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HYDRAULIQUE
PHY 324
Semestre 2
HYDRAULIQUE PHY 324
1.1 Définitions
Les fluides sont des corps sans forme propre, qui peuvent s’écouler, c’est-à-dire
subir de grandes variations de forme sous l’action de forces d’autant plus faibles que
ces variations sont plus lentes. Les liquides et les gaz sont des fluides. La mécanique
des fluides étudie leur équilibre et leurs mouvements.
Les liquides occupent un volume déterminé et ne peuvent subir de traction. Ils
sont peu compressibles. L’hydraulique, pour étudier leurs mouvements ou leur
équilibre, utilise les résultats de la mécanique des fluides.
Les gaz occupent toujours le volume maximum qui leur est offert et sont très
compressibles. On peut cependant, lorsque leur vitesse d’écoulement est faible,
comparée à la vitesse du son, étudier leurs écoulements en les considérant comme
incompressibles.
Ainsi, les deux cylindres sont semblables à deux plaques parallèles qui se
meuvent l’un par rapport à l’autre. On fait tourner le cylindre extérieur et on mesure
le couple 𝚪 nécessaire pour maintenir fixe le cylindre intérieur.
Si la vitesse de rotation est 𝛚, la vitesse tangentielle sera 𝐕 = 𝛚𝐫. Sachant que la
surface latérale du cylindre intérieur est 𝐒 = 𝟐𝛑𝐫𝐡, le couple 𝚪 nécessaire pour
maintenir le cylindre intérieur immobile sera :
𝟐𝛍𝐒𝐕(𝐫 + 𝐞)𝟐 𝐕𝐑
𝚪= 𝟐 𝟐
≈ 𝛍𝐒 𝐬𝐢 𝐞 ≪ 𝐫
(𝐫 + 𝐞) − 𝐫 𝐞
1.6 Pression
La résultante des forces exercées sur une particule fluide au repos est nulle. En
conséquence, la tension sur un élément de surface du fluide est normale à cet
élément, et identique dans toutes les directions, en un point déterminé. C’est la
pression. Elle est définie comme la force agissant sur l’unité de surface. Elle a la
dimension 𝐌𝐋−𝟏 𝐓 −𝟐 . Dans le Système Internationale, on l’exprime en Pascal (Pa).
𝟏 𝐏𝐚 = 𝟏 𝐍⁄𝐦𝟐 .
La pression 𝐩, mesurée par rapport à la pression atmosphérique est appelée
pression relative. La pression absolue est la somme de la pression relative et de la
pression atmosphérique.
Parfois, en hydraulique, il est commode d’exprimer la pression en hauteur de
colonne de liquide. Considérons par exemple un prisme droit de liquide au repos, à
génératrices verticales, de hauteur h et de surface de base S. La force que le liquide
exerce sur la base du prisme est égale au poids du liquide autrement dit égale à
̅ 𝐒𝐡. La pression (force subie par unité de surface) sera alors 𝐩 = 𝛚
𝛚 ̅ 𝐡. Nous voyons
𝐩
ainsi, qu’à la pression p est associée une hauteur de liquide 𝐡 = ̅𝛚
̅̅
.
𝐒
o Rayon hydraulique 𝐑 𝐇 = : Quotient entre la section mouillée et le
𝐏
périmètre mouillé.
o Diamètre hydraulique 𝐃𝐇 = 𝟒𝐑 𝐇 : Dans les conduites circulaires, le diamètre
hydraulique est le diamètre de la conduite.
Pour les écoulements à surface libre, on définit encore les écoulements
géométriques suivants :
o Largeur superficielle 𝐋 : Largeur de la section mouillée sur la surface libre.
o Hauteur de l’écoulement h : Distance entre le fond du canal et la surface
libre.
𝐒
o Hauteur moyenne 𝐡𝐦 = : Quotient entre la section mouillée et la largeur
𝐋
superficielle.
o Profondeur du centre de gravité : Distance, à la surface libre, du centre de
gravité de la section.
2 Principes de l’hydraulique
Principes de l’hydraulique 10
HYDRAULIQUE PHY 324
D’où on obtient :
𝛛⃗⃗⃗⃗
𝐕 𝟏
𝐕 . ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
+ (⃗⃗⃗⃗ 𝐠𝐫𝐚𝐝 )⃗⃗⃗⃗ 𝐕 = − ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐠𝐫𝐚𝐝 𝐩 + ⃗⃗⃗⃗⃗
𝓰
𝛛𝐭 𝛒
C’est l’équation d’Euler dans un champ de pesanteur ⃗⃗⃗⃗
ℊ.
