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LE _E ~ ____ T
.
o - T __ T s · E
'
Edition originale.
..
CHAPITRE II
•
SEXUALITÉ ET TANTRISME
..
d'utiliser la sexualité elle-même pour parvenir, en quelque
sorte, au-delà d'elle.
Dès le niveau de l'expérience quotidienne, l'homme n'a-
t-il pas l'intuition que se déchaîne une force, une énergie
aux mystérieuses profondeurs psychiques? N'est-il pas fré-
quent de pressentir alors d'étranges et nostalgiques vérités
supérieures? Cédons la parole à l'un des meilleurs spécia-
listes actuels en matière de magie, Paul Gregor qui consta-
tait dans un de ses ouvrages :
<< Supposons que la sexualité, que nos transports amou-
SEXUALITE ET TANTRISME • 17
répondit : << Mange de tous les fruits, mais de celui qui est
amer, tu ne mangeras pas. >> Salomé lui ayant demandé ce
qu'il fallait entendre par-là, le Seigneur lui répondit :
<< Quand vous foulerez aux pieds le vêtement de la honte, le
26
17. Deux chez Guy Le Prat, Paris, 1952 et 1970; l'autre, en 1970
égalemenl, intégrale el illustrée, réalisée par notre ami Pierre Mariel pour
l'association /11dex. 199. rue Saint-Denis. Paris, Ile.
SEXUALITE ET TANTRISME • · 31
32
Randolph
.
aient tout de suite sympathisé ; outre leur corn-
mune appartenance maçonnique et rosicrucienne, tous
deux étaient des self-made men issus d'un milieu social
très humble (Randolph avait été matelot, le futur président
Lincoln bûcheron) ; tous deux étaient d'ardents patriotes
prônant les vertus civiques ; tous deux voulaient abolir
l'esclavage et émanciper les hommes de couleur. A la fin
de la guerre de Sécession, Lincoln chargera Randolph de
superviser, en son nom, des œuvres éducatives destinées
aux esclaves émancipés.
Un mot de la société secrète rosicrucienne dont Ran-
dolph avait été investi Suprême Grand Maître, d'après
deux patentes : l'une délivrée en 1858 à la suite d'une
réunion à Paris (et présidée par Eliphas Lévi) du Suprême
Grand Dôme, l'autre à une date antérieure par la Frater-
nité Hermétique de Louxor. Vers 1870, Randolph avait
organisé - conjointement à celle-ci - un cercle intérieur
dit Fraternité d'Eulis. Cette Fraternitas Rosae crucis18 est
toujours l'une des trois organisations rosicruciennes les
plus actives aux Etats-Unis, les deux autres étant
l'A.M.O.R.C. 19 et l'Association Rosicrucienne20 ; mais, à
l'inverse de celles-ci, elle ne semble pas avoir cherché à se
manifester sur le plan international.
Malgré ses grands succès dans les milieux occultes,
Randolph n'eut jamais une vie heureuse, épanouie. Il dira
lui-même: << Chaque génie est voué à la misère dans cette
22. Comme intro duc tio n à l'étude du ta ntrism e, voir : Arthur Avalo n , La
Pt1issance du .se,-pet1t , éditio ns Derain - Mircea Eljade, L e Yoga, Payo t -
Julius Evo la, Méta physique di, Sexe, Payot - Se rge Hutin, Vo.vages ,·ers
ailleurs, Fayard .
•
SEXUALITE ET TANTRISME • 37
cee. >>
Quels résultats pratiques espérer obtenir par la magie
sexuelle ? Randolph en énumère sept :
« 1) Le chargement des << voltes >> 24 et autres conden-
sateurs fluidiques.
>> 2) La régénérescence de la force et de l'énergie vitale,
et sublimes.
>> 7) La réalisation d'un projet ou d'un désir précis de
•
..
44
39. C'est le cas pour les curieux roman érotiqt1es de Mario Mercier, Le
Journal de Jeanne, Le Nécropliile, Eric Losfeld éditeur.
40. C'est par ce terme sanskrit qu 'on désigne d'ordinaire l'adepte du
tantrisme.
50
SEXUALITE ET TANTRISME • 61
•
63. Les sociérés sec rètes éro11q1,es, revue « Le grand Albert». n° 13, p.
18.
72
74 •
psychique.
Mais que représente exactement la voie de la main
gaucJ,ze, pour le couple? Ne s'agirait-il pas d'une justifica-
tion commode à la liberté sexuelle, à tous les déborde-
ments et fantaisies possibles ?
