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Modélisation de scénarios de déversements de pétrole

et de la température de l'eau dans la rivière Chaudière

Mémoire

Karianne St-Gelais

Maîtrise en génie des eaux - avec mémoire


Maître ès sciences (M. Sc.)

Québec, Canada

© Karianne St-Gelais, 2019


MODÉLISATION DE SCÉNARIOS DE DÉVERSEMENTS
DE PÉTROLE ET DE LA TEMPÉRATURE DE L’EAU
DANS LA RIVIÈRE CHAUDIÈRE

Mémoire

Karianne St-Gelais

Sous la direction de :

Brian Morse, directeur de recherche


Résumé
En juillet 2013, une urgence environnementale a eu lieu dans la municipalité du Lac-Mégantic en Estrie, à la
suite d’un déraillement d’un train qui transportait du pétrole. Ce déraillement a provoqué des explosions et des
incendies dans le centre-ville. Près de 100 000 litres de pétrole ont réussi à atteindre le Lac-Mégantic et la
rivière Chaudière. À la suite de cet accident, plusieurs interventions ont été mises en place afin de limiter les
dégâts et l’élaboration de ce projet de maîtrise découle de cette catastrophe. Un des objectifs poursuivis était
d’améliorer la prise de décisions des différents intervenants en cas de déversement de substances en milieu
aquatique. En générant des modèles de suivi du pétrole, cela pourrait les aider dans leurs prises de décisions.
Par exemple, pour décider du moment de la fermeture des prises d’eau potable des villes et des industries ou
encore pour l’installation des estacades pour confiner le pétrole.

Pour développer ce modèle de transport de polluants dans la rivière Chaudière, le logiciel HEC-RAS et son
module de qualité de l’eau, ont été utilisés. Le modèle développé tient compte uniquement de la dispersion
longitudinale puisque le temps entre le moment du déversement et le déploiement des intervenants sur le lieu
serait suffisamment grand pour que le pétrole se situe dans la zone du champ lointain et, conséquemment, les
concentrations des polluants seraient homogènes. La zone du champ lointain correspond à la zone pour
laquelle il ne reste plus que de la dispersion longitudinale puisque la diffusion verticale et transversale est
terminée. Les paramètres nécessaires pour réaliser cette modélisation sont la période de simulation, la
concentration initiale du polluant, la masse de pétrole déversé, les conditions limites, les types d’équations de
croissance (passif ou actif) et le coefficient de dispersion. Ce dernier paramètre a été déterminé
expérimentalement afin de choisir parmi les nombreuses équations empiriques existantes laquelle permettrait
d’obtenir un coefficient proche de la valeur expérimentale obtenue soit de 4,37 m2/s. Ces équations
considèrent les aspects naturels du milieu pour lesquels elles ont été créées et c’est l’équation de Li et al.
1998 (1) qui a été retenue pour le modèle. Une fois l’ensemble des paramètres connus et obtenus de la
littérature, plusieurs scénarios de déversements pour différents débits ont été simulés pour valider le modèle.
Des courbes de concentration du pétrole en fonction du temps à différents endroits sur la rivière Chaudière ont
été obtenues, ainsi que les temps de séjour moyens du pétrole. Avec ce modèle, il a été déterminé que le
pétrole prendrait 161,8 h pour atteindre le pont de Saint-Lambert-De-Lauzon pour un débit d’étiage de
3,8 m3/s et prendrait 33,2 h pour un débit de crue de 183,4 m3/s. De plus, avec ce modèle le moment pour
lequel le pétrole atteindra la prise d’eau potable de Sainte-Marie pourrait être connu. La température de l’eau
est un paramètre qui intervient dans les différents processus de transformation des contaminants lors de
déversement. Par contre, ce paramètre n’a pas pu être pris en compte avec le logiciel HEC-RAS.

ii
En complément à ce modèle de transport du pétrole et en préparation pour le développement d’un modèle
plus complexe, la modélisation du régime thermique de la rivière Chaudière a été réalisée. Cette modélisation
a été conçue en utilisant une régression linéaire multiple, ainsi que les données issues de sondes de
température ONSET HOBO U20 0-4M. Ces sondes ont été installées à neuf endroits sur la rivière pour la
période allant du 19 septembre au 22 octobre 2017. Les données pour établir la relation linéaire avec celle de
la température de l’eau sont : la température de l’air, la température de l’air de la veille (°C), la température de
l’air de l’avant-veille (°C), le débit (m3/s) et le temps (jours). Les coefficients de détermination obtenus lors de
cette modélisation se situent entre 83 % et 98 % pour l’ensemble des sites et l’erreur quadratique moyenne se
situe entre 0,55 et 0,97. Par la suite, une corrélation a été établie entre les équations de régression de la
rivière Etchemin et de la rivière Chaudière. Une fois cette corrélation établie, la régression linéaire annuelle
pour la rivière Etchemin a été modifiée pour tenir compte de cette corrélation. En tout, dix-huit équations ont
été obtenues pour prédire la température de l’eau à différents endroits sur la rivière Chaudière, et ce, pour
différentes périodes de l’année.

iii
Table des matières
Résumé ............................................................................................................................................................... ii
Table des matières ............................................................................................................................................. iv
Liste des figures .................................................................................................................................................. vi
Liste des tableaux ............................................................................................................................................. viii
Liste des équations ..............................................................................................................................................x
Liste des abréviations ......................................................................................................................................... xi
Liste des symboles ............................................................................................................................................ xii
Remerciements ................................................................................................................................................. xiv
Introduction ......................................................................................................................................................... 1
Fréquence des épisodes de pollution en rivière ............................................................................................. 1
Le transport du pétrole ................................................................................................................................... 3
Mise en contexte et problématique ................................................................................................................. 4
Objectif ........................................................................................................................................................... 5
Structure du mémoire ..................................................................................................................................... 5
Chapitre 1 — Présentation du bassin versant de la rivière Chaudière................................................................ 6
1.1 Site à l’étude ............................................................................................................................................. 6
1.1.1 Le bassin versant de la rivière Chaudière .......................................................................... 6
1.1.2 Les ouvrages hydrauliques sur la rivière ........................................................................... 8
1.1.3 La représentation HEC-RAS de la rivière Chaudière ........................................................ 11
Chapitre 2 —Modélisation de la migration du pétrole ....................................................................................... 13
2.1 État de l’art ............................................................................................................................................. 13
2.1.1 Généralité sur les hydrocarbures .................................................................................... 13
2.1.2 Les modes de transport de la matière............................................................................. 14
2.1.3 Les processus d’altération ............................................................................................... 14
2.1.4 Détermination de la dispersion d’un polluant dans une rivière...................................... 16
2.1.5 Description des logiciels de modélisation de suivi de pétrole ........................................ 23
2.2 Paramètres utilisés pour la simulation HEC-RAS ................................................................................... 24
2.2.1 Débit permanent ............................................................................................................. 24
2.2.2 Conditions limites ............................................................................................................ 29
2.2.3 Mode de gestion des barrages ........................................................................................ 30
2.2.4 Le module de qualité de l’eau de HEC-RAS ..................................................................... 31
2.3 Anomalies ............................................................................................................................................... 43
2.3.1 Anomalies sur le coefficient de dispersion ...................................................................... 43
2.3.2 Alternative ....................................................................................................................... 43
2.4 Résultats et discussions ......................................................................................................................... 47
2.4.1 Résultats des GPS ............................................................................................................ 47
2.4.2 Résultats des temps de parcours du pétrole ................................................................... 51
2.5 Conclusions ............................................................................................................................................ 54
Chapitre 3 — Modélisation de la température de l’eau ..................................................................................... 56

iv
3.1 État des connaissances.......................................................................................................................... 56
3.1.1 Les facteurs influençant la température d’un cours d’eau ............................................. 56
3.1.2 Les modèles pour estimer la température de l’eau ........................................................ 58
3.2 Méthodologie .......................................................................................................................................... 59
3.2.1 Acquisition des données de base .................................................................................... 60
3.2.2 L’analyse des données de base ....................................................................................... 61
3.2.3 Les mesures de la validité du modèle ............................................................................. 63
3.3 Résultats et discussion ........................................................................................................................... 64
3.3.1 Température de l’air ........................................................................................................ 64
3.3.2 Débit ................................................................................................................................ 66
3.3.3 Température de l’eau ...................................................................................................... 67
3.3.4 Régression linéaire multiple ............................................................................................ 74
3.3.5 La corrélation entre la rivière Etchemin et la rivière Chaudière ..................................... 78
3.4 Conclusion .............................................................................................................................................. 82
Conclusion générale ......................................................................................................................................... 83
Perspective ....................................................................................................................................................... 85
Bibliographie ..................................................................................................................................................... 86
Annexe A – Les données brutes de l’expérience des pamplemousses ............................................................ 90
Annexe B - Les précipitations pour le mois de septembre et d’octobre 2017 ................................................... 91
Annexe C – Le test de Grubb ........................................................................................................................... 92
Annexe D – La température de l’air à Beauceville et les températures de l’eau de la rivière Chaudière .......... 98
Annexe E – Les résultats initiaux de la régression linéaire multiple des sondes ............................................ 101
Annexe F – Les tests effectués pour valider la régression de la sonde n°1 ................................................... 102
Annexe G - Les tests effectués pour valider la régression de la sonde N°2 ................................................... 103
Annexe H - Les tests effectués pour valider la régression de la sonde N°3 ................................................... 104
Annexe I - Les tests effectués pour valider la régression de la sonde N°4..................................................... 105
Annexe J - Les tests effectués pour valider la régression de la sonde N°5 .................................................... 106
Annexe K - Les tests effectués pour valider la régression de la sonde N°6 ................................................... 107
Annexe L - Les tests effectués pour valider la régression de la sonde N°7.................................................... 108
Annexe M - Les tests effectués pour valider la régression de la sonde N°8................................................... 109
Annexe N - Les tests effectués pour valider la régression de la sonde N°9 ................................................... 110

v
Liste des figures
Figure 1. Différents évènements recensés ayant pour milieu touché l’eau de surface ...................................... 2
Figure 2. Fréquence des matières en causes pour les différents évènements possibles dans le bassin versant
de la rivière Chaudière ............................................................................................................................... 2
Figure 3. Bassin versant de la rivière Chaudière (MDDELCC, 2018E) ............................................................... 7
Figure 4. Pente du lit de la rivière Chaudière (COBARIC, 2014) ........................................................................ 8
Figure 5. Classement des hydrocarbures (Goeury, 2012) ................................................................................ 13
Figure 6. Zones de mélange (Meddah, 2016/2017). ......................................................................................... 16
Figure 7. Procédure pour obtenir les débits sur la rivière Chaudière (Dubé, 2005) .......................................... 26
Figure 8. Débits journaliers maximaux au Lac-Mégantic de 1977 à 2016. ....................................................... 28
Figure 9. Débits journaliers minimaux au Lac-Mégantic de 1977 à 2016 ......................................................... 28
Figure 10. Barrage Lac-Mégantic ..................................................................................................................... 30
Figure 11. Barrage Sartigan.............................................................................................................................. 31
Figure 12. Configuration des points de calcul de la qualité de l’eau (Brunner, 2016). ...................................... 32
Figure 13. Représentation du tronçon 1 ........................................................................................................... 37
Figure 14. Temps de parcours des pamplemousses ........................................................................................ 39
Figure 15. Coefficients de dispersions obtenus avec les équations empiriques et expérimentalement (méthode
des moments) .......................................................................................................................................... 41
Figure 16. GPS GT-350 .................................................................................................................................... 44
Figure 17. Plan de déploiement des GPS dans la rivière Chaudière ................................................................ 45
Figure 18. Rejet des GPS au pont du Lac-Mégantic......................................................................................... 46
Figure 19. Parcours des deux GPS de Saint-Martin. ........................................................................................ 47
Figure 20. Section de la rivière au Grand Sault ................................................................................................ 48
Figure 21. Section de la rivière Chaudière à Saint-Georges............................................................................. 49
Figure 22. GPS coincé dans les débris à Beauceville ...................................................................................... 50
Figure 23. Temps d’arrivée du pétrole du Lac-Mégantic jusqu’au Barrage Sartigan ........................................ 52
Figure 24. Temps d’arrivée du pétrole du Barrage Sartigan jusqu’à Saint-Lambert-de-Lauzon ....................... 52
Figure 25. Temps d’arrivée du pétrole à la prise d’eau de Sainte-Marie .......................................................... 53
Figure 26. Températures journalières aux différentes stations météorologiques sur la rivière Chaudière........ 65
Figure 27. Températures horaires de l’air et de l’eau à Saint-Joseph en 2017................................................. 65
Figure 28. Températures de l’air à Québec et températures de l’eau sur la rivière Etchemin .......................... 66
Figure 29. Débits provenant des stations hydrométriques sur la rivière Chaudière .......................................... 67
Figure 30. Températures horaires de l’eau issues des sondes : a) Lac-Mégantic, St-Martin et Amont barrage
Sartigan; b) Aval barrage Sartigan, Amont famine et St-Joseph; et c) Vallée-Jonction, Scott, St-Lambert
................................................................................................................................................................. 68
Figure 31. Températures journalières de l’eau issues des sondes ; a) Lac-Mégantic, St-Martin et Amont
barrage Sartigan; b) Aval barrage Sartigan, Amont famine et St-Joseph; et c) Vallée-Jonction, Scott, St-
Lambert .................................................................................................................................................... 69
Figure 32. Température de l’eau pour les trois sondes situées en amont. ....................................................... 70
Figure 33. Température de l’eau pour les autres sondes ................................................................................ 71
Figure 34. Relation entre le niveau de l’eau et la température de l’eau pour la sonde de Saint-Lambert-De-
Lauzon ..................................................................................................................................................... 72

vi
Figure 35. Rapport de l’amplitude journalière de la température de l’eau et de l’air en fonction du débit à Saint-
Lambert-De-Lauzon. ................................................................................................................................ 73
Figure 36. Résidus du modèle de température de l’eau ................................................................................... 77
Figure 37. Température de l’eau observées et estimées .................................................................................. 78
Figure 38. Résultats du modèle de température pour l’année 2017-2018 à plusieurs endroits sur la rivière
Chaudière................................................................................................................................................. 82
Figure 39. Les précipitations pour le mois de septembre et d’octobre 2017 ..................................................... 91
Figure 40. La relation de la température de l’air et de l’eau au Lac-Mégantic, à St-Martin et en amont du
barrage Sartigan ...................................................................................................................................... 98
Figure 41. La relation de la température de l’air et de l’eau en aval du barrage Sartigan, en amont de la rivière
Famine et à St-Joseph-de-Beauce........................................................................................................... 99
Figure 42. La relation de la température de l’air et de l’eau à Vallée-Jonction, à Scott et à St-Lambert-De-
Lauzon ................................................................................................................................................... 100

vii
Liste des tableaux
Tableau 1. Liste des barrages sur la rivière Chaudière (DEH, 2017B) ............................................................... 9
Tableau 2. Stations hydrométriques de la rivière Chaudière et la rivière Famine (DEH, 2017A; COBARIC,
2014) ........................................................................................................................................................ 10
Tableau 3. Stations de mesures du débit et du niveau d’eau sur la rivière Chaudière ..................................... 11
Tableau 4. Chaînage des principaux points d’intérêt présents sur la rivière Chaudière ................................... 12
Tableau 5. Équations pour déterminer le coefficient de dispersion longitudinale (Zeng et Huai, 2014)............ 22
Tableau 6. Rapport des superficies pour utiliser l’interpolation linéaire ............................................................ 25
Tableau 7. Scénarios de débit (CEHQ, 2017A) ................................................................................................ 29
Tableau 8. Courbe de tarage ............................................................................................................................ 30
Tableau 9. Tronçons possibles pour réaliser l’expérience de rejet des pamplemousses ................................. 36
Tableau 10. Paramètres nécessaires pour mesurer le coefficient de dispersion longitudinal ........................... 37
Tableau 11. Coefficients de dispersion empiriques .......................................................................................... 40
Tableau 12. Propriétés du pétrole brut (MDDELCC, 2014). ............................................................................. 42
Tableau 13. Vitesses moyennes du pétrole ...................................................................................................... 53
Tableau 14. Temps d’ouverture et de fermeture de la prise d’eau potable de Sainte-Marie. ........................... 54
Tableau 15. Caractéristiques des stations pour l’installation des sondes de température ................................ 60
Tableau 16. Caractéristiques des stations météorologiques ............................................................................ 61
Tableau 17. Statistiques descriptives obtenues pour les sondes avec correction des données aberrantes ..... 70
Tableau 18. Résultats du test d’homogénéité ................................................................................................... 74
Tableau 19. Résultats du modèle de régression linéaire multiple pour la rivière Chaudière ............................ 75
Tableau 20. Résultats du modèle de régression linéaire multiple pour la rivière Etchemin .............................. 79
Tableau 21. Proportion entre les coefficients de la rivière Chaudière et de la rivière Etchemin ....................... 80
Tableau 22. Résultats annuels du modèle de régression linéaire multiple pour la rivière Chaudière ............... 81
Tableau 23. Les données brutes de l’expérience des pamplemousses ........................................................... 90
Tableau 24. Les valeurs aberrantes pour la sonde du Lac-Mégantic ............................................................... 92
Tableau 25. Les valeurs aberrantes pour la sonde de Saint-Martin ................................................................. 93
Tableau 26. Les valeurs aberrantes pour la sonde aval du barrage Sartigan................................................... 93
Tableau 27. Les valeurs aberrantes pour la sonde en amont de la rivière Famine .......................................... 93
Tableau 28. Les valeurs aberrantes pour la sonde à St-Joseph-de-Beauce .................................................... 94
Tableau 29. Les valeurs aberrantes pour la sonde à Vallée-Jonction .............................................................. 94
Tableau 30. Les valeurs aberrantes pour la sonde à Scott............................................................................... 95
Tableau 31. Les valeurs aberrantes pour la sonde à St-Lambert-De-Lauzon .................................................. 96
Tableau 32. Les résultats du modèle de régression linéaire multiple. ............................................................ 101
Tableau 33. Les résultats du test sur les coefficients de régression ............................................................... 102
Tableau 34. L’analyse de la variance pour la signification de la régression ................................................... 102
Tableau 35. Les résultats du test sur les coefficients de régression ............................................................... 103
Tableau 36. L’analyse de la variance pour la signification de la régression ................................................... 103
Tableau 37. Les résultats du test sur les coefficients de régression............................................................... 104
Tableau 38. L’analyse de la variance pour la signification de la régression ................................................... 104
Tableau 39. Les résultats du test sur les coefficients de régression ............................................................... 105
Tableau 40. L’analyse de la variance pour la signification de la régression ................................................... 105
Tableau 41. Les résultats du test sur les coefficients de régression ............................................................... 106

viii
Tableau 42. L’analyse de la variance pour la signification de la régression ................................................... 106
Tableau 43. Les résultats du test sur les coefficients de régression............................................................... 107
Tableau 44. L’analyse de la variance pour la signification de la régression ................................................... 107
Tableau 45. Les résultats du test sur les coefficients de régression ............................................................... 108
Tableau 46. L’analyse de la variance pour la signification de la régression ................................................... 108
Tableau 47. Les résultats du test sur les coefficients de régression ............................................................... 109
Tableau 48. L’analyse de la variance pour la signification de la régression ................................................... 109
Tableau 49. Les résultats du test sur les coefficients de régression............................................................... 110
Tableau 50. L’analyse de la variance pour la signification de la régression ................................................... 110

ix
Liste des équations
Équation 1. Advection-diffusion ........................................................................................................................ 17
Équation 2. Hull ................................................................................................................................................ 18
Équation 3. Day ................................................................................................................................................ 18
Équation 4. Beltaos ........................................................................................................................................... 18
Équation 5. André ............................................................................................................................................. 18
Équation 6. Rutherford ...................................................................................................................................... 18
Équation 7. Dispersion longitudinale (Zeng et Huai, 2014) ............................................................................... 19
Équation 8. Des moments (Meddah, 2016/2017). ............................................................................................ 19
Équation 9. La variance (Meddah, 2016/2017). ................................................................................................ 20
Équation 10. Le temps de passage de la concentration (Meddah, 2016/2017). ............................................... 20
Équation 11. La vitesse moyenne de l’écoulement (Meddah, 2016/2017)........................................................ 20
Équation 12. Chatwin (Meddah, 2016/2017)..................................................................................................... 20
Équation 13. ‘Routing procedure’ (Meddah, 2016/2017). ................................................................................. 21
Équation 14. Transport diffusif (Meddah, 2016/2017). ...................................................................................... 21
Équation 15. Interpolation linéaire par superficie de bassin versant. ................................................................ 24
Équation 16. La concentration du pétrole dans la rivière .................................................................................. 33
Équation 17. Fischer 1979 (Brunner, 2016) ...................................................................................................... 34
Équation 18. La masse volumique .................................................................................................................... 42
Équation 19. Coefficient de détermination (Hines et al. 2012) .......................................................................... 63
Équation 20. Coefficient de détermination ajusté (Hines et al. 2012) ............................................................... 63
Équation 21. Erreur quadratique moyenne ....................................................................................................... 64
Équation 22. Régression pour la sonde #1 (Lac-Mégantic) .............................................................................. 75
Équation 23. Régression pour la sonde #2 (Saint-Martin) ................................................................................ 75
Équation 24. Régression pour la sonde #3 (Amont du barrage Sartigan) ........................................................ 75
Équation 25. Régression pour la sonde #4 (Aval du barrage Sartigan) ............................................................ 75
Équation 26. Régression pour la sonde #5 (Amont famine) ............................................................................. 75
Équation 27. Régression pour la sonde #7 (Saint-Joseph-de-Beauce) ............................................................ 76
Équation 28. Régression pour la sonde #8 (Vallée-Jonction) ........................................................................... 76
Équation 29. Régression pour la sonde #9 (Scott) ........................................................................................... 76
Équation 30. Régression pour la sonde #10 (Saint-Lambert-De-Lauzon) ........................................................ 76

x
Liste des abréviations
Abréviation Signification
API Le degré American Petroleum Institute
BTEX Benzène, toluène, éthlbenzène, xylènes
CEAEQ Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec
CN Chemins de fer nationaux du Canada
COBARIC Comité de bassin versant de la rivière Chaudière
CP Chemin de fer Canadien Pacifique Limitée
DEH Direction de l’expertise hydrique
EDF Électricité et développement de France (EDF)
HAP Hydrocarbures aromatiques polycycliques
LNHE Laboratoire National d’hydraulique et Environnement
MDDELCC Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements
climatiques
MRC Municipalités régionales de comté
OBV Organisme de bassin versant
ONÉ Office national de l’énergie
PDE Plan directeur de l’eau
PIU Plan d’intervention d’urgence
RMSE La racine de l’erreur quadratique moyenne
SGS Système de gestion de la sécurité
SSRC Système de surveillance de la rivière Chaudière
ua Unité astronomique
US EPA Agence américaine de protection de l’environnement

xi
Liste des symboles
Symbole Définition Unité
a1 Coefficient qui dépend de la position du rejet (s1/3) s1/3
a2 Coefficient qui dépend des caractéristiques géométriques et hydrauliques du cours s1/3
d’eau
A Aire de section latérale du canal m2
Ai Aire des sous-sections m2
Ax Superficie du bassin versant au site non jaugé km2
Aréférence 1 Superficie du bassin versant à la station hydrométrique de référence amont km2
Aréférence 2 Superficie du bassin versant à la station hydrométrique de référence aval km2
b Largeur du canal m
c Concentration massique g/m3
ci Concentration d’une sous-section g/m3
Ct Concentration du polluant à travers la section totale g/m3
C1 Concentration du pétrole avant le déversement mg/L
C2 Concentration du pétrole dans la rivière mg/L
Cmax Concentration maximale g/m3
DL Coefficient de dispersion longitudinale m2/s
εt Coefficient de mélange transversal local m2/s
h Profondeur d’écoulement m
i Point de la station -
k Nombre de variables indépendantes -
Lm Longueur de mélange m
m Multiplicateur dans l’équation de Fisher -
M Masse de la substance injectée g
ma Masse du pétrole g
N Nombre de sous-sections -
n Nombre d’observations -
𝜌 Masse volumique du pétrole g/L
q1 Débit d’injection du pétrole dans la rivière m3/s
q2 Débit de la rivière au point de rejet m3/s
Q Débit du cours d’eau m3/s
Qx Débit au site non jaugé m3/s
Qréférence 1 Débit à la station hydrométrique de référence amont m3/s
Qréférence 2 Débit à la station hydrométrique de référence aval m3/s
R2 Coefficient de détermination -
R2 aj Coefficient de détermination ajusté -
RMSE Erreur quadratique moyenne -
SSe Somme des carrés des résidus °C
SSR Somme des carrés due à la régression °C
SST Somme des carrés totaux °C
t Temps s
t̅ Temps de passage de la concentration s
tp Temps du pic de la concentration maximale s
t1 Temps du premier profil s
t2 Temps du deuxième profil s
Teau (t) Température de l’eau prédite °C
Tair (t) Température de l’air °C

xii
Tair (t − 1) Température de l’air de la veille °C
Tair (t − 2) Température de l’air de l’avant-veille °C
Temps Rapport entre le nombre de jours depuis le 1er janvier sur 365 jours jours
U Vitesse moyenne de l’écoulement m/s
u Vitesse locale de l’écoulement m/s
u* Vitesse de cisaillement m/s
u’ Déviation de la vitesse locale (u) par rapport à la vitesse moyenne (U) à travers la m/s
section latérale de la rivière
ui Vitesse de l’écoulement à travers la sous-section Ai m/s
v Volume du pétrole qui a atteint la rivière Chaudière L
x Distance dans la direction longitudinale m
xi Distance entre la station i et le point de déversement m
x1 Distance du premier profil temporel des concentrations connut m
x2 Distance du deuxième profil temporel des concentrations m
y Coordonnée dans la direction latérale d’une section transversale m
Yobservé Données de température observée °C
Yprédit Données de température de l’eau du modèle °C
σ2 t Variance temporelle s2

xiii
Remerciements
La réalisation de ce projet de recherche n’aurait pas été possible sans la participation de plusieurs personnes
qui ont su me soutenir durant mes études au deuxième cycle.

