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Introduction à la Mécanique des fluides

Partie 1 : Cinématique des fluides

Didier Gossard
Table des matières

Introduction générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

I Cinématique des fluides

1 Définition d’un fluide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9


1.1 États physiques de la matière 9
1.1.1 Phase solide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.1.2 Phase liquide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.1.3 Phase gazeuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2 L’état condensé 10
1.3 L’état fluide 10
1.4 Exemples de quelques fluides 11

2 Concept d’un milieu continu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13


2.1 Séparation des échelles 13
2.2 Définition de la masse volumique 14
2.3 Vitesse et quantité de mouvement 15
2.4 Énergie cinétique et énergie interne 15

3 Champ de vitesses dans un fluide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17


3.1 Approche lagrangienne 17
3.2 Approche eulérienne 19
3.3 Représentation et visualisation des écoulements 20
3.3.1 Trajectoires : approche lagrangienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
4

3.3.2 Lignes de courant : approche eulérienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21


3.3.3 Exemple 1 : Représentations d’un champ tournant (modèle de la houle) . . . . . . . . . . . . . 22
3.3.4 Exemple 2 : Mouvement d’un cylindre dans un fluide initialement au repos . . . . . . . . . . . 24
3.3.5 Lignes d’émission : approche expérimentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.3.6 Cas des régimes stationnaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

4 Dérivée particulaire d’un champ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29


4.1 Signification physique d’une variation particulaire pour un fluide 29
4.2 Expression en description eulérienne 30
4.2.1 Dérivée particulaire d’une grandeur scalaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
4.2.2 Dérivée particulaire d’une grandeur vectorielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.3 Application à l’accélération 32
4.3.1 Exemple 1 : Écoulement dans un dièdre droit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
4.3.2 Exemple 2 : Écoulement plan orthoradial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
−→
4.3.3 Champ des vitesses et rotation : rôle de rot⃗v . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
Introduction

La mécanique des fluides est une branche de la mécanique qui étudie l’écoulement d’un
fluide soumis à des forces (ou non). Elle modélise la matière par des particules fluides
suffisamment petites pour relever de l’analyse mathématique, mais suffisamment grandes
par rapport aux molécules pour être décrites par des fonctions continues.

L’évolution de la mécanique des fluides a eu deux moteurs majeurs interdépendants :


• l’explication des phénomènes naturels tels que les mouvements des vagues et du vent,
la force de résistance sur un corps en mouvement dans l’air ou l’eau, l’aspiration
d’une cheminée, le mouvement des bulles, la chute de corps légers (les feuilles des
arbres), les vibrations dues à un écoulement...
• l’exploitation des fluides à des fins pratiques et industrielles : fabrication d’embarca-
tions, pompage, de puits, adduction d’eau, applications "énergétiques" (moulins à
eau ou à vent), propulsion et sustentation des aéronefs, bateaux, sous-marins, forces
de frottement sur les véhicules ou sur l’homme dans le domaine du sport (cyclisme,
natation). . .
Le polycopié sera subdivisé en trois chapitres :
• Le premier chapitre "Cinématique des fluides" débutera par l’exposition de
l’échelle d’observation adaptée pour la description du mouvement des fluides
ainsi que les grandeurs physiques principales associées aux fluides pour caractériser
leur écoulement. Puis, sera abordée l’étude cinématique d’un fluide en écoulement
nécessaire à la description du mouvement (trajectoires, lignes de courant, lignes
d’émission) des particules de fluide, indépendamment des actions subies. Nous ver-
rons que deux descriptions seront possibles : l’approche lagrangienne et l’approche
eulérienne.

• Le deuxième chapitre "Statique des fluides" se focalise essentiellement la loi de


l’hydrostatique qui décrit les fluides au repos et donc l’équilibre des forces
volumique et surfacique qu’ils subissent. On y abordera aussi la notion de centre
6 Introduction générale

de poussée et la poussée d’Archimède.

• Le troisième chapitre "Dynamique des fluides parfaits" traite la dynamique des


fluides dans le cas des fluides non visqueux (ou parfaits). Nous commencerons
par expliquer les équations de conservation (de la masse, de la quantité de
mouvement, de l’énergie), intégrales et locales. Puis, nous détaillerons l’étude
dynamique qui relient les mouvements des fluides aux contraintes qui s’exercent sur
eux. De l’approche lagrangienne du mouvement d’une particule de fluide est déduite
une équation locale liant les forces volumiques aux champs eulériens de pression et
de vitesses du fluide : l’équation d’Euler. Dans certains cas simples, l’intégration
de cette équation conduit à une équation de conservation pouvant revêtir différentes
formes : les relations de Bernoulli, aux nombreuses conséquences pratiques.
Cinématique des fluides

I
1 Définition d’un fluide . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.1 États physiques de la matière
1.2 L’état condensé
1.3 L’état fluide
1.4 Exemples de quelques fluides

2 Concept d’un milieu continu . . . . . . . . . . 13


2.1 Séparation des échelles
2.2 Définition de la masse volumique
2.3 Vitesse et quantité de mouvement
2.4 Énergie cinétique et énergie interne

3 Champ de vitesses dans un fluide . . . . . . 17


3.1 Approche lagrangienne
3.2 Approche eulérienne
3.3 Représentation et visualisation des écoulements

4 Dérivée particulaire d’un champ . . . . . . . 29


4.1 Signification physique d’une variation particulaire pour un
fluide
4.2 Expression en description eulérienne
4.3 Application à l’accélération
1. Définition d’un fluide

1.1 États physiques de la matière


Pour comprendre la nature et les propriétés d’un fluide, il faut décrire brièvement les
différents états microscopiques de la matière (voir la figure 1.1) .

1.1.1 Phase solide


• C’est l’état le plus compact dont le modèle est le cristal parfaitement ordonné.
Les particules constitutives, qui peuvent être des atomes métalliques ou non (cristaux
de cuivre, ou de carbone diamant), des ions (cristaux de sel N a+ , Cl− ) ou des
molécules (cristaux de glace) sont régulièrement distribuées dans l’espace selon une
géométrie tridimensionnelle périodique.
• Les distances interparticules étant très faibles, les forces d’interaction (d’origine
électrique) sont importantes, ce qui assure à l’édifice cohésion et rigidité. Les
solides ont un volume propre et ne peuvent s’écouler.

1.1.2 Phase liquide


• Ici encore, les particules constitutives sont au contact, mais avec désormais l’existence
de lacunes de la taille même de ces particules, permettant des déplacements. Le
liquide est un état compact mais désordonné.
• Les forces d’interaction sont encore importantes, mais les lacunes permettent des
déplacements. Les liquides ont un volume limité mais pas de forme propre.

1.1.3 Phase gazeuse


• C’est l’état dispersé de la matière. Les particules constitutives, en général des
molécules, sont quasiment libres (notamment aux faibles pressions). Soumises à
l’agitation thermique, elles se déplacent selon des mouvements désordonnés.
L’état gazeux est un état dispersé et désordonné.
• Les forces intermoléculaires restent faibles puisque les distances d’interaction sont
élevées. Il en résulte des propriétés de diffusion (inexistantes chez les liquides) et de
10 Chapitre 1. Définition d’un fluide

dilatation ou de compressibilité très importantes. Un gaz diffuse dans tout


l’espace qui lui est offert et n’a pas de forme propre.

1.2 L’état condensé


• Il est commode de regrouper deux états physiques du corps pur (constituant unique
caractérisé par une formule chimique définie) sous une même rubrique. L’état solide
et l’état liquide ont un commun des structures compactes et des interactions fortes.
Leur volume varie peu sous l’influence de la température et quasiment pas sous
l’influence de la pression, autrement dit, quasi incompressibles.
• La caractéristique essentielle de l’état condensé est la masse volumique impor-
tante :

m
ρ= de l’ordre de 103 kg.m−3 (1.1)
V

La densité d’un état condensé se calcule par rapport à l’eau :

Densité d’un ρ ρ (kg.m−3 )


état condensé : dec = = (1.2)
ρeau 103 (kg.m−3 )

1.3 L’état fluide


• L’état fluide et l’état gazeux ont en commun d’être déformables par rapport à
l’état solide. Ils permettent l’écoulement et s’adaptent au volume fixé par l’opérateur.
Néanmoins, ils diffèrent par leur compressibilité : le gaz est un fluide compressible
et le liquide est un fluide pratiquement incompressible.
• L’opposition entre gaz et liquide se voit aisément par l’ordre de grandeur de la masse
volumique :

ρg de l’ordre de 1kg.m−3 ≪ ρl (1.3)

La densité d’un gaz se calcule par rapport à l’air :


• pour T = 0 °C et p = 1, 013 bar : ρair = 1, 293 kg.m−3
• à T et P quelconques :

ρg(T,P )
dg = (1.4)
ρair(T,P )

En résumé, un fluide est un milieu continu qui se déforme tant que lui sont appliquées
des forces, si faibles soient-elles. On dit alors que le fluide s’écoule. Il n’a pas de forme
propre. Il prend la forme du récipient qui le contient. L’état fluide se divise en
1.4 Exemples de quelques fluides 11

deux grandes catégories : l’état liquide (état compact et désordonné, pratiquement


incompressible) et l’état gazeux (état dispersé et désordonné, compressible).

Figure 1.1 – Structures moléculaires. A : solide, B : liquide, C : gaz.

