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Rapport de la sortie pédagogique Centre Régional des Métiers de l'Éducation


et de la Formation

Technical Report · September 2020

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Lahcen Ouiaboub
Université Ibn Tofail
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Centre Régional des Métiers de l’Éducation et de la Formation
(CRMEF) Fés

Rapport de la sortie pédagogique

Encadré par : Réalisé par :


 Abdelmajid HAMZAOUI  Lahcen OUIABOUB
 Rachid BOURKADI  Karima CHKIKAR
 Ahmed SYAD  Soufiane ZARHMOUL
 Abdelkrim EL MAZIOUI
 Amine DARMOUN

Année de Formation 2015/2016 :


CRMEF Fès SVT Collège Rapport de Sortie

Sommaire

Le contexte de la sortie…………………………..……………………………………… 02
Les objectifs de la sortie………………………………………………………………… 02
Objectifs pédagogiques……………………………………………………. 02
Objectifs scientifiques et méthodologiques ………...……………………… 02
L’itinéraire de la sortie……………………………………...…………………………… 03
L’arrêt n° 1, Station d’épuration de Fès………………………….………… 03
L’arrêt n° 2, Station Hydrothermale de Sidi Hrazem ……………………… 05
L’arrêt n° 3, Carrière de Sidi Abderrzak ……………………………...…… 06
L’arrêt n° 4, Pont Ben Tatou…………..…………………………………… 06
L’arrêt n° 5 et n° 6, Bab El Guissa et Mérinides……..…………………….. 07
La synthèse lithostratigraphique…………………….…………………………………... 08
La synthèse tectonique et néotectonique………………………………………………... 10
L’évolution paléogéographique du bassin de Sais………………………………………. 10
L’hydrogéologie du bassin de Sais……………………………………………………… 12
La nappe phréatique...……………………………………………………… 12
La nappe profonde………………………………………………………….. 13
Les enjeux de la ressource en eau au Sais et ses perspectives ………………………….. 13
La station d’épuration, un projet pilote durable contre la pollution du Sebou.…………. 14
Présentation de la station…………………………………………………… 14
Les filières de traitements…………………………………………………... 15
La télégestion………………………………………………………………. 17
Conclusion……………………………………………………………………………..... 18

Année de Formation 2015/2016 1


CRMEF Fès SVT Collège Rapport de Sortie

LE CONTEXTE DE LA SORTIE
La sortie pédagogique effectuée à notre faveur (les enseignants stagiaires du centre des
métiers et d’éducation de Fès -CRMEF Fès - département des sciences de la vie et de la terre) et
encadrée par nos professeurs formateurs, Messieurs Abdelmajid HAMZAOUI, Rachid
BOURKADI et Ahmed SYAD, s'inscrit dans un cursus cohérent visant une complémentarité
entre la formation théorique, et celle pratique adopter pour la qualification des futurs
enseignants.

Comme future enseignants on est censé à animer des sorties similaires lors de notre exerce
aux établissements scolaires, on est invité, ainsi, à acquérir des compétences et des savoirs faires
et les transmettre en suit aux apprenants. Dans cette perspective, la programmation de cette sortie
vient pour répondre à nos besoins dans ce domaine et vise ainsi atteindre un certain nombre
d’objectifs.

LES OBJECTIFS DE LA SORTIE


Autre qu’acquière la compétence et les techniques nécessaires pour préparer, encadrer et
réussir une sortie pédagogique sur l’écologie, l’environnement et la géologie afin d’organiser des
sorties similaire en faveur des élèves des établissements de destination, la présente sortie
pédagogique vise un ensemble d’objectifs dont on peut citer :
Objectifs pédagogiques
1. La sorite (Le terrain en générale) est un moyen privilégié pour l’intégration des
connaissances, à une échelle aisément accessible, elle favorise le questionnement,
l'observation, dans des conditions naturelles.
2. La sortie constitue une occasion pour s’arrêter sur les techniques d’exploration et
exploitation du terrain (collecte des données et échantillonnage…) pour les modules de
géologie, l’écologie et l’environnement.
3. La sortie permet de rendre plus concrètes des notions qui resteraient beaucoup plus
difficiles à appréhender en classe et sur des supports de type papier (exemple en géologie
l’évocation de la dimension échelles spatiale constitue souvent un obstacle pédagogique
pour la conceptualisation des sciences de la terre).

