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Notice n° PM 08-01
Avril 2008
Guide d’utilisation du béton en site maritime
AVANT-PROPOS
Le présent document est un guide sur l’utilisation du béton dans les ouvrages maritimes. Sans se substituer
aux normes et règlements existants, il a pour objectif d’apporter des informations pratiques afin de faciliter la
formulation du béton la plus appropriée pour la réalisation d’un ouvrage fonctionnel, économique et durable
dans un environnement maritime. Il rappelle également les règles de l’art principales relatives à la mise en
œuvre, au contrôle de la fabrication et de la mise en oeuvre du béton et à la gestion de l’entretien des
ouvrages en béton.
Il s’adresse essentiellement aux maîtres d’œuvre qui ont à préparer un projet d’ouvrage en béton dans un
environnement maritime, mais aussi à tous les acteurs de la construction dans les ports et sur le littoral
maritime en France métropolitaine et outre-mer. Ce document traite donc du matériau béton essentiellement
pour les ouvrages intérieurs aux ports maritimes, mais il peut aussi s’appliquer aux ouvrages de protection
des ports, aux ouvrages de protection du littoral et aux établissements de signalisation maritime.
La rédaction du guide a été confiée principalement aux CETE du Sud-Ouest et de l’Ouest, du fait notamment
de leur expérience dans les travaux maritimes. En 2004, la nouvelle Equipe de Recherche Associée au
CETMEF du CETE de l’Ouest et basée à Saint-Brieuc a été chargée de rédiger la version finale tenant
compte de la nouvelle norme NF EN 206-1. La rédaction définitive intègre donc les dernières évolutions
normatives et réglementaires, en particulier le nouveau fascicule 65 du cahier des clauses techniques
générales des marchés publics de travaux approuvé par arrêté du 06 mars 2008.
Le directeur du CETMEF
Geoffroy CAUDE
Relecteurs :
SOMMAIRE
1. INTRODUCTION GÉNÉRALE ___________________________________________ 7
1.1 Champ d’application du guide ______________________________________________7
1.2 Objectif du guide _________________________________________________________8
1.3 Contenu, articulation des chapitres __________________________________________8
1.4 Qu’est-ce que le béton ?____________________________________________________9
1.4.1 Les ciments ___________________________________________________________________9
1.4.2 Les granulats _________________________________________________________________13
1.4.3 Les additions _________________________________________________________________15
1.4.4 Les adjuvants_________________________________________________________________17
1.4.5 Les ajouts ___________________________________________________________________17
1.4.6 L’eau de gâchage _____________________________________________________________18
2. SPECIFICITES DES OUVRAGES EN BETON EN ENVIRONNEMENT
MARITIME ______________________________________________________________ 19
2.1 Typologie des ouvrages ___________________________________________________19
2.2 Construction ____________________________________________________________20
2.3 Agressivité du milieu _____________________________________________________21
2.3.1 Généralités __________________________________________________________________22
2.3.2 Attaques externes sur le béton seul ________________________________________________23
2.3.3 Attaques internes du béton ______________________________________________________24
2.3.4 Cycles de gel-dégel ____________________________________________________________26
2.3.5 Corrosion des armatures ________________________________________________________27
2.3.6 Bilan des attaques du béton pour un ouvrage maritime ________________________________28
3. BETON EN SITE MARITIME, EXIGENCES ET SPECIFICATIONS __________ 30
3.1 Exigences performantielles ________________________________________________30
3.1.1 Résistance mécanique __________________________________________________________30
3.1.2 Exigences esthétiques __________________________________________________________34
3.1.3 Ouvrabilité __________________________________________________________________35
3.1.4 Exigences de durabilité _________________________________________________________38
3.2 Référentiel technique _____________________________________________________42
3.3 Stipulations _____________________________________________________________42
3.3.1 Généralités __________________________________________________________________42
3.3.2 Durée d'utilisation du projet _____________________________________________________45
3.3.3 Types de béton _______________________________________________________________45
3.3.4 Classes d'exposition ___________________________________________________________46
3.3.5 Classes de teneur en chlorures ___________________________________________________50
3.3.6 Spécifications principales pour la composition et les propriétés du béton __________________52
3.3.7 Prévention contre les risques d'alcali-réaction _______________________________________56
3.3.8 Prévention contre les risques de réaction sulfatique interne _____________________________58
3.3.9 Enrobage des armatures ________________________________________________________62
3.3.10 Autres spécifications___________________________________________________________67
3.4 Durabilité et approche performantielle ______________________________________71
3.4.1 Les indicateurs de durabilité _____________________________________________________72
3.4.2 Les témoins de durée de vie _____________________________________________________73
3.5 Bétons aux nouvelles performances _________________________________________75
3.5.1 Bétons autoplaçants (BAP) ______________________________________________________75
3.5.2 Bétons Hautes Performances (BHP) _______________________________________________76
3.5.3 Bétons fibrés _________________________________________________________________77
3.5.4 BFUP_______________________________________________________________________78
3.5.5 Produits spéciaux _____________________________________________________________78
3.6 Armatures en acier inoxydable_____________________________________________78
3.6.1 Nuances d’acier inoxydable _____________________________________________________79
3.6.2 Avantages et inconvénients______________________________________________________79
1. INTRODUCTION GÉNÉRALE
L’agressivité très importante et les contraintes spécifiques de l’environnement marin ont motivé la
rédaction de ce « Guide d’utilisation du béton dans les ouvrages maritimes ».
Ce guide répond à plusieurs critères :
Il est consacré aux travaux en site maritime : il s’applique aux ouvrages portuaires et
maritimes et aborde donc les contraintes spécifiques de l’environnement marin.
Il prend en compte les textes réglementaires les plus récents, notamment les dernières
évolutions normatives.
Il évoque les dernières évolutions techniques notamment concernant l’amélioration des
performances des bétons.
Il est opérationnel et nourrit l’ambition de répondre aux préoccupations en matière de
rédaction des cahiers des charges relatifs à la formulation du béton, à sa fabrication, à sa
mise en œuvre et au contrôle de sa qualité.
Il se veut pédagogique : au fil du texte des rappels de notions de béton permettent au lecteur
de compléter ses connaissances et de mieux appréhender les conseils et les
recommandations.
Enfin, il ambitionne d’être convivial grâce à de nombreuses illustrations et à des fiches
pratiques.
Il s’applique au béton non armé (NA), armé (BA) et précontraint (BP) utilisé pour la construction
d’ouvrages en site maritime (ouvrages à l’intérieur ou à l’extérieur des zones abritées des ports
maritimes) tels que les appontements, les quais, les digues, les ouvrages de soutènement, les
ouvrages mobiles, les passerelles et les ouvrages de construction et de réparation navales.
Le guide s’applique au béton coulé en place, qu’il soit fabriqué en centrale de Béton Prêt à l’Emploi
(BPE) ou en centrale de chantier. Il s’applique aussi au béton préfabriqué, que ce soit en usine, dans
des installations portuaires comme des formes de radoub ou sur des aires spécialement aménagées
sur le chantier.
Enfin, pour les ouvrages en béton précontraint, le lecteur pourra également se reporter au guide
publié par le CETMEF « Utilisation du béton précontraint en site aquatique – Eléments de
réflexion » [42].
Il doit permettre :
Le chapitre 3 « Les bétons en site maritime » permet de définir le béton. A partir des éléments de
contexte présentés au chapitre 2, ce chapitre décrit les exigences (mécaniques, d’ouvrabilité,
esthétiques, de durabilité) que devra satisfaire le béton. Il présente ensuite le référentiel technique
(normes, règlements, guides techniques) et les spécifications qui permettront au maître d’ouvrage et
au maître d’œuvre de définir et prescrire un béton répondant aux exigences précédemment
évoquées. Le chapitre se termine par une présentation sur des bétons spéciaux ou innovants qui, par
certaines de leurs caractéristiques et de leurs propriétés, présentent des avantages pour la
construction en site maritime.
Après avoir prescrit le béton au chapitre 3, le chapitre 4 « Mise en œuvre » décrit les différentes
techniques de mise en œuvre, les modalités de fabrication, de transport, de coulage,…et en précise
les précautions à prendre à chacune de ces étapes.
Il donne également les règles de l’art et les précautions à prendre afin de préserver le milieu
aquatique.
1.4.1.1.2 Composition
Constituants principaux
Clinker
Les ciments CEM II, III, IV et V sont associés aux lettres « A » et « B » (le CEM III est aussi
associé à la lettre « C ») qui correspondent à une proportion plus ou moins importante de clinker.
Comme l’illustre le tableau ci-dessus, un ciment désigné avec la lettre « A » contiendra davantage
de clinker qu’un ciment désigné avec la lettre « B » et, a fortiori, qu’un ciment « C ». Un ciment de
type « B » contiendra donc plus de constituants principaux autres que le clinker (laitier de haut
fourneau, fumée de silice, pouzzolanes, cendres volantes, schiste calciné, calcaire) qu’un ciment de
type « A ».
On pourra également noter que la proportion de laitier de haut fourneau (dans les ciments CEM III
et CEM V) peut être relativement importante (jusqu’à 95 % dans le CEM III/C) alors que les autres
constituants principaux sont généralement présents dans une moindre mesure (jusqu’à 35 % dans la
plupart des cas, jusqu’à 55 % pour certains ciments).
Par exemple un ciment Portland composé contenant au total une quantité de laitier granulé de haut
fourneau (S), de cendres volantes siliceuses (V) et de calcaire (L) comprise entre 6 et 20 % en
masse, appartenant à la classe de résistance 32,5, et présentant une résistance à court terme élevée,
est identifié par :
Ciment Portland composé NF EN 197-1 CEM II/A-M (S-V-L) 32,5 R CE
1.4.1.2.2 Ciments pour travaux en eaux à haute teneur en sulfates (ES) XP P 15-319
Les eaux séléniteuses constituent un milieu particulièrement agressif, qui nécessite l’emploi de
ciments spécifiques. Ces ciments pour travaux en eaux à haute teneur en sulfates présentent des
teneurs en aluminates tricalcique (C3A) qui leur permettent de conférer au béton une résistance
accrue à l’agression des ions sulfate au cours de la prise et tout au long de la vie de l’ouvrage. Ces
ciments comportent la mention ES sur l’emballage et le bon de livraison.
Sa durabilité en milieu maritime est attestée par plusieurs réalisations qui, soixante-dix ans plus
tard, étaient en parfait état. On peut notamment citer un quai sur le port d’Halifax en 1930 au
Canada et le Montrose Bridge en 1930 en Ecosse.
Toutefois, son coût relativement élevé en limite l’utilisation. L’emploi du ciment alumineux fondu
nécessite de plus certaines précautions regroupées dans la norme P 15-316 « Emploi du ciment
alumineux fondu en éléments de structure ». En particulier, il est impératif de respecter les deux
règles suivantes :
• le rapport eau totale/ciment (E/C) doit toujours être inférieur ou égal à 0,40 ;
• le dosage en ciment ne doit jamais être inférieur à 400 kg/m3.
En pratique, ce ciment, peu utilisé pour les bétons de structure, a des propriétés très intéressantes
pour les travaux urgents : colmatage de fissures, aveuglement de voies d’eau, scellement,
calfatage, travaux entre marées, enduits imperméables.
La formulation d’un béton de ciment prompt diffère peu de celle des bétons courants. La
modulation du temps de prise s’effectue par ajout d’acide citrique (les retardateurs pour ciment
Portland ne sont pas efficaces avec ce ciment). Le dosage en ciment est compris entre 500 et 600
kg/m3.
Pour les travaux de scellement et de calage, il est souhaitable de lui préférer des produits prêts à
l’emploi admis à la marque NF-Produits spéciaux pour les constructions en béton hydraulique.
La nature minérale des granulats est un critère fondamental pour leur emploi, chaque roche
possédant des caractéristiques spécifiques en terme de résistance mécanique, de tenue au gel et de
propriétés physico-chimiques. Les granulats les plus usuels pour la fabrication des mortiers et des
bétons sont élaborés à partir de matériaux d’origine alluvionnaire (granulats roulés ou concassés) ou
à partir de roches massives (granulats concassés). La taille d’un granulat répond à des critères
granulométriques précis. Les granulats sont classés en fonction de leur granularité (distribution
dimensionnelle des grains) déterminée par analyse granulométrique à l’aide de tamis ou d’un
vidéogranulomètre.
Le granulat est désigné par le couple d/D avec :
d : dimension inférieure du granulat,
D : dimension supérieure du granulat.
Les laitiers, cendres volantes et fumées de silice modifient la nature et la structure des hydrates
formés. Ils réduisent la taille des pores et donc la perméabilité ce qui améliore la durabilité. C’est
pourquoi ces additions sont classées en type II (coefficients k les plus élevés).
Nota : les additions ne sont pas toujours disponibles en tout point du territoire et leur disponibilité
peut varier en fonction de l’époque de l’année. C’est le cas, en particulier, des cendres volantes
issues des centrales de production d’électricité au charbon.
Le fascicule 65 A du CCTG interdit le gâchage à l’eau de mer pour les ouvrages en béton armé
ou précontraint. Nous préconisons d’interdire le gâchage à l’eau de mer pour les ouvrages en béton
non armé ou faiblement armé également.
NB : la norme relative au béton (NF EN 206-1) distingue l’eau totale contenue dans le béton frais et
l’eau efficace (qui intervient dans les spécifications de fabrication du béton par le biais du rapport
eau/ciment) dans la mesure où une partie de l’eau initiale peut être absorbée par les granulats ( voir
la notion d’eau efficace au 3.3.6).
Les ouvrages en site maritime sont spécifiques pour plusieurs raisons. Leur spécificité est d'abord
liée à la variété des types de structure. Ensuite, la réalisation de ces ouvrages est soumise à des
contraintes de mise en œuvre particulières. Enfin, ces ouvrages sont exposés à un environnement
qui cumule souvent les facteurs favorisant la détérioration du béton et de l'acier qu'il peut contenir.
