Vous êtes sur la page 1sur 239

ancmms iloi1Mims

5 lex tes Hermétiques par Roger CARO

. suivis de
* ¿S .

7 Documents inédits sur 1 uvre


par KAMALA-JNANA et les Maîtres ¿AJUSTA

Préface de Serge HUTIN


(Docteur es-Lettres)

16 Illustrations
« S/ je suis Adepte, je n’ai pas
besoin de /’Empereur ; si je ne le
suis pas, /’Empereur n’a pas besoin
de moi. »

(Un Artiste Franc-Comtois.)


(Cité par Figuier, page 143.)

Les Maîtres d’Ajunta appliquent tous cette réponse.


OUVRAGES DE ROGER CARO

Succès Pendulaires .............................................................. 1952


Traité de Thaumaturgie pendulaire ................................ 1954
Cours de Thaumaturgie en 7 leçons................................ 1955
De la valeur des lois en radiesthésie................................ 1955
Les Miracles ont aussi leur loi ....................................... 1966
Pléiade Alchimique ............................................................ 1967

En vente exclusive

chez ROGER CARO


« Les Angelots »
Chemin de la Madrague
83270 Saint-Cyr-sur-Mer

En dépôt vente :

DICTIONNAIRE DE PHILOSOPHIE ALCHIMIQUE


par Kamala-Jnana

Copyright by Roger CARO

— 5 —
OUVRAGES DE ROGER CARO

Succès Pendulaires ................................................................. 1953


Traité de Thaumaturgie pendulaire .................................. 1954
Cours de Thaumaturgie en 7 leçons.................................. 1955
De la valeur des lois en radiesthésie.................................. 1955
Les Miracles ont aussi leur loi .......................................... 1966
Pléiade Alchimique ............................................................... 1967

En vente exclusive
ALBIFICATION
Dessin original de Daniel CARO-LEMAITRE
PREFACE

par Serge HUTIN


Docteur ès Lettres (1)
Ancien Attaché de Recherches au C.N.R.S.

Etudiant les vrais documents alchimiques depuis pas


mal d’années déjà (depuis l’année 1951, pour préciser),
nous avons acquis une certaine aptitude à juger de la valeur
des témoignages soumis si volontiers à notre étude. C’est pour
cela que nous n’hésitons pas à recommander le nouvel
ouvrage de notre grand ami Roger CARO, dont les deux
publications précédentes nous avaient tant plu.
Ayant eu l’occasion de passer chez Roger CARO, à pro­
pos du livre présenté ici et dont il nous soumettait alors le
plan, nous avons eu la joie de nous entretenir avec cet alchi­
miste traditionnel et de voir combien cet homme est un
véritable Fils de Science.
Souhaitons que nombreux soient les lecteurs qualifiés
qui découvriront et méditeront ce livre de bonne foi, où
l’érudition hermétique (et elle est certes très grande chez
notre ami) se trouve toujours soumise chez lui à cette vertu
essentielle pour espérer conserver le « fil d’Ariane », la sim­
plicité « enfantine » toujours gardée, la spontanéité réceptive
du véritable initié.
Nous laisserons aux amis lecteurs la joie de découvrir
les trésors qui leur sont si généreusement livrés, tant par
l’auteur que par SES Maîtres. Ils y trouveront pour la
première fois l’élucidation complète de la Stèle d’HERMÈs,

— 9 —
de la Vie du Prophète Elie, de la Fontaine de Bernard le
Trevisan, de l’Enigme de Libavius, de la Table d’Eme-
raude et des Centuries Alchimiques. Roger CARO met les
choses au point sur la vraie différence entre l'alchimie et
l’hyperchimie ; il nous donne aussi une très précieuse
Concordance Alchimique contenant plus de 500 citations
méthodiquement classées sur les diverses phases du Grand-
Œuvre.
A l’inverse de bien des « Amoureux de la Science »,
empêchés d’œuvrer au laboratoire par suite des prosaïques
obligations (de plus en plus absorbantes, vampirisantes) du
monde citadin moderne, Roger CARO a pu — depuis des
années — travailler dans le domaine minéral. C’est ainsi
que, le jeudi 4 avril 1968, nous avons eu le privilège, chez
lui, de voir et sentir en éprouvette la véritable « quintes­
sence » (liquide rouge en masse compacte, mais prenant la
couleur d'or une fois qu’il se trouve étalé), l’une des étapes
décisives dans la réalisation de l’Œuvre.
Souhaitons que ce bel ouvrage reçoive l’accueil qu’il
mérite tant.

(1) M. Serge HUTIN est l’auteur de plusieurs livres et articles


alchimiques :
L’Alchimie, P.U.F. Collection « Que sais-je ? », n° 506.
Voyages vers ailleurs. Librairie Anthème Fayard.
Commentaires sur le « Mutus Liber ». Edition Le Lien.
Anatomie d’un fabuleux espoir : L’immortalité physique dans les
traditions et devant la science.
Les Alchimistes, en collaboration avec M. CARON. Edit, du
Seuil, 1959.
1. L’Alchimiste sera discret et silencieux ; il ne
révélera à personne le résultat de ses opérations.

2. Il habitera loin des hommes, une maison parti­


culière dans laquelle il y ait deux ou trois pièces
exclusivement destinées à ses opérations.

3. Il choisira le temps et les heures de son travail.

4. Il sera patient, assidu et persévérant.

5. Il exécutera, d’après les règles de F Art, la tritu­


ration, la sublimation, la fixation, la calcination,
la solution, la distillation et la coagulation.

6. Il ne se servira que de vaisseaux de verre ou de


poterie vernissée.

7. Il sera assez riche pour faire la dépense qu’exi­


gent ses opérations.

8. Il évitera enfin d’avoir aucun rapport avec les


Princes et les Seigneurs.

(Extrait de De Alchimia,
par saint Albert le Grand,
évêque de Ratisbonne)
« L’Alchimie ne peut être pratiquée sans danger que
par ceux qui sont protégés par la puissance divine et que
Dieu autorise à se servir de la Pierre Philosophale. Les
autres en deviennent fous ou malheureux ».

Jacob, Révélations Alchimiques.


CONCOHOÍNCES ALCHIMIQUES
par Roger CARO

« Parce qu'il n’y a que DIEU seul


ou un Ami qui doive révéler ce
secret ».

Artephius.

Lecteur, permets-moi d’être cet Ami.

R. C.
INTRODUCTION

Lecteurs,

En publiant Concordances Alchimiques, nous sommes


sûr de répondre aux vœux de très nombreux chercheurs.
En effet, cette publication n’aurait point vu le jour si de
nombreux amis, élèves et visiteurs (ayant compulsé notre
manuscrit) ne nous avaient convaincu de son importance.
« Imaginez-vous, nous disait-on, ce que représente
votre travail pour des chercheurs sincères. C’est une mine
inespérée de renseignements ; un phare illuminant leur
route.
« Vous rendez-vous compte aussi du travail prodigieux
de compilation que vous avez fourni. Des dizaines et des
dizaines de livres alchimiques (dont certains très rares)
lus, disséqués, répertoriés, classés et mis en parallèle par
rubrique... mais vous faites gagner quinze ans à un
chercheur.
« Croyez-nous, ce travail doit voir le jour, il ne peut
rester dans un classeur. Chaque rubrique ne forme-t-elle
pas également un enseignement complet de la phase qu’elle
traite ?
« Publiez ce travail, les néophytes y puiseront de
l’assurance et les anciens y verront plus clair ».
Pouvions-nous rester sourd à ces appels ?

— 15 —
« Vous rendez-vous compte aussi du travail prodigieux
de compilation que vous avez fourni. Des dizaines et des
dizaines de livres alchimiques (dont certains très rares)
lus, disséqués, répertoriés, classés et mis en parallèle par
rubrique... mais vous faites gagner quinze ans à un
chercheur.
« Croyez-nous, ce travail doit voir le jour, il ne peut
rester dans un classeur. Chaque rubrique ne forme-t-elle
pas également un enseignement complet de la phase qu’elle
traite ?
« Publiez ce travail, les néophytes y puiseront de
l’assurance et les anciens y verront plus clair ».
Pouvions-nous rester sourd à ces appels ?
La réalité s’imposait à notre jugement ; puisque ce
travail, fruit de longues veilles, pouvait aider les Enfants
de Lumière, alors la cause était entendue. L’ouvrage
paraîtrait.
Oh, nous savons que notre labeur est loin d’être
complet, que bien des textes précieux manquent sûrement
(il y en a tant), mais nous croyons que tel quel, il représente
malgré tout un gros appoint pour les chercheurs. Nous
nous sommes efforcé de grouper par rubrique « les termes »
pouvant prêter à confusion ; ainsi, le néophyte pourra
mieux apprécier le sens et la valeur de chaque mot choisi
par des auteurs différents. Aussi, profitant d’une visite
(tout à fait imprévue) que nous fit un des Maîtres Supé­
rieurs d’Ajunta, nous lui avons soumis nos intentions.
Assentiment nous fut donné avec enthousiasme, mais ce
qui combla encore plus nos vœux, ce fut de recevoir de
surcroît plusieurs travaux émanant du Maître Kamala-
Jnana et de ses Disciples, Adeptes eux-mêmes. Vous en
trouverez les titres tout au long de ces pages.
Qu’il nous soit surtout permis de remercier l’Imperator
des Frères Aînés de la Rose + Croix qui nous a donné
permission de publier notre ouvrage sous son parrainage
et l’emblème de son Temple.
Aussi, combien nous approuvons les paroles pleines de
sagesse que nous disait son Envoyé Spécial : « L’Alchimie
est plus vraie et plus immuable que les Sciences dites
exactes... ne retenons seulement pour exemple que les
théories émises sur la « lumière » en physique et nous
verrons combien sont mouvantes, fragiles et peu stables les
certitudes qui nous sont données à des périodes succes­
sives : Newton l’a présentée comme une émission de
particules ; Huyghens, balayant cette conception, la pro­
clame comme une propagation d’ondes ; Maxwell, détrui­
sant à son tour cette assertion, la rattache aux ondes
électro-magnétiques ; aujourd’hui, on admet qu’il peut
s’agir d’un aspect ondulatoire du phénomène lié à
l’émission de corpuscules d’énergie ou photons... etc ».

« Que sera-t-elle demain, cette science exacte...


d’aujourd’hui ?
« L’Alchimie au moins (si elle reste tout aussi nébu­
leuse et secrète que la lumière), aux yeux de certains
savants ou chercheurs, a du moins le gros avantage de ne
pas avoir évolué au cours des siècles et d’être restée
toujours elle-même, ce qui est un gros atout pour ses
adeptes.
« Depuis des siècles et des siècles, LES VRAIS
PHILOSOPHES ont tous écrit pareillement ; Concordances
Alchimiques le prouve, il suffisait simplement de savoir
lire tous ces auteurs sans incrédulité, sans raillerie, sans
suffisance et sans arrière-pensée en bannissant de soi tout
amour-propre.
« Aujourd’hui la preuve est faite. Tout se révèle
simple, peut-être trop simple aux yeux de beaucoup. Qu’y
faire, puisque cela est ainsi ? Nous reconnaissons très
sincèrement que cette SIMPLICITE est une COMPLICA­
TION inexplicable pour les « esprits mathématiques ».
« Le problème de l’œuf de Christophe Colomb n’était
pas plus compliqué... alors ! » (Fin de citation).
Amis lecteurs, restez simples et ces nouvelles pages
alchimiques vous mèneront très loin ; c’est là, en tout cas,
notre désir le plus cher.

Les Angelots, le 9 février 1968.


AVANT-PROPOS

Nous voudrions que cet avant-propos soit un guide


sûr pour le lecteur qui va s'imprégner des textes qui
suivent.
Les ouvrages alchimiques, comme vous le savez, ont
été publiés par des centaines d'auteurs différents et à des
époques s'échelonnant sur des siècles. Depuis HERMES, qui
se perd dans la nuit des temps, jusqu'aux Adeptes contem­
porains, on retrouve partout la trace d'une Alchimie unique.

Pour comprendre cette grande énigme, il faut savoir


lire les auteurs avec un esprit critique, « mais sons idée
préconçue », et ici nous touchons à une erreur très géné­
ralisée. Le chercheur, en effet, ne s'intégre pas assez à
l'époque du document qu'il compulse ; il en ressort dès lors
des erreurs monumentales dans l'interprétation des textes.

Lire Moyen Age et transposer XXe siècle n'est pas


rationnel car, pour ne prendre qu'un exemple, celui qui
transformerait le Sceau d'Hermès en un système de ferme­
ture quelconque serait sûr de n'arriver à rien. De même
que le chercheur qui voudrait donner la température d'un
fumier de cheval au moyen de gaz butane.

Bien d'autres fautes, hélas, compromettent encore le


succès et la compréhension. C'est tout d'abord le choix de
la Materia Prima qui cause le premier ennui. Combien de
chercheurs, en effet, oublient que la Pierre des Philosophes

— 19 —
(et non la Pierre Philosophale) ne peut être que d'origine
minérale ; qu'elle doit contenir en son sein « deux corps
et un sperme », soit du soufre, du mercure et du sel.

Combien oublient-ils aussi qu'en dehors de ces trois


corps, rien d'étranger ne doit être ajouté. Bon nombre,
pourtant, errent à cause de cela. Nous ne voudrions pas
être fat, mais rien que de dénoncer ces deux fautes vaut
déjà son pesant d'or. Pourtant nous irons plus loin, car
notre but est d'aider les chercheurs sincères. Les temps
pressent trop pour continuer à parler par énigmes. Trop
de faux pas sont commis. L'erreur très répandue également
est celle du néophyte qui, ayant pris un terme à la lettre,
s'ingénie à l'imbriquer automatiquement dans tous les
textes où il le retrouve. Pauvre ouvrier, pourquoi ne se
rend-il pas compte que chaque auteur parlant « un
jargon » qui lui est propre, il nous est impossible d'appli­
quer ses propres termes à tous les ouvrages, et là nous
devons reconnaître que nos amis Alchimistes ne sont pas
responsables des fautes que nous faisons. Ils ont parlé
clairement, mais nous ne savons pas les comprendre... à
cause de notre ignorance de la Chose. Prenons le mot
MERCURE par exemple et faisons deux citations :

1) « Nous n'employons ordinairement que des mer-


cures et ceux qui peuvent convenir se vendent. On peut se
servir de ceux revivifiés du cinabre, etc. » (Cours de Philo­
sophie Hermétique, Paris, 1849).

2) « Enfin la première opération terminée on a l'azoth


ou MERCURE blanc ou sel ou feu secret, etc. » (CYLIANI,
Hermès Dévoilé, f° 33).

Il est bien évident que l'imprudent qui ne saurait pas


faire la distinction entre les deux mercures ne pourrait
aller bien loin ; le premier désignant le mercure vulgaire,
le second l'agent primordial des Sages.

Quant au mot sel, il est lui aussi la source de maintes


définitions. Presque chaque auteur lui donne un nom
particulier.

— 20 —
PARACELSE le nomme alkaest ;
PHILALETHE, charbon blanc;
FLAMEL lui donne le nom d’azoth;
I AILLE le désigne raisin vert ;
Basile VALENTIN vitriol.

Et la liste n'en finirait pas, qu'on en juge : urine de


cholérique, vinaigre très aigre, acide harmonique, sang du
lion vert, mercure philosophique, etc.
On voit combien le lecteur se doit d'être vigilant et
perspicace. Aussi, pour continuer à lui venir en aide et
epuiser la question du sel, nous allons analyser d'autres
affirmations alchimiques :
Saint Thomas d'AQUIN écrit : « Le lait de Vierge n'est
autre que le carbonate de potasse... » et Basile VALENTIN,
confirmant cette appellation, précise : « La lessive concen­
trée de cendres de chênes ou carbonate de potasse... » Il y
a donc similitude de vue entre eux ; pourquoi faut-il donc
que GEBER, JEAN XXII, PARACELSE et tant d'autres
disent : « Le sel des Sages n'est autre que de la potasse
caustique » ?
Chimiquement parlant, une différence existe. Le carbo­
nate de potasse se symbolise par la formule CO:tK2, tandis
que la potasse caustique s'écrit KOh (ce qui, phonétiquement,
donne le fameux chaos).
Il semble donc que cette fois nos amis soient pris en
flagrant délit de contradiction. Eh bien, malgré ces appa­
rences contradictoires indiscutables, nous soutenons qu'ils
ont tous raison et qu'affirmer le contraire c’est ne pas savoir
les lire ou raisonner.
En citant le carbonate de potasse, Basile VALENTIN
nous situe la phase dont il parle puisqu'il s'exprime ainsi :
« la lessive concentrée de cendres de chênes ou carbonate
de potasse... ». Peut-on lui donner tort ? Non, car il a
raison. N’est-ce point cette cendre qui donnera naissance
au produit final : la potasse caustique dont parlent tous
les autres ? Quiconque, dès lors, n’aurait pas su faire la
discrimination des deux phases et se serait contenté d’incri­
miner les Adeptes cités aurait agi bien inconsidérément.
Les premiers font allusion au matériau donnant naissance
au SEL, tandis que les seconds (passant sous silence l’opé­
ration chimique de la confection du SEL) ne parlent que
de LEUR AGENT terminé.

La même confusion se retrouve aussi au sujet de la


couleur du sel. Ici même critique : bien souvent on ne sait
pas lire, ou plutôt ON NE PEUT PAS LIRE, parce que nos
idées sont bien arrêtées par avance sur la question étudiée...
de ce fait, tout ce qui sera lu sera AUTOMATIQUEMENT
traduit inconsciemment vers une même orientation : la nôtre,
d’où erreur.

Citons FULCANELLI dans son Mystère des Cathé­


drales : « Le premier agent magnétique servant à préparer
le dissolvant appelé alkaest est appelé lion vert, non pas
tant parce qu’il possède UNE COULEUR VERTE, etc... »

Comme on le voit, la couleur verte est bien dési­


gnée... pourtant FLAMEL, PARACELSE, PHILALETHE,
GEBER, etc. disent tous que leur sel EST BLANC comme
neige. Y aurait-il divergence ici ? Non, car chacun d’eux
parle de deux stades différents et ils le disent pourtant
clairement. FULCANELLI affirmant que l’agent magné­
tique DEVANT SERVIR à fabriquer l’alkaest (ou SEL) est
vert... dit vrai, puisque le premier ingrédient indispensable
pour faire de la cendre EST DU BOIS et que ce bois est
vert, puisque le chêne pourri est vert, ainsi que la fougère
ou l’acacia.

Quant aux Adeptes parlant de leur sel, c’est-à-dire de


l’agent terminé, prêt à l’emploi, ils ne peuvent qu’affirmer
sa blancheur, puisque c’est exact.

La prudence s’impose donc tout le long du parcours :


malheur à celui qui veut se hâter et brûler les étapes. Il
ne peut savoir combien il retarde sa découverte.
Enfin, pour conclure, nous voudrions faire quelques
réflexions sur les vertus curatives de la Pierre en ce
XXe siècle.

Disons tout de suite qu'il est évident que les vertus de


la Pierre n'ont pas changé au cours des âges ; pourtant, s'il
nous était donné de l'appliquer un jour comme Médecine,
il y aurait beaucoup de chances pour que ses effets ne
répondent plus à tout le merveilleux dont on l'a parée. Que
se passe-t-il donc, pourquoi ces affirmations, puisque la Pierre
possède les mêmes pouvoirs ?

C'est très simple, tout dépend du milieu où vit le


malade. C'est le milieu qui a changé, pas lui. Souvenons-
nous en premier lieu de ce que dit CYLIANT : « Prendre
de la quintessence aux deux équinoxes juste de quoi teinter
une boisson » et il spécifie bien « qu'une trop grande quantité
de cette médecine détruirait l'humeur radicale de l'homme
en le privant de vie »... puis ne lit-on pas aussi que le venin
mortel est une Médecine universelle.

Or nous savons que deux gouttes sont le maximum que


nous puissions supporter sans danger et qu'une seule goutte
dans du lait, nous dit FLAMEL, arrive à teinter un demi-
litre de ce breuvage. C'est dire qu'absorber de la quintes­
sence additionnée d'eau, de lait ou de bouillon revient à
prendre une dose homéopathique, une dose infinitésimale.
Or, justement, malgré cette quantité infime, les pouvoirs
de régénération cellulaire sont immenses ; seulement
faut-il encore laisser le temps d'agir et veiller surtout à ce
qu'aucun agent extérieur ne détruise ce que la quintessence
reconstruit. C'est là, durant ce laps de temps, que pourrait
résider le freinage de la guérison en ce XXe siècle.

Voyons-en les causes.

Trois grands fléaux régnent sur notre vie moderne et


sont la cause de presque tous nos maux actuels : la pollu­
tion de l'atmosphère, le rythme accéléré de notre vie et le
bruit. Autrefois, ces trois fléaux n'existaient pas.

Analysons deux exemples :


1) M. X... souffre des bronches. Il vit dans une grande
ville dont l’air est pollué par tant de causes (gaz d’échap­
pement, fumées d’usine, fumées domestiques, brouil­
lard, etc.), ses poumons sont saturés de toxines. Il est
logique de penser que M. X... pourra prendre toutes les doses
de Médecine qu’il voudra... jamais il ne guérira, s’il persiste
à rester dans sa ville.

2) M. Y..., lui, est un homme d’affaires important, un


businessman qui se bat avec ses quatre téléphones toute
la journée, saute d’un avion dans un train, etc... bref, il
souffre d’un ulcère stomacal, s’irrite pour un rien, s’emporte
au point d’avoir de fréquents coups de sang, comme on dit.

Pour lui aussi, nous pourrons prédire que Pierre


quintessence ou élixir ne lui rendront pas la santé. Sa vie
trépidante, ses soucis constants et multiples saperont les
effets de la Médecine. Autrefois, l’homme vivait calmement,
l’air était plus pur, tous les produits de consommation
étaient naturels, les récoltes étaient peut-être moins abon­
dantes, mais du moins les fruits et les légumes (pour ne parler
que d’eux) avaient toute leur saveur et n’étaient point nocifs.

Le même pronostic, d’ailleurs, sera valable pour ceux


qui endurent malheureusement un bruit intense et conti­
nuel (proximité d’une grande artère, d’un marché, d’une
gare, d’un aéroport, etc.) ; leurs nerfs, soumis à des tensions
très fortes, mettent leur organisme à une rude épreuve. Là
aussi, une seule solution s’impose : changer de milieu,
autrement dit supprimer la cause du malaise ; c’est pour­
quoi nous réaffirmons que tout malade qui resterait
prisonnier de son milieu, de ses habitudes ou de sa nour­
riture ne pourra prétendre guérir, malgré l’absorption de
quintessence, de poudre ou d’élixir.

Tout cela devait être dit obligatoirement, car. si un


jour nous avions le bonheur de posséder cette médecine
merveilleuse, nous devrions tout mettre en œuvre pour
placer les facteurs de guérison de notre côté.

— 24 —
Et nous terminerons enfin par une précision qui nous
a été maintes fois demandée et qui concerne l’étude du pH
(potentiel Hydrogène) de l’agent secret des Sages sous ses
deux aspects : Lait virginal et Aliment carné.
Dans le premier cas, une goutte versée sur un papier
de tournesol teinte en bleu ce dernier. L’alcalinité du produit
est donc bien établie.
Dans le second cas, une goutte de quintessence (même
produit chargé de soufre et mercure philosophais) teinte
en rouge avec auréole verdâtre le papier de tournesol,
démontrant ainsi que l’alcalinité a fait place à l’acidité.
D’ailleurs, comment pourrait-il en être autrement quand
HŒFER, citant GEBER. écrit dans son Histoire de la
Chimie, f° 337 : « C’est par ce procédé que l’on prépare
encore aujourd’hui la potasse. La chaux vive s’empare de
l'acide carbonique du carbonate de potasse pour fortifier
« l’alcali » comme disaient les anciens ». Quant au Mercure
Philosophique ou Quintessence, ne lit-on pas dans le
Dictionnaire Alchimique de Kamala-Jnana, à la page 26 :
« Ce mercure n’a rien à voir avec le mercure des philo­
sophes, il possède en lui, au contraire, la quintessence du
premier. Son aspect est rouge ; son « acidité » extrêmement
pénétrante ».
Ainsi nous voyons qu’expériences et écrits coïncident
on ne peut mieux. Soulignons enfin que cette Quintessence
a la propriété « de dépouiller de sa vitalité le mercure
courant et commun », comme le dit Basile VALENTIN dans
ses 12 Clés, c’est-à-dire a le pouvoir de le figer. Nous pensons
que tout cela devait être dit.
ALBIFICATION, argent, lune :

1 - « L’or et l’argent, selon la doctrine de tous les


Philosophes, sont la Matière de notre Pierre. Ce qui embar­
rasse le plus c’est de savoir quel est cet argent-vif duquel
nous faisons notre compôt avec l’or et l’argent ».
Trévisan, Parole Délaissée, 402.
2 - « Puis ce corps étant dissous, faire séparation de
ce corps d’avec les eaux et le subtil étant bien séparé, cave
la fondrière tant que la blancheur arrive ».
Nicolas Valois,
Nouvelle Assemblée des Philos. Chim.,
f° 140.
3 - « Alors on recommence les lavations mercurielles
qui la rendent blanche comme le cristal à l’aide de sept
lavations différentes à chacune desquelles on ajoute le
mercure revivifié à partie égale comme je l’ai dit ».
Cyliani, Hermès Dévoilé, f° 46.
4 - « Celui qui ne noircira pas ne blanchira pas, dit
Artéphius ».
L. Grassot,
La Lumière tirée du chaos, f° 27.

5 - « Blanchissez le laiton et déchirez vos livres, dit


Morien ».
N. Flamel, Le Désir Désiré, f° 292.
6 - (Du même, f° 320) : « Haly dit : Prends ce qui est
descendu au fond du vaisseau et le lave et le nettoie bien
avec la chaleur du feu jusqu’à ce que la noirceur en soit

— 27 —
ôtée ainsi que son épaisse crasse. Fais-en sortir, voler et
résoudre toute addition d’humidité jusqu’à ce qu il
devienne comme chaux très blanche, sans tache d’ordure. »

7 - « Je vous avertis encore que si vous ne nettoyez


parfaitement bien le corps impur ; si vous ne le desséchez ;
si vous ne le rendez bien blanc ; si vous ne l’animez en y
faisant entrer l’âme, et si vous ne lui ôtez sa mauvaise
odeur, vous n'aurez rien fait. »
(Entretien du roi Calid, f° 94.
8 - (Du même, f° 95) : «Pour blanchir, vous prendrez
une partie de la chose qui fait mourir et vous cuirez durant
trois jours, et prenez garde de n’oubliez, ni ne rien retran­
cher de ces jours-là. »

9 - « J’ai pris ce trait d’Hermès qui dit : ôte la tête à


cet homme noir ; coupe la tête du corbeau, c’est-à-dire
blanchis notre sable. »
N. Flamel,
Figures Hiéroglyphiques, f° 241.
10 - (D u même, f° 242) : «L’épée nue est la Pierre au
blanc, pour donc parvenir à cette parfaite blancheur il te
faut entendre les entortillements de cette ceinture noire et
suivre ce qu’ils enseignent qui est la quantité des imbibi­
tions. ([5 + 2 bouts] ce qui fait 7.) Le début à moitié
entortillé indique qu’il faut imbiber en ce premier temps
avec épargne, donnant alors à la Pierre peu de lait comme
à un petit enfant naissant. De même à la fin quand notre
roi est saoul et n’en veut plus. Et comme ces cinq entortil­
lements entiers montrent qu’il faut faire cela 5 fois mois
entiers — un mois à chaque imbibition — car la nature
tend à sa perfection, ce que tu accompliras par l’apposition
du lait virginal et par la décoction que tu feras des matières
avec ce lait, qui en séchant sur le corps teindra en blanc
orangé. » (F° 244) : « Couleur à laquelle tu dois faire
venir ton corsuflet. O mon fils, loue Dieu si tu vois à
jamais cela car tu as obtenu miséricorde du ciel. »
(F° 237) : « Celui qui lave, ou plutôt ces lavements qu’il
faut continuer avec l’autre moitié, ce sont les dents de ce
serpent que le sage opérateur, le vaillant Thésée, sèmera
dans la même terre dont naîtront des soldats qui se détrui­
ront enfin eux-mêmes, se laissant par opposition résoudre
en la même nature de la terre, laissant emporter les
conquêtes méritées. » (F0 238) : « Le signe de la blan­
cheur est quand l’on voit un certain petit cercle capillaire,
c’est-à-dire passant sur la tête qui apparaîtra à l’entour de
la matière, aux côtés du vaisseau, en couleur tirant sur
l’orangé. »

11 - « Elie a dit : Blanchissez le laiton et rompez vos


livres de crainte que vos cœurs ne soient déchirés. »
Entretien du roi Calid, f° 94.

12 - « C'est pourquoi si nous veillons parfaitement à


notre âme, alors et enfin nous serons faits les fils et les
héritiers de Dieu. Pour réaliser ce qui maintenant nous est
impossible, mais cela ne peut être fait, à moins que toute
l’eau ne soit desséchée, et que le ciel et la terre avec tous
les hommes ne soient jugés par le feu. »
Basile Valentin, Les 12 Clés, f° 166.

13 - BLANC : Deuxième couleur de l’œuvre corres­


pond au 2° degré de feu.
14 - BLANCHIR : C'est enlever la lèpre qui encrasse
la Pierre en la recouvrant ensuite d’un beau vêtement de lin.
Kamala-Jnana,
Diction, de Phil. Alch., f° 10.

15 - « Lorsque la phase végétative de Solve est


terminée, le corps lépreux reçoit son pain quotidien. Les
granules sont baignés dans les 7 eaux de purification,
composées de la deuxième part d’eau mercurielle que le
Sage a mise de côté au début de la Fabrication... cette
opération est délicate car l’Artiste doit connaître, non
seulement les quantités de lait virginal qu’il doit employer
pour la cibation de l’enfant roi qui vient de naître, mais
encore la façon dont il doit pousser son 5e feu s’il ne veut
pas courir le risque de voir « l’enfant hydropique » et la

— 29 —
terre submergée par le déluge. »
« Pater Alchimique »,
dans Pléiade Alchimique, f° 22,
de Theophoreonai.

16 - « Blanchissez votre corbeau dit Rasis dans le


Livre des Lumières, si vous voulez le faire avec le Nil
d’Egypte, il prendra après avoir passé par l’Ethiopie une
couleur blanchâtre. »
Pernety,
Fables Egyptiennes et Grecques,
f° 277, tome I.

17 - « Cette masse noire est encore traitée jusqu’à


complet épuisement du résidu, opération qu’il serait inutile
de décrire en détail. Ripley explique que 3 substances sont
contenues dans le menstrue fétide préparé à partir de la
dite gomme :
1) L’eau ardente.
2) Une eau blanche épaisse, le lac virginum des
Adeptes.
3) Une huile rouge, le sang du lion vert.
Becker.

18 -
« Les bains de Naaman laveront les ulcères
Et bientôt en 7 mois tout au fond du flacon
La blancheur sera là sur les granulations. »
Teletourgos, Essai sur le Grand-Œuvre
dans Pléiade Alchimique, f° 14.

19 - « Les germes enrobés de leur gangue noirâtre et


malodorante, le sceau d’Hermès, qui les protège, étant
soigneusement mis de côté par l’artiste, subissent l’épreuve
du feu purificateur sous forme de bain d’eau ignée, sortent
des ténèbres de la mort et deviennent d’une blancheur
éclatante. La mort est vaincue. »
Mustagogos, Le Credo Alchimique,
dans Pléiade Alchimique, f° 50.

— 30 —
AGENT SECRET, sel, mercure Philosophique :

20 - « La racine de toute chose est verte, c’est-à-dire


non mûre, dit Haly, philosophe arabe... une herbe minérale
sans racine. »
Nouvelle Assemblée des Phil. Chim., f° 96.

21 - « Le premier agent magnétique servant à préparer


le dissolvant appelé alkaest est appelé lion vert, non pas
tant parce qu’il possède une couleur verte, que parce qu’il
n’a point acquis les caractères minéraux qui distinguent
chimiquement l’état d’adulte de l'état naissant. C’est un
fruit vert acerbe comparé au fruit rouge et mûr. »
Fulcanelli, Mystère des Cathédrales, f° 87.

22 - « Notre œuvre est faite d’une racine et de deux


substances mercurielles prises toutes crues, tirées de la
minière nettes et pures, conjointes par feu d’amitié. »
Trévisan,
Le Livre de la Philosophie Naturelle
des Métaux, f° 283.

23 - « Il démontre par ses paroles, à qui l’entend bien,


que la teinture de notre Pierre ne se tire que du mercure
des Philosophes, lequel est leur principe, leur racine et le
grand arbre d’où sortent tant de rameaux. »
Synesius, f° 183.

24 - « Le roi Merlin dit : Ce qui était dans la conception


comme du lait se change et se transmue en sang ; ce qui
était blanc se fait noir et après survient le rouge resplen­
dissant. »
N. Flamel, Le Désir Désiré, f° 320.

25 - « Je ne veux pas oublier de te dire que le lait de


la lune n’est pas comme le lait virginal du soleil. Pense que
les imbibitions de la blancheur demandent un lait plus
blanc que celles de la rougeur et couleur d’or. »
N. Flamel, Figures Hiéroglyphiques, f° 246.

— 31 —
26 - « La matière est unique et partout les pauvres et
les riches la possèdent, mais dans leur ignorance la
jettent. »
La Lumière sortant des ténèbres
(chant III, 5)

27 - « C’est l’eau de notre mer — les Philosophes y


voguent heureusement mais les souffleurs y font naufrage.
C’est une eau vile, mais elles est la Mère de nos dieux, les
sept planètes lui doivent leur naissance. »
Philosophe inconnu, f° 206.

28 - « Sachez que la Nature a deux extrêmes et entre


eux une substance moyenne, c’est l’eau dans laquelle cette
nuit ou obscurité fut condensée et les créatures formées de
l’eau constituèrent l’autre extrême. » (F° 35).
« Souvenez-vous que les spermes ne sont pas faits par
séparation mais par composition des éléments, et que
réduire un corps en sperme ne veut pas dire le distiller,
mais réduire le tout en une eau épaisse en gardant toutes
les parties dans leur première union naturelle. » (F° 54.)
Le Philalèthe.

29 - « Le 3e Principe est une eau claire composée. »


Traité du Ciel Terrestre, Philalèthe
dans Inconnues, n° 13, f° 96.

30 - « Le sel est la mère de tous les métaux. »


Œuvre de Buffon, f° 125 (Ed. 1855).

31 - « C’est le « rien », de Cornélius Agrippa, et dans


ce rien, quand il était fatigué des sciences humaines il
prenait son repos. Connaître « rien » c’est la vie la plus
heureuse, vérité évidente, puisque « rien » c’est la vie
éternelle. »
Philalèthe, Traité du ciel terrestre.

32 - (Du même, f° 80.) « Paracelse dit : Toutes les


choses qui procèdent de Dieu sont blanches, mais il les
colore ensuite selon son bon plaisir — nous en avons un
exemple dans la véritable matière que les Philosophes
appellent leur magnésie blanche puis leur magnésie rouge. »
Philalèthe dans Chemiex Philosophiez.

33 - « Pense à la rosée de mai, elle devient indispen­


sable comme véhicule et comme étant le Principe de toutes
choses. »
Cyliani, Hermès Dévoilé, f° 22.
34 - (Du même, f° 34.) « Le premier sel a l'aspect de
laine, le deuxième d’un nitre à très petites aiguilles et le
troisième est un sel fixe alcalin. »
« Le premier sel est le véritable mercure des Philo­
sophes, il est la clé qui ouvre les métaux à l'aide duquel
on extrait leurs teintures. Bref, c'est une essence univer­
selle très active, c’est le vase dans lequel toutes les opéra­
tions philosophiques se font. On voit donc que le mercure
des Sages est un sel qu’ils nomment eau sèche, mais pour
s’en servir il faut le dissoudre dans l’esprit astral. On
emploie dix parties contre une d’or. Le deuxième sel sert
à séparer le pur de l’impur, et le troisième sert à augmenter
continuellement notre mercure. »

35 - « Alkali fixe = potasse-soude. »


Œuvres de Buffon (éd. 1855,
tome XI, note 1 a).

36 - « Par sel on entend sécheresse. Deux sortes de sel,


l’un fixe, l’autre subtil. »
Paracelse, 10 Archidoxes (f° xvij).
37 - (Du même, f° xvij.) «Le sel fixe est ainsi appelé
parce qu’il résiste quelque temps au feu et qu’il contient
encore beaucoup de terre grossière. Le sel volatil est sans
aucune terrestréité, il ne contient encore de la terre subtile
qu’autant qu’il en faut pour faire paraître le mercure sous
la forme d’un corps sec d'où il s’ensuit que ce sel se
sublime alors à la moindre chaleur. »

38 - « Le roi Martas dit : Notre eau congèle les corps


et les rend noirs et cette eau lave et nettoie tous les corps,

— 33 —
en ôte les souillures, toutes noirceurs, teint notre matière
blanche et la fait rouge. »
N. Flamel, Le Désir Désiré, f° 309.
39 - (Du même, fos 312 et 313). « Morien dit : Notre
eau ôte la puanteur du corps mort dans lequel il n’y a plus
d’âme et quand cette eau aura blanchi Fâme et l’aura
sublimée en gardant le corps, elle ôte de ce corps toute
mauvaise odeur. »
« Notre eau fait paraître les couleurs noires dans la
mortification, quand ces corps se convertissent en terre par
le moyen de la putréfaction. Après cela, plusieurs et
diverses couleurs paraissent avant le blanchiment. »

40 - « Au sujet de cette eau très secrète, il est dit dans


la Tourbe : L’eau par elle seule fait tout, car elle dissout
tout, coagule tout ce qui est congelé et dérompt tout sans
l’aide d’autrui ; en elle est la chose qui teint et qui est
teintée. Bref notre œuvre n’est autre chose que vapeur et
eau qui est dit mondifiante, nettoyante, blanchissante et
rubifiante. »
Trévisan, La Parole délaissée, f° 421.
41 - (Du même, f° 436.) «Je vous recommande de ne
pas mettre toute l’eau ensemble, mais peu à peu et cuisez
doucement jusqu’à ce que l’œuvre soit accomplie. »
42 - « Sylphidius dit : que l’eau est le principal élément
de laquelle tous les autres éléments requis à la composition
de notre divine œuvre sont créés. »
Opuscule de Zachaire, f° 526.

43 - « Mais seulement à cuire et à faire digérer ton


eau qui a été tirée des deux luminaires, le soleil et la
lune. »
« Et cette eau est une fumée blanche qui s’écoule dans
les corps parfaits et qui s’y unit comme l’âme s’unit au
corps. »
« Rien ne pouvant ôter la couleur aux corps parfaits,
c’est-à-dire au soleil et à la lune que le seul azoth, je veux
dire notre eau, laquelle teint le corps qui est rouge en le
faisant blanc selon les divers régimes. »
Livre d’ARTHÉPHius, f° 148.
44 - (Du même, f° 154.) «Dissous donc le soleil et la
lune dans notre eau dissolvante qui est leur amie étant de
leur plus prochaine nature qui les réconcilie et les unit. »
45 - (F°8 155-156.) « Ce qui fait dire à Danthin : que
notre eau est une belle fontaine claire et qui est destinée
et préparée seulement pour le roi et la reine. Et le roi et
la reine demeurent trois jours, c’est-à-dire trois mois à se
baigner dans cette fontaine. Et parce que le soleil et la
lune ont pris leur origine de cette eau qui est leur mère
il faut nécessairement qu’ils rentrent une seconde fois dans
le ventre de leur mère afin qu’ils renaissent vigoureux.
Et pourtant s’ils ne meurent et s’ils ne sont changés en
eau, ils demeurent tout seuls et ne rapporteront jamais de
fruit. Et de même lieu où il semblait qu’ils eussent été
anéantis et avoir perdu leur perfection et n’être plus ce
qu’ils étaient, de là même ils paraîtront ce qu’ils n’étaient
pas. Il faut donc fixer adroitement l’esprit de notre eau
vive avec le soleil et la lune, parce que ces deux corps
étant convertis en nature d’eau ils meurent et deviennent
semblables à des corps morts mais étant ensuite ranimés
par cet esprit ils deviennent vivants. »

46 - « Art. 20 : L'Œuvre entière s'accomplit en


employant uniquement de l’eau.
« Art. 34 : La terre ne produit nul fruit sans une
humidité continue. »
Doctrine Rose + Croix, f° 274.

47 - « Le sel c'est le feu-eau, l’eau qui ne mouille pas


les mains. »
Les 12 Clés de Basile Valentin, f° 240.

48 - « Rachaidib le Persan dit : Le sperme ou première


matière de la Pierre est extérieurement froid et humide
mais intérieurement chaud et sec. Ceci est confirmé par
Rhodian, un autre instructeur semble-t-il de Kalid, roi des
Perses : Le sperme est blanc et liquide, ensuite rouge ; ce
sperme est une pierre volante, elle est aérienne, volatile,
froide, humide et sèche. »
Philalèthe, Traité du Ciel Terrestre.
49 - « Elle est l’esprit qui nourrit et vivifie toutes
choses et par le moyen duquel la nature agit dans l'univers.
Elle est la force, le commencement, le milieu et la fin de
l’œuvre. »
Livre de Synésius, f° 179.

50 - « De toutes choses naturelles il se fait de la cendre,


de la cendre on fait du sel, du sel on sépare l’eau et le
mercure, du mercure on compose un élixir ou une quintes­
sence. Le corps se met en cendre pour être nettoyé de ses
parties combustibles, en sel pour être séparé de ses terres-
tréités, en eau pour pourrir et putréfier, et en esprit pour
devenir quintessence. »
L. Grassot,
La Lumière tirée du Chaos, f° 13.
51 - (Du même, f° 41.) «La première préparation se
parfait sans beaucoup de frais en tout lieu, en tous temps,
par toutes sortes de personnes pourvu qu’on ait une quan­
tité suffisante de matière qui doit être au moins de trente
à quarante livres (20 kg). »

52 - « VII. - Il est vil en ce qu'il tire son régime d’une


chose sinon vile, du moins très commune et très connue. »
Science écrite de tout F Art hermétique,
dans Nouv. Ass. des Phil. Chim., f° 165.

53 - « Philippus dit dans la Tourbe : Blanchissez le


laiton et distillez-le promptement par le feu, jusqu’à ce
qu’il en sorte un esprit que vous trouverez en lui, lequel
est appelé cendre d’Hermès. C’est pourquoi Morien dit :
Ne méprisez pas la cendre car elle est le diadème de votre
cœur et une cendre permanente. »
N. Flamel, Le Désir désiré, fos 292, 293.

54 - Dans une de ses clés, Basile Valentin met «le


feu » dans un tonneau de chêne (f° 215) ;
Tandis que Nicolas Flamel symbolise son Agent secret
en faisant sortir une source du pied d’un chêne creux (Figu­
res Hiérogl.).

55 - « Il faut donc que le corps demeure dans l’eau


jusqu’à ce qu’il soit dissout en poudre noire au fond du
vaisseau et de l’eau, et cette poudre est ce qu'on appelle
« la cendre noire » et c’est là la corruption du corps que
1rs Sages appellent Saturne, airain ou laiton ou plomb des
Philosophes et poudre discontinue. »
« Car celui qui noircit la terre rouge et la rend blanche
il a le magistère. Et quand tu verras paraître la blancheur
qui brille comme une épée nue, sache que la rougeur est
cachée dans cette blancheur. »
Arthéphius, fos 168, 169.

56 - « Cendre de chêne ou carbonate de chaux. »


B. Valentin dans Hist. de la Chim.
(tome I, f° 480, de F. Hœfer).
57 - « Potasse caustique (cendres et chaux vive). »
Geber, opus. cit., f° 337.
58 - « Chinois et Japonais connaissaient la cendre
caustique. »
Opus. cit., f° 15.
59 - « La fabrication de la potasse à la chaux (cendres
de chênes). »
Albert le Grand, opus. cit., f° 387.
60 - Description du carbonate de potasse ou de soude
par saint Thomas d’AquiN dans son livre « Traité sur l’essence
des minéraux ».
Opus. cit., f° 405.
61 - Travaux de J.-B. Porta sur le carbonate de potasse
et de soude.
Opus. cit. (tome II, f° 97).
62 - « Description de la cendre. »
Le Breton,
Les Clés de la Philosophie Spag.,
articles V et VI, f° 16.

63 - « Et sache encore que cela n'est rien autre que la


clé liquide, devant être comparée à la propriété céleste, et
l’eau sèche ajoutée à la substance terrestre lesquelles toutes

— 37 —
sont une chose née et venue de trois, de deux et d’un. Que
tu aies la force d’arriver à cela, tu es victorieux du
magistère. »
B. Valentin, Les 12 Clés, f° 88.
64 - (Du même, f° 118.) «Je te dis la vérité, que l’eau
très précieuse qui doit devenir le bain du fiancé soit confec­
tionnée sagement avec beaucoup de soins, de deux athlètes
(comprend de deux matières opposées) afin qu'un adver­
saire excite l’autre et surtout qu’ils deviennent actifs au
combat. »
65 - (D u même, f° 131.) « Au dernier jugement du
monde, par le feu, le monde sera jugé afin que ce qui fut
primitivement fait de rien par le Maître, au rebours, par le
feu, soit réduit en la cendre de laquelle, enfin, le Phénix
créera ses petits. Car semblablement, dans la cendre est
caché le tartre vrai et naturel qui doit être dissous. Après la
dissolution de ce tartre, la puissante serrure de l'apparte­
ment du roi peut être ouverte. »
66 - (Note de M. Canseliet, f° 131.) « Préparation de
l’un des composants de l'adjuvant salin qui, dès le début
du Grand Œuvre, entre en action intimement mêlé aux
deux protagonistes minéraux. »
67 - (De B. V., opus. cit., f° 132.) « Avec des pierres et
par le feu, l'artisan prépare aussi la chaux, afin qu’elle
soit propre au travail, mais avant qu’elle soit préparée par
le feu, elle est pierre et en guise de chaux ne peut être
appliquée au travail. »
68 - (Du même, f° 133.) «Si une chose quelconque est
réduite en cendres et traitée selon l’art, d’elle-même elle
livre son sel, moyennant que dans la dissection de ce sel,
tu puisses garder séparément le soufre et le mercure, et de
nouveau restituer ceux-ci en leur sel, selon l’exigence de
l'art, ce sel pourra alors devenir par le bienfait du feu ce
qu'il avait été avant sa destruction et sa dissection. Un
Artiste qui n’a pas de cendres ne peut confectionner le sel
pour notre art. »
69 - « O surprise, d’un tronc d'arbre calciné se tire le

— 38 —
sel, du sel purifié une eau spirituelle... »
Hortulus Sacer, 1952, f° 23.

70 - « MERCURE PHILOSOPHIQUE : Ce mercure n’a


rien à voir avec le mercure des philosophes, il possède en
lui au contraire la quintessence du premier. Son aspect
est rouge, son acidité extrêmement pénétrante. »
Dict. de Phil. Alch. de Kamala-Jnana, f° 26.

71 - « Il ne reste plus à l’ouvrier qu’à réaliser l'élimi­


nation du catalyseur secret. Il possède alors le Soleil des
Sages ou soufre philosophique enclos dans sa terre nourri­
cière, laquelle offre l'aspect d’une cendre fine et rousse
appelée par les Maîtres Adamas du nom d'Adam, premier
père des Hommes. »
Notes de M. Canseliet dans Les 12 Clés,
f° 133.
72 - (D u même, f° 141.) « Cela démontre l’erreur de
certains alchimistes qui, pour n'avoir pas compris son
mode d’action, soumettent à la rosée de mai extraite le
plus souvent du nostoc, des métaux divisés, réduits en poudre
impalpable. »
12 Clés, B. Valentin.

73 - « AGENT : L'agent interne des Alchymistes est


le feu inné de la matière, qui étant excité par l’externe,
digère, putréfie et cuit cette matière beaucoup mieux que
le feu élémentaire ne saurait faire. Cet agent est le plus
grand secret de l'art. Un des écrivains Pontanus dit qu’il
est minéral, égal et continuel, qu’il ne produit pas de
vapeur s’il n’est excité avec trop de violence. Il n’est point
pris ou tiré de la minière. Il s’acquiert par l’industrie et
par l’art. Il coûte peu de frais s’il en coûte quelques-uns. »
Dict. mytho-hermétique de Dom Pernety.
74 - (Du même.) Au mot ROSEE : «Plusieurs chymistes
ont regardé la rosée des mois de mai et septembre comme
la matière de l'Œuvre hermétique fondée sans doute sur
ce que plusieurs auteurs ont avancé que la rosée était le
réservoir de l’esprit universel de la Nature... mais quand
on médite sérieusement sur les textes des vrais Philosophes

— 39 —
dans lesquels ils parlent de rosée, on est bientôt convaincu
qu’ils n’en parlent que par similitude et que la leur est
une rosée proprement métallique. »

75 - « On prend deux parties de cendres et une partie


de chaux vive ; on met le tout sur un filtre avec de l’eau.
La liqueur qui passe par le filtre est évaporée et le sel
reste sous sa forme solide. »
Liber investigationis magisteri gebri
phïlosophi perspicacissimi.
76 - ... et Hœfer ajoute en note, f° 337 de son Histoire
de la Chimie : « C’est par ce procédé que l’on prépare
encore aujourd’hui la potasse. La chaux vive s’empare de
l’acide carbonique du carbonate de potasse pour fortifier
l’alcali, comme disaient les anciens. »

77 - « Prenez une livre de soulfre vif et le moles si


déliement que vous pourrez et puis cuisez-le un jour tout
entier en huit livres de lessive, faites les deux parties de
cendres et l’autre partie de chaux vive ; et ainsi comme la
lessive décroîtra en bouillant, mettez dedans de l’eau
commune toute bouillante, et quand tout aura bouilli un
jour, coulez le parmy un sac épais en un vaisseau de feutre
ou de terre bien net, et quand ce sera fait laissez reposer.
Le soulfre demeurera au fond du vaisseau blanc comme
neige et se garde tant que je vous dis. »
Jean XXII, L'Art transmutatoire.