Objectifs scientifiques et méthodologiques


1. Mettre en place les acquis et les premiers outils indispensables pour déchiffrer les
données du terrain (cartographie, mesure de pendage, direction et orientation…).
2. Mettre en évidence des techniques d’observation et de dessin, se repérer sur une carte
topographique, notion d’espace etc.

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3. La sortie de terrain permet à travers des schémas, des photos prises sur le terrain et
différents indices de mettre en relation des données topographiques et géologiques
(stratigraphique, tectonique, paléontologique, sédimentaires…), de les intégrer pour une
reconstitution des principaux phases de l’histoire géodynamique de la région et pour la
synthèse de l’évolution de son paysage.

L’ITINÉRAIRE DE LA SORTIE
Cette sortie comprenait 6 arrêts (fig.1) répartis sur toute la journée, elle comprenait une visite
de la station d’épuration des eaux usées et 5 autres arrêts aux environs de la ville de Fès. Le
CRME était la station de départ et de clôture de cet événement.

Arrêt n° 1:
Le départ du CRMEF Fès était à 8 heure du matin du samedi 30 Mars 2016, l’arrivé à la
station d’épuration de Fès (Photo.1et 2) vers 9h. Le group a été accueilli par les responsables de
la station, le programme de la visite a commencé par une vidéo explicative, un aperçu sur le
contexte de création de la station, ses objectifs, sa capacité, son mode de fonctionnement, sa
gestion et ses perspectives nous ont été présenter et clarifiés par les responsables d’exploitation.
Ces informations nous ont permis de dresser une fiche technique sur la station. (Tab.1)

Situation géographique 15 Km à l’Est de la ville de Fès sur la rive gauche de l’Oued Sebou.
Date de mise en service 2006 (après l’inauguration royale)
Traitement des eaux usées de la ville de Fès, production du
Objectifs
méthane (biogaz) et de l’énergie électrique.
Gestion délégué par une société belge (Water eau), pour la faveur
Mode de gestion
de la RADEF de Fès
Capacité 250000 m3/j
Consistance de Salle de supervision et de contrôle, Laboratoire d’analyses,
l’administration Bureaux, Salle de réunion, Réfectoire.
Superficie totale 14Ha exploité + 14 Ha réservé pour extension éventuelle.
Technologie adopté Traitement primaire et secondaires.
Tab.1 Fiche technique de la station d’épuration de la ville de Fès.

Après cet aperçu, une tournée guidée nous a été réservé, et pour plus d’organisation et
récolter plus d’information, on s’est répartie en deux groupes de 15 enseignants stagiaires.
Durant cette tourné on s’est arrêté sur les principales étapes de l’épuration des eaux usées et la
production du biogaz, ainsi que sur les modalités du fonctionnement de chaque unités de la
station (voir dernière partie),

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Photo.1 Visite d’une des consistances de la station Photo.2 Photo collective du groupe au sein
d’épuration de Fès l’administration de la station d’épuration

Arrêt n° 2
Notre itinéraire prend une nouvelle direction, où on s’est déplacé par bus, vers la station
hydrothermale de Sidi Hrazem (photo.3 et 4), 20 Km à l’Est de Fès. Le choix de cette station
révèle de trois critères :
 Sur le plant hydrogéologique : elle s’agit de la station hydrothermale la plus importante
du Maroc, elle constitue le modèle concret et pédagogique pour aborder l’hydrogéologie
du Saïs ;
 Sur le plan géologique : les affleurements géologiques y sont important, affleurement des
grès du miocènes inferieur, la présence de plusieurs indicateur de la néotectonique,
(photo.3 et 4) ;
 Enfin, cette station constitue un point privilégié pour prendre la pause de la mi-journée,
de faire la gastronomie et approvisionnement nécessaire, avant d’entamer le trajet vers le
reste des stations.
Au niveau de cette arrêt, on a pu mettre en pratique plusieurs techniques, se situé sur une
carte topographique, utilisé le GPS portable, faire sortir les coordonnées (photo.5), mesure du
pendage et orientation des structures tectoniques (photos.6).

