées en fonction du rendement de la section 

c = v et c’ =  v’ c - c’=  h

On constate que l’ouverture du noyau central et directement proportionnelle au rendement de la


section ce qui justifie le choix de la section avec un bon rendement géométrique dans la
conception des pont ( 0,5 < < 0,6 ) section en I et section en caisson.

5.4 - Noyau limite


Le noyau limite est le domaine à l’intérieur duquel peut se déplacer le centre de pression sans
qu’il y ait un dépassement des contraintes limites à travers cette section. mj   y   Mj

Avec :
 mj  La contrainte minimale admissible à l’âge j (contraintes de traction « négatives »)
 Mj  La contrainte maximale admissible à l’âge j (contraintes de compression «positives»)
Ces contraintes limites varient selon la classe du béton est la combinaison d’action comme il est
indiqué sur le tableau ci-dessous. Pour une section donnée, on s’intéresse particulièrement aux
contraintes au niveau des fibres extrêmes vu quelles représentent les valeurs maximale et
minimale de l’état de contrainte à travers cette section. On aura donc:

 P P  ec  v m  I M  I
        c'  e   c'
m     M  m
B I M  Pv c
Pv
   
m   '   M    P P  e c  v'
 M   M  I  m  I
 m B I  P  v'  c  ec  P  v'  c
m  I   M  I 
 P  v  c'   P  v  c' 
sup    ec  inf  
 M  I  c m  I  c 
 P  v'   P  v' 

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 50


Posons :
m  I   M  I 
 P  v  c'   P  v  c' 
a'  sup   et a  inf   D’où l’expression du noyau limite :
 M  I  c   m  I 
 P  v'   P  v'  c 

a'  ec  a

On appelle noyau limite de compression l’intervalle défini par :


M  I  I
 c  ec  M  c'
P  v' Pv

et noyau limite de traction l’intervalle défini par :


m  I  I
 c '  ec  m c
Pv Pv'

Situation Exploitation Construction

Quasi -
Combinaisons Rares Fréquentes permanentes Rares

Classe Contrainte Zone


m pour toute 0 0 0 -0,7ftj
I la section
M - 0,6fc28 0,5fc28 0,6fcj
dans la 0
section -ft28 0 -0,7ftj
d’enrobage
m hors
section -1,5ft28 -1,5ft28 -1,5ft28 -1,5ftj
II d’enrobage

M 0,6fc28 0,6fc28 0,5fc28 0,6fcj


0
m Vérification des armatures dans la vérification
(zone fissurée) section des
III d’enrobage armatures
pour toute
M la section 0,6fc28 0,6fc28 0,5fc28 0,6fcj

Tab. 5.1 : Valeurs limites des contraintes dans le béton selon la classe

5.5 - Fuseau limite; Fuseau de passage


Le noyau limite développé ci-dessus est défini pour une section individuelle. Lorsque ce noyau
est étendu sur toute la longueur de la poutre il devient le fuseau limite.

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 51


a
c L
c’
a’

Noyau central Fuseau central


Noyau limite Fuseau limite
Reprenons l’expression définissant le l’excentricité du centre de pression en fonction de
M
l’excentricité de la précontrainte et du moment fléchissant extérieur ec  ext  e p
P
Remplaçons ec par sa valeur dans l’expression définissant le fuseau limite, nous obtenons :

M M
a'   e p  a 
P P

M est le moment fléchissant dans une section quelconque d’une poutre isostatique dû aux actions
extérieures variant entre une valeur minimale « Mm» généralement évaluée en construction et une
autre maximale « MM » évaluée en exploitation.
En remplaçant « M » par ses valeurs Mm et MM dans la double inégalité ci-dessus, nous
obtenons deux intervalles, dont leur intersection donne l’intervalle suivant :

M m M M
a'   e p  a 
P P

L’intervalle ainsi obtenu s’appelle le fuseau de passage. Donc nous définissons le fuseau de
passage comme étant le domaine à l’intérieur duquel doit s’inscrire le câble moyen de
précontrainte pour qu’il n’y aura pas de dépassement des contraintes limites en tout point de la
poutre et à tout instant de sa vie.

 Exemple de fuseau de passage


Considérons une poutre isostatique de section rectangulaire (b x h) de portée L et supportant une
charge uniformément répartie q tel que qm < q < qM
M m M M
Le fuseau de passage donné par l’expression : a '   ep  a  est schématisé
P P
sur la figure suivante :

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 52


q

a
h a’
Fuseau de passage

b L

Les frontières du fuseau de passage sont paraboliques vu que le diagramme des moments
fléchissant le long de la poutre a l’allure parabolique

5.6 - Relations de Dimensionnement


Les conditions définies ci-dessus notamment fuseau de passage, fuseau limite... débouchent sur
la formulation des conditions de dimensionnement de la section du béton et de la précontrainte
(intensité + excentricité).

5.6.1 - Conditions que doit respecter la section du béton:


a - élancement
Etant donnée la portée de l’ouvrage la hauteur de la section est déterminée à partir de la
condition de l’élancement suivante :
1 h 1
 pour les poutres   
18 l 16
1 h 1
 pour les dalles   
33 l 22

b - Conditions reliées aux contraintes limites


Reprenons l’expression définissant le fuseau de passage :
M m M M
a'   ep  a 
P P
pour que le fuseau de passage soit ouvert on doit vérifier que
M m M M
a'   a 
P P
En remplaçant a et a’ par leurs valeurs, nous aurons les deux expressions suivantes :

m  I Mm M  I MM
 c' 
  c'  [1]
Pv P Pv P
M  I M m  I M
c m  c M [2]
P  v' P P  v' P
L’expression [1] nous donne :
I I M  Mm
( m   M )   Mm  M M   M
v v  M  m

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 53


et l’expression [2] nous donne :
I I M  Mm
(  M  m )   M m  M M avec v' négatif   M
v' v'  M  m
 I M M  Mm
v     I M  Mm
 M m
   M
 I  M M  Mm sup( v , v' )  M  m
 v'  M  m
D’où la 2ième condition que doit respecter la section de béton :

I M  Mm
 M
sup( v , v' )  M  m

5.6.2 - Conditions que doit respecter la précontrainte


Le dimensionnement de la précontrainte consiste en la détermination de deux paramètres
principaux : l’intensité de la force de précontrainte et son excentricité par rapport au centre de
gravité de la section du béton. Généralement on détermine la force P puis on calcule
l’excentricité ep en fonction de P. Les deux paramètres P et ep sont obtenus à partir des
conditions du fuseau de passage.
Reprenons les expressions des fuseaux limites de compression et de traction tout en remplaçant
M
ec par e p  ; nous obtenons les expressions suivantes
P
m  I M  I M
 c ' m  e p  m c M
Pv P Pv' P
M  I M  I M
 c  m  ep  M  c'  M
P  v' P Pv P
Pour que ces fuseaux soient ouverts nous devons vérifier que :

m  I Mm m  I M
 c ' c M [3]
Pv P Pv' P
M  I Mm  M  I M
c   c'  M [4]
P  v' P Pv P
I c  c'
Nous rappelons que h = v - v’ et   
B  v  v' h
I
[3]  B  m  ( )( v'  v )  M M  M m  P  ( c  c' )
Bvv'
 B  m    h  ( M M  M m )  P    h

M M  Mm
 P  B  m 
h
I
[4]  B   M  ( )( v  v' )  M M  M m   P  ( c  c' )
Bvv'
 B  M    h  M M  Mm   P    h

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 54


M M  Mm
 P  B  M 
h

Donc, pour que la précontrainte de l’ouvrage soit possible, la valeur de P doit respecter la
condition suivante :
M  Mm M  Mm
B  m  M  P  B M  M
h h

A la valeur de P choisie nous associons une excentricité « e » qui doit à son tour respecter
les conditions du fuseau de passage. Maintenant regroupant les conditions imposées sur la force
de précontrainte et celle sur l’excentricité, nous obtenons :
M  Mm M  Mm
B  m  M  P  B M  M
h h
M m M M
a'   ep  a  Avec ep négative
P P

Alors à une précontrainte maximale on associe une excentricité minimale exprimée en


valeur absolue et vis - versa.
Pour que la précontrainte soit économique, on doit associer la valeur minimale de la force
de précontrainte « P » avec la valeur absolue maximale « minimale en valeur algébrique » de
l’excentricité puisque une augmentation de cette dernière ne coûte que le déplacement du câble
un peu plus vers le bas. Par contre, une augmentation de la force de précontrainte nécessite des
câbles, des gaines et des systèmes d’ancrage supplémentaires qui sont généralement coûteux.

5.6.3 - autres limites imposées sur l’excentricité : condition liée à l’enrobage du câble
Bien que le tracé du câble moyen doit s’inscrire à l’intérieur du fuseau de passage il doit
aussi respecter les conditions d’enrobage minimal.
t
v
Câble moyen ep
t’ v’
Enrobage minimal
v'  t'  ep  v  t
D’où les conditions définissant le fuseau de passage :

M m M M
a'   ep  a 
P P
v'  t'  e p  v  t
En observant les expressions définissant le fuseau de passage, on pourra constater que le câble
moyen ne respecte, à la fois les conditions des contraintes limites et de l’enrobage minimal, que
dans l’un des trois cas suivants :

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 55


Mm M m M M
1. v'  t'  a'  le fuseau de passage est définit par : a '   ep  a 
P P P
M
2. v'  t'  a'  m le fuseau de passage est définit par :
P
M m M M
a'   ep  a 
P P
Mm M M
3. v'  t'  a'  le fuseau de passage devient définit par : v '  t '  e p  a 
P P
Si l’excentricité est vers le haut, cas des ouvrages hyperstatiques et des poutres avec consoles,
M m
le fuseau de passage devient définit par : a '   ep  v  t
P

Pour chacun des cas ci-dessus nous associons un type de section :


 section sous - critique (1er cas) le fuseau de passage est situé strictement en dehors de la zone
d’enrobage
 section critique (2ième cas) le fuseau de passage est tangent à la zone d’enrobage
 section sur - critique (3ièmé cas) une des deux frontières du fuseau de passage traverse la zone
d’enrobage
Pour les sections sous - critiques et critiques les conditions sur la précontrainte et son
excentricité dépendent que des contraintes limites. Par contre, pour une section sur - critique,
M
la valeur absolue maximale de l’excentricité n’est plus « a'  m » mais « v'  t' » ce qui
P
affecte défavorablement la valeur minimale de la précontrainte.

Calculons, donc, la nouvelle valeur de la force de précontrainte correspondant à ce dernier cas.


