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© Mai 2007
AVANT PROPOS
Cette étude a été réalisée dans le cadre de notre stage mémoire en vue de l’obtention du
diplôme d’Ingénieur Agronome option Agroalimentaire. Ce stage s’est déroulé à la SODECI
à la DR Daloa et avait initialement pour but d’évaluer les performances du kit de déferrisation
et de démanganisation biologique de Zuénoula après 2 ans de fonctionnement. C’est donc au
vu des conclusions de cette première étude qu’il nous a été demandé de poursuivre dans le
sens de l’amélioration des performances de la station.
Ce kit est en fait le fruit d’un projet pilote ; les résultats de cette étude pourront donc servir de
dans le cadre d’éventuelles implantations d’autres projets de ce genre.
- l’Adjoint Technique M. KARIM BADELE qui a su nous faire confiance en nous confiant
une étude d’une telle envergure et surtout pour son soutien et son attention à notre égard ;
- l’AP/EM de Zuénoula M. KONE OUMAR pour son appui lors de nos travaux sur le site.
Aussi grand merci à M. GOZOUA THIERRY et à Mlle. N’GUESSAN CHRISTEL pour leur
contribution inestimable apportée à ma formation.
Nous ne saurions terminer sans remercier tous ceux qui on cru en nous, les parents et amis qui
nous ont encouragé et soutenu. Ce mémoire vous est dédié.
i
TABLE DES MATIERES
AVANT PROPOS ..................................................................................................................................................................... i
INTRODUCTION .................................................................................................................................................................... 1
I. MATERIEL ..................................................................................................................................................................... 15
II. METHODOLOGIE DE TRAVAIL ............................................................................................................................... 16
2.1. Etude des Performances du kit .................................................................................. 16
2.1.1. Variables explicatives et Variables dépendantes du système ......................................... 16
2.1.2. Objectifs de performance ............................................................................................... 16
ii
2.1.2.1. Taux de rabattement .............................................................................................................. 16
2.1.2.2. Durée de cycle de filtration ................................................................................................... 16
2.1.2.3. Capacité de rétention maximale et Capacité de rétention « réelle » ...................................... 17
2.2. Prélèvement des échantillons à analyser .................................................................. 17
2.2.1. Points de prélèvement des échantillons .......................................................................... 17
2.2.2. Méthodes et techniques d’échantillonnage ..................................................................... 17
2.3. Traitement des données ............................................................................................. 18
2.3.1. Présentation du modèle de LPL (L. Legrand et G. Poirier, 1976) .................................. 18
2.3.1.1. Relations fondamentales ....................................................................................................... 18
2.3.1.2. Représentation graphique des eaux ....................................................................................... 19
2.3.1.4. Equations des demi-droites pH constantes ............................................................................ 20
2.3.2. Modélisation par les Réseaux de neurones Artificiels (RNA) ....................................... 20
2.3.2.1. Définition et principe ............................................................................................................ 20
2.3.2.2. Architecture – Réseau multicouche – perceptron multicouche ............................................. 20
2.3.2.3. Apprentissage du réseau ........................................................................................................ 21
ANNEXES ................................................................................................................................................................................. I
iii
LISTE DES TABLEAUX
iv
LISTE DES FIGURES
v
SIGLES ET ABREVIATIONS
vi
INTRODUCTION
L'eau souterraine est généralement considérée comme plus stable et plus facile à traiter que
l'eau de surface. De façon générale, elles sont caractérisées par une faible turbidité et une
contamination microbienne faible. Par contre, l'absence d'oxygène en profondeur et la présence
en grande quantité de gaz carbonique favorisent la mise en solution de certains métaux présents
dans le sol. C'est pourquoi elles sont caractérisées par une dureté élevée ainsi que par la
présence de fer et de manganèse (Degrémont, 1989).
Plusieurs organismes ont émis des recommandations pour limiter les concentrations en fer et en
Manganèse dissous dans l'eau destinée à la consommation. C’est ainsi que la teneur maximale
en fer est fixée par l’OMS à 0,3 mg/L tandis que celle du manganèse est de 0,1mg/L. Les
teneurs en fer et en manganèse des eaux potables, même si elles excèdent les limites admises
n'ont pas d’effet négatif sur la santé humaine. Toutefois, elles sont réglementées car sources de
nombreuses nuisances dues à la formation de phénomènes d’eaux rouges, et de zooglées
ferrugineuses ou à l’apparition de coloration noire de l’eau. (Hasley et Leclerc, 1993)
La ville de Zuénoula abrite un centre SODECI à un pied1 qui à sa création dans les années 70
comportait une station à traitement simple2. Dans ce centre, l’eau potable est produite à partir
d’une eau souterraine particulièrement chargée en fer et en manganèse (0,6 à 3 mg/l de Fe et 0,3
à 0,55 mg/l de Mn) ; de ce fait, l’eau distribuée après chloration prend une coloration rougeâtre
caractéristique du fer oxydé. La SODECI a donc décidé de mettre en place un système
d’élimination du fer et du manganèse de l’eau. C’est ainsi qu’a été mis en place le 4 janvier
2004 le kit de déferrisation et de démanganisation qui fait de la station de traitement d’eau de
Zuénoula, une station à traitement semi complet.
Toutefois, avec l’augmentation des besoins en eau de la population, la SODECI est confrontée à
des baisses récurrentes de pression sur le réseau. Aussi, consécutivement à cela ou suite à une
perturbation du réseau, la qualité de l’eau distribuée se trouve-t-elle perturbée et présente une
coloration noirâtre caractéristique de l’oxyde de manganèse (Annexe I).
1
Un centre dirigé par un chef de centre qui joue aussi le rôle de chef clientèle et de caissier.
2
Centre où le traitement consiste seulement en la désinfection de l’eau brute, issue d’un forage, par chloration
3
La capacité de production fixée par le constructeur du kit est de 20 m3/h ; cependant dans la pratique, il
fonctionne souvent à plus de 30 m3/h
1
l’exhaure qui est déjà constitué de 2 forages 4 . Il convient donc de s’intéresser au
fonctionnement du kit afin de s’assurer de ses performances réelles ou de les améliorer en vue
de satisfaire les consommateurs. C’est en ce sens que cette étude dont le thème est
« Contribution à l’optimisation du fonctionnement de la station de déferrisation et de
démanganisation biologique de Zuénoula » a été initiée par la direction régionale de la
SODECI de Daloa, pour améliorer les performances de cette station.
Cette étude vise deux objectifs principaux qui s’appuient essentiellement sur le mode de
fonctionnement de la station. Il s’agit d’éliminer la coloration noirâtre occasionnelle de l’eau,
de minimiser les baisses de pression. De façon plus spécifique, cette étude devra établir un bilan
du fonctionnement de la station afin d’en évaluer les performances et de déceler les causes de la
présence du manganèse dans l’eau filtrée, puis déterminer les conditions optimales de
fonctionnement du kit afin de garantir la desserte en eau potable ainsi que sa qualité.
Pour atteindre ces objectifs, différentes tâches ont été définies. Après une brève présentation de
la structure d’accueil, la description du système de production d’eau potable de Zuénoula sera
exposée au chapitre 1. Une revue bibliographique sur la technologie de la déferrisation et de la
démanganisation biologique sera présentée dans le deuxième chapitre. Le chapitre 3 présentera
le matériel mis à notre disposition pour mener cette étude ainsi que notre méthode d’approche
du problème posé et les outils techniques utilisés. Les résultats du bilan du fonctionnement ainsi
que leurs interprétations seront présentés dans la première partie du quatrième chapitre. A la
suite du bilan, nous présenterons les résultats de l’optimisation du fonctionnement puis les
recommandations pour leur mise en œuvre effective.
4
Le premier à un débit d’environ 35 m3/h et le second 28 m3/h.
2
CHAPITRE 1 : STRUCTURE D’ACCUEIL ET
SYSTEME DE PRODUCTION
La SODECI, créée en 1959 par la SAUR (Société d’Aménagement Urbain et Rural), a pour
activité principale la production et la distribution d’eau potable.
