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2012-

2013

Préparation aux épreuves écrites et orales


des concours internes

Ce fascicule, au titre en forme de clin d'œil, apporte au Gal (2S) Jean-François DELOCHRE
travers de conseils et de sujets traités les éléments
nécessaires pour aborder les épreuves écrites et orales 2012-2013
des concours internes de l'EMS.

V 7.4 du 30 oct. 2012


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"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

TABLE des MATIERES



1. Les EPREUVES ......................................................................................................................... 5

Complémentarité et cohérence ...................................................................................................... 5

Schéma de la démarche d'élaboration d'une réponse .................................................................... 5

2. LES DIFFERENTS PLANS ...................................................................................................... 11

Analytique .................................................................................................................................... 12

Thèse, antithèse, synthèse ou choix ............................................................................................ 13

Certes, mais, mais surtout ........................................................................................................... 14

Structure générale du devoir (CUGE ou synthèse) ...................................................................... 16

Repères d'autocorrection ............................................................................................................. 18

3. RETOUR sur l'IM et le PLAN (principes) .................................................................................. 20

4. IM et PLAN (suite et exemple) .................................................................................................. 22

5. TABLEAU d'ANALYSE ............................................................................................................. 24

En amont du tableau .................................................................................................................... 24

Épreuve de synthèse de dossier ................................................................................................. 24

Domaines et rubriques en culture générale.................................................................................. 29

6. Des FAITS aux SYNTHESES, de la THESE au PLAN ............................................................. 30

Quelques exercices pratiques sur les IM...................................................................................... 32

7. De l'INTRODUCTION ............................................................................................................... 36

8. L'ORAL du CONCOURS EDG ................................................................................................. 38

L'ABC pour préparer la "colle"...................................................................................................... 39

Feuille de prise de notes .............................................................................................................. 40

9. SUJETS de COLLE du concours EDG ..................................................................................... 42

Concours sciences ...................................................................................................................... 42

Les instituts du CNRS .................................................................................................................. 43


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Concours LRI ............................................................................................................................... 46

Rédacteur: Gal (2S) Jean-François DELOCHRE


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10. SUJETS de CUGE................................................................................................................ 49

11. CUGE 2012 "à chaud" .......................................................................................................... 53

CUGE 2 ....................................................................................................................................... 53

CUGE 3 ....................................................................................................................................... 55

CUGE 4 ...................................................................................................................................... 57

CUGE 5 ...................................................................................................................................... 60

CUGE concours .......................................................................................................................... 63

12. HISTORIQUE des mises à jour............................................................................................. 67

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Rédacteur: Gal (2S) Jean-François DELOCHRE


"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

AVERTISSEMENT

Les explications et exemples apportés sont personnels et doivent être remis en perspective avec
des remarques émanant éventuellement d'autres correcteurs afin de permettre à chaque candidat
de personnaliser son approche des travaux.

VOUS NE TROUVEREZ ICI QUE DES OUTILS, CE SERA TOUJOURS À VOUS DE RÉALISER L'OUVRAGE

Ce document est construit en partie "au fil de l'eau" c'est-à-dire en fonction des constats et
remarques tirés des corrections faites ou des oraux auxquels je participe. Sa structure est donc
amenée à évoluer du fait de l'insertion de compléments voire de l'intercalation ou l'ajout de
chapitres.

Les conseils et informations donnés ici sont en cohérence avec les principes retenus pour la
préparation des épreuves de l'EMS.

NOTA: numérotation des mises à jour (MAJ)

 Ajout d'un chapitre passage de Vx à Vx+1 (V1.21 à V2.0)


 Ajout d'une rubrique d'un chapitre passage de Vx.y à Vx.y+1 (V2.0 à V2.1)
 Modification d'une rubrique passage de Vx.yz à Vx.yz+1 (V2.1 à V2.11)

La nouvelle version est diffusée avec mention des passages concernés. Elle annule et remplace les diffusions
antérieures.
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"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

1. Les EPREUVES

COMPLÉMENTARITÉ ET COHÉRENCE

Ce dossier traite des épreuves écrites et orales de culture générale ainsi que de la synthèse de
dossier qui constituent l'ossature de nombreux concours internes des armées.

Bien que différents par leur nature, ces trois types d'épreuves répondent aux mêmes principes
d'élaboration des réponses attendues.

Il n'y a donc pas plusieurs méthodes de travail mais bien une seule dont la durée des étapes et leur
approfondissement différencieront les travaux à produire.

En travaillant une de ses épreuves, on travaille donc obligatoirement les autres.

Aussi, on ne peut que conseiller d'aborder les "COLLES" ORALES dès le début de cycle de
préparation…et surtout pas après les résultats de l'admissibilité! En effet, cet exercice, par sa faible
durée de préparation et la nécessaire concision de la réponse à apporter constitue un support
pédagogique idéal. La même remarque s'applique à L'AVIS PERSONNEL demandé dans certains
concours lors de l'épreuve de synthèse et qui constitue à mon sens l'exercice le plus délicat à
maîtriser.

SCHÉMA DE LA DÉMARCHE D'ÉLABORATION D'UNE RÉPONSE

Ce schéma unique, rappelons le une fois encore, repose sur une succession d'étapes à suivre
OBLIGATOIREMENT au risque majeur de faire un "hors sujet" ou de ne pas finir dans les temps1.

Cette approche ne doit pas surprendre un cadre militaire car elle est singulièrement proche des
méthodes d'élaboration des ordres dont elle rappelle la démarche processionnelle.

I. Lire le sujet avec attention et l'analyser. C'est-à-dire s'attacher au sens de chaque mot ou
expression sans en restreindre l'acception à une définition superficielle. A titre d'exemple on
peut réfléchir sur les termes suivants rencontrés sans surprise dans des sujets de concours:
Défense-armées, éducation-enseignement, rapport de forces, concept d'indépendance
nationale, nation ou Nation, état ou État, ressource géostratégique.

Cette attention doit aussi se porter sur la forme de la question posée. Elle est bien sûr
DÉTERMINANTE pour la réponse à apporter. Ainsi on peut retenir un "classique" des erreurs
rencontrées, la confusion entre: "Dans quelle mesure…?" et "Quelles mesures…?". Nous
reviendrons sur ces points par des exemples dans "Éviter les pièges".

II. Définir le sens général de la réponse à apporter. A partir de l'étape précédente (sens des
mots et de la question), vous devez "reconstruire" la question posée en vous assurant d'en
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En se ménageant un temps de relecture attentive du devoir ou du plan retenu (oral). Dans le cadre de l'oral, cette
phase constitue une étape de retour au calme et de concentration avant d'aborder le jury.

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avoir bien perçu toute la portée, tout le périmètre. Dans un autre cadre on dirait "La lettre et
l'esprit de la mission".

Prenons un exemple simple: "La puissance chinoise, mythe ou réalité?". On doit arriver à
quelque chose ressemblant à cela:

"Je dois démontrer que pour telle et telle raison, la puissance de la Chine qui se
manifeste dans les domaines économique, politique et diplomatique, militaire et culturel
(?) est plutôt une réalité (c.-à-d. que l'idée que l'on s'en fait est fondée sur des faits
incontestables) ou un mythe (c.-à-d. que le poids de la Chine est artificiellement exagéré
à cause de…").

REMARQUE: vous noterez qu'à ce stade il n'y a pas de prise de position sur le sens de la
réponse (mythe ou réalité?)

Cet exercice peut paraître artificiel, il va pourtant conditionner l'étape suivante.

III. Exploiter son fonds personnel (ou le dossier dans le cas de la synthèse). Cette étape n'est ni
plus ni moins importante que les précédentes. Elle les complète logiquement. L'erreur
fréquente consiste à se précipiter sur cette phase de la construction de la réponse. C'est
l'angoisse injustifiée de la page blanche et du temps qui va manquer. C'est la porte (grande)
ouverte aux prises de position insuffisamment argumentées voire subjectives. C'est aussi
l'assurance d'un travail dans le stress et l'imperfection avec le risque de revenir "en
deuxième semaine".
A ce stade intervient un premier outil (car jusque là vous avez travaillé sur un brouillon de
forme libre pour jeter vos repères et votre reformulation): un tableau de recueil et d'analyse
des idées personnelles (cas du devoir de culture générale, de l'avis personnel en synthèse
ou encore de l'oral) ou du contenu du dossier (synthèse).
J'ai bien écris UN tableau car différentes formes possibles existent. On se situe là dans les
outils et un outil doit être "à la main" de celui qui l'utilise.

REMARQUE: quelle que soit la forme de tableau que vous retenez, sa finalité reste
identique. Vous devez pouvoir y placer les faits et idées majeurs qui vous permettront
d'arbitrer objectivement entre les différentes options de réponses qu'ouvre le sujet.

Un bon tableau est l'outil d'un "juge d'instruction" qui va instruire à charge et à décharge
avant de choisir une position, ici une thèse (CUGE) ou de réaliser une synthèse objective du
contenu d'un dossier (SYNT)

Ce tableau ne doit être ni trop détaillé ni trop synthétique (sauf dans les cas de l'oral et de
l'avis personnel) car il servira de réservoir d'idées lors de la rédaction des étapes suivantes.

Dans l'exemple précédent sur la puissance chinoise, nous avons, dans la reformulation, situé
cette puissance dans plusieurs domaines: " économique, politique et diplomatique, militaire
et culturel". Ce décorticage donne déjà des lignes ou colonnes de notre tableau. En bon
"juge d'instruction", je retiendrai comme autres entrées: "Les forces de la Chine", "Les
faiblesses de la Chine", et par exemple "Ce qui fausse (ou peut fausser) l'analyse".

IV. Synthèses et thèse (Idée maîtresse). Par les concours construits sur ces épreuves on
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cherche à sélectionner des officiers ou des sous-officiers disposant de qualités supérieures


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en analyse de situation et prise de décision. C'est donc bien l'aptitude à la synthèse qui doit

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être maintenant mise en évidence. Aussi, après l'étape analytique de remplissage du


tableau, il faut conclure le travail par DES, PUIS UNE SYNTHÈSE.

Supposons que vous ayez choisi le tableau suivant (il ne faudra pas en changer à chaque
travail une fois un modèle adopté!):

CLEF 1 (+) CLEF 2 (-) CLEF 3 CLEF 4

DOMAINE 1 ITEM 1 ITEM 2

DOMAINE 2 ITEM 3 ITEM 4 ITEM 5

Les clefs (+) correspondent ici aux "Forces de la Chine", les clefs (-) aux "Faiblesses de la
Chine". La clef 3 correspondrait dans notre exemple à "Ce qui fausse (ou peut fausser)
l'analyse". Enfin, une colonne vide n'est jamais inutile pour noter les "regrets" en cours
d'analyse.

Le sens de la synthèse des données retenues s'impose puisque la synthèse est par
définition le bilan du + et du -. Ici les synthèses se feront donc suivant les lignes.

Vous allez ainsi à partir de votre tableau rédiger succinctement les bilans de chaque
domaine. Là votre intelligence sera votre outil principal pour donner la valeur relative à
chaque ITEM et vous permettre in fine de dire: "Dans le domaine 1 la puissance de la Chine
est une réalité car… ou une faiblesse car…".

Vous répétez ce travail pour les autres domaines. Vous avez alors 3 ou 4 synthèses
partielles –les pièces principales du puzzle- qu'il faut assembler en une seule pièce. Cette
"synthèse des synthèses" comprendra par construction l'essence de votre futur travail de
rédaction.

C'est de ce premier "condensé" de vos idées (devoir de CUGE) ou de celles contenues dans
le dossier (fiche SYNT) que vous allez tirer votre THÈSE: la fameuse IDÉE MAÎTRESSE source
de tant d'inquiétudes.

ATTENTION: ne multipliez pas les lignes et colonnes de votre tableau (surtout les lignes
dans l'exemple ci-dessus) car à chaque ligne correspondra nécessairement une synthèse.

REMARQUE: j'ai bien écrit en fin de paragraphe: " C'est de ce premier "condensé" de vos
idées…que vous allez tirer votre THESE" et non pas : "Ce condensé constitue votre thèse".
Cette dernière approche vous conduirait presque systématiquement vers un écueil au
moment de bâtir votre plan. Je reviendrai longuement sur ce point.

J'y reviens d'ailleurs dès maintenant.


Lorsque vous avez rédigé une synthèse de votre tableau, vous obtenez en règle générale
une dizaine de lignes et 3 à 4 phrases. Dans ce paragraphe, et si vous avez bien travaillé,
vous retrouvez le sens de votre réponse mais aussi les éléments que vous avez pesés (pour
ou contre) et qui par comparaison ont contribué à votre choix. Ce court texte contient donc
des éléments de démonstration de votre IM.
Si vous le retenez tel quel comme IM, il va immanquablement télescoper le plan de votre
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devoir et vous conduire à une confusion entre ces deux éléments: l'IM et le PLAN.
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A cet instant il est donc capital de faire une courte pause et de se demander en relisant sa
synthèse: "Qu'est-ce-que je démontre ici de manière plus générale?", puis de s'astreindre à

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l'exprimer en une phrase qui va constituer une forme de synthèse de la synthèse. Lorsque
vous y parvenez vous pouvez vous dire: "Je tiens mon IM!"

Pour illustrer cette étape, ou "sous-étape", j'ai choisi un exemple tiré d'un devoir réel dont le
sujet était "les aspects nouveaux du concept d'indépendance nationale". La synthèse globale
était la suivante:

"Le concept d'indépendance nationale apparaît aujourd'hui dans le monde comme relatif
et évolutif. Il constitue un équilibre entre deux tendances contradictoires: d'une part la
volonté des États de procéder librement et indépendamment à des choix politiques
fondamentaux en matière notamment de sécurité extérieure et d'organisation interne,
d'autre part, la solidarité internationale fondée sur une interdépendance économique et
humaine croissante."

On pourrait être tenté de ne conserver que la première phrase de cette synthèse pour en
faire son IM. Ce ne serait pas une catastrophe mais malgré tout un peu sec, car si on arrête
la lecture à ce stade on ne sait pas grand-chose de votre idée.
J'ai donc retenu la formulation suivante plus "éclairante" à mon sens selon le critère
précédent.

"Le concept d'indépendance nationale peut se comprendre aujourd'hui comme la


capacité d'un État à garder la liberté d'arbitrage dans la mise en œuvre de politiques
plus complexes soumises à de fortes pressions et interdépendances." (34 mots)

C'est facile à mémoriser pour le rédacteur…et pour le correcteur! Faites le test en lisant une
fois les deux rédactions et en essayant de les restituer.

V. Annonce de plan et plan. Ces deux étapes: DÉTERMINATION


DE L'IDÉE MAÎTRESSE ET ANNONCE DU PLAN SONT TOTALEMENT
INDISCOCIABLES. Leur articulation détermine la valeur du
travail.

Une fois votre IM arrêtée, il faut en démontrer la validité. C'est le but du plan. Un bon plan
doit toujours METTRE EN LUMIÈRE LES DIFFÉRENTES POSITIONS POSSIBLES face au sujet traité.
Pour y parvenir on ne peut donc pas se contenter de "bricoler" l'idée maîtresse qui, par
définition, traduit votre position et la vôtre seulement. Si l'on fait ce mauvais choix, on ne
démontre rien, on réaffirme simplement sa thèse: "Je pense cela (IM) et j'ai raison parce que
je le pense."

Comment alors aborder cette étape?

Tout simplement en revenant vers vos travaux préliminaires de décorticage du sujet et en


reprenant les arguments que vous n'avez pas retenus. Ils constituent une sorte "d'antithèse"
de la vôtre. On peut aussi évoquer une position "caricaturale" (pas trop cependant, voir ci-
dessous la première partie de l'exemple traité).

Dans l'exemple sur l'indépendance nationale on pourrait ainsi retenir la "démonstration"


suivante:

"Face à la mondialisation l'indépendance nationale semble avoir été réduite à la


portion congrue, voire ne plus exister. Pourtant ce nouvel ordre est toujours
dépendant de rapports de force, qui tendent à s'équilibrer, entre les États. Aussi les
capacités d'arbitrage dans des interactions de plus en plus complexes et sous des
contraintes croissantes constituent aujourd'hui les critères majeurs d'indépendance."
(59 mots)
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On ne reprend pas brutalement l'idée maîtresse. La thèse figure bien dans la 3e partie du
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développement qui sera toujours la plus dense. Les deux premières parties lèvent les

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objections opposables à votre point de vue. Ici par exemple on évacue l'idée de disparition
de l'indépendance nationale tout en montrant que les États ont moins de marge de
manœuvre.

Telle qu'elle est rédigée, la "démonstration" illustrant cette étape constituerait une assez
BONNE ANNONCE DE PLAN EN TROIS PARTIES.

On développe par la suite chaque phrase de ce court paragraphe à partir des éléments du
tableau d'analyse. On obtient ainsi NOS TROIS IDÉES DIRECTRICES.

Par exemple pour la première partie on passera de:

"Face à la mondialisation l'indépendance nationale semble avoir été réduite à la


portion congrue, voire ne plus exister." (Première partie de l'annonce de plan)

à:

"La multiplication des organismes supranationaux, l'ouverture au monde due au


développement des moyens de communication et une interdépendance croissante
développent le sentiment d'impuissance des États face aux problèmes qu'ils doivent
affronter." (Idée directrice 1) – (31 mots)

A partir de cette rédaction on imagine sans difficulté un développement d'une page à une
page et demie.

