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Procès de la Thébaïde : Jocaste

Juge : Madame, pourriez-vous décliner votre nom et prénom devant cette cour ?
Jocaste : Mon nom est Jocaste, ex- reine de Thèbes. Je suis la fille de Ménœcée, la sœur de
Créon, la veuve de Laïos et la mère d’Œdipe.
Juge : Jocaste, la cour se doit d'examiner les chefs d’accusations pour lesquels vous êtes ici. Vous
êtes accusée d’inceste avec votre fils Œdipe, de vous être mariée avec ce dernier, d'être la
souillure de Thèbes, d’infanticide, d’abondons et enfin de maltraitance infantile. Avant de
poursuivre, permettez-moi de présenter les autres personnages impliqués : l’avocat général,
représentant l'accusation, et l'avocat de la Défense.
Les avocats s'assoient avec leurs témoins, ils commencent à chuchoter.
Juge : Silence ! Plusieurs coups de marteaux Madame, pour ces faits qui vous sont reprochés,
plaidez-vous coupable ou non coupable ?
Jocaste : Je reconnais m’être suicidée mais cet acte n’avait pas pour but de peiner mes quatre
enfants, au contraire je voulais les libérés d’une mère indigne et me libérer de cette vie qui n’a été
que malheur. Je reconnais aussi mon mariage avec Œdipe, mon fils et faire partie de la souillure
de Thèbes mais au moment de ces deux actes, je n’étais pas en entière connaissance de cause,
aussi, Œdipe n’était pas mon fils pour moi à ce moment-là. Jamais dans mon esprit ne me serait
venu l’idée que je pouvais faire partie de cette souillure. Pour les autres faits, je plaide non
coupable.
Juge : La cour se voit contrainte d'annoncer la peine maximale qui serait d’errer dans le Tartare
indéfiniment. Avocat général, vous avez la parole.
Avocat général : Ma première question sera donc adressée à Jocaste. Mme Jocaste, je
souhaiterais comprendre pourquoi, malgré l’interdiction de la Pythie, qui, rappelons-le, est la plus
proche parmi les mortels des dieux, pourquoi avez-vous choisi de donner la vie ? Avez-vous
délibérément enfreint cette interdiction ?
Avocat de la défense : Bonjour messieurs, Jocaste n’a rien à se reprocher, elle se marie, et un
jour terrible, elle apprend que son mari, Laïos roi de Thèbes à enlever et violer un enfant et est
maudit par les Dieux. Le divorce étant très mal vu à Thèbes et dans la société, Laïos et Jocaste
décident que leur union est important pour la ville. Puis le couple apprend que la reine va avoir
un enfant, maudit comme son père. Et c’est à ce moment-là que Laïos, lui seul, ordonne à son
messager de tuer Œdipe sur le mont Cithéron. Voyez- vous Mr. Le juge Jocaste n’y ait pour rien !
Et, pour vous le prouver, je propose d’amener rien d’autre que le fantôme de Laïos à la barre.
Juge : Faites entrez le témoin, veuillez-vous identifier et prêter serment.
Laïos : Je suis Laïos ancien roi de Thèbe. Je jure que le témoignage que je vais rendre sera la
vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
Avocat de la défense : Avez-vous informé Jocaste par vos actes punis par les Dieux ?
Laïos : Dans toutes les choses que j’ai faites, je n’ai jamais rien dit à Jocaste et je lui ai cachée.
Avocat de la défense : Merci vous pouvez partir
Avocat général : Monsieur le juge, j’aimerais à mon tour que l’on recueille le témoignage de la
Pythie.
Juge : Faites entrez le témoin. Présentez-vous, et prêtez serment.
La Pythie : Bonjour, je suis la pythie, je jure que le témoignage que je vais rendre est la vérité, la
pure vérité que les dieux me viennent en aide.
Avocat général : Quelle vision avez-vous eu au temple de Delphes le jour de la venu de Laïos et
Jocaste ?
La Pythie : Jocaste et Laïos, à cet époque roi et reine de Thèbes , sont venu me voir et j’ai été
claire avec eux à propos de ma vision. Je m'adressai à Laïos pour lui indiquer son destin : "votre
enfant vous tuera et épousera votre femme". J’aimerais aussi ajouter que je n’ai aucune
responsabilité dans cette affaire. Merci de m’avoir écouté M. le juge.
