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SUITES
I GÉNÉRALITÉS
II DE LA CONVERGENCE
1. Suites convergentes
2. Suite réelle admettant une limite infinie
3. Convergence des suites géométriques
1. Définition
2. Une caractérisation importante
3. Quelques opérations
4. Quelques références
5. Du négligeable !
6. Une dernière remarque
J.F.C. Suites p. 2
V SUITES ÉQUIVALENTES
1. Définition
2. Une caractérisation importante
3. Une morale essentielle
4. Une réciproque
5. Quelques opérations
6. Quelques références
7. Une dernière remarque
VI SUITES PARTICULIÈRES
1. Suites arithmétiques
2. Suites géométriques
3. Suites arithmético-géométriques
4. Suite définie par une récurrence linéaire d’ordre 2
IX COMPLÉMENTS
1. “Du télescopage”
2. Suites extraites
3. Formule de stirling
4. Convergence d’une suite complexe
5. Suites d’éléments de Z
6. Césaro
J.F.C. Suites p. 3
SUITES
P mentionne des résultats particulièrement utiles dans la pratique des suites, souvent oubliés...
F mentionne des erreurs à ne pas faire où des hypothèses importantes ou des mises en garde.
I GÉNÉRALITÉS
Déf. 1 Soit X un ensemble non vide. On appelle suite d’éléments de X toute application d’une partie non
vide I de N dans X.
Déf. 2 Soit X un ensemble non vide et u une suite d’éléments de X. u est alors une application d’une partie non
vide I de N dans X
• Si n est un élément de I, l’image u(n) de n par u se note encore un . On parle de notation indicielle.
• La suite u est alors notée (un )n∈I ou (uk )k∈I ou (ui )i∈I ....
• Si n est dans I, un est le terme d’indice n de la suite. I est l’ensemble d’indexation de la suite.
• {un ; n ∈ I} est l’ensemble des valeurs de la suite.
• La suite (un )n∈I d’éléments de X est finie (resp. infinie) si I est fini (resp. infini).
Remarque Dans ce qui suit les suites étudiées seront le plus souvent infinies et auront pour ensemble d’indexation
un intervalle infini de N.
Si u est une suite d’éléments de X indexée par l’intervalle infini {n ∈ N | n > n0 } nous la noterons (un )n∈[[n0 ,+∞[[
ou plus simplement(un )n>n0 .
Déf. 3 Nous appellerons suite réelle (resp. complexe) toute suite d’éléments de R (resp. C).
F Sauf mention du contraire les suites que nous étudierons seront réelles ou complexes.
FF Le programme propose simplement l’étude des suites réelles... sauf au niveau des suites définies par une
relation de récurrence linéaire d’ordre 2 ! Mais qui peut le plus peut le moins...
Déf. 4 I est un intervalle non vide de N. A(I, K) est l’ensemble des suites d’éléments de K indexées par I ;
autrement dit A(I, K) est l’ensemble des applications de I dans K.
Soient (un )n∈I et (vn )n∈I deux éléments de A(I, K).
(un )n∈I + (vn )n∈I est la suite (un + vn )n∈I . λ· (un )n∈I est la suite (λun )n∈I .
2. × est une opération interne sur A(I, K), associative, commutative et distributive par rapport à +.
Prop. 1 I est une partie non vide de N. Soient (un )n∈I et (vn )n∈I deux éléments de A(I, K).
• (|un |)n∈I et (upn )n∈I (p ∈ N) sont encore des éléments de A(I, K).
• Si pour tout n dans I, vn 6= 0 alors (un /vn )n∈I et (vnp )n∈I (p ∈ Z) sont également des éléments de
A(I, K).
Prop. 2 I est une partie non vide de N. Soient (un )n∈I et (vn )n∈I deux suites de réels indexées par I.
• Max(vn , vn ) n∈I et Min(vn , vn ) n∈I sont encore deux suites de réels indexées par I.
I 3. Quelques propriétés
Déf. 5 Soit (un )n>n0 une suite de réels.
On dit que la suite (un )n>n0 est croissante si pour tout élément n de [[n0 , +∞[[, un 6 un+1 .
On dit que la suite (un )n>n0 est décroissante si pour tout élément n de [[n0 , +∞[[, un+1 6 un .
On dit que la suite (un )n>n0 est monotone si elle est croissante ou décroissante.