1.4 Exemples de quelques fluides


Énumérons à titre d’exemples quelques fluides se distinguant par la nature des phases
les constituant.
• Fluides monophasiques : eau, air, huile, métaux fondus...
• Fluides multiphasiques :
• aérosols : Liquide ou Solide dans de la Vapeur (brouillard, essence dans carbura-
teur, fumée...)
• émulsions : Liquide dans Liquide (lait, vinaigrette, shampooing...)
• suspensions : Solide dans Liquide (pâtes, boues...)
• liquides à bulles : Gaz dans Liquide (soda, surface de l’océan, distillation, fluides
de refroidissement, mousses...)
• Fluides complexes :
• magma, plasmas, ferrofluides (propriétés magnétiques)
• polymères, micelles, cristaux liquides (molécules 1D ou 2D...)
• milieux granulaires (sable, poudres...)
2. Concept d’un milieu continu

2.1 Séparation des échelles


Comme vu précédemment, un fluide est composé d’une multitude de molécules. Pour
étudier l’écoulement d’un fluide que nous pouvons visualiser à notre échelle, il est très
difficile (voire impossible...) de le déduire des mouvements individuels de chaque molé-
cule. Autrement dit, l’échelle microscopique n’est pas adaptée pour la description du
mouvement d’ensemble de fluides. Il s’agit alors de passer à l’échelle macroscopique.
L’idée de l’approche macroscopique consiste à isoler un petit volume de molécules
suffisamment voisines ayant le même mouvement d’ensemble.

Dans ces conditions, il est possible d’effectuer une moyenne de grandeurs micro-
scopiques sur ce volume, mais suffisamment petit pour ne pas gommer les variations
macroscopiques.
Pour savoir si un milieu est continu ou pas, on calcule le nombre de Knudsen sans
dimension, défini par :

Nombre de λ
Knudsen : Kn = (2.1)
L

où λ est une longueur correspondant au libre parcours moyen ou encore la distance


moyenne statistique entre deux collisions successives des molécules et L est la
longueur caractéristique de la géométrie de l’écoulement étudié. L’ordre de grandeur du
libre parcours moyen est de quelques centaines de nanomètres.
Á partir de la valeur du nombre de Knudsen, il a été établi que :
• Kn ≤ 10−2 (le libre parcours moyen est très petit devant la longueur caractéristique) :
le milieu sera considéré continu. Cette condition sera toujours remplie dans les
domaines classiques de la mécanique des fluides.
14 Chapitre 2. Concept d’un milieu continu

• 10−2 < Kn ≤ 0, 1 : alors l’écoulement se fait avec glissement sur les parois. Un exemple
concret concerne les problèmes liés à la microfluidique : l’ordre de grandeur de l’échelle
caractéristique est d’une dizaine de micromètres, et par conséquent Kn ≈ 0, 02.
• 0, 1 < Kn ≤ 10 : on se trouve dans la zone de transition entre le cas précédent et le
cas suivant.
• Kn > 10 : le milieu n’est plus continu, les phénomènes se produisent au niveau
moléculaire.

2.2 Définition de la masse volumique


C’est ce type d’approche que l’on utilise pour décrire un fluide par un milieu continu.
Pour ce faire, nous allons présenter des grandeurs macroscopiques nécessaire pour caracté-
riser un écoulement de fluide.
Pour Kn ≤ 10−2 , considérons dV un volume élémentaire supposé très grand par rapport à
la molécule (il en contient plein), mais petit par rapport à la longueur caractéristique du
phénomène.

Figure 2.1 – De gauche à droite : échelle macroscopique, mésoscopique, microscopique.

La masse de toutes les molécules contenues dans le volume élémentaire dV est quantifiée
par dm. On définit alors la masse volumique locale par :

Masse
volumique dm
ρ (x, y, z, t) = (2.2)
locale : dV

On peut en déduire la masse m(t) d’un volume V macroscopique par intégration :

Masse d’un ˚
volume V : m(t) = ρ (x, y, z, t) dV (2.3)
V

Cas particulier d’un fluide incompressible : un cas particulier important est celui où la
masse volumique peut être considérée constante à la fois dans l’espace et le temps :
ρ (x, y, z, t) = ρ = cte. On parle alors de fluide incompressible. Dans ce cas, la masse m
d’un volume V est simplement donnée par :

Masse d’un
fluide m = ρV (2.4)
incompressible :
2.3 Vitesse et quantité de mouvement 15

2.3 Vitesse et quantité de mouvement


Un écoulement de fluide sous l’influence de forces modifie la quantité de mouvement →

p
du fluide. La quantité de mouvement globale d’un volume V s’écrit :

Quantité de ˚
mouvement →

p (t) = ρ (x, y, z, t)⃗v (x, y, z, t) dV (2.5)
d’un volume V V

2.4 Énergie cinétique et énergie interne


Par un processus de moyennage similaire, il est possible de déduire les expressions de
l’énergie cinétique macroscopique et de l’énergie interne microscopique. Sans entrer dans le
détail qui nécessiterait d’aborder la thermodynamique, nous allons expliciter chacune de
ces deux formes d’énergie.
• L’énergie cinétique macroscopique du centre de masse des particules en mouvement est
1 1
notée K(t). Pour le volume V de la figure, on a : dK = dm v 2 = ρdV v 2 . L’énergie
2 2
cinétique macroscopique d’un volume V s’écrit donc :

Énergie
˚
cinétique 1
macroscopique K(t) = ρ (x, y, z, t) v 2 (x, y, z, t) dV (2.6)
V 2
d’un volume V

• L’énergie interne microscopique notée U (t) est l’énergie liée à l’agitation thermique
du fluide (en l’absence d’interactions entre particules). Pour un gaz parfait (ou
un liquide incompressible), l’énergie interne massique est simplement définie par
du = cv dT où cv est la capacité calorifique massique à volume constant (en
J.kg −1 .K −1 ) et T est la température (en K). L’énergie interne microscopique est
donnée par dU = u dm = u ρdV . Pour un volume V, elle s’écrit donc :

Énergie interne ˚
microscopique U (t) = ρ (x, y, z, t) u (x, y, z, t) dV (2.7)
d’un volume V V
3. Champ de vitesses dans un fluide

Un écoulement de fluide peut être décrit par la connaissance du mouvement de chacune


des entités élémentaires, en général atomes ou molécules, constituant le fluide. Cependant,
leur nombre étant impressionnant, une telle étude n’est pas envisageable. L’étude de
l’écoulement peut se limiter à la connaissance du mouvement d’ensemble d’un groupe de
ces entités constituant ce que l’on appelle une particule de fluide. Ce mouvement est
alors décrit par la donnée :
• soit de la trajectoire de chacune de ces particules de fluide au cours du temps,
connaissant leur position à une date initiale t0 donnée : description lagrangienne ;
• soit de la vitesse de toutes ces particules de fluide à tout instant t : description
eulérienne.
Il est possible de travailler avec l’une ou l’autre de ces descriptions, mais celle d’Euler
(champ des vitesses des particules de fluide dépendant des coordonnées d’espace et du
temps) est la plus pratique.

3.1 Approche lagrangienne


Intéressons-nous à un fluide (macroscopiquement) en mouvement dans le référentiel
d’étude, mouvement souvent appelé écoulement.
Étudier cet écoulement, c’est par exemple décrire le mouvement de chacune des particules
de fluide (définies précédemment) qui le compose. Connaissant la trajectoire R
⃗ i (t) de chaque
particule (placée en Ri (0) à t = 0) que l’on suit dans son mouvement, nous reconstituons le

mouvement d’ensemble du fluide (figure 3.1). Ainsi, on comprend que, dans la description
lagrangienne, on s’intéresse à l’histoire de chaque particule de fluide. Cette description
correspond à l’approche lagrangienne, dérivée du nom du mathématicien Louis Lagrange
(1736-1813).

Considérons l’exemple suivant : lors d’un écoulement de véhicules sur une autoroute, il
est possible de décrire l’écoulement du trafic grâce à la connaissance de la trajectoire de
A
Doc. 5. Écoulement de fluide. À l’échelle
l << a << L , soit 10– 10 m << a << 10– 1 m. Prenons mésoscopique, les dimensions de la par-
ticule de fluide sont petites devant L et
grandes devant , la distance moyenne
d m NA entre deux molécules.
u contient une masse d m = 10– 15 kg d’eau, donc
18 M Chapitre 3. Champ de vitesses dans un fluide
10 −15 × 6 . 10 23 coordonnées initiales
iron ≈ 3 . 1010 molécules ! de la particule
trajectoire R(t)
18 . 10 −3 de la particule
à t = 0 : R(0)
e a une masse d m égale à 10– 15 kg , occupe un volume
te a = 1 µm) et contient environ 1010 particules (doc. 5).
e pour la situation choisie consisterait à prendre une par-
ne masse d m égale à 10– 6 kg, occupant un volume
4
:5515:38 Page 10 (Cyan/ProcessBlackCyan film)
te a = Page
1 mm)10 (Noir/Process
et contenant environ 1016 film)
particules. Mais
scosités peut mettre ce choix (a relativement grande) en lagrangienne : le mouvement macroscopique du fluide est défini
– Description
Figure 3.1 Doc. 6. Description lagrangienne : le mou-
vement macroscopique
de chaque du fluide est défini
obstacles (présence de par la connaissance
couches des 5).
limites, cf. chapitre trajectoires particule de fluide qui le compose.
par la connaissance des trajectoires de
, les dimensions caractéristiques de la particule de fluide chaque particule de fluide qui le compo-
nt L et grandes devant chacun
(distance moyenne entre: deux sent.
10
des véhicules cette description correspond à l’approche lagrangienne (figure 3.2).
nombre de molécules (10 ) doivent constituer cette par-
des moyennes locales ayant un caractère macroscopique.
oroutier
e de fluide, échelle mésoscopique, est intermédiaire
opique et l’échelle
véhicules sur unemacroscopique.
autoroute, il est Elle permet
possible d’as-
de décrire t1 t2
des
ce àgrandeurs macroscopiques
la connaissance qui décrivent
de la trajectoire de chacunledes
fluide
véhi- t1
nu.
orrespond à l’approche lagrangienne (doc. 9).
que instant par l’ensemble des vitesses des particules de
particules que nous avons « étiquetées » en fixant leur t2
instant t = 0, donc l’indice i. Cet ensemble des vitesses t2

R i(t) ➞ ➞ t2
= V (Ri (t), t), ces grandeurs ne dépendant explicite- trajectoire
dt
lagrangienne ➞ t1 t2
une particule considérée (Ri (t) est une fonction connue).
rangien, la vitesse de chaque particule ne dépend que
de
tant(macroscopiquement) en mouvement
connue) et donc des coordonnées dans lederéféren-
initiales la par-
ouvent appelé écoulement.
© Hachette Livre, H-Prépa Mécanique des fluides, 2e année, PC et PSI, La photocopie non autorisée est un délit.

t1 7. Louis
Doc. t1 Lagrange (1736-1813).
’est par exemple décrire le mouvement de chacune des
ne précédemment)
ies d’un écoulement qui: le composent. Connaissant la tra- Doc. 9. Lorsque nous observons les tra-
➞ Figure ➞ 3.2 – Lorsque nous observons les trajectoires des divers véhicules (entre t = t et
e est défini
articule par en
(placée lesRpositions
i (0) à t = R
0)i (t)
quedes particules
l’on son jectoires
suit dans de (t = tdes
1) divers véhicules (entre t = t1
1
)tuons t
; le mouvement d’ensemble= t ), nous nous plaçons
2 du fluide (doc. 6). Cette en formalisme lagrangien.
et t = t2), nous nous plaçons en forma-
R(t)
, dérivée du nom du mathéma- lisme lagrangien.