Laïos : L'enfant était un pur accident et quand j'ai appris la seconde prophétie prononcée par la
pythie j'ai dû faire un choix … et ce n'était pas le celui que je préférais.
Jocaste : Prend un air despéré La vérité M. le juge...
Avocat de la défense : En chuchotant Jocaste c'est pas ce q'on avait dit !
Juge : Silence ! Plusieurs coups de marteaux Jocaste, poursuivez.
Jocaste : J'ai toujours eu envie d'avoir un enfant. Les avertissements de la pythie, je les ai pris à
la légère. Je l'ai caché à tout le monde pendant tellement longtemps, je n'en pouvais
plus. Quand Laïos à décidé de tuer mon protégé, je suis allé prier au temple de Delphes pour qu'il
reste en vie et les Dieux m'ont écoutés.
Laïos : reagit, choquée Sérieusement ?!
Juge : Merci Mme. Monsieur l'avocat général, vous pouvez poursuivre.
Avocat général : Mme Jocaste, avez-vous pris de votre plein gré, la décision d’abandonner votre
fils, Œdipe ? Avez-vous commandité un infanticide ?
Jocaste : Mr. L’avocat général, voyez-vous, mon fils Œdipe …
Avocat de la défense : Attendez ne parlez pas ! Je répondrais à la question de Mr. l’avocat, non
elle n’y est pour rien, comme je l’ai dit plus tôt Laïos lui seul a commanditer l’infanticide. Et si
vous voulez bien Mr. le messager peux y témoigner à la barre !
Juge : Faites entrez le témoin. Identifiez-vous et prêtez serment.
Le messager : Bonjour, je suis le messager et je jure sur les dieux de Corinthe que le témoignage
dont je vais vous faire part est la vérité, la pure vérité.
Avocat de la défense : Qui vous ordonne d'emmener Œdipe ?
Le messager : Au moment des actes j’étais chez moi lorsque j'ai reçu l’ordre de retrouver Laïos.
Je l'ai retrouvé, il m'a alors dit d’emmener le petit désormais appelé Œdipe sur la colline au petit
matin, et de l’achever. J’ai emmené Œdipe comme prévu sur la colline mais je ne l’ai pas
achever. Je ne suis pas un monstre, contrairement à Laïos qui a voulu tuer son enfant. Je l’ai donc
attaché au lieu de le tuer dans l’espoir que quelqu’un le retrouve, et j’estime avoir fait le
nécessaire pour la survie d’Œdipe. Merci de m’avoir écouté M. le juge.
Avocat général : Cet argument est fallacieux ! Il déresponsabilise Jocaste qui a joué un rôle
majeur et à part entière dans l’abandon d’Œdipe. M. le juge, la confession du pontife de Thèbes
vous le montrera.
Juge : Faites entrez le témoin. Identifiez-vous et prêtez serment.
Tirésias : Je suis Tirésias ancien oracle de Thèbes. Je jure que le témoignage que je vais rendre
sera la vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
Avocat général : Que savez-vous sur les circonstances de l'abandon du jeune Œdipe ?
Tirésias : Je sais bien ce qu’il s’est passé… Après la naissance d’Œdipe j'ai surpris une
conversation entre Jocaste et Laïos, ils planifiaient l’abandon d’Œdipe dans une des montagnes
de Corinthe, le mont Cithéron, ce qui ne gênait aucunement le Messager au contraire…
Avocat général : Je me permets d’attirer votre attention, M. le juge, sur le fait que la volonté
première de Jocaste (et donc de Laïos) était d’éliminer l’enfant, ce qui a échoué.
Juge : Monsieur l’avocat général, veuillez poursuivre.
Avocat général : Mme Jocaste, étiez vous consciente de l’inceste avec votre fils Œdipe lorsqu'il
se produisit ?
Jocaste : Mr. L’avocat général, comme je vous l’ai dit tout à l’heure, je n’étais pas en toute
connaissance de cause. Comment aurais-je pu savoir qu’Œdipe était mon fils ?
Avocat de la défense : Elle a raison, Jocaste venait de perdre son mari. Œdipe ayant gagné contre
le Sphinx, Jocaste lui revenait forcément elle l’avait dit avant même qu’elle ne connaisse
Œdipe. Ce n’était donc même pas de son plein gré qu’elle a commis l’inceste !
