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VOLTAIRE
t Délices
(17ss -1760 )
: _.:.. i1755). Tou-rour: :
.' .t' .1[6y7t,r;-rb,. ].
:!::.-:s. plus soucieus ic :
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:::e rr75ÿ, chef-d'ceurr.
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; patriarche
d,e Ferney :
L'expérie-nce d,es Tout à couo n, (1760 -1775)
coîr s e z àa - i à sq
courtisan déçu qui ,o-b"-d"
a_ n,."î r.ï "T,;,-ii:',,iï!#,îïîJ
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.ft:ii:T,:ïXi f:.l,iî"",iî diiîà"Ï'lrl?rences, cerre du .: en relations avec toute l'E
: -:sie, avec les rois
VERSAILLES rr de polosn
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I es éta pes vo -feannot
Phil.osophique
\lais,
(r
764). Ses tragédi.
dans cette période oir il.
L,
-
LE « ROI VOLTAIRE, II3
I
rt4 VOLTAIRE LE
La, Métaphysique Toute sa vie, Volrernr s,e,st occupé de métaphysique, royen de domination, et les " imbé
:anatiques (Dialogues, XXV). C'est r:.
.e sentiment religieux.
xaines spécutatiors. Àttributs
"Tii",l'ï1,,i.ï1"'îï"0;j':î,J:;"
existence et immortalité de l'âme,.rppo;;;;;l'ile î:'î::nf:la.jl,"iii;
et_du corps, origine du mal, destinée z. Culrr or l'ÊrRn SupRÊur. En r
de I'homme, toutes ces. que.tio""'aepÀ."*
l"r"ili;;"*:C,;;:;;;;; i.. limites de ;ont d'accord sur I'essentiel.' l'existen
"",*
norre nature que de prétendre résoudre ces problèmes
.ü l".qr"l. r..î'rrirà..p1,". ne sont une révélation illusoire, mais par la r
jamais d'accord : mieux vaut nous en
tenir it doute et, comme LocKE, nous tourner r.ers le relision naturelle, ce culte de I'Ernr S
monde physique que nous connaissons, l"i,;;;-;", sens (cf. Llicromégas, p. r3g_r4r). et de tous les temps » que Voltaire vc
La métaphysique présente deux graxes. dlngers: r. Eile divise de l'esprit de secte et des « mvstère:
conduit' sur le plan reliqieux. aux excès du/anatisnte (p. les hommes, et les attache le salut à des croyances et Ce,
r55). z. EIle les tient.ans
I'angoisse devant des p.oLIè-". insolubres. et'r..îà,or... - pourquoi perdrc ainsi
de Ia vie.
universelle. Il rejette même l'idée i
notre temps et notre énergie ? La sagesse consiste à puissance divine.
tourner le dos à la mËtaph1,.iqre
terrestre, « 2pl4n1 q," lu .ut,.ïi;;;Ï. "t à
Ë"âràiiX'; i..r.' p.,zf,
Il avait admiré en Angleterre les si
:;i'ï|:;J;):onheur r755, aux Délices, il eut I'iliusion q:
paresseuse.? ( No.n, répond Vor_ralRr, c,est le assez détaché du dogme, l'aiderait à r
^.,,4ttit:de
qur ont couru en -, repos raisonnable des gens les y engagèr, ii poussa même o'Àlrri
"r,, métaphvsiques philosophie paresseuse vaut mieux qur théologie
turbulente et chimères "l-1y;U..rout. ,) , Di,tio,noirf, déjà d'un u socinianisme parfait " iart
ii";iàà-piiir) ,"iir)tïr. tations unanimes et VoLTAIRE conÇi
grande préoccupation est d'assurer lt
Religion Romans, traités historiques, poèmes et même
tragédies, u parce qu'on a toujours négligé la mc,
et rn,orale toute son æuvre touche aux questions religieuses.. Elleé 3. PnÉÉlrrNrxcE DE LA Monelr. C
l_es
.Diatosues
phitosophiques.