Remarque On définit de même les notions de suite réelle strictement croissante ou strictement
décroissante ou strictement montone.
Th. 2 (un )n>n0 est une suite de réels strictement positifs (F).
un+1
(un )n>n0 est croissante si et seulement si pour tout n dans [[n0 , +∞[[ : > 1.
un
Remarque On peut de la même manière caractériser les suites de réels strictement positifs, décroissantes ou
strictement croissantes ou strictement décroissantes.
(un )n>n0 est minorée si la partie {un | n ∈ [[n0 , +∞[[} de R est minorée ; autrement dit s’il existe un réel
m tel que :
∀n ∈ [[n0 , +∞[[, un > m.
J.F.C. Suites p. 5
Déf. 7 Une suite de réels est bornée si elle est majorée et minorée.
Th. 3 P Une suite de réels (un )n>n0 est bornée si et seulement si la suite (|un |)n>n0 est majorée.
(un )n>n0 est stationnaire s’il existe un élément p de N tel que : ∀n ∈ [[p, +∞[[, un = up .
(un )n>n0 est périodique s’il existe un élément p de N∗ tel que : ∀n ∈ [[n0 , +∞[[, un+p = un .
II DE LA CONVERGENCE
I 1. Suites convergentes
Remarque Si K = R, (1) signifie que tout intervalle ouvert centré en ` contient les un sauf éventuellement un
nombre fini ; c’est encore équivalent à dire que tout intervalle ouvert (ou tout ouvert) contenant ` contient les un
sauf éventuellement un nombre fini.
Prop. 5 Une suite (un )n>n0 d’éléments de K diverge si pour tout élément ` de K :
On dit alors que (un )n>n0 converge vers ` ou admet pour limite ` ou encore tend vers `
lorsque n tend vers +∞.
On dit que (un )n>n0 tend vers −∞ lorsque n tend vers l’infini ou qu’elle admet pour limite −∞ si :
Remarque Si (un )n>n0 tend vers l’infini, (un )n>n0 est une suite divergente. Dans ce cas on parle de divergence
de première espèce. La divergence de seconde espèce caractérise donc les suites qui n’ont pas de limite.
Th. 7 (un )n>n0 et (vn )n>n0 sont deux suites d’éléments de K qui convergent respectivement vers ` et `0 .
• (|un |)n>n0 converge vers |`|.
• (un + vn )n>n0 converge vers ` + `0 .
• (λun )n>n0 converge vers λ` (λ est un élément de K).
• (un vn )n>n0 converge vers ` `0 .
• (upn )n>n0 converge vers `p (p est dans N∗ ).
Mais notons que : PP (un )n>n0 converge vers zéro si et seulement si (|un |)n>n0 converge vers zéro.
Th. 8 (un )n>n0 et (vn )n>n0 sont deux suites d’éléments de K qui convergent respectivement vers ` et `0 .
On suppose que `0 6= 0 .
1 1 u `
n
converge vers 0 · converge vers · (vnp ) converge vers `0p (p est dans Z).
vn ` vn `0
Remarque Nous pouvons étendre une partie de ces résultats à des suites réelles ayant des limites quelconques.
Dans les tableaux qui suivent (un )n>n0 et (vn )n>n0 sont deux suites de réels.
J.F.C. Suites p. 7
`0 < 0 +∞
+∞ +∞ +∞ +∞
+∞ −∞ F.I. −∞
−∞ −∞ −∞ +∞
Remarque F.I. signifie (improprement ?) forme indéterminée. Dans ces cas la conclusion n’est pas immédiate.
Un étude plus poussée s’impose alors. Les formes indéterminées principales sont :
0 ∞
+∞ − ∞ 0×∞ 1∞
0 ∞
FF A propos de 1∞ . Si (un )n>n0 est une suite qui converge vers 1 et si (vn )n>n0 est une suite qui tend vers
l’infini on est prié de ne pas écrire que (uvnn ) converge vers 1.
Pour s’en convaincre on retiendra, par exemple que :
1 n 1 n 1 λ n
lim 1+ =e lim 1− = lim 1+ = eλ
n→+∞ n n→+∞ n e n→+∞ n
Prop. 6 Soit (un )n>n0 une suite de réels positifs (au moins à partir d’un certain rang) qui converge vers `.
