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15/7/22, 21:09 Ginguené (1748-1816) - Ginguené et Chateaubriand - Presses universitaires de Rennes

Presses
universitaires
de Rennes
Ginguené (1748-1816) | Édouard Guitton

Ginguené et
Chateaubriand
Pierre Riberette
p. 23-32

Texto completo
1 Il est difficile d’évoquer le souvenir de Ginguené sans rappeler
les pages que Chateaubriand lui a consacrées, au chapitre des
Mémoires d’outre-tombe intitulé « Gens de lettres »1, où il a
passé en revue quelques-uns de ceux qu’il eut l’occasion de

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rencontrer lors de ses premiers séjours à Paris. D’autant que


c’est un des rares témoignages qui nous aient été laissés sur un
homme qui a marqué sa place dans l’histoire intellectuelle de
la Révolution, même si cette place n’a pas été à la mesure de
ses réels mérites.
2 Sans doute les relations de Ginguené et de Chateaubriand ont
été plus d’une fois traitées, et tout dernièrement encore par
Edouard Guitton2, d’une manière à ne plus guère laisser à
glaner derrière lui. Mais il y avait une autre façon d’aborder le
sujet et qui s’accordait précisément avec le thème retenu pour
la première journée de ce colloque : « Pour un portrait de
Ginguené », c’était d’examiner d’un point de vue critique celui
que Chateaubriand a tracé de son compatriote breton. Sans
doute Sainte-Beuve s’était-il déjà livré à un examen de ce
genre dans un chapitre de Chateaubriand et son groupe
littéraire3 mais on admettra que depuis près d’un siècle et
demi que l’ouvrage a paru, les perspectives aient pu se
modifier et de nouveaux documents venir au jour4.
3 Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce portrait est totalement
dépourvu d’indulgence. Le peintre s’est attaché à rabaisser ou
encore à passer sous silence tout ce qui pouvait montrer son
modèle sous un jour avantageux et au contraire à mettre
l’accent sur les épisodes les plus propres à le déconsidérer ou
tout au moins à le couvrir de ridicule, qu’il s’agisse de sa
conduite à la cour de Turin ou des couplets qu’il déclama pour
célébrer, à l’époque du Directoire, la plantation d’un arbre de
la liberté. Déjà Sainte-Beuve avait relevé les termes dénigrants
dont il s’était servi pour qualifier les incidents les plus
insignifiants de l’existence de Ginguené. Si celui-ci obtient une
place dans les finances, c’est une chétive place ; s’il écrit des
articles, il les barbouille. On pourrait multiplier les exemples.
Ginguené est nommé directeur de la 5ème division au ministère
de l’Intérieur : le voilà, selon Chateaubriand, « quasi-chef de
l’Instruction publique ». Pourquoi quasi ? Ginguené fut en
réalité, sous un titre différent, le véritable devancier des
ministres de l’Instruction publique ou de l’Éducation nationale
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et il eut en cette qualité à mettre en œuvre les importantes


mesures prises par la Convention en matière d’enseignement
et de culture.
4 Mais il arrive que l’odieux le dispute à la dérision. C’était du
moins l’opinion de Sainte-Beuve qui dénonçait avec virulence
la mauvaise foi dont aurait fait preuve Chateaubriand quand il
prêtait à Ginguené des propos aussi atroces que ceux qu’il
aurait tenus le jour de la Fête de la Fédération, le 14 juillet
1790 : « Voilà une belle fête ! On devrait pour mieux l’éclairer,
brûler quatre aristocrates aux quatre coins de l’autel ». C’est
improuvable, mais, comme le reconnaît le critique, la
réfutation est à peu près impossible.
5 Il est vrai que Ginguené lui-même prêtait le flanc à de
semblables imputations, quand en 1794, pour se défendre
contre l’accusation de modérantisme qui lui avait valu d’être
incarcéré à Saint-Lazare, il se flattait d’avoir fait chanter
autour de l’autel de la patrie, le jour de la Fête de la Fédération
de 1792, des couplets anti- royalistes de sa façon5.
6 Mais ce n’était pas la seule grave accusation qu’ait formulée
Chateaubriand à l’encontre de Ginguené. Il lui attribuait
encore un rôle des plus équivoques lors des massacres de
septembre : « Ginguené eut une connaissance anticipée des
meurtres révolutionnaires ». Du moins, cette connaissance
anticipée, en fit-il bénéficier les sœurs et la femme de
Chateaubriand, lesquelles, alertées par Mme Ginguené, eurent
ainsi la faculté de se soustraire aux assassins, pour autant
qu’elles eussent jamais été menacées. Pour Sainte-Beuve,
« connaissance anticipée » a sous la plume de Chateaubriand
la même signification que « complicité ». Et d’interpeller celui-
ci :
Quoi ! parce que Mme Ginguené vous a donné un avis par
humanité, parce qu’elle a caché chez elle votre femme et vos
sœurs, vous en concluez que son mari était quasi le complice
ou du moins le confident des bourreaux !