Le schéma suivant présente la filière de traitement d’eau sur laquelle a porté notre étude.
(1) : bâche de stockage de l’eau de lavage (2) : soupape d’évacuation d’air (3) : Goulotte de lavage
(4) : sable filtrant (5) : surpresseur d’air de lavage (6) : compresseur d’air process
(7) : pompe de refoulement eau de lavage (8) : bac de préparation de la soude (9) : pompe doseuse
(10) : réacteur à chicane (11) : plancher à buselures (12) : bac de préparation de l’hypochlorite de calcium
Figure 1 : Système de traitement d'eau potable de Zuénoula
3
La station de production d’eau potable de Zuénoula est une filière de traitement assez simple,
composée de 2 forages, un kit de déferrisation et de démanganisation, un système de
désinfection par chloration, et d’un château pour le stockage.
Comme présenté sur la figure précédente, le kit comprend deux filtres à sable(3) (un déferriseur
et un démanganiseur) ; un compresseur d’air(6) qui apporte l’air nécessaire au process ; deux
réacteurs à chicanes(10), qui assurent le brassage de l’oxygène de l’air et de l’eau; un surpresseur
d’air(5), qui permet d’apporter l’air pour le lavage des filtres ; une pompe de refoulement de
l’eau de lavage(7) ; une bâche de stockage de l’eau de lavage(1) d’une capacité de 10 m3 ; un
système de dosage(9,8) et des instruments de mesure et de contrôle du process.
Le matériau filtrant est du sable de mer dont la granulométrie est comprise entre 0,8 et 1,3 mm.
Chaque filtre est constitué par un corps cylindrique vertical fermé à chaque extrémité par des
fonds emboutis. Construit en INOX 304, le filtre a une hauteur cylindrique de 2,2 m et un
diamètre de 1,2 m. la hauteur de charge de 1,8 m et la surface de filtration de 1,13 m2 confère
au filtre un volume de filtration de 2,034 m3. Sa pression de service maximum est de 5 bars.
4
CHAPITRE 2 : DEFERRISATION ET
DEMANGANISATION BIOLOGIQUE DES EAUX
SOUTERRAINES
Le fer, quatrième des éléments les plus abondants de la croûte terrestre, se retrouve
communément à des teneurs allant fréquemment jusqu’à plus de 4 mg/L dans les aquifères. Le
manganèse a des propriétés chimiques voisines de celles du fer. Il est cependant bien moins
abondant dans les eaux souterraines (0 à 2 mg/L). (Banton et Bangoy, 1999)
Dans les eaux de surface, le fer se trouve généralement sous forme ferrique (Fe3+) et précipité,
souvent associé aux matières en suspension (MES). On le rencontre également sous forme
ferreuse dans les eaux profondes, sous forme dissoute et souvent complexé. En présence de H2S,
la solubilité est plus faible à cause de la faible valeur du produit de solubilité du sulfure ferreux
qui de ce fait précipite.
Le manganèse existe dans plusieurs états d’oxydation allant de -3 à +7 (Pisarczy, 1995) ; l’état
d’oxydation +7 est produit chimiquement et a une importance commerciale, notamment dans la
production de l’ion permanganate (MnO-4) qui est un agent oxydant très puissant. Dans les eaux
naturelles, le manganèse est généralement présent sous forme soluble ionisée Mn2+ et MnOH+.
Le manganèse est souvent présent dans les eaux naturelles en association avec le fer et
l'ammonium. Mais il existe aussi des cas où le manganèse est présent seul. (Degrémont, 1989)
5
Sur cette figure, on voit qu'il est possible de passer d'une forme dissoute du fer à une forme
précipitée en élevant soit le potentiel redox (EH), soit le pH, ou les deux à la fois. C'est sur ces
principes que sont fondés les différents traitements physicochimiques envisageables.
D’une façon très schématique, le fer ferreux, relativement soluble, est la forme sous laquelle le
fer est transporté par les eaux, alors que le fer ferrique, très peu soluble, est la forme sous
laquelle il est éliminé. Oxyder chimiquement le fer ferreux des eaux souterraines consiste à
faire passer le Fe2+ sous forme Fe3+, selon la réaction de base en milieu acide:
4Fe2+ + O2 + 4H+ 4Fe3+ + 2H2O (E3)
Cette réaction est généralement suivie de la précipitation :
Fe3+ + 3H2O Fe(OH)3(s) + 3H+ (E4)
La relation entre le pH et le potentiel d'oxydoréduction (Redox) qui correspond à l’oxydation du
fer ferreux en hydroxyde ferrique est E H 1,04 0,058 log[ Fe2 ] 0,174 pH (Lessard, 1999).
Pour la concentration maximale de 0,3 mg/L on obtient : EH= 1,35 - 0,174pH.
Par ailleurs, l'ion Fe2+ peut être oxydé par différents oxydants comme l’indique tableau 1 où
sont rapportées Ies réactions d'oxydoréduction et les doses stoechiométriques en oxydant.
Tableau 1: Réaction d'oxydation de l'ion ferreux
OXYDANTS REACTIONS STOECHIOMETRIE
O2 2Fe2+ + O2 + 5H2O 2Fe(OH) 3(s) + 4H+ 0,14 mg O2/mg Fe
Chlore libre 2Fe2+ + HOCl + 5H2O 2Fe(OH)3(s) + Cl- + 5H+ 0,64 mg Cl2/mg Fe
ClO2 Fe2+ + ClO2 + 3H2O Fe(OH)3(s) + ClO2- + 3H+ 1,20 mg ClO2/mg Fe
KMnO4 3Fe2+ + 2MnO4 - + 7H2O 3Fe(OH)3(s) + MnO2(s) + 4H+ 0,94 mg KMnO4/mg Fe
O3 2Fe2+ + O3 + 5H2O 2Fe(OH)3(s) + O2(aq) + 4H+ 0,43 mg O3/mg Fe
A pH neutre et en milieu réducteur, le manganèse est essentiellement sous forme dissoute d’ion
manganeux, Mn2+. L’oxydation chimique consiste à faire passer l’ion Mn2+ (MnII) sous forme
de dioxyde de manganèse (MnO2). La demie équation qui détermine la concentration résiduelle
de Mn2+ à l’équilibre après oxydation est : Mn 2 2 H 2O MnO2( s ) 4 H 2e .
6
de manganèse en dessous de 0,1 mg/L à pH 7, le potentiel redox doit être supérieur à 630 mV.
L’ion Mn2+ peut être oxydé par divers oxydants tels que présentés dans le tableau suivant.
Tableau 2 : Réactions d'oxydation de l'ion manganeux
OXYDANTS REACTIONS STOECHIOMETRIE
O2 2Mn2+ + O2 + 2H2O 2MnO2(s) + 4H+ 0,29 mg O2/mg Mn
2+
Chlore libre Mn + HOCl + H2O MnO2(s) + Cl- + 3H+ 1,29 mg Cl2/mg Mn
2+
ClO2 Mn + 2ClO2 + 2H2O MnO2(s) + 2ClO2- + 2H+ 2,45 mg ClO2/mg Mn
2+
KMnO4 Mn + 2KMnO4 + 2H2O 5MnO2(s) + 4H+ 1,92 mg KMnO4/mg Mn
O3 Mn2+ + O3 + H2O MnO2(s) + O2(aq) + 2H+ 0,88 mg O3/mg Mn
Les bactéries du fer et du manganèse sont ubiquitaires. On les retrouve non seulement dans les
eaux souterraines, les installations de traitement d’eaux brutes, les canalisations d’eaux traitées,
mais aussi dans les eaux de source et les eaux à faible écoulement. Les bactéries oxydant le fer
et le manganèse appartiennent, en très grande majorité, aux mêmes genres, comme le montre le
tableau 3 (Haslay & Leclerc, 1993).