2.2.2 Viscosité
Les fluides naturels sont constitués par des molécules présentant une adhérence
entre elles, ce qui tend à gêner leurs mouvements relatifs, constituant ce qu’on
appelle la viscosité. La viscosité provoque une dissipation d’énergie cinétique de la
masse de fluide en mouvement sous forme de chaleur. Cette dissipation d’énergie
est d’autant plus accentuée que la vitesse de déformation du fluide est plus
considérable.
2.2.3 Isotropie
Un liquide parfait est supposé dénué de frottement. L’isotropie suppose les
mêmes propriétés dans toutes les directions.
Principes de l’hydraulique 11
HYDRAULIQUE PHY 324
2.2.4 Compressibilité
La compressibilité volumique est le rapport entre la variation de pression et la
variation du volume qu’elle provoque :
𝓿𝐝𝐩
𝐊=
𝐝𝓿
Pour l’eau, à la température ordinaire, 𝐊 = 𝟐𝟎 𝟎𝟎𝟎 𝐛𝐚𝐫𝐬, ce qui signifie qu’une
1
augmentation de pression de 1 bar entraîne une diminution de volume de .
20 000
𝟏
Parfois on utilise le terme module de compressibilité, .
𝐊
Il faut aussi noter que dans un liquide de fluidité parfaite, en équilibre ou en
mouvement, la pression en un point est la même dans toutes les directions autour
de ce point.
2.3 Hydrostatique
Il s’agit ici de l’étude des fluides au repos. On admet que la viscosité est nulle, et
on considère que le fluide est parfait.
Principes de l’hydraulique 12
HYDRAULIQUE PHY 324
Principes de l’hydraulique 13
HYDRAULIQUE PHY 324
3.1 Introduction
L’hydraulique est une branche de la physique qui a pour objectif l’étude des
liquides en mouvement.
Si un liquide s’écoule en contact avec l’atmosphère, on dit qu’il y a écoulement à
surface libre. Tel est le cas d’un canal, par exemple. Si l’écoulement s’opère dans un
tuyau fermé, occupant toute la section du tuyau, et, en général, à des pressions
différentes de la pression atmosphérique, on dit qu’il y a écoulement en charge. Tel
est le cas de l’écoulement dans les conduites. Si le liquide s’écoule à travers un
milieu poreux, en toute rigueur, l’écoulement n’est ni en charge ni à surface libre ; on
dit alors qu’il y a écoulement en milieu poreux ou écoulement de filtration : C’est ce
qui se passe dans les nappes aquifères. Comme variantes des types d’écoulement
indiqués, existent les écoulements par les orifices, les écoulements en déversions,
etc.
Par rapport à la variable temps, si les caractéristiques de l’écoulement en
chaque point sont indépendantes du temps, on a un régime permanent ; dans le cas
contraire, on a un régime variable.
La mécanique des fluides constitue la base théorique de l’hydraulique. Les
écoulements réels sont, cependant, très réfractaires à l’analyse théorique. Il en
résulte que la science hydraulique conserve encore une certaine dose d’empirisme
4.1 Introduction
L’état solide est un état dans lequel les molécules se touchent et sont fortement
liées, mais n’ont pas de grands mouvements. Un solide ne s’écoule presque pas. Il y a
dans la nature un autre état solide, c’est l’état granulaire, ou l’état de poudre appelé
solide divisé. C’est un solide qu’on retrouve très souvent, par exemple la farine, le
ciment, le tas de sable, le sucre en poudre, la latérite (sol de couleur rouge résultant
de la décomposition des roches). Ce sont des solides à l’état de petits grains qui
peuvent être plus ou moins animés de mouvements, plus ou moins bloqués, plus ou
moins espacés. L’interaction de ce type de solides et des fluides donne lieu aux
opérations solide – fluide comme la filtration, la décantation, la fluidisation, la
centrifugation, etc.
𝟒 𝟒 𝓭𝓿 𝟑 𝛑
𝓿 = 𝛑𝐑 = 𝛑 ( ) = 𝓭𝓿 𝟑
𝟑
𝟑 𝟑 𝟐 𝟔
La relation entre 𝒹𝓋 et 𝑎 est donc donnée par :
π 𝟑 𝟔
𝒹𝓋 3 = 𝑎3 ⇒ 𝓭𝓿 = 𝒂 √
6 𝛑
𝟔
π𝒹S 2 = 6𝑎2 ⇒ 𝓭𝐒 = 𝒂𝟐 √
𝛑
poreux artificiels sont des remblais, dont les plus importants sont les barrages en
terre. Dans l’étude des écoulements en milieux poreux, l’interaction des deux phases
à savoir liquide et solide relève davantage de la mécanique des sols.