J’exprime mes remerciements à mon directeur de maîtrise, M. Brian Morse qui a su m’orienter dans mes
recherches et faciliter mon travail. Merci également pour ta confiance, ta disponibilité et ta compréhension. À
Mme Rosa Galvez, qui a accepté ma candidature aux études de deuxième cycle et qui m’a proposé ce projet
recherche.

Au professionnel de recherche de Brian Morse, M. Benoit Turcotte, pour sa disponibilité à répondre aux
questions et pour son aide pour la programmation des sondes de température. Je tiens également à remercier
Dany Crépault, technicien en travaux d’enseignement et de recherche pour son aide lors de l’installation des
sondes de température et lors de la validation du modèle de suivi du pétrole avec les GPS. Je voudrais aussi
remercier Martin Lapointe, technicien en électronique industrielle pour son aide avec les GPS et avec les
branchements des fils pour augmenter la capacité de la batterie.

Je remercie les fonds Marthe-et-Robert-Ménard de m’avoir donné une bourse pour réaliser cette maîtrise.

Je remercie ma famille, ma mère Caroline Gilbert pour sa précieuse aide et son soutien et mon conjoint Kim
Rhodérick Côté pour ses encouragements et sa patience.

Je voudrais également remercier mon amie Caroline Brodeur-Doucet pour son soutien moral et ses conseils.
J’exprime aussi ma reconnaissance envers ma collègue Stéphanie Carrier pour son support.

J’exprime ma gratitude aux membres du jury pour avoir bien voulu examiner et juger mon travail.

xiv
Introduction
L’eau est une ressource vitale limitée qu’il faut préserver. Couvrant 70 % de la surface de la terre, 95 % est de
l’eau salée et 5 % de l’eau douce (GE, 1999). Le Québec possède 3 % des réserves en eau douce provenant
de ses nombreuses rivières (4 500) et de ses 500 000 lacs, ce qui fait du Québec un endroit riche en eau
potable. L’usage le plus important de l’eau de surface est son utilisation comme source d’eau potable qui
permet d’alimenter 85 % de la population québécoise (GE, 1999 ; MDDELCC, 2018C). Il est important d’en
faire une gestion saine afin que la population puisse continuer de profiter de cette richesse tant en quantité
qu’en qualité et pour permettre aux générations futures d’assurer leurs besoins. Cette gestion de l’eau doit
donc être orientée vers la protection de la santé publique et vers la protection d’un approvisionnement en eau
potable de bonne qualité. Des mécanismes de prévention de la contamination de l’eau doivent être mis en
place, puisque l’eau est très vulnérable aux substances qui peuvent menacer la santé (GE, 1999).

Fréquence des épisodes de pollution en rivière


Depuis le 1er avril 2008, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les
changements climatiques (MDDELCC) tient un registre des interventions d’urgence. Une urgence
environnementale est définie comme une situation « qui menace, altère ou est sur le point de détériorer la
qualité de l’eau, de l’air, du sol ou de l’environnement dans lesquels évolue l’être humain et qui nécessite une
intervention immédiate » (MDDELCC, 2018B).

Selon le registre des interventions d’urgence qu’est tenu de faire le MDDELLC depuis 2008, 272 évènements
se seraient produits dans le bassin versant de la rivière Chaudière en considérant uniquement les
municipalités couvrant ce territoire. Parmi ces 272 évènements, 102 auraient touché les eaux de surface. Les
causes et les origines de la contamination des eaux de surface sont multiples. Ces évènements ont été
regroupés en sept classes afin de déceler leur fréquence d’occurrence. La Figure 1 présente la fréquence de
ces évènements par type de cause.

1
Figure 1. Différents évènements recensés ayant pour milieu touché l’eau de surface

Les déversements de substances sont les évènements les plus fréquents dans le bassin versant de la rivière
Chaudière avec un pourcentage de 48 %. Les évènements qui sont moins fréquents dans ce secteur sont les
incendies et les accidents (4 %). Pour chacun des évènements recensés, la matière en cause est
différente. La Figure 2 présente le pourcentage de fréquence des matières qui ont été rejetées dans les cours
d’eau.

Figure 2. Fréquence des matières en causes pour les différents évènements possibles dans le bassin versant de la

rivière Chaudière

2
Les produits pétroliers tels que les gaz, l’essence, le diesel, le mazout et l’asphalte représentent les
constituants les plus fréquemment recensés avec un pourcentage de 40 % dans les eaux de surface de ce
secteur depuis 2008.

C’est principalement par déversement, accident et incendie que les produits pétroliers se retrouvent en contact
avec les eaux de surface. En effet, des 48 % des évènements de déversements (figure 1) : 22 % avaient pour
matière en cause des produits pétroliers et des 4 % des accidents et des incendies, 100 % avaient pour
matière en cause les produits pétroliers. Ceci confirme l’importance de la problématique des déversements
d’hydrocarbures et des produits pétroliers dans les eaux de surface du bassin versant de la rivière Chaudière.

Le transport du pétrole
Le transport du pétrole brut peut se faire par train, par pipeline et par bateau. Le troisième plus grand réseau
ferroviaire au monde est celui du Canada avec 45 199 kilomètres-route de voies ferrées (ENEV, 2013 ;
Gouvernement du Canada, 2018B). Les deux compagnies qui dominent l’exploitation de ce réseau de
transport sont : Chemins de fer nationaux du Canada (CN) et Chemin de fer Canadien Pacifique Limitée (CP).
Depuis longtemps, ce réseau est utilisé pour transporter des hydrocarbures et d’autres matières dangereuses
à travers le Canada et vers les États-Unis (ENEV, 2013). L’exportation du pétrole brut a considérablement
augmenté depuis 2013. Celle-ci était de 2,6 Mb/j en 2013 et de 3,3 Mb/j en 2017, ce qui correspond à une
hausse de 27 % (Gouvernement du Canada, 2018A).

Bien que le pétrole brut circule majoritairement par pipeline, le transport du pétrole brut ou de marchandises
dangereuses par voie ferrée a augmenté considérablement. Par exemple, entre 2016 et 2017, le transport de
pétrole a augmenté de 18 % (RNCan, 2018). Ce transport peut occasionner de grands risques pour la
sécurité des civils, mais aussi pour l’environnement, de par leur risque potentiel de collision et de déraillement
sur les voies principales sillonnant les villes et villages (ENEV, 2013). Lorsque de tels accidents surviennent,
Transport Canada est responsable d’établir « le régime de sécurité applicable à l’exploitation des voies de
chemins de fer » (ENEV, 2013). Il a l’obligation d’assurer la protection des personnes, des biens et de
l’environnement. Par contre, la responsabilité d’assurer l’exploitation des voies ferroviaires revient aux
compagnies de chemin de fer. Les compagnies sont alors responsables de mettre en place des systèmes de
gestion de la sécurité (SGS) approuvés et vérifiés par Transport Canada (ENEV, 2013). Lorsque des
déversements de pétrole brut ou de substances dangereuses surviennent, un poste de commandement est
mis en place par les compagnies pour agir selon le plan d’intervention d’urgence (PIU). Le PIU est un plan qui
décrit les actions qui doivent être faites lors d’un accident de transport impliquant des substances

3
dangereuses. Ce plan permet alors d’aider les intervenants pour une récupération sécuritaire des substances,
ainsi que pour les activités de nettoyage dans l’environnement. L’élaboration de ce plan est obligatoire pour
tous les expéditeurs et il doit être approuvé par Transport Canada (ENEV, 2013).

Depuis 2012, le réseau de transport ferroviaire s’est beaucoup amélioré. En effet, le nombre d’accidents entre
2003 et 2012 a baissé de 25 % et le nombre de déraillements sur les voies principales a baissé de 60 %
(ENEV, 2013). En 2012, il y a eu 48 % moins d’accidents impliquant des matières dangereuses qu’en 2003 et
deux accidents ont donné lieu à des déversements dans l’environnement (ENEV, 2013).

Mise en contexte et problématique


En juillet 2013, une grande urgence environnementale a eu lieu dans la municipalité du Lac-Mégantic, dans la
région de l’Estrie, impliquant des wagons-citernes. En effet, un train qui transportait 7,7 millions de litres de
pétrole brut léger a déraillé, provoquant des explosions et des incendies dans le centre-ville (Roy, 2016). Les
conséquences de cet accident sur le plan environnemental, social et économique sont majeures. En effet, la
faune et la flore aquatique ainsi que les sédiments ont été altérés, puisque 100 000 litres de pétrole ont rejoint
la rivière Chaudière et le Lac-Mégantic (Roy, 2016). De plus, la présence du pétrole dans la rivière Chaudière
a obligé les municipalités de Saint-Georges, Sainte-Marie et Lévis ainsi que les deux industries
agroalimentaires Agropur à Beauceville et Olymel à Vallée-Jonction à trouver d’autres sources d’eau potable,
puisque l’utilisation de leur prise d’eau potable présentait un danger pour la santé de la population (Roy,
2016). Elles ont dû trouver des alternatives pour une période assez longue puisque ce n’est que 75 jours
après le déversement que les prises d’eau de la rivière Chaudière sont redevenues sécuritaires (MDDELCC,
2018D). Ces prises d’eau permettent d’alimenter 47,2 % de la population de Chaudière-Appalaches (Galvez-
Cloutier et al, 2014).

Lors de cet accident, trois phases d’intervention ont été mises en place. La première consistait à éteindre
l’incendie, à arrêter la migration du pétrole et à procéder à l’évacuation des personnes à risque. La deuxième
intervention visait la décontamination du secteur et la troisième concernait la reconstruction du centre-ville et
la relance de la vie à Lac-Mégantic (Roy, 2016). Lors de la première phase d’intervention, plusieurs estacades
ont été installées sur la rivière Chaudière entre le barrage Mégantic et Saint-Joseph-de-Beauce afin de
pomper et de traiter le pétrole (Roy, 2016). La pollution des rivières causée par des déversements accidentels
peut avoir un effet néfaste sur l’écologie et sur diverses utilisations de l’eau. Il devient donc important d’avoir
des outils précis et efficaces pour prédire la concentration et la propagation des polluants, et ce, surtout à
proximité des prises d’eau potable.

4
Objectif
Ce projet de maîtrise visait à développer un outil d’aide à la décision lors de déversement de substances en
milieu aquatique afin d’aider les différents intervenants dans leur prise de décisions. Un modèle de suivi de
pétrole dans la rivière Chaudière a été réalisé avec le logiciel HEC-RAS et son module de qualité de l’eau. Ce
modèle est en mesure de déterminer la concentration et le temps d’arrivée du pétrole à différents endroits le
long de la rivière Chaudière. Les intervenants possèderont alors une meilleure connaissance du transport des
polluants dans la rivière et pourront ainsi poser des actions afin de limiter sa propagation dans
l’environnement.

Le deuxième objectif du projet de maîtrise consistait à obtenir des informations sur le régime thermique de la
rivière Chaudière. La température de l’eau est un paramètre important pour la santé des écosystèmes
aquatiques, pour la qualité de l’eau, pour les processus de transformation des polluants et pour les activités
socio-économiques et récréatives (Laanaya, 2015). Ce modèle de température de l’eau pourrait être utilisé
pour une modélisation plus poussée avec des logiciels de suivi de pétrole existant.

Structure du mémoire
Ce mémoire est divisé en cinq chapitres. Le chapitre 1 est une présentation du bassin versant dans lequel le
modèle de suivi du pétrole a été développé. Le chapitre 2 présente la modélisation du suivi du pétrole dans la
rivière Chaudière : 2.1 une description des hydrocarbures, des processus impliqués dans le transport et
l’altération des polluants, des moyens pour déterminer la dispersion et des logiciels de modélisation existant
2.2 les paramètres utilisés pour la simulation avec le logiciel HEC-RAS, suivi en 2.3 de la présentation des
résultats et d’une discussion sur le transport de pétrole dans la rivière Chaudière. Le chapitre 3 présente la
modélisation de la température de l’eau : 3.1 une revue de la littérature permettant de mieux comprendre les
processus influençant la température de l’eau et les manières de modéliser la température 3.2 la méthodologie
employée 3.3 de la présentation des résultats et d’une discussion. Le chapitre 5 présente les conclusions et
les contributions de ce travail. Le dernier chapitre, le chapitre 6, présente les étapes de recherche pour aller
plus loin avec les deux modèles.

5
Chapitre 1 — Présentation du bassin versant de la
rivière Chaudière
1.1 Site à l’étude
À l’automne 2002, le Québec s’est doté de la Politique nationale de l’eau. L’une des mesures de cette politique
consistait à mettre en place la gestion intégrée de l’eau par bassin versant (MDDELCC, 2018A). Cette gestion
favorise la responsabilisation des acteurs de l’eau envers l’eau. Cette responsabilisation est cruciale puisque
l’eau est une richesse commune et essentielle pour les Québécois. Les acteurs principaux de cette gestion
sont les organismes de bassins versants (OBV), composés des municipalités régionales de comté (MRC), des
municipalités, des usagers, des groupes environnementaux et des citoyens. Le mandat premier des
organismes de bassins versants est l’élaboration d’un plan directeur de l’eau (PDE). Ce plan présente le
portrait, le diagnostic, les enjeux, les objectifs ainsi que le plan d’action pour le bassin versant. Présentement,
il y a 40 organismes de bassin versant et celui du bassin versant de la rivière Chaudière, fondé en 1994, se
nomme le COBARIC (ROBVQ, 2018).

Ce chapitre présente le bassin versant de la rivière Chaudière ainsi que ses sous-bassins. La description du
principal cours d’eau du bassin versant, soit la rivière Chaudière, sera également présentée ainsi que les
différents secteurs qui la composent. Les ouvrages hydrauliques, tels les barrages et les stations
hydrométriques, seront décrits dans ce chapitre.

1.1.1 Le bassin versant de la rivière Chaudière


Le bassin versant de la rivière Chaudière est situé dans les régions administratives de l’Estrie et de
Chaudière-Appalaches. Celui-ci couvre une superficie de 6 694 km2 dont l’occupation du territoire est
principalement forestier. Ce bassin versant est composé des sous-bassins versants de la rivière Beaurivage,
de la rivière Bras Saint-Victor, de la rivière Famine, de la rivière du Loup et de la rivière Chaudière. La Figure 3
représente le bassin versant de la rivière Chaudière et ses sous-bassins (MDDELCC, 2018E).

6
Figure 3. Bassin versant de la rivière Chaudière (MDDELCC, 2018E)

La rivière Chaudière prend sa source directement dans le Lac-Mégantic et s’écoule jusqu’au fleuve Saint-
Laurent. Elle est considérée comme l’un des principaux affluents de la rive sud du fleuve (COBARIC, 2014).
La rivière est divisée en trois secteurs soit la Haute-Chaudière, la Moyenne-Chaudière et la Basse-Chaudière.
Il est possible de voir ces trois secteurs sur les Figures 3 et 4. Le secteur de la Haute-Chaudière débute au
Lac-Mégantic jusqu’à la confluence de la rivière Chaudière avec la rivière du Loup. Le secteur de la Moyenne-

7
Chaudière, quant à lui, commence du barrage Sartigan à Saint-Georges jusqu’à la municipalité de Scott. La
Basse-Chaudière correspond à la partie aval du secteur et s’étend jusqu’à l’exutoire de la rivière Chaudière
(COBARIC, 2014). La Figure 4 représente le dénivelé de la rivière Chaudière. Les pentes dans le secteur de
la Haute-Chaudière, la Moyenne-Chaudière et la Basse-Chaudière sont respectivement de 2,5, 0,5 et
3,0 m/km (COBARIC, 2014). Il est possible de voir sur la Figure 4 que le profil de la rivière varie beaucoup
entre ces trois secteurs. En raison de la faible pente dans le secteur de la Moyenne-Chaudière en aval d’un
secteur où la pente est élevée, le risque d’inondations est plus prononcé puisque les vitesses sont ralenties
favorisant ainsi de fortes accumulations d’eau. De plus, ce secteur reçoit des apports d’eau importants de ses
trois principaux tributaires, soit la rivière du Bras Saint-Victor, la rivière Famine et la rivière du Loup.

Figure 4. Pente du lit de la rivière Chaudière (COBARIC, 2014)

La différence de dénivelé dans la rivière Chaudière influence les niveaux d’eau ainsi que les ouvrages
hydrauliques tels que les barrages qui sont présents en très grand nombre dans ce bassin versant.

1.1.2 Les ouvrages hydrauliques sur la rivière


La direction de l’expertise hydrique (DEQ) est une direction du sous-ministre adjoint à l’expertise et aux
politiques de l’eau et de l’air du MDDELCC. Sa mission consiste à gérer le régime hydrique des barrages du
Québec tout en assurant la sécurité, l’équité et le développement durable. Parmi ses principaux mandats, il a
la responsabilité d’exploiter les barrages et les stations de mesures du niveau d’eau et de débit (DEH, 2018).
Pour le bassin versant de la rivière Chaudière, la direction de l’expertise hydrique est responsable de gérer
209 barrages en date de 2013 (COBARIC, 2014). Ces barrages sont susceptibles d’influencer le régime des

8
eaux de ce bassin versant. Parmi ces barrages, quatre se retrouvent directement sur la rivière Chaudière, tel
que présenté au Tableau 1.
Tableau 1. Liste des barrages sur la rivière Chaudière (DEH, 2017B)

# Barrage Nom Année de Hauteur Longueur Municipalité


construction (m) (m)
X0002489 Mégantic 1973 5,6 33 Lac-Mégantic
X0003912 Sartigan 1967 12,8 198 Saint-Georges
X2016944 - 2002 5 105 Saint-Georges
X0003749 Chutes de la Chaudière 1998 10 421 Lévis

Ces quatre barrages de type béton-gravité sont tous de forte contenance et ont tous des utilités différentes. Le
barrage Mégantic permet de contrôler les inondations. Le barrage Sartigan sert au contrôle des glaces, à
surélever l’eau pour l’alimentation en eau potable ainsi qu’au passage de voitures (Morse et al. 2002). Le
barrage de Saint-Georges a un usage récréatif et de villégiature. Le barrage des Chutes-de-la-Chaudière sert
pour l’hydroélectricité (CEHQ, 2017B).

La direction de l’expertise hydrique exploite un réseau de 230 stations hydrométriques afin de visualiser le
débit et le niveau d’eau des cours d’eau (DEH, 2017A). Les données provenant de ces stations sont
accessibles à l’ensemble de la population afin que ceux-ci puissent suivre le comportement des rivières. La
rivière Chaudière compte 17 stations hydrométriques, mais seulement 5 sont toujours en fonction en 2018
(DEH, 2017A ; COBARIC, 2014). Le Tableau 2 présente l’ensemble des stations se trouvant sur la rivière
Chaudière et celle de la rivière Famine, un tributaire de la rivière Chaudière.

9
Tableau 2. Stations hydrométriques de la rivière Chaudière et la rivière Famine (DEH, 2017A; COBARIC, 2014)

# de la Localisation Type de De À
station données
023402 Au pont-route 218 à Saint-Lambert-De-Lauzon Débit 1915 Aujourd’hui
Niveau
023403 À 0,2 km en aval du ruisseau Drolet Débit 1915 1983

023404 Au pont-route 173 à Vallée-Jonction Niveau 1963 1972

023405 Au pont-route 108 à Beauceville Niveau 1963 1972

023406 Au pont-route 171 à Scott-Jonction Niveau 1915 1982

023407 Au pont-route à Sainte-Marie Niveau 1924 2003

023408 Au pont-route à Saint-Joseph-de-Beauce Niveau 1915 1982

023413 Au pont-route à Saint-Georges Niveau 1963 1972

023417 À 5,1 km en aval du pont-route à Sainte-Marie Niveau 1964 1971

023418 À 5,5 km en aval du pont-route 108 à Beauceville Niveau 1964 1972

023424 À 3,4 km en aval du ruisseau Drolet Niveau 1965 1968

023426 À 4,7 km en amont du pont-route 108 à Beauceville Débit 1965 1981

023427 En aval du barrage Mégantic Débit 1976 Aujourd’hui

023429 À 0,1 km en aval du barrage Sartigan Débit 1969 Aujourd’hui

023430 Sur la rivière Chaudière à Saint-Georges Niveau 1968 2010

023446 À 0,2 km en amont du barrage Sartigan Niveau 2010 Aujourd’hui

023448 À Saint-Martin à la passerelle de motoneige Débit 2012 Aujourd’hui

023422 À 6,3 km en amont du pont-route 173 à Saint-Georges Débit 1964 Aujourd’hui


sur la rivière Famine

Les informations de ces stations ont été utilisées pour obtenir le débit à plusieurs endroits sur la rivière. Le
bassin versant de la rivière Chaudière possède son propre système de surveillance depuis 2010 (SSRC). Ce
système a été élaboré dans le but de suivre les crues et de faciliter les échanges d’informations entre les
municipalités riveraines pour améliorer le temps de réponse et ainsi protéger les citoyens contre les
inondations (COBARIC, 2014). Ce système donne des informations sur le niveau d’eau et sur le débit à des
endroits stratégiques. Ces informations sont accessibles à l’ensemble de la population et se retrouvent sur le

10
site internet suivant : http://www.ssrc.cobaric.qc.ca/publique_index.php (COBARIC, 2014). Le Tableau 3
présente l’emplacement des stations qui se trouvent sur la rivière Chaudière. D’autres sondes se trouvent à
Lévis et sur la rivière Beaurivage, mais ne sont pas décrites dans le Tableau 3.
Tableau 3. Stations de mesures du débit et du niveau d’eau sur la rivière Chaudière
(Système de surveillance de la rivière Chaudière, 2017)

Localisation Type de données Saisie


Pont-route 271/ St-George Niveau
Pont couvert/ Notre-Dame-des-Pins Niveau Manuelle
Pont de la route 108/Beauceville Niveau
Pont de la route 276/Saint-Joseph Niveau Lorsque dépasse 145,580 m
Pont de la route 112/Vallée-Jonction Niveau Lorsque dépasse 142,960 m
Pont de la route 216/ Sainte-Marie Niveau
Au nord du pont de la route 171/ Scott Niveau Manuelle

Ces sondes n’ont pas été utilisées pour élaborer le modèle de suivi de pétrole puisqu’elles ne donnent des
informations que sur le niveau d’eau. Après avoir obtenu les caractéristiques du bassin versant à l’étude et
l’emplacement des différents ouvrages, une représentation simple du cours d’eau a été effectuée.

1.1.3 La représentation HEC-RAS de la rivière Chaudière


Dans le cadre de ce projet de maîtrise, la direction de l’expertise hydrique du Québec a fourni leur modèle
HEC-RAS de la rivière Chaudière. Avec ce modèle, la bathymétrie de la rivière est connue ainsi que le
dimensionnement des ponts et des barrages. Ce modèle débute au Lac-Mégantic et s’étend sur une distance
de 167,61 km jusqu’en amont du pont de la route 218 à Saint-Lambert-De-Lauzon. La section de l’exutoire
avec le fleuve Saint-Laurent n’est donc pas couverte. Les principaux points d’intérêt situés sur la rivière ainsi
que le chaînage utilisé pour effectuer cette modélisation se retrouvent au Tableau 4. Le chainage 0 km
correspond à l’exutoire, soit le fleuve Saint-Laurent.

