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Manacled | French Translation

Posted originally on the Archive of Our Own at http://archiveofourown.org/works/31820872.

Rating: Explicit
Archive Warnings: Graphic Depictions Of Violence, Rape/Non-Con
Category: F/M
Fandom: Harry Potter - J. K. Rowling
Relationship: Hermione Granger/Draco Malfoy
Characters: Hermione Granger, Draco Malfoy, Dolores Umbridge, Tom Riddle |
Voldemort, Astoria Greengrass, Graham Montague, Severus Snape
Additional Tags: Post-War, Harry Potter Dies, Alternate Universe - Voldemort Wins, Forced
Pregnancy, Imprisonment, Death Eater Draco Malfoy, Minor Character Death,
Memory Loss, Rape/Non-con Elements, Eventual Romance, Battle, Mystery,
Healer Hermione Granger, Self-Harm, Flashbacks, Slow Build, Angst with a
Happy Ending, Slow Build Draco Malfoy/Hermione Granger, Espionage
Language: Français
Stats: Published: 2021-06-11 Completed: 2022-02-01 Words: 398,707 Chapters:
77/77
Manacled | French Translation
by Cklays

Summary

Harry Potter est mort. Au lendemain de la guerre, afin de renforcer la puissance du monde
magique, Voldemort met en œuvre un effort de repeuplement. Hermione Granger possède un secret
de l'Ordre, perdu mais caché dans son esprit, elle est donc envoyée en tant que substitut mère-
porteuse au Haut-Préfet jusqu'à ce que son esprit puisse être brisé.

Traduction française du livre original Manacled par SenLinYu.

Illustré par Avendell.

Notes

Traduction en 中文-普通话 國語 disponible: 镣铐之下 by AkaneC


Traduction en Bahasa Indonesia disponible: Manacled by SenLinYu by MondSchatten
Traduction Polonaise disponible: W kajdanach by MeMyselfAndVeraVerto
Traduction Allemande disponible: Manacled deutsch by Annelina97
Traduction Italienne disponible: Manacled -TRADUZIONE ITALIANA by dramioannie
Traduction Espagnol disponible: Manacled by AlexaR2914
Attention : ce travail est sombre. Le viol et les relations sexuelles non consensuelles sont un aspect
important et continu de l'intrigue. Il y a aussi des morts de personnages, des traumatismes
psychologiques, des descriptions de violences sur le champ de bataille et des références à la torture.
La discrétion du lecteur est conseillée.

Note de l'auteur : Les personnages de cette histoire ne sont pas les miens : ils appartiennent à JK
Rowling, que je ne suis pas. L'inspiration initiale de cette intrigue s'est produite lors du visionnage
du premier épisode de The Handmaid's Tale . En hommage, il y a des éléments de celui-ci
maintenus tout au long de l'histoire. Le titre du Haut-Préfet (High Reeve en anglais) a été tiré de
l'utilisation de Lady_of_Clunn dans son histoire Uncoffined.

Cette histoire diverge du canon suivant la conclusion de Harry Potter et l'Ordre du Phénix.

Mise à jour 5/20 : Les illustrations de Manacled ont été créées et offertes par Avendell, suivez-la
sur tumblr et instagram .

Notes de la traductrice : Je ne fais que traduire l'histoire original de Mancled par SenLinYu, cette
oeuvre ne m'appartient pas. Tout les droits lui sont réservés. Je la remercie infiniment pour me
permettre de vous partager cette histoire qui est chère à mon coeur pour tout les fans Français.
( si jamais il y a des erreurs, n'hésitez pas à me le signalez :D )
A translation of Manacled by senlinyu
Chapter 1
Hermione avait depuis longtemps abandonné l'espoir de voir dans les ténèbres.

Pendant un certain temps, elle pensa que si elle laissait simplement ses yeux s'ajuster, un léger
contour finirait par devenir visible.

Il n'y avait aucune lueur de lune qui se glissait si profondément dans les donjons. Pas de torches,
dans les couloirs à l'extérieur de la cellule. Juste de plus en plus d'obscurité, si bien qu’elle se
demandait parfois si elle n’était pas aveugle.

Elle avait explor é chaque centim è tre carr é de la cellule du bout des doigts. La porte é tait scell é
e par la magie et n'avait pas de serrure à crocheter, bien qu ’ elle n'avait rien d'autre que de la paille
et un pot de chambre. Elle sentait l'air dans l'espoir que cela pourrait indiquer quelque chose; la
saison, l'odeur lointaine de la nourriture ou des potions. L'air é tait vici é , humide et froid. Sans vie.

Elle avait espéré que si elle vérifiait assez soigneusement, elle trouverait une dalle de pierre lâche
dans le mur; un compartiment secret cachant un clou, ou une cuillère, ou même un morceau de
corde. Apparemment, la cellule n'avait jamais retenu un prisonnier audacieux. Aucune rayure pour
marquer le temps. Pas de pierres lâches. Rien.

Rien que des ténèbres.

Elle ne pouvait même pas parler à voix haute pour soulager le silence interminable. Cela avait été
le cadeau d'adieu d'Ombrage après l'avoir traînée dans la cellule et vérifié ses menottes une dernière
fois.

Ils étaient sur le point de partir quand Ombrage fit une pause et murmura : "Silencio.

Levant le menton d'Hermione avec sa baguette pour que leurs yeux se rencontrent, elle dit. "Vous
comprendrez bien assez tôt."

Ombrage gloussa, et son souffle écœurant et sucré passa sur le visage d'Hermione.

Hermione avait été laissée dans l'obscurité et le silence.

Avait-elle été oubliée ? Personne n'est jamais venu. Pas de torture. Aucun interrogatoire. Juste une
solitude sombre et silencieuse.

Les repas sont apparus. Aléatoirement, pour qu'elle ne puisse même pas garder une trace du temps.

Elle récita des recettes de potions dans sa tête. Des techniques de transfigurations. Révisa des
runes, des comptines. Ses doigts bougeaient alors qu'elle imitait les mouvements de la baguette,
murmurant l’incantation des différents sorts. Elle compta à rebours à partir de mille en soustrayant
des nombres premiers.

Elle commen ç a à s'entra î ner. Personne n'avait apparemment pens é à la restreindre


physiquement, et la cellule é tait suffisamment spacieuse pour qu'elle puisse faire la roue en
diagonale. Elle appris à faire le poirier. Passa ce qui ressemblait à des heures à faire des pompes et
des choses appel é es des burpees , qui avaient obs é d é sa cousine un é t é . Elle d é couvrit qu'elle
pouvait passer ses pieds à travers les barreaux de la porte de la cellule et faire des é tirements tout
en é tant suspendue à l'envers.
Cela aida à faire taire son esprit. Compter. Se pousser vers de nouvelles limites physiques. Lorsque
ses bras et ses jambes se transformaient en gelée, elle s'affaissait dans un coin et tombait dans un
sommeil sans rêve.

C' é tait le seul moyen d ’é viter que la fin de la guerre ne se rejoue devant ses yeux.

Parfois, elle se demandait si elle était morte. C'était peut-être l'enfer. L'obscurité, la solitude et rien
que ses pires souvenirs suspendus devant ses yeux pour toujours.

Quand il y eut enfin un bruit, il était assourdissant. Un hurlement au loin alors qu'une large porte
abandonnée s'ouvrait. Puis une lumière. Une lumière aveuglante.

C'était comme être poignardé.

Elle trébucha dans le coin et se couvrit les yeux.

"Elle est toujours en vie," entendit-elle dire Ombrage, semblant surprise. "Lève-la, voyons si elle
est toujours lucide."

Des mains rugueuses traînèrent Hermione du coin et tentèrent de retirer ses mains de ses yeux.
Même avec ses paupières bien fermées, la douleur de l'éclat de lumière était comparables à des
couteaux pénétrant dans ses cornées. Elle tira ses mains en arrière pour les presser à nouveau sur
ses yeux, arrachant ses bras de l'étreinte de ses ravisseurs.

"Oh, pour l'amour de Merlin," dit Ombrage d'une voix aiguë et impatiente. "Dominé par une Sang-
de-Bourbe sans baguette. Petrificus Totalus."

Le corps d'Hermione se raidit. Heureusement, ses yeux restèrent fermés.

"Vous auriez dû être assez intelligente pour mourir. Endoloris."

Le sort transper ç a le corps immobilis é d'Hermione. Ombrage n' é tait pas la sorci è re la plus
puissante par laquelle elle avait é t é maudite, mais il y avait une r é elle intention derri è re son sort
. La douleur br û la Hermione de l ’ int é rieur comme du feu. Incapable de bouger, elle avait
l'impression que ses entrailles se tordaient en n œ uds, essayant d' é chapper à la douleur. Sa t ê te
palpitait alors que la douleur montait et se renfor ç ait sans aucune lib é ration.

Apr è s une é ternit é , la douleur s' arr ê ta , mais resta en partie pr é sente. L e sort é tait termin é e,
mais l'agonie restait enroul é e à l'int é rieur, comme si ses nerfs é taient é corch é s.

Hermione pouvait sentir son cerveau s'efforcer de s'échapper; pour se libérer de l'agonie suspendue.
Attendant que ses murs se rompent. Mais elle ne pouvait pas.

"Emmenez-la pour un examen. Faites-moi savoir rapidement ce que dit le guérisseur."

Elle fut lévitée, mais le monde resta un mélange flou de son et d'agonie. Tellement de son. C'était
comme si les vibrations grinçaient sur sa peau. Elle avait dû être gardée à l'intérieur d’une bulle
silencieuse effaçant le son car tout à coup l'air explosa de bruit et de lumière.

Elle essaya de s'accrocher en se concentrant uniquement sur les bruits de pas. Tout droit sur dix
pas. Un pas sur la droite. Trente pas. Un pas à gauche. Quinze pas, pour finir par s’arrêter.

L'un des gardes qui la faisait l é vit er frappa à une porte.


"Entrez," dit une voix étouffée.

La porte s'ouvrit.

"Mettez-la là-bas."

Hermione sentit son corps tomber sur une table d'examen et une baguette la pousser.

"Les sorts récents utilisés ?"

"Petrificus Totalus et Endoloris," répondit une nouvelle voix. Hermione crut la reconnaître, mais
son esprit était trop agité pour analyser ce qui ce passait.

"Pendant l'immobilisation ?" Le guérisseur avait l'air énervé. "Combien de temps ?"

"Une minute. Peut-être plus."

Il lâcha sifflement d'irritation. "C’est déjà assez compliqué comme ça. Ombrage essaie-t-elle de les
ruiner ? Attachez-la. Sinon, elle se blessera quand j'enlèverai les sorts."

Hermione sentit des lanières de cuir lier ses poignets et ses chevilles, et quelque chose fut forcé
entre ses dents. Un coup de baguette rebondit sur sa tempe.

"Hey-oh . Petite sorcière, si votre esprit n'est pas déjà bouilli, ça va faire mal – très mal . Mais,
continua-t-il joyeusement, vous vous sentirez mieux après. Finite Incantatem !"

Le monde d'Hermione explosa. C'était comme être frappé à nouveau avec l’endoloris. Enfin
mobile, son corps recula, elle hurla et se débattit. Les sangles qui la retenaient l'empêchaient à
peine de se cambrer en arrière alors qu'elle se tordait, se balançait en gémissant d'agonie. Il lui parut
passer une éternité avant qu'elle ne puisse arrêter de se débattre. Longtemps après que sa voix eut
lâché. Ses muscles tremblaient encore violemment et sa poitrine se soulevait de sanglots.

"Bien. Vous pouvez y aller maintenant," dit le guérisseur en poussant à nouveau Hermione avec sa
baguette. "Mais dites à Ombrage, que si une autre arrive comme ça, je la dénoncerai pour
sabotage."

Hermione ouvrit un œ il et regarda les gardes partir. Sa vision se brouilla. Tout é tait d'une
luminosit é atroce, mais elle pouvait distinguer des formes vagues et la lumi è re faisait moins mal.
Ou plut ô t, d'autres choses lui faisaient plus mal que ses yeux. Le gu é risseur rev int vers elle. C' é
tait un grand homme. Elle ne le reconnu t pas. Elle plissa les yeux, essayant de le voir clairement.

"Oh bien, vous suivez le mouvement." Il tourna son poignet pour obtenir le numéro de prison de
ses menottes. "Numéro 273..."

Il tira un dossier étroit sur une étagère et fronça les sourcils en le feuilletant.

"Sang-de-Bourbe, évidemment. Étudiante de Poudlard. Oh, de très bonnes notes. Hmmm.


Malédiction inconnue à l'abdomen en cinquième année. Pas un très bon signe. Eh bien, nous
verrons avec quoi nous devrons travailler."

Il exécuta un sort de diagnostic complexe sur elle. Hermione regarda sa signature magique flotter
au-dessus de sa tête et diverses orbes de couleur s'organiser le long de son corps.
Le guérisseur les poussa et griffonna des notes. Il était particulièrement intéressé par son abdomen,
en particulier un orbe teinté de violet.

"Quoi…" dit-elle en râpant le bâillon toujours entre ses dents,"… qu'est-ce que vous regardez ?"

"Hmm ? Oh, une variété de choses; votre santé physique, principalement. Vous êtes en très bon
état. Où vous ont-ils gardé ? Bien que rien de tout cela ne compte si je ne parviens pas à
comprendre cette vieille malédiction que vous portez toujours."

Il travailla en silence pendant encore plusieurs minutes avant de rire. Avec un mouvement
complexe de sa baguette et une incantation qu'Hermione ne pouvait pas distinguer, elle regarda un
flot sombre de flammes violettes pénétrer dans son estomac. Ses entrailles commencèrent
soudainement à bouillonner, et elle sentit quelque chose de vivant se tordre parmi ses organes.
Quelque chose rampait en elle.

Avant qu'elle ne puisse crier, le gu é risseur lui lan ç a un sort de couleur rouge. Les contorsions
s'arr ê t è rent, et il sembla que quelque chose s' é tait dissou t en elle.

"Un sort mal ex é cut é ," expliqua le gu é risseur. Quelqu'un voulait que vous soyez mang é e
vivante, mais heureusement pour vous, la mal é diction é tait incompl è te. Je l'ai r é par é e puis
annul é e. De rien."

Hermione ne dit rien. Elle doutait que tout cela soit à son avantage.

"Bien. Vous ê tes gu é ri e . É ligible aussi. Je pense que vous nous serez utile . Bien que
cet endoloris n é cessitera probablement une th é rapie avant de vous en remettre. Je vais mettre
une note."

D'un mouvement de baguette, les sangles autour de ses poignets et chevilles se relâchèrent.
Hermione s'assit lentement. Ses muscles tremblaient encore involontairement.

Tout en ouvrant la porte, le guérisseur cria : "L’examen est fini. Vous pouvez venir la chercher."

Il se dirigea vers son bureau.

Tout était étrangement lumineux. Elle plissa les yeux. C’était si éclatant qu'elle ne pouvait à peine
voir au-delà de la lumière pour distinguer les formes autour d'elle.

Se soulevant une main tremblante, elle retira le bâillon de sa bouche. Ellescommença


immédiatement à claquer des dents. Elle se rendit compte qu'elle avait terriblement, terriblement
froid. Trop froid.

Le garde s'approch a d'elle, cherchant son bras pour l'emmener.

Elle glissa de la table essayant de se lever.

Elle vacilla.

"M-Monsieur ..."

Était-ce sa voix ? Elle ne se souvenait pas à quoi ressemblait sa voix.


Les mots sortaient brouillés, et tous les objets lumineux de la pièce semblaient s'étirer et se
déformer sous ses yeux comme si elle avait été jetée dans un bocal à poissons rouges. Le guérisseur
se retourna vers elle d'un air interrogateur.

"Je crrrois qu-...que..." Les mots ne semblaient pas sortir de ses dents qui claquaient. Elle réessaya.
"J-je vais- m’évannn…"

L'obscurité commença soudainement à s'infiltrer dans les bords de sa vision. Toutes les choses
lumineuses disparurent jusqu'à ce qu'elle ne puisse voir que le visage inquiet du guérisseur nageant
devant elle. Ses yeux roulèrent en arrière et elle tomba.

Personne ne la rattrapa.

Sa tête heurta le coin dur de la table.

"Merde !" jura le garde. Même le son semblait bancal et déformé.

La dernière chose dont Hermione se souvenait était qu'elle pensait qu'il pourrait être Marcus Flint.
Reprendre conscience ressemblait à une noyade dans de la farine d'avoine. Hermione ne savait pas
pourquoi c'était la première comparaison qui lui venait à l'esprit. Elle lutta pour se traîner à la
surface, se déplaçant vers des voix étouffées, essayant de leur donner un sens.

"Seize mois à l'isolement avec privation de lumière et de son ! À tous égards, elle devrait être
complètement folle, sinon morte. Il n'y a même pas de registres sur elle ! Comme si vous l’aviez
jeté dans un gouffre sans fond ! Regardez ce dossier. Prisonnier 187 dans le lit d'à côté ! Voyez-
vous combien de pages il y a ? Check-up ! Rapports de sang ! Séances de vérification de la santé
mentale ! Potions prescrites ! J'ai même des photos d'elle pour voir à quoi elle ressemblait avant
que vous ne la mutiliez. Celle-ci- rien ! Elle a été enregistrée comme étant affectée à cette prison,
puis elle a disparut ! Personne ne l'a vue ! Il n'y a même aucune trace d'elle en train de manger quoi
que ce soit ! Pendant seize mois ! Expliquez-moi comment cela a pu se produire !"

Il y eut une pause, puis Hermione entendit : "Euh… eh bien…"

La voix sourde d'Ombrage se mit à pleurnicher : "Il y a tellement de prisonniers ici. Cela ne peut
guère être surprenant si un ou deux réussissent à passer entre les mailles du filet, comme l'a fait
Miss Granger."

"Miss… Granger…" L'autre voix fut soudainement horrifiée et bégayante. "LA Granger ? Vous
saviez que c'était elle ! Vous avez essayé de la tuer."

"Quoi ? Non ! Je ne le ferais jamais… C'est au Seigneur des Ténèbres de décider de leur sort. Je ne
suis qu'un serviteur."

"Pensiez-vous vraiment que notre Seigneur oublierait une prisonnière comme Hermione Granger ?
Pensez-vous qu'il pardonnera s'il apprend ce que vous avez fait ?"

"Je ne voulais pas que ça dure si longtemps ! Il s'agissait simplement d'une situation temporaire.
Vous ne la connaissez pas. Vous ne savez pas de quoi elle est capable. Je devais être sûre qu'elle ne
pouvait pas s'échapper ou tendre la main. Le château était toujours sous protection. Et puis – le
temps que tous les préparatifs aient été faits, elle - elle m'avait échappé. Je ne défierais jamais
Seigneur des Ténèbres !"
"Le succès de la mission que notre Seigneur nous a assignée repose sur votre tête et la mienne. Si je
découvre un indice indiquant que vous avez fait autre chose pour brouiller son agenda, je l’en
informerai immédiatement. Dans l'état actuel des choses, Granger est maintenant entièrement sous
ma juridiction. Vous ne devez pas vous approcher d'elle sans ma permission. Si quelque chose lui
arrive, par quelqu'un d'autre, vous en serez tenu responsable."

"Mais… mais elle a de nombreux ennemis." La voix d'Ombrage vacilla.

"Alors je vous suggère de surveiller attentivement votre prison. Le Seigneur des Ténèbres l'a
nommée spécifiquement dans ses plans. Je vous jetterai devant lui aujourd'hui si c'est ce qu'il faut
pour réussir. J'ai travaillé trop longtemps et trop dur pour en arriver là où j’en suis que vous,
Directrice. Je ne laisserai personne me gêner. Allez traiter les autres. Le Seigneur des Ténèbres
attend un rapport sur les chiffres d'éligibilité ce soir, et j'ai perdu la moitié de ma journée à réparer
votre erreur."

Des bruits de pas s'estompèrent au loin. Ombrage, espéra et pensa Hermione. Elle ouvrit un œil,
essayant de prendre en compte subrepticement son environnement.

"Vous êtes réveillé."

Pas assez subrepticement. Elle ouvrit complètement les yeux et leva les yeux vers le contour flou
de la nouvelle personne se tenant au-dessus d'elle. La guérisseuse se pencha plus près pour étudier
Hermione, et elle pouvait la distinguer un peu plus à contre jour. Une femme plus âgée, sévère,
avec des robes dénotant l'ancienneté médicale.

"Alors, vous êtes Hermione Granger."

Hermione ne savait pas trop comment répondre à la question. La conversation entendue n'avait pas
fait la lumière sur ce qui était attendu d'elle. Elle était importante pour une terrible machination de
Voldemort. Elle n'était pas censée être morte ou folle, et ils la voulaient en bonne santé. Ils n'étaient
probablement pas censés la torturer horriblement à nouveau.

Elle resta silencieuse, espérant que la guérisseuse était du genre à parler quand les gens ne
répondaient pas.Elle fut déçue.

"Je vais devoir vous le demander, car personne d'autre ne semble le savoir. Comment êtes-vous
encore en vie ? Comment avez-vous réussi à rester saine d'esprit ?"

"Je ... ne-ne-sais pas ..." répondit Hermione après avoir attendu plusieurs instants. Sa voix était plus
profonde et plus bancale qu'elle ne se souvenait. Ses cordes vocales semblaient atrophiées. Il était
difficile de rythmer les mots; les syllabes se mélangeaient dans son esprit puis bloquaient, s'il fallait
un effort pour les faire sortir de sa bouche. "J'ai fait… du calcul mental… j'ai… récité des potions.
J'ai fait de mon mieux... pour éviter de... craquer."

"Remarquable," murmura la guérisseuse, griffonnant des notes dans un dossier. "Mais comment
avez-vous survécu ? Personne ne vous a nourrit, et pourtant vous avez été parfaitement entretenu
sur le plan nutritionnel."

"Je ne sais pas. La nourriture est apparue. Il n'y a jamais eu d'heure fixe. Je pensais que c'était
intentionnel."

"Qu'est-ce qui était intentionnel ?"


"L'irrégularité… je pensais que -" sa gorge était épuisée alors qu'elle continuait de parler "- cela
faisait partie de la… privation sensorielle. Pour m'empêcher de savoir… combien de temps s'était
écouler." Sa voix devenait de plus en plus fine à chaque mot.

"Oh. Oui. Cela aurait été créatif. Et votre condition physique ? Vous n'êtes jamais sortie de cette
pièce. Pourtant, vous avez un meilleur tonus musculaire que la moitié de mes patientes. Comment
diable est-ce possible ?"

"Quand ... je ne pouvais pas- supporter de penser, je faisais de l'exercice- jusqu'à ce que je ne puisse
plus."

"Quel genre d'exercices ?"

"N'importe quoi. Sauter, faire des pompes, des étirements. Tout ce qui me fatiguait ... pour ne pas
rêver."

Elle s’arrêta soudainement de griffonner.

"Quel genre de rêves essayiez-vous d'éviter ?" La respiration d'Hermione se bloqua légèrement. Les
autres questions avaient été faciles. Celle-ci - celle-ci allait trop près de quelque chose de réel.

"Des rêves d'avant."

"D’avant quoi ?"

"Avant de venir ici." La voix d'Hermione était calme. Furieuse. Elle ferma les yeux; la lumière lui
donnait une grave migraine.

"Oui, bien sûr." Plus de griffonnage. Le son fit tressaillir les muscles d'Hermione de manière
réactive. "Vous serez ici à l'infirmerie jusqu'à ce que les effets secondaires de vos séances de torture
soient complètement soulagés. Je vais également faire appel à un spécialiste pour comprendre ce
qui est arrivé à votre cerveau."

Les yeux d'Hermione s'ouvrirent brusquement.

"Y a-t-il…" hésita-t-elle. "Y a-t-il quelque chose… qui ne va pas avec moi ?"

La guérisseuse la regarda d'un air contemplatif avant d'agiter sa baguette au-dessus de la tête
d'Hermione.

"Vous avez été maintenue en isolement sensoriel pendant seize mois. Le fait que vous soyez lucide
est un miracle. Les effets d'une telle expérience peuvent difficilement être évités, surtout compte
tenu des circonstances avant votre arrivée. J'imagine que vous avez étudié la guérison pendant la
guerre ?"

"Oui," répondit Hermione en regardant la couverture sur ses genoux. Elle était usée et sentait si fort
l'antiseptiquequ'elle voulait vomir face à cette agression olfactive.

"Alors vous savez à quoi ressemble un cerveau magique normal et sain. Voici le vôtre."

Une simple manipulation de baguette fit apparaître l'image magiquement projetée de son cerveau.
Les yeux d'Hermione se plissèrent. De petites lumières rougeoyantes étaient éparpillées sur la
projection; certaines groupées, certaines sporadiques. Partout dans son cerveau. Elle n'avait jamais
vu une chose pareille auparavant.

"Qu’est ce que c’est ?"

"Ma meilleure hypothèse est qu'il s'agit d'états de fugue créés par magie."

"Quoi ?"

"À un moment donné pendant votre isolement, votre magie a commencé à essayer de vous protéger.
Puisque vous ne pouviez pas exprimer de magie à l'extérieur, elle s'est intériorisée. Vous avez
travaillé dur pour vous empêcher, comme vous l'avez dit, de craquer. Cependant, l'esprit n'est guère
équipé pour gérer une telle chose. Votre magie a cloisonné certaines parties de votre esprit. En
conséquence, cela vous a quelque peu fragmenté. Normalement, une fugue est générale, mais
celles-ci semblent presque chirurgicalement précises. Bien que la guérison de l'esprit ne soit pas ma
spécialité."

Hermione la regarda avec horreur.

"Voulez-vous dire que je… je me suis dissocié ?"

"Quelque chose comme ça. Je n'ai jamais rien vu de tel auparavant. Cela pourrait être une nouvelle
maladie magique."

"Est-ce que j'ai plusieurs personnalités ?" Hermione se sentit soudain prise de vertige.

"Non. Vous avez simplement isolé des parties de votre esprit. Je pense que votre magie visait à les
protéger des attaques mentales, mais par extension, elle vous a empêché d'y accéder."

Hermione tremblait intérieurement.

"De quoi… je ne me souviens pas ?"

"Eh bien, nous ne sommes en pas entièrement sûrs. Vous devrez être celle qui découvrira ce que
vous avez oublié. Quels sont les noms de vos parents ?"

Hermione s'arrêta un moment, essayant de calculer si la question était basée sur la recherche d'un
diagnostic ou potentiellement pour extraire des informations. Elle se sentit pâlir.

"Je ne sais pas, dit-elle", se sentant soudain comme si elle ne pouvait plus respirer. "Je me souviens
que j'avais des parents. Ils étaient- Moldus. Mais… je ne me souviens de rien à leur sujet."

Luttant pour calmer la panique qui montait en elle, elle fixa la guérisseuse avec imploration.

"Savez vous quelque chose ?"

"J'ai bien peur que non. Essayons une autre question. Vous souvenez-vous de l'école où vous êtes
allée ? Qui étaient vos meilleurs amis là-bas ?"

"Poudlard. Harry et Ron," dit Hermione, baissant les yeux alors que sa gorge se serrait. Ses doigts
tremblaient de manière incontrôlable.
"Bien."

"Vous vous souvenez du directeur ?"

"Dumbledore."

"Vous souvenez vous de ce qui lui est arrivé ?"

"Il est mort," dit Hermione en fermant les yeux. Même si les détails semblaient flous, elle en était
sûre.

"Oui. Vous souvenez-vous des circonstances de sa mort ?"

"Non. Je me souviens seulement qu’il-...qu’il a été réintégré comme directeur après qu'il ait été
confirmé que Vold-Vold-Vous-savez-qui était revenu."

"Intéressant." Il y avait plus de griffonnage. "De quoi vous souvenez-vous de la guerre ?"

"J'étais une guérisseuse. J'étais à l'hôpital. Il y avait tant de gens que je n'ai pas pu sauver - je me
souviens avoir perdu. Quelque chose - quelque chose n'a pas fonctionné. Harry est mort. Ils - ils
l'ont suspendu à la tour d'astronomie et nous l'avons vu pourrir. Ils - ils ont suspendu Ron et sa
famille à côté de lui. Et Tonks et Lupin. Ils les ont torturés jusqu'à leur mort. Ensuite, ils m'ont mis
dans cette cellule et m'ont laissé là-bas."

Hermione tremblait en parlant. Le lit d'hôpital trembla et émit un grincement de colère.

La guérisseuse ne sembla pas le remarquer et griffonna plus de notes.

"C'est très inhabituel et intéressant. Je n'ai jamais entendu parler d’amnésie comme celui-ci
auparavant. J'ai hâte d'entendre ce que pense un spécialiste."

"Heureuse d'être si intéressante," répondit Hermione, sa lèvre se recourbant alors qu'elle ouvrait les
yeux pour fixer la guérisseuse.

"Allons, allons ma chère. Je ne suis pas entièrement insensible. Regardez-le d'un point de vue
médical. S'il y avait quelque chose dans votre passé dont il serait logique que votre esprit se
protège, ce serait les conséquences de la guerre - dont vous êtes clairement traumatisé. Au lieu de
cela, qu'avez-vous inconsciemment décidé de protéger ? L'identité de vos parents et la stratégie de
guerre de l'Ordre. Votre magie n'a pas choisi de protéger votre psyché, elle a choisi de protéger tout
le monde en dehors de vous. C'est très intéressant."

Hermione supposa que c'était le cas, mais c'était juste trop.

Le simple fait de pouvoir revoir était accablant. Être capable de parler. Être hors de sa cellule. Tout
semblait trop. Trop cru. Trop lumineux.

Elle n'a rien dit d'autre. Après quelques minutes de gribouillage, la guérisseuse leva à nouveau les
yeux.

"À moins que le spécialiste n'ait une objection, vous resterez à l'infirmerie pendant une semaine
pour récupérer avant que nous ne nous occupions de vous. Cela vous donnera le temps de vous
acclimater à la lumière et au son et de suivre la thérapie dont vous aurez besoin pour votre
récupération après torture et cette commotion cérébrale que vous avez subie lors de votre examen."
La guérisseuse commença à s'éloigner mais s'arrêta.

"J'espère que ce n'est pas nécessaire, mais je suppose que compte tenu de votre maison et de passif,
je devrais le dire quand même. Vous êtes actuellement à la croisée des chemins, Miss Granger. Ce
qui vous arrivera ensuite est inévitable, mais vous avez le choix de la façon dont vous le forcez à
être désagréable."

Avec cette séparation - des conseils ? Une menace ? Un avertissement ? Hermione n'était pas
entièrement sûre. La guérisseuse disparut derrière le rideau de séparation.

Hermione regarda attentivement autour d'elle. Elle était toujours à Poudlard. Elle avait été changée
de ses vêtements de prison en pyjama d'hôpital. Remontant les manches, elle nota avec déception
que personne n'avait commis l'erreur d'enlever les menottes verrouillées autour de chacun de ses
poignets.

Elle leva un poignet devant son visage pour les inspecter. Elles lui avaient été misent
immédiatement avant qu'elle ne soit emprisonnée dans sa cellule, et elle n'avait jamais eu la chance
de vraiment voir à quoi elles ressemblaient.

À la lumière, elles semblaient simplement être une paire de bracelets autour de chaque poignet.
Elles brillaient comme un sou neuf, et étaient cuivrés, comme elle l'avait deviné.

Dans l'obscurité de sa cellule, elle avait passé un temps incalculable à essayer de déterminer
exactement ce qu'elles étaient. La réponse simple était qu'elles avaient supprimé sa magie. Elle
avait beaucoup réfléchi à comment exactement elles avaient faites, et comment elle pouvait les
contourner alors qu'elle était aveugle et muette.

Lorsqu'elle a finalement admis qu'il était impossible de les contourner, elle a commencé à
comprendre comment elles fonctionnaient.

Elle détestait et admirait à la fois celui qui les avait développées. Elle était sûre de la façon dont le
cuivre conduisait sa magie qu’elles avaient un cœur de dragon dans chacune d'elles, peut-être
même pris de sa propre baguette.

Les menottes se sentaient spécifiquement en harmonie avec elle.

Dans sa cellule pendant toutes ses tentatives pour manier la magie sans baguette, la magie avait
glissé le long de ses bras vers ses mains pour être lancée, puis finir dissoute lorsqu'elle atteignait les
menottes. Confirmant pour elle-même maintenant qu'ils étaient cuivrés, elle comprit
immédiatement comment cela fonctionnait.

Le cuivre aspirait la magie en lui-même. Elle se souvenait que Binns donnait des conférences en
l’Histoire de la Magie sur les tentatives d'utiliser des matériaux autres que le bois pour les
baguettes. Le cuivre avait été l'un des choix évidents en raison de sa conductivité magique
naturelle. Malheureusement, c'était trop conducteur. Il aspirait tout scintillement de magie qu'il
détectait, que ce soit volontaire ou non. Les sorts avaient explosé avec des baguettes en cuivre
avant qu'un sorcier ne puisse finir de le lancer. Ils pouvaient à peine toucher les baguettes sans les
faire exploser. L’explosion de deux laboratoires de baguettes et la perte de quatre orteils ont
convaincu les fabricants de baguettes d'essayer autre chose que le cuivre.

Le noyau des menottes, Hermione en était convaincue, était du fer. Le cuivre associé au cœur du
dragon avait saisi sa magie et l'avait ensuite déposée dans le noyau de fer où elle a été efficacement
neutralisée.

L'ingéniosité la faisait bouillir.

Les menottes de fer étaient assez courantes dans les prisons de sorciers. Ils amortissaient
suffisamment la magie pour empêcher les prisonniers de lancer quoi que ce soit de puissant. Il avait
toujours été impossible de neutraliser complètement la magie d'une sorcière ou d'un sorcier avec du
fer. Ils pouvaient toujours pousser un peu de magie au-delà ou simplement la laisser s'accumuler
jusqu'à ce qu'une vague de magie accidentelle éclate d'eux. Le cuivre résolvait cela. Avec sa
conductivité enthousiaste, en particulier aidée par un noyau magique correspondant à la baguette du
prisonnier, le cuivre aspirait presque toute la magie se formant dans le corps d'Hermione.

Cela faisait d'elle une Moldue.


Chapter 2

"Hermione…" Elle entendit quelqu'un respirer.

Levant brusquement les yeux de ses menottes, elle vit une tête passer à travers le rideau de
séparation. Elle plissa les yeux et regarda. C'était Hannah Abbott.

Un léger hoquet d'horreur s'échappa des lèvres d'Hermione.

Hannah n'avait qu'un œil.

Son œil droit la fixait, mais son œil gauche était parti. Il y avait un trou noir et béant dans sa tête
comme s'il avait été arraché.

La main d'Hannah bondit immédiatement et couvrit le côté gauche de son visage.

"Pardon. C'est toujours horrible pour les gens la première fois qu'ils le voient."

"Qu'est-ce qui s’est passé ?" Hermione força les mots.

Elle ne connaissait aucune malédiction qui aurait enlevé les yeux de cette manière. Il y avait
beaucoup de maléfices aveuglants, mais aucun avec des résultats aussi grotesques.

"Ombrage - elle l'a sorti du bout de sa baguette quand- quand j'ai essayé de m'échapper. Elle a
obligé les guérisseurs à me garder comme ça. Comme exemple." Hannah détourna légèrement la
tête pour dissimuler davantage son visage.

"Elle a eu des ennuis pour ça." Hannah abaissa son visage pour regarder le sol. Sa voix sonnait
comme si elle était en quelque sorte morte. "Elle coupe les doigts maintenant normalement. Si tu es
irrespectueuse. Si tu essayes de t’échapper. Si tu la regardes mal. Parvati et Angelina, elles n'ont
presque plus de doigts."

Hannah regarda attentivement Hermione de son œil restant.

"Laisse ton tempérament de Gryffondor mourir, Hermione. N'essaie pas d'être courageuse. N'essaie
pas d'être intelligente. Garde simplement la tête baissée. Les autres essayent de sortir depuis des
mois. Quiconque se fait prendre est mutilé. Quiconque - qui sort - il a fallu trop d'essais avant que
nous nous en rendions compte - les menottes que nous avons tous -," Hannah leva son propre
poignet enveloppé de cuivre, "elles ont une trace en elles. Si tu dépasse les barrières, ils envoient le
Haut-Préfet et pendent le cadavre dans la Grande Salle afin que nous ayons tous à le regarder se
décomposer."

Hermione avait l'impression d'avoir été violemment frappée à la poitrine. Ses doigts étaient pris de
spasme contre le tissu de la couverture qui la recouvrait. Elle pouvait à peine respirer. "Qui ?"

"Ginny. Elle a été le premier corps qu'ils ont ramené. Nous pensions tous que tu étais peut-être
sortie. Parce que tu avais disparue. Nous n’avions pas réalisé qu'ils te mettraient simplement
ailleurs ..."
La voix d'Hannah s'éteignit et elle fixa Hermione. "Tu ne sais même pas pourquoi ils t’ont fait
sortir, n'est-ce pas ?"

Hermione secoua la tête.

"Les gardiens parlent beaucoup. Après la guerre, nous nous attendions tous à ce que le Seigneur des
Ténèbres commence à asservir les Moldus. Mais - il s'avère que ses rangs étaient plus épuisés que
nous ne le pensions. Apparemment, être immortel le rend patient. Il a alors décidé que le
repeuplement des rangs des sorciers de Sang-Pur devrait être la priorité. Il a personnellement
jumelé tous les Sang-Pur. Il les a tous mariés avec l'ordre de commencer à se reproduire."

Le visage d'Hannah était tordu de dédain alors qu'elle expliquait ce fait.

Les sourcils d'Hermione se froncèrent de surprise. Un effort de repeuplement ? La guerre avait


traîné avec de nombreuses pertes étant donné la taille de la population sorcière, mais Hermione
n'avait pas pensé que Voldemort le remarquerait, et encore moins qu’il s’en soucierait. Les
mariages arrangés n'étaient pas vraiment rares parmi les Sang-Pur - mais les avoir mandatés
semblait extrême. Elle se demanda ce que ses partisans avaient ressenti.

"Il y avait – trop peu de bébés. Les taux de fertilité des Sang-Pur est en baisse depuis des années. Il
y a eu quelques grossesses qui ont fait espérer tout le monde. Mais la plupart des foetus étaient
cracmol et les grossesses se terminaient en avortement. Ou même des fausses couche. Eh bien," La
voix d'Hannah devint amère. Apparemment face à l'extinction du monde sorcier européen, le
phénomène a quelque peu ouvert l'esprit du Seigneur des Ténèbres en ce qui concerne la pureté du
sang. La magie est puissante, tu sais. Il a décidé de lancer un programme d'élevage avec tous ses
prisonniers de Sang-Mêlé et Née-Moldu qu'il avait sous la main. Seulement nous les filles, car c'est
un destin pire que la mort d'avoir un homme Née-Moldu toucher une femme de Sang-Pur. Nous
allons toutes être obligés de produire des bébés jusqu'à ce que nos utérus lâchent."

Hannah avait l'air aussi malade qu'Hermione commençait à se le sentir.

"C'est pour ça qu’ils t’ont finalement laissé sortir," dit Hannah, faisant un geste impuissant. "Ils
utilisent les dossiers scolaires et médicaux pour décider lesquelles d'entre nous sont éligibles. Cette
guérisseuse à qui tu parlait - elle est à la tête de tout. Apparemment, elle se spécialise dans la
génétique magique. Nous sommes ses rats de laboratoire. Ils vérifient la fertilité de tout le monde."

Hannah pleurait désormais. Hermione la regarda, se sentant prise d’un choc. Ça ne pouvait pas être
vrai. C'était tout simplement trop horriblement dystopique. Un cauchemar qu'elle rêvait à l'intérieur
de sa cellule.

"Nous… devons sortir," dit Hermione d'une voix aussi ferme qu'elle le pouvait.

Hannah secoua la tête.

"Nous ne pouvons pas. Tu ne m'a pas entendue plus tôt ? À moins que tu ne puisse te couper les
mains, tu ne pourras jamais partir avec ces menottes. Ils ne gardent même pas la trace ici. Angelina
a perdu son index pour le découvrir. Le Seigneur des Ténèbres la garde personnellement. C'est
pourquoi chaque fois que quelqu'un s'échappe, c'est toujours le Haut-Préfet qui s'en charge."

Hannah regarda rapidement autour d'elle, penchant la tête pour avoir une meilleure vue du sol au-
delà des rideaux d'intimité.
Hermione suivit le regard d'Hannah. Il n'y avait rien là-bas.

"Qui ? Qui est le Haut-Préfet ?" Demanda Hermione. Elle ne se souvenait pas de ce titre.

Hannah leva les yeux. "Je ne sais pas. Aucun de nous ne l'a jamais vu sans son masque. Tout le
monde parle de lui. Il est le bras droit du Seigneur des Ténèbres. Voldemort ne sort pas beaucoup,
alors le Haut-Préfet apparaît à la place. Ils ont procédé à des exécutions publiques il y a quelques
semaines - plus de vingt personnes. Il a tué tout le monde avec le sortilège de la mort. Il n'a pas fait
de pause. Il a juste fait ça à la chaîne. Personne n'en avait jamais jeté autant d'affilée, pas même le
Seigneur des Ténèbres."

"Non c’est- ça ne devrait pas… c’est impossible," répondit Hermione, secouant la tête d'un air
dubitatif.

Hannah se pencha en avant et baissa la voix. "Je sais. Mais j'ai vu les corps après avoir attrapé les
fugitifs. Il les attrapent toujours. McGonagall, Fol'Œil, Neville, Dean, Seamus, le professeur
Chourave, Mme Pomfresh, Flitwick, Oliver Dubois; ce sont ceux que tu connais. Il y en a eu
d’autres. Beaucoup d’autres. Les membres de l'Ordre sont ceux qui ont fait le plus d'efforts pour
s'enfuir. Ils sont tous revenus morts. C'est toujours la malédiction meurtrière."

Hannah hésita et regarda attentivement Hermione. "Ne fais pas quelque chose de stupide,
Hermione. Je ne te dis pas tout ça pour que tu essayes de t’échapper. J'essaye de te prévenir. C'est
l'enfer. Tu dois être préparé à ça parce que - si tu ne l'es pas – tu vas te faire marcher dessus et te
faire mutiler, et ça ne voudra même pas dire quoi que ce soit."

Hannah semblait sur le point de dire autre chose, mais des pas résonnèrent au-delà des rideaux. Une
expression de terreur traversa son visage et le rideau de séparation tomba alors qu'elle se retirait.

Le rideau de l'autre côté d'Hermione s'ouvrit brusquement, et la guérisseuse de tout à l'heure


réapparut, l'air tracassé.

"Le Seigneur des Ténèbres veut regarder votre examen lui-même," dit-elle, tendant la main et
saisissant le bras d'Hermione avec force.

Hermione essaya instinctivement de s'échapper. Elle sortit son bras de la prise de la guérisseuse et
se laissa tomber de l'autre côté du lit afin de créer de la distance.

"Oh, espèce de petite sorcière stupide," la guérisseuse soupira et fit signe à quelqu'un qui se tenait
hors de la vision d'Hermione. "Étourdissez-la et amenez-la."

Deux gardes sont apparus de derrière le rideau et tirèrent deux sorts assommants successifs sur
Hermione. Elle réussit à esquiver le premier, mais le second lui entailla l'épaule. Elle tomba comme
une pierre.

Lorsqu’elle se réveilla, elle était attachée sur une table dans une salle sombre. Ses bras et ses
jambes étaient retenus et se contractaient toujours involontairement suite à la torture. D'autres
sangles passaient sur son front et son menton, maintenant sa tête en place. Il y avait un petit sorcier
debout d'un côté d'elle. Voldemort lui-même se tenait de l'autre.

Le petit sorcier parlait d'une voix fine et tremblante, désignant une projection du cerveau
d'Hermione.
"Ça… ça ne ressemble à rien de ce que j'ai jamais vu auparavant. Normalement, une perte de
mémoire mm- magique se produit g-généralement sur l’ensemble du cerveau lorsqu'elle est auto-
générée. La p-personne ne peut même pas vous dire son nom. Mais ici c'est ciblé. Comme des sorts
d'oublis. Une fugue dissociative, ou en l'occurrence plusieurs d'entre elles. Presque comme des
sorts d’oublis auto-infligés. Sa magie a caché des souvenirs spécifiques à l'intérieur de ce que je ne
peux décrire que comme une cc-calcification de couches magiques. Cela n'aurait probablement
jamais pu arriver sans les circonstances particulières de son emprisonnement. Cela a pris du temps.
Son cerveau a lentement étayé une ligne de d-défense au cours des mois. Presque comme une
palourde fabriquant une perle, elle les a enterré lentement couche après couche. Vous pouvez dire
que certains ont été plus largement protégés que d'autres en fonction de leur éclat."

Les yeux de Voldemort étaient plissés. "Ces souvenirs pourraient-ils être récupérés avec la
Légilimencie ?

Le petit sorcier avait l'air plus nerveux. De légères gouttelettes de transpiration s'étaient accumulées
sur sa lèvre supérieure.

"C'est - c'est peu probable. C'est comme un mur d'Occlumencie individuel d'une force
exceptionnelle autour de chaque souvenir spécifique. C'est - c'est p-possible si le Legilimens est
suffisamment p-puissant."

"J'aime penser que je le suis," dit Voldemort, regardant Hermione dans les yeux. Elle les referma
instantanément, mais il était trop tard.

Elle pensait qu’elle avait peut-être déjà connu l'Occlumencie. Mais avec sa magie en grande partie
volée, elle n'avait aucune capacité à créer un mur autour de son esprit. Voldemort tira comme une
flèche, s'enfonçant profondément parmi ses souvenirs puis les parcourant lentement. C'était comme
si son esprit était écrasé sous le sien.

Son enfance. Poudlard. Il n'était pas concerné par ses souvenirs verrouillés de ses parents. Après la
cinquième année, quand tout est devenu flou, son intérêt augmenta. Il examina ses souvenirs de
guérison. Tous ces corps. Toutes ces blessures. Tant de gens. Plus il se rapprochait de la fin de la
guerre, plus les souvenirs étaient verrouillés. Il essaya de les pénétrer. Il essaya de se frayer un
chemin à travers la magie avec une force pure. Aucun d'eux ne céderait à ses attaques violentes et
insistantes.

Ça la brisait. La puissance utilisée était terriblement douloureuse, et d'une manière ou d'une autre,
la douleur continuait à augmenter jusqu'à ce qu'il lui paraisse impossible qu'elle n'en meure pas.
Hermione se tordait alors qu'elle cherchait à s'échapper - pour échapper à l'invasion de son esprit.
Des cris l'entouraient et continuaient, encore et encore.

Finalement, Voldemort se retira de son esprit. Furieux. Elle prit lentement conscience que les cris
étaient les siens. À ce moment-là, ils avaient été réduits à de minuscules gémissements de douleur
au-delà de ses cordes vocales déchiquetées.Elle étouffa des sanglots gutturaux alors que sa poitrine
continuait de se contracter de douleur, elle avait du mal à respirer.

"Je n'aime pas les secrets qui me sont cachés. Avec Potter mort, il ne devrait plus rien y avoir à
cacher. Que caches-tu ?" Siffla Voldemort. Ses doigts osseux ont saisi son visage et l'ont tourné
pour qu'elle rencontre ses yeux.

"Je - ne - sais pas -," répondit-elle. Sa voix était rauque et cassée, et elle essaya faiblement de
dégager sa mâchoire de sa prise.
"Appelez Severus ! Et la Directrice. Elle sera punie pour ça," dit Voldemort. Il sonda vicieusement
l'esprit d'Hermione jusqu'à ce qu'elle soit allongée molle et à peine consciente sur la table.

Ombrage arriva la première, l'air suffisamment terrifié.

"Mon Seigneur, mon Seigneur," dit-elle en se laissant tomber par terre et en rampant vers lui.

"Endoloris." Voldemort lança le sort, sa fureur évidente dans son ton.

Ombrage cria. Elle criait et criait et se tordait sur le sol. Hermione se sentit presque désolée pour
elle.

Après plusieurs minutes, il s'est finalement arrêté.

"Pensiez-vous, Directrice, que suivre la mission mais pas l'esprit de mes ordres vous épargnerait ?"

Ombrage ne fit que gémir.

"Je connaissais votre aversion pour la Sang-de-Bourbe, mais j'avais espéré que votre obéissance à
moi serait une motivation suffisante pour que vous vous reteniez. Vous avez peut-être besoin d’un
rappel permanent."

"Mon Seigneur-..."

"Quelle est donc cette punition que vous aimez tant distribuer ? Celle où vous leur coupez les
doigts, n'est-ce pas ? Dites-moi, Directrice, combien de doigts vous restera-t-il si je vous prends
une phalange pour chaque mois que vous avez passez à essayer de rendre la Sang-de-Bourbe folle
?"

"Noooooooon..." La voix d’Ombrage s'éleva dans un cri. Elle tremblait et convulsait encore sur le
sol.

"Peut-être devrais-je être indulgent," dit Voldemort, en marchant lentement vers elle alors qu'elle
reniflait et rampait à ses pieds. "Votre travail a été globalement bon. Au lieu de seize, je le diviserai
par deux. Huit phalanges en guise de rappel, j'ai dit que je voulais que la Sang-de-Bourbe de Potter
soit complètement intacte."

"S'il vous plaît…" Ombrage se soulevait du sol en sanglotant.

Severus Rogue entra dans la pièce.

"Qu'est-ce qui ne va pas ? Incapable de supporter les conséquences de vos propres actes ?"
Voldemort ricana et fit un signe de la main alors qu'il se détournait d'Ombrage. "Emmenez la et
déposez-la à sa prison lorsque vous avez terminé."

Deux Mangemorts s’avancèrent et traînèrent Ombrage hors de la pièce alors qu'elle implorait et
pleurait des excuses.

"Severus, mon fidèle serviteur," dit Voldemort, se tournant vers le Maître des potions. "Je me
retrouve avec un puzzle sur les mains."

"Mon Seigneur," dit Rogue, croisant respectueusement ses mains devant lui et baissant les yeux.
"Vous vous souvenez de la Sang-de-Bourbe, je présume." Voldemort retourna vers Hermione, la
fixant et passant un doigt squelettique le long de sa bouche sans lèvres.

"Bien sûr. C'était une élève insupportable." Rogue se dirigea vers Hermione, qui était toujours
attachée sur la table.

"En effet, et une proche amie d’Harry Potter, le garçon qui est mort," dit Voldemort, caressant
légèrement sa baguette. "Elle était également membre de l'Ordre, ce dont je suis sûr que vous vous
souvenez de vos nombreuses années en tant qu'espion. Quand Potter est mort, elle a été capturée, et
j’avais ordonné de l’emprisonner mais de la laisser intacte au cas où j'aurais un jour, besoin d'elle.
Malheureusement, la Directrice de Poudlard a jugé bon d’infliger sa propre punition pour les
infractions passées. Elle a emprisonné la Sang-de-Bourbe tout ce temps dans une cellule sous
privation sensorielle."

Les yeux de Rogue s'écarquillèrent légèrement.

Voldemort posa une main sur l'épaule de Rogue. "Selon les guérisseurs de l'esprit, l'expérience a
permis à la Sang-de-Bourbe de verrouiller ses souvenirs. Les sceller à elle-même et à moi.
L'identité de ses parents - ce qui est sans conséquence. Mais plus important encore, un grand
nombre de souvenirs de la guerre, en particulier vers la fin. Cette perte de mémoire s'est produite
après la mort de Potter - après la fin de la guerre. Que pourrait-elle cacher ?" Il y avait une menace
dans la voix basse et sinueuse de Voldemort. Il s'arrêta un moment puis baissa les yeux sur
Hermione. "Peut-être qu'en tant que personne qui l'a connue pendant cette période, vous auriez une
idée de ce qui manque."

"Bien sûr, Mon Seigneur." Hermione se trouva face aux yeux froids et sans fond de Rogue qui la
fixaient.

Elle n'avait plus aucune force pour essayer de résister alors qu'il s'enfonçait dans sa conscience.

Il ne se souciait pas de ses premiers souvenirs. Il est allée directement à la guerre et balaya les
souvenirs rapidement mais complètement. Il semblait avoir des catégories spécifiques qu'il
poursuivait. La guérison. Le brassage de potions. L’organisation des réunions. La recherche. Les
conversations avec Harry et Ron. Le combat. La bataille finale. Chaque fois que Rogue tombait sur
un souvenir verrouillé, il semblait faire une pause et considérer son environnement avant d'essayer
de s'y introduire.

Son invasion était dramatiquement moins traumatisante que celle de Voldemort, mais Hermione
pleurait et tremblait encore au moment où il se retira finalement lentement. Ses mains
se contractaient involontairement là où elles étaient attachées.

"Fascinant," dit-il, fixant Hermione avec une expression quelque peu conflictuelle.

"Une idée ?" La main de Voldemort se resserra sur l'épaule de Rogue, et son ton était suspect.

Rogue se détourna d'Hermione et baissa les yeux. "Pour être honnête, Mon Seigneur, la Sang-de-
Bourbe et moi avons eu très peu de contacts au cours des dernières années de la guerre. Les
réunions de l'Ordre auxquelles j'ai assisté sont toutes là. Le peu que je savais d'elle, était qu'elle
était tenue à l'écart des combats, agissant en tant que guérisseuse et Maîtresse des potions. Ces
souvenirs semblent intacts. Je ne sais pas ce qu'elle pourrait cacher."
"Si l'Ordre avait des secrets restants, je veux les connaître," répondit Voldemort, ses yeux écarlates
se rétrécissant.

"En effet," dit Rogue, sous un ton soyeux et sage. "Malheureusement, la plupart des membres
hautement informés de l'Ordre sont morts maintenant. Soit pendant la bataille finale, soit par la
torture ou par des tentatives d'évasion. En dehors de Miss Granger elle-même, il n'y a probablement
personne d'autre encore en vie qui porte l'information."

Voldemort regarda Hermione. Ses yeux rouges étaient enragés et calculateurs alors qu'il passait
lentement un doigt le long de sa bouche. Puis il regarda brusquement le guérisseur mental.

"Y a-t-il un moyen de récupérer ses souvenirs ?" Demanda Voldemort, sa baguette suspendue au
bout de ses doigts avec une menace désinvolte.

"Eh bien, c'est très difficile à dire. Le guérisseur pâlit. C'est pp-possible. Maintenant que les
circonstances qui l'ont provoquée ont été supprimées. Avec du tt-temps, ils peuvent se restaurer."

"Et la torture ? J'ai ravivé des souvenirs oubliés avec la torture dans le passé."

Le guérisseur de l'esprit avait l'air vert. "Cela pourrait marcher, bb-bien sûr mais - il serait
impossible de dire lesquels vous débloqueriez. Vous n’auriez que peu de temps avant qu'elle ne
devienne folle."

Voldemort regarda Hermione d'un air spéculatif. "Alors je veux qu'elle soit surveillée. Avec
attention. Par quelqu'un qui saura à l'instant où ils commenceront à revenir. Severus, je la laisserai à
votre charge."

"Bien sûr, Mon Seigneur." Répondit Rogue s’inclinant bas.

"Vous objectez ?" Voldemort utilisant son bout de baguette pour le forcer à se redresser. Il pencha la
tête de Rogue en arrière jusqu'à ce que leurs yeux se rencontrent.

"Jamais. Vos désirs sont des ordres." L'expression recueillie de Rogue ondula sous le regard.

"Pourtant tu as des objections," dit Voldemort, retirant sa baguette et se retournant pour regarder
Hermione.

"Je pars demain pour la Roumanie," déclara Rogue, "pour enquêter sur les rumeurs
d'insubordination dont nous avons entendu parler. Le voyage, comme vous l'avez noté lorsque vous
me l'avez confié, sera une tâche délicate, complexe et rigoureuse même sans l'ajout d'un détenu qui
nécessite un suivi attentif. Je… je suis réticent à vous décevoir dans l’une ou l’autre de ces
questions." Il posa sa main sur sa poitrine et s'inclina à nouveau.

Voldemort s'arrêta et sembla réfléchir, posant ses mains sur la table à côté d'Hermione et se
penchant pour l'étudier. Alors qu'il se tenait là, un mouvement de l'autre côté d'Hermione attira son
attention. La guérisseuse responsable du programme d'élevage de Voldemort s'était approchée et
chuchotait quelque chose au guérisseur mental.

"M-Mon Seigneur," dit le guérisseur mental, se rapprochant avec hésitation, "La guérisseuse Stroud
a attiré mon attention sur un p-point qui pourrait vous intéresser."

"Oui ?" L'intérêt de Voldemort semblait négligeable. Il ne leva les yeux vers aucun des guérisseurs.
"Une grossesse magique, Mon Seigneur," répondit la guérisseuse Stroud avec un sourire fier. "Il y a
quelques cas enregistrés qui indiquent que de telles grossesses ont la capacité de briser des fugues
magiques. La magie d'un enfant est compatible mais suffisamment différente de celle de sa mère
pour avoir un effet corrodant sur la magie accumulée. Ce n'est rien de concluant, étant donné la
rareté. C'est possible, cependant. Miss Granger a une capacité magique exceptionnelle - vous l'avez
vous-même noté et vouliez qu'elle soit incluse dans l'effort de repeuplement. Si vous la laissez dans
le programme, il y a un risque qu'une grossesse entraîne le déblocage de ses souvenirs. Mais…,"
elle hésita légèrement.

"Quoi ?" Voldemort leva brusquement les yeux vers le guérisseur Stroud, la faisant pâlir et
tressaillir.

"Vous seriez incapable d'inspecter son esprit pendant la grossesse," dit la guérisseuse Stroud,
parlant rapidement. "Les magies invasives telles que la Legilimencie comportent un risque élevé de
fausse couche. C'est souvent si traumatisant que cela peut entraîner une infertilité magique
permanente. Vous auriez à attendre, même si vous saviez que les souvenirs revenaient, jusqu'à ce
que le bébé soit né. À moins que le père, qui partagerait une signature magique familière avec
l'enfant, soit celui qui exécute la Legilimencie."

Voldemort regarda pensivement Hermione, ses doigts glissant sur sa poitrine comme s'il apaisait
une blessure.

"Severus."

"Mon Seigneur."

"Le Haut-Préfet est un Legilimens exceptionnel, n'est-ce pas ?"

"En effet, Mon Seigneur," répondit Rogue. "Ses compétences sont probablement égales aux
miennes. Vous l'avez formé avec beaucoup de soin."

"Sa femme a été diagnostiqué stérile, n'est-ce pas ?"

La question s'adressait à la guérisseuse Stroud.

"Oui, Mon Seigneur," répondit-elle immédiatement.

"Dans ce cas, envoyez la Sang-de-Bourbe au Haut-Préfet. Qu’il se reproduise avec elle et qu’il la
surveille."

Stroud hocha la tête avec empressement. "Je peux l'avoir là-bas dans deux semaines. Je veux
m'assurer de son état et la faire former."

"Deux semaines. Ensuite jusqu'à ce qu'elle soit enceinte, je veux qu'elle soit amenée tous les deux
mois afin que je puisse examiner son esprit personnellement."

"Oui mon Seigneur."

"Ramenez-la à Poudlard, dans ce cas." Voldemort les renvoya d'un geste de la main.

Le corps d'Hermione convulsait encore légèrement alors que les sangles la retenant étaient enlevées
par magie. Elle voulait faire quelque chose, réagir. Cracher, refuser, ou encore supplier.
Tout sauf rester allongé là pendant que Voldemort la déléguait avec désinvolture pour la
reproduction.

Son corps refusa de coopérer. Elle ne pouvait rien faire alors que des mains imprudentes la
traînaient hors de la table et la lévitaient dans un couloir.
Chapter 3

Le lit qu’Hannah avait occupé était vide lorsqu’elle fut renvoyée à l'hôpital de Poudlard.

La guérisseuse Stroud versa une potion dans la gorge d'Hermione dès qu'elle fut placée dans le lit.
La douleur dans son esprit diminua légèrement. Elle cligna des yeux, et les taches noires dansantes
qui continuaient d'obscurcir sa vision commencèrent finalement à s'estomper.

Elle avait la nausée. Ses entrailles tremblaient et grinçaient comme si elle avait du poison à
l'intérieur que son corps ne pouvait pas expulser. Elle tremblait toujours. Elle voulait rouler et se
recroqueviller en boule, mais elle ne pouvait pas rassembler suffisamment force pour le faire.

"Gardez-la comme si vos vies en dépendaient. Si quelqu'un veut la toucher ou la regarder, il aura
besoin de ma permission," a-t-elle entendu dire la guérisseuse Stroud .

Hermione se retourna et put vaguement distinguer deux grands hommes debout derrière
Stroud. Leurs yeux étaient froids alors qu'ils la fixait.

Stroud lança plusieurs sorts de diagnostiques sur Hermione qui se leva, scintillant tout autour de
son corps. Après avoir inspecté les projections pendant quelques minutes, elle se retourna et
s'éloigna, sa robe de guérisseuse flottant derrière elle.

Hermione regarda le plafond, en essayant d'absorber tout ce qui lui était arrivé ce jour-là.

Elle avait l'impression qu'elle devrait pleurer, mais elle ne pouvait pas verser une larme.

La résignation et le désespoir s'étaient mêlés à son âme depuis le moment où elle avait vu Harry
mourir.

Après avoir vu la plupart des gens qu'elle aimait mourir à l'agonie, elle savait que son tour de
souffrir l'attendait.

Maintenant, il était venu.

La mort n'avait jamais effrayé Hermione. Sa peur avait toujours été la manière dont elle mourrait.
Elle en avait déjà observé les pires façons.

La mort de Harry avait été un meurtre par pitié comparé à la torture dont les Weasley, Remus et
Tonks avaient été soumis.

Lucius Malefoy se tenait à quelques pas de l'endroit où Hermione était en cage lorsqu’il avait levé
les yeux vers Ron et avait grondé : "C'est pour ma femme !"

Puis il avait lancé une malédiction qui transforma progressivement le sang de Ron en plomb fondu.
Hermione avait regardé la malédiction se glisser lentement dans le corps de Ron, le détruisant de
l'intérieur vers l'extérieur. Elle avait été impuissante à faire quoi que ce soit - incapable de
l'épargner de quelques manières que ce soit.

Arthur Weasley avait perdu une partie de ses capacités mentales suite à une malédiction pendant la
guerre. Il avait pleuré, ne comprenant même pas pourquoi il souffrait ou qu'il était en train de
mourir.

Ils avaient laissé Molly pour la fin. Pour qu’elle puisse regarder tous ses enfants mourir.

Remus avait duré des heures de plus que quiconque. Sa lycanthropie avait continué à le guérir
jusqu'à ce qu'il reste accroché là, insensible. Finalement, quelqu'un lui avait lancé le sortilège de la
mort par ennui.

Les morts s'étaient rejouées devant les yeux d'Hermione tant de fois qu'elle aurait pensé que la
douleur finirait par s'atténuer.

Cela n'avait jamais été le cas.

Chaque fois, c'était tout aussi vif. Tout aussi frais.

Une blessure qui ne guérirait jamais.

La culpabilité du survivant, pensa-t-elle, c'était le terme Moldu pour ça. Une telle description
dérisoire. Cela ne capturait même pas une fraction de l'ampleur de l'agonie dans son âme.

Pour Hermione, être engrossée par un Mangemort était un destin qui ne lui était même pas venu à
l'esprit. Être violée - le risque avait été pris en compte. Cela ressemblait à un viol au ralenti.
Cependant, la situation était bien plus complexe que ça. Tout ce qu'elle avait caché dans son esprit,
c'était important. Plus important pour elle qu'autre chose. Elle ne pouvait pas le laisser tomber entre
les mains de Voldemort.

Elle n'avait pas peur de voir son cadavre pourrir dans la Grande Salle. Ce destin n'était rien
comparé au fait de renoncer à ce qu'elle protégeait. Ou comparé au viol et au fait de devoir porter
un enfant qui lui serait arraché dès sa naissance.

S'échapper, se rendit-elle compte, était probablement un luxe qu'elle ne pouvait pas se permettre de
poursuivre. L'important serait de mourir rapidement. Avant qu'elle ne puisse être arrêtée et
empêchée de nouvelles tentatives.

Elle s'allongea tranquillement dans le lit et complota.

Les jours passaient lentement. Aucun des prisonniers amenés à l'infirmerie n'osa parler à Hermione
avec les gardes constamment à côté de son lit.

Les guérisseurs venaient plusieurs fois par jour pour l'évaluer et la soigner. Ils prenaient des flacons
de sang et un peu de cheveux pour des analyses. Un thérapeute vint pour traiter les effets de la
torture et soigner les tremblements.

Finalement, la plupart des spasmes intermittents se sont arrêtés. Ses doigts avaient encore tendance
à trembler de façon spasmodique à des sons inattendus.

Elle n'était plus habituée au bruit.

Elle se souvenait que la vie était pleine de bruits dans le passé; en classe, aux repas, à l’infirmerie
après les batailles. Désormais, tout son inattendu la prenait au dépourvu. Le claquement d'une porte
ou le cliquetis de bottes, les ondes sonores qui en émanaient – elle les ressentaient comme des
sensations physiques sur sa chair.
Elle en tremblait.

Le guérisseur de l'esprit nerveux venait fréquemment avec la guérisseuse Stroud pour examiner le
cerveau et l'état psychologique d'Hermione. Il y avait des inquiétudes quant à sa stabilité globale.
Ils jetaient des sorts de simulation sur son cerveau pour voir comment elle réagirait à la foule, aux
espaces restreints, au contact physique, au sang. Si elle devait craquer mentalement, ils voulaient
qu'elle le fasse à l'infirmerie.

Apparemment, malgré les tremblements, Hermione était considérée comme suffisamment stable.
Lorsque les tremblements de torture les plus graves cessèrent après quatre jours de thérapie, ils
décidèrent qu'elle était prête pour l'entraînement.

Le cinquième jour, elle fut libérée de l'infirmerie. Les gardes l’emmenèrent directement dans la
Grande Salle.

Il y avait des rangées de chaises disposées face à l'avant de la salle. Les chaises étaient remplies de
femmes vêtues de robes gris terne.

Ombrage se tenait sur la plate-forme à l'avant, parlant avec une joie sucrée. Sa tenue était composée
de nuances de roses et elle portait un grand pendentif suspendu à son cou. Une de ses mains était
fortement bandée.

"Vous avez été choisies pour aider à construire l'avenir que notre Seigneur des Ténèbres a imaginé.
Vous aurez le privilège de le produire," dit-elle, et elle ajouta avec un sourire faux. "Vous êtes
parmi les rares à en être dignes."

Ombrage s’exprimait d’un ton mécanique, fixant les filles avec des yeux scintillants de haine. Son
sourire faux fermement fixé sur son visage. Elle ne cessait de lancer des regards vers un coin de la
pièce.

Hermione se tourna légèrement pour regarder et vit deux Mangemorts qui se tenaient là
démasqués; Corban Yaxley et Thorfinn Rowle. Ils regardaient Ombrage avec des expressions
d'amusement ennuyé.

"Le Seigneur des Ténèbres a ordonné que vous soyez formées afin de remplir vos devoirs sans
faute. C'est un grand honneur qu'il vous a accordé; vous ne voulez pas le décevoir. Vous êtes
importantes pour le Seigneur des Ténèbres. Pour cette raison, vous devez être protégées des autres
ainsi que de vous-même."

Le sourire d'Ombrage s'est soudainement aiguisé, devenant plus malicieux. Elle fit un geste vers
l'arrière, et Yaxley et Rowle s'avancèrent. Elle se tourna vers les gardiens de prison alignés le long
d'un mur.

"Étourdissez-les toutes. Soyez minutieux à ce sujet."

Quelques-unes des femmes assises grincèrent des dents ou essayèrent de se dérober, mais la plupart
d'entre elles bougèrent à peine alors que les gardes commencèrent à leur jeter un sort. Les corps
s’effondraient sur les chaises ou tombaient en avant sur le sol.

Hermione se tenait à l'arrière. Elle regardait les filles tomber. Elle en reconnut une poignée; Hannah
Abbott, Parvati Patil, Angelina Johnson, Katie Bell, Cho Chang et Romilda Vane. Hermione
pensait que certains des autres étaient peut-être dans les années plus âgées où plus jeunes à
Poudlard. Il y avait aussi quelques femmes légèrement plus âgées, mais aucune ne paraissait avoir
plus de trente ans. Il y en avait près d'une centaine.

Ombrage vit Hermione debout vers l'arrière.

"Assommez-la aussi," dit-elle, lançant un regard venimeux à Hermione.

Ils hésitèrent.

La guérisseuse Stroud apparut dans la périphérie de vision d'Hermione.

"Faites-le," dit-elle avec un signe d'approbation.

Elle fut assommée avant de pouvoir s’y préparer.

"Rennervate."

Hermione se redressa groggy. Elle avait été déplacé et se trouvait allongée à côté du reste des filles.

Elles étaient disposées en rangées. Certaines étaient encore inconscientes et les gardes les
réveillèrent. D'autres étaient assises, regardant les menottes autour de leurs poignets. Hermione
regarda les siennes. Les bracelets magiques étaient différents; un peu plus large, et maintenant sans
aucun fermoir. Un cercle parfait de cuivre enroulé autour de chaque poignet.

"Propriété du Haut-Préfet" avait été gravé dans la surface brillante des deux menottes.

La plus grande inquiétude pour Hermione était l'objet froid sous le métal qu'elle pouvait sentir
presser légèrement contre ses poignets intérieurs. Les menottes étaient si étroitement ajustées
qu'elle ne pouvait pas regarder en dessous pour discerner ce que c'était. Il était évident que - la
raison pour laquelle elles avaient été stupéfixé était de retirer et de remplacer les
menottes. Vraisemblablement avec quelque chose de pire que ce qu'elles avaient déjà été.

L'horloge sur le mur indiquait que des heures s'étaient écoulées depuis le début de l'étourdissement.
Quel que soit le processus, cela avait pris du temps.

Une grande table était apparue dans la Grande Salle, couverte d'armes.

Cela n'aurait pas pu être un piège plus évident.

Tout le monde se tenait prudemment, fixant la table.

"Avancez," dit Ombrage d'une voix cajolante, faisant signe de près de la table. "Allez. Venez voir."

Mais personne ne bougea.

Ombrage avait l'air déçu. Elle avait clairement espéré que quelqu'un serait assez stupide pour se
précipiter vers la table et essayer de s'armer.

"Vous. Venez ici." Ombrage pointa du doigt une fille dans la foule. Hermione pensait que la fille
était peut-être dans la même année qu'elle. Mafalda, pensa-t-elle, de Serpentard.

La fille obéit lentement, grimaçant d'appréhension.


"Soulevez quelque chose," lui ordonna Ombrage.

Mafalda avança lentement, mais quand sa main arriva à quelques centimètres d'un couteau, elle la
ramena vers elle brusquement en poussant un cri.

Ombrage sourit de triomphe.

"Tout le monde maintenant, venez à portée de main. Voyez ce qui se passe."

Les femmes avancèrent toutes à contrecœur. Hermione s'approcha avec une peur croissante, son
esprit spéculant. Il devait y avoir un charme de barrière ajouté aux menottes; quelque chose qui les
empêchait de s'approcher de certains objets.

Elle tendit la main à une distance considérable et s'approcha lentement. Lorsque ses doigts étaient à
moins de dix centimètres d'un poignard sur la table, une sensation de brûlure commença à les
envelopper. Elle retira amèrement sa main. Ses options si elle avait besoin de recourir au suicide
devenaient soudainement considérablement limitées. Elle arpenta les différents objets : des
arbalètes, des couteaux, des épées, des haches, des couteaux de cuisine, des ouvre-lettres, même de
gros clous en acier. Le sortilège pour créer la barrière punitive semblait avoir été complet. Ils
avaient catalogué chaque article avec soin.

Cela ne pouvait pas être tout ce que faisaient les nouvelles menottes. Incruster un charme de
barrière était une magie assez simple. Il y avait quelque chose de plus complexe dans le nouvel
ensemble.

Hermione baissa les yeux et les remua à nouveau.

"Ces nouvelles menottes vous permettront de rester en sécurité et de garantir que les foyers dans
lesquels vous êtes envoyé peuvent prendre soin de vous. Le chef de chaque substitut portera un
charme qui lui permettra de toujours vous trouver et de savoir si jamais vous êtes en danger. Étant
donné" — Ombrage sourit gentiment – "la nature dangereuse et volatile commune parmi les
Moldus, elles vous empêcheront de commettre des actes de violence sur quiconque, y compris
vous-même. Elles vous aideront à obéir sans faille au Seigneur des Ténèbres dans cette généreuse
opportunité qu'il vous a donnée."

Plusieurs femmes sanglotaient de manière audible.

"Ce sont des sorciers si importants que vous servirez, après tout. Nous ne voulons pas d’erreurs ou
d’accidents qui les dérangent."

Un charme de barrière, peut-être une sorte de sort de contrainte, et associé à un enchantement de


surveillance, c'était ce qu'Hermione ressentait sous les menottes - une pièce de moniteur, surveillant
son bien-être physique.

Les enchantements de surveillance étaient couramment utilisés dans les services psychiatriques des
hôpitaux pour alerter les guérisseurs lorsque les patients étaient susceptibles de se blesser ou d'agir
dangereusement. Il suit la fréquence cardiaque et les hormones, détectant les pics et les hausses de
tension. Les plus complexes pouvait même se glisser légèrement dans la conscience. Cela ne
permettait pas de lire exactement l’esprit, mais cela donnait une impression sur l'état et les
intentions du porteur.
Essayer de se suicider ou de s'échapper sans aucun type d'arme, piégée sous une sorte de sort de
contrainte, sans laisser échapper aucune indication mentale ou sans pic de fréquence cardiaque - ce
serait presque impossible.

Hermione resta figée dans la Grande Salle alors qu'elle digérait l’information.

Les jours se fondirent dans une brume d'effroi.

Elles ont été formées.

Ombrage tenait ce qui ressemblait à une petite lanterne et émettait une instruction. Quand elle avait
fini de parler, la lanterne brillait légèrement et les menottes se réchauffaient à mesure que la magie
les pénétrait.

Enracinant des compulsions dans leurs esprits.

Cela se faisait progressivement. Il semblait que chaque instruction avait besoin de temps pour
s'enraciner dans leur psychisme. Pour modeler leur comportement.

Vous serez tranquille.

Vous serez obéissant e .

Vous ne blesserez personne.

Vous n'offenserez pas les femmes.

Vous ne résisterez pas pendant l’acte sexuel.

Après l'acte, vous ne bougerez pas pendant dix minutes.

Vous ferez tout pour tomber enceinte rapidement et produire des enfants en bonne santé.

Vous n'aurez de relations sexuelles avec aucun homme sauf celui désigné.

Au fil des jours, Hermione pouvait voir l'effet des instructions sur les autres femmes.

Elles sont devenues de plus en plus silencieuses. Pendant les premiers jours, il y avait des
chuchotements étouffés la nuit. Le troisième jour, les pièces étaient pour la plupart calmes à part
quelques sanglots étouffés.

Hermione était légèrement séparée de toutes les autres. Il y avait toujours un garde à ses côtés.

Ombrage restait loin d'elle, même si ses yeux triomphant se tournaient vers Hermione à chaque fois
qu'une nouvelle compulsion était instaurée.

Quelle que soit la Magie Noire utilisée pour activer le sort de contrainte, c'était délicat. À chaque
nouvelle instruction, les guérisseurs balayaient et exécutaient des diagnostics sur les filles.

Un jour, l'une des filles avait brusquement craqué et s'était levée en criant. Elle avait saisit sa chaise
et l’avait fait monter en l'air avant de l'écraser sur la femme à côté d'elle. Le temps que les gardes
aient assommé et emmené loin la fille hurlante et emmené loin, l'épaule de la femme était brisée.
Il était probables que d'autres instructions aient été prévues, mais après cet événement, la
guérisseuse Stroud décida que ce qui avait été programmé était suffisant.

Hermione était allongée dans le noir chaque nuit et complotait.

Si elle ne pouvait pas s'échapper, son meilleur espoir était de mourir de la baguette du Haut-Préfet.

Il était, d'après ce qu'Hermione avait pu comprendre, très rapide à assassiner. Si elle pouvait le
provoquer à agir sans réfléchir, il pourrait la tuer avant de pouvoir s'arrêter.

Si elle… réussissait, Voldemort pourrait alors tuer le Haut-Préfet et rendre de loin le monde
meilleur.

Elle devrait être rapide à ce sujet. Intelligente. S'il était aussi bon Legilimens que le prétendait
Rogue, le Haut-Préfet trouverait l'intention dans son esprit.

Cela n'aurait peut-être pas d'importance. Quelqu'un de si haineux - il était probablement beaucoup
plus rapides avec ses émotions que sa raison. Elle pourrait utiliser cela à son avantage et dessiner
un nœud coulant autour de leurs deux cou.

"Déshabillez-vous," déclara Ombrage plusieurs jours plus tard.

Hermione ne savait pas si c'était la compulsion ou simplement la futilité de la résistance qui la


poussait à obéir automatiquement.

Probablement les deux.

Elle, avec le reste des femmes, déboutonna sa robe gris terne et enleva ses sous-vêtements. Elles
tremblaient dans la Grande Salle. Il en restait soixante-douze. Vingt d'entre elles avaient été retirées
par la Guérisseuse Stroud par crainte de les voir craquer comme la fille qui hurlait.

Elles se tenaient toutes nues à l'exception des bracelets de cuivre étincelants à leurs poignets, se
repliant sur elles-mêmes pour cacher leur corps aux regards concupiscents des gardes.

"Habillez-vous de ça."

D'un mouvement de poignet, Ombrage déplia une grande pile de vêtements. Des robes écarlates
brillantes. Rouge comme du sang.

Pas de sous-vêtements.

Hermione était suffisamment maigre pour que l’absence d’un soutien-gorge ne soit pas un
problème, mais le manque de sous-vêtements était vivement ressenti. Comme un nerf à vif.

"Et ceux-ci, pour la fraîcheur hivernale," ajouta Ombrage avec un sourire narquois en déployant
une autre pile de vêtements. Des bas et des cuissardes en laine.

Après ça, elle ajouta une pile de bonnets blancs et de chaussures écarlates à semelles plates.

Hermione mis tout.

Le bonnet était le dernier. Les ailes de celui-ci bloquaient presque entièrement sa vision
périphérique, étouffant son audition.
Elle ne pouvait voir que droit devant elle. Si elle voulait regarder quoi que ce soit à gauche ou à
droite, elle devait tourner la tête ouvertement.

Tout avait été soigneusement conçu pour engendrer la vulnérabilité.

Elles pouvaient à peine voir, à peine entendre, ne pouvaient pas résister, ne pouvaient pas refuser,
ne pouvaient pas s'échapper.

Leur bien-être dépendrait entièrement de leur appartenance à quiconque les possédait.

Elles seraient donc souples.

"Si vous quittez la maison qui vous a été assignée, vous devrez porter ces bonnets. Vous ne devez
pas être regardée," ordonna Ombrage. "C'est la fin de ma formation pour vous. J'ai hâte de voir les
enfants naître."

Les yeux d'Ombrage étaient fixés sur le visage d'Hermione, la haine en eux si épaisse pouvait
presque la sentir glacer sur sa peau. Cette dernière eut un sourire froid et joyeux, puis se retourna et
partit.

Quelqu'un effleura le bras d'Hermione. Quelqu'un d'aussi près que même en se retournant, elle ne
pouvait pas distinguer avec les ailes obscurcissant sa vision .

" Je suis vraiment désolée," murmura la voix d'Angelina. Sa voix se brisa, comme si elle réprimait
un sanglot. "Tu avais raison. Nous aurions dû t’écouter."

Hermione ouvrit la bouche pour demander à Angelina ce qu'elle voulait dire. Mais avant qu'elle ne
puisse poser la question, une main dure se referma autour de son bras. Et elle se retrouva entraînée
dans une petite pièce.

La guérisseuse Stroud était assise derrière un grand bureau rempli de paperasse. Elle avait un
dossier ouvert devant elle qui semblait comporter un calendrier. Les carrés étaient remplis de croix
pour marquer les jours.

Hermione se rendit compte qu’on était à la mi-novembre 2004. Elle n'avait pas réalisé la date
jusqu'à ce moment là.

"Miss Granger," dit la guérisseuse Stroud en levant les yeux, "Je suis très heureuse d'avoir pu vous
garder dans le programme."

Hermione ne dit rien. Elle regarda fixement la femme devant elle.

"Je me rends compte que vous n'avez pas choisi cela, mais étant donné le camp que vous avez
choisi pendant la guerre, vous êtes sûrement heureuse de voir vos capacités magiques reconnues."
Stroud étudia Hermione, ses yeux brillants et son expression étrangement chaleureuse. "Il n'y aura
plus de Vingt-huit Sacrés après cela. Les générations futures seront tout simplement magiques. Je
suis certaine que vous pouvez en voir l’avantage."

Hermione se tenait là, s'émerveillant intérieurement de la logique tordue que la femme devant elle
employait pour éclaircir sa conscience.

Il lui fallut plusieurs secondes pour se rendre compte qu'une réponse était de mise. Attendue, à en
juger par l'expression de Stroud.
"Vous m'envoyez me faire violer et vous voulez que j'en voie l'avantage ?" dit-elle finalement en
haussant les sourcils.

Les yeux de la guérisseuse Stroud clignèrent brièvement et devinrent froids.

"Je ne suis pas responsable de toutes les décisions concernant la sécurité. Cela peut vous surprendre
de l'entendre, mais je suis assez investie dans votre santé et votre bonheur."

"Même si j'étais stérile ?"

Hermione baissa les yeux et étudia le calendrier à l'envers, essayant de lire les chiffres et de vérifier
la date exacte. Le papier blanc brillant s'est brouillé dans sa vision et lui a fait mal aux yeux.

La guérisseuse Stroud roula des yeux et soupira. "Il n'y a manifestement aucun raisonnement avec
vous. Vous êtes encore trop émotive à propos de tout. Peut-être qu'un jour, une sorcière avec votre
intelligence en viendra à apprécier ce que j'essaie de faire."

Hermione ne dit rien. Elle plissa les yeux et essaya à nouveau de lire le calendrier. Ses doigts
tremblaient.

Stroud déposa un fichier avec plus de dates et se leva. Hermione leva les yeux.

"Le Seigneur des Ténèbres a hâte que vous soyez sous la supervision de quelqu'un capable de
surveiller vos souvenirs. J'avais demandé une prolongation, afin de voir comment l'entraînement
vous affecte, mais vous atteindrez votre fenêtre de fertilité dans quelques jours, et le Seigneur des
Ténèbres veut que vous soyez enceinte le plus tôt possible. Je vous aurais aidé à vous préparer
physiquement mais - vous ne semblez pas vouloir de mon aide. Le Haut-Préfet est marié. Je suis
sûr qu'il sait quoi faire et que cela ne vous dérangera pas de vous entraîner à lui convenir."

Stroud eut un sourire froid et mince et Hermione tressaillit. Son estomac se tordit douloureusement.

Elle fouilla dans son tiroir et en sortit un sac.

"Cela vous mènera au domaine du Haut-Préfet. Ils vous attendent."

Elle tendit la main vers elle mais Hermione recula.

Elle baissa le menton et essaya de respirer. Elle avait juste besoin d'un moment pour se préparer.
Pour se préparer à ce qu'elle était sur le point d'affronter - et à ce qu'elle s'apprêtait à faire.

"Tendez la main," dit la guérisseuse en faisant le tour du bureau en sa direction. Le cœur


d'Hermione battait douloureusement dans sa poitrine alors qu'elle se mordait la lèvre et essayait
d'avaler la peur qui montait en elle comme une marée.

Sans espoir. Sans défense. Obéissante.

Vous serez obéissant e .

La main d'Hermione commença à se lever. Une pièce de monnaie tomba sur sa


paume. Instantanément, elle sentit un tiraillement derrière son nombril alors qu'elle transplanait.
Chapter 4

Hermione réapparut dans un hall sombre. C'était une pièce immaculée et vide. Une table circulaire
noire laquée était située au centre de la pièce. Il y avait un grand bouquet de fleurs blanches sur la
table.

Elle se retourna lentement, ne voulant manquer aucun détails, mais les ailes stupides du bonnet
agissaient comme des œillères. Elle ne pouvait voir que droit devant elle.

Un grand escalier se trouvait à droite. Plus loin des couloirs froids s’enfonçaient dans l'obscurité.
C'était un Manoir, et un énorme basé sur la largeur de l'escalier.

"Bonjour, Sang-de-Bourbe."

Une voix froide la fit se figer.

Se retournant lentement, elle trouva devant Drago Malefoy.

Il était plus âgé.

Son dernier souvenir de lui remontant à sa cinquième année, alors qu'il faisait partie de la brigade
inquisitoriale. Il avait grandit. Il la dominait et son visage avait perdu toute trace de traits enfantin.
Il y avait une brutalité dangereuse et raffinée dans sa façon de se tenir.

Dans la façon dont il l'a regardait…

Ses yeux étaient comme ceux d'un loup; froid et sauvage.

La dangerosité qui se dégageait de lui était palpable. Alors qu'il la regardait, elle était certaine qu’il
aurait pu se pencher en avant et lui couper la gorge tout en la regardant dans les yeux. Puis reculé,
se souciant seulement qu'elle ne mette pas de sang sur ses chaussures.

Il était le Haut Préfet.

La main droite de Voldemort. Son bourreau.

Le nombre de ses amis qu'il avait assassinés: Ginny, McGonagall, Fol'Œil , Neville, Dean, Seamus,
le professeur Chourave, Mme Pomfresh, Flitwick, Oliver Dubois ... la liste s'allongeait encore et
encore. Hormis ceux qui avaient été torturés à mort immédiatement après la bataille finale - chaque
personne qu'elle savait être morte après la guerre - le Haut-Préfet les avait tués.

Les filles lui avaient chuchoté pendant les premières nuits. Lui racontant l’enfer du monde qu'elle
avait manqué alors qu'elle était enfermée sous Poudlard.

Elle n'avait pas pensé qu'il pouvait être quelqu'un qu'elle connaissait.

Quelqu'un de si jeune.

La terreur monta en elle. Elle ne savait pas quoi faire pour gérer le choc.
Avant qu'elle ne puisse réagir - ou même analyser la situation - ses yeux se fixèrent dans les siens,
et il se fraya brusquement un chemin dans son esprit.

La puissance avec laquelle il la frappa l'a presque fit s'évanouir.

Son intrusion mentale était comme une lame, plongeant directement dans ses souvenirs. Il trancha
la fragile barrière qu'elle essayait d'ériger avec les lambeaux de magie interne qu'elle pouvait
invoquer, fouillant dans ses souvenirs bloqués.

C'était comme si il lui enfonçait un clou dans la tête.

La précision et la force avec laquelle il exécutait était implacable.

Il n'arrêtait pas d'essayer de percer. C'était presque pire que la malédiction du cruciatus. Cela durait
plus longtemps que la malédiction de torture ne pouvait le faire sans rendre le destinataire fou.

Lorsqu'il s'est finalement arrêté, elle se retrouva allongée sur le sol. Malefoy se tenait au-dessus
d'elle, la regardant alors qu'elle frissonnait du traumatisme de son intrusion.

"Alors, tu as vraiment tout oublié," dit-il en l'évaluant. "Que penses-tu protéger dans ton esprit ?
Vous avez perdu la guerre."

Elle ne pouvait pas répondre.

Elle n'avait pas de réponse.

"Eh bien," dit-il en redressant légèrement sa robe. "Le Seigneur des Ténèbres a eu la gentillesse de
t’envoyer vers moi. Si jamais tu récupères tes souvenirs, je serai le premier à le savoir."

Il lui adressa un sourire narquois pendant un moment avant que son visage ne devienne froid et
indifférent. Puis il enjamba son corps et sortit de la pièce.

Hermione se remit sur ses pieds, tremblant de l'angoisse mentale et de la rage impuissante qu'elle
ressentait.

Elle le détestait.

Elle n'avait jamais détesté Drago Malefoy auparavant.

Il avait simplement été un tyran endoctriné, un symptôme d'une maladie dont d'autres étaient
responsables. Maintenant, elle le détestait. Pour ce qu'il était devenu. Pour ce qu'il avait fait.

Il la possédait.

Elle était coincée sous son talon, et il avait l'intention de la broyer jusqu'à ce qu'il ait obtenu ce qu'il
voulait d’elle.

Hermione serra la mâchoire en se forçant à penser au-delà de sa rage soudaine. Son plan est resté le
même. Elle devait trouver un moyen de s'échapper ou de l'amener à la tuer.

Il n'était pas ce à quoi elle s'attendait. Elle avait espéré que le Haut-Préfet serait motivé par les
émotions, et bien que le Malefoy qu'elle avait connu à l'école l'ait été, désormais il semblait glacé.
Ce que, bien sûr, elle aurait dû réaliser. La Légilimencie et l’Occlumencie; la clé pour eux était le
contrôle. La capacité de compartimenter son esprit derrière des murs.

Il faudrait de la ruse pour le faire craquer suffisamment pour commettre une erreur comme la
tuer. Quoi qu'elle fasse, elle ne pourrait pas l'accomplir immédiatement. Elle ne pouvait pas se
précipiter. Elle ne pouvait pas être négligente. Elle devrait rester là, attendre et endurer ce qui allait
arriver jusqu'à ce qu'elle trouve une ouverture.

Cette pensée la fit frissonner. Sa gorge se serra alors qu'elle déglutissait et essayait de réfléchir.

Un claquement de talons sur le parquet attira son attention. Une petite sorcière blonde entra dans la
pièce. Elle et Hermione se regardèrent pendant un long moment.

"Alors te voilà," dit la sorcière, soulevant son nez avec un reniflement. "Enlève ce stupide chapeau
et viens. Nous devons revoir les instructions ensemble avant que je puisse te mettre là où nous
devons te garder."

La blonde tourna les talons et sortit de la pièce. Hermione le suivit lentement. La sorcière était
familière. Une Greengrass, pensa Hermione. Pas Daphné, mais peut-être la sœur cadette.

Elle ne pouvait pas se souvenir de son nom.

Elles arrivèrent dans un salon. Malefoy était déjà là, assis sur une chaise grêle, l'air ennuyé.

Hermione retira son bonnet.

"Alors," dit la sorcière qu'Hermione supposait être la femme de Malefoy alors qu'elle s'asseyait sur
l'une des autres chaises grêles. "La Guérisseuse Stroud a envoyé un paquet d'instructions. Qui
savait que les Sang-de-Bourbe venaient avec des instructions ? Pratique, n'est-ce pas ?"

Le sarcasme dans la petite voix aiguë de la sorcière était fragile.

"Lis-le juste, Astoria," dit Malefoy, jetant un bref coup d'œil vers la sorcière avec un ricanement.

Astoria. C'était donc le nom de la femme de Malefoy.

"Voyons voir. Pas de malédiction, de torture ou de violence physique. Elle doit être nourrie. Nous
pouvons la faire travailler, mais pas plus de six heures par jour. Et elle doit passer au moins une
heure dehors chaque jour."

Astoria eut un rire un peu maniaque.

"C'est un peu comme garder des Croups, n'est-ce pas ? Qui l’eut cru ? Ah oui. Comme c'est
charmant. Nous aurons un hibou tous les mois pendant les cinq jours où tu devras - performer,
Drago. La Guérisseuse Stroud a inclus une petite note personnelle ici, mentionnant qu'en raison de
l'intérêt spécifique du Seigneur des Ténèbres pour la Famille Malefoy et la Sang-de-Bourbe, elle
viendra en personne chaque mois pour voir si tu réussis."

Astoria avait tant l'air à la frontière de l’hystérie qu'Hermione fut surprise qu’elle n’ait pas
commencé à crier et à briser une chaise contre le sol.

"Écoute ça. J'ai le droit de regarder ! Tu sais, pour m’assurer que tout est entièrement clinique entre
toi et la Sang-de-Bourbe."
Astoria devint terriblement pâle. Ses yeux bleus semblaient presque dérangés. Ses mains
tremblaient, elle froissa les papiers dans ses mains et les fit claquer sur la table à thé.

"Je ne veux pas," dit-elle de sa voix tranchante et vibrante. "Si tu objectes, tu peux me traîner
devant le Seigneur des Ténèbres lui-même avant de me tuer. Je ne regarderai pas !"

Elle cria le dernier mot.

"Fait ce que tu veux mais ferme-la !" répondit Malefoy, sur un ton vicieux alors qu'il se levait et
quittait la pièce à grands pas.

Hermione se tenait figée près du mur.

Astoria s'assit en tremblant sur sa chaise pendant plusieurs minutes avant de parler à Hermione.

"Ma mère a élevé des Croups. De jolies petites créatures," déclara Astoria. "Tellement amusant de
voir que c’est maintenant fait avec des sorcières…"

Hermione ne dit rien. Elle se tenait juste près du mur en essayant de ne pas bouger. Se concentre
pour éviter d’avoir des spasmes dans les doigts.

Fait semblant d'être un arbre, se dit-elle faiblement. Finalement, Astoria se leva.

"Je vais te montrer ta chambre. Tu peux faire ce que tu veux, mais je ne veux pas te voir. J’ai
compris que ces menottes nous éviteront tout problème éventuel."

Elles descendirent un long couloir, puis traversèrent une porte étroite, en partie dissimulée, qui
menait à l'escalier en colimaçon des serviteurs. Après avoir gravi trois étages, elles entrèrent dans le
couloir principal le plus grand du Manoir. Elles étaient dans une autre aile. Les fenêtres étaient
toutes lourdement drapées. C'était froid et enveloppé; le mobilier étant entièrement recouvert de
bâches blanches.

"Cette aile est inoccupée," déclara Astoria comme si ce n'était pas évident. "Nous avons plus de
serviteurs qu'il n'en faut. Reste-ici et hors de vue sauf si tu es appelée. Les portraits garderont un
œil sur toi."

Astoria poussa une porte et Hermione y entra. C'était une grande chambre. Un lit à baldaquin était
trônait au centre de la pièce et un fauteuil se tenait près de la fenêtre. Une grande armoire était
posée contre un mur. Il n'y avait pas de tapis. Seul un portrait accroché au mur. Aucun livres.

Tout était froid et nu.

"Si tu as besoin de quelque chose, appelle un elfe de maison," dit Astoria avant de fermer la porte.
Hermione écouta ses pas battre en retraite.

Être soudainement laissée sans surveillance sans être dans une cellule était désorientant. Le
changement soudain était à la fois passionnant et terrifiant, comme si elle avait soudainement sauté
d'une falaise.

Elle laissa tomber son bonnet sur le sol à côté de la porte et se dirigea vers une fenêtre. La
campagne froide et hivernale s'étendait à perte de vue. En le prenant en compte, elle réfléchit à la
situation.
Malefoy et Astoria se détestaient clairement.

Ce n'était guère surprenant. Comme si les mariages arrangés de Sang-Pur n'étaient pas déjà assez
dysfonctionnels, les avoir arrangés par Voldemort dans le seul but de la reproduction devait avoir
étouffé toute étincelle potentielle. Surtout après avoir échoué à se reproduire.

Astoria ne semblait pas particulièrement effrayée par Malefoy, donc vraisemblablement il n'était
pas assez colérique pour être violent avec elle. Elle lui semblait en grande partie rancunière et
indifférente à son égard.

Il ne paraissait pas être un mari attentif par aucun effort d'imagination. Son estime pour Astoria
semblait se limiter à être simplement une personne qu'il était obligé d'endurer.

Quoi qu'Astoria puisse ressentir à propos de son mari ou de son mariage, la présence d'Hermione
en tant que mère porteuse l’irritait clairement. Elle semblait déterminée à ignorer son existence
autant qu'elle le pouvait.

Hermione n'avait aucune objection. Moins il y avait de personnes à gérer, mieux c'était. Si elle
devait se soucier de repousser ou d'apaiser Astoria, ce serait un défi supplémentaire. Et si Astoria
était attentive à son mari, cela rendrait beaucoup plus difficile de s'échapper ou de trouver un
moyen de manipuler Malefoy. Si Astoria était principalement préoccupée de prétendre
qu'Hermione n'existait pas, c'était le scénario le plus simple. Elle resterait hors de vue, dans
l'ombre, autant qu'elle le pourrait. Jusqu'à ce qu'il y ait une opportunité d'agir.

La clé serait d'étudier Malefoy. Découvrir ce qui le motivait. Quels étaient ses vices. Ce qu'elle
pouvait exploiter en lui.

Il ne semblait pas particulièrement intéressé par Hermione au-delà de découvrir ce qu'elle pouvait
cacher dans ses souvenirs perdus. Si tel était le cas, c'était un soulagement. Peut-être qu'il choisirait
aussi principalement de la laisser seule. Elle était sûre que s'il le souhaitait, il pourrait trouver un
certain nombre de façons de la torturer sans risquer sa fertilité.

Drago Malefoy était le Haut-Préfet.

C'était toujours choquant.

Que lui était-il arrivé pendant la guerre pour le rendre si impitoyable ?

La haine nécessaire pour réussir à lancer un sortilège meurtrier était énorme. Infliger une mort
instantanée vous arrachait quelque chose. La plupart des sorciers et sorcières sombres ne pouvaient
le gérer qu'occasionnellement. Cela faisait partie de la raison pour laquelle il y avait tant d'autres
malédictions utilisées pour tuer. Le sadisme en faisait partie, mais la vérité était qu'aucune autre
malédiction n'était irréversible et imparable comme l'était la malédiction meurtrière. Le pouvoir
nécessaire pour utiliser quelque chose d'aussi définitif était… eh bien, il n'y avait vraiment rien à
quoi le comparer.

La capacité de Voldemort à le lancer à plusieurs reprises et sans faille faisait partie de la raison pour
laquelle il avait inspiré une telle terreur.

La réputation du Haut-Préfet d'utiliser la malédiction était déjà tout aussi légendaire. Cela l'avait
porté au rang le plus élevé des Mangemorts.
Et c'était Malefoy.

Elle devrait bouger prudemment. La désinvolture avec laquelle les Malefoy avaient traité son
arrivée indiquait une totale assurance. La laissant dans le hall. Lui montrer le Manoir. La mettre
dans une aile inoccupée. Hermione était certaine qu'il n'y avait pas de moyen facile de
s'échapper. Jusqu'à ce qu'elle puisse enlever les menottes, Malefoy serait toujours capable de la
retrouver, et elle serait incapable de se battre contre lui ou n'importe qui d'autre.

Elle soupira et son souffle fit un petit cercle de condensation sur le verre froid de la vitre.

Levant un doigt vers le verre, elle dessina la rune Thurisaz: pour la défense, l'introspection et la
concentration. À côté d'elle, elle dessina son renversement, sa Merkstave: pour le danger, l'absence
de défense, la méchanceté, la haine et le dépit.

Ce dont elle avait besoin. Ce qu'elle avait.

Elle devait renverser sa fortune. Elle regarda les runes disparaître du verre tandis que la
condensation s'évaporait dans la pièce.

Aucune des filles n'avait entendu de chuchotements sur une résistance existant toujours. Mis à part
Hermione, tous les membres de l'Ordre qui avait survécu à la bataille finale étaient connus pour être
morts. Leur mort avait été rendue publique. Leurs cadavres pendaient pour s'assurer qu'il n'y avait
pas de place pour des espoirs secrets. La Résistance s'était effondrée à la mort de Harry.

Voldemort semblait avoir veillé à ce que l'Ordre du Phénix n'ait aucune étincelle avec laquelle se
ressusciter. Alors que la guerre s'éternisait au fil des ans, il était devenu plus prudent et moins
certain de son infaillibilité qu'il ne l'avait été pendant les années d'Hermione à Poudlard.

Voldemort était minutieux.

C'était troublant. S'il avait élevé Malefoy au rang de Haut-Préfet, cela signifiait probablement que
Malefoy était également minutieux. Pas quelqu'un d’enclin à agir imprudemment ou à faire des
erreurs de jugement.

Peut-être qu'il y avait encore une résistance quelque part. Les femmes de Poudlard n'avaient su que
ce que les gardes leur avaient dit. Il se peut que certaines factions travaillent encore contre
Voldemort. Si Hermione s'échappait, peut-être qu'elle pourrait les trouver et finalement leur donner
le secret qu'elle cachait.

Puisqu'elle était dans la maison du Haut-Préfet, peut-être que si elle était intelligente, elle pourrait
récolter des informations utiles.

Si elle continuait à agir de manière souple et coopérative.

Brisée.

S'ils pensaient qu'elle était vraiment brisée, ils pourraient finir par devenir négligents avec elle.

Elle attendrait.

Elle était très douée pour attendre.


Chapter 5

Hermione explora la pièce dans laquelle elle avait été placée. Il y avait peu de choses qui aient pu
échapper à son attention au premier regard.

La garde-robe était remplie des mêmes robes et robes rouges écarlates qu'elle portait actuellement.
Elles étaient de poids variés, vraisemblablement pour s’adapter aux conditions météorologiques
d'été et d'hiver. Les tiroirs contenaient d’autres bonnets et de bas en laine. Des chaussures rouges à
l’aspect fragiles était disposées en dessous.

Hermione en sortit une paire du tiroir et les fixa. Les semelles étaient fines et elles étaient en tissu;
elles s'useraient rapidement. Si elle voulait courir, elle devrait voler de nouveaux vêtements ainsi
que de nouvelles chaussures.

Le portrait sur le mur était celui d'une jeune sorcière. Jolie et blonde. Sans aucun doute l'une des
ancêtres de Malefoy. Elle avait les mêmes traits nets et une expression dédaigneuse. La sorcière
n'aurait pas pu être plus âgé qu’une élève diplômée de Poudlard lorsqu'elle avait été peinte. Elle
fixa avec indifférence Hermione, assise nonchalamment sur une chaise à haut dossier, un livre à
côté d'elle.

Finalement, Hermione se détourna et regarda le reste de la pièce. Il y avait une porte conçue pour se
fondre dans le mur de l'autre côté de la pièce. Elle s'approcha et l'ouvrit.

Une salle de bain, principalement occupée par une grande baignoire sur pieds. Pas de douche. Seuls
les objets les plus essentiels avait été fournis: du savon, des serviettes, une brosse à dents, une
petite tasse d'eau.

Hermione s'approcha et se lava les mains. En les retirant, elle fit semblant de faire tomber
accidentellement la tasse du comptoir. Elle toucha le sol avec un son fort et aigu mais ne réussi pas
à se casser ou même à se fissurer.

Il y avait un charme de protection dessus.

Malefoy était minutieux.

Elle la ramassa et la rinça avant de le remettre en place. En se retournant, elle découvrit qu'il y avait
aussi un portrait dans la salle de bain. La même jeune sorcière l’étudiait avec un regard entendu.

Hermione feignit l'innocence et retourna dans la chambre.

En moins d'une heure, il ne restait plus rien à inspecter dans sa chambre. Non pas qu'elle s'attendait
à trouver quoi que ce soit ou à avoir beaucoup de problèmes avec la supervision perçante du
portrait sur le mur. La sorcière avait apparemment reçu l'ordre de surveiller Hermione comme un
faucon.

Elle se dirigea vers la porte de la chambre et, après un moment d'hésitation, elle tourna la poignée
et entra dans le couloir.

Son cœur s'est immédiatement mis à battre.


Le sentiment de terreur et de liberté qu'elle éprouva en entrant simplement dans une autre pièce par
elle-même était stupéfiant. Alors qu'elle fermait la porte derrière elle, elle s'appuya contre la porte
et essaya de prendre une lente inspiration.

Ses doigts se tordirent autour de la poignée de porte alors qu'elle regardait autour d'elle et essayait
de se ressaisir.

Le long couloir qui s'évanouissait dans l'obscurité était si... ouvert.

Elle déglutit nerveusement. Elle avait supposé que certains effets de son long emprisonnement
continueraient de la hanter. En fait, l'expérience était plus que troublante. C'était horrible.

Ses tentatives pour respirer et se calmer échouèrent. Sa poitrine bégaya en petites inhalations
rapides.

Le seul bruit dans l'aile froide et sombre du Manoir.

Elle se mordit la lèvre. Son esprit - elle avait toujours pu faire confiance à son esprit. Même ses
souvenirs verrouillés ressemblaient à un mécanisme de défense. Se retrouver paniquée et à
hyperventiler parce qu'elle était entrée dans un couloir de sa propre volonté.

C'était une trahison.

Elle ferma les yeux et essaya de respirer profondément. Essaya de dégager sa main de la poignée de
porte qu'elle serrait désespérément, comme si elle risquait se noyer si elle la lâchait.

Sa capacité à raisonner et à se dire qu'elle allait bien était une persuasion insuffisante pour son
esprit et son corps.

Elle essaya de s'éloigner de la porte, mais ses jambes refusèrent de coopérer.

La terreur qui parcourait son corps l'avait figée.

C'était un couloir. Juste un couloir, se dit-elle. Elle avait le droit d’être là. Il n'y avait aucun ordre
qui la retenait...

Il n'y avait aucune commande ne la retenait...

... juste elle-même.

Après être restée là pendant plusieurs minutes, essayant et échouant à se forcer à bouger, elle
sanglota brusquement et se blottit plus près de la porte.

Elle ne se souvenait pas de la dernière fois où elle avait pleuré. Il y avait longtemps dans sa cellule.

Alors qu'elle se tenait là, tremblante et hyperventilant dans le couloir de cette aile vide du Manoir,
elle pleura.

Sur tous ceux qui étaient morts maintenant. Pour toutes les personnes que Malefoy avait tuées. Pour
toutes les filles de Poudlard envoyées dans un monde d'horreur. De rage contre les menottes
verrouillées autour de ses poignets, et qui d’une certaine manière avait en quelque sorte été aussi
verrouillées autour de son propre esprit.
Elle retourna dans sa chambre, ferma la porte, se laissa tomber par terre et continua à pleurer.

Il lui fallut une journée entière avant de pouvoir à nouveau se forcer à entrer dans le couloir.

Elle était déterminée à surmonter sa panique. Le lendemain matin, elle ouvrit la porte en grand,
s'accroupit sur le lit et se força à regarder le couloir jusqu'à ce que son cœur cesse de battre
douloureusement dans sa poitrine à la simple vue.

Elle perdrait toute chance de s'échapper si elle ne pouvait même pas sortir de sa chambre sans avoir
une dépression nerveuse.

Elle s'assit dans son lit et mangea le petit déjeuner qui apparut tout en réfléchissant au problème.

Cela s'était manifesté lorsqu'elle était seule. Elle ne savait pas si c'était parce que la compulsion des
menottes à l'obéissance l'avait auparavant distraite ou si c'était une forme insidieuse de traumatisme
mental; qu'être emprisonnée pendant si longtemps l'avait endommagée au point qu'être contrôlée
par d'autres était la seule façon dont elle pouvait fonctionner maintenant.

Elle espérait que c'étaient simplement les menottes, mais elle craignait que ce ne soit pas ces
dernières. L'emprisonnement avait rongé sa psyché d'une manière qu'elle avait peur de réaliser
pleinement.

Elle s'arma de courage. Elle était déterminée à surmonter sa panique. Prête à faire tout ce qu'il
fallait.

Lorsque son dîner apparut ce soir-là, elle le mangea assise près de la porte ouverte. Ses mains
tremblaient tellement qu'elle laissa tomber la moitié de la nourriture de la fourchette. Au moment
où elle eut fini de manger, les tremblements s'étaient suffisamment calmés pour qu'elle puisse boire
de l'eau sans la renverser sur son menton.

Elle regarda le couloir. Elle fixait tous les meubles enveloppés et les nombreux portraits
d'aristocrates aux visages froids et pâles.

Elle essaya de se souvenir de ce qu'elle savait de Malefoy.

Comment avait-il réussi à grimper si haut dans les rangs de Voldemort à un si jeune âge ?

Il avait été impliqué dans la mort de Dumbledore au début de la sixième année. Les circonstances
n'avaient jamais été tout à fait claires. Elle se souvenait avoir été brusquement réveillée par les
barrières hurlantes du château pendant la nuit. Minerva McGonagall et le reste des professeurs
étaient pâles de choc et d'horreur alors qu'ils essayaient frénétiquement de découvrir ce qui s'était
passé. Malefoy avait disparut dans le chaos.

C'était le premier et le dernier événement majeur de la guerre qu'Hermione associa spécifiquement


à Malefoy. Après cela, il avait disparu dans les rangs de Voldemort. Un autre Mangemort sans
visage.

Sa mère était décédée plusieurs années après le début de la guerre. Hermione se souvenait avoir
entendu parler de la mort de Narcissa Malefoy au manoir de Lestrange. C'était arrivé lors d'une
mission de sauvetage. Harry et Ron avaient été attrapés par des Raffleurs. Lorsque l'Ordre est allé
les sauver, un Mangemort a perdu le contrôle d'une malédiction et a brûlé le manoir avec Narcissa
et Bellatrix à l'intérieur.
La mort de Narcissa avait rendu Lucius Malefoy fou. Il s'était glissé facilement dans lamême la
folie que Bellatrix. Il avait imputé la responsabilité de la mort de Narcissa à Ron et Harry et s'était
consacré à la venger en traquant les Weasley. Les lésions cérébrales d'Arthur Weasley et la mort
imminente de George pendant la guerre avaient toutes deux été causées par Lucius. Il est devenu un
canon lâche dans les rangs de Voldemort. Il avait été trop utile et mortel pour que son
insubordination le fasse tuer, mais il avait constamment dansé sur la ligne.

Hermione avait pensé que Lucius était peut-être le Haut Préfet, étant donné à quel point il était
vicieux, rempli de haine et rapide à assassiner. Comme il ne l'était pas, Hermione se demanda s'il
était toujours en vie. Peut-être qu'après la guerre, il avait finalement été dépassé et s'était fait
tuer. Hermione l'espérait. La façon dont Lucius avait ri pendant que Ron mourait en hurlant
d'agonie - elle ne pourrait jamais bannir ce souvenir.

Mais Malefoy…

Elle ne pensait pas qu'il avait été traité comme particulièrement important ou considéré comme un
Mangemort esssentiel lors des réunions de l'Ordre dont elle se souvenait. Tout ce qu'il avait fait
pour se frayer un chemin jusqu'au sommet avait dû se produire vers la fin de la guerre. Peut-être
avait-il été impliqué dans tout ce qui avait provoqué l'effondrement des plans de l'Ordre lors de la
bataille finale.

Parce qu'elle avait été une guérisseuse, Hermione n'avait pas été là pendant toute la
bataille. Quelque chose dans leur stratégie avait mal tourné. Il y avait eu beaucoup plus de
mangemorts que l'Ordre ne l'avait prévu. Voldemort avait jeté la malédiction meurtrière et Harry
était tombé. Puis il avait ordonné à Lucius de confirmer qu’il était mort.

Mais Harry ne l'était pas.

Alors Voldemort avait lancé une autre malédiction meurtrière, et une autre, une autre et une autre.
Après une demi-douzaine fois le sort, Voldemort était parti confirmer lui-même que Harry était
mort. Pour en être sûr, il avait traîné le corps d'Harry dans les airs et l’avait pendu à la tour
d'astronomie. Tout le monde regarda Voldemort maudire le corps d'Harry avec un sort de nécrose à
action rapide et il se décomposa entièrement sous leurs yeux.

Les yeux verts vides d’Harry - Hermione les voyait à chaque fois qu'elle fermait les
siens. L'expression sur son visage; la réalisation qu'il avait échoué y avait été écrite dans sa mort.

Elle trembla en y réfléchissant. Ses meilleurs amis étaient morts sous ses yeux. Par un coup de sort
encore plus cruel, elle n'avait pas été autorisée à les suivre.

Ils l'avaient laissée derrière eux.

Elle redressa les épaules et se força à entrer dans le couloir. Elle avait fait face à toutes sortes
d'horreurs. Elle n'allait pas être vaincue par sa propre psyché fracturée et un couloir.

Un pas.

Deux.

Trois.

Quatre.
Sa respiration s’atténua et elle a serré ses mains en poings jusqu'à ce qu'elle puisse sentir ses ongles
s'enfoncer dans la peau.

Cinq.

Six.

Sept.

Une goutte, puis une seconde et encore en autre.

Elle se figea et baissa les yeux. L’une de ses mains avait laissé une traînée de sang sur le sol.

C'était la même teinte que sa robe.

Elle regarda le sol jusqu'à ce qu'une flaque de la taille d'un dessous de tasse se rassemble
progressivement à ses pieds.

Puis elle continua dans le couloir. Comptant le son de son hémoglobine dégoulinant au lieu de ses
pas jusqu'à ce qu'elle en atteigne la fin.

Elle n'avait aucune destination en tête, alors elle se retourna et repartit en essayant les poignées de
portes en cours de route. Certaines étaient verrouillées. D'autres ne l'étaient pas. Elle jeta un coup
d'œil dans des chambres vides remplies de meubles enveloppés. Elle reviendrait et les explorerait
tous attentivement plus tard. Elle y trouverait peut-être quelque chose qui pourrait s'avérer utile.

Elle tremblait en rentrant dans sa chambre. Se sentant épuisée, elle rampa immédiatement dans son
lit.

En s'endormant, elle rêva de Ginny.

Ginny - près de la fin de la guerre, avec des cheveux coupés au-dessus de ses épaules et une longue
cicatrice sur un côté de son visage. Elle était blottie à côté d'un lit et leva les yeux brusquement vers
Hermione comme si elle était surprise.

L'expression de Ginny était tordue d'angoisse, couverte de larmes. Elle sanglotait de manière
incontrôlable.

"Ginny," s'entendit dire Hermione. "Ginny, qu'est-ce qui ne va pas ? Qu'est-ce qui c’est passé ?"

Alors que Ginny ouvrait la bouche pour répondre, le rêve se dissipa.

Quand Hermione se réveilla le lendemain matin, elle savait qu'elle avait dû rêver. De quoi avait-elle
rêvé ? Elle ne se souvenait pas. Quelque chose - quelque chose de triste. Elle pressa les talons de
ses mains contre ses yeux et essaya de s'en souvenir.

Elle ne pouvait pas se résoudre à s'approcher de la porte ce jour-là. Elle se blottit contre la fenêtre et
regarda les jardins brumeux qui se trouvaient à l'extérieur. Il y avait un labyrinthe de haies d'un
côté. Elle traça du regard le chemin pour s’y déplacer.

Elle étudia tous les terrains du domaine qu'elle pouvait voir. Essayant de prendre note de tout ce qui
pourrait être utile. Où irait-elle si elle essayait de se cacher ? Si elle essayait de s'échapper ?
La journée passa lentement.

Avoir à nouveau le sens du temps était vaguement troublant. Le tic-tac régulier de l'horloge attirait
constamment son attention. Un son grinçant continu. Si elle se laissait l’écouter trop longtemps,
cela lui provoquait des spasmes à chaque cliquetis des engrenages.

Elle découvrit que son esprit avait tendance à errer et à se perdre. Elle s'interrompait souvent dans
ses pensées et se rendait compte que des heures s'étaient écoulées.

Alors que la journée touchait à sa fin, elle fixa la porte.

Elle devrait se forcer à sortir à nouveau. Elle n'avait même pas vu Malefoy depuis son arrivée. Elle
avait eu l'intention d'essayer de le surveiller. De l’étudier. De s’armer d'une certaine compréhension
de lui.

Tous ses plans s'étaient évanouis au cours des deux derniers jours.

Elle se leva et se dirigea lentement vers la porte. Alors qu'elle enroulait ses doigts autour de la
poignée, il y eut un bruit soudain derrière celle-ci. Sursautant, elle se retourna brusquement et
trouva un elfe de maison debout derrière elle.

"La Maîtresse veux que vous vous prépariez pour ce soir," dit l'elfe, détournant les yeux puis
s'éloignant.

Hermione avait l'impression que son cœur était dans sa gorge. Ses mains commencèrent à trembler.

Elle réfléchit un instant, à ne pas se préparer.

Sans aucun doute, si elle le faisait, Malefoy apparaîtrait et la forcerait à le faire. Qui savait ce qu'il
pourrait lui faire d'autre si elle le provoquait. Les compulsions dans son esprit remuaient ...

Obéissan te .

Ne pas résister.

Son cerveau commença automatiquement à cataloguer les choses qu'elle avait reçu pour instruction
de faire.

Elle n'était pas sûre si la compulsion la poussait à rationaliser l'obéissance ou si obéir était
réellement le choix rationnel.

Elle partit dans la salle de bain et ouvrit le robinet de la baignoire. L'eau bouillante coula et elle
regarda la baignoire se remplir lentement.

Elle se demanda si elle pouvait d'une manière ou d'une autre se noyer avant que Malefoy ne puisse
arriver. En tant que Maître du Manoir, il pouvait probablement transplaner n'importe où. Elle
frissonna à l'idée qu’il puisse la traîner, nue, hors de l'eau par les cheveux.

Elle ôta sa robe et se laissa tomber dans l'eau, sifflant mais savourant la douleur. Elle ne ressentait
presque plus rien ces jours-ci. Apparemment, les menottes ne l'empêchaient pas de ressentir la
chaleur.

C'était une information utile à classer.


Après s'être lavée, elle se sécha avec une serviette de bain somptueuse et surdimensionnée. Elle
enfila une nouvelle paire de robes. La longue robe écarlate boutonnée, puis la robe écarlate ouverte.
Pour finir par enfiler ses bas. Elle les détestait tellement. S'il ne gelait pas à l'intérieur du Manoir,
elle ne les aurait jamais portés. Mis à part la terrible couleur rouge, elle pouvait presque prétendre
que les robes n'étaient que des vêtements, mais l'horrible sensation de sentir son entrejambe non
couvert lui donnait l’impression constante d’être exposée.

Elle n'obtiendrait des culottes que si elle saignait ou était enceinte. Sinon, elle devait rester –
accessible.

Une fois habillée, elle se tenait incertaine au milieu de sa chambre. Elle ne savait pas trop où elle
était censée aller. Ce qu'elle était censée faire.

La porte s'ouvrit brusquement et Astoria apparut, l'air blanche comme un drap.

"Bien, tu es prête. J'avais peur de devoir envoyer Drago te chercher," dit Astoria en regardant
Hermione de haut en bas avec une expression critique. "Je vais te montrer où aller ce soir. Après ça,
je serai ailleurs. Je m'attendrai à ce que tu te prépares et que tu y aille tous les soirs désignés sans
problème. Je viens de penser que… tu n'as pas vraiment besoin de toutes les parties de ton corps -
juste celle pour te reproduire. Donc, si tu pensais à ne poser ne serait-ce qu’un seul problème, garde
bien ça à l'esprit."

Un frisson lui parcourut la colonne vertébrale, et elle hocha la tête.

Astoria sortit de la pièce, conduisant Hermione à travers le Manoir, dans le hall, puis monta le
grand escalier et descendit un couloir du deuxième étage. Les portraits marmonnaient en passant.

"Putain."

Hermione les entendit murmurer plus d'une fois. Astoria s'arrêta à la septième porte.

"Entre et attends ici. Drago viendra quand il voudra, mais tu devras être là-dedans à huit heures
précises."

Sans s'arrêter davantage, Astoria continua dans le couloir et disparut dans l'obscurité.

Les mains d'Hermione tremblaient alors qu'elle saisit la poignée de la porte et essaya de l'ouvrir.
Elle ne tournait pas au début, et elle dut prendre plusieurs respirations profondes pour se calmer et
faire en sorte que ses mains cessent de trembler suffisamment pour la saisir et la tourner.

En entrant dans la pièce, elle pris en compte tous les détails qu'elle pouvait.

C'était stérile.

Elle avait supposé que sa chambre était nue et froide par indifférence, mais peut-être était-ce
simplement ainsi que Malefoy était. Il y avait un grand lit, une armoire imposante, un bureau et une
chaise.

Hermione aurait imaginé Malefoy ayant une chambre plus luxueuse. Toute de vert et d’argent avec
des draps chers et des coussins recouverts avec trop de pompons.

La chambre devant elle aurait pu appartenir à un moine.


C'était fonctionnel. C'était vraiment tout ce que l'on pouvait en dire. Pas étonnant que Malefoy était
si froid.

Elle s'éloigna du lit et alla s'asseoir près du bureau. En s'asseyant, elle regarda le contenu de la
surface du bureau. Un parchemin vierge et des plumes. Elle tendit la main avec hésitation vers les
plumes, se demandant si elle était capable de les toucher.

Alors que ses doigts se rapprochaient, elle ressentit une légère sensation de brûlure et tira sa main
en arrière.

Son estomac se tordait d'effroi et elle essaya de se distraire en récitant des formules d'arithmancie
pendant qu'elle était assise.

Elle avait l'habitude d'attendre sans fin. Qu'est-ce qu'une heure après seize mois de privation
sensorielle ? Elle avait juste besoin d'arrêter de penser à ce qui allait se passer ensuite. Son estomac
était si tordu qu'elle pensait qu'elle pourrait être malade.

Soudain, la serrure se déverrouilla. Elle se leva et se retourna brusquement, juste à temps pour voir
Malefoy entrer. Sa main était levée vers sa gorge, tirant sur son col. Il ne s'était clairement pas
attendu à la trouver ici. Il s'arrêta brusquement et la regarda, semblant légèrement pâle avant de
presser ses lèvres ensemble en une ligne dure.

"Sang-de-Bourbe," dit-il après un moment. "Le jour est venu."


Chapter 6
Chapter Notes

[Notes de l'auteure ]
Avertissement : Ce chapitre traite du viol. J'ai fait de mon mieux pour le représenter d'une
manière qui n'est pas inutilement graphique, mais j'ai également essayé d'être réaliste quant à
l'impact d'une telle chose. Je ne présenterai pas à plusieurs reprises de telles scènes dans ce
travail, mais c'est un élément primordial de cette histoire et je ne pensais pas qu'il serait
honnête de passer sous silence. La discrétion du lecteur est conseillée.

Hermione ne dit rien. Elle le regarda juste.

Elle était soulagée de ne pas trembler.

Elle se força à croiser son regard, se rappelant qu'elle devait juste supporter cela un petit moment -
jusqu'à ce qu'elle puisse formuler un plan.

Elle pouvait le supporter. Elle le ferait.

Elle n'était pas certaine de ce qu'elle était censée faire. S'attendait-il à ce qu'elle aille s'allonger sur
son lit ?

Il la dépassa jusqu'à l'armoire et après avoir posé sa main contre la porte pendant un moment,
l'ouvrit brusquement.

Peut-être que Malefoy n'était pas entièrement moine. L'armoire contenait presque une pièce entière.
Derrière la porte se trouva un bar plein, il en attrapa une bouteille de Whisky Pur-Feu sur une
étagère et tira le bouchon avec ses dents. Crachant le bouchon sur le sol, il porta la bouteille à ses
lèvres et la dévisagea.

Hermione attendit.

Après une minute, il sortit sa baguette et d'un mouvement rapide invoqua une table au milieu du
sol. Hermione le regarda, complètement perdue. Elle regarda Malefoy.

Ce dernier se moqua.

"Penche-toi," dit-il d'une voix basse et railleuse, en lui faisant un geste.

Hermione n'avait pas pensé qu'elle pouvait se sentir plus révulsée par lui, mais apparemment elle le
pouvait. Elle mordit l'intérieur de sa lèvre jusqu'à ce qu'elle sente la peau céder et le sang couler sur
sa langue alors qu'elle sentait ses pieds commencer à obéir automatiquement.

Elle s'avança lentement et après avoir hésité un moment, elle se pencha en travers de la table.
Le bois mordit dans les os de sa hanche. Elle posa ses mains contre les bords et les agrippa jusqu'à
ce que ses jointures craquent sous l'effet de la force de sa poigne. Elle usa de toutes ses forces pour
ne pas trembler. Son corps tout entier se sentait agité par l'intensité de sa vulnérabilité. Ses oreilles
s'efforçaient de détecter le moindre son.

Il y eut une pause. Puis elle entendit Malefoy s'approcher d'elle lentement.

Il s'arrêta directement derrière elle et il y eut un autre silence. Elle pouvait sentir ses yeux sur elle.

L'air changea.

"Est ce que tu es toujours vierge, Sang-de-Bourbe ? Est-ce que tu te souviens de quelque chose ?"

Hermione tressaillit en réalisant qu'elle ne savait pas.

Il s'approcha plus près d’elle. "Je suis sûr que Potter ou Weasley t’ont déjà sauter à un moment
donné." Elle pouvait entendre la moquerie dans son ton.

Sa main se posa brièvement sur le bas de son dos alors qu'il remontait ses jupes jusqu'à sa taille.
Elle sentit l'air froid de la chambre contre sa peau. Elle tremblait si fort que la table fit de même.

"Eh bien, je suppose que nous le saurons bien assez tôt," dit-il avant de commander. "Écarte tes
pieds."

Elle se força à changer de position.

Hermione sentit ses doigts sur elle et s'écarta légèrement.

Il marmonna dans sa barbe et elle sentit quelque chose de chaud et de liquide au niveau de son
entrejambe. Un charme de lubrification. Elle sursauta si brusquement que les pieds de la table
hurlèrent alors qu'ils traînaient sur le parquet.

"Nous ne pouvons pas avoir de dommages ou d'infections nuisant à ton… utilité," expliqua-t-il d'un
ton moqueur.

Elle entendit sa ceinture se défaire puis, sans prévenir, il la pénétra.

Elle essaya de réprimer le sanglot qui lui remonta la gorge mais l'invasion soudaine la prit au
dépourvu. À son cri, il se figea, juste un instant, avant de recommencer à bouger. Mis à part
l'endroit où ils étaient rejoints, il ne la touchait pas. Sa main droite agrippa la table près de l'endroit
où son visage était tourné. Elle pouvait voir un anneau noir sur sa main, scintillant faiblement.

Quand il vint, son mouvement devint plus irrégulier et plus violent, puis il s’immobilisa
soudainement avec un sifflement silencieux.

Il n'y resta qu'une seconde avant de s’écarter brutalement et de retourner au bar à grands pas.

"Sort." Son ton était tranchant.

Hermione trembla.

"Je ne peux pas." Elle essaya de ne pas sangloter en le disant, mais sa voix tremblait. "Je n'ai pas le
droit de bouger pendant dix minutes après."
Il grogna de rage. Soudain, la table sous elle disparut, et elle chuta au sol, frappant son front
brusquement sur le sol.

"DÉGAGE !"

La pièce trembla.

Se redressant, elle s’enfuit, trébuchant totalement étourdie dans le couloir. Essayant de se souvenir
du chemin du retour.

Sa poitrine se soulevait pas à-coup, alors qu'elle essayait de ne pas d'hyperventiler. Elle ne pouvait
pas voir clairement. Elle tendit la main pour constater que son front s'était fendu là où elle s’était
cognée. Le sang dégoulinait dans ses yeux.

Elle se tenait en haut des escaliers, forçant son esprit à se souvenir du chemin du retour. Le sang
remplissait ses yeux. Elle pouvait sentir du liquide s'écouler entre ses jambes et couler le long de
ses cuisses. Elle tremblait. Elle devait se souvenir où était sa chambre.

Si elle restait là-bas, Astoria la trouverait et lui arracherait les yeux, ou lui couperait les doigts ou
encore lui arracherait les dents.

Elle trébucha et faillit tomber dans les escaliers.

Prenant des respirations courtes et rapides en essayant de ne pas sangloter à haute voix.

Elle ne comprenait pas - elle avait survécu à la guerre. Elle avait vu ses amis mourir devant
elle. Elle était restée saine d'esprit, seule dans une cellule sombre pendant plus d'un an. Mais - être
forcée d'être complice de son propre viol. Elle ne pouvait pas le supporter. Pas en sachant qu'elle
devrait recommencer le lendemain. Et le surlendemain. Et le jour encore d’après.

Elle fixa le hall d'un regard vertigineux.

Si elle se jetait par dessus le balcon, Malefoy ne pourrait pas l'arrêter.

Elle en aurait fini.

Elle se pencha et regarda la table dans le hall. Juste quelques centimètres en plus et-

Une prise semblable à un étau se referma autour de son bras et la tira.

Elle se retourna et trouva Malefoy la regardant fixement, enragé.

"Tu – n’y pense même pas." Il grogna les mots. Son visage était blanc de fureur.

"Je t’en prie, Malefoy…" Elle sanglotait. S'il te plaît..."

Il la traîna dans les escaliers et à travers la maison alors qu'elle pleurait. Il enfonça presque la porte
de sa chambre alors qu'il l'entraînait à l’intérieur et la poussait sur le lit.

"Evanesco !" dit-t-il, pointant sa baguette vers son visage, et soudain le sang dans ses yeux
disparut. Il le suivit d'un sort de guérison et resta juste là à la regarder avec une fureur dévoilée.
"Pensais-tu vraiment que je ne saurai pas quand tu essayerais de te suicider, Sang-de-Bourbe ?"
demanda-t-il finalement après qu'elle eut arrêté de sangloter.

"Laisse-moi," dit-elle. Sa voix était inexpressive, sa poitrine n'arrêtait pas de se soulever par à-
coup. "Je suis sûre qu'ils te donneront une nouvelle Sang-de-Bourbe à reproduire. Tu me détestes
aussi, Malefoy. Tiens-tu vraiment à ce que je sois la mère de tes enfants ? Pour voir mon visage en
eux ? Je suis sûre que tu peux trouver une excuse convaincante pour me tuer."

Malefoy eut un rire étouffé.

"Si c'était si simple, je te tuerais maintenant. Pour la première fois de ta vie, tu sembles avoir sous-
estimé ta valeur. Le Seigneur des Ténèbres a très hâte de voir quel genre de progéniture nous allons
produire. Une fois que tu auras donné naissance à quelques héritiers pour moi, il a l'intention de
t’envoyer ailleurs et de voir ce que tu pourrais faire avec certaines autres vieilles familles de
sorciers. Vous, les petites poulinières, vous êtes de la marchandise. Le Seigneur des Ténèbres a tout
un programme d'élevage planifié - couvrant plusieurs générations."

Hermione le regarda avec horreur.

Il se rapprocha, son expression menaçante. "N'oublions pas tes souvenirs. Le fait qu'il y ait quelque
chose que tu estimes utile de cacher même après avoir perdu la guerre est un sujet de
préoccupation. Jusqu'à ce que je sache ce que c’est, tu ne mourras pas. Cependant, le nombre de
liberté que tu possède dans cette maison - et le nombres de fois où je devrais te surveiller pour
m’assurer – que tes petites pulsions suicidaires ne nous portent pas préjudice en décideront."

Hermione resta assise là, figée. D'une manière ou d'une autre, elle avait supposé que Malefoy serait
la fin pour elle. Qu'il lui enlèverait un enfant, et qu’ensuite elle serait éliminée. Il ne lui était pas
venu à l'esprit qu'elle était destinée à passer d'une famille sorcière après l'autre jusqu'à ce que son
corps lâche.

Malefoy regarda sa chambre puis revint vers elle. Son visage était tendu et ses yeux acérés.

"Eh bien," dit-il en soupirant, "Je n'avais pas l'intention de faire ça immédiatement après t'avoir
baisé la première fois - mais je suis déjà là et sans autre projet pour la soirée. Il n'y a vraiment pas
d’autres moments tel que le présent. Voyons exactement ce qui se passe dans ton petit esprit Sang-
de-Bourbe. Combien d’autres idées as-tu ?"

Avant qu'elle ne puisse reculer, il utilisa la pointe de sa baguette pour forcer son menton vers le
haut, et ses yeux gris et froids plongèrent dans sa conscience.

Il ne se souciait pas de ses souvenirs verrouillés. Il est allé directement après la guerre, à son
emprisonnement, et partit de là.

Hermione ne lutta pas. Si elle essayait de le repousser, ça ferait simplement plus mal, et il forcerait
toujours son chemin à travers. Elle s'effondra sur le lit alors que le poids de son esprit pénétrait
dans le sien.

Ses doigts tremblaient involontairement, mais elle était par ailleurs immobile.

Il glissa rapidement à travers tous les mois longs, silencieux et isolés, puis se déplaça lentement une
fois qu'elle avait été traînée hors de sa cellule, torturée, pétrifiée, puis torturée de nouveau en n'étant
pas étourdie lorsqu'elle avait été à nouveau capable de bouger. Il prit note de sa conversation avec
Hannah et de la description de l'état d'Hermione par le guérisseur mental. Il observa les techniques
utilisées par Voldemort et Rogue pour essayer de pénétrer dans ses souvenirs verrouillés. Il était
particulièrement intéressé par son intrigue pour se suicider ou s'échapper. Elle pouvait sentir son
amusement condescendant face à qui elle avait théorisé que le Haut-Préfet pourrait être - comment
elle s'était demandé si elle pouvait profiter de lui et le pousser à la tuer.

Hermione ne pouvait pas trouver un moyen de lui arracher ses pensées ou de les cacher. Chaque
fois qu'elle était capable de rassembler plus qu'un lambeau de magie, elle sentait le cuivre des
menottes entrer et l'arracher.

Il prêta une attention particulière aux menottes. Aux compulsions qui avaient été instaurées. A la
fille qui avait craqué et presque matraqué quelqu'un à mort. À l'arrivée d'Hermione au Manoir et à
sa réaction en le voyant. À ses théories sur lui-même et Astoria. Puis son exploration attentive de sa
chambre et ses crises d’angoisse lorsqu'elle tenta d'entrer dans le couloir.

Ça a pris des heures.

Il se pencha sur chaques détails. Tous les rebondissements, les doutes, les questions et théories dans
son esprit. Finalement, quand il atteignit son souvenir d'Astoria se entrant dans la chambre pour la
récupérer ce soir-là, il se retira. Il était apparemment désintéressé par l'idée d'être témoin de sa
perspective d'être violée par lui.

Hermione avait l'impression que son crâne avait été écrasé. Elle sursauta à peine alors qu'il se tenait
à la regarder.

"Tant de stratagèmes," dit-il en se redressant et en penchant la tête en arrière, l'appréciant avec des
yeux froids et moqueurs. "Là encore, je serais déçu si tu ne me divertissais pas au moins avec un
complot pour essayer de me tuer et de ou de t’échapper. J'ai hâte de voir ce que tu vas me proposer
ensuite."

Il se pencha au-dessus du lit jusqu'à ce que son visage cruel ne soit plus qu'à un souffle du sien.
"Pensais-tu vraiment que tu pouvais me pousser à te tuer ?"

Hermione éloigna ses yeux de son visage et regarda le baldaquin.

"N'hésite pas à essayer," dit-il avec un sourire narquois, "dès que tu pourras te résoudre à franchir
cette porte par toi-même."

Puis il se redressa, et tout l'humour disparut de son visage.

"Reste hors de ma chambre. Je ne veux plus te retrouver là-dedans. Je viendrai le faire ici."

Il se moqua d'elle. "Je t’enverrais une table pour que tu saches quand m'attendre."

Il tourna les talons et sortit sans un mot.

Hermione ne bougea pas.

Pas quand la porte s'est fermée.

Pas alors que les aiguilles de l'horloge tournaient sans relâche, indiquant qu'il était plus de trois
heures du matin.
Pas quand elle prit conscience de la sensation de croûte sur ses cuisses, de légère brûlure entre ses
jambes et de la douleur inconnue dans le bas de son abdomen.

Elle était juste allongée là.

Autrefois il existait… une fille qui s'était battue.

Qui croyait que les livres, l'intelligence, l'amitié et la bravoure pouvaient tout surmonter.

Mais maintenant…

Cette fille était partie.

Elle avait été pratiquement tuée pendant la guerre.

Maintenant - Drago Malefoy avait réduit cette fille en cendres en l’espace d’une soirée.

Il avait violé physiquement et mentalement chaque morceau de cette fille jusqu'à sa mort.

Hermione s'allongea et regarda le baldaquin du lit.

Elle n'avait pas accordé beaucoup d'importance à ses projets. Elle savait que ses chances étaient
incroyablement faibles. Et la moquerie de Malefoy avait scellé le sentiment de défaite qu'elle
ressentait.

Elle ne bougea pas.

Le matin venu, elle ne s'est pas réveillée. Il était tard dans l'après-midi avant qu'elle ne se traîne
finalement du lit et dans un bain.

Malefoy l'avait à peine touchée, mais elle frotta chaque centimètres d'elle-même dans une tentative
d'exciser toute trace de lui.

Au cours du processus, elle découvrit une fine cicatrice surélevée sur sa cage thoracique dont elle
ne se souvenait pas, ainsi que de faibles grappes de cicatrices marbrant son poignet gauche et le
haut de sa poitrine.

Elle les avaient toutes soigneusement inspectées, mais avait dessiné un blanc complet pour savoir
quand et comment elle les avait reçues. Elle ne pensait pas avoir été beaucoup blessée lors de la
bataille finale. Elle n'avait participé à aucun raids ni escarmouches depuis plusieurs années avant la
fin de la guerre.

En examinant à nouveau son poignet, elle passa en revue dans son esprit toutes les malédictions
qu'elle connaissait et qui pouvaient causer de telles cicatrices. C'était une si longue liste. Voldemort
avait créé une division dans son armée spécifiquement consacrée au développement de nouvelles
malédictions. Hermione ne pouvait pas se souvenir d'une bataille qui n'avait pas fait plusieurs
victimes simplement parce qu'elle ne pouvait pas identifier toutes les nouvelles malédictions assez
rapidement pour les contrecarrer.

L'eau est devenue froide autour d'elle, mais elle n'est pas partie avant d'avoir commencé à
frissonner. Quand elle retourna dans la chambre, elle découvrit que le déjeuner lui avait été
déposé. Elle le pris sans relâche.
Elle se dirigea vers la porte et resta tremblante devant elle pendant plusieurs minutes avant de se
détourner.

Elle regarda le paysage froid et brumeux du Wiltshire devant sa fenêtre. Pressant son front contre la
vitre, elle savoura la douleur vive et glaciale qui s'enfonçait dans sa peau. Elle aurait souhaité que
cela s'enfonce suffisamment pour l'engourdir mentalement.

Elle ne savait pas quoi faire mais faisait des plans plus futiles.

Il n'y avait rien d'autre à faire. Aucun livre à lire. Rien pour occuper son esprit si ce n’est tout ces
sorts, problèmes d'arithmancie et recettes de potions qu'elle s'était déjà récitée mille fois.

Elle n'avait pas réalisé l'oubli réconfortant qui venait de ne pas voir et à peine entendre dans un
endroit intemporel. Se démarquer à nouveau dans le monde réel était un sentiment de désespoir
plus vif que même l’éventuelle acceptation de sa cellule. Réalisant à quel point elle était
brisée. Comme elle était impuissante à combattre ses circonstances. Constatant qu'aucun livre
qu'elle n'avait étudié ni de sortilège qu'elle avait appris n'offrait aucune solution à sa situation …

Elle ne savait pas comment passer au delà.

Elle ne savait même pas comment s'en sortir.

Elle voulait juste mourir.

Même cela semblait totalement inatteignable.

La table apparut dans sa chambre à 19h30 précisément ce soir-là.

Elle ne s'était baignée que quelques heures auparavant, alors elle l'a juste regardée. Se
préparant. Considérant.

C'était au moins – impersonnel.

Aussi humiliant et horrible que cela puisse être. Au moins, elle n'avait pas besoin de regarder
Malefoy quand il le faisait. N'avait pas à le toucher.

Elle ne voulait pas le voir.

Une minute avant huit heures, elle s'approcha et se pencha sur la table.

Elle élargit ses pieds et tourna son visage pour qu'elle puisse regarder l'horloge.

Lorsque la porte s’est ouverte, elle n'a pas bougé.

Malefoy ne dit pas un mot. Il s'approcha et s'arrêta derrière elle.

Les mains d'Hermione commencèrent à trembler, mais elle refusa de se laisser bouger. Elle ne le
regarderait pas.

Elle ferma les yeux et commença à réciter des sorts de guérison; les plus longs et les plus
complexes qu'elle connaissait. Répétant le mouvement de la baguette dans son esprit.
Ses jupes étaient relevées et elle sentit le tremblement dans ses mains se répandre sur le reste de
son corps.

Elle l’entendit murmuré le charme de lubrification, chaud et liquide.

Elle serra les dents alors qu'elle le sentait pousser entre ses jambes.

Lorsqu’il s'est enfoncé en elle, elle a tremblé mais n'a pas pleuré.

Lorsque qu’il a commencé à bouger, elle a pensé à quelque chose - quelque chose de nouveau.
Quelque chose à laquelle elle n'avait pas déjà pensé à mort.

Les vers d'un poème lui vinrent lentement.

"J'ai senti un enterrement dans ma tête,

Et les amis du défunt allaient et venaient,

La sensation continue de mouvement en elle ramena son attention dans la réalité. Elle moulu ses
dents dans sa lèvre inférieure et se battue pour les prochaines lignes. Et elle recommença.

"J'ai senti un enterrement dans ma tête,

Et les amis du défunt allaient et venaient,

Continuaient à marcher, jusqu'à ce qu'il me semble

Que ma raison s'en allait."

Le rythme du mouvement changea et elle s'efforça désespérément de se rappeler quels mots


venaient ensuite.

"Que ma raison s'en allait

Et quand ils s'étaient tous assis

Un office comme un tambour

Continuait de battre, de battre jusqu'à ce que je pense

Que mon esprit devenait paralysé."

Malefoy vint soudainement alors qu'elle essayait de se souvenir de la phrase suivante. Il s'écarta
brusquement.

Hermione ne bougea pas.

Un instant plus tard, elle entendit à nouveau la porte claquer.

Elle essaya de se souvenir du troisième couplet du poème, mais il flottait au-delà de sa mémoire.

Elle pensa et elle se souvint d'un fauteuil et d'un livre de poésie. De bras réconfortants enroulés
autour d'une Hermione enfant et les mains d'une femme se déplaçant sur une page. Une voix dont
elle ne se souvenait plus…
Sa mère.

Elle pensait que c'était peut-être sa mère qui lui avait appris le poème.

Elle ouvrit les yeux et regarda l'horloge.


Chapter 7

Les trois jours suivants se déroulèrent à peu près de la même manière. La table apparaissait aussitôt
à sept heures trente chaque soir. Hermione allait se pencher dessus quelques minutes avant huit
heures. Malefoy entrait - s’exécutait - puis repartait sans un mot.

Hermione se récitait la poésie et essayait d’emmener son esprit aussi loin qu'elle le pouvait. Tout ce
qu’elle pouvait pour ne pas penser à ce qui arrivait à son corps.

Elle n'était pas là. Elle était juste allongée sur une table parce qu'elle était fatiguée. Elle glissa ses
doigts sur le grain subtil du bois. C'était peut-être du chêne. Ou du noyer.

Dès qu'elle était autorisée à quitter la table, elle se mettait au lit et priait pour que le sommeil
vienne. Elle n'étais pas autorisée à se laver avant le lendemain matin et elle ne voulait pas sentir la
sensation désagréable du fluide qui coulait entre ses jambes.

Elle essayait de ne pas y penser. Pas pendant que cela se passait. Pas après. Ni le lendemain matin.
Elle a juste… essayé de ne même plus y penser.

Il n'y avait rien qu'elle puisse faire.

Elle essaya de l'enfoncer dans un coin de son esprit. D’éloigner son esprit le plus possible de son
corps et de le laisser là-bas.

Lorsqu’elle se réveilla le lendemain du cinquième jour, elle avait envie de pleurer, elle était
tellement soulagée que ce soit- au moins temporairement - fini. La sensation d'horreur morte qui
résidait dans son estomac se sentit légèrement atténuée.

Elle se leva et se baigna. Frottant chaque centimètres d'elle-même de manière rituelle. Puis elle se
tint résolue devant la porte de la chambre.

Elle allait sortir. Elle devait sortir de sa chambre et explorer au moins ... quatre. Quatre des autres
pièces le long du couloir.

Elle était déterminée. Elle allait examiner chaque centimètre carré et voir si elle pouvait trouver une
arme potentielle pour tuer Malefoy.

Elle avait envisagé de multiples façons créatives de le tuer au cours des derniers jours. Elle se passa
avec le fervent désir de voir la lumière disparaître de ses yeux. Elle donnerait n'importe quoi pour
enfoncer une lame au milieu de son cœur froid.

Elle était prête à se contenter de l'étrangler ou de l'empoisonner.

Hormis Voldemort et Antonin Dolohov, il n'y avait eu personne d'autre dont Hermione souhaitait la
mort av ec autant de ferveur.

Dolohov avait été le principal développeur de la division des malédiction de Voldemort. Étant
responsable des malédictions les plus horribles qui avaient émergé au cours de la guerre. Hermione
se demanda s'il était encore vivant, inventant toujours de nouvelles méthodes pour tuer des gens
avec une lenteur angoissante.
Maintenant, Dolohov et Malefoy étaient presque à égalité. Hermione ne savait pas lequel d'entre
eux elle voulait le plus voir mourir. Probablement toujours Dolohov, supposa-t-elle. Même si le
nombre de corps était égal, au moins Malefoy n'était pas si sadique.

Elle ouvrit la porte et sortit. Elle ne s'arrêta pas pour la refermer derrière elle. Elle ne se donna pas
le temps de se figer. Elle se précipita dans le couloir puis dans la pièce la plus proche.

Lorsque la porte fut fermée, elle laissa tomber sa tête contre le cadre et se força à respirer. Prends
des respirations lentes et profondes. Inspire l’air jusqu'au fond de tes poumons, puis expulse
lentement jusqu'à huit.

Ses épaules et ses doigts tremblaient. Elle se tourna résolument pour examiner la pièce. Elle était
presque identique à la sienne mais avec deux chaises et une méridienne.

Elle se retourna, prenant en compte tous les détails généraux. Ce faisant, elle faillit se maudire en
apercevant un tableau accroché au mur. C'était une nature morte hollandaise. Une table de fleurs et
de fruits. À côté de la table se tenait la sorcière du portrait dans la chambre d'Hermione. Elle la
regardait avec une expression légèrement provocante.

Hermione voulait jeter quelque chose sur le tableau, mais elle enroula ses doigts dans ses poings et
se força à ne pas réagir. Elle marcha lentement dans la pièce. Jetant un coup d'œil dans l'armoire.
Sous le lit. Dans la salle de bain.

Elle se glissa derrière les lourds rideaux d'hiver et regarda une autre partie du labyrinthe de haies.

Elle vérifia chaque planche, mais aucun d'entre elles ne grinça.

Bien sûr, ce ne serait pas facile.

Elle prit une profonde inspiration et se força à marcher lentement dans la pièce voisine.

C'était presque exactement la même chose. Le portrait la suivit et veillé en s’asseyant pour un
pique-nique de style impressionniste aménagé au bord d'une rivière, grignotant délicatement du
fromage pendant qu'elle étudiait Hermione.

La troisième pièce était la plus encourageante. Non pas qu'elle contenait en fait quelque chose
d'utile mais la salle de bain contenait une douche. Son cœur bondit légèrement. Elle mourait d'envie
de se doucher.

Se laver les cheveux dans une baignoire n'était qu'une des innombrables choses qu'elle détestait
dans sa vie. Quand elle s'était réveillée à l'infirmerie de Poudlard après s'être évanouie, ses cheveux
et son corps avaient été flagellés pour éliminer les mois de crasse. Elle ne se souvenait pas quand
elle s'était lavée les cheveux correctement pour la dernière fois.

Elle partit dans la pièce voisine. Elle continua. Ses crises d’angoisses semblaient légèrement sous
contrôle lorsqu'elle se concentrait sur le déplacement d'une pièce à l'autre, comptant lentement
jusqu'à quatre à chaque inspiration et expiration.

C'était principalement le couloir qui la dérangeait. Le vaste, ouvert et inconnu…

Les chambres individuelles étaient plus confinées. Gérable.


Elle se fraya un chemin à travers toutes les pièces non verrouillées du couloir. La chose la plus utile
qu'elle ait pu trouvée dans aucun d'entre elles était un tisonnier de cheminée - auquel elle ne
pouvait pas toucher.

Elle retourna dans sa chambre et se pelotonna dans la chaise près de la fenêtre.

Elle se sentait perdue. Qu'est-ce qu'elle était censée faire ?

Elle ferma les yeux.

Ses entrailles se ratatinèrent légèrement. Elle avait besoin de se rapprocher de Malefoy.

Il était la chose la plus proche d'une clé qu'elle avait. Tant qu'il resterait un mystère, elle n'aurait
aucun moyen de prédire comment il était quand il se contrôlait ou au contraire quand il perdait le
contrôle.

Il paraissait méticuleux. Tout semblait infaillible. Un portrait dans chaque chambre et salle de
bain. Mais personne n'était parfait. Tout le monde a une certaine faiblesse, elle trouverait celle de
Malefoy et l'utiliserait pour en finir avec lui.

Ce serait, bien sûr, un jeu de chat et de souris.

Toutes les faiblesses qu'elle découvrirait, il les trouverait rapidement dans son esprit. Si elle ne
savait rien de lui et essayait juste d'être imprévisible, il le trouverait également dans son esprit.
L'astuce serait de le connaître suffisamment pour qu'elle puisse bouger plus vite qu'il ne pouvait
l'arrêter.

La pensée d'être près de lui était terrifiante.

Elle siffla légèrement entre ses dents et se recroquevilla en une boule plus serrée. La simple pensée
d'être en vue de Malefoy fit glisser une sensation de terreur semblable à celle d’une aiguille le long
de sa colonne vertébrale et s'enroula dans le bas de son dos.

Elle enfouit son visage dans le fauteuil.

Elle le ferait.

Elle le ferait.

Juste - pas pour l’instant.

Il lui fallait encore quelques jours pour se ressaisir. Pour mettre derrière elle les cinq derniers jours
qu'elle venait d'endurer.

Peut-être après-demain.

Malefoy ne lui laissa pas le temps de se ressaisir et de s’apaise r. Il est entra dans sa chambre alors
qu'elle finissait le déjeuner le lendemain, et elle en fut tellement horrifi ée qu'elle faillit crier.

Il resta juste debout, la regardant pendant plusieurs secondes, tandis qu'elle agrippait le dossier
d'une chaise et essayant de ne pas se recroqueviller.

Pourquoi était-il là ? Que voulait-il ? Allait-il la violer à nouveau ?


Ses doigts tremblaient et étaient pris de spasme alors qu'elle essayait de restait immobile.

Ses yeux froids et pâles glissèrent sur elle comme s'il prenait note de chaque détail la concernant.
Quelque chose vacilla en eux quand il remarqua que les spasmes dans ses mains. Mais cette lueur
se changea rapidement en froideur attentive et inébranlable.

Comme une vipère, l'instant avant qu'elle ne frappe.

"Tu n'as pas suivi les instructions," dit-il après l'avoir étudiée pendant une minute.

Hermione le regarda, perdue.

N'était-elle pas censée aller dans d'autres pièces ? Personne ne lui avait dit qu'elle ne pouvait pas. Il
lui avait dit qu'elle était autorisée à sortir de sa chambre. Elle réalisa alors que son estomac se
nouait – que cela avait probablement été volontaire. Pour lui donner l'occasion de la punir.

Elle avait l'impression que quelque chose se logeait dans sa gorge alors qu'elle essayait de ravaler
sa terreur et de deviner ce qu'il ferait.

"Tu es censé sortir pendant une heure tous les jours," dit-il pour clarifier, ses lèvres légèrement
tordues. "Vu que tu ne quittes presque jamais ta chambre, tu as de toute évidence choisi d’ignorer
ces instructions. Ton instabilité mentale ne doit pas interférer avec ma capacité d'obéir à mon
Maître."

Il fit un geste brusque vers la porte, puis s'arrêta et la regarda à nouveau.

"As-tu une cape ?"

Hermione secoua légèrement la tête. Il grimaça et roula des yeux.

"J'imagine que te laisser développer des engelures serait qualifié de négligence et de torture," dit-il
avec un soupir. Il retira sa baguette et invoqua une lourde cape rouge foncé qu'il jeta sur elle.

"Viens !" Ordonna t-il en sortant de sa chambre pour traverser le couloir.

Elle le suivit automatiquement alors qu'il la conduisait dans l'escalier principal de l'aile et sortait sur
une grande véranda en marbre.

Hermione haleta en sortant et sentit la brise glacée sur son visage. Elle se mordit la lèvre et essaya
de se calmer alors qu'elle se tenait sur le pas de la porte.

Il se retourna brusquement.

"Quoi ?" demanda-t-il, ses yeux d'acier se plissant.

"Je… je n'ai pas été dehors depuis le jour de la mort d'Harry," dit-elle sa voix craquant faiblement.
"J'ai oublié… à quoi ressemble le vent."

Il la fixa pendant plusieurs secondes avant de renifler et de se détourner.

"Tu as une heure. Vas-y," répondit-il en invoquant une chaise tout en tirant un journal de nulle part.
Les yeux d'Hermione se fixèrent immédiatement sur les titres qu'elle pouvait distinguer. Elle était
tellement affamée d'informations qu'elle attira son attention plus fortement sur ça que la sensation
brusque d'être à l'extérieur.

«Efforts de repeuplement en cours !» Criaient les mots en titre.

Elle sentit quelque chose se tordre en elle, pressant ses lèvres l'une contre l'autre, elle détourna les
yeux. Malefoy remarqua son regard.

"Tu veux voir ?" demanda-t-il d’un ton lent qui lui piqua la peau. Elle entendit le claquement du
papier se déplier et jeta un coup d'œil pour trouver une photo d'elle-même, inconsciente dans un lit
d'hôpital, sur la couverture de La Gazette du Sorcier.

Elle le regarda avec horreur.

«La Sang-de-Bourbe de Potter est parmi les premiers substituts choisis par le Seigneur des
Ténèbres pour augmenter la population magique», était le résumé inclus sous le titre.

Malefoy y jeta un coup d'œil avec un sourire narquois.

"Regarde, je suis aussi inclus." Sa bouche se tordit en un mince sourire malicieux et ses yeux
brillèrent alors qu'il désignait une photo de lui plus bas dans la colonne. "Au cas où quelqu'un dans
le monde entier voudrait savoir exactement qui te baise et où tu es."

Hermione avait l'impression qu'elle pourrait vomir dans l'épicéa bleue en pot près de la porte.

"Je pensais que c'était un piège assez évident," ajouta Malefoy avec un soupir, détournant les yeux
d'elle et se penchant en arrière sur sa chaise. Il ouvrit le papier avec une expression ennuyée. "Là
encore, votre Résistance n'a jamais été connue pour son intelligence. Quelque chose de plus subtil
leur échapperait probablement. Le Seigneur des Ténèbres a bon espoir que s'il reste quelqu'un, il se
sentira moralement obligé de venir te sauver comme Potter a toujours aimé le faire."

Oh mon Dieu…

Le monde entier savait que Voldemort l'avait transformée en son esclave sexuelle pour le
programme de repeuplement. Elle était utilisée comme appât.

Hermione recula, se sentant faible. Elle avait besoin de s'éloigner de Malefoy et de sa cruauté avant
que son esprit ne craque. Elle posa sa main sur sa bouche en trébuchant sur le chemin de gravier.

