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Série 11 (Corrigé)
Exercice 1 - QCM
Déterminer si les énoncés proposés sont vrais ou faux.
• Soient m, n > 1 des entiers, et F : K m → K n une application linéaire. Soient
B1 , B̃1 deux bases de K m et B2 , B̃2 deux bases de K n . Alors, dim Ker ([F ]B1 ,B2 ) =
dim Ker ([F ]B̃1 ,B̃2 ).
⃝ vrai ⃝ faux
• Soient n > 1 un entier et A, B ∈ Mn×n (K). Alors, det(A + B) = det(A) + det(B).
⃝ vrai ⃝ faux
• Soient n > 1 un entier, A ∈ Mn×n (K) et α ∈ K. Alors, det(αA) = α det(A).
⃝ vrai ⃝ faux
• Soient n > 1 un entier, K un corps et A ∈ Mn×n (K) telle que A⊤ = −A. Alors,
det(A) = 0.
⃝ vrai ⃝ faux
Sol.:
• Soient m, n > 1 des entiers, et F : K m → K n une application linéaire. Soient
B1 , B̃1 deux bases de K m et B2 , B̃2 deux bases de K n . Alors, dim Ker ([F ]B1 ,B2 ) =
dim Ker ([F ]B̃1 ,B̃2 ).
vrai ⃝ faux
• Soient n > 1 un entier et A, B ∈ Mn×n (K). Alors, det(A + B) = det(A) + det(B).
⃝ vrai faux
• Soient n > 1 un entier, A ∈ Mn×n (K) et α ∈ K. Alors, det(αA) = α det(A).
⃝ vrai faux
⊤
• Soient n > 1 un entier, K un corps et A ∈ Mn×n (K) telle que A = −A. Alors,
det(A) = 0.
⃝ vrai faux
Exercice 2
Soient U, V, W des K-espaces vectoriels de dimension finie. Montrer que la condition dim(V ) ≥
dim(U ) ou dim(V ) ≥ dim(W ) est nécessaire pour que l’application suivante soit surjective :
1
Sol.: Noter que Ψ n’est pas une application linéaire. Ψ est linéaire en chacun de ses deux
arguments F et G (Ψ(F1 + F2 , G) = Ψ(F1 , G) + Ψ(F2 , G) et Ψ(F, G1 + G2 ) = Ψ(F, G1 ) +
Ψ(F, G2 )), mais n’est pas linéaire en ses deux arguments ensemble (Ψ(F1 + F2 , G1 + G2 ) ̸=
Ψ(F1 , G1 ) + Ψ(F2 , G2 ) en général). Cela n’empêche par contre pas de discuter de sa surjec-
tivité.
On se donne BU , BV , BW bases de U, V, W , respectivement, de dimensions nU , nV , nW .
On pose AF = [F ]BU ,BV ∈ MnV ×nU (K) et AG = [G]BV ,BW ∈ MnW ×nV (K). Puisque L(U, W )
et MnW ×nU (K) sont isomorphes, se poser la question de la surjectivité de Ψ équivaut à se
demander : Pour toute matrice C ∈ MnW ×nU (K), existe t-il des matrices AF ∈ MnV ×nU (K)
et AG = MnW ×nV (K) telles que AG AF = C ?
Clairement, ce n’est pas toujours possible. Par exemple, si nU = nW = 5 et nV = 1,
alors puisque rang(C) ≤ min{rang(AG ), rang(AF )} ≤ 1, la matrice 5 × 5 C a un rang d’au
plus 1. Montrons que la condition donnée est nécessaire.
Nous avons dim(V ) ≥ dim(U ) ou dim(V ) ≥ dim(W ) ⇔ nV ≥ nU ou nV ≥ nW . Pour
vérifier que la condition est nécessaire, on doit montrer que la surjectivité est violée si cette
condition ne tient pas. La négation de la condition est : nV < nU et nV < nW . On a
rang(C) ≤ min{rang(AG ), rang(AF )}. Puisque le rang ne peut jamais être plus grand que
le nombre de lignes ou de colonnes, nous avons rang(AG ) ≤ nV et rang(AF ) ≤ nV . Par
conséquent, rang(C) ≤ nV < min{nU , nW } et une matrice C de (plein) rang min{nU , nW }
ne peut jamais être écrite sous la forme C = AG AF .