Reprenons l’expression du fuseau de passage :

 M  I 
M M
 P  v  c' 
v'  t'  e p  a  avec a  inf  
P m  I  c 
 P  v' 
m  I
Sachant que la traction est plus prépondérante nous pouvons écrire : a  c
P  v'
 I  m M M
Ce qui donne : v '  t '  e p   c 
v'  P P
Pour que ce fuseau de passage soit ouvert nous devons vérifier que
m  I M M  I
v'  t'   c   P( v'  t'  c )  m  MM
v'  P P v'

m  I
 MM
P v'

v'  t'  c

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 56


On obtient donc, à coté de la première valeur minimale de la force de précontrainte

m  I
M  Mm  MM
v'
« PI  B  m  M » une deuxième valeur minimale PII 
h v'  t'  c

L’excentricité correspondante à la force de précontrainte « PII » est epII  v'  t'


Pour le dimensionnement, on doit choisir la valeur maximale de PI et PII
M
et l’excentricité correspondante e pII  v'  t' ou e pI  a'  m suivant le cas.
P
Les résultats de dimensionnement de la précontrainte sont résumés dans le tableau suivant :

Cas Nature de Précontrainte minimale « Pmin » Excentricité correspondante


section
Sous - M M  Mm Mm
Pmin  PI  B  m  e p = e pI  a' 
PI  PII critique h P

PI  PII Critique Pmin  PI  PII Mm


e p  e pI = e pII  v'  t' = a' 
P
Sur - m  I
 MM
PI  PII critique Pmin  PII  v' e p  e pII  v'  t'
v'  t'  c

5.6.4 - Problème sans solutions


t

Enrobage minimal v
Fuseau de passage t’ v’

Lorsque les deux frontières du fuseau de passage traversent la zone d’enrobage, il n’y a aucune
possibilité pour le passage du câble moyen. Donc, il faut changer la section de béton

5.6.5 - Cas Particulier


Dans le cas des poutres continues ou avec console on peut avoir des excentricités positives
(au dessus de la fibre moyenne). Dans ce cas une section sur - critique et détectée lorsque on a :
mI MM
v t  c 
v ' P P
m I Mm
Le fuseau de passage devient définit par :  c'   ep  v  t
vP P
Pour que le fuseau de passage soit ouvert il faut vérifier que :

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 57


m  I
 Mm
 mI M v
 c' m  v  t  P Donc :
Pv P v  t  c'
m  I
 Mm
PII  v
v  t  c'

5.7 - Dimensionnement d’une poutre isostatique :


Les notions vues au début de ce chapitre débouchent sur le dimensionnement d’une pièce en
béton précontraint qui généralement comprend le dimensionnement de la section droite de béton et
de la précontrainte (intensité et excentricité).
5.7.1 - Dimensionnement de la section de béton :
Le dimensionnement de la section de béton est essentiellement fonction des critères
économiques tels que le rendement et l’élancement.
 Le choix de la forme de la section permet de choisir a priori le rendement.
 L’élancement qui est le rapport de la hauteur par rapport à la portée est donne par le
règlement comme suit :
1 h 1
Pour les dalles :   (voir tableau en annexe)
33 L 25
1 h 1
Pour les poutres :  
18 L 16
Pour les ponts à poutres l’espacement qui est compris entre 2,5m et 3,5m est aussi exigé afin
de calculer la largueur de la table de compression. Toutes ces conditions sont à utiliser pour
qui’ il ne reste qu’une seule inconnue puisque on se dispose que d’une seule équation de
dimensionnement. Cet inconnu peut être suivant le cas :
 la largeur de la table de compression,
 la hauteur ou la largueur de l’âme,
 la section du talon etc. ...
I I
Ces paramètres sont incorporés dans les rapports : et donc l’inconnu pourra être
v v'
1 M
déterminé à partir de la relation : 
sup( v , v' ) 
5.7.2 - Dimensionnement de la précontrainte :
Une fois on a déterminé la section du béton et ses caractéristiques géométriques ainsi que les
sollicitations dues aux charges extérieures, on procède avec la première phase de
dimensionnement de la précontrainte à la section la plus sollicitée.

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 58


a - Précontrainte minimale :La section considérée peut être sous critique, critique ou sur-
critique. D’ou la valeur minimale de la précontrainte est donnée par cette force minimale doit
être respectée à tout points et à tout instants de la vie de l’ouvrage.

b - Valeur caractéristique de la précontrainte : (Détermination de P0).


A ce stade de l’étude on ne connaît pas encore les valeurs des pertes instantanées et
différées vue qu’on n’a pas encore déterminé le tracé du câble. Donc nous allons utiliser des
valeurs proposées par le BPEL en phase de prédimensionnement, puis on vérifie avec les
valeurs exactes calculées ultérieurement.
Alors le BPEL propose i  10% ( 0 ) et d  15%.( 0 ). c.à.d.
 à court terme   10%(  0 ).

 à long terme   25%(  0 ).


Les valeurs caractéristiques de la précontrainte calculées en utilisant ces résultats
 A court terme P1  1,02 P0  0 ,8 P  ( 1,02  0 ,8  0 ,1 ) P0  0 ,94 P0 .

 A long terme P2  0 ,98 P0  1,2 P  ( 0 ,98  1,2  0 ,25 ) P0  0 ,68 P0 .


Avec « P0 » la force de précontrainte mesurée au vérin lors de la mise en tension.
Pour que la force minimale « Pmin » soit respectée en toutes section et à tout instant de la vie
de l’ouvrage il faut vérifier que :
0 ,68 P0  Pmin or Pmin  Sup( PI , PII ) d' où:

Sup( PI , PII )
P0  .
0 ,68

On remarque ici qu’on a choisi la valeur caractéristique de la précontrainte à long terme


« P  0 ,68 P0 », vu qu’elle est la valeur minimale à garantir en service.

Sachant que tous les câbles sont tendus à une même force « p0 », nous avons :
sup( PI , PII )
n  p0  P0  avec n = nombre de câble (à déterminer).
0 ,68
Le règlement BPEL limite la valeur de « p0 » à :
p 0  Inf (0,8f prg  A p / cable ; 0,9f peg  A p / cable ) . (Voir Chapitre2)

sup( PI , PII ) sup( PI , PII )


n .  n  E(  1)
0, 68 p0 0, 68 p0

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 59


c - Détermination de ep :
La valeur de « ep» doit respecter les conditions du fuseau de passage et les conditions
d’enrobage à la fois.
Mm
Si la section est sous - critique (PI  PII )  ep=a'- .
P
Si la section est sur - critique ( p II  p I )  ep=v'+t'
d - Borne supérieure de la précontrainte : Avant d’avancer un peu plus loin avec les calculs, on
doit s’assurer que la valeur de la précontrainte est bien inférieure à la valeur maximale évaluée
(M M  M m )
ci-dessus : P  B  M  .
 h
Remarque :
La force de précontrainte effective varie entre 0,94 P0 et 0,68 P0, ce qui donne un rapport
entre la valeur initiale et la valeur finale de l’ordre de 1,38 ; hors le dimensionnement de la
section de béton ne tient pas compte de cette variation puisque
I M
La force de précontrainte ne figure pas dans la condition. 
sup(v ; v ' ) 

Donc le dimensionnement de la section de béton doit être rectifié pour en tenir compte de cette
variation.
M M  M m M
PI  B m    B  m .
h h

Plaçons nous dans le cas où  m  0 et v'  v .

M I M
P et 
h v ' M
I P h  Ph Bv P
   Bv   
v' M M h M
Bv 0,94P0
( )i 
h M

 Bv 
0, 68P0  
 Bv   h i  Bv   Bv 
     1,38     1,38   
 h f M  Bv   h i  h f
 
 h f

 Bv   Bv   Bv 
On peut choisir    1, 4     1,38    .
 h i  h f  h f

Les valeurs de B, v et h trouvées lors du dimensionnement correspondent à l’état de service,


c.à.d. à long terme, hors la section de béton doit être satisfaisante en construction et en service.

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 60


Bv I M
Alors le paramètre trouvé à partir de la condition  doit être multiplié par un
h v' 
coefficient d’environ « 1,4 ».
Exemple :
Si notre dimensionnement nous donne : h = 1 ; v = 0,4 ; v’ = -0,6 ; B = 0,48 m2.

 Bv  0, 48  0, 4  Bv 
   0,192     1, 4  0,192  0, 2688
 h  1  h 
.
Bv
Donc on choisit b, v et h de telle manière on aura  0 ,2688 .
h
5.7.3 - Vérifications rapides :
Avant d’aller plus loin avec les calculs de dimensionnement il est toujours conseillé de faire
des vérifications rapides des contraintes en sections critiques.
 A la mise en tension : P = P1 = 0,94 P0
P1 P1  e  v Mg  v
Fibre supérieure      m .
B I I
P1 P1  e v ' M g v '
Fibre inférieure   '    M
B I I
 En service : P=P2=0,68P0.
P2 P2  e  v M s  v
Fibre supérieure      M .
B I I
P2 P2  e  v' M s  v'
Fibre inférieure  '     m .
B I I
5.7.4 - Tracé des câbles : A ce niveau de l’étude on connaît les dimensions de la section droite
ainsi que la précontrainte (intensité, excentricité et nombre de câbles).
Maintenant comment faut il placer ces câbles a l’intérieur du béton ?
a - Tracé du câble moyen :
 Le câble moyen doit s’inscrire dans le fuseau de passage défini ci - dessus.
 Le fuseau de passage est étroit au voisinage de la section la plus sollicitée et large dans
les zones d’appuis.
 Au voisinage des sections d’appuis les contraintes de cisaillement sont généralement
importantes, alors, le tracé du câble peut être utilisé de façon à minimiser l’intensité de
ces contraintes.

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 61


P P

P.sin

V
ep
t’

Soit  l’angle de relevage du câble moyen au niveau de l’appui extrême :


L’effort tranchant réduit est donc :
Sous l’effet des charges minimales Vred  Vm  P sin 
Sous l’effet des charges maximales Vred  V M  P sin 
On peut donc agir sur l’angle  pour ne pas créer des contraintes excessives.
Soit V l’effort tranchant admissible par la section d’appuis, alors on doit vérifier que :
 V  Vred  V c.à.d :

Vm  V
Vm  P .sin   V  sin   VM  V V V
P
  sin   m .
V V P P
VM  P sin   V  sin   M
P

V M  V  Vm  V V M  Vm
On peut choisir une valeur moyenne : sin    .
2P 2P
 V M  Vm 
  Arc sin .
 2P 

Le tracé du câble sera obtenu en inscrivant dans le fuseau de passage un tracé respectant :
 En section la plus sollicité : l’excentricité maximale autorisée
 Sur appuis extrêmes: un relevage respectant les limites sur l’angle  tout en essayant
de réaliser une excentricité nulle.
 Les charges étant uniformément réparties ou assimilables à des charges uniformément
réparties; les frontières du fuseau de passage sont, par conséquent, paraboliques ou bien
composées d’un segment parabolique et d’un autre rectiligne suivant la portée de la
poutre et la hauteur de la section.
 On connaît «  » et « ep » alors on peut déterminer la longueur du segment parabolique à
partir des propriétés de la parabole.