Voltarre philosophie'sig;ifre libr;
,"i;;l;i;,"il"fjî;j:":1:,;!,^,i;,t;:,,r",,i;ï,i:!;,î!:,ïii; religion n'est instituée que pour mal
les bontés de Dieu par la xertu , i D;
;;;r;;.'' ia morale est le trait d'union entre i,
I' L'ExISTENCE DE DIEU. contre les encyclopédistes Confutzée, de Zoroastre, de P1'thau
d'Holbach. il donne derrx justificati"". J.;;;;" .iàyu.." athées l)iderot et absolument les mêmes. Dieu a mis ca
qu,il proclame sans cesse
r' Elr-e s'rMposp A NOTRE RÂISON : u Le monde est assurément
:
inclination pour le 6vl » (l)ictionna;
donc il y a dans le monde une ua*irrbr. r"l"iltc";;, quelque une machine admirable ;
raison et notre conscience seront donr
naire: A,théisme, II). Dieu. est u I'horloger,, part ou elle soit » (Diction- représente pour Voltaire u le code du
"ïeà."1 géomètre,,
du monde '. Cf. Les CabaLes, L,";n;;-,"Âi"-.ru..", je
u l,éternel architecte aooir céeu : traite ton prochain comme
" et ne puis songer eue cette vers JÉsus, Iui disant : « Je vous pr,
enrichi cette maxime d'un précepte i
z. Et-l-n EST urILE e r.l soclÉrÉ; « Je veux que mon procureur, n1las » (Dictionnaire: Religion).
croient en Dieu ; et ie m'imagine qu...y,.. mon tailleur, mes valets
crainte d'un Diet , rémunéroirur^it
..i"i Àt"i". yolé, (Dialogues, A B C, t). La
morale pour les esprits simples. err.t";ngr;;';.;;-;n
effet le meilleur fondement de la IiI. LA TOLÉRANCE. Le fanatt
,i* pfrità.opr,". ,,, il. p;;;;;i .i".iir..". , t"r,
raison suffit à les maintenir dans la morale. "
VoLtelnr dénonce n I'enthousiasme
le juste milieu des choses. Sans reiâ
assassinats dictés par l'esprit de secr
LE PHILOSOPHE II5
e:lur triomphal- II. LE DÉISME VOLTAIRIEN. Conscient des limites de l'homme, Vor-rarna
:eî\on d'Irène, sË :'irrterdit de définir Dieu avec plus de précision ; « Je ne sais point ce que sont les attributs
.:é sur la scène. ie Dieu, et je ne suis point fait pour embrasser son es§ence » (Le philosophe ignorant), Tel
: nai 1778. Dè :§r le point de départ de son déisme.
' Dieu. en aimant
-9r. ses cendre r. CRITIeuE DEs RELIcIoNs nÉvÉr-Érs. Poûr lui, les religions révélées reposent sur des
:lpostures. I1 se livre à une critique implacable et parfois mesquine de leurs fondements,
-:.:rrtout des textes bibliques. Interprétant les données de I'exégèse récente (cf. p. r4), il
:-e voit partout qu'invraisemblances, absurdités, superstitions primitives ; il ne se laàse
;ras de ridiculiser les cérémonies religieuses. Sous une forme burlesque, il tend à.un but
iérieux : montrer que, dans la diversité de leurs dogmes et de leurs rites, les religions sont
nrement humaines et usurpent le respect dû aux èhoses divines (cf. p. r7r).
Selon Lanson, la forme irréoerencieuse et parfois ordurière de cette critique serait une
:Éaction contre l'ingénuité avec laquelle on admettait alors, au mépris de toute exégèse, la
r:-,le .' sa pensée ;ivinité intégrale des Ecritures. Si son information plus précise qu'on ne l'a prétendu
:rues ; de là ce aboutit à d,es interprétations contestables, VoLteInr- a eu du moins le mérite de poser ces -
: ailleurs opposé problèmes sur le plan historique.