L'agression spécifique est celle de l'eau de mer. Elle est multiple : chimique de par la composition
minérale du milieu, mécanique du fait de ses déplacements en masse et locaux que sont les courants
et la houle. De plus, les effets climatiques, tels les variations locales de la température ambiante,
l'ensoleillement et le vent, indépendamment de leur nocivité propre, peuvent inhiber ou catalyser les
réactions entre l'eau de mer et les constituants du béton.
accostage et amarrage,
soutènement de talus,
signalisation maritime,
Le béton, qu'il soit non armé, armé, ou précontraint, est utilisé pour la construction de différents
types d'ouvrage :
quai constitué d'un mur en blocs en béton,
quai constitué d'un voile en béton armé encastré sur une semelle,
quai constitué d'une paroi moulée,
quai constitué de caissons en béton armé ou précontraint,
quai sur pieux,
bajoyers et radiers de forme de radoub ou d'écluse,
ducs d'albes d'amarrage et d'accostage,
passerelles de lamaneurs ou de passagers,
enrochements artificiels de digue,
rampes,
ouvrages mobiles,
tourelles en mer, phares, pylônes, espars,
corps morts,
lests de bouées de signalisation, etc…
2.2 CONSTRUCTION
La spécificité des ouvrages en béton apparaît également en phase de construction par la multiplicité
des techniques de mise en œuvre du béton :
béton coulé en place,
béton coulé en zone de marnage,
béton coulé sous l'eau,
béton préfabriqué.
Chacune de ces modalités de construction nécessite l'utilisation de différents matériels qui vont
conditionner les dispositions constructives et les propriétés du béton (donc sa formulation) :
pompage,
mise en œuvre au tube plongeur,
mise en œuvre à la benne.
La complexité structurelle des ouvrages introduit des difficultés et des contraintes de bétonnage et
de vibration qu'il s'agisse de :
zones fortement ferraillées au niveau des nœuds de clavage entre poutres ou au niveau des
zones d'ancrage des bollards ou crocs d'amarrage : difficulté pour le serrage du béton avec
risque de ségrégation, d'apparition de cavités et de "nids de cailloux",
zones d'accès difficile ou immergées : difficulté pour le serrage du béton, risque de
délavage,
technique de construction particulière telle que celle permettant la confection d'une paroi
moulée.
Les conditions environnementales introduisent également des contraintes non négligeables en phase
de construction :
le cycle des marées peut imposer l'organisation du travail en fonction de la marée,
la météorologie et notamment le vent nécessite de prendre des dispositions particulières
pour la cure des parements,
la houle et le marnage conditionnent le dimensionnement des coffrages (tenue en cas de
tempête par exemple),
les conditions d'accès au chantier peuvent nécessiter des moyens de transport exceptionnels
(barges, hélicoptères).
Durant son utilisation, un béton armé exposé à un environnement maritime est soumis à plusieurs
types d'agressions :
agressions mécaniques dues aux sollicitations d'exploitation des ouvrages, à l'action de la
houle, à l'abrasion due aux chocs, à l'érosion due à l'effet des vagues,
agressions chimiques dues à la pénétration des sels présents dans l'eau de mer, à la
pollution des eaux (eau de mer et eau de surface), à l'agressivité des matériaux stockés sur le
terre-plein,
agressions biologiques dues au développement d'organismes vivants,
attaques internes au béton dues aux réactions alcali-silice et sulfatique interne,
attaques d'origine climatique associées au phénomène de gel / dégel mais également de
gradient thermique.
L'intensité des agressions du béton de l'ouvrage (ou de la partie d'ouvrage) par le milieu marin et
portuaire n'est pas homogène. Elle dépend essentiellement de la situation de la structure concernée
par rapport à la mer. Suivant que le béton est totalement immergé, situé dans la zone de marnage,
dans la zone d'aspersion, ou hors d'eau, la cinétique de la réaction est différente. La zone soumise à
marnage est critique pour le béton, tandis que pour le béton armé, les risques de corrosion des
armatures sont forts dans la zone d'aspersion. A contrario, en immersion totale, l'attaque chimique
est moindre.
2.3.1 Généralités
L'agressivité de l'eau chargée est liée à l'aptitude de celle-ci à réagir avec certains constituants de la
matrice cimentaire du béton : les agents agressifs dissous dans l'eau constituent une solution
chimiquement agressive pour le béton qui peut provoquer différents types de réactions lorsque la
formulation n'est pas adaptée.
Les attaques acides : le béton présente un caractère basique élevé induit par les composés
hydratés de la pâte de ciment (la phase interstitielle du béton a un pH très élevé). Il peut
donc présenter une sensibilité vis-à-vis des solutions acides telles que les eaux naturelles
chargées en dioxyde de carbone, les eaux résiduaires, les eaux des industries (y compris
agro-alimentaires) contenant des acides organiques, les eaux chargées en acides minéraux,
mais aussi les eaux pures.
La lixiviation : dans une structure en béton exposée à l'air ambiant, l'eau s'évapore sur une
épaisseur limitée à quelques centimètres. Les pores sont saturés lorsque le béton est en
contact de manière prolongée avec l'eau. Des ions en provenance du milieu extérieur
peuvent transiter dans la phase liquide interstitielle du béton. En fonction de la nature des
éléments chimiques qui pénètrent dans le matériau, il peut en résulter des réactions
chimiques de dissolution ou de précipitation et donc une lixiviation progressive des
hydrates.
Le concepteur veillera donc à exiger et à faire appliquer par l'entreprise les principes de prévention
nécessaires au niveau de la formulation du béton et de sa mise en œuvre.
Il se reportera au paragraphe 3.1.4 pour l'identification et la formulation de ses exigences pour
obtenir un béton résistant durablement à l'agressivité des eaux chargées et polluées.
En plus de ces sollicitations, les ouvrages sont soumis à l'endommagement dû aux chocs et au
frottement des navires (barge tapant contre une poutre de rive par exemple), aux corps flottants et
également à l'abrasion des sables et galets transportés par l'eau de mer. Les enrochements artificiels
de type tétrapode ou acropode sont particulièrement exposés à ce type de sollicitation.
Enfin, dans le cadre de leur utilisation, les ouvrages sont soumis à des charges d'exploitation. Les
ouvrages de chargement et de déchargement des marchandises, notamment les postes à quai, sont
sollicités par des charges aux caractéristiques variées :
grues et portiques sur rails,
engins de levage sur roues ou patins,
engins de manutentions,
stockages divers (en vrac ou conditionné).
Ces sollicitations peuvent être de très courte durée et de grande intensité. Les désordres associés à
ces agressions, quand les sollicitations dépassent la résistance mécanique du béton, sont le plus
souvent localisés : éclats de béton et fissuration.
Le concepteur devra donc identifier les exigences attendues en terme de propriétés mécaniques du
béton pour résister aux agressions évoquées ci-dessus. Le lecteur pourra se reporter à ce titre au
paragraphe 3.1.1 pour l'identification et la formulation de ces exigences pour obtenir un béton
résistant mécaniquement.
L'ouvrage devra, au besoin, intégrer des dispositifs de protection pour protéger au maximum les
parties qui risquent des agressions excessives (défenses d'accostage, plaques métalliques, profilés
métalliques d'angle,…)
Le chlorure de magnésium MgCl2 réagit avec la portlandite Ca(OH)2 et provoque la dissolution (ou
lixiviation) du liant.
Le chlorure de calcium CaCl2 réagit avec l’aluminate tricalcique C3A (provenant du clinker) et
conduit à la formation d’un chloro-aluminate de chaux puis d’ettringite, voire même de thaumasite
(en présence de silice dissoute et de carbonates), qui sont des gels expansifs pouvant générer des
gonflements entraînant fissurations et éclatements du béton.
Le sulfate de magnésium MgSO4 réagit avec la portlandite Ca(OH)2 et provoque la dissolution (ou
lixiviation) du liant.
Le sulfate de calcium CaSO4 réagit avec l’aluminate tricalcique C3A (provenant du clinker) et
conduit à la formation d’ettringite, gel expansif, d’où gonflement, fissuration et éclatement du
béton.
Contrairement aux autres attaques, l’agressivité des sulfates est accrue dans les climats froids.
Seule une partie de l'eau de gâchage sert à l'hydratation du ciment. L'autre partie, nécessaire à la
bonne mise en œuvre du béton, se retrouve ensuite piégée dans le béton et peut alimenter une
réaction alcali-granulat.
Pour les structures maritimes immergées ou en zone de marnage et les parties d'ouvrage en
environnement humide (pluie, eaux de ruissellement, sol humide, etc…), le phénomène est aggravé
par l'apport d'eau extérieure.
En milieu marin les alcalins contenus dans l'eau de mer peuvent favoriser une alcali-réaction en
surface des structures.
Les ions sulfates d'origine interne peuvent provenir des granulats (pyrites), du ciment ou être libérés
par les produits d'hydratation.
En cas de réaction sulfatique interne, la formation d'ettringite différée, alors que le béton est
mécaniquement rigide, peut être préoccupante. Cette réaction touche les structures qui ont subi une
élévation excessive de température lors de la prise du béton : elle peut concerner par exemple des
pièces préfabriquées traitées thermiquement ou des structures massives (épaisseur supérieure à 1 m)
coulées en période chaude.
Comme pour la réaction alcali-granulat, la réaction est activée par la présence d'eau (interne ou
apportée par le milieu extérieur) et les symptômes sont proches de ceux de la réaction alcali-
granulat : gonflement du béton avec faïençage visible en parement.
Avec l'évolution des matériaux et des techniques de construction, les températures peuvent atteindre
des niveaux très importants dans les éléments de structure. Cette pathologie risque donc de se
développer si le prescripteur n'intègre pas des principes de prévention dans son cahier des charges.
En environnement marin, la pénétration des chlorures est le phénomène principal de corrosion des
armatures.
2.3.5.2 Carbonatation
L’air contient du dioxyde de carbone à un taux moyen de 0,03 % en volume, qui réagit sur les
hydrates, principalement sur la Portlandite (Ca(OH)2), pour former du carbonate de calcium :
CO2 + Ca(OH)2 ⎯⎯> CaCO3 + H2O
Ce phénomène consomme de la portlandite et conduit à une chute du pH de la solution interstitielle,
ce qui entraîne une dépassivation des aciers.
Le dioxyde de carbone pénètre à l’intérieur des pores du béton par un phénomène de diffusion. Or,
dans le processus de diffusion du dioxyde de carbone, l’humidité relative des pores du béton joue
un rôle primordial.
Ainsi, lorsque les pores du béton sont saturés d’eau, cas des structures immergées, la pénétration est
extrêmement faible et la carbonatation pratiquement inexistante.
De la même façon, si le béton se trouve dans un milieu très sec, la quantité d’eau est insuffisante
pour dissoudre le gaz carbonique et le béton ne se carbonate que modérément.
Par contre, lorsque la structure est soumise à des cycles d'humidification-séchage (zone de marnage,
zone exposée à la pluie et au vent, zone de condensation…), le phénomène de carbonatation est
rapide.
La vitesse de carbonatation est d'autant plus faible que la porosité de la pâte de ciment est faible.
Ce chapitre donne les outils nécessaires au maître d'ouvrage pour définir ses besoins, ses exigences
et ses contraintes, et au maître d'œuvre pour spécifier le béton (par partie d'ouvrage) adapté au
contexte et aux problématiques évoqués au chapitre précédent.
La norme NF EN 206-1 définit seize classes de résistance pour les bétons de masse volumique
normale et les bétons lourds :
Classe fck-cyl (en N/mm2) fck-cube (en N/mm2)
C8/10 8 10
C12/15 12 15
C16/20 16 20
C20/25 20 25
C25/30 25 30
C30/37 30 37
C35/45 35 45
C40/50 40 50
C45/55 45 55
C50/60 50 60
C55/67 55 67
C60/75 60 75
C70/85 70 85
C80/95 80 95
C90/105 90 105
C100/115 100 115
La résistance du béton mesurée doit être statistiquement égale ou supérieure à la résistance
caractéristique minimale pour la classe de résistance spécifiée et pour le type de béton considéré
(léger, ordinaire ou lourd).
La valeur fck-cyl est la résistance caractéristique éxigée à 28 jours mesurée sur des cylindres aux
dimensions normatives.
La valeur fck-cube est la résistance caractéristique éxigée à 28 jours mesurée sur des cubes aux
dimensions normatives.
La compacité de la pâte conditionne, parmi d’autres paramètres, la résistance du béton. Féret [11] a établi en 1896 une
loi empirique dans laquelle il tient compte de la résistance de la pâte de ciment pour le calcul de la résistance des
bétons :
2
⎛ ⎞
⎜ 1 ⎟
f c = K × Rc × ⎜ ⎟
⎜ E ⎟
⎜ 1 + 3,15 × ⎟
⎝ C ⎠
où :
fc : résistance du béton en compression à j jours
K: coefficient granulaire
Rc: résistance du ciment mesurée sur mortier normal1
E: Quantité d'eau en kg
C: Quantité de ciment en kg
La Figure 1 donne l’évolution de fc/Rc en fonction du rapport massique eau sur ciment (E/C) dans le cas où K=4,9 et
illustre l’influence du rapport E/C sur la résistance du béton.
Le rapport E/C est le paramètre de composition le plus important pour la résistance du béton. Ce rapport E/C
détermine également la porosité de la pâte de ciment durcie (propriété liée à la compacité) qui joue un rôle fondamental
pour la durabilité du béton. L’importance du rapport E/C vis-à-vis de la durabilité du matériau est expliquée plus en
détail au paragraphe 3.3.6.
2,0
1,8
1,6
1,4
1,2
fc/Rc
1,0
0,8
0,6
0,4
0,2
0,0
0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8
Rapport E/C
1
Le mortier normal est un mortier de composition bien définie et confectionné à partir d’un sable normalisé
(NF EN 196-1)
Bien formuler un béton et soigner sa composition par le choix de constituants adaptés est nécessaire, mais pas suffisant
pour obtenir un béton de qualité, c’est-à-dire résistant, durable et offrant des parements esthétiques. Il est indispensable
que les moyens de mise en œuvre soient adaptés et correctement utilisés afin de chasser l’air piégé lors de la
fabrication, par serrage du béton, sans provoquer de ségrégation.
En effet, la présence d’air dans le béton réduit considérablement la résistance de celui-ci : 5 % d’air dans le béton peut
faire chuter la résistance de plus de 30 % selon Neville [42].
Cet air peut être de l’air entraîné lors de la fabrication, de l’air occlus (résidu d’un serrage insuffisant) ou bien encore
des vides laissés après le départ de l’eau libre en excès.
Une élévation de la température active les réactions d’hydratation du ciment et favorise le développement de résistances
élevées au jeune âge. Cependant, cet effet bénéfique à court terme peut réduire également les résistances à plus long
terme.