Photo.3 Faille inverse affectant les grès Miocène Photo.4 Le rejet de la faille inverse de Sidi Hrazem
à Sidi Hrazem (Est Fès)

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Photo.5 Mesure du pendage de la Faille inverse Photo.6 Exploitation de la carte topographique


affectant les grès Miocène à Sidi Hrazem (Est Fès) pour situer la position du 2eme arrêt

Arrêt n° 3
Situé à 25 km à l’Est de la ville de Fès, la carrière de Sidi Abderzak (photo.7) est un
affleurement important du Miocènes, reconnu par ses marnes bleu, caractéristique des collines
bordant à l’Est la ville de Fès et dominant la rive droite de l’Oued Sebou.
Cet affleurement nous a permis de comparer la base de la série formé de Marnes bleu et sa partie
sommitale ou elle devienne Marno-sableuse, avant de devenir complètement sableuse. La série
présente aussi un contenu paléontologique marin facilement observable à l’œil nu et à la loupe
(photo.8). Ces fossiles correspondent aux oursins, aux foraminifères et à d’autres fossiles
caractéristiques des milieux peu profonds.

Photo.7 Vue panoramique des marnes Miocène Photo.8 Utilisation de la loupe pour identifier
de la carrière de Sidi Abderzak les faciès (Marno-sableux)

Arrêt n° 4
Pour le quatrième arrêt nous nous somme déplacé par bus ver le Nord de la ville de Fès
au pied de Jbel Zalagh, pldxus précisément au Pont de Ben Tatou (Photo.9). Ce déplacement
correspond en faite à une remontée dans le temps géologique vers le sommet de la serie
Miocènes, à ce niveau on a attint les sables reflétant un milieu très peu profond. Les sables

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dunaires de Ben Tatou présentent des couches minces à stratifications entrecroisées avec
coquillages de lamellibranches (photo.10).
Ces couches sont basculées vers le Sud avec un pendage de 20 degré, ce basculement est lié à un
épisode de compression lié aux mouvements de la ride de Tghat qui chevauche vers le sud sur le
Saïs.

Photo.9 Sables à stratifié et basculé vers le Sud au Photo.10 Stratification entrecroisée des Sables à
pont Ben Tatou lamellibranches du pont Ben Tatou

Arrêt n° 5 et n°6
Après la station du pont Ben Tatou, le groupe s’EST déplaC2 par bus vers un nouveau et
cinquième arrêt à Bab El Guissa (Photo.11). La ou ils affleurent les conglomérats du pliocène
supérieur discordant par ravinement les sables Miocène supérieur (photo.12). Ces dépôts
détritiques terrigènes de type fluviatile sont présents essentiellement dans cette partie nord de la
plaine et s’étendent vers l’est au niveau du Borj sud de la ville et à Al Gâada. Cette formation est
constituée par une succession de bancs de conglomérats métriques (Photo.13) intercalés par de
petites passées de grès grossiers en marquant un ensemble de séquences séparées par des
surfaces de ravinements. Les éléments constitutifs des conglomérats sont hétérogènes et
polymériques d’origine liasique ou miocène. Ils sont emballés dans une matrice gréseuse et
gréso-argileuse.
Vers le sommet de cette série se sont développés des édifices travertineux à galets encroûtés. Des
stromatolithes et des travertins sont très évidents (photo.14).

Aux mérinides, notre trajet s’est achevé par un arrêt récapitulatif ou nos professeurs
encadrant nous ont guidé à élaborer une synthèse de tout ce qui a été vécu durant cette journée
d‘étude, les principales synthèses élargies en suite par un complément bibliographique sont
dressées et citées ci dessous.