à'années, il n'a Toutefois son scepticisme le préparait mal à une étwde objectiz;e des religions. Il ne
;.'irzrlt, il a aussi comprend rien à la foi ni au mysticisme. Pour lui les esprits religieux se divisent en deux
catégories : les u fripons » qui ire croient pas à leur religion mais la considèrent comme un
moyen de domination, et les « imbéciles » crédules et enthousiastes qui deviennent des
nétaphysique, fanatiques (Dialogues, XXV). C'eét méconnaître, évidemment, ce qu'il y a de profond dans
::iiens et leurs le sentiment religieux.
:: et de la vie,
:: mal, destinée z. CuLTE DE L'ÊTRE SupnÊur. En réalité, toutes ces religions qui se déchirent entre elles
::1es limites sont d'accord sur l'essentiel.'I'existence de Dieu (p, rf+). Elle nous est garantie, non par
de
: . rrphes une révélation illusoire, mais p^ar la raison, qui fait I'accord entre les hommes. C'est cette
ne sont
I ::Urnet vers le religion naturelle, ce culte de I'Ernr SurnÊ»rr, n Dieu de tous les êtres, de tous Ies mondes
;r. p. r38-r4r). et de tous les temps » que Voltaire voudrait faire triompher. Il veut désabuser les hommes
-
de l'esprit de secte et des « mystères incompréhensibles , ; il combat la superstition qui
: ntmes, et les attache le salut à des croyances et, des cérémonies particulières, et non à In norak qwi est
. les tient dans universelle. Il rejette même l'idée de la prière, qui lui paraît méconnaître la toute-
:,rr perdre ainsi puissance divine.
t:ohvsique et à Il avait admiré en Angleterre les sociniens, tolérants et presque déistes (cf. p. r5). Vers
-:. (c1. p. tz7, r755, aux Délices, il eut I'illusion que le protestantisme des pasteurs genevois, libéral et
assez détaché du dogme, I'aiderait à fonder une secte philosophique d'esprit déiste ; pour
: a'ole des gens les y engager, il poussa même n'ArnrrBERT à les présenter dansl'Encyclnpédie cornme étant
i .lue théologie déjà d'un « socinianisme parfait » (article Genèzse, cf. p. r57). L'article souleva des protes-
..ié.) . tations unanimes et VoLTAIRI conçut de cet échec une vive désillusion. C'est que sa
grande préoccupation est d'assurer la paix, si souvent troublée par les luttes religieuses
-..:ne tragédies. u parce qu'on a toujours négligé la morale pour le dogme , (p. rSS).
.:leuses. Elles 3" PnÉÉurNrNcE DE LÀ Monerr. C'est en efretlanorale qui importe (cf. p. r78). n La
Philosophiques, religion n'est instituée que pour maintenir les hommes dans l'ordre et leur faire mériter
:,,:,!hique. Povr les bontés de Dieu par la oertu » (Dictionnaire : Droit canoniqùe, I). Base de toute société
la morale est le trait d'union entre les hommes : n Il n'y a pas deux morales. Celles de
Confutzée, de Zoroastre, de Pythagore, d'Aristote, d'Épictète, de Marc-Antonin sont
:. Diderot et absolument les mêmes. Dieu a mis dans tous les cceurs la conscience du bien avec quelque
:: CESSC :
inclination pour le mal , (Dictionnaire: Aristote,/. En l'absence d'une révélation, notre
:re admirable ; raisen et notre conscience seront donc nos véritables guides. Ûne maxime de CoNrucrus
; :t ' (Diction- représente pour Voltaire « le code du genre humain » i « Vis corrarne en moura?.t tu soudrais
:rcl architecte aüoir üécu : traite ton prochain conme tu oeu* qu'il te traite ,. Et si, une fois, il s'est tourné
--rÉr Que cette vers JÉsus, lui disant ; « Je vous prends pour mon seul maître », c'est que le Christ a
enrichi cette maxime d'un précepte d'amour i « Airnez Dieu et ootre Piochain cotnnte üous-
a:r, mes valets 21§v1s » ( Dictionnaire : Religion).