VI. Développement. Une fois l'ossature du devoir établie (il manque encore la conclusion et
l'ouverture) IL NE RESTE PLUS QU'À "REMPLIR LES CASES" que chapeautent vos idées
directrices. Cette expression peut surprendre, elle correspond pourtant à la réalité. Vous
avez éliminé les risques d'incohérence de la démonstration. Vous vous êtes protégé contre
les redondances entre les différentes parties. Il faut simplement rédiger quelques courts
paragraphes suivant la trame de vos idées directrices.

Vous noterez le décompte de mots que j'ai fait figurer pour l'IM, l'annonce de plan et l'ID1.
ON PARVIENT DÉJÀ À 124 MOTS POUR CES 3 PARAGRAPHES. Ce nombre est à rapprocher des
150 mots de l'avis personnel généralement demandé et des 600 mots de la fiche synthèse.

C'est vite dépassé pour le premier et assez facile à atteindre pour la seconde. On serait en
effet vers 300 mots avec un court chapeau, les deux ID non développées et la conclusion.

Prenez dès maintenant l'habitude de procéder à ce décompte pour vous "mettre le compas
dans l'œil".

REMARQUE. Le simple constat du volume que je consacre au


développement illustre l'importance presque relative de cette étape.
Cela montre également le risque encouru si on se jette sur la
rédaction sans avoir accepté de passer un temps suffisant à sa
préparation.

VII. Conclusion –Ouverture. Ultime étape dans la chronologie de lecture la conclusion et


l'ouverture doivent pourtant être RÉDIGÉES AVANT DE COMMENCER LE DÉVELOPPEMENT. En
effet elles constituent un des éléments importants de l'ossature de votre travail. Elles
contribuent à la cohérence de l'ensemble et LAISSENT LA DERNIÈRE IMPRESSION AU LECTEUR-
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correcteur.
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Rédacteur: Gal (2S) Jean-François DELOCHRE


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La conclusion rappelle la thèse dans son esprit (ne pas reprendre mot pour mot votre IM),
c'est classiquement ce que l'on résume par: JE VAIS DIRE (IM), JE DIS (DÉVELOPPEMENT), J'AI
DIT (CONCLUSION).

ATTENTION. L'ouverture quant à elle est toujours un exercice délicat qui expose à un risque
majeur si on la bâcle par faute de temps ou d'attention: remettre en cause le développement.

Pour illustrer, imaginez l'effet destructeur d'une ouverture qui ressemblerait à cela:

"Je viens de défendre telle position (conclusion). Si j'avais tenu compte de … le


résultat aurait été tout autre."

La réplique tombe brutalement: "Pourquoi ne l'avez-vous pas fait avant?"

Au contraire l'ouverture, comme son nom l'indique, doit éclairer un


sujet connexe à celui traité sans interférer directement avec celui-ci.
On doit dans cette dernière courte partie donner les attendus de ce
qui serait un autre devoir ou une autre réflexion à conduire. Par
exemple et toujours pour notre sujet sur l'indépendabce nationale:

"Dans des structures régionales fragilisées par la crise économique et fortement


dépendantes de leurs opinions publiques –comme c'est le cas pour l'Europe- le
risque de replis protectionistes est aujourd'hui réel face à cette relative perte
d'autonomie des états."

En conclusion de ce premier chapitre je vous propose ce schéma de principe d'une bonne


approche du devoir de culture générale type "École de guerre".

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Rédacteur: Gal (2S) Jean-François DELOCHRE


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2. LES DIFFERENTS PLANS


"Boite à outil utile, voire indispensable"

Retenez tout d’abord que ces plans sont avant tout des procédés de démonstration d’une idée : la
vôtre dans le cas des travaux de culture générale, de synthèse ou lors d'épreuves orales. De plus
notre tradition nous conduit à retenir les plans en trois parties alors que parfois deux suffiraient ou
quatre seraient utiles. Ne cédez cependant pas à cette tentation : ça ne passe pas toujours très bien
chez nous.

Mais voici un contre-exemple personnel qui montre néanmoins le côté un peu artificiel de ces choix.
J’ai suivi un DESS sur la production énergétique il y a quelques années (!). Dans ce cursus
scientifique j’avais un module sur l’histoire de l’énergie. J’ai rédigé un "superbe" devoir avec plan en
trois parties… et je me suis fait "bâcher" pour la forme (5,5/20 de mémoire) car ma démonstration
n’était pas "universitaire". Donc retenez que culturellement au sein de la Défense, il est judicieux de
se plier aux démonstrations en trois points même si elles ne sont pas considérées comme la
panacée ailleurs. Pour autant, elles ne présentent pas d’inconvénients particuliers et permettent en
général de bien argumenter sa thèse.

Quels types de démonstration sont disponibles?

Pour mieux éclairer mon propos je prendrai l’exemple d'un sujet sur le pétrole "Est-il toujours une
ressource géostratégique? ", et considèrerai que ma réponse est "oui".

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Rédacteur: Gal (2S) Jean-François DELOCHRE


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ANALYTIQUE

Passe partout mais peu coté

Je dois ici choisir trois domaines dans lesquels ma thèse est à mes yeux
incontestable (dans lesquels l’analyse de mon fonds personnel m’a permis
d’identifier des idées et exemples pertinents), par exemple : (1) organisation
des sociétés, (2) économie et finance internationales et (3) stratégies
d’influence.

Je vérifie que mes domaines de recherche sont bien dans le champ géostratégique (géo=mondial)
et je choisis mon ordre de rédaction du domaine le moins important au plus important à mes yeux.

Je retiens une IM, qui ne doit pas être une annonce de plan mais comporte impérativement une
prise de position qui répond à la question posée par le sujet2, par exemple :

IM synthétique (sens général de ma réponse) :

"Le pétrole qui structure encore fortement et durablement nos sociétés confrontées à des
crises et tensions répétées restera une ressource géostratégique à l’horizon de quelques
décennies… ".

Suit une annonce de plan (par exemple):

"Le poids déterminant de la ressource pétrolière est encore observable dans l’organisation
des sociétés (DOMAINE d’ANALYSE 1), mais aussi dans le domaine de l’économie et de la
finance internationales (DOMAINE d’ANALYSE 2) et surtout dans le développement des
stratégies d’influences en période de crise… (DOMAINE d’ANALYSE 3)".

Vous noterez qu’ici, dans le plan analytique, les 3 parties ne sont pas constitutives en elles-mêmes
d’un processus de démonstration. On pourrait aussi bien retenir 4 ou 5 domaines sans biaiser le
procédé. Les deux types de structures qui suivent sont différents et vous éclaireront sur ce point. En
revanche dans ce type de plan il faudra nuancer vos affirmations (évoquer les contre arguments
possibles) au sein des différentes parties car le balayage des différentes positions existant sur le
sujet n’est pas apporté par la structure du plan comme c’est le cas dans les deux types suivants.
Dans le cas contraire vous auriez un devoir « mono-idée » qui ne répondra pas aux attentes.

Une fois encore un exemple. Dans mon sujet j’ai retenu comme ID1: "Le poids déterminant de la
ressource pétrolière est encore observable dans l’organisation des sociétés." Il ne s’agit pas
d’asséner une suite d’affirmations sèches et péremptoires mais d’évoquer dans vos arguments
d’éventuelles contradictions apparentes comme :

"Alors que la prise de conscience collective d’un besoin de préservation de l’environnement


s’affirme dans les sondages et traduit une forte tendance, on constate que des décisions
individuelles ou locales privilégient encore la simplicité de mise en œuvre ou l’économie
immédiate au détriment de la protection de l’environnement."

Je montre ici que je connais les différentes lectures possibles des informations disponibles et que
j’en retiens une. Est-ce clair pour vous?
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J'insiste sur ce point car des devoirs qui me parviennent montrent qu'il n'est pas encore compris par certains… alors
que le temps va bientôt presser!

Rédacteur: Gal (2S) Jean-François DELOCHRE


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THÈSE, ANTITHÈSE, SYNTHÈSE OU CHOIX3

Intéressant mais dangereux si on demande une prise de position type "Soit -Soit". Bien
adapté pour les sujets type "Que pensez-vous de…?"

Ici on aborde une vraie structure de démonstration (au sens mathématique du


terme). Chaque partie du devoir constitue une étape liée aux autres. Les trois
parties forment un tout indissociable qui concoure à la démonstration de la
thèse.

Le principe général, comme dans le troisième exemple de plan qui suivra, repose sur la prise en
compte des différents points de vue existant sur le thème qu’aborde le sujet. Ce type de
démonstration s’impose naturellement au niveau du concours CID où il s’agit, pour les candidats, de
montrer à la fois l’ouverture d’esprit que requièrent les sujets abordés (et les futures responsabilités
éventuelles) et la capacité à faire un choix parmi des critères multiples et parfois complexes.

Si vous choisissez ce plan, vous serez amené à retenir deux points de vue différents voire opposés
sur le sujet proposé : thèse et antithèse. Dans la synthèse, et par définition, on rapproche les deux
points de vue opposés, au sein d'une unité ou d'une catégorie supérieure. La synthèse réunifie,
sans opérer de compromis ni concilier.

REMARQUE: Vous pourrez aussi, si la question posée est de type "Soit-soit" être amené à montrer
pourquoi, selon vous, tel point de vue l’emporte majoritairement du fait de l’existence d’éléments
d’appréciation complémentaires structurels ou (et) conjoncturels.

NOTA : l’important ici est de bien couvrir le champ des critères d’évaluation sans redondance. De
façon schématique on pourra trouver:

"Les tenants de la thèse retiennent les critères A, ceux de l’antithèse les critères B… Pour
ma part je pense qu’il faut aussi tenir compte des éléments C qui pour telle et telle raisons
sont aujourd’hui déterminants et confortent plutôt la position A ou B."

Si on reprend le sujet sur le pétrole, l’IM étant conservée, on obtient la structure suivante :

IM synthétique, (sens général de ma réponse) : "Le pétrole qui structure encore fortement
et durablement nos sociétés confrontées à des crises et tensions répétées restera une
ressource géostratégique à l’horizon de quelques décennies… ".

Suit une annonce de plan (par exemple) : « (THESE) L’épuisement prévu des ressources
et la prise en compte des impacts écologiques plaident pour une perte rapide du primat du
pétrole comme ressource géostratégique. (ANTITHESE) Dans le même temps, le poids du
pétrole dans les structures sociales et économiques semble lui garantir à moyen terme une
place toujours prépondérante. (SYNTHESE…ici plutôt CHOIX) Cette dernière position
paraît aujourd’hui confortée par la succession de crises et tensions qui mobilisent les
ressources des nations impliquées et leur imposent des choix guidés par des objectifs à
court terme… (Qui conservent ainsi au pétrole un rôle géostratégique)».

ATTENTION: ici ce type de plan est risqué, car alors qu'on vous demande de prendre position sur
un des termes d'une alternative, la synthèse voudrait qu'on trouve un point moyen entre les deux
possibilités. Pour répondre à la question j'ai donc du dévoyer le principe de la synthèse en
considérant qu'une option prévaut largement sur l'autre. A utiliser avec précaution et en fonction du
type de sujet.
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3
Voir ma remarque "ATTENTION" plus loin.

Rédacteur: Gal (2S) Jean-François DELOCHRE


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CERTES, MAIS, MAIS SURTOUT

Généralement considéré comme élégant et "malléable"

Enfin, j’aborde le dernier type de plan « classique » CERTES-MAIS (ou NEANMOINS)-MAIS


SURTOUT. Là encore il s’agit de montrer sa capacité à développer une approche pertinente et
complète du problème posé. On utilise le principe de l’intelligence4 croissante du sujet qui peut
s’illustrer ainsi.

« CERTES, lorsqu’on analyse sommairement le sujet, il semble se résumer à… NEANMOINS, une


approche plus fine montre que ce qui semblait évident peut l’être moins. MAIS SURTOUT, si on
considère tel et tel éléments, déterminants pour telle et telle raisons, on constate que tel point de
vue l’emporte. »

Ainsi, on a encore une fois montré sa connaissance complète du sujet,


depuis ses aspects les plus « basiques » jusqu’aux plus subtils, ainsi que sa
capacité de synthèse et de choix.

J’en reviens une dernière fois au pétrole.

IM synthétique, (sens général de ma réponse) "Le pétrole qui structure encore fortement
et durablement nos sociétés confrontées à des crises et tensions répétées restera une
ressource géostratégiques à l’horizon de quelques décennies… ".

Annonce du plan (par exemple) : "CERTES, les états semblent avoir pris conscience de la
fin programmée des ressources fossiles notamment pétrolières, et de l’impact de leur
emploi massif sur les équilibres climatiques. NEANMOINS, l’observation des mesures
réelles prises, au-delà de l’effet d’annonce, traduit les difficultés à se coordonner pour
obtenir des résultats notables. MAIS c’est SURTOUT la nécessité de surmonter crises et
tensions qui, en mobilisant les ressources disponibles des états, leur interdit de mener
avec le même engagement la gestion du court terme et une reconversion énergétique
nécessaire à moyen terme… (D’où la persistance, à mon sens, du rôle géostratégique du
pétrole)"

ATTENTION: Les mots "Certes", "Mais", "Mais surtout" qui illustrent la structure de ce type de plan
ne doivent pas être repris systématiquement en début de vos phrases annonçant le plan. Je l'ai fait
ici à titre pédagogique une fois encore. C'est volontairement "besogneux" mais passerait mal dans
un vrai devoir!

REMARQUE: En conclusion partielle et de manière synthétique : en dehors du plan analytique qui


reste une roue de secours, les autres types de plan ont pour principe structurel5 de vous permettre
d’évoquer les différentes « problématiques » que pose un sujet tout en servant la démonstration de
votre thèse.

ID et IS. Certes il y a les parties principales du devoir qui correspondent aux


différentes idées directrices (ID), mais il ne faut pas oublier leur
démultiplication en idées secondaires (IS). Là encore vous allez être
confronté au choix d’un mode de développement adapté.
14
Page

4
Au sens compréhension.
5
La structure même du plan impose d'évoquer les différentes positions existant sur le sujet.

Rédacteur: Gal (2S) Jean-François DELOCHRE


"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

Par principe, si vous avez choisi un mode de plan type 2 ou 3 (THESE ou CERTES…), évitez de le
reproduire dans chacune de vos parties. On arrive vite à un effet de style souvent pesant et inutile
ou les démonstrations « à tiroir » s’imbriquent et compliquent la lecture. L’approche analytique est
là, bien acceptée, et ne vous fige pas dans un rythme ternaire immuable (voir mes remarques sur ce
type de plan en début de fiche.

EN CONCLUSION(S)

Je ne sais pas si, comme vous l’avez aimablement écrit (avec humour), « Nul n’était plus qualifié
que moi… » pour se plier à cet exercice de méthodologie, mais je m’y suis livré avec intérêt et avec
l’ambition de vous faire progresser.

REMARQUE: Enfin n’oubliez pas que dans tous ces travaux, le but n’est pas de montrer votre
capacité à appliquer une méthode en vous servant du sujet proposé comme d’un support
pédagogique (ce que j’ai fait ici avec le pétrole), mais bien d’évaluer votre CAPACITÉ À
RÉFLÉCHIR, DÉMONTRER, ARGUMENTER ET CHOISIR SUR LA BASE D’UN FONDS DE
CULTURE GÉNÉRALE SOLIDE.

REMARQUE: Pour ma part, je me refuse à faire un dogme de tel ou tel type de plan. Ce qui
m’importe c’est la valeur de la thèse (hauteur de vue) et la qualité de sa démonstration (rigueur et
mesure dans le choix et la présentation des arguments). Après, on peut évoquer l’élégance ! Mais il
ne faut pas se tromper de priorité.

Pour information, en évoquant en voiture ce sujet avec ma fille (CAPES lettres classiques) elle me
rappelait que son professeur de poésie en hypokhâgne préconisait ce plan : OUI, NON, OUI
MAIS…

REMARQUE: Aussi vous le constaterez, la question à laquelle vous devez répondre pourra vous
imposer un type de devoir. Ne choisissez pas le plan à la légère ou parce qu'on vous a dit qu'il était
le meilleur. Choisissez celui qui est cohérent avec la démonstration que vous devez (et pouvez!)
conduire.

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STRUCTURE GÉNÉRALE DU DEVOIR (CUGE OU SYNTHÈSE)

Les hésitations habituelles qui se traduisent par un manque de structure des premiers devoirs
peuvent trouver une solution dans l'assimilation d'un schéma simple. Il vous sera toujours possible
de vous en éloigner (pas trop cependant!) quand vous aurez acquis une plus grande maîtrise de
rédaction.