’approche
➞ dRi (t)
lagrangienne trajectoire
ule Vi (t) = est une fonction du temps. d’une feuille
dt7).
36-1813) (doc.
(t = t2)

r ➞ Le fluide est ➞ décrit à chaque instant par l’ensemble des vitesses des particules de fluide qui
iture R(t) (et non ➞
r ), X(t), Y(t), ..., V (t) (et non v➞ ) pour
pêcheur le composent, particules que nous avons "étiquetées" par l’indice i, en fixant leur position ini-
enne ». à la ligne regardant dériver au fil du courant des
⃗i (t) = dRi (t) = V

’eau), ou des feuilles à latiale
surface de l’eau, se placetimpli-
 
R⃗ i (0) à l’instant = 0. Cet ensemble des vitesses est de la forme V ⃗ R ⃗ i (t), t ,
on lagrangienne, lorsqu’il suit des yeux le mouvement de Doc. 8. Le pêcheur suivant des yeux les dt
ces grandeurs
avec l’eau de la rivière (doc. 8). ne dépendent explicitement que du temps pour une particule considérée
feuilles se place en formalisme lagrangien.
eulérienne (R⃗ i (t) est une fonction connue).
tourbillon
Ainsi en formalisme lagrangien, la vitesse de chaque particule ne dépend que du temps t
au voisinage 9
(la trajectoire étant connue) et donc des coordonnées initiales
du rocher (M) de la particule.
e écoulement de fluide dans le référentiel d’étude.
Doc. 10. Le pêcheur observe comment
eulérienne d’un Description
écoulement lagrangiennes’écoule
d’un leécoulement :
fluide autour du rocher ; il se
• le mouvement du fluide estendéfini
place pareulérien.
formalisme les positions R
⃗ i (t) des particules de fluides
toutes les particules est en pratique inaccessible"i")
(étiquetées au calcul.
;
us chercherons à décrire l’évolution du mouvement du
⃗i (t) = dRi (t) est une fonction du temps.

ne particule particulière : cette
• laapproche
vitessepasse
d’une parparticule
une V
u fluide. dt
P É A G E

r
ne rien prendre, peut se mettre à rêver
Remarque en observant
: nous garderons ⃗
un cette écriture R(t) (et non ⃗r), X(t), Y (t),. . ., V
⃗ (t) (et non ⃗v )
inage d’un rocher qui émerge
pour desau milieu de la rivière.
grandeurs Ce
"lagrangiennes".
lus à une particule de fluide qu’il suit dans son mouve-
nt particulier de l’espace, où transitent sans cesse de nou-
. Il observe la vitesse de ces particules en un point fixe
mps ; il se place en formalisme eulérien pour décrire cet

oroutier Doc. 11. Les deux gendarmes observant


rangien, la vitesse de chaque particule ne dépend que
tant connue) et donc des coordonnées initiales de la par-
t1 t1

ne d’un écoulement : Doc. 9. Lorsque nous observons les tra-



e est défini par les positions Ri (t) des particules de jectoires des divers véhicules (entre t = t1
3.2 Approche eulérienne et t = t2), nous nous plaçons en forma- 19
);


dRi (t) lisme lagrangien.
ule Vi (t) = 3.2est une fonction du
Approche temps.
eulérienne
dt
L’étude du mouvement de toutes les particules est en pratique inaccessible au calcul.
➞ Dans ces conditions,
➞ nous chercherons à décrire l’évolution du mouvement du fluide, sans
ture R(t) (et non ➞
r ), X(t), Y(t), ..., V (t) (et non v➞ ) pour
référence à une particule particulière : cette approche passe par une description eulé-
enne ».
rienne du fluide. La description eulérienne d’un fluide, dérivée du nom du mathématicien
Léonhard Euler (1707-1783), permet de déterminer, en un point donné de l’espace, les
évolutions au cours du temps de certaines caractéristiques du fluide telles que sa vitesse, sa
eulérienne pression, sa température,. . .
tourbillon
Considérons l’exemple suivant : parfois des gendarmes au bord d’une autoroute "observent"
au voisinage
e écoulement de fluide la vitesse
dans des véhicules.
le référentiel d’étude. Ils peuvent décrire l’écoulement du
du rocher (M)trafic au cours du temps grâce
à la connaissance de la vitesse des10.véhicules
Doc. Le pêcheurexistant à l’endroit où ils sont "postés". Ces
observe comment
eulérienne d’un gendarmes écoulement se placent en formalisme
s’écoule le eulérien pour
fluide autour décrire
du rocher ; il sel’écoulement du trafic (figure
3.3). place en formalisme eulérien.
toutes les particules est en pratique inaccessible au calcul.
s chercherons à décrire l’évolution du mouvement du
ne particule particulière : cette approche passe par une
u fluide.

P É A G E
r
ne rien prendre, peut se mettre à rêver en observant un
inage d’un rocher qui émerge au milieu de la rivière. Ce
lus à une particule de fluide qu’il suit dans son mouve-
nt particulier de l’espace, où transitent sans cesse de nou-
. Il observe la vitesse de ces particules en un point fixe
mps ; il se place en formalisme eulérien pour décrire cet

oroutier Doc. 11. Les deux gendarmes observant


Figure 3.3 – Les deux gendarmes observant
les vitesses lessevitesses
des véhicules des véhicules se sont placés en
sont placés
ord d’une autoroute « observent » la vitesse
formalisme des véhicules.
eulérien pour décrire l’écoulement du trafic. À la même date t, ils n’observent
en formalisme eulérien pour décrire
ement du trafic au cours du temps grâce à la connaissance
pas les mêmes véhicules. Les deux gendarmes n’observentt, pas nécessairement la même
l’écoulement du trafic. À la même date
existant à l’endroit où ils sont « postés ». Ces gendarmes ils n’observent pas les mêmes véhicules.
vitesse.du trafic (doc. 11). Quand
ulérien pour décrire l’écoulement Les deux gendarmes n’observent pas
agrangien, c’est généralement mauvais signe ! nécessairement la même vitesse.

Revenons à l’exemple précédent : les gendarmes "observent" la vitesse des véhicules au


cours du temps en un point particulier du trafic. Il n’y a aucune relation entre les
coordonnées de ce point (endroit où ils sont placés) et le temps.
Lors de la description eulérienne d’un écoulement de fluide, l’ensemble des vitesses forme
un champ de vecteurs ⃗v (⃗r, t) = ⃗v (M, t) = ⃗v (x, y, z, t), dépendant à la fois de l’espace
et du temps : ⃗r et t (ou x, y, z et t) sont des variables indépendantes.

Description eulérienne d’un écoulement :


• le mouvement du fluide est défini par le champ de vitesses ⃗v (M, t) ;
• les coordonnées d’espace et de temps sont des variables indépendantes ;
• ⃗v (M, t) est la vitesse de la particule qui passe au point M , à l’instant t.

Ce formalisme peut être appliqué à de nombreuses grandeurs macroscopiques : champ de


pression p (M, t), de température T (M, t), de masse volumique ρ (M, t),. . .
Nous conserverons la notation ⃗v (M, t) = ⃗v (⃗r, t) pour le champ eulérien, et les notations

R(t) et V
⃗ (t) pour la description lagrangienne. La vitesse d’une particule de position
lagrangienne R(t)
⃗ est ainsi :
 
⃗ (t) = ⃗v ⃗r = R(t),
V ⃗ t
4
:5515:38
Page Page
12 12 (Cyan/Process
(Noir/Process BlackCyan film)
film)
20 Chapitre 3. Champ de vitesses dans un fluide

C’est la valeur du champ de vitesse, là où elle se trouve, à l’instant t.