78 - « Le Saint Esprit, personnifié souvent par l’eau


du baptême purificateur ou les langues de feu, représente
dans le Grand Œuvre l’élément primordial indispensable
que le Sage doit savoir extraire soigneusement et trans­
former suivant ses besoins en eau, terre, air et feu. »
Mustagogos, Le Credo Alchimique,
dans Pléiade Alchimique, f° 55.

79 - « Avant toute opération, l’alchimiste se doit de


confectionner son Agent Principal ou EAU PERMANENTE
ou encore eau qui ne mouille pas les mains, comme dit
Basile Valentin. Pour cela il se servira de produits caus­

— 40 —
tiques, d’eau, d’un filtre, du feu et obtiendra son « sel »,
son spiritus mundi, ce sel représentera en définitive et à
lui seul les 4 éléments, son feu et son vase. »
Jethro, Messe et Alchimie,
dans Pléiade Alchimique, f° 60.

80 - « XIV : L’eau du chaos hache, broie, calcine,


mortifie, sublime toutes matières. Elle est en tout et
partout. »
Kamala-Jnana, « Comment Dieu créa l’Univers »,
dans Pléiade Alchimique, f° 71.

COAGULA.

81 - « Ainsi par la privation de l’humidité adustive


qui est ôtée par la sublimation philosophique, le volatil est
rendu fixe et le mou est fait sec et terre. »
Synésius, f° 187.

82 - « Cuisez-le jusqu’à ce qu'il n’y ait rien de noir et


que la blancheur apparaisse et puis cuisez-le avec la
gomme de l’or et mêlez tout par feu sans y toucher jusqu’à
ce que tout soit fait rouge et ayez patience, ne vous ennuyez
point et l’abreuvez de son eau qui est sortie de lui, laquelle
est eau permanente jusqu’à ce qu’il soit fait rouge. »
La Tourbe (tome II, f° 5).
83 - « COAGULA : Troisième phase du magistère.
Elle vient directement après solve et contient trois degrés
de feu durant lesquels apparaissent les couleurs : blanche,
orangé et rouge. Sa durée est de 16 mois philosophiques.
C’est à la fin de ce stade qu’apparaît la première pierre au
rouge. Toutefois pour que cette Pierre ait quelques vertus
notables, il lui faudra passer par la quatrième phase qui
est la multiplication. »
Kamala-Jnana, Dict. de Phil. Alch. f° 11.

COULEURS : Arc-en-ciel, Queue de paon.

84 - « Si le rouge apparaît avant le noir, c’est l’indice


que l’on a trop poussé le feu. »
Nouvelle Ass. des Philos. Chim. f° 91.

85 - « Ce que Morien confirme en disant : Je vous dis


la vérité ; rien n'a induit en erreur les nouveaux Philo­
sophes que la pluralité des noms ; mais sachez que ces
noms ne sont que les couleurs qui paraissent dans la
conjonction et ainsi vous n’errerez pas dans l’Œuvre. »
N. Flamel, Le Désir Désiré, f° 303.
86 - (Du même, f° 305). ; Parce que dans l’œuvre
s’acquiert une couleur mêlée et répandue en chose blanche
et se convertit une grande partie du blanc en couleur
citrine ; ce qu’on peut éprouver en jetant du sang parmi
du lait et de l'eau. »

87 - « Ce qui fait dire à Diomèdes : Cuisez-les douce­


ment (les 2 corps) afin qu’ils soient faits premièrement
noirs, après blancs, ensuite citrons et rouges et finalement
venin teingeant. »
Trévisan, La Parole Délaissée, f° 436.

88 - « Notre Pierre est appelée EPHODDEBURS,

— 42 —
c’est-à-dire vêtement de pourpre. »
La Tourbe, tome II, f° 17.
89 - (Du même, f° 18.) «Et il viendra diverses couleurs,
le premier jour safran, le second comme rouille, le troi­
sième comme pavot du désert, le quatrième comme sang
fortement brûlé. »
99 - (F° 22.) « Morien dit : L’eau teint l’eau et une
humeur teint l'autre et un soufre l’autre, le blanc
blanchit le rouge petit à petit ; aussi pareillement peu à
peu le rouge rougit le blanc. »

91 - Quand tu auras blanchi tu auras vaincu les


taureaux enchantés. Ce qui reste est sans difficulté mais
sou viens-toi qu’avant de quitter entièrement la noirceur et
se blanchir, la Pierre se vêtira de toutes les couleurs que
lu saurais imaginer; souvent elle se liquéfiera elle-même
<»t souvent se coagulera, elle deviendra orangée, verte,
rouge — non pas d’un rouge parfait — et jaune, deviendra
blanc orangée jusqu’à ce qu’étant vaincue par la sécheresse
et la chaleur toutes ces couleurs, finissent en blancheur
orangée. »
N. Flamel, Figures Hiérog., f° 242.

92 - « A petits bains deux cent quatre-vingt jours et


il se fera un poulet ayant la crête rouge, la plume blanche
et les pieds noirs. »
La Tourbe, tome II, f° 33.

93 - « Par suite de l’action du propre feu de la matière


(•(•Ile-ci devient noire, puis grise, sans qu’on soit obligé de
lui administrer le feu extérieur. On est alors rendu au
(h’gré de Jupiter, c’est dans ce degré que l’on voit paraître
les couleurs de l’arc-en-ciel. »
Cyliani, Hermès Dévoilé, f° 45.

94 - « L'Œuvre de noircir étant accomplie, il faut


venir à blanchir; toutefois avant la parfaite blancheur,
toutes les couleurs qu’on saurait imaginer sont vues et
aperçues dans l’œuvre.»
Trévisan, La Parole Délaissée, f° 428.

— 43 —
95 - « Ensuite Mars s’avança avec son épée nue, admi­
rablement diversifiée de couleurs, ressemblant à un miroir
enflammé... mais Vulcain refusa absolument et persévérant
dans son office poussa avec zèle l’exécution de la sentence
portée (celle de tuer) jusqu’à ce que la reine Vénus arriva
dans un vêtement rouge éclatant, broché de vert. »
B. Valentin, Les 12 Clés, f° 91.
96 - (Du même, f° 124.) «Un peintre peut mettre le
jaune sur le blanc, le rouge sur du jaune et assurément la
couleur pourpre et autant qu’on voudra jusqu’à ce que
soient rassemblées toutes les couleurs et que toutefois la
dernière l’emporte dans sa gradation la plus haute. De
même, il doit en être ainsi dans notre Magistère. »
« Or, il n’est pas concédé à ce soufre de colorer si ce
n’est que cette couleur lui soit donnée avec grande persé­
vérance. »

97 - « QUEUE DE PAON : Phénomène coloré qui irise


la partie supérieure du flacon au dernier stade de la
Putréfaction. Il y a une telle variété de couleurs que leur
vue fait penser au chatoiement d’une queue de paon ou
à un magnifique feu d’artifice. »
Kamala-Jnana, Dict. de Phil. Alchim., f° 36.

COURONNE D’OR

98 - « En effet, ils n’étaient (de nombreux hommes)


pas de la même opinion jusqu’à ce qu’on vit s’avancer un
homme de grande vieillesse aux cheveux et à la barbe
blancs comme la neige, vêtu de pourpre de la tête aux
pieds. Il mit sur sa tête une couronne à laquelle brillait une
précieuse escarboucle. »
B. Valentin, 12 Clés, f° 93.

99 - « COURONNE : Cercle aurique d’un beau jaune

— 44 —
d’or qui se forme en ménisque sur le sang du dragon
pendant la putréfaction. »
Kamala-Jnana, Diet, de Phil. Alch., f° 12.

DIVERS

100 - « L’homme dans son état naturel se trouve dans


la création moyenne... ou il se réduit en poussière par la
corruption ou bien il a une condition spirituelle glorifiée
comme Enoch ou Elie qui furent transformés et ceci est
un extrême véritable excluant toute altération. »
Philalèthe, f° 36.

101 - «Souvenons-nous toujours de la doctrine de


Zenon : la Nature, dit-il, nous donne une langue et deux
oreilles afin que nous puissions entendre beaucoup et
parler peu. »
E. Philalèthe, f° 61.

102 - « Lorsqu’on met de la glace dans un vase placé


mu le feu on voit qu’elle se fond en eau. On doit en user
de la même manière avec notre Pierre qui n’a besoin que
du secours de l’Artiste, de l’opération de ses mains et
l'action du feu naturel car elle ne se résoudra jamais

— 45 —
d’elle-même. »
Limojon de Saint-Didier,
Triomphe Hermétique, f° 15.
183 - «Remarquez que le terme de Pierre est pris en
plusieurs sens différents, ce qui fait dire à Geber qu’il y a
trois Pierres qui sont trois médecines répondant à trois
degrés de perfection. La première est la matière des
Philosophes parfaitement épurée et réduite en pure
substance mercurielle ; la deuxième est la même matière
cuite, digérée et fixée en soufre incombustible ; et la
troisième est cette même matière fermentée et multipliée
et poussée à la dernière perfection de teinture. »
Eudoxe et Pyrophile, f° 27.
104 - (Des mêmes, fos 44 et 45.) «Sur la Table d’Eme-
raude dont le sens latin n’est pas reproduit exactement en
français... »

105 - « Voici d’ailleurs mon jugement impartial sur


l’honnête Hohenheim (Paracelse) : Je trouve dans ses
autres travaux et spécialement quand il parle de la Pierre,
beaucoup de faux procédés mais en général sa doctrine à
son sujet est bien fondée. En vérité il est assez fier de la
justice de sa mauvaise humeur et en certains passages il
a erré intentionnellement, jetant n’importe quel os à ronger
aux hommes de l’Ecole car il était pilote du Griadaleana
échouant dans son Rio de la récréation. »
E. Philalèthe dans Inconnues, n° 14, f° 40.

106 - « Tout ce qui existe dans l’Univers de matériel


ou de physique est purement minéral. Les gaz eux-mêmes
le sont. Prends note de cet aveu. »
Cyliani, Hermès Dévoilé, f° 18.
107 - (Du même, f° 33.) « Enfin la grandeur du vase
doit être calculée sur la quantité de la matière, de manière
que celle-ci ne contienne que le quart de sa capacité.
Entendez-moi. »

108 - « Observez que les termes dont on se sert :


dissoudre, teindre, blanchir, imbiber, cuire, fixer, humecter,

— 46 —
distiller signifient tous la même chose qui est cuire jusqu’à
ce qu’elle soit parfaite (la Pierre). »
L. Grassot. La Lumière tirée du chaos, f° 20.

109 - « Les Philosophes l'appellent leur électre minéral


ou magnésie philosophique... »
Science écrite de tout l’Art hermétique, art. xm.

110 - « Alphidius a nommé cette eau « attrapante » ou


mercure des Sages ou urine des jeunes colériques. »
Trévisan, Parole Délaissée, f° 210.

111 - « Le flegme et la terre morte corps impurs sont


appelés le corps des mixtes et les trois éléments quintes-
Ncntiés sont appelés âme des mixtes. »
Paracelse, Les 10 Archidoxes, f° xxvi.
112 - (Du même, f° xxx.) « Le pur est incorruptible,
l’impur se corrompt, il se putréfie et devient puant. »

113 - « Quand tu connaîtras ce qu'est notre mercure,


cuit et congèle au ventre de la terre par la chaleur du
j h lire qui le cuit par sa propre vertu. »
N. Flamel, Le Désir Désiré, f° 286.

114 - « Regardez donc les Paroles des Sages comme


Un ont compris toute l’Œuvre en ces paroles : Nature
N’rsjouit en nature, nature surmonte nature, nature contient
induré. En ces paroles est contenue toute l’Œuvre. »
La Tourbe, tome II, f° 5.)
115 - (Du même, f° 8.) « Sachez que la chose dont
parlent les Philosophes suit et atteint son compagnon sans
h’ii comme l’aimant attire le fer. »
116 - (F° 16.) « Mais entendez par ceci que notre
plomb est un métal qui n'est pas vulgaire, mais qui vient
de notre minière et aussi l’argent et aussi toute la compo-
’iillOll. »
117 - (F° 27.) « Et sachez que quoique nous disions en
plusieurs lieux : mettez ceci, mettez cela, toutefois nous
rnlcndons qu’il ne faut mettre qu’une chose. »

— 47 —
IIH (F' 31.) « La Tourbe dit : sachez que vous avez
mh'iidu les vérités. Prenez-les là où elles sont et les triez
• ••mine nn trie les bonnes herbes des mauvaises. »

119 - « Non plus que la difficulté de l’opération qui est


<le si peu de durée et si facile que c’est avec raison qu’on
l'appelle un ouvrage de femme, et jeu d’enfant. »
Artéphius, f° 147.

120 - « Et remarquez que dissoudre, calciner, teindre,


blanchir, rafraîchir, baigner, laver, coaguler, imbiber, cuire,
fixer, broyer, dessécher et distiller sont une même chose
et que tous ces mots veulent dire seulement cuire la nature
jusqu'à ce qu'elle soit parfaite. »
Synésius, f° 180.

121 - « La croix a la même étymologie que creuset :


CRUCIS. »
Fulcanelli, Mystère des Cathédrales, f° 36.

122 - « L’Art d'Alchimie est vrai et certain. »


Commentaires d’HoRTULAiN (tome I, f° 4).
123 - (Du même, f° 14.) «La Pierre est appelée parfaite
parce qu’elle a en soi la nature des choses minérales,
végétales et animales, c'est pourquoi elle est appelée
triple. »

124 - « Car le mâle est le ciel de la femelle et la


femelle est la terre du mâle. Ils ont besoin l’un de l’autre. »
Les 7 Chapitres d’HERMÈs (tome I, f° 29).

125 - « Les esprits se cachant dans les métaux sont


très différents ; l'un plus volatil ou plus fixe que l'autre,
de même que leur âme ou leurs âmes et leurs corps sont
inégaux. »
B. Valentin, Les 12 Clés, f° 85.

126 - « Ce sifflement qui ne manque pas de surprendre


l’opérateur à ses débuts est nommé le chant du cygne (le
signe chantant) parce que le mercure voué à la mort et à

— 48 —
la décomposition va transmettre son âme au corps interne
issu du métal imparfait, inerte et dissous. »
Note de M. Canseliet dans Les 12 Clés, f° 152.
Seuls saint Thomas d’Aquin et B. Valentin font mention
de ce signe.
127 - (Du même, f° 161.) «Car les yeux des Sages voyent
la Nature d’autre façon que les yeux communs. Comme
par exemple, les yeux du vulgaire voyent que le soleil est
chaud : les yeux des Philosophes au contraire voyent
plutôt que le soleil est froid, mais que ses mouvements
sont chauds. »

128 - « En l’année 1334 un pape mourut à Avignon,


c’était le pape Jean XXII. Malgré l’exiguïté de ses revenus
il laissait dans son trésor une somme de vingt-cinq millions
de florins. D’où provenait cette somme ?
« C’était ce même pape qui 16 ans auparavant en 1317
avait lancé contre les alchimistes la bulle dont suit la
traduction... etc. »
Jehan de La Fontaine,
La Fontaine des Amoureux de la Science.

129 - « 1) La vie minérale n’est pas une figure de


rhétorique : le minéral a sa fleur, son fruit, son temps de
maturité.
2) Les opérations alchimiques sont matériel­
lement simples. Parfois d’autant plus simples que leur
description se fait plus compliquée. »
A. Savoret, Qu'est-ce que VAlchimie, f° 25.

130 - « Ils raillent les Alchimistes qui sont morts


indigents et inops ; mais sache mon disciple que lorsque tu
posséderas la Pierre, tu dédaigneras littéralement de faire
de l’or physique. »
Grillot de Givry, Le Grand-Œuvre, f° 63.

— 49 —
IIH (F' .31.) « La Tourbe dit : sachez que vous avez
< iiirndii les vérités. Prenez-les là où elles sont et les triez
• "iHiiic on trie les bonnes herbes des mauvaises. »

119 - « Non plus que la difficulté de l’opération qui est


de si peu de durée et si facile que c'est avec raison qu’on
l'appelle un ouvrage de femme, et jeu d’enfant. »
Artéphius, f° 147.

120 - « Et remarquez que dissoudre, calciner, teindre,


blanchir, rafraîchir, baigner, laver, coaguler, imbiber, cuire,
fixer, broyer, dessécher et distiller sont une même chose
et que tous ces mots veulent dire seulement cuire la nature
jusqu’à ce qu’elle soit parfaite. »
Synésius, f” 180.

121 - « La croix a la même étymologie que creuset :


CRUCIS. »
Fulcanelli, Mystère des Cathédrales, f° 36.

122 - « L’Art d’Alchimie est vrai et certain. »


Commentaires d Hortulain (tome I, f° 4).
123 - (Du même, f° 14.) «La Pierre est appelée parfaite
parce qu’elle a en soi la nature des choses minérales,
végétales et animales, c’est pourquoi elle est appelée
triple. »

124 - « Car le mâle est le ciel de la femelle et la


femelle est la terre du mâle. Ils ont besoin l’un de l’autre. »
Les 7 Chapitres d’HERMÈs (tome I, f° 29).

125 - « Les esprits se cachant dans les métaux sont


très différents ; l’un plus volatil ou plus fixe que l’autre,
de même que leur âme ou leurs âmes et leurs corps sont
inégaux. »
B. Valentin, Les 12 Clés, f° 85.

126 - « Ce sifflement qui ne manque pas de surprendre


l’opérateur à ses débuts est nommé le chant du cygne (le
signe chantant) parce que le mercure voué à la mort et à

— 48 —
la décomposition va transmettre son âme au corps interne
issu du métal imparfait, inerte et dissous. »
Note de M. Canseliet dans Les 12 Clés, f° 152.
Seuls saint Thomas d’Aquin et B. Valentin font mention
de ce signe.
127 - (Du même, f° 161.) «Car les yeux des Sages voyent
la Nature d’autre façon que les yeux communs. Comme
par exemple, les yeux du vulgaire voyent que le soleil est
chaud : les yeux des Philosophes au contraire voyent
plutôt que le soleil est froid, mais que ses mouvements
sont chauds. »

128 - « En l’année 1334 un pape mourut à Avignon,


c’était le pape Jean XXII. Malgré l’exiguïté de ses revenus
il laissait dans son trésor une somme de vingt-cinq millions
de florins. D’où provenait cette somme ?
« C’était ce même pape qui 16 ans auparavant en 1317
avait lancé contre les alchimistes la bulle dont suit la
traduction... etc. »
Jehan de La Fontaine,
La Fontaine des Amoureux de la Science.

129 - « 1) La vie minérale n’est pas une figure de


rhétorique : le minéral a sa fleur, son fruit, son temps de
maturité.
2) Les opérations alchimiques sont matériel­
lement simples. Parfois d’autant plus simples que leur
description se fait plus compliquée. »
A. Savoret, Qu'est-ce que VAlchimie, f° 25.

130 - « Ils raillent les Alchimistes qui sont morts


indigents et inops ; mais sache mon disciple que lorsque tu
posséderas la Pierre, tu dédaigneras littéralement de faire
de l’or physique. »
Grillot de Givry, Le Grand-Œuvre, f° 63.
ELEMENTS.

131 - « Ce n’est pas dans les éléments qu’il faut la


chercher, quoiqu’elle les ait concentrées en elle-même. »
Nouvel. Assemb. des Philos. Chim.,
f° 166 - x

132 - « Faire subir les 4 saisons et finir en automne,


sachez que cette science est connaissance des 4 éléments
et des temps mutuellement et réciproquement changés l’un
en l’autre. »
N. Flamel, Trésor de Philosophie.

133 - « Ce chaos possède en lui les 4 éléments qui


d’eux-mêmes sont de natures contraires, mais la sagesse
de Dieu les a placés de telle façon que leur ordre réel les
réconcilie. »
E. Philalèthe, f° 56.

134 - « Les éléments impurs sont le flegme et la terre


morte. Quand on sépare le pur de l’impur, on sépare donc
3 éléments de la quintessence d’avec la terre. »
Paracelse, 10 Archidoxes, f° xxv.

135 - « Et par ainsi il appert clairement que les


4 éléments ne sont point la Matière Première. »
Trévisan,
Livre de la Philosophie Naturelle des Métaux,
f° 352.

136 - « Alexandre a écrit dans son épître que tout ce


qui s’est démontré à nos anciens être de qualité chaude
ils l’ont appelé Feu, ce qui était sec et coagulé Terre, ce

— 50 —
qui était humide et labile Eau ce qui était froid et subtil
Air. »
Opuscule de Zachaire, f° 524.

137 - (Du même, f° 530.) «Valérianus a très bien écrit


que les éléments qu’ils disent avoir séparé ne participent
en rien de la nature des vrais éléments, témoin leur
« huile » qu’ils appellent Air lequel mouille tout ce qu’il
trouve contre la vraie nature de l’air. »

138 - « La Pierre a en soi les 4 éléments. »


L’Hortulus (tome I, f° 5).

139 - « Donc que le passionné de l’Art acquière plus


de certitude et qu’il sache, de fondement surabondant que
dans UN élément même les trois autres se cachent, car l’Air
contient en soi le Feu, l’Eau et la Terre, ce qui peut
paraître incroyable, lorsque, cependant c’est la vérité
même. Ainsi le Feu retient en soi l’Air, l’Eau et la Terre
autrement il ne générerait rien. L’Eau est participante de
la Terre, de l’Air et du Feu, sinon rien ne pourrait résulter
dans la génération ; et que l’un des éléments soit envisagé
séparément, TOUS avec elle sont néanmoins mélangés.
Cela est révélé par la distillation dans la séparation des
éléments. »
B. Valentin, 12 Clés, f° 176.

140 - « ELEMENTS : Il y en a 4 dans la nature. Toute­


fois les Sages parlant de ces éléments ne veulent pas les
désigner, mais sous-entendent leur matière primordiale ou
agent secret pouvant à leur gré se transformer en Eau, en
Terre, en Air ou en Feu. Ce qui en définitive revient à dire
que lorsqu’ils parlent de l’un de ces éléments, ils parlent
toujours de la même chose, seulement elle se présente sous
4 aspects différents : elle est Terre quand elle est sous sa
forme de Sel, elle est Eau quand elle fond, elle est Air
quand elle s’élève en fumée, et elle est Feu quand elle est
excitée. »
Kamala-Jnana, Dict. de Phil. Alch., f° 14.

141 - « Parlons encore un peu du serpent : il figurait

— 51 —
ENIGMES.

142 - « Quand les Philosophes parlent sans détour,


dit G. de Schroeder, je me méfie de leurs paroles, quand ils
s’expliquent par énigmes, je réfléchis. »
Nouv. Assemb. des Phil. Chim., f° 56.

143 - « Mais sache que la Pierre est confectionnée


d’un, de deux, de trois, de quatre et de cinq ; de cinq c’est-à-
dire de la quintessence de sa substance ; de quatre par qui
sont entendus les quatre éléments ; de trois qui sont les
trois principes des choses ; de deux qui sont assurément la
double substance du mercure ; d’un c’est-à-dire le premier
être de toutes choses lequel découla du verbe de la première
création ou FIAT. »
B. Valentin, 12 Clés, f° 227.
----- 1-----
144 - « Je vous commande, Fils de Doctrine, congelez
l’argent vif de plusieurs choses faites : 2, 3 et 3, 1, 1 avec 3
c’est 4, 3, 2, et 1.
De 4 à 3, il y a 1 ; de 3 à 4 il y a 1, donc 1 et 1, 3 et 4 ;
de 3 à 1 il y a 2, de 2 à 3 il y a 1, de 3 à 2, 1, 1, 1, 2 et 2
Et de 1, 2 de 2 et 1, 1 de 1 à 2 donc 1. Je vous ai tout dit. »
Tourbe des Philos.
dans L'Alchimie et les Alchimistes,
de Figuier, fu8 44 et 45.
Nota : Cette énigme se trouve expliquée dans Pléiade alchimique,
par R. CARO, f° 137.

— 52 —
FABRICATION.

145 - « La Pierre doit être divisée en deux parties,


.avoir la partie supérieure qui monte en haut et la partie
inférieure qui demeure en bas fixe et claire (f° 4).
146 - « La partie inférieure c’est-à-dire la terre qui
est la nourrice et le ferment et la partie supérieure c’est
l’âme, laquelle vivifie toute la Pierre et la ressuscite. » (F” 5).
Commentaires d’HoRTULUs (tome I).
147 - (Du même, f° 9, tome I.) «Tu sépareras la terre
du feu, le subtil de l’épais, doucement avec grande indus­
trie. Tu sépareras, c’est-à-dire tu dissoudras, car la disso­
lution est la séparation des parties. »

148 - « Fais que ce qui est en haut soit en bas et que


ce qui est visible, invisible, palpable, impalpable et dere­
chef fais que de ce qui est en bas soit fait ce qui est en
haut, de l’invisible le visible, de l’impalpable le palpable.
Cela est tout l’art. »
B. Valentin, Les 12 Clés, f° 95.

FEUX, fourneau, chaleur.

149 - « En un mot ils virent un certain feu d’une


couleur rouge travaillant sur une eau très blanche, lourde

— 53 —
et salée, laquelle est également feu à l’intérieur mais très
froide à l’extérieur.
E. Philalèthe, f° 37.
150 - (Du même, f° 40.) «Mais j’avais presque complè­
tement oublié de te dire ce qui est TOUT dans TOUT et la
plus grande difficulté dans F Art à savoir le feu. Il ne change
pas la matière en fumée ni la fait transpirer, mais il la
digère par une chaleur douce : sa proportion et son régime
doivent être très scrupuleusement observés, la meilleure
façon de le connaître est d’après le synode : ne laisse pas
voler l'oiseau avant l’oiseleur. »
151 - (Du même, f° 41.) «Ce feu, leur bain est un bain
naturel et non artificiel. Ce n’est en effet aucune espèce
d'eau mais une certaine humidité subtile tempérée envi­
ronnant le vase et nourissant leur soleil ou feu. En un
mot sans ce bain, rien ne peut s’engendrer dans le monde.
Ce n'est pas un feu de cuisine ni de fièvre qui travaille sur
un sperme dans la matrice, mais une chaleur très tem­
pérée, une humidité naturelle qui procède de la vie véritable
de la mère. »
152 - (Du même, f° 42.) «La moindre violence empêche
toute génération. Si elle était chauffée (la matière première)
ne fut-ce que quelques minutes le soufre blanc et rouge ne
pourraient jamais s’unir et se coaguler essentiellement.
La Nature ne se met pas en mouvement par la théorie
des hommes mais par leur pratique et sûrement l’entende­
ment et la raison ne peuvent exécuter de miracles sans l’aide
des mains. »
153 - (Du même, f° 43.) «Par mesure de sécurité je te
décrirai le feu une fois de plus. C’est un feu sec, vaporeux,
humide, il entoure le vase, il est à la fois égal et continuel.
Il est sans repos et certains l'on appelé le charbon blanc
philosophique. En lui-même il est naturel, mais sa prépa­
ration est artificielle. C’est une chaleur propre aux morts
c’est pourquoi on l'a appelé le feu nécromantique. Ce n’est
pas une partie de la Matière, il n’est pas tiré d’elle, mais
c’est un feu extérieur qui sert seulement à agiter et raffermir
le feu intérieur et opprimé du chaos. »
154 - « Limojon écrit : Le feu secret des Sages est un
feu que ¡’Artiste prépare selon l’art ou du moins qu’il peut
faire préparer selon l’art par ceux qui ont une parfaite
connaissance de la chimie. »
Fulcanelli, Mystère des Cathédrales, f° 58.

155 - « Ce feu mystérieux est naturel parce qu’il est


d’une même nature que la Matière Philosophique. L’Arstiste
néanmoins prépare l’un et l’autre. »
Eudoxe et Pyrophile, f° 30.

156 - (Du même, f° 31.) «L’artiste prépare le feu ou


peut le faire préparer par ceux qui ont une parfaite connais­
sance de la chimie. »

157 - « C’est bien simple, dissous et coagule, voilà tout


et donne-toi de garde de te servir d’autre feu que celui
du ciel. »
Cyliani, Hermès Dévoilé, f° 28.

158 - « Le soufre contient un feu fixe. » (Fn 125.)


159 - « Le mercure contient un feu fixe. » (F° 117/a 3e.)
Œuvres de Buffon, 1855.
160 - (Du même, f° 129, note a.) «J’ai calciné tous les
métaux même les plus parfaits d’une manière aussi
irréductible que possible avec du mercure tiré des
1/2 métaux. »

161 - « Par soufre on entend chaleur, on l'appelle aussi


feu et air. »
Paracelse, 10 Archidoxes, f° xij.
162 - (Du même, f° xxxj.) «Le soufre est appelé par les
médecins : chaleur naturelle. »

163 - « Faites feu modéré tout par tout et gardez-vous


de feu fort et violent ; car si vous faites le feu plus fort
qu’il ne faut il sera rouge avant son temps ; car premiè­
rement nous le voulons noir, puis blanc, puis rouge. »
La Tourbe, tome II, f° 7.

— 55 —
et salée, laquelle est également feu à l’intérieur mais très
froide à l'extérieur.
E. Philalèthe, f° 37.

150 - (Du même, f° 40.) «Mais j’avais presque complè­


tement oublié de te dire ce qui est TOUT dans TOUT et la
plus grande difficulté dans F Art à savoir le feu. Il ne change
pas la matière en fumée ni la fait transpirer, mais il la
digère par une chaleur douce : sa proportion et son régime
doivent être très scrupuleusement observés, la meilleure
façon de le connaître est d’après le synode : ne laisse pas
voler l’oiseau avant l’oiseleur. »
151 - (Du même, f° 41.) «Ce feu, leur bain est un bain
naturel et non artificiel. Ce n’est en effet aucune espèce
d’eau mais une certaine humidité subtile tempérée envi­
ronnant le vase et nourissant leur soleil ou feu. En un
mot sans ce bain, rien ne peut s’engendrer dans le monde.
Ce n'est pas un feu de cuisine ni de fièvre qui travaille sur
un sperme dans la matrice, mais une chaleur très tem­
pérée, une humidité naturelle qui procède de la vie véritable
de la mère. »
152 - (Du même, f° 42.) «La moindre violence empêche
toute génération. Si elle était chauffée (la matière première)
ne fut-ce que quelques minutes le soufre blanc et rouge ne
pourraient jamais s’unir et se coaguler essentiellement.
La Nature ne se met pas en mouvement par la théorie
des hommes mais par leur pratique et sûrement l’entende­
ment et la raison ne peuvent exécuter de miracles sans l’aide
des mains. »
153 - (Du même, f° 43.) «Par mesure de sécurité je te
décrirai le feu une fois de plus. C’est un feu sec, vaporeux,
humide, il entoure le vase, il est à la fois égal et continuel.
Il est sans repos et certains l’on appelé le charbon blanc
philosophique. En lui-même il est naturel, mais sa prépa­
ration est artificielle. C’est une chaleur propre aux morts
c'est pourquoi on l’a appelé le feu nécromantique. Ce n’est
pas une partie de la Matière, il n’est pas tiré d’elle, mais
c’est un feu extérieur qui sert seulement à agiter et raffermir
le feu intérieur et opprimé du chaos. »
154 - « Limojon écrit : Le feu secret des Sages est un
feu que l’Artiste prépare selon l’art ou du moins qu’il peut
faire préparer selon l’art par ceux qui ont une parfaite
connaissance de la chimie. »
Fulcanelli, Mystère des Cathédrales, f° 58.

155 - « Ce feu mystérieux est naturel parce qu'il est


d’une même nature que la Matière Philosophique. L'Arstiste
néanmoins prépare l’un et l’autre. »
Eudoxe et Pyrophile, f° 30.

156 - (Du même, f° 31.) «L’artiste prépare le feu ou


peut le faire préparer par ceux qui ont une parfaite connais­
sance de la chimie. »

157 - « C'est bien simple, dissous et coagule, voilà tout


et donne-toi de garde de te servir d’autre feu que celui
du ciel. »
Cyliani, Hermès Dévoilé, f° 28.

158 - « Le soufre contient un feu fixe. » (F° 125.)


159 - « Le mercure contient un feu fixe. » (F° 117/a 3e.)
Œuvres de Buffon, 1855.
160 - (Du même, f° 129, note a.) «J’ai calciné tous les
métaux même les plus parfaits d’une manière aussi
irréductible que possible avec du mercure tiré des
1/2 métaux. »

161 - « Par soufre on entend chaleur, on l'appelle aussi


feu et air. »
Paracelse, 10 Archidoxes, f° xij.
162 - (Du même, f° xxxj.) «Le soufre est appelé par les
médecins : chaleur naturelle. »

163 - « Faites feu modéré tout par tout et gardez-vous


de feu fort et violent ; car si vous faites le feu plus fort
qu’il ne faut il sera rouge avant son temps ; car premiè­
rement nous le voulons noir, puis blanc, puis rouge. »
La Tourbe, tome II, f° 7.
Livre cTArtéphius, f° 147.

165 - (Du même, f°8 148-149.) «Notre feu est minéral,


il est égal, continuel et ne s’évapore point s’il n’est trop
fortement excité. Il participe du soufre, il est pris d’autre
chose que de la Minière, il détruit tout, il dissout, congèle
et calcine. Il y a de l’artifice à le trouver et à le faire. Il ne
coûte rien, ou du moins fort peu. »
« Il est aussi la Fontaine d’Eau Vive où se baignent le
roi et la reine. Ce feu humide suffit à toute l’Œuvre, au
début, au milieu et à la fin. Il y a encore un feu naturel,
un feu contre nature et un feu innaturel et qui ne brûle
point et enfin pour complément il y a un feu chaud, sec,
humide et froid. »

166 - (F° 150.) « Il y a un feu de lampe, un feu de


cendres et le 3e feu c’est le feu naturel de notre eau lequel
on appelle feu contre nature parce que c'est une eau et
cependant ce feu fait de l’or un esprit, ce que le feu
vulgaire ne saurait faire. »

167 - « Art. 18 : Le feu et la chaleur ne peuvent être


produits que par le mouvement. »
Doctrine Rose + Croix, f° 274.

168 - « Le composé salin égale le feu innaturel. »


B. Valentin, 12 Clés, f° 248.

169 - « Conservez l’eau et le feu qui demeurent en


elle (la Pierre) et qui sont faits des 4 éléments, à retenir
ou fixer leurs eaux par son eau, laquelle n'est pas pourtant
eau, quant à la forme extérieure ou apparente ; mais un
feu qui monte sur les eaux et qui les contient dans un
vaisseau entier sans fêlure de peur que les esprits ne
s’échappent et ne sortent des corps. Etant ainsi retenus ils
deviennent teingeants et fixes. C’est l’eau Pontique. »
Les 7 Chapitres d’Hermès, tome I, f° 32.

— 56 —
170 - « Car note que le feu et l’azoth te suffisent. »
Nicolas Valois,
Nouv. Ass. des Phil. Chim., f° 140.

171 - « L’aigle par exemple ne signifie autre chose que


l’esprit universel du monde ; et c’est l’oiseau d’Hermès et
le mouvement perpétuel des Sages. »
De Gobineau de Montluisant,
Nouv. As. des Ph. Ch., f° 190.

172 - « Le vrai fourneau est une simple coquille que


tu pourrais facilement tenir dans tes mains. Le vase est
unique et rien de plus, mais certains Philosophes en ont
employé deux et tu le peux aussi. Quant à l’Œuvre lui-
même il n’est guère pénible, rien n’empêcherait une dame
de lire l’Arcadie en le faisant. »
E. Philalèthe, f° 40.

173 - « Remarquez encore que tirer l’âme ou l’esprit


ou le corps n’est autre chose que les calcinations qui signi­
fient l’opération de Vénus. C’est donc avec le feu que se
fait l’extraction de l’âme et que l’esprit sort doucement. »
Synésius, f° 180.

174 - « Sans chaleur naturelle, nulle naissance ne peut


se produire, s’est pourquoi si l’on doit se servir, pour créer,
de l’esprit vivifiant et du mouvement, cela ne peut arriver
sans air. »
B. Valentin, Les 12 Clés, f° 178.

175 - « N’utilisons donc pas l’amas malodorant et


vaporeux de la cour de ferme, la bassine en ébullition du
bain-marie, la capsule ou le tet de la cendre ou du sable,
mais bien les principaux degrés de température exprimés
par ces dispositifs. »
Notes de M. Canseliet,
12 Clés de B. Valentin, f° 200.

176 - « Par 1’eau le feu peut être éteint et complète­


ment détruit. Et si beaucoup d’eau est versée sur un petit
feu, alors le feu est contraint à céder à l’eau et à lui aban­
donner la victoire. Ainsi notre soufre igné, par l’eau
préparée selon l’art, doit être surpassé et vaincu, de
manière qu’après la séparation de l’eau, la vie ignée de
notre vapeur sulfureuse doive triompher. D’autre part,
dans ce dessein, nul triomphe ne peut être atteint si ce n’est
que le Roi ait ajouté à son eau, sa nature énergétique et sa
puissance et qu’ils lui ont abandonné la clé de sa propre
couleur. A tel point qu’il soit détruit par elle et devienne,
invisible ; mais par ce changement il doit rendre sa forme
visible, cependant avec diminution de son essence natu­
relle et perfectionnement de son corps. »
B. Valentin, 12 Clés, f° 123.

177 - «Or cette chaleur naturelle que l’Artiste sait


éveiller dans le corps terrestre par le propre mouvement
du feu secret, seul agent, de l’interpénétration des prin­
cipes, de la libération et de l’évolution du germe minéral
est voilée par la pluralité des vieux Maîtres sous l’expres­
sion cabalistique de fumier de cheval. C’est ce qui explique
l’erreur de certains spagyriques qui, prenant à la lettre les
vocables philosophiques enfouissent sous des masses de
fien les vases contenant les substances destinées à être
digérées, fermentées et putréfiées. »
Notes de M. Canseliet, 12 Clés, f° 130.
178 - (Du même, f° 166.) «Et c’est elle, cette énergie ou
vibration qui constitue l’essence, l’âme du feu et qui
n’aspire qu’à monter, à s’élever sans cesse toujours plus
haut ; rayon dépourvu d’éclat, émané du soleil et que le
soleil rappelle à lui. »

179 - «Et notez ce secret, que le mercure est tout notre


feu, comme feu de cendre, de bois et de charbon, et cela
selon qu’il est vif ou mortifié, blanchi ou rougi, changement
que vous devez suivre, proportionnant votre feu extérieur
à la chaleur du bain, des cendres, du sablon et du feu nud.
Si vous êtes bon Artiste et Philosophe vous entendrez ce
que doit être votre feu. »
Commentaires de H. de Linthaut, sieur
de Mont-Lion, sur Le Trésor des Trésors
de Christophe de Gamon, 1610, f° 128.

— 58 —
180 - « Nous répéterons seulement avec lui (B. Valen-
lin) que notre sel est véritablement un feu; qu'il est
composé par l’Artiste à l’aide de produits indépendants
de ceux qui sont réservés à l’Œuvre ; qu’il est, suivant
encore l’indication sincère de Limojon de Saint-Didier, de
In nature de la chaux. »
Triomphe Hermétique, 1699, lre éd., f° 43.

181 - «Le sel n'est feu qu’en puissance; c'est lui ce


leu-eau ou cette eau ignée, sèche, qui ne mouille pas les
mm ns et de laquelle nombre d’auteurs se sont préoccupés
aans vouloir déclarer la nécessité de son emploi ni préciser
l’importance de son action. »
Notes de Canseliet, 12 Clés, f° 240.
182 - (Du même, f° 248.) « L’athanor est à triple étage.
I >es trois feux qui interviennent dans le Grand-Œuvre et
v permettent l’élaboration d’un corps nouveau, totalement
inconnu de la science chimique actuelle, le soufre repré­
sente ce que les Maîtres appellent le feu naturel, ou l’esprit
vital caché dans la portion homogène et mondée de la
• ni »stance métallique ; le feu innaturel, dégagé par l’action
du feu élémentaire, se dissimule à l’intérieur d’un composé
un lin que l’artiste compose lui-même, à l’aide de matériaux
• I rangers...
« Quant au feu contre nature, qui est l'animateur
externe des deux autres, c’est celui de nos foyers...
« Sous l’action excitante du feu contre nature, le feu
Innaturel transmet son propre mouvement, son énergie
cidulytique au feu naturel du soufre.»

183 - « ... néanmoins je vous déclare sincèrement que


nous ne nous servons que d’un seul fourneau, qui est
appelé Athanor, duquel la signification est d’être un feu
immortel parce qu'il donne toujours le feu également et
continuel dans un même degré en vivifiant et nourrissant
noire composé depuis le début jusqu’à la fin. Ecoutez nos
paroles et entendez, notre fourneau est composé de deux
parties, il doit être bien bouché en toutes jointures de son
endos, qu’il soit bien clos avec son couvercle ; ainsi quand
le fourneau aura été composé avec son couvercle faites en

— 59 —
__ — ..vtvHL. i-kuibi noire soutre igné, par l’eau
préparée selon l’art, doit être surpassé et vaincu, de
manière qu’après la séparation de l’eau, la vie ignée de
notre vapeur sulfureuse doive triompher. D’autre part,
dans ce dessein, nul triomphe ne peut être atteint si ce n’est
que le Roi ait ajouté à son eau, sa nature énergétique et sa
puissance et qu’ils lui ont abandonné la clé de sa propre
couleur. A tel point qu’il soit détruit par elle et devienne,
invisible ; mais par ce changement il doit rendre sa forme
visible, cependant avec diminution de son essence natu­
relle et perfectionnement de son corps. »
B. Valentin, 12 Clés, f° 123.

177 - «Or cette chaleur naturelle que l’Artiste sait


éveiller dans le corps terrestre par le propre mouvement
du feu secret, seul agent, de l’interpénétration des prin­
cipes, de la libération et de l’évolution du germe minéral
est voilée par la pluralité des vieux Maîtres sous l’expres­
sion cabalistique de fumier de cheval. C’est ce qui explique
l’erreur de certains spagyriques qui, prenant à la lettre les
vocables philosophiques enfouissent sous des masses de
fien les vases contenant les substances destinées à être
digérées, fermentées et putréfiées. »
Notes de M. Canseliet, 12 Clés, f° 130.
178 - (Du même, f° 166.) «Et c’est elle, cette énergie ou
vibration qui constitue l’essence, l’âme du feu et qui
n’aspire qu’à monter, à s’élever sans cesse toujours plus
haut ; rayon dépourvu d’éclat, émané du soleil et que le
soleil rappelle à lui. »

179 - «Et notez ce secret, que le mercure est tout notre


feu, comme feu de cendre, de bois et de charbon, et cela
selon qu’il est vif ou mortifié, blanchi ou rougi, changement
que vous devez suivre, proportionnant votre feu extérieur
à la chaleur du bain, des cendres, du sablon et du feu nud.
Si vous êtes bon Artiste et Philosophe vous entendrez ce
que doit être votre feu. »
Commentaires de H. de Linthaut, sieur
de Mont-Lion, sur Le Trésor des Trésors
de Christophe de Gamon, 1610, f° 128.

— 58 —
180 - «Nous répéterons seulement avec lui (B. Valen­
tin) que notre sel est véritablement un feu; qu'il est
composé par F Artiste à l'aide de produits indépendants
de ceux qui sont réservés à l’Œuvre ; qu’il est, suivant
encore l’indication sincère de Limojon de Saint-Didier, de
In nature de la chaux. »
Triomphe Hermétique, 1699, lre éd., f° 43.

181 - « Le sel n'est feu qu’en puissance ; c'est lui ce


leu-eau ou cette eau ignée, sèche, qui ne mouille pas les
mains et de laquelle nombre d’auteurs se sont préoccupés
aiins vouloir déclarer la nécessité de son emploi ni préciser
l’importance de son action.»
Notes de Canseliet, 12 Clés, f° 240.
182 - (Du même, f° 248.) « L'athanor est à triple étage.
Des trois feux qui interviennent dans le Grand-Œuvre et
v permettent l’élaboration d’un corps nouveau, totalement
inconnu de la science chimique actuelle, le soufre repré­
sente ce que les Maîtres appellent le feu naturel, ou l’esprit
vital caché dans la portion homogène et mondée de la
mbstance métallique ; le feu innaturel, dégagé par l'action
du feu élémentaire, se dissimule à l’intérieur d'un composé
salin que l’artiste compose lui-même, à l’aide de matériaux
• I rangers...
« Quant au feu contre nature, qui est l'animateur
externe des deux autres, c'est celui de nos foyers...
« Sous l'action excitante du feu contre nature, le feu
Innaturel transmet son propre mouvement, son énergie
catalytique au feu naturel du soufre. »

183 - « ... néanmoins je vous déclare sincèrement que


nous ne nous servons que d’un seul fourneau, qui est
appelé Athanor, duquel la signification est d'être un feu
immortel parce qu'il donne toujours le feu également et
continuel dans un même degré en vivifiant et nourrissant
notre* composé depuis le début jusqu'à la fin. Ecoutez nos
paroles et entendez, notre fourneau est composé de deux
pin t ics, il doit être bien bouché en toutes jointures de son
endos, qu’il soit bien clos avec son couvercle ; ainsi quand
h’ fourneau aura été composé avec son couvercle faites en

— 59 —
sorte qu’il y ait un soupirail au fond afin que la chaleur du
feu allumé y puisse respirer. La clôture des jointures de
notre fourneau est appelée sceau d'Hermès.
R. Lulle, Elucidation du Testament, f° 301.
184 - (Du même, f° 302). «Prêtez votre oreille, notre
feu est composé de deux choses, à savoir le fient de cheval
et la chaux vive, la composition desquels cause notre feu.
Prenez du fumier de cheval bien digéré une partie, de la
chaux vive pure une partie, ces choses étant composées
pétries ensemble et mises en notre fourneau et notre
vaisseau étant placé dans le milieu contenant la matière de
notre Pierre, puis le fourneau étant bien fermé de toutes
parts vous aurez alors le feu divin sans lumière et sans
charbon. Mais ce fumier et cette chaux sont philoso­
phiques. »

185 - « FEU DE ROUE : Ce terme indique que du


début à la fin de l’Œuvre, il faut savoir cuire, la cuisson
étant un éternel recommencement. »
Kamala-Jnana, Dict. de Phil. Alch., f° 17.

186 - «Poursuivant son travail le Sage connaît les


cinq feux et sait les faire jouer harmonieusement, les
unissant et les séparant. »
Mustagogos, Le Credo Alchimique,
dans Pléiade Alch., f° 46.

187 - «Le Buisson Ardent est la représentation du feu


secret des Sages, de cet esprit igné qui brûle sans consumer
ni détruire. »
Kamala-Jnana, «La Vie de Moïse»,
dans Pléiade Alch., f° 113.

FIXER

188 - « On en met sur une lame de cuivre rougie ; si

— 60 —
elle fond sans fumée, alors la teinture est suffisamment
fixée. »
Cyliani, Hermès Dévoilé, f° 47.

189 - « FIXER : C’est arrêter, mais en alchimie c’est


aussi cuire pour stabiliser le volatil et en faire un corps
malléable. En d’autres termes, c’est transformer un sel
volatil en un sel solide au moyen d’un sel liquide soumis
au feu. »
Kamala-Jnana, Dict. de Phil. Alch., f° 18.
190 - (Du même, f° 19.) «La Pierre au blanc ou au
rouge complètement fixée doit fondre sans fumée quand on
la place sur une lame de cuivre rouge. »

ILLUMINATION, Inspiration, Aide amicale.

191 - «C’est le Jeudi Saint 1831, à 10 h, 7 minutes du


matin que j'avais fait seul ma transmutation. »
Cyliani, Hermès Dévoilé, f° 53.

192 - «Parce qu’il n’y a que DIEU seul ou un ami qui


• hUvrnt le révéler (le secret).»
Artéphius, f° 146.

193 - « Arnaud de Villeneuve dans sa Préface de Flos


l'Iuuim dit qu’il chercha la Pierre pendant 20 ans et qu’il
la trouva par l’illumination du Saint-Esprit. »
Nouv. Assem. des Phil. Chim., f° 69.
194 - « Kunrath nous dit à la page 119 de son Amphi­
théâtre que le roi Geber (comme on peut le voir dans son
livre de la Divinité), après avoir accompli diversement et
en vain de nombreux, variés et pénibles travaux d’alchimie,
fut enfin divinement instruit par la vision d’un songe. »
Nouv. Ass. des Phil. Chim., f° 70.

195 - «Les Philosophes n’ont point d’autres moyens


que de parler par allégories, c’est ce qui a fait dire à
Artéphius que cet art est cabalistique pour l’intelligence
duquel on a besoin d’une espèce de révélation ; la plus
grande pénétration d’esprit, sans le secours d’un ami fidèle
qui possède ces grandes lumières n’étant pas suffisante
pour démêler le vrai du faux. »
Eudoxe et Pyrophile, f° 40.

196 - «Je ne tiens cet art et cette science que de la


seule inspiration de DIEU. C’est Lui qui a daigné la révéler
à son serviteur. »
7 Chapitres d’HERMÈs, f° 16, tome I.
197 - (Du même, f° 16.) «Pour moi, si je ne craignais le
jour du Jugement d’être damnné pour avoir caché cette
science, je n’en aurais rien dit et je n’écrirais point pour
l’enseigner à ceux qui viendront après moi, mais j’ai voulu
rendre aux Fidèles ce que je leur devais en leur enseignant
ce que l’auteur de la Fidélité (DIEU) a daigné me révéler. »

198 - « Olaus Borrichus, chimiste, botaniste et philo­


logue danois, par un opuscule posthume nous signale
brièvement ce fait surnaturel dans son examen (Cons­
pectus) de Basile Valentin, moine de l’Ordre de saint
Benoît, auteur très célèbre aujourd’hui, mais qui ne
commença que longtemps après sa mort à se faire enfin
connaître des savants, tandis que ceux-ci attribuent à un
coup de foudre que se soit ouverte une colonne du Temple
d’Erfurt brisée par le milieu où son manuscrit jusque-là

— 62 —
avait été caché. »
Introduction de Canseliet, 12 Clés, de B. V.,
f° 11.