I ts C, r7). La
-.iement de la III. LA TOLÉRANCE. Le fanatisme empêche les hommes de s'aimer comme frères :
: passer: leur Vorrernr dénonce n l'enthousiasms » qui ramène tout à une unique pensée au lieu de voir
le juste milieu des choses. Sans relâche il évoque les guerres civiles, Ies injustices, les
assassinats dictés par I'esprit de secte qui aveugle autant les victimes que leurs persé-
I
I I6 VOLTAIRE
LES LETT}
:.-oLTarRr, le luxe est
la consécratro
récessaire , (p. rzg) rend heùreux
: f,tres, en stimulant l'industrie, I,agn
Son Pnocnelrur ÉcoNovr<2ue re:
tr de la prospérité générale, fait la for
L'agrieulture, nle premier des ar
,,.formes.' suppression du servage. ci.
Jîmes, de la gabelle, des entraves à 1
I
LES LETTRES PHILOSOPHISUES tt7
,.;";;;; l;';"b"rr", a". ""i.ri". à i^'"it".,l"tiot des grains ;.laenfil' répartition équitable
:- f irirpÀ,,-.i". p.iritag"r'i.f ; r;;) : Voltaire u .Àt"t, politique réformatrice de
;;;;. À FernËy i1 âo.Àe't,Ë*"-Éi" d"." ce que.peut une li6erté honnête et modérée
, i;;;à;;-;"rt" " bien qu'enàgriculture (A Baudeau' r775)'
"r.si '
.. LES ARTS ET LES « LUMIÈRES '. La civilisation trouve son couronnement
les arts adoucissent les mceurs (cf. p. r5r),
.lrl"l"iràÀ_"irr""it7|irlrîtii"itictrett"..
-j:l:rS :: .., f",,r". "orrrissent l'il;;l;;;;;;flent, la consol.nt (cf. p' I.5.9). Sans doute' ' i1 v a
vit dans I'isno-
.; i:;;;;; p"".r",. ' "t voitxrni-.,1u q"" mépris pour Ia cànaille ' qui
: ,11,, t: ,,2u.,-oi,,., il'ne renoncè pas à.instruire,:]ii1t-ll" saine du
::nce et la superstition;
..;;j"";, ;, tl-"'.;oi;;;,'i;i;;-;;i;;;;" po"' ia société à sa plus grande perfection
'I r'iln: 'o"d"i'"
:,:lra:ra :i. p. 146).
.:: elites
: :: , rlège:
-,.a Le rLri
r::de ds LES LEÇONS DE L'ÀNGLETERRE
Lorsqu'il s'embarque pour l'Angleteff.e.en 17.26' Vor-reInr est surtout connu par son
:. n1 à la de salon est devenu
:: aonlme ,rr..rial poat. mondài. à,...".piit satirique' À tonr"to"t' le p-oète
-: r'idence. e nhilosoohe des Lettres À"!ùiii ow Leitres Philosophiques. Gardons-nous-cependant
-. l'":;;;:;i;il i;" il;;i'À;;1.;;;;". Il a grandi dans un milieuépris de saint-Fvremond'
-.
bonheur
:ieal Èàui" S". â"r]ir à" la viigtième année nous le montrent libertin, peo'à
de
:.J;i"; ",'Fontenelle.
;;';;;;i; ; à";.;-", uniquËme't p'Jo"""pé. d'être heureux.; r'Epître
l ranie (oarue seulement "" liirl est rn.équisitoire en règl. contre la religio.n révélée;
tir"d". conire re fanatisme, res maurais rois. les impôts,
- est u!te ,'i;';*::;;1;;;;;;.;;i"i;â""
. r'aincu ,a vénalité des charges ; il admire i'activité heureuse d'une ville
:r, ntmes .f" .i.rq .",-rt mille "À"rlr",'i-ÂÀsterdam,
Ëommeslù .'y
"'il le ton p" un d'oisif, pas un pauvre' pas un petit
r
!