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Remarques et conseils

1. Lorsque vous avez choisi le type de plan correspondant le mieux à votre démonstration (par
exemple THESE-ANTITHESE-CHOIX), il est maladroit de retenir la même structure dans les
différentes parties. Il faut mieux développer systématiquement vos ID et IS en une suite
analytique, il est inutile de se compliquer inutilement la vie! En revanche cette suite
analytique ira crescendo: "C'est en effet vrai au plan politique car…(IS1), c'est aussi vrai au
plan social car…(IS2), c'est surtout vrai au plan économique car…(IS3)" ou suivra un
enchainement logique (Voir exemple tiré d'un devoir ci-dessous)

2. Vos idées directrices (IDs) ne doivent pas être construites comme votre introduction. Inutile
de mettre une "im" de partie suivie d'une "annonce de plan". Cela alourdit le travail et donne
vite l'impression d'avoir à faire à quelqu'un de besogneux. En reprenant de manière
schématique le point 1, vous pourriez avoir une ID qui ressemble à: "Cette position est
fondée car elle procède d'une approche globale, tant politique, sociale qu'économique."
(ID1). Chaque IS serait introduite par les débuts de phrases "C'est en effet vrai au plan
politique car…(IS1)…".

J'INSISTE SUR LE FAIT QU'IL S'AGIT ICI DE SCHÉMAS QU'IL NE FAUT PAS REPRODUIRE AVEC LA SIMPLICITÉ
DES EXEMPLES.

Exemple tiré d'un devoir (CUGE2): "Dans le contexte actuel, notamment économique (IS1), la
population française ressent une peur légitime face aux incertitudes du lendemain (IS2) [IS1]. Cette
peur engendre une forme d'inhibition qui ne trouve plus de contrepartie dans des valeurs spirituelles
et humaines (IS3) [IS2]."

Cette rédaction appelle une remarque complémentaire. Dans l'exemple de


mon ID1 schématique du point 2, l'ébauche des 3 sous parties (IS) est nette:
"… tant politique, sociale qu'économique". Ci-dessus je conseillerai plutôt un
développement en 2 sous-parties (notées en rouge) plutôt qu'en 3. En effet,
la première IS retenue par le candidat:" Dans le contexte actuel, notamment économique…", n'est
qu'une donnée circonstancielle qui précise le reste ("…la population française…"). Il sera difficile
d'en faire un paragraphe car il n'y a pas d'idée, pas de verbe dans cette suite de mots.

ATTENTION: si vous faites, comme dans cet exemple, une IS d'une partie de phrase ne comportant
pas de verbe d'action…vous allez "au casse-pipe".

(Suite des remarques et conseils)

3. Le rythme ternaire qui est conseillé car il donne souvent un bon rythme aux démonstrations,
ne doit pas être reproduit comme s'il relevait d'un dogme. C'est la LOGIQUE de la
DEMONSTRATION qui prime.

REMARQUE: ne cherchez pas de recette universelle là où il n'y a que des repères utiles.
L'application brutale des schémas donnés ne débouchera jamais sur un bon devoir.
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REPÈRES D'AUTOCORRECTION

En dehors du "bouclage" IM-QUESTION POSEE qui reste central pour la réussite du devoir (et que
certains oublient encore!), une autre règle d'autocorrection peut vous permettre de juger de la
cohérence de votre construction: LA LECTURE PARTIELLE.

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En vous référant au croquis ci-dessus faites les tests suivants sur vos prochains devoirs ou
brouillons (c'est préférable!):

1. Je ne lis que l'introduction et j'ai déjà une claire vision de la problématique, de la thèse
défendue et de l'argumentation générale qui la soutient.

2. Je veux en savoir davantage sur l'argumentation, alors je lis les idées directrices.
ATTENTION, la seule lecture des ID ne permet pas de connaître précisément la thèse, au
mieux de l'imaginer.

3. Je veux un éclairage sur les éléments concrets retenus à l'appui de la démonstration de la


validité de la thèse, je lis tout ou partie des IS.

4. Je veux simplement connaître la thèse et les prolongements qu'on peut y envisager, je ne lis
que la conclusion (sous réserve d'avoir au préalable lu le sujet proposé pour connaître la
question posée.)

En résumé:

- On peut ne lire que  ou  pour connaître la thèse et soit sa démonstration, soit son
prolongement.

- On ne lit  et  que pour trouver des approfondissements et des explications factuelles.


REMARQUE: notez qu'intuitivement on va chercher à s'appuyer sur cette structure de rédaction
pour faire une lecture rapide du dossier de l'épreuve de synthèse. Votre devoir doit permettre ce
survol par le correcteur qui cherchera d'emblée à se faire une idée de votre thèse et de vos
principaux arguments avant d'aborder une correction détaillée. Plus ce travail lui est facilité…Plus il
regardera votre travail avec bienveillance (on peut au moins le penser!)

La même logique générale préside la rédaction de documents d'état-major où l'on réunit l'essentiel
dans une lettre d'accompagnement et l'accessoire sous forme d'annexes.

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3. RETOUR sur l'IM et le PLAN (principes)


Ce n'est pas une fable de La Fontaine mais on pourrait faire un recueil de cet écueil !

J'ai choisi de revenir sur ce sujet par deux exemples, le second s'appuyant sur le travail réel d'un
candidat.

La difficulté est double

1. Il ne faut pas dire la même chose dans les deux paragraphes (voir ci-dessous)

2. Il faut que l'IM soit UNE –VRAIE- IDÉE et ces trois mots ont un sens important:

2.1. UNE = unique. Éviter les idées à tiroir ou multiples qui conduisent le lecteur à douter de
votre thèse (c'est parfois le cas avec des phrases trop longues)
2.2. VRAIE = fondée sur une analyse objective selon des critères qui peuvent cependant vous
être propres. Éviter les positions idéologiques ou exagérément exotiques (à moins d'être
vraiment sûr des arguments que vous allez pouvoir présenter… Mais est-ce le jour du
concours qu'il faut jouer avec le feu?)
2.3. IDEE = conception de la réalité fondée sur une réflexion. Une idée est déjà le résultat d'une
analyse, cela ne doit pas être que l'ouverture de pistes de réflexion. Mais rappelez-vous
toujours le lien IDEE-REALITE. Vous ne devez pas sombrer dans les spéculations
intellectuelles. Retenez cette phrase de Malraux: "Les idées ne sont pas faites pour être
pensées mais vécues"

Un exemple "basique" d'IM et de plan

"ÊTES-VOUS POUR OU CONTRE L'INTERDICTION DU VOILE INTÉGRAL?"

Mauvaise IM: "Le port du voile intégral pose des problèmes que notre société doit résoudre".
Ici en fait, vous ne feriez que reformuler la question posée sans apporter de réel niveau de réflexion 
supplémentaire.

Bonne IM (J'espère!): "Dans un État laïque dont les fondements sont la liberté et l'égalité des

 droits, le voile intégral, double symbole d'un prosélytisme religieux et d'un enfermement de
la femme n'a pas sa place." Noter qu'ici ma position est volontairement très tranchée à des fins
pédagogiques, comme l'est la question posée.

Quel plan après cela?

"Il ne faut pas dire la même chose dans les deux paragraphes" (cf. plus haut)

Mauvais plan (à partir d'une bonne IM, ou IM figurant en fait dans cette annonce de plan): "La

 France est un État fondé en partie sur les principes de laïcité et de liberté (ID1), aussi le voile
intégral qui symbolise l'intégrisme et une forme d'aliénation de la femme (ID2) doit-il être
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proscrit. (ID3) ". Ne souriez pas, cette solution est très fréquente dans les devoirs qui me
parviennent… Relisez vos travaux avec un minimum de sévérité à votre égard !
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Bon plan (c.-à-d. qui présente une analyse équilibrée du problème posé mais conduit à une prise
de position nette): "(CERTES) Le voile intégral peut être considéré comme un simple accessoire
s'inscrivant dans une tradition culturelle qui, à ce titre, aurait sa place, comme d'autres, dans
la société française. (ID1) (MAIS) Pourtant cette tradition culturelle, très éloignée des
 traditions françaises, peut entraîner des réactions de rejet voire une réelle agressivité à
l'égard de celles qui la respectent. (ID2) (MAIS SURTOUT) Mais le port du voile intégral
symbolise surtout des comportements extrémistes qui sont en contradiction avec les règles
républicaines fondatrices des relations entre tous les citoyens6, qu'ils soient Français ou
qu'ils aient choisi la France comme asile." (ID3)

En synthèse

Ce que je rencontre le plus souvent

 Une "fausse" IM qui n'est qu'une reformulation déguisée de la question posée… Alors qu'une
"vraie" IM se trouve dans l'annonce de plan.

Ce que je rencontre parfois

 Une IM correcte mais un plan qui est une simple reprise de cette IM avec une différence de
formulation.

Ce que j'aimerais trouver

 Une bonne IM et un bon plan!

ATTENTION: Mes propositions sont souvent schématiques afin de se rapprocher d'une forme de
"marteauthérapie" concernant la Méthode de composition.

Les idées développées ne sont pas nécessairement les miennes et cherchent surtout à répondre à
des objectifs pédagogiques.

REMARQUE: si l'IM est trop développée, trop détaillée (cas de CUGE1 - exercice 3 – cf. p.13) on
court le risque d'un plan redondant avec cette IM. Ce cas est fréquent si l'on prend comme règle la
phrase parfois rencontrée dans les corrigés: " Cette synthèse répond à la question posée, elle sera
donc mon IM". 21
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Citoyen peut convenir ici car le mot a un double sens: "Habitant d'une ville ou d'une cité", mais aussi "Personne qui dans un État jouit
des droits civils et politiques".

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4. IM et PLAN (suite et exemple)


Exemple à suivre

"LA PUISSANCE CHINOISE, MYTHE OU RÉALITÉ?"

J'ai choisi cet exemple d'un travail que j'ai eu à corriger. Il présente l'avantage de la concision et
permet d'illustrer la similitude d'approche des sujets écrits et oraux –en effet on imagine facilement
que cette question puisse être "tirée" lors de l'oral.

L'introduction rédigée par le candidat était la suivante:

i. "Considérée tour à tour comme superpuissance convoitant l’hégémonie mondiale et comme


pays pauvre en voie de développement, la Chine n’en finit pas d’exciter l’imagination sur sa
réalité. (Chapeau)

ii. La Chine est perçue comme une puissance mondiale et l’objectivité de la force de ses
composantes ne permet pas d’occulter les défis que le gouvernement chinois aura à relever,
et qui hypothèquent gravement son futur. (IM)

iii. La perception par l’étranger et la volonté de puissance chinoise doivent être analysés, pour
ensuite permettre la mise en évidence des réalités de ses composantes. Enfin les défis que
le gouvernement devra relever nous éclaireront sur le futur de cette puissance." (PLAN)

Cette rédaction traduit les difficultés habituelles rencontrées en début de cycle. Au-delà d'un style un
peu pesant, c'est bien L'ÉCUEIL IM-PLAN qui est avant tout illustré ici.

Alors que tous les éléments ont été identifiés par le rédacteur, c'est leur
"agencement" qui est défaillant. On retrouve en particulier une similitude –ici
presque totale- entre l'IM et le PLAN (voir les groupes de mots soulignés et de
couleurs identiques).

Construire l'introduction

REMARQUE: on peut retenir que lorsque la question est "sèche" comme ici, l'accroche peut (doit)
l'éclairer. Le rédacteur doit alors se demander: "Qu'est-ce qui conduit à se poser cette question?"

J'ai choisi symboliquement un élément assez incontestable: le poids économique, pour illustrer cette
règle.

"Bien qu'acteur économique majeur, la Chine justifie-t-elle par son poids réel la puissance
qu'on s'accorde à lui reconnaitre?" (Rappel sujet et accroche)

A partir des idées du candidat j'ai ensuite reconstruit son introduction.


22

Voici l'IM que je retiens a priori:


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"La Chine dispose d'une puissance réelle mais fragile du fait de son double statut de
superpuissance et de pays émergent." (IM)

Et la trame de plan correspondante (réduite aux titres des parties):

"Des critères objectifs de puissance (Partie 1), cependant amplifiés par la vision
occidentale (Partie 2) et qui restent dépendants des défis que la Chine doit déjà relever
(Partie 3)."

Vous noterez que ce court développement de l'introduction du devoir correspond plus à ce qu'il
faudrait faire dans un avis personnel (Synthèse) voire dans un exposé oral.

Cependant les principes restent valables pour le devoir de culture. Il conviendrait dans ce cas
d'étoffer davantage les 3 paragraphes de l'introduction… sans les polluer d'idées parasites.

ATTENTION: dans tous les cas il faudra préférer la concision à du remplissage visant à faire du
volume!

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5. TABLEAU d'ANALYSE
EN AMONT DU TABLEAU

Pas de précipitation

Comme pour toutes les épreuves de concours, l'impatience est un mauvais guide. Elle conduit
généralement à "griller" quelques étapes préliminaires et bloque la réflexion à partir d'un sentiment,
d'une impression ou de préjugés.

Une courte analyse des besoins en information pour répondre à la question posée dans la demande
de fiche est souvent utile. Elle se rapproche de la démarche suivie en culture.

Ce point ne figure pas expressément comme une étape dans le document de méthodologie de la
Revue même si on peut lire en page 5 du dossier MET-M21:

" On clarifie la question et on précise la cible à atteindre : cœur du sujet et limites. Si nécessaire, le
texte peut être complété par une ou deux parenthèses mentionnant des axes de réflexion à
éclairer pour répondre pleinement à la question. Il faut, ce faisant, veiller à ne pas dériver."

Il permet cependant d'orienter utilement la recherche des éléments à retenir et en facilite le tri. En
effet, l'épreuve de synthèse du concours n'est pas une simple synthèse de dossier mais
l'exploitation du contenu d'un dossier dans le but de répondre à une question précise. Tous les
éléments contenus dans le dossier n'auront donc pas le même poids, certains seront négligés; dans
le même temps le dossier pourra apparaître trop incomplet sur certains points pour apporter une
réponse totalement pertinente au demandeur.

ATTENTION DANS CE CAS, IL NE FAUDRA PAS APPORTER SES COMPLÉMENTS PERSONNELS MAIS PRÉCISER
CES LIMITES EN COURS DE FICHE, PAR EXEMPLE EN DISANT: "MÊME SI ELLES PRIVILÉGIENT L'ASPECT
ÉCONOMIQUE AU DÉTRIMENT DE CARACTÈRE SOCIAL, LES PIÈCES DU DOSSIER METTENT BIEN EN
ÉVIDENCE…"

ÉPREUVE DE SYNTHÈSE DE DOSSIER

Bon ouvrier…bons outils

La construction du tableau de recherche et son exploitation (sur un espace restreint… la table ou le


bureau) constituent des points clefs de l'organisation du travail.
Sans remettre en cause le processus détaillé dans les documents décrivant la méthode de
composition de la fiche synthèse, je vous invite ici à travailler sur des outils concrets.
Confronté moi-même à ces exercices, en tant que rédacteur de corrigés-types de synthèse, mes
constats et conseils se fondent sur un "vécu".

Constat
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Le tableau donné en exemple dans les corrigés-types, regroupe tous les éléments nécessaires à la
rédaction des synthèses partielles puis générale. C'est L'ORGANISATION DES DONNÉES QUI ME SEMBLE
DIFFICILE À EXPLOITER DANS UN TEMPS ET SUR UN ESPACE RÉDUITS.

POURQUOI? Le choix du repérage des items par des croix joint au traitement des pièces dans
l'ordre de leur numérotation conduisent, lors de l'établissement des synthèses partielles, à des
allers-retours permanents de droite à gauche et de haut en bas en mémorisant à chaque fois les
éléments à intégrer à la synthèse. Quand une même pièce contient des informations relatives à
plusieurs rubriques la lecture est encore compliquée et la mémoire mise à très rude épreuve.

L'extrait de tableau ci-dessous illustre cette difficulté.

Dans le tableau, les connecteurs font le lien fait ou idée et "x", les flèches verticales indiquent le
sens des synthèses.

Note aux abonnés à la Revue d'érudes. Vous noterez, lorque vous recevrez les corrigés-types que
j'ai rédigés, que j'y ai arbitrairement réduit le volume de mes notes à celui imposé pour la fiche, soit
650 mots. Ce choix n'a pour raison que de se familiariser à chaque occasion avec un volume de
texte difficile à maîtriser (pour moi aussi!). En revanche, la rédaction synthétique d'un brouillon
devrait, le jour du concours, vous conduire à 300-400 mots au plus… sinon ce n'est plus un relevé
de notes!

"Pour info", le schéma de tableau de la page précédente comprend déjà 59 mots. L'avis personnel
est limité à 165 mots. Mettez-vous ici encore ces repères "dans l'œil".

Variante
25

Personnellement, je travaille de manière un peu différente, sans pour autant perdre l'esprit de la
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méthode. J'INSISTE SUR LE FAIT QU'IL FAUDRA TOUJOURS ANALYSER LES PIÈCES EN FONCTION DE

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"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

RUBRIQUES DÉTERMINÉES DANS LES ÉTAPES INITIALES ET EN EXTRAIRE DES ÉLÉMENTS CLEFS… à partir
desquels on construira les synthèses partielles et générale.

Comment est-ce que je procède pour travailler vite et efficacement sur un espace de travail réduit?
J'insiste encore sur ce point car c'est bien ici le métier qui conditionne l'ouvrage.