7
Tableau 3 : Quelques bactéries du fer et du manganèse
Famille Genre Espèces Observations Fe Mn
Chlamydobacté- Leptothrix L. ochracea, L. crassa, L.discophora Bactéries à gaines, O O
riacées Sphaerotilus Sphaerotilus sp. Filamenteux, O N
Crenothrix Cr. Polyspora Autotrophie O O
Crenothricacées facultative
Clonothrix Cl. Ferruginea, Cl.fusca O O
Siderocapsa Siderocapsa sp. O O
Siderobacter Siderobacter sp. O O
Sideromonas Sideromonas sp. O O
Bactéries
Siderocapsacées Naumanniella Naumanniella sp. O O
bourgeonnantes
Ochrobium Ochrobium sp. O N
Siderococcus Siderococcus sp. O N
Ferrobacillus F. ferroxydans O O
Gallionellacées Gallionella G. ferruginea, G. major O N
Protobacténacées Thiobacillus Th. ferroxydans Bactéries à O N
Hyphomicrobium H. vulgare appendice et/ou O O
Autres Metallogenium M. personatum, M. symbioticum bourgeonnantes O O
Pseudonomas Ps. Manganoxydans N O
Fe/Mn : oxydation et /ou précipitation du fer/manganèse ; O : oui ; N : non
En général, ces bactéries se distinguent par leur morphologie (Annexe III). Tandis que les
bactéries filamenteuses, en grappes sont facilement reconnaissables au microscope, celles de la
famille des sidérocapsacées sont difficiles à détecter surtout lorsque leurs coques sont
recouvertes de précipités de fer (Mouchet, 1992).
Outre la morphologie, ces bactéries se classent selon leur source de carbone. Les bactéries
hétérotrophes, comme Sphaerotilus, Siderocapsa, sont capables d'oxyder le fer et le
manganèse, ou l'un seulement, en présence de matières organiques; mais leur fonctionnement
en autotrophie est possible, sinon démontré (Mouchet, 1990). Les bactéries autotrophes, oxydent
fer et manganèse en tirant leur énergie des réactions d’oxydation. Le carbone nécessaire à leurs
synthèses cellulaires provient du CO2 dissous ou lié aux bicarbonates. Ce mécanisme est celui
intervenant dans la déferrisation et la démanganisation des eaux très pauvres en matières
organiques. Une seule espèce, Gallionela ferruginea, serait autotrophe absolue (Haslay & Leclerc,
1993). Les bactéries mixotrophes, tirent le carbone de sources minérales ou organiques; ces
germes seraient, selon Jolivet-Verguet (1979), des bactéries hétérotrophes, dont l'activité
d'oxydation du fer et du manganèse ne serait qu'un processus de détoxification. C’est le cas de
Pseudomonas manganioxydans, et de Siderococus sp.
Selon Haslay et Leclerc (1993), toutes les bactéries du fer et du manganèse sont aérophiles ou
microaérophiles et chimiotrophes. Cela signifie que l’énergie nécessaire leur est fournie par
l’oxydation enzymatique des substrats organiques ou non (chimiosynthèse), présents dans leur
environnement. Cette énergie leur permettra d’assimiler leur source de carbone (Droste, 1997).
8
Le fer ferreux peut être oxydé biochimiquement selon deux mécanismes réactionnels :
- une oxydation intracellulaire, enzymatique ;
- une oxydation extracellulaire, catalytique, par des exopolymères comme les flavines
excrétés par les bactéries (Degrémont, 1989). Ces exopolymères forment soit les pédoncules de
Gallionella sp., soit les gaines de Leptothrix sp. et Crenothrix sp., et autres bactéries
filamenteuses à gaines, soit des exsudats de bactéries comme Siderocapsa sp.
Quant à l'ion manganeux Mn2+, il peut être oxydé selon plusieurs voies, qui sont très voisines,
sinon identiques, selon Xambeu (1990) et Hatva et al. (1985), à celles que nous avons explicitées
pour le fer. La figure 3 montre les mécanismes communs au fer et au manganèse tout en mettant
l'accent sur l'oxydation catalytique du fer ferreux par le manganèse, expliquant ainsi les cas,
rares selon Hasley et Leclerc (1993), d'oxydation simultanée (4).
Figure 3 : Mécanismes possibles de l'oxydation catalysée par les bactéries (Hatva T et al., 1985)
La plus part de ces mécanismes sont basés sur la production métabolique de peroxyde
d’hydrogène (H2O2) qui est un agent oxydant (EHrlich, 1990). Mouchet (1990) évoque aussi une
voie d'oxydation biologique "indirecte" : oxydation chimique au voisinage immédiat de la
bactérie, provoquée par l'augmentation locale du pH, due à la croissance bactérienne.
Dans tous les cas, le fer et le manganèse oxydés se trouvent sous forme d'hydroxydes peu
hydratés, et correspondant dans le cas du fer, aux formes de lepidocrite γ-FeOOH et de geotite
α-FeOOH ou à d'autres plus condensées (Mouchet, 1992). Ces composés cristallins sont beaucoup
plus compacts que les précipités formés durant l’oxydation physicochimique (oxyde ferrique
hydraté : 5Fe2O3.9H2O, hydroxyde ferrique : Fe(OH)3). De plus, ces molécules se complexent
avec les polymères sécrétés par les bactéries, entourant les cellules, formant des amas denses.
9
La déferrisation biologique est une réaction très rapide, car la catalyse par les enzymes
bactériens accélère fortement le processus. Si bien qu’il est possible, en général, de réduire de 4
à 6 fois les temps réactionnels, par rapport à ceux pratiqués en déferrisation physicochimique.
La démanganisation biologique quant à elle, est une réaction exothermique, mais qui libère 6
fois moins d’énergie que la déferrisation biologique. Les réactions seront donc plus lentes.
EH (m V)
600
Dom aine de la
500 déferrisation
D O M A IN E D E LA
physicochim ique
400 D E F E R R IS A T IO N
B IO LO G IQ UE
300
200 Domaine où la déferrisation
bioloique est difficilement
100 Dom aine de réglable
stabilité de Fe 2+
0 pH
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
Ce domaine privilégié est "à cheval" sur la limite théorique entre les domaines d'existence du
fer ferreux et du fer ferrique; ce qui revient à dire que l'oxydation par voie biologique, peut
avoir lieu dans des conditions où la réaction est thermodynamiquement impossible (Haslay &
Leclerc, 1993). Il existe aussi un domaine où la déferrisation biologique est difficile, car la
déferrisation physicochimique a tendance à être prédominante. A l'intérieur du domaine
favorable, il existe, comme le montre la figure 5, une grande diversité selon les espèces.
800
700
Potentiel redox (mV)
600 T hiobacillus
500 Metallogenium
400 Siderocapsacées
300 Gallionella
200
Leptothrix
Crenothrix
100 Sphaerotilus pH
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
Par contre les exigences en oxygène dissous divergent énormément selon les espèces. Certaines
sont aérobies stricts (Sphaerotilus, Thiobacillus), d'autres microaérophiles (Gallionella,
Leptothrix, Siderococcus) selon Gouy et Labroué (1984). Mais Mouchet (1989) a observé qu'une
même espèce pouvait être aérobie ou microaérophile selon le pH du milieu.
Selon Hasley et Leclerc (1993), il est difficile de parler de facteurs limitants pour les variables ci-
dessus citées. Il est préférable dans ce cas, d’utiliser le terme de facteurs de sélection des
espèces car, dans les limites bien sûr, la modification d’une variable n’altèrera pas sensiblement
les cinétiques, mais provoquera un changement dans la composition de la flore.
Les différentes filières de traitement du fer et du manganèse ne comportent que des filtres à
sable et fonctionnent telles que représentées par la figure 7.