Exercice 3
La matrice
1 4 3 2
2 1 4 3
A=
3 2 1 4
4 3 2 1
1 1 1 1
1 −i −1 i
Sol.: Soit M = la matrice dont les colonnes sont les vecteurs de la
1 −1 1 −1
1 i −1 −i
base P . On utilise l’identité [FA ]P,P = [I]B,P [FA ]B,B [I]P,B où [FA ]B,B = A. On peut montrer
que [I]P,B = M , et [I]B,P = [I]−1
P,B = M
−1
. On a
2
10 0 0 0
0 −2 − 2i 0 0
[FA ]P,P = M −1 AM = ,
0 0 −2 0
0 0 0 −2 + 2i
1 1 i −1 −i
M −1 = .
4 1 −1 1 −1
1 −i −1 i
Exercice 4
On considère les polynômes suivants dans R2 [t] :
et
i) Montrer que R = (r1 , r2 , r3 ) et Q = (q1 , q2 , q3 ) sont des bases de R2 [t]. Si B est la base
canonique de R2 [t], déterminer les deux matrices de passage [I]R,B et [I]Q,B .
ii) Déterminer la matrice de passage [I]R,Q .
iii) Déterminer les coordonnées du polynôme
dans la base Q.
Sol.:
i) On appelle e1 (t) = 1, e2 (t) = t, e3 (t) = t2 les éléments de la base canonique B. On a
Comme cette matrice est inversible, on peut affirmer que R est une base de R2 [t]. La
matrice [I]R,B est une matrice de changement de base. La première colonne de [I]R,B
3
correspond à r1 , la deuxième à r2 , et la troisième à r3 . On peut voir ceci comme un
produit vecteur-matrice :
0 1 1
r1 (t) r2 (t) r3 (t) = 1 t t2 0 −2 2 .
1 1 1
La matrice [I]R,B convertit les vecteurs de coordonnées ξR (dans la base R) en vecteurs
de coordonnées ξB (dans la base B) :
ξB = [I]R,B ξR .
On trouve de même [I]Q,B :
1 1 1
[I]Q,B = 0 1 1
.
0 0 1
Cette matrice est inversible donc Q est une base de R2 [t].
ii) La matrice [I]Q,B effectue le changement de coordonnées de Q vers B. [I]−1
Q,B est
également une matrice de passage car
ξB = [I]Q,B ξQ ⇐⇒ ξQ = [I]−1
Q,B ξB ,
4
a) Montrer que F est une base de C2 et que G est une base de C2 [t].
b) Déterminer la matrice [A]E,B .
c) Déterminer les matrices de passage [I]F,E , [I]G,B et [I]B,G .
d) Déterminer [A]F,G .
Sol.:
a) Pour montrer que F est libre, on se donne a, b ∈ C tels que a(1, −i) + b(−2, 1 + i) =
(0, 0). Ceci donne le système d’équations :
(
a − 2b = 0,
−ia + (1 + i)b = 0.
A(e1 ) = A(1, 0) = 2 + i + t2 = (2 + i) · 1 + 0 · t + 1 · t2 ,
A(e2 ) = A(0, 1) = it + t2 = 0 · 1 + i · t + 1 · t2 .
2+i 0
En mettant les coefficients en colonnes, on trouve [A]E,B = 0 i
.
1 1
c) Pour calculer [I]F,E on écrit les vecteurs de F en fonction de ceux de E :
5
De même, comme
g1 (t) = −1 + t, −1 0 2
g2 (t) = it + t2 , on a [I]G,B = 1 i −1 .
g3 (t) = 2 − t + it2 ,
0 1 i
Pour calculer [I]B,G , on doit trouver l’inverse de [I]G,B . Si on connaît des méthodes
d’inversion de matrices, on peut trouver :
−1
−1 0 2 0 2 −2i
1
[I]B,G = ([I]G,B )−1 = 1 i −1 = −i −i 1 .
2
0 1 i 1 1 −i
1 −2
On pourrait aussi utiliser la définition de [A]F,G et calculer directement les expressions
de A(1, −i) et A(−2, 1 + i) dans la base G. Toutefois, les calculs deviennent assez
pénibles car, pour chaque colonne à trouver, il y a un système linéaire à résoudre.
D’où l’utilité de la formule de changement de base.
Exercice 6
Soit φ l’endomorphisme de R3 dont la matrice dans la base canonique (e1 , e2 , e3 ) de R3 est :
0 1 0
M = 0 0 1 .