Jusqu'à l'analyse du sommaire du dossier (le thème du devoir SYNT.3 est l'impact de la crise
économique sur la défense), RAS. Je détermine mes rubriques: aspects généraux - (Rubrique 1),
impacts sur l'économie et l'industrie, notamment de souveraineté – (Rubrique 2), impacts sur
l'organisation de la défense et les options stratégiques – (Rubrique 3), plus les colonnes "réservé" et
"observations" (que j'ai "fondues" dans ce travail)

A PARTIR DE LÀ JE PROCÈDE DIFFÉREMMENT.

1. Je classe les pièces du dossier en fonction des rubriques. Toujours dans le cas de mon
exemple: R1, pièces 1/11, 3/31, 4/41/42; R2, pièces 1/12, 2/21 et R3, pièces 3/327. La note
22 de la pièce 2 n'a pas pu être classée à ce stade, elle reste "au fond du tas".
2. Je prépare mon tableau sous la forme ci-après où les ITEMS FIGURERONT DANS LES COLONNES
À LA PLACE DES CROIX.
3. J'exploite ensuite les pièces par groupes correspondant aux rubriques retenues. La lecture
consécutive des documents portant sur un même thème facilite l'approche des synthèses
partielles. Au fil de la lecture peuvent apparaître, au sein d'un groupe, des éléments relatifs
aux autres rubriques (c'est presque toujours le cas). Je les note dans la colonne
correspondante et les oublie provisoirement.
4. Lors de la rédaction des synthèses partielles, je n'ai plus qu'à lire des éléments figurant dans
une même colonne. C'est plus confortable lorsqu'on a un peu "la pression".

Cette méthode évite de construire un "drap" difficile à manipuler. Je me contente de feuilles A4


utilisées en "paysage" que je dispose comme montré en annexes. J'arrive ainsi à avoir l'équivalent
de 2 pages A4 "paysage" de données sur mon espace de travail (pour 5 pages de notes).

On peut bien sûr, comme dans le tableau "type", enrichir ses notes avec le numéro de pièce, des +
ou ++ en fonction de l'intérêt de l'item par rapport au sujet. Mais là les possibilités sont sans fin.

ATTENTION Cette organisation qui ME CONVIENT, n'est pas universelle. Ce n'est qu'un outil
portant sur une simple adaptation d'une des étapes de la méthode enseignée par la Revue
d'études. Certains sont certainement "à l'aise" avec la solution "standard" du tableau de recherche.
D'autres ont peut-être leur solution personnelle d'organisation de cette phase du travail.

Toutes les solutions sont bonnes si elles respectent les règles générales qui
vous sont proposées. CES RÈGLES SONT EN EFFET TIRÉES DE L'EXPÉRIENCE, et
elles permettent d'apporter, sans risque d'erreur majeure, une réponse
adaptée aux questions posées, dans le temps imparti et avec le bon nombre
de mots.
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Ce n'est pas une erreur car c'est par exemple un texte du CEMA qui couvre tous le champ du sujet.

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"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

Une fois le tableau rempli, il est temps de passer à la rédaction des synthèses. Elles se font ici,
comme pour un devoir de CUGE, par domaine, sans oublier que LA SYNTHÈSE GLOBALE N'EST PAS
UNE SIMPLE COMPILATION DES SYNTHÈSES PARTIELLES MAIS BIEN UNE REFORMULATION DE LEUR
CONTENU. (Voir le chapitre suivant)

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Rédacteur: Gal (2S) Jean-François DELOCHRE


"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

Annexe

Pour aller au bout de cette explication "basique", voyons comment je dispose mes feuilles de
recherche sur mon plan de travail au moment de la rédaction des synthèses.

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DOMAINES ET RUBRIQUES EN CULTURE GÉNÉRALE

Vous avez en fait une matrice à deux entrées: les domaines et les rubriques. L'explication suivante
se fonde sur le devoir de CUGE 2011 suivant:

Dans « L’espoir » (1937), André Malraux fait dire à l’un des protagonistes :
"Il y a des guerres justes, il n’y a pas d’armées justes."
Cette affirmation vous semble-t-elle pertinente dans le contexte actuel ?

Les domaines se déterminent en fonction du CHAMP COUVERT PAR LE CŒUR DE SUJET: ici les
guerres et leur conduite. Quels sont les principaux domaines concernés par le choix de faire la
guerre et les modalités et conséquences de sa conduite? Politique? Diplomatie? Économie? Droit?
Société et culture?...A partir de là, conserver les plus pertinents (3 à 4 max) à vos yeux.

Les rubriques concernent les points à éclairer EN FONCTION DE LA QUESTION POSÉE. Ici et de
manière sommaire: qu'est-ce qui fait qu'une guerre est juste ou injuste? Qu'est ce qui fait que sa
conduite est juste ou injuste? On voit bien qu'à l'intersection DOMAINE-RUBRIQUE on obtiendra
des éléments pertinents pour répondre à la question posée. N'oubliez pas également la précision du
sujet "...dans le contexte actuel". Cela mérite-t-il une rubrique supplémentaire pour analyser ce qui
aurait changé entre hier et aujourd'hui dans certains des domaines retenus?

Pour conclure sur ce thème et dans le cadre de ce sujet, les DOMAINES sont liés aux substantifs
(guerre, armées...) et les RUBRIQUES aux qualificatifs (justes, injustes, contexte actuel...)

ATTENTION, ce n'est pas une recette mais une explication à partir du sujet traité (néanmoins "ça
fonctionne" de temps en temps!)

Si vous avez des difficultés pour déterminer domaines et rubriques, c'est assez normal au début car
il faut forger l'esprit à ce mode de travail analytique, pourtant habituel dans nos méthodes de
raisonnement tactique. La finalité est la même mais l'outil est un peu différent.

SURTOUT N'OUBLIEZ JAMAIS QUE L'OBJECTIF N'EST PAS, ICI COMME EN TACTIQUE, D'APPLIQUER UNE
MÉTHODE MAIS D'ARRIVER À UN RÉSULTAT!

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6. Des FAITS aux SYNTHESES, de la THESE


au PLAN
Un processus à bien comprendre pour aller des faits aux synthèses

Les méthodes de composition de travaux écrits ou oraux peuvent différer dans certaines de leurs
modalités mais elles suivent toutes un processus d'élaboration des réponses qui guide le rédacteur
des faits aux idées puis de la thèse au plan. Cette approche correspond au "fonctionnement"
français forgé par notre culture et notre formation.

Pour que cette démarche soit productive elle doit être comprise dans sa forme et dans son esprit.

Prenons-la par étape.

1. RECHERCHER LES FAITS ET IDÉES "PRIMAIRES" SUR LE SUJET: c'est le but des tableaux
d'analyse. On trouve deux entrées principales, les grands domaines couverts par le sujet et
des clefs d'analyse correspondant aux besoins en informations qu'imposent le sujet et plus
particulièrement la question à laquelle il faut répondre. On peut ajouter un 3e niveau
d'information par l'emploi de couleurs.

2. EFFECTUER UN PREMIER NIVEAU DE SYNTHÈSE: ce premier travail de construction consiste à


apporter une réponse à la question posée en se référant au seul domaine analysé. La forme
générale de la synthèse est celle-ci: "Si on ne considère que le domaine de … on peut dire
que la réponse à la question est …". On reproduit cette démarche pour chaque domaine.

3. EFFECTUER UNE SYNTHÈSE GLOBALE: c'est ici que se dessine la thèse. Chaque synthèse
partielle a apporté une réponse équilibrée et argumentée à la question posée vue sous
l'angle particulier du domaine concerné. Il faut maintenant faire
un bilan global qui constituera votre position définitive. Chaque
domaine se verra affecté d'un poids particulier selon vos
critères de choix. L'agrégation de ces "données" fera pencher
la balance dans le sens de ce qui deviendra votre thèse.

ATTENTION: Ici se situe un des points clefs d'un devoir réussi. Si vous réduisez votre synthèse
globale à une juxtaposition de condensés des synthèses partielles, vous n'obtenez pas une thèse
exploitable car vous n'avez apporté aucune plus-value intellectuelle lors de cette étape (voir
illustration ci-dessous).

Il s'agit bien ici de recomposer vos synthèses partielles pour en tirer une nouvelle approche plus
globale, plus synthétique de votre position sur le problème soumis à votre analyse.

SI CETTE ÉTAPE EST CONDUITE AVEC DE LA RIGUEUR ET UN SOUCI DE CONCISION DANS LA RÉDACTION
ALORS ET ALORS SEULEMENT ON PEUT CONSIDÉRER QUE CETTE SYNTHÈSE CONSTITUE L'IDEE
MAITRESSE.
30Page

Rédacteur: Gal (2S) Jean-François DELOCHRE


"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

De la thèse à sa démonstration

Une fois une vraie IM rédigée, c'est-à-dire conforme au principe ci-dessus, il reste à bâtir votre
démonstration. Ce point paraît souvent complexe et semble un obstacle difficile à surmonter.

Pourtant…ce plan – ou tout au moins le fil directeur de votre démonstration-


vous l'avez déjà conçu de manière inconsciente en cheminant des synthèses
partielles à l'IM.

Remémorez-vous les étapes de votre réflexion. Par exemple pour un sujet qui réclame une prise de
position face à deux options ("Puissance chinoise: mythe ou réalité") : "J'ai dans mes synthèses
partielles trouvé tel et tel éléments qui permettent de penser que…J'ai aussi des éléments qui
permettent de penser que…pour telle et telle raisons que je trouve prioritaires car…, je retiens que
telle position l'emporte."

Si l'on reprend le schéma précédent, votre fil


directeur est ici (cercle rouge). C'est le
raisonnement qui vous a conduit à hiérarchiser vos
faits et idées pour déboucher sur le choix d'une
thèse.

REMARQUE: a contrario, si on fait une synthèse


globale de compilation ("Mauvais choix"), que l'on
en fait son IM et que l'on considère les synthèses
partielles comme ses idées directrices (ID), on voit
31

bien que l'on va dans le mur de la redondance IM-


Page

PLAN et dans celui du plan analytique.

Rédacteur: Gal (2S) Jean-François DELOCHRE


"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

QUELQUES EXERCICES PRATIQUES SUR LES IM

Certains d'entre vous ont évoqué la difficulté de faire le lien entre synthèse globale et idée-
maîtresse. Votre interrogation sur les synthèses (partielles et globale) et l'IM est légitime: c'est LE
point délicat en CUGE mais aussi en SYNTHESE.

La difficulté vient souvent du fait que la synthèse globale réalisée n'est pas une vraie synthèse mais
une contraction des synthèses partielles. Or, les synthèses partielles sont elles-mêmes (et là il est
difficile de faire autrement) des agrégats des éléments du tableau de recherche. Dès lors la
synthèse globale devient un résumé de vos arguments et constitue davantage une ébauche de plan
qu'une IM.

A ce stade votre synthèse générale correspond au: "Voilà ce que je vais dire" et non pas au: "Voilà
ce que je vais démontrer".

Le plus souvent, je travaille moi-même ainsi pour contourner la difficulté d'une synthèse immédiate
de la vingtaine de lignes, voire plus, que représentent les synthèses partielles. Je fusionne mes
synthèses partielles dans une rédaction plus compacte, qui reste un peu une compilation, et à partir
de là je me demande: "Qu'est-ce que je démontre ici?". J'aboutis alors à une rédaction concise
d'une quarantaine de mots avec en général une idée unique (d'où des phrases parfois un peu
longues, mais qui doivent rester compréhensibles), répondant à la question posée et facile à
mémoriser.

Si vous retenez une IM de 8 lignes composée de 4 ou 5 phrases, vous "allez au carton" à coup sûr.

Si après cette lecture et les exercices proposés vous êtes encore dans le doute, recontactez-moi et
on affinera la réflexion à partir de cette nouvelle base.

Des exemples illustrent mieux qu'une longue explication cet écueil fréquent.

Vous trouvez ci-dessous des sujets schématisés et les synthèses globales obtenues par
"compilation".

En dessous, dans le cadre IM, figurent les IM correspondantes qui bouclent bien avec la question
posée (je l'espère, mais je m'expose volontiers à vos remarques!).

Les IM sont rédigées en police "blanche" (sauf pour le premier exemple) pour éviter
la tentation d'une lecture immédiate. Après réflexion et rédaction personnelle de l'IM,
vous pourrez sélectionner le texte et le rendre visible en y appliquant une couleur de
police adaptée (ou en les recopiant sous Word à partir de la version PDF mise en
ligne sur le blog)

Bon travail…dans les "blancs" d'un emploi du temps déjà bien "noirci"!

NOTA: les exemples sont tirés d'exercices des cycles précédents de préparation au CID puis à
l'EDG. A quelques exceptions près les IM retenues figuraient dans les corrigés-types. Elles ont
parfois subi des retouches à des fins pédagogiques.
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Rédacteur: Gal (2S) Jean-François DELOCHRE


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AFRIQUE NOIRE

Question
Dans quelle mesure l'Afrique Noire peut-elle, à votre avis, remédier à une situation qui met en cause
son avenir?

Synthèse globale
L'Afrique noire, éclatée en états peu viables hérités de la décolonisation, ne semble pas avoir avant
longtemps la capacité à remédier seule à une instabilité chronique qui touche sa vie politique
comme ses activités économiques et culturelles.
Une conscience plus claire de remèdes à promouvoir pour remédier à cette instabilité semble
actuellement se dégager. Certains relèvent de la poursuite de l'aide extérieure, tandis que d'autres
peuvent naître d'une volonté africaine de prendre en main son propre destin.
Néanmoins, une évolution favorable ne sera possible que dans la mesure où l'aide extérieure, en
l'occurrence celle des pays industrialisés dans la majorité des cas, ne sera pas liée à une
transposition brutale de comportements politiques ou de schémas économiques manifestement
inadaptés à des populations préoccupées par leur survie, pour lesquelles les concepts théoriques
de démocratie et de droits de l'homme ne correspondent encore à aucune réalité tangible et sont
éloignés des comportements ancestraux.

NOTA: cet exemple a été choisi en priorité car il illustre parfaitement le cheminement
du rédacteur du corrigé. La synthèse globale, si elle restait en l'état et était retenue
comme IM, serait inexploitable car elle renferme déjà la majorité des éléments de
démonstration de la thèse de l'auteur.
En revanche, on comprend très bien qu'à partir de la forme "compacte" ci-dessous on
dispose d'une grande liberté de manœuvre pour articuler sa démonstration, sans risque de
redondance avec la rédaction de l'IM, en allant puiser des éléments dans les différentes
synthèses: globale et partielles (non reproduites ici) ainsi que dans le tableau d'étude.

IM
L'Afrique noire ne pourra remédier seule à son instabilité chronique que lorsqu'elle aura décidé et
réussi à prendre en main son destin selon des schémas propres.

TERRORISME ET DEMOCRATIES

Question
Les démocraties sont-elles le meilleur obstacle au terrorisme?

Synthèse globale
Face aux mouvements terroristes, qui savent utiliser à leur avantage les libertés offertes par les
démocraties et réaliser des actions réellement efficaces sur le plan psychologique, les démocraties
savent que le temps joue en leur faveur, en leur permettant de développer des moyens techniques
de sécurité plus efficaces, d'entreprendre des actions diplomatiques et militaires visant à réduire le
nombre de sanctuaires, et de poursuivre leur action économique pour la réduction de la pauvreté et
de la misère dans le monde et le développement des États les plus faibles. Cependant, le
radicalisme islamique entretient un flot durable de volontaires pour des actions-suicides, toujours
difficiles à contrer. Seuls, une fin réelle du conflit israélo-palestinienne l'établissement d'une paix
33

durable au Moyen-Orient permettraient de mettre fin au terrorisme international.


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Rédacteur: Gal (2S) Jean-François DELOCHRE


"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

IM
Les démocraties qui disposent du temps, des synergies internes, des capacités économiques,
diplomatiques et de défense, sont à ce jour les systèmes sociaux et politiques les mieux adaptés
pour s'opposer efficacement et durablement au terrorisme malgré ses incessantes adaptations.

MANAGEMENT ET CONSENSUS

Question
Management par consensus: une voie inévitable?

Synthèse globale
Le nouveau contexte économique a fait émerger un style de management basé sur la recherche du
consensus. Cette règle de gestion active un important processus de maturation à l'intérieur du
groupe, augmente le pouvoir et la responsabilité individuelle et peut ainsi aider à rendre les réunions
plus satisfaisantes et efficaces. Toutefois le management consensuel rencontre des difficultés
majeures et s'avère ne pas être efficace dans toutes les situations. De plus, sa réussite nécessite le
respect de certaines conditions culturelles et organisationnelles.

IM
Évolution naturelle d'un management confronté aux contraintes économiques, la recherche du
consensus n'a pas de valeur universelle face aux situations rencontrées qui sont étroitement
dépendantes de critères opérationnels, structurels, voire culturels.

EDUCATION ET SOCIETE

Question
…mettant en relief l’importance de l’éducation dans toutes ses acceptions, sur le fonctionnement
harmonieux d’une société.