3.3 Représentation et visualisation des écoulements


Nous allons retrouver la dualité Lagrange-Euler dans la représentation graphique des
pouvons exprimer au point M est
écoulements. z
me d’Euler. h(t) est la coordonnée
et repérant la hauteur du fluide dans
3.3.1 Trajectoires : approcheh (t) lagrangienne
Nous nous proposons z de trouver les Doc.trajectoires
13b. Le niveaudes de la
particules (approche lagrangienne)
M
par sa cote z sur l’axe en(z z′)utilisant
dirigé le champ des vitesses d’un surface libre du
fluide (approche liquide
• eulérienne).
). La vitesse v➞(M, t) en formalisme ez évolue avec la vitesse h(t).
L’ensemble des trajectoires des
z=0
particules de fluide au
La vitesse en formalisme cours du temps apparaît comme un
par l’expression :
• premier élément d’information. Ce type de représentation
eulérien est donnée par qui suit les particules de fluide
(M, t) = h(t) e➞z . est évidemment lagrangien.

v➞(M, t) = h(t) ➞ez .
Nous pouvons avoir à l’esprit l’image du trafic automobile sur un réseau routier : cette image
• des coordonnées d’espace, se fait par l’intermédiaire
n’est pas entièrement
de e➞z ; innocente, l’étude de ce trafic s’apparentant à celle d’un écoulement
(on parle
iser deux notations h et z, car h(t) d’ailleurs de
• du temps, secirculation fluide. . .).deAinsi,
fait par l’intermédiaire h(t). la représentation des trajectoires des

du fluide et z la cote duvéhicules


point M. permet-elle
h(t) est la d’obtenir
coordonnée des informations
repérant le niveau dusur "l’écoulement"
fluide, et z de la circulation (figure
(M, t) en fonction : 3.4). Il est possible de visualiser
la coordonnée eulérienne.ces trajectoires en prenant une photographie nocturne
avec un long temps de pause, les traces des phares des véhicules sur le cliché matérialisant
leurs trajectoires.

ation et visualisation
eme nts

dualité Lagrange-Euler dans la représentation graphique

: approche lagrangienne
trouver les trajectoires des particules (approche lagran-
mp des vitesses d’un fluide (approche eulérienne). Doc. 14. Trajectoires de particules (ici des
Figure 3.4 – Trajectoires de véhicules)
particules (ici trajectoire
. Chaque des véhicules).
correspondChaque trajectoire correspond
à un véhicule différent. à un véhicule différent.
res des particules de fluide au cours du temps apparaît
nt d’information. Ce type de représentation qui suit les
idemment lagrangien.
À partir sur
sprit l’image du trafic automobile de unla réseau
donnée du :champ eulérien des vitesses
routier  du fluide
 ⃗v (⃗r, t), et en utilisant la
correspondance
ièrement innocente, l’étude des vitesses
de ce trafic s’apparentant à définie par V
⃗ (t) = ⃗v ⃗r = R(t),
⃗ t , nous obtenons la trajectoire
n parle d’ailleurs de circulation fluide...). Ainsi, la repré-

R(t) de la particule présente en ⃗r à l’instant t par l’intégration temporelle d’un système
des véhicules permet-elle d’obtenir des informations sur
d’équations différentielles
rculation (doc. 14). Il est possible de visualiser ces tra-à partir d’une position initiale R0 = R (t = 0).
⃗ ⃗
Par exemple,
photographie nocturne avec un long tempsen coordonnées
de pause, les cartésiennes, où R(t) = X(t)⃗
⃗ ex + Y (t)⃗ey + Z(t)⃗ez , nous aurons :
cules sur le cliché matérialisant leurs trajectoires.
dX(t)

ires de particules de fluides, il est
 Ẋ =d’ajouter dans
possible = Vx (t) = vx (X(t), Y (t), Z(t))
dt


les d’aluminium et de prendre une photo avec un long




dY (t)


➞ ➞
champ eulérien des vitesses du fluide Ẏ ➞ v➞(r=, ➞t), et en utili-
= Vy (t) = vy (X(t), Y (t), Z(t))
es vitesses définie au § 3.2. V(t)


 = v (r = R (t), dtt), nous
t) de la particule présente en r➞
à t par l’intégration tem-


quations différentielles à partir
 d’une position dZ(t)initiale


= = Vz (t) = vz (X(t), Y (t), Z(t))


dt Doc. 15. Lors de cet écoulement (houle),

ées cartésiennes, où R (t) = X(t)e➞x + Y(t)e➞y + Z(t)e➞z, nous les particules décrivent des trajectoires
quasiment circulaires.
3.3 Représentation et visualisation des écoulements 21

Puis, par intégration :

ˆ t
X(t) = X0 + vx X(t′ ), Y (t′ ), Z(t′ ) dt′

t′ =0

Et de même pour les autres coordonnées. La résolution peut être délicate, et faire appel à
des méthodes numériques. Notons qu’à l’instant t, nous avons :

dX dY dZ
= = = dt (3.1)
vx (X(t), Y (t), Z(t)) vy (X(t), Y (t), Z(t)) vz (X(t), Y (t), Z(t))

de sorte que la trajectoire de la particule est tangente à la ligne du champ des


vecteurs vitesse ⃗v (⃗r, t), au point où elle est située à l’instant t.

Notion de trajectoire :
Dans la description lagrangienne, on s’intéresse à l’histoire de chaque particule de fluide.
Considérons une particule de fluide M située en (X(t), Y (t), Z(t)) à l’instant t. Par définition,
la trajectoire de la particule de fluide M est la courbe paramétrique C d’équation
(X(t), Y (t), Z(t)) telle que :

Ẋ = vx (X(t), Y (t), Z(t))










Ẏ = vy (X(t), Y (t), Z(t)) (3.2)





Ż = vz (X(t), Y (t), Z(t))

3.3.2 Lignes de courant : approche eulérienne

La représentation, à un instant t0 donné, de l’ensemble des lignes de courants


(lignes de champ du champ des vitesses eulérien des particules de fluide) d’un fluide en
mouvement donne des informations très intéressantes sur l’écoulement du fluide.
Reprenons l’exemple du trafic automobile. Nous pourrions obtenir un cliché des lignes de
courants de la circulation automobile : sur une photographie avec un temps de pause bref,
les traces des phares sont des petits segments indiquant, par leur direction et leur longueur,
la vitesse de chaque véhicule.
Avec les lignes de champ du champ des vitesses du fluide (lignes de courants), nous
retrouvons la conception eulérienne d’un écoulement.
L’équation de ces lignes de courants s’obtient en écrivant qu’un déplacement élémentaire


dℓ = (dx, dy, dz) sur celle-ci est colinéaire au vecteur vitesse ⃗v (M, t0 ) :


− dx dy dz
dℓ ∧⃗v (M, t0 ) = ⃗0 ⇐⇒ = =
vx (x, y, z, t0 ) vy (x, y, z, t0 ) vz (x, y, z, t0 )
22 Chapitre 3. Champ de vitesses dans un fluide
mmentaires pouvons-nous faire sur ces simulations ?
Notion de ligne de courant :
ticules de fluide régulièrement réparties à t = 0 dans un
Nous pouvons caractériser l’écoulement d’un fluide par la détermination des lignes de
génératrices du cylindre (points Ai). Ces particules ne
du cylindre. (ligne de champ du champ des vitesses eulérien des particules de
initiale après le passage courants
fluide) à la date t0 telles que, en tout point (M, t0 ), les vecteurs vitesses ⃗v (M, t0 ) leur sont
pent, c’est-à-dire que nous visualisons des points de l’es-
colinéaires, soit :
se des particules de fluide dépend explicitement du temps :
➞ ➞
V (P, t1) ≠ V (P, t2) .


dℓ ∧⃗v (M, t0 ) = ⃗0 (3.3)
érien dans ce référentiel n’est pas stationnaire : il dépend
ble t. Ceci conduit à l’équation différentielle suivante :
dx dy dz
= = (3.4)
v (x,
urants : approche eulérienne
x y, z, t 0 ) v y (x, y, z, t 0 ) v z (x, y, z, t0 )

L’intégration, à t0 donné, de ce système nous fournit l’équation des lignes de courant à cet
instant.
tant t0 donné, de l’ensemble des lignes de courants (lignes
Considérons
vitesses eulérien des particules l’exemple
de fluide) d’un fluided’un
en écoulement d’un fluide autour d’un cylindre. Les particules de
formations très intéressantes sur l’écoulement du fluide.
fluide se situent dans un plan perpendiculaire à la génératrice du cylindre. Plaçons-nous
rafic automobile. dans le référentiel du cylindre : nous pouvons visualiser les lignes de courant (figure 3.5).
n cliché des lignes de courants de la circulation automo-
e avec un temps de pause bref, les traces des phares sont y
quant, par leur direction et leur longueur, la vitesse de
2
p du champ des vitesses du fluide (lignes de courants), 1
ption eulérienne d’un écoulement. 0,5
–➞ 0
de courants s’obtient en écrivant qu’un élément d M de – 0,5
–1
vecteur vitesse v➞(M, t0).
–2 x
riser l’écoulement d’un fluide par la détermination – 2,8 –1,4 0 0,7 1,4 2,8
(ligne de champ du champ des vitesses eulérien des
Figure 3.5 – Simulation Doc.
la date t0 , dont l’équation différentielle est donnée
17a. Simulation
montrant montrantd’un
l’écoulement l’écoule-
fluide autour d’un cylindre.
ment d’un fluide autour d’un cylindre.
x dy dz
= = .
z, t0) vy(x, y, z, t0) vz(x, y, z, t0)
Remarque : l’équation différentielle 3.4 établissant les lignes de courant a été exprimée en
de ce système nous fournit l’équation des
coordonnées lignes de cou-x, y et z.
cartésiennes
Cette fois-ci, plaçons-nous en coordonnées cylindriques r, θ et z. Soient le vecteur vitesse
⃗v (r, θ,
est identique à celle utilisée t0 ) = vr (r, θ, z,pour
enz,électromagnétisme t0 )⃗er + vθ (r, θ, z, t0 )⃗eθ + vz (r, θ, z, t0 )⃗ez et le vecteur déplacement
mp électrique ou magnétique. →

élémentaire dℓ = dr⃗e + rdθ⃗e + dz⃗e .
r θ z


Puisque le déplacement élémentaire dℓ sur une ligne de courant est colinéaire au
vecteur vitesse ⃗v (M, t0 ), alors :

l’exemple du mouvement à vitesse constante V 0 d’un
itialement au repos. →
− dr rdθ dz
dℓ ∧⃗v (M, t0 ) = ⃗0 ⇐⇒ = = (3.5)
Doc. 17b.
rentiel du cylindre : nous pouvons visualiser les lignes de vr (r, θ, z, t0 ) vθ (r, θ, z, t0 ) vz (r, θ, z, t0 )
Écoulement autour d’un
cylindre de faible épaisseur et à faible
vitesse. Visualisation à l’aide de filets
3.3.3 différente
nte une visualisation Exemple 1 :écoulement.
de cet Représentationsd’huile
d’undechamp
lin dans tournant
de l’huile de (modèle
vaseline. de la houle)
Le champ des vitesses (formalisme eulérien) d’un écoulement bidimensionnel est de la
forme : ⃗v = v0 (cos ωt⃗ex + sin ωt⃗ey ) où v0 et ω sont des constantes strictement positives.
Déterminer les trajectoires des particules et les lignes de courant.