Le traitement thermique des bétons est souvent utilisé en préfabrication afin d’obtenir le plus rapidement possible les
résistances nécessaires au décoffrage. Il convient de trouver un compromis entre l’obtention des résistances au jeune
âge et les résistances à long terme. L’additif au fascicule 65 impose que la résistance à 28 jours du béton traité
thermiquement soit au moins égale à 90 % du même béton non traité.
un décoffrage,
La maturométrie:
Les méthodes de détermination de la résistance du béton évoquées ci-dessus présentent un certain nombre
d'inconvénients :
Du fait des différences en terme de rapport volume de béton sur surface d'échange avec l'extérieur, il existe
systématiquement un écart entre l'historique de la température au sein des éprouvettes d'information et au sein de
l'ouvrage. Ces différences sont d'autant plus importantes que les pièces de béton sont de forte épaisseur. La prise et le
durcissement du béton étant influencés par la température, il existe donc des différences importantes entre la résistance
mesurée sur éprouvette d'information et la résistance réelle du béton dans l'ouvrage (voir norme EN 13791).
La maturométrie permet de s'affranchir de ces difficultés. La méthode consiste, à partir du suivi de la température au
sein de l'ouvrage, à déterminer par calcul (au jeune âge) le degré d'avancement des réactions d'hydratation
correspondant au durcissement du béton.
Basée sur la "loi de maturité" ("deux bétons de même composition ayant même valeur de maturité auront même
résistance quelle que soit l'histoire des températures ayant conduit à cette valeur de maturité"), la maturométrie permet
de connaître la résistance du béton in situ à partir de la relation entre le degré d'avancement et la résistance. Cette
relation est déterminée par étalonnage pour une formulation de béton particulière.
La maturométrie s'appuie sur le fait établi que, pour un béton donné, la résistance au jeune âge ne dépend que de
l'histoire thermique. La loi d'Arrhénius s'est révélée être la plus appropriée pour décrire la sensibilité de la vitesse de
durcissement du béton à la température. Elle comprend un paramètre unique, l'énergie d'activation Ea, qui traduit le
degré de sensibilité du béton.
K(T) = A.exp( − Ea )
RT
A: Constante de proportionnalité
R: Constante des gaz parfait (8314 J/mol.K)
Ea: Energie d'activation apparente du béton (J/Mol)
Un béton donné est caractérisé par son énergie d'activation apparente et sa courbe de référence (relation
maturité /résistance). L'application de la loi d'Arrhénius permet alors de transformer un historique de température
quelconque en une valeur de maturité de laquelle on peut déduire la résistance mécanique.
- exigences performantielles :
Dans ce cas, les exigences portent sur les propriétés finales du béton.
La Compagnie Nationale du Rhône (CNR) a développé dans le cadre d'une problématique fluviale
(barrages) deux essais de qualification du béton vis-à-vis de sa tenue à l'abrasion et aux chocs. Ces
essais sont bien évidemment applicables dans le cadre d'une problématique maritime :
Attaque sur éprouvette d'un jet d'eau chargé de
Essais sur métaux anti-
Abrasion sable - L'indice d'abrasion est donné en
usure
référence à l'empreinte équivalente sur le verre
Mesure du volume d'une empreinte due aux
Essais de tenue aux
Choc chocs d'une boule métallique sur une
chocs
éprouvette
Ces essais permettent de déterminer un "indice CNR". Cet indice permet de classer le béton
considéré dans des familles en fonction de sa résistance.
Dans ce guide, nous nous limiterons à l'esthétique et à la qualité du parement en béton des parties
visibles des ouvrages (poutres de rive, fronts de quai, plate-forme de quai,…). Les exigences à
formuler portent sur les éléments suivants :
la teinte,
la texture,
la régularité,
les tolérances de forme.
Remarque : Même si l'ouvrage ne présente pas de caractère esthétique particulier, nous conseillons
tout de même fortement au maître d'ouvrage de formuler des exigences en terme de qualité de
parement pour les parties visibles de l'ouvrage. La maîtrise d'œuvre devra donc définir les
spécifications adéquates pour répondre à ces exigences.
3.1.3 Ouvrabilité
Le béton frais a la capacité de se déformer et de s’écouler ce qui permet de le transporter, par
exemple en le pompant, et de remplir les coffrages. Cette aptitude du béton à la déformation est
souvent traduite par les termes de consistance, de maniabilité ou d’ouvrabilité, mais ces termes
consacrés par la pratique ne traduisent que partiellement et de manière conventionnelle l’état du
béton frais.
La consistance traduit la quantité d’énergie à fournir au matériau pour le mettre en place en
expulsant tout l’air piégé lors du malaxage et du transport. Les notions de maniabilité ou
d’ouvrabilité sont les traductions de l’aptitude du béton à se déformer pour des conditions de mise
en œuvre données.
L'ouvrabilité est une caractéristique du béton fondamentale en phase de construction. Elle intéresse
tout d'abord essentiellement l'entrepreneur qui aura à mettre en œuvre le béton. Mais elle intéresse
aussi le maître d'ouvrage puisque la maîtrise de l'ouvrabilité peut avoir une incidence sur la
durabilité future de la structure en béton. Au regard des spécificités des ouvrages en site maritime,
elle doit donc être parfaitement maîtrisée. Deux paramètres permettent de caractériser cette donnée :
la consistance et la teneur en air du béton frais.
Classe d’affaissement
Affaissement
(NF EN 206-1)
S1 Entre 10 et 40 mm
S2 Entre 50 et 90 mm
S5 ≥ 220 mm
Lorsque la classe d'affaissement est S5, l'essai au cône d'abrams n'est plus adapté. Il convient alors
de faire un essai d'étalement.
• L'essai d'étalement
L'essai d'étalement est utilisé pour caractériser la fluidité du béton. Il est bien adapté au béton de
classe d'affaissement S5. L'essai consiste à mesurer le diamètre du béton s'étant étalé sur une table
d'étalement.
F1 ≤ 34 cm
F2 Entre 35 et 41 cm
F3 Entre 42 et 48 cm
F4 Entre 49 et 55 cm
F5 Entre 56 et 62 cm
F6 ≥ 63 cm
Nota : il existe d'autres essais permettant la mesure de la consistance du béton frais. Pour les
connaître, le lecteur pourra se reporter à la norme NF EN 206-1.
La mesure de la teneur en air s’effectue à l’aide d’un aéromètre à béton sur le principe d’une
réserve de compressibilité du béton frais.
Sur béton frais, l’air entraîné réduit le ressuage et améliore l’ouvrabilité, ce qui permet une
réduction d’eau à maniabilité constante. Sur béton durci, bien qu’indispensable pour la durabilité
des bétons exposés au gel sévère et aux sels fondants, il présente l’inconvénient de réduire la
résistance du béton. Pour un rapport E/C constant, 1 % d’air entraîné supplémentaire fait chuter la
résistance de 4 à 6 %.
Pour des bétons courants, à teneur en air constante, la demande d’adjuvant entraîneur d’air
augmente avec le dosage en ciment. De même, pour des dosages en entraîneur d’air et en ciment
constants, le volume d’air entraîné augmente rapidement lorsque la dimension du plus gros granulat
diminue.
En pratique, on cherchera à augmenter la teneur en air du béton uniquement pour les bétons soumis
aux cycles de gel-dégel. La teneur en air recherchée est alors généralement de 4 à 8 % pour un
béton de granularité 0/20 mm. Lorsque la granulométrie est plus faible la teneur en air doit être plus
forte.
D'une façon générale, en environnement marin, on cherche à augmenter la compacité du béton afin
de limiter la pénétration des agents agressifs. L'utilisation des entraîneurs d'air n'est donc pas
recommandée.
Taux de corrosion
Dégradation
progressive des
armatures
Diffusion des chlorures
et du dioxyde de carbone
Initiation
Incubation Propagation
Carbonatation
La dégradation du béton armé en site maritime est essentiellement due à la corrosion des armatures
par pénétration des chlorures et dans une moindre mesure par carbonatation du béton d'enrobage.
On s’intéressera donc plus particulièrement à la durabilité vis-à-vis de la corrosion des armatures et
donc à la « capacité » du matériau à résister en premier lieu à la pénétration des chlorures, et en
second lieu à celle du gaz carbonique.
Concentration
en chlorures
[Cl-]
Cl-
Zone de diffusion
Zone de convection
Cl-
Cl-
Cl- Armature
Enrobage
Ensuite, l'altération peut devenir structurelle et modifier les propriétés mécaniques du béton.
En première approche, un béton durable est un béton de faible porosité capillaire. La porosité
capillaire est le volume total des canaux qui traversent le béton, ce qui correspond au volume entre
les grains de ciment non comblé par les hydrates.
Pour réduire la porosité capillaire, on peut :
- densifier la pâte en diminuant la quantité d'eau par rapport à la quantité d'éléments fins
(ciment et fines des granulats) tout en maintenant une maniabilité suffisante compte tenu des
moyens de serrage par l'utilisation d'un plastifiant/réducteur d'eau ou d'un superplastifiant/haut
réducteur d'eau,
- intensifier le durcissement en augmentant le dosage en ciment : la réaction d'hydratation du
ciment produit des hydrates : plus le dosage en ciment est élevé, plus il se forme d'hydrates qui
remplissent peu à peu les canaux capillaires et donc diminuent le volume des capillaires,
- augmenter l'étendue granulaire, essentiellement en défloculant les grains fins du ciment (de 40
microns à 10 microns environ) grâce à l'utilisation d'un plastifiant/réducteur d'eau ou d'un
superplastifiant/haut réducteur d'eau,
- utiliser des ultra-fines comme les fumées de silice par exemple,
- optimiser le squelette granulaire.
D'autres facteurs sont essentiels à la durabilité d'un béton et orientent la formulation du béton en
fonction du type d'exposition du béton :
- La résistance aux agents chimiques : selon la nature du ciment, la proportion d'hydrates résistant
aux agents chimiques sera plus ou moins importante. Pour un béton devant résister à un
environnement agressif, on utilisera des ciments de caractéristiques complémentaires PM ou ES qui
respectent les spécifications chimiques des normes NF P 15-317 (ciment pour travaux à la mer) ou
XP P 15-319 (ciment pour travaux à haute teneur en sulfates).
- La résistance au gel/dégel : le facteur essentiel pour la durabilité au gel/dégel est la distance entre
les bulles d'air et pas seulement la porosité : on a intérêt à créer un réseau de micro-bulles d'air très
rapprochées par l'utilisation d'un adjuvant entraîneur d'air, ce qui a pour effet d'augmenter la
porosité du béton.
La durabilité du béton réel est fonction de la qualité de la mise en œuvre et dépend notamment des
facteurs suivants :
- La qualité de la vibration du béton : un manque de vibration entraîne l'emprisonnement de
nombreuses bulles d'air qui contribuent à augmenter la porosité du béton.
- La qualité de la cure : dès qu'il n'est plus saturé en eau, le béton d'enrobage ne développe plus de
résistance. Ainsi dès le décoffrage et en l'absence de cure efficace, la réaction d'hydratation du
béton d'enrobage est fortement ralentie et la porosité capillaire devient plus importante que celle au
cœur du béton. Or la durabilité du béton dépend justement fortement de la porosité du béton
d'enrobage,
- La fissuration accidentelle : les fissures accidentelles (tassement, retrait plastique, thermique,
endogène) constituent un chemin privilégié pour les agents agressifs et diminuent la durabilité du
béton.
L'utilisateur du béton dispose, pour atteindre les exigences présentées dans le paragraphe 3.1, d'un
référentiel technique constitué de normes, de fascicules, de guides techniques, de
recommandations… qui va le guider et lui permettre de définir un cahier des charges relatif au
béton adapté à l'ouvrage qu'il souhaite construire (cf. annexe "Contexte réglementaire et normatif").
3.3 STIPULATIONS
Les stipulations permettent au maître d'œuvre de formaliser et rendre contractuelles les exigences
identifiées au paraphe 3.1.
3.3.1 Généralités
Un ouvrage en béton doit répondre à trois exigences fondamentales :
Il doit résister aux charges auxquelles il est soumis : performance mécanique.
Il doit résister aux diverses actions agressives de son environnement : durabilité du
matériau.
Il doit conserver son aspect et la qualité de ses parements : pérennité de l’aspect.
Le béton doit conserver ces propriétés pendant toute la durée d'utilisation de l'ouvrage.
Les caractéristiques à prescrire pour garantir ces trois propriétés sont intimement liées à :
la nature de l’ouvrage : sa fonction, sa destination, sa durée de vie ;
son exposition : l’agressivité de son environnement ;
la géométrie de la structure.
La composition du béton :
nature et dosage des différents constituants,
dosage minimal en ciment,
teneur en chlorures, etc…
Stipulations
réglementaires
(normes et règlements)
NF EN 206-1
Fascicule 65 A
Stipulations complètes +
Exigences particulières
du prescripteur lié à la
spécificité de l’ouvrage :
- consistance,
- résistance au jeune âge,
- aspect, etc…
Rappel :
Spécifications Résultats
Stipulations
Prescriptions Moyens
La notion de "prescripteur" au sens de la norme NF EN 206-1 intègre les notions de prescription et
de spécification.
La durée d'utilisation du projet que doit exiger le maître d'ouvrage dépend du type d'ouvrage et de
sa fonction (importance sociale, économique et stratégique), ainsi que des conditions présumées
d'exploitation et éventuellement d'environnement. La durée d'utilisation du projet exigée pourra être
différente selon la partie d'ouvrage considérée.
La norme NF EN 206-1 définit la durée de vie comme étant la "période durant laquelle le
comportement du béton dans la structure demeurera à un niveau compatible avec les exigences de
performance de la structure si celle-ci est correctement entretenue".
L'Eurocode 1 introduit la notion de "durée d'utilisation de projet". Elle correspond à un
fonctionnement normal et à une maintenance courante pour un niveau de service donné qui peut
également faire intervenir des considérations esthétiques (aspect des parements, par exemple).
Les durées d'utilisation des projets classiquement exigées sont de 50 ans pour les bâtiments et de
100 ans pour les ouvrages d'art. A noter que certains bâtiments exceptionnels sont désormais conçus
avec une durée d'utilisation du projet exigée de 70 ans et qu'une durée d'utilisation du projet de 120
ans a été exigée à l'occasion de divers grands projets (Pont Vasco de Gama au Portugal, Tunnel
sous la Manche, Pont de Rion-Antirion en Grèce, Viaduc de Millau en France…).
Les spécifications pour la composition et les propriétés du béton définies dans la norme NF EN
206-1 sont établies pour garantir une durée de vie de 50 ans.
Si une durée de vie supérieure à 50 ans est exigée, on se reportera aux spécifications des eurocodes
qui introduisent cette notion de choix de durée de vie dans le mode de calcul de l'ouvrage.
Pour les ouvrages maritimes, les opérations d'entretien ou de réparation peuvent être rendues très
difficiles du fait des contraintes d'accessibilité, des marées, de la météo… Le maître d'ouvrage peut
donc avoir intérêt, même pour un ouvrage modeste mais dont la fonction est pérenne, à exiger une
durée d'utilisation du projet de 100 ans ou plus.