7 Maurice Levaillant, avec son indulgence accoutumée, était loin


d’adopter une interprétation aussi tranchée. « Mais la phrase,
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s’interrogeait-il6, a-t-elle ce sens et cette portée ? » Son avis


aurait plus de poids si, auparavant, Chateaubriand n’avait pas
rapporté quelques-uns des propos sanglants qu’il accusait
Ginguené d’avoir tenus et qui ne juraient pas tellement avec
l’attitude ambiguë qu’il lui attribuait lors des massacres de
septembre.
8 De toute façon, on doit faire observer, avec Jean-Claude
Berchet, l’un des derniers en date des éditeurs des Mémoires
d’outre-tombe7 que Chateaubriand, parti en émigration près
de deux mois avant les événements de septembre 1792, n’a pu
être informé du rôle, quel qu’il fût, tenu par Ginguené, que
plusieurs années après, ce qui réduit sensiblement la portée de
son témoignage.
9 En réalité, alors que Chateaubriand l’accusait presque d’avoir
partie liée avec les massacreurs, Ginguené avait été chargé, par
le ministre de l’Intérieur Roland, d’une mission de confiance
dans les départements bretons8. Il s’agissait, au lendemain de
la proclamation de la République, d’aller y porter la bonne
parole et de s’y faire le propagandiste zélé du nouveau régime.
On ne s’étonnera pas que ce soit la Bretagne, en raison des
relations qu’il y avait conservées et de ses liens de famille – un
frère inspecteur des domaines à Rennes – qui ait été choisie
pour lieu de sa destination.
10 De cette mission, qui paraît être restée ignorée de ses
biographes, il nous est resté trois rapports, adressés
respectivement de Rennes, Vannes et Lorient. L’un a été publié
dans Le Moniteur, les deux autres sont en partie inédits9. Ils
sont intéressants à parcourir pour faire connaître les réflexions
que la situation politique des départements bretons, déjà
traversés par les premiers sursauts de l’insurrection royaliste,
inspirait à l’envoyé extraordinaire du ministre de l’Intérieur.
Tous trois reflètent, en même temps qu’un patriotisme à toute
épreuve, un esprit de conciliation trop rare à l’époque pour
n’être pas souligné. Les massacres de septembre soulèvent son
indignation, ainsi que sa réprobation, aussi bien à l’égard des
exécutants que des instigateurs, parmi lesquels il dénonce à
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mots couverts Danton. La concurrence qu’il rencontre, sur les


lieux mêmes, d’autres missionnaires envoyés par la Commune
de Paris et qui paraissent animés d’un esprit des plus
partisans, ne le dispose pas à l’indulgence et il n’a pas de mots
trop sévères pour qualifier leur conduite et leurs propos :
… pauvres diables dans tous les sens de ce mot… choisis pour
endoctriner les départements, autorisés ostensiblement à faire
des réquisitions utiles, comme s’ils étaient en état de juger
quid utile quid non, et chargés sans doute en secret de soulever
partout le peuple et de le porter aux mêmes excès que ceux qui
ont souillé à Paris la conquête de la liberté. Qu’est-ce encore
que deux autres étourdis qui débutent, dans une séance du
corps électoral de Loire-Inférieure, par s’y présenter avec le
bonnet rouge, armés d’un large sabre et d’un ton de capitaine
de comédie faisant l’apologie, ou plutôt l’éloge complet des
massacres du 2 septembre, qu’ils nomment une purgation
patriotique !

11 De tels propos démontrent combien Ginguené était étranger


aux excès sanguinaires qu’il dénonçait, et c’est assez dire
l’injustice que Chateaubriand commettait à son encontre en
cherchant à l’impliquer dans la préparation des journées de
septembre.
12 Pourtant ce que l’on sait du début de leurs relations est loin
d’être placé sous le signe de l’animosité. Les Mémoires
d’outre-tombe eux-mêmes ne font pas mystère des liens
d’amitié qui s’étaient établis, avant même la Révolution, entre
le ménage Ginguené et les jeunes Chateaubriand – à savoir,
Chateaubriand et ses deux sœurs, Julie et Lucile –, des liens
assez étroits pour que l’on se fréquentât avec plaisir, qu’on
allât dîner les uns chez les autres ou qu’on se retrouvât dans
les lieux à la mode, au théâtre et à l’opéra.
13 Avec le temps, le cercle de leurs relations alla en s’élargissant.
S’il est douteux que Chateaubriand ait jamais songé à
introduire Ginguené et ses amis chez les beaux-parents de son
frère, le marquis et la marquise de Rosanbo, ou encore en
l’hôtel de M. de Malesherbes, près la barrière Blanche, en
revanche, Ginguené lui fît connaître d’autres hommes de
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lettres, et notamment Chamfort, son ami intime, pour lequel le