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 62


Prenons comme exemple la poutre suivante :
y' y
Parabolique Parabolique
Rectiligne
o' x' o x
 ep
ep ep K’
K

Xk L - 2Xk Xk

Soit Xk la longueur de la branche parabolique du tracé du câble moyen


2( e p )
D’après la propriété de la parabole « chapitre 4 » on a : X k 
tg ( )

Selon la valeur de Xk, nous pouvons distinguer trois différents cas :

 1er cas : Xk < L/2 : le tracé du câble moyen est partiellement parabolique
en considérant le repère « (o,x,y) », une équation décrivant le segment parabolique peut être écrite
sous la forme : e p ( x)  Ax 2  Bx  C avec «B=0 puisque à x=0 la tangente est horizontale »

 ep
pour x = 0  ep(0) = ep  C=ep pour x = - Xk  ep(-Xk) = 0  A 
X k2

  ep 2
e p ( x)  2 x  e p pour  X k  x  0
 Xk
 Le tracé est symétrique
e ( x)  e L
 p p pour 0  x   X k
2

en considérant le repère « (o’,x’,y’) » e p ( x)  Ax 2  Bx  C avec « C=0 puisque ep(0)=0 »

  ep
 A  A 
de p ( x) X k2  B  X k  ep  X k2
ep(Xk)=ep et  0  
dx XK 2 A  X k  B  0 B  2  ep
 Xk

  e p 2 2e p
e p ( x)  2 x  x pour 0  x  X k
 Xk Xk
 Le tracé est symétrique
e ( x)  e L
 p p pour X k  x 
2

 2ième cas : Xk = L/2 : le tracé du câble moyen est entièrement parabolique, ayant pour équation :
  4e p 2
e p ( x)  x  ep selon (o,x,y )
 L2

e ( x)   4e p x 2  4e p x selon (o ',x',y' )
 p L2 L

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 63


 3ième cas : Xk > L/2 : pour que le tracé du câble moyen soit symétrique il faut égaliser Xk à
L/2 ce qui donne un tracé du câble moyen entièrement parabolique, ayant même
équations développées pour le cas précédent. L’égalisation de Xk à L/2 entrainera un leger
changement dans l’angle de relevage du câble moyen au niveau de l’appui «  »
4e p VM  Vm
 ( rad )  tg ( )    ( rad ) 
L 2P
Dans ce cas il faut s’assurer que l’angle «  » respecte toujours la condition

VM  V V V
 sin   m .
P P
b - Tracé des câbles individuels :
 Le tracé du câble moyen est effectué, alors le tracé des câbles individuels est mené en
respectant les conditions sur l’enrobage et le groupement des câbles.
 Les conditions dimensionnelles à l’ancrage sont liées au procédé utilisé. On doit noter que
l’encombrement des plaques d’ancrages en post - tension nécessite généralement une
augmentation des dimensions des sections droites dans les zones d’about. Ce cas est
fréquent dans les poutres en I et en T où on doit épaissir l’âme progressivement à partir de la
section courante et demeure constant sur environ un mètre à l’about. On doit également
respecter :
 Les conditions de résistances à l’about tel que l’attache du coin inférieur la résistance de la
bielle d’about.
 Le rayon minimal de courbure des gaines qui est fonction du diamètre de celle ci
Le respect de ces conditions peut conduire à modifier légèrement le tracé du câble moyen
notamment à l’about. Il faudra donc veiller à ce que son nouveau tracé soit en accord avec les
conditions définies précédemment notamment le fuseau de passage.

5.8 – Applications Numériques


Exercice 1

Une poutre de pont isostatique de 26 m de portée est précontrainte en post-tension en utilisant des câbles 7
T13. La poutre supporte une charge d’exploitation de 35 kN/m. La mise en tension des câbles est effectuée à
14 jours après le coulage.
On donne :
 Béton Précontraint (classe II)
 Caractéristiques des matériaux:
1. Béton: fc28 =35 MPa ; P.V. = 25 kN/m3
2. Acier actif : p0 =0,9 fpeg ; Ap =651 mm²/câble ; fpeg=1580 MPa; Ep .= 2.105MPa ; t’=0,2m

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 64


35 kN/m 1,30 m

0,2m

+ 0,30 m
Câble moyen h

26 m

1°) Dimensionnez la section du béton ; déterminez ses caractéristiques géométriques

2°) Dimensionnez la précontrainte (déterminez le nombre de câble 7T13 et l'excentricité du câble moyen)

3°) Ecrivez une équation pour le tracé du câble moyen

Exercice 2
Une poutre isostatique de 25m de portée en béton précontraint (classe II) ayant une section en forme
de I dont le rendement est de 0,45. En service la poutre est soumise à une charge uniformément
répartie de 35 kN/m. La précontrainte de la poutre est assurée par des câbles 7T13. La mise en
tension des câbles est effectuée à 20 jours après le coulage du béton à partir des deux extrémités de la
poutre. La rentrée d’ancrage est estimée à « g = 3 mm ». On donne:

 Caractéristiques des matériaux:


Béton Acier Actif
fc28 P.V. fprg Ap par câble po Ep t’ f 
3 5
35 MPa 25 kN/m 1860 MPa 651 mm² 0,8 fprg 2.10 MPa 10 cm 0.18 /rad 0.002 /m

35 kN/m
H/2
0,2
A B 0,30 H/2
+ H
ep Câble moyen H/2
M
0,2
25 m H/2

1°) Démontrez que la hauteur "H" de la poutre doit être au moins de (1,5m); en déduire les
caractéristiques géométriques de la section droite.

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 65


2°) Calculez le nombre de câbles 7T13 nécessaire pour la précontrainte de cette poutre, qu'elle serait le nombre
des mêmes câbles si la poutre était de classe I de béton précontraint.

3°) Calculez les limites du fuseau de passage à la section centrale. En déduire les équations de ces frontières sur la
longueur de la poutre.

4°) Déterminez le tracé du câble moyen

5°) calculez la variation de la contrainte dans un câble lors de sa mise en tension avant et après
ancrage. En déduire l'allongement du câble à chaque extrémité avant et après ancrage.

6°) Calculez les pertes instantanées totales à la section centrale, exprimez les en pourcentage de po.

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 66


CHAPITRE - 6

CALCUL JUSTIFICATIF REGLEMENTAIRE EN SECTIONS


COURANTES VIS-A-VIS DES SOLLICITATIONS NORMALES
6.1 - Définition des sections de calcul
On appelle section courante, toutes sections situées hors des zones d’appui ou d’ancrage qui font
l’objet des dispositions particulières vu la présence d’efforts localisés importants.

6.1.1 - Section brute :


La section brute est telle que résulte le plan de coffrage sans déduction des évidements,
encoches, ou conduites destinées à recevoir les armatures de précontrainte ou leurs ancrages.
Elle est utilisée pour le calcul :

 du poids propre de l’élément

 des rigidités relatives des différents éléments de la structure en vue de déterminer les
sollicitations hyperstatiques.
 des déformations pour les parties d’ouvrages à vérifier en classe I et II

6.1.2 - Section nette :


La section nette est calculée à partir de la section brute en déduisant les vides longitudinaux et
transversaux même s’ils sont ultérieurement remplis. On peut faire intervenir les armatures
passives (adhérentes) avec un coefficient d’équivalence égale à 5 pour les charges instantanées
et 15 pour les charges de longue durée. La section nette sert à calculer les contraintes dues aux
charges permanentes en états limites de services et qui sont déjà appliquées lors de l’injection
des gaines.

6.1.3 - Section homogène :


La section homogène est égale à la section nette majorée de n fois la section des armatures
longitudinales adhérentes de précontrainte (précontrainte par prétension et par post tension à
câbles adhérents). Par simplification, n est pris égal à 5 ce qui correspond au cas des charges de
courte durée. La section homogène sert à calculer les contraintes dues aux charges appliquées
après l’injection des gaines, ce qui correspond en général aux charges variables.

6.1.4 - Section fissurée :


La section fissurée est obtenue en négligeant la partie du béton tendu. Elle se calcule à partir de
la seule section de béton comprimé, des aciers passifs avec un coefficient d’équivalence égale à
15 et des aciers actifs (de précontrainte) avec un coefficient d’équivalence égale à :

 15 dans le cas de la pré-tension

 0 pour les armatures non adhérentes en post tension

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 67


15
 pour les armatures adhérentes en post tension
2
La section fissurée est utilisée pour le calcul des contraintes en classe III .

6.1.5 - Section d’enrobage :


La section d’enrobage est la zone ayant même centre de gravité que les armatures de
précontrainte et garantissent à celles ci un enrobage minimum de protection. Nous
distinguerons deux cas :

 section soumise à la flexion composée : la section d’enrobage est définie comme il est
indiqué sur le schéma suivant :

3
 4 ( a ) avec a = largeur du paquet de gaines

 = diametre exterieur d' une gaine
d’ 
d'  sup d  3cm pour les ouvrages à l' abri des intempéries
d’  = 4cm pour les ouvrages courants

 = 5 cm pour les ouvrages en atmosphère agressif


 Section soumise à des efforts normaux de traction : La section d’enrobage est définie
par la section totale du béton

6.1.6 - Largeur de la table de compression pour les poutres en T et en I:


Règle générale : On ne doit jamais attribuer la même zone de table à deux différentes poutres.

a°) - pour la détermination des inconnues hyperstatiques :

Pour le calcul des inconnues hyperstatiques on utilise une largeur de table constante pour
les deux travées adjacentes, cette largeur est prise égale à 1/10 de la portée moyenne des
travées.
b°) - pour la détermination des contraintes équilibrant l’effort normal:
b

h0
b1

b2 b0

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 68


About
tg-1(2/3)
On prendra la plus petite des deux valeurs :
b2/2
b2  b2
 2
b1  inf 
2 x
 3

avec x la distance de l’about le plus proche

c°) - pour le calcul des contraintes équilibrant les autres sollicitations:


Appui intermédiaire Appui de rive

tg-1(2/3) b2/2 tg-1(2/3)


(l1 + l2)/40
About
(l1 + l2)/40
b2/2

l2 l1

b2
2

 l
b1  inf 10
2 1
 x avec x la distance de l'appui le plus proche majoré de de de la somme des portées qui
3 40
encadrent un appui intermediaire

6.2 - Calculs justificatifs aux états limites de service


Après avoir dimensionner la section du béton et la précontrainte (nombre de câbles et leurs tracés)
, on procède avec le calcul des pertes de précontrainte afin de déterminer les valeurs
caractéristiques de la force de précontrainte à court et à long termes. Ces valeurs caractéristiques
seront utilisées pour montrer qu’en tout point de l’ouvrage et à tout instant de sa vie, on a :

P P  ep  v M  v
m     M 
 
B I I
et avec
P P  ep  v' M  v'
 m  '   M '   
B I I

où P est la valeur caractéristique de la précontrainte qui, selon le cas, peut être égale à P1 ou P2 .
On rappelle que P1 et P2 sont les valeurs caractéristiques maximale et minimale de la précontrainte

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 69


respectivement (voir Chap.4). Dans le calcul des contraintes ci - dessus on utilise P1 lorsque la
précontrainte est défavorable et P2 lorsque elle est favorable.