"Si jamais tu te venais à te perdre dans le labyrinthe de haies, j'enverrai mes chiens pour te traîner."
La voix dure de Malefoy semblait la suivre.

Elle courut.

Elle n'avait pas couru depuis des lustres, mais elle était restée bien en forme dans sa cellule. Tous
les sauts et les pompes – tout ce qu'elle avait fait pour détourner son esprit.

Elle avait besoin de se changer les idées.

Elle ne devait pas penser. Elle avait besoin de bouger jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus.

Elle dévala le chemin jusqu'à ce qu'il s'ouvre sur une ruelle. Elle accéléra.
Les haies imposantes autour d'elle étaient suffocantes.

Tout l'étouffait.

Ses mains se levèrent, elle dégrafa la cape que Malefoy lui avait donné et sentit le vent l'arracher.

Elle préférait geler.

Elle courut et courut jusqu'à ce que les haies se terminent et que l'allée continue à travers de grands
champs. Elle continua. Parce que si elle s'arrêtait, elle penserait. Si elle pensait, elle pleurerait. Elle
ne pouvait pas pleurer. Pas avant d'avoir trouvé un moyen de s'échapper et d'empêcher les membres
survivants de la Résistance d'essayer de la sauver.

Oh mon Dieu.

Oh mon Dieu…

Finalement, elle s'arrêta .

Ses poumons semblaient être en feu. Le besoin d'oxygène poignardant et brûlant était intense alors
que sa poitrine se soulevait. Tout son corps était recouvert de sueur qui devenait rapidement
mordante sur sa peau. Il y avait une douleur lancinante dans ses côtes. Ses chaussures étaient
presque en morceaux et ses jupes couvertes de boue.

Elle resta haletante et se tourna pour examiner où elle était.

Le domaine Malefoy semblait sans fin. Des collines grises d'herbes hivernales mortes et des
grappes sombres d'arbres sans feuilles au loin, le tout sur un ciel gris.

C'était comme si toute la couleur avait été lessivée du monde. Sauf elle, qui se tenait en rouge
écarlate. Eclatant contraste dans ce monochrome.

Elle pressa ses mains sur sa bouche tout en haletant.

Lorsque sa poitrine se souleva de manière plus lente , elle prit progressivement conscience de la
façon dont son corps était glacé. Il y avait un vent violent qui coupait les vêtements fragiles qu'elle
portait. Ses mains devenaient d'un blanc éclatant. Elle pouvait sentir ses joues et le bout de son nez
commencer lentement à lui faire mal. Il y avait une sensation glaciale dans ses orteils qui
commençait à irradier le long de ses jambes alors que l'eau trempait dans ses chaussures et ses bas.

Elle se retourna pour regarder dans la direction d’où elle était venue. Les haies étaient minuscules
au loin.

Elle pressa ses mains glacées contre ses yeux pendant plusieurs minutes. Essayant de réfléchir.

Mais il n'y avait rien

Rien de nouveau. Elle ne pouvait rien faire de plus.

Son plan est resté le même. Rien n'avait changé.

Sa situation était exactement la même que celle de la veille. La seule différence était que ses
connaissances s'étaient légèrement élargies. Les options étaient toujours aussi limitées; les enjeux
avaient simplement été amplifiés.

Elle se retourna lentement.

Elle doutait que Malefoy lui envoie vraiment des chiens. Se faire mutiler par une meute de chiens
de chasse pourrait potentiellement interférer avec ses capacités de reproduction.

Elle se demanda paresseusement si les menottes lui permettraient de se battre contre un animal. Si
elle était vraiment désespérée de mourir, elle pourrait peut-être se jeter sur le chemin d'une créature
mortelle. Quelqu'un d'aussi vil que Malefoy pourrait avoir quelque chose comme un Manticore
caché sur son domaine. Ou peut-être, que s'il existaient des pièges pour les sauveteurs potentiels,
elle pourrait se jeter dans l'un d'entre eux.

Ses dents ont commencé à claquer alors qu'elle continuait à descendre la ruelle vers les haies. Elle
était trop fatiguée pour courir à nouveau et essayer de se réchauffer.

Elle s’entoura de ses bras et continua.

Il ne lui était pas venu à l'esprit que Voldemort rendrait public les efforts de repeuplement.
Rétrospectivement, c'était évident. Ce n'était pas un secret qui pouvait être facilement gardé lorsque
des substituts étaient distribués à soixante-douze des familles de sorciers les plus prééminentes de
Grande-Bretagne. Mieux valait-il le mettre entièrement au grand jour.

Elle se demanda paresseusement ce que Malefoy ressentait d'être associé publiquement à elle. La
Sang-de-Bourbe qu'il détestait tant à l'école, avait maintenant l'intention d'être la mère de ses
enfants. Tout le monde le saurait.

Il était si servilement obéissant à tout ce que son Maître voulait qu’il avait probablement rationalisé
ce fait d'une manière ou d'une autre. Elle se moqua d'elle-même avec dérision.

Le nombre de façons dont Hermione pouvait le haïr était presque ahurissant. Chaque fois qu'elle le
voyait, c'était comme si elle trouvait un tout nouvel aspect de lui qui ne faisait qu'ajouter au nombre
de raisons pour lesquelles il méritait une mort lente et cruelle.

Les rochers pointus de la voie de gravier finirent par couper entièrement à travers ses chaussures.
Ses pieds commencèrent à saigner alors qu'elle atteignait les haies. Elle enleva ses chaussures
désormais inutiles et les jeta dans l'if. Le rouge boueux ressortait nettement.

Elle continua, frissonnante.

Lorsqu’elle revint finalement au Manoir elle découvrit que Malefoy était toujours là, en train de lire
un livre. Son journal jeté de côté.

Elle s'arrêta. Hésitante. Elle ne voulait pas interagir avec lui, mais elle tremblait de froid d’une
manière atroce et elle ne savait pas comment entrer à l'intérieur.

Son mouvement ou sa couleur attirèrent l'attention de Malefoy. Il leva les yeux brusquement et elle
le fixa, l'air légèrement consterné alors qu'il observait son apparence débraillée. Puis il haussa un
sourcil et sourit.

"Tu prends ton statut au sérieux, je vois. Rouge sang et boue." Il gloussa légèrement pendant un
moment avant que son expression ne devienne plus dure. "Tu n'aurais pas dû perdre ta cape. Tu as
encore…" il jeta un coup d'œil à sa montre, "… dix minutes avant que tu ne sois autorisée à
rentrer."

Hermione recula de misère et retourna sur le côté du Manoir. Elle trouva un endroit un peu à l'abri
du vent et se recroquevilla contre le bâtiment en position fœtale essayant de conserver sa chaleur
corporelle.

Elle avait si froid.

Ses frissons avaient cessé et elle devenait terriblement somnolente.

Ce qui, réalisa-t-elle vaguement, indiquait une hypothermie.

Hermione n'avait jamais traité d'hypothermie r éelle pendant la guerre. Le seul type rencontré était
celui engendré par les détraqueurs.

L'hypothermie n'était pas quelque chose dont les sorciers avaient tendance à souffrir. Les charmes
de réchauffement étaient si faciles que la plupart des premières années pouvaient les exécuter. Les
vêtements d'extérieur sorciers avaient généralement des charmes tissés.

Elle devrait aller dire à Malefoy que sa température corporelle devenait dangereusement basse.

Mais... si elle attendait… peut-être qu'elle en mourrait.

Cela résoudrait tous ses problèmes.

Elle se recroquevilla plus près du côté du manoir et ferma les yeux. Respirant peu profondément.

Cette pensée est lentement devenue une vague réconfortante.

"Créatif." La voix dure de Malefoy envahit le brouillard dans son esprit.

Quelque chose d'inconfortablement chaud frappa tout son corps. Surprise, Hermione glapit,
réalisant qu'au bout d'un moment qu’il lui avait jeté un sort de réchauffement. Le contraste
dramatique de température avait été physiquement douloureux lorsque la magie du charme était
entré en collision avec sa peau.

Malefoy était déjà en train de s'éloigner quand elle leva les yeux.

Horrible Bâtard. Il l'avait réchauffée juste assez pour contrer l'hypothermie mais pas assez pour
soulager le froid qu'elle ressentait.

Elle se blottit contre le Manoir et essaya de deviner quand les dix minutes s'étaient écoulées. Ses
pieds et ses mains lui faisaient mal jusque dans les os à cause du froid.

Elle avait beaucoup de regret à propos de l'endroit où sa cape s'était retrouvée. Apparemment, il lui
restait encore un peu d'impétuosité de Gryffondor. Juste assez pour se permettre de faire parfois des
choses très stupides. Maintenant que sa rage et son horreur s'étaient légèrement atténuées, elle était
capable d'apprécier davantage son idiotie impulsive.

Essayer de tenir tête à Malefoy, refuser les soins qu'il était mandaté de fournir ne faisait de mal à
personne d'autre qu'à elle-même. C'était comme refuser de manger. S'affaiblir pour lui montrer
qu'elle pouvait encore être obstinée était exactement le contraire de ce qu'elle devait faire. Malefoy
n'allait pas devenir insouciant s'il pensait qu'elle se battait encore en elle.

Elle se coupa le nez en frottant son visage.

Elle gémit et se cogna la tête contre le mur du Manoir.

Une minute plus tard, le bruit du gravier crissant attira son attention. Elle leva les yeux et trouva
Malefoy s'approcher une fois de plus.

Son expression était froide comme le vent.

Il tendit la main et laissa tomber sa cape à ses pieds.

"Tu l'as retrouvé," dit-elle en baissant les yeux.

"Grâce à la magie. Le sort Accio est très utile pour ceux d'entre nous qui peuvent encore l'utiliser,"
dit-il avec un sourire cruel. Vas-tu te lever ou est-ce que je dois te traîner ? J'ai d’autre chose à faire
que de simplement te surveiller. Il y a tellement de Moldus encore vivants. Il y a aussi plusieurs
elfes de maison que je n'ai pas frappés ces derniers temps." Il lui sourit légèrement.

Hermione se mordit la langue. Ramassant la cape, elle se leva et l'enroula autour d'elle-même. Il
tourna brusquement les talons et retourna à grands pas vers la véranda. Il s'arrêta à la porte et
attendit qu'elle le rattrape.

Lorsqu'elle l'atteignit, elle réalisa qu'il avait légèrement pâli et fixait le sol derrière elle. Elle se
retourna et vit qu'elle avait laissé des empreintes de pas sanglantes sur le marbre blanc. Il devint
légèrement contemplatif en les étudiant.

"Surpris de réaliser que notre sang a la même apparence ?" demanda-t-elle d'une voix douce.

Il ricana.

"Tout les sangs se ressemblent. Mes chiens saignent de la même couleur. Ainsi que mes elfes de
maison. La question de la supériorité est résolue par le pouvoir. Étant donné que je suis le Maître
des chiens, des elfes et de toi, je pense que la réponse à cette question est suffisamment claire."

"Pourtant, c'est moi qui doit de te donner des héritiers," dit Hermione, rencontrant son regard avec
sa propre expression froide.

"Ça, c’est dû à l'échec d'Astoria, pas au mien," dit-il, sa lèvre se recourbant légèrement. Il sortit sa
baguette et bannit le sang du marbre. Puis il soupira et roula des yeux.

"Je suppose que je ne peux pas te laisser ruiner les tapis, même si ce serait amusant de te laisser
saigner."

Il pointa sa baguette à ses pieds avant de lancer une série de sortilèges de guérison. Puis il retira la
boue qui tapissait l'ourlet de ses robes.

"Je suis convaincu que ton cerveau fonctionne encore suffisamment pour trouver ton propre chemin
vers ta chambre. Sinon, tu peux toujours dormir sur le sol quelque part." Finit-il par dire puis
disparut en transplanant dans un bruit de craquement.
Hermione resta seule devant la porte pendant plusieurs secondes. Elle avait froid mais -

Elle se précipita et attrapa la copie de la Gazette du Sorcier qui avait été laissée sur le sol. Se
glissant à travers la porte, elle se déplaça juste assez loin dans les couloirs pour s'éloigner du froid
mordant avant de l'ouvrir à la hâte et de commencer à dévorer toutes les informations qu'elle
contenait.
Chapter 8

Efforts de repeuplement en cours !

«La Sang-de-Bourbe de Potter est parmi les premiers substituts choisis par le Seigneur des
Ténèbres pour augmenter la population magique.»

Hermione poursuivit sa lecture.

«La première phase des efforts de repeuplement britanniques a maintenant commencé. Des
substituts éligibles de S ang-mêlé et Sang-de-Bourbe ont été attribués à de nombreuses familles de
sorciers les plus éminentes de Grande-Bretagne dans l'espoir d'améliorer la population magique
. Les affectations ont été personnellement approuvées par le Seigneur des Ténèbres lui-même en
consultation avec la guérisseuse Lydia Stroud, qui a passé sa carrière à se spécialiser dans la
génétique magique et la fertilité des sorciers.

La plus notable parmi les substituts est la Sang-de-Bourbe Hermione Granger, dernier membre
survivant de la cellule terroriste connue sous le nom de l'Ordre du Phénix. La sorcière tenait une
réputation depuis son plus jeune âge pour ses associations romantiques avec des sorciers
célèbres. Cela a été particulièrement notable en 1994 avec non pas un mais deux concurrents d u
Tournoi des Trois Sorciers , Harry Potter et Viktor Krum. Maintenant, peut-être elle a-t-elle trouvé
son chemin dans le lit d u sorcier le plus puissant à ce jour.

Drago Malefoy, plus connu pour son assassinat d’Albus Dumbledore à l'âge tendre de seize ans,
est depuis longtemps un Mangemort estimé. La Gazette du Sorcier a confirmé auprès de plusieurs
sources que le substitut Granger avait été livré au manoir Malefoy il y a un peu plus d'une
semaine. Depuis que Lucius Malefoy a abdiqué son titre de Seigneur à son fils après la mort de
Narcissa Malefoy en 2001, la lignée familiale est sans héritier.

Malheureusement, le jeune Lord Malefoy ne peut pas trop s'attacher au traître qui réchauffe son
lit. Quand elle a ura produit trois héritiers Malefoy , la guérisseuse Stroud confirme que la mère
porteuse Granger sera transférée à une autre famille de sorciers de S ang-pur afin d'aider
davantage à diversifier le sang magique de Grande-Bretagne.

Si les résultats des efforts de diversification sont aussi réussis que prévu, la guérisseuse Stroud
espère que de tels efforts commenceront à être déployés dans toute l'Europe magique d'ici un an…»

Donc, Malefoy était celui qui avait tué Dumbledore. Un autre nom sur la liste des personnes
assassinées par le Haut-Préfet.

Lucius était encore vivant quelque part.

Il n'y avait aucune mention des autres femmes du programme de sélection. Les yeux d'Hermione
parcoururent les autres colonnes, rassemblant chaque bribe d'informations.

La colonne suivante énuméra les exécutions en Grande-Bretagne qui avaient été effectuées par le
Haut Préfet. Il y avait une photo. Plusieurs hommes et femmes misérables à genoux sur une
plateforme. Derrière eux, vêtu de robes noires et d'un masque orné, se tenait le Haut Préfet. Sur la
photo, il sortit sa baguette et, d'un simple coup d'œil, tua la première personne. Il lança à peine un
regard au corps qui tombait avant de lancer un deuxième sort sur la personne suivante. La boucle
de l'image n'a duré que quelques secondes, mais Malefoy avait tué trois personnes sur la plateforme
avant qu'elle ne recommence.

Hermione le fixa. Prenant en compte chaque détail.

Sachant que c'était Malefoy - il était évident que c'était Malefoy. La posture élégante et
décontractée. L’apparence insolente. La froideur mortelle qui semblait irradier de lui.

Cependant, ni l'article sur les efforts de repeuplement ni la chronique concernant les exécutions ne
faisaient référence au fait que Malefoy était le Haut Préfet. Comme si le titre et son porteur étaient
séparés.

L'anonymat était surprenant. Le journal n'a même proposé aucune spéculation concernant l'identité
du Haut-Préfet. Comme s'il n'était pas permis d'imprimer une telle chose.

Hermione réfléchit à ce détail.

Le Haut-Préfet était le bras droit de Voldemort, apparemment son représentant. Hermione se


demanda si l'anonymat était dans l'intérêt de Voldemort ou de Malefoy. Elle soupçonnait que c'était
probablement celui de Voldemort. Le Seigneur des Ténèbres avait une marionnette
exceptionnellement puissante. Même Voldemort lui-même, quand il avait tué Harry, n'avait pas
lancé le sortilège de la mort avec une telle rapidité et sans effort.

Cela ne donnerait pas l’occasion à Malefoy l'opportunité de rassembler ses propres partisans,
d'accumuler un pouvoir personnel, puis d'essayer de renverser son maître. Forcer Malefoy à garder
l'anonymat derrière son titre - lui permettant seulement d'être connu des Mangemorts et autres
serviteurs de confiance - était probablement un moyen de le contrôler.

Voldemort le gardait près de lui.

Peut-être que Malefoy avait des ambitions secrètes qui le préoccupait.

Cela faisait également de lui le piège parfait pour les combattants de la Résistance. Si quelqu'un
essayait de sauver Hermione, il supposerait qu'il attaquait simplement un Mangemort choyé de
deuxième génération. Ils n'avaient aucune idée qu'ils marchaient entre les mains du Haut Préfet, le
serviteur le plus infâme de Voldemort.

Hermione parcourut le reste du papier. L'Europe du Nord n'était toujours pas sous le contrôle des
Mangemorts. Voldemort agissait de manière agressive pour mettre les pays scandinaves au pas.
Apparemment, les vampires, les sorciers et autres créatures sombres qui avaient été amenés en
Grande-Bretagne pendant la guerre avaient été déplacés vers l'Europe du Nord au cours des
derniers mois.

Il n'y avait aucune mention de l'insurrection en Roumanie. Aucune mention de membres connus de
la Résistance qui combattaient toujours.

Pius Thicknesse était toujours Ministre de la Magie. Un Tournoi des Trois Sorciers était prévu pour
l'année à venir. Plusieurs pages étaient consacrées aux matchs internationaux de Quidditch.
Apparemment, le sport conservait son attrait même sous un régime dystopique.

Le reste de l'article était composé de pages de société.


Astoria Malefoy était une vraie mondaine. Elle assistait à chaque événement, achetait des tables
dans des œuvres de bienfaisance et faisait des dons généreux aux monuments commémoratifs
d'après-guerre. Malefoy était largement absent des pages de la société, ne rejoignant
qu'occasionnellement sa femme.

Hermione lisait chaque mot, y compris les publicités, cherchant des indices dans les petites lignes.
Tout ce qui pourrait être tacite mais implicite.

Si de telles choses étaient incluses dans les nouvelles, Hermione était trop ignorante des
événements actuels pour les détecter.

Finalement, elle replia soigneusement le journal de ses doigts raides et le remit à l'endroit où il
avait été abandonné dans la véranda.

Elle massa ses mains glacées alors qu'elle montait à la hâte à travers le Manoir.

Elle n'eut, étonnamment, pas de crise d’angoisse en rentrant seule. Peut-être était-ce uniquement
parce qu'elle était si distraite par le froid. Elle croisa les doigts et espéra.

Le chemin du retour vers sa chambres était simple. Au moment où elle y entra, elle se précipita
dans la salle de bain et ouvrit l'eau froide. Elle la laissa couler sur ses mains engourdies jusqu'à ce
que les sensations s'infiltrent graduellement en elles et que l'eau ne cesse de la brûler. Puis elle
ouvrit les robinets de la baignoire et prit un bain chaud.

Elle s'enfonça dans l'eau avec un soupir, savourant le soulagement de la douleur du froid dans tout
son corps glacé. Elle se frotta les pieds et les chevilles jusqu'à ce que les derniers morceaux de
crasses disparaissent.

Après avoir vécu dans une cellule pendant si longtemps, elle n'allait plus jamais prendre la propreté
pour acquise. Elle ne savait pas si elle se remettrait un jour du nouveau frisson de s'enfoncer
jusqu'au cou dans une grande quantité d'eau. C'était le seul et unique point culminant de son
existence actuellement.

On ne pouvait pas en dire autant de la nourriture. Ce qui, bien que manifestement coûteux, ses
ingrédients était destiné à être uniquement nutritionnels. Elle ne savait pas grand-chose des régimes
alimentaires avant la grossesse, mais elle ne voyait pas pourquoi elle n'était autorisée à manger que
des légumes non salés et trop cuits, du pain de seigle avec du beurre non salé ainsi que de la viande
bouillie et des œufs pochés - également sans sel. Elle tuerait pour un sac de chips.

Alors qu'elle était assise dans l'eau, se réchauffant lentement, elle reconsidérait la révélation de la
journée.

Sa condition de « mère porteuse » sous la surveillance attentive de Malefoy était utilisée comme
appât.

Le langage provocant et attirant de l'article de la première page était exaspérant. Un ton


précisément équilibré, cherchant à déshumaniser simultanément Hermione afin d'éviter la pitié du
grand public tout en essayant de susciter l'indignation parmi les sympathisants.

Elle se demanda quelles sortes de mesures de sécurité avaient été mises en place pour attraper les
sauveteurs potentiels. Y avait-il d'autres Mangemorts présent au Manoir Malefoy ? Ou le Haut-
Préfet était-il supposé être suffisamment capable pour gérer personnellement tous les arrivants ?
Si il n’était pas seul, Hermione devrait surveiller et essayer de découvrir les autres. Ce serait une
complexité supplémentaire pour son évasion - à moins qu'elle ne puisse d'une manière ou d'une
autre évoquer leur sympathie. Ou peut-être essayer d'inciter l'un d'entre eux à la tuer si tout se
résumait à cela. Un plan très ambitieux et douteux, étant donné que Malefoy trouverait
probablement l'idée dans son esprit bien avant qu'elle n'ait aucune chance de la mettre en pratique.

S'il ne s'agissait que de Malefoy, eh bien, ce serait une indication inquiétante de la confiance de
Voldemort dans les capacités de Malefoy.

À quel point était-il dangereux ?

Hermione posa sa tête sur ses genoux et essaya de se souvenir plus clairement des circonstances de
la mort de Dumbledore - plus de huit ans auparavant. Les détails semblaient brumeux.

Elle ferma les yeux et lutta pour s'en souvenir.

Cela s'était produit moins d'un mois après le début de la sixième année. Les barrières protectrice
s'étaient éteintes dans les couloirs lorsque le sortilège de la mort a été utilisé. Le château avait été
rempli de poudre d'obscurité instantanée péruvienne et d'élèves hurlants. Quand l'obscurité s'est
finalement estompée, il y avait des dizaines d'étudiants blessés, paniqués et le cadavre de
Dumbledore. Il avait été piétiné dans le chaos.

Les étudiants de première année de Poufsouffle et Serpentard venaient de rentrer dans le château
après un cours de Botanique. Ils étaient les seuls à avoir vu quoi que ce soit. Les déclarations
étaient contradictoires.

Dumbledore était mort. Il y avait un étudiant plus âgé dans le couloir. Peut-être deux. Un homme.
Un Serdaigle. Un Serpentard. Un Gryffondor. Un Poufsouffle. Cormac McLaggen. Adrian Pucey.
Colin Creevey. Ernie Macmillan. Drago Malefoy. Zacharias Smith. Anthony Goldstein.

Les premières années n'ont reconnu que de nombreux hommes des classes supérieures après
seulement trois semaines d’investigation. Le consensus général était que c'était quelqu'un de blond.

Ils ont entendu une malédiction. Puis l'obscurité. Quelques-uns ont dit que c'était arrivé à l'envers:
l'obscurité puis la malédiction. Tout le monde criait et courait. Personne ne pouvait rien voir. Toutes
les protections avaient implosé.

Lorsque l'obscurité s’était estompée, les professeurs avait rassemblé tout le monde dans la Grande
Salle. Le Département de l'application de la loi magique est arrivé pour interroger les étudiants et
examiner le corps.

L'autopsie a conclu que la cause du décès était une malédiction meurtrière dans le dos. Aucune
autre magie récente n'a été détectée.

Il y avait eu autre chose - quelque chose dans la main de Dumbledore -

Hermione essaya désespérément de se souvenir. C'était comme si c'était un détail important. Le


souvenir dansait hors de portée.

Tous les élèves plus âgés nommés par les premières années ont été interrogés et écartés de tout
soupçon. Tous sauf Drago Malefoy. Il était absent. Le château et le parc avait été fouillés. Il était
parti.
Des Aurors avaient été envoyés au Manoir Malefoy et l'avaient trouvé impénétrable. Il était
présumé coupable. Quant à savoir s'il avait personnellement jeté la malédiction, si il avait eu de
l'aide et pourquoi il l'avait fait, restaient des questions sans réponse.

L'Ordre avait supposé que c'était une tentative de racheter la Famille Malefoy après l'échec et
l'emprisonnement de Lucius après la bataille dans le Département des Mystères.

Hermione ne se souvenait pas qu'il ait jamais été confirmé que Malefoy avait tué Dumbledore.
Après que les Mangemorts aient pris le contrôle du Ministère de la Magie six mois plus tard, il
avait été difficile d'obtenir de bonnes informations. La Gazette du Sorcier est immédiatement
devenu une véritable machine de propagande.

Cela avait-il été confirmé ? Elle ne se souvenait pas.

L'incapacité d'Hermione à s'en souvenir n'avait aucun sens. Elle ne pouvait même pas dire où se
trouvaient les lacunes de sa mémoire. Jusqu'à ce qu'une question lui soit posée, elle ne réalisa
même pas ce qui manquait.

Quand elle essayait de trier ses souvenirs par magie, c'était comme si elle rampait dans le goudron.
S’épuisant, presque futilement. Si elle ne versait ne serait-ce que que le moindre brin de magie pour
essayer, les menottes s'activaient et aspiraient tout.

Le sens le plus clair qu'elle avait de l'endroit où se trouvaient ses souvenirs perdus venait des
différents efforts de Voldemort, Rogue et Malefoy pour y pénétrer.

La douleur, le choc et le traumatisme avaient brouillé les détails. Il semblait qu'il y avait peu de
souvenirs perdus éparpillés tout au long de la guerre, mais la majorité d’entre-eux était concentrée
l'année dernière, jusqu'à son emprisonnement.

Les lacunes dans ses connaissances déchirèrent quelque chose à l'intérieur d'Hermione. Elle était
désespérée de savoir ce qui lui manquait mais terrifiée à l'idée de récupérer les informations. Cela
lui donnait l'impression de traverser un champ de mines. Elle n'avait aucune idée de quels
pouvaient être les faux pas.

Essayer d'accepter la perte d'information - de compréhension - était comme une sensation de poison
amer en elle.

Pourquoi avaient-ils perdu la guerre ?

Ne pouvait-elle pas au moins s'en souvenir ?

C'était comme si elle et Malefoy jouaient à une partie d'échecs, mais lui seul pouvait voir le
plateau.

Elle avait désespérément besoin d'un bout de connaissances.

Dès qu'elle savait quelque chose, ses ennemis le sauraient aussi. Son ignorance était à la fois un
bouclier et une arme. Cela lui faisait gagner du temps pour s'échapper, mais cela pouvait lui tomber
dessus à tout moment.

Pour une raison quelconque, elle était presque certaine que cela la conduirait à sa fin.

C'était comme une épée de Damoclès au-dessus de sa tête.


Ses doigts étaient fripés de rides par l'eau quand elle sortit finalement du bain. Elle se sentait
épuisée. Elle monta dans son lit et se serra un oreiller contre elle.

Son esprit tournait indéfiniment - trop de questions auxquelles elle n'avait pas de réponse.

Le jour suivant, Malefoy réapparut immédiatement après le déjeuner.

Le cœur d'Hermione se serra, mais elle enfila sa cape et le suivit docilement. Le simple fait de
marcher derrière lui faisait battre son cœur. Elle se demanda s'il pouvait le ressentir à travers tout ce
qu’il faisait en la surveillant.

Quand ils arrivèrent dans la véranda, Malefoy invoqua immédiatement une chaise et s'assit, ouvrant
un journal. L'histoire de la première page portait sur un nouveau monument en l'honneur de
Voldemort. Il avait été dévoilé sur le Chemin de Traverse. Hermione se tenait maladroitement à
côté de la porte, se demandant où aller.

Elle jeta un coup d'œil à Malefoy et commença à ouvrir la bouche pour poser une question, mais
c'était comme si son corps l'avalait avant qu'elle ne puisse forcer les mots.

Silencieuse.

Elle ne pouvait pas engager la conversation.

Elle regarda avec amertume le labyrinthe de haies. Elle supposait qu'elle irait simplement se
promener sans but.

Elle commença à s'éloigner quand elle effectua le premier pas, un léger sentiment d'inconfort s'est
empara d'elle. Elle leva les yeux et regarda le ciel gris ouvert …

Son cœur sembla brusquement s'arrêter.

C'était comme si toute l'oxygène et le son qui existaient avaient soudainement été aspirés, et qu'il
ne restait simplement qu’un vide de vaste infinité devant elle.

Il n'y avait pas d'air.

Elle avait l'impression d'étouffer. Son cœur s'est mis à battre. Battre de plus en plus vite. Elle
pouvait l'entendre.

Elle pouvait voir les marches. Le gravier. Les haies.

C'était comme…

Le néant.

Comme si l'univers se terminait à ses pieds.

Si elle avançait d'un pouce, elle tomberait dedans.

Elle se figea. Elle essaya de bouger mais trembla et ne pu le faire. Elle se mordit la lèvre. Essayant
de respirer. Essayant de se forcer à avancer.

C'était tellement – ouvert.


Elle ferma les yeux.

C'était juste dans sa tête. C'était juste dans sa tête.

Elle se battue pour respirer. Entraînant une série de respirations bruyantes et haletantes alors qu'elle
luttait pour réfléchir.

Elle allait bien hier. Elle avait été si horrifiée et en colère. Elle avait couru plusieurs kilomètres.
Mais maintenant-

Elle ne pouvait pas–

C'était trop.

Elle ne se souvenait pas que le monde était si vaste auparavant. Que le ciel était si... haut. Les
chemins continuaient encore et encore – sans savoir où ils se terminaient.

Ses mains ont commencèrent à trembler et à se contracter en y réfléchissant. Elle allait être malade.

Elle voulait retourner dans sa chambre.

Elle voulait se presser dans un coin et sentir des murs contre elle.

Elle regarda ses pieds et sentit des larmes lui piquer le coin des yeux. La panique montait à travers
elle comme un ras-de-marée. Son cœur battait de plus en plus vite. Comme si un oiseau flottait
dans sa poitrine, battant des ailes jusqu’à la mort alors qu'il tentait de s'échapper.

Hermione pressa ses mains sur sa bouche et essaya de ne pas hyperventiler.

Un son aigu attira brusquement son attention, et elle regarda derrière elle pour découvrir que
Malefoy agrippait son journal si étroitement que ses jointures en étaient blanches. Ses mains
tremblaient légèrement.

Elle haleta et trébucha.

"Désolé – désolé..." balbutia-t-elle avec terreur. "Je vais…"

Elle ne parcourus que quelques mètres avant que ses jambes refusent de la porter plus loin.

Elle avait peur d'être près de Malefoy, mais même lui ne supplantait pas la terreur qui l'engloutissait
alors qu'elle essayait d'avancer. Elle avait la sensation que tout l’air avait été expulsé de ses
poumons. Elle ouvrit la bouche et essaya de reprendre son souffle. Mais l’air n'y entrait pas.

La terreur s'enfonçait en elle comme si une créature avait glissé ses griffes dans son dos. Les
enfonçant le long de sa colonne vertébrale. La déchirant. Exposant tous les muscles, ses nerfs et os
à l'air froid de l'hiver, elle était entrain de mourir.

Elle ne pouvait plus respirer.

Elle avait l'impression que le monde de se renversait sur le côté.

Qu’il y avait des aiguilles qui s'enfonçaient dans ses mains et ses bras.
Tout ce qu'elle pouvait voir était ouvert–

Elle ne pouvait pas arrêter de trembler - ne pouvais pas arrêter de paniquer. Elle ne pouvait pas
s'échapper-

C’était tellement ouvert. Du vide. Rien. Le néant. Seule dedans. Pour toujours.

Pas même des murs. Rien.

Elle pourrait crier éternellement, il n’y aurait pas de son.

Personne ne viendrait.

L'obscurité rongeait le ciel.

Il n'y avait plus rien.

Personne ne viendrait.

Elle ne pouvait pas-

"Arrête," grogna t-il soudainement derrière elle.

La réalité s'écrasa sur elle comme une inondation. Elle sursauta et regarda en arrière. Malefoy avait
le visage pâle et ses yeux brillaient alors qu'il la fixait.

"Tu n’es pas obligé d'être à l'extérieur. Tu n’es pas obligé de t’éloigner. Ne fait pas une dépression
nerveuse qui compromette mon accès à tes souvenirs."

Son visage se tordit légèrement alors qu'il continuait à la regarder. Sortant sa baguette, il invoqua
une autre chaise.

"Assis-toi. Et calme-toi," ordonna-t-il d'un ton glacial.

Hermione prit une profonde inspiration et laissa ses pieds la porter. Essayant de ne pas s'attarder sur
le flot de soulagement qui l’envahissait. Elle s'assit et regarda ses mains alors qu'elle s'efforçait de
reprendre le contrôle de sa respiration.

Elle était assise sur une chaise - à côté de Malefoy. Elle n'était pas dans le vide. Il n'y avait pas de
vide. Il y avait du marbre sous ses pieds. Elle n'avait pas besoin d'aller nulle part. Elle était assise
sur une chaise.

Elle inspira lentement. Comptant à partir de quatre.

Expirant par la bouche jusqu’à six.

Inspire et Expire.

Encore et encore.

Elle était assise sur une chaise. Elle n'avait pas besoin d'aller nulle part.

Son cœur ralentit, mais toute sa poitrine lui faisait mal.


Une fois que les tressaillements de sa poitrine se furent calmé, elle força ses doigts à arrêter de
trembler. Mais ils ne le faisaient pas, elle choisit donc de s’asseoir dessus.

Alors que son esprit se dégageait complètement de sa panique, le désespoir la frappa.

Elle était brisée.

Elle l’était complètement.

Il ne servait à rien d'essayer de le nier.

Mentalement, quelque chose en elle s'était fracturé pendant son emprisonnement et elle ne savait
pas comment y remédier. Elle ne pouvait pas s’y raisonner. Ça l’avait engloutie de l'intérieur.

Elle regarda ses genoux. Des larmes coulaient du coin de ses yeux, le long de ses joues et de ses
lèvres avant de tomber. Dû à la coupe nette du vent ces dernières se ressentaient pareil à de la glace
sur sa peau. Elle resserra sa cape autour d'elle. Remontant sa capuche.

La cape l'étouffait presque avec la chaleur qu'elle lui procurait, mais Hermione se sentait toujours
froide d'horreur alors qu'elle était assise silencieusement sur la véranda – tentant de réfléchir.

Elle allait bien. Hier. Elle allait bien. Pourquoi ? Pourquoi cela ne l’avait-elle pas dérangé alors ?

Une sorte d'agoraphobie. Cela devait être - d'une manière ou d'une autre - dans sa cellule sans
lumière, sans conscience du temps, qu’elle s'était accrochée à la sécurité des murs. Le confinement
était devenu la seule constante de sa vie. Alors maintenant, chaque fois qu'elle était libérée de
l'horreur urgente de sa situation actuelle; chaque fois qu'elle avait le temps de réfléchir…

Le sentiment d’ouverture créait une peur qui l’engloutissait.

L'extérieur était bien pire que le couloir à l'étage.

Peut-être qu'elle n'avait tout simplement pas été préparée. Peut-être que maintenant qu'elle le savait,
elle serait capable de surmonter l’angoisse. Si elle s'est donné des objectifs gérables: descends les
marches. Traverse le gravier. Marche jusqu'à la haie.

Si elle s'arrangeait.

Elle n'allait certainement pas se perdre de sitôt dans le labyrinthe de haies.

Son estomac se tordit. Son calendrier d'évasion s'allongeait. Elle n'avait même pas eu l'occasion
d'enquêter sur les options pour s'évader. Plus elle mettrait de temps-

Elle pourrait tomber enceinte.

Elle l’était peut-être déjà. Si ce n'était pas le cas, chaque mois supplémentaire sur cette table
augmentait les chances qu'elle le soit.

Elle voulait pleurer.

Elle jeta un coup d'œil à Malefoy qui étudiait avidement les scores de Quidditch.
Quelles informations utiles était-elle censée apprendre sur lui ? Tout ce qu'il faisait était fouiller
dans son esprit, lire, puis s'en aller et assassiner des gens.

Elle n'allait jamais s'échapper. Elle allait probablement mourir sur le domaine.

Elle l'étudia avec désespoir.

Il était juste froid, en colère.

Une rage glaciale semblait peser sur lui. Elle pouvait sentir la magie noire se tordre autour de lui.

Qui détestait-il tant ? Était-il comme Lucius, blâmant l'Ordre pour la mort de Narcissa ? Est-ce que
tous ces sortilèges mortels étaient une vengeance ? Est-ce cela qui avait alimenté son ascension ?

Tout en lui avait changé. Il ne semblait pas y avoir la moindre parcelle du garçon qu'elle avait
connu tant d'années auparavant.

Il avait grandi, il était plus grand et plus large. L'orgueil de ses jours d'école s'était estompé,
remplacé par un sentiment palpable de pouvoir. Une assurance mortelle.

Son visage avait perdu toute trace infantile. Il était cruellement beau. Ses traits aristocratiques
aiguisés dans une expression dure et inflexible. Ses yeux gris étaient comme des couteaux. Ses
cheveux étaient toujours aussi blonds et blancs pâles, peignés négligemment sur le côté.

Il ressemblait, chaque centimètre carré de lui, à un seigneur anglais indolent. Sauf la froideur
presque inhumaine. Si la lame d'un assassin était transformée en homme, elle prendrait la forme de
Drago Malefoy.

Elle le fixa.

Beau et damné.

Un ange déchu.

Ou peut-être, l'Ange de la Mort.

Pendant qu'elle l'étudiait, il ferma vivement le journal et la regarda. Elle rencontra ses yeux pendant
un moment avant de détourner le regard.

"Qu'est ce qui ne vas pas chez toi ?" demanda-t-il après l'avoir regardée plusieurs secondes.

Elle rougit légèrement et ne répondit pas.

"Si tu ne me le dit pas, je vais simplement en tirer la réponse de ton esprit," renchérit-il.

Hermione lutta pour ne pas broncher face à la menace. Elle regarda fixement la haie.

"Je - je pense que ça s'appelle l'agoraphobie," répondit-elle après avoir pris plusieurs respirations
profondes. "Quelque chose à propos des espaces ouverts me fait paniquer."

"Pourquoi ?"
"Je ne sais pas. Ce n'est pas comme si c'était rationnel," dit-elle amèrement en inspectant la couture
de sa cape. La couture de l'uniforme était quelque chose de normal à regarder. Quelque chose de
prévisible. Quelque chose qui avait du sens. Quelque chose qui ne ressemble pas à son esprit
irrationnel.

"Tu as une théorie, j'en suis sûr," dit-il avec un ton provocateur. Comme s'il la mettait au défi de
refuser de lui dire, afin qu'il puisse simplement se frayer un chemin dans ses pensées et tirer la
conclusion pour lui-même.

Elle se sentit tentée de mentir, mais ce serait inutile. Il serait, sans aucun doute, dans son esprit à
nouveau avant qu'elle ne s'échappe. Si elle ne le lui disait pas maintenant, il le saurait demain. Ou
encore le lendemain. Ou chaque fois qu'il déciderait d'enquêter à nouveau sur ses pensées.

"C'est probablement parce que j'ai été dans cette cellule pendant si longtemps," dit-elle après une
minute. "Il n'y avait rien - c'était comme un vide. Tout le monde était mort. Personne n'allait venir
me chercher. J'étais juste là, et je ne savais même pas combien de temps cela faisait. Les murs -
étaient la seule chose réelle. Je suppose que - j'en suis venu à me fier à eux. Alors maintenant -
quand j'essaye de marcher quelque part, et je ne sais pas où ça va… je ne sais pas. Je ne peux pas -
j'ai l'impression que-" elle lutta pour expliquer sa terreur. "C'est comme si j’étais de nouveau
abandonnée. Que tout le monde est mort, et que je suis juste seule - et je peux le supporter quand le
monde me semble petit - mais quand je me souviens d’à quel point il est grand - je ne peux pas. Je
ne peux pas…"

Elle s'étrangla et sa voix s'éteignit. Elle ne savait pas comment le décrire. Les mots ne réussissaient
pas à saisir toute la complexité irrationnelle. Elle détourna les yeux, désemparée.

L'expression de Malefoy sembla devenir plus dure pendant qu'elle parlait.

"Et hier ?" demanda-t-il après une pause mécontente.

"Je - je ne sais pas. Je suppose que mon horreur a dépassé ma peur."

Il resta silencieux pendant un moment avant de renifler faiblement et de se pencher en arrière sur sa
chaise, l'étudiant.

"Je dois admettre que quand j'ai entendu que c'était toi que j'allais avoir, j'avais hâte d'être celui qui
te briserait enfin," dit-il en se penchant légèrement vers elle avec un sourire dur. "Mais je doute
qu'il soit même possible de dépasser ce que tu t’es faite toute seule. C'est assez décevant."

"Je suis sûre que tu vas quand même essayer," dit-elle en le regardant dans les yeux. Elle savait que
son désespoir était inscrit sur son visage, mais il ne servait à rien d'essayer de le cacher.

Ses yeux argentés brillèrent quand il le vit.


Chapter 9

Malfoy ne lui parla plus pendant le reste de l'heure. Il tira un livre de sa cape et se mit à le lire,
apparemment imperméable au froid mordant.

Hermione ferma les yeux pendant plusieurs minutes et essaya de forcer son cœur à se calmer en
regardant simplement le ciel.

Elle allait le surmonter.

Elle se fichait de ce qu’elle devrait faire.

Les jours se cofondaient.

Malefoy apparaissait tous les jours, immédiatement après le déjeuner, et la conduisait à la


véranda. Une fois là-bas, il l'ignorait généralement, lisant la Gazette du Sorcier ou un
livre. Hermione déambulait dans la véranda, essayant de trouver le courage de se promener. Elle
pouvait descendre les marches de marbre, mais elle se figeait avant d'atteindre le gravier.

Contrairement au couloir, elle ne semblait pas pouvoir le surmonter. C'était une ligne qu'elle était
incapable de franchir. Les parties rationnelles de son cerveau tressautant jusqu’à leur arrêt.

Elle s'assit donc sur les marches, prit du gravier dans ses mains et lança les pierres, une à la fois,
aussi loin qu'elle le put. Ou les arrangea en formes d’images ou de runes.

Il n'y avait rien d'autre à faire. Malefoy n’essayait jamais de lui parler, et à cause de cela, elle ne
pouvait pas engager la conversation d’elle-même. Non pas qu'elle le veuille, mais l'indignité dont
elle avait besoin pour obtenir la permission de le faire en était irritant.

Le fait que les Malefoy n'avaient pas besoin de nouveaux serviteurs signifiait apparemment qu'elle
n'était pas censée faire quoi que ce soit sauf exister. Ils ne lui fournissaient absolument aucun
moyen de s'occuper. Pas de livres, pas de papier, pas même un peu de ficelle. Elle s'ennuyait
presque qu’autant dans le Manoir qu'elle l'aurait fait dans sa cellule à Poudlard. Sauf qu'elle était
également surveillée de manière obsessionnelle par un portrait critique et savait qu'il y avait un
Manoir à l'extérieur de sa chambre en attente d'être explorée si elle pouvait seulement rassembler le
courage de le faire.

Hermione avait exploré toutes les chambres le long de son couloir à plusieurs reprises. Elle avait
étudié le labyrinthe de haies à travers toutes les fenêtres jusqu'à ce qu'elle soit presque certaine de
pouvoir y trouver son chemin.

Elle essaya de retrouver le courage de descendre les escaliers et d'explorer les autres étages. Elle
avait traversé le premier étage presque neuf fois avec Malefoy. Pourtant, elle n'arrivait pas à se
résoudre à le faire seule.

Au bout de huit jours, Malefoy n'apparut pas après le déjeuner. Au lieu de cela, la guérisseuse
Stroud passa la porte de la chambre d'Hermione.

Hermione se leva silencieusement et regarda la femme invoquer une table d'examen au milieu du
sol.
Toutes les personnes qu’Hermione détestaient semblait aimer la forcer à s'asseoir sur des tables.
Voldemort. Malefoy. Stroud. Hermione s'avança avant d'y être invitée et s'assit sur le bord.

"Ouvrez la bouche," ordonna la guérisseuse.

La bouche d'Hermione s'ouvrit automatiquement et la guérisseuse Stroud pris une potion et en


versa une goutte dans la bouche d'Hermione. Alors que le flacon était refermé, Hermione aperçut le
contenu et se raidit. Du Veritaserum.

Elle supposait que c'était une façon de rendre les rendez-vous médicaux efficaces - empêcher les
sujets de mentir. Hermione ne pouvait pas en comprendre le but. Les menottes la rendaient déjà
obéissante; Stroud pourrait simplement lui ordonner de dire la vérité.

La guérisseuse sembla remarquer l'expression sur le visage d'Hermione.

"Cela simplifie les choses," dit Stroud en agitant sa baguette. "Si le Haut Préfet vous avait ordonné
de mentir à propos de quelque chose, vous seriez en conflit. De cette façon, votre honnêteté est des
plus sûre."

Hermione acquiesça. Elle a supposé que cela avait du sens.

"Hmm. Pas encore enceinte. Je suppose que c'était un peu trop irréaliste de l’espérer si tôt."

Hermione s'effondra presque de soulagement. Puis elle se rappela que cela signifiait que Malefoy
viendrait la prendre sur une table pendant encore cinq jours, et son soulagement s'évanouit
brusquement.

"Regardez-moi, Miss Granger," ordonna la guérisseuse Stroud, quelqu'un vous a-t-il fait du mal
depuis que vous êtes ici ?"

Hermione regarda fixement la femme tandis que sa bouche répondait de son plein gré.

"J'ai été violée physiquement cinq fois et mentalement deux fois."

La guérisseuse Stroud semblait imperturbable mais quelque peu pensive.

"La Legilimencie est-elle douloureuse ?"

"Oui."

"Bien. Je vais en prendre note. Aucun autre mal pour vous ?"

"Non."

"Très bien. C'est un soulagement. Il y a eu… des problèmes avec certains autres substituts."

Hermione sentit l'horreur l'envahir comme la caresse d'un fantôme.

"Est-ce qu'elles vont bien ?" dit-elle.

"Oh oui. Nous avons tout pris en charge. Il faut simplement rappeler à certains hommes que les
dons du Seigneur des Ténèbres peuvent être repris s'ils ne sont pas correctement pris en charge," a
déclaré la guérisseuse Stroud. Il n'y avait aucune trace de sympathie ou de culpabilité dans son
expression alors qu'elle continuait à agiter sa baguette sur Hermione.

Hermione voulait tendre la main et casser le cou de la femme. Ses mains tremblaient alors qu'elle
luttait pour les contenir.

Stroud était indifférente à la rage mal dissimulée d'Hermione. Elle lui lança un sort de diagnostic
ciblé sur le bas-ventre.

"Aucune déchirure. C'est un soulagement. Cela aurait été problématique. J'aurais dû venir plus tôt
pour vérifier, mais j'étais assez occupée. La supervision de tous les placements était plus fastidieuse
que je ne l'imaginais."

La guérisseuse Stroud semblait s'attendre à ce qu'Hermione soit sympathique. Mais elle regarda
fixement l'horloge et ne répondit pas.

"Votre condition physique s'est quelque peu détériorée. Allez-vous faire de l’exercice à l’extérieur
tous les jours ?" demanda t-elle avec une expression irritée.

Hermione se raidit; sa poitrine se serra alors qu'elle essayait de respirer et de répondre à la question
avec indifférence.

"Je – je ne sortais pas. Mais le Haut-Préfet a commencé à s'en assurer."

"Marchez-vous ? Les longues marches sont importantes pour la constitution."

"Je - ne peux pas."

La guérisseuse Stroud fixa Hermione. "Vous ne pouvez pas ?"

Elle se mordit la lèvre et hésita. "Je fais des crises d’angoisse - il est difficile de quitter cette pièce.
Le Haut Préfet m'emmène dans la véranda pendant une heure, mais je - je ne peux pas - je ne peux
pas… je ne le fais pas - c'est tellement trop..."

Hermione commença à haleter en essayant de le décrire. Même avec l'aide du Veritaserum, elle eu
du mal à traduire la peur en mots. Elle avait du mal à gérer la vague de colère et de désespoir
qu'elle ressentait pour avoir rencontré un obstacle si irrationnel qu'elle ne pouvait pas surmonter
seule.

Elle pressa ses lèvres l'une contre l'autre, mais elles se tordirent brusquement. Elle pouvait sentir la
pression dans ses joues et ses yeux alors qu'elle luttait pour ne pas pleurer dessus.

"Intéressant," dit le guérisseur Stroud en griffonnant plusieurs notes. "Probablement à cause de


votre emprisonnement. Il ne m'était pas venu à l'esprit que sortir dehors serait un problème. Hmm.
Un filtre Calmant serait insuffisant, mais je ne peux pas vous mettre sous traitement permanent
pour l’anxiété; ils interfèrent avec la grossesse. Peut-être quelque chose de temporaire, pour vous
acclimater. Je vais devoir faire des recherches."

Hermione ne dit rien.

"Le matériel sera fourni quotidiennement pour votre cycle," a ajouté Stroud tout en continuant à
rédiger des notes. Une pensée lui vint à l'esprit, et elle leva les yeux vers Hermione d'un air
interrogateur. "Comment… comment cela ce passait lorsque vous étiez en prison ?"
"Ils -ils me laissait saigner," dit Hermione. La cellule était maintenue propre, mais rien n’était
fourni.

Stroud secoua légèrement la tête en signe de désapprobation. Comme si elle avait une certaine
supériorité morale sur Ombrage dans son traitement d'Hermione.

"Y a-t-il autre chose que vous pensez que je devrais savoir ?" Demanda le guérisseur Stroud à
Hermione.

"Je pense que vous êtes mauvaise et inhumaine," répondit immédiatement Hermione.

Elle n'avait même pas eu le temps de réaliser les mots qui sortaient de sa bouche; le Veritaserum
venait de les entraîner.

L'expression de Stroud vacilla pendant un moment.

"Eh bien, je suppose que je me suis laissé ouverte pour ça. Pensez-vous que je devrais savoir
quelque chose sur votre santé ?"

Hermione réfléchit un instant. "Non."

"Très bien alors." La guérisseuse Stroud jeta un dernier coup d'œil à ses notes. "Oh. J'allais presque
oublié. Retirez vos bas."

Elle les retira docilement. La guérisseuse Stroud jeta un coup d'œil par-dessus ses jambes pendant
un moment, puis agita sa baguette. Une sensation vive et brûlante les envahit pendant plusieurs
secondes.

Hermione siffla faiblement. Surprise. Quand la brûlure s'estompa, elle a baissa les yeux et remarqua
que ses jambes étaient d'un rouge vif et sa peau était irrité.

"Un charme d'épilation permanente. Plusieurs hommes se sont plaints. L'un d'eux a essayé de le
fournir sous forme de potion pour le bain, mais la vilaine petite sorcière a plongé sa tête dessous et
en est sortie complètement chauve."

Stroud tendit à Hermione un petit pot d'essence de Murtlap.

"L'irritation devrait s'estomper dans un jour ou deux. Je parlerai au Haut Préfet de votre état."

La guérisseuse Stroud remit le dossier d'Hermione dans une mallette, et Hermione glissa de la table
tenant maladroitement d’une main et le pot d'essence de Murtlap dans l'autre. D'un mouvement de
baguette, Stroud fit disparaître la table et quitta la pièce sans un mot.

Malefoy arriva une demi-heure plus tard, l'air plus en colère que d'habitude.

Hermione enfila sa cape et le suivit. Lorsqu'ils atteignirent la véranda, il la regarda avec une
grimace.

"Tu dois marcher au moins un demi kilomètre."

Hermione cligna des yeux vers lui.


"Je t’enverrais bien un elfe de maison, mais Stroud craint que ta lésion cérébrale auto-infligée ne te
cause une crise d’angoisse si tu te surmenais." Il avait l'air assez enragé pour casser quelque chose.
"Je suis maintenant obligé de t’accompagner."

Il regarda à travers le domaine pendant un moment avant d'ajouter : "Tu es pire qu'un chien."

Il dévala les marches en trombe puis se retourna, se tenant sur le chemin de gravier.

"Viens," dit-il d'une voix froide. Ses yeux brillaient et ses lèvres étaient pressées en une ligne dure
alors qu'il la regardait.

Hermione le regarda, incrédule. L'enfer gèlerait bien avant que la présence de Drago Malefoy ne
l'empêche d'avoir une crise d’angoisse.

Mais la compulsion la fit avancer.

Hermione prit une profonde inspiration en descendant les marches avec précaution puis, après un
moment d'hésitation, sur le gravier. Elle fit quatre pas vers lui et voulut pleurer de rage quand elle
ne se figea pas en chemin.

Apparemment, c'était une froide journée en enfer.

Malfoy tourna les talons et descendit le chemin pendant qu'elle le suivait.

C'était probablement à cause des menottes, se rendit-elle compte en cours de route. Il lui avait
ordonné de venir et elle est donc venue. Les menottes l'ont forcée à se pencher pendant qu'elle était
violée. Quelle que soit la manière dont les compulsions fonctionnaient, elles étaient apparemment
capables de supprimer ses crises d’angoisses de la même manière qu'elles étaient capables de
supprimer son désir de combattre Malefoy puis de l'assassiner de manière douloureuse et
prolongée.

Il se promena le long de l'extérieur du labyrinthe de haies jusqu'à ce qu'ils le traversent entièrement,


puis la conduisit à travers les sentiers parmi les rosiers hivernants.
Hermione se demanda s'il y avait quelque chose dans le domaine Malefoy qui ne semblait pas froid,
mort ou stérile. Les chemins de gravier n'avaient pas une seule pierre qui n’était pas à sa place. Les
rosiers avaient été tondus méticuleusement pour l'hiver. Les haies taillées dans la ligne du ciel en
murs précis et droits.

Hermione ne s'était jamais particulièrement souciée des jardins à l'anglaise mais le Manoir Malefoy
était peut-être le plus horrible qu'elle ait jamais vu. Des haies, du gravier blanc, des arbres et
arbustes sans feuilles taillés à moins d'un pouce de leur vie.

Elle s'imaginait que c'était moins affreux au printemps et en été, mais dans sa forme actuelle, elle
avait vu des parkings avec un plus grand attrait esthétique.

Malefoy ne semblait pas non plus enclin à apprécier le paysage.

Après avoir pris d'assaut le long des sentiers pendant une heure, ils retournèrent au Manoir. Alors
qu'ils s'approchaient, Hermione crut voir un rideau en mouvement à l'étage.

Malefoy se dirigea vers la chambre d'Hermione mais plutôt que de partir une fois qu'elle y fut, il
resta, la regardant.

Elle recula et agitant le fermoir de sa cape. Peut-être que si elle l'ignorait, il s'en irait.

"Vas sur le lit," ordonna-t-il après un moment.

Elle leva les yeux vers lui, surprise, et il eut un sourire malicieux alors qu'il s'avançait vers elle.

"À moins que tu ne préfère le faire par terre," dit-il. Hermione ne bougea pas.

Elle le fixa simplement, se sentant stupéfaite d'horreur. Il tira sa baguette et après avoir donné un
coup sec et non verbal, Hermione sentit sa magie la saisir et la tirer en arrière jusqu'à ce qu'elle
entre en collision avec son lit et se renverse dessus.

Malefoy s'avança, l'air ennuyé. Il y avait une légère lueur dans ses yeux.

Elle se mordit la lèvre pour ne pas gémir et croisa les bras sur elle-même.

Il la regarda puis, pressant ses jambes entre les siennes, se pencha sur elle.

Hermione souhaitait pouvoir s'enfoncer dans le lit et y suffoquer. Elle aurait aimé pouvoir
crier. Elle aurais aimé obtenir ne ce serait-ce qu’un fragment de sa magie pour le combattre.

Obéissant e . Calme. Ne pas résister.

Elle replia son menton contre son épaule et essaya de s'éloigner de lui autant qu'elle le pouvait.

Sa main droite appuya sur le matelas près de sa tête, puis elle sentit la pointe de sa baguette sous
son menton.

"Regarde-moi, Sang-de-Bourbe," ordonna-t-il.

Son menton se dégagea alors qu'elle se tournait pour le regarder dans les yeux. Ils n'étaient qu'à
quelques centimètres des siens. Ses pupilles étaient contractées et le gris de ses iris ressemblait à un
orage.
Sans prévenir, il pénétra dans son esprit.

Elle haleta de choc. Même sa legilimencie était froide – c’était comme être plongé dans un lac gelé.
Ça faisait mal - une douleur vive et claire.

Contrairement aux occasions précédentes, son esprit était dépourvu de traumatisme ou de choc.
L'expérience a été beaucoup plus vivante à cause de cela. Il parcourut ses souvenirs, s'occupant de
tous les groupes de souvenirs verrouillés. Il essaya de se frayer un chemin jusqu'à ce qu'un
gémissement s'échappe de ses lèvres.

Il bougea rapidement. Comme s'il vérifiait simplement qu'aucun d'entre eux n'était encore
accessible. Après les avoir vérifiés, il est entré dans le présent.

Il semblait amusé par sa haine grandissante. Par la façon dont elle voulait désespérément le tuer. Il
la regarda explorer les autres pièces, traverser le domaine et s'ennuyer sur les marches de la
véranda. Comment elle avait lu la Gazette du Sorcier. Ses crises d’angoisses.

Il examina ses efforts répétés pour se souvenir des détails de la mort de Dumbledore, et comment
elle ne pouvait pas se souvenir de quelque chose à propos du bras du sorcier. Ce détail a suscité son
intérêt. Il essaya de trouver l'information, mais partout où Hermione avait caché les détails dans son
esprit, il ne pouvait pas le dire.

Elle pouvait sentir son irritation alors qu'il passait enfin à son rendez-vous avec Stroud ainsi que
leur promenade à travers le domaine et à quel point elle n'aimait pas les jardins. Quand il atteignit
son horreur après l'avoir ordonnée de s'asseoir sur le lit, il se retira finalement de son esprit.

Il se moqua d'elle.

"Rassure-toi, Sang-de-Bourbe, je n'ai aucune envie particulière de te toucher. Je trouve simplement


ton existence dans mon Manoir offensante."

"Le sentiment est décidément réciproque," répondit Hermione d'une voix sèche. Ce n'était pas une
réplique particulièrement bien choisie; sa tête palpitait. C'était comme si Malefoy avait inséré tout
son esprit dans le sien, et cela l'avait meurtrie intérieurement.

Il se redressa et la regarda comme s'il s'attendait à ce qu’elle dise quelque chose d’autre. Elle le
regarda.

"As-tu vraiment tué Dumbledore ?"

Il eut un sourire narquois et s'appuya contre un montant du lit, croisant les bras et penchant la tête
sur le côté.

"Tu as aussi oublié ça d'une manière ou d'une autre ? Y a-t-il quelque chose d'utile dont tu te
souviens ? Ou as-tu simplement oublié tout ce que tu n'as pas obtenu d'un manuel ?" Il jeta un coup
d'œil à ses ongles pendant un moment, puis les plaça contre ses robes de manière ennuyée. "Je
suppose que c'est tout ce pour quoi tu as toujours été bonne. Tu n’as même pas combattu pendant la
guerre, n'est-ce pas ? Je ne t'ai certainement jamais vu. Tu n'as jamais été là-bas avec Potter et
Weasley. Tu te cachais, passant tout ton temps dans les services hospitaliers. Agitant ta baguette en
vain, sauvant les gens qui ont fini par être mieux morts."
À ses mots, Hermione sentit le sang quitter son visage si brusquement que la pièce nagea devant
ses yeux. Elle haleta comme si elle avait été frappée par un cognard.

Toutes les fois où elle avait guéri Ron, Bill, Charlie, George et Fred, Tonks, Remus, Ginny,
Hannah, Angelina, Katie…

Elle les avait sauvés pour la fin de la guerre. Elle les avait sauvés pour être torturés à mort. Elle les
avait sauvés pour être réduits en esclavage et violés.

Elle joignit ses mains sur sa bouche et pressa ses doigts contre ses lèvres jusqu'à ce qu'elle sentît le
contour de ses dents. Tout son corps tremblait sur le lit et elle essaya de ne pas sangloter. Un
gémissement étouffé se déchira entre ses doigts. Il y eut une sensation de piqûre dans ses yeux le
moment avant que le visage de Malefoy ne se brouille à cause des larmes. Elle roula à ses côtés et
se recroquevilla en boule.

"Puisque tu es si curieuse de savoir. Le Seigneur des Ténèbres a personnellement demandé que je


tue Albus Dumbledore à un moment donné au cours de la sixième année. Donc, un vendredi matin,
quand l'idiot maladroit est passé devant moi dans les couloirs, je l'ai simplement touché dans le dos
avec un Avada Kedavra. Il s'était arrêté pour discuter avec quelques premières années de sorbets au
citron ou d'un autre sujet tout aussi stupide. Insouciant de se laisser sa garde ouverte de cette
manière. Mais c’est la manière de se comporter des Gryffondors après tout. Ils ne s'attendent jamais
à ce que quelqu'un choisisse de simplement les assassiner en plein jour. Je suis à peu près certain
qu'il savait même que j'allais essayer de le tuer, mais il m'a quand même tourné le dos. Peut-être
qu'il a présumé que je manquais de courage. " Il renifla légèrement de dédain avant de soupirer.
"C'est le seul inconvénient de l'utilisation de la malédiction meurtrière sur le dos de quelqu'un."

Hermione se mordit la lèvre en écoutant la récitation traînante de Malefoy. Elle s'y était attendue, si
jamais elle posait la question, qu'il serait horrible et vaniteux à ce sujet. D'une manière ou d'une
autre, cela la choquait encore de l'entendre de sa propre bouche.

"Je suppose que ton Maître était assez fier de toi," dit-elle sans le regarder.

"Il l'était, surtout après que je lui ai présenté la baguette du vieil imbécile. Il a dîné avec moi et ma
mère ce soir-là, ici même dans ce Manoir. J'ai été déclaré protégé."

Le ton semblait vaguement creux. Hermione lui jeta un coup d'œil par-dessus son épaule. Il ne la
regardait pas. Ses yeux étaient fixés sur la fenêtre, et il avait l'air presque nostalgique et
pensif. Comme si son esprit était parti ailleurs.

Il se réveilla brusquement et lui sourit légèrement.

"Y a-t-il d'autres détails que tu veux connaître ?" Il arqua un sourcil en posant la question. Son
expression était mécanique.

"Non," répondit-elle en laissant tomber ses yeux de son visage. "C'était tout ce que je voulais
savoir."

"Bien." Il redressa ses robes et se tourna pour partir. "Le monde extérieur me fait signe. Essaye de
ne pas avoir de crise en mon absence, Sang-de-Bourbe."
Chapter 10

J'essaye de me souvenir de toi

et

de te laisser partir

en

même temps.

Nayyirah Weheed

Harry Potter était assis sur un toit, fumant des cigarettes, regardant au loin. Hermione grimpa par
une fenêtre pour le rejoindre.

"Que nous est-il arrivé, Hermione ?" a-t-il demandé quand elle s'est approchée.

"Une guerre," répondit-elle doucement, tendant la main et tournant son visage vers elle. Il y avait
une entaille sur sa tête. Sa peau pâle était légèrement rouge du sang qu'il avait lavé. Son
expression était triste, fatiguée et en colère.

"Qui a changé ? Est-ce moi ou toi ?" demanda-t-il alors qu'elle passait ses doigts dans ses cheveux
et les poussait de côté pour pouvoir refermer la plaie.

"Moi," dit-elle en évitant son regard.

"Pourquoi ? Tu penses que je ne pourrai pas le faire ?" il dit. "Essayes-tu de te préparer à ce que
j'échoue ?"

Elle lui jeta un sort de diagnostic. Il avait deux côtes fracturées et des ecchymoses sur l'abdomen.
Elle le repoussa pour qu'il se couche avant qu'elle ne commence à le guérir.

"Je pense que tu peux le faire. Mais - la prophétie. C'est un tirage au sort. Après la mort de
Dumbledore…," elle hésita légèrement. "La mort est juste une malédiction loin de nous tous," dit-
elle après un moment. "Je ne peux pas simplement m'asseoir et regarder, parier une chance sur
deux et supposer que je connais le résultat. Pas quand il y a tant de gens qui dépendent de nous. C’
est tout ce que tu as, la façon dont tu aime les gens, c'est pur, c'est puissant. Mais - combien de fois
as - tu tué Tom jusqu’à présent ? En tant que bébé, à cause de ta mère. En première et deuxième
année. Mais il est toujours là. Il se bat toujours contre toi. Je ne veux pas supposer que quoi que ce
soit est suffisant."

"Tu ne pense pas que le bien p uisse simplement gagne r ," dit Harry. Le reproche dans sa voix
était lourd.
"Tous ceux qui gagnent disent qu'ils ont été bons, mais ce sont eux qui écrivent l'histoire. Je n'ai
rien vu indiquant que c'était en fait la supériorité morale qui faisait une différence," dit-elle en
murmurant les sorts pour réparer les fractures.

" Mais tu parle de l'histoire des Moldus. La magie est différente. Le monde magique est différent,"
dit Harry, tendant la main vers sa baguette juste au moment où elle la déplaçait pour soigner la
côte suivante. Il referma ses doigts dans son poing et le laissa tomber.

Hermione secoua la tête minutieusement et l'expression d'Harry devint amère. Il leva les yeux vers
le ciel. Hermione lança un sortilège de barrière sur sa main puis commença à répandre une pâte
pour ecchymoses sur l'estomac et les côtes d'Harry en petits mouvements circulaires.

"Avant, tu étais différente, dit Harry, tu étais plus juste que moi à propos des choses. Qu'est-il
arrivé à la S.A.L.E ? Cette fille n'aurait jamais dit que la Magie Noire en valait le prix. Que lui est-
il arrivé ?"

"Cette fille est décédée dans une salle d'hôpital en essayant de sauver Colin Creevey."

"J'é tais là aussi quand Colin est mort, Hermione. Et je n'ai pas changé."

"J'ai toujours été prête à faire tout ce qu'il fallait, Harry. Toutes ces aventures qui sont les nôtres à
l'école. Une fois que j'étais dedans, j'étais dedans. Peut-être que tu n'as jamais remarqué jusqu'où
j'étais prête à aller pour toi."
Quand Hermione se réveilla, elle se souvenait du rêve.

Elle le rejoua encore et encore. C'était un souvenir. Ce qui l'effraya un peu, mais il ne semblait y
avoir rien en elle qui paraissait particulièrement conséquent. Elle essaya de situer l'année où cela
s'était produit.

Harry fumait - une habitude qu'il avait commencée trois ans après le début de la guerre. Hermione
ne reconnaissait pas le toit, mais cela ne voulait rien dire. Il y avait eu des dizaines de refuges
qu'Hermione visitait rarement.

Avoir un nouveau souvenir d'Harry, même celui qui n'était pas particulièrement heureux, était
comme un cadeau inattendu. Il lui manquait tellement qu'il en était parfois difficile de respirer.

Elle s'allongea dans son lit et le retourna sans cesse dans son esprit. Prenant note de chaque détails.
La lumière dans ses yeux. La façon nerveuse et intense dont il prenait une bouffée de sa cigarette et
expirait brusquement. L'épuisement sur son visage. La façon dont ses cheveux étaient hérissés.

Elle aurait souhaité le serrer dans ses bras - lui prendre la main. Ou encore rencontrer ses yeux une
dernière fois et lui dire à quel point il était important pour elle.

Lui dire qu'elle avait besoin de lui, qu'il était son meilleur ami. Qu'elle le suivrait jusqu'aux
extrémités de la terre. Qu'elle ne s'en remettrait jamais, jamais si elle le perdait.

Elle souhaitait pouvoir remonter le temps et trouver un moyen de réparer ce qui n'allait pas. Peu
importe ce que c'était. Elle pourrait revenir en arrière et dire à Harry de ne pas aller à Poudlard le
jour de la bataille finale.

Revenir en arrière et prévenir l'Ordre de ce qui se passerait s'ils perdaient.

La dispute dans son rêve lui était familière. Hermione avait voulu que l'Ordre utilise, enfin, pas
nécessairement les Forces du Mal, mais une magie qui était ambiguë grise. Et au fur et à mesure
que la guerre s'éternisait, elle était devenue plus insistante à ce sujet et cela avait tendu ses relations
avec plus de gens que juste Harry.

Elle essaya de ne pas s'attarder sur la question de savoir s'ils auraient pu gagner la guerre si la
Résistance avait été disposée à utiliser la Magie Noire.

La guerre était finie et perdue.

Elle pressa ses mains contre ses yeux et essaya de repousser la question. Quelle que soit la réponse,
ce serait aussi douloureux à atteindre que futile.

Oh Harry…

Lui avait-elle dit qu'elle l'aimait le jour de sa mort ? Lui avait-elle même parlé ?

Elle ne s'en souvenait pas.

Hermione se recroquevilla dans son lit et enroula ses bras autour d'elle-même dans une mimique
d'étreinte. Quand elle avait été dans la cellule, elle s'était demandé s'il était possible de mourir de la
solitude dévastatrice qu'elle ressentait.

Elle avait eu l'impression que son cœur s'était brisé.


C'était toujours le cas.

Après quelques minutes, elle se força à se lever. Allongé dans son lit, se morfondre n'allait rien
arranger.

Elle s'arrêta à la fenêtre. Il avait neigé. Le monde entier à l'extérieur était recouvert. Le soulagement
visuel de tout ce gris morne était presque réconfortant.

En même temps que le petit-déjeuner ce matin-là, il arriva une fiole de - quelque chose. Hermione
ne reconnut pas la potion. Elle la regarda et la renifla mais ne savait pas trop ce que c'était. Elle l'a
mis de côté. Elle n'avait pas reçu l'ordre de la prendre, et jusqu'à ce qu'elle y soit obligée, elle
n'avait aucune intention de boire des potions inconnues.

Elle se dirigea vers les escaliers et se leva, les regardant fixement. C'était l'heure. Elle allait
descendre les escaliers toute seule. Le fait qu'elle ne l'ait pas déjà fait était pathétique. C'était juste
un escalier. Juste un escalier menant à une salle qu'elle avait déjà traversée des dizaines de fois avec
Malefoy.

Ses épaules tremblaient d'un tremblement presque imperceptible, et elle les redressa.

Elle se sentait comme une enfant effrayée.

Elle détestait ça.

Elle pressa ses lèvres l'une contre l'autre et prit une profonde inspiration. Puis elle pressa sa main
contre le mur et fit lentement un pas.

Elle allait s'échapper, se dit-elle.

Avant de tomber enceinte, elle allait s'échapper du Manoir Malefoy. Un jour, elle allait revenir et
assassiner Malefoy.

Elle allait être libre. Libérée. Quelque part avec le soleil et la magie et des gens qui ne lui feraient
pas de mal.

Elle se concentra sur cette pensée jusqu'à ce qu'il ne reste plus de marches à descendre.

Elle regarda autour d'elle. Sa main était toujours pressée contre le mur. Elle pouvait sentir la faible
texture du papier peint. Toucher les murs semblait l'aider à garder son rythme cardiaque quelque
peu raisonnable.

Elle entra dans un salon de thé, un salon, un vestiaire et un autre salon. Les explora de fond en
comble. Pendant tout ce temps le portrait a traqué Hermione.

Rien. Il n’y avait strictement rien.

Même les cordons des rideaux étaient pensés pour être inamovibles. Elle ouvrit des buffets, des
placards et des armoires à linge mais il n'y avait pas une seule chose à l'intérieur qui était utile. Pas
comme une arme qu'elle pourrait utiliser. Pas pour s'échapper.

Elle referma un tiroir avec un claquement de frustration.


Si elle voulait trouver quelque chose avec du potentiel, elle allait devoir explorer les ailes occupées
du Manoir. C'était facile pour Malefoy de s'assurer qu'une aile vide n'avait rien que Hermione
puisse utiliser. Il serait plus difficile de maintenir de tels soins dans d'autres parties de la maison.

Hermione avait retenu Astoria comme peu volubile. Étant donné à quel point elle était dévouée à
ignorer l'existence d'Hermione, elle ne se donnerait probablement pas la peine d'employer la même
surabondance de prudence que Malefoy.

Hermione retourna lentement dans sa chambre et regarda le paysage immaculé en dessous


d'elle. Elle se sentait épuisée de son excursion en bas. Comme si elle avait couru un marathon.

Tout demandait tellement d'efforts.

Elle posa sa joue contre le verre et se sentit fraîchement inondée de désespoir.

Même si elle réussissait à vaincre son agoraphobie, ce n'était même pas un début. Peu importe les
mensonges qu'elle se chuchotait. La vérité était qu'elle ne savait absolument pas comment
accomplir quoi que ce soit de plus.

Elle regarda les menottes autour de ses poignets.

Elle avait envisagé et expérimenté leurs capacités ces derniers jours. Depuis que Malefoy lui avait
permis de surmonter son agoraphobie, elle avait commencé à analyser plus attentivement le
fonctionnement des compulsions.

Elle avait été perplexe quant à la façon dont elles pouvaient être si puissantes. Elle avait étudié
divers artefacts sombres pendant la guerre. Les menottes ne ressemblaient à rien de ce qu'elle avait
rencontré.

Elle a commencé ses expériences en essayant de désobéir à la compulsion du calme en essayant de


crier. Le concept était moins restrictif que l'obéissance. Elle était autorisée à faire du bruit et à
parler lorsqu'il lui parlait. Cela semblait être le plus facile à surmonter. Elle avait pensé que si elle
se battait assez fort, elle pourrait se frayer un chemin par pure volonté, de la même manière que des
individus forts d'esprit pourraient éventuellement se débarrasser du sortilège de l'Imperium.

Elle était à peu près sûre de se qualifier comme au moins une personne assez forte d'esprit.

Quand elle a essayé d'ouvrir la bouche pour crier, elle s'est juste arrêtée. Peu importait à quel point
elle se battait pour forcer le son à sortir. Elle lutta jusqu'à ce que les menottes commencent à
devenir chaudes.

Elle ne pouvait pas les battre.

Finalement, elle s'était effondrée sur le sol, drainée au point qu'elle avait du mal à rester consciente.

Alors qu'elle était allongée là, regardant la pièce nager devant ses yeux, elle commença à réaliser la
raison pour laquelle les menottes étaient si puissantes. Elles utilisaient sa magie. Les sorciers
n'avaient pas plus de capacité à endiguer la magie en eux qu'ils ne pouvaient éteindre leurs glandes
surrénales. Quelque soit la force qu'elle déployait pour maîtriser les menottes, ces dernières
devaient dans une égale mesure la réprimer.
Elle ne pouvait même pas crier ou se rager de frustration quand elle s'en rendait compte. Elle avait
tellement de fureur en elle-même qu'elle avait l'impression de pouvoir s'enflammer.

Elle voulait casser quelque chose. Elle voulait utiliser sa magie et faire exploser quelque chose. Elle
voulait faire quelque chose qui ferait mal.

Elle voulait frapper un miroir comme les gens le faisaient dans les films. Voir le verre se briser et se
briser jusqu'à ce qu'il ait l'air de ce qu'elle ressentait. Elle voulait que ses jointures se fendent et
saignent et ressentent la douleur dans ses os métacarpiens, à travers ses paumes et dans ses
poignets… Elle était désespérée de ressentir autre chose que l'agonie émotionnelle dans laquelle
elle se sentait noyée.

Mais elle ne pouvait pas.

Elle a essayé de contourner les menottes de différentes manières.

La contrainte allait au-delà du simple fait de ne pas crier ou de parler à moins qu'on ne lui en parle.
Elle ne pouvait pas être bruyante parce qu'on lui avait ordonné de se taire. Elle ne pouvait pas
frapper une porte ou piétiner. Quelle que soit la méthode mise en œuvre pour tente de faire du bruit,
elle se retrouvait systématiquement bloquée.

C'est alors qu'elle commença à se rendre compte qu'elle était aussi celle qui contrôlait les
compulsions. Elle a reçu l'ordre de se taire. C'était sa conscience d'être inquiète qui activait les
menottes. Tout ce qu'elle considérait comme bruyant, résistant, désobéissant, elle ne pouvait pas le
faire.

C'était pourquoi le guérisseur Stroud avait été si soucieux d'assurer la stabilité mentale de toutes les
filles. Si elles perdaient la raison, les compulsions ne pouvaient pas les contrôler. C'était pourquoi
la fille qui hurlait avait pu attaquer quelqu'un.

Les menottes étaient aussi illimitées dans leurs restrictions que la créativité d'Hermione.

Elle essaya de se concentrer sur autre chose alors qu'elle essayait de piétiner ses pieds ou de claquer
une porte. Effectuer un calcul mental. Réciter mentalement la recette d'un filtre Calmant. Mais les
menottes se sont toujours activées.

Elle était à court de nouvelles idées sur la façon d'essayer de les contourner.

Elle s'est détournée du paysage enneigé et a commença à faire de l'exercice dans sa chambre. Cela
avait semblé gênant avec l'attention du portrait mais après près d'un mois, elle ne s'en souciait plus.

Elle était si fatiguée de penser et de désespérer à nouveau.

Non pas qu'elle puisse s'empêcher de penser. Elle glissa ses pieds sous l'armoire et commença à
faire des redressements assis jusqu'à ce que ses muscles abdominaux ressentent la même sensation
que s'ils avaient reçu une injection d'acide. Au moins, c'était une façon de diriger sa rage.

Elle ne pourrait pas tuer Malefoy. Les menottes rendaient cela impossible.

Elle ne pouvait pas non plus s'échapper d'elle-même.

Ombrage n'avait même pas pris la peine d'imposer une contrainte contre la fuite. C'était dire à quel
point elle et le guérisseur Stroud étaient certaines que les filles ne pouvaient pas enlever les
menottes. Ce détail était la seule faille qu'Hermione pouvait potentiellement exploiter. Elle pouvait
faire des choses avec l'intention de s'échapper.

Elle avait examiné attentivement tout ce qu'elle savait sur les menottes. Hannah n'avait fait aucune
mention du fait que quiconque les avait jamais enlevés malgré le laxisme ou la camaraderie qui
avait été développé avec les gardes bavards. Les menottes avaient une trace en elles mais plutôt que
de simplement demander à quelqu'un de les enlever, Angelina avait tenté de voler la trace.

Un bon nombre de personnes avaient réussi à s'échapper de Poudlard. Toutes les personnes que
Malefoy avait tuées. Personne n'avait jamais réussi à s'échapper entièrement parce qu'aucun d'entre
eux ne pouvait enlever les menottes.

Qu'avait dit Hannah ? À moins qu'Hermione ne puisse se couper les mains, elle ne s'échapperait
jamais.

Comment les menottes étaient-elles enlevées ?

Deux Mangemorts étaient venus à Poudlard le jour où les nouvelles avaient été installées. Yaxley et
Rowle. Ils avaient été appelés lorsque les gardes avaient commencé à étourdir toutes les femmes, et
ils étaient partis quand elles avaient été réveillées.

Seuls les Mangemorts portant la marque des ténèbres pouvaient retirer les menottes.

Elle avait donc deux options. Elle devait trouver un moyen de forcer Malefoy à la tuer ou à l'aider à
s'échapper. Il n'y avait aucune option qui l'excluait. Peu importe si le Manoir avait un ensemble
complet de matériel de camping, un panier portoloin et une arme qu'elle pourrait toucher d'une
manière ou d'une autre, tout cela lui serait inutile si elle ne pouvait pas enlever les menottes.

Elle grogna doucement de frustration pour elle-même et se retourna avant de commencer à faire des
pompes jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus se soulever du sol.

Elle roula sur le dos et regarda le plafond.

Drago Malefoy, quelle est la faille dans ton armure parfaite ?

Comme si le destin entendait ses pensées, la porte s'ouvrit et Malefoy entra. Elle tourna la tête pour
le regarder, encore trop fatiguée pour essayer de se traîner du sol.

Il la regarda, quelque chose vacillant dans ses yeux après un moment.

"Un truc Moldu," je suppose, dit-il.

Hermione roula des yeux et se força à se lever. Elle avait l'impression que tout son corps était fait
de gelée.

Il jeta un coup d'œil dans la pièce. Ses yeux se posèrent sur la fiole de potion qu'Hermione avait
refusé de prendre plus tôt. Il l'invoqua à travers la pièce sans baguette et l'attrapa habilement dans
sa main droite.

"Je me rends compte qu'en tant que Gryffondor, il y a certaines choses évidentes que tu ne
comprendras jamais. Je suppose que je ne devrais pas vraiment être surpris que tu aies manqué
d'une manière ou d'une autre l'instruction implicite que tu devais avaler ceci," dit-il, sa bouche se
tordant d'une légère perplexité.
Hermione croisa les bras obstinément. Bien qu'il puisse être stratégiquement conseillé de paraître
docile et obéissant, en tant qu'ancienne Maîtresse des Potions, elle était bien trop paranoïaque pour
accepter une telle chose.

"Qu'est-ce que c'est ?" elle demanda.

L'expression de Malefoy devint jubilatoire.

"Je te le dirai si tu avale chaque goutte comme une gentille fille," dit-il avec un sourire malicieux.

Hermione ne bougea pas. Malefoy sourit faiblement en la regardant.

"Viens ici, Sang-de-Bourbe," ordonna-t-il après un moment.

Hermione le fixa alors que ses pieds réticents la portaient à travers la pièce jusqu'à lui. Ils ne
s'arrêtèrent qu'à quelques centimètres de lui, si près que ses robes frôlèrent les siennes.

Elle regarda ses chaussures d'un air sinistre.

"Regarde-moi, Sang-de-Bourbe."

Son menton se releva jusqu'à ce qu'elle le regarde dans les yeux. Il souriait toujours.

"Tu sais sûrement que je ne vais pas te tuer," dit-il. Ses yeux dansaient avec un amusement cruel.
"Après tout, si je le faisais, j'imagine que tu te sentirais obligé de venir en courant."

Hermione lui lança un regard noir. Oui, elle le savait, mais le poison n'était qu'une des
innombrables choses avec lesquelles il pouvait la doser. Son cœur battait dans sa poitrine faisant
rugir ses oreilles.

"Ouvre la bouche," ordonna-t-il, ouvrant le flacon et procédant ensuite pour le renverser dans sa
bouche ouverte. "Avale tout ça."

La bouche d'Hermione se ferma et elle déglutit. La potion avait un goût amer, avec un léger
picotement sur sa langue et sa gorge alors qu'elle glissait jusqu'à son estomac. Elle la sentit s'arrêter
pendant un moment avant de se disperser dans son organisme.

C'était comme si un œuf était fêlé au fond de son esprit. Quelque chose de froid qui suintait sa
conscience jusqu'à ce que son esprit se sente entièrement enveloppé à l'intérieur. Comme si
quelqu'un avait arraché son cerveau et l'avait placé dans un réservoir d'eau glacée. Son corps était
là, mais son esprit était - non. C'était comme vivre à la troisième personne.

Son rythme cardiaque tomba à un rythme régulier.

Elle devrait paniquer. C'était comme si sa conscience avait été coupée de son système endocrinien.
Il n'y avait pas de poussée d'adrénaline ou de noradrénaline. Sans peur.

Ce n'était qu'une observation: elle devrait paniquer. Mais elle ne le faisait pas.

Elle leva les yeux vers Malefoy.

Elle était consciente qu'elle le détestait. C'était une information qui semblait de la plus haute
importance, et pourtant elle ne pouvait pas le ressentir. La haine était une construction plutôt qu'une
émotion.

Il la regardait attentivement.

"Comment te sens-tu, Sang-de-Bourbe ?" demanda-t-il après un moment. Ses yeux perçants
captaient chaque détail, étudiaient son visage, ses yeux et sa posture alors qu'elle se tenait devant
lui. Ses mains avaient cessé de se contracter involontairement; réalisa-t-elle quand il la regarda.
C'était comme s'il l’étudiait. Hermione sentit sa peau piquer de conscience, et un léger frisson
parcourut sa colonne vertébrale, mais elle ne put ressentir une vague de peur correspondante. Juste
une prise de consciente.

"Du froid," répondit-elle. "Mon cerveau est froid. Qu'est-ce que tu m'as fait ?"

"Cette potion est destiné à t’acclimater au domaine," dit-il, reculant tout en continuant à l'évaluer
attentivement. "Pour que je ne sois plus obligé de te surveiller en personne."

Hermione ne dit rien. Son cerveau était en train d'analyser.

La méconnaissance du Manoir la bouleversait. L'inconnu, la faisait paniquer. La potion bloquait


cela. Elle pouvait aller où elle voulait maintenant.

La potion bloquait toutes les émotions trop dures. Elle n'était pas triste. Ou en colère. Ou honteuse.
Son chagrin était parti. Sa rage.

Elle n'était... rien.

Elle existait simplement dans le néant froid.

Elle leva les yeux vers Malefoy. "Est-ce que c'est ce que ça fait d'être toi ?"
Chapter 11

Malfoy rit faiblement.

"Tu aimes ça ?" Il a demandé.

Elle pencha la tête sur le côté. Il était facile à regarder maintenant qu'elle ne se sentait pas effrayée
ou accablée par sa haine pour lui. Elle était consciente qu'il était dangereux, mais son corps n'avait
aucune réaction physique. Pas de torsion dans son estomac. Pas de rythme cardiaque triplé. Il aurait
pu être une statue.

"J'ai l'impression d'être morte," répondit-elle.

Il hocha la tête comme si la déclaration ne l'avait pas surpris.

"Les effets sont temporaires. Ils s'estomperont après douze heures. Et tu finiras par devenir
immunisé. Cela devrait fonctionner assez longtemps pour que tu t’acclimate au Manoir et au
domaine."

Hermione le regarda.

"Tu es différent avec moi maintenant. Moins méchant. Pourquoi est-ce que tu fais ça pour moi ?"
dit-elle. Elle fronça les sourcils de confusion. Apparemment, elle pouvait encore se sentir confuse.

Il haussa un sourcil et se pencha en avant si près que son souffle passa sur sa joue.

"Je ne fais pas ça pour toi, Sang-de-Bourbe," dit-il doucement à son oreille. "Je le fais pour moi. De
toute façon, tu ne réagirait pas."

Il se redressa.

"Tu vois. Rien. Pas de pouls élevé. Pas de cœur battant. Je pourrais amener un épouvantard ou te
pencher sur une table et tu ne clignerais même pas des yeux. Pas très amusant."

Hermione acquiesça pensivement. Si elle voulait se suicider, ce serait plus facile de le faire sous
l'effet de la potion. Malefoy ne pourra peut-être rien détecter avant trop tard.

Malefoy devint impassible. Il fit un geste vers la porte. "On y va ?"

Elle alla chercher sa cape et le suivit à l'extérieur. Il s'arrêta dans la véranda et la regarda descendre
les marches toute seule. La neige avait été déblayée du chemin de gravier mais elle pouvait déjà
sentir le froid mordre ses orteils à travers ses chaussures. Il faisait très froid ce jour-là.

Elle hésita un instant, essayant de décider où aller. Puis elle se dirigea vers le labyrinthe de
haies. Lors de toutes ses promenades avec Malefoy, il n'y était jamais allé. Elle était assez curieuse
de savoir si elle pouvait trouver son chemin.

C'était énorme. Les haies la dominaient. Cela lui fit rappeler le labyrinthe de haies du Tournoi des
Trois Sorciers. Elle doutait que la haie de Malefoy essayerait de la manger ou contienne des
créatures sombres. Elle erra à travers le chemin en boucle, tortueux et sinueux et pensa à la potion
qu’il lui avait forcée à prendre.
Elle avait eu la pensée passagère qu'il se dosait avec ça pour être un salaud si froid et diabolique,
mais elle la rejeta après un moment de réflexion. La malédiction meurtrière était une magie basée
sur les émotions. Impossible de lancer le sort avec détachement.

Cependant, il semblait terriblement capable de contourner d'une manière ou d'une autre les règles
autour de cette malédiction.

Mettant de côté Malefoy et le mystère de son puits de haine sans fond, elle pouvait utiliser la
potion. Elle pourrait faire beaucoup plus de progrès dans sa quête d'évasion sous l'influence de la
potion qu'elle ne l'avait pu le mois dernier. À tel point qu'il semblait étrangement insouciant de la
part de Malefoy.

Elle fit une pause pour réfléchir.

Malefoy n'était pas insouciant. Peu importe combien il détestait la surveiller. Il ne serait pas
insouciant. Il devait y avoir une sorte de sécurité intégrée qui le rende suffisamment confiant pour
lui donner quelque chose d'aussi puissant. Il ne risquerait probablement pas de le faire autrement,
même s'il trouvait que la surveiller était une forme de torture.

Comment pouvait-il être certain qu'elle ne ferait rien alors que sa fréquence cardiaque et son pouls
étaient peu susceptibles de le prévenir ?

Elle avait failli se jeter d'un balcon et il l’avait arrêté au moment précis. Il devait savoir exactement
quand il avait besoin de se présenter…

Elle baissa les yeux sur ses poignets.

Il devait l'avoir senti à travers les menottes. Mais comment avait-il su venir alors qu’il ne s'était
jamais donné la peine d'apparaître lors de ses crises d’angoisse. Un charme de moniteur, même
spécialisé, ne pouvait pas différencier cela avec précision.

À moins que…

Malefoy lisait d'une manière ou d'une autre son esprit à travers elles -

Dès que la pensée lui vint à l'esprit, elle se sentit certaine d'avoir raison. Comment, elle n'en était
pas sûre. Mais elle était prête à parier là-dessus.

Comme c'était irritant. Elle devrait être furieuse mais ne pouvait pas invoquer sa colère. Elle devrait
être engloutie par le désespoir. Mais l'aggravation intellectuelle était tout ce qu'elle pouvait
exprimer.

Comme si sa Legilimencie n'était pas assez invasive; chalutant dans son esprit comme s'il s'agissait
de son propre lit d'huîtres personnel. Elle était certaine qu'il lisait aussi dans ses pensées à travers
les menottes.

Il n'a jamais écumé ses pensées. Elle l'avait remarqué. Elle se souvenait de la façon dont Rogue
faisait ça avec les étudiants. Plongeant à travers leurs yeux et glanant tout ce qui était au premier
plan. Quand elle croisait Malfoy dans les yeux, il ne s'en souciait jamais.

Hermione se retourna. Elle sortit du labyrinthe de haies et retourna vers la véranda où Malefoy
semblait plongé dans un livre sur l'alchimie.
Il referma le livre et leva les yeux vers elle pendant qu'elle se tenait à le regarder. Les mains sur ses
hanches.

Elle ne pouvait rien dire mais elle pouvait le regarder.

Il sembla réaliser qu'elle ne pouvait rien dire et se contenta de sourire légèrement et de se retourner
vers elle.

"Oui ?" dit-il finalement après presque une minute.

"Lis-tu dans mes pensées ?" Demanda t-elle.

Il sourit largement.

"Et il ne t’a fallu qu'un mois pour t’en rendre compte," a-t-il répondu dans un éloge simulé. "Bien
qu'accordé, tu as été plutôt occupée à pleurer, à te morfondre et à avoir peur des couloirs et du ciel."

La bonne chose à ne pas avoir d'émotions était que la méchanceté de Malefoy ressemblait
simplement à des cailloux jetés dans un étang. Une petite éclaboussure rapide dans son
imperméabilité mentale, puis à nouveau le calme et l'indifférence.

"Comment est-ce possible ?" demanda-t-elle en haussant un sourcil sceptique. Cela défiait plusieurs
lois fondamentales de la Magie.

"Rassure-toi, Sang-de-Bourbe, je ne lis pas toutes tes pensées. Si je devais me soumettre au courant
constant de ta conscience, je me serais probablement Avada moi-même. Je ne m'imisse que lorsque
tu fais quelque chose d'intéressant. Et cela m'évite d'avoir à me présenter simplement parce que tu
essayes de descendre un escalier par toi-même."

Hermione non droguée aurait rougi de colère face à sa moquerie. Mais la Hermione du présent
cligna des yeux et réfléchit à l'information.

Ce n'était donc pas une chose constante. C'était bon à savoir. Mais quand quelque chose sortait
suffisamment de l’ordinaire, il était en quelque sorte capable de fouiller et de lire ses pensées
principales. C'était un problème.

Elle l'a étudié. Elle devrait voler ce avec quoi il la surveillait. Ombrage l'avait décrit comme un
charme porté par le chef de famille. Hermione n'était pas sûre de ce que cela pouvait être. Les
charmes magiques étaient normalement quelque chose de métallique pour canaliser la connexion
magique. Et ils devaient être portés; les colliers ou les bracelets ou les bagues étaient les plus
courants.

Malefoy ne semblait porter aucun bijou, pas même une alliance. La seule pièce visible sur lui était
l'anneau noir sur sa main droite.

C'était peut-être ça.

"Tu ne peux pas le voler," dit Malefoy d'une voix traînante.

Elle le regarda brusquement.

"Ce n'est pas une chose. Ce n'est pas ça," dit-il, et il leva la main pour lui montrer la solution qu'elle
avait espéré. Il le fit glisser de son doigt et le lui lança. Elle l'attrapa par réflexe et l'étudia.
C'était une sorte de métal noir. Cela ne semblait avoir aucune sorte de signature magique forte
comme le ferait quelque chose de connecté aux menottes. Mais peut-être que c'était tout de même
le cas. Il mentait peut-être. Peut-être qu'il essayait de la tromper.

Elle se demanda ce qu'il ferait si elle l'avalait.

Il éclata de rire.

"Ne l'avale pas."

Elle leva les yeux brusquement et il haussa un sourcil sciemment. Il sourit et tendit la main. Elle le
laissa tomber à contrecœur dans sa paume et il le remit à son doigt.

"Comme je l'ai dit, ce n'est pas une chose. Tu ne peux pas pas voler la trace. Pas celle sur toi. Ils ont
utilisé la Magie du Sang pour fabriquer tes menottes."

Hermione le regarda avec étonnement.

"Je suis dans ta tête ?" dit-elle, sa bouche s'ouvrant légèrement alors que la réalisation la frappa.

Ils avaient pris son sang.

Quand elle était à Poudlard, ils avaient pris des flacons de son sang et de ses cheveux. Elle avait
supposé que c'était pour des tests génétiques. Il ne lui était pas venu à l'esprit qu'il serait utilisé pour
effectuer un rituel de Magie du Sang.

Cela signifiait qu'elle était, par sa force vitale, liée à la conscience de Malefoy. Il pouvait la sentir
au fond de son esprit. C'était comme les barrières magiques de sang sur les domaines et les
châteaux, créant une connexion subconsciente avec le Seigneur en possession de ceux-ci. Les
barrière de sang permettent au propriétaire de détecter quand quelqu'un entre ou essaye de falsifier
quoi que ce soit dans leur domaine. Hermione existait dans l'esprit de Malefoy d'une manière
similaire.

Si elle n'avait pas été totalement impassible, elle aurait été glacée d'horreur.

Il acquiesça.

"Tu es la Sang-de-Bourbe de Potter. Des mesures de sécurité supplémentaires ont été jugées
nécessaires. Alors, établissons maintenant comment les choses fonctionnent: je saurai toujours ce
que tu fais et je pourrai toujours te trouver. À moins que tu ne puisse enlever ces menottes." Il les
regarda et fit un léger sourire. "Je serai vraiment curieux de te voir réussir une telle chose."

Il rit.

"Peut-être que tu pourrais commencer par me séduire," lui conseilla-t-il drôlement, se penchant en
arrière sur sa chaise et la regardant de haut en bas. "En volant mon cœur avec ton esprit et tes
charmes."

Hermione roula des yeux.

"Bien. Peut-être demain," répondit-elle, son esprit bouillonnant déjà. "Eh bien, tout ça a été très
éclairant," déclara-t-elle. "Je ne dérangerai pas davantage ta lecture."
Puis elle tourna les talons et retourna dans le labyrinthe de haies.

Elle se tortilla et se faufila à travers le labyrinthe de haies en pensant. Ses options s'étaient encore
rétrécies. Malefoy ne s'attendait clairement pas à ce qu'elle s'échappe. Il ne semblait même pas
inquiet à ce sujet. Elle ne l’en blâmait pas. Elle ne s'attendait pas non plus à pouvoir s'échapper.

C'était déjà l'espoir d'un imbécile. Maintenant, c'était comme une idiotie totale. Elle soupira
faiblement et regarda son souffle se dégager comme un nuage dans l'air froid.

Quand la potion se dissiperait, elle allait être gravement déprimée.

Elle explora tout le labyrinthe de haies. Ses pieds étaient engourdis par le froid et trempés au
moment où elle en est sortit. Elle boita légèrement vers la véranda. Malefoy ne dit rien et elle le
dépassa pour retourner dans le Manoir et monter seule dans sa chambre.

Aussi impassible qu'elle était, c'était agréable de se sentir à nouveau comme une personne
fonctionnelle. Pas de chagrin. Pas de peur. Pas de dépression, ni de désespoir. Elle n'avait pas à
craindre que son corps ne la trahisse avec une crise d’angoisse.

La potion pourrait facilement devenir addictive.

Non pas que Malefoy le permettrait. La guérisseuse Stroud avait mentionné que les potions pour
l'anxiété pouvaient interférer avec la grossesse, donc elle n'allait probablement en recevoir que
pendant une courte période.

Hermione souhaitait en savoir plus sur la grossesse magique. C’était un aspect largement négligé de
sa formation de guérisseuse. Avec un parchemin et une plume, elle pourrait écrire un essai de trente
centimètres sur les potions d'anxiété et comment elles interagissaient avec la magie de guérison et
les malédictions sombres. Mais la grossesse était exclue de la guérison des blessés. Presque
personne n’avait de bébé pendant la guerre et si elles en avaient, elles avaient dû arrêter de se battre
et allé voir une sage-femme.

Elle se demanda comment la potion avait été fabriquée. Elle était presque sûre qu'elle contenait de
la bave de Billywig, de la valériane et des haricots sopophores. Peut-être aussi du mucus cérébral
de paresseux. Elle repensa à la saveur et aux picotements quand elle avait avalé. C'était peut-être
une réaction de la boue piquante combinée au sirop d'Hellébore.

C'était agréable d'avoir quelque chose de nouveau à penser. Son cerveau avait eu l'impression de
s'être érodé depuis la guerre. Complètement affamée de quoi que ce soit de nouveau à retourner
dans son esprit. Il était rempli du passé. Repassant en boucle les évènements. Se demandant ce qui
avait pu mal tourné.

Son passé était comme une meule de fromage, un poids. La traînant toujours vers le bas. La tirant
inexorablement en arrière alors qu'elle se demandait encore et encore ce qui avait pu mal tourner.

Avait-elle su ? Avait-elle su pourquoi l'Ordre avait perdu la guerre ? Connu et caché cette
information ? Choisi de se torturer en le cachant ?

Pourquoi ? Comme Malefoy l'avait dit, ils avaient perdu la guerre. Que se donnerait-elle la peine de
protéger même après les conséquences ? Sachant que toutes les personnes dont elle tenait à cœur
étaient déjà emprisonnées ou décédées ?
Comme la mort de Dumbledore, les détails entourant la fin de la guerre semblaient flous. Elle ne se
souvenait pas pourquoi ils étaient allés à Poudlard. Elle ne pouvait même pas se souvenir d'avoir
été capturée. Elle se souvenait de la mort d'Harry. Et puis elle était dans une cage à regarder les
Weasley se faire torturer.

Elle avait supposé qu’elle avait occulté ses souvenirs à cause du choc.

Hermione explora toute l'aile du Manoir de haut en bas avant la tombée de la nuit. Les greniers,
tous les placards, les escaliers et les tunnels des domestiques. Elle ne passait pas au peigne fin les
pièces, mais elle espérait que si elle se familiarisait avec elles, elle serait capable de revenir sans
paniquer ni avoir une dépression nerveuse même sans la potion.

Elle se demanda combien d'elfes de maison les Malefoy avaient. Il n'y avait même pas une seule
toile d'araignée dans les coins les plus sombres du grenier.

Le lendemain matin, elle se réveilla et eu l'impression qu'un rocher avait été placé sur sa poitrine.
Épinglée à son lit et submergée par le coup de fouet du désespoir qu'elle n'avait pas pu ressentir la
veille. Elle se battit pour respirer.

Le répit de douze heures avait rendu toute sa douleur émotionnelle plus intense et douloureuse. Elle
n'avait pas réalisé à quel point les coupures de son chagrin et de sa solitude était profondes et ce
qu’elles atteignaient en elle lorsqu'elle ce qu'elle était brièvement libérée de leur douleur.

Alors que ce poids pesait sur elle une fois de plus, elle eut l'impression d'être réduite en
poussière. Elle pouvait presque sentir les bords d'elle-même s'effondrer et se briser. Dissoudre dans
le néant. Il ne restait presque plus d'elle que de la douleur.

Sa colonne vertébrale et sa nuque étaient en surchauffe. Alors que le reste de son corps était moite
et glacial. Sa peau était humide. Comme si elle avait transpiré la potion dans la nuit.

Elle roula du lit et vomit violemment sur le sol avant de pouvoir se précipiter vers la salle de bain.

Elle s'affaissa en frissonnant. Son corps était plombé. Elle pouvait à peine bouger ses bras. Elle
voulait une douche. Elle avait trop chaud et trop froid.

Elle avait soif aussi. Elle avait désespérément besoin d'eau.

Elle voulait un câlin.

Une nouvelle vague de solitude la frappa si brusquement qu'elle fondit en larmes.

Se sentir malade et faible la faisait se sentir à nouveau comme une enfant. Désespérée que sa mère
s'inquiète d'elle et pose une main contre son front. Pour le réconfort.

Elle ne pouvait même pas se souvenir de sa mère mais elle lui manquait quand même. Elle se
souvenait avoir été au lit et avoir des doigts froids sur son visage, brossant une mèche de ses
cheveux puis se reposant sur sa joue.

Lorsque la vague de nausée passa enfin, elle se traîna dans la salle de bain et, après avoir bu
plusieurs verres d'eau, se laissa tomber dans un bain tiède.

C'était comme avoir la gueule de bois en même temps que la grippe. C'était peut-être ce que
ressentait un drogué en cure de désintoxe. Hermione n'avait jamais été accro à une quelconque
substance psychotrope pour autant qu'elle se souvienne.

Bien sûr, Malefoy ne l’avait pas avertie qu'elle se sentirait comme au bord de la mort une fois que
la potion se serait dissipée. Elle le maudit fortement dans son esprit et espéra qu'il le ressentirait.

Elle voulait se noyer.

Lorsqu'elle retourna dans sa chambre, le sol avait été nettoyé.

Elle se sentait encore fiévreuse. Elle tira les couvertures de son lit et se blottit sous elles, pressant sa
joue contre la fenêtre.

Elle avait été malade toute la journée et apparemment Malefoy l'avait anticipé parce qu'il ne s'était
pas présenté en s'attendant à ce qu'elle aille dehors. L'après-midi suivant, il arriva sans un mot
malgré les poignards qu'elle lui lançait du regard et il l’a conduisit à la véranda. Elle découvrit que
la potion l'avait un peu acclimatée. Elle a réussi à sortir de la véranda sans avoir une crise de
panique totale. Elle trembla et dut lutter contre l'hyperventilation mais sa peur ne l’engloutit pas.
Traverser le gravier et pénétrer dans la haie fut le plus difficile. Mais une fois qu’elle fut parmi l'if
imposant, frottant ses doigts contre les murs et se concentrant sur la navigation de la route, elle fut
capable de respirer de manière un peu uniforme.

Quand elle retourna dans la véranda, Malefoy était parti. Apparemment satisfait de ne plus être
obligé de la surveiller ou de la promener.

La potion réapparut le lendemain matin. Hermione passa plusieurs heures à débattre avec elle-
même de l'opportunité de la reprendre. La simple pensée de passer un autre jour de sevrage la
rendit nauséeuse. À la fin, elle serra les dents et la prit.

Elle se faufila dans le Manoir comme une ombre et explora l'aile principale. Elle était constamment
en alerte, craignant d’entendre le claquement brusque des chaussures d'Astoria. Elle n'avait pas
rencontré la sorcière depuis la nuit où elle avait emmené Hermione dans la chambre de Malefoy.
Mais Hermione avait parfois aperçu quelqu'un qui les regardait depuis les fenêtres quand il
l’emmenait dehors. Elle n’avait pas envie de savoir si les premières menaces d'Astoria avaient été
sincères.

Elle explora la majeure partie de l'aile principale ce jour-là. Il y avait tellement de portes qui étaient
verrouillées qu'elle réalisa que Malefoy avait probablement verrouillé le Manoir avec son sang. Il
l'avait mise en cage avec sa propre signature de sang.

Le lendemain, son sevrage fut pire.

Puis trois jours plus tard, la potion n'apparut pas avec le petit déjeuner. Hermione soupçonnait
pourquoi et put à peine manger. Elle fit les cent pas dans sa chambre puis alla s'asseoir sous le jet
de la douche au bout du couloir pendant une heure pendant qu'elle essayait d'arrêter de trembler.

Après le dîner, un elfe de maison a emporter les plats.

"Vous devez vous préparer pour ce soir," dit-il avant de disparaître.

Hermione resta figée sur sa chaise. Elle l'avait supposé mais la confirmation était encore pire. Le
fait d'avoir eu un mois de plus à redouter la chose rendait l'horreur encore plus froide. C’était
comme si quelque chose tordait ses organes en un nœud de plus en plus serré jusqu'à ce qu'elle ait
l'impression qu’il était sur le point de se déchirer. Sa poitrine était si serrée qu'elle pouvait à peine
réussir à inspirer même des respirations superficielles.

Elle alla dans la salle de bain et se baigna. Quand elle réapparut, elle se retrouva à jeter un coup
d'œil à plusieurs reprises vers le centre de la pièce. Elle était terrifiée à l'idée que Malefoy choisisse
de varier l'expérience. Elle se retrouva accrochée à l'espoir que la table apparaîtrait et qu'il ne ferait
rien de nouveau.

Elle ne voulait pas être violée d'une nouvelle manière.

Elle faillit sangloter de soulagement lorsque la table est apparue précisément à 19h30.

Elle voulait se gifler. Dans quel monde d'horreur une femme était-elle heureuse d'être violée d'une
manière familière ?

Malefoy vint pendant cinq soirs sans lui dire un mot. De la même manière qu'il l'avait fait le mois
précédent.

Chaque soir, Hermione agrippait la table et s'imaginait en train de préparer la potion d'anxiété. Elle
avait tellement de temps libre pour réfléchir à des choses qu'elle avait commencé à essayer de
deviner comment faire de l'ingénierie inverse.

Elle essaya de le rendre aussi réel que possible pour elle-même. Essayer de recréer les parfums et
les sensations. Elle était exigeante sur les détails. Obsessionnelle.

Loin du balancement. De la morsure du bois dans les os de sa hanche. De la sensation glissante en


elle à laquelle elle refusait de permettre à son esprit de s'occuper.

Elle n'était pas là.

Elle préparait une potion.

Elle sortirait un chaudron en étain de l'étagère à l'aide d'un escabeau. D'un coup de baguette, elle
invoquerait une flamme. Elle attendrait que le métal atteigne une température moyenne avant
d'ajouter de la bave de Billywig. Elle tiendrait le flacon dans sa main droite et le ferait
basculer. L'odeur forte lui chatouillerait le nez.

L'étain et la chaleur feraient évaporer les propriétés de lévitation de la bave après avoir bouilli
pendant une minute. Elle embouteillerait la vapeur et l'utiliserait comme un anesthésique sur les
blessures localisées. Elle retirait un cerveau de paresseux d'un bocal et, à l'aide d'un long couteau,
le couperait si finement que les morceaux en seraient transparents. Le cerveau sous sa main serait
spongieux et délicat. Son toucher serait très léger et la lame du couteau tranchante. Après une
minute, elle réduirait la température de la mixture à un faible mijotage et placerait les tranches de
cerveau de paresseux sur la surface, en laissant deux minutes pour que le slime et le cerveau du
paresseux fusionnent, se transformant lentement en une couleur bleu acier avec une consistance
visqueuse .

En attendant, elle préparerait le haricot sopophore. Elle en utiliserait vingt. Les écraseraient sous la
lame de son poignard en argent avant d'en extraire le jus. Sentirait la pression dans la jointure de
son pouce alors qu'elle presserait la fève vers le bas. Elle imagina la sensation du haricot cédant
sous sa lame. Une fois le jus ajouté, elle remuerait la potion dans le sens des aiguilles d'une montre
douze fois avec une tige de brassage en argent, puis huit fois dans le sens antihoraire avec une tige
de cendre. Ensuite, la potion serait couverte et laissée à infuser à basse température pendant
soixante-treize heures. Le brassage lent était nécessaire pour annuler les propriétés somnolentes du
jus sopophore. La potion deviendrait d’un couleur vert pâle. À la soixante-quatorzième heure, elle
ajouterait des tentacules de Murtlap hachés, un squill écrasé, de la valériane et des coquilles d'œufs
de Serpencendre en poudre. Elle porterait le tout à ébullition rapide pendant trente secondes, puis
utiliserait un charme de refroidissement pour le réduire à une température juste au-dessus du point
de congélation. La potion deviendrait bleu nuit avec une consistance aqueuse. Ensuite, elle
coulerait du sirop d'hellébore sur la surface. Une goutte pendant dix rotations lentes dans le sens
des aiguilles d'une montre, puis dans le sens inverse. Son bras se fatiguerait légèrement. Trente
gouttes en tout jusqu'à ce que la potion épaississe et adhère à l'agitateur à cendres. Elle remuerait
trois fois avec une tige en argent et porterait à ébullition pendant cinq minutes avant de la retirer du
feu et de la laisser revenir à température ambiante sans magie. Elle deviendrait gris foncé et
sirupeuse. Cela donnerait vingt-cinq doses.

Elle la préparait dans son esprit tous les soirs. Ajustant les quantités et les techniques. Révisant
l'ordre des ingrédients ajoutés. À la cinquième nuit, elle était presque sûre d'avoir trouvé toute la
recette.

Le sixième jour, elle se força à sortir seule de peur qu'autrement Malefoy ne se montre et lui
ordonne de le faire.

Vaincre son agoraphobie – elle avait décidé que c'était sa première priorité. Tous les stratagèmes
impliquant Malefoy attendraient qu'elle puisse réussir à sortir régulièrement.

Au fond, elle soupçonnait qu'elle se berçait d’illusion et l'évitait. Mais elle ne savait pas comment
l'amener à la tuer alors qu'elle ne pouvait même pas lui parler sans sa permission. Quant à le
séduire, selon sa suggestion, eh bien, l'idée était si absurde qu'elle était presque risible.

Le lendemain, il arriva dans sa chambre, l'épingla au lit et déchira ses souvenirs. Il lui parla à peine.
Quand il eut fini, il a simplement tourné les talons et sortit.

Hermione eut un rêve deux jours plus tard d'Alastor Maugrey debout devant elle dans un petit
placard de rangement. Son œil tournoyait avec suspicion. C'était comme s'ils avaient été sous l'eau,
les mots échangés étaient indéchiffrables. Il la regardait intensément pendant qu'il disait quelque
chose, observant sa réaction. Elle se souvenait avoir été sceptique mais déterminée. Maugrey dit
autre chose et Hermione secoua la tête. Il acquiesça brusquement et quand il se retourna pour partir,
il avait le visage de pierre. Mais son œil en regardant en arrière avait hésité. Alastor n'avait jamais
hésité. Après son départ, elle resta seule pendant plusieurs minutes.

Elle ne savait pas ce que signifiait ce rêve. Elle essaya de ne pas s'y attarder.

Hermione explora l'aile principale du Manoir. Il était apparemment strictement interdit aux portraits
de lui parler. Ils la regardaient d'un œil vrille mais ne prononçaient jamais un mot. Elle explora le
labyrinthe de haies jusqu'à ce qu'elle puisse le traverser les yeux fermés. Elle ne pouvait pas
vraiment se débrouiller ailleurs à l'extérieur à moins qu'elle ne se faufile le long du Manoir.

Les espaces ouverts étaient encore très difficiles. Elle ne pouvait même pas se décoller du mur en
marchant dans les plus grands couloirs. Sans parler du fait qu’elle pouvait à peine se tenir debout
pour mettre les pieds dans la salle de bal de l'aile principale de la maison.

Après dix jours, la guérisseuse Stroud revint pour voir si Hermione était enceinte. Elle ne l'était
toujours pas. Hermione s'était exercée de manière agressive dans sa chambre pour canaliser sa rage.
La guérisseuse Stroud était heureuse de voir l'amélioration de sa condition physique.

Le jour suivant, quand Hermione entra dans sa chambre en frissonnant de sa promenade, elle trouva
Malefoy là, l'attendant en tenue de Mangemort.

"Envie d'une sortie, Sang-de-Bourbe ?"

Hermione le regarda fixement, prenant en compte ce qu'il portait. Son visage était un masque sans
expression alors qu'il s'approchait d'elle.

"As-tu oublié ?" demanda-t-il, ses yeux argentés clignotant. "Deux mois. Pas de grossesse. Le
Seigneur des Ténèbres a très hâte de te voir."

Il la saisit par le bras avant qu'elle ne puisse reculer et ils transplanèrent.


Chapter 12

Le hall dans lequel résidait Voldemort était humide et chaud comme un vivarium à reptiles.
Quelque part sous terre. Les murs qu'elle pouvait voir dans l'obscurité étaient en pierre et sans
fenêtres.

Loin sous terre.

L'air était épais et aigre. Vicié. Putride avec de la Magie Noire.

Hermione en eu des sueurs froides et Malefoy la traîna en avant alors qu'elle luttait pour s'échapper.
Ce n'était pas un choix conscient. Chaque cellule de son corps lui criait de s'échapper.

La main de Malefoy sur elle était comme un étau. Elle ne pouvait pas se libérer. Il sembla à peine
remarquer qu'elle se tordait sous son emprise.

"Mon Seigneur," dit-il d'un ton respectueux en s'inclinant." J'ai apporté la Sang-de-Bourbe. Comme
vous l'avez demandé."

Ses mots étaient rythmés par les souffles bégayants paniqués d'Hermione alors qu'elle essayait de
calmer sa panique. Un poids écrasant lui pesa soudainement sur le dos et la força à se prosterner sur
le sol de pierre humide. Elle pouvait à peine respirer sous la pression et dû se battre pour faire
descendre de l'oxygène dans sa gorge alors que sa mâchoire était enfoncée dans le sol dur. Le son
résonna dans ses oreilles.

"Oh, oui," acquiesça Voldemort dans un murmure caressant. "Stroud a mentionné qu'elle n'était pas
encore en gestation."

Hermione roula ses yeux paniqués vers le haut pour qu'elle puisse voir d'où elle était clouée au
sol. Voldemort était allongé sur un grand trône de pierre et la fixait avec indolence.

Il fit un signe de la main, il y avait des écailles ternes dessus.

"Amenez-la plus près," ordonna Voldemort.

Le poids écrasant Hermione dans le sol fut retiré et deux serviteurs la soulevèrent du sol et la
traînèrent sur les marches de l'estrade, la forçant à se mettre à genoux aux pieds de Voldemort.

Voldemort ne se redressa pas. Il tourna légèrement la tête et essuya le coin de sa bouche. Hermione
ferma les yeux mais il entra dans son esprit. Son esprit à l'intérieur du sien ressemblait à une
marque au fer rouge. Il la brûlait. L'endommageait. Elle cria et hurla jusqu'à ce que ses poumons et
sa gorge lâchent et qu'elle en tremble d'agonie.

Hermione n'avait pas réalisé à quel point son choc d'avoir été enlevé la cellule avait tout
émoussé. Elle ne se souvenait pas que faisait si mal. Ou peut-être que Voldemort se sentait
vindicatif à cause de son manque de grossesse.

C'était comme si sa conscience était écorchée.


Elle ne savait pas combien de temps cela durait. Une éternité. Elle avait l'impression qu'elle aurait
dû mourir plusieurs fois en cours de route.

Voldemort essaya de briser la magie autour de ses souvenirs verrouillés et quand il a finalement
abandonné, il ravagea tous ses souvenirs récents. Son arrivée au Manoir, la première fois que
Malefoy l'a violée dans sa chambre. Et la deuxième fois, et la troisième et la quatrième et la
cinquième et la sixième. Il les lui fit revivre les dix comme s'il était curieux de voir comment
Malefoy l'avait fait. Ses crises d’angoisse. Ses conversations avec Malefoy. Ses interactions
limitées avec Astoria. Ses questions, ses soupçons et ses stratagèmes. Il se pencha sur ces derniers
mois avec une cruauté et une curiosité excessives.

Il ratissa son esprit jusqu'à ce qu'elle reste molle. Jusqu’à ce que ses muscles soient trop épuisés
pour même trembler.

Finalement, il se retira et les mains agrippant Hermione lui permirent de se laisser tomber au sol,
convulsant.

"Tu connaissais la Sang-de-Bourbe à l'école," entendit Hermione dire Voldemort après une minute.

"En effet, Mon Seigneur," dit Malefoy avec un léger ton de dérision. "L'une des favorites de
Potter."

"Elle rêve désespérément de ta mort. Plus qu'elle ne rêve même de la mienne," dit Voldemort avec
amusement.

"Un signe qu'elle a une idée de ce qui est potentiellement réalisable," dit Malefoy d'une voix
traînante.

Voldemort remua Hermione de la pointe des pieds. Sa vision continua à vaciller puis à s’obscurcir
totalement par intermittence quand elle essaya de se concentrer. Ce n'était pas l'obscurité. C'était
comme si ses yeux ne savaient plus comment voir.

"Elle est maligne. J'espère que tu la gardes bien en main, Grand Préfet."

"Bien sûr, Mon Seigneur. Vous savez que je réussis dans toutes les tâches que vous me confiez."

"En effet, dit Voldemort. Cela fait longtemps que tu ne m'as pas causé de déception."

"Je vous suis voué, Mon Seigneur."

"Tu es conscient qu'elle est dangereuse," dit Voldemort et Hermione sentit la magie la tirer
soudainement du sol et elle resta suspendue alors qu'il la regardait, son visage tordu de dégoût.
"Elle attend de trouver une faiblesse à exploiter."

"Vous l'avez mise en cage avec soin. Vous savez que je ne vous décevrai pas," répondit
respectueusement Malefoy.

"Je la veux enceinte," dit Voldemort avec un sifflement puissant. Puis, comme si c'était une
réflexion après coup, il ajouta: "Cela m'inquiète que la lignée Malefoy soit sans héritier."

"Bien sûr, Mon Seigneur, Astoria et moi avons pris soin de suivre toutes les instructions de la
guérisseuse Stroud," dit Malefoy.
"Très bien," dit Voldemort, s'enfonçant plus loin dans son trône et tamponnant à nouveau le coin de
sa bouche. "Ramène-la au Manoir alors."

Malefoy s'inclina puis agrippa Hermione par son bras d'où elle était suspendue. La magie qui la
retenait se libéra et elle tomba contre lui. Il grimaça avec un dégoût évident et commença à
l'entraîner hors de la salle et loin du nid écœurant et oppressant de la Magie Noire.

Quand ils furent à mi-chemin dans un couloir, Malefoy la poussa contre un mur et la relâcha. Elle
glissa à mi-chemin et leva ses mains tremblantes pour essuyer les larmes qui coulaient sur ses
joues. Elle pouvait encore à peine voir à travers la douleur aveuglante dans son esprit.

"Bois ça," ordonna-t-il, glissant un flacon d'une potion de soulagement de la douleur commune
dans sa main. "Sinon, tu t’évanouiras lorsqu’on transplanera et cela augmentera considérablement
ton temps de récupération."

Elle l'avala, assez certaine qu'il n'allait pas l'empoisonner.

"Ça t’est déjà arrivé ?" Elle se surprit à demander, quand la douleur commença à s'atténuer pour
qu'elle puisse parler à nouveau et son visage se concentra lentement.

Malefoy la regarda pendant un moment. "Plus d'une fois," répondit-il. "Ma formation a été
rigoureuse."

Elle acquiesça.

"C’était après la cinquième année, c’est ça ?" demanda-t-elle en levant les yeux vers lui. La douleur
sembla s'estomper quelque peu lorsqu'elle se concentra sur la question.

"Oui," dit-il d'un ton sec.

"Ta tante ?"

"Hmm," fredonna-t-il en guise de confirmation, les yeux plissés.

Ils se regardaient tous les deux attentivement. Il semblait être la seule chose qu'elle pouvait voir.

"Ce n'est pas la seule chose que tu as apprise cet été là," nota-t-elle. Ses yeux s'écarquillèrent
progressivement.

"As-tu besoin d'une confession pour quelque chose ? Dois-je te dire tout ce que j'ai fait ?"
demanda-t-il d'un air traînant, se rapprochant pour la dominer en se plaçant au-dessus d'elle.

Elle se força à ne pas rétrécir ou à ne pas se recroqueviller plus qu'elle n'était déjà affalée. Elle le
regarda dans les yeux. Une question lui monta aux lèvres et elle sentit d'une manière ou d'une autre
qu'il était vital qu'elle la pose.

"Le veux-tu ?" Dit-elle.

Il la dévisagea comme s'il envisageait quelque chose. Puis ses yeux devinrent durs et il recula.

"Pourquoi voudrais-je te parler de quoi que ce soit, Sang-de-Bourbe ?" dit-il froidement, la
saisissant par le bras et la traînant dans le couloir jusqu'au point d'apparition.
Le cerveau d'Hermione était toujours écrasé et endommagé. Quand Malefoy transplana dans sa
chambre, la sensation de pincement sur sa tête la fit crier et s'effondrer, vomissant dès qu'elle
réapparut.

Il se tenait raide, la regardant fixement et bannissant le désordre du sol pendant qu'elle essayait de
combattre les vagues interminables de nausée.

"Vas au lit. Tu as deux jours pour récupérer avant que je m'attende à ce que tu marches à nouveau,"
dit-il avant de se tourner pour partir. Elle l'aurait foudroyé du regard si elle avait pu interrompre le
soulèvement sec et compulsif de son corps.

Quand elle fut finalement convaincu qu'il n'y avait absolument plus rien dans son estomac à
expulser, Hermione rampa jusqu’à son lit et berça sa tête dans ses bras.

Elle n'était pas tout à fait sûre de comment les deux jours s’écoulèrent. Elle dormait comme une
chose morte et elle n'aurait pu dire si cela faisait des heures ou des jours quand elle s'est finalement
réveillée sans migraine.

Pendant qu'elle piquait des morceaux de son petit-déjeuner, Malefoy entra.

Elle le fixa d'un air maussade depuis le lit.

"Salutations de saison, Sang-de-Bourbe," dit-il d'une voix traînante.

Elle le regarda avec une légère surprise.

"En guise de cadeau de Noël pour moi-même, j'ai décidé de mettre fin au rituel hebdomadaire du
remplacement de toutes tes chaussures. Elles devraient arriver demain. S'il te plaît, ne l’interprète
pas comme un signe de mon affection," dit-il en riant pendant un moment. Puis son visage devint
froid alors qu'il s'approchait. "Ça fait trois jours et tu n’a toujours pas quitté ta chambre. J'espère
que tu ne vas pas me déranger."

Hermione se sentit trop mal pour avoir peur de Malefoy.

"Je n'ai aucun moyen de savoir quelle est la date," dit-elle d'une voix plate. "Peut-être que me
donner un calendrier pourrait être un cadeau supplémentaire pour toi-même."

Il la dévisagea.

"Il ne t’es pas venu à l'esprit de simplement demander à un elfe de maison ?" demanda-t-il après un
moment.

Hermione le fixa et sentit des larmes d'humiliation non désirées piquer au coin de ses yeux. Sa
bouche se tordit alors qu'elle se battait pour ne pas grogner ni pleurer.

"Je ne peux pas parler sans qu’on engage une conversation," dit-elle avec raideur.

Malfoy se figea et resta silencieux pendant un temps étonnamment long. Une expression
indéchiffrable passa sur son visage avant qu'il ne cligne des yeux et se mette à rire faiblement.

"Et moi qui pensais que c'était une affaire de droits des elfes," dit-il avec un sourire narquois. Ses
yeux semblaient encore légèrement figés. "Je t’enverrai un elfe plus tard et je verrai si tu peux lui
parler."
Il tourna les talons et sortit sans un autre mot.

Quand Hermione eut fini de manger son déjeuner, un elfe apparut pour emporter les plats.

"Le Maître veut savoir si vous avez besoin de quelque chose," dit-il, évitant son regard.

"Un calendrier qui indique la date, si cela est possible. Et... un livre, à propos de n'importe quoi."

L'elfe de maison avait l'air mal à l'aise.

"Je peux vous obtenir un calendrier. Mais la Maîtresse a dit que la Sang-de-Bourbe ne doit pas
souiller les livres Malefoy et les a fait ensorceler pour qu'ils brûlent votre sang sale."

Hermione détourna les yeux alors que sa poitrine se resserrait. Elle se mordit la lèvre pour qu'elle
ne puisse pas trembler. Bien sûr que Malefoy ou Astoria feraient quelque chose de méchant comme
l'empêcher spécifiquement de lire.

"Peu importe alors," répondit-elle doucement.

"Vous pourriez avoir la Gazette du Sorcier, si vous le voulez," proposa l'elfe.

"Ce... ce serait bien," dit Hermione ne voulant pas se laisser espérer à ce sujet.

"Est-ce que la Sang-de-Bourbe veut autre chose ?"

La bouche d'Hermione trembla. Elle voulait demander à l'elfe de l'appeler Hermione. Personne ne
l'avait appelée Hermione depuis – depuis…

C'était difficile à retenir.

Mais elle n'était pas sûre de vouloir savoir si l'elfe avait des instructions spécifiques pour l'appeler
uniquement Sang-de-Bourbe. C'est probablement le cas. C'était plus facile de ne pas demander.

"Rien d'autre," dit-elle en regardant par la fenêtre.

L'elfe disparut.

Un calendrier apparut sur le mur et une copie de la Gazette du Sorcier était sur son lit cet après-
midi quand elle revint, frissonnante de sa promenade.

25 décembre. Le voir sur le mur la laissa gelée pendant plusieurs minutes.

La copie du journal corroborait la date. Elle avait peur de tendre la main et de la toucher, s'attendant
à moitié à ce qu'elle la brûle. Une dernière touche de cruauté.

Avec hésitation, elle posa un doigt dessus. Rien ne se passa.

Elle s'assit et le lut d'avant en arrière. Savourant tout les mots.

Lire.

Cela lui avait tant manqué… La dernière fois qu'elle avait lu La Gazette du Sorcier, c'était tellement
précipité.
Elle l'a lu lentement une fois. Et puis encore. Et encore. Tous les mots.

C'était surtout des choses futiles. De la propagande à peine voilée. Les nouvelles politiques étaient
presque inintelligibles au milieu de tout ce brouillon d’informations. Hermione n'avait jamais
trouvé le Quidditch intéressant mais elle lisait avidement les récapitulatifs du jeu car ils semblaient
être la seule chose dont les rapports étaient précis. Les pages de la société allaient encore et encore
sur Astoria. Son nom était placé dans chaque morceau de société.

Hermione lisait le journal d'avant en arrière. Elle chercha des informations. Ou des codes. Au cas
où.

Le lendemain matin, elle trouva une paire de bottes dans l'armoire parmi ses chaussures. Le
«cadeau» de Malefoy. Elle avait abimée les semelles de ses chaussons fragiles tous les quelques
jours et marcher dans la neige avait presque gelé ses orteils à plusieurs reprises.

Les bottes étaient en peau de dragon. Quand elle les a enfilés, elles se sont parfaitement
redimensionnés. Elle pouvait dire qu'elles possédaient des enchantements tissés en elles pour garder
ses pieds à une température parfaite. Elle pouvait marcher une centaine de kilomètres dedans et ne
jamais avoir d'ampoule.

Elle les regarda avec confusion. Elles étaient… excessives.

Un peu comme la cape qu'il lui avait fourni.

Peut-être que Malefoy ne savait même pas comment acheter des chaussures normales. Il supposait
juste que toutes les bottes étaient censées être en peau de dragon avec un contrôle de la température
et des charmes d'amortissement.

Trouver Malefoy prévenant vis à vis d’elle était déconcertant. Elle regarda les bottes pendant
plusieurs minutes.

Elle rejeta l'idée. Si Astoria possédait un chien de compagnie, il serait assurément équipé d'un
collier orné de bijoux.

Elle était juste un substitut, un animal de compagnie bien chaussé et habillé qu’il pouvait baiser à
volonté.

Il craignait probablement que si elle avait des engelures, il devrait à nouveau interagir avec elle.

Et, étant donné qu'elle était censée avoir trois enfants avant de quitter le domaine, on s'attendait à
ce qu'elle vive au Manoir Malefoy pendant au moins quatre ans. Peut-être cinq ou six.

Compte tenu de la façon dont le Manoir semblait être spartiate, Malefoy adhérait apparemment à
une philosophie stricte «achetez-le une fois, achetez-le pour la vie». Le fait qu'il ait dû lui acheter
vingt paires de chaussures en deux mois était probablement quelque chose qu'il trouvait
moralement offensant.

Si les bottes lui avaient été données plus tôt, elle aurait peut-être eu l'espoir de les utiliser pour
s'échapper. Mais en baissant les yeux sur ses pieds, elle ne ressentit même pas la moindre lueur
d'optimisme.

Même si ce serait bien de ne pas avoir mal aux pieds pendant des heures chaque jour.
Les choses pour lesquelles elle se sentait reconnaissante étaient vraiment horribles.

L'elfe de maison apparut à nouveau pour emporter sa vaisselle et lui demanda si elle voulait
quelque chose.

"Suis-je autorisé à conserver les journaux après les avoir lus ?" Demanda prudemment Hermione.

La question n'était apparemment pas une de celle à laquelle l'elfe était prêt à répondre. Il remua les
pieds et sembla réfléchir.

"Topsy le pense. Elle pourra simplement les retirer après," déclara l'elfe après plusieurs minutes.
"Pourquoi la Sang-de-Bourbe les veux t-elle ?"

Hermione haussa les épaules.

"Il n'y a rien à faire. Avoir du papier que je pourrais utiliser serait bien. Je suppose que ma demande
sera refusée si je demande une pelote de ficelle ou de laine."

L'elfe hocha la tête que la supposition d'Hermione était exacte.

"Topsy est tenu de garder cette pièce propre. Mais la Sang-de-Bourbe peut utiliser le papier jusqu'à
ce que le prochain arrive," dit l'elfe.

"Très bien," répondit Hermione en accord. Non pas qu'elle ait eu le choix en la matière.

Hermione lu le journal du jour une douzaine de fois avant de le déchirer en carrés nets. Elle avait
passé la nuit précédente à parcourir une liste de choses qu'elle pensait pouvoir avoir. Elle avait
supposé qu'elle ne pouvait pas avoir d'aiguilles à tricoter. Être restreinte du fil avait été une
supposition, cependant il semblait peut probable que Malefoy craigne qu’elle ne se pende sous la
supervision d’un portrait-

Peut-être dehors. Elle devrait regarder plus attentivement les arbres du domaine… Elle écarta ces
projets, les remisant, pour une date ultérieure.

Elle ne pensait pas au suicide. Elle ne pensait pas à la façon dont sa tête palpitait encore; comme si
Voldemort avait causé des dommages permanents à son esprit. Elle ne pensait pas à quel point les
sons faisaient mal. Ou comment ses mains avaient recommencé à se contracter involontairement à
cause de l'horloge. Ou à la façon dont Voldemort l'avait forcée à revivre d'être violée qui avait été
encore plus traumatisante que les moments où cela s'était réellement produit. Elle ne pensait jamais
à la façon dont elle allait s'échapper.

Elle ne pensait à rien d'autre qu'à déchirer soigneusement La Gazette du Sorcier aussi régulièrement
que ses doigts tremblants le lui permettaient.

C’était tout.

C’était la seule chose à laquelle elle pensait.

Quand elle eut fait plusieurs carrés parfaits, elle se mit à les plier. Elle commença avec des grues en
origami.

Elle ne pouvait pas se souvenir exactement où elle avait appris à les fabriquer. Cette capacité
ressemblait à de la mémoire musculaire, créant des plis précis dans un ordre spécifique qu'elle ne se
rappelait même plus avoir mémorisé.

Son père peut-être ?

Quelqu'un aux doigts agiles et précis. À une table de cuisine, la guidant à travers les étapes.

"Si tu réussis à plié milles grues en un an, tu obtient un souhait," déclara une voix masculine.

"Non, tu as de la chance et du bonheur," répondit une voix de femme de la pièce voisine.

" C’est la même chose."

"Pas vraiment. Un souhait suppose qu'une personne sait ce qui est le mieux pour elle. Avoir de la
chance et du bonheur laisse au destin le soin de te conduire au bon endroit. Je préfère de loin être
riche de chance et de bonheur qu'un seul souhait."

" Très bien , Confucius. Je m'en remettrai à votre compréhension supérieure du mystique."

"Maintenant, tu essaye délibérément de me provoquer. Le confucianisme conflictuel et la


mythologie japonaise sont une offense aux dieux de la pédagogie. Je ne te laisserai pas remplir la
tête de notre fille avec une telle désinformation."

"Peut-être que je le fais pour encourager sa pensée critique…. Bien, je m'excuse sincèrement pour
la façon dont elle sera horriblement mal éduquée maintenant. J'accepterai l'entière responsabilité
lorsqu'elle sera rejetée de la société civile et forcée d'errer sur la terre en tant que nomade. À
l'avenir, je ne manquerai pas de renvoyer d'abord tout ce que je dis à la bibliothèque."

" Oui, merci. Ce serait génial."

"Le problème en épousant quelqu'un qui ne t’ ennuie jamais, c'est qu'on ne laisse même pas un
homme en paix pour enseigner à sa fille son passe-temps favori. Ici, je vais te montrer comment
faire des pavages en origami. Ta mère n'en sait rien. Je viens de lire un article d'un astrophysicien
qui propose d'utiliser la technique pour stocker de grandes membranes sur des satellites."

Hermione plia des grues en origami jusqu'à ce que ses doigts soient à vif sous le papier. Puis les
disposa sur le sol pour qu'elles se tiennent debout, les ailes déployées.

Le journal n'était pas d’une force idéale pour l'origami mais cela restait quelque chose à
faire. Hermione n'avait rien eu à faire depuis si longtemps.

C'était dommage que la mythologie japonaise ne soit pas vraiment de la vraie magie. Elle plierait
cent mille grues si cela lui donnait un peu de chance.

Elle rassembla les grues et les aplatit toutes. Les laissant dans une pile ordonnée pour que les elfes
les bannissent.

Elle se demanda comment étaient ses parents. Quels types d'emplois avaient-ils.

Elle espérait que son incapacité à s'en souvenir signifiait qu'ils étaient en sécurité quelque part.
Qu'elle les avait protégés avant le début de la guerre.

Elle espérait qu'ils ne savaient pas ce qu'elle était devenue.


Chapter 13

Cinq jours plus tard, Hermione était assise par terre près de la fenêtre pliant ce qui était, selon son
compte, sa deux cent trente-sixième grues en papier quand la porte s'ouvrit et qu'un jeune homme
regarda à travers. Ses yeux parcoururent la pièce et quand ils se posèrent sur Hermione, il entra
dans la pièce et ferma rapidement la porte derrière lui.

Son expression était sournoise et il la regarda attentivement alors qu'il s'avançait.

Il semblait pressé.

Il était solidement bâti avec des cheveux noirs et un visage anguleux. Il portait des robes habillées
bleu foncé. Il avait une barbe épaisse sur le visage.

La réponse instinctive d'Hermione à sa vue fut une terreur totale.

Elle se figea comme pétrifiée et regarda fixement.

Il n'y avait nulle part où courir. Elle ne pouvait même pas crier.

Il ne lui était jamais venu à l'esprit qu'un étranger pourrait entrer dans sa chambre un jour.

Il s'arrêta légèrement en approchant, notant son expression.

"Tu ne te souviens pas de moi," dit-il sur un ton de surprise. Il semblait y avoir un soupçon
d'offense dans les mots.

Hermione l'étudia désespérément, essayant de deviner qui il était. Il semblait vaguement


familier. Peut-être de l'école ? Quelqu'un qu'elle n'avait pas bien connu.

Il n'arrêtait pas de traverser la pièce. Il était à mi-chemin et les mains d'Hermione commencèrent à
se contracter alors qu'elle luttait pour penser à quoi faire. Si elle se précipitait, elle devrait se mettre
hors de portée de voix ou il pourrait simplement lui ordonner de s'arrêter. Peut-être que si elle se
bouchait les oreilles... mais il pourrait juste l'étourdir.

Elle ne pouvait pas-

Il n'était qu'à quelques mètres et son expression devint triomphante.

Soudain, il y eut un craquement aigu et Malfoy apparut à côté d'elle de nulle part. Hermione
sursauta et recula vers lui, s'éloignant de l'étranger qui approchait.

L'expression intense et triomphante sur le visage du jeune homme s'estompa brusquement dans
l'indifférence à la vue de Malfoy. Il perdit son air sournois alors qu'il se redressait et jetait un coup
d'œil autour de la chambre d'Hermione.

"Tu as perdu ton chemin, Montague ?" Demanda froidement Malefoy alors qu'il marchait
légèrement devant Hermione.

Montague haussa les épaules.


"J’étais juste en train d'explorer," répondit-il. "Je suis devenu curieux quand je l'ai vue. Tu as
beaucoup de protections dans cette pièce, Malefoy."

Les yeux d'Hermione se posèrent sur les murs. Y'en avait il ? Elle ne l'avait jamais remarqué. Il
était difficile de détecter certains types de protections sans baguette ou un peu de magie pour les
tester.

"Le Seigneur des Ténèbres me l'a confiée avec des instructions spécifiques concernant ses soins.
C'est toujours utile de savoir quand quelqu'un fait une intrusion," répondit Malefoy. Son ton était
purement glacial.

Montague éclata de rire. "N'est-elle pas autorisée à recevoir des visiteurs ?"

"Elle ne l'est pas," dit Malefoy, s'éloignant d'Hermione après lui avoir jeté le regard le plus
superficiel. "Et si tu étais simplement curieux, tu aurais pu me le demander. Il est presque minuit.
Peut-être devrions-nous retourner à la fête. Je suis sûr qu'Astoria nous attend."

Malefoy traversa la pièce et attendit que Montague le suive. Ce dernier qui semblait
intentionnellement prendre son temps.

Il jeta à nouveau un coup d'œil dans la pièce, puis revint à Hermione. L'intensité revint dans ses
yeux alors qu'il la regardait avec Malefoy derrière lui.

Quelque chose. Il y avait quelque chose qu'il essayait de lui communiquer.

Puis il se retourna et suivit Malefoy dehors.

Hermione fixa la porte qui se ferma derrière eux pendant plusieurs minutes.

Montague

Graham Montague ?

Il avait fait partie de la brigade inquisitoriale. Et il avait été capitaine de l'équipe de Quidditch de
Serpentard. Fred et George l'avaient poussé dans la cabine à disparaître pendant la cinquième
année.

Hermione le connaissait à peine. Il la connaissait à peine.

Quand l'avait-elle connu au point qu'il s'attendrait à ce qu'elle le reconnaisse ?

Pendant qu'elle réfléchissait, Elle laissa de côté le morceau de papier que ses doigts spasmodiques
avaient détruit.

Les Malefoy organisaient une fête du Nouvel An dans le Manoir. Elle n'en aurait eu aucune idée si
Montague et Malefoy n'étaient pas apparus.

Elle se leva et se dirigea vers la porte en hésitant. Elle voulait voir les gens de ses propres yeux
mais cette pensée la terrifiait également.

Si des invités la remarquaient, ils pourraient lui faire tout ce qu'ils voulaient à moins que Malefoy
ne se présenta et ne les arrêta. Son soulagement vif et instinctif à son arrivée plus tôt la troubla de
bien plus de façons qu'elle ne voulait le penser.
Mieux vaut le diable que tu connais que le diable que tu ne connais pas.

Elle resta à la porte pendant plusieurs minutes avant de l'ouvrir avec hésitation. Elle se faufila dans
le couloir et se glissa dans l'un des passages désaffectés des serviteurs, serpentant vers l'aile
principale de la maison.

Peu à peu, le son d'un quatuor à cordes commença à atteindre ses oreilles accompagné du
bourdonnement des conversations. Elle s'arrêta et écouta.

De la musique.

Elle n'avait pas entendu de musique depuis des années.

Elle fit une pause et s'appuya contre le mur pour l'absorber. Fermant les yeux et respirant au rythme
des cordes.

Elle avait oublié ce que ça faisait d'entendre de la musique.

Au bout de quinze minutes, elle se souvenu d'elle-même et continua son chemin. Elle ouvrit une
porte et jeta un coup d'œil dans un couloir sombre pour voir s'il était vide. Elle était sur le point de
sortir lorsqu'elle entendit un bruissement de tissu et le gloussement d'une femme. Hermione recula
brusquement et regarda Astoria se précipiter dans le coin en saisissant le poignet de quelqu'un. Un
poignet masculin n'appartenant pas à Malefoy.

Hermione ne pouvait pas voir clairement dans l'obscurité mais la carrure de l'homme n’était pas la
sienne. Plus large et plus courte. Et pas assez pâle ou blond.

Astoria s'appuya contre le mur et l'homme se rapprocha d'elle jusqu'à ce qu'Hermione ne puisse
plus du tout voir la sorcière blonde. Les yeux d'Hermione s'écarquillèrent alors que le rire céda la
place à des halètements.

Elle n'avait pas - eh bien, ce n'était pas nécessairement surprenant - Hermione ne s'était simplement
pas attendue à rencontrer ce genre de situation.

Soudain, deux jambes blanches laiteuses devinrent visibles alors qu'elles étaient enroulées autour
des hanches de l'homme et les bruits passèrent de halètement à des gémissements.

Hermione se trouva étrangement fascinée jusqu'à ce qu'une pensée horrible lui vienne à l'esprit-

Malefoy le trouverait dans sa mémoire.

Elle recula brusquement et s'enfuit silencieusement dans les escaliers. Elle prit un autre chemin vers
la salle de bal.

Elle était devenue assez douée pour naviguer dans la majeure partie du Manoir. Tant qu'elle ne se
précipitait pas et utilisait les murs comme repères, elle pouvait aller presque n'importe où.

Au troisième étage, il y avait un petit escalier étroit et sinueux qui menait à une alcôve du balcon
au-dessus de la salle de bal. Hermione supposait que la fête avait lieu dans la salle de bal.

Elle avait espéré aller quelque part où elle pourrait écouter les conversations mais l'affaire du
couloir d'Astoria avait interféré. Hermione rejoua ce dont elle avait été témoin. L'acte en lui-même
n'était pas surprenant mais l'indiscrétion semblait excessive. Tromper son mari dans un couloir
rempli de portraits de famille. Même s'il s'agissait d'un mariage ouvert, cette impudeur semblait
tout à fait inappropriée.

Hermione se glissa dans l'alcôve, s'agenouilla et jeta un coup d'œil par-dessus la balustrade, à la
fête. La salle de bal était remplie de personnes vêtues de leurs robes les plus somptueuses. La pièce
était resplendissante dans ses décorations. Scintillante. Les lustres étaient éclairés par des
guirlandes lumineuses et au centre de la pièce une tour de belles coupes de champagne avait été
construite et mesurait au moins six pieds de haut; le champagne y coulait dans une fontaine
magique sans fin.

C'était une fête destinée aux pages de la société. Il y avait plusieurs photographes prenant des
photos pour le journal du lendemain matin.

Hermione aperçu Pius Thicknesse et plusieurs autres personnalités importantes du ministère. Il y


avait des dizaines de Mangemorts reconnus par Hermione.

Un éclair de blond pâle attira l'attention d'Hermione et elle trouva Malefoy engagé dans une
conversation avec Dolorès Ombrage. La directrice était vêtue d'une robe rose et fuchsia avec un
décolleté plongeant et un pendentif niché de manière suggestive dans sa poitrine.

Ombrage minaudait et touchait Malefoy sur le bras alors qu'il gardait un visage de pierre. Ses yeux
continuaient à se glisser subrepticement vers sa poitrine d'une manière qui semblait être un mélange
de curiosité et de malaise.

Avant qu'Hermione ne puisse prendre plus de note de l'interaction, une silhouette écarlate attira son
attention. Elle jeta un coup d'œil puis fit une double prise. Il y avait une mère porteuse à la fête.

Les yeux d'Hermione parcoururent la pièce et elle réalisa qu'elles étaient neuf.

Elle les regarda avec étonnement. Elle ne pouvait reconnaître aucunes d'entre-elles ; elles étaient
toutes coiffées et suivaient des sorciers comme des ombres. Leurs têtes étaient repliées vers le bas
et leurs épaules recourbées vers l'avant avec soumission.

Certains des sorciers qu'elles accompagnaient étaient des Mangemorts. Hermione reconnu Amycus
Carrow, Mulciber et Avery. Les autres sorciers étaient plus jeunes. Elle pensait que l'un pourrait
être Adrian Pucey et un autre Marcus Flint.

Les substituts, réalisa Hermione en regardant, étaient utilisés comme symboles de statut. Paradé
dans le but de montrer l'importance d'une lignée.

La poitrine d'Hermione se serra et son visage se tordit alors qu'elle regardait.

Les femmes ne se rapprochèrent pas les unes des autres. Vraisemblablement, elles avaient reçu
l'ordre de ne pas errer. Mais alors que deux d'entre elles se croisaient, Hermione vit leurs mains se
frotter pendant un instant. Pour passer un message ou simplement pour le réconfort, Hermione ne
pouvait pas le dire à la distance.

Elle avait supposé que les autres substituts étaient gardés cloîtrés dans des maisons comme elle
l'était. De toute évidence, c'était une supposition erronée.

C'était Hermione qui était le cas exceptionnel. Membre de l'ordre. Des souvenirs cachés. Menottes
liées par le sang. Confiée au Haut Préfet. Emmenée à Voldemort.
Il était possible que les autres filles aient même été autorisées à sortir seules. En fait, étant donné
qu'elles étaient traçables, il n'y avait pas nécessairement de raison l’empêchant.

Peut-être qu'Hermione était même techniquement autorisée à faire une telle chose. Bien qu'en
quelque sorte, elle en doutait. Si elle n'était pas autorisée à avoir de la visite, il semblait douteux
que Malefoy la laisse quitter le domaine.

"Plus qu’une minute avant minuit !" cria gaiement une sorcière à la voix sonorisée, interrompant les
pensées d'Hermione. "Préparez-vous pour vos baisers du Nouvel An !"

Astoria retourna dans la pièce. Ses robes étaient redressées et son expression était innocente mais il
y avait un léger sentiment de désordre à propos de sa personne qui semblait évident à
Hermione. Son rouge à lèvres était légèrement enduit de sorte qu'il ne repose pas entièrement dans
les lignes de ses lèvres. Pas une tache manifeste, mais suffisamment pour que la forme de sa
bouche soit négligemment adoucie. Son expression était suffisante.

Elle regarda Astoria se diriger vers Malefoy. L'expression d'Astoria se transforma en de l'affection
alors qu'elle se rapprochait, mais il y avait autre chose dans ses yeux.

Malefoy la regarda attentivement mais resta de marbre. Hermione ne pouvait pas bien voir le
visage d'Astoria sous cet angle.

"Dix ! Neuf ! Huit ! Sept !" La salle commença à scander un compte à rebours pour la nouvelle
année.

Alors que les chiffres diminuaient, Malfoy s'avança, son expression toujours vide, et fit courir son
pouce sur la bouche d'Astoria.

À zéro, il se pencha en avant et pressa ses lèvres contre celles d'Astoria. Une caméra flasha. La
pièce explosa avec des feux d'artifice magiques et des acclamations et des verres cliquetants alors
que les gens portaient un toast.

Les lèvres de Malefoy restaient pressées contre celles d'Astoria mais alors qu'il embrassait sa
femme, il leva les yeux, regardant par-dessus la tête d'Astoria. Ses yeux gris et froids se fixèrent
immédiatement sur le visage d'Hermione.

Elle oublia de respirer.

Elle lui rendit son regard. Figée.

Son estomac se retourna brusquement. Son cœur se mis à battre jusqu'à ce qu'elle puisse l'entendre
dans ses oreilles. Elle frissonna. Elle sentait qu'elle devrait se retirer hors de vue mais se retrouva
prise au piège, comme si elle était bloquée en place par l'argent froid de ses iris.

Il continua à la regarder jusqu'à ce qu'Astoria rompe le baiser et se détourne. Puis ses yeux se
baissèrent et un faux sourire aristocratique se courba sur ses lèvres alors qu'il regardait autour de la
pièce, applaudissant sans enthousiasme pendant plusieurs secondes avant de prendre une flûte de
champagne sur un plateau flottant.

Il le descendit comme s'il s'agissait d'un bain de bouche.

Hermione se rassit et pressa ses mains contre sa poitrine et força son cœur à ralentir.
La fête a duré des heures. Hermione regarda attentivement les interactions sociales. À la recherche
de signes de tension et d'alliances. Essayant d'identifier l'ordre social qui existait afin de
comprendre ce qui avait été laissé de côté par la Gazette du Sorcier.

Elle aperçut Graham Montague en train de se mêler à la foule et le regarda pendant un certain
temps, essayant de discerner s'il y avait quelque chose de familier à son sujet. Il lui semblait tout à
fait étranger.

Malefoy ne se mêlait pas aux invités. Il se leva et laissa d'autres personnes se joindre à lui. Il devint
de plus en plus évident à Hermione qui savaient qu'il était le Haut Préfet et qui ne le savaient pas. Il
y avait une sorte de révérence et de délicatesse dans la façon dont les jeunes Mangemorts
l'abordaient. Des Mangemorts plus âgés comme Mulciber, Nott et Yaxley le traitait avec un
mélange de déférence et de ressentiment.

Même si certains invités ne savaient pas pourquoi Malefoy était traité si soigneusement par les
Mangemorts, le respect était contagieux. La pièce semblait orientée autour de Malefoy d'une
manière qui était déconcertante.

Il joua son rôle comme un roi bienveillant. La froideur et le sentiment de danger qu’il dégageait
étaient indéniables, mais il les plaçait sous la courtoisie aristocratique. L'expression dure et
inflexible qu'il portait qu'il portait en la présence d’Hermione était absente. Il avait l'air indulgent. Il
eut un sourire narquois et s'engagea dans ce qui semblait être des flux interminables de petites
conversations avec quiconque s'approchait. Mais pour Hermione, qui était incapable de l’entendre
et ne pouvait que l’observer, il semblait toujours froid et ennuyé.

Il était près de quatre heures du matin quand les dernier invités partirent.

Hermione retourna prudemment dans sa chambre. Elle ne voulait pas croiser Astoria à nouveau, ni
aucun retardataire. Quand elle atteignit le couloir menant à sa chambre, elle jeta un coup d'œil au
coin et vit que Malefoy se trouvait là.

Il regarda autour de lui et la vit immédiatement.

"On s’amuse ?" Il demanda.

Elle hésita pendant plusieurs secondes avant de contourner le coin et de venir vers lui en haussant
les épaules.

"C'était plus intéressant que de simplement lire à ce sujet," a-t-elle déclaré.

Il renifla.

"Des mots que je n'aurais jamais espéré entendre de ta bouche," dit-il. Puis il la fixa, les yeux
plissés.

"Pourquoi Montague s'intéresse-t-il à toi ?" s'enquit-il en arquant un sourcil.

Hermione leva les yeux vers lui. Bien sûr, c'était pour ça qu'il était là.

Elle était surprise qu'il le demande. Il avait - elle avait réalisé - un emploi du temps pour examiner
ses souvenirs. Environ tous les dix jours. Il avait sauté la dernière séance et l’avait laissé
Voldemort, mais elle s'attendait à ce qu'il se présente à un moment donné le jour suivant. S'il le
voulait, il aurait simplement pu attendre.

"Je ne sais pas," dit-elle. "Je le connaissais à peine à l'école."

La curiosité fleurit dans les yeux de Malefoy.

"Vraiment ? Comme c'est intrigant," dit-il d'un ton rêveur. "Tu es pleine de surprises."

Hermione roula des yeux.

"Est-ce que tu dis ça à toutes les filles ?" dit-elle d'un ton sarcastiquement doux.

Il la regarda brusquement puis se mit à rire.

"Vas te coucher, Sang-de-Bourbe."

Malgré la formulation, cela ne ressemblait pas à une commande. Hermione le fixa un moment de
plus avant d'entrer de toute façon dans sa chambre.

Il se tenait toujours dans le couloir lorsqu'elle ferma la porte.

Le journal du lendemain matin avait une photo de Malefoy et Astoria sur la couverture. Elle avait
capturé le moment où Malefoy tendait la main et passait son pouce sur les lèvres d'Astoria avant de
se pencher pour l'embrasser, des feux d'artifice et des banderoles explosant derrière eux.

Cela avait l'air doux, romantique et intime.

Sur la page suivante, il y avait une photo du Haut Préfet tuant plusieurs personnes en France. Une
fille avait l'air vaguement familière. Hermione pensait qu'elle avait pu être à Poudlard pendant le
Tournoi des Trois Sorciers.

Hermione n'avait pas réalisé que Malefoy avait quitté le pays plus tôt dans la semaine.*

Elle plia la photo de Malefoy et Astoria en un pavage à chevrons et s'amusa à faire rebondir
Malefoy et Astoria puis à s'écraser l'un contre l'autre.

Elle déchira l'image du Haut Préfet en minuscules bandes et l'a tissa en un dessous de verre. Dans
une autre vie, pensa-t-elle, elle aurait peut-être aimé créer des plats à tarte complexes en treillis.

Puis elle se leva et commença sa routine d'exercice.

Elle devenait ridiculement en forme, ce qui était un sentiment satisfaisant mais surtout inutile. Peu
importe le coup de poing qu'elle pouvait donner, si elle n'était pas capable d'enfoncer son poing sur
le visage de Malefoy. L'endurance ne lui servait à rien si elle avait une crise d’angoisse à chaque
fois qu'elle éloignait sa main des haies d'if ou qu'elle essayait de se déplacer à une vitesse qui n'était
pas glaciale.

Malefoy apparut tard dans l'après-midi pour passer en revue ses souvenirs. Il ne semblait rien
trouver d'intéressant dans son passé récent. Il ne réagit même pas quand il vit son souvenir
d'Astoria en train de baiser quelqu'un d'autre dans le couloir. Les portraits l'en avaient
probablement déjà informé. Quand il eut fini de trier ses souvenirs, il se redressa.
Hermione cligna des yeux pour chasser la migraine et s'assit, le regardant.