"t' ' Lettres Anglaises'
: -. rables
:. guerres
,
-"f,*, p". un insolent : » c'est déjà des
::, P, II9,
. rroubler
: respecter
LES LETTRES PHILOSOPHISLIES
peuple travailleur' libre et
I. VOLTAIRE EN ANGLETERRE. La découverte d'un pensée
.";".;;;-;;l;;,-,,.ttig"".i il y acquiert le sens
rriJ" a pr".,dr. conscience de sa ;
sssure la -i;i;;;r:;;
ar sonnes, phitosophiqie, pamphlet,.et découvre l'efficacité sociale de I'humour'
.
a.
,; par la "*ui."
Les Lettres philosophiquei;;;t;;J àut'" pri la révélation de la prose
voltairienne, claire,
.:. \a libre p"tillrr,r". perpetuellement irônique et porteuse d'idées'
. garler et En Angleterre.", J"llË, À"iJ. ."""1"nt d'avoir été bâtonné et embastillé, s'initie
'l France ".rruuj.,
aux libertés parlementaires lord Peterborough, walpolg ; hôte du
,. rie et que ;;;;;;;;F;;"i*i. ""pr!.'aïs"lingbrohe,
1dé-rrî'" les bienfaits du commerce et del'industrie,'il étudie les
. il reven- sectes religieuse.r ïbr;.-;;;seurs.; il s'entretient avec SwInt, l'auteur les
et fréqueiie à;.
de
poètes Porr' Gav' Young; avec
C"ii;"ii,"r;i o,rbli" ,r., j;;;""1".;1i;ù"'; """' les et NEwroN ; il applaudit les drames de
:cs luttes Jrrii".àr;rrË. e!.tîi":' ", ôl;.k; ; il admire'LocKE
Shakespeare.
: qouver- II.LESLETTRESANGLAISES(I7g+).Bienqu,ellesn,aPportentriend,absolu-
'i;glaises.sont
:Iuvateurs .r. t'engt"i"rl":l;;L-rir;; siècle un livre capital
au XVIIIè
ment nouveâu
:.rr ; pour p"îi;".pti, pf,iiosophiqîe qui en fait I'unité, Àt par la leçon qui s'en dégage'
I
I I8 VOLTAIRE I,ETTRES ]
r' C'EST uNE GUVRE DE pRopAcANDE : elle montre tes_bienfaix
de la riberté, du point de
v.ue rcligieux, politique, philosophique, scientifique et littéràire d.;.;,;'iib".té :, bétail qu'on z;end et qu'on achète azec
, résultenr )::tmanité, pour sentir qu'tl était horribi
I'amétioration de la vie ei re progrès a". rr-;al.-.. L" pi;;;;;;;.-iae"iq]i..-.t
au philosophe de Ferney .o.,f ae.j1 dans ce petit livre. chères : tueillît ; et n'est-ce pas un bonheur pctur
,:t été éteinte en France par la puissance i
z. C'Bsr uNE (EUVRE sATrRteu.E, une critique permanente, directe ou déguisée, :titime des Rois et du PeuPle'/ , E:;pr-
sociétë française, avec son intoréranc", ror, à..pàti.-", de la
l'auteu_r_n_e-voulait pas seulement phi-iosophe,
.;.'p;i;iÇ".-"","."," préjugés : ILTAIRE, qui vise indirectement la Fra
-ri..rgge.", di, rAforïis.-' ingleterre et sur l'égalité devant l'imp,:
La XXV" lettre ,szr les Pensées àe Pascàl révêlult lu ià.te" prof.Xà" àï ji"* : en réa*ion .;t prêtre, n'estpas ici exempt de paler
contre les bases théologiques et chrétiennes de la sàciété iru";i.", ïoiror*" proposait lhambre des Communes... Chacun donne
une
-notion purement humaine et laique du bonheur terrestre. 'tn reüenu ; il n'j, a point de taille ni ci
était dangereuse. Volielnr retarda tant qu,il put ra publication
^_L'entreprise
Philosophiques. des LetÛes
Mais Ia tra<luction parue en À"gr"t..i. ;-;;;;;"rrefaçon de Enfin la Lrrrnr X Sur le Commerce
l'édition clandestine de Rouen.proràqrè."-t uni'r"tu" a,1ffif cachet (i mai t734). Aussitôt lommerce leur richesse et leur puissanc
l'auteur s'enfuit en Lorraine ; l'imprimeur a ru gu.tiii" ;-i"'üu..