A l’échelle de l’ouvrage les calculs justificatifs sont menés sur une série de sections y compris
celles les plus sollicitées. Pour chaque section on doit considérer les cas de charges les plus
défavorable qui peuvent apparaître à un moment donné durant la vie de l’ouvrage. On s’intéresse
notamment à :

i - La phase de construction :

 mis en tension des câbles

 discrétisation de la précontrainte

 mise en place de la superstructure

ii - La phase de la mise en service (exploitation)

On doit considérer les différentes combinaisons d’actions notamment :

 combinaison rare

 combinaison fréquente

 combinaison quasi - permanente

6. 3 - Ferraillage longitudinal passif

Deux types d’armatures passives sont à prévoir dans les ouvrages en béton précontraint.

 les armatures de peau

 les armatures dans les zones tendues

6.3.1 - Armatures longitudinales de peau:


Leur but est de répartir les effets du retrait différentiel et des variations de température. Elles
sont disposées dans les zones périphériques des pièces. Pour toutes pièces dont la plus grande
dimension transversale dépasse 40 cm, on doit disposer des armatures de peau régulièrement
espacées en fonction des dimensions de la pièce.

 Pour la direction parallèle à la fibre moyenne d’une poutre, on dispose 3 cm² par mètre
linéaire de parement perpendiculaire à leur direction avec un minimum de 0.1% de la
section de l’élément.

 Pour la direction parallèle à la section transversale, on dispose 2 cm² par mètre linéaire de
parement perpendiculaire à leur direction.

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 70


Remarque : On peut prendre en compte les armatures actives prétendues (en précontrainte par
prétension) dans le calcul des armatures de peau si elles sont situées dans la zone périphérique
de la section.

6.3.2 - Armatures longitudinales dans les zones tendues:

On doit disposer des armatures passives dans les zones tendues du béton pour limiter
l’ouverture des fissures s’il y aura lieu ce qui nous permet d’éviter les déformations excessives.
Cette quantité d’armature est calculée à partir de l’expression suivante :

Bt N f tj
As   Bt 
1000 f e  Bt

Avec :

Bt = la section du béton tendu

NBt = la force résultante de traction dans le béton.

fe = la limite élastique de l’acier passif

ftj = la contrainte caractéristique de traction du béton

Bt = la valeur absolue de la contrainte maximale de traction dans la section.

On doit noter que le calcul des contraintes permettant de déterminer Bt et NBt est effectué en
section non fissurée quelque soit la classe de béton précontraint.
Remarque :

Dans le cas où les armatures actives prétendues sont considérées comme armatures de peau, on
peut en tenir compte dans le calcul des armatures dans les zones tendues en utilisant
l’expression suivante :

Bt N f tj
As   Bt  Ap 
1000  s  Bt

avec: Ap = section d’armature de précontrainte

s = min.(fe ,250p ) (MPa) p = coefficient de fissuration des


1 pour les torons

armatures = 1,3 pour les HA si   6
1,6 si  6

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 71


Les aciers de précontrainte ne sont considérés comme armatures de peau
seulement lorsqu’ils sont placés à une distance inférieure au sup.(2/3 a ; 5cm) du parement
tendu le plus proche. (a = la hauteur de la zone tendue)

a sup. (2/3 a ;5 cm)

Zone recevant les armatures de précontrainte

La section d’armature passive ainsi calculée n’est pas à cumuler avec les aciers de peau. Il faut
donc, prendre la valeur maximale des deux déterminations à condition qu’elles soient placées
en zone périphérique de la section du béton.

6.3.3 - Exemple d’application :

soit une poutre isostatique précontrainte par post-tension de section en forme de T dont les
caractéristiques géométriques sont représentées sur le schéma ci-contre.
1m
B = 0,433 ; v = 0,365 ; v’ = -0,635 ;
0,2
I = 0,0389 ; ep = -0 ,535 ; t’=0,1
1m
ftj = 2,4 MPa ; ft28 = 2,7 MPa ; fc28 =35 MPa

fe = 400 MPa
0,3
4 câbles 12 8

Le calcul des contraintes aux états limites de service nous a donné les valeurs suivantes

 Au transfert :  = -0,2 MPa ; ’ = 19,6 MPa

 En exploitation :  = 9,5 MPa ; ’ = -2,7 MPa

i - Armatures longitudinales de peau :

Nous devons disposer une section d’au moins 3 cm² par mètre de parement. Nous choisissons
ici des HA10 que nous disposerons régulièrement en périphérique de la section droite à
raison de 4 barres par mètre (As =3,14 cm² ).

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 72


ii - Armatures longitudinales dans les zones tendues :

- fibre supérieure : ( fibre tendue au transfert )

1
y -0,2 MPa a  0 ,2  ( )  0 ,01
0 ,2  19 ,6
a
Bt = 0,01 * 1 =0,01 m² ; NBt =0,2 * Bt/2 = 0,001 MN

Bt = 0,2 MPa


19,6 MPa

Bt N f tj 0 ,01 0 ,001 2 ,4
As   Bt   As     4  10  5 m²  0 ,4 cm²
1000 f e  Bt 1000 400 0 ,2

On constate que la section d’armature nécessaire dans la zone tendue supérieure est faible (2 6 )
et sera largement couverte par les aciers de peau.

- fibre inférieure : ( fibre tendue en service )

1
y 9,5 MPa a  2 ,7 ( )  0 ,2213
27
.  9 ,5

Bt = 0,2213 * 0,3 =0,0664 m² ; NBt =2,7 * Bt /2 = 0,0896 MN

a Bt = 2,7 MPa


-2,7MPa
Bt N f tj 0 ,0664 0 ,0896 2 ,7
As   Bt   As     2 ,9  10  4 m²  2 ,9 cm²
1000 f e  Bt 1000 400 2 ,7

Nous prenons 2HA14  As = 3.08 cm² . 1m

0,2

10 HA10 1m

Résumé 0,3
2 HA14
 Les valeurs minimales dans les zones tendues sont respectées

 Une section globale d’armature passive As =10,9 cm²>0,1% (B)

 Une disposition régulière permettant un bon placement des armatures transversales qui leur sont
extérieures et qui doivent respecter un enrobage minimum (dans cet exemple : 5 cm la poutre est
exposée à des intempéries.

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 73


6.4 - Calculs justificatifs aux états limites ultimes :

Après fissuration une section en béton précontraint se comporte de la même manière


qu’une section en béton armé ordinaire où la ruine peut se produire selon le cas suivant le pivot A,
B, ou C. Les sollicitations de calcul sont obtenues à partir de la combinaison d’action
fondamentale.

6.4.1 - Calcul des contraintes :

Aux états limites ultimes, les contraintes sont calculées à partir des déformations en utilisant la
règle des trois pivots :

b Diagramme de déformation après


chargement 0,85fcj / b
h0 y 0,8. y

dp ds
h
’’p ’p pm ’’p ’p pm
s s
As
bo Ap Diagramme de déformation Diagramme de contrainte
avant chargement
a - Contrainte dans le béton :

Pour le calcul de la contrainte dans le béton on utilisera le diagramme parabole - rectangle et


dans le cas où la section n’est pas entièrement comprimée on peut utiliser une distribution de
contrainte rectangulaire représentée sur le schéma ci-dessus. La contrainte de compression
0,85f cj
maximale est donc : f bu 
b

Avec b = 1,5 pour la combinaison fondamentale et 1,15 pour la combinaison accidentelle.

b - Contrainte dans l’acier :

Elle est obtenue lorsque l’on connaît la déformation à partir du diagramme de comportement (,).
On rappelle que ces diagrammes sont rabattu par un coefficient s = 1,15 en combinaison
fondamentale et s = 1 en combinaison accidentelle.

La déformation d’une armature de précontrainte aux états limites ultimes se compose de


trois termes.

 pm
i - L’allongement préalable :  pm 
Ep

pm est la contrainte probable dans les armatures actives au moment de la vérification.

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 74


ii - Un accroissement de l’allongement : ’p accompagnant le retour du béton à la
déformation nulle au niveau du câble moyen de précontrainte. Dans le cas où on a une
adhérence ’p est calculée à partir de la déformation du béton en utilisant un coefficient
d’équivalence égale à 5. D’ou :

5 bpm
'  p 
Ep

bpm = contrainte dans le béton au niveau du câble moyen sous l’effet des actions
permanentes et de la précontrainte probable.

iii - Une variation complémentaire : ’’p accompagnant la déformation du béton au delà de


la valeur nulle. Elle est obtenue directement du diagramme de déformation (seulement
lorsqu’il y a une adhérence).

Remarque :

 les valeurs caractéristiques P1 et P2 n’ayant que très peu d’influence sur l’amélioration
de la sécurité de la structure à la rupture c’est pourquoi on a utilisé la valeur probable
Pm.

 En état limites ultimes les critères sur les différents matériaux sont définis en termes de
déformations. Par contre, aux ELS ils sont définis en termes de contraintes.