"Je t'enverrai une dernière fiole de potion demain," dit-il.

Elle acquiesça simplement. Il n'a rien dit d'autre avant de se retourner.

Cette nuit-là, Hermione prépara un plan minutieux pour le lendemain dans son esprit. Si c'était
effectivement sa dernière dose de potion, alors il y avait un certain nombre de choses qu'elle voulait
essayer avant que les effets ne dissipent.

Le lendemain matin, elle ne s'arrêta pas pour lire le journal. Elle engloutit la potion avant de
pouvoir hésiter ou redouter le sevrage qu'elle subirait plus tard. Puis elle se dirigea vers la porte
avec une détermination froide.

Sa première destination était l'aile Sud du Manoir. La seule partie de la maison encore inexplorée.
Elle commença sur les étages supérieurs et explora tout en descendant. C'étaient ceux dans lesquels
elle était le moins susceptible de rencontrer qui que ce soit et où elle pouvait donc explorer plus
rapidement.

Alors qu'elle atteignait le premier étage, elle sentit l'air devenir froid, une sensation qu'elle pouvait
détecter même à travers les effets engourdissants de la potion. Les cheveux sur la nuque se
dressèrent et son corps trembla de sueurs froides.

De la Magie noire.

L'air était si épais qu'elle pouvait presque le goûter.

Elle se figea dans l'escalier pendant plusieurs minutes réfléchissant.

Les instincts d'Hermione la poussaient fortement à se retourner et à partir. Mais ils étaient étouffés
par la potion.

Sa curiosité ne l'était pas.

Elle descendit les dernières marches et se dirigea vers la sensation. Il y avait une porte entrouverte.
Elle jeta un œil. C'était un grand salon. Entièrement nu. Pas un meuble. Pas de rideaux. Pas de
portraits sur les murs. Même le papier peint semblait avoir été décollé.

Il n'y avait rien d'autre qu'une grande cage trônant au centre de la pièce.

La Magie Noire planait sur la pièce, mais semblait plus concentrée autour de la cage.

Hermione entra lentement dans la pièce et s'en approcha.

Des gens étaient morts dans cette pièce. Beaucoup de gens. Lentement.

L'esprit d'Hermione commença automatiquement à cataloguer les rituels sombres qu'elle


connaissait et qui créaient une présence si durable de Magie Noire.

Elle avait probablement corrompu certaines des lignes telluriques du domaine.

En se rapprochant, elle découvrit que la cage était construite dans les pierres du sol. Tout à fait
inamovible à moins que les fondations du Manoir ne soient arrachées, et même cela pourrait ne pas
suffire.

Se tenir juste près de la cage lui fit goûter une saveur dans sa bouche pareil à celle cuivrée du sang.

Elle l'examina attentivement.

Elle était d’un pouce plus courte qu'elle. Probablement exactement cinq pieds de haut et environ
trois pieds de large. Assez grande pour qu'un prisonnier puisse se baisser ou se blottir.

Elle se demanda combien de personnes y avaient été gardées.

Un bruit la fit sursauter. Elle se retourna et trouva Malefoy à la porte qui la fixait avec une irritation
qui frôlait la rage.

"Bien sûr, tu n'aurais pas le sens de ne pas venir ici," dit-il d'une voix dure en se dirigeant vers elle.
Chapter 14

Hermione se tourna pour faire calmement face à Malefoy. Même sans la potion, elle doutait qu'elle
se sentirait particulièrement inquiète. Elle le fixa alors qu'il s'approchait. Elle avait conclu qu'en
général, il n'était ni autorisé ni enclin à lui faire du mal.

Même s'il n'était pas désespéré d'entrer dans ses souvenirs, Stroud lui avait probablement expliqué
exactement pourquoi il serait déconseillé de la briser psychologiquement.

"Gardes-tu beaucoup de gens dans des cages ?" elle demanda.

Il la dévisagea. Son visage était légèrement pâle, et ses yeux étaient sombres et durcis par la rage
qu'il contrôlait à peine. Elle pouvait la sentir se tordre sur ses contours.

Il lui vint à l'esprit que si elle essayait de l'amener à la tuer, c'était probablement le moment parfait.
Il était entouré par la Magie Noire corruptrice et addictive de la pièce. Elle pouvait la sentir
s'infiltrer en lui alors qu'elle se tenait à le regarder. Une personne pourrait avoir des pulsions élevé
dans un environnement comme celui-là.

Les lèvres de Malefoy se pressèrent en une ligne dure et elle put voir sa mâchoire se serrer. Il y
avait tant de choses sous sa froideur sans fin. Une rage endormie qui remuait, ondulant juste sous la
surface.

Le salon avait un fort effet sur lui. Une provocation sournoise et elle pourrait le faire craquer. Elle
se demandait comment s'y prendre.

Puis il ricana.

"Tu es la seule que je garde en cage, Sang-de-Bourbe," répondit-il. Son expression redevint
brusquement indifférente, la rage semblant redescendre. "N'as-tu pas remarqué ?"

Les lèvres d'Hermione se courbèrent. Malefoy jeta un coup d'œil dans la pièce. son visage semblait
tiré mais il lui adressa un sourire narquois.

"C'est l'aile du Manoir de mon père," dit-il.

Hermione regarda brusquement autour d'elle, s'attendant à moitié à ce que Lucius Malefoy sorte de
quelque part avec une expression maniaque rappelant celle de son ancienne belle-sœur.

"Heureusement pour toi," continua Malefoy, "il est à l'étranger depuis la fin de la guerre. J'aime à
espérer qu'il ne te torturerait pas et ne te maudirait pas si tu venais à le croiser, mais si j'étais un
parieur, je devrais admettre que les chances ne sont pas en ta faveur. Je te déconseille donc les
visites régulières ici. Veux-tu une visite complète avant de partir ? Juste pour t’assurer qu'il n'y a
rien de convenable avec lequel tu pourrais m'assassiner ?"

Il fit un geste vers la porte du salon et elle sortit. Il la suivit de près puis ferma fermement la porte.
Hermione sentit une impulsion de magie alors qu'elle se fermait. Le sentiment d'obscurité disparu
de l'air autour d'eux. La porte était fortement enveloppée de barrières. Hermione réalisa que c'était
probablement l'une des innombrables pièces dans lesquelles elle n'était pas censée entrer. Elle se
demanda si les autres pièces dont il l'empêchait de sortir étaient également draguées par la Magie
Noire.

"Astoria n'a pas dit qu'il y avait un endroit où je ne devrais pas aller. J'ai supposé que j'étais autorisé
à explorer tout le Manoir," a-t-elle déclaré.

"Je suis sûr qu'elle serait ravie si tu rencontrais une fin malheureuse. L'indignité de ta simple
existence mise à part que, cela pourrait aussi signifier ma propre disparition. Elle deviendrait une
veuve riche et libre d’avoir toutes les relations qu’elle souhaite encore plus publiquement qu'elle ne
le fait déjà," renchérit Malefoy d'un ton indifférent.

Hermione leva les yeux vers lui.

"Et tu t’en fiches ?"

Il jeta un coup d'œil à Hermione avec une expression froide.

"On m'a ordonné de l'épouser, donc je l'ai épousée. Je n'ai jamais reçu l'ordre de m'en soucier,"
déclara-t-il.

"Tu as l'air aussi esclave que moi," dit Hermione d'un ton provocateur.

Malefoy s'arrêta net dans le couloir et se tourna lentement pour lui faire face, haussant un sourcil. Il
la regarda pendant plusieurs secondes et Hermione s'arrêta et le fixa.

"Essayes-tu de me provoquer ou d'influencer mon allégeance, Sang-de-Bourbe ? Comme tu es


terriblement audacieuse."

Hermione étudia son visage pendant plusieurs instants avant de hausser un sourcil.

"Tu y as déjà pensé. Si tu ne l'avais pas fait, tu serais offensé en ce moment," remarqua-t-elle.

Il continua à étudier son visage pendant plusieurs instants avant qu'un lent sourire ne se dessine sur
ses lèvres. "Tu sais, tu ressembles presque à nouveau à une Gryffondor."

"J'ai toujours été une Gryffondor," répondit-elle.

Ses yeux brillèrent faiblement.

"Oui. Je suppose que oui," dit-il.

Le moment se prolongea. Ils n'arrêtaient pas de se regarder. Les yeux d'Hermione se plissèrent alors
qu'elle l'évaluait.

Il semblait impossible qu'il n'ait que vingt-quatre ans. Personne d'aussi jeune n'aurait dû avoir une
rage aussi glacialement contenue derrière les yeux. Hermione avait vu de nombreux visages vieillis
par la guerre mais l'expression de Malefoy était unique. Il était si précisément contenu, mais ses
yeux étaient une tempête; ils semblaient contenir la puissance de la mer.

Combien de personnes avait-il tué ? Des gens qu'il connaissait, des gens qu'il ne connaissait
pas; rien de tout cela ne semblait le déranger. Son visage n'était en quelque sorte pas marqué par
l'inquiétude; jeune et indolent. Elle pouvait cependant voir la guerre dans ses yeux. Toutes les morts
qu'il avait causées et vues, comme si le gris en elles était des fantômes.
Ginny. Il avait tué Ginny. Il avait pendu son cadavre devant tous ses amis et l'avait laissé pourrir.

Et Minerva. Poppy Pomfresh, qui avait d'abord enseigné la guérison à Hermione. Neville, le
premier ami d'Hermione dans le monde sorcier. Fol Œil.

Malefoy avait tué tout le monde après la guerre. Il avait anéanti l'Ordre du Phénix.

Même avec les effets de la potion, la haine et la rage qu'elle ressentait envers lui étaient inévitables.
Elle ne le détestait pas simplement émotionnellement. La fureur de tout ce qu'il avait détruit était
une structure dans son esprit. Il méritait de souffrir profondément pour tout ce qu'il avait fait. Elle
n'avait pas besoin de ressentir des émotions pour le croire.

Elle ne pouvait pas comprendre ce qu'il avait obtenu en faisant tout cela. Il était riche mais il
semblait n’en avoir rien à faire. Il était puissant mais il était obligé de garder l'anonymat. Il n'avait
aucun passe-temps apparent autre que tuer efficacement les gens et lire. Il ne semblait même pas
particulièrement aimer tuer des gens.

Sa vie semblait étrangement vide de quoi que ce soit de satisfaisant. Qu'est-ce qui le poussait ?

Elle ouvrit la bouche pour le lui demander mais se rattrapa et se retenue. Elle devait avancer avec
prudence. Elle voulait y réfléchir davantage.

Il eut un sourire narquois en voyant sa bouche se fermer.

"Tu rédige un portrait psychologique de moi ?" Il demanda.

Hermione fit un léger sourire.

"Oui," dit-elle.

"J'ai hâte de voir ça," dit-il en se tournant pour continuer dans le couloir.

Elle renifla et le fusilla du regard.

Il y eut un claquement brusque de talons et Astoria apparut soudainement à l’angle du couloir.


Quand elle aperçut Hermione et Malefoy, ses yeux se plissèrent et ses lèvres se pincèrent.

"Sommes-nous tous en train de socialiser ensemble maintenant ?" Demanda Astoria d'une voix
sucrée.

"Je fais juste le tour du Manoir," dit Malefoy d'une voix traînante, le visage d'Astoria blanchit
légèrement. "La porte du salon de l'aile Sud a été ouverte."

"Peut-être que les elfes de maison l'ont laissé ouverte," dit Astoria avec raideur.

"Bien-sûr," dit-il avec un sourire narquois. "C'était sans aucun doute les elfes de maison."

"Je pensais que tu avais des affaires aujourd'hui," dit Astoria, changeant brusquement de sujet. "Tu
avais dis que ta journée était bien remplie lorsque je t’ai demandé de t’arrêter à la collecte de fonds
cet après-midi et pourtant, tu es en train de « visiter le Manoir »."

Hermione hésita légèrement alors qu'elle se tenait entre Malefoy et Astoria. Il y avait quelque chose
d'intensément instable chez la femme de Malefoy et Hermione était peu encline à attirer son
attention - ou à la mettre en colère. Cependant, il n'y avait aucun moyen pour elle de se retirer de la
conversation tendue sans être remarquée.

Elle resta figée, regardant attentivement la scène tout en essayant d'être discrète. Les mots
semblaient être empreints d'implication et d'aversion mutuelle. Astoria bouillonnait d'un
ressentiment à peine voilé, ses dents clignotant faiblement alors qu'elle regardait son mari.

"Le Seigneur des Ténèbres a été assez précis sur le fait que la Sang-de-Bourbe à la priorité sur tout
le reste," dit Malefoy avec une expression froide.

Astoria eut un rire aigu et hystérique.

"Bon Dieu, je ne savais pas que les héritiers étaient si importants," dit-elle en jetant un coup d'œil
au ventre d'Hermione.

"Les instructions du Seigneur des Ténèbres sont ce qui est important," répondit Malefoy,
commençant à paraître ennuyé. Il ne regardait même pas sa femme en fait, réalisa Hermione, il
regardait par-dessus la tête d'Astoria et fixait un miroir sur le mur qui reflétait lui-même et
Hermione. "S'il me demandait d'élever des Veracrasses, je le ferais avec le même dévouement."

Hermione renifla presque.

"Je n'ai remarqué aucune des autres mères-porteuses nécessitant autant de dévouement. Tu ne
laisses personne l'approcher. C'est comme si tu la gardais," rétorqua brusquement Astoria.

Malefoy gloussa, une lueur cruelle pénétra dans ses yeux alors qu'ils se posaient sur le visage
d'Astoria. Un éclair d'incertitude vacilla dans les yeux d'Astoria comme si elle avait été prise au
dépourvu par toute l'attention avec laquelle son mari était soudainement en train de lui accorder.

"On m'a fait comprendre que tu ne voulais pas avoir à poser ton regard sur elle, Astoria. N’est ce
pas le cas ?" Dit Malefoy, son ton était léger - presque cajolant - mais il y avait un bord glacial.
"Préfères-tu que je la promène avec moi ? Que je l’emmène à l'Opéra ? Peut-être qu'elle devrait se
joindre à nous sur la couverture de la Gazette du Sorcier le prochain Nouvel An ? Le monde entier
sait déjà qu'elle est à moi. Veux-tu que je le lui rappelle ?"

Astoria pâlit visiblement et regarda Hermione avec un dégoût non dissimulé.

"Je me fiche de savoir ce que tu fais avec elle," grogna Astoria, puis tourna les talons et partit en
trombe.

L'instabilité de l'air s'est évaporée avec le bruit des pas. Malefoy regarda Astoria avec une
expression d'agacement. Il se tourna pour diriger son air renfrogné vers Hermione.

"Tu as irrité ma femme, Sang-de-Bourbe," dit-il.

Hermione leva les yeux vers lui. Il semblait presque s'attendre à ce qu'elle s'excuse.

"Mon existence l'irrite," répondit-elle avec indifférence. Elle le regarda. "Si tu t’en «soucies», tu
pourrais facilement remédier à cela."

Il renifla et la regarda.
"Cette potion fait vraiment un certain effet sur toi," dit-il la regarda si intensément qu'elle eut
l'impression qui l’imprimait dans sa mémoire.

Elle croisa son regard calmement. Elle aurait aimé pouvoir être si calme sans se sentir engourdie. Iy
avait tant de choses en lui qu'elle voulait démêler et exploiter; si elle pouvait seulement contenir sa
psyché et se contrôler.

Il y avait tellement de choses en lui qui n'avaient guère de sens pour elle.

Si seulement elle pouvait se rapprocher.

"J'ai l'impression que je peux à nouveau respirer," dit-elle. "Comme si je me noyais depuis
longtemps et que j'avais oublié ce qu’on ressentait avec l'oxygène."

Puis elle grimaça.

"Le retrait laisse cependant à désirer," a-t-elle ajouté.

Il rit et ses yeux quittèrent finalement son visage.

"Si je ne te laissais pas par terre en train de vomir, tu pourrais faire l'erreur de penser que je m'en
soucie," dit-il d'une voix dédaigneuse.

Hermione le regarda.

"Tu sembles étonnamment préoccupé par le fait que je puisse pensez à une telle chose," dit-elle
froidement.

Malefoy s'arrêta et la regarda à nouveau pendant un moment avant qu'un lent sourire félin n'orne
ses lèvres.

"Avançons-nous avec l'ordre du jour ?" demanda t-il d'une voix traînante.

Les yeux d'Hermione se plissèrent.

"Qu'est-ce que c'était déjà ? Explorer l'aile Sud, essayer de trouver les cuisines, chercher un abri de
jardin ou des écuries, trouver Malefoy et essayer de chercher une faiblesse à exploiter ? Sommes-
nous déjà si loin ? Tu es assez efficace."

Hermione le fixa. Elle voulait être en colère mais la potion avait soigneusement étouffée sa
réaction.

"Tu étais dans ma tête hier soir," dit-elle enfin.

"J'essayais de dormir mais tu réfléchissais assez fort," dit-il d'un ton fade, ramassant un morceau de
peluche inexistant de ses robes et examinant son hall d'entrée comme s'il était un décorateur
d'intérieur.

"Eh bien, amuse-toi," dit-il après un moment. "Les écuries se trouvent au-delà des roseraies du côté
Sud du Manoir. Et l'abri de jardin se trouve de l'autre côté du labyrinthe de haies. J’ai fait en sorte
que tu ne puisse pas toucher aux sécateurs ni aux fourches. Tu pourrais peut-être essayer de
m'étrangler avec une bride, mais je doute que tu puisse te résoudre à le faire."
Il sourit à ses poignets avant de se tourner et de monter l'escalier sans un autre mot. Hermione se
leva et le regarda disparaître dans un couloir, puis jeta un coup d'œil autour d’elle, méditant alors
qu'elle calculait son prochain mouvement.

Il avait lu dans ses pensées la veille. Elle n'était pas surprise mais cela rendait tout ce qu'elle faisait
horriblement futile. Il n'avait même pas besoin d'attendre pour faire de la Legilimencie; il pouvait
simplement glaner ses projets au premier plan de son esprit.

Elle retourna dans sa chambre, enfila sa cape et ses bottes. Alors qu'elle sortait du Manoir par la
véranda, elle commença à compter mentalement par deux.

Deux, quatre, six, huit, dix, douze…

En comptant, elle laissa son esprit vagabonder, réfléchissant paresseusement.

Drago Malefoy était une énigme. Il y avait tant de contradictions tourbillonnant sous sa froide
façade. Quelles étaient ses ambitions ?

Vingt-deux, vingt-quatre, vingt-six, vingt-huit...

Il semblait accumuler du pouvoir sans avoir aucun but précis pour cela.

Il savait qu'il était enchaîné par des ordres auxquels il ne pouvait pas désobéir. Épouser Astoria,
souiller sa lignée de Sang-mêlé, garder Hermione sous surveillance constante…

Il suivait les commandements de Voldemort avec dévotion malgré qu'il n'avait aucun goût apparent
pour eux.

Qu'en retirait-il ? Qu'est-ce qui le poussait ? Son pouvoir et son statut semblaient inutiles. Il ne
semblait pas en tirer quoi que ce soit qu'il n'aurait pas en tant que Mangemort de niveau
intermédiaire.

Soixante-six, soixante-huit, soixante-dix, soixante-douze...

Bien sûr, Hermione manquait peut-être quelque chose. Il passait des jours loin du manoir durant
lesquels elle n'avait aucune idée de ce qu'il faisait. Il pouvait y avoir d'innombrables choses qu'il
faisait dont elle n'avait aucune connaissance.

Il y avait quelque chose qu'elle négligeait. Un détail qu'elle sentait qu'elle connaissait
inconsciemment mais qu'elle ne pouvait pas situer. Quelque chose, quelque chose - comme un
puzzle qu'elle reconstituait, construit à partir de toutes les informations contradictoires qu'elle avait
accumulées dans son esprit.

Cent trente-deux. Cent trente-quatre. Cent trente-six.

Elle sentit quelque chose se fissurer au fond de son esprit et une page d'un cahier bien usé rempli de
son écriture manuscrite défila devant ses yeux.

«La fanfare est dans la lumière mais l'exécution est dans l'obscurité, le but étant toujours de
tromper. L'intention est révélée afin de détourner l'attention de l'adversaire, puis elle est changée
pour gagner à la fin par ce qui était inattendu. Mais l’esprit doit rester sage, méfiant et attendre
derrière son armure. Sentant toujours le contraire qui devrait être ressenti et comprenant le
véritable but du piège, il laisse passer chaque premier indice, en attend un second, voire un
troisième. La simulation de la vérité est plus forte en dissimulant la tromperie et tentant, à travers
la vérité elle-même, de la falsifier. Les règles du jeu ont été modifiée pour en changer les pièges,
appuyant la plus grande fraude sur la plus grande candeur. Mais la méfiance est aux aguets,
voyant clairement ce qui est prévu, reconnaissant les ténèbres qui étaient revêtues de lumière, et en
comprenant que le design semblant le plus banal est en fait le plus le plus étoffé. De cette manière,
la ruse de Python est opposé à la simplicité des rayons pénétrants d'Apollon…»

Hermione s'arrêta en se demandant d'où venaient les mots. Ce n'était pas un livre dont elle se
souvenait. Elle avait mémorisé les mots. Dès qu'elle les vit dans sa mémoire, elle se rappela les
avoir mémorisées.

La fanfare est dans la lumière mais l'exécution est dans l'obscurité.

Elle se répéta les mots plusieurs fois.

Puis elle commença à compter par trois alors qu'elle continuait son chemin à travers le labyrinthe
de haies dans la direction où Malefoy avait prétendu que l'abri de jardin se trouvait.

La journée passa inutilement, remplie de comptage. Il n'y avait rien d'utile qu'elle pouvait trouver
lors de sa dernière exploration du domaine.

L'abri de jardin vers lequel Malefoy l’avait dirigé était verrouillé.

Elle découvrit que Malefoy possédait une écurie de chevaux ailés; d'énormes Abraxans, Granians et
Aethonens. Tous la regardaient à travers les portes grillagées de l'écurie, piétinant de leurs sabots
quand elle s'approchait.

Un Granian délicat était le seul à ne pas reculer quand Hermione s'approcha. Il battit ses ailes
charbonneuses et poussa son museau à travers les barreaux, hérissant et approchant sa tête
d’Hermione.

Elle lui caressa légèrement son museau velouté et sentit la chaleur de sa respiration soufflée contre
sa paume. Si l'esprit d'Hermione n'avait pas été étouffé, elle aurait pu pleurer en réalisant qu'un
cheval était la première chose chaude et douce à la toucher depuis des années.

Elle resta quelques minutes à caresser le front du cheval et à lui gratter légèrement le menton
pendant qu'il enfonçait sa tête dans sa robe dans l'espoir de trouver une pomme ou une
carotte. Quand il réalisa qu'Hermione n'avait rien à offrir, il tira sa tête étroite en arrière à travers les
barreaux et l'ignora.

Hermione s'y attarda plus longtemps qu'elle n'aurait dû.

Elle reprit les chemins et trouva l'entrée du Manoir. De grandes portes en fer forgé qui se fermaient
et ne s'ouvriraient pas pour elle. Hermione n'était pas sûre de ce qu'elle aurait fait si elles l'avaient
fait.

Elle parcourut autant que possible le domaine.

Elle finit par trouvé le cimetière familial. D'innombrables pierres tombales et mausolées enfouis
sous la neige. La famille Malefoy était ancienne.
Un seul mausolée avait été soigneusement déneigé. De chaque côté de la porte, il y avait des
jonquilles enchantées, en fleurs. Hermione étudia les mots gravés dans le marbre.

Narcissa Black Malefoy. Épouse et mère bien-aimées. Astra inclinant, sed non obligant.

Une grande pierre tombale pour Bellatrix Lestrange se tenait à proximité. Le blason de la famille
Black ornant le marbre. Toujours Pur.

Hermione quitta le cimetière et continua d'explorer le domaine. C'était sans fin. Isolé. Des collines
enneigées ininterrompues s'étendant à perte de vue, d'une blancheur aveuglante sous le ciel bleu
clair. Quand la nuit tomba, Hermione continua d'errer, fixant les constellations jusqu'à ce qu'elle
sente les effets de la potion disparaître.

Elle se sentit si mal le lendemain matin qu'elle pensa être en train de mourir. Elle vomit sur le côté
du lit et il lui fallut des heures avant de pouvoir se traîner dans la salle de bain. Elle ne savait pas si
elle pouvait devenir immunisée contre la potion mais elle ne pensait pas qu'il était possible de
continuer à y survivre pour le découvrir. Même si Malefoy l'envoyait, elle doutait d’être capable
d’en ingérer à nouveau.

Elle fut malade pendant deux jours, appuyée contre la fenêtre alors qu'elle frissonnait et transpirait
la potion de son système. Réfléchissant à Malefoy et au salon de l'aile sud encore et encore quand
elle n'était pas trop fiévreuse pour penser même de manière cohérente. La deuxième nuit, elle rêva
de Ginny.

Ginny était blottie à côté d'un lit et sanglotait doucement. Elle se retourna brusquement quand
Hermione entra dans la pièce. L'expression de Ginny alors qu'elle se retournait et apercevait
Hermione était angoissée, se soulevait rapidement et des respirations irréguli è res s’échappaient
de sa bouche ouverte. Même ses cheveux roux étaient mouillés de larmes.

Alors qu'Hermione s'approchait, les cheveux de Ginny glissèrent en arrière et exposèrent une
longue et cruelle cicatrice se tordant le long de son visage de son front à la mâchoire.

"Ginny," dit Hermione. "Ginny, qu'est-ce qui ne va pas ? Qu'est- ce qui s’est passé ?"

" Je ne sais pas-" Ginny força les mots et se mit à pleurer plus fort.

Hermione s'agenouilla à côté de son amie et la serra dans ses bras.

"Oh mon Dieu, Hermione…" haleta Ginny. "Je ne sais pas comment…"

Ginny s'interrompit alors qu'elle luttait pour respirer. Des sons de hoquet étouffé s émergèrent du
fond de sa gorge alors qu'elle luttait contre les spasmes contractant ses poumons.

" Tout va bien. Respire. Tu as besoin de respirer. Dis-moi ce qui ne va pas et je t'aiderai," promit
Hermione en passant ses mains le long des épaules de Ginny. " Respire. Jusqu’à un compte de
quatre. Tient-le. Puis expire par le nez jusqu’à six. On va le faire ensemble . Je respirerai avec
toi. D’accord ? Allez, respire avec moi. Je te tiens."

Ginny pleura plus fort.

"Tout va bien," continua de dire Hermione alors qu'elle commençait à prendre de profondes
inspirations démonstratives pour que Ginny la suive. Elle serra Ginny dans ses bras pour que la
jeune fille sente la poitrine d'Hermione se dilater et se contracter lentement comme un signal
subconscient.

Ginny continua de pleurer pendant plusieurs minutes avant que ses sanglots ne ralentissent et que
sa respiration ne commence lentement à refléter celle d'Hermione.

"Est ce que tu veux me dire ce qui ne va pas ou tu préfères que j'aille chercher quelqu'un d'autre ?
"Demanda Hermione quand elle était sûre que Ginny n'allait pas continuer à hyperventiler.

"Non… tu ne peux pas…" dit immédiatement Ginny. " Oh mon Dieu ! Je ne-"

Ginny recommença à sangloter contre l'épaule d'Hermione.

Elle pleurait encore quand Hermione se réveilla du rêve.

Hermione rejoua le souvenir dans son esprit.

Ginny avait rarement pleuré. Quand Percy est mort, elle avait pleuré pendant des jours, mais à
mesure que la guerre avançait, ses larmes s'étaient taries avec celles de tout le monde. Ginny avait à
peine pleuré quand Arthur avait été maudit ou quand George avait failli mourir.

Hermione ne pouvait pas se souvenir que Ginny avait pleuré autant.

Elle n'arrêtait pas de retourner le souvenir dans son esprit, essayant de lui donner un sens.

Elle ne se souvenait pas de la cicatrice sur le visage de Ginny. Cela semblait vieux de plusieurs
mois dans sa mémoire mais Hermione n'avait aucun souvenir du moment où elle aurait pu
l'obtenir. On aurait dit que quelqu'un avait grossièrement découpé une partie de son visage avec un
couteau.

Hermione se demanda si c’était elle qui l’avait guérie.


Chapter 15

Hermione était de nouveau fertile.

La table réapparut au milieu du parquet et elle se sentit résignée par sa vue. Cela avait commencé à
se sentir inévitable.

Inévitable.

Hermione réalisa avec une sensation de chute qu'elle s'habituait à sa cage.

Malefoy allait la violer sur une table et cette pensée lui était devenue banale. Même le mot viol
avait commencé à sembler légèrement inexact.

Tout avait commencé à se ressentir–

Moins.

Physiquement et mentalement, la peur avait commencé à s'estomper alors que son esprit la forçait à
s'adapter. Elle ne se sentait pas nauséeuse. Son cœur ne battait pas douloureusement. La sensation
déchirante dans son estomac n'était pas si oppressante qu'elle pensait qu'elle pourrait en étouffer.

Son esprit se tordait avec la rationalisation. Essayant de la faire s'adapter. Pour la faire survivre.

Si sa situation cessait de l'irriter, elle risquerait moins une tentative d'évasion. Moins susceptible de
provoquer Malefoy.

Elle pouvait le comprendre scientifiquement. Du point de vue d'un guérisseur, elle pourrait en
expliquer la physiologie et la psychologie. Il était insoutenable de rester dans un état de peur
constante, d'horreur constante, de terreur constante. Son corps ne pouvait pas la maintenir en état
permanent de combat ou de fuite. Elle serait soit obligée de s'adapter, ou elle s'épuiserait. La potion
que Malefoy lui avait administrée l'avait probablement aidée à s’adapter.

Comprendre la science n'a pas amélioré la réalisation. Cela a empiré les choses. Elle savait où allait
son esprit.

Elle «s'acclimatait au Manoir».

Cette pensée la secoua profondément.

Elle fixa la table et ne savait pas quoi faire à ce sujet. Ce n'était pas comme si elle pouvait le
combattre. Elle ne pouvait pas plus lui résister qu'elle ne le faisait déjà.

Il ne faisait rien qui faisait mal. Si elle prêtait attention - arrêtait de détourner son esprit - cela ne
ferait probablement qu'empirer les choses plutôt que de s'améliorer.

Elle devait s'échapper. C'était tout ce qu’elle avait à faire. Elle devait s'échapper. Elle devait trouver
un moyen. Il devait y avoir un moyen. Aucune cage n'était parfaite. Personne n'est parfait. Il devait
y avoir quelque chose à exploiter chez Malefoy. Elle devait juste découvrir ce que c'était.

Elle devait – elle devait le faire.


Elle n'arrêtait pas de se répéter la résolution alors qu'elle traversait la pièce et se penchait sur la
table. Pieds écartés.

N'y pense pas, se dit-elle. Des choses pires pourraient arriver si elle s'autorisait à y penser.

"Je vais m'échapper," se promit-elle. "Je vais aller quelque part où les gens sont gentils et
chaleureux et où je serais libre."

Elle ferma les yeux et se fit la promesse encore et encore jusqu'à ce qu'elle entende le cliquetis de la
porte.

Elle regarda défiler les jours de Janvier.

Malefoy vint pendant cinq jours. Le sixième jour, il arriva et inspecta sans mot ses souvenirs. Il
semblait préoccupé.

Puis elle fut livrée à elle-même.

Elle fit de l’origami. Elle explora le Manoir. Elle explora le domaine. Elle lut le journal.

Les rapports sur les efforts de guerre étaient relégués à de plus petites colonnes. La fascination du
public pour les substituts commençait lentement à engloutir les pages de la société. Elles
apparaissaient de plus en plus fréquemment en public; promenées, emmenées à l'opéra; traitées
comme si elles étaient des animaux exotiques. Des photos d'elles coiffées étaient présentées avec
des commérages agressifs; était-ce un gonflement ou simplement la coupe de leurs robes ? Des
sources anonymes ont déclarées des choses suggestives comme «il y a une chance que les Flint
ajoutent un nom à la tapisserie de la famille d'ici la fin de l'année».

La guérisseuse Stroud était discrète avec les journalistes ce qui ne servaient que de carburant pour
d'autres spéculations.

Les crises d’angoisse d'Hermione semblaient presque appartenir au passé. Elle avait mesuré ses
limites et essayé de ne pas les dépasser. Quand elle restait concentrée et s'occupait à étudier les
portraits et à explorer le Manoir et les jardins, elle pouvait rester calme; quand elle essayait de ne
pas penser à la guerre et à la façon dont tout le monde était mort.

Elle est devenue graduellement si douée pour détourner ses pensées, qu'elle en oubliait
momentanément sa situation. Elle inspirait et se laissait expérimenté un moment qui ne se semblait
ni brisé, ni empli par le deuil, ni désespéré.

Quand c'était juste sa solitude qui s'étendait devant elle.

La culpabilit é qui la frappait un instant plus tard était aussi froide et am è re que l'eau de mer.

Elle se figeait un instant puis avalait la boule d'horreur dans sa gorge et renouvelait son vœu de
s'échapper.

Mais elle ne pouvait pas s'échapper.

Elle explora le Manoir de fond en comble. Elle trouva un jeu d'échecs Sorcier et joua des matchs
contre elle-même. Elle construisit des tours de cartes avec des paquets de cartes qu'elle avait
découverts dans un tiroir. Elle rendit visite aux chevaux.
Il n'y avait aucun moyen de s'échapper.

Elle essaya de trouver Malefoy mais n'y parvint jamais. Elle ne savait même pas s'il était dans le
Manoir. Il aurait pu être dehors ou juste derrière une porte qu'elle ne pouvait pas ouvrir. Parfois
comme si il cherchait à l'éviter.

Elle n'avait aucune idée de comment elle pourrait s'échapper.

Hermione commença à voir Astoria avec une régularité croissante. Le claquements familier des
talons au loin et elle devint habile à disparaître rapidement derrière un rideau ou dans le passage
des domestiques.

Les passages des domestiques étaient remplis de judas habilement dissimulés. Hermione
soupçonnait que, étant donné l'utilisation des elfes de maison, les petits tunnels sinueux avaient
toujours été principalement utilisés pour l'espionnage. Le Manoir en regorgeait; certains étaient
évidents et d'autres extrêmement bien dissimulés. Hermione les trouva tous. Chaque fois que les
dimensions d'une pièce semblaient vaguement décalées, Hermione se mettait au travail, tapotant
légèrement le long des murs et pressant chaque nœud dans le bois et tordant chaque applique et vis
jusqu'à ce qu'elle sentît quelque chose céder. Certaines portes étaient apparues comme par magie
tandis que d'autres avaient été intelligemment construites à l'aide d'engrenages et de meubles
rotatifs.

Astoria était rarement seule quand Hermione la voyait. Elle était accompagnée du même homme
sombre et aux larges épaules qu'Hermione avait entrevu le jour de l'an. Il est vite devenu évident
qu'Astoria ou son amant avait une sorte d'objection aux lits. La première fois qu'Hermione les avait
rencontrés, Astoria était presque nue et appuyée contre une fenêtre du salon.

Ils semblaient essayer d'avoir des relations sexuelles dans toutes les pièces du Manoir.

Hermione fit de son mieux pour les éviter. Elle n'aimait pas particulièrement l'idée que Malefoy
utilise ses souvenirs pour regarder sa femme se faire baiser sous tous les angles. Hermione avait eut
l'idée de regarder juste pour le contrarier mais l'avait ensuite rejetée ; Malfoy ne semblait pas se
soucier de ce que faisait Astoria, cela n'aurait probablement aucun effet sur lui. Ce serait juste
extrêmement inconfortable pour Hermione.

Chaque fois qu'Hermione tombait sur Astoria en plein coït, elle détournait rapidement les yeux et
s'éclipsait.

Pendant un certain temps, elle aperçut simplement le couple amoureux en s'enfuyant mais
finalement elle tomba sur eux tous deux entièrement vêtus. Hermione avait erré à travers le dernier
étage de l'aile Nord quand elle les avait aperçut se promenant le long du chemin de gravier longeant
le labyrinthe de haies. Astoria parlait avec animation, et pendant qu'elle parlait, l'homme à côté
d'elle se tourna et regarda l'aile Nord. Tandis qu'Hermione l'observait, elle aperçut finalement son
visage.

Graham Montague.

Hermione baissa les yeux, choquée, tandis que ses yeux scrutaient attentivement les fenêtres
inférieures de l'aile Nord. Quand il inclina la tête un peu plus en arrière, Hermione recula
brusquement et hors de vue.

Le cœur d'Hermione battait soudainement la chamade.


Graham Montague était l'amant d'Astoria. Montague, qui venait de «tomber» par hasard sur
Hermione lors d'une soirée de réveillon du Nouvel An. Qui s'était attendu à ce qu'Hermione le
reconnaisse immédiatement.

Il avait une liaison avec Astoria. Il visitait le Manoir presque quotidiennement. Il regardait vers les
fenêtres où se trouvait la chambre d'Hermione avec une expression de détermination intense.

Était-ce une coïncidence ? Serait-ce une coïncidence ?

Hermione passa en revue tous les scénarios auxquels elle pouvait penser.

Que savait-elle de lui ?

Serpentard. Ancien membre de la brigade inquisitoriale. Gravement blessé par Fred et George. À
un moment donné pendant la guerre, Hermione l'avait connu et l'avait oublié. Il avait une liaison
avec Astoria. Il semblait chercher Hermione.

Était-il un Mangemort ? Hermione ne le savait pas. À moins qu'il n'eût travaillé au Ministère, il
avait dû rejoindre l'armée de Voldemort dans une certaine mesure. Il semblait trop élevé
socialement pour n'avoir été qu'un simple voleur et il n'avait pas démontré beaucoup de familiarité
avec les fonctionnaires du ministère lors de la fête du Nouvel An.

Hermione rejoua tout ce dont elle se souvenait de la nuit. Elle avait été tellement absorbée à
regarder Malfoy et ensuite les substituts qu'elle n'avait pas connectés qu'Astoria et Montague
avaient disparu en même temps. Quand elle l'avait observé plus tard dans la soirée, il s'était mêlé
aux invités, mais il avait semblé plus familier avec Marcus Flint et Adrian Pucey.

Malgré son souvenir incertain de la guerre, Hermione était à peu près certaine que Flint et Pucey
avaient été, pour la dernière fois qu'elle se souvenait, des Mangemorts de niveau intermédiaire
Non-marqués.

Obtenir la marque des ténèbres avait été considéré comme une distinction importante; une
admission dans le cercle restreint le plus sélect de Voldemort. Au fur et à mesure que l'emprise de
Voldemort sur l'Europe était devenue plus certaine, il avait marqué de moins en moins d'adeptes.

Par conséquent, la conclusion logique était que Montague était également un Mangemort. Marquée
ou non, elle ne le savait pas.

Mais cela n'expliquait pas pourquoi il aurait un quelconque intérêt ou connaissance avec Hermione.

À moins que....

Pourrait-il-

Hermione avait à moitié peur d'envisager l'idée ; pour permettre à la pensée d'exister dans son esprit
là où Malfoy pourrait la trouver, mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'y penser.

Montague aurait-il pu être un espion de la Résistance ? Pourrait-il encore l'être ? Serait-ce ce qu'il
avait essayé de lui communiquer avant de partir avec Malefoy ?

Elle a alors commencé à regarder attentivement Astoria et Montague chaque fois qu'ils n'avaient
pas de relations sexuelles. Elle les espionna depuis les passages secrets et devint de plus en plus
convaincue que Montague avait des arrière-pensées pour être dans le Manoir. Il était extrêmement
intéressé par la maison et ses yeux erraient étrangement chaque fois qu'Astoria était distraite.

Hermione pesa le risque d'essayer de l'approcher. Il était rarement seul. Astoria ne semblait jamais
s'éloigner à de plus de quelques mètres de lui.

Les rares fois où Hermione le repérait seul, elle hésitait. Il lui semblait tellement inconnu.
Sûrement, s'il était quelqu'un en qui elle avait confiance, elle le sentirait instinctivement.

Elle essaya de se raisonner. S'il était membre de la Résistance et qu'elle s'approchait de lui
prématurément, elle pourrait faire sauter sa couverture. S'il n'avait pas de moyen de retirer les
menottes, tout serait vain.

Hermione décida d'attendre son heure et de continuer à regarder. Mieux vaut des soupçons non
confirmés que quoi que ce soit de concret pour Malefoy à obtenir d'elle.

Elle n'arrêtait pas d'hésiter.

La guérisseuse Stroud revint et découvrit qu'Hermione n'était, une fois de plus, pas encore enceinte.
Son expression en examinant le résultat du diagnostic semblait irritée. Hermione fixa avec
détermination l'horloge sur le mur.

"Pourquoi votre taux de sodium est-il si bas ?" Demanda la guérisseuse Stroud après avoir effectué
plusieurs autres tests sur Hermione.

Hermione jeta un coup d'œil. "Ils ne me fournissent pas de sel avec la nourriture."

"Ils ne le font pas ?" Dit la guérisseuse Stroud d'un ton surpris. "Avec quoi vous nourrissent-ils ?"

Hermione haussa les épaules. "Des choses bouillies. Des légumes, de la viande et des œufs. Et du
pain de seigle."

"Pourquoi ?"

"J'ai supposé que c'était ce qu'ils avaient reçu comme instructions pour me nourrir. Ce n'est pas
comme si j'avais la liberté de remettre en question quoi que ce soit," répondit froidement Hermione.

"Vous êtes censé avoir une alimentation équilibrée. Cela inclut le sel," dit la guérisseuse Stroud
avec une expression d'agacement. Elle tendit la main et tapota la menotte sur le poignet d'Hermione
avec la pointe de sa baguette.

Une minute plus tard, Malefoy entra avec un air renfrogné.

"Vous m’avez appelé ?" dit-il.

"Oui. Y a-t-il une raison pour laquelle on ne lui donne pas de sel ?" Dit la guérisseuse Stroud.

Malefoy cligna des yeux. "Du sel ?"

"Elle dit que sa nourriture est bouillie et ne contient pas de sel. Cela commence à affecter son taux
de sodium," répondit la guérisseuse Stroud, les yeux plissés alors qu'elle le fixait.

Les sourcils de Malfoy se haussèrent de surprise apparente.


"Les elfes ont reçu pour instruction de lui fournir des repas. J'ai supposé qu'elle mangeait ce
qu'Astoria et moi mangeons," dit-il. Puis sa mâchoire se serra légèrement et ses propres yeux se
plissèrent. "Astoria est responsable de l'approbation du menu. Je vais découvrir ce qui s'est passé."

"S'il vous plaît, faites-le. Le Seigneur des Ténèbres s'impatiente devant le manque de progrès. Nous
ne voulons pas que quoi que ce soit interfère avec sa volonté."

"En effet," dit froidement Malefoy, rencontrant le regard de la guérisseuse. "Maintenant, s'il n'y a
rien d'autre à me signaler, je dois retourner à mon travail."

"Bien sûr, Grand Préfet, je ne vous retiendrais pas," dit Stroud en lui jetant un dernier regard avant
de se tourner vers Hermione.

Cette nuit-là, Hermione reçut un repas complet avec des accompagnements et une salade fraîche,
des assaisonnements et, surtout pour elle, une salière.

Elle n'avait pas réalisé à quel point elle avait manqué de sel jusqu'à ce qu'elle l'ait enfin à nouveau.

Rétrospectivement, il n'était pas vraiment surprenant de se rendre compte qu'Astoria avait décidé
d'ordonner aux elfes de maison de garder Hermione sur une sorte de… nourriture de prison ?
Alimentation paysanne ? Hermione n'était même pas sûre de ce que c'était censé être. Cette femme
était... bizarre. Son indignité envers Hermione semblait se manifester de n’importe quelle manière
étrange qui, d’après elle, pourrait lui éviter d’être réprimandée.

Et elle s'en est tirée, pendant trois mois; environ deux cent soixante-dix repas. Hermione n'a jamais
voulu manger un autre légume trop bouilli.

Malfoy entra dans la chambre d'Hermione alors qu'elle avait presque fini de manger, et s'avança
pour examiner la nourriture dans son assiette.

"Apparemment, je suis obligé de tout assurer personnellement," dit-il avec un air renfrogné après
que le repas ait apparemment répondu à ses attentes. "Tu aurais pu le mentionner."

"Si je devais commencer à me plaindre, la nourriture ne serait pas la première chose que
j'évoquerais," répondit Hermione, poignardant vicieusement une tomate avec sa fourchette.

Il lui adressa un léger sourire. "Non. Je suppose que ce ne serait pas le cas."

Il se dirigea vers la fenêtre et regarda le domaine pendant qu'elle finissait de manger. Elle prit
intentionnellement son temps et se mit à récité mentalement toutes les chansons répétitives
irritantes qu'elle avait apprises à l'école primaire.

Alors qu'elle terminait, elle jeta un coup d'œil vers lui. Elle pouvait voir son profil et remarqua que
ses yeux devenaient brièvement flous. J'espère que tu mourras de la mort la plus lente et la plus
horrible qu'on ait jamais imaginée, Malefoy, gronda-t-elle immédiatement dans son esprit. Au bout
d'un moment, il cligna des yeux et jeta un coup d'œil vers elle sans expression. Elle croisa son
regard sans vergogne.

"C'est noté," dit-il puis il fit un geste vers le lit.

Hermione s'avança avec résignation et s'assit sur le bord avant de le regarder, sans cligner des yeux
alors que ses yeux argentés froids plongeaient dans sa conscience.
Elle finissait toujours allongée sur le dos au moment où il finissait de parcourir ses souvenirs.

Il regarda son souvenir de Ginny plusieurs fois.

Puis il la regarda espionner et s'interroger sur Graham Montague. Il se retira de son esprit.

"Montague a eu la marque des ténèbres après la bataille finale," dit-il en la regardant fixement.
"C'était, pour ce qu’on m’en a dit, en reconnaissance des services exceptionnels qu'il a rendu."

Il ricana en le disant.

"As-tu également fourni des services exceptionnels?" demanda-t-elle en levant les yeux vers
Malefoy. Elle n'avait aucune idée de s'il lui mentait au sujet de Montague; s'il s'en soucierait.

Il la regarda, lui fit un sourire cruel et un rictus s’installa sur son visage.

"Plus exceptionnels que ceux de Montague", a-t-il déclaré. Puis le sourire s'estompa. Il n'arrêtait
pas de la regarder ; étudiant attentivement son visage puis baissant les yeux sur le reste d'elle.

Son regard semblait plus doux et plus sombre que d'habitude.

Elle réalisa tardivement qu'elle était allongée sur un lit devant lui. Elle sentit sa peau picoter. Elle
s'assit rapidement.

Il la fixa un autre moment avant de détourner le regard et de fixer le mur derrière elle.

"Si tu as des espoirs concernant Montague, tu devrais les laisser mourir," dit-il froidement. Puis il
se retourna et partit.

Une semaine plus tard, Hermione fit un nouveau rêve à propos de Ginny.

Elle se tenait dans sa chambre à Place Grimmauld quand Ginny entra.

"Tu es rentré tôt," dit Ginny.

Hermione baissa les yeux sur sa montre.

" Un jour de chance", dit Hermione.

"Ouais," dit Ginny, l'air légèrement gêné. "Hum. Je voulais… te demander quelque chose."

Hermione attendit.

Ginny tira nerveusement sur ses cheveux, son visage était sans défaut.

"Je- eh bien- tu , tu sais évidemment pour moi et Harry," dit Ginny.

Hermione fit un bref signe de tête.

"D'accord. Eh bien. Le fait est que je veux faire attention. J'ai utilisé le charme. Mais- il y a
quelque chose à propos des Prewett, ils ne sont pas comme les autres familles de sorciers. Elles
tombent simplement enceintes d'une manière ou d'une autre. Ron et moi étions tous les deux des
accidents après l'arrivée des jumeaux. Alors- je me demandais si tu pourrais me faire une potion
contraceptive. Si tu as le temps. J'étais toujours nul en potions. Si tu ne peux pas– ce n’est pas
grave. Je peux demander à Padma. Je sais que tu es terriblement occupée. Je- je ne voulais pas que
tu penses que je ne voulais pas te demander.

"Bien sûr. J’allais préparer des potions ce soir de toute façon. Ce sera une chose facile à inclure.
As-tu une préférence pour le goût ? Les plus efficaces n'ont pas un goût très agréable."

"Je me fiche du goût tant que ça marche," dit hardiment Ginny.

"Eh bien, j'ai déjà quelques flacons d'une même variété. Je peux te les donner maintenant, si tu
veux."

"Tu ferrais ça ?" Ginny cligna des yeux et regarda Hermione avec suspicion. "Es-tu- ?"

Hermione pouvait voir Ginny dresser une liste d'hommes possibles dans la vie d'Hermione.

"Tu n’es pas - avec Rogue, n'est-ce pas ? "Ginny s'étouffa soudainement.

Hermione resta bouche bée.

"Grand Dieu non !" bégaya-t-elle. Je suis une guérisseuse. Je garde beaucoup de choses sous la
main. Pourquoi - comment peux-tu même y penser...

Ginny avait l'air légèrement confuse.

"Il est juste la seule personne à qui tu semble parler longtemps. A part Fred, qui est avec Angelina.
Tu finis toujours par te battre avec tout le monde. Et pas dans le sens sexe chaud et agressifs pour
plus tard."

"Cela ne veut pas dire que je couche avec lui," marmonna Hermione, ayant l'impression que son
visage à ce sujet s'enflammait. "C'est un collègue. Je le consulte au sujet des potions."

"Tu sembles juste seule," dit Ginny, lançant un long regard à Hermione.

Hermione sursauta et fixa Ginny.

"Tu ne parles à personne de nos jours," dit Ginny. "Tu étais toujours avec Ron et Harry. Mais
même avant de partir pour devenir guérisseuse , tu semblais de plus en plus seule. Je pensais -
peut-être que tu avais quelqu'un. Certes, Rogue serait un choix étrange pour beaucoup de raisons -
Mais, c'est une guerre. C'est trop difficile à gérer seul."

"La baise cathartique est le truc de Ron. Pas le mien," dit Hermione avec raideur. "En plus, ce n'est
pas comme si je me battais."

Ginny la regarda pensivement pendant un moment avant de dire, "Je pense que l’infirmerie est pire
que le champ de bataille"

Hermione détourna les yeux. Elle s'était parfois demandé si cela pouvait être le cas, mais cela
n'avait jamais été une question qu'elle pouvait poser à qui que ce soit.

Ginny poursuivit, "J'y pense à chaque fois que je suis là-bas. Sur le terrain - tout est tellement
simple. Même quand quelqu'un est blessé. Tu transplanes simplement, puis tu reviens en arrière. Tu
gagnes. Tu perds. Tu es parfois touché. Tu dois riposté. Et tu as des jours pour récupérer si c’était
mauvais, ou si ton partenaire de duel meurt. Mais à l'hôpital, chaque bataille a l'air d’être perdue
d'avance. Je suis toujours plus traumatisée après avoir été là-bas que je ne le suis par le combat."

Hermione était silencieuse.

"Et tu n'as jamais de temps libre," dit Ginny. "Tu es de service pour chaque escarmouche. Ils ne
peuvent jamais t'épargner, même pas pour te laisser pleurer. Je sais - d'après Harry et Ron - que tu
pousses toujours pour faire accepter l’utilisation de la magie Noire quand tu vas aux réunions de
l'Ordre. Je ne suis pas d'accord - mais je comprends. Je me rends compte que tu vois la guerre sous
un angle différent de celui du reste d'entre nous. Probablement le pire. Alors - je dis juste que si tu
avais besoin de quelqu'un, je serais vraiment heureuse pour toi. Même si c'était Rogue."

Hermione roula des yeux.

"Tu devrais probablement arrêter de parler maintenant si tu veux toujours cette potion
contraceptive, répondit sèchement Hermione avec un regard noir."

Elle se réveilla en état de choc.

Ginny et Harry étaient ensemble.

Ginny et Harry avaient été ensemble et Hermione n'en avait aucun souvenir. Il n'y en avait pas
même une trace dans ses souvenirs. Elle l'avait complètement oublié.

La relation entre Harry et Ginny avait été quelque chose qu'elle avait oublié…

Intentionnellement ?

Était-ce ce qu'elle cachait ?

Ginny était toujours en vie quand Hermione a été emprisonnée. Elle n'avait pas participé à la
bataille finale. Elle n'avait pas été torturée à mort avec le reste des Weasley.

Hermione avait pensé que Ginny était encore en vie jusqu'à ce qu'Hannah lui parle du Haut-Préfet.

Si Voldemort avait connu l'importance unique de Ginny pour Harry, sa mort aurait été horrible.
Bien pire que ce qui avait été infligé au reste des Weasley.

Hermione aurait fait n'importe quoi pour protéger Ginny; jusqu’à sceller ses propres souvenirs pour
essayer de l'épargner.

Pour Harry.

Pour Ginny elle-même.

Elle avait été une amie constante pendant la guerre. Pas proche, mais toujours constante dans son
amitié avec Hermione, même lorsque de nombreuses autres relations s’étaient vues mises à mal.
Ginny, Luna et Hermione avaient logé ensemble à Place Grimmauld jusqu'à la mort de Luna.

Mais Ginny était morte. Malefoy l'avait traquée et tuée.


Hermione avait l'impression qu'elle allait être malade.

Était-ce vraiment inutile ? Elle avait enfermé son passé pour protéger Ginny sans savoir que Ginny
était déjà morte ? Hermione avait été remise à Malefoy, et traînée devant Voldemort, et tout était
pour protéger quelqu'un qui était déjà mort.

Et Rogue.

Hermione avait essayé très fort depuis sa libération de ne pas se permettre de penser à Rogue.

Elle avait pensé qu'il était de leur côté.

Il l'avait formée à devenir une maîtresse de potions. Il avait consacré d'innombrables heures de son
temps personnel à le faire.

Peu de temps après que Dumbledore ait été tué, elle était descendue dans les cachots jusqu'à la
porte de Rogue et avait demandé d'une voix ferme: " S'il y a une bataille, quelles potions dois-je
savoir faire ? Que je ne pourrais probablement pas trouver à acheter partout ?" Plutôt que de ricaner
et de lui claquer la porte au nez, il l'avait invitée dans son bureau.

Jusqu'à la fermeture de Poudlard, elle avait passé tous les soirs jusqu’à tard dans la nuit dans son
bureau, préparant une potion exigeante et compliquée après l'autre. Quand Poudlard avait été
abandonné, il avait continué à lui enseigner à Place Grimmauld.

L'homme énigmatique avait lentement semblé se dégeler de pur épuisement alors qu'il
l'entraînait. Il n'avait aucune énergie pour les insultes. Il était dur et exigeant mais généreux avec
ses connaissances. Il avait semblé être l'un des seuls autres à se préparer également à une longue
guerre.

Il fourrait des piles de ses propres textes de potions annotés dans ses bras pour lire et dresser des
cartes indiquant où chercher ses propres ingrédients alors qu'il y aurait peu de sources d'achat. Au
milieu de la nuit et tôt le matin, il l'emmenait avec lui dans toute l'Angleterre. Il transplanait d'un
endroit à l'autre pour lui apprendre à trouver des plantes et à les récolter afin que leur puissance
reste élevée. Il lui avait appris à construire des collets et à attraper et à tuer humainement les
animaux et les créatures magiques nécessaires pour les ingrédients des potions.

Il n'avait même rien dit quand elle avait pleuré après avoir tué son premier Murtlap.

Il l'avait entraînée jusqu'à ce qu'elle se qualifie pour un Master de potions.

Elle avait été son plus fervent défenseur pendant la guerre.

Charlie Weasley a commencé à la détester pour avoir pris le parti de Rogue sur presque n'importe
qui d'autre. Elle avait défendu les méthodes de Rogue et tout ce qu'il faisait en tant que Mangemort
comme étant nécessaire. Elle l'avait protégé quand Harry et Ron avaient voulu le retirer de l'Ordre.

Elle l'avait considéré comme plus qu'un collègue ou un mentor. Il avait été quelqu'un en qui elle
avait eu confiance implicitement.

Mais tout cela avait été une ruse. Un stratagème intelligent. Sans Dumbledore pour se porter garant
de lui, il avait suivi son propre chemin. Il avait réussi à faire en sorte qu’Hermione lui mange dans
la main en étant généreux avec ses connaissances. Il avait acheté sa loyauté avec une maîtrise de
potions.

Puis, une fois victorieux, il l'avait rejetée. Il avait eu une chance de lui éviter d'être inclue dans le
programme d'élevage et il avait refusé. Il était parti pour la Roumanie et l'avait laissée se
reproduire.

Être violée.

C'était une trahison si amère et profondément personnelle qu'elle pouvait à peine se résoudre à y
penser.

Elle se leva et lut le journal.


Chapter 16

C'était à la mi-février lorsque Dolorès Ombrage fut tuée lors de la tentative d'assassinat du Ministre
de la Magie.

Une statue de Voldemort était dévoilée à la prison de Poudlard pour commémorer la bataille finale.
La directrice se tenait sur une estrade à côté du Ministre Thicknesse pendant qu’il prononçait un
discours devant les gardiens de prison, les journalistes et une poignée de fonctionnaires du
Ministère présents. Alors que la coupe du ruban avait commencé, la flèche d'une arbalète avait
émergé de la forêt interdite, traversé les quartiers de la prison, manquant de peu le ministre et s'était
enfoncé au centre de la poitrine d’Ombrage.

Elle n'était pas morte immédiatement. Des éclats de collier et la tige de la flèche avait ralenti le
saignement. Les gardes, ignorant des armes barbelées, médiévales et du sens médical de base, avait
arraché la flèche. Elle en mourut instantanément. La tentative d'assassinat du populaire Ministre de
la Magie à trois mandats avait provoqué une onde de choc dans la communauté magique
britannique. Les terroristes de la Résistance avaient été considérés comme anéantis. Les faire
réapparaître d'une manière aussi spectaculaire avait amené le chaos et avait fait sortir en force des
Mangemorts, tous vêtus de leurs costumes.

Voldemort avait pris l'attaque comme une insulte personnelle.

Les visites de Montague au Manoir cessèrent brusquement. Astoria flottait à travers le Manoir, l'air
pâle et paranoïaque. Hermione l'entendit demander à Malefoy exactement quels types de
protections se trouvaient sur le domaine Malefoy.

Malefoy, quand Hermione l'apercevait, il était constamment vêtu de quelque chose qui semblait être
une combinaison, d'équipement de combat et de vêtements de chasse. Il revenait régulièrement au
Manoir couvert de boue et paraissait pâle de rage.

Hermione en était ravie.

Elle lisait la couverture médiatique de manière obsessionnelle. Les journaux claironnaient


bruyamment qu'il s'agissait d'une tentative d'assassinat ratée, mais Hermione considérait la mort
d'Ombrage bien plus appropriée que la cible visée. Thicknesse n'était guère plus qu'une
marionnette. Les péchés d'Ombrage étaient les siens.

Mais la satisfaction du châtiment était insignifiante par rapport au soulagement d'apprendre que la
Résistance était encore en vie. Hermione passa une demi-heure à pleurer de pure joie. Elle s'est
retrouvée à avoir un espoir inattendu pour la première fois depuis très, très longtemps.

Cette connaissance lui donna un pas léger pendant des jours.

Lorsque la guérisseuse Stroud revint voir Hermione, son irritation dû au fait qu’elle n'était toujours
pas enceinte devenait clairement visible. Elle lança une série de sorts sur Hermione et les étudia
pensivement.

"Eh bien, votre taux de sodium semble s'améliorer," dit finalement Stroud après plusieurs minutes
de silence.
Hermione regarda l'horloge et ne dit rien.

La guérisseuse Stroud fouilla dans un sac médical et en sortit un grand flacon d'une potion de
couleur violette.

"Buvez tout ça," ordonna t-elle.

Hermione le porta automatiquement à ses lèvres alors même qu'elle laissait échapper, "Qu'est-ce
que c'est ?"

La guérisseuse attendit et ne répondit pas jusqu'à ce qu'Hermione ait bu tout le flacon.

"Une Potion de fertilité. Cela ne devrait pas être nécessaire mais je suis à court d'idées. Vous
n’apprécierez pas les effets secondaire je le crains et cela va augmenter votre probabilité de
naissances multiples."

Hermione se sentit pâlir et eut l'impression qu'elle risquait de tomber de la table d'examen. Le
flacon glissa de sa main et se brisa. Stroud bannit rapidement les éclats de verre.

"Attendez-vous à un gonflement et une sensibilité des seins, des maux de tête, des sautes d'humeur
et un gonflement dans le bas de l'abdomen. Cela peut également entraîner une sensibilité à la
chaleur et faire réapparaître votre anxiété," a-t-elle déclaré en ajoutant des notes supplémentaires au
dossier d'Hermione. "J'en informerai le Haut-Préfet."

Hermione déglutit et se mordit la lèvre inférieure alors qu'elle fixait l'horloge avec détermination à
travers la pièce.

Malefoy n'apparut pas ce jour-là pour inspecter ses souvenirs. Hermione n'était pas surprise; elle
l'avait déjà anticipé.

Voldemort. Tous les deux mois jusqu'à ce qu'elle soit enceinte.

Quand il arriva le lendemain, il avait l'air fatigué et en colère. Il ne dit pas un mot alors qu'il
agrippait son bras et transplana avec elle dans les tunnels tortueux menant au Hall de Voldemort.

La salle était encore plus chaude et empestait la chair en décomposition. Hermione commença à
vomir dès qu'elle prit une inspiration. Malefoy lui, semblait immunisé alors qu'il la tirait en avant et
s'agenouillait, la traînant sur les pierres à côté de lui. Le sol était humide et collant, légèrement
scintillant.

La pièce était presque noire, seules quelques appliques lointaines fournissaient un éclairage. Il n'y
avait aucun autre serviteur ou Mangemort présent que Hermione ne pouvait voir.

"La Sang-de-Bourbe, Mon Seigneur," dit Malefoy.

Il y eut un long et lent soupir sifflant de l'estrade sombre et les yeux écarlates de Voldemort
apparurent soudainement.

"Amène-la plus près," dit Voldemort après un moment.

Malefoy tira Hermione en avant et en haut des marches avant de la mettre à genoux. Hermione le
regarda avec dégoût.
Le trône sur lequel Voldemort était assis -ou plutôt allongé –venait de disparaitre, c’était en fait un
énorme nid composé de pythons tous tordus ensemble en une forme vague de chaise. Ils étaient
enlacés sous lui, ondulant paresseusement.

Voldemort pencha la tête sur le côté et passa légèrement ses doigts en forme d'araignée sur sa
poitrine alors qu'il étudiait pensivement Hermione.

"Elle n'est toujours pas enceinte," dit Voldemort d'un ton menaçant.

"Malheureusement non, Mon Seigneur," dit Malefoy, sa voix s'excusant. "Cependant, comme vous
le verrez, les guérisseurs de l'esprit avaient eu raison de dire que seul le temps était suffisant pour
commencer à récupérer ses souvenirs."

Voldemort poussa un soupir irrité, une tête de python émergea soudainement de la masse en
mouvement et se posa sur ses genoux. Il caressa paresseusement le serpent et s'enfonça davantage
dans son trône vivant.

"Tiens-la," ordonna Voldemort.

Le genou de Malefoy se logea entre les omoplates d'Hermione et ses mains s'enroulèrent autour de
sa mâchoire, tenant sa tête en place. Hermione trembla alors que les yeux écarlates de Voldemort
traversaient les siens et son esprit.

Hermione pouvait sentir les mains de Malefoy s'enrouler autour de sa gorge et de sa mâchoire alors
qu'elle tremblait de douleur. C'était comme si la Legilimencie de Voldemort était une lame
déchirant son esprit. Elle cria entre ses dents.

C'était plus lent. Au lieu d'une agonie brûlante et aveuglante, c'était une douleur graduelle et plus
insidieuse. Le genre qui s'enfonçait dans les os et tout les recoins de l'esprit en s'attardant.

Voldemort déchira paresseusement ses souvenirs en morceaux; comme un chat, s'amusant avec sa
proie. Elle savait pas qu'une telle chose était possible. Des morceaux de choses qu'il considérait
comme insignifiantes, il les détruisit juste pour la sentir réagir. Son souvenir du pliage de l'origami
alors que ses parents débattaient du mysticisme oriental, sa découverte du Granian dans les écuries.
Il les déchiqueta en petits morceaux comme s'il s'agissait de papier.

Elle les sentit partir… essayant de s'accrocher à eux alors qu'ils disparaissaient, mais ils
s'éclipsèrent jusqu'à ce que l'agonie dans son esprit lui fasse oublier ce qu'elle cherchait.
Il était fasciné par ses souvenirs de Ginny. Quand il se retira de l'esprit d'Hermione, elle s'e"ffondra
contre Malefoy et ne put rien voir d'autre que le rouge en colère des yeux de Voldemort. Pouvait-
elle voir ? Ou ses yeux étaient-ils simplement gravés dans son esprit ?

Son cerveau lui faisait tellement mal qu'elle s'attendait presque à le sentir couler de ses oreilles. A
travers la brume de douleur qui ne disparaissaient, elle pouvait sentir son pouls battre follement
contre la pression des doigts de Malefoy.

"C'est dommage que tu n'aies pas ramené la fille Weasley vivante." Hermione entendit enfin
Voldemort dire.

"Je suis désolé, Mon Seigneur, je n'avais aucune idée de sa signification. Comme vous vous en
souvenez, elle était presque morte quand je l'ai trouvée."

Hermione remua faiblement et gémit, essayant de se réveiller de la douleur pour écouter


attentivement.

"Cela explique l'attaque de la Sang-de-Bourbe dans le Sussex," déclara Voldemort d'un ton songeur.
"Une mission suicide pour libérer un ami mourant. L'Ordre a toujours été étonnamment prévisible."

"En effet." Le dédain dans la voix de Malefoy était manifeste.

Il y eu un long silence. La prise de Malefoy sur sa mâchoire se relâcha et Hermione se sentit glisser
sur le sol. Alors qu'elle était allongée là, un serpent frais et musclé commença à lentement
s'enrouler autour de sa jambe.

"Je suis déçu par ton manque de progrès dans la recherche des responsables de l'attaque, Haut-
Préfet," déclara Voldemort. Il y avait un murmure de fureur dans ses mots.

Hermione pouvait à peine respirer. La chaleur humide et la pourriture dans la pièce l'étouffaient.
Les écailles s'accrochèrent faiblement à ses bas alors que le reptile se resserrait autour de son
mollet. Le python glissa sous sa robe. Elle frissonna et essaya de dégager sa jambe.

Elle pouvait à peine distinguer quoi que ce soit dans le Hall sombre. Son incapacité à voir la laissait
très à l'écoute des sons de la salle; les sifflements et le doux frisson des serpents qui se déplaçaient
constamment à côté d'elle dans l'obscurité.

"Je ne vous décevrai pas. Si c'était l'Ordre, je les trouverai," répondit Malefoy. Sa voix était calme
et résolue. Mortelle.

Hermione sentit ses lèvres trembler et des larmes lui piquer les yeux. Elle sentit ses mains trembler
alors que sa rage se mêlait à sa douleur. Elle ne pouvait rien faire. Malefoy pourrait traquer et
assassiner quelqu'un au milieu de sa chambre s'il le voulait et elle ne pourrait que rester debout et
regarder. Je te déteste, Malefoy. Je te déteste. Je te déteste.

"C'était l'Ordre. Qui d'autre aurait pu savoir ? Cet idiot de Slughorn a dû le dire à Dumbledore.
Potter devait savoir; c'est pourquoi il a fait irruption à Poudlard. Quelqu'un a été oublié pendant la
purge. Quelqu'un d'important pour l'Ordre. Pas un de leurs fantassins ignorants. Je suis certain que
la Sang-de-Bourbe sait de qui il s'agit."

Tandis que Voldemort parlait, la sensation de Magie Noire dans la pièce devenait de plus en plus
épaisse, comme si l'air lui-même était devenu une masse solide qui pesait impitoyablement sur
Hermione. Elle pouvait sentir ses côtes s'incliner sous la pression et l'écraser cruellement dans les
pierres. Elle haletait en essayant de respirer à travers des poumons qui ne pouvaient pas se dilater.

"Peut-être, Mon Seigneur, serait-il judicieux de rappeler Severus," dit Malefoy. Ses paroles
semblaient forcées. Hermione n'était pas la seule à être écrasée à mort.

"Non..." répondit Voldemort d'une voix froide. "La Roumanie est cruciale. Il y aurait des questions
si nous devions rappeler Severus pour une tentative sur Thicknesse. Severus restera en place. Sais-
tu comment le médaillon est entré en sa possession ?"

La pression diminua légèrement et Hermione haleta et aspira avec avidité de l'air dans ses
poumons. Le python s'enroula plus haut sur sa jambe. Elle pouvait sentir ses écailles frôler sa peau
nue au-dessus de son bas. Un gémissement de répulsion fut arraché de sa gorge et elle essaya plus
fort de se dégager. Un serpent se referma autour de son autre cheville.

"J'ai enquêté. Il y a des photos du Ministère de 1995 sur lesquelles elle semblait le porter. Elle a
prétendu que c'était un héritage de Selwyn. Personne ne le sait, même si un ancien secrétaire a
mentionné que la Directrice avait l'habitude de soulager les colporteurs non autorisés de leurs
biens."

"Donc tu ne sais rien. Ni comment l'Ordre a réussi à le détruire à une distance aussi impossible. Ni
comment ils ont réussi à l'identifier. Ni même comment elle l'a obtenu. Y a-t-il quelque chose que
tu sais ?" Grogna Voldemort. Puis il se repris un instant avant de dire dans un ton calme, plus
menaçant, "Tu me déçois, Haut-Préfet, j'espère que tu n’as pas oublié ce qui est arrivé la dernière
fois que tu m’a profondément déçu. Endoloris !"

Hermione sentit Malefoy tomber soudainement. Il n'était pas tombé sur le ventre mais s'était plutôt
effondré en s'accroupissant sur elle. Elle pouvait sentir son corps trembler rigidement à cause de la
torture alors qu'un gémissement guttural profond était arraché du fond de sa gorge.

Voldemort maintenint pas la malédiction pendant très longtemps. En un peu plus d'une minute, elle
s'arrêta, les frissons contre elle cessèrent et Hermione entendit Malefoy haleter près de son oreille
alors qu'il se reprenait.

"Je ne vous décevrai pas, Mon Seigneur. J'ai fait examiner la flèche et les restes du médaillon par
un gobelin," dit Malefoy avec seulement un léger tremblement dans sa voix alors qu'il
recommençait à se relever. "La flèche était en argent forgé par des gobelins, infusée avec une
combinaison de venin de queue de Manticore et de venin de Basilic. Le venin de Manticore a
permis à la flèche de passer à travers les barrières - le venin de Basilic pour détruire le médaillon."

"As-tu enquêté sur des sources possibles ?"

Hermione sentit le murmure d'une langue glisser sur l'intérieur de sa cuisse nue et sanglota
doucement.

"Un basilic juvénile est assez facile à trouver pour n'importe quel sorcier avec un crapaud et un
talent pour aveugler les maléfices à obtenir avec patience. La source du venin de Manticore est plus
discutable étant donné le soin avec lequel la plupart des ingrédients ont été réglementés depuis que
vous avez pris le contrôle du Ministère. McNair à insisté pour qu’il soit responsable de l'enquête, ce
qui a été exceptionnellement généreux de sa part. J'ai interrogé en privé l'un de ses assistants. Il
semblerait qu'il y ait eu des divergences persistantes dans les journaux de bord concernant les
quantités de certaines de ces créatures importées. Le Marché Noir a été très rentable au cours des
dernières années."

"Envoie-le pour ici moi," dit Voldemort, la fureur dans son ton était manifeste. "L'attaque aurait été
impossible sans son insouciance. Certains de mes serviteurs semblent avoir faim."

"Comme vous le commandez, Mon Seigneur," dit Malefoy et Hermione le sentit la tirer du sol.

Le python enroulé autour de ses jambes resserra sa prise et la tira vers le bas. Voldemort eut un
sifflement aigu et il la libéra lentement avec un son de dissidence sifflante. Alors que Malefoy tirait
Hermione d u sol, le visage de Voldemort se plongea dans sa vision.

Plusieurs serpents s'étaient enroulés autour de lui. Il était à moitié couvert de pythons et la regardait
attentivement.

"Cette Sang-de-Bourbe est entourée de ténèbres. Les serpents peuvent le sentir. Et elle est assez
féconde," dit Voldemort, essuyant sa bouche sans lèvres tout en l'étudiant.

Hermione lui rendit son regard pendant un moment avant que sa vision ne disparaisse à nouveau.
Elle pouvait sentir les légers tremblements de torture dans l'emprise de Malefoy.

"La guérisseuse Stroud lui a donné une potion hier," répondit Malefoy. "En ce qui concerne les
ténèbres, eh bien, la piste de destruction rapportée dans le Sussex indiquait déjà qu'elle n'adhérait
pas aux politiques de l'Ordre concernant la Magie Noire."

Voldemort émit un sifflement d'assentiment.

"Gardez-la attentivement. Maintenant que l'Ordre bouge à nouveau, ils sont certains de venir la
chercher," dit Voldemort.

"Vous savez que je mourrai avant de perdre ma prise sur elle," dit Malefoy à voix basse et
Hermione sentit sa prise sur son bras se resserrer.

"Je veux leur cadavre, Haut-Préfet. Celui qui l'a fait. Ce dernier membre de l'Ordre. Je veux que
son crâne soit ajouté à ma collection."

"Vous l’aurez, comme je vous ai donné tout le reste," acquiesça Malefoy.

Hermione tressaillit et essaya de libérer son bras. Voldemort la regarda et elle put sentir la cruauté
et la méchanceté dans son regard alors que ses yeux glissaient sur elle. Il ouvrit la bouche et fit
glisser sa langue comme pour goûter l'air. Ses gencives étaient blanches et édentées comme celles
d'un serpent et sa langue scintillait dans la faible lumière. Quand il ferma la bouche, il se pencha en
avant et poussa un faible sifflement.

Son visage était à quelques centimètres de celui d'Hermione. Elle pouvait sentir le murmure de l'air
fantôme sur son visage. Elle ne savait pas s'il était sur le point de la lécher ou de lui appliquer à
nouveau la Legilimencie. Ses yeux rouges sang l'étudièrent pendant un moment avant de retomber
dans le nid de pythons.

"Une fois que la Sang-de-Bourbe aura donné tous ses secrets, je veux qu'elle soit tuée aussi. Elle en
sait trop pour être gardée dans le programme de Stroud. Bien que… si elle est enceinte, je vous
permettrai d'attendre d'avoir votre héritier."
"Comme vous le commandez, Mon Seigneur," répondit Malefoy sans hésitation. Puis il traîna
Hermione hors de la salle.

Une fois qu'ils furent dans les passages sinueux, il lui administra une potion de soulagement de la
douleur. Hermione se moqua doucement d'elle-même avant de l'avaler.

Elle essaya de se vider la tête, luttant pour voir. Elle avait l'impression que l'air de la salle l'avait
empoisonnée. Elle glissa faiblement sur le sol. Son cerveau étant toujours à l'agonie même avec le
soulagement de la douleur. Pourtant, elle se retrouva grouillante de questions.

"J'ai attaqué une prison ?" elle força à sortir.

"Après la mort de Potter." La voix de Malefoy émergea de l'obscurité. "Quelques heures après la
bataille finale. Tu as été capturée après avoir fait sauter près de la moitié du site pour entrer par
effraction. C'était une contre-attaque inattendue. Je n'ai lu les rapports sur les dégâts qu'après que tu
ne m’aies été affectée. C'est dommage personne n'a pris la peine de t’interroger plus tôt. L'excès de
confiance dans la victoire, je suppose."

Hermione leva les yeux vers sa voix. Elle ne pouvait que faiblement distinguer ses cheveux clairs
avant que sa vision ne disparaisse à nouveau. Elle appuya sa tête contre le mur pour se stabiliser.

"J'étais une guérisseuse … répondit-elle. "Je n'étais pas- ils ne m'ont pas laissé- me battre."

Elle fronça les sourcils, essayant de comprendre. "Mais Ginny est sortie ? Je l'ai fait sortir ?"

"Tu l'as fait."

"Mais elle était mourante- quand tu- quand tu l'as tuée. Pourquoi ?" demanda-t-elle, sa voix faible
et peinée.

Il y eut un silence avant que Malefoy ne parle.

"Elle était au Sussex pour des recherches expérimentales."

Un faible bruit d'horreur s'arracha quelque part au fond d'Hermione.

"La division de développement des malédictions de Dolohov..." sa voix trembla et s'éteignit. Elle
aperçut Malefoy en hochant la tête dans l'ombre.

Elle se plia en deux et vomit. Oh mon dieu, Ginny... Malefoy attendit qu'elle arrête avant de la
traîner hors du sol et de transplaner dans sa chambre au Manoir.

Le cri de douleur qu’elle poussa suite à cette apparition était animal. Elle s'effondra contre Malefoy
et découvrit qu'elle était trempée dans ce qui semblait être des restes brillants et putréfiés. Elle ne
put le voir qu'un instant avant que sa vision ne vacille à nouveau. Elle étouffa un sanglot et essaya
aveuglément d'essuyer ses mains sur ses robes tout aussi sales.

Malefoy marmonna plusieurs sorts de nettoyage et l'odeur autour d'elle se dissipa. Il la repoussa sur
son lit.

"Trois jours," dit-il et elle l'entendit vaguement partir.


Hermione voulait rester consciente. Elle pourrait alors pleurer et essayer de comprendre ce qu'elle
avait appris, mais son esprit semblait s’effacer. Comme si elle ne pouvait pas tout à fait
l’atteindre…

Elle tira sur ses vêtements jusqu'à ce que les boutons se déchirent, puis les poussa sur le sol. Elle
retira ses bas avec l’aide ses orteils et essaya d'éliminer la sensation du serpent contre sa peau.

Il lui fallut deux jours avant qu'elle puisse voir de manière fiable. La douleur dans sa tête
l'empêchait de garder la nourriture. La pièce tanguait lorsqu’elle essayait de s'asseoir ou de se lever.

Elle n'avait rien d'autre à faire que de penser.

Quand Malefoy entra le troisième jour, elle se força à s'asseoir et à le regarder fixement.

"Plus de questions ?" demanda-t-il froidement en l'observant.

Hermione secoua la tête. Il eut l'air légèrement surpris.

"Eh bien, une, je suppose," dit-elle après une minute.

Malefoy attendit. Elle avait recollés les morceaux d’informations; toutes les incohérences qu'elle
avait rassemblées dans son esprit au fil des mois. Elle les avait finalement rassemblés en quelque
chose de cohérent.

Hermione prit une lente inspiration avant de parler. Puis elle rencontra son regard.

La fanfare est dans la lumière mais l'exécution est dans l'obscurité.

"La guerre est au point mort," déclara-t-elle. "Même si elle est toujours officiellement en cours dans
certaines parties de l'Europe. Elle n'est plus considérée comme significative ou conséquente. En
fait, sur la base de la couverture, je soupçonne qu'un armistice sera probablement annoncé
prochainement. Au cours des deux dernières années, mis à part la conquête de la Grande-Bretagne,
il n'y a eu presque aucun progrès depuis la mort d'Harry."

Malefoy était silencieux ; son expression se ferma soigneusement.

"En fait, presque rien ne s'est passé depuis la mort d'Harry. Toute la campagne de Voldemort a été
bloquée une fois qu'il a vaincu Harry. Parce que…" elle hésita légèrement, "il y avait quelque chose
qui les reliait. Harry en tant que bébé. C'est pourquoi Harry et lui se retrouvaient parfois dans les
rêves l'un de l'autre et, je suis sûr que tu te souviens comment Harry pouvait parler le
Fourchelangue. C'est pourquoi lorsque Voldemort à utilisé le sortilège de la mort - pour tuer Harry
à Poudlard - Ça n’a marché pas au début."

La voix d'Hermione se brisa et elle déglutit durement et se força à continuer. Il y avait une nouvelle
douleur qui commençait lentement à fleurir au fond de son esprit. Elle l'ignora.

"C'est pourquoi il a dû relancer la malédiction sur Harry. A cause de leur lien. Mais- ce n'était pas
seulement Harry. La façon dont il est immortel... Le Professeur Quirrell, le journal que ton père
avait... D'une manière ou d'une autre, ton Maître a compris comment lier sa source de vie à des
objets animés et inanimés. Et l'Ordre le savait. C'est pourquoi il sait que l'attaque de ce mois était
l'Ordre et non un nouveau groupe de Résistance. Parce que la tentative d'assassinat n'était pas une
tentative. Thicknesse n'était pas la cible. Ombrage ne l'était pas non plus. Le pendentif qu'elle
portait parfois. Le médaillon. Je l'ai vu quand elle nous entraînait. C'était le sien. Une de ses
attaches. Qui que soit le dernier membre de l'Ordre, il a compris ce que c'était et l'a tuée pour le
détruire."

Il y avait le plus faible rétrécissement des yeux de Malfoy. Hermione pencha la tête sur le côté alors
qu'ils s'étudiaient.

"Je crois que j'ai raté la question," dit Malefoy après un moment.

"Je ne l'ai pas encore posée," dit calmement Hermione, essayant d'ignorer le battement à l'arrière de
sa tête qui ne cessait de croître comme si un scalpel était enfoncé dans la base de son crâne.

"L'effort de repeuplement," dit-elle, essayant de respirer à travers la douleur, "est une couverture.
C'est une ruse. Voldemort ne se soucie pas de la Population Magique. C'est une fausse direction
pour garder le public préoccupé. Il ne l'est pas. Asservir les Moldus parce qu'il est préoccupé par la
démographie des Sorciers. Il le fait pour gagner du temps; il divertit les masses en faisant des
spectacles publics des familles de Sang-pur. D'abord avec les mariages et les fausses couches, et
maintenant, avec les mères porteuses. Il n’a pas arrêter la guerre parce qu'il le veut, il l'a fait parce
qu'il doit le faire."

La douleur traversa la tête d'Hermione et la pièce devant elle prit une horrible nuance de rouge
comme s'il y avait du sang coulant et remplissant sa vision. Elle lâcha un cri d'agonie et commença
à tomber en avant. Elle se força à regarder Malefoy, alors qu’il se dirigeait vers elle.

Elle força sa question.

"Il est en train de mourir. N'est-ce pas ?"


Chapter 17

Hermione était au troisième étage de Place Grimmauld. Le couloir était calme et faiblement
éclairé; c'était soit tard le soir, soit tôt le matin. En passant devant l'une des plus petites pièces, elle
aperçut une touffe de cheveux roux penchés sur une table de cartes. Elle s'arrêta et frappa
légèrement à la porte.

"Hey Mione," dit distraitement Ron alors qu'il déplaçait des pièces d’échecs sur les cartes, puis se
grattait la tête distraitement avec le bout de sa baguette. Son expression était tendue.

"Tu as une minute ?" elle demanda.

"Bien-sûr." Il fourra sa baguette dans sa poche arrière et leva les yeux vers elle. "Je suis juste en
train de revoir ce qui s'est passé depuis que je suis parti. Il y a eu beaucoup de raids pendant notre
absence; tu as dû être occupé."

Il lui lançait un regard pénétrant. Hermione baissa les yeux.

"Je suis sûre que tu as vu la stratégie," dit-elle doucement.

"Kingsley utilise les horcruxes pour garder Harry hors du terrain," répondit-il.

Hermione fit un bref hochement de tête. "Tu comprends pourquoi, n'est-ce pas ?"

L'expression de Ron se durcit davantage alors qu'il haussait les épaules et hocha la tête.

"Ça ne sert à rien de le risquer dans une escarmouche alors que nous avons besoin de lui pour le
coup final. Ouais. Je comprends. Cela ne veut pas dire que j'aime ça. Et certaines de ces missions
…" Il tira quelques rouleaux et les regarda. "Ce sont pratiquement des missions suicides. J e
n'avais pas ré alis é à quel point Kingsley avait tenté de jouer la sécurité à cause de Harry . Voi r
ce qu’il a organisé pendant les quelques semaines où nous étions partis ..."

Il s'interrompit alors qu'il regardait les rapports avec colère. " Quels ont été exactement les taux de
pertes pendant notre absence ?"

Hermione ouvrit la bouche pour répondre et il la coupa.

"Je n'ai pas besoin que tu me le dises. Je peux voir les chiffres ici. Putain- putain de merde c’est
incroyable. Si Kingsley était là, je le frapperais."

Son visage devenait écarlate de rage.

"Ron, nous ne pouvons plus nous permettre de jouer la sécurité," dit Hermione son estomac se
nouant alors qu'elle pensait au nombre de personnes à qui elle avait dû fermer les yeux au cours
des dernières semaines et au nouveau refuge hospitalier qu’elle et Bill avait dû construire et
sécuriser "Je ne pense pas que tu réalises à quel point nos ressources sont épuisées. Pendant
combien d’année penses tu que l’argent d'Harry pourra nourrir une armée ? Les ressources
médicales s’amenuisent. L’Europe est de plus en plus sous le contrôle de Tom. La seule option qui
nous reste est prendre des risques. Et nous ne pouvons pas risquer Harry."
Ron était silencieux. Hermione pouvait voir les muscles de sa mâchoire travailler alors qu'il
continuait à la serrer et à la relâcher.

"Nous devons trouver les horcruxes," dit-il finalement. Hermione laissa échapper un souffle lent et
profond qu’elle retenait anxieusement et hocha la tête.

"Nous le faisons," répondit-elle. Tom et Harry sont les piliers. Idéologiquement, les Mangemorts
sont trop diversifiés. C'est le pouvoir de Tom qui maintient la cohésion de l'armée. Si nous pouvons
le tuer, de fa ç on permanente, il devrait y avoir suffisamment de luttes dans leur camp pour donner
le dessus à la Résistance."

"Je suppose que c'est le seul avantage des illusions d'immortalité de Tom: il ne prend pas la peine
de préparer un successeur," dit Ron d'une voix boisée en examinant un autre rapport de
mission. Hermione pouvait voir sa signature en bas; vérifiant les blessés, calculant les pertes en
nombres impersonnels et nets. "Bien que je ne doute pas que les Malefoy pensent qu'ils sont les
premiers en liste maintenant que Bellatrix est morte. Putain de psychopathes."

"Tu dois convaincre Harry que les horcruxes sont la première priorité," dit-elle, fixant Ron
attentivement. "Surtout maintenant, après Ginny. J'ai peur qu'il veuille juste les ignorer."

L'expression de Ron se tendit.

"Ouais," dit-il doucement.

Hermione se rapprocha avec hésitation.

"Ron, j'espère que ce que j'ai dit lors de la réunion d'hier soir ne t’as pas donné l'impression que
c'était de ta faute. Tu as sauvé Ginny. Je ne pensais pas qu’il serait approprié de ne pas divulguer
ces informations, mais je ne voulais pas te blesser en les révélant."

"C'est bon," dit-il, l'expression raide. "Tu as fait le bon choix."

"Je suis désolé-"

"Non. Je ne veux vraiment pas en parler," répondit-il d'une voix tremblante qui ne tolérait aucun
autre argument.

Les yeux d'Hermione traversèrent son visage, reconnaissant la tension autour de ses yeux, le rouge
montant à ses oreilles tandis que son visage devenait si p â le que ses taches de rousseur
ressortaient comme des gouttes de sang.

Si elle le poussait un peu plus , il exploserait. Elle sentit son cœur se serrer.

"D'accord. Eh bien, je te laisse revoir ta stratégie," dit-elle en se tournant pour partir.

Hermione reprit conscience et trouva, hébétée, quelqu'un penché au-dessus d'elle, inclinant la tête
en arrière. Le côté droit de son visage et de son corps était rigide. Elle ne pouvait pas bouger ses
doigts et sa langue lui faisait mal comme si elle avait été mordue à plusieurs reprises.

Elle s'écarta des mains sur elle et la personne, un homme, arrêta de la toucher. Il recula en la
regardant attentivement. Elle l’observa avec confusion. Il était pâle, blond et son visage, qui avait
semblé expressif quand elle avait ouvert les yeux pour la première fois, était soigneusement vide.
"Tu as eu une crise," dit-il d'une voix calme. "Apparemment, les potions de fertilité et la
Legilimencie ne font pas bon ménage."

Il baissa les yeux sur une baguette dans sa main. " Est-ce que tu peux-tu parler ? Tu as crié pendant
plusieurs minutes."

Hermione lutta pour avaler. Sa gorge était à vif, comme si plusieurs minutes étaient un euphémisme
grossier. Elle essaya d'ouvrir la bouche et découvrit que les muscles du côté droit de sa mâchoire
étaient si serrés qu'elle pouvait à peine écarter les dents.

Elle se sentait épuisée. Elle avait l'impression d'avoir été électrocutée; ses muscles et ses tendons
avaient l'impression d'avoir été tendus jusqu'à ce qu'ils soient sur le point de se rompre. Lorsqu'elle
essaya de respirer, un son bas et haletant sortit du fond de sa gorge.

Elle essaya de se souvenir de ce qui s'était passé, en tentant de s'asseoir, mais son corps était peu
coopératif. Elle fondit en larmes.

"Qui es-tu ?" elle marmonna entre ses dents quand elle cessa finalement de sangloter. Elle leva les
yeux vers l'homme qui se tenait à côté d'elle.

Une myriade d'émotions traversa soudain son visage. Il ouvrit la bouche, puis la referma fermement
et hésita.

"Je suis en charge de tes soins," dit-il finalement, son expression vide une fois de plus. Il sorti une
petite bouteille de nulle part. "Tu devrais prendre ça. Tu seras probablement capable de te souvenir
de ce qui s'est passé la prochaine fois que tu te réveilleras."

Hermione hésita puis acquiesça. Il glissa une main sous son cou et la base de son crâne et l'aida à
incliner son corps rigide pour qu'elle puisse l'avaler. Dès qu'elle en but le contenant, son épuisement
la saisit pleinement et elle se sentit sombrer doucement.

"Je te connais ?" demanda-t-elle alors que ses yeux se fermaient.

"Je suppose que oui."

Quand Hermione se réveilla à nouveau, le côté droit de son corps était légèrement douloureux et sa
langue avait la sensation subtile d'un sort de guérison à sa surface.

Elle reprit ses esprits, essayant de se souvenir de ce qui s'était passé.

Elle avait parlé à Malefoy de Voldemort, des horcruxes - elle se souvint soudain du mot. Elle avait
finalement posé sa question; ce qui n'avait guère été une question parce qu'elle était presque
certaine d'avoir raison. Voldemort était en train de mourir.

Puis tout dans sa tête elle avait eu l'impression d'avoir explosé, la pièce était devenue rouge et elle
s'était effondrée.

Elle avait eu une crise d'épilepsie devant Malefoy.

Quand elle s'était réveillée la première fois, elle était restée pratiquement paralyser et ne s'était
même pas souvenue de qui il était. Il lui avait administré un potion de sommeil sans rêve.
Elle repensa à l'échange. «En charge de ses soins» était une façon très généreuse pour lui de se
décrire. Elle renifla.

Elle bougea ses épaules et essaya d'ouvrir la bouche. Sa mâchoire était douloureuse mais elle
pouvait écarter complètement ses dents. Elle s'assit avec précaution et s'examina.

Elle avait été soignée.

Les crises n'étaient pas sa spécialité de guérison, mais Arthur Weasley en avait légèrement souffert
après avoir été maudit par Lucius Malefoy. Elle avait fait des recherches. Le traitement était
similaire au traitement d'une personne pour le doloris, un traitement avec lequel elle était assez
familière.

Ce n'était pas exclusivement une guérison par baguette, mais une thérapie magico-physique; en
utilisant des sorts, puis en massant les nœuds et la tension à la main. Quelqu'un l'avait touchée. Au
minimum, il avait massé tout le côté droit de son corps pour que la tension et la rigidité soient
complètement soulagées. Considérant qu'elle se sentait presque normale, elle soupçonnait qu'elle
avait été traitée des deux côtés de sa mâchoire jusqu'aux orteils.

Elle frissonna légèrement, mais essaya de se raisonner.

C'était la guérison. Juste la guérison. Elle avait guérit des centaines et des centaines de personnes.
Traités des blessures sur toutes les parties du corps. Une blessure était une blessure. La guérison
était de la guérison. C'était assez éloigné de tout sens de la sensualité ou de la sexualité. C’était
clinique. Les corps sont rarement enregistrés comme autre chose que quelque chose à guérir.

Mais quand même… La pensée que quelqu'un l'avait manipulée alors qu'elle était inconsciente dans
la maison de Malefoy la rendait malade.

Elle serra ses couvertures contre sa poitrine de manière protectrice.

Elle jeta un coup d'œil au calendrier sur le mur et découvrit que deux jours s'étaient écoulés depuis
sa conversation avec Malefoy.

Elle bougea et siffla, baissant les yeux. Ses seins étaient douloureux et… hypertrophiés. Elle les
regarda avec une horreur abjecte pendant plusieurs secondes avant de se souvenir que c'était un
effet secondaire de la potion de fertilité que Stroud lui avait donnée. Elle grimaça et sortit du lit.

Malefoy avait utilisé des sorts de nettoyage sur elle après l'avoir ramenée de la séance avec
Voldemort, mais elle n'avait en fait rien lavé. Elle ramassa des serviettes et des vêtements et
descendit le couloir vers la douche de l'autre salle de bain.

Une longue douche qui soulagea les courbatures restantes dans son corps. Elle pencha la tête en
arrière sous le jet et repensa au souvenir de Ron qu'elle avait involontairement brisé. Les
Horcruxes. Et les taux de pertes. Et Ginny.

Cela revenait toujours à Ginny.

Ron. Il avait l'air si maigre. Anéanti par la guerre. Ses cheveux avaient été striés de gris même s'il
ne pouvait pas avoir plus de vingt-deux ans. Elle avait oublié ces détails. Elle avait oublié comment
la guerre l'avait dévoré; comment physiquement le stress s'était manifesté en lui.
Il avait planifié des missions avec Fol'Œil et Kingsley. Il avait pris son talent pour la stratégie des
échecs Sorcier et avait appris à l'appliquer à la guerre. Il avait été si fier la première fois que
Kingsley avait approuvé l'une de ses stratégies.

Il avait fallu du temps à Ron, Harry et l’AD pour accepter que la guerre serait longue. Ils pensaient
que les communautés magiques se lèveraient pour soutenir l'Ordre. Le fait d'avoir été témoin de la
défaite de Voldemort lors de la première guerre des sorciers imprégnerait le monde des sorciers
avec confiance dans le pouvoir de la Lumière.

Mais Voldemort avait appris de la première guerre. Il était plus intelligent, méfiant et rusé qu'il ne
l'avait été la première fois, surtout après les faux pas de la bataille au Département des Mystères. Il
avait limité son règne de terreur aux Nés-Moldus, aux familles de Sang-Mêlé et aux traîtres de
sang. Il avait saisit le ministère tôt et avait fait qualifier l'Ordre du Phénix d’Organisation
Terroriste. Il avait fait tuer Dumbledore, dans l’école même dont il était le directeur, par un garçon
de seize ans.

Toute confiance que le monde sorcier aurait pu avoir dans le pouvoir de la Lumière fut rapidement
étouffée. Les Nés-Moldus et les Sang-Mêlés étaient un fragment de la population des sorciers. Il
était plus facile pour la communauté magique établie de choisir simplement de garder la tête basse
et de laisser l'Ordre combattre Voldemort seul.

Il était si difficile de mener une guerre en tant que groupe terroriste.

Même si vous aviez de l'argent, aller au Chemin de Traverse et accéder à un coffre-fort à Gringotts
était difficile. Une pièce d'identité du Ministère est devenue nécessaire pour acheter quoi que ce
soit, de la nourriture ou des fournitures de potions; et l'achat de grandes quantités attiraient les
soupçons. Une personne pouvait être envoyée à l'hôpital après une bataille, mais toute blessure
envoyée au service de Dommages des Sortilèges exigeait que St Mangouste contacte le
Départements de l’Application des Lois Magiques; des membres blessés de la Résistance étaient
accusés de Terrorisme, puis placés en état d'arrestation pendant leur convalescence et
disparaissaient dans l'une des prisons de Voldemort à leur sortie de St Mangouste.

La Résistance n'avait pas anticipé à quel point les premières directives de Voldemort seraient
décisives. Ils n'avaient pas fait de stocks. Ils n'avaient pas mis suffisamment de gens dans la
clandestinité et beaucoup de ceux qu'ils essayaient de protéger n'avaient pas réussi à se cacher assez
soigneusement. Il y avait toujours des adieux avant de partir avec lesquels les gens pensaient
pouvoir s'en tirer, des petits indices que les Mangemorts s'était montrés capables d'arracher aux
voisins grâce à la torture.

La fierté ressentie par Ron lorsque ses stratégies étaient utilisées s'est rapidement évanouie lorsqu'il
a découvert qu'il était presque impossible de concevoir une escarmouche sans pertes. Les gens
n'étaient pas des pièces réutilisables sur un échiquier; une fois sacrifiés, ils étaient morts.
Horriblement. Et même si vous avez fait tout votre possible pour les protéger stratégiquement, ils
ne faisaient pas toujours comme prévu. Et même s'ils le faisaient, l'ennemi ne le faisait pas.

Ron avait tendance à prendre chaque mort et blessure comme sa responsabilité personnelle. L'éclat
d’héroïsme et la jalousie qu'il avait un jour ressenti pour Harry disparurent. La guerre le rassura
rapidement et la compréhension le rapprocha encore plus étroitement d’Harry; réparant toutes les
fractures que sa jalousie passée avait créées au fil des ans. Ils s’étaient unis dans la culpabilité, la
détermination et l'idéalisme. Plus proche que des frères.

Il y avait peu de place pour Hermione.


Elle soupira et baissa la tête, sentant l'eau glisser le long de ses joues. Ses lèvres se tordirent et
tremblèrent en repensant à Poudlard.

Harry, Ron et Hermione: le trio inséparable... jusqu'à la mort de Dumbledore, quand Hermione
avait choisi les potions et la guérison plutôt que de perfectionner sa Magie Défensive avec Harry et
Ron et le reste de l’AD.

Elle avait passé ses journées à étudier la guérison avec Poppy Pomfresh. Ses nuits étaient passées à
étudier les potions avec Rogue. Ses amitiés passèrent à la trappe . Même ses notes chutèrent.

Elle avait peu de temps à consacrer aux sorts de défense. Tout le monde étudiait la magie défensive.
Personne d'autre ne semblait s'inquiéter des blessures ou de la façon de contrer les malédictions. Ou
de pouvoir faire les potions nécessaires pour soigner les blessures.

Pendant un mois après la bataille dans le Département des Mystères, Hermione avait pris dix
potions différentes par jour afin de réparer tous les dégâts internes de la malédiction non verbale de
Dolohov. Elle avait eu la chance d'y avoir survécu.

Quand Dumbledore mourut quelques mois plus tard, elle s'était sentie profondément consciente du
rôle vital que joueraient la guérison et les potions dans la capacité de la Résistance à survive à la
guerre suffisamment longtemps pour la gagner. Mais elle était la seule à s'en inquiéter. Tout le
monde la considérait comme paranoïaque. Les hôpitaux étaient un territoire neutre; si quelqu'un
avait besoin de guérison, il y aurait toujours St Mangouste vers qui se tourner.

Mais ensuite, ils sont devenus des terroristes. Les hôpitaux n'étaient pas neutres pour les terroristes.

Lorsque Voldemort prit brusquement le contrôle du Ministère, le premier acte signé par le Ministre
Thicknesse fut la loi sur l'enregistrement des Nés-Moldus. C'était un mouvement soigneusement
chronométré et stratégique. Les Aurors Nés-Moldus et de Sang-Mêlé dans le DALM et les
Guérisseurs de St Mangouste ont été arrêtés et leurs baguettes cassées avant qu’ils ne puissent
s'enfuir vers l'Ordre.

Ils auraient été de précieux membres de la Résistance si l'Ordre avait pu les atteindre à temps.

Au lieu de cela, «l'Organisation Terroriste» se retrouva brusquement coupée du monde, laissant


brièvement Poppy Pomfresh comme leur guérisseuse la plus expérimentée. Tous les combattants de
la Résistance furent amenés à une infirmière d’école pour être guéris de blessures de combat et de
sortilèges de magie noire. Kingsley avait réussit à recruter deux médecins généralistes pour mettre
en place un hôpital semi-fonctionnel. Malgré la tendance de Voldemort à punir des familles
entières, la plupart des sorciers étaient réticents à laisser toute leur vie derrière eux et à s'allier à
l'Ordre s'ils n'étaient pas obligés de le faire.

La guerre était concentrée en Grande-Bretagne à ce moment-là. Après que le Ministère Britannique


de la Magie ait été saisit, les hôpitaux magiques européens sympathisants de la Résistance les ont
secrètement contacté et offert une formation spécialisée dans la guérison de la Magie Noire et des
Malédictions. Hermione avait été la seule personne avec suffisamment de connaissances de base en
matière de guérison pour que l'Ordre puisse envoyer.

Ce n'était guère une question. L'Ordre avait besoin d'un guérisseur, s'ils ne pouvaient pas en
recruter un, ils devaient en créer un; Hermione avait l'aptitude. Elle eut à peine le temps de dire au
revoir avant que Kingsley ne la fasse sortir clandestinement de Grande-Bretagne. Elle ne savait pas
quand elle reviendrait.
Elle s'entraina de manière obsessionnelle pendant près de deux ans. Elle atteignit la fin de sa
formation lorsque le refuge de l'hôpital de l'Ordre fut compromis à la suite d'une escarmouche. Un
Mangemort s'était accroché à Ernie MacMillan alors qu'il transplanait là-bas. Une fois que le
Mangemort était à l'intérieur des protections, il est immédiatement partit et avait ramené plusieurs
autres Mangemorts.

Au-delà du charme de Fidelius, l'hôpital n'avait pas été bien protégé. Il n'y avait pas de plan
d'évacuation. Pas de gardes. Ce fut un bain de sang avant que l'Ordre n'arrive à se rassembler et à
envoyer une réponse. L'Ordre perdu les deux guérisseurs qu'ils avaient recrutés, leurs apprentis
guérisseurs, Horace Slughorn, et presque tous les combattants blessés en convalescence là-bas.

Les Mangemorts avaient laissé Ernie vivant par dépit.

L'Ordre avait besoin d'Hermione immédiatement.

Voldemort avait permis à Antonin Dolohov de créer une division de Développement des
Malédictions; de nouvelles malédictions mortelles qui étaient utilisées dans les batailles et qui
nécessitaient une analyse avancée des sorts pour les contrer. La spécialité d'Hermione. Ils avaient
également besoin de remplacer leur maître des potions et Hermione s'était qualifiée pour le faire
aussi.

En trois jours, Kingsley arriva personnellement à l'hôpital magique autrichien où elle avait étudié et
la ramena en Angleterre.

En son absence, Harry et Ron avaient fonctionné en duo. À son retour, le trio avait tenté de
reprendre leur amitié mais les deux ans les avaient envoyés dans des directions différentes.

Hermione n'avait pas été en mesure de partager la croyance idéaliste que la Lumière, par sa qualité
inhérente de bonté, finirait par renverser le cours de la guerre. A ses yeux, la marée de la guerre
semblait tourner de plus en plus contre l'Ordre.

Dès son retour en Angleterre, elle avait vécu dans la nouvelle salle d'hôpital qui avait été aménagée
au deuxième étage de Place Grimmauld. Elle passait ses jours et ses nuits à regarder les gens
mourir; les regardant se rendre compte qu'ils allaient mourir. Essayer de les sauver. Elle s'asseyait à
côté d'eux et expliquait aussi doucement qu'elle le pouvait qu'ils ne reparleraient plus jamais, ne
mangeraient plus jamais, ne verraient plus jamais, ne marcheraient plus jamais, ne bougeraient plus
jamais. Qu'ils n'auraient jamais d'enfants. Que leur partenaire, leur conjoint ou leur parents ou leur
enfants étaient décédés alors qu'ils étaient inconscients.

Elle a vécu chaque jour au lendemain des batailles; respirant la dévastation jusqu'à ce qu'elle s'y
noie.

Elle n'avait pas le droit de se battre. Elle n'était pas autorisée à être sur le terrain. Elle était trop
précieuse en tant que guérisseuse et maîtresse de potions. L'Ordre ne pouvait pas risquer de la
perdre.

Elle se tenait indéfiniment au lendemain de batailles sur lesquelles elle n'avait aucune influence.

Elle a donc utilisé ce qu'elle avait, sa voix et sa position en tant que membre de l'Ordre. Elle avait
utilisé son siège dans les réunions pour exhorter l'Ordre à étendre l'entraînement au-delà de la
Magie Défensive. Elle ne préconisait ni la torture ni les impardonnables; elle voulait juste que les
combattants de la Résistance reçoivent une autorisation explicite plutôt que tacite pour tuer des
Mangemorts en cas de légitime défense.

Elle n'avait pas pensé que ce pourrait être une position particulièrement risquée ou compliquée à
défendre après 3 ans de guerre.

Mais ça l’était.

Harry était catégorique: ils n'utiliseraient pas de Magie Noire; ils ne tueraient pas les gens. La
majorité de l'Ordre s'était alignée sur la vision d'Harry.

Hermione avait été l'intruse au franc-parler. Cela avait régulièrement érodé la plupart de ses
amitiés.

Ce n'était pas tout à fait surprenant que Ginny ait conclu que Rogue était la seule personne avec
laquelle Hermione aurait pu être en relation. Ginny avait raison. Elle avait été presque entièrement
seule.

Hermione soupira et éteignit la douche.

Si elle avait fait quelque chose différemment, cela aurait-il pu changer l'issue de la guerre ? Si elle
s'était consacrée à la défense ? Si elle n'avait pas poursuivi la guérison ou les potions ? Si elle
n'était pas partie pendant deux ans ?

Cela aurait-il fait une différence ? Aurait-elle sauvé quelqu'un ?

Une boule se forma dans sa gorge alors qu'elle rejouait la raillerie de Malefoy des mois auparavant
:

«Tu n'as même pas combattu pendant la guerre, n'est-ce pas ? Je ne t'ai certainement jamais vu. Tu
n'as jamais été là-bas avec Potter et Weasley. Tu t'es juste cachée. Passant tout ton temps dans les
salles d'hôpital, agitant ta baguette en vain, pour essayer sauver des gens qui ont fini par être
mieux morts.»

Elle déglutit difficilement et pressa ses lèvres en une ligne dure alors qu'elle sortait de la douche et
s'essuyait.

Elle s'arrêta un instant et fixa son reflet.

Elle détestait son reflet. Elle détestait le voir. Elle essayait de détourner les yeux chaque fois qu'elle
rencontrait un miroir. Elle reconnaissait à peine la personne qu'elle trouva dans la glace.

Dans ses souvenirs d'elle-même, elle avait été épuisée de stress et de malnutrition. Pâle de rester à
l'intérieur, à effectuer des potions de guérison et de faire du brassage. Sa peau était pâle. Ses
cheveux incontrôlables étaient toujours soigneusement retenus dans des tresses serrées qu'elle avait
gardées enroulées à l'arrière de sa tête. Ses os et membres, minces. Ses yeux, grands et sombres, qui
autrefois contenaient du feu en eux.

À présent...

Son visage n'était plus décharné. Avec une alimentation adéquate, elle avait rempli ses joues qui
n’étaient plus creusées. Des promenades quotidiennes régulières signifiaient que sa couleur s’était
améliorée avec un léger rougissement naturel. Sans brosse ni élastiques, elle ne pouvait que se
peigner avec ses doigts et les laisser détachés. Ils tombaient dans une masse tumultueuse de vagues
et de boucles, dans le bas de son dos. Ses genoux, ses coudes, ses hanches et ses côtes ne
dépassaient plus. Elle avait accumulé de la masse musculaire en faisant de l'exercice.

Elle avait l'air en bonne santé. Assez bien même. Normale. Comme une Hermione d'une autre vie.

Mais ses yeux-

Ses yeux étaient morts. Il n'y avait pas de feu en eux.

L'étincelle qu'elle avait considéré comme la part d’elle même la plus intrinsèque à qui elle était
s'était éteinte.

C'était un cadavre vivant.

Elle se détourna du miroir et s'habilla.

La potion de fertilité affectait l'ajustement de ses robes. Les boutons sur son buste tiraient et elle
pouvait voir ses mamelons à travers le tissu. Elle roula ses épaules vers l'intérieur pour essayer de
le cacher et passa ses cheveux sur ses épaules.

Quand elle revint dans sa chambre, elle trouva un déjeuner préparé pour elle. Elle triturait dans sa
salade de concombre en regardant par la fenêtre. La neige avait fondu. Le domaine était composé
d'un gris infini. Même le ciel était gris.

Elle regardait toujours par la fenêtre quand la porte émis un cliquetis. Elle jeta un coup d'œil et
découvrit que Malefoy était entré. Il portait ses vêtements de chasse. Ils étaient propres, donc elle
supposait qu'il partait plutôt qu’il en revenait.

Elle le dévisagea. Sans robe, il était visiblement grand et souple. Les vêtements étaient tous noirs
mais ses avant-bras, sa poitrine et ses jambes avaient un équipement de protection argenté
métallique attaché dessus. Une armure corporelle faite de peau de Pansedefer Ukrainien, conclut
Hermione après l'avoir étudié pendant un moment; pour la protection contre les sorts et les armes, à
moins qu'il n'ait pour passe-temps d’apprivoiser les dragons mais elle en doutait.

Il tenait une paire de gants dans une main.

Elle se demanda s'il avait porté cette tenue quand il avait tué Ginny, Minerva McGonagall, Alastor
Maugrey, Neville, Dean, Seamus, le professeur Chourave, Mme Pomfresh, le professeur Flitwick et
Olivier Dubois. Il l'avait probablement toujours sous sa robe de Mangemort.

La peau Pansedefer Ukrainien était très résistante à la Magie etpresque impénétrable aux attaques
physiques. Dans un duel, à moins que l'attaquant ne puisse tirer dans la tête ou utiliser un sortilège
mortel, Malfoy serait difficile à battre. Quelqu'un avec des menottes bloquant sa magie n'aurait
aucune chance contre lui.

Encore une fois, quand les Serpentards se souciaient-ils de se battre équitablement ?

Ses yeux rencontrèrent les siens de l'autre côté de la pièce et il l'étudia attentivement.

Elle croisa les bras de manière protectrice sur sa poitrine.

"Tu te souviens de moi maintenant ?" Il demanda.


"À ma profonde consternation," répondit-elle en détournant les yeux de lui. Il s'approcha lentement.

"J'ai informé Stroud de ce qui s'était passé. Apparemment, elle n'a pas pris la peine de vérifier que
la potion de fertilité n'interagirait pas négativement avec une séance de Legilimencie," dit-il avec
un léger ricanement.

"Je doute que la combinaison soit quelque chose régulièrement étudié par les maîtres de potions,"
répondit sèchement Hermione.

Il y eut une pause et Malefoy sortit un journal de nul part et le lui tendit. Elle l'arracha de ses doigts
avec une expression curieuse.

"Tu as clairement fait bon usage de ta lecture," dit-il alors qu'elle le dépliait.

«Pourparlers de paix en Scandinavie !» annonçait la première page. Elle sourit en parcourant


l'article.

"Comment as-tu deviné ?" dit-il après une minute de silence.

Elle leva les yeux du journal.

"À propos de ça ?" dit-elle en écarquillant les yeux innocemment et en indiquant l'article.

Il roula des yeux.

"Non."

Le coin de sa bouche se contracta.

"Je suis une guérisseuse," dit-elle, puis baissa les yeux sur ses poignets. "Ou du moins, je l'étais. Je
me suis spécialisée dans la guérison de la Magie Noire. Je connais les signes de corrosion magique.
Trop de certains types de Magie Noire et cela se transforme en poison dans le corps. Le corps et la
Magie essaient de l'assimiler. Une fois que la Magie Noire est au niveau cellulaire, il n'y a plus de
retour en arrière. La magie mange le corps de l'intérieur."

Elle mis le journal de côté. "La Magie est toujours très puissante, bien sûr. Il est toujours l'un des
sorciers les plus puissants du monde. Mais physiquement, il se détériore. Même tout ce sang de
licorne qu'il absorbe et dans lequel il se baigne ne peut pas guérir suffisamment les symptômes.
Couché dans une torpeur sous un nid de serpents ne fait que retarder l'inévitable. Même s'il est
immortel, il ne sera bientôt plus qu'une ombre. Il disparaîtra dans le néant. Harry mort, il n'a aucun
moyen de renaître à nouveau. Si tous ses horcruxes ont été détruits - il va simplement - cesser
d'exister."

Malfoy la regarda durement et elle rencontra son regard.

"Les attaches, on les appelle des horcruxes, n'est-ce pas ?" elle demanda.

Il hocha lentement la tête.

"Un nouveau souvenir ?" il dit.

Elle acquiesça.
"Pendant ma crise," dit-elle en se penchant en arrière sur sa chaise. "L'Ordre les cherchaient. Ron et
Harry ont été affectés à ça."

"Rien d'autre ?" dit-il d'une voix basse et dangereuse.

"Ron était bouleversé par le taux de pertes. Nous mourions de faim. Je doute que ce soit quelque
chose que tu ne savais pas déjà," répondit-elle doucement.

Elle le regarda fixement, s'attendant à ce qu'il bouge immédiatement pour envahir son esprit. Pour
le vérifier. Mais il la regarda juste.

Elle détourna le regard. Au bout d'une minute, elle leva les yeux, hésitante.

Il remarqua son attention et inclina la tête, arquant un sourcil.

"Kingsley Shacklebolt..." dit-elle. "Hannah ne me l'a pas mentionné. Tout le monde n'arrête pas de
dire que je suis tout ce qui reste de l'Ordre, mais je ne me souviens pas-"

"Il est mort quelques mois avant la bataille finale," dit Malefoy, détournant les yeux d'elle. Sa
mâchoire roulant légèrement.

Hermione l'avait su - mais elle ressentait toujours une vive douleur dans sa poitrine quand elle en
entendit la confirmation.

Elle était sûre qu'elle connaissait déjà la réponse à sa prochaine question.

"Était-tu celui qui…?"

Il croisa son regard et hocha la tête. "Il était sur mon chemin."
Chapter 18

Hermione baissa les yeux sur le carré de papier qu'elle tenait avec perplexité.

Elle fronça les sourcils en le pliant en deux, puis s'arrêta, désemparée.

Elle ne se souvenait plus comment plier une grue en origami.

Elle en avait plié plus d'un millier. Grandes et petites. Jour après jour. Elle avait des souvenirs
distincts de les avoir pliés.

Mais d'une manière ou d'une autre-

Elle ne se souvenait plus comment le faire. Elle avait continué d'essayer d’en faire, chaque matin
après avoir lu le journal, mais elle ne savait plus comment les faire.

Elle ne se souvenait plus de l'ordre des plis. Était-ce d'abord un pli diagonale ? Peut-être était-elle
censée le plier en deux et encore une fois ? Elle avait essayé les deux manières.

Elle ne s'en souvenait pas. Sa connaissance était… partie.

Elle n'avait aucune de ses grues précédemment pliées à examiner afin de procéder à l'ingénierie
inverse du processus. Les elfes les bannissaient toujours tous à la fin de la journée.

Hermione soupira et mit le papier de côté.

Elle a dû perdre cette connaissance lors de sa crise. Peut-être y avait-il eu des lésions cérébrales.

La mémoire - la connaissance - avait disparu de partout où elle l'avait gardée. Comme si ça n'avait
jamais existé. Sauf qu'elle savait que c'était le cas. Elle se souvenait distinctement de pouvoir les
plier.

Peu importe.

Elle ne savait même pas pourquoi elle avait plié des grues. Elle ne se souvenait pas quand elle
l'avait appris. Peut-être à l'école primaire...

Elle enfila sa cape et sortit.

Le domaine était morne et boueux. L'hiver poussait ses derniers soupirs avant le printemps. Les
vitres étaient parfois teintées de givre le matin, mais les journées se réchauffaient et il pleuvait dans
des cordes pendant des jours.

La pluie ne tombait que légèrement alors Hermione s'aventura dehors.

Elle en était arrivée au point de pouvoir traverser la plupart des jardins entourant le Manoir; tant
que ce n'était pas trop ouvert. Les espaces ouverts … elle ne pouvait toujours pas les gérer.

Quand elle essayait de temps en temps de se forcer au-delà des haies et dans les collines ouvertes et
vallonnées, elle avait l'impression que quelqu'un la disséquait; tranchant ses nerfs hors de son corps
et les étalant dans le froid et le vent. Son esprit se repliait sur lui-même et la laissait seule dans un
état de terreur totale.

Elle ne pouvait pas - ne pouvait pas le gérer.

Elle se demanda si elle serait jamais capable de gérer ça. Si elle se remettrait un jour de
l'agoraphobie. Elle avait l'impression que sa peur s'était profondément enracinée, se tordant à
l'intérieur et à travers elle; dans son cerveau et dans sa gorge, s'enroulant autour de ses poumons et
de ses organes comme une vigne envahissante; attendant de l'étrangler à mort.

Les jours où il ne pleuvait pas, Hermione passait la plupart de son temps à errer dans le domaine.
Elle rentrait à l'intérieur recouverte de boue et n'avait d'autre choix que de traîner sa cape à
l'intérieur et à travers les couloirs. Les maisons de Sorciers n'avaient aucune tradition de garder des
paillassons ou des grattoirs à chaussures lorsqu'un simple sort de flagellation rapide pouvait bannir
la plupart de la boue. Hermione marmonnait des excuses internes aux elfes de maison chaque jours.

Ses journées avaient sombré dans une sorte de monotonie redoutée.

Elle se réveillait et prenait son petit déjeuner. Elle lisait le journal à plusieurs reprises avant de le
plier en origami puis déjeuner. Quand elle ne se baladait pas dehors, elle est allait explorer le
domaine pendant des heures et des heures. Si la pluie était trop forte, elle ne sortait que brièvement,
puis faisait de l'exercice dans sa chambre jusqu'à ce qu'elle soit prête à s'effondrer. Elle se douchait.
Explorait le Manoir. Elle dînait. Parfois Malefoy venait et lui faisait de la Legilimencie. Parfois, il
venait et la baisait indifféremment sur une table. Elle allait se coucher. Elle se réveillait et répétait
la même routine.

Jours après jours.

Il n'y avait rien de plus nouveau que les nouvelles.

Elle ne parlait jamais à personne d'autre qu'à Malefoy et Stroud.

Savoir que le programme d'élevage n'était qu'une ruse n'avait rien changé. Savoir que Voldemort
était en train de mourir, qu'il avait des horcruxes, ne changeait rien.

Pas pour elle.

Malefoy passait encore tout son temps à essayer de traquer celui qui avait détruit le médaillon.
Quand il venait inspecter ses souvenirs, il avait l'air visiblement abattu. Il n'explorait son esprit que
brièvement, comme s'il avait peur de la blesser et de provoquer une autre crise.

Hermione commença à soupçonner que Voldemort le torturait régulièrement; chaque fois que
Malefoy rapportait qu'il n'avait toujours pas attrapé le coupable.

Il n'était pas, se rendit-elle compte, revenu au Manoir, pâle de fureur; il était pâle à cause du choc
physique causé par la torture. En fait, il avait l'air d'être torturé quotidiennement. Les symptômes se
manifestaient plus distinctement chaque fois qu'elle le voyait. Il semblait visiblement érodé; comme
s'il était au bord de l'effondrement.

Le Cruciatus provoque ces effets. Lorsqu'il est utilisé trop fréquemment, même s'il ne rend pas fou,
ses effets peuvent devenir à long terme.
Ses mains tremblaient comme celles d'Hermione le faisaient encore parfois. Elle se demanda s'il
suivait une thérapie pour la torture. S'il en avait le temps.

Il le faisait sûrement; il l'avait fait soigner après sa crise. Il utilisait probablement le même
guérisseur. Il devait en avoir un. Il mettait probablement un guérisseur en servitude pendant la
guerre. Il n'était pas du genre à aller s'asseoir dans la salle d'attente de St Mangouste.

Elle essaya de ne pas remarquer les symptômes; la pâleur, les spasmes occasionnels dans ses doigts,
la dilatation de ses pupilles. Elle se rappela qu'il essayait de traquer le dernier de l'Ordre; chaque
fois qu'il revenait torturé, c'était un signe qu'il avait échoué et que l'Ordre survivait.

Mais cela la dérangeait, en tant que guérisseuse. La détérioration; elle ne pouvait s'empêcher de
s'en apercevoir et cela rongeait inexplicablement sa conscience.

Elle l'ignora.

Voldemort était en train de mourir. Voldemort était mourant et Malefoy le savait et il avait répondu
en gravissant les échelons et en anéantissant l'Ordre. Elle s'était demandé pourquoi il était si
servilement obéissant même face à l’idée de l’avoir comme mère de ses futurs enfants, maintenant
elle savait pourquoi. Bien sûr, il serait prêt à tout pour rester dans les bonnes grâces de Voldemort.

Ron avait raison. Malefoy se considérait probablement comme le successeur. Comment pourrait-il
ne pas l’être ? Le Haut Préfet. La Main de la Mort du Seigneur des Ténèbres. Quand Voldemort
aurait finalement disparu, qui oserait contester que Malefoy était le prochain sur la liste ? Il n'y
avait aucun autre Mangemort qui ne pouvait se comparer à lui.

Malefoy avait clairement l'intention de devenir le prochain Seigneur des Ténèbres et à moins que
Voldemort ne le tue avant cela, Hermione s'attendait pleinement à ce qu'il le fasse.

Elle se demanda quel genre de Seigneur des Ténèbres il serait. Qu'en voulait-il ? Hermione ne
savait toujours pas. Peut-être qu'elle ne le saurait jamais. Elle se demandait toujours et ne le
comprendrait jamais.

Il mérite de mourir, se dit-elle. Il méritait d'être torturé. Le monde serait meilleur si Drago Malefoy
était tué ou rendu fou.

Mais la pensée de le trouver les yeux vides la dérangeait d'une manière ou d'une autre. Regarder
passivement le bilan que la torture régulière lui causait la faisait se sentir étrangement coupable.

Elle ne pouvait rien y faire, se rappela-t-elle froidement alors qu'elle traversait le labyrinthe de
haies, même si elle voulait l'aider. Ce qu'elle n'aurait pas fait. C'était un Mangemort. Ce n'était pas
comme si quelqu'un l'avait forcé à devenir un Mangemort, à assassiner Dumbledore ou à être celui
qui tuerait tout l'Ordre du Phénix et un grand pourcentage de la Résistance dans son ensemble. Il
méritait toutes les souffrances qui allaient de pair avec sa servitude. Plus encore.

Si elle n'arrivait pas à le tuer, l'ironie du fait que Voldemort ait lentement accomplit l'acte était à la
fois approprié et satisfaisant à contempler.

En partie.

Hermione soupira et s'arrêta de marcher, pressant les talons de ses mains contre ses yeux. Essayant
de vider son esprit et d'arrêter de penser.
Il semblait qu'elle avait réussi à conserver un peu le coeur tendre, même pour les monstres
dépravés. Elle avait toujours détesté la simple idée de la torture. Cela l'avait dérangé d'assister à
celle d’Ombrage. Apparemment, elle ne pouvait même pas profiter de celle de Malefoy.

Sa prochaine période fertile avait été nettement aggravée par la potion de fertilité.

En l’approchant, ses seins gonflaient de plusieurs tailles de bonnets et sans soutien- gorge pour les
soutenir, ils pendaient, lui faisaient mal et étaient extrêmement sensibles. Son bas-ventre gonflait
d'une manière qui lui donnait l'impression d'être en fait aux premiers stades de la grossesse. C'était
horrible. Hermione se retrouva soudainement vivement, confrontée viscéralement à l'idée de
grossesse d'une manière qu'elle avait réussi à ignorer et à éviter jusque-là.

Elle a pleuré. Ses vêtements ne lui allaient pas. Elle ne pouvait pas faire de l'exercice, c'était trop
inconfortable. Elle se sentait extrêmement fatiguée et nerveuse. Elle se blottit simplement dans sa
chambre et essaya d'ignorer tout ce que faisait son corps.

Quand la table apparut, elle trouva quelque peu douloureux de se pencher dessus et de sentir son
poids s'appuyer sur sa poitrine. Elle déglutit difficilement. Tout son corps était trop sensible, en
particulier dans les endroits auxquels elle ne voulait absolument pas penser. Quand elle entendit la
porte s'ouvrir, elle se concentra intensément sur la douleur, s'appuyant plus fort sur ses seins que
nécessaire et se forçant à ne faire attention à rien d'autre.

Ne pas tombe pas enceinte. S'il te plaît, ne tombe pas enceinte, supplia-t-elle à son corps.

Après les cinq jours, quand Malefoy sembla inspecter ses souvenirs, il semblait un peu moins
nerveux. Pas si pâle. Moins récemment torturé. Elle craignait que cela signifiait qu'il avait fait une
percée dans son enquête.

Il examina attentivement ses souvenirs. Plus complètement que la fois précédente mais toujours
sans déranger aucun des souvenirs verrouillés. Il regarda la conversation d'Hermione avec Ron à
plusieurs reprises comme s'il cherchait des détails. Quand il tomba sur son inquiétude réticente au
sujet de ses symptômes de torture, il se retira de son esprit.

"Tu t’inquiète pour moi, Sang-de-Bourbe ?" dit-il avec un ricanement. "Je dois admettre que je
n'aurais jamais pensé voir ce jour."

"Ne le prends pas comme un compliment," dit Hermione avec raideur. "Je me suis sentie désolée
pour Ombrage quand il l'a torturée aussi mais je danserais volontiers sur sa tombe."

Sa bouche se tordit d'amusement. "Malheureusement, les serpents l'ont mangée."

Hermione se surprit à sourire avant de pouvoir s'arrêter. Malefoy eut un rire aboyé.

"Tu es une salope," dit-il en secouant légèrement la tête. Le sourire d'Hermione disparut.

"Certaines personnes méritent de mourir," dit-elle froidement. "Et ceux qui ne le méritait pas– tu les
as tué de toute façon."

Il roula des yeux comme si elle avait simplement critiqué ses manières.

"J'ai fait ce qu'on m'avait demandé de faire," dit-il avec un haussement d'épaules.
"Est-ce que tu te dis ça pour soulager ta conscience ?" Elle se moqua de lui en s'asseyant sur le lit.
"Quand tu les as attachés et les as laissés pourrir ? Pensais-tu que tu étais noble ?"

Il lui fit un mince sourire et haussa un sourcil. "Votre résistance était sans limite dans son espoir
même après la mort de Potter devant eux. Ils étaient du genre à ne jamais croire aux rapports de
mort basés sur des ouï-dire de Mangemorts. Combien de combattants auraient tenté de s'échapper
n’avait pas vu les corps pourrir de leurs propres yeux ? Tu ne crois sûrement pas qu'il faille
encourager l'optimisme suicidaire ?"

"Quelqu'un est toujours là dehors," dit-elle. "Quelqu'un que tu n’as pas attrapé."

Il eut un léger sourire narquois. "Pas pour longtemps."

Hermione sentit le sang s'écouler de son visage si brusquement qu'elle eut l'impression que sa tête
avait été creusée. "As-tu... ?" Sa voix trembla.

"Pas encore. Mais je peux pratiquement le garantir," dit-il avec un sourire cruel. "Bien avant que le
Seigneur des Ténèbres ne disparaisse, le dernier membre de l'Ordre sera mort et ta précieuse petite
Résistance ne saura même pas qu'elle a existé."

"Tu n’en sais rien," dit férocement Hermione.

"Je le sais," dit-il, son expression devint si dure qu'il aurait pu être sculptée dans le marbre. "C'est
une histoire avec une seule fin. Si votre Ordre en avait voulu une différente, ils auraient dû prendre
des décisions différentes. Peut-être des décisions difficiles et réalistes. Ils auraient dû abandonner
leurs notions de conte de fées selon lesquelles ils pourraient d'une manière ou d'une autre gagner
une guerre sans jamais se salir les mains. C'étaient des idiots, presque tous." Il se moqua d'elle.
"As-tu une idée d’à quel point il est facile de tuer quelqu'un quand tu sais qu'il n'espère que tu
l’étourdisses ? C’est très simple. Si facile que je pourrais le faire dans mon sommeil à ce stade."

Hermione le fixa, observant la façon dont sa bouche se tordait de dérision et la fureur dans ses yeux
alors qu'il parlait.

"Qui détestes-tu autant ?" elle demanda. Elle ne pouvait toujours pas le comprendre. Cela semblait
défier les limites de la magie.

"Beaucoup, beaucoup de gens," dit-il avec un haussement d'épaules insolent. Puis il sourit. "La
plupart sont morts maintenant."

Il s'éloigna avant qu'elle ne puisse lui demander quoi que ce soit d'autre.

Après près d'un mois, Montague recommença à visiter le Manoir. Hermione ne prit pas la peine de
l'espionner. Elle avait conclu qu'il n'était probablement pas membre de la Résistance ou de l'Ordre.
S'il y avait une chance, Voldemort aurait sûrement envoyé Malefoy après lui.

Quand elle revenue de sa promenade, un jour, elle trouva une demi-douzaine d'elfes de maison sur
la véranda de l'aile Nord, posant une grande table et disposant de grandes quantités de fleurs
partout. L'un d'eux disparut immédiatement avec un bruit sec et un instant plus tard, Topsy apparut
et s'approcha d'Hermione.

"La Maîtresse organise une fête pour Ostara cette nuit. La Sang-de-Bourbe doit rester hors de vue,"
déclara Topsy.
Hermione cligna des yeux et regarda autour de la véranda qui ressemblait plus à une préparation
pour un banquet de mariage qu'à une célébration de l'équinoxe de printemps.

"Très bien," répondit Hermione et alla trouver une autre entrée au Manoir. Elle regarda les
préparatifs depuis les fenêtres à l'étage et en conclut que l'équinoxe n'était qu'une excuse pour
Astoria pour organiser une fête. Il n'y avait rien des rituels ou des traditions apparents autre que
l'abondance de fleurs.

Le soir venu, la véranda était ravissante, illuminée de guirlandes lumineuses nichées dans les
énormes bouquets de jonquilles et de tulipes. Astoria avait dû les faire expédier, théorisa Hermione,
le domaine Malefoy était encore froid et faisait à peine allusion au printemps.

Hermione regarda les invités arriver, des Mangemorts, chacun d'entre eux. Ils étaient raides et
formels les uns avec les autres jusqu'à ce que les boissons commencent à couler généreusement.

Quand tout le monde fut assis et que le repas fut bien entamé, Hermione s'écarta de la fenêtre d'où
elle regardait et attrapa sa cape. Elle se glissa dans un couloir calme et sortit dans les jardins. Elle
pouvait entendre les voix de la fête par dessus les haies. Si elle pouvait trouver une bonne position,
elle pourrait peut-être espionner. Peut-être que quelqu'un laisserait échapper des informations utiles
sur l'Ordre ou la Résistance. Ou les autres substituts.

La Gazette du Sorcier était toujours remplie de spéculations, mais il était difficile de savoir ce qui
pourrait être vrai.

Elle suivit les chemins sinueux du labyrinthe de haies. Ses pas étaient silencieux. On ne lui avait
pas dit de ne pas sortir.

Essayer d'écouter ce qui devenait clairement un dîner ivre était un soulagement. Hermione se
sentait - vivante. Plutôt que de se sentir comme une créature morte mécanique qui passait jours
après jours, à plier de l'origami, à faire de l'exercice et à attendre qu'une table apparaisse au milieu
de la pièce pour qu'elle soit cliniquement baisée puis repartie pour un autre cycle.

La véranda était juste de l'autre côté de la haie. Elle pouvait entendre clairement les voix.

"Elle n'a presque pas de doigts sur elle," dit une voix. "Je ne peux pas montrer quelque chose
comme ça. Ça me foutait la trouille. Au début, je pouvais à peine me lever pour la prendre, mais
maintenant qu'elle est en cloque, elle a la la plus incroyable paire de seins. Ça compense
certainement le manque de doigts."

Hermione se figea. Ils parlaient des autres filles. Peut-être Parvati ou Angelina. Elles avaient toutes
les deux perdu la plupart de leurs doigts.

Certaines des filles étaient enceintes.

"Au moins la tienne a ses deux yeux," commença une autre voix. "La mienne est une horreur
sanglante à regarder. Je la prends par derrière ou je laisse quelque chose couvrir son visage pour ne
pas avoir à regarder dans ce putain de trou dans sa tête. J'ai un patch qui le recouvre maintenant,
mais quand même…"

Hannah Abbott.

"Elles ne sont pas faites pour être regardées," intervint la voix aiguë d'Astoria.
Il y eut des rires ivres et brayant à sa réplique.

"Tu devrais voir comment j'ai formé la mienne," dit une autre voix. "Tout ce que j'ai à faire c'est de
claquer des doigts et elle se penche. Sa chatte est si lâche que je préfère la prendre par le cul à
moins que ce ne soit obligatoire. Elle devait être une salope à Poudlard, mais au moins elle sait
sucer une bite. Je l'ai sous la table tous les matins pendant que je prends le petit déjeuner."

Hermione avait l'impression que quelqu'un l'avait poignardée. L'horreur qu'elle ressentait était
physiquement douloureuse.

Il y eut de nombreuses exclamations d'admiration.

"Tu as la Sang-de-Bourbe, n'est-ce pas Malefoy ? J'ai vu ce bel article de la Gazette à ce sujet."

"Oui," répondit Malefoy d'une voix froide.

"La Directrice la détestait à l'école. Elle est probablement venu en morceaux, je parie."

"Non," répondit Malefoy, sa voix était fermée. "Le Seigneur des Ténèbres voulait qu'elle reste
intacte."

"Le salaud, qu’il est chanceux," marmonna quelqu'un.

"Ça doit être amusant de regarder son petit visage de Miss-je-sais-tout pendant que tu la baises. Est-
ce qu'elle pleure ? J'ai toujours imaginé qu'elle serait une criarde. J'avais tellement de fantasmes à
l'école, de la prendre sur un bureau et de l’enculer pendant qu'elle sanglote."

La peau d'Hermione frissonna et elle tira sa cape autour d'elle plus étroitement.

"Je n'y ai jamais prêté attention," répondit Malefoy d'un ton ennuyé. "Ce que le Seigneur des
Ténèbres commande, je l'exécute, mais il n'y a pas grand-chose en elle pour retenir mon intérêt."

Plusieurs voix grognèrent quelque chose à propos de Malefoy mais la conversation continua. Les
oreilles d'Hermione se redressèrent. Ils discutaient de la mort d'Ombrage. Se plaignant des
patrouilles dans la Forêt Interdite et de la gêne des centaures. Il semblait qu'aucun d'eux ne savait
rien des horcruxes. C'était décevant sinon surprenant.

Elle continua d'écouter.

Malefoy était envoyé en Roumanie. C'était une nouvelle. Il y avait des exécutions prévues là-bas et
Voldemort voulait qu'elles soient faites avec une cérémonie. Une démonstration de force au cas où
l'un des autres pays européens interpréterait la tentative d'assassinat de Thicknesse comme un signe
de faiblesse. Le Haut-Préfet le ferait lui-même.

Hermione se demanda si c'était la raison pour laquelle Voldemort avait arrêté de torturer Malefoy. Il
aurait besoin d'être en parfait état pour montrer son talent pour le meurtre en Roumanie.

Il y avait de la jalousie à propos de la mission de Malefoy. Les lèvres d'Hermione se


courbèrent. Quel genre de créatures répugnantes étaient-ils pour devenir jaloux que quelqu'un
d'autre aille tuer des gens ?

"Vas-tu tous les Avada ?" demandait quelqu'un d'un ton émerveillé.
"Ce serait la tradition," dit Malefoy, d’une vois si ouvertement traînante qu’Hermione pouvait
pratiquement voir le roulement des yeux qui l'accompagnait sûrement.

Elle n'était pas sûre de ce qui était le plus troublant, la désinvolture de Malefoy ou l'enthousiasme
des autres Mangemorts.

La conversation se prolongeait mais n'offrait rien de plus utile. Puis il y eut le bruit des chaises qui
bougèrent, des gens debout et d'Astoria qui divaguait à propos des fleurs à l’intérieur de la serre.

Hermione passa à travers les haies en direction de l'autre entrée du Manoir. Elle ne voulait pas être
surprise si l'un des Mangemorts décidait d'aller explorer les haies.

Elle était presque de retour à la maison quand soudain,

Immobilus.

Le sortilège la toucha sur le côté de la tête. Elle se figea alors que Graham Montague franchissait
les portes françaises du Manoir.

"Qui aurait cru que sortir pour pisser me rendrait si chanceux ?" Il semblait s'émerveiller en
l'approchant. "Avec toutes les protections que Malefoy avait ajoutées à ton aile dans le Manoir,
j'avais peur de ne plus jamais pouvoir t'atteindre. T’as-t-il déjà foutu en cloque ?"

Il jeta un sort de détection de grossesse sur elle et sourit quand il devenu négatif.

"Je n'ai jamais pensé que proposer à Astoria d’organiser une fête d'équinoxe serait la chose qui
allait finalement fonctionner," dit-il avec un petit rire. Il étudiait son visage, son expression était
triomphante comme elle l'avait été le soir du Nouvel An. Il détacha sa cape et la repoussa de ses
épaules. "Putain. Tu n'en n’avait pas autant la dernière fois."

Ses seins étaient encore quelque peu agrandis à cause de la potion de fertilité. Il attrapa son sein
gauche et le serra fort en se rapprochant, de sorte que leurs corps soient presque pressés l'un contre
l'autre. Il enfouit son nez dans ses cheveux, les inspirant. Il sentait le vin aigre. Il était ivre.

"Tu étais supposé être à moi, tu sais," dit-il, reculant légèrement pour la regarder à nouveau. "C'est
moi qui t'ai attrapé quand tu as attaqué le Sussex. Quand je t'ai vu debout sous un ciel plein de
détraqueurs en feu, je voulais te baiser là-bas dans ce champ." Sa prise sur sa poitrine se resserra
alors qu'il parlait, ses doigts s'enfonçant dans sa chair. Si Hermione avait pu bouger, elle aurait
haleté de douleur. "C'est comme ça que j'ai gagné ma marque, tu sais, en t'attrapant. Mon service
exceptionnel au Seigneur des Ténèbres. Quand je t'ai vu au Sussex, je t'ai reconnu depuis la grotte.
Souviens-toi comment je t'ai dit que je demanderais à t'avoir. C'est moi qui t’ai proposé au Seigneur
des Ténèbres pour le programme d'élevage. Il a dit que tu serais à moi. Mais ensuite il a changé
d'avis et t'a donné à Malefoy."

Montague siffla et tordit durement sa poitrine dans sa main. "Putain de Malefoy qui obtient
toujours tout. Mais je te dois tellement de douleur pour m'avoir poignardé avec ces couteaux
empoisonnés, je ne vais pas le laisser me gêner. Je fantasme à ce sujet depuis si longtemps. J'ai
même acheté une pensine, juste pour que je puisse te regarder t'agenouiller devant moi et
déboutonner mon pantalon autant de fois que je le voulais."

Hermione aurait tremblé si elle pouvait bouger. Elle ne savait pas de quoi parlait Montague, mais
elle reconnut le son d'une vengeance cruelle et obsessionnelle dans son ton. Il lui sourit et plaça la
pointe de sa baguette contre son front.

"Nous ne voulons pas que Malefoy vienne interrompre notre amusement maintenant, n'est-ce pas ?
Confundo."

L'esprit d'Hermione se brouilla alors que le sort d'immobilisation était retiré et elle s'effondra dans
ses bras.
Chapter 19

Il y avait quelque-

Il y avait quelque chose qui clochait, pensa Hermione alors qu'elle était poussée contre la haie et
que sa robe était déchirée.

Le froid.

L'air froid était sur elle.

Des dents étaient sur sa gorge. Ça faisait mal.

Elle n'aimait pas ça.

Elle essaya de se dégager mais ses mains furent poussées brutalement de côté, puis elle sentit des
dents contre sa poitrine un moment avant qu'elles ne mordent.

Profondément.

Elle pleurait, pensa-t-elle.

Des doigts étaient entre ses jambes et la pénétrait – violemment.

Elle essaya de refermer ses jambes mais quelque chose se logea entre elles.

Alors elle ne pouvait pas.

Elle ne pensait pas-

Ce n'était pas censé-

La haie la griffait, la poignardant dans le dos.

Les doigts ont continué à pousser en elle et les dents ont continué à mordre ses épaules et ses seins.

Puis elle était au sol.

Elle pouvait sentir le gravier du chemin sous ses mains.

Des petits rochers pointus et froids.

Quelque chose - qu’elle ne voulait pas.

C'était sur le point d'arriver.

Elle a juste-

Elle ne savait pas quoi.

Est-ce que c'était quelque chose à voir avec Malefoy ?


Un homme était agenouillé entre ses jambes. Montague.

Elle le regarda, les yeux vitreux.

Ses doigts tremblaient; griffant à travers le gravier.

Il se pencha vers elle.

Son visage était très proche du sien.

Peut-être qu'il allait lui dire un secret.

Quelque chose la poussait entre ses jambes.

Elle sentait qu'elle devrait savoir quoi, mais elle ne pouvait pas s'en souvenir.

Quelque chose qui n'était pas censé arriver.

Un secret.

De Malefoy.

Mais... elle ne voulait pas.

Malefoy le saurait - si elle avait un secret.

Il était toujours dans sa tête.

Elle essaya de le dire à l'homme mais elle se mit à pleuré à la place.

Puis soudainement l'homme disparut et il y eut un fort bruit de collision.

Elle se retourna et trouva l'homme écrasé contre le mur du Manoir.

Malefoy le frappait si violemment qu'il y eut un craquement.

Hermione s'assit et regarda.

Malefoy prit l'homme par la gorge et le tira contre le mur jusqu'à ce qu'ils se retrouvent face à face.

"Comment oses-tu ? Pensais-tu que tu t’en sortirais comme ça, Montague ?"

"Tu ne semblait pas te soucier de l'avoir, Malefoy," grogna Montague. "J'ai supposé que ça ne te
dérangeait pas de la partager, vu la façon dont t’occupe d’Astoria. La Sang-de-Bourbe était censée
être à moi. Et tu es arrivé en première ligne, c'est moi qui l'ai attrapée. Elle était à moi."

"Elle ne sera jamais à toi." Malefoy ricana en frappant comme avec un poignard et tranchant la
chemise de Montague jusque dans son estomac.

Sans hésiter, ni abaisser Montague d'où il le tenait, Malefoy enfonça sa main dans la cavité
abdominale de Montague et commença à retirer ses organes et à les enrouler autour de son poing.

Montague hurlait et se débattait.


Il tira une poignée d'intestins assez loin pour qu'ils brillent au clair de lune.

"Si jamais je te revois, je t’étranglerai avec," dit Malefoy d'une voix d'un calme mortel.

Il laissa tomber les intestins pour qu'ils pendent sur le devant de Montague comme des chaînes de
montre. Il enleva le sang et les autres liquides de sa main alors qu'il regardait Montague trébucher,
gémissant et sanglotant et essayant de rentrer ses intestins dans son estomac.

Malefoy se retourna vers Hermione. Son visage était blanc.

"Espèce d'idiote - pourquoi – es-tu sortie ce soir ?"

Hermione s'assit placidement dans le gravier et le fixa les yeux écarquillés.

Elle pensa qu'elle devrait dire quelque chose. Mais… elle n'était pas sûre de se souvenir de ce que
c'était.

Quelque chose à propos de Malefoy - pensa-t-elle. C'est ce qu'elle voulait dire à


l'homme. Montague.

"Malefoy vient toujours pour moi," murmura-t-elle.

Il la fixa, la mâchoire verrouillée et ses poings serrés pendant plusieurs secondes avant de sembler
réaliser quelque chose.

"Qu'est-ce qu'il t'a fait ?" dit-il à voix basse en s'agenouillant à côté d'elle.

Il essaya plusieurs contre-charmes sur elle avant que soudainement un flash, puis, comme de l'eau
glacée, la réalité s'écroula sur Hermione.

Un sanglot étranglé se déchira de sa gorge et elle enroula ses bras autour d'elle-même. Ses robes
étaient déchiquetées et elle pouvait sentir les marques de morsure sur tout son corps. Elle ne
pouvait pas arrêter de trembler.

Malefoy était agenouillé à côté d'elle, totalement inexpressif. Il tendit lentement la main et lui prit
le bras.

"Viens, on vas te nettoyer."

Avec un pop, ils réapparurent dans sa chambre et il la poussa vers le bas pour l'asseoir sur le bord
de son lit avant de se retourner et d'entrer dans la salle de bain attenante. Il y eut un long silence
avant qu'il ne réapparaisse quelques minutes plus tard, portant une bassine et un chiffon humide
qu'il lui tendit. Hermione avait arrêté de sangloter mais ne cessait de hoqueter, essayant de ne pas
pleurer ni d'hyperventiler.

Malefoy se détourna et regarda par la fenêtre pendant qu'elle essayait d'essuyer tout le gravier et la
saleté collant au sang des suçons partout sur elle. Certains d'entre eux étaient si profonds qu'ils
ressemblaient à de grands croissants plutôt qu'à des marques de dents. Elle pouvait sentir le sang
couler sur sa poitrine en ruisseaux. Ses mains tremblaient tellement qu'elle n'arrêtait pas de laisser
tomber le tissu sur ses genoux.

Elle entendit un sifflement d'irritation et la main de Malefoy lui arracha soudainement le tissu. Elle
se recroquevilla.
"Je ne vais pas te blesser," dit-il d'une voix tendue en s'asseyant à côté d'elle sur le lit. Il tendit
lentement la main et la prit par les épaules, la tournant vers lui pour évaluer les dégâts.

Sa mâchoire se contracta alors qu'il la regardait.

Se déplaçant lentement, comme si elle était une bête nerveuse, il commença sur ses épaules -
essuyant légèrement le sang, puis marmonna les charmes pour guérir les blessures. Elle essaya de
ne pas broncher à chaque fois qu'il la touchait. Il travailla sur ses épaules puis sur son cou avant de
se tourner vers les pires; celles qui étaient regroupées sur ses seins.

Ses lèvres étaient pressées en ligne dure alors qu'il commençait à les guérir. Certaines étaient si
profondes et déchiquetées qu'il fallut plusieurs sorts pour les réparer. Son expression était clinique
et intentionnelle pendant qu'il travaillait. Hermione le fixa, toujours incapable de contrôler ses
tremblements.

Il l'avait à peine touchée jusque-là. Mis à part le contact minimal lorsqu'il tentait de l'imprégner, les
seules autres fois où il l'avait touchée, c'était quand il l'avait empêchée de se jeter du balcon ou lors
de la faire transplaner.

Il travailla efficacement et finalement se rassit et détourna le regard d'elle.

"Quelque part d’autre ?" Il demanda.

"Non," dit Hermione d'une voix tendue, fermant ses robes mutilées et se serrant dans ses bras.

Il la regarda un instant comme pour évaluer si elle disait la vérité ou non puis il fit disparaître la
bassine de sang et d'eau et se leva.

"Je vais t’envoyer un filtre Calmant et une potion de sommeil sans rêve pour la semaine
prochaine," dit-il. "Je suis sûr que tu l’as entendu, je serai absent pour les prochains jours. Tu…
devras rester dans ta chambre jusqu'à mon retour."

Hermione ne dit rien. Elle serra juste ses robes fermées et regarda le sol. Elle pouvait voir ses
chaussures alors qu'il se tenait à côté d'elle. Puis il se retourna et sortit de sa chambre, fermant la
porte derrière lui.

Hermione resta assise figée pendant plusieurs minutes. Puis elle se leva et entra dans la salle de
bain. Elle laissa tomber sa cape et sa robe alors qu'elle regardait l'eau remplir la baignoire.

Elle laissa les vêtements sur le sol et espéra que les elfes de maison allaient tout brûler plutôt que
de les réparer et de les renvoyer.

L'eau devenue rouge à cause de tout le sang résiduel sur elle et elle l'a vida et la remplie de
nouveau, se frottant jusqu'à ce que sa peau soit à vif.

Elle pouvait encore sentir les dents de Montague s'enfoncer en elle. La peau que Malefoy avait
guérie était encore neuve et trop sensible. Elle lutta contre la tentation de la griffer.

Elle s'assis dans le bain et pleura jusqu'à ce que l'eau devienne froide et qu'elle se mette à trembler.

Sortant de la baignoire et serrant une serviette contre elle-même, elle retourna hésitante vers son lit.
Deux flacons de potions étaient posés sur l'étroite table de chevet. Elle vida le sommeil sans rêve et
se glissa dans son lit.
Le lendemain matin, elle resta au lit. Il n'y avait aucune raison de se lever.

Elle ne voulait pas bouger. Elle ne voulait pas penser. Elle voulait juste une autre dose de sommeil
sans rêve. Elle essaya comme elle pouvait mais elle ne pouvait plus dormir. Elle prit le filtre
Calmant et sentit le nœud d'horreur dans son estomac se calmer légèrement alors qu'elle était
recroquevillée dans son lit.

Elle ne pouvait s'empêcher de penser.

Son esprit ne se calmerait jamais. Il y avait toujours des réalisations, de la culpabilité et du


deuil; quelque chose à obséder et à s'inquiéter.

Montague... elle ne voulait même pas penser à Montague.

Il y avait peu de choses de la nuit précédente qui n'étaient pas horribles.

Elle avait en quelque sorte supposé que la situation était la même pour toutes les filles du
programme d'élevage. Que quiconque leur avait été assigné les traiterait à peu près de la même
manière qu'elle était traitée. Cliniquement. Surtout laissé seule. Les efforts de conception seraient
entièrement non sensuels pour toutes les parties.

Mais ce n'était clairement pas le cas. Rétrospectivement, il était évident que les substituts n'avaient
jamais été censés être ainsi. La guérisseuse Stroud pourrait considérer le programme de sélection
magico-génétique comme une science légitime, mais essentiellement et bien plus
fondamentalement, il s'agissait d'une diversion. C'était un spectacle des Mangemorts, mais c'était
aussi un pot-de-vin. Les substituts étaient des esclaves sexuelles.

Hermione réalisa avec une douleur amère qu'elle avait été tellement absorbée par sa propre
situation qu'elle n'avait pas pensé à quel point cela pouvait être pire pour les autres.

Il avait toujours été clairement voulu qu'il en soit ainsi. Pas de soutien-gorge. Pas de culotte. La
façon dont les boutons de leurs robes sautaient avec le plus petit tiraillement.

Accessible.

Les Mangemorts étaient tenus de les violer les jours fertiles, mais les instructions n'avaient fait
aucune référence à la période fertile comme étant la limitation.

D'une manière ou d'une autre, être donnée à Malefoy la rendait - chanceuse ?

Il semblait clinique sur son utilisation.

Peut-être était-ce simplement parce que Voldemort ne voulait pas qu'elle soit trop endommagée
jusqu'à ce que ses souvenirs soient récupérés. Peut-être qu'il n'avait pas le droit de la blesser ou de
la violer comme il le souhaiterait.

Mais- cela ne semblait pas juste. Il ne semblait pas intéressé. Ce n'était pas comme s'il se retenait. Il
semblait toujours impatient d'en finir avec elle. Pour s'éloigner d'elle. Elle était une corvée pour lui.

Était-il possible que le Haut-Préfet soit la figure la moins inhumaine et cruelle du gouvernement de
Voldemort ?
Cela ne semblait pas exact non plus. Pas après ce qu'elle l'avait vu faire à Montague. Le regarder se
tenir tranquillement là pendant qu'il dévidait les organes de Montague à mains nues était terrifiant.

Le concret.

La facilité.

Malefoy avait beaucoup de cruauté en lui. Mijotant sous la surface, attendant d'être libérée.

Peut-être que le viol n'était pas son truc.

Une pensée étrange, mais la plus plausible à laquelle elle puisse penser. Il détestait la toucher;
l'évitait autant que possible.

Apparemment, Malefoy n'était pas un monstre complet.

Peu importe. Rien de tout cela n'avait d'importance. Rien de tout cela n'a jamais eu d'importance.

C'était la même chose pour le fait que Voldemort était en train de mourir. Se rendre compte que
c'était pire pour les autres filles ne faisait aucune différence. Il n'y avait rien qu'Hermione ne puisse
faire.

Même si, par miracle, elle trouvait un moyen de s'échapper, ce qui était en soit une impossibilité
absolue, elle ne pouvait pas s'arrêter pour sauver qui que ce soit. Elle devait s'enfuir. Elle devait
s'échapper et fuir. Le mieux qu'elle pouvait faire serait d'essayer de trouver qui restait de l'Ordre et
de voir s'ils avaient un moyen de sauver tout le monde. Mais s'il y avait un moyen de faire une telle
chose, l'Ordre le ferait sûrement déjà. L'Ordre n'aurait sûrement pas laissé les substituts aussi
longtemps s'il y avait un moyen de les sauver.

Hermione ne pouvait penser à personne d'autre qu'à elle-même. Si elle avait les informations que
Voldemort et Malfoy semblaient croire qu'elle possédait, alors la chose la plus vitale qu'elle pourrait
faire serait de les empêcher de les obtenir d'elle.

Elle avait besoin de s'échapper.

Elle manquait de temps.

Cela semblait un pur miracle qu'elle ne soit pas enceinte. Elle était sûre qu'après la potion de
fertilité, elle serait enceinte.

Une fois qu'elle serait enceinte...

Hermione avait l'impression qu'elle ne pouvait plus respirer. Sa poitrine et sa gorge étaient si
comprimées qu'elle commença à trembler en essayant de ne pas pleurer.

Ses chances de s'échapper semblaient déjà infiniment petites. Une fois qu'elle serait enceinte, elles
seraient pratiquement inexistantes et ne feraient que devenir plus petites jour après jour.

Elle ne pouvait même pas traverser un champ ou le long d'une route ouverte normalement. Une
évasion avec les défis supplémentaires et évolutifs qu'une grossesse présenterait serait impossible.

Une fois qu'elle aurait accouché, Malefoy arracherait l'enfant de ses bras (en supposant qu'il la
laisse même le tenir) puis il emmènerait Hermione à Voldemort et la tuerait. Elle serait mangée par
les vils pythons de Voldemort et son bébé serait laissé seul dans l'horrible maison de Malefoy pour
être élevé par lui et son horrible épouse...

La poitrine d'Hermione se souleva et avant qu'elle ne puisse s'arrêter, elle se mit à sangloter si
violemment qu'elle s'étrangla.

Même si elle s'échappait, Malefoy n'arrêterait jamais de la chercher.

Il n'y avait aucun moyen de s'échapper. Chaque idée à laquelle elle pouvait penser, rien, aucune n'a
aboutissait à quelque chose. Elle était comme un insecte, épinglée à un tableau.