1 −3 3
1. Montrer que φ est un automorphisme de R3 et déterminer φ−1 .
2. Déterminer une base (b1 , b2 , b3 ) de R3 telle que φ(b1 ) = b1 , φ(b2 ) = b1 + b2 et φ(b3 ) =
b2 + b3 .
3. Déterminer la matrice de passage de (e1 , e2 , e3 ) à (b1 , b2 , b3 ).
4. En déduire φn (e1 ), φn (e2 ) et φn (e3 ), pour n ≥ 1 entier.
Sol.:
1. On a rang(φ) = rang(M ) = 3. Donc φ est bien un automorphisme de R3 . Posons
v1 = φ(e1 ), v2 = φ(e2 ) et v3 = φ(e3 ).
−1
v1 = e3 e3 = v1
φ (e3 ) = e1
v2 = e1 − 3e3 ⇔ e1 = 3v1 + v2 ⇔ φ−1 (e1 ) = 3e1 + e2
−1
e2 = −3v1 + v3 φ (e2 ) = −3e1 + e3
v3 = e2 + 3e3
6
et la matrice de φ−1 dans la base canonique est
3 −3 1
M −1 = 1 0 0
.
0 1 0
2. Posons b1 = xe1 + ye2 + ze3 .
−1 1 0 x 0
φ(b1 ) = b1 ⇔ (φ − Id)(b1 ) = 0 ⇔ 0 −1 1 y = 0 ⇔ x = y = z.
1 −3 2 z 0
On obtient b1 = e1 + e2 + e3 .
Posons b2 = xe1 + ye2 + ze3 . Alors,
−x + y = 1
φ(b2 ) = b1 + b2 ⇔ (φ − Id)(b2 ) = b1 ⇔ −y + z = 1 ⇔ y = x + 1 et z = x + 2.
x − 3y + 2z = 1
On prend b2 = e2 + 2e3 .
Posons b3 = xe1 + ye2 + ze3 .
−x + y = 0
φ(b3 ) = b2 + b3 ⇔ (φ − Id)(b3 ) = b2 ⇔ −y + z = 1 ⇔ y = x et z = x + 1.
x − 3y + 2z = 2
On prend b3 = e3 .
Un simple calcul fournit que la famille (b1 , b2 , b3 ) est linéairement indépendante, donc
c’est une base de R3 .
La matricede passage de la base (b1 , b2 , b3 ) à la base (e1 , e2 , e3 ) est [I]B,E = P =
3.
1 0 0
1 1 0 . Alors, la matrice de passage de la base (e1 , e2 , e3 ) à la base (b1 , b2 , b3 )
1 2 1
est
1 0 0
[I]E,B = P −1 = −1 1 0 .
1 −2 1
1 1 0
4. Soit T la matrice de φ dans la base (b1 , b2 , b3 ). Alors, P −1 M P = T = 0 1 1
0 0 1
ou encore M = P T P −1 . Par suite, pour tout n ≥ 1, M n = P T n P −1 .
0 1 0 0 0 1
Posons N = 0 0 1 . On a N 2 = 0 0 0 , puis N 3 = 03 . Alors, N n = 03
0 0 0 0 0 0
pour n ≥ 3.
7
Donc, pour n ≥ 1 entier, puisque I3 et N commutent, la formule du binôme de Newton
fournit
1 n n(n − 1)/2
n n n(n − 1) 2
T = (I3 + N ) = I3 + nN + N = 0 1 n .
2
0 0 1
Alors,
1 0 0 1 n n(n − 1)/2 1 0 0
M n = P T n P −1 1 1 0 0 1
=
n −1 1 0
1 2 1 0 0 1 1 −2 1
1 n n(n − 1)/2 1 0 0
= 1 n+1 n(n + 1)/2 −1 1 0
1 n + 2 (n + 1)(n + 2)/2 1 −2 1
(n − 1)(n − 2)/2 −n(n − 2) n(n − 1)/2
=
n(n − 1)/2 −(n − 1)(n + 1) n(n + 1)/2 ,
i) Calculer π ◦ σ, σ ◦ π, π −1 , σ −1 .
ii) Écrire π comme composition de transpositions.
iii) Calculer sgn(π) et sgn(σ).