feu par le Parlement, comme_« propre à inspirer ".t -Àl" libertinage i";i;.'H;;.eux
".,'"o.raumné
au
pour la
religion et la société civile ,. Mai" ci"q éditions.,ep"l."rt-à§iZrnl'-" "-".-
SUR LE 1
Les Religions_ l,nrrnrs I e IV sur res euahers.. leur histoire, leurs
a,ngla,ises I*_,]:..-l.rft croyances. Voliaire raille leur galimatias ei I.a Lrrrar VIII Szr le Parlement dc
retrouve l'écho des lettres sur les g
1'
It crut par. consëquent a,,,i, |iril';l:';""::;,;i'ni;i:"i,1";':',',,,1:i,'i,f,i',1î' Vorrelnr pour la kberté pclitique et sor:,
trembler, à faire des contorsiàns.et.des .qrimaces, à^retenir son ,,",',liîo;
haleine, à la pousser aaec on pourra enfrn saisir sur un exemple pr
z,iolente....I..e petit peuple s'a.musait à.te, contrefai)e. On tremblait,;;;;;j"ir'à
nr., o, oooit implicite, des mceurs et des institutr
des conz;ulsions et on croÿait aroir-.re 6e Entretien, r768), Volretnu prêter;
_saint-"Espr:it. tt tr"r y"iiài-{"*r4î"rr*irlrortrr, ;tr *
fi'rent ' .(1ll). En dépit-de ce ridicule, v";;,;; juge les o"rr,J.. àr." s_r.mpathie: il démocratie ; néanmoins ses préférences
estime.leur droiture, leur humirité, leu' simpriciie; l;-p;;,;;*'i;;.';;r;i", qarantit la liberté, la iustice et la propr:
leur tolérance. Il présente avec compraisa.,.. 1". pâi.,t.'J" i"". er surtout
aà.i.i"ï"iî,ï.,r..o.d".rt anglais séduira aussi MoNrrsqutru (cf. r
concep.tions. pas.de baptême, ,Àrr, ,, prn,or,
:]::."::.,pl:ryes
constste a Jeter de l'eau froide sur 11 [àr'qrr-ti'rhrirtionir., u Les mentbres du Parlement d'Angleter
aaec un peu de s_e-l', , pu= â" .orn-rnion , ,rn,
point d'autre que celle i"r rn.rrr.»,(If.tëy pas a" p.ei.L. : u vous n,az:ez qu'ils le peuaent ,. C'est à la faxeur d'u
donc point de prêtres,
lui dis-je ? Non, mon ami,.dit.là ri)ài, en troul)ons bien. A Dieu ne plaise chapitre où. il n'est guère question du Pari
que nous osions - ordonner à_querqu'un Quaher, "ou
âe r"ceioir re saint-Esprit
autres fidèles (II). Pour làs Quakers, en effet, pài.,t
i; à;;;;;;i'",';îexcrusion des
,,
" " d" christianisme sans une révélation
immédiate conception assez prochÉ du dniike,'qui éti-i;"-i;;À;;i;;il;
hiérarchie ecc[ésiastiq ue. iË.,a i.,,tit. t, L". d.rr* nations me para
bien, soit en mal. On n'a jamais
Les Lerrnrs v rr vI sont au contraire hostiles aux Anglicans suspects
temporelles, et aux Presbytériens accusés d'intolérance et de d,ambitions des guerres de religion; cette
rigidité excessive, vorrarnn
expose à ce propos une idée qui rui est chère, ra .e."'.iieà1'.î,Ëà;:;;;:;j; prêcheurs d'humilité et de patie
gouvernemenr. surtout, iI prône comme Bayre et Mo.,,.rqri"r,l".'u-i..i]iir'ir.;r;;à; rerigion au
l; Antoine et Auguste ne se battaie
tolérance. : "- s'ii n 'y aaait in Angreterre q"'ii" ,iiig;r", porter sa chemise par-dessus sa
y en at:ait deux, elles se couperaient lq sorsr; *oi it'y-son despotisme serait à *aincrre ; s,ir
r" i iriiir,--ri-ril""r*r;rrn, en paix
heureuses , (vI). La Lnrrne-vI I sur tei s.ic;i;elii,-ou et si les poulets sacrés devaicnt
À"i;_rriiiàr""s, favorabre ment 4, pour qu'on Prît les au
Àrtrnr,
à cette religion presque déiste,-garde un silence prudent.r. ""
en Angleterre. ces Lettres réiument d,é1à ra
i.. aèi.ï.., p;;;;;;, nombreux
iosilion xoltairienne.. déisme, horreur des autrefois réciproquement à leur
luttesrerigieuses ; torérance assurée u".u".or.' p'u. i; ;;1,;;ï;;;;;;.