Le Manoir était une cage sans défaut.

À moins que par miracle, elle ne puisse convaincre Malefoy de la laisser partir...

Et il n'y avait tout simplement aucun moyen.

Elle n'était même pas sûre qu’il puisse la laisser partir, même s'il le voulait. Mais il y avait quelque
chose dans la façon dont il regardait occasionnellement les menottes qui faisait douter Hermione
qu'il puisse les enlever.

Il ne pouvait que la tuer. Et il avait déjà prévu de le faire.

Elle roula sur le dos et regarda le baldaquin avec désespoir.

Il n'y avait pas moyen de sortir.

Elle ne s'échapperait jamais. Elle serait bientôt enceinte.

Et elle ne s'échapperait jamais.

La vague de dépression la fit finalement s'endormir.

Hermione quitta à peine son lit les jours suivants.

Elle regardait par la fenêtre quand la porte de sa chambre explosa brusquement et Astoria entra,
baguette dans une main et journal serré dans l'autre.

Hermione se leva rapidement et Astoria s'arrêta. Elles se regardèrent pendant une minute.

Astoria ne l'avait pas approché depuis la nuit où elle l’avait conduit dans la chambre de Malefoy.
Ses doigts commencèrent à trembler nerveusement. Astoria devait être là à cause de Montague.

"Viens ici, Sang-de-Bourbe," ordonna Astoria d'une voix aiguë.

Hermione traversa la pièce à contrecœur jusqu'à ce qu'elle se tienne à seulement un pied


d'Astoria. Son cœur battait la chamade et elle avait le fort sentiment que la conversation qu'elles
allaient avoir allait mal se terminer.

Astoria était pâle. Fragile. Elle était impeccablement habillée et soignée, mais il y avait un
sentiment dérangeant qui se dégageait d’elle. Les boucles d'oreilles qu'elle portait tremblaient
légèrement et ses yeux étaient plissés en fentes alors qu'elle fixait Hermione.
"Je sais que tu fouines. As-tu vu cette histoire ?" Demanda Astoria en soulevant le journal pour
qu'elle puisse voir la photo en première page.

Hermione était trop déprimée pour même regarder la Gazette du Sorcier depuis l'équinoxe. Son
regard baissa pour étudier la photo et ses yeux s'écarquillèrent.

Sur la couverture de la Gazette du Sorcier, il y avait une photo de Malefoy en train d'éventrer
calmement Graham Montague au milieu de la salle d'attente de St Mangouste.

Hermione ne put regarder qu'un instant avant qu'Astoria ne remue la main et ne plie le journal en
deux.

"Je dois admettre," dit Astoria d'une voix d'un calme anormal. "Que quand j'ai appris pour la
première fois que Drago avait publiquement tué Graham, je me suis dit «il l'a finalement
remarqué»." Les lèvres d'Astoria se contractèrent et elle détourna le regard d'Hermione.

"J'ai essayé d'être la femme parfaite lorsque j'ai été choisie," déclara Astoria. "La femme de Drago
Malefoy. Il n'y avait vraiment personne à qui le comparer. Le général le plus puissant de l'armée du
Seigneur des Ténèbres. Toutes les autres filles étaient si jalouses. Bien sûr, c'était arrangé, mais j'ai
pensé qu'il finirait par réaliser que j'étais la bonne pour lui. Que j'étais une bonne épouse. J'ai tout
fait. J'ai rejoint tous les conseils d'administration, toutes les associations caritatives. J'étais la
femme parfaite. J'étais parfaite. Mais il ne s'en souciait jamais."

Astoria haussa les épaules et fit un geste insouciant avec sa main de baguette. Ses ongles étaient
peints en argent et pris dans la lumière.

"Les gens ne le savent pas, mais il n'a même pas vécu ici. Nous nous sommes mariés et il- il m'a
juste laissé ici dans cette maison. Il ne m'a jamais fait visiter le Manoir. Le jour de notre mariage, il
m'a amené ici. et m'a laissé dans le Hall; il se fichait de consommer notre mariage jusqu'à ce que je
sois censé être fertile. Et puis- une fois que les guérisseurs ont déterminé que j'étais stérile- Drago
n'est même plus venu ici. Il a juste- disparu. Là où il était, je ne pouvais pas le contacter. Je pensais
que je pourrais peut-être attirer son attention si je le rendais jaloux mais il ne se souciait jamais de
ce que je faisais. Finalement, j'ai fini par accepté qu'il était comme ça.

L'amertume de l'expression d'Astoria tordit son visage en quelque chose à la fois laid et terrifiant.

"Mais ensuite tu es arrivée." La voix d'Astoria trembla de ressentiment. "Et puis il a emménagé ici
et il a retourné tout le domaine pour le protéger et de s'assurer qu'il était sûr. Il t'a emmenée faire
des promenades et t'a fait visiter la maison."

Hermione commença à ouvrir la bouche pour faire remarquer que Malefoy avait reçu l'ordre de
faire toutes ces choses.

"Ferme-la ! Je ne veux pas entendre parler de toi," dit brusquement Astoria en découvrant ses dents.

Le journal se froissait dans le poing fermé d'Astoria.

"Et puis Graham a commencé à faire attention à moi," dit Astoria, sa voix tremblait comme si elle
retenait ses larmes. "Il était si sympathique et m'a tenu compagnie à tous les événements pour
lesquels Drago n'a jamais daigné se montrer. Il voulait voir tout ce que j'avais fait et il a remarqué
toutes les choses que j'avais faites pour impressionner Drago. Il voulait que je lui montre tout
autour de moi. Il venait au Manoir pour voir comment je l'avais décoré. Il a eut l'idée d'une fête du
Nouvel An ici. Et de dîners. Et même une fête d'équinoxe dans la véranda de l'aile Nord. Il était très
précis sur le fait que ça devait-être l’aile Nord..."

La voix d'Astoria s'éteignit et elle regarda par la fenêtre pendant plusieurs secondes.

"Quand j'ai appris que Drago avait tué Graham, j'ai pensé «Drago a finalement remarqué, il était
juste occupé avant». Mais ensuite," Astoria tressaillit, cela m'est venu à l'esprit- Graham m'avait
abordé pour la première fois la semaine après que la Gazette du Sorcier ait écrit cet article sur le
fait que vivait ici. Il voulait tellement venir dans ce domaine plutôt que d'aller dans un hôtel ou sa
maison de ville. Il était assez insistant. Il devait voir le domaine, le Manoir. Toutes les pièces,
même si nous devions traverser les barrières pour y entrer. Ensuite, j'ai pensé à quel point Graham
avait toujours tendance à disparaître; pendant le Nouvel An, et les dîners et la garden-party. Il était
toujours... en train de disparaître."

Astoria se tut pendant plusieurs secondes. Hermione recula, incapable de parler; incapable de
clarifier. Elle ne savait pas que cela ferait une différence même si elle le pouvait.

"C'était à cause de toi," dit enfin Astoria. "Graham est venu ici à cause de toi. Drago l'a tué à cause
de toi. Graham ne faisait que m'utiliser ! Il m'utilisait pour t'atteindre !"

Astoria jeta le journal par terre. Les pages se répandirent sur le parquet, montrant Malefoy
assassinant froidement Graham Montague dans une boucle continue, en noir et blanc.

Drago Malefoy tue publiquement un autre Mangemort !

"Pourquoi se soucient-ils tous de toi ? " Demanda Astoria, en s'avançant vers Hermione et
enfonçant sa baguette brusquement dans sa gorge. "Qu'y a t-il de si spécial chez toi pour que Drago
emménage ici, dans cette maison qu'il déteste clairement ? Que Graham passerait des mois à
m'utiliser pour t'atteindre ? Pourquoi tout le monde se soucie-t-il d'une Sang-de-Bourbe ? Pourquoi
tout le monde pense que tu es si importante ?"

La lueur dans les yeux d'Astoria alors qu'elle fixait Hermione était démoniaque. Hermione
commença à ouvrir la bouche et Astoria la gifla brusquement sur le visage.

"Je ne veux pas entendre tes explications !" Astoria grogna. "Je t’ai prévenue. Je t’ai dit de ne pas
me causer de problèmes."

Astoria poussa brusquement sa baguette sur le visage d'Hermione en direction de ses yeux. La
poitrine d'Hermione se serra et elle détourna brusquement son visage.

"Tu sais," dit Astoria d'un ton tremblant et mélancolique, saisissant Hermione par le menton.
"Marcus dit qu'il peut à peine supporter de regarder sa mère porteuse, parce que le trou dans sa tête
fait d'elle une horreur. Peut-être que Drago passerait moins de temps à être obsédé par toi si tu en
avais deux."

Hermione recula.

"Reste tranquille," ordonna Astoria.

Hermione se figea et Astoria se rapprocha de nouveau.

Malefoy viendra. Malefoy viendra. Malefoy viendra.


Malefoy était en Roumanie.

Astoria attrapa à nouveau Hermione par le menton.

"Ouvre grand les yeux, Sang-de-Bourbe," ordonna Astoria.

Hermione pouvait se sentir commencer à trembler alors que ses yeux s'écarquillaient.

"S'il te plaît... ne fais pas ça !"

"La ferme," dit froidement Astoria en rapprochant le visage d'Hermione. Elle pressa la pointe de sa
baguette contre le coin externe de l'œil gauche d'Hermione; en creusant la pointe dans son globe
oculaire. Se moquant au visage d'Hermione. "J'espère que je serais là quand Drago te verra la
prochaine fois. Même s'il me tue, la satisfaction en vaudra la peine."

Hermione essaya de lui arracher le visage et Astoria retira momentanément sa baguette pour
l’immobiliser avec un sortilège rapide, gelant Hermione en place avant de poignarder sa baguette
dans le côté de l'œil d'Hermione à nouveau.

La douleur dans son œil augmentait, elle pouvait sentir que son globe oculaire était sur le point
d'être tiré de son orbite. Tout son corps tremblait et elle ne pouvait plus bouger.

Le son de sa respiration paniquée coupa la réalisation surréaliste que le visage d'Astoria Malefoy
était peut-être la dernière chose qu'elle verrait. Elle entendit son propre cri étranglé alors qu'elle
sentait quelque chose dans son œil céder et que sa vision devenait unilatérale.

Soudain, il y eut un craquement au loin si brusque que le Manoir trembla. Astoria sursauta de
surprise mais ne s'arrêta pas.

"Expelliarmus !" Malefoy grogna alors qu'il apparaissait de nulle part.

La baguette s'enfonçant dans l'œil d'Hermione disparut et Astoria fut projetée à travers la pièce et
frappa le mur avec un craquement écœurant avant de tomber au sol.

Hermione resta figée sur place, les yeux ouverts, sanglotant hystériquement et immobilisée là où
Astoria l'avait laissée.

Malefoy passa devant Hermione, contrant le sort d'immobilisation. Elle se laissa tomber au sol. Il
s'agenouilla devant elle et inclina son visage vers le sien. Son visage était pâle, glacé et son
expression devint horrifiée quand il vit son visage.

Il jeta un sort de diagnostic sur elle. Au bout d'une minute, il déglutit et prit plusieurs respirations
profondes comme s'il essayait de se calmer.

"Ton œil est à moitié sorti de la cavité et tu as une profonde plaie dans le blanc," dit-il enfin. "Quels
sont les sorts pour le réparer ?"

Hermione le regarda avec étourdissement. Pleurant. Son visage était tordu alors qu'elle tremblait
contre sa main et sentait ses larmes s'accumuler contre ses doigts. Elle pouvait le voir à travers un
œil mais il y avait juste un flou sombre sur son côté gauche.

Elle ne pouvait pas s'arrêter de pleurer et de frissonner alors qu'elle regardait Malefoy.
Elle savait qu'elle devrait connaître la réponse à sa question mais elle ne s'en souvenait pas. Elle
pouvait juste sentir l'endroit où la baguette d'Astoria lui avait perforé l'œil.

Elle ne pouvait pas voir ...

Malfoy inspira fortement et son expression se durcit alors qu'il la fixait plus intensément.

"J'ai besoin que tu te calmes pour que tu puisses me dire comment le soigner," repris Malefoy.
L'ordre était lourd dans son ton.

Hermione étouffa un sanglot et essaya de respirer. Elle voulait fermer les yeux mais elle ne pouvait
pas, parce qu'Astoria avait essayé d'en retirer un.

Elle haleta plusieurs fois en essayant de se ressaisir. Puis elle se força à regarder la lecture
diagnostique toujours visible sur la baguette de Malfoy.

C'était une guérisseuse. Quelqu'un avait un œil blessé. Elle avait besoin de travailler efficacement si
elle voulait essayer de préserver la vue.

"Pour une sclérotique perforée," dit-elle d'une voix vacillante, repoussant son esprit en essayant de
se souvenir pendant qu'elle analysait la lecture. Malefoy avait effectué un diagnostic détaillé sur
elle et elle pouvait voir que les dégâts étaient considérables. "Sclera Sanentur. Tu dois le dire en
rythme, presque en le chantant. Et trace le bout de ta baguette sur la plaie."

Malefoy répéta l'incantation et le rythme et elle fit un bref hochement de tête. Il procéda à
l'exécuter sur son œil. Elle gémit doucement en sentant que la crevaison commençait à se réparer.

"Et puis... pour un... un œil gauche luxé," dit-elle d'une voix plus calme qu'elle ne le ressentait.
"C'est oculus sinister retreho. Et le mouvement de la baguette-"

Elle tendit prudemment, à moitié aveuglément, la main vers la main gauche de Malefoy et, quand il
ne s'écarta pas d'elle, elle referma ses doigts sur les siens et montra le délicat mouvement en spirale.

"Ne le fais pas trop vite ou tu rétracteras trop," ajouta-t-elle.

Malefoy hocha la tête.

Hermione sentit son œil se remettre en place dans sa tête. Le flou sombre était légèrement plus
lumineux mais c'était toujours comme regarder à travers une fenêtre fortement embuée.

Malefoy lança un nouveau diagnostic.

"Q-qu’est ce que tu vois ?" demanda-t-il en inclinant son visage vers le sien à nouveau, ses doigts
pressant légèrement le long de sa mâchoire.

Elle leva les yeux vers lui et couvrit son œil droit avec sa main. Son visage n'était qu'à quelques
centimètres du sien.

"Tu es blond. Je pense - je peux dire que tu es blond et si j'essaye, je peux distinguer tes yeux et ta
bouche un peu-" Sa voix se coupa dans un gémissement et elle s'étrangla en recommençant à
pleurer. Sa main glissa loin de son œil droit et elle la serra sur sa bouche alors qu'elle luttait pour ne
pas sangloter.
"Qu’est ce que je peux faire d’autre ? Comment est-ce que je peux réparer ça ?" demanda-t-il.

" Du Dittany," dit-elle. "De l’Essence de Dittany, pourrait être en mesure de réparer le reste des
dégâts. Mais c'est rare. Cela pourrait être difficile à obtenir - à temps."

"Topsy !"

L'elfe apparut instantanément.

"Apporte-moi de l’Essence de Dittany."

L'elfe de maison disparut à nouveau.

Les mains de Malefoy restèrent sur son visage jusqu'à ce que ses sanglots se calment à nouveau,
puis il les éloigna lentement.

"Attends ici. Je dois m'occuper d'Astoria maintenant," dit Malefoy.

Hermione hocha la tête et essuya son visage, découvrant qu'elle pleurait du sang. Elle le regarda
avancer à grands pas, faisant léviter sa femme du sol et la laissa tomber sur une chaise avant
d'exécuter un sort de diagnostic sur elle. Le déséquilibre dans la vision d'Hermione faisait qu'il était
difficile de voir quand elle essayait de lire la résultat à travers la pièce. Elle pensait qu'Astoria avait
au moins plusieurs côtes fissurées et une commotion cérébrale.

Malefoy guérit les fractures avec une habileté exercée puis regarda Astoria pendant plusieurs
minutes avant de finalement la réveiller.
Chapter 20

"Drago, comment est tu arrivé jusqu’ici ?" Astoria haleta dès qu'elle reprit conscience. Elle tendit la
main et toucha son côté avec précaution alors qu'elle reculait dans la chaise.

"J'ai dû transplaner à travers l'Europe à cause de toi," répondit-il dans un grognement sourd.

La rage dans sa voix était palpable.

Hermione le fixa. L'apparition transcontinentale était presque impossible. Cela nécessitait soit de
sauter tellement de fois qu'une personne épuisait sa magie et devait s'arrêter, soit une concentration
si énorme qu'il était pratiquement impossible de survivre. La plupart des gens qui ont sauté à
travers plus de quelques pays se sont effondrés, mort. Si Malefoy avait transplané jusqu'ici, il
devrait être presque mort d'épuisement magique.

Dans ce cas, il n'était pas étonnant que le Manoir ait tremblé. La puissance et la concentration
nécessaires pour réussir un tel saut exploseraient comme une onde de choc et un boom sonore. Il y
avait probablement une pièce dans le Manoir qui avait été réduite en éclats.

"C'est- c'est complètement impossible," bégaya Astoria.

"Sous-estimes-tu ton mari, Tori ?" dit-il d'un ton froidement meurtrier. "Pas très exemplaire comme
épouse."

"Oh, tu es ici à cause de moi ?" La voix d'Astoria était vicieuse. "Non.Tu l'es pas. Tu es ici à cause
de cette Sang-de-Bourbe. Tu m’as jeté un sort. Tu m’as jeté dans un mur. Tu as assassiné Graham
Montague à cause de cette Sang-de-Bourbe."

"Oui, je l'ai fait," dit Malefoy. "J'ai fait toutes ces choses parce qu'elle est le dernier membre de
l'Ordre du Phénix, et cela signifie qu'elle, contrairement à toi, est importante; infiniment plus
importante que toi. Considérablement plus importante que Montague. Savais-tu que le Seigneur des
Ténèbres me la fait amener régulièrement devant lui pour inspecter ses souvenirs ? Les yeux sont
plutôt utiles lors de l'exécution de la Legilimencie."

Astoria pâlit et Malefoy continua de parler de sa voix froide et mortelle.

"J'ai essayé d'être patient avec toi, Astoria. J'ai été prêt à oublier ton comportement indécent et tes
interférences mesquines, mais souviens-toi qu’à part être un peu décorative, tu n’as aucune utilité
pour moi. Si jamais tu t’approches d'elle à nouveau, ou lui parles, ou tentes d’utiliser ton statut de
Dame de ce Manoir pour percer l'une de mes protections, je te tuerai. Et je le ferai lentement; peut-
être sur une soirée ou deux. Ce n'est pas une menace. C'est une promesse. Sors. De. Ma. Vue."

Astoria poussa un sanglot terrifié et s'enfuit de la pièce.

Malfoy resta debout, respirant profondément pendant plusieurs secondes avant de se retourner vers
Hermione.

Il s'approcha d'elle lentement, puis s'agenouilla et pencha son visage pour la regarder à nouveau
dans les yeux.
"Les pupilles sont de tailles différentes," dit-il après un moment. "Après avoir appliqué l'essence de
Dittany, j'enverrai un spécialiste pour venir voir s'il y a autre chose à faire."

Hermione le fixa.

"Tu n'as pas besoin de mes yeux pour exécuter la Legilimencie," dit-elle d'une voix inexpressive.
"C'est juste plus facile comme ça. Ça n'a pas d'importance si je suis aveugle d'un œil."

Elle sentit les doigts sur son visage tressaillir légèrement et sa mâchoire se serra.

"Je considère que c'est une question de commodité," a-t-il dit après un moment.

Son pouce effleura légèrement sur sa pommette alors qu'il continuait à l'étudier.

Elle lui rendit son regard. Il avait l'air hagard, mais peut-être que cela semblait être le cas à cause de
la façon dont sa vision était floue.

"Comment as-tu pu transplaner depuis la Roumanie ?" elle demanda.

Il eut un sourire narquois fatigué. "Cette capacité est un cadeau du Seigneur des Ténèbres. Bien
que… je ne crois pas qu'il en ait eu la moindre idée à l'époque. C'était censé être une punition."

Hermione fronça les sourcils. Elle n'avait aucune idée du type de punition qui pourrait
éventuellement avoir l'effet secondaire de permettre une apparition transcontinentale. Une sorte de
Magie Noire horriblement obscure.

"Quel genre de malédiction-?"

"Ce n'était pas une malédiction, c'était un rituel, et pas un rituel dont j'ai envie de discuter," dit-il,
en l'interrompant brusquement.

"Comment as-tu su que je connaissais les sorts ?" dit-elle quand il n'arrêtait pas de la regarder.

"Tu étais une guérisseuse." Il haussa les épaules. "Si je t’avais fait transplaner à St Mangouste, j'ai
supposé que la pression aurait détruit ton œil. Le temps était essentiel."

"Où as-tu appris à guérir ?" demanda-t-elle, repensant à tous les sorts et diagnostics qu'il avait
connus immédiatement.

Un sourire narquois se dessina au coin de sa bouche.

"J'ai été général pendant des années, j'ai appris les choses en cours de route. C'était une compétence
évidente à développer."

"Pas pour tout le monde." Hermione avait essayé à plusieurs reprises d'enseigner aux membres de
l'Ordre plus que des sorts de soins d'urgence de base, mais la plupart d'entre eux avaient été
réticents à apprendre bien au-delà de l'episkey.

"Oui. Eh bien, j'étais du côté des gagnants, nous avons évidemment fait de meilleurs choix
stratégiques," déclara-t-il d'une voix froide en retirant ses mains.

"C'était un sort de diagnostic inhabituel que tu connaissais," répondit Hermione, ignorant son
commentaire.
"C'était une guerre longue." Il était toujours à genoux devant elle.

Hermione baissa les yeux sur ses genoux pendant une minute, puis le regarda. Il y avait un mal de
tête qui commençait à se développer dans ses tempes à cause de sa vision déséquilibrée.

"Tu… tu as un talent naturel pour guérir. Dans une autre vie, tu aurais pu être un guérisseur,"
déclara-t-elle.

"Une des grandes ironies de la vie," dit-il en détournant les yeux d'elle. Elle pensa que le coin de sa
bouche tremblait légèrement, mais c'était peut-être juste un flou de sa vision.

"Je suppose que oui." Hermione baissa à nouveau les yeux sur ses mains. Ses doigts étaient tachés
de sang. Les siens aussi.

Il y eut un craquement. Topsy apparut avec une petite fiole d'Essence de Dittany qu'elle tendit à
Malefoy.

"Fais réparer la porte," ordonna Malefoy à l'elfe, y jetant à peine un coup d'œil alors qu'il se
tournait vers Hermione.

Hermione commença à se remettre sur ses pieds en chancelant.

"Je devrais - je devrais m'allonger, pour que ça ne coule pas," dit-elle. Son équilibre n’était pas
stable et ses mains ainsi que ses bras tremblaient et ne supportaient pas son poids. Elle se laissa
tomber sur le sol et se mordit la lèvre de frustration; peut-être qu'elle serait mieux simplement
allongée sur le sol.

Une main se referma sur son coude et l'attira sur ses pieds.

"Je ne me pencherais pas sur toi sur le sol," dit Malefoy d'une voix froide alors qu'il la tirait à
travers la pièce puis la soutenait dans son lit. "Allonges-toi ici."

Elle le sentit derrière elle et se glissa sur le lit. Elle poussa l'oreiller sur le côté et s'allongea à plat.

Malefoy se pencha sur elle, fiole à la main. Son visage allait et venait à chaque fois qu'elle clignait
des yeux. Sombre. Léger. Sombre. Léger.

"Combien de gouttes ?" Il demanda.

Hermione hésita. L'essence de Dittany était chère. Quand elle était guérisseuse, elle avait dû la
rationner; peser soigneusement les avantages par rapport au coût.

"Une goutte toutes les deux heures pendant les prochains jours est idéale. Mais une dose de trois
gouttes fera l'affaire," dit-elle finalement.

"Quels en seront les effets ?" demanda-t-il.

"Je serai probablement capable de distinguer les contours et de détecter la couleur à quelques
mètres," déclara-t-elle.

Malefoy se pencha en avant et utilisa sa main droite pour maintenir légèrement son œil gauche
ouvert pendant qu'il versait une goutte d'Essence dans son œil. Ça piquait. Hermione ferma
immédiatement les yeux pour s'abstenir de cligner des yeux.
La main sur son visage disparut.

"Je serai de retour dans deux heures. Et je m'assurerai qu'Astoria reste à l'écart."

Elle entendit ses pas s'éloigner et leva la main pour maintenir son œil gauche fermé afin de pouvoir
le regarder partir.

Il trébucha légèrement lorsqu'il fut près de la porte, comme s'il vacillait sur ses pieds.

Hermione ferma à nouveau les yeux et resta immobile, se demandant de ne pas pleurer.

Ne pleure pas. Ne pleure pas, se dit-elle. Cela gaspillerait le Dittany.

Malefoy réapparut deux heures plus tard avec un spécialiste; un homme âgé vêtu de robes vertes
citron. L'expression du guérisseur était dessinée mais il semblait déterminé à cacher son
inconfort. Il jeta à peine un coup d'œil à Hermione.

"Les crevaisons de la Sclérotique sont une affaire assez désagréable," dit le guérisseur d'une voix
sifflante alors qu'il invoquait une chaise à côté du lit et se retournait vers Malefoy. "On ne peut pas
toujours faire grand-chose. Les charmes de soins de base ne sont pas très utiles pour préserver la
vue. Nous devrons voir avec quoi travailler. C'est elle qui vous a dit quels sorts utiliser ?"

Malefoy hocha brièvement la tête et s'appuya contre le mur.

Le guérisseur se tourna vers Hermione et lança un sort de diagnostic oculaire inconnu.

Hermione fixait des rubans colorés flottant au-dessus de sa tête mais ne savait pas comment les
lire. Le guérisseur resta silencieux pendant plusieurs minutes alors qu'il manipulait le diagnostic.

"C'est- c'est un travail de réparation tout à fait exceptionnel," dit le guérisseur sur un ton de surprise
après avoir donné au ruban une dernière poussée avec la pointe de sa baguette et y avoir envoyé de
petites étincelles de lumière. Les rubans vacillèrent et se tordirent en réponse.

"Quel sort l'avez-vous fait utiliser ?" demanda le guérisseur, regardant finalement le visage
d'Hermione.

"Sclera Sanentur," dit-elle.

Ses sourcils sautèrent.

"Vous auriez probablement perdu la vue si vous étiez partie avec des sorts plus courants. Où avez-
vous appris ce genre de guérison ?" demanda-t-il d'une voix étonnée.

"L'Autriche, la France, l'Albanie et le Danemark," dit Hermione, sa voix basse. "Je me déplaçais..
Ma spécialité était de soigner les Arts Sombres et les blessures."

"Vraiment ?" L’attitude dédaigneuse du guérisseur envers Hermione s'estompa et il l'étudia


pensivement. "J'ai postulé pour étudier en Albanie. En 64. Je n'ai pas pu y entrer, mon travail de
baguette n'était pas assez précis. Bel hôpital. Leur département de l‘Ancienne Magie était le
meilleur d'Europe."

"Il l'était, dit Hermione," sa voix mélancolique.


"Dommage que les terroristes l'aient détruit pendant la guerre," déclara le guérisseur. "Encore une
fois," il regarda les vêtements et les poignets d'Hermione et sa lèvre se courba, "je suppose que
vous étiez l'un d'eux."

"Pas quelqu'un qui ait jamais attaqué un hôpital," dit Hermione.

Cela avait été une tactique privilégiée de Voldemort; attaquer des endroits qui auraient dû être
neutres et accabler les terroristes de la Résistance pour cela. Cela avait aidé à allier le public à
Voldemort et avait poussé la Résistance plus loin dans la clandestinité.

Hermione se souvint quand ils avaient appris que l'hôpital albanais avait explosé. Il n'y avait
presque pas eu de survivants; tous les guérisseurs qui avaient encadré Hermione étaient morts dans
les décombres.

La Résistance en Albanie avait disparu peu de temps après.

Le spécialiste continua d'étudier la lecture diagnostique sur Hermione pendant encore plusieurs
minutes avant de la faire disparaître d'un mouvement de baguette. Il lança quelques sortilèges
qu’Hermione sentit pénétrer dans son corps et tout devint étrangement froid à l'avant de son
cerveau. Puis le guérisseur se pencha en avant et ajouta une goutte d'Essence de Dittany à son œil.

"Je pense que vous pouvez en fait vous rétablir complètement. Gardez les lumières basses et
appliquez l’essence de Dittany toutes les deux heures pendant la journée et une goutte
supplémentaire juste avant d'aller vous coucher pendant les deux prochaines semaines. Faites-le, et
je pense que oui. Il n’y aura que peu ou pas de déficience à long terme à votre vision."

Hermione le regarda d'un œil borgne alors qu'il se levait et se tournait vers Malfoy, redressant
pompeusement ses robes.

"Je dois dire que c'est une petite guérisseuse exceptionnelle que vous avez là. Quand vous m'avez
dit ce qui s'était passé, je m'attendais à ce qu'elle finisse presque complètement aveugle. Les sorts
de Sanentur sont assez obscurs et spécifiques aux blessures. C'est remarquable qu'elle ait eu la
présence d'esprit pour distinguer qu'il conviendrait de réparer ce type particulier de crevaison."

"Très chanceux," dit Malefoy, son ton fade. "Y a-t-il autre chose que vous recommandez ? J'ai des
ordres stricts pour la garder en bon état. Je ne veux rien oublier."

"Eh bien… peut-être une compresse fraîche. L'essence de Dittany fonctionne mieux dans les yeux
lorsqu'elle est conservée à une température fraîche. Et… euh… Hum. De la nourriture nourrissante.
Bouillons de poulet et autres. Pour aider le corps à guérir. Elle le sait probablement."

"Très bien," répondit Malefoy, se redressant et indiquant la porte de la chambre d'Hermione que les
elfes de maison avaient réparée.

Le guérisseur baissa à nouveau les yeux sur Hermione.

"Tout à fait exceptionnelle," dit-il à nouveau d'une voix étonnée. "Quel dommage. Un tel gaspillage
de talent."

"Hmm," dit Malefoy sans engagement.


"Et vous, Monsieur. Tout à fait remarquable que vous ayez pu exécuter les sorts si bien. Une
collaboration très impressionnante. Vous pourriez être un guérisseur vous-même."

"On me le dit souvent," dit Malefoy avec un sourire peu sincère." Pensez-vous que St Mangouste
m'engagera toujours après que j'ai assassiné quelqu'un dans leur salle d'attente ?"

Le guérisseur blêmit. "Eh bien… Ce que je veux dire, c'est…"

"S'il n'y a rien d'autre, je vous retrouverais dehors," le coupa Malefoy et quitta la pièce à grands
pas.

Hermione passa la plupart des jours suivants au lit. Un elfe de maison arrivait toutes les deux
heures avec une fiole d'essence de Dittany, la regardait alors qu'elle appliquait une goutte sur son
œil, puis repartait.

Au bout de quatre jours, sa vision à bout de bras était en grande partie rétablie mais, au-delà de ce
rayon, les choses devenaient floues et ça lui faisait mal d'essayer de se concentrer.

Malfoy n'apparut plus mais Hermione crut entendre ses pas dans le couloir.

Puis la guérisseuse Stroud vint.

"Vous avez eu un mois plutôt malheureux, j'entends," dit Stroud, évoquant une table médicale et
attendant qu'elle s'approche.

Hermione ne dit rien alors qu'elle s'approcha et s'assit sur le bord. Stroud sortit une fiole de
Veritaserum, elle ouvrit la bouche et accepta la goutte sur sa langue.

Stroud jeta un diagnostic général sur Hermione et elles l'étudièrent toutes les deux. L'œil
d'Hermione allait mieux. Ses taux de sodium étaient normaux. Ses niveaux de cortisol étaient
extrêmement élevés.

Ils étaient toujours hauts, mais il y avait une hausse marquée en eux.

Stroud soupira et écrivit quelque chose dans le dossier d'Hermione avant de lancer un sort de
détection de grossesse.

Hermione savait déjà quel serait le résultat du charme. Elle regarda fixement l'horloge sur le
mur. Sa vision déséquilibrée signifiait qu'elle ne pouvait plus distinguer les chiffres ni même les
mains à moins qu'elle ne ferme son œil gauche.

Il y eut un long silence. Si longtemps qu'Hermione regarda finalement en arrière et découvrit que la
guérisseuse Stroud avait jeté un diagnostic plus détaillé du système reproducteur d'Hermione.

Hermione ne pouvait pas distinguer clairement toutes les lectures mais elle en reconnaissait
suffisamment pour savoir qu'il n'y avait rien d'inhabituel dedans. Elle leva les yeux vers le visage
de Stroud.

C'était flou mais Hermione pouvait encore distinguer l'irritation tendue familière autour de la
bouche de la femme alors qu'elle manipulait le diagnostic avec sa baguette.

"Vous n'êtes toujours pas enceinte," dit-elle catégoriquement.


Les mots étaient à la fois une accusation et une condamnation.

Hermione ne tressaillit pas et ne cligna même pas des yeux. Elle poursuivit : "Vous êtes l'une des
seules à ne pas encore être enceinte. Et dans le cas des autres, c'est parce que les... les géniteurs ont
leurs propres problèmes."

Il y eut une pause. Stroud semblait attendre une réponse défensive.

"Peut-être que le Haut Préfet a aussi des problèmes," dit finalement Hermione.

"Il n’en n’as pas. Je l'ai examiné moi-même, plusieurs fois maintenant. Il est parfaitement viril et
fertile. Exceptionnel même."

Hermione lutta pour ne pas laisser sa bouche se tordre d'amusement à l'idée que Malefoy soit
examiné par Stroud. Il doit aimer ça, pensa-t-elle.

Extérieurement, Hermione était silencieuse. La guérisseur Stroud soupira brusquement.

"Comment vous pénètre-t-il ? Restez-vous allongé après comme indiqué ? Vous lavez-vous ensuite
?"

Les questions étaient suspectes.

Hermione sentit ses joues rougir alors qu'elle était obligée de répondre aux questions.

"Il y a une horloge là-bas sur le mur. J'attends toujours le temps imparti avant de bouger. Je suis
toutes les instructions de lavage. Le portrait peut le confirmer."

Les yeux de la guérisseuse étaient plissés.

"Et comment vous pénètre-t-il ?"

Hermione fixa attentivement l'horloge floue jusqu'à ce que sa tête se mette à palpiter.

"Sur une table."

"Quoi ?" Répondit brusquement Stroud.

"Il… il invoque une table, au milieu de la pièce. Et je me penche dessus."

"Il vous prend par derrière ?"

Hermione sentit ses joues et ses oreilles devenir chaudes. "Oui. Il est très... clinique à ce sujet."

"Combien de fois par jour ?"

"Une fois par jour. Pendant cinq jours." Il y eut un long silence.

"Eh bien-" dit finalement la guérisseuse Stroud. Puis elle se pencha et tapota deux fois sa baguette
sur l'une des menottes aux poignets d'Hermione. Il y a eu une bouffée de chaleur immédiate.

Une minute plus tard, il y eut un coup sec à la porte et Malefoy entra, l'air aussi froid qu'Hermione
l'avait jamais vu. Elle pouvait à peine distinguer son visage alors qu'il se dirigeait vers Stroud. Elle
ferma son œil gauche pour essayer de voir plus clairement.
"Vous avez appelé," dit-il.

"Elle n'est toujours pas enceinte," annonça la guérisseuse Stroud.

Malefoy ne sembla ni surpris ni déçu par l'annonce.

"C'est dommage," dit-il froidement.

"En effet. Cela commence à devenir anormal. Il n'y a rien que je puisse trouver pour l'expliquer."

Les yeux de la guérisseuse Stroud étaient plissés alors qu'elle fixait Malefoy.

La curiosité d'Hermione fut soudainement piquée. Stroud soupçonnait-elle que Malefoy essayait
d'éviter d'imprégner Hermione ? Le faisait-il ? Pourquoi le ferait-il ? Il aurait dû être désespérer de
la mettre enceinte. Sinon pour un héritier, du moins dans l'espoir que la magie compatible finirait
par se corroder et briser la magie protégeant les souvenirs d'Hermione.

"Le Seigneur des Ténèbres peut avoir des raisons de s'inquiéter si vos essais continuent à être
infructueux. Comme vous le savez, son désir pour cela est de nature double."

"En effet. J’en suis conscient." répondit Malefoy, une pointe dangereuse pénétrant dans sa voix.

"Alors vous ne devriez avoir aucune objection si je fais des recommandations sur la façon
d'augmenter vos chances de succès."

Malefoy inclina la tête. "Tout ce qui est au service du Seigneur des Ténèbres."

"Plus de tables alors," dit Stroud d'un ton aigu.

Il y eut une lueur de quelque chose, peut-être une irritation dans les yeux de Malefoy.

"Bien."

"Et mettez-la en position allongée," dit Stroud en levant le menton. "Avec moins de détachement."

Un ricanement s'enroula sur les lèvres de Malefoy, mais avant qu'il ne dise quoi que ce soit, Stroud
ajouta: "La grossesse magique est plus complexe que le simple processus biologique de
fécondation. Elle peut nécessiter une connexion. Sinon, nous pourrions utiliser des méthodes
Moldues pour cet effort de repeuplement avec beaucoup plus de confort pour tout le monde."

"Vraiment ? Est-ce que toutes les autres reproductrices gestantes que vous avez attribuent leurs
conditions au lien qu'elles ont avec les géniteurs ?" Malefoy fit une voix traînante.

"Elle est exceptionnelle dans sa magie, tout comme vous," répondit Stroud, son expression raide.
"Selon certaines théories, un tel pouvoir oblige l'étincelle de vie à exiger plus de persuasion. À
moins que vous ne puissiez offrir une autre explication."

Elle lança à Malefoy un long regard qu'il lui rendit sans ciller.

Hermione en était certaine, Stroud soupçonnait Malefoy de faire quelque chose pour interférer.

"Bien."
"Excellent," dit Stroud, sa bouche s'élargissant en un mince sourire. "Après tout, le Seigneur des
Ténèbres à très hâte d'avoir accès à ses souvenirs. Si les efforts de conception continuent à échouer,
nous pourrions nous trouver obligés de considérer les autres géniteurs."

"J'avais l'impression que l'utilisation de la grossesse magique pour débloquer les souvenirs
nécessitait que le père soit le Legilimens ou cela pourrait entraîner une fausse couche," dit Malefoy
d'un ton légèrement tranchant.

"C'est vrai. La familiarité magico-génétique est importante. Cependant, ce ne serait pas


nécessairement une familiarité paternelle. Les demi-frères et demi-sœurs, par exemple, pourraient
être une autre option. J'ai entendu des rumeurs selon lesquelles votre père pourrait être rappelé en
Grande-Bretagne."

Hermione se sentit vaciller et sa gorge se contracta comme si elle allait être malade. L'expression
de Malefoy ne vacilla pas mais pâlit, visiblement, même dans la vision floue d'Hermione.

La guérisseuse Stroud continua et il y avait une pointe de provocation dans sa voix.

"Je n'ai pas mentionné l'option au Seigneur des Ténèbres. Pourtant. Mais je sais à quel point il est
impatient de progresser. Ce serait une déception pour moi de devoir le recommander. En tant que
scientifique, je dois admettre que je suis particulièrement curieuse de savoir ce que la progéniture
de deux individus si puissants pourrait faire. Mais... ma première loyauté est envers le Seigneur des
Ténèbres, donc si ce couple particulier est toujours infructueux après six mois, je sens que je n'aurai
pas d'autre choix que d'offrir une solution alternative."

"Bien sûr," répondit Malefoy, son ton calme mais avec une pointe qu'Hermione reconnut comme
une fureur froide. "Y’avait-il autre chose ?"

"Rien d'autre, Haut-Préfet. Merci pour votre temps," dit le guérisseur Stroud.

Malefoy tourna les talons et disparut par la porte.


Chapter 21
Chapter Notes

Note de l'auteur : un petit rappel que la représentation n'est pas une approbation de l'auteur. Le
point de vue limité à la troisième personne implique nécessairement des distorsions de la
vision et des événements manqués/mal interprétés.

Hermione resta assise sur la table d'examen dans un état de choc. Le son grinçant et grattant de la
plume de la guérisseuse Stroud dans son dossier continua avec le tic-tac interminable et monotone
de l'horloge.

La bouche d'Hermione était desséchée et elle luttait pour avaler ; il y avait un goût amer dans sa
bouche. Elle essaya de respirer régulièrement mais découvrit que sa gorge s'était fermée, et elle ne
pouvait rien faire d'autre que de s'asseoir rigidement et d'essayer de ne pas s'évanouir à l'idée d'être
livrée à Lucius Malefoy.

Lucius Malefoy qui était fou; bien plus fou que Bellatrix Lestrange ne l'avait été. Qui avait toujours
enfreint les règles et franchi les limites et avait réussit à utiliser sa langue argentée pour sauver sa
peau. Qui aurait pu tuer Arthur Weasley, mais avait plutôt choisi de le maudire de manière à voler
l'esprit du patriarche Weasley et à laisser son corps intact pour que sa famille s'en soucie et pleure;
l'ombre impuissante et enfantine d'un père merveilleux et généreux. Qui avait maudit George avec
une horrible variation de la malédiction de Nécrose qui avait forcé Hermione à lui couper la jambe
à la hache alors qu'il était encore conscient afin de le sauver. Qui avait tué Ron sous les yeux
d'Hermione, en riant.

Hermione pensa qu'elle pourrait s'évanouir ou juste craquer et commencer à crier. Sa tête battait la
chamade et la pièce nageait légèrement.

Elle commença à trembler.

"Qu'est-ce qui ne va pas ?" Demanda Stroud.

Hermione tressaillit.

"Vous… vous venez de me menacer de me livrer à Lucius Malefoy."

"J'espère que nous en n'aurons pas à arrivé à cela," répondit la guérisseuse d'une voix douce.

"Et si c'est le cas ?"

"Eh bien, nous pouvons le faire superviser, s'il y a trop de crainte que Lucius ne se dépasse. C'est
dommage que je ne puisse pas vous refaire la potion de fertilité ce mois-ci. J'enverrai des potions
qui devraient au moins faciliter les choses et peut-être améliorer vos chances de réussite."

Hermione se tut et ne parla plus. Elle se sentait si mal à cause du stress qu'elle se demandait si elle
ne s'empoisonnait pas.
Malefoy arriva tard dans la soirée et elle le fixa d'un air apathique. Son expression était
dure; mâchoire fixe et yeux froids comme du silex, mais aussi fatigués. Il était probablement
revenu sans piste à la recherche du dernier membre de l'Ordre. Ou peut-être craignait-il que son
père ne la tue prématurément.

Elle l'étudia, essayant de deviner à partir de son expression pourquoi diable il aurait fait n'importe
quoi pour ne pas la mettre intentionnellement enceinte. Hermione ne pouvait pas trouver
d'explication à cela. Elle n'arrêtait pas de le retourner dans son esprit mais ne pouvait rien trouver
qui lui semblait plausible.

Elle avait passé en revue les possibilités.

C'était peut-être parce qu'il trouvait l'idée qu'elle soit la mère biologique de son héritier si
répréhensible, mais Hermione doutait que ce soit le problème. D'une part, mis à part utiliser Sang-
de-Bourbe comme si c'était son prénom, il ne semblait pas se soucier beaucoup de la pureté du
sang. Il n'avait pas traité la victoire de Voldemort comme un témoignage de la supériorité du Sang-
Pur et il n'avait pas non plus traité l'emprisonnement d'Hermione comme étant dû à son sang sale.
Chaque fois qu'il parlait de la guerre, il se référait aux côtés comme étant mis à part principalement
par l'idéalisme contre le réalisme.

Dans l'expérience d'Hermione, les fanatiques étaient obsédés par leur fanatisme. Drago Malefoy à
Poudlard avait été un petit perroquet du fanatisme de son père. Le Drago Malefoy du présent -
Hermione n'était pas sûre de ce qui l'obsédait.

Hermione, si on en croyait Astoria.

Elle ne savait pas quoi croire.

Il avait toujours une réponse aussi douce et une excuse convaincante pour tout son comportement.

Pourquoi ne la voudrait-il pas enceinte ? Elle ne pouvait pas imaginer où cela se situait
stratégiquement.

Elle n'avait pas voulu être enceinte, mais sachant maintenant jusqu'où le Guérisseur Stroud et
Voldemort pourraient aller pour s'en assurer...

Elle se sentait toujours complètement nauséeuse à l'idée que Malefoy «la prenne» sur un lit «avec
moins de détachement». De tomber enceinte; de ne pas tomber enceinte et d'être ensuite confiée à
Lucius…

Aucune bonne option ; de pire en pire jusqu'à ce qu'elle pense qu'elle puisse enfin avoir une
dépression nerveuse.

Elle ne pouvait s'empêcher d'y penser, et à chaque fois qu'elle revoyait les options, elle avait
l'impression qu'elle allait être violemment malade.

Malefoy lança un sort de diagnostic sur ses yeux et l'étudia.

"Jusqu’où peux-tu voir maintenant ?" Il demanda.

Hermione rit brusquement.


Elle n'avait aucune idée de la dernière fois qu'elle avait rit. Des années auparavant, très
probablement. Mais la question était drôle. Hilarante même.

Tout dans sa vie était une horreur totale et totale, et d'une manière ou d'une autre, la première
préoccupation de Malefoy était sa vue. Il la gardait prisonnière dans sa maison, la violait sur
commande et il était uniquement préoccupé par sa vision.

Elle ne pouvait pas s'arrêter de rire. Elle continua et continua et devenait de plus en plus hystérique
et puis elle ne riait plus, elle pleurait en fait. Elle pleura et pleura et pleura, alors qu'elle se balançait
sur le bord de son lit, et Malefoy resta juste là tout ce temps; la regardant, sans expression.

Il lui fallut vingt minutes avant qu'elle ne cesse de sangloter. Puis elle s'est simplement assise là,
hoquetant et tenant ses mains sur ses yeux alors qu'elle essayait de respirer. Elle avait l'impression
d'être vide à l'intérieur; comme si elle avait sangloté tout ce qui était en elle et qu'il ne restait plus
qu'une coquille.

Finalement, elle se tut, mais pour un coup de souffle occasionnel alors qu'elle fixait le sol et
souhaitait simplement mourir.

"Tu te sens mieux ?"

Le coin de sa bouche se tordit et elle haussa les épaules avec lassitude.

"Aussi proche de mieux que jamais," déclara-t-elle. Elle regarda ses mains et remarqua que ses
doigts se contractaient subtilement. Elle leva les yeux vers lui.

"Pourquoi as-tu été torturé cette fois ?" elle demanda.

Il eut un sourire narquois en glissant sa baguette dans sa manche droite.

"De toute évidence, tu n'as pas suivi les nouvelles ces derniers temps. Le public, grâce à sa vaste
intelligence collective, a en quelque sorte conclu que je suis le Haut-Préfet, même sans la
confirmation de la Gazette du Sorcier."

La nouvelle piqua sa curiosité. "A cause de Montague ?"

Il haussa les épaules. "C’est peut-être été lié, mais je soupçonne que cela avait plus à voir avec mon
apparition en Roumanie coïncidant avec la visite du Haut Préfet. La presse dans certains des autres
pays européens est considérablement moins contrôlée que celle de la Grande-Bretagne. Une fois
qu'un journal commence à le dire, ça ne prend pas longtemps pour se répandre. Je suis maintenant
publiquement reconnu comme le protégé du Seigneur des Ténèbres. L'anonymat précédent était
pour ma protection, bien sûr."

"Bien sûr," dit Hermione. "Mais tu as été puni pour ça."

"D'autres personnes sont mortes," répondit-il, les yeux froids, "j'ai été simplement châtié."

"Alors juste deux minutes du cruciatus ?" Dit Hermione d'un ton mordant.

"Cinq."

Hermione se sentit pâle d'horreur alors qu'elle le regardait. Il eut un mince sourire.
"Ne t’inquiète pas pour moi, ma petite guérisseuse consciencieuse. C'était il y a des jours. Je vis
avec."

Il y eut une pause.

"Pourquoi as-tu tué Montague ?" elle demanda. Elle était allongée dans son lit depuis des jours et
s'interrogeait à ce sujet. S'il allait tuer Montague, pourquoi ne pas l'avoir fait immédiatement
? Pourquoi publiquement ?

Malefoy eut un sourire narquois. "Je me demandais quand tu poserais enfin cette question. J'ai
pensé que c'était évident. Il a interféré de manière flagrante et intentionnelle et a mis en danger ma
mission, bien qu'il ait été averti à plusieurs reprises que tu ne devais pas être falsifié de quelque
manière que ce soit. Je l'ai fait de manière plus formelle, mais avec mon voyage, je n'ai
malheureusement pas eu assez de temps."

"Alors tu l'as tué au beau milieu de St Mangouste ?" dit-elle en le regardant d'un air dubitatif.

"Eh bien, j'allais le tuer dans sa chambre d'hôpital, mais il a essayé de courir. J'ai dû improvisé."
L'expression de Malefoy était indifférente. "Maintenant, si tu as fini de me poser des questions, je
crois que nous avons une session de Legilimencie prévue."

Il n'est pas passé par ses yeux. Hermione n'était pas sûre s'il y avait de la littérature de guérison sur
l'utilisation de la Legilimencie suite à une blessure à l'œil, mais Malefoy avait apparemment décidé
de ne pas risquer cela et avait juste traversé son crâne.

Cela faisait un peu plus mal que d'habitude, mais une fois qu'il s'était frayé un chemin, la douleur
s'est atténuée quelque peu. Hermione souhaitait qu'il y ait un moyen de se dissocier pendant qu'il
passait au crible son esprit, mais la Legilimencie entraînait la victime à travers l'esprit aux côtés du
Legilimens. Partout où Malefoy allait dans son esprit, Hermione y allait aussi.

Elle n'avait pas de souvenirs nouvellement débloqués, seulement des répétitions plus fraîches des
anciens; surtout Ginny qui pleure. C'était comme si elle en rêvait tous les soirs. Toujours le même
souvenir. Il s'est toujours arrêté au même moment.

Il semblait presque hésiter avant de fouiller dans ses souvenirs récents. De Montague. D'Astoria.
Des questions de Stroud avant et après son arrivée.

Au moment où il sortit sa conscience de l'esprit d'Hermione, elle eut l'impression qu'elle s'était
effondrée sur elle-même. Revivre tout cela était suffisamment traumatisant pour lui faire serrer la
mâchoire jusqu'à ce qu'elle ait l'impression que ses dents pourraient se fissurer en essayant de ne
pas se briser intérieurement.

Elle roula sur le côté et se recroquevilla en une position fœtale.

Malefoy soupira, le son à peine audible, mais ne dit pas un mot. Il s'attarda encore quelques instants
avant qu'elle ne l'entende partir.

Elle était allongée dans son lit, essayant de ne pas penser; souhaitant qu'elle puisse simplement
détourner son esprit.

L'effroi l'avala comme un linceul ; comme le froid d'un fantôme, il pendait inéluctablement autour
d'elle.
Elle ne pouvait pas le chasser. Elle avait à peine pris la peine d'essayer.

Le lendemain de la visite de Stroud, elle quitta sa chambre pour la première fois depuis l'équinoxe.
Elle resta dans l'aile Nord, errant sans but. Silencieuse. Dérivant de pièce en pièce. De fenêtre en
fenêtre.

Alors que son œil continuait de se rétablir, elle pouvait voir assez clairement pour découvrir que le
printemps avait finalement commencé à ramper sur le domaine. La campagne anglaise froide et
grise commençait à montrer les plus faibles lueurs de vert frais, jaillissant du bout des branches des
arbres et glissant prudemment hors du sol sombre.

Regarder le printemps se dévoiler lentement était presque comme de l'espoir.

Sauf que l'endroit à l'intérieur d'Hermione où l'espoir avait autrefois vécu ressemblait maintenant à
un trou béant. Comme si quelqu'un avait atteint et coupé quelque chose au plus profond de son être.
Là où l'espoir avait jadis fleuri, il n'y avait plus que quelque chose de douloureux et de pourrissant.

Mais quand même, le printemps était beau à voir.

C'était surprenant de constater qu'il y avait encore de belles choses intactes dans le monde.
Contraire.

Pas rationnellement. Rationnellement, Hermione savait que la règle de Voldemort n'effaçait pas les
étoiles dans le ciel nocturne, ni ne détruisait la séquence de Fibonacci, ni ne souillait les premiers
crocus du printemps. Mais d'une manière ou d'une autre, cela la surprenait qu'elle puisse encore
voir cette beauté.

D'une manière ou d'une autre, elle avait pensé que la horrible froideur de sa vie indiquait que la
froideur laide et la beauté cruelle étaient les seules choses qui restaient à sa portée ou à sa vue.

Alors qu'elle regardait à l'extérieur le domaine alors qu'il commençait à se parer d'une nouvelle vie,
cela fit se ratatiner quelque chose à l'intérieur d'Hermione.

Si elle avait un enfant... ce serait magnifique. Intacte. Pâle, lisse et rose. Avec des yeux confiants
qui ne sauraient que s'attendre à la bonté. Avec des mains qui atteindraient quiconque tendrait la
main vers lui. Un bébé serait beau. Pure comme le printemps. Doux comme l'été.

Et puis il serait enlevé. Hermione mourrait et son bébé serait laissé pour compte; entraîné, blessé et
tordu à l'intérieur jusqu'à ce que ce soit un monstre froid, cruel, comme Malefoy, Astoria et tous les
Mangemorts.

Hermione se dégagea de la fenêtre devant laquelle elle se tenait et se précipita vers les pièces
intérieures de l'aile Nord. Des chambres sans fenêtres. Elle ne voulait pas penser au printemps, ni à
la vie, ni aux enfants, ni à la beauté, ni à la bonté.

Elle ne voulait pas penser à de belles choses qui avaient été, mais qui étaient maintenant détruites.
Ou la beauté qui restait encore. Cela avait mis en relief l'horreur dans un soulagement plus dur
jusqu'à ce qu'il soit physiquement pénible de penser- de respirer- de vivre.

Si seulement une personne pouvait mourir simplement en le souhaitant avec assez de ferveur.
Elle ne pouvait pas manger. Elle pouvait à peine avaler de l'eau. Lorsqu'une série de cinq potions
arriva avec une note de la guérisseuse Stroud, elle les rangea dans une armoire de la salle de bain.

La terreur se tordit de plus en plus autour de son cœur, jour après jour; sachant que sa prochaine
période fertile se rapprochait de plus en plus.

Malefoy entra inopinément dans sa chambre, et elle faillit fondre en larmes.

Il avait l'air assez tendu pour se briser alors qu'il la regardait.

Elle se redressa comme si elle était électrocutée puis se figea.

Il y eut une pause, et Malefoy eut l'air plus mal à l'aise qu'elle ne l'avait jamais vu.

"Je pensais qu'envoyer un mot à l'avance pourrait juste aggraver les choses" dit-il en la regardant
attentivement.

"Je… je n'ai eu le de temps de me préparer," murmura-t-elle en détournant le regard de lui.

"Tu te douches tous les matins. Je ne demande pas que tu sois excessivement lavé." Sa voix était
aussi tranchante que la lame d'un couteau.

Le portrait le tenait apparemment toujours au courant de tout ce qu'elle faisait.

Hermione resta debout et le fixa. C'était comme la première nuit où elle était dans sa
chambre; essayant de ne pas trembler, se demandant si elle était censée aller se coucher sur son lit.

Voudrait-il qu'elle soit près du pied ou au centre de celui-ci ?

"Prends ça," dit-il, sortant une fiole de quelque chose de sa robe et la tenant vers elle.

Elle l'accepta et en examina la consistance et la couleur avant de retirer le bouchon. Un Filtre


Calmant.

Il la regarda l'avaler.

Elle sentit la potion prendre effet alors que sa mâchoire et ses épaules se relâchaient, et la tension
de torsion à la base de son crâne se détendit quelque peu. Le nœud dans son estomac qui s'était
tordu de plus en plus serré au cours des douze derniers jours s'appaisa finalement légèrement.

Pendant qu'Hermione prenait le Filtre Calmant, Malefoy fouilla à nouveau sa robe et en sortit une
deuxième potion. Elle fut surprise de le voir la prendre lui-même.

Il ne semblait pas s'agir d'une seconde fiole de filtre Calmant. Quoi que ce soit, Malefoy semblait
bien plus tendu et en colère après l'avoir pris.

Une potion de libido ? Hermione n'avait même pas pensé qu'il prenait quoi que ce soit. L'avait-il
toujours pris ? Hormis la toute première nuit, elle ne l'avait jamais regardé ces nuits-là. Dans ce cas,
il prenait sûrement quelque chose quand elle lui tournait le dos.

Pourquoi en aurait-il besoin ? Stroud l'avait décrit comme parfaitement viril. Exceptionnel même.

Le viol n'était vraiment pas son truc.


"Est-ce que... ? Est-ce que je... ? Dois-je être au centre ou sur le bord du lit ?" Hermione se força à
demander.

Il la dévisagea.

"Au centre," dit-il finalement d'une voix coupée. "Étant donné que j'ai reçu l'ordre d'être moins
détaché."

Hermione se tourna vers son lit.

Son lit.

Où elle dormait chaque nuit.

Le seul endroit où il lui restait un sentiment de réconfort ou de sécurité.

Son lit.

Était-elle sur le point d'être– ? Était-ce un viol si elle préférait que ce soit lui plutôt que son père ?

Elle se mordit la lèvre et déglutit difficilement alors qu'elle s'approchait et essayait de ne pas
commencer à pleurer.

Elle s'assit sur le bord puis se glissa vers le centre approximatif de celui-ci avant de se forcer à
s'allonger. Malefoy s'approcha un instant plus tard.

Il avait enlevé les parties extérieures de ses robes, portant juste une chemise et un pantalon.

Elle se tendit dès qu'il s'approcha, essayant de ne pas grincer des dents alors qu'elle sentait sa
mâchoire se bloquer. Elle lutta pour ne pas hyperventiler alors qu'il s'approchait d'elle, et elle le
regarda avec des yeux écarquillés et terrifiés.

Son apparence semblait le mettre en valeur.

"Ferme juste les yeux," siffla-t-il. "Je ne vais pas te blesser."

Elle se força à fermer les yeux et essaya de se concentrer sur la régulation de sa respiration en
sentant le lit bouger. Elle pouvait le sentir ; l'odeur mordante du sol de la forêt l'a soudainement
frappée alors qu'elle essayait de ne pas hyperventiler.

Il y eut une pause, puis elle le sentit glisser ses robes de côté et se déplacer entre ses jambes.

Entre ses jambes. Comme Montague.

Les petits rochers pointus et froids.

Elle sanglota entre ses dents et tressaillit. Son corps était si tendu qu'elle tremblait. Elle pouvait
sentir ses ongles couper régulièrement la chair de ses paumes alors qu'elle les serrait de plus en plus
fort.

"Je ne vais pas te faire de mal." Malefoy souffla les mots près de son oreille gauche.
Elle fit un petit signe de tête en guise de remerciement. Mieux que Lucius. Mon Dieu, elle ne
pouvait même pas y penser. Elle sursauta et réprima un autre sanglot. Essayant de se détendre
légèrement.

"Juste - respire," dit-il.

Elle l'entendit murmurer un sort de lubrification juste avant qu'il ne se glisse en elle.

Elle essaya de se concentrer sur sa respiration. Pour se forcer à s'attarder sur la sensation de sa cage
thoracique qui se dilate et se contracte. Ou ses ongles dans ses paumes.

Elle pouvait sentir le souffle de Malfoy sur son visage. Elle sentait l'huile de bois de cèdre dans ses
vêtements. Le poids de son corps qui se pressait contre elle. La sensation de lui en elle.

Elle ne voulait rien ressentir. Elle ne pouvait pas ne pas le sentir. Il était partout. L'entourant. La
sensation de lui en elle et de son poids sur elle était inéluctablement réelle. Elle ne pouvait pas se
détacher de la façon dont elle avait appris à le faire sur la table.

Elle voulait le supplier d'arrêter.

Mieux que Lucius. Mieux que Lucius.

Elle voulait juste que ça s'arrête.

Elle n'en avait pas l'intention, mais elle se rendit compte que des larmes coulaient du coin de ses
yeux alors qu'elle luttait pour ne pas sangloter sous lui.

Finalement, il se contracta et venu avec un sifflement. À l'instant où il le fit, il s'arracha d'elle et du


lit.

Hermione ouvrit les yeux et essaya de stabiliser sa respiration. Alors qu'elle s'allongeait sur le lit,
elle prit conscience du bruit de nausées émergeant de la salle de bain.

Alors qu'elle était allongée là, elle entendu la chasse d'eau des toilettes, puis le bruit de l'eau coulant
du robinet pendant plusieurs minutes.

Elle essaya de se calmer et de ne pas penser au fait qu'elle ne pouvait pas bouger. Ne pensez pas à
l'expérience physique de ce qui venait de se passer.

Il avait été aussi prévenant qu'il aurait pu l'être.

C'était bizarre. C'était une personne froide, indifférente et meurtrière qui pouvait éventrer les gens
avec désinvolture, mais le viol franchissait une limite.

Avait-il toujours vomit par la suite ? Ou la regarder devait-il aggraver les choses ?

Peut-être que quelque chose était arrivé à quelqu'un qu'il connaissait. Quelqu'un à qui il tenait.
Peut-être que c'était lié à ses capacités avec le sortilège de la mort.

Il ressortit de la salle de bain. Son expression tendue semblait s'estomper comme s'il ne pouvait pas
tout à fait la maintenir. Il était pâle et épuisé, et avait l'air plus traumatisé qu'elle ne l'avait jamais
vu.
Il n'était jamais resté après les faits auparavant. Il partait toujours avant même qu'elle ne le
voie. Peut-être qu'il a toujours regardé comme ça par la suite.

Il semblait… préoccupé par elle. Non pas qu'il l'ait réellement demandé, mais il l'étudiait
attentivement de l'autre côté de la pièce.

"Je suis désolée," se surprit-elle à dire. Elle cligna des yeux.

Pourquoi s'excusait-elle auprès de Malefoy ? C'était comme si les mots lui avaient échappé de leur
propre gré. Il la regarda avec surprise. Elle essaya de clarifier.

"Pour avoir pleuré. Tu étais-" Elle ne savait pas comment le décrire. Pas le pire violeur ?

"Tout ça…ça m'as juste… ça m'a rappelé Montague," dit-elle finalement en détournant les yeux.

"J'espère que ce sera plus facile demain," dit-il d'une voix dure. Puis il invoqua ses robes et sortit de
la pièce sans un autre mot.

Hermione était allongée là, regardant les aiguilles de l'horloge traverser lentement son visage. Au
bout de dix minutes, elle ne bougeait toujours pas. Peut-être que si elle attendait plus longtemps,
une grossesse prendrait, et alors elle n'aurait pas à rester allongée ici et à endurer d'être...

Elle n'était pas sûre du terme approprié pour ce que Malefoy lui avait fait.

Bien que le concept général et la situation aient été classés dans la catégorie des viols, elle n'avait
pas l'impression que le terme rendait pleinement compte de ce qui s'était passé. Ce n'était pas du
sexe, ni de la baise, ni même de la «prendre». Copuler, était peut-être le terme approprié pour
avant, sur la table. Mais maintenant, cela leur semblait trop réel, connecté et misérable pour eux
deux d'utiliser un tel terme clinique.

Il n'y avait pas de mot pour cela.

Elle serait volontaire pour ne pas être touchée par un homme aussi longtemps qu'elle vivrait. Elle
ne voulait pas penser à l'arrivée de Malefoy pour tout répéter demain.

La pensée de la vie s'accélérant en elle la rendit malade d'horreur. L'idée de ne pas l'être-

Elle pouvait endurer Malefoy. Elle ne pensait pas pouvoir supporter Lucius.

Elle roula sur le côté et s'endormit sur les couvertures.


Chapter 22
Chapter Notes

Note de l'auteur : un petit rappel que la représentation n'est pas une approbation de l'auteur. Le
point de vue limité à la troisième personne implique nécessairement des distorsions de la
vision et des événements manqués/mal interprétés.

Le lendemain matin, Hermione se traîna du lit et se rendit dans la salle de bain au bout du couloir
avec une douche. L'eau chaude qui battait et irradiait autour d'elle était la chose la plus proche du
confort physique auquel elle avait accès.

Elle ferma les yeux et resta là, finissant par s'effondrer sur le sol et serrant ses genoux alors qu'elle
fermait les yeux et essayait de ne pas penser à la nuit précédente.

Elle se concentra sur sa douche.

L'un des aspects les plus sous-estimés de la magie était l'approvisionnement sans fin en eau chaude.
La temp érature ne faiblissait ou ne s’épuisait jamais. Cela déferlait simplement sur elle. Si elle y
restait une journée enti è re, l'eau sortirait encore chaude.

Lorsqu'elle se força finalement à fermer les robinets et à sortir, elle se tint au milieu de la salle de
bain torride essayant d'invoquer la volonté de se sécher et de s'habiller.

Elle ne s'était jamais sentie aussi démotivée. Exister semblait une exigence tellement injuste.

Hermione donnerait n'importe quoi pour un livre – n'importe quoi à lire sauf les nouvelles. Elle en
avait marre des nouvelles.

Peut-être qu'elle irait se promener. Elle n'était pas sortie depuis l'équinoxe. Elle ne savait pas si elle
allait un jour pouvoir s'approcher à nouveau des haies, mais peut-être pourrait-elle réussir à se
promener le long d'une des allées. Elle pourrait inspecter les bourgeons des arbres. Comptez les
jonquilles. Quelque chose.

Elle sortit de la salle de bain et descendit le couloir glacé enveloppée dans une serviette. De retour
dans sa chambre, elle se dirigea vers l'armoire pour sortir en un nouvel ensemble de robes.

Les déposant sur le lit, elle laissa tomber la serviette et s'examina.

Les cicatrices restantes de Montague s'étaient complètement estompées. Il y avait une tache à
l'intérieur de son sein droit qui ressemblait encore à une cicatrice dans le tissu de sa peau.

Hermione passa pensivement ses doigts dessus. Cela avait été si profond que cela aurait
probablement dû nécessiter un sort de guérison plus spécifique. La zone semblait tendue.

Il avait été suffisamment profond pour que le tissu endommagé ne soit pas seulement cutané. Les
charmes de guérison typiques ont été conçus pour la réparation de la peau et des muscles. Il y avait
probablement un sort spécifique pour réparer les tissus mammaires, mais Hermione ne s'en
souvenait pas du plus loin que sa mémoire pouvait le lui permettre. Elle ferma les yeux et essaya de
réfléchir et de voir si elle se souvenait l'avoir appris.

Elle pouvait se souvenir d'un grand livre de sorts de soins. Elle l'avait constamment emporté avec
elle pendant plusieurs années. Rétréci pour tenir dans ses poches, toujours à portée de main. Taché
de sang et de potions qui se répandaient et s'enfonçaient dans les pages alors qu'elle était trop
occupée pour les nettoyer à temps. Corné aux sections les plus importantes. Tant de pages cornées.
Bourré de ses notes dans les marges.

C'était la première chose qu'elle avait achetée après la mort de Dumbledore. Elle se souvenait du
hibou Grand-Duc qui avait volé dans la Grande Salle de Poudlard et l'avait laissé tomber pour elle.

Tout le monde parlait de redémarrer l’AD. D’acheter des livres sur la Magie Défensive. Mais
Hermione s'était tournée vers la guérison. Cela avait été le début du clivage , l'espace qui s'était
lentement creusé entre elle et tous les autres de son âge au sein de la Résistance.

Pendant qu'ils foraient des charmes de bouclier et d'étourdissants, elle était allée voir Madame
Pomfresh et avait demandé un apprentissage.

Elle avait passé la plupart de ses journées avec Madame Pomfresh, mémorisant chaque sort de
guérison et tous les sorts de diagnostic avancés que la matrone de l'école pouvait enseigner.
Apprendre quels signes et symptômes rechercher.

Le travail des sorts de guérison était très précis - subtil. Cela nécessitait la capacité de filtrer les
distractions et de se concentrer, de canaliser la magie avec des nuances extrêmement délicates. De
déterminez le sort approprié, de perfectionnez l'incantation, puis définir ses intentions avec
précision.

Les guérisseurs n'utilisaient pas de scalpels physiques, mais magiquement parlant, l'exactitude
mentale et le travail de baguette étaient comparables.

Hermione avait mémorisé diagramme après diagramme de l'anatomie humaine. Se penchant sur
tous les détails dont elle avait besoin pour entraîner ses yeux à détecter dans un diagnostic; des
pièces de puzzle d'informations qui devait être rassemblées afin d'identifier ce qui pourrait poser
problème.

Puis, le soir, elle se rendait dans les cachots pour étudier les potions avec Rogue.

Quand elle avait fini ses soins et ses potions, elle se séquestrait dans un coin de la bibliothèque,
fouillant livre après livre à la recherche de sorts utiles pour Harry. Jusqu'à ce qu'elle s'endorme là-
bas.

Lentement, elle s'était éloignée de ses amis.

Ils étaient tous tellement en colère et pourtant si optimistes après la mort de Dumbledore. Il y avait
un feu de certitude les conduisant qu'Hermione ne pouvait pas sembler déclencher en elle même au
tout début. Plus elle en apprenait, plus sa confiance quant à l'issue de la guerre semblait décliner.
Personne d'autre ne semblait comprendre à quel point il était difficile de garder les gens en vie.

Quand elle n’avait pas partagé leur optimisme, cela les avait offensés. Elle était l'amie de Harry,
pourquoi ne croirait-elle pas en lui ? Pourquoi était-elle si déterminée à faire peur à tout le monde ?
Pensait-elle qu'elle était plus intelligente qu'eux ? Elle ne pouvait même plus lancer de patronus.
Peut-être que si elle passait plus de temps à pratiquer ses sorts de défense, elle cesserait d'être aussi
morbide.

Ce n'est pas qu'ils ne prenaient pas la guerre au sérieux, mais leur perspective était rétrécie. C'était
la Lumière contre les Ténèbres, le Bien contre le Mal. La lumière gagnait toujours. Regardez les
histoires, regardez les livres. Oui, certaines personnes mourraient, mais ce serait pour la bonne
cause; une mort digne. Ils n'avaient pas peur de mourir pour ça.

Finalement, Hermione avait cessé de parler et s'était retirée avec ses livres. Il était inutile de noter
que les livres d'histoire avait été écrits par les vainqueurs. Ou qu'il y avait beaucoup de guerres dans
le monde Moldu où les vies n'étaient qu'une autre forme de munitions; où les batailles n’avaient
aucun but si ce n’est produire une nouvelle liste de victimes; une nouvelle rangée de tombes.

Peut-être qu'ils avaient tous besoin de croire de telles choses, mais Hermione ne pouvait pas. Elle
avait besoin de se préparer. Elle s'est enterrée dans la guérison, dans les potions, dans les livres
jusqu'à ce que le Ministère de la Magie tombe et que la guerre commence officiellement.

Puis elle avait été envoyée commencer ses études en France. Puis en Albanie, quand la France était
devenue trop dangereuse. Puis le Danemark. Puis en... Autriche ? Non.

Y avait-il eu un autre endroit, avant qu'elle ne se rende en Autriche ? C'était comme s'il y avait un
écart. Un flou. Hermione repoussa l'espace vide dans sa mémoire. Quelque part, ailleurs, elle était
allée étudier. Où cela aurait-il pu être ? Pourquoi l'oublierait-elle ? Elle força son esprit à se diriger
vers le flou et c'était juste une obscurité. Une faible lumière dorée émanant d'une lampe, de la
poussière, le parfum du vieux papier, sec et vert, et la fine chaîne d'un collier entre ses mains.

Rien d'autre. Elle pressa plus fort, mais le souvenir s'évanouit à nouveau dans son esprit. Elle ne se
souvenait plus de rien.

Tout comme elle ne se souvenait pas du sortilège pour réparer le tissu mammaire.

Elle soupira tandis que ses doigts se détachaient du tissu noué.

Le défaut de sa mémoire était de plus en plus troublant.

Parfois, elle n'était même pas sûre de savoir qui elle avait été pendant la guerre. Elle se souvenait
d'elle comme d'une guérisseuse. Juste une guérisseuse et une maîtresse de potion.

À un moment donné, elle avait divergé de cette personne et elle ne savait ni comment ni quand cela
s'était produit.

Quand était-elle devenue quelqu'un que Voldemort décrirait comme dangereuse ? Une personne qui
avait fait sauté la moitié d'une prison ? Qui avait brûlé des détraqueurs et poignardé Graham
Montague avec des couteaux empoisonnés ?

Hermione n'avait aucune idée d'où pouvait provenir cette version d'elle-même. Elle avait du mal à
croire que la personne avait jamais existé.

D'une manière ou d'une autre, cette personne mystérieuse avait été engloutie dans les ténèbres sous
Poudlard. Sans les récits de seconde main de Voldemort, Malefoy et Montague, elle n'aurait même
jamais su qu'une telle personne avait existé. Elle penserait presque que c'était une sorte de
tromperie si elle n'avait pas autant de cicatrices qu'elle ne pourrait pas expliquer.

Elle baissa les yeux sur son poignet gauche, passa le bout de ses doigts sur les cicatrices argentées
éparses qui marquaient son sternum et ses clavicules, puis traça la longue et fine cicatrice entre ses
septième et huitième côtes.

Le guérisseur Stroud avait dit que les fugues dans son esprit n'étaient pas une dissociation ou des
personnalités multiples, mais Hermione pensait plutôt qu'elles devaient l'être. Hermione, telle
qu'elle se connaissait, n'aurait jamais rasé la moitié d'une prison et tué d'innombrables autres
personnes pour s'introduire par effraction. Pas même pour Ginny. Hermione n'aurait pas traité tout
le monde comme un dommage collatéral dans une tentative de sauvetage. Elle ne savait pas
comment remplir un ciel de détraqueurs en feu. Elle n'avait jamais porté de couteaux empoisonnés,
encore moins appris à poignarder qui que ce soit avec.

Il y avait quelque chose de caverneux dans son ignorance, et elle ne savait pas comment le
concilier.

Elle enfila ses robes, descendit les escaliers et hésita devant la porte de la véranda. L'air était chaud
et sentait limoneux, avec de légères traces de douceur. Il y avait d'énormes parterres de jonquilles et
d'iris qui avaient apparemment poussé au cours des deux semaines précédentes. Les oiseaux
chantaient.

C'était comme si le monde extérieur s'était transformé alors qu'Hermione était allongée dans sa
chambre sombre. La nature avait laissé tomber son linceul et avait cessé de refléter la froideur et la
morosité de la vie d'Hermione. Le monde l'avait abandonnée. Il avait repris vie, mais Hermione
était toujours piégée dans une cage, froide et mortelle.

Elle se retourna et rentra à l'intérieur.

Elle ne voulait pas sentir le frémissement du printemps ; pas sur sa peau ou dans son sang. Elle ne
voulait pas penser que la vie remuait. Pas autour d'elle. Pas en elle.

Topsy apparut avant le dîner.

"Vous devez vous préparer maintenant," grinça l'elfe de maison.

C'était des heures plus tôt que Malfoy n'était jamais venu auparavant. Hermione n'avait aucune idée
de ce que cela pouvait être la raison du changement. Chaque élément d'imprévisibilité
supplémentaire n'a fait qu'empirer les choses. Elle devint froide d'effroi.

Elle alla dans la salle de bain et se baigna. Alors qu'elle s'essuyait avec des mains tremblantes, elle
se souvint des potions que le Guérisseur Stroud avait envoyées. Elle avait été si nerveuse la veille
qu'elle les avait oubliés.

Après s'être habillée, elle alla prendre l'un des flacons de l'armoire de la salle de bain. Ce n'était pas
une philtre Calmant; la couleur et la consistance n'étaient pas familières. Elle le renifla. Le parfum
était acidulé dans ses narines, légèrement citronné et poivré. Elle en mit une goutte sur le bout de
son doigt et la goûta. C'était chaud et légèrement sucré sur la langue.

Elle attendit une minute. Elle se sentait moins anxieuse.


Elle l'avala, et la potion était chaude en glissant dans sa gorge. Alors qu'elle atteignait son estomac,
la chaleur sembla s'épanouir à travers tout son corps.

Sa peau picotait et devenait presque douloureusement sensible. Hermione se figea, haletant


d'horreur et se précipita en avant, les yeux écarquillés dans le miroir. Ses joues étaient rouges et ses
yeux se dilataient alors qu'elle étudiait son reflet. Elle pressa ses mains sur sa bouche et recula.

Stroud lui avait donné une potion aphrodisiaque.

Hermione voulait fondre en larmes alors qu'elle essayait de se stabiliser et d'éliminer les effets de la
potion qui la brûlait actuellement.

Cela ne pouvait pas arriver.

C'était juste infiniment cruel.

Les mains d'Hermione tremblaient alors qu'elle essayait de trouver une solution. Un moyen de le
neutraliser. Elle attrapa la tasse à côté de l'évier et avala verre après verre d'eau dans l'espoir de la
chasser de son système. Cela ne fonctionna pas. La chaleur à travers son corps semblait descendre
plus bas, commençant à irradier de son bas-ventre.

Elle entra dans sa chambre. Elle ne pouvait pas comprendre pourquoi Stroud ferait ça.

Punir Malefoy pour toute interférence qu'il avait faite dans le programme d'élevage était une chose,
mais inciter Hermione à se doser avec une potion aphrodisiaque était un tout nouveau niveau
d'insensibilité.

Hermione grimpa en chancelant sur son lit, s'allongea et ferma les yeux. Si elle restait immobile et
concentrée, ça pourrait aller.

Le clic de la porte la fit tressaillir.

Elle ouvrit les yeux et trouva Malefoy debout là, froid et tendu alors qu'il détachait sa robe
extérieure et l'enlevait de ses épaules. Il l'étudia alors qu'il traversa la pièce, drapa ses vêtements sur
le bord du lit et la regarda.

"Tu veux un autre philtre Calmant ?" dit-il.

Il était possible qu'une potion calmante puisse aider. Hermione calcula que cela pourrait atténuer la
réaction physique avec laquelle son corps brûlait. Elle hocha fermement la tête et s'assit.

Alors qu'elle prenait la fiole de sa main, leurs doigts s'effleurèrent et elle se mordit la langue pour
ne pas haleter.

Elle le déboucha et l'avala pendant que Malfoy prenait sa propre potion.

Le philtre eut un effet aggravant. Plutôt que d'atténuer les symptômes, son corps se détendait
davantage. Elle laissa tomber le flacon sur le lit en essayant de le lui rendre.

Elle se couvrit la bouche de ses mains et fondit en larmes. Malefoy la fixa un instant.

"Qu'est-ce qui ne va pas ?" demanda-t-il.


"La guérisseuse Stroud m'a envoyé une série de potions qui, selon elle, rendraient les choses plus
faciles," dit-elle, étalant ses larmes et fixant avec détermination les couvertures du lit. "Je l'ai oublié
hier, mais je l'ai pris ce soir, juste avant ton arrivée. Je pensais que ce serait pour l'anxiété. C'est à
ça que ça ressemblait quand j'ai testé une goutte. Ce n'est pas comme si je pouvais faire une analyse
de la potion. Alors je l'ai pris, mais…" s'étrangla-t-elle légèrement. "C'était un aphrodisiaque."

Il y eut un silence stupéfait.

"Tu es une idiote," dit finalement Malefoy. "Depuis quand est-ce que tu avales quelque chose sans
poser de questions ?"

Hermione tressaillit.

"La dernière fois que je t’ai demandé d'identifier une potion qui m'a été envoyée, tu l’a forcée dans
ma gorge par pure méchanceté. Étais-je censé supposer que ce serait différent avec toi cette fois ?"

Malefoy était silencieux. La rage qui émanait de lui était palpable. Comme des vagues de chaleur
autour d'une flamme, l'air semblait presque se déformer sur les bords de son corps alors qu'il se
tenait là, la fixant du regard.

"Tu es une idiote," dit-il à nouveau.

Hermione voulait se recroqueviller sur elle-même comme une boule.

La chaleur dans son cœur était d'une constance distrayante, et tout son corps était trop chaud et
sensible. Elle se sentait vide à l'intérieur. Elle voulait être touchée. Personne ne l'avait touchée
depuis si longtemps…

Non non Non.

Elle prit une profonde inspiration tremblante. "Tu ne peux pas attendre et le faire plus tard ce soir ?
Je suis sûr que ça disparaîtra après quelques heures."

"Je ne peux pas. J'ai soudainement été sollicité en France ce soir. C'est pourquoi je suis venu ici
plus tôt, je ne serai pas de retour au Manoir avant tard demain," répondit Malefoy.

Hermione poussa un petit sanglot.

"Bien." Elle s'étouffa et se força à se recoucher sur le lit. "Fais-le."

Elle ferma les yeux et essaya de se concentrer sur le comptage à rebours à partir de mille en
doublant le nombre soustrait à chaque fois.

Moins un.

Neuf cent quatre-vingt-dix-neuf.

Moins deux.

Neuf cent quatre-vingt-dix-sept.

Moins quatre.
Neuf cent quatre-vingt-treize.

Moins huit.

Neuf cent quatre-vingt-cinq.

Elle sentit Malfoy repousser ses robes et frissonna.

Moins seize.

Neuf cent soixante-dix-neuf.

Moins trente-deux.

Les doigts de Malfoy près de son ventre brisèrent brusquement sa concentration, et elle laissa
échapper un gémissement étouffé alors que ses yeux s'ouvraient brusquement.

Il la regardait avec de grands yeux horrifiés.

Elle le fixa. Elle ne l'avait jamais vraiment vu comme quelqu'un de sexuel auparavant. Malgré cinq
mois à l'avoir couché sur une table, son aspect sexuel ne s'était jamais vraiment enregistré. Il était
froid et dangereux. Beau, mais seulement dans l'esthétique, comme une statue de marbre. Pas
quelque chose de bouillant. Pas quelque chose dont elle voulait un quelconque contact physique.

Elle n'avait jamais, jamais voulu être touchée par lui de quelque manière que ce soit. Maintenant,
elle voulait sentir ses lèvres contre les siennes. Sentir ses mains sur elle. Son poids auquel elle avait
désespérément voulu échapper à la nuit précédente - elle voulait le sentir; l'avoir sur elle. Le sentir
se presser en elle.

La brûlure d'excitation dans son cœur était angoissante. Elle n'avait jamais ressenti le besoin d'avoir
quelque chose en elle auparavant, mais alors qu'elle était allongée là, elle se sentait prête à crier s'il
ne la touchait pas.

Elle n'avait pas pensé que la deuxième nuit pouvait être pire que la première, mais c'était mille fois
pire.

Elle força à nouveau ses yeux à se fermer pour qu'elle arrête d'étudier son visage ; arrêter de
prendre en compte tous les détails de lui dont elle n'avait jamais pris note avant. Ses cheveux et ses
pommettes pointues, l'intensité de son regard, ses lèvres fines et ses dents blanches droites, les
lignes précises de sa mâchoire, et sa gorge pâle disparaissant dans le col noir de sa chemise.

"Bouge juste," dit-elle, et elle sanglota presque avec l'effort qu'il lui fallut pour ne pas simplement
bouger elle-même.

Un instant plus tard, elle le sentit pousser et se glisser en elle, et elle inclina immédiatement ses
hanches en avant pour le pousser plus profondément.

Elle enfouit son visage dans ses mains et essaya de lui arracher l'esprit alors qu'elle haletait contre
ses paumes et se sentait ruinée.

Elle tremblait.

Tout ce à quoi elle pouvait penser était à quel point elle voulait qu'il bouge. Qu’il soit dur et rapide.
Des gémissements continuaient à se former dans sa gorge et elle ne pouvait pas les étouffer. Elle se
tenait si rigidement que tout son corps frissonnait alors qu'elle essayait de ne permettre aucune sorte
de réaction.

La spirale du désir se resserrait de plus en plus en elle. Elle se mordit les lèvres. Elle ne céderait
pas.

Elle avait juste besoin de tenir le coup. Il viendrait bientôt et ce serait fini. Ensuite, elle pourrait
laisser la potion se consumer hors de son système. Ses poussées devenaient de plus en plus longues
et plus dures comme elles le faisaient alors qu'il atteignait la fin. Il accéléra légèrement et elle se
mordit la langue alors qu'elle essayait de garder la prise.

Et alors-

Elle rompit avec un sanglot désespéré.

Son corps entier spasmait autour de lui. Elle pouvait se sentir se resserrer et le saisir alors qu'il
s'enfonçait en elle quelques fois de plus, puis il frissonna avec un gémissement torturé.

Après un moment, il s'éloigna, et elle ouvrit à peine les yeux à temps pour le voir arracher ses robes
du lit et transplaner directement hors de la pièce. Elle aperçut son visage avant qu'il ne disparaisse
; il avait l'air gris, comme s'il allait s'évanouir.

Elle était allongée sur le lit et pleurait alors que sa tête s'éclaircissait lentement. La réalité, amère
comme du poison, commença lentement à saigner en elle alors qu'elle absorbait ce qui s'était passé.

Elle venait juste d'avoir le premier orgasme dont elle se souvenait.

Elle ne savait pas si elle avait été vierge avant d'être envoyée à Malefoy. Si elle ne l'avait pas été,
c'était l'un des nombreux détails qui avaient disparu de son esprit. Cela semblait étrange d'avoir
choisi de la protéger. Donc, très probablement, elle n'avait pas eu de relations sexuelles pendant la
guerre.

Tout semblait étranger. Rien ne lui avait donné la moindre indication que de telles choses étaient
quelque chose que son corps connaissait.

La potion de luxure avait changé les choses. Pour de bon, craignait-elle. Éveillé, son corps avait un
nouvel aspect de ces invasions physiques qui étaient en sommeil auparavant.

Hermione resta immobile pendant dix minutes.

Quand le temps s'écoula enfin, elle se leva et partit dans la salle de bain. Elle sortit tous les flacons
de potion restants et les versa dans l'évier avant de jeter les fioles dans la poubelle.

Quand elle leva les yeux, le portrait était là, la regardant dans le miroir. L'observant toujours.
Toujours silencieuse.

Hermione lui adressa un sourire amer puis s'effondra au sol.

La jeune sorcière pâle regarda Hermione.

Elle avait froid, comme si elle était en état de choc. Elle se recroquevilla en positon fœtale, serrant
ses genoux et essayant de respirer.
Elle allait devenir folle.

Elle allait devenir folle.

Elle ne pouvait pas continuer à tenir. Elle ne savait même pas pourquoi elle tenait. Pourquoi ne
s'était-elle pas simplement laissée aller lorsqu'elle était enfermée sous Poudlard ?

Le Manoir Malefoy était pire.

Elle enfouit son visage dans ses mains. Elle pouvait sentir les fluides d'elle-même et de Malefoy sur
ses cuisses.

Elle finit par endormir par terre.


Chapter 23

Hermione se tenait debout dans la cuisine de l’Impasse du Tisseur. Elle se retourna lentement,
regardant par-dessus les surfaces couvertes de cahiers, d'ingrédients préparés et de potions
bouillonnantes.

Hermione fit une pause en remarquant une potion scintillante dans le coin. Elle s'avança et regarda
la vapeur en spirale s'élever de la surface. Elle la renifla subrepticement. L'odeur épicée et terreuse
de la mousse de chêne, les nuances fumées de cèdre, l'odeur meurtrie des feuilles oxydantes et de
parchemin - non. Elle renifla à nouveau. Papyrus.

Elle s'éloigna brusquement et regarda les autres chaudrons environnants.

"C'est toute une variété de potions d'amour que vous préparez," dit-elle, regardant l'endroit où
Severus était penché au-dessus d'un chaudron mijotant.

"Un nouveau projet pour le Seigneur des Ténèbres. Il a soudainement développé un intérêt à
essayer de le transformer en arme," dit Severus, se moquant du liquide trouble et luminescent sur
lequel il travaillait.

Hermione sentit son sang se refroidir. "Est-ce une possibilité ?"

Severus haussa les épaules avec un léger sourire. "Je suis à la fois sceptique et démotivé, donc
probablement pas. Je pense que c'était plus une notion passagère que tout ce qui l'intéresse
sincèrement. Je rédige un rapport complet à présenter au cas où il poserait des questions à ce
sujet. Et je le fais chez moi plutôt qu'en laboratoire pour m'assurer que personne ne propose
d'idées révolutionnaires."

Hermione inspecta la pièce. Il y avait dix variétés de potion d'amour et quelques aphrodisiaques
qu'elle reconnaissait, ainsi que quinze autres qui semblaient expérimentales.

" En quoi une potion d'amour constituerait-elle une arme ?"

"Quelque chose d'une puissance exceptionnelle qui ne nécessite pas de surdosage. Je crois qu'il
s'imagine l'utiliser pour les interrogatoires."

"C'est - obscène," répondit finalement Hermione.

"En effet. Heureusement, ou peut-être malheureusement, il a d'autres préoccupations qu'il


considère plus urgentes, sur lesquelles le Sussex doit se concentrer."

Hermione se réveilla, toujours allongée sur le sol froid de la salle de bain. Elle continua à s'allonger
là; s'il y avait un avantage à sa dépression, c'était qu'elle lui facilitait le sommeil. C'était comme si
son corps avait abandonné. La rage qu'elle avait passé des mois à cultiver avait fondu et elle était
restée fatiguée et apathique, comme si son corps pesait trop lourd pour même être transporté sur le
sol.

Elle pouvait dormir et dormir dans un état de désespoir presque toute la journée.
Elle se repoussa du sol, regagna sa chambre et grimpa sous les couvertures de son lit; s'enfouissant
dedans et les serrant dans ses bras autour d'elle-même.

Même son cerveau était fatigué et apathique. Comme si même penser lui prenait trop d’énergie.

Elle jeta un coup d'œil à l'horloge. Il était près de neuf heures du soir. Il y avait un plateau avec son
dîner dessus à côté de la chaise, mais Hermione n'avait pas d'appétit.

Elle se demandait pourquoi Malefoy était en France; vraisemblablement pour tuer plus de gens.

Serait-il toujours masqué ou le ferait-il ouvertement ? Elle se demanda à quoi il ressemblait


lorsqu’il jetait le sortilège de la mort. Les visages de la plupart des gens se tordaient en une grimace
révoltante lorsqu'ils lançait le sortilège. Même Voldemort. Mais la haine et la fureur de Malefoy
étaient si froides. Peut-être avait-il le même air que lorsqu’il avait tué Montague.

Hermione se demanda si être exposé en tant que Haut-Préfet était intentionnel.

Si Malefoy avançait pour prendre le pouvoir de Voldemort, il aurait besoin d'être connu. Connu et
craint. Être révélé avait peut-être été un risque calculé; misant sur le besoin de Voldemort d'une
personnalité publique pour épargner sa vie. Si les choses en Roumanie étaient aussi instables qu'on
l'avait laissé entendre, Voldemort ne pourrait pas tuer Malefoy maintenant - même s'il le voulait.
Cela laisserait un vide de pouvoir, déstabiliserait toute l'armée des Mangemorts et donnerait à
l'Europe l'opportunité de se libérer.

Il n'y avait personnage dans l'armée de Voldemort qui lui étaient, même vaguement, comparables.
Voldemort avait des personnalités du gouvernement local, mais Malefoy était sa seule béquille
visible au niveau continental.

Le général le plus puissant de l'armée du Seigneur des Ténèbres, c’était ce qu'avait dit Astoria. Un
général depuis des années; c'était ce qu’il avait dit de lui-même.

Hermione fit une pause perplexe. Malefoy avait été général pendant la guerre ?

Elle ne se souvenait pas que Malefoy avait été un général. Elle ne se souvenait de rien de lui après
la mort de Dumbledore. Elle avait supposé que son ascension avait eu lieu à la fin de la guerre,
mais c'était peut-être faux. Il avait été difficile d'obtenir de bonnes informations vers la fin de la
guerre. Hermione n'avait pas été incluse dans la plupart des réunions purement stratégiques de
l’Ordre. Ce devait être un détail qui lui avait échappé.

Il y avait tellement de choses à propos de Malefoy qui semblaient incompréhensibles. Son pouvoir.
Le but de son ambition. Son talent ironique pour la guérison. Sa capacité d’apparition.

Un rituel destiné à être puni...

Hermione retourna le mystère dans son esprit.

C'était probablement ce à quoi Voldemort faisait référence quand il avait parlé de Malefoy le
décevant profondément. Elle se demanda ce que ça pouvait être. Les rituels de Magie Noire étaient
généralement physiquement corrosifs et mentalement érosif. Malefoy semblait étrangement, même
anormalement, intact.

En fait, alors qu'elle y réfléchissait en prenant un certain recul, il était incroyablement sain d'esprit.
Avec la quantité de Magie Noire à laquelle il était exposé, à la fois par son propre usage et celui de
Voldemort, il devrait en être empoisonné. À moins qu'il ne passe tout son temps à subir des rituels
de purification, sa santé relative semblait impossible.

Hermione avait été malade juste en entrant dans la salle de Voldemort, tandis que Malefoy avait
semblé totalement indifférent; et il y est sûrement allé plusieurs fois par semaine. Les gens ne
deviennent pas immunisés à la Magie Noire. C'est comme une drogue toxique. Addictive.
Puissante.

Mortelle.

Les Mages Noirs avaient tendance à l’utiliser de plus en plus, et des types d'arts sombres de plus en
plus forts, jusqu'à ce qu'ils s'érodent comme Voldemort l’avait fait, ou deviennent fous comme
Lucius et Bellatrix.

Mais Malefoy était intact. Physiquement et mentalement. Il était vierge.

Et capable de transplaner à travers tout un continent.

Comment diable était-ce possible ?

Hermione n'arrêtait pas de retourner la question jusqu'à ce qu'elle abandonne finalement. Elle avait
trop peu d'informations pour se permettre des suppositions.

Elle passa à un problème différent.

Elle ne pouvait pas comprendre comment elle s'y intégrait. Quelque soit le plan de Malefoy, il
semblait qu'elle devait y être incluse d'une manière ou d'une autre. Il était trop dévouée à ses soins
et à son entretien pour qu'il en soit autrement. Hermione avait pensé que c'était simplement parce
qu'il faisait ce qu'il lui avait été ordonné de faire, mais elle commençait à soupçonner fortement que
son attention allait au-delà de ça. Il semblait personnellement et émotionnellement investi en elle.
La façon dont il la regardait; l'intensité inaltérable de celle ci était presque indéniable. Elle était
importante pour lui ou pour ses projets.

Pourquoi mettre Hermione enceinte était un problème pour sa stratégie ?

Il détestait la violer; il ne semblait y prendre aucun plaisir et n’essayait même pas. Cela le rendait
même malade. Alors, pourquoi ne voudrait-il pas qu'elle soit enceinte le plus tôt possible ?

Sauf si cela avait à voir avec ses souvenirs. L'idée qu'une grossesse débloquerait les souvenirs était
au mieux théorique. Mais si Malefoy soupçonnait qu'il y avait quelque chose dans sa mémoire qu'il
ne voulait pas déverrouiller... cela pourrait peut-être l'expliquer.

Mais même sans grossesse, les souvenirs commençaient lentement à réapparaître.

Si elle était enceinte, cela lui achèterait neuf mois d'accès exclusif. Tant qu'elle n'était pas enceinte,
des souvenirs arbitraires pourraient émerger pour Voldemort.

Pourquoi continuerait-il de les forcer tous les deux à subir cinq jours de traumatisme par mois ?

Hermione n’arrivait pas à le prendre en compte.

Elle réfléchit à nouveau à la question.


Le seul élément supplémentaire auquel elle pouvait penser était que Malefoy devait savoir qu'elle
préférerait mourir plutôt que de tomber enceinte.

Est-ce que ça compterait pour lui ?

Elle ne cessait de se demander jusqu'à ce qu'elle s'endorme.

Elle était anxieuse toute la journée du lendemain; nerveuse et agitée jusqu'à ce qu'elle commence à
craindre de commencer à s’arracher la peau. Elle effleura à peine la Gazette du Sorcier avant de
commencer à la déchirer en morceaux et à la plier dans toutes les formes auxquelles elle pouvait
penser. Elle ne pouvait pas plier des grues, mais elle pouvait plier des avions et toutes sortes
d'autres formes géométriques. Elle versa son énergie nerveuse dans le pliage jusqu'à ce que ses
doigts semblent à vif sous le papier.

Puis elle commença à marcher dans l'aile Nord, traînant légèrement ses doigts le long des murs au
fur et à mesure qu’elle avançait.

Le soir venu, Hermione prit un bain sans instruction. Topsy n'est pas apparu mais le dîner était bien
là. Hermione l'ignora. Il était près de neuf heures lorsque l'elfe de maison entra soudainement dans
la pièce.

Topsy détourna les yeux alors qu'Hermione la regardait.

"Le maître est de retour. Vous devez vous préparer."

Il y eut une pause.

"Je suis déjà prête," dit Hermione.

Topsy hocha la tête puis disparut.

Hermione alla s'asseoir au pied de son lit.

Lorsque Malefoy apparut à la porte, ils se regardèrent à travers la pièce pendant plusieurs minutes.

Il n'y avait rien à dire.

Il traversa la pièce et retira une fiole philtre Calmant de sa robe qu'il lui tendit sans un mot. Elle en
avala le contenu, puis le lui rendit.

Pendant qu'il prenait sa propre potion, Hermione se glissa sur le matelas et s'allongea, fixant
avec détermination le baldaquin au-dessus de son lit.

Elle ne broncha pas lorsqu’elle sentit le lit bouger. Elle n'émit pas de bruit non plus lorsqu'elle le
sentit déplacer sa robe de côté et l'exposer. Lorsqu’elle le sentit bouger entre ses jambes, elle se
mordit la lèvre alors qu'elle continuait à regarder le baldaquin. Quand il marmonna le charme de
lubrification, elle serra sa main en un poing.

Lorsqu'il entra en elle, elle eut un petit gémissement et tourna son visage vers le mur avec
désespoir, se tordant d'une angoisse intérieure.

Son corps l'avait anticipé. Détendu, en attente. Il était prêt. Il le voulait.


C'était une trahison si profonde.

Savoir que son excitation était physiologiquement naturelle ne soulagea pas sa culpabilité.

Lorsque le viol était clinique, il était supportable. Lorsque le viol était drogué, il était supportable.
Mais quand il ne s'agissait que d'elle, de son esprit et de sa physiologie, c'était pire que tout. Cela
avait tordu et brisé quelque chose en elle.

Je suis violée et mon corps en profite, pensa-t-elle amèrement. Elle se recroquevilla.

Elle pensa qu'elle pourrait en vomir.

Elle ne voulait pas savoir si Malefoy pouvait faire la différence. S'il le savait.

Elle fixa le mur et essaya de ne pas émettre un autre son. Quand il vint , il se retira imm édiatement,
abaissa ses robes, saisie les siennes et transplana.

Elle ne se retourna pas pour voir à quoi il ressemblait avant de disparaître. Elle ferma juste ses
jambes et s'allongea là. Elle pouvait sentir ses larmes laisser des traînées froides le long de ses
tempes.

Les deux jours suivants étaient les mêmes.

Il y avait peu de soulagement le matin apr è s le cinqui è me jour. Hermione se sentait glacée .

Sa chambre et son lit eux, avaient perdu tout sentiment de confort.

Elle sortit une nouvelle paire de robes de l'armoire et descendit le couloir jusqu'à la salle de bain
avec la douche. Puis elle se recroquevilla en position fœtale, s'assit sur le sol de la douche et resta là
sous l'eau.

Il ne servait à rien de le nier. Les choses avaient changé. Plus rien n’était pareil désormais. Plus
maintenant.

La potion était un facteur important mais Hermione ne pouvait pas nier la panoplie d'autres
éléments.

Malefoy n'était pas le monstre qu'elle avait initialement perçu. Après avoir appris ce qui arrivait
aux autres substituts; après ce que Montague avait essayé de lui faire; après Astoria; après avoir été
terrifiée par la cruauté que Lucius Malefoy imaginerait si sa maternité de substitution lui était
transférée. La personne qu'elle percevait comme étant Malefoy avait changé.

Être «sauvée» par lui avait affecté les choses.

Il l'avait touchée. Personne ne l'avait touchée depuis si longtemps.

Il l'avait guérie, bien plus qu'il n'en avait besoin.

Il ne voulait même pas la violer.

Bien qu'il ait insisté sur le fait que sa protection était entièrement due à son intérêt personnel - parce
qu'on lui avait ordonné de le faire - elle était presque certaine qu'il dépassait de loin l'obligation
exigée.
L'influence des menottes y avait également contribué. Elles avaient toujours été destinées à cultiver
la conformité et la dépendance. Pour supprimer sa capacité à résister.

Si elle pouvait résister à Malefoy; s'il la maintenait violemment au sol alors qu'il la violait, il lui
serait plus facile de ne pas se résigner et s'y habituer. Elle ne pouvait que s’allonger et attendre.
Anticipant une fatalité à laquelle elle n'avait aucune capacité de résister.

Si les manières dont il la blessait étaient plus volontaires et moins obligatoires, il serait plus facile
de le voir tel qu'il était.

Même si même alors, l'esprit était cruellement adaptatif. La volonté subconsciente de survivre était
inscrite dans les humains plus profondément que presque toute autre chose. La survie n'exigeait pas
qu'Hermione soit intacte. Pour être décente. Être elle-même. La survie effacerait toute partie d’elle
même qui rendrait plus difficile de supporter sa situation.

Cela apaiserait l'angoisse mentale. S’accrocher à chaque lueur de gentillesse. Cela rendrait la vie
plus supportable.

Si elle ne faisait pas attention, cela la déroberait jusqu'à ce qu'elle soit tellement brisée à l'intérieur
qu'elle accepterait sa cage.

Hermione frissonna sous l'eau brûlante qui la frappait toujours.

Elle avait besoin de rester à l'écart de Malefoy.

Elle ne voulait pas lui parler. Elle ne se laisserait pas lui poser de questions. S'il lui demandait
quelque chose, elle répondrait aussi brièvement que possible. Elle arrêterait d’engager la
conversation avec lui, cesserait d'essayer de le comprendre.

Elle ne pouvait peut-être pas contrôler ce que faisait son corps, mais elle pouvait contrôler son
esprit. Tout ce qu'il voulait d'elle, il lui faudrait l’obtenir par la force.

Elle baissa la tête sur ses genoux alors qu'un sentiment de désolation l’envahissait.

Elle était tellement fatiguée d'être seule. Elle pressa ses lèvres l'une contre l'autre alors qu'elle luttait
contre les pleurs.

Même sa mémoire était un gouffre solitaire. Pendant presque toute la guerre elle avait été seule.

Elle avait étudiée seule à Poudlard. Puis en Europe, elle n'avait pas eut de temps pour autre chose
que des relations professionnelles. À son retour, elle avait pratiquement vécu à l'hôpital.

Il n'y avait jamais de temps pour les amitiés. Quand elle avait du temps libre, Harry et Ron
partaient en mission. Quand ils étaient de retour, c'était généralement à la suite d'une bataille,
lorsque les compétences d'Hermione étaient le plus sollicitées. Elle avait si peu de souvenirs d'avoir
été avec l'un ou l'autre dans des circonstances non professionnelles.

Puis, après la bataille finale, son emprisonnement sous Poudlard avait été comme une chute sans
fin. Seule. Jusqu'à ce que sa propre mémoire se soit cannibalisée.

Quand Hermione avait finalement été traînée et forcée dans le programme d'élevage, elle était
devenue réduite à sa fonction. Pour la guérisseuse Stroud, elle était un ventre. Pour Voldemort, elle
était une source potentielle de renseignements de guerre.
Elle n'était pas une personne.

Pour personne d’autre sauf Malefoy.

Il l’avait traitée comme une personne. Il avait répondu à la plupart de ses questions et il la regardait
comme s'il la voyait. Il lui avait parlé. Il la traitait comme si elle était personnellement importante
pour lui. Quand il la blessait, cela semblait toujours forcé et il paraissait réticent.

Les autres l'avaient blessée parce qu'ils le pouvaient.

Même les elfes de maison la regardaient à peine.

Il n'y avait pas de travail dans lequel s'enfouir au Manoir Malefoy. Pas de vide sans fin dans lequel
se perdre. C'était juste Hermione, assise se posant plein de questions sans réponse et pliant du
papier; piégée dans une maison froide.

Malefoy n'était que le peu de chaleur, de vie ou de contact humain qu'elle avait. Qu'il l'ait voulu ou
non, Hermione s’était accrochée à lui dans son isolement désespéré.

Elle ne pouvait pas.

Il avait tué tout le monde. Il les avait tous tués ou exécutés. Le voulant ou non, il la violait. Elle
n'était qu'un pion pour lui.

Elle n'allait pas trahir les souvenirs de ses amis d'une manière aussi horrible. Elle n'allait pas se
trahir.

Si elle mourait au Manoir Malefoy, elle le ferait en s'accrochant aux morceaux d'elle-même qui
restaient. Comme la Mort elle- même, il lui avait tout volé, et il attendait d'en prendre plus.

Elle pouvait rester à l'écart de Malefoy. Elle pouvait refuser de s'engager à moins qu'il ne la force et
ne la contraigne.

Elle pouvait. Elle le ferait.

Elle avait l'habitude d'être seule.

Elle passa le reste de la journée à se résoudre. Elle se prépara. Malefoy devait venir pour une autre
session de Legilimencie. Il venait toujours après sa fenêtre fertile.

Quand il le ferait, il trouverait toutes les pensées dans sa tête. Il la narguerait probablement.

Elle n’y répondrait pas.

Elle passa l'après-midi à construire une tour de cartes.

La journée passa. Le dîner arriva. Mais Malefoy n’est pas venu.

Hermione essaya de ne pas être anxieuse. Elle essaya de ne pas continuer à regarder l'horloge. Elle
ignora la sensation de resserrement dans sa poitrine alors qu'elle continuait de s’attendre à ce qu'il
apparaisse.
Il le faisait probablement exprès, se rappela-t-elle. Peut-être avait-il lu dans ses pensées quand elle
y avait réfléchi plus tôt. Il la torturait probablement intentionnellement.

Elle continua de s’attendre à le voir apparaitre jusqu'à onze heures passées, heure à laquelle
Hermione dormait habituellement. Finalement, elle se coucha.

Mais elle ne pouvait pas dormir.

Elle était juste allongée là, se demandant pourquoi il n'était pas venu. Peut-être qu'il voyageait à
nouveau. Le journal n'avait rien dit mais peut-être l'était-il encore. Peut-être qu'il était avec Astoria
à un événement, Hermione ne pensait pas se souvenir de quoi que ce soit mentionné dans les pages
de la société. Peut-être qu'ils venaient juste d'aller dîner. Est-ce qu'Astoria et lui étaient allés dîner
ensemble ?

Elle resta allongée dans son lit, se demandant jusqu'à ce que l'horloge sur le mur indique qu'il était
presque deux heures du matin.

Elle sortit du lit. C’était une nuit de pleine lune.

Elle se dirigea vers la porte et quitta sa chambre, errant dans les couloirs éclairés par la lune de
l'aile Nord. Le portrait la suivit comme un spectre pâle.

Les doigts d'Hermione traînèrent le long des murs alors qu'elle marchait. Elle n'avait jamais eu de
crises d’angoisse à l'intérieur du manoir, mais la sensation du mur sous ses doigts la rassurait.

Le clair de lune projetait de longues ombres nettes sur les sols et les murs.

Une pensée frappa brusquement Hermione.

Et si Malefoy mourait ? Le saurait-elle ? Probablement pas. Pas pendant des jours. La guérisseuse
Stroud viendrait chercher Hermione pour qu'elle soit transférée à d'autres Legilimens. Peut-être que
Voldemort ramènerait Rogue de Roumanie et lui ordonnerait de l'imprégner à la place.

Et si elle était déjà enceinte ? Cette pensée la rendit froide. Et si elle était enceinte et que Malefoy
mourait ? Voldemort attendrait-il qu'elle accouche, puis ferait-il lui-même revenir ses souvenirs ?
Ou allait-il obliger Stroud à avorter le bébé pour qu'Hermione puisse être transférée ? Si elle le
menait à terme alors, que lui arriverait- il ? Voldemort donnerait-il le bébé à Astoria ?

Astoria le tuerait. Elle le torturerait à mort. S'il ressemblait à Malefoy et Hermione, Astoria lui
arracherait probablement les yeux et le brûlerait, le ferait mourir de faim...

Elle haleta et commença à hyperventiler dans le couloir.

Elle ne pouvait rien faire. Rien. Elle ne pouvait rien faire.

Elle avait passé des mois à espérer que Malefoy mourrait mais maintenant cette pensée la
remplissait de terreur.

Et s'il était mort ?

Elle respirait de plus en plus vite. Ses mains et ses bras commencèrent à piquer comme si des
aiguilles lui frôlaient la peau. Sa poitrine était comprimée comme si elle était écrasée. Elle ne
pouvait pas se calmer.
Soudain, il y eut une apparition dans l'obscurité. Hermione se figea, étouffa un hoquet et regarda
autour d'elle.

Malefoy sortit de l'obscurité. Elle était certaine qu'il n'était là que depuis un instant.

Le clair de lune attrapa ses cheveux et sa peau pâles, et il avait l'air terrifiant et angélique à la fois.

Elle le fixa, sentant sa panique initiale disparaître. Il n'était ni mort ni mourant. Le sentiment de
soulagement qu'elle ressentit en le voyant-

Elle essaya de ne pas s'y attarder en l'étudiant attentivement.

Il y avait quelque chose dans son visage...

La tension en elle semblait légèrement atténuée par l'expression froide et dure à laquelle elle était si
habituée. Il avait l'air moins au bord de l’évanouissement.

Il s'approcha d'elle. Ses yeux glissèrent de haut en bas de son corps alors qu’il l’observait.

"Granger."

Son nom roula de ses lèvres comme un ronronnement. Elle sentit un frisson d'incertitude la
traverser. Il ne l'avait jamais appelée par son nom de famille, pas une seule fois depuis qu'elle était
arrivée. Elle avait toujours été Sang-de-Bourbe.

Ses yeux s'écarquillèrent.

Il était ivre.

Ses pas restaient stables et sa voix était ferme , mais elle en était sû re.

Elle ne bougea pas.

Il avança vers elle, jusqu'à ce qu'elle recule. Mais il n’arrêta pas de se rapprocher. Jusqu'à ce qu'elle
soit coincée contre le mur, et qu’il ne soit qu'à quelques centimètres d'elle.

"Oh, Granger." Il soupira, la regardant. Il leva une main et la plaça sur sa gorge, mais ne la serra
pas; il l'a laissa juste là. Elle pouvait sentir la chaleur s'infiltrer dans sa peau.

Elle le regarda fixement. Même ivre, son expression était un masque. Elle n'était pas sûre de ce
qu'il avait l'intention de faire ensuite. Il glissa légèrement son pouce le long de son cou et elle sentit
sa peau piquer.

Il soupira à nouveau. "Si j'avais su quelle douleur tu me causerais, je ne t'aurais jamais pris."

Il se tenait juste là, lui tenant la gorge. Elle pouvait sentir son pouls battre contre sa main. Elle
n'était pas sûre de ce qu'il voulait dire; si elle était censée s'excuser.

Elle pouvait sentir l'alcool dans son haleine.

"Mais," dit-il après une minute, "à ce stade, je suppose que je mérite de brûler. Je me demande si tu
brûleras avec moi."
Son visage était soudainement proche du sien, elle pouvait sentir l'air de ses mots frôler sa peau.

Puis ses lèvres s’écrasèrent contre les siennes.


Chapter 24

Il avait le goût du Whisky Pur-Feu.

C'était un baiser punitif. Au moment où leurs lèvres se touchèrent, il écrasa son corps contre le sien.
Sa main sur sa gorge glissa vers l'arrière et jusqu'à la base de sa nuque, emmêlant ses doigts dans
ses cheveux alors qu'il approfondissait le baiser. Son autre main se leva et berça sa joue au creux de
sa paume pendant un moment avant qu'elle ne glisse le long de son corps.

Il pencha sa tête vers le haut en continuant à l'embrasser. Sa langue poussa dans sa bouche avant de
se retirer alors qu'il mordillait ses lèvres. Assez dur pour blesser, mais pas pour saigner. Puis, alors
qu'elle était à bout de souffle, il retira sa bouche et commença à l'embrasser le long de sa gorge.

Hermione était figée sous le choc. Stupéfaite et abasourdie entre ses mains possessives.

Il tirait sur ses vêtements. Elle pouvait sentir sa robe extérieure glisser sur le sol et les boutons
supérieurs s’ouvrirent alors que l'air froid du Manoir la frappait. Il déchira les boutons, explorant sa
peau nue.

Il se collait contre elle en tirant la robe sur ses épaules, la déshabillant jusqu'à la taille.

L'air froid mordit contre sa peau, et elle sentit ses tétons se durcir dans le froid alors que ses mains
se précipitaient vers ses seins et les taquinaient. Sa bouche était à la jonction de son cou et de son
épaule, il l'embrassait et la mordillait quand soudainement il atteignit un endroit sensible et elle
gémit.

Ils se figèrent tous les deux.

Malefoy se dégagea.

Il resta là, à la regarder. Elle était affalée contre le mur, à moitié déshabillée et- excitée.

Ses yeux étaient écarquillés, comme s'il venait de prendre conscience de lui-même. Il resta là,
choqué pendant plusieurs instants, avant que son masque ne se remette soudainement en place. Son
visage se durcit et il eut un sourire narquois.

"Apparemment, tu as accepté ta place," dit-il avec un regard lorgnant.

Puis il tourna les talons et disparut dans l'obscurité.

Hermione resta là sous le choc. Elle se sentit figée, alors qu'une froide sensation de dévastation la
submergeait.

Elle était - elle avait été... réceptive. À Malefoy.

Sa docilité n'avait pas été imposée par les menottes. Il ne lui était même pas venu à l'esprit de le
repousser. Il ne lui était pas venu à l'esprit de simplement le vouloir.

Il l'avait embrassée et elle l’avait laissé faire. Elle ne s'était pas sentie révulsée. Cela avait fait du
bien à quelque chose de solitaire et de douloureux en elle. Être touchée. Quelqu'un aux mains
chaudes qui la caresse. C'était un désir entrelacé dans chaque fibre de son être.
Prise au piège dans le Manoir, elle s'accrochait à toute trace de gentillesse qu'elle pouvait trouver.

Mais ce n'était pas de la gentillesse.

Malefoy n'était pas gentil ; il n'était tout simplement pas cruel. Il n'était pas aussi horrible qu'il
pourrait l'être. Il possédait de moindres lambeaux de décence.

Apparemment, dans son esprit brisé, l'absence de cruauté était un réconfort suffisant. Pour son cœur
affamé, c'était suffisant.

Un sanglot étranglé se déchira dans sa gorge. Elle rassembla ses robes autour d'elle et s'enfuit dans
sa chambre.

En ouvrant les portes de sa garde-robe, elle sortit une nouvelle paires de robes et les boutonna aussi
rapidement que possible. Puis elle enroula ses bras autour d'elle-même pour une sensation de
sécurité supplémentaire. De décence.

Elle valait mieux que ça.

Elle n'allait pas laisser ses instincts de survie psychologique la tromper pour qu'elle tombe
amoureuse d'un monstre; à vouloir l'attention de la personne chargée de déclencher la guerre; d'être
réceptif à l'homme qui avait assassiné ses amis.

Elle ne pouvait pas laisser son esprit se rationaliser en tombant amoureux de son violeur
simplement parce qu'il n'était pas autant un monstre pour elle qu'il pouvait l'être.

Elle ne pouvait pas. Je ne le ferais pas.

Je ne le ferais pas.

Je ne le ferais pas.

Elle pourrait supporter d'être trahie par son corps mais elle ne se laisserait pas trahir par son esprit.

Elle préférait le briser.

Elle devait s’échapper du Manoir.

Elle pressa sa main contre la fenêtre froide et regarda désespérément le domaine au clair de lune.

Puis elle recula sa tête et la fracassa contre le verre aussi fort qu'elle le pouvait.

Le verre incassable ne se brisa pas. Elle ne pouvait pas lui donner ça.

Elle y enfonça sa tête.

Encore.

Et encore.

Il y avait du sang qui coulait dans ses yeux, mais elle continua.

De nouveau.
Encore.

Un bras se referma autour de sa taille et une main se serra sur ses deux poignets alors qu'elle était
tirée loin de la vitre.

Elle se débattit. Essaya de libérer ses mains. Creusant ses orteils dans le grain du parquet pour
résister.

Sanglotant.

"Granger. Non- ne le fais pas." La voix de Malefoy était proche de son oreille.

Elle tira vainement pour se libérer alors qu'elle sanglotait.

Elle était tellement fatiguée d'être blessée et seule. Elle voulait en finir. Si elle continuait d'exister
dans cette maison, elle allait essayer de trouver du réconfort. Tout pour ne pas devenir froide et
seule pour toujours et à jamais.

Elle voulait être touchée. Elle voulait se sentir en sécurité, même si ce n'était qu'une illusion. Elle le
voulait…

Mais elle ne pouvait pas.

Elle ne trahirait pas tout le monde comme ça. Harry. Ron. Minerva. Ginny...

Elle ne se trahirait pas comme ça.

"Je ne peux pas- je ne peux pas…" sanglota-t-elle, essayant de se libérer à nouveau.

"Ne te blesse pas. Granger, c'est un ordre. Ne te fais pas de mal." Malefoy grogna l'ordre tout en
l'éloignant de la
fenêtre.

Elle continua de se débattre.

"Arrête."

Il gronda l’ordre.

"Arrête d'essayer de te blesser physiquement." Sa voix tremblait.

Elle sentit les menottes autour de ses poignets devenir chaudes alors qu'il les invoquait, et elle lutta
contre
la magie.

"Non !" Elle sanglota en sentant la magie grandir jusqu'à ce qu'elle étouffe presque son esprit et que
son
corps devienne mou.

Elle s'effondra contre Malefoy. Il relâcha ses poignets et enroula son bras fermement sur ses
épaules, comme s'il s'attendait à ce qu'elle se jette à nouveau contre la fenêtre.
Elle resta simplement là, frissonnante et sanglotant doucement dans ses bras. Il y avait du sang qui
coulait de son visage, de ses lèvres et de son menton sur le sol.

"Donc..." dit-il d'une voix tendue après quelques minutes. "Tu as trouvé un moyen de contourner
les menottes, je vois."

Alors qu'elle s'accrochait à lui, elle réalisa faiblement que c'était le cas.

Les compulsions existaient dans son esprit. L'ordre n'était pas de se blesser, mais ne précisait
aucune différence entre les dommages psychologiques et physiques. Alors - dans un état d'agonie
mentale suffisant - elle avait pu le contourner. Elle souffrait de toute façon; elle ne pouvait pas
empêcher son esprit de lui faire du mal. La contrainte avait été annulée.

Cela avait toujours été dans son esprit.

Son interprétation des compulsions avait toujours été ce qui l'avait limitée. L'ordre de se taire: elle
l'avait interprété comme Malefoy ne lui permettant pas de parler sans permission parce qu'elle
supposait qu'il serait vindicatif comme ça. Elle n'avait donc pas pu parler. Si elle l'avait interprété
comme quelque chose de plus simple, comme ne pas parler fort, elle aurait pu parler; à moins que
Malefoy n'ait clarifié et précisé la compulsion davantage.

Les compulsions étaient fondées sur la prévention de la désobéissance volontaire.

Quand elle ne pensait pas au fait qu'elle désobéissait, quand elle réagissait instinctivement ou
parlait sans réfléchir, elle avait toujours été capable de contourner les compulsions. Elle ne l'avait
simplement pas remarqué.

"Je suppose que oui," dit-elle doucement, reprenant son équilibre et se tenant debout.

Ses mains glissèrent loin d'elle. Quelque chose à l'intérieur d'Hermione se tordit à la perte de son
contact.

Il la retourna et utilisa un sort pour enlever le sang de son visage et jeta un sort de guérison là où la
peau
s'était fendue. Sa tête palpitait là où elle l'avait frappé.

"Pourquoi ?" Demanda Malefoy d'une voix dure. "Pourquoi ce besoin soudain d'aller si loin ?"

Elle le regarda. Ils ne se tenaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Ses yeux gris d'acier
l'étudiaient attentivement. Il avait pris une potion de sobriété depuis qu'il l'avait embrassée; elle
pouvait le sentir dans son haleine.

"Pourquoi pas ?" dit-elle d'une voix mélancolique. "Mes options ont toujours été de m'échapper ou
de mourir."

"Mais c'est la première fois que tu as réellement eu l'intention de le faire. Pourquoi ce soir plutôt
qu'hier, ou le jour de mon départ pour la France ?"
Il avait donc remarqué qu'elle était devenue réactive à contrecœur. La bouche d'Hermione se tordit
et elle détourna le visage, pressant sa joue contre son épaule.

Ne lui parle pas. Ce n'est pas ton ami.


"Je ne te demande pas de parler pour obtenir la réponse," dit-il après plusieurs minutes. "Bien que
je pense que tu préfères ça. Nous devions nous voir pour une session de Legilimencie, de toute
façon."

Hermione ferma la bouche, mais ses yeux se posèrent sur son lit. Elle ne voulait plus s'allonger sur
un lit devant lui. S'il envahissait son esprit pour obtenir la réponse, il verrait à quel point elle était
pathétiquement, désespérément seule. À quel point il était devenu important pour elle.

Si elle répondait à la question, elle aurait un certain contrôle sur le récit.

Elle ouvrit la bouche plusieurs fois alors qu'elle se demandait par où commencer. Elle avait si froid
que sa peau lui faisait mal. Elle se serra dans ses bras, se frottant lentement les bras.

"Je pense que je commence à développer le syndrome de Stockholm," dit-elle finalement


doucement. "C'est une condition psychologique Moldue. Un instinct de survie ou un mécanisme
d'adaptation, je suppose que tu pourrais dire ça comme ça."

Elle se tut et regarda Malefoy. Il était sans expression, s'attendant apparemment à ce qu'elle
s’explique davantage. Elle se detourna.

Il soupira d'irritation. "Donc, nous faisons ça à la dure. Très bien. Legilimencie alors."

Hermione se raidit et enroula ses épaules sur la défensive. "C'est quelque chose qui se produit
parfois lorsqu'un otage commence à s'attacher à son ravisseur - en raison de sa dépendance." Elle
força les mots, sa voix tremblante. Elle ne regarda pas Malefoy.

Elle se força à continuer.

"Je ne sais pas grand-chose à ce sujet. Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour étudier la psychologie.
Mais, je pense que je commence à rationaliser ton comportement; en essayant de justifier ce que tu
fais. Un manque de cruauté devient de la gentillesse. C'est - c'est un mécanisme de survie, donc il
opère à travers des réactions et des adaptations subconscientes. Afin d'essayer de créer une
connexion émotionnelle authentique, je pourrais développer des sentiments pour toi..." Sa voix
s'interrompit et s'éteignit pendant un moment.

Il y eut une pause.

"Honnêtement, je préfère être violée par ton père que d'avoir des sentiments pour toi," dit-elle
finalement en regardant le sang sur le sol.

C'était un silence retentissant, et elle vit les mains de Malefoy s'enrouler lentement en poings à ses
côtés.

"Eh bien," dit-il après quelques secondes, "avec de la chance, tu es enceinte maintenant et tu n’aura
pas besoin de souffrir de l'attention de l'un ou l'autre de nous deux. Tu seras simplement laissée
seule."

Il commença à se retourner pour partir. Sans y penser, sa main sortit et attrapa sa robe. Il se figea.
Elle sanglota dans sa barbe alors même qu'elle agrippait le tissu plus fort, laissant tomber sa tête et
la posant contre sa poitrine. Il sentait la mousse et le cèdre, elle trembla et s'enfouit contre lui. Ses
mains se levèrent et se posèrent sur ses épaules jusqu'à ce qu'elle puisse sentir leur chaleur
s'enfoncer lentement en elle, ses pouces parcourant légèrement ses épaules jusqu'à ce qu'elle cesse
de trembler.

Puis ses mains se figèrent et il la repoussa violemment. Hermione recula et faillit tomber contre son
lit alors qu'il s'éloignait d'elle. Ses yeux étaient froids et il y avait quelque chose d'inconnu dans son
expression qu'elle ne pouvait pas situer.

Il la regarda fixement pendant un moment, sa mâchoire se tordit, puis il prit une profonde
inspiration et émit un rire doux et amer.

"Tu n’as pas le syndrome de Stockholm." Il haussa un sourcil.

"Tu ne te soucie pas de survivre. Les Gryffondors ont toujours hâte de mourir." Ses lèvres se
courbèrent en un ricanement alors qu'il disait «Gryffondor». "Après tout, tu fantasmes un grand
meurtre-suicide pour nous deux depuis des mois maintenant. Non, la chose qui te ronges ce n’est
pas la survie; c'est l'isolement. Pauvre petite guérisseuse, sans personne dont tu puisses s’occuper.
Personne qui n’aie besoin de toi. Ou qui te veuille."

Hermione le fixa alors qu'il continuait.

"Tu ne peux pas supporter d'être seule. Tu ne sais pas comment fonctionner dans la solitude. Tu as
besoin de quelqu'un à aimer; tu ferais n'importe quoi pour les gens qui te laissent les aimer. C'était
ce que la guerre était pour toi n’est-ce pas? Tu voulais te battre, mais tu étais assez intelligente pour
savoir qu’une autre combattante imprudente de dix-sept ans n'allait pas changer l'issue de la guerre
- pas comme une guérisseuse le pourrait. J'imagine qu’aucun de tes amis n’a jamais compris ça,
n'est-ce pas ? Que ce choix était un sacrifice pour toi."

Hermione se sentit pâlir.

"Potter et le reste de tes amis étaient trop stupides et idéalistes pour apprécier les choix que tu avais
fait. C’était un fardeau, d’être l'une des rares personnes assez intelligentes pour comprendre ce qui
était nécessaire pour gagner; l'une des seules disposées à payer le prix. Le prix exigé par la victoire.
Ils n’ont jamais rien compris à tout cela. Tu les as laissés te renvoyer. Puis, quand tu es revenue, tu
les as laissés te faire travailler à mort. Pas beaucoup de valeur ou de gloire pour les guérisseurs -
pas comme pour les combattants. Quand Crivey est mort, ils ont donné à Potter des jours pour
pleurer juste parce qu'il l'a vu. C'est toi qui as essayé de sauver le garçon, et qu'est-ce que tu as
obtenu ? Quatre heures et on attendait de toi que tu sois opérationnelle à nouveau ?"

"C'est - ce n'est pas - comme ça - c'était." Les mains d'Hermione étaient serrées en poings si
fermement que ses os lui faisaient mal.

"C'est - c'est exactement comme ça que c'était. Tu peux te faire des illusions, mais j'ai passé tant
d'heures dans tes souvenirs que je les connais probablement mieux que les miens. Tu aurais fait
n'importe quoi pour tes amis; tu as pris tout les choix difficiles et en as payé le prix sans te plaindre;
tu t'es prostituée pour l'effort de guerre. Mais dis-moi, parce que je suis sincèrement curieux, qu'est-
ce que Potter a bien pu faire pour toi pour qu’il le mérite ?" Elle le fusilla du regard.

"Harry était mon ami. C’était mon meilleur ami."

Malefoy ricana. "Donc ?"


Hermione détourna les yeux et prit une inspiration tremblante. "Je n'ai jamais eu d'amis - quand
j’étais plus jeune. J'étais trop bizarre, trop perdue dans mes livres. J’en voulais plus que tout, mais
personne n'a jamais voulu être mon ami. Quand j'ai découvert Poudlard, j'ai pensé - j'ai pensé tout
serait différent, qu'être une sorcière était la raison pour laquelle je ne m'intégrerais jamais. Mais -
quand je suis arrivée - j'étais toujours bizarre et penchée sur mes livres et personne ne voulait rien
avoir à faire avec moi. Harry - Harry à été la première personne qui m’a laissée être son ami.
J'aurais fait n'importe quoi pour lui." Elle poussa un sanglot sec dans sa barbe et l'avala. "En plus -
ce n'est pas comme s'il y avait une chance pour moi sans lui."

Il y eut une longue pause.

"C'est la chose la plus pathétique que j'ai entendue de ma vie," dit finalement Malefoy, redressant
sa robe. "Alors quoi ? Je suis le remplaçant de Potter ?" Il se moqua. "Si quelqu'un te parle autant,
tu ne peux pas t’empêcher de t’attacher à cette personne ? Les prostituées de l’allée des Embrumes
coûtent plus cher que toi."

La mâchoire d'Hermione tremblait, mais Malefoy n'avait pas fini. "Soyons clairs, Sang-de-Bourbe.
Je ne veux pas de toi. Je n'ai jamais voulu de toi. Je ne suis pas ton ami. Il n'y a rien qui m'apportera
plus de joie que d'en finir avec toi."

"Je sais..." dit Hermione d'une voix basse et creuse.

"Bien que..." dit Malefoy après une pause, "Je ne peux pas nier que tu t’es amélioré ces derniers
temps. Je vais devoir envoyer mes remerciements à Stroud."

Il passa ses yeux sur son corps. Hermione prit une profonde inspiration et le fusilla du regard.

Puis elle se moqua. "Vraiment ? C'est pourquoi tu m'as embrassé ? A cause de la potion ?"

Il haussa les épaules et la regarda d'un air moqueur, les yeux froids. "Qu’est ce que tu veux que je te
dises ? Le viol n'est pas vraiment mon «truc». Cependant, ton attachement grandissant est à la fois
fascinant et amusant à voir. Je n'aurais jamais imaginé que tu serais du genre à fantasmer sur le fait
que mes soins obligatoires à ton égard indiquaient une sorte d'attachement. Je ne peux même pas
commencer à deviner à quel point le Seigneur des Ténèbres sera amusé d'en être témoin dans
quelques jours. La Sang-de-Bourbe de Potter, craquant pour son violeur Mangemort. Mais
apparemment avec les Sang-de- Bourbe, il y a toujours de quoi creuser quand on pense avoir
toucher le fond."

Il se tourna pour partir, puis s'arrêta. "Je reviendrai plus tard pour voir tes souvenirs. S'il te plaît, ne
présume pas que je suis mort parce que j'ai parfois une meilleure utilisation de mon temps que de
patauger dans ta petite vie tragique."

Il renifla avec dérision une dernière fois et sortit de la chambre d'Hermione.

Lorsqu’il revint le lendemain, Hermione avait à peine bougé. Il la fixa pendant plusieurs minutes.
Elle ne leva pas les yeux et ne lui prêta aucune attention.

"Ton lit," ordonna-t-il finalement.

Hermione resta debout sans un mot et s'assit sur le bord du lit. Elle regarda le sol. Il n'avait pas
besoin de ses yeux.
Il y eut un moment de pause avant qu'il ne se fraye un chemin dans son esprit.

Il passa la plupart de son temps à examiner ses souvenir de Rogue. Il parcourut à peine ses
souvenirs récents. Lorsqu’il rattrapa le présent, il se retira et partit sans un mot.

Hermione se sentait morte. Si elle s'était regardée dans le miroir et avait découvert qu'elle était un
fantôme, elle aurait à peine été surprise.

Rien que de la froideur.

C'était tout ce qu'elle ressentait.

Elle s’allongea dans son lit et présenta ses excuses à ses amis pour les avoir tous déçu.

Quand Stroud arriva six jours plus tard, Hermione traversa sans mot dire la pièce et s'assit sur le
bord de la table d'examen; ouvrant mécaniquement sa bouche pour le Veritaserum.

"Vous avez une petite mine," déclara Stroud, sa bouche se courbant légèrement alors qu'elle
l'étudiait. « Comment s’est passée la conception ce mois-ci ?"

"Je n’en sais rien. N'est-ce pas pour ça que vous êtes ici ?" Répondit Hermione d'une voix amère,
fixant ses genoux et faisant rouler le tissu de sa robe entre ses doigts.

Stroud eut un rire froid. "Intelligent."

Il y eut une pause pendant que Stroud lançait le sortilège de détection de grossesse. Puis une pause
plus longue.

"Vous êtes enceinte." Le ton de Stroud était triomphant.

Les mains d'Hermione se figèrent.

Non.

Je vous en prie, non.

C'était comme si Hermione avait été soudainement enfoncée sous de l'eau glacée; pas d'air et pas de
pression, comme si elle était écrasée de tous les côtés. Elle pouvait entendre son rythme cardiaque
monter jusqu'à ce que le son de son sang rugissant était presque tout ce qu'elle pouvait entendre.

Stroud commença à parler, mais Hermione ne pouvait distinguer aucun des mots.

Elle ne pouvait plus respirer.

Stroud lui parlait de plus en plus fort. Les mots étaient arrondis et indéchiffrables. Hermione haleta
et essaya de puiser de l'oxygène, mais sa gorge était comprimée - comme si elle était étranglée.

Son cœur battait si fort qu'il y eut une vive sensation de coup de couteau dans sa poitrine.

Non, s’il vous plaît non.

Stroud se tenait devant elle, fixant le visage d'Hermione. Elle n'arrêtait pas de dire quelque chose,
encore et encore. Le mouvement des lèvres de Stroud était le même à chaque fois que la
guérisseuse se rapprochait, faisant des gestes. Hermione ne pouvait pas comprendre les mots.
L'expression de Stroud devenait visiblement impatiente alors qu'elle n'arrêtait pas de se répéter. Le
son s'est simplement brouillé en un rugissement indéchiffrable.

Hermione ne pouvait plus respirer; ses poumons brûlaient alors qu'elle essayait de le faire. Les
bords du visage de la guérisseuse étaient flous, comme si elle se fondait dans l'air ambiant.

Tout devenait de plus en plus flou. Il y eut une sensation d'aiguilles s'enfonçant dans les bras et les
mains d'Hermione.

Soudain, Malefoy fut devant elle; ses mains sur ses épaules.

"Calme-toi." Sa voix dure coupa le flou.

"Respire."

Hermione haleta, prenant une inspiration irrégulière; puis elle fondit en larmes.

Non. Ne sois pas enceinte. Donnez-la à Lucius, laissez-le la violer et torturer à mort.

Chaque fois qu'elle inspirait, c'était comme si un couteau était traîné dans son œsophage.

"Oh mon dieu - Non..." Elle sanglotait les mots encore et encore en tremblant.

"Respire. Continue à respirer," répéta Malefoy. Son expression était figée. Sa mâchoire se serra
alors qu’il la fixait tandis qu’elle essayait de reprendre son souffle.

Il lui fallut plusieurs minutes pour arrêter de se contenter de faire des inhalations saccadées, et
progressivement commencer à inspirer et à expirer normalement. Sa prise se relâcha lentement et il
se tourna lentement vers la guérisseuse Stroud. Son expression était furieuse.

"Vous savez qu'elle est sujette aux crises d’angoisses. Vous ne pouvez pas lui donner d'informations
comme ça," dit-il d'une voix furieuse, tenant toujours Hermione fermement par les épaules alors
qu'elle continuait à pleurer.

"Je pensais que la panique était uniquement causée par les espaces ouverts." Stroud croisa les bras
sur sa poitrine et leva le menton. "Étant donné à quel point elle est terrifiée par votre père, j'ai pensé
qu'elle serait soulagée."

"Essayez peut-être de réfléchir davantage," dit froidement Malefoy. "Je commence à soupçonner
que vous la traumatisez intentionnellement. Vous l'avez menacée avec mon père et lui avez
administré un aphrodisiaque sans avertissement. Essayez-vous de lui déclencher une dépression
nerveuse ?"

La guérisseuse Stroud renifla alors qu'elle jetait un diagnostic sur Hermione.

"Je ne fais rien qui risquerait de compromettre ses souvenirs; il n'y a pas lieu de s'inquiéter. J’ai
même hâte qu’elle se rétablisse depuis que j'ai réalisé qu'elle était la responsable du Sussex." Stroud
regarda froidement Hermione. "Je suis curieuse de savoir comment une sorcière qui n'a même
jamais obtenu son diplôme à Poudlard, et sans aucune formation formelle, a construit à elle seule
une bombe capable de tuer tous mes collègues."
Il y eut une longue pause entrecoupée par les sanglots brisés d'Hermione alors que Malefoy fixait
Stroud.

"C'était une terroriste de la Résistance formée dans toute l'Europe pour devenir une guérisseuse
spécialisée dans la déconstruction des malédictions du Sussex; sans oublier qu'elle maîtrisait les
potions. Si elle pouvait démonter et neutraliser une malédiction, elle pouvait aussi l'utiliser. Si vous
étiez si curieuse vous auriez pu me le demander," répondit-il d'une voix froide. "La torturer
psychologiquement ne va pas vous donner de réponses, d'autant plus qu'elle n'en a aucun souvenir.
Votre programme n'est pas l'occasion de vous venger. Vous semblez avoir oublié que je ne
supportais que des imbéciles interfèrent avec ma mission."

"Je ne le voulais pas-"

"Vous le vouliez. Le Seigneur des Ténèbres l'a placée sous ma garde. Vous savez à quel point elle
est précaire. J'ai fait des dépenses et des efforts considérables pour maintenir son environnement.
Étant donné que le Seigneur des Ténèbres n'a fait aucune objection lorsque j'ai exécuté l'un de ses
partisans marqués, qui avait interféré, pensez-vous vraiment qu'il s'inquiéterait pour vous ?"

La pâleur de Stroud devint mortelle. "Mon programme—"

"Est une farce." Malefoy ricana en le disant. "La raison pour laquelle vous n'êtes pas morte aux
côtés de vos «collègues» dans le Sussex est que votre proposition n’avait pas été qualifiée de
suffisamment solide scientifiquement pour être qualifiée pour un laboratoire comme celui-là. Où
sont vos contrôles ? Où sont vos statistiques et vos données historiques ? Le spectacle que vous êtes
si disposée à fournir aux pages de la société est financé et doté de suffisamment de personnels pour
continuer facilement sans vous." Les yeux de Malefoy brillaient vicieusement pendant qu'il parlait.
"C'est le seul avertissement que je vais vous offrir. Vous n'êtes plus autorisée à être seule avec elle.
Le rendez-vous d'aujourd'hui est terminé. Si vous avez de nouvelles instructions concernant ses
soins, vous me les donnerez. Topsy !"

L'elfe de maison apparut avec une fissure. Malefoy ne quitta pas Stroud les yeux.

"Escorte Stroud au salon. Je serai en bas que quand j'aurai fini de gérer la situation ici."

Stroud souffla, mais elle était toujours pâle et ses mains tremblaient alors qu'elle rassemblait
ses dossiers. Alors que la porte se fermait, Malefoy se retourna pour regarder Hermione. Elle avait
arrêté de pleurer et essayait de respirer régulièrement.

Il poussa un léger soupir puis la tira sur ses pieds.

"Viens," dit-il en la conduisant à travers la pièce jusqu'à son lit, l'étudiant attentivement avant de
mettre la main dans ses robes et d’en retirer une fiole de sommeil sans rêve.

"Compte tenu des événements récents, j'ai bien peur de ne pas te faire confiance consciente et
seule. Prends ça."

Hermione tendit une main de plomb et accepta la fiole mais la regarda avec hésitation. Son souffle
n'arrêtait pas de s'accélérer.

"Certaines potions peuvent entraîner des anomalies fœtales. Je ne me souviens pas si le sommeil
sans rêve est sûr," dit-elle d'une voix hésitante.
"C'est bon."

Elle leva les yeux vers Malefoy. Comment diable le saurait-il ?

Il rencontra ses yeux. "J'avais peur que quelque chose comme ça puisse arriver si jamais tu tombais
enceinte. J’ai vérifié. » Elle continua à hésiter.

"Je ne te le demande pas. Si tu refuse, je le ferai," dit-il d'une voix dure.

Hermione pressa ses lèvres l'une contre l'autre et avala sa salive tandis que sa poitrine continuait de
se contracter. Elle déboucha le flacon en tremblant et le porta à ses lèvres. Dès qu'elle en avala le
contenu, elle s'étrangla et fondit à nouveau en larmes. Le flacon glissa de ses mains et plongea sur
le sol, se brisant.

"Oh mon dieu..." Elle sanglota entre ses mains alors que la potion frappait son système et
envahissait son esprit comme un raz-de-marée noir. Elle se laissa tomber sur le lit. "Oh mon dieu...
oh mon dieu... je vous en prie..."

Ses yeux se fermèrent alors qu'elle continuait à pleurer. Elle était vaguement consciente que ses
jambes avaient été soulevées sur le matelas. L'obscurité l'engloutit.

"Je suis désolé, Granger."


Chapter 25

Quand Hermione ouvrit les yeux, il était tard dans la soirée. En tournant la tête, elle trouva Malefoy
debout devant le portrait sur le mur, lui parlant à voix basse.

La sorcière du tableau aperçut immédiatement le mouvement d'Hermione et fit un geste par-dessus


son épaule. Il s'arrêta de parler et tourna les talons pour la regarder.

Il avait l'air fatigué et singulièrement peu enthousiasmé par sa paternité imminente.

Hermione avait l'impression qu'elle allait être malade.

Elle ferma les yeux, se recroquevilla en boule en essayant de ne pas recommencer à pleurer. Elle
pouvait entendre le bruit des chaussures de Malefoy alors qu'il traversait la pièce et s'approchait de
son lit.

Il y eut un long silence et elle put sentir son regard sur elle. Elle replia son menton contre son
épaule et le repoussa.

"Tu n'es pas autorisé à te blesser ou à faire quoi que ce soit qui pourrait provoquer un avortement
ou une fausse couche."

Ce n'était pas une déclaration, c'était une commande. Elle pouvait sentir la chaleur autour de ses
poignets.

"Je suis sûr que tu vas essayer de le rationaliser comme étant une protection pour tenter de
contourner les compulsions, mais ce n'est pas le cas. Tu n'es pas autorisé à faire quoi que ce soit
pour mettre fin à ta grossesse."

Elle pouvait sentir la piqûre de ses larmes dans le coin de ses yeux et sanglota faiblement.

"Topsy te surveillera à plein temps maintenant, pour s’assurer que tu n’ai pas de problèmes comme
trébucher dans les escaliers ou marcher sur une branche d'if. Elle a déjà soigné des sorcières
enceintes, donc elle est bien consciente de ce que tu peux et ne pas manger ou boire. Elle a ma
permission pour te retenir immédiatement si tu essaye quoi que ce soit."

Hermione ne dit rien. Malefoy resta debout à côté de son lit pendant plusieurs minutes avant de
soupirer faiblement. Elle entendit ses pas battre en retraite et le cliquetis de la porte.

Elle resta couchée et alterna entre les pleurs et le sommeil; recroquevillé fermement, enroulant ses
bras autour de son ventre de manière protectrice.

"Je suis désolée. Je suis désolée. Je suis tellement, tellement désolée," murmura-t-elle encore et
encore. "Je ferais n'importe quoi pour t’épargner de ce monde."

Malefoy réapparut au bout de quatre jours.

"Tu ne peux pas rester ici à te morfondre pendant neuf mois," dit-il. "Tu dois manger et tu dois
sortir."
Hermione l'ignora et espérant qu'il partirait. À moins qu'il n'ait l'intention de la forcer à quitter le lit,
elle
n'avait aucune intention de bouger. Il y eut un long silence. Elle pouvait sentir ses yeux sur elle.

"J'ai quelque chose pour toi," dit-il finalement.

Elle sentit quelque chose de lourd presser la couverture et ouvrit un œil. Il y avait un gros livre
épais posé à
côté d'elle. Guide pour des soins efficaces lors de la grossesse et de l'accouchement magique.

Elle referma les yeux.

"Je ne peux pas toucher tes livres," dit-elle, sa bouche se tordant en parlant et sa voix tremblant
légèrement. "Astoria les avait tous protégés contre les Sang-de-Bourbe."

"Celui-ci ne vient pas de la bibliothèque du Manoir." Le ton de Malefoy était légèrement amusé. "Il
ne te
brûlera pas."

Il y eut une pause.

"J’attends de toi que tu sorte du lit demain."

Après son départ, Hermione rouvrit les yeux et tendit la main vers le livre, posant légèrement un
doigt sur la couverture. Il n'y eut pas eu de sensation de brûlure lorsqu'elle entra le toucha.

Elle le rapprocha de sa poitrine en le tenant fermement contre elle.

Le lendemain, elle se força à sortir du lit et se dirigea vers la fenêtre. Le livre était tout neuf; le dos
en cuir craqua légèrement alors qu'elle souleva la couverture, et les pages sentaient légèrement
l'huile de machine et l'encre. Il mesurait trois pouces d'épaisseur et était imprimé sur du papier
bible. Elle commença par la table des matières et lut pendant des heures consécutives.

C'était un manuel médical plutôt qu'un guide de grossesse de base pour une sorcière profane. C'était
réfléchit de la part de Malefoy de se rendre compte qu'elle préférait cela.

Elle était plongée dans un chapitre sur la régulation endocrinienne influençant une invasion
trophoblastique adéquate quand Malefoy rentra dans sa chambre.

Elle s'agrippa aux bords de son livre de manière réactive alors qu'il la regardait avec une expression
contemplative.

"Quand es-tu sortie pour la dernière fois ?" demanda-t-il finalement.

Hermione hésita et déglutit. "Le jour où tu es parti en France. Je suis allée dehors."

Les yeux de Malefoy se plissèrent.

"Pendant combien de temps ?"

Hermione sortit légèrement la mâchoire et rougit. "Moins d'une minute."

L'irritation traversa son expression. "Et avant ça ?"


Hermione resta silencieuse et baissa les yeux.

"Tu n'es plus allée dehors depuis l'équinoxe, n'est-ce pas ?"

Hermione regarda la page devant elle, sans ciller, jusqu'à ce que les mots se brouillent. Malefoy
soupira.

"Lève-toi," ordonna-t-il.

Elle se leva, serrant son livre contre sa poitrine. Il poussa un autre soupir.

"Tu ne peux pas l’emporter avec toi, il pèse près de 2,30Kg. Je ne te demande pas de le traîner dans
le
domaine. Laisse-le ici."

Hermione le tint plus fort. Il leva la main droite et agrippa ses tempes comme s'il avait mal à la tête.

"Personne ne va te le voler ou te le prendre si tu le laisses ici. S'ils le font, je t’en achèterai un autre.
Laisse le." Les derniers mots étaient une commande.

Hermione le posa à contrecœur sur son lit puis alla récupérer ses bottes dans l'armoire. Pendant
qu'elle se préparait, Malefoy regarda par la fenêtre, étudiant l'horizon. Puis il se retourna
brusquement et la regarda brièvement avant de se diriger vers la porte.

Hermione le suivit lentement.

Il s'arrêta à la porte de la véranda et la regarda. "Nous n'irons pas près du labyrinthe de haies."

Il la conduisit à travers les roseraies, puis le long d'une des ruelles bordées d'arbres fruitiers en
fleurs. Le domaine était charmant au printemps. Hermione ne pouvait pas le nier, mais la beauté se
sentait amère et toxique en l’accueillant.

Ni elle ni Malefoy ne parlèrent avant qu'il ne l'ait raccompagnée dans sa chambre.

Alors qu'il s'éloignait, elle réussit à parler.

"Malefoy." Sa voix vacilla en prononçant son nom.

Il s'arrêta et se tourna vers elle; son expression se ferma, ses yeux méfiants.

"Malefoy," répéta-t-elle. Sa mâchoire trembla et elle agrippa le cadran du lit. "Je ne te demanderai
jamais rien… "

Il pinça les lèvres et son regard se durcit. Elle sentit quelque chose se briser de désespoir mais elle
se força à continuer.

"Tu peux me faire tout ce que tu veux. Je ne demanderai jamais aucune pitié de ta part. Mais - s'il te
plaît, ne fais pas de mal au bébé. Même si tu as un héritier différent, c'est - c'est toujours ta moitié.
Ne - ne - ne – ne-"

Sa poitrine commença à se contracter alors qu'elle avait du mal à respirer et à ne pas pleurer. Elle
trembla.
"Ne laisse pas Astoria lui faire du mal..." dit-elle d'une voix brisée. "S'il te plaît, je t’en supplie…"

Sa voix se coupa alors qu'elle commençait à hyperventiler. Elle s'accrocha au montant du lit alors
qu'elle luttait pour respirer.

Malefoy traversa la pièce et prit ses épaules.

"Personne ne fera de mal à ton bébé," dit-il en rencontrant ses yeux.

Elle s'écarta de lui, libérant une épaule. "Ne... ne me fais pas de promesses que tu ne pourras pas
tenir..."

Son expression vacilla et il attrapa à nouveau son épaule, passant ses mains le long de ses bras. "Tu
as ma parole. Personne ne fera de mal à ton bébé. Astoria n'y touchera jamais."

Hermione se mordit la lèvre alors qu'elle le regardait et luttait pour rendre une respiration normale.
Ses poumons n'arrêtaient pas de contracter sans qu'elle ne le contrôle. Tout son corps tremblait
alors qu'elle continuait à tirer des respirations haletantes brusques, puis à les relâcher
immédiatement.

"Personne ne lui fera de mal. Calme-toi maintenant," dit-il fermement. "Tu dois respirer
lentement."

Elle se pencha entre ses mains pendant un moment, posant sa tête contre sa poitrine alors qu'elle
essayait de respirer lentement; puis elle se figea et s'éloigna de lui, reculant contre le mur.

"Ne- joues- pas avec moi," dit-elle, la voix tremblante. Je ne veux pas de tes promesses ou de ton
attention pour «maintenir» mon «environnement»." Elle sanglota faiblement dans sa barbe. "Après
tout tu m’as clairement montré à quel point je suis pathétique - de confondre tes soins obligatoires
avec quoi que ce soit d’autre..."

Elle enroula ses bras autour d'elle-même et glissa sur le sol, tremblant et pressant sa bouche fermée
alors que tout son corps tremblait.

"Tu - tu n'as pas besoin de t’inquiéter davantage - je vais prendre soin de moi. Tu n'as plus besoin
de me raccompagner."

Malefoy la regarda immobile pendant plusieurs minutes, tandis qu'elle pressait ses mains contre sa
bouche et essayait de calmer sa respiration. Sa main bougea légèrement en avant avant qu’il ne
l’enroule en un poing. Il hocha la tête brusquement et partit.

Elle le revit pas pendant trois semaines.

La présence de Topsy devint constante, même si l'elfe était rarement visible. Quand Hermione
s'asseyait dans son lit, elle se matérialisait immédiatement et lui demandait si elle voulait quelque
chose.

Pendant ces trois semaines, Hermione développa des nausées matinales. Elles arrivèrent tôt et avec
vengeance. Hermione pouvait à peine supporter de sentir de nombreux aliments, et encore moins
essayer de les goûter ou éventuellement de les avaler.

Heureusement, les odeurs du plein air ne la dérangeaient pas. Quand elle ne relisait pas son guide
de grossesse, elle faisait de longues promenades dans le Manoir. Elle se frayait un chemin le long
des haies, s’obliger à se rappeler encore et encore que Montague était mort.

Elle commença à avoir des maux de tête. C'était une douleur lancinante qui commença comme une
vague sensation à l'arrière de son crâne, mais semblait s'aggraver légèrement chaque jour.

Quand elle ne marchait pas ou ne lisait pas, elle se pelotonnait dans son lit et dormait.

Alors que sa grossesse continuait à progresser, sa tête commença à lui faire tellement mal qu'elle
pris le réflexe de serrer la mâchoire inconsciemment pour essayer de faire face à la douleur
constante. La lumière du jour aggravait les maux de tête; les journées ensoleillées la gardait au lit
alors qu'elle essayait de ne pas vomir à cause d'une combinaison de nausées matinales et de
douleur. En quelques jours, la douleur devint si intense quelle ne put plus lire.

Topsy ajouta des rideaux sombres et lourds qui empêchaient presque toute la lumière de pénétrer
dans la pièce.

Elle mangeait de moins en moins. Quand elle ne mangea plus et ne sortit pas du lit pendant deux
jours, Malefoy réapparut enfin.

Elle l'entendit entrer mais ne retira pas son bras de ses yeux pour le reconnaître.

"Tu dois manger," dit-il.

"Vraiment ?" dit-elle d'un ton faible mais sarcastique. "Je n'en avais aucune idée. Le manuel
médical n'a jamais mentionné que la nutrition était nécessaire pendant la grossesse."

Elle l'entendit soupirer.

"C'est une grossesse magique," dit-il amèrement. "Même les Moldus souffrent de nausées
matinales, c'est juste pire pour les sorcières, même les Sang-de-Bourbe."

Il y eut une pause et elle l'entendit bouger.

"Y a-t-il quelque chose que tu mangerais ? Que tu penses pouvoir manger ?"

"Des frites," dit-elle drôlement, "ou peut-être un sachet de chips ?"

Il y a eu un long silence.

"Vraiment ?" répondit-il d'un ton douteux.

Elle se moqua faiblement, et cela lui fit palpiter la tête si douloureusement que c'était comme si
quelqu'un avait enfoncé une tige de métal à travers la base de son crâne et au centre de son cerveau.
Elle poussa un sanglot bas. La douleur sans fin et croissante était comme si son cerveau était
lentement écrasé et broyé en poussière.

"Même si je pouvais penser à quelque chose qui semblerait comestible, je doute que je puisse le
garder," dit-elle d'une voix tendue.

Elle pouvait presque l'entendre essayer de penser à autre chose à dire. Elle se retourna et berça sa
tête dans ses bras.
"Les sorcières ont des enfants depuis des milliers d'années. Les statistiques indiquent que j'ai peu de
chances d'en mourir," lui dit-elle.

Il y eut une pause.

"Ma mère a failli y rester" dit-il. Sa voix était creuse.

Hermione ne dit rien d'autre. Il n'est pas parti. Il était toujours debout près de son lit quand elle
s'endormit d'épuisement a cause de la douleur.

La guérisseuse Stroud arriva quelques jours plus tard. Malefoy se dressait derrière elle comme une
ombre menaçante.

Lorsque Stroud invoqua une table d'examen au centre de la pièce, il se moqua d'elle. "Marchez les
dix pas supplémentaires jusqu'à son lit et lancez lui vos charmes de diagnostic," dit-il d'une voix
froide.

Elle souffla légèrement dans sa barbe et se dirigea vers l'endroit où Hermione était enroulée en
boule.

Stroud jeta à peine un coup d'œil à Hermione alors qu'elle jetait un diagnostic complexe sur son
estomac. Un minuscule orbe de lumière jaune pâle, presque aveuglant, est apparu; palpitant si
rapidement qu'il battait presque. Cela ressemblait presque à un vif d'or mais il était miniaturisé, un
peu plus gros qu'un pois.

Hermione se figea et la fixa. La lumière lui donnait des nausées de douleur, mais elle ne pouvait
pas détacher ses yeux. Il éclairait presque toute la pièce.

"C'est la signature magique de votre héritier," informa Stroud à Malefoy.

Les yeux d'Hermione se précipitèrent vers Malefoy; il avait le même air que si quelqu'un l'avait
frappé à la tête avec une batte de cognard. Son visage était cendré et il avait l'air à moitié étourdi.