199 - « Un ange lui apparut éclatant, il tenait à la main


un manuscrit dont la couverture portait des signes étranges.
Flamel regarda ce Livre. « Tu n’y comprends rien, ni toi
« ni beaucoup d’autres, mais tu y verras un jour ce que
« nul n’y saurait voir » dit l’Ange.
« Flamel tendit la main, mais l’Ange disparut... plus
tard, ce même livre fut acquis pour 2 florins. »
Nicolas Flamel, par Poisson, f°8 12 et 13.

200 - «Ruminant mes lectures, je vis entrer dans mon


bosquet une dame pleine de majesté dont les yeux étaient
vifs et la face très belle. Son port était si grave qu’elle
semblait plutôt une déesse... En sa main droite Elle portait
un Livre.
« — Quel est votre nom ?
« — Je suis la Sagesse, je t’apprendrai... »
Philosophe inconnu, fos 155 et suivants.

201 - «Je crus entendre craquer l'arbre au pied duquel


je me trouvais, ce qui me fit détourner la tête. J’aperçus
une nymphe, modèle de la beauté qui sortait de cet arbre.
Hile me dit : Je t’ai entendue du sein de cet arbre sacré
le récit de tes malheurs... ma puissance est telle que
j’anime tout... écoute, réunis toutes tes facultés et grave-toi
dans la mémoire le récit que je vais te faire... (suit le récit
du Gd. Œu). »
Cyliani, Hermès Dévoilé, fos 14, 15 et suiv.

202 - « ILLUMINE : Etre qui reçoit le baiser de paix


de l'Eternel en même temps que l’inspiration sur les
phases du Magistère. Seul un homme illuminé peut réaliser
le Grand-Œuvre. »
Kamala-Jnana, Dict. de Phil. Alch., f° 21.

203 - « Lorsque par Illumination du Père ou par les


enseignements d’un Maître il (le chercheur) aura connu la
nature de la Materia Prima, de l’Agent primordial, des

— 63 —
5 feux, des proportions, il ne devra pas oublier que la
théorie n’est rien sans la pratique. »
Theophoreonai, Pater Alchimique,
dans Pléiade Alchimique, f° 25.

204 - « Mon Fils attache ton cœur davantage à DIEU


qu’à l’Art, car l’Art est un don de DIEU et il l’accorde à
qui il veut ; ainsi donc que ta Paix et ta joie soient en
DIEU et tu auras l'Art. »
Alain de Lille.

IMBIBITIONS

205 - « Remarquez mon Fils que 5 imbibitions au


moins et 7 au plus suffisent pour que la Matière se
liquéfie et soit sans fumée, et alors cette matière est
parfaite au blanc. »
Synésius, f° 190.

206 - Je pris de la matière contenant les deux natures


métalliques ; je commençai par imbiber de l’esprit astral
peu à peu afin de réveiller les deux feux intérieurs qui
étaient comme éteints. »
Cyliani, f° 29, Hermès Dévoilé.
207 - (Du même, f° 29.) « Alors je versai dessus une
nouvelle quantité d'esprit astral, de manière à surnager
la matière et laissai le tout ainsi pendant 5 jours au bout
desquels je décantai adroitement le liquide ou la disso­
lution que je conservai dans un lieu froid ; puis je desséchai
derechef à la chaleur solaire la matière restée dans le vase
de verre qui avait environ 3 doigts de hauteur. »
208 - (F° 45.) «Il faut donc imbiber la matière goutte
à goutte en l’aspergeant afin d’opérer la réunion de la lune
avec le soleil des anges en formant ensemble une bouillie
épaisse. »

— 64 —
209 - « Nourrir notre Pierre de notre eau permanente :
c’est-à-dire le blanc d’eau blanche, et le rouge d’eau rouge
par lequel nourrissement ou imbibitions et digestions on
extrait de la Pierre cette moyenne substance de mercure
qui est toute la perfection de notre double Magistère. »
Trévisan, La Parole Délaissée, f° 129.

210 - « De l’orangé au rouge prends garde à ton feu


régissant et gouvernant doucement en patience cette quin­
tessence car le vaisseau qui contient la Pierre s’il était trop
chauffé risquerait d’éclater, tout serait perdu. »
N. Flamel, Figures, Hiérog., f° 258.
211 - (Du même, f° 244.) « Les vêtements de saint Paul
sont bordés de couleur dorée et rouge-orangée... loue Dieu
si tu vois cela. »
« ... Ce que Sénior appelle mettre la mère au ventre
de l’enfant qu’elle avait déjà enfanté car ils appellent
mère le mercure des Philosophes duquel ils font les imbi­
bitions et fermentations, et l’enfant le corps qu’on doit
teindre duquel est sorti le mercure. »

212 - « IMBIBITIONS : Ce sont les opérations qui


consistent à teindre dans le stade Coagula. On imbibe au
rouge pour obtenir le soleil et on imbibe au blanc pour
obtenir la lune. »
Kamala-Jnana, Diet, de Phil. Alch., f° 20.

/
JAUNE, Vénus.

213 - « JAUNE : Coloration fugace qui apparaît dès


la première imbibition avec l'Huile de Saturne. »
Kamala-Jnana, Dict. de Phil. Alch., f° 22.
214 - (Du même, f° 47.) « VENUS : Personnage mytho­
logique. Vénus à qui on attribue le cuivre comme métal,
représente la couleur jaune. Dans l'Œuvre elle représente
la teinte passagère entre le blanc et l’orangé. »

M
MATIERES PREMIERES.

215 - « Mais le soufre et vif argent sont appelés la propre


et première matière des métaux. »
Trévisan,
Livre de la Philos, des Métaux, f° 352.

216 - « Les Philosophes ont seulement parlé de


l’essence de ces deux genres par similitude et figures afin
que la science ne soit pas comprise par les ignorants parce
que tout périrait si cela arrivait de la sorte. »
Livre de Synésius, f° 176.
217 - (Du même, f° 182.) « Enfin remarquez que ces
soleils et ces lunes ne sont pas semblables aux soleils et aux
lunes vulgaires parce que nos soleils et nos lunes sont
meilleurs en leur nature que les vulgaires. Notre soleil et
notre lune dans un même sujet sont vifs et ceux du vulgaire
sont morts en comparaison des nôtres. »

218 - « Prendre une livre de cinabre artificiel, pulvé-


risez-le et le mêlez exactement avec trois livres de chaux
vive en poudre. Mettez le mélange dans une cornue de
verre lutée de laquelle le tiers pour le moins demeure
vide, placez-le au fourneau de réverbère, et après y avoir
adapté un récipient rempli d’eau, laissez le tout en repos
I heures au moins, puis donnez le feu par degré et sur la
lin augmentez fort jusqu’à ce que plus rien ne sorte. Le
mercure coulera goutte à goutte dans le récipient. L’opéra-
Hmi s’achève en 6 ou 7 heures. Jetez l’eau du récipient et
avant, lavé le mercure pour le nettoyer, faites-le sécher
avec des linges ou avec de la miette de pain et gardez-le.
< hi titre 13 onces de mercure coulant de 16 onces de cinabre
aililïciel. On peut revivifier le cinabre en remplaçant la
• baux par égale partie de limaille de fer — procéder de
iih nie. »
Lemery, Cours de Chimie, f° 192.

219 - « Le mode de préparation indiqué par l’auteur


consiste à faire tomber du mercure en pluie fine (pressé
a travers une peau) sur du soufre en poudre et à soumettre
I«’ mélange à la sublimation dans une cucurbite surmontée
• l’un aludel : le cinabre se sublime et s’attache aux parois
• h* l’aludel, sous la forme d’une pierre sanguine. »
Œuvres de Paracelse, édit. Huser,
tome VI, f° 288, et dans Histoire de la
Chimie, de Hœfer, f°8 13-14.

220 - « Pour cela on mêle quatre parties de mercure


coulant avec une partie de soufre qu’on fait fondre dans
mi pot de verre non vernissé. On agite ce mélange qui
unit très facilement à l’aide de la chaleur : le mercure
uni au soufre devient noirâtre... la force d’affinité s’exerce
avec tant de puissance entre ces deux matières qu’il en
• •♦suite une combinaison ; on laisse ce mélange brûler
pendant une minute, après quoi on retire la matière, on
la pulvérise dans un mortier de marbre et par cette tritu-
i al ion elle se réduit en une poudre violette... on fait
ublimer cette poudre en la mettant dans un matras à un
l'eu de sable qu’on augmente graduellement jusqu’à ce que
le fond du matras soit bien rouge. Le sublimé qu’on
obtient par cette opération est en masse aiguillée de couleur
longe brun, comme l’est le cinabre naturel lorsqu’il n’est
pas pulvérisé.
« Par ce procédé donné par M. Baume, on obtient à la
vérité du cinabre. »
Œuvres complètes de Buffon, 1855, f° 111.

— 67 —
221 - « CINNABARIS : Mot indien signifiant « sang
du dragon. »
Dictionnaire des Drogues, f° 248.

222 - « Composition du cinabre décrite par Albert


le Grand. »
Hist, de la Chimie, tome II, f° 387.

223 - « Le cinabre s’électrise par frottement. »


Lapparent,
Précis de Minéralogie, 1884, f° 304.

224 - « Sache mon ami que toutes choses impures ou


souillées ne conviennent pas à notre oeuvre... » « Toutes
marchandises à vendre, tirées des mines valent chacune
leur prix, mais lorsqu’elles sont falsifiées elles deviennent
impropres. Elles sont en effet altérées sous un faux éclat
et ne sont plus comme auparavant convenables à
l’ouvrage. »
B. Valentin, 12 Clés, f° 107.
225 - (Du même, f° 153.) « L’homme sans la femme est
regardé comme un corps séparé en deux, et la femme sans
l’homme semblablement tient lieu d’un demi-corps. Mais
lorsqu’ils vivent unis par le lien conjugal, le corps est
parfait et l’accroissement peut résulter de leur science. »

226 - « Il y a cependant un métal dans le règne


métallique d’admirable origine, dans lequel notre soleil
doit être trouvé plus voisin que dans le soleil et la lune
vulgaires, qui se liquéfie au sein de notre Mercure comme
la glace dans l’eau tiède, si tu le cherches dans l’heure de
sa naissance ; il est en quelque façon rendu semblable à
l’or. »
Notes de Canseliet, 12 Clés, f° 188.
227 - (Du même, f° 212.) « Or nul ne peut connaître
ce nombre ultime, parce qu’il dépend de deux facteurs
éminemment variables : la puissance intrinsèque de la
première semence et la qualité du mercure initial qui lui
est adjoint. »

— 68 —
228 - « MATIERES PREMIERES : La matière première
(au singulier) désigne la minière des Sages. Cette minière
qui contient leur sel, leur soufre et leur mercure. Quand
cette dénomination est mise au pluriel, alors il s’agit du sel,
du soufre et du mercure des Philosophes. »
Kamala-Jnana, Dict. de Phil. Alch., f° 25.

229 - (Du même, f° 11.) « CINABRE : Minerai de


sulfure de mercure duquel on extrait le soufre et le
mercure vulgaire... ce sont des corps morts. Hermès l’a
cité, mais il ne faut l’entendre que comme objet de compa­
raison, la minière des Sages ne se traitant pas de la même
façon. »

230 - « CINABRE : Matière métallique de laquelle on


tire le mercure vulgaire. Les anciens donnent ce nom au
sang du dragon. Pline, liv. 33, ch. 7 de son Histoire Natu­
relle), l’appelle cinabre des Indes. On trouve aussi le nom
de cinabre dans plusieurs auteurs pour dire minium.
« Plusieurs chymistes ont mal à propos pris le cinabre
vulgaire et naturel pour la matière de l’Œuvre des Philo­
sophes ; on ne saurait en tirer que du mercure vulgaire, le
cinabre des Sages est leur mercure sublimé, purifié, fixé
au rouge qu’ils appellent soufre. »
Dom Pernety, Diction, Mythol. Hermét.

231 - « Le grand Hiérophante portait la représentation


du Créateur ; le porte-flambeau avait celle du soleil ; le
Ministre de l’Autel celle de la lune ; et celui qui était
chargé d’annoncer la solennité au Peuple celle du Mercure. »
Fables égypt. et grecques, f° 287.
Dom Pernety.

232 - « — Crois-tu que l’Univers soit animé par les


3 Principes Alchimiques : le sel, le soufre et le mercure ?
— Oui (f° 19).
— Trois grands secrets vont t’être révélés : le 1er est
l'art de prolonger ta vie, le 2e est le secret de faire de l’or,
le 3* est le génie créateur qui excite l’admiration des

— 69 —
hommes. » (F° 7.)
Travaux complets des Sublimes Maîtres
du Grand-Œuvre, par le F.’. J. Et. Marconis.
1866.

233 - « Ce Dieu unique peut être comparé sur terre


à une minière unique aussi en son genre. De même que
Dieu est Un en Trois, de même cette minière est composée
de trois corps que les Philosophes appellent leur sel, leur
soufre et leur mercure. »
Mustagogos, Le Credo Alchimique,
dans Pléiade Alchimique, f° 37.

234 - « Le feu du cœur est rouge comme du cinabre


« et l’eau des reins est noire comme le plomb. » Il convient
de souligner que le cinabre passait pour l’une des sub­
stances les plus importantes de l’alchimie chinoise. »
M. Caron et S. Hutin, Les Alchimistes, p. 109.

MEDECINE, quintessence, élixirs.

235 - « C’est alors que je distillai sans feu le mieux


qu'il me fut possible, le liquide précieux qui surnageait
la matière contenant son feu intérieur et le mit dans un
vase en verre blanc bien bouché à l’émeri dans un lieu
humide et froid. »
Cyliani, Hermès Dévoilé, f° 30.

236 - « Dissous et nourris le vrai lion du sang du lion


vert car le sang fixe du lion rouge est fait de sang volatil
du vert parce qu’ils sont de même nature. »
Fulcanelli, Mystère des Cathédrales, f° 88.

237 - « La sécheresse mêlée avec l’humidité mercu­


rielle font paraître l'humidité qu’on appelle mercure en
forme huileuse et gluante. »

— 70 —
« Le soufre est un soufre minéral, le camphre un soufre
végétal. »
Paracelse, 10 Archidoxes, f° xv.

238 - « Tu as donc ici deux natures mariées dont Tune


a conçu de l’autre et par cette conception s’est convertie
en corps mâle et femelle, c’est-à-dire se sont faites un seul
corps qui est l’androgyne des anciens qu’autrement on
appelle encore Tête de Corbeau et les Eléments convertis.
« En cette opération tu divises ce qui a été coagulé
pour en donner, puis après une nourriture, un lait de vie
au petit enfant naissant. »
Flamel, Figures Hiéroglyphiques, f° 242.

239 - « Mais désire-t-on faire la teinture rouge, il faut


continuer le feu à la matière blanche sans l'avoir laissé
refroidir si l’on veut qu’elle puisse devenir rouge. »
Cyliani, Hermès Dévoilé, f° 47.

240 - « L’élixir suivant d'Espanet est composé d'une


matière triple ; savoir d'une eau métallique ou du mercure
sublimé philosophiquement, du ferment blanc si l’on veut
faire l’élixir au blanc ou ferment rouge pour l’élixir rouge
cl. enfin du second soufre, le tout selon les poids et propor­
tions philosophiques. L’élixir doit avoir 5 qualités : fusible,
permanent, pénétrant, teingeant, multipliant. »
L. Grassot,
La Lumière tirée du Chaos, f° 34.
241 - (Du même, f° 44.) « On trouve la manière de se
servir de l'Elixir dans les ouvrages de R. Lulle et
A. de Villeneuve. »

242 - « Richard Anglois rend témoignage de moi (la


Pierre) en disant la première matière de notre Pierre
s’appelle REBIS (2 fois chose), c'est-à-dire une chose
hermaphrodite. C'est pourquoi la médecine universelle se
lait d’une chose qui est l’eau et l'esprit du corps. »
Guerre des Chevaliers, f° 23.

243 - « C’est ce coagulé qu'Hermès appelle Fleur de


l’Or duquel les Philosophes entendent parler quand ils
disent qu’en la coagulation de l’esprit est faite la vraie
dissolution du corps et du contraire en la dissolution du
corps est faite la vraie congélation de l'esprit. »
Opuscule de Zachaire, f° 536.

244 - « Mais depuis mille ans ou peu s’en faut que je


suis au monde par la grâce du seul Dieu tout puissant et
par l’usage de l’admirable quintessence. »
Artéphius, f° 145.

245 - « On sépare cette huile surnageant à l'aide d’une


plume de pigeon bien lavée et mouillée et l’on prend garde
de ne pas en perdre car elle est la vraie quintessence de
l’or vulgaire régénéré, dans laquelle les 3 Principes s’y
trouvent réunis ne pouvant plus être séparés l’un de l’autre. »
Cyliani, Hermès Dévoilé, f° 40.

246 - (Du même, f° 41.) « L’huile ainsi obtenue par la


séparation est la teinture ou le soufre, ou feu radical de
l’or ou véritable coloration. Elle est aussi le vrai or potable
ou médecine universelle. On prend aux deux équinoxes de
cette huile, la quantité nécessaire pour teindre légèrement
une cuillerée à soupe de vin blanc ou de rosée distillée,
vu qu'une grande quantité de cette médecine détruirait
l'humidité radicale de l’homme en le privant de vie... »
« Cette huile peut prendre toutes les formes possibles
et se forme en poudre, en sel, en pierre, en esprit, etc. par
la dessication à l’aide de son propre feu secret. Cette huile
est aussi le sang du lion rouge.
« On en conserve une partie à l’état d’huile dans un
bocal de verre blanc bien bouché à l’émeri pour servir à
faire les imbibitions dans les règnes de Mars et du Soleil. »

247 - « Notre médecine se peut faire en tous lieux, en


tous temps, en toutes heures et de toutes gens et est trouvée
partout et n’y a rien à faire. »
La Tourbe (tome II, f° 30.

248 - « Considérez que nous avons 2 corps de très

— 72 —
grandes perfections remplis d'argent vif. Tirez-en donc
votre argent vif et vous ferez la médecine qu'on appelle
quintessence ayant une puissance permanente et toujours
victorieuse. »
Synésius, f° 178.

249 - « Vénus très adonnée à l’amour est remplie et


vêtue d’une surabondante couleur ; tout son corps est
presque de pure teinture qui ne semble pas différente pour
la couleur à celle qui est dans le plus opulent métal, et à
cause de sa richesse, s’intensifie le rouge. Mais parce que
son corps est lépreux, cette teinture ne peut demeurer
ferme dans ce corps imparfait et elle est contrainte de
périr avec lui. En effet, quand le corps est anéanti par la
mort, l’âme ne peut rester et elle est obligée de se séparer
et de s’envoler puisque sa demeure a été détruite et
consommée par le feu. Elle ne peut demeurer là où elle
ne trouve pas sa place. Par contre elle habite volontiers et
avec constance dans un corps fixé. »
B. Valentin, 12 Clés, f° 85.

250 - « Gardez donc l’argent vif qui se fait dans les


lieux ou cabinets intérieurs, c’est-à-dire dans les Principes
des métaux qui en sont composés et dans lesquels il est
coagulé ; car c'est là cet Argent vif que l’on dit être de
la terre. J’ai découvert ce qui était caché. »
7 Chapitres d’HERMÈs, fos 19 et 20.

251 - « C'est que notre sperme n'est pas aussi éloigné,


mais le lieu est plus proche où notre semence a son séjour
stable et son logis. Tu n’arriveras jusqu’à elle que si seule­
ment tu rectifies le mercure, le soufre et le sel (comprends
des Philosophes). »
B. Valentin, 12 Clés, f° 87.

252 - (Du même, f° 89.) « Et ainsi de l’un et l’autre fut


faite une Huile incombustible. Mercure devint tellement
orgueilleux qu’avec peine il se reconnut soi-même. Il rejeta
ses ailes d’aigle, dévora lui-même sa queue gluante de dragon
et provoqua Mars en combat. »
253 - (Du même, f° 109.) « Quiconque boit de cette

— 73 —
fontaine d’or sent la rénovation de sa nature, la suppres­
sion du mal, le réconfort du sang, l’affermissement du
cœur et la parfaite santé de toutes les parties comprises
dans le corps soit intérieurement, soit extérieurement. Elle
ouvre en effet les nerfs et les pores afin que la maladie
puisse être chassée et que la santé paisiblement la
remplace. »
254 - (Du même, f° 145.) « Car notre commencement
est un corps tangible et fermé ; le milieu, un esprit fugitif
et une eau d’or exempte de toute transformation, de
laquelle nos Maîtres reçoivent leur vie ; la fin est la méde­
cine très fixe des corps humains et métalliques qu’il a été
accordé de connaître plutôt aux anges qu’aux hommes. »

255 - (Du même, f° 182.) « Quand le vinaigre est séparé


par le bain-marie de la poudre jaune qui reste bien lavée
par réitérées distillations d’eau commune, afin qu’en soit
enlevée toute la force du vinaigre, une poudre douce est
recueillie qui ne provoque plus aucune diarrhée mais se
montre un excellent remède dont on peut se servir qui
emporte l’admiration et, quant à la valeur, doit être
considérée comme un miracle de la médecine. »

256 - (Du même, f° 200.) « Car cette médecine chasse


le mauvais et conserve le bon, et elle intervient afin que le
mauvais soit corrigé par le bon. Sa couleur ou rouge trans­
parent s’étend au pourpre du rubis à la couleur de la
grenade, et pour le poids elle est puissante et très lourde. »

257 - (Du même, f° 245.) « Mais pour l’appendice final,


je suis poussé à te révéler que du noir Saturne et du bien­
faisant Jupiter un esprit peut aussi être tiré, qui est ensuite
réduit en huile véritablement douce, comme étant le plus
noble de lui-même. Cette médecine pourra particulière­
ment et très rigoureusement dépouiller de sa vitalité le
mercure courant et commun et le purifier comme il est
enseigné aussi dans mon livre. »

258 - « MEDECINE : Il existe 2 médecines. La pre­


mière agit sur les maladies lunaires, la seconde sur les
maladies solaires. L'une est l’élixir au blanc qui guérit
toutes les inflammations, hydropisie et fièvres, l’autre
l’élixir au rouge qui guérit toutes les affections concernant
le sang, les tumeurs, les blessures. »
Kamala-Jnana, Did. de Phil. Alch., f° 26.

259 - « Comme la Pierre lunaire, la Pierre solaire doit


être multipliée car autant de fois que l’on recuit et que
l’on dissout la Pierre avec du nouveau mercure elle
acquiert le décuple de vertu et a 10 fois autant de force
transmutatoire qu’elle avait avant cette nouvelle coction.
« Seule la quintessence ou 5e Principe des mixtes,
composée de ce qu'il y a de plus pur dans les 4 éléments,
augmente en quantité, sa qualité demeure constante. »
Théophoréonai, Pater Alchimique,
dans Pléiade Alchimique, f° 23.

260 - « L'Alchimie qu'ils déshonorent et prostituent


n’a qu'un but : extraire la quintessence des choses, préparer
les arcanes, les teintures, les élixirs capables de rendre à
l’homme la santé qu'il a perdue.
« Arrière donc tous les faux disciples qui prétendent
que cette science divine n’a qu’un but : faire de l'or et de
l’argent. »
Paracelse, le Médecin maudit,
du D1 Allendy, f° 120.

261 - « Une extrême prudence est à observer dans


l'utilisation de l'élixir, son absorption en trop grosse quan­
tité peut être funeste, le danger poursuit l'Adepte qui
respirerait trop souvent son parfum. »
Rumelius, L’Elixir de longue vie, f° 40.

262 - « La Pierre Philosophale guérit toutes les mala­


dies, enlève le poison du cœur, humecte la trachée artère,
libère les bronches, guérit les ulcères. Elle guérit en un
jour une maladie qui durerait un mois, en douze jours une
maladie d'un an, une plus longue en un mois. Elle rend
au vieillard la jeunesse. »
A. de Villeneuve,
Le Rosier des Philosophes.
263 - « Continuant la cuisson, le Sage voit se former
sur sa terre adamique renfermant le précieux germe une
sorte d’huile rougeâtre frangée d’or, nommée parfois
« sceau d’Hermès » ou « sang des Martyrs », qui est la
quintessence du sel, du soufre et du mercure des Philo­
sophes. Ce sang des Martyrs est celui qui nourrira l’enfant
devenu grand et permettra à la Pierre changée en lune de
se revêtir de la Tunique rouge du Christ victorieux. »
Mustagogos, Le Credo Alchimique,
dans Pléiade Alchimique, f° 48.

MERCURES.

264 - « Le mercure simple des Philosophes est l’aimant


de leur soufre. »
Nouv. Assem. des Phil. Chim.,
fos 168, xxix et xxx.

265 - « Ne vous tracassez pas pour ce mercure si vous


n’avez un ami fidèle pour vous en instruire ou si vous
n’êtes directement illuminé par son premier auteur, c’est-à-
dire Dieu. »
E. Philalèthe,
Traité du Ciel terrestre, f° 29.

266 - « Nous n’employons ordinairement que des


mercures et ceux qui peuvent convenir se vendent. »
Cours de Philosophie Hermétique
(Paris, 1843).

267 - « Par quoi il faut entendre que quand notre


mercure apparaît simple il est labile lequel les Philosophes
ont appelé Lait, appelant son caillé Coagula, ce que nous
avons appelé Levain, Venin et Thériaque. »
Opuscule de Zachaire, f° 536.
268 - « Il faut, mon Fils, que vous travailliez avec du
mercure des Philosophes qui n’est pas le mercure vulgaire,
ni du vulgaire en tout, mais qui selon les Philosophes est
la première matière, l’âme du monde, l’élément froid, l’eau
bénite, le lait virginal, notre mercure minéral et corporel.
Lui seul parfait les deux Pierres, la blanche et la rouge. »
Synésius, f° 181.

269 - « Le Mercure se volatilise déjà quoique très


lentement à la température moyenne de l’été. »
Traité d’Analyse chimique quantitative,
par R. Fresenius, f° 153.

270 - « La terre qui contient le mercure est grise


ou jaune. »
Pharmacopée, f° 209 et Buffon, f° 109.

271 - « C'est par la vapeur fluide que le mercure


blanchit l’or. »
Œuvres de Buffon, f° 104.

272 - (Du même, f° 117.) « Le mercure contient un feu


fixe. »
273 - (O pus cit., f° 130 notes.) » On retire le mercure
des métaux. Le mercure fait la fonction du feu et produit
les mêmes effets. Il calcine l’antimoine. »

274 - « C’est pourquoi j’ai été appelé Hermès Tris-


mégiste, c’est-à-dire mercure trois fois grand. »
Table d'émeraude.

275 - « Le coloris se prend de l’amertume qui est en


son gosier (du corbeau) et la teinture est sortie de son
corps et il se tire une eau véritable et toute pure de
son dos. »
7 Chapitres d’HERMÈs, tome I, f° 20.

276 - « Et remarquez que cette terre sera ainsi lavée


de sa noirceur par la cuisson, comme je vous l’ai dit parce
qu’elle se purifie facilement avec son eau, ce qui est la fin
du Magistère, et alors vous garderez soigneusement cette
terre blanche, car elle est mercure blanc, magnésie blanche,
terre feuillée rectifiée comme dessus. »
Synésius, f° 189.
277 - « Enfin, la première opération étant terminée
on a l’azoth ou le mercure blanc ou sel, ou le feu secret des
Philosophes. »
Cyliani, Hermès Dévoilé, f° 33.
278 - « Morien dit : Le laiton est un corps impur et
mal net, mais l’azoth c’est Mercure. »
Flamel, Désir Désiré, f° 310.

279 - « Rien ne peut ôter au laiton son obscurité ou


sa couleur ; mais l’azoth est comme sa première couver­
ture. Cela s’entend quand la cuisson se fait, car pour lors
l’azoth colore le laiton et le rend blanc. »
Entretien du Roi Calid, f° 80.

280 - « « ... que notre feu et l’azoth te suffisent pour


faire toute l’Œuvre. »
Artéphius, f° 159.

281 - « Non seulement le chêne fournit la galle mais


il donne encore le kermès, qui a, dans la GAYE SCIENCE,
la même signification que Hermès, les consonnes initiales
étant permutantes. Les deux termes ont un sens identiques,
celui de Mercure. »
Notes Canseliet, 12 Clés, f° 122.
282 - (Du même, f° 206.) « C’est lui qui se désagrège
peu à peu en cédant au soufre — son propre fils — le lait,
le sang, la chair successivement indispensables aux divers
âges de son évolution. Et le soufre, comme un feu réel,
absorbe, digère, sépare, assimile, fixe et fait sienne la
meilleure part de cette matière abondante en vertus et
qualités. »

283 - « Par soi, le sel de tartre fixe fermement, en


particulier si la chaleur de la chaux vive lui est incorporée.
L’un et l’autre, en effet, possèdent un rare degré pour

— 78 —
fixer. »
B. Valentin, 12 Clés, f° 237.
284 - (Du même, f° 239.) « L’esprit est caché dans le
mercure ; cherche la couleur dans le soufre et la coagu­
lation dans le sel, alors tu as trois choses qui pourront
produire de nouveau ce qui est parfait, c’est-à-dire que
l’esprit soit mis en fermentation dans l’or avec sa propre
huile. »
285 - « MERCURE DES PHILOSOPHES : Corps sem­
blable au mercure vulgaire mais possédant toutes ses
qualités naturelles, n’ayant pas subi les attaques du feu
commun au moment de sa séparation. »
Kamala-Jnana, Dict. de Phil. Alch., f° 26.
286 - « Etant donc vrai que la quintessence se peut
séparer comme l’âme se sépare de son corps, et que nous
pouvons la prendre et l’admettre dans notre propre corps ;
quelle maladie pourra résister à une nature si noble, si
pure, qui anime et conforte l’esprit vital ? Et quelles infir­
mités ne pourra-t-elle pas guérir et quelle maladie pourra
nous ôter la vie, hors la mort prédestinée à tous les
vivants ?
Abrégé de la Doctrine de Paracelse,
1729, f° 33.
287 - (Du même, f° 257.) « L’argent vif contient comme
les autres corps son essence, qui est le vrai mercure des
Philosophes : de manière que quand ils disent que le
mercure des Philosophes n’est pas mercure vulgaire ils
disent vrai ; car, comme on l’a dit tant de fois, le mercure
des Philosophes est à la vérité l’humidité subtile et
aérienne. »
288 - « Séparez du rayon son ombre et ce qu’il y a
d'impur parce qu’il y a des nuées au-dessus de lui qui le
nülissent et l’empêchent de luire à cause qu’il est brûlé par
l’oppression et par sa rougeur.
« Prenez cette rougeur qui a été corrompue par l’eau
do même que la cendre vive contient en soi le feu. Que
Ni vous l’ôtez toujours jusqu’à ce que la rougeur soit nette

— 79 —
terre blanche, car elle est mercure blanc, magnésie blanche,
terre feuillée rectifiée comme dessus. »
Synésius, f° 189.

277 - « Enfin, la première opération étant terminée


on a l’azoth ou le mercure blanc ou sel, ou le feu secret des
Philosophes. »
Cyliani, Hermès Dévoilé, f° 33.

278 - « Morien dit : Le laiton est un corps impur et


mal net, mais l’azoth c’est Mercure. »
Flamel, Désir Désiré, f° 310.

279 - « Rien ne peut ôter au laiton son obscurité ou


sa couleur ; mais l’azoth est comme sa première couver­
ture. Cela s’entend quand la cuisson se fait, car pour lors
l’azoth colore le laiton et le rend blanc. »
Entretien du Roi Calid, f° 80.

280 - « « ... que notre feu et l’azoth te suffisent pour


faire toute l'Œuvre. »
Artéphius, f° 159.

281 - « Non seulement le chêne fournit la galle mais


il donne encore le kermès, qui a, dans la GAYE SCIENCE,
la même signification que Hermès, les consonnes initiales
étant permutantes. Les deux termes ont un sens identiques,
celui de Mercure. »
Notes Canseliet, 12 Clés, f° 122.
282 - (Du même, f° 206.) « C'est lui qui se désagrège
peu à peu en cédant au soufre — son propre fils — le lait,
le sang, la chair successivement indispensables aux divers
âges de son évolution. Et le soufre, comme un feu réel,
absorbe, digère, sépare, assimile, fixe et fait sienne la
meilleure part de cette matière abondante en vertus et
qualités. »

283 - « Par soi, le sel de tartre fixe fermement, en


particulier si la chaleur de la chaux vive lui est incorporée.
L'un et l’autre, en effet, possèdent un rare degré pour

— 78 —
fixer. »
B. Valentin, 12 Clés, f° 237.
284 - (Du même, f° 239.) « L’esprit est caché dans le
mercure ; cherche la couleur dans le soufre et la coagu­
lation dans le sel, alors tu as trois choses qui pourront
produire de nouveau ce qui est parfait, c’est-à-dire que
l’esprit soit mis en fermentation dans For avec sa propre
huile. »

285 - « MERCURE DES PHILOSOPHES : Corps sem­


blable au mercure vulgaire mais possédant toutes ses
qualités naturelles, n’ayant pas subi les attaques du feu
commun au moment de sa séparation. »
Kamala-Jnana, Dïct. de Phil. Alch., f° 26.

286 - « Etant donc vrai que la quintessence se peut


séparer comme l’âme se sépare de son corps, et que nous
pouvons la prendre et l’admettre dans notre propre corps ;
quelle maladie pourra résister à une nature si noble, si
pure, qui anime et conforte l’esprit vital ? Et quelles infir­
mités ne pourra-t-elle pas guérir et quelle maladie pourra
nous ôter la vie, hors la mort prédestinée à tous les
vivants ?
Abrégé de la Doctrine de Paracelse,
1729, f° 33.
287 - (Du même, f° 257.) « L'argent vif contient comme
les autres corps son essence, qui est le vrai mercure des
Philosophes : de manière que quand ils disent que le
mercure des Philosophes n’est pas mercure vulgaire ils
disent vrai ; car, comme on l’a dit tant de fois, le mercure
des Philosophes est à la vérité l'humidité subtile et
aérienne. »

288 - « Séparez du rayon son ombre et ce qu’il y a


d’impur parce qu'il y a des nuées au-dessus de lui qui le
sa lissent et l’empêchent de luire à cause qu’il est brûlé par
l’oppression et par sa rougeur.
« Prenez cette rougeur qui a été corrompue par l’eau
do même que la cendre vive contient en soi le feu. Que
Ni vous l'ôtez toujours jusqu’à ce que la rougeur soit nette

— 79 —
et purifiée vous ferez une union dans laquelle il s’échauffe
et se repose. »
7 Chapitres ¿’Hermès, f° 24.

289 - « Nous comparerons le mercure ou principe


femelle à la deuxième personne de la Sainte Trinité, au
Fils de Dieu, le Verbe. Nous prendrons donc Jésus-Christ,
revêtu de la nature humaine en tant que fils de l’homme
et comme tel devant passer par les impérieuses lois
terrestres de la naissance, souffrance et mort. »
Mustagogos, Credo Alchimique,
f° 41, dans Pléiade Alchimique.

290 - « O monde aveugle, qui ne reconnais pas l’ENS


NATURÆ CONCENTRATUM, la quinta essentia solis et
lunœ te omnium rerum. Tu as devant toi le feu suffisant,
la substance furieuse du suc ardent, le plus grand corrosif
de la miséricordieuse nature et tu t’écartes de lui comme
du diable par ignorance pure et inattention. »
Basile Valentin, Microscopium.

MONDIFICATION, granulation.

291 - « Moïse nous a si savamment détaillé la création


avec la permission de Dieu. »
Sancelerien,
Nouv. Assem. des Phil. Chim., f° 109.

292 - « Avec cette Pierre, les Philosophes voient


comme dans un miroir toutes choses futures et c’est par
cette science divine que Moïse a écrit, que Nostradamus a
composé ses Centuries, que le Sage a donné un secret. Ils
ont reconnu ce qui s’est passé lors de la Création du monde
et ce qui doit arriver lors de la fin. »
Tourangeau,
Vertus de notre Elixir sur les Pierres.
f° 118.

— 80 —
293 - « Mais si le texte de la Genèse devait être ration­
nellement rendu il faudrait lire : Au commencement Dieu
mélangea ou tempéra l’un avec l’autre le subtil de l’épais. »
Philalèthe, Traité du Ciel Terrestre, f° 30.
294 - (Idem.) « Dans la première partie Moïse fait
mention de deux principes créés — non d’un monde
parfait — il en parle en termes généraux ciel et terre. »
295 - (Opus cit., f° 32.) « Comme on peut le voir par
Ni deux textes, le secret du chaos magique des Philisophes
touche à celui de la création. »
296 - (F° 33.) « SEPHER YETZIRAH ou livre de la
Création (sous-entendu des mondes). Il ne faut pas perdre
da vue que la Pierre Philosophale est un microcosme ou
petit monde. »
_

297 - « Le Magistère imite la Création de l’Univers. »


F L’Hortulain, tome I, f° 12.

298 - « Ainsi le monde a été créé. »


Table d’Emeraude d’ÜERMÈs.

299 - « Au commencement, lorsque l’esprit était porté


|Ur les eaux et que toutes choses jusque-là étaient couvertes
<• ténèbres, alors Dieu tout puissant et éternel de qui le
Commencement est sans fin et de qui la Sagesse fut de toute
^•rnité dans son imperscrutable dessein, créa de rien le
liai et la terre et toutes les choses qui en eux s’étendent
Hlibles et invisibles. »
F B. Valentin, 12 Clés, f° 82.

300 - « Donc la terre elle-même est plus grosse que les


¡litres éléments, comme elle apparaît ouvertement et se
rtanifeste à l’œil. »
E. Philalèthe, Traité du Ciel Terrestre, f° 52.

301 - « Quand Dieu fit le monde II le fit tout rond


pour plus comprendre. »
La Tourbe, f° 24, tome II.

302 - « Prends ceci et fais un monde ; prends n’importe

— 81 —
quoi et fais-en une pilule ou un clystère, sont des recettes
différentes. »
E. Philalèthe, Traité du Ciel Terrestre, f° 60.

303 - « Hermès dit : Que le vaisseau soit bouché


comme il se doit. Prends au commencement de ton œuvre
parties récentes de la pré-mixtion ; mêle tout ensemble et
le brûle une fois jusqu’à ce qu’ils soient ajustés comme par
mariage et que la conception soit faite en eux dans le fond
du vaisseau, et que la génération de la chose engendrée se
fasse dans l’air.
« Ce qui fait dire à Morien : Fais au commencement
que la lumière rouge reçoive et prenne la fumée blanche
dans un vaisseau fermé afin que rien ne puisse s’exhaler. »
Flamel, Désir Désiré, f° 297.

304 - « Les mêmes séductions qui s’offrent à l'alchi­


miste, dans son petit monde voué à l’inéluctable destruc­
tion, assaillent les hommes avant que se produise le
cataclysme cyclique et régénérateur, aux dimensions de la
terre. »
Canseliet, notes f° 164, 12 Clés.

305 - « Sache que lorsque Adam, le premier homme,


fut formé d’une boule de terre par le Très Haut Créateur,
il ne montrait pas encore un mouvement perceptible de
quelque vie, jusqu’à ce que Dieu lui donna le souffle :
alors la boule de terre vivifiée recevait l’énergie. Dans la
terre était le sel, c'est-à-dire le corps, l’air inspiré était le
mercure ou l’esprit ; par cette inspiration l’air lui donnait
la chaleur naturelle et réglée qui était le soufre, c’est-à-dire
le feu. L’eau était jointe à la terre selon qu’il est nécessaire
qu'ils se trouvent en égal accord de mélange afin que la
vie en doive découler. »
B. Valentin, 12 Clés, f° 180.

306 - « MONDIFIER : Action de créer des mondes de


favoriser leur éclosion. Dans la sublimation de solve, une
granulation vaporeuse se forme peu à peu... grâce à une
baisse de température, cette granulation prend une consis­
tance gélatineuse, puis devient solide. Les Sages disent

— 82 —
n lors qu’ils mondifient leur matière parce que la Pierre
prend l’aspect d’un globe miniature. »
Kamala-Jnana, Dict. de Phil. Alch., f° 28.

307 - « Les granules sphériques sont ainsi noyés dans


In masse noire du compôt et apparaissent en partie à la
Nurface de ce dernier. (Les montagnes des Philosophes.)
I /apparition des granules marque la naissance de l’Enfant
Iloyal. »
Theophoreonai, Le Pater Alchim.,
dans Pléiade Alchim., f° 21.

308 - « Dieu principe masculin incréé, luminaire


majeur représenté par le soleil ; puis l’âme du monde,
principe féminin créé luminaire mineur représenté par la
lune, épouse du Très Haut et coopérant avec lui à la forma-
l ion du monde. »
Grillot de Givry, Lourdes, f° 78.

309 - « La nature a fixé un temps pour la conception,


lu grossesse et l’enfantement. Ainsi l’alchimiste, après avoir
fécondé la matière première, doit attendre le terme de la
naissance. Quand la Pierre est née, il doit la nourrir
comme un enfant jusqu’à ce qu’elle puisse supporter un
grand feu. »
Théorie de Raymond Lulle.

310 - « Le vent Га porté dans son ventre. »


Table d’Emeraude d’HERMÈs.

MULTIPLICATION.

311 - « Pour faire la multiplication des deux teintures


(blanche et rouge) il faut répéter entièrement la troisième
opération. »
Cyliani, Hermès Dévoilé, f° 49.

— 83 —
312 - (Du même, fos 49-50.) « Il faut que les deux pou­
dres blanche et rouge soient dissoutes dans le mercure
philosophique, qu’elles passent à la fermentation et à la
putréfaction ainsi qu’à la régénération. Pour y parvenir il
faut réitérer les imbibitions, peu à peu conduire le feu et
régler successivement comme précédemment décrit.
« On peut réitérer les multiplications jusqu’à dix fois. »

313 - « Plus vous dissoudrez et congèlerez, plus vous


multiplierez la vertu de la médecine et la porterez jusqu’à
l’infini... je vous avertis encore de mettre pour la multipli­
cation une partie de l’œuvre sur quatre parties de soleil
ou de lune et en peu de temps la poudre se fera selon le
ferment. »
Synésius, f° 192.

314 - (Du même, f° 158.) « Après cela, si l’on veut multi­


plier cet élixir il faudra le dissoudre une seconde fois dans
de nouvelle eau dissolvante et lui donner une seconde
cuisson pour le blanchir et le rougir par les degrés du feu,
en recommençant et refaisant tout de nouveau comme l’on
vient de le faire au rr régime (dissous, congèle, etc.).

315 - (F° 159.) « Car par une nouvelle corruption et


par une seconde génération un nouveau mouvement
s’introduit dans la matière, de sorte qu’on ne pourrait
jamais voir la fin de la multiplication si l’on voulait
toujours recommencer à dissoudre et à congeler par le
moyen de notre eau dissolvante en refaisant les mêmes
opérations. Elle augmente en vertu toujours de 10 fois plus. »

316 - (F°8 160-161.) « Il faut prendre le corps parfait


et le mettre dans notre eau, les enfermer dans une
maison de verre bien bouchée. On doit tenir cette compo­
sition en digestion dans une chaleur douce telle qu’est
la chaleur du fumier et continuer à cuire par un feu qu’il
faut incessant jusqu’à ce que le corps parfait pourrisse et
qu’il se dissolve en une matière noire et qu’ensuite il soit
élevé et sublimé par l’eau ; afin que par ce moyen il soit
nettoyé de sa noirceur, qu’il soit blanchi et rendu subtil

— 84 —
jusqu'à la dernière pureté et enfin devienne volatil et qu’il
soit blanc dedans et dehors. Car le vautour qui vole sans
aile en l’air crie et demande de pouvoir aller sur la mon­
tagne, c’est-à-dire sur l’eau au-dessus de laquelle l’esprit
blanc est porté et élevé. Continue de faire un feu conve­
nable et l’esprit, c’est-à-dire la substance subtile du corps
et du mercure (laquelle est une quintessence plus blanche
que neige) montera et s’élèvera sur l’eau. Sur la fin
augmente ton feu afin que tout ce qui est spirituel monte ;
car tu dois savoir que tout ce qui est clair, pur et spirituel
ressemble à une fumée blanche et s’élève en l’air et c’est
ce qu’on appelle lait de la vierge. Il faut que ce qui est
grossier demeure au fond. Après cela, le vaisseau étant
refroidi, tu trouveras les impuretés noires au fond, brûlées
et séparées de l’esprit et de la quintessence blanche, lesquelles
noirceurs il faut jeter. »

317 - (F” 162.) « Cuis donc incessamment, lave le


laiton, ce que tu feras non pas avec la main mais avec la
Pierre ou le feu, je veux dire avec notre eau seconde
mercurielle qui est une véritable teinture ; car ce n’est pas
avec les mains que se fait cette séparation du pur et de
l’impur, c’est la nature elle-même qui toute seule la fait en
recommençant toujours le même travail. »

318 - « Oyez et entendez, d'autant que notre multipli­


cation n’est autre chose que la réitération du composé de
notre Œuvre primordiale composée. »
R. Lulle, Elucidation au Testament, f° 305.

319 - « MULTIPLICATION : Dernière phase du Magis­


tère. Elle consiste à épurer davantage la matière en consi­
dérant la granulation fin coagula, exactement comme s’il
s’agissait de la minière primitive. A noter que plus on
réitère le nombre de multiplications, plus on augmente la
force de la poudre de projection. »
Kamala-Jnana, Diet, de Phil. Alch., f° 28.

320 - « Il ne tiendra alors qu’à l’Adepte Alchimiste


De refaire le tout, plusieurs fois en artiste
Pour pouvoir à son gré toucher la perfection

— 85 —
En augmentant toujours la multiplication. »
Teletourgos,
« Essai sur le Grand-Œuvre »,
dans Pléiade Alchimique, f° 14.

321 - « Mais la Pierre au rouge ainsi obtenue ne


permet pas la transmutation, elle est le faux prophète de
l’Apocalypse qui a bien l’apparence de la pierre trans-
mutatoire mais qui ne permet aucun miracle. Comme la
première Pierre lunaire, elle doit être multipliée, car
« autant de fois que l’on recuit et que l’on dissout la pierre
avec du nouveau mercure, elle acquiert le décuple de vertu
et a 10 fois autant de force transmutatoire qu’elle avait
avant cette nouvelle décoction. » (Dom Pernety.)
« Dans ces multiplications, l’ensemble des opérations
précédentes marquant la fabrication est renouvelé en
considérant la première pierre exactement comme s’il
s’agissait de la minière primitive, la pierre se purifie,
s’affine à chaque multiplication, son poids ne change pas.
Seule la quintessence ou 5e principe des mixtes, composée
de ce qu’il y a de plus pur dans les 4 éléments, augmente
en quantité, sa qualité demeure constante. »
Theophoreonai, Le Pater Alchimique,
dans Pléiade Alchimique, f° 23.

322 - « Le deuil de 30 jours porté par Israël indique


que le stade de la multiplication a une durée de 30 jours
philosophiques. Les pleurs indiquent aussi qu’on recom­
mence par Solve. Au bout de ces 30 jours de pleurs, les
yeux se sèchent et la Pierre, cette fois, est définitivement
pure et fixe. »
Kamala-Jnana,
Vie Zodiacale de Moïse appliquée à l’Alch.
f° 127.

— 86 —
NOIR, mort, corbeau, putréfaction.

323 - « Mettez l’homme rouge et la femme blanche


dans une maison ronde environnée de chaleur lente
Continuellement et les y laisser tant que tout soit converti
•n eau philosophique. Alors si vous avez bien gouverné
Vous verrez une noirceur dessus laquelle est signe de pour­
riture et durera 40 ou 42 jours. »
La Tourbe, tome II, f° 30.

324. - « Certes, qui ne voit cette noirceur au commen­


cement de ses opérations durant les jours de la Pierre
manque entièrement le Magistère car il ne travaille pas
bien. Si au commencement, après avoir mis les confections
dans l’œuf philosophique (c’est-à-dire que le feu les a
irritées) tu ne vois cette tête de corbeau noire, très noire,
il te faut recommencer. Craindre la couleur orangée au
début. La couleur doit être parfaite en noirceur et ce en
l’espace de 40 jours. »
Flamel, Figures Hiéroglyphiques, f° 229.
325 - (Du même, f° 229.) « Le philosophe ne sent jamais
Cette puanteur s’il ne casse ses vaisseaux, mais seulement
il la juge être telle par la vue et changement de couleurs
qui proviennent de la pourriture de ses confections.
« Ainsi, la chaleur agissant sur et contre l’humidité
radicale métallique visqueuse ou oléagineuse engendre
BUT le sujet la noirceur car au même temps la matière se
dissout, se corrompt, noircit, conçoit et engendre. »
326 - (F0 231.) «Cette noirceur et les couleurs bleuâ­
tres et jaunâtres enseignent qu’en ce commencement la
Matière se pourrit, se dissout en poudre très menue,
lesquels se changent en eau permanente parce que les
Confections sont liquéfiées, réduites en semence. »
327 - « Pour ce qui est des couleurs, celui qui ne
noircira pas ne saurait blanchir, parce que la noirceur est
le commencement de la blancheur et c’est la marque de la
putréfaction et de l’altération. »
« Voici comme la chose se fait dans notre eau, il paraît
premièrement une noirceur qui ressemble à du bouillon
gras sur lequel on a jeté du poivre, et ensuite cette liqueur
s’étant épaissie et étant devenue comme une terre noire,
elle se blanchit en continuant à cuire. Car notre terre se
pourrit premièrement dans la noirceur, puis elle se nettoie
en s’élevant et après qu’elle est desséchée la noirceur
disparaît et elle blanchit et la domination humide et téné­
breuse de la femme ou de l’eau finit. C’est alors que la
fumée blanche pénètre le nouveau corps. »
Livre d’ARTÉPHius, f°8 152-153.

