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Problèmes de Mathématiques

Une structure algébrique


Énoncé

Une structure algébrique


Soit E un ensemble non vide muni d’une loi T vérifiant :

 aTa = bTb (1)
∀ a, b, c ∈ E, (a T c) T (b T c) = a T b (2)
a T (a T b) = b (3)

Pour simplifier l’écriture, on notera, pour tout élément a de E : a2 = a T a = e.


On définit ensuite une loi ∗ en posant : ∀ a, b ∈ E, a ∗ b = a T (e T b).
1. Montrer que e est neutre pour la loi ∗. [ S ]
2. Montrer que pour tout a de E, a0 = e T a est symétrique de a pour la loi ∗. [ S ]
3. Montrer successivement que, pour tous a, b, c de E :

(a) (a T b)0 = b T a [ S ]
(b) a T (b T c) = (a T b) T c0 [ S ]
(c) (a T b) T c = a T (b T c0 ) [ S ]
(d) (a T b)0 = a0 T b0 [ S ]
(e) a ∗ b = a T b0 . [ S ]

4. En déduire que la loi ∗ est associative et commutative. Conclusion ? [ S ]


5. Montrer que dans R on définit ainsi l’addition à partir de la soustraction ! [ S ]

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Problèmes de Mathématiques
Une structure algébrique
Corrigé

Corrigé du problème

1. Pour tout a de E, on a : e T e = e = a T a.
On en déduit a ∗ e = a T (e T e) = a T e = a T (a T a) = a (conséquence de (3)).
De même e ∗ a = e T (e T a) = a, toujours grâce (3) : ainsi e est neutre dans (E, ∗). [ Q ]
2. Pour tout a de E, posons a0 = e T a. Alors e T a0 = a d’après (3).
On en déduit a ∗ a0 = a T (e T a0 ) = a T a = e, et a0 ∗ a = a0 T (e T a) = a0 T a0 = e.
Autrement dit, a0 = e T a est un symétrique de a pour la loi ∗. [ Q ]
3. Dans cette question, a, b, c sont trois éléments quelconques de E.
(a) (a T b)0 = e T (a T b) = (b T b) T (a T b) = b T a (cf (2) pour la dernière égalité). [ Q ]
(b) L’hypothèse (2) permet d’écrire a T (b T c) = (a T b) T ((b T c) T b).
D’après (3) et la question précédente, on a : (b T c) T b = (b T (b T c))0 = c0 .
On en déduit a T (b T c) = (a T b) T c0 . [ Q ]
(c) Reprenons le résultat précédent mais en remplaçant c par c0 .
On obtient a T (b T c0 ) = (a T b) T (c0 )0 .
Or (c0 )0 = (e T c)0 = c T e = c T (c T c) = c. Ainsi (a T b) T c = a T (b T c0 ). [ Q ]
(d) Grâce à la question (b) ci-dessus : (a T b)0 = e T (a T b) = (e T a) T b0 = a0 T b0 . [ Q ]
(e) Le résultat est ici évident : a ∗ b = a T (e T b) = a T b0 . [ Q ]
4. Remarquons que pour tous éléments x et y de E, on a : x ∗ y = x T y 0 .
Soient a, b, c trois éléments quelconques de E.
(a ∗ b) ∗ c = (a T b0 ) ∗ c = (a T b0 ) T c0 = a T (b0 T c) en utilisant la question (3b).
De même a ∗ (b ∗ c) = a T (b T c0 )0 = a T (b0 T (c0 )0 ) = a T (b0 T c) (cf question (3a)).
On trouve finalement (a ∗ b) ∗ c = a ∗ (b ∗ c). La loi ∗ est associative.
On sait maintenant que (E, ∗) est un groupe. En effet la loi ∗ est associative, e est neutre,
et tout élément a de E possède un symétrique unique en la personne de a0 = e T a.
Enfin a ∗ b = a T b0 = (b0 T a)0 = (b0 )0 T a0 = b T a0 = b ∗ a (on a utilisé (3a) et (3d)).
En définitive (E, ∗) est un groupe abélien. [ Q ]
5. Dans l’ensemble E = R, posons effectivement a T b = a − b pour tous a, b.
On constate effectivement que les hypothèses (1), (2) et (3) sont réunies.
En effet d’une part a T a = b T b = 0 (donc ici e = 0) et a T (a T b) = a − (a − b) = b.
D’autre part (a T c) T (b T c) = (a − c) − (b − c) = a − b = a T b.
Alors, pour tous a, b de E : a ∗ b = a T (0 T b) = a − (0 − b) = a + b.
Ainsi on définit bien l’addition de R à partir de sa soustraction. [ Q ]

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