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News Quand la pollution du lac Tanganyika fait paniquer plus d’un

Les eaux du lac Tanganyika sont sous la menace de la pollution. Les déchets de plusieurs natures qui ne
cessent de s’accumuler dans cette source en eau potable pour plus de 90% des habitants de la capitale
sont la cause de ce danger. La situation est actuellement alarmante du fait que le degré de turbidité de
ces eaux (degré d’impureté) arrive à plus de 25.

Lien relatif http://burundi-eco.com/quand-la-pollution-du-lac-tanganyika-fait-paniquer-plus-dun/


#.WyzfP6czbIU
Source Burundi Eco

Date de publication 22/06/2018

Contributeur Longin Ndayikeza

Couverture géographique Burundi,

Mots-clefs pollution,déchets,

Le lac Tanganyika pollué (Côté Kumase)

Dans une visite qui a été effectuée par l’hebdomadaire socio-économique Burundi Eco lundi le 28 mai
2108 au littoral du lac Tanganyika, il s’est observé des détritus de plusieurs natures qui ont été charriés
par les vagues du lac Tanganyika. Le pire se remarque à l’ endroit dénommé Kumase. Arrivé à cet
endroit, une odeur nauséabonde dégagée par les eaux usées provenant des entreprises environnantes
gênent les visiteurs. Toutes ces eaux finissent par se déverser dans le lac Tanganyika sans aucun
traitement préalable via une petite rivière dénommée Kinuke selon les boutiquiers qui se sont
entretenus avec Burundi Eco. A Kumase, l’eau du lac Tanganyika a pris la couleur noire et est mélangée
avec de la boue et d’autres immondices. Elle est eutrophisée.

Les sources de pollution

Les déchets de plusieurs sortes ne cessent de polluer les eaux du lac Tanganyika. Les déchets
domestiques en provenance des villes et des villages sont directement déversés dans le lac sans aucun
traitement prealable, indique Floribert Kezimana, président de l’Association pour la Protection de
l’Environnement et le Développement de la Population (APEDP). Les déchets ménagers, les résidus
provenant de l’extraction de l’huile de palme et les alluvions charriées par les eaux de ruissellement
polluent au quotidien le lac Tanganyika. Les huiles des moteurs des véhicules en provenance des garages
ajoutent le drame au drame.

Floribert Kezimana, président de l’association pour la protection de l’environnement et le


développement de la population (APEDP) : «Les déchets de plusieurs sortes ne cessent de polluer les
eaux du lac Tanganyika»
De plus, les eaux usées provenant des ménages, des usines et d’autres entreprises industrielles se
déversent dans le lac Tanganyika sans aucun traitement préalable car les pompes de la station
d’épuration de Buterere sont en panne. La pollution des eaux du lac Tanganyika est également causée
par les déchets solides et liquides en provenance des industries et des unités artisanales. Ces déchets
sont déversés dans des canaux d’évacuation des eaux usées ou dans les rivières traversant la ville de
Bujumbura et sont directement acheminés au lac Tanganyika

Moins de la moitié des ménages sont raccordés à la station d’épuration de Buterere

Dans la ville de Bujumbura qui abrite près d’un million d’habitants, « moins de la moitié des ménages
sont raccordés à la station d’épuration de Buterere ». Les déchets solides et les eaux usées se jettent
directement dans les eaux du lac Tanganyika. Certains menages sont même raccordés aux rivières
Ntahangwa, Muha, Nyabagere, Mpimba et Kanyosha. La conséquence majeure de cette situation est
que le lac Tanganyika est la destination finale de ces eaux usées. Les déchets des centres urbains
riverains du lac Tanganyika comme Rumonge, Nyanza-Lac et du village des pêcheurs de Mvugo
n’échappent pas à cette triste réalité, précise Kezimana. La pollution portuaire contribue également à la
destruction du lac.

De surcroît, la mise en valeur du territoire national se fait depuis toujours dans un cadre purement
traditionnel. La majorité de la population burundaise cultive parallèlement à la pente. Les dispositifs
antiérosifs ne sont pas mis en place. Il en découle ainsi une érosion sur les pentes fortes qui est à
l’origine de la pollution des eaux des lacs et des rivières.