jeune Malouin ne tardera pas à éprouver une admiration qui
survivra à la mort tragique du moraliste. A l’égard de Ginguené
aussi, Chateaubriand fait preuve d’une égale complaisance, et
ses convictions royalistes paraissent s’être très bien
accommodées de la ferveur révolutionnaire dont le journaliste
faisait volontiers étalage dans ses écrits. On continue à se
fréquenter, on se fréquente si bien, malgré les divergences
politiques croissantes, que c’est au cours de l’année 1790, ainsi
que l’a démontré Georges Buisson10, que le poète Lebrun,
autre ami de Ginguené, s’éprend pour Lucile d’une passion
non moins ardente que sénile, qui s’épanchera en
d’innombrables lettres et élégies.
14 Même le départ de Chateaubriand en émigration ne mit pas un
terme aux relations que ses deux sœurs entretenaient avec le
ménage Ginguené, et c’est Mme Ginguené qui viendra les
prévenir, à l’époque des massacres de septembre, d’avoir à se
tenir sur leurs gardes.
15 Chateaubriand lui-même réfugié en Angleterre, ne paraît pas
avoir conservé un mauvais souvenir de ses rapports avec
Ginguené, à considérer les jugements plutôt bienveillants qu’il
porte sur lui dans sa première œuvre imprimée, l’Essai sur les
révolutions11 paru à Londres en 1797. Il le nomme parmi les
écrivains demeurés à Paris, aux côtés de La Harpe, Bernardin
de Saint-Pierre, Marmontel, Fontanes, Parny, Lebrun, Flins,
Lemierre, Collin d’Harleville, qui surent maintenir l’honneur
des lettres françaises au milieu des fureurs révolutionnaires. Il
se flatte des relations qu’il avait entretenues avec eux et qui lui
rappellent des « temps de bonheur qui ne reviendront plus ».
Ailleurs, il lui rend hommage comme à l’un des littérateurs
distingués qui ont contribué à combattre cette « enflure
moderne » qui déjà excitait la critique de Voltaire. On dira
peut-être que Chateaubriand, par ces propos complaisants,
cherchait à obtenir de Ginguené la faveur d’un compte rendu
dans la Décade philosophique. Espoir déçu, puisque ce fut
Jean-Baptiste Say, plus connu comme économiste que comme
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critique littéraire, qui se chargea de la besogne dans la revue


des Idéologues. Les annotations dont par la suite
Chateaubriand enrichira son exemplaire personnel de l’Essai
ne démentent pas l’impression favorable qu’il paraît avoir
voulu laisser de Ginguené dans son ouvrage.
16 Le tournant se situe au retour d’émigration de Chateaubriand,
dans les premières années du Consulat. On convient
généralement que ce sont les trois articles consacrés par
Ginguené au Génie du christianisme, dans la Décade des 19,
29 juin et 9 juillet 1802 qui ont mis le feu aux poudres et
provoqué le dépit et le ressentiment de l’auteur mis sur le gril.
17 Et certes, le rationalisme de Ginguené ne pouvait que le
disposer défavorablement envers un ouvrage qui se présentait
comme une apologie de la religion. Ce n’étaient pas seulement
le style, les images, les arguments qu’il trouvait à blâmer, mais
surtout l’inspiration qui lui paraissait traduire une déplorable
régression sur la voie des progrès de l’esprit humain. Est-ce à
dire que son analyse ait dépassé les bornes d’une saine
critique ? Il ne s’en est pas moins imposé un réel effort
d’impartialité. S’il évoque la conversion de Chateaubriand,
c’est moins sa sincérité qu’il met en doute que sa solidité, ce
qui l’amène à s’interroger sur les motifs que l’auteur du Génie
du christianisme lui attribue et sur les circonstances qui ont
pu l’inspirer, mais il le fait sur un ton dépourvu de toute
volonté de polémique. Il respecte les convictions de son
adversaire, même s’il est loin de les partager. De même, il s’est
défendu, en tête de son premier article, de toute hostilité à
l’égard de Chateaubriand. Il s’est même plu à rappeler, sur un
ton il est vrai un peu patelin, les relations qu’il avait nouées
avec lui et quelques-uns des membres de sa famille :
L’auteur est mon compatriote, j’ai eu des liaisons d’amitié avec
une partie de sa famille et avec lui-même ; je l’ai vu naître en
quelque sorte à la société et aux lettres ; même depuis son
retour et malgré le bruit qui annonçait déjà son livre, je l’ai
revu avec l’intérêt dû à ses malheurs, à ses qualités estimables
et à nos anciennes relations.

