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Les frises du parthénon datent d’une période historique : l’âge d’or de la puissance d’Athènes

au Ve siècle et, de manière générale, la culture de la Grèce antique qui a été le modèle
culturel des Romains et de l’Europe, et un élément capital de l’identité grecque. Les
différentes composantes sont liées puisque le lieu est finalement le symbole et la synthèse
d’une période hist. La frise a donc une valeur artistique et identitaire pour les Grecs, mais
aussi les Européens.
Au début du XIXe siècle, la Grèce n'est pas indépendante et est sous la domination de
l'Empire ottoman. En 1801, l'ambassadeur du Royaume-Uni, Lord Elgin, obtient le droit de
l'Empire ottoman de démonter les marbres du Parthénon correspondant aux éléments de la
frise des Panathénées, du fronton et des plaques sculptées, soit 60% de la frise.
Le dépouillement du Parthénon de sa frise monumentale est perçu dès le début comme un
acte de spoliation une dépossession d’un patrimoine national, alors que la Grèce est en lutte
contre les Ottomans et cherche la voie de l’indépendance. Arracher la frise à son monument
d’origine est une atteinte à l’identité et à l’histoire nationale . Lord Byron (1788-1824), poète
célèbre, représentant du romantisme anglais et surtout fervent défenseur de l'indépendance
grecque, écrit un texte très critique envers Lord Elgin - La Malédiction de Minerve.
Fait un voyage en Grèce qui voit ce parthénon dénudé et extrêmement choqué par l’action
de ses contemporains britanniques, qu’il a honte d’être anglais et parle d’un « objet sacré
pillé par de profanes mains anglaises. »
En 1816, Elgin est endetté par le transfert des éléments du Parthénon, il vend le tout au
gouvernement britannique qui les cède à perpétuité au British Museum. Cela signe la perte
d'une partie du patrimoine pour les Grecs. En 1830, la Grèce se révolte contre l'Empire
ottoman et devient un État indépendant. Une première demande de restitution par des
négociations entre 1834 et 1842 se solde par un échec. C’est le début d’un conflit
patrimonial dont l’issue n’est toujours pas tranchée aujourd’hui.

150 ans après, le conflit est relancé lorsque le gouvernement grec, au début des années
1980 saisit l’UNESCO afin de trancher le litige entre les deux pays. En effet, le conflit se
poursuit entre la Grèce et le RU qui trouve de nouveaux arguments afin de conserver les
marbres et cela peut engendrer certaines polémiques. En effet, dans une interview accordée
au quotidien grec, le directeur du British Museum, Hartwig Fischer, a suscité une vive
polémique en estimant que la prise des marbres d’Elgin était un « acte créatif ». De son côté,
la ministre de la culture grecque, Myrsini Zorba a déclaré qu’il « est regrettable d’entendre
cela de la part du directeur du british Museum, historien de renom. Ses remarques
dégradent un héritage culturel d’une valeur universelle inestimable à une simple vente en
bourse. ».
De plus, lors du match de Ligue des champions opposant leur club à Tottenham, des fans
de l’APOEL ont déployé une banderole étonnante : « L’histoire ne peut être dérobée,
rendez-nous les marbres d’Elgin. » Ces supporters chypriotes, qui présentent un
attachement fort à la Grèce de par ses liens historiques avec Chypre, espèrent, eux
aussi, le retour des marbres. Ceci nous aide à nous rendre compte de l’ampleur que
prend ce conflit autour de la restitution de ses frises.
Nous pouvons donc voir que ce conflit patrimonial a pris une ampleur européenne.

Le nouveau premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a demandé à ce que la frise soit
prêtée à Athènes pour la célébration du 200 e anniversaire de l’indépendance, en 2021. Les
Anglais acceptent ce prêt à condition que la Grèce reconnaisse que les marbres sont la
propriété du British Museum. Demande inacceptable pour Athènes qui, bien évidemment,
décline et demande à nouveau la restitution.

Conclusion :
Le conflit entourant les frises du Parthénon, initié lors de la redécouverte pendant l’ère
romantique, persiste en raison d’enjeux politique, juridiques et éthiques. Les revendications
de la Grèce pour la restitution reposent sur des arguments hist et cult, tandis que les
défendeurs actuels évoquent des justification légales et des préoccupations liées à la
préservation.
L’entêtement britannique peut sembler étonnant, mais restituer ces œuvres serait ouvrir la
boite de Pandore, puisque de nombreux pays demanderaient la rétrocession des biens pillés
au cours des XIXe et XXe s. D’ailleurs l’Angleterre n’est pas la seule concernée, la plupart des
pays du monde regorgent d’œuvres d’Art étrangères. Nombre d’entre elles ont été acquises
dans des conditions illégales et illégitimes.
Le musée du Louvre et le musée des Arts Premiers, à Paris, sont une vitrine des arts africains
et asiatiques. Ils détiennent des éléments clés du patrimoine de nombreux pays d’Afrique
Subsaharienne. Les collections publiques en France contiennent 90 000 œuvres du
patrimoine africain.

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