6.4.2 - Sollicitations de calcul :

Effort normal appliqué par la précontrainte : Nu = Pm = Po - P

Moment fléchissant agissant : Mu = 1,35 MG (Gmax) + Mg (Gmin) + 1,5 MQ

6.4.3 - Justification :

Si Mr est le moment résistant de la section, alors il s’agit de vérifier que :

Mr  Mu

6.4.4 - Equations de calcul

Equations d’équilibre:

0 ,85  f cj
N u  Bc  Ap   p  As s [1]
b

avec :

Bc = l’aire du béton comprimé =( b*0,8y) pour une section rectangulaire

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 75


Ap p = surtension des armatures de précontrainte à partir de pm

As s = tension des armatures passives

Bc * 0,85fcj /b = compression du béton.

Le moment ultime résistant est donc défini par :

0,85 f cj 0,8  y
M r  Bc   (d p  )  As   s  (d s  d p ) [2]
b 2

Les équations liées aux hypothèses des sections planes

 " p dp  y
 [3]
b y

 s ds  y
 [4]
b y

Equations traduisant le comportement de l’acier :

Pour les armatures passives :

s = f(s ) [5]

Pour les armatures actives :

p = f( pm + ’p + ‘’p ) - pm [6]

Equations traduisant l’atteinte de l’état limite ultime :

b  bu

ou [7]
  
 s su

bu =2 °/oo ou 3,5 °/oo selon le type de sollicitation

su= 10 °/oo

On constate qu’il y a sept équations à écrire comportant sept inconnues qui sont :

p ; s ; y ; ’’p ; b ; s et Mr

Le problème est résolu par approximations successives à partir d’un diagramme de déformation
choisi à priori :

Par exemple : On pose s = 10 °/oo et b =  bu = 3,5 °/oo en supposant que l’état limite ultime est
atteint à la fois sur le béton et sur l’acier donc on peut déterminer :

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 76


y à partir de l’équation [4]

s à partir de l’équation [5]

’’p à partir de l’équation [3]

p à partir de l’équation [6]

À partir de ces valeurs on peut calculer Nui en utilisant l’équation [1]

 Si Nu1 > Nu alors la section comprimée du béton est surestimée. Par conséquent l’état limite
ultime est atteint sur l’acier ( s = su )  Pivot A

 Si Nu1 < Nu alors la section comprimée du béton est sous-estimée. Par conséquent l’état limite
ultime est atteint sur le béton ( b = bu )  Pivot B

Un calcul itératif permettra de trouver un diagramme de déformation d’équilibre où

Nu1  Nu. A l’atteinte de ce résultat, on calcule Mr à partir de l’équation [2] et on vérifie que
Mr  Mu.

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 77


CHAPITRE - 7

CALCUL JUSTIFICATIF REGLEMENTAIRE


VIS- A - VIS DES SOLLICITATIONS TANGENTE S
(EFFORT TRANCHANT)

7.1- Généralités :
Dans ce chapitre nous ne traitons que des effets de l’effort tranchant sur une poutre ayant un
plan moyen de symétrie vertical et soumise à la flexion. Dans une poutre la résistance au
cisaillement est gérée par l’âme par contre la résistance à la flexion est assurée par les membrures
supérieures et inférieures du fait de leurs inerties par rapport au centre de gravité de la section.
En béton armé on peut dissocier l’étude de l’effort tranchant de celle de la flexion car le
cisaillement est maximum sur l’axe neutre où la contrainte normale est nulle. En béton
précontraint, du fait de la précontrainte, la contrainte normale au niveau de la fibre moyenne de la
P
section n’est plus nulle mais vaut ( ). Donc on est amené à étudier la corrélation entre  et 
B
pour tout élément en béton précontraint. On procédera donc :
- En état limite de service, à une vérification des contraintes de cisaillement.
- En état limite ultime, à une vérification de la section d’acier transversal qui pourra être constitué,
soit d’armatures passives soit d’armatures actives soit des deux à la fois et finalement à une
vérification de la compression des bielles.

7. 2 - Détermination de l’effort Tranchant


L’effort tranchant est calculé à partir des équations de l’RDM tout en considérant à chaque
section étudiée de la poutre un effort tranchant Vmax et un effort tranchant Vmin. On rappelle que la
convention de signe est telle que, dans une travée isostatique soumise à une charge uniformément
répartie dirigée vers le bas, l’effort tranchant est positif sur la demie travée gauche et négatif sur la
demie travée droite
q

V=QL/2

V=-QL/2
Poutre Isostatique (effort tranchant)
Remarque
Lors de la détermination de l’effort tranchant de calcul On doit considérer les règles suivantes
h
 négliger l’effet des charges situées à une distance inférieure à du nu d’appui,
2

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 78


2a
 ne prendre en compte qu’une fraction de des charges situées à une distance a , avec a
3h
h 3
comprise entre et h pour une charge uniformément répartie sur la poutre.
2 2
Ces règles sont traduites par multiplier l’effort tranchant au nu d’appui par un coefficient de
5h
(1  ).
3l

Démonstration :
Chargement réel
L

1,5 h
h/2
Chargement de calcul
L

Selon le diagramme ci-dessus l’effort tranchant est égal à :


Ql 3h 2 h h Ql 5hQ Ql 5h
V   Q(   Q  Q)    (1  )
2 2 3h 2 2 2 6 2 3l
Ql 5h 5h
 V  (1  )  Vo ( 1  )
2 3l 3l

V
3/2 h
Vo
Vcal
0
x
5/6 h
l/2

7.2.1 - Effort tranchant dû à la précontrainte

a - effet isostatique :
Si l’on considère l’élément de la poutre situé à gauche de la V
section étudiée du schéma ci-contre, les actions verticales s’exerçant  P
sur cet élément se réduisent en : Psin ()
x
- un effort tranchant « V » positif
- une composante verticale de la précontrainte « P × sin() » qui vient de se retrancher de l’effort
tranchant. En considérant l’effet de la précontrainte seule on peut écrire :
HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 79
V  P  sin(  )  0  V  P  sin(  )
S ‘il y avait des charges appliquées sur cet élément de poutre l’expression devient :
Vred  V  P  sin(  )

b - effet hyperstatique :
L’effort tranchant dû à l’effet hyperstatique de précontrainte est obtenu à partir du dérivé du
dM
moment hyperstatique d’où : V 
dx
En résumé : l’effort tranchant réduit vaut :
 M i 1  M i
 Vmax  P  sin(  ) 
 li
Vred  
V  P  sin(  )  Mi 1  Mi
 min li

 étant l’angle de relevage du câble par rapport à l’horizontal, et dans le cas ou la fibre moyenne
n’est pas horizontale l ‘angle  doit être pris par rapport à la fibre moyenne.

c - Câble interrompu :
Il arrive, pour des raisons d’économie ou d’exécution, d’arrêter les câbles en travée. Ainsi pour un
câble relevé en extrados on obtient :
Ancrage Extrados

3
o
 2 1

 Intrados
2P  

- Le câble est horizontal en partie courante (zone 1), l’effort tranchant repris par le relevage est
nul.
- Le câble est parabolique sur une longueur  (zone 2) l’effort tranchant est linéaire et égale à «
2
P. sin  P.tg » avec une valeur maximum (P. sin0 ou 0 = tg -1(  ))
2 2 P
tg(0) =   sin0  P× sin (0 )=  .
- Le câble est incliné droit pour pénétrer dans l’ancrage (zone 3) ; l’effort tranchant est
constant et égal à (P× sin0.)

Lorsqu’on a plusieurs câbles on aura :

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 80


4 3 2 1
5

1+2
2+3
4+5 3+4+5 2 1

7. 3 - Calcul du cisaillement :

Pour une section homogène le cisaillement en un point d’ordonnée y est donné par
l’expression suivante:
S( y )
 ( y )  VI b( y ) .

avec: V = l’effort tranchant.


I = le moment d’inertie totale de la section par rapport à son centre de gravité G.
S( y ) = le moment statique de la partie hachurée par rapport à la fibre moyenne.
b(y) = la largeur de la section à l’ordonnée y .
b(y)

(y) (y)
y
h

 

Pour une section rectangulaire : b(y) = b, d’où :


bh3
h h y b h2
S ( y )  b (  y )(  )  (  y 2 ) et I  12
2 4 2 2 4
2
6V h
Donc :  ( y )  3 (  y 2 ) équation d’une parabole avec son extremum au niveau de la
bh 4
3V
fibre moyenne de la section « y = 0 » d’où : max 
2 bh
Quels que soit la forme de la section, le moment statique et le cisaillement sont maximaux au
niveau de la fibre moyenne.
 En béton armé, la contrainte de cisaillement a l’allure suivante :

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 81


Paraboliques

Rectilignes

7.4 - Relation entre cisaillement et contrainte normale :


Si l’on examine l’état de contrainte dans le plan de symétrie en un point P d’une poutre soumise à
la flexion on aura : y

  x
P x

y
On peut représenter sur un plan dit plan de MOHR les positions des points (  , ) représentant
l’état de contrainte de toutes les facettes pivotantes autour de ce point P.
On obtient donc un cercle appelé cercle de MOHR :

V Chaque point du cercle de MOHR représente une



facette passant par le point P de la pièce.
T y 2 F  Le point représentatif de la facette parallèle à la
t x c
fissure est le point T ou la contrainte de traction est
- maximale.
H

2
tg( 2 )  [1]
x   y

la contrainte de traction maximale « t » vaut :


x   y x   y 2
t   ( ) 2
2 2
la contrainte de compression maximale« c » vaut :

x   y x   y
c   ( )2   2 ,
2 2
Pour une pièce précontrainte longitudinalement seulement, l’état de contrainte au niveau
de la fibre moyenne est donné par :
V s (0) P 2
 , x  et y  0 d' où tg(2 ) =
I b0 B x

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 82


7.4.1- effet de la précontrainte sur la résistance en cisaillement :
La précontrainte présente des effets favorables sur la résistance en cisaillement : en effet, à
l’étude du cercle de MOHR on constate que :
P
 L'action d’une précontrainte longitudinale (  x  ) déplace le cercle de MOHR de
B
cisaillement pur centré à l’origine (cas du béton armé) vers le sens positif des contraintes
normales et diminue donc les contraintes de traction. Par conséquent, la précontrainte
améliore le comportement en cisaillement d’une pièce en béton.
 Le déplacement du cercle de MOHR entraîne également une inclinaison des plans
principaux inférieur à 45 ce qui permettra une réduction des aciers transversaux comme il
sera indiqué plus tard dans ce chapitre.
 La présence d’une précontrainte transversale peut entraîner une élimination totale de toute
contrainte de traction. la valeur correspondante de la précontrainte transversale « y » est
 y x  y 2
solution de l’équation suivante :  t  x  ( )   2  0   2   x . y 
2 2
2

y 
x

Cercle de MOHR Cercle de MOHR pour B.P.