Un milieu poreux constitué par du matériau granuleux est caractérisé, du point
de vue géométrique par :
o L’indice du vide 𝓮 : C’est le rapport entre le volume des pores 𝐕𝐩 et le volume
des grains 𝐕𝐠 :
𝐕𝐩
𝓮=
𝐕𝐠
o La porosité relative ou porosité totale 𝓷 : C’est le rapport entre le volume
des pores et le volume total 𝐕𝐭 = 𝐕𝐩 + 𝐕𝐠 :
𝐕𝐩
𝓷=
𝐕𝐭
o Le coefficient de saturation : C’est le rapport entre le volume occupé par le
liquide Vℓ et le volume des pores :
𝐕𝓵
𝛔=
𝐕𝐩
o La porosité effective ou porosité cinématique : C’est le rapport entre le
volume qui peut être occupé par le liquide en circulation 𝐕𝐜 et le volume
total :
𝐕𝐜
𝓷𝐞 =
𝐕𝐭
On constate les relations suivantes :
𝓷 𝓮
𝓮= ; 𝓷=
𝟏−𝓷 𝟏+𝓮
𝐪 est le débit par unité de surface qui traverse en série les différentes couches.
Soit ∆𝐡𝐢 la perte de charge dans la couche i :
∆𝐡𝐢
𝐪 = 𝐊𝐢
𝐛𝐢
∆h est la perte de charge totale entre la surface libre (niveau 1) et le fond de la
dernière couche (niveau 2) :
𝐧 𝐧
𝐛𝐢
∆𝐡 = ∑ ∆𝐡𝐢 = 𝐪 ∑ ( )
𝐊𝐢
𝐢=𝟏 𝐢=𝟏
Si les n milieux pouvaient être remplacés par un seul milieu poreux, ce dernier
serait équivalent aux n couches stratifiées s’il est traversé par un débit q et s’il
impose une perte de charge ∆h, son épaisseur étant égale à la somme des épaisseurs
des n couches.
Soit 𝐊 𝐕 la conductivité hydraulique de ce milieu équivalent :
𝐧
∆𝐡 ∆𝐡
𝐪 = 𝐊𝐕 𝐧 = 𝐊𝐕 avec 𝐋 = ∑ 𝐛𝐢
∑𝐢=𝟏 𝐛𝐢 𝐋
𝐢=𝟏
L’écoulement s’opère dans chaque couche i avec un débit par unité de surface
qi :
𝐧 𝐧
∆𝐡 ∆𝐡
𝐪 = ∑ 𝐪𝐢 = ∑ 𝐛𝐢 𝐊 𝐢 = 𝐋𝟎 𝐊 𝐇
𝐋 𝐋
𝐢=𝟏 𝐢=𝟏
Le milieu poreux équivalent aux n couches est celui qui aurait une épaisseur L0
égale à la somme des épaisseurs des couches et serait traversé par le même débit
initial q avec une conductivité hydraulique K H .
Il se trouve que pendant que le fluide s’écoule dans un milieu poreux, plusieurs
autres phénomènes peuvent se manifester comme la filtration, la décantation, la
centrifugation, la fluidisation, etc.
5.1 Introduction
Un écoulement en charge est un mouvement du fluide qui s’opère dans une
conduite fermée. Il s’agit d’un écoulement confiné.
𝟔𝟒
𝛌=
𝐑𝐞
Dans un diagramme logarithmique, cette expression est représentée par une
droite, appelée droite de Poiseuille.