2ème Aération
Alcalin
Floculant
Eau Traitée Désinfection Biofiltration du Mn (facultatif)
Figure 7 : Schéma d'une filière de déferrisation et de démanganisation d’eau souterraine (Mouchet, 1992)
Les filières de déferrisation et démanganisation commencent toutes par une aération contrôlée
afin d’atteindre les conditions d’oxygène dissous et de potentiel redox favorables aux
développement des ferrobactéries. L’eau est ensuite filtrée dans un biofiltre où le fer est oxydé
et retenu. Avant la biofiltration du manganèse dans un second filtre, l’eau sortant du premier
filtre subit une aération plus poussée pour assurer 80 à 90% de saturation de O2. Les milieux
filtrants qui sont utilisés ont une granulométrie plus importante que celles des autres filtres.
Les précipités de fer et de manganèse formés lors de l’oxydation bactérienne sont compacts,
peu hydratés, et adhèrent fortement aux bactéries, qui elles mêmes, grâce à leurs exopolymères,
ont une bonne adhérence sur le support filtrant ; de plus, la structure bactérienne est
fréquemment filamenteuse. Cette structure du complexe bactéries/précipité, permet l’adoption
de granulométries élevées. Cet ensemble de faits autorise de grandes vitesses de filtration ; dans
la pratique, elles peuvent varier de 15 à 70 m/h, selon la teneur en fer ou en manganèse de l’eau
brute. La compacité des installations et donc le faible prix d’investissement sont deux avantages
des possibilités de filtration à grande vitesse. Pour les mêmes raisons, les cycles de lavage sont
longs et permettent des rétentions en fer ou en manganèse sur le sable filtrant, cinq fois plus
importantes qu’en oxydation physicochimique.
12
III. FILTRATION DE L’EAU
La filtration est un procédé physique destiné à clarifier un liquide qui contient des matières
solides en suspension en le faisant passer à travers un milieu poreux. C’est donc un procédé de
séparation solide-liquide qui permet d’obtenir une bonne élimination des bactéries, de la
couleur, de la turbidité et indirectement de certains goûts et odeurs.
On distingue, en fonction de la construction, les filtres ouverts fonctionnant par gravité, des
filtres sous pression. Ces derniers fonctionnent selon le même principe que les filtres ouverts
sauf que leur couche de sable, ainsi que leurs réseaux de drainage, sont situés dans des cylindres,
lesquels sont conçus pour supporter des pressions de l’ordre de 1000 kPa (10 bars).
13
On établit également le graphique donnant l'évolution de la perte de charge P en fonction du
temps. La variation des pertes de charge totales en fonction du temps de filtration fournit des
indications sur le fonctionnement d’un filtre. Ainsi, les pertes de charge initiales plus élevées
après plusieurs lavages révèlent que le filtre est mal lavé. La vitesse d’augmentation des pertes
de charge permet de déceler en outre plusieurs défauts de fonctionnement. Par construction, il
existe une perte de charge maximale (P2), que le filtre ne pourra dépasser.
Pour obtenir un fonctionnement optimal du filtre, il importe que le filtre atteigne sa perte de
charge P2 correspondant au temps t2 avant d'avoir crevé au temps t1, c'est-à-dire que t1≥ t2. On
doit le faire fonctionner de telle sorte que lorsque la turbidité atteint la valeur maximale admise,
les pertes de charge atteignent elles aussi leurs valeurs maximales admises. La taille effective
du sable, et la cohésion du floc retenu sont des paramètres essentiels de la variation de t1 et t2.
Les matières en suspension se logent entre les grains du matériau filtrant. Étant donné qu'il faut
toujours laisser un passage suffisant pour l'écoulement de l'eau, on ne peut guère espérer
remplir en moyenne que le quart du volume total des vides du matériau. Pour un volume de 1m3
de matériau, il y a environ 450 litres de vides quelque soit la granulométrie, le volume utilisable
par les particules à retenir est de l'ordre de 110 litres (Degrémont, 1993).
Selon Lessard (1999), la capacité de rétention du fer pourrait atteindre jusqu'à 5 kg/m²/cycle.
Selon Mouchet (1992), la capacité de rétention du Mn pourrait atteindre jusqu'à 3,75 kg /m²/cycle.
Ces valeurs permettent d'apprécier la teneur maximale en matières à retenir qu'il est possible
d'admettre dans l'eau brute alimentant un filtre, lorsqu'on a défini sa vitesse de filtration et la
durée du cycle.
Le lavage est une opération très importante: lorsqu'il est insuffisant, il entraîne le colmatage
permanent de certaines zones, ne laissant à l'eau qu'un passage réduit. La perte de charge
s'accroît alors plus vite, la filtration devient localement plus rapide et moins efficace.
Pour laver le matériau filtrant, on le soumet à un courant d'eau, circulant de bas en haut, destiné
à détacher les impuretés et à les entraîner ensuite dans une goulotte d'évacuation. Le matériau
filtrant doit être simultanément agité dans le courant d'eau. Le milieu filtrant est donc mis en
expansion par injection d’air seul ou d’eau à charge superficielle suffisamment élevée ou
encore par injection simultanée d’eau et d’air avant le rinçage à l’eau.
14
CHAPITRE 3 : MATERIEL ET METHODES
I. MATERIEL
Pour mener à bien notre étude, nous disposions, pour l’analyse des caractéristiques de l’eau du
matériel d’analyse disponible au laboratoire de la DR. Ces appareils sont basés sur les méthodes
analytiques telles que la colorimétrie, l’électrochimie, et la volumétrie.
- Spectrophotomètre colorimètre DR 2500™ HACH® pour les mesures colorimétriques ;
- DIGITAL TITRATOR™ HACH® pour les dosages volumétriques ;
- Turbidimètre 2100P™ HACH® pour la mesure de la turbidité;
- Thermomètre Pocket Thermometer H-B 21242 pour la température;
- pH/mV-Mètre WTW® pH 330/SET™ pour la mesure du pH et du potentiel redox ;
Le tableau 7 présente les techniques utilisées pour les différentes analyses effectuées.
Tableau 4 : Méthodes d'analyses chimiques
Classification Paramètres Unités Norme Techniques d'analyse
Organo- Couleur UCV ≤ 15 Colorimétrie # HACH® 8025
leptiques Turbidité NTU ≤5 néphélométrie
Structure Température °C
des eaux pH 6,7 - 8,5 électrochimie
Potentiel redox mV électrochimie
O2 dissous mg.L-1 Colorimétrie # HACH® 8025
TAC °F Volumétrie
TH calcique °F Volumétrie
TH total °F Volumétrie
CO2 Libre mg.L-1 Volumétrie
Chlorures (Cl-) mg L-1 Colorimétrie # HACH® 8113
Sulfates (SO42-) mg L-1 ≤ 250 Colorimétrie # HACH® 8051
Pollution Ammonium (NH4+) mg L-1 ≤ 1,5 Colorimétrie # HACH® 8038
Fer (Fe2+) mg L-1 ≤ 0,3 Colorimétrie # HACH® 8146
Fer total (Fe) mg L-1 ≤ 0,3 Colorimétrie # HACH® 8008
Manganèse (Mn2+) mg L-1 ≤ 0,1 Colorimétrie # HACH® 8009
Nitrates (NO3-) mg L-1 ≤ 50 Colorimétrie # HACH® 8171
Nitrites (NO2-) mg L-1 ≤3 Colorimétrie # HACH® 8507
Hydrogène sulfuré (S2-) mg L-1 ≤ 0,05 Colorimétrie # HACH® 8131
Désinfection Chlore libre mg L-1 0,06 - 5 Colorimétrie # HACH® 8021
Outre le matériel mentionné dans ce tableau, il faut citer les réactifs HACH® utilisés dans le
cadre des dosages volumétriques et spectrophotométriques, ainsi que le petit matériel :
- la verrerie : fiole, erlenmeyer, burette, becher , les récipients de prélèvements ;
- un agitateur magnétique TITRASTIR™ HACH® et un barreau aimanté ;
- deux pipettes de précision TENSETTE PIPET™ HACH® (10 mL et 1mL);
- réactifs HACH® (PERMANCEN® REAGENTS et DIGITAL TITRATION CARTHIDGE HACH®)
Outre ce matériel de laboratoire, nous disposions également d’instrument de mésure et de
contrôle des caractéristiques de fonctionnement des filtres. Ce matériel est présenté dans le
tableau 5.