328 - « Et cette noirceur apparaît quelquefois en


40 jours plus ou moins selon la quantité de la matière et
l’industrie de l’ouvrier qui aide beaucoup à la séparation
de cette noirceur. »
Synésius, f° 186.

329 - (F" 186.) « Or mon Fils vous avez déjà par la


grâce de Dieu un élément de notre Pierre qui est la terre
noire, la tête de corbeau ou l’ombre obscure. Et cet
élément terrestre et sec se nomme laiton, taureau, fèces
noires, notre métal, notre mercure. »

330 - « Article 38 : La chaleur active produit la couleur


noire dans ce qui est humide, la couleur blanche dans tout
ce qui est sec et la jaune dans tout ce qui est blanc. »
Doctrines Rose + Croix, f° 277.

331 - « Notons que la Vierge est toujours représentée


drapée de bleu (correspondant au noir), Dieu en blanc et
le Christ en rouge. »
Fulcanelli, Mystère des Cathédrales, f° 79.

332 - « Sachez que le corbeau qui vole sans aile dans


la noirceur de la nuit et dans la clarté du jour est la tête

— 88 —
du le commencement de l’art. »
Les 7 Chapitres d’HERMÈs, tome I, f° 20.

333 - « Le corbeau qui attaque la colombe c’est la


putréfaction qui ne va pas sans une coagulation partielle.
Cela a lieu quand toute la matière est dissoute en un lac
virginal, mais la putréfaction absorbe toute l’humidité :
feu modéré, eau limpide. L’huile incombustible couleur
rouge, sable jaune qui se condense en un sable jaune sur
les parois. Le sable jaune se transforme en brun avec des
points jaunes. »
Doctrine Rose + Croix, f° 251.
334 - (F° 251.) « La 2e partie est la coagulation qui
aussitôt commencée fait voir l’huile rouge incombustible.
Si on continue le feu, la matière devient noire et les points
jaunes deviennent blancs. On ne parle pas de la couleur
grise qui est le sel metallorum sui mineralis. Le soufre
philosophique naturel apparaît après que la noirceur est
complète. Réduction du volume de la Matière. La Matière
devient grise après la calcination.
« Employer toujours le premier degré de feu. La
couleur grise disparaît, une clochette indique que la Pierre
est au blanc. »

335 - « C'est pourquoi je vous prie (dit Saturne) de


prendre sur lui vengeance de mon malheur et comme il
est déjà en prison de l’y tuer jusqu’à la putréfaction et que
ne lui soit plus trouvé une goutte de sang. »
« Lorsque Saturne eut ainsi terminé son discours, voici
le sombre ou gris Jupiter qui s’avance pour le sien. »
E. Valentin, 12 Clés, f° 90.

336 - « Et si l'Adepte le nomme Saturne, ce n’est pas


qu’il veuille nous indiquer d’où ce feu tire son origine, mais
seulement pour marquer « la coloration noire qu’il prend
avec le composé », laquelle coloration est le signe mani­
feste de l’accès au premier régime de l’Œuvre, le commen­
cement, le réveil de la vie minérale. »
Notes Canseliet, 12 Clés, f°8 242-243.

— 89 —
337 - « NOIRE : Première coloration apparaissant
dans Solve. Cette couleur correspond au premier degré de
feu. Cette noirceur est appelée de diverses façons : calci­
nation, ténèbre, mort, putréfaction, nuit. »
Kamala-Jnana, Diet, de Phil. Alch., f° 30.
338 - (Du même, f° 12.) « CORBEAU : Compôt au noir,
très noir. »

339 - « Au bout du 3e jour, des nuages sombres mon­


tent et descendent ou se résolvent en pluie. C’est l’aile de
corbeau, c’est la mort, c’est la Putréfaction au cours de
laquelle s’opère la conjonction. »
René Schwæble, Alchimie Simplifiée, f° 35.

340 - « Vous ne devez mépriser le Saturne parce que


sa vertu et propriété est inconnue de beaucoup de monde :
car la Pierre des Sages Philosophes tire le premier com­
mencement et origine de sa couleur céleste et resplendis­
sante, procédante seulement de ce métal, et moyennant
l’influence des planètes, la clé de fixité et permanence est
donnée à Saturne par la putréfaction parce que du jaune
ne peut venir aucun rouge s’il n’a été tiré du noir premiè­
rement fait blanc. »
B. Valentin, Révélation des Mystères des 7 métaux,
f° 42.

341 - « Le Sage connaît ses cinq feux et sait les faire


jouer harmonieusement, les unissant et les séparant ; les
trois corps une fois sublimés s’attirent et mystérieusement
un nouveau corps se forme, véritable amalgame du sel, du
soufre et du mercure. Ce corps d’abord gazeux, durcira
en refroidissant et retombant dans la terre nourricière
restée au fond toute remplie d’impuretés se solidifiera dans
ce compôt puant. »
Mustagogos, Le Credo Alchimique,
dans Pléiade Alchimique, f° 46.

342 - « Dès le début de la Sainte Messe, le Prêtre au


bas de l’autel invoque l’Eternel en récitant le Confiteor,
reconnaissant ainsi sa faiblesse et son imperfection. Il prie
pour les assistants et pour lui-même. L’assemblée exaltée

— 90 —
est comparable alors au début de Solve dans le Grand-
Œuvre, la matière trine aspergée d’eau, c’est-à-dire pro­
venant de ce sel blanc et cristallin, se voit exaltée elle
aussi : la prière ardente des fidèles monte vers le ciel,
comme les vapeurs minérales montent dans l’athanor. La
Grâce descend sur les premiers en les régénérant par le
feu de l’Esprit Saint, tandis que tombent les granulations
régénérées par le feu primordial...
« La granulation nouvelle gît dans les terrestréités et
les fidèles « spiritualisés » sont eux aussi symboliquement
épurés mais baignent toujours dans la matérialité ter­
restre. »
Jethro, Messe et Alchimie,
dans Pléiade Alchimique, f° 61.

OR, soleil.

343 - « Car Гог et l'argent ne sont que terre rouge et


blanche. »
Nouv. Ass. des Phil. Chim., f° 139.
Nicolas Valois.

344 - « OR DES PHILOSOPHES : Soufre des Philoso­


phes extrait de sa minière. Les Sages parlent alors d’unir
Гог et l’argent, l’argent étant leur mercure. Cette expres­
sion a trompé de nombreux chercheurs qui ont essayé en
vain de tirer la quintessence de l’or et l’argent vulgaires

— 91 —
afin de les mélanger. »
Kamala-Jnana, Dict, de Phïl. Alch., f° 31.
345 - (F° 31, opus cit.) « OR PHILOSOPHIQUE : la
Pierre fixée au rouge est un ferment aurique. Cet or n’est
pas de l’or, n’en contient pas, mais EST une semence d’or. »
------ »-----

ORANGE - ROUGE.

346 - « ORANGE : Troisième couleur principale de


l’Œuvre correspondant au 3e degré de feu. C’est la couleur
qui précède la rouge de très près. Toutefois lorsque cette
couleur apparaît avant la noire c’est l’indice qu’on a trop
poussé le feu. La Matière est perdue et il faut tout recom­
mencer. »
Kamala-Jnana, Dict. de Phil, Alch,, f° 31.

346 - « Craindre la couleur orangée au début. »


Flamel, Figures Hiéroglyphiques,

348 - « Faites feu modéré et gardez-vous du feu fort


et violent car si vous faites le feu plus fort qu’il ne faut,
il sera rouge avant son temps, car premièrement nous le
voulons noir, puis blanc, puis rouge. »
La Tourbe,

349 - « La véritable clé est cette noirceur au commen­


cement de ces opérations et s’il paraît une autre couleur
rouge ou blanche avant celle-là c’est une preuve qu’on n’a
pas réussi. »
Dom Pernety, Fables égypt. et grecq.,
tome I, f° 154.

— 92 —
PHASES du MAGISTERE.

350 - « Ce sont les divers stades manipulatoires qui


englobent toute l’opération du Magistère. »
Kamala-Jnana, Dict. de Phil. Alch., f° 32.

PIERRE des PHILOSOPHES et PIERRE PHILOSOPHALE.

351 - « Remarquez de plus qu’il y a une grande diffé­


rence entre la Pierre des Philosophes et la Pierre Philoso­
phale. La première est le sujet de la philosophie considérée
dans l’état de sa première préparation et la Pierre Philo­
sophale est cette même Pierre des Philosophes mais parvenue
à la perfection de 3® médecine. »
Eudoxe et Pyrophïle, f° 28.

352 - « La Pierre des Philosophes est aussi appelée


végétale, animale et minérale parce que c’est d’elle-même
en substance et en être que les végétaux, les animaux et
les minéraux ont tiré leur naissance. »
Kunrath, Amphitheatrum.

353 - « UN est le tout, par lui le tout, pour lui le tout,


et dans lui le tout. »
Zozime.

354 - « Tout dans UN. »


Testament de Rd Lulle.

— 93 —
PREPARATION.

355 - « Tu n’as donc autre chose à faire qu'à préparer


comme il faut ta matière extérieurement parce que d’elle-
méme elle fait intérieurement ce qui est nécessaire pour
se rendre parfaite. »
Livre d’ARTÉPHius, f° 156.

356 - « Et il nous prit tous 10 et nous enferma dans


une maison de verre sur laquelle est édifiée une autre
maison sur laquelle encore bien sagement on a édifié une
troisième. Et ainsi nous fûmes emprisonnés en trois
maisons rondes bien closes et bien fermées. »
La Tourbe, f° 53, tome II.

357 - « Vous devez savoir de plus que notre Pierre est


parfaite de plusieurs choses et de plusieurs couleurs ;
qu’elle est faite et composée de 4 éléments unis, que nous
devons séparer ces éléments, les désunir et comme autant
de pièces différentes les mettre chacun à part. »
Les 7 Chapitres d’HERMÈs, tome I, f° 31.

358 - « Dieu nous a créé ce minéral, afin que nous le


prenions tout seul, que nous décomposions son corps
grossier et épais, que nous séparions et prenions pour nous
ce qu'il renferme de bon dans son intérieur et rejetions
ce qu’il y a de superflu, et que d’un venin mortel on en
fasse une médecine universelle. »
Limojon de Saint-Didier,
Triomphe Hermétique, f° 16.

359 - « Notre Pierre naît de la destruction de deux


corps dit Limojon, de deux corps dont l’un est minéral,
l’autre est métallique et croissent tous deux dans la même
terre. »
Cosmopolite, La Lumière tirée des Ténèbres,
cité par Nouv. Ass. des Phil. Chim., f° 62.

360 - « Maintenant que tu as passé les travaux

— 94 —
d’Hercule, ce n’est qu’un travail de femme et d'enfant. »
Cyliani, f° 27.

361 - « Mais, parce que le fondement du secret consiste


dans la première partie, les Philosophes ne voulant pas
divulguer ce secret, ils ont fort peu écrit de cette première
partie. »
Trévisan, La Parole Délaissée, f° 401.

362 - « On sait que la vigne est le symbole reconnu


de la Pierre des Philosophes — sujet initial de la Pierre
Philosophale — c’est-à-dire de la Matière que prépare
l’Alchimiste au début de son labeur. Raymond Lulle dit en
extraire le suc afin d’en obtenir ses deux vins dont l’un
est blanc et l’autre rouge. »
Notes Canseliet, 12 Clés, f° 242.

363 - « PREPARATION : Première phase du grand


œuvre en considérant qu’on a sous la main tout ce qui est
nécessaire pour l’entreprendre.
« Elle consiste à broyer des blocs de matière première
dans un mortier et à mettre cette matière pilée avec de
l’eau philosophale dans l’athanor, en appliquant le 5e feu.
Sous la violence de cette chaleur les 3 corps se séparent en
deux groupes : le corps sulfureux reste dans l’athanor et
les corps salin et mercuriel (volatils) sont recueillis après
refroidissement dans un réceptacle communiquant avec
l’athanor. »
Kamala-Jnana, Dict. de Phil. Alch., f° 34.

364 - « La préparation, qui a pour objet de séparer


les 3 constituants... les 3 corps sont réunis dans l’athanor
dans les proportions que connaît le Sage, et sous l’action
du 5e feu commence le combat féroce des 2 dragons, du
soleil et de la lune qui se traduit par la dissolution du fixe
par le volatil. »
Theophoreonai, Le Pater Alchimique,
dans Pléiade Alchimique, f° 21.

— 95 —
PROJECTION, transmutation.

365 - « Nous pouvons donc dire que sa vertu Divine


est devenue multiplicatrice, puisqu’il lui est permis de
transmettre la Grâce céleste à des centaines de fidèles.
« En Alchimie cette dernière phase se nomme trans­
mutation. Ecoutons ce que dit Flamel : Un grain tiendra
et convertira en très parfait métal (or ou argent) chassant
et éloignant de soi toute matière impure et étrangère, qui
s’était jointe en sa première coagulation. »
Jethro, Messe et Alchimie,
dans Pléiade Alchimique, f° 64.

366 - « Je rapporterai, dit Berigard de Pise, ce qui


m’est arrivé autrefois. Un homme voulant lever mon doute
à cet égard (l’alchimie), me donna un gros d’une poudre
dont la couleur était semblable à celle d’un pavot sauvage.
Je lançai un peu de poudre sur 10 gros de mercure,
j'exposai le tout à un feu assez fort et en peu de temps la
masse se trouva convertie en près de 10 gros d’or qui fut
reconnu très pur par les orfèvres. »
Figuier,
L'Alchimie et les Alchimistes, f° 245.

367 - (Du même, f° 248.) « L’Electeur de Mayence fit


lui-même la projection. Ce fut un petit bouton gros comme
une lentille, qui était même entouré de gomme adragante
pour joindre la poudre ; il mit ce bouton dans la cire d’une
bougie, mit cette cire dans le fond du creuset et par-dessus
4 onces de mercure et mit le tout au feu. Il tira un or
fondu qui faisait des rayons fort rouges qui pour l’ordinaire
sont verts. »
368 - (F°8 249-250.) «De M. Gros, ministre du Saint
Evangile à Genève : Lorsque l’étain fut fondu, il versa du
mercure légèrement chauffé sur l’étain et jeta dans ce
mélange une poudre rouge entourée de cire. Une vive
effervescence se produisit et se calma presque aussitôt. On
retira le creuset du feu et on coula le métal. On en fit
6 petits lingots du plus beau jaune. C’était de l’or fin. »

— 96 —
369 - (F° 251.) « Jetez ce petit papier dans le plomb
Fondu mais bien au milieu et tâchez que rien ne tombe dans
le feu : dans ce papier était une poudre assez lourde, d'une
couleur jaune citron... il n’y avait plus le moindre vestige
de plomb, nous trouvâmes de l’or le plus pur. »
Transmutation d’Alexandre Sethon,
surnommé le Cosmopolite.
370 - (F08 261-262.) « De Sethon, sous le pseudonyme
de Hirschborgen : En partant, l’étranger, pour le remercier
lui donna une poudre rouge dont il lui enseigna l'usage. »
371 - (F0 331.) « La poudre de Loscaris, selon Dippel,
chimiste exercé, la poudre de Dierbach était d’une couleur
rougeâtre ; vue au microscope, elle laissait voir une multi­
tude de petits grains ou cristaux rouges ou orangés. »

372 - « Ce qui importe surtout de retenir c’est que la


Pierre Philosophale s’offre à nous sous la forme d’un corps
cristallin diaphane rouge en masse compacte, jaune après
pulvérisation, lequel est doux et très fusible. »
Fulcanelli,
Les Demeures Philosophales, tome 1, f° 114.

373 - « On prétend qu’avec une seule goutte d’huile


rouge, Edouard Kelley changea une livre de mercure en
bel or. »
Figuier, Alchim. et Alchimistes, f° 235.
374 - (F°8 242-243.) « L'Adepte défendit les Principes
hermétiques et pour lever les doutes de son adversaire, il
lui montra dans une petite boîte d’ivoire la Pierre Philo­
sophale. C’était une poudre d’une métalline couleur de
soufre. »
D’Helvétius, cité par Figuier.

375 - « Fais fondre la chose qui est jaune. »


Hermès Trismégiste, par Festugière, f° 279.

376 - « De la couleur de safran lorsqu’on la pulvérise


mais rouge comme le rubis lorsqu’elle reste en masse

— 97 —
intègre. »
Kunrath, Amphithéâtre de la Sagesse
Eternelle, cité par Fulcanelli, p. 112
livre II, chap. 3).

377 - « Je pris un verre de montre et mis dedans une


petite quantité de mercure du commerce qui avait été
distillé. Je mis dessus, non de mon soufre transmutatoire
à l’état de poudre, mais à l’état d’huile dans la proportion
d’une partie sur cent et remuai mon verre de manière à
donner à l’huile un mouvement circulaire. Nous vîmes
avec joie le mercure offrir un phénomène bien curieux et
se coaguler avec la couleur du plus bel or.
« Je n’avais plus qu’à le fondre dans un creuset et le
couler. Je fis la transmutation à froid au grand étonnement
de ma femme. »
Cyliani, Hermès Dévoilé, fos 52-53.

378 - « Un grain teindra et convertira en très parfait


métal, chassant et éloignant de soi toute la matière
impure. »
Flamel, Figures Hiéroglyph., f° 257.

379 - « Transmutation du Docteur Constantin! dans


Parmentier, tome I, p. 339 et suivantes.
« Seule transmutation officielle des métaux. »
Œuvres de Buffon, f° 126, note a.

380 - « PROJECTION : Opération qui consiste à jeter


de la poudre lunaire ou solaire (enrobée dans de la cire
pure d'abeilles) dans du plomb ou du mercure en fusion. »
Kamala-Jnana, Dict. de Phil. Alch., f° 34.

PROPORTIONS.

381 - « Sachez, Fils des Sages, qu’il y a une division de


l'eau des anciens Philosophes qui la partage en 4 autres

— 98 —
choses. Une est à deux et trois à une. Et à la couleur de ces
choses, c’est-à-dire à l’humeur qui coagule, appartient la
troisième partie et les deux autres troisièmes parties sont
pour l’eau. Ce sont là les poids des Philosophes. »
7 Chapitres d’HERMÈs, tome I, f° 18.
382 - (Du même, f° 19.) « Et sachez que la vigne des
Sages se tire en trois et que son vin est parfait à la fin
de 30. Concevez comment l’opération se fait. La cuisson le
diminue en quantité et la teinture l'augmente en qualité
parce que la lune commence à décroître après son quin­
zième jour et elle croît au 3e. C’est donc là le commencement
et la fin.
« Je viens de vous déclarer ce qui avait été célé. »

383 - « Pour atteindre le but désiré, il faut que soit


respectée une certaine mesure dans le mélange de la
substance liquoreuse de la Philosophie ; que le plus grand
ne soit pas trop abondant et n’accable pas la partie plus
petite, afin que le faible ne soit pas trop débile devant le
plus fort, que la génération ne soit pas empêchée et
qu’une égale souveraineté puisse s’exercer. En effet les
pluies nombreuses sont nuisibles aux fruits et les séche­
resses excessives n’apportent aucune vraie perfection. Pèse
bien l’eau permanente et réfléchis avec un soin tout parti­
culier afin que tu ne fasses rien de trop ou pas assez. »
B. Valentin, 12 Clés, f° 154.

384 - « Les poids et proportions résident dans cette


disposition du Philosophe Morien et sont dits de « Nature »,
puisqu’ils dépendent d’elle seule et non point de F Artiste. »
Notes Canseliet, 12 Clés, f° 154.

385 - « L'Homme double igné doit se nourrir d’un


cygne blanc ; ils se détruiront mutuellement et de nouveau
reviendront à la vie. Et l’air des 4 parties du monde
s’emparera des 3/4 de l'homme igné enfermé afin que le
chant des cygnes puisse être entendu et de leur adieu, les
Ions musicaux exprimés. »
B. Valentin, 12 Clés, f° 155.

— 99 —
386 - « C’est pourquoi les Sages ont tant recommandé
d’œuvrer au commencement avec prudence et précaution
en procédant par apports successifs, par fractions légères,
jusqu’à ce que la proportion requise soit établie et défini­
tivement fixée. »
Notes Canseliet, 12 Clés, f° 167.
387 - (Du même, f° 200.) « De même qu’il ne faut pas
prendre à la lettre Saturne pour le plomb, Vénus pour le
cuivre, etc. quand ces divinités ne personnifient pas spagi-
riquement les métaux qui leur correspondent mais
désignent alchimiquement les acteurs qualitatifs et quanti­
tatifs du Grand-Œuvre. »

388 - « PROPORTIONS : Disons franchement qu’elles


ne sont point calculées par l’homme... La question propor­
tion est donc un point qui échappe à l’Homme et qui ne
dépend en définitive que de la pureté et de l’inaltération
des matières premières, sans cela, rien n’est possible.
« Le seul secret à découvrir est celui de la nature. »
Kamala-Jnana, Dict. de Phil. Alch., f° 35.

REGIMES.

389 - « La faute est cette confusion de régimes. »


Nicolas Valois,
Nouv. Ass. des Phil. Chim., f° 137.

390 - « Sachez que cette science est plus facile


qu’aucune autre que ce soit ; mais les noms et les régimes
la rendent obscure car les ignorants prennent nos mots sans
nous entendre. »
La Tourbe, f° 47, tome II.

- 100 —
391 - « REGIME : Il existe plusieurs sortes de régimes
en l’art d'alchimie. Un régime alimentaire de la Pierre
(lait virginal et aliment carné) ; un régime du feu corres­
pondant aux 4 saisons, et enfin un régime progressif et
continu dans le sens opératoire. Le néophyte aura donc
grand intérêt à comprendre de quel régime il s’agit au
cours de ses lectures. »
Kamala-Jnana, Diet, de Phil. Alch., f° 36.

REGNES.

392 - « Ne pas chercher dans le règne végétal. »


Nouv. Ass. des Phil. Chim., f° 166, xn.

393 - « Même si on le disait être oeuvre végétable, ce


qui ne peut être, quoiqu’une certaine végétation existe en
elle-même. »
B. Valentin, 12 Clés, f° 79.
394 - (F° 8.) « De là perçois et comprends, mon ami,
que tu ne choisisses par le règne animal pour la recherche
de l’Œuvre. »
395 - (F0 81.) « Alors te deviendra manifeste que c’est
de mille choses, sinon d’une certaine racine métallique de
laquelle les métaux sont destinés par le Créateur à être
produits. »

396 - « Quoi qu’il en soit, à cause de l’extrême fusi­


bilité acquise par elle à chaque reprise de la technique, la
Pierre tend à ne plus cristalliser, à devenir incoagulable et
à demeurer sous la forme liquide à la température ordi­
naire. Basile Valentin nous apprend qu’on l’appelle
alors Mercure Universel ; et son feu interne considérable­
ment accru et intensifié aux dépens du corps mercuriel,
étant difficilement contenu par son enveloppe diaphane,
se manifeste à l’extérieur. La Pierre est ainsi devenue
lumineuse et brille dans l'obscurité « comme un petit
soleil. »
« D’ailleurs, au bout de quelques réitérations, la
Pierre, quoique solide et cristalline, montre déjà des pro­
priétés phosphorescentes. »
Notes Canseliet, 12 Clés, f° 207.
397 - (Du même, f° 208.) « Au demeurant, qu’advien­
drait-il si l’on voulait porter plus loin l’exaltation du
Mercure Universel ? Nous l’ignorons. Néanmoins, l’état
solide de la Pierre s’étant transformé en état liquide, il est
logique de penser que des opérations supplémentaires
l’amèneraient sûrement à prendre l’état gazeux qui corres­
pondrait à la libération de l’esprit igné. Que la rupture du
« vase » se produise tranquillement ou survienne par
explosion, cela importe peu au regard d’un résultat négatif
parce qu’il conduirait à la ruine complète de l’Œuvre, etc. »

398 - « REGNE : Un règne est la période pendant


laquelle gouverne un roi. Or, les Alchimistes ayant cette
image en tête l’ont appliquée aux phases fragmentées de
Solve et Coagula parce que lesdites phases sont régies par
les rois du ciel. C’est ainsi que Saturne règne sur le noir,
Jupiter sur le gris, Isis sur le blanc, Vénus sur le jaune,
Vulcain sur l’orangé et Mars sur le rouge. »
Kamala-Jnana, Dict. de Phïl. Alch., f° 36.

399 - « Il fallait qu’Alcide connût les planètes terres­


tres dont il devait faire usage, et ces planètes ne sont pas
le plomb, l’étain, le fer, l’or, le mercure, le cuivre et
l’argent auxquels les chymistes ont donné les noms de
Saturne, Jupiter, Mars, Soleil, Mercure, Vénus et Lune ;
mais aux métaux philosophiques ou couleurs qui survien­
nent à la matière pendant les opérations de l’œuvre. »
Dom Pernety,
Fables égypt. et grecq., tome II, f° 383.

RIEN D’ETRANGER.
* f I

400 - « Les opérations de l’Art sont des opérations qui

— 102 —
ne résultent pas de l’addition de natures étrangères... mais
qui sont dues à la nature propre agissant sur elle-même. »
De Philalèthe et Zozime le Panapolitain...
Sur la Vertu.

401 - « Nous devons l’aider (la Pierre) de telle manière


toutefois que nous ne lui ajoutions rien qui lui soit étranger
et contraire.
Limojon de Saint-Didier,
Triomphe Hermétique, f° 15.

402 - « Ce Philosophe, comme tous les autres, ne


défend pas de rien ajouter, mais bien de rien ajouter qui
soit étranger et contraire. »
Eudoxe et Pyrophïle, f° 32.

403 - « Parce que le Mercure est une seule chose,


c’est-à-dire une seule Pierre dans laquelle consiste tout le
magistère et à laquelle il ne faut ajouter aucune chose
étrangère. »
Synésius, f° 182.

404 - (Du même, f° 182.) « C’est pouquoi Geber dit :


Nous n’ajoutons rien d’étranger sinon le soleil et la lune
pour la teinture blanche et rouge, qui ne sont pas étrangers,
mais qui sont le ferment par lequel se fait l’Œuvre. »
405 - (F° 83.) « Uses de la matière dans laquelle tu
n’introduiras aucune chose étrangère... dit Diomèdes, ni
poudre ni eau. »

406 - « En effet, l’addition de choses étrangères est la


lèpre de nos métaux. »
B. Valentin, 12 Clés, f° 108.
407 - (F° 109.) « Mais mon ami, prévois diligemment,
de sorte que la fontaine de vie soit trouvée pure et claire,
aucune eau étrangère ne doit être mêlée à notre source qui
n’en découle un avortement, et que du salutaire poison ne
naisse le serpent... »
« Nulle acidité n’est utile pour combattre les maladies
internes puisqu’elle pénètre avec destruction violente et

— 103 —
engendre ainsi plus de maladie. Mais que notre fontaine
soit sans poison, quoique le poison doive être chassé par le
poison. »
408 - (Fos 117-118.) « Que le fiancé soit conjoint avec
sa fiancée, tout nus l’un et l’autre, de sorte qu’ils entrent
nus dans le tombeau comme ils sont nés et que leur
semence ne soit pas corrompue par un mélange étranger. »

409 - « CORPS ETRANGERS : Par ce vocable, les


Philosophes entendent tout ce qui n’est pas leur soufre,
leur sel et leur mercure. On sait que la Pierre se suffit à
elle-même. »
Kamala-Jnana, Dict. de Phil. Alch., f° 12.

410 - « Mon fils, il faut que tu sois inébranlable dans


les Principes de la Nature et ne pas courir tantôt après une
chose, tantôt après une autre, car notre médecine ne
consiste pas en plusieurs choses, c’est pourquoi je te dis
qu’il n’y a qu’une seule Pierre, c’est-à-dire le soufre auquel
tu ne dois pas ajouter rien d’étranger, mais seulement en
ôter les superfluités terrestres. »
Abrégé de la Doctrine de Paracelse
et de ses Archidoæes (1729), f° 395.

PURIFICATION, Mars.

411 - « Or souviens-toi de commencer la rubification


par l’apposition de mercure orangé-rouge ; mais il n’en
faut guère verser et seulement une ou deux fois ; selon que
tu verras, car cette opération se doit parfaire par feu sec,
sublimation et calcination sèches. »
Flamel, Figures Hiéroglyphiques, f° 252.

412 - « Prenez mon fils de la médecine blanche autant


que vous voudrez et la mettez dans un vaisseau sur les

— 104 —
cendres chaudes où vous la laisserez dessécher comme ces
cendres mêmes. Donnez ensuite de l’eau du soleil que vous
¡niiez mise à part et que vous aurez gardée pour cette
opération.
« Continuez alors le feu du 2e degré jusqu’à ce qu’elle
devienne sèche. Redonnez-lui encore de la même eau et
successivement imbibez et desséchez jusqu’à rubification
<d se liquéfie comme de la cire et courre ainsi que j’ai dit
sur la lamine enflammée. Alors cette matière sera parfaite
et rouge. Mais remarquez que toutes les fois que vous
imbiberez vous ne devez pas mettre de l’eau solaire plus
qu’il n’en faut pour couvrir le corps et cela s’observe
exactement de peur que l’élixir ne se submerge et se noie...
« ... vous procéderez par ordre jusqu’à la perfection
de la médecine, savoir jusqu’à ce que la puissance de la
digestion ou feu se convertisse en poudre très rouge, qui est
In véritable Huile des Philosophes, la pierre sanguinaire,
le corail rouge, le rubis précieux, le mercure rouge et la
teinture rouge. »
Synésius, f° 192.

413 - « RUBIFICATION : Dernier stade de la phase


Coagula. Rubéfier c’est rougir. Il s’agit des dernières imbi­
bitions soumises à l’action énergétique du 5e feu. »
Kamala-Jnana, Diet, de Phil. Alch., f° 40.

414 - « Il versera le sang sur les oeufs, goutte à goutte.


Et ces œufs merveilleux en devenant sanglants
Pourront lui convertir une année en dix ans. »
Teletourgos, Essai sur le Grand-Œuvre,
dans Pléiade Alchimique, f° 14.

415 - « Un nouveau pain quotidien est administré pour


transformer la pierre lunaire en pierre solaire par la rubi-
lication. Cette fois la nourriture est rorifique et le lait
virginal est remplacé par un aliment carné (l’Huile de
Saturne) car l’enfant naissant a pris des forces. »
Theophoreonai, Le Pater Alchimique,
dans Pléiade Alchimique, f° 23.

416 - « Pour la Pierre des Philosophes parvenue au

— 105 —
stade de lune très pure, très fixe, la montée aux deux
alchimiques signifie que la perfection est atteinte. En effet,
le Sage imbibe doucement la Pierre au blanc du précieux
Sang des Martyrs, renouvelant l’opération et bientôt, la
Pierre revêt des teintes de plus en plus chaudes allant du
jaune à l’orangé ardent, puis au rouge feu, féerique
chatoiement de couleurs vives, devant les yeux fatigués et
éblouis de F Artiste. La Pierre est revêtue de la robe pourpre
du Christ victorieux. »
Mustagogos, Le Credo Alchimique,
dans Pléiade Alchimique, f° 51.

SANG du DRAGON.

417 - « Le Phénix, oiseau de nuit, arrache le cœur de


la poitrine d'un puissant animal d'Orient. Donne des ailes
à l’animal d’Orient, comme à celui du sud afin qu’ils soient
semblables. Car l’animal d’Orient doit être dépouillé de
sa peau de lion et perdre ses ailes. A ce moment ILS
ENTRENT DANS LA GRANDE MER AGITEE de l’Océan
et de nouveau en sortent avec la beauté. » (F° 94.)
« ... Plonge les esprits instables dans une profonde
fontaine dont l’eau ne manque jamais, afin qu’ils devien­
nent semblables à leur mère, LAQUELLE Y EST CACHEE
et de TROIS est venue au monde. » (F0 95.)
12 Clés de Basile Valentin.

418 - SANG : « Surnom donné au mercure philoso­

— 106 —
phique à cause de sa couleur sanguine. »
Dictionnaire Alchimique de Kamala-Jnana,
f° 40.

419 - MER DES PHILOSOPHES : « Sang du dragon


.hnsi nommé parce que c’est en lui que repose le « poisson
Kchénéis » appelé encore « yeux de poissons ».
Dictionnaire Alchimique de Kamala-Jnana,
f° 26.

420 - « On l'a nommé aussi Quintessence, c'est-à-dire


un cinquième être qui résulte des 4 qualités élémentaires
diversement mélangées en diverses proportions. »
Abrégé de la Doctrine de Paracelse
et de ses Archidoæes (f° xxiij).

SCEAU D’HERMES.

421 - SCEAU D'HERMES : « Le feu gradué ou Huile


de Saturne ou cachet d'Hermès. »
Nouvelle Assemblée
des Philosophes Chymiques (f° 170 - xxxiii)

422 - « Ce qui a trompé une infinité d'artistes qui ont


travaillé sur la vraie matière, c’est qu’ils ont pris le Sceau
d’Hermès pour un vase luté à la lampe d’émailleur, mais
je crois qu’il faut que notre matière se fasse un lut elle-
niême, c’est-à-dire que le ver à soie se renferme de lui-même
dans sa coque. »
dans Nouvelle Ass. Phil. Ch., f° 172.
Bucherie-Amy-Sage, Flamel.

423 - « C'est ce sel qui sera la substance de l'œuf


philosophal, du vase de nature, de forme ronde, surmonté
du SCEAU ou SCEL D'HERMES, qu’il ne faut pas entendre
par un lut devant fermer l’orifice d’un ballon de verre

— 107 —
couramment utilisé dans les laboratoires. »
Notes Canseliet, f° 159, dans 12 Clés.
424 - (Du même, f° 159.) « L’alchimiste se levant
derrière le symbole circulaire avec l’épée et la balance,
attire notre attention sur la puissance d’action du sel ET
LA CONNAISSANCE qu’il entraîne des proportions et des
poids de nature. Le sel des philosophes EST L’EAU IGNEE
qui amène la Pierre brute au carré des Sages. »

425 - « Ce que l’artiste doit surtout remarquer, c’est


l’extraordinaire affinité que le feu secret manifeste pour
l’embryon contenu dans les entrailles de sa mère. Après
s’en être saisi d’une manière aussi mystérieuse qu’incom­
préhensible, il l’emporte avec lui, le cache, OU PLUS
EXACTEMENT LE SCELLE en son propre corps, qui
devient cette enveloppe saline susceptible d’assurer et de
défendre sans cesse son intégrité. Le feu secret réalise
donc ce que ni l’homme, ni la nature ne pourraient obtenir
sans lui, à savoir : la réunion, l’assemblage des parties
nouvellement générées au sein de la matière philosophale
et leur extraction. Sous la forme saline qui le caractérise
et qu’il leur fournit. Car c’est lui le véritable instrument
qui permet au Sage de pêcher le poisson hermétique, etc... »
Notes de Canseliet, f°8 241-242, 12 Clés.

426 - « La Matière de l’Œuvre était donc enfermée


dans l’œuf philosophique : c’était une sorte de petit
ballon généralement en cristal et dont l’orifice, une fois la
matière introduite, devait être soigneusement clos par le
Sceau d’Hermès. »
Serge Hutin, L’Alchimie, f° 83.

427 - « SCEAU D’HERMES : « Liquide huileux très


gras, très visqueux, d’un jaune d’or quand on l’examine
étendu par transparence. Sa qualité huileuse lui a donc
fait prendre ce nom, car elle rappelle le mode de fermeture
qu’on donne parfois à certains corps pour les protéger de
l’air. Dans les campagnes où, en Arménie par exemple, les
ménagères confectionnaient leurs conserves en versant
au-dessus une bonne couche d’huile d’olives. Ce faisant,

— 108 —
elles isolaient, obstruaient, fermaient leurs conserves d’une
manière toute naturelle autant qu’efficace. Voilà l’origine
de ce fameux sceau hermétique qui vaut mieux que n’importe
quel bouchon. »
Kamala-Jnana, Dictionnaire Alchimique, f° 40.
428 - (Du même, f° 41.) SCEL : « Son vrai sens est
« isoler au moyen d’une signature ou d’un signe ». Mettre
les scellés ou scels, c’est clore au moyen d’un signe de
reconnaissance (en général par un cachet de cire rouge).
Sceller ne signifie donc pas seulement fermer, mais isoler,
en y ajoutant un moyen de contrôle.
« Dès lors, les chercheurs qui ne voient dans le Sceau
d’Hermès qu’un simple moyen de fermeture sont totale­
ment dans l’erreur. En agissant de la sorte, ils bouchent
leur flacon, mais ne le scellent pas. La surface plane et
rouge du liquide faisant penser à un gros cachet de cire
rouge. »

SOLVE.

429 - « Car premièrement le corps se fait et se rend


eau, en sorte que la chose corporelle se fait incorporelle,
C’est-à-dire Esprit et ensuite dans la conjonction l’esprit se
fait corps. »
Désir Désiré, de N. Flamel, f° 306.

430 - « La Déalbation convertit notre mercure en


Pierre blanche par la seule cuisson. Quand la Terre sera
Séparée de son eau, alors le vaisseau se doit mettre sur les
Cendres. Il faut distiller l’eau à feu lent au commencement,
de manière que l’eau vienne si doucement que vous
puissiez compter jusqu’à 40 noms ou prononcer 56 paroles,
il faut observer cet ordre durant la distillation de toute la
terre noire, et ce qui se trouve dans le fond du vaisseau,
C’est-à-dire les fèces restées, se dissoudra alors avec une

— 109 —
nouvelle eau et cette eau contiendra 3 ou 4 parties de plus
que les fèces, afin que tout se dissolve et se convertisse en
mercure ou argent vif.
« Je vous dis de réitérer cette opération jusqu’à ce
qu’il ne reste plus que le marc. Cette distillation n’a point
de temps déterminé. Elle se fait selon la grande ou petite
quantité de l’eau en observant toujours le régime du feu »
(f° 182) « vous prendrez ensuite la terre que vous aurez
réservée en son vaisseau de verre avec son eau distillée,
après quoi vous continuerez à feu lent et doux jusqu’à ce
que la terre soit sèche et blanche et qu’elle ait bu toute
son eau en se séchant. »
Synésius, f° 182.

431 - « C’est pourquoi après que tu auras préparé ta


matière, tu dois prendre garde seulement à deux choses :
1) à ne pas enflammer le bain en faisant un feu trop fort
et 2) à ne pas laisser exhaler l’esprit, parce que s’il sortait
du vaisseau ton opération serait entièrement détruite. »
Artéphius, f° 157.

432 - « Et prenez garde dès le début de brûler les


fleurs ou de trop vous hâter pour parvenir plus prompte­
ment à la fin que vous vous proposez. »
Synésius, f° 180.

433 - « Anaxagoras dit : « Que le soleil est rouge et


ardent, lequel se conjoint avec l’âme qui est blanche et de
la nature de la lune par le moyen de l’Esprit. »
Opuscule de Zacharie, f° 535.
434 - « Alors brûle ses ailes par un feu très vif, afin
que la terre précipitée tombe dans la mer rouge et y soit
noyée. Et par le feu et par l’air, dessèche l’eau pour que
de nouveau la Terre soit. Alors dis-je, tu as toutes choses
en toutes choses. »
12 Clés, de B. Valentin, f° 96.
435 - (Du même, f° 108.) « Car le lion se purifie par le
sang du loup et de la teinture de ce sang se réjouit éton­
namment la teinture du Lion, attendu que les sangs de tous

— 110 —
deux sont mutuellement unis par une certaine affinité de
parentage. »
436 - (Du même, f° 108.) « Jette à ce loup le corps du
Roi, afin qu’il en reçoive sa nourriture et l’orsqu’il aura
dévoré le Roi, fais un grand feu et jettes-y le loup pour le
consumer entièrement, et alors le Roi sera délivré. Quand
tu auras fait cela 3 fois, alors le Lion aura triomphé du
loup et celui-ci ne trouvera plus rien à manger dans
celui-là. Et ainsi notre corps est bon pour le début de notre
œuvre. »
437 - (Du même, f° 117.) « Et sache que lorsque l’humi­
dité de la terre monte, le nuage se forme, s’épaissit dans
la partie supérieure et par son poids tombe en bas, de sorte
que l’humidité enlevée est rendue à la terre. »

438 - (Du même, f° 227.) « Au début, sache que nul


argent-vif du vulgaire n’est utile, mais que, du meilleur
métal, par art spagyrique, vient notre argent-vif pur,
subtil, clair, brillant autant qu’une petite fontaine, trans­
parent comme le cristal, sans aucune crasse. De là fais
l’eau ou huile incombustible, car le mercure au commence­
ment a été eau. »

439 - SOLVE : « Seconde phase du Grand-Œuvre : elle


se trouve entre la Préparation et Coagula. Elle comprend
2 stades : la Putréfaction et la Végétation. C’est dans cette
phase qu’apparaissent les granulations, le corbeau, le sang
du dragon. Elle a une durée de 8 mois philosophiques. »
Dictionnaire Alchimique de Kamala-Jnana,
f° 42.

440 - « Le grand œuvre est originairement l’esprit


universel du monde corporifié dans une terre vierge estant
la première production ou le premier mélange des éléments
ou premier point de sa naissance. »
Lourdes, f° 83, Grillot de Givry

— 111 —
SOUFRE.

44-1 - « Le soufre interne prédominant au mercure le


cuit, le digère, l’épaissit et le fixe en un corps parfait et le
soufre externe adustible et séparable de la vraie substance
des métaux suffoque l’interne, lui ôte son activité et mêle
ses impuretés à celles du mercure, ce qui produit les métaux
imparfaits. »
Geber,
Formation des Métaux dans la Minière.

442 - « Le soufre contient un feu fixe. »


Buffon, f° 125.

443 - « Le soufre = feu naturel. »


12 Clés, de B. Valentin, f° 248.
444 - (Du même. f° 231.) « Cherche ton soufre dans le
semblable métal, ensuite sache le tirer de son corps sans
aucun corrosif, avec le métal, par purification, destruction
et réverbération du précédent.
« Après ces opérations, tu dissoudras ce soufre dans
son propre sang, duquel il a été fait lui-même avant sa
fixation selon son poids indiqué dans la 6e clé. Alors tu as
dissout et nourri le vrai lion rouge par le sang du lion vert.
Car le sang fixe du lion rouge a été fait du sang non fixe
du lion vert parce qu’ils sont d’une seule matière. »
445 - (Du même, f° 234, notes Canseliet.) « Or le soufre
ne brûle pas parce que son feu naturel est froids compara­
tivement au feu vulgaire, et c’est la raison pour laquelle,
dépourvu du pouvoir calorique sensible, il a besoin de
l’excitation du feu ordinaire pour manifester sa présence. »

446 - SOUFRE PHILOSOPHIQUE : « Granulations à


tous les stades. »
Dictionnaire Alchimique de Kamala-Jnana.
f° 42.

447 - « Nous comparerons le Père au Soufre tout-

— 112 —
puissant, qui permettra la création d’un monde miniature :
cieux, terre, eau, fécondant de son ardente forme mâle le
principe femelle contenu dans la Pierre des Philosophes.
C’est grâce au feu puissant renfermé en lui que pourront
être extraits et soigneusement séparés les trois corps cachés
dans la minière des Sages. »
Credo Alchimique de Mustagogos,
dans Pléiade Alchimique, f° 38.

SUBLIMATION.

448 - « A peine ses vapeurs sont-elles sublimées


qu’elles se condensent en pluie et de spiritueuses et
invisibles qu’elles étaient elles deviennent après un corps
dense et acqueux pour retomber sur la terre et l’imbiber
du nectar céleste dont il a été imprégné pendant son séjour
dans les airs. »
L. Grassot, Lumière tirée du chaos, f° 15.

449 - « Mais lorsqu’il vient à s’élever il naît dans l’air


et il se charge dans l’air, il s’y fait vivant avec la vie et il
devient entièrement spirituel et incorruptible. Et outre
cela en cette sublimation, conjonction et élévation toute la
composition se fait blanche. »
Artéphius, f° 164.

450 - « Il est donc absolument nécessaire que cette


sublimation philosophique et naturelle se fasse, parce
que c’est elle qui fait la paix entre le corps et l’esprit et
qui les accorde en spiritualisant l'un et corporifiant l’autre,
ce qu’il est impossible qui se passe autrement, qu’en
séparant leurs parties spirituelles d’avec celles qui sont
éparses et grossières... C’est pourquoi il faut sublimer l’un
et l’autre, c’est-à-dire le corps et l’esprit, afin que ce qu’ils
ont de pur monte et que ce qui est impur descende pendant

— 113 —
la tourmente de la mer orageuse. »
Artéphius, f° 164.

451 - SUBLIMATION : « Façon d’épurer par ascen­


sion. En chimie et en Alchimie, les corps doivent être
réduits à l’état gazeux pour pouvoir se débarrasser de
leur terrestréité. Cette opération se fait une première fois
dans la Préparation et une deuxième fois dans Solve.
Toutefois, elle ne se pratique pas de la même manière,
à cause de la différence du vase qui sert à cette opération :
mais le principe reste le même. Dans la Préparation elle
sépare les mixtes et dans Solve elle les réamalgame. »
Dictionnaire Alchimique de Kamala-Jnana,
f° 43.

SUPERFLU.

452 - « Résidu sulfuré qui reste dans le fond du ballon,


après la sublimation de Solve. A noter que c’est un superflu
indispensable jusqu’aux sept bains de purification. »
Dict. Alch., K.-J., f° 43.

453 - « Mais comme la nature ne fait rien en vain,


mais qu’elle fait tout avec sagesse et providence, ces
éléments grossiers que nous appelons impurs ne sont pas
inutiles dans les mixtes, au contraire, ils sont nécessaires,
car ils sont comme le corps ou la boette qui contiennent
l’essence susdite. »
Abrégé de la Doctrine de Paracelse
et de ses Archidoxes, 1729.

454 - « Geber et les 'autres Philosophes qui l’ont suivi


ont dit qu’il y avait dans leur matière une partie superflue.
On prend communément ces termes à la lettre et l’on
s’imagine qu'il faut en séparer quelque chose de la matière
dans la médecine de second ordre... d’autres disent qu’il
ne faut rien ôter. Tous ont raison, car ces superfluités

— 114 —
doivent être séparées dans leur temps, mais les vrais Sages
savent que cette séparation se fait d’elle-même dans la
médecine que nous parlons. Ce superflu est très utile à
l’Œuvre, ce qui a engagé Philalèthe à le nommer superflu
très utile. »
Dict. Mytho. Hermét., Pernety.

TEMPS, durée.

455 - « Sachez que la noirceur dure 40 jours ou 42 au


plus. »
La Tourbe, tome II, f° 21.

456 - « L’eau se dessèche peu à peu et apparaît comme


une île dans un lac. Elle fond doucement l’eau, se dessèche
un peu. La putréfaction vient, c’est le vrai mercure philo­
sophique et la première matière de la pierre. Continue le
feu après 40 jours tu verras des couleurs, après 40 autres
jours viendra le blanc qui sera immaculé au bout d’un mois.
« Continue à chauffer, au bout de 40 jours apparaît
la couleur jaune, élève le feu d’un degré et 40 jours après
le rouge sang, laisse chauffer un mois ou deux et laisse
refroidir doucement dans le vase. Ouvre-le, prends un peu
de la teinture et mets-là sur une cuiller d’argent chauffée
au rouge, si la teinture fond sans fumée comme de la cire
elle est bonne, sinon il faut la faire recuire. »
Doctrine R + C, f° 254.

— 115 —
457 - « Et sachez que depuis la création de notre
mercure, notre médecine demande le terme de sept mois
pour arriver au blanc et 5 autres mois pour arriver au
rouge. Mais la matière se fixe quelquefois en plus de temps
et quelquefois en moins. »
Synésius, f° 190.

458 - « C’est en quoi consiste toute notre Œuvre, selon


les Philosophes, par le moyen de cette cuisson linéaire,
douce dans l’abord et onctueuse, la matière parvient à sa
parfaite maturité, ce qui s’accomplira en dix mois philo­
sophiques — sans aucun travail des mains. »
L'Elucidation
du Testament de Raymond Lulle, f° 303.

459 - « La phase Préparation demande 2 mois philo­


sophiques. La phase Solve 8 mois philosophiques. La phase
Coagula 16 mois philosophiques. La phase Multiplication
2 mois philosophiques, soit un total de 28 mois philo­
sophiques. »
Diet. Alch. Kamala-Jnana, f° 44.

460 - « Les granules sont baignés dans les 7 eaux de


purification. »
Theophoreonai, Pater Alchimique,
dans Pléiade Alchimique, f° 22.

461 - « Quant au courroux de l’Eternel, qui transforme


les 40 jours en 40 années, c’est tout simplement la clé
alchimique de Moïse. »
Kamala-Jnana,
Vie Zodiacale de Moïse appliquée à l’Alchimie,
dans Pléiade Alchimique, f° 118.
462 - (Du même, f° 125.) « Après 30 jours de pluies la
siccité se fait, les larmes se tarissent, les yeux sont secs. »
463 - (Du même, f° 129.) « On nous indique que du vert
au blanc il y a 7 à 9 mois et de l’orangé au rouge 2 à
4 mois, du jaune à l’orangé 3 à 4 mois. »

— 116 —
464 - (Du même, f° 129.)
PREPARATION ................ 2 mois Phil.
SOLVE ? 10 mois Ph.
FABRICATION 1 (4 X 2) 8 » 1
' COAGULA (4x4) .......... 16 »
MULTIPLICATION ............................................ 2 »

Durée totale ................ 28 mois Ph.