• Calcul des lignes de courant à l’instant t0 :


mation d’une « ligne de fluid
de temps que met une part

4
pour aller de A à B est un inv

Application
3.3 Représentation et visualisation des écoulements
figure.

23
Représentations d’un champ tournant : modèle de la houle
L’équation 3.4 permet de calculer
Le champ des les lignes
vitesses de courant
(formalisme dans
eulérien) leécou-
d’un plan (Oxy) à l’instant
v 0 t0 : v0
X (t ) = X 0 + sin ω t et Y (t ) = Y0 +
(1 − c
lement bidimensionnel est de

la forme ➞: ω ω
dx dy dx ydy dy oùsin ωt0 représentent les coordonnées de la
= v➞ =⇒
= v➞0(cosw t e x + sinw
= te ) . =⇒ = X0 et Y0 = tan ωt0
vx (x, y, z, t0 ) vy Déterminer
(x, y, z, t0 )les trajectoires
v0 cos ωt v0 sin ωt
des0 particules 0 lignesdx initiale
et les cos ωtde0 la particule considérée à t = 0 , soit
de courants. 2 2
Ainsi, par intégration, nous obtenons l’équation des lignes de courant à t0 : ( X − X0 )2 +  Y − Y0 − v 0  =  v 0 
• Lignes de courants  ω ω
À t0 , le champ des vitesses est uniforme : les lignes de
y = y0 + tan ωt0 (xcourants
− x0 ) sont des droites faisant un angle w t0 avec l’axe c’est-à-dire l’équation d’un cercle de

et de centre  X0 , Y0 + 0  .
(Ox). v0 v
où x0 et y0 représentent• Trajectoires
les coordonnées de la position à t = t0 . ω  ω
Conclusion : les lignesL’intégration
de courantdesont d Xdes droites faisantd Y un angle ωt0 avec l’axe (Ox).
= v 0 cos ω t et = v 0 sin ω t
On les a représentées sur la figure 3.6. d t dt • Les lignes de courants et les trajectoires so
donne : sentées sur le document 18.

v (M, t0)
y

M v (P
Y01
v

x
ω t0 P
Y02

X01 X02

Figure 3.6 – Les lignes de courants à t0 sont des droites.


Doc. 18a. Les lignes de courants à t 0 sont des droites. Doc. 18b. Les trajectoires des diverses particules
du temps sont des cercles de même rayon.

• Calcul des trajectoires :


Le système d’équations 3.1 permet de déterminer la trajectoire d’une particule de fluide :

dX dY
= v0 cos ωt et = v0 sin ωt
dt dt
Leur intégration donne :
v0 v0
X(t) = X0 + sin ωt et Y (t) = Y0 + (1 − cos ωt)
ω ω
où X0 et Y0 représentent les coordonnées de la position initiale de la particule considérée à
t = 0, soit encore :
 v 0 2  v 0 2
(X − X0 )2 + Y − Y0 − =
ω ω
v0  v0 
Conclusion : les trajectoires sont des cercles de rayon et de centre X0 , Y0 + ,
ω ω
comme illustrées sur la figure 3.7.
0
ts sont des droites faisant un angle w t avec l’axe c’est-à-dire l’équation d’un cercle de rayon

et de centre  X0 , Y0 + 0  .
v0 v
ectoires 
ω ω
dX dY
gration de = v 0 cos ω t et = v 0 sin ω t
dt dt • Les lignes de courants et les trajectoires sont repré-
: 24 sentées sur le document 18.
Chapitre 3. Champ de vitesses dans un fluide
v (M, t0)
y

M v (P, t0)
Y01

© Hachette Livre, H-Prépa Mécanique des fluides, 2e année, PC et PSI, La photocopie non autorisée est un délit.
v

x
ω t0 P
Y02
x
X01 X02

8a. Les lignes de courants à t 0 sont des droites. Doc. 18b. Les trajectoires des diverses particules au cours
Figure 3.7 – Les trajectoires
du tempsdes
sontdiverses
des cerclesparticules au cours du temps sont des cercles de
de même rayon.
même rayon.

3.3.4 Exemple 2 : Mouvement d’un cylindre dans un fluide initialement au15repos


Un cylindre de rayon a se déplace à la vitesse V ⃗0 constante, perpendiculaire à ses
génératrices, dans un fluide initialement au repos.
Soit R le référentiel lié au fluide initialement au repos, repéré par le système d’axe ortho-
normé, fixe R (O;⃗ex ,⃗ey ,⃗ez ) avec V⃗0 = −V0⃗ex (V0 > 0) et (Oz) parallèle aux génératrices du
cylindre.
Soit R′ le référentiel lié au cylindre, repéré par le système de coordonnées cylindriques
R′ (O′ ;⃗er ,⃗eθ ,⃗ez ) ayant pour origine l’axe du cylindre passant par le point O′ . À t = 0, on
supposera que O et O′ sont confondus.
On admet que le champ des vitesses dans le référentiel R′ est donné par :

a2 a2
   

⃗v (r, θ, t) = V0 1 − 2 cos θ⃗er − V0 1 + 2 sin θ⃗eθ
r r

Déterminer les trajectoires des particules et les lignes de courant.

• Calcul des lignes de courant à l’instant t0 :


Les lignes de courant à un instant t = t0 sont les lignes de champ de ⃗v ′ (r, θ, t0 ). L’équation
3.5 permet de calculer les lignes de courant dans le plan (O′ ,⃗er ,⃗eθ ) à un instant t0 :

a2
dr dr 1+
= ′
rdθ
=⇒ =
rdθ
=⇒ − r2 dr = cos θ dθ
vr (r, θ, t0 ) vθ (r, θ, t0 )
′ 2 2 a2 sin θ
   
a a
V0 1 − 2 cos θ −V0 1 + 2 sin θ r−
r r r

L’intégration par séparation des variables conduit à :

a2 a2 K
− ln r − = ln |sin θ| + k1 où k1 ∈ R =⇒ r − = où K = e−k1
r r sin θ

L’allure des lignes de courant peut être obtenue par voie informatique (figure 3.8) :
> wi t h( pl ot s ) :
> s : =s eq( i mpl i ci t pl ot ( ( r- 1/r ) *s i n( t het a) =i /10, r =1. . 5, t het a=0. . 2*Pi , coords =pol ar ,
numpoi nt s =1000, col or =COLOR( HUE, ( i +20) /40) ) , i =- 20. . 20) :
> cyl i ndr e: =pl ot ( [ 1, t het a, t het a=0. . 2*Pi ] , coords =pol ar , s cal i ng=CONSTRAI NED,
col or=bl ack, t hi cknes s =3) :
3.3 Représentation et visualisation des écoulements 25
> di s pl ay( s , cyl i ndre) ;

Figure 3.8 – Lignes de courant d’un écoulement de fluide autour d’un cylindre.
2.6.2.2 Trajectoire dans le référentiel R lié au cylindre
Dans le référentiel R lié au cylindre la vitesse d’une particule fluide est
  
• Calcul des trajectoires :  a2  2 
 2
V0 2 sin   cos  + V0 ex
 V (1 laa2trajectoire
Afin de calculer /r2 ) cos er d’une particule
r de fluide, on va d’abord écrire le champ de
v (r, , t) =  ′ 0 2 2 =  2
vitesses ⃗v en0coordonnées cartésiennes
V (1 + a /r ) sin e  (X2V
′ , Y )a dans

sin  le
cosréférentiel
 ey R′ .
 0 2
r 
     2  
a2 a2
  
′  a2 y  x2
⃗v (r, θ, t) = V0 1 − 2 cos θ⃗er − V0 1 + 2 sin θ⃗eθ  V0 + V 0 ex
r r x2+ y 2 x2 + y 2
sin  = y  /r et cos = x /r avec r2 = x2 + y2  v (x , y  , t) =     
a2
 
 a2 a2 x y 
= V0 1 − 2 cos θ(cos θ⃗ex + sin θ⃗ey ) − V0 1 + 2 2V sin0 θ(− sin
2
x +y x θ⃗
e
2 + cos
x θ⃗
2 +eyy)2
ey
r r
Pour obtenir le système d’équations di?érentielles donnant
 la trajectoire il su=td’écrire :
a2 2
 
a
= V0 2 sin θ − cos θ + V0 ⃗ex dx
2 2
−  2V0 2 sin aθ2cos θ ⃗eyy2  x2 
r 
   = V0r 2 + V0
dx dy dt x + y2 x2+ y 2
 
v (x , y  , t) = ex + ey  
En exprimant les coordonnées dt cartésiennes
dt en dy
fonction des a2
coordonnées
 
xcylindriques
y :
= 2V0
X = r cos θ, Y = r sin θ, X + Y = r , on en déduit :
′ ′ ′2 ′2 2 dt x 2 + y 2 x2 + y 2

Une résolution numérique


 donne
 les2 tracés ci-dessous : 
′2 ′2 a2 X ′Y ′
     
′ a Y −X
XEt′ ,ool
Y ′ ,st) := V0 + V0 ⃗ex − 2V0

> wi t⃗vh( D ⃗ey
X ′2 + Y ′2 X ′2 + Y ′2 X ′2 + Y ′2 X ′2 + Y ′2
> eq1: =di f f ( x( t ) , t ) =1+( y( t ) ^2- x( t ) ^2) /( x( t ) ^2+y( t ) ^2) ^2;
> eq2: Le=di
système
f f ( y( t )d’équations
, t ) =- 2*( y( t3.1 permet
) *x( det )déterminer
t ) ) /( x( ^2+y( t ) ^2) ^2; la trajectoire d’une particule de fluide :
> ci : =s eq( s eq( [ x( 0) =j ,y( 0) =i2/2+0.1] , i ′2
=0. . 10)  , j =- 5. . - 1) :
dX ′ Y − X ′2

a
> g: =DEpl ot ( [ eq1, =
eq2]V , [ x( t ) , y( t ) ] , t =0. . 5, [ ci ] ,+s t Veps
0 i z e=. 1, l i necol or=t ,

0

 vidtew=[ - 6. . 2,X- 1.+. 6] +ON

 ′2 Y ′2, arr owsX ′2=N YE)′2:
met hod=rkf 45,

> cyl i ndr e: =pl ot ( [ 1, t het  a, t het a=0. .2*Pi  ] , coords =pol ar , s cal i ng=CONSTRAI NED, col or =bl ack, t hi cknes s =3) :
dY ′ ′Y ′
 2

a X

> pl ot s [ di s pl ay] ( = g, −2V
cyl i ndr e) ;


0
dt X ′2 + Y ′2 X ′2 + Y ′2

Une résolution numérique de ce système d’équations différentielles couplées donne les tracés
ci-dessous (figure 3.9) :

Conclusion : dans le référentiel R′ lié au cylindre, nous constatons que les lignes de
courants et les trajectoires sont confondues. On verra plus tard (section 3.3.6) que cela est
dû au fait que l’écoulement est stationnaire.