"Le battement est le battement du cœur. La taille correspond à la croissance du fœtus. Et la


luminosité indique les niveaux magiques; qui sont exceptionnelles, comme je l'avais prédit." Les
derniers mots de la guérisseuse Stroud étaient suffisants. "Bien que cela puisse rendre la grossesse
plus traumatisante pour elle. Les enfants puissants le font souvent."

Stroud jeta un coup d'œil à Hermione et lui fit un sourire peu sincère.

Elle passa ensuite plusieurs minutes à lancer divers sorts sur l'orbe de lumière et sur Hermione;
finalement elle en jeta un sur sa tête. Elle leva les yeux. Les lumières rougeoyantes dispersées dans
son cerveau semblaient toutes identiques, sauf qu'il y avait une légère teinte d'or à la lumière.

La guérisseuse se tourna vers Malefoy.

"Avez-vous vérifié ses souvenirs récemment ?"

"Je ne l'ai pas fait," dit-il. "Elle a déjà souffert d'une crise d'épilepsie après avoir subi une
Legilimencie alors que ses taux d'hormones étaient élevés. J'attendrai que ses migraines et ses
nausées matinales passent. La legilimencie est invasive et traumatisante, quelle que soit la
familiarité de la signature magique."
Stroud hocha la tête. "Il est probable que ses migraines soient principalement dues aux fugues. Les
maux de tête pendant la grossesse ne sont pas rares, mais les niveaux de douleur que le diagnostic
indique dépassent ce qui est considéré comme normal."

L'expression de Malefoy se resserra.

"Y a-t-il quelque chose qui peut être fait ?" Il demanda.

"Il n'est pas conseillé de prescrire des potions de soulagement de la douleur pendant la grossesse.
Cela peut entraîner des anomalies fœtales ou une fausse couche dans les premiers stades de la
grossesse," déclara Stroud. "Vous pouvez essayer le soulagement de la douleur Moldu, si cela vous
inquiète, mais les maladies provoquées par la magie nécessitent généralement un traitement
magique."

Malefoy regarda Stroud avec scepticisme. Stroud releva le menton. "Si vous ne me croyez pas,
vous êtes invités à obtenir un deuxième avis ou à faire appel à une sage-femme pour le corroborer.
Le guérisseur de l'esprit vous a informé que le processus de corrosion serait probablement atroce.
Ce n'est pas comme si quelqu'un avait déjà créé des fugues magiques individuelles autour de
centaines de ses souvenirs. La corrosion magique est aussi douloureuse que cela puisse paraître. Le
niveau magique de votre héritier accélère probablement le processus, mais nous n'avons aucune
idée du temps que cela pourrait prendre. Il est possible qu'une fois que ses niveaux d'hormones se
rééquilibreront, la gravité de la douleur s'atténue quelque peu. Mais il est tout aussi probable que le
processus de corrosion reste ainsi pendant toute la durée de la grossesse. C'est impossible à prévoir.
On ne peut vraiment rien y faire. Il existe des potions sûres pour la garder hydratée et pour éviter de
mourir de faim qui peuvent lui être administrées si elle peut les avaler. Cependant, à moins qu'elle
ne perde une quantité dangereuse de poids ou qu'elle ne commence à crier à cause de la douleur,
interférer pourrait la mettre en danger, elle ou la grossesse, et ne ferait guère plus que prolonger le
processus."

La mâchoire de Malefoy se serra. "Bien."

Stroud partit peu de temps après, mais il resta derrière, fixant Hermione.

Elle ferma les yeux et essaya de ne pas s'attarder sur la façon dont elle se sentait misérable et sur le
fait qu'elle pourrait rester ainsi pendant encore trente-quatre semaines. Sa tête lui faisait trop mal
pour même y penser. Elle essaya de dormir. Le minuscule orbe lumineux de lumière apparut dans
son esprit et elle s'enroula de manière plus protectrice autour de son estomac.

Elle sentit le lit bouger et des doigts froids touchés sa joue, repoussant ses cheveux en arrière puis
les reposant contre son front. Elle se mordit la lèvre et lutta contre les pleurs.

Elle était si fatiguée de pleurer. Elle essaya de faire semblant que c'était quelqu'un d'autre. C'est
Harry. C'est Ron. C'est Maman, se dit-elle; elle ne se força pas à s'éloigner du toucher.

Après une autre semaine, elle commença à se demander si elle allait mourir de la grossesse. Malgré
la science avancée de la guérison obstétricale, l'intervention magique pendant la grossesse était
extrêmement limitée. Les grossesses magiques avaient tendance à neutraliser ou à réagir
extrêmement mal aux influences magiques externes.

Hermione pouvait se garder légèrement hydratée. Topsy lui administrait des potions d'hydratation
et de nutrition plusieurs fois par jour, mais elle pouvait rarement les garder pendant les quelques
secondes nécessaires à son système pour les absorber.
Elle n'était pas sûre si elle souffrait réellement d'hyperémèse gravidique ou si la plupart des nausées
et vomissements étaient causés par les migraines. Si elle mangeait quelque chose, elle vomissait
immédiatement puis vomissait jusqu'à ce qu'elle sanglote à cause de la douleur supplémentaire que
cela lui causait à la tête.

Elle perd it presque tout son tonus musculaire.

Elle était allongée mollement dans son lit dans sa chambre sombre et souhaitait mourir.

Malefoy vint… souvent, pensa-t-elle. Il amena plusieurs guérisseurs de l'esprit qui bégayèrent
nerveusement autour de lui et n'offrirent aucun conseils utiles. Il amena des sages-femmes et des
guérisseurs obstétricaux qui roucoulaient sur les niveaux de magie de son héritier et prescrivaient
des potions au goût encore pire à Hermione qui les vomissait par la suite.

Elle soupçonnait que Malefoy venait parfois quand elle dormait, parce que son nez trop sensible
détectait souvent son odeur dans la pièce. Lorsqu’il venait et qu’elle était réveillée, elle n'était guère
plus réactive.

Il s'asseyait sur le bord de son lit et lissait ses cheveux, et parfois il prenait son poignet et tirait sa
main dans la sienne. La première fois qu'il le fit, elle crut qu'il jouait avec ses doigts, mais elle se
rendit progressivement compte qu'il lui massait la main; tapotant le bout de sa baguette dessus à
différents points de pression, envoyant de légères vibrations dans ses muscles. Puis il se penchait et
massait légèrement ses doigts et sa paume.

Il faisait ce que les guérisseurs faisaient pour traiter les tremblements du cruciatus, se rendit-elle
compte. Il devait avoir mémorisé la technique en raison de la fréquence à laquelle il avait besoin du
traitement.

Elle ne retira pas sa main.

Elle se dit que c'était uniquement parce que cela pourrait lui faire plus mal à la tête si elle bougeait.

À l'approche de la fin du mois de mai, sa tête lui faisait de plus en plus mal. Elle devint de plus en
plus mince jusqu'à ce que les menottes puissent glisser à mi-hauteur de ses avant- bras. Topsy
devint agitée et commença à rencontrer les yeux d'Hermione alors qu'elle l’implorait doucement
d'essayer d'avaler plus de potions ou de siroter du thé à la menthe poivrée ou au gingembre.

Malefoy restait de plus en plus. Il devait partir pour «chasser» et accomplir d'autres tâches
auxquelles Hermione essayait de ne pas penser, mais il était souvent dans sa chambre. Il ne lui
parlait pas. Il rencontrait rarement ses yeux, mais il lissait ses cheveux, lui tenait les mains et agitait
les menottes autour de ses poignets. Parfois, quand elle ouvrait les yeux, elle le voyait fixant son
ventre, mais il n'essayait jamais de le toucher.

Elle était enceinte de près de neuf semaines lorsqu'elle se réveilla brusquement, paniquée.

Il y avait quelque chose - quelque chose pour lequel elle devait être prête.

Elle ne se souvenait pas...

C'était important.

La chose la plus importante. La chose qu'elle ne devait pas oublier.


Elle devait être prête.

Quoi qu'il arrive. Elle était censée tenir bon.

Elle se força à sortir du lit. La douleur d'être debout la fit haleter. Elle serra les dents. Elle se força à
se lever.

Elle devait…

Elle ne se souvenait pas. C'était juste au bord de ses pensées.

Ses jambes tremblaient à cause de l'atrophie musculaire. Elle se força à marcher et essaya de ne pas
paniquer.

Elle était censée faire quelque chose.

De quoi s’agissait-il ?

Topsy apparut. "Avez-vous besoin de quelque chose ?"

"Non," dit Hermione d'une voix tremblante alors qu’elle fouillait dans son esprit et essayait de
réfléchir. Oh mon Dieu, qu'est-ce que c'était ? Son cœur se mis à battre alors qu'elle luttait pour se
souvenir malgré la douleur aveuglante.

Il y avait des points noirs qui dansaient régulièrement dans sa vision, de plus en plus grands. La
douleur dans sa tête ne cessait de croître.

Malefoy apparut soudainement devant elle. Avait-t-il transplané ? Elle ne l'avait pas entendu.

"Quoi…" il sursauta et s'interrompit lorsqu'il la trouva debout devant lui.

"Je... je ne peux pas... me souvenir...", força-t-elle à sortir. "Je suis - censée - tenir-"

Sa voix se brisa dans un cri bas alors que la pression dans sa tête devenait si intense qu'elle pensa
qu'elle allait s'évanouir. Sa vision vacilla. Elle cligna des yeux, essayant de voir, et quand sa vue
s'éclaircit, elle découvrit que Malefoy avait un couteau à la main. Elle leva les yeux vers lui,
surprise. Son expression était froide et attentive alors qu'il se précipitait vers elle.

Elle recula, essayant instinctivement de l e repousser. Le moment avant qu'il ne la poignarde,


Malefoy disparut soudainement.

Alastor Maugrey se tenait devant elle, le visage sinistre et fatigué. "Une opportunité s'est présentée.
Celle qui pourrait changer le cours de la guerre."

Avant qu'Hermione ne puisse dire quoi que ce soit, Maugrey était partie et elle tombait.

Non, elle ne tombait pas.

Malefoy la tenait par la gorge et la jetait au sol.

Il y avait l a sensation d'une lame de couteau glissant entre ses c ô tes.


Elle était au milieu d'un champ de bataille. Tout le monde tombait au sol, suffoquant. Harry. Ron.
Les Mangemorts. Tout le monde mourait autour d'elle et elle criait.

"Combien de fois penses-tu que je peux te poignarder avant que la lumière ne s'éteigne dans tes
yeux ?"

Ginny pleurant : "Je ne voulais pas"

"Quelque chose pour réchauffer mon cœur froid."

Un baiser dur alors qu'elle était épinglée contre le mur.

"Je ne voulais pas de toi."

La sensation de son poignet, fracassant sous une poigne de fer.

"Tu semble heureuse d'avoir réussi à te prostituer. Heureuse de savoir que ta pièce d'échec est
verrouillée en place ?"

Harry se tenait devant elle, pâle et enragé, son visage recouvert de sang séché: " Si c'est à quel
point tu crois en nous, tu n'es pas quelqu'un dont j'ai besoin de l'aide."

Elle était assise à côt é de Tonks, qui la fixait avec prudence, les yeux méfiants : "Combien de
personnes as-tu tué aujourd'hui, Hermione ? Dix ? Quinze ? Le sais-tu m ê me ?"

Minerva McGonagall, agrippant une tasse de thé, sa voix tremblante : "Vous n' ê tes pas une
pécheresse ; ce n'est pas un destin que vous méritez. Et pourtant, il semble que vous soyez d é
termin ée à essayer de vous damner si cela signifie gagner."

Sa propre voix: "Si mon âme est le prix pour les protéger - pour vous protéger. Ce n'est pas un prix.
C'est une affaire."

"Tu es à moi. Tu me l’as juré" grogna t-il dans son oreille.

Severus la regardant froidement : "Si vous parvenez à réussir, vous êtes tout aussi susceptible de
détruire l'Ordre que de le sauver."

Hermione pleurant : " Je suis désolée. Je suis désolée de t’avoir fait ça."

Finalement, Malefoy se tenait au-dessus d'elle, son visage blanc, ses yeux brillants de rage : "Je
t'ai prévenu. Si quelque chose t ’ arrive, je raserai personnellement tout l'Ordre. Ce n'est pas une
menace. C'est une promesse. Consid è re ta survie autant comme une né cessit é pour la survie de
la Résistance que celle de Potter. Si tu meurs , je tuerai jusqu ’ aux derniers d'entre eux."

C'était comme tomber alors que le passé se libérait, surgissant dans son esprit et l'avalant.

A suivre …
Flashback 1
Trois ans plus tôt.

Mars 2002. Près de six ans après la mort d'Albus Dumbledore.

Les dents d'Hermione grincèrent de frustration alors qu'elle embouteillait des potions d'antidote.
Elle venait de sortir d'une autre réunion inutile de l'Ordre.

Parfois, elle se demandait si elle était la seule à savoir qu'ils perdaient la guerre.

Alors qu'elle rangeait les nouvelles bouteilles, elle en glissa quelques-unes dans sa poche et se
précipita dans la pièce voisine où s'affairait Madame Pomfresh. La salle d'hôpital occupant le
deuxième étage du Place Grimmauld était étrangement silencieuse.

Personne actuellement dans la pièce n'avait de blessure facile à guérir.

Lee Jordan était couché dans un lit. Il y avait encore de la matière cérébrale qui suintait de ses
oreilles, goutte après goutte. Hermione avait trouvé un moyen d'annuler la malédiction mais le
contre-charme était lent. Elle ne pouvait qu'espérer que le ruissellement s'arrêterait dans l'heure
suivante. Il était douteux que ses fonctions mentales se rétablissent. Les lésions cérébrales étaient
graves et irréparables. Elle n'était pas sûre de l'étendue précise de celles-ci. Elle devait attendre qu'il
se réveille.

S'il se réveillait.

Très probablement, en supposant qu'il n'était pas complètement en état de mort cérébrale au
moment où les gouttes cesserait, l'Ordre devrait courir pour le déposer à St Mangouste lorsqu’ils
pourraient libérer quelqu'un.

George Weasley était assis dans un lit à côté de son ami. Il était pâle de douleur et de désespoir. Il
avait été touché à la cuisse droite par une malédiction de nécrose à action rapide. Au moment où il
avait pu surmonter la douleur et transplaner, la pourriture s'était propagée jusqu'à sa hanche. Il n'y
avait pas de contre-charme pour la nécrose. Hermione avait à peine réussi à éviter ses organes
vitaux en lui coupant la jambe. Elle n'avait même pas eu une seconde pour s'arrêter et l'endormir.
Ses mains tremblaient encore, peu importe le nombre de philtres Calmants et de potions de douleur
qu'Hermione lui avait administrés.

Katie Bell était allongée dans un lit dans le coin le plus éloigné, entrain de dormir. Hermione
espérait bientôt la libérée. Un Mangemort méchamment créatif avait invoqué un porc-épic dans sa
poitrine. Les piquants avaient déchiqueté et mutilé les poumons et l'estomac de la jeune fille et,
miraculeusement, n'avaient pas arrêté son cœur. Elle s'était presque noyée dans son sang avant
qu'Hermione et Madame Pomfresh n’aient réussi à bannir la créature et à la stabiliser. Katie était là
depuis trois semaines. Bien que guérie dans l’ensemble, tout son torse était encore couvert d'une
multitude de petites cicatrices rondes. Sa respiration émit un léger cliquetis lorsqu'elle bougea.

Hermione s'approcha et versa une potion anti-venin dans la gorge de Seamus Finnegan. Il était
tombé dans un gouffre de vipères et s'était fait mordre trente-six fois avant de réussir à transplaner.
Ce n'était que grâce à l'immunité des sorciers contre les blessures non-magiques qu'il avait réussi à
revenir avant de mourir.

Il y avait une douzaine d'autres corps dans la salle d'hôpital, mais Hermione ne connaissait pas les
noms de ces combattants de la Résistance, et ils étaient trop blessés pour lui dire.
Debout dans la pièce, regardant les corps silencieux et blessés, elle se sentait perdue.

Elle venait juste de venir d'une autre réunion au cours de laquelle elle avait exhorté l'Ordre à
commencer à utiliser des malédictions plus efficaces lors des combats. Ses propositions avaient été
rejetées. Encore une fois.

Il y avait une sorte d'optimisme bizarre parmi de nombreux membres de l'Ordre qu'ils pourraient
d'une manière ou d'une autre gagner la guerre sans utiliser les Arts Sombres. La plupart des
combattants de la Résistance utilisaient toujours par défaut des sorts étourdissants ou pétrifiants
lorsqu'ils étaient acculés, comme si les Mangemorts ne pouvaient pas annuler ces sorts en quelques
secondes, puis apparaître lors de la prochaine escarmouche pour tuer ou mutiler horriblement
quelqu'un.

Il y en avait quelques-uns qui avaient commencé à utiliser des sorts plus vicieux. Surtout ceux qui
avaient été victimes d'une malédiction qui les avaient presque tués. C'était comme un secret mal
gardé dans les rangs de la Résistance; tout le monde fermaient les yeux dessus, en prétendant que
ce n'était pas le cas.

Chaque fois qu'Hermione apparaissait à une réunion de l'Ordre de haut niveau, elle expliquait
pourquoi tous les combattants avaient besoin d'apprendre une magie plus efficace pour se battre en
duel. Chaque fois, elle se retrouvait à recevoir des regards incrédules.

Apparemment, être du côté de la «Lumière» exigeait qu'ils se battent également contre des
probabilités de vaincre quasi nulles. Peu importe que leurs ennemis veuillent tous les tuer, puis
assassiner et asservir tous les Moldus d'Europe. Apparemment, c'était encore une raison
insuffisante pour tuer des Mangemorts en légitime défense.

La réponse qu'elle obtenait à chaque fois était la même. Elle était une guérisseuse, ne savait-elle pas
comment l'utilisation de malédictions sombres finissait par corrompre une personne ? Si les
membres de l'Ordre et de la Résistance faisaient le choix personnel d'utiliser ces types de sorts,
c'était leur décision. L'Ordre ne l'exigerait jamais de personne. Ne l'enseignerait jamais à personne.

D’ailleurs, quelqu'un le signalait toujours doucement à Hermione, elle savait à peine ce que c'était
que d'être là-bas sur un champ de bataille face au choix de mettre fin à la vie de quelqu'un d'autre.
Elle était toujours de retour à Place Grimmauld à guérir, faire des potions et des recherches pour
l’Ordre quand les combats se déroulaient. C'était là qu'ils avaient besoin d'elle. Elle avait besoin de
laisser les personnes spécialisées dans le combat prendre les décisions concernant les stratégies de
guerre.

C'était suffisant pour donner envie à Hermione de crier.

Alors qu'elle se tenait à côté de Lee Jordan, bouillonnante, elle entendit un coup de bois râpé sur le
sol et se tourna pour trouver Fol'Œil entrant dans la pièce. Il la regardait fixement.

"Granger, un mot," dit-il.

Se ressaisissant, elle se tourna pour le suivre dans le couloir. Elle espérait qu'elle n'allait pas encore
être grondée pour avoir eu l'audace de remettre en question la stratégie de guerre de l'Ordre. Elle
n'imaginait pas que Fol'Œil le ferait; il était l'un des rares membres de l'Ordre à ne pas être en
désaccord.
Il ouvrit le chemin vers une petite pièce, et une fois à l'intérieur, il se retourna et lança une série de
sorts de confidentialité complexes et puissants.

Une fois qu'il eut fini, il regarda attentivement autour de la pièce. Son œil magique tournait alors
qu'il scrutait chaque recoin. Au bout d'une minute, il la regarda.

Il semblait étrangement tendu, même pour un homme qui aboyait «Vigilance constante», plus
souvent qu'il ne disait quoi que ce soit d'autre.

Il semblait mal à l'aise.

"Nous perdons la guerre," dit-il après un moment.

"Je le sais," répondit Hermione d'une voix plombée. "Parfois, j'ai l'impression d'être la seule
personne consciente de ça."

"Certaines personnes - ne peuvent se battre qu'alimentées par l'optimisme," répondit


lentement Maugrey. "Mais... nous manquons d'optimisme."

Hermione n'arrêtait pas de le fixer. Elle n'avait pas besoin de lui pour lui dire ça. Elle le savait.

C'était elle qui s’occupaient des membres de l’ordre alors qu'ils mouraient à l'agonie de
malédictions qu'elle ne pouvait pas inverser. Qui devait ensuite entrer dans une salle de débriefing
et dresser la liste des morts et des blessés, en précisant combien de temps il faudrait à ces derniers
pour s’en remettre et s’ils pourraient se battre à nouveau une fois rétablis.

"Une opportunité s'est présentée," déclara Fol'Œil à voix basse. Il étudiait attentivement son visage.
"Celle qui pourrait inverser le cours de la guerre."

Hermione n'avait plus aucune réserve d'espoir en elle pour s'éclairer à ces mots. Sur la base du
contexte dans lequel Maugrey lui parlait, elle soupçonnait que son prix était suffisamment élevé
pour être discutable.

"Oh ?"

"Au fur et à mesure que les forces de Voldemort se sont développées, l’utilité de Severus est
devenue limitée. Il continue principalement à rechercher et à développer de nouvelles malédictions
avec Dolohov. Ils ne l'informent pas des stratégies d'attaques."

Hermione acquiesça. Elle l'avait remarqué au cours des derniers mois. Certains des autres membres
de l'Ordre en avaient profité pour commencer à remettre en question la loyauté de Rogue.

"Nous avons l'opportunité de faire venir un nouvel espion. Quelqu'un de Haut-Rang dans l'armée de
Voldemort est prêt à retourner sa veste pour nous."

Hermione regarda Maugrey avec scepticisme. "Quelqu'un de Haut-Rang veut se retourner


maintenant ?"

"Conditionnellement," clarifia Fol'Œil. "Le garçon Malefoy. Il dit qu'il deviendra espion pour
venger sa mère. Avec l'assurance d'un plein pardon et..." il hésita. "Et il te veut. Maintenant et après
la guerre."

Hermione resta stupéfaite. Si Maugrey venait de la maudire, elle n'aurait pas pu être plus étonnée.
"Severus pense que l'offre est légitime. Il dit que Malefoy avait une sorte de fascination pour toi à
l'école. Rien n'indique que l'offre a été faite sous ordre."

Hermione enregistra à peine les mots alors qu'elle se redressait intérieurement.

Elle n'avait pas revu Malefoy depuis l'école.

La sixième année avait à peine commencé lorsqu’il avait déclenché la guerre en assassinant
Dumbledore puis en s'enfuyant. Elle entendait parler de lui de temps en temps lorsque Severus
faisait des mises à jour sur la structure militaire de Voldemort. Malefoy avait rapidement grimpé les
échelons au fil des ans.

Pourquoi Malefoy retournerait-il sa veste ? Le blâme de la guerre pourrait être légitimement mis
sur ses épaules. Il n'y avait aucune raison plausible pour un changement d'alliance aussi tardif.

Peut-être que le pouvoir de Voldemort n'était pas aussi assuré qu'ils l'avaient pensé. Peut-être que
les rangs commençaient à se rompre. Cela semblait trop beau pour être vrai.

Mais pourquoi la vouloir ?

Elle ne se souvenait pas que leur rivalité scolaire était quelque chose de grave. Il avait toujours
prêté beaucoup plus d'attention à l'intimidation d'Harry qu'à elle. Elle avait toujours été plus une
note de bas de page; une insulte supplémentaire parce qu'elle était Née-Moldu. Elle n'avait jamais
été la véritable cible de sa méchanceté.

À moins que... l'exiger soit une sorte de vengeance sur Harry.

Peut-être qu'il pensait qu'elle et Harry étaient ensemble. Bâtard.

Elle resta là à réfléchir jusqu'à ce que Maugrey reprenne la parole.

"Il n'y a pas grand-chose que je ne ferais pas pour l'intelligence qu'il pourrait offrir. Mais tu dois
être d'accord. Il veut que tu le sois."

Non. Non. Jamais.

Elle ravala le refus. Ses mains se crispèrent jusqu'à ce qu'elle puisse sentir les contours de ses os
métacarpiens sous la peau.

"Je vais le faire," dit-elle, ne laissant pas sa voix vaciller. "Tant qu'il ne fait rien pour interférer avec
ma capacité à aider l'Ordre. Je le ferais."

Maugrey l'étudia attentivement.

"Tu devrais y penser davantage. Tu peux avoir quelques jours pour y réfléchir. Si tu fais ça, tu ne
pourras le dire à personne. Pas avant la fin de la guerre. Ni à Potter, ni à Weasley, ni à personne
d'autre. Kingsley, Severus, Minerva et moi serons les seuls membres de l'Ordre à en être au
courant."

Hermione le regarda fixement. Il y avait une sensation dans sa poitrine comme si quelque chose en
elle se ratatinait et mourait, mais elle ne se laissa pas y penser.
"Je n'ai pas besoin de plus de temps pour réfléchir," répondit-elle sèchement. "Je réalise ce qui est
demandé. Plus tôt nous obtenons les informations, mieux c'est. Je ne remets pas à plus tard ma
réponse juste pour avoir le temps de réfléchir ou de redouter une décision que j'ai déjà prise."

Maugrey acquiesça brusquement. "Dans ce cas, j'enverrai un mot que pour lui dire tu as accepté."

En enlevant les protections de la porte, Fol'Œil sortit; laissant Hermione seule pour absorber ce à
quoi elle avait consenti.

Elle n'était pas sûre de ce qu'elle ressentait.

Pleurer. C'était son désir le plus immédiat.

C'était comme si Maugrey avait laissé tomber la guerre sur ses épaules.

Mais aussi - l’espoir - peut- être. Dans la mesure où il était possible d'avoir de l'espoir après avoir
essentiellement accepté de se vendre à un Mangemort comme prix de guerre.

Hermione n'avait pas eu d'espoir depuis longtemps.

D'une manière ou d'une autre, depuis la mort de Dumbledore et même un peu après, elle avait
pensé que la guerre serait simple et courte. Harry avait échappé à la mort tant de fois à l'école. Lui,
Ron et elle avaient battu tant de chances impossibles.

Ainsi, elle avait pensé qu'être intelligent, être bon - que l'amitié, la bravoure et le pouvoir de
l'Amour suffisaient pour gagner la guerre.

Mais ils ne l'étaient pas.

Être intelligent ne suffisait pas. La bonté en elle était réduite en poussière sous le poids de toutes
ces vies perdues ou ruinées sans rien à montrer pour le moment. L'amitié n'avait pas empêché
quelqu'un de mourir en hurlant d'agonie. La bravoure ne gagne pas de bataille lorsque votre ennemi
dispose d'une multitude de méthodes pour vous effacer définitivement de la guerre et que vous
essayez de le battre avec un sort de pétrification. L'amour n'avait pas encore vaincu la haine de
Voldemort.

Chaque jour, la guerre qui se prolongeait semblait faire diminuer un peu plus les chances.

Harry se brisait sous la pression et la culpabilité. Il était si maigre et épuisé qu'elle avait peur qu'il
craque d'un jour à l'autre.

Il ne cessait de se replier, de plus en plus en lui-même. La mort de Dumbledore si peu de temps


après la perte de Sirius semblait l'avoir renversé d'une manière dont il ne s'était jamais
complètement remis. Chaque morts et blessures parmi ses amis semblaient le pousser un peu plus
près d'un précipice dont elle n'était pas sûre qu’il puisse en revenir.

Harry s'accrochait à l'espoir que d'une manière ou d'une autre la guerre se terminerait de telle
manière que la vie pourrait être normale après. C'est cette croyance impossible qui avait continué à
le faire avancer.

C'est lui qui insistait le plus catégoriquement sur le fait que l'Ordre et la Résistance n'utiliseraient
jamais de Magie Noire. S'ils faisaient cela, soutenait-il, il n’y aurait pas de retour en arrière. Ils en
seraient condamnés pour le reste de leur vie. Ils ne seraient pas mieux que les Mangemorts.
Alors Hermione avait été forcée de surveiller l'Ordre et la plupart des résistants avec lui. Et puis
regardez leurs amis mourir dans son service hospitalier. Ils comptaient sur Harry. S'il désespérait, il
se briserait complètement et abandonnerait.

L'Ordre avait désespérément besoin d'un avantage. Un peu d'information. A savoir avant qu'un raid
ne frappe. Là où se trouvent les vulnérabilités. N'importe quoi.

Malefoy pourrait leur donner ça.

Il avait été personnellement formé par sa tante Bellatrix avant qu'elle ne meure aux côtés de sa
mère.Il avait grimpé haut.

Maintenant, il avait fait une offre qu'ils ne pouvaient pas refuser.

Qu'elle ne pouvait pas refuser.

Il le savait clairement, agissant comme un roi exigeant un hommage.

Parce qu'il était fasciné par elle...

Elle y réfléchit.

Si Severus ne l'avait pas corroboré, elle ne croirait jamais une telle chose.

Pour venger sa mère. Pour un pardon. Pour elle, maintenant et après la guerre. Quel était le vrai
motif ? Y en avait-il un ? Ou y avait-il un autre angle qu'il jouait ?

Sa mère était morte depuis plus d'un an, dans un accident étrange aux côtés de Bellatrix Lestrange
lorsqu'un Mangemort avait tenté d'empêcher Harry et Ron de s'échapper du Manoir des Lestrange.
Ce n'était vraiment la faute d’aucun des deux côtés si elle était morte. Si sa mort avait mis fin à
l'allégeance de Malefoy, cela se serait produit à ce moment précis. Pas un an plus tard. Pas après
avoir utilisé le vide laissé par sa tante pour accéder à une position de pouvoir encore plus élevée.

Cependant, vouloir un pardon semblait étrange. À moins qu’elle n’ait pas été au courant de
certaines choses, la probabilité que l'Ordre puisse gagner semblait, au mieux, mince.

Alors, à cause d'elle ? Peut-être l'avait-il détesté plus qu'elle ne l'avait cru. Ou de la convoitise...

Elle frissonna de répulsion, et essaya de repousser cette pensée avant de se rattraper et de se forcer
à s'arrêter et à y réfléchir.

Si la vouloir était sa motivation... l'opportunité reposait sur plus que simplement son consentement.
Une fois qu'il l'avait eue une fois, ou peut-être plusieurs fois - si c'était juste un désir alimenté par la
vengeance - il se lasserait d'elle.

C'était peut-être juste un jeu pour lui.

Jouez un peu à l'espion, tentez de la mettre à genoux. Sachant qu'elle ramperait pour lui si cela
signifiait sauver de Harry. Sauver l’Ordre. Et puis une fois qu'il aurait obtenu ce qu'il voulait - il
ferait demi-tour. La mettant de côté et la laissant regarder tous ses compagnons mourir.

Sa gorge se contracta et elle eut l'impression qu'elle pourrait être malade. Elle repoussa son horreur
et ignora la sensation déchirante et tordue au creux de son estomac.
Elle devait trouver un moyen de le fasciner. Pour retenir son attention et son intérêt.

Serait-ce même possible ?

Elle sortit hors de la pièce, se sentant glacée, et retourna à l'hôpital. La pièce était toujours
silencieuse.

"Poppy, as-tu besoin de moi maintenant ? Ou est-ce que ça va si je sors ?" demanda-t-elle
doucement.

"Bien sûr que non ma chérie. Tu devrais aller te reposer. Tu es debout depuis douze heures
maintenant," lui dit doucement Pomfresh. "Si quelque chose arrive, je t'appellerai."

Hermione agita le bracelet à son poignet. Il portait un charme d’invocation que l'Ordre utilisait pour
la convoquer dans les maisons sûres où elle était le plus sollicitée.

Elle quitta la salle d'hôpital et se dirigea vers sa chambre. Elle n'avait aucune intention de se
reposer. Elle se changea pour des vêtements propres, puis sortie sur le perron et transplana.

Le monde sorcier n'avait pas ce dont elle avait besoin.

Elle se dirigea vers la librairie Waterstone’s qui était celle la plus proche.

Elle parcourut les sections. Choisit des livres dans la section de philosophie, de psychologie ainsi
que la section des relations ainsi que celle d'histoire jusqu'à ce qu'elle en ait une grande brassée.

La caissière haussa un sourcil en parcourant les titres. Plusieurs histoires et biographies de


concubines et de femmes espionnes; un guide épais sur le sexe; L'art de la guerre par Sun Tzu; L'art
de la sagesse mondaine par Baltasar Gracian; Le Prince de Machiavel. Influence: science et
pratique par Robert Cialdini; un livre sur le langage corporel. C'était une sélection pour le moins
étrange.

"Ils sont pour un essai universitaire," mentit Hermione impulsivement, ressentant le besoin de
s'expliquer.

"Quelques-uns d'entre eux seront également utiles pour un usage personnel, je pense." L'employée
lui fit un clin d'œil impertinent alors qu'elle mettait les livres dans un sac.

Hermione se sentit rougir, mais se força à rire.

"Eh bien, je les achète," plaisanta-t-elle, mais les mots avaient un goût de sable dans sa bouche.

"Si vous revenez, vous devrez me faire savoir si votre essai a été validé par votre tuteur. Et si l'un
de ces éléments finit par être utile pour les activités parascolaires."

Hermione hocha maladroitement la tête alors qu'elle payait et portait le sac hors du magasin. Le
visage de McGonagall avait brillé devant ses yeux aux mots de la fille. Minerva le savait aussi.

Mais Maugrey avait été celui qui avait été choisi pour parler à Hermione. Elle se demanda
pourquoi.

Elle se sentit légèrement mal en regardant la sélection de livres qu'elle possédait maintenant. Elle
voulait une tasse de thé. En fait, elle voulait ramper dans un trou et y mourir, mais le thé était son
deuxième choix.

Elle trouva un café à proximité et sortit le livre dont le titre la troubla le moins en attendant.

« Travaillez vers vos objectifs, indirectement et directement. La vie est une lutte contre la
méchanceté humaine, dans laquelle la sagesse se confronte à la stratégie de conception. Cette
dernière ne fait jamais ce qui est indiqué; en fait, elle vise à tromper. La fanfare est dans la lumière
mais l'exécution est dans l'obscurité, le but étant toujours de tromper. L'intention est révélée afin de
détourner l'attention de l'adversaire, puis elle est changée pour gagner à la fin par ce qui était
inattendu. Mais l’esprit doit rester sage, méfiant et attendre derrière son armure. Sentant toujours
le contraire qui devrait être ressenti et comprenant le véritable but du piège, il laisse passer chaque
premier indice, en attend un second, voire un troisième. La simulation de la vérité est plus forte en
dissimulant la tromperie et tentant, à travers la vérité elle-même, de la falsifier. Les règles du jeu
ont été modifiée pour en changer les pièges, appuyant la plus grande fraude sur la plus grande
candeur. Mais la méfiance est aux aguets, voyant clairement ce qui est prévu, reconnaissant les
ténèbres qui étaient revêtues de lumière, et en comprenant que le design semblant le plus banal est
en fait le plus le plus étoffé. De cette manière, la ruse de Python est opposé à la simplicité des
rayons pénétrants d'Apollon… »

Hermione se rongea la lèvre alors qu'elle se versait une tasse de thé et rêvassait à nouveau à propos
de Malefoy. Sa main remonta jusqu'à sa gorge et elle joua nerveusement avec la chaîne de son
collier, la tordant en boucles autour de ses doigts.

Puis elle fouilla dans son sac et utilisa sa baguette subrepticement pour transfigurer sa plume et son
parchemin en un stylo et un petit cahier. Le cahier était rempli de notes au moment où sa théière fut
vide.

En fourrant les livres dans son sac élargi, elle reconsidéra la situation dans laquelle elle se trouvait.

Elle ne pouvait pas y entrer sans aucune hypothèse. Si elle le faisait, elle manquerait probablement
quelque chose.

Après près de six ans en tant que Mangemort, Malefoy était probablement un manipulateur très
accompli.

Les rapports de Severus sur les événements du cercle intime de Voldemort indiquaient que c'était
un environnement politique impitoyable. Voldemort était un maître cruel et sans ménagement dans
ses punitions. Les Mangemorts étaient peu loyaux les uns envers les autres. Ils étaient impatients de
réduire ceux qui les précédaient si cela contribuait à sécuriser leur propre place ou à accéder à un
plus grand pouvoir et à une plus grande protection pour eux-mêmes.

L'offre de Malefoy pourrait facilement être un stratagème pour grimper encore plus haut. Devenir
un agent double pour Voldemort de la même manière que Rogue agissait comme un agent double
pour l'Ordre. Pour leur donner de fausses informations à un moment crucial qui pourrait les
conduire à leur chute.

Cependant Severus soutenait l'idée, apparemment d'avis que l'offre de Malefoy était légitime. Elle
devrait lui parler. Elle voulait savoir exactement ce qu'il avait remarqué pour le croire.

Elle se glissa dans une ruelle et transplana Place Grimmauld. Alors qu'elle se dirigeait vers sa
chambre, elle remarqua que Lavande Brown quittait la chambre que Ron partageait avec Harry et
Fred.
Ron et Lavande n'étaient pas exactement dans une relation en soi. Ron avait environ cinq filles avec
qui il couchait en fonction de leur disponibilité après des missions et des batailles. La guerre l'avait
rendu plus en colère et plus tendu. Il était constamment à bout alors qu'il élaborait des stratégies de
raids et de batailles. Son talent pour les échecs sorcier s'était traduit par un talent pour la stratégie
de guerre. Il avait tendance à prendre chaque victime comme sa responsabilité personnelle. S'il ne
baisait pas quelqu'un, il avait tendance à avoir des accès de rage explosifs.

Chacun avait des mécanismes d'adaptation différents.

Neville Longdubat et Susan Bones fumaient tellement de boomslang dans le grenier qu'ils en
puaient même après un charme de bannissement et de rafraîchissement de la fumée.

Hannah Abbott se mordaient les ongles jusqu'à ce qu'ils saignent.

Charlie avait une flasque d’alcool à laquelle Hermione soupçonnait qu’il avait ajouté un charme
d'expansion indétectable étant donné que sa quantité ne semblait jamais se tarir.

Harry fumait des cigarettes et se rendait habituellement dans des clubs de combat Moldus
clandestins.

Hermione hésita dans le couloir, fixant Lavande pendant un moment avant d'aller frapper
légèrement à la porte de la chambre.

"C'est ouvert !" cria Ron.

Hermione jeta un œil et trouva Ron en train d'enfiler une chemise.

"Tout va bien ?" S'enquit-il.

"Oui, répondit-elle maladroitement. "Je me demandais juste si tu pouvais me dire ce qui s'est passé
lorsque le Manoir Lestrange a brûlé. Je faisais des recherches sur les sorts. C'était Feudemyon,
n'est-ce pas ?"

Ron lui lança un regard étrange.

"C'était il y a quelque temps. Mais oui, après qu'Harry et moi ayons été attrapés par ces Rafleurs. Je
lui ai jeté un sort sur le visage donc ils ne l'ont pas reconnu tout de suite. Ils nous ont emmenés à
Bellatrix, et sa sœur était là aussi. Ils ont été cherché Malefoy pour qu'il vienne identifier Harry
avant d'appeler Voldemort. Mais, avant d'arriver là-bas, Luna avait envoyé un mot à l'Ordre et elle,
Maugrey, Tonks et Charlie se sont présentés sur ce dragon et ont brisé la putain de vitre."

Il passa ses doigts dans ses cheveux et Hermione remarqua avec un pincement qu'il y avait des
stries de gris dedans.

"Quoi qu'il en soit, c'était la folie après ça. Les sorts volaient et Crabbe, je pense, a essayé de nous
arrêter avec Feudemyon et il en a perdu le contrôle. Il a toujours été un idiot. Il a brûlé tout l'endroit
en quelques minutes. Nous aurions probablement tous été tués sans le dragon de Charlie. Mais -
nous n'avons pas pu attraper Luna. Elle était trop loin... une des chimères de feu l'a engloutie."
Tandis qu'il parlait, l'expression de Ron s'éloigna et devint hantée.

"Et c'est comme ça que Bellatrix et Narcissa sont mortes aussi ?" Hermione poussa négligemment.
"Oui. Elles auraient probablement pu transplaner hors du Manoir si elles l'avaient réalisé à temps.
Mais Crabbe se tenait juste derrière elles quand il a lancé. Il les a frappés en premier, ce qui
explique probablement pourquoi il a perdu le contrôle. Il devait être paniqué quand il a réalisé à
quel point il serait foutu d'avoir tué Bellatrix."

"Probablement," dit Hermione en hochant la tête.

"Feudemyon n'est pas une blague, Hermione." Ron la regardait sérieusement. "Je sais que tu veux
toujours que l'Ordre commence à utiliser des sorts plus dangereux, mais ce n'est pas parce que ce
n'est pas de la Magie Noire que les choses sont moins sérieuses. Si tu essaye de pousser pour
utiliser Feudemyon sur un champ de bataille, je serais le premier à t’en empêcher."

Hermione pressa ses lèvres l'une contre l'autre et sa prise sur la poignée se resserra jusqu'à ce
qu'elle vibre légèrement. Elle la relâcha rapidement.

"Je ne suis pas un idiote, Ronald. J'ai juste besoin d'œufs de Serpencendre pour faire des potions et
j'essaie de décider quel sera le meilleur sortilège de feu."

C'était un mensonge ridicule, mais cela faisait des années que Ron n’avait pas préparé une potion.

"Oh. Eh bien - probablement pas Feudemyon."

Elle hocha rapidement la tête pour marquer son accord.

"Eh bien, j'ai encore des recherches à faire alors," dit-elle en se retirant de la chambre.

Alors qu'elle poussait la porte de sa propre chambre, Harry et Ginny se séparèrent d'un air
coupable.

"Désolé," s'excusa Hermione. "Est-ce que j'interromps quelque chose ?

"Non, dit rapidement Harry. "Je demandais juste à Ginny plus de détails sur cette mission dont elle
et Dean sont revenus."

Il quitta la pièce rapidement.

Hermione regarda Ginny. "Des détails de la mission ?"

Ginny rougit.

"Nous parlions juste. Il - ne veut toujours pas… Il vient juste - parfois parler."

Harry et Ginny se tournaient autour depuis des années. Leur intérêt était évident, mais Harry
refusait d'entrer dans une relation. Il dit que c'est trop dangereux. Qu'il peindrait une cible sur le dos
de Ginny.

Mais à chaque fois que Ginny sortait avec quelqu'un d'autre, la tendance d'Harry à se faufiler dans
le Londres Moldus et à rentrer chez lui avec des dents manquantes, un nez cassé, des jointures
fendues, ainsi que l’arcade ouverte et des côtes fracturées avaient tendance à augmenter
considérablement.

Ginny n'était sortie avec personne depuis plus d'un an. Comme un trou noir, sa disponibilité
semblait entraîner Harry vers elle. Il ne pouvait pas sembler s'éloigner d'elle mais il ne pouvait pas
non plus se résoudre à reconnaître son intérêt.

"Au moins, il te parle," murmura Hermione.

Hermione et Harry s'étaient éloignés. Son envie d'utiliser la Magie Noire était perçue comme un
manque de confiance en lui et Dumbledore. Peut-être même une trahison, bien que ni Harry ni Ron
n'utilisent réellement le mot. Chaque fois qu'elle disait quoi que ce soit au sujet de l'utilisation des
Arts Sombres, il lui parlait à peine pendant des jours.

Elle repoussa cette pensée. Elle ne pouvait pas y penser. Elle avait déjà beaucoup trop de choses à
considérer.
Flashback 2

Mars 2002

Hermione se pencha sur les livres qu'elle avait achetés à chaque minute libre qu'elle avait. Elle les
avaient métamorphosés pour ressembler à des textes sur l'arithmancie, les runes anciennes et la
guérison, et personne ne clignait des yeux lorsqu’ils la trouvait en train de les dévorer pendant le
brassage de potions, pendant les moments de calme dans la salle d'hôpital ou encore pendant les
repas.

Elle n'était pas sûre qu’une quelconque informations lui serait réellement utile, mais elle ne savait
pas du tout comment se préparer autrement. Les livres étaient la seule ressource dont elle disposait.
Alors elle lisait, réfléchissait, s’inquiétait, et se retrouvait sur la défensive à repousser les gens qui
lui adressaient la parole.

"Je suis désolée, Fred," dit-elle, grimaçant quand il s'arrêta pour visiter George. Il avait essayé
d'alléger l'ambiance en lui recommandant de fournir une routine d'infirmière coquine tout en
s'occupant de son frère. Hermione, trouvant brusquement le sujet sensible, avait explosé et l’avait
presque giflé au visage.

Elle détourna les yeux. "J’ai juste-... je n'ai pas beaucoup dormi ces derniers temps."

C'était une excuse pathétique.

Personne ne dormait beaucoup et jamais très longtemps.

Peu importe le refuge, il y avait toujours quelques personnes debout à toute heure; à jouer aux
cartes, à fumer ou à faire autre chose pour passer les longues heures de nuit.

Harry était presque toujours parmi les insomniaques. Il semblait survivre sur une quantité de
sommeil incroyablement insuffisante. Il n'était même plus sûr que les cauchemars étaient
Voldemort ou simplement son propre stress et sa culpabilité. Quand il commençait à marcher dans
les murs et à se tenir debout en regardant fixement dans le vide, Hermione le traînait dans la salle
d'hôpital et lui administrait un sommeil sans rêve.

Elle avait ses propres cauchemars, principalement d'Harry et Ron mourant alors qu'elle essayait et
échouait de les sauver.

Les visages des morts la hantaient aussi.

Tous les gens, où elle n'avait pas été assez rapide; n'avait pas été assez intelligente; n'avait pas été
assez habile pour les sauver.

Colin Crivey apparaissait souvent dans ses rêves.

Colin avait été la première personne à mourir sous les soins d'Hermione. C'était peu de temps après
que Voldemort se soit emparé du Ministère, avant que l'Ordre ne soit forcé d'abandonner Poudlard.
Madame Pomfresh était sortie pour acheter de nouvelles potions quand Colin avait été amené
précipitamment. Harry était là, tenant compagnie à Hermione pendant ce qui aurait du être un
après- midi tranquille.

Colin avait été frappé par une malédiction de coupure : Sectumsempra. Il n'y avait pas de contre-
charme pour ça.

Hermione ne pouvait pas assommer Colin. La malédiction l’avait forcé à rester conscient.
Stupéfixion. Sommeil sans rêve. Même un filtre de Mort Vivante. Rien de tout cela n'avait
fonctionné. La malédiction le déchirait et le gardait conscient. Hermione avait essayé tout ce à quoi
elle pouvait penser pour inverser la tendance. Pour la ralentir. Pour la stagner. La peau n'arrêtait pas
de se couper. Colin n'arrêtait pas de crier. Si elle restaurait la peau quelque part, elle s'écorchait à
nouveau. Si elle ne remplaçait pas la peau, la malédiction s’enfonçait plus profondément dans les
muscles et les tissus.

Elle ne s'arrêta que lorsqu'elle atteignit ses os.

Colin Crivey était mort entouré d'un tas de couches de chair ultra-minces et d'une mare de sang
pendant qu'Hermione sanglotait et essayait tout ce à quoi elle pouvait penser pour le sauver.

Il s ’était transformé en un squelette parfaitement excisé au retour de Madame Pomfresh.

Hermione ne s'en est jamais remise.

Elle ne fumait pas, ne buvait pas, ne se battait pas, n'avait pas de relations sexuelles occasionnelles.
Elle avait juste travaillé plus dur et plus longtemps. Elle n'avait pas le temps de pleurer ou de
regretter. Il y avait toujours un nouveau corps qui lui était apporté et elle n'avait pas le temps de se
remettre en question.

Elle dormait quand elle était trop épuisée pour rêver.

Elle regarda Fred. "C'est juste une mauvaise journée."

Il eut un sourire serré. "Tout va bien, Mione, tu as le droit d’en avoir comme nous tous.
Honnêtement, je suis incapable de comprendre où tu trouve la force de continuer tout ça."

Hermione se retourna et re garda l'infirmer ie, se sentant impuissante.

"Si je ne le faisais pas, qui le ferait ?"

L'Ordre comptait sur sa présence.

Ce n'était pas un sentiment né d'une opinion exagérée. C'était simplement un fait. À ce moment-là
de la guerre, Hermione était plus spécialisée dans la guérison de la Magie Noire et des malédictions
que quiconque dans la majeure partie de la Grande-Bretagne.

Quand Voldemort avait repris le Ministère de la Magie, l'Ordre avait été forcé d'arrêter d'aller à St
Mangouste. Tous les membres de la Résistance envoyés à l'hôpital étaient immédiatement arrêtés
pour terrorisme, puis disparaissaient dans les prisons de Voldemort.

La prise de contrôle du Ministère avait été soigneusement programmée. La première loi


promulguée était la loi sur l'enregistrement des Nés-Moldus. Voldemort comprenait le rôle vital que
la guérison jouait dans une guerre et donc St Mangouste était le premier endroit purgé sous la
nouvelle loi. Tous les guérisseurs Nés-Moldus et de Sang-Mêlé avaient été rapidement arrêtés et
ont eu leurs baguettes cassées avant de pouvoir fuir vers l'Ordre.

Poppy Pomfresh était soudainement devenue l'une des guérisseuses les plus expérimentées de la
Résistance. Hermione avait été son apprentie et avait étudié intensivement depuis la mort de
Dumbledore. Lorsque des guérisseurs européens sympathisants de la Résistance avait contacté en
secret l’Ordre pour offrir des formations, Hermione avait été la seule personne avec suffisamment
de connaissances en matière de guérison pour se qualifier que l'Ordre pouvait se permettre
d’envoyer.

Elle avait laissé tout le monde derrière. Elle avait dit au revoir et avait été introduite
clandestinement à travers l'Europe d'hôpital en hôpital pour apprendre autant de magie de guérison
avancée que possible. Elle était revenue après presque deux ans lorsque leur hôpital avait été
compromis lors d'une bataille et tous les guérisseurs qu'ils avaient recrutés avaient été tués avec
Horace Slughorn. Severus avait entraîné Hermione aux potions jusqu'à ce qu'elle parte et elle avait
continué ses études, car elles étaient liées à la guérison, pendant son entraînement à travers
l'Europe. Quand elle est revenue, Hermione était à la fois une guérisseuse d'urgence entièrement
formée et une maitresse en potions médicales. Sa spécialité était de déconstruire les malédictions
afin de développer des contre-sorts.

La première contre-malédiction qu'elle avait inventée était pour la malédiction d’écorchement.

Avec la Division de développement des Malédictions de Voldemort qui lançait de nouveaux sorts
expérimentaux à chaque bataille, l’Ordre avait désespérément besoin d’elle.

Hermione forma autant de membres de la Résistance à la guérison qu’il y avait de volontaires.


Malheureusement, la Magie de Guérison était un art précis et très subtil. Il fallait beaucoup
d'attention et de dévouement pour réussir. L'Ordre essaya d'inclure au moins une personne avec des
capacités de guérison sur le terrain dans chaque escarmouche afin d'essayer de garder les
combattants en vie assez longtemps pour retourner à l'infirmerie. Mais, en raison de la forte
demande pour les déployer, les guérisseurs sur le terrain étaient surchargés de travail et avaient les
taux de mortalité les plus élevés de l'Ordre.

La plupart des combattants préféraient passer leur temps libre à s’améliorer en Magie Défensive
plutôt que de croire qu'ils auraient besoin de savoir autre chose que les premiers soins magiques de
base. Leur optimisme borné faisait trembler Hermione de frustration lorsqu'elle se permettait d'y
penser.

L'Ordre n'avait tout simplement pas assez de gens pour utiliser intelligemment bon nombre d'entre
eux. Les échecs dans la gestions des troupes avait eu beaucoup de répercutions négatives et avaient
affect é toute la Résistance.

Ils n'étaient pas préparés pour la guerre. La mort de Dumbledore leur avaient effectivement coupé
les jambes et ils luttaient pour survivre depuis lors.

Malefoy leur avait fait ça.

Son meurtre de Dumbledore les avait paralysés. Les avait condamnés.

Et maintenant, il essayait de ressembler à un sauveur inattendu , prêt à panser la blessure qu'il avait
lui-même ouverte.
Hermione le détestait. Plus qu'elle ne détestait quiconque, autre que Voldemort. Antonin Dolohov,
le chef de la Division de développement des Malédictions était le troisième sur sa liste.

Malefoy avait déclenché la guerre, causé toute la douleur et maintenant elle était obligée d'avaler
toute sa haine et d'être…

–à sa disposition.

L'effroi depuis sa première conversation avec Maugrey l'avalait déjà.

Elle ne savait pas comment arrêter de haïr Malefoy. Elle ne pensait pas être assez bonne actrice
pour pouvoir prétendre qu'elle pourrait le faire. L'idée d'être dans la même pièce que lui sans
essayer de le maudire - de le punir pour tout ce dont il était responsable - elle n'était pas sûre
d’avoir assez de maitrise d’elle-même.

Hermione serra les dents et pressa son front contre une vitre pendant qu'elle essayait de réfléchir,
essayant de se forcer à respirer et de ne pas casser quelque chose ou de se mettre à pleurer.

Elle ne pouvait pas s'effondrer. Elle avait besoin de compartimenter. Elle avait besoin de forcer
toute sa haine de Malefoy dans une boîte et de la garder quelque part où elle ne pourrait pas saigner
et entacher toutes ses interactions avec lui. Elle ne penserait pas clairement si elle bouillonnait
constamment de rage.

Elle avait besoin d'avoir une perspective plus large.

Utiliser son espionnage était plus important que la satisfaction à court terme de le haïr.

Ils avaient besoin de lui.

Pourtant, une partie d'elle-même voulait le faire souffrir. Elle ne pouvait s'empêcher d'espérer
qu'une fois qu'elle aurait eu ce dont ils avaient besoin de lui, elle pourrait le faire payer.

Mais s'ils gagnaient la guerre à ce moment-là, la victoire lui serait due. Hermione avait accepté d'en
être le prix. Autant elle le détestait, autant elle savait que s'il les sauvait tous, elle se sentirait
obligée de maintenir l’accord.

Peu importe ce qu'il avait l'intention de lui faire.

Elle se sentit soudain nauséeuse. Elle tremblait et avait à la fois chaud et froid.

Elle tira son front du verre.

Son souffle avait créé un cercle de condensation sur la fenêtre.

Après un moment, elle tendit la main du bout du doigt et dessina la rune thurisaz: la force de
destruction et de défense, les difficultés, l'introspection et la concentration. À côté d'elle, elle a
dessiné son renversement. Son merkstave: pour le danger, la trahison, le mal, la méchanceté, la
haine, le tourment et le dépit.

Elle-même.

Malefoy.
Elle regarda les runes disparaître alors que la condensation s'évaporait dans l'air.

Elle retourna à ses livres.

Maugrey l'a retrouva ce soir-là. "Nous avons une heure et un lieu."

"Où ça ?"

"La Forêt de Dean. Vendredi. Huit heures du soir. Je vais le repérer et te transplanerais à l'adresse la
première fois."

Hermione hocha la tête, rencontrant le regard de Maugrey. Il y avait une part amère d'elle qui
voulait qu'il se souvienne du moment. Pour lui rappeler à quoi elle ressemblait – avant.

Il sembla hésiter avant que son expression ne se durcisse. "Tu dois garder son intérêt aussi
longtemps que tu le peux."

La bouche d'Hermione se tordit mais elle acquiesça.

"Je l’ai réalisé," dit-elle, passant le bout de son doigt le long du bord de son livre jusqu'à ce qu'elle
sente que les pages nettes étaient sur le point de la couper. "Je ne sais pas si je peux, mais je ferai de
mon mieux. Y’a t-il une chance que je puisse parler à Severus avant vendredi ? J'ai quelques
questions pour lui."

"Je vais organiser ça," dit Maugrey. Puis il se retourna et partit.

Vendredi.

Dans deux jours.

Si peu de temps pour se préparer.

Mais tant de temps à redouter.

Elle n'avait pas mangé depuis sa première conversation avec Maugrey. Impossible de s'y résoudre.
Chaque fois qu'elle essayait de prendre une bouchée, sa gorge se refermait. Elle vivait de thé.

Hermione ferma les yeux et se força à respirer uniformément.

Elle claqua le livre qu'elle tenait fermé et se concentra sur son Occlumencie.

Selon Severus, elle avait un talent pour cela.

Elle glissa à travers ses propres souvenirs et pensées, les triant et les organisant. Elle renforça les
murs autour des réunions importantes de l'Ordre. Les horcruxes. Puis elle repoussa tous les
souvenirs auxquels elle essayait de ne pas penser.

Il y avait tellement de souvenirs de personnes mourant dans sa tête.

Elle les poussa au fond de son esprit et essaya de les écraser pour qu'elle ne puisse pas entendre les
cris de mourants dont ils étaient remplis.
Elle filtra sa haine de Malefoy et la rangea soigneusement dans un coin où elle ne pouvait pas la
distraire ou la laisser la submerger.

Pratiquer l'Occlumencie était la chose la plus proche de la paix mentale qu'elle pouvait trouver.

Cela faisait partie de ce qui faisait d'elle une guérisseuse talentueuse. Elle pouvait fermer sa
sympathie et son empathie et se concentrer simplement sur le processus et la procédure de
guérison.

Il semblait que c'était un trait commun chez les guérisseurs.

Un jour, à la fin de la guerre, Hermione pourrait peut-être faire une étude sur le nombre
d'Occlumens naturels dans le domaine de la guérison.

Elle soupçonnait que la plupart des guérisseurs avaient au moins un peu d'inclination inconsciente à
son égard. L'Occlumencie était si rarement enseignée que la plupart des gens ne s'en rendaient
probablement pas compte quand ils l'utilisaient. Hermione ne l'avait pas fait.

Pendant longtemps, elle avait juste pensé qu'elle était juste devenue froide. Mais au fil des années
de guerre, sa tendance croissante à éteindre ses émotions et à être simplement rationnelle contrastait
fortement avec l es pulsions émotionnelles de Ron et Harry.

Elle n'était pas insensible - elle ressentait des choses. Mais les émotions étaient supplémentaires.
Elles ne décidaient pas les choses pour elle.

C'était toujours la tête la première, le cœur suivait.

Cela avait commencé après la mort de Colin. Elle ne pouvait pas être comme Harry. Cette mort est
devenue un moment déterminant pour chacun d'eux.

Après avoir vu Hermione essayer de sauver Colin, Harry était devenu totalement convaincu du mal
pur de la Magie Noire. Il est devenu motivé par ce qu'il pensait être juste; ce qu’il croyait que les
choses étaient censées être.

Pour Hermione, le contraire s'était produit. Elle réalisa l'impossible avantage des Mangemorts sur
l'Ordre. C'était son éveil au prix de l'échec. Elle devint convaincue que presque tous les moyens
pouvaient être justifiés pour arrêter Voldemort. Le coût du choix d'attribuer à une morale idyllique
et de perdre était trop élevé. C'était simplement la conclusion logique. Plus la guerre durait, plus les
gens bons et innocents souffriraient et mourraient.

Cette différence de réaction, avait creusé un fossé entre elle et Harry.

La Magie Noire l’avait privé de ses parents, de Sirius, de Dumbledore, de Colin... Ils lui avaient
tous été volés par les Arts Sombres. La solution d’Hermione de se battre avec une magie semblable
était inimaginable pour Harry.

Harry était déterminé: ils n'allaient pas être des tueurs. L'Ordre n'allait pas être comme ça. L'amour
avait déjà vaincu la malédiction meurtrière. Cela vaincrait Voldemort.

Les membres cyniques et les pragmatiques de l'Ordre ont été presque criés par tous les autres. Alors
même que la guerre empirait, la conviction ne devenait que plus fermement ancrée à chaque
nouvelle vie perdue.
Les croyants en la Lumière ne pouvaient pas abandonner leur position parce que cela les forcerait à
admettre que toutes les morts avaient été en vain. Qu'ils avaient demandé aux gens de mourir pour
un idéal qui avait finalement échoué.

Plutôt que de faire face à une vérité aussi amère, ils devinrent de plus en plus convaincus que les
sacrifices et les pertes devenaient en quelque sorte si énormes qu'ils devaient en valoir la peine.
Que l'équilibre des échelles entre le bien et le mal pencherait bientôt pour les favoriser, parce que -
il le fallait tout simplement.

Cela poussa Hermione à quitter les réunions de l’ordre, au bord des larmes tant la frustration la
dévorait. Elle avait même préparé une présentation expliquant les principes de « Sunk cost
fallacy », et de l'escalade irrationnelle d’engagement ainsi que la théorie de l'auto-justification.
Quand elle avait essayé d'expliquer ces concepts de psychologie Moldue, elle avait été écartée, et
quand elle avait essayé de se faire entendre malgré tout, elle avait été traitée comme une sorte de
monstre lâche; essayant d'utiliser la psychologie pour légitimer le meurtre.

Une fois, elle passa treize heures à l'infirmerie à reconstruire minutieusement les poumons du
professeur Flitwick. Lorsqu'elle fut appelée à une réunion de l'Ordre immédiatement après, elle y
alla épuisée et aborda le sujet de la Magie Noire avec une fureur renouvelée. Elle avait été informée
avec colère par un Ron tout aussi en colère et épuisé qu'elle était une salope et qu’elle ne semblait
même pas comprendre le but de l'Ordre.

Plusieurs autres membres avait hoché la tête. Harry ne l'avait pas fait, mais il avait refusé de la
regarder, et il avait tapoté l'épaule de Ron en quittant la réunion.

Elle avait pleuré par la suite.

Severus l'avait trouvée dans un placard de rangement, en proie à une dépression émotionnelle.
Après avoir alterné entre l'insulter légèrement et insulter grossièrement le reste de l'Ordre pendant
plusieurs minutes, il avait réussi à lui faire retrouver son sang-froid.

Flatterie par contrainte.

La fois d’après alors qu'il assistait à une réunion de l'Ordre, il lui avait donné un livre sur
l'Occlumencie. Il n'avait pas eu le temps de la former, mais Hermione n'avait pas eu besoin de
formation. La simple lecture des concepts lui avait permis d'intérioriser la technique.

Severus lui dit plus tard qu'il s'en doutait. C'était une Occlumens naturelle. Cela faisait partie de la
raison pour laquelle elle était douée pour les soins et les potions. Elle avait la capacité de se
compartimenter complètement quand elle en avait besoin.

Après cinq ans de guerre, Hermione avait l'impression que toute sa vie avait progressivement été
enfermée dans diverses petites boîtes. Sa relation éternellement tendue avec Ron et Harry était
soigneusement enterrée dans un coin où elle ne pouvait pas la sentir. La plupart de ses relations se
sentaient mises de côté. Au centre d'elle-même, dans l'énorme espace que son amitié avec Harry et
Ron avait longtemps rempli, il y avait maintenant une caverne qu'elle gardait consciencieusement
occupée par son travail.

Après quelques minutes, elle rouvrit les yeux et reprit sa lecture. Elle n'avait plus que deux jours
pour se préparer.
Minerva McGonagall arriva de façon inattendue à Place Grimmauld l'après-midi suivant, alors que
le tour de garde à hôpital d'Hermione se terminait. L'ancienne directrice de Poudlard quittait
rarement l'Écosse. Après la fermeture de Poudlard, McGonagall avait entrepris la tutelle de toutes
les sorcières et sorciers mineurs qui étaient orphelins ou dont les parents combattaient pendant la
guerre. Elle était retournée dans le Manoir de son père à Caithness et y avait lancé des charmes
d'expansion à un degré absurde, le rendant assez grand pour accueillir plus d'une centaine d'enfants.

Elle considérait quiconque sans parents était à sa charge. Les parents d'Hermione étant oubliettés et
cachés en Australie, cela signifiait que Minerva considérait Hermione comme étant également sous
sa tutelle.

Elles sont allés prendre le thé dans le Londres Moldus.

Quand elles furent assissent, elle fixa silencieusement Hermione pendant un long moment.

"J'avais espéré que vous refuseriez," dit longuement Minerva.

"Pensiez-vous vraiment que je le ferais ?" Demanda Hermione, sa voix ferme alors qu'elle finissait
de verser
le thé.

"Non," dit Minerva avec raideur. "Mes espoirs et mes croyances sont éteintes depuis un certain
temps maintenant. C'est pourquoi j'ai dit que c'était inadmissible."

"L'Ordre a besoin de ça."

Il y eut un silence pendant que chaque femme étudiait l'autre. La tension entre-elles vibrait; comme
le sanglot d'un archet de violon tirant négligemment sur les cordes. Pointu. Douloureux.
Profondément ressenti.

Au bout d'une minute, Minerva reprit la parole.

"Vous... étiez l'une des étudiantes les plus remarquables auquel j'ai eu le privilège d'enseigner. Votre
acharnement à Poudlard a toujours été quelque chose que j'admirais..." Minerva fit une pause.

"Mais-?" Hermione pressa, se préparant à la critique acerbe qui attendait de l'autre côté du
compliment.

"Mais..." Minerva remit sa tasse de thé dans sa soucoupe avec un clic sec, "la façon dont cette
tendance s’est exprimée dans la guerre m'a troublée. Je me demande parfois où est votre limite. Si
vous en avez une."

Autrefois - une telle réprimande aurait fait rougir une Hermione et l’aurait fait se remettre en
question. Maintenant, elle ne clignait même plus des yeux.

"Les temps désespérés appellent des mesures désespérées," déclara-t-elle. "Pour les maladies
extrêmes, les méthodes extrêmes de guérison, quant aux restrictions, seulement les plus
appropriées."

L'expression de Minerva se durcit, ses lèvres s'amincirent.

"Et qu'en est-il de «je m’abstiendrai de tout mal et de toute injustice» ? Ou pensez-vous que le
serment ne s'applique pas lorsque le mal est affligé à vous-même ?"
"Hippocrate ne l'a jamais dit." Hermione sirota son thé avec plus de désinvolture qu'elle ne le
ressentait. "Primum non nocere. Il a été inventé au dix-septième siècle. Le latin le dit. De plus, je ne
fais pas ça en tant que guérisseuse."

"Le fait que Maugrey vous demande cela le rend aussi dépravé que l'esprit qui a conçu ce plan."
L’accent écossais de Minerva devint manifeste à cause de l'émotion que sa voix portait. « Je
pensais qu'il y aurait des limites. Quand le prix de la victoire devient-il trop élevé ? C'est une guerre
déjà menée avec le sang des enfants. Les vendons-nous aussi maintenant ?"

Hermione soupira. "Je ne suis plus une enfant, Minerva. C'est un choix que je fais. Personne ne me
le force."

"Quiconque vous connais savait que vous accepteriez. Drago Malefoy savait sans aucun doute ce
que vous diriez quand la question vous a été posée. Pensez-vous vraiment que pour quelqu'un de
votre nature, c'était une question de choix ?"

"Pas plus que devenir une guérisseuse ou quoi que ce soit d'autre que j'ai jamais fait alors."
Hermione se sentit soudainement épuisée. "Faire des choix difficiles - quelqu'un doit le faire.
Quelqu'un doit souffrir. Je suis prête à le faire. Je peux le supporter. Pourquoi essayer de le forcer à
quelqu'un qui ne le peut pas ?"

"Vous êtes tellement comme Alastor," répondit Minerva d'un ton amer. Il semblait y avoir des
larmes aux coins de ses yeux. "Quand il me l’a dit, je lui ai dit non. J'ai dit, jamais. Il y a des lignes
qui ne peuvent pas être franchies parce qu'une fois qu'on demande ces choses, on ne vaut pas
mieux. Et puis il m'a dit qu'il ne me le disait pas pour me consulter. La décision avait déjà été prise
par lui- même et par Kingsley. Il me le disait simplement pour que quelqu'un qui se soucie de vous
soit au courant - au cas où Drago Malefoy vous ferait-"

La voix de Minerva se brisa brusquement.

Hermione se sentit submergée par une poussée d'affection, mais elle se força à ne pas réagir. Ne pas
hésiter.

"Il a tué Albus," dit Minerva après un moment, les mots tremblant d'émotion.

"Je sais. Je n'ai pas oublié."

"Il avait à peine seize ans à l'époque. Il a tué de sang-froid l'un des plus grands sorciers de notre
temps dans un couloir plein de premières années. Même Tom Jedusor était plus proche de dix-sept
quand il a commencé à tuer, et il a commencé avec une écolière, en secret dans une salle de bain.
Quel genre de personne imaginez-vous que Drago Malefoy est maintenant ? Six ans plus tard."

"Il est notre meilleure chance de renverser cette guerre. Nous avons besoin de ça, Minerva. Vous
voyez les orphelins, mais moi je vois les corps. Nous ne pouvons nous permettre de gâcher aucune
opportunité maintenant. Je ne vais pas refuser quelque chose qui peut donner à l'Ordre ne serait-ce
qu'une fraction d'une meilleure chance de gagner. Aucune personne ne compte plus que toute la
guerre."

"Vous feriez n'importe quoi pour mettre fin à cette guerre."

"Je le ferais."
"James Potter avait l'habitude de dire que la guerre était l'enfer. J'étais d'accord avec lui. Mais
maintenant - je pense qu'il avait tort. La guerre est bien pire que l'enfer. Vous n’êtes pas une
pécheresse; ce n'est pas un destin que vous méritez. Et pourtant , il semble que vous soyez
déterminée à essayer de vous damner si cela signifie gagner."

"La guerre est la guerre. L'enfer est l'enfer. Et des deux, la guerre est bien pire," cita Hermione
avant de sourire tristement. "Mon père avait l'habitude de dire ça. Ça venait d'une émission de
télévision Moldu."

Hermione hésita un moment avant d'ajouter. "Vous avez raison. Je suis prête à tout pour gagner
cette guerre. Je ne sais pas si je fais le bon choix, je suis sûre que la plupart des gens diront que
non. Je sais qu’on ne me le pardonnera pas - ni Harry ni Ron, même si cela nous achète une victoire
à la fin. Mais - les sauver en vaut la peine pour moi. J'ai toujours été prête à en payer le prix. Les
sacrifices que je suis prête à faire… je n'ai jamais été aveugle à leurs conséquences."

Minerva ne répondit pas. Elle sirota son thé et regarda Hermione comme si elle ne s'attendait
jamais à la revoir.

Hermione croisa son regard et se demanda si cela pouvait être vrai.


Flashback 3

Maugrey fit savoir que Severus serait à l’Impasse du Tisseur vendredi en fin d'après-midi.
Hermione se prépara et espéra que ce serait une conversation plus facile que celle qu'elle avait eut
avec Minerva.

Elle et Severus avaient noué une sorte d'amitié pendant la guerre. Cela avait débuté quand
Hermione était apparue à sa porte après la mort de Dumbledore, lui demandant de la former à la
fabrication de potions. Au fil des ans, alors que les relations d'Hermione avec les autres membres
de l'Ordre s'étaient tendues, ils en étaient venus à profiter de l'amertume mutuelle de la compagnie
de l'autre.

Non pas qu'ils étaient proches.

Aucun d'eux n'avait le temps d'être ami avec qui que ce soit.

Elle et Severus avaient noué une sorte d'amitié pendant la guerre. Cela avait débuté quand
Hermione était apparue à sa porte après la mort de Dumbledore, lui demandant de la former à la
fabrication de potions. Au fil des ans, alors que les relations d'Hermione avec les autres membres
de l'Ordre s'étaient tendues, ils en étaient venus à profiter de l'amertume mutuelle de la compagnie
de l'autre.

Quand Hermione arriva chez Severus, elle trouva la porte entrouverte pour elle, et Severus en train
de brasser des potions dans la cuisine. La pièce embuée était un assaut sensoriel. La fabrication de
potions avait donné à Hermione l'habitude d’identifier les odeurs de manière compulsive . L'air
était épais avec des arômes combinés d'herbes et de teintures cuites. Achillée de mille-feuille vive
et douce, le moisi des fleurs de pissenlit séchées, l'amertume minérale des racines moulues, la
brûlure et le grain des coquilles d'œufs de Serpencendre qu'elle pouvait presque goûter dans l'air. La
saveur de la magie se répandait à travers les odeurs, collant à sa peau et à ses cheveux.

"Quelque chose de nouveau ?" s'enquit-elle après l’avoir regardé travailler au-dessus de son
chaudron pendant plusieurs minutes.

"Clairement," répondit-il d'un ton sarcastique en ajoutant une goutte de venin d'Acromantula.

La potion fit éclater un nuage de vapeur jaune aigre, et Severus recula pour l'éviter avec un léger
sifflement d'irritation.

Hermione jeta un coup d'œil aux ingrédients présentés.

"Y’a-t-il une nouvelle malédiction ?"

"En effet. Dolohov s'est surpassé cette fois. Facile à lancer et très efficace. La contrer est simple
mais les dégâts sont immédiats. Ils commenceront bientôt à l'utiliser sur le terrain."

"Quel genre ?"

"Furoncles d’acides contagieux."


Hermione pressa ses lèvres l'une contre l'autre et prit une profonde inspiration. Elle aura beaucoup
de recherches à faire en préparation. Les sorts d'acide étaient rarement apparus lors des batailles
dans le passé, mais leurs effets étaient souvent dévastateurs et difficiles à guérir.

Severus ajouta quatre gouttes de Rosé de Lune, puis se tourna pour la regarder.

"Vous avez vingt minutes," dit-il la précédant dans le salon. Elle traîna un moment de plus pour
étudier la potion qui mijotait lentement avant de se tourner pour le suivre.

"J'ai entendu dire que vous vous sacrifiez pour la cause," dit-il d'une voix traînante d'un fauteuil
avant qu'elle ne se soit assise.

"Maugrey a dit que vous pensiez que c'était une offre légitime," dit-elle d'un ton égal.

"C'est vrai," répondit-il.

Il ne lui offrit pas de thé.

"Pourquoi ?" elle demanda. Il ne servait à rien d'être timide. Elle voulait des réponses claires. Après
tant d'années de guerre, elle avait compris que Severus répondait mieux aux questions courtes et
directes qu’à n’importe quelle autre.

"Drago Malefoy ne sert personne," répondit-il.

Hermione attendit.

"Bien sûr, techniquement, il sert le Seigneur des Ténèbres," reprit-il, faisant un geste dédaigneux
avec sa main, "Mais c'est par nécessité, pas par loyauté. Sa motivation est de nature personnelle.
Quelque soit ce motif, il a décidé que l'Ordre pouvait lui permettre de l'accomplir mieux que le
Seigneur des Ténèbres."

Severus fit une pause puis ajouta : "Il ne sera pas fidèle à l'Ordre mais il sera aussi excellent espion
que Mangemort."

"Cela en vaut-il la peine si nous ne pouvons pas lui faire confiance ?" Demanda Hermione.

"À ce stade, je ne pense pas que l'Ordre ait une autre option. En avez vous une ?"

Hermione secoua la tête et agrippa les bras de la chaise.

"Et… je pense qu'il a un peu mal calculé quand il a fait son offre," ajouta Severus.

"Comment ça ?"

"Il vous a demandé. Je pense que c'était une erreur de sa part," dit Severus en la fixant d'un air
spéculatif.

Hermione cligna des yeux. "Pourquoi ?"

"Comme je l'ai mentionné à Maugrey, j'ai observé que Drago avait une sorte de fascination pour
vous à l'école. Ne vous méprenez pas; Je ne prétends pas que cela ait été quelque chose de
significatif, encore moins de sérieux. Cependant, vous étiez quelqu'un qu'il a remarqué. Vous
pourriez peut-être utiliser ce fait à votre avantage. Je ne crois pas qu'il s'en rendrait compte."
"Il a exigé de me posséder. Je pense qu'il s'en rend compte," fit remarquer Hermione.

"S'il voulait simplement un corps à posséder ou à baiser, il pouvait avoir n’importe qui de son choix
avec peu d'effort. Vous n’êtes pas vraiment Hélène de Troie, et même si vous l'étiez, il ne vous pas
vu depuis presque six ans. Et vous ne l’étiez certainement pas à l'époque. Je doute qu'il sache à quoi
vous ressemblez actuellement. Sur la liste des rancunes qu'il porte probablement maintenant, je
doute que votre rivalité académique soit toujours admissible," rétorqua Rogue. "Vous n'êtes pas le
motif de son changement d'allégeance."

Les paroles de Severus plongèrent Hermione dans un état de soulagement et de désespoir


simultanés. Elle ne voulait pas de l'attention de Drago Malefoy - mais elle en avait besoin. Elle se
sentit soudainement tentée de pleurer sur l'impossibilité de la mission qu'elle avait.

"Par conséquent," continua Rogue, "sa décision de vous ajouter à ses demandes est une ouverture.
Si vous choisissez de la saisir. Vous - pourriez le rendre loyal."

"Comment ça ? En le séduisant ?" demanda Hermione avec scepticisme.

"En retenant son intérêt," répondit Rogue, roulant des yeux comme si elle était lente à la
compréhension. "Vous êtes une sorcière assez intelligente. Soyez intéressante pour lui. Trouvez
votre chemin dans son esprit afin qu'il commence à vouloir ce qu'il ne peut pas simplement exiger
de vous. Vous n’allez certainement pas le retenir avec des ruses féminines."

Rogue renifla en le disant.

"Les hommes comme Drago Malefoy sont ambitieux, ce qui leur est facile à obtenir les ennuient
rapidement. Le sexe est peut-être l'une des choses les plus faciles à obtenir pour lui; même avoir
des relations sexuelles avec vous maintenant - étant donné les conditions qu'il a fixées. Vous devrez
être plus que ça, et vous devrez le lui faire voir."

Hermione fit un bref signe de tête avec une assurance qu'elle ne ressentait pas alors que Severus
ajouta : "Il aura un avantage considérable du fait se son pouvoir sur vous. Cependant, le fait que
vous ayez retenu son attention signifie que vous pouvez toujours avoir une carte qui vaut la peine
d'être jouée. Après près de six ans, quand il a eu la possibilité de demander quoi que ce soit, c’est
vous à qui il a pensé. Vous devrez utiliser ces connaissances avec précaution si vous souhaitez
rééquilibrer le pouvoir ou rendre Draco fidèle."

"Malefoy n'est pas stupide. Il s'y attendra."

"Effectivement."

"Mais vous pensez que je peux y arriver ?"

"Essayez-vous de chercher des compliments, Miss Granger ?" dit froidement Severus. "À ce stade
de la guerre, je pense que presque tout vaut la peine d'essayer. Il est hautement improbable que
vous ayez une chance de réussir. Vous avez accepté de vous vendre en échange d'informations à un
sorcier incroyablement dangereux qui a obtenu l'essentiel de son pouvoir grâce à sa propre
intelligence considérable. Un sorcier dont les motivations actuelles sont un mystère; même à ceux
qui l'ont connu toute une vie. Il est exceptionnellement isolé et ses humeurs sont très changeantes,
même selon les normes des Mangemorts. Il n'est pas arrivé là où il est en étant facilement battu ou
en ayant des faiblesses prévisibles."
Il y eu une longue pause. Il semblait que Rogue n'avait plus aucune idée à offrir.

Hermione se leva, se sentant fraîchement démoralisée.

Elle se vendait pour un pari pour lequel les risques d’échec étaient nombreux . Ce serait
probablement futile.

Elle allait le faire de toute façon.

Elle hésita, une question monta à ses lèvres qu'elle avait presque peur de poser.

"Est-ce qu'il..." bégaya-t-elle. "À quel point le savez-vous cruel ?"

Rogue la fixa de ses yeux noirs impénétrables.

"Je ne le connais pas bien depuis votre cinquième année. Cependant, même si c’était un petit tyran,
je ne l'ai jamais considéré comme un sadique."

Hermione hocha la tête d’un mouvement saccadé, se sentant étourdie alors qu'elle se tournait pour
partir.

"Je vous souhaite bonne chance, Miss Granger. Harry Potter ne méritera jamais une amie aussi
dévouée que vous ."

La voix de Severus avait une trace de regret en elle. Hermione fit une pause et porta sa main à sa
gorge, traçant son pouce le long de sa clavicule pendant un moment avant de tordre la chaîne de
son collier entre ses doigts.

"Je ne fais pas ça seulement pour Harry," dit-elle. Severus renifla et elle le regarda sur la défensive.
"Il y a tout un monde dehors qui ne sait même pas qu'il compte sur nous. De plus, si nous perdons,
quelle chance pensez-vous que j'aurai ?"

Il fit un bref signe d'accord. Elle quitta l’Impasse du Tisseur sans un autre mot.

Quand Hermione retourna à Place Grimmauld, elle entra dans la salle de bain et regarda son reflet.

Elle était maigre et fatiguée. Sa peau était pâle à cause du manque de soleil. Ses traits étaient plus
nets qu'ils ne l'avaient été à l'école; un peu plus délicat. Ses pommettes saillantes la rendaient plus
élégante. Ses yeux - eh bien, elle avait toujours pensé qu'ils étaient sa meilleure caractéristique -
grands et sombres, mais avec suffisamment de feu en eux pour ne pas la faire paraître trop naïve.
Ses cheveux restaient sa croix à porter. Encore touffu, mais il était assez long de nos jours pour que
le poids les maintienne quelque peu. Elle les tressait et les épinglait pour les garder hors de son
visage lorsqu’elle brassai des potions ou qu’elle prodiguait des soins.

Elle retira ses vêtements et entra dans la douche. L'eau chaude qui frappait sa peau était un signe de
sécurité. Elle ne voulait pas le quitter, mais après s'être frottée de la tête aux pieds, elle se força à
couper l'eau et à sortir.

Elle lança un charme de rasage rapide sur ses jambes et sous ses bras, et s'essuya.

Essuyant la vapeur du miroir, elle évalua son corps dans le reflet d'un œil critique.
Elle devrait espérer que l'intérêt subconscient de Malefoy était principalement dans son esprit parce
qu'elle n'était certainement pas Hélène de Troie. Le stress avait rongé ses courbes. Elle était osseuse
et aux membres minces. Pas particulièrement imparfaite partout, mais manquant généralement de
douceur dans les endroits que les hommes aimaient généralement tenir.

En ce qui concernait son sex-appeal général, elle était assurément médiocre. Ce n'était tout
simplement pas une qualité qu'elle avait jamais eu la pensée ou le temps de cultiver en elle-même.
S'attarder sur ce qu’elle dégageait sexuellement- cela n'avait tout simplement pas semblé être d'une
importance urgente.

Il ne lui était pas venu à l'esprit que la guerre allait l'obliger à s'offrir – comme une maîtresse ? Une
putain ? Un prix de guerre ? - à un Mangemort.

Elle n'avait jamais pris la peine de se préoccuper de ses sous-vêtements ou de ses vêtements
pendant qu'elle s'habillait. Il ne servait à rien d'essayer de prétendre avoir des ruses ou des attributs
qu'elle n'avait pas. Elle le ferait sans aucun doute mal. Essayer de traiter les choses sous cet angle
pourrait la pousser à trop d’imprudence et lui faire gâcher son seul atout.

Alors qu'elle s'apprêtait à partir, elle regarda dans le miroir et toucha la chaîne autour de son cou,
hésitant avant de la sortir de sa chemise et de fixer l'amulette qui y pendait. Le pendentif d'Aset. Un
petit trône reposait sur une pierre écarlate profonde, un disque solaire, placé entre deux cornes. Elle
avait été donnée à Hermione lorsqu'elle avait brièvement étudié la guérison en Egypte, avant de
retourner en Europe pour étudier en Autriche.

Elle le retira et le glissa dans un sac de perles sous son lit.

Si elle mourait, Severus saurait probablement de quoi il s’agissait.

L'emplacement que Malefoy avait choisi était dans le village de Whitecroft. Maugrey la transplana
là-bas, puis après avoir jeté un coup d'œil brusque autour de lui pendant une minute avec son œil
magique, il disparut à nouveau avec un autre craquement.

Se sentant si viscéralement abandonnée que sa peau lui faisait mal, Hermione marcha sur l'allée de
gravier de l'adresse, jetant un coup d'œil sur le terrain vide.

Intraçable. Ou bien un point médian avant qu'elle ne soit dirigée vers le lieu réel.

Après avoir regardé nerveusement autour d'elle, elle déglutit durement et se résigna à attendre.

Il y avait une souche sur le côté de la voie. Elle s'assit. Au bout d'une minute, elle sortit un livre,
gardant ses oreilles attentives à tout bruit.

Elle avait lu six pages quand un son à sa gauche la fit lever les yeux brusquement. La lumière d'une
porte flottante dans le terrain vide apparue soudainement, et avec elle une cabane délabrée.

Drago Malefoy se tenait dans le cadre de la porte.

Elle ne l'avait pas vu depuis plus de cinq ans.

Elle glissa le livre dans son sac et s'avança; sa fréquence cardiaque augmentant à chaque pas.

Il était devenu plus grand et plus large. Le dédain qu’il dégageait à l’école s'était évanoui, remplacé
par un sentiment froid de pouvoir. Une assurance mortelle.
Même après qu'elle eut gravi les marches, il la dominait. Il était au moins aussi grand que Ron,
mais il semblait plus grand. La taille de Ron était toujours compensée par sa façon de se tenir.
Malefoy contrôlait chaque centimètre carré de sa stature, comme s’il s’agissait d’un témoignage
supplémentaire de sa supériorité alors qu'il la regardait de haut.

Son visage avait perdu toute trace enfantine. Il était cruellement beau. Ses traits aristocratiques
tranchants étaient définis dans une expression dure et inflexible. Ses yeux gris étaient comme des
couteaux. Ses cheveux toujours aussi blonds et blancs pâles était coiffé négligemment sur le côté.

Il s'appuya nonchalamment contre l'encadrement de la porte. Lui laissant juste assez d'espace pour
qu'elle puisse entrer, de sorte à ce qu'elle effleure légèrement ses robes. Elle sentit l'odeur forte de
cèdre dans le tissu en passant.

Il sentait le danger. Elle pouvait sentir la souillure de la Magie Noire autour de lui.

S'approcher de lui, c'était comme marcher vers un loup ou un dragon. Tout son corps se sentait à
bout alors qu'elle se rapprochait. Elle lutta contre une peur qui lui donnait l'impression de se frayer
un chemin le long de sa colonne vertébrale.

Un sentiment de cruauté planait autour de lui. Il avait tué Dumbledore à l'âge de seize ans, et ce
n'était que le début de son ascension tachée de sang.

Si la lame d'un assassin était transformée en homme, elle prendrait la forme de Drago Malefoy.

Elle le regarda entrer. Beau et damné. Un ange déchu. Ou peut-être l'ange de la mort.

De tels clichés, et pourtant ils lui correspondaient d'une manière ou d'une autre. S'il doutait ou
regrettait son choix, il ne le montrait pas; il semblait juste cruel, dur et beau.

"Malefoy. J’ai cru comprendre que tu veux aider l'Ordre," dit-elle après qu’elle fut dans la cabane et
qu'il eut fermé la porte derrière elle. Elle lutta contre l'envie de tressaillir ou de se retourner
brusquement lorsqu'elle l'entendit le verrou cliquer.

Elle était seule dans une maison avec Drago Malefoy, à qui elle avait accepté de se vendre en
échange d'informations.

Le philtre Calmant qu'elle avait pris juste avant de partir avec Maugrey était loin d'être un
soulagement suffisant face à la terreur nauséabonde qui la parcourait. Elle la sentait partout; dans sa
colonne vertébrale, son ventre et ses mains, et se refermant autour de sa gorge aussi sûrement que
s'il l'étranglait.

Elle redressa les épaules et se força à examiner lentement la pièce. Le bâtiment semblait
principalement composé d'une grande pièce vide. Presque aucun meuble à voir. Deux chaises. Une
table. Rien d'autre.

Pas de lit.

"Tu en comprends les termes ?" dit-il froidement quand elle le regarda à nouveau.

"Un pardon. Et moi. En échange d’informations."

"Maintenant et après la guerre." Ses yeux brillaient d'un mélange de cruauté et de satisfaction en le
disant.
Hermione ne broncha pas.

"Oui. Je suis à toi désormais. Maugrey dit qu'il agira si tu as besoin d'un Serment Inviolable," dit-
elle, essayant de garder toute amertume sur son ton.

Il eut un petit sourire narquois.

"Ce ne sera pas nécessaire. Je ferai confiance à cette noblesse de Gryffondor que tu possèdes si tu
le jures maintenant."

"Je te le jure. Je suis à toi. Tu as ma parole," répondit-elle sans se donner le temps d'hésiter.

Elle souhaitait pouvoir se sentir triomphante qu'il lui laissait une issue. Mais - s'ils gagnaient la
guerre à ce stade, ce serait à cause de lui. Elle le lui devrait. Ils le lui devraient tous.

"Jusqu’à notre victoire, tu ne devras rien faire qui puisse interférer avec ma capacité à contribuer à
l'Ordre," lui rappela-t-elle fermement.

"Ah oui. Je vais devoir m'assurer de te garder en vie jusqu'à ce que ce soit fini." Il eut un sourire
narquois en la regardant.

"Je veux que tu le jures," répliqua t-elle d'une voix tendue.

Ses yeux brill è rent et il posa une main sur son cœur. "Je te le jures, dit-il d'un ton amusé, "je
n'interférerai pas avec ta contribu tion à l'Ordre."

Puis il demanda. "Mais tu te méfies de moi, n'est-ce pas ? Tu crains que ce ne soit juste un
stratagème de ma part pour obtenir un morceau de toi avant que la guerre ne se termine et que tu ne
meurs," spécula t-il. "Ne t’inquiète pas. En gage de ma sincérité, je ne te toucherai pas – pour
l’instant. Après tout, j'ai attendu si longtemps pour que tu sois mon prix, je peux me retenir un peu
plus longtemps."

Il lui sourit d'un air méchant.

"En attendant, je te laisserai retourner auprès de l’ordre avec mes informations, et je me


contenterais ta délicieuse compagnie."

Si Malefoy essayait de mettre Hermione à bout , il faisait un excellent travail.

Comme si l'idée de consentir à la chose horrible qu'il voulait lui faire n'était pas assez grave, devoir
continuer à la redouter semblait presque pire.

Elle serra les dents et se força à respirer. Elle glissa une main derrière son dos et la serra
fermement, puis se força à ouvrir lentement ses doigts. A se préparer. Vider son esprit.

C'était mieux, se dit-elle. Plus il attendait pour agir, plus elle avait de temps pour essayer d'assurer
sa loyauté; pour trouver un moyen de l'amener au pied du mur avant qu'il ne se lasse d'elle.

Elle hocha brièvement la tête.

"Bien. C'est... généreux de ta part."

Il posa une main sur son cœur.


"Tu n'as aucune idée de la joie que ça me procure de te l’entendre dire," dit-il avec une fausse
exaltation.

Les yeux d'Hermione se plissèrent. Elle ne pouvait pas le comprendre. Son véritable motif lui
échappait entièrement. Elle détestait à quel point cela la désavantageait.

"Mais tu sais..." repris Malefoy, l'air soudainement contemplatif. "Peut-être que tu devrais me
donner quelque chose..."

Hermione le fixa.

"... Pour réchauffer mon cœur froid," dit-il en se penchant vers elle. "Un petit souvenir pour me
garder motivé."

"Qu’est ce que tu veux ?" demanda-t-elle d'une voix raide. Elle commença à calculer mentalement
les options probables. Peut-être qu'il la ferait se déshabiller. Ou le sucer - elle ne l'avait jamais fait
auparavant, elle serait sûrement terrible. Ou éjaculer sur son visage. Ou peut-être qu'il voulait
qu'elle se tienne là et le laisse lui jeter des sorts. Ou simplement lui donner une gifle au visage en
guise de représailles pour la troisième année.

"Tu n'as pas l'air très enthousiaste," répondit Malefoy. "Je suis vraiment offensé."

Hermione essaya de se retenir de le regarder fixement.

"Tu veux que je t’embrasse ou que je reste ici et que je te laisse me jeter un sort ?" s'enquit-elle du
ton le plus modeste possible.

Malefoy eut un rire étouffé. "Mon Dieu, Granger. Tu es désespérée."

"Je suis ici. J'ai supposé que c'était évident."

"C’est vrai," dit-il en hochant la tête. "Eh bien, j’ai eu assez de duels pour aujourd'hui. Alors
voyons si ta bouche est capable de faire autre chose que de parler."

Hermione pensa qu'elle pourrait vomir, et la répulsion devait apparaître sur son visage. Malefoy
sourit cruellement.

"Embrasse-moi," dit-il pour clarifier. "En guise de démonstration de ta sincérité."

Il lui fit un sourire narquois et ne bougea pas. Il resta juste là, attendant qu'elle s'approche de lui.

Tout le corps d'Hermione était trempé de sueurs froide à l'idée de tendre la main et de le toucher.
De toucher ses mains froides, pâles et meurtrières.

De presser sa bouche contre la sienne. De se tenir près de lui sans avoir sa baguette pointée sur son
cœur, elle se sentait aussi vulnérable que d'exposer sa gorge au loup.

Elle hésita. "Comment tu veux que je t'embrasse ?" s’enquit-elle.

"Surprend-moi," répondit-il en haussant les épaules.

Surprend-le. Eh bien, c'était une ouverture; une opportunité sur laquelle elle devait capitaliser. Elle
l'analysa rapidement.
Il l'aiguillait. Toute la conversation semblait vouloir intentionnellement la mettre en colère contre
lui. La voir se tordre sous le pouvoir qu'il avait sur elle. Ce baiser avait probablement pour but de
sceller son animosité.

Il s'attendait à ce qu'elle soit résistante et fière, incapable d'écraser sa haine; afin qu'il puisse la
tromper pour qu'elle alimente sa propre punition et la distraire par ses émotions.

Elle ne pouvait pas le lui permettre.

Elle se raffermie. Elle ne perdrait pas.

Elle se rapprocha de lui, étudiant attentivement son visage.

Elle n'avait jamais été aussi proche de lui auparavant. Pour quelqu'un d'aussi «impatient» d’elle, il
n'en avait pas l'air. Ses iris étaient contractés. Ses yeux étaient principalement gris. Il avait l'air...
amusé.

La spirale de peur dans sa colonne vertébrale ressemblait à une aiguille enfoncée dans son dos. Son
cœur battait si fort qu'il avait l'impression de se meurtrir contre ses côtes.

Elle glissa ses bras autour de son cou et l'attira vers elle. Il eut un sourire narquois et le lui permit.

Quand leurs lèvres se touchèrent presque, elle s'arrêta, s'attendant à moitié à trouver un couteau
enfoui jusqu'à la garde de son estomac.

Il y eut un bref moment d'immobilité entre eux - respirant lentement. Suffisamment proche pour
que l'air soit fantôme sur les visages de chacun. Son haleine sentait le genévrier, poivré et vif
comme un feuillage persistant fraîchement coupé. Elle étudia la mort et la froideur de ses yeux.
Elle se demanda ce qu’il voyait dans les siens.

Les meurtriers sont toujours des hommes, se dit-elle.

Puis elle lui fit un doux et lent baiser.

Elle imagina comment elle le ferait pour quelqu'un envers qui elle ressentait de l’affection. Glissant
ses mains dans ses cheveux alors qu'elle approfondissait le baiser. Elle taquina ses lèvres avec sa
langue et murmura légèrement contre sa bouche. Il avait un goût de gin.

Ce n'était clairement pas ce à quoi il s'était attendu. Apparemment, les surprises n'étaient pas
vraiment son truc. Il s'immobilisa avec un étonnement visible au moment où leurs lèvres se
rencontrèrent doucement, et après un moment se détourna d'elle.

Ses yeux étaient plus sombres maintenant.

Hermione ne savait pas si elle était satisfaite ou préoccupée par ce détail.

Son rythme cardiaque ralenti quelque peu.

Son amusement avait disparut, et il semblait soudain la considérer plus sérieusement.

"Tu ne te bats pas beaucoup, n'est-ce pas ?" demanda-t-il brusquement.


"Non. La plupart de mon travail est en dehors des raids," admis t-elle, ne voulant pas détailler ce
qu'elle faisait. Elle était là pour obtenir des informations, pas pour les lui donner.

"Connais-tu l'Occlumencie ?"

"Oui. Maugrey m'a formé," mentit-elle. "Je n'ai pas eu beaucoup de pratique, mais il a dit que j'étais
assez solide dans ce domaine."

"Eh bien, c'est un soulagement. Ce serait un problème si jamais tu étais prise en otage et qu'ils
trouvaient les détails de cet arrangement dans ton esprit," dit-il avec l'expression la plus sérieuse
qu'elle ait jamais vue sur son visage.

Puis il ricana. "J'espère que ça ne te dérange pas si je vérifie par moi-même à quel point tu es
bonne."

C'était le seul avertissement qu'il lui donna avant de pénétrer brusquement dans son esprit.

Les boucliers d'Hermione étaient déjà levés, et la force avec laquelle il les pénétra était suffisante
pour faire résonner sa tête comme s'il avait frappé un gong à l'intérieur. Il continua à pousser avec
force contre ses murs, encore et encore, jusqu'à ce qu'elle halète de douleur alors qu'elle l'empêchait
d'entrer. Puis il fit une pause, et elle faillit trébucher.

"Tu es étonnamment douée pour ça," dit-il, semblant vraiment surpris.

Le compliment la prit au dépourvu. Brusquement, il entra à nouveau dans son esprit. Le bref répit
avait été une feinte. Elle n'était pas suffisamment préparée pour une nouvelle attaque. Il trouva un
point faible et le traversa à la vitesse d'une flèche.

Elle essaya de le repousser, mais il est rapidement allé si loin dans ses souvenirs qu'elle ne pouvait
pas. Elle pouvait à peine le ralentir.

Puis brusquement, sans même s'arrêter pour regarder quoi que ce soit dans son esprit, il se retira.

Elle faillit tomber en arrière mais se rattrapa, agrippant son front alors qu'elle haletait de douleur.

"C'est une astuce très courante," dit-il avec désinvolture, ne donnant pas l'impression que son assaut
contre son esprit avait exigé un effort de sa part. "Après une attaque intense, lorsqu'un Occlumens
pense que c'est fait, il se détend légèrement. C'est l'occasion idéale pour entrer."

Hermione reprenait encore son souffle et ne pouvait pas répondre, alors il continua: "Si jamais tu es
interrogée par un Legilimens vraiment accompli, tu ne les empêcheras jamais d’entrer avec la force
de tes murs mentaux. Si tu étais un membre mineur de la Résistance, ils te tueraient probablement
plutôt que de faire l'effort d'entrer dans ton esprit. Mais tu es membre de l'Ordre. La fille d'or de
Potter. S'ils mettent la main sur toi, ils t’amèneront probablement à moi, à Severus, ou même au
Seigneur des Ténèbres lui-même. J'ai peur que tu ai besoin de rafraîchir tes compétences en
Occlumencie."

"Comment ?" Sa voix était rauque. Elle ne savait pas qu'il était possible qu'une attaque mentale soit
aussi puissante. Pas étonnant qu'Harry ait détesté ses sessions avec Rogue. Son esprit était à
l'agonie.

"L’astuce est de les laisser entrer," l'informa Malefoy.


"Quoi ?"

"Fais un peu d'effort, mais fais finalement semblant de céder. Une fois qu'ils y sont, donne-leur de
faux souvenirs ou distrais-les en feignant vers quelque chose de moins important. Tu ne garderas
jamais le Seigneur des Ténèbres hors de ton esprit, mais s'il pense que tu es faible, il assumera la
victoire. Tu devras renoncer à quelque chose d'assez précieux pour paraître légitime. Cependant,
c'est un moyen de cacher les choses qui comptent le plus."

Le cerveau d'Hermione se retourna alors qu'elle y réfléchissait. Bien sûr, il devait y avoir plus que
de simples murs mentaux. Il n'y avait aucun moyen que Severus ait pu tromper le Seigneur des
Ténèbres pendant tant d'années simplement en refusant de lui permettre d'accéder à son esprit.

"Passes du temps à y réfléchir. Si je cherche des informations sur Potter, Weasley ou l'Ordre, que
peux-tu abandonner qui semblera être le plus grand secret que tu aies ? La Légilimencie, c'est
comme mettre le feu à la maison de quelqu'un. Les esprits s'activent instinctivement pour protéger
ce qu'il est le plus important de cacher. Tu dois t’entraîner à faire l'inverse. Cours vers ce qui n'a pas
d'importance. Entraîne-toi à ramener ces souvenirs dans ton esprit comme si tu les cachais. Je
réessayerai la semaine prochaine."

Hermione acquiesça. Elle détestait à nouveau l'idée de l’avoir dans sa tête, mais son raisonnement
était solide. Ce serait une compétence inestimable.

Malefoy fouilla dans sa poche et lui lança quelque chose. Elle le rattrapa par réflexe.

Elle regarda dans sa paume. C'était - eh bien, ça ressemblait à une alliance, mais en noir. Elle leva
les yeux vers Malefoy avec étonnement.

"Ton charme d’invocation en cinquième année m'a inspiré." Il eut un sourire narquois et leva la
main droite en indiquant une bande d'onyx correspondante dessus. "Ça brûlera brièvement si j'ai
besoin de te voir. Deux fois si c'est urgent. Je te conseille vivement de venir rapidement si il brûle
deux fois. Si tu souhaites me contacter, les barrières ici me le feront savoir à ton arrivée. Mais
sinon, nous devrions nous en tenir à un calendrier. Y a-t-il un moment où tu peux partir sans attirer
les soupçons ?"

Hermione glissa la bague sur l'index de sa main gauche. C'était une bande simple et légèrement
géométrique. Pas tape-à-l'œil ou susceptible d'attirer l'attention. Elle soupçonnait qu'il y avait un
lourd charme d’invisibilité dessus.

"Je sors pour les ingrédients de potion tôt le mardi matin. Je pourrais ajouter une demi-heure
supplémentaire sans que personne n'y prête attention. Est-ce que sept heures et demie te
conviendrait ?"

Il hocha la tête.

"Si je ne peux pas venir pour une raison quelconque, reviens à la même heure le soir," dit-il.

"Et si je ne peux pas venir ?" Demanda Hermione.

Ses yeux se plissèrent.

Il essayait de déterminer ce qu'elle faisait pour l'Ordre. Eh bien, elle n'était pas disposée à lui
fournir l'information.
"J’attendrais cinq minutes et je supposerai que tu ne peux pas venir."

"Très bien," acquiesça-t-elle catégoriquement.

Il eut un sourire narquois, et avec un mouvement de baguette, invoqua un rouleau de parchemin


qu'il lui tendit.

"Mon premier versement," dit-il d'une voix traînante, la lorgnant à nouveau.

Elle le lui prit et le déroula partiellement, jetant un coup d'œil à plusieurs cartes et plans de
construction.

"Je suis convaincu que Fol'Œil auras le bon sens de ne pas tout utiliser en même temps," déclara-t-
il.

"Ton service sera l'un des secrets les plus soigneusement protégés de l'Ordre. Tu deviendrais inutile
si ta couverture était grillée. Nous ne le risquerons pas."

"Bien," répondit-il d'une voix froide. "Je te verrais mardi alors. Pratique l’Occlumencie.

Il disparut avec un craquement.


Flashback 4

La fois suivante lorsqu'elle arriva à la cabane, elle avait à peine franchie la porte que Malefoy
transplana brusquement, presque au-dessus d'elle.

Il l'attrapa fermement et la plaqua contre un mur alors que ses lèvres se fracassèrent contre les
siennes.

Hermione eut à peine le temps de réfléchir ou de réagir. Ses yeux s'écarquillèrent d'étonnement et
au moment où ses yeux rencontrèrent les siens et il envahit brusquement son esprit.

Elle avait été si surprise que ses murs d'Occlumencie étaient tombés. La distraction terrifiante de
son corps pressé contre le sien pendant qu'il l'embrassait lui rendait difficile de se concentrer
uniquement sur la sensation de son esprit déchirant son chemin à travers sa conscience.

Il parcourut ses souvenirs récents; en train de préparer une potion d'invisibilité pour la bague qu'il
lui avait donnée, en prenant Lee Jordan et en le déposant à St Mangouste. Il retrouva son souvenir
de leur rencontre précédente.

Elle pouvait le sentir en faire l'expérience, même si elle était aussi profondément consciente que ses
lèvres s'éloignaient des siennes et l'embrassaient le long de sa mâchoire, tandis que ses mains
glissaient le long de son corps.

Il commença à se rapprocher du souvenir de sa conversation avec Severus. Non. Elle ne voulait pas
qu'il voie celui-là. Même si elle était convaincue qu'il saurait ce qu'elle essayait de faire, elle ne
voulait pas qu'il en ait la confirmation.

Elle se força à ne pas retirer le souvenir ni à le cacher. Au lieu de cela, elle saisit la première chose
à laquelle elle pouvait penser et la replaça avec force dans ses souvenirs. Malefoy devait savoir que
c'était une feinte, mais il la pourchassait avec espièglerie. Après l'avoir éloigné de lui pendant
quelques secondes, elle le laissa l'attraper.

Malefoy de troisième année se tenait devant elle, ricanant.

"Avez-vous déjà vu quelque chose d'aussi pathétique ?" dit Malefoy. "Et il est censé être notre
professeur !"

Harry et Ron se dirigèrent avec colère vers lui, mais Hermione fut la plus rapide – CLAQUE !

Elle gifla Malefoy au visage avec toute la force qu'elle pouvait rassembler. Sa main brûlait à cause
du choc, et sa peau pâle avait immédiatement fleuri d'un rouge écarlate là où elle l'avait frappé. Il
chancela, la regardant avec un mélange de douleur et d'étonnement.

"Ne traite plus jamais Hagrid de pathétique, espèce de sale - petit –" rugit-elle.

Malefoy sortit brusquement de son esprit et s'éloigna en tremblant.

Hermione le fixa, s'attendant à ce qu'il soit furieux qu'elle l'ait trompé avec ce souvenir. Puis elle
réalisa au bout d'un moment qu'il riait.
C'était plus que terrifiant.

"Bien joué, dit-il," riant toujours après une minute. "Je m'attendais à ce que ça te prennes plus de
temps avant que tu ne puisses le faire."

Hermione était affalée contre le mur, essayant de se remettre de ses agressions mentales et
physiques combinées. Une migraine commençait déjà à lui envahir la tête.

"Est-ce que c’est la façon dont tu enseignes habituellement l'Occlumencie ? répondit-elle après un
moment.

Ses lèvres se contractèrent légèrement.

"Seulement avec toi," dit-il avec un mince sourire. "Je ne peux pas te faire douter de ma sincérité,
n'est-ce pas ? J'avais besoin de faire quelque chose pour te prendre au dépourvu. Alors..." Il haussa
les épaules. "Deux gnomes, un Fléreur. Je suis sûr que tu ne t’attendais pas à ce que je garde mes
mains entièrement pour moi."

Hermione repoussa l'envie de se moquer de lui.

"Dois-je porter des bas la prochaine fois que je viens ?" demanda-t-elle, d’une voix sarcastique.

Ses yeux semblaient s'assombrir.

"Hmm... Non, je t'aime plutôt bien comme ça. Être sale et débraillée dans des vêtements Moldus te
convient. Et j'ai l'intention de te savourer. Tu n'as pas besoin de commencer à les porter - pour le
moment."

Hermione sentit un frisson la traverser; de peur, mais aussi de la tension entre eux, une tension
d'animosité et de calcul remplit l'air.

Il se rapprocha d'elle et attrapa sa main gauche, la soulevant alors qu'il glissait son pouce sur
l'anneau qui réapparut sur sa main quand il la regarda.

"Comment marche-t-elle ?"

"La potion est basée sur des principes magiques similaires au Fidelius," dit-elle en laissant glisser
sa main. "Ce n'est visible que si tu sais où le chercher. Sinon, c'est indétectable. Seul toi et moi
pouvons le voir."

Malefoy haussa un sourcil approbateur.

"Je ne crois pas avoir entendu parler de cette potion."

"C'est nouveau," déclara-t-elle avec raideur.

"La tienne ?"

Hermione fit un signe de tête réticent. "Ce n'est pas vraiment utile. Cela ne fonctionne que sur les
métaux."

"Intéressant," murmura-t-il en se rapprochant.


Chaque fois qu'il s'approchait, elle ressentait une conscience renouvelée de sa dangerosité. La
Magie Noire sortait de lui par vagues; elle s'accrochait à ses vêtements et à ses cheveux et émanait
presque de sa peau. C'était comme s'il portait un manteau d'obscurité et de rage qu'il gardait
simplement sous contrôle quand il était avec elle.

Il y avait tellement d'obscurité. Tous les morts dont il était responsable.

Il en était trempé.

"Essayons encore. Et voyons combien de temps tu peux tenir." Ses lèvres se formèrent un bref
sourire narquois. "Je ne t'embrasserai pas - cette fois."

Il pénétra à nouveau dans son esprit. Elle le garda dehors avec ses murs durant une minute pendant
qu'elle organisait son esprit et ses souvenirs. Puis elle fit semblant de livrer son bouclier.

Elle n'était pas sûre d'être vraiment douée pour ça, ou s'il avait la décence de s'empêcher de fouiller
dans tous ses souvenirs. Il permis grâce à ses fortes tentatives de le distraire de réussir. Après avoir
réussi une douzaine de fois, il se retira.

Hermione avait l'impression que sa tête était sur le point de s'ouvrir; comme si la douleur était une
forme de pression qui menaçait de percer son crâne. La douleur était atroce. Ses yeux se
remplissaient de larmes et elle se mordit la lèvre pour essayer de ne pas pleurer.

"Bois ça," ordonna-t-il, glissant une fiole de potion anti-douleur dans sa main. "Sinon, tu risques de
t’évanouir lorsque tu vas essayer de transplaner. Je ne te le recommanderais pas."

Elle l'avala, assez certaine qu'il n'allait pas l'empoisonner.

"Est-ce que ça t’est déjà arrivé ?" demanda-t-elle lorsque la douleur commença à suffisamment
s'atténuer pour qu'elle puisse parler à nouveau et que sa vision ne soit plus jonchée de points noirs
clignotants.

"Plus d'une fois," répondit brièvement Malefoy. "Ma formation était... rigoureuse."

Elle acquiesça. Il semblait toujours difficile de croire qu'il était le même tyran de l'école qu'elle
avait connu.

La froideur et la dureté s'accumulaient autour de lui comme les murs d'un château. Toute cette rage
à peine maîtrisée.

Le garçon qui recevait des boîtes de bonbons et qui avait acheté une place dans une équipe de
Quidditch, qui pleurnichait pour un bras égratigné, était parti. Tout ce qui était doux, indolent et
choyé chez lui avait été taillé par la guerre. Il ne s'était pas frayé un chemin dans les rangs de
Voldemort avec des galions. Il avait payé sa place en sang.

Tout était si dur et exigeant. Son sourire narquois et ses lorgnements, ainsi que les caprices de sa
courtoisieétaient tous comme un acte. Comme un masque qu'il portait pour dissimuler à quel point
il était froid.

Si elle voulait réussir, elle devait dépasser son masque, sa froideur et sa rage. Il avait peut-être
l'intention de l'utiliser simplement comme une forme de soulagement du stress vindicatif ou un
amusement, mais elle était toujours déterminée à devenir plus.
Elle avait besoin de faire ressortir sa confiance jusqu'à ce qu'elle puisse comprendre sa motivation -
jusqu'à ce qu'elle découvre une vulnérabilité à travers laquelle se glisser.

Personne n'était de la glace pure. Pas même Malefoy.

Il y avait quelque chose en lui. Dans ses yeux. Quelque chose qui ressemblait à du feu caché au
plus profond de son être. Elle avait besoin de trouver un moyen de l'atteindre et de le détourner en
quelque chose qu'elle pourrait utiliser.

Il s'attendait à ce qu'elle le déteste et essaie de le manipuler avec une fausse gentillesse et


sympathie. Elle devait être intelligente à ce sujet. Plus intelligente que lui.

"C’était après la cinquième année ?"

Il la regarda un peu brusquement.

"Oui," repris-t-il d'un ton coupé.

"Ta tante ?"

"Hmm," fredonna-t-il en guise de confirmation.

Ils se regardaient tous les deux attentivement.

"Ce n'est pas la seule chose que tu as apprise cet été là," déclara-t-elle.

"As-tu besoin d'une confession pour quelque chose, Granger ? Dois-je te dire tout ce que j'ai fait ?"
Il se rapprocha pour se hisser au-dessus d'elle en se moquant.

Elle se força à ne pas se rétrécir ou reculer. Elle le regarda dans les yeux.

"Le veux-tu ?" demanda-t-elle.

Il y eut un léger éclair de surprise dans son expression. Il semblait pris au dépourvu par la question.

Il était seul. Elle l'avait soupçonné, mais maintenant elle en était certaine. Mère morte, père fou. Il
était haut dans les rangs de Voldemort et ils étaient notoirement remplis de coups de poignard dans
le dos. S'il avait eu des regrets, il n'en avait jamais parlé à personne.

"Non", dit-il d'une voix aiguë alors qu'il s'éloignait d'elle.

Elle n’insista pas. S'il pensait qu'elle poussait, il se fermerait comme une palourde. Elle n'avait pas
besoin de savoir. Elle avait juste besoin qu'il réalise qu'il voulait le dire à quelqu'un..

-qu'il voulait dire lui dire à elle.

Cela la rendrait émotionnellement précieuse pour lui. Ce serait un levier. Une ouverture.

Cela la rendrait intéressante.

"Tu voulais y retourner ?" demanda-t-elle après un moment.

Il la fixa, les yeux argentés. "Quand j'ai été formé, elle demandait à quelqu'un de me crucifier
pendant qu'elle essayait de pénétrer
dans mon esprit. C'est probablement ce qui t’arrivera si jamais tu te fais prendre."

Il ne lui laissa pas le temps de réagir aux informations avant de se frayer un chemin dans son
esprit. Quand il s'arrêta, il n'attendit pas qu'elle reprenne son souffle avant de laisser tomber un
nouveau rouleau d'informations à côté d'elle et de disparaître.

Cette semaine-là, Hermione retourna à la librairie Waterstone’s. Elle acheta des livres sur les effets
psychologiques de la solitude. Des livres sur les orphelins. De recherche sur la psychologie des
enfants soldats.

Elle n'hésita pas à souligner les sections sur leurs vulnérabilités; les moyens par lesquels ils étaient
enclins à être exploités et manipulés.

Dans un cahier sur lequel elle plaça un sort de sécurité plutôt lourd, elle commença à dresser un
croquis psychologique de Drago Malefoy. Ce qu'elle avait remarqué chez lui. Ses questions et les
théories qu'elle avait.

Le centre de sa personne - sa motivation - restait un vide mystérieux. Mais elle avait l'impression
qu'elle commençait à avoir une idée de ses limites.

Le mardi suivant, il ne ne se força pas à faire attention à elle. Il se décida à la provoquer d'autres
façons.

Il ne se retint pas du tout quand il envahit son esprit pour un autre cycle de formation
d'Occlumencie. Il fouilla dans le fond de celui-ci, puis serpenta à travers les souvenirs qu'il
rencontrait. La forçant à revivre certaines des morts sur lesquelles elle s’était efforcée de ne pas
s'attarder. Puis, tout à fait par accident, il tomba sur le souvenir immédiatement après sa
conversation avec Rogue. Elle tressaillit lorsqu'il s'en approcha et il bondit aussitôt.

Il la regarda examiner les traits de son visage d'un œil critique avant d'entrer dans la douche. Et
lorsqu’elle en ressortit et évalua son corps nu dans le miroir, il s'arrêta et regarda fixement, suivant
la liste mentale de ses défaut qu’elle dressait . Elle pouvait sentir son amusement condescendant
alors qu’il en était témoin. Elle se tordit d'embarras, et il le ressentit aussi.

Il resta d ans ce souvenir bien plus longtemps qu’il n e dura en réalité , puis se retira compl è
tement de son esprit.

"Eh bien," dit-il, semblant sur le point de se mettre à rire. "C'est certainement une façon de distraire
un Legilimens."

Elle le fusilla du regard. Elle était cruellement tentée de lui donner un coup de pied dans l'aine puis
d'essayer de lui écraser les dents.

"Tu es satisfait de ta recherche ?" Son ton était corrosif.

Il eut un petit rire dans sa barbe. "Tu es plutôt maigre. Si tu m'avais envoyé le souvenir à l'avance,
j'aurais peut-être demandé quelqu'un d'autre," répondit-il en reculant pour la regarder en personne.

"C'est dommage pour nous deux alors," repris-t-elle, sa bouche se tordant alors qu'elle croisait ses
bras sur la défensive.
"Peut-être... Mais encore une fois, si je ne t’avais pas eu, je n'aurais jamais eu la chance de
rencontrer un cerveau organisé comme un classeur." Sa voix était légère et désinvolte, mais ses
yeux vifs-argent se durcirent brusquement. Il pencha légèrement la tête sur le côté. "Maugrey ne
t’as pas formé. Tu es un Occlumens Naturel.

Hermione acquiesça avec résignation. Elle avait supposé qu'il finirait par s'en rendre compte.
Quand elle avait inventé le mensonge, elle ne s'était pas attendue à ce qu'il passe autant de temps à
fouiller dans sa tête.

"Autodidacte, donc ?"

"J'avais un livre," dit-elle avec raideur.

Il eut un rire étouffé. "Bien sûr."

Il la regardait avec une expression qu'elle ne pouvait pas situer. Comme s'il la réévaluait. La prise
de conscience semblait le pousser à réévaluer quelque chose à son sujet.

Hermione ne voulait pas qu'il réévalue. S'il le faisait, il pourrait décider de changer de stratégie.
Elle aimait la façon dont elle n'avait pas de relations sexuelles avec lui.

"Quoi ?" lui lança-t-elle avec impatience, espérant briser le fil de ses pensées. Cela semblait
fonctionner, l'expression rétrécie de ses yeux se détendit légèrement.

"Rien," répondit-il nonchalamment. "Je n'en avais jamais rencontré auparavant."

Il eut un sourire narquois.

Elle le fixa de ses propres yeux plissés.

"Tu en es un aussi," déclara-t-elle avec une horreur croissante. Elle réalisa qu’elle essayait de
passer au-delà des défenses de quelqu'un qui pouvait aussi fermer et isoler ses émotions et ses
désirs.

Il lui fit un salut moqueur.

"Quelles en sont les chances…? songea-t-il avec un léger haussement d'épaules.

Il y eut un long silence.

Ils se réévaluaient tous les deux.

"Vas-tu encore m'apprendre l'Occlumencie alors ? demanda-t-elle enfin.

"Oui..." dit-il lentement. "Ce serait un oubli de ne le faire qu'à moitié. Tu pourrais apprendre plus
vite que je ne l’avais prévu."

"Bien," elle hocha la tête et se prépara.

Il se rapprocha d'elle. Son cœur bégaya.

Le mouvement lui rappelait un animal traquant sa proie. Lent, subtil, progressif puis soudainement
- trop proche.
Elle fixa son visage pour ne pas se concentrer sur sa physionomie, sur la facilité avec laquelle il
pouvait la briser à mains nues.

Ses doigts remontèrent et touchèrent son menton légèrement, inclinant sa tête plus en arrière pour
que sa gorge soit nue.

"Tu es tellement pleine de surprises," dit-il, son regard traînant sur son visage avant de se fixer sur
ses yeux.

Hermione roula brièvement des yeux.

"Est-ce que tu dis ça à toutes les filles ?" dit-elle d'un ton sarcastiquement doux.

Elle ne se souciait pas des murs extérieurs alors qu'il plongeait dans sa conscience. C'était le
processus de leur rupture qui lui faisait le plus mal à la tête. Elle se sentait déjà raisonnablement
confiante dans sa capacité à feindre qu'ils étaient facilement cassés.

Il n'a pas rendu l'invasion douloureuse. Ce qui la fit sursauter. Elle avait supposé que la
Legilimencie était intrinsèquement douloureuse. Au lieu de cela, elle avait l'impression que son
esprit était une pensée dans laquelle il tombait simplement. Sa conscience et la sienne fusionnèrent.

Il semblait prendre son état mental naturel.

Sans la douleur de l'attaque de Legilimencie, Hermione pouvait être plus nuancée et intentionnelle
dans sa stratégie. Elle remua ses souvenirs avec une fausse insouciance, attirant son attention et en
glissant certains dans d'autres recoins de son esprit.

C'était comme apprendre à danser. Ou peut-être apprendre les arts martiaux. Tout le mouvement se
faisait lentement. Sans force.

Il lui donna le temps d'apprendre la technique. De ressentir ce que c'était et de le faire correctement.
Passer en revue les formules. Percer encore et encore jusqu'à ce qu'elle puisse le faire
instinctivement, sans avoir besoin de réfléchir.

Enfin, il se retira et baissa les yeux sur son poignet. "Nous avons fait des heures supplémentaires."

"Oh," dit-elle doucement, toujours mentalement préoccupée par la technique qu'elle essayait de
faire.

Il la regarda jusqu'à ce qu'elle se redresse et le regarde.

"As-tu des informations cette semaine ?"

"Pas vraiment. Il y a plus de vampires arrivant de Roumanie ce mois-ci. Pas encore de


détails spécifiques."

"Si..." Hermione hésita.

Il haussa un sourcil vers elle, baissant les yeux et attendant.

"Si... nous avions besoin de quelque chose. Serais-tu en mesure de l'obtenir pour nous ?" elle
demanda.
"Cela dépend de ce que c'est."

"Un livre."

Il renifla.

"Il s'appelle « Secrets des Arts Sombres». J'ai tout essayé pour le trouver. Mais les ressources de
l'Ordre sont limitées."

"Je vais voir ce que je peux faire." Il poussa un soupir irrité.

"Fais attention," se surprit-elle à dire.

Il eut l'air surpris.

"Tu ne voudrais pas que Voldemort sache que tu le cherches."

"Quelle est l'importance de ce livre ?" demanda-t-il les yeux plissés.

"Je ne sais pas. Ce n'est peut-être rien. Ou cela pourrait être très important. Mais... ne fais pas sauter
ta couverture pour ça."

Il roula des yeux.

"Comme si je le ferais," marmonna-t-il avant de la regarder brusquement. "Tu devrais y aller. Je


suis sûr que Potter se languit de toi."

Hermione rassembla sa sacoche d'ingrédients de potion et se glissa hors de la cabane.

Malefoy la fixait avec contemplation alors qu'elle fermait la porte et transplana.

Quand elle revint à Place Grimmauld, elle était pensive pendant qu'elle embouteillait et préparait
les ingrédients.

Malefoy n'était pas ce à quoi elle s'était attendue.

Il était bien moins cruel qu'elle ne l'avait imaginée. Elle ne cessait de s'attendre à ce que sa
méchanceté coupe soudain sa façade. Mais soit il était moins malveillant qu'elle ne le pensait, soit il
voulait quelque chose de plus complexe et nuancé de ses interactions avec elle. Elle était déjà
presque certaine qu'il n'était pas particulièrement enclin à lui faire du mal.

Elle ne pouvait pas c omprendre ce qu'il voulait.

Severus avait raison. Malefoy se révélait déjà être un excellent espion. Toutes les informations qu'il
avait données à Maugrey étaient de grande qualité et très utiles. L'Ordre avait réussi à faire une
descente dans une prison et à faire sortir plus de cinquante personnes.

Cependant, son motif restait un mystère.

Elle ne comprenait pas ce qu'il pouvait tirer de l'espionnage. Avec son placement dans l'armée de
Voldemort, il récolterait sûrement de vastes récompenses avec la disparition de l'Ordre.
Si l'Ordre gagnait, même avec un pardon, il deviendrait sans aucun doute un paria dans le monde
sorcier pour le reste de sa vie. Les espions et les traîtres ne méritaient guère de respect, quelle que
soit l'importance de leurs contributions.

De plus, Lucius Malefoy était un adepte dévoué de Voldemort. Il avait blâmé la mort de Narcissa
sur Ron et Harry, et avait dirigé presque toute son énergie pour se venger d'eux. Même si Drago ne
partageait pas ce sentiment, qu’il se mettre en désaccord avec son père semblait étrange. A l’école,
il semblait vouloir lui ressemblait en tout point et avait été irrité par l'emprisonnement de celui-ci à
Azkaban à la fin de sa cinquième année.

Hermione posa un plateau plein de Dittany et lança un sort de chaleur avec la pointe de sa baguette.
Massant légèrement sa tempe avec son autre main alors qu'elle regardait les feuilles sécher
régulièrement.

Malefoy n'était pas intéressé par elle; pas physiquement. Du moins, pas plus qu'un homme ne
s’intéresserait à n’importe quelle femme qu’il croiserait. Elle avait étudié la physiologie de
l'attirance sexuelle et il ne montrait presque aucun des signes, même après avoir passé plusieurs
minutes à regarder son reflet nu.

Elle rougit. L'expérience était à classer sans équivoque comme le moment le plus embarrassant de
sa vie.

Alors, de quoi s'agissait-il ? Pourquoi l'embrasser et la toucher ? Si tout était fait pour la provoquer
et la mettre en colère, la question de savoir pourquoi se posait toujours.

Pourquoi voulait-il la provoquer ? Qu'est-ce qui motivait les diverses tactiques qu'il employait ?

Au départ, il s'était clairement attendu à ce qu'elle soit tellement remplie de haine pour lui qu'elle ne
pourrait pas se contrôler. Puis, quand il l'avait agressivement embrassée pour briser ses boucliers
d'Occlumencie, il avait semblé penser qu’il pouvait l’empêcher de réfléchir clairement si ses
émotions la consumaient. La façon dont il l'avait observé attentivement dans le miroir avait
également été clairement destinée à la piquer.

Il voulait qu'elle le déteste.

Mais quand il avait réalisé qu'elle était une Occlumens, il avait apparemment décidé de changer de
tactique à nouveau. Il avait finalement compris pourquoi il ne pouvait pas facilement la provoquer
et s'était adapté une fois de plus.

Mais s’adapter pour quoi ? Quel en était le but ?

Elle ne pouvait pas le comprendre.

Hermione plaça toutes les feuilles de Dittany sèches dans un grand pilon et commença à les broyer
en poudre.

"Mione ?" Charlie passa la tête dans son placard à potions.

"Oui ?"

"Rogue est passé plus tôt à ta recherche."

"Oh. A-t-il dit pourquoi ?"


"Il avait une nouvelle recette pour toi, je pense. Je l'ai donné à Poppy. Pour guérir une nouvelle
malédiction, qu’il a aidé à inventer."

L'expression de Charlie était tordue par la colère. De nombreux membres de l'Ordre avaient blâmé
Severus pour chaque malédiction développée dans la Division des Malédictions de Voldemort. Ils
pensaient que si Severus était vraiment du côté de l'Ordre, il trouverait un moyen de tout saboter.

Hermione roula des yeux.

"Tu sais, s'il n'était pas là, nous perdrions des dizaines de personnes supplémentaires avant de
découvrir les contre-malédictions. Ses informations sont vitales pour me donner le temps de me
préparer."

"Ah oui, et combien d’entre-nous penses-tu qu'il ait tué pour obtenir cette information ? Ce sont les
nôtres sur lesquels ils expérimentent pour créer les sorts. Il assassine des gens, mais ça va parce
qu'il nous envoie des renseignements sur les contre-malédictions. Est-ce que ça fonctionne
vraiment de cette façon ?"

Hermione essaya de se calmer en continuant de broyer les feuilles de Dittany.

"C'est un espion, Charlie. C’est le genre de choses qu'ils doivent faire pour maintenir leur
couverture. S'il la gâchait pour sauver un groupe de prisonniers ou essayait de saboter l'endroit,
Voldemort n'en créerait qu'un nouveau et nous perdrions une ressource précieuse . La perte ne serait
jamais payante à long terme."

"Si tu le dis," dit Charlie, ses lèvres fines et ses yeux durs, il se retourna et s'éloigna.

Hermione broya le Dittany pendant quelques minutes de plus avant de le transférer dans un bocal.

Severus avait dû développer une potion pour guérir la malédiction acide. Elle espérait qu’elle serait
différente de celle sur laquelle il avait travaillé quand elle s'était arrêtée à l’Impasse du Tisseur. Elle
n'avait pas de venin d'Acromantule. Une pièce d'identité émise par le Ministère était requise pour
en acheter aux apothicaires. Elle essayerait de trouver une source sur le Marché Noir; cela coûterait
probablement plusieurs centaines de gallons. L'Ordre manquait de fonds.

Les Gobelins avaient pris une position neutre dans la guerre, mais alors que Gringotts restait ouvert
à l'Ordre, entrer dans la banque pour de l'argent sans être arrêté était un défi. Sans oublier qu'être
Née-Moldu était un délit passible d'emprisonnement.

La plupart des membres de la Résistance étaient inemployables, que ce soit par le sang ou par
association.

Ils étaient chanceux qu'Harry ait eu une grande chambre forte, parce qu'ils seraient probablement
mort de faim sinon.

Si la potion nécessitait du venin d'Acromantule - eh bien, avec un peu de chance, Severus serait
capable de lui en donner quelques gouttes. Sinon, elle doutait que l'Ordre budgétise pour qu'elle en
achète à moins que la malédiction ne soit utilisée constamment.

Elle croisa les doigts et alla trouver Poppy.

Le service hospitalier était de nouveau bondé.


Le sauvetage à la prison avait réussi, mais de nombreux prisonniers avaient été blessés par la
torture ou souffraient de malnutrition. Il y avait eu une fusillade pendant l'évasion et des
malédictions brutales avaient été utilisées.

Ceux qui avaient des blessures mineures avaient été envoyés dans certains des autres refuges, mais
Place Grimmauld gardait les blessures les plus complexes et les plus difficiles à soigner pour
Hermione et Poppy.

Mme Pomfresh planait au-dessus du lit de Rolanda Hooch. Une minuscule incision dans sa trachée
avait continué à réapparaître et à grandir lentement malgré tous leurs efforts pour la guérir.
Quiconque était en service dans le service hospitalier devait faire fonctionner un chronomètre de
deux minutes dans un cycle constant pour la surveiller.

"Du changement ?" Demanda Hermione, se penchant et examinant la blessure aux côtés de Poppy.

"Oh, Hermione, tu es de retour," dit Poppy d'une voix triste. "Severus est venu et l'a examiné. Il a
dit que ce n'était pas l'une des nouvelles malédictions de Voldemort. Alors - c'est probablement un
sort raté ."

Hermione soupira de soulagement avant qu'une vague de culpabilité ne la frappe. S'il s'agissait
d'une malédiction mal lancée, il était peu probable qu'elles la rencontrent à nouveau. Mais cela
signifiait aussi qu'elles seraient probablement incapables de guérir Rolanda. Hermione avait essayé
sans succès de déconstruire la blessure avec une analyse des sorts, en essayant de la démêler. Mais
la structure était tellement mutilée et incohérente qu'il était impossible de la neutraliser.

"Combien de temps penses-tu que les sorts de soins fonctionneront ?" Demanda calmement
Pomfresh, fixant tristement sa collègue de longue date.

Hermione calcula mentalement le temps qui s'était é coul é depuis l'arrivé e de Madame Hooch.

C'était une connaissance peu répandue mais les sorts de guérison cessait de fonctionner lorsqu'ils
étaient utilisés à une trop grande fréquence. Même la magie ne pouvait pas forcer un corps à
continuer à se réparer au-delà d'un certain niveau.

"Si nous continuons à la soigner toutes les deux minutes, les sorts continueront probablement de
fonctionner pendant encore vingt heures," lui dit doucement Hermione.

Poppy hocha la tête et glissa doucement les couvertures autour du corps de Rolanda.

"Severus t’a laissé une nouvelle recette," dit-elle à Hermione. "Il a dit que tu devrais en préparer un
flacon."

Poppy fouilla dans sa poche et en retira un petit rouleau de parchemin et une fiole.

Hermione souleva la fiole dans la lumière.

Deux gouttes de venin d'Acromantule. Elles valent probablement plus de cinquante gallions.

Elle ne pouvait pas se permettre de faire des erreurs. Elle glissa le flacon dans sa poche et déroula
la recette pour voir ce qu'il faudrait préparer.

Elle avait tous les ingrédients. Sauf le Sisymbre, qu'elle devait récolter sous la pleine lune. Elle
calcula le prochain cycle lunaire. Elle devrait attendre une semaine avant d'avoir tout ce dont elle
avait besoin pour faire un lot.

Si la malédiction était aussi grave que Severus l'avait indiqué, elle devrait espérer qu'il n'y aurait
pas de bataille avant la pleine lune. Ce qui était probablement un espoir futile.

À la fin de la recette, Severus avait inclus le contre-sort de la malédiction acide dans son écriture
hérissée. Elle le parcourut des yeux. C'était simple, comme il l'avait dit.

Hermione copia le contre-charme sur une nouvelle feuille de parchemin. Une blessure impliquant
de l'acide devrait être contrée immédiatement. Attendre quelques secondes supplémentaires pour
appeler un guérisseur ou transplaner les blessés pourrait ajouter des jours à la guérison. Le contre-
charme était assez simple; chaque membre de la Résistance pouvait l'apprendre.

Elle écrivit une brève note d'explication, et d'un coup de baguette plia la note dans un avion en
papier et l'envoya en volant à travers la maison pour trouver Harry.

"Pourrais-tu prendre ton quart plus tôt ?" Demanda Poppy.

Hermione leva les yeux et réalisa que Poppy avait l'air grise de chagrin.

"Bien sûr," répondit rapidement Hermione.

"Je veux écrire à Filius, Pomona et Minerva. Ils voudront peut-être venir faire leurs adieux," dit
Poppy, les épaules tombantes. "Les notes sur ce que j'ai fait sont toutes dans le journal de bord, et je
viens de refermer l'incision. Tu peux donc commencer un décompte de deux minutes maintenant."

Hermione regarda Poppy Pomfresh alors qu'elle marchait à pas lents et lourds hors de la salle
d'hôpital. Elle s'approcha et regarda le journal de bord. Il n'y avait pas de surprises là-dedans. Elle
marcha tranquillement de lit en lit. Tout le monde dormait encore, et quelques-uns avaient reçu une
dose de filtre de Mort-Vivante. C'était une méthode pour les garder en vie pendant que certaines
potions à infusion lente étaient fabriquées pour les guérir. Elle effectua un diagnostic de précaution
sur chaque corps en pensant aux potions dont elle devraait s'occuper. Elle avait besoin d'envoyer les
premières doses de potion Tue-loup à tous les Lycanthropes de l'Ordre.

C'était une journée calme à l'hôpital. Mis à part la refonte constante du charme de guérison sur
Madame Hooch, la plupart des autres blessures nécessitaient simplement une surveillance et du
temps minutieux.

Hermione s'assit et réfléchit à comment Malefoy pourrait être lors de leur prochaine réunion.

Le fait qu'il soit aussi un Occlumens Naturel était… problématique, pour le dire dans les termes les
plus doux.

Cela signifiait qu’il était profondément en contrôle de lui-même. Essayer de passer ses barrières et
de le rendre fidèle serait presque impossible s'il était capable de contenir tout effet qu'elle aurait sur
lui.

Si elle voulait avoir une chance de réussir, elle devrait être lente et insidieuse. Se plonger si
profondément dans sa psyché qu'il ne pourrait l’en déloger ou la filtrer. Trouver un chemin dans
son cœur. Le seul endroit qu'aucune quantité d'Occlumencie ne pourrait bloquer ou séquestrer.

Elle frissonna légèrement.


Elle ne s'était jamais sentie cruelle auparavant. Froide. Insensible. On l’avait dit à son propos et elle
croyait que cela pouvait être vrai. Mais la cruauté était quelque chose qu’elle pensait n’avoir pas en
elle. Mais ce qu'elle envisageait était peut-être l'une des choses les plus cruelles qu'elle puisse
concevoir.

Elle écrasa l'hésitation.

C'était lui qui l'avait réclamée.

Maintenant et après la guerre.

Elle était tout à fait dans son droit de s'assurer qu'il paie le plein prix pour ses demandes. S'il ne la
voulait pas, il n'aurait pas dû la demander.

Elle se raidit et sortit un livre de son sac.


Flashback 5

Avril 2002

Le mardi suivant, Malefoy se comporta comme il l'avait fait la semaine précédente.

Il lui enseigna l'Occlumencie, la laissant pratiquer les différentes formes et les différentes
techniques. Il ne lui fit pas mal. Il lui dit à peine un mot. Il ne la toucha qu'une seule fois, pour
incliner sa tête plus en arrière afin d'établir un contact visuel. Et puis - alors qu'il était dans son
esprit - elle pouvait sentir sa main toujours posée sur son cou, son pouce contre sa gorge.

Il n'avait pas besoin de la toucher. Elle le savait. Il pouvait facilement lui appliquer la Legilimencie
à plusieurs mètres de distance.

Il ne la força pas. Il ne plongea pas son esprit dans des souvenirs dans lesquels elle ne voulait
manifestement pas qu'il entre. Il la laissa simplement utiliser sa présence comme une sorte de
mannequin d'entraînement pour apprendre les manœuvres mentales évasives.

Lorsqu’il se retira enfin, elle le regarda avec curiosité.

"Où as-tu appris ça ? Je suppose que ta tante n’utilisait pas cette technique."

"Elle ne l’utilisait pas." Ses dents étaient légèrement dénudées pendant qu'il le disait. "Je l'ai lu dans
un livre. Le Manoir Malefoy possède une grande bibliothèque. Ça ne fonctionnerait pas avec la
plupart des gens, seulement avec d'autres Oclummens Naturels. Même si n'importe qui peut
potentiellement apprendre l'Occlumencie ou la Legilimencie dans une certaine mesure, c'est
toujours douloureux ou si subtil qu'il peut à peine le sentir se produire."

Il la regarda et ajouta avec un sourire narquois. "Tu pourrais dire que je fais des expériences sur
toi."

Hermione roula des yeux.

"Le livre nécessitait-il également un contact physique ?" dit-elle d'une voix douce, lorgnant sa main
avec insistance.

Elle regretta immédiatement de l'avoir dit. Sa main se tendit légèrement, juste assez pour passer
du repos à la tenue. Ses yeux s'assombrirent alors que ses iris se dilataient progressivement.

"Non, c'est juste parce que je le peux."

Il sourit en la tirant vers l'avant et en baissant la tête pour l'embrasser.

C'était un baiser froid. Ses lèvres pressées contre les siennes n'étaient ni voulues ni passionnées.

C'était simplement un rappel.

Qu'il le pouvait.
Qu'il se retenait. Que, s'il le voulait, il pouvait exiger d'elle tout ce qu'il désirait et elle avait déjà
consenti à le lui donner.

Hermione ne répondit pas au baiser. Elle laissa juste ses lèvres froides rencontrer les siennes sans
résister jusqu'à ce qu'il se recule à nouveau.

"As-tu des informations cette semaine ?" demanda-t-elle alors qu’il retirait sa main et reculait.

Il tira un rouleau de sa robe et le lui tendit.

"Des analyses de sorts et contre-charmes pour les nouvelles malédictions de la Division du


Développement des Malédictions du Seigneur des Ténèbres," déclara-t -il. "De nouveaux sorts sont
actuellement enseignés."

Hermione fit glisser le parchemin pour l'ouvrir et jeta un coup d'œil sur les informations
répertoriées. Severus avait déjà donné à l'Ordre tous les détails sur les malédictions, mais Malefoy
ne pouvait pas le savoir. Le fait que cela lui soit venu à l'esprit était un signe de l'utilité et de la
proactivité dont il était capable. S'ils perdaient Severus, Malefoy était capable de fournir les deux
types de renseignements.

Un excellent espion.

"Ce sont des informations inestimables," dit-elle, en les rangeant soigneusement dans sa sacoche.

Il haussa les épaules.

"Non, vraiment. Ça sauvera des vies. Je n’avais même pas pensé à demander ça. Ce que tu as fait -
je ne sais pas comment te remercier suffisamment."

Malefoy avait l'air vaguement mal à l'aise avec la gratitude.

"Peu importe. C'était une information évidente à fournir. Le taux de mortalité dans votre Résistance
devient perceptible."

Hermione sentit le sang s'écouler de son visage et il la fixa. "Combien de temps pensez-vous que
vous pourrez tous continuer à vous battre ?"

Sa gorge se serra. "Tant qu'il le faudra ou jusqu'à ce qu'il ne reste plus personne. Il n'y a pas de plan
B, Malefoy. Il n'y a pas de soumission pour nous."

Il acquiesça. "C’est bon à savoir."

Puis il s'arrêta comme s'il se rappelait brusquement de quelque chose. Y a-t-il un refuge pour de
nombreux enfants à Caithness ?"

Hermione blanchit. "Pourquoi - pourquoi demandes-tu ça ?"

Son visage se durcit. "Ça été remarqué. Quelqu'un sera probablement envoyé pour enquêter d'ici la
fin de la semaine. Ne les laissez rien trouver."

Hermione acquiesça brusquement. "Je dois y aller," répondit-elle en se précipitant vers la porte.
Elle invoqua un patronus corporel par pure volonté. Ils étaient devenus un combat pour elle depuis
qu'elle avait oublietté ses parents. Il lui avait fallu plusieurs années pour retrouver la capacité d’en
produire, et ils n'avaient jamais complètement retrouvé la luminescence argentée qu'ils avaient eue
au cours de sa cinquième année.

"Trouve Minerva McGonagall," dit-elle. "Dis-lui de se préparer à l'évacuation."

Alors que sa loutre s'éloignait, elle en jeta un autre. La créature élégante et translucide se tenait sur
ses pattes arrière et la regardait.

"Va trouver Kingsley Shacklebolt. Dis-lui que nous avons besoin d'une nouvelle maison sûre pour
Caithness."

Puis elle transplana pour trouver Maugrey.

Le processus d'évacuation des enfants fut lent et ardu. Aucun n’était capables de transplaner par
lui-même, ce qui signifiait que tous les membres de la Résistance disponibles et facilement
joignables devaient être mobilisés pour les transporter en sécurité via des balais, des transplanages
répétées ou sur le dos de Sombrals. La création de portoloins prenait trop de temps. Aucun des
refuges ne pouvait risquer d'avoir une connexion par cheminette.

L'emplacement éloigné avait été un choix stratégique. L'espoir était que cela passerait inaperçu au
yeux de Voldemort malgré la présence d'un grand nombre d'enfants étranges dans une si petite ville.
Rétrospectivement, c'était par pure chance qu'ils réussissaient depuis si longtemps. Il y avait peu de
bonnes options pour essayer de reloger autant d'enfants dans une telle gamme d'âges.

Ils n'avaient pas de refuge pour un si grand nombre. Les enfants avaient du être répartis dans des
dizaines de refuges. Il fallut l es transporter en petits groupes vers d'autres régions du Royaume-
Uni, puis les réinstaller, agrandir les chambres et métamorphoser de nouveaux lits.

Hermione avait fait trois voyages. Après être revenue du dernier, elle s'effondra contre un mur
d'épuisement. Elle avait transplané plusieurs bambins jusqu'en Irlande du Nord. Ils avaient vomi,
crié et sangloté à chaque apparition successives. Elle avait été forcée de s'arrêter et de les consoler
jusqu'à ce qu'ils se tiennent suffisamment pour qu'elle puisse transplaner à nouveau en toute
sécurité sans éclabousser personne.

Minerva apparut et s'arrêta devant Hermione, une expression conflictuelle sur le visage.

"Vos informations ?" demanda doucement Minerva.

Hermione hocha la tête : "Maugrey dira à quiconque lui demande qu'il l'a appris en interrogeant un
voleur."

Minerva hocha la tête en signe de reconnaissance et pressa ses lèvres l'une contre l'autre, fixant
Hermione pendant plusieurs secondes.

"Vous êtes quelqu’un de bien ; J'espère que personne n'en doute. Est-ce que vous allez bien ?"

"Il ne m'a rien fait." C'était tout le réconfort qu'Hermione pouvait donner.

Quelque chose se relâcha dans l'expression de Minerva. Elle hocha brusquement la tête puis
s'éloigna pour aider à démolir les protections et à rétrécir les meubles.
Hermione jeta un coup d'œil à l'heure. C'était une pleine lune cette nuit-là et elle avait besoin de
Sisymbre.

Elle se leva et sortit du Manoir jusqu'à ce qu'elle atteigne le bord des barrières anti-apparition. Puis
elle commença une série de sauts vers Londres.

Elle s'arrêta dans un grand champ où elle commençait souvent à récolter près de la Forêt de Dean.
Tenant sa baguette, elle lança un sort de pointe et le suivit à la recherche de la plante nuisible.

La lumière vive de la lune jeta la mer d'herbe dans des ombres nettes. Les arbres groupés à
proximité se levèrent comme un rideau noir contre le ciel nocturne lumineux. Alors qu'Hermione
dévalait une petite pente, une rafale de vent se déplaça à travers le champ, faisant onduler l'herbe
pour qui semblait chuchoter doucement. Alors que le son glissant et changeant s'estompait, un
faible hurlement émergea des arbres en amont d’Hermione.

Elle se figea.

Un loup-garou.

Il n'y avait jamais eu de loup-garou dans la région auparavant. Elle avait été si fatiguée et distraite
qu'elle n'avait même pas pensé à prendre des précautions.

Puis un autre hurlement émergea. Plus loin. À sa droite.

Et un autre hurlement.

Il y avait une meute de loups-garous dans la Forêt de Dean.

Elle allait presque transplané quand elle fit une pause, hésitante. Elle avait besoin de Sisymbre. Si
elle ne l'avait pas ce soir-là, elle ne pourrait pas en avoir avant le mois prochain. Elle devait faire la
potion. Severus n'offrirait pas de conseils ou ne prendrait pas le temps d'inventer des potions à
moins que ce ne soit urgent.

Elle dévala alors la colline dans la direction indiquée par le sort de localisation.

Un autre hurlement. Plus proche.

Elle sortit le couteau en argent de sa poche et commença à trancher des morceaux de Sisymbres
aussi vite qu'elle le pouvait sans affecter la puissance. Mais il n'y en avait pas assez.

Elle lança à nouveau le sort de localisation et courut dans la direction que sa baguette lui indiquait.
Pendant qu'elle le faisait, elle leva les yeux pour voir l'ombre pointue et allongée d'un loup-garou se
précipiter sur la pente vers elle.

Elle dérapa et faillit tomber lorsqu'elle atteignit un endroit avec plusieurs Sisymbres et les coupa en
quelques secondes.

Le loup-garou était à au moins de douze pieds et s’accroupissait pour s’élançait lorsqu’elle tourna
enfin les talons et transplana vers l'endroit le plus proche auquel elle pouvait penser.

Hermione réapparut sur les marches de la cabane de Malefoy. À bout de souffle, elle se laissa
tomber sur la plus haute marche et s'assit en haletant alors qu'elle tentait de reprendre son souffle.
Elle s'appuya contre la porte et ferma les yeux alors que son cœur continuait de battre violemment.

Elle était dans tout ses états. Elle ne pouvait pas croire à quelle vitesse elle s'était fatiguée de courir.
Son œsophage la brûlait et une douleur aiguë et lancinante traversait ses poumons à chaque fois
qu'elle inspirait.

Mise à part parcourir la campagne à la recherche d'ingrédients de potions, Hermione ne se livrait à


aucune activité physique intense. Après avoir été retirée du combat, elle n'avait pas eu le temps de
s'entraîner ou même de s'inquiéter de son endurance physique.

Merlin, elle était inutile. Si jamais elle se retrouvait sur un champ de bataille, elle serait
probablement morte en quelques secondes.

Sa respiration s'était calmée, mais elle resta en place pendant une autre minute alors qu'elle essayait
forcer son cœur à ralentir.

La porte derrière elle s'ouvrit brusquement et elle tomba en arrière dans la cabane. Sa tête cogna
dans le bois et des étoiles brillèrent devant ses yeux alors qu'elle découvrait Malefoy la regardant
fixement, enragé.

"Putain, Granger, qu'est-ce que tu fous ?"

"Malefoy ?" répondit-elle en le regardant avec confusion. "Qu’est ce que tu fais ici ?"

"Qu'est ce que je fais ici ?" Il grogna. "Tu as activé les barrières. J'ai supposé que tu avais besoin de
moi pour quelque chose."

"Oh," déclara Hermione, la chaleur tachant ses joues. "Je n'avais pas réalisée que les barrières
s'étendait au-delà de la pièce. Je ne voulais pas te déranger."

Elle se retourna et se leva. Malefoy la regarda de haut en bas.

"Qu’est ce que tu faisais ?"

"J'avais besoin de Sisymbres récolté sous la pleine lune," dit-elle, constatant qu'elle haletait encore
légèrement. "Et il y avait des loups-garous. Je ne pouvais pas attendre le mois prochain. J'ai donc
dû m'enfuir et essayer d’en récolter au fur et à mesure. Mais je ne suis plus très en forme. Ça m'a
essoufflé. C'était l'endroit le plus proche où transplaner. J'essayais de reprendre mon souffle."

"Où as-tu été le chercher ?" Il semblait se retenir de crier.

Elle fit un geste par-dessus son épaule. "Il y a un champ près d'ici, dans la Forêt de Dean. C'est l'un
des endroits où je vais habituellement pour trouver des ingrédients de potion."

"Habituellement…"

Il fit une pause.

"Tu te promène dans la campagne en pleine nuit pour rechercher de ingrédients ?" Son expression
était devenue figée.

"Oui." Hermione hocha la tête, le regardant. "Je t'en ai déjà parlé."


"Non...Tu as dit que tu allais chercher des ingrédients de potion. J'ai supposé que cela signifiait que
tu avais un fournisseur." Son expression dev int dure et ses yeux accu sateurs, comme si elle lui
avait menti.

Hermione le regarda avec incrédulité. "Je suis une terroriste. Il en coûte une petite fortune pour
acheter des ingrédients de potion sur le Marché Noir. Je ne vais pas gaspiller mon budget quand je
peux l'obtenir gratuitement et de meilleure qualité en faisant le travail moi-même."

"Alors tu te promènes dans la campagne de la Grande-Bretagne magique, la nuit, pour rassembler


des ingrédients de potions ? Seule ?"

"De toute évidence," répondit Hermione en reniflant. "C'est pourquoi nous nous réunissons les
mardis matins quand j’ai finis."

Il y eut un long silence.

"Tu ne peux pas faire ça." Il annonça sur un ton de finalité. "Tu arrêtes. Tu resteras à l'intérieur du
petit refuge triste dans lequel ils te permettront de guérir, et tu n'iras plus faire des récoltes."

Hermione le regarda avec indignation pendant plusieurs secondes étonnées. "Je ne le ferai
certainement pas ! Tu ne contrôle pas ce que je fais."

Son expression se durcit, une lueur prédatrice apparaissant dans ses yeux. "En fait, si je le peux.
As-tu oublié ? Je te possède. Si je te dis de t’asseoir dans cette pièce et de regarder le mur jusqu'à la
semaine prochaine, tu avais dit que tu le ferais."

Hermione sentit la rage s'épanouir en elle. "Non, je ne le ferais pas. Parce que tu as donné ta parole
de ne pas interférer dans mon travail avec l'Ordre. La recherche d’ingrédients fait partie de mon
travail. Ce n'est pas négociable. Si tu veux contrôler tout ce que je fais, tu devras attendre que nous
gagnions. Tu as aussi donné ta parole."

Malefoy la fixa, ses yeux calculateurs. Puis il changea brusquement de sujet.

"Alors, tu as dépassé les loups-garous ?"

Elle rougit.

"Non. Je veux dire - ils n'étaient pas très proches jusqu'à la fin. Je n'ai couru que peut-être cent
mètres au maximum."

"Et tu en as encore le souffle coupé ?" dit-il sceptiquement.

"Je - je ne fais pas vraiment de travail de terrain en dehors de la recherche d’ingrédients. Il n'y a
pas vraiment besoin de travailler sur mon endurance," répondit-elle en se redressant sur la
défensive.

La bouche de Malefoy s'ouvrit soudainement; il la referma brusquement et passa une main sur ses
yeux pendant plusieurs secondes comme s'il essayait de se ressaisir. Puis il éloigna sa main et la
regarda.

"À quand remonte la dernière fois que quelqu'un t'a affronté en duel ? Je suppose que tu pratiques
le duel de base, étant donné que tu es si importante qu'ils ne te laisse plus te battre. Sûrement,
puisqu'ils te laissent sortir, seule, au milieu de la nuit; ta défense doit être incomparable."
Hermione baissa les yeux et agita la sangle de sa sacoche. "Je suis tr è s occupé. Une partie de la
raison pour laquelle ils m'ont retiré du combat est parce qu'il y a beaucoup d'autres choses pour
lesquelles ils ont besoin de moi ."

"Depuis combien de temps, Granger ?" Sa voix était dure.

Elle jeta un coup d'œil dans la pièce. L'endroit stupide n'avait rien qu'elle pouvait
prétendre regarder. Elle se concentra sur un nœud dans le plancher.

"Cela fait - probablement environ deux ans et demi," déclara-t-elle calmement.

Il laissa tomber son visage dans sa main et se tut, comme s'il ne pouvait même pas supporter de
la regarder. Hermione roula des yeux.

"Eh bien, je vais y aller alors," dit-elle longuement d'une voix nette. "Désolé de t’avoir dérangé.
Cela ne se reproduira plus."

"Je t'entraîne," dit brusquement Malefoy, se redressant et la regardant fixement.

"Quoi ?" Elle le regarda avec confusion.

"Je vais t’entraîner," répéta-t-il lentement. "Puisque t’arrêter n'est apparemment pas une option. Je
ne perdrai pas mon temps à m'occuper d'un nouveau contact dans l'Ordre parce que tu n'es pas
assez intelligente pour rester en état de combat. Compte tenu de la façon dont ils se battent tous, je
suis sûr que tous les autres que je connais seraient merdiques à l'Occlumencie et finiraient
probablement par être pris au cour d’une bataille.

Eh bien, l'instinct d'auto-préservation Serpentard de Malefoy était certainement encore fort.


Hermione soupira d'irritation.

"Ce n'est vraiment pas nécessaire. Je ne me bats pas. Il y a rarement des problèmes lorsque je
récolte. Tu n'as pas à t’inquiéter d'être gêné par la perte de ton précieux prix de guerre."

"Vraiment ?" répondit-il, de sa voix légère alors qu'il s'avançait vers elle. "Tu ne veux pas ? Parce
que tu auras bientôt fini d'apprendre l'Occlumencie. Je pense que tu préféras consacrer ton temps à
la pratique du duel plutôt qu'à certaines des autres activités auxquelles je pourrais te demander de
participer.

Hermione le fusilla du regard.

Elle doutait qu'il ait eu l'intention de donner suite à sa menace à peine voilée étant donné qu'il n'y
avait montré aucune intentions particulières. S'il voulait lui apprendre le duel, il n'y avait aucun
mal. Elle le préférerait certainement. Elle avait besoin de continuer à passer du temps avec lui. Elle
ne pourrait pas réussir sa mission s'ils ne passaient pas du temps ensemble.

"Très bien," dit-elle sèchement, son expression se tordant dans une légère dérision.

"Tu as l'air si amère," son expression était vicieuse de moquerie. "Tu pensais que je t’aurais juste
demandé de me baiser plutôt que de ne pas le faire. Déçue ?"