11
Tableau 4. Chaînage des principaux points d’intérêt présents sur la rivière Chaudière

Site Chaînage (km)


Lac-Mégantic 189,37
Pont de la rue Frontenac (Mégantic) 189,26
Barrage Mégantic 189,24
Pont-chemin fer (Lac-Mégantic) 189,20
Nouveau pont de la rue Lévis (route locale) 188,99
Passerelle-sentier Québec (motoneige) 188,41
Pont du boulevard Jean-Marie-Tardif (route nationale) 186,23
Pont du chemin du Lac-Drolet 165,43
Pont de la rue du Pont (Saint-Ludger) 152,05
Passerelle (Saint-Martin) 121,40
Pont de l’avenue du Pont (Saint-Martin) 120,16
Barrage Sartigan (Saint-Georges) 103,28
Pont de la route 271 (Saint-Georges) 99,95
Passerelle Parc-de-l’île-Pozer (Saint-Georges) 99,14
Passerelle coin de la rue Veilleux (Saint-Georges) 98,41
Amont de la rivière Pozer 97,77
Aval de la rivière Pozer 97,61
Pont de la 30e rue (Notre-Dame-des-Pins) 91,12
Passerelle couverte de la 30e rue (Notre-Dame-des-Pins) 91,06
Passerelle vers le parc de l’île ronde (Beauceville) 84,05
Pont de la route 108 (Beauceville) 83,93
Pont de la route Lagueux (276) (Saint-Joseph-de-Beauce) 68,00
Pont du chemin de fer (Vallée-Jonction) 59,56
Pont de la route 112 (Vallée-Jonction) 58,99
Pont de la route 216 (Sainte-Marie) 48,30
Pont de la rue du pont (171) (Scott) 39,31
Amont du pont de la route 218 (Saint-Lambert-De-Lauzon) 21,76

12
Chapitre 2 —Modélisation de la migration du
pétrole
2.1 État de l’art
2.1.1 Généralité sur les hydrocarbures
Les hydrocarbures proviennent de la matière organique fossilisée en l’absence d’oxygène. Ils sont
principalement composés de carbone (C) et d’hydrogène (H) dans des proportions définies. Ils sont formés
d’alcanes saturés aliphatiques et alicycliques, d’aromatiques monocycliques (BTEX : benzène, toluène,
éthylbenzène et xylènes), d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), de certains composés polaires
(résines et asphaltènes) et de métaux. Les proportions de ces différents composés dépendent de l’origine de
l’hydrocarbure ainsi que du raffinage du pétrole brut (CEAEQ, 2015). Les hydrocarbures peuvent être classés
en fonction de l’organisation moléculaire et ce classement est représenté à la Figure 5 (Goeury, 2012).

Figure 5. Classement des hydrocarbures (Goeury, 2012)

Sur la Figure 5, les rectangles bleus représentent les hydrocarbures qui sont toxiques et les rectangles blancs
ceux qui ne le sont pas. Parmi les hydrocarbures toxiques, les hydrocarbures aromatiques polycycliques
(HAP) sont plus toxiques que les aliphatiques et les naphtènes. En effet, les HAP sont très nocives pour les
humains en raison de leur fort potentiel mutagène et cancérigène (Goeury, 2012). Les HAP sont les seuls, lors

13
d’un déversement, qui vont interagir avec l’environnement en raison de leur solubilité (Goeury, 2012). Les
hydrocarbures lors d’un déversement dans un milieu aquatique vont se propager sous l’influence de différents
processus de transport horizontaux et verticaux. Ils seront soumis à différents processus qui vont modifier
leurs caractéristiques physicochimiques en fonction de la température de l’eau (CEAEQ, 2015). La
connaissance de ces différents processus est donc primordiale afin de modéliser un déversement de pétrole.

2.1.2 Les modes de transport de la matière


Parmi les principaux modes de transport des hydrocarbures dans l’environnement, on retrouve la diffusion,
l’advection et la dispersion.

2.1.2.1 La diffusion
La diffusion est un processus pour lequel le transport, à un endroit donné, est causé par le mouvement
aléatoire des particules. Il y a deux sortes de diffusion : la diffusion moléculaire et la diffusion turbulente. Lors
de la diffusion moléculaire, les solutés migrent des zones de fortes concentrations vers les zones de faibles
concentrations en raison de l’agitation thermique aléatoire du mouvement brownien (Gharbi, 1999). Le
processus de diffusion moléculaire est souvent négligeable comparativement aux autres processus mis en
jeux lors d’un déversement en raison du coefficient de diffusion moléculaire faible (Heureux, 2016). « La
diffusion turbulente désigne le transport causé par la composante turbulente de l'écoulement » qui mène à la
formation de tourbillons et à une déstabilisation de l’écoulement du fluide dans le temps et dans l’espace
(Gharbi, 1999).

2.1.2.2 L’advection
L’advection est un processus de transport pour lequel l’eau, les matériaux et les particules sont transportés le
long des lignes de courant de vitesses. La substance suit donc la même direction que l’écoulement et son taux
est directement proportionnel à la vitesse (Gharbi, 1999).

2.1.2.3. La dispersion
La dispersion est le transport qui se produit en raison de la non-uniformité de la distribution de la vitesse. Les
particules ne voyagent donc pas toutes, à la même vitesse, ce qui provoque de la dispersion (Gharbi, 1999).
Le nuage de polluant est donc étiré dans toutes les directions.

2.1.3 Les processus d’altération


Cette section décrit les différents processus d’altération qui s’enclenchent lorsqu’un hydrocarbure est déversé
dans la rivière. Parmi les processus d’altération, on retrouve : l’étalement, l’évaporation, la dissolution,
l’émulsification, la photo-oxydation et la biodégradation. La composition physicochimique des hydrocarbures et

14
les conditions environnementales du milieu récepteur vont dicter l’importance de ces différents processus lors
d’un déversement (CEAEQ, 2015).

2.1.3.1 L’étalement
Lorsqu’un hydrocarbure est déversé dans un milieu aquatique, il commence à s’étaler en surface. La viscosité
des hydrocarbures, le volume déversé et les conditions du milieu telles la température et la vitesse du courant
sont tous des facteurs qui influencent la vitesse de l’étalement (CEAEQ, 2015). Ce processus est important
puisqu’il influence d’autres processus de transformation telles que l’évaporation et la dissolution en
augmentant leurs surfaces d’échange. L’étalement est un processus qui met en jeux les forces
gravitationnelles, les forces de tension de surface, les forces de viscosité et les forces d’inertie (Goeury, 2012).

2.1.3.2 L’évaporation
L’évaporation est un processus de transport important puisqu’il tend à réduire la toxicité du pétrole brut lors
des deux premiers jours suivant le déversement d’un hydrocarbure dans l’eau. Ce processus dépend
fortement de la nature de l’hydrocarbure (densité, viscosité) qui est rejeté dans l’environnement (Goeury,
2012). Les constituants de faibles poids moléculaires s’évaporent avec le temps tandis que le pétrole brut
résiduel devient plus dense et plus visqueux (Stantec, 2016). L’évaporation est plus importante lorsque la
température du milieu, la vitesse du vent et la surface de la nappe augmentent (Goeury, 2012 ; Stantec,
2016).

2.1.3.3 La dissolution
Lors d’un déversement d’hydrocarbures dans l’eau, une très faible quantité d’hydrocarbures peut se dissoudre
dans l’eau. De plus, ce sont les composés les plus toxiques qui sont les plus solubles dans les milieux
aquatiques (Goeury, 2012). La dissolution est un paramètre qui augmente lorsque le poids moléculaire et la
salinité diminuent et lorsque la température et la concentration de matières organiques dissoutes augmentent.
(Stantec, 2016). La description de ce processus est difficile et complexe puisque beaucoup de composantes
constituent un hydrocarbure (Goeury, 2012).

2.1.3.4 L’émulsification
L’émulsification est un processus qui consiste à incorporer des gouttelettes d’eau dans les hydrocarbures
(CEAEQ, 2015). Lors de cette émulsification, les caractéristiques de la nappe changent au niveau du volume,
de la viscosité et de la densité qui tend vers celle de l’eau (Goeury, 2012).

2.1.3.5. La photo-oxydation
Le processus de photo-oxydation consiste à l’oxydation de la nappe sous l’effet du rayonnement solaire. Lors
de ce processus, la structure chimique des composés d’hydrocarbures est modifiée, ce qui peut rendre les

15
constituants du pétrole brut plus solubles et plus toxiques que ceux d’origine (Stantec, 2016). Ce processus
est plus important à long terme plutôt que quelques heures après le déversement (Goeury, 2012).

2.1.3.6 La biodégradation
La biodégradation du pétrole par des micro-organismes présents dans l’eau est un processus à long terme
(Goeury, 2012). Les microorganismes en utilisant les hydrocarbures comme source d’énergie vont se
recoloniser et proliférer avec le temps. La biodégradation est plus difficile avec des constituants de poids
moléculaires élevés et elle exige des nutriments et de l’oxygène sans quoi elle se produira plus lentement
(Stantec, 2016).

2.1.4 Détermination de la dispersion d’un polluant dans une rivière

2.1.4.1 Zone de dispersion


Lors du rejet d’un constituant au centre d’une section transversale d’une rivière, il y a trois zones de mélange
qui se produisent. Il s’agit de la zone de mélange initial, de la zone de mélange complet et de la zone du
champ lointain (Meddah, 2016/2017). La longueur entre ces zones dépend de la géométrie de la rivière, du
débit et de la manière dont le constituant est injecté dans la rivière (Figure 6) (Meddah, 2016/2017).

Figure 6. Zones de mélange (Meddah, 2016/2017).

2.1.4.1.1 Zone de mélange initiale

La longueur de la zone de mélange initiale débute au point d’injection jusqu’à l’endroit où la diffusion verticale
devient homogène sur toute la profondeur de l’eau. Dans cette section, le phénomène de dispersion a lieu

16
dans toutes les directions, soit verticalement vers la profondeur de l’eau, transversalement dans le sens de la
largeur de la rivière et longitudinalement dans le sens de l’écoulement (Meddah, 2016/2017).

2.1.4.1.2 Zone de mélange complet


La longueur de la zone de mélange complet débute à la fin de la zone de mélange initial et s’étend jusqu’à ce
que la diffusion transversale soit homogène sur toute la largeur du plan d’eau. Dans cette zone, puisque la
diffusion verticale est terminée, le phénomène de dispersion a lieu dans deux directions, soit transversalement
et longitudinalement (Meddah, 2016/2017).

2.1.4.1.3 Zone du champ lointain


Cette zone débute à la fin de la zone précédente et s’étend jusqu’à l’infini. Dans cette zone, il ne reste plus
que la dispersion longitudinale puisque la diffusion verticale et transversale est terminée (Meddah,
2016/2017). Le phénomène de dispersion lorsqu’un polluant est rejeté dans une rivière peut être décrit par
l’équation d’advection-diffusion. Cette équation permet d’étudier l’évolution des polluants dans le champ
lointain.
𝜕𝑐 𝜕𝑐 𝜕2𝑐
+𝑈 = 𝐷𝐿 2
𝜕𝑡 𝜕𝑥 𝜕𝑥
Équation 1. Advection-diffusion


DL : le coefficient de dispersion longitudinale (m2/s);
U : la vitesse moyenne de l’écoulement (m/s);
c : la concentration massique (g/m3);
t : le temps (s);et
x : la distance dans la direction longitudinale (m).

Dans la zone du champ lointain, la vitesse est remplacée par la vitesse moyenne, de sorte que sa variation à
travers la section transversale soit le principal mécanisme de dispersion longitudinale.

Les caractéristiques de la dispersion sont uniques à chaque rivière et dépendent de la vitesse de


l’écoulement, du coefficient de dispersion longitudinale et de la longueur du mélange (Meddah, 2016/2017).

2.1.4.2 Longueur du mélange


La longueur du mélange correspond à la distance entre le point de déversement et l’endroit où les
concentrations sont homogènes à travers une section transversale de la rivière. La longueur de mélange
délimite la zone de mélange complet et la zone du champ lointain. La longueur dépend du point de rejet et des

17
paramètres hydrodynamiques du cours d’eau. La longueur de mélange peut être déterminée avec des
équations empiriques (Meddah, 2016/2017).

Détermination empirique
Ils existent de nombreuses formules qui permettent de déterminer empiriquement la longueur de mélange
(Lm). Parmi celles-ci, on retrouve l’équation de Hull, de Day, de Beltaos, d’André et de Rutherford (Meddah,
2016/2017) :
1
𝐿𝑚 = 𝑎1 𝑄 3
Équation 2. Hull

𝐿𝑚 = 25𝑏
Équation 3. Day

1,8𝑏 2 𝑢
𝐿𝑚 =
ℎ𝑢∗
Équation 4. Beltaos

1
𝐿𝑚 = 𝑎2 𝑏𝑄 3
Équation 5. André

100𝑏 < 𝐿𝑚 > 300𝑏


Équation 6. Rutherford


Lm : la longueur de mélange (m);
a1 : le coefficient qui dépend de la position du rejet (s1/3) ;
a2 : le coefficient qui dépend des caractéristiques géométriques et hydrauliques du cours d’eau (s1/3);
b : la largeur de la rivière (m);
u* : la vitesse de cisaillement (m/s)
h : la profondeur d’écoulement (m);et
Q : le débit du cours d’eau (m3/s).

2.1.4.3. Coefficient de dispersion longitudinale


La dispersion dans le champ lointain est basée sur la dispersion longitudinale puisque la diffusion verticale et
transversale est terminée. Pour réaliser la modélisation de suivi de pétrole, le coefficient de dispersion
longitudinale doit être connu. Le coefficient va permettre de mesurer la capacité de la rivière à disperser cette
substance dans la direction longitudinale. Les méthodes qui permettent d’obtenir le coefficient de dispersion

18
longitudinale sont la méthode de l’intégrale, la méthode expérimentale par des essais au traceur et la méthode
empirique.

Résolution de l’intégrale
En 1967, Fischer a développé l’approche d’intégration pour déterminer le coefficient de dispersion
longitudinale :
−1 𝑏 𝑦
1 𝑦
𝐷𝑙 = ∫ ℎ𝑢′ ∫ ∫ ℎ𝑢′𝑑𝑦𝑑𝑦𝑑𝑦
𝐴 0 0 𝜀𝑡 ℎ 0
Équation 7. Dispersion longitudinale (Zeng et Huai, 2014)


A : l’aire de la section (m2);
u ’: la déviation de la vitesse locale (u) par rapport à la vitesse moyenne (U) à travers la section latérale de la
rivière;
y : la coordonnée latérale le long de la section transversale (m);et
𝜀𝑡 : le coefficient de mélange transversal local (m2/s).

La résolution de l’intégrale de l’Équation 7 demande des connaissances sur le profil transversal des vitesses
et sur la géométrie de la section.

Détermination expérimentale
La méthode expérimentale par des essais au traceur consiste à injecter une quantité de traceur à un endroit
sur la rivière et à mesurer leur concentration à différents endroits en aval du point de rejet. Par la suite, le
graphique de la concentration du traceur en fonction du temps peut être obtenu et des méthodes statistiques
peuvent être utilisées pour estimer le coefficient de dispersion. Les méthodes statistiques sont: la méthode
des moments, la méthode de Chatwin, la méthode « Routing procedure » et la méthode de transport diffusif.

1. Méthode des moments


L’Équation 8 permet d’obtenir le coefficient de dispersion longitudinale par la méthode des moments :
1 2 𝜎 2 𝑡 𝑖 − 𝜎 2 𝑡 (𝑖−1)
𝐷𝐿,𝑖 = 𝑈𝑖
2 𝑡𝑖̅ − 𝑡𝑖−1
̅
Équation 8. Des moments (Meddah, 2016/2017).


𝜎 2 𝑡 : la variance temporelle (s2);
𝑡̅ : le temps de passage de la concentration (s);et
i : le point de la station.

19
La variance, le temps de passage de la concentration ainsi que la vitesse moyenne en amont de chaque
station sont obtenus avec les Équations 9 à 11 :
+∞
2
∫0 (𝑡 − 𝑡𝑖̅ )2 ∙ 𝑐(𝑡)𝑑𝑡
𝜎 𝑡𝑖 = +∞
∫0 𝑐(𝑡)𝑑𝑡
Équation 9. La variance (Meddah, 2016/2017).

+∞
∫0 𝑡 ∙ 𝑐(𝑡)𝑑𝑡
𝑡𝑖̅ = +∞
∫0 𝑐(𝑡)𝑑𝑡
Équation 10. Le temps de passage de la concentration (Meddah, 2016/2017).

𝑥𝑖 − 𝑥𝑖−1
𝑈𝑖 =
𝑡𝑖̅ − 𝑡𝑖−1
̅
Équation 11. La vitesse moyenne de l’écoulement (Meddah, 2016/2017).


xi : la distance entre la station i et le point de déversement (m);
c(t) : la concentration massique au temps t (g/m3);et
j : le pas de temps.

2 Méthode de Chatwin
L’utilisation de la méthode de Chatwin pour déterminer le coefficient de dispersion longitudinale se fait avec
l’Équation 12.

𝑴 𝒙 − 𝑼𝒕
√𝒕 𝑰𝒏 =
𝑨𝒄(𝒙, 𝒕)√𝟒 𝝅𝑫𝑳 𝒕 𝟐√𝑫𝑳
Équation 12. Chatwin (Meddah, 2016/2017).


𝑀
≈ 𝑐𝑚𝑎𝑥 √𝑡𝑝
𝐴√4 𝜋𝐷𝐿
𝑡𝑝 : le temps associé à la concentration maximale (s);
𝑐𝑚𝑎𝑥 : la concentration maximale (g/m3);et
M : la masse de la substance injectée (g).

3. Méthode de « Routing procedure »


La méthode de « Routing procedure » se base sur l’Équation 13.

20
[𝑈(𝑡2̅ − 𝑡1̅ − 𝑡2 + 𝑡1 )]2
+∞ 𝑒𝑥𝑝 |− |
4𝐷𝐿 (𝑡2̅ − 𝑡1̅ )
𝑐(𝑥2 , 𝑡2 ) = ∫ 𝑐(𝑥1 , 𝑡1 ) 𝑈𝑑𝑡
−∞ √4 𝜋 𝐷𝐿 (𝑡2̅ − 𝑡1̅ )
Équation 13. ‘Routing procedure’ (Meddah, 2016/2017).


x1 : la distance du premier profil temporel des concentrations connu (m);
x2 : la distance du deuxième profil temporel des concentrations (m);
t1̅ : le temps de passage de la concentration au premier profil (s);
t̅2 : le temps de passage de la concentration au deuxième profil (s);
t1 : le temps du premier profil (s); et
t2 : le temps du deuxième profil (s).

4. Méthode de transport diffusif


La méthode de transport diffusif se base sur la mesure du transport diffusif à travers une section du cours
d’eau. Cette méthode ne peut pas s’appliquer au cours d’eau naturel en raison de la difficulté à obtenir la
valeur des paramètres à travers la section (Meddah, 2016/2017).
𝑁
1 𝜕𝑐 −1
𝐷𝐿 = − (𝐴 ) ∑(𝑢𝑖 − 𝑢) 𝐴𝑖 (𝑐𝑖 − 𝑐𝑡 )
𝑢 𝜕𝑡
𝑖=1
𝑁
1
𝑐𝑡 = ∑ 𝑐𝑖 𝐴𝑖
𝐴
𝑖=1
Équation 14. Transport diffusif (Meddah, 2016/2017).


Ai : l’aire des sous-sections (m2);
N : le nombre de sous-sections;
ui : la vitesse d’une sous-section (m/s);
ci : la concentration d’une sous-section (g/m3);et
ct : la concentration du polluant à travers la section totale (g/m3).

Détermination empirique
Il existe plusieurs équations pour déterminer le coefficient de dispersion longitudinale qui dépendent des
caractéristiques géométriques et dynamiques du cours d’eau (Meddah, 2016/2017). Chaque équation
empirique considère les aspects naturels du milieu pour lesquels elles ont été créées. Il devient alors difficile
de trouver l’équation qui représentera le mieux la dispersion dans la rivière Chaudière. Les différentes
équations empiriques sont présentées au Tableau 5. Pour obtenir la bonne équation, l’ensemble de ces
équations seront utilisées pour obtenir une valeur de coefficient. Les valeurs obtenues seront par la suite
comparées avec le coefficient de dispersion expérimentale.

21
Tableau 5. Équations pour déterminer le coefficient de dispersion longitudinale (Zeng et Huai, 2014).

Année Auteur Milieu Formule


1959 Elder Canaux très larges 𝐷𝑙 = 5,93ℎ𝑢∗
1967 Fischer Canaux naturels larges 𝑏2 𝑈2
𝐷𝑙 = 0,011
ℎ𝑢∗
1977 Liu 𝑈 0,5 𝑏 2 ∗
𝐷𝑙 = 0,18 ( ∗ ) ( ) ℎ𝑢
𝑢 ℎ
1991 Iwasa & Aya Canaux et cours d’eau 𝑏 1,5 ∗
𝐷𝑙 = 2 ( ) ℎ𝑢
naturels ℎ
1998 Seo & Cheong Cours d’eau naturels 𝑏 0,62 𝑈 1,43 ∗
𝐷𝑙 = 5,92 ( ) ( ∗) ℎ𝑢
ℎ 𝑢
1998 Li et al. 0,55𝑏𝑢∗
(1) 𝐷𝑙 =
ℎ2
𝑈 1,2 𝑏 1,3
(2) 𝐷𝑙 = 0,2 ( ∗ ) ( ) ℎ𝑢∗
𝑢 ℎ

1998 Koussis & Rodriguez-Mirasol Cours d’eau naturels 𝑏 2 ∗


𝐷𝑙 = 0,6 ( ) ℎ𝑢

𝑈
𝐷𝑙 = 10. ,12ℎ𝑈 ( ∗ )
Canaux naturels b/h >50 𝑢
𝑏 0.,2 𝑈 0,572 𝑈
Canaux naturels b/h < 50 𝐷𝑙 = [7,428 + 1,775 ( ) ( ∗ ) ] ℎ𝑢 ( ∗ )
ℎ 𝑢 𝑢
2012 Zeng et Huai 𝑏 0,7 𝑈 0,13
𝐷𝑙 = 5,4 ( ) ( ∗ ) ℎ𝑈
ℎ 𝑢

22
Une fois le coefficient de dispersion obtenu, il existe de nombreux logiciels qui peuvent être utilisés pour
modéliser la dispersion des hydrocarbures dans un cours d’eau.

2.1.5 Description des logiciels de modélisation de suivi de pétrole


Il y a de nombreux outils et logiciels qui sont en mesure de modéliser le transport des hydrocarbures dans les
cours d’eau et ainsi faciliter l’intervention des responsables lors d’un déversement. Cette section présente une
description de ces logiciels.

2.1.5.1 POLDER
Le modèle POLDER a été développé et mis au point par le SOGREAH ingénieurs-Conseils et il permet de simuler
la dispersion d’un polluant dans les rivières en cas d’une déversement accidentel (Holly et all., 1990).

2.1.5.2 TELEMAC
Le système hydro-informatique TELEMAC a été développé par le Laboratoire National d’Hydraulique et
Environnement (LNHE) de la Direction des Recherches et Développements d’Électricité de France (EDF), dès
1987. Ce logiciel résout les équations de Saint-Venant à deux dimensions. De plus, un outil d’aide à la décision
en cas de dérive de nappe d’hydrocarbure a été développé dans la plate-forme du logiciel TELEMAC dans le
cadre du projet de recherche MIGR’HYCAR (Goeury, 2012).

2.1.5.3 AQUATOX
Le logiciel AQUATOX a été développé par l’Agence américaine de protection de l’environnement (US EPA). Il est
un modèle de gestion des risques environnementaux puisqu’il peut prédire le sort de divers polluants ainsi que
leurs effets sur l’écosystème. Les mécanismes hydrauliques sont faits de manière simple. Ce logiciel est adapté
principalement aux eaux stagnantes telles les lacs et les cours d’eau de faible variabilité morphologique (Guilloux
et all, 2010).

2.1.5.4 MARCARET
Le logiciel Marcaret est un code qui a été développé par l’unité de recherche commune à EDF R&D et le Centre
d’étude Techniques Maritimes et Fluviales (CETMEF). Il permet la modélisation hydraulique 1D à surface libre
basée sur les équations de Saint-Venant. Il contient un module complémentaire pour les simulations de l’évolution
de traceurs passifs (Guilloux et all, 2010).

2.1.5.5 HEC-RAS
Le logiciel HEC-RAS a été développé par le US Army Corps of Engineers. Ce logiciel permet de simuler les
écoulements à surface libre dans les rivières. Il évalue les hauteurs d’eau à partir des débits en tenant compte de

23
la géométrie de la rivière ainsi que des infrastructures hydrauliques. De plus, il peut modéliser le transport des
sédiments et la qualité de l’eau. Une nouvelle version du logiciel permet de simuler des écoulements 2D.