Nous allons constater que, contrairement aux apparen-
ces, ce n'est nullement le cas.
La réalisation d'un couple.. selon la voie de gauche, ne
I
serait-elle pas simplement la réussite (plus rare qu'on ne le
croit) d'une union harmonieuse, heureuse, entre deux êtres
épanouis ? Cette assimilation n'est vraie qu'en partie, puis-
que le tantrisme de gauclze a pour but la formation
par-delà le lien humain - d'un véritable couple divin. Il
faudrait méditer cette pertinente remarque de Julius Evola
attirant notre attention sur le principe fondamental mis en
œuvre dans l" érotique du tantrisme à rites sexuels65 :
« Tout ce que ( ... ) l'homme animal accomplit de façon
obtuse, selon le mode ( ... ) du besoin et du désir, doit être
vécu par le vîra66 dans un esprit ouvert et libre, avec la
signification d't1n titre et d'une offrande, voire avec un
fond cosmique. »
C'est ce qu'exprime fort bien le traité hindou Kulâr·nava
Ta,1t,·a6 7 , lorsqu'il précise:
•
« . .. les autres rapports sexuels,. c'est-à-dire autres que
chaque fois que dans les cieux Arès 74 rencontre Diane, est
le mystère du sang menstruel ; et c'est le membre viril qui
vient la cicatriser en fermant le col de l'utérus. De sorte
que le coït n'est et ne doit pas~être autre chose que le
82
88
manifestant la diversité.
>> Le mystère de l'amou,- est que la Grande Illusion
96
SEXUALITE ET TANTRISME • 97
-
d'André Arnyvelde100 : •
..
toujours des structures, des aspirations, des révélations, des
pratiques secrètes qui ne sont nullement limitées aux for-
mes hindoues de ce courant. Il ne faudrait surtout pas se
laisser arrêter par les barrières de vocabulaire, qui sont
toute relatives. Et il serait facile de retrouver dans les
diverses formes de tantrisme les attitudes fondamentales
découvertes dans telle ou telle de ses diversifications tradi-
tionnelles. C'est le cas, par exemple, pour le culte de la
Mère divine, cette substance énergétique essentielle qui
soutient l'Univers et toutes ses manifestations : n'est-elle
pas vénérée partout dans Je monde?
105. Celles. pour . y. témati e r par une image frappante. où l'on boit du
sang humain dans de. crânes.
104
•
•
-
CHAPITRE III
11. On co11 ~la te des de c riptio n. . e mbl ables d ans certain-, témoignage
d'adepte du cantri me.
I 2. L'autre cô1é, 1r~ partie, pp. 40-41.
13. Vo ir infra, au chapitre VI , le problème des rapports de rune de ses
branche~ avec la magie tantrique.
L'IMAGINATION DANS LE TANTRISME• 115•
Mais n'y a-t-il pas là autre chose qu'un simple << récit
pour enfants >> ? On pourrait en douter - les contes de
fées ne contiennent-ils pas. leur message initiatique
secret21 ? · et nous avancerons même que l'auteur a peut-
être reçu une formation kabbalistique.
Avec le roman fantastique de l'écrivain anglais W.H.
Hodgson, La maison au bord du monde, écrit lui aussi à
la fin du siècle dernier., on se trouve cette fois en présence
d'une œuvre où les thèmes - par exemple, le contact entre
notre plan sensible et les régions surnaturelles - véhicule-
raient sur un message caché qui, pensons-nous, ne serait
pas réductible à un seul contenu banalement psychanalyti-
que22.
Il va sans dire que tout, dans les visior>:s imaginatives
des hommes, ne se sitt1erait pas au même niveau, à la
niême échelle spirituelle de valeurs. Et c'est là qu'inter-
viendrait la distinction, qui ,s 'impose toujours, entre les
images issues du subconscient (ou infra-conscient) et celles
provenant du sur-conscient (ou supra-conscient).
11 ne serait ni exagéré, ni · impropre de dire que l'imagi-
nation peut transporter la conscience, selon les cas, << au
paradis >> ou << en enfer >> • A propos des stupéfiants, on
parle volontiers de « paradis artificiels » , mais les témoi- -·
gnages des drogués révèlent en de nombreux cas, des
expériences qui n'ont rien d'euphorique, de merveilleux, de
radieux.