Synthèse globale
L’éducation repose sur une approche globale des besoins de l’individu et de la société. Elle
constitue le ciment du corps social, contribue à son homogénéité et participe ainsi au
développement et au fonctionnement harmonieux des sociétés. Mais, dépendant de moyens
humains, techniques et financiers inégalement disponibles, l’application des politiques de
l’éducation, si elle n’est pas remise en cause, montre néanmoins de fortes disparités, y compris au
plan régional.

IM
Nécessitant une approche globale des besoins, devant être servie par des moyens humains,
techniques et financiers adaptés et suffisants, l’éducation constitue, à ce prix, le ciment du corps
social et le ferment du développement, gages d’un fonctionnement harmonieux des sociétés.
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ECONOMIE ET DEFENSE

Question
…mettant en relief l’importance de ces interactions (économie et défense), notamment à travers les
efforts faits par les armées,

Synthèse globale
La Défense, et en son sein les forces armées, sont confrontées aux difficultés nées d'un contexte
économique contraignant qui rend plus rigides les interactions directes qu'elles ont, structurellement,
avec le monde industriel.
Les efforts consentis pour préserver l'équilibre entre la prise en compte des menaces, celle des
conditions économiques et les impératifs du concept stratégique se heurtent parfois à des
incompatibilités d'ordre budgétaire ou relevant de logiques industrielles.
Le poids de ces efforts reste acceptable tant qu'ils ne conduisent pas à des ruptures capacitaires,
entraînant une remise en cause du modèle de forces, et limitant les marges de manœuvre politiques
et diplomatiques.
De nouvelles synergies réalistes, fondées sur des coopérations pragmatiques, permettent de penser
qu'il n'y a cependant pas encore de fatalité du déclin.

IM
Rigidifiées par les tensions économiques et budgétaires, les interactions entre défense et économie
imposent aux armées des efforts croissants qui pourraient conduire au développement d’une crise
sécuritaire dans le sillage de celle touchant les équilibres commerciaux et financiers.

ACTIONS CIVILO-MILITAIRES

Question
…mettant notamment en lumière ce qui motive ces actions, comment elles se déroulent et quelle
pourrait être leur évolution possible ou souhaitable.

Synthèse globale
Conséquence inévitable des actions extérieures, quelle qu'en soit leur nature, les ACM concrétisent
l'indispensable prise en compte de leur environnement civil ainsi que l'affirmation de la volonté de
rétablir les fonctions vitales du théâtre. Or la France, malgré son expérience coloniale, ne développe
encore qu'un système trop embryonnaire car essentiellement supporté par les armées. Elle ne peut
donc pas, dans le climat de concurrence qui caractérise aujourd'hui les engagements
internationaux, espérer les justes retours sur investissements que justifieraient les sacrifices
consentis. Alors, pour que puissent être engagés des moyens à la hauteur d'ambitions légitimes,
une véritable révolution doit être opérée, tant dans les procédures que dans les mentalités. Mais
cela sous-entend une prise de conscience nationale qui, seule, peut susciter la volonté politique
d'animer une coordination efficace.

IM
Éléments pourtant déterminants dans la stabilisation des théâtres, les ACM de la France restent
trop confinées dans le domaine des armées. Seule une volonté politique forte émanant d'une prise
de conscience nationale permettra de mettre en cohérence les ambitions affichées et les moyens
consentis.
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7. De l'INTRODUCTION
Ces questions m'ont été posées par un candidat 2012:

"En outre, j'ai quelques questions de méthode:


-faut-il expliquer/analyser la citation proposée?
-faut-il forcément la reproduire textuellement dans l'introduction?
-doit-on donner des indications biographiques sur l'auteur de la citation?"

Il est difficile de ne pas être "Normand" dans les réponses qui, de plus, concernent des questions de
niveaux différents: fond pour la 1re et la 3e, forme pour la 2nde.

1. Une remarque générale tout d'abord qui éclaire ce sujet. Pour cela sortons du cadre du
concours. Mettez-vous dans la peau d'un journaliste, d'un universitaire qui doivent publier un
article.

IL FAUT CONSIDÉRER QUE LE LECTEUR-CORRECTEUR NE DISPOSE PAS DU SUJET.

Le travail fourni doit donc contenir tous les éléments de compréhension nécessaires: problématique
d'ensemble, question posée (ou que l'on choisit de traiter), puis la suite traditionnelle que constituent
l'IM, le plan, etc.

2. Une seconde remarque (rappel), vous n'êtes pas évalué sur l'application d'une méthode
mais sur la pertinence de votre réflexion.

NE CHERCHEZ PAS LE "TRUC, LA RECETTE" PASSE PARTOUT, ILS N'EXISTENT PAS.

Je reviens plus directement aux questions posées en évacuant d'emblée les formulations "faut-il?"
et "doit-on?" (Voir ci-dessus)

i. "Expliquer/analyser la citation proposée". Deux situations peuvent se présenter conduisant


à mon sens à deux approches différentes:

- la citation est dans le chapeau;


- la citation est l'objet de la question posée.

Dans le premier cas la citation oriente sur la problématique à traiter ou cadre le sujet. Il faut montrer
qu'on a bien compris le "message": "Quand Malraux dit:…, il fait le constat de…". Suivra le rappel
de la question puis votre thèse.

Dans le second cas la citation doit être commentée: "Le problème de…a souvent été évoqué au
cours de l'Histoire. Ce constat a fait dire à Malraux:…Doit-on pour autant considérer cette analyse
comme un axiome?". Ici, mais ce n'est toujours que mon analyse personnelle, on inverse l'approche
en arrivant sur la citation au lieu d'en partir.

ii. "Reproduire textuellement (la citation) dans l'introduction?". On retrouve un peu le cas
précédent en fonction de la place de la citation. S'y ajoutent sa forme (affirmative ou
interrogative) et sa longueur. Pour moi il n'y a pas de règles sauf celles qu'impose
l'intelligence du rédacteur face au sujet proposé!
36

iii. "Donner des indications biographiques sur l'auteur de la citation?". Là encore, si vous
connaissez l'auteur et le cadre de la citation et que vous pensez que cette dernière n'a de
sens que replacée dans son contexte…Allez-y, sinon prudence car un mauvais étalage peut
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être désastreux.

Rédacteur: Gal (2S) Jean-François DELOCHRE


"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

A titre d'exemple, j'ai trouvé:

"St Exupéry dans "La Citadelle" au lieu de "Saint-Exupéry dans "Citadelle"

Et très récemment:

"Georges Bernanos dans son ouvrage "l'avenir pour quoi faire?" …alors que le titre "La liberté pour
quoi faire?" figurait dans le libellé !

En conclusion

SI, COMME JE LE CROIS VOUS AVEZ SU COMMANDER VOS UNITÉS AVEC INTELLIGENCE ET SANS VOUS
LIMITER À L'APPLICATION DE SOI-DISANT RECETTES UNIVERSELLES, RÉDIGEZ AVEC LES MÊMES PRINCIPES.

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Rédacteur: Gal (2S) Jean-François DELOCHRE


"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

8. L'ORAL du CONCOURS EDG


Comme je l'ai déjà précisé, "l'oral est une poursuite de l'écrit par d'autres moyens"8.

Cette continuité logique ne doit cependant pas conduire à traiter l'oral comme l'écrit. Si les principes:
lecture attentive du sujet, analyse des termes du sujet, reformulation éventuelle, identification des
domaines concernés, idée maîtresse et plan sont à conserver, LA MISE EN ŒUVRE DE LA MÉTHODE
EST NÉCESSAIREMENT ADAPTÉE. Il faut en effet l'ajuster aux conditions d'examen : 20 mn de
préparation entre la réception du sujet et le passage devant le jury, et un exposé qui "ouvre" la colle
et doit durer, en général, une dizaine de minutes.

Cette double brièveté conduit EGEA9 à conseiller le plan Sciences PO (2/2)10, beaucoup plus
simple à manipuler et beaucoup plus efficace et donc convaincant que celui en 3 parties.

"Autant cela se discute à l'écrit, autant cela se discute beaucoup moins à l'oral.

En fait, à l'oral, on voit mal comment on peut réussir avec autre chose qu'un plan en deux
parties. Et autant je prêche dans le désert en vous assurant qu'à l'écrit, le 2 parties est
possible, autant je souffre peu la discussion pour l'oral, où le 3 parties me semble exclu
d'emblée.

Je trouve le sujet très difficile pour un oral ("géopolitique : temps, échelle, facteurs"). Raison
de plus pour un deux parties, plus aisé à manier. Soyez donc plus simple et tout d'abord,
en reformulant le sujet : la géopolitique n'est elle que temps et espace, ou doit-elle prendre
en compte d'autre facteurs? Votre brève introduction (1minute trente) doit servir à cela, puis
à l'annonce du plan.

Ce qui vous donne, par exemple,

1. La géopolitique s'appuie sur deux considérations primordiales, l'histoire et la


géographie
11. Le facteur temporel
12. Le facteur spatial
2. Toutefois, d'autres facteurs explicatifs doivent être pris en compte
21. Le facteur "identitaire" (langue, religion, racines,...)
22. Le facteur stratégique (la GP est rivalité de puissance)

8
La guerre est une poursuite de l'activité politique par d'autres moyens. (Carl von Clausewitz 1780-1831)
9
J'ai parcouru le site d'EGEA (voir ci-dessous). Les exemples traités et les conseils me semblent de bonne qualité.
38

Attention cependant il serait maladroit de penser que la vérité est systématiquement ailleurs! La consultation de ce site
vous permettra de compléter les autres documents de méthodologie et les corrections personnalisées qui vous sont
Page

adressés.
10
2 parties de chacune 2 sous-parties (2ID / 2IS)

Rédacteur: Gal (2S) Jean-François DELOCHRE


"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

C'est simple, efficace, ça tient la route, vous couvrez le sujet, le rattachez à votre
expérience militaire, et cela ouvre suffisamment de pistes pour que le jury puisse
s'accrocher dessus. Vous avez assez de matière pour tenir dix minutes, sans trop
bafouiller : au fond, la difficulté consiste à ne tenir "que" dix minutes.... VOUS
VERREZ, À FORCE DE TRAVAILLER, LA DIFFICULTÉ N'EST PAS LA LONGUEUR MAIS LA
BRIÈVETÉ...."

L'ABC POUR PRÉPARER LA "COLLE"

Les règles et conseils qui suivent ont été validés au cours des deux cycles précédents du CID –
EDG ainsi que lors de 3 années de préparation des candidats CYR Bac +3.

A. La première règle qui se situe en amont de l'épreuve est de SE FIXER UNE SEULE MÉTHODE DE
CONSTRUCTION DE LA RÉPONSE. Par exemple, le plan analytique type 2/2 (voire 2/3) de
Sciences PO. Il sera toujours possible d'avoir un "jaillissement" le jour de la vraie colle
(attention cependant). Il faut impérativement FAIRE SIMPLE et se conditionner par un
ENTRAÎNEMENT DÈS LE DÉBUT DU CYCLE DE PRÉPARATION.

B. La seconde règle concerne la GESTION DU TEMPS. Plus le temps de préparation est court,
plus il faut le maîtriser avec rigueur. Arrêtez impérativement d'écrire au bout de 15 mn pour
relire vos notes et les compléter éventuellement de simples mots repères. Si vous vous
mettez "à la planche", vous allez entrer dans la salle d'épreuve "branché" sur vos dernières
idées encore mal formulées et rater votre démarrage. Une bonne introduction vous tirera au
contraire par la suite au fur et à mesure que le stress s'estompera.

C. Une troisième règle s'applique au "FORMATAGE" DE VOTRE FEUILLE DE PRISE DE NOTES.


Donnez-vous un cadre type que vous reportez immédiatement sur votre feuille de prise de
notes pour structurer concrètement votre développement. C'est dans ce tableau que vous
noterez synthétiquement vos idées et MOTS CLEFS dès le début de votre réflexion. Il est
SUICIDAIRE DE VOULOIR RÉDIGER DES PHRASES ENTIÈRES EN DEHORS DE L'INTRODUCTION ET DE
LA CONCLUSION.

Les mots clefs qui dans mon exemple figurent en colonne de droite vous serviront de
"bouée" si vous n'avez pas eu le temps de plaquer toutes vos phrases dans les cases. Vous
ne perdrez pas le fil de votre démonstration. Vous pourrez même les cocher discrètement en
cours d'exposé pour être sûr de ne pas avoir oublié l'essentiel.

Et maintenant…c'est parti.

Vous venez de choisir 2 sujets, vous avez peut-


être 30 secondes pour en retenir 1 en allant vers
la salle de préparation. Ne gaspillez pas ce
temps, faites un vrai choix: 30 secondes
permettent d'évacuer une part des a priori et
préjugés sur les thèmes tirés. Soyez bien
conscient que LA COLLE DÉBUTE À CET INSTANT DU
39

CHOIX. Dès maintenant les dés sont jetés!


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"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

FEUILLE DE PRISE DE NOTES


(Exemple réellement utilisé sous un format développé sur 2 pages)

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"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

Pour aller un peu plus loin, j'ai réalisé cette ébauche du sujet "Puissance chinoise: mythe ou
réalité?" en une quinzaine de minutes (contraintes de mise en page incluse, ce qui explique une
IS11 embryonnaire)

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9. SUJETS de COLLE du concours EDG


Les sujets suivis de (2013) ont été validés après relecture. Ce chapitre et le suivant (Sujets de
CUGE) sont en cours de refonte.

CONCOURS SCIENCES

1. Le processus de concentration des grandes compagnies aériennes est-il lié aux choix
technologiques des constructeurs? (2013)

2. Les déchets radioactifs des centrales nucléaires représentent-ils un problème pour


l'avenir? (2013)

3. La recherche fondamentale vous semble-t-elle plus importante que la recherche appliquée?


(2013)

4. Quels risques réels ou potentiels représentent les OGM? (2013)

5. Quelles sont les retombées, pour la France, du développement du réacteur de recherche à


fusion nucléaire ITER? (2013)

6. Comment les risques engendrés par l'interconnexion des réseaux informatiques peuvent-ils
être maîtrisés? (2013)

7. Le nucléaire militaire est-il à la portée de tous les états qui maîtrisent la fission industrielle?
(2013)

8. La technologie peut-elle remplacer l'homme dans toutes les situations? (2013)

9. Boson de Higgs: en quoi la recherche sur les particules subatomiques est-elle


fondamentale? (2013)

10. Faut-il unifier davantage la recherche européenne dans tous les domaines? (2013)

11. Comment renforcer et développer le secteur de la recherche en Europe? (2013)

12. Devons-nous prendre le risque de diminuer les chances de survie des malades en refusant
que la recherche génétique française puisse utiliser davantage des embryons humains? (2013)

13. L'avenir énergétique de la planète passe-t-il obligatoirement par le nucléaire? (2013)

14. Le nucléaire, une énergie propre? (2013)

15. Quelles sont les causes et les conséquences du réchauffement climatique?

16. La sauvegarde de la biodiversité est-elle un enjeu vital pour notre avenir? (2013)
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17. Les OGM, la solution pour nourrir la planète? (2013)


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18. Quelles énergies dans l'avenir? (2013)

19. La conquête spatiale: espoirs et utopies. (2013)

20. L'Europe gagnerait-elle à investir davantage dans le domaine de la robotique? (2013)

21. Faut-il favoriser les programmes militaires européens, si nécessaire au détriment de


groupes industriels français? (2013)

22. En dépit des pressions économiques, devrions-nous limiter les transferts technologiques vers
des pays tiers? (2013)

23. Fracturation hydraulique, forages profonds: les besoins énergétiques doivent-ils tout justifier?
(2013)

24. La région du pôle nord, un enjeu stratégique ou commercial pour les grandes puissances?
(2013)

25. La génération Y est-elle menacée par ce qu'elle "adore"? (2013)

26. Le réchauffement climatique ne présente-t-il que des risques? (2013)

27. Pensez-vous qu'une école virtuelle puisse à terme remplacer les structures scolaires
traditionnelles? (2013)

28. Quelles sont les limites du principe de précaution? (2013)

29. NTIC: libération ou asservissement? (2013)

30. Les mathématiques financières: une arme de destruction massive? (2013)

31. La modélisation et les simulations mathématiques peuvent-elles tout résoudre? (2013)

LES INSTITUTS DU CNRS

Pour les candidats scientifiques, le domaine des sciences est souvent réduit à celui de certaines
sciences "dures". Or le champ est plus vaste comme le montrent les sujets couverts par les instituts
du CNRS.

Les sites des instituts accessibles par les liens hypertextes ci-après fournissent un éclairage qui
peut être utile dans la perspective du concours.

Institut des sciences biologiques (INSB)

Il a pour mission de développer et coordonner des recherches en biologie qui visent à décrypter la
complexité du vivant, des atomes aux biomolécules, de la cellule à l'organisme entier et aux
populations.

Thématiques scientifiques : biologie structurale, bio-informatique, pharmacologie, neurosciences,


sciences cognitives, immunologie, génétique, biologie cellulaire, microbiologie, physiologie, biologie
43

végétale, biologie des systèmes, biodiversité ...


Page

Site de l'INSB

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Institut de chimie (INC)

Il a pour mission de développer et coordonner les recherches concernant l'élaboration de nouveaux


composés, la compréhension de la réactivité chimique, l'élucidation toujours plus fine et la prédiction
des relations entre la structure des composés au niveau atomique et leurs propriétés.