Cercle de MOHR pour
 pour béton armé   avec précontrainte
B.P. avec précontrainte
(Cisaillement pur) longitudinale et transversale
 longitudinale
seulement ur)

t 2 f  t 2 f  y 2 
x x
-
- - 2
x = y = 0 x  0 ; y = 0 x  0 ; y  0,  y 
x

7. 5 - Calcul aux états limite de service :


Pour les états limites de service les critères retenus sont exprimés en terme de contrainte. Le but
de cette justification est de montrer que les effets d’un effort tranchant cumulés aux effets d’un
moment fléchissant et de l’effort normal ne compromettent pas la sécurité de l’ouvrage.

7.5.1 - Etat de contrainte en un point d’une section donnée :


L’état de contrainte en un point est défini par les trois paramètres caractéristiques suivants :
 x : La contrainte normale longitudinale.
y : La contrainte normale transversale.
 : La contrainte tangentielle ou de cisaillement.
Considérons une section droite d’une pièce en béton précontraint :

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 83


S-S
Ft /2 Ft /2
S
st’ ’

Ft/2 Ft/2
y
x

a - Contrainte normale longitudinale x :


Son expression est donnée par:
P y Ft cos  
x  B  ( Pe p  M ) I 
bn s't tg 
b - contrainte de cisaillement  :
Elle est obtenue à partir de l’effort tranchant réduit (Vred) avec Vred = V-Psin ou  est l’angle
de relevage du câble moyen : on aura donc

Vred  S ( y ) Ft
( y )   cos  
I  bn bn  st

 m est le nombre de gaine / lit


 k = 0 en pré-tension

bn = bo - mk k = 0,5 si les câbles sont injectés au
Coulis de ciment.
k = 1 dans les autres cas

c - Contrainte normale transversale y :


Celle ci n’existe qu’avec une précontrainte transversale. Dans le cas où les câbles
transversaux sont inclinés à un angle  par rapport à la fibre moyenne de la poutre et disposés
en cours espacés de « s’t », les cours présents dans une section développent un effort « Ft ».
La contrainte normale transversale résultante est donnée par :
Ft
t ( y )   sin   Avec :
bn ( y )  s't
Ft : l’intensité de la force de précontrainte développée en une section. Elle est prise en valeur
caractéristique minimale (Ft2).

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 84


7.5.2 Justification :
La justification doit montrer qu’en tout points de n’importe quelle section, les contraintes « x ,
y et  » , calculées sous l’effet des sollicitations de service et dans les cas les plus
défavorables , vérifient les conditions suivantes :
 2 
si  x  0 :  2   x   y  0, 4  f tj  f tj   x   y   
 3 
 1
 2  
si  x  0 :   0, 4  ftj  f tj   y 
2

 3  
et
2 f tj  2 
 2   x y 
f cj
 0, 6  f cj   x   y   ftj   x   y  
 3 
(2)

Ces deux conditions sont représentées graphiquement sur le schéma suivant pour le cas où
y  0 :
 2 f tj 2
²  (0, 6 f cj   x )( f tj   x )
f 3
0 ,4 f tj cj
2
 ²  0, 4  ftj ( ftj   x )
3
- 3/2ftj 0,6 fcj
x
 0 ,4 f tj

Remarque
En analysant les diagrammes des états de contrainte à travers une section, On peut constater que
c’est généralement dans l’âme de la poutre et dans les zones d’effort tranchant maximum ou l’effet
du cisaillement est plus critique. Par conséquent, on est amené à effectuer les vérifications vis à
vis des sollicitations tangentes au voisinage de l’appui et au niveau de la fibre moyenne tout en
supposant un passage d’un lit de câble à ce niveau pour le calcul de la largeur nette de l’âme
« bn ».

7. 6 - Calcul aux états limites ultimes :


Le but de cette justification est de montrer que les armatures transversales sont suffisantes pour
assurer la résistance des parties tendues du treillis constitué par les bielles de béton et ces armatures.
Un modèle de ce treillis est représenté sur le schéma suivant :
Bielle de béton comprimé


Armatures tendues
30°    45°

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 85


7.6.1 - Etats de contrainte en un point aux E.L.U. :

Ft cos  
 xu   u  .
bn s't tg 
Ft
 yu  sin  
bn s't
Ft
 u   redu  cos '
bn s't
Avec
V  S( y ) P P .e  y M  y
red .u  red .u ; u   
bn ( y )  I B I I

L’angle d’inclinaison u des bielles découpées par les fissures est tel que :

2 u
tg( 2 u ) 
 xu   yu

7 . 6 .2 - Justification des armatures transversales :


Si on ne tient pas compte de la résistance au cisaillement du béton fissuré. L’effort tranchant
ultime Vred,u est équilibré par les seuls aciers transversaux actifs et passifs.

a - Calcul de l’effort tranchant résistant V d’un acier At :


On suppose que cet acier « At » est espacé de « st », incliné d’un angle «  » par rapport à la
fibre moyenne (que nous supposons horizontale). Les bielles de béton comprimées découpées
par les fissures sont inclinées d’un angle « u » par rapport à l’horizontale.

st Bielle comprimée
Fissure


z

u

Acier tendue At z.cotg(u) z.cotg()

L’effort résistant des aciers transversaux vaut : T = n  At .s


avec : n : nombre de cours de cadres ou étriers traversant la fissure.
Z  cot g( u )  cot g(  )
n
st
La projection de cet effort résistant sur la verticale équilibrant l’effort tranchant V est :

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 86


V  n. At . s .sin 
A . . Z
V  t s .sin   cot gu  cot g 
st
sin  u 
Or : cot gu  cot g  sin  
sin u
At sin  u 
D’où : V  . Z . s .
st sin u

fe f
*application aux aciers passifs avec  s   e
115
. s
At f sin( u   )
V1  Z e
st s sin u
*application aux aciers actifs d’effort résistant Ft u en remplaçant At s par Ft u :
F sin   u 
V2  tu  Z 
st sin u
D’où Vu  V1  V2
V I
u  Avec Z  S : moment statique.
bn  Z S
V1  V2 At f sin  u  F sin   u 
il vient donc : u  u    e  tu 
bn  Z bn  st  s sin u bn . st sin u

Fpeg
Avec  s  1,15 et Ftu  où  p  115
,
p
Remarque 1 :
Si la section n’est pas entièrement fissurée on pourra prendre en compte une certaine résistance
au cisaillement de la membrure du béton comprimé en déduisant forfaitairement de  u la
f tj
valeur de d’où la formule réglementaire :
3

f tj At f sin  u  Ftu sin   u 


u    e  
3 bn  st  s sin u bn  st sin u

Dans le cas courant d’armature passives seulement perpendiculaires à la fibre moyenne


(=  /2), on obtient :
At f  f tj 
 e    u   tgu
bn  st  s  3
Remarque 2 :
En cas de reprise de bétonnage on prendra u =45° dans toutes les formules précédentes et on
f tj
ne retranchera pas la valeur au cisaillement.
3

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 87


b – densité minimum d’armatures transversales :
Pour éviter une rupture fragile due à l’effort tranchant on disposera un minimum d’armatures
transversales de façon à satisfaire la condition suivante :

At f F
 e  sn  tu  sin    0 .6 . MPa
bn  st  s bn . st
pour les aciers passifs verticaux cette formule devient :

At 0.6.bn . s

st fe
c - espacement maximum :
Pour les armatures actives on vérifiera que « s’t » est inférieur à 0.8h (hauteur totale de la
poutre) et pour les armatures passives
st  Min 0.8h ;3b0 ;1m
Avec b0 désignant l’épaisseur brute minimale de l’âme. Ces conditions permettront d’éviter
dans tous les cas qu’une fissure ne soit pas cousue par des armatures.

d - armature transversale de peau :


De la même façon qu’avec les armatures longitudinales on doit fournir parallèlement
aux sections droites, des armatures transversales passives entourant les armatures
longitudinales. La section de ces armatures doit être de moins 2 cm2/mètre de parement mesuré
perpendiculairement à leur direction ceci correspond à 3  10/m ou 212/m, leur espacement
doit être adapté à la dimension de la pièce.
Il est loisible de ne pas disposer des armatures transversales de peau pour les pièces dont
la plus grande dimension transversale ne dépasse pas 40 cm.
Cette quantité d’armature transversale de peau est à retenir si elle est supérieure à celle définie
ci-dessus.

7 - 6 - 3 Justification de la bielle de béton :


La contrainte de compression de la bielle inclinée de béton ne doit pas dépasser les 2 /3 de la
contrainte admissible ultime du béton :
0 .85 fcAcier
j actif
fbu 
b

Fp
Fb ’

Bielle de béton Fs Acier passif

u

.bn

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2 2 0 ,85 fc j
b  f  b   avec  b  1,5
3 bu 3 b
Fb
or : b 
bn .sin u
L’équilibre des efforts aux nœuds du treillis se traduit en projection sur l’axe vertical par :
Fb .sin u  Fp .sin    Fs .sin 
Avec :
Ft u
Fp : effort de traction des armatures actives pour une longueur unité de poutre =
S t
fe 1
De même Fs  At   (pour un mètre)
s st
Ftu Af
bbn  sin2 u   sin    t e  sin 
s't st  s
D’où :
1  Ftu A f   0 .85 f cj 
b  2  sin    t  e  sin    23  
bn  sin u  s't st  s   b 

Si «  =  = 90 » on a :
cot gu  At f e Ftu  1   At  f e Ftu 
u      or: b  2
   
bn  st  s s't  bn  sin u   st   s s't 
u  0 .85 f cj  f cj  sin 2 u
 b  2 u 
 3  ou
cos u  sin u  b  5.29

Avec la valeur minimum limite de u  30  et  b  1.5 on obtient :


1 3 f cj
u   f cj 
5.29 2 6.11
on retrouve donc la formule adoptée par le B.P.E.L :

f cj
u 
6

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 89


7.7-Applications :
Question

La résistance en cisaillement d’une poutre en béton précontraint est meilleure comparée à celle
d’une poutre en béton armé de même ferraillage transversal et même section de béton. Expliquez,
comment la précontrainte peut améliorer la résistance en cisaillement d’une pièce en béton. Justifiez
vos arguments.
Exercice1
On considère une poutre en béton précontraint isostatique ayant une portée de 14 m et une
section rectangulaire (0,8 x 0,3) et supportant une charge d’exploitation de 30 kN/m. La
précontrainte est assurée par 3 câbles 7T13 ayant un tracé parabolique. La mise en tension des
câbles est effectuée à 14 jours après le coulage. On estimera à 10% (po) les pertes instantanées et
à 15% (po) les pertes différées. On donne les caractéristiques mécaniques des matériaux dans le
tableau suivant.
 Caractéristiques des matériaux:
Béton Acier Actif Acier passif
fc28 densité fpeg Ap par câble p0 Ep t’ g fe
3
35 MPa 25 kN/m 1580 MPa 651 mm² 0,9 fpeg 2.105 MPa 10 cm 56 mm 400 MPa

30 kN/m

0,8
ep

14 m 0,3

1°) Vérifiez la section d’appui vis - à - vis des sollicitations tangentes aux E.L.S.
2°) Calculez l’espacement des cadres verticaux HA8 au niveau de la section d’appui.
3°) Si la contrainte normale était nulle « x = 0 » (pas de précontrainte ), quelle serait la charge
uniformément répartie qu’on puisse appliquer sur la poutre sans dépasser la résistance en
cisaillement à la section d’appui.