2.1.5.6 Choix du logiciel


Parmi l’ensemble des logiciels disponibles, le logiciel HEC-RAS sera retenu dans le cadre de cette maîtrise afin
de modéliser la migration du pétrole dans la rivière Chaudière. Le choix de ce logiciel a été effectué en fonction
des données disponibles pour réaliser cette modélisation. En effet, la Direction de l’Expertise Hydrique du Québec
possède déjà un modèle HEC-RAS monté pour la rivière Chaudière. La modélisation sera effectuée avec le
module de la qualité de l’eau. Ce module est en mesure de résoudre l’équation d’advection-dispersion 1-D, de
simuler la température de l’eau et le transport de constituants passif et actif (Brunner, 2016).

2.2 Paramètres utilisés pour la simulation HEC-RAS


Pour réaliser la modélisation de la migration du pétrole avec le logiciel HEC-RAS, certaines données doivent être
saisies. En effet, pour réaliser cette simulation, il faut d’abord entrer les valeurs de débit, les conditions limites et
le fonctionnement des vannes des barrages. Par la suite, le module de qualité de l’eau de HEC-RAS est en
mesure de modéliser la température de l’eau, les éléments nutritifs (oxygène dissous, algues, phosphore,
ammonium, etc.) et les constituants arbitraires. Cette section présente donc les différents paramètres nécessaires
à la modélisation et la manière de les obtenir.

2.2.1 Débit permanent


Le débit dans la rivière Chaudière doit être connu à différents endroits. Les valeurs de débit utilisées pour cette
modélisation proviennent des stations hydrométriques de la Direction de l’Expertise Hydrique du Québec (DEH,
2017A). Les stations hydrométriques de la rivière Chaudière sont celles du Barrage Mégantic (# 023427), de
Saint-Martin (# 023448), du Barrage Sartigan (# 023429) et de Saint-Lambert-De-Lauzon (# 023402). La station
hydrométrique de la rivière Famine (# 023422), un tributaire de la rivière Chaudière a également été utilisé. Pour
obtenir le débit au site non jaugé par une station hydrométrique, une interpolation linéaire par superficie de bassin
versant est réalisée. Cette interpolation linéaire s’applique pour l’ensemble des sites se trouvant entre deux
stations hydrométriques. L’Équation 15 représente cette interpolation pour un site donné :
𝐴𝑥 − 𝐴𝑟é𝑓é𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒 1
𝑄𝑥 = 𝑄𝑟é𝑓é𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒 1 + (𝑄 − 𝑄𝑟é𝑓é𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒 1 )
𝐴𝑟é𝑓é𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒 2 − 𝐴𝑟é𝑓é𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒 1 𝑟é𝑓é𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒 2
Équation 15. Interpolation linéaire par superficie de bassin versant.


Qx et Ax : le débit (m3/s) et la superficie du bassin versant au site non jaugé (km2);

24
Qréférence 1 et Aréférence 1 : le débit (m3/s) et la superficie du bassin versant à la station hydrométrique de référence
amont (km2); et
Qréférence 2 et Aréférence 2 : le débit (m3/s) et la superficie du bassin versant à la station hydrométrique de référence
aval (km2).
Pour simplification, le rapport des superficies dans l’Équation 15 sera remplacé par une constante (C). Le
Tableau 6 présente le chaînage des sites jaugés et non jaugés, les superficies des bassins versants et les valeurs
de la constante C pour lesquelles la connaissance des débits est nécessaire pour la modélisation.
Tableau 6. Rapport des superficies pour utiliser l’interpolation linéaire

Endroit Chaînage Aire C


(km) (km2) (km2)
Au barrage Mégantic (# 023427) 189,2 781 0
En aval du ruisseau Drolet dans la municipalité d’Audet 165,4 1170 0,32
À la passerelle de Saint-Martin (# 023448) 121,4 2009 1
En amont du barrage Sartigan 103,3 3074 0,28
Au barrage Sartigan (# 023429) 103,3 3074 0
Amont de la confluence entre la rivière Famine et la Chaudière (A) 98,4 3115 0,01
La rivière Famine (# 023422) - 691 -
En aval de la rivière Famine (B) - 709 -
En aval de la confluence entre la rivière Famine et la Chaudière (C) 97,9 3824 0
En aval de la confluence entre la rivière Pozer et la Chaudière (D) 97,6 3974 0,08
En amont du pont Fortin à Beauceville (E) 83,9 4188 0,18
En amont du pont de la route Lagueux à Saint-Joseph-de-Beauce (F) 68,0 5185 0,68
En amont du pont de la route 112 à Vallée-Jonction (G) 59,0 5389 0,78
En amont du pont de la route 216 à Sainte-Marie (H) 48,3 5572 0,87
En amont du pont de la route 171 à Scott (I) 39,3 5722 0,95
Au pont de la route 218 à Saint-Lambert-De-Lauzon (# 023402) 21,8 5824 1

2.2.1.1 La méthode utilisée


La méthode utilisée pour obtenir le débit sur la rivière Chaudière est décrite dans cette section et l’image associée
à cette procédure se retrouve à la Figure 7.

25
Figure 7. Procédure pour obtenir les débits sur la rivière Chaudière (Dubé, 2005)

La méthode pour obtenir les débits sur la rivière Chaudière est la suivante :
1. Obtenir le débit pour les stations hydrométriques actives de la rivière Chaudière. Les stations en question sont
celles du Barrage Mégantic (# 023427), de Saint-Martin (# 023448), du Barrage Sartigan (# 023429) et de Saint-
Lambert-De-Lauzon (# 023402).

2. Obtenir le débit en aval du ruisseau Drolet en utilisant comme station de référence la station hydrométrique du
barrage Mégantic et la station hydrométrique de Saint-Martin ainsi que la valeur de la constante (C) du Tableau 6.

26
3. Obtenir le débit en amont du barrage Sartigan en utilisant comme station de référence la station hydrométrique
de Saint-Martin et celle de Saint-Lambert-De-Lauzon ainsi que la valeur de la constante (C) du Tableau 6.

4. Obtenir le débit en amont de l’embouchure de la rivière Famine en utilisant comme station de référence la
station hydrométrique du barrage Sartigan et celle de Saint-Lambert-De-Lauzon ainsi que la valeur de la
constante (C) du Tableau 6.

5. Obtenir le débit à la station hydrométrique de la rivière Famine (# 023422).

6. Utiliser la méthode du transfert de bassin versant pour obtenir le débit en aval de la rivière Famine (Point B) à
partir de la station de la rivière Famine (# 023422) (Dubé, 2005).

7. Obtenir le débit en aval de la confluence entre la rivière Famine et la Chaudière (point C) en additionnant le
débit au point A et au point B.

8. Obtenir le débit pour les points D à I en utilisant comme station de référence le point C et la station
hydrométrique de St-Lambert-De-Lauzon de Lauzon ainsi que la valeur de la constante (C) du Tableau 6.

Plusieurs scénarios de débit ont été simulés dans le logiciel HEC-RAS afin de modéliser plusieurs cas possibles
de déversements de pétrole dans la rivière Chaudière. Le choix des débits a été effectué pour la gamme des
débits journaliers maximums et minimaux enregistrés au Lac-Mégantic depuis 1997. La décision de couvrir la
gamme des débits au Lac-Mégantic repose sur le fait que c’est à cet endroit qu’a eu lieu le déversement de
pétrole en juillet 2013. Cette gamme de débits se retrouve aux Figures 8 et 9.

27
Figure 8. Débits journaliers maximaux au Lac-Mégantic de 1977 à 2016.

Figure 9. Débits journaliers minimaux au Lac-Mégantic de 1977 à 2016

28
Parmi l’ensemble des débits journaliers maximaux, la plus grande valeur est de 190,6 m3/s et cette valeur a été
atteinte en 1998. Le débit maximal médian pour l’ensemble de ces données est de 109,7 m3/s. Pour les débits
journaliers minimaux, la plus petite valeur est de 0,308 m3/s pour l’année de 1978 et le débit minimal médian est
de 2,5 m3/s. Les divers scénarios de débit entrés dans le logiciel devront donc couvrir une gamme de débit variant
entre 0,308 m3/s et 190,6 m3/s soit la plus petite et la plus grande valeur de débit journalier enregistrées à ce jour.
En tout, dix scénarios de débit correspondant à des cas réels ont été simulés dans le logiciel. Le Tableau 7
présente les débits de la rivière Chaudière en utilisant cette méthode.
Tableau 7. Scénarios de débit (CEHQ, 2017A)

Q1 Q2 Q3 Q4 Q5 Q6 Q7 Q8 Q9 Q10
m3/s
Barrage Mégantic 3,8 6,0 9,2 17,9 25,5 31,4 60,0 89,5 139,3 183,4
Audet 4,2 6,5 12,3 20,5 30,6 48,7 87,8 121,6 180,5 235,9
Saint-Martin 5,0 7,6 18,9 26,1 41,7 85,9 147,8 190,8 269,5 349,0
Amont Barrage
Sartigan 7,2 11,6 24,8 37,6 64,6 131,1 248,4 333,8 508,9 573,5
Aval Barrage
Sartigan 6,0 8,3 21,7 34,0 67,1 121,8 212,4 290,7 386,8 492,7
Amont embouchure
Famine (A) 6,1 8,5 22,0 34,5 67,9 123,7 216,8 296,9 397,8 502,5
Famine (# 023422) 1,1 1,5 3,4 4,3 10,7 32,6 70,3 87,4 111,2 97,5
B 1,1 1,6 3,5 4,4 11,0 33,4 72,2 89,7 114,1 100,1
C 7,2 10,1 25,5 38,8 78,9 157,1 289,0 386,5 511,9 602,6
D 7,6 11,0 26,6 41,0 82,3 163,9 305,4 410,3 558,1 643,9
E 8,3 12,3 28,1 44,0 87,1 173,6 328,8 444,2 623,9 702,8
F 11,1 18,3 35,3 58,1 109,5 218,8 438,1 602,0 930,5 977,1
G 11,6 19,6 36,8 61,0 114,0 228,1 460,4 634,3 993,2 1033,3
H 12,2 20,7 38,2 63,6 118,1 236,4 480,5 663,3 1049,5 1083,6
I 12,6 21,6 39,2 65,7 121,5 243,2 496,9 687,1 1095,6 1124,9
Saint-Lambert 12,9 22,2 40,0 67,2 123,8 247,8 508,1 703,2 1127,0 1153,0

Ce sont les débits du Tableau 7 qui ont été entrés dans le logiciel pour obtenir les différents scénarios de
déversement de pétrole.

2.2.2 Conditions limites


Une fois les données de débit connues, les conditions limites doivent être entrées dans le logiciel. Cette condition
limite permet de dicter au logiciel un niveau d’eau de départ à l’aval de la rivière et ainsi lui permettre d’exécuter
ses calculs de section à section en remontant vers l’amont. Pour un régime d’écoulement fluvial (Froude <1), une
condition limite est requise à l’aval de la rivière, alors que pour un régime d’écoulement torrentiel (Froude >1), une
condition limite à l’amont est requise. Pour un régime d’écoulement mixte, des conditions à l’amont et à l’aval
doivent être entrées (Brunner, 2016). Pour la rivière Chaudière, des conditions en amont et en aval ont été

29
entrées puisque le régime d’écoulement est mixte. Le DEH a choisi comme condition limite en amont une
élévation du niveau de l’eau correspondant à un débit. Cette élévation est de 394,47 m pour un débit de
5,20 m3/s. En aval, une courbe de tarage a été entrée comme condition limite (voir Tableau 8).
Tableau 8. Courbe de tarage

Niveau d’eau (m) Débit (m3/s)


111,911 1,00
111,982 3,90
112,068 10,2
112,134 16,6
112,257 20,8
112,508 90,7
112,807 172
113,313 336
113,980 621
115,696 1,60 x 103
117,598 3.00 x 103

2.2.3 Mode de gestion des barrages


Les barrages du Lac-Mégantic et le barrage Sartigan ont été représentés dans le logiciel HEC-RAS et la
représentation de ces deux barrages se retrouve aux Figures 10 et 11.

Figure 10. Barrage Lac-Mégantic

30
Figure 11. Barrage Sartigan

Le barrage Mégantic est composé de quatorze vannes de 4 m de largeur. La hauteur des sept vannes de fond est
de 2,6 m et pour les sept du haut, elle est de 1,83 m. Lors de la modélisation des divers scénarios, il a été
considéré que les sept vannes de fond étaient ouvertes complètement et que celles du haut étaient fermées.

Le barrage Sartigan est composé de onze groupes d’estacades et de cinq vannes. La largeur des estacades est
de 6,1 m avec une hauteur de 4,8 m. Les vannes ont la même largeur que les estacades et la hauteur est de 5,5
m pour les deux vannes à gauche et de 5,9 m pour les trois vannes à droite. Lors de la modélisation des
scénarios de débit, les estacades sont ouvertes complètement, les deux vannes à gauche sont ouvertes de 2,8 m
et les trois autres sont fermées.

Une fois l’ensemble de ces paramètres déterminés, le logiciel HEC-RAS peut être tourné et donner des
informations sur le niveau de l’eau sur l’ensemble de la rivière Chaudière, et ce, pour différents scénarios de
débit. Une fois ces niveaux d’eau connus, le module de qualité de l’eau du logiciel HEC-RAS est utilisé pour
effectuer les calculs de transport du pétrole dans la rivière.

2.2.4 Le module de qualité de l’eau de HEC-RAS


Le module de qualité de l’eau du logiciel peut modéliser la température de l’eau en se basant sur les échanges
thermiques. Il peut également modéliser les concentrations de nutriments tels que l’oxygène dissous, les algues,
l’ammonium, le phosphore et les concentrations de nutriments arbitraires. Les nutriments déjà entrés dans le
logiciel doivent être modélisés en tenant compte de la température de l’eau. Les constantes de vitesses
cinétiques pour les réactions chimiques et biologiques doivent être entrées pour des températures de 20°C. Les
nutriments arbitraires sont des traceurs simples qui sont configurés par l’utilisateur. Ces constituants sont

31
indépendants de la température et des nutriments présents dans le cours d’eau. Un choix peut être fait entre le
transport passif et le transport actif (modifications dues aux réactions chimiques et biologiques). Le déversement
de pétrole sera modélisé comme un nutriment arbitraire puisque celui-ci ne se retrouve pas dans les groupes de
nutriments déjà programmés dans le logiciel.

2.2.4.1 Fonctionnement du logiciel


Le logiciel effectue son calcul de la qualité de l’eau au centre de deux sections transversales successives. La
Figure 12 présente la configuration des points de calcul de qualité de l’eau logiciel HEC-RAS pour un constituant
arbitraire.

Figure 12. Configuration des points de calcul de la qualité de l’eau (Brunner, 2016).

La longueur entre les cellules de qualité de l’eau est fixée initialement par le logiciel. Lorsque des sections
hydrauliques sont proches, comme par exemple à proximité d’ouvrages hydrauliques, cela peut créer des petites
cellules de qualité entourées par des plus grandes et ainsi rendre difficile la simulation et engendrer des
instabilités numériques (Brunner, 2016). Dans le cas de la rivière Chaudière, la longueur minimale des cellules a
été fixée à 700 mètres ce qui équivaut à 132 cellules de qualité de l’eau. Une fois la longueur minimale fixée,
certains paramètres doivent être entrés dans le logiciel pour réaliser le transport d’un polluant. La prochaine
section présente donc ces paramètres et la manière de les obtenir.

2.2.4.2. Les exigences d’entrée du modèle


Pour réaliser la modélisation du pétrole, les données que l’utilisateur doit entrer dans le logiciel sont :
 La période de simulation;
 La concentration initiale du polluant;
 Les conditions limites de la concentration;
 Le type d’équation de croissance (passif ou actif);
 Les coefficients de dispersion; et

32
 La masse de pétrole déversé.

Le temps de simulation correspond à la période pour laquelle le suivi de pétrole est réalisé. La concentration
initiale du polluant correspond à la concentration retrouvée dans la rivière avant que le déversement débute. Pour
chaque constituant modélisé, des valeurs de conditions limites doivent être spécifiées. Ces limites doivent être
entrées à chaque confluence de la rivière, ainsi qu’à la section située en amont. De plus, le type d’équation de
croissance doit être sélectionné ainsi que sa constante de réaction. Les valeurs de coefficient de dispersion
peuvent être assignées à une ou plusieurs sections de la rivière. La masse de pétrole rejeté dans la rivière ainsi
que le moment du rejet doivent être indiqués dans le logiciel.

2.2.4.3. Le développement du modèle


Cette section présente la manière d’obtenir les différents paramètres énumérés à la précédente section.

La période de simulation
Dans le cadre de cette étude, la modélisation sera effectuée pour plusieurs périodes dans l’année afin d’obtenir
plusieurs scénarios de débit.

La concentration initiale du polluant


Puisqu’avant le déversement, il n’y a pas d’hydrocarbure dans la rivière, la concentration initiale a été fixée à
0 mg/l.

Les conditions limites de la concentration


À l’endroit où se produit le déversement, la concentration du pétrole ainsi que la durée du déversement doivent
être indiquées au modèle. La concentration du pétrole est déterminée avec l’Équation 16.
𝑞1 ∙ 𝐶1
𝐶2 =
𝑞2
Équation 16. La concentration du pétrole dans la rivière


q1 : le débit d’injection du pétrole dans la rivière (m3/s) ;
q2 : le débit de la rivière au point de rejet (m3/s);
C1 : la concentration du pétrole dans les wagons avant le déversement (mg/L); et
C2 : la concentration du pétrole dans la rivière (mg/L).

Lors de l’accident ferroviaire du Lac-Mégantic, il a été estimé que 5 560 m3 de pétrole a brûlé ou a été déversé
dans l’environnement. De cette quantité, 100 m3 auraient atteint la rivière Chaudière (MDDEFP, 2018). Il est
difficile d’estimer la durée du déversement, ce qui influence par la suite les concentrations calculées par le
modèle. Par manque de connaissance, il a été estimé que le taux d’injection du pétrole est de 100 m3/h (q1). La

33
masse volumique du pétrole déversé variait entre 790 à 847 g/L (C1) (MDDELCC, 2014). En appliquant
l’Équation 16 avec ces données et en considérant un débit de 91,1 m3/s (q2) au barrage Mégantic, par exemple, la
concentration du pétrole dans la rivière serait de 242 mg/L (C2).

Le temps écoulé entre l’alerte d’un déversement dans un milieu aquatique et l’arrivée des autorités responsables
sur le lieu de l’accident est suffisamment long pour que le polluant se retrouve dans la zone du champ lointain
(Figure 6). Dans cette zone, la concentration du polluant et la dispersion sont uniformes dans la direction
longitudinale.

Le type d’équation de croissance


Lors de la modélisation d’un constituant arbitraire avec HEC-RAS, il faut indiquer le type de croissance. Trois
types d’équations s’offrent à l’utilisateur. La première se base sur la loi de la conservation, c’est-à-dire que le
constituant ne subit pas de transformations chimiques et biologiques. La deuxième est une cinétique de
croissance de premier ordre. La troisième est une cinétique de décroissance de premier ordre. Lorsque le choix
s’arrête sur une cinétique de croissance ou de décroissance, le choix de la constante de cinétique doit être
indiqué dans le logiciel pour savoir dans quelle proportion le constituant va augmenter ou diminuer dans le temps
dans le milieu récepteur. Dans le cas de la rivière Chaudière, aucune information sur la constante cinétique n’a
été trouvée et puisque les résultats de la modélisation concernent davantage le temps de parcours que la
concentration du pétrole, le choix s’est arrêté sur la loi de la conservation.

Le coefficient de dispersion
Deux manières existent pour entrer le coefficient de dispersion dans le logiciel. La première méthode consiste à
assigner une valeur de coefficient de dispersion à une ou plusieurs sections de la rivière. La deuxième méthode
calcule le coefficient de dispersion en fonction des différentes variables hydrauliques à chaque section. Cette
méthode permet d’éviter des instabilités lorsqu’une longue cellule de qualité de l’eau avec un grand coefficient est
suivie d’une petite cellule avec un faible coefficient de dispersion. Cette méthode se base sur l’Équation 17 de
Fisher 1979 (Brunner, 2016).
𝑈 2 𝑏2
𝐷𝑙 = 𝑚0,011
ℎ𝑢∗
Équation 17. Fischer 1979 (Brunner, 2016)

La variable 𝑚 dans l’Équation 17 représente un multiplicateur qui est assigné par l’utilisateur. L’équation de
Fischer n’incluait pas de multiplicateur, mais des observations sur le terrain ont montré que cette équation est une
bonne estimation avec des multiplicateurs de 4. La première méthode sera retenue pour la modélisation du suivi

34
de pétrole dans la rivière Chaudière. Les valeurs de coefficient de dispersion proviendront de la comparaison
entre le coefficient de dispersion longitudinale obtenu expérimentalement avec les formules empiriques (Meddah,
2016/2017).

A. Détermination expérimentale du coefficient de dispersion


La détermination expérimentale du coefficient de dispersion longitudinale se fait habituellement par des essais au
traceur. Par contre, ce test n’a pas été utilisé sur la rivière Chaudière en raison du fort taux de dilution de la
rivière. La quantité de traceurs à injecter aurait été trop grande, en aval du point de rejet, pour obtenir des
concentrations détectables avec les appareils du laboratoire de l’Université Laval.

Une expérience de rejet de pamplemousses a donc été réalisée afin d’obtenir une valeur de coefficient de
dispersion avec la méthode des moments. L’expérience a eu lieu le 21 novembre 2017 alors que le débit dans la
rivière Chaudière en aval du barrage Mégantic était de 5,2 m3/s. L’expérience consistait à rejeter 27
pamplemousses au centre de la rivière et à mesurer les temps de parcours à différents endroits sur la rivière. Le
choix de la zone d’étude pour réaliser cette expérience a été déterminé en fonction de l’obtention de données
pouvant être recueillies au passage des pamplemousses sous trois ponts consécutifs ayant des temps de
parcours assez courts entre les ponts. Il y avait quatre possibilités de tronçons sr la rivière Chaudière qui
respectent ces conditions, présentés au Tableau 9. Le tronçon 2 a été éliminé puisque le rejet de pamplemousses
sur le barrage est dangereux et difficile d’accès. Le tronçon 3 a lui aussi été éliminé puisque les ponts à Notre-
Dame-des-Pins sont très hauts ce qui rendait difficile l’observation des pamplemousses. L’expérience a donc été
réalisée sur le tronçon 1 en raison des temps de parcours plus courts que sur le tronçon 4. Le tronçon 1 est
représenté à la Figure 13.

35
Tableau 9. Tronçons possibles pour réaliser l’expérience de rejet des pamplemousses

Distance depuis Temps estimé depuis


# Tronçon Site Nom l’injection l’injection (min)
(m)
Injection Pont de la rue Papineau Lac-Mégantic 0 0

Point A Passerelle de motoneige 571 25


Point B Pont du Boulevard Jean-Marie-Tardif 2758 74
Injection Barrage Sartigan 0 0

Point A Pont de Saint-Georges-de-Beauce 3322 47


Point B Parc de l’île-Pozer 4132 57
Injection Pont Notre-Dame-des-Pins 0 0

Point A Passerelle de Notre-Dame-des-Pins 62 0.75


Point B Passerelle de l’île ronde Beauceville 7076 116
Injection Pont de Sainte-Marie 0 0

Point A Passerelle Sainte-Marie 1602 64


Point B Pont Scott 8994 272

36
Figure 13. Représentation du tronçon 1

B. Détermination empirique du coefficient de dispersion


L’utilisation des formules empiriques présentée dans le Tableau 5 de la section 2.1.4.3 permet d’évaluer
rapidement le coefficient de dispersion lorsqu’un déversement survient. Afin d’utiliser les équations, la vitesse
moyenne de l’écoulement (U), la largeur de la rivière (b), la profondeur d’écoulement (h) et la vitesse de
cisaillement (u*) doivent être connues. Ces valeurs ont donc été obtenues à l’aide du logiciel HEC-RAS. Une
valeur de débit de 5,2 m3/s correspondant au 21 novembre 2017 a été entrée dans le logiciel pour représenter
l’écoulement lors de la journée de l’expérience des pamplemousses. Le Tableau 10 présente les valeurs de
ces paramètres pour l’ensemble des sections modélisées dans le logiciel HEC-RAS sur le tronçon à l’étude.
Tableau 10. Paramètres nécessaires pour mesurer le coefficient de dispersion longitudinal

# section h (m) U (m/s) u*(m/s) b (m)


188 975 (à 10 m en aval du pont Papineau) 0,53 0,36 0,037 27,38
188 485 0,42 0,41 0,045 30,41
188 430,1 (à 15 m en amont de la passerelle) 0,28 0,57 0,066 33,17
188 400,4 0,49 0,37 0,039 29,22
188 366,9 0,36 0,59 0,065 24,25
188 291 (Station d’épuration) 0,38 0,64 0,072 21,61
Moyenne 0,41 0,49 0,054 27,67

37
Une moyenne de l’ensemble des paramètres utiles pour la détermination du coefficient de dispersion a été
effectuée sur l’ensemble des sections se trouvant sur le tronçon à l’étude. Ce sont les valeurs issues de ces
moyennes qui ont été utilisées pour déterminer le coefficient de dispersion.