Sol.:
i) Effectuons la composition π ◦ σ. Pour i ∈ {1, . . . , 6}, on applique d’abord la permuta-
σ π
tion σ pour obtenir σ(i), et on applique ensuite π à σ(i). On obtient ainsi 1 7→ 2 7→ 5,
σ π σ π
2 7→ 6 7→ 2, 3 7→ 3 7→ 3, etc, i.e.,
!
1 2 3 4 5 6
π◦σ = .
5 2 3 6 4 1
De même, !
1 2 3 4 5 6
σ◦π = .
5 1 3 2 4 6
Pour obtenir l’inverse, il suffit de permuter les 2 lignes, et de réordonner les indices
de la nouvelle première ligne ainsi obtenue :
! !
−1 1 2 3 4 5 6 −1 1 2 3 4 5 6
π = , σ = .
4 6 3 1 2 5 5 1 3 6 4 2
8
ii) Il y a plusieurs moyens d’écrire π comme composition de transpositions. Une ma-
nière est de commencer avec l’identité et de graduellement changer les indices jusqu’à
obtenir la permutation souhaitée. Par exemple, comme 1 doit être envoyé sur 4, on
commence par la transposition (1, 4). Ensuite, on a la paire (2, 5), donc on considère
(2, 5) ◦ (1, 4). L’indice 3 doit rester à la même place, et 4 a déjà la bonne image grâce
à (1, 4). Il reste alors la paire (5, 6). L’indice 5 ayant été envoyé sur 2 par (2, 5), on
doit ainsi considérer la transposition (2, 6). Finalement, on a π = (2, 6) ◦ (2, 5) ◦ (1, 4),
et on vérifie facilement que cette décomposition fonctionne.
iii) Comme π est composée de trois transpositions, sa signature est sgn(π) = (−1)3 = −1.
Pour la permutation σ, un produit de transpositions possible est σ = (1, 5) ◦ (1, 4) ◦
(1, 6) ◦ (1, 2), ainsi sa signature est sgn(σ) = (−1)4 = 1.
Exercice 8
Soit n ≥ 1 un entier. Déterminer la signature des permutations suivantes :
!
1 2 ··· n−1 n
1. π = ,
n n − 1 ··· 2 1
!
1 2 3 ··· n n + 1 n + 2 ··· 2n − 1 2n
2. σ = .
1 3 5 ··· 2n − 1 2 4 ··· 2n − 2 2n
Sol.:
On note I(τ ) le nombre d’inversions de la permutation τ :
n o
I(τ ) = Card 1 ≤ i < j ≤ n | τ (i) > τ (j) .
i) Calculer le déterminant des matrices M3×3 (K) suivantes sur les anneaux K spécifiés :
1 2 2
0 0 2 dans R et dans F3 ,
1. A =
2 1 1
1 t 0
2. B = 2 2t − 1 t2 dans R[t],
3 3t 1
2 t 1
2
3. C = 2t t + 1 t dans R[t].
2t2 t3 t2 + t
ii) Calculer le déterminant de la matrice M4×4 (R) suivante en utilisant la définition 6.3
du cours :
9
1 2 0 0
−2 1 0 0
D= .
−1 2 1 2
2 −1 4 0
Sol.:
i) 1. Avec la règle de Sarrus, on calcule det(A) = 6 dans R et det(A) = 0 dans F3 .
2. Avec la règle de Sarrus, on calcule det(B) = −1.
3. Avec la règle de Sarrus, on calcule det(C) = 2t.
ii) En utilisant la définition de det, on voit que les permutations σ telles que σ(1) = 3,
ou σ(1) = 4, ou σ(2) = 3, ou σ(2) = 4, ou σ(4) = 4, ne contribuent pas à la
somme puisque les entrées d13 , d14 , d23 , d24 et d44 sont nulles. Seules deux permutations
contribuent à la somme :
! !
1 2 3 4 1 2 3 4
σ1 = , σ2 = .
1 2 4 3 2 1 4 3
On obtient donc det(D) = −40.
Exercice 10
Soit A ∈ Mn×n (C) une matrice hermitienne. Montrer que det(A) ∈ R.
X n
Y X n
Y
det(A) = sgn(σ) ai,σ(i) = sgn(σ) ai,σ(i) = det(A).
σ∈Sn i=1 σ∈Sn i=1
⊤
Par ailleurs, on sait que det(B ⊤ ) = det(B), ce qui fournit det(A) = det(A∗ ) = det(A ) =
det(A) = det(A). Ainsi, det(A) ∈ R.
10