Le béton non armé est un béton ne contenant ni armature en acier ni pièce métallique noyée, à
l’exception des éléments en acier permettant la manutention des parties préfabriquées, lesquels
doivent résister à la corrosion.
Le maître d'œuvre devra s'assurer que le béton livré est un Béton à Propriétés Spécifiées (BPS),
produit dont le fournisseur garantit les performances (résistance, consistance, etc…).
Les Bétons à Composition Prescrite (BCP) sont des produits pour lesquels la composition et les
constituants à utiliser sont spécifiés au producteur par le prescripteur. Ces produits sont à réserver
aux chantiers très spéciaux ayant fait l'objet d'une étude spécifique du béton.
La durabilité du béton est prise en compte dans les textes normatifs et réglementaires via la notion
de classe d’exposition. Le prescripteur identifie les agressions de l’environnement auxquelles le
béton de l’ouvrage ou de chaque partie d’ouvrage sera exposé pendant la durée d’utilisation de la
structure.
La détermination des classes d’exposition est fondamentale. Elle constitue la première étape de
prescription du béton. Elle permet de définir ses exigences en terme de performances et de
durabilité en adéquation avec l’environnement de l’ouvrage.
Pour les parties d'ouvrage situées en site maritime, seules les classes XC1 et XC4 sont
utilisées.
Corrosion induite par les chlorures ayant une origine autre que marine
Lorque le béton contenant des armatures ou des pièces métalliques noyées est soumis au contact
d'une eau ayant une origine autre que marine contenant des chlorures, y compris des sels de
déverglaçage, les différentes classes d'exposition sont classées comme suit :
Ces classes d'exposition peuvent concerner les ouvrages sur lesquels sont stockés des produits en
vrac contenant des chlorures ayant une origine autre que marine ou les ouvrages en régions froides
nécessitant l'utilisation de fondants pour l'exploitation du port. Les ouvrages en métropole ne sont
généralement pas concernés par ces classes.
Sont à classer en XS3 les éléments de structure en zone de marnage et/ou exposés aux embruns
lorqu'ils sont situés à moins de 100 m de la côte, parfois plus, jusqu'à 500 m environ, suivant la
configuration des lieux.
Sont à classer en XS1 les éléments de structure situés au-delà de la zone de classement XS3 et
situés à moins de 1 km de la côte, parfois plus, jusqu'à 5 km lorqu'ils sont exposés à un air
véhiculant du sel marin, suivant la configuration des lieux. Ce ne sont pas en général des ouvrages
maritimes (bâtiments, ouvrages routiers, etc…).
Pour les parties d'ouvrage situées en site maritime, toutes les classes peuvent être utilisées.
En cas de gel faible ou modéré, la classe d'exposition qui doit être retenue est XF1 (sans agent de
déverglaçage) ou XF2 (avec agent de déverglaçage).
En cas de gel sévère, la classe d'exposition qui doit être retenue est XF3 (sans agent de
déverglaçage) ou XF4 (avec agent de déverglaçage).
Lorsque le béton est exposé aux attaques chimiques se produisant dans les sols naturels, les eaux de
surface ou les eaux souterraines, la norme définit trois classes d'exposition. Ces dernières
s'appliquent à tous les types de béton.
Les environnements chimiques agressifs classés ci-dessous sont fondés sur des sols et eaux souterraines naturels
à une température eau/sol comprise entre 5°C et 25°C et où la vitesse d'écoulement est suffisamment faible pour
être assimilée à des conditions statiques.
Le choix de la classe se fait par rapport à la caractéristique chimique conduisant à l'agression la plus élévée.
Lorqu'au moins deux caractéristiques agressives conduisent à une même classe, l'environnement doit être classé
dans la classe immédiatement supérieure, sauf si une étude spécifique démontre que ce n'est pas nécessaire.
Caractéristique Méthode d'essai
XA1 XA2 XA3
chimique de réference
Eaux de surfaces et souterraines
SO42- en mg/l EN 196-2 ≥ 200 et ≤ 600 > 600 et ≤ 3000 > 3000 et ≤ 6000
pH ISO 4316 ≤ 6,5 et ≥ 5,5 < 5,5et ≥ 4,5 < 4,5 et ≥ 4,0
> 100
CO2 agressif en mg/l prEN 13577:1999 ≥ 15 et ≤ 40 > 40 et ≤ 100
jusqu'à saturation
ISO 7150-1 ou ISO
NH4+ en mg/l ≥ 15 et ≤ 30 > 30 et ≤ 60 > 60 et ≤ 100
7150-2
> 3000
Mg2+ en mg/l ISO 7980 ≥ 300 et ≤ 1000 > 1000 et ≤ 3000
jusqu'à saturation
Sol
≥ 2000 et ≤3000 >3000c) et ≤ > 12000 et
SO42- mg/kg a) total EN 196-2 b) c)
12000 ≤24000
> 200 Baumann
Acidité ml/kg DIN 4030-2 Gully
N'est pas rencontré dans la pratique
-5
a) Les sols argileux dont la perméabilité est inférieure à 10 m/s peuvent être classés dans une classe inférieure.
b) La méthode d'essai prescrit l'extraction du SO42- à l'acide chlorhydrique ; alternativement il est possible de
procéder à cette extraction à l'eau si c'est l'usage sur le lieu d'utilisation du béton.
c) La limite doit être ramenée de 3000 mg/kg à 2000 mg/kg, en cas de risque d'accumulation d'ions sulfate dans
le béton due à l'alternance de périodes sèches et de périodes humides, ou par remontée capillaire.
Ces classes peuvent concerner les ouvrages maritimes en contact d'une eau de mer polluée, de
stockage de produits chimiques sur le terre-plein ou pour les parties d'ouvrage enterrées en contact
avec des eaux souterraines. Le choix des classes XA nécessite la réalisation d'essais spécifiques sur
l'eau, le sol et/ou les produits en contact avec le béton de l'ouvrage.
Par défaut, la classe XA2 sera retenue pour toutes les parties d'ouvrage en contact avec le sol
(fondations, soutènement).
Exemple :
Pour une poutre d'accostage en béton armé se situant à la fois en zone de marnage et en zone
d'embruns à Brest.
La classe d'exposition à retenir est XC4 car l'élément est dans une zone d'alternance d'humidité et
de séchage.
- Corrosion induite par les chlorures ayant une origine autre que marine :
il n'y a pas lieu de retenir ces classes d'exposition car nous sommes dans le cas où les chlorures sont
d'origine marine, sauf s'il y avait stockage de produits fortement chargés en sel sur les quais.
L'élément se situant en zone de marnage et en zone d'embruns la classe d'exposition à retenir est
XS3.
- Attaque gel/dégel :
Brest étant en zone de gel faible, il n'y a pas lieu de ici de retenir cette classe d'exposition.
- Attaques chimiques :
Cette partie d'ouvrage n'étant pas en contact avec un sol ou une eau souterraine, il n'y a pas lieu ici de retenir
cette classe d'exposition.
Exemple :
Pour une poutre d'accostage en béton armé se situant à la fois en zone de marnage et en zone
d'embruns à Brest, la valeur à retenir est Cl 0,20.
- Première méthode :
Le calcul est fondé sur la teneur maximale en chlorures du constituant fixée dans la norme relative
au constituant, ou sur celle déclarée par le producteur, pour chacun des constituants.
Exemple d'application :
Total: 0,136
La quantité de chlorures par rapport à la quantité de ciment est donc de 0,136/385 soit 0,04 % donc
strictement inférieure à 0,2.
- Deuxième méthode :
Le calcul est basé sur la teneur en chlorures des constituants, calculée mensuellement sur la base de
la somme des moyennes des 25 dernières déterminations de la teneur en chlorures, augmentée de
1,64 fois l'écart-type calculé pour chaque constituant.
Cette méthode s'applique particulièrement aux granulats marins et en l'absence de valeur maximale
normalisée.
Le rapport eau efficace (Eeff) sur liant équivalent (Léq) est le principal critère de durabilité : plus
l'environnement du béton est agressif, plus on a intérêt à diminuer la porosité du béton en diminuant
le rapport Eeff/Léq. Les textes réglementaires et normatifs fixent, pour chaque classe d'exposition, un
Eeff/Léq maximal. En environnement maritime, il varie de 0,50 pour un environnement peu agressif
à 0,45 pour un environnement très agressif.
Eau efficace :
L'eau efficace (Eeff) est la quantité d'eau qui participe à la réaction d'hydradation du ciment et donc
à la prise du béton.
Le rapport Eeff/Léq est difficilement mesurable compte tenu de l'incertitude sur l'humidité réelle du
sable et des gravillons. Or pour une formule de béton donnée, le rapport Eeff/Léq est lié à la
résistance mécanique du béton (voir les lois empiriques de Feret et de Bolomey).
Pour des considérations de durabilité, pour chaque classe d'exposition, il est introduit une classe de
résistance minimale. En environnement maritime et pour un béton coulé en place, elle varie entre
C30/37 pour un environnement très peu agressif et C35/45 pour un environnement très agressif.
La teneur minimum en ciment (ou liant équivalent) est un critère de durabilité : augmenter le
dosage en ciment permet d'intensifier le durcissement du béton. Mais ce critère, associé au rapport
Eeff/Léq, répond surtout au besoin d'assurer une quantité minimale de pâte interstitielle entre les
granulats. Il s'agit d'un critère de sécurité pour s'assurer qu'il y a, en tout point, de la pâte pour
enrober et "coller" tous les grains. Lorsque la taille des grains diminue, la surface totale des grains à
enrober étant plus grande, il est nécessaire d'augmenter le dosage en ciment afin d'assurer un
enrobage suffisant.
Ainsi, pour chaque classe d'exposition, un dosage minimal en ciment (ou en liant équivalent) est
défini.
En environnement maritime et pour un béton coulé en place, elle varie de 330 kg/m3 pour un
environnement peu agressif à 385 kg/m3 pour un environnement très agressif.
Liant équivalent :
Remarque :
En cas d'utilisation du concept de liant équivalent, la quantité d'addition A qu'il est possible de
substituer au ciment est limitée par le respect d'une valeur maximale du rapport A/(A + C) en
fonction de la classe d'exposition. C est la quantité de ciment par mètre cube de béton (en kg/m3) et
A est la quantité d'addition par mètre cube de béton prise en compte dans le liant équivalent (en
kg/m3).
Les valeurs limites du rapport A/(A+C) sont données dans le tableau NA.F.1 de la norme NF EN
206-1.
Pour les bétons soumis à une attaque de type gel/dégel, le facteur essentiel pour la durabilité est la
distance entre les bulles d'air : on a intérêt à créer un réseau de micro-bulles d'air très rapprochées
par l'utilisation d'un adjuvant entraîneur d'air. La spécification porte sur le respect d'une valeur
minimale de 4 % de la teneur en air du béton. Cependant, dans le cas de béton armé ou précontraint,
une augmentation de la porosité du béton d'enrobage peut favoriser la corrosion des armatures
métalliques.
Dans les marchés de travaux, il est impératif de spécifier dans le cahier des clauses techniques
particulières (CCTP) d’utiliser des ciments dits « prise mer » pour les ouvrages en site maritime.
Ils sont identifiés par leur désignation normalisée suivie de la notation PM.
Bien souvent, les ciments dits « prise mer » sont également résistants aux « eaux séléniteuses » ES.
Cette caractéristique complémentaire leur confère une bonne tenue dans un milieu à haute teneur en
sulfates2.
Dans le cas où la partie d'ouvrage comprend des armatures de précontrainte, l'utilisation d'un ciment
ayant la caractéristique complémentaire CP (teneur en sulfures limitée) est obligatoire. Ce sont des
ciments dont la teneur en sulfures est inférieure à une valeur donnée.
Le fascicule de documentation FD P 15-010 donne des recommandations pour le choix des ciments.
Ces recommandations permettent de remarquer le fait que certains ciments au laitier (CEM III et
CEM V) sont adaptés aux travaux à la mer. Les autres ciments listés, s'ils sont conformes à la
norme NF P 15-317, peuvent également être employés pour des travaux maritimes.
Le fascicule de documentation FD P 15-010 fournit également douze fiches techniques relativement
précises qui décrivent la composition, les valeurs minimales garanties de résistance, les emplois
habituels, ainsi que les emplois nécessitant des précautions particulières pour chacun des types de
ciment. Ces fiches permettent par exemple de déterminer quels ciments semblent plus adaptés aux
travaux en grande masse, quels ciments seront susceptibles de produire un béton à hautes
performances, etc...
2
Les sulfates peuvent provenir de l’eau de mer, des rejets industriels ou agricoles, de réseaux d’assainissement, etc…
Zones de marnage
Conditions d’exposition Immersion totale
Zones aspergées
niveau A : pas de précaution particulière (par exemple, lorsque le béton n'est pas
exposé directement à un environnement humide, lorsque la construction est sans
importance stratégique ou lorsque l'entretien ou le remplacement est aisé),
niveau B : précautions particulières (par exemple lorsque l'apparition de désordres est
à la fois probable du fait de l'exposition du béton et peu tolérable en fonction de la
nature de la construction et des conditions d'entretien ou de remplacement),
niveau C : précautions exceptionnelles (par exemple ouvrages exceptionnels pour
lesquels les risques d'apparition de désordres sont inacceptables).
La détermination du niveau de prévention se fait en fonction d'une part de la catégorie de l'ouvrage
et d'autre part de l'exposition de l'ouvrage (ou de la partie d'ouvrage) à l'environnement climatique.
Pour les ouvrages maritimes, les opérations d'entretien ou de réparation peuvent être rendues très
difficiles du fait des contraintes d'accessibilité. Le maître d'ouvrage peut donc avoir intérêt, même
pour un ouvrage modeste mais dont la fonction est pérenne, à rechercher un niveau de prévention
B, voire C pour un ouvrage que le maître d'ouvrage considérerait comme stratégique.
Le niveau de prévention vis-à-vis du risque d'alcali-réaction doit être explicitement stipulé dans le
cahier des clauses techniques particulières (CCTP) du marché.
Les éléments d’ouvrages susceptibles de développer une RSI sont les éléments préfabriqués en
béton subissant un traitement thermique et les parties d’ouvrage définies comme étant des pièces
critiques.
Une pièce critique est une pièce de béton pour laquelle la chaleur dégagée ne sera que très
partiellement évacuée vers l’extérieur et conduira à une élévation importante de la température du
béton (épaisseur supérieure à 0,25 cm).