3.3.5 Lignes d’émission : approche expérimentale


En pratique, quand nous désirons étudier le mouvement d’un fluide au voisinage d’un
obstacle (écoulement d’un liquide autour d’une hélice en rotation, de l’air autour d’une
aile d’avion), il n’est pas très simple "d’isoler" chaque particule de fluide pour en suivre la
> eq2: =di f f ( y( t ) , t ) =- 2*( y( t ) *x( t ) ) /( x( t ) ^2+y( t ) ^2) ^2;
> ci : =s eq( s eq( [ x( 0) =j , y( 0) =i /2+0. 1] , i =0. . 10) , j =- 5. . - 1) :
> g: =DEpl ot ( [ eq1, eq2] , [ x( t ) , y( t ) ] , t =0. . 5, [ ci ] , s t eps i z e=. 1, l i necol or=t ,
met hod=rkf 45, vi ew=[ - 6. . 2, - 1. . 6] , arr ows =NONE) :
> cyl i ndr e: =pl ot ( [ 1, t het a, t het a=0. . 2*Pi ] , coords =pol ar , s cal i ng=CONSTRAI NED, col or =bl ack, t hi cknes s =3) :
26 Chapitre 3. Champ de vitesses dans un fluide
> pl ot s [ di s pl ay] ( g, cyl i ndr e) ;

Figure 3.9 – Trajectoires de particules de fluide en écoulement autour d’un cylindre.

trajectoire, ni de représenter les vitesses des particules à un instant donné.


Pour visualiser l’écoulement, on a recours à des traceurs : en des points particuliers de
l’écoulement, il est possible d’émettre (en perturbant le moins possible le mouvement du
fluide) une substance entraînée avec le fluide. Il peut s’agir de fumées dans un gaz, de
bulles ou de gouttes de colorants dans un liquide.
À un instant donné, l’ensemble des particules qui sont passées par ce point sont donc
"marquées" et forment une courbe appelée ligne d’émission (ou ligne de traçage).
Sur la figure 3.10, nous visualisons des lignes d’émission lors d’un écoulement autour d’un
obstacle. Par de petites ouvertures, un colorant est émis vers l’extérieur de cet obstacle
sous très faible pression.

Notion de ligne d’émission :


Nous pouvons caractériser l’écoulement d’un fluide par la connaissance des lignes d’émission
à la date t0 , formées par l’ensemble des points de l’espace occupés par des particules passées
précédemment en un point donné M0 (x0 , y0 , z0 ).

Remarque : pour un écoulement quelconque, les trajectoires, les lignes de courants et les
lignes d’émission sont des courbes différentes. En un point donné M de l’espace, à l’instant
t, la trajectoire de la particule qui s’y trouve, la ligne de courant et la ligne d’émission qui
passent par M sont toutes trois tangentes entre elles.

3.3.6 Cas des régimes stationnaires


Nous appelons écoulement stationnaire, ou permanent indépendant du temps,
un écoulement dont le champ des vitesses eulérien ne dépend pas explicitement du temps :

⃗v (⃗r, t) = ⃗v (⃗r)

Dans ce type d’écoulement, la vitesse du fluide en un point donné est toujours la même.
Autrement dit, toutes les particules de fluide passant en un même point à divers instants
auront la même vitesse, caractéristique de ce point. Les lignes de courants sont "figées" et
le temps ne joue plus alors aucun rôle (une photographie, prise à un instant quelconque
avec un temps de pause quelconque, donnerait une même visualisation de l’écoulement) : il
y a donc identité des trois types de courbes.
3.3 Représentation et visualisation des écoulements 27

ssion :
périmentale
désirons étudier le mouvement d’un fluide au voisinage
nt d’un liquide autour d’une hélice en rotation, de l’air
, il n’est pas très simple « d’isoler » chaque particule de
jectoire, ni de représenter les vitesses des particules à un

ent, on a recours à des traceurs : en des points particu-


st possible d’émettre (en perturbant le moins possible le
ne substance entraînée avec le fluide. Il peut s’agir de
ulles ou de gouttes de colorants dans un liquide.
emble des particules qui sont passées par ce point sont
ment une courbe appelée ligne d’émission (ou ligne de

visualisons des lignes d’émission lors d’un écoulement


de petites ouvertures, un colorant est émis vers l’exté-
très faible pression.
cice 1, un exemple de détermination de ligne d’émission.

riser l’écoulement d’un fluide par la connaissance


la date t0 , formées par l’ensemble des points de l’es-
articules passées précédemment en un point donné

onque, les trajectoires, les lignes de courants et les lignes


es différentes. En un point donné M de l’espace, à l’ins- Doc. 19. Mise en évidence des lignes
particule qui s’y trouve, la ligne de
Figure – Mise
courants
3.10 et laen évidence
ligne des lignes
d’émission. d’émission.
Tourbillons sur un corps Tourbillons
fuselé sur un corps fuselé en
incidence.
r M sont toutes trois tangentes Visualisation
entre elles par émissions
(cf. exercice 5). en incidence.colorées.
Visualisation par émissions
colorées.
mes stationnaires
nt stationnaire, ou permanent
Notion indépendant du tempsstationnaire
d’écoulement , :
mp des vitesses eulérien ne dépend pas explicitement du
Un écoulement stationnaire ⃗v (⃗r) (indépendant du temps) est tel que le champ des
vitesses du fluide ne dépend pas explicitement du temps : il y alors identité entre
v➞(r➞, t) = v➞(r➞) . les trajectoires, les lignes de courants et les lignes d’émission.
nt, la vitesse du fluide en un point donné est toujours la

En effet,
particules de fluide passant en un les
mêmedifférentes particules "marquées" émises d’un même point au cours du temps
point à divers
tesse, caractéristique deont les mêmes
ce point. trajectoires
Les lignes de courants: celles-ci représentent donc en même temps les lignes d’émission.
ne joue plus alors aucun Par
rôleailleurs, le vecteur
(une photographie, vitesse
prise à local (indépendant du temps) est tangent en chaque point
aux trajectoires qui représentent donc également les lignes de courants.
ec un temps de pause quelconque, donnerait une même
ment) : il y a donc identité
Audes trois types dans
contraire, de courbes.
le cas d’un écoulement non stationnaire (par exemple dans le cas d’un
obstacle qui se déplace dans un récipient où le fluide est au repos loin de l’obstacle), ces
naire v➞( r➞) (indépendant du temps) est tel que le
différentes lignes sont en général distinctes, et la correspondance entre elles est difficile à
fluide ne dépend pas explicitement du temps : il y
étudier. On s’intéresse alors en général aux lignes de courant à l’intérieur du fluide.
rajectoires, les lignes de courants et les lignes d’émis-
4
:5515:38
Page Page
19 19 (Cyan/Process
(Noir/Process BlackCyan film)
film)

4. Dérivée particulaire d’un champ


1. Modélisation d’un fluide en écoulement

ant dans sa main un thermomètre et observant la tempé-


emps, mesure en fait la dérivée particulaire D T . Dans
Dt
pérature stationnaire mais non uniforme), le parachutiste
D T ➞ —➞
pelée convective) = v . grad T .
4.1 D t Signification physique d’une variation particulaire pour un fluide
u’une fois arrivé au sol, la température se mette à varier
arachutiste mesurera alorsImaginons
une évolutionunlocale de la (figure 4.1) "sur" une particule de fluide : les variations des
individu
au point où il est tombé.grandeurs qu’il mesure sont des variations particulaires. Par rapport à cette particule, les
⃗ seront Dg ou dG .

crira : dérivations d’une grandeur scalaire g ou vectorielle G
dt dt
—➞
DT = ∂T + v➞ . grad T.
Dt ∂t

physique d’une variation particulaire


de
met de bien comprendre la notion de dérivation particu- cet individu fait
idu (doc. 22) « sur » une particule de fluide : les varia- des mesures locales
sur la particule
mesure sont des variations particulaires. Par rapport à sur laquelle

ions d’une grandeur scalaire g (ou vectorielle G ) seront il est situé

aire d’une fonction scalaire g s’écrit donc :


particule
dt ) – g (r➞, t ) —➞ de fluide
avec ➞
r = OM et dr➞ = v➞(r➞, t ) dt
dt v (M, t)

onction vectorielle G :
➞ ➞➞ ➞ ➞➞
= G (r + dr , t + dt ) – G (r , t) . Doc. 22. Mise en évidence de la notion de
dt Figure 4.1 – Mise en évidence de la notion de variation ou de dérivée particulaire.
variation ou de dérivée particulaire.

coulement d’un fluide nous soyons en présence des résul-


DP
u = 0 . Quelle en est la signification physique ?
Dt
copie non autorisée est un délit.

e particule de fluide, la masse volumique r de cette par-


urs du temps. Cette particule de fluide étant de masse
, son volume ne varie pas au cours du temps, de même la
oumise cette particule de fluide ne varie pas au cours du
30 Chapitre 4. Dérivée particulaire d’un champ

Dérivation particulaire :
La dérivation particulaire d’une fonction scalaire g s’écrit donc :
 −
→ 
Dg g ⃗r + dr, t + dt − g (⃗r, t)
= (4.1)
Dt dt

et de même avec une fonction vectorielle G ⃗ :

⃗ ⃗r + −

 
DG⃗ G dr, t + dt ⃗ (⃗r, t)
−G
= (4.2)
Dt dt


où dr = ⃗v (⃗r, t) dt

4.2 Expression en description eulérienne


4.2.1 Dérivée particulaire d’une grandeur scalaire
 
À l’instant t, la particule est au point M ⃗r = R(t) ⃗ . La grandeur g prend alors la
valeur du champ g (⃗r, t) au point ⃗r à l’instant t.
⃗ (t + dt), donc la grandeur g prend la
À l’instant t + dt, la particule s’est déplacée en ⃗r = R
valeur :
 
g ⃗r = R⃗ (t + dt) , t + dt

Le déplacement effectué est :

⃗ (t + dt) − R(t)
R ⃗ =V ⃗ (t) = ⃗v (⃗r, t) dt

La variation particulaire de g, Dg, est donc :

Dg = g (x + vx dt, y + vy dt, z + vz dt, t + dt) − g (x, y, z, t)


∂g ∂g ∂g ∂g
= vx dt + vy dt + vz dt + dt
∂x ∂y ∂z ∂t
 
−−→ ∂g
= dt ⃗v · grad g +
∂t

Elle tient compte de l’écoulement du temps et du déplacement de la particule de fluide.