21. Cf. /' Histoire des légendes de Jean-Pierre Bayard, Presses Universi-
taires de France, collection : « Que sais-je? ».
22. Cf. Max Duperray, La. « maison au borit--- du inonde » de W.H.
Hodgson, revue Horizons du Fantastique, Asnières, n° 22, 1973, pp. 4-
18.
118
Titans) ;
» Ni est jaune et se rapporte aux hommes ;
» Pad est vert et se rapporte aux animaux ;
>> Mé est rouge et se rapporte aux non-hommes ;
toires. »
11 s'agirait donc d'une clef symbolique - mais aux
effets bien précis sur l'imagination de son utilisateur -
englobant les divers modes de !'existence manifestée.
Nous avons rencontré les voyelles, dites aussi << syllabes
germinatrices 29 » , à propos du fameux sonnet d'Arthur
Rin1baud3 0.
Rappelons que, lorsqu'il ,a ccomplit le rite de l'union
magique, qui couronne sa tentative, le couple prononce les
syllabes, en correspondance étroite avec les phases d'exer- ·
cices psychiques au cours desquelles la conscience explore
les niveaux vibratoires successifs de l'échelle suprasensible.
A l'inverse d'autres voies spirituelles, le tantrisme fait
jouer un rôle capital aux méditations et concentrations
prenant appui sur des supports imaginatifs concrets ; mais
n'avions-nous pas déjà noté à ce propos l'importance
vraiment démiurgique de la visualisation ?
Autre clef intimement liée à la première : la pratique
constante du symbolisme, avec passages fréquents d'un
· 34. Cf. Alexandra David-Neel, Les enseignen1ents orau~~ secrets dans 1es
.sectes bouddhistes 1J1ibétaines, Paris, Adyar, 1951.
35. Voir l'édition française, Buchet-Chastel et Corrêa, 1970.
L'IMAGINATION DANS LE TANTRISME • 125
•
•
44. Cf. infra, chapitre V.
'
130
136
61. Rappelon · que notre ami Bergier connut les tortures de la Gestapo
et la déportation à Mauthausen. -
62. Les frontières du possible, p. 141.
63. Bibliothèque Marabout, n" 166.
64. Les derniers cot1tes de Canterbur}', pp. 241-271.
L'IMAGINATION DANS LE TANTRISME • 141
72. Les enseignem.ents oraux secrets dans les sectes thibétaines, p. J 14.
73. Jb;d .. p. 11 2.
144
LE PROBLÈME DU GOUROU
i
1. A un ou plusieurs disciples.
• --··-
148
2. Kumarî, la fiancée que Shiva a oubliée el qui attend éte rnelleme nt son
Bien-Aimé (Note du passage cit é).
3. Lieu du mon a tère dirigé par le gourou.
4. Lizelle Reymo nd , Shrî Anirvâ n. La Vie dans la \·ie. Genève, Mo nt-
Blanc, 1969, pp. 38-39.
5. Comn1e un cadavre.
LE PROBLEME DU GOUROU • 149
152 -
18. Jean Leymarie, Jérô,ne Bosc/1, Aimery Somogy, édit. 1949, pp. 9-10.
164
19. Oswald Wirth, Mystères de I' Art R oyal, éd. du Symbolisme, p. 34.
166
•
•
CHAPITRE V
RITUALISME
2. Louis Renou, L'Inde classique, Paris, Payot~ 1947, tome I, pp. 597-600.
3. Voir dans le chapitre Il, le rituel du paiicatattva.
4. Voir, de Julien Tondriau et J. Devondel, Le g1tide A1arabout du
Yoga, Marabout Service, n° 79.
RITUALISME • 171
172
s
10. Voir le chapitre Il.
11. Publiée en 1952 dans le recueil collectif Mystique et Continence,
~ Etudes carmélita1nes » .
12. Constituant ce qu ,o n peut appeler le yoga tantrique proprement dit.
· 174
15. Cf. Ruggero Ferrara, Eros e « disoluzione » ne/la via della ,nano
siriistra, revue italienne Arcana, I, n<' 5, octobre 1972, pp. 66-68.
16. Gauche se disai t sinister en latin.
176
disciples.
Mais ne serait-il pas temps, maintenant, de brosser le
'
tableau des formes diverses que le tantrisme a prises au
cours des siècles ?
•
CHAPITRE VI •
5. Littéraleme nt : « N é du Lotus». . .
COURTE HISTOIRE DU TANTRISME • 183
..