15
Tableau 5 : Instruments de mesure
Appareil marque et constructeur Rôles
Manomètre MEX 5 BOURDON Mesure de la pression en amont et en aval
Manomètre différentiel MDX 5 BOURDON Mesure de la perte de charge au niveau
Débitmètre miniature DK 46 KRHONE Mesure et réglage du débit d'air process
Débitmètre électromagnétique IFC 090K KRHONE Mesure du débit de sortie du démanganiseur
Chronomètre Détermination du débit d'exhaure
Les variables explicatives du système biologique sont les paramètres mesurés, relatifs aux
conditions de croissance bactérienne ainsi que les caractéristiques de l’eau à traiter. Les
paramètres concernés sont : la température (T), le pH, le potentiel redox (EH), l’oxygène dissous
(O2D), la teneur en hydrogène sulfureux (H2S), la teneur en fer total (FeT), la teneur en fer
ferreux (Fe2+) et la teneur en Manganèse (MnT). Pour ce qui concerne le système de filtration,
les variables explicatives sont le fer total et le manganèse, la turbidité et les pertes de charge.
Les variables dépendantes sont caractéristiques de l’eau filtrée, c'est-à-dire le fer total, le fer
ferreux, le manganèse et le pH. A cela il faut ajouter la durée du cycle de filtration. Dans le cas
du système de filtration, on a le fer total, le manganèse et la turbidité (Turb), mesurés à la sortie
du filtre. À cela il faudrait ajouter les pertes de charge (∆P) au niveau de chaque filtre.
16
charge est déterminée dans le cadre de l’étude du fonctionnement du système de filtration.
Les échantillons analysés ont été prélevés en plusieurs points définis en fonction de nos
objectifs d’étude. Les points de prélèvement disponibles sur le kit sont présentés sur la figure 1.
Aussi, avons-nous procédé à des analyses sur le réseau de la ville afin de vérifier l’état de
contamination par le fer et le manganèse des canalisations ainsi que la qualité de l’eau
distribuée. Le tableau suivant présente les points de prélèvement et les paramètres analysés.
La conservation d'un échantillon d'eau souterraine est plus complexe à réaliser que celle d’un
échantillon d'eau de surface. Il est en effet très important de minimiser les risques d'oxydation
par contact avec l'oxygène de l'air. Les échantillons étaient donc analysés sur place.
17
Pour suivre l’évolution des différents systèmes, nous avons effectué des échantillonnages tout
au long de la durée du cycle à différentes fréquences :
- toutes les 10 minutes pendant les 30 premières minutes ;
- chaque heure pendant les 10 premières heures ;
- toutes les 2 heures à partir de la 10ème heure;
- toutes les 10 minutes à partir du début de percée.
A chaque analyse, les pertes de charge, les débits d’exhaure et de sortie du kit sont relevés, ainsi
que le débit d’air d’oxydation.
Les données recueillies sur le terrain ont été traitées par plusieurs outils mathématiques et
statistiques. Il s’agit des représentations graphiques simples en vue de leurs analyses, des
statistiques descriptives, des comparaisons de moyennes, de l’utilisation ou de création de
modèles mathématiques et de leur optimisation. Cette section présentera les outils les moins
connus du public en occurrence le modèle LPL et les réseaux de neurones artificiels.
Le modèle de LPL (Modèle de Legrand et Poirier) est un modèle graphique basé sur la
représentation du point figuratif d’une eau dans un système à deux axes. Il s’appuie sur les
relations fondamentales existants entre les éléments en solution.
Entre les concentrations des ions, il existe une équation de neutralité électrique du milieu :
2[Ca2+] + [H+] + 2[Mg2+] + [Na+] + [K+] + … = [HCO3-] +2[CO32-] + [OH-] + 2[SO42-] + [Cl-] + … (n)
18
Si l’on considère maintenant les seuls éléments fondamentaux qui interviennent dans les
réactions susmentionnées, et dont les concentrations satisfont à la loi d’action de masse, on
obtient les relations suivantes où les termes K’1, K’2 et K’e sont des constantes d’équilibre
dépendant de la température et de la force ionique de l’eau.
[ HCO3 ][ H ] [CO32 ][ H ]
K1 ' (1) ; K2 ' ( 2) ; [ H ][OH ] Ke' (3)
[ H 2 CO3 ] [ HCO3 ]
Si l’on considère, parmi les éléments caractéristiques, la somme P relative aux cations et la
somme N relative aux anions, on définit le terme λ = (N-P)/2.
Figure 9: Point figuratif d'une eau et courbe d’équilibre calco-carbonique (Degrémont, 1989)
19
L'exploitation du graphique permet de prévoir l'évolution du système dans tous les cas de figure
possibles (avec indication des doses de réactifs le cas échéant) sans ou avec modification de la
courbe d'équilibre. La méthode de Legrand et Poirier est pratiquement la seule qui permette
d'obtenir des résultats rigoureux, mais elle entraîne de longs calculs; néanmoins, son application
a été simplifiée et généralisée par l'utilisation de l’informatique.
C’est un outil de modélisation basé sur l’utilisation d’une base de connaissance, constituée de
couples d’entrées et de sorties, pour entrainer une mémoire informatique à raisonner en
prennant comme référence cette base empirique.
Les reseaux les plus couramment utilisés sont les réseaux multicouches dont les neurones sont
20
généralement disposés sur des couches. Une couche d’entrée qui reçoit les entrées du
phénomène à modéliser, contient un nombre de cellule directement déterminé par le nombre de
variables en entrée. Une ou plusieurs couches cachées qui déterminent la fonction du modèle
en ce sens que leur nombre et leur taille ne sont pas explicites mais doivent être ajustés en
fonction des résultats obtenus. Ces couches reçoivent l’information provenant de la couche
d’entrée sous la forme d’une somme pondérée (par le poids des connexions) des entrées et les
traitent grâce à une fonction de transfert avant de l’envoyer vers la couche de sortie. Cette
dernière donne les résultats obtenus après compilation des données issues de la couche cachée.
Sa taille est fonction du nombre de variables en sortie. Dans ce type de réseau, l’information
part de l’entrée vers la sortie ; il n’existe pas de connexion entre les réseaux d’une même
couche et les connexions ne se font qu’avec les neurones de la couche suivante.
Le perceptron multicouche est le réseau le plus simple de par sa structure et le plus utilisé.
C’est un réseau multicouche dans lequel chaque neurone d’une couche est relié à tous les
neurones de la couche précédente. La fonction de transfert généralement utilisée au niveau de la
ou des couches cachées est une fonction non linéaire tandis que celle utilisée pour la couche de
sortie est une fonction linéaire. L’architecture de ce type de réseau se présente comme suit :
ax+b
Ei Wei,j Wsj,k
. fx bcj bck Sk
k
.
Figure 10: schématisation de l’architecture d’un perceptron multicouche
.
Selon cette structure, le modèle obtenu, c'est-à-dire l’expression de la sortie S est :
S k Ws j ,k f Wei , j Ei bc j bsk où E est la matrice colonne des entrées, We la matrice ixj
j i
des poids des connexions entre la couche cachée et la couche d’entrée et Ws celle des
connexions entre la couche cachée et la couche de sortie. bs et bc sont les biais du réseau.