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Conglomérat

Sables

Photo.11 Arret Bab Elguissa, affleurement des Photo.12 Discordance de ravinement des
conglomérat fluviatile conglomérats fluviatiles sur les sables pliocènes

Photo.13 Conglomérat fluviatile des Mérinides Photo.14 Stromatolithes travertineuse quaternaire


aux Mérinides

LA SYNTHÈSE LITHOSTRATIGRAPHIQUE
Le bassin de Saïs est une structure sédimentaire à matériel Miocène. Ce matériel est recouvert
par des formations Plio-Quaternaires et recouvre un substratum Paléozoïque, triasique et
jurassique (fig.2).

 Le Primaire affleure seulement au niveau de certaines petites boutonnières au S du bassin


de Sais, sous forme de schistes bruns, violacés, à intercalations de bancs gréseux ;
 Le Trias connu en affleurement locaux se compose d'argiles gypsifères et de basaltes
doléritiques ;
 Le Lias inférieur et moyen, d'une puissance de 200 m environ, est formé de dolomies, de
calcaires et de calcaires dolomitiques ;
 Le Miocène est représenté par le Tortonien. La série débute par des calcaires gréseux à
l'W et des molasses au S, se poursuit ensuite par des marnes blanches puis se termine par
des grès et des marnes bleues qui passent au marnes sableuses au sommet (arrêt n°2.
carrière de Sidi Abderrazak). Le Miocène peut atteindre une puissance de 1000 m à la
verticale de Fès témoignant une intense subsidence du bassin; il se termine par un faciès
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gréso-sableux peu épais (30 à 50 m) dit « sahélien » et rapporté au Pliocène inferieur ou


au Miocène supérieur (Sables de l’arrêt n°3 .Pont Ben Tatou).
 Au Pliocène et au Villafranchien, les conglomérats fluviatiles (arrêt n°5. Bab Elguissa)
vers les bordures, et les calcaires et marne-calcaires (craie) lacustres, d'une puissance de
60 à 100 m au centre du bassin, reposent directement sur les marnes bleues du Tortonien
ou sur les marnes gréseuses du Sahélien.
 Le Quaternaire est représenté par des dépôts variés: travertins (arrêt n°6. Mérinides), de
la médina de Fès, limons et croûtes calcaires, dépôts marécageux (en particulier dans la
région de Douyet) et coulées basaltiques sur la bordure et sur le Causse moyen-atlasique.

Fig.2 Log synthétique de la plaine de Fès (Charroud., et al. 2007).

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LA SYNTHÈSE TECTONIQUE ET NÉOTECTONIQUE


Durant son histoire géologique, le bassin de Sais, est affectée par de nombreuses familles
de failles de direction généralement NE-SW, E-W et NW-SE. Ces fracturations sont en relation
avec l’évolution géodynamique des domaines montagneux encadrant le bassin notamment
(Moyen Atlas et le domaine rifain), plusieurs familles de failles sont constatées sur le bassin de
Fès Saïs.

 Famille de failles de direction NE-SW (orientation hercyniennes).


 Famille de failles de direction perpendiculaire à la première (NW-SE) à NNW-SSE tel
que la flexure d’Ain Taoujdat qui subdivise structuralement le bassin en deux
compartiments plateau de Meknès et plaine de Fès.
 Famille de faille de direction E-W, qui suit la structure chevauchante de l’ensemble pré-
rifaine et les rides prérifaines, elle correspond à la phase d’âge Plioquaternaire sa
caractéristique principale est la compression de direction nord-sud, (Faille inverse de
l’arrêt n°2. À Sidi Hrazem, basculement des sables de Ben Tatou). Cette dernière phase
(Quaternaire) est à l’origine de la morphologie actuelle du Saïs.