Avocat général : Je l’admets mais n’aurait elle pas pu découvrir que son mari était son fils avant
qu’ils n’eussent eu d’enfants ? N’aurait-elle pas pu reconnaitre les pieds de son enfant ? Ce n’est
quand même pas commun qu’il y ait des enfants au pieds percés ! Et puis en plus de ses pieds,
elle aurait pu faire un rapprochement entre la prophétie annoncée par la Pythie, l’âge qu’aurait eu
son fils et l’âge d’Œdipe. Le fait qu’Œdipe, un voyageur arrive à Thèbes juste après que son mari
fusse mort ne l’a pas dérangé ! Au contraire, elle l’a accueillie à bras ouverts sans se pencher
davantage sur la mort étrange de son mari.
Avocat de la défense : Je ne comprends pas, vous l’accusez en ne faisant que des suppositions.
Juge : Mr. l’avocat de la défense a raison nous ne pourrions en aucun cas condamné un accusé
sur des suppositions.
Avocat général : Mr. Le juge, permettez moi d’interroger l’accusé sans que personne d’autre que
l’accusé ne puisse me répondre.
Juge : je vous l’accorde mais l’avocat de la défense pourra parler à la fin de cet interrogatoire
pour exprimer son avis.
Avocat général : Mme Jocaste, permettez moi de vous demandez quelle a été votre réaction
lorsque pour la première fois vous voyiez les pieds d’Œdipe ?
Jocaste : Je fus surprise car ses pieds me faisait peur mais il m’a donné une raison de ses
blessures.
Avocat général : Et quelles ont été ces raisons ?
Jocaste : Il m’a expliqué que c’était un sanglier qui les lui avait fait.
Avocat général : Une blessure de sanglier ne serait elle pas plus conséquente que deux trous
fins ?
Jocaste : Je reconnais y avoir pensé mais vous savez avec le temps…
Avocat général : D’accord mais avez-vous pensé qu’il pourrait s’agir des blessures d’Œdipe ?
Jocaste : Non jamais cela ne m’ai venu à l’esprit c’est d’ailleurs pour cela qu’en l’apprenant je
fus stupéfaite à tel point que je me suis suicidée.
Avocat général : Mr. Le juge, je n’ai rien à ajouter.
Juge : Bien, Mr.l’avocat de la défense avez-vous des informations à ajouter.
Avocat de la défense : Aucunement.
Juge : Monsieur l’avocat général, veuillez poursuivre.
Avocat général : Mme Jocaste, avez-vous maltraité votre enfant que ce soit directement ou
indirectement ?
Avocat de la défense : Jocaste n’a pas commis cet acte, elle en était au courant mais ce ne sont
que Laïus et le messager qui ont commis cet acte. Si vous en êtes d’accord, Mr. le juge,permettez
moi de refaire entrer Laïos, il vous affirmera la même chose.
Juge: Faites entrez le témoin Laïos
Laïos, enervé, s'adresse à Jocaste : misère, malheur, tu m'a menti, tu m'a trahi jocaste, souilleuse
de Thèbes !
Juge : Laïos reprenez votre calme ! Continuez .
Avocat de la défense, criant : Je refuse que mon témoin parle d'avantage. Mr. le juge !
Avocat général : Objection ! On ne peut censurer un témoin à la barre. M. le juge, laissez le finir
Juge : M. Laïos continuez s'il vous plait.
Laïos : Je suis venu ici pour venir en aide à jocaste. Malgré avoir jurer sur l'honneur que je ne
dirais que la vérité, je l'avoue je nai plus d'honneur , j'ai menti. Mais je vous le promets je ne
dirai plus que le vérité... s'arrête momentanément
Juge : Continuez monsieur Laïos.
Laïos : A la naissance d'Œdipe. J'ai décidé, avec Jocaste de l'abandonner. Pour ce faire, nous
avions décidé de l'abandonner les pieds troués et liés sur un arbre. Nous avions donc chargez le
messager de le faire. J'espere que vous serez punis, Jocaste et que vous irez au tartare.
Juge : Mme Jocaste, je vous laisse le dernier mot, ainsi moi-même et les jurés nous jugerons et
voterons votre peine.
Jocaste : Si je suis coupable de tous ces actes, les dieux le sont aussi. Je ne suis qu’une victime
parmi tant d’autres de cette machine infernale orchestrée par les dieux en personnes. Je ne serais
donc pas plus tranquille dans le royaume des enfers que dans le royaume des vivants.

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