"Seulement dans tes rêves," répondit-elle en lui lançant un regard noir.

"Toutes les nuits."


Elle roula des yeux.

"Paies-tu toujours pour être en bonne compagnie ?" dit-elle, de sa voix douce et son expression
condescendante. Il ne cligna même pas des yeux.

"J'aime le professionnalisme," déclara-t-il doucement, regardant le plafond comme s'il récitait un


mantra. "Des lignes claires. Pas de drame.Ne pas être obligé de prétendre que je m'en soucie."

Il ricana au dernier mot, comme si la compassion était le concept le plus offensant connu de
l'homme.

"Bien sûr. Tellement toi."

"Tout à fait," approuva-t-il avec un léger sourire.

Il y eut un silence. Hermione voulait lui dire qu'il était vil, mais elle était certaine qu'il le savait
déjà. Elle se sentait fatiguée et cela lui donnait envie d'être cruelle.

"Leurs parles-tu et pleures-tu, en leurs disant à quel point ta vie est triste et solitaire ? Ou tu les
baises simplement sans un mot ?" demanda-t-elle, sa voix chantant avec la raillerie.

Les yeux de celui-ci brillèrent.

"Tu veux que je te montre ?" Sa voix était tranchante et froide comme un éclat de glace.

Le proche affrontement d'Hermione avec les loups-garous avait laissé de l'adrénaline en elle. Elle
était habituée au stress élevé de la salle d'hôpital, mais c'était toujours la vie de quelqu'un d'autre.
Elle se sentait folle de joie après avoir frôlé la mort. Elle comprit soudain Harry. Elle avait
l'impression qu'elle pouvait tout faire.

Une pensée lui venu soudainement à la menace de Malefoy.

Elle le regarda, levant le menton.

"Tu ne le feras pas."

Ses yeux devinrent cruels, mais avant qu'il ne puisse répondre, elle continua. "Ce serait trop réel
pour toi. Le faire avec quelqu'un que tu connais. Quelqu'un que tu reverrais. Ça dérangerait ces
lignes claires."

"Me testerais-tu, Granger ?" Sa voix était basse et caressante.

Elle le fixa.

"Je suppose que oui," dit-elle froidement, mais son cœur commençait à battre à la réalisation de ce
qu'elle venait de faire.

Il se pencha, les yeux durs, jusqu'à ce que son visage soit à quelques centimètres du sien.

"Déshabille-toi."

Hermione ne vacilla pas et lui non plus, alors il se rapprocha lentement jusqu'à ce qu'elle recule. Il
la dominait. Ses yeux brillaient.
"Ça te tue, n'est-ce pas ?" demanda-t-elle. "Tu t’attendais à ce que je fasse ça tout de suite. Donc
attends - essayes de deviner quand je pourrais m'y mettre - ça te dérange plus que l'idée de devoir
me baiser."

Il ricana. "Eh bien, tu as mon attention. Déshabille-toi."

Hermione le regarda, sentant son visage devenir chaud alors même que le reste de son corps
devenait de plus en plus froid.

"Tu ne veux même pas de moi. Pourquoi m'as-tu inclus dans tes demandes ? Dans quel but ?
demanda-t-elle. Sa voix était en colère et confuse.

Il se mit a sourire. "Tu as raison. Je ne veux pas de toi."

Ça n'aurait pas dû lui faire de mal de l'entendre le dire, mais d'une manière ou d'une autre, ça l'avait
fait. Surtout avec la moquerie vindicative dans son expression alors qu'il la regardait.

"Cependant, te posséder ne me lasseras jamais. Maintenant et après la guerre. J'ai hâte de voir à
quel point je peux te faire regretter ces mots. Alors, déshabille-toi." Sa voix devint grave. "Ou
veux-tu que je le fasse pour toi ?"

Les mains d'Hermione remontèrent jusqu'au col de sa chemise et elle l'attrapa défensivement. Elle
était terrifiée et furieuse au point qu'elle pensait qu'elle pourrait se mettre à pleurer. Il la possédait.
Elle l’avait accepté. Sa mâchoire tremblait et ses mains se mirent à trembler.

"Le pouvoir disparaît, n'est-ce pas ?" Sa voix tremblait de rage alors qu'elle se forçait à défaire le
bouton du haut de sa chemise. "Blesser quelqu'un qui ne peut pas - ou ne veut pas - riposter.
Utiliser ce que les gens aiment pour les torturer, les mettre en cage et les forcer à faire des choses.
Tu es exactement le même que Voldemort."

La méchanceté dans l'expression de Malefoy disparut brusquement et il pâlit. Le contrôle de sa rage


disparut soudainement et l'obscurité et la magie se déversa de lui par vagues, se remplissant et se
tordant dans l'air.

La fureur glacée qui apparut dans son expression était stupéfiante. Ses yeux devinrent noirs, ses
lèvres se recourbèrent en un grondement, et il devint de plus en plus pâle alors qu'il la regardait.

Les yeux d'Hermione s'écarquillèrent de terreur et elle recula, se redressant. Un raz-de-marée de


fureur montait autour de lui.

"Sors !" claqua-t-il.

Elle le fixa, immobile. Comme un animal pétrifié par la peur.

Il grogna de rage. Soudain, la porte de la cabane s'ouvrit si violemment que les charnières se
cassèrent et qu'elle tomba au sol.

"DÉGAGE !" rugit-il.

Hermione n'avait pas besoin d'une autre invitation. Elle se précipita vers la porte et transplana à la
seconde où elle se sentit franchir les barrières.
Lorsqu'elle franchit la porte de Place Grimmauld, elle s'effondra sur le sol du hall, tremblant de
terreur.

Tu es stupide. Stupide. Elle se réprimanda, en essayant de se forcer à respirer. Elle avait


l'impression d'avoir une crise d’angoisse.

Elle ne pouvait pas comprendre ce qui l'avait poussée à essayer de le provoquer. Si ce n'était pas le
milieu de la nuit, elle se serait cogné la tête contre le sol avec frustration à cause de son idiotie.

Apr è s toutes les innombrables fois o ù elle avait grondé Harry, l'avertissant des conséquences de
sa stupide recherche de sensations fortes; elle l’avait dépassé dans sa bêtise.

C'était une idiote.

Elle pressa sa main sur son cœur battant et laissa tomber son visage dans le creux de son coude.
Elle gémit doucement.

Draco Dormiens Nunquam Titillandus.

Sauf qu'elle n'avait pas chatouillé un dragon endormi. Ses actions semblaient avoir eu le même
résultat que si elle avait essayer de valser avec une batte de Quidditch sans se blesser

Ils avaient besoin de Malefoy. Ils avaient désespérément besoin de lui, et un peu d'adrénaline lui
avait perdre la tête.

Il avait raison, elle ne pouvait pas supporter la peur. L'anticipation constante. S'épuiser à se
demander ce qu'il voulait. Ce qu'il avait l'intention de lui faire. Attendre constamment que l'autre
chaussure tombe. Cela la rongeait vivante.

S'il allait la blesser ou la baiser, elle voulait juste le savoir et qu’il lui fasse.

Aller le voir chaque semaine, incertaine de ce qu'il pourrait lui faire ensuite -

Cela la brisait en mille morceaux.

Elle se mordit la lèvre en se blottissant contre la porte. Elle essaya de ne pas fondre en larmes alors
que son afflux d’adrénaline perdait son emprise sur elle, et elle se retrouva fortement fatigué. Elle
était inondée d'horreur et de désespoir.

Elle enfouit son visage dans ses mains et sanglota doucement.

Son insouciance venait probablement de coûter la guerre à l'Ordre. Ou au moins d'innombrables


vies.

Elle devait trouver un moyen de réparer son erreur.

Elle enroula ses bras autour d'elle-même et essaya de se calmer et de réfléchir.

Respire. Respire. Respire.

Quand sa poitrine a finalement cessé ses soubresauts , elle se leva et essuya ses larmes.
Elle se dirigea vers son placard de fournitures de potions, elle rangea le Sisymbre et passa plusieurs
minutes à essayer d'organiser ses pensées et de forcer ses mains à cesser de trembler.

Elle se rendit dans sa chambre.

La porte était entrouverte. Ce qui était étrange, parce qu'elle et Ginny étaient généralement
méticuleuses pour garder leur porte fermée et verrouillée. Place Grimmauld n'était pas largement
accessible à la Résistance, mais il y avait parfois des individus curieux avec peu de respect pour la
vie privée ou les biens personnels.

Hermione jeta un coup d'œil puis sursauta de surprise.

Ginny et Harry étaient à moitié nus et, s'ils ne l'étaient pas déjà, ils semblaient a quelques secondes
de coucher ensemble.

Hermione lança un rapide sort d'intimité sur la porte et se détourna rapidement. Sur le palier des
marches, elle s'arrêta et hésita. Les chambres de Grimmauld étaient bondées actuellement. Un
certain nombre d'enfants plus âgés de Caithness y avaient été amenés.

Le salon du bas était actuellement occupé par tous les insomniaques. Il n'y avait plus beaucoup
d'endroits où dormir.

Elle était si fatiguée. Son accès de pleurs lui avait laissé un sentiment de creux intérieur.

Elle s’installa sur un siège à côté d’une fenêtre et essaya de se laisser bercer, mais son esprit ne se
calma pas. Elle continua à rejouer sa conversation avec Malefoy. S'inquiéter de la potion qu'elle
avait besoin de préparer. Revivre le moment où toute la rage s'était répandue sur Malefoy et où il
lui avait hurlé dessus.

Il ne lui avait pas fait de mal. Il avait eu toutes les opportunités et une fureur plus que suffisante,
mais il l'avait retenue et l'avait repoussée à la place.

Un Mangemort meurtrier avec une sorte de code moral. Un oxymore s’il en est un.

Cela devait être lié à son motif d'aider l'Ordre.

Que voulait-il ?

Cela l'agaçait profondément de ne pas pouvoir le comprendre.

Après s'être agitée sur le siège de la fenêtre pendant une demi-heure, elle se redressa avec un
soupir. Elle ne voulait pas essayer de préparer la potion de Severus jusqu'à ce qu'elle soit reposée.
Elle grimpa et se dirigea vers le dernier étage de la maison. Il y avait une salle de pratique là-bas.

Elle regarda à l'intérieur et la trouva vide.

Elle se dirigea vers le milieu de la pièce et, tirant sa baguette de sa poche, elle commença à
reproduire certaines des poses de duel.

Quand elle était revenue de sa formation de guérisseuse dans toute l'Europe, elle n'avait participé
qu'à deux petites batailles avant que l'Ordre ne décide de la retirer définitivement du combat. Après
des années d'absence, elle était devenue rouillée, beaucoup moins compétente en duel que
quiconque dans son groupe d'âge. Le reste de l’AD était rapide et jetait des sorts puissants,
esquivant et tissant tout en conservant une excellente précision même à distance.

La guérison elle, était subtile. Il fallait presque toujours se retenir. Travaillez avec une attention
particulière aux petits détails.

Essayer à nouveau de se battre en duel était un tel renversement dans sa technique qu'elle en avait
été horrible.

Ron et Harry avaient consacré pas mal de temps à essayer de l'aider à se rattraper, mais avant
qu'elle ne réussisse à le faire, Kingsley lui avait conseiller de se retirer définitivement du combat.
Personne n'avait fait ne serait-ce qu'un murmure en désaccord.

Hermione en avait comprit la raison, mais des années plus tard, la décision lui faisait toujours mal.
Elle avait eu l'impression qu'elle avait échoué d'une manière ou d'une autre et qu'elle était écartée -
loin de tout le monde.

L’AD d'origine était devenue une unité de combat soudée dont elle n'était pas membre.

Hermione se mordit la lèvre et lança un protego aussi puissamment qu'elle le put. Le bouclier
fleurit devant elle.

Elle soupira de soulagement en retirant le sort. Au moins, elle était encore capable de ça.

Elle lança une série de sorts sur les mannequins à travers la pièce. La moitié d'entre eux atteignirent
leurs objectifs. Mais aucun d’entre eux n’avait atterrit précisément.

Elle rougit et essaya à nouveau. Elle était en quelque sorte pire la deuxième fois.

Hermione se réprimanda. Elle était immobile. Pas sur un champ de bataille. Pas en ayant des sorts
dirigés contre elle.

Elle était merdique.

Dans le cas peu probable où Malefoy l'entraînerait, il la mettrait en pièces pour voir à quel point
elle était devenue incompétente.

Elle redressa les épaules et essaya à nouveau.

Elle lança quelques malédictions plus complexes.

Eh bien, elle pourrait gérer ça.

Ce n'était pas un manque de compétence en matière de combat contre la magie. Elle était tout
simplement terrible au niveau du combat réel.

C'était une consolation.

Ou pas vraiment.

Elle continua jusqu'à ce qu'elle soit si fatiguée que ses mains en tremblent d'épuisement. Puis elle
se laissa tomber sur l'un des tapis d'entraînement et s’endormit.
"Hermione, putain de merde ? Pourquoi es-tu ici ?"

Hermione plissa les yeux le lendemain matin et trouva Ron debout au-dessus d'elle, aux côtés de
Ginny, Neville, Dean, Seamus, Lavande, Parvati, Padma, Fred et Angelina.

Elle s'assit avec un gémissement et se frotta les yeux.

"Mon lit a été pris lors du relogement," mentit-elle en lançant un regard à Ginny. "Je suis venue ici
pour dormir."

"Oh," dit Ron. "Eh bien, nous allons pratiquer une formation d'attaque avant que Neville et Seamus
partent pour cette mission de reconnaissance. Alors - nous avons besoin de la pièce."

Hermione hocha la tête et se leva.

"Est-ce que je peux rester pour regarder ?" elle se surprit à demander.

Ron fronça le front et la fixa.

"Bien sûr. Je suppose. Si tu en as le temps. Juste - maintiens un bouclier en place. Beaucoup de


sorts vont être projeté."

Hermione recula dans un coin et regarda Ron exposer la stratégie. Elle ne pouvait pas suivre tous
les termes qu'ils utilisaient. Ce n'était pas une terminologie de combat traditionnelle, mais plutôt
une sorte de sténographie qui avait évolué parmi les combattants au fil du temps. Leur propre
langue.

Alors qu'ils se dispersaient dans la pièce, elle jeta un bouclier autour d'elle. Ron activa l'une des
protections de la pièce avec un sortilège, puis tout le monde commença à lancer une série de sorts
vers les murs.

Les sorts rebondissaient et ricochaient dans les deux sens à travers les pièces. Bientôt, la pièce fut
remplie de magie volante.

Hermione regarda les membres de l'AD commencer à courir à travers une formation d'attaque.
Leurs sorts étaient tous précis. Leurs boucliers puissants. Aucun d'entre eux n'a même été blessé
par les sorts de vol. C'était instinctif pour eux. Ils savaient quand leurs boucliers devaient être
renouvelés. Ils savaient comment tout le monde se battait; qui les couvrait. Ils se battaient
étroitement et jetaient de manière non verbale.

Leurs compétences de combat étaient largement supérieures aux siennes. Il lui faudrait un miracle
pour rattraper son retard.

Elle les regarda exécutés la formation deux fois avant de se retourner et de se glisser hors de la salle
d'entraînement.

Elle se rendit dans son placard de fournitures de potions, rassembla les ingrédients et se prépara
pour commencer le brassage.

Le mardi suivant, elle transplana à Whitecroft et s'approcha lentement de l'emplacement de la


cabane.

Elle se demanda si Malefoy serait là. Elle pria pour qu'il le soit.
Elle n'avait aucune idée de comment arranger les choses s'il refusait même de comparaître. Elle ne
pouvait qu'espérer que tout ce qui le poussait à espionner était une motivation suffisante pour que
ses actions ne puissent pas l’en dissuader.

S'il n'était pas là, elle l’attendrait. S'il était là - elle espérait qu'il la punirait et en finirait, plutôt que
de la forcer à le redouter continuellement.

La porte avait été réparée. Elle se redressa et l'ouvrit.

Vide.

Après avoir attendu une minute, elle s'approcha de la chaise près de la table. Son estomac se tordait
d'effroi et elle essaya de se distraire en récitant des formules d'arithmancie pendant qu'elle était
assise là.

Elle avait juste besoin d'arrêter de penser à ce qui pourrait se passer ensuite.

Soudain, il y eut un craquement sec et elle se leva et se retourna brusquement alors que Malefoy
apparaissait. Il se tenait à la regarder, son expression indéchiffrable.

Hermione ne dit rien. Elle le fixa juste. Elle était soulagée de ne pas trembler.

Elle se força à croiser son regard. Cette sensation de terreur semblable à une aiguille traversant sa
colonne vertébrale. Elle eut soudain froid. Elle pouvait sentir les cheveux sur la base de sa nuque se
dresser alors qu'elle se préparait.

Elle pouvait voir sa mâchoire se serrer et il détourna son regard d'elle.

Il n'avait apparemment pas l'intention de parler en premier.

Elle prit une profonde inspiration. Elle avait besoin de lui. Il était clairement toujours furieux contre
elle mais elle devait réparer son erreur. Faire tout ce qu’il fallait.

"Je suis désolée," déclara-t-elle désespérément. "J'ai perdu la tête et j'ai franchi une ligne. Je suis
désolée. Tout ce que j'ai besoin de faire pour me rattraper, je le ferais. Je ferais tout ce que tu veux.
Mais s’il te plaît, laisse- moi juste arranger ça."
Flashback 6

Avril 2002

Drago la regarda brusquement, quelque chose qu'elle ne comprenait pas vacilla dans son
expression.

"C'est bon," dit-il d'une voix dure. "Quand j'ai dit que je voulais que tu sois d'accord, cela signifiait
que tu étais autorisée à dire non. Bien que tu aurais pû peut-être essayez de le dire au lieu de me
provoquer exprès."

Hermione le regarda, choquée.

Il serra sa main en un poing et la pressa contre son front comme s'il avait mal à la tête.

"Tu veux continuer avec l'Occlumencie ?" demanda-t-il.

Hermione bougea légèrement mais ne répondit pas. Elle se sentait renversée. La conversation
n'avait pas - elle n'avait pas -

Que voulait-il dire ?

Était-ce peut-être une feinte, pour qu'il puisse la prendre au dépourvu ?

Si elle était autorisée à dire non à certaines choses, il n'avait certainement pas pris la peine de le lui
dire. En fait, il lui avait fortement laissé entendre le contraire. Bien qu’il n’ait pas vraiment fait
grand-chose qui n'était pas uniquement pour la provoquer.

Alors…

Elle le regarda avec méfiance.

Quelque chose qu'elle lui avait dit cette nuit-là avait accidentellement touché un nerf.
Profondément.

Qu'avait-elle dit ?

Ce pouvoir l'avait fait redescendre. Blesser quelqu'un qui ne pouvait pas - ou ne voulait pas -
riposter. Utiliser ce qui importe aux gens pour les torturer, les mettre en cage et les forcer à faire des
choses. Qu'il était exactement le même que Voldemort...

Qu'il était exactement le même que Voldemort.

C'était probablement ça. Il se considérait probablement comme meilleur que son maître. Peut-être
pensait-il que s'il aidait l'Ordre à renverser Voldemort, cela laisserait un vide de pouvoir qu'il
pourrait combler.

Cette pensée lui tordit les entrailles.


Était-ce vraiment ça ? Peut être jouait-il ce double jeu, pensant qu'il pourrait prendre le pouvoir par
la suite ?

Peut- être s'opposait-il au règne de terreur de Voldemort; les attaques utilisées pour affaiblir l'Ordre,
toutes les tortures et les expériences. Malefoy avait probablement imaginé qu'il régnerait d'une
manière distinguée où les femmes seraient ostensiblement «consentantes» et les exécutions seraient
cérémonielles.

Pourtant, il semblait qu'il avait été plus que simplement offensé. Sa rage - la rage qu'il portait était
sûrement plus grande qu’un simple problème d'ego ou d'ambition.

Son expression méfiante semblait l'ennuyer. Il siffla légèrement et ses dents claquèrent.

"Il suffit de te dire que je ne vais pas te faire de mal," grogna-t-il. "Alors arrête de me regarder
comme si tu t'attendais à ce que je te maudisse dans ton dos."

Les mots firent tressaillir Hermione. Si elle n'avait pas été si désespérée de s'assurer qu'il
continuerait à espionner pour eux, elle se serait moquée et aurait demandé pourquoi il n'avait pas
fait une telle allocation pour Dumbledore. Il sembla voir la réplique dans son expression et sa
mâchoire se tordit.

Elle se mordit la langue et regarda maladroitement autour de la cabane. "Je veux terminer
l'apprentissage de l'Occlumencie."

"Bien."

Son ton était sec et il semblait avoir enfermé sa colère. Son visage se lissa dans ce masque froid et
indolent une fois de plus. Mais ses yeux argentés continuaient à l'étudier. Elle pouvait presque
sentir son regard contre sa peau.

Il s'approcha d'elle.

Il semblait à la fois le même mais en même temps différent. Comme s'il faisait les mêmes
mouvements, mais plus consciemment que par le passé. Il y avait un élément subtil de sur-
précision.

Il lui pencha la tête en arrière du bout de ses doigts. Quand elle le regarda profondément dans les
yeux, elle put voir une amertume qui d’après elle n’était pas là auparavant.

Il sombra sans douleur dans son esprit.

Ce fut plus ou moins pareil durant les deux semaines suivantes. Plus d'Occlumencie et un Malefoy
réservé. La conversation resta guindée, même s’il continuait de fournir avec générosité des
renseignement qui restaient solides.

Hermione se réprimandait intérieurement chaque semaine alors qu'il transplanait après avoir
échangé moins d'une douzaine de mots avec elle.

Son esquisse psychologique de lui était bloquée. Chaque semaine, elle ajoutait de nouvelles
questions sans réponse. La liste des motifs potentiels allait du magnanime au monstrueux.

Elle pouvait dire qu'elle en avait presque fini avec la formation en Occlumencie. Les invasions de
Malefoy dans son esprit devenaient assez douloureuses et agressives alors qu'il testait sa technique
et ses capacités.

Elle était tentée de lui demander s'il avait toujours l'intention de l'entraîner au duel, mais elle avait
peur d'évoquer le sujet.

Elle commençait à se sentir désespérée.

Quand elle arriva à la cabane, elle fit les cent pas nerveusement, essayant de trouver un moyen de
franchir la distance qui s’était installée entre eux. Il devait y avoir un moyen de l’atteindre.. Une
faiblesse qu'elle pourrait trouver pour passer ses défenses.

Malefoy apparut devant elle avec un craquement brusque, et sembla grimacer légèrement en se
redressant.

Hermione avait vu cette expression subtile assez souvent pour l'identifier immédiatement, même si
elle était soigneusement dissimulée. Sans même s'arrêter pour réfléchir, elle sortit sa baguette et lui
jeta un diagnostic rapide.

Avant qu'elle ne puisse regarder les résultats, Malefoy se précipita en avant, repoussa sa baguette et
l’épingla au mur.

"Qu’est ce que tu fous ?" grogna-t-il.

Bien. Il n'avait probablement pas l'habitude de laisser les gens lancer de la magie dans sa direction.

Elle croisa son regard sans ciller. "Tu es blessé."

Il la lâcha et recula.

"Ce n'est rien," répondit-il. "Je m'en occuperai plus tard."

Les yeux d'Hermione se posèrent sur les couleurs et les détails entourant sa baguette, allongée sur
le sol à quelques mètres de là, lisant les parties les plus évidentes.

"Tu as plusieurs côtes fracturées, une commotion cérébrale et des ecchymoses internes. Cela me
prendra dix minutes pour tout soigner. Et..." elle le regarda droit dans les yeux "transplaner fera
encore plus mal la prochaine fois. Si tu laisses les fractures comme ça et que tu continues à le faire,
tes côtes pourraient se briser complètement. Tu pourrais te percer un poumon. Et s'il y a des éclats,
tes côtes devraient être enlevées et il faudrait les faire repousser."

Il la fixa pendant plusieurs instants avant de rouler des yeux. "Bien."

Elle s'agenouilla et attrapa sa baguette.

"Déshabille toi - de la taille vers le haut."

Il resta immobile pendant un moment.

"Je pensais que c'était ma réplique," dit-il finalement en levant la main avec raideur et en détachant
sa cape, la laissant flotter en un tas insouciant sur le sol. "Si tu me veux tellement, il te suffit de
demander."

Il lui lança un regard ouvertement faux.


Tout le monde avait des méthodes différentes pour gérer la douleur. Harry était très calme, tandis
que Ron devenait ce que Fred et George avaient qualifié de «salaud». Seamus et Charlie juraient
avec tant de volume et pendant tellement longtemps qu'ils devaient être réduits au silence.

La douleur rendait clairement Malefoy encore plus sarcastique qu'il ne l'était déjà.

Au moins, cela signifiait qu'il lui parlait à nouveau.

Hermione roula des yeux. "Oui. Rien ne m’excite plus que la vue d'un abdomen tacheté de bleus
violets et verts."

"J'ai toujours su que tu étais une salope sadique."

Le commentaire prit Hermione si au dépourvu qu'elle éclata de rire.

Malefoy sembla étonné de son succès alors qu'il commençait à déboutonner sa chemise et essayait
maladroitement de hausser les épaules.

Il avait aussi une blessure à l'épaule.

Elle tendit sa main lentement comme si elle s'approchait d'un animal sauvage. Il ne recula pas, alors
elle se mit à lui retirer doucement sa chemise et à examiner les dégâts.

Il semblait avoir été jeté, extrêmement violemment, dans quelque chose.

Son épaule avait été disloquée, mais il avait dû la remettre en place. Tout son côté droit était
complètement couvert d'ecchymoses.

C'était remarquable que son bras n'ait pas été brisé.

"Qu'est ce qui t’est arrivé ?" s'enquit-elle avec une sincère curiosité.

"Une nouvelle meute de loups-garous," répondit-il brièvement. "Il y avait des problèmes de
leadership."

"Et alors quoi ? Tu as combattu un loup-garou alpha ?" demanda-t-elle avec scepticisme alors
qu'elle commençait à réparer ses côtes.

"Eh bien, il était strictement interdit de mordre ou de griffer, et je n'avais pas le droit de le tuer.
Mais - quand tu as des bêtes avec une hiérarchie de meute et que tu essaies de les commander sans
les soumettre d'abord, tu n'attends qu'une insurrection," expliqua Malefoy comme si de telles
choses étaient de notoriété publique.

"Et tout ça signifie que tu as gagné ou perdu ?" demanda-t-elle en réparant une fracture sur une
autre côte.

Il la fusilla du regard. "Gagné, évidemment. Je n'aurais transplané nulle part si j'avais perdu. Ce
putain d'animal n'a même pas pensé à utiliser sa baguette. Ils deviennent tous sauvages une fois
qu'ils commencent à vivre en meute."

Il roula des yeux en le disant, puis ajouta: "Maintenant, je suis apparemment l'alpha d'une meute de
loups-garous. Sûrement dû à mon charme naturel, je pense.
"L'alpha essaiera certainement de te tuer," souligna Hermione.

Malefoy renifla. "Il est le bienvenu pour essayer. Il me faudra moins d'une minute pour l'abattre une
fois que je serai autorisé à le tuer." Il ricana.

Hermione ne répondit pas. Avec un sort informulé, elle invoqua sa sacoche et sortit le kit d'urgence
qu'elle gardait toujours avec elle.

"Assieds-toi et bois ça," lui ordonna-t-elle en lui donnant une potion. "Cela traitera la commotion
cérébrale que tu as."

Pendant qu'il le buvait, elle frotta ses mains l'une contre l'autre pour les réchauffer puis plongea ses
doigts dans un petit pot de pâte.

Elle le regarda pensivement pendant un moment avant de poser légèrement sa main sur son épaule
nue. Il sursauta presque au contact de sa peau.

"Détends-toi," dit-elle, sentant les muscles de ses épaules se tendre sous ses doigts. "Ça ne
s'enfoncera pas correctement si tu es tendu."

Malefoy ne se détendit pas du tout.

Elle roula des yeux.

Elle passa légèrement ses doigts sur son épaule, étalant la pâte et le laissant s'habituer à son contact.
Les muscles de ses épaules tressaillirent et se tordirent légèrement. Cela rappela à Hermione une
tentative pour caresser un cheval capricieux.

De tous les contextes dans lesquels elle avait imaginé Malefoy finalement à moitié nu en sa
présence, le soigner n'avait étonnamment pas été l'un d'entre eux. Mais elle pourrait l'utiliser pour
arranger les choses et continuer à travailler sur sa stratégie initiale.

Il était assurément seul. Et il semblait perturbé par un contact physique qui n'était ni violent ou ni
sexuel.

Elle supposa que ce n'était pas surprenant. Qui était là pour être gentil avec lui ? D'après lui, son
entraînement brutal avec Bellatrix n'avait été entravé par personne, même sa mère. Cette pensée la
fit légèrement frissonner.

Utiliser le Doloris sur un jeune de seize ans pour lui apprendre l'Occlumencie, puis le laisser
s'évanouir.

Elle pourrait utiliser ce vide. Cette solitude. Le besoin de confort était inscrit dans la psyché
humaine. Malefoy n'était peut-être même pas assez conscient de l'absence pour être sur la
défensive. Si elle réveillait ce besoin -

- elle le tiendrait.

Le contact physique non sexuel était quelque chose avec lequel elle était à l'aise. Toucher les corps.
Être apaisante et réconfortante. C'était, réalisa-t-elle, un avantage inattendu qu'elle détenait sur
Malefoy. Il aimait les lignes claires. Elle les brouillait puis se glissait à travers les lacunes.
Elle se pencha en avant, juste légèrement, de sorte que sa bouche soit près de son oreille. Sa peau
sentait légèrement le sel, avec des nuances subtiles et mordantes de mousse de chêne et le parfum
vert vif du papyrus.

"Ça fera un peu mal," dit-elle doucement.

Puis elle commença à pétrir le muscle afin de forcer la pâte cicatrisante profondément dans le tissu
et de restaurer les tendons étirés. Si elle ne réussissait pas à s'enfoncer complètement, les dégâts
pourraient devenir permanents et Malefoy pourrait devenir sujet à une luxation de l'épaule.

"Putain," gémit-il. "Tu es une salope."

Ses mains se figèrent pendant un moment avant de reprendre.

"La réplique est déja prise," nota-t-elle calmement.

Cette réponse sembla prendre légèrement au dépourvu Malefoy. Il s'affaissa et serra la mâchoire
pendant qu'elle continuait. En moins d'une minute, elle avait fini mais elle continua à masser son
épaule. Doucement. D'une manière qui n'était - à proprement parler - pas médicalement nécessaire.

Après une minute supplémentaire, elle s'arrêta avec ses mains posées légèrement sur son épaule.

"J'ai besoin de finir avec tes côtes maintenant. Ce serait plus simple si tu pouvais t’allonger."

Il soupira et s'allongea par terre. Elle fourra sa cape derrière sa tête et se déplaça pour s'asseoir à
côté de lui.

Il la regardait avec une méfiance intense.

Elle s'occupa de son kit de guérison et sortit un grand flacon de sérum. Après un bref sort pour
nettoyer la pâte de ses mains, elle versa le liquide visqueux dans sa paume. Elle l'étendit sur son
bras, ses côte et son torse en petits mouvements circulaires. Elle pris note de l'endroit où il avait
disparu le plus rapidement et ajouta une couche supplémentaire de sérum.

De sa main libre, elle jeta un nouveau charme de diagnostic. Il avait aussi une contusion rénale.
Elle soupira faiblement.

"Tu as un rein meurtri. Je n'ai pas la potion avec moi, donc tu devras aller voir un guérisseur pour
ça. Ce n'est pas grave, mais ça te feras mal pendant quelques jours si tu ne t’en occupe pas."

Les ecchymoses sur son torse disparaissaient lentement sous ses doigts. Pendant qu'ils le faisaient,
les mouvements circulaires qu'elle dessinait devenaient progressivement plus lents au fur et à
mesure qu'elle l'évaluait.

Il était assez attirant. Physiquement.

Il devait avoir une propension génétique à une faible graisse corporel , car tous les muscles de son
torse et de ses bras se démarquaient avec une définition nette. Son corps entier était dur et
anguleux, sans même un soupçon de douceur. Il n'était pas culturiste, mais il était en forme.

La plupart des hommes avaient au moins une couche de graisse amortissant leur chair avant de
rencontrer du muscle. Malgré la force de tous les garçons Weasley, leur définition musculaire était
généralement un peu faible sous leur peau. Harry avait une propension éternelle maigrichonne,
quelle que soit sa condition physique.

Ce n'était pas surprenant, supposait-elle. Lucius Malefoy était bien construit et loin d'être corpulent,
tandis que Narcissa était mince comme une latte. Elle étudia pensivement Malefoy.

"Est-ce que tu lorgne sur tous tes patients ou suis-je spécial ?" sortit brusquement Malfoy d’une
voix traînante.

Elle sursauta et rougit.

"Je ne lorgnais pas," déclara-t-elle sur la défensive. "Je me posais juste des questions sur ton taux
de graisse corporelle."

"Bien sûr que tu le faisais," dit Malefoy en reniflant.

Elle retira ses mains.

"C’est bon, j’ai terminé," lui dit-elle doucement.

Il s'assit et fit pivoter son épaule en étudiant son travail de réparation sur ses côtes. Puis il remit
sa chemise et la reboutonna rapidement.

Hermione détourna les yeux et commença à emballer son kit de guérison.

"Alors... comment une personne peut-elle battre un loup-garou sans le tuer ?" s'enquit-elle.

"Un Bombarda Maxima avec la pointe de ma baguette contre son globe oculaire semble faire
l'affaire," répondit Malefoy avec désinvolture en ramassant sa cape et en se levant. "Mais tu dois les
laisser se rapprocher. Ce qui, de toute évidence, ne s’est pas déroulé comme prévu."

Elle le regarda fixement.

"Tu lui as fait sauter les yeux ?"

"Cela aurait tué un sorcier, mais les loups-garous ne savent jamais quand mourir."

"Il va certainement essayer de te tuer," lui dit Hermione sérieusement.

"J’y compte bien," dit-il sauvagement.

Elle roula des yeux et se leva.

"Donc. Plus de loups-garous. D’autres informations ?"

Il invoqua sans baguette un parchemin.

"Quelques nouvelles malédictions non mortelles que votre Ordre pourrait daigner utiliser sans
attaquer leurs précieuses consciences. Des détails sur une nouvelle prison à Cornwall. De plus, le
Seigneur des Ténèbres envisage de faire de son nom un tabou. Tu voudras peut-être avertir tous vos
combattants téméraires de ne pas le prononcer comme une démonstration de leur courage de
Gryffondor."
Hermione accepta et il se tourna pour partir.

"Merci pour le travail de patchwork , Granger."

Il disparu.

Hermione jeta un coup d'œil autour de la cabane pendant un moment avant de glisser le parchemin
dans sa sacoche.

Elle avait guéri Drago Malefoy.

Elle avait guéri des tas de gens, mais en quelque sorte le guérir était différent.

Pendant quelques minutes, elle ne l’avait pas perçu comme un Mangemort. Il avait simplement été
une personne qui souffrait.

Une personne.

Elle n'avait pas l'habitude de penser à lui de cette façon.

C'était plus sûr de le rendre impersonnel. Un concept dans son esprit.

Mangemort. Meurtrier. Espion. Cible. Outil.

C'était ainsi qu'elle préférait le catégoriser.

Pas en tant que blessé. Pas quelqu'un qui grimaçait à cause de côtes fracturées. Pas quelqu'un de si
peu habitué au toucher physique, qu’il reculait par réflexe. Pas quelqu'un – d’attirant.

L'interaction avait semblé atténuer la tension entre eux; combler l'espace qui s'était formé. Mais
cela avait également taillé «l'altérité» qu'elle avait pu lui appliquer; comme son ennemi, le
meurtrier d'Albus Dumbledore. La perspective qui lui avait permis de penser sans broncher à le
manipuler potentiellement jusqu’à sa tombe.

Penser à lui en tant que personne en faisait moins un monstre dans son esprit.

Elle ne pouvait pas se permettre de faire ça. Cela réveillerait la Hermione de Poudlard, la jeune fille
de quatorze ans qui avait tricoté des chapeaux et lancé une société pour la promotion du bien-être
elfique. Cette adolescente vertueuse serait horrifiée par la façon dont son futur elle rationaliserait la
nécessité stratégique de déshumaniser intellectuellement Drago Malefoy.

Les mains d'Hermione tremblèrent légèrement alors qu'elle remuait la pensée au fond de son esprit.

Et… il était venu vers elle dès qu'elle était arrivée. Malgré ses blessures. Il était venu.

Elle se demanda si cela signifiait quelque chose.

Hermione retourna à Place Grimmauld et monta immédiatement dans sa chambre. Avant d'entrer,
elle regarda subrepticement autour de la porte pour s'assurer que la pièce était vide.

Harry et Ginny n'étaient «pas» ensemble. Ginny avait cherché Hermione plusieurs semaines
auparavant pour l'assurer de ce détail. Cela avait simplement été une aventure. Dans le feu de
l'action.
Il y avait apparemment beaucoup de tension sexuelle, étant donné qu'elle était presque tombé sur
eux une douzaine de fois depuis.

Hermione, avec tout le monde à Grimmauld, feignait l'ignorance sur l'humeur considérablement
améliorée d'Harry. Il avait traversé la maison comme un joyeux cerf.

Elle sortit son cahier de sous son lit et marmonna les contre-charmes pour les mesures de sécurité
qu'elle avait placées dessus.

Elle feuilleta soigneusement les pages. Examinant tout ce qu'elle avait écrit, en prenant note de la
façon dont ses opinions et théories avaient évolué et s’était dispersées. Elle grignota le bout de sa
plume en soulignant un commentaire qu'elle avait fait des semaines auparavant.

Seul. Isolé.

Elle était de plus en plus convaincue que c'était un pilier central pour lui. Mère morte. Père fou. Des
amis ambitieux tous dévoués à leur propre préservation.

Tout ce qui poussait Malefoy à se détacher de Voldemort et à jouer son sort avec l'Ordre était
probablement un secret pour tout le monde.

Il n'y avait pas de place pour l'honnêteté et l'amitié tout en servant sous le règne d'un mégalomane
qui était le Legilimens le plus puissant du monde sorcier.

Hermione était presque certaine que personne du côté de Voldemort ne savait que Malefoy était un
espion. Il ne le risquerait pas.

Elle pourrait être un dépôt sûr pour ses secrets. Si il lui faisait confiance. Si son Occlumencie était
assez bonne, il serait capable de la rationaliser pour lui-même. Elle transformerait ses forces en
faiblesses sur lesquelles elle pourrait capitaliser.

Elle passa la tête sous son lit à la recherche d'un livre de psychologie auquel elle voulait se référer.
Alors qu'elle regardait les livres empilés, elle s'immobilisa-

- ils avaient été fouillés.

La différence était légère, mais elle en était certaine. Quelqu'un avait fouiné sous son lit. Elle lança
un sort de détection qui revenu vide.

Elle regarda son carnet. Elle lança une série de charmes et de sorts analytiques dessus, à la
recherche de falsification. Il n'y avait aucun signe.

Elle regarda à nouveau sous le lit, puis autour de la pièce.

Kreattur.

L'elfe maudit faisait rarement plus que bouder et insulter les gens, mais occasionnellement il faisait
une frénésie de nettoyage sans enthousiasme.

La pièce semblait avoir été dépoussiérée. Le lit généralement défait de Ginny avait été quelque peu
redressé.
Hermione se détendit légèrement, mais elle lança plusieurs sorts supplémentaires sur ses livres et
une protection qui l'informerait si quelqu'un devait à nouveau déranger les livres. Elle ajouta
également un sort d'autodestruction très complet sur le cahier s'il était altéré par quelqu'un.

Alors qu'elle se levait pour partir, Ginny entra.

"Tu es de retour tôt," déclara Ginny.

Hermione baissa les yeux sur sa montre. Elle l’était. Ses rencontres avec Malefoy dépassaient
régulièrement la demi-heure allouée. C'était la première fois qu'elle revenait avant 8h30.
Normalement, Hermione devait se précipiter pour stocker les ingrédients de potions avant son quart
de travail de 9h30 à l'hôpital.

"Une bonne journée," répondit Hermione.

"Ouais," repris Ginny, l'air légèrement maladroite. "Hum. Je voulais te demander quelque chose."

Hermione attendit.

Ginny tira nerveusement sur ses cheveux. Elle les avaient gardé coupé en bob juste au-dessus de
son menton depuis que sa longue queue de cheval avait été attrapée pendant une bataille, et elle
avait failli être tuée par une harpie.

"Je - eh bien - tu, évidemment tu sais pour moi et Harry," dit Ginny.

Hermione fit un bref signe de tête.

"Bien. Le truc, c'est que je veux être prudente. J'ai utilisé le charme. Mais - il y a quelque chose à
propos des Prewetts; ils ne sont pas comme les autres familles de sorciers. Elles tombent
simplement enceintes d'une manière ou d'une autre. Ron et moi étions tous les deux des accidents
après l'arrivée des jumeaux. Alors - je me demandais si tu me ferais une potion contraceptive. Si tu
as le temps. J'étais toujours nulle en potions. Si tu ne peux pas, ce n’est pas grave. Je peux
demander à Padma. Je sais que tu es terriblement occupée. Je... je ne voulais pas que tu penses que
je ne voulais pas te demander."

"Bien sûr. J’allais en préparer ce soir de toute façon. Ce sera une chose facile à inclure. As-tu une
préférence pour le goût ? Les plus efficaces n'ont pas un goût très agréable."

"Je me fiche de ce quel goût ça a, tant que ça marche," répondit hardiment Ginny.

"Eh bien, j'ai déjà quelques flacons d'une même variété. Je peux te les donner maintenant, si tu
veux ?"

"Tu ferais ça ?" Ginny cligna des yeux et regarda Hermione avec suspicion. "Es-tu-?"

Hermione pouvait voir Ginny courir une liste d'hommes possibles dans la vie d'Hermione.

"Tu n'es pas... avec Rogue, n'est-ce pas ?" Ginny s'étrangla soudainement.

Hermione resta bouche bée.

"Grand dieu non !" répondit-elle en bégayant et en agitant les mains comme si elle essayait de
invoquer quelque chose. "Je suis une guérisseuse ! Je garde beaucoup de choses sous la main. Mon
dieu ! Pourquoi – comment peux-tu même l’imaginer-"

Ginny eut l'air légèrement décontenancée.

"C'est juste la seule personne à qui tu sembles parler longtemps. A part Fred, qui est avec Angelina.
Tu finis toujours par te battre avec le monde. Et pas dans le sens sexe chaud et agressif pour plus
tard."

"Ça ne veut pas dire que je couche avec," marmonna Hermione, ayant l'impression que son visage
était à ce sujet et s'enflammait. "C'est un collègue. Je le consulte au sujet des potions."

"Tu sembles juste seule," repris Ginny, lançant un long regard à Hermione.

Hermione sursauta légèrement et regarda Ginny.

"Tu ne parles plus à personne," dit Ginny. "Tu étais toujours avec Ron et Harry. Mais avant même
de partir pour devenir guérisseuse, tu semblais de plus en plus seule. J'ai pensé - peut-être que tu
avais quelqu'un. Certes, Rogue serait un choix étrange pour de nombreuses raisons - mais c'est une
guerre. C'est trop difficile pour quiconque de le gérer seul."

"La baise cathartique c’est le truc de Ron. Pas le mien," répondit Hermione avec raideur. "En plus,
ce n'est pas comme si je me battais."

Ginny la regarda pensivement pendant un moment, avant de dire "Je pense que le service
hospitalier est pire que le champ de bataille."

Hermione détourna les yeux. Elle s'était parfois demandé si cela pouvait être le cas, mais cela
n'avait jamais été une question qu'elle pouvait poser à qui que ce soit.

Ginny continua : "J'y pense à chaque fois que j'y suis. Sur le terrain, tout est tellement concentré.
Même quand quelqu'un est blessé. Tu transplane simplement, puis tu reviens en arrière. Tu gagnes.
Tu perds. Tu es parfois touché. Tu dois riposté. Tu as des jours pour récupérer si c'est mauvais ou si
ton partenaire de duel meurt. Mais à l'hôpital, chaque bataille a l'air d'être perdue. Je suis toujours
plus traumatisé après avoir été là-bas que je ne le suis en me battant."

Hermione resta silencieuse.

"Tu n'as jamais de temps libre," ajouta Ginny. "Ils ne peuvent jamais t’épargner assez longtemps
pour te laisser pleurer. Je sais par Harry et Ron que tu fais toujours pression pour utiliser les Arts
Sombres lorsque tu vas aux réunions de l'Ordre. Je ne suis pas d'accord, mais je comprends. Je me
rends compte que tu vois la guerre sous un angle différent de nous. Probablement le pire. Alors - je
dis juste que si tu avais quelqu'un, je serais vraiment heureuse pour toi. Même si c'était Rogue."

Hermione roula des yeux.

"Tu devrais probablement t’arrêter de parler maintenant si tu veux toujours cette potion
contraceptive," déclara Hermione avec un regard noir.

Ginny ferma la bouche. Hermione attrapa sa sacoche du lit.

"Viens. Elles sont dans mon placard à potions," dit Hermione en sortant de la chambre.
Les flacons étaient tous stockés sur l'étagère supérieure dans une petite boîte. Hermione en sortit
une douzaine et les mit dans une petite pochette pour Ginny.

"Une par jour. Il est préférable que tu la prennes à la même heure tous les jours. Je vais te faire un
autre lot cette semaine et te donner un approvisionnement d'un mois."

"Merci, Hermione."

Ginny s'éloigna et Hermione remit la boîte sur l'étagère du haut.

Elle avait menti. Le contraceptif n'était pas une potion qu'elle gardait sous la main. C'était
son approvisionnement personnel qu'elle avait pris par précaution depuis le lendemain du jour où
Maugrey l'avait informé à propos de Malefoy.

La semaine suivante, Malefoy était dans la cabane quand Hermione arriva. Quand elle ouvrit la
porte, il la regarda avec une légère expression d'irritation.

Elle le regarda avec confusion.

"Suis-je en retard ?" demanda-t-elle en jetant un coup d'œil à sa montre.

"Non," répondit-il, le ton coupé.

Elle ferma maladroitement la porte et attendit.

"Je pense que nous en avons fini avec l'Occlumencie," dit-il après une minute.

"Bien."

Elle commença à ouvrir la bouche pour lui demander s'il avait l'intention de l'entraîner au duel mais
la referma et attendit. Quelque chose dans son humeur la perturbait légèrement.

"Nous allons commencer par un duel de base pour que je puisse voir à quel point tu es mauvaise,"
annonça-t-il.

Hermione roula des yeux.

"Très bien," dit-elle. "Quelles sont les règles ?"

"Aucunes pour toi. Fais ce que tu veux," déclara-t-il. "Je me limiterai aux sorts de bases. Je veux
voir comment tu peux durer dans le temps."

Hermione rougit.

"Je préfère te le dire maintenant, je vais être horrible," répondit-elle.

"Oui. Je m'attends à ça."

Elle le fusilla du regard, posa sa sacoche sur le sol près de la porte et plaça une protection
autour d'elle. Puis elle se tourna pour lui faire face.

Il avait traversé la pièce et s'appuyait paresseusement contre le mur.

"Bien."
Il fouilla dans sa robe et retira sa baguette. Elle pencha la tête sur le côté.

"Ce n'est pas ta baguette de l'école, n'est-ce pas ?" elle demanda.

Il baissa les yeux et la fit tourner entre ses doigts.

"Non," admit-il. "Les crins de licorne ne supportaient pas très bien les Arts Sombres, j'ai donc dû
les remplacer. Toujours du bois d'aubépine, mais moins productif, avec un cœur de dragon. Elle est
également plus longue de quelques centimètres."

Il haussa les sourcils de manière suggestive en disant la dernière phrase.

Hermione classa les informations pour une analyse future. Elle pensait qu'il y avait un livre sur la
théorie des baguettes à Place Grimmauld dans la bibliothèque des Black.

Elle entra en position de duel.

Malefoy se redressa et entra dans la même position.

Elle avait essayé de s'entraîner en duel chaque fois qu'elle pouvait trouver le temps de se faufiler
dans la salle d'entraînement. Elle tira un sort étourdissant informulé et il le dévia facilement avec un
bouclier alors qu'il lui lançait une série de sorts piquants.

Elle lança rapidement son propre bouclier et le maintenu en place avec un sort fianto duri.

Malefoy lança un flot sans fin de sorts et repoussa négligemment tous les sorts qu'elle envoyait vers
lui sans même bouger.

Malgré le faible impact du sort qu'il utilisait, la rapidité avec laquelle il jetait des sorts épuisait le
bouclier d'Hermione.

Avant qu'elle ne puisse refondre son bouclier, il lança un petit sortilège à ses pieds. Elle glapit
légèrement lorsqu'elle fut frappée à la cheville.

Il partit rapidement en descente à partir de là. Elle sauta en arrière sans réfléchir et baissa sa garde.
Il la frappa immédiatement avec cinq sorts supplémentaires.

"C’est bon !" cria-t-elle. "Tu as gagné. Arrête ça !"

"Ce n'est pas comme ça que ça marche, Granger," répondit-il d'une voix traînante tout en
continuant à lui tirer des sorts de manière informulé. "Sur le champ de bataille, tu gagnes ou tu
meurs. Ou tu t'enfuis."

Hermione esquiva physiquement ses sorts et réussit finalement à refondre son bouclier. Elle se
tenait avec précaution sur un pied. Son côté, où il l'avait frappée à plusieurs reprises, était
enflammé.

Elle lui lança un sort un peu sombre avec colère. Rien de mortel mais quelque chose de plus sérieux
qu'un étourdissant.

Malefoy le détourna et haussa un sourcil.

"Le chaton a des griffes," dit-il avec un simulacre d'émerveillement.


"Oh tais-toi," grogna-t-elle en lançant une série de sorts informulé dans sa direction.

"Bon dieu, Granger, ta précision est atroce," lui dit-il tout en la mitraillant avec des sorts piquants.
Je ne bouge même pas et tu me rates."

"J’en suis consciente."

"Pas étonnant qu'ils t’aient retiré du combat."

"Ferme la !"

"J'ai touché un nerf, n'est-ce pas ?" répondit-il sèchement. Ses yeux gris brillaient et elle réalisa
qu'il la punissait pour quelque chose. Peu importe ce qui l'avait irrité quand elle était arrivée, il se
retournait contre elle pour ça.

Branleur passif-agressif.

Il n'essayait même pas. Il savait déjà qu'elle était merdique. Il le faisait juste pour son propre
amusement personnel.

Elle se détourna de ses sorts et jeta à nouveau son bouclier. Elle était déjà fatiguée de la
combinaison de l'esquive et de sa protection.

Elle agrippa sa baguette plus fort et continua d'avancer jusqu'à ce qu'il lui frappe la main avec tant
de sorts qu'elle ne pouvait plus la tenir.

Sa baguette tomba au sol. Plutôt que d'essayer d'esquiver, elle resta juste là alors qu'il la frappait sur
le torse et les jambes avec des dizaines de sorts supplémentaires.

Puis il s'arrêta finalement et elle le fixa.

"Tu te sens mieux maintenant ?" S'enquit-elle.

Il eut un sourire narquois et rangea sa baguette.

"Je voulais te jeter un sort depuis des années," dit-il avec une lueur satisfaite dans ses yeux.

"Je t'ai déjà dit que tu pouvais," dit-elle d'une voix boisée alors qu'elle commençait à
cataloguer mentalement partout sur son corps où elle avait été frappée. "Mais je suppose que tu
aimes faire semblant de me donner une chance sportive."

"Ce n'est pas ma faute si tu es si pathétique en matière de défense."

"Non. C'est sûr, c’est moi," dit-elle doucement, levant la main et grimaçant légèrement alors qu'elle
essayait de bouger ses doigts.

Le sort qui piquait n'était pas permanent dans ses dégâts, mais il ne pouvait pas non plus être
inversé par magie. Avec la quantité et la concentration utilisées par Malefoy, il lui faudrait plus d'un
jour avant que la douleur de toutes les marques ne disparaisse. Elle était certaine qu'il avait choisi le
sort spécifiquement à cause de ça.

"Pour rappel," dit-elle, essayant d'empêcher sa voix de trembler. "Cela constitue une interférence
avec mon travail. Alors essayes peut-être d’utiliser un sort réversible, ou conserve le au même
endroit la prochaine fois."

Malefoy ne dit rien.

"Alors..." demanda-t-elle après une minute. "Est-ce que je peux savoir pourquoi ?"

"Quand il s'agit de te maudire, Granger, ta simple existence est une raison suffisante."

Elle pressa ses lèvres l'une contre l'autre et avala sa salive. Une sensation de douleur se répandit sur
son nez et ses joues et elle cligna des yeux.

"As-tu eu des informations cette semaine ?"

"Non."

"Bien. Eh bien, je vais y aller alors," dit-elle en s'agenouillant avec raideur et en prenant sa baguette
avec sa main gauche. Puis elle s'approcha et tira sa sacoche sur son épaule, tressaillant légèrement
lorsque la sangle se posa sur plusieurs des marques.

Malefoy ne dit pas un mot quand elle sortit.

Elle se tenait à l'extérieur de la cabane, se sentant perdue. Pas à cause de la cruauté de Malefoy,
mais parce qu’elle ne savait pas quoi faire. Elle ne pouvait pas retourner à Place Grimmauld et faire
réaliser à quelqu'un qu'elle avait été ensorcelée. Elle n'aurait aucune explication à cela.

Elle se dirigea avec précaution vers une souche et s'assit sur le bord.

Avec un soupir, elle retira sa sacoche de son épaule et commença à sortir des sacs et des bouteilles.
Elle devrait jeter toutes les fournitures de potions qu'elle avait récoltées. Ils nécessitaient un
stockage soigné afin de maintenir leur efficacité magique. Elle ne pourrait pas exécuter le sortilège
nécessaire avec sa main de baguette dans son état actuel.

Elle jeta tristement les tentacules de Murtlap sur le sol. Elle aurait à piéger et en tuer un autre. Et
les ailes de fée. Puis elle jeta tout le reste jusqu'à ce qu'elle n'ait plus qu'un paquet d'orties
piquantes.

Avec une grimace, elle les attrapa et les pressa contre les deux chevilles et partout sur les mains et
les poignets. Puis elle brossa légèrement son visage avec le paquet. Elle laissa tomber les orties sur
le sol et regarda la multitude de minuscules marques se boursoufler sur sa peau et masquer tous les
sorts que ses vêtements ne cachaient pas.

Avec un soupir, elle se leva, et tenant sa baguette légèrement, elle transplana à Place Grimmauld.

"Hermione ? Qu’est ce qui t’es arrivé ?" S'enquit Angelina les yeux écarquillés en franchissant la
porte.

"J'ai trébuché et je suis tombé dans un tas d'ortie," mentit Hermione.

"Oh mon Dieu." Angelina fixa le visage d'Hermione jusqu'à ce qu'elle commence à rougir
faiblement. "Est ce que tu peux y faire quelque chose ?"

"Malheureusement non. Il n'y a pas de sorts pour les piqûres d'ortie. Elles devraient s'estomper en
un jour. Mais je n’ai pas pu récolter correctement. Je vais donc devoir y retourner demain."
"Dommage. Ton pauvre visage."

Hermione haussa légèrement les épaules : "Mes mains sont pires. Je dois aller le dire à Poppy. Je ne
sais pas si je vais être d’une grande aide à l'hôpital aujourd'hui."

A cause des sorts de Malefoy, Hermione se retrouva de façon inattendue avec une journée libre.
Non pas qu'elle pourrait en profiter beaucoup sans pouvoir utiliser ses mains. Elle ne pouvait même
pas plier suffisamment ses doigts pour saisir et tourner une page d'un livre.

Elle ne pouvait pas se souvenir de la dernière fois où elle avait eu du temps libre. Chaque fois
qu'elle avait du temps loin de la guérison, elle l'utilisait pour préparer certaines des potions les plus
complexes ou réapprovisionner ses fournitures de potions.

Elle s'assit et regarda par la fenêtre du grenier, regardant les Moldus qui passaient.

Elle se demanda ce qui avait provoqué Malefoy.

Elle se demanda si se faire ensorceler par lui pouvait être un bon signe. Si cela signifiait qu'elle
l’atteignait, et qu’il se vengeait pour se défendre. Le soigner la semaine précédente avait été un
changement dans leur interaction; il avait probablement vu lui jeter un sort comme un moyen de la
remettre à sa place.

Il était tellement vindicatif.

L'entraînement à l'Occlumencie avait fait bien plus mal, mais il avait été constructif. Il y avait eu un
but à la douleur. Il y avait eu des potions pour traiter les migraines.

La malédiction était juste sa méchanceté.

C'était une mauvaise façon d'évaluer ses capacités de combat, car une fois qu'il l'avait frappée avec
les sorts, elle ne pourrait plus recommencer avant une semaine. S'il avait voulu tester sa visée ou
son endurance, il aurait pu simplement l'immobiliser, la pétrifier ou l'étourdir à plusieurs reprises.

Il n'avait utilisé aucun sortilège sérieux ou permanent, probablement parce que cela frôlait ce code
moral dont il était si vaniteux. Sa «ligne éthique». Il n'aimait pas se considérer comme sadique ou
vindicatif. Il s'est probablement dit qu'il lui donnait une chance sportive. Qu'elle le méritait à
chaque fois qu'elle était touchée parce qu'elle aurait dû esquiver les sorts.

Il ne voulait pas se considérer comme cruel.

Il pensait probablement qu'il valait mieux que ça.

Hermione regarda ses mains.

Sur la grande échelle de la douleur et de la cruauté, les maléfices piquants étaient à peine
enregistrés. Pourtant, émotionnellement, elle a découvert que l'expérience l'avait dévastée plus
qu'elle n'était prête à l'admettre.

Elle pressa ses yeux dans le creux de son bras en essayant de ne pas pleurer.

Mais les larmes avaient coulé d’une manière ou d’une autre.


Flashback 7

La semaine suivante, Hermione se leva encore plus tôt pour aller faire sa récolte. Elle prit des
flacons et des plateaux, et prépara complètement les ingrédients de la potion avant de les ranger
dans sa sacoche. Elle ne pouvait pas se permettre de gaspiller à nouveau l'approvisionnement d'une
semaine.

Lorsqu'elle transplana à la cabane, elle prit plusieurs respirations profondes, essayant de se préparer
avant d'ouvrir la porte. Elle en avait conclu qu'il y avait de bonnes chances pour que Malefoy répète
à nouveau la même méthode de duel.

La lueur cruelle et satisfaite dans ses yeux la semaine précédente alors qu'il avait caché sa baguette
lui avait fait s'y attendre.

La pièce était vide à son arrivée.

Elle posa sa sacoche dans un coin et lui lança des sorts de protection. Puis elle attendit. Ses doigt
tapotaient sans cesse contre sa jambe, nerveusement. Elle se sentait presque faible.

Elle détestait attendre. Elle détestait être laissée à redouter les choses. Son esprit commençait
toujours à se déchaîner avec des scénarios de ce qui pourrait se passer. Habituellement, son
imagination était pire que la réalité.

Mais Malefoy avait un talent inhabituel pour l’éblouir.

Il avait près de cinq minutes de retard.

Elle ne savait pas si elle était censée continuer à attendre. Il avait dit qu'il n'attendrait que cinq
minutes pour elle, mais il n'avait jamais rien dit sur combien de temps il s'attendait à ce qu'elle
l'attende. Elle ne pensait pas qu'il allait abandonner l'Ordre juste parce qu'il avait finalement réussi
à lui jeter un sort.

Elle en était presque malade d'anxiété. Elle ne pouvait pas…

Elle n'allait pas simplement rester assise là à attendre qu'il s’en prenne de nouveau à elle.

Elle se retourna brusquement et enleva les protections de sa sacoche et la passa par-dessus son
épaule. Elle était en train de franchir la porte quand il apparut dans la pièce avec une fissure.

Elle s'arrêta et le regarda. Le simple fait de le voir lui donner un sentiment de naufrage. Elle avait
l'impression que quelque chose s'était logé dans sa gorge et qu'elle pouvait à peine avaler.

Il la dévisagea. Il n'avait pas l'air irrité. Il avait l'air maladroit.

"Je suis en retard," déclara-il.

Elle hocha la tête et retourna dans la cabane, fermant la porte. Il y eut une pause.

"La même chose encore cette semaine ?" demanda-t-elle doucement, en détournant les yeux de lui.

"Non." Il le répondit si sèchement qu'elle le regarda brusquement.


Il soupira et passa ses doigts dans ses cheveux. C'était le geste d'inconfort le plus manifeste qu'elle
ait jamais vu de sa part.

"J'ai...été dépassé," dit-il, ce qui n'était pas une excuse. "Je ne te referais plus jamais ça."

"Très bien," acquiesça-t-elle automatiquement, ne lui faisant pas du tout confiance.

Elle était sûre que si on lui avait donné suffisamment de temps, il trouverait une nouvelle
action vindicative qu'il pourrait rationaliser.

Il la fixa pendant plusieurs secondes. Hermione soupçonnait qu'elle avait encore une expression
légèrement blessée sur son visage. Pour une raison quelconque, peu importe le degré
d'Occlumencie qu'elle utilisait, elle ne pouvait pas le cacher complètement.

Il ouvrit la bouche comme s'il voulait dire autre chose, mais avala ensuite les mots.

"Quoi ?" demanda-t-elle amèrement. Se préparant à tout ce qu'il allait lui faire ensuite était le pire.

"J'ai... j’ai dit que je n'allais pas te blesser," répondit-il à voix basse. "Et je l'ai fait. Je suis désolé."

Elle le regarda avec confusion. Il était empli de contradictions.

"Je me suis toujours attendue à ce que tu le fasses quand même."

Ses yeux brillaient d'irritation. Ah, elle avait clairement offensé à nouveau son code moral.

"Et pourtant tu es là," dit-il.

"Oui." Elle haussa les épaules et rencontra ses yeux. "Parce que si l'Ordre perd cette guerre, je
vais mourir. Et Harry, Ron, Ginny et toutes les personnes que je connais. Alors... être blessé par toi
n'a pas vraiment d'importance."

"Non, je suppose que non," acquiesça-t-il, son expression froide.

"Si tu veux recommencer, fais-le. Mais ne te fous pas de moi en me demandant d'essayer de te
combattre," dit-elle d'une voix boisée. "Juste fais-le."

Sa bouche se tordit légèrement. Sa rage s'éleva soudain un peu plus près de la surface. Hermione se
prépara.

Il se calma brusquement.

"La première chose sur laquelle nous devons travailler est ta précision," déclara-t-il, changeant de
sujet.

"Bien."

Il sortit sa baguette et invoqua un mannequin d'entraînement. Avec la pointe de sa baguette, il grava


un X au centre de celui-ci et l'envoya ensuite à travers la pièce.

"Quels que soit les sorts que tu veux faire, fais-en dix. Je veux voir ton taux de précision," dit-il.
Elle posa sa sacoche et se mit en place à côté de lui, se sentant profondément consciente de sa
proximité.

La cible était à environ quinze pieds de distance.

Elle visa le X et lança un étourdissant, un sort de pétrification, plusieurs sorts piquants et un sort
d'immobilisation. Elle le frappa huit fois sur dix, mais n'en obtenu que quatre directement sur le X.

Elle s'arrêta et se prépara aux critiques acerbes de Malefoy. Il était silencieux, ce qui semblait
encore pire.

"Tu fais surtout des sorts rapprochés, n'est-ce pas ?" s'enquit-il longuement.

"Oui," répondit Hermione avec raideur.

"C’est bien ce que je pensais," reprit-il, et il hocha la tête pensivement. "Ta technique de sort est
bonne mais tu es si précise que tu portes une attention inutile au contrôle de la pointe de ta baguette
et tu oublies ensuite de te concentrer sur l'endroit où tu pointe. Les sorts et les malédictions ne
nécessitent pas autant de contrôle de la motricité fine; la plupart d'entre eux n'ont pas de
mouvements de baguette compliqués. Ta trop grande attention te pénaliseau combat."

"Oh..."

"Le côté positif, c'est que c’est assez facile à résoudre. Il est beaucoup plus difficile de former un
pauvre lanceur de sorts. Essaye une malédiction avec un mouvement de baguette compliqué et
n'oublie pas de viser la pointe de ta baguette pendant que tu le termine."

Hermione chercha dans son esprit une malédiction avec un mouvement compliqué. Malefoy avait
raison, la plupart des malédictions étaient simples. Poignardantes, coupantes, il y avait rarement
plus que ça. Elle n'avait pas réalisé que c’était un vrai renversement de technique en comparaison
avec la guérison.

Un sortilège lui vint à l’esprit.

Prenant une profonde inspiration, elle réalisa le mouvement et s'assura que sa baguette était en
direction du X alors que les derniers mots de l’incantation glissaient sur ses l è vres.

Une lumière écarlate traversa la pièce et se posa directement sur le X. Immédiatement, un petit jet
de goudron noir et chaud explosa de l'endroit où le sort était entré en contact. S'il avait été une
personne réelle, le goudron aurait continué à se produire, mais sur un mannequin de pratique, celui-
ci cessa rapidement.

Malefoy rit. "Mon dieu, Granger, l’Ordre approuve-t-il les malédictions que tu connais ?"

"Non," dit Hermione d'une voix amère. Il ne servait à rien de lui mentir. Les Mangemorts ne
pouvaient pas ignorer que la Résistance utilisait presque exclusivement des sorts non mortels.

"J'imagine que non. Dis-moi, Granger, es-tu prête à tuer quelqu'un ?" Malefoy la fixait intensément
alors qu'il le lui demandait.

Elle leva les yeux vers lui, rencontrant ses yeux. Il n'était qu'à quelques centimètres d'elle. Son
expression lui rappela celle qu’il arborait le moment avant qu'elle ne l'embrasse. Intentionnée.
Amusée.
"Je ne veux pas être cruelle. Mais... si c'est entre moi ou eux, ou pour protéger quelqu'un qui me
tient à cœur, je le ferais."

Il continua de la regarder pendant un autre moment, avant de sourire faiblement. La froideur


mortelle de ses yeux brillait, et Hermione réalisa soudain à quel point ils étaient très proches l'un de
l'autre.

"J'imagine que tu le ferais," dit-il doucement, puis il se retourna pour regarder à nouveau la cible.
"Dix autres sorts. Essaye de voir si ta précision s'améliore maintenant que tu comprends pourquoi
tu ratais."

Hermione lança une autre série de sorts simples à travers la pièce et frappa le mannequin à chaque
fois, six fois directement sur le X.

"Continue," lui ordonna Malefoy.

Elle continua à lancer mais fut distraite lorsqu’il déplaça derrière elle, et qu’elle ne pouvait plus le
voir.

"Continue à lancer," sa voix était directement derrière elle.

Hermione se raidit et essaya de continuer à lancer, mais la nervosité de ne pas pouvoir le voir tout
en étant capable de sentir qu'il était proche la mettait dans un état second. Ses sorts allaient au loin.

Malefoy réapparut de son autre côté.

"Continue à lancer," répéta-t-il encore.

Elle continua et sa précision s'améliora encore.

"Tu es trop rigide" reprit-il finalement en fixant ses pieds.

Elle baissa les yeux et se mit à fixer ses pieds.

"Qu'est-ce que c'est ?" dit-il, penchant la tête sur le côté et l'air sarcastique : "Une pose d'escrime ?"

Hermione rougit et remua les pieds.

"Lors d’un duel sur un champ de bataille, en particulier un sans sort de restriction d’apparition, il
n'y a pas vraiment de position à tenir. Tu peux être n'importe où, si ça te chante, tant que ça te
donne une image claire de tout le monde. L'important est de pouvoir se déplacer rapidement. Une
attaque peut venir de n'importe quelle direction, à moins que tu n'ai un partenaire de duel qui te
protège. Tu dois être prête à bouger."

Il jeta un sort à travers la pièce sur le mannequin.

"Tiens-toi-en aux sorts non mortels maintenant," déclara-t-il, "ils ricocheront directement d'où ils
ont été lancés."

Hermione lança plus lentement alors qu'elle essayait de rester sur la pointe de ses pieds et de
s'éloigner rapidement dès que les sorts quittèrent sa baguette. Elle en fut assez absorbée et oublia à
moitié que Malefoy tournait derrière elle, observant sa technique.
"Par Merlin, Granger, tu es tellement tendue," marmonna Malefoy directement derrière elle. Elle
sursauta si violemment qu'elle rencontra le chemin d'un stupéfix qui volait à travers la pièce.

Rennervate.

Elle se réveilla et trouva Malefoy agenouillé au-dessus d'elle avec une expression simultanée
d'amusement et de gravité.

"Tendue - comme je l'ai dit," répéta-t-il.

Elle s'assit, secouant la tête pour s’éclaircir les idées. Elle n'était pas contusionnée - ce qui
impliquait qu'elle n'était pas tombée au sol. Il l'avait très probablement attrapée. La pensée de
Malefoy la tenant alors qu'elle était inconsciente était terrifiante. Elle se demanda combien de
temps s'était écoulé.

Il se leva et lui tendit la main. Elle l'accepta maladroitement et se leva.

"Encore une fois," dit-il, "et essaye de ne pas t’ensorceler quand je parle."

Elle roula des yeux et continua.

Quand son rythme réussit à passer de glacial à paresseux, Malefoy décida que c'était un progrès
suffisant pour la journée.

"Pratiques, si tu le peux," annonça-t-il.

"Je l’ait fait," répondit-elle doucement. "J'étais encore pire il y a quelques semaines. Si tu me
crois."

Malefoy s'abstint d'indiquer s'il le faisait ou non. Il la regardait pensivement.

"Tu es trop maigre," déclara-t-il.

Hermione croisa les bras sur la défensive.

"Combattre va au delà de la simple technique de duel. Surtout si notre objectif principal est de te
garder en vie pendant que tu te promènes dans la campagne. Tu es plus susceptible de rencontrer
des Harpies ou des Loups-garous qu'un groupe de Mangemorts."

"Eh bien, il y a toujours le transplanage ," lui rappela-t-elle.

"Non, il n'y en a pas toujours," dit-il brièvement. "La population de Créatures Sombres ici en
Grande-Bretagne continue de croître en raison de la guerre, des barrières anti-apparition sont
installées sur de vastes étendues de campagne. Si c'est quelque part où tu es susceptible de trouver
des ingrédients magiques, il est probable que des harpies ou des vampires ou que quelqu'un d'autre
veuille y vivre. Il y a de fortes chances que tu erres un jour et que tu découvres que te ne peux pas
transplaner.

Hermione se sentit pâlir.

"Sais-tu où ?" elle demanda.


"Certaines d'entre elles. Je n'en suis pas responsable, et comme personne d'autre ne se promène
régulièrement seul à travers les forêts dangereuses avant le lever du soleil, la plupart des gens ne
considèrent pas cette information très essentielle. Donc sois prudente. Je suppose que tu ne vas pas
t’arrêter."

"Je ne peux pas." Il la regarda fixement et fit un signe de tête résigné. Il retira un parchemin de sa
robe et le lui tendit.

"Je vais te proposer une sorte de programme de remise en forme qui ne prendra pas trop de ton
temps précieux et qui n'attira pas l'attention."

"Très bien," acquiesça-t-elle, n'ayant pas du tout hâte de voir une telle chose.

Malefoy eut soudainement à nouveau l'air légèrement gêné.

"Y’avait-il autre chose ?" elle demanda.

D'un mouvement de baguette, un grand livre relié en cuir noir délavé apparut. Il le lui remis. Elle
l'accepta après l’avoir examiné.

Secrets des Arts les plus sombres.

"Tu l'as trouvé," dit-elle doucement

"J'espère que ce sera utile," déclara-t-il. Puis il disparut.

Hermione glissa le livre dans sa sacoche et se précipita vers Place Grimmauld.

Elle était ravie que Malefoy l'ait trouvé. C'était le seul livre connu sur les horcruxes dont elle avait
pu trouver les références. Slughorn avait dit que Poudlard en avait une copie, mais il n'avait admis
ces détails qu'après que l'école ait été fermée et reprise par Voldemort.

Stockant tous ses ingrédients de potion préparés dans son placard, elle se précipita dans la
bibliothèque pour commencer à lire.

Elle avait été loin de s'entraîner en tant que guérisseuse quand la révélation selon laquelle
Voldemort avait des horcruxes avait été faite. Horace Slughorn avait admit que Tom Jedusor l'avait
interrogé sur le sujet, et Severus avait révélé que Dumbledore avait été mortellement blessé par une
bague de la maison des Gaunt.

Peu à peu, l'Ordre en avait conclu que Voldemort avait en quelque sorte créé encore plus d'un
horcruxe, bien que la façon dont il l'avait fait était un mystère car personne ne savait comment les
objets sombres fonctionnaient.

C'était, ils en étaient presque certains, la raison pour laquelle Voldemort avait pu se ressusciter
après avoir essayé de tuer Harry quand il était bébé. Le journal de Tom Jedusor qui avait failli tuer
Ginny en était un. La bague des Gaunt.

Mais ils ne savaient pas s'il y en avait plus, ni quels étaient les objets, ni où ils pouvaient les
trouver.

Ils avaient créé une chronologie de la vie de Voldemort après son diplôme de Poudlard, essayant de
deviner s'il y avait d'autres moments où Voldemort aurait pu en créer davantage.
Elle lut les sections sur les horcruxes que contenait le nouveau livre. Il détaillait exactement
comment les créer. Un meurtre était nécessaire pour déchirer l'âme, puis une incantation pour
enlever le morceau de l'âme et le lier à un autre objet. Il n’était pas question d'en créer plus d'un.
Hermione se demanda si les conteneurs d'âme devaient être inanimés ou s'ils pouvaient
potentiellement être des vaisseaux vivants, considérant l'étrange attachement de Voldemort à son
serpent Nagini.

Elle y inscrivit toutes les informations sur un parchemin puis plaça soigneusement le tout dans une
mallette protégée. Elle la glissa à côté du bureau et le laissa à Maugrey pour qu’il puisse le
ramasser. Ils essayaient de limiter les réunions réelles à des soupçons diffus. Il n'y avait aucune
raison particulière pour Maugrey de rencontrer la guérisseuse de l'Ordre chaque semaine.

Alors qu'elle se dirigeait vers sa chambre, elle évalua l'interaction de Malefoy avec elle ce jour-là.

Il s'était excusé. Cela avait été assez surprenant.

Elle sortit son cahier de sous son lit et réfléchit. La semaine précédente, elle avait fait une page
dans laquelle elle détaillait ses meilleures suppositions concernant le code moral de Malefoy. Elle a
relu les commentaires qu'elle avait faits la semaine précédente.

Meilleur que Voldemort. Vaniteux dans sa morale. Crois aux choix. Rationalise la cruauté. Il ne
croit pas qu'il est vindicatif.

Elle ajouta une note: « Considère sa parole comme quelque peu contraignante. Tente de faire
amende honorable lorsqu'il pense avoir enfreint ses règles. »

Le livre sur les horcruxes avait probablement été sa façon d'essayer de lui acheter son pardon. Elle
se demanda s'il l'avait gardé pendant un moment ou s'il s'était donné la peine d'essayer de l'obtenir
parce qu'il s'était senti coupable de lui avoir jeté un sort tant de fois.

Elle ajouta: « Pense que le pardon peut être acheté. » C'était une information très utile.

Puis elle referma le cahier et le remit sous son lit, replaçant soigneusement les protections.

Elle s'allongea et fixa le plafond. Elle se sentait épuisée. Elle n'avait dormi que quelques heures
avant de se lever à quatre heures du matin pour aller chercher des fournitures de potions.

Elle était déjà à court de la potion dont Severus lui avait donné la recette pour la malédiction acide.
Elle n'avait plus de venin d'acromantule pour la fabriquer.

La malédiction était horrible et lente à guérir. Les dégâts qu’elles infligeait étaient immédiats et
difficiles à inverser. La potion que Severus avait inventée était un analgésique qui aidait à
neutraliser l'acide et à l'empêcher de continuer à attaquer le corps une fois la malédiction annulée.

Il avait eu raison sur la facilité avec laquelle il était utilisé. Un bouclier solide pouvait l'arrêter, mais
c'était devenu la blessure la plus fréquente dont souffrait le service hospitalier. Peu importe la partie
du corps touchée, la guérison était laborieuse.

Hermione avait préparé toutes les autres pommades analgésiques et alcalinisantes auxquelles elle
pouvait penser mais leur efficacité faisait pale figure par rapport à la potion contenant le venin
d'Acromantule.
Elle devenait si désespérée qu'elle envisageait d'essayer de traquer une Acromantule. Elle savait
qu’elles étaient au services de Voldement, comme tous les autres Êtres Sombres.

Ses yeux s’ouvrirent soudainement.

Peut-être que Malefoy pourrait mettre la main sur l’une d’entre-elles. S'il avait toujours
l'impression qu'il lui devait un peu, il pourrait y consentir.

La semaine suivante, sa précision s'était considérablement amélioré. Elle avait pratiqué avec le
charme de ricochet sur les mannequins d'entraînement à Place Grimmauld et était devenue plus
habile à se déplacer pendant qu'elle le jetait. Malefoy semblait vaguement satisfait.

Il critiqua davantage sa forme et la contourna en examinant sa technique d'une manière qu'elle


trouvait troublante. Quand elle eut fini, il lui tendit un parchemin de choses qu'elle était censée faire
pour se mettre en forme. Des pompes, des sauts, des abdos et quelque chose appelé un burpee
qu'Hermione se rappelait vaguement que sa cousine lui avait présenté une fois. Il y avait aussi une
demi-douzaine d'autres choses.

"Ta précision s'est suffisamment améliorée; améliorer ton endurance jusqu’à un niveau acceptable
est primordial. Chaque fois que tu en a le temps, entraine-toi ," dit-il en désignant le parchemin.
Hermione grimaça légèrement mais le fourra dans sa sacoche sans un mot.

Hermione grimaça légèrement mais le fourra dans sa sacoche sans un mot.

"Des informations ?" demanda-t-elle en levant les yeux vers lui.

Son expression se durcit et sa bouche se tordit comme s'il hésitait.

"Le Seigneur des Ténèbres sera secrètement hors du pays la semaine prochaine. Ce qui signifie que
la réponse à l'activité de l’Ordre sera quelque peu retardée. Si l'Ordre attend une ouverture, c'est
peut-être l'avantage qu'il recherche. Je ne suggérerais pas d'essayer de reprendre le Ministère, mais
si vous attaquiez plusieurs prisons simultanément, la réponse serait - moins cohérente."

"Je vais le dire à Maugrey," répondit-elle. Puis elle le regarda et commença à ouvrir la bouche.

Il haussa un sourcil et attendit.

Elle allait presque l’interroger sur le venin d'Acromantule, mais elle avait perdu son sang-froid.

"Je vais y aller alors," déclara-t-elle en baissant les yeux.

Il transplana avant qu'elle ne soit sortie.


Flashback 8

Mai 2002

La nouvelle concernant l'absence de Voldemort était l'occasion que Maugrey et Kingsley


attendaient.

Ils avaient lentement partagé les plans, les rotations de prison et d'autres informations que Malefoy
avait fourni à l'Ordre. Établir des plans. En attente de frapper.

Ils étaient prêts.

Charlie, Harry et Ron réclamaient une telle attaque depuis des mois.

Enfin, tout s'était aligné.

C'était la plus grande attaque coordonnée jamais lancée par la Résistance. Presque tous les
combattants qu'ils avaient furent amenés. Ils avaient ciblé plusieurs des prisons les plus grandes et
les plus protégées, ainsi que la Division de Développement des Malédictions.

Hermione était tellement stressée avant l’attaque qu'elle faillit faire une dépression nerveuse. Faire
le stockage de l'hôpital. Préparer des lots massifs de toutes les potions de soins cruciales. Essayer
d'être prête à tout.

Il y avait un doute terrifiant, au fond d’elle, qu'elle aurait pu envoyer la Résistance à sa perte. Que
c'était peut-être un long piège élaboré, tendu par Voldemort et Malefoy.

Elle n'arrêtait pas de rejouer l'hésitation momentanée de Malefoy, se demandant si cela avait été un
signe de trahison.

Tout le monde partit et Hermione, Poppy et une poignée d'autres guérisseurs attendirent
nerveusement à Place Grimmauld. Attendant d’avoir des nouvelles.

Hermione creusait presque un trou dans le sol du hall d'entrée avec rythme quand les corps
commencent à affluer.

C'était un flot de mourants et de blessés.

Ses vêtements et ses mains étaient trempés de sang et toute la maison avait été transformée en
hôpital pour accueillir tout le monde.

Elle y croyait à peine lorsqu’elle fut informée quelques heures plus tard que tout cela avait été un
succès spectaculaire.

L'Ordre avait libéré plusieurs centaines de prisonniers et réduit les prisons et la Division des
Malédictions en ruines alors qu'ils s’enfuyaient.

Sur les conseils de Severus, l'Ordre avait fait une descente dans les laboratoires de la Division des
Malédictions et avait rapporté une énorme quantité d'ingrédients de potions rares et incroyablement
précieuses sur lesquelles Hermione n'avait pas pu mettre la main depuis des années; y compris un
flacon entier de venin d'Acromantule. Hermione pleura presque quand Padma Patil le lui tendit.
La condition des survivants issus de la Division Malédiction était horrible. Ils avaient été si
horriblement torturés et maudits que beaucoup étaient devenus fous. Leurs corps avaient été
détruits et ravagés de façon irréparable. Il n'y avait pas de rétablissement pour la plupart d'entre
eux; elle ne pouvait qu'apaiser leur douleur et espérer qu'ils mourraient rapidement.

L'animosité envers Severus parmi les plus jeunes membres de l'Ordre et de la Résistance conscients
de son rôle dans la Division des Malédictions augmenta de manière explosive. Maugrey dut exclure
Severus des réunions de l'Ordre afin de maintenir la paix.

Pour les combattants indemnes, l'attaque coordonnée avait été accomplie en moins d'une journée.
Mais pour Hermione et n'importe qui d'autre avec ne serait-ce qu'un bout de formation de
guérisseur, ce n'était que le début.

Ils furent sollicités jusqu'à épuisement pour essayer de soigner le flot de personnes horriblement
blessées et mal nourries qui leur ont été soudainement confiées, en plus de toutes les blessures
subies lors de l'attaque.

Ils déplaçèrent les patients atteints de blessure de base dans un autre refuges aussi rapidement que
possible, pour libérer des lits pour les malédictions et les blessures complexes qui nécessitaient les
soins spécialisés d'Hermione.

Il lui fallut des semaines avant qu'elle puisse se nourrir ou se faire relayer. Malefoy l'avait, entre-
temps, convoquée de toute urgence deux fois pour récupérer les notes qu'il avait laissées,
avertissant de contre-attaques imminentes. Voldemort avait été enragé par le coup et avait riposté
avec force contre la Résistance. Godric's Hollow réduite en cendre, à la fois les sections Moldus et
magiques. Voldemort avait accrochés ensemble et suspendu les os de Lily et James Potter à une
potence pour que l'Ordre les trouve à leur arrivée.

Il dispersa des attaques vicieuses à travers l'Angleterre Moldue; inondant Hermione d'un flot de
Moldus maudits qu'elle devait stabiliser avant que l'Ordre ne les oubliette et ne les retourne pour
récupérer dans les hôpitaux Moldus.

Elle avait pris des quarts d'hôpital de vingt-quatre heures avec quatre heures de pauses pour pouvoir
dormir jusqu'à ce que sa magie se dissipe entièrement vers la fin de la troisième semaine.

Poppy l'avait traînée hors de la salle d'hôpital et avait dit à Maugrey que s'il ne voulait pas
qu'Hermione meure ou blesse de façon permanente sa magie, alors lui et Kingsley trouveraient des
guérisseurs pour prendre le relais.

Hermione soupçonnait Kingsley d'avoir pris plusieurs guérisseurs de St Mangouste en otage


pendant les deux jours où elle se rétablissait. Poppy refusa de croiser ses yeux ou de répondre à la
question quand Hermione lui avait demandé qui l'avait remplacée.

Après près d'un mois, les choses se sont finalement un peu calmées.

Hermione était à court de la plupart des ingrédients de potion récoltés localement. Elle partit
dehors. Dans la luxuriance de la fin juin, elle put réapprovisionner la plupart de ses fournitures
rapidement avant d'aller rencontrer Malefoy. Elle avait à peine eut le temps de penser à lui ces
dernières semaines.

Il apparut au moment où elle franchi la porte. Ce faisant, son expression se tordit et il trébucha
légèrement.
Ils se regardaient fixement.

"Tu es affreuse," dit-il finalement.

"Merci," répondit-elle d'un ton acerbe.

"Qu'est ce qui c’est passé ?" s'enquit-il.

"La Résistance n'a pas d'autres guérisseurs avec ma spécialité," déclara-t-elle d'une voix fatiguée.

Elle le fixa.

"Tu as l'air assez horrible aussi," dit-elle en le regardant attentivement. C'était un euphémisme
extrême.

Il se regarda. Son visage était tendu et décharné, comme s'il avait perdu énormément de poids. Ses
traits étaient tordus et dessinés. Sa peau était grise et ressemblait à du papier. Il avait l'air de ne pas
avoir dormi du tout depuis qu'Hermione l'avait vu pour la dernière fois.

"Tu as peut-être remarqué que le Seigneur des Ténèbres était plutôt bouleversé par les attaques,"
déclara-t-il d'une voix monotone.

Hermione se sentit pâlir et sa poitrine lui fit mal comme si elle avait été frappée. Elle n'avait même
pas pensé - elle avait eut l'information et elle s'était enfuie. Elle s'était inquiétée de la possibilité de
sa trahison, mais elle ne s'était même pas arrêtée pour penser que sa légitimité signifiait que
Malefoy pourrait payer pour la lui avoir donnée.

"Qu'est ce qui c’est passé ?" demanda-t-elle, sortant sa baguette et se dirigeant vers lui.

"C'est bon," répondit-il d'une voix coupée.

"Qu'est-ce qu'il t'a fait ?"

"Va te faire foutre, Granger," dit Malefoy en grimaçant. Ses doigts se contractaient légèrement alors
qu'il s'éloignait d'elle.

Hermione l'ignora et jeta un sort de diagnostic. Il ne bougea pas.

Le diagnostic indiquait qu'il avait été largement été maudit avec le Doloris. Probablement jusqu'à la
limite, étant donné qu'il montrait encore les séquelles des semaines plus tard. Ou peut-être que
c'était arrivé à plusieurs reprises.

Il y avait autre chose dans le diagnostic. Elle lança un sort de diagnostic plus obscur pour essayer
d'identifier ce que c'était.

"Qu'est-ce qui... est arrivé à ton dos ?" Elle trouva. difficile de garder une voix ferme alors qu'elle
essayait de lire les informations que son charme révélait. C'était un mélange flou de magie noire et
de poison; elle ne savait même pas comment l'interpréter.

Le visage de Malefoy se tendit légèrement.

"La malédiction du cruciatus est une excellente punition pour l'échec, répondit-il d'un ton léger,
"mais en abuser risque de compromettre l'esprit. Parfois, un rappel différent et permanent est jugé
nécessaire en plus."

"Enlève ta chemise," demanda Hermione. Elle avait besoin de voir ce qui avait été fait ou elle ne
pourrait pas lire les résultats du diagnostic. Les dommages qu'il indiquait étaient une blessure
combinée étendue, contrairement à tout ce qu'elle avait rencontré auparavant.

"Laisse-ça tranquille, Granger," grogna-t-il d'une voix dure. "Ton Ordre a obtenu exactement ce
qu'il voulait." Il se moqua légèrement. "J'espère juste que cela en valait la peine et que vous n'avez
pas seulement traîné beaucoup de paralysés inutiles."

"Laisse-moi voir", pressa-t-elle. "Laisse-moi juste regarder."

"Ne fais pas semblant de t’en soucier," repris-t-il froidement. "Allez, es-tu vraiment surprise ? Tu
t’attendais à ce que je pense que tu n'avais pas prévu ça d'une manière ou d'une autre ? Après tout,
n'espérais-tu pas que je mourrais une fois que tu aurais tout ce que tu pourrais obtenir de moi ?"

L'amertume dans sa voix était si âcre qu'Hermione pouvait presque la goûter. Elle se tordait à
travers la pièce et Hermione pouvait ressentir son ressentiment. Sa solitude.

"Non. Je - je suis désolée. Je ne voulais pas..." Elle se rapprocha de lui.

Il souffrait depuis des semaines à cause de l'opportunité qu'il leur avait donnée. Avec son rang dans
l'armée de Voldemort, le blâme était sûrement retombé sur lui même s'il n'était pas soupçonné de
l'avoir permis.

Elle n'avait même pas fait une pause pour s'en rendre compte. Elle ne l'avais pas remercié. Cela lui
avait juste... échapper. Il ne lui était pas venu à l'esprit d’à quel point il pourrait payer pour cela.

"Je suis désolée," répéta-t-elle, se penchant vers lui, se sentant faible d'horreur et de culpabilité. "Je
me suis tellement prise au travail que je n’ai pas pensé à toi."

Elle dégrafa sa cape et la souleva doucement de ses épaules. Il tressaillit en bronchant et regarda le
plafond, l'air résigné.

Elle déboutonna lentement sa robe et sa chemise puis, marchant derrière lui, aussi légèrement
qu'elle le put, retira les vêtements de ses épaules.

Elle haleta.

Il y avait des dizaines de runes gravées dans chacune de ses épaules. Profondes. Vers le bas.
Coupant tout le tracé dans ses os.

La Magie Noire suspendue au-dessus d'elles était incroyablement palpable. Se tenant juste à côté
d'elles, Hermione sentit son corps pris de une sueur froide.

Elle avait lu sur des sorciers qui utilisaient des rituels runiques sombres pour lier leurs serviteurs.
La cérémonie, brutale, était interdite depuis plus de mille ans.

Malefoy était alors conscient que le sang et la magie étaient invoqués dans sa chair; comme chaque
ligne était tranchée en lui.

Les coupures de chaque runes étaient encore crues, comme si elles ne pouvaient pas guérir, même
si elles étaient clairement âgées de plusieurs semaines. Cela lui rappelait les blessures des loups-
garous. La Magie Noire était devenue visiblement septicémique.

Elle leva la main mais s'abstint de le toucher. "Qu'est ce qu'il t’a fait ? Drago, comment t'a-t-il fait
ça ?"

"Une lame d'argent forgée par des gobelins, imprégnée du venin de Nagini. On m’a dit qu'elles
finiront par guérirent," répondit-il d'une voix plate. "Tu ne peux rien faire. Maintenant que tu as
satisfais ta curiosité, nous devrions revenir aux entrainements."

Il essaya de se retourner pour lui faire face mais Hermione le contourna, lançant plusieurs sorts de
diagnostic obscurs et les inspectant. Sa magie était à nouveau stable, bien que la privation de
sommeil lui avait rendu la tête légère et creuse.

Il y avait des vrilles noires sous sa peau dues au mélange de venin et de Magie Noire. Elle pouvait
voir le poison dans ses veines, à mi-chemin de son dos, sur ses épaules et autour de ses côtes
comme une vigne vénéneuse. Rampant en lui et sombrant au cœur de sa magie.

Elle invoqua sa sacoche.

"Je suis vraiment désolée. Je ne peux pas guérir ça. Mais je pense que je peux aider à la contenir.
S'il te plaît, laisse-moi essayer."

Malefoy la regarda par-dessus son épaule mais n'essaya pas de s'éloigner d'elle à nouveau.

Elle lança un sort complexe puis, doucement comme elle le put, traça lentement la pointe de sa
baguette sur l'une des longues vrilles noires. Commençant près de sa côte la plus basse, elle refoula
progressivement le poison vers les incisions, puis siphonna le petit fil de la rune à partir de laquelle
il s'était répandu. Alors qu'elle tirait le poison et le contenait dans un flacon vide, elle dût rompre la
connexion entre le fil et le tissu avec une secousse aiguë.

Malefoy tomba presque à genoux alors qu'il criait. C'était une râpe gutturale presque silencieuse de
quelqu'un intimement familiarisé avec la torture.

"Qu’est ce que tu fous ?" il grogna à moitié et gémit. "La douleur n’est-elle pas déjà assez
suffisante pour toi ?"

Hermione posa une main sur son bras, essayant de le maintenir fermement. "Je suis désolée. Je
n'essaye pas de te blesser. Mais je dois retirer tout l'excès de Magie Moire. C'est du poison. Si je le
laisse rester, ton corps et ta magie essaieront de l'assimiler. Et - quand tu as de la Magie Noire en toi
à un niveau cellulaire comme celui-là - il n'y a pas de retour en arrière. Ça commence juste à te
manger de l'intérieur. Une telle magie est la raison pour laquelle ton Seigneur des Ténèbres
ressemble à ce qu’il est. Et - avec la quantité de runes – tu aurais au plus quelques années. Que ce
soit ton esprit ou ton corps, la Magie Noire a un prix."

"Je suis conscient du fonctionnement de la Magie Noire," siffla-t-il, ses mains étaient serrées en
poings et il tremblait légèrement.

"Alors s'il te plaît, laisse-moi essayer de résoudre ce problème."

Drago baissa légèrement la tête et souffla légèrement comme s'il riait. Hermione l'étudia un
moment. Mais il ne rajouta rien d'autre.
Elle traça deux autres fils. Au troisième, Drago s'effondra à genoux. Il était d'une pâleur mortelle et
sa peau était froide et moite au toucher.

Elle posa une main aussi doucement qu'elle le put sur le devant de son épaule. Elle pouvait sentir
l'arche de sa clavicule sous ses doigts, et voir le battement fou et douloureux de son pouls sous sa
mâchoire.

"Est-ce que tu veux que je t’étourdisse ?" demanda-t-elle doucement. "Je peux le faire plus vite que
possible. Ça n’en changera pas l'efficacité. Mais tu dois me faire confiance."

Malefoy s'immobilisa. Considérant apparemment l’option qui s’offrait à lui.

"Vas-y," dit-il après une minute. "Tu es déjà plus que capable de me tuer chaque fois que tu en as
envie."

Elle l'appuya contre elle-même, sa tête appuyée contre son diaphragme.

"Stupéfix," dit-elle doucement, et le rattrapa alors que son poids mort s'effondrait contre elle. Avec
un sortilège de lévitation, elle le plaça doucement au sol et posa sa tête sur sa cape.

Hermione travailla rapidement. Elle avait déjà fait le sortilège une fois lorsqu'elle s'entraînait dans
un hôpital en Albanie. Il s'agissait d'une seule rune auto-infligée à un aspirant Mage Noir qui
n'avait pas compris la Magie Noire qu'il essayait d'invoquer jusqu'à ce que l'empoisonnement le tue
presque.

Avec Malefoy inconscient, la culpabilité d'Hermione la frappa complètement.

Elle aurait dû s'en rendre compte. Elle aurait dû revenir plus tôt pour le vérifier. Elle avait peur
d'être trop tard. Les runes étaient fixées. Profondément.

Elle retraça toute la Magie Noire jusqu'à ce qu'elle ait huit flacons remplis du mélange de
malédiction et de poison. Elle devrait les incinérer dans un feu magique.

Elle plaça soigneusement un enchantement de confinement autour de toutes les runes sur chaque
épaule. C'était un sort que Severus lui avait appris; il l'avait utilisé pour contenir la malédiction sur
la main de Dumbledore. Étant donné que la magie était dans le dos de Malefoy, elle doutait que
cela ait un quelconque effet, mais elle essaya néanmoins.

Les blessures de Malefoy n'étaient pas destinées à le tuer immédiatement; elles étaient plutôt
destinés à blesser et à corrompre sa magie. Une condamnation à mort progressive. La Magie Noire
comme les rituels de sang runiques était ancienne et profonde.

Elle lut le serment.

Ce n'était pas un serment runique typique. Voldemort, dans sa vanité, n'avait pas utilisé un vœu
traditionnel de loyauté et d'honnêteté. Il semblait plutôt adapté à l'échec spécifique. Les runes
obligeaient Malefoy à être intransigeant, rusé, infaillible, impitoyable et inflexible; déterminé à
réussir.

Hermione n'était pas sûre de l'efficacité des serments de sang runique; mais elle soupçonnait que
l'excès de confiance de Voldemort dans la Marque des Ténèbres avait épargné la vie de Malefoy. Si
il avait été forcé de faire un serment de loyauté et d'honnêteté gravé dans ses os, il aurait
probablement été forcé d'admettre sa trahison. Au lieu de cela, Voldemort avait accidentellement
utilisé de la Magie Ancienne pour alimenter la volonté de Malefoy à faire ce qu'il voulait.

L'excès de cruauté était horrible. Ce n'était pas comme une blessure sur le champ de bataille;
rapidement infligée, mais lente à être réparée. Le rituel avait sûrement pris des heures durant
lesquelles Drago avait probablement été attaché et laissé conscient. La précision et l'uniformité des
coupes. L'invocation régulière des Forces du Mal. Le temps nécessaire pour essuyer le sang avant
de faire la prochaine incision. Enfoncer la pointe de la lame jusqu'au bout des os n'était pas
nécessaire; cela avait été fait uniquement pour la douleur supplémentaire. C'était un serment de
chair; il n'y avait rien qui exigeait que ce soit écrit dans ses os. Il avait également reçu des doloris,
avant ou après le rituel, peut-être les deux en même temps.

Elle avait l'impression qu'elle pourrait vomir rien qu'en y pensant.

Hermione sortit son Essence de Dittany. Elle n'en avait plus que quelques flacons.

Elle sorti également ses tentacules de Murtlap et les écrasa ensemble avec dix gouttes d'Essence de
Dittany dans une pommade qu'elle pressa doucement dans les entailles des runes. Elle ne pouvait
pas guérir les incisions mais elle pouvait soulager la douleur et réduire la puissance du venin afin
qu'elles récupèrent plus rapidement. Puis elle jeta une protection sur le dos de Malefoy pour sceller
le tout sans bandages.

Elle passa légèrement ses doigts sur ses bras, sentant les nœuds rigides dans ses muscles du
cruciatus. Il semblait qu'il avait au moins suivi une thérapie pour ça.

Voldemort ne voulait clairement pas endommager Malefoy au point de le ruiner entièrement, mais
il n'avait eu aucun scrupule à torturer Drago jusqu'à cette ligne exacte.

Malefoy était une arme pour lui. La décision de lui tailler des runes rendait Drago encore plus
mortel. Ils avaient aiguisé son avantage, mais avait également fait de lui un outil à court terme.

L'utilisation intensive de la Magie Noire s'est érodée au cours de nombreuses années. Il y avait une
raison pour laquelle les Mages Noirs n’atteignaient généralement pas la centaine. Ils devenaient
soit fous ou se détérioraient physiquement. Avec la quantité de Magie Noire qui avait émané des
runes avant qu'Hermione ne les traite, Malefoy serais chanceux de vivre une décennie; peut-être
seulement quelques mois avant que son esprit ne commence à sombrer. Il avait déjà tendance à
arriver trempé de Magie Noire.

La main d'Hermione remonta jusqu'à son cou, et elle tordit la chaîne de son collier entre ses doigts
alors qu'elle le regardait.

Elle attira sa main gauche dans la sienne. Ses longs doigts éclipsaient les siens. Il y avait les
callosités familières du vol et du duel sur sa paume et ses doigts.

Elle lui massa légèrement la main. Ses doigts se contractant légèrement à son contact, même s'il
aurait dû y être insensible. Elle tapota la pointe de sa baguette sur sa main aux différents points de
pression, envoyant de légères vibrations dans les muscles tirés pour aider à relâcher la tension.

Quand ses doigts se sont ouverts, elle commença à les plier, à les frotter et à les masser jusqu'à ce
qu'ils puissent s'ouvrir et se fermer complètement sans trembler. Des spasmes comme ceux-là
pourraient être la vie ou la mort dans un duel, en interférant avec un mouvement de baguette ou la
précision d'une personne.
Pendant qu'elle travaillait, elle pencha la tête sur le côté et étudia son visage. Inconscient, ses traits
se détendirent de l'expression dure et fermée qu'il portait habituellement. Il avait l'air triste.

Elle se sentait tellement coupable que ça lui faisait mal. Elle se sentait également idiote. Elle aurait
dû s'en rendre compte. Il aurait pût être tué.

Contrairement à elle, il devait savoir qu'il serait puni pour l'attaque qu'il avait déclenchée. Son
hésitation -

Il aurait pût se préparer. Cela aurait pût être un piège. Il savait exactement sur quelles prisons ils
avaient des informations.

Comment avait-il formulé son conseil ?

« La réponse à l'activité de l’Ordre sera légèrement retardée. Si l'Ordre attend une ouverture, c'est
peut- être l'avantage qu'il recherche... si vous deviez attaquer plusieurs prisons simultanément, la
réponse serait - moins cohérente. »

Il leur avait donné leur première victoire massive depuis des années. Il leur avait remis, puis l’avait
payé. C'est sa réponse qui avait été retardée et moins cohérente.

Quoi qu'il pensait pouvoir obtenir en aidant l'Ordre, il le voulait clairement plus que tout.

Elle se déplaça de l'autre côté de son corps et lui jeta un sort de conservation graduelle. Cela réduit
l'étourdissement et la probabilité qu'il ait un mal de tête lorsqu'il reprendrait conscience.

Pendant qu'il se réveillait, elle commença à tapoter sa baguette sur son autre main puis à la masser.
À l'instant où il repris conscience, elle pouvait sentir la tension rayonner à nouveau travers son
corps. Il se figea instantanément.

Cela avait été, soupçonnait-elle, un énorme acte de foi pour lui de la laisser l'étourdir. Faire
confiance à qui que ce soit ne lui venait pas naturellement. Elle n'arrêtait pas d’encourager ses
doigts de se plier alors qu'il tournait la tête. Elle pouvait sentir ses yeux sur elle mais elle continua
de travailler et ne leva pas les yeux.

"Ce n'est pas nécessaire," dit-il après quelques minutes. "J'ai une séance avec un guérisseur plus
tard dans la journée."

"Si c'est le même qui n'a rien fait pour ton dos, je recommanderais de donner l'idiot à manger à un
calmar géant," répondit-elle sèchement.

Il leva la tête et regarda ses épaules avec une grimace douloureuse.

"Qu'est-ce que tu as fait ?"

"Après avoir siphonné tout l'excès de Magie et de venin, j'ai posé un enchantement de confinement
sur les runes. Je ne peux pas les inverser, mais j'espère que ça gardera la Magie Noire contenue
dans les runes plutôt qu’elle s’enfonce dans ton âme. Je les ai emballés avec du Murtlap et de la
ditany pour aider à soulager la douleur. Je suppose que tu prends déjà des potions de soulagement
de la douleur." Il fit un léger signe de tête. Hermione fit courir ses doigts le long de sa main avec
précaution, sentant les callosités familières de la baguette le long de ses doigts, cherchant toute
trace de tremblements, et marmonnant des sorts dans sa barbe alors qu'elle se penchait et les
massait. "J'espère que ça guérira les incisions un peu plus rapidement. Je ne peux rien faire contre
les cicatrices ou la malédiction rituelle qu'elles contiennent. Je suis désolée - j'aurais dû revenir plus
tôt. Si j'avais été là plus tôt - peut-être que j’aurais pû enlever les os et les faire repousser avant
qu'ils ne se soient installés. Maintenant, même si je les remplace, le serment réémergera..."

"Ça n'a pas d'importance," répondit-il en lui arrachant brusquement sa main et en se levant. Cela
devait être douloureux de bouger mais il n'émit aucun son. Mais il était plus pâle et hésita
légèrement une fois debout. "Comme tu l’as mentionné, tu étais plutôt occupée. Il ne me semble
pas que tu aies pris un bain de soleil au bord de la mer et que tu aies volontairement négligée ton
animal de compagnie Mangemort. Me guérir n'a jamais été destiné à être ton travail."

Il se sentait apparemment un peu mieux, étant donné que son sarcasme avait refait surface.

"J'aurais dû venir," répéta-t-elle. "Ça doit être surveillé. Et le baume, il doit être changé tous les
jours pour un meilleur effet-"

"Malheureux."

"Je peux venir," dit-elle. "Ça ne prendra que quelques minutes. Si tu peux gagner du temps le matin
ou soir. Je viendrai."

Il la dévisagea.

"Vraiment ? Tu as le temps pour ça ?" demanda-t-il sournoisement.

"Je vais prendre du temps."

Il semblait envisager quelque chose pendant plusieurs instants. "Bien. Huit heures du soir. Si tu
viens, je me présenterai. Si tu ne peux pas, peu importe."

"Je serai là."

Elle l'aida à glisser sa chemise sur ses épaules et la boutonna. Elle s'arrêta à mi-chemin.

"Je suis vraiment désolée, Drago," répéta-t-elle.

Il la regarda fixement et haussa un sourcil.

"Si j'avais su qu'un peu de guérison allait te rendre si familière avec moi, je ne t'aurais jamais laissé
faire." Elle leva les yeux vers lui en finissant de boutonner sa chemise.

"Tu ne veux pas que je t'appelle Drago ? Il semble plutôt étrange que l’on continue à utiliser nos
noms de famille après si longtemps. En supposant qu'aucun de nous ne meurent pendant la guerre
et que tu ne te lasses pas de moi, je suppose qu’on va être ensemble pendant un moment." Il roula
des yeux d'un air dubitatif.

"Appelle-moi, comme tu veux, Granger. Je ne change rien."

Typique.

Elle soupçonnait que les noms de famille n'étaient qu'une autre façon de maintenir la distance.
C'était pourquoi il lui était venu à l'esprit qu'elle devrait peut-être commencer à se référer à lui
comme étant Drago.
La distance subconsciente affectait le comportement. Si elle voulait se rapprocher, elle devait
d'abord bouger, et elle ne pouvait pas laisser ses propres attitudes subconscientes la retenir.

"Des informations cette semaine ?"

Il fit un bref signe de tête, le coin de sa bouche trembla légèrement.

"La nouvelle Division de Développement des Malédictions sera dans le Sussex. Il est prévu que le
budget soit considérablement plus important. Ils étendent les laboratoires au-delà des Malédictions.
C'est un centre de recherche, utilisant des prisonniers."

Hermione déglutit. "Bien sûr."

"Poudlard est en train d'être transformé en prison. Il a déjà assez de salles; il remplacera toutes
les prisons perdues. Ils la purgent actuellement de toute magie considérée comme non coopérative."

Quelque chose à l'intérieur d'Hermione se tordit à la nouvelle. Lorsque Poudlard avait été
abandonné, ils avaient essayé de prendre ce qu'ils pouvaient, mais les elfes de maison et les
portraits avaient été liés à l’école; ils les avaient laissés derrière. Sa bouche se tordit légèrement.

"Je suis sûre que l'école le combattra," déclara-t-elle.

"Sans aucun doute. Le choix a été fait parce que le Seigneur des Ténèbres espère que la nouvelle
mettra en colère Potter. Et - c'est censé être une dernière insulte à Dumbledore."

Les yeux d'Hermione se mirent à clignoter jusqu'à son visage, puis s'éloignèrent rapidement alors
qu'il prononçait le nom du directeur. Elle força son expression à ne pas changer.

"Je vais m'assurer qu'Harry est préparé pour ça et ne fasse rien de stupide."

Il lui fit un bref signe de tête.

"Je te vois demain alors," dit-elle en le regardant à nouveau. "Prends soin de toi - Drago. Je suis
vraiment désolée."

Le coin de sa bouche se tordit pendant un moment, puis il pressa sa bouche en une ligne plate et
son expression se crispa; se préparant avant de transplaner.
Flashback 9

La nuit suivante, Hermione se glissa hors de Place Grimmauld après le dîner, prétendant avoir
besoin de plus de lait au marché en haut de la rue.

Lorsqu’elle arriva dans la cabane, elle attendit un peu gênée, se demandant si Drago allait
apparaître. Elle soupçonnait qu'il ne s'attendait pas à ce qu'elle vienne réellement.

Il arriva brusquement avec un craquement sec, avec un clin d’œil.

Elle le fixa. Dans le passé, il avait toujours été entièrement habillé; chemise, robes et un manteau
pour faire bonne mesure. Alors qu'elle l'avait déshabiller deux fois, les deux occasions avaient été
pour la plupart professionnelles et il s'était redressé immédiatement après.

Il portait juste un pantalon et une chemise boutonnée. Tout en noir. L'absence de couches soulignait
sa taille et sa souplesse. Il ressemblait à une panthère; noir à l’allure froide et prédatrice.

En pratique, c'était logique et efficace. Moins de couches à supprimer. Moins de poids appuyé
contre son dos blessé. Pourtant, cela semblait étrangement intime.

Il invoqua une chaise sans baguette et la fit reculer pendant qu'il commençait à déboutonner sa
chemise.

Il siffla et haleta dans sa barbe alors qu'il se tordait les épaules pour la tirer vers le bas.

"Est-ce que ça fait moins mal ?" demanda-t-elle, hésitant légèrement en posant une main sur son
bras. Sa peau était encore anormalement froide. Le toucher lui envoya un frisson de peur le long de
sa colonne vertébrale alors qu'il tressaillit légèrement et que ses muscles ondulaient sous ses doigts.

"Légèrement," déclara-t-il après un moment.

D'un geste de sa baguette, elle tira soigneusement et bannit le Murtlap et le Dittany, puis administra
un sort de nettoyage très doux sur toutes les coupures.

Drago sursauta et baissa la tête contre le dossier de la chaise.

"Putain, Granger !" grogna-t-il, ses jointures blanches là où il agrippait la chaise.

"C'est fait maintenant," dit-elle après un autre moment. "Je suis désolée. Je dois le faire. Les
sorciers peuvent être immunisés contre la plupart des infections, mais on ne sait pas à quoi d'autre
ce couteau avait été utilisé. Ou exactement quelles sont les propriétés du venin de Nagini; cela peut
neutraliser ton immunité naturelle.

"Un peu d'avertissement la prochaine fois, s'il te plaît," répondit-il, sa voix tremblant légèrement.

"Pardon. La plupart des gens préfèrent ne pas savoir. Se préparer à cela peut aggraver les choses."

"Je préférerais savoir."

Elle regarda les runes. Une sensation de froideur la submergea. Les vrilles de Magie Noire
commençaient déjà à sortir des runes. Elle était arrivée trop tard. Les runes continueraient de
l'empoisonner.

Elle posa une main hésitante sur le bras de Drago."Ça... va encore faire mal. Est-ce que tu veux que
je t’étourdisse ?"

Il la regarda et étudia son visage. Quelque chose dans ses yeux cligna un instant et son expression
se durcit.

"Est-ce que ça va changer quelque chose ?" répondit-il.

Hermione tressaillit et baissa les yeux. "Laisse-moi essayer," repris-t-elle doucement.

Drago la fixa pendant une autre minute avant de renifler faiblement et de secouer la tête avec
incrédulité en détournant les yeux.

"Bien. Encore un autre essai," réponda-t-il d'une voix résignée avant de reposer sa tête sur le
dossier de la chaise.

Hermione le stupéfia à nouveau. Il ne lui fallut que quelques minutes pour éliminer toutes les traces
de Magie Noire. Puis elle lança plusieurs sorts de diagnostic, essayant de briser les couches du
rituel et de trouver quelque chose qu'elle pourrait déconstruire et annuler.

Le rituel était fixé.

Elle arrivée était trop tard.

Elle passa ses doigts sur son dos en se demandant quoi faire.

Il devait le savoir. Elle était presque certaine qu'il savait que les runes finiraient par le tuer.

Une condamnation à mort progressive pour son aide à l'Ordre. Tout ce qu'il voulait en les aidant ne
pouvait pas être une ambition à long terme. Avec le prix qu'il avait payé, elle doutait qu'il ait
l'intention d'usurper Voldemort. S'il le faisait, ce serait un court règne.

L'Ordre avait besoin de lui. La première guerre des sorciers avait duré onze ans. Quand elle avait
reporté à Maugrey ce qui avait été fait à Drago et avait annoncer qu'elle avait offert de le guérir, il
lui a dit de faire ce qu'elle pouvait.

Si Hermione ne pouvait pas trouver un moyen de freiner l'érosion, ils seraient extrêmement
chanceux que Drago vive aussi longtemps. S'il le faisait, il serait à peine fiable à ce stade.

Hermione tendit la main et passa un doigt le long de la chaîne autour de son cou pendant plusieurs
minutes avant de sortir l'amulette de dessous sa chemise.

Elle fixa le disque solaire. Puis elle détacha la chaîne et fit glisser l'amulette. Elle appuya la pointe
de sa baguette contre elle et inversa la série de protections et de charmes qu'elle portait avant de la
poser sur le sol. Elle frappa brusquement l'amulette et la sentit se briser sous son talon. Quand elle
souleva son pied, une petite pierre blanche gisait au milieu du verre rouge écrasé et du métal tordu.

Elle n'y toucha pas. D'un mouvement de baguette, elle fit léviter la pierre pour qu'elle plane dans
les airs. Elle pouvait sentir la magie qui en émanait. Ça faisait bourdonner l'air. Elle tendit la main
et attira Drago dans ses bras, essayant de ne pas mettre de pression sur les runes.
Puis elle fit flotter la pierre et la descendit sur le côté gauche de sa poitrine, contre sa peau nue.

La pierre commença à briller, de plus en plus, jusqu'à ce qu'elle doive plisser les yeux. Puis elle
regarda la lumière pénétrer lentement dans sa peau et disparaître.
Hermione le fixa, se demandant si autre chose allait se passer; s'il y aurait des effets immédiatement
perceptibles. Il n'y avait pas une abondance d'informations sur la façon dont le traitement
fonctionnait.

Elle effectua un diagnostic et l’inspecta, Drago en manque de sommeil et vivait avec une dose
élevée de soulagement de la douleur de qualité supérieure; il avait des dommages musculaires du
doloris, et les runes étaient toujours une concentration inintelligible et mutilée de blessures, de
poison et de malédiction rituelle. Le charme de diagnostic n'indiquait rien d'autre. Ce qui était
normal - pensa-t-elle - c'était ainsi que cela était censé fonctionner.

Après une minute, alors que rien d'autre ne se produisait, elle pencha soigneusement Drago en
avant sur la chaise.

Elle réappliqua le baume qu'elle avait fait, le pressant aussi légèrement que possible avant de
remplacer l'enchantement de confinement et tous les sorts de protection.

Puis elle glissa les restes de l'amulette dans sa poche et rennerva Draco.

Il leva brusquement la tête et se leva. Hermione remonta doucement sa chemise sur ses épaules. Il
la regarda fixement alors qu'elle boutonnait sa chemise, puis redressa le tissu avant de le fixer à son
tour. Il avait une expression fatiguée sur son visage alors qu'il la regardait.

Elle tendit impulsivement la main et lui toucha la joue. Elle sentit sa mâchoire se contracter
légèrement sous sa main alors qu'elle étudiait son expression. Elle pensa que sa peau était un peu
moins froide.

Ses yeux brillaient et le coin de sa bouche se tordit, mais il ne retira pas sa main.

"Je dois y aller," dit-elle, "je te verrai demain soir."

Drago ne dit rien alors qu'elle quittait la cabane et transplana.

La nuit suivante, il n'y avait pas de poison ou de Magie Noire coulant des runes. Hermione ne dit
rien alors qu'elle enlevait tranquillement la pommade, nettoyait les incisions, remplaçait à nouveau
le baume, puis refaisait soigneusement tous les sorts.

Drago était plus silencieux chaque nuit. Il se crispait et haletait légèrement de douleur alors
qu'Hermione nettoyait les blessures, mais il disait rarement quoi que ce soit à moins qu'Hermione
ne lui pose une question.

"Est-ce que ça pourrait être suspect - que quelqu'un te guérisse ?" demanda-t-elle brusquement
après plusieurs jours.

Drago se figea un moment puis rit faiblement. "Est-ce que ça ne te viens à l'esprit seulement
maintenant ?"

Hermione rougit. "Ce n'est généralement pas un problème."

Il secoua la tête. "Aucun ordre ne m'empêche de les faire soigner. Si tu y parviens d'une manière ou
d'une autre, ce ne sera pas la première fois que je réussis quelque chose contre des chances
improbables." Sa lèvre se recourbait légèrement. "Alors, par tous les moyens, continue à les piquer
avec ta baguette."
Hermione continua sans un autre mot.

Elle découvrit, à sa légère offense, à quel point personne ne prêtait attention à ses allées et venues.
Elle n'avait même pas besoin de donner des excuses pour quitter Place Grimmauld tous les soirs.

Harry, Ron et Ginny étaient allés enquêter sur une piste sur les horcruxes. Hermione avait réalisé
que plusieurs artefacts des fondateurs de Poudlard avaient disparut du vivant de Voldemort et donc
l'Ordre avait chargé Harry d'essayer de les chasser. Hermione soupçonnait que Kingsley et
Maugrey avaient très peu d'espoir qu'Harry trouverait quoi que ce soit; elle pensait que c'était
probablement juste un moyen d'empêcher Harry d'insister pour se battre dans chaque bataille.

Avec les renseignements fournis par Drago, Maugrey et Kingsley avaient commencé à approuver
des attaques plus risquées et plus ambitieuses. Les décisions étaient en partie à cause des
opportunités que Drago avait offertes à l'Ordre, mais principalement parce que la situation était
suffisamment désastreuse pour que l'Ordre ait dû soit commencer à prendre des risques avec de
longues chances, soit admettre qu'ils ne pouvaient pas gagner la guerre.

Malgré le succès de l'attaque de l'Ordre, cela les avait également gravement affaiblis.

Ils avaient des centaines de nouveaux combattants à nourrir et à héberger, et en même temps leurs
ressources en Europe se tarissaient progressivement à mesure que l'emprise de Voldemort se
renforçait. La Résistance française avait pratiquement disparue. Ils avaient appris que Hagrid et
Olympe Maxime avaient été capturés et exécutés peu de temps après l'attaque de la prison. Toute
l'Europe de l'Est était fermement sous le contrôle des Mangemorts, tandis que les pays d'Europe du
Nord étaient tellement occupés à garder les forces envahissantes de Voldemort à distance qu'ils
n'avaient que peu de soutien à offrir.

L'Ordre manquait d'argent. Manquait de ressources. Essayant de nourrir toute une armée avec des
coffres personnels et des dons secrets. Il était difficile pour les combattants de la Résistance
d'occuper des emplois dans le monde Moldus.

Hermione avait presque vidé son propre compte bancaire en payant personnellement des
fournitures de potions car l'Ordre avait été forcé de réduire à plusieurs reprises son budget alors
même que le besoin de potions de soins augmentait fortement.

Ils ne mouraient pas encore de faim. Mais Hermione commençait à se méfier de la façon dont
Kingsley accomplissait une telle chose.

Parfois, elle doutait que vaincre Voldemort serait même suffisant. S'il mourait, avec le contrôle que
les Mangemorts avaient actuellement, il y avait de fortes chances que quelqu'un intervienne pour le
remplacer.

Son esprit allait toujours immédiatement à Malefoy lorsque cette pensée se produisait dans son
esprit.

Elle n'avait pas encore vraiment vu de démonstration de ses capacités, mais sur la base de tout ce
que l'Ordre savait de lui, il était considéré comme l'un des candidats susceptibles de prendre la
relève en cas de disparition de Voldemort.

Maugrey et Kingsley étaient presque certains que c'était le véritable motif de Drago dans
l'espionnage pour l'Ordre.
Selon Severus, la Marque des Ténèbres avait plusieurs éléments. Cela permettait à Voldemort de
convoquer ses partisans, où qu'ils se trouvent. Cela lui permettait également de localiser ses
adeptes; ils ne pouvaient pas fuir. Et enfin, la Marque des Ténèbres empêchait leurs porteurs
d'attaquer leur maître. Même si Malefoy pensait qu'il avait la capacité de tuer Voldemort, il ne
pouvait pas exercer de magie contre lui, pas de manière mortelle. Drago aurait besoin que
quelqu'un d'autre porte le coup mortel.

Hermione pensait parfois que devenir le prochain Seigneur des Ténèbres était en effet le motif de
Drago, mais - après les runes, elle remettait en question cette conclusion. Il y avait en lui quelque
chose de plus en colère et de plus amer que l'ambition. La mortalité et la rage froide qu’il portait
ressemblaient plus à du désespoir qu'à de l'orgueil.

Lorsqu’elle avait dit à Maugrey que Drago n'avait pas exigé d'elle un serment inviolable, la lueur
dans les yeux de Maugrey lui avait fait commencer à soupçonner qu'il avait l'intention de l'utiliser
pour tuer Drago à un moment donné.

Elle essaya de ne pas y penser.

Elle ne pouvait pas penser à le tuer.

Elle ne pouvait pas rester derrière lui nuit après nuit, essayant de guérir les runes gravées en lui et
penser à l'assassiner quand il cesserait d'être utile. Une telle froideur dépassait sa capacité de
stratégie.

Ses doigts tremblaient légèrement alors qu'elle refaisait les charmes protecteurs sur les coupures.
Elle avait essayé d'utiliser des bandages mais le venin avait réagit.

"Bien. J’ai terminé," dit-elle doucement en remontant légèrement sa chemise sur ses épaules.

Lorsqu’elle partit, elle ne transplana pas immédiatement à Place Grimmauld. Au lieu de cela, elle
descendit la ruelle et pénétra dans Whitecroft.

La blessure de Drago rongeait son détachement. Cela la poussait à quitter la mission.

Mangemort. Meurtrier. Espion. Cible. Outil.

Elle se répéta la liste encore et encore. Mais sa conviction et sa détermination semblaient vaines.

Elle trouva un ruisseau et regarda l'eau en mouvement scintiller au clair de lune alors qu'elle
essayait de se forcer à se détacher. Elle fourra ses mains dans ses poches, puis siffla et tira sa main
droite. Elle trouva son index saignant légèrement. Un morceau de son amulette avait coupé la peau.
Elle l'avait oublié.

Elle sortit le reste des éclats de sa poche et les jeta dans le ruisseau, avant de soigner l'éraflure.

Il avait tué Dumbledore, se rappela-t-elle. Il essayait probablement juste de devenir le prochain


Seigneur des Ténèbres.

Mangemort. Meurtrier. Espion. Cible. Outil.

Mais ensuite, elle pensait à son accusation: qu'elle savait ce qui allait lui arriver. Qu'elle faisait
seulement semblant de se soucier qu'il était blessé. Qu'elle espérait probablement qu'il mourrait une
fois qu'il ne serait plus utile. L'amertume et la résignation de son ton la hantaient.
Peut-être s'attendait-il à ce qu'elle le trahisse un jour.

Cette pensée fit quelque peu déchiqueter quelque chose à l'intérieur d'Hermione, comme si elle
mutilait ses organes internes.

Pourquoi ne lui avait-il pas fait faire un vœu ?

Que voulait-il ? Le mystère autour de lui attira son esprit vers lui. Obsédant chaque détails.
Essayant de comprendre ce qui avait conduit à toutes les incohérences de son comportement.

Le rejet et l’attraction qu'il avait exercées sur leur relation ressemblaient à une marée. Son
arrogance et sa solitude. Il ne l'aimait pas, malgré la «fascination» qui l'avait poussé à la réclamer.
Il semblait souvent souhaiter qu'il ne puisse rien avoir à faire avec elle.

Mais il était tellement isolé. Il ne pouvait pas se résoudre à la repousser complètement quand elle
lui donnait l'occasion de céder.

C'était comme l'avait dit Severus. Elle avait été une erreur de sa part. Même s'il semblait suspecter
sa manipulation, son attrait était inévitable et apparemment irrésistible.

Drago n'était pas le seul à tomber dans un piège évident.

Elle savait qu'il l'utilisait. Qu’il utilisait l’Ordre. Elle savait qu'il était manipulateur, cruel,
dangereux et responsable de la mort d'innombrables personnes. Mais alors qu'elle tentait de le
démêler, il devenait de plus en plus tragique et terriblement humain.

Elle pressa ses mains sur ses yeux et prit une profonde inspiration en essayant de dissiper sa
sympathie. Elle sentait que si elle pouvait juste savoir quel était son but, elle serait capable de
rompre la sympathie; de l'éradiquer de partout où elle avait commencé à grandir en elle.

Elle ne se sentait pas coupable de l'avoir manipulé mais elle n'était pas sûre d'avoir la résolution de
pouvoir éventuellement le tuer.

Parfois, elle se demandait amèrement si Maugrey et Kingsley la considéraient comme ayant des
limites. Faites-en une pute, puis faites-d'elle une meurtrière. Est-ce qu'ils avaient même supposé
qu'elle le voudrait ?

Parfois c’était comme si ils la conduisaient en enfer et la regardaient passer les portes. Elle se
demandait à quel point ils étaient heureux d'avoir un outil qui souffrirait de la manière dont ils
auraient besoin d'elle.

Maugrey était son maître. Il l'avait manipulée. Quelle que soit la trace d'hésitation qu'il avait eut
quand il lui avait demandé pour la première fois de se donner à Malefoy, il était allé au-delà. Elle
était utile. Un excellent pion pour l'Ordre. La clé de la pièce qu'ils voulaient vraiment.

Malefoy.

Compar ée à la valeur de Drago, Hermione était une perte acceptable.

Si Harry et Voldemort étaient les rois de chaque côté du plateau, alors Malefoy était la reine de
Voldemort. Le gagner valait la peine de sacrifier presque toutes les autres pièces à bord. Il était sans
restriction et mortel. Crucial.
Cela avait du sens. Stratégiquement, elle y avait vu la logique. Elle comprenait la nécessité.

Mais sur le plan personnel, cela lui faisait tellement mal qu'elle pouvait à peine respirer.

Elle se détestait.

Elle détestait Maugrey. Elle détestait Kingsley.

Ils lui prenaient tout et elle ne serait plus que des cendres à la fin de la guerre.

Mais ils ne lui prenaient pas vraiment. Elle offrait. Ce n'était pas comme s'ils exigeaient quelque
chose d'elle qu'elle ne voulait pas faire.

Pour Harry et Ron, se rappela-t-elle. Ça valait le coup.

Mais quelque chose en elle avait l'impression que la guerre la corrompait. Elle se tordait. Se
remodelait en une créature qui ressemblait à tout ce qu'elle détestait.

Les ténèbres pénètrent dans ton âme, c'était ce que Harry disait toujours.

Peu importe à quel point elle pensait que Drago était impardonable pour avoir tué Dumbledore. Si
elle le vendait à un moment futur, elle imaginait qu'elle appartiendrait à un niveau d'enfer bien
inférieur à lui même.

Mais elle le ferait toujours.

Minerva avait raison.

Hermione était tout à fait disposée à se damner si cela signifiait gagner la guerre.

Elle glissa sur la rive du ruisseau, rassembla plusieurs pierres et commença à construire une pile.

Sa mère avait beaucoup voyagé avant son mariage et avait raconté à Hermione comment en Corée
les gens entassaient des pierres, chacune représentant des souhaits et des prières.

Les mères construisaient de grandes tours de prières pour leurs enfants.

Hermione avait construit des piles dans son jardin lorsqu'elle était enfant, priant de nombreuses
prières pour ses amis. Des prières sincères qui étaient restées sans réponse pendant des années
jusqu'à ce qu'elle atteigne Poudlard.

Hermione posa de grandes pierres de fondation pour Harry et Ron.

Laissez-les vivre, pria-t-elle. Laissez-les survivre à cette guerre. Je vous en prie, ne me laissez pas
les perdre.

Puis elle plaça une pierre pour Ginny. Fred. George. Charlie. Bill. Molly et Arthur.

Percy était mort lors de la prise de contrôle du Ministère.

Laissez-les vivre, murmura-t-elle.

Elle ajouta des pierres pour Remus et Tonks, Neville, Poppy, Severus, Minerva et les orphelins de
Caithness. Elle avait peur d'être trop égoïste si elle incluait tout le monde dans l'Ordre et la
Résistance. La pile était quelque peu instable.

Elle ramassa une dernière pierre et hésita.

Si la pile tombait, les souhaits ne se réaliseraient pas.

Elle regarda la dernière pierre dans ses mains, passant légèrement ses doigts dessus. Il faisait froid
mais la morsure s'estompa lentement alors qu'elle hésitait, la retournant encore et encore dans ses
mains. Tiens-la, puis retire-la et maintiens-la le plus longtemps.

Peut-être qu'elle ne devrait pas la placer.

C'était peut-être égoïste.

Elle faillit la remettre dans le ruisseau.

Puis elle se mordit la lèvre et la plaça.

S'il y a un moyen, ne me rendez pas responsable de la mort de Drago, pria-t-elle.

La pile vacilla mais ne tomba pas. Elle poussa un fort soupir de soulagement et faillit pleurer.

Elle se lava les mains dans la crique puis fixa la tour qu'elle avait construite.

C'était un rituel stupide et superstitieux. Cela ne voulait rien dire.

Mais elle avait presque tout donné pour la guerre, et cela ne suffisait pas encore. La superstition
était tout ce qu'il lui restait.

Elle lança un sort pour repousser les Moldus autour des pierres et transplana.

Elle continua à guérir Drago, nuit après nuit. Le venin combiné à la Magie Runique faisait de la
blessure l'une des plus cruelles qu'elle ait jamais rencontrées. Peu importe ce qu'elle faisait, cela
restait frais. Il devrait être à l'hôpital ou au lit, sans transplaner ni espionner ou quoi que ce soit
d’autre que Voldemort lui faisait faire.
Elle dévorait de vieux livres de soins et réalisait des potions qu'elle espérait aideraient à guérir ou
au moins à soulager davantage la douleur, mais rien de ce qu'elle essayait ne fonctionnait. Le venin
de Nagini était essentiellement un agent neutralisant contre tout type de guérison, magique ou non.

Cela aurait dû finir par disparaître. Quand Arthur avait été mordu par Nagini au Ministère, le venin
s'était évanoui après quelques jours de potion de reconstitution du sang. Mais la Magie Runique
interagissait avec le venin et le gardait isolé dans les incisions.´Hermione ne pouvait pas
simplement le vider du système de Drago.

Envelopper les coupures avec de l’essence de Dittany et du Murtlap pour garder l'infection à
distance était tout ce qu'Hermione pouvait faire jusqu'à ce que le venin disparaisse de lui-même.

Drago lui parla finalement en premier après plusieurs semaines.

"Sois prudente pendant tes récoltes d’ingrédients," dit-il brusquement alors qu'elle remontait sa
chemise sur ses épaules.

Elle s’arrêta.

"Je fais attention. J'envoie des sorts de détection chaque fois que je transplane quelque part pour
m'assurer qu'il n'y a pas de barrières anti-apparition à proximité. Et tous mes vêtements sont
protégés."

"Le Seigneur des Ténèbres veut que l'Ordre soit écrasé dans l'année. Il est de plus en plus confiant
quant à son emprise dans le reste de l'Europe. Il concentre ses troupes et apporte de nouvelles
ressources."

Hermione se sentit refroidir.

"Concernant les nouvelles, ajouta-t-il, "je viens de recevoir une Manticore. Je n'ai pas la moindre
idée de ce que je suis censé en faire."

La manière désinvolte dont il l'annonçait donnait l'impression qu'on lui avait donné un épagneul
indésirable et non l'une des créatures sombres les plus mortelles et semi-sensibles du monde sorcier.

"On t’a donné une Manticore ?" répéta-t-elle. Elle devait forcer les mots à sortir, comme si sa
poitrine était s’était brusquement serrée.

"On m’a dit qu’elle est seulement mi-adulte. McNair m'a informé qu'il avait été déposé à mon
Manoir," répondit-il avec une expression grave en refermant sa chemise.

"Es-tu autorisé à la tuer ?" dit-elle en regardant sa peau pâle disparaître sous le tissu noir.

"Eh bien, je doute que ce soit ce qui était prévu, mais elle n’a pas été accompagnée d’instructions."

"Le sang de Manticore est imperméable à la plupart des magies. Tu pourrais probablement
fabriquer des armes très utiles avec."

Il se tourna pour la regarder. "Tels que ?"

Hermione hésita, puis tendit la main pour finir de boutonner sa chemise et de redresser son col. Ils
se tenaient si près que leurs corps se touchaient presque. Elle pouvait sentir le cèdre dans ses
vêtements, et elle posa prudemment une main sur sa poitrine au-dessus de son cœur, sentant son
cœur battre sous ses doigts. Elle se mordit la lèvre pendant un moment avant de le regarder. Sa
bouche était excitée par un léger amusement alors qu'il l’observait, ses yeux s'assombrissaient alors
qu'elle le regardait.

"J'ai lu que des couteaux ou des pointes de flèches forgés par des gobelins infusés de venin de
Manticore pouvaient couper les charmes de bouclier," repris-t-elle lentement. "Les vêtements
trempés dans le sang seraient imperméables à presque toute magie. Comme des vêtements blindés,
mais la magie ne s'estompe jamais."

Les yeux de Drago se plissèrent. "Et alors ?" demanda-t-il en la regardant attentivement. "Tu penses
que je devrais tuer mon cadeau du Seigneur des Ténèbres et ensuite l'utiliser pour fabriquer des
objets enchantés pour l'Ordre ?"

"Non," dit-elle en faisant glisser sa main et en baissant les yeux. "Même si tu le voulais, je ne
pourrais pas te fournir d'explication pour les obtenir. Et la plupart des membres ne les utiliseraient
pas de toute façon. Les Manticores sont des créatures sombres après tout." Son ton était amer aux
derniers mots. Elle prit une profonde inspiration. "La plupart des combattants de la Résistance
seraient tués s'ils tombaient sur une Manticore sur un champ de bataille. Il n'y en a probablement
qu'une centaine qui sauraient et seraient capables d'en tuer un. Donc, si tu pouvais inventer une
excuse pour t’en débarrasser avant que ton maître ne décide de le libérer, ce serait préférable."

Elle se rapprocha encore plus et toucha le dos de sa main nerveusement.

Elle mendierait, elle ferait n'importe quoi pour le convaincre.

Il éloigna brusquement sa main de son toucher, et pendant un moment elle se prépara à son
irritation. Mais ensuite il attrapa son menton et pencha sa tête en arrière jusqu'à ce que ses yeux
rencontrent les siens. Il étudia son expression pendant un moment alors qu'elle le fixait.

Il se pencha vers elle jusqu'à ce qu'elle pense qu'il allait l'embrasser. "Tu es toujours aussi
pragmatique." Elle sentit les mots frôler ses lèvres.

Puis il relâcha brusquement son menton et s'éloigna. Ses yeux brillaient alors qu'il notait sa
confusion.

"Ne meurs pas, Granger. Tu me manqueras peut-être," dit Drago avec un sourire narquois avant
de disparaître avec une fissure.
Flashback 10

Juillet 2002

Hermione se sentait paranoïaque le mardi suivant alors qu'elle récoltait, mais son voyage se déroula
sans incident. Ce matin-là, quand elle arriva à la cabane, Drago était déjà là en train d'attendre.

"Aujourd’hui, duel," dit-il, faisant tourner sa baguette dans sa main droite alors qu'elle passait la
porte.

Hermione se figea et blanchit légèrement.

Elle s'était préparée - s’était rappelée à plusieurs reprises que Drago lui ferait probablement quelque
chose d'incroyablement méchant dès qu'il se sentirait mieux. C'était apparemment sa méthode par
défaut pour maintenir la distance entre eux.

Elle l'avait guérit beaucoup plus suite à sa punition qu'elle ne l'avait fait après son combat avec un
loup- garou. S'il considérait qu’elle avait franchi une limite du fait de la façon dont elle l'avait
touché - si l'espace entre eux s'était vraiment rétréci - elle s'était rappelé qu'il pourrait
éventuellement faire quelque chose d'horriblement cruel pour l'élargir à nouveau. Elle le savait.

Mais que cela se réalise lui laissa une impression d'être vide.

Elle baissa les yeux et força son expression à ne pas changer.

"Bien," répondit-elle. Elle laissa tomber son sac près de la porte.

Son expression était froide et calculatrice alors qu'il la regardait de l'autre côté de la pièce.

"Je veux voir si tes esquives se sont amé lior ées, mais je ne veux pas devoir lancer des Revigors
chaque minute..."

Hermione tressaillit légèrement.

"Ne me vise pas les mains," l'interrompit-elle, "je ne peux pas travailler - si tu me frappes à
nouveau les mains."

Ses yeux se plissèrent d'agacement.

"Va te faire foutre, Granger, je n'ai pas l'intention de te jeter un sort," dit-il sèchement. Il
tourna brusquement sa baguette vers elle et elle sentit... un liquide.

Elle baissa les yeux et trouva une grosse goutte d'eau éclaboussée sur le dos de sa main.

"Je réalise que tu me considères comme un monstre total," repris-t-il catégoriquement, "mais j’ai
l'habitude générale de tenir parole. Je présume que l'eau ne t’offensera pas."

Hermione regardait toujours sa main avec étonnement. Finalement, elle leva les yeux vers lui et
rougit.
"Désolé," marmonna-t-elle.

"Bien. Son expression était raide. "Alors - je vais surtout m’intéresse à observer comment tu bouge.
Cependant, essaye de me lancer un sortilège, si tu le peux."

Il entra dans une position de duel très peu engagée et attendu qu'elle fasse de même.

Elle le fit, puis inclina légèrement la tête avant de lui envoyer un sort de gèle à la jambe. Il le
bloqua d'un léger mouvement de la main droite.

Il envoya une douzaine de gouttes d'eau dans sa direction et elle les bloqua facilement avec un
bouclier non verbal.

Elle envoya une série d'étourdissants et il les bloqua sans bouger.

"Pourquoi es-tu si préoccupé par la façon dont je bouge alors que tu ne le fais jamais ?" s'enquit-
elle alors qu'elle envoyait plusieurs sorts de gèle vers ses pieds.

"Je ne suis pas en duel," répondit-il, en lui lançant un mince sourire alors qu'il bloquait ses sorts et
attrapait ses pieds avec plusieurs gouttes d'eau. "Ton bouclier n'est pas complet. Arrête de
l'entretenir et d’esquiver, ou assure-toi qu'il est complet."

Elle rougit et esquiva physiquement la vingtaine de gouttelettes d'eau suivante tout en tirant
plusieurs maléfices légers dans sa direction.

"Tu n'essayes même pas de me frapper," déclara-t-il en fronçant les sourcils. "Tu réalise que je fais
des duels pour vivre. Je combats les loups-garous, l’Ordre, les Mangemorts... Surtout ces derniers
temps, tout le monde dans les rangs du Seigneur des Ténèbres pense que ma blessure est une
invitation ouverte à essayer de voler ma place."

Hermione faillit trébucher et le regarda avec horreur.

"Quoi ?" s’exclama-t-elle avec un hoquet d'horreur. S'il était Harry ou Ron, elle le frapperait sur la
tête.

Il lui visa entre les yeux avec une goutte d'eau.

"Concentre-toi !" aboya-t-il, avant de poser sa main sur son front dans un désespoir apparent
mais bloquant toujours la jambe verrouillant le sort qu'elle avait tiré. "Tu es un cas désespéré. Par
Merlin. C'est pour ça que tu perds beaucoup."

"Je suis une guérisseuse,"lança-t-elle sur la défensive. "Si tu voulais que je fasse plus d'efforts pour
t’ensorceler, tu aurais dû parler de la façon dont tu aimes tuer des chatons Fléreur."

"Tous les soirs avant de m'endormir," répondit-il impassible en remplissant l'air de gouttes d'eau. Le
sol était jonché de flaques d'eau.

"Es-tu vraiment en train de me dire que tu t’es battu en duel ?" Demanda Hermione. Elle arrêta
d'essayer de le blesser et le regardait simplement avec indignation pendant qu'elle renversait toute
l'eau qu'il envoyait vers elle.

Drago roula des yeux.


"Tu t’en souviens peut-être, je suis un Mangemort," repris-t-il. "Je ne sais pas comment ça peut
encore te surprendre."

"Tu es blessé ! J'ai supposé qu'il y avait des principes de base de la décence humaine, même parmi
les Mangemorts." Elle bouillonnait.

"Eh bien, tu te trompes. Malgré ses origines Moldues, le Seigneur des Ténèbres croit fermement à
la promotion de la survie des plus aptes. D'où son aspiration à soumettre tous les Moldus. Si mon
châtiment me rend vulnérable au renversement, alors je le mérite ostensiblement."

"Et alors quoi ? Ils peuvent juste t’attaquer quand ils le veulent ?" demanda-t-elle avec colère,
continuant à conjurer l'orage qu'il dirigeait vers elle. Tout le sol était recouvert d'eau.

"Bien sûr que non," dit-il, ses lèvres se recourbant avec condescendance, "des combats constants
affaiblissent la cohésion militaire. Il y a une heure désignée chaque semaine devant le Seigneur des
Ténèbres, moment pendant lesquels les défis sont autorisés. Et il y a généralement des restrictions
sur le fait de tuer ou de faire quoi que ce soit qui altère de façon permanente notre - utilité."

"C'est vil."

"L'homme civilisé est un sauvage plus expérimenté et plus sage," répondit Drago.

Hermione plissa les yeux avec confusion.

"Comment connais-tu Darwin et Thoreau ?"

"Oh, tu sais. «Connais-toi toi-même. Connais ton ennemi. Et tu gagneras cent batailles sans pert »,
cita-t-il avec un léger sourire narquois. "Nous, les Mangemorts sauvages, savons lire. Le Seigneur
des Ténèbres ne se soucie pas de ce que je fais tant que je continue à lui offrir des victoires."

Il soupira brusquement et arrêta de lui tirer de l’eau dessus.

"Tu ne vas même pas essayer de me jeter un sort, n'est-ce pas ?" demanda-t-il avec irritation, alors
qu'il bannissait la mare d'eau dans laquelle ils se tenaient tous les deux.

Hermione rougit légèrement.

"J'ai passé beaucoup de temps à essayer de te guérir. Je ne veux pas te faire tomber," admit-elle à
contrecœur.

"Putain d’idiote," répondit-il en la regardant fixement. "Tu t’attends à ce que les Mangemorts
t’accordent la même courtoisie ? Si tu es blessé au sol, te maudire en plus serait drôle."

"Je pense qu'il est généralement entendu que je serais une Mangemort assez merdique," dit-elle
sèchement.

"Évidemment. Mais j'espère que tu pourrais être assez pragmatique pour te battre en duel avec
compétence."

"Je peux être pragmatique. Quand il s'agit de mon devoir, je ne rechigne pas. Mais... je ne peux pas
essayer de te blesser maintenant."

Elle se mordit la lèvre et détourna les yeux de lui.


"Tu..." commença-t-elle, "tu as sauvé plusieurs centaines de personnes à présent. Il y a des chances
pour que personne n’en sache jamais rien. Et tu as été puni pour cela. Alors non - je ne vais pas
essayer de te blesser. Pas quand tu l’es déjà."

Elle se tenait là maladroitement. Il soupira et la dévisagea. Il y avait un calcul froid dans son
expression alors qu'il la considérait. Puis un long silence.

"Savais-tu," répondit Drago d'un ton léger après une minute, "que j'étais là quand la famille
Creevey a été tirée hors de sa cachette ?"

Hermione n'aurait pas pu être plus abasourdie s'il s'était juste levé et l’avait giflé. Elle le regarda
brusquement pendant qu'il continuait.

"Deux sorciers Nés-Moldus de la même famille. Une vraie anomalie. Ils étaient considérés comme
hautement prioritaires. Le Seigneur des Ténèbres voulait que leur mort soit spectaculaire."

"Tu...," s'étrangla Hermione. Les mots moururent dans sa gorge, avalés par son horreur montante.

"Tu aurais dû entendre comment les Moldus hurlaient. Ma chère tante Bella avait un tel penchant
pour le Doloris. Tu te rappelle comment elle a rendu les Londubat fous ? Elle considérait les
Creevey comme sa performance de rappel. Les garçons ont essayé de s'enfuir. De bons petits
coureurs. Assez intelligents pour savoir qu'ils ne pourraient pas sauver leurs parents."

Hermione avait l'impression d'avoir reçu un coup de poing. À plusieurs reprises. Elle essaya de
respirer, mais ses poumons ne fonctionnaient pas. Sa gorge avait l'impression que quelque chose se
refermait autour d'elle. Drago continua d'une voix implacable.

"Bien sûr ton Ordre est finalement arrivé, mais ils étaient plutôt en retard. Le père mordait sa
langue et se noyait dans son propre sang. Bella avait découpé le ventre de sa mère, juste au cas où
la femme serait encore assez saine d'esprit pour comprendre pourquoi elle était punie. Pendant
qu'ils enfilaient ses organes autour du salon, j'étais sur le point de retrouver les garçons. C'était
facile, car ils pleuraient et essayaient de rester ensemble. Les mettre dans la campagne à des
kilomètres d'une autre ferme était un oubli pour deux sorciers qui ne pouvaient pas transplaner. Puis
le plus petit à trébucher dans un trou de blaireau et s'est cassé la jambe. Il a commencé à ramper
dans l'herbe. Une cible facile pour une malédiction meurtrière. La deuxième personne que j'ai
maudite dans le dos. "

Le poignet d'Hermione bondit en avant sans réfléchir alors qu'elle lui lançait un sortilège tranchant.
Ce dernier effleura la joue de Malefoy. Il ne tressaillit pas alors que le sang jaillissait de la fine
coupure de rasoir et ruisselait sur son visage. Il s'avança vers elle.

"Tu sais..." repris-t-il doucement, "le sortilège meurtrier. Ça t’enlève quelque chose. Ce n'est pas
quelque chose que n'importe qui peut lancer. Pas à plusieurs reprises. Colin aurait pu continuer à
courir. S'il l'avait fait, il serait peut-être encore en vie aujourd'hui. Mais il s'est arrêté. Pour son frère
mort, il s'est arrêté, a courut en arrière et il essayé de traîner le corps avec lui."

"Est-ce que tu..." croassa Hermione, se sentant comme si elle risquait de mourir de l'horreur qui
montait en elle. "Es-tu-"

Malefoy arqua un sourcil et lui sourit froidement.

"Tu veux savoir si je suis responsable de ce cauchemar dans ta tête ?"


Hermione sentait que si elle ouvrait à nouveau la bouche, elle pourrait vomir. Sa baguette tremblait
entre ses doigts, et elle se sentait tiraillée entre un désir de crier et de sangloter. Elle ne s'était
jamais sentie capable de crucifier quelqu'un, mais alors que Malefoy se rapprochait d'elle, ses yeux
gris étincelants, elle était sûre qu'elle le pouvait.

"Non," déclara-t-il doucement, et Hermione sursauta légèrement. "C'était Dolohov. Il venait de


l'inventer. Il est venu spécifiquement avec l'espoir de le tester ce jour-là. Mais c'est difficile de
viser. Inutile de longue portée. Tu dois être à moins d'un pied de la cible. Si Colin avait continué de
courir, il n'aurait pas été touché."

Hermione passa ses mains sur sa bouche et se laissa tomber au sol avec un sanglot étouffé.

Malefoy s'agenouilla, releva son menton et la regarda froidement dans les yeux.

"C'est à ça que ressemble vos sentiments de Gryffondor. Tous ces nobles idéaux de ne pas laisser
les gens derrière, pas même les morts; de ne pas utiliser les Forces du Mal; de ne pas frapper
quelqu'un parce qu'il est déjà à terre; d'essayer d'attribuer de l’héroïsme aux gens - quand tu as
envie de croire en quoi que ce soit, rappelle-toi comment et pourquoi Colin est mort devant toi. Tu
n’as aucune idée du nombre de combattants de la Résistance que j'ai tués parce qu'ils croyaient au
mensonge que la bonté est un avantage dans la guerre."

Il lâcha son visage et se leva.

"Si tu n'apprends pas à te battre maintenant, tu mourras. Le fait que tu n'aies pas déjà été tuée lors
de tes quêtes d’ingrédients est dû à la pure bienveillance du destin. Je suis sûr que tu es trop
pragmatique pour continuer à te fier à une telle chose. Si tu en as le moindre sens, je m'attendrai à
une véritable résolution de ta part la semaine prochaine."

Il laissa tomber un rouleau de parchemin à côté d'elle et transplana.

Hermione resta assise en tremblant sur le sol humide de la cabane pendant un long moment.

Personne n'avait jamais parlé de Colin.

En raison d'une considération combinée pour Hermione et Harry, le sujet était assidûment évité.
Tout ce qui, même vaguement, l'abordait était traité avec la plus grande délicatesse.

Après que cela se soit produit, Hermione avait caché le souvenir dans les recoins de son esprit et il
s'était infecté comme une blessure. Malefoy l'avait découvert en lui enseignant l'Occlumencie.

La faire entraîner et utiliser son traumatisme pour la réprimander était un coup si stupéfiant qu'elle
avait l'impression de subir un choc physique à cause de cela.

Il y avait très peu de choses qui semblaient encore sacrées pour Hermione.

Pas son corps.

Pas son âme.

Mais la mort de Colin - elle avait toujours été une agonie intime. Cela l'avait éloignée de ses amis.
Cela l'avait emmenée à travers l'Europe et l’avait fait en revenir. Cela l'avait poussée jusqu'à
la cabane dans laquelle elle était assise. Jusqu'à Malefoy, qui l'avait utilisée pour détruire les
derniers morceaux d'elle-même qui restaient encore.
Elle pressa les talons de ses mains dans ses yeux jusqu'à ce qu'ils lui fassent mal. Essayant de se
recentrer.

Elle était en retard pour son quart de travail à l'infirmerie lorsqu'elle s'est finalement traînée du sol
et s'est dirigée vers Place Grimmauld.

Elle eut l'impression de flotter toute la journée. Bizarrement détachée. Comme s'il y avait du verre
entre son esprit et le reste du monde.

Hermione fit de manière automatique son travail de guérison puis une longue soirée de préparation.

L'Ordre avait besoin d'un grand lot de Philtre de Mort-Vivante. C'était leur méthode pour traiter les
prisonniers. Ils ne voulaient pas les tuer et n'avaient pas de prison ni assez de gens pour pouvoir les
nommer comme gardes. Ainsi, les Mangemorts qu'ils avaient attrapés étaient gardés dans un
endroit impossible à localiser, dans un état d’hibernation. Bill Weasley et sa femme Fleur en étaient
responsables, utilisant leurs compétences d'anciens Briseurs de Malédictions pour tisser des
enchantements et des protections élaborés afin d'accueillir le nombre considérable de prisonniers
que l'Ordre avait accumulés au fil des ans.

Alors qu'elle était assise à attendre deux minutes et demie que la potion se stabilise, elle jeta un
coup d'œil à sa montre. Il était presque huit heures.

Elle soupira et enfouit son visage dans ses mains. Elle ne voulait plus revoir Malefoy. Si elle le
faisait, elle le frapperait probablement dans son visage cruel.

Il ne s'attendait probablement pas à ce qu'elle se présente de toute façon.

Sa baguette sonna pour indiquer que le temps était passé et elle laissa tomber le dernier morceau de
racine de Valériane.

La potion devint rose pâle.

Elle la garda et la mit soigneusement de côté.

Elle prit son pot de pommade et le roula dans ses mains. Elle était presque à court d'essence de
Dittany. Elle en avait utilisé la plupart pour traiter ses runes. Elle essaya de ne pas calculer le
nombre d'autres blessures qu'elle aurait pu guérir si elle ne l'utilisait pas sur Drago; elle essaya de
ne pas quantifier sa valeur par rapport à la vie des autres. Combien il en avait sauvé, combien il en
avait tué, combien de vies ses renseignements valaient ou ne valaient pas.

Il avait tué Dumbledore. Le nombre de morts dont il était responsable du seul fait de cet acte était
suffisant pour le condamner. Il ne rééquilibrerait jamais la balance, quel que soit le nombre de
personnes qu'il avait sauvées.

Sauf s'il les aidaient à gagner. S'ils gagnaient, cela pourrait suffire. Elle sourit amèrement.

Elle se sourit amèrement.

Drago Malefoy était exactement la même personne qu'il avait été la nuit précédente. La seule
différence était que sa connaissance de lui s'était légèrement élargie.

Elle ne pouvait pas le comprendre.


Pourquoi devenir si fâché et monstrueux parce qu'elle ne voulait pas lui faire de mal alors qu'il était
déjà gravement blessé ? Il était si déraisonnablement en colère et amer. C'était comme si elle avait
brisé la paix fragile entre eux.

Mais la provoquer avec la mort de Colin était lâche, même selon ses critères à lui.

Peut-être était-il réellement préoccupé par le fait qu'elle allait mourir.

Elle se moqua d'elle-même. S'il l'était, c'était probablement uniquement parce qu'il ne voulait pas
risquer d'avoir un Non-Occlumens comme contact.

Avant qu'elle ne puisse réfléchir davantage, elle glissa la pommade dans sa poche puis se dirigea
vers la cabane. Elle avait quatre minutes d'avance.

Être à nouveau là-bas semblait épuisant.

Elle s'assit sur une chaise et tira une photo de sa poche. C'était elle-même, Ron et Harry dans la
Grande Salle, à demi-souriant et levant les yeux, légèrement ennuyés d'avoir été photographiés.
Colin l'avait pris.

Elle la regardait toujours quand elle se sentait déprimée.

Elle la remit dans sa poche, puis se pencha sur la table et enfouit sa tête dans ses bras.

Peut-être qu'elle se doserait avec la potion de sommeil sans rêve à son retour. Elle pouvait sentir les
cauchemars dans le dos dans son esprit - attendant juste une opportunité de se frayer un chemin à la
surface de sa conscience.

Elle avait déjà pris la potion huit fois ce mois-là. Elle faisait toujours des cauchemars de toutes les
victimes de la Division de Développement des Malédictions qui lui avaient été apportées.

Elle avait essayé. Elle avait tellement essayé de les sauver.

Elle n'avait rien pu faire. Presque tout le monde était mort. Ceux qui ne l’était pas, elle les avaient
euthanasiés; pour leur épargner l'agonie sans fin dans laquelle ils avaient été piégés par magie.

Si elle prenait une potion de sommeil sans rêve, ce serait enfreindre les règles qu’elle imposait à
tout le monde. Sauf en cas de blessure, personne n'était autorisé à utiliser plus de huit flacons par
mois.

Pas que tout le monde le sache. Hermione était la responsable de la régulation des potions. La
Résistance était trop à découvert pour se permettre la redondance d'avoir un superviseur au dessus
d’elle. Même s'ils essayaient de le faire, à moins que la personne n'ait également une maîtrise des
potions, il y avait peu de chances qu'ils puissent empêcher Hermione de faire sournoisement ce
qu'elle voulait.

Mais c'était une pente glissante d'abuser des règles. Neuf fois par mois. Ce serait si facile d'en
rationaliser dix après cela. Puis onze.

Jusqu'à ce qu'elles cesse de fonctionner.

Jusqu'à ce qu'elle veuille quelque chose de plus fort.


Severus l'avait prévenue. Le nombre de façons dont un maître des potions pouvait abuser de ses
compétences était infini.