Thématiques scientifiques : chimie du et pour le vivant (exploration et développement de


nouveaux modèles et outils pour la pharmacologie, les biotechnologies, la médecine, la
cosmétologie, l’agro-alimentaire et le phytosanitaire), chimie verte et développement durable
(conception de nouvelles réactions chimiques plus économes mais aussi plus efficaces, plus
sélectives et plus sûres), fonctionnalisation de la matière (élaboration et contrôle des propriétés des
matériaux, en particulier pour l’énergie, développement de la nanochimie).

Site de l'INC

Institut écologie et environnement (INEE)

Il a pour mission de développer et coordonner les recherches poursuivies dans les domaines de
l'écologie et de l'environnement incluant la biodiversité et les relations hommes-milieux.

Thématiques scientifiques : écologie et écosciences, biodiversité, impact des changements


globaux, santé - environnement, ressources, chimie écologique et environnementale,...

Site de l'INEE

Institut des sciences humaines et sociales (INSHS)

Il a pour mission de développer les recherches sur l'homme, aussi bien comme producteur de
langages ou de savoirs que comme acteur économique, social ou politique.

Thématiques scientifiques : cultures et sociétés dans l'histoire ; hommes, sociétés et


environnement ; comportement, cognition et communication ; mondes contemporains.

Site de l'INSHS

Institut des sciences de l'information et de leurs interactions (INS2I)

Dans une double mission d’opérateur de recherche et d’agence de moyens, l'Institut organisera et
développera les recherches dans les domaines des sciences informatiques et du numérique. Un de
ses principaux objectifs sera de les positionner, avec les sciences de l'information, au cœur des
enjeux pluri et interdisciplinaires en s'appuyant, entre autres, sur son partenariat avec l'INSIS et sur
les nouveaux outils interdisciplinaires du CNRS.

Site de l'INS2I

Institut des sciences de l'ingénierie et des systèmes (INSIS)

Il a pour mission d'assurer le continuum Recherche fondamentale - Ingénierie - Technologie en


privilégiant l'approche "système" à partir du développement des disciplines cœur de l'institut.

Thématiques scientifiques : Sciences et technologies des automatismes, des signaux et des


systèmes électroniques et photoniques ; sciences et technologies de la mécanique, de l’énergie et
44

des procédés.
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Site de l'INSIS

Rédacteur: Gal (2S) Jean-François DELOCHRE


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Institut national des sciences mathématiques et de leurs interactions (INSMI)

Il a pour mission de développer et de coordonner les recherches dans les différentes branches des
mathématiques, allant des aspects fondamentaux aux applications. Il contribue aussi à la
structuration de la communauté mathématique française et à son insertion dans la communauté
internationale.

Thématiques scientifiques : les différents domaines des mathématiques, modélisations et


simulations mathématiques, interface avec les autres disciplines scientifiques, interactions avec les
entreprises et la société.

Site de l'INSMI

Institut de physique (INP)

Il a pour mission de développer et de coordonner les recherches dans le domaine de la recherche


en physique avec deux motivations principales : le désir de comprendre le monde et la volonté de
répondre aux enjeux actuels de notre société.

Thématiques scientifiques : Les laboratoires de l'INP sont regroupés autour de deux grands
domaines : lois fondamentales, optique et lasers ; physique de la matière condensée et
nanosciences.

Site de l'INP

L'Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3)

Il a pour mission de développer et de coordonner les recherches poursuivies dans le domaine de la


physique nucléaire, physique des particules et astroparticules.

Thématiques scientifiques : physique des particules, physique nucléaire et hadronique,


astroparticules et neutrinos, aval du cycle électronucléaire, recherche et développement
d'accélérateurs, grilles de calcul...

Site de l'IN2P3

L'Institut national des sciences de l'Univers (INSU)

Il a pour mission d'élaborer, développer et coordonner les recherches d'ampleur nationale et


internationale en astronomie, sciences de la Terre, de l'océan, de l'atmosphère et de l'espace.

Thématiques scientifiques : océanographie, géologie, géophysique, climatologie, hydrologie,


volcanologie, sismologie, environnement, planétologie, astronomie, astrophysique…

Site de l'INSU
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"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

CONCOURS LRI

1. Les pays occidentaux peuvent-ils concilier intérêts économiques et réduction des inégalités
sociales? (2013)

2. Parler d'une Europe de tradition chrétienne a-t-il toujours un sens aujourd'hui? (2013)

3. L'OTAN est-elle le seul outil efficace pour réguler les conflits d'aujourd'hui? (2013)

4. A la lumière des crises récentes, faut-il imaginer un modèle économique "post libéral"? (2013)

5. L'intégration à la française est elle encore viable? (2013)

6. Dans l'avenir, le conseil de sécurité de l'ONU devrait-il évoluer dans sa composition? (2013)

7. Quel avenir pour la France en Afrique? (2013)

8. L'Union Européenne a-t-elle intérêt à avoir un allié russe puissant? (2013)

9. A la lumière des "printemps arabes", la démocratie devrait-elle être imposée à tous les états?
(2013)

10. La France, ambassadrice de l'Europe en Méditerranée? (2013)

11. Le 21e siècle sera-t-il "un siècle américain ou chinois"? (2013)

12. La Russie, une grande puissance de retour ou un pâle reflet de l'URSS? (2013)

13. Chine - Afrique, une "OPA" en perspective? (2013)

14. Port du voile, de la burka... pourquoi la France veut-elle limiter les libertés individuelles?
(2013)

15. "Le XXI° siècle sera religieux.. ": qu'en pensez vous? (2013)

16. Qu'elles pourraient être les conséquences pour la France et l'Europe d'une partition de la
Belgique? (2013)

17. La francophonie : utopie française? (2013)

18. Avec le projet de réforme de la justice française, la disparition des juges d'instruction est-elle
une bonne chose selon vous?

19. L'union monétaire est-elle le talon d'Achille de l'Union Européenne? (2013)

20. Les risques sanitaires représentent-ils un risque stratégique?

21. Les intégrismes sont-ils "la plaie" du 21e siècle? (2013)

22. Le patriotisme économique pourrait-il être une réponse à l'ultralibéralisme? (2013)


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23. Quels sont les facteurs qui déterminent la puissance d'une nation? (2013)
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"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

24. L'actuel statut général des militaires est-il un "bouclier" en opération extérieure?

25. Les médias ont-ils une réelle dimension stratégique? (2013)

26. Iran puissance nucléaire, apocalypse ou nouvel ordre régional? (2013)

27. Un état musulman et laïc stable est-il possible dans le contexte actuel? (2013)

28. L'émergence d'un "capitalisme éthique" est-elle envisageable? (2013)

29. Parité homme-femme dans la société française, réalité ou utopie? (2013)

30. Compte tenu des contraintes financières, l'abandon de la dissuasion nucléaire française
est-il envisageable? (2013)

31. L'Arabie Saoudite, un allié dangereux pour les occidentaux? (2013)

32. Malgré l'ONU, la loi du plus fort régule-t-elle toujours les relations internationales? (2013)

33. Dans l'avenir, un état palestinien sans discontinuité territoriale est-il possible selon vous?
(2013)

34. La mondialisation a besoin de la Chine autant que la Chine a besoin de la mondialisation.


Que pensez-vous de cette affirmation? (2013)

35. La préservation de l'environnement, un problème plutôt politique ou économique? (2013)

36. Est-il souhaitable qu'un parti domine complètement le débat politique dans une
grande démocratie? (2013)

37. Communautés et communautarisme, un piège pour la France? (2013)

38. Avec un peu de recul, comment caractériseriez-vous le 20e siècle? (2013)

39. La France est-elle plutôt une nation chrétienne qu'un pays en voie d'islamisation? (2013)

40. Discrimination positive en France, un écran de fumée pour cacher les inégalités? (2013)

41. La France sera-t-elle encore une grande nation au siècle prochain? (2013)

42. Les marchés financiers doivent-ils être régulés par les états? (2013)

43. Dans le secteur de la production agricole, les intermédiaires sont-ils les ennemis
incontournables des producteurs et des consommateurs? (2013)

44. Quels risques pourrait courir l'union européenne en laissant la Turquie à sa porte ? (2013)

45. Est-il souhaitable, en France, de préserver nos grandes écoles? (2013)

46. Jusqu'où les frontières de l'Union Européennes doivent-elles être repoussées dans l'avenir?
(2013)

47. Bonus des traders, dérive inacceptable ou outil indispensable pour le bon fonctionnement de
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l'économie? (2013)
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48. La France est-elle prête à élire une femme à la présidence de la République? (2013)

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"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

49. Grandes écoles françaises, une filière d'inégalité? (2013)

50. A la lumière des crises récentes, l'économie ultralibérale est-elle sur le déclin? (2013)

51. L'Europe pourrait-elle être à l'origine d'une révolte des peuples? (2013)

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"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

10. SUJETS de CUGE


ATTENTION : Depuis 2011, la Direction de l’enseignement supérieur suggère
que les sujets de culture générale soient développés à partir d’une citation…

Une mise à jour progressive de ce chapitre est réalisée.

Les sujets conformes aux orientations en vigueur portent la mention (2013)

Comme les joueurs d’échecs qui s’affrontent parfois lors de parties en « blitz », je vous suggère de
répondre rapidement (1h00-1h15 au maximum) à quelques uns des sujets ci-dessous. J'ai
volontairement construit des sujets simples (peut être parfois avec un peu de maladresse) mais sur
la base d'une actualité susceptible d'inspirer ceux du concours… Sait-on jamais?

Prenez plutôt ces sujets comme ceux d'un oral avec préparation, et rédigez votre ébauche dans le
temps suggéré : chapeau, IM, annonce de plan, ID et conclusion. Le tout tenant sur 1 page à 1,5
page manuscrite (selon votre écriture). Cette approche d'un plan détaillé servant de support à un
exposé oral vous obligera à la concision et facilitera la mise en évidence des erreurs
d'argumentation.

N'hésitez pas, si vous le pensez utile (je l'espère!), à m'envoyer le résultat de ces travaux par mail à
jfdelochre@aol.com .J'y répondrai bien sûr. Vous pouvez aussi rechercher l'aide d'un "breveté local"
qui, j'en suis certain, se fera un devoir et un plaisir de vous donner un "coup de main". Vous pourriez
enfin, et ce serait à mon sens l'idéal, traiter complètement ces sujets au fil de l'eau, d'ici l'écrit, en
effectuant en amont la recherche documentaire afférente. C'est un bon moyen de développer
simultanément culture et méthode.

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"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

GUERRE

1. « Parler de la guerre, c’est assurément un moyen de l’éviter car l’on met chacun en
face de ses responsabilités. »
(Gérard Longuet – École de Guerre, janvier 2012).

Cette affirmation reste-t-elle pertinente dans le cadre de nos engagements actuels ?


(2013)

2. L’Europe, « qui a remplacé l’héroïsme par le consumérisme, ne sait plus que le


monde est tragique »
(Colloque de l’École de Guerre – janvier 2012).

La guerre, pourquoi faudrait-il en parler encore ? (2013)

ETHIQUE

Éthique professionnelle et société du profit


3. « Jamais notre capacité à produire des richesses n’a été aussi grande et jamais
notre incapacité à mettre cette prospérité au service du mieux-être de tous les
hommes n’a été aussi flagrante »
(Jacques Généreux, Manifeste pour l’économie humaine, juillet 2002)
Éthique et profit: problème ou défi? (2013)

Éthique et profit
4. « La plus grande nécessité économique de l’Amérique, c’est d’avoir des règles
d’éthique plus sévères, renforcées par des lois strictes et soutenues par des chefs
d’entreprise responsables »
(George W. Bush)
Faut-il nécessairement concilier éthique et profit pour surmonter les situations de
crise? (2013)

CONFLITS

A l'épreuve du temps.
5. "Si la chance est avec toi, pourquoi te hâter ? Si la chance n'est pas avec toi,
pourquoi te hâter ? " (Traduction d'un proverbe afghan)
Le temps, aide ou obstacle dans la résolution des conflits ? (2013)

DEMOCRATIE

6. M. Clinton estimait en 2011 que « la prospérité générale est la forme la plus forte
de la diplomatie préventive et les coutumes de la démocratie sont les coutumes de
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la paix »
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Quelle portée peut-on accorder à cette affirmation ? (2013)

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"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

7. "La démocratie semble être la règle du monde moderne mais n'en est que la
punition."
(Jules Barbey d'Aurevilly 1808-1889)

Quel sens donner aujourd'hui à cette affirmation? (2013)

EUROPE

8. "L’Europe, c’est en fonction du monde qu’il faut la faire."


(Lucien Febvre historien français 1878-1956)

Quelles limites peut-on aujourd'hui envisager de fixer à l’Union européenne ? (2013)

GUERRE de la FAIM

9. "Il n'est plus temps de dire : nous allons à la famine. Car cette fois, nous y
sommes."
(René DUMONT dans "Désordre libéral et démographie non contrôlée - Famines, le retour")

Quelles conditions faudrait-il réunir pour se prémunir durablement contre le risque


d'une "Guerre de la faim". ? (2013)

EQUILIBRES MONDIAUX

10. En 2010, le Président Obama déclarait dans son discours sur la politique spatiale:
«…une compétition globale est devenue une collaboration globale».
Cette approche trace-t-elle la voie vers de nouveaux équilibres mondiaux? (2013)

11. "Vieux continent" et "Nouveau monde"


Ces appellations ont-elles toujours un sens aujourd'hui? (2013)

DEMOCRATIE (2)

L'ambition démocratique

12. "Il n'y a qu'une seule vérité, et c'est la nôtre. Si tu ne la partages pas totalement,
une seule alternative: ou tu es un peu sot, et nous allons t'éclairer, pour ton bien.
Ou alors tu refuses d'adhérer à cette ligne de pensée, et tu deviens notre ennemi:
nous allons t'écraser, pour ton bien."
(Michel Benoît / Prisonnier de Dieu, 1992)

Est-il encore raisonnable aujourd'hui de vouloir imposer la démocratie dans le


monde? (2013)

13. "Comment gouverner les démocraties s'il faut être populaire pour être élu et
impopulaire pour réformer ?"
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(Luc Ferry)
Faut-il refonder notre conception de la démocratie? (2013)
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"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

FRANCOPHONIE

14. « Que serait la francophonie si personne ne parlait français ? »


(François Mitterrand)
Quels objectifs la France peut-elle se fixer pour le développement de la francophonie ?
(2013)

OCCIDENT

15. Pour l’éditorialiste du New York Times Roger Cohen, "Le Brésil et la Turquie
représentent le monde émergent post-occidental. Et il va continuer à émerger"
L'Occident peut-il se réformer ou devra-t-il se soumettre? (2013)

OFFICIER

16. "L'action, ce sont les hommes au milieu des circonstances" disait Charles de
Gaulle dans L'armée de métier.

L'officier est-il toujours avant tout un homme d'action? (2013)

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"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

11. CUGE 2012 "à chaud"


Dans ce chapitre vous trouverez un rappel des devoirs de culture générale
de la « Revue d’Études » © 2012. Les commentaires et corrigés fournis ne
proviennent pas de la Revue mais constituent une vision « à chaud » des
sujets proposés.

Pour chaque sujet, j’ai essayé de me mettre dans les conditions d’un
candidat pendant 1h1/2 environ (ou moins pour CUGE 2 qui correspond à
la réponse à un candidat).

CUGE 2

Depuis plusieurs années, d’après les instituts de sondage, le


moral des Français ne cesse de se détériorer. A cet égard,
Georges Bernanos a écrit dans l’un de ses ouvrages intitulé La
liberté, pour quoi faire ? : « L’avenir est quelque chose qui se
surmonte. On ne subit pas l’avenir, on le fait ».

Quel est votre sentiment sur cette assertion ? Faut-il, selon


vous, avoir peur de l’avenir ? »

*
J'AVOUE QUE POUR UN PREMIER SUJET DE TRAVAIL COMPLET À RÉDIGER, LA REVUE NE VOUS ÉPARGNE PAS!

La double question ou plutôt les deux questions posées compliquent singulièrement l'affaire. Aussi
ne vous inquiétez pas de vos difficultés normales sur ce sujet.

Je me suis moi-même un peu "pris la tête" hier dans le TGV pour m'en sortir.

1. Le premier problème est de savoir si on choisit un traitement "philo" ou plus terre à terre.
2. Le second (un peu lié) reste-t-on dans une forme d'abstraction ou bien se place-t-on au plan
français avec nos propres problèmes?

Vous avez fait le choix "philo" et le corrigé-type que vous recevrez a opté pour le franco-français. A
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mon sens les 2 visions sont possibles sous réserve dans le premier cas de donner des exemples
concrets et "nationaux" pour illustrer les positions prises.
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"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

Pour élargir votre panel de références, j'ai donc traité la version philo (puisque vous recevrez l'autre)

A partir de votre travail et des remarques qu'il entraîne, je vous propose quelque chose comme cela.