CHAPITRE VII
MAGIE ET LIBÉRATION
2. Tré1Ja11ati<Jn, article paru dans la revue 011d es i•i, •es, n" 46, février
1970, pp. 40-45.
3. Article cit é, pp. 40-41.
MAGIE ET LIBERATION • 191
4. En voici une , qui est évidente : )'enfant de sept ans capable, pour
obtenir son admissio n au m<>nastère, de demeure r immobile en posture de
méditation durant trois jours et troi nuits - acte qui n'est réalî able
1
que par des yogis très expérimentés et endurcis.
- ..
•
192
•
5. L e )'Oga ta11criq1t e, pp. 273~2 74.
~. Le yoga tantriq u e, pp. 281 -282.
MAGIE ET LIBERATION • 193
r. nelle qui vient tout de suite à l'esprit est celle d'une rivière
...
~ qui s'écoule et d'un personnage qui en suit le courant dans
sa barque: ce qu'il laisse derrière lui, c'est le passé ;
- l'endroit où passe l'esquif est le présent ; ce qui reste à
parcourir, que ce soit tout proche ou encore très éloigné,
- c'est le· futur. Le présent y apparaît comme un point
•
►
extrêmement fugace, comme un instant sans cesse mou-
vant entre le passé et le futur.
Précisons davantage : il est classique de faire une dis-
tinction entre la durée subjective, vécue par la conscience
de l'être qui s'insère dans la trame des événements, et le
temps objectif, celui que mesurent les montres et les bor-
)96
•
202
•
scie11ces du monde, parlez toutes les langues, vous avez
aimé toutes les femmes, tutoyé tous vos contemporains.
Vous avez tout vu, tout entendu, tout connu. Vous êtes
Dieu . . . »
L'idée, si fascinante d'un voyage en chair et en os dans
le temps n'aurait-elle aucun sens positif concevable, n'ap-
partiendrait-elle donc qu'aux nostalgiques fantaisies de la
« folle du logis » ? Jacques Bergier ne le pense pas qui ,
dans son livre Les Frontières du possible, consacre tout
un chapitre à la possibilité du voyage temporel. li n'hésite
pas à écrire (pages 39 et 40) :
« Imaginons ( . .. ) une espèce de capsule ou de vaisseau
spatial temporel remontant le cours du temps et animé
d'une énorme énergie.
» Par rapport à un observateur de l'époque où le vais-
seau arriverait, il serait très petit, traverserait tous les
obstacles et se manifesterait d'abord par une pluie de
rayons cosmiques arrosant tout le voisinage. De telles
gerbes ou « événements exceptionnels » sont connus dans
le don1aine des rayons cosmiques et ont été étudiés. Il se
peut que certains de ces << événements exceptionnels >>
soient des arrivées de voyageurs venant du futur. Pour le
moment, on les interprète comme l'arrivée de particules
cosmiques animées par une très grande énergie et venant
d' une autre galaxie que la nôtre. »
Il écrit même (pages 37 et 38) :
<< L' arrivée d,un voyageur venant du futur serait-elle
17 . Editio ,zs R l> 5ic ruc i ennes, Villeneuve-Sain L-Geo rge~, 1967.
MAGIE ET LIBERATION • 207
, .
. epanou1ssement.
Si nous continuons à interroger les astrologues, ils nous
diront aussi que la chance en amour constitue un domaine
particulier qu'il serait artificiel de réduire à tel ou tel
autre, la réussite matérielle notamment. Un homme ou une
femme pourront certes rêver du << beau mariage >> qui les
libérerait de tout souci financier, mais est-ce encore de
l'amour?
Comme toutes les activit és humaines, le champ des
1
24. Ils se eraient, en bien des cas, connus lors d'une ou de plusieurs
incarnations précédentes.
25. C'est le narrateur qui parle.
26. Sans doute le maître ou gourou.
27. Des auto1nates?
MAGIE ET LIBERATION • 217
S,
donnée par un alchin1iste actuel, Roger Caro :
s:
<< Trois grands fléaux règnent sur notre vie moderne et
'
les alchimistes ont ou non changé le plomb en argent ou
en or est un problème qui dépasse les contrôles scientifi-
ques habituels, et qui demeure donc insoluble pour le
moment. Mais qu'ils aient ou non atteint leur but, il est
très intéressant d'étudier la manière dont ils ont procédé.