des religions au gouvernement, gage d,indéperidance.t
JJtes', j;"rdination o rangée pour des querelles de i
dË paiiso;1"l.-a;i p.lrql.
et le presbytérianisme ont tourn
vie politique La LrrrRr vIILsar re parrement vante r'équiribre du Je m'imagine que pareille sottis
et sociale régime anglais qui assure la paix religieuse et la liberté des devenir sages à leurs dépens, et
dorénavant pour des syllogism
:"-:î:,r^"-l"r:lii,1
oes
n1'lilisu'
evtsqucc ct tlu Papc :,,, Le
ïiïJ'?iJ'i;
9" peup-le, 1:3); ,ï"::lJL:.li ,"tïi,J:^1';::';:i::"',
plus nombreuse,_la plus xeriueuse même, et pai hommes 6 ?
-la
,^?!:a?,:""r, la Dltrt retpeLt.able p.artie à!s hoÂmes, composée d, ,;"; q"; ;;;-;;;;; ;;, bis et les
sttentes, des negutnntt, des artisans, des labourettrs enfin, qui
,r"rrràt la plus noble et la plus
mépris.é.e des professions, en un mot tout ce qui n'aniit piirt tirài;'ii irrpii,"'air-ir, nro* r Préciser cette critique (cf- I\'lontesc:
r.egardé par eux tomme des animaux au-dessou-s de Ihomme,..
tipt^ grori riki)r'a^ hommes p.- r r o). z Prêtre de Jupiter, Mars. erc
était en Europe ee qu'ils sont encoïe en prusteurs endroits i, Niri,"rr;i;':;;";r;rg"eur, espèce
-
3 Les anglicans (ou épiscopaux) portaient
ornements sacerdotaux I les presbl ter
I
LETTRES PH ILO SOPH I?UES I I9
.11,du point de de bétail qu'on oend et quron achète aoec la tefre. Il a fallu des siècles pour rendre justice à
:berté résultent I'humanitZ, pour sentir qu'il était horible que le grand nombre semât et que le Petit nombre
-r seront chères recueillît ; ei n'est-ce pas un bonheur pour le genre humain que l'autorité de ces petits bigands
ait été éteinte en Franie par la puissance légitime de nos Rois, et en Angleterre par la puissance
;eguisée, de la légitime des Rois et du Peuple? » Exposant les libertés. définies pal la.Grande charte,
: ses préjugés : Vôr-rernr, qui vise indirectement la France, insiste sur l'absence de privllège5 terriens en
Angleterre ât sur l'égalité devant f impôt : n (Jn homme, Pdrce qu'il est noble ou pcirce qu'il
're : en réaction estlrête, n'est pas ici exempt de payer certaines tatces : tous les impôts sont léglés Par _la
lrrRn proposait ChàmbredesCommunes...Chacundonnenonselonsaqualité (cequi estabsurde),maisselon
son reoenû; il n'y a point de taille ni de capitation arbitraire, rnais une tarce réelle sur les
i:on des Lettres terres.tt
Enfin la Lrrrnr X Sur le Cornmeree vante l'esprit pratique des Anglais qui doivent au
.-intrefaçon de
r;34). Aussitôt commerce leur richesse et leur puissance politique (p. rzr).