"Lorsque Malraux écrivait "les idées ne sont pas faites pour être pensées mais vécues", il
s'inscrivait dans la même logique que Bernanos: le primat de l'action sur l'abstraction
comme moteur des comportements.
Pourtant, la résignation croissante des Français semble infirmer cette maxime. La peur de
l'avenir interdirait-elle d'en affronter les incertitudes?

Parce que des menaces concrètes sont identifiables en France, en Europe et dans le
monde, il est raisonnable d'avoir peur de l'avenir car l'insouciance conduit à l'impréparation
et à l'incapacité d'agir alors qu'une peur assumée impose la vigilance, l'anticipation et
l'adaptation.

Certes on peut considérer la peur comme une faiblesse et faire de son rejet un principe.
Pourtant, le lendemain étant par définition incertain, la peur qu'il suscite est légitime. Mais
c'est surtout parce que la peur, naissant de dangers ou risques réels ou pressentis et si elle
reste raisonnable, est un puissant moteur d'adaptation de ses comportements que
l'homme doit l'accepter sans se résigner."

J'AI L'IMPRESSION D'AVOIR RÉPONDU AUX DEUX QUESTIONS:

1. On "fait" l'avenir par "la vigilance, l'anticipation et l'adaptation";


2. Oui il faut à mon sens avoir peur, au moins accepter comme raisonnable la peur de l'avenir.

DANS TOUS LES CAS, LE JOUR DU CONCOURS IL FAUDRA FAIRE UN CHOIX ET L'ASSUMER JUSQU'AU BOUT AVEC CONVICTION.

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"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

CUGE 3

« Dans L’espoir (1937), Malraux fait dire à l’un des protagonistes :

« Il y a des guerres justes, […] ; il n’y a pas d’armées justes. »

Cette affirmation vous semble-t-elle pertinente dans le contexte


actuel ? »

Du chapeau, il faut retenir l'origine de la citation: la guerre d'Espagne en 1936 et un


"positionnement" des héros de l'ouvrage du côté communiste contre le franquisme.

POUR INFORMATION, J'AI RECHERCHÉ LE TEXTE INTÉGRAL D'OÙ EST EXTRAITE LA CITATION:

" Une guerre peut être juste quand elle sert une cause noble. Les armées ne sont animées
d'aucune justice parce qu'elles sont des instruments qui préexistent aux causes. Il y a des guerres
justes, il n'y a pas d'armées justes."
(On notera que les pointillés encadrés dans le sujet ne sont pas opportuns)

Cette affirmation vous semble-t-elle pertinente dans le contexte actuel?

Le texte complet confirme bien le double aspect de la question: la légitimité de la guerre (guerre
juste) et l'inadéquation de ce qualificatif aux armées qui ne sont que des "instruments" dont l'emploi
est juste ou injuste mais ne sont pas intrinsèquement justes ou injustes. On peut se poser la même
question au sujet de la science.

Il ne s'agit pas ici de faire un devoir de philosophie. Il convient donc de redéfinir le sujet pour pouvoir
se prononcer sur la pertinence de cette position dans le contexte actuel. On note également que la
formulation exclut toute armée juste mais ne fait pas de toute guerre une guerre juste.

L'ouverture laissée par le premier membre de la phrase n'impose pas de trancher un débat. En
revanche, l'affirmation fermée de la seconde proposition sera au centre de la réflexion.

Viennent en tête assez rapidement le contexte actuel de prise de décision des engagements
majeurs (ONU, OTAN, résolutions…vétos) ainsi que la nature des combats asymétriques répondant
à d'autres critères moraux et "techniques" que les nôtres (on peut par exemple renoncer à une
action légitime car elle nous obligerait à mettre en œuvre des moyens réprouvés par la morale). On
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pense également au DIH, au droit des conflits armés, aux ROE, au droit et devoir d'ingérence…à la
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"judiciarisation" de l'action militaire…

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"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

Me reviennent également ce "classique" de MACHIAVEL: " …car la force est juste quand elle est
nécessaire." et celui de SAINT EXUPERY "J’ai le droit d’exiger l’obéissance, parce que mes ordres
sont raisonnables." (Je les mets "dans un coin" sans chercher absolument à les "placer")

Quelques pistes pour le sens général d'une réponse invalidant l'affirmation "il n'y a pas d'armées
justes":

1. Dès lors que la cause est légitime, la guerre est juste et les moyens de la conduire sont de
facto légitimes donc justes.
2. Dès lors que la cause est légitime, la guerre est juste et "la force est juste quand elle est
nécessaire".
3. Une guerre juste-légitime ne le demeure que si sa conduite le reste elle-même. Il y a
aujourd'hui un lien direct entre la décision politique et ses conditions de mise en œuvre.
4. Dans un monde où les interventions de toutes natures sont de plus en plus "sous
surveillance" de la communauté internationale il est difficile de désolidariser la décision
politique de sa mise en œuvre. Dans le contexte actuel, une guerre juste ne semble
pourvoir être conduite que par des "armées-instruments" agissant de manière juste au risque
de compromettre de facto la légitimité de l'engagement lui-même.

Cette réflexion initiale sur les termes du sujet conduisant à une reformulation (ici déjà teintée d'une
forme de réponse…ce qui dans l'absolu est un pêché contre la méthode mais est à mon sens
difficile à éviter car nous avons heureusement quelques idées sur certains sujets sans attendre d'y
être confrontés par l'imminence d'un concours) permet de bien poser le problème et d'orienter
utilement la recherche d'éléments d'argumentaire dans un cadre plus précis.

Les domaines concernés seront donc a minima: éthique et morale, relations internationales et droit.

ON PEUT À PARTIR DE LÀ ENCLENCHER LA MÉTHODE DE COMPOSITION DE MANIÈRE PLUS RIGOUREUSE.

On gardera également en tête que le développement devra faire apparaître la position contraire à
celle que l'on aura retenue en montrant pourquoi à nos yeux elle est peu valide. C'est classiquement
ici:

"On peut bien sûr penser que l'instrument militaire n'est en soi ni juste ni injuste et que
l'affirmation du héro de Malraux est pertinente. Ce serait oublier qu'au cœur de l'instrument
militaire s'il y a les moyens il y a surtout l'homme. Mais c'est surtout parce que dans le
contexte actuel toute intervention se trouve placée sous surveillance…"

C'est certainement imparfait car rédigé au fil du clavier…Mais faites le tri et gardez l'esprit!

POUR L'OUVERTURE JE VERRAI BIEN QUELQUE CHOSE DU GENRE:

"Les démocraties occidentales disposent-elles de toutes les armes pour s'opposer


efficacement aux menaces contemporaines?" (à reformuler plus subtilement dans le devoir. Je
n'évoque ici qu'une problématique née des réflexions qui précèdent…et qui ne remet pas en
cause mon développement mais le prolonge en direction d'un autre sujet.)
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CUGE 4

« LA SERVITUDE VOLONTAIRE

Dans son ouvrage Le discours de la servitude volontaire, paru en


1549, Etienne de la Boétie estime que, face au tyran, « C’est bien
le peuple qui délaisse la liberté, et non pas le tyran qui la lui
prend ».

Actualisant cette thèse, le philosophe et écrivain Roger-Pol Droit


estimait récemment dans un hebdomadaire que « l’autonomie, la
démocratie, la volonté de disposer soi-même de son destin ne sont
pas de grandes forces spontanément partagées. Elles doivent
s’éduquer, entrer en lutte avec l’inclination obstinée à se coucher
devant les maîtres et les puissants ».

Que pensez-vous de ces opinions ? »

*
Ici la difficulté provient de la double citation..

Du chapeau, il faut retenir l'origine des citations (16e et 21e siècles) et noter que la seconde citation
est introduite par « Actualisant cette thèse… ».

On peut donc penser logiquement que pour l’auteur du sujet il existe une thèse unique… Ce constat
ne me semble pas original, il reste à identifier la thèse « actualisée ».

Dès lors on doit se poser la question de savoir si la perte des libertés individuelles (autonomie,
disposition de soi-même) et collectives (liberté du peuple, démocratie) est le résultat d’oppressions
et de contraintes ou celui d’une forme de résignation ancestrale, structurelle, qui pourtant n’est pas
inéluctable.

Ma réponse consistera à donner un avis argumenté sur ce constat : « Que pensez-vous de… ? »

A mon sens, le risque était ici de fermer le sujet en se limitant à une définition des tyrans, maîtres et
puissants dans sa seule acception politique. C’est bien en ce sens que la citation de R.P. Droit
éclaire la thèse.

A ce stade je dois réfléchir sur la nature des « tyrannies » d’aujourd’hui et voir si la thèse retenue s’y
applique. Je pense bien sûr aux despotes qui continuent de sévir, la Syrie ne peut échapper à cette
approche, mais je retiens aussi les « marchés », la surconsommation, les média…et tous les grands
problèmes liés à l’ouverture du monde, qui contribuent à nous donner un sentiment d’impuissance.

POUVONS-NOUS LUTTER EN ÉDUQUANT LES FORCES QUI SONT EN NOUS OU BIEN N’AVONS-NOUS D’AUTRE CHOIX QUE DE
DÉLAISSER NOS LIBERTÉS FACE AUX TYRANS, MAÎTRES ET PUISSANTS D’AUJOURD’HUI?

C’est ma reformulation de la question à l’issue de cette brève mais incontournable réflexion sur le
sujet.
57

Suit normalement la rédaction d’un tableau d’analyse que je vous épargne ici. Puis de synthèses
partielles en synthèse générale, j’aboutis à l’IM suivante :
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"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

« Même si les tyrans, maîtres et puissants on majoritairement changé de nature par rapport au
16e siècle, ils menacent toujours les peuples et les individus et parviennent à s’imposer par de
nouvelles stratégies de plus en plus difficiles à déjouer alors que s’émoussent les repères et
que gagne la résignation. »

A partir de là, je puise les éléments de mon plan dans mes synthèses. Je n’oublie pas de « balayer
large » pour montrer que je ne suis pas aveuglé par ma thèse et que j’ai une vision ouverte du sujet.
Je retiens la démarche suivante :

« ID1 : Certes, tyrans et despotes continuent à sévir au 21e siècle sous des formes quasi
médiévales et avec un consentement apparent des peuples (Syrie, Cuba, Russie…). ID2 :
Pourtant, cette forme d’asservissement physique et moral ne résiste que très rarement à
l’épreuve du temps dès que cesse le confinement (ouverture du monde par les
communications : transports, Internet…). ID3 : Aussi, ce sont surtout de nouvelles
« tyrannies » qui semblent devoir s’imposer en développant des stratégies d’autant plus
efficaces qu’elles sont plus insidieuses et face à des populations et des individus dont la
vulnérabilité s’accroît.»

Je terminerai cette étape en développant mon ID3 au brouillon (car elle sera le cœur de mon devoir
et je ne dois pas la rater) :

IS31 : Les nouvelles tyrannies ont changé de nature…

IS32 : Elles s’imposent plus par la persuasion que par la persécution dans des sociétés en
perte de vrais repères…

IS32 : Mais elles restent pourtant toujours vulnérables au système de valeurs consubstantiel
de la nature humaine qui émerge dès qu’elles atteignent le seuil des intérêts vitaux des
sociétés et individus.

Avant de me lancer dans la rédaction je rédige conclusion et ouverture.

Face aux exigences et contraintes d’un monde soumis à de nouvelles tyrannies, sociales,
politiques et économiques, les sociétés sont d’autant plus vulnérables que les vrais repères se
sont estompés.

Pour autant subsistent encore à l’état latent de grandes forces qui resurgissent en même
temps que des menaces majeures même si le seuil de réaction semble reculer alors que
gagne la résignation.

Aux défis énergétique et économique qu’auront à relever nos nations et leurs peuples, risque
donc de s’ajouter le défi social que constitue l’entretien obstiné de la lutte contre
« l’inclination…à se coucher devant les maîtres et les puissants. »

Comme à l’habitude, je ne prétends pas donner ici « la » solution mais vous livre simplement la
réflexion d’un « candidat » parmi d’autres. Je travaille toujours ces exemples dans les conditions de
temps du concours, avec les limites que cela implique en terme de « léché » de la rédaction.

Vous pouvez bien évidemment trouver des faiblesses dans ces travaux à chaud, c’est
58

malheureusement normal…en 4h sur des sujets assez complexes.


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Rédacteur: Gal (2S) Jean-François DELOCHRE


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N’OUBLIEZ PAS LA FINALITE DE CETTE EPREUVE (comme celle de synthèse) : sélectionner


des officiers qui sauront aborder les problèmes posés avec un esprit ouvert et une vision large.

Lorsque j’insiste sur le fait que dans votre développement, VOUS DEVEZ IMPERATIVEMENT
EVOQUER LES DIFFERENTES POSITIONS SUR LE SUJET TRAITE pour rendre votre thèse
valide, je ne fais que me replacer dans le cadre des exigences de votre futur « patron » qui attendra
d’un breveté autre chose qu’une simple compilation de données, ou l’affirmation non étayée
solidement d’une conviction personnelle.

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CUGE 5

« LE TEMPS DE LA DECISION

Les hommes politiques, les chefs militaires et les


chefs d’entreprise sont tiraillés en permanence
entre la dictature du temps court et l’exigence du
temps long.

Le paradoxe aujourd’hui tient surtout au fait que


c’est au moment même où les sociétés bénéficient
de plus de temps et de confort qu’elles s’imposent la
plus grande urgence à résoudre tous les problèmes
du monde.

Comment conjuguer l’urgence, la gestion du quotidien et l’anticipation, quand la crise s’est


installée comme un état normal ? »

*
Cette fois pas de citation mais pas de géopolitique non plus…Attention cependant, le programme du
concours n’a pas changé, c’est toujours celui précisé dans la directive annuelle et rien n’interdit de
revenir à des thèmes plus traditionnels (en référence aux concours d’avant 2010).

Comme j’en ai pris l’habitude, je « repasse » le concours comme vous en me mettant en situation
pendant 1h30 environ.

C’est parti…

Le titre : « Le temps de la décision » (le moment ou le « tempo » ?)

1er alinéa : « Hommes politiques, chefs militaires et d’entreprise », donc pas un sujet « mili » mais
une approche générale de décideur. « …dictature…exigence » on subit sans pouvoir y échapper à
ce que dicte l’immédiat alors que les décisions efficaces exigent la prise en compte des moyens et
long termes.

ICI ME VIENNENT À L’ESPRIT DEUX RÉFÉRENCES MILITAIRES (ATTENTION !) CONDUITE ET PLANIFICATION.

2e alinéa : je ne comprends pas trop ce qu’apporte cet alinéa. Je ne vois pas bien le paradoxe
« temps et confort » / « urgence ».

J’AI PEUT-ÊTRE TORT, MAIS JE NE M’APPESANTIS PAS !

3e alinéa : « LA QUESTION » (là pas d’impasse !). « Comment conjuguer ? », c.-à-d. comment les
décideurs doivent-ils conduire leurs processus de décision (ou quels processus de décision retenir)
pour pouvoir prendre en compte urgence, gestion du quotidien et anticipation dans une approche
cohérente et globale et dans un état de crise structurel.

ICI JE NOTE EN VRAC : DÉCIDER DANS L’INCERTITUDE (CHOIX), OSER AGIR (MISE EN ŒUVRE), ASSUMER UNE PART DE RISQUE
(RESPONSABILITÉ), QUALITÉ DES HOMMES, DES ÉQUIPES, DES PROCESSUS OU PROCÉDÉS.
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Je m’arrête quelques instants sur la forme générale de la réponse à apporter (qui n’est pas l’idée
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maîtresse) :

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"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

« Pour conjuguer, urgence, quotidien et anticipation dans un environnement de crise


aujourd’hui permanent , les décideurs politiques, militaires et entrepreneurs doivent
faire ou ne pas faire et pour cela disposer de qualités, moyens… s’appuyer en priorité
sur…».

Cette rédaction basique est un garde-fou pour la suite du travail. Elle est capitale et souvent
négligée si j’en crois certains travaux reçus !

Je passe maintenant à mon tableau d’étude. Je rappelle que son but est « d’aider à sortir » et de
regrouper mes idées pour en tirer des synthèses et y puiser des exemples en cours de rédaction.

JE FAIS SIMPLE À PARTIR DE MES PREMIÈRES RÉFLEXIONS ET ANALYSES…CE N’EST PAS CETTE PARTIE DU TRAVAIL QUI SERA
CORRIGÉE !

R4 :
R1 : URGENCE
Rubriques R3 : CONJUGUER
(ce qui est R2 : QUOTIDIEN
ANTICIPATION dans PRISE de
facilité, (idem)
Domaines (idem) DECISION :
contraint…)
COMMENT ?

D1 : POLITIQUE Sens des synthèses partielles…

D2 : MILITAIRE Et
glo
bal
e
D3 :
ENTREPRISE

Libre

Je rappelle ici que les rubriques ou domaines ne constituent pas les parties du devoir ce qui
conduirait systématiquement à un plan analytique peu riche en tant que démonstration. De même
j’attire votre attention sur le fait que dans mes rubriques, je porte systématiquement les points
POSITIFS et NEGATIFS pour assurer un équilibre de mes propositions et déductions.