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18 Quand il fut question de réunir en une brochure ses trois


articles, il s’opposa initialement à ce projet en déduisant ses
raisons dans une lettre à Amaury Duval, qui faisait fonction de
secrétaire de rédaction de la Décade12 :
En y pensant mieux, mon cher concitoyen, j’ai renoncé à faire
imprimer à part mes extraits de Chateaubriand. Ceux qui
voudront le lire souscriront pour la Décade, ou emprunteront
les numéros, et cela vaut mieux pour elle que la lecture d’une
brochure séparée. D’ailleurs, je vois que malgré la modération
de ma critique, il y a exaspération dans un certain parti. Les
articles du Journal des Débats, etc., prennent contre moi le
ton du libelle. Je ne veux point descendre à y répondre, ni
provoquer par cent publications à part une nouvelle bordée
d’injures. Elles pourraient à la fin m’échauffer l’oreille. Il me
convient mieux de rester paisible. Ces gens-là vivent de
malveillance et de haine. Mon régime est tout autre, et je n’en
veux point changer. Ainsi point d’impression des articles.

19 Et ce n’est que parce que les livraisons qui contenaient ces


articles, faisaient l’objet d’une plus forte demande au risque de
dépareiller des collections complètes de la revue, qu’on passa
outre à ses objections et que cette brochure finit par voir le
jour13.
20 Chateaubriand, de son côté, toujours prompt à défendre
contre les excès d’une critique étroite et partisane les droits de
la création littéraire, surtout lorsque c’était une de ses œuvres
qui était en cause, s’est pourtant abstenu, dans les Mémoires
d’outre-tombe, de porter au compte du contentieux qu’il
entretenait avec Ginguené, sa critique du Génie du
christianisme. Mais c’est peut-être parce qu’il avait à son
encontre un autre motif de ressentiment et d’une date plus
ancienne.
21 Déjà, à la date du 5 avril 1801, soit plus d’un an avant les
extraits du Génie du christianisme, et près d’un mois avant la
critique d’Atala parue dans la Décade, et que son âpreté a pu
faire attribuer à Ginguené, on rencontre dans une lettre de
Chateaubriand à l’abbé Bourlet de Vauxcelles une allusion
d’apparence énigmatique14 : « Mais en grâce, ne me comparez
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pas à un petit singe noir, car quoique j’aie beaucoup connu


Ginguené, je ne lui ressemble pas du tout ». Mais qui aurait
songé à comparer Ginguené à un « petit singe noir » ? Il était
de haute taille, encore qu’un peu voûtée. En tout cas,
l’intention malveillante paraît évidente de la part de
Chateaubriand.
22 Il semble que l’origine de son hostilité à l’égard de Ginguené
soit à chercher dans la visite qu’il lui fit à son retour
d’émigration, alors que celui-ci était dans tout l’éclat de sa
dignité de tribun.
M. Ginguené, qui me reconnut à peine, me parla du haut de la
grandeur de tout ce qu’il était et avait été. Je me retirai
humblement et n’essayai pas de renouer des liaisons si
disproportionnées15.

23 Ginguené, s’il a évoqué brièvement lui aussi la visite de


Chateaubriand, s’est montré moins discret sur la teneur de
leur conversation. Ce fut vraisemblablement au cours de cet
entretien qu’il eut l’occasion de mettre en garde son
interlocuteur contre la confusion, qu’il lui paraissait trop
enclin à commettre, entre idées morales et idées religieuses.
« M. de Chateaubriand… ne se rappelle-t-il point une
conversation amicale qui la lui a rendue sensible16 ? » Mais
Ginguené par la suite put se rendre compte, à la lecture du
Génie du christianisme, du peu de cas que l’auteur avait fait de
ses conseils.
24 Après la mort de Ginguené, sous la Restauration, il a circulé
une version plus détaillée de son entretien avec
Chateaubriand. C’est une revue libérale, dirigée par Léon
Thiessé, les Lettres normandes, qui paraît avoir été la
première à la mettre en circulation dans son numéro du 25
juillet 1820. Entre diverses imputations malveillantes à l’égard
de Chateaubriand, aussi outrageantes pour son honneur que
pour sa probité, on pouvait lire ce passage qui prétendait
révéler les propos qu’il avait échangés avec Ginguené, désigné
par la seule initiale de son nom.