C. Résultats et discussions
Lors de la première expérience de pamplemousses, leurs passages ont été observés à la passerelle de
motoneige et au pont du boulevard Jean-Marie-Tardif. Lors de cette expérience, seulement 11 % des
pamplemousses ont été observés au dernier pont. En effet, lorsque les vitesses d’écoulement sont faibles, il
se forme des zones de recirculation et des zones mortes dans les rivières. Lorsqu’un contaminant pénètre
dans ces zones, sa propagation est plus faible que le reste du nuage de contaminant. La présence de ces
zones a pour effet d’accentuer la dispersion longitudinale et la queue de la concentration du contaminant reste
en-deçà de la concentration maximale (Heureux, 2016). Les autres pamplemousses auraient fini par atteindre
le pont, mais en raison du délai trop long pour se rendre au dernier pont, l’expérience a été arrêtée.

Pour obtenir des données à deux points de mesure et pouvoir appliquer l’équation des moments pour
déterminer le coefficient de dispersion, le dernier point de mesure a été modifié. Celui-ci a été rapproché du
point de rejet et se retrouve à la station d’épuration (Figure 13). Les données brutes de ces expériences se
retrouvent à l’Annexe A. Seulement 19 pamplemousses des 27 rejetés ont été observés aux deux points
d’observation. Les résultats des temps de parcours de ces pamplemousses sont présentés à la Figure 14.

38
Figure 14. Temps de parcours des pamplemousses

Le coefficient de dispersion obtenu par la méthode des moments (Équation 8) est de 4,37 m2/s. Le Tableau 11
présente les valeurs des coefficients de dispersion obtenues avec les équations empiriques.

39
Tableau 11. Coefficients de dispersion empiriques

Année Auteur DL (m2/s)


1959 Elder 0,131
1967 Fischer 91,3
1977 Liu 54,7
1991 Iwasa & Aya 24,5
1998 Seo & Cheong 41,8
1998 Li et al. (1) 4,89
(2) 14,9
1998 Koussis & Rodriguez-Mirasol 60,5
2002 Kashefipour & Falconer (1) 19,3
(2) 169
2012 Zeng et Huai 27,6

Les coefficients de dispersion calculés montrent une disparité élevée entre les différentes valeurs obtenues
avec les équations. Entre les deux valeurs extrêmes, il y a une disparité d’un facteur de 1289.

La Figure 15 montre une comparaison entre le coefficient de dispersion expérimentale et ceux obtenus avec
les équations empiriques du Tableau 5 de la section 2.1.4.3.

40
Figure 15. Coefficients de dispersions obtenus avec les équations empiriques et expérimentalement (méthode des

moments)

D’après cette figure, le coefficient de dispersion expérimentale est proche de celui obtenu avec l’équation 1 de
Li & al. 1998, avec un pourcentage d’erreur de 10 %. Cette équation sera donc utilisée pour déterminer le
coefficient de dispersion sur l’ensemble de la rivière Chaudière. Cette équation va permettre d’évaluer
rapidement l’évolution de la pollution lorsqu’il y aura un déversement dans la rivière Chaudière. En effet, lors
de pollution accidentelle, les décisions doivent être prises rapidement, alors il devient inapproprié de calculer
le coefficient de dispersion expérimentalement.

La masse de pétrole
Les wagons du train qui ont déraillé au Lac-Mégantic transportaient du pétrole brut « formé d’une combinaison
complexe d’hydrocarbures paraffinés et aromatiques avec une faible quantité de composés azotés, soufrés et
oxygénés ainsi que des métaux » (MDDELCC, 2014). Les caractéristiques du pétrole brut transporté par les
wagons de la Montréal, Maine & Atlantique Canada Cie se retrouvent au Tableau 12.

41
Tableau 12. Propriétés du pétrole brut (MDDELCC, 2014).

Paramètres Valeur
Apparence Ambre, noir, vert foncé
Odeur Hydrocarbures, Œufs pourris
Degré API (15 °C) 48 à 35,6 (790 à 847 g/L)
pH Neutre
Solubilité Faible à insoluble
Point d’ébullition 38 à 538 °C
Densité relative 0,6 à 1,0
Pression de vapeur (15 °C) 0 à 724 mm Hg

La masse d’hydrocarbures peut être déterminée en utilisant l’équation de la masse volumique. En effet,
comme indiqué dans le Tableau 12, la masse volumique du pétrole déversé lors de l’accident du Lac-Mégantic
variait entre 790 et 847 g/L. Connaissant le volume du pétrole qui a atteint la rivière (voir la section 2.2.4.2), la
masse du pétrole peut être obtenue avec l’équation de la masse volumique.
𝑚𝑎
𝜌=
𝑣
Équation 18. La masse volumique


𝜌 : la masse volumique du pétrole (g/L) (790 à 847 g/L);
ma : la masse du pétrole (g); et
v : le volume du pétrole qui a atteint la rivière Chaudière (L) (100 000 L).

En utilisant l’Équation 18, la masse du pétrole se situe entre 79 000 kg et 85 000 kg. Puisque la tragédie du
déversement de pétrole dans la rivière Chaudière a eu lieu au Lac-Mégantic, c’est à cet endroit que le pétrole
est injecté dans le modèle pour obtenir les différents temps de parcours du polluant dans la rivière. Le choix
de l’emplacement du déversement lors d’une modélisation peut affecter le transport du pétrole lors de la
période de mélange initial puisque les vitesses varient le long d’une section transversale et le long de la rivière
Chaudière. En effet, un déversement près des berges se comporte différemment qu’un déversement au centre
de la rivière, en raison des vitesses de surface plus faibles le long des berges. Le choix de l’emplacement du
déversement dans le logiciel HEC-RAS peut se faire en sélectionnant la section pour laquelle on veut que le
déversement se produise, mais on ne peut pas choisir l’endroit sur la section.

42
Une fois que tous les paramètres décrits précédemment sont connus et entrés dans le logiciel HEC-RAS,
celui-ci résout l’équation d’advection-dispersion 1D et fournit les résultats de la concentration du pétrole en
fonction du temps à chaque cellule de la qualité de l’eau.

L’expérience des pamplemousses pour obtenir le coefficient de dispersion n’a pas été optimale et pourrait être
améliorée. La section suivante présente les anomalies et une piste de solution envisagée pour obtenir un
coefficient de dispersion plus proche de la réalité.

2.3 Anomalies
2.3.1 Anomalies sur le coefficient de dispersion
La valeur de 4,37 m2/s du coefficient de dispersion expérimental est probablement sous-estimée par rapport à
la réalité. Sa valeur devrait être plus élevée puisque ce ne sont pas tous les pamplemousses rejetés qui ont
été observés dans un délai raisonnable aux deux points d’observation en raison des zones mortes et des
zones de recirculation (19/27 pamplemousses). L’étalement après le pic de concentration (# pamplemousses)
devrait être plus grand que celui obtenu, ce qui accentue la dispersion longitudinale.

La valeur du coefficient de dispersion expérimentale a également été sous-estimée puisque les


pamplemousses ont seulement été rejetés au centre de la rivière. Les pamplemousses sont donc restés
groupés puisque les vitesses sont plus élevées au centre de la rivière que sur les berges en raison de la
friction, ce qui diminue l’étalement possible. Par contre, la valeur du coefficient de dispersion expérimentale
obtenue serait bonne pour simuler un déversement de pétrole au centre de la rivière.

L’équation de Li et al. (1) a été retenue pour s’appliquer sur l’ensemble des sections de la rivière en
considérant que celles-ci sont homogènes. En réalité, les sections sur la rivière sont différentes d’un endroit à
l’autre et c’est probablement une autre équation qui devrait s’appliquer aux autres sections. L’équation
empirique qui pourrait s’appliquer aux autres sections ne peut être connue puisque l’expérience des
pamplemousses a été réalisée sur une seule section de la rivière. Un autre type d’expérience permettrait
d’obtenir des résultats plus représentatifs de la réalité.

2.3.2 Alternative
Pour corriger ces anomalies et avoir une meilleure idée de la dispersion, des géopositionnements par
satellites portatifs (GPS) (Figure 16) ont été rejetés dans la rivière Chaudière afin d’avoir une meilleure idée du
comportement des courants. Les GPS fonctionnent avec une carte SIMS et le réseau cellulaire de Rogers.

43
Les données sont accessibles via l’application « Tracking Solid » et téléchargeables sous format Excel et
KMZ.

Figure 16. GPS GT-350

La capacité des batteries des GPS a été augmentée afin de fonctionner pendant une semaine. Les GPS ont
été installés dans des bouteilles de plastique de 5 cm de diamètre intérieur et de 15 cm de hauteur. Pour
éviter que les bouteilles se déplacent sous l’effet du vent au lieu du courant, du sable a été ajouté dans le fond
et pour assurer leur flottabilité, une mousse scellant au polyuréthane a été ajoutée par-dessus le sable.

L’expérience des GPS a eu lieu le 19 octobre 2018 et 35 GPS ont été rejetés dans la rivière Chaudière à
différents endroits. En tout, 6 GPS ont été rejetés au pont de la rue Papineau au Lac-Mégantic, 4 au pont de
Saint-Ludger, 6 à la passerelle de Saint-Martin, 7 au pont de Saint-Georges-de-Beauce, 6 au pont de
Beauceville et 6 à la passerelle de Sainte-Marie (Figure 17). À chacun des endroits, les GPS ont été répartis
sur l’ensemble de la section. La Figure 18 montre un exemple de rejet des GPS au pont de la rue Papineau au
Lac-Mégantic.

44
Figure 17. Plan de déploiement des GPS dans la rivière Chaudière

45
Figure 18. Rejet des GPS au pont du Lac-Mégantic

46
2.4 Résultats et discussions
2.4.1 Résultats des GPS
Les résultats des temps de parcours des GPS n’ont pas été concluants. Premièrement, les GPS rejetés au
Lac-Mégantic ainsi qu’à Saint-Ludger n’ont pas envoyé de signaux de leur positionnement puisque le réseau
cellulaire de Rogers n’était pas assez puissant à ces endroits. Seulement deux des six GPS rejetés à Saint-
Martin ont envoyé des signaux et se sont rendus au Grand-Saut à Saint-Georges (Figure 19).

Figure 19. Parcours des deux GPS de Saint-Martin.

Seulement deux GPS ont émis des signaux puisque les autres se sont brisés sur les gros rochers et les
chutes présentes dans ce secteur (Figure 20). Les deux GPS qui ont émis des signaux n’ont pas réussi après
1 semaine à se rendre plus loin que le Grand Sault puisqu’ils sont restés coincés entre des rochers.

47
Figure 20. Section de la rivière au Grand Sault

Pour les GPS rejetés au pont de Saint-Georges-de-Beauce, ceux-ci ont tous émis des signaux, mais n’ont pas
réussi à parcourir une grande distance puisqu’ils sont restés coincés sur les nombreuses îles qui couvrent
cette section (Figure 21).

48
Figure 21. Section de la rivière Chaudière à Saint-Georges

Les GPS rejetés à Beauceville sont eux aussi restés coincés sur les berges et ont été arrêtés par des débris
(Figure 22). Donc ceux-ci n’ont pas parcouru une assez grande distance pour obtenir des informations sur les
courants de la rivière Chaudière.

49
Figure 22. GPS coincé dans les débris à Beauceville

Les GPS rejetés à Sainte-Marie ont parcouru de plus grandes distances et trois des GPS se sont rendus à la
municipalité de Scott.

Les temps de parcours des GPS ne sont pas utiles pour réévaluer le coefficient de dispersion expérimentale
puisqu’ils n’ont pas réussi à parcourir de grandes distances et la plupart sont restés coincés sur les îles et les
berges de la rivière Chaudière. De plus, le modèle de GPS retenu ne permet pas d’avoir des données du Lac-
Mégantic jusqu’à Saint-Martin en raison du réseau cellulaire faible. Le choix de modèle des bouteilles dans
lesquelles se trouvent les GPS pourrait être revu de sorte que celles-ci ne restent plus coincées dans la
rivière. Le modèle de suivi du pétrole dans la rivière Chaudière a donc été élaboré avec le coefficient de

50
dispersion obtenue expérimentalement avec les pamplemousses bien que celui-ci a été sous-estimé et
extrapolé sur l’ensemble de la rivière.

2.4.2 Résultats des temps de parcours du pétrole


La première phase d’intervention lors du déversement du Lac-Mégantic consistait, entre autres, à arrêter la
migration du pétrole dans la rivière Chaudière. Pour ce faire, des estacades ont été installées dans la zone
navigable du Lac-Mégantic ainsi qu’à quatorze endroits sur la rivière Chaudière entre le barrage Mégantic et la
municipalité de Saint-Joseph-de-Beauce. Par la suite, l’eau huileuse contenue par ces estacades a été
pompée et traitée à l’usine de traitement du Lac-Mégantic (Roy, 2016). Ces actions sont efficaces lorsqu’elles
sont déployées rapidement afin d’éviter l’étalement du pétrole sur de grandes superficies. Pour faciliter la prise
de décisions des intervenants quant à l’endroit où installer ces estacades, les résultats issus du logiciel HEC-
RAS peuvent être utilisés. Celui-ci fournit des courbes de concentrations en fonction du temps pour chacune
des cellules de la qualité. Dans ce cas, le nombre de cellules a été fixé à 132 avec une distance minimale
entre les sections de 700 m. Pour chacun des dix scénarios, l’ensemble des 132 courbes a été analysé avec
le logiciel Matlab pour obtenir les temps de séjour moyen du pétrole. Les Figures 23 et 24 présentent les
temps de parcours du pétrole pour un déversement se produisant au Lac-Mégantic, et ce pour les dix
scénarios de débit.

51
Figure 23. Temps d’arrivée du pétrole du Lac-Mégantic jusqu’au Barrage Sartigan

Figure 24. Temps d’arrivée du pétrole du Barrage Sartigan jusqu’à Saint-Lambert-de-Lauzon

Par exemple pour confiner le pétrole entre le Lac-Mégantic et le pont du chemin du Lac-Drolet, une estacade
flottante aurait pu être installée 16 heures et 34 minutes après le déversement pour un débit de 3,8 m3/s. Au
même endroit, mais pour un débit de 60,0 m3/s, un temps de 5 heures et 42 minutes aurait été nécessaire.
L’installation des 13 estacades dans la rivière Chaudière a duré 5 jours en commençant les interventions
quelques heures après le déversement (MDDELCC, 2014).

Pour limiter la propagation dans la rivière Chaudière lors du déversement le barrage du Lac-Mégantic a été
fermé pour réduire le débit de 25,0 à 3,5 m3/s (Galvez-Cloutier et al, 2014). Cette action a permis de ralentir la
propagation du pétrole dans la rivière Chaudière. En effet, pour un débit de 3,8 m3/s, le temps avant que le
pétrole ne parvienne au pont de Saint-Lambert-De-Lauzon est de 161,8 h (6 jours et 18 heures), et pour un
débit de 25,5 m3/s, il est de 64,3 h (2 jours et 16 heures). Cette diminution du débit permet donc de réduire le
temps de propagation du pétrole de 60 % et d’empêcher le pétrole de se rendre trop loin. Selon des
témoignages, une nappe d’huile de pétrole aurait été observée le 12 juillet, soit 6 jours après le déversement
dans la rivière Chaudière à la hauteur de la ville de Charny (Galvez-Cloutier et al, 2014). Les résultats issus du
modèle sont cohérents puisqu’avec la réduction du débit au barrage Mégantic le pétrole prendrait 6 jours et 18
heures pour se rendre au pont de Saint-Lambert-De-Lauzon soit 16,84 km en amont de Charny.

52
Le Tableau 13 présente la vitesse moyenne de transport du pétrole pour les différents débits.
Tableau 13. Vitesses moyennes du pétrole

Scénario Débit Lac-Mégantic (m3/s) Vitesse moyenne


(km/h)
1 3,8 1,1
2 6,0 1,3
3 9,2 1,8
4 17,9 2,1
5 25,5 2,6
6 31,4 3,2
7 60,0 3,8
8 89,5 4,1
9 139,3 4,3
10 183,4 4,9

La vitesse moyenne de transport du pétrole varie entre 1,1 km/h et 4,9 km/h sur la rivière Chaudière.
Une autre utilité de ce modèle est qu’il peut réduire le risque de retrouver du pétrole dans les prises d’eau
potable situées dans la rivière Chaudière. Les temps pour lesquels le pétrole déversé atteindrait la prise d’eau
potable, ainsi que sa concentration, peuvent être connus. Ces connaissances permettraient alors d’améliorer
la gestion de la prise d’eau puisque les opérateurs des usines pourraient fermer la prise d’eau à temps. La
Figure 25 montre les différents temps de parcours du pétrole à la prise d’eau de Sainte-Marie pour les
différents scénarios de débit.

Figure 25. Temps d’arrivée du pétrole à la prise d’eau de Sainte-Marie

53
Par exemple, pour un débit de 3,8 m3/s, le temps de séjour moyen du pétrole pour atteindre la prise d’eau
serait de 123 h (5 jours et 3 heures) et pour un débit de 139,3 m3/s, il serait de 32 h (1 jour et 8 heures). De
plus, pour un débit faible, la concentration du pétrole est plus grande à la prise d’eau de Sainte-Marie, puisqu’il
y a moins de dilution. Pour chaque simulation, le temps pour lequel la concentration à la prise d’eau atteint
0,1 % et 99,9 % de la concentration totale est déterminé afin d’évaluer le moment pour fermer et ouvrir la prise
d’eau potable. Ces temps sont présentés au Tableau 14.
Tableau 14. Temps d’ouverture et de fermeture de la prise d’eau potable de Sainte-Marie.

Scénario Débit Lac-Mégantic Temps 0,1 % Temps 99,9 %


(m3/s) (h) (h)
1 3,8 111,25 142,25
2 6,0 93,75 118,25
3 9,2 71,75 88,00
4 17,9 59,50 73,25
5 25,5 49,25 60,50
6 31,4 40,50 51,25
7 60,0 34,50 46,25
8 89,5 31,50 42,50
9 139,3 29,25 41,75
10 183,4 27,75 39,00

Cette application du modèle est très importante afin d’éviter que du pétrole n’atteigne l’usine d’eau potable et
contamine les filtres, entre autres.

2.5 Conclusions
L’objectif de la modélisation du transport des hydrocarbures dans la rivière Chaudière était de fournir des
outils pour aider la prise de décisions des intervenants lors d’un déversement dans la rivière. Le temps de
réponse des équipes d’urgence pour maîtriser l’incendie et pour fermer le barrage a été de 36 h et de 12 h
pour mettre en place les opérations visant à confiner les hydrocarbures. Le temps de réponse des
intervenants pourrait être réduit puisque le modèle fournit les temps de séjour moyens du pétrole sur
l’ensemble de la rivière Chaudière pour un déversement se produisant au Lac-Mégantic, et ce pour différents
scénarios de débit. Ce modèle peut également être utilisé pour aider la prise de décisions quant aux choix de
l’emplacement des estacades flottantes afin de limiter la propagation du pétrole. Avec les différents scénarios
de débit, il est possible de connaître l’impact de la diminution du débit au barrage Mégantic sur la propagation
du pétrole dans la rivière. De plus, le modèle donne une bonne indication quant au moment de la fermeture et
de la réouverture de la prise d’eau de Sainte-Marie. Ce modèle a été appliqué pour la rivière Chaudière, mais

54
cette modélisation pourrait être facilement réalisée sur d’autres cours d’eau et ainsi améliorer les opérations
d’urgence et la prise des décisions des intervenants lors d’un déversement de substances.

La température de l’eau est un paramètre important qui intervient dans les différents processus de
transformation des contaminants lors de déversement. Par contre, la température de l’eau n’a pas pu être
prise en compte avec le logiciel HEC-RAS puisque le pétrole ne se retrouve pas dans les constituants
préenregistrés dans le logiciel. Il a donc été modélisé indépendamment de la température de l’eau. Une
modélisation de la température de l’eau a donc été effectuée et les résultats sont présentés dans le prochain
chapitre. L’objectif étant de l’utiliser pour une modélisation plus poussée avec des logiciels de modélisation de
suivi de pétrole existant.

55
Chapitre 3 — Modélisation de la température de
l’eau
La température de l’eau des rivières est un paramètre important puisqu’elle joue un rôle sur la santé des
écosystèmes aquatiques, sur la qualité de l’eau et sur les activités socio-économiques et récréatives
(Laanaya, 2015). Ce chapitre présente les résultats de modélisation de la température de l’eau sur la rivière
Chaudière. Ce modèle permettra d’obtenir une meilleure connaissance du régime thermique et pourra être
utilisé pour une modélisation plus poussée du transport d’hydrocarbures dans la rivière Chaudière. Il pourrait
être aussi utilisé par le COBARIC pour leur suivi des sites de fraie du doré jaune dans la rivière Chaudière ou
encore pour prévoir les températures de l’eau pour les activités de baignade.

Le développement d’un modèle de température est complexe puisque le régime thermique des rivières est
influencé par de nombreux facteurs tels que les conditions atmosphériques, la végétation, les activités
humaines et l’écoulement des cours d’eau. De plus, le régime thermique des rivières varie quotidiennement et
saisonnièrement, mais aussi le long du cours d’eau.

3.1 État des connaissances


Cette section explique les différents processus qui sont susceptibles d’influencer la température de l’eau des
rivières ainsi que les modèles pour estimer la température de l’eau.

3.1.1 Les facteurs influençant la température d’un cours d’eau

3.1.1.1 Les échanges thermiques


Ce sont les échanges thermiques à l’interface air/eau et l’interface sol/eau qui contrôle l’évolution de la
température de l’eau (Larnier, 2010). La constante solaire correspond au flux de rayonnement solaire reçu par
la Terre, en dehors de l’atmosphère, situé à une distance d’une unité astronomique (ua) sur une surface de 1
m2. La valeur de la constante solaire est de 1 367 W/m2. Le rayonnement solaire qui arrive au sommet de
l’atmosphère correspond au ¼ de la valeur de la constante solaire, soit 342 W/m2 en raison du rapport
géométrique entre la surface du disque terrestre et la surface de la sphère terrestre qui est 4 fois plus grande
que sa section (Bessemoulin et Olivieri, 2000). À mesure que le rayonnement solaire pénètre dans
l’atmosphère, il peut être absorbé par les molécules atmosphériques qu’il rencontre ou par l’eau contenue
dans les nuages (Daniel, 2003). Une partie de ce rayonnement solaire incident est réfléchi vers l’espace suite
à son interaction avec les nuages, les gaz et les aérosols contenus dans l’atmosphère. La surface de la terre
absorbe donc uniquement 50 % du rayonnement solaire incident et une partie de ce rayonnement est réfléchi

56
par la surface de la terre (Daniel, 2003). C’est donc le rayonnement qui atteint la surface de la terre
directement qui réchauffe la surface terrestre. La terre se refroidit en raison de la dissipation radiative de
chaleur et du transfert de chaleur sensible et latente (Daniel, 2003). Le flux de chaleur latente correspond à la
quantité a quantité d’énergie libérée dans l’atmosphère ou extraite de celle-ci pour procéder à des
changements de phase (évaporation, condensation) à l’interface sol-atmosphère. Cette vapeur d’eau est
introduite lors de l’évaporation des océans ou lors de la condensation de l’eau liquide contenue dans les
nuages (Daniel, 2003). Le flux de chaleur sensible correspond à la quantité de chaleur échangée par
conduction entre la surface terrestre et l’atmosphère (Daniel, 2003).

Parmi les échanges thermiques entre le lit et les rives de la rivière (sol/eau) qui contribuent au régime
thermique des cours d’eau, on retrouve le réchauffement géothermique par conduction et les échanges entre
la nappe d’eau souterraine et la rivière (Larnier, 2010).

La nébulosité, c’est à dire la couverture nuageuse, influence la température de l’eau. Lorsqu’il y a plus de
nuages, le rayonnement diffus est plus important, se traduisant ainsi par une augmentation de la température
de l’eau (Ducos et Lepage, 2016). Un autre facteur est la vitesse du vent qui a pour effet de diminuer la
température de l’eau en présence de vent (Ducos et Lepage, 2016). Des débits faibles dans la rivière
engendrent des températures de l’eau plus chaude en raison d’une moins grande capacité thermique (Ducos
et Lepage, 2016). Lorsque l’air est plus humide, la température dans le cours d’eau augmente (Ducos et
Lepage, 2016).