La connaissance de l’eau brute est fondamentale pour la détermination des conditions pour
l’établissement d’une flore bactérienne oxydant le fer et le manganèse. Aussi, bon nombre de
forages produisent-ils des eaux variables en fonction des régimes d’exploitation (débit/horaire,
temps de fonctionnement). Ainsi, nous avons tenu à faire la distinction entre le forage 1 (F1 : 35
m3/h), le forage 2 (F2 : 28 m3/h) et les deux en même temps (F1+F2 : 45 m3/h). Les résultats
des analyses obtenus dans les 3 cas sont présentés dans le tableau suivant :
Ces résultats montrent que l’eau brute est limpide, mais présente des concentrations
relativement élevées de fer et de manganèse. Aussi, observons-nous que pratiquement tout le
fer se trouve à l’état dissous (83 à 95% de Fe2+).
Par ailleurs, les teneurs en fer diffèrent en fonction du forage. Le forage 1 à une teneur environ
3 fois plus élevée que le forage 2. En considérant que ces forages aient été conçus dans les
mêmes conditions (profondeur), cette différence peut s’expliquer par le fait que le forage 1
traverse ou rencontre une roche particulièrement riche en fer.
Figure 11: Représentation de l’eau brute par rapport au domaine de déferrisation biologique
22
Au vu de la position de notre système vis-à-vis du domaine privilégié de la déferrisation
biologique, on peut s’attendre à ce qu’il y ait oxydation du fer par les bactéries.
Le tableau suivant présente les valeurs moyennes de certains paramètres étudiés tout en mettant
en exergue leur taux de rabattement.
La station fonctionne avec le forage 1 (35 m3/h) et un débit d’air de 3 Nm3/h. Avec ce réglage,
l’eau, à l’entrée du déferriseur, a une teneur en oxygène dissous de 6 mg/L et une teneur en fer
dissous de 1,45 mg/L avec une turbidité de 16 NTU. Cela s’explique par le fait près de la
moitié du fer dissous est oxydée par l’oxygène de l’air injecté. L’eau devient donc turbide car le
précipité formé (Fe(OH)3) constitue de la matière en suspension.
On constate d’après les taux de rabattement obtenus que la déferrisation biologique fonctionne
car le fer total est retenu à 95,89%. Toutefois, le système d’oxydation/précipitation bactérienne
est très sélectif dans la mesure où seul le fer est retenu.
0,25
0,2
Concentration (mg/L)
0,15
Fe2+
0,1 FeT
0,05
0
00 5300 10
600 15
900 20
1200 25
1500 30
1800
Temps (h)
Te mps(mn)
Figure 12: Courbe d'évolution des teneurs en Fer total et Fer dissous
La courbe d’évolution du fer total permet de distinguer 3 phases suivant le temps. Pendant les 2
premières heures on observe une diminution notable et rapide de la concentration en fer total.
Cette partie correspond à la phase de maturation du système. Durant les 30 heures qui suivent
on observe une légère diminution assimilable à un plateau. Durant les deux dernières heures on
23
observe une croissance de la teneur en fer total ainsi qu’en fer ferreux. Il s’agit d’une percée de
fer qui marque la fin du fonctionnement du système. Une régression linéaire appliquée la phase
de percée donne l’expression de la teneur en fer total en fonction du temps (pour t≥30 h) :
[ FeT ] 8.10 -4 t - 1,4025 avec R2=0,992. Ce qui permet de déterminer la durée du cycle de filtration
4
Pertes de Charges
2,5
Turbidité (NTU)
3,5 2
(bars)
3 1,5
2,5 1
2 0,5
1,5 0
0 5 10 15 20 25 30 35
Temps (h)
Dès les premières minutes de fonctionnement, la turbidité de l’eau baisse jusqu’à 2,16 NTU.
Elle continue à baisser jusqu’à 0,48 NTU après 31 heures de fonctionnement. Toutes ces
mesures indiquent un très bon fonctionnement du système de filtration.
La courbe d’évolution des pertes de charge au niveau du déferriseur présente une forte courbure
vers le haut matérialisant une évolution rapide des pertes de charge. En effet, l’analyse du
tableau 8 montre une forte proportion de fer oxydé chimiquement par l’oxygène de l’air
(42,64% soit 1,08 mg/L de Fe(OH)3). Ce fer oxydé avant d’atteindre le matériau filtrant,
précipite donc plus tôt que prévu et est retenu à la surface du matériau filtrant. L’élimination
des particules d’impureté a donc lieu à la surface du filtre. Par ailleurs, la rétention en
surface est facilitée par la faible taille des grains de sable qui s’usent au fil des lavages.
Lorsque le filtre est colmaté, l’eau emprunte la conduite d’oxygénation. L’oxydation
bactérienne s’arrête car il n’y a plus d’aération. C’est ce qui explique la percée observée après
30 heures de fonctionnement ainsi que les faibles valeurs de la turbidité observées.
Par ailleurs, la courte durée du cycle de filtration n’est pas à mettre seulement à l’actif de la
taille du matériau filtrant. Si l’on observe la figure 13, on constate que les pertes de charge
initiales sont supérieures à 2 bars. Ce qui signifie que le filtre est mal lavé, il y a donc
colmatage de certaines zones, ne laissant à l’eau qu’un passage réduit.
24
1.2.4. Capacités de rétention
La capacité maximale de rétention du filtre I est calculée à l’aide de la formule présentée dans
la section 3.1.2. Le milieu filtrant ayant un volume Vs=2,034 m3, donc un volume utile Vu de
223,74 L, on obtient CRT =6,93 kg/m².
La capacité de rétention réelle est quant à elle calculée avec tf =35,47 h, Qe=35 m3/h, [X]e=2,538
g/m3 et [X]f =0,093 g/m3. On obtient CRx = 2,69 kg de Fe/m²/cycle. On a donc CRX < CRT.
Par ailleurs, au vu de la valeur de CRT, on peut définir une durée maximale théorique de
fonctionnement en considérant le débit d’exhaure constant et en tenant compte de la teneur en
CRT
fer de l’eau brute. On a donc S f . Ce qui donne τFe = 88,15 h soit 3 jours et demi.
Qe [ X ] e
Les conditions initiales pour ce qui concerne le fonctionnement du démanganiseur sont étudiées
à partir des résultats de l’analyse de l’eau à la sortie du filtre I et du réacteur situé à l’entrée du
second filtre. Le tableau suivant présente les caractéristiques observées.
Tableau 9 : Caractéristiques de l'eau entrant dans le filtre II
pH EH (mV) T (°C) Turb (NTU) Fe2+(mg/L) FeT(mg/L) Mn(mg/L) O2D (mg/L)
Valeurs 6,750 219 26 0,938 0,042 0,094 0,381 6,540
800
700 MnO2
600
EH (mV)
Mn2O2
500 Mn2+ DOM AINE DE LA
DEM ANGANIS ATION
P HYS IC OC HIM IQUE
400 eau à l'entrée du DOM AINE DE LA
DEM ANGANIS ATION
démanganiseur B IOLOGIQUE
300
pH
200
6 7 8 9 10
Le tableau suivant nous montre les valeurs moyennes de ces paramètres de sortie
comparativement à celles à l’entrée du filtre ainsi que les taux de rabattement.
Tableau 10 : Caractéristiques de l'eau à la sortie du démanganiseur
Fe2+(mg/L) FeT(mg/L) MnT(mg/L) Turb (NTU)
Eau Sortie Filtre 0,020 0,060 0,310 0,871
Eau à l’entrée 0,042 0,090 0,380 0,938
Rabattement 52,5% 36% 17% 7,2%
On constate à partir du tableau que le taux de rabattement du manganèse est de 17%. Ce taux de
rabattement peu significatif au niveau du démanganiseur, comparativement à celui du fer dans
le cas du déferriseur (95,8 %) est le signe d’un mauvais fonctionnement du système biologique.
Comme il a été constaté au niveau de l’étude des conditions initiales, le pH acide, la faible
valeur de potentiel redox et du pouvoir d’oxydoréduction qui plaçaient le système hors du
domaine de la démanganisation biologique, constituent des facteurs limitants pour la
démanganisation.
Nous avons effectué des analyses portant sur l’eau distribuée provenant de 7 points de
prélèvement répartis sur tout le réseau. Les résultats obtenus sont consignés dans le tableau 11.