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On dit qu’à son retour de l’émigration, M. de Chateaubriand


alla voir un de ses anciens amis, feu G…., écrivain distingué,
homme dont les principes ont toujours été sûrs et patriotiques.
« Quel parti allez-vous prendre, dit celui-ci à M. de
Chateaubriand : j’ai lu votre Essai sur les nations ; il y a des
choses hasardées, mais l’esprit en est bon. Suivrez-vous la
même route, adopterez-vous l’école classique, ou continuerez-
vous de défendre la liberté ? – Je serais bien porté, répondit le
jeune écrivain, à suivre les règles littéraires qui ont formé
Racine et Pascal, mais la carrière est épuisée, la place est prise,
il faut se frayer d’autres chemins. Quant à la politique, il y a
beaucoup de talents qui défendent les principes de la
Révolution, je serais exposé à une fâcheuse concurrence.
Personne ne soutenant les opinions contraires, il y a donc plus
d’avantage pour moi à embrasser cette cause. Je serai
monarchique et religieux. – « Vous serez littérairement
bizarre, et politiquement faux », répliqua M. G…. Ils se
quittèrent et M. de Chateaubriand tint parole.

25 Chateaubriand se montra particulièrement ulcéré des attaques


dirigées contre lui par les Lettres normandes, mais ce qui
paraît lui avoir été des plus sensible, ce furent, moins les
détails fournis sur son entretien avec Ginguené que les
accusations à caractère diffamatoire dont son honneur et sa
solvabilité faisaient les frais. Il s’en plaignit amèrement à son
habituelle confidente pour les matières politiques, la duchesse
de Duras17 :
Les Lettres normandes soumises à la censure viennent de
m’attaquer de la manière la plus outrageante. On dit que je ne
suis pas éloquent parce que je ne suis pas le vir bonus, etc.,
c’est-à- dire que je suis un malhonnête homme.

26 En revanche, dans sa lettre à Mme de Duras, il s’est abstenu de


faire la moindre allusion à ce qui constituait un des éléments
essentiels de l’acte d’accusation dressé contre lui, les propos
tenus à Ginguené. Etait-ce parce qu’il les considérait comme
trop absurdes pour mériter même d’être réfutés, ou au
contraire, parce qu’il ne se croyait pas en droit d’en contester
l’authenticité ? Pourtant, par la suite, dans les Mémoires

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d’outre-tombe, il conviendra de la réalité de sa visite au


rédacteur de la Décade ; mais sur le contenu de leur entretien,
pas un mot.
27 Mais si lui-même n’a pas cru devoir publiquement s’inscrire en
faux contre la version qu’en ont donné les Lettres normandes,
il s’est trouvé un de ses admirateurs et peut-être de ses
disciples pour prendre vigoureusement sa défense dans Le
Conservateur Littéraire18 et dénoncer ce qui lui paraissait être
à la fois un outrage et une imposture. L’article n’est pas signé,
mais il existe de fortes présomptions pour que Victor Hugo en
soit l’auteur. C’est une vive mise en cause des collaborateurs
des Lettres normandes, accusés d’avoir voulu « déprimer… le
génie d’un grand homme d’Etat » et pour cela d’avoir « tenté
de jeter du doute sur la sincérité de sa conviction et la
franchise de son caractère ».
Aussi s’efforcent-ils de faire croire que M. le vicomte de
Chateaubriand s’est fait monarchique et religieux comme ils se
sont faits anarchistes et impies, par intérêt personnel. Ils
fabriquent une anecdote, calquée sur la conversation de
Diderot et de Jean-Jacques, au sujet du prix proposé par
l’Académie de Dijon, ils supposent entre Ginguené et M. de
Chateaubriand, un dialogue antérieur à la publication du Génie
du christianisme et postérieur au retour de M. de
Chateaubriand en France. Or il est notoire que le premier
volume du Génie du christianisme fut imprimé à Londres,
avant le retour de M. de Chateaubriand en France. Voilà un fait
qui détruit de fond en comble la base des argumentations de
MM. des Lettres normandes.

28 Mais l’argumentation de Victor Hugo n’était pas elle-même


sans faille. Selon le rédacteur des Lettres normandes, ce
n’était pas pour lui demander conseil sur l’orientation future
de sa carrière, comme l’avait fait Rousseau avec Diderot, que
Chateaubriand était venu trouver Ginguené, et il se serait
borné à faire le point sur les motifs – intéressés – de ses
revirements, politique et littéraire. Mais la véritable question à
poser, celle qui n’a pas été abordée, c’eût été de savoir