3.1.1.2 Facteurs anthropiques


Certaines activités humaines contribuent à la modification du régime thermique. Parmi ces activités, on
retrouve la mise en place d’ouvrages tels les barrages. En effet, les barrages sont en mesure d’influencer la
température puisqu’en retenant l’eau en amont, ils créent une stratification thermique et augmentent la
superficie de l’interface. L’eau plus froide se retrouve dans les eaux plus profondes (Larnier, 2010). Le régime
thermique de l’eau en aval du barrage est lui aussi affecté puisque l’eau libérée est différente de celle qui se
trouve naturellement dans le cours d’eau. Cette modification thermique dépend de la stratification thermique
dans le réservoir et de la profondeur à laquelle l’eau est libérée par le barrage (Olden et Naiman, 2009). Les
variations de température sont moins importantes à l’amont du barrage, soit dans le réservoir, puisque l’eau se
réchauffe et se refroidit plus lentement que dans une rivière à écoulement libre (Olden et Naiman, 2009). Une
autre activité qui influence la température est lorsque la végétation en bordure du cours d’eau est modifiée.
Une réduction de cette végétation entraîne une augmentation de la température dans le cours d’eau puisque
la rivière se retrouve moins protégée de l’énergie solaire par la canopée (Larnier, 2010). De plus, lorsque des

57
prélèvements d’eau se font dans les rivières, cela diminue le volume d’eaux contenues dans celles-ci. Cette
réduction de volume a pour effet de réduire la capacité énergétique de la rivière, ce qui se traduit par un
réchauffement plus important (Larnier, 2010). Des prélèvements d’eau peuvent avoir lieu lorsque des prises
municipales ou industrielles sont présentes dans les cours d’eau.

3.1.2 Les modèles pour estimer la température de l’eau


De nombreux modèles pour modéliser la température de l’eau sont disponibles. Ceux-ci peuvent être classés
en deux catégories, soit les modèles déterministes et les modèles statistiques (Benyahya, 2007).

3.1.2.1 Modèles déterministes


Les modèles déterministes tiennent compte des paramètres météorologiques tels que la température de l’air,
le rayonnement solaire et la vitesse du vent, pour calculer les échanges thermiques entre l’atmosphère et l’eau
avec l’équation du bilan énergétique (Cassie et al. 1998). Des informations portant sur la profondeur de l’eau
et le degré de couverture du cours sont des paramètres essentiels dans ce type de modélisation. Les
inconvénients de cette méthode reposent sur le nombre élevé de paramètres d’entrée qui sont parfois difficiles
à obtenir (Caissie et al. 1998).

3.1.2.2 Modèles statistiques


Les modèles statistiques permettent d’établir une relation entre la température de l’eau et celle des variables
explicatives telles la température de l’air, le jour de l’année et le débit. Les modèles statistiques peuvent être
séparés en deux classes, soit les modèles paramétriques et les modèles non paramétriques (Benyahya,
2007).

Les modèles paramétriques sont des modèles qui ajustent les variables explicatives par une calibration avec
le modèle de température de l’eau. Parmi ces modèles, on retrouve la régression linéaire et non linéaire et les
modèles autorégressifs (Benyahya, 2007). Les modèles de régression linéaire simple utilisent comme
paramètre d’entrée la température de l’air pour prédire la température de l’eau. La régression linéaire multiple
fait intervenir davantage de variables pour établir la relation avec celle de l’eau. Les variables en question
peuvent être la température de l’air, le débit et le décalage temporel (Caissie, 2006). Le décalage temporel
provient du fait que la température de l’eau ne change pas aussi rapidement que celle de l’air donc il se
produit un certain décalage dans le temps entre la température de l’air observé et celle de l’eau. Parmi les
modèles autorégressifs, certains sont étiquetés comme stochastiques autorégressifs. Ces modèles consistent
à séparer la température de l’eau en deux composantes. La première composante est une composante

58
annuelle à long terme (cycle annuel) qui désigne les fluctuations de température qui se répètent plus ou moins
régulièrement d’une année à l’autre. La dernière composante est une composante à court terme et contient les
autres fluctuations qui n’ont pas été prises en compte par la première composante (Benyahya, 2007).

Les modèles non paramétriques sont des outils utiles lorsque les systèmes à modéliser sont non linéaires. Les
réseaux de neurones artificiels et les k-voisins les plus proches sont des exemples de modèles non
paramétriques qui peuvent être utilisés (Benyahya, 2007).

Chacun des modèles présentés ont des avantages et des inconvénients. Le choix du modèle à employer
dépend de l’objectif de la modélisation et des données disponibles (Benyahya, 2007).

3.2 Méthodologie
Parmi les différentes méthodes pour modéliser la température de l’eau la revue de la littérature a permis de
choisir la méthode la plus appropriée pour modéliser la température de l’eau sur la rivière Chaudière. La
méthode retenue est une méthode statistique par régression linéaire multiple. Cette méthode consiste à
déterminer les valeurs d’une variable dépendante à partir de variables indépendantes en établissant une
relation dont l’écart-type des résiduels sera le moins grand (Bélanger et al. 2005). Pour ce faire, les variables
indépendantes sont pondérées afin que leurs valeurs « de coefficients de régression maximisent l’influence de
chaque variable dans l’équation finale » (Bélanger et al. 2005).

Les variables indépendantes nécessaires pour cette modélisation de la température sont : la température de
l’air, la température de l’air de la veille (°C), la température de l’air de l’avant-veille (°C), le débit (m3/s) et le
temps (jours) (Bélanger et al. 2005). La température de l’eau ne change pas aussi rapidement que la
température de l’air et c’est pourquoi la température de l’air de la veille et de l’avant-veille se retrouve comme
variables indépendantes dans la régression (Bélanger et al. 2005). Le temps dans l’équation de la régression
correspond au ratio entre le nombre de jours depuis le 1er janvier et 365 jours.

Les données de la température de l’eau pour la rivière Chaudière ont été recueillies en déployant plusieurs
sondes de température de l’eau de marque ONSET HOBO U20 0-4 m. Pour sa part, la température de l’air a
été mesurée aux stations météorologiques avoisinant la rivière Chaudière, alors que le débit a été mesuré aux
stations hydrométriques officielles de la DEH. Les données moyennes journalières ont été obtenues à partir
des données horaires.

59
Les sondes de température dans la rivière Chaudière ont été installées pour une période d’un mois. Pour
obtenir une relation annuelle pour la rivière Chaudière, la régression linéaire annuelle de la rivière Etchemin a
été utilisée. Une corrélation a été établie entre la rivière Chaudière et la rivière Etchemin, pour les mois de
prise de la température avec les sondes. Une fois cette corrélation obtenue, la régression linéaire multiple
annuelle de la rivière Etchemin a été modifiée pour tenir compte de cette corrélation. Cette corrélation a été,
par la suite, appliquée sur l’ensemble de la rivière Chaudière.

3.2.1 Acquisition des données de base

3.2.1.1 Température de l’eau


L’installation de neuf sondes de température dans la rivière Chaudière a permis d’obtenir des informations
horaires sur la température de l’eau pour une période allant du 19 septembre au 11 octobre 2017 pour les 3
sondes en amont de la rivière et pour une période du 19 septembre au 22 octobre 2017 pour les autres
sondes. Le Tableau 15 présente les caractéristiques des stations retenues pour l’installation des sondes. Les
numéros utilisés pour identifier ces stations sont utilisés pour alléger le texte.
Tableau 15. Caractéristiques des stations pour l’installation des sondes de température

N° Nom de la station Latitude/Longitude


Station
1 En aval du barrage Mégantic N 45 ° 34.477’/ O 70 ° 52.670’
2 En aval de la passerelle à Saint-Martin N 45 ° 56.916’/ O 70 ° 39.413’
3 En amont du barrage Sartigan N 46 ° 05.752’/ O 70 ° 39.212’
4 En aval du barrage Sartigan N 46 ° 05.798’/ O 70 ° 39.260’
5 En amont de la rivière Famine à Saint-Georges N 46 ° 07.693’/ O 70 ° 41.419’
6 En amont du pont de la route Lagueux à Saint-Joseph-de- N 46 ° 18.512’/ O 70 ° 53.121’
Beauce
7 En amont du pont de la route 112 à Vallée-Jonction N 46 ° 22.454’/ O 70 ° 55.732’
8 En amont du pont de la rue du Pont à Scott N 46 ° 30.266’/ O 71 ° 04.341’
9 En amont du pont de la route 218 à Saint-Lambert-De-Lauzon N 46 ° 35.142’/ O 71 ° 12.943’

L’emplacement des sondes de température a été déterminé pour obtenir des informations sur la température
de l’eau et sur les débits au même endroit. Dans le cadre d’un autre projet, une sonde HOBO a été installée
sur la rivière Etchemin. Cette sonde a été installée pour une période allant du 1er juin 2011 au 31 mai 2012 et
donne des informations horaires sur la température de l’eau.

60
3.2.1.2 Température de l’air
Les données de la température de l’air à proximité de la rivière Chaudière et de la rivière Etchemin
proviennent des archives des données climatiques historiques d’Environnement Canada et du Ministère du
Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Le Tableau 16
présente les caractéristiques des stations météorologiques près de la rivière Chaudière et de la station
météorologique utilisée pour la rivière Etchemin.
Tableau 16. Caractéristiques des stations météorologiques

N° Nom de la station Latitude/Longitude Altitude (m) Intervalle des données


Station
702C676 Lac-Mégantic N 45 ° 35.12’/ O 70 ° 51.19’ 398,0 Quotidienne

7027516 Saint-Ludger N 45 ° 45.33’/ O 70 ° 40.18’ 329,0 Quotidienne

7027283 Saint-Georges N 46 ° 09.7’/O 70 ° 42.24’ 171,0 Quotidienne

7028754 Beauceville N 46 ° 12.18’/ O 70 ° 47.06’ 229,20 Horaire et Quotidienne

7027840 Scott N 46 ° 29.52’/ O 71 ° 04.37’ 157,0 Quotidienne

7016294 Québec/Jean Lesage N 46° 48.00’/ O 71 ° 23.00’ 74,4 Horaire


INTL A

3.2.1.2 Débit
Les données de débit de la rivière Chaudière proviennent des sondes hydrométriques du DEH. Les stations
hydrométriques utilisées pour cette étude sont décrites à la section 1.1.2. Les débits aux autres emplacements
ont été obtenus par interpolation linéaire. Il s’agit des débits en amont du barrage Sartigan, en amont de la
rivière Famine, à Saint-Joseph-de-Beauce, à Vallée-Jonction et à Scott.

Une fois l’acquisition des données effectuée, les données ont été analysées avant de développer le modèle,
afin de déceler des valeurs aberrantes et des anomalies. Les statistiques descriptives et une analyse de
l’homogénéité des données ont été effectuées.

3.2.2 L’analyse des données de base

3.2.2.1 Détermination de valeurs aberrantes


Le test de Grubbs est utilisé pour déterminer si une donnée est anormale comparativement à l’ensemble des
données disponibles. Les valeurs aberrantes peuvent « indiquer une erreur de lecture, une erreur de saisies

61
ou un évènement particulier qui a perturbé le phénomène observé au point de le rendre incomparable aux
autres » (XLSTAT, 2018). Une donnée est aberrante lorsqu’elle se situe en dehors de l’intervalle de confiance
fixé autour de la moyenne d’une série en fonction du niveau de confiance. Pour un niveau de confiance de
95 %, l’intervalle s’étend entre -1,96 et 1,96 et toute valeur se situant en dehors est considérée suspecte. Par
contre, lorsque les données de l’échantillon sont nombreuses, il est statistiquement normal d’avoir quelques
données en dehors de cet intervalle (XLSTAT, 2018). Lorsqu’une valeur aberrante sera obtenue, celle-ci sera
analysée de plus près pour déterminer si celle-ci devrait être supprimée de la série, et par la suite, obtenir une
nouvelle valeur par interpolation linéaire.

3.2.2.2 Statistiques descriptives


Plusieurs données ont été enregistrées par les sondes de température. Pour facilement dégager des
tendances ou analyser des caractéristiques particulières de la série de données, les statistiques descriptives
ont été utilisées. Les statistiques descriptives permettent de condenser les informations des séries
chronologiques en jeu de variables descriptives moins grand. Les paramètres mesurés sont le minimum, le
maximum, la moyenne, l’amplitude, l’écart-type et le coefficient de variation. La représentation graphique dite
de boîte à moustache va permettre de représenter visuellement les statistiques obtenues. Sur ce graphique, la
ligne du milieu correspond à la médiane, la boîte correspond à l’écart interquartile, les moustaches
correspondent aux valeurs minimales et maximales à l’intérieur de 1,5 fois l’écart interquartile et les croix
rouges correspondent aux valeurs sortant de l’intervalle défini par les moustaches.

3.2.2.3 Anomalies dans l’enregistrement des données


Les enregistrements obtenus avec les sondes de température peuvent présenter des anomalies. En effet, il
peut y avoir des erreurs d’enregistrement, des défauts dans les données en raison d’un exondement de la
sonde et des défauts en raison de l’enfouissement de la sonde. L’exondement d’une sonde se repère
facilement par une augmentation très rapide des amplitudes. Pour confirmer un exondement de la sonde, les
données de température de l’eau et de l’air ont été comparées afin de vérifier si les deux séries de données se
superposent dans le temps.

3.2.2.4 Le test d’homogénéité


Le test d’homogénéité permet de déterminer si une série de données est homogène dans le temps et s’il
existe un temps pour lequel un décalage dans la série est observé. Les hypothèses pour ce test sont :
H0 : Les données sont homogènes;
H1 : Il y a une date à partir de laquelle il y a un changement dans les données.
Une fois, les données de température de l’eau analysées et corrigées, celles-ci pourront être utilisées pour
établir l’équation de la régression linéaire multiple.

62
3.2.3 Les mesures de la validité du modèle
Il est difficile de juger des résultats obtenus pour la modélisation de la température de l’eau par simple
comparaison graphique des résultats observés et prédits. C’est pourquoi les résultats obtenus par régression
linéaire multiple pourront être validés en utilisant des indices de performance tels que le coefficient de
détermination multiple et l’erreur quadratique moyenne (RMSE). De plus, le choix des variables indépendantes
pour expliquer le modèle sera validé en effectuant deux tests. Le premier test est celui du coefficient de
régression qui permet de déterminer si une variable est significative ou non. Le deuxième est le test de
signification de la régression qui permet de déterminer s’il y a une relation entre les variables dépendantes et
indépendantes.

3.2.3.1 Le coefficient de détermination multiple


Le coefficient de détermination multiple représente la proportion de la variabilité de la variable Y (température
de l’eau) expliquée par l’utilisation des variables indépendantes. L’Équation 19 permet d’obtenir ce coefficient
(Hines et al. 2012).
𝑆𝑆𝑅
𝑅2 =
𝑆𝑆𝑇
Équation 19. Coefficient de détermination (Hines et al. 2012)


𝑅 2 : le coefficient de détermination;
SST : la somme des carrés totaux; et
SSR : la somme des carrés de la régression.

Le coefficient de détermination se situe entre 0 et 1. Une valeur près de 1 signifie que le modèle est meilleur.
Par contre, il faut faire attention puisqu’une grande valeur du coefficient peut signifier que le modèle de
régression n’est pas bon. En effet, l’ajout de variables explicatives augmente nécessairement la valeur du
coefficient, et ce, peu importe si la variable ajoutée est significative ou non (Hines et al. 2012). L’utilisation du
coefficient de détermination ajusté permet de corriger cette lacune. Cette méthode défavorise l’ajout de
variable qui n’est pas significative pour expliquer le modèle de température. Le coefficient de détermination
ajusté se calcule avec l’Équation 20.
𝑆𝑆𝑒
𝑅 2
=1− 𝑛 − 𝑘−1
𝑎𝑗 𝑆𝑆𝑇
𝑛−1
Équation 20. Coefficient de détermination ajusté (Hines et al. 2012)


𝑅 2 𝑎𝑗 : le coefficient de détermination ajusté ;
SSe : la somme des carrés des résidus;

63
k : le nombre de variables indépendantes; et
n : le nombre d’observations.

3.2.3.2 L’erreur quadratique moyenne


L’erreur quadratique moyenne (RMSE) entre les données observées et celles estimées et se calcule avec
l’Équation 21.

∑(𝑌𝑝𝑟é𝑑𝑖𝑡 − 𝑌𝑜𝑏𝑠𝑒𝑟𝑣é𝑒 )2
𝑅𝑀𝑆𝐸 = √
𝑛
Équation 21. Erreur quadratique moyenne


Yprédit : Les données de températures de l’eau du modèle (°C); et
Yobservé : Les données de températures observées (°C).

Une valeur de RMSE s’approchant de 0 indique une meilleure estimation.

3.2.3.3 Le test sur le coefficient de régression


Ce test permet de déterminer l’importance de chaque variable explicative sur le modèle. Ce test permet de
déterminer l’importance d’ajouter ou d’enlever des variables. En effet, l’ajout d’une variable non significative
contribue à augmenter la moyenne des carrés due à l’erreur et ainsi diminuer l’utilité du modèle. Pour ce faire,
le test de student est utilisé avec un seuil de 5 % et le non-rejet de l’hypothèse H0 : Bj=0, j=1…k, signifie que la
variable explicative en question peut être supprimée.

3.2.3.4 Le test de signification de la régression


Le test de signification de la régression permet d’évaluer s’il y a une relation linéaire entre la variable
dépendante et les variables indépendantes. Le rejet de l’hypothèse H0 : Bj=0, j=1…k, implique qu’au moins
une des variables explicatives contribue de façon significative au modèle.

3.3 Résultats et discussion


3.3.1 Température de l’air
Les données de température de l’air issues des stations météorologiques sont présentées à la Figure 26.

64
Figure 26. Températures journalières aux différentes stations météorologiques sur la rivière Chaudière

La Figure 27 présente la température horaire de l’air à Beauceville et la température de l’eau à Saint-Joseph.

Figure 27. Températures horaires de l’air et de l’eau à Saint-Joseph en 2017

La température de l’eau semble s’ajuster rapidement aux variations de température de l’air et il semble y avoir
un léger déphasage. De plus, la Figure 27 montre que les variations de l’amplitude de la température de l’air
sont plus accentuées que celles de l’eau en raison de la capacité thermique de l’eau qui empêche les

65
variations rapides de température. La Figure 28 présente la température de l’air à Québec et la température
de l’eau de la rivière Etchemin.

Figure 28. Températures de l’air à Québec et températures de l’eau sur la rivière Etchemin

Sur la figure 28, il est possible de remarquer que les températures les plus chaudes en été oscillent entre 15
et 30 °C. De plus, la température de l’eau est de 0 °C pour les mois de décembre à mars en raison des
températures de l’air très froides et de la présence du couvert de glace. Pour le développement des différents
modèles de température sur la rivière Chaudière, la température sera de 0°C pour la même période de
décembre à mars.

3.3.2 Débit
La Figure 29 présente les débits enregistrés aux quatre stations hydrométriques du DEH sur la rivière
Chaudière.

66
Figure 29. Débits provenant des stations hydrométriques sur la rivière Chaudière

Sur cette figure, il est possible de remarquer une augmentation soudaine du débit aux alentours du 29
septembre et du 7 octobre 2017 en raison des précipitations observées quelques jours avant. L’Annexe B
présente les précipitations du mois de septembre et d’octobre.

3.3.3 Température de l’eau

3.3.3.1 Acquisition des données


Les données horaires de la température de l’eau obtenues avec les sondes de températures sans correction
des valeurs aberrantes sont présentées à la Figure 30. Les données de température de l’eau suivent un cycle
journalier avec des températures plus chaudes le jour en raison du soleil et des températures plus froides la
nuit. Ce cycle est plus accentué pour les sondes de St-Martin et de Saint-Lambert-De-Lauzon où l’amplitude
varie beaucoup au cours d’une même journée. En effet, à ces deux sites, il y avait peu de végétation et les
berges étaient composées de petits arbustes. La présence de ces arbustes en bordure de la rivière a pour
effet d’augmenter l’exposition au rayonnement solaire et, par le fait même, d’augmenter la température de
l’eau durant la journée.

67
a)

b)

c)

Figure 30. Températures horaires de l’eau issues des sondes : a) Lac-Mégantic, St-Martin et Amont barrage

Sartigan; b) Aval barrage Sartigan, Amont famine et St-Joseph; et c) Vallée-Jonction, Scott, St-Lambert

68
Les données journalières issues de la moyenne horaire des sondes se retrouvent à la Figure 31.

a)

b)

c)

Figure 31. Températures journalières de l’eau issues des sondes ; a) Lac-Mégantic, St-Martin et Amont barrage

Sartigan; b) Aval barrage Sartigan, Amont famine et St-Joseph; et c) Vallée-Jonction, Scott, St-Lambert

Ce sont les données de la température de l’eau journalière issues de la Figure 31 qui ont servi au
développement du modèle.

3.3.3.2 Analyse des données

Détermination de valeurs aberrantes


Le test de Grubb a été effectué sur l’ensemble des données horaires de la température de l’eau. Les résultats
de ce test se retrouvent à l’Annexe C. Les données aberrantes obtenues par le test de Grubb aux stations
n’ont pas été éliminées puisque l’allure des courbes de la Figure 30 semble bien suivre un cycle diurne.

Statistiques descriptives
Les statistiques descriptives obtenues pour les différents emplacements des sondes de température sont
présentées au Tableau 17. Dans ce tableau, il est possible de voir que les minima et les maxima de
température varient d’un emplacement à l’autre et ne semblent pas suivre de tendance de l’amont vers l’aval.

69
Tableau 17. Statistiques descriptives obtenues pour les sondes avec correction des données aberrantes

Paramètre N°1 N°2 N°3 N°4 N°5 N°6 N°7 N°8 N°9
Nombre de données 552 552 552 816 816 816 816 816 816
Minimum 14,9 7,8 12,6 9,0 9,0 9,3 9,4 9,0 8,1
Maximum 23,0 27,4 24,5 24,1 23,8 24,7 24,3 26,2 27,0
Amplitude 8,1 19,6 12,0 15,1 14,8 15,5 14,9 17,2 18,9
Moyenne 17,8 16,6 17,8 15,7 15,7 15,4 15,7 15,8 14,3
Écart-type 2,1 4,3 3,5 4,1 4,0 4,2 4,2 4,2 3,6
Coefficient de variation 0,12 0,26 0,20 0,26 0,26 0,27 0,27 0,27 0,25

Deux diagrammes de boîte à moustache ont été réalisés afin de visualiser la répartition des observations pour
la température de l’eau avec correction des valeurs aberrantes. Ces diagrammes se retrouvent aux Figure 32
et 33.

Figure 32. Température de l’eau pour les trois sondes situées en amont.

70
Figure 33. Température de l’eau pour les autres sondes

Les moyennes des températures pour chacune des stations sont assez proches et varient entre 14,3°C et
17,8°C, soit une différence de 3,5°C. De plus, pour l’ensemble des stations, la médiane est située dans le bas
de la boîte, ce qui indique une distribution vers des températures plus froides. L’étendue interquartile varie
d’une station à l’autre et ne suit pas de tendance claire de l’amont vers l’aval.

De grande variation de l’amplitude dans la phase avant la rupture soit avant le 28 septembre 2017 à la station
de St-Lambert-De-Lauzon ce qui occasionne des valeurs atypiques (voir Figure 30). La Figure 34 permet de
visualiser ce qui se passe avec cette variation de température.

71
Figure 34. Relation entre le niveau de l’eau et la température de l’eau pour la sonde de Saint-Lambert-De-Lauzon

De cette figure, il est possible de remarquer que les variations diurnes sont plus importantes lors de la phase
avant la rupture. Durant cette phase, la sonde a enregistré des niveaux d’eau faibles en moyenne de 0,26 m.
Des niveaux d’eau faibles ont pour effet de diminuer la capacité thermique de l’eau puisque les échanges
thermiques entre l’eau et l’air augmentent. C’est donc dire qu’une même quantité d’énergie aura plus d’effet
sur une colonne d’eau plus petite que pour une grande. La superficie de l’eau étant moins grande, la
température de l’eau se réchauffe et se refroidit plus rapidement pour atteindre celle de l’air, ce qui occasionne
de grandes variations de température. Ceci peut également être confirmé à la Figure 35 qui montre le rapport
entre l’amplitude journalière de la température de l’eau sur l’amplitude journalière de l’air en fonction du débit à
Saint-Lambert-De-Lauzon. Sur cette figure, les grandes amplitudes sont obtenues pour des débits faibles, ce
qui indique que l’eau de la rivière subit fortement l’influence de la température de l’air.