√ √
Alors pour tout q dans N∗ , q un converge vers q ` .
Prop. 7 Soit (un )n>n0 une suite de réels qui converge vers un réel ` strictement positif.
Alors pour tout α dans R, (uα α
n ) converge vers (` ).
I 2. Théorème d’encadrement
Th. 9 PP SD (un )n>n0 , (vn )n>n0 et (wn )n>n0 sont trois suites de réels telles que :
• (vn )n>n0 et (wn )n>n0 convergent et ont même limite `.
• Il existe un élément q de N tel que ∀n ∈ [[q, +∞[[, vn 6 un 6 wn .
Alors (un )n>n0 converge et a pour limite ` (F).
J.F.C. Suites p. 8
FF Ce théorème ne consiste pas en un simple passage à la limite sur des inégalités. Il donne deux choses : la
convergence de la suite (un )n>n0 et sa limite.
Il faut éviter les séquences : “les hypothèses donnent lim vn 6 lim un 6 lim wn donc la suite (un )n>n0
n→+∞ n→+∞ n→+∞
converge vers ...”
Cor. PP ` est un élément de K, (un )n>n0 une suite d’éléments de K et (vn )n>n0 une suite de réels tels que :
• (vn )n>n0 converge vers 0.
I 3. Suite et ordre
Th. 11 (un )n>n0 et (vn )n>n0 sont deux suites de réels qui convergent respectivement vers ` et `0 . A est un réel.
S’il existe un élément q de N tel que ∀n ∈ [[q, +∞[[, un > A, alors ` > A.
S’il existe un élément q de N tel que ∀n ∈ [[q, +∞[[, un 6 A, alors ` 6 A.
S’il existe un élément q de N tel que ∀n ∈ [[q, +∞[[, un 6 vn , alors ` 6 `0 .
FF Ce théorème ne vaut plus si l’on remplace les inégalités larges par des inégalités strictes.
On retiendra que les inégalités strictes ne passent pas à la limite.
Th. 12 P SD (un )n>n0 et (vn )n>n0 sont deux suites de réels qui convergent respectivement vers ` et `0 . A
est un réel.
Si ` > A, il existe un élément q de N tel que : ∀n ∈ [[q, +∞[[, un > A.
Si ` < A, il existe un élément q de N tel que : ∀n ∈ [[q, +∞[[, un < A.
Si ` < `0 , il existe un élément q de N tel que : ∀n ∈ [[q, +∞[[, un < vn .
F Ce théorème ne vaut plus si l’on remplace les inégalités strictes par des inégalités larges.
Cor. P SD (un )n>n0 est une suite de réels qui converge vers `.
• Si ` 6= 0, à partir d’un certain rang un 6= 0 ; mieux à partir d’un certain rang |un | est minoré(e) par une
constante strictement positive (|`|/2 par exemple).
Autrement dit : ∃m ∈ R∗+ , ∃q ∈ N, ∀n ∈ [[q, +∞[[, m 6 |un |.
• Si ` > 0, à partir d’un certain rang un > 0 ; mieux à partir d’un certain rang un est minoré(e) par une
constante strictement positive (`/2 par exemple).
• Si ` < 0, à partir d’un certain rang un < 0 ; mieux à partir d’un certain rang un est majoré(e) par une
constante strictement négative (−`/2 par exemple).
I 4. Suites adjacentes (pour être conforme au programme nous mettrons ce résultat avant le théorème de la
limite monotone, mais...)
Déf. 12 (un )n>n0 et (vn )n>n0 sont deux suites de réels. (un )n>n0 , (vn )n>n0 est un couple de suites adjacentes
si :
• (un )n>n0 est croissante ;
• P En particulier : 0 6 ` − un 6 vn − un et 0 6 vn − ` 6 vn − un .
F Le troisième point fournit un bon test d’arrêt dans le calcul d’une valeur approchée de `.
I 5. Théorème de la limite monotone
Th. 14 PP Toute suite de réels, croissante et majorée est convergente donc admet une limite finie.
F Une suite de réels, croissante et majorée, converge vers la borne supérieure de l’ensemble de ses valeurs.
Th. 15 PP Toute suite de réels, décroissante et minorée est convergente donc admet une limite finie.
F Une suite de réels, décroissante et minorée, converge vers la borne inférieure de l’ensemble de ses valeurs.