Peut-être qu'à son retour à la maison, elle irait se défoncer avec Neville, ou voir si Charlie
partagerait sa réserve de Whisky Pur-Feu.

Mais elle ne voulait pas vraiment se défoncer. Et elle n'avait pas le droit de l'être, même si elle le
voulait. Elle était toujours de garde en cas d'urgence de guérison.

Elle pourrait se saouler. Elle gardait toujours une potion de sobriété soigneusement stockée dans ses
réserves. Mais elle s'entendait à peine avec Charlie lorsqu'elle était sobre.

Hermione avait désespérément besoin de quelqu'un à qui parler.

Presque toutes les interactions avec Malefoy ressemblaient à un coup de poing émotionnel dans
l'intestin, et elle devait s'éloigner d'elles et prétendre qu'elles ne s'étaient jamais produites.

Elle vivait dans une maison pleine de monde et elle se sentait complètement isolée.

Il y eut une légère fissure d'apparition. Elle leva lentement les yeux pour découvrir que Malefoy
était arrivé. D’apparence une expression froide et indolente comme toujours.

Elle voulait pleurer et s'enfuir. Ou lui jeter un mauvais sort et le laisser là.

Elle l'avala et se leva. Il déboutonna sa chemise et chevaucha une chaise. Elle ne dit pas un mot en
retirant le tissu de ses épaules et en se mettant au travail.

"Je vais utiliser le charme nettoyant maintenant," déclara-t-elle d'une voix mécanique. Elle compta
jusqu'à trois et le jeta ensuite.

Puis elle réappliqua rapidement la pommade. Le Dittany avait fait des progrès dans la neutralisation
du poison. Les coupures semblaient presque prêtes à commencer à guérir. Elle pourrait
probablement commencer à les fermer dans la semaine prochaine. Le processus prendrait plusieurs
heures pour se faire correctement et il faudrait s'assurer que le tissu cicatriciel n'était pas tendu et ne
tirait pas lorsqu'il bougeait ses épaules.

Elle ne voulait pas lui parler mais elle se força à ouvrir la bouche.

"Si tu as le temps dans les quatre à sept prochains jours, je peux refermer les incisions. Cela
prendra probablement trois heures. Après 20 heures et avant 5 heures, ce sont les meilleurs
moments pour moi. J'ai des heures de travail à l'hôpital et d'autres tâches pendant la journée."

Il ne dit rien.

Elle lança à nouveau les sorts de protection et laissa tomber sa chemise sur ses épaules. Puis elle se
retourna et sortit de la cabane sans un mot.

La soirée d'été était fraîche. Elle frissonna légèrement et descendit l'allée. Elle l’avait décidé. Elle
allait être bel et bien bourrée.

Elle s'arrêta devant un pub et hésita. C'était une ivrogne bavarde. Elle ne pouvait pas entrer dans un
pub Moldus et se mettre à pleurer à propos de tous ceux qui étaient morts. Même si elle réussissait
à se faire passer pour un médecin dans une salle des urgences, elle était une terrible menteuse
conversationnelle.

Elle continua jusqu'à ce qu'elle trouve un marché et s'achète une bouteille de porto. Ses parents
avaient toujours aimé boire du porto le soir en vacances.

Elle la porta jusqu'à la crique où se trouvait sa tour de prière, puis la regarda avec surprise. Il y
avait des roseaux qui poussaient le long des berges dont elle ne se souvenait pas être là auparavant,
et la zone était légèrement plus chaude. Magique. Elle lança plusieurs sorts répulsifs Moldus et un
charme d'intimité sur la zone, puis ouvrit la bouteille et commença à boire.

Elle se souvenait que quelqu'un lui avait dit qu'une personne pouvait se saouler plus rapidement
avec une paille. Elle ne savait pas si c'était vrai, mais elle en invoqua une longue et commença à
siroter. Elle calcula qu'il lui restait plusieurs heures avant que quiconque pense à la chercher. Plus
qu'assez de temps pour se saouler, pleurer sous un pont, puis retrouver un peu de sobriété avant de
rentrer.

Elle n'avait pas dîné; l'alcool la frappa rapidement.

Elle était recroquevillée en boule parmi les roseaux et sanglota en peu de temps.

Elle détestait Malefoy. Comment osait-il l'exiger, l'isoler et parler de la famille Creevey. Elle
espérait être celle qui le tuerait.

Elle se leva et tira la pierre la plus haute de sa tour, et la jeta dans le ruisseau.

Elle le fit trop négligemment. La tour entière vacilla légèrement puis tomba s'écraser dans l'eau.
Elle haleta d'horreur et essaya de la reconstruire.

L'empilement de roches nécessitait plus de finesse et des mains plus stables qu'elle n'en possédait
actuellement. Après plusieurs essais, elle abandonna, s'assit au milieu du ruisseau et pleura en
frissonnant.

Elle ne s'était pas sentie aussi pathétique depuis longtemps et elle s'en fichait. Elle aurait dû acheter
deux bouteilles de porto.

"Qu'est-ce que tu fous, Granger ?"


Flashback 11

Juillet 2002

Hermione leva les yeux brusquement et trouva Malefoy la regardant depuis la route. Elle était trop
fatiguée et en colère pour même se sentir gênée d'être trouvée ivre et en train de pleurer dans un
ruisseau.

"Va te faire foutre, Malefoy," dit-elle, frappant l'eau avec sa main pour qu'elle gicle dans sa
direction.

"Tu es ivre ? demanda-t-il.

"Non, abruti, je suis assise dans un ruisseau enti è rement sobre," répondit-elle en roulant les yeux.
"Va-t'en. Je ne veux pas te parler. Je ne veux pas voir ton sale visage. Si je pouvais oublietter ton
existence de mon esprit sans risquer l'Ordre, je le ferais en un clin d'œ il."

Elle recommença à pleurer.

"Putain de merde," s’exclama-t-il, la fixant avec la même expression d'irritation qu'il avait eut
quand il lui avait parlé du Manticore indésirable dont il se trouvait en possession.

"Granger, tu ne peux pas t'asseoir en pleurant dans un ruisseau," dit-il finalement.

"Justement je le peux," rétorqua-t-elle. "À part toi, il n'y a personne au alentour. J'ai déjà protégé la
zone. Aucun des Moldus ne viendra ou ne me remarquera. J'ai soigneusement planifié ma
dépression émotionnelle et tu es entrain de la gâcher. Alors dégage."

Sa tête était très lourde et elle la laissa tomber sur ses genoux. Il faisait très froid dans la crique,
mais elle était déterminée à ne pas bouger jusqu'à ce que Malefoy parte.

Il y eut un bruit sourd, puis une prise ferme s’est soudainement refermée autour de son bras, et elle
se retrouva traînée hors de l'eau.

"On y va !"

Elle frappa Malefoy sur le bras et lui donna un coup de pied dans les tibias alors qu'elle tentait de se
libérer.

"Laisse-moi tranquille. Toi et Voldemort avez ruiné ma vie. Je ne suis même pas autorisée à me
sentir triste à l’occasion ? C’est ça ?"

"Granger, espèce d'idiote !"

Malefoy la traîna dans ses bras et transplana. Ils réapparurent dans la cabane.

Elle regarda la pièce avec stupéfaction, s'accrochant à lui pour garder l'équilibre.

"Pourquoi sommes nous ici ?" demanda-t-elle, sa voix vacillante alors qu'elle s'éloignait et essayait
de se redresser. "Je déteste cet endroit. Tu fais parti de l’une des familles de sorciers les plus riches
de toute l'Europe, et tu me fais venir te voir dans cette misérable maison. Comme si je ne
connaissais pas déjà le mépris que tu portes à nous autres, Sang-de-Bourbe. Bon dieu, pourquoi
n'as-tu pas simplement acheté une maison de prostituée ou une mine de sel pour me faire rendre
visite là-bas ?"

"Je t'ai dit qu'il y avait un tabou et tu as utilisé le nom du Seigneur des Ténèbres," grogna Malefoy.
"C'est pourquoi tu ne peux pas t’enivrer dans une putain de crique, quelque soit le nombre de
charmes répulsifs Moldus que tu lances."

Hermione cligna des yeux et le fixa.

"Je te déteste," dit-elle finalement.

"Le sentiment est décidément réciproque," répondit-il en la regardant avec une expression de
dédain.

Elle tomba en tas sur le sol.

"Je te déteste tellement," repris-t-elle. J'étais déjà toute seule - et puis tu m'as demandé et tu as
aggravé la situation. Au moins avant - si quelqu'un tenait suffisamment à moi pour me demander si
j'allais bien, je pouvais dire la vérité. Mais maintenant - je ne peux même pas faire ça. Et même si
nous gagnons, je n'aurai plus rien à espérer. Tout le monde sera libre et je serai toujours ta
propriété. Je vais juste être seule pour toujours..."

Elle enfouit son visage dans ses mains et pleura à nouveau.

"Harry et Ron ne me le pardonneront jamais," pleura-t-elle, et tout son corps trembla sous la force
de ses sanglots. "Même si on gagne la guerre grâce à ça, ils ne me pardonneront jamais."

Ses pleurs se calmèrent légèrement après plusieurs minutes.

"Je ne sais vraiment pas pourquoi tu attends de moi que je m'en soucie." Malefoy la regarda avec
une expression indifférente.

Elle le fusilla du regard.

"Tu m'as amené ici en sachant que j'étais ivre. Si tu ne voulais pas en entendre parler, tu aurais pu
me laisser seule comme je te l'ai dit à plusieurs reprises. Je ne vois pas pourquoi tu ne vas pas
simplement te faire foutre."

Il arqua un sourcil.

"Je me prends des sorts et des injures tout ça en une journée. Il semblerait que je t’ai enfin atteint.
Je me suis demandé ce qu'il te faudrait pour que tu abandonnes tes douces caresses et que tu me
dises ce que tu ressens vraiment." Son expression était moqueuse.

"Ferme-la !" grogna-t-elle avant de laisser tomber sa tête sur ses genoux et de se serrer dans ses
bras.

"Mais au final - nous ne faisons qu'effleurer la surface, n'est-ce pas ? Peut-être devrais-je énumérer
tous ceux que j'ai tués," dit-il en la contournant lentement avec un sourire malicieux. "Il y a eut
plusieurs Moldus d'abord, des entraînements avant de retourner à l'école. Tante Bella disait qu'il
fallait être habitué à tuer avant de le faire avec quelqu'un que je connaissais réellement. Puis
Dumbledore. Et plus de Moldus. Savais-tu que j'étais même chargé de retrouver tes parents ? Tu as
dû les cacher toi-même car il n'y avait même pas de trace à trouver. Pas de détails bâclés ou
d'adieux secrets comme beaucoup de ces autres familles d'origine Moldues. Cependant, cette
ignorance n'a pas épargné tes voisins. Bella a été impressionnéen par ta minutie."

Hermione le regardait avec horreur.

"Puis les Creevey. Et les Finch-Fletchley. Et ma tante Andromeda et son mari Ted. Celui-là était
plutôt personnel pour Bella, avoir un mariage avec un Née-Moldu dans la famille Black était une
telle tache. Il restait son plus sincère regret de ne jamais avoir pu tuer Nymphadora, surtout après
que l'ont ait appris qu'elle était allée épouser un loup-garou. Puis après ça... eh bien, les morts ont
tendance à saigner ensemble après un certain temps, mais je crois que c'était plus des Moldus..."

Hermione pouvait sentir le flou chaleureux de son ivresse s'écouler d'elle alors que Malefoy
continuait de parler. Nom de la liste après le nom familier. L'éclat de ses yeux argentés et
l'expression froide et figée de son visage alors qu'il continuait de sa voix traînante dédaigneuse.

"Tu sais, Malefoy," répondit-elle doucement après une minute, "tu passes tellement de temps à
t'assurer que j'ai un excès de bonnes raisons de te détester. C'est étrange."

Il fit une pause et elle le regarda.

"Ce n'est pas comme ça que les humains fonctionnent," repris-t-elle. "Nos cerveaux sont
programmer pour rationaliser les choses, de sorte que la culpabilité ne nous ronge pas. Nous nous
excusons. Nous nous blâmons. Nous nous trouvons une explication pour nous-mêmes qui nous aide
à dormir. Les gens ne se considèrent pas comme mauvais. Ils tuent pour se protéger, protéger leur
famille, leur argent ou leur mode de vie. Même ton maître, il ne pense pas qu'il est mauvais. Il
pense juste qu'il est meilleur que tout le monde. Il pense qu'il mérite de régner sur tout. Quand il
torture et tue des Moldus - c'est bien parce ce ne sont pas vraiment des gens. Quand il a gravé des
runes dans ton dos pendant des heures - c'était bien, tu le méritais parce que tu l'avais laissé tomber.
Dans son esprit, ce n'est pas une mauvaise personne, c'est un dieu. Mais toi - tu penses que tu es
mauvais. Tu penses que tu mérites d'être détesté." Elle pencha la tête sur le côté pendant qu'elle
l'étudiait. "Je me demande souvent pourquoi c'est le cas."

Le visage de Malefoy était devenu plus froid et plus fermé pendant qu'elle parlait.

"Je vais t’épargner tous les efforts," dit-elle, et sa bouche se redressa dans un coin. "Je te déteste. Je
ne te demande plus rien pour me convaincre. Je te déteste. Plus que quiconque en dehors de ton
maître. Je te déteste. Je te tiens en partie responsable de chaque personne qui est morte jusqu'à
présent dans cette guerre et de chaque personne qui mourra. Tu n'as pas besoin de me convaincre
que tu es un monstre, je le sais déjà. Te guérir quand tu es blessé n'est pas à cause de mon cœur qui
saigne. Et ne pas t’ensorceler lorsque tu es gravement blessé n'est pas du bon sentiment. C'est
simplement le dernier peu de décence qui me reste. Tout le reste de ma bonté tu l’as déjà détruite.
Alors, malgré tout ce que tu me jettes au visage, je ne te laisserai pas l'obtenir. Maintenant, vas te
faire foutre."

Bon dieu, c'était agréable d'avoir enfin enlevé ça sur sa poitrine. Elle regretterait probablement
d’avoir dit ça plus tard, mais sur le moment elle ne ressentait que du soulagement.

Malefoy eut un léger sourire narquois. "C’est bon à savoir."

Hermione s'allongea sur le sol et fixa le plafond.


Après plusieurs minutes de silence, il était clair qu'il n'allait pas partir. Elle renonça à le chasser.
Elle était submergée par son désir de parler. Elle s'assit par terre.

"Comment es-tu ivre, Malefoy ?" demanda-t-elle en tournant la tête pour le regarder. Il se tenait à
côté d'elle et fixait où elle était assise à ses pieds.

Il eut l'air surpris par la question. "Plus tranquille. Et plus en colère."

Elle se moqua. "Bien sûr. Dieu t’interdit d’être un tant soit peu intéressant."

"Je ne te voyais pas comme une ivrogne en pleurs." Il haussa un sourcil et invoqua une chaise, qu'il
chevaucha à côté d'elle. Il lui vint à l'esprit qu'il ne pouvait probablement pas s'appuyer contre quoi
que ce soit. Elle se demanda combien ça avait pu lui faire mal de la sortir de la crique et de
transplaner alors qu'elle luttait et essayait de le combattre.

"Je ne l'ai pas toujours été," répondit-elle avec nostalgie. "Bavarde, toujours. Mais l'alcool me rend
émotive. J'étais une ivrogne heureuse. J'étais juste - ridicule. J’étais allée à une fête où le punch
était dopé et j’étais tellement bourrée. Harry avait dû me faire taire pendant que lui et Ron me
traînaient à travers les couloirs. Je rigolais de manière incontrôlable. Des éclats de rire juste -
rebondissant sur les murs. Rusard avait failli nous attraper."

"C'était quand ?" demanda-t-il.

"A mon anniversaire. Quand j'ai eu dix-sept ans. C'était - c'était la veille de la mort de
Dumbledore." Sa mâchoire tremblait légèrement, et elle baissa les yeux sur ses doigts alors qu'ils
traçaient un trou sur le sol. "Je... devais être dans le couloir le lendemain. Devoir de préfet, pour
aider les premières années. Mais j'avais tellement la gueule de bois. J'ai dormi tard. Je me suis
souvent demandé si cela aurait fait une différence…"

"Ça n’aurait rien changé," réponda t-il.

"J'ai toujours pleuré depuis. Toujours. Non pas que je me soûle souvent. J'ai tendance à dire des
choses qui font chier les gens."

"Tu fais toujours ça," dit-il en lui lançant un regard pointu.

"Je dis plus de choses qui font chier les gens," modifia-t-elle. Quoi qu'il en soit, ce soir c'était soit
me retrouver ivre ou défoncée ou abuser de potions."

"Et le ruisseau ?"

"Je n'ai nulle part où aller. Je ne peux pas aller dans un pub. Ou me saouler avec n'importe qui
dans l'Ordre. Ce n'est pas comme si Maugrey était une épaule sur laquelle pleurer."

"Potter et Weasley ?"

"Puisqu'ils ne savent pas pour toi, comment pourrais-je expliquer quoi que ce soit ?" Elle n'allait
pas mentionner qu'ils étaient tous les deux partis sans elle pour chasser les horcruxes.

"Je ne peux pas croire que tu ne pouvais pas simplement me laisser tranquille, dit-elle. Pourquoi
étais-tu même là-bas ?

"J'avais le sentiment que tu allais faire quelque chose de stupide. Appelle ça le sixième sens."
Elle roula des yeux. "Je ne vois pas pourquoi tu t’en soucierais. Ton secret mourrait avec moi. Je
suis sûr que tu trouverais toujours un moyen d'obtenir tout ce que tu veux sans moi."

"Je suis sûr que toute personne que Maugrey enverrait pour essayer de te remplacer ne serait que
plus irritante, dit-il avec une légère grimace. "Considère ça comme une faveur supplémentaire pour
ton Ordre. Je garde en vie leur guérisseuse et leur maîtresse des potions."

Elle renifla. Elle commençait à se sentir incroyablement somnolente. La pensée de dormir la fit
penser à Colin. Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle couvrit son visage de ses mains et sanglota.

"Et maintenant ? demanda Malefoy alors que ses sanglots s'apaisaient. Il avait l'air ennuyé, mais
quand elle le regarda, il détourna le regard. Il l’observait.

"Je vais rêver de Colin ce soir," dit-elle tristement, laissant tomber sa tête contre ses genoux.

"Tu délirais quand tu as dit que tu pourrais tuer n'importe qui. Tu ne peux même pas les supporter
de voir quelqu’un mourir de la main de quelqu'un d'autre," dit-il en secouant la tête d'un air
dédaigneux.

Hermione se raidit et regarda Malefoy.

"Je ne pense pas qu'il y ait quelque chose de particulièrement horrible à mourir. Je sais que c'est la
guerre. Les gens meurent, rétorqua-t-elle. "Ce qui m'importe, c'est la manière. Tu n'as aucune idée,
Malefoy, de ce que c'est que de voir mourir quelqu'un pendant que tu fais tout ce qui est en ton
pouvoir pour le sauver. Il est mort lentement, en criant tout le long, et j'essayais de le sauver. C'est
ce qui me hante. Tous ces morts dans mon esprit... c'est le genre qu'ils sont. C'est pourquoi ils me
hantent. Ils étaient entre mes mains - j'essayais de les sauver - et j'ai échoué-"

Elle s'étrangla légèrement et sa voix se brisa aux derniers mots.

Malefoy la regarda et sembla réfléchir pour la première fois.

"Pourquoi Colin est-il si important pour toi ? Tu n'étais pas proche de lui . Pourquoi cette mort est-
elle celle qui te reste encore si importante ? Tu as vu des morts pires depuis."

Elle hésita. Elle n'en avait jamais parlé à personne. Pas vraiment. Pas depuis des années.

"Sa mort a été le début de la fin de tout," répondit-elle, baissant les yeux et remarquant un fil
accroché sur sa chemise. Elle tira impulsivement dessus et regarda le tissu tricoté se resserrer et se
tasser jusqu'à ce que le fil se brise soudainement et qu'un trou apparaisse. Elle le répara avec un
coup de baguette. "Il a été la première personne à mourir entièrement sous mes soins. Harry l’avait
vu arriver. Et après ça, j'ai réalisé que ce que faisait l'Ordre ne suffisait pas. Cette défense ne
suffisait pas. Et j'ai commencé à le dire. Mais Harry n'était pas d'accord. Pour lui, mourir est la pire
des choses. Donc, tuer de quelque manière que ce soit est un mal. L’auto-défense. L’euthanasie.
Toute sortes. Ce - désaccord - nous a envoyés dans des directions différentes dans la guerre. Plus
rien n'était pareil après ça. C'est pourquoi j'ai fini par devenir guérisseuse pendant que tous les
autres allaient ensemble sur le champ de bataille.

"Un peu ironique."

"Une personne utilisant les Forces du Mal sur le champ de bataille ne suffit pas pour faire une
différence. Et si j'avais été insubordonnée et que j'avais essayé de recruter des gens dans ma
réflexion, cela aurait peut-être divisé l'Ordre."

"Si tu te battais à nouveau, comment tuerais-tu ?"

"Rapidement. Il existe des sorts pour arrêter les cœurs. Des malédictions qui étouffent. Des
sortilèges qui tranche à la gorge. Je ferais les choses comme ça. J'utiliserais probablement même le
sortilège de la mort si je l'avais en moi - mais Harry ne le pardonnerait probablement jamais."

"Comment Potter compte-t-il vaincre le Seigneur des Ténèbres ?"

"C'est - il y a une prophétie. Harry pense que la réponse est dans la prophétie," répondit-elle
vaguement. Elle n'était pas sûre que le Pouvoir de l'Amour soit une véritable stratégie de l'Ordre,
mais Malefoy n'avait pas vraiment besoin de connaître les détails.

"Fantastique. Nous parions tous nos vies sur le garçon qui ne tuera pas et une prophétie. Nous
sommes condamnés."

"Dumbledore a vaincu Grindelwald sans le tuer," déclara Hermione.

Malefoy n'avait pas l'air impressionné.

"Où as-tu étudié la guérison ?" demanda-t-il. Elle le regarda avec surprise.

"En France au début," répondit-elle, "mais la guerre a rapidement traversé la Manche et il était plus
sûr pour moi d’être transférer que de risquer d'y être trouvée. Alors je suis allé en Albanie; leur
département de l’Ancienne Magie possédait les meilleurs principes de base pour soigner la Magie
Noire. J'étais là-bas pendant un moment. C'est là que j'ai appris le traitement que j'ai utilisé sur tes
runes. Tu as de la chance - je suis probablement l'un des seules guérisseuses à connaître le
traitement depuis la destruction de l'hôpital. Puis le Danemark, pour l'analyse des sorts et la
déconstruction. Après ça, je suis allé en Egypte; leur hôpital était le plus spécialisé pour briser les
malédiction, mais la situation était - instable, donc j'ai été transféré en Autriche en quelques
semaines. J'étais en Autriche jusqu'à ce que l'Ordre me ramène."

"Beaucoup de gens pensaient que tu étais morte ou que tu avais fuit," dit Malefoy, l'étudiant avec
des yeux légèrement plissés. "Jusqu'à ce que le Seigneur des Ténèbres veuille savoir pourquoi la
Résistance survivait après que leur hôpital ait été rasé, Severus avait mentionné que la petite Sang-
de-Bourbe amie de Potter avait été rappelée de son voyage à l'étranger, guérisseuse et maîtresses de
potions en plus. Cela avait provoqué une légère agitation parmi les rangs supérieurs."

Elle le regarda brusquement. Alors il savait ce qu'elle était quand il avait fait ses demandes. Elle se
demanda si cela avait joué un rôle dans sa décision.

La conversation s'est arrêtée. Après quelques minutes de plus, Hermione se leva.

"Je suis assez sobre pour transplaner maintenant," dit-elle.

"Tu ne vas pas t’enivrer ailleurs, n'est-ce pas ?" demanda-t-il en la regardant avec suspicion.

Elle secoua la tête.

"Non. Tu as complètement tué mon ivresse. Et j’ai suffisamment pleuré."

Il avait l'air légèrement soulagé.


"Ne transplane pas," repris-t-il traînant après elle alors qu'elle sortait par la porte.

Hermione ne le fit pas. Quand elle revint à Place Grimmauld, elle se rendit dans son armoire à
potions et but une potion de sobriété. Le mal de tête et la nausée s'abattirent aussitôt sur elle avec
toute la subtilité d'un marteau.

Elle baissa la tête sur le plan de travail et gémit.

Faites confiance à Drago Malefoy pour ne même pas lui permettre de se saouler en paix. Quel
salopard.

Elle s'était attendue à ce que la sobriété la remplisse de culpabilité, mais elle se sentait
étonnamment impénitente de finalement s'en prendre à lui. Cela n'avait certainement pas semblé le
surprendre ou le contrarier. Il s’y attendait.

Elle se retrouva totalement incapable d'interpréter ou de traiter tout ce qui s'était passé.

Elle fouilla dans le placard pour trouver une fiole de soulagement des maux de tête et la vida en
essayant de se concentrer.

Drago se considérait comme une mauvaise personne.

C'était une réalisation importante. Peut-être la plus importante qu'elle ait jamais faite à son sujet.
L'incohérence qui était au cœur de lui.

Elle bouleversa son esprit en rejouant tout ce qu'il avait dit ce jour-là. Maintenant qu'elle avait
évacué toute sa rage contre lui, son esprit se sentit soudainement clair comme du cristal.

«Puis le plus petit à trébuché dans un trou de blaireau et s'est cassé la jambe. Il a commencé à
ramper dans l'herbe. Une cible assez facile pour une malédiction meurtrière. La deuxième
personne que j'ai maudite dans le dos. Tu sais... la malédiction meurtrière. Ça t’enlève quelque
chose. Ce n'est pas quelque chose que n'importe qui peut lancer. Pas à plusieurs reprises. Colin
aurait pu continuer à courir. S'il l'avait fait, il serait peut-être encore en vie aujourd'hui. Mais il
s'est arrêté. Pour son frère mort, il s'est arrêté, a courut en arrière et a essayé de traîner le corps
avec lui.»

Hermione se figea.

Il aurait pu tuer Dennis Creevey d'un nombre incalculable de manières plus cruelles et plus lentes
que la malédiction meurtrière. Avec une jambe cassée, Dennis n'avait aucun risque de fuite. Il aurait
été le leurre parfait pour ramener Colin. Mais - plutôt que de se tenir juste au-dessus de Dennis
blessé et d'attraper les deux garçons - Drago l'avait tué, humainement. Peut-être dans l'espoir qu'un
frère mort chasserait Colin et épargnerait sa vie.

Hermione se sentit prête à tomber à la double réalisation qui la frappa.

Malefoy avait essayé d'épargner Colin.

Mais, peut-être plus important pour Hermione, Malefoy ne considérait pas ce détail comme
rédempteur.
Il était certain qu'elle était devenue complètement folle de haine pour lui une fois qu'elle savait qu'il
avait été impliqué du tout. L'admission involontaire qu'il avait essayé de laisser les garçons
s'échapper n'était pas une façon d'essayer de s'excuser. Elle soupçonnait qu'il ne l'avait même pas
enregistré comme tel.

Malefoy se considérait comme mauvais à cause de ce qu'il faisait. Ce qui impliquait qu'il ne voulait
pas le faire. Ce qui impliquait que son désir d'aider l'Ordre pouvait être sincère et pas simplement
un moyen pour une autre fin.

Hermione tapota pensivement ses doigts sur le plan de travail, réévaluant une fois de plus tout ce
qu'elle pensait savoir de Drago Malefoy.
Flashback 12

Août 2002

«Trouvez le «levier» de chaque personne, son point faible. L'art de faire bouger les volontés des
gens implique plus de compétence que de détermination. Vous devez savoir comment pénétrer à
l'intérieur de l'autre personne... Commencez par mesurer le caractère de quelqu'un et ensuite
toucher son point faible.»

Hermione resta debout la moitié de la nuit pour ré-analyser Drago. Elle a déchirée tout son cahier et
en a commencé un nouveau. Elle avait l'impression de déborder de nouvelles théories sur lui.

Elle ne savait pas si l'une d'entre elles était basé sur la réalité ou simplement provoqué par sa
privation de sommeil, mais elle avait l'impression d'avoir touché quelque chose. Comme si elle
faisait irruption dans un coffre-fort Moldu et entendait enfin le premier code se mettre en place. Un
sentiment chaleureux d'exaltation la fit sourire alors qu'elle préparait des potions ce jour-là.

Son cœur était presque léger.

Cela pourrait fonctionner. Elle pourrait gagner. Elle pourrait l'amener à ses pieds. Sceller sa
loyauté.

Elle n'avait pas réalisé à quel point la conviction qu'il était simplement un monstre avec un code
moral l'avait convaincue qu'elle ne pourrait jamais réussir. Elle avait eut un sentiment de certitude
qu'il finirait par se retourner et la tuer avec tout le monde; il était enraciné. Malgré sa forte
dépendance vis-à-vis de l'Occlumencie, la conviction s'était répandue dans la façon dont elle le
pensait et le traitait dans son ensemble.

Malgré le jeu auquel ils jouaient. Il l'avait embrassée et lui avait appris l'Occlumencie. Il lui avait
dit qu'elle pouvait dire non. Et elle l'avait guéri et avait suivi ses instructions concernant les duels et
les exercices. Sous l'apprentissage et les subtilités partielles, on avait toujours l'impression qu'ils
étaient deux vipères attendant que l'autre frappe enfin.

Maintenant, elle était en train de le reconsidérer.

Ce n'était pas un monstre. Pas enti è rement. Il essayait de réparer quelque chose. Il essayait de se
racheter. Pas pour avoir tué Dumbledore ou n'importe qui d'autre, mais pour quelque chose.

Il savait qu'il était tombé. Quelque part en cours de route, il s'était passé quelque chose pour lequel
il était prêt à souffrir, voire à mourir à cause de cela. Quelque chose qu'il essayait de corriger. Ce
n'était pas un espion par ambition. Il ne faisait pas que jouer l'Ordre et les Mangemorts les uns
contre les autres pour s'imposer. Il essayait de réparer quelque chose.

Pas la guerre. Pas le meurtre. Mais il y avait quelque chose pour lequel il essayait de faire amende
honorable.

Son évaluation initiale avait été juste. Drago Malefoy n'était pas entièrement de glace. Sous la mort,
la rage et les ténèbres, il y avait plus pour lui. Elle pourrait l'utiliser.
Hermione doutait qu'il lui dise ce qui le poussait. Il était clairement déterminé à ne pas le révéler.
Jouer à un jeu de fausse direction jusqu'à ce que sa tête pivote. Mais elle pourrait être patiente.
Maintenant qu'elle avait compris que l'espionnage était une sorte de pénitence pour - quelque
chose. Si elle refusait de le haïr vraiment maintenant; si elle continuait à être gentille, réconfortante,
intéressante et intelligente avec lui. Elle pourrait trouver un moyen de passer ses barrières.

Elle pourrait gagner.

Alors que la soirée approchait et qu'elle s'apprêtait à aller s'occuper de son dos, elle prit un moment
pour faire une pause et se stabiliser.

Il faudrait qu'elle recommence.

Il y avait quelque chose entre eux - auquel elle avait du mal à se laisser réfléchir trop attentivement.
Une tension entre eux qu'elle avait probablement détruite avec son explosion.

Elle devrait recommencer à la cultiver soigneusement.

Elle devait être subtile.

Subtil comme un poison.

Hermione ferma les yeux et passa à travers ses souvenirs; prenant ses sentiments les plus forts et les
mettant de côté.

Tassant son exaltation, son sentiment pétillant de confiance intérieure; les étouffant jusqu'à ce
qu'elle soit lucide. Concentrée.

Elle transplana à la cabane une minute avant huit heures.

Quand Malefoy apparut, elle le fixa pendant un moment avant de baisser les yeux, se mordant la
lèvre et agitant maladroitement ses mains.

"Désolée..." marmonna-t-elle. "Tu avais raison. J'ai été imprudente la nuit dernière. Cela ne se
reproduira plus."

Elle leva les yeux à travers ses cils pour voir si Malefoy était même de loin, convaincu par ses
excuses.

"Bien," dit-il en regardant à travers la pièce. "Je ne suis pas ton ange gardien. Ça ne m’intéresse pas
de devoir te surveiller pour te garder en vie."

"Ça ne se reproduira plus," répéta-t-elle.

Il la regarda un moment puis détourna les yeux, invoquant une chaise de l'autre côté de la pièce et
la chevauchant tout en commençant à déboutonner sa chemise. Hermione la lui retira de ses épaules
et examina les runes.

Elle posa légèrement ses doigts sur le haut de son épaule alors qu'elle se penchait pour mieux voir.
Malefoy ne recula pas lorsqu'elle le toucha. Il se tendit cependant, légèrement.

"Y’a t’il un moment où tu veux que je ferme les incisions ?" demanda-t-elle à voix basse alors
qu'elle utilisait ses doigts et sa baguette pour soulager le baume et inspectait les bords bruts des
coupures.

Cela semblait toujours insupportablement douloureux. Elle ne savait même pas comment Malefoy
pouvait tenir, transplaner et encore moins se battre en duel. Chaque fois qu'elle voyait les blessures,
cela lui faisait grincer des dents.

Il ne dit rien.

Elle posa sa main sur sa colonne vertébrale. "Je vais utiliser le charme de nettoyage maintenant."

Elle sentit Malefoy se crisper sous sa main et vit ses jointures légèrement blanchir. Elle compta
jusqu'à trois et jeta le sort.

Son corps tout entier trembla légèrement.

"Je suis désolée," s’excusa-t-elle. "S'il y avait un moyen pour moi de réparer ça plus rapidement ou
d’au moins de soulager la douleur, je le ferais."

"J’en suis conscient," répondit-il d'une voix serrée.

Elle appliqua le baume aussi légèrement qu'elle le pouvait.

"Est-ce que lundi fonctionnerait ?" demanda-t-elle, tirant le bout de ses doigts le long de ses
épaules nues essayant de le faire relâcher la tension douloureuse qui irradiait à travers lui. "Je peux
sauter le dîner si tu as besoin que je vienne plus tôt."

"Lundi," dit-il après une pause. "Huit heures, c'est bien."

"D’accord."

Elle lança à nouveau les sorts de protection. Puis elle étudia à nouveau les runes, frôlant ses doigts
près d'elles. Elle pouvait à peine sentir la magie en elles. Elle s'était enfoncé; faisait désormais
partie de lui.

Elle pouvait à peine ressentir de la Magie Noire autour de lui. Plus maintenant. Plus depuis des
semaines.

"Est ce que tu ressens les runes ?" demanda-t-elle. "Peux-tu dire si elles t’affectent ?"

Il semblait réfléchir.

"Oui," dit-il après un moment, se redressant. "Elles ne contredisent pas mon propre comportement,
mais c'est comme si de nouveaux éléments avaient été écrits. Il m’est plus facile d'être impitoyable.
Un peu plus difficile de me dissuader de mes impulsions. Non pas que j’étais beaucoup distrait
avant, mais maintenant tout le reste semble encore moins conséquent."

Hermione relut le vœu.

"Est ce que tu sais quelles runes il choisissait quand il les coupait ?" reprit-elle.

"Je les ai choisis," déclara-t-il en remontant sa chemise et en la reboutonnant.

Hermione le regarda abasourdi.


"C'était ma pénitence. J'ai déjà dû ramper. Si je les choisissais, je pouvais m'assurer qu'il n'insérerait
rien de problématique. C'est pourquoi il y en a tellement, je ne voulais pas laisser de place à des
promesses supplémentaires. Il devait être convaincu de mes remords," expliqua-t-il en se levant.
Ses yeux rappelaient à Hermione une tempête.

"Bien que," continua-t-il de sa lèvre légèrement recourbée, la rage dans ses yeux devenant évidente,
"il a omis de mentionner qu'elles prendraient tellement de temps à guérir après coup.
Rétrospectivement, j'aurais dû m'attendre à cette punition supplémentaire."

"Lorsque je les fermerai, cela prendra un certain temps pour s’assurer que le tissu cicatriciel ne
restreindra pas ton mouvement. Tu devras rester éveillé pour me le dire. Tu... tu voudras peut-être
apporter quelque chose à boire."

Les yeux de Malefoy se plissèrent et il fixa Hermione pendant plusieurs secondes.

"Je ne vais pas boire devant toi, Granger."

Elle haussa les épaules.

"C'est juste une suggestion. J'apporterai quelque chose au cas o ù tu changerais d'avis. Mais
j'imagine que l'alcool que je peux me permettre est moins cher que celui que tu a pprécies ."

Il renifla.

"Je vais garder ça à l'esprit."

Il disparut sans un autre mot.

La nuit suivante, il était d'humeur irritable, et elle s’abstint de lui parler pendant qu'elle le
guérissait. Cependant, elle remarqua qu'il avait commencé à se détendre légèrement sous son
toucher. Elle doutait qu'il en soit même conscient.

Hermione, pour sa part, avait réalisé qu'elle était plus à l’aise avec lui. Avec la souillure de la
Magie Noire qui ne traînait plus autour de lui, sa peur instinctive s'était évanouie. Elle n'hésitait pas
à le toucher, ne ressentait aucun picotement de terreur dans sa colonne vertébrale. Elle ne se tendait
plus, se préparant pour qu'il puisse s'en prendre à elle.

Elle le ressentait comme quelqu’un de familier.

Le Samedi, un charme apaisant s'est finalement collé aux incisions lorsqu’elle le lança et Drago
frissonna beaucoup moins que lorsqu’elle lança le charme de nettoyage.

"Le venin est enfin parti," lui dit-elle avec soulagement. Elle invoqua sa sacoche et la fouilla pour
trouver une potion analgésique qu'elle avait développée. Elle tira quelques chiffons et, après avoir
placé un sort de barrière sur sa main pour qu'elle ne devienne pas engourdie, elle versa
l'analgésique jusqu'à ce que le tissu en soit trempé.

"Ce sera froid et ça piquera pendant un moment, mais ensuite ça engourdira les incisions," reprit-
elle. "Je vais commencer par le haut de ton épaule gauche."

Elle posa ses doigts juste au-dessus de la première rune pendant une seconde avant de poser
doucement le tissu sur son épaule et de le presser légèrement contre les incisions en dessous. Il
frissonna.
Elle régla une minuterie pour l'épaule gauche et se tourna pour s’occuper de la droite.

"Elles ne devraient pas faire mal maintenant, mais ce sont toujours des blessures ouvertes dans le
dos," déclara-t-elle. "Ne vas pas faire quelque chose de stupide, comme entrer dans une bagarre
avec un loup-garou juste parce que tu n’es plus dans une douleur atroce."

"Approuveras-tu mon combat de loup-garou mardi ?" demanda-t-il d'une voix sarcastique.

Hermione roula des yeux.

"Je te conseillerais de donner au moins trois jours de répit au tissu cicatriciel avant de combattre
des loups- garous."

Il rit faiblement.

La conversation s'arrêta après cela, mais la soirée se termina sur une note étonnamment cordiale.

Hermione était de bonne humeur quand elle transplana à Place Grimmauld. En atterrissant sur les
marches, son bracelet devint soudainement rouge.

Elle ouvrit la porte et trouva le chaos. Il y avait du sang sur le sol.

"Hermione," cria Neville. "C'est Ginny."

Elle remonta les marches aussi vite qu'elle le put, évitant le sang répandu sur le sol.

Harry, Ron et tous les autres Weasley étaient là. Pomfresh et Padma planaient au-dessus d'un lit où
Ginny était couchée.

"Qu'est-ce qui c’est passé ?" demanda-t-elle, laissant tomber sa sacoche et se précipitant. Ginny
était inconsciente et avait une grande entaille déchiquetée le long de son visage. Du sang en coulait.

"La malédiction de nécrose l'a frappée sur la joue," répondit Pomfresh, entre les sorts. "Ils l'ont
coupé aussi vite qu'ils le pouvaient, mais nous n'avons jamais vu personne revenir après avoir été
frappé à la tête."

"Padma ! Une potion régénératrice de sang !" Hermione aboya en lançant ses propres sorts. Les
lésions cérébrales n'étaient pas l'une des spécialités d'Hermione. Normalement, lorsque les
malédictions atteignaient le cerveau, les dommages étaient au-delà de la guérison.

Elle jeta les sorts d'analyse cérébrale les plus complexes qu'elle connaissait et les étudia.

"Elle n'a pas atteint son cerveau," haleta-t-elle de soulagement. Puis elle jeta un autre diagnostic sur
la tête de Ginny. Les coupes irrégulières et précipitées rendaient difficile la lecture des autres
détails. Elle ne pouvait voir aucun signe évident de nécrose restante, mais Hermione ne faisait pas
confiance au destin pour être clément. Elle arracha la baguette de Pomfresh de sa main sans lui
demander, marmonna un sort et commença à utiliser la deuxième pointe de la baguette plongée
dans les couches de diagnostic, à la recherche de toute trace de pourriture restante cachée sous tous
les dommages aux tissus qu'elle lisait lors du processus de retrait.

Là...
"Il y a une nécrose dans ses os zygomatiques et frontaux. Je dois la supprimer maintenant,"
annonça Hermione. "Tout le monde sort !"

Il y eut des protestations qu'elle ignora alors qu'elle jetait plus de sorts de sang, essayant de voir
exactement où la malédiction rongeait encore Ginny.

"Donne-lui une goutte de filtre de Mort-Vivante," ordonna-t-elle à Padma qui venait de verser une
potion de reconstitution du sang dans la gorge de Ginny. "Ça ralentira la récupération, mais nous ne
pouvons pas risquer qu'elle bouge."

Hermione serra les dents et pria alors qu'elle invoquait des potions du cabinet et commençait à
lancer une série de sorts et de protections complexes sur la tête de Ginny. Beaucoup qu’elle n'avait
jamais utilisé auparavant ou une seule fois.

Essayer d'enlever n'importe quelle section du crâne était horriblement risqué dans n'importe quelle
situation, mais bien pire quand on essayait de l'accomplir rapidement. Cela allait lui exposer les
sinus, Ginny perdrait toute son orbite, et une partie de son arcade frontal serait exposée jusqu'à ce
que les os repoussent. Regardant les taches noires sur le crâne exposé de Ginny qui poussaient
maintenant devant ses yeux, Hermione lança un sort d'épilation, puis étala très soigneusement une
potion épaisse et violette sur les bords de l'entaille, puis sur plus de la moitié de la tête et du visage
de Ginny. Quand elle fut soigneusement et uniformément répartie, Hermione lança un charme de
durcissement. La potion devenait dure et ressemblait à une coquille. Un exosquelette.

Elle prit une profonde inspiration et bannit chaque section du crâne de Ginny.

La potion d'exosquelette retenait les zones qui n'avaient plus de structure osseuse les soutenant.
Hermione refit le diagnostic et vérifia à plusieurs reprises minutieusement. La nécrose était partie.
Les os avaient été enlevés avant que la malédiction n'atteigne le cerveau de Ginny.

Elle s'effondra légèrement et se sentit tentée de sangloter de soulagement. Ça avait été si proche.
Tellement proche. Plus proche qu'elle ne le dirait jamais à personne.

Elle stabilisa ses mains et lui administra de la potion Poussos. Elle ajouta plusieurs barrières de
surveillance et plusieurs autres protections autour du cerveau exposé de Ginny. Puis elle régla une
minuterie.

Avec l'interférence du philtre de Mort-Vivante, la repousse osseuse prendrait dix heures. Elle ne
pouvait pas commencer à réparer l'entaille tant que les os n'avaient pas été complètement repoussés
ou que les tissus réparés n'avaient plus rien sur quoi se former. Ginny porterait une cicatrice
d'aspect cruel pour le reste de sa vie, mais elle vivrait. Celui qui avait coupé la nécrose l'avait fait
assez rapidement pour la sauver.

Hermione prit la main de Ginny dans la sienne et la caressa doucement. Elle était couverte de sang.
Elle lança des sorts de nettoyage sur le corps de Ginny et la changea en robe d'hôpital avec
quelques coups de baguette. Puis Hermione lança des sorts de diagnostic sur le reste de son corps
pour s'assurer qu'elle n'était blessée nulle part ailleurs.

Il y avait une éraflure sur son mollet et des ecchymoses sur un de ses bras. Elle les répara en
quelques minutes. Elle se leva et prit les deux baguettes à côté d'elle.

"Désolée," s’excusa-t-elle en rendant sa baguette à Poppy. "Attraper la baguette d'une personne


sans permission est grossièrement offensant."
Poppy rangea sa baguette avec une expression tremblante.

"J'avais déjà lancé quatre diagnostics avant ton arrivée et aucun d'entre eux ne montrait la nécrose
osseuse restante. Je n'ai jamais vu un diagnostic disséqué auparavant. Je suis contente que tu n’aies
pas perdu de temps à demander la permission."

"J'ai lu à ce sujet dans un livre sur la théorie de la guérison. Les diagnostics cérébraux sont
difficiles. Il y a tellement d'activité que la magie reprend. Ils sont difficiles à lire rapidement, même
pour les spécialistes. C'était juste de la chance, et ça a marché.

Hermione soupira et voulait s'asseoir. Maintenant que la crise était passée, elle pouvait sentir son
cœur battre et ses mains trembler. Elle se sentait étourdie et sur le point de tomber en arrière.

"Je devrais aller faire savoir à tout le monde qu'elle va bien," dit-elle d'une voix tremblante.

Harry et Ron et presque tout le monde à Place Grimmauld attendaient devant les portes de l'hôpital.

"Elle va bien," déclara Hermione en ouvrant la porte. Elle va s’en sortir."

Harry poussa un sanglot et se laissa tomber contre le mur.

"Oh, merci Merlin," marmonna Charlie.

Ron se frotta les yeux et Hermione vit du sang sur ses mains et partout sur ses vêtements. Elle
s'approcha de lui et jeta un diagnostic subtil en le faisant. Il n'avait pas été blessé. C'était le sang de
Ginny.

"Tu as enlevé la nécrose ?" demanda-t-elle à Ron. Il hocha la tête et ses yeux bleus pâles se mirent
brièvement à pleurer. Son corps tout entier tremblait comme s'il était en état de choc.

"Tu l'as sauvée, Ron," dit-elle, l'attirant dans ses bras. "Tu lui as donné suffisamment de temps pour
revenir. Si tu ne l'avais pas fait, il aurait peut-être été trop tard ou elle aurait peut-être perdu l'œil.
Elle aura une cicatrice, mais elle s’en sortira.

"Oh Merlin," Ron s'effondra légèrement dans les bras d'Hermione. "Lucius est arrivé. Nous avons
transplané mais quand nous avons atterri, nous avons réalisé que Ginny avait été touchée. Quand je
l'ai vu…"

Il passa sa main sur ses yeux et le sang coula sur sa peau pâle. Ses mains tremblaient de manière
incontrôlable.

"Tout ce à quoi je pouvais penser, c'était quand papa est revenu. Et après George. Et maintenant
Gin - et moi - elle m'a regardé et je savais que je devais essayer. C'était - c'était pire que tout -"

Ron sanglota et enfouit sa tête dans l'épaule d'Hermione. Elle enroula étroitement ses bras autour de
lui.

"J'ai juste essayé de me dire que c'était pour la sauver," marmonna-t-il contre son épaule. "Maman -
j'ai promis à maman de la garder en sécurité – je lui a dit que je ne laisserais jamais rien arriver à
Gin."

"Tu l'as sauvée," répéta Hermione à son oreille. "Tu as fait exactement ce dont nous avions besoin."
"Je vais tuer les Malefoy," murmura-t-il à son oreille. "Lucius et Malefoy, je vais les tuer tous les
deux. Je m'en fiche si je dois attendre la fin de la guerre pour le faire. Cette famille mérite de
mourir."

Hermione ne laissa pas les cercles qu'elle faisait sur les épaules de Ron faiblir. Elle le serra juste
plus fort dans ses bras.

Le serment de tuer les Malefoy était un refrain de plus en plus courant parmi les Weasley; la
principale exception à leur ferme opposition au meurtre. Cela avait commencé après la mort de
Dumbledore, mais il était devenu plus fréquent après le retour de Bill d'une mission ramenant son
père pleurant avec lui. Lucius Malefoy avait tenu à s'identifier immédiatement après avoir maudit
Arthur avec un sort obscur qui avait abouti à donner à Arthur la capacité mentale d'un enfant en bas
âge.

Hermione avait parcouru tous les manuels de guérison et tous les livres obscurs de malédictions sur
lesquels elle pouvait mettre la main, mais elle n'avait jamais réussi à découvrir ce qu'était la
malédiction ou tout moyen par lequel inverser ou atténuer les effets.

D'une certaine manière, pensa parfois Hermione avec culpabilité, c'était pire que si Arthur était
mort. C'était probablement ce que Lucius avait voulu. Arthur Weasley était parti, sauf que non. Son
âme amicale, curieuse et affectueuse était resté, piégé dans le corps d'un homme d'âge moyen et
l'esprit d'un enfant. Il avait besoin d'être surveillé en permanence. Il ne s’intéressait qu’à quelques
personnes et était enclin à avoir des explosions de magie accidentelle et des crises mineures
lorsqu'il était bouleversé. Sa perte effective était un double revers stupéfiant pour l'Ordre. Molly
avait dû s'éloigner presque entièrement pour s'occuper de son mari à temps-plein. Elle l'avait
emmené vivre dans l'une des maisons refuges. Lorsque George avait pu quitter la salle d'hôpital de
Place Grimmauld, il s'était joint à sa mère pour l'aider à prendre soin de son père.

"Tu es un bon frère," murmura Hermione à Ron.

Quand ses tremblements se calmèrent enfin, elle se recula légèrement pour poser la question qui se
pressait dans son esprit.

"Ron, peux-tu me dire ce que tu as utilisé pour enlever la nécrose ? Était-ce un sortilège ou un
couteau ?"

"Un couteau. Un de ceux du coffre d'Harry," répondit-il.

"Est ce que je peux le voir ?" demanda-t-elle doucement.

"Bien sûr," dit Ron, quelque peu confus. Il regarda autour de lui, l'air encore légèrement étourdi.
"Je pense qu’il est en bas. C’est Neville qui a nos affaires."

Hermione recula et passa la tête dans la salle d'hôpital.

"Poppy, peux-tu vérifier si Harry et Ron ont des blessures ? Et leur administrer un filtre calmant ?
Double dose pour Ron. J'ai besoin de vérifier quelque chose."

Hermione descendit les escaliers. Neville et Hannah Abbott nettoyaient le sol avec la magie.

"Nev, peux-tu me montrer le sac à dos de Ron ?"


Il fit un signe de tête vers le coin.

"C'est celui avec tout le sang dessus. Je ne l'ai pas encore nettoyé."

Hermione s'approcha et commença à le parcourir attentivement. Le contenu avait été jeté au hasard.
Il y avait du sang séché sur tout. Poussée dans une poche extérieure, elle aperçut un manche de
couteau.

Elle le retira avec précaution. Il était fabriquée par des gobelins, comme elle l'avait soupçonné.

Elle l'emporta dans la cuisine et lava le sang. Puis elle sortit un petit morceau de poulet cru du bac
de stase et passa légèrement toute la lame du couteau sur la viande.

Le bord tranchant magique trancha sans effort. Puis Hermione posa soigneusement le couteau de
côté et regarda le poulet.

Une minute passa. Puis deux. Elle se demanda si elle s'était trompée. Puis, une petite tache
d'obscurité apparut sur le poulet. Hermione la fixa et la regarda alors qu'elle grandissait lentement
de plus en plus au fur et à mesure des minutes qui passait.

Elle lança un sort de stase mais cela n'avait aucun effet sur la pourriture qui se propageait
entièrement sur la viande. Elle lança un sort de barrière sur la lame du couteau et plusieurs
protections. Puis elle l'enveloppa dans plusieurs serviettes et mis un charme répulsif sur le tout.
Puis elle le plaça dans un tiroir qu'elle verrouilla et piégea avec plusieurs sorts de picotement et une
alarme.

Elle se retourna et retourna à la salle d'hôpital.

Harry était assis à côté de Ginny, lui tenant la main. Ses yeux étaient immenses et dévastés, et son
visage était pâle. Il se mordillait nerveusement la lèvre. Quand Hermione posa légèrement sa main
sur son épaule, il sursauta et la regarda brusquement.

Il sourit légèrement. Un sourire d'hôpital. Un rictus. Le faible, pâle resserrement sur le visage que
les gens faisaient avec l'intention de paraître encourageant ou vigoureux, mais qui avait toujours
l'air brisé.

Quand Ginny se réveillerait, elle arborerait la même expression tout en rassurant tout le monde sur
le fait d’aller bien; elle affirmerait ne pas se soucier pas de sa cicatrice; que tout irait vraiment bien.

Hermione sourit tristement à Harry et invoqua une chaise pour le rejoindre.

"Elle n'aurait pas dû venir," déclara Harry après une minute.

"L'Ordre a décidé quelle fait partie des meilleurs éléments, elle n'était pas là à cause de vous deux,"
répondit Hermione. "La rancune de Lucius n'a rien à voir avec le fait que Ginny et toi êtes
ensemble."

"Je vais devoir leur dire de ne plus nous jumeler," continua Harry, levant les yeux de la main de
Ginny pour regarder au loin.

Son expression était étourdie et ses yeux émeraude brillants ne semblaient pas voir la salle
d'hôpital. Hermione reconnut l'expression. Il était de retour sur la mission, la revivant encore et
encore, afin de se réprimander sur ce qui avait mal tourné.
"Tout est de ma faute," dit-il. Sa voix était petite, légèrement tremblante. "J'aurais dû installer
les protections plus tôt. La mission était si simple. Inutile. C'était comme un voyage avec elle et
Ron. Comme si nous campions pour nous amuser. J'ai baissé ma garde."

Hermione ne dit rien. C'était une confession. Il était tellement abasourdi et affligé qu'il avait des
choses à dire. Il avait juste besoin de les verbaliser. Il ne pouvait pas le dire à Ron. Il se sentait trop
coupable pour le dire à Ginny à côté de lui.

Hermione avait écouté beaucoup de confessions de la part de ceux qui veillaient au chevet de
l'hôpital. Parfois, elle se sentait comme un prêtre.

"Après que nous nous soyons éloignés - quand je l'ai vu sur son visage - je me suis figé," reprit-il
après plusieurs instants de silence. "Quand j'ai vu qu'elle avait été frappée. Je n'ai pas... Elle s'est
mise à pleurer. Et Ron l'a stupéfixé. Et je me tenais juste là. Je suis juste resté là pendant qu'il lui
coupait le visage. J'ai à peine réagi pour nous faire transplaner. Ron devait presque tout faire.
C'était comme Colin. Je suis juste resté là."

"Personne n'aurait pu sauver Colin," répondit calmement Hermione.

"J'aurais pu aider à sauver Ginny !" Harry claqua soudainement furieux. "Et si elle était morte ? Et
que je me tenais juste là ? La femme que j'aime, la sœur de mon meilleur ami. Je suis juste resté là
et j'ai regardé son visage pourrir…"

Il laissa tomber la main de Ginny et remonta ses lunettes, se frottant les yeux.

"Et si elle était morte ? Ou qu’elle serait devenu comme Arthur ? Parce que j'étais insouciant et que
je n'ai pas installé les protections ?" La voix de Harry tremblait et ses mains étaient serrées en
poings. Hermione pouvait sentir la magie frissonner autour de lui alors que sa culpabilité et ses
émotions continuaient de grandir.

Elle invoqua un flacon de philltre Calmant et transfigura un morceau de coton en une tasse qu'elle
remplit. Elle la tenu et attendit un moment pour le donner à Harry. Si elle le lui remettait trop tôt, ce
serait comme se jeter dans un mur.

"Personne ne répond parfaitement à chaque fois," déclara-t-elle.

"Ça ne peut plus se reproduire," répondit catégoriquement Harry. "Je ne vais pas risquer ça."

Hermione ne dit rien, et après une minute, Harry s'effondra contre elle. Elle glissa la tasse de
philtre Calmant dans sa main. Puis elle posa sa tête sur la sienne.

"Elle va s’en remettre," assura-t-elle. "Je te le promets. Elle ira bien."

Harry acquiesça et Hermione se donna un moment pour être juste avec lui. Son meilleur ami.

La plupart du temps, ils avaient l'impression de vivre dans des mondes séparés.

Le garçon qui l'a sauvée d'un troll. Pour qui elle avait préparé une potion de polynectar. Avec qui
elle avait voyagé dans le temps pour sauver son parrain. L'ami à qui elle avait enseigné le sort
Accio. Avec qui elle avait créé l'armée de Dumbledore. Il avait continué en tant que héros, mais
d'une manière ou d'une autre, le chemin d'Hermione s'était séparé du sien. Il se tournait vers elle en
tant que guérisseuse, mais rarement en tant qu'amie.
Elle passa ses doigts dans ses cheveux chaotiques.

"Ginny est amoureuse de toi, tu sais," dit-elle. "Ne la repousse pas. Ne lui fais pas ça. Ne te fais pas
ça. Vous êtes déjà tous les deux en danger à cause de cette guerre. Vous ne devriez pas renoncer au
bonheur que vous avez. Ne laisse pas Tom vous enlever ça."

Harry ne dit rien, mais il avala le philtre Calmant tout en continuant de fixer Ginny.

"Est-ce qu’elle peut m'entendre ?" demanda-t-il après plusieurs minutes, sa voix triste et pleine
d'espoir.

"Non désolé. Je l'ai mise en stase jusqu'à ce que ses os repoussent et que je puisse réparer la
coupure. Il serait dangereux pour elle de bouger alors que son cerveau est exposé. Elle sera
réveillée demain."

Ils s'assirent ensemble en silence pendant plusieurs minutes jusqu'à ce qu'un bulldog argenté
pénètre dans la salle d'hôpital.

"Potter, Granger, compte rendu de mission dans cinq minutes, grogna la voix de Maugrey avant que
le patronus ne disparaisse.

Harry soupira et se leva.

"Je suppose que je te verrai là-bas," dit-il, caressant la main de Ginny une dernière fois.

Hermione le regarda sortir puis se tourna vers Ginny. Elle lança quelques diagnostics pour
confirmer que tout était stable et repoussait comme prévu. Puis elle descendit et sortit le couteau du
tiroir de la cuisine avant de se rendre dans la salle à manger où se tenaient les réunions de l'Ordre.

Remus et Tonks étaient déjà là, et sourirent à Hermione quand elle entra et trouva sa place. Bill
entra quelques minutes plus tard. Lui et Fleur avaient alterné la participation aux réunions afin que
l'un d'eux surveille toujours la prison. Charlie le suivit, toujours aussi pâle qu'il l'avait été quand
Hermione avait annoncé que Ginny irait bien. Neville entra ensuite, suivi d’Amélia Bones. Puis
Ron et Harry. Kingsley Shacklebolt et Alastor Maugrey entrèrent derrière eux.

C'était moins d'un quart de l'Ordre actuel. Seule une poignée de membres avaient été informés des
horcruxes. L'Ordre avait appris par une dure expérience le danger de trop en laisser trop savoir
quand leur adversaire était un Legilimens accompli. Molly et Minerva assistaient rarement aux
réunions bien qu'elles soient techniquement toujours dans un niveau de renseignement
suffisamment élevé pour recevoir toutes les informations. Severus n'assistait qu'aux réunions de
haut niveau programmées avec un avertissement plus avancé.

"Harry, Ron. Nous aimerions un rapport complet sur votre chasse aux horcruxes," déclara Kingsley
sans aucun préambule.

"Il n'y a rien à signaler," répondit catégoriquement Harry. "Nous sommes allés jusqu'en Albanie et
n'avons rien trouvé. Nous n'avons vu personne et nous n'avions eu aucun problème jusqu'à ce que
Lucius se présente.

"Comment Lucius vous a-t-il trouvé ?" demanda Maugrey, ses yeux roulant lentement sur Harry et
Ron.
"Je ne sais pas," répliqua Harry, "nous venions juste de commencer à monter le camp. Les
protections n'étaient pas en place mais nous y étions depuis moins de quinze minutes."

"Où étiez-vous ?"

"Quelque part en France ou en Belgique, je pense. Un peu de forêt. Nous prévoyions de transplaner
le reste du chemin demain."

Il y eut plusieurs secondes de silence.

"Avez-vous autre chose à signaler ?" demanda Kingsley.

Harry et Ron se regardèrent et secouèrent la tête.

Les expressions de chacun se durcirent de déception.

Hermione prit une profonde inspiration et se raidit. Il y avait une chance qu'elle soit juste
pessimiste, mais compte tenu de ses antécédents dans les réunions de l'Ordre, elle ne se sentait pas
particulièrement optimiste quant à la réaction à ce qu'elle allait annoncer.

"J'ai quelque chose à signaler," dit-elle doucement.


Flashback 13

Août 2002

Tout le monde regarda brusquement Hermione.

Elle posa le couteau sur la table et jeta un sort rapide pour le déballer.

"La mission n'était pas totalement inutile. Je pense avoir compris comment nous pouvons détruire
les horcruxes, en supposant que nous puissions les trouver. J'ai étudié comment les armes
fabriquées par les gobelins absorbent tout ce qui les rend plus puissantes. Je ne savais pas
exactement comment l'absorption fonctionnait; s'il s'agissait d'un sortilège ou non. Mais quand je
guérissais Ginny, j'ai remarqué que les endroits où la nécrose se propageait encore avaient de
légères entailles dans l'os. Cela m'a donné une idée, alors par la suite, je suis allée chercher le
couteau qui a été utilisé pour éliminer la malédiction."

Elle souleva le couteau avec précaution.

"Ce couteau forgé par des gobelins a maintenant la malédiction de la nécrose dans sa lame. Je l'ai
confirmé dans la cuisine et je peux le démontrer si quelqu'un a besoin de le voir. Quand la
malédiction a coupé Ginny, la lame a dû touché la nécrose quelque part et en a absorbé la magie.
Donc, quand il a touché les os du crâne de Ginny, cela a propagé la nécrose à de nouveaux
endroits."

Ron pâlit et eut l'air prêt à être malade. Hermione lui lança un regard d'excuse.

"Ginny s’en sortira. Et personne n'aurait pu savoir que cela pourrait arriver. Une lame forgée par un
gobelin était un choix logique car elle couperait de manière plus fiable qu'un couteau non
magique," expliqua-t-elle fermement.

"Mais ça m'a donné une idée," poursuiva-t-elle, "sur la façon dont nous pourrions être capables de
détruire les horcruxes. Nous savons qu'ils sont dangereux et difficiles à détruire parce que même
Dumbledore a été condamné en essayant d’en détruire un. Harry a détruit le journal avec un crochet
de Basilic, mais nous ne pouvons pas y accéder à moins que nous ne puissions pénétrer à Poudlard
et descendre dans la Chambre des Secrets. Mais nous avons l'épée de Gryffondor, et je pense qu'elle
pourrait détruire les horcruxes si nous l'utilisions."

La pièce regardait Hermione d'un air vide.

"Elle à été fabriqué par des gobelins," fit-elle remarquer, "et Harry l'a utilisé pour tuer le basilic.
Donc, cela signifie qu'elle doit être infusé avec du venin de basilic."

Elle jeta un coup d'œil autour pour essayer de mesurer les réactions. Maugrey et Kingsley avaient
tous deux l'air pensif. Ron avait toujours l'air détruit.

"Ça pourrait être vrai," répondit lentement Remus, se frottant le menton pensivement. "Ce que tu as
dit à propos des matériaux fabriqués par les gobelins est certainement exact."

"Savons-nous où est l'épée de Gryffondor ?" demanda Bill.


"Je pense que Minerva l'a," dit Neville. "Je crois l'avoir vu quand j'aidais avec le jardin de
Caithness."

"Nous allons interroger Severus sur le venin," dit Maugrey. "Il saura si quelqu'un le sait."

Les visages de Harry et Charlie devinrent visiblement aigris à la mention de Rogue.

"Je peux aller le voir." Hermione se porta volontaire. "J'ai besoin de discuter avec lui de quelques
détails concernant des potions et les malédictions de toute façon."

"Bien. Faites-moi un rapport après. Nous ne nous réunirons pas avant la semaine prochaine,"
déclara Maugrey en hochant la tête.

"On devrait faire quelque chose avec ce couteau," dit Remus. "Ce n’est pas sûr, quelqu'un pourrait
le trouver."

Hermione le poussa au milieu de la table.

"Il y a des barrières de protection dessus, mais je ne sais pas si elles adhèrent bien."

"Je vais m'en occuper," annonça Maugrey, s’en remettant à lui-même. "J'enverrai un mot à
Severus."

Maugrey se retourna et quitta la pièce.

Quand Hermione retourna à l'hôpital après un dîner tardif, Harry était de nouveau assis à côté
de Ginny. Toutes les lumières dansant autour du corps de Ginny avaient des teintes normales et
rassurantes, mais Hermione s'arrêta pour jeter un diagnostic pour s'assurer que tout allait bien.

"Tu n'aurais pas dû faire ça," dit Harry, alors qu'elle était au milieu de la pièce.

"Comment ça ?" demanda-t-elle, s'arrêtant au milieu du lit pour le regarder. Son souffle se bloqua
légèrement dans sa poitrine et sa prise sur sa baguette se resserra.

"Utiliser la blessure de Ginny comme ça." La voix d'Harry dure et serrée. "Tu as fait croire que
c'était en quelque sorte une bonne chose qu'elle se soit blessée."

Hermione soupira et lutta contre l'envie de rouler des yeux.

"Je ne voulais pas dire ça comme ça," répondit-elle. "Tu sais que je déteste quand quelqu'un est
blessé."

"Tu aurais dû attendre. Tu aurais pu en parler à la prochaine réunion quand Ron se serait senti
mieux. L'as-tu même réconforté parce que tu t’en soucies, ou simplement parce que tu voulais
savoir où était le couteau ?"

Les mains d'Hermione tombèrent sur ses côtés et ses yeux se rétrécirent alors que son irritation
envers Harry devenait offensive.

"Je voulais m'assurer qu'il ne s'était pas coupé avec. Je voulais m'assurer que personne d'autre ne
le trouve et ne se blesse, s’exclama-t-elle d'une voix d'acier.

Harry soupira et regarda brusquement vers elle.


"Mais c'était ce à quoi tu pensais. Quand Ginny a été blessée et que tu la soignais, ce à quoi tu
pensais était «Oh regardez, des entailles dans son crâne. Je me demande si ces informations seront
utiles pour détruire les horcruxes.» Ton amie était allongé là pendant que tu la soignais, et c'est ce à
quoi tu pensais. Un de tes meilleurs amis pleurait dans tes bras parce qu'il a dû couper le visage de
sa petite sœur, et tu ne pensais qu'à ce putain de couteau."

Hermione serra sa main gauche dans un poing si serré qu'elle pouvait sentir ses ongles se mordre
dans sa paume et la forme de ses os métacarpiens sous ses doigts.

"Je suis capable de penser à plusieurs choses à la fois, Harry." Son ton était glacial. "Ou préfères-tu
que la mission ait été totalement inutile ? Que Ginny ait été blessée pour rien ?"

"Ne la traite pas comme ça, Hermione. Ne traite pas les gens comme s'ils n'étaient rien d'autre
qu'une équation pour toi."

Harry se leva brusquement et la regarda avec colère.

Hermione sursauta légèrement. Elle ne pouvait pas comprendre le raisonnement émotionnel


qu'utilisait Harry. C'était épuisant d'essayer de comprendre d'où il venait. Cela rongeait les
ressources mentales qu'elle ne pouvait pas se permettre de lui donner.

"Soit tout ça arrive pour une raison, soit ce n'est pas le cas," reprit-elle avec une rage froide. "Tu ne
peux pas jouer sur les deux tableaux. Si tout cela est censé être significatif, tu ne peux pas être
offensé lorsque je le signale et m'accuser d'être insensible."

Harry pâlit davantage et passa une main frustrée dans ses cheveux. Il la fixa avec ses yeux
clignotants pendant un moment avant de se détourner, ses lèvres légèrement recourbées.

"La façon dont tu traites les gens... parfois, j'ai l'impression que je ne te connais même plus,"
déclara-t-il.

"Peut-être bien que non," répondit-elle d'un ton coupé, fixant sa baguette, terminant le diagnostic
sur Ginny.

"Tu aurais dû attendre, tu n'aurais pas dû parler du couteau ce soir. Ce n'est pas comme si nous
avions un horcruxe. Tu aurais pu attendre," répéta-t-il comme s'il s'agissait de la conclusion finale
de leur conversation.

Hermione pinça légèrement les lèvres et prit une inspiration avant de répondre.

"La guerre n'attendra pas que nous pleurions, je suis désolée que tu sois en désaccord avec ma
décision. Je ne voulais pas blesser qui que ce soit."

Harry se détourna d'elle.

Hermione entra dans la pièce voisine et s'appuya contre le mur, se sentant un peu gelée.

Ses mains tremblaient légèrement. Son estomac avait l'impression d'avoir été vicieusement tordu.
Elle regretta d’avoir manger quoi que ce soit.

Elle prit plusieurs respirations profondes par le nez et pressa les paumes de ses mains contre le mur
en essayant de se recentrer.
Elle secoua la tête et essaya de ne pas s'attarder sur ce qu'Harry avait dit.

Au bout d'une minute, elle se redressa et baissa les yeux sur sa montre pour vérifier l'heure. Les os
de Ginny avaient encore des heures à repousser.

Hermione réfléchit à la procédure. Elle devrait demander à Padma de la regarder faire.

Après que Malefoy l'ait exigée, Maugrey et Kingsley avaient décidé de recruter l'un des guérisseurs
sur le terrain et de le faire entraîner pour aider à l’hôpital . Padma était la meilleure guérisseuse de
terrain qu'ils avaient et une bonne main dans les potions; elle avait été choisie comme apprentie
sous Hermione et Poppy.

Quand Kingsley avait informé Hermione que Padma était affectée à l'hôpital, il l'avait présenté
comme un soutien pour Hermione parce qu'elle était trop fatiguée. Mais Hermione était trop
fatiguée depuis des années. Elle savait pourquoi ils avaient réaffecté Padma. Ils avaient besoin d’un
suppléant parce que la fonction d'Hermione en tant que guérisseuse était devenue secondaire par
rapport à son statut de possession de Malefoy.

Padma était sa remplaçante.

Maintenant, avec tous les prisonniers dont l'Ordre s'était libéré récemment, ils pouvaient se
permettre de renoncer à quelques combattants de plus pour se spécialiser dans la guérison. Poppy
était en charge de la formation de cinquante nouveaux guérisseurs sur le terrain. Padma prenait
lentement en charge les heures d'hôpital assignées à Hermione et toutes les potions de base afin
qu'Hermione soit uniquement appelée en cas d'urgence et de fabrication de potions avancées; la
libérant pour faire des recherches et travailler sur Malefoy.

Quand elle avait informé Maugrey de l'intention de Malefoy de la former, Maugrey lui rappela de
faire tout ce que Malefoy désirait.

Hermione s'était sentie légèrement malade quand elle avait accepté.

Ce n'était pas comme si elle n'était pas d'accord. C'était juste - difficile parfois. Au fond, elle voulait
que Maugrey semble toujours en conflit; qu’il montre des remords concernant ce vers quoi il
l’envoyait.

Elle voulait que quelqu'un s'en soucie. Qu’on s’oppose pour elle. Pour qu'elle ne se sente pas
comme une putain comme elle le faisait.

Ce n'était pas vraiment rationnel. Stratégiquement, elle savait que Maugrey avait raison. Même s'il
ne lui avait pas ordonné de faire ce que Drago voulait, elle aurait quand même eu l'intention de le
faire.

C'était le marché.

Mais parfois, elle souhaitait encore que quelqu'un essaie de dire non à sa place. Pour qu'Hermione
puisse être rassurée sur le fait que la sensation de déchirure en elle était raisonnable. Qu'il était en
effet aussi horrible que cela pouvait le sembler, d’être vendue à un Mangemort en échange
d'informations. Parce que, bien que Malefoy n'abusait généralement pas Hermione ou ne la forçait
pas à avoir des relations sexuelles avec lui, s'il le faisait, Maugrey lui donnerait les mêmes
instructions.
Après tout, ils s'étaient tous attendus à ce que Drago la viole quand ils l'avaient envoyée là-bas.

D'une manière ou d'une autre, Hermione n'avait pas été préparée à la solitude dévastatrice de tout
gérer seule. Comment sa mission solitaire la rongerait lentement de l'intérieur. Comme un gouffre
dans sa poitrine.

Bien sûr, elle pourrait aller voir Minerva. Minerva s'en soucierait. Elle s'opposerait au nom
d'Hermione. Mais ce serait égoïste de la part d'Hermione de se tourner vers elle pour se réconforter.
Cela ne ferait que faire pleurer encore plus son ancienne professeur. Elle n'allait pas s'arrêter. Elle
n'allait pas être dissuadée. Même si, par miracle, Fol'Œil et Kingsley l'étaient.

Elle voulait juste arrêter de se sentir seule. Que quelqu'un lui dise que ce qu'elle faisait était
significatif. Que c’était normal que ça fasse mal.

C'était idiot. Émotionnel. Souhaitez que d'autres personnes soient émotionnellement torturées en
son nom. Elle avait essayé de l'écraser. Mais ça ne cessait de remonter en elle.

Elle avait toujours eu besoin de validation orale. Que quelqu'un lui dise qu'elle était intelligente,
afin de se rassurer sur sa valeur avec des notes et des éloges.

Elle se mordit la lèvre. Personne ne la féliciterait jamais pour ce qu'elle faisait.

Si la plupart des résistants apprenaient, ils l'accuseraient probablement de corrompre l'effort de


guerre.

La guerre entre le Bien et le Mal devait être gagnée par le refus du Bien de faire des compromis.
Pas en utilisant la Magie Noire. Pas en vendant une guérisseuse à un Mangemort pour des
informations.

Fol'Œil et Kingsley avaient joué le jeu en permettant à la politique de la Résistance contre les Arts
Sombres de rester en place conformément aux souhaits des Weasley et de Harry. Le visage public
de la Résistance était encore Bonté et Lumière.

Hermione se demanda combien de choses Maugrey et Kingsley faisaient sans que la plupart des
membres l'Ordre le sachent. Des choses dont Hermione était aussi devenue complice. Comme la
façon dont Kingsley interceptaient certains des voleurs et des Mangemorts qu'Hermione était
parfois appelée pour guérir avant qu'ils ne soient interrogés. Comment Bill et Fleur gardaient les
prisonniers de l'Ordre. Comment les prisonniers étaient parfois interrogés. D'où provenaient
certaines fournitures.

Il y avait tellement de détails logistiques sur lesquels le reste de l'Ordre ne semblait jamais poser de
questions. Tout comme ils n ‘avaient jamais demandé d'où provenaient toutes les nouvelles
informations. Comment, après tant de mois et d'années d’informations décroissante, ils avaient
soudainement eu de bien meilleures renseignements sur les prisons des Mangemorts, les attaques
imminentes en Grande-Bretagne Moldue et les raids contre l'Ordre. Comment ils avaient su qu’il
fallait évacuer Caithness ou que Voldemort voyageait.

Tout le monde semblait ravi d'ignorer de tels détails.

La seule chose qu'ils ne pouvaient ignorer était d'avoir Severus comme espion; même après cinq
ans, ils détestaient toujours ça. Il y avait toujours un argument récurrent avancé par Charlie, Ron ou
Harry pour que Severus soit exclu.
Elle soupira et partit à la recherche de Padma. Même si elle pouvait dormir, cette nuit allait être
longue.

Tard le lendemain matin, elle plaça les derniers enchantements sur les sorts de soins qu'elle utilisait
pour réparer le visage de Ginny et administra ensuite une fiole de potion de Wiggenweld.

Cette chambre du service hospitalier était actuellement vide. Hermione avait mis tout le monde à la
porte à cause des furieuses objections d'Harry et de Ron.

Le corps de Ginny resta immobile pendant un moment, puis remua progressivement. Elle ouvra un
œil et regarda autour d'elle d'un air trouble.

"Argghhh," gémit Ginny et se retourna et enfouit sa tête dans son oreiller.

Après un autre moment, elle leva la tête et regarda autour d'elle. Sa main se leva immédiatement
pour toucher son cuir chevelu chauve, puis se déplaça vers son visage. Elle toucha la large cicatrice
qui se trouvait maintenant là.

"Qu'est-ce qui c’est passé ?" Demanda Ginny. Sa voix était sèche.

Hermione lui tendit un verre d'eau.

"Lucius Malefoy t'a frappé avec un sort de nécrose sur la joue," répondit Hermione aussi
doucement qu'elle le pouvait. "Ron t’a sauvé en la coupant avant qu'elle n'atteigne ton cerveau."

Les doigts de Ginny parcoururent la longueur de la cicatrice. Elle commençait près de la racine de
ses cheveux. Le bord supérieur de l'entaille prenait au sommet de son front et suivait tout le long de
sa mâchoire. Elle était large et cruelle, et elle provoquait un léger plissement de certaines taches de
rousseur sur son visage.

Ginny s'assit lentement et posa ses mains sur ses genoux. Les regardant fixement alors qu'elle les
serrait en poings puis les ouvrait. Elle resta silencieuse pendant une minute.

"Est-ce que je peux avoir un miroir ?" Demanda finalement Ginny.

Hermione avait un miroir prêt pour elle, mais elle fit une pause avant de le lui remettre.

"Ça va s'estomper. Dans quelques mois, avec le traitement, elle deviendra argenté."

La lèvre inférieure de Ginny trembla et elle pressa sa bouche en une ligne dure. Elle tendit la main
vers le miroir.

"Tu veux que j'y aille pendant que tu regardes ? Ou je dois rester avec toi ?" Demanda Hermione.

Ginny hésita. "Reste..." dit-elle finalement.

Hermione tendit le miroir et ne dit rien tandis que Ginny prit une profonde inspiration et le retourna
pour examiner son visage.

Il y eut un long silence.

Ginny le regarda, devenant plus pâle, tournant lentement la tête pour en prendre l'intégralité. Ses
doigts se levèrent lentement, en traçant du bout des doigts, comme si elle ne pouvait pas croire que
c'était son visage qu'elle voyait reflété.

Après quelques secondes, elle pressa ses lèvres l'une contre l'autre et secoua la tête alors que ses
yeux se remplissaient de larmes. Elle regarda encore un moment, passant ses doigts le long de la
cicatrice avant de repousser le miroir.

Elle prit une profonde inspiration par le nez comme si elle essayait de ne pas pleurer. Ses lèvres se
tordirent légèrement et elle continua de les presser plus fort alors qu'elle se balançait dans le lit.

Ginny continua à inspirer brusquement et rapidement par le nez. Sa tête se redressant à chaque fois.

Finalement, ses épaules s'affaissèrent.

"Oh par Merlin, je suis si superficielle !" dit-elle avec un léger sanglot. "Je suis vivante mais je
pleure parce que j'ai une cicatrice."

Hermione sentit sa propre mâchoire trembler alors qu'elle posait une main sur l'épaule de Ginny.

"Les cicatrices sont dures..." répondit Hermione, et sa voix s'estompa alors qu'elle se resserrait dans
sa gorge. "Tout ce qui change notre perception de nous-mêmes est difficile. Tu peux être triste à ce
sujet. Tu es autorisé à pleurer pour toi-même. Tu n'as pas besoin de prétendre que ça va."

"Je sais," acquiesça Ginny d'une voix épaisse. "Je veux juste être… Je veux être ok avec ça. Je ne
veux pas m'en soucier. Ou le voir comme quelque chose qui me change. Mais - j'ai l'impression
qu'une partie de moi est morte. Comme si j'étais en quelque sorte ruinée. Et ça semble si superficiel
et égoïste. George a perdu toute sa jambe et je pleure parce que j'ai une coupure au visage."

Des larmes coulaient des yeux de Ginny et elle les endiguait du dos de ses mains.

Hermione attendit plusieurs minutes et quand la respiration et les tremblements de Ginny


commencèrent enfin à s'apaiser légèrement, elle tendit la main et lui pris la main.

"Harry et Ron t’attendent dehors," annonça Hermione. "Mais tu peux prendre autant de temps que
tu le souhaites avant de voir qui que ce soit."

Ginny sursauta brusquement.

"Ont-ils... déjà...," bégaya Ginny et bougea inconfortablement. "Est-ce qu'Harry l'a déjà vu ?"

Hermione hocha la tête.

"Harry a été avec toi tout le temps. Je l'ai forcé à partir. J'ai pensé – que tu voudrais peut-être un
peu de temps."

Ginny acquiesça.

"Peut-être cinq minutes de plus," répondit-elle après un moment.

Hermione s'assit sur le bord du lit.

"Tu es toujours l'une des plus jolies filles que je connaisse," lui dit Hermione.

Ginny renifla. "Tais-toi. Tu dirais ça même si Ron m'avait coupé le nez."


Hermione roula des yeux. "Je ne le ferais pas. La rougeur s'estompera. Si tu me laisse la traiter
régulièrement. Et utiliser quelques potions. Elle deviendra plus élastique et tu ne la sentiras pas. Et
ça s'estompera beaucoup. Mais si tu le souhaites, je peux t’aider à la mettre en valeur."

"C'est bon. J'ai toujours voulu être une dure à cuire quand j'étais petite. Peux-tu imaginer à quel
point je vais avoir l'air effrayante maintenant sur un champ de bataille ? Toute chauve et avec ce
truc de fou sur mon visage," plaisanta faiblement Ginny. Le sourire figé de l'hôpital se recroquevilla
sur son visage pendant un moment. Puis l'humour forcé disparut de son expression et elle avait l'air
presque enfantine.

"Maman me manque," confessa Ginny d'une petite voix.

Même lorsque ses enfants étaient blessés, Molly pouvait rarement se permettre de venir les voir.

Hermione la serra dans ses bras et Ginny renifla contre son épaule.

"Veux-tu y aller aujourd'hui ?" demanda Hermione.

"Non. Elle va juste se sentir mal," répondit Ginny en secouant la tête. "J'irai la voir quand elle sera
un peu moins occupée. As-tu une potion pour la repousse des cheveux ?"

"Non, Pardon. Pas à portée de main. Cependant, j'ai demandé à Padma de commencer à en
préparer. Ce sera fait dans l’heure suivante."

"Eh bien, c'est un soulagement. Au moins, je n'aurai pas à être à la fois chauve et moche pour
toujours."

Hermione secoua la tête et la serra à nouveau dans ses bras. Ginny avait toujours tendance à faire
de terribles blagues sur elle-même lorsqu'elle était à l'hôpital.

Quand elle partit, Ginny était complètement installée au centre des attentions d'Harry et de ses
frères et sous l'œil vigilant de Poppy et Padma.

Maugrey fit savoir que Severus serait à la maison à deux heures alors Hermione y transplana
quelques minutes plus tôt puis s'approcha prudemment de l’Impasse du Tisseur. Comment un
endroit pouvait être si triste même en été ? Cette question n'avais jamais cessé de dérouter
Hermione. C'était comme si la personnalité de Severus était contagieuse.

La porte était fermée. Hermione frappa doucement puis attendit. Depuis qu'il n'était plus professeur,
même la courtoisie la plus élémentaire de Severus avait complètement disparu. Il laissait parfois
des membres de l'Ordre attendre à sa porte pendant une heure. Fred et George avaient une fois
essayé d’entrer par effraction et étaient revenus à Place Grimmauld avec des furoncles sur tout leur
corps.

Hermione attendit deux minutes avant de sortir un livre et de se résigner.

Elle avait parcouru deux chapitres de son livre de psychologie avant que la porte ne s'ouvre
brusquement. Elle se leva rapidement et suivit les robes gonflées qui disparaissaient déjà au coin du
salon.

Severus était déjà assis dans l'un de ses fauteuils terriblement inconfortables quand Hermione
arriva. Elle se percha sur le bord d'une autre chaise et le regarda.
"Une lame forgée par des gobelins infusée de venin de Basilic serait-elle suffisante pour détruire un
horcruxe ?" demanda-t-elle en choisissant de sauter les courtoisies de base du bavardage.

Severus cligna des yeux, ses yeux d'onyx toujours impénétrables. Elle pouvait presque voir les
murs d'Occlumencie derrière eux.

"L'épée de Gryffondor," déclara-t-il après un moment.

Hermione acquiesça.

"Je crois que ce serait possible," dit-il lentement, croisant ses doigts et paraissant pensif. "Bien que
nous ne le saurons pas avec certitude à moins de trouver un horcruxe."

Hermione hocha la tête avec un léger soupir. Les lèvres de Severus se courbèrent légèrement et il
renifla faiblement.

"Dans des moments comme celui-ci... je me demande à quel point Albus a-t-il manipulé les
événements au fil des ans," constata-t-il.

Hermione le regarda avec surprise. "Vous pensez que la deuxième année était intentionnelle ?"

Il fit un vague mouvement de poignet.

"Avec Albus, c'est impossible à dire. Mais il est mystérieusement commode que nous ayons une
telle arme à portée de main," dit Severus, puis son expression devint dure. "Il a toujours été assez
confiant quant à ses capacités de manipulation. Peut-être que s'il avait été moins opaque, nous ne
perdrions pas la guerre."

"Que voulez-vous dire ?"

Severus la regarda.

"Saviez-vous que sa blessure de la bague était en phase terminale ? J'avais préparé des potions pour
garder la malédiction à distance, mais sa mort était inévitable au moment où il l’a posé sur sa main.
Il avait planifié sa disparition pour la fin de la sixième année. Il avait même demandé que je le tue,
plutôt que de le laisser aux derniers ravages de la malédiction. Il soupçonnait également avant le
début de l’année que Drago avait également été chargé d'essayer de le tuer."

Hermione le regarda sous le choc.

"Albus était si confiant qu'il avait tout en main qu'il n'a pas pris suffisamment de précautions,"
continua Severus, "Je ne peux pas imaginer qu'il aurait négligé de mentionner les horcruxes après
avoir été maudit par l'un d'eux. Il avait probablement l'intention d'informer Potter par une série
d'indices vagues. Il en savait beaucoup plus sur les premières années du Seigneur des Ténèbres que
quiconque, mais il n'a jamais daigné confier de telles choses à d'autres."

L'expression de Severus devint amère et lointaine alors qu'il se taisait.

"Il savait que Drago allait essayer de le tuer ?" Demanda Hermione, stupéfaite par la révélation.

"Il le savait. Le suspectait," répondit Severus avec un léger signe de tête. "C'était difficile de
différencier quand il s'agissait d'Albus, mais oui, il l'anticipait. Malheureusement pour tous ses
plans, Drago a agit beaucoup plus rapidement et de manière plus décisive que même Albus ne
l'avait prévu. On pourrait penser qu'un sorcier si vieux aurait été plus méticuleux, mais clairement
pas. Son excès de confiance s'est fait au détriment de tous ceux qui lui ont survécu."

Severus jeta un coup d'œil à Hermione.

"Qu'est-ce qui vous a soudainement fait penser à l'épée de Gryffondor ?" s'enquit-il, son ton
étrangement désinvolte.

Hermione rencontra ses yeux.

"Une blessure que j'ai rencontrée m'en a donné l'idée," répondit Hermione.

"En effet," dit Severus avec une expression arquée.

Hermione lui lança un regard. "Vous connaissez la punition de Drago."

"Bien sûr. J'ai eu la tâche délicieuse de traire Nagini pour le venin. Alastor a mentionné que vous
le traitiez. J'ai été surpris de l'entendre."

"Ce n'est pas comme s'il pouvait cacher sa blessure. Avez-vous réalisé à quel point c'est grave ?
Tom avait l'intention d'empoisonner sa magie avec. Au moment où je l’ai découvert..." Hermione se
tut pendant une minute. "J'aurais aimé que vous m'en informiez, j'aurais pu commencer plus tôt."

Severus était silencieux et son air calculateur alors qu'il étudiait Hermione.

"Vous l'utilisez," constata-t-il finalement.

Hermione rougit légèrement et rencontra ses yeux.

"Oui," répondit-elle. "Cela semblait être la chose logique à faire. Vous aviez raison, il est isolé. Il a
failli sauter hors de sa peau la première fois que j’ai posé mes mains sur lui pour le guérir."

"Si vous aviez été entraîné par Bellatrix Lestrange pendant des années, vous tressailliriez
probablement aussi quand on vous touches," déclara sèchement Severus.

Hermione fit une pause pour réfléchir. "Que savez-vous de sa formation ? Il a dit des choses que -
je ne comprends pas. La cruauté employée semble excessive. Même selon les normes des
Mangemorts."

La bouche de Severus trembla. "Il a été initialement recruté pour punir l'échec de Lucius. Par
conséquent, je crois que le Seigneur des Ténèbres a donné à Bella une main plutôt libre dans le
choix des méthodes d'entraînement. Elle se méfiait de ma loyauté, donc ce n'était pas un processus
sur lequel j'ai été consulté. Je sais que malgré la brutalité, Drago était déterminé. Il appris et il a
continué à revenir, même quand ce n'était plus nécessaire. Il était déterminé à gravir les échelons. Il
était la plus jeune personne à avoir jamais porté la marque. Être au niveau le plus bas ne convient
pas aux Malefoy."

"Y’avait-il quelqu'un dont il était particulièrement proche dans le passé ? Quelqu'un qui est mort ?
Quelqu'un dont qui il se souciait ? Son motif - ressemble parfois à une expiation pour quelque
chose."

Severus croisa ses doigts et les pressa pensivement contre ses lèvres.
"Pas que j'aie jamais observé. Du moins, pas parmi ses colocataires," dit-il après une minute.

Hermione soupira.

"Et sa mère ? Il l'a mentionnée lors de sa première offre."

"Narcissa est devenue recluse après l'arrestation de Lucius. Je la voyais rarement et quand elle
apparaissait, elle était assez renfermée. Si jamais elle avait des objections, je ne l’ai jamais
entendue les faire."

"Elle semblait aimante envers lui à Poudlard," dit Hermione, penchant la tête sur le côté alors
qu'elle essayait de se souvenir des détails sur Narcissa Malefoy. "Mais c'était du courrier par
hiboux. Il ne me semble pas qu'elle soit intervenue en son nom du tout pendant sa formation."

"L'emprisonnement de Lucius semblait avoir eut un effet assez profond sur elle. De façon assez
similaire à celle dont sa mort à elle l'a affecté lui."

Hermione frissonna légèrement à la pensée de Lucius.

"Alors Drago est juste tombé sur le bord du chemin pour eux deux," conclut-elle, se sentant désolée
pour lui. Elle étouffa la pitié et changea de sujet. "Lucius a faillit tuer Ginny la nuit dernière. Nous
ne savons toujours pas comment il les a retrouvés."

"Il y a des traces génétiques," annonça pensivement Severus. "Elles sont extraites de la Magie
Noire et font des ravages. Cependant, je ne sous-estimerais pas la détermination de Lucius."

"Y’a-t-il des moyens de les étudier ?"

"J'enverrai un livre à Maugrey. Je n'imagine pas que les Weasley seront réceptifs aux rituels
protecteurs recommandés par moi-même - ou par vous, d'ailleurs."

La bouche d'Hermione se serra et elle détourna le regard, se sentant piquée par la juste évaluation.
Son plaidoyer pour la Magie Noire et sa défense de Severus lui avaient coûté beaucoup de
crédibilité auprès de ses amis.

Elle ravala la douleur et changea brusquement de sujet.

"J'ai finalement neutralisé le venin des runes. Je vais fermer les incisions demain soir. Avez-vous
des suggestions ?"

Severus renifla. "Je suis sûr que votre traitement prévu sera le meilleur qu'il puisse espérer."

Hermione fixa Severus et eut l'impression de rater quelque chose.

"Très bien," dit-elle en se levant.

"Dites-moi, que pensez-vous de Drago maintenant ?" Hermione fit une pause et regarda Severus.

Ses yeux étaient plissés. Presque suspect. Ses lèvres se tordirent pour bouger avant de se sentir
prête à parler, et elle les serra ensemble pendant un moment pendant qu'elle rassemblait ses
pensées. Elle glissa une boucle lâche derrière son oreille.
"Il est seul. Et en colère contre quelque chose. Je pense qu'il veut être meilleur qu'il ne l'est. Vous
aviez raison de dire qu'il y a quelque chose en moi qui l'attire. Il essaie de ne pas le faire, mais il ne
semble pas pouvoir s'empêcher de céder quand il en a l'occasion."

Severus l'étudia et Hermione se demanda ce que son expression trahissait.

"N'interprétez pas cela comme de la loyauté," dit-il après un moment.

"Je ne sais pas," dit-elle en agitant l'ourlet de sa chemise. "Je me rends compte que ce n'est pas
encore significatif. Ce n'est pas une sorte de levier. Mais j'espère que si je fais attention, je pourrai
éventuellement en tirer parti. Émotionnellement - il est vulnérable. Il n'y a personne en qui il peut
avoir confiance. Je ne pense pas qu'il y ait quelqu'un qui se soucie de lui du tout. Je pense qu'avec
le temps, il ne pourra pas s'empêcher de se sentir comme s'il avait besoin de moi. Il a mentionné
qu'à cause des runes, lorsqu’il veut quelque chose maintenant, il est plus difficile de l’en dissuader.
Je pense - je pourrais peut-être utiliser cela à mon avantage."

La bouche de Severus se tordit, la suspicion disparut de ses yeux mais son expression se
crispa. "Dans ce cas, si vous parvenez à réussir, vous êtes tout aussi susceptible de détruire l'Ordre
que de le sauver. J'espère que vous réalisez maintenant à quel point il est dangereux. Si vous avez
remplacé son ambition actuelle de cette manière-"

Severus s'arrêta un moment. "Si le Seigneur des Ténèbres ne peut pas le tenir en laisse, je ne vous
conseillerais pas de vous tromper en pensant que vous pouvez le maîtriser."

Hermione sursauta légèrement et elle regarda la cheminée froide, se tendant jusqu'à ce que ses
jambes tremblent alors qu'elle luttait pour ne pas craquer. La colère la traversa comme une
explosion.

"Vous m'avez dit de le rendre fidèle. C'est vous qui m’avez recommandé d'exploiter son intérêt,
s’exclama-t-elle d'une voix coupée. "Maintenant, vous me traitez de folle et m'accusez de mettre
l'Ordre en danger."

"Je vous ait dit de garder son intérêt. Or vous essayez de le faire dépendre de vous," déclara
Severus, son ton soudainement glacé. "La différence est profonde. À certains égards, les Malefoy
sont plus proches d'être des dragons que des sorciers. Ils ne partagent pas. Ils sont obsédés par ce
qu'ils considèrent comme leur. Savez-vous de qui Lucius avait besoin ? Narcissa. Si vous réussissez
ce que vous essayez, il ne vous laissera jamais partir. Et il ne se contentera pas d'être secondaire par
rapport à qui que ce soit ou quoique ce soit à votre égard."

Le cœur d'Hermione trembla légèrement. Elle pouvait sentir la terreur froide glisser de la nuque et
saigner à travers ses muscles trapèzes. Elle redressa les épaules et rencontra les yeux de Severus.
Elle prit une profonde inspiration.

"Il me possède déjà," répondit-elle d'une voix amère. "Maintenant et après la guerre. Tels étaient les
termes. Sauf à sa mort, quand aurais-je pu avoir l'intention de partir ? Nous avons besoin de ses
informations. Je ne peux pas le retenir avec un demi-effort. Tout était déjà joué pour moi à partir du
moment où vous avez tous accepté de me vendre à lui. Pensiez-vous vraiment que j'allais pouvoir
en revenir ?"

Ses épaules tremblaient légèrement. "Je ne vois pas comment garder son intérêt sans communiquer
avec lui. C'est la seule vulnérabilité dont il dispose. Si vous pensez que c'est un tel risque, vous
devriez en parler à Maugrey parce que je ne vois pas une autre façon."
Sa voix tremblait et craquait à plusieurs reprises alors qu'elle forçait les derniers mots. Elle respira
brusquement entre ses dents alors qu'elle essayait de se stabiliser.

"C'est un Occlumens Naturel. Et bien meilleur que moi. Il n'y a pas d'option à mi-chemin dans les
cartes," ajouta-t-elle.

Severus eut l'air surpris.

"Cela change les choses," dit-il après un moment.

"Maintenant vous comprenez ma difficulté," reprit-elle en regardant le sol. "Il n'y a pas la
possibilité de faire quelque chose dont je puisse me retirer plus tard. Si vous pensez que je fais le
mauvais choix, vous devriez le dire à Maugrey maintenant."

Il ne dit rien.

"Je ferais mieux d'y aller alors."

En quittant l’Impasse du Tisseur, elle se sentit étourdie et instable. C'était trop chaud et fermé. Elle
avait besoin d'espace pour respirer. Elle ferma les yeux et transplana au ruisseau de Whitecroft.

Elle sauta sur la berge et s'assit sur un gros rocher parmi les roseaux épais, hôta ses chaussures et
plongea ses orteils dans l'eau froide. La sensation vive de l'eau ressemblait à de la clarté.

Elle ne savait pas pourquoi elle finissait toujours ici. Elle supposa que c'était le seul endroit où elle
n'avait pas l'impression de cacher quoi que ce soit.

Elle fixa l'eau qui coulait, rejouant l'avertissement de Severus. Elle se sentait perdue. Tout son
espoir du début de la semaine avait l'impression qu'il était mort quelque part en elle et avait
commencé à se décomposer. Elle pressa ses mains contre ses yeux et lutta pour respirer
uniformément.

Elle ne pouvait plus vaciller maintenant. Si Severus avait des alternatives ou des objections, il
pourrait les soulever avec Maugrey. Elle ne pouvait plus changer de tactique maintenant qu'elle en
avait finalement trouvé une qui fonctionnait.

Elle regarda sa tour de prière tombée.

Elle se sentait tellement... en colère.

En colère contre le monde entier jusqu'à ce qu'elle ait l'impression d'en se briser.

Elle était en colère contre Severus pour l'avoir accusée de mettre l'Ordre en danger; contre Maugrey
et Kingsley, pour avoir décidé de lui demander de devenir une pute, sachant qu'elle sentirait qu'elle
n'avait pas le choix; contre Harry et les Weasley, pour avoir refusé d'utiliser la Magie Noire et avoir
amené la guerre au point où Hermione sentait qu'elle ne pouvait pas refuser; contre ses parents,
pour être impuissante et avoir besoin d'elle pour les protéger et les abandonner; et même contre
Minerva, pour avoir été si désemparée à son nom qu'Hermione sentait qu'elle devait protéger
Minerva de son propre chagrin.

Elle avait toujours pensé qu'elle pouvait tout faire pour ses amis. Tout pour les protéger.
D'une manière ou d'une autre, tout ce qu'elle avait fait l'avait laissée seule jusqu'à ce qu'elle se sente
comme si elle mourait d'un cœur brisé.

Il devrait y avoir une limite. Un moment où ça aurait cessé de faire mal.

Mais cela n'a jamais semblé s'arrêter. Cela n'a cessé de grandir quand quelqu'un a fracturait sa
façade comme Harry et Severus l'avaient fait chacun à leur tour…

Elle ne savait plus comment se réparer, et personne d'autre ne semblait enclin à même remarquer
qu'elle se cassait.

Elle se laissa pleurer pendant cinq minutes avant d'utiliser son Occlumencie pour entasser les
émotions distrayantes dans un coin de son esprit. Les pleurs la rendaient étourdie et lui faisait mal
aux tempes. Elle sortit une potion de soulagement de la douleur de sa sacoche et la but entièrement.

Elle ferma les yeux et se força à arrêter de penser aux autres.

Le soleil de l'après-midi s'était infiltré dans la pierre et elle était chaude sous ses mains. L'odeur de
l'eau et de la boue du ruisseau et l'odeur verte mordante des roseaux emplissaient l'air. Après
plusieurs minutes, elle ferma les yeux et pencha la tête en arrière pour s'imprégner des rayons du
soleil. Elle ne se souvenait pas de la dernière fois où elle avait sentit un soleil chaud sur son visage.
La lumière du lever du soleil était toujours froide, malgré sa beauté.

Tout dans sa vie était froid.

Après quelques minutes, elle se réveilla. Elle retira ses pieds de l'eau et essuya les gouttelettes
avant de retourner à Place Grimmauld.
Flashback 14

Août 2002

Cette nuit-là, elle et Malefoy étaient tous les deux apaisés. Il n'a pas bronché pendant qu'elle jetait
le sortilège de nettoyage et était calme pendant qu'elle appliquait l'analgésique puis le baume.

"La fille Weasley a-t-elle survécu ?" demanda-t-il brusquement en se levant.

Hermione le regarda avec surprise. Elle essaya de deviner pourquoi il demandait ça. Lucius voulait-
il une confirmation ?

Il n'avait pas remis sa chemise et il se tenait si près d'elle qu'elle pouvait presque sentir la chaleur
de son corps alors qu'il la regardait. Ses yeux étaient orageux, et quand elle resta silencieuse, son
expression vacilla brièvement.

"Je suppose qu'elle est vivante," dit-il en s'éloignant et en enfilant sa chemise.

Hermione cligna des yeux. "Elle l'est. Mais pas par manque d'efforts de la part de ton père,"
répondit-elle d'un ton amer.

L'expression de Drago se durcit légèrement.

"J'espère que tu ne me considère pas responsable des actions de mon père. J'ai sûrement
commis suffisamment de péchés par moi-même," reprit-il d'une voix serrée en boutonnant
rapidement sa chemise.

"Je ne sais tout simplement pas pourquoi tu me le demandes," dit-elle. Elle se sentait trop épuisée
pour avoir la conversation en cours.

"Cela peut peut-être te surprendre Granger, mais je n'ai aucun souhait particulier de voir tes amis
morts."

Hermione ne dit rien. Elle n'avait aucune idée du genre de réponse à apporter au commentaire.

"Mon père..." commença-t-il puis hésita; son visage devint un masque froid. "Ça ne fait rien."

Hermione s'effondra intérieurement. Elle avait besoin d'avoir cette conversation avec lui. Elle tendit
la main et attrapa son poignet. Il s'immobilisa et se retourna vers elle, son expression fermée.

"Je suis désolée. La question m'a pris au dépourvu. Je ne t’en veux pas pour ce qu’a fait ton père.
C'est juste...", sa voix s'interrompit brièvement et sa prise sur son poignet se resserra. "Je sais que tu
n'as jamais rien eu d'autre que du mépris pour les Weasley - mais ce qu'il leur fait est horrible."

Malefoy resta silencieux.

"Je suis désolé," répondit-il. "Je doute que tu me croies, mais je ne… il est impossible de le
raisonner concernant ce désir de vengeance."

"Tu n’es pas d'accord avec lui ?" demanda Hermione, étudiant son visage avec précaution.
Il utilisa son autre main pour saisir la sienne et dégagea son poignet. "Si je les avais blâmés pour la
mort de ma mère, je n'aurais pas posé de questions sur la fille Weasley."

"Merci d'avoir posé la question," répondit-elle, jetant un regard maladroit autour de la pièce. "Ça
doit être difficile pour toi. Je sais que tu admirais ton père."

Drago avait l'air nettement mal à l'aise avec la direction que la conversation prenait.

"Bien. Eh bien... à plus tard, Granger," dit-il et transplana sans un mot.

Hermione resta là pendant plusieurs instants, passant en revue la conversation avant de retourner à
Place Grimmauld.

Lorsqu’elle arriva, elle trouva sa chambre occupée par Harry et Ginny. Elle gesticula dans le
couloir puis se dirigea vers les étages supérieurs de la maison. En passant devant l'une des plus
petites pièces, elle aperçut un choc de cheveux roux penchés sur une table de cartes. Elle fit une
pause et tapa légèrement sur la porte.

"Salut Mione," dit distraitement Ron alors qu'il déplaçait des pièces d’échecs sur des cartes, puis se
gratta la tête distraitement avec le bout de sa baguette. Son expression était tendue.

"Tu as une minute ?" demanda-telle.

"Bien sûr." Il fourra sa baguette dans sa poche arrière et leva les yeux vers elle. "Je suis juste en
train de revoir ce qui s’est passé depuis mon départ. Il y a eu beaucoup de raids pendant notre
absence, tu as dû être occupée."

Il lui lançait un regard pénétrant. Hermione baissa les yeux.

"Je suis sûre que tu vois la stratégie," dit-elle doucement.

"Kingsley utilise les horcruxes pour garder Harry hors du terrain," répondit-il.

Hermione fit un bref signe de tête. "Tu comprends pourquoi, n'est-ce pas ?"

L'expression de Ron se durcit davantage alors qu'il haussait les épaules et hocha la tête.

" Ça ne sert à rien de le risquer dans une escarmouche alors que nous avons besoin de lui pour le
coup final. Ouais. Je comprends. Cela ne veut pas dire que j'aime ç a. Et certaines de ces missions
… Il tira quelques rouleaux et les regarda. "Ce sont pratiquement des missions suicides. J e n'avais
pas ré alis é à quel point Kingsley avait tenté de jouer la sécurité à cause de Harry . Voi r ce qu’il a
organisé pendant les quelques semaines où nous étions partis ..."

Il s'interrompit alors qu'il regardait les rapports avec colère. " Quels ont été exactement les taux de
pertes pendant notre absence ?"

Hermione ouvrit la bouche pour répondre, et il la coupa.

"Je n'ai pas besoin que tu me le dises. Je peux voir les chiffres ici. Putain - putain c’est incroyable.
Si Kingsley était là, je le frapperais."

Son visage devenait écarlate de rage.


"Ron, nous ne pouvons plus nous permettre de jouer la sécurité," dit Hermione son estomac se
nouant alors qu'elle pensait au nombre de personnes à qui elle avait dû fermer les yeux au cours des
dernières semaines et au nouveau refuge hospitalier qu’elle et Bill avait dû construire et sécuriser
"Je ne pense pas que tu réalises à quel point nos ressources sont épuisées. Pendant combien d’année
penses tu que l’argent d'Harry pourra nourrir une armée ? Les ressources médicales s’amenuisent.
L’Europe est de plus en plus sous le contrôle de Tom. La seule option qui nous reste est prendre des
risques. Et nous ne pouvons pas risquer Harry."

Ron était silencieux. Hermione pouvait voir les muscles de sa mâchoire travailler alors qu'il
continuait à la serrer et à la relâcher.

"Nous devons trouver les horcruxes," dit-il finalement. Hermione laissa échapper un souffle lent et
profond qu’elle retenait anxieusement et hocha la tête.

"Nous le faisons," répondit-elle. Tom et Harry sont les piliers. Idéologiquement, les Mangemorts
sont trop diversifiés. C'est le pouvoir de Tom qui maintient la cohésion de l'armée. Si nous pouvons
le tuer, de fa ç on permanente, il devrait y avoir suffisamment de luttes dans leur camp pour donner
le dessus à la Résistance."

"Je suppose que c'est le seul avantage des illusions d'immortalité de Tom, il ne prend pas la peine
de préparer un successeur," constata Ron d'une voix boisée en examinant un autre rapport de
mission. Hermione pouvait voir sa signature en bas, vérifiant les blessés, calculant les pertes en
nombres impersonnels et nets. "Bien que je ne doute pas que les Malefoy pensent qu'ils sont les
premiers maintenant que Bellatrix est morte. Putain de psychopathes."

"Tu dois convaincre Harry que les horcruxes sont la première priorité," dit-elle, fixant Ron
attentivement. "Surtout maintenant, après Ginny. J'ai peur qu'il veuille simplement les ignorer."

L'expression de Ron se tendit.

"Ouais," répondit-il doucement. Hermione se rapprocha avec hésitation.

"Ron, j'espère que ce que j'ai dit lors de la réunion d'hier soir ne t’as pas donné l'impression que
c'était de ta faute. Tu as sauvé Ginny. Je ne pensais pas qu'il serait approprié de ne pas divulguer
ces informations, mais je ne voulais pas te blesser en les révélant."

"C'est bon," claqua-t-il, l'expression raide. "Tu as fait ce qu’il fallait."

"Je suis désolée-"

"Ne fais pas ça. Je n'ai pas vraiment envie d'en parler," déclara-t-il d'une voix tremblante qui ne
laissa pas place à l’argumentation. Les yeux d’Hermione scrutèrent son visage, reconnaissant la
tension autour de ses yeux, le rouge montant à ses oreilles tandis que son visage devenait si pâle
que ses taches de rousseur ressortaient comme des gouttes de sang.

Si elle le poussait un peu plus, il exploserait.

Elle sentit son cœur se serrer.

"Bien. Eh bien, je te laisse revoir ta stratégie," dit-elle en se tournant pour partir.

Elle monta lentement l’escalier.


Le nombre de sujets qu'elle évitait avec Harry et Ron afin de ne pas se battre avec eux avait
lentement créé un gouffre.

Essayer de rester concentré. Restez en mission. Tous ces problèmes et arguments personnels qu'elle
avait remis à un autre jour. En supposant que la guerre prendrait fin et qu'ils auraient une chance de
tout gérer sans compromettre leur concentration et risquer la vie de quelqu'un.

Mais la guerre durait depuis des années.

Maintenant, ils savaient à peine se parler. Il y avait tellement de ressentiment tacite. Tant de choses
qu'ils avaient attendu de dire pendant trop longtemps. Chaque désaccord portait sur mille choses de
plus que le simple problème en question.

L'idée qu'ils pourraient revenir en arrière et réparer cela semblait impossible.

Peut-être qu'il y avait eu une chance avant Malefoy. Mais maintenant…

Hermione était presque certaine d'avoir franchi une ligne dont ils ne lui permettraient jamais de
revenir. Pour eux, l'ampleur de la trahison romprait définitivement les choses.

Rien que d'y penser lui rendait la respiration difficile.

Elle se retrouva dans une salle d’entraînement. Elle entra, glissa ses pieds sous une armoire utilisée
pour ranger du matériel et commença à faire des redressements assis jusqu'à ce que ses muscles
abdominaux aient l'impression d'avoir été injectés d'acide.

Elle avait découvert que le régime d'exercice de Drago était un excellent moyen de canaliser son
stress, sa frustration et son chagrin. Elle n'avait jamais eu l'intention de lui dire, mais elle aurait
aimé avoir commencé à faire de l'exercice il y a des années. Les symptômes physiques du stress ne
pouvaient être supprimés par l'Occlumencie. Canaliser tout cela dans l'exercice était un excellent
moyen de le brûler.

La poussée d'endorphines par la suite était un avantage supplémentaire.

Après avoir fait tant de répétitions de relevé-assis qu'elle pouvait à peine se décoller du sol, elle se
retourna et commença à faire des pompes. Elle était était médiocre à les exécutés mais elle était
aussi résolue. Elle était déterminée à progresser jusqu'à ce qu'elle en fasse autant d'affilée que
Drago le lui avait ordonné.

Elle était pleine de sueur et avait l'impression d'avoir été frappée par un sort de gelée sur tout son
corps quand elle eut terminé toutes les répétitions. Elle ne faisait qu'un quart de la quantité, mais
elle avait finalement réussi à faire tous les différents exercices.

Elle trébucha dans les escaliers et s’endormit sur un siège à côté d’une fenêtre.

Quand elle se réveilla le lendemain matin, tout son corps protestait. Chacun de ses muscles lui
faisait mal. Elle descendit les escaliers dans une salle de bain et prit une longue douche avant que
quiconque ne lève.

Cette nuit-là, elle révisa dans son esprit attentivement en revue la liste de ce dont elle avait besoin
pour la procédure de Drago. Elle avait acheté une bouteille de tequila bon marché au cas où il
déciderait de vouloir boire quelque chose. Elle doutait qu'il ait jamais goûté à l'alcool Moldu, et elle
avait décidé qu'il méritait de souffrir s'il choisissait d'ignorer son conseil d'apporter le sien.

Alors qu'elle préparait plusieurs potions, elle sentit quelqu'un enfreindre les barrières de son placard
à potions et se tourna pour trouver Harry se tenant maladroitement derrière elle.

"Hermione," dit-il, ne rencontrant ses yeux que pendant un moment avant de baisser le regard.

"Oui ?" répondit-elle prudemment, glissant quelques fioles supplémentaires dans les poches de sa
sacoche.

"Je...," commença-t-il, puis s'arrêta.

Elle jeta un coup d'œil à sa montre. Elle devait rencontrer Drago dans sept minutes.

"Est-ce que c’est Ginny qui t’envoie ?" demanda-t-elle avec une légère pointe de voix. Même avant
que Ginny et Harry aient commencé à coucher ensemble, Ginny forçait Hermione et Harry
à essayer de réparer les choses après chacune de leur disputes.

"Oui," dit-il maladroitement, fourrant ses mains dans ses poches. La mâchoire d'Hermione se serra.

"Eh bien, tu peux lui dire que nous avons parlé. C'est bon. Plus de conflits. Je suis sûr que tu étais
juste fatigué et que tu cherchais ta meilleure amie," répondit Hermione d'un ton dédaigneux, jetant
à nouveau un coup d'œil à sa montre.

Harry ne dit rien et Hermione commença à le contourner pour partir. Il attrapa son bras.

"Hermione," déclara-t-il fermement. "Je m'excuse. Et pas seulement parce que Gin m'a envoyé. J'ai
franchi une ligne. J'étais en colère à cause de la manière dont Ron était boulversé, et je me suis
défoulé sur toi. J’ai mis en doute la façon dont tu avais traité Ginny et Ron, même si je sais que ta
première priorité est toujours tes patients. Je suis désolé pour ça."

Hermione fit une pause et regarda Harry, son expression fermée.

C'était une excuse pour l'avoir insultée et doutée d'elle en tant que guérisseuse. Ce n'était pas une
excuse pour elle.

Il étudia son visage pendant plusieurs secondes.

"Tu es... l'une de mes meilleures amies," ajouta-t-il.

Hermione sentit quelque chose en elle disparaître. Comme si elle portait une flamme dans son cœur
et qu'elle s'était brusquement évanouie et l'avait laissée dans les ténèbres.

Les mots étaient - une seconde pensée. Quelque chose à dire parce qu'il l'avait déjà dit. Parce que
c'était une chose qu'il était censé lui dire.

Elle sentit sa mâchoire trembler.

Elle le regarda fixement. Quelque chose dut transparaître sur son visage parce qu'Harry s'avança
brusquement et la serra étroitement dans ses bras.

Elle s'accrocha à lui pendant une minute.


"Pardon. Je suis vraiment désolé," chuchota-t-il dans le creux de son cou, sa voix étouffée.

Elle essaya de se ressaisir. Elle n'avait pas le temps ni la capacité d'avoir des émotions à ce
moment-là.

Elle lui serra les poings et trembla pendant un moment en le serrant contre lui, avant de forcer ses
murs mentaux à se remettre en place. Il n'y avait pas de place pour Harry à l'intérieur d'eux.

"Je suis juste fatiguée. Tu veillais juste sur Ron. Tu avais raison, je ne pensais pas à lui quand j'en ai
parlé." Elle se dégagea des bras d'Harry. "Tu es un bon ami pour lui."

Harry la regarda attentivement.

"Suis-je un bon ami pour toi ?" demanda-t-il.

Hermione rencontra ses yeux.

"Le meilleur," dit-elle d'une voix ferme. "Pour toujours mon meilleur ami."

Le visage d'Harry devint soulagé.

"Ginny dit qu'elle veut tester son visage dans un pub Moldu donc quelques-uns d'entre nous sortent
ce soir. Pomfresh a dit que tu n'étais pas en service ce soir. Tu veux venir ?"

Le cœur d'Hermione se leva pour un battement puis se serra.

"Je ne peux pas," répondit-elle. "J'ai promis à l'une des maisons de soins palliatifs que je viendrais
ce soir pour les examens et l'inventaire. Je suis déjà en retard."

"Oh d'accord. Je voulais juste te le demander," déclara Harry.

"Amusez-vous bien."

Harry acquiesça. "Je le ferais savoir à Gin."

Elle hocha la tête et le regarda s'éloigner. Quand il fut partit, elle ferma la porte de son placard à
potions et resta une minute à essayer de tout contenir.

Elle laissa échapper plusieurs bouffées de souffle par le nez, puis donna un coup de pied sur la
plinthe jusqu'à ce que la douleur dans ses orteils devienne vive.

Elle ne pouvait pas pleurer. Elle devait effectuer une procédure de guérison complexe. Il n'y avait
pas de place dans sa tête pour les émotions. Elle n'avait pas le temps de pleurer à propos d'Harry.

Elle pressa ses lèvres en une ligne dure et essaya de se recentrer.

Au bout d'une minute, elle réussit à pousser le maelström vers le bas. L'étouffant dans le fond de
son esprit. Elle attendit que sa respiration soit régulière. Puis elle sortit de Place Grimmauld,
souriant et adressant un rapide signe de la main à tout le monde se dirigeant vers Londres.

Elle avait quatre minutes de retard lorsqu'elle entra dans la cabane. Draco apparut une minute plus
tard.
Il la regarda fixement.

"J'ai presque cru que tu m’avais oublié," dit-il ironiquement.

"Quelqu'un voulait me parler. Je n'avais aucune excuse pour me précipiter," répondit-elle en


conjurant une petite table et en commençant à sortir des fournitures de sa sacoche.

Malefoy la regarda travailler en silence pendant une minute.

"Tu es un véritable hôpital ambulant," constata-t-il.

"Je dois l’être."

Elle arrangea tout dans l'ordre dans lequel elle en aurait besoin, puis invoqua l'une des chaises.

"Il te sera plus facile de tester ta dextérité sur une chaise que sur une table médicale," expliqua-t-
elle. "Tu devrais enlever entièrement ta chemise."

Il commença à la déboutonner pendant qu'Hermione redressait ses fournitures et passait ses yeux
sur elles avec précaution une dernière fois.

"Il y a deux façons de guérir des incisions aussi profondes que les tiennes," dit-elle en levant les
yeux vers lui. "Sans douleur, mais la cicatrisation du tissu musculaire peut entraîner des limitations
à long terme de la mobilité de tes épaules. Ou douloureusement, afin de garantir que le tissu
cicatriciel ne se lie pas de manière à interférer avec ta dextérité. J'ai supposé que tu choisirait cette
dernière."

Il acquiesça. La regardant attentivement.

"Je peux utiliser des charmes de soulagement de la douleur sur les incisions que je ne guéris pas,
mais je ne peux pas utiliser de potions qui réduiront tes sensations ou tu ne pourras pas me dire si le
tissu cicatriciel se forme correctement. Ça va faire mal."

"J’en suis conscient," déclara-t-il d'une voix dure.

Hermione sortit la tequila et la posa sur la table. "L'alcool aide. En supposant que tu ne sois pas
totalement ivre, cela aidera à garder la douleur gérable sans réduire la sensation dans tes épaules à
un degré qui interfère avec la guérison. C'est un alcool Moldu appelé Tequila. C'était très bon
marché. Je n'ai pas un gros budget pour l'alcool."

Elle sorti un philtre Calmant de sa poche.

"Une double dose de philtre Calmant aide aussi. Être tendu n'aidera pas." Elle tendit à Drago la
grande fiole de philtre Calmant et le regarda la prendre.

"Prêt ?" demanda-t-elle. Elle ne s'était pas sentie aussi nerveuse à propos d'une procédure de
guérison depuis longtemps.

Il chevaucha la chaise et elle commença.

Elle fit soigneusement pousser une section de tissu cicatriciel, puis l'a tourna complètement,
l’étendit et étira son épaule. Ça tirait. Elle lança un sort pour aider à détendre le tissu mais il tirait
toujours. Elle dut en couper une autre partie et la faire pousser à nouveau.
Petit à petit.

Le sang coulait des autres runes alors que le mouvement les agitait continuellement.

Elle posa le tissu cicatriciel sur quatre runes avant que Drago ne soit finalement à bout et invoqua
sans baguette une bouteille de whisky Pur-Feu vintage.

Elle ne dit rien, s'arrêtant pendant qu'il arrachait le bouchon avec ses dents, puis le buvait pendant
plusieurs secondes. Puis il la posa fermement à côté de la bouteille de tequila et baissa la tête sur le
dossier de la chaise.

"Putain… Merde," marmonna-t-il.

"Désolé," répondit-elle maladroitement, plaçant légèrement sa main sur son épaule alors qu'elle
recommençait à travailler.

"C’est pas la peine, Granger," grogna-t-il. Son visage était pâle et il agrippait le dossier de la chaise
jusqu'à ce que ses jointures deviennent blanches.

Il but entre chaque rune après cela.

Au moment où elle commença sur son autre épaule, il dépassait le stade de la légère ébriété et
entrait dans les premiers stades de l'ivresse.

"Putain de merde," gémit-il à voix basse. "J'ai toujours sût que tu étais une vraie salope. Tu n'as pas
à me le montrer."

Hermione pressa fermement ses lèvres l'une contre l'autre, déchirée entre l'offense, l'amusement et
la sympathie.

"La salope qui te guérit," répondit-elle.

Il rit.

"Apparemment."

Il ne parla plus, sauf pour répondre à ses questions sur le tissu cicatriciel jusqu'à ce qu'elle ait finit.
Elle nettoya tout le sang de son dos.

Elle appliqua doucement plusieurs analgésiques et une dernière couche d'une potion crémeuse pour
aider le nouveau tissu à se fixer correctement. Les cicatrices étaient d'un rouge furieux.

Elle jeta un coup d'œil à sa montre. Il était bien passé minuit. Cela avait pris plus de temps que
prévu.

"Très bien," dit-elle. "J'ai terminé."

Malefoy soupira de soulagement et avala la dernière gorgé de whisky Pur-Feu avant de pousser
la deuxième bouteille vide sur la table à côté de la première.

Il resta quelques secondes immobile comme si il reprenait ses repères. Puis il pencha la tête sur le
côté et regarda la Tequila.
"Qu'est-ce que c'est que ça ?" dit-il la saisissant par le goulot en l'inspectant.

Il ne montrait presque aucun signe d'ivresse. Son élocution était parfaite et ses mains restaient
stables. Hermione n'avait jamais vu personne boire autant d'alcool et rester aussi indemne de
l'extérieur.

C'était terrifiant à quel point il était contrôlé.

"Ne bois pas ça. C'est tellement bon marché. Tu viens de boire une centaine de gallions d'alcool
vintage. Ne finit pas avec ça."

Il n'était pas enclin à écouter. Il la dévissa, la renifla, puis prit une gorgée curieuse. Il la cracha
aussitôt sur le sol.

"Putain ! C'est du vernis. On essaye de m’empoisonner maintenant, Granger ?"

"J'y pensais comme une punition si tu avais choisi de ne pas me croire et de ne pas apporter la
tienne," confessa Hermione ironiquement. "On m’a dit qu’elle a meilleur goût si elle est consommé
avec du sel et un quartier de citron vert."

"Dit ?"

"Je ne bois pas beaucoup, surtout pas dans le monde Moldu," lui rappela Hermione.

"Tu ne sais même pas ce que tu as acheté." Sa bouche était toujours tordue, comme s'il ne pouvait
pas enlever le goût de sa langue.

"J'ai simplement opté pour une teneur en alcool élevée et peu coûteuse ," déclara-t-elle.

"Je ne devrais pas être surpris. Ta vision de l’ivresse est de boire du porto en te faisant passer pour
un troll sous un pont," dit-il en riant légèrement.

Hermione eut une expression aigre en finissant de ranger ses fournitures de guérison. Elle fouilla
dans son sac et jura intérieurement. Elle avait oublié d'apporter une potion de sobriété. Elle l'avait
sur sa liste de contrôle mentale, mais cela lui avait échappé quand Harry est apparu.

"Bien. J'ai fini. Es-tu sûr de vouloir transplaner ?" demanda-t-elle en le regardant attentivement.
Elle ne pensait pas qu'il pouvait l'être.

Il sembla réfléchir à la question pendant plusieurs secondes. Inclinant la tête d'un côté à l'autre et
haussant un sourcil.

"Je ne crois pas que ce serait médicalement conseillé," dit-il enfin.

Elle soupira de soulagement. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle ferait s'il avait essayé d'insister
sur le fait qu'il était sobre. Elle se demanda si elle serait capable de l'étourdir s'il ne la laissait pas
faire.

"Bien. Eh bien, est-ce que tu veux que je t'invoque un lit ? Je suis plutôt douée pour faire ça,"
demanda-t-elle.

"Envie de partir ?" dit-il en se levant et en lui lançant un regard perçant. Il ne semblait pas du tout
ivre. "Quelqu'un t’attend ?"
La question la prit au dépourvu. Elle cligna des yeux et pensa à tout le monde dans un pub sans
elle.

"Non," répondit-elle en secouant la tête.

"Moi non plus," annonça-t-il. Puis avec une incantation informulé et sans baguette dans sa main,
une autre bouteille d'Ogden's Reserved apparut. "Buvons."

Elle le fixa. Elle n'avait pas prévu que la soirée irait dans ce sens.

Il devait être ridiculement ivre. Avec la quantité de whisky Pur-Feu qu'il avait bu, il devrait être
insensible.

"Je ne pense pas que ce soit une très bonne idée," déclara-t-elle en se faufilant vers la porte.

"Allez, Granger," engagea-t-il d'un air cajolant et il s'avança, se refermant sur elle, bouteille à la
main. Il était toujours torse nu. "La petite guérisseuse solitaire de l'Ordre. Essaye de boire dans un
endroit qui n'est pas un lit de ruisseau."

Hermione se cogna contre le mur alors qu'elle s'éloignait de lui. Il se dressa au-dessus d'elle et elle
pencha la tête en arrière afin de maintenir un contact visuel. Il lui fit un sourire narquois.

"Tu devrais te sentir privilégiée. Je ne bois avec personne. Je ne me saoule jamais avec qui que ce
soit. C'est une idée tellement merdique. L'Occlumencie est de mauvaise qualité. Les réflexes sont
ralentis. Une terrible idée."

"Tu as déjà dit ça," fit remarquer Hermione, glissant sa main derrière son dos et essayant de trouver
la poignée de la porte.

"Je l’ai déjà dit...?" Il cligna des yeux. "Tu vois ? D'une manière ou d'une autre - quand il s'agit de
toi…", il soupira et posa son front sur le dessus de sa tête. Hermione resta figée d'étonnement.

Sa main vide se leva et il effleura légèrement sa joue du bout de ses doigts. Glissant son pouce le
long de sa pommette. Le souffle d'Hermione se bloqua dans sa gorge.

"Tu m’inspires de terribles décisions. Il y a quelque chose chez toi. Je ne peux pas le comprendre."
Il leva la tête et se pencha en arrière juste assez pour la regarder. "Qu'est-ce qui te rends si spéciale
?"

Hermione trouva la poignée de porte et la tourna, essayant d'ouvrir la porte. Mais elle bougeait pas.
Elle baissa les yeux et trouva le bout de la chaussure de Drago logé contre elle.

Elle leva les yeux vers lui et il eut un sourire narquois.

"Allez, Granger. Où est ton courage de Gryffondor ?" dit-il, sa voix basse, venant du fond de sa
gorge si bien qu'elle paraissait rauque. "Prends un verre avec moi. Je t'appellerai même Hermione."

Elle frissonna au son de son nom dégoulinant de ses lèvres. La manière coupée et précise dont il
parlait habituellement avait disparu. Il était terriblement joueur. Comme un Fléreur avec un Gnome
dans ses griffes.

Elle essaya de nouveau la porte. Il semblait se rapprocher. Il n'y avait pratiquement aucun espace
entre eux. Elle pouvait sentir la chaleur de sa poitrine nue sur son visage. Ses yeux étaient cagoulés
mais brillants alors qu'il la regardait.

Son rythme cardiaque commença à augmenter en flèche. Elle était sur le point de lui demander de
la laisser partir. De lui dire qu'il lui faisait peur.

Elle ouvrit la bouche pour le dire. Puis elle se ravisa.

Elle devais rester.

Drago Malefoy se remettait à elle sur un plateau ivre.

Si elle avait déjà espéré une entrée, c'était bien celle-là. L'opportunité ne se répéterait pas. Même lui
admettait qu'il faisait une erreur. C'était un risque.

Rester était un risque pour elle, murmura un coin de son esprit. Elle secoua légèrement la tête et
l'ignora.

Elle devait rester.

Elle essaya de ne pas être ouverte sur son changement d'avis.

"Je n'ai pas peur," répondit-elle en faisant saillir son menton et en retirant sa main de la poignée de
la porte.

Il souriait. "Vraiment ?"

"Vraiment," répéta-t-elle en faisant un petit pas vers lui. Il y avait à peine de la place pour bouger.

Elle attrapa la bouteille d'Ogden's et l'évalua. C'était un label de réserve vieux de quatre-vingts ans.
Elle sortit le bouchon et le renifla.

Elle était légère, mais elle doutait de pouvoir faire semblant de boire. Drago le remarquerait.

Et elle avait besoin de courage. Elle n'avait aucune idée de ce qu'un Drago Malefoy avec des
inhibitions réduites pourrait faire. Cette pensée la fit se sentir froide de terreur.

Elle rencontra son regard amusé alors qu'elle prenait une gorgée.

L'un d'eux était sur un plateau. La question était simplement de savoir qui.
Flashback 15
Chapter Notes
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Août 2002

Le whisky Pur-Feu brûlait vivement dans sa gorge, et instantanément les battements de son cœur se
calmèrent légèrement. La chaude sensation de courage se répandit dans sa poitrine.

Elle inclina la bouteille vers Drago, il la prit de sa main et prit une gorgée. Ses yeux étaient fixés
sur les siens jusqu'à ce qu'il l'abaisse. Puis il regarda autour de la pièce nue dans laquelle ils se
trouvaient. Tirant sa baguette d'un étui attaché à son bras droit, il la fit tourner et invoqua un sofa.

Hermione lui lança un regard.

"Je ne traverserais pas le canapé à chaque fois que nous nous passerons la bouteille," déclara-t-il.
Puis il ajouta d'un ton moqueur: "Je peux t’invoquer un accoudoir si tu as besoin d'une barrière."

Ses yeux étaient moqueurs. Il était toujours torse nu.

"Ou tu aurais pu invoquer des gobelets," rétorqua-t-elle en lui lançant un regard pointu. Elle se
laissa tomber sur le petit canapé et attendit qu'il fasse de même.

Il se pencha, posa sa main sur le dossier du canapé derrière son épaule et se pencha sur elle, glissant
la bouteille dans sa main.

"À ton tour. Tu as beaucoup de rattrapage à faire," dit-il à voix basse avant de s'asseoir à côté d'elle.
Il était beaucoup plus proche qu'il ne le fallait.

Hermione prit une autre gorgée et le regarda. Quand elle essaya de la lui rendre, il hésita et lui
indiqua qu'elle devait continuer.

"Tu le regretteras quand je commencerai à pleurer sur toi," dit-elle, se méfiant à nouveau de la
façon dont il était ivre. Elle pouvait déjà sentir l’alcool commencer à la frapper. Elle avait choisit de
dîner et c'était des heures plus tôt. Une sensation tiède et sourde commençait à lui envahir
l’estomac.

"Tu n'as pas beaucoup pleuré," répondit-il en se penchant délicatement en arrière. Puis, découvrant
que cela ne faisait pas mal, il se laissa tomber contre le dossier du canapé avec un soupir audible.
"Je n'avais aucune idée d’à quel point ça me manquais de pouvoir m'appuyer contre quelque
chose."

"Fais attention pour les prochains jours," conseilla Hermione entre deux gorgées. "Si tu es
insouciant pendant qu'ils se fixent, la peau pourrait se déchirer et je devrais refaire certaines parties.
Si tu veux, je peux continuer à venir. Si je continue à les traiter pendant quelques jours de plus, tu
ne les ressentira même plus. Du moins, pas leurs aspects physiques."

Il lui fit un sourire narquois et secoua la tête comme s'il était incrédule.

"Y’a-t-il quelqu'un dont tu ne te sens pas responsable ?" demanda-t-il.


Hermione ne répondit pas à la question et elle prit une autre gorgée de whisky Pur-Feu. Des larmes
piquèrent soudainement aux coins de ses yeux.

"Tous mes amis boivent ce soir. Ils m'ont invité, mais je n'ai pas pu y aller," lâcha-t-elle
brusquement.

Il resta silencieux pendant un moment.

"Je suis désolé. Nous aurions pu reporter," déclara-t-il. Hermione se moqua.

"Bien-sûr. Comme si j’allais te laisser avec des lacérations dans le dos pendant un jour de plus pour
que je puisse aller boire. Ce n'est pas comme si je pouvais même boire avec eux de toute façon. Je
me lancerais probablement dans une nouvelle dispute acharnée avec Harry et Ron."

Elle fondit en larmes et pleura pendant plusieurs minutes. Pendant qu'elle pleurait, Drago lui
arracha la bouteille de ses doigts et se mit à la vider. Quand ses sanglots se furent finalement assez
calmés pour renifler, il gloussa.

"Tu sais," dit-il sèchement, "si jamais je devais t’interroger, je pense que je passerais la torture et la
Légilimencie et je verserais juste une bouteille de whisky Pur-Feu dans ta gorge."

Hermione se mit à rire à travers ses larmes.

"Oh mon Dieu, tu as raison," répondit-elle en soufflant et en s'essuyant les yeux.

Il lui rendit la bouteille et elle la sirota pendant plusieurs minutes en silence.

"Merci, Granger," dit-il doucement après un moment.

Le coin de sa bouche se courba en un petit sourire.

"Je pensais que tu avais dis que si je buvais avec toi, tu m'appellerais Hermione."

"Hermione," dit-il. Elle le regarda. Ses yeux étaient cagoulés; il la regardait attentivement.

"Oui ?"

Il ne dit rien; il continua juste à la regarder jusqu'à ce qu'elle commence à rougir. C'était distrayant
de le regarder quand il n'avait pas de chemise. Ses yeux continuaient de baisser, de s'attarder, puis
elle se rattrapait et levait les yeux et découvrait qu'il la regardait toujours.

"Je pensais que tu avais dit que tu étais plus en colère quand tu étais ivre," dit-elle finalement
nerveusement.

"Je le suis normalement," répondit-il. "La dernière fois que je me suis saoulé, je me suis enfermé et
j'ai détruit la pièce."

"Tu ne sembles pas ivre," dit-elle. Elle en revanche commençait à vraiment l’être. Sa tête était
lourde et elle avait un désir irrésistible à la fois de rire et de pleurer et de se pelotonner sur le
canapé.

"Je ne suis pas une personne détendue."


"Je te l’ai fait remarqué. Et tu m’as engueuler," s’exclama-t-elle sévèrement. Elle sentit son visage
faire une expression plus exagérée qu'elle ne l’aurait voulut.

Il rit dans sa barbe. "Ma tension n'interfère pas avec mon duel. Je parie que je pourrais encore te
battre en duel même maintenant."

"Tu le pourrais probablement oui," répondit Hermione avec un soupir. "J'ai cependant fait de
l'exercice. Je pensais que je détesterais ça, mais c'est vraiment sympa."

Il eut un sourire narquois, et c'était lâche et tordu. Hermione rougit.

"Tu devrais mettre une chemise," dit-elle finalement, sa voix sautillante. "Tu dois avoir froid."

Soudain, sa main était dans la sienne, et il la pressa contre sa poitrine. Elle haleta légèrement de
surprise et sentit son rythme cardiaque augmenter rapidement.

"Est-ce que j'ai l’air d’avoir froid ?" demanda-t-il à voix basse. Il s'était assit et ils étaient
soudainement très, très proches. Si près, qu’Hermione pouvait sentir son souffle contre son cou. Un
frisson parcourut sa colonne vertébrale.

"N-non," murmura-t-elle, fixant ses doigts écartés sur sa poitrine. Elle avait passé des heures à le
toucher pendant qu'elle traitait ses runes, mais être face à face rendait le contact physique
soudainement intime. Elle pouvait sentir la moindre sensation de battement de son cœur sous son
index. Sans réfléchir, elle lui caressa légèrement la peau.

Il inspira brusquement et elle en sentit le frisson sous sa main. Sa main était toujours sur la sienne,
mais il ne tenait plus la sienne en place. Elle passa son pouce sur son pectoral et le sentit frissonner
sous ses doigts.

Hermione avait l'impression qu'elle respirait à peine; que si elle inspirait ou expirait trop
brusquement, quelque chose dans l'air se briserait.

Le moment - la tension entre eux - ressemblait aux ailes d'un papillon. Délicat. D’une fragilité à
couper le souffle.

Elle leva les yeux vers lui. Son visage était à quelques centimètres du sien. Ses yeux sombres alors
qu'il étudiait son visage.

Il était étonnamment beau.

Elle s'était à peine laissée le remarquer. Mais d'une manière ou d'une autre, ivre et sentant son cœur
battre sous ses doigts, elle le voyait. La froideur de son personnage s'était estompée; sa peau était
chaude, et son souffle contre sa peau était chaud, il était beau à regarder.

Elle ne pouvait pas se souvenir de quand elle avait cessé d'avoir peur de lui.

"Je dois admettre," dit-il à voix basse comme si c'était une confession, "que si quelqu'un m'avait dit
que tu deviendrais si belle, je ne serais jamais venu près de toi. J’en ai été ébloui quand je t’ai revu
pour la première fois."

Elle le regarda avec confusion.


"Tu es comme une rose dans un cimetière," déclara-t-il, et ses lèvres se courbèrent en un sourire
amer. "Je me demande ce que tu aurais pu devenir sans la guerre."

"Je n'y avais jamais pensé", avoua-t-elle.

"Ça ne me surprend pas," répondit-il d'une voix calme. Il tendit sa main et il captura une boucle qui
s'était détachée de ses tresses. "Tes cheveux sont-ils toujours les mêmes ?"

Elle renifla en souriant. "Oui. La plupart du temps."

"Ils sont comme toi," dit-il, tordant la boucle entre ses doigts pour qu'elle s'enroule autour de son
doigt. "Attaché à leur place, mais toujours les mêmes en dessous."

Hermione le fixa pendant un moment, puis des larmes lui montèrent aux yeux. Ses yeux
s'écarquillèrent.

"Oh mon Dieu, Granger," dit-il à la hâte, "ne pleure plus."

"Désolée," s’excusa-t-elle en retirant sa main et en tendant la main pour essuyer ses larmes. Elle
avait froid.

Quand elle le regarda à nouveau, son expression était pensive.

Elle ne l'avait jamais vu aussi expressif auparavant. Elle l’avait toujours perçu comme portant un
masque jusque-là. Avec juste les plus brefs scintillements de quelque chose de réel à l'occasion.
Alors qu'ils étaient assis là, elle pensa presque voir le vrai lui.

Et il paraissait–

Triste.

Seul.

Peut-être même ayant le cœur brisé.

"Je t'ai dit que je pleurerais si tu me saoulais," répondit-elle.

"Je sais. Ça ne me dérange pas. Je ne veux juste pas en être la raison pour ce soir," déclara-t-il,
détournant les yeux d'elle et laissant tomber sa main de ses cheveux.

Elle avala une autre gorgée de whisky Pur-Feu et lui offrit le reste. Il restait moins d'un quart de
bouteille.

Il la prit et regarda autour de la pièce. Son expression devint amère. L'air autour de lui s’était
brusquement refroidit.

Hermione reconnut le changement. C'était comme elle en pleurant. Quelque chose lui était venu à
l'esprit - l’avais frappé. L'alcool avait aminci ses parois d'Occlumencie et il ne pouvait s'empêcher
de le ressentir.

Calme. En colère. Comme il l'avait dit.

Sans réfléchir, elle tendit la main et prit sa main la plus proche d'elle. Sa main gauche.
Il la regarda. Elle retourna sa main et passa ses pouces sur sa paume. La touchant. Elle pouvait
sentir les moindres tremblements du cruciatus encore en lui.

"Depuis quand es-tu devenu ambidextre ?" demanda-t-elle.

Il rencontra ses yeux et elle put voir sa surprise.

"Quand l’as tu deviné ?" demanda-t-il après un moment.

"Ton étui est sur ton bras droit, mais tu as toujours utilisé ta main droite en duel avec moi,"
répondit-elle. "Et tu as les mêmes callosités de baguette sur les deux mains. Je l'ai remarqué le jour
où j'ai travaillé pour la première fois sur tes runes."

"Intelligente," dit-il.

Hermione eut un sourire narquois. "Tu le comprends seulement maintenant ?"

Il se moqua. "Humble aussi," ajouta-t-il sèchement.

Elle sortit sa baguette et marmonna des charmes en tapotant la pointe sur sa main. Essayant de
soulager les dernier tremblements.

"Tu n'es pas obligé de continuer à me guérir, Granger," dit-il après un moment. Elle se sentit rougir
sous son regard.

"Hermione," répondit-elle, lui rappelant à nouveau. "Tu avais l'air triste. Je ne savais pas si tu
voulais un câlin de ma part. Alors j'ai pensé à ça. Je pensais que te guérir serais au moins, quelque
chose que tu voudrais.

Il se tût et elle continua de lui masser la main. Passant ses doigts sur et contre les siens. Il avait de
longs doigts effilés.

"Et si je voulais autre chose ?" dit-t-il. Sa voix était calme mais il y avait comme une tension dans
la manière dont il posa la question.

Ses mains se figèrent et elle leva les yeux vers lui. C'était comme si tout l'oxygène de la pièce avait
soudainement disparu. Son rythme cardiaque tripla et sa poitrine se creusa soudainement.

"Qu’est ce que tu veux ?" demanda-t-elle prudemment. Elle étudia son visage. Ses yeux étaient
sombres, mais son expression était détendue. Curieuse. Ses cheveux étaient tombés sur son front,
adoucissant ses traits anguleux. Il avait l'air jeune.

"Est-ce que tu pourrais te détacher les cheveux ? Je veux les voir," déclara-t-il.

Elle cligna des yeux. "Vraiment ?" demanda-t-elle en le regardant avec incrédulité.

Il répondit par un bref signe de tête.

Elle tendit lentement la main et tira les épingles. Les tresses tombèrent, elle retira les élastiques
et commença lentement à faire courir ses doigts pour ne pas faire de peur de chaque côté.
Lorsqu'elle atteignit le sommet de sa tête, elle fit glisser ses doigts une fois de plus puis laissa
tomber ses mains sur ses genoux.
"Voilà. Ma crinière."

Il la fixa pendant plusieurs secondes en silence. "Je n'avais pas réalisé qu’ils étaient si longs."
"Le poids les rends plus facile à gérer," répondit-elle en jetant un coup d'œil autour d’elle; ne
sachant pas où regarder. Elle rassembla les épingles dans ses mains et les ramassa. La pointe d'une
longue boucle effleura son poignet et elle sursauta légèrement.

Elle n'avait plus l'habitude d'avoir les cheveux lâchés. Normalement, elle ne les détachait que le
temps de se doucher, puis les tressait avant qu'ils ne soit secs. Elle se sentait presque victorienne,
comme si avoir les cheveux lâches révélait quelque chose de profondément intime sur elle-même.

Drago se pencha en avant et mit ses doigts dans ses cheveux le long de sa tempe. Son expression
était toujours curieuse. Elle frissonna et retint son souffle quand elle le sentit glisser ses doigts
jusqu'à sa taille.

"C'est plus doux que ce à quoi je m'attendais," avoua-t-il. Ses yeux étaient fascinés. Elle n'avait
jamais vu personne s'intéresser à ses cheveux. L'interaction entière avait dépassé sa zone de confort
et elle n'avait aucune idée de ce qu'elle était censée dire ou faire.

Elle le fixa et réalisa que ses yeux étaient devenus quelque peu étourdis. Il était vraiment, vraiment
ivre.

Soudain, son visage était encore plus proche. À quelques centimètres du sien. Sa main glissa le
long de son cou et s'emmêla dans les boucles à la base de son crâne. C'était si...

Vulnérable.

Intime.

Sensuel.

Il ne regardait plus ses cheveux. Ses yeux étaient sur son visage. Sur sa bouche.

Ils étaient si proches.

"Si tu ne veux pas que je t'embrasse, tu devrais le dire maintenant," dit-il.

Elle sentit le souffle de chaque mot contre ses lèvres.

Tout semblait surréaliste. Comme un rêve. Flou et plein de sensations.

Elle pouvait sentir le poids de sa vie peser sur elle; l'écrasant jusqu'à ce qu'elle puisse à peine
respirer. Jusqu'à ce qu'elle puisse à peine respirer de la solitude.

Mais elle pouvait aussi sentir la main de Drago dans ses cheveux. Il était plus gentil qu'elle ne
l'avait pensé. Chaud au toucher. Magnifique. Si près qu'elle pouvait le sentir respirer.

Il la regardait comme il la voyait.

Il demandait.

Si elle n'avait pas parlé à Harry ce soir-là. Si elle n'avait pas été aussi ivre. Si elle n'était pas si
seule. Si la révélation de la soirée n'avait pas été que Drago Malefoy était vraiment gentil quand il
était ivre, elle aurait peut-être fait quelque chose de différent.

Mais elle ne fit pas.


Elle l'embrassa.

Un vrai baiser.

Le goût du whisky Pur-Feu était sur chacune de leurs lèvres.

Dès que sa bouche toucha la sienne, Drago prit le contrôle. Comme si elle avait avait apaisé une
tension à l’intérieur de lui. Sa main dans ses cheveux se resserra et il l'attira vers lui, la tirant sur ses
genoux.

Elle posa ses mains sur ses épaules alors qu'il approfondissait le baiser. Il utilisa sa prise sur ses
cheveux pour cambrer son cou en arrière et glissa son autre main sur sa gorge. Il glissa ses doigts
sur sa peau; le long de ses clavicules et de ses épaules, dans le creux de sa gorge comme s'il la
mesurait.

Elle passa une main le long de sa mâchoire et dans ses cheveux. Alors que sa paume frôlait sa
pommette, il pressa son visage contre elle pendant un moment.

Il était tellement affamé de toucher.

Il traça le long de son corps et elle se pencha vers le contact comme un chat. Elle n'avait pas réalisé
à quel point elle avait envie d'être touchée.

Qu'elle en était aussi affamée.

Il glissa une main le long de l'ourlet de sa chemise, effleurant la peau de son abdomen avant de
glisser lentement sous ses vêtements et de passer sa main sur le bas de son dos. La tenant contre
son ventre pour qu'elle doive cambrer son dos pour continuer à l'embrasser.

Les baisers n'étaient pas pressés. Ils étaient curieux. Il utilisa sa prise sur ses cheveux pour
contrôler le rythme alors qu'il l'embrassait lentement. Frottant légèrement sa bouche contre la
sienne pour qu'elle frissonne avant qu'il ne la mordille doucement. Puis le bout de sa langue
effleura sa lèvre inférieure. Elle haleta, et quand sa bouche s'ouvrit, il approfondit le baiser, glissant
sa langue contre la sienne.

Il avait un goût de glace, de whisky Pur-Feu et de péché.

Elle passa ses mains sur ses épaules, le sentant. Dur et pâle comme du marbre, mais chaleureux. Il
était si chaud au toucher. Elle emmêla ses doigts dans ses cheveux et les tira doucement, se
cambrant contre lui alors qu'il caressait sa taille et elle frissonna. Une tension commençait à
s'accumuler en elle.

Elle n'avait jamais...

Une voix au fond de son esprit lui rappela cruellement qu'elle n'était pas censée y penser. Elle
sursauta légèrement comme si cette pensée l'avait physiquement frappée.

Drago utilisa sa prise sur ses cheveux pour ramener sa tête en arrière et exposer son cou. Laissant
ses lèvres et s'embrassant le long de sa mâchoire et de la colonne de sa gorge jusqu'à ce qu'elle
gémisse et s'accroche à lui.

Elle y pensait.
Elle ne savait pas comment ne pas y penser.

Elle prit son visage dans ses mains et ramena sa bouche contre la sienne. Écrasant ses lèvres contre
les siennes férocement, elle enroula ses bras autour de lui. Essayant de tout ressentir.

Leurs poitrines étaient pressées l'une contre l'autre, et elle n'était pas sûre de sentir son rythme
cardiaque ou le sien. Peut-être avaient-ils le même tempo.

Elle était tellement fatiguée d'être seule.

Elle était si fatiguée d'être réduite à ses fonctions. Guérisseuse. Chercheuse en Arts Sombres.
Maîtresse de potion. Liaison. Outil. Putain.

Comme si elle était devenue l'une de ces choses parce qu'elle le voulait.

Elle voulait pleurer mais ne pouvait pas. Elle embrassa Drago plus férocement, et il la rencontra
avec un feu égal.

Ses mains parcouraient sa chemise, palpant ses seins à travers son soutien-gorge. Il passa
légèrement son pouce sur le dessus d'eux pour qu'elle frissonne et se cambre.

Elle pouvait l'entendre respirer alors qu'il s'éloignait de ses lèvres et commença à déposer des
baisers le long de sa mâchoire, frottant légèrement ses dents contre l'os incurvé.

Il glissa une main sous son soutien-gorge et frotta son pouce sur son téton. Elle le sentit se durcir
sous son toucher et elle en voulut plus. Elle se mordit la lèvre et gémit doucement alors qu'il
recommençait. Elle s'accrochait à ses épaules.

Il remonta son soutien-gorge et serra sa poitrine nue. Sa bouche était chaude à la jonction de son
cou et de son épaule, et elle le sentit sucer légèrement sa peau.

Sa main glissa sur son épaule, sentant la faible sensation de ses cicatrices. Elle les caressa
légèrement. Elle passa les doigts de son autre main sur sa poitrine, sentant tous les creux et les
remontées de ses muscles. Mémorisant ce qu'il ressentait. Il se pressa contre sa main.

Il gémit contre son cou. De plaisir, pas douleur. La vibration du son envahit sa poitrine, plus chaude
que la brûlure du whisky Pur-Feu.

Elle haleta alors qu'il continuait à taquiner ses seins et à embrasser et sucer le long de son épaule.

Elle ne savait pas qu'elle pouvait ressentir autant de choses à la fois. Que les sensations
tourbillonnaient toutes ensemble et se fusionnaient dans son corps, devenant quelque chose de plus
grand qu'elle.

Elle se sentait inondée de sensations et d'émotions.

Elle n'aurait pas pensé que ses mains et son souffle, ses lèvres et sa langue, son corps dur contre le
sien, le frottement de ses cheveux contre sa peau l'affecteraient émotionnellement.

Elle n'avait aucune idée que l'entendre et le sentir réagir à son toucher et à son corps pouvait
l'affecter autant.

Elle n'avait pas su que c'était comme ça.


Personne ne lui avait dit. Personne ne l'avait prévenue.

Elle ne savait pas qu'elle pouvait l'affecter. Elle ne s'était pas attendue à ce qu'il l'aime
physiquement. Il n'avait jamais semblé enclin.

Maigre. C'était comme ça qu'il l'avait appelée après l'avoir vue nue, qu'il aurait souhaité avoir
demandé quelqu'un d'autre.

Elle trembla.

Une autre pensée indésirable lui vint.

Elle pourrait être n'importe qui. Il était juste seul, il voudrait de quiconque qui pourrait le toucher.

Une boule jaillit dans sa gorge, et elle ne put l'avaler. Ses mains se figèrent et elle lutta pour respirer
sans pleurer.

Drago le remarqua. Il leva la tête de son épaule et fixa son expression. Puis il sourit amèrement,
éloigna ses mains, redressant ses vêtements en la déplaçant de ses genoux.

"Tu devrais y aller maintenant," dit-il.

Sa voix était froide. Difficile. Fermée et au point de départ une fois de plus.

Son masque était parfaitement remis en place.

Chapter End Notes

Illustrations d'Avendell, suivez-la sur https://avendell.tumblr.com/ et


https://www.instagram.com/avendellart/.

Illustrations supplémentaires :

• https://www.instagram.com/p/CL-eIFElEDc/?igshid=cddwdfv7qwah par _knar.m_.


• https://artfleureia.tumblr.com/post/648031611085045760/if-anyone-had-told-me-that-youd-
become-so par fleureia.
• https://twitter.com/lwaayys/status/1435636301781295111?s=21 par lwaayys
Flashback 16

Août 2002

Hermione pressa ses lèvres l'une contre l'autre alors qu'elle regardait Drago, respirant de manière
irrégulière.

"Je suis trop ivre. Je ne peux pas transplaner," répondit-elle. "Je te l'ai dit, je pleure. Je ne peux pas
m'en empêcher. Je ne sais pas comment tout retenir quand je suis ivre."

Elle pressa ses mains sur sa bouche et lutta pour ne pas fondre en larmes. Mais elles s'échappèrent
de ses yeux et glissèrent sur ses doigts.

Drago soupira.

"Pourquoi tu pleures maintenant ?" demanda-t-il alors qu’elle n'arrêtait pas de refouler ses larmes.

"Parce que je suis seule et que je t'embrasse et que tu ne penses même pas vraiment que je suis
attirante," admit-elle en larmes.

Drago la regarda pendant un moment puis pencha la tête en arrière et regarda le plafond pendant
une minute complète.

"Pourquoi tu pensais que je t’embrassais ?" demanda-t-il finalement d'une voix serrée.

Le coin de la bouche d'Hermione se tordit et elle détourna les yeux.

"Parce que je suis là," déclara-t-elle doucement.

"Pourquoi m'a tu embrassé ?" demanda-t-il en détournant les yeux du plafond pour la regarder.

Hermione étudia un nœud dans un plancher et tordit une boucle dans ses mains.

"Parce que tu me traites comme si j’étais moi. Mes amis me traitent comme une collègue,"
confessa-t-elle d'un ton amer, "Harry et moi nous sommes disputés, puis il s'est excusé de m'avoir
insulté professionnellement. Comme si c'était la partie qui m'avait fait mal. D'une manière ou d'une
autre - tu me rappelles que malgré ce que je suis devenue dans cette guerre, la personne que j'étais
avant existe toujours."

Elle se mordit la lèvre en essayant de ne pas recommencer à pleurer. Elle attrapa la bouteille sur le
sol où elle avait été abandonnée à un moment donné et avala le whisky Pur-Feu restant. Il restait
moins d'une gorgée, et elle avait un espoir persistant que si elle finissait tout, cela la mènerait à un
point d'ébriété au-delà du sentiment.

Malefoy détourna les yeux d'elle, puis se pencha en arrière et passa son bras sur ses yeux. Quand
elle eut fini la bouteille d'Ogden, elle lui jeta un coup d'œil. Son bras s'était affaissé; il s’était
endormi.

Elle le fixa pendant un long moment, étudiant ses traits d'une manière qu'elle ne s'était jamais
permise dans le passé. Puis, progressivement, ses paupières commencèrent à se refermer. Elle
devrait - elle ne pouvait pas vraiment réfléchir, mais elle devrait faire quelque chose. Se lever ? Ou
peut-être invoquer un petit lit quelque part ? Sa vue s'assombrit. Elle s'endormit toujours en le
regardant.

Elle ne savait pas lequel d'entre eux bougeait mais quand ils remuèrent le lendemain matin, ils
étaient à moitié enlacés l'un avec l'autre. D'une manière ou d'une autre, aucun d'eux n'était tombé du
petit canapé. Ils s'étaient effondrés et s'étaient enfouis dans les bras de l'autre. Si la tête d'Hermione
n'avait pas semblé sur le point de s'ouvrir, elle aurait essayé de se retirer rapidement, mais au lieu
de cela, elle était juste restée piégée sous Drago dans un état d'horreur stupéfaite.