Exercice2
Une poutre de pont isostatique de 25 m de portée est précontrainte longitudinalement en utilisant
6 câbles 7T13, disposés suivant un tracé parabolique à raison de deux câbles par lit. La poutre est aussi
précontrainte transversalement en utilisant des armatures verticales actives espacées de s’t = 1m et fournissant
chacune une force de précontrainte transversale Ft = 22 kN. La poutre supporte une charge permanente, en plus
de son poids propre, de 20 kN/m et une charge d’exploitation de 25 kN/m. La mise en tension des câbles est

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 90


effectuée à 20 jours après le coulage, les pertes instantanées et les pertes différées de précontrainte sont
évaluées a 10 % de Po et 15 % de Po respectivement.
On donne :
 béton précontraint (classe II)
 Caractéristiques géométriques de la section:
B =0,96 m² ;I =0,258 m4 ;v =0,562 m ; v’ = -0,938 m ;  = 0,51
 Caractéristiques des matériaux:
Béton : fc28 =35 MPa ; densité = 25 kN/m3
Acier actif : p0 =0,8 fpeg ;Ap =651 mm²/câble ; fprg=1860 MPa ; fpeg=1580 MPa; Ep .= 2.105MPa

le diagramme de comportement des aciers actifs est donné par le tableau suivant
p (°/oo) 12 12.5 13 13.5 14 14.5 15
p (MPa) 1425 1429 1432 1435.5 1438 1441 1444

 Acier passif: fe = 400 MPa ; enrobage minimum = 5 cm


A Ft Ft Ft Ft (20+ 25) kN/m 2,30

s’t s’t 0,2


s’t

G 0,2
Câble moyen 1,5
0,75m
0,3
0,35
Ft Ft Ft Ft 0,6
25m
1°) Vérifiez la section centrale vis a vis les sollicitations normales aux états limites de service

2°) Calculer la quantité d’armatures longitudinales passives au niveau de la section centrale

3°) Vérifiez la section centrale vis a vis la flexion aux états limites ultimes

4°) Vérifiez la section d’appuis vis à vis les sollicitations tangentes aux états limites de service

5°) Calculez l’espacement s’t des armatures transversales de précontrainte qui permet d’éliminer la traction en
tous plans passant par le point G

6°) Si la précontrainte transversale est éliminée, déterminez l’espacement des cadres HA8 qu’il faut disposer à
la section d’appui

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 91


CHAPITRE - 8

LES SYSTEMES HYPERSTATIQUES

8.1 - Généralités
Dans une structure isostatique les pièces se déforment librement sous l’action de la précontrainte,
alors aucune réaction d’appui ne s’est produite par cette action. Par contre dans les systèmes
hyperstatiques les liaisons surabondantes s’opposent aux déformations libres des pièces. Ces
liaisons développent alors des réactions hyperstatiques de précontrainte. Le moment total dû à la
précontrainte « Mp » comprend, donc, une composante isostatique notée « M0 » et une
composante hyperstatique notée « Mh ». La composante isostatique est le produit de la force de
précontrainte par l’excentricité :

M0(x)= P.ep(x)

8.2 - Réactions hyperstatiques :


Sous l’action de la précontrainte seule, la poutre isostatique de portée « L =  li » se déforme
librement. Cette déformation est due au moment isostatique « M0 (x) ».

1 2 3 4 5
l1 l2 l3 l4
L

Si cette poutre comprendrait des appuis intermédiaires aux points 2 ; 3 et 4 , il y 'aurait des
réactions de la part de ces appuis sur la poutre pour l'amener à avoir une flèche nulle au droit de
ces appuis. Ces réactions sont appelées «réactions hyperstatiques de précontrainte».
Ces réactions d'appuis Ri agissent sur la poutre de portée L comme étant des charges
concentrées développant un moment linéaire M(x) appelé « moment hyperstatique de
précontrainte»

R 1 l1 l2 l3 l4 R5
R2 R3 R4
L=  li

M4
M2

M3

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Les réactions d'appuis de rive sont telle que :
n1 i1
 Ri   l j
i1 j1 i n1
Rn  n et R1   Ri Rn
 li i2
i1

entre deux appuis successifs i et i+1 le moment M(x) vaut :


x
M  x   Mi  ( Mi  1  Mi ) 
li

Exemple de calcul

Prenons la cas d'une poutre ayant une inertie constante et une longueur (2 l) soumise seulement à
une précontrainte (le poids propre de la poutre étant négligé).

1er Cas: poutre soumise à une précontrainte centrée

Câble moyen

2l

Si cette poutre était placée sur deux appuis on obtient:

P Câble moyen P

RA= RB =0
2l
RA RB

Cette poutre est soumise à une compression simple et ne subit aucune déformation transversale
(flèche ou rotation)
Si on place un troisième appui au point C, la réaction RC est nulle aussi. Donc on peut rajouter
autant d'appui que l'on veut, les réactions seront toutes nulles.

2ième Cas : poutre soumise à une précontrainte excentrée avec une excentricité constante.

P Câble moyen P
ep

A C B RA= RB =0
f
RA 2l RB

Si cette poutre était placée sur deux appuis A et B on aurait toujours

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 93


RA = RB = 0 et le moment fléchissant dû à la précontrainte aurait la valeur constante suivante: «
Mo = P. ep », Sous l'effet de ce moment la poutre se déforme librement et prend une courbure
constante. La flèche à mi - portée vaut donc:

 M ( 2l ) 2 P  ep  l2
f   Négatif vers le bas
8 EI 2 EI

Si un troisième appui était placé au point C, cette flèche ne pourrait plus se produire et RC serait
la réaction qu'il faudrait appliquer pour annuler la flèche f au point C dans la poutre isostatique
AB.

P Câble moyen P
ep

A C B
2l RB

3  P  ep 3  P  ep
RC  3  P  ep
RA   l RB  
2l 2l

La flèche créée par la réaction RC dans la poutre isostatique AB est


Rc ( 2 l ) 3
 
48 EI

Rc ( 2l ) 3 P  ep  l 2
La flèche est nulle en C donc f = 0    0 
48 EI 2 EI
3  P  ep 3  P  ep
RC  par conséquent R A  RB  
l 2l

Les réactions RA et RB créent des moments dit moments hyperstatiques de précontrainte dont le
diagramme est le suivant:
3  P  ep
MC  
2

A C B
l l

3 P  ep 3 3 P  ep
MC     l    P  ep  MC ( x )   . .x
2 l 2 2 l

On doit noter que le moment hyperstatique de précontrainte au point C est 50% supérieur au
moment isostatique de précontrainte «P × ep » ce qui justifie la considération des moments
hyperstatiques lors du dimensionnement et de la vérification.

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 94


8.3 - Ligne de précontrainte:
Dans une structure isostatique soumise à la seule action de la précontrainte (même le poids
propre est négligé) les sollicitations appliquées sur la structure en un point sont :

N(x) = P(x) et Mp(x) = P(x)×ep(x).


Si ecp ( x ) est l'équation définissant la ligne de précontrainte nous aurons:
M( x )
ecp ( x )   ep ( x )
P( x )

La ligne de précontrainte qui est l'ensemble des points d'application de l'action de précontrainte est
confondue avec le tracé du câble moyen.

Par contre, dans une structure hyperstatique soumise à la seule action de la précontrainte les
sollicitations seront : N(x) = P(x) et M(x) = P(x)×ep(x)+ M(x)

ou M(x) est le moment hyperstatique de précontrainte.

P( x )  e p ( x )  M ( x )
ecp ( x )   ep ( x )
P( x )

En conclusion, on peut dire que la ligne de précontrainte dans une structure hyperstatique n'est pas
nécessairement confondue avec le tracé du câble moyen.

Exemple d'application: reprenons l'exemple précédent

P Câble moyen P
ep -ep/2
Ligne de précontrainte
A C B
2l RB

Dans le calcul précédent nous avons trouvé que le moment hyperstatique de précontrainte sur la
première travée s’écrit :
3 x
M  x   Pe p ( x ).
2 l
3 x
le moment total dû à la précontrainte est : Mp(x) = P×ep(x) + M(x) = Pe p ( 1  . )
2 l

L’équation de la ligne de précontrainte sur la première travée s’écrit donc :


M p( x ) 3 x
ecp ( x )   ep (1  . )
P 2 l
HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 95
Le moment total dû à la précontrainte au point C est donnée par

Mp(l) = P×ep -3/2 ×P×e = -P.ep /2

On constate qu'une augmentation de l'excentricité du câble moyen résulte une augmentation du


moment hyperstatique dans la même proportion.