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comment les Lettres normandes avaient eu connaissance du


détail de la rencontre entre Chateaubriand et Ginguené.
29 Quoi qu’il en soit, réelle ou invérifiable, l’anecdote était
promise à un brillant avenir et, du vivant de Chateaubriand
tout au moins, il n’est aucun de ses biographes qui n’en ait fait
état, sans le plus souvent en citer la source et encore avec des
variantes qui la dénaturaient entièrement19.
*
30 Entre Chateaubriand et Ginguené, la rupture devait être
définitive. Ils vivaient dans des milieux trop étrangers l’un à
l’autre pour qu’il pût exister entre eux la moindre chance de
rapprochement. La rédaction de la Décade ne frayait pas avec
celle du Mercure, et le cercle des Idéologues ne se recoupait
pas avec le groupe littéraire qui entourait Chateaubriand. Dans
une circonstance, cependant, ils faillirent se rencontrer, mais
tous deux chacun de son côté prirent leurs dispositions pour
éviter cette fâcheuse occurrence. En août 1807, la fusion,
décidée par le gouvernement, de l’ancienne Décade, devenue
avec le retour au calendrier grégorien la Revue philosophique,
avec le Mercure de France, aurait pu fournir le prétexte d’une
réconciliation. Mais aux séances communes qui réunirent les
propriétaires des deux revues, Ginguené et Chateaubriand, par
une coïncidence qui n’était sans doute pas fortuite,
n’assistèrent jamais en même temps. Lors de la première
séance, qui se tint sans la présence de Ginguené, Amaury
Duval qui représentait les propriétaires de la Décade, se
retrouva avec Chateaubriand. « Les choses passèrent poliment
entre eux, gaiement même, car tous deux commencèrent par
se rire au nez en se voyant20 ». Au cours de la discussion,
Chateaubriand se montra particulièrement ulcéré des mesures
qui avaient décidé du sort des deux revues et qui lui firent dire,
quand il fut question des compensations auxquelles pouvaient
prétendre les anciens propriétaires :
Vous sentez bien, messieurs, qu’un homme à qui l’on fait tous
les jours l’honneur de lui promettre qu’il sera fusillé le
lendemain, ne tient pas beaucoup à ces choses-là.
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31 Des divergences sur le choix d’un imprimeur imposèrent une


seconde réunion, à laquelle Ginguené fut présent, tandis que
Chateaubriand se dispensait d’y venir. Le choix se porta
finalement sur Artus Bertrand, de préférence à Nicolle,
présenté par les anciens propriétaires du Mercure. Cette
circonstance et d’autres similaires dissuadèrent ces derniers,
et Chateaubriand à leur tête, de collaborer à la nouvelle revue,
dont l’esprit, ainsi que Fouché, ministre de la Police, l’avait
souhaité, s’inspira davantage de celui de l’ancienne Décade
que du Mercure de France, dont le titre avait été pourtant
conservé. Mais cela n’en renforça pas pour autant l’influence
de Ginguené. Le nouveau rédacteur en chef, Legouvé, avant
qu’il sombrât dans la démence, ne cessait de censurer ses
articles et, de guerre lasse, Ginguené finit par espacer sa
collaboration, tout en menaçant de la suspendre
définitivement. Au demeurant, le Mercure, privé du concours
de ses rédacteurs les plus brillants, ne cessa de péricliter et en
1812, Amaury Duval qui, après la maladie et la mort de
Legouvé et l’intérim de Joachim Le Breton, en était devenu le
rédacteur en chef, se trouva contraint d’en cesser la
publication.
32 Faut-il voir dans ce qu’on a appelé l’affaire des prix décennaux,
principalement caractérisée par l’exclusion du Génie du
christianisme des récompenses instituées par Napoléon en
faveur des ouvrages les plus marquants composés depuis le
début du siècle, l’un des effets de l’hostilité de Ginguené à
l’égard de Chateaubriand ? Outre que c’est prêter à l’auteur de
l'Histoire littéraire de l’Italie des sentiments de rancune qui
n’étaient certainement pas dans son caractère, il faut
reconnaître qu’il n’avait aucune voix au chapitre. En effet,
l’attribution du prix décennal auquel pouvait prétendre le
Génie du christianisme relevait essentiellement de la seconde
classe de l’Institut, celle de la langue et de la littérature
française, alors que Ginguené appartenait à la troisième classe,
survivance de la défunte académie des Inscriptions et Belles-
Lettres.21
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33 On sait qu’à défaut de couronner l’ouvrage, la seconde classe, à