L’ÉVOLUTION PALÉOGÉOGRAPHIE DU BASSIN DE


SAÏS
Les formations carbonatées du Lias ont été fracturées et morcelées lors des phases d’érosion
ante-Miocène, donnant lieu a des secteurs ou le Lias est absent ou aminci. La couverture
néogène, dans ce cas, reposerait directement sur le Trias voire même sur le Paléozoïque.
L’évolution paléogéographique post Miocène peut être résumée comme suit (fig.3) :

 Au Tortonien : La couverture néogène débute par une transgression qui s’installe sur le
substratum du bassin de Saïs, Les formations grossières détritiques de base constituent le
premier terme de cette transgression. La transgression se poursuit par le dépôt de la
puissante série de marnes grises.
 Au Messénien : Le milieu est encore profond et bien oxygéné, indiquant la grande
communication entre l’Atlantique et la Méditerranée à travers le couloir de Taza, le
bassin de Guercif et de la basse Moulouya.

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fig.3 paléogéographie du bassin du Sais a la fin du Miocène et début pliocène,


( Charroud et al. 2007)
 A la fin du Messénien, on assiste aux effets conjugués de l’exhaussement isostatique de
la région orientale (Taza), et l’avancement du pré-rif vers le Sud. Ces effets ont induit,
dans un premier temps, la réduction de l’épaisseur de la tranche d’eau et ensuite la
fermeture du bassin sud-rifain. Ainsi, la régression fini-messénienne a eu pour
conséquence une rupture des communications entre la Méditerranée et l’Atlantique par ce
bassin (faciès marnes sableuse et contenu paléontologique de la carrière de Sidi
Abderrzak).
 Au Pliocène inférieur : L’émersion de la zone pré-rifaine puis l’extrémité NE de la
Meseta marocaine, ont permis l’alimentation du bassin par d’importants apports
détritiques (sables du pont de Ben Tatou). La paléogéographie de ce milieu correspondait
à une zone côtière alimentée par un paléo delta. L’extension de ces faciès néritiques
traduit une régression généralisée dans le bassin de Saïs suite à une baisse eustatique.
 A la fin du Pliocène moyen, ces sables vont être émerges.
 Au Pliocène supérieur : Le bassin de Saïs va s’isoler suite à l’émersion du seuil d’El
Kansra et aux phénomènes de réajustement isostatique connus a cette époque. Le bassin
va connaitre alors une sédimentation lacustre, correspondant à un bassin endoréique

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alimenté depuis l’Est, durant tout le Pliocène supérieur, par le Paléo fleuve de Sebou dont
l’exutoire se situ à Fès du côté est du Saïs (conglomérats de Bab El Guisssa).
 Au passage Pliocène-Quaternaire, on assiste dans le Saïs à un changement radical dans le
bâti structural et morphologique. Il en résulte le passage à un milieu franchement
continental (fluviatile) conglomérats et travertins (arrêt n°6 les Mérinides).

L’HYDROGÉOLOGIE DU BASSIN DE SAIS


Dans le bassin de Saïs, deux principaux aquifères sont mis en évidence (fig.4). Ces deux
nappes communiquent entre elles par endroits, à travers des flexures et failles ou indirectement
par drainante ascendante.

fig. 4 Coupe géologique schématique du sillon sud-rifain passant par la ville de Fès, avec les différents
types de sources de débordement (1), de flexure (2), de faille (3). (Chamayou, Combe, Genetier &
Leclerc. 1975)

La nappe superficielle (phréatique)


Elle correspond au premier aquifère, avec une profondeur très variable fluctuante entre 10m
et 60m. Cette profondeur est en relation étroite avec les irrégularités topographiques du bassin
qui est un pays vallonné et traversé par de nombreuse dépression. Ces dernières se comportent
comme des pièges pour l’eau des pluies et de se fait diminuent le ruissellement et augmente
l’infiltration vers la nappe.

La nappe superficielle est facilement et excessivement exploitée pour l’irrigation, sa


recharge se fait à travers l’infiltration pluviale, par drainance ascendante à partir de la nappe
profonde et par les retours d’eau d’irrigation.
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La nappe profonde
Un deuxième aquifère abrite la nappe profonde à pour réservoir les calcaires et les calcaires
dolomitiques du Lias. Du Sud vers le Nord, ces formations constituent d'abord un aquifère à
nappe libre sur les causses et en bordure, puis captif sous les formations marneuses
imperméables du Tertiaire. Cette nappe se manifeste par les exsurgences et les sources de trop-
plein en bordure du causse, par les sources de flexure et par les sources artésiennes
hydrothermales du Saïs.