Si nous étudions les textes alchimiques, nous nous aper-
cevons que même au stade des expériences en laboratoire
(visant à changer les métaux ordinaires en métaux pré-
cieux), on trouve déjà des tentatives, des procédés qui
dépassent les simples manipulations matérielles. Et csest
pour cela qu'il serait arbitraire de considérer l'alchin1ie
'
'
femmes accomplissant certains gestes que, pour employer
une image facile, on assimilerait à des passes magnétiques.
Au milieu du siècle dernier, une alchimiste britannique,
Marie-Anne Atwood, qui travaillait avec son mari, publia
un livre dans lequel elle essayait de prouver que, panni les
grands secrets de l'alchimie, il y avait justement la con-
naissance de passes magnétiques, permettant d'exercer des
influences très précises sur les phénomènes ,
qui se dérou-
lent dans la cornue ou le creuset.
Sur les propriétés de la pierre philosophale, c'est-à-dire
de l'agent mystérieux de la quintessence, que les alchi-
mistes s'efforçaient de réaliser, on dispose de nombreux
. ' .
temo1gnages, tres curieux.
,;
et la reine. >> •
quet une darr1e pleine de majesté, dont lt..s yeux étaient vifs
et la face très belle. Son corps était si grave qu'elle
semblait plutôt une déesse. En sa main droite, elle portait
un livre. Quel est votre nom ? Je suis la sagesse, je
t'apprendrai ... , etc. »
Remarquons en passant que le fait de porter un livre
évoque la lame du tarot qu'on appelle la Papesse.
· Donc, pour en revenir aux documents alchimiques, il est
toujour nécessaire d'interpréter les textes, les images,
comme se rapportant à la fois aux manipulations concrètes
et aux exercices spirituels. Ainsi, ce texte de l'alchimiste
arabe Khalid : « Cette pierre (la pierre philosophale) réunit
en elle toutes les couleurs ; elle est blanche, rouge, jaune,
MAGIE ET LIBERATION • 231
âme, alors et enfin nous serons faits les fils et les héritiers
de Dieu, pour réaliser ce qui maintenant nous est impossi-
. ble ; mais cela ne peut être fait, à moins que toute l'eau ne
soit desséchée et que le ciel et la terre avec tous les
hommes ne soient jugés par Dieu. >>
..
234
.surees.
Mais, sous peine d'une terrible plongée dans la magie
noire, nul système magique ne se sera aussi pleinement
associé à la poursuite d'une voie spirituelle, à la réussite de
la grande expérience libératrice, capable de procurer à
l'adepte le passage victorieux, par-delà les apparences
trompeuses, vers la réalité qui se meut en dehors de toutes
les limitations, de toutes les particularisations du plan
sensible.
~t pourtant, nul itinéraire magique et spirituel (les deux
32. Préface, p. 8 du livre du \ 1 énérable Bh. Aryadeva, Les paroles du
Gourou, Pari~, Société des Amis du Bouddhisme, 1971.
33. Voir notre ouvrage Aleister Crawley, le plus grand des ,nages
modernes, Bibliothèque Marabout, n" 435.
240
- •
neratr1ces.
Si la réalisation intégrale, totale, de l' androgynat glo-
rieux retrouvé par un couple (fusion des deux moitiés) est
le but si rarement atteint, n'est-il pas possible à beaucoup
d'êtres d'en avoir un pressentiment, et en des circonstan-
ces, en des lieux souvent inattendus ? ·
En de telles expériences de communion à deux, l'instant
et l'éternité pourront se confondre ; la joie vécue à deux
pourra valoir plus que toute l'étendue objective d'une vie.
De tels moments - où s'opère une soudaine communion
entre l'homme et la femme - pourront fort bien se
produire, au surplus, en dehors de tout contact sexuel ou à
l'occasion de celui-ci, cela va sans dire. N'est-il pas mer-
veilleux, extraordinaire, qu'un homme et une femme puis-
sent - et dans des circonst,ances volontiers imprévues -
vivre la prodigieuse expérience qu'est leur soudaine recon-
naissance mutuelle d'êtres prédestinés l'un à l'autre?
246
•
'
ORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE
...
Ritualisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
Conclusion.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243
Orientation bibliographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 7
•
•
'
•
BIBllOTHfOUE
NIVE
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MARABOUT CRE
Les énigmes de la survivance, Jacques Alexander (397* * ").
Les morts communiquent-ils avec les vivants?
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Le cataclysme
Les hommes sangliers
Le voyage
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