A l’analyse du tableau, on se rend compte que l’eau distribuée sur le réseau exceptée celle de
l’eau du château ne contient pratiquement plus de manganèse. Ce qui signifie que le manganèse
contenu dans l’eau à la sortie du kit se dépose dans le château et dans les canalisations. On
observe également une très faible teneur en chlore résiduel. On peut donc conclure que le chlore
injecté pour la désinfection a plutôt servi à l’oxydation du manganèse contenu dans l’eau sortie
du filtre II. C’est ce dépôt de manganèse dans le château et dans les canalisations qui est à
l’origine de la coloration noirâtre de l’eau distribuée observée lors des perturbations du réseau.
26
1.5. SUIVI DE LA PRODUCTION ET DE LA CONSOMMATION
Production Consommation
Quantidé journalière
900
800
(m 3/jour)
700
600
500
400
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Mois
31
Débit (m 3/h)
30
29
28
27
0 5 10 15 20 25 30 35
Tem ps (m n)
27
II. OPTIMISATION DES PERFORMANCES DE LA STATION
Au vu des anomalies énumérées plus haut, nous tenterons dans ce qui suit, de déterminer les
conditions du bon fonctionnement du démanganiseur en vu d’atteindre un taux de rabattement
du manganèse supérieur ou égale à 75%. Nous chercherons également à augmenter le temps
d’utilisation du déferriseur de sorte à tout en garantir une production d’au moins 800 m3/jours.
2.1.1. Méthode
EH = 57,208 pH - 148,56
R2 = 0,9949
350
EH (mV)
300
250
200 pH
6 6,5 7 7,5 8 8,5 9
On constate que l’augmentation du pH de l’eau se faire avec celle du potentiel redox. Cela dit,
si on élève le pH à 7,6 on aura un potentiel redox de 285,56 mV et les conditions pour une
bonne démanganisation biologique seront ainsi réunies. Le seul paramètre sur lequel on devrait
agir est donc le pH de l’eau à l’entrée du filtre 2.
L’augmentation du pH d’une eau peut se faire par l’utilisation des réactifs utilisés dans le cadre
de la mise à l’équilibre des eaux agressives ; les plus utilisés étant la chaux (Ca(OH)2) et la
soude (NaOH). L’utilisation de la chaux n’étant pas adaptée dans notre cas à cause de sa faible
solubilité (impliquant l’usage d’un saturateur), nous avons opté pour la soude.
Les équations des demi-droites de pH constants montrent que ce paramètre dépend du CO2total,
du Ca2+ et de λ. Un traitement visant à modifier le pH consistera donc à agir sur l’un ou
plusieurs de ces termes à la fois. La soude, en solution réagit selon l’équation :
NaOH CO2 NaHCO3 . Selon cette équation, ni la concentration en Ca2+, ni le CO2total n’est
modifié. Comme λ = (N-P)/2 et que P=Na++2Mg2++K+, l’addition de soude aura pour effet de
réduire la valeur du paramètre λ. En désignant par [Na+]a la concentration de soude ajouté et λi,
λf respectivement les valeurs initiale et finale de λ, on a :
28
K 2'
1 2
[ Na ]a
i f Avec, f [Ca2 ]
H
CO2total
(E A ) et f [Ca2 ]
OH
H
2 2 H
2(1 ' )
2 K'
2(1 2 )
CO2total (E B )
K1 H
Dans notre cas, les caractéristiques de l’eau à traiter sont telles que présentées dans ce tableau.
Les éléments présentés dans ce tableau permettent de déterminer les valeurs des paramètres
Ca2+, CO2total et λi exprimés en. Le tableau suivant présente les résultats obtenus.
Les essais ont eu lieu sur le kit en fixant le débit d’aération à 2 Nm3/h. On obtient pour des taux
de traitements de 62,5, 64 et 67 g/m3, des pH respectifs de 7,435, 7,678 et 8,051. La figure
suivante présente les résultats obtenus en précisant les taux de rabattements observés pour une
filtration de 24 h.
Concentration (mg/L)
TR=15,52%
0,3
pH 7,678
0,2 TR=42,42% pH 6,75
pH 8.051
0,1 TR=66,04%
pH 7,435
TR=68,15%
0
0 5 10 15 20 25
Tem ps (h)
Les résultats observés montrent dans un premier temps que l’augmentation du pH a bien un
effet sur le système d’oxydation/précipitation du manganèse. En effet, les taux de rabattement
significatifs ne sont observés que pour des pH supérieurs à 7,4. Toutefois, ces résultats laissent
penser, dans un second temps, à l’existence d’un seuil de pH à partir duquel l’efficacité du
système d’oxydation n’augmente plus. En effet, la différence entre le rabattement à pH 7,678 et
celui à pH 8,051 n’est pas très grande. Cela s’observe aussi avec les courbes d’évolution du
manganèse à la sortie du démanganiseur. Ces courbes montrent également que les taux de
traitement efficaces doivent être supérieurs ou égaux à 64 g/m3, car c’est à ces taux que la
29
teneur en manganèse arrive en deçà de la limite maximale admise.
Par ailleurs, notre objectif n’étant pas atteint (75% de rabattement), nous avons poursuivi nos
essais pendant 48 h. Les résultats obtenus dans le cas pH 8,051, sont représentés sur la courbe
suivante.
Concentration (mg/L)
0,3
0,2
0,1
0
0 12 24 36 48
Temps (h)
Le débit de sortie du kit dépend du débit d’exhaure mais aussi des pertes de charge totales
comme le montre la figure suivante.
31
Débit de Sortie
(m 3/h)
29
27
Y = -1,9835 X + 36,504
R2 = 0,9439
25
3 3,5 4 4,5 5 5,5
Pertes de charges (Bars)
Ces mesures ont été effectuées avec le forage 1. Ce graphique montre une corrélation linéaire
entre ces deux variables. Selon l’équation de cette droite, le débit en fin de cycle
(ΔPtotal=4,5bars), 27,5 m3/h. Les paramètres qui influencent le débit de sortie sont donc ceux qui
influencent l’évolution des pertes de charge.
Nous avons montré dans les sections précédentes que l’évolution des pertes de charge donc
celle du débit en sortie du kit peut être appréciée par 3 facteurs que sont le débit d’air
d’oxydation qui détermine le niveau de colmatage en surface du filtre, les pertes de charge
30
initiales qui déterminent la valeur du débit en début de filtration et le temps de filtration.
Le débit de production sera donc modélisé en tenant compte de ces trois paramètres par la
technique des réseaux de neurones artificiels. Le type de réseau utilisé est le perceptron
multicouche dont l’architecture est présentée dans la figure 22.
Les fonctions de transfert utilisées sont la tangente hyperbolique pour les neurones de la couche
cachée et la fonction linéaire pour le neurone de sortie. L’apprentissage réalisé avec le logiciel
MATLAB 7.0 a donnée les résultats suivants :
La fonction du débit s’exprime donc par : Q S wc j . tanhwe1j t we2j Q AIR we3j P0 bc j bs
3
j 1
La fonction de production est obtenue en intégrant sur tout le cycle de production la fonction de
t
débit. Soit PT QS dt . Nous disposons maintenant d’un ensemble de contraintes telles que :
0
1 P 2 bars
0
t 48 h
31
Il s’agira dans un premier temps de déterminer pour différentes durées de fonctionnement
l’ensemble des couples (QAIR, ΔP0) permettant d’obtenir un débit en fin de cycle égal à 27,5 m3 et
dans un second temps de déterminer les productions journalières correspondantes afin de retenir
les réglages et la durée de cycle optimale.
Pour ce faire, nous avons fixé différents niveaux de pertes de charge initiales en fonction
desquels les autres facteurs seront déterminés. Ainsi, nous avons construit des graphiques, basés
sur les différentes contraintes, représentant l’évolution du débit de production en fin de cycle en
fonction du débit d’air d’oxydation, pour six niveaux de ΔP0, comprises entre 1 et 2 bars. Ces
graphiques, construits pour des durées de fonctionnement de 48, 60 heures, sont représentés par
les figures 23 et 24.