Th. 16 PP Toute suite de réels, croissante et non majorée admet pour limite +∞.
Th. 17 PP Toute suite de réels, décroissante et non minorée admet pour limite −∞.
Th. 18 P Toute suite monotone de réels admet une limite (finie ou infinie).
I 6. Limite de suites et limite de fonctions
Th. 19 f est une fonction numérique de la variable réelle admettant pour limite ` (` ∈ R ) en a ( a ∈ R ).
Pour toute suite (un )n>n0 d’éléments du domaine de définition de f qui admet pour limite a, f (un ) n>n
0
est une suite qui admet pour limite `.
PP Pour montrer qu’une fonction f n’a pas de limite en a (−∞ 6 a 6 +∞), il suffit de trouver deux suites
(bn )n>0 et (cn )n>0 , d’éléments du domaine de f , qui tendent vers a et telles que les suites f (bn ) n>0 et f (cn ) n>0
n’aient pas la même limite.
π
Exemple 1 a = +∞, f : x → cos x, ∀n ∈ N, bn = 2 n π et ∀n ∈ N, cn = + 2 n π.
2
1 2 1
Exemple 2 a = 0, f : x → sin , ∀n ∈ N, bn = et ∀n ∈ N, cn = ·
x (4n + 1) π (n + 1) π
Cor. 2 I est un intervalle de R, f est une application de I dans I et (un )n>n0 est une suite de réels telle que
un0 ∈ I et ∀n ∈ [[n0 , +∞[[, un+1 = f (un ).
Si (un )n>n0 converge vers un élément ` de I et si f est continue en `, alors f (`) = ` donc ` est un point
fixe de f .
I 7. Densité de Q dans R
Th. 20 et déf. 13 SD Tout réel est limite d’une suite de rationnels. On dit que Q est dense dans R.
Ent(2n x)
Par exemple si x est un réel, est une suite de rationnels qui converge vers x.
2n n∈N
Cor. SD Tout intervalle de R, non réduit à un point, contient au moins un rationnel (et même une infinité).
I 1. Définition
Déf. 14 (un )n>n0 et (vn )n>n0 sont deux suites de réels.
Nous dirons que (un )n>n0 est négligeable devant (vn )n>n0 s’il existe un élément p de N et une suite
(εn )n>p de réels tels que :
un
Alors un = o(vn ) si et seulement si lim =0 .
n→+∞ vn
I 3. Quelques opérations
Th. 22 (un )n>n0 , (vn )n>n0 , (wn )n>n0 et (tn )n>n0 sont des suites de réels.
I 4. Quelques références
(ln n)β nα
Si α > 0 : lim =0 lim = +∞ (ln n)β = o nα .
n→+∞ nα n→+∞ (ln n)β
nα |a|n
Si |a| > 1 : lim =0 lim = +∞ nα = o an .
n→+∞ an n→+∞ nα
1
Si |a| < 1 : lim nα an = 0 an = o .
n→+∞ nα
an
Pour a quelconque : lim =0 an = o(n!) .
n→+∞ n!
I 5. Du négligeable !
P F En cas de doute sur une négligeabilité ou sur une opération sur les suites négligeables il est conseillé de
revenir à la définition ou à la caratérisation fondamentale.
V SUITES ÉQUIVALENTES
I 1. Définition
Th. 24 (un )n>n0 et (vn )n>n0 sont deux suites de réels. On suppose qu’il existe un élément q de N tel que :
un
Alors un ∼ vn si et seulement si lim =1
n→+∞ vn
Th. 25 (un )n>n0 et (vn )n>n0 sont deux suites de réels telles que un ∼ vn et ` est un élément de R.
lim un = ` ⇐⇒ lim vn = `.
n→+∞ n→+∞
PP Ainsi pour trouver la limite d’une suite on peut commencer par chercher une suite plus “simple” qui lui
est équivalente et se contenter de trouver la limite de cette dernière suite.
Th. 26 P Une suite qui admet une limite finie et non nulle (F) est équivalente à sa limite.
Cor. Deux suites qui admettent la même limite finie non nulle sont équivalentes.
I 5. Quelques opérations
Th. 27 (un )n>n0 , (vn )n>n0 et (wn )n>n0 sont des suites de réels.
un ∼ un un ∼ vn donne vn ∼ un un ∼ vn et vn ∼ wn donnent un ∼ wn .