TRINITE-UNE et Unité.

465 - « La Pierre se composant d’un corps, d'une âme


et d’un esprit, on la compare tout naturellement à la Sainte
Trinité.
« Petrus Bonus justifie cette comparaison par l’identité
et l’unité de la Sainte Trinité, du Père, du Fils, du Saint-
Esprit en un seul Dieu. »
Nouvelle Assemblée
des Philosophes Chymiques, f° 124.

466 - « Dieu est éternel et tout puissant qui a engendré


son Fils, desquels procède le Saint-Esprit. Un seul Dieu
en Trinité. C’est cette triple semence laquelle se convertit
en la substance de toutes les choses qui sont au monde. »
Nicolas Valois,
Nouv. Ass. Phil. Ch., f° 135.

467 - « Les Magiciens résolurent (Dieu étant certaine­


ment leur guide) de pratiquer sur le chaos. Ils l’ouvrirent,
le purifièrent, unirent ce qu’ils avaient séparé et l’alimen­
tèrent par un double feu épais et mince jusqu’à le porter
à l’extrême immortel et en faire un corps spirituel céleste.
Dans cet ouvrage ils virent l’image de cette figure que

— 117 —
Zoroastre appelle Triadus ante Essentiam ; c’est-à-dire le
visage de la Triade avant l’essence. »
E. Philalèthe, f° 37.

468 - « Dieu a voulu dans la nature imprimer son


image ; comme il est un et de cette Unité dérivent trois
personnes, aussi a-t-il voulu que la Matière ne fût qu’une
et que cette Unité sortissent 3 règnes : le minéral, le végétal
et l’animal. »
Le Philosophe Inconnu, f° 198.
469 - (Du même, f° 217.) « Prends donc ton mercure
devenu Eau, mets-le dans un vaisseau et fais-lui rendre
gorge, fais qu’il te fasse voir une peite image de la Divi­
nité ; d’Un demande lui-en trois après qu’il aura demeuré
un mois dans le vaisseau philosophique. Ayant ces 3,
dépouille-les de tous les accidents nuisibles. »

470 - « Le Philosophe Platon parle de moi en ces


termes : C’est une seule chose unique, d’une seule et même
espèce en elle-même : elle a un corps, une âme et un esprit
et les 4 éléments sur lesquels elle domine. »
Ancienne Guerre des Chevaliers, f° 21.

471 - « L'Homme est un composé triple, son corps ou


sa forme est animé d’une âme — celle-ci est la réunion
de diverses forces à l’aide desquelles l’esprit régit sa forme
sur la matière. »
Cyliani, f° 18-19.

472 - « Les Chymistes appellent les 3 corps soufre, sel


et mercure, ce sont les éléments principiés, le mercure se
forme par le mélange de l’eau et de la terre, le soufre de
la terre et de l’air, le sel, de l'air et de l’eau condensés. Le
feu de nature s'y joint comme principe formel. »
L. Grasset,
La Lumière tirée du Chaos, f° 15.
473 - (Du même, f° 40.) « Raymond Lulle nous avertit
que cette chose unique n'est pas une seule chose prise
individuellement, mais deux choses de même nature qui
n’en font qu’une. »

474 - « Composez donc notre secrète Pierre de ces trois


choses et non d’autres, car les choses requises à cet effet
sont en elles seules. »
Parole Délaissée, Trévisan, f° 205.

475 - « Mais notre Métal a esprit, corps et âme et ces


3 choses n’en font qu’une, car esprit, corps et âme ne font
qu’un, d’autant que cette âme est esprit par un, d’un avec
un, qui est sa racine. »
Désir Désiré, de N. Flamel, f° 315.

476 - « Ainsi c’est une Trinité en Unité et une Unité


en Trinité, parce que là sont corps, âme et esprit. »
Parole Délaissée, Trévisan, f° 416.

477 - « J'ai fait peindre un champ vert parce qu'en


cette décoction les confections sont vertes et gardent plus
longtemps cette couleur que toute autre après la noire.
Cette couleur marque que la Pierre a une âme végétative...
les 3 qui ressuscitent en blanc représentent le corps, l'âme,
l’esprit de notre Pierre blanche. Je veux seulement que tu
remarques bien que, comme l’homme doué d'un corps,
d’âme et d’esprit inséparables n’est toutefois qu'Un. »
Figures Hiéroglyphiques, de N. Flamel,
f”8 247-248.

478 - « C'est pourquoi la Pierre est appelée triple


(contenant minéral, végétal, animal) autrement Trine-Une,
c’est-à-dire triple et unique ayant 4 natures (4 éléments) et
3 couleurs. »
L’Hortulaire, tome 1, f°8 14-15.

479 - « Mais notre Pierre à moi transmise en héritage


par les Anciens vient et est née de deux et d’une chose
qui gardent une troisième cachée. Ce qui est la très pure
et loyale vérité. Car le mari et la femme sont pris par les
Anciens pour un seul corps non en les considérant du
regard et de l’extérieur, mais en les voyant remplir d’amour
et pénétrés de la grâce dès l’origine en les reconnaissant

— 119 —
480 - (Du même, f° 83.) « C’est pourquoi Hermès et tous
avant moi parce que de plus nous ne pouvons rien trouver
au commencement du magistère désignèrent trois premiers
principes et furent découverts : l’âme ; du dedans, l’esprit
impalpable et l’essence corporelle visible... lorsque ces
3 substances habitent ensemble par l’union, la suite du
temps et Vulcain, elles progressent en substances palpables,
ainsi donc en argent vif, soufre et sel.
« ... Je te déclare par l’Eternel créateur que ceci est la
vérité de toute vérité : que si l’âme, l’esprit et la forme
métallique sont présents, là aussi doivent se trouver
l’argent-vif, le soufre et le sel métallique, lesquels néces­
sairement ne peuvent fournir d’autre qu’un corps parfait. »
D'arriver au but avec fruit, dans la forme métallique, que
tu n’aies conjoint en un et sans erreur les trois principes
mentionnés. »

481 - (Du même, f,,s 83-84.) « Il n’est pas possible


d’arriver au but avec fruit, dans la forme métallique, que
tu n’aies conjoint en un et sans erreur les trois principes
mentionnés. »

482 - « Le Philosophe Alain dit : Tout l’artifice com­


mence par une chose et finit par une chose. »
Guerre des Chevaliers, f° 23.

483 - « D'un par Un qui n’est qu’Un sont faits 3, des


trois 2 et de deux Un. »
Hermès Dévoilé, Cyliani. f° 21.

484 - « Calid : Comment peut-il se faire que ce Magis­


tère doive être fait 2 fois puisque pour le faire il n’y a qu’une
matière et une seule voie ?
« Morien : Ce que j’ai dit est vrai, car tout le Magistère
est fait d’une chose et il n’y a qu’une voie parce que l’Une
de ces opérations est tout à fait semblable à l’autre. »
Entretien du Roi Calid, f° 92.

— 120 —
485 - « Car il n’y a qu’une Pierre, qu’une médecine,
qu’un vaisseau, qu’un régime et qu'une seule disposition
ou manière pour faire successivement le blanc et le rouge. »
Artéphius, f° 144.

486 - « Art. 24 : L’art hermétique ne s’atteint pas par


une grande variété de méthodes. La Pierre est Une. »
Doctrine R + C, f° 274.

487 - « C’est alors qu’il lui sera donné de prouver sa


puissance, bien qu’engagé dans la Trinité philosophale où
nous reconnaissons Trois substances en Une et Une sub­
stance en Trois, c’est-à-dire dans le résultat de la fusion en
un seul corps du sel, du soufre et du mercure. »
E. Canseliet, 12 Clés, f° 206.

488 -
« Le corps, l’âme et l’esprit en deux se montrent :
Desquels la chose tout entière se produit
Elle se produit de Un et elle est une chose,
Lie ensemble le volatil et le fixe
Qui sont deux et trois en Un toutefois
Si tu ne comprends pas à rien tu n’arrives
« Adam séjournait dans le bain
Où Vénus trouvait son semblable
De la Première Matière de la Pierre Philosophique. »
Vers inclus dans Les 12 Clés, f° 224.

489 - « J’ai fait mention et révélé que toutes les choses


sont tirées et composées de trois substances, ainsi donc de
mercure, de soufre et de sel. Cela est vrai et je l’ai démontré. »
12 Clés, de B. Valentin, f° 226.

490 - (Du même, f° 240.) « ... et mets en ordre avec le


sel. Distille une fois. Unis ces choses selon leur poids. Alors
Un viendra qui est aussi né d’Un auparavant. Coagule et
fixe celui-ci même par continuelle chaleur. Ensuite
fermente jusqu’à 3 fois. Tu auras la fin et atteindras le
terme de ton désir. »
491 - « ... toutefois notre Pierre est composée d’une
seule chose, Trine par rapport à son essence et à son
principe à laquelle nous n'ajoutons rien d’étranger, ni ne
la diminuons pas... Nous avons décrit trois Pierres, à savoir
la minérale, la végétale et l’animale, quoi qu’il n’y en ait
seulement qu’Une en notre art. Nous voulons, ô enfants de
doctrine, vous signifier que ce composé contient trois
choses, à savoir l’âme, l’esprit et le corps. Il est appelé
minéral parce qu’il est une minière, animal parce qu’il a
une âme, végétal parce qu’il croît et multiplie. »
Elucidation du Testament, de R. Lulle,
f°8 298-299.

492 - « Trois en Un. Les 3 corps sont : le sel, le soufre


et le mercure des philosophes réunis en une seule minière
par la nature. Son symbolisme est représenté par 3 petits
pélicans dans un seul nid. »
Dictionnaire Alchimique de Kamala-Jnana,
f° 45.
493 - « Ce Dieu unique peut être comparé sur terre à
une minière unique aussi en son genre. De même que Dieu
est UN et Trois, de même cette minière est composée de
3 corps que les Philosophes appellent leur sel, leur soufre
et leur mercure. »
Credo Alchimique, par Mustagogos,
dans Pléiade Alchimique, f° 37.

494 - « En langage alchimique, l’œuf n'est pas


l'athanor, mais le magistère lui-même. Les 3 termes : jaune,
blanc et coquille représentent le triple composé du soufre, du
mercure et du sel. »
Notes de Grillot de Givry,
dans La Monade Hiéroglyphique, f° 38.

495 - « Il n’est qu’un seul nombre en lequel nous


devrions vivre ici-bas : c’est le nombre Un et nous ne
devrions pas compter plus loin. La Divinité renferme le
nombre 3, mais il y est ramené à l’unité. »
Le Pronostic de Paracelse, f° 58.
496 - « Le monde matériel et l’homme sont construits
sur le même plan divin ; il y a 3 personnes en Dieu, 3 prin­
cipes matériels, trois principes formant l’être humain. »
Robert Fludd.

497 - « O Dieu c’est sous les auspices de ta Trinité qui


ne porte nulle atteinte à l’Unité de ta Divinité que nous
commençons le présent Abrégé. »
Codicille au Testament de R. Lulle.

VAISSEAU, vase.

498 - « O vous enfants de doctrine, prêtez bien ici vos


oreilles afin que vous entendiez notre sentiment et notre
esprit. Quoique nous ayons découvert plusieurs genres de
vaisseaux qui sont énigmatiquement décrits dans nos livres,
toutefois notre opinion n’est pas de se servir de divers
vaisseaux mais seulement d’un seul, lequel nous montre­
rons ici par des démonstrations visibles et sensibles dans
lequel vaisseau notre Œuvre est accomplie depuis le
commencement jusqu’à la fin de tout le Magistère ; cepen­
dant notre vaisseau est composé ainsi : il y a deux vais­
seaux attachés à leur alambic, de même grandeur, quantité
et forme en haut, où le nez de l’un entre dans le ventre de
l’autre afin que par l’action de la chaleur, ce qui est en
l’une et l’autre partie monte dans la tête du vaisseau et
après par l’action du froid, qu’il descende dans le ventre.
O, enfants, vous avez connaissance de notre vaisseau si vous
n’êtes pas gens de dure oreille. »
R* Lulle, Elucidation au Testament,
f°* 299-300.

— 123 —
499 - VAISSEAU : Ce mot a un double sens : il peut
désigner soit une embarcation, soit un vase. Les Alchimistes
n’ont point manqué de cacher leur secret sous ces deux
appellations. »
Kamala-Jnana, Dict. de Phil. Alch., f° 46.
500 - (Du même, f° 15.) « ECHENEIS : Petit poisson en
forme de limace ayant la force d’arrêter, de fixer et de
couler les plus gros navires si nous en croyons Pline le
naturaliste (Livre 9, ch. 25 et livre 32, ch. 1).
« Les Alchimistes ont donné ce nom à leurs granula­
tions blanches ressemblant à des limaces, pour montrer
que c’est à ce stade que leur vaisseau de terre est arrêté
et disparaît. »

501 - (F° 46.) « VASE : Récipient en terre en forme


d’écuelle dans les temps anciens. Certains Philosophes le
baptisèrent « vaisseau » parce qu’ils considéraient que leur
creuset philosophique provenant du chêne, ne pouvait être
mieux comparé qu’au « vaisseau des Argonautes » qui
était construit avec des chênes de la forêt de Dodome. »

502 - « VAISSEAU : Les Philosophes ont souvent


donné le nom de vaisseau à leur dissolvant et l’ont aussi
appelé vase des Sages. »
Dom Pernety, Dict. de Mythol. Hermét.

VEGETATION, vert, frai de grenouilles.

503 - « J’ ai fait peindre un champ vert parce qu’en


cette décoction les confections sont vertes et gardent plus
longtemps cette couleur que toute autre après la noire.
Cette couleur marque que la Pierre a une âme végétative. »
Flamel, Figures Hyéroglyphiques, f° 24.

504 - « VEGETATION : Dernier stade de la phase


Solve. La couleur verte domine et le frai de grenouilles
fait son apparition. »
Kamala-Jnana, Dict. de Phil. Alch., f° 47.
505 - (Du même, f° 19.) « FRAI DE GRENOUILLES :
Les Sages appellent ainsi leurs granulations au stade de la
végétation, car leur matière ressemble à des œufs de
grenouilles enrobés de vase verte. »

VOIES (sèche et humide).

506 - « Deux voies pour la Pierre. »


Fulcanelli,
Mystère des Cathédrales, f°8 103-104.

507 - « VOIE HUMIDE : Voie généralement suivie


parce que la plus décrite pour effectuer le Grand-Œuvre.
Sa durée est de 28 mois philosophiques. C’est elle qui est
relativement la plus facile car la plus commentée. Elle est
aussi moins toxique et moins dangereuse. »
Kamala-Jnana, Dict. de Phil. Alch., f° 48.
508 - (Du même, f° 48.) « VOIE SECHE : Elle est moins
connue que la précédente, quoique plus rapide de 4 mois
philosophiques. Sa différence réside dans les premières
manipulations de Solve. Les Sages se servent alors de leur
Agent sous forme de terre. Or, comme celui-ci n’a pas été
altéré par l’humidité de l’air il est plus actif et cuit la
matière plus vivement. Son inconvénient est qu’il est très
nocif à respirer et qu'il faut très peu de chose pour faire
éclater le ballon tant la chaleur qu’il dégage est forte. »

F I N
REPERTOIRE DES MOTS

ALBIFICATION, argent, lune ......................................................... 27


AGENT SECRET, sel, mercure philosophique................................... 31
COAGULA.......................................................................................... 41
COULEURS, arc-en-ciel, queuede paon ......................................... 42
COURONNE D’OR ........................................................................... 44
DIVERS .............................................................................................. 45
ELEMENTS ........................................................................................ 50
ENIGMES .......................................................................................... 52
FABRICATION ................................................................................. 53
FEUX, fourneau, chaleur ................................................................ 53
FIXER, stabiliser ............................................................................... 60
ILLUMINATION ............................................................................... 61
IMBIBITIONS ................................................................................... 64
JAUNE, Vénus ................................................................................... 65
MATIERES PREMIERES ................................................................ 66
MEDECINE, quintessence, élixirs .................................................. 70
MERCURES ....................................................................................... 76
MONDIFIER, granulations ............................................................... 80
MULTIPLICATION .......................................................................... 83
NOIR, mort, corbeau, putréfaction ................................................ 87
OR, soleil .......................................................................................... 91
ORANGE - ROUGE .......................................................................... 92
PHASES DU MAGISTERE ............................................................. 93
PIERRE des PHILOSOPHES etPIERRE PHILOSOPHALE .... 93
PREPARATION ............................................................................... 94
PROJECTION, transmutation ......................................................... 96
PROPORTIONS ............................................................................... 98
REGIMES ............................................................................................. 100
REGNES ............................................................................................... 101
RIEN D’ETRANGER .......................................................................... 102
PURIFICATION, mars ...................................................................... 104
SANG DU DRAGON, du lion, des martyres................................... 106
SCEAU D’HERMES ............................................................................ 107
SOLVE .................................................................................................. 109
SOUFRE ............................................................................................... 112
SUBLIMATION ................................................................................... 113
SUPERFLU ........................................................................................... 114
TEMPS, durées .................................................................................... 115
TRINITE - UNE ................................................................................. 117
VAISSEAU, vase.................................................................................. 123
VEGETATION, frai de grenouilles.................................................... 124
VOIES (sèche et humide) ................................................................... 125

— 126 —
L’ENIGME DU DESSIN
DE LIBAVIUS DÉVOILÉE
par Roger CARO

” Dessin énigme de LIBAVIUS "


L'Enigme du dessin de libavius
dévoilée
par Roger CARO

Il y a bien des mois que nous avions mis cette énigme


à jour en nous fiant uniquement au dessin, toutefois le
manque de texte original nous faisait obligation de ne rien
publier.
Aujourd’hui, le « hasard » faisant bien les choses, il
nous est tombé sous les yeux la signification des croquis,
aussi, après en avoir fait faire la traduction (car le texte
est en allemand), nous n’avons pas hésité une seconde à en
publier l’interprétation alchimique (1).
Comme le lecteur pourra le voir sur le cliché, chaque
dessin est accompagné d’une lettre alphabétique. Ce sera
donc lettre après lettre que nous décrirons l’objet repré­
senté et en donnerons sa signification occulte.
Cela dit, débutons par le bas, puisque le piédestal de
toute l’Œuvre porte la lettre A.

« A — nous dit Libavius, est la base ou fondation


comme image de la terre. » Que cela signifie-t-il ?
Un simple regard nous montre qu’il s’agit d’un socle,
d’une assise indispensable à l’érection de tout le reste.
Aussi, si on veut prendre cette « base » comme symbole du
départ, comme indicatif du début de l’Œuvre, on est
obligatoirement amené à conclure qu’il s’agit de la fameuse
pierre angulaire sur qui repose tout l’édifice.
Or, l’idée de « pierre » venant à l’esprit, nous sommes
obligés d’en déduire que la Materia Prima ne peut être que
minérale ; cependant, cette pierre sur quoi tout repose ne

(1) Psychologie und Alchimie, de C.-G. Jung - Zurich (1952),


pages 389 à 392.

— 129 —
doit désigner ici que le règne sur lequel s’appuie le Grand-
Œuvre. Les trois dimensions peuvent aussi nous confirmer
ce règne minéral, les proportions semblent y être la
longueur pour la lune, la largeur pour le soleil et la hauteur
pour la semence universelle ou sel.
Par contre, si au lieu de voir uniquement en ce socle
la désignation d’un minéral de composition trine, on veut
lui donner simplement un sens ésotérique, alors on pourra
dire que l’ouvrier s’attaquant à l’édifice alchimique devra
posséder une simplicité d’expression aussi dépouillée que
les droites délimitant longueur, largeur et hauteur.
La rectitude devra être sa ligne de conduite, il devra
donc éviter toute conception tortueuse.

« B — Avec les deux géants ayant un genou à terre


et soutenant l’édifice total » (mais plus particulièrement
la première sphère), Libavius nous brosse ce que doit être
F Alchimiste : fort, patient et aimant Dieu. Flamel fait
d’ailleurs allusion dans un passage des Figures Hiérogly­
phiques à ces premiers travaux d’Hercule imagés ici par
la première sphère représentant SOLVE. Aussi, avec notre
bon Nicolas, pouvons-nous assurer que le départ de
l’Œuvre est gigantesque par sa simplicité et que plus d’une
fois il faut mettre genou à terre pour implorer la divine
Lumière afin d’y voir clair.

C — « Cette lettre, nous dit l’auteur, représente un


Dragon à 4 têtes du souffle desquelles émane la boule. Les
4 degrés de feu. De la lre gueule sort en quelque sorte de
l’air ; de la 2e une fumée subtile ; de la 3e de la fumée et
du feu ; de la 4e du feu pur. »
Tout d’abord on doit remarquer que ce fameux Dragon
est hors de la sphère et paraît AVANT elle. C’est la repré­
sentation de l’Agent Secret des Sages... sans quoi rien n’est
réalisable. Sans lui, la matière première ne peut pas se
séparer, se réamalgamer, se teindre et se parfaire totale­
ment. Il est donc indispensable de posséder ce Sel avant
toute chose. C’est lui le début, le milieu et la fin, c’est
d’ailleurs la raison pour laquelle Libavius précise que :
c’est de ce Dragon aux 4 têtes qu’émane la boule.
Examinons à présent la signification des 4 souffles

— 130 —
figurant les 4 degrés de feu, et nous ajouterons, pour être
plus précis, que ces 4 degrés de feu se superposent aux
4 éléments.
De la lre gueule sort de l'air nous dit-on, ici, pas de
problème, l’élément AIR est désigné. De la 2e gueule sort
une fumée subtile. C’est l’élément EAU. Une fumée est une
vapeur ignée ; quant à la 3e crachant feu et flamme c’est
l’élément FEU, mais un feu vaporeux, aérien, un feu enve­
loppant, chauffant mais ne brûlant pas. Ce n’est pas le feu
commun. Enfin, la 4e tête soufflant un feu pur, c’est la
TERRE. C’est l’élément sec qui conserve toute sa force en
lui. Il ne s’est pas encore affaibli en absorbant une certaine
humidité de l’air devant le rendre subtil. C’est lui qui est
encore « l’eau qui ne mouille pas les mains ».
Or, c’est parce que cet Agent Primordial possède en
lui les 4 natures élémentaires qu’il régit les 4 degrés de feu.
Une température bien définie s’extériorisant de ces états
différents.

D, E, F — Ce premier groupe, on le remarquera, se


trouve à l’intérieur de la première sphère représentant
Solve ; soit toutes les opérations se traitant en ballon
fermé, au contraire du « reste de l’énigme » qui est à l’air
libre.
Mais revenons à notre groupe et n’anticipons pas :
« Le personnage au casque ailé et à l’écharpe flottante,
nous dit l’auteur, représente Mercure tenant en main une
chaîne d’argent reliée d’une part au Lion Vert et d’autre
part à un dragon à 1 tête... » et on nous spécifie bien que
« Lion et Dragon ne font qu’une seule et même chose. »
On retrouve là l’Androgyne des Anciens, le Janus
bifront, la double matière des Alchimistes. Seulement
comme nous sommes dans une phase bien spéciale, — le
début de Solve —, Mercure se liant aux deux corps, sert
de sperme au roi et à la reine. Ici, la chaîne d’argent
désigne Mercure comme l’Agent Primordial et l’indivi­
dualise donc au mercure philosophique et non au mercure
courant ; or, comme l’écharpe de Mercure flotte, cela
indique que l’union des deux animaux se passe dans un
lieu agité par le vent. Qu’on remarque aussi que Mercure
(contrairement aux deux bêtes qu’il tient captives) s’élève

— 131 —
du sol et forcément la logique exige qu’étant relié à
elles, il les entraînera avec lui en les élevant à leur tour.
D, E, F représentent ce que le bon Flamel appelle la
« conception » et que le Maître Kamala-Jnana nomme Ethiops
Minéral.

G, H, J, K (le I n’existe pas) — Avec ces 4 nouvelles


lettres nous abordons un nouveau groupe faisant suite au
précédent.
Libavius nous indique que « (G) est un aigle d’argent
à 3 têtes qui meurt ; avec deux têtes baissées et qui par
la 3e crache de l’eau blanche ou liqueur mercurielle dans
la mer désignée par (H) ».
De quoi s’agit-il ?
L’aigle blanc est le Sel des Sages... l’élément qui après
avoir uni E et F va en faire des antagonistes redoutables
luttant jusqu’à ce que mort s’ensuive ; seulement pendant
ce combat à outrance naîtra un nouveau corps éthéré
(désigné ici par J) symbolisant le vent qui projette le souffle
de l’Esprit dans la mer qui est en dessous. C’est ce qui a
fait écrire à Hermès dans sa Table d’Emeraude : « Le
vent l’a porté dans son ventre » et à Flamel : « Fais que
la Conception se fasse en bas et la Génération EN HAUT. »
Les trois têtes de l’aigle représentent 3 additions de sel.
Ici on en est à la 3e et dernière puisque 1 seule tête crache
l’eau blanche et que les textes nous disent que l'aigle meurt,
donc finit.
Toutefois à gauche on nous dessine « un Lion Rouge
perdant un sang très rouge de sa poitrine et coulant dans
la mer (H) en dessous, parce que c’est ainsi qu’on doit
teindre, comme si elle était mélangée, préparée i’argent
et d’or ou de blanc et de rouge. L’image se rapporte au
corps, à l’âme et à l’esprit parmi lesquels on recherche au
début les 3 principes ou le sang du lion et la partie gluante
de l’aigle ; car, parce que s’ils recueillent les 3 ils ont un
Mercure triple. Ceux-là qui en recueillent 2 ont seulement
un mercure qui est dérivé d’un cristal ou du métal non mûr
des Philosophes. »
Voilà une longue tirade, pénible à lire dont l’explica­
tion sera assez aisée à faire. Le Lion Vert (E) uni au
Dragon (F) par le Mercure (D) produit le Lion Rouge (K)...

— 132 —
et c’est parce que (l’aigle blanc) (G) continue à exciter (K)
que de blanc qu’il est (mercure philosophique), il devient
rouge en se teignant au « sein » de cet Ethiops Minéral.
Voilà pourquoi le Lion Rouge perd son sang de son « sein »,
de sa poitrine, et va former une mer (H). Cette fameuse
mer rouge des Philosophes où les brûleurs de charbon font
naufrage.
Signalons cependant que le sang du Lion Rouge se
recueille aussi dans un vaisseau à part. Ce sang si précieux
qui est à lui seul Teinture de l’or, et Médecine quintes-
senciée — et cela est tellement important que Libavius
insiste sur ce point, afin que le néophyte puisse arriver à
tirer sa quintessence des trois corps et non de deux, ce
qui donnerait dans ce dernier cas une teinture imparfaite
et inutilisable. Ne fait-il point couler ce précieux sang dans
une écuelle, regardez bien cette image. Elle apprend
beaucoup.

L, M, N, O, P — Ce groupe marque la fin de Solve,


Voici ce que disent les textes : « Un fleuve d'eau noire
comme dans le chaos signifie la putréfaction duquel s'élève
une montagne, qui est noire au pied et blanche à la cime,
de sorte que de la cime s'écoule une source d'argent, car
le fleuve est l'image du premier Solve et Coagulation et
du 2e Solve suivant. »
« M est le plat de cette montagne. »
« N les têtes de corbeaux noirs qui émergent de la mer. »
« O la pluie d’argent qui tombe des nuages sur la cime
de la montagne, par laquelle sera bientôt désignée ou la
nourriture et le lavage du laiton par l’Azoth ou le 2' Solve
par lequel l’élément air tire de la terre et de l’eau (la terre
est une forme de figure de la montagne ; l'eau ce liquide
de la mer qui a été mentionné au début. »
Comme nous l’avons dit, nous approchons de la fin de
Solve.
Le fleuve d’eau noire est l’indicatif qu’on est au début
de la putréfaction puisque la « montagne » désigne la
granulation (M) émergeant du compôt puant. Or comme le
dit compôt granuleux, ondulé est « noir au pieds » le blanc
à la cime des montagnettes, cela signifie que le Sel blanc

— 133 —
apposé sur le sommet fond et se met à couler comme une
véritable source miniature. C’est le passage que décrit
Flamel en disant « Sème les dents (aiguilles cristallines du
sel), elles se résorberont toutes seules. »
Tout ce qui précède est confirmé par l’apparition des
têtes de corbeaux qui émergent de la mer (sang du lion
rouge [N]. Quant à la pluie d’argent (O) qui tombe des
nuages (c’est-à-dire d’en haut) et sert tantôt de nourriture,
tantôt de bains lavant le laiton, il est bien évident que
l’auteur englobe dans cette opération 2 phases bien diffé­
rentes — qu’il décrit d’ailleurs fort judicieusement tout en
nous avertissant qu’il s’agit ou d’un aliment (P), ou bien
du lavage du laiton par l’azoth, cela nous amène à la
couleur blanche dans le début de Coagula bien entendu.
Enfin, tout en haut de la sphère Solve un dessin porte la
lettre (Q). Nous y lisons en légende : « La vue du ciel dans
lequel repose un dragon qui, vers le haut, mange sa queue ;
il est un tableau du 2e Coagula. »
L’indicatif est facile à comprendre, puisque le fameux
dragon qui se mord la queue est la représentation inté­
grale du serpent lobé se mordant la queue que l’on nomme
OUROBOROS et dont la signification équivaut soit au feu
de roue, soit à reproduire toujours les mêmes opérations,
c’est-à-dire dissoudre, teindre, coaguler, etc., ce qui aboutit
fatalement à ce 2e Coagula mais dans la phase première
multiplication, qui s’opère comme présentement. C'est pour­
quoi Libavius l’indique au passage.
Ici, l’auteur termine son premier cycle en jumelant
les opérations similaires concernant une manipulation
parallèle. Nous nous expliquons : le Grand-Œuvre consiste
tout d’abord à rendre Eau la matière, puis à Coaguler ce
que l’on a dissous pour l’épurer. Les deux phases se
nomment, vous le savez, Solve et Coagula — cependant la
Pierre rouge obtenue fin Coagula n’a aucun pouvoir car
elle n’est pas assez pure. Pour qu’elle devienne Pierre
Philosophale il faut que l’Artiste REITERE toutes les
opérations de ces deux phases. On comprend que l’auteur
ne voulant point infliger une surcharge énigmatique en
répétant intégralement les mêmes images, se soit contenté
d’indiquer : Cela concerne aussi le 2e Solve, ou le second
Coagula, etc. Personnellement nous lui en sommes très

— 134 —
reconnaissant, car il a été loyal avec les chercheurs.
Nous allons voir d’ailleurs que l’auteur (fidèle à son
procédé) ne manquera jamais une occasion de faire
aller de pair deux manipulations semblables concernant
deux phases bien différentes.
Avec le second groupe, nous abordons donc le stade
Coagula et son « pendant » opératoire dans la phase Multi­
plication, ne l’oublions pas.
Tout d’abord ce qui nous frappe ce sont les deux
personnages (R) «Ethiopiens et Ethiopiennes qui suppor­
tent deux boules au-dessus et sur le côté. Ils sont assis sur
la grosse boule et signifient par suite le noir de la 2e opéra­
tion dans la 2e putréfaction. »
Comme on peut le lire, c’est bien ce que nous affir­
mions : le Maître de cette énigme fait bien dérouler
toutes les opérations de pair. L’Ethiopien et l’Ethiopienne
rappellent que l’Ethiopie est un pays noir, donc qu’en
Alchimie l’éthiops minéral est de la même teinte. C’est
l’indice qu’arrivé à la Multiplication on doit repasser par
le noir de Solve, et que tout reposera sur ce second noir.
S — nous indique-t-on « désigne ici une mer d'argent
pur qui laisse entendre le liquide mercuriel par l'inter­
vention duquel les teintures sont réunies. »
Cette définition est une réédition de ce que nous avons
vu en (G), un nouvel apport de Sel blanc liquide va de
nouveau pénétrer la matière et se tiendra en rouge comme
en (K).
T — représente « un cygne qui nage sur la mer et qui de
son bec crache un liquide laiteux ; le cygne est l'élixir au
blanc, la chaux blanche, l'arsenic des Philosophes, les deux
ferments communs. Il doit avec son dos et ses ailes tenir la
boule du haut. »
Dans ce tableau on reconnaît immédiatement l’ana­
logie existant entre le cygne et la Pierre au blanc. Le
liquide laiteux qu’il crache symbolise toujours le fameux
Sel des Sages qui se projette sur les granulations pour leur
donner la couleur blanche lorsqu’il se séchera sur elles. La
même opération se répétant dans la Multiplication, l’auteur
nous signale qu’en cet état de blancheur, la Pierre devient
un élixir lunaire, toutefois pour qu’elle donne son
maximum d’efficacité, la Pierre devra être FIXEE, c’est

— 135 —
la raison qui fait écrire au Père de cette énigme que : « le
cygne doit tenir avec son dos et ses ailes (volatilité) la
boule du haut », désignant nettement par cette précision
que les deux dessins sont indissociables et doivent se lire
en suivant (nous y reviendrons avec l’auteur). Pour l’ins­
tant, ne retenons qu'une chose, c’est que le cygne nage,
donc se trouve dans un milieu liquide et humide, en cet
état la Pierre (dans les mêmes conditions) est BLANCHE
mais non FIXE.

U ou V — « Eclipse de soleil. »

X — « Le soleil qui plonge dans la mer, c’est-à-dire


dans Veau mercurielle dans laquelle aussi l’élixir doit
couler. De là se forme la vraie éclipse du soleil aux deux
côtés de laquelle on doit représenter un arc-en-ciel, pour
désigner la queue de paon qui apparaît alors dans la
coagulation. »
Avec V et X intitulés ECLIPSE DE SOLEIL, nous en
arrivons à une mise en garde à laquelle beaucoup d’auteurs
anciens font allusion.
Le titre est déjà tout un programme, car qui dit
ECLIPSE dit DISPARITION. Or, c’est bien une disparition
« solaire » qui surviendrait pour ceux qui agiraient comme
indiqué ci-dessus. Tous les vrais Philosophes sont unanimes
pour avertir les chercheurs qu'il faut imbiber parcimo­
nieusement la Pierre et que pratiquer inversement c'est la
détruire irrémédiablement. Or, Libavius nous dit de
plonger le soleil (c’est-à-dire la matière sulfurée) dans
l’eau mercurielle ou quintessentiée, rien que ce faux-pas
serait catastrophique. L’auteur l’indique (comme tous les
Maîtres qui ont traité ce sujet : Famel, Cyliani, etc.) parce
qu’il sait qu’arrivé à cet endroit, le chercheur achoppe
presque à coup sûr ; il décrit donc la phase sujette à
erreur, MAIS s’empresse d’indiquer que si on opère ainsi
ON EST SUR d’avoir l’éclipse du soleil, c’est-à-dire en
d’autres termes : Si vous agissez ainsi vous perdrez tout.
Tout disparaîtra. Vous obtiendrez certes des couleurs un
peu partout, comme des arcs-en-ciel, mais à l’instar desdits
arcs-en-ciel vous n’obtiendrez rien de tangible car ce
phénomène, qu’on voit dans le ciel après orage, n’existe

— 136 —
matériellement pas.
Il est une autre chose encore qu’on doit relever
dans les deux éclipses (lunaire et solaire) c’est que les
deux groupes composant ces phénomènes météorologiques
sont placés chacun dans une boule, c’est-à-dire dans un
flacon fermé, et cela se comprendrait s’il fallait agir
comme l’indique Libavius avec un contenu liquide agité ;
seulement ces manipulations seraient ABSOLUMENT
CONTRAIRES à Coagula dont la phase consiste à DESSE­
CHER la matière, donc à opérer avec un vaisseau ouvert.
Cet argument est préremptoire.

Y, Z — « L’éclipse de lune qui a de chaque côté un


arc-en-ciel est également à la partie la plus basse de la
mer, dans laquelle la lune doit plonger. C’est un tableau
de la fermentation blanche. Mais les 2 mers doivent être
passablement noires. »
L'éclipse de lune est un second avertissement.
N'oublions pas qu’après le corbeau, c’est-à-dire le noir, la
blancheur doit venir dans une composition sèche. Ici ce
n’est pas le cas, le compôt humide est mou, le sang du
dragon, ou la mer vient d’être ôtée ; peut-on imaginer ce
qui surviendrait si on avait l'imprudence d’y verser du
sel en abondance pour en faire une nouvelle mer ? Là
aussi ce serait la catastrophe et une véritable éclipse
lunaire, autrement dit la disparition, la destruction de
toute matière au blanc. Flamel ne dit-il pas : « Abreuve
l’enfant naissant avec PEU DE LAIT... fais-en de même
lorsque notre roi est saoul. » La réussite ne s’obtient donc
que si l'on pratique la sobriété. Aucune LUNE dans
Coagula ne peut glisser dans la mer, parce qu'il n'y a plus
de mer dans ce stade. La Pierre ne peut recevoir tout au
plus que des éclaboussures de cette mer qu’est le sang du
Dragon Rouge.
Mais poursuivons, la dernière sphère contient (a et b) ;
a) « La Reine couronnée d’une couronne d’argent qui
caresse un aigle blanc ou d’argent qui se tient à côté d’elle ;
de l’autre main elle tient un lis blanc. »
La Reine couronnée d'argent c’est naturellement la
Pierre au blanc fixée, issue du paragraphe (T).
a) reprend donc la suite normale des opérations du
Grand-Œuvre. Le lis blanc indique la pureté d’intention,
l’humilité qui sont les deux principales vertus exigées
pour réussir le Magistère.
L’aigle blanc signifie deux choses : la Pierre au blanc
n’est pas volatile (aigle immobile), elle est fixée, stabilisée,
et le mercure philosophique qui constitue sa coque saline
prédomine dans sa composition.
b) « Le Roi en pourpre avec une couronne d’or, qui a
un loup d’or à côté de lui, il tient un lis rouge dans sa
main. »
Le Roi vêtu de pourpre représente naturellement la
Pierre Philosophale ; le lis rouge est l’emblème des purs et
des Sages. Le Christ victorieux est toujours vêtu de rouge.
Le loup d'or lui aussi a deux significations. Il indique
que l’élément solaire enfermé dans la composition pré­
domine parce qu’il est empreint du Sang du Dragon
rouge et que son agressivité du début s’est transformée en
douceur passive ; en un mot pour conclure alchimique-
ment, en un remède universel provenant d’un venin mortel
comme le disent les Sages.
Le Roi couronné d’or symbolise lui aussi la Pierre
fixée, c'est-à-dire sèche et terminée. C’est la raison pour
laquelle Libavius ENFERME son Roi et sa Reine dans une
boule, c'est-à-dire dans un flacon fermé. Dès que la Pierre
est finie on doit la mettre à l’abri de tout accident, de toute
souillure.
Il ne reste plus à présent qu’une dernière phase à
commenter, nous allons la trouver dans :
c) « Un Phénix sur la boule qui se consume (qui
brûle) ; des cendres s’envolent 4 oiseaux d’argent et d’or,
c’est la Multiplication. »
Ce dernier paragraphe est aisé à comprendre. Le
Phénix qui renaît multiple de ses cendres est tout simple­
ment le grain de poudre de projection jeté dans le métal
en fusion et le changeant en or ou en argent le plus fin.
Comme on le conçoit, cet ultime dessin ne pouvait que
faire corps avec la dernière boule contenant les symboles
de la Pierre au blanc et au rouge.
Avec ces dernières lignes se termine, nous le croyons,
l’Enigme d’un de nos plus géniaux Philosophes Alchi­
mistes : Libavius.
F I N

— 138 —
Notre moisson est pour les pauvres
(Légende du symbole de VREHAPPADA)
I

par Roger CARO

” Symboles de VREHAPPADA ”
FIXATION SOLAIRE
Dessin original de Daniel CARO-LEMAITRE
Notre moisson est pour
les pauvres
(Légende du symbolisme du signe de VREHAPPADA)

En ce temps-là, il y a de cela plusieurs millénaires,


vivait un moine réputé par sa grande sagesse, sa sainteté
et sa profonde érudition.
Une fois l’an, le peuple venait le visiter et il opérait
de nombreux miracles du seuil de sa grotte.
Un jour qu’il méditait et était tombé en extase, il vit
apparaître un dieu muni de sept bras, monté sur un bélier
et portant un aigle sur ses épaules : « Je suis Agni, lui dit
le dieu. Ta sainteté m’a touché et Brahma t’estime digne
d’enseigner tes Frères et lever des Disciples. Bientôt je
t’enverrai cent jeunes gens afin que tu les instruises sur
l’Œuvre de la Création. Tu les logeras dans les grottes et
ta sœur s’occupera d’eux en même temps que de toi ; tu
les nourriras et formeras une collégiale. M'as-tu bien
compris ?
— Oui, divin Agni, mais comment pourrai-je nourrir
cent jeunes gens, quand ma sœur a de la peine à glaner
quelques fruits sauvages et de tendres racines... puis, que
leur enseignerai-je ? La création du monde m'est inconnue.
— Pour la nourriture, ne t’inquiète pas, je t’enverrai
des marchands, quant à l’Enseignement... tiens, prends ce
bijou de pierre taillée et étudie-le. Tu en feras l’emblème
de ton TEMPLE et tu prendras pour devise : NOTRE
MOISSON EST POUR LES PAUVRES, car vous ne garderez
rien pour vous. Maintenant regarde-moi bien, contemple
tous mes attributs et que ma pensée t'accompagne. »
Sur ces paroles, Agni disparut. Le Sage s’éveilla. Il
tenait entre ses doigts joints l’insigne du Temple de
VREHAPPADA. Son premier réflexe fut de le tourner en

— 141 —
tous sens afin d'examiner si aucun signe, symbole ou hiéro­
glyphe ne viendrait à le mettre sur la voie. Hélas, à part
le dessin, rien d'autre n’existait. Il déposa le bijou sur son
autel de pierre et fit brûler des plantes aromatiques. Il
pria Brahma, Agni avec ferveur tout en examinant tour à
tour les diverses parties de l'insigne... et voilà que soudain
le bijou sembla s’animer entre ses doigts (dessin n° 1).
Les trois points lobés se révélèrent représenter UNE
minière TRINE ; quant au reste de l’ensemble, il sembla
se disloquer plusieurs fois de façons différentes.
D'abord il eut la vision des dessins nos 2, 3, 4, 5, 6, et 7.
Il nota lentement tout ce qu’il avait vu sur une feuille de
papyrus et se mit à réfléchir en essayant d’appliquer
chaque motif ou ensemble à la représentation d’Agni.
Le dessin n° 2 s’apparenta au bélier du dieu et par voie
de conséquence il attribua ce symbole à une saison (mois
de mars), plutôt qu’à l’animal, puisque l'Œuvre est essen­
tiellement minérale. De cette constatation il en déduisit
que le mois importait peu, mais qu'Agni étant le dieu
du feu, il ne fallait que retenir seulement la température
de ce mois.
Le hiéroglyphe n° 3 lui suggéra trois vases s’emboîtant
les uns dans les autres. Il nomma l'ensemble ATHANOR
en souvenir d’Hermès.
Le 4” schéma, divisé en deux parties (supérieure et
inférieure) désigna nettement qu’il fallait faire un rappro­
chement très étroit entre le symbole de l'eau (supérieur)
et la couronne de chêne (inférieur) qui pendait en dessous.
Or, en réfléchissant bien qu’AGNi était assimilé au mercure
grec, on devait en déduire que l’un des trois constituants
(le mercure philosophique) devait se tirer du chêne et
devait être volatil puisque l’onde (dessin supérieur) s’éle­
vait au-dessus de la couronne.
Quant aux 5e et 6e croquis, notre bon moine fut véri­
tablement persuadé qu’il s’agissait d'un seul et même
flacon dont l'un était bouché et l'autre ouvert, ce qui
permettait d’y laisser tomber le corps trine en très petites
quantités (les 3 gouttes).
Enfin le dernier dessin montrait clairement qu’un
nouveau corps trine semblable au départ (dessin n° 7)
devait sortir du ballon.

— 142 —
Il indiquait aussi que lorsque le Sage arrivait à cet
aboutissant, c’est-à-dire avait recréé un minéral semblable
à la divine trinité védique (Brahma, Vichnou, Siva), il était
devenu lui-même aussi éthéré qu’Agni et son aigle, puisqu’il
avait tous les pouvoirs sur la matière (couronne de chêne
symbolisant la terre).
Résumant à présent tout cela, il parvint à se faire une
idée d’ensemble et découvrit quelques précisions supplé­
mentaires en plaçant en parallèle les données de son
problème et l’apparence du dieu.
« Etudie ce bijou à mon image, lui avait dit l'appa­
rition, regarde bien mes attributs et que ma pensée t’accom­
pagne » avait-il ajouté.
Le mieux était donc de consulter le Livre Sacré des
Védas et se remettre en mémoire la représentation divine
d’Agni.
« Agni, y est-il écrit, est le dieu du feu des sacrifices ;
il est à la fois le feu qui brûle dans la terre, dans l’eau et
dans le ciel. Agni est dans l’Homme et dans les plantes.
Le feu de la terre est son père, et le feu de l’eau est sa
mère. C’est le feu naturel de la Nature.
« Agni, comme son homologue Mithra (dieu du feu
persan), est comparé au Mercure Universel.
« On parle souvent des naissances d’Agni dans le ciel,
dans l’eau et sur la terre (mais ces naissances ont toujours
lieu par la main humaine). [Brahma et Buddha, de
H. V. Glasenapp, fos 53-54.]
« Agni est aussi l’ami de l’homme, le maître sage, le
protecteur, le prêtre domestique des dieux trines. C’est lui
qui sert d’intermédiaire entre les hommes et les trois dieux
en UN. »
Longuement, notre saint ermite examina, soupesa,
calcula, analysa tout le symbolisme du dieu. Une idée
maîtresse s’imposait. Le feu était l'agent principal de
l’Œuvre, il le retrouvait partout et en tout, seulement ce
feu était une chaleur et non une flamme, Agni n'ayant
jamais rien consumé de par sa présence. Or, ce fils
mercuriel engendré d’une terre rouge et d'une eau mercu­
rielle ignée ne pouvait que ressembler à ce corps dénommé
CINABARIS, qui en terme védique signifie : sang du
Dragon. On sait en effet que de la terre rouge (soufre des

— 143 —
philosophes) et de l’eau mercurielle (mercure philosophal)
on extrait une eau rouge dénommée Sang du Dragon ou
Teinture de l'Or.
Or Agni, nous disent encore les Védas, représente
aussi le soleil et l’éther lumineux. Il est de couleur rouge
et EST AVANT TOUT un Principe Vivifiant (Dictionnaire
de Rhéa).
CINABARIS était donc bien la matière première à
mettre en contact avec l’eau céleste provenant du chêne
terrestre ou couronne.
Notre Saint Homme loua donc Brahma dans sa trinité
et se mit en devoir de mettre ses idées au clair :
a) Les trois points lobés désignaient Cinabaris ou
matière première trine rouge.
b) Cinabaris devait être séparé naturellement par le
feu naturel d’Agni provenant du chêne (Agni étant
dans les plantes).
c) Cette triple séparation ne pouvait s’opérer que dans
un assemblage de 3 vases dénommé athanor.
d) Ensuite les trois corps séparés devaient être épurés
dans un flacon fermé afin que la chaleur mercu­
rielle d’Agni enlève les impuretés.
e) Enfin, Canabaris étant reconstitué plus pur, l’achè­
vement de l’Œuvre se faisait par aspersion du
Sang de Dragon dans le même flacon ouvert.
Comme notre ami finissait de penser tout cela, le dieu
lui apparut de nouveau, rayonnant d’une lumière irréelle.
« Paix sur toi, ô homme béni des dieux. Tu as trouvé
le secret du bijou.
« Désormais tu te nommeras PRA MUKA BASA, ce
qui signifie : « qui possède la Connaissance du Seigneur ».
Ton Temple se nommera VREHAPPADA car il sera le
Temple de Celui qui sait et apprend. Quant à ta devise,
tu la connais : « Dieu premier servi », tu la jumelleras
avec celle de ton Temple : « Notre Moisson est pour les
Pauvres », car les deux sont un seul et même emblème.
Qui aime ses frères aime les dieux.
Une musique douce emplit la grotte et Agni disparut.
Ainsi se termine la légende du symbole de VREHAP­
PADA (fig. 8) ; l’emblème, dont la silhouette évoque
l’envol d’un aigle tenant une couronne dans son bec (fig. 9),
flotte plus vivace que jamais dans le ciel d’Ajunta.
Depuis des siècles, les Maîtres se succèdent mais l’élan
ne se ralentit pas. Partout ils vont répandant la Lumière,
appelant beaucoup, mais suivis par très peu. Tel est le
destin de l’homme, il geint, il se lamente, espère et finale­
ment... repousse la main tendue qui vient à son aide.
Heureux celui qui sait distinguer la chevalière d’or,
recouverte de symboles alchimiques, au doigt du Maître
itinérant.
Heureux celui qui voit briller de mille feux violets
l’améthyste des Sages, il ne tient qu’à lui de répondre
présent et de devenir à son tour Enfant de la Lumière.
par Roger CARO

Monnaies et médailles, en or et en argent alchimiques faits


personnellement’ par le Duc Frédéric Ier de Saxe-Gotha. La pièce du
bas est une monnaie d'argent qui fut mise en circulation après appro­
bation du Conseil d’Etat. (Cette planche illustre Particle de Bernard
de Savignies. « LES APHORISMES DTRB1GER », paru dans « Initatlon
et Science » n" 52, aux Editions de l’Oinnium Littéraire).
B. N.