Si on remplace la valeur de λ dans l’équation donnant la perte de charge linéaire
𝒾, on obtient la formule de Poiseuille, valable pour un fluide quelconque qui, en
régime laminaire s’écoule dans des tuyaux circulaires :
𝟑𝟐 𝛎𝐔 𝛎𝐔 𝛎𝐐
𝓲= = 𝟑, 𝟐𝟔 = 𝟒, 𝟏𝟓
𝓰 𝐃𝟐 𝐃𝟐 𝐃𝟒
𝟏 𝛆 𝟐, 𝟓𝟏
= − 𝐥𝐨𝐠 ( + )
√𝛌 𝟑, 𝟕𝐃 𝐑 𝐞 √𝛌
𝟐 𝟐
𝟐𝐊 𝐁 𝟐𝐊 𝐊
𝛌 = 𝟎, 𝟎𝟏𝟎𝟑𝟕 (𝟏 + ) ; 𝛌 = 𝟎, 𝟎𝟎𝟕𝟖𝟓 (𝟏 + )
√ 𝐃𝐇 √𝐃𝐇
𝟖𝟕√𝐑 𝐇 𝟏𝟎𝟎√𝐑 𝐇
𝐂= ; 𝐂=
𝐊 𝐁 + √𝐑 𝐇 𝐊 𝐊 + √𝐑 𝐇
Les constantes 𝐊 𝐁 et 𝐊 𝐊 caractérisent la rugosité des parois.
𝟐
U S2 𝐔𝟐 𝟐 𝐒𝟐
Or, Uσ = U2 S2 ⇒ = ⇒ ∆𝐇 = ( − 𝟏)
U2 σ 𝟐𝓰 𝛔
𝛔
On pose le coefficient de contraction 𝐂𝐂 = ∶
𝐒𝟐
𝟐 𝟐
𝐔𝟐 𝟐 𝟏 𝐔𝟐 𝟐 𝟏
∆𝐇 = ( − 𝟏) = 𝕵 avec 𝕵 = ( − 𝟏)
𝟐𝓰 𝐂𝐂 𝟐𝓰 𝐂𝐂
𝟐
𝐔𝟐 𝟐 𝟏 𝛑
∆𝐇 = 𝕵 avec 𝕵 = ( − 𝟏) 𝐬𝐢𝐧 𝛉 ; 𝛉 ≤
𝟐𝓰 𝐂𝐂 𝟐
𝐔𝟐 𝛉 𝛉
∆𝐇 = 𝕵 avec 𝕵 = 𝐬𝐢𝐧𝟐 ( ) + 𝐬𝐢𝐧𝟒 ( ) (𝐅𝐨𝐫𝐦𝐮𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐖𝐞𝐢𝐬𝐛𝐚𝐜𝐡)
𝟐𝓰 𝟐 𝟐
Si les vitesses des courants U1 et U2 sont différentes, il y aura une zone de choc
et de mélange avec transfert de quantité de mouvement entre les particules. Dans le
sens de la veine la plus rapide, il y aura toujours une perte de charge (K > 0).
Quand la veine est moins rapide, sa vitesse augmentera au moment du mélange
avec le courant venant de la veine la plus rapide, ce qui lui communiquera de
l’énergie (K < 0).
Les pertes de charge dans les branchements résultent essentiellement du choc
entre les courants de vitesses différentes, du changement de direction de l’un des
courants et de l’élargissement dans la partie divergente. On aura donc :
𝐔𝟑 𝟐 𝐔𝟑 𝟐
∆𝐇𝟏𝟑 = 𝐊 𝟏𝟑 et ∆𝐇𝟐𝟑 = 𝐊 𝟐𝟑
𝟐𝓰 𝟐𝓰
∆𝐇𝟏𝟑 et ∆𝐇𝟐𝟑 sont respectivement les perte de charge entre 1 et 3 et entre 2 et 3.
Pour les branchements sans raccordement, on aura les formules de Levi et
Kaliev :
𝐒𝟑 𝟐 𝐐𝟐 𝟐 𝐒𝟑 𝐐𝟐 𝟐 𝐒𝟑 𝐐𝟐 𝟐
𝐊 𝟏𝟑 = 𝟏 + ( ) (𝟏 − ) −𝟐 (𝟏 − ) −𝟐 ( ) 𝐜𝐨𝐬 𝛉 + 𝒂
𝐒𝟏 𝐐𝟑 𝐒𝟏 𝐐𝟑 𝐒𝟐 𝐐𝟑
𝐐𝟐 𝐒𝟑 𝟐 𝐒𝟑 𝐐𝟐 𝟐 𝐒𝟑 𝐐𝟐 𝟐
𝐊 𝟐𝟑 = 𝐀 [𝟏 + ( ⋅ ) −𝟐 (𝟏 − ) −𝟐 ( ) 𝐜𝐨𝐬 𝛉] + 𝐛
𝐐𝟑 𝐒𝟐 𝐒𝟏 𝐐𝟑 𝐒𝟏 𝐐𝟑
𝒂, 𝐀 et 𝐛 sont des constantes précises.