Attention à ne pas faire l’amalgamme entre pièce critique et pièce massive car les deux notions sont
bien distinctes :
Température
Classe de Dosage en Nature du
Pièce de béton maximale
résistance ciment ciment
atteinte
semelle de 1,5 m
C30/37 370 kg/m3 CEM III/1 42,5N 49°C
d’épaisseur
voile de 0,60 m
C40/50 400 kg/m3 CEM I 42,5R 65°C
d’épaisseur
• de la nature de l’ouvrage,
• de son utilisation,
• des conséquences des désordres sur les niveaux d’usage et de sécurité attendus,
• de son entretien ultérieur.
Caractérisation de l’environnement :
Trois classes d’exposition sont introduites : XH1, XH2 et XH3. Elles viennent en complément des
18 classes d’exposition présentées au paragraphe 3.3.4. Elles doivent être spécifiées au cahier des
clauses techniques particulières (CCTP) du marché pour chaque partie d’ouvrage.
Classe Description de
Exemples
d’exposition l’environnement
Partie d’ouvrage située à l’intérieur de
bâtiments où le taux d’humidité de l’air
XH1 Sec ou humidité modérée ambiant est faible ou moyen
Partie d’ouvrage située à l’extérieur et
abritée de la pluie
Partie d’ouvrage située à l’intérieur de
bâtiments où le taux d’humidité de l’air
ambiant est élevé
Partie d’ouvrage non protégée par un
revêtement et soumis aux intempéries, sans
Alternance d’humidité et de stagnation d’eau à la surface
XH2 Partie d’ouvrage non protégée par un
séchage, humidité élevée
revêtement et soumise à des condensations
fréquentes
La plupart des infrastructures
portuaires et maritimes non en
contact avec l’eau de mer
Partie d’ouvrage immergée en permanence
Partie d’ouvrage en zone de marnage
Partie d’ouvrage où des stagnations d’eau
XH3 En contact durable avec l’eau sont probables
La plupart des infrastructures
portuaires et maritimes
En environnement maritime, on ne retiendra que les classes d’exposition XH2 et XH3.
Classe d’exposition
XH1 XH2 XH3
Catégorie de risque
I
As As As
Risque faible ou acceptable
II
As Bs Cs
Risque peu tolérable
III
As Cs Ds
Risque inacceptable
Le niveau de prévention vis-à-vis des risques de réaction sulfatique interne doit être explicitement
spécifié dans le CCTP du marché.
Niveau de prévention
Bs Cs Ds
soit Tmax < 75°C soit Tmax < 70°C soit Tmax < 65°C
soit 75°C < Tmax < 85°C Soit 70°C < Tmax < 80°C Soit 65°C < Tmax < 75°C
Dans ce cas, une des 6 conditions Dans ce cas, une des 6 conditions Dans ce cas, les conditions
suivantes doit être respectée : suivantes doit être respectée : suivantes doivent être respectées
Dans le cas de pièces préfabriquées, la durée de pallier est
inférieure à 4 heures et la teneur en alcalins équivalents
(Na2Oéquivalent) est inférieure à 3 kg/m3.
Utilisation d’un ciment conforme à la norme NF P 15-319
(ciment ES) avec pour les ciments CEM I et CEM II/A une
teneur en alcalins équivalents inférieure à 3 kg/m3 Le ciment est conforme à la
norme NF P 15-319 (ciment
Utilisation d’un ciment non conforme à la norme NF P 15-319 ES) avec pour les ciments
(ciment ES) avec une teneur en SO3 inférieure à 3 % et une CEM I et CEM II/A une
teneur en C3A inférieure à 8 % teneur en alcalins équivalents
Vérification de la formule de béton vis-à-vis de la RSI à l’aide inférieure à 3 kg/m3
d’un essai de performance Et
La formule de béton est
Utilisation en combinaison avec du ciment CEM I de cendres
validée par un laboratoire
volantes, de laitiers de haut fourneau ou de pouzzolanes. Dans
indépendant expert en RSI
ce cas, la proportion d’adition est supérieure à 20 % et le
ciment CEM I contient une teneur en SO3 inférieure à 3 % et
une teneur en C3A inférieure à 8 %.
Dans le cas de pièces préfabriquées, le béton dispose de cinq
références d’emploi
Le tableau de prescription des bétons est la partie fondamentale du CCTP. Il définit, pour chacune
des parties constitutives de l’ouvrage, l’exposition du béton et les exigences minimales à respecter
pour garantir la durabilité de la structure.
Le tableau de synthèse ci-dessous donne les valeurs limites de composition et des propriétés d'un
béton armé ou précontraint (exigences minimales) à retenir dans les cahiers des charges de
prescription des bétons. D'une manière générale, les exigences retenues en matière de prescriptions
sont les exigences les plus sévères issues de plusieurs documents (normes, règlements, fascicules de
documentation, cahier des clauses techniques générales des marchés de travaux).
Classe
Classe de Classe de Eeff/Léq Teneur minimale Nature
Classes d’exposition Exigences
Parties d'ouvrages chlorures résistance maximal en liant équivalent du
d’exposition vis-à-vis de complémentaires
(%) minimale (kg/m3) (1) ciment
la RSI
Immergée
dans l'eau de XC1 XS2 C30/37 0,50 330
mer en XA2(b) C35/45(b) 0,45(b) 350(b)
permanence
Zones de XH3
marnage
ou
XC4 XS3 Prévention vis à
projections XA2(b) C35/45 0,45 385 vis des risques
0,2 si BA
d'eau de mer ou
PMES d’alcali réaction,
ou zones CP (a) de réaction
0,15 si BP sulfatique interne,
d’embruns du retrait
Exposée à
l’air
véhiculant
du sel marin XC4 XS1
XH2 C30/37 0,50 330
mais pas en XA2(b) C35/45(b) 0,45(b) 350(b)
contact
direct avec
l’eau de mer
(1) valeurs définies pour Dmax=20 mm. Se reporter au tableau NA.F.1 de la norme NF EN 206-1 pour un Dmax différent. Lorsque le ciment utilisé est
un CEM I, il est loisible de lui substituer partiellement une addition dont la nature et la quantité relative en masse sont données dans le tableau NA.F.1
de la norme NF EN 206-1.
(a) ciment CP pour le béton précontraint uniquement
(b) si le béton est en contact avec le sol
Ces exigences minimales sont données pour une durée d'utilisation de 100 ans. Pour un ouvrage
pour lequel le maître d’ouvrage exige une durée d’utilisation supérieure, le CCTP pourra spécifier
des exigences minimales plus sévères. Dans ce cas, il pourra notamment s’appuyer sur l’approche
performantielle.
enrobage
C'est une partie essentielle qui assure à la fois la protection des armatures des agressions extérieures
et la transmission des efforts entre le béton et les armatures.
La durabilité de l'ouvrage dépendra en grande partie de la qualité de cette peau de protection.
Un grand soin doit être apporté à son dimensionnement, à sa réalisation et à son contrôle.
Son épaisseur doit être choisie en conformité avec les autres paramètres influant sur la durabilité du
matériau béton armé : compacité, qualité de réalisation, qualité des matériaux et maîtrise de la
fissuration.
ROSA 2000 donne, à titre indicatif, quelques ordres de grandeurs des enrobages pour les travaux
maritimes :
ouvrages constamment immergés : 50 mm,
ouvrages soumis aux embruns ou en zone marnante : 70 mm,
ouvrages soumis à l’abrasion et aux chocs : 100 mm,
ouvrages coulés en pleine fouille, parois moulées : 70 à 90 mm.
Ces valeurs ne sont que des ordres de grandeur et l’épaisseur d’enrobage nominale doit être
déterminée conformément à la section 4 de l’Eurocode 1 (NF EN 1992-1-1).
L’enrobage nominal correspond à l’enrobage minimum majoré pour tenir compte des tolérances
pour écart d’exécution. Cette majoration est par défaut de 10 mm et peut être réduite à condition de
justifier de moyens opérationnels de vérification du respect des enrobages lors de l’exécution.
Les paramètres importants dans la détermination de l’épaisseur d’enrobage minimale sont :
la classe d’exposition,
la durée de vie de l’ouvrage,
la classe de résistance du béton,
la maîtrise particulière de la qualité de production du béton,
la surveillance particulière du respect des enrobages sur le chantier,
l’utilisation d’aciers inoxydables,
la mise en œuvre d'une protection du béton : par exemple revêtement ou peinture.
L'enrobage nominal doit être spécifié sur les plans. Il est défini comme la somme de l'enrobage
minimal Cmin et d'une marge de calcul pour tolérances d'exécution ∆Cdev :
Cnom = Cmin + ∆Cdev
La valeur à utiliser est la plus grande valeur de Cmin satisfaisant aux exigences à la fois en ce qui
concerne l'adhérence et les conditions d'environnement :
Cmin = max( Cmin,b; Cmin,dur; 10 mm) + ki
Détermination de Cmin,b :
Cmin peut être majoré d'une valeur k1, k2 ou k3 en fonction de l'abrasion subie par le béton :
Classe Valeurs des
Conditions
d'abrasion Coefficients
Abrasion modérée, telle que :
éléments de site industriel soumis à la circulation
XM1 de véhicules équipés de pneumatiques, k1 = 5 mm
frottements d'amarres ou de chaînes,
sédiments charriés par la houle.
Abrasion importante, telle que :
éléments de site industriel soumis à la circulation
XM2 de chariots élévateurs équipés de pneumatiques
k2 = 10 mm
ou de bandages en caoutchouc plein,
Condition valeur
Détermination de ∆Cdev
Pour le calcul de Cnom , l'enrobage minimal doit être majoré, au niveau du projet, pour tenir compte
des tolérances pour écart d'exécution ∆Cdev .
La valeur recommandée est de 10 mm. Dans certains cas où l'assurance qualité inclut des mesures
d'enrobage, cette valeur peut être réduite.
Considérons une partie d'un quai en béton armé réalisé en paroi moulée dans le port de Brest. Elle
est située dans la zone de marnage.
La résistance caractéristique à la compression nécessaire, prise en compte dans les calculs de
dimensionnement, est fc28=35 MPa.
la durée d'utilisation de projet de l’ouvrage est de 50 ans.
L'ouvrage étant un paroi moulée, on prévoit une irrégularité de la surface en contact avec le béton
de 25 mm, ce qui porte Cmin à 70 mm, et cette valeur est bien supérieure à K2 = 65 mm pour une
telle surface.
∆Cdev est de 10 mm car il n'y a pas de démarche d’assurance qualité qui prévoit des mesures
d'enrobage.
Cnom = Cmin + ∆Cdev
Cnom = 70 + 10 = 80 mm
3.3.9.2 La réalisation
Lors de la mise en œuvre, il est indispensable de mettre en place des dispositions qui garantissent le
respect de l'enrobage :
assurer une bonne rigidité des coffrages, vérifier qu'ils ne se sont pas déplacés entre deux
marées ;
vérifier que les cages d'armatures ne se déplaceront pas lors du coulage ;
positionner des cales en nombre suffisant qui assureront l'enrobage entre les armatures et le
coffrage.
Rappel :
La vérification du coffrage et du ferraillage avant le coulage du béton constitue un point d'arrêt
crucial en ouvrage maritime.
3.3.9.3 Vérification
Il est possible de vérifier, après le coulage du béton, que l'enrobage voulu est bien respecté. Il existe
notamment des essais non destructifs (appareil de type pachomètre) qui permettent de détecter la
position des barres et de mesurer leur enrobage.
Ces essais sont rapides et peu coûteux et permettent de déceler des manques d'enrobage éventuels et
d'y remédier avant la réception de l'ouvrage.
Température du béton
Température extérieure
Conditions de Hygrométrie ambiante
maturation Ventilation
Echéance de décoffrage
Cure du béton
La peau de coffrage
La propreté des coffrages L'étanchéité des coffrages
Coffrages Les écarteurs de coffrage Les joints de coffrage
La rigidité des coffrages
Le fascicule 65 définit trois classes correspondant à des degrés de qualité d'état de surface et
d'aspect croissants :
Classes de parement description
Parements laissés bruts de décoffrage et dont l'aspect ne fait
l'objet que d'une exigence de régularité, et éventuellement de
Parements soignés simples ou
spécifications complémentaires telles que le respect d'une
parements simples tonalité générale ou la conformité de l'aspect à un béton de
convenance réalisé en début de chantier
Parements soignés fins ou Parements faisant l'objet d'exigences concernant la texture, la
parements fins teinte et les formes géométriques
Parements faisant l'objet d'exigences décoratives (par exemple
Parements soignés ou
des motifs en relief ou en creux) et qui peuvent être
parements ouvragés préfabriqués ou coulés en place
L'identification des exigences de qualité de parement va permettre à la maîtrise d'œuvre de formuler
des spécifications et prescriptions adaptées qui porteront sur :
les coffrages (conception, étanchéité, etc…),
la nature et la qualité des constituants du béton,
la mise en œuvre,
le phasage de la construction,
la démarche d'assurance qualité (procédures, contrôles des spécifications, etc…).
Il est situé dans la zone de marnage et/ou d’aspersion suivant les conditions de marée.
3. Spécifications
a) Classe d'exposition
L’ouvrage est situé dans la zone d’aspersion et/ou dans la zone de marnage. La classe d'exposition
aux chlorures de l'eau de mer est donc XS3.
f) Enrobage
La classe structurale de base recommandée est S4.
La durée de vie de l’ouvrage étant de 100 ans, une majoration de 2 classes est
appliquée. La classe structurale majorée est donc S6.
La classe de résistance du béton étant C35/45, aucune minoration de la classe
structurale n'est appliquée pour ce critère.
La production du béton n'exige pas de maîtrise particulière.
La classe d’exposition aux chlorures de l'eau de mer est XS3.
L’ensemble de ces paramètres nous conduit, suivant l’eurocode 2, à un enrobage minimal de 55
mm, auquel il faut ajouter 10 mm (∆Cdev) en raison d'éventuels problèmes d’exécution. L’enrobage
nominal est donc de 65 mm.
g) Autres spécifications
Il convient de tenir compte de la température ambiante pendant le bétonnage. En particulier, en cas
de bétonnage par temps froid, des dispositions doivent être prises. Dans tous les cas, il faut éviter
absolument la mise en œuvre dans des conditions extrêmes.
Il est recommandé de vérifier l’évolution de la température pendant la prise de manière à éviter les
chocs thermiques au moment du décoffrage. Il pourra être utile de mettre en place des sondes de
température dans le coffrage avant bétonnage en les positionnant au cœur et au voisinage du
parement (*).
La différence entre les deux approches tient essentiellement à la manière de formuler les exigences :
exigences de moyens et exigences de résultats.
