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Chapitre 1

Généralités la Téléphonie sur IP

Tout d’abord, définissons la VoIP et ToIP :

La Voix sur IP (VoIP) : Voice over Internet Protocol

La Voix sur IP (Voice over IP), comme son nom l’indique, permet d’acheminer des
paquets de données correspondant à des échantillons de voix numérisée sur un
réseau de données à commutation de paquets qui utilise exclusivement le proto-
cole IP (Internet Protocol).

La Téléphonie sur IP (ToIP) : Telephony over Internet Protocol

La Téléphonie sur IP (Telephony over IP), est un service de téléphonie offert sur
des réseaux, publics ou privés, de télécommunications à commutation de paquets.
Ces réseaux utilisent principalement le protocole de réseau IP.

Pourquoi utiliser la téléphonie sur IP au lieu de la téléphonie classique ?

 Couts réduits : La VoIP peut réduire la facture téléphonique de plus de


50% pour une entreprise moyenne.

 Facilité d’utilisation : Grace a l’utilisation du Cloud, les appels peuvent se


faire de manière efficace depuis un grand nombre d’endroits sur la planète
(Aucune configuration nécessaire).

 Portabilité : Le numéro de téléphone virtuel est utilisable de la même ma-


nière partout dans le monde (pas besoin de changer de numéro si on change
de pays).

 Qualité des appels : Grace aux avancées d’Internet, le son de la voix est
beaucoup plus clair sur VoIP comparé à la téléphonie câblée (à condition
d’avoir une connexion internet stable).

Il existe deux types de téléphones IP

1. Les téléphones IP physiques : Ce sont des téléphones similaires aux té-


léphones classiques, à la seule différence qu’ils sont adaptés pour utiliser
des protocoles réseau (UDP, etc.), et sont équipés de ports Ethernet.

2. Les téléphones IP virtuels (Softphones) : Contrairement aux télé-


phones physiques, ils sont uniquement implémentés sur le plan logique (ce
sont des programmes). Ce sont généralement des applications qu’on installe
sur son smartphone ou ordinateur.

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I.2 Caractéristiques de la VoIP

I.2.1 Convergence :

 Quel que soit le type de données véhiculées, le réseau est unique : les flux
de voix transitent sur le même réseau. Pour les administrateurs, un seul
réseau à administrer, simplifie grandement la gestion.

I.2.2 Optimisation des ressources :

 Le réseau IP utilise un transfert de paquets = l’utilisation des ressources est


optimisée en comparaison aux solutions classiques.

 Dans la téléphonie classique, des ressources sont réservées pour toute la


durée de la communication, qu’elles soient utilisées ou non. Or les très nom-
breux silences d’une conversation téléphonique rendent cela non-optimal.

 Dans la pratique, lors d’une conversation téléphonique, une


seule personne parle à la fois. Les ressources sont donc globalement gas-
pillées. C’est pourquoi la réservation dynamique effectuée dans les réseaux
IP représente un coût nettement plus intéressant.

I.2.3 Coût de transport quasiment nul :

 Grâce à l’intégration de la téléphonie IP parmi de nombreuses autres appli-


cations, le coût du transport devient pratiquement nul (Le réseau internet
est déjà disponible car utilisé par d’autres services).

I.2.4 Services exclusifs :

 Certains services sont propres aux réseaux IP. Par exemple, le service de
présence, qui consiste à détecter si un utilisateur est connecté au réseau ou
non. Ceci est impossible dans la téléphonie classique

I.3 Les étapes de déroulement d’une communication téléphonique sur IP

1. Mise en place la communication. C’est le démarrage de la session, le


premier élément à considérer est la localisation du récepteur. Elle s’effectue
par une conversion de l’adresse téléphonique du destinataire en une adresse
IP.

2. Établissement de la communication. Cela nécessite une acceptation du


terminal destinataire, que ce dernier soit un téléphone ou une boîte vocale.
Plusieurs protocoles de signalisation sont utilisés pour cela, en particulier le
protocole SIP (Session Initiation Protocol).

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3. Transport de l’information téléphonique. Le protocole RTP (Real-time
Transport Protocol) prend le relais pour transporter l’information télépho-
nique. Son rôle est d’organiser les paquets à l’entrée du réseau et de les
contrôler à la sortie.

Comment les données sont-elles transmises dans la VoIP ?

 La voix est un signal analogique utilisant une bande de fréquence de 300 à


3400 Hz

 La voix est d'abord échantillonnée numériquement par un convertisseur puis


codée sur 8 bits

 Elle est compressée par la suite, par ce qu’on appelle les codecs (il s'agit de
processeurs DSP) selon une certaine norme de compression

 Ensuite, des entêtes RTP, UDP et IP sont ajoutées pour former les paquets
finaux

 Les paquets générés peuvent ensuite transiter sur n'importe quel réseau IP
(ADSL, Ethernet, Satellite, routeur, switch, PC, Wifi)

I.4 Les Codecs

• Le mot codec est une combinaison de deux termes : COmpression et DECom-


pression.

• Les codecs sont la raison pour laquelle nous pouvons télécharger un film en
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quelques minutes, et non en quelques heures. Des exemples pratiques de codecs
incluent la capture d'images (JPEG), les logiciels de cryptage (AES) et les logiciels
d'enregistrement de musique et audio (MP3). Par exemple, les codecs déterminent
la qualité et la bande passante dont nous avons besoin pour regarder des vidéos
sur YouTube ou Netflix. (Le codec baisse la qualité de la vidéo YouTube de 720p à
480p lorsque la connexion internet devient plus lente par exemple).