La situation est très alarmante dans la région de Mumirwa où l’érosion a déjà occasionné une pollution
inquiétante sur une bonne partie du Nord du lac Tanganyika avec comme conséquence la diminution de
la production halieutique. La riziculture irriguée en expansion dans la plaine de la Rusizi constitue une
autre source de pollution à cause de l’usage des pesticides et des engrais chimiques affectant ainsi la vie
de la faune aquatique de la riviere Rusizi et du lac Tanganyika.

Les unités de transformation artisanales, une autre source de pollution

Les unités de transformation, notamment les unités de fabrication d’huile de palme et les unités de
fabrication de savons rejettent des déchets liquides dans les eaux des rivières qui traversent la capitale
et celles du lac Tanganyika.
« La liste des sources de pollution est longue ». Et Kezimana d’y ajouter les plantes envahissantes
comme la jacinthe d’eau. D’après cet activiste de l’environnement, cette dernière « pousse là où il y a
des eaux eutrophisées et constitue des nappes qui bloquent la lumière et étouffent la surface. « Or,
explique-t-il, la lumière est indispensable dans la vie des êtres aquatiques. Les poissons migrent vers
d’autres coins du lac parce que ces plantes envahissent la zone côtière polluée alors que celle-ci est à
l’origine très propice à la reproduction des poissons. Après l’utilisation des produits chimiques tels que
les engrais minéraux, les rivières se retrouvent polluées car les nappes phréatiques sont elles- même
polluées.

Désiré Nsengiyumva, directeur de l’eau à la REGIDESO : «Le degré de turbidité (degré de la saleté de
l’eau) atteint plus de 25 alors que le degré normal devrait être inférieur à 5».

La pollution des eaux provoque des malformations chez certaines espèces marines

La pollution des eaux provoque chez certaines espèces marines des malformations, voire la mort.
Certains poissons deviennent hermaphrodites, c’est-à-dire qu’ils se métamorphosent et acquièrent les
deux sexes. D’autres sont retrouvés sans vie sur les bords des rivières. Les eaux du lac Tanganyika sont
partagées entre quatre pays en proportions inégales. Ces pays sont le Burundi avec 8%, la RDC avec 45°
%, la Tanzanie avec 41% et la Zambie avec 6%.

Les conséquences de la pollution se font sentir

Désiré Nsengiyumva, directeur de l’eau à la REGIDESO fait remarquer que le degré de turbidité (degré
de la saleté de l’eau) atteint plus de 25 alors que le degré normal devrait être inférieur à 5. Avec les
huit filtres dont dispose la Regideso pour traiter l’eau brute captée dans le lac, ce n’est pas chose facile
de la traiter, car elle est très polluée. Le pire arrive lorsqu’il pleut, car l’eau contient beaucoup
d’impuretés. Et Nsengiyumva de souligner que c’est la raison pour laquelle il s’observe quelquefois une
coupure d’eau dans les quartiers de la ville de Bujumbura.

Le point de captage de l’eau brute se trouve actuellement à 3500 m sur une profondeur de 25 m par
rapport au littoral du Lac Tanganyika alors qu’il était à 1800 m ces années dernières. Si rien n’est fait,
l’eau brute dont la Regideso a besoin pour approvisionner la ville de Bujumbura sera captée dans la
République Démocratique du Congo. Par conséquent, le coût sera énorme pour s’approvisionner en eau
potable. Il demande à la population de bien protéger ces ressources en eau.

Situé dans le Rift Valley, le lac Tanganyika est l’un des grands lacs d’Afrique. C’est le deuxième plus grand
lac d’eau douce au monde après le lac Baïkal en Russie et ses 673 km de longueur en font le plus long du
monde. Il se classe également au deuxième rang des lacs les plus profonds du monde avec de 1.470 m,
contenant près d’un sixième de l’eau douce non gelée. Ce qui représente presque 17 % de l’eau douce
disponible sur notre planète.

Signalons que l’ONG «Global Nature Fund» (GNF) l’a classé comme le lac le plus pollué de l’année en
2017 lors de la Journée mondiale des zones humides.

Veuillez noter que cette information a expiré.

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