Remarques • ∼ définit une relation d’équivalence sur les suites réelles indexées par [[n0 , +∞[[.
• Si (un )n>n0 et (vn )n>n0 sont deux suites de réels telles que un ∼ vn nous dirons désormais que ces deux suites
sont équivalentes.
Th. 28 (un )n>n0 , (vn )n>n0 , (wn )n>n0 et (tn )n>n0 sont des suites de réels.
1. Si un ∼ wn et si vn ∼ tn alors : un vn ∼ wn tn .
2. Sous de bonnes hypothèses :
un wn
Si un ∼ wn et si vn ∼ tn alors : ∼ . Si un ∼ vn alors : uα α
n ∼ vn (α est un réel).
vn tn
4. P Si un = o(vn ) alors un + vn ∼ vn .
FF On ne peut pas, à priori, additionner des équivalents. Par conséquent si un ∼ wn et vn ∼ tn rien ne permet
de dire que un + wn ∼ vn + tn . Mais rien ne permet de dire le contraire ! Pour trancher on reviendra le plus souvent
à la définition.
De même on ne peut pas en général “composer” les équivalents. un ∼ vn ne donne pas nécessairement f (un ) ∼ f (vn )
(f étant une fonction numérique...). Ici encore on reviendra le plus souvent à la définition pour confirmer ou infirmer
ce que l’on pressent.
I 6. Quelques références
Th. 29 (un )n>n0 est une suite de réels qui converge vers zéro . α est un réel.
u2n
ln(1 + un ) ∼ un eun − 1 ∼ un sin un ∼ un 1 − cos un ∼ (1 + un )α − 1 ∼ αun .
2
Th. 30 (un )n>n0 est une suite de réels qui converge vers 1 . α est un réel.
np np
p n
Th. 32 Soit p un élément de N. Cn ∼ ou ∼ .
n→+∞ p! p n→+∞ p!
1 1 1
Prop. 10 1+ + + · · · + ∼ ln n
2 3 n
P F En cas de doute sur une équivalence ou sur une opération sur les suites équivalentes il est conseillé de
revenir à la définition ou à la caratérisation fondamentale.
VI SUITES PARTICULIÈRES
I 1. Suites arithmétiques
Déf. 16 r est un élément de K. Une suite (un )n>n0 d’éléments de K est arithmétique de raison r si :
Prop. 12 Si (un )n>n0 est une suite arithmétique d’éléments de K il existe un unique élément r de K tel que
∀n ∈ [[n0 , +∞[[, un+1 = un + r ; r est alors LA raison de la suite (un )n>n0 .
Th. 33 Une suite (un )n>n0 d’éléments de K est arithmétique si et seulement si il existe deux réels a et b tel que :
∀n ∈ [[n0 , +∞[[, un = a n + b.
F Une suite arithmétique est entièrement déterminée par son premier terme et sa raison.
n q
X n (n + 1) X p+q
Th. 35 PP ∀n ∈ N∗ , k= ∀(p, q) ∈ N, p 6 q ⇒ k = (q − p + 1)
2 2
k=1 k=p
n n 2
X n (n + 1) (2 n + 1) X n (n + 1)
∀n ∈ N∗ , k2 = ∀n ∈ N∗ , k3 =
6 2
k=1 k=1
Prop. 15 Si (un )n>n0 est une suite géométrique d’éléments de K et de premier terme non nul, il existe un unique
élément q de K tel que ∀n ∈ [[n0 , +∞[[, un+1 = q un ; q est alors LA raison de la suite (un )n>n0 .
Prop. 16 Soit (un )n>n0 une suite géométrique d’éléments de K de raison q non nulle.
1. Pour tout élément n dans [[n0 , +∞[[ : un = q n−n0 un0 .
2. Si p et r sont deux éléments de [[n0 , +∞[[ : up = q p−r ur .
3. Si n est un élément de N strictement supérieur à n0 : u2n = un−1 un+1 .
F Une suite géométrique différente de la suite nulle est entièrement déterminée par son premier terme et sa
raison.
Th. 36 PP Soit (un )n>n0 une suite géométrique d’éléments de K de raison q non nulle.
n
α 1 − q
si q 6= 1
La somme de n termes consécutifs de cette suite, le premier étant α est : 1−q .
nα si q = 1
FF On est prié de vérifier et d’écrire que q est différent de 1 pour écrire la première formule.