l’instigation plus ou moins flagrante de l’Empereur, se résigna
à s’en agréger l’auteur, mais le discours de réception qu’il avait
préparé n’ayant pas eu l’heur de plaire au Maître, il lui fut
interdit de le prononcer.
34 Peu s’en fallut que Ginguené ne vînt le rejoindre, sinon sous la
coupole, tout au moins sur la liste officielle des membres de la
seconde classe, sur laquelle, sans même attendre sa réception,
le nom de Chateaubriand avait été inscrit. En 1812, la pénurie
de candidats de valeur incita l’abbé Morellet, l’un des grands
électeurs de l’Académie, à favoriser sa candidature, malgré
l’espèce d’ostracisme qui interdisait en principe aux membres
d’une classe de briguer les suffrages d’une autre. Mais il fut
coiffé sur le poteau par Michaud. Il attribua son échec aux
intrigues d’un autre académicien, l’abbé Sicard, auquel il
décerna le surnom d’abbé Torticolis.
35 La monarchie des Bourbons restaurée allait-elle,
paradoxalement, consentir à Ginguené des faveurs que le
gouvernement napoléonien lui avait toujours refusées ? On
aurait pu le croire à la lecture d’un rapport signé de l’abbé de
Montesquiou, ministre de l’Intérieur de la Première
Restauration, qui le proposait à Louis XVIII pour une pension
de 2 000 francs, en le présentant comme un littérateur
distingué qui « parvenu à l’âge de 62 ans, a rempli sa carrière
par des travaux intéressants et difficiles, sans en avoir reçu le
prix qu’il devait en attendre ». Le fait que ce rapport soit resté
dans les archives du ministère de l’Intérieur sans avoir reçu
l’approbation du souverain donne à supposer que jamais il ne
reçut de commencement d’exécution. L’honneur de Ginguené
était sauf !
36 L’époque des Cent Jours allait l’entraîner dans une aventure
qu’il devait juger par la suite bien singulière. Alors que
Chateaubriand était allé rejoindre en Belgique le roi Louis
XVIII chassé de son trône par le retour de Napoléon, l’ancien
collaborateur de la Décade était amené à suivre un chemin
bien différent. Convoqué d’urgence par Fouché, redevenu
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ministre de la Police de l’Empire, il se trouva chargé, plutôt


contre son gré, d’une mission dont le but et l’utilité lui
restèrent toujours obscurs. Il s’agissait par le fait d’aller
trouver en Suisse le général de La Harpe, l’ancien précepteur
de l’empereur de Russie Alexandre 1er, et de l’engager à se faire
auprès de son ancien élève une sorte de propagandiste de
Napoléon. Après des incidents sans nombre, il réussit à
rencontrer La Harpe à Zurich, mais sans obtenir de lui autre
chose que des encouragements dépourvus d’efficacité. Quand
il revint en France à la fin du mois de juin 1815, ce fut pour
apprendre que l’Empereur venait de signer son abdication et
que sa mission, de ce fait, était devenue entièrement sans
objet. Il s’en consola en rédigeant un récit détaillé de cette
équipée22 qui ne le cède en rien pour l’intérêt à celui que
Chateaubriand tira de sa fuite à Gand à la même époque. Sa
mort, survenue le 16 novembre 1816, l’empêcha d’y mettre la
dernière main, en même temps qu’elle le livrait au jugement
de la postérité.
37 Mais si l’on met à part les éloges funèbres, comme celui dû à
son ami Daunou ou encore les notices des dictionnaires
historiques, les uns et les autres trop brefs et souvent mal
informés, il faut convenir que Ginguené n’a guère inspiré les
biographes, ce qui donnait le champ libre à ceux de ses
contemporains qui, comme Chateaubriand, avaient avec lui un
vieux compte à régler.