8.4 - Calcul des réactions hyperstatiques:


les moments hyperstatiques sont calculés par l'équation des trois moments appliquée à une
poutre soumise à la seule action de la précontrainte. Considérons une portion d'une poutre
continue sur n travées suivantes:
R1 Ri-1 Ri Ri+1 Rn
l1 li li+1 ln
L=  li

l'équation des trois moment appliquée sur deux travées consécutives « i et i+1» est donnée par:
bi Mi-1 + (ci + ai+1) Mi + bi+1 Mi+1 = w'i+1 - w"i
w'i+1 li+1
li w"i

travées isostatiques associées aux travées i et i+1


li li li
x 2 dx x x dx x 2 dx
ai   ( 1  ) bi   ( 1  ) ci   ( )
0 li EI i 0 li li EI i 0 li EIi

li l 1i
x dx x dx
w" i   P  e p ( x )  ( ) w'i 1    Pe p ( x )  ( 1  )
0 li EI i 0 li i EIi 1

w"i et w'i+1 sont les rotations de l'appui intermédiaire dans les travées, supposées isostatiques, i
et i+1 respectivement. L'ensemble des équations résultantes du théorème des trois moments
appliqué aux travées de la poutre, résultent en un système d'équations linéaires dont la solution est
l'ensemble des moments hyperstatiques de précontrainte sur les appuis intermédiaires. Les
réactions des appuis seront donc:
Mi  1  Mi ( Mi  Mi  1 )
Ri   
li  1 li

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 96


8.5 - Transformation linéaire d'un tracé du câble
La transformation linéaire d'un tracé «t» d'un câble en un tracé «t'» consiste à modifier les
point de passage du câble au droit des appuis intermédiaires toute en gardant les même points
d'ancrage sur les appuis extrêmes et même courbure en travée

i i+1 t

t'

l1 l1+1 l1+2

Si l'équation du tracé «t» est définie par : e(x); celle de «t'» transformé linéairement à partir de
«t» est définie par:
x x
En travée «i» : e' ( x )  e( x )  i  1 ( 1  )  i ( )
li li

x x
En travée «i+1» : e' ( x )  e( x )  i ( 1  )  i  1 ( )
li  1 li  1

Etant donné la courbure d’un tracé est définie par la dérivée seconde de son équation nous
pouvons constater que nous avons bien :
d 2 e( x ) d 2 e' ( x )

dx 2 dx²

Donc les deux tracés présentent la même courbure

Pour déterminer les moments hyperstatiques, utilisons de nouveau l'équation des trois
moments.
Pour le tracé « t »: bi Mi-1 + (ci + ai+1) Mi + bi+1 Mi+1 = w'i+1 - w"i = J(e) [1]

Pour le tracé «t'»: bi M'i-1 + (ci + ai+1) M'i + bi+1 M'i+1 = w'i+1 - w"i = J(e') [2]
li l 1i
x dx x dx
J ( e )   P  ep ( x )  ( )   Pe ( x )  ( 1  l
p )
0 li EI i 0 i i EI i 1
li l 1i l l
x dx x dx 
x x dx 
x dx
J ( e' )    P  e p ( x )  ( )   Pe ( x )  ( 1  l
p )  i 1  P( 1  )  i  P( )2
0 li EI i 0 i i EI i 1 0 li li EI i 0 li EI i
l  1 l  1
x dx x x dx
 i  P( 1  l
0 i 1
)2
EI i 1
 i 1  P( 1  l
0 i 1
)(
li 1
)
EI i 1

Hypothèse : supposons que la force de précontrainte P(x) est constante le long de la poutre
J(e’) = J(e) - P (I-1bI +  I(cI + aI+1) + I+1bI+1)

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 97


Retranchant membre par membre les équation [1] et [2]et posant
 Mi = M'i -Mi nous obtenons :

bI  MI-1 + (ci + ai+1)  Mi + bi+1  MI+1 = - P (I-1bI +  I(cI + aI+1) + I+1bI+1)

Mi-1  - Pi 1
 A
ce qui donne : Mi  - Pi par conséquent M'i  Mi  Pi ----------
M  - P
 i 1 i 1

*Lignes de précontrainte associées :


M p( x ) Pe p ( x )  M ( x )
pour le tracé « t » : ecp ( x )  
P P
1 x x 
ecp ( x )  e p ( x )   Mi-1 ( 1  )  Mi ( )
P li 1 li 

M' ( x ) Pe p ' ( x )  M' ( x )


pour le tracé « t’ » : e' cp ( x )   remplaçant «e'p(x) »par sa valeur en
P P
fonction «ep(x) » et  ; et M'(x) en fonction de M(x) et  ( expression "A" ) nous obtenons:

x x 1 x x
e' cp ( x )  e p ( x )  i 1 ( 1  )  i
 (Mi-1  Pi 1 )( 1  )  ( Mi  Pi ) 
li 1 li P  li 1 li 
1 x x
 e'cp ( x )  e p ( x )   Mi-1 ( 1  )  Mi   ecp ( x )
P li  1 li 

donc les deux tracés de câbles possèdent même ligne de précontrainte .

On déduit donc, que deux tracés de câble obtenu l'un de l'autre par une transformation linéaire
et ayant même points d'ancrage aux extrémités possèdent même ligne de précontrainte.

Exemple d'application
Reprenons la poutre étudiée dans l'exemple précédent (poutre précontrainte continue sur deux
travées de longueur «l » chacun, le tracé du câble est linéaire avec une excentricité constante «eo» ;
Appliquons une transformation linéaire sur ce dernier tout en gardant même points d'ancrage aux
extrémités. Le tracé ainsi obtenue est représenté par l'équation suivante:
 x x
sur la travée AC: e' ( x )  eo ( 1  l )  e1 ( l )

sur la travée CB: e' ( x )  eo ( x )  e1 ( 1  x )
 l l

e1
eo

A C B
l l

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 98


Si la poutre était isostatique la flèche au point «C» est donnée par:
 Pl 2
fc  ( 2 e1  e0 )
6 EI

En introduisant l'appui C nous obtenons à ce point une réaction «Rc» exprimée par:
P
Rc  ( 2e1  e0 )
l
RC P
 R A  RB     ( 2 e1  e0 )
2 2l

au point C le moment hyperstatique de précontrainte est donné par


P
MC   ( 2e1  e0 )
2

Par conséquent le moment hyperstatique sur la travée AC est donnée par:


P x
M(x)   ( 2e1  e0 )( )
2 l

le moment total de précontrainte est donc:


 x x  P x 3x
M ( x )  Pe( x )  M ( x )  P eo ( 1  )  e1 ( )  ( 2e1  e0 )( )  Peo ( 1  )
 l l  2 l 2l

la ligne de précontrainte est donc exprimée par:


3x
e' cp ( x )  eo ( 1  )  ecp ( x )
2l

On retrouve donc la même ligne de précontrainte que pour le tracé définit par: e(x)=eo

8.6 - Résumé:
1. Une précontrainte placée dans un ouvrage hyperstatique crée des moments et des réactions
dites hyperstatiques en plus des moments "isostatiques dû à l'excentricité «Pe(x)».

2. Les réactions et moments hyperstatiques proviennent de la gène induite par les appuis
complémentaires à l'établissement des déformations libres suite à l'application de la
précontrainte

3. Il existe un tracé de câble particulier qui n'induit pas de moment hyperstatique de


précontrainte appelé «tracé concordant».

4. L'existence des réactions hyperstatiques de précontrainte rend le dimensionnement des


ouvrages hyperstatiques plus complexes que celle d'un ouvrage isostatique.
5. Deux tracés de câbles obtenus l'un de l'autre par transformation linéaire et ayant mêmes points
d'ancrage aux extrémités possèdent la même ligne de précontrainte.

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 99


8.7 – Applications:

Question :
Dans une poutre hyperstatique la précontrainte développe des réactions dites hyperstatiques,
expliquer comment ces réactions sont développées et dans quel cas peut - on les éviter.

Exercice1
Une poutre en béton précontraint continue sur deux travées de portées L1 et L2 respectivement
le câble moyen est inscrit dans le poutre suivant un tracé rectiligne composé de deux segments de
droites dont les équation sont données ci-dessous. La rigidité de la poutre « EI » et la force de
précontrainte « P » sont supposées constantes le long de la poutre

e1
e0 e0
P
P
L1 L2

Équations du tracé:
sur la travée L1 Sur la travée L2
x x
e( x )  e0  ( e1  e0 ) e( x )  e0  ( e1  e0 )( 1  )
L1 L2

1°) Calculez les moments et les réactions hyperstatiques de précontrainte le long de la poutre en
fonction de P , e0 et e1 . En déduire les diagrammes des moments et des efforts tranchants
dus à la précontrainte seule, pour L1 = L2 =10 m, e0 = - 2e1 = - 0.4m et P=2000 kN

2°) Déterminez une équation de la ligne de précontrainte sur les deux travées

3°) Si le tracé du câble moyen était composé d’un seul segment de droite à excentricité constante
égale à e0, quelle sera l’équation de la ligne de précontrainte ? Justifiez votre réponse. En
déduire la nouvelle valeur du moment hyperstatique de précontrainte à la section centrale.

4°) Pour quelle valeur de e1 , le tracé du câble est concordant ?

Exercice 2

Une poutre en T isostatique en béton précontraint (classe II) de 20 m de portée est soumise à une
charge permanente en plus de son poids propre de 6 kN/m et une charge d’exploitation de 18 kN/m.
La poutre est précontrainte en utilisant 4 câbles 4T15. Les pertes totales de précontrainte sont
évaluées à 20 % de po. La quantité d'armature passive disposée en zone tendue de la section centrale
est estimée à 6 cm² avec un enrobage de 5 cm et une limite élastique «fe = 400 MPa.».

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 100


 Caractéristiques mécaniques des matériaux et géométriques de la section du béton:
Béton Acier Actif Caractéristiques de la section du béton
fc28 Densité fpeg(MPa) Ap / câble po Ep (MPa) B(m²) I(m4) v(m) v'(m) bn
3
35 MPa 25 kN/m 1580 556 mm² 0,9.fpeg 2.105 0.63 0.12 0,5 -0,9 0,244

 Le diagramme de comportement des aciers actifs est représenté par le tableau suivant:
p (%o) 7 8 9 10 11 12 13 14 15
p (MPa) 1344 1377 1395 1408 1417 1425 1432 1438 1444
1m
(6+18) kN/m 1,35

0,2
Tracé rectiligne 0,5
G G
eo = - 0,3 + 1.4
e1 = -0,7
Câble moyen 0,3 0,9
Sur AC Sur CB
e(x) =eo +(e1 – eo )×(x/ l1) e(x) =e1 +(eo – e1 )×(x/ l2)
l1 C l2 B
A
20 m l1 = l2 = l = 10m

1°) Vérifiez la section centrale vis - à - vis la flexion aux ELU. Effectuez une seule itération.

2°) Calculez l'espacement des cadres HA8 à une section située à 1 m de l'appui gauche.

3°) Si un troisième appui est placé au point C, quelle serait l'action de la précontrainte sur

la poutre hyperstatique ainsi obtenue? Calculez le moment hyperstatique (Mh) au point C.

4°) Tracez le diagramme du moment fléchissant total dû à la précontrainte seule. En déduire


l’équation de la ligne de précontrainte sur les deux travées.

5°) Si le tracé était rectiligne à une excentricité constante (ep = -0.3), quelle serait la ligne de
précontrainte pour ce nouveau tracé? Justifiez votre réponse.

HADJ TAIEB Med. – Cours Béton Précontraint - 2018 101

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