Nous en déduisons que :

Dérivation particulaire d’une grandeur scalaire :


La dérivation particulaire d’une grandeur scalaire g est égale à :

Dg ∂g
 
∂g ∂g ∂g ∂g −−→ ∂ −−→
= + vx + vy + vz = +⃗v · grad g = + ⃗v · grad g (4.3)
Dt ∂t ∂x ∂y ∂z ∂t ∂t

Cette dérivée particulaire se décompose :


−−→
• ⃗v · grad g : la dérivée convective de g qui indique un caractère non uniforme
de g ;
∂g
• : la dérivée locale de g qui indique un caractère non permanent de g.
∂t
4.2 Expression en description eulérienne 31

4.2.2 Dérivée particulaire d’une grandeur vectorielle


Conservons les mêmes notations que précédemment, et considérons une grandeur
vectorielle G ⃗ (⃗r, t) (formalisme eulérien), G ⃗ pouvant représenter par exemple la vitesse
⃗v (⃗r, t).
Écrivons G ⃗ sous la forme : G⃗ = Gx⃗ex +Gy ⃗ey +Gz ⃗ez . Les vecteurs ⃗ex , ⃗ey et ⃗ez qui représentent
les vecteurs unitaires fixes (repère cartésien orthonormé) du référentiel dans lequel nous
travaillons, sont invariants au cours du temps, et donc :

DG
⃗ DGx DGy DGz
= ⃗ex + ⃗ey + ⃗ez
Dt Dt Dt Dt
En reprenant l’expression symbolique en coordonnées cartésiennes :
 −−→ ∂ ∂ ∂
⃗v · grad = vx + vy + vz
∂x ∂y ∂z

En utilisant le paragraphe 4.2.1 :

DG
⃗  
∂ −−→
= + ⃗v · grad (Gx⃗ex + Gy ⃗ey + Gz ⃗ez )
Dt ∂t

En conclusion :

Dérivation particulaire d’une grandeur vectorielle :


La dérivation particulaire d’une grandeur vectorielle G
⃗ est égale à :

DG
⃗  
∂ −−→ ⃗
= + ⃗v · grad G (4.4)
Dt ∂t

Cette dérivée particulaire se décompose :


−−→ ⃗
• ⃗v · grad G : la dérivée convective de G ⃗ qui indique un caractère non uniforme
de G⃗;
∂G⃗
• : la dérivée locale de G ⃗ qui indique un caractère non permanent de G. ⃗
∂t

• En coordonnées cartésiennes, l’expression développée s’écrit donc :

DGx ∂Gx ∂Gx ∂Gx ∂Gx



 = + vx + vy + vz
Dt




 ∂t ∂x ∂y ∂z




 DG

∂Gy ∂Gy ∂Gy ∂Gy
y
= + vx + vy + vz

 Dt ∂t ∂x ∂y ∂z





DGz ∂Gz ∂Gz ∂Gz ∂Gz


= + vx + vy + vz


Dt

∂t ∂x ∂y ∂z

DG
⃗  
∂ −−→ ⃗
En coordonnées autres que cartésiennes, l’expression = + ⃗v · grad G reste
Dt ∂t
valable, et s’écrit par exemple
32 Chapitre 4. Dérivée particulaire d’un champ

• En coordonnées cylindriques :

DG
⃗  
∂ ∂ vθ ∂ ∂
= + vr + + vz (Gr⃗er + Gθ⃗eθ + Gz ⃗ez )
Dt ∂t ∂r r ∂θ ∂z

• En coordonnées sphériques :

DG
⃗  
∂ ∂ vθ ∂ vφ ∂
= + vr + + (Gr⃗er + Gθ⃗eθ + Gφ⃗eφ )
Dt ∂t ∂r r ∂θ r sin θ ∂φ

en oubliant pas que les vecteurs ⃗er , ⃗eθ et ⃗eφ sont eux-mêmes dérivables par rapport
aux variables d’espace.

4.3 Application à l’accélération

L’accélération d’une particule de fluide, de position R(t),


⃗ de vitesse V
⃗ (t), est :

⃗ = dV (t) = V (t + dt) − V (t)


⃗ ⃗ ⃗
A(t)
dt dt



Tenant compte des positions successives de la particule qui se déplace de dr = ⃗v (⃗r, t) dt,
nous pouvons écrire en utilisant le champ eulérien des vitesses :

 −
→ 
⃗v ⃗r + dr, t + dt −⃗v (⃗r, t) D⃗v
⃗ =
A(t) =
dt Dt

Nous définissons alors le champ d’accélération :

D⃗v ∂⃗v  −−→


⃗a (⃗r, t) = = + ⃗v · grad ⃗v
Dt ∂t

Nous aurons pour la particule :

 
⃗ = ⃗a ⃗r = R(t),
A(t) ⃗ t

On peut démontrer que (par exemple, en utilisant les coordonnées cartésiennes) :

−−→ v 2
 −−→  
−→
⃗v · grad ⃗v = grad + rot(⃗v ) ∧⃗v
2
4.3 Application à l’accélération 33

Accélération particulaire :
Le champ d’accélération du fluide se déduit du champ de vitesse par dérivation particulaire :

D⃗v ∂⃗v  −−→


⃗a (⃗r, t) = = + ⃗v · grad ⃗v (4.5)
Dt ∂t
Cette dérivée particulaire se décompose :
−−→
• ⃗v · grad ⃗v : la dérivée convective de la vitesse qui indique un caractère non
uniforme de la vitesse ;
∂⃗v
• : la dérivée locale de la vitesse qui indique un caractère non permanent de
∂t
cette vitesse.  
L’accélération A(t)⃗ = ⃗a ⃗r = R(t),
⃗ t de la particule de fluide tient ainsi compte :
⋆ du caractère non uniforme du champ des vitesses ;
⋆ du caractère non permanent de ce champ.
Remarque :

−−→ v 2
 −−→  
−→
⃗v · grad ⃗v = grad + rot⃗v ∧⃗v (4.6)
2

Illustrons le terme convectif par l’exemple d’un fluide qui s’écoule dans une conduite
qui a subi un rétrécissement (figure 4.2).
Plaçons-nous en régime stationnaire : la vitesse du fluide en chaque point garde une valeur
constante au cours du temps : ⃗v (⃗r, t) = ⃗v (⃗r). La vitesse ne dépend pas explicitement du

temps donc le terme d’accélération en est nul.
∂t
Les lignes de courant s’identifient alors aux trajectoires des particules (figure 4.2). La
conduite ayant une section plus faible au niveau du point B, nous savons "intuitivement"
que la vitesse en B est supérieure à la vitesse en A. Une particule de fluide, suivie de A
4 15:38
:55 Page
Page 22 22 (Cyan/Process
(Noir/Process BlackCyan film)
film)
en B, voit sa vitesse augmenter : elle a nécessairement accéléré, alors que le champ des
vitesses du fluide ne dépend pas explicitement du temps.
En régime stationnaire, l’accélération est purement convective, c’est-à-dire liée
au mouvement ou convection du fluide.

➞ A
r = R (t), t ) de la particule de fluide tient ainsi compte :
forme du champ des vitesses ;
manent de ce champ. B
2
= grad v + rot v➞ v➞.
2

tif par l’exemple d’un rapide de rivière.


stationnaire : la vitesse du fluide en chaque point de la
➞ ➞ ➞ ➞
onstante au cours du temps : v (r , t) = v (r ). La vitesse Doc. 24a. La conduite subit un rétrécis-
Figure 4.2 – La conduite subit un rétrécissement : le fluide en régime permanent est
ent du temps donc le terme d’accélération en ∂ est nul. sement : le fluide en régime permanent est
accéléré. ∂t accéléré.
dentifient alors aux trajectoires des particules (doc. 24a).
ligne de fluide initiale
ne section plus faible au niveau du point B, nous savons
tesse en B est supérieure à la vitesse en A. Une particule ligne de courants
B, voit sa vitesse augmenter : elle a nécessairement accé-
des vitesses du fluide ne dépend pas explicitement du
aire, l’accélération est purement convective, c’est-à-dire
nvection du fluide.

champ des
vitesses
3472_chap_03_coul
3472_chap_03 27/05/2004
27/05/2004 15:0415:50 Page 54
Page 54 (Cyan/Process
(Noir/Process BlackCyan film)
film)

Mécanique des fluides


34 Chapitre 4. Dérivée particulaire d’un champ

4.3.1 Exemple une


Nous constatons 1 :déformation
Écoulement dans
de cette un dièdre
cellule, droit de surface de la
sans variation
cellule, ni Soit l’écoulement bidimensionnel dont le champ des vitesses, défini dans la région x > 0
rotation.
∂v x ∂v y (O; x, y, z) avec k > 0 (figure 4.3).
et y > 0, est ⃗v (M, t) = (−kx, ky) dans un référentiel
Remarquons dès à présent que cet écoulement est tel que + =0.
∂x ∂y

Doc. 4a. Lignes de courant de l’écoule- Doc. 4b. Champ des vitesses du même Doc. 4c. Déformation d’une cellule dans
ment bidimensionnel – Champ
Figure 4.3(dièdre droit). des vitesses d’un
écoulement écoulement
bidimensionnel bidimensionnel
(dièdre dans un
droit). cet écoulement dièdre droit.
bidimensionnel (dièdre droit).