Notas
1. Mémoires d’outre-tombe (Pléiade), t. I, p. 139-140.
2. Edouard Guitton, « Ginguené et Chateaubriand. Un duel de Hauts-
Bretons à l’orée du Romantisme », Actes du colloque Ouest et Romantisme
des 6, 7, 8 et 9 décembre 1990 (université d’Angers), Angers, Presses de
l’Université, 1991, p. 353-359.
3. Sainte-Beuve, Chateaubriand et son groupe littéraire sous l’Empire,
Nouv. éd. par Maurice Allem, Paris, Garnier, 1948, t. I, p. 95 et suiv.
4. Il est un point qui sans doute eût mérité d’être élucidé au préalable :
celui de la parenté qui aurait pu exister entre Ginguené et Chateaubriand et
que ce dernier paraît avoir lui-même contribué à accréditer en écrivant à
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propos de ses relations et de celles de ses sœurs avec Ginguené qu’il « nous
arriva par ce cousinage que tous les Bretons ont entre eux ». Mais cette
recherche de parenté ne devrait concerner, comme le fait remarquer E.
Guitton, que la tante par alliance de Chateaubriand, Mme de Bédée, née
Ginguené de Levenière, qui n’appartenait à la famille Chateaubriand que
par le biais de son mariage.
Quant à l’appartenance de Ginguené à la noblesse, les biographes diffèrent
d’opinion. Si son père, procureur au siège présidial de Rennes, semble
avoir élevé des prétentions à la noblesse, lui-même s’est gardé de les
reprendre à son compte. Au contraire, sous la Révolution, alors qu’il était
incarcéré à la prison Saint-Lazare sous l’inculpation de fédéralisme, il
faisait écrire par l’un de ses compatriotes, le représentant du peuple
Charles Duval, que son père ayant toujours eu la manie de se réclamer
d’une famille du même nom jouissant de la noblesse, il n’était pas
impossible qu’il en eût pris la qualité, mais que pour son compte, n’ayant
jamais eu de renseignements positifs, il avait toujours contracté et vécu en
roturier.
Cette argumentation, formulée sous l’empire des circonstances, n’est peut-
être pas entièrement convaincante. Mais on doit faire observer que le
patronyme de Ginguené tire son origine d’un prénom assez usité en
Bretagne au Moyen Age, et le nom même est, aujourd’hui encore, attesté 5
plusieurs exemplaires dans les départements bretons, sans pour autant que
ceux qui le portent songent tous à revendiquer une origine commune ou
une place dans les nobilaires.
On peut ajouter que la rancune de Chateaubriand était encore trop vivace, à
l’époque où il traçait son portrait de Ginguené, pour qu’il eût songé à
rappeler à son propos le fameux adage qui veut que tous les Bretons soient
cousins entre eux, s’il avait pu se douter que ce qui n’était pour lui qu’une
boutade, risquait d’être pris au pied de la lettre et invoqué comme une
preuve des liens de parenté qui auraient existé entre eux.
5. Voir « Ginguené républicain avant la Révolution », La Révolution
française, t. XLVIII, 1905, p. 459-460.
6. M. O.-T., éd. du Centenaire par Maurice Levaillant, Paris, Flammarion,
1964, t. I, p. 182, note 4.
7. M. O.-T., éd. J.-C. Berchet, t. I, Paris, Bordas, 1989 (Classiques Garnier),
t. I, p. 701, note 10.
8. Sur cette mission, voir Pierre Caron, Les Missions du Conseil exécutif
provisoire et de la Commune de Paris, Paris, Presses Univ. de France,
1950, passim.
9. Arch. nat., F 1C III, Morbihan, II.
10. Voir Société Chateaubriand. Bulletin, n°31, 1988 et n°36, 1993.

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11. Essai sur les révolutions. Génie du christianisme, éd. Maurice Regard,
Paris, Gallimard, 1978 (Bibl. de la Pléiade), p. 90, 105, 113, 122-123.
12. 7 thermidor an X (26 juillet 1802), Papiers Amaury Duval, Archives de
la Société éduenne, Autun
13. Sous le titre de Coup d’œil rapide sur le Génie du christianisme, ou
quelques pages sur les cinq volumes in-8° publiés sous ce titre par
François-Auguste Chateaubriand, Paris, impr. de la Décade
philosophique, an X-I802.
14. Correspondance générale, t. 1, Paris, Gallimard, 1977, p. 132, lettre
n°63.
15. M. O.-T., t. I. Paris, Gallimard, 1951 (Bibl. de la Pléiade), p. 439.
16. Coup d’œil rapide, p. 4.
17. Lettre du 2 août 1820, Correspondance générale, t. III, Paris,
Gallimard, 1982, p. 246-247.
18. Le Conservateur littéraire, éd. Jules Marsan, t. II, 2ème partie, Paris, E.
Droz, 1938, p. 220-223. L’article a pour titre : « Sur un article des Lettres
normandes ».
19. Une anecdote presque identique a été mise en circulation par Las Cases,
dans le Mémorial de Sainte- Hélène, où il est fait état d’un entretien de
Chateaubriand émigré avec le ci-devant bénédictin Don Dulau, devenu
libraire à Londres pendant la Révolution.
20. Paul Hazard, Journal de Ginguené (1807-1808), Paris, Hachette, 1910,
p. 9.
21. Arch. nat., F 1 d IIG6.
22. Il a été publié en 1860 seulement sous le titre : « Une mission en Suisse
pendant les Cent jours », Revue des Deux mondes, t. XXIX, 1er octobre
1860, p. 497-560.

Autor

Pierre Riberette
© Presses universitaires de Rennes, 1995

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RIBERETTE, Pierre. Ginguené et Chateaubriand In: Ginguené (1748-


1816): Idéologue et médiateur [en línea]. Rennes: Presses universitaires de
Rennes, 1995 (generado el 16 juillet 2022). Disponible en Internet:
<http://books.openedition.org/pur/35887>. ISBN: 9782753546424. DOI:
https://doi.org/10.4000/books.pur.35887.

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GUITTON, Édouard (dir.). Ginguené (1748-1816): Idéologue et médiateur.
Nueva edición [en línea]. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 1995
(generado el 16 juillet 2022). Disponible en Internet:
<http://books.openedition.org/pur/35876>. ISBN: 9782753546424. DOI:
https://doi.org/10.4000/books.pur.35876.
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