26
26 b
a
24,5
QAIR (Nm3/h) 24,5
0,35 0,85 1,35
0,35 0,85 1,35 QAIR (Nm3/h)
850
850
a b
800
800
750
750
0,35 0,85 1,35
QAIR (Nm3/h) 0,35 0,85 1,35 QAIR (Nm3/h)
L’analyse de ces deux séries de courbes permet de délimiter des zones (grisées) de QAIR
favorable. C'est-à-dire des zones où le débit de production en fin de cycle atteint 27,5 m3/h
(figure 23) et des zones où la production journalière est au moins égale à 800 m3.
Pour ce qui concerne le débit de production en fin de cycle, cette zone va de 0,65 Nm3/h à
1Nm3/h lorsque le temps de fonctionnement est fixé à 48 heures. Elle prend en compte tous les
niveaux de pertes de charge. Pour un fonctionnement de 60 heures, cette zone est réduite entre
32
0,4 et 0,675 Nm3/h et les pertes de charge initiales allant de 1 à 1,8 bars.
Par ailleurs, les pertes de charge initiales étant difficilement maîtrisables, le débit d’air et le
temps de fonctionnement seront fixés en fonction d’elles. Ainsi, le réglage optimal sera celui
qui prend en compte une gamme plus large de ΔP0, et qui permet une bonne production.
0,9
(Nm3/h)
48 h
0,7
0,5 60 h
0,3
1 1,2 1,4 1,6 1,8 2
Pertes de charges initiales (bars)
Figure 24 : Détermination du débit d'air optimal en fonction des pertes de charge initiales
Dans les conditions de ΔP0 et de QAIR idéales, le temps de fonctionnement de 48 h garantit une
production de 807 m3/jour tandis que 60 h de fonctionnement donnent 820 m3. On a seulement
un écart de 13 m3 pour 12 h de fonctionnement. De plus, le temps de fonctionnement de 48 h
prend en compte tous les niveaux de pertes de charge initiales. Cet état de fait nous emmène à
opter pour une durée de filtration de 48 h. Le réglage optimal se définit donc comme suit :
- t 48 h
- 1 bars P0 2 bars
- Q AIR -0 ,3543 P0 1 ,13614
- PJ 807 m 3 /jours
Il est important de préciser que, les résultats obtenus ne sont applicables que lorsque le forage 1
seul est en fonctionnement. Aussi, pour une bonne mise en œuvre des résultats de cette étude,
convient-il de suivre les recommandations qui suivent.
33
III. RECOMMANDATIONS
Nous recommandons également que la soude soit préparée tous les deux jours de sorte à ce que
le système d’oxydation biologique ne soit pas très perturbé. Il faudra donc régler la pompe
doseuse et la concentration de la soude en conséquence.
Notre étude a permis de déterminer les conditions pour que le manganèse soit retenu dans le
filtre. Toutefois, les dépôts antérieurement formés doivent être progressivement enlevés en
effectuant d’abord un lavage du château et des vidanges régulières sur le réseau de distribution.
Il faudrait dans un premier temps s’assurer d’un bon lavage du filtre de sorte à maintenir les
pertes de charge initiales entre 1 et 2 bars. Pour ce faire, nous préconisons un lavage simultané
à l’air et à l’eau (mise en expansion) pendant dix minutes, suivi du rinçage à l’eau.
De plus, le débitmètre d’air n’étant pas un détendeur, il est difficile de fixer le niveau du débit
d’air. Nous proposons donc le remplacement de ces débitmètres par de véritables détendeurs.
Toutefois, en attendant leur remplacement, il faudra suivre régulièrement les valeurs affichées
du débit afin de les ajuster à chaque fois qu’il y a fluctuation.
Le colmatage rapide du déferriseur étant dû à une filtration en surface favorisée par la faible
taille des grains du matériau filtrant, il serait donc judicieux de procéder à un remplacement
périodique du milieu de filtration.
34
CONCLUSION
L’analyse des performances de la station a montré que celle-ci fonctionnait en dessous de ses
capacités. L’analyse des courbes de filtration a permis de déceler les causes de ce
dysfonctionnement et leurs effets sur la production ainsi que la qualité de l’eau distribuée.
Nous avons pu obtenir pour le démanganiseur un taux de rabattement du manganèse supérieur à
75% en augmentant le pH (entre 7,68 et 8,05) de l’eau à l’entrée par ajout de soude à des taux
de traitement compris entre 64 et 67 g/m3.
Cette étude nous a permis de répondre aux problèmes posés à savoir minimiser les baisses de
pressions et la coloration noirâtre occasionnelle de l’eau distribuée. Toutefois, la mise en œuvre
des acquis de cette étude nécessite la prise de certaines dispositions que nous avons présentées
au niveau des recommandations.
Cette étude s’étant limitée au du forage 1, il serait intéressant de l’étendre aux deux forages
dont dispose la station.
Il serait également intéressant d’orienter les recherches vers une étude comparative entre la
démanganisation biologique par ajout de soude et la démanganisation physicochimique en
utilisant l’hypochlorite de calcium.
35
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
36
ANNEXES
Figure 25 : Coloration noirâtre de l'eau distribuée Figure 26 : Dépôts d'oxyde de manganèse recueillis
dans les canalisations
I
ANNEXE 2 : PRESENTATION DE LA STATION EN IMAGES
Figure 28 : Présentation du forage 1 (35 m3/h) Figure 29 : Présentation du forage 2 (28 m3/h)
II
Figure 34 : Instruments de contrôle et de suivi et Figure 35 : Pompe doseuse électromagnétique de la
points de prélèvement soude
B
S
Figure 36 : Vue d'ensemble du bac de préparation de soude (B), du compresseur (C) et du surpresseur (S)
III
ANNEXE 3 : LES BACTERIES DU FER ET DU MANAGANESE
1 μm
1 μm
5 μm
1 μm
Ochrobium Siderocapsa
Planctomyces Hyphomicrobium
5 μm
5 μm
Siderococc
Naumanniella
1 μm 1 μm us
Pedomicrobiu Gallionella
m
1 μm
1 μm
Metallogenium
Sellberia
10 μm
10 μm
Sphaerotilus
Leptothrix
10 μm
10 μm
Clonothrix Crenothrix
10 μm
10 μm
Toxothrix Lieskeella
IV
ANNEXE 4 : COMPLEMENTS SUR LE MODELE LPL
Eléments présents dans les eaux naturelles (L. Legrand et G. Poirier, 1976)
Au cours de son cycle dans la nature, l’eau dissout principalement:
• des gaz tels que l’anhydride carbonique, l’oxygène et l’azote ;
• des sels d’acides carboniques et de bases fortes tels que les carbonates de calcium, de
magnésium, de sodium, de potassium etc. ;
• des sels d’acides forts et de bases fortes tels que les sulfates, chlorures, nitrates de calcium,
de magnésium, de sodium, de potassium etc.
L’anhydride carbonique s’hydrate en acide carbonique selon la réaction réversible suivante :
CO2+H2O H2CO3
L’acide carbonique étant un diacide faible, l’évolution se poursuit mettant en jeu les réactions :
H2CO3 HCO3- + H+
HCO3- CO32- + H+
H+ + OH- H2O
Les carbonates se dissocient en donnant naissance à des cations et à des anions selon les réactions :
CaCO3 Ca2+ + CO32-
Les sels d’acides forts et de bases fortes se dissocient et donnent naissance à des cations tels que Ca2+,
Mg2+, Na+, K+ et à des anions tels que SO42-, Cl-, NO3-, par exemple selon les réactions suivantes :
NaCl Na+ + Cl-
K2SO4 2K+ + SO42-
V
Lecture du graphique LPL en fonction de la position du point figuratif Mi
MT
M2
B
M3
M1
M4
VI