72
Figure 35. Rapport de l’amplitude journalière de la température de l’eau et de l’air en fonction du débit à Saint-

Lambert-De-Lauzon.

Statistiquement, il a été décelé que la sonde de Saint-Lambert-De-Lauzon avait des valeurs atypiques. Par
contre, ces valeurs n’ont pas été supprimées puisque les données semblent bien suivre un cycle diurne. Ces
mesures de température plus élevées peuvent s’expliquer par la présence de niveaux d’eau faibles.

Anomalies dans l’enregistrement des données


L’ensemble des données de températures de l’eau ont été comparées avec les données de la température de
l’air de la station météorologique de Beauceville puisque c’est la seule station qui possède un pas de temps
horaire (Annexe D). Aucune des données de température de l’eau et de l’air ne se superpose pour l’ensemble
des sondes. Il n’y a donc aucun exondement de la sonde de température de l’eau.

Le test d’homogénéité
Les résultats du test d’homogénéité de Petit sont présentés au Tableau 18. Pour l’ensemble des sondes, la p-
value calculée est inférieur au niveau de signification alpha 5 % et l’on retient l’hypothèse H1 pour laquelle il y

73
a une date où il y a un changement dans les données. Les deux moyennes qui séparent le décalage sont
également présentées dans ce tableau.
Tableau 18. Résultats du test d’homogénéité

Paramètre N°1 N°2 N°3 N°4 N°5 N°6 N°7 N°8 N°9
# 263 237 278 310 304 289 291 313 239
données
Date 29 sept. 28 sept. 30 sept. 1 1 1 1 2 28 sept.
rupture oct. oct. oct. oct. oct.
Mu1 19,6 20,4 21,0 20,2 20,3 20,2 20,7 20,1 17,7
Mu2 16,1 13,7 14,5 12,9 13,0 12,8 12,9 13,1 12,6

D’après les résultats du test d’homogénéité, des décalages se produisent entre le 28 septembre et le 2
octobre 2017 pour l’ensemble des sondes de température. Lors de ce décalage, la température de l’eau chute
rapidement. Ce phénomène peut s’expliquer par une augmentation du débit et, par conséquent, du volume
d’eau contenu dans la rivière, ce qui a pour effet d’améliorer la capacité thermique et de diminuer la
température de l’eau (Ducos et Lepage, 2016). La Figure 29 confirme que l’abaissement soudain de la
température de l’eau est dû en partie par l’augmentation du débit sur la rivière. Le débit de la rivière a
augmenté aux alentours du 28 septembre en raison des fortes précipitations qui ont eu lieu le 27 septembre
2017 (Annexe B). De plus, les périodes de précipitation s’accompagnent généralement par des diminutions du
rayonnement solaire en raison de la présence de nuages. En regardant les figures de l’Annexe D, il est
possible de remarquer que la température de l’air chute rapidement au même moment que celle de l’eau. De
plus, la moyenne des températures est plus grande pour la première phase avant le décalage pour l’ensemble
des stations. En effet, ces moyennes plus élevées s’expliquent par des températures de l’air plus chaudes en
septembre qu’en octobre. De plus, les rayons du soleil en été arrivent perpendiculairement à la surface de la
terre, ce qui augmente la quantité d’énergie reçue puisque celle-ci est répartie sur une surface plus petite.

3.3.4 Régression linéaire multiple


La régression linéaire multiple, qui permet d’établir la relation entre la température de l’eau et les variables
indépendantes (température de l’air (°C), température de l’air de la veille (°C), température de l’air de l’avant-
veille (°C), le débit (m3/s) et le temps (jours)), a été déterminée pour l’ensemble des sondes. Le Tableau 19
donne les valeurs des coefficients de la régression linéaire et l’erreur type des coefficients. Les critères de
performance tels que le coefficient de détermination et le RMSE se retrouvent au même tableau.
Le test du coefficient de régression et le test de la signification de la régression ont permis de supprimer les
variables indépendantes qui n’étaient pas significatives pour expliquer la température de l’eau. Les résultats
de ces tests pour l’ensemble des sondes se retrouvent aux Annexes E à N.

74
Tableau 19. Résultats du modèle de régression linéaire multiple pour la rivière Chaudière

Variable N°1 N°2 N°3 N°4 N°5 N°6 N°7 N°8 N°9
R2 0,834 0,981 0,963 0,974 0,968 0,978 0,978 0,973 0,913

𝑹𝟐 𝒂𝒋 0,808 0,979 0,959 0,971 0,966 0,976 0,976 0,970 0,904

RMSE 0,928 0,548 0,710 0,697 0,742 0,650 0,664 0,721 0,970

Constante 66,850 75,020 63,427 75,322 77,512 75,209 33,87


47,639 71,363 0
T_air 0,125 0,302 0,106 0,189 0,093 0,179 0,273
T_air_1 0,318
T_air_2 0,219 0,467 0,417 0,406 0,326 0,369 0,308 0,246
Temps -46,688 -79,665 -85,911 -71,629 -85,203 -82,056 -89,063 -86,645 -34,90

Constante 9,189 5,343 7,689 5,135 5,207 4,573 4,836 5,420 7,053
T_air 0,046 0,031 0,030 0,027 0,028 0,032 0,043
T_air_1 0,032
T_air_2 0,053 0,037 0,035 0,035 0,031 0,032 0,036 0,049
Temps 11,789 6,897 9,837 6,258 6,395 5,588 5,896 6,350 8,546

Pour l’ensemble des sondes de température, le débit a été supprimé de l’équation de la régression puisqu’il ne
contribuait pas de manière significative à expliquer le modèle de température. La température de l’air de la
journée et de l’avant-veille contribue pour la majorité des sondes à expliquer le modèle de température de
l’eau. Les équations de la régression obtenue pour chacune des sondes sont les suivantes :
𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = 47,639 + 0,125 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡) + 0,219 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2) − 46,688 ∙ 𝑇𝑒𝑚𝑝𝑠
Équation 22. Régression pour la sonde #1 (Lac-Mégantic)

𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = 66,850 + 0,302 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡) + 0,318 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 1) − 79,665 ∙ 𝑇𝑒𝑚𝑝𝑠
Équation 23. Régression pour la sonde #2 (Saint-Martin)

𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = 75,020 + 0,467 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2)— 85,911 ∙ 𝑇𝑒𝑚𝑝𝑠


Équation 24. Régression pour la sonde #3 (Amont du barrage Sartigan)

𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = 63,427 + 0,106 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡) + 0,417 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2)— 71.629 ∙ 𝑇𝑒𝑚𝑝𝑠
Équation 25. Régression pour la sonde #4 (Aval du barrage Sartigan)

𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = 75.322 + 0,406 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2) − 85,203 ∙ 𝑇𝑒𝑚𝑝𝑠


Équation 26. Régression pour la sonde #5 (Amont famine)

75
𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = 71.363 + 0,189 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡) + 0,326 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2)— 82,056 ∙ 𝑇𝑒𝑚𝑝𝑠
Équation 27. Régression pour la sonde #7 (Saint-Joseph-de-Beauce)

𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = 77.512 + 0,093 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡) + 0,369 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2)— 89,063 ∙ 𝑇𝑒𝑚𝑝𝑠
Équation 28. Régression pour la sonde #8 (Vallée-Jonction)

𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = 75,209 + 0,179 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡) + 0,308 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2)— 86.645 ∙ 𝑇𝑒𝑚𝑝𝑠
Équation 29. Régression pour la sonde #9 (Scott)

𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = 33.870 + 0,273 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡) + 0,246 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2)— 34.900 ∙ 𝑇𝑒𝑚𝑝𝑠
Équation 30. Régression pour la sonde #10 (Saint-Lambert-De-Lauzon)


𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) : la température de l’eau prédite (°C);
𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡) : la température de l’air (°C);
𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 1) : la température de l’air de la veille (°C);
𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2) : la température de l’air de l’avant-veille (°C); et
Temps : le rapport entre le nombre de jours depuis le 1er janvier sur 365 jours (jour).

L’erreur standard permet de mesurer le degré de précision de la valeur du coefficient par le modèle. Des
valeurs élevées indiquent que la corrélation est faible et qu’il y a de grandes variabilités dans l’estimation du
modèle. Les variables de la constante et du temps possèdent les erreurs standards les plus élevées pour
l’ensemble des stations. Chaque variable indépendante conservée au Tableau 19 a une relation linéaire avec
la température de l’eau puisque les résultats du test t de Student donnent des valeurs de probabilité
inférieures à 1 %.

Le coefficient de détermination le moins élevé est obtenu pour la sonde du Lac-Mégantic avec une valeur de
81 % et la sonde ayant le coefficient le plus grand est celle de Saint-Martin avec une valeur de 98 %. Les
valeurs élevées de coefficient de détermination pour l’ensemble des sondes indiquent que le modèle de
température est bon.

Le RMSE pour l’ensemble des modèles développés pour les onze sondes varie entre 0,548 et 0,970. Le
modèle qui semble représenter le mieux la réalité est celui de la sonde #2 tandis que celui qui représente
moins bien la réalité est la sonde #10.

La Figure 36 présente l’analyse des résidus pour l’ensemble des stations. Dans cette figure, 95 % des résidus
doivent se trouver dans l’intervalle [-1,96 1,96]. L’ensemble des résidus issus des stations se retrouve dans

76
cet intervalle excepté pour la station Lac-Mégantic et St-Lambert-De-Lauzon qui possède une donnée à
l’extérieur.

Figure 36. Résidus du modèle de température de l’eau

La Figure 37 présente les valeurs observées et prédites de la température de l’eau à différents endroits sur la
rivière Chaudière.

77
Figure 37. Température de l’eau observées et estimées

D’après cette figure, il est possible de voir que le modèle reproduit bien la température de l’eau sur la rivière
Chaudière.

3.3.5 La corrélation entre la rivière Etchemin et la rivière Chaudière


La régression linéaire multiple pour la rivière Etchemin a été déterminée en considérant les mêmes variables
indépendantes explicatives que pour la rivière Chaudière et les mêmes périodes durant l’année. Cinq

78
régressions linéaires ont alors été obtenues pour la rivière Etchemin. Les coefficients de régression et les
numéros de la sonde pour lesquels ces équations ont été comparées sont présentés au Tableau 20. Ce
tableau présente également les coefficients de la régression pour la période allant du 1er juin au 31 octobre
2011 et du 1er avril au 31 mai 2011. La période entre le mois de décembre et mars n’est pas couverte par une
équation de régression puisque les températures sont près de 0°C en hiver.
Tableau 20. Résultats du modèle de régression linéaire multiple pour la rivière Etchemin

Sonde N°1 N°2 N°3 N°4, 6, 7, 8, 9 N°5

Constante 23,853 32,811 42,068 18,007 32,670


T_air 0,335 0,204 - 0,342 -
T_air_1 - 0,496 - - -
T_air_2 0,461 - 0,628 0,458 0,623
Temps -27,444 -37,814 -48,838 -19,636 -36,068
Constante 9,134 11,077 12,666 9,134 12,666
T_air 0,415 0,344 - 0,415 -
T_air_1 - 0,524 - - -
T_air_2 0,504 - 0,832 0,504 0,832
Temps -9,553 -11,38 -13,104 -9,553 -13,104
Constante -5,571 -7,147 -7,759 -5,571 -7,759
T_air 0,335 0,255 - 0,335 -
T_air_1 - 0,394 - - -
T_air_2 0,372 - 0,587 0,372 0,587
Temps 26,907 33,208 37,202 26,907 37,202

Les coefficients issus de la régression linéaire pour la période du mois de septembre au mois d’octobre pour la
rivière Etchemin et la rivière Chaudière (Tableau 19) sont comparés afin de voir dans quelle proportion ils sont
différents. Le Tableau 21 présente le rapport entre ces coefficients.

79
Tableau 21. Proportion entre les coefficients de la rivière Chaudière et de la rivière Etchemin

Variable N°1 N°2 N°3 N°4 N°5 N°6 N°7 N°8 N°9

Constante 1,99 2,037 1,783 3,522 2,306 3,963 4,305 4,177 1,881
7
T_air 0,373 1,480 - 0,310 - 0,553 0,272 0,523 0,798
T_air_1 - 0,641 - - - - - -
T_air_2 0,475 - 0,744 0,910 0,652 0,712 0,806 0,672 0,537
Temps 1,701 2,107 1,759 3,648 2,362 4,179 4,536 4,413 1.777

Une fois cette proportion établie, les équations de régressions linéaires du Tableau 20 pour la période du 1er
juin au 30 novembre 2011 et du 1er avril 2012 au 31 mai 2012 ont été modifiées pour s’appliquer sur la rivière
Chaudière. En effet, les proportions du Tableau 21 ont été multipliées par les données du Tableau 20 pour
obtenir la température de l’eau sur l’ensemble de la rivière Chaudière. Les équations de régressions obtenues
pour la rivière Chaudière sont présentées au Tableau 22.

80
Tableau 22. Résultats annuels du modèle de régression linéaire multiple pour la rivière Chaudière

Sonde 1er juin au 30 novembre 1er avril au 31 mai


N°1 𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = 18,242 + 0,155 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡) + 0,239 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2) 𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = −11,126 + 0,125 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡)
− 16,252 ∙ 𝑇 + 0,177 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2) + 45,774 ∙ 𝑇
N°2 𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = 22,569 + 0,509 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡) + 0,336 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 1) 𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = −14,561 + 0,378 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡) + 0,253
− 23,975 ∙ 𝑇 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 1) + 69,961 ∙ 𝑇
N°3 𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = 22,587 + 0,619 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2)— 23,051 ∙ 𝑇 𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = −13,837 + 0,437 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2) + 65,442 ∙ 𝑇
N°4 𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = 32,173 + 0,129 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡) + 0,459 𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = −19,623 + 0,104 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡) + 0,339
∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2)— 34,848 ∙ 𝑇 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2) + 98,152 ∙ 𝑇
N°5 𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = 29,202 + 0,542 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2) − 30,955 ∙ 𝑇 𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) − 17,889 + 0,383 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2) + 87,882 ∙ 𝑇
N°6 𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = 36,199 + 0,229 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡) + 0,359 𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = −22,078 + 0,185 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡) + 0,265
∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2)— 39,921 ∙ 𝑇 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2) + 112,440 ∙ 𝑇
N°7 𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = 39,318 + 0,113 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡) + 0,406 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2) 𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = −23,981 + 0,091 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡) + 0,300
− 43,330 ∙ 𝑇 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2) + 122,042 ∙ 𝑇
N°8 𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = 38,150 + 0,217 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡) + 0,339 𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = −23,268 + 0,175 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡) + 0,250
∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2)— 42,153 ∙ 𝑇 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2) + 118,729 ∙ 𝑇
N°9 𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = 17,180 + 0,331 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡) + 0,271 𝑇𝑒𝑎𝑢 (𝑡) = −10,479 + 0,267 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡) + 0,200
∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2)— 16,979 ∙ 𝑇 ∙ 𝑇𝑎𝑖𝑟 (𝑡 − 2) + 47,823 ∙ 𝑇

Ces équations ont été appliquées sur la rivière Chaudière pour la période allant du 1er juin 2017 au 31 mai 2018. La visualisation des données de
température de l’eau pour cette période se retrouve à la Figure 38.

81
Figure 38. Résultats du modèle de température pour l’année 2017-2018 à plusieurs endroits sur la rivière

Chaudière

3.4 Conclusion
Ce projet a mené à l’élaboration d’un modèle de prédiction des températures de l’eau en utilisant la régression
linéaire multiple. Les variables indépendantes de cette régression sont la température de l’air, la température
de l’air de la veille (°C), la température de l’air de l’avant-veille (°C) et le temps (jours). Le débit a été supprimé
dans l’ensemble des équations puisque cette variable ne permettait pas d’expliquer de manière significative la
température de l’eau.

Les résultats de cette étude ont permis d’obtenir dix-huit équations pour prédire la température de l’eau à
différents endroits sur la rivière Chaudière pour différentes périodes de l’année. Les endroits sont situés en
aval du barrage Mégantic, à la passerelle de motoneige de Saint-Martin, en amont du barrage Sartigan, en
aval du barrage Sartigan, en amont de la rivière Famine, au pont de la route Lagueux à Saint-Joseph-de-
Beauce, au pont de la route 112 à Vallée-Jonction, au pont de la route 171 à Scott et au pont de la route 218 à
Saint-Lambert-De-Lauzon.

82
Conclusion générale
Le premier objectif de cette maîtrise était de fournir un outil pour faciliter la prise de décisions lors de
déversement dans une rivière, et plus précisément la rivière Chaudière. Les évènements de déversements de
produits pétroliers dans les eaux de surface du bassin versant de la rivière Chaudière représentent une
proportion assez importante des contaminants des eaux de cette rivière (figure 1). L’importance de la
problématique des déversements d’hydrocarbures et des produits pétroliers dans les eaux de surface de ce
bassin a toutefois connu une attention particulière, lorsque la plus importante catastrophe ferroviaire du
Canada s’est produite le 6 juillet 2013. En effet, un train transportant plus de 7,7 millions de litres de pétrole
brut léger a déraillé. Conséquemment, plus de 100 000 litres de pétrole se sont retrouvés dans la rivière
Chaudière. Ces hydrocarbures en raison de leurs forts potentiels cancérigènes présentent un profil élevé de
toxicité. Insolubles, ils vont se propager horizontalement et verticalement dans les cours d’eau. De plus la
température de l’eau favorisera divers changements physicochimiques du pétrole. La connaissance de ces
différents processus était donc primordiale afin de modéliser un déversement de pétrole dans le bassin
versant de la rivière Chaudière. Ainsi le développement du modèle de migration du pétrole a été présenté au
chapitre 3 suivis de la modélisation de la température de l’eau au chapitre 4.

Le modèle de la migration du pétrole applicable sur la rivière Chaudière a été développé avec le logiciel HEC-
RAS et son module de qualité de l’eau. Ce modèle considère uniquement la dispersion unidimensionnelle et
longitudinale dans la zone du champ lointain. Ce projet a alors permis de connaître le temps de séjour moyen
du pétrole sur l’ensemble de la rivière. La connaissance de ces temps pour plusieurs scénarios de débit
pourra être utilisée en situation d’urgence lors de déversement accidentel. Ce modèle aidera pour la prise de
décisions afin de déterminer par exemple, les meilleurs emplacements pour l’installation des estacades. Il
trouvera aussi une utilité auprès des villes qui pourront utiliser ces calculs afin d’évaluer les meilleurs moments
pour la fermeture et la réouverture de leur prise d’eau. En effet, lors de l’incident du lac Mégantic, les
municipalités de Saint-Georges, de Sainte-Marie et de Lévis ont dû trouver d’autres sources d’eau potable
pendant plusieurs jours. Les temps pour lesquels le pétrole déversé atteindrait les prises d’eau potable, ainsi
que sa concentration, pourront être connus. Ces connaissances permettraient alors d’améliorer la gestion des
prises d’eau puisque les opérateurs des usines pourraient les fermer à temps. Les industries agroalimentaires
Agropur à Beauceville et Olymel à Vallée-Jonction ont dû trouver d’autres sources d’eau potable lors du
déversement du lac Mégantic. Ces entreprises pourront elles aussi bénéficier d’un tel modèle. En résumé, un
outil efficace de suivi de pétrole a été réalisé et sera utile pour la gestion des prises d’eau potable situées sur
la rivière Chaudière puisque le temps d’arrivée du panache dans la rivière pourra être connu. Cependant ce

83
modèle sera uniquement applicable pour la rivière Chaudière. Le développement et l’application pour d’autres
rivières pourraient être effectué lorsque la bathymétrique est connue.

Autre élément important qui intervient dans les différents processus de transformation des contaminants lors
d’un déversement est la température de l’eau. Cet aspect n’a pas pu être pris en compte avec le logiciel HEC-
RAS et c’est pourquoi il a été modélisé indépendamment. Dix-huit équations pour prédire la température de
l’eau à différents endroits sur la rivière Chaudière ont été obtenues, et ce pour différentes périodes de l’année.
La température de l’eau est un important paramètre à considérer puisqu’il influence les différents processus de
transport et d’altération des contaminants. En résumé, les deux modèles peuvent se compléter. Le modèle de
température de l’eau permet d’améliorer les connaissances du régime thermique de la rivière puisque la
température de l’eau peut être connue à plusieurs endroits sur la rivière à partir de la température de l’air.

84
Perspective
Dans le cadre de ce projet de recherche, un modèle 1D de suivi de pétrole a été développé. Pour aller plus
loin dans le développement de ce modèle et être plus représentatif de la réalité, un modèle 2D pourrait être
développé. Lors d’une modélisation 2D, il n’est plus nécessaire de connaître le coefficient de dispersion
longitudinal puisque les vecteurs de vitesse sont connus. Cette modélisation 2D devrait se faire avec un autre
logiciel que HEC-RAS puisque son module qualité de l’eau fonctionne seulement en 1D et nécessite la
connaissance du coefficient de dispersion. Le modèle de température de la rivière Chaudière développé dans
le cadre de cette maîtrise pourrait également être utilisé avec cette modélisation 2D. Celui-ci pourrait
également être amélioré en installant des sondes de température pendant une année complète à différents
endroits dans la rivière Chaudière. Ce modèle serait meilleur puisqu’il ne tiendrait plus compte de la
corrélation entre la rivière Etchemin et la rivière Chaudière pour obtenir la température de l’eau à différents
moments de l’année.

Le modèle 1D de suivi de pétrole développé pourrait être amélioré aussi en tournant des scénarios avec
différentes masses de pétrole pour différents débits. Les différents processus de transformation tels
l’évaporation et la dissolution pourraient également être intégrés au modèle avec les équations de croissance
et de décroissance.

De plus, des stations hydrométriques installées pendant une année à chaque point d’intérêt permettraient de
connaître la corrélation entre les stations existantes du DEH et les points d’intérêt au lieu d’utiliser une
interpolation par superficie de bassin versant.

Bien que les modèles développés dans ce projet de maîtrise répondent bien aux objectifs et peuvent être
utilisés en situation d’urgence, ils peuvent être améliorés dans une prochaine étape de recherche.