PP Dans le cas où la raison n’est pas 1 la structure de cette formule est
1 − raisonnombre de termes
premier terme × ·
1 − raison
I 3. Suites arithmético-géométriques
Déf. 18 Une suite (un )n>n0 d’éléments de K est arithmético-géométrique s’il existe deux éléments a et b de K tels
que, pour tout élément n de [[n0 , +∞[[ : un+1 = a un + b.
Si a = 1 il s’agit d’une suite arithmétique de raison b et si b = 0, c’est une suite géométrique de raison a.
La suite (un − α)n>n0 est la suite géométrique de raison a et de premier terme un0 − α.
J.F.C. Suites p. 15
PP Le résultat précédent donne un moyen très simple de calculer les termes d’une suite arithmético-géométri
-que (non arithmétique). On commence par déterminer α tel que α = a α + b. On soustrait les égalités un+1 =
a un + b et α = a α + b pour montrer que un − α est géométrique de raison a et c’est fini ou presque.
2. Pour tout élément (un )n>0 de SK on pose ϕ((un )n>0 ) = (u0 , u1 ). ϕ est un isomorphisme de SK sur K2 .
3. SK est de dimension 2 sur K.
2. Si ∆ est strictement négatif l’équation admet deux solutions complexes et conjuguées ρeiθ et ρe−iθ
(ρn sin(nθ))n>0 , (ρn cos(nθ))n>0 est une base de SR .
• Montrer en utilisant la définition et les indications du texte que lim un = ` ou lim un = −∞ ou lim un = +∞.
n→+∞ n→+∞ n→+∞
• Utiliser la définition des limites pour obtenir des majorations, des minorations et des encadrements.
• Trouver une suite simple négligeable devant une suite donnée ou l’inverse.
• Étudier une suite définie par une relation d’équivalence du type un+1 = f (un ).
F Confondre la suite (un )n>n0 avec son terme général un . Ecrire un est croissante, bornée, convergente, ...
F Si ϕ est une application de l’ensemble A([[n0 , +∞[[, R) des suites réelles indexées par [[n0 , +∞[[ dans un ensemble
F , écrire ϕ(un ).
1 n
FF lim 1+ = 1!! (1∞ est une forme indéterminée).
n→+∞ n
FF lim (un − vn ) = 0 donc les suites (un ) et (vn ) convergent et ont la même limite.
n→+∞
un+1
F ∀n ∈ [[p, +∞[[, > 1 donc la suite (un )n>p est croissante (il faut sans doute signaler qu’elle est à termes
un
strictement positifs).
n n n
F ∀n ∈ N, un+1 = un donc la suite (un )n>0 est géométrique et ∀n ∈ N, un = u0 .
n+1 n+1
a 1
F 1 ∼ 1 · En gros retirer les constantes par équivalences.
n3 n3
1
F ∀n ∈ un+1 = 2 un + donc la suite (un )n>0 arithmético-géométrique.
n+1
FF Confondre le théorème d’encadrement avec le théorème “de conservation des inégalités par passage à la limite”.
La mauvaise séquence :
∀n ∈ [[p, +∞[[, vn 6 un 6 wn donc lim vn 6 lim un 6 lim wn ; comme lim vn = lim wn = `, la suite (un )
n→+∞ n→+∞ n→+∞ n→+∞ n→+∞
converge ver `.
La “bonne” séquence :
∀n ∈ [[p, +∞[[, vn 6 un 6 wn et lim vn = lim wn = ` ; le théorème d’encadrement montre alors que la suite (un )
n→+∞ n→+∞
converge ver `.
F Remplacer une suite par un équivalent ou par sa limite dans une combinaison linéaire de suites.
F Ecrire qu’une suite est équivalente à sa limite sans dire ou vérifier que cette limite est finie et non nulle.
J.F.C. Suites p. 18
IX COMPLÉMENTS
I 1. “Du télescopage”
n−1
X
Prop. 17 PP (un )n>n0 est une suite d’éléments de K. ∀n ∈ [[n0 + 1, +∞[[, un = un0 + (uk+1 − uk ).
k=n0
SD PP Ceci est le moyen de calculer un connaisant un+1 − un . Il faut également savoir calculer un à
partir de un+1 + un (multiplier par (−1)n+1 ) ou de un+1 − a un (diviser par an+1 ) ou de (n + 1) un+1 − un (diviser
par (n + 1)!) ou de...