Médailles et monnaies d'or et d'argent provenant de


transmutations alchimiques opérées à Prague par le duc
Frédéric Ier de Saxe-Gotha.
(Publié par Initiation et Science, n° 15, 1961).
« Mais à ceux qui gardent la passion de Гог, je peux
cependant signaler une technique découverte il y a 30 ans
par André Helbronner et moi-même. On peut assurément
fabriquer de l'or à partir du bore et du tungstène. La
réaction s'écrit :
5 B 11 + 74 W 186 = 79 Au 197
« ... Cette méthode pourrait être industrialisée et qu’on
produirait ainsi de l'or à environ 60 % de son prix de
revient ordinaire. »
« ... Mais tout cela n'est pas l'alchimie et la leçon que
celle-ci nous donne aujourd'hui encore est d’une tout autre
nature. Il y a plus et mieux à faire que de l'or. »
Jacques Bergier, Planète, n° 39, p. 147.
Alchimie et Hyperchimie

Au cours de nos lectures, nous avons été attiré par


l’exposé d’une expérience chimique qui, si elle ne possède
point l’attrait de la Science d’Hermès, n’en offre pas moins
toutes les garanties d’une transmutation.
D’ailleurs, le lecteur tant soit peu curieux et habile
pourra trouver dans les ouvrages cités la confirmation de
ce que nous relatons ci-après.

DE QUELQUES SECRETS RECREATIFS


ET UTILES

Cette phrase n’est ni plus ni moins que le sous-titre


du second supplément de l’ouvrage s’intitulant L’Albert
moderne et le passage publié débute à la page 367.
« Le docteur Constantini, célèbre médecin de Mele,
fort instruit, outre cela, des principes de la chimie, fit en
1736 un mélange de borax et de crème de tartre, qu’il fit
dissoudre dans de l’eau commune. Il y ajouta ensuite du
mercure sublimé corrosif. Il fit ensuite évaporer la liqueur
sur un poêle et il obtint un sédiment blanc qu'il eut soin
d’édulcorer et déphlegmer. Le résidu fut une poudre, qui
paraissait être un amas de petites paillettes d'argent, qu'il
exposa dans une cuiller à la chaleur de quelques charbons
allumés. La poudre, en s’évaporant, produisit une fumée
qui donna une couleur d’or à toutes les parties de la cuiller
qui en furent atteintes. Il répéta la même expérience avec
le même succès sur une masse de plomb. Il jeta de cette
poudre sur une masse de ce métal, tombé en fusion, et
avant qu’elle fût évaporée il coula le plomb sur une lame
de fer. Il vit alors que ce métal prenait une couleur d’or,
à proportion que l’air rabattait la fumée dessus et IL TIRA
UN GROS ET DEMI D’UN OR TRES FIN de 30 livres de
plomb, qu’il avait préparées de cette manière.
« Nous avons répété cette expérience (dit l’auteur,
d’ailleurs incrédule) avec le même succès, et le peu de
différence que nous avons trouvé dans le résultat nous a
convaincu que la dépense qu’on est obligé de faire pour
arriver à ce but excède le profit qu’on en peut espérer. »

Au sujet de cette expérience du docteur Constantini,


voici ce qu’écrivait Flourens : « C’est néanmoins ce que
nous avons de plus authentique sur la transmutation des
métaux : on y donne un procédé pour convertir le mercure
en or, résistant à toute épreuve, et ce par le moyen de
l’acide de tartre. Ce procédé, qui est de Constantini, a été
répété par Meyer et vérifié par Parmentier, qui a soin
d’avancer qu’il n’est pas fait pour enrichir. » (Fin de
citation.)
Or, lorsqu’on sait que M. Meyer était un savant
chimiste réputé et M. Parmentier apothicaire-major des
Invalides, membre de l’Académie Royale des Sciences,
cette expérience prend une tout autre signification qu’une
simple expérience. Aussi, la déclaration de M. Flourens
(secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences, membre
de l’Académie Française, professeur d’Histoire naturelle)
donne-t-elle encore plus de poids à l’expérience du docteur
Constantini.
Naturellement, l’unanimité est faite sur le fait que
l’opération n’est pas rentable et que les dépenses entre­
prises excèdent même le profit qu’on en retire, mais n’en
est-il point de même des transmutations qui se font dans
les cyclotrons ?
Un seul argument doit retenir notre attention : la
transmutation est possible, puisque le docteur Constantini,
MM. Meyer, Parmentier, Flourens (tous quatre savants
chevronnés) plus l’auteur de L’Albert moderne nous
assurent en avoir fait l’expérience et son contrôle.
Les lecteurs pourront lire les textes originaux de ce
que nous publions dans : L’Albert moderne (1772), 2e sup­
plément, f° 368, dans les Œuvres complètes de Buffon par
M. Flourens, f08 126-127, et dans les Récréations physiques,
économiques et chimiques de Antoine Parmentier, f08 342
et suivants.
Cela dit, empressons-nous vite de souligner que cette
expérience n’a rien de comparable à ce que nous proposent

— 150 —
les Anciens Philosophes. Si nous avons relaté cette expé­
rience, c’est pour démontrer que la chose est faisable et
que les transmutations ont été reconnues officiellement.
A présent, voyons les différences qui existent entre
l’Alchimie et le procédé Constantini : d’abord la matière
première au départ n’est pas la même, puis les manipu­
lations sont tout à fait dissemblables. Enfin, et je crois qu’il
est très important de le souligner, la transmutation s’exé­
cute de façon inverse. En alchimie, la poudre de projection
doit être protégée des fumées acides s’échappant du métal
en fusion à transmuer, tandis que dans le procédé cité
ci-dessus, c’est la fumée de la poudre qui teint le métal
et transforme en or les parties qu’elle touche.
Cela devait être signalé. Le plus malaisé pour exécuter
l'opération Constantini est de se procurer le sublimé
corrosif.
Il est une chose aussi qu'on ne doit pas perdre de vue,
c’est la valeur transmutatoire des deux poudres. En
alchimie, une seule goutte d'huile rouge ou un seul grain
de poudre Philosophale transmute en or une livre de
mercure (L'Alchimie et les Alchimistes, Figuier, f° 235)...
alors que la poudre du docteur Constantini ne produisait
qu’un gros et demi d’or très fin de trente livres de plomb
(L'Albert moderne, f° 368).
La différence est frappante, le second rendement
s’apparenterait plutôt à celui obtenu dans les cyclo­
trons... avec la différence toutefois que l’or du docteur
Constantini peut s’utiliser, tandis que celui des cyclotrons
— radio-actif — est dangereux. (L'Univers dévoilé, p. 34-35,
par Charles-Noël Martin. Edition Plon, 1961.)
Cependant, une seule conclusion doit compter pour les
Enfants de Lumière : la transmutation est admise.
Les savants la pratiquent dans leur laboratoire
nucléaire, que nous importe, dès lors, la rentabilité des
opérations Constantini ou atomiques ; ce qui est primordial
c’est que « la chose » soit possible, réalisable et réalisée.
La poudre du médecin de Mele est une réalité, elle
transmute sans cyclotron. Ces résultats doivent conduire
plus loin les chercheurs, les conduire vers la Science
Universelle : l'Alchimie, la seule voie vraie et inimitable.
C’est pourquoi la relation de cette expérience hyper-

— 151 —
chimique n’a eu qu’un but : raffermir votre confiance et
vous prouver que le néophyte ne travaille pas en vain,
que la Sainte Science donne des joies autrement plus
grandes et plus fortes que l’expérience citée.
Alors courage, que Dieu vous assiste dans vos médi­
tations et vos lectures, qu’il vous fasse « surtout » éviter de
compliquer ce qui est simple. Le succès est à cette
condition.
lout le grand œuvre
eu 55 citations
par Roger CARO

Tabula Traaanavtatioaía Metalloruiaa

1
s

«X>>X ||
Beœpar in bora
Incipe, Luna in Plañóle i U i tu
Ad transmutan sexto grado ver­
dura Bolera in sante in gen*« 0 aat
cartera mata*.

r
0 0,
c
Inope in M
JR C i
Hora
b gradu agente (1)è ?
(<)a
X
w
© Q ©
Ç np
ç 1 Gradu G Hora
?
X
b
0 Ç, ©
9 9
£ cf 12 Gradu
o Hora

H
z Q
C
G C
9 9. Gradu Hora

X
© Q, ©
G ?
Cf 81 Gradu V Hora

"1
lIF
© R.
O
£1
¥ 3. Grada Hora

X
(1) ReproductioB axante du tableau de l'édition de Genève de inlervar-
tirle« deux dernier* signe« de l'heure et du zodiaque et lire .
•) £ “L © W X «?'

‘I ® C y 9 ¥ ï

« Table des transmutations métalliques »


Il nous a semblé plaisant et instructif tout à la fois
d’expliquer le Grand-Œuvre chronologiquement en nous
servant uniquement de textes philosophiques appropriés à
chaque phase du Magistère.
Ces citations sont bien entendu, tirées d’ouvrages
écrits par les Maîtres du Grand Art.
Le lecteur trouvera, à la fin de chaque citation, un
chiffre qui le renverra à notre Bibliographie. Ainsi il pourra
connaître qui est l’auteur de la citation qu’il vient de lire
ainsi que la référence correspondante.
Ceci dit, œuvrons en ce sens.

PRE-PREPARATION.

« Le premier agent magnétique servant à préparer le


dissolvant appelé alkaest est appelé lion vert, non pas tant
parce qu’il possède une couleur verte que parce qu’il n’a
point acquis les caractères minéraux qui distinguent
chimiquement l’état adulte de l’état naissant. » (1)
« La racine de toute chose est verte, c’est-à-dire non
mûre » dit Haly (2).
« Un Artiste, quel qu’il soit, qui n’a pas de cendres
ne peut confectionner le sel pour notre Art. » (3)
« La première préparation se parfait sans beaucoup
de frais en tout lieu, en tout temps, par toutes sortes de
personnes, pourvu qu’on ait une quantité de cendres qui

— 155 —
doit être au moins de 30 à 40 livres. » (4)
« Le sel c’est le feu-eau, l’eau qui ne mouille pas les
mains. » (5)
« Notre eau congèle les corps et les rend noirs, et cette
eau lave et nettoie tous les corps, en ôte les souillures,
toutes noirceurs, teint notre matière blanche et la fait
rouge. » (6)
« On prend deux parties de cendres et une partie de
chaux vive ; on met le tout sur un filtre avec de l’eau. La
liqueur qui passe par le filtre est évaporée et le sel reste
sous forme solide. » (7)

PREPARATION.

« Il y a deux vaisseaux attachés à leur alambic de


même grandeur et forme en haut, où le nez de l’un entre
dans le ventre de l’autre afin que, par l’action de la
chaleur, ce qui est en l’une et l’autre parties monte dans
la tête du vaisseau et après l’action de la froideur, qu’il
descende dans le ventre. » (8)
« Dieu par UN qui n’est qu’UN sont faits TROIS, des
trois, deux et de deux UN. » (9)
« Hermès a dit de son côté : Ce corps de la magnésie
que tu désires apprendre pour en connaître le traitement
et le poids, nous avons dit qu’on l’appelle Cinabre. » (10)
« Ainsi c’est une trinité en unité et une unité en
trinité parce que là, sont corps, âme et esprit. » (11)
« C’est pourquoi la Pierre est appelée triple (contenant
minéral, végétal, animal) autrement trine-une c’est-à-dire
triple et unique ayant 4 natures et trois couleurs. » (12)
« Prends donc de ton mercure devenu eau, mets-le
dans un vaisseau et fais-lui rendre gorge, fais qu’il te fasse
voir une petite image de la divinité, d’UN demande-lui-en
TROIS après qu’il aura demeuré un mois dans le vaisseau
philosophique. Ayant ces trois, dépouille-les de tous les
accidents nuisibles. » (13)
« La Pierre se composant d’un corps, d'une âme et
d’un esprit, on la compare tout naturellement à la Sainte
Trinité. » (14)
« Préparation égale 2 mois philosophiques. » (15)

— 156 —
SOLVE.

« Le Grand-Œuvre est originairement l’esprit uni­


versel du monde corporifié dans une terre vierge estant la
première production ou le premier mélange des éléments
au premier point de sa naissance. » (16)
« Enfin la grandeur du vase doit être calculée sur la
quantité de la matière, de manière que celle-ci ne
contienne que le quart de sa capacité. » (17)
« Solve a une durée de 4 X 2 = 8 mois philoso­
phiques. » (18)
« Mettez l’homme rouge avec sa femme blanche dans
une maison ronde environnée de chaleur lente continuel­
lement et les y laisser tant que tout soit converti en eau
philosophique. » (19)
« Et prenez garde au début de ne pas brûler les fleurs
ou de trop vous hâter pour parvenir plus promptement à
la fin que vous vous proposez. » (20)
« C’est pourquoi, après que tu auras préparé ta
matière, tu dois prendre garde seulement à deux choses :
à ne pas enflammer ton bain en faisant un feu trop fort,
et à ne pas laisser exhaler l’esprit parce que, s’il sortait
du vaisseau, ton opération serait entièrement détruite. »
(21)
« Que le vaisseau soit bouché comme il convient.
Prends au commencement de ton œuvre parties récentes
de la pré-mixtion, mêle le tout ensemble et le brûle une
fois, jusqu’à ce qu’ils soient ajustés comme par mariage
et que la conception soit faite en eux dans le fond du
vaisseau et que la génération de la chose engendrée se
fasse dans l’air. » (22)
« Le flegme et la terre morte, corps impurs, sont
appelés le corps des mixtes, et les 3 éléments quintessenciés
sont appelés l’âme des mixtes. » (23)
« Sachez que la noirceur dure 40 ou 42 jours au
plus. » (24)
« Le Philosophe ne sent jamais cette puanteur s’il
ne casse ses vaisseaux, mais seulement il la juge telle par
la vue et le changement de couleurs qui proviennent de la
pourriture de ses confections. Ainsi la chaleur agissant sur
et contre l’humidité radicale métallique visqueuse ou

— 157 —
oléagineuse engendre sur le sujet la noirceur, car au
même temps la matière se dissout, se corrompt, noircit et
conçoit et engendre. » (25)
« Or mon Fils si vous avez déjà par la Grâce de Dieu
un élément de notre Pierre qui est la terre noire, la tête
de corbeau ou l’ombre obscure, et cet élément terrestre et
sec se nomme laiton, taureau, fèces noires, notre métal,
notre mercure. » (26)
« Article 38 : La chaleur active produit la couleur
noire dans ce qui est humide. » (27)
« Dissous et nourris le vrai lion du sang du lion vert
car le sang fixe du lion rouge est fait du sang volatil du
vert parce qu’ils sont de même nature. » (28)
« La sécheresse mêlée avec l’humidité qu’on appelle
mercure en forme huileuse et gluante. » (29)
« Tu as donc ici deux natures mariées dont l’une a
conçu de l’autre, et par cette conception s’est convertie
en corps mâle et femelle, c’est-à-dire se sont faites un seul
corps qui est l’androgyne des anciens, qu’autrement on
appelle encore tête de corbeau et les éléments convertis. »
(30)
« On sépare cette huile surnageant à l’aide d'une
plume blanche de pigeon bien lavée et mouillée et l’on
prend garde de ne point en perdre car elle est la vraie
quintessence de l’or vulgaire régénéré dans laquelle les
3 Principes s’y trouvaient réunis, ne pouvant être séparés
l’un de l’autre. » (31)
« J’ai pris ce trait d’HERMÈs qui dit : Ote la tête à cet
homme noir ; coupe la tête du corbeau, c’est-à-dire
blanchis notre sable. » (32)
« Frai de grenouilles : Les Sages appellent ainsi leur
granulation au stade de la végétation car leur matière
ressemble à des œufs de grenouilles enrobés de vase
verte. » (33)
« J’ai fait peindre un fond vert parce qu’en cette
décoction les confections sont vertes et gardent plus long­
temps cette couleur que toute autre après la noire. Cette
couleur marque que la Pierre a une âme végétative. » (34)

— 158 —
COAGULA.
« Lorsque la phase végétative de solve est terminée,
le corps lépreux reçoit son pain quotidien. Les granules
sont baignés dans les 7 eaux de purification composées de
la 2e part d’eau mercurielle. » (35)
« Blanchir, c’est enlever la lèpre qui encrasse la
Pierre en la recouvrant ensuite d’un beau vêtement de
lin. » (36)
« L’épée nue est la Pierre au blanc, pour donc
parvenir à cette blancheur parfaite, il te faut entendre les
entortillements de cette ceinture noire (entourant l’épée)
et suivre ce qu’ils enseignent qui est la quantité des imbi-
bitions. Le début à moitié entortillé indique qu'il faut
imbiber en ce premier temps avec épargne, donnant alors
à la Pierre peu de lait comme à un petit enfant naissant.
De même à la fin, quand notre Roi est saoul et n'en veut
plus. Et comme ces 5 entortillements entiers montrent qu'il
faut faire cela 5 fois mois entiers — un mois à chaque
imbibition — car la nature tend à la perfection, ce que
tu accompliras par l’apposition du lait virginal et par la
décoction que tu feras des matières avec ce lait qui en se
séchant sur le corps le teindra en blanc orangé. » (37)
« Mais désire-t-on faire la teinture rouge, il faut
continuer le feu à la matière blanche sans l’avoir laissé
refroidir si l’on veut qu’elle devienne rouge. » (38)
« Or souviens-toi de commencer la rubification par
l’apposition du mercure orangé-rouge ; mais il n'en faut
guère verser et seulement une ou deux fois ; selon que tu
verras, car cette opération se doit parfaire par feu sec,
sublimation et calcination sèches. » (39)
« JAUNE : Coloration fugace qui apparaît dès la
première imbibition avec l'huile de Saturne. » (40)
« ORANGE : Troisième couleur de l’œuvre corres­
pondant au 3'' degré de feu. C’est la couleur qui précède la
rouge de très près. » (41)
« RUBIFICATION : Dernier stade de la phase
Coagula. Rubéfier c'est rougir. Il s’agit des dernières imbi-
bitions soumises à l’action énergétique du 5e feu. » (42)
« Donnez ensuite de l’eau du soleil que vous aurez
mise à part et que vous aurez gardée pour cette opération.

— 159 —
Continuez alors le feu du 2* degré jusqu’à ce qu’elle
deviennent sèche. Redonnez-lui encore de la même eau et
successivement imbibez et desséchez jusqu’à rubification
et se liquéfie comme de la cire et coule ainsi que j’ai dit
sur la lamine enflammée. Alors cette matière sera parfaite
et rouge. Mais remarquez que toutes les fois que vous
imbiberez, vous ne devrez pas mettre de l’eau solaire plus
qu’il n’en faut. » (43)
« Coagula dure 4 X 4 = 16 mois philosophiques. » (44)

MULTIPLICATION.

« Sa durée est de deux mois philosophiques. » (45)


« Pour faire la multiplication des deux teintures
(blanche et rouge) il faut répéter entièrement la 3e opéra­
tion (c’est-à-dire la Fabrication comprenant Solve et
Coagula) (46).
« Après cela, si l’on veut multiplier cet élixir il faudra
le dissoudre une seconde fois dans la nouvelle eau dissol­
vante et lui donner une seconde cuisson pour le blanchir
et le rougir, par les degrés du feu, en recommençant et
refaisant tout de nouveau comme l’on vient de le faire
au 1er régime (dissous et congèle). » (47)
« La Pierre augmente sa vertu de 10 fois plus à
chaque multiplication. » (48)

PROJECTION.

« Ce qui importe surtout de retenir, c’est que la


Pierre Philosophale s’offre à nous sous la forme d’un
corps cristallin diaphane rouge en masse, jaune après
pulvérisation, lequel est doux, très fusible, etc. » (49)
« Un grain teindra et convertira en très parfait métal
(or ou argent) chassant et éloignant de soi toute la matière
impure et étrangère qui s’était jointe en sa première
coagulation. » (50)
« On prétend qu’avec une seule goutte d’Huile Rouge
Edouard Kelly changea une livre de mercure en bel
or. (51)
« Je lançais un peu de poudre (dit Berigard de Pise)
sur 10 gros de mercure. J’exposai le tout à un feu assez

— 160 —
fort et en peu de temps la masse se trouva convertie en
près de 10 gros d’or fin qui fut reconnu très pur par les
orfèvres. » (52)

ELIXIRS.
« Elle est aussi le vrai or potable ou médecine univer­
selle. On prend aux 2 équinoxes de cette huile (quintes­
sence) la quantité nécessaire pour teindre légèrement une
cuiller à soupe de vin blanc ou de rosée distillée, vu qu’une
trop grande quantité de cette médecine détruirait l’humi­
dité radicale de l’Homme en le privant de vie. » (53)
« L’alchimie qu’ils déshonorent et prostituent n’a
qu’un but : extraire la quintessence des choses, préparer
les arcanes, les teintures, les élixirs capables de rendre à
l’homme la santé qu’il a perdue. Arrière donc tous les faux
disciples qui prétendent que cette science n’a qu’un but :
faire de l’or et de l’argent. » (54)
« Ils raillent les Alchimistes qui sont morts indigents
et inops ; mais sache mon disciple que lorsque tu possé­
deras la Pierre tu dédaigneras littéralement de faire de l’or
physique. » (55)

Avec ce dernier texte se termine la Connaissance des


opérations du Grand-Œuvre.
Nous espérons que ces 55 citations (triées et placées
chronologiquement) seront une grande aide pour le
chercheur.
Ce travail n’a visé qu’à éclairer le plus de monde
possible.
Puissions-nous avoir été heureux dans le choix de nos
citations, afin que la lumière soit.

QUELQUES NOTES UTILES

« Qui avale le cinabre et garde l’UN ne finira qu’avec


le ciel. » (F0 90.)
« Les procédés alchimiques consistent essentiellement
dans la préparation et l’absorption du cinabre « tam ».
(F° 96).
« En brûlant le cinabre « tan-cha » on obtient le
mercure « chouei-yin ». Il y a des gens qui ne peuvent
pas le croire : le cinabre est un corps rouge (disent-ils),
comment pourrait-il devenir un corps blanc ? »...
« On répète l’opération 9 fois et à chaque transmu­
tation le cinabre devient plus actif et plus puissant. »
(F° 97.)
Le Taoïsme, par Maspero.
Ces citations proviennent d’un livre d’alchimie du
début du VIe siècle intitulé : Pao P’ou Tseu, Nei-p’iem, K2,
10 a, 11 b et K, 4, 3 b.
BIBLIOGRAPHIE

1. Les Mystères des Cathédrales - FULCANELLI ............................. 87


2. Nouvelle Assemblée des Philosophes Chimiques ............................ 96
3. Les 12 Clés de Basile VALENTIN .................................................... 133
4. La lumière tirée du chaos - GRASSET ............................................ 41
5. Les 12 Clés de B. V................................................................................ 240
6. Le Désir désiré - FLAMEL ............................................................... 309
7. Liber investigationis magisteri - GEBER
dans Histoire de la Chimie - HOEFFER............................................ 337
8. Elucidation au testament de Rd. LULLE .......................................... 299
9. Hermès dévoilé - CYLIANI ................................................................. 21
10. Révélations d’Hermès Trismégiste - R.P. FESTUGIERE ............. 247
11. La parole délaissée - TREVISAN ....................................................... 416
12. L’Hortulain, tome I .............................................................................. 14
13. Le philosophe inconnu .......................................................................... 217
14. Nouvelle Assemblée des Philosophes Chimiques ............................. 124
15. La Vie de MOÏSE - KAMALA-JNANA, dans Pléiade Alchimique 129
16. Lourdes - GRILLOT de GIVRY ....................................................... 83
17. Hermès dévoilé - CYLIANI................................................................... 33
18. La Vie de MOÏSE - KAMALA-JNANA, dans Pléiade Alchimique 129
19. La Tourbe des Philosophes.
20. SYNESIUS ............................................................................................... 180
21. ARTEPHIUS ............................................................................................ 157
22. Figures Hiéroglyphiques - FLAMEL.
23. Les 10 Archidoxes de Paracelse .................................................. XXVI
24. La Tourbe des Philosophes, tome II ................................................ 21
25. Figures Hiéroglyphiques de FLAMEL ................................................ 229
26. SYNESIUS ............................................................................................... 186
27. Doctrine Rose Croix ............................................................................ 277
28. Mystère des Cathédrales - FULCANELLI ........................................ 88
29. Les 10 Archidoxes de PARACELSE ................................................ XV
30. Figures Hiéroglyphiques de FLAMEL........................................... 242
31. Hermès dévoilé - CYLIANI ................................................................. 40
32. Figures Hiéroglyphiques - FLAMEL .................................................. 241
33. Dictionnaire de Philosophie Alchimique- KAMALA-JNANA ... 19
34. Figures Hiéroglyphiques - FLAMEL .................................................. 247
35. Pater Alchimique - THEOPHOREONAI,dans Pléiade Alchimique 22
36. Dictionnaire de Philosophie Alchimique- KAMALA-JNANA .... 10
37. Figures Hiéroglyphiques - FLAMEL .................................................. 242
38. Hermès dévoilé - CYLIANI ................................................................. 47
39. Figures Hiéroglyphiques - FLAMEL ................................................ 252
•10. Dictionnaire de Philosophie Alchimique ........................................... 22
•11. Idem ........................................................................................................ 31
•12. Idem .................................................................. 40
•13. SYNESIUS ........................................................................ 7 7 7 7 7 77 192
14. La Vie de MOÏSE - KAMALA-JNANA,dans Pléiade Alchimique 129
•15. Idem ........................................................................................................ 129
•16. Hermès dévoilé....................................................... 49
•17. ARTEPHIUS ........................................................................ 77777.'. 15*8

— 163 —
48. Idem ..............................................................................................................
49. Les demeures philosophales - FULCANELLI ....................................
50. Figures Hiéroglyphiques - FLAMEL ....................................................
51. Alchimie et Alchimistes - FIGUIER......................................................
52. Idem................................................................................................................
53. Hermès dévoilé - CYLIANI ....................................................................
54. Paracelse, le médecin maudit - Dr R. ALLENDY ............................
55. Le Grand-Œuvre - GRILLOT de GIVRY ..........................................

F I N
Explications de ('Allégorie de la Fontaine
de Bernard le TREVISAN

par THEOPHOREONAI
(Adepte - F.A.R + C)
HIEROPHANTE-MAJEUR

« La Rose Alchimique »
thnfani .ftof<nCKU$, Ilf
Jruto SBtnerem ¿an$ bleff ( bann UtDtftrlptit
tjafrt <r aud) auff gelebt) in folcbtt |ürb ctrpttttn
tn* fcbflftc ba itqcn/ bai icb fcbttr trflarrcr / aud) *ri ***•
troetj nfcb.ro i0/abwnur alfo gtfcfcnitttn/©btt rnituta,
ein QJZtnicb tobt t>idtg/ ban fle tw twn| rnbe»
axghd) / nocb eorfftc idj 0c nicht anrü^en.
Wit würbe fle nntxr bebtdr/ »nnb ber fih-frang
füriQo^cn/iViirjbtt war 0e noch alf in lugen/
bedjerfatx «bbalbtjinber OtmQJtft ein löffel/
krauff ffunb alfo stfetyieton:

ÎxUOS (jkVS^MÔsfpttW
xjystahàpg^poju^sip ÿ£
x\j^<uxjfipo v66 p7à
èU3ïlàofS|?à^

3d)fra<vtmcincm JÜnabcn»Btt Hk<S<I):fffW


Çr uber ladjct / mit vttfprttbcn / tcb foire et nod)
w J crfaljrcn / llfo Ufebtt <r Me gacfel au0 / t>nb
fficqcii rolr w:bcr txrauff : S)a btfa^c iib
^ÇiVldnbtfftt/vnb bcfanbtrfl / bae auff i*txm
5cf /cmQ?fret>CH ltcd)(dn branre / beren tcb |u*
»or nicbtwar gcnomuicn/bann baii^rtMr fb
t>kU / bietictntmfSttiniotelgfttcbtr [afoi/b(nn^r*x/4<^
cnn lied;123on biefer $i$ mufle ber ®aup jmer-
0 t» bM
Page manuscrite de Christian ROSENKREUZ
L'Allégorie de la Fontaine
de Bernard le TREVISAN

Parmi les huit conditions qu’énumère Albert le Grand


pour que le chercheur puisse parvenir à réaliser le Grand-
Œuvre figure celle-ci : « Il sera assidu, patient, persévé­
rant. » Le plus bel exemple qui illustre cette condition est
bien celui de Bernard le Trévisan qui, avec une ténacité
et une persévérance inlassables, poursuivit ses recherches
pendant soixante ans avant de voir ses efforts couronnés
de succès. A l’âge de 74 ans seulement, il comprit la vanité
de ses travaux poursuivis sans règles, au gré des enseigne­
ments et folles expériences de nombreux « brûleurs de
charbon » et il eut alors la sagesse d’étudier systématique­
ment les écrits des véritables adeptes, tels que La Tourbe,
Le Grand Rosaire, les œuvres d'Arnaud de Villeneuve,
d’examiner les concordances de ces écrits et de ne retenir
que leurs points communs. Il accomplit ainsi un travail
énorme...
C’est sans doute à ce moment, quand enfin il toucha
au but, qu’il écrivit son Allégorie de la Fontaine, qu’il
commence ainsi :
« Je m’en allais, pensant, par les champs, parce qud
j’étais las d’étudier. Une nuit advint que je devais étudier
pour le lendemain discuter. »
De notre côté, nous établirons les concordances de
l’Allégorie du bon Trévisan avec le merveilleux poème
alchimique qui constitue l’Apocalypse de saint Jean et qui,
contrairement au sentiment des nombreux théologiens qui
en ont fait l’exégèse, n’est pas une révélation sur les choses
qui doivent arriver bientôt, d’où tant de commentaires
prophétiques extravagants, mais une révélation que Notre-
Seigneur fait à saint Jean par son Ange sur les « choses

— 167 —
qui doivent être faites bientôt » — quæ oportet fieri cito
(ch. V, v. 1 et ch. XXII, v. 6). Pourtant ne lit-on pas dans
la 2e Epître de Pierre (ch. III, v. 16) : « C’est ce qu'il a fait
(saint Paul) dans toutes les lettres où il parle de ces choses
dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre
dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le
sens, comme celui des autres Ecritures, pour leur propre
ruine. »
Il est à noter au passage que la phrase capitale « quæ
oportet fieri cito » se trouve au chap. i et au ch. XXII, au
début et à la fin, comme la déclaration :
« Je suis l’alpha et l’oméga » se trouve au ch. I, v. 8,
ch. XXI, v. 6 et ch. XXII, v. 13, au début et à la fin du
livre pour nous montrer que le Grand-Œuvre est un
éternel recommencement symbolisé par l'Ouroboros, et
que le sel des philosophes rutilant de la minière a la même
couleur que la pierre au rouge.
« Je trouvai une petite fontenelle, belle et claire, tout
environnée d'une belle pierre, et cette pierre était au-
dessous d'un vieux creux de chêne, et tout à l’environ était
bornée de murailles de peur que les vaches ni autres bêtes
brutes, ni volailles, ne s'y baignassent »
Cette fontenelle évoque l’agent primordial qui n’est
autre que « l’eau vive, claire, brillante, blanche comme la
neige, chaude, humide, aérienne, vaporeuse et digérante »
de Philalèthe, « l’eau qui ne mouille pas les mains » du
Cosmopolite, et qui a reçu tant de noms différents. C’est
le Chaos sur lequel flottait l’Esprit de Dieu et par lequel
furent produites toutes les créatures de l'Univers, animées
et inanimées. Il ne peut être mieux figuré que par Marie,
la Mère universelle, l’Etoile de la Mer, fécondante et
fécondée, principe féminin, élément vierge et impollué que
Dieu féconda de son Fiat Lux. C’est elle que saint Jean
nous décrit au ch. XII, v. 1-2 : « Il parut encore un grand
prodige dans le Ciel : c’était une femme revêtue de soleil,
qui avait la lune sous ses pieds, et une couronne de
12 étoiles sur sa tête. Elle était grosse... »
L’agent universel, le vitriol (vitri oleum : huile de
verre), le salpêtre (sal petrœ : sel de la pierre) est aussi
celui qui est décrit au ch. VI, v. 6 : «vis-à-vis du trône, il
y avait une mer transparente comme le verre et semblable

— 168 —
à du cristal », au ch. XXII, v. 1 et au ch. XV, v. 2 : « Et je
vis une mer comme du verre, mêlée de feu... » Le feu secret,
l’esprit igné, le menstrue universel, l’Archée de la Nature
y est figuré sous la forme d’une épée à deux tranchants :
« Il y avait en sa main droite sept étoiles et de sa bouche
sortait une épée à deux tranchants et son visage était aussi
brillant que le soleil dans sa force. » Ch. I, v. 16 ; ch. II,
v. 16 ; ch. VI, v. 2 et ch. XIX, v. 5. L’épée est à deux tran­
chants, car c’est le même feu, le même sel qui sera utilisé
dans les opérations de SOL VE et de COAGULA.
Elle est tout à l’environ bornée de murailles de peur
que les bêtes brutes ne s’y baignent. La connaissance de
l’agent primordial est, en effet, un grand secret, interdit
au profane : « Heureux celui qui comprend les paroles de
cette révélation et qui garde 1 es choses qui y sont écrites,
car le temps est proche. » Ch. I, v. 3, et ch. III, v. 3. Cette
phrase interdit au Fils de Lumière de divulguer le plus
grand mystère de Dieu, car il englobe la Création. L'image
du chêne creux nous rappelle, comme l’ont fait tant
d’Adeptes, le rôle que joue le chêne pourri dans la fabri­
cation du sel. Il suffira au chercheur, pour le comprendre,
d’étudier le traité d’ALBERT le Grand où tout est décrit en
détail, ainsi que le Dictionnaire de Philosophie alchimique
de Kamala-Jnana.
« Adonc, j’avais grand appétit de dormir; je m’assis
au-dessus de ladite fontaine et je vis qu’elle était couverte
par-dessus et qu’elle était fermée. Et il passa par-là un
prêtre ancien et de vieux âge ; je lui demandai pourquoi
est ainsi fermée cette fontaine, dessus, dessous et de tous
côtés et il me fut gracieux et bon et me commença tout
ainsi à dire : Seigneur, il est vrai que cette fontaine est de
terrible vertu, plus que nulle autre qui soit au monde. Elle
est seulement pour le Roi du pays qu’elle connaît bien et
lui, elle, car jamais ce Roi ne passe par ici qu’elle ne le
tire à soi ; et il est avec elle dedans icelle fontaine à se
baigner deux cent quatre-vingt-deux jours et elle rajeunit
tellement le Roi qu’il n’y a homme qui le puisse vaincre. »
Le prêtre ancien et de vieux âge est sans doute le bon
Trévisan lui-même à la fin de sa vie et qui nous enseigne
que la fontaine est contenue dans des murs qui la ferment
de toutes parts, à l’image de l’athanor qui doit être fermé

— 169 —
pendant les opérations de SOLVE : « la fontaine était
couverte par-dessus et elle était fermée ».
Nous avons expliqué plus haut la vertu du sel, « sa
terrible vertu, plus que nulle autre qui soit au monde ».
Le soufre philosophique ne peut être obtenu que par lui,
appelé aussi électre minéral pendant la sublimation des
3 composants qui s’unissent en proportions de nature
comme s’ils étaient attirés par un aimant. La pierre, repré­
sentée dans l’allégorie par le Roi, attire vers elle, à tous
les stades l’agent secret, l’eau de la fontaine que, pour cette
raison, les Philosophes appellent aussi acier, de sorte que
réciproquement, la fontaine attire le Roi à elle « chaque
fois qu’il passe près d’elle ».
Le Roi se baigne 282 jours, soit un peu plus de 9 mois
philosophiques. La durée totale des opérations de SOLVE
est de 8 mois philosophiques (5 pour la phase de Saturne
et 3 pour la phase de Jupiter). Si l’on ajoute les deux mois
philosophiques de la préparation, nous retrouvons le
symbole C8HL0. Il est possible également que l’auteur ait
voulu nous donner l’indication de la durée totale du
Magistère, soit 28 mois ou 28,4 mois. C'est sans doute danss
cet esprit qu’il nous fixe la durée du bain du Roi car il
exalte ensuite la puissance de vie, la vertu roborative et
de rajeunissement que donne la pierre. «Je donnerai au
victorieux à manger du fruit de l’arbre de vie qui est au
milieu du Paradis de mon Dieu. » Apo., ch. VI. v. 7.
« Adonc, je lui demandai s'il avait vu le Roi et il me
répondit qu'il l'avait vu entrer, mais que depuis qu'il est
entré et que sa garde Va enfermé, jamais on ne le voit
jusqu'à cent trente jours, alors il commence à paraître et
à resplendir. Le portier qui le garde lui chauffe son bain
continuellement pour lui garder sa chaleur naturelle.»
Le roi, avant d'être parvenu au stade du soufre philo­
sophique, est introduit dans l’aludel sous forme d’éthiops
minéral constitué par le mélange de soufre, mercure et
sel (corps, âme et esprit) dans des proportions qui sont
fixées avec précision au ch. VI, v. 2 à 8 de saint Jean (le
cavalier sur le cheval roux portant la balance pour le
dosage pondéral des éléments), proportions résumées dans
la formule C6H9. Les quatre feux sont en présence, l’aludel
est fermé, « le roi est enfermé », pendant toute la durée*

— 170 —
de SOLVE (phases de Saturne et de Jupiter), soit 8 mois
philosophiques ou 10 mois en y comprenant la préparation,
la durée de SOLVE variant suivant la façon dont l'opéra­
teur, le « portier qui garde le Roi », a conduit son feu.
Saint Jean nous confirme cette durée au ch. II, v. 10 : « Le
diable, dans peu de temps, mettra quelques-uns de vous
en prison afin que vous soyez éprouvés et vous aurez à
souffrir pendant 10 jours. « A ce moment, le « portier »
fait agir le cinquième feu qui va provoquer la réincruda-
tion des éléments par volatilisation du fixe. » Il garde au
roi sa chaleur naturelle. En effet, au début, le 5e feu doit
être doux, modéré et plus loin, un conseil nous sera donné
sur sa conduite.
«Alors je lui demandai de quelle couleur le roi était.
Et il me répondit qu’il était vêtu de drap d’or au premier
et puis avait un pourpoint de velours noir, la chemise
blanche comme neige et la chair aussi sanguine comme
le sang. »
Nous retrouvons cette image en plusieurs endroits
dans saint Jean : ch. IV, v. 4 ; ch. VII, v. 14 ; ch. XIV, v. 14 ;
ch. XIX, v. 8 et ch. I, v. 13 : « Et au milieu des chandeliers,
je vis quelqu’un qui ressemblait au Fils de l’Homme, vêtu
d’une longue robe et ceint au-dessous des mamelles d'une
ceinture d’or. Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme
de la laine blanche et comme de la neige. Ses yeux parais­
saient comme une flamme de feu. » La description qui
nous est faite des vêtements et de la parure du Roi nous
rappelle les quatre degrés de feu, le pourpoint noir corres­
pondant au noir très noir de la phase de Saturne, et dont
l’ordre de succession doit être rigoureusement respectée :
« Que si vous y changez, je viendrai bientôt à vous et
j’ôterai votre chandelier de sa place... » (Ch. II, v. 5). Les
7 chandeliers du ch. I et ch. II sont les 7 phases du Magis­
tère qui doivent se dérouler dans un ordre immuable,
sinon le « chandelier sera ôté de sa place » et tout sera
à recommencer.
« Après, je lui demandai quand le roi venait à la
fontaine, s’il amenait grande compagnie de gens étrangers
et de menu peuple avec lui. Il me répondit aimablement
en soi souriant : « Ce roi n’amène que lui et laisse tous ces
gens et étrangers ; n’approche nul que lui de cette fontaine,

— 171 —
sinon la garde qui est un simple homme. »
La pierre se suffit à elle-même avec ses trois compo­
sants, « le roi vient seul à la fontaine », le sel seul doit
être employé pour la cuisson depuis le début jusqu’à la
fin et aucune matière étrangère ne doit être ajoutée. «Je
déclare à ceux qui entendront les paroles de cette révéla­
tion, que si quelqu’un y ajoute quelque chose, Dieu le
frappera des plaies qui sont décrites dans ce livre. »
(Ch. XXII, v. 18-19.) La non-compréhension et la non-
observation de cette vérité première est la cause essentielle
des échecs des « souffleurs ». Le Roi doit rester seul sauf
sa « garde qui est un simple homme », et nous savons que
cet homme est l’opérateur lui-même.
« Mais toutefois, quand le Roi y est entré, première­
ment il se dépouille de sa robe de drap en fin or, battu en
feuilles très déliées et la baille à son premier homme qui
s'appelle Saturne. Adonc, Saturne la prend et la garde
40 jours ou 42 au plus quand une fois il Va eue. Après, le
Roi revêt son pourpoint de velours noir et le donne au
second homme qui est Jupiter, qui le garde 20 jours bons.
Adonc, Jupiter, par commandement du Roi la baille à la
Lune qui est la tierce personne, belle et resplendissante, et
la garde 20 jours. Et ainsi le Roi est en sa pure chemise
blanche comme neige , aux fines fleurs de sel fleuri. Alors,
il dévêt cette chemise blanche et fine et la baille à Mars,
lequel la garde 40 et quelquefois 42 jours. Et après cela,
Mars, par la volonté de Dieu, la baille au soleil jaune et
non pas clair qui la garde 40 jours, et après vient le soleil
très beau et très clair qui la prend bientôt, adonc celui-là
la garde. »
Le vieux prêtre donne maintenant des détails sur la
couleur des vêtements portés par le Roi et sur les temps.
A notre tour, nous développons notre commentaire à ce
sujet. D’une façon imagée, Trévisan fait entrer le roi dans
l’athanor, vêtu de sa robe de drap fin or et que nous
retrouvons à la fin du présent paragraphe pour nous
montrer le cycle fermé des opérations et que nous avons
rappelé plus haut. Nous commençons donc les opérations
de fabrication. Le sel des philosophes est adjoint au soufre
et au mercure dans des proportions que le Sage connaît
bien et que nous avons définies. Au ch. VIII, v. 5, saint Jean

— 172 —
nous dit : « L’Ange prit ensuite l’encensoir et l’emplit du
feu de l’autel... » La terre est rendue eau par le feu, nous
sommes dans la phase de Saturne caractérisée par le
combat féroce des deux dragons, le fixe et le volatil, qui
se termine par la victoire du volatil, la formation des
granulations dans le ciel de l’athanor, et qui retombent
dans la masse noire pestilentielle du compôt. Ce dernier
est constitué par les impuretés de la minière et par l’excé­
dent de soufre adustible. Saint Jean nous décrit cette phase
au ch. VI, v. 12 : « Et il se fit tout à coup un grand tremble­
ment de terre ; le soleil devint noir comme du crin, la lune
devint comme du sang... » et au ch. IX, v. 2 : « Elle ouvrit
la clef de l’abîme et il s’éleva du puits une fumée semblable
à celle d’une grande fournaise et le soleil et l’air furent
obscurcis de la fumée du puits... » La fournaise et la fumée
nous rappellent le champignon atomique provenant de la
désintégration des éléments en contact et que nous pouvons
voir sur une photographie du Dictionnaire de Philosophie
Alchimique de Kamala-Jnana.
Nous sommes sous le règne de la Bête que saint Jean
nous décrit avec un grand luxe de détails au ch. XVII et
qu’il serait trop long de commenter ici. Ce règne dure
42 jours, ou 4,2 mois philosophiques « La bête reçut le
pouvoir de faire la guerre durant 42 mois... » Ch. XIII, v. 5.
« Et on leur donna (aux sauterelles) le pouvoir, non de les
tuer, mais de les tourmenter durant cinq mois... » et
« Elles avaient le pouvoir de nuire aux hommes, cinq mois
durant... » (ch. IX, v. 5 et v. 9). A Saturne succède Jupiter,
sous le règne duquel le noir devient gris comme de la
cendre. Le prêtre assigne à Jupiter un règne de 20 jours
bons, qui peuvent être 30 jours ou 3 mois philosophiques
de sorte que nous recevons confirmation de la durée totale
de la phase SOLVE, soit huit mois philosophiques environ.
« Alors le temple de Dieu s’ouvrit dans le Ciel et on
vit l’arche de son alliance dans son temple... » (ch. XI,
v. 19). L’athanor est ouvert, et les yeux émerveillés du Fils
de Lumière peuvent contempler l’arche d’alliance, le
soufre philosophique, les mondes qu’il vient de créer,
amalgamés en proportion de nature, encore lépreux par
leur contact avec le compôt, mais qui, par les sept bains,
vont être revêtus de lin blanc, « la pure chemise, blanche

— 173 —
comme neige, aux fines fleurs de sel fleuri ».
Il ne pouvait mieux nous être décrit la phase lunaire
et la formation de la pierre blanche « belle et resplendis­
sante » au suave parfum. Saint Jean nous dit au ch. III,
v. 5 : « Celui qui sera victorieux sera ainsi vêtu d’habits
blancs... » Le mot « vêtu » a toute son importance et suffit
à faire comprendre le mode opératoire à employer pour
revêtir les granulations de « sel fleuri ». La phase lunaire
dure 8 mois philosophiques que Trévisan, un peu
« jaloux », transforme en vingt jours.
Il est discret aussi sur la formation de l’huile de
Saturne : « la lune qui devient comme du sang » de saint
Jean, la quintessence qu’il nous décrit au ch. X, v. 9 : « Et
il me dit : « Prenez ce livre et le dévorez, il vous causera
de l’amertume dans le ventre, mais dans votre bouche il
sera doux comme du miel... », l’écume de la mer rouge
frangée d’une couronne d’or, la tête de corbeau que le
Sage a mis précieusement de côté: «Je viendrai bientôt,
conservez ce que vous avez de peur qu’un autre ne prenne
votre couronne... », ch. III, v. 7.
Par une nouvelle cuisson, le mercure teingeant
transforme la pierre au blanc en pierre au rouge (le soleil
très beau et très clair) en passant par la couleur citrine (le
soleil jaune et non pas clair) qui caractérise le règne de
Vénus et de Mars, qui dure effectivement 40 jours environ
ou 4 mois philosophiques.
Le Roi revêt alors « sa robe de fin or » qu'allégori-
quement il portait à son entrée dans le bain et le Fils de
Lumière, le cœur battant d’une émotion indicible, se
prosterne et rend grâce au Dieu Tout Puissant, qui lui a
permis, en créant des mondes à son échelle, de tenir entre
ses mains la pierre merveilleuse qui le place au rang des
Elohim.
Et je lui dis : « N’y vient-il jamais à cette fontaine ni
médecin, ni rien ? — Non, dit-il, personne n’y vient autre
que le gardien qui, au-dessous, fait chaleur continuelle et
vaporeuse. — Ce gardien a-t-il beaucoup de peine ? — Il a
plus de peine à la fin qu’au commencement, car la fontaine
s’enflambe. »
Le vieux prêtre insiste à nouveau sur l’importance du
respect de cette règle, qu’aucune matière étrangère ne doit
être ajoutée pendant les opérations autre que le sel par
lequel la cuisson doit être poursuivie depuis le début
jusqu’à la fin. Et le cinquième feu doit être administré
suivant une progression d’excitation croissante depuis le
début de SOLVE jusqu’à la fin de COAGULA. L’allégorie
des quatre saisons n’a pas d’autre signification, et il serait
trop long de citer les passages des ouvrages des Philosophes
qui traitent de ce point et qui insistent sur la nécessité de
ne pas trop pousser le feu au début, de peur que « la
fontaine ne s’enflambe ». Les quatre saisons sont d’ailleurs
les quatre vents dont parle saint Jean au ch. VII, v. 6 :
« Après cela, je vis quatre Anges aux quatre coins de la
terre qui retenaient les quatre vents du monde... »
Et je lui dis : « L'ont vu beaucoup de gens ? — Tout
le monde Va devant les yeux mais ils n'y connaissent rien. »
La matière d'où est tiré le sel est connue de tous, elle
ne coûte rien, elle est foulée aux pieds et le profane
méconnaît ainsi la puissance de vie qui peut en être tirée
puisque c’est du chaos que notre Père a créé toutes les
formes animées et inanimées. (Cf. : Dictionnaire de Philo­
sophie Alchimique de Kamala-Jnana.)
Et je lui dis : « Que font-ils après ? — S'ils veulent,
ils peuvent purger le Roi en la fontaine circulant et conte­
nant le lieu au contenu de la contenance contenue en lui
baillant, le premier jour, son pourpoint noir, le jour après
sa chemise, et le jour après sa chair sanguine. »
Le Sage a obtenu la pierre mais celle-ci ne pourra pas
opérer de transmutations car elle contient des impuretés.
C’est elle que saint Jean désigne sous le nom du « faux
prophète », ch. XIX, v. 20 et ch. XVI, v. 3. Il faudra la
purger et ici interviennent les multiplications successives
pour l’amener à la perfection. Les opérations de multipli­
cation se déroulent dans le même ordre que pour la
fabrication, nous retrouvons à nouveau le symbole de
l’Ouroboros : Le Sage « purgera la pierre en la fontaine
circulant et contenant le lieu au contenu de la contenance
contenue. » Cette phrase peut paraître incompréhensible
à la première lecture, en clair elle veut simplement dire
ceci : la fontaine contient le lieu : c’est en son sein que se
trouve... Le contenu de la contenance est la pierre au blanc
ou au rouge broyée (le contenu) qui se trouve dans le vase

— 175 —
philosophique (le feu, le Chaos, la fontaine, la contenance),
le tout étant contenu dans l’athanor. En d’autres termes,
la fontaine joue, dans la multiplication, le même rôle avec
la première pierre qu’avec l’éthiops minéral de la fabrica­
tion. Nous assistons aux même phénomènes de circulation,
sublimation et cohobation. Mais comme cette fois le soufre
en excédent fait défaut, il faudra doubler la proportion
de Chaos pour amorcer, par le cinquième feu, la réaction
de la nouvelle phase SOLVE. C’est ce que saint Jean
exprime au ch. XVIII, v. 6: « Rendez-lui (à Babylone)
comme elle-même vous a donné en retour et augmentez au
double selon ses œuvres ; dans le vase où l’on a fait le
mélange, mélangez-lui le double. » (In poculo quo miscuit,
miscete illi duplum.) Nous reconnaissons que cette phrase
a donné, elle aussi, beaucoup de soucis aux commentateurs
qui ont peiné pour mettre leur traduction en harmonie
avec leurs propres sentiments. Cependant, la phrase de
saint Jean ne peut pas être plus explicite.
Les ch. XVI, XVIII, XIX et XX de saint Jean se rappor­
tent aux trois multiplications successives. Il n’oublie pas
de nous dire au ch. III, v. 12 : « Celui qui aura réduit les
autres en captivité sera réduit lui-même en captivité » et
au ch. XX, v. 7 : « Après que les 1.000 ans seront accomplis,
Satan sera délié — solvetur — et il sortira de sa prison. »
En effet, alors que dans la phase SOLVE de la fabri­
cation, les granulations étaient prisonnières dans la masse
puante du compôt, au cours des multiplications successives,
ce sont les impuretés qui, à leur tour, sont prisonnières de
la pierre du fait de leur faible proportion par rapport au
volume du soufre philosophique, proportion décroissant
avec le nombre des multiplications et devenant nulle'
lorsque la pierre a atteint le stade de la perfection.
Trévisan nous enseigne que la première multiplication
dure trois jours. Saint Jean, comme il sera expliqué ulté­
rieurement, donne quatre jours pour cette opération aux
ch. XVI et XVIII, deux jours pour la deuxième multipli­
cation au ch. XIX et un peu plus d’un jour pour la troisième
qui est pratiquement la limite à atteindre, ch. XX. Le Sage
connaît le test permettant de vérifier que l’état de pureté
totale est atteint.
Et je lui dis : « De quoi est ceci ? Et il me dit : Dieu
fit un et dix, cent et mille, et cent mille et puis dix fois le
multiplia. » Je lui dis : « Je ne l’entends point. » Et il me
dit : « Je ne t’en dirai pas plus car je suis ennuyé. » Et
alors je vis qu’il fut ennuyé, et moi aussi j’étais ennuyé,
qui avais appétit de dormir, car le jour précédent j’avais
étudié. »
Nous allons chercher à nous montrer un peu moins
« jaloux » que le bon Trévisan et vous en dire un peu plus.
A la troisième multiplication, au ch. XX, v. 2 et 3, saint
Jean nous dit : « L’Ange prit le dragon, l’ancien serpent
qui est le diable et Satan et l’enchaîna pour mille ans. Et
l’ayant jeté dans l’abysme, il le ferma sur lui et le scella
afin qu’il ne séduisit plus les nations jusqu’à ce que ces
mille ans soient accomplis, après quoi, il doit être délié
pour peu de temps. » C’est ce millénaire qui, avec
Cérinthe, a provoqué l’erreur des Millénaires qui, prenant
le texte à la lettre et suivant leur propre entendement,
affirmaient que les justes ressusciteront après la persé­
cutions de l’Antéchrist pendant mille ans, puis viendra la
guerre de Gog et Magog suivie de la résurrection générale
et du jugement dernier. Pourtant, ne lit-on pas dans la
2e Epître de Pierre, ch. III, v. 3 : « Mais il est une chose,
bien aimés, que vous ne devez pas ignorer, c’est que devant
le Seigneur, un jour est comme mille ans et mille ans
comme un jour. » Comme le ch. XX de saint Jean décrit
en détail la troisième multiplication, nous en tirons l'ensei­
gnement que cette dernière dure un peu plus d’un jour,
si l’on tient compte du v. 3. Nous pouvons nous demander
alors pourquoi saint Jean use de cet artifice des mille ans,
qui ont tant fait couler d’encre alors qu’il aurait pu dire
simplement : un jour. Cette subtilité n’a d’autre objet que
de nous faire comprendre que le ch. XX se rapporte bien
à la troisième multiplication. La puissance de transmuta­
tion de la pierre lunaire ou solaire est telle qu'à la fin de
la première multiplication, une partie de pierre transmue
dix parties de métal vil, et cette puissance augmente
suivant une progression géométrique de raison 10, de sorte
qu’une partie de pierre trois fois multipliée transmue mille
parties de métal imparfait. Il est possible d’imaginer alors
que la puissance de transmutation peut devenir pratique­
ment infinie, ce qu’exprime saint Jean au ch. V, v. 11 :
«Je regardai encore et j’entendis autour du trône et des
animaux et des vieillards, la voix de plusieurs Anges et
il y en avait des milliers et des milliers. »
Nous pensons maintenant que « nous en avons dit
plus», que le lecteur pourra dire: «Je l’entends bien.»
Nous avons été obligé de limiter l’exposé des concor­
dances entre l’Allégorie du bon Trévisan et l’Apocalypse
de saint Jean, merveilleux poème alchimique, monument
grandiose où chaque verset a un sens alchimique précis et
une signification exacte qui jettent, chaque fois, un trait de
lumière sur le grand secret, sur le grand Mystère de la
Création. « Et sur son front ce nom était écrit : « Mystère ».
Ch. XVII, v. 5. Tout y est, tout y est simple. Un ouvrage
prochain cherchera à vous faire partager l’émotion sacrée,
croissante du début jusqu’à la fin, que nous avons ressentie
au fur et à mesure que la lumière inondait notre esprit.
Ensemble, nous nous prosternerons quand s’élève le
cantique d’apothéose poussé par la Création entière qui
fait monter vers l’Eternel un chant d’amour où se trouvent
unis la bénédiction, l’honneur, la gloire et la puissance
que partage l’Adepte quand il a pénétré dans la nouvelle
Jérusalem. Notre-Seigneur nous dit, par son Ange au
ch. II, v. 17 : «Je donnerai au victorieux la manne cachée
et je lui donnerai encore une pierre blanche sur laquelle
est inscrit un nom que nul ne connaît que celui qui la
reçoit », ce nom est celui qui sanctifie son Adeptat, c’est le
nom sous lequel il sera connu de ses frères, qui sera gravé
sur le trône d’or qui lui est réservé dans le temple de Dieu
et où il siégera parmi les élus. «Je ferai de lui une colonne
dans le temple de mon Dieu. » Ch. III, v. 12.
Que le Ciel vous donne la grâce de vous trouver parmi
ces élus.
« Que la grâce de N.-S. Jésus soit avec vous tous.
Amen. » Ch. XXII, verset final.