• Dans la VoIP, Le codec permet de compresser et de décompresser les flux à


l’envoi et à la réception. Cette compression /décompression permet de réduire la
taille de l'information initiale.

• Il peut se présenter sous la forme logicielle (programme à installer sur Asterisk


ou déjà présent) ou matérielle (carte spécifique à installer dans le serveur)

• Le choix du codec a une certaine importance. En fonction de ce choix, on peut


aboutir à des débits nécessaires beaucoup plus bas, mais avec un risque si on
opère trop opérations de compression/décompression entre deux interlocuteurs
(plus on compresse, plus on augmente le risque de baisse de la qualité audio).

• Actuellement, des recherches sont toujours menées afin d'avoir des codecs bas
débit (inférieurs à 4Kbits/s), mais toujours dans un objectif de maintenir une
bonne qualité audio.

Tout est donc une question d’équilibre

1.5 Les techniques permettant de faire face aux pertes de paquets

Tout d’abord, qu’est-ce que la perte de paquets ?

 Lors de l’accès à Internet ou à tout autre réseau, de petites unités de don-


nées, appelées paquets, sont envoyées et reçues. Lorsqu’un ou plusieurs de
ces paquets n’atteignent pas leur destination, on parle de perte de paquets.

 Pour les utilisateurs, la perte de paquets se traduit par une perturbation du


réseau, un ralentissement du service et pouvant aller jusqu’à une perte to-
tale de connectivité au réseau.

 Toute application peut être perturbée par la perte de paquets, mais les
victimes les plus probables sont les applications qui reposent sur le traite-
ment des paquets en temps réel, comme la diffusion de vidéos, l’audio et
les jeux vidéo.

 Lorsqu’un paquet IP est généré par une application de téléphonie sur inter-
net, il traverse des buffers (files d’attente). Il est possible qu'un ou plusieurs
des buffers soient pleins et ne peuvent pas recevoir le paquet IP. Dans ce
cas, le paquet IP est jeté et devient un paquet perdu.

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 Comme les retransmissions de paquets perdus sont inappropriées dans les
applications de téléphonie sur IP (ne sert à rien), ces dernières font souvent
appel à des techniques permettant de préserver une qualité de conversation
audio acceptable. Nous allons voir deux techniques :

a. La technique utilisant la redondance : exemple de 4 paquets contenant


des unités audios

 Consiste à transmettre chaque unité audio dans le prochain paquet.

 Si un paquet est perdu, un autre paquet contenant la même unité sera en


mesure de couvrir la perte.

 La première copie des données audio transmise est appelée l'encodage pri-
maire, et la deuxième copie transmise ultérieurement est appelée l’enco-
dage secondaire.

 Généralement, la deuxième copie est codée à l'aide d’une faible qualité d'en-
codage que la première (pour gagner de l’espace).

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b. La technique utilisant L’entrelacement (Interleaving) : exemple de 4
paquets audio

 Une alternative à la transmission redondante consiste à envoyer des don-


nées audios entrelacées.

 L'expéditeur réarrange les unités de données audios avant leur transmis-


sion, de sorte que toutes les origines des unités audios qui étaient adja-
centes soient séparées par une certaine distance dans le flux transmis.

 L'entrelacement permet de réduire l'effet des pertes de paquets. Si, par


exemple, les unités sont de 5 ms de longueur et de gros morceaux sont de
20 ms (soit 4 unités par morceau). Alors la perte d'un seul paquet à partir
d'un flux entrelacé se traduit par de multiples petits trous de 5 ms dans le
flux reconstitué, par opposition à un grand trou de 20 ms qui se produirait
dans un flux non entrelacé

I.6 La gigue

L’une des caractéristiques de la transmission de bout en bout d’un réseau IP est le


retard aléatoire occasionné par les files d'attente des routeurs, le temps entre le
moment où un paquet est généré à la source jusqu'à ce qu'il soit reçu au récepteur
peut fluctuer d'un paquet à un autre. Ce phénomène est appelé gigue.

Si le récepteur ignore la présence de la gigue, et reconstitue la voix dès la réception


des flux audio, alors la qualité audio peut rapidement devenir inacceptable au ni-
veau du récepteur. Cependant, la gigue peut être souvent éliminée en utilisant des
numéros de séquence, des estampilles et des buffers.

L’une des solutions pour l’élimination de la gigue à la réception, est l'utilisation


d’une estampille. Si chaque paquet a une estampille qui montre le temps à lequel

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il a été produit par rapport au précédent, alors le récepteur saura quand chaque
paquet doit être lu.

Pour être en mesure de séparer le temps d'arrivée du temps de lecture des pa-
quets, nous avons besoin d’un buffer pour stocker les données jusqu'à ce qu'elles
soient lues.

Exemple :

Lors d’une transmission, l’émetteur génère un paquet toutes les 10s, les paquets
arrivent avec des retards différents, le premier arrive à 00:00:01 (délai de 1s), le
second arrive à 00:00:15 (5-s de retard), et le troisième arrive à 00:00:27 (7-s
de retard).

Si le récepteur commence la lecture de la voix du premier paquet à 00:00:01, il


terminera à 00:00:11, alors que le prochain paquet n'est pas encore arrivé, il ar-
rivera 4s plus tard. Si le récepteur commence la lecture de la voix du premier
paquet à 00:00:08, le second sera lu à 00:00:18 et la troisième à 00:00:28.

Ainsi, il n'y aura aucun écart entre les paquets.

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