Cette approche est récente et n'a été appliquée pour le moment que sur des ouvrages exeptionnels
pour lesquels il était exigé une durée de vie importante (supérieure à 100 ans). Elle est bien
évidemment applicable à des ouvrages plus modestes et notamment aux ouvrages en site maritime
pour lesquels l'exigence de durabilité est fondamentale.
Si elle est utilisée, cette approche doit être intégrée au projet le plus en amont possible. Le maître
d'œuvre devra dans ce cas être assisté d'une personne compétente.
La prescription du béton vis-à-vis de la corrosion des armatures est alors basée sur le tableau
suivant :
Type d’environnement
Durée de vie Exposition aux sels marins Immersion
exigée Concentration Concentration dans l’eau Zone de
Catégorie en chlorures en chlorures contenant des marnage
d’ouvrage fa i b l e forte chlorures
< 3 0 a ns Peau < 16 Peau < 14 Peau < 15 Peau < 14
De 30 à 50 ans
Peau < 15 Peau < 11 Peau < 13 Peau < 11
Bâtiment
De 50 à 100 ans Peau < 11 Peau < 11
Peau < 13
Bâtiment et ouvrage Peau < 14 Dapp < 2 Dapp < 3
d’art
Dapp < 7
Kliq < 0,1 Kliq < 0,1
Peau < 9 Peau < 10
Peau < 12
De 100 à 120 ans Dapp < 1 Peau < 12 Dapp < 2
Dapp < 20
Grands ouvrages Kgaz < 10 Dapp < 5 Kgaz < 100
Kliq < 0,1
Kliq < 0,01 Kliq < 0,05
Peau < 9 Peau < 9 Peau < 9
> 120 ans
Dapp < 10 Dapp < 1 Peau < 9 Dapp < 1
Ouvrages
Kgaz < 10 Kgaz < 10 Dapp < 1 Kgaz < 10
exceptionnels
Kliq < 0,01 Kliq < 0,01 Kliq < 0,01
APPROCHE PERFORMANTIELLE
Indicateurs de Témoins de
durabilité durée de vie
Béton
autonivelant
702 875 175 331 216 36 33
Exemple de formulation d'un béton autoplaçant par rapport à celle d’un béton
« traditionnel » de même résistance
L’étude de formulation et le malaxage sont plus longs pour les BAP que pour les bétons
traditionnels. D’autre part, il est indispensable de renforcer la tenue des coffrages face à la poussée
du béton ainsi que d’assurer une bonne étanchéité (plus encore que pour les coffrages des bétons
mis en œuvre par vibration).
En plus des avantages déjà évoqués, ce type de béton permet de réduire le ressuage, et donc de
libérer du temps, ce qui est très appréciable quand les travaux dépendent de la marée.
Le BAP est également intéressant pour les bétonnages dans les zones où il est impossible de vibrer
le béton (zone immergée par exemple).
Un BAP a été mis en œuvre en avril 1999 à Calais dans le cadre de la réparation du quai Paul Devot
(injection du béton en arrière des palplanches, comme illustré sur les photos ci-dessous).
Mise en œuvre
d’un BAP à Calais
(photo Sogea)
Goulottes
de coulage
(photo SMBC)
3.5.2.1 Durabilité
Outre une résistance mécanique élevée, les BHP se caractérisent par une nette amélioration de leur
durabilité, résultant d'une porosité extrêmement réduite et peu connectée, avantage important pour
un béton en site agressif.
En effet, la forte compacité de ces matériaux leur confère une faible perméabilité qui s'oppose au
transfert des agents agressifs en phase liquide ou gazeuse dans leur masse.
L'emploi du BHP contribue à lutter efficacement contre la corrosion des armatures :
La faible perméabilité des BHP contrarie la propagation du gaz carbonique. Le front de
carbonatation se propage nettement moins vite dans les matrices cimentaires des bétons à
hautes performances.
La migration des ions chlorure est réduite dans les BHP comparativement aux bétons
courants, en raison d'une microstructure plus dense et d'une faible porosité capillaire
discontinue.
3.5.2.3 Rhéologie
La grande fluidité usuelle des BHP à l'état frais, obtenue par l'emploi de superplastifiant, facilite la
mise en œuvre dans les zones difficiles d'accès ou très ferraillées. Elle garantit un bon remplissage
des coffrages et un enrobage total des armatures. Une vibration soignée reste nécessaire.
Elles peuvent également améliorer la durabilité en limitant la fissuration au jeune âge grâce au
grand nombre de fibres dispersées dans le béton.
3.5.4 BFUP
Les Bétons Fibrés à Ultra Hautes Performances combinent les avantages des bétons fibrés et des
bétons à Hautes Performances, avec une quantité de fines nettement supérieure.
Ce matériau très performant aussi bien en ce qui concerne la résistance mécanique (130 à
200 MPa), qu'en ce qui concerne la durabilité, est un produit pointu à réserver à des ouvrages
particuliers ou exceptionnels, ou pour des éléments préfabriqués.
Vu la forte agressivité dans laquelle se situent les ouvrages maritimes, il apparaît pertinent d'utiliser
des armatures en acier inoxydable résistant à la corrosion et qui peuvent constituer une alternative
plus souple et souvent moins onéreuse qu'un procédé utilisant la protection cathodique.
Ce produit est normalisé suivant la norme XP A 35-014 (une norme européenne est cours
d'élaboration). Il existe sur le marché et connaît un développement significatif.
En France, l'emploi d'armatures en acier inoxydable dans les ouvrages maritimes reste pour l'instant
marginal. Les retours d'expérience sur des ouvrages de plus de vingt ans dans le monde entier sont
tous satisfaisants mais peu nombreux.
Les dispositions de l'eurocode 2 s'appliquent aux ouvrages en site maritime. Toutefois, il est
recommandé de conserver un enrobage minimal de 5 cm.
En effet, les conditions de mise en œuvre du béton et des cages d'armatures, les agressions
mécaniques, les chocs et les frottements des navires et des corps flottants justifient une épaisseur de
protection minimale des armatures, quelle que soit leur nature.
Ainsi, le recours à l'acier inoxydable doit-il être considéré comme un supplément de durabilité et
ne doit pas contribuer par ailleurs à diminuer l'enrobage et à réduire les exigences sur la qualité du
béton.
L’emploi des armatures en acier inoxydable peut enfin s’avérer intéressant en site maritime dans les
cas suivants :
remplacement d'une armature très corrodée et qui n’a pas un enrobage suffisant,
mise en œuvre de tiges d’ancrage où la plus-value financière ne sera pas importante en
valeur absolue par rapport à la longévité gagnée,
pour des parties d’ouvrage très exposées à la corrosion et où une intervention ultérieure de
réparation sera impossible.
L'utilisation d'armatures en acier inoxydable doit faire l'objet d'une étude spécifique associant une
analyse technique et une analyse économique. Le concepteur devra également être sensibilisé au
phénomène de couplage galvanique éventuel entre l'acier inoxydable et les armatures en place.
Pour éviter le couplage galvanique, le concepteur devra appliquer les régles prévues à cet effet.
La préfabrication présente l'avantage d'être réalisée dans des conditions optimisées qui permettent
de fabriquer un produit aux performances plus homogènes et plus durables.
Elle limite également les risques de pollution du milieu aquatique lors des opérations de coulage du
béton.
Le concepteur fera en sorte de privilégier des types de structure pour lesquels la préfabrication est
possible lorsque la durabilité et les performances sont des critères importants pour l'ouvrage.
Nota : le recours à un batardeau général, qui isole complètement le chantier des conditions de
marée, permet de réaliser des ouvrages dans de bonnes conditions. Néanmoins, la confection du
batardeau gêne l'exploitation portuaire et son coût peut être prohibitif.
L'aspect environnemental peut aussi conditionner les solutions constructives et les modes de
construction de l'ouvrage. En site très sensible, le bétonnage en place devra être assorti de
précautions importantes afin de ne pas porter atteinte au milieu.
Même si le projet de base est prévu "coulé en place", il est intéressant de ne pas fermer la porte aux
variantes "préfabriqué" en ne faisant pas état de la technique "coulé en place" dans les éléments
intangibles au règlement de la consultation du dossier de consultation des entreprises (DCE).
4.1.1.3 Bétonnière
Pour des travaux en régie de très petites quantités et dans le cas où aucun autre moyen ne peut être
mis en œuvre, bien que non admise par la NF EN 206-1, la fabrication en bétonnière ou même à la
main pourra être envisagée. On veillera à ce que la régie ou l'entreprise fabriquant le béton respecte
scrupuleusement les exigences du cahier des clauses techniques particulières (CCTP).
Pour ce mode de fabrication, l'utilisation de formules de béton "robustes" devra être privilégiée : les
bétons spéciaux sont bien évidemment proscrits. Les performances mécaniques visées devront être
spécifiées en conséquence. On réservera ce mode de fabrication pour le bétonnage de pièces
faiblement structurelles.
Qu'est-ce qu'une formule de béton robuste ?
Une formule robuste est une formule pour laquelle une faible variation des dosages en constituants
(essentiellement eau, ciment, adjuvants) n'entraîne pas de variation importante des propriétés à l'état
frais et durci du béton.
Une formule robuste est très peu sensible aux variations d'humidité des granulats et des sables. Elle
est constituée d'un nombre minimal de constituants.
Pour la fabrication en bétonnière, le recours au gâchage à l'eau de mer peut parfois être adopté à
condition de réaliser un béton non armé et d'être à un taux de chlorures strictement inférieur à 1 %.
Dans ces conditions on déroge au fascicule 65 et il y a lieu de le spécifier au marché.
Il s’agit :
Pour une température de 20°C, de l’introduction du ciment de la première gâchée jusqu'à l'arrivée
au lieu d’utilisation, il ne doit pas s’écouler plus de 1 h 30. La durée cumulée du transport et de
l’attente éventuelle sur chantier jusqu’à la fin de la vidange ne doit pas être supérieure à deux
heures. Dans le cas de transport par camion benne, ces temps sont respectivement ramenés à 1 h et à
1 h 30.
Les éventuelles incompatibilités entre le ciment et un adjuvant doivent être déterminées au moment
de l’étude de formulation du béton (voir le paragraphe 5.4.3.1). Elles peuvent cependant survenir
inopinément en cours de chantier, suite à de faibles variations des caractéristiques des constituants.
• Nécessite un moyen de
levage
Benne ≤ 50 m ≤ 100 m 250 à 1000 l ≤ 10 m3/h – • Vérifier l’étanchéité de
l’ouverture
• Limiter la hauteur de chute
• Vérifier l’étanchéité de
l’ouverture
Benne
≤ 500 m – 250 à 1000 l ≤ 10 m3/h sec • Le transport peut provoquer
automotrice soit un serrage soit une
ségrégation du béton
Des informations relatives au pompage peuvent être trouvées dans le fascicule de documentation P
18-504 relatif à la mise en œuvre des bétons de structure. On les rappelle brièvement ci-dessous.
Dans les cas les plus courants, la distance maximale de transfert par pompage est d’environ 500
mètres horizontalement et de 100 mètres verticalement. Au-delà de ces cas, il sera nécessaire
d’étudier des dispositions particulières ayant trait soit au matériel soit à la formulation du béton et
les études de convenance du béton seront faites dans les conditions réelles de transport du béton.
Calcul de la distance équivalente de transport :
Dans le cas d’un pompage avec dénivellation ou changements de direction, la distance équivalente de transport peut
être évaluée par la formule suivante :
Deq = D + 5 H + 10 C1 + 5 C2
où
Quand il n'est pas possible d'isoler le chantier par l'intermédiaire d'un batardeau, il est toutefois
possible de couler des parties d'ouvrage sous l'eau en prenant des précautions particulières.
En complément des caractéristiques déjà demandées pour un béton à la mer, on demandera pour un
béton mis en œuvre sous l'eau :
Compte tenu de la difficulté d'effectuer des contrôles sous l'eau, il est indispensable de réaliser une
étude de convenance du béton qui sera faite dans les conditions de chantier et qui comprendra :
Cet élément témoin sera fabriqué dans une caisse qui sera remontée vingt-quatre heures après sa
réalisation, et qui permettra de faire des carottages pour apprécier en particulier l'homogénéité du
béton et sa résistance mécanique.
Panier réalisé en
tôle perforée
de 3 mm de maille
Diamètre = 70 mm
Mortier frais
500 g
Tube en plexiglas
Colonne d‘eau
de 2,00 m
Diamètre = 92 mm
Contre-poids
de remontée
600 g
4.1.5.1 Coffrages
Un coffrage de bonne qualité doit :
assurer à l'ouvrage ses dimensions définitives et donc ne pas se déformer lors du coulage,
assurer la qualité de parement exigée,
permettre au béton d'être coulé sans départ de laitance,
garantir l'enrobage des armatures.
Dans ce cas il est recommandé d'utiliser un système de maintien des coffrages qui résistera à la
poussée hydraulique éventuelle.
4.1.5.2 Armatures
Il est recommandé de :
maintenir solidement les armatures (les ligatures doivent donc être nombreuses et très
fermes),
laver les armatures et enlever les éventuels détritus avant le coulage (dans le cas par
exemple où la mise en œuvre des armatures nécessite plusieurs jours et que la marée est
venue les recouvrir),
privilégier l'utilisation de cages d'armatures préassemblées,
s'assurer de la qualité des cales d'enrobage qui ne devront pas se déplacer lors du coulage
(proscrire les cales plastiques).
La corrosion des armatures et donc la durée d'utilisation du projet de l'ouvrage dépendent en
particulier de l'épaisseur de l'enrobage. Il convient donc d'apporter un grand soin au contrôle de ce
point.
se donner le temps de bien vibrer le béton ou utiliser un béton offrant une fluidité adaptée
aux contraintes de mise en œuvre (BAP par exemple),
veiller à ce que la vibration interne (ou tout autre procédé) assure le bon remplissage des
coffrages ainsi que l’homogénéité et la compacité du béton en place.
4.1.5.4 Cure
La cure permet d'éviter la dessication au jeune âge du béton, de minimiser les risques de fissuration
induits et de conférer au béton d’enrobage une qualité satisfaisante (perméabilité et porosité). Elle
est indispensable et doit être appliquée le plus tôt possible après la mise en œuvre du béton. Elle
peut être réalisée par :
le maintien du coffrage en place,
l'apport d’eau douce en quantité appropriée pour maintenir la surface du béton visiblement
humide,
l'application sur la surface de béton d’un produit de cure conforme aux normes NF P 18-370
et NF P 18-371 et bénéficiant d'une certification de conformité émanant d'un organisme
certificateur officiel.
Des conditions ambiantes humides (HR > 80 % et vent de vitesse maximale inférieure à 30 km/h,
ou temps pluvieux) peuvent assurer des conditions de cure satisfaisantes pour le béton mais il est
préférable de compléter la cure par un apport d'eau.