r: condamné au
r rereux pour la
SUR LE PARLEMENT
histoire, leurs
:: galimatias et La Lrrrar VIII Sàr le Parlement donne une idée assez juste des Lettres Anglnises.On
: royait inspiré. y retrouve l'écho des lettres sur les questicas rcligieuses _; on y décou-vre la-passion de
:,,:es, il se mit à ÿorrernr pour la liberté politique et son admiration pour le régime anglais,qu'il idéalise ;
.,1 pousser aaec
on pourra ;nfin saisif, suiun exemple précis la c-ritique parfois directe, rnais le plus souvent
.tt nez, on aaait
implicite, des rnceurs et des inttitutions françaises. Dans ses Dialogues (A' B' C- :
ntiracles, ils en 6e Entretien, 1768), VoLTATRE prêtera à un interlocuteur une vibrante apologie.de la
rïmpathie : il démocratie ; iréa.r-ôirr" ses préfêrences vont d'ordinaire à la monarchie Parlementaire qui
garantit la liberté, la iustice èt la propriété (cf. p. r16). On sait que l'équilibre du régime
:f,1e, et surtout
ri anglais séduira aussi MoNTESqUIEU (cf. p. ro5).
: s'accordent
.," christianisme u Les membres du Parlement d'Angletete airnent à se coilrÙaïel aurc anLiens Romains autant
:-.unton : u non,
qu'ils le Peuoent ». C'est à la faoeut d'une comparaison enÛe les deux peuples que, dans ce
::tnt de prêtres, ihapitreôù il n'est guère question du Parlement, Voltaire oa exposer ses Propres idées-
I Dieu ne plaise
,:; i'exclusion des
: une révélation
: rend inutile la L.. d"r" nations me paraissent entièrement difiérentes, ,soit.-en
bien, soit en mal. On n'a jamais connu chez les Romains la folie horrible
::: d'ambitions des guerres de religion ; cette abomination était réservée à des dévots
..ive. Vor-t:eInr prêcÉeurs d'humilitZ et de patience 1. Marius et Sylla, ?ompée et César,
:1a religion au
.:s sctciaux d,e la
Àntoine et Auguste ne se baltaient point pour décider sileflamen 2 devait
t craindre ; s'il porter sa chemise par-dessus sa rob-e, ou sa robe par-dessus sa chemise 3,
iixent en paix àt ri l"r poulets sacrés devaient manger et boire, ou bien ma-nger seule-
:arres, favorable ment 4, pour qu'on prît les augurea. Les Anglais se sont fait -pend-re
::ant nombreux
:e, horreur des
autrefois réciprôquement à leuré assises, et se sont détruits en bataille
:subordination ro rangée pour aes querelles de pareille espèce; la secte des.épiscopaux
?. r r9). et làpresbytérianisme ont tourné pour un temps ces tête.s mélancoliques.
Te miimagine que pareille sottise ne leur arrivèra plus ; ils me paraissent
, )'équilibre du
.: la liberté des âevenir sàges à leürs dépens, et je ne leur vois nulle envie de s'égorger
Goutternement dorénavani pour des syllogismei 5. Toutefois, qui peut répondre des
:re des barons, hommes 6 ?
. tnême, et par
,ti les lois et les
,:oble et la plus
r Préciser cette critique (cf' Montesquieu, étaient en jaquette noire. 4 Allusion aux
:.e. dis-je, était p.- rro). z Prêtre de Jupiter, Mars, etc. querelles entre chrétiens sur- la communion'
tire des hommes -
3 Les anelicans (ou épiscopaux) portaient des- 5 Déductions (tirées des textes sacrés). -
:.igneur, es/èce ôrnements sacerdotaux; les presbytériens 6 Quelle philosophie s'exprime dans ce trait- ?