L’alimentation de cette nappe se fait d’une part, par abouchement latéral à partir de la nappe
des causses adjacente au Sud et d’autre part, à partir des eaux de pluie et de la fonte des neiges
que connaissent les affleurements calcaires des causses du Moyen Atlas au Sud. Ses eaux
circulent du Sud vers le Nord, et se mettent en charge sous l’épaisse série de marnes
imperméables du Miocène qui sépare les deux nappes.

De par son étendue et sa bonne productivité, ce réservoir joue un rôle déterminant dans le
développement économique de la région, particulièrement dans le développement du secteur
hydro-agricole, et touristique à travers les sources hydrothermales de Sidi Hrazem (arrêt n°2) et
Moulay-Yakoub. Elle est exploitée par des forages profonds destinés à l’AEP des villes de
Meknès, Fès et des centres situés dans la plaine (Ain Taoujdat, Ras El Ma, Sebaa Ayoun et Haj
Kaddour) et également pour l’irrigation. La profondeur des ouvrages qui l’exploitent varie de
200 m au Sud à 1700 m au centre de la plaine.

L'historique des suivis piézométriques indique de fortes baisses annuelles du niveau


piézométrique aussi bien pour la nappe phréatique que pour la nappe profonde. Ceci est dû
essentiellement, à la période de sécheresse qui s'est accentuée à partir de 1980, cette constatation
laisse poser des questionnements sur le futur de la ressource en eau du bassin du Saïs, sous la
pression de la forte exploitation.

LES ENJEUX DE LA RESSOURCE EN EAU AU SAIS


ET PERSPECTIVES
La ville de Fès par son histoire glorieuse (plus de 12 siècles) ville impériale ancienne capitale
du Maroc, et avec sa population de 1 150 131 habitants (RGPH.2014) et son taux
d’accroissement annuel de 1.6, jouent un rôle déterminant dans le développement du pays. Ce
rôle est bâtie aussi sur son développement industriel, notamment l’agro alimentaire profitant des
larges plaines agricoles qui caractérisent le Sais, et sur son attractivité touristique comme l’une
des premières destinations visitée au Maroc..
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Photo.15 Les tanneries traditionnelles de Fès, Photo.16 Oued Fès, le taux de pollution attint des
forme d’une artisanat polluante degrés alarmants

Par conséquent, et malgré ce développement socioéconomique, Fès est la ville qui pose le
plus de problèmes de pollution, ses rejets représentent 40% de l’impact total au niveau du bassin
du Sebou. (ABHS, 2011). Les origines de cette pollution, sont d’ordre domestique, touristique,
industriel et agricole (photos. 15 et 16).

Cette réalité très occupante, pour tous les acteurs intervenant dans la gestion des eaux,
imposait la prise de mesures urgentes pour la protection et la conservation de cette ressource
vitale au niveau du bassin du Saïs et de Sebou, dans ce cadre la création de la station d’épuration
figure comme projet pilote dans cette nouvelle vision consciente et adoptant des approches
durables.

LA STATION D’ÉPURATION, PROJET PILOTE DANS


LA LUTTE CONTRE LA POLLUTION DU SEBOU
1) Présentation de la station
Cette station a été réalisée par La RADEEF (photo.17), elle constitue un maillon important
du système d’assainissement liquide de la ville de Fès puisqu’elle assure l’épuration de la totalité
des eaux usées avant leur rejet dans l’Oued Sebou. La station s’étale sur une superficie de 14 ha.
La station permet le traitement de la quasi-totalité des eaux usées de la ville de Fès, soit 57
millions m3/an.
En effet, le déversement des eaux usées présente des risques majeurs pour les ressources
en eau de la Région et son écosystème. Grand défi contemporain, le traitement de ces eaux est
garant de la préservation de notre environnement. Afin de remplir ses missions comme principal
acteur dans le processus de développement propre et durable, la RADEEF s’est lancée dans un
programme de sauvegarde des ressources en eaux et de l’environnement, à travers la réalisation
de la station d’épuration des eaux usées via le procédé de traitement par boues activées et
cogénération de l’énergie électrique à partir du biogaz.