Les procédés de cure par humidification, arrosage ou immersion ne peuvent pas être employés par
temps de gel.
Sur de nombreux chantiers de travaux maritimes, on ne pratique pas la cure sous prétexte que l'air
est humide et qu'il ne fait pas chaud. Or, le vent est un facteur déterminant de la dessication du
béton.
Il faut donc apporter un grand soin à la cure du béton en milieu maritime afin d'assurer une
durabilité optimale à l'ouvrage.
4.2 PREFABRICATION
La technique qui consiste à préfabriquer des parties de l'ouvrage en dehors du chantier et à les
transporter sur la mer en les tractant avec des remorqueurs est de mieux en mieux maîtrisée. Elle
permet de réaliser des quais à l'aide de plusieurs caissons, des sas d'écluse, des formes de radoub,
etc… La présence d'une forme de radoub à proximité du chantier favorise cette technique.
Pour la réalisation de ces éléments spécifiques, le projeteur se référera au guide sur l'utilisation des
enrochements dans les ouvrages hydrauliques ("The Rock Manual") [45]
4.3 ENVIRONNEMENT
L’utilisation des huiles de décoffrage, de certains produits de cures ou d’adjuvants peuvent être
nocifs pour le milieu aquatique.
Le maître d'œuvre doit demander dans le Plan d'Assurance Qualité (PAQ) de l’entreprise un
chapitre sur l'environnement qui décrira précisément les mesures qu’elle prévoit de mettre en œuvre
pour éviter de porter atteinte à l’environnement.
Pour les secteurs très sensibles, la protection de l’environnement peut être un critère de jugement
des offres dans le règlement de la consultation..
5. CONTRÔLE DE LA QUALITE
La spécificité des ouvrages maritimes due aux difficultés de réalisation et à l'agressivité de
l'environnement rend crucial la mise en œuvre d'un contrôle de la qualité rigoureux.
5.1 DEMARCHE
Depuis quelques années, les maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre ont transféré aux entreprises
titulaires des marchés de travaux une partie du contrôle de leur bonne exécution, les appelant ainsi à
une plus grande responsabilisation et modifiant le mode d’intervention de la maîtrise d’œuvre dans
le déroulement du chantier.
Il est indispensable afin de toujours garantir la qualité des ouvrages de valider leur contrôle.
A cette fin, toutes les étapes de la nouvelle démarche doivent être respectées :
l’acceptation du référentiel qualité (l’ensemble des plans d'assurance qualité),
la vérification de l’application du référentiel,
la surveillance du contrôle interne de l'entreprise,
le contrôle des étapes majeures de la construction par des points d'arrêt,
le traitement des non-conformités.
En travaux maritimes, la gestion des points d'arrêt est particulière. Par exemple dans le cas d'un
bétonnage en zone de marnage, le coffrage, le ferraillage et le coulage se faisant à marée basse, les
délais de préavis et de réponse peuvent être très courts par nécessité. Il est alors INDISPENSABLE
qu'un représentant du maître d'oeuvre soit présent lors de cette phase. Cette spécificité doit être
appréhendée lors de la préparation de la consultation.
Il est souhaitable afin de lever toute ambiguïté sur la consistance des contrôles à effectuer par
l'entreprise d'annexer au cahier des clauses techniques particulières un plan de contrôle intérieur.
intérieur extérieur
Acceptation de la centrale Inspection de la centrale * * Pour chaque centrale (principale et
secours)
Acceptation de la formule Vérification du dossier d'étude * * Pour chaque formule
Convenance Suivi de fabrication Consistance et température * * Chaque formule, chaque gâchée
Epreuve de convenance Analyse granulométrique * Prélèvements Une par classe
conservatoires
Propreté * Une par classe
Essai béton * * 3 à 7 j et 3 à 28 j
Suivi de mise en oeuvre Consistance et température * *
(rhéologie)
Inspection de l'élément témoin * * Chaque élément
Contrôle de conformité Suivi de fabrication Consistance et température * A chaque livraison
Suivi de la mise en oeuvre Consistance et température * * A chaque livraison
Epreuve de conformité Analyse de l'eau * 1 fois par mois
Analyse granulométrique * 1 par classe et par mois
propreté * 1 par classe et par mois
Classe de résistance du ciment * 1 essai à 28 j
Essai béton * * Fabrication de 3 prélèvements de
6 éprouvettes par lot d'emploi
Le PAQ de l’entreprise générale est complété par les PAQ (parfois réduits aux procédures) de sous-
traitants ou de fournisseurs. En particulier, il devra être établi un document relatif à la fabrication et
au transport du béton et un autre relatif à sa mise en œuvre.
Le PAQ doit évidemment être transmis au maître d’œuvre avant la réalisation des travaux dont il
traite, et ce dans le délai mentionné au marché.
Tout document relatif à la qualité doit impérativement donner lieu dans le délai défini par le
marché, à l’établissement d’un avis du maître d’œuvre (risque sinon de présomption d’accord
tacite et de contentieux). Il doit être géré à l’instar des documents d’études d’exécution (notes de
calculs et plans).
Dans cette phase essentielle de constitution du référentiel qualité du chantier, le maître d'œuvre doit
associer le laboratoire auquel il confie les prestations de contrôles extérieurs.
Le PAQ décrit les dispositions retenues par l'entreprise pour le contrôle interne des opérations de
fabrication, de transport, de manutention, de mise en place et de cure, notamment :
la vérification et les conditions d’acceptation sur chantier des constituants des bétons,
les modalités de contrôle de fabrication des bétons portant sur le stockage des constituants,
le respect des dosages, l’homogénéité du mélange,
la vérification des temps de transport et d’attente du béton,
les conditions d’acceptation du béton frais.
Le programme de bétonnage mérite une attention particulière. Il doit préciser pour chaque phase
s’il y a lieu :
la méthode de mise en œuvre,
le matériel employé (nature, répartition et caractéristiques) pour la manutention et la mise en
place, les moyens en réserve et les dispositions destinées à pallier les défaillances éventuelles à
tous les stades depuis la fabrication jusqu’au serrage,
le temps maximal entre la fin de la fabrication du béton et la fin de sa mise en place,
l’ordre de réalisation du bétonnage en tenant compte de la déformation des ouvrages
provisoires,
la position et le mode de traitement des reprises,
les surépaisseurs maximales avant réglage des surfaces non coffrées admises pour l'étude des
ouvrages provisoires (déchargement de benne de béton frais..),
les moyens de réglage et de finition des surfaces coffrées,
les dispositions à prendre pour lutter contre la fissuration du béton jeune,
les moyens d’exécution de la cure,
les dispositions à prendre par temps froid ou par temps chaud,
les conditions relatives aux parements,
les dispositions à prendre en cas de reprise accidentelle,
les épreuves d’information à effectuer s’il y a lieu.
5.4.3 Epreuves
Elle doit également répondre au cahier des charges de l’entreprise (rhéologie, résistance au jeune
âge, méthode de coulage).
Pour les autres bétons, une justification est prescrite et doit être effectuée comme suit :
Le béton dispose de références probantes
Le béton est considéré comme disposant de références probantes si les deux conditions suivantes
sont remplies :
1/ Il a été antérieurement fabriqué et mis en œuvre dans des conditions à peu près équivalentes à
celles de la fourniture considérée (moins de deux ans).
2/ Les n résultats de résistance à la compression à 28 jours, obtenus dans le cadre des épreuves de
contrôle des fournitures de référence, ayant donné lieu à une mesure de consistance située dans la
fourchette requise, vérifient les trois conditions suivantes :
n≥12
f c ≥ f c k + K (n )S
f c ≥ fck + 6
f c est la moyenne arithmétique de la résistance à la compression à 28 jours des n résultats.
S est l’estimateur de l’écart-type de la distribution des résistances.
fck est la valeur caractéristique spécifiée.
K(n) est un coefficient qui dépend du nombre de résultats selon le tableau ci-dessous :
n 12 40 75 100 200
K(n) 2,00 2,00 1,90 1,86 1,80
Elle implique :
la vérification par le maître d’œuvre que les prescriptions de fabrication et de mise en œuvre
inscrites au marché sont respectées et que les dispositions prévues au plan d'assurance qualité
sont effectives ;
pour chaque béton désigné au marché, la fourniture totale ou partielle par l’entrepreneur d’une
gâchée au moins répondant à la formule nominale pour effectuer un contrôle de conformité aux
spécifications ;
l’exécution par l’entrepreneur d’un élément témoin si le marché l’impose ou si les dispositions
proposées par l’entreprise nécessitent de vérifier la faisabilité de la formule de béton.
Les prélèvements et l’exécution des essais se font dans les conditions de l’épreuve de contrôle
définies ci dessous. Les résultats sont interprétés suivant les épreuves de contrôle si le chantier est
court et suivant l’épreuve d’étude si le chantier est long. La classification du chantier doit être
spécifiée dans le marché.
Aucun commencement de bétonnage n’est autorisé avant l’obtention de résultats favorables validés
par le contrôle extérieur. En cas de résultats défavorables, le bétonnage est reporté, l’entrepreneur
procède aux adaptations nécessaires et l’épreuve de convenance est refaite, éventuellement
simplifiée. Il en est de même ultérieurement si l’entrepreneur propose des modifications de l’un des
facteurs susceptibles de remettre en cause les résultats obtenus.
Une épreuve de contrôle constitue le contrôle de conformité d’un lot de béton, préalablement défini,
aux dispositions du marché et implique :
la vérification par le maître d’œuvre de l’exécution du contrôle interne dans des conditions
définies par le PAQ et de l’obtention des résultats prévus, notamment du respect des
prescriptions de fabrication, de transport et de mise en œuvre fixées par le marché,
des prélèvements définis au marché pour l’exécution d’essais au cône d’Abrams et de résistance
à la compression à vingt-huit jours,
éventuellement le contrôle de caractéristiques complémentaires dans les conditions fixées par le
marché.
Les prélèvements destinés aux essais sont effectués sur le chantier immédiatement avant la mise en
place du béton. Chaque prélèvement est issu d’une seule gâchée ou charge.
De manière générale, le nombre (n) de prélèvements par lot est égal à trois, les trois gâchées ou
charges étant choisies au hasard.
L’interprétation des résultats de contrôle s’effectue conformément à l’article 76.2.2 du fascicule
65A.
Les éléments qui figurent dans le cahier des clauses techniques particulières (CCTP) du dossier de
consultation des entreprises (DCE) concernant les contrôles extérieurs doivent être établis
précisément de façon que la remise de prix de l'entreprise se fasse en connaissance de causes,
notamment quand il est demandé des éléments témoins qui peuvent représenter un coût important.
Pour cela, le maître d'œuvre doit se rapprocher du laboratoire prévu en contrôle extérieur pour
rédiger cet article du CCTP.
6.2 SURVEILLANCE
6.2.1 Généralités
Il n'existe pas à l'heure actuelle de texte ou de règlement qui régisse la surveillance et la gestion des
ouvrages maritimes. Par défaut, il est parfois fait référence à l'Instruction Technique pour la
Surveillance et l'Entretien des Ouvrages d'Art du 19 octobre 1979. Cependant, cette dernière
soulève des difficultés et ne répond pas de manière satisfaisante aux préoccupations des
gestionnaires d'infrastructures maritimes :
variété et complexité des structures,
lourdeur du caractère systématique des inspections détaillées,
non prise en compte des diverses utilisations des ouvrages et des enjeux (économique,
écologique, touristique, architectural, etc…),
accessibilité aux ouvrages.
La méthodologie retenue pour la surveillance et la gestion des ouvrages maritimes doit tenir compte
de ces spécificités et permettre au gestionnaire de :
traiter immédiatement les problèmes de sécurité,
accéder à une vue d'ensemble du parc des ouvrages et de son état,
prévoir, programmer les inspections détaillées, les investigations, les actions curatives et
préventives et aider à programmer les dépenses pluriannuelles de gestion du parc.
Il est donc fortement recommander au gestionnaire d'organiser la surveillance de son patrimoine
d'ouvrages.
Les paragraphes suivants présentent succinctement les principes de la surveillance d'un nombre
quelconque d'ouvrages maritimes.
Le lecteur trouvera plus de renseignements sur le contenu d'un dossier d'ouvrage maritime dans la
fiche d'information n° 2 du Club Ouvrages Maritimes sur le site internet du CETMEF.
Il appartient au maître d'œuvre de faire compléter le DIUO pour obtenir un dossier d'ouvrage
complet.
Des visites d'évaluations peuvent être organisées à différentes étapes de la vie de l'ouvrage :
à la fin de la construction, elles permettent de :
- établir un point zéro de l'état de l'ouvrage (état de référence),
- constater les éventuelles imperfections ou défauts,
- et surtout d'initier la surveillance,
à la suite de travaux importants réalisés sur la structure (modification, renforcement, etc…),
à la suite d'évènements exceptionnels : tempête, choc d'un navire, etc…).
6.3.1 Généralités
Dans le cadre de la surveillance, le gestionnaire devra définir une « stratégie » de suivi de ses
ouvrages. Cette stratégie doit être mise en œuvre dès la construction de l’ouvrage.
Le présent paragraphe aborde la surveillance des ouvrages en béton sur la base de l’approche
performantielle évoquée au paragraphe 3.5. Il s’agit de la surveillance du béton armé vis-à-vis de la
corrosion des armatures et de l’alcali-réaction.
Le lecteur se reportera au paragraphe 3.5 pour la définition des notions d’indicateur de durabilité et
de témoin de durée de vie.
Un certain nombre d’outils permettent, tout au long de la vie de l’ouvrage, d’évaluer la durabilité
résiduelle du béton. La connaissance de la cinétique des phénomènes d'altération permet d’anticiper
les dégradations du matériau et donc de programmer l’entretien et les réparations nécessaires à la
pérennité de l'ouvrage.
Ces outils d’aide à la décision présentent un grand intérêt pour les gestionnaires d’ouvrages
portuaires qui doivent organiser et optimiser les opérations d’entretien de leurs ouvrages
(contraintes d’accès, difficultés d’interventions, coûts élevés, etc…)
La méthodologie présentée ci-après s'appuie sur le suivi des paramètres de durabilité. Elle est basée
sur des essais in situ ou sur des échantillons, associés à des modèles de calcul prédictifs.
6.3.2 Méthodologie
Le suivi des paramètres de durabilité est réalisé sur la base de mesures effectuées avec une
fréquence comprise entre 5 et 10 ans. Cette périodicité est à adapter à l’environnement de l’ouvrage
et à son poids stratégique.
Le suivi consiste en des mesures sur prélèvements et des mesures non destructives sur l’ouvrage.