Pâques 1968.

FIN

— 178 —
par MUSTAGOGOS
(Adepte - F.A. R + C)
HIEROPHANTE

A tous mes Frères Adeptes.

L'âme du monde ”
l'Elu
(Fresque Alchimique)

L’Homme solitaire allait à grands pas sur la route


poudreuse, sur son dos douloureux pendait un chevalet.
Peignant avec amour les mille scènes de la nature : la
forêt sombre, la plaine ensoleillée, les collines baignées de
mauve à la chute du jour, les monts enneigés se détachant
sur le ciel d’été, la vieille ferme entourée de glycines, les
prés bien verts ou un joli minois, le chat qui dort au coin
de l’âtre, le chien fidèle aux pieds du maître, l’oiseau au
beau plumage, l’océan capricieux... l’homme allait où ses
pas le menaient...
Les jours heureux où, disciple zélé aux pieds du
Maître aimé, il écoutait l’enseignement sacré avaient fui.
Le temps d’épreuve était venu. Les leçons de l’Homme
Sage étaient-elles tombées sur de la bonne terre ?
L’élève savait bien sa leçon, mais les mots sonnent
creux comme une coquille vide si l’esprit n’y est pas ; c’est
pourquoi l’heure était venue de la séparation douloureuse.
Avec sérénité le Sage avait béni l’élève bien-aimé et si
son cœur souffrait, seul le Père le savait.
Puis le disciple était parti tout droit sans se retourner,
sentant en sa poitrine son cœur se briser... et ceci commen­
çait la série des épreuves. De ce déchirement, de cette
solitude un Sage naîtrait-il ? Dur est l’enfantement qui
libère l’esprit de la matière vile et l’élève jusqu’à Dieu,
nombreux ont essayé et lourdement sont retombés à
mi-route du ciel sur la terre fangeuse.
Comme d’incessants raz de marée, les épreuves se
succédaient et parfois son âme épuisée par cet enfer
déchaîné se sentait défaillir et, pour chasser les spectres
de la Peur, du Doute et de l’Orgueil, le disciple à genoux
priait le Père céleste et méditait l’enseignement reçu ; la

— 181 —
peine s'allégeait, le Maître était présent, son esprit avec lui
demeurait et le fortifiait, trempant son âme pour le combat
et la paix doucement descendait en son coeur troublé.
Parfois l’artiste prenait ses pinceaux et sur la toile
vierge les traits du Maître apparaissaient empreints
d’amour et de douceur.
Des jours et des nuits avaient passé, sombres ou enso­
leillés, qui formaient une année.
L’artiste allait d’un pas léger par la campagne...
Bientôt il fut dans un pré tout émaillé de fleurs printa­
nières au pied duquel une source coulait, fraîche et
limpide. Les papillons voletaient çà et là sur les fleurs
aux vives couleurs, la nature posait ses rayons d’or, illumi­
nant de reflets chatoyants les vieilles pierres, les arbres
et les fleurs, et l’onde serpentant dans son lit de verdure.
Grisé d'air pur, de soleil, de couleurs et des mille
parfums montant de la nature en fête, l’homme, tout
étourdi, laissa tomber son chevalet et s’étendit au pied
d’un vieux chêne tout proche de la source, posa sa tête sur
une grosse pierre toute moussue et s’endormit.
Il fit un rêve étrange en vérité. Une succession de
tableaux d’une richesse de coloris et d’une netteté étonnante
se présenta à son esprit :

1er TABLEAU
Le paysage printanier où il dormait était représenté :
pré, source, chêne, fleurs, papillons et près du chêne tout
au bord de la source, un jeune homme, l’air à la fois ému
et rayonnant, tenant à la main la grosse pierre rougeâtre
et moussue sur laquelle il s’était endormi, mais ces traits...
l’artiste les connaît... c’est étrange vraiment, lui-même ici se
reconnaît.

2e TABLEAU
Sur le coin alors si riant, la mort planait, des cadavres
gisaient épars, le sang avait coulé, teintant de rouge la
terre sombre, un ciel d’encre rempli de lueurs rougeâtres
achevait l’épouvante de ce tableau d’horreur et, dominant

— 182 —
le tout, Saturne avec sa faux fauchait les corps sanglants.

3e TABLEAU
Un pré bien vert tout parsemé de fleurs champêtres
remplace la scène de carnage du précédent tableau.
Au-dessus du pré, se détachant sur le ciel grisâtre,
deux anges aux blanches ailes, agenouillés en attitude
d’adoration devant un vase sacré rempli d’un liquide rouge.
Un halo entoure d’une lumière d’or le vase.

4e TABLEAU
Un clair de lune argenté baigne d’une clarté lunaire
la nature endormie. La source a des reflets d’argent, dans
lesquels une blanche nymphe se mire longuement, peignant
ses beaux cheveux dorés.
Sur le ciel étoilé où l’on sent l’aurore proche, une étoile
d’or à 5 branches scintille.

5e TABLEAU
Un soleil resplendissant darde ses rayons d’or sur la
nature en fête. Le disciple, qui au premier tableau tenait
entre les mains la grosse pierre rougeâtre toute moussue,
est agenouillé face au soleil, en prières, des oiseaux volent
dans le ciel bleu.

6e TABLEAU
Sous le vieux chêne, un jeune couple enlacé tendre­
ment est assis ; à leurs pieds coule la source fraîche et
pure, dans le pré verdoyant, les abeilles butinent les fleurs
multicolores et les papillons se poursuivent, deux oiseaux
dans leur nid chantent la joie de vivre. Sur un arc-en-ciel
allant du firmament au vieux chêne on voit écrit en lettres
d’or : « CROISSEZ ET MULTIPLIEZ ».

7e TABLEAU
Son Maître vénéré, assis sur un trône aux 7 degrés, le
regarde avec amour. Il est revêtu d’une tunique rouge et

— 183 —
son front est ceint d’une couronne d’or. Sa main droite est
levée, trois doigts en l’air, comme pour bénir et sa main
gauche tient la couronne des Sages. A sa droite, un arbre
rempli de pommes d’or et à sa gauche un arbre rempli
de pommes d’argent sont plantés. Une douce lumière
environne le Maître bien-aimé.
Le temps d’épreuves était fini...
Entendant l’irrésistible appel, le disciple se leva
joyeusement et après un dernier regard sur ce lieu béni,
mit son chevalet sur le dos et le cœur empli d’une douce
allégresse, reprit à grands pas le chemin du retour.
Un Sage était né.

FIN

— 184 —
par MUSTAGOGOS
(Adepte - F.A. R + C)
HIEROPHANTE

A THEOPHOREONAI
(Hiérophante Majeur des F.A. R
dont la Sagesse est grande

£Duu c'cd'ert-icy Je nia boucha


¿Pour tànoneer la V ¿rites
Si ma preJicti on te touche
¿KenJs qraa>' àca ivinitct

" Nostradamus ”
« Mon Fils attache ton cœur davantage à Dieu
qu'à l'Art, car l'Art est un don de Dieu et il
l'accorde à qui II veut. Ainsi donc, que ta paix
et ta joie soient en Dieu et tu auras l'Art. »

Alain de Lille.

— 187 —
PROLOGUE

« Que si du Ciel la faveur t’est donnée


« Addone-toi à cet Art précieux
« Puisque d'ailleurs elle n’est ordonnée
« Aux plus sçavants que par le don des deux
« Augurelle Chrysopée »

Etant assis de nuit secret étude


Seul reposé sur la selle d’airain
Flambe exigue sortant de solitude
Fait prosper, qui n’est à croire vain
(réaliser une expérience)

Un de la ligue issue du grand Hermès


Méprisant mort, or, honneurs et richesse
Du fondement de la nouvelle secte
Montera haut sur le bien plus à dextre.

Tient qui tiendra des grands noms Lætitiæ (Celui)


La Dame bonne aux Champs Elyséens
Demeurera assis sur la pierre carrée
Et du seul titre Victeur for contenté.

Nouveau élu patron du grand vaisseau


Verra longtemps briller le cler flambeau
Où la substance de l’esprit corporel (réside)
Et favori du grand Dieu éternel.

— 189 —
PRE - PREPARATION

« Si une chose quelconque est réduite en cendres


et traitée selon l’Art, ce sel pourra alors devenir
par le bienfait du feu ce qu’il avait été avant sa
destruction et sa dissection... Un artiste, quel qu'il
soit, qui n’a pas de cendres, ne peut confectionner
le sel pour notre Art. »
(12 Clés de Basile VALENTIN.)

Dessous le chaine Guien du ciel frappé


L’arbre qu’était par longtemps mort séché
Non loing de là est caché le thrésor
Qui fera mettre de tous les siens à mort.
Durant le siècle on verra deux ruisseaux
Tout un terroir inonder de leurs eaux
De l’onde, il moulle et le limbe et le pied
Splendeur divine, le divin près s’assied.

PRÉPARATION
« O Dieu c'est sous les auspices de ta Trinité
qui porte nulle atteinte à /’Unité de ta Divinité que
nous commençons le présent abrégé. »
(Codicille du Testament de Raymond LULLE.)

Par les trois frères le monde mis en trouble


Faim, feu, sang, peste et de tous maux le double
Le haut mis bas et le bas mis haut
Et les deux grands seront mis en défaut.

— 190 —
Par 40 ans l’iris m’apparoistra
Par 40 ans tous les jours sera veu
La terre aride en siccité croistra
Et grands déluges quand sera aperçeu.
L’an que Saturne en eau sera conjoint
Deux grands rochers longtemps feront la guerre
Quand la plupart à Mars seront conjoints
Peste, famine, mort de main militaire.
Par deux fois haut par deux fois mis à bas
Son adversaire après plusieurs combats
Sera vaincu par rutilant métal
Qu’au monde n’est un pareil ny esgal.
L’air, ciel et terre obscurcir et trembler
En terre neuve bien avant hay entrer
Fera renaître son sang de l’antique urne
Découvrira Saturne et trois en l’urne.

SOLVE

« La Nature a fixé un temps pour la corruption,


la grossesse et l’enfantement. Ainsi l'alchimiste,
après avoir fécondé la Matière Première, doit
attendre le terme de la naissance.
« Quand la Pierre est née, il doit la nourrir
comme un enfant, jusqu’à ce qu'elle puisse
supporter un grand feu. »
(Théorie de Raymond LULLE.)

L’an que Saturne en Mars esgaux combust


L’air fort séché longue tranction
Par feux secrets d’ardeur grand lieu adust
Feu, pluye, vent chaut, graves incursions.

— 191 —
Grand feu du ciel en trois nuicts tombera
Bien peu après la terre tremblera
Nouvelle pluie subite impétueuse
Pierre, ciel, feux faire la mer pierreuse.

Lune obscurcie aux profondes ténèbres


Son frère passe de couleur ferrugine
Le grand caché longtemps sous les ténèbres
Tiédera fer dans la playe sanguine.

Mars nous menace par sa force bellique


Grande sera de sang effusion
Que terre et mer, air, ciel sera inique
Horreurs extrêmes et vindications.

Lors que Vénus du Sol sera couvert


Sous l’esplendeur sera forme occulte
Mercure au feu les aura descouvert
Par bruit bellique sera mis à l’insulte

Le Sol caché éclipsé par Mercure


Ne sera mis que pour le ciel second
De Vulcain Hermès sera faite pasture
Sol sera vu pur, rutiland et blond

Longtemps au ciel sera veu gris oiseau


Tenant au bec un verdoyant rameau
L’oiseau royal sur la Cité solaire
Mourra tôst grand et finera la guerre.

Le corps sans âme plus n’être en sacrifice


Jour de la mort mis en nativité
L’esprit divin fera l’âme felice (heureusement)
Voyant le Verbe en son éternité

Avant sa mort un long temps languira


Accord rompu dressant la tête au ciel
Bouche sanglante dans le sang nagera
Après sa mort on verra grand merveille.

— 192 —
COAGULA

« Puis par plus forte et longue décoction, prendre


enfin le rouge orangé et puis le parfait rouge de
laque où elle se reposera désormais. »
(Explications hiéroglyphiques des Figures
de Nicolas FLAMEL.)

Un peu de temps les temples des couleurs


De blancs et noirs des deux entre meslées
Rouges et jaunes embleront les leurs (raviront)
L’esprit d’un seul le viendra témoigner
Sous le terroir du rond globe lunaire
Lors que sera dominateur Mercure
La loy commune sera faite au contraire
Lors blancs et rouges jugeront à l’envers.
D’esprit divin l’âme présage atteinte
Quand la corneille sur tour de briques teintes
Durant 7 heures, ne fera que crier,
Au franc terroir sera d’eau inondé.
Grands faits après ce grand baptême
Le feu esteint par ce remède extrême
Apparaîtra au temps jeux d’Hécatombe
Que les entrées sortiront de leur tombe.
Profonde argile blanche nourrit rocher
Qui d’un abyme istra lacticineuse
En vain troublez ne l’oseront toucher
Ignorant être au fond terre argileuse.
La lune au plainct de nuict sur le haut mont
Par ses disciples être immortel semond (auguste,
Apparaissant de plénitude blanche majestueux)
De mars frappée par la gravée blanche.

— 193 —
Sur les rochers sang on verra pleuvoir
Quand grand pontife changera de terroir
Le divin Verbe donra à la substance
Corps, âme, esprit ayant toute puissance.

L’oeuvre ancienne se parachèvera


Son bruit et los les cieux surpassera
Lors qu’on viendra pour leudy vénérer
De toutes parts le viendront honorer.

MULTIPLICATION

« Et sachez que la fin n’est que le commencement


et que la mort est cause de la vie et le commence­
ment de la fin. Voyez noir, voyez blanc, voyez rouge,
c'est tout. »
(La Tourbe des Philosophes.)

Peu après l’alliance faite


Avant solenniser la feste
Renouveler on fera le vieil temps
Grand’joye aux grands et au commun.

— 194 —
PROJECTION

« En un mot c'est assez de scavoir que la mul­


tiplication se fait par cela mesme qu’a esté faicte
la composition et tu dois multiplier tousiours jus­
qu’à ce que tu voye ta médecine couler sur le fer
rouge sans fumée. »
(Nouvelle Assemblée
des Philosophes Chymiques.)

Sous les antiques édifices vestaux


Les simulachres d’or d’argent enflez (emblèmes)
Qu’après le rapt au feu furent jettez (précipitamment)
De Sol et Lune sont les luisants métaux.
Le feu conduit les hommes sur la terre
Du feu céleste au royal édifice
Alors subjuguera sous soy tout l’univers
Dieu tout puissant le garde des maléfices.

MÉDECINE

« La Pierre Philosophale guérit toutes les mala­


dies, enlève le poison du cœur, humecte la trachée
artère, libère les bronches, guérit les ulcères. Elle
guérit en 1 jour pour une maladie qui durerait un
mois, en 12 jours une maladie d'un an, une plus
longue en 1 mois. Elle rend aux vieillards la jeu­
nesse. »
(Le Rosier des Philosophes,
par A. de VILLENEUVE.)

— 195 —
Ains que la lune achève son grand cycle
Perdu trouvé caché de si long siècle
Sera en règne et bonté souverain
Renouvelant siècle d’or pour l’airain.
Quand lampe ardente de feu inextinguible
Sera trouvé au temple des vestales
Dans peu de temps Médecin du grand mal
Non pareil règne, puissant et invinsible.
(On n’a jamais vu pareil règne.)

POSTFACE

« Avec cette Pierre, les Philosophes voient


comme dans un miroir, toutes les choses futures ;
et c’est par cette Science divine, que Moyse a écrit,
que Nostradamus a composé ces Centuries, que
le Sage admire en secret et les foux méprisent
publiquement, parce qu’ils n’en comprennent point
le sens mystérieux et caché... »

Pulluler secte sainte Philosophie


Qui deviendra en si haute puissance
Les Dieux feront aux humains apparence
Grâce donnée à gent qui Christ envie.

FIN

— 196 —
Explications de la "Tabula Smaragdina
d'Hermes TRISMEGISTE

par ERMEION et NR'PALINGA-DHARA


(Adeptes F.A. R 4- C)

TABVLA SMÁ5"
RAGD1NA S TRIS.
megífti lacerto interprete»
Erba Sccretorü Hcrmetís.q fcripta erít
in tabula Smaragdi,ínter minuseiusin
uenta,ín obfcuro antro, in q humatutÁ
corpuccius repercudí. Verufinemen;
drtcio,ccrtü.& ucrífsimú. Quod cíl infe ‘
riu$,e(l ficut qd eíl fuperius. Et q3 di
íüpius.dl Gcutqd di inferías,ad ppetrada miracularei
uníus.Et íicutoésres fucrút abuno.meditatióe unius»
Sicoés resnattcfucrütab hacuna re,adaptatióc. Patee
éiusdlSol.matcreíus Luna. Portauitillud uentusih
pétrefuo. Nutrixcius térra di. Pater omnístelefmi to
* ttus mudi cíl hic. V is cius integra efl, í¡ ucrfa fuerit in
1 térra. Sepatabis tcrra ab igne,(ubtile á fpiíTo.fuauíí cu
‘ magno ingenio. Afc'endit á térra in ccelú, iterumíj de*
feedit in tcrra.& recipit uírrt fuperíorú inferiora. Sic
habebis gloria totius mundt.Ideo fugiet a te omnisob*
(cuntas.Hic cíl totius fortitudinis fortitudofortis, <{1.
tríncetomnemremfubtilem, omnemqj folidam pene«
trabiuSic mundus creatus di. Hiñe crunc adaptationet .
mirabiles,quarú snedus hic Gl.Itacp uocatus fum Her
snesTrífmegiílus.habens tres partesphilofophiae cotí
twmundi.Compktúcíl^ddixide operatioe Solis»
Z' Hortula.

Texte latin de la ’’TABULA SMARAGDINA


(attribué à Hortulanus - 1541 - B.N.P.)
Texte arabe de la Table ” d'Emeraude " d’Hermès
(manuscrit N" 2300 de la B.N.P.)
EXPLICATION ALCHIMIQUE
de la "TABLE d'EMERAUDE"

A Toi PERE Incréé


A vous nos célestes « GOUROUS »
A notre Maître vénéré KAMALA-JN AN A

« Quod ubique, quod ab omnibus, et quod semper


creditum est, id firmissime credendum puta. »
En effet, « Voyez, lisez, méditez les choses qui ont été
enseignées dans tous les temps, et par tous les philosophes ;
la vérité est renfermée dans les endroits où ils sont tous
d’accord. » (Fables Egyptiennes et Grecques, de Dom
Pernetty, tome I, page n.)
En Alchimie, la controverse est telle qu’il s’agit, non
pas d’épiloguer sans cesse, en ajoutant à la confusion
générale, mais de s’efforcer d’en clarifier certains éléments
essentiels qui en constituent le fondement, telle la Table
d’Emeraude.
L’Alchimie est la science de DIEU, et de DIEU seul. Il
ne dispense cette science qu’à ceux qui en sont dignes.
Mais cette science doit rester cachée. Imaginons un
seul instant les répercussions sur la vie morale, physique
et sociale des hommes, si elle était révélée et divulguée à
tous. DIEU de toute éternité a bien fait les choses.
Nous n’exposerons que très brièvement l’Œuvre
d’HERMÈs-TRiSMÉGiSTE, conseillant au lecteur de consulter
l’ouvrage du R.P. Festugière, La Révélation d’Hermès-
Trismégiste, et plus spécialement le tome I.
Notre but étant limité à l’explication du texte de la
Table d’Emeraude, et cela seulement, nous dirons cepen­
dant que, de son vivant, au temps de la Haute-Egypte, la
tradition rapporte qu’HERMÈs reçut de DIEU lui-même son
enseignement des choses célestes et terrestres.
Il est considéré comme le père de l’Alchimie et symbo-

— 199 —
lisé généralement sous les traits de la divinité Mercure
(dont le nom grec est Hermès). Il est représenté avec des
ailes à la tête et aux pieds, à cause de sa grande volati­
lité (certains auteurs disent « volant »). Il porte comme
attribut : un caducée autour duquel sont enroulés deux
serpents, mâle et femelle.
La production littéraire d’HERMÈs a été extrêmement
prolifique, son livre Le Poimandres étant plus spécialement
consacré à l’Alchimie.
La Table d’Emeraude, considérée comme son testa­
ment alchimique, est le texte le plus universellement connu.
Eliphas Lévi, dans son livre Dogme et Rituel de la
Haute Magie, nous dit en parlant de la Table d’Emeraude :
« C’est une véritable Bible de l’Alchimie et des opérations
du Grand-Œuvre. C’est en elle-même l’alpha et l’oméga,
c’est-à-dire le commencement et la fin de l’Œuvre. Tout y
est. C’est la perfection même, dans sa concision. C’est
l'explication parfaite de l’UN qui redevient UN, après
avoir passé par la synthèse. C’est la profession de foi
d’HERMÈs son testament pour la postérité, le cri de vérité
émerveillé de l’Alchimiste après la réussite. »
La tradition ésotérique veut que ce soit Appolonius
qui — après un rêve où, guidé par DIEU Lui-même, près
d’une gigantesque statue d’HERMÈs — découvrit dans une
cavité creusée sous ladite statue le Livre contenant tous les
secrets de la Création divine. « Ce qui fait l’immense
intérêt de la science d’HERMÈs, c’est d’avoir connu et
renfermé dans des formules mystérieuses les grandes lois
de la nature et de la vie, bien avant leur découverte par
les savants et les métaphysiciens. L’une de ces formules est
« Solve et Coagula ». Elle signifie : dissoudre et coaguler... »
(Paul Lecour, « Solve et Coagula », revue Atlantis, n° 144,
déc. 1949).
Cette Table d’Emeraude fit l’objet de commentaires
innombrables et les alchimistes et sages de tous les temps
se sont retransmis fidèlement ce texte où, en termes concis,
Hermès a tracé les principales opérations du Grand
Œuvre.
Nous ne le répéterons jamais assez : c’est un pur
chef-d’œuvre de vérité et de luminosité pour les sages
dignes de ce nom, et non pas pour les « Souffleurs »,

— 200 —
qualifiés de vulgum pecus.
Nous jugeons inutile de retranscrire la Table d’Eme­
raude en entier, nous contentant d’en donner un fragment
au début de chaque paragraphe explicatif. Il sera alors
facile au lecteur de la reconstituer, par la suite, intégra­
lement, pour le cas — bien improbable — où il en
ignorerait le texte.

I. - « Il est vrai, sans mensonge, certain et très véritable... »


Hermès veut de toutes ses forces convaincre le cher­
cheur, l’élève en la Sainte Science, de la véracité du texte
qui va suivre. Il adjure le lecteur de le croire et veut, de
ce fait, l’exhorter à travailler et à percer à son tour le
mystère du Grand Œuvre, dont il est le dépositaire-élu.
Nous rejoignons là le : « ORA, LEGE, LEGE, LEGE,
RELEGE, LABORA ET INVENIES » d’Ai/rus qui termine
la préface du docteur Marc Haven, dans le Mutus Liber
(réédition de P. Derain, à Lyon).
L’Alchimie est réellement un don de DIEU, et nul ne
peut atteindre le but final de la philosophie hermétique
sans l’aide divine, ou celle d’un de ses « missionnés »
céleste ou terrestre.

II - « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut... »


Ici, Hermès fait allusion à la Sainte Trinité du Père,
transposée dans le règne minéral.
Dans la nature, chaque espèce reproduit son semblable
et si l’on enfreint cette loi, on n’obtient que des monstres
stériles.
Donc, pour transmuer un métal, on ne peut chercher
cette semence que dans un autre minéral.
Cette semence minérale parfaite, ou or, est à l’image
du PERE, une unité trine, car elle contient les trois
éléments : soufre, sel, mercure, qui composeront la pierre
philosophale. Cette materia prima est « l’or crud » des
sages.
Dans son Credo Alchimique, Mustagogos nous dit :
« Ce Dieu unique peut être comparé sur terre à une
minière unique aussi, en son genre. De même que DIEU

— 201 —
est UN en trois, de même cette minière est composée de
3 corps. »
Hermès ne dit-il pas : « Regarde le laboureur... il
sème du blé pour récolter du blé. »
Le Cosmopolite nous enseigne également : « Si vous
voulez produire un métal, il faut le chercher dans les
choses métalliques... Suivez la nature pas à pas. »
Hermès révèle : « Ce corps de la magnésie que tu as
désiré apprendre pour en connaître le traitement et le
poids, nous avons dit qu’on l’appelle « Cinabre ». (Ouvrage
précité du R.P. Festugière, tome I, page 247, § 14.)
Mais en ce qui concerne cette matière, nous ne
saurions trop attirer l’attention du lecteur sur le Diction­
naire de Philosophie Alchimique de Kamala-Jnana, au mot
« Cinabre ». En prenant bien ce terme, comme expliqué :
« analogue, mais non semblable ».

III - « Ce qui est au début est comme ce qui est à la fin... »


« AU DEBUT », c’est la materia prima, ou pierre des
philosophes, qui par une série d’opérations successives,
ou phases du magistère, subit :
a) une préparation qui consiste à séparer les trois
éléments constituant la minière.
b) la fabrication proprement dite, qui comprend
« Solve » (volatilisation du fixe) et « Coagula » (fixation du
volatile).
c) la multiplication.
Ne pas oublier les lois de la nature, qui s’équilibrent
en s’alternant, c’est-à-dire l’immobilité et le mouvement.
Ou encore, bien se souvenir que tout ce qui est immobile
est fixe, et que tout ce qui est mouvement est volatil, la
nature au repos étant fixe, et volatile lorsqu’elle est en
mouvement.
« A LA FIN », la pierre philosophale, issue de la
pierre des philosophes, ne constitue qu’une seule et
même pierre, dans laquelle n’est entrée aucune chose
étrangère. On en a fait seulement l’analyse et la synthèse,
c’est-à-dire que la première pierre (des philosophes),
décomposée par l’analyse (pour la débarrasser de ses
« terrestréités »), est recomposée par la synthèse (pour

— 202 —
devenir philosophale, après avoir été magnifiée).
Souvenons-nous de ce qui a été dit par Hermès : « Si
tu ne décorpores pas les corps et ne corporifies pas l’incor­
porel, ton travail sera néant (voir R.P. Festugière, opus
déjà cité).

IV - « Pour accomplir les miracles d’une seule chose. »


C’est-à-dire : parfaire l’imparfait.
Cet « ADAM » d’origine est un corps souillé, imparfait.
Pour le purifier, il faudra le faire passer par la mortifi­
cation, ou putréfaction.
Dom Pernetty, dans la préface de son Dictionnaire
Mytho-Hermétique (page vi), nous dit : « ... ses superfluités
se changent en une véritable essence, avec l’aide de notre
feu : et qui veut en ôter quelque chose ne parviendra
jamais à la perfection de l’œuvre. Les philosophes n'ont
jamais dévoilé ce secret. » Pontanus, Epître.
Seul, Kamala-Jnana, qui est une réminiscence d’HERMÈs,
précise dans son Dictionnaire de Philosophie Alchimique,
au mot « SUPERFLU » : « Résidu sulfuré qui reste dans
le fond du ballon, après la sublimation de Solve. A noter
que c’est un « superflu » indispensable jusqu’aux sept bains
de purification. »
Donc c’est bien la même matière qui se parfait au fur
et à mesure qu’elle passe par le feu régénérateur.

V - « Et comme toutes ces choses sont venues d’UN, ainsi


toutes choses sont nées par adaptation... »
La chose primordiale, ce « PRIMA MENS », est la
lumière des sages. C’est le sel, l’esprit igné, qui fait tout
et conduit tout le magistère, du début jusqu’à la fin. Le
rôle de ce fluide cosmique est capital dans la Science
Hermétique. Le bon Flamel a dit, à cet endroit-là : « Fais
que ta matière soit ajustée, comme par mariage. »
En effet, ce sel est le sperme de la nature ; il se trouve
dans TOUT.
C’est toujours lui qui s’amalgamant aux deux autres
corps (soufre et mercure) ou (principes masculin et
féminin), les retient en les unissant, les mariant intimement
par la solution des corps.

— 203 —
C’est notre feu, notre aimant, notre électre minéral,
notre épée, etc.
Jean XXII, et le grand Geber, ont parlé très explicite­
ment de ce sel dans leurs ouvrages : Art transmutatoire
pour le premier et Liber investïgationis magisterii pour
le second.
L’émeraude des philosophes, pour certains auteurs,
désigne le sel, ou Grand Alkaest, ainsi nommé par Hermès
lui-même.
La grande qualité de ce dissolvant universel est d’être
très sec et en perpétuel mouvement.
Il représente à lui seul les quatre éléments : Air, Eau,
Terre, Feu.
C’est l’influx astral, unissant le macrocosme au micro­
cosme.
C’est un grand secret à percer, pour l’alchimiste. Pour
l’aider, le Trévisan composa son Allégorie de la Fontaine
où, près d’un vieux chêne pourri, il fait jaillir une source.
Du tronc de l’arbre sort un rosier symbolisant la pierre
philosophale, cuite et régénérée par ce sperme universel.
Egalement dans le Mutus liber, la planche IV indique
nettement comment obtenir ce flos cœli, ou Alkaest
d’HERMÈs. (Nous attirons l’attention du lecteur sur le fait
que les planches II et III ne sont pas à leurs places, tout
au moins dans certaines éditions dudit opus déjà cité).

VI - « Le Soleil en est le père, la Lune en est la mère, le


vent l’a porté dans son ventre... »

Ainsi que dit dans le paragraphe précédent, Flamel


et de nombreux philosophes, après Hermès, ont comparé
le Magistère à un mariage de nature, dans lequel :
Le Père, ou Soufre, contient un feu,
La Mère, ou Mercure, contient également un feu,
Et ces deux corps sont intimement unis par l’esprit
igné, ou sperme de nature, ou sel.
La mise en présence de ces trois feux en déclenche un
quatrième, encore activé par le mouvement.
Les trois corps intimement unis, ou compôt, se subli­
mant, montent en vapeurs (ou vent) dans le haut du vase.
En ce qui concerne « le vent l’a porté dans son

— 204 —
ventre », cela signifie que la génération se fait « en haut »
(car le vent ne vient pas de la terre), dans un lieu agité et
tumultueux.
Reportons-nous au passage de YAtalanta jugiens de
Michel Maier (extraits présentés, traduits et annotés par
Francis Kermeis et publiés dans la revue Initiation et
Science, n° 60) :
« ... Hermès où il dit entre autres choses : « le vent
« l’a porté dans son ventre », comme s’il disait : « celui
« dont le père est le soleil, et la lune, la mère, avant d’être
« produit à la lumière, sera porté par des fumées de vent,
« comme l’oiseau par l’air, pendant qu’il vole. » La coagu­
lation des fumées ou vents (qui ne sont rien d’autre que
l’air mis en mouvement) produit l’eau qui, mélangée avec
la terre, donne naissance à tous les minéraux et les métaux.
Bien plus, il est établi que ces derniers corps se composent
eux-mêmes de fumées et se coagulent immédiatement.
Donc, qu’il soit placé dans l’eau ou dans la fumée, cela
revient au même, puisque l’une ou l’autre sont la matière
du vent. Il faut en dire autant, quoique d’une façon plus
lointaine, des minéraux et des métaux. Mais, demandera-
t-on, quel est celui qui doit être porté par le vent ? Je
réponds : Chymiquement c’est le soufre, qui est porté dans
l’argent vif, comme l’attestent Lulle, au chapitre m du
Codicille, et tous les autres ; au point de vue physique,
c’est le foetus qui doit bientôt naître à la lumière... ce qui
doit être laissé à la plus ou moins grande industrie de
chacun.
« Mais je désigne ainsi la chose d’une façon plus
claire : tout mercure est composé de fumées, c’est-à-dire
d’eau, qui soulève la terre avec elle, dans la faible densité
de l’air, et de terre qui force l’air à redevenir une terre
faite d’eau, ou une eau faite de terre.
« Le mercure est donc le vent qui reçoit le soufre à
l’état d’embryon imparfait, tiré du sein maternel, je dirai
des cendres du corps maternel consumé et porté là où il
peut mûrir. Et l’embryon est le soufre qui a été infusé par
le soleil, dans le ventre du vent, pour que celui-ci le
conduise à maturité et l’enfante... »
Kamala-Jnana, dans son Dictionnaire déjà cité, nous
dit à son tour : « Ventre » : « Or, comment se passe cette

— 205 —
conception lapidaire ? C’est très simple en vérité : sous
l’action du feu spermatique, l’élément mâle et le feu matri­
ciel femelle s’éveillent. Une réaction en chaîne s’amorce ;
c’est tout d’abord la sublimation des trois corps, sublima­
tion qui se traduit par des élévations de vapeurs dans le
haut du vase. Ensuite ces trois corps vaporeux, trouvant
entre eux une attirance naturelle, se marient ensemble.
Or, comme l’un d’eux tend à se mettre en boule, quand il
est séparé de sa masse, il en résulte que de petites sphères
se forment au centre des vapeurs. Comme on le voit, il
n’en fallait pas plus pour que le grand ancêtre de
l’Hermétisme prît une grossesse comme métaphore d’une
conception.
« Notre pierre doit se faire du soleil et de la lune ;
de ces deux, l’un doit être un mâle rouge, (soufre) et
l’autre une femelle blanche (mercure). » (Isaac Hollandois,
liv. I, chap. 61.)

VII - « ... La terre est sa nourrice... »

Là, le corps généré tombe et trouve refuge dans le


compôt.
Michel Maier a représenté l’enfant de la philosophie
par une femme ayant un globe terrestre au milieu de la
poitrine, et de ce globe sortent deux mamelles, auxquelles
sont attachées les lèvres d’un enfant, qui les suce.
Au-dessous sont écrits ces mots, tirés de la Table d9Eme­
raude d’HERMÈs : « Nutrix ejus est terra ». (Dictionnaire
de Dom Pernetty, déjà cité au mot « nourrice », page 339.)
Donc l’enfant nouveau-né se nourrit de la substance
de la mère, c’est-à-dire d’une nourriture lactée. Si elle n’a
pas assez de lait, elle devra lui donner une nourriture
lactée semblable, mais tirée d’une autre provenance.
En effet, bien se rappeler que le lait virginal contenu
dans la materia prima est à dose presque homéopathique.
Il faut prévoir 13 parties du poids total pour cuire le
Grand Œuvre, pour les fabriquer se rapporter au texte du
paragraphe V précédent.
C’est ce spiritus mundi qui nourrira, réchauffera,
lavera l’enfant de la philosophie.

— 206 —
VIII - « ... Le père de tout le Theleme est ici... »
C’est ce que nous appellerons l’enfant-roi, ou nouveau
roi ; la granulation nouvelle représentée par le compôt est
pleine de force et de pouvoirs (en puissance seulement),
car elle n’obtiendra cette force qu’en passant par la morti­
fication ou putréfaction. C’est la phase SOLVE. Le corps
est décorporé, réduit en solution. La terre est rendue eau
par le moyen du feu. « La conjonction du soleil et de la
lune fait la pierre et lui donne sa propre couleur et sa
nature. Ce qui se fait par le feu de la pierre. » (Raymond
Lulle, Codicille.)
« La putréfaction ou corbeau est l’indice, en effet, de
la parfaite dissolution de la matière. C’est presque le
« sceau canonique » de l’œuvre, la marque certaine du
succès, le signe évident de la parfaite préparation du
compôt, qu’il ne reste qu’à cuire, et à abreuver de son
esprit astral. » (Eliphas Lévi, ouvrage précité.)
La mort est régénératrice de toutes choses. Même
Jésus a dû passer par la mort, pour nous sauver. Voyez la
graine, avant de reproduire son espèce nouvelle ; elle
pourrit dans « le noir » à l’intérieur de la terre, se putréfie
donc, et de là sort le germe de la plante en puissance.
Le thélème, c’est la pierre au rouge finie, ou pierre
ayant pouvoir transmutatoire.

IX. - « ... Tu sépareras la terre du feu... »


C’est la fin de Solve, et c’est là qu’il faut couper la
tête au corbeau.
C’est le sceau d’Hermès, le mercure animé, c’est le
sang du dragon, ou huile dorée qui surnage le compôt.
C’est la quintessence des trois corps.

X. - « ... le subtil de l’épais, doucement avec grande


industrie... »
Il faut recueillir ce sang des saints innocents.
C’est donc ouvrir le flacon scellé par le sceau d’Hermès,
retirer la quintessence, la placer précieusement dans un
flacon bien bouché, car elle est très subtile, s’évaporant
rapidement, et la mettre à l’abri d’accidents ; elle est en

— 207 —
effet très corrosive : c’est pour cela qu’on appelle encore
cette quintessence « venin très mortel ».
Teletourgos, dans son Essai sur le Grand-Œuvre qui,
par sa concision et sa clarté, nous rappelle la Table
d’Emeraude, nous dit en effet :
« L’union des éléments s’est faite avec vigueur,
Et le sang du dragon recouvre la noirceur.
Sans aucune pitié, il coupe cette tête,
Et la conservera, d’une façon discrète.
Aussi, en peu de temps, le vaisseau descellé... » etc.
Cyliani, entre autres, nous conseille de « retirer cette
quintessence, avec une plume de pigeon lavée et humide. »
En parlant de cette quintessence, Nicolas Flamel
ajoute : « ... les deux natures mariées se sont faites un seul
corps, autrement appelé « Tête de corbeau » ou encore
« Eléments convertis ».
Et Paracelse, dans ses Dix Archidoxes, dit aussi : « La
sécheresse mêlée avec l’humidité du mercure font appa­
raître cette humidité qu’on appelle mercure sous forme
huileuse et grasse. »

XI. - « Il monte de la terre au ciel et redescend ; il reçoit la


force des choses supérieures et inférieures... »
Cette phrase situe comment se crée la médecine en
forme huileuse. Elle sort du compôt, comme dit précé­
demment.
Cette quintessence contient d’ores et déjà la semence
aurique en puissance.
C’est elle qui sublimera la pierre au maximum. C’est
aussi ce qu’entendent les sages par « faire rentrer l’âme
dans le corps » ou, puisque nous avons pris l’image d’une
grossesse, « faire rentrer l’enfant dans le ventre de sa mère,
qui l’avait engendré ».
Ce sera la nourriture carnée de « l’enfant grandissant
de la Philosophie ».
En effet, on se sert de cette quintessence pour imbiber
la pierre à la fin de Coagula, la teignant peu à peu de son
propre sang, pour arriver à la rubification, et pierre fixe.
C’est ce qu’on appelle lui donner de la force en la
nourrissant de son esprit quintessencié, après la phase de

— 208 —
la lune blanche, ou semence de l’argent pur.

XII. « ... Tu auras par ce moyen toute gloire du monde et


toute obscurité s’éloignera de toi...»
Grâce à cette pierre nourrie et imbibée de son propre
sang, on obtient, nous avons dit, la pierre au rouge, ou
pierre philosophale. La synthèse est réalisée.
De ce fait, toute gloire est donnée à l’Adepte, car avec
cet Or en puissance, on peut faire des transmutations. C’est
la couronne d’or des sages. Le but est atteint et réalisé.
C’est la médecine, la panacée universelle.
« La médecine universelle est un sel magnétique,
servant d’enveloppe à une force étrangère, qui est la vie
universelle.
« Aussitôt ce sel dans l’estomac, il pénètre tout le
corps jusqu’aux dernières voies, en régénère toutes les
parties, provoque une crise naturelle suivie d’abondantes
sueurs, purifie le sang ainsi que le corps, fortifie ce dernier
au lieu de l’affaiblir, en dissolvant et chassant par les
transpirations toutes les matières morbifiques qui contra­
rient le jeu de la vie et ses courants. Ce sel fait disparaître
par sa qualité froide toutes espèces d’inflammations,
pendant que la force étrangère de ce même sel se répand
dans les principaux organes de la vie, s’y détermine en les
vivifiants. Voici l’effet de la Médecine Universelle qui
guérit radicalement toutes les infirmités qui affectent
l’homme, etc. » (Cyliani, Hermès dévoilé. Ed. Chacornac.)
C’est le secret de DIEU, qui explique tout.
Mais la vraie gloire de l’Adepte n’est pas de ce monde ;
la gloire dont parle l’ancêtre de l’Alchimie c’est celle du
Père qui rejaillit sur lui.
Quand il a la révélation de ce secret, une immense
reconnaissance et une profonde humilité le pénètrent et le
font tomber à genoux, rendant grâce à l’Eternel.
L’Eternel en a fait un Dieu, et son cœur se fond
d’amour pour LUI.
Devant tant de puissance entre ses mains, il se sent
humble, il se dépouille tout à fait. C’est vraiment la mort
du vieil homme réalisée.
Dépositaire de la pierre philosophale, son âme épurée

— 209 —
rejoint le Père dans son Royaume, en une extase infinie.

XIII. - « C’est la force, forte de toutes forces, car elle vaincra


toute chose subtile, et pénétrera toute chose solide...»

La pierre philosophale est la force renfermant la


triple force (ou quintessence) des trois corps primordiaux :
soufre, mercure, sel (corps, âme et esprit).
Elle vainc le métal coulant (mercure ou plomb en
fusion, pour transmuer ledit métal en or pur, après refroi­
dissement, donc devenu à l’état solide.
Multiplié plusieurs fois — et à chaque multiplication,
on réitère les opérations du Grand Œuvre, en ajoutant
chaque fois la nouvelle quintessence — elle pourra trans­
muer jusqu’à 10, 100, 1.000 et même 10.000 fois son propre
poids de métal vil en or pur.
Cyliani, dans son ouvrage cité précédemment, dit :
« On cesse ordinairement à la neuvième multiplication,
où elle devient si volatile qu'à la moindre chaleur, elle
perce le verre et s’évapore, ce qui fait qu’il est d'usage de
s’arrêter à la transmutation d'une partie sur mille ou dix
mille, au plus, afin de ne pas s’exposer à perdre un trésor
aussi précieux. »
C'est aussi parce qu’elle craint la chaleur qu'il est
recommandé d'envelopper la poudre transmutatoire dans
de la pure cire d'abeilles, avant de la projeter dans le
métal en fusion.