P Ce résultat établit un lien fort entre la suite de terme général un et la série de terme général un+1 − un .
I 2. Suites extraites
Prop. 18 Toute sous-suite d’une suite d’éléments de K qui converge vers `, converge vers `.
Toute sous-suite d’une suite d’éléments de R qui admet pour limite ` (` ∈ R ∪ {−∞, +∞} admet pour
limite `.
FF (u2p ) et (u2p+1 ) peuvent converger sans avoir la même limite. Dans ce cas (un )n>n0 diverge.
I 3. Formule de stirling
√ n n
Th. 42 n! ∼ 2π n .
e
I 5. Suites d’éléments de Z
I 6. Césaro
J.F.C. Suites p. 19
Prop. 21 SD Soit (un )n>1 une suite d’éléments de K qui converge vers `.
u1 + u2 · · · + un
La suite de terme général converge encore vers `.
n
Remarques 1. Pour une suite réelle le résultat précédent vaut encore pour des limites infinies.
2. On peut facilement adapter ce résultat pour des suites indexées par [[n0 , +∞[[
3. Ce résultat admet quelques raffinements classiques.
I 8. Quelques remarques sur les suites définies par une relation de récurrence un+1 = f (un )
1. Pour débuter l’étude.
. On commence par étudier la fonction f .
. On cherche un intervalle I (le plus petit possible et le plus fermé possible...) stable par f , contenant le premier
terme u0 (ou un0 ...) de la suite et sur lequel f est monotone. On montre alors par récurrence que la suite est
définie et que ses éléments sont dans I.
. On s’intéresse à l’équation f (x) = x (si possible...).
2. Quelques résultats classiques.
On suppose que I est stable par f qu’il contient le premier terme u0 de la suite.
I Si f est croissante sur I, (un )n>0 est monotone. Croissante si u0 6 u1 et décroissante dans le cas contraire.
I Soit a un élément de I tel que : f (a) = a. Si a > u0 , a est un majorant de la suite ; dans le cas contraire a est
un minorant de la suite.
I Si (un )n>0 converge vers ` et si f est continue en ` alors : f (`) = `.
I On suppose f décroissante sur I. f ◦ f est alors croissante sur I.
Les suites (u2p )p>0 et (u2p+1 )p>0 sont monotones de sens contraire.
Si u0 6 u2 , (u2p )p>0 est croissante et (u2p+1 )p>0 décroissante. Si u0 > u2 , c’est le contraire.
Si (u2p )p>0 et (u2p+1 )p>0 convergent respectivement vers ` et `0 alors : (f ◦ f )(`) = `, (f ◦ f )(`0 ) = `0 , f (`) = `0
0
et f (` ) = `.
Si ` = `0 , (un )n>0 converge vers ` = `0 .
I Si pour tout x dans I f (x) > x, la suite (un )n>0 est croissante.
Si pour tout x dans I f (x) 6 x, la suite (un )n>0 est décroissante.
Il pourra donc être intéressant d’étudier le signe de f (x) − x.
I On suppose qu’il existe un réel M strictement positif tel que : ∀(x, y) ∈ I 2 |f (y) − f (x)| 6 M |x − y|. Alors :
- Pour tout n dans N, |un+2 − un+1 | 6 M |un+1 − un |.
- Si a est un élément de I tel que f (a) = a :
· Pour tout n dans N : |un+1 − a| 6 M |un − a| .
· Pour tout n dans N : |un − a| 6 M n |u0 − a|.
· Si M < 1, (un )n>0 converge ver a.
L’existence du M est assurée si f est dérivable sur I à dérivée bornée sur I (inégalité des accroissements finis).
Notons encore que la valeur de f 0 en a joue un rôle très important. Si |f 0 (a)| < 1 tout va bien ; si |f 0 (a)| > 1
peu d’espoir ; si |f 0 (a)| = 1... il faut voir.
J.F.C. Suites p. 20
3. Pour conclure souvenons-nous que les suites un+1 = f (un ) sont (le plus souvent) au service de l’équation f (x) = x
(elle même au service d’une équation g(x) = 0) et non le contraire.