Il doit être mis en place dès la construction de l’ouvrage. A ce titre, il est fortement conseillé de
réaliser un « point zéro de durabilité » à la fin de la construction de l’ouvrage. La caractérisation de
l’état initial du béton armé est fondamentale.
Evaluation de la présence
de chlorures « libres » par
calorimétrie
Evaluation de la
profondeur de
carbonatation par
indicateur coloré
Potentiel d’armature :
Le principe de la méthode est basée sur la mesure d’un potentiel. Ce potentiel se mesure par la
différence de tension entre une armature et une électrode de référence (CuSO4). Cette différence
de potentiel dépend de l’état de corrosion de l’armature dans le béton.
Vitesse de corrosion :
Résistivité du béton :
Elle caractérise l’aptitude du béton de parement à réagir aux variations climatiques du site.
Perméabilimètre
BTCRIS
Indice de fissuration :
L’ensemble de ces mesures doit être couplé avec des mesures d’enrobage des armatures (mesures
ponctuelles associées à des relevés statistiques permettant d’obtenir une distribution des enrobages).
Ces mesures sont réalisées avec différents types de matériel : pachomètre, Ferroscan, radar.
7. APPLICATION
Le lecteur trouvera en annexe cinq fiches qui traitent de la définition des bétons pour les types
d'ouvrage suivants :
quai sur pieux,
quai en blocs préfabriqués,
quai en blocs coulés en place,
quai en paroi moulée,
quai en caissons préfabriqués.
Elles sont divisées en trois parties :
une coupe schématique de l'ouvrage qui situe ses différentes parties et les secteurs
d'exposition,
le tableau de spécifications des bétons qui synthétise par partie d'ouvrage les spécifications
essentielles à intégrer au cahier des clauses techniques particulières,
des recommandations pour la mise en œuvre du béton.
Elles sont données pour le cas général. Il est nécessaire de se référer à l'article 3.3.4 du guide pour
les zones climatiques particulières, les eaux particulièrements polluées ou des stockages de produits
spéciaux qui seraient en contact avec le béton.
Ce sont les classes minimum nécessaires par rapport à la durabilité de l'ouvrage. Il peut être
nécessaire de les augmenter pour des raisons de calcul de la structure.
Il s'agit de la quantité minimale de liant équivalent nécessaire pour un Dmax de 20 mm. Cette
exigence vient soit de la norme NF EN 206-1, soit du fascicule 65, soit du fascicule de
documentation FD P 18-011.
Nature du ciment :
Il convient de se référer à l'article 1.4.1 du guide. Le cas échéant, il peut être utile de prescrire un
type de ciment particulier.
Il convient de se référer à l'article 1.4.1 du guide. Le ciment doit toujours être PM dans notre cas,
voire ES pour les travaux en eaux à haute teneur en sulfates, CP1 pour les ouvrages précontraints
par post-tension, et CP2 pour les ouvrages précontraints par pré-tension.
Eefficace/Léquivalent :
Il convient de se référer à l'article 3.3.6 du guide. Ce rapport est exigé par la norme NF EN 206-1
ou le fascicule 65A.
Il convient de se référer aux articles 3.3.1 et 3.3.7 du guide. Il s'agit d'exigences en terme de qualité
de parement (EQP), de dispositions par rapport à la prévention des désordres liés à l'alcali-réaction
(RAG), de retrait (LRE), ou de limitation de la chaleur d'hydratation (LCH)
Ces fiches traitent du cas des ouvrages qui sont coulés en place et du cas de la préfabrication
partielle ou complète de l’ouvrage.
ANNEXES
ANNEXE 1
Bibliographie
Textes de référence
[21] POWERS T.C., COPELAND L.E., HAYES J.C., MANN H.M., Permeability of Portland
cement paste, J. Amer. Concr. Inst., 1954, 51, 3, pp. 285-298.
[22] FELDMAN R.F., Significance of porosity measurements on blended cement performance, in :
1st Intern. Conf. On the use of fly ash, silica fume, slag and other mineral by-products in
concrete, Montebello, 1983, V.M. Malhotra, Ed., ACI, SP-79, 1, pp. 415-433.
[23] REGOURD M., Chemical durability of concrete, in Contemporary European Concrete
Research, Stockholm, 1981, Swedish Cement and Concrete Research Institute, Ed.,
Stockholm, pp. 121-142.
[24] MEHTA P.K., Concrete : structure, properties and materials, Prentice-Hall Ed., 1986,
pp. 105-169.
[25] Association Technique des Liants Hydrauliques, Le béton exposé aux agressions hivernales,
Documentation Technique n°1, janvier 1989.
[26] LANGLOIS M., Relation entre les caractéristiques des vides d’air et la durabilité des bétons
usuels soumis à de longs cycles de gel-dégel, Thèse, Université Laval, Québec, 1986.
[27] CARLES-GIBERGUES A., PIGEON M., La durabilité des bétons en ambiance hivernale
rigoureuse, La durabilité des bétons, Presse de l’ENPC.
[28] CUSSIGH F., Les bétons auto-plaçants, Un siècle de génie civil – Perspectives d’avenir,
AFGC, Conférence du 12 décembre 2000, pp. 135-147.
[29] Recommandations pour la prévention des désordres dus à l’alcali-réaction, LCPC, juin 1994.
[30] Projet national BHP 2000, Les bétons hautes performances – Guide pratique à l’attention des
architectes et des maîtres d’œuvre, IREX, février 2001.
[31] MILLOTE A., Les réactions alcali-granulats, Un siècle de génie civil – Perspectives d’avenir,
AFGC, Conférence du 12 décembre 2000, pp. 117-122.
[32] SEDRAN T., Les bétons autonivelants (BAN) – Synthèse bibliographique, Bulletin de liaison
des laboratoires des Ponts et Chaussées n° 196, mars-avril 1995, pp. 53-60.
[33] Emploi des ciments à la mer, note technique de M. Bru (Laboratoire régional de Bordeaux),
document ER PM n° 93.04 du CETMEF, septembre 1993, 22 pages.
[34] Constitution des ouvrages portuaires maritimes anciens en maçonnerie et leurs dégradations,
note technique de M. Bru (Laboratoire régional de Bordeaux), document ER PM n° 93.01 du
CETMEF, janvier 1993, 25 pages.
[35] Le béton dans les ouvrages fluviaux, CETMEF-VNF, décembre 1999, 71 pages.
[36] BAROGHEL-BOUNY V., AMMOUCHE A., HORNAIN H., GAWSEWITCH J., Vieillis-
sement des bétons en milieu naturel – Une expérimentation pour le XXIème siècle. II –
Caractérisation microstructurale sur éprouvettes de bétons de résistance comprise entre 25 et
120 MPa, Bulletin des laboratoires des Ponts et Chaussées n° 228, septembre-octobre 2000,
pp. 71-86.
[37] BAROGHEL-BOUNY V., Caractérisation des pâtes de ciment et des bétons. Méthodes,
analyse, interprétations, LCPC, Paris, 1994, 468 pages.
[38] BAROGHEL-BOUNY V., GAWSEWITCH J., Caractérisation de la structure poreuse des
bétons durcis – Objectifs et méthodes, Actes des Journées « Durabilité », 8 et 9 mars 2000,
Bordeaux, Collection Actes des Journées Scientifiques du LCPC, 2001, pp. 11-20.
[39] Collection technique CIM béton – Béton armé d’inox - Le choix de la durée T81 – Avril 2004
[40] Collection technique CIM béton – Bétons et ouvrages d’art – La durabilité des bétons,
novembre 2006
[43] Guide de l’AFGC – Conception des bétons pour une durée de vie donnée des ouvrages- juillet
2004
[45] CIRIA, CUR, CETMEF, The Rock Manual, The use of the rock in hydraulic engineering,
C683, CIRIA, Londres, 2007
ANNEXE 2
REFERENTIEL TECHNIQUE
Fascicules de documentation
- Liants hydrauliques – Guide d’utilisation des ciments FD P 15-010
- Béton – Réactivité d’une formule de béton vis-à-vis de l’alcali-réaction
Critères d’interprétation des résultats de l’essai de performance FD P 18-456
- Béton - Surfaces et parements en béton P 18-503
- Béton – Mise en œuvre des bétons de structures P 18-504
- Béton – Classification des environnements agressifs P 18-011
- Granulats – Critères de qualification des granulats naturels pour
béton hydraulique vis-à-vis de l’alcali-réaction FD P 18-542
- Granulats – Guide d’interprétation de la norme XP P 18-540 : FP P 18-940
Guides techniques :
- Maîtrise de l’eau dans le béton hydraulique (CCPC 2001)
- Conception des bétons pour une durée de vie donnée des ouvrages (AFGC – 2004)
- Prévention des désordres dus à l’alcali-réaction – guide pour la rédaction des pièces écrites
des marchés (SETRA – 1996)
- Guide sur la commande et le pilotage des études d’ouvrage d’art (1995)
- La démarche qualité dans les ouvrages d’art courants (SETRA – 1992)
- Les défauts des parements en béton (LCPC)
- Guide sur les pieux forés ( SETRA – 1978)
ANNEXE 3
FICHES D’OUVRAGES
QUAI CAISSONS
PREFABRIQUES
(sur site)
ZONE A - Aspersion
P.H.E.
ZONE B - Marnage
P.B.E.
ZONE C - Immersion
A. Définition du béton
B. Mise en œuvre
Résistance minimale
à la fin de la Enrobage Stockage
Partie d’ouvrage Contrôles
protection contre la mm manutention
dessiccation
Zone A -aspersion
Contrôles sur les aires de
Zone B - marnage 60 % de la Prévoir des préfabrication
résistance 50* points de Conditions de transport
Zone C- immergée à 28 jours remorquage Inspection détaillée des parois après
remorquage et échouage
Dans le sol
* valeur à affiner en fonction du calcul proposé au paragraphe 3.3.9 du guide
ZONE A - aspersion
P.H.E.
ZONE B - marnage
P.B.E.
ZONE C - immersion
B. Mise en œuvre
Résistance minimale
à la fin de la Enrobage Stockage
Partie d’ouvrage Contrôles
protection contre la mm manutention
dessiccation
Zone A -aspersion Prévoir de
Zone B - marnage 60 % de la points de
Réception des pièces après transport
résistance 50* levage
Zone C- immergée Conditions de stockage
à 28 jours Stockage sur
Dans le sol surface plane
ZONE A - aspersion
P.H.E.
Coulé
en
place
ZONE B - marnage
Coulé à la
marée
P.B.E.
Définition du béton
A. Mise en œuvre
ZONE
r A - aspersion
P.H.E.
ZONE B - marnage
P.B.E.
ZONE C - immersion
PIEUX
ZONE
r A - aspersion
P.H.E.
ZONE B - marnage
P.B.E.
ZONE C - immersion
A. Définition du béton
B. Mise en œuvre
Moyens de mise
Partie d’ouvrage Ouvrabilité Enrobage Cure Contrôles
en œuvre
Propreté du fond de fouille
Zone A – aspersion
Béton fluide (S4) Positionnement de la cage
d’armatures
Zone B – marnage Tube plongeur
Ajout d’adjuvants Consistance du béton
(pompage ou 50** Néant
possible Courbe de bétonnage
Zone C – immergée gravité)
(plastifiant, Essais de compression
superplastifiant) Contrôle d’intégrité des
Dans le sol
pieux
** valeur à affiner en fonction du calcul proposé au paragraphe 3.3.9 du guide
Résistance minimale
à la fin de la Stockage
Partie d’ouvrage Enrobage Contrôles
protection contre la manutention
dessiccation
Zone A -aspersion
60 % de la Adaptés*** Contrôles en usine de préfabrication
Zone B - marnage
résistance 50** à la pièce Réception des pièces après transport
Zone C- immergée à 28 jours Conditions de stockage
Dans le sol
POUTRES
ZONE A - aspersion
P.H.E.
ZONE B - marnage
P.B.E.
ZONE C - immersion
A. Définition du béton
1er cas : coulé en place
B. Mise en œuvre
Moyens de
Partie d’ouvrage mise en Ouvrabilité Enrobage Cure Contrôles
œuvre
Zone A – Suivant densité
aspersion du ferraillage et
Application Positionnement de la cage
pompe ou non
d’un d’armatures
pompage ou 50**
produit de Consistance du béton
gravité Ajout d’adjuvants
Zone B - marnage cure Essais de compression
possible (plastifiant,
Parements
superplastifiant)
** valeur à affiner en fonction du calcul proposé au paragraphe 3.3.9 du guide
Résistance
minimale
à la fin de la Stockage
Partie d’ouvrage Enrobage Contrôles
protection manutention
contre la
dessiccation
Zone A–aspersion 60 % de la Adaptés*** Contrôles en usine de préfabrication
résistance 50** à la pièce Réception des pièces après transport
Zone B - marnage
à 28 jours Conditions de stockage
DALLES
ZONE A - aspersion
P.H.E.
ZONE B - marnage
P.B.E.
ZONE C - immersion
A. Définition du béton
B. Mise en œuvre
Moyens de
Partie d’ouvrage mise en Ouvrabilité Enrobage Cure Contrôles
œuvre
Suivant densité
Zone A – du ferraillage et
aspersion pompe ou non
Application Positionnement de la cage
d’un d’armatures
pompage ou 50**
produit de Consistance du béton
gravité Ajout d’adjuvants
Zone B - cure Essais de compression
possible
marnage Parements
(plastifiant,
superplastifiant)
Résistance minimale
à la fin de la Stockage
Partie d’ouvrage Enrobage Contrôles
protection contre la manutention
dessiccation
Contrôles en usine de
Zone A – aspersion Adaptés*** préfabrication
60 % de la résistance
50** à la pièce Réception des pièces
à 28 jours
Zone B - marnage après transport
Conditions de stockage
***voir paragraphe 4.2.2 du guide
PAROI MOULEE
ZONE A -
P.H.E.
ZONE B -
P.B.E.
ZONE C -
B. Mise en œuvre
Moyens de mise
Partie d’ouvrage Ouvrabilité enrobage cure Contrôles
en œuvre
Zone A – aspersion Propreté du fond de fouille
Béton fluide (S4)
Positionnement de la cage
Zone B – marnage Tube plongeur d’armatures
Ajout d’adjuvants
(pompage ou 70 mini* néant Consistance du béton
possible
Zone C – immergée gravité) Courbe de bétonnage
(plastifiant,
Essais de compression
superplastifiant)
Dans le sol Auscultation sonique
* valeur à affiner en fonction du calcul proposé au paragraphe 3.3.9 du guide
www.cetmef.developpement-durable.gouv.fr
ISBN 978-2-11-097987-2