XIV. - «... Ainsi le monde a été créé... »

Le déroulement de tout ce qui précède explique


comment le monde a été créé.
En effet, Hermès ne cesse dans ses ouvrages de répéter
« qu’il faut prêter attention à l’Ecriture ».
L'Ecriture, ici évidemment, c’est la Bible, nous rappor­
tant la création du monde par Dieu, et non une écriture
spéciale, comme l’ont entendu certains auteurs.
En effet, tout le secret d’HERMÈs a été puisé dans la
Science Divine.
La Genèse, dans son début, donne la clé. Il est écrit :
« La terre était informe et nue, et les eaux l’entouraient
de toutes parts, et l’Esprit de DIEU flottait sur les eaux,
et les ténèbres couvraient la face de l’abîme. »
Au moment du « FIAT LUX », l’AZ et le C se sépa­
rèrent du grand HO ; ce grand HO, c’est l’énergie cosmique
dans laquelle tout baigne.
Au moment où la lumière fut, le mercure se dissocia,
donnant 1’0 qui est la terre, et l’H qui est l’atmosphère.
Sur cette terre, O se transforma en AZ et l'H en C, d’où
la chlorophylle et les végétaux.
Des végétaux naquirent, le chlore, l’iode, le brome, le
bore et le fluor. Puis les animaux composés d’ammonium
et de phosphore, pour les poissons.
De la putréfaction des eaux sortit le soufre, puis tous
les métaux hydrocarbonés et ceux dérivant de la silice.
(Voir Alchimie simplifiée, de René Schwaeblé. Ed. Librairie
du Magnétisme, 23, rue Saint-Merri, Paris [4e].)
Dans la Genèse Alchimique, Kamala-Jnana nous dit :
« or en vertu des enseignements contenus dans la Table
d’Emeraude, d’HERMÈs, qui nous apprennent que tout ce
qui est dans le ciel a correspondance sur la terre, nous
allons pouvoir, en partant du « macrocosme », retrouver
toutes les lois du « microscome ».
Le macroscome étant toutes choses célestes et le micro­
cosme toutes choses terrestres.
Nous ne saurions trop recommander à l'apprenti
alchimiste de lire ce merveilleux ouvrage, cité plus haut,
ainsi que celui : Comment Dieu créa l’Univers, du même
auteur. Ils éclairent si manifestement la correspondance
entre le ciel et la terre, dont l’échelle de Jacob est une
illustration. En effet, «Jacob... comme il voulait s’y
reposer... prit une des pierres... et la mit sous sa tête...
Alors il vit en songe une échelle dont le pied était appuyé
sur la terre et le haut touchait au ciel... Il vit aussi le
Seigneur appuyé sur le haut de l’échelle qui lui dit... Je
vous donnerai la terre où vous dormez... Jacob... prit la
pierre... répandant de l’huile dessus... et cette pierre...
s’appellera la maison de Dieu. » (Voir Genèse, chap. xxvm,
versets de 11 à 22.)
C’est pour cela que dans toutes les énigmes alchi­
miques, cette échelle a sa place. (Voir Mutus liber, etc.)
XV. - « ... De ceci seront et sortiront d’innombrables adapta­
tions desquelles le moyen est ici...»

En effet, avec la pierre philosophale, on peut :


a) transmuer le métal vil en argent, avec la pierre au
blanc, ou Lune très fixe des sages, ou en or, avec la pierre
au rouge multipliée, ou Soleil, ou semence aurique.
Nous ne reviendrons pas sur les transmutations
possibles, que nous avons traitées au paragraphe XIII.
b) faire les élixirs, pour guérir les maladies (voir
paragraphe XII).
Reportons-nous ici au Dictionnaire de Kamala-Jnana,
page 15, « Elixir lunaire ». « Cette médecine se fabrique
avec un « métal laminé », très fin, provenant d’une trans­
mutation opérée avec la pierre au blanc. On a intérêt à se
servir naturellement d’une pierre lunaire provenant d’une
multiplication, et non d’une pierre lunaire provenant
du premier stade Coagula. Cette dernière n’étant que
« l’image » de la première resterait sans effet si elle était
employée. » « Elixir solaire » : « Cet élixir se fabrique de
la même façon que l’élixir lunaire, mais avec un métal
« laminé très fin », provenant d’une transmutation obtenue
avec la pierre au rouge. Par pierre au rouge, nous enten­
dons naturellement une pierre au rouge multipliée, c’est-à-
dire : fixée et terminée. »
Cet or potable est un élixir de vie, mais « ne pas croire
que la panacée universelle guérisse les jambes cassées, les
organes détruits, etc. Contenant la vie, laquelle est la même
pour les trois règnes, elle ne fait que communiauer un
peu de cette vie aux malades qui en ont besoin ; elle intro­
duit simplement dans l’économie une activité solaire qui
redonne de l’énergie à la masse cérébrale, organe régu­
lateur de la vie physique et chimique. »
c) créer les trois règnes :
« Ce sel, dissous dans l’alcool, apporte la vie aux trois
règnes : 1° minéral : prendre un gramme de la liqueur, la
mettre sur une terre ferruginieuse, ou sesqui-oxyde de fer.
Procédant par voie de coction, ne dépassant pas 30°, l’on
verra naître dans ce sesqui-oxyde un métal différent du
fer : 2° au règne végétal : Mettre un gramme de liqueur
sur 8 à 10 grammes de terre ordinaire et l’on verra naître

— 212 —
des végétaux (mousse, fougère, puis graminées. Les terres
calcinées ne pouvant contenir aucun germe ; 3° au règne
animal : Prendre la terre ordinaire et préparée comme
ci-dessus, la porphyriser au mortier, l’arroser d’une
nouvelle quantité de liqueur ; on verra apparaître le ver,
la mouche, le papillon (toujours de René Schwaeblé,
précité).
Albert le Grand, archevêque de Ratisbonne, a dit,
en parlant de la pierre : « Ici sont cachés des trésors
inappréciables et nul ne les connaît, sinon ceux à qui Dieu
veut les révéler. » (Grillot de Givry, Le Grand Œuvre.)

XVI. - « ... C’est pourquoi, on m’a appelé Hermès-Trisme-


giste... »

Hermès, nous le rappelons, est Mercure en grec. Par


Trismégiste, on entend trois, triple, c'est-à-dire le mercure
aux trois puissances, ou possédant les trois créations ou
matières nécessaires au magistère.

XVII - « ... Ce que j’ai dit de l’opération du soleil, est


accompli et achevé... »

Cette phrase est une conclusion et un tout qui se suffit


à elle-même. Hermès dit aussi : « Ce qui était caché est
devenu manifeste. »
Le soleil, ici, c'est la pierre philosophale terminée, au
pouvoir transmutatoire. C’est encore la couronne d'or des
sages, notre Christ rédempteur, etc.
Cependant, nous concluons nous-mêmes en rappelant
que le Grand Œuvre est avant tout une ascèse de l’homme
qui, pour se régénérer doit, à l'image du Christ rédempteur,
passer par la mortification et la mort au péché, pour
renaître à la vie pure.
De cette mort, il sort ainsi que la pierre, purifié, et la
lumière lui est donnée, après qu’il soit passé par l’igno­
rance et la souffrance, qui sont pour lui un feu purificateur.
Par l’alchimie, tout s’explique : c’est le « secret des
Secrets ». C’est pour cela qu’on ne peut parler du Grand
Œuvre qu’à mots couverts, par symboles et par énigmes.
Mais, signes des temps, le voile doit être de plus en plus

— 213 —
soulevé, afin que la chance d’être adepte soit donnée à
chacun.
Albert le Grand, moine bénédictin, grava sur son
sceau d’alchimiste : « Non ex mea Scientia, sed ex Spiritus
sacro sancti gratia. » Par l’alchimie, l'homme possède la
connaissance des choses, il est initié aux créations divines.
Pour en terminer, nous redirons, une fois de plus, avec
Altus : « Prie, lis, lis, relis, travaille, et tu trouves. » Ne
vous découragez pas, amis lecteurs, nos frères en humanité,
soyez inlassables, tel ce sage, cité par Dom Pernetty :
« J’ignore tant de choses que je puis dire : je sais seulement
que je ne sais rien. »
L’humilité est la « porte étroite » qui mène de l’escalier
des sages au sanctuaire des sanctuaires.
Et n’oubliez pas non plus ce qu'a dit Clemenceau : « Il
y a des gens qui savent tout, mais qui ne comprennent
rien. »
Que la Paix du Christ soit toujours avec vous et
autour de vous. « A Lui donc soit honneur et gloire, dans
tous les siècles des siècles. » (Albert le Grand, préface de
son Traité d’Alchymie.)

214 —
La vie d Elie
interprétée alchimiquement
par PASIPHAE
(Adepte d'AJUNTA)

6 Figure " de LAMBSPRINCK


La Vie d'Elie

Lecteurs, dès que vous parcourrez ces quelques lignes,


vous vous apercevrez, sans difficulté, que j’ai emprunté
certains passages à une œuvre de Maître. Inutile de
souligner davantage que j’ai puisé maintes pensées dans
l’œuvre magistrale de la Vie de Moïse par Kamala-Jnana.
Ce petit travail ne vaudra que par son désir d’aider
tant soit peu ses frères et surtout de prouver sa profonde
affection à son Grand Maître, sans qui je ne serais rien !
— ELIE venant du nom grec Helios : Soleil, représente
ainsi que Moïse la granulation bien conduite dans tous
ses stades chronologiques.
— LA SYRIE, son roi, les ennemis d’Israël suggèrent un
décor noir, on imagera de ce fait un compôt de cette
couleur.
— ACHAB, roi d’Israël. La veuve de Sarepta et son fils,
Naboth, les Hébreux, représentent la Pierre remplie
d’impuretés, captive, délivrée, traitée.
— LA MANIFESTATION DIVINE à l’Horeb, les miracles
d’ELiE ne représentent, en général, que des conseils
judicieux ou des opérations capitales à ne pas oublier.
Pour les durées, elles sont données en principe pour
des jours ou des années.

EIie

« Par Yawhé, le Dieu d’Israël que je sers, il n’y aura

— 217 —
ces années-ci ni rosée, ni pluie, sauf à mon comman­
dement. »
Ce début de l’histoire du prophète d’Israël nous
introduit directement sans préambule auprès d’un Elie
adulte, qui avertit le roi d’Israël du fléau qui va survenir
dans son pays.
La sécheresse ne règne pas encore, elle va survenir
incessamment, c’est le futur qui est employé.
Cette prédiction nous annoncera la deuxième phase
de la Fabrication : Coagula, dont l’axiome est : Qui rend
l’eau terre par le moyen de l’air. Cette annonce du fléau
est bien là pour nous annoncer la terre sèche. Nicolas
Flamel nous dit à ce sujet : « ... cette opération est vraiment
un labyrinthe, parce qu’il faut aller justement tout au
rebours du commencement en coagulant ce qu’avant tu
dissolvais et faisant terre ce que tu avais fait eau. »
Hermès enseigne : « Fais de la terre avec l’air. »
Mais poursuivons le texte biblique :
« La Parole de Yawhé lui fut adressée en ces termes :
« Va-t’en d’ici, dirige-toi vers l’Orient et cache-toi au
« torrent de Kerith, tu boiras au torrent et j’ordonne aux
« corbeaux de te donner à manger là-bas. »
Nous pénétrons dans la première phase de la Fabri­
cation Solve, dont l’axiome est : Qui rend la terre eau par
le moyen du feu.
Nous avons vu qu’ELiE est présenté adulte dès le début
de ce texte. De ce fait, pour suivre le récit, nous faisons
remarquer que nous omettons volontairement les tout
premiers moments de Solve, c’est-à-dire la formation de la
granulation germe, formée dans le compôt au début de la
putréfaction.
« Aussitôt que la matière est dissoute, elle se gonfle,
entre en fermentation et rend un léger bruit, ce qui prouve
qu’elle contient en elle un germe vital, qui se dégage
sous forme de bulles... » (D’après un passage tiré de
YHermès Dévoilé de Cyliani.)
Cette phrase : « Cache-toi au torrent... » indique bien
qu’ELiE granulation est encore caché. Mais le granule
encore invisible est effectif. Il puise sa force, sa nourriture
dans la vase noire.
Cette vase noire est signifiée ici par les corbeaux

— 218 —
nourriciers. « Si on ne noircit pas, on ne blanchit pas. »
L’eau du torrent de Kerith, c'est l'eau des Sages,
l’Agent primordial.
Voici un passage tiré d’HERMÈs : « Notre instrument
est une eau exaltée, une âme de l’eau, qui dissout les
éléments et nous donne le vrai soufre ou le vrai feu ; alors
la noirceur cède, la mort s'en va et l'immortalité commence
avec la sagesse. »
Remarquons qu’il ne s’agit pas ici de n’importe quelle
eau, l’eau du torrent. La caractéristique de Veau du torrent,
qu’est-elle ? Sinon d’être fortement agitée...
... Ne vous inquiétez pas de savoir si l’œuvre est de
feu. Les deux combinaisons portent beaucoup de noms
comme : eau de saumure, eau divine incorruptible, eau de
vinaigre, eau de l’acide du sel marin, de l’huile de ricin,
du raifort et de baume.
On l’appelle encore « eau de lait d’une femme accou­
chée d’un enfant mâle, eau de lait d’une vache noire, eau
d’urine d’une jeune vache ou d'une brebis, cendre de
chaux, eau de cendres, du miel de saphir... » (Marie la
Juive. )
Un axiome hermétique enseigne : « L’œuvre entière
s’accomplit en employant uniquement de l’eau et... celui
qui ne connaît pas le mouvement ne connaît pas la
nature... »
Il arriva au bout d'un certain temps que le torrent
sécha, car il n'y avait pas eu de pluie dans le pays. Yawhé
ordonne à son prophète d’aller à Sarepta où une veuve doit
lui donner à manger.
En arrivant dans cette ville, Elie aperçoit cette veuve
et lui demande de lui apporter de l’eau et du pain. Celle-ci
de répondre : « Je n’ai qu’une poignée de farine dans une
jarre et un peu d’huile dans une cruche. » Mais Elie lui
dit : « Ne crains rien, car parle ainsi Yawhé. Dieu
d’Israël :
« Jarre de farine ne s’épuisera
« Cruche d’huile ne se videra
« Jusqu’au jour où Yawhé enverra la pluie sur la face
de la terre. »
Durant le séjour d’ELiE à Sarepta, le fils de cette veuve
tomba malade, mourut. Il fut ressuscité par Elie.

— 219 —
Le début de ce paragraphe souligne que nous sommes
en période de sécheresse, donc en Coagula.
La nourriture de la veuve représente le lait virginal
avec lequel on nourrit le nouveau-né.
Du Livre des Lavures de Nicolas Flamel, écoutons ce
passage : « Il me fallait dépeindre deux corps, parce qu’il
faut qu’en cette opération tu divises ce qui a été coagulé
pour en donner, puis après une nourriture, un lait de vie
au petit enfant naissant, qui est doué d’une âme végétative.
Il te faudra donc faire deux parts et portions de ce corps
coagulé, l’une lesquelles servira d’Azoth à l’autre pour le
mondifier, ce qui s’appelle « blanchir le laiton ».
Il est dit aussi : « Notre tête de corbeau est lépreuse,
qui la voudra nettoyer, il doit la faire descendre sept fois
au fleuve de régénération. »
La résurrection du fils de la veuve nous prouve déjà
la puissance de la matière au blanc.
On est bien obligé d’admettre la vitalité de cette
matière née dans la vase et dans l’eau.
A ce stade, le granule peut engendrer.
Elie demande au roi d’Israël, Achab, de rassembler
tout Israël sur le mont Carmel, avec les 450 prophètes de
Baal. Le peuple et les prophètes une fois rassemblés, il
demanda à ces prophètes de disposer un jeune taureau et
le tenir prêt à être sacrifié. Lui-même faisait cette même
préparation de son côté. Le Feu ne devant pas être allumé
de main d’homme, chacun des prophètes de Baal et Elie
doivent invoquer leur Dieu. Le Dieu qui répondra à l’appel
de ses fidèles en faisant jaillir le Feu, celui-là seul devra
être adoré et reconnu comme le seul vrai Dieu. Malgré
leurs invocations, rien ne se produisit pour les prophètes
de Baal. Alors Elie fit faire un canal autour de l’autel et
le remplit d’eau et en versa aussi sur l’holocauste... et le
feu de Yawhé tomba et dévora l’holocauste et le bois, et il
absorba l’eau qui était dans le canal.
Tout le monde fut saisi de crainte. Elie leur dit :
« Saisissez les prophètes de Baal, que pas un n’échappe. »
Ils les saisirent. Elie les fit descendre près du torrent de
Cison et là, il les égorgea. Puis le ciel s’obscurcit de nuages
et de tempêtes et il y eut de grosses pluies.
Ce passage indique que nous sommes en pleine phase

— 220 —
de la Putréfaction. C’est le règne de Saturne. Un axiome
d’HERMÈs indique : « Si la semence n’est pas traitée par la
chaleur et l'humidité, elle devient inutile. »
Durant la corruption, l’élément Terre, qui est le
compôt doit subir l’épreuve du Feu, de l’Eau, de l’Air.
Le Feu des prophètes de Baal, celui du moins qu’ils
attendaient, ne pouvait être employé, c’était le feu
commun « contre nature ».
Le Feu de Yawhé qui enflamma l’holocauste repré­
sente le feu naturel. Il est un sel, une eau, un air et un
esprit igné. « Toute la méthode commence et finit par une
seule chose : la Cuisson. » C’est le symbole de la roue, du
serpent qui se mange la queue...
Après avoir subi l’épreuve du Feu, la matière se
refroidit, des vapeurs se condensent, la Terre est sub­
mergée, dissoute.
Les corpuscules solides se changent en vase, pendant
que « l’Eau de Feu » (ayant tiré la quintessence de la
Trinité terrestre) surnage au-dessus, sous forme d'huile
rougeâtre.
Cette tête de Corbeau est représentée ici par le sang
des 450 prophètes.
La pluie, qui eut lieu après, nous confirme SOLVE.
« La chaleur active produit la couleur noire dans ce
qui est humide. »
Elie nous donne la granulation bien conduite dans
tous ses stades.
Les prophètes de Baal qui sont égorgés : le limon.
Leur sang : la quintessence.
Solve dure environ 9 mois philosophiques.
Les 450 prophètes nous donnent ces 9 périodes :
4 4-5 + 0 = 9.
La tête de corbeau apparaît bien au bout de 9 mois
philosophiques.

COAGULA.

Le roi Achab ayant appris à Jézabel, sa femme, ce qui


venait de se passer, comment les 450 prophètes de Baal
avaient été massacrés, celle-ci se décida à venger ses

— 221 —
prophètes.
Afin de sauver sa vie, Elie s’enfuit dans le désert. Il
marcha 40 jours et 40 nuits dans le désert de Sin jusqu’à
la montagne de Dieu, l’Horeb.
— Le règne de Saturne a eu lieu. Maintenant nous
abordons COAGULA dont l’axiome indique : « Qui rend
l’eau, terre par le moyen de l’air. »
Du Livre des Lavures de Flamel : « On dit aussi : notre
tête de corbeau est lépreuse ; qui la voudra nettoyer, il doit
la faire descendre 7 fois au fleuve de régénération, j’ai
donc indiqué de blanchir ce corps, qui ne demande pas
autre chose, car la nature tend vers la perfection. »
Dans YHermès Dévoilé de Cyliani, lisons ce passage :
« Lorsque la matière est blanche, la coagulation étant
terminée, on la fixe en portant la matière à une plus grande
dessication à l’aide du feu extérieur. »
Des 7 chapitres d’HERMÈs : « Il faut laver la matière et
incorporer l’esprit de manière à la faire résister à l’action
du feu. Ainsi se fait l’argent qui vivifie et teint les métaux
en les changeant. »
Le désert de Sin évoque la couleur blanche. Le granule
débarrassé de son corps lépreux est revêtu de blanc par
le dépôt que laissent les bains de Naaman.
Il y a environ 7 à 8 bains de régénération faits en
8 mois philosophiques. Ce temps nous est donné par la
marche cTElie : 40 jours et 40 nuits, ce qui nous donne :
4+4 = 8 mois philosophiques.
Ici la matière au blanc se présentant comme des yeux
de poissons, les Sages disent qu’ils pêchent le poisson
« Echénéis ».
A ce stade, les Sages symbolisent leur matière par une
étoile à cinq branches. C’est la matière prochaine de
l’Œuvre. L’étoile du matin.
Sur le mont Horeb, voici que la parole de Yawhé lui
fut adressée : « Que fais-tu ici Elie ? Sors et tiens-toi dans
la montagne devant Yawhé. » Et voici que Yawhé passa.
Il y eut un vent, un tremblement de terre, un feu, puis
un calme paisible. Alors Elie se voila le visage avec son
manteau et se tint à l’entrée de la grotte.
Et voici que Yawhé lui dit : « Va, retourne par le
même chemin vers le désert de Damas. Tu iras oindre

— 222 —
Hazael comme roi d'Aram. Tu oindras Elisée, fils de
Shaphat, comme prophète à ta place. » Et voici qu’Elie,
suivant l’ordre de Yawhé, appelle Elisée pour lui succéder.
— Elie représente notre granule blanc, victorieux.
Une partie de cette matière au blanc a le pouvoir de
transformer 10 parties de métal vil en lune ou argent.
Elie enlevant son manteau nous donne l’image du
granule vêtu, si l’on peut dire, de vêtements lépreux. Elie
va les ôter pour revêtir la tunique glorieuse des Sages.
A ce stade, la granulation est engendratrice. Elle
possède déjà un certain pouvoir. C’est pourquoi Elie
pourra oindre des rois et choisir son successeur suivant la
parole de Yawhé.
Nous arrivons à l'épisode des guerres araméennes. Le
roi Achab, par la protection de Yawhé, est victorieux du
roi de Syrie et de ses 32 généraux.
— Achab représente également à ce passage le granule
qui s’est dépouillé de sa gangue noirâtre (c’est-à-dire après
avoir remporté la victoire sur le roi de Syrie, qui repré­
sente le noir). Par Yawhé, il est victorieux.
Ecoutons Nicolas Flamel : « L’horreur nous retint en
prison pour octante jours dans les ténèbres des ondes, dans
l’extrême chaleur de l’été et troubles de la mer. Toutes
lesquelles choses doivent premièrement passer avant que
notre roi puisse blanchir venant de mort à vie. »
Après cette victoire d’Achab, voici ce qui se passa :
« Un homme juste du nom de Naboth possédait une vigne,
héritage de ses pères, à côté du palais d'AcHAB. »
Le roi lui proposa de lui céder sa vigne moyennant un
autre terrain ou de l'argent. Refus de Naboth.
Jézabel, femme d’AcHAB, le fit lapider en prenant de
faux témoins pour l’accabler et Achab put ainsi s’emparer
de la vigne de Naboth.
Mais Elie fulminera la condamnation divine : « Tu as
assassiné et de plus tu as usurpé... c'est pourquoi, ainsi
parle Yawhé : A l’endroit même où les chiens ont lapé le
sang de Naboth, les chiens laperont ton sang à toi aussi. »
Peu de temps après cet événement, nouvelle expédition
d’Israël contre Aram. Le roi d’Israël, Achab, meurt à Ramot
de Galaad et les chiens lapèrent le sang et les prostituées
s’y baignèrent, selon les paroles que Yawhé avait dites.

— 223 —
Pour retrouver notre véritable rang de Fils de Dieu
et arriver à la Terre promise, nous devons suivre scrupu­
leusement la loi divine.
Ainsi pour notre granule, il faut que nous respections
les 10 commandements. Il est dit :
— Tu ne divulgueras pas le nom et le secret du Grand
Œuvre.
— Tu respecteras chaque phase du Grand Œuvre.
Sinon notre granule ne pourra vivre, mal conduit, il
meurt. Ce qui arriva pour Achab et son fils Ochozias.
Jézabel a fait parler deux faux témoins pour accuser
Naboth et fait tuer un homme juste, et il est dit :
— Tu ne détruiras pas le germe de ta Pierre.
— Tu ne falsifieras pas tes matières premières en procé­
dant contre nature. (Sous-entendu) Tu ne feras pas de
faux témoignages.
— Tu ne désireras rien pour toi, tu seras humble.
Ou : Tu ne convoiteras pas le bien d’autrui.
Les commandements divins ont été enfreints, n’ont pas
été respectés. Le granule n’arrivera pas à maturation, il
meurt (mort d’AcHAB à Ramot de Galaad).
Ochozias, fils d’AcHAB, succéda à son père sur le trône
d’Israël. Etant très malade, Elie lui fit savoir qu’il devait
bientôt mourir.
Ochozias voulut lui parler et délégua un cinquantenier
et sa cinquantaine le chercher.
Mais le feu de Yawhé dévora le cinquantenier et ses
hommes une première fois. Puis deuxième tentative, et
une deuxième fois les hommes envoyés par le roi furent
dévorés par le feu céleste. Ce n’est qu’à la troisième fois
seulement qu’ils furent épargnés.
— « Le feu doit être modéré, ininterrompu, lent, égal,
humide, chaud, blanc, léger, embrasant toutes choses,
renfermé, pénétrant, vivant, intarissable et le seul employé
par la nature. » (Axiome d’ÜERMÈs.)
Aussi, si l’on voit la couleur orangée apparaître la
première, c’est-à-dire avant la noire, il faut tout recom­
mencer.
Rappelons le symbole de la roue, du serpent qui se
mange la queue.
Il ne reste qu’ELiE qui survit et représente notre

— 224 —
granule bien conduit dans tous ses stades.
Voici ce qui arriva lorsque Yawhé enleva Elie au ciel
dans un tourbillon : Elie et Elisée se tenaient au bord du
Jourdain. Alors Elie prit son manteau, le roula et frappa
les eaux, qui se divisèrent d’un côté et de l’autre et tous
deux traversèrent à pied sec.
Comme ils marchaient en conversant, voici qu’un char
de feu et des chevaux de feu se mirent entre eux deux et
Elie monta au ciel dans le tourbillon.
Les eaux du Jourdain qui se divisèrent nous donnent
l’opération : « couper la tête au corbeau. »
Ecoutons Nicolas Flamel dans son Livre des Lavures :
« Il faut couper la tête au corbeau, c’est-à-dire blanchir le
sable. » « Quand la nuée n’apparaît plus, le corps est sans
tête. »
Ce passage nous reporte à Solve, à la fin de la
putréfaction.
Nous avons la « mer des philosophes » dans laquelle
on pêchera le poisson Echénéis.
Elie enlevé par le char de feu représente notre granule
arrivé au terme des opérations. Pierre parfaite arrivée à
la Rubification.
« En continuant les imbibitions avec l’huile orifique,
la matière devient de plus en plus rouge, puis purpurine et
finalement rouge brun, ce qui forme la salamandre des
Sages que le feu ne peut plus attaquer. » (Hermès.)
Mais l’Œuvre ne s’achève pas avec l’enlèvement d’ELiE,
une nouvelle phase commence et nous entrons dans la
multiplication.

MULTIPLICATION
La Multiplication est l’opération qui sert à épurer la
Pierre afin de lui donner une force multiplicative.
La Pierre au rouge sera broyée et réduite en poudre.
Ecoutons Cyliani dans son Hermès Dévoilé :
« Pour faire la multiplicaion de ces deux teintures

— 225 —
rouge et blanche, il faut répéter entièrement la troisième
opération. Il faut que les deux poudres blanche et rouge
soient dissoutes dans le mercure philosophique, qu’elles
passent à la fermentation et à la putréfaction, ainsi qu’à
la régénération. Pour y parvenir, il faut réitérer les imbi­
bitions peu à peu et conduire le feu et le régler successi­
vement. A cette seconde multiplication une partie fait
projection sur cent parties du mercure et les transmue en
argent ou en or, selon la couleur de la poudre en métal
parfait... »
Nous constatons que les opérations « Solve » et
« Coagula » reprendront, mais d'une manière plus accé­
lérée à chaque nouvelle multiplication.
Elisée signifie « fils du soleil », il est le fils spirituel
d'ELiE. Ce dernier lui a transmis ses pouvoirs, lui a légué
son manteau, symbole de sa puissance, grâce auquel
Elisée fait ouvrir les eaux du Jourdain.
Nous avons vu que l’enlèvement d’ELiE nous donnait
la Pierre Parfaite. Mais pour que cette Pierre ait une force
multiplicative il faut encore l'épurer et dans ce but, nous
reprenons les opérations « Solve » et « Coagula ».
— Elisée prit le manteau d’ELiE et frappa les eaux en
disant : « Où est Yawhé, le Dieu d'ELiE ? »
Les eaux se divisèrent d'un côté et de l'autre et Elisée
traversa à pied sec.
Elisée représente donc bien la Multiplication.
Tout de suite, il prend la succession d'ELiE en accom­
plissant le même prodige. Ce qui nous donne l'opération :
« Couper la tête au corbeau. »
Elisée accomplit par la suite plusieurs miracles : dans
une ville, les habitants se plaignaient que les eaux étaient
malsaines. Elisée assainit ces eaux en y jetant du sel :
« Ainsi parle Yawhé. » « J’assainis ces eaux, il ne viendra
plus de là ni mort, ni avortement. »
Ce sel, n’est-ce pas notre eau purificatrice, fertilisatrice,
sans lequel l'Œuvre ne peut s’accomplir.
Reprenons le texte : « ... Sortant de cette ville pour se
rendre à Béthel, Elisée croisa 42 enfants, qui se moquè­
rent de lui. Ces derniers furent dévorés par deux ours.
— La mort de ces enfants indique que nous sommes à
la Putréfaction.

— 226 —
La couleur rouge du sang correspond au sceau
d’Hermès qui apparaît au-dessus du compôt à la fin de la
Putréfaction.
Suivons le texte : « ... Le fils du roi Achab, Joram, partit
en expédition contre les Moabites, qui s’étaient révoltés
après la mort d’AcHAB.
« Joram, roi d’Israël, avait à ses côtés le roi de Juda
et le roi d’Edom. Au cours de l’expédition, l’eau manqua
et ils convinrent de demander avis à Elisée. Ce dernier
leur prédit qu'ils auraient de l’eau à volonté et que bientôt,
ils seraient vainqueurs des Moabites. En effet, quand les
Moabites virent de loin le soleil briller sur les eaux, ils
dirent : « C’est du sang, sûrement, les rois se sont entre-
tués. »
Alchimiquement, les trois rois représentent les trois
corps : Sel, Soufre, Mercure. Leur association donnera le
compôt noir (c’est le combat contre Moab), au-dessus duquel
surnagera le Sceau d’Hermès (c’est l’eau rouge, que les
Moabites prirent pour du sang).
Elisée avait coutume, en passant à Shunem, de
s’arrêter chez une femme de qualité qui avait reconnu en
lui un homme de Dieu.
En remerciement de son hospitalité, Elisée prédit à
cette femme que d’ici un an, elle aurait un fils.
La granulation met un an philosophique pour parvenir
à terme, ou une semaine philosophique pour la première
multiplication.
Le fils de cette femme mourut. Elisée le ressuscita.
La Pierre, pour parvenir à sa complète fixation, ne
doit-elle pas mourir pour renaître encore plus parfaite ?
(c’est-à-dire repasser par la Putréfaction).
Alchimiquement, Solve est terminé. Nous avons eu la
Putréfaction. Le compôt était donné par les 42 enfants
dévorés par les ours, et le combat des trois rois contre les
Moabites.
Les 42 enfants et les 3 rois = 44-24-3 = 9.
Le sceau d’Hermès apparaît au bout des 9 jours
philosophiques.
L’opération « couper la tête au corbeau » est donnée
par la division des eaux du Jourdain.
Nous arrivons à Coagula.
Elisée revint à Gilgal pendant que la famine était
dans le pays. Elisée et les frères prophètes goûtèrent à une
soupe empoisonnée. Elisée la rend potable en y versant de
la farine blanche.
Il la jeta dans la marmite et dit : « Verse aux gens et
qu’ils mangent. » Il n’y avait plus rien de mauvais dans
la marmite.
La couleur « blanche » de la farine indique que nous
sommes à l’albification (première médecine).
Un homme apporta à l’homme de Dieu du pain
de prémices, 20 pains d’orge et du grain frais en épis. Il
le fit servir à plus de 100 personnes et il y eut des restes,
selon les paroles de Yawhé.
La Pierre au blanc donne la première médecine au
blanc. Une partie de cette matière au blanc peut trans­
former 10 parties de métal vil en lune ou argent.
Naaman, chef d’armée du roi d’Aram, était lépreux.
Elisée envoya un messager lui dire : « Va te baigner 7 fois
dans le Jourdain, ta chair redeviendra nette. » Il descendit
donc et se plongea 7 fois dans le Jourdain, selon les paroles
d’ELisÉE. Sa chair redevint nette comme la chair d’un petit
enfant.
L’eau du Jourdain représente les bains 7 fois renou­
velés. Grâce à l’eau philosophique, le granule se dégage de
son vêtement lépreux pour se revêtir du vêtement blanc.
Cette couleur blanche donnée par le dépôt laissé par l’eau
des Sages à chaque bain entoure désormais le granule.
Comme pour Naaman, le granule est délivré de son
corps lépreux par les bains purificateurs.
Gehazi, serviteur d’ELisÉE, pour avoir fauté, s’éloigna
blanc de lèpre comme la neige. Nous sommes bien à l’albifi­
cation, la couleur blanche de la lèpre.
Un peu plus loin, le texte nous rapporte que la cognée
d’un fils de prophète étant tombée dans le Jourdain, Elisée
la fait surnager.
Cette cognée ne nous rappelle-t-elle pas le glaive de
Nicolas Flamel ?
Puis, de nouveau, Israël est en guerre contre Aram.
Eliseé frappa de berlue les Araméens en les conduisant au
cœur même des villes ennemies.
Cela signifie qu’il ne faut pas remettre le granule dans

— 228 —
le superflu (le superflu devant être rejeté par les bains de
Naaman).
... Il y eut famine dans Samarie assiégée. Elisée
annonce la fin imminente de l’épreuve. Le camp araméen
est découvert abandonné, c’est la fin du siège et de la
famine.
A l’écuyer du roi qui doutait et ironisait, Elisée lui
dit : « Tu le verras de tes yeux, mais tu n’en mangeras
pas. » C’est ce qui lui arriva : le peuple le foula aux pieds
à la porte et il mourut.
C’est grâce à l’intervention de Yawhé que la fin du
combat se termina rapidement en faveur d’Israël.
Ce passage indique que la Loi, les commandements
divins doivent être scrupuleusement respectés, sous peine
de sanction de mort. Le granule ne parvient pas au but,
il meurt. C’est ce qui arrive à l’écuyer du roi.
La délivrance du siège de Samarie indique que nous
sommes à la fin de la première multiplication.

Deuxième Multiplication

Elisée, prévoyant une nouvelle période de famine,


conseille à la femme shunamite dont il avait ressuscité le
fils de partir à l’étranger durant la famine.
Au bout de 7 ans, elle revient et alla faire appel au roi
pour sa maison et pour son champ.
— La terre étrangère où elle séjourna = la Terre
noire.
— La Shunamite et son fils = la granulation germe
dans la terre noire.
Puis Jéhu est proclamé roi d’Israël à la place de Joram
par ordre de Yawhé : «Je t’ai oint comme roi sur le peuple
d’Israël, tu frapperas la famille d’AcHAB, ton maître... »
L’huile dont est oint Jéhu représente le sceau

— 229 —
d’Hermès.
Joram, roi d’Israël, ainsi que les fidèles de Baal qui
seront tous massacrés, représentent le superflu qui devra
être rejeté définitivement.
Jéhu est devenu roi en Israël. Le granule a atteint la
rubification.
Fin de la deuxième multiplication.

Troisième Multiplication
Stade Putréfaction : la mère d’OcHOZiAS (roi de Juda),
en apprenant la mort de son fils, extermina toute la descen­
dance royale.
Son petit-fils Joas survécut au massacre et resta caché
dans le temple de Yawhé.
Joas représente le granule qui se nourrit dans le
compôt. La mère d’OcHoziAS périt par l’épée... n’est-ce pas
le glaive qui coupe la tête au corbeau ?
Vers la fin de son règne, les officiers de Joas complo­
tèrent contre lui et le tuèrent. Puis, mort de Joachaz, roi
d’Israël. Ces deux morts nous donnent le superflu, qui sera
rejeté.
Puis nous arrivons à la mort d'ELisÉE. Les mêmes
paroles sont adressées à Elisée par le roi d’Israël que celles
que lui-même avait prononcées lorsque Elie montait
au ciel.
Elisée représente la Pierre Parfaite, qui donne à la
dernière multiplication la médecine parfaite.
Pierre Parfaite désormais qui se multiplie à l’infini.
Résurrection d'un homme jeté dans le sépulcre d’ELisÉE.
C’est la Pierre Philosophale, Pierre qui se multipliera
à l’infini.
Au simple contact de cette Poudre de projection, un
métal vil est transformé en métal précieux.

FIN

— 230 —
Interprétation de la STELE d'HERMES
par Kamala-Jnana i
(Adepte - F.A. R 4- C)
Supérieur du Temple d’AJUNTA

A PASIPHAE. NITICASTRA
et TEJASRASÀ
Adeptes du Temple de VREHAPPADA

” Stèle d'HERMES ”
Stèle d’HERMES numérotée
La Stèle d'Hermès

La Stèle ¿’Hermès est une plaque de pierre noire


encastrée entre deux piliers de marbre surplomblant le
trône de notre vénéré Impérator à Ajunta.
Au cours d’un de mes trop rares déplacements à notre
Temple Suprême, j’ai eu l’autorisation de photographier
cette énigmatique stèle.
De quand date-t-elle ? Les plus vieux gourous qui
résident en permanence dans ce coin béni et secret en ont
toujours entendu parler par les plus vieux Maîtres qui les
précédèrent. Pourtant rien n’apparaît à son sujet dans les
archives.
Un respect divin entoure cette vénérable pierre et sa
légende, si légende il y a... est qu’elle fut remise par
Hermès à un grand Sage d’Ajunta qui la fit sceller là où
elle se trouve de nos jours... bien loin, quelque part dans
les Indes.
Cette stèle est recouverte de hiéroglyphes égyptiens,
mais sa lecture ne se fait pas comme pour un texte hiéro­
glyphique ordinaire. Les signes qui y sont gravés sont
plutôt une espèce d’aide-mémoire reflétant chronologique­
ment les phases du Grand-Œuvre, ainsi que des conseils
fort judicieux.
Nous débuterons nos explications par le coin supérieur
gauche en allant vers le bas, puis nous analyserons le
groupe central et finirons par le coin supérieur droit.
1) C’est un crocodile. Il représente le dieu SEBAGU
ou SBAGU et symbolise la planète Mercure. En ce qui nous
concerne, nous lui donnerons donc le nom de Mercure des
Philosophes. Une des 3 matières de l’Œuvre.
2) L’oiseau est un rapace, exactement un épervier.
Son caractère combatif, violent et impétueux dans ses
attaques... le symbolisera en tant que soufre des Philo­
sophes.
3) C’est un serpent, et comme tel visqueux et veni­
meux. Il représente donc le sel des Sages qui est visqueux

— 233 —
et venimeux comme lui. Le rôle du serpent rejoint d’ail­
leurs celui que lui adjoignent maints auteurs tels que
Flamel, Valentin, Gœthe, etc.
Avec cette première triade, nous obtenons donc les
3 et seules matières qui entrent dans la confection du
Magistère.
Ce qui suivra ne pourra donc que représenter des
phases, des stades et des conseils.
4) L’étoile pendue dans le ciel, c’est la nuit, et bien sûr
en alchimie c’est la couleur noire dans le stade putré­
faction.
5) Le cercle avec un point central, c’est le jour, le
soleil brille, les ombres ont disparu, il fait clair. Dans notre
Art, le blanc succède au noir. On a quitté Solve pour entrer
dans Coagula.
6) Un personnage assis tenant en ses mains le sceptre
et le fouet.
Cet homme assis est un Sage qui a reçu l’Enseignement
divin. Il est possesseur de la puissance trine. Son fouet est
le symbole de l’énergie, de la force et son sceptre indique
qu’il sait gouverner tout le Magistère. En science sacrée,
l’Artiste doit posséder ces attributs en esprit. Il doit pouvoir
conduire l’énergie de ses feux et savoir conduire toutes les
opérations avec maîtrise. Sans ce Savoir, l’Alchimiste n’est
qu’un brûleur de charbon.
7) Ce chiffre débute le groupe central de la stèle. Un
Homme assis tient entre ses jambes la TABLE D’EME­
RAUDE (symbolisée en abrégé). Cet Homme est le Grand
Maître des mystes.
8) Ce signe représente le soleil fertilisant toute chose
C’est un signe de feu, mais d’un feu fertilisateur et non
destructeur. C’est une chaleur sans flamme... il est le type
même du soufre des philosophes... ce soufre dont Hermès
a dit : « Le soleil est le père... » et qui avec le 9) (la lune)
formera cet éthiops minéral des Sages ; car la lune est la
mère, précise encore Hermès.
Quant au 10), le serpent à deux têtes (une à chaque
extrémité), il signifie que ce qui est au début est comme
ce qui est à la fin ; et en effet, n’est-ce point le but de
l’alchimiste de rendre sa Materia prima plus pure par des
moyens naturels avant de la reconstituer ?

— 234 —
11) Les trois ovales symbolisent 3 bouches en langage
hiéroglyphique. Les trois bouches indiquent donc TROIS
PAROLES, soit les trois verbes qui donnent la clé du
Grand-Œuvre, et que j’ai personnellement dévoilés dans
mon Dictionnaire de Philosophie Alchimique et surtout
dans mon travail Comment Dieu créa l’Univers. Ces trois
verbes sont, je les répète : Kshàra — Ogàs — Hingula. Qui
sait les traduire voit son instruction bien avancée.
12) La couronne crénelée symbolise la puissance
créatrice dans les trois règnes, c’est le couronnement du
Savoir, la prédominance de l’esprit sur la matière (créneaux
carrés).
13) Le scarabée, c’est l’évocation de l’immortalité de
l'âme — donc en alchimie — immortalité, indestructibilité
de la Pierre fixée ; de cette matière qui se féconde, se
reproduit et se multiplie elle-même.
14) C’est la colonne DJED ou ZED, elle est le symbole
du temps, des durées. Ici, elle indique tous les temps
relatifs à chaque base.
Essayons de les voir en détail.
Au pied de la colonne : entre 2 barres horizontales
nous avons 2 barres verticales qui produisent 3 cases corres­
pondantes aux 3 matières de l’Œuvre — soufre, sel,
mercure.
En continnuant à monter, nous trouvons 5 barres
horizontales ; chacune d’elles représente 1 mois philoso­
phique pour arriver à une petite plate-forme symbolisant
le noir.
Toujours en ascensionnant, au-dessus de ladite plate­
forme, nous trouvons 7 barres verticales, ce sont les
7 imbibitions de purification qui permettent d’obtenir la
Pierre au Blanc.
Montons encore, nous retrouvons 7 lignes verticales
qui indiquent qu’il faut encore 7 mois philosophiques pour
parvenir à l’orangé, grâce aux imbibitions d’Huile de
Saturne ou sang des martyrs (3e plate-forme).
Enfin au-dessus, 5 lignes verticales (reliant une toute
petite plate-forme) signifient qu'il faut 5 mois pour arriver
au rouge fin Coagula.

— 235 —
La colonne nous donne donc pour Solve et Coagula :
54-7 + 7 + 5 = 24 mois philosophiques. Il nous manque
donc 4 mois puisque l’Œuvre se parfait en 28 mois philo­
sophiques. Les 4 mois manquants se décomposent comme
suit : 2 mois philosophiques pour la Préparation
et 2 mois philosophiques pour la Multiplication.
Ils n’apparaissent pas sur la colonne. La Préparation,
on le sait, ne fait l’objet que de très, très rares commen­
taires de la part des Sages, et la Multiplication, répétant
toutes les autres opérations, n’est parfois citée que pour
mémoire. L’auteur de la stèle n’a pas fait autrement.
On voit cependant combien la colonne DJED (de la
stèle d’HERMÈs) est précieuse tout de même pour les cher­
cheurs, car les durées sont très peu commentées.
Nous préciserons toutefois que les temps indiqués
peuvent varier légèrement, cela dépend de la qualité des
matériaux employés (altérés ou humidifiés, etc.) et aussi
parfois des manipulations plus ou moins judicieuses.
15) La croix ansée triple gravée à droite de la colonne
est le signe de Vie dans les trois règnes.La croix fait penser
au feu secret des Sages à cause de la même étymologie
qu’elle a avec le creuset, soit : CRUCIS. L’Alchimiste sait
donc qu’arrivé au sommet de la colonne DJED et après
en avoir multiplié son produit, il peut donner naissance
aux 3 règnes de la nature (minéral, végétal, animal). Il sait
aussi que toute l’Œuvre se résume à cuire, car sans le feu
du creuset secret (coquille saline), la triple vie) croix
ansée) ne pourrait se réaliser.
16) Ce dessin se trouve sur la face gauche du socle
central. Hiéroglyphiquement il représente 2 bras en l’air
et signifie : l’Esprit.
Alchimiquement c’est le sel et toujours le sel que l’on
retrouve. Ce sel, qui est l’Esprit de feu dont on a besoin
pour redébuter dans la Multiplication, alors qu’on se
servira de la matière récoltée en haut de la colonne DJED.
17) C’est l’œil divin avec la main tenant le signe de vie
ou croix ansée. C’est la désignation plus parfaite du 16.
Le paragraphe précédent désigne le régime, la présentation
du moyen dont il faudra se servir pour débuter la dernière
phase de l’Œuvre. Le sel est blancheur, il est la « larme »
des dieux, ou la goutte de rosée des Sages. Lui seul donne

— 236 —
la vie et ressuscite.
18) C’est le dieu THOT HERMES qui nous rappelle
que pour être élevé au niveau de la Connaissance et
devenir un vrai Fils de Lumière il faut :
a) Savoir piétiner ses défaut, juguler ses passions
(Hermès écrase le serpent sous son pied) ;
b) Qu’il faut savoir gouverner toute l’Œuvre dans ses
moindres détails et ce, qu’il s’agisse du choix de la Matière,
des matériaux, des règnes, des régimes et des manipulations
(symbole du sceptre) ;
c) Qu’il faut connaître la force énergétique des 5 feux
qui doivent agir sur la composition (le fouet) ;
d) Enfin, par la croix à 4 rayons avec un point central,
qu’il faut savoir cuire (croix intérieure) pour créer le
germe (point central) et que toute l'Œuvre n’a besoin que
d’une seule chose qui se suffit à elle-même (le cercle de la
roue). Enfin, que si nous décomposons la croix (crucis-
creuset-feu secret), nous obtenons les 4 degrés de feu
nécessaires dans le magistère.
Ainsi s’achèvent les explications concernant la stèle
d’HERMÈS.
Comme tous les ouvrages abscons de ce genre, il faut
savoir les lire pour en comprendre le sens ; mais nous
reconnaissons très volontiers que pour pouvoir les lire...
il faut déjà savoir.
Ces notes serviront-elles un jour ? Les publierai-je ?...
Pourquoi pas ? Des signes annonciateurs le laissent prévoir,
les temps sont proches.
En tout cas, je laisse ce document entre les mains de
notre Impérator. Lui seul saura en faire usage.

Ajunta, le 15 avril 1959.


Le grand œuvre par l’image
par Kamala-Jnana f
(F. A. de la R + C)
Supérieur du Temple d’AJUNTA

” Symboles chimiques du grand-œuvre ”


SIGILLUM des F. A. R + C
Le grand-œuvre par l'image

« XI mes Disciples aimés ERMEION, Nr-PALINGA-


DH ARA’ et EREBUS. »
K. J.

En publiant cette série de dessins, nous n’avons pas


voulu faire un second Mut us Liber — livre hermétique s’il
en est — mais au contraire essayer de désocculter l’occulte
en remplaçant des « tableaux abstraits » (auxquels on peut
donner toutes sortes d’interprétations) par des symboles
chimiques désignant sans s’y méprendre les matériaux
qu’il représentent. Or, lorsqu’on sait que de UN on fait
TROIS pour revenir à UN, nous ne croyons pas que le
chercheur puisse se tromper.
L’opération de décryptage est d’ailleurs tellement
facile à nos yeux que nous nous sommes permis de choisir
des symboles chimiques moins courants, afin de susciter un
peu d’efforts de la part des chercheurs. C’est dire que nous
considérons la tâche comme aisée.
D’ailleurs, pour nous faire pardonner, nous signalons
que ces symboles chimiques sont tirés du tome II du
Recueil des planches pour la nouvelle édition du Diction­
naire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers, Genève,
chez Pellet, 1779.
Nous pensons que ces indications pallieront largement
les difficultés symboliques de certains signes ou caractères
que nous y avons inclus intentionnellement.

— 241 —
TABLE GENERALE DES MATIERES

Page
PREFACE, par Serge HUTIN ........................................................... 9
Concordances Alchimiques, par R. CARO .................................... 13
L’Enigme de LIBAVIUS dévoilée, par R. CARO ......................... 127
Notre Moisson est pour les Pauvres, par R. CARO ..................... 139
Alchimie et Hyper-Chimie, par R. CARO .................................... 147
Tout le Grand-Œuvre en 55 citations, par R. CARO ................. 153
Explications de l’Allégorie de la Fontaine de Bernard le TREVI-
SAN, par THEOPHOREONAI ................................................... 165
L’Elu, par MUSTAGOGOS ............................................................... 179
Alchimie et Centuries, par MUSTAGOGOS ................................ 185
Exolication de la Table d’Emeraude,
par ERMEION et Nr-PALINGA-DHARA................................ 197
La Vie d’ELIE interprétée alchimiquement, par PASIPHAE ... 215
La Stèle d’Hermès, par KAMALA-JNANA .................................. 231
Le Grand-Œuvre par l’image, par KAMALA-JNANA ................. 239

TABLE DES ILLUSTRATIONS

Page
Albification ........................................................................................... 8
Dessin énigme de LIBAVIUS ........................................................... 127
Symboles de VREHAPPADA ........................................................... 139
FIXATION SOLAIRE ........................................................................ 140
Médailles d’or alchimique ................................................................ 147
Table des transmutations métalliques ............................................ 153
La Rose alchimique ............................................................................ 165
Page manuscrite de ROSENCREUZ ............................................... 166
L’âme du monde .................................................................................. 179
Nostradamus ......................................................................................... 185
Table d’Emeraude en latin ................................................................. 197
Table d’Emeraude en arabe ............................................................... 198
6e figure de LAMBSPRINCK ........................................................... 215
Stèle d’Hermès...................................................................................... 321
Stèle d’Hermès numérotée ................................................................. 232
Symboles chimiques du Grand-Œuvre ............................................ 239
SIGILLUM des F.A.R. + C ............................................................. 240

— 243 —
Achevé d’imprimé
le 29 janvier 1975

sur les presses de


l’imprimerie F. PLANQUART,
26, rue Paul Duez,
59000 LILLE

Dépôt légal № : 65.51.74 4e trimestre 1974

— 245 —

Vous aimerez peut-être aussi