Application 1
Déterminer l’accélération d’une particule de fluide.

• En formalisme eulérien :
Étude d’une déformation
Dvx ∂vx ∂vx ∂vx ∂ (−kx) ∂ (−kx) ∂ (−kx)

Soit un
écoulement =
ax = stationnaire +dans + vy droit= Remarque
vx un dièdre − kx + ky = k2 x

dont l’expression
 Dt ∂t ∂x ∂y
de la vitesse en formalisme eulérien
∂t ∂x ∂y
L’exemple choisi montre une déformation, à surface

est de la forme v➞(– kx, ky, 0) , vu dans l’exemple de la constante, d’une cellule dont les angles restent égale-
déformation. Dvy ∂ (ky) ∂ (ky) ∂ (ky)

∂vy ∂vy ∂vy
= ment − constants. Dans d’autres écoulements,=ilkpeuty y

ay = = + vx + vy + ky 2

kx

Dt définie

Vérifier que la cellule ∂t précédemment
∂x garde
∂y avoir en plus∂x
∂t une déformation
∂y angulaire (à surface
une
ce surface
qui donneconstante,
: ⃗a = enk 2se
x,limitant
k 2 y = àk 2des

⃗r. calculs constante), le rectangle devenant un losange par exemple.
d’ordre 1.
y
vx• ne
Endépendant que de xlagrangien
formalisme , et vy que de :y , les parois k( y + dy)δt
deLes
la cellule restent parallèles aux directions
trajectoires de cet écoulement (Ox)données
sont et par :
(Oy) : il 
n’y a pas de rotation.
dX
−kX x se  déplace de – kx δ −kt
La paroiverticale=d’abscisse
X(t) = X0 e t

dt δ t , alors que la paroi


pendant le
temps  verticale d’abs-

cisse x +d x se déplace de –⇐⇒ k(x + d x)δ t . y + dy
La largeur dY Y (t)
x du rectangle (doc. = Y0 e+kt
 initiale=d+kY 5) devient :

 
kydt

dt
d x (1 – kδ t) . y
© Hachette Livre, H-Prépa Mécanique des fluides, 2e année, PC et PSI, La photocopie non autorisée est un délit.

où X0 et Y0 représentent les coordonnées de la particule de fluide à tx= 0. x + dx


– kxδt
De même, la hauteur devient d y (1 + kδ t) .
Calculons la vitesse V (t) (formalisme lagrangien) :

– k(x + dx)δt
 de la cellule, à l’instant t + δ t , est donc :
La surface
dX O x
dS =Vdxx(t) + kδ 0t)e≈−kt
(1 –=kδ t) d y=(1−kX d x d y= −kX(t)
dt Doc. 5. Déformation d’une cellule dans un écoulement



en se limitant à des calculs d’ordre 1. bidimensionnel (dièdre droit).

dY


 Vy (t) = = kY0 ekt = kY (t)


dt
et l’accélération
Remarque ⃗a : délimitée par un cylindre vertical de rayon a .
: Soit une tornade
Le champ des dVx dcylindriques
vitesses en coordonnées −kX0 e−kt
est de la forme v➞ = A r e➞q pour :
 
−kt
ax (t) = = 2
= k X0 e 2
= k X(t)
 a 2 ➞ pourdtr > a . dt


r < a , et v➞ = A


r
 a (t) = dVy = d kY0 e

kt
 

= k 2 Y0 ekt = k 2 Y (t)

54 y
dt dt
4.3 Application à l’accélération 35

Nous obtenons bien les mêmes résultats pour : ⃗r = R(t)


⃗ = X(t)⃗ex + Y (t)⃗ey .

Remarquons qu’un calcul systématique de l’accélération d’une particule de fluide uti-


lisant la dérivation particulaire est parfois inutile, surtout en coordonnées cylindriques, ce
que nous pouvons voir sur l’exemple suivant.

4.3.2 Exemple 2 : Écoulement plan orthoradial


Soit un écoulement de fluide plan dont le champ des vitesses en formalisme eulérien
est donné par :

⃗v (⃗r, t) = v (r, t)⃗eθ

Déterminer l’accélération d’une particule de fluide.

• En formalisme eulérien :
L’utilisation de la dérivation particulaire nous donne :

∂ (v (r, t)⃗eθ ) v (r, t) ∂ (v (r, t)⃗eθ )


 
∂ vθ ∂
⃗a = + v (r, t)⃗eθ = +
∂t r ∂θ ∂t r ∂θ
∂v (r, t) v (r, t) ∂⃗eθ
2
= ⃗eθ +
∂t r ∂θ
∂v (r, t) v 2 (r, t)
= ⃗eθ − ⃗er
∂t r

∂⃗eθ
car = −⃗er .
∂θ
Remarque : les variables d’espace et de temps étant des variables indépendantes, il ne
faut pas faire intervenir des dérivations par rapport au temps des vecteurs unitaires ⃗er et
⃗eθ .

• En formalisme lagrangien :
Les trajectoires de cet écoulement sont des cercles (vr = 0). Sur une trajectoire de rayon
R = r (R indépendant du temps), la vitesse lagrangienne de la particule en M est donnée
par V
⃗ (t) = V (t)⃗eθ (t). Cette vitesse dépend explicitement du temps, l’accélération de la
particule est donnée par :

⃗ = dV (t) = dV (t) ⃗eθ (t) + V (t) d⃗eθ (t)



A(t)
dt dt dt
dV (t) d⃗eθ (t) dθ
= ⃗eθ (t) + V (t)
dt dθ dt
dV (t) V 2 (t)
= ⃗eθ (t) − ⃗er (t)
dt R

dθ(t)
car V (t) = R .
dt
L’expression obtenue est l’expression classique de l’accélération calculée en formalisme
lagrangien. Elle est bien identique à :

∂v (r, t) v 2 (r, t)
⃗a = ⃗eθ − ⃗er
∂t r

en présence d’un écoulement incompressible : = 0.
Dt
qui avait été vu au chapitre 2, obtenu à partir de l’équa-
Dρ 36 Chapitre 4. Dérivée particulaire d’un champ
us la forme +r div v➞= 0 .
Dt −→
4.3.3 Champ des vitesses et rotation : rôle de rot⃗v
−→
Dans l’équation 4.6 de l’accélération particulaire, le terme rot⃗v , le rotationnel de ⃗v ,
variation relative de volume par unité de temps est
champ des vitesses :
apparaît : il convient de comprendre le rôle du rotationnel de ⃗v .
1 ( ) ➞
= divvLe. champ des vitesses proposé est identique à celui d’un solide en rotation autour d’un axe
t
fixe (Oz) (figure 4.4).
d’un fluide nous renseigne sur sa dilatation par l’in-

© Hachette Livre, H-Prépa Mécanique des fluides, 2e année, PC et PSI, La photocopie non autorisée est un délit.
rgence.
mes en présence d’un écoulement incompressible :
D z
=0.
Dt
ω
ez
—➞ ➞ M eθ
esses et rotation : rôle de « rot v » r
a tornade (exemple 3). Le champ des vitesses proposé est er
S
de en rotation autour d’un axe fixe (Oz) (doc. 11).
O
e a une vitesse de la forme v➞= w r e➞q , où w est la vitesse
ur de l’axe (Oz) et r la distance du point M à l’axe (Oz). z’
u champ des vitesses de ce solide (w ne dépend pas des Doc. 11. Solide en rotation autour d’un
➞ ➞ — ➞ ➞ −−→
tout point. Figure 4.4 – Solide en rotation (M) = w ∧d’un
axe fixe : v autour w r efixe
OM =axe q. : ⃗
v (M ) = ω
⃗ ∧ OM = rω⃗eθ .

57

Tout point M lié au solide a une vitesse de la forme ⃗v = rω⃗eθ , où ω est la vitesse angulaire
de rotation autour de l’axe (Oz) et r la distance du point M à l’axe (Oz).
−→
Calculons rot⃗v relatif au champ des vitesses de ce solide (ω ne dépend pas des coordonnées
d’espace) en tout point.
−−→
En coordonnées cartésiennes : OM = x⃗ex + y⃗ey + z⃗ez et ω ⃗ = ω⃗ez . On en déduit :
−−→
⃗v = ω
⃗ ∧ OM = −ωy⃗ex + ωx⃗ey

Calculons le rotationnel de ⃗v :
∂ 
 ∂x 
   
  −ωy
−→ ∂  
rot⃗v = 
 ∂y  ∧ ωx = 2ω⃗ez = 2⃗
 
 ω
 
  0

 
∂z
Le rotationnel de la vitesse en un point du solide nous donne une mesure de la vitesse de
rotation du solide autour de l’axe (zz ′ ).

Ce résultat sera admis sans démonstration pour tout fluide en mouvement, en préci-
−→
sant bien que, contrairement au cas du solide en rotation, rot⃗v peut varier d’un point à
un autre du fluide. Par analogie avec le mouvement d’un solide, le vecteur tourbillon
−→ ⃗ et mesure la rotation (locale à la vitesse
est défini en tout point du fluide par rot⃗v = 2Ω,

angulaire Ω) d’une particule de fluide.
4.3 Application à l’accélération 37

Localement, le champ des vitesses d’un fluide renseigne sur l’existence de


tourbillons dans ce fluide par l’intermédiaire de son rotationnel.
Le vecteur tourbillon Ω⃗ = 1− →
rot⃗v mesure la rotation locale du fluide.
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