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Photo.17 Vue générale de la station d’épuration de Fès

En effet, avant la réalisation de la STEP de Fès, la ville avec une population de 1,3 million
d’habitants et un volume annuel des eaux usées de 57 millions de m 3, participait à hauteur de
40% à la pollution du Sebou entrainant une dégradation importante de la qualité des eaux et une
détérioration des conditions sanitaires et hygiéniques de la population de Fès et du moyen Sebou.
Il s’agit d’une station d’épuration de type boues activées moyenne charge dont la capacité de
traitement est de 1,3 million équivalent Habitant.

2) Les filières de traitements


• Une filière eau : Station de pompage, prétraitement (dégrillage + dessablage-déshuilage),

décantation primaire, traitement biologique avec aération de surface, décantation secondaire.

• Une filière boue : Épaississeurs des boues primaires, flotateurs des boues secondaires,

digestion des boues mixtes, déshydratation avec des filtres à bandes, chaulage.

• Filière biogaz : Extraction du biogaz des digesteurs, désulfurisation, stockage au niveau des
gazomètres, cogénération du biogaz pour obtention de la chaleur et de l’électricité (plus de 50 à
70% des besoins propres de la STEP).
Les principales étapes du fonctionnement de la station sont (fig.5)
1. Prétraitement: dégrillage, déshuilage, dessablage
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2. Décantation lamellaire : séparation des boues et de l’eau


3. Épaississement des boues primaires
4. Traitement secondaire ou biologique : absorption de la pollution organique par micro-
organismes
5. Décantation secondaire dans 8 clarificateurs
6. Aéro-flottation des boues secondaires : épaississement des boues secondaires
7. Digestion anaérobie des boues : les boues sont digérées et décomposées par des
bactéries, produisant du méthane
8. Désulfurisation du biogaz
9. Stockage du biogaz
10. Déshydratation par filtres à bandes des boues digérées
11. Chaulage : stabilisation des boues déshydratées
12. Stockage des boues stabilisées
13. Unités de cogénération : production d’électricité et de chaleur

Il y a un laboratoire d'analyse au sein de la station d'épuration. Il permet entre autres de


mesurer différents indicateurs relatifs à la qualité de l'eau avant, pendant et après le traitement.
En parallèle du circuit de traitement de l'eau, la station comporte également une chaîne de
traitement des boues.
Elles passent ensuite 20 jours à une température maintenue à 37°C dans des digesteurs. Les
boues ainsi digérées produiront du biogaz servant à la fois au brassage des boues aux digesteurs,
au chauffage des boues et à la production de l’énergie électrique.
Cette valorisation énergétique du biogaz dénommée Cogénération permet la production
d’environ 2 MW d’énergie électrique par jour grâce à 2 moteurs à biogaz contribuant ainsi à la
couverture de plus de 50% des besoins d’énergie électrique de la station et à la réduction des
émissions des gaz à effet de serre (l’équivalent de 100 000 tonnes équivalent CO2/an évités). Ce
qui constitue l’un des aspects distinctif de la station d’épuration de Fès.
La boue en sortie des digesteurs passe premièrement dans des stockeurs d’un volume total de
150 m3/jour, puis subie un essorage grâce à des filtres à bandes portant ainsi la siccité des boues
à 30%. La boue ainsi déshydratée est déversée dans des bennes spéciales puis évacuée à la
décharge.

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fig.5 schémas générale de la consistance de la STEP de Fès

La télégestion
La station de traitement se distingue par un système de télégestion permettant un contrôle
à distance de la majorité des équipements du projet.
La salle de contrôle et supervision dotée des moyens et logiciels de gestion informatique de la
maintenance de l’établissement des bilans et de suivi en temps réel du fonctionnement de la
station.
Grâce à ce système de télégestion, les membres du personnel de l’exploitant présents sur
place peuvent faire le suivi de tout le processus de traitement des eaux.