Des éléments (non reportés ici) rédigés au brouillon, j’ai tiré les caractères m’apparaissant
communs aux différents décideurs des domaines 1 à 3. Mon premier « jet » figure ci-dessous sous
la forme d’une phrase unique qu’il faudra peut être étoffer mais en tout état de cause redécouper
pour la rendre plus légère à la lecture.

« Pour conjuguer efficacement, car elles interagissent étroitement, la réaction à


l’urgence, la conduite du quotidien et l’anticipation, gage de pérennité des actions
entreprises, dans un contexte contraint par un état de crise aujourd’hui structurel, le
décideur, plus que jamais seul et sans cesse aiguillonné par un sentiment exacerbé
de fuite du temps, doit avant tout savoir gérer l’incertitude et s’imposer des
renoncements. »

Comme d’habitude je poursuis en rédigeant mon ébauche de plan qui met en lumière les
éléments opposés à ma position, ici : « Quelles que soient ses compétences et sa
61

détermination le décideur ne peut échapper aujourd’hui à la dictature du temps court qu’il


finit toujours par accepter au détriment notamment de la planification. »
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Puis je montre que « cette vision est superficielle, ne correspond pas totalement à la réalité,
ne s’attache le plus souvent qu’à une image des choses déformée par des éléments du
contexte : circulation de l’information, médiatisation, ouverture au monde et à ses problèmes
ou concerne des secteurs particuliers comme la spéculation.»

Enfin je justifie ma thèse en montrant que peuvent pourtant se « conjuguer les impératifs
apparemment contradictoires et pourtant intimement liés des différents « temps »…sous
réserve que les décideurs fassent preuve de… »

PAR SÉCURITÉ ET ÉVITER LA « QUEUE DE POISSON FINALE », JE RÉDIGE MON OUVERTURE EN M’ASSURANT QU’ELLE NE CONSTITUE
PAS UN ARGUMENT DE DÉMOLITION DE MA THÈSE !

Ici je retiendrais par exemple quelque chose comme :

« Si les ‘grands capitaines’ parviennent encore à hiérarchiser et coordonner leurs priorités en


s’affranchissant des diktats d’une urgence souvent artificielle, ils ne peuvent empêcher que se
creuse un fossé entre eux et une majorité de citoyens soumis à des pressions sociales et
économiques quotidiennes. Cette scission constitue une menace majeure sur la capacité de
nos sociétés à s’adapter à terme aux évolutions du monde. »

Comme je vous l’ai déjà dit, on ne peut être « génial » en 1h30 à 1h45. C’est en effet là le défi à
relever car à ce stade de la rédaction « les dés sont jetés » !

N’OUBLIEZ PAS LA FINALITE DE CETTE EPREUVE (comme celle de synthèse) : sélectionner


des officiers qui sauront aborder les problèmes posés avec un esprit ouvert et une vision large.

Lorsque j’insiste sur le fait que dans votre développement, VOUS DEVEZ IMPERATIVEMENT
EVOQUER LES DIFFERENTES POSITIONS SUR LE SUJET TRAITE pour rendre votre thèse
valide, je ne fais que me replacer dans le cadre des exigences de votre futur « patron » qui attendra
d’un breveté autre chose qu’une simple compilation de données, ou l’affirmation non étayée
solidement d’une conviction personnelle.

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CUGE CONCOURS

"C'est moins par la force de ses armements


qu'une nation s'élève au-dessus des autres
que par le caractère de ses citoyens"
(Baden-Powell)

Comment une nation s'élève-t-elle sur la


scène internationale? »

*
En première lecture ce sujet s’inscrit bien dans le cadre des directives données par l’EMS : « Bâtir
les sujets autour d’une citation. »

Son libellé est simple, la question claire et on échappe aux sujets « à tiroir » avec double citation ou
double question qui vous ont parfois perturbés pendant la préparation.

Enfin, et même si les dates concordaient, vous n’avez pas eu à repasser le bac avec une question
du genre : « Qu’est-ce que le bonheur ? »…Ouf !

EN CONCLUSION DE CETTE ÉTAPE ASSEZ INTUITIVE, JE PENSE QUE VOUS AVEZ EU DE LA CHANCE ET POUR CE QUE JE CONNAIS DE
VOS QUALITÉS DE RÉDACTEURS…VOUS AVEZ DU POUVOIR VOUS « EN TIRER » AU MIEUX !

Comme j’en ai pris l’habitude, je « repasse » le concours comme vous en me mettant en situation
pendant 1h30 environ.

C’est parti…

Le titre : il n’y en a pas…problème réglé. S’il avait fallu en mettre un, on aurait pu mettre « La
force des nations ». Cette courte réflexion sur un titre absent n’est pas inutile à mon sens.

1er alinéa : « C'est moins par la force de ses armements qu'une nation s'élève au-dessus des
autres que par le caractère de ses citoyens" (Baden Powel – 1857-1941). La citation n’est
pas alambiquée, on peut même la trouver un peu simpliste à l’image des grands principes
énoncés dans le « Livre rouge de Mao »11 i . En quelques mots, on est ici face à un truisme et
il faudra veiller à échapper à une réponse trop simpliste !

EN PARTICULIER ON ÉVITERA DE FAIRE L’APOLOGIE DU SCOUTISME PENDANT 1 PAGE ! DE MÊME, IL NE S’AGIT PAS DE DÉBATTRE
DU RÔLE DE LA DÉFENSE ; LA CITATION NE FAIT QU’ÉCLAIRER L’ILLUSION RELATIVE (« C’EST MOINS PAR… », DONC C’EST QUAND
MÊME UN PEU AVEC…) DE LA PUISSANCE « BRUTALE » FACE AUX FORCES DE L’ÂME ET DE L’ESPRIT.

2e alinéa : « LA QUESTION » (là pas d’impasse !). « Comment une nation s’élève-t-elle sur
la scène internationale ? ». Difficile ici à mon sens de dissocier la phrase. C’est bien le
groupe de mots « s’élever sur la scène internationale » qu’il faut considérer dans l’analyse et
non pas « s’élever » puis « scène internationale ».

11
Je ne résiste pas à vous citer cet extrait de « De la guerre prolongée » (Mai 1938) : « Les armes sont un facteur
63

important mais non décisif de la guerre. Le facteur décisif c’et l’homme et non le matériel. Le rapport des forces se
détermine non seulement par le rapport des puissances militaires et économiques, mais surtout par le rapport des
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ressources humaines et des forces morales […] »

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Dans l’ordre, je reviens sur nation ; je garde cette définition « un peuple lié par une culture et
des valeurs communes » (définition personnelle…mais qui me semble correcte…et il faut
bien ancrer sa réflexion sur quelque chose car le temps passe !)

Le cœur du sujet « …s’élever sur la scène internationale. ». Je ne philosophe pas sur


« scène », avec théâtre, mise en scène ou je ne sais quoi. C’est une expression du langage
courant. La question est donc de savoir comment une nation va pouvoir prendre une
place reconnue, voire respectée dans les débats majeurs du monde (contemporain ?).

Cette fois encore je ne me lance pas dans l’histoire des civilisations et je me place (je fais un choix)
dans le monde d’aujourd’hui (20e et 21e siècles) quitte à montrer ma « culture » par quelques
exemples plus anciens qui me viendraient à l’esprit en cours de développement.

EN REVANCHE, JE REJETTE D’EMBLÉE L’IDÉE DE FAIRE UN RETOUR HISTORIQUE DEPUIS LA GRÈCE ANTIQUE QUI OCCUPERAIT 2 DES
5 À 6 PAGES DE MON DEVOIR. SI JE LE DIS ICI…CE N’EST PAS SANS CRAINTE CONCERNANT CERTAINS D’ENTRE VOUS !

Je m’arrête quelques instants sur la forme générale de la réponse à apporter (qui n’est pas l’idée
maîtresse) :

« Pour pouvoir prendre une place reconnue, voire respectée dans les débats et choix
majeurs qui structurent le monde contemporain, une nation, fruit d’un peuple lié par
une culture et des valeurs communes, doit faire, développer, respecter… ».

Cette rédaction basique est un garde-fou pour la suite du travail. Elle est capitale et souvent
négligée si j’en crois certains travaux reçus en cours d’année!

Je passe maintenant à mon tableau d’étude. Je rappelle que son but est « d’aider à sortir » et de
regrouper mes idées pour en tirer des synthèses et y puiser des exemples en cours de rédaction.

JE FAIS SIMPLE À PARTIR DE MES PREMIÈRES RÉFLEXIONS ET ANALYSES…CE N’EST PAS CETTE PARTIE DU TRAVAIL QUI SERA
CORRIGÉE !

R4
R1 R2
R3 Comment
Ce qui structure Défis, obstacles,
Rubriques Ce qui fait peser conjuguer ces
le monde forces à relever,
sur les choix ou paramètres pour
contemporain contourner,
Domaines fait subir ceux élaborer une
(aspects positifs mettre en œuvre
des autres stratégie
et négatifs)
« gagnante »

D1 : POLITIQUE,
DIPLOMATIQUE Sens des synthèses partielles…
et MILITAIRE

Et
D2 :
ECONOMIQUE globale

D3, 4… :
SOCIAL…
CULTUREL…

Libre
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Je rappelle ici que les rubriques ou domaines ne constituent pas les parties du devoir ce qui
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conduirait systématiquement à un plan analytique peu riche en tant que démonstration. De même

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"POUR LES NULS" EDITION 2012-2013

j’attire votre attention sur le fait que dans mes rubriques, je porte systématiquement les points
POSITIFS et NEGATIFS (voir caractères gras) pour assurer un équilibre de mes propositions et
déductions.

Des éléments (non reportés ici) rédigés au brouillon, j’ai tiré la grande ligne de mon idée maîtresse.
Vous noterez que l’ordre des rubriques de mon tableau constitue une démarche analytique du
problème posé. C’est donc assez naturellement que la synthèse générale sera assez proche de
celle de ma rubrique 4.

Mon premier « jet » figure ci-dessous sous la forme d’une phrase unique qu’il faudra peut être
étoffer et dans ce cas redécouper pour la rendre plus légère à la lecture.

[IM] «Pour pouvoir gagner une place reconnue, voire respectée dans les débats et
choix majeurs qui structurent le monde contemporain, une nation, fruit d’un peuple lié
par une culture et des valeurs communes, doit avant tout privilégier le développement
de synergies entre ses capacités politiques et de défense, économiques mais aussi
sociales et culturelles. »

Par sécurité je « boucle » avec la question posée :

« Comment une nation s'élève-t-elle sur la scène internationale? »

VÉRIFICATION POUR MOI SATISFAISANTE…JE PASSE À LA SUITE…DÉJÀ 1H PASSÉE !

Comme d’habitude je poursuis en rédigeant mon ébauche de plan mais…Avant d’aller plus loin, je
prends quelques minutes pour rédiger mon introduction au brouillon car l’idée me « trotte dans la
tête » depuis un moment et il ne faut pas se laisser polluer l’esprit. Le cerveau (au moins le mien)
est compliqué et il faut « faire avec » !

[INTRO] « Pendant plusieurs décennies, l’Allemagne a été présentée comme un géant


économique et un nain diplomatique. Cette image semble aujourd’hui obsolète alors
que dans le même temps la France voit son poids diplomatique diminuer en même
temps que ses capacités économiques et industrielles.

Lorsque Baden Powel affirme « qu’une nation s’élève au dessus des autres [surtout]
par le caractère de ses citoyens », il ouvre le champ de la réflexion sur les conditions
du statut international d’un peuple et d’un état.12»

J’en reviens à mon [annonce de PLAN] qui met aussi en lumière les éléments opposés à ma
position, ici :

« [ID1] Des nations ont existé et existent encore qui parviennent à dominer les débats à
partir de leur primat dans un domaine de compétence particulier (pays du BRICS par
exemple au plan économique)»

Puis je montre que « [ID2] cette forme de domination reste cependant temporaire dès
que l’on change d’échelle de temps ou de valeurs (on peut ici parler de l’épuisement de
l’URSS dans son combat de la guerre froide avec l’Occident)»

Enfin je justifie ma thèse en montrant que doivent avant tout « [ID3] se développer des
synergies entre ses capacités politiques, économiques mais aussi sociales et
culturelles, seuls moyens d’affronter avec efficacité et pertinence les contraintes et
exigences d’une situation internationale en permanente reconfiguration. (Là je
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Peuple + état constitue une définition acceptable et contemporaine de la nation et évite les répétitions excessives.

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développerai par exemple le fait que seul un climat apaisé peut permettre d’affronter des épreuves
économiques et sociales)»

Tout cela n’est pas compliqué, et si vous avez une relative fragilité en culture historique, tirez
vos exemples du quotidien et du contemporain !

PAR SÉCURITÉ ET ÉVITER LA « QUEUE DE POISSON FINALE », JE RÉDIGE MA CONCLUSION DONT MON OUVERTURE EN M’ASSURANT
QU’ELLE NE CONSTITUE PAS UN ARGUMENT DE DÉMOLITION DE MA THÈSE !

Ici je retiendrais par exemple quelque chose comme :

[CONCLUSION : reprise de la thèse] « Pour s’élever sur la scène internationale nos


sociétés occidentales possèdent sur d’autres nations l’avantage de pouvoir développer
des interactions fortes entre leurs capacités politiques, économiques mais aussi
sociales et culturelles. Cette aptitude leur permet notamment de pouvoir affronter avec
efficacité et pertinence les contraintes et exigences d’une situation internationale en
permanente reconfiguration.

[OUVERTURE…vers un autre sujet] Cette capacité d’adaptation reste aujourd’hui


l’apanage de nos démocraties en dépit d’une dictature croissante du temps court voire
de l’immédiat. Elle pourrait être fragilisée à terme si, face à des difficultés croissantes,
le choix venait à se faire sur des hommes politiques « providentiels » confondant
l’horizon de la nation avec leur horizon personnel.»
E
POUR LA CONCLUSION, JE N’AI PAS FAIT COMPLIQUÉ, J’AI COMPILÉ QUELQUES BRIBES DE MON IM ET DE LA 3 PARTIE DU DEVOIR.
CELA ME SEMBLE TENIR LA ROUTE SANS REPETITIONS EXCESSIVES. J’AI ENFIN VOLONTAIREMENT FAIT DANS L’OUVERTURE UN
« CLIN D’ŒIL » À CERTAINS DEVOIRS DU CYCLE DE PRÉPARATION QUI CONTRIBUENT NÉCESSAIREMENT À L’OUVERTURE DE NOTRE
RÉFLEXION PERSONNELLE ! BREF, J’EN SUIS À 1H30… IL EST TEMPS DE PASSER À LA RÉDACTION…

Comme je vous l’ai déjà dit, on ne peut être « génial » en 1h30 à 1h45. C’est en effet là le défi à
relever car à ce stade de la rédaction « les dés sont jetés » !

N’OUBLIEZ PAS LA FINALITE DE CETTE EPREUVE (comme celle de synthèse) : sélectionner


des officiers qui sauront aborder les problèmes posés avec un esprit ouvert et une vision large.

Lorsque j’insiste sur le fait que dans votre développement, VOUS DEVEZ IMPERATIVEMENT
EVOQUER LES DIFFERENTES POSITIONS SUR LE SUJET TRAITE pour rendre votre thèse
valide, je ne fais que me replacer dans le cadre des exigences de votre futur « patron » qui attendra
d’un breveté autre chose qu’une simple compilation de données, ou l’affirmation non étayée
solidement d’une conviction personnelle.
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12. HISTORIQUE des mises à jour


01/09/2011 V1.0 : version initiale du document

14/09/2011 V2.0 : ajout des chapitres "L'ORAL du CONCOURS EDG" et "SUJETS de


COLLES…"

16/09/2011 V2.01 : ajout d'un exemple de FICHE de prise de notes pour l'oral.

05/10/2011 V3.0 : ajout du chapitre " Des FAITS aux SYNTHESES, de la THESE au PLAN"

11/10/2011 V3.01 : ajout d'une remarque en bas de page de fin du chapitre 6.

11/10/2011 V4.0 : ajout du chapitre " TABLEAU d'ANALYSE"

17/10/2011 V5.0 : ajout du chapitre "SUJETS de CUGE" et modification des schémas des
chapitres 5 et 6.

24/10/2011 V5.1 : ajout des rubriques "Structure générale d'un devoir" et "Repères
d'autocorrection" au Chapitre 2 (pages 15 à 18 de cette pagination). Ajout du sujet de
CUGE numéro 27. Modifications mineures au chapitre 5 (adaptation du texte aux
schémas)

24/01/2012 V6.0 : ajout du chapitre "De l'INTRODUCTION"

16/07/2012 V6.1 : commentaire sur les sujets de CUGE (chapitre 10)

30/07/2012 V7.0 : ajout chapitre « CUGE 2012 à chaud »

01/08/2012 V7.1 : ajout d'une rubrique "Domaines et rubriques en culture générale" au chapitre
5 (page 28 de cette pagination)

20/09/2012 V7.2 : révision et refonte des sujets de colle et de CUGE.

25/10/2012 V7.3 : ajout d'exercice pratiques sur les IM (chapitre 6)

30/10/2012 V7.4 : ajout d'un paragraphe "En amont du tableau" au début du chapitre 5
"TABLEAU d'ANALYSE"
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