85
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89
Annexe A – Les données brutes de l’expérience
des pamplemousses
Tableau 23. Les données brutes de l’expérience des pamplemousses

Expérience 1 Expérience 2
Temps passerelle Temps Pont Temps passerelle Temps Station
# Pamplemousse motoneige boul.JMT motoneige d’épuration
(min : sec)
(min : sec) (min : sec) (min : sec)
1 23 :07 88 :48 18 :07 22 :39
2 23 :19 94 :11 18 :14 22 :40
3 23 :49 94 :49 18 :16 22 :53
4 23 :50 18 :29 23 :03
5 23 :54 18 :36 23 :17
6 23 :56 18 :46 23 :49
7 24 :01 19 :13 23 :52
8 24 :03 19 :16 23 :56
9 24 :21 19 :23 24 :17
10 24 :30 19 :29 24 :25
11 24 :37 19 :43 24 :35
12 24 :42 20 :06 25 :18
13 25 :07 20 :36 26 :55
14 29 :17 22 :08 26 :58
15 32 :44 22 :23 30 :34
16 22 :47 30 :36
17 24 :54 30 :40
18 25 :05 30 :46
19 25 :22 35 :29
20
21
22
23
24
25
26
27
Temps de départ expérience 1 : 5 :25
Temps de départ expérience 2 : 0 :18

90
Annexe B - Les précipitations pour le mois de
septembre et d’octobre 2017

Figure 39. Les précipitations pour le mois de septembre et d’octobre 2017

91
Annexe C – Le test de Grubb
Tableau 24. Les valeurs aberrantes pour la sonde du Lac-Mégantic

Date Valeur Score Z


25 septembre 2017 15h00 22.046 1.983
25 septembre 2017 16h00 22.621 2.251
25 septembre 2017 17h00 22.812 2.339
25 septembre 2017 18h00 22.621 2.251
25 septembre 2017 19h00 22.333 2.117
26 septembre 2017 13h00 22.142 2.028
26 septembre 2017 14h00 22.525 2.206
26 septembre 2017 15h00 22.812 2.339
26 septembre 2017 16h00 23.004 2.429
26 septembre 2017 17h00 22.908 2.384
26 septembre 2017 18h00 22.812 2.339
26 septembre 2017 19h00 22.717 2.295
26 septembre 2017 20h00 22.621 2.251
26 septembre 2017 21h00 22.333 2.117
26 septembre 2017 22h00 22.142 2.028
26 septembre 2017 23h00 22.046 1.983
27 septembre 2017 12h00 22.046 1.983
27 septembre 2017 13h00 22.142 2.028
27 septembre 2017 14h00 22.333 2.117
27 septembre 2017 15h00 22.429 2.161
27 septembre 2017 16h00 22.525 2.206
27 septembre 2017 17h00 22.525 2.206
27 septembre 2017 18h00 22.333 2.117
27 septembre 2017 19h00 22.238 2.073

92
Tableau 25. Les valeurs aberrantes pour la sonde de Saint-Martin

Date Valeur Score Z


19 septembre 2017 16h00 25.610 2.082
19 septembre 2017 17h00 25.513 2.059
24 septembre 2017 16h00 25.222 1.992
24 septembre 2017 17h00 25.222 1.992
25 septembre 2017 13h00 25.125 1.970
25 septembre 2017 14h00 26.488 2.283
25 septembre 2017 15h00 27.173 2.441
25 septembre 2017 16h00 27.370 2.486
25 septembre 2017 17h00 27.272 2.464
25 septembre 2017 18h00 26.781 2.351
25 septembre 2017 19h00 26.097 2.194
25 septembre 2017 20h00 25.125 1.970
26 septembre 2017 14h00 25.708 2.104
26 septembre 2017 15h00 26.585 2.306
26 septembre 2017 16h00 26.781 2.351
26 septembre 2017 17h00 26.781 2.351
26 septembre 2017 18h00 26.390 2.261
26 septembre 2017 19h00 25.610 2.082
27 septembre 2017 14h00 25.416 2.037
27 septembre 2017 15h00 26.000 2.171
27 septembre 2017 16h00 26.097 2.194
27 septembre 2017 17h00 25.902 2.149
27 septembre 2017 18h00 25.513 2.059
1 octobre 2017 8h00 7.983 -1.970
3 octobre 2017 7h00 7.983 -1.970
3 octobre 2017 8h00 7.782 -2.017

Tableau 26. Les valeurs aberrantes pour la sonde aval du barrage Sartigan

Date Valeur Score Z


27 septembre 2017 14h00 23.869 1.995
27 septembre 2017 15h00 23.869 1.995
27 septembre 2017 16h00 24.062 2.042
27 septembre 2017 17h00 24.062 2.042
27 septembre 2017 18h00 23.966 2.018

Tableau 27. Les valeurs aberrantes pour la sonde en amont de la rivière Famine

Date Valeur Score Z


27 septembre 2017 13h00 23.773 2.006
27 septembre 2017 14h00 23.773 2.006
27 septembre 2017 15h00 23.773 2.006

93
Tableau 28. Les valeurs aberrantes pour la sonde à St-Joseph-de-Beauce

Date Valeur Score Z


25 septembre 2017 15h00 24.158 2.076
25 septembre 2017 16h00 24.448 2.145
25 septembre 2017 17h00 24.641 2.190
25 septembre 2017 18h00 24.448 2.145
25 septembre 2017 19h00 24.255 2.099
25 septembre 2017 20h00 23.966 2.030
25 septembre 2017 21h00 23.677 1.962
26 septembre 2017 14h00 23.966 2.030
26 septembre 2017 15h00 24.448 2.145
26 septembre 2017 16h00 24.641 2.190
26 septembre 2017 17h00 24.738 2.213
26 septembre 2017 18h00 24.641 2.190
26 septembre 2017 19h00 24.448 2.145
26 septembre 2017 20h00 24.255 2.099
26 septembre 2017 21h00 24.255 2.099
26 septembre 2017 22h00 24.158 2.076
26 septembre 2017 23h00 23.966 2.030
27 septembre 2017 0h00 23.773 1.984
27 septembre 2017 13h00 23.677 1.962
27 septembre 2017 14h00 23.966 2.030
27 septembre 2017 15h00 24.255 2.099
27 septembre 2017 16h00 24.255 2.099
27 septembre 2017 17h00 24.158 2.076
27 septembre 2017 18h00 23.966 2.030

Tableau 29. Les valeurs aberrantes pour la sonde à Vallée-Jonction

Date Valeur Score Z


26 septembre 2017 15h00 24.062 1.965
26 septembre 2017 16h00 24.255 2.011
26 septembre 2017 17h00 24.158 1.988
26 septembre 2017 18h00 24.158 1.988
26 septembre 2017 19h00 24.062 1.965
26 septembre 2017 20h00 24.158 1.988
26 septembre 2017 21h00 24.158 1.988
26 septembre 2017 22h00 24.062 1.965

94
Tableau 30. Les valeurs aberrantes pour la sonde à Scott

Date Valeur Score Z


25 septembre 2017 14h00 25.222 2.256
25 septembre 2017 15h00 25.610 2.349
25 septembre 2017 16h00 26.000 2.442
25 septembre 2017 17h00 26.097 2.465
25 septembre 2017 18h00 26.195 2.488
25 septembre 2017 19h00 25.708 2.372
25 septembre 2017 20h00 25.319 2.280
25 septembre 2017 21h00 24.931 2.187
25 septembre 2017 22h00 24.545 2.095
25 septembre 2017 23h00 24.255 2.026
26 septembre 2017 11h00 24.448 2.072
26 septembre 2017 12h00 24.835 2.164
26 septembre 2017 13h00 25.513 2.326
26 septembre 2017 14h00 26.000 2.442
26 septembre 2017 15h00 26.000 2.442
26 septembre 2017 16h00 25.708 2.372
26 septembre 2017 17h00 25.319 2.280
26 septembre 2017 18h00 24.931 2.187
26 septembre 2017 19h00 24.641 2.118
26 septembre 2017 20h00 24.738 2.141
26 septembre 2017 21h00 24.641 2.118
26 septembre 2017 22h00 24.255 2.026
27 septembre 2017 15h00 24.545 2.095
27 septembre 2017 16h00 24.545 2.095
27 septembre 2017 17h00 24.448 2.072

95
Tableau 31. Les valeurs aberrantes pour la sonde à St-Lambert-De-Lauzon

Date Valeur Score Z


19 septembre 2017 13h00 22.238 2.189
19 septembre 2017 14h00 22.621 2.295
19 septembre 2017 15h00 22.621 2.295
19 septembre 2017 16h00 22.812 2.347
19 septembre 2017 17h00 21.951 2.110
20 septembre 2017 14h00 21.760 2.057
20 septembre 2017 15h00 21.951 2.110
20 septembre 2017 16h00 21.951 2.110
21 septembre 2017 14h00 22.238 2.189
21 septembre 2017 15h00 23.004 2.400
21 septembre 2017 16h00 22.621 2.295
22 septembre 2017 13h00 21.473 1.978
22 septembre 2017 14h00 23.004 2.400
22 septembre 2017 15h00 23.966 2.666
22 septembre 2017 16h00 24.062 2.692
22 septembre 2017 17h00 23.004 2.400
22 septembre 2017 18h00 21.760 2.057
23 septembre 2017 13h00 21.664 2.030
23 septembre 2017 14h00 22.525 2.268
23 septembre 2017 15h00 23.966 2.666
23 septembre 2017 16h00 23.966 2.666
23 septembre 2017 17h00 23.292 2.480
23 septembre 2017 18h00 22.333 2.215
24 septembre 2017 12h00 22.621 2.295
24 septembre 2017 13h00 24.641 2.852
24 septembre 2017 14h00 26.000 3.227
24 septembre 2017 15h00 26.585 3.388
24 septembre 2017 16h00 26.390 3.334
24 septembre 2017 17h00 25.513 3.092
24 septembre 2017 18h00 24.448 2.799
24 septembre 2017 19h00 23.292 2.480
24 septembre 2017 20h00 22.238 2.189
25 septembre 2017 12h00 22.333 2.215
25 septembre 2017 13h00 24.448 2.799
25 septembre 2017 14h00 26.000 3.227
25 septembre 2017 15h00 26.781 3.442
25 septembre 2017 16h00 26.683 3.415
25 septembre 2017 17h00 25.513 3.092
25 septembre 2017 18h00 24.351 2.772
25 septembre 2017 19h00 23.196 2.453

96
25 septembre 2017 20h00 22.046 2.136
26 septembre 2017 11h00 21.569 2.004
26 septembre 2017 12h00 23.677 2.586
26 septembre 2017 13h00 25.416 3.066
26 septembre 2017 14h00 26.585 3.388
26 septembre 2017 15h00 26.977 3.496
26 septembre 2017 16h00 26.879 3.469
26 septembre 2017 17h00 25.416 3.066
26 septembre 2017 18h00 23.966 2.666
26 septembre 2017 19h00 22.717 2.321
26 septembre 2017 20h00 21.664 2.030
27 septembre 2017 14h00 21.855 2.083
27 septembre 2017 15h00 23.292 2.480
27 septembre 2017 16h00 23.196 2.453
27 septembre 2017 17h00 22.621 2.295
27 septembre 2017 18h00 21.569 2.004

97
Annexe D – La température de l’air à Beauceville et
les températures de l’eau de la rivière Chaudière

Figure 40. La relation de la température de l’air et de l’eau au Lac-Mégantic, à St-Martin et en amont du barrage

Sartigan

98
Figure 41. La relation de la température de l’air et de l’eau en aval du barrage Sartigan, en amont de la rivière

Famine et à St-Joseph-de-Beauce

99
Figure 42. La relation de la température de l’air et de l’eau à Vallée-Jonction, à Scott et à St-Lambert-De-Lauzon

100
Annexe E – Les résultats initiaux de la régression
linéaire multiple des sondes
Tableau 32. Les résultats du modèle de régression linéaire multiple.

Variable N°1 N°2 N°3 N°4 N°5 N°6 N°7 N°8 N°9
R2 0,841 0,984 0,967 0,976 0,976 0,979 0,979 0,973 0,945
RMSE 0,959 0,541 0,707 0,692 0,684 0,665 0,676 0,744 0,798
Constant 45,25 58,77 70,96 61,77 69,53 74,04 74,50 76,70 48,29
e 7 8 5 7 1 1 6 2 5
T_air 0,102 0,313 0,060 0,086 0,064 0,191 0,101 0,181 0,313
T_air_1 0,062 0,235 -0,055 0,072 0,047 0,020 -0,054 0,009 0,038
T_air_2 0,181 0,107 0,491 0,361 0,340 0,299 0,426 0,295 0,158
Débit -0,057 -0,016 X -0,007 -0,006 0,004 -0,003 0,002 0,021
Temps - - - - - - - - -
43,20 69,39 81,03 69,22 78,22 85,63 85,16 88,66 54,67
1 3 4 4 2 2 5 5 1

Constant 10,79
e 4 7,439 8,238 5,982 5,916 5,771 5,992 6,477 6,944
T_air 0,055 0,033 0,041 0,033 0,033 0,036 0,035 0,038 0,041
T_air_1 0,113 0,080 0,093 0,066 0,065 0,073 0,069 0,072 0,077
T_air_2 0,119 0,081 0,098 0,071 0,071 0,074 0,073 0,078 0,084
Débit 0,077 0,013 X 0,007 0,007 0,005 0,005 0,005 0,005
Temps 14,03 9,577 10,473 7,260
4 7,437 7,355 7,537 8,116 8,702

101
Annexe F – Les tests effectués pour valider la
régression de la sonde n°1
Le Tableau 33 présente les résultats du test sur les coefficients de régression pour la sonde de température
N°1.
Tableau 33. Les résultats du test sur les coefficients de régression

Source Valeur Erreur standard t Pr> |t|

Constante 45.257 10,794 4,193 0,001


T_air 0,102 0,055 1,852 0,081
T_air_1 0,062 0,113 0,549 0,590
T_air_2 0,181 0,119 1,519 0,147
Débit -0,057 0,077 -0,746 0,466
Temps -43,201 14,034 -3,078 0,007

En effectuant le test sur les coefficients de régression, il est possible de conclure que les variables explicatives
de la constante et du temps contribuent de façon significative au modèle puisque l’hypothèse H0 est rejetée
au seuil de 5% pour la station N°1.

Le Tableau 34 présente les résultats de l’analyse de la variance pour la signification de la régression.

Tableau 34. L’analyse de la variance pour la signification de la régression

Source Nombre de degrés Somme des Moyenne des F Pr>F


de liberté carrés carrés
P 5 82.804 16,561 18,010 < 0,0001
Erreur 17 15,632 0,920
Total 22 98,436

Étant donnée la p-value associée à la statistique F calculé dans le Tableau 34 d'analyse de la variance pour la
station N°1, et étant donné le niveau de signification de 5% choisi, l'information apportée par les variables
explicatives est significativement meilleure comparée à ce qu'expliquerait la seule moyenne de la variable
dépendante.

102
Annexe G - Les tests effectués pour valider la
régression de la sonde N°2
Le Tableau 35 présente les résultats du test sur les coefficients de régression pour la sonde de température
N°2.
Tableau 35. Les résultats du test sur les coefficients de régression

Source Valeur Erreur standard t Pr> |t|

Constante 58,778 7,439 7,902 < 0,0001


T_air 0,313 0,033 9,458 < 0,0001
T_air_1 0,235 0,080 2,947 0,009
T_air_2 0,107 0,081 1,313 0,207
Débit -0,016 0,013 -1,225 0,237
Temps -69,393 9,577 -7,246 < 0,0001

En effectuant le test sur les coefficients de régression, il est possible de conclure que les variables explicatives
de la constante, de la température de l’air, la température de l’air de la veille (°C) et le temps contribuent de
façon significative au modèle puisque l’hypothèse H0 est rejetée au seuil de 5% pour la station N°2.

Le Tableau 36 présente les résultats de l’analyse de la variance pour la signification de la régression.


Tableau 36. L’analyse de la variance pour la signification de la régression

Source Nombre de degrés Somme des Moyenne des F Pr>F


de liberté carrés carrés
P 5 302,531 60,506 206,793 < 0,0001
Erreur 17 4,974 0,293
Total 22 307,506

Étant donnée la p-value associée à la statistique F calculé dans le tableau d'analyse de la variance pour la
station N°2, et étant donné le niveau de signification de 5% choisi, l'information apportée par les variables
explicatives est significativement meilleure comparée à ce qu'expliquerait la seule moyenne de la variable
dépendante.

103
Annexe H - Les tests effectués pour valider la
régression de la sonde N°3
Le Tableau 37 présente les résultats du test sur les coefficients de régression pour la sonde de température
N°3.
Tableau 37. Les résultats du test sur les coefficients de régression

Source Valeur Erreur standard t Pr> |t|

Constante 70.965 8,238 8,615 < 0,0001


T_air 0,060 0,041 1,482 0,156
T_air_1 -0,055 0,093 -0,594 0,560
T_air_2 0,491 0,098 5,031 < 0,0001
Débit X X X X
Temps -81,034 10,473 -7,737 < 0,0001

En effectuant le test sur les coefficients de régression, il est possible de conclure que les variables explicatives
de la constante, de la température de l’air de l’avant-veille et du temps contribuent de façon significative au
modèle puisque l’hypothèse H0 est rejetée au seuil de 5% pour la station N°3.

Le Tableau 38 présente les résultats de l’analyse de la variance pour la signification de la régression.


Tableau 38. L’analyse de la variance pour la signification de la régression

Source Nombre de degrés Somme des Moyenne des F Pr>F


de liberté carrés carrés
P 4 260.777 65,194 130,539 < 0,0001
Erreur 18 8,990 0,499
Total 22 269,766

Étant donné la p-value associée à la statistique F calculé dans le tableau d'analyse de la variance pour la
station N°3, et étant donné le niveau de signification de 5% choisi, l'information apportée par les variables
explicatives est significativement meilleure comparée à ce qu'expliquerait la seule moyenne de la variable
dépendante.

104
Annexe I - Les tests effectués pour valider la
régression de la sonde N°4
Le Tableau 39 présente les résultats du test sur les coefficients de régression pour la sonde de température
N°4.
Tableau 39. Les résultats du test sur les coefficients de régression

Source Valeur Erreur standard t Pr> |t|

Constante 61.777 5,982 10,327 < 0,0001


T_air 0,086 0,033 2,560 0,016
T_air_1 0,072 0,066 1,096 0,282
T_air_2 0,361 0,071 5,058 < 0,0001
Débit -0,007 0,007 -0,926 0,362
Temps -69,224 7,437 -9,307 < 0,0001

En effectuant le test sur les coefficients de régression, il est possible de conclure que les variables explicatives
de la constante et du temps contribuent de façon significative au modèle puisque l’hypothèse H0 est rejetée
au seuil de 5% pour la station N°4.

Le Tableau 40 présente les résultats de l’analyse de la variance pour la signification de la régression.


Tableau 40. L’analyse de la variance pour la signification de la régression

Source Nombre de degrés Somme des Moyenne des F Pr>F


de liberté carrés carrés
P 5 543.592 108,718 227,216 < 0,0001
Erreur 28 13,397 0,478
Total 33 556,990

Étant donné la p-value associée à la statistique F calculé dans le tableau d'analyse de la variance pour la
station N°4, et étant donné le niveau de signification de 5% choisi, l'information apportée par les variables
explicatives est significativement meilleure comparée à ce qu'expliquerait la seule moyenne de la variable
dépendante.

105
Annexe J - Les tests effectués pour valider la
régression de la sonde N°5
Le Tableau 41 présente les résultats du test sur les coefficients de régression pour la sonde de température
N°5.
Tableau 41. Les résultats du test sur les coefficients de régression

Source Valeur Erreur standard t Pr> |t|

Constante 69,531 5,916 11,754 < 0,0001


T_air 0,064 0,033 1,939 0,063
T_air_1 0,047 0,065 0,719 0,478
T_air_2 0,340 0,071 4,824 < 0,0001
Débit -0,006 0,007 -0,822 0,416
Temps -78,222 7,355 -10,635 < 0,0001

En effectuant le test sur les coefficients de régression, il est possible de conclure que les variables explicatives
de la constante, de la température de l’air de l’avant-veille (°C) et le temps contribuent de façon significative
au modèle puisque l’hypothèse H0 est rejetée au seuil de 5% pour la station N°5.

Le Tableau 42 présente les résultats de l’analyse de la variance pour la signification de la régression.


Tableau 42. L’analyse de la variance pour la signification de la régression

Source Nombre de degrés Somme des Moyenne des F Pr>F


de liberté carrés carrés
P 5 524.555 104,911 224,194 < 0,0001
Erreur 28 13,103 0,468
Total 33 537,658

Étant donné la p-value associée à la statistique F calculé dans le tableau d'analyse de la variance pour la
station N°5, et étant donné le niveau de signification de 5% choisi, l'information apportée par les variables
explicatives est significativement meilleure comparée à ce qu'expliquerait la seule moyenne de la variable
dépendante,

106
Annexe K - Les tests effectués pour valider la
régression de la sonde N°6
Le Tableau 43 présente les résultats du test sur les coefficients de régression pour la sonde de température
N°8.
Tableau 43. Les résultats du test sur les coefficients de régression

Source Valeur Erreur standard t Pr> |t|

Constante 74.041 5,771 12,830 < 0,0001


T_air 0,191 0,036 5,262 < 0,0001
T_air_1 0,020 0,073 0,275 0,785
T_air_2 0,299 0,074 4,012 0,000
Débit 0,004 0,005 0,778 0,443
Temps -85,632 7,260 -11,795 < 0,0001

En effectuant le test sur les coefficients de régression, il est possible de conclure que les variables explicatives
de la constante, de la température de l’air, la température de l’air de l’avant veille (°C), et le temps contribuent
de façon significative au modèle puisque l’hypothèse H0 est rejetée au seuil de 5% pour la station N°8.

Le Tableau 44 présente les résultats de l’analyse de la variance pour la signification de la régression.


Tableau 44. L’analyse de la variance pour la signification de la régression

Source Nombre de degrés Somme des Moyenne des F Pr>F


de liberté carrés carrés
P 5 566.691 113,338 256,202 < 0,0001
Erreur 28 12,387 0,442
Total 33 579,077

Étant donné la p-value associée à la statistique F calculé dans le tableau d'analyse de la variance pour la
station N°8, et étant donné le niveau de signification de 5% choisi, l'information apportée par les variables
explicatives est significativement meilleure comparée à ce qu'expliquerait la seule moyenne de la variable
dépendante.

107
Annexe L - Les tests effectués pour valider la
régression de la sonde N°7
Le Tableau 45 présente les résultats du test sur les coefficients de régression pour la sonde de température
N°9.
Tableau 45. Les résultats du test sur les coefficients de régression

Source Valeur Erreur standard t Pr> |t|

Constante 74,506 5,992 12,434 < 0,0001


T_air 0,101 0,035 2,882 0,007
T_air_1 -0,054 0,069 -0,788 0,437
T_air_2 0,426 0,073 5,866 < 0,0001
Débit -0,003 0,005 -0,674 0,506
Temps -85,165 7,537 -11,300 < 0,0001

En effectuant le test sur les coefficients de régression, il est possible de conclure que les variables explicatives
de la constante, de la température de l’air, la température de l’air de l’avant veille (°C) et le temps contribuent
de façon significative au modèle puisque l’hypothèse H0 est rejetée au seuil de 5% pour la station N°9.

Le Tableau 46 présente les résultats de l’analyse de la variance pour la signification de la régression.


Tableau 46. L’analyse de la variance pour la signification de la régression

Source Nombre de degrés Somme des Moyenne des F Pr>F


de liberté carrés carrés
P 5 588,300 117,660 257,698 < 0,0001
Erreur 28 12,784 0,457
Total 33 601,085

Étant donné la p-value associée à la statistique F calculé dans le tableau d'analyse de la variance pour la
station N°9, et étant donné le niveau de signification de 5% choisi, l'information apportée par les variables
explicatives est significativement meilleure comparée à ce qu'expliquerait la seule moyenne de la variable
dépendante.

108
Annexe M - Les tests effectués pour valider la
régression de la sonde N°8
Le Tableau 47 présente les résultats du test sur les coefficients de régression pour la sonde de température
N°10.
Tableau 47. Les résultats du test sur les coefficients de régression

Source Valeur Erreur standard t Pr> |t|

Constante 76,602 6,477 11,842 < 0,0001


T_air 0,181 0,038 4,704 < 0,0001
T_air_1 0,009 0,072 0,127 0,900
T_air_2 0,295 0,078 3,778 0,001
Débit 0,002 0,005 0,419 0,679
Temps -88,665 8,116 -10,925 < 0,0001

En effectuant le test sur les coefficients de régression, il est possible de conclure que les variables explicatives
de la constante, de la température de l’air, la température de l’air de l’avant veille (°C) et le temps contribuent
de façon significative au modèle puisque l’hypothèse H0 est rejetée au seuil de 5% pour la station N°10.

Le Tableau 48 présente les résultats de l’analyse de la variance pour la signification de la régression.


Tableau 48. L’analyse de la variance pour la signification de la régression

Source Nombre de degrés Somme des Moyenne des F Pr>F


de liberté carrés carrés
P 5 556,430 111,286 201,280 < 0,0001
Erreur 28 15,481 0,553
Total 33 571,911

Étant donné la p-value associée à la statistique F calculé dans le tableau d'analyse de la variance pour la
station N°10, et étant donné le niveau de signification de 5% choisi, l'information apportée par les variables
explicatives est significativement meilleure comparée à ce qu'expliquerait la seule moyenne de la variable
dépendante.

109
Annexe N - Les tests effectués pour valider la
régression de la sonde N°9
Le Tableau 49 présente les résultats du test sur les coefficients de régression pour la sonde de température
N°11.
Tableau 49. Les résultats du test sur les coefficients de régression

Source Valeur Erreur standard t Pr> |t|

Constante 48.295 6,944 6,955 < 0,0001


T_air 0,313 0,041 7,570 < 0,0001
T_air_1 0,038 0,077 0,485 0,631
T_air_2 0,158 0,084 1,883 0,070
Débit 0,021 0,005 4,036 0,000
Temps -54,671 8,702 -6,282 < 0,0001

En effectuant le test sur les coefficients de régression, il est possible de conclure que les variables explicatives
de la constante, de la température de l’air, du débit et le temps contribuent de façon significative au modèle
puisque l’hypothèse H0 est rejetée au seuil de 5% pour la station N°11. Par contre, en effectuant le test anova
en choisissant ces paramètres le modèle ne représenter pas de manière significative la température de l’eau.
Alors, le débit a été enlevé comme paramètre et celui de la température de l’eau de la veille et de l’avant-veille
a été retenu.

Le Tableau 50 présente les résultats de l’analyse de la variance pour la signification de la régression.


Tableau 50. L’analyse de la variance pour la signification de la régression

Source Nombre de degrés Somme des Moyenne des F Pr>F


de liberté carrés carrés
P 5 305,379 61,076 95,845 < 0,0001
Erreur 28 17,843 0,637
Total 33 323,222

Étant donné la p-value associée à la statistique F calculé dans le tableau d'analyse de la variance pour la
station N°11, et étant donné le niveau de signification de 5% choisi, l'information apportée par les variables
explicatives est significativement meilleure comparée à ce qu'expliquerait la seule moyenne de la variable
dépendante.

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