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Ainsi, il est possible de suivre divers indicateurs directement à partir de la tour de contrôle, et
aussi d'actionner différentes étapes du circuit de traitement.

Conclusion
La sortie pédagogique effectuée dans le cadre de notre formation au CRMEF de Fès,
visait satisfaire nos besoins et combler nos lacunes en matière d’exploitation du terrain du fait
qu’il s’agit d’un exercice à réussir dans nos futures établissements, c’est un savoir, un savoir
faire et un savoir être qu’on est censé de transmettre aux générations future d’apprenants dans
ces établissements.

A travers cette sortie et grâce à l’encadrement de nos professeurs, nous avons pu acquérir
et mettre en pratique un ensemble de techniques, tel que l’observation, se situer dans l’espace en
utilisant la carte topographique et le GPS, la mesure des structures tectoniques, le dessin des
coupes et profiles, l’identification des faciès lithostratigraphiques, la synthèse et la reconstitution
de l’évolution paléogéographique du bassin de Sais, en se basant sur toutes les données récoltés
du terrains et avec un appui bibliographique .

Sur le plan hydrogéologie et ressources en eaux, cette sortie nous a été une occasion pour
élargir nos connaissances sur le fonctionnement hydrologique et hydrogéologique du bassin de
Sais, notamment celui de la nappe liasique, et l’origine des sources et résurgences de
débordement ainsi que les sources hydrothermales caractéristiques de ce bassin. L’une des
constatations tirée aussi de cette sortie, révèle les défis et les enjeux qu’affronte les eaux du sais,
cette ressource qui a été la base du fondement et développement économique, culturel, sociale et
politique de la ville de Fès, ne cesse d’être sur exploitée, polluée et gaspillée.

A Fès cette constatation, est devenue une préoccupation des décideurs, plusieurs mesures
ont été prises, dont, figure en premier rang, la création de la station d’épuration des eaux usées.
La visite de cet ouvrage nous a été une opportunité et une chance pour découvrir les modalités de
son fonctionnement et son rôle cruciale dans la protection des eaux du Sebou la première artère
hydrographique du Maroc. Nous nous sommes s’arrêter aussi sur le cout de cette protection, qui
imposait un budget considérable, que se soit pour la création de la station ou pour sa gestion et
son fonctionnement.

Les leçons tirés du contexte de la station d’épuration des eaux usées de Fès, et comme
enseignants des SVT, nous ont convaincu à quel point l’éducation à l’environnement, dans toutes
ses composantes, pour un développement durable est devenu une priorité dans l’éducation
scolaire.
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À l’achèvement de ce rapport il nous est honneur de s’adresser avec nos sincères


remerciements à tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette sortie notamment nos
encadrant enseignants formateur au CRMEF de Fès, à l’administration, et les responsables de la
STEP de Fès à nos collègues enseignants stagiaire pour leur collaboration et aimable partage du
savoir et d’informations.

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Références bibliographiques

ABHS, 2011. Étude d’actualisation du plan directeur d’aménagement intégré des ressources en
eau du bassin hydraulique de Sebou, Note de synthèse, 103p.

Amraoui F., 2005. Contribution à la connaissance des aquifères karstiques : cas du lias de la
plaine du Saïs et du causse moyen atlasique tabulaire (Maroc), thèse de doctorat d’état, Univ
Hassan II Ain Chock, faculté des sciences. Casablanca.249p.

Chamayou J., Combe M., Genetier B., & Leclerc C., 1975. Le bassin de Meknès-Fès et couloir de
Fès-Taza. Ressources en eau du Maroc. Tome 2 : Plaines et bassins du Maroc atlantique. Notes
et mém. du service géologique N° 231. PP 41-92.

Charroud M., et al., 2007.Impact de la néotectonique Quaternaire sur la dynamique sédimentaire


du Saïs (Maroc) : du bassin d’avant fosse pliocène au plateau continental quaternaire, Revue
Quaternaire, 18, (4), 2007, PP 327-334.

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