Son expression montrait la même horreur et presque la panique quand il passa brusquement du
sommeil un état d’éveil. Il essaya de retirer son bras de dessous elle, et ils vacillèrent de façon
précaire sur le bord du canapé.

"Si tu me fais tomber de ce canapé, je vomirai sur toi," lui dit immédiatement Hermione. Il
s'immobilisa et se regardèrent.

"Des solutions ingénieuses alors à proposer, Miss-je-sais-tout ?" demanda-t-il finalement.

"Donne-moi une minute," dit Hermione, rougissant profondément écarlate et en fermant les yeux
alors qu'elle essayait de penser à une solution. Elle ignorait résolument Drago allongé sur elle.
Drago, qui était torse nu. L'air dans la pièce était froid mais sa peau était chaude, et son souffle
fantôme contre sa joue était chaud. Son corps entier était dur et pressé contre elle; son bras sous son
dos la faisant se cambrer en lui. Il y avait quelque chose de distinct et de plus en plus pressé contre
sa cuisse près de sa hanche et après un moment de perplexité, elle le sentit se contracter légèrement
- oh mon Dieu !

Elle n'y pensait pas. Elle n'avait rien remarqué. Elle ne pensait qu'à sa gueule de bois et à la façon
de se dégager de Drago sans qu'aucun d'eux ne vomisse sur l'autre.

Drago était au-dessus d'elle de tout son poids, mais son bras le plus proche du bord du canapé était
enroulé autour de sa taille jusqu'à son coude. Si il essayait de le faire sortir de dessous elle, leur
poids combiné risquerait de le déstabiliser au point de les faire tomber tous les deux de la causeuse.

S'il pouvait libérer son autre bras, il pourrait attraper le dossier du canapé et se libérer. Mais quand
il essayerait de bouger son épaule, cela entraînerait également un vacillement.

S'il pouvait déplacer ses jambes du canapé en premier, alors il pourrait s'agenouiller sur le sol et se
libérer facilement. Mais le processus, soupçonna Hermione, entraînerait beaucoup de friction au
niveau de la taille.

"Je pense que si je bouge ma jambe gauche..." commença à dire Drago.

"Ne fais pas ça !" Aboya Hermione, sentant son visage devenir plus rouge.

"Merde ! Granger, ne crie pas," dit-il avec colère, grimaçant.

"Laisse-moi réfléchir," répondit Hermione, en souhaitant amèrement qu'elle se soit endormie par
terre.

"Putain, c’est incroyable," marmonna-t-il dans sa barbe.


L'irritation s'est enflammée à l'intérieur de sa poitrine à côté de son embarras face à leur situation
actuelle.

"Ne me blâme pas. Je voulais rentrer chez moi hier soir. C'est toi qui as bloqué la porte et demandé
à ce que je boive avec toi," s’exclama Hermione d'un ton aigu.

"J'étais ivre. Selon ta suggestion en tant que supposé professionnel de la santé, pourrais-je ajouter."
Son expression était dédaigneuse.

"Je m'excuse d'avoir recommandé une source de soulagement de la douleur tout en te guérissant,"
dit Hermione, le regardant fixement. "Si mon aide est un tel inconvénient pour toi, tu peux toujours
aller ailleurs."

"J'avais déjà l'intention de le faire," répondit-il froidement.

La respiration d'Hermione se bloqua avec une vive douleur, et elle se raidit puis se renversa sous
lui. Il perdit l'équilibre et bascula, elle s'assit rapidement pour éviter d'être emmenée avec lui.

Il se cogna la tête avec une bruit retentissant sur le parquet.

"Tu es une putain de salope," déclara-t-il en agrippant son visage.

Hermione se moqua de lui en se levant.

"Oui, je pense que c'est assez bien établi maintenant," répondit-elle, pressant ses lèvres dans une
ligne dure alors qu'elle saisissait sa sacoche et ouvrait la porte.

"Si tu as des informations utiles, laisse un parchemin. Je le ramasserai plus tard," dit-elle, passant à
travers la porte et transplana avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit en réponse.

Au moment où elle réapparue dans la rue du numéro 13 de la Place Grimmauld, sa vision doubla
et elle vomit dans une haie. Après avoir banni le désordre et essuyé sa bouche, elle fouilla dans sa
sacoche et en sortit la fiole de potion de soulagement de gueule de bois qu'elle s'était souvenue
d'emballer pour Drago la nuit précédente.

Elle avala la potion, et sa bouche se tordit légèrement alors qu'elle se tenait dans la rue vide en
essayant de ne pas pleurer alors qu'elle passait en revue la nuit précédente dans une perspective de
sobriété.

Elle avait embrassé Drago Malefoy. Plus que de l'embrasser. Elle l'avait embrassé langoureusement.
Elle l’avait voulut.

Elle n'avait jamais embrassé personne d'autre que Viktor Krum pendant sa quatrième année.

Mais ce n'était pas ce qui la dérangeait.

Alors qu'elle se tenait dans la rue vide, tordant la sangle de sa sacoche, elle craignait d'avoir
compromis sa mission. Drago s'était remis à elle. Il avait demandé sa compagnie et il avait voulu
l'embrasser. Elle l'avait accepté en étant ivre, vulnérable et peu sûre d'elle.

Elle ne savait pas si avoir des relations sexuelles avec lui aurait été la bonne décision, mais elle
n'avait pas fait dérailler leur séance de câlins avec un calcul ou une stratégie de sa part. Elle avait
reculé et il l'avait vu.
Disposé. Il avait été précis à ce sujet. Au moment où elle avait hésité, il l'avait repoussée hors de
ses murs.

Elle n'avait même pas pensé à sa mission. Il avait touché ses cheveux et lui avait dit qu'elle était
adorable. Il avait parut triste pour elle, et cela lui avait donné envie de l'embrasser.

Si l'alcool ne l'avait pas rendue si peu sûre d'elle, elle aurait probablement couché avec lui. Elle ne
savait pas qu'être touchée par quelqu'un pouvait avoir un sens comme ça. Que le fait de l'entendre
gémir et réagir à son contact affecterait quelque chose au plus profond d'elle.

Théoriquement, elle comprenait le sexe et les relations amoureuses. Mais pratiquement -


personnellement - parlant, elle se retrouvait tellement au-delà de ses profondeurs qu'elle se sentit
comme si elle avait été jetée dans un gouffre en haute mer.

Elle n'avait jamais eu de temps ni d'opportunité pour aucune sorte de relation. Pas quand elle
s'entraînait à l'étranger. Pas quand elle est revenue. La plupart des gens de son âge n'avaient même
pas l'autorisation d'accéder à elle lorsqu'elle travaillait sur des recherches ou des potions, et les
visites étaient soigneusement réglementées à l'hôpital. Au moment où la plupart des patients étaient
suffisamment rétablis pour la remarquer, ils étaient transférés hors de son hôpital vers une salle de
convalescence ou un centre de soins palliatifs.

Il n'y avait simplement jamais eu le temps.

Elle avait observé Ron et son cycle de partenaires et supposé que le sexe était impersonnel. Juste
quelque chose de réconfortant et de physique. Qu'il était facile d'être avec quelqu'un et de s'éloigner
ensuite sans se soucier de savoir s'il cherchait quelqu'un d'autre le lendemain.

Elle avait pensé que si jamais le pas était franchi avec Malefoy, elle pourrait être indifférente. Que
cela n'aurait pas à être personnel si elle était simplement assez rationnelle. Allonge-toi et pense à
l'Angleterre. Les femmes avaient fait cela pendant des centaines d'années.

Elle avait eu tort.

Embrasser Drago et être touché par lui avait été ressenti comme la chose la plus personnelle qui lui
soit jamais arrivée. Cela avait éveillé un désir quelque part au plus profond d'elle; alors qu'elle se
tenait seule dans la rue, elle se surprit à vouloir la revivre.

Cela avait semblé sacré. Cela n'avait pas été quelque chose de stratégique ou d'impersonnel. C'était
elle qui avait tendu la main et embrassé quelqu'un qui s'intéressait à elle. Qui s'était senti parente
dans la solitude. Quelqu'un qui avait compris le monde sombre dans lequel elle était descendue.
Qui ne lui en voulait pas de vouloir gagner la guerre à tout prix.

Elle voulait que cela signifie autant pour lui. Le fait de savoir que cela ne l’était probablement pas
brisa quelque chose en elle. Il était sûrement comme Ron. C'était simplement juste quelque chose
de physique.

Le fait que ce ne serait pas - ne pourrait pas - être ainsi pour elle était cruellement injuste. Le fait
qu'elle en avait encore envie de toute façon était le pire de tous.

Elle se sentait vide. Elle se sentait trahie physiquement et émotionnellement par elle-même.
Elle ne voulait plus jamais s'approcher de Drago. Elle avait l'impression que le voir lui ferait mal à
chaque fois.

Mangemort. Meurtrier. Espion. Cible. Outil.

Pourtant, elle voulait qu'il la touche. Pour lacer ses doigts dans ses cheveux, glisser ses mains le
long de son corps et le sentir haleter contre ses lèvres alors qu'elle l'embrasserait en retour.

Elle n'avait jamais voulu une telle chose auparavant, et elle ne savait pas comment l'ignorer
maintenant qu'elle s’agit que cela existait. Elle ne savait pas comment l'arrêter. Ce n'était pas un
désir dans son esprit qu'elle pouvait obstruer.

C'était quelque part plus profond.

Mais cela n'avait pas d'importance. Peu importait qu'elle ne veuille plus jamais le revoir. Peu
importait ce qu'elle ressentait. Les consignes restaient les mêmes: garder son intérêt, le rendre loyal.

Elle ravala l'arrière-goût amer de la potion et de son vomi et retourna à Place Grimmauld.

"Putain de merde, Hermione !" s’exclama Ron en franchissant la porte.

Il était dans le salon avec les insomniaques.

Elle le regarda, perplexe.

"Qu'est-ce qui est arrivé à tes cheveux ?" demanda-t-il.

Elle tendit la main et sentit ces derniers s'emmêler autour d'elle.

"Des ronces," mentit-elle aussitôt.

"On dirait que tu as perdu un combat contre un Fléreur," dit Ron d'un ton taquin.

Hermione acquiesça distraitement.

"J'avais oublié qu’ils étaient comme ça," ajouta Ron après l'avoir regardée pendant une autre
minute. "C'est joli, la façon dont tu les gardes tressés maintenant."

Hermione lui sourit faiblement et sentit sa mâchoire trembler légèrement.

"Oui. C'est mieux quand je les retiens," déclara-t-elle. "Je sais à peine quoi en faire quand ils sont
comme ça maintenant."

Elle ne voulait parler à personne. Elle ne voulait surtout pas parler de ses cheveux.

Elle se précipita vers une salle de bain et prit une douche. Elle se frotta violemment, essayant
d'effacer tout souvenir physique des mains de Drago. L'eau brûlait et elle ne pouvait pas se résoudre
à l'éteindre. Quand elle eut fini de se laver, elle continua à rester là pendant que les minutes
passaient; perdant du temps qu'elle n'avait pas.

Elle ne pleurait pas, se dit-elle. C'était juste le jet de la douche. C'était juste de l'eau sur son visage.
Elle essuya à peine ses cheveux avant de les tresser rapidement en deux tresses françaises tendues
qu'elle enroula à la base de sa nuque. Soigné. Pas une boucle égarée à voir.

Elle prenait un inventaire de potions quand Kingsley l'a trouva.

"Granger, on a besoin de toi au Shell Cottage," dit-il.

Hermione se figea pendant un moment avant de se retourner et de dessiner une rune dans un coffre
très indescriptible étendu sur le sol. Il s’ouvrit et elle en sortit un petit sac en cuir. Elle souleva le
volet et fit un rapide inventaire visuel.

"Je suis prête," répondit-elle, essayant de calmer le rythme rapide de son cœur et la sensation de
froid nouage dans son ventre.

Kingsley la conduisit à Place Grimmauld puis transplana par la porte d'entrée.

Ils ne sont pas réapparus au Shell Cottage. Hermione savait qu’ils ne le feraient pas.

Ils se tenaient à l’entrée d'une grotte étroite. Kingsley s'approcha et tapa sur un gros rocher à côté
de l'ouverture de la grotte.

Le sol aux pieds d'Hermione tourbillonnait et un escalier descendant dans le sol apparut. Elle la
regarda un moment, pressant ses lèvres l'une contre l'autre avant de commencer à descendre.

Au bas de l'escalier se tenait Gabrielle Delacour, d'une beauté éthérée.

"Ermione, j'en ai attrapé un autre !" annonça-t-elle en triomphe. "Le 'e n'est pas marqué mais je
pense que le 'e est important parce que le 'e est très difficile."

Gabrielle était une recrue récente de la Résistance britannique. L'un des rares membres de la
Résistance française qui s'est échappé dans d'autres parties de l'Europe lorsque Voldemort avait
finalement pris le contrôle de la France. Les amis et camarades de classe de Gabrielle étaient tous
morts. Elle était arrivée brûlante pour se venger.

Plutôt que de l'introduire formellement dans la Résistance britannique ou dans l'Ordre, Kingsley
avait entraîné Gabrielle dans son équipe de reconnaissance secrète; une équipe que même la plupart
des membres de l'Ordre ignoraient en grande partie.

Les recrues de Kingsley étaient dispersées à travers l'Europe pour recueillir des renseignements.
C'étaient pour la plupart des agents libres. Kingsley leurs laissait des indications vagues et une
grande marge de manœuvre quant aux moyens qu'ils devraient utiliser pour extraire les
informations. Tant que l'information était bonne, il ne faisait aucun geste pour freiner ou remettre
en question leurs méthodes.

Ils étaient censés ramener leurs cibles pour être emprisonnés. Hermione était appelée pour les
guérir avant qu'ils ne soient placés en animation suspendue.

Gabrielle était exceptionnellement douée pour la collecte d'informations. Elle utilisait son allure de
Vélane et piégeait ses cibles quelque part où elle pouvait les interroger comme bon lui semblait.
Elle avait également tendance à rapporter beaucoup plus d'informations que les prisonniers.

Hermione soupçonnait qu'elle tuait la plupart de ses cibles une fois qu'elle en avait fini avec elles. Il
y avait un triomphe froid dans les yeux de la Française qui parlait de la douleur à la fois donnée et
reçue. La belle jeune femme portait toujours des manches longues et se couvrait soigneusement du
cou vers le bas.

Quand Gabrielle ramenait quelqu'un, cela signifiait qu'elle n'avait pas pu le briser. Dans ce cas, elle
se résignait à les abandonner aux méthodes traditionnelles d'interrogatoire de Kingsley et Maugrey:
Legilimencie, Veritaserum et pression psychologique.

Chaque fois que Kingsley amenait Hermione à la plage, elle ne savait jamais vraiment ce qui
l'attendait.

Elle se prépara.

Elle ouvrit la porte et trouva un jeune homme retenu sur une chaise. De petites flaques de sang
reposaient sur le sol sous lui.

Hermione prit une profonde inspiration, plaça son sac en cuir sur la table et l'ouvrit, en sortant les
fournitures et en les plaçant proprement sur la table. Quand elle eut tout mis en place, elle se
rapprocha et jeta un diagnostic.

Rien de grave. Rien qui puisse le tuer. Beaucoup de petites blessures dans les zones avec une
grande quantité de nerfs. Elles étaient concentrés sur ses mains et - Hermione déglutit - ses organes
génitaux.

Il était conscient mais ignorait Hermione, ce qui était normal.

Le travail d'Hermione était de le guérir avant que Kingsley ne l'interroge. Ce n'était pas tant une
courtoisie qu'une vis supplémentaire à tordre pendant que le prisonnier s'inquiétait de ce qui allait
arriver.

Parfois, la peur était suffisante pour qu'ils se cassent pendant qu'elle travaillait et commençaient à
offrir leurs informations à Hermione.

La première fois qu'elle avait été amenée et avait découvert que l'Ordre autorisait tacitement la
torture, elle avait été furieuse. Il y avait une différence, une différence profonde, entre utiliser les
Forces du Mal pour se défendre et torturer quelqu'un. Accepter de guérir ces prisonniers signifiait
qu'elle le permettait.

Kingsley était insensible à sa conscience. Il n'y avait personne d'autre avec l'autorisation au sein de
l'Ordre qui avait les compétences pour le faire. Si Hermione ne les guérissait pas, les prisonniers
seraient laissés dans l'état dans lequel ils se trouvaient quand il leur aurait administré le philtre de
Mort-Vivante, les laissant mutilés en animation suspendue.

Elle avait tenté à plusieurs reprises de dissuader Kingsley de donner à ses recrues une telle liberté.
Elle avait proposé de brasser plus de Veritaserum. Il l'avait regardée fixement et avait répondu que
les membres de la reconnaissance ne voulaient pas de Veritaserum, ils voulaient se venger. En les
recrutant, il les canalisait simplement aussi efficacement qu'il le pouvait. L'Ordre avait besoin
d'espions prêts à faire tout ce qu'il fallait; ils ne pouvaient pas envoyer des gens qui pourraient
reculer ou se retenir à un moment crucial.

Il lui avait rappelé qu'ils avaient besoin de ces informations et que ce qui est arrivé aux membres de
la Résistance attrapés par les Mangemorts était pire. Comme si Hermione avait besoin d’en être
rappelée; c'était elle qui avait guéri ce qui restait de ces prisonniers.
Mais elle se sentait comme un monstre à chaque fois qu'elle était amenée à soigner quelqu'un
attrapé par l'équipe de reconnaissance, se demandant si elle permettait aux futures victimes en
coopérant.

Même s'ils étaient des Mangemorts, les vouloir morts sur un champ de bataille était différent de les
laisser être torturés.

"Je vais d'abord réparer tes mains," dit-elle doucement à l'homme.

Elle s'agenouilla à côté de lui puis plaça légèrement sa main sous sa main droite et la souleva dans
la lumière.

Avec un sort rapide, elle pulvérisa une potion analgésique et guida la brume autour de ses doigts et
de son pouce. Il y avait eut des aiguilles enfoncées sous les ongles à plusieurs reprises.

Quand la peau eut totalement absorbé la potion, elle prit légèrement la main dans la sienne et
commença à exécuter les sorts pour réparer les dommages aux tissus.

Elle avait déjà travaillé sur trois doigts quand il commença à parlé.

"Je te connais," dit-il en levant la tête.

Elle leva les yeux. Il avait l'air vaguement familier. Solidement construit. Cheveux foncés avec un
bonne épaisseur. Ses bras et ses mains étaient velus.

"Tu es la salope Sang-de-Bourbe de Potter," déclara-t-il.

Hermione haussa un sourcil et continua sur le doigt suivant.

"Tu as certainement grandit," continua-t-il avec un regard lorgnant. "Je n'aurais jamais pensé qu'une
tête frisée comme la tienne aurait fini par ressembler à ça."

Hermione l'ignora.

"Granger, n'est-ce pas ? Je vais devoir dire à tout le monde que je t’ai vu. Nous pensions que tu
étais morte."

Il se pencha en avant jusqu'à ce que son visage soit incroyablement proche de celui d'Hermione.

"Je vais te dire un secret, Sang-de-Bourbe," marmonna-t-il. "Vous allez perdre cette guerre. Et
quand vous l’aurez perdu, je vais tuer la salope blonde là-bas si lentement qu'elle me le suppliera."

Hermione continua de l'ignorer alors qu'elle refermait les fines lacérations de rasoir qui avaient été
coupées dans ses paumes.

Elle termina avec sa première main, puis commença sur la seconde. Elle redoutait l'idée de finir,
mais finalement il n'y avait plus de travail à faire sur ses mains, et elle ne pouvait plus l'éviter.

"J'aurai besoin de toi pour t'asseoir, si tu veux que je guérisse ce qui a été fait à tes parties génitale,"
se força-t-elle à dire sur un ton régulier.

Tout son corps était froid. Son estomac se tordit si douloureusement qu'elle se demanda si elle
pourrait à nouveau digérer de la nourriture.
Il se pencha en arrière sur la chaise dans laquelle il était retenu et ouvrit les genoux. Son expression
était provocante, comme s'il était celui qui était au pouvoir.

Elle voulait l'étourdir.

Elle était censée les laisser conscients quand elle les guérissaient. Cela faisait partie de la
psychologie employée par Kingsley.

Elle agita sa baguette pour exécuter un sort de déboutonnage puis tendit la main et ouvrit son
pantalon.

Gabrielle avait utilisé une sorte de fine lame pour graver des mots sur la longueur de son pénis.
Hermione ne pouvait pas lire le français à travers les incisions déchiquetées et le sang. Elle eut un
bref moment de gratitude pour le fait qu'il ne s'agissait pas de runes.

Puis elle se mis au travail.

Elle était déterminée à essayer de ne pas le toucher, ce qui rendait la baguette plus élaborée. Elle
bannit le sang et lança un léger sortilège de nettoyage.

Le jeune homme gémit de douleur pour la première fois. Puis elle siphonna l'essence de Murtlap
d'une fiole et l'appliqua par magie. C'était moins précis et doux mais Hermione refusa de se laisser
faire.

Elle murmura les charmes de guérison nécessaires et jeta un deuxième diagnostic. Il avait beaucoup
d'alcool dans son système. Cela faisait probablement partie de la façon dont Gabrielle s'était
rapprochée. Hermione sortit une potion de sobriété et la lui versa dans sa gorge. Il reconnut la
potion parce qu'il ne luttait pas comme elle l'attendait.

Puis elle recula et l'évalua. Il la regarda alors qu'elle fouilla dans son sac et en sortit une potion de
soulagement de la gueule de bois et la lui offrit.

Après l'avoir avalé, il se moqua d'elle.

"Tu me rafistole pour le deuxième tour ? " devina-t-il. "Et moi qui pensais que vous saigniez tous
les cœurs avec une politique de non-meurtre."

Hermione lui fit un mince sourire qu'elle avait appris de Malefoy.

"Nous n'allons pas te tuer."

Puis elle tourna les talons et sortit. Alors que la porte se refermait derrière elle, elle resta un
moment à se ressaisir.

Elle se sentait comme une putain de salope.

Elle avait menti à Malefoy la première fois qu'elle avait été ivre; elle n'avait plus aucune trace de
décence. La guerre les lui avait toutes arrachées.

La seule chose qui lui restait était sa détermination à sauver Ron et Harry. Pour gagner la guerre.

Elle grimperait sur des corps torturés, se vendrait et arracherait le cœur de Drago Malefoy s'il le
fallait pour y parvenir.
Tant que ses amis étaient en sécurité, elle se tiendrait tranquillement à côté de Kingsley et Maugrey,
et avalerait sa damnation sans un murmure.
Flashback 17

Août 2002

Hermione s'assit sur un rocher sur la plage en attendant que Kingsley la rappelle pour administrer le
philtre de Mort-Vivante. Alors qu'elle était assise, elle n'arrêtait pas de rejouer la nuit précédente
encore et encore, à la recherche de tout ce qu'elle aurait pu manquer.

Elle en avait conclu après un examen plus approfondi de la nuit que Drago était attiré par elle à un
certain niveau. Après tout, il l'avait trouvée belle, l'avait comparée à une rose dans un cimetière et
avait prétendu qu'il était aveugle. Elle renifla légèrement et se demanda s'il n'aurait jamais admis
une telle chose s'il n'avait pas pris sa troisième bouteille de whisky Pur-Feu.

Il manquait d'intimité dans sa vie. Qu'elle réponde ou non à ses normes générales d'attrait physique,
il était émotionnellement vulnérable envers elle.

Elle avait également déterminée que c'était probablement pour le mieux qu'ils n'aient pas eu de
relations sexuelles.

Son intérêt actuel était comme une flamme allumée; trop de carburant et elle l'étoufferait.
Maintenant qu'il semblait indéniable qu'elle avait son attention, elle allait devoir bouger
prudemment. La clé serait de la cultiver soigneusement en quelque chose d'incontrôlable pour lui;
quelque chose dont il ne pourrait s'empêcher de vouloir plus qu'autre chose.

Cela prendrait du temps.

Mais Drago était patient. Il était prêt à mentir, à manipuler, à assassiner et à grimper aussi loin que
nécessaire pour obtenir ce qu'il voulait. La vengeance - l'expiation, ou ce sur quoi était fondée son
alliance avec l'Ordre - était une chose pour laquelle il était prêt à se montrer patient afin de
l'obtenir; il souffrirait et se sacrifierait aussi longtemps qu'il le faudrait.

Tenter de diriger son ambition et sa nature insidieusement obsessionnelle vers elle-même était un
risque terrifiant. Comme Severus l'avait dit, elle était toute autant susceptible de détruire l'Ordre
que de le sauver.

Elle pouvait se sentir paniquée à cette pensée. Sa poitrine se serra, et c'était comme si le vent de
l'océan lui volait son souffle. Elle laissa tomber sa tête entre ses genoux et se força à inspirer
lentement.

Elle pouvait le faire. Elle pourrait parce qu'elle devait le faire. Parce qu'il n'y avait pas d'autre
moyen de gagner la guerre.

La notion même de pouvoir le contrôler avait jusque-là semblé délirante et théorique. L'idée qu'elle
pourrait acheter la victoire avec son - l'intimité émotionnelle lui avait semblé fondamentalement
absurde jusqu'à ce qu'elle se sente plongée dans le courant profond de l'attention effrénée de
Malefoy.

Il était tellement en contrôle, même en état d'ébriété. Même quand il l'avait embrassée. Il ne s'était
pas précipité ou n'avait pas été trop impatient. Sa passion n'avait pas été explosive. C'était un feu
qui couvait; le genre qui grandissait secrètement, comme un feu de sol au fond de la terre, se
propageant et attendant avant de se lever, détruisant le monde au dessus. Elle soupçonnait qu’il
désirait des choses plus intensément qu'il ne le pensait lui-même.

Elle exposa soigneusement son plan dans son esprit.

Il ferait plus attention la prochaine fois qu'il la verrait. Il essaierait probablement de la repousser et
de recréer la distance. Peut-être que cela jouerait à l'avantage d'Hermione.

Après tout, il n'y avait pas de plus grande tentation que le fruit défendu. Plus il pensait à elle; de
faire attention avec elle, de savoir comment il ne devrait pas l'avoir, plus elle le consumerait. Plus il
la voudrait.

Le fait qu'elle voulait qu'il revienne...

Hermione déglutit et mordilla nerveusement son pouce.

Elle utiliserait ça aussi. Si la tension était réelle des deux côtés, il lui serait plus difficile de résister.
Elle ne savait pas comment faire semblant de toute façon. Elle était trop inexpérimentée. Le
sentiment de désir qu'elle ressentait serait inclus dans son répertoire.

Elle se sourit amèrement.

Elle prostituait son âme pour gagner la guerre. Utiliser ses sentiments comme monnaie d'échange
devrait être encore plus facile.

Devrait être...

D'une manière ou d'une autre, rationaliser les choses ne l’empêchait toujours pas de souffrir.

Le bruit aigu des rochers qui craquaient attira son attention. Elle se retourna et vit Bill s'approcher.

"Kingsley m'a envoyé pour te trouver; il a fini," déclara Bill. Hermione le regarda.

La guerre avait vieilli le plus vieux des Weasley. Le briseur de malédiction désinvolte et cool avait
été réduit en un homme dur et pensif.

Bill avait été celui en mission avec Arthur lorsqu’il avait été maudit. La culpabilité avait étouffé
quelque chose en lui. Il était froid, fiable et mécanique dans son travail, et son travail était tout ce
qu'il faisait. Hermione le consultait parfois sur des recherches sur les malédictions. Il n'y avait
jamais de bavardages; pas de blagues ou de remarques désinvoltes. Même Severus était plus
courtois.

Hermione se leva et le suivit. Alors qu'ils descendaient la plage, Bill s'arrêta brusquement et la
regarda.

Hermione attendit.

"Gabrielle..." commença Bill puis hésita. "Fleur est inquiète."

Hermione ne dit rien. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait dire de la fille.

"Que fait-elle exactement ?" demanda Bill.


"Elle intercepte les messagers que Tom envoie dans d'autres parties de l'Europe," répondit
prudemment Hermione.

"Je le sais. Mais comment ?"

"Elle ne me l'a pas dit," répondit Hermione. "Tu devrais lui demander ou à Kingsley."

"Je pense qu'elle les baisent," dit brusquement Bill. Son visage entier semblait taillé dans la pierre.
"Je pense qu'elle couche avec eux et quand ils dorment, elle les attache et les torture."

Hermione pressa ses lèvres l'une contre l'autre et ne dit rien.

"Je ne sais pas," dit finalement Hermione après une longue pause. "Je ne soigne que les cibles
apportées. Je ne suis pas informé des méthodes."

Bill serra visiblement la mâchoire. "Il y a beaucoup de soins ?"

Hermione bougea et se frotta le nez.

"Rien de permanent," dit-elle doucement.

Il resta silencieux pendant un moment avant de se retourner pour continuer. Hermione le suivit
jusqu'à l'escalier de la plage.

Le prisonnier était encore sous la forte influence du Veritaserum lorsqu'elle entra dans la pièce. Il
était affalé sur la chaise, la tête penchée sur le côté.

Elle s'approcha et lui jeta un sort de diagnostic.

"Nous allons gagner - nous allons gagner. Tu vas mourir. Vous allez tous mourir..." marmonna-t-il
dans sa barbe.

Hermione examina le diagnostic et découvrit que Kingsley lui avait administré une sorte
d'hallucinogène avec la potion de vérité. Elle regarda brusquement le bureau où Kingsley écrivait
des notes.

"La réaction chimique de ces potions peut provoquer une manie permanente et un comportement
obsessionnel," dit-elle le en réprimandant. "Vous auriez dû me consulter."

Kingsley lui jeta un coup d’œil.

"J'ai consulté notre autre maître des potions," répondit-il calmement. "L'interrogatoire n'est pas
votre spécialité. Celui-ci connaissait l'Occlumencie. Il avait besoin de mesures supplémentaires."

Hermione se mordit la langue et se tourna vers le prisonnier. Son cerveau montrait des signes
d'inflammation extrême. Elle jura dans sa barbe et fouilla dans son sac à la recherche de quelque
chose qui pourrait neutraliser les effets. C'était une réaction inhabituelle; sans son placard plein de
fournitures de potions, elle avait des options limitées pour la contrer.

Une teinture de boue de Billywig distillée combinée à une goutte de sirop d'hellébore aurait un effet
rafraîchissant sur le cerveau, conclut-elle. Elle les amalgama rapidement dans un flacon puis inclina
la tête du prisonnier en arrière pour l'administrer.
Ses yeux étaient révulsés, et quand elle toucha le flacon à ses lèvres, il serra les yeux et la bouche
fermées.

"Allez, viens là," dit doucement Hermione. "Ça aidera ta tête."

Il ouvrit un œil pour la regarder pendant un moment avant d'ouvrir les deux. Elle regarda ses
pupilles se dilater soudainement et son regard se fixa intensément sur elle.

"Je me souviens de toi," dit-il, "Tu es la salope de Potter."

"Tu dois prendre ça ou tu vas risquer des lésions cérébrales," reprit Hermione, imperturbable.

Il écarta les lèvres et avala la teinture, puis siffla et secoua légèrement la tête. Hermione refit un
diagnostic et regarda l'inflammation s'estomper rapidement.

Elle regarda son visage et vit que ses pupilles s'étaient contractées en minuscules points au centre
de ses iris. Son regard était toujours fixé sur Hermione d'une manière qui devint rapidement
déconcertante.

"Comment te sens-tu ?" demanda-t-elle.

"Froid... mon cerveau est froid. Mon cerveau est froid, mais ta vue me réchauffe tout de suite,"
répondit-il sur un ton vaguement chantant.

Il se précipita soudainement en avant, et ses dents se refermèrent brusquement alors qu'Hermione


reculait rapidement. Il rit.

"Que penses-tu être, un loup-garou ?" dit-elle brusquement. La question était rhétorique; des
lectures diagnostiques indiqueraient une lycanthropie.

Il ricana. Son expression était toujours étourdie de Veritaserum, mais ses yeux restaient fixés sur
Hermione.

"Je ne suis pas un loup-garou. Mais je vais me souvenir de toi," déclara-t-il. "Quand tu perdras cette
guerre, je me souviendrai de toi. Je vais tuer cette salope blonde, mais je pense que je vais
demander au Seigneur des Ténèbres si je peux t'avoir. Il voudra peut-être te garder en vie. Je te
garderai en vie."

Ses yeux rampèrent sur Hermione et elle frissonna. Elle en venait à regretter d'avoir guéri
l'inflammation cérébrale. Quelque chose dans la manière rapide dont elle avait contrecarré
l'hallucinogène semblait avoir verrouillé la tendance obsessionnelle dont elle s'inquiétait
directement sur elle-même.

"Ça suffit, Montague !" dit brusquement Kingsley en se levant et marchant dans leur direction.

Hermione jeta un coup d'œil, reconnaissant enfin le prisonnier. Il avait été quelques années au-
dessus d'elle à Poudlard. Graham Montague.

"Nous avons obtenu tout ce dont nous avions besoin de lui," déclara Kingsley, rassemblant
plusieurs rouleaux de parchemin. "Vous pouvez le mettre sous filtre."

Hermione hocha la tête et lança un stupéfix à Montague. Ses yeux étaient toujours fixés sur son
visage alors qu'il s'affaissait en arrière.
Alors qu'elle finissait de le préparer à la stase, elle se consola que même si l'Ordre perdait la guerre,
il était peu probable que la grotte soit découverte. Elle ne le reverrait plus jamais.

Lorsque le philtre de Mort-Vivante lui fut administré, Hermione remit Montague à Bill puis
retourna à Place Grimmauld.

Drago n'avait laissé aucun rouleau d'informations quand Hermione retourna à la cabane ce soir-là.
Elle resta là pendant plusieurs minutes, se demandant s'il se présenterait pour lui demander de
vérifier le tissu cicatriciel.

Après dix minutes d'attente, elle partit.

Elle n'était pas sûre de ce que cela signifiait. Il était possible qu'il n'y ait pas eu de nouvelle
informations, mais elle ne pouvait pas apaiser sa peur que ce soit un châtiment pour ce matin là.
Elle essaya de ne pas laisser cela la stresser et se rassura en se disant que s'il avait eu quelque chose
d'urgent, il l'aurait mentionné plus tôt.

N'ayant plus besoin de guérir Drago chaque soir, ses progrès se sentaient bloqués. Elle se surprit à
penser souvent à lui. Pas stratégiquement. Elle se demanda comment il allait, si les cicatrices
l'irritaient.

Elle continua à réévaluer et à ré-analyser leur moment de baisers et ses conséquences jusqu'à ce
qu'elle se sente un peu en colère.

Le caractère incohérent de celui-ci lui râpait l'esprit. Elle eut du mal à se concentrer ou à dormir
cette semaine-là.

Elle avait renoncé à utiliser sa chambre pour dormir. Harry et Ginny l'occupaient régulièrement
toute la nuit. Harry dormait quand il était avec Ginny. Il pouvait en fait dormir paisiblement. L'effet
était drastique. Son humeur se stabilisait d'une manière dont elle ne l'avait pas fait depuis des
années, et Hermione le rencontrait rarement dans le salon la nuit. Le stress qui le dérangeait depuis
des années semblait s'atténuer pour la première fois depuis la mort de Dumbledore.

Hermione se mit à dormir dans n'importe quel lit vide qu'elle pouvait trouver ou dans les salles
d'entraînement. Elle continua à faire de l'exercice et à développer son endurance
consciencieusement.

Le mardi suivant, elle était tellement stressée qu'elle pris un philtre Calmant avant de transplaner à
la cabane. Elle n'avait aucune idée de ce que Drago pourrait faire.

Lorsqu’elle arriva dans la cabane, elle se mis à rebondir sur la plante de ses pieds en l’attendant.
Puis elle réalisa qu'il y avait un rouleau posé sur la table.

Elle le regarda un moment avant de le ramasser et de le déployer. Raids pour la semaine à venir.
Contre-malédictions.

Rien ne s'adressait à Hermione.

- non pas qu'elle s'était attendue à ce qu'il lui laisse une note personnelle.

Elle soupira faiblement et partit.

Elle ne le vit pas pendant tout le mois d'août.


Elle s'en inquiétait. Le silence intentionnel entre eux la rongeait. Elle ne cessait de revoir ce qui
s'était passé, de remettre en question ses conclusions et d'en tirer de nouvelles. Peut-être qu'elle
avait tout gâché. Ou peut-être qu'il l'évitait parce qu'il avait peur de la façon dont elle le tentait.

Elle continua à hésiter. Était-ce un bon ou un mauvais signe ?

Le pire était qu'il lui manquait. Elle détestait l'avouer autant à elle-même, mais elle se sentait
obligée de le reconnaître. Traiter sa blessure était devenu un aspect important de sa vie quotidienne.
Interagir avec lui était devenu un aspect important de sa vie. Cette fin si brusque lui avait fait
ressentir profondément l'absence. Elle n'avait pas beaucoup de gens qu'elle voyait régulièrement.

Elle continua à rejouer toutes leurs interactions passées. Elle continua à le réévaluer ainsi que tout
son comportement. Elle était obsédée mais elle ne savait pas quoi faire d'autre. Elle avait besoin de
lui pour l'Ordre.

Elle devait être obsédée par lui. C'était son travail.

Mais elle n'avait pas besoin qu’il lui manque, se dit-elle fermement. C'était un échec personnel.

Septembre passa et il continua à simplement laisser des parchemins sans apparaître.

Hermione commença à se sentir brisée.

Elle ne savait pas ce qu'elle était censée faire.

C'était intelligent de sa part, bien sûr. Si elle était à sa place, ce serait probablement ce qu'elle ferait.
Mais cela ne résolvait pas le problème de ce qu'Hermione était censée faire à ce sujet.

Elle continua à récolter des ingrédients et à visiter la cabane avec un espoir de plus en plus faible.

Comme Malefoy l'avait prévenue, des pans de plus en plus vastes de la campagne d'Angleterre
avaient des barrières anti-apparitions. Pendant des semaines, Hermione essaya d'éviter les zones et
de récolter ailleurs, mais finalement les barrières engloutirent toutes les zones dans lesquelles elle
avait besoin de faire ses récoltes. Elle essaya de trouver de nouveaux endroits, mais elle ne pu
obtenir de quantités suffisantes de certains ingrédients essentiels.

Quand son stock de Dittany s'épuisa, elle abandonna et s'aventura dans une forêt protégée. Elle
lança tous les sorts de détection qu'elle connaissait et resta alerte. Elle récoltait son troisième grand
lit de Dittany quand la forêt devint anormalement calme. Elle cacha immédiatement sa réserve et se
retourna brusquement, lançant de nouveaux sorts de détection dans toutes les directions.
Rien.

Elle faisait confiance à son instinct. Elle était à une bonne centaine de mètres du bord de la zone
anti-apparitions. Elle s'y dirigea calmement, essayant de ne pas trahir son inquiétude. Elle tenait son
couteau en argent dans une main et sa baguette dans l'autre alors qu'elle se frayait un chemin avec
précaution à travers les fougères.

Ils attendirent qu'elle soit assez proche du bord de la barrière pour se sentir confiante puis ils
attaquèrent.

Des dents acérées comme un rasoir se sont soudainement enfoncées à l'arrière de sa jambe droite.
Elle hurla légèrement et se retourna pour constater qu'un Gytrash avait émergé de l'obscurité et lui
avait ouvert le mollet.

"Lumos !" Elle perdit la tête. Le chien fantomatique relâcha aussitôt sa jambe et se fondit dans
l'obscurité de la forêt. Hermione ne s'arrêta pas pour vérifier la blessure. Elle leva sa baguette et
chercha d'autres créatures. Les Gytrash avait tendance à fonctionner en meutes.

Ils n'étaient pas non plus généralement agressifs envers les humains adultes.

Alors qu'elle se retournait prudemment, quelque chose tomba brusquement sur elle d'un arbre au-
dessus de sa tête. Elle eut à peine le temps de lever les yeux et de voir la peau pâle et les crocs
allongés d'un vampire avant de tomber à même le sol. Le vampire referma sa main autour du
poignet de sa baguette et la plaqua au sol alors qu'il enfonçait ses crocs dans son épaule.

Hermione ne réfléchit même pas. Elle se déchaîna et enfouit la lame de son couteau de récolte
d'argent dans la tempe du vampire, se libérant. Elle se jeta sur ses pieds et passa au-delà des
barrières anti-apparitions.

Elle réapparut et s’effondra presque au milieu de la crique de Whitecroft.

Ce n'était pas un endroit idéal pour réapparaître. Elle regarda autour d'elle avec stupéfaction et se
demanda pourquoi diable était-ce le premier endroit auquel elle avait pensé. Elle saignait
abondamment. Des crocs de vampire injectaient du venin anticoagulant dans le sang au premier
contact, et Hermione s'était déchirée gravement l'épaule lorsqu'elle s'était libérée. Son épaule
entière devint trempée de sang alors qu'elle se relevait, essayant de retrouver ses repères.

Elle baissa les yeux sur sa jambe. Elle saignait beaucoup là aussi.

Elle n'avait pas l'énergie de transplaner à nouveau.

Une voiture passa et Hermione se baissa maladroitement sous le pont jusqu'à ce qu’elle s’éloigne.
Elle avait les fournitures dont elle avait besoin pour se soigner, mais elle n'avait pas
particulièrement envie de le faire dans le noir sous un pont.

Elle vérifia l’heure. Il restait une heure avant le moment de se présenter pour ramasser les
informations de Drago. Elle soupira. Le connaissant, il l'avait probablement déjà laissé la veille de
toute façon.

Elle lança un sort de désillusion sur elle-même puis se pressa fortement contre son épaule pour
ralentir le saignement alors qu'elle boitait vers la cabane.

Comme elle l'avait deviné, le rouleau était déjà sur la table lorsqu'elle ouvrit la porte. Elle roula des
yeux et le fourra dans sa sacoche avec sa main la moins tachée de sang.

Hermione s'assit lourdement sur une chaise et fit un diagnostic. Elle avait beaucoup saigné. Elle
commencerait à être étourdie si elle ne stoppait pas rapidement l’hémorragie . Elle sortit un
bandage de sa trousse d'urgence et utilisa un sort pour l'enrouler fermement autour de son mollet.
Elle guérirait la morsure de Gytrash après avoir réparé son épaule.

Elle cambra son cou et essaya de voir les entailles. Le mouvement tira sur la blessure; elle siffla et
invoqua un miroir. Le vampire avait mordu la jonction de son cou et de son épaule. Quand elle
s'était arrachée à son emprise, les crocs avaient tranché de longues et profondes lacérations jusqu'à
sa clavicule, manquant à peine sa veine jugulaire et son artère carotide.
Hermione coupa sa chemise et lança un sort de nettoyage. Utilisant le miroir et travaillant
maladroitement à l'envers, elle écrasa et martela des feuilles de Dittany fraîches dans ses doigts,
puis les fourras dans les entailles. Le feuilles de Dittany n'était pas très efficace fraîche, surtout
entière, mais elle n'avait pas de pilon sous la main. Elle en mâcha plusieurs feuilles pendant qu'elle
travaillait.

Tenant sa chemise enroulée fermement contre les entailles d'une main, elle se mit au travail en
mélangeant une infusion qui pourrait fonctionner comme un coagulant. Elle ne pouvait pas préparer
une potion, mais elle avait de l'essence d’Achillée Mille-feuille et de Murtlap. Elle les combina
avec quelques coups de baguette entraînés et l'avala rapidement. Après une minute, le saignement
dans son épaule commença à s'atténuer.

Elle était couverte de sang, et il y avait une flaque de sang de taille décente accumulée sur le sol
sous elle. Elle l'ignora. Elle nettoierait la cabane quand elle aurait fini.

Elle utilisa le miroir pour commencer à arracher les feuilles de Dittany des entailles, puis elle
relança un sort de nettoyage sur la zone et réévalua la blessure. L'avantage des morsures de
vampires était qu'elles guérissaient facilement sans causer de cicatrices.

Elle commença près de ses clavicules où la lacération était la moins profonde et commença à
marmonner le sortilège pour recoller les tissus de peaux ensembles.

Elle avait atteint la moitié de son épaule quand Drago transplana brusquement dans la pièce.

Il sembla légèrement blanchir quand il la vit, Hermione rougit et souhaita aussitôt qu'elle n'ait pas
coupé sa chemise. Puis elle renifla, car elle était couverte de sang; à moins que Drago n'ait un
fantasme étrange, il ne prêtait probablement aucune attention aux vêtements qu'elle portait ou ne
portait pas.

"Qu'est-ce qui c’est passé ?" dit-il après l'avoir regardée pendant plusieurs secondes.

"Je récoltais," répondit doucement Hermione, se recentrant sur son reflet dans le miroir et reprenant
sa guérison. "Pardon. Je vais nettoyer le sol avant de partir."

"Est-ce que tu vas bien ?" demanda-t-il.

Hermione rit. Elle était passée beaucoup plus près de la mort qu'elle ne l'avait fait depuis longtemps
et elle était légèrement faible à cause de l’hémorragie. Qu’un telle question lui soit posée alors que
le sang coulait abondamment sur le sol de sa cabane délabré était juste étrangement hilarant pour
elle.

"Eh bien, non," déclara-t-elle. "Mais ce n'est rien que je ne puisse pas réparer."

Drago devint visiblement en colère.

"Je t'ai dis d’être prudente," dit-il finalement.

"Je le suis," répondit Hermione, son amusement disparaissant soudainement. C'était lui qui avait dit
qu'il lui apprendrait à se défendre et avait ensuite refusé de même la regarder une fois qu'elle aurait
fini de le guérir. "Mais comme tu le sais, il existe des barrières anti-apparitions dans toute
l'Angleterre. J'ai manqué de Dittany. C'est un approvisionnement essentiel pour nous. J'ai lancé des
charmes de détection et j'ai essayé de partir dès que j’ai senti quelque chose. Mais comme tu l'as
toi-même noté, c'est grâce la bienveillance du destin que je suis encore en vie à ce stade." Sa voix
devint amère: "Ma chance doit s'épuiser."

"Pourquoi ne pas l'acheter comme une personne normale ?" demanda-t-il comme si elle était idiote.

"Parce que," répondit Hermione, sa voix serrée avec un côté strident et légèrement moqueur, "Je
suis une terroriste connue. Tu l’as peut-être oublié. Et..." elle hoqueta "Je n'ai pas... il ne me reste
plus d'argent."

Il se tut et resta juste à la regarder pendant une minute.

"Qu'est-ce qui c’est passé ?" demanda-t-il à nouveau.

"Je récoltais dans le Hampshire. La forêt est devenue silencieuse alors j'ai lancé des sorts de
détection mais rien ne s'est manifesté. J'ai quand même décidé de partir. J'étais presque sortie quand
j'ai été mordu par un Gytrash, puis quand je le chassais, un vampire m'a attaqué. Je l'ai tué et j’ai
transplané. Je ne sais pas pourquoi je suis venu à Whitecroft. Je ne voulais pas. Mais j'avais perdu
trop de sang pour transplaner à nouveau et je ne l’aurais pas fait - j'ai utilisé toute mon Essence de
Dittany. Et sans les feuilles de Dittany, je ne peux pas non plus faire de potion régénératrice de
sang. J'ai donc dû venir ici pour les réparer manuellement."

La voix d'Hermione tremblait en finissant de parler, et elle était au bord des larmes. Pendant qu’elle
racontait ce qui s'était passé, cela avait soudainement cessé d'être drôle et commençait à être
traumatisant, horrible et trop proche.

Elle commença à hyperventiler en réalisant qu’elle avait été sur le point de mourir toute seule dans
une forêt. Personne n'aurait même su où la chercher, et au moment où ils y auraient pensé, elle
aurait déjà été morte depuis longtemps.

Elle ferma la bouche et hoqueta plusieurs fois en essayant de respirer uniformément.

"Je pense que je suis en état de choc," dit-elle.

Sa voix était étrangement petite et enfantine. Elle avala sa salive.

Elle voulait pleurer, mais elle refusa de se le permettre. Elle avait déjà pleuré plusieurs fois devant
Malefoy. Elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle était quelqu'un qui pleurait sur tout.

Elle était tellement en colère qu'il soit là. Que de toutes les fois où il avait décidé de se présenter,
cela devait être à ce moment-là. Elle aurait souhaité avoir transplané ailleurs.

"Je ne meurs pas. L'Ordre n'est pas en crise. Alors tu peux simplement y aller. Je vais tout nettoyer
avant de partir, tu ne sauras même pas que j'étais ici," dit-elle.

Ce n'était pas la chose stratégique à dire, mais elle ne voulait pas le regarder. Il l'avait embrassée
puis l'avait traitée de salope. Il l'avait laissée passer des semaines à le guérir et ne l’avait remercié
qu’en étant ivre, puis lui avait dit qu'il avait l'intention d'aller voir un autre guérisseur dès qu'il
redeviendrait sobre.

Il l'avait évincée.

Il l’avait poussé à manquer de lui comme une idiote alors qu'il était probablement aller baiser
autant de prostituées aux gros seins et aux courbes généreuses que son c œur le désirait.
Elle le détestait. Et elle ne voulait pas qu'il la voie quand elle était couverte de sang, hystérique et
traumatisée.

Pourquoi ne pouvait-il jamais la laisser seule alors qu'elle le voulait ?

Au bout d'une minute, elle se remit à guérir son épaule dans le miroir. Il resta debout et la fixa.

En quelques minutes, les entailles étaient refermées et il ne restait que de faibles cicatrices. Elles se
faneraient une fois qu'elle aurait une teinture de idem à appliquer.

Elle invoqua l'autre chaise, leva son pied et commença à déballer sa jambe. Puis elle coupa son jean
au genou et le laissa tomber le long des restes de sa chemise dans la flaque de sang.

Elle examina la morsure de Gytrash. Il était difficile de voir toutes les déchirures sur le dos de son
mollet. Elle déplaça ses hanches pour avoir une meilleure vue. Deux longues entailles et plusieurs
petites déchirures. Elle lança un sort de nettoyage sur la zone pour éliminer le sang.

Aucune d'entre-elles n'était très profondes. Elle ne pensait pas que tout cela risquait de laisser des
cicatrices. Elle répara le tout en peu de temps.

La piè ce semblait tourner lentement. Elle se rassit et ferma les yeux pendant une minute. Puis elle
les rouvrit et se jeta un nouveau charme de diagnostic. Elle avait perdu un peu plus d'une pinte de
sang, ce qui aurait dû être dans une fourchette de perte acceptable, mais elle était suffisamment
maigre pour dépasser 15% de son volume sanguin.

Elle cligna des yeux face au diagnostic pendant plusieurs instants et invoqua un verre d'eau. Ses
lèvres picotaient légèrement.

Elle fouilla dans son sac en essayant de voir si elle avait de la nourriture et trouva une barre de
muesli dont elle n'avait aucun souvenir. Elle avala de l'eau et se mit à manger, ignorant obstinément
la présence continue de Drago. Il était toujours debout et la fixait.

Quand elle eut fini son troisième verre d'eau et chaque miette de muesli, elle le regarda avec
irritation.

"Je vais être ici pendant un moment avant de pouvoir transplaner," déclara-t-elle en le fixant du
regard.

"Pourquoi tu ne peux pas transplaner ?" demanda Drago. Elle le fixa un instant puis fit un geste
vers le sol.

"J’ai perdu trop de sang. J’ai dû marcher jusqu’ici depuis le pont. Il y a probablement une piste,
enfaite. Comme je l'ai mentionné, j'étais à court de Dittany, donc je n'ai pas de potion de
reconstitution du sang sous la main dans ma trousse d'urgence. Je vais devoir attendre de me sentir
suffisamment stable pour transplaner. Si je me lève maintenant, je vais probablement m'évanouir."

Drago sembla pâlir de rage. Sa mâchoire n'arrêtait pas de se serrer et de se libérer comme celle de
Ron quand il était sur le point d'exploser. Il n'arrêtait pas de la regarder comme s'il en voulait à sa
simple existence.

Il avait clairement réussi à surmonter tout intérêt passager qu'il avait eu pour elle. Elle avait eu de la
peine tandis que lui avait apparemment passé les six dernières semaines à se souvenir qu'il la
détestait, qu'il l'avait toujours détestée et que son existence de Sang-de-Bourbe dans le monde était
une offense pour lui.

Il était un bien meilleur Occlumens qu'elle ne l'était.

Elle devrait admettre à Maugrey qu'elle avait fait un faux pas et qu’elle avait raté sa mission.

Sa lèvre tremblait, et elle détourna les yeux et commença à nettoyer le sang du sol avec une facilité
pratiquée. La tache ne sortait pas de sa chemise alors elle l'a bannit plutôt que d'essayer de la
réparer.

Elle leva les yeux et découvrit que Malefoy avait transplané sans un bruit. Sa bouche se tordit. Elle
ne savait pas qu'il pouvait transplaner en silence.

Elle se trouva à la fois soulagée et dévastée qu'il soit réellement parti. Elle secoua brusquement la
tête et ne se laissa sangloter qu'une seule fois, très doucement, avant de se remettre à nettoyer le sol.

Alors qu'elle fouillait dans son cartable à la recherche de quelque chose à transformer en chemise, il
réapparut brusquement.

"Potion de reconstitution du sang," dit-il d'une voix froide en lui tendant une fiole. Elle la regarda
fixement. Elle reconnut l'écriture épineuse de Severus sur l'étiquette. Elle l’ouvrit et en avala le
contenu.

La pièce cessa immédiatement de bouger et ses lèvres cessèrent de picoter.

"Merci," dit-elle. Elle métamorphosa un morceau de tissu en un t-shirt blanc et, après avoir lancé
un sort nettoyant sur son épaule, son bras et sa poitrine, elle le passa par-dessus sa tête. Puis elle
rassembla toutes ses fournitures dans son kit et se leva pour partir.

"Tu vois ?" dit-elle en désignant le sol. "Je n'ai jamais été là."

Il ne dit pas un mot alors qu'elle franchissait la porte.


Flashback 18

Septembre 2002

Quand Hermione retourna à la cabane la semaine suivante, il n'y avait pas de parchemin sur la
table.

Il n'y avait pas non plus de table ni de chaises. Le petit meuble qui était là avant avait disparu.

Son ventre se serra et elle sentit sa main trembler sur la poignée.

Elle n'arrêtait pas de regarder, voulant qu'un parchemin apparaisse. Elle regarda le reste de la pièce.
Peut-être avait-elle oublié quelque chose.

Les meubles avaient disparu.

Elle entra lentement dans la cabane et regarda autour d'elle.

Peut-être qu'il était juste occupé. Peut-être qu'il l'apporterait le soir, pensa-t-elle nerveusement.

Mais les meubles avaient disparu.

Peut-être avait-il été blessé ou tué. Cela ne lui était même pas venu à l'esprit jusqu'à ce moment-là;
il pourrait mourir et elle ne le saurait même pas. Il disparaîtrait simplement et elle ne le reverrait
plus jamais.

Severus lui ferait sûrement savoir si Drago mourrait...

De plus, les meubles avaient disparu.

Elle se tenait au milieu de la pièce, se demandant quoi faire.

Il ne mettrait sûrement pas fin à son accord avec l'Ordre simplement parce qu'elle avait saigné sur
ses meubles d'occasion. Il s'était fait tailler le dos en lambeaux pour être un espion. Faire couler du
sang dans son refuge ne pouvait probablement pas être sa limite.

Peut-être venait-il de brûler les meubles.

Elle se retourna une dernière fois puis se dirigea vers la porte. Elle revenue le soir. S'il n'y avait rien
la semaine suivante, alors elle se laisserait paniquer. Elle n'allait pas encore se laisser paniquer. Il
pourrait y avoir une autre explication.

Elle était à mi-chemin de la porte lorsqu'elle entendit un pop. Elle se retourna et trouva Malefoy
debout au centre de la pièce.

Elle le fixa, les yeux écarquillés et incertaine. Il la regarda de haut en bas, comme s'il s'attendait à
ce qu'elle soit à nouveau blessée.

"Nous devrions reprendre l'entraînement," déclara-t-il après un moment.


Hermione ne dit rien. Elle se sentait tiraillée entre un désir de rire ou de pleurer. Le coin de sa
bouche se tordit et elle essaya d'avaler une boule dure dans sa gorge. Sa main trembla légèrement
alors qu'elle luttait pour contenir toutes les choses furieuses qu'elle voulait lui dire.

Je suis venue ici chaque semaines. C'est toi qui as arr êt é de venir. Je n'avais m ê me pas envie de
boire ce soir-l à . Tu m'as fait rester et tu m'as puni e pour ç a. Pourquoi est-ce que tu t ’en soucies
? Pourquoi es-tu ici ? Pourquoi espionnes-tu pour nous ? Pourquoi ne peux tu pas ê tre sensé pour
que je puisse arr ê ter de me demander si tu es échangeable ou non ? J'étais ici. J'étais ici et tu es
celui qui n'est jamais revenu.

Elle n'a rien dit. Elle se tenait juste dans l'embrasure de la porte.

Elle voulait juste se retourner et partir. Pour aller essayer de comprendre pourquoi elle s’en
souciait.

Elle s'en souciait. Elle s'était sentie trahie.

Il lui avait donné de terribles avertissements, lui avait ordonné de s'entraîner en duel et d'être
prudente. Il l'avait rendue paranoïaque et stressée chaque fois qu'elle s'aventurait chercher des
ingrédients de potions jusqu'à ce qu'elle puisse à peine respirer quand elle était dehors; jusqu'à ce
qu'elle ne puisse même pas manger la nuit précédente parce que la nourriture avait un goût de
cendre, et son estomac se nouait si étroitement d'anxiété qu'elle ne pouvait pas le forcer.

Il lui avait fait comprendre à quel point elle ne voulait pas mourir.

Elle ne voulait pas mourir.

Il lui avait dit qu'il la formerait, l'avait ridiculisée pour ne pas être assez impitoyable, puis - l'avait
abandonnée.

Il n'avait pas abandonné l'Ordre.

Il l'avait seulement abandonnée elle.

Ce qui aurait dû être bien. Cela aurait dû lui convenir. C'était toujours censé ne concerner que
l'Ordre. Mais ça lui avait fait mal. Chaque semaine, il ne s'était pas présenté et elle avait eut
l'impression d'être à nouveau abandonnée.

Était-elle si facile à laisser de côté ?

Sa poitrine faisait des soubresauts et ses pommettes lui faisaient mal à cause de l'effort qu'il fallait
pour ne pas pleurer.

Elle ne fit rien; ne dit rien. Elle le fixa simplement avec les yeux écarquillés et continua à avaler
jusqu'à ce qu'elle cesse de se sentir comme si elle risquait de fondre en larmes.

"Très bien, dit-elle. "Aujourd'hui ? Ou est-ce juste un avertissement pour la semaine prochaine."

"Aujourd'hui," répondit-il. "Sauf si tu as d'autres engagements ce matin."

Elle n'avait pas d'autres engagements. Elle avait le temps. Avec Padma prenant lentement en charge
de plus en plus le travail d'Hermione, elle avait rarement d'autres engagements. À moins que
Kingsley n'ait besoin d'elle, ou qu'il y ait une blessure grave, elle était complètement à la
disposition de Malefoy.

Elle soupçonnait qu'il le savait.

Elle était une guérisseuse des Arts Sombres et une spécialiste des malédictions. Elle avait une
maîtrise des potions. Elle avait tout laissé derrière elle et avait finalement abandonné tous ses amis
pour devenir ces choses; devenir un atout dans l'effort de guerre.

Mais la contribution dont l'Ordre avait le plus besoin d'elle, était qu'elle se transforme en une
femme fatale capable de manipuler émotionnellement Drago Malefoy pour qu'il dépende d'elle;
pour essayer de profiter de son manque d'intimité jusqu'à ce qu'elle lui appartienne.

Parfois, cela la mettait tellement en colère qu'elle pensait qu'elle pourrait en mourrir.

Tout était de la faute de Malefoy. Il l'avait demandée. Il leur avait fait ça à tous les deux, mais elle
était actuellement la seule à payer pour ça.

Il y avait des moments où elle lui en voulait tellement qu'elle avait l'impression que son cœur
pourrait tomber en poussière dans sa poitrine.

Elle rentra dans la cabane et ferma la porte.

"Quand tu as échappé au vampire, comment as-tu fait ?" demanda-t-il après un moment.

"Il avait mon bras de baguette épinglé, alors je l'ai poignardé à travers la tempe avec mon couteau
de récolte d'argent," dit-elle en haussant les épaules, essayant de ne pas le regarder.

Ça faisait mal - de le regarder.

Il hocha la tête, ses yeux ne la quittant jamais. "Habituellement, tu as un couteau sur toi ?"

"Eh bien, c'est pour la récolte, alors oui, c'est généralement dans ma sacoche."

"Tu devrais le porter. Tu gardes ta baguette dans un étui sur ton bras, n'est-ce pas ?" Son regard
baissa et parcourut son corps comme s'il la cataloguait.

"Eh bien, parfois," répondit-elle en croisant les bras sur sa poitrine, mal à l'aise sous l'attention.
"Elle mesure près de onze pouces de long. Mes avant-bras ne sont pas si longs. La porter limite les
mouvements de mon bras. Soit je perds la mobilité de mon poignet, soit je ne peux pas plier mon
coude."

Elle sortit sa baguette de la poche de sa veste et la tendit à côté de son avant-bras pour le lui
démontrer.

Drago se renfrogna et roula la mâchoire.

"C'est problématique. Où est-ce que tu la gardes ?"

"Si j'ai une veste, je la garde dans une poche intérieure. Sinon, je l'ai dans ma sacoche ou dans ma
poche."
"Ce n'est pas assez rapide. Si tu es attaquée, tu ne pourras pas la sortir à temps. Tu devrais au moins
avoir un couteau. Tes vêtements sont maintenant protégés, n'est-ce pas ?"

"Ils le sont," dit immédiatement Hermione. "Tout ce que je porte lorsque je récolte est doté de
charmes de bouclier."

George et d'autres dans les refuges de l'hospice qui avaient encore les mains assez stables pour faire
des sorts passaient la plupart de leur temps à tisser des sorts de bouclier dans des vêtements de
rechange pour les combattants de la Résistance.

"Tu préfères les manteaux ou les vestes ?" demanda-t-il après un moment, son ton presque
étrangement décontracté.

Les yeux d'Hermione se plissèrent.

"Les capes s'intègrent mieux dans le monde sorcier. Une veste sur une femme tend à signaler
qu'elle est Née-Moldu," dit-elle.

"Très bien, alors," dit-il, retirant sa baguette de son poignet mais la basculant dans sa main droite.
"Voyons si tu t’es amélioré depuis la dernière fois."

Hermione posa sa sacoche et la garda avant d'entrer dans la posture du duel.

Elle s'était considérablement améliorée depuis qu'ils s'étaient entraînés pour la dernière fois quand
il avait été blessé. Elle avait exercé au point que son endurance était décente, et Kingsley ainsi que
Maugrey l'avaient combattu en duel plusieurs fois.

Elle était aussi assez en colère pour vouloir jeter un sort à Drago.

Il se déplaça pour éviter plusieurs de ses sorts et elle bloqua la plupart de l'eau qu'il lui envoyait.
Finalement, il s'arrêta.

"Tu t’es amélioré," constata-t-il.

"Je ne veux pas mourir," répondit-elle avec un haussement d'épaules. Sa voix n'était que légèrement
amère.

"Bien," dit-il avec un hochement de tête net. Il rangea sa baguette et fouilla dans ses robes. Il sortit
un parchemin puis un flacon qu'Hermione reconnut immédiatement comme étant rempli d'essence
de Dittany.

Elle haleta et tendit les mains sans réfléchir. L’essence de Dittany avait besoin de si grandes
quantités de feuilles qu'il était rare qu'elle en ait. Ils en avaient obtenu une provision lorsque l'Ordre
avait attaqué la division des malédictions, mais elle en avait utilisé la plupart pour soigner les
prisonniers. Ce qui restait, elle l'avait utilisé pour neutraliser le venin de ses runes.

Elle n'avait plus eu les moyens d'acheter ou d’en produire plus par la suite. Une seule goutte
nécessitait un boisseau de feuilles. Elle transformait généralement son Dittany en poudre ou en
teintures à la place. L'efficacité était moindre, mais ses fournitures de recherche d’ingrédients
duraient plus longtemps de cette façon; étiré sur le long terme pour guérir plus de gens.

"Ne rentre plus dans le Hampshire," déclara-t-il. "Il y a des centaines de vampires là-bas. Tu as eu
de la chance d'avoir survécu."
Elle accepta le flacon avec hésitation.

"Est-ce que cela va t’exposer ?" demanda-t-elle, passant ses mains sur le verre avec envie. "C'est
une quantité suspecte. Un individu ne pourrait pas en utiliser autant dans sa vie."

Il sourit d'un air dédaigneux. "Je suis un général des armées du Seigneur des Ténèbres, je peux
demander tout ce que je veux. Ceux qui en doute et ont des questions ont tendant à perdre leur
langue."

Hermione pâlit et Drago roula des yeux.

"Je plaisante, Granger. Je n'ai jamais coupé la langue de personne. Inutile de dire que je ne ferai
rien qui risquerait de faire tomber ma couverture juste à cause de toi." Il se moqua d'elle en lui
fourrant le rouleau d'informations.

"Continue à pratiquer." Il disparu sans bruit.

Hermione fixa l'espace vide pendant plusieurs minutes avant de partir.

Quand elle est revenue à Grimmauld, elle divisa subrepticement l'essence de Dittany dans des
dizaines de minuscules fioles et les cacha soigneusement. La plupart des membres de l'Ordre
étaient trop ignorants des potions pour remarquer ou se demander si Hermione en avait
soudainement une quantité infinie, mais Padma le saurait. Ils avaient essayé d'inventer des moyens
d'étirer leur maigre réserve de Dittany pendant des semaines.

Malefoy était calme et hargneux quand il la forma. Il ignora ses questions et ne parla que pour la
réprimander avec colère quand elle faisait quelque chose de mal.

Elle aurait presque pensé qu'il la détestait, sauf qu'à chaque fois qu'elle franchissait la porte, il
apparaissait instantanément et avait l'air de se préparer pour la trouver blessée; ses yeux la
parcouraient de la tête aux pieds comme pour se rassurer.

Les sessions de duel devenaient de plus en plus longues.

Hermione fit semblant de ne pas le remarquer.

Plusieurs semaines plus tard, Malefoy sortit une cape blindée. Elle l'examina attentivement.

"Tous mes vêtements sont déjà protégés." Elle tendit la cape devant elle et remarqua qu'elle était
parfaitement dimensionnée pour sa taille.

"Celle-ci est protégé par du sang de manticore."

Elle le regarda brusquement. "Ça signifie que tu l'as tué ?"

"Non. Il est étonnamment difficile de trouver une bonne excuse pour les tuer. Mais il semble que la
mienne soit étrangement léthargique, McNair n’arrive pas comprendre pourquoi," dit-il avec un
sourire narquois.

"Tu la saigne," réalisa Hermione, regardant à nouveau la cape.

Il hocha la tête. "Elles ne s’acclimatent pas bien dans les climats froids. Peut-être qu’elle aura une
fin malheureuse cet hiver. Si j'ai de la chance, elle arrivera à maturité pour produire du venin avant
de succomber au froid."

"J'espère que tu ne la torture pas," répondit Hermione, le regardant. "Elles sont sensible. Et même si
elles ne l’étaient pas le cas, tout être vivant devrait être traité avec humanité."

"Je ne la torture pas. Bien que la décrire comme sensible simplement parce qu'elle peut parler est
très généreux," dit Drago avec un léger ricanement. "Tout ce qu'elle fait, c'est dire comment elle
veut me manger vivant."

"Si tu me gardais prisonnière et me vidais de mes capacités magiques, je chantonnerais de la


même manière," déclara Hermione.

Drago rit sans joie.

"Merci, pour la cape," dit Hermione après l'avoir examinée attentivement. C'était magnifiquement
fait. Il y avait des breloques de régulation de la température tissées pour qu'elle puisse le porter
toute l'année et il était doublé de dizaines de poches indétectablement élargies pour qu'elle puisse
ranger des choses à l'intérieur. L'ourlet était charmé de ne pas trébucher. Même sans la protection
du sang manticore, la cape devait valoir une petite fortune en artisanat.

"Considère ça comme un remerciment pour m'avoir guéri le dos," dit-il sans la regarder.

"Sont- elles ..." elle h ésita. "Le tissu cicatriciel s'est-il posé correctement ? Je - tu - tu n'es jamais
venu - quand je suis venue les voir."

"Elles vont bien," dit-il d'une voix raide. "Physiquement, je peux à peine les sentir. Je n'avais pas
besoin d'attention supplémentaire."

Sa mâchoire roulait légèrement, ondulant alors qu'il la serrait. Hermione le fixa pendant un moment
avant de baisser les yeux sur la cape.

"Eh bien, tant mieux," dit-elle. "Je... n'avais jamais fait la procédure à ce point auparavant. J'étais
inquiète…"

"Ne le sois pas ! Je n'ai pas besoin de l’inquiétude de quelqu'un comme toi."

Hermione le regarda les yeux écarquillés. Il serra ses mains en poings alors qu'il la regardait.

"Je voulais juste dire-" commença-t-elle.

"Arrête-toi, Granger," répondit-il d'une voix dure. Il arracha un rouleau de sa robe et le laissa
tomber sur le sol avant de disparaître.

Hermione prit le parchemin pensivement, tapotant son menton après avoir tout caché dans sa
sacoche.

Elle quitta la cabane et se dirigea vers le ruisseau en pleine réflexion.

Qu'avait-il dit sur l'influence des runes ?

« Elles ne contredisent pas mon propre comportement, mais c'est comme si de nouveaux éléments
avaient été écrits. Il m’est plus facile d'être impitoyable. Un peu plus difficile de me dissuader de
mes impulsions. Non pas que je m'étais beaucoup distrait avant, mais maintenant, tout le reste
semble encore moins conséquent. »

Elle avait mémorisé le vœu runique, elle avait passé tant de soirées à le regarder. Inhésitant, rusé,
infaillible, impitoyable et inflexible; déterminé à réussir....

Mais ce à quoi il était poussé à réussir n'était pas déclaré; laissé à sa discrétion.

Il la voulait.

Elle en était presque certaine. Il était actuellement partagé entre sa détermination à la repousser et
le désir de l'avoir.

C'était pourquoi il avait été si furieux lorsqu’elle avait été blessée.

Il ne pouvait pas se dissuader au point de ne pas se soucier de sa mort, mais il était déterminé à ne
pas céder à la vouloir et à se compromettre. Les Malefoy étaient possessifs comme des dragons,
avait dit Severus.

Il savait ce qu'elle faisait; ce qu'elle avait été envoyée faire. Elle pouvait le voir de la manière
rancunière dont il la regardait. Il y avait une rage vicieuse dans ses yeux qui n'était pas là
auparavant.

Mais il était devenu acculé par la réalisation qu'elle mourrait probablement s'il ne la formait pas.
L'attaque des vampires avait été une chance. Si elle avait essayé de le mettre en scène, cela n'aurait
pas pu mieux se passer.

Si elle le gardait près d'elle, ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne glisse enfin; il
voudrait trop qu'elle continue de se retenir. Les runes l'assuraient.

Quand cela se produirait...

Hermione soupira.

Quand cela arriverait, elle le posséderait.

À moins qu'il ne soit si désespéré de se libérer de son obsession et qu'il la tue.

Dans certains moments, quand elle sentait ses yeux sur elle alors qu'ils se battaient, c'était comme
un tirage au sort entre les deux. Comme s'il pesait constamment les options.

Aussi confiante qu'elle était devenue dans son attention, elle n'était pas assez confiante pour dire si
elle y survivrait. Il y avait tellement de choses à propos de Drago Malefoy qu'elle ne savait pas ou
ne comprenait pas. Quand elle le regardait, elle ne pouvait que se demander s'il était le genre de
personne qui détruisait les choses qu'il aimait.

Quoi qu'il voulait - son motif d'espionnage - il avait déjà tué d'innombrables personnes pour essayer
de l'obtenir. S'il pensait qu'elle gênait... elle pourrait être la prochaine.

Inhésitant, rusé, infaillible, impitoyable et inflexible; déterminé à réussir....

Hermione tordit la sangle de sa sacoche alors qu'elle réfléchissait.


Elle devait donner la priorité à la formation de Padma pendant tout temps libre qu'elle avait.

Padma avait une aptitude décente à guérir, elle restait calme sous la pression et avait une bonne tête
pour mémoriser tous les sorts et variations. Elle avait du mal avec la précision nécessaire dans
certains travaux de baguette de guérison, et elle avait tendance à s'appuyer sur la mémorisation par
cœur plutôt que sur la créativité nécessaire pour inventer des contre-malédictions. Mais Hermione
espérait qu'avec l'aide de Poppy, Padma serait en mesure de remplacer suffisamment Hermione.

Elle avait commencé à emmener Padma en quête de récolte avec elle. Quelqu'un d'autre avait
besoin de savoir comment rassembler les fournitures de potions locales; à l'approche de l'hiver, ils
devaient essayer de s'approvisionner. Mais Hermione faisait attention de ne pas laisser Drago savoir
qu'elle avait une partenaire de récolte. S'il le découvrait, il arrêterait probablement de l'entraîner.

Elle y allait avec Padma le jeudi matin. Les mardis, elle y allait toujours seule, mais avec plus de
prudence.

Hermione avait besoin de tout mettre en place avant d'essayer de faire avancer les choses avec
Drago.

Elle regarda l'eau glisser sous le pont et se demanda si elle calait.

Elle ne voulait pas mourir.

Ces dernières semaines, elle avait pensé à mourir presque autant qu'elle pensait à Drago.

Après avoir senti les crocs du vampire s'enfoncer dans son épaule, elle fut brusquement confrontée
au fait qu'au niveau primitif, elle avait une détermination absolue de ne pas mourir. Elle n'avait pas
réalisé à quel point la conduite était écrasante.

Rationnellement, elle avait toujours considéré la mort comme quelque chose à laquelle elle pouvait
faire face. Pour une bonne raison, elle mourrait volontiers.

Mais à l'instant où elle sentait la terreur des mains la clouant au sol et des dents s'enfoncer dans sa
chair, l'instinct de se frayer un chemin et de tuer tout ce qui gênait l'avait englouti. Elle n'avait pas
réalisé à quel point son instinct de survie allait remplacer tout.

Elle n'avait pas réalisé à quel point elle ne voulait pas mourir.

Mais si cela revenait à elle et à Drago, elle mourrait probablement. Il pouvait la tuer si
facilement. Un autre cadavre pour son décompte des corps. Elle saignerait probablement avec tous
ses morts après un certain temps.

Elle se sourit amèrement en pensant au contraste entre eux.

Le décompte des corps d'Hermione était une représentation de ses échecs. Tout le monde qu'elle
n'avait pas sauvé.

Le décompte des corps de Drago était une illustration de son exploit. Tout ce qu'il était et pourquoi
il était précieux à la fois pour Voldemort et pour l'Ordre.

Leur relation - quelle qu'elle soit et où qu'elle se dirige - ressemblait à une forme cruelle d'ironie.
C'était comme s'ils étaient à l'envers l'un de l'autre.
Le yin et le yang. Ils tournaient inexorablement.

D'une manière ou d'une autre, la guerre les avait liés ensemble.

Elle transplana à Place Grimmauld et partit trouver Kingsley.

En général, elle parlait uniquement à Maugrey, mais Alastor était en Irlande pour former de
nouvelles recrues avec Remus et Tonks.

Kingsley se tenait dans la salle de guerre, regardant une carte sur le mur. Hermione savait qu'il était
conscient de sa présence, mais il ne la reconnut pas immédiatement.

"Kingsley," dit Hermione en fermant doucement la porte, "pourrais-je avoir un mot ?"

Il se retourna avec un pivot brusque, ses robes flottant autour de lui et jeta plusieurs protections
d'intimité sur la pièce avant de parler.

"Granger," dit-il, "de nouvelles informations ?"

Hermione déboucla sa sacoche et lui tendit le parchemin. Kingsley le déplia et fit courir ses yeux
dessus pendant une minute avant de le ranger dans sa robe et de regarder à nouveau Hermione.

"Avez-vous besoin de me parler de quelque chose d’autre, Granger ?"

Hermione le fixa pendant un moment. Depuis que Drago l'avait demandée, Kingsley avait cessé
d'utiliser son prénom. Elle l'avait remarqué. Il faisait référence à Harry et Ron et à la plupart des
autres membres de l'Ordre par leurs prénoms, mais il utilisait toujours son nom de famille pour
s'adresser à elle. Pour l'impersonnaliser à lui-même, avait-elle conclu.

"Je pense que Severus vous à parlé ainsi qu’a Maugrey de ses inquiétudes concernant Malefoy,"
dit-elle.

Kingsley hocha la tête, son expression ne trahissant rien. "Oui, nous avons parlé."

Hermione acquiesça. "La façon dont les choses se déroulent... Je commence à penser qu'il y a au
moins une chance pour que Malefoy me tue."

Kingsley la regarda intensément et redressa sa robe. "Est-ce que vous nous demandez de vous
retirez, Granger ?"

Hermione détourna les yeux et regarda une nature morte accrochée au mur. "Non. Nous avons
besoin de ses informations. Nous serions probablement tous morts maintenant sans Malefoy. Je
veux juste - je veux savoir ce que je devrais prioriser pendant que j'entraîne Padma à me remplacer.
Elle n'a pas deux ans comme moi, et il y a encore trop de soins de base dont elle a besoin pour
apprendre avant que je puisse lui enseigner la guérison avancée des Arts Sombres. Et puis il y a les
potions et la recherche d’ingrédients. Je ne suis pas sûre - elle n'est pas aussi motivée que moi. Je
sais qu'elle voulait rester sur le terrain avec Parvati. J'ai donc besoin de savoir ce que vous et
Maugrey considérez comme priorité absolue."

Kingsley resta silencieux pendant une minute.

"Je vais parler avec Alastor et examiner les rapports de l'hôpital. Faites peut-être une liste des
domaines dans lesquels nous n'avons pas de redondance. J'aurai une réponse d’ici la semaine
prochaine."

"Très bien," répondit Hermione en hochant la tête. Sa voix était guindée et mécanique.

"Granger. Dites-moi, quelle est exactement la stratégie que vous essayez d’employer ?"

Elle se retourna vers Kingsley et se sentit fatiguée.

"Il me veut. Il est obsessionnel et il me veut. Mais il sait ce que je fais. Je peux le dire, à la façon
dont il me regarde, qu'il sait. Je ne sais toujours pas quels sont ses objectifs à long terme. Il ne dit
jamais rien qui le révèle. Mais si je continue de l'attirer, et qu'il s'avère que j'interfère avec son
ambition initiale, il peut recourir à me tuer. Mais, s'il ne me tue pas - selon Severus, les Malefoy ont
tendance à être à la fois obsessionnels et possessifs. Je ne pense pas qu'il abandonnera l'Ordre à ce
moment-là. La volonté semble essentielle et il sait que la mienne est conditionnelle à la survie de
l'Ordre."

Elle haussa les épaules. "Ou je pourrais me tromper et il trahira l'Ordre, ce que craint Severus.
Honnêtement, je ne sais pas. Ce n'est pas - je ne sais pas comment utiliser des gens comme ça."

Kingsley se tut.

"S'il devient obsédé par vous, c'est plus que ce à quoi je m'attendais," déclara-t-il, jetant un coup
d'œil à la table et posant ses doigts sur le bord et tapotant pensivement.

Hermione avait l'impression qu'elle devrait avoir une sorte de réaction aux mots; offense ou
satisfaction ou - quelque chose. Mais elle ne ressentait rien. C'était comme si son cœur se
compactait lentement à l'intérieur de sa poitrine, devenant de jour en jour plus petit et plus dur.

"Je ne suis pas..." commença-t-elle, puis s'arrêta et pressa ses lèvres l'une contre l'autre. Elle tourna
légèrement la tête alors qu'elle sentait la tension dans son cou commencer à rayonner le long de ses
épaules. "Je ne lui mens pas, Kingsley. Je suis sincère. Le lien émotionnel entre nous est réel."

Les doigts de Kingsley se figèrent et il l'étudia avec des yeux légèrement plissés.

"J'espère que vous ne devenez pas compromise par lui, Granger. L'Ordre compte sur vous pour
rester en mission."

Hermione hocha la tête avec raideur. "Ma loyauté sera toujours d’abord envers l'Ordre."

L'expression de Kingsley ne s'adoucit pas. "Harry – vous savez que je ne peux l'éloigner des pires
combats que si je sais lesquels ils seront."

Hermione tressaillit. "Je sais. Je fais tout ce que je peux, Kingsley. Je fais de mon mieux. Je ne suis
pas - je ne ferais jamais rien qui risquerait Harry."

"Continuez comme ça alors," répondit Kingsley, se retournant vers la carte sur le mur.

Hermione regarda son dos pendant plusieurs instants avant de se tourner et de poser sa main sur
la poignée de la porte. en l'attrapant, elle ria doucement.

"Il y a quelque chose d'autre que vous voulez ajouter, Granger ?"
La voix de Kingsley semblait légèrement menaçante . Hermione jeta un coup d'œil par-dessus son
épaule. Il lui tournait le dos.

"J'étais juste en train de réaliser," dit-elle à voix basse, "Si je réussis - vous m'utiliserez pour
contrôler Malefoy de la même manière que vous pouvez utiliser Harry pour me contrôler. Ça... ça
me fait presque pitié pour lui."

Kingsley resta silencieux pendant un moment. "Eh bien, il le méritera beaucoup plus que vous."
Flashback 19

Octobre 2002

La fois suivante lorsque Hermione arriva à la cabane, Drago paraissait visiblement agacé et portait
un phonographe.

Elle le regarda attentivement. "Je pense que je loupé quelque chose."

"Rassure-toi, Granger, si je pouvais concevoir une meilleure solution que celle-ci je le ferais." Il
invoqua une table et y posa le phonographe. Il agita sa baguette et la musique commença à jouer.

"Est-ce que..." Hermione s'étrangla légèrement et le regarda incrédule. "Tu veux que nous dansions
?"

"La Valse." Il se tourna pour la regarder. "Tu bouges comme un pingouin lorsque tu te bats en
duel."

Hermione sentit ses joues devenir chaudes.

"Je ne - certainement pas," dit-elle sèchement.

"J'ai passé beaucoup plus de temps à te regarder en duel que toi, et crois-moi, tu le fais." Sa lèvre se
roula avec dérision. "Tu es lente et maladroite et la seule raison pour laquelle je ne te frappe pas
plus, c'est parce que je ne te vise pas intentionnellement."

Hermione ravala une réplique cinglante.

"Alors tu penses que la solution est de valser ?" dit-elle avec raideur.

"Exactement. Ma Tante Bella était l'une des danseuses les plus exceptionnelles avec qui j'aie jamais
eu le malheur d'être partenaire. Elle se battait avec une fluidité égale. Je sais que tu peux danser.
Nous avons juste besoin de transférer le mouvement vers le duel."

Hermione y réfléchit un moment, puis acquiesça en mettant son sac de côté. "Bien."

Drago se dirigea vers elle avec l'expression de quelqu'un qui préférait être frappé au visage plutôt
que de faire ce qu'il était sur le point de faire.

Il leva la main gauche pour qu'elle la prenne. Puis il serra sa mâchoire et glissa sa main droite sous
son bras, la plaçant sous son omoplate avant de la rapprocher jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que
quelques centimètres entre eux. Hermione avait l'impression qu'elle respirait à peine.

Elle regarda son visage alors qu'elle posait sa main gauche sur le haut de son bras près de son
épaule.

Ils se tenaient en position, ne bougeaient pas, se regardant juste l'un l'autre. Elle pouvait voir la
tension dans sa mâchoire et la ligne dure de sa bouche alors qu'il se moquait presque, mais pas tout
à fait d'elle. Elle pouvait aussi observer ses yeux et, alors qu'elle les rencontrait avec les siens,
regardant ses iris fleurir jusqu'à ce qu'il relève brusquement le menton et regarde à travers la pièce.
Elle sentit ses doigts tressaillir contre son dos avant qu'il ne les calme.

"Donc." Sa voix était dure alors qu'il regardait ailleurs. "La danse qui représente le mieux la vitesse
et la fluidité que je souhaite que tu développes est la Valse Viennoise. C'est une étape extrêmement
facile à apprendre, si la femme est réactive et capable de suivre l'exemple d'une autre personne.
Étant donné que ni l'une ni l'autre de ces choses ne sont des qualités que quiconque t’appliquerait,
je me suis résigné à l'idée que cela prendra un temps considérable avant que tu ne le gères avec un
semblant de grâce."

Il lui fit un sourire condescendant.

Hermione sentit son indignation et sa détermination monter dans sa poitrine et elle se raidit
légèrement avant que cela ne lui vienne à l'esprit: Drago ne voulait clairement pas la «tenir» dans
ses bras; il essayait de la pousser à s'efforcer et à mettre fin à leurs «cours de danse» le plus tôt
possible.

Elle lui rendit son propre sourire.

"Je ferais de mon mieux," répondit-elle en remuant légèrement et marcha «presque» sur ses orteils.

"Alors, s'il te plaît, ne marches pas sur moi." Il se moqua d'elle. "Je préférerais ne pas aller voir un
guérisseur parce que ta maladresse finirait par me fracturer un os."

"Je le guérirais pour toi," dit-elle avec une douceur feinte.

Il se moqua d'elle à nouveau et se mit brusquement à bouger. Hermione essaya de suivre mais leurs
genoux se heurtèrent. Elle hurla et il jura.

"Un avertissement avant de commencer à bouger serait le bienvenue," dit-elle d'une voix serrée
alors que son genou droit palpitait.

"Essaye de suivre mon exemple," s’exclama-t-il sèchement. "C'est pour le duel. Personne ne te
donnera un «avertissement» avant de te maudire. Tu dois avoir l’instinct de bouger."

La mâchoire d'Hermione se serra et elle souffla.

"Bien."

"On recommence."

Hermione n'avait pas besoin de faire semblant d'être maladroite en dansant avec Drago. La vitesse à
laquelle il s'attendait à ce qu'elle valse était presque folle. Il n'était pas patient. En fait, il semblait
déterminé à rendre cela aussi désagréable que possible; probablement pour la motiver.

Ses orteils palpitaient, et elle était à peu près certaine que ses bottes en peau de dragon étaient
renforcées d'acier dans les orteils parce qu'il lui avait accidentellement donné un coup de pied dans
le tibia, et elle pensait qu'il aurait pu fracturer quelque chose.

Elle se laissa tomber au sol avec un hurlement et serra sa jambe dans ses bras.

"Tu es le pire professeur de danse de la planète," grogna-t-elle et souleva son pantalon pour trouver
une ecchymose violette déjà fleurie sur son tibia.
"Comment vais-je vivre ?" déclara-t-il sèchement, sans même la regarder. "Mon ambition secrète
est anéantie."
"Essayes-tu de me casser la jambe ? Pourquoi tu portes des bottes de combat ?" répondit-elle d'une
voix furieuse.

Malefoy jeta un coup d'œil brusque et aperçut sa jambe. Son expression vacilla pendant une
fraction de seconde avant de retrouver son masque d'indifférence. "Je ne m'attendais pas à ce que tu
sois aussi maladroite," dit-il.

"Tu es un salaud complet," dit Hermione en invoquant sa sacoche et en cherchant son kit de soins.

"Pourtant, la plupart de ton précieux Ordre serait mort maintenant sans moi." Drago se
moqua vicieusement d'elle. "À présent, je suis autant leur sauveur que Saint Potter ne le sera
jamais, et je te possède, donc tu as vraiment très peu de place pour te plaindre."

Hermione se sentit pâlir alors qu'elle sentait la fureur envahir sa poitrine. Elle le détestait. Elle le
détestait. Elle le détestait et elle le voulait malgré tout, ce qui la faisait le détestait encore plus.

Mais elle le détestait encore d’avantage qu'il ait raison à propos de l'Ordre. La guerre en Grande-
Bretagne était actuellement dans une impasse, après des années de pertes lentes de leur côté.
L'Ordre était toujours, comparativement parlant, fortement désavantagé, mais Voldemort avait eu
de moins en moins de victoires depuis que Malefoy avait commencé à espionner. L'aide de Drago
avait fait pencher la balance de la guerre, et il le savait.

Il tenait l'Ordre dans la paume de sa main.

C'était la forme de survie la plus ténue possible car ils n'avaient aucune idée s'il pourrait un jour
simplement lâcher prise.

"J'essaye," dit-elle d'une voix tremblante en étalant de la pâte pour ecchymoses sur sa peau. "Si tu
m'avais prévenue à l’avance, j'aurais obtenu un livre et pratiqué les étapes avant de venir. Ce n'est
pas comme si je ratais intentionnellement. Je ne connaissais pas les étapes. Tu pourrais essayer de
communiquer un peu plus."

Il la fixa pendant plusieurs instants avant de détourner le regard.

"Eh bien, maintenant tu le sais. Alors pratique."

Il disparut avec un craquement de colère.

Hermione resta derrière. Elle enleva ses chaussures pour vérifier si ses orteils n’avait pas de
fractures et réfléchir à quel incroyable enfoiré Drago était. Elle soupira et enfouit son visage dans
ses mains.

Le pire était qu'elle ne lui en voulait pas vraiment. Si quelqu'un faisait à Hermione ce qu'elle faisait
actuellement à Drago, et y parvenait manifestement, elle aurait du mal à ne pas lui en vouloir et à
vouloir lui faire du mal aussi. Ça devait le ronger de l’intérieur de savoir qu'elle le manipulait
émotionnellement et qu'il se sentait attirée par elle malgré tout. C'était une chose vicieusement
cruelle à faire à quelqu'un.

Surtout à lui.

Tout ce qu'elle avais appris sur lui la faisait se sentir plus coupable à son sujet.
Elle ravala sa culpabilité. Drago Malefoy était une arme à double tranchant, toute aussi prête à
abattre l'Ordre qu'à l'aider. À moins qu'elle ne le tienne en laisse, il était une menace.

Ce n'était pas comme si elle appréciait ça. Il devait sûrement le savoir aussi.

Elle ne lui mentait pas. Elle était sincère. C'était pourquoi cela fonctionnait. Le fait de lui faire
connaître ses motivations n'annulait pas la connexion authentique qu'ils avaient en quelque sorte
forgée. C'était pourquoi c'était si horrible. C'était réel, mais elle en faisait une arme.

Elle quitta la cabane et transplana dans une librairie pour trouver un livre qui expliquait comment
fonctionnait la Valse Viennoise.

La semaine suivante, Drago était tout aussi hargneux, mais il avait eu la courtoisie de porter des
chaussures différentes. Quand Hermione arriva, elle s'assit devant lui et procéda à la transfiguration
de ses baskets en une paire de talons bas.

"Tu prévois également de porter des talons en duel ?" demanda-t-il, haussant un sourcil alors qu'il
la regardait. Sa lèvre se recourbant avec condescendance.

"Le livre que j'ai lu disait que je suis censé être sur mes orteils. Il est plus facile de s'habituer au pas
et à la fluidité si mes pieds sont déjà dans la bonne position. Je reviendrai aux baskets une fois que
tu penseras que j'ai un semblant de grâce," dit-elle en levant le menton.

"Tu as besoin de meilleures chaussures. Ces vêtements Moldus que tu porte sont inutiles," dit-il
avec un ricanement.

Hermione rougit. La plupart de ses vêtements provenaient de bacs de dons Moldus. Il était difficile
de trouver de bonnes chaussures à sa taille. Elle avait maintenu sa paire actuelle avec des reparos.

Drago Riche Branleur Malefoy ne savait probablement même pas combien coûtait une paire de
bottes en peau de dragon.

"Ils sont fonctionnels," dit-elle d'une voix serrée. "C'est tout ce qui m'importe."

Elle se leva.

"Si ça ne te dérange pas, si tu commençais plus lentement puis prenais de la vitesse, je pense que je
serai en mesure de mieux suivre," déclara-t-elle.

Drago roula des yeux. "Bien."

Il ne la regarda même pas alors qu'il tendait ses mains, elle les pris et se mit en position. Elle était
prête quand il s'avança sans prévenir. Elle recula son pied droit et fit un pas court et rapide alors
qu'elle se permettait de pivoter sur un pied, puis il fit un long pas en arrière, et elle le suivit avec
son pied gauche.

C'était, comme il l'avait dit, une étape extrêmement facile techniquement. La difficulté était la
vitesse et la confiance de Drago; se forcer à se détendre suffisamment pour le suivre
instinctivement plutôt que de manière réactive.

Le suivre n'était pas difficile en théorie; on lui avait clairement appris à danser. Il avait une posture
et un appui excellent et se déplaçait avec la fluidité d'un chat. Malheureusement, c'était aussi un
abruti qui essayait intentionnellement de rendre la danse avec lui aussi désagréable que possible,
alors qu'elle essayait de s'adapter à une nouvelle étape qui impliquait de tourner en couple en cercle
dans le sens des aiguilles d'une montre et de se déplacer dans le sens inverse dans la pièce.

Il lui marcha sur les orteils huit fois en vingt minutes, et Hermione pensait plutôt que plusieurs fois
avaient été intentionnelles.

"Pour l'amour du ciel, Drago !" Elle lui donna un coup de pied brutal dans le tibia après qu'il eut
écrasé son pied droit particulièrement douloureusement. "Nous passerons beaucoup moins de temps
à danser ensemble si tu me donnes juste une chance de m'habituer au pas. Ça prendra plus de temps
si tu me casses les orteils."

"Y’a-t-il quelque chose que tu sais faire à part te plaindre ?" répondit-il avec un ricanement alors
qu'elle se penchait pour regarder l'orteil blessé.

"Je ne sais pas. A ton avis ?" dit-elle froidement en se levant et en redressant les épaules. Elle
rencontra ses yeux alors qu'elle levait ses bras en position de valse avant qu'il ne le puisse.

Son expression vacilla et il recula momentanément. Elle lui fit un sourire narquois, et son
expression devint brièvement meurtrière alors qu'il la prenait dans ses bras et la colla contre sa
poitrine. Elle leva les yeux vers lui.

"À moins qu'il y ait une raison pour laquelle tu ne peux pas, peut-être que nous pourrions essayer la
Valse Viennoise normalement," dit-elle d'un ton égal mais légèrement piquant. "Après tout, c'était
ton idée. Plus tôt je maîtriserai la fluidité, plus vite nous pourrons recommencer à nous battre en
duel."

"Mon souhait le plus cher," déclara-t-il avec une expression froide.

Il se déplaça plus lentement. Hermione n'était pas une danseuse si terrible, juste manquant
extrêmement pratique et dans les bras de quelqu'un physiquement distrayant et méchant.

Au bout d'une heure, elle put le suivre à toute allure sans qu'aucun d'eux ne se blesse.

Finalement, il s'arrêta.

"Assez bien. Commence à réfléchir à la façon d'utiliser la fluidité lors d'un duel," dit-il en
repoussant ses cheveux de son visage et en se frottant le front.

"Bien-sûr. Je vais juste valser dans les salles d’entraînements, je suis sûr que personne ne le
remarquera," répondit-elle d'une manière acerbe entre deux respirations haletantes. Elle transpirait
et elle pouvait sentir sa chemise s'accrocher à son dos entre ses épaules. Des mèches de ses cheveux
étaient plaquées contre son cou.

Malefoy avait l'air aussi frais qu’un concombre. Il avait probablement des charmes de régulation de
température dans tous ses vêtements. Même s'il semblait encore transpirer légèrement.

Hermione tira sur sa chemise pour qu'elle cesse de coller à son torse et lança un sort de
refroidissement avant de conjurer une tasse et de l'eau.

"C'est ta vie," dit-il froidement, puis il en sortit un parchemin. "Le Seigneur des Ténèbres est de
plus en plus frustré par tous les sauvetages. Il fait travailler le Sussex sur quelque chose pour
l'empêcher. Je n'ai pas beaucoup accès à ce bâtiment, mais l'Ordre devrait commencer à se préparer
à l'éventualité où il pourrait ne pas être en mesure de sauver des gens plus longtemps."

Hermione avala sa salive.

"Je n'avais pas réalisé que Dolohov était si polyvalent," dit-elle finalement.

"Il ne l'est pas," répondit Drago, invoquant son propre verre d'eau. "Maintenant que la majeure
partie de l'Europe est en place, le Seigneur des Ténèbres est capable de rassembler un certain
nombre de scientifiques ambitieux avec peu de lignes éthiques. Tu sais que le Sussex s'étend au-
delà du développement des malédictions. C'est remarquable les progrès magico-scientifiques qui
peuvent être réalisés lorsque les scientifiques peuvent faire tout ce qu'ils veulent avec leurs sujets
de test."

Hermione avait l'impression que quelque chose en elle s'était effondré et avait laissé un vide. "Je
vois... Je suppose que ce n'est guère surprenant. Des choses similaires se sont produites pendant la
Seconde Guerre Mondiale Moldue."

Drago hocha la tête et eut l'air fatigué. Plus que fatigué; c'était comme si son âme brillait à travers
ses yeux argentés, et il était presque transparent à l'intérieur.

"Comment connais-tu la Seconde Guerre mondiale ?" Ses yeux brillèrent comme des diamants.

"Comme mentionné précédemment, je peux lire. Pourquoi ne l'étudierais-je pas ? C'est évidemment
le livre de jeu dont s'inspire le Seigneur des Ténèbres. La propagande est parallèle. Les mêmes
tactiques. Il a appris des erreurs d'Hitler; il ne gaspille aucune ressource pour la Russie, et il prend
soin d'éviter de provoquer carrément le MACUSA le plus longtemps possible. Cependant, je ne sais
pas ce qu'ils ont l'intention de faire s'il tente de renverser la Politique du Secret."

Hermione acquiesça."Nous avons essayé d'obtenir de l'aide, mais apparemment le génocide n'est
pas une raison suffisante pour intervenir. D'autres pays doivent régler leurs propres problèmes, tu
sais ; le MACUSA ne sont pas les Aurors du monde. Ils n'emmèneront même pas nos réfugiés. Pas
sans au moins quelques années pour les contrôler. Même les enfants. Apparemment, il y a trop de
risques d'amener l'extrémisme européen sur leur sol, et nous n'avons aucun dossier légal pour la
plupart des plus jeunes..."

Sa voix s'éteignit. Elle le regarda sérieusement. "Penses-tu que nous pouvons gagner, Drago ?"

Elle voulait entendre sa réponse à lui plus qu'elle ne voulait l'entendre de quelqu'un d'autre. Ron,
Harry, Fred, même Kingsley ou Maugrey... ils mentiraient tous ou choisiraient d'avoir une vision
optimiste des choses. Mais Drago Malefoy ne mentirait pas à ce sujet. Pour une raison quelconque,
elle en était certaine. Il lui dirait ce qu'il pensait vraiment possible.

Il soupira et s'appuya contre le mur. "Ce que je pense est-il important ?"

"Je vis parmi des idéalistes, mais tout ce que je vois, ce sont de plus en plus de corps. Je veux
entendre quelqu'un qui sait vraiment à quoi ça ressemble et qui ne croit pas que l'optimisme
améliore d'une manière ou d'une autre les chances."

"Tu sais bien que je pense que votre Ordre est largement idiot." Son expression était amère. "Même
si j'ai remarqué que Shacklebolt et Maugrey font parfois des choix stratégiques lorsqu'ils peuvent
s'en tirer."
Il lança à Hermione un regard pointu, qu'elle lui retourna sans ciller.

"Je ne vois pas comment vous gagnerez avec la politique continue contre l'utilisation des Forces du
Mal. Là encore, Potter est un idiot qui est toujours en vie. Il a le talent le plus artificiel pour la
survie que j'aie jamais vu; le pouvoir aussi, s’il était prêt à l’utiliser. Si cela se résume à un duel
entre le Seigneur des Ténèbres et Potter, je donnerais à l'Ordre une chance sur quatre, sur la base de
la chance toujours improbable de Potter. Mais si la guerre est plus que ça..." il se frotta le front.
"Les chances sont considérablement plus faibles. Pour le dire légèrement."

"Pourquoi nous aider alors ?"

Il haussa un sourcil et son expression devint réservée et moqueuse. "Tu penses que tu n’en vaux pas
la peine ?"

"Oh oui, ta rose dans un cimetière." Elle détourna les yeux, renifla faiblement et redressa
ses vêtements. "Alors quoi, tu as obtenu ces runes pour moi ?"

Ses yeux brillèrent pendant un moment, puis il secoua la tête.

"Pourquoi alors ?" demanda-t-elle en l'étudiant.

Il la regarda et son expression vacilla. Il avait l'air amer. Blessé. Ses yeux la calculaient pendant
plusieurs secondes alors qu'il la regardait, puis son expression se referma.

"Ça n'a pas d'importance."

Hermione commença à ouvrir la bouche. Elle voulait argumenter, souligner que cela importait; que
s'il cessait d'être énigmatique, elle ne serait pas obligée de le manipuler. Mais elle ne pouvait pas
dire ça, et il le savait déjà. Quel que soit son motif, il ne faisait pas confiance à l'Ordre pour ne pas
l'utiliser contre lui.

Ils savaient tous les deux que l'Ordre le ferait.

"Je suppose que non." Elle soupira puis s'assit pour métamorphoser ses chaussures.

Elle se prépara à partir mais regarda Drago quand elle était à la porte. Il était appuyé contre le mur,
ses yeux se détournant d'elle alors qu'elle se retournait.

"Ne meurs pas, Drago." Il la fixa un moment avant de sourire.

"Seulement parce que tu le demande, Granger." Son ton dégoulinait de sarcasme.

Il était toujours appuyé contre le mur quand elle ferma la porte derrière elle.

Leurs mardis ont fini par être composés d'une combinaison étrange de danse et de duel. Drago la
força avec détermination jusqu'à ce qu'elle puisse esquiver de manière fluide et bouger comme il le
voulait. Il avait eu raison; la danse et le duel impliquaient un type similaire de capacité réactive et
Hermione le compris rapidement.

Cela la déconcerta légèrement quand elle réalisa que son mouvement et ses techniques rappelaient
en effet ceux de Bellatrix.
Elle aurait presque pensé qu'elle devenait décente, mais Malefoy n'utilisait jamais sa main gauche.
Elle se demanda comment il se battait quand il essayait vraiment.

Il arrivait parfois avec des blessures notables mais refusait froidement de la laisser le guérir.

Le temps qu'ils passaient ensemble devenait de plus en plus long. La pratique du duel développa
des pauses toutes les demi-heures pour se rafraîchir et se réhydrater. Hermione essayait de lui
parler, mais il l'ignorait la plupart du temps, et quand il répondait à ses questions, il semblait mentir.

De temps en temps, Hermione était appelée brusquement à la suite d'une bataille, mais les
Mangemorts n'étaient pas enclins aux attaques matinales.

La tension de la guerre était indéfiniment tendue, comme si l'équilibre fragile pouvait se rompre à
tout moment. La tension entre Hermione et Drago était similaire.

En décembre, elle avait l'impression que l'air même entre eux vibrait lorsqu'ils étaient ensemble. En
colère. Irrité. Désespéré.

Il y semblait se fragiliser avec le temps; comme s'il s'érodait légèrement à cause du stress. Elle ne
savait pas si c'était simplement le stress de la guerre ou si elle y contribuait.

Il arriva un jour, l'air pâle, avec du sang coulant de sa main gauche. Il avait faillit lui mordre la tête
la dernière fois qu'elle avait essayé de le guérir, alors Hermione tenta de l'ignorer. Mais quand il ne
s’arrêta pas de saigner après une demi-heure, elle tourna finalement autour de lui alors qu'elle
esquivait un sortilège et lui jeta un sort de diagnostic. Elle le fixa pendant moins d'une seconde.

"Espèce d’idiot !" Elle fut forcée de battre en retraite sur le sol et de se jeter dans un saut périlleux
afin d'éviter la succession rapide et en colère d'étourdissements qu'il envoya après elle. "Tu ne peux
pas ignorer les morsures de vampires."

Elle tira une demi-douzaine de sorts trébuchant à ses pieds et pendant qu'il les évitait, elle fouetta sa
baguette et réussi à le frappé au front avec un étourdissant.

Il se laissa tomber et elle le regarda avec étonnement, s'attendant à moitié à ce qu'il se redresse
soudainement. Elle était choquée d'avoir réussi à le frapper. Puis il lui venu à l'esprit que le succès
avait probablement plus à voir avec sa perte de sang que ses talents de duel. Elle lui jeta à la hâte
un autre diagnostic.

Il avait perdu une quantité inquiétante de sang. Il avait été mordu quelque part sur le haut du bras,
avait une hémorragie interne et une plaie ouverte sur le côté.

Elle invoqua un lit et le fit léviter dessus. Elle n’hésita qu'un instant avant de s'asseoir sur le bord à
côté de lui. Même inconscient, Drago avait l'air tendu. Elle tendit la main avec hésitation et lui
toucha la joue. Puis elle passa le bout de son doigt entre ses yeux, essayant de bannir le stress de
son expression.

Elle lança un sort pour déboutonner sa robe et sa chemise puis, avec un charme de lévitation
partielle pratiquée, elle le tira vers le haut pour qu'il soit appuyé contre elle et repoussa tous les
vêtements de ses épaules et de ses bras. Sa tête tomba contre son épaule et elle ne put s'empêcher
de remarquer les cicatrices de ses runes. Elles avait bien guéries, en des cicatrices d'argent sur ses
épaules. Elle passa légèrement ses doigts dessus et sentit la magie; froide et implacable. Taillée
dans son être. La magie frissonnait légèrement sous son toucher.
Sa peau était incroyablement fraîche.

Elle le fit redescendre sur le lit et le regarda. Il s'était fait mordre au biceps, deux plaies profondes
qui étaient faciles à guérir. Le problème le plus sérieux était son torse qui était tacheté de
meurtrissures profondes qu'Hermione soupçonnait d'être d'un Expulso à courte distance, qui
provenait peut-être d'une escarmouche avec l'Ordre qui s'était produite la nuit précédente. Il avait
une entaille sur sa côte qui semblait remonter à plusieurs jours mais qui avait recommencé à
saigner à cause de la morsure de vampire.

Elle invoqua sa sacoche et sortit son kit. Elle versa plusieurs potions dans sa gorge puis se mit à
réparer la blessure sur sa côte.

C'était un idiot, et elle eut des sueurs froides d'inquiétude en se rendant compte qu'il ne s'occupait
pas de ses blessures. Dans le passé, il était en excellente condition physique quand elle le guérissait.

Il avait de nombreuses cicatrices sur les bras et le torse qui n'existaient pas auparavant. Elle pouvait
dire en les étudiant qu'il les avait simplement ignorés et qu’il les avait laissés se soigner seules
plutôt que d'aller voir un guérisseur.

Peut-être avait-il congédié son ancien guérisseur après qu'ils n'aient offert aucun soulagement pour
les runes. Même si la magie était obscure, aucun guérisseur qualifié n'aurait pu être assez ignorant
pour prétendre qu'il n'y avait pas d'options à moins qu'il n'ait été délibérément négligent.

Il avait dit qu'il avait un nouveau guérisseur. Chaque fois qu'elle lui proposait de le guérir, il avait
insisté sur le fait qu'il avait quelqu'un pour s'en occuper.

Il était intentionnellement négligent.

Peut-être le faisait-il pour se punir. Si elle le faisait renoncer à son - expiation, ou quoi que ce soit
d'autre. Hermione se mordit la lèvre. Peut-être négligeait-il intentionnellement son bien-être
physique pour se concentrer. Ou - peut-être, il essayait de tester ses limites.

Elle essaya de ne pas s'attarder sur cette possibilité.

Elle sortit une pâte pour contusions et l'étala sur son torse, puis murmura des sorts sur toutes ses
cicatrices pour les aider à guérir et à s'estomper quelque peu.

Elle jeta un autre diagnostic et l'étudia soigneusement pour s'assurer qu'elle n'avait négligé aucune
blessures.

Une fois qu'elle fut sûre qu'il n'y avait rien d'autre à s'occuper, elle prit sa main, entrelaça ses doigts
avec les siens et pressa le dos de sa main contre sa joue. Attendant que sa peau se réchauffe
lentement alors que la potion de reconstitution du sang prenait effet.

Elle écarta ses cheveux de son visage et le fixa, traçant ses traits avec ses yeux et regardant la
couleur lui revenir lentement.

Quand il fut indéniablement chaud, elle retira ses mains et jeta des sorts de nettoyage sur ses
vêtements et le redressa. Ses robes avaient une touche de Magie Noire en elles, comme si elles
étaient devenues tissées dans le tissu.

Elle hésitait à savoir si elle devait rester où elle était ou traverser la pièce avant de le réveiller.
Elle resta.

Elle avait à peine fini de prononcer le sort avant qu'il se lève, l'attrape par la gorge et la claque sur
le matelas avant qu'elle ne puisse même crier de surprise. Sa main resta sur son cou, et elle pouvait
sentir plusieurs de ses épingles à cheveux poignarder son crâne alors qu'il la clouait au lit. Ses yeux
étaient désorientés, mais son expression était enragée. Leurs visages n'étaient séparés que de
quelques centimètres.

Elle regarda son expression onduler alors qu'il la reconnaissait et réalisa qu'il était sur le point de
l'étrangler. Sa prise se relâcha aussitôt.

"C'est quoi ce bordel, Granger ?" Il jeta un coup d'œil autour d'eux et eut l'air plus confus en
réalisant qu'ils étaient ensemble dans un lit.

Elle le regarda, le cœur battant. Il ne lui était même pas venu à l'esprit qu'il pourrait l'attaquer
comme ça. "Tu as été blessé."

Il écarta sa main de son cou et son expression devint furieuse. "Je t'ai presque tué. Mêles-toi de..."

Elle l'interrompit. "Il est possible que tu ne sois pas au courant, malgré le fait que je te l'ai
spécifiquement dit, mais le venin de vampire est un anticoagulant. Tu as eu quelques dommages
mineurs internes à cause de la bataille de la nuit dernière. Tu saignais à mort à l'intérieur comme à
l'extérieur."

"J'aurais pu m'en occuper en temps voulu," répondit-il, mais ses yeux ne rencontrèrent pas les siens;
ils étaient plus bas, sur son cou. Sa main glissa vers l'avant et elle sentit son pouce frôler sa gorge.

Elle frissonna légèrement et sentit sa peau piquer alors que ses doigts couraient le long de son cou.
"Vraiment ? Qui allait te guérir ? Parce que je dois dire que, sur la base de toutes les nouvelles
cicatrices qui jonchent ton corps, que je pense que le nouveau guérisseur que tu évoques sans cesse
est une fraude."

Sa main se figea.

"Tu as enlevé mes vêtements ?"

"Juste ta chemise. N'aie pas l'air si étonné, je suis une guérisseuse, Drago. Ce n'est pas comme si
c'était la première fois que je te voyais torse nu."

Ses yeux brillaient de rage. "Ne me guéris pas sans permission." Sa voix était un grognement bas.

Sa fureur était manifeste, mais l'intimidation de celle-ci était ruinée par le fait qu'il tournait
simultanément la tête d’Hermione doucement, vérifiant s'il ne l'avait pas du tout meurtrie.

Hermione sentit le coin de sa bouche se contracter légèrement alors qu'elle le regardait. Il se


penchait sur elle, ses doigts pressant le long de sa mâchoire alors qu'il continuait à tourner la tête
d'un côté à l'autre et à passer légèrement ses pouces sur sa peau.

Son cœur battait plus fort qu'il ne l'avait fait quand il l'avait brusquement clouée au sol.

"Essayes de ne pas mourir en ma présence et je ne me sentirai pas obligée de le faire. Je ne veux


pas que tu m'entraînes quand tu es blessé. Tu le sais déjà." Sa main se leva et se referma autour de
son poignet pour le calmer. Ses yeux se levèrent et rencontrèrent les siens, et elle l'étudia
sérieusement. "Trouve un guérisseur, Drago. Un bon. Garde-le à disposition et appelle-le lorsque tu
es blessé. S'il te plaît. Trouve un guérisseur."

Il la regardait juste, et c'était comme si son cœur était bloqué par l'intensité. Son pouls vibrait sous
ses doigts et elle regarda ses pupilles se dilater lentement, avalant l'argent de ses iris. La chaleur de
sa peau saignait en elle, et elle pouvait sentir son souffle contre son visage.

Son visage se rapprocha infiniment plus. Son cœur battait si fort qu'elle se demanda s'il pouvait
l'entendre. Son souffle retint et ses doigts se resserrèrent autour de son poignet. Tout était chaud et
ils étaient si proches. Il était si proche.

Il baissa la tête, jusqu'à ce que leurs lèvres se touchent presque. Puis il rit.

Il dégagea sa main de la sienne et s'assit. Son expression était froide comme de la glace et il se
moqua d'elle.

"Pensais-tu vraiment que je t'embrasserais ?" Hermione le fixa. Il pencha la tête en arrière et
gloussa amèrement. "Tu sais, ça m'étonne que quelqu'un comme toi ai réussi à rester ami avec
Potter et Weasley depuis si longtemps."

Hermione tressaillit. "Quelqu'un comme moi ?"

Il la regarda et haussa un sourcil, son expression était impassible, mais elle pouvait voir le
ressentiment dans ses yeux. "Quelqu'un sans limites qui lui soient impossibles à franchir. Avec la
droiture de Potter et Weasley, je me serais attendu à ce que cela mette fin aux choses pour toi
maintenant."

Hermione le fixa et sa bouche se tordit. Elle pressa fort ses lèvres l'une contre l'autre. Il eut un
sourire narquois et pencha légèrement la tête. "Quoi ? Tu pensais que je faisais référence à ton sang
?"

Elle baissa les yeux. Oui, elle pensait ça. Rien de bon ne viendrait d'admettre qu'il avait raison; sa
cruauté avait essentiellement mis fin à son amitié avec Harry et Ron.

Elle s'assit et tendit la main pour ajuster les épingles retenant ses tresses. "Tu as été la première
personne à m'appeler Sang-de-Bourbe."

Drago secoua la tête avec une faible incrédulité. "Tu sais au moins sûrement que cette guerre n'est
pas une question de pureté du sang."

"Je sais que ce n'est pas le cas." Elle releva le menton. Mais la majeure partie du Monde Sorcier
ne semble pas l'avoir remarqué."

Il redressa ses robes et haussa les épaules. Son masque avait été remis en place; son expression était
indolente et aristocratique. Hermione le fixa, essayant d'absorber la profonde contradiction qu'était
Drago Malefoy. Assassin. Espion de l’Ordre. Héritier de Sang-Pur. Amateur de philosophie et
d'histoire Moldue. Général Mangemort.

Plus elle en savait sur lui, moins elle le comprenait.

Il s'appuya contre la tête de lit du lit et la regarda.


"La guerre nécessite des extrêmes faciles. L’altérité. Quand je dis que je m'appelle Malefoy, je me
contextualise immédiatement dans l'histoire. Le nom Malefoy a près de mille ans d'histoire traçable
en Angleterre. Les gens savent qui sont mes parents, mes grands-parents et mes arrière- grands-
parents. Nous avons des livres d'histoire entiers et des couloirs de portraits pour porter et maintenir
l'héritage. Mais toi - ton histoire familiale est aussi boueuse qu'un lit de ruisseau. Personne ne sait
qui sont tes parents, de quels types de maladies génétiques tu peux être porteuses ou quel est ton
potentiel magique ou non."

Il pencha la tête sur le côté et passa ses yeux sur elle de la tête aux pieds comme s'il évaluait un
cheval.

"Il est facile de se méfier des gens dont ont ne sais rien. Quand quelque chose fait peur, il est facile
de le détester. Des Nés-Moldus avec des vêtements bizarres, de l'électricité et des rumeurs sur des
armes étranges. Tes parents sont la raison pour laquelle le Monde Sorcier a été forcé de vivre dans
l'ombre du secret pendant des centaines d'années. Pourtant, au moment où un Moldu montre un
soupçon de capacité magique, nous nous attendons à les accueillir dans notre monde afin qu'ils
puissent violer nos traditions et voler nos emplois."

Hermione se moqua et se tourna pour qu'ils soient à nouveau plus proches l'un de l'autre. Les yeux
de Draco s'écarquillèrent pendant un moment avant d'étouffer sa surprise. Hermione referma
l'espace entre eux et le regarda.

"Est-ce pour ça que tu me détestais à l'école, Drago, parce que j'allais voler ton travail ?"
Flashback 20

Décembre 2002

Drago haussa un sourcil alors qu'il rencontrait ses yeux.

"Tu as volé mon classement de classe, ce qui était pire. J'avais été instruit à la maison, préparé toute
ma vie pour Poudlard. Mon père avait planifié ma vie pour moi: Premier de ma classe, Préfet,
Capitaine de Quidditch, Préfet en chef, Stage au Ministère de la Magie, et finalement membre du
Magenmagot puis Ministre de la Magie. La carrière ministérielle qu'il a perdue en raison de sa
participation à la première Guerre des Sorciers; j'étais censé réaliser tout ça pour lui. Mais ensuite,
la première année d'école est arrivée et une petite fille Sang-de-Bourbe inférieure a réussi à
dépasser mes notes dans chaque classe."

Il tendit la main et la posa sur sa gorge. La respiration d'Hermione se bloqua légèrement, et il


resserra sa prise, juste assez pour rapprocher son visage du sien.

Les yeux de Drago brillaient, et son ton était presque clair, comme s'il la mettait au défi de
tressaillir. "Je dois admettre que j'espérais vraiment que tu meurs au cours de la deuxième année
lorsque la Chambre des Secrets a été ouverte. En réalité, j’avais gagné ma place dans l'équipe de
Quidditch de Serpentard avant que mon père n'achète des balais pour l'équipe, mais grâce à ton
petit commentaire, toute l'école a supposé que mon père venait d'acheter ma place." Pendant qu'il
parlait, il glissa son pouce le long de sa gorge jusqu'à sa mâchoire puis le poussa contre l'os pour
forcer sa tête en arrière.

Il essayait de la forcer à broncher. Hermione garder son regard fixé dans le sien. Il s'assombrissait.

La pièce semblait s’être réchauffée.

Il continua à parler.

"Il était facile de croire que les Moldus et leur progéniture étaient responsables des problèmes dans
le monde. C'est certainement ce que j'ai ressenti au cours de ma vie. Entre Potter de Sang-Mêlé,
dont la vie était un flot sans fin de stupidité et de favoritisme, et toi, et puis les Weasley appauvris
étant la pièce A pour ce qui arrive aux traîtres de sang. Il n'y avait aucune raison de ne pas croire
que le Monde Sorcier ne serait pas meilleur sans toi et tes semblables."

"Je n'avais pas réalisé que tu pensais autant à moi," répondit Hermione.

Elle pouvait sentir la chaleur irradier lentement à travers son corps, s'étendant vers l'extérieur de sa
main, mais aussi entre ses épaules, sur sa peau et se déployant quelque part dans le bas de son
abdomen. Elle frissonna légèrement alors qu'elle continuait à croiser ses yeux.

Sa bouche se tordit. "Ma haine pour toi faisait pâle figure par rapport à ma rivalité avec Potter. Tu
étais irritante. Malgré tes notes, au moins, tu étais laide, socialement maladroite et visiblement peu
sûre de toi." Ses lèvres se courbèrent en un léger sourire narquois. "Me battre académiquement
n'aurait pas eu d'importance si tu n'avais pas été amie avec Potter. Il t’a attiré sous les projecteurs et
avait suffisamment besoin de toi pour qu'il ne puisse pas le nier. Si Potter n'avait pas compté, tu ne
l'aurais pas fait non plus."
Hermione sentit quelque chose dans son estomac tomber soudainement, repensant au soupçon
initial qu'elle avait eu; cette exigence était une sorte de vengeance ou de représailles contre Harry.
Elle avait presque oublié cette peur.

Il sourit et se pencha en avant pour qu'il se profile au-dessus d'elle alors qu'il continuait à la tenir
par la gorge et à fixer son visage. Leurs corps se touchaient presque, et elle sentit une conscience
renouvelée de combien il était plus grand, combien il pouvait la blesser s'il le voulait. Qu'elle
essayait de pénétrer à l'intérieur d'une voûte scellée, et qu'elle ne savait pas s'il y avait autre chose
que de la rage de l'autre côté.

Mais cela n'avait pas d'importance, car c'était ce qu'elle était censée faire.

Elle retint son souffle et elle trembla faiblement. Les yeux de Drago s'assombrirent.

Il l'attira encore plus près. Son cœur battait si fort qu'il lui faisait mal.

C'est un acte, se dit-elle. Quand il était ivre, il ne lui faisait pas de mal. Il essayait de l’effrayer.

Son souffle était chaud sur son visage, et sa voix était si basse qu'il lui chuchotait presque. Le
timbre lui traversait les nerfs.

"Le Seigneur des Ténèbres ne se soucie pas vraiment de la pureté du sang, ni de ses disciples, ni de
la puissance de l'être magique. Il se trouve que vous, les Nés-Moldus, êtes assez communs pour
ressembler à une menace. Cela donne au Seigneur des Ténèbres une excuse pour accumuler du
pouvoir et inciter les êtres sombres à rejoindre sa cause. Il a amené la majeure partie de l'Europe de
l'Est dans l'alliance de cette façon. La Roumanie a été la première, et les autres se sont alignés. Il y
a des milliers de créatures sombres qui désespèrent de voir la Politique du Secret renversé et
l'interdiction des baguettes prendre fin. La plupart des familles de Sang-Pur sont mécontentes de la
façon dont les sorciers sont contraints de rester dans l'ombre pour le confort des Moldus. Il y a
assez de ressentiment - si ce n'est pour les recruter pour la cause - pour les encourager à ignorer ce
qui se passe."

Drago eut un mince sourire alors que son visage se rapprochait encore plus. "Le Seigneur des
Ténèbres veut du pouvoir. Il ne se soucie pas particulièrement qui il écrase sous ses pieds pour
l'obtenir. Moldus et Nés-Moldus-" elle pouvait presque sentir ses lèvres contre les siennes,"...
vous... êtes simplement faciles."

Hermione pouvait à peine respirer. Son corps entier était tendu; au précipice de quelque chose qui
ressemblait à de la peur. Son cœur battait rapidement. Tout autour d'elle était flou.

Elle voulait s'enfuir; elle se sentait effrayée et vulnérable. Elle comprenait l'anatomie et la
physiologie humaines, mais son corps faisait des choses qu'elle ne connaissait pas. Sa physiologie
n'était pas censée être déroutante. Elle avait besoin d'espace pour le comprendre.

Mais - elle ne voulait pas y aller; elle n'avait jamais rien ressenti de tel auparavant. Le toucher
physique qui était réconfortant, comprit-elle. Mais ça, ce n'était pas réconfortant. La main de Drago
autour de sa gorge n'était pas réconfortante. C'était terrifiant et passionnant.

"Un moyen pour une fin," se força-t-elle à dire. "Nous ne sommes qu'un moyen pour parvenir à une
fin."

Il la repoussa légèrement. "Précisément."


Elle l'étudia. Ses yeux étaient noirs et le creux de ses joues était légèrement rouge. Il
glissa lentement son pouce le long de la courbe de sa mâchoire. Elle se lécha les lèvres.

"Est-ce que nous tuer a résolu vos problèmes alors ?" demanda-t-elle.

Sa main se figea. Il la fixa pendant plusieurs secondes. Puis ses yeux brillèrent et il sourit.

"Eh bien, tu n’es certainement pas une menace pour mon travail maintenant, n'est-ce pas
?" Lorsqu’il le disait, sa main libre glissa fermement entre ses jambes.

Ses yeux étaient froids et fixés sur les siens. Ses doigts se tordirent et se pressèrent sciemment au
sommet de ses cuisses. C'était comme s'il l'avait électrocutée. La sensation lui traversa les nerfs.

Elle haleta.

Quand elle le fit, tout sembla s’effondrer autour d’elle dans un sentiment d'horreur froide.

Hermione s'écarta de lui.

Les mains de Drago se retirèrent immédiatement d'elle, et il la regarda avec une expression
indifférente alors qu'elle s'éloignait jusqu'à ce qu'elle soit à l'extrémité du lit.

Elle tremblait faiblement. Elle pouvait encore le sentir la toucher; glissant sa main entre ses jambes
alors qu'il la regardait dans les yeux et lui rappelait qu'il l'avait transformée en sa propriété. Pas
parce qu'il la voulait. Mais simplement parce qu'il le pouvait. Parce que cela l'avait amusé de le
faire quand il avait fait son offre. Parce qu'il avait du pouvoir et qu'elle était un pion.

Maintenant, il devait la regarder essayer de se prostituer avec lui, et tout ce qu'elle pouvait
concevoir, dans l'espoir de devenir une possession dont il ne serait au moins pas disposé à se
séparer. Il n'avait pas à la rabaisser davantage. Il pouvait s'asseoir et la regarder se le faire toute
seule.

Ses pommettes étaient creuses. Elle avait l'impression d'être malade.

Ses mains tremblaient peu importe à quel point elle essayait de les calmer. Elle se mordit la lèvre
inférieure et prit plusieurs longues respirations.

Quand elle cessa de trembler visiblement, elle se força à parler. "As-tu... as-tu des informations
cette semaine ?"

C'était presque drôle de devoir poser cette question tout de suite. Bien que - cela avait toujours été
le sens de sa mission. Elle venait juste de s'y habituer.

Soudain, ça faisait à nouveau mal, et le timing était presque amusant d'une manière écœurante. Elle
ne savait pas si l'humour serait catégorisé comme de l'ironie ou de l'humour noir. Elle savait juste
que c'était quelque chose d'amer, de douloureux à penser. Mais d'une manière ou d'une autre aussi
cruellement drôle.

Drago eut un sourire narquois et en sortit un parchemin. Il avait prouvé son argument; comme s'il
l'avait poignardée puis cassé la poignée pour que la lame reste enfoncée dans ses entrailles. Le fait
qu'il n'ait pas réitéré l'insulte montrait qu'il savait.

Sa main trembla légèrement lorsqu'elle accepta le rouleau et se leva.


Elle partit sans un autre mot.

Il restait un peu plus d'une semaine jusqu'à Noël.

Quand elle revint Place Grimmauld, elle partit prendre un filtre Calmant. Elle se tenait dans son
placard de fournitures de potions, en attendant que ses mains cessent de trembler.

Quand ses mains furent à nouveau stables, elle jeta un coup d'œil autour de la petite pièce avec
nostalgie. Elle redressa un petit panier rempli de ce qui ressemblait à des portefeuilles en cuir. Les
cadeaux de Noël qu'elle avait prévus cette année-là étaient plutôt tristes. Elle avait fabriqué des kits
de guérison d'urgence. De nouveau. Elle les fabriquait chaque année. Les éléments basiques, tous
emballés et rétrécis pour être facilement transportés.

Hermione n'avait pas d'argent pour acheter des livres pour ses amis qu'ils ne liraient jamais, ni le
temps de tricoter des chapeaux ou des écharpes pour eux. Alors elle leur donnaient des potions en
espérant qu'ils les utiliseraient plutôt que de transplaner avec des blessures faciles à réparer. Les
filles s’en servaient; elles demandaient des recharges. Neville, Fred, Dean Thomas et Michael
Corner utilisaient également leurs kits de temps en temps.

Mais Hermione ne pensait pas qu'Harry ou Ron avaient même ouvert le leur. Chaque fois qu'elle
leur donnait de nouveaux kits, ils rendaient timidement leurs anciens intacts. Ils ignoraient toujours
leurs blessures ou transplanaient en paniquant après. À cet égard, Ginny était une excellente
partenaire pour Harry et Ron; les deux garçons avaient tendance à revenir en meilleure condition
lorsque Ginny partait en mission avec eux.

Hermione avala sa salive, sortit les flacons des étagères et commença à assembler un kit
supplémentaire.

Elle avait un travail. Ce qu'elle ressentait à ce sujet un jour particulier n'avait pas d'importance.

Cela n'a jamais eu d'importance.

La semaine suivante, lorsque Drago transplana dans la cabane, lui et Hermione s'arrêtèrent tous les
deux et se regardèrent.

"J'ai un cadeau de Noël pour toi," dit-elle après une minute. "En fait, ce n'en n’est pas vraiment un.
Mais je suppose que c'est le cas dans ce contexte."

Elle sortit le petit étui en cuir et le lui tendit.

"C'est - c'est une trousse de guérison d'urgence. Je la donne à tous mes amis."

Drago haussa un sourcil et soupira faiblement en le lui arrachant des mains, comme si l'accepter
était une faveur qu’il lui faisait.

"Si tu ne vas pas voir un guérisseur, tu devrais au moins porter ça sur toi." Elle parlait rapidement,
essayant de tout dire avant qu'il ne la coupe et ne la rejette sur son visage. "Si tu me laisses
t’enseigner quelques sorts, tu seras capable de te guérir toi-même la plupart des blessures de base."

Il ouvrit la valise et en analysa le contenu. "Tu réalises que je peux en acheter la plupart d’entre
elles."
La bouche d'Hermione trembla. Elle ne s'était pas attendue à ce qu'il lui soit reconnaissant; elle
s'était préparée à ce qu'il ne l'accepte même pas.

"Dans ce cas, tu pourras facilement recharger tout ce que tu utiliseras." Hermione se força à se
rapprocher et fit courir son doigt en pointant les différentes fioles.

"Elles sont toutes étiquetées. Il y a la potion pour les commotions cérébrales; tout type de coup à la
tête et tu devras utiliser un diagnostic pour vérifier. De l’essence de Murtlap pour les écorchures
mineures de la peau ou les petites ecchymoses. La crème pour les ecchymoses qui est destinée aux
hématomes plus profondes et plus graves. L'Essence de Dittany est un atout pour la plupart des
blessures. À moins qu'il s'agisse d'une blessure maudite, le Dittany peut aider avec les blessures
externes les plus graves, les morsures de loup-garou, les griffures. À moins que ce ne soit les yeux
ou une lésion cérébrale, auquel cas tu devras appeler un spécialiste. Ne pense même pas à
transplaner ou à tout autre type de transport par déplacement si tu te blesses les yeux ou si tu as un
type de blessure qui perce le crâne. La pression causera des dommages irréversibles. Cet anti-venin
neutralisera les morsures ou les piqûres venimeuses, sauf s'il s'agit d'une bête de type 4 ou
supérieure.

Draco renifla faiblement.

Mais Hermione continua obstinément. "Philtre Calmant. Potion régénératrice de sang. Celle-ci
concerne les dommages aux organes internes, les contusions rénales, etc. Je vais t’apprendre un
diagnostic pour vérifier des choses comme ça. Et celle-ci, c'est un analgésique pour la malédiction
acide. Je suppose que tu connais le contre-charme. L'analgésique la neutralisera complètement et
réduira la douleur. Tu auras toujours besoin de retirer soigneusement tous les os, puis de les faire
repousser. Mais cela réduira le temps de récupération de plusieurs jours et diminuera la probabilité
de lésions nerveuses. Et une barre de chocolat, pour les détraqueurs. Lorsque tu sors les articles de
l'étui, ils reprennent leur taille appropriée. Je les ai rétrécis pour que le kit ne soit pas trop
volumineux à transporter."

Hermione ne mentionna pas qu'elle avait élargi le kit de Drago bien au-delà des bases qu'elle
donnait à tout le monde. Dans le cas de ses amis, elle pouvait compter sur eux pour venir la voir en
cas de blessure. Ce n'était pas une supposition qu'elle pouvait faire avec Drago. S'il ne faisait plus
confiance aux guérisseurs, au moins elle pourrait l'équiper suffisamment pour qu’il puisse soigner
ses blessures lui-même.

Drago referma le boîtier. Hermione le regarda sérieusement. "Garde-le simplement avec toi. Laisse-
moi de t’enseigner le sort de diagnostic, afin que tu saches si tu as affaire à quelque chose de
grave."

"Je sais comment exécuter un sort de diagnostic, Granger." Son expression était légèrement
offensée.

"Probablement pas celui que je veux t’apprendre. C'est un peu inhabituel. Plus obscur. Mieux
adapté pour les blessures de guerre. Les plus basiques sont les charmes domestiques, pour
diagnostiquer les fièvres ou les infections et les blessures quotidiennes. La plupart des manuels de
médecine enseigneront un diagnostic général en partant du principe que le guérisseur peut ensuite
rétrécir progressivement son objectif. Mais si tu utilises un diagnostic, ce sera probablement après
un raid ou un duel. Tu peux donc te concentrer sur la détection des malédictions et des blessures
physiques, il n'est pas nécessaire de rechercher la variole du dragon ou de vérifier s'il y a une
métamorphose partielle."
Elle démontra le diagnostic en le jetant sur elle-même.

"Tu vois ? Le sort est simple. Ce qui est complexe, c'est de le lire, mais nous nous en tiendrons
simplement aux bases. Les couleurs et les emplacements sont indicatifs. Je ne suis ni maudite ni
blessée, donc la lecture est plutôt ennuyeuse. La façon dont j'incline ma baguette peut amener
diverses zones dans une lecture ciblée. Tout est d'un bleu ciel sain. S'il commence à virer au
turquoise, cela indique un niveau dangereux de perte de sang ou une baisse de la température
corporelle. Si c'est bleu royal, c'est de la fièvre. Il lit de la tête en bas. Plus la couleur est brillante,
plus la blessure est mineure. Si c'est noir, même la moindre trace de noir, c'est potentiellement une
blessure mortelle. Le rouge indique une blessure externe. Le violet est pour les blessures internes.
S'il y a du violet sur ta tête, cela indique une commotion cérébrale; sur ton torse, cela signifie que tu
dois prendre la potion pour les dommages internes. Le vert citron indiquerait un sort mineur mais
vert viridien signifie une malédiction; va au Département des Accidents et Catastrophes Magiques
ou appelle ton guérisseur. Le jaune est pour le poison ou le venin. Les os fracturés apparaîtront en
orange pâle, cassés et déplacés seront plus couleur citrouille. S'il s'agit d'une fracture, tu dois la
guérir toi-même. C'est un sort facile, je vais te l'apprendre."

Malefoy était à contrecœur coopératif et semblait même parfois légèrement intrigué. Hermione
passa résolument par autant d'entraînement qu'elle pensait pouvoir s'en tirer et lui fit démontrer
qu'il pouvait tout faire lui-même.

Il avait un talent pour ça. Elle avait pensé qu'il l’aurait probablement. Un Occlumens naturel avec
une capacité de concentration aussi tranchante que des lames de rasoir; la précision lui viendrait
naturellement.

Elle soupçonnait qu'il connaissait un peu la théorie de la guérison. Elle fut presque tentée de lui
demander pourquoi, mais sa coopération était très conditionnelle. Elle étouffa sa curiosité et
n'arrêta pas de lui donner des conseils pour guérir.

"Quoi qu'il en soit, ce sont les bases," finit-elle par terminer.

Il jeta un coup d'œil à sa montre. "Tu réalises que tu parles depuis près de deux heures d'affilée."

Hermione rougit. "C'est toujours très basique."

Il y eut une pause, et Hermione se rendit compte qu'elle s'était déplacée si près de Drago que leurs
épaules frôlaient. Elle pouvait sentir l'odeur de mousse de chêne qui s'accrochait à sa peau. Elle le
regarda et leurs yeux se rencontrèrent.

Pendant un instant, tout entre eux cessa d'être si tendu et plein de ressentiment; comme si la guerre
s'éteignait un instant, et que ce n'était qu'eux. Elle lui sourit presque. Parce qu'il pouvait être gentil
avec elle quand il le voulait, et elle était si fatiguée ce jour-là.

Elle essaya de ne pas penser à quel point cela la rendait pathétique.

Puis Drago pressa ses lèvres en une ligne plate, et elle vit sa mâchoire se serrer. Ses yeux brillaient
et elle les regardait s'affiner; comme le regard d'un oiseau de proie, ils commencèrent à devenir
cruels.

Elle recula et baissa les yeux. "Joyeux Noël, Drago."


Il la regarda d'un air contemplatif. Son expression était illisible. Elle sentit sa fréquence cardiaque
augmenter. Elle n'était jamais vraiment sûre de ce qu'il pouvait faire.

Elle essaya de ne pas laisser ses doigts s'agiter.

Il roula la mâchoire. Hermione se sentit froide et presque vide à l'intérieur alors qu'elle se préparait.

"J'ai quelque chose pour toi," dit-il en se penchant dans sa robe.

Il sortit quelque chose qui était enroulé dans une toile cirée et le tendit vers elle. Elle l'accepta et
déroula lentement le tissu pour révéler son contenu. À l'intérieur se trouvait un ensemble de
poignards magnifiques et mortels, gainés de délicats étuis en maille délicate.

"Ils devraient être assez petits pour en garder un attaché à ton avant-bras. Les étuis sont en soie
d’Acromantule trempée dans du sang de Manticore; ils seront redimensionnés pour toi et ne
restreindront pas du tout tes mouvements. Tu devras porter l'autre poignard sur ton mollet."

Il avait l'air visiblement maladroit en relayant l'information. Ses yeux évitaient Hermione, mais il
continuait de lui jeter des coups d’oeil pour la regarder alors qu'elle étudiait les poignards.

"En argent forgé par les gobelins ?" demanda-t-elle après une minute.

"Oui. Ils sont trempés dans du venin de Manticore, pour être exact."

Elle le regarda brusquement. "Cela signifie t-il…"

"Il est mort. Tragiquement." Le coin de sa bouche se contracta légèrement. "Le mauvais temps, je
suppose. J’ai rempli toute la paperasse et remis le cadavre à McNair hier."

"Mais pas avant d'avoir récolté du venin," constata Hermione, sortant l'un des poignards de la gaine
et regardant le tranchant du rasoir, capable de couper à travers presque tout. La lame glisserait à
travers un sort de bouclier ou des protections comme si elles n'étaient pas là.

"Pas grand-chose, ou cela aurait été suspect. Mais juste assez pour une poignée d'armes et une fiole
supplémentaire en cas de besoin."

Hermione commença à calculer mentalement les chiffres sur le cadeau de Drago. Deux couteaux en
argent forgés par des gobelins: au moins cent gallions chacun. Du Venin de Manticore: une centaine
de plus ici. Des Holsters en soie d’Acromantule: cent galions supplémentaires.

Le cadeau de Noël de Drago pour elle valait une petite fortune. Elle ne savait même pas s'il le
savait ou non.

Hermione était obsédée par son budget et ses ressources. Elle devait l'être. Elle coupait chaque coin
et gardait chaque goutte de potion et ingrédients qu'elle pouvait. Il y avait un coin de son esprit qui
essayait sans cesse de penser à de nouvelles façons de sauver ou de concevoir des ressources
inexploitées.

Cela la stupéfia, la façon décontractée dont Drago pouvait lui donner une cape de bouclier
enchantée ou un ensemble de couteaux valant collectivement plus que son budget annuel d'hôpital
et de potion pour toute la Résistance.
Elle les vendrait. Au moins un, peut-être les deux. Sur le marché noir, elle pourrait probablement
obtenir un rendement décent, suffisamment pour acheter plus de venin d'Acromantule ou d'essence
de Dittany, ou pour réapprovisionner certaines des autres fournitures hospitalières. Ou peut-être
serait-il préférable de les confier à Maugrey ou Kingsley; ils tireraient profit de couteaux comme
celui-là. Elle pourrait peut-être utiliser les poignards pour négocier une augmentation permanente
du budget.

"Merci," répondit-elle en remettant en place la lame qu'elle tenait et en glissant tout dans sa
sacoche.

"Pour rappel, tu n'es pas autorisé à les vendre ou à les donner à qui que ce soit."

Les mains d'Hermione se figèrent, et ses yeux se posèrent avec culpabilité sur le visage de Drago.
Ses yeux étaient fixés sur les siens, et l'argent qu'ils contenaient brillait.

"Est-ce clair, Granger ?" Son ton était de glace. Elle fit un signe de tête à contrecœur.

"Je m'attendrai à ce que tu les portes à chaque fois que tu récoltes. Je m’en assurerais
personnellement."

Elle se tendit et déglutit avec irritation. "Très bien."

Son expression s'adoucit légèrement. "Eh bien, c’était charmant. Je ne me souviens même pas du
nombre de fois où j'ai souhaité pouvoir passer le réveillon de Noël à me faire enseigner comment
lire un charme de diagnostic." Il sourit peu sincèrement. Hermione ne dit rien. Il y fit une pause,
puis ajouta : "À ta demande, voici un avertissement. Je vais commencer à t’enseigner le combat au
corps à corps à partir de la semaine prochaine."

Puis il fouilla dans sa robe et en sortit un rouleau de parchemin. "Mon dernier opus pour Maugrey."
Alors qu'elle l'acceptait, il lui sourit. "Je dois dire que tu as fini par me couter assez chère,
Granger."

Il disparut sans un bruit.

Le jour de Noël, Hermione avait le quart d'hôpital du matin. Angelina avait été gravement maudite
lors d'un raid dans le Londres Moldu la nuit précédente; elle avait été touchée au genou par la
malédiction acide, et pendant qu'elle était à terre, un Mangemort avait ajouté une malédiction de
destruction d'organe interne supplémentaire. Fred avait réussi à la saisir et à la ramener à Hermione
avant qu'Angelina ne meure dans ses bras.

Le travail de réparation final était trop complexe pour Padma ou Poppy. Hermione s'assit dans la
salle d'hôpital calme et reconstruisit lentement les tissus et les tendons du genou d'Angelina.

"Tr è s bien, j'ai besoin que tu le plie s et que tu vois si le tissu s'est formé correctement. La
repousse des os pour des blessures comme celle-ci ne fonctionne pas toujours correctement."

Angelina se mordit la lèvre. Sa peau était grise à cause de la douleur, mais elle bougea son genou
comme demandé.

"Argggghh." Elle haleta faiblement et s'arrêta. "À l'intérieur. Ça fait mal à l'intérieur - comme si il
se broyait."
Hermione jeta un diagnostic et l'étudia. En raison de l'urgence de sauver les organes d'Angelina, la
malédiction acide avait été négligée pendant plusieurs minutes avant d'être contrée. Elle avait
détruit la plupart des os de son genou et laissé d'énormes poches de tissus perdus. Il était difficile de
réparer quand il restait si peu de tissu d'origine à partir de quoi construire. Hermione avait d'abord
craint de devoir l'amputer, mais il y en avait juste assez après la repousse osseuse pour qu'elle soit
guérissable.

"Je vois le problème. Je vais t’étourdir. Tu n'as pas besoin d'être éveillé pour cette partie."

Angelina hocha la tête et ferma les yeux.

Cela prit près de quatre heures avant qu'Hermione ne réveille Angelina.

"Très bien, essaye de le déplacer à nouveau."

Angelina leva sa jambe et la plia légèrement. "C'est mieux. Ça frémit un peu." La couleur semblait
beaucoup plus saine.

"Tu devras rester en dehors des combats pendant au moins un mois, mais je pense que tu pourras
marcher dessus. Ça fera mal, en particulier les jours froids. Tu boitera peut-être un peu. Tu le
sentiras toujours. Mais tu peux toujours te battre, si tu le veux."

"Je ne quitte pas le combat, répondit fermement Angelina.

Elle hocha la tête, sans surprise, et commença à masser une potion dans la nouvelle peau
d'Angelina. Tandis qu'Hermione travaillait, elle prit conscience du regard intense d'Angelina.
Hermione leva les yeux et croisa son regard. "Quoi ?"

Angelina pencha la tête, étudiant toujours Hermione. "Parfois, j'essaie de me souvenir de toi avant
la guerre, et je ne peux plus reconnaître cette personne."

La mâchoire d'Hermione se tendit. Elle avait essayé de restreindre son plaidoyer pour l’utilisation
des Arts Sombres à l'Ordre, mais sa position était devenue connue dans la Résistance plus large au
fil du temps. Les membres de l’AD prenaient régulièrement sur eux pour évangéliser à Hermione le
pouvoir du Bien et le Mal des Forces du Mal. Elle pouvait dire, par l'expression sur le visage
d'Angelina, qu'elle était sur le point d'être soumise à une nouvelle conférence.

Elle força sa voix à rester égale. "Qui est-ce que tu pensais que j'étais alors ?"

"Je ne sais pas. Bruyante, tournée vers l’avenir, positive. Plutôt abrasive, pour être honnête. Quand
tu organisais l’AD, tu étais un peu impitoyable, mais il y avait une sorte de droiture honnête.
Maintenant, quand tu n’es pas en mode guérisseuse, tu sembles juste impitoyable. Tu es si calme la
plupart du temps, mais il y a toute cette rage autour de toi que je ressens parfois. Comme si la
guerre t’avais transformé en quelqu'un d'autre. J'ai l'impression que tu l'as laissé faire."

Le coin de la bouche d'Hermione se tordit et elle sentit ses yeux se rétrécir. "La guerre est un
gouffre. Penses-tu vraiment que l’ont peut en sortir indemne ?"

Angelina baissa les yeux sur son genou et haussa les épaules. "Je porterai des cicatrices à l'intérieur
et à l'extérieur, mais au fond, je serai toujours la même personne." Elle se retourna vers Hermione.
"Mais je ne sais pas si tu es la même et je ne l'ai jamais vu, ou si tu as vraiment beaucoup changé.
J'ai l'impression que tu t'es laissée aller."
Les mains d'Hermione se figèrent et elle se rassit. "Laissée aller ?"

Angelina bougea et eut l'air mal à l'aise. "Je suppose que je m'inquiète pour toi. Fred a dit, quand il
rendait visite à George ici, qu'il semblait que quelque chose te soit arrivé. Comme si les derniers
morceaux de l'ancienne toi, venais de - disparaître. Et je t’ai observé ces derniers temps, tout ce que
je vois, c'est cette personne - je ne sais même pas qui c'est. Parfois, je pense que c'est de la rage.
D'autres fois, je pense que c'est du désespoir. Mais c'est comme si tu t’y étais perdue."

La bouche d'Hermione était sèche, et elle déglutit à plusieurs reprises, se faisant gagner du temps
en refermant les flacons. Elle agrippa le verre si fort que ses mains tremblèrent légèrement.

"Cette guerre m'a détruite, Angelina," répondit-elle finalement lentement.

Avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit d'autre, Hermione se retrouva brusquement avec une
touffe de cheveux dans la bouche alors qu'Angelina la serrait dans ses bras.

"Oh, Hermione. Ne te laisse pas commencer à penser comme ça. Tu dois être capable de visualiser
la victoire. Sens-la. Bats-toi pour ça. Vois de l'autre côté de la guerre. Si tu lâches cet espoir, tu te
retrouveras dans un endroit sombre. La lumière l'emporte toujours sur les ténèbres. Mais tu dois y
croire."

Hermione sentit quelque chose se raidir en elle. Elle s'écarta d'Angelina, secouant la tête, la bouche
se recourbant. "Cela ne suffit pas pour gagner une guerre. Je ne vais pas parier cette guerre sur ma
capacité ou celle de quelqu'un d'autre à croire en la victoire."

"Tu veux toujours que nous utilisions les Arts Sombres, n'est-ce pas ?" Angelina fixa Hermione
avec l'expression d'un parent déçu.

Hermione lutta pour ne pas rouler des yeux alors qu'elle hochait la tête.

Les épaules d'Angelina s'affaissèrent légèrement. "Si nous nous perdons pour gagner, est-ce
vraiment gagner ? Si nous nous empoisonnons pour l'obtenir et devenons les monstres que nous
combattons ?"

Hermione serra la mâchoire, alors qu'elle luttait contre l'envie de secouer Angelina. "Que penses-tu
qu'il se passera exactement si nous perdons ?"

"Nous mourrons." Angelina haussa légèrement les épaules.

Hermione comprit soudainement pourquoi Drago détestait si intensément les Gryffondors. Elle ne
pouvait pas s'empêcher de se moquer.

"Penses-tu vraiment que nous allons simplement mourir ? Angelina, ils ne fermeront pas le Sussex
lorsqu'ils gagneront la guerre. Nous sommes du bétail. Tu n'as pas vu les prisonniers qu'ils ont
ramenés de la dernière Division des Malédictions. Ils étaient..." La voix d'Hermione trembla. "Ils se
dissolvaient, pourrissaient, s’écorchaient et étaient toujours vivants, il y avait des choses qui
rampaient à l'intérieur d'eux..." Sa voix s'interrompit. "Ceux qui pouvaient encore parler m'ont
supplié de les tuer."

Hermione siffla entre ses dents. Son sentiment étouffant de frustration augmenta alors qu'elle était
forcée de faire face, une fois de plus, à l'optimisme perpétuel des combattants de la Résistance. Le
stress et le désespoir en elle étaient toxiques, comme l'acide l'érodant lentement au niveau
cellulaire. "Si nous perdons, ils nous rassembleront tous et utiliseront les combattants de la
Résistance comme rats de laboratoire ou tout ce qu'ils voudront jusqu'à ce qu’ils n’y ait plus un seul
de nous restant. Après avoir fait sauter la dernière Division des Malédictions, ils en ont juste fait
une plus grande. La guerre n'est pas censée se terminer avec la Résistance. Les Mangemorts sont
censés conquérir ensuite l'Europe Moldue. Voilà la vision. L'accord. Tous les Êtres Sombres se sont
alliés à Tom parce qu'il leur avait promis cela. Je ne sais pas s'il est assez fou pour penser qu'il peut
le faire, mais c'est ce qu'il prétend. Et il en fera probablement au moins semblant."

Hermione avait l'impression qu'elle pourrait commencer à hyperventiler rien qu'en y pensant. Sa
poitrine bégayait et tremblait et elle n'arrêtait pas de prendre des respirations courtes et rapides.

"Mais, Hermione," Angelina posa sa main sur celle d'Hermione, "nous sommes en train de gagner
."

Elle se figea et cligna lentement des yeux alors qu'elle regardait Angelina avec incrédulité. Elle
allait presque rire mais c'est alors qu’elle se rendit compte avec horreur qu'Angelina était tout à fait
sérieuse. "Nous sommes entrain de – quoi ?"

"De gagner." La mâchoire d'Angelina sortit et son expression devint défensive. "Nous le sommes.
Pense à tous les raids dans les prisons. Nous avons fait sortir des centaines de personnes depuis le
printemps. Nous avons réussi à contrer des centaines d'attaques cette année. Rester fidèle à la
Lumière est payant. La guerre nous favorise maintenant. Bientôt, le Monde Sorcier commencera à
s'en rendre compte. Voilà comment fonctionne l'espoir. Il faut une étincelle."

Hermione se sentit comme si elle avait été frappée violemment à la tête; comme si elle avait une
légère commotion cérébrale et que cela expliquait le monde surréaliste dans lequel elle se retrouvait
brusquement. Elle fixa sans un mot Angelina, qui fit à Hermione un sourire encourageant. "Tu n'es
pas là-bas, donc tu ne le vois probablement pas. Je sais que les choses étaient sombres pendant un
certain temps, mais il fait toujours plus sombre avant l'aube, et je suis presque sûr que nous sommes
à l'aube maintenant."

Hermione déglutit durement alors qu'elle luttait contre la tentation de crier. Elle pouvait entendre le
sang battre dans ses oreilles et une migraine se manifestant rapidement.

Ils ne gagnaient pas.

Ils survivaient. La Résistance était équilibrée sur la lame d’un couteau maintenu en place par
Drago. Utilisant son intelligence, Gabrielle Delacour utilisait son corps pour attraper des
Mangemorts. Ils l'utilisaient pour maintenir la Résistance tandis que l'Ordre luttait en vain pour
trouver des Horcruxes qui pourraient être n'importe où en Europe.

Ils ne gagnaient pas. Ils étaient loin de gagner.

Angelina la regardait avec espoir.

"Oui..." s'entendit Hermione dire. "Je - je suppose que tu as raison. Je ne suis pas là-bas, donc je ne
le vois pas. Je... je n'avais pas réalisé que nous étions en train de gagner.

Angelina hocha la tête et serra à nouveau Hermione dans ses bras. "Le problème c’est que tu es trop
isolée. Pomfresh passe son temps avec les professeurs de Poudlard, et Padma demande à Parvati de
la tenir au courant. Mais tu quittes à peine cette maison, sauf pour obtenir des ingrédients de
potions. Je sais qu'Harry et Ron ne sont pas tellement dans le coin, mais tu as d'autres amis, tu as
besoin d'amis. Quand tout semble perdu, c'est ce qui va te mener à bien et t’aider à tenir le coup. Le
reste d'entre nous, en parlons. Je sais que tu es vraiment intelligente, Hermione, mais quand il s'agit
de choses comme le Bien et le Mal, tu ne peux pas t’attendre à obtenir la réponse dans un livre.
C'est quelque chose que tu dois ressentir. Comme voler - eh bien, je pense que c'est un mauvais
exemple à utiliser avec toi - mais tu dois être capable de croire que ça te rattraperas. Tout ça fait
partie du voyage, toucher le fond pour que tu puisse t’en sortir. Le Bien coûte des sacrifices.
J'espère, qu’une fois la guerre terminée, tu pourras voir cela. C'est ainsi que fonctionnent la
Lumière et les Ténèbres."

"Bien sûr." répondit sagement Hermione, évitant les yeux d'Angelina. "Je suppose que j'étais trop
perdu dans mon propre monde."

"Ce n’est pas grave. Tu n'as pas besoin de te sentir mal à ce sujet. Cela peut arriver à n'importe qui.
J'étais dans une période assez sombre après que George et Katie se soient tous les deux blessés.
C'est un endroit facile où tomber pendant une guerre. Mais ensuite, Harry a donné à tout le monde
de l’AD, un discours d'encouragement. Il a raconté comment Dumbledore avait vaincu
Grindelwald. Et il a parlé de l'Ordre pendant la Première Guerre des Sorciers, d’à quel point les
choses étaient mauvaises. Tout le monde pensait que Tom allait gagner alors; le Ministère utilisait
des impardonnables, mais l'Ordre a tenu bon. Il y a eu la mort et la trahison mais l'Amour et la
Lumière brillent toujours le plus dans ces moments. C'est pourquoi ils gagnent toujours. Nous
devons juste leur faire confiance. Juste après qu'Harry ait dit tout cela, je pense que c'était le même
mois même, nous avons eu notre première descente de prison réussie."

Hermione se leva brusquement. Elle avait l'impression de ne pas pouvoir respirer. Elle avait besoin
de... d'air. De froid. Elle avait besoin d'un philtre calmant. "J'ai besoin de quelque chose dans mon
placard à provisions. Je reviens dans quelques minutes."

Hermione se dirigea complètement étourdie vers son placard de fournitures.

Elle trébucha dans le couloir et ferma la porte derrière elle alors qu'elle débouchait en tremblant
une fiole et but une dose de philtre Calmant. Alors que la potion prenait effet, Hermione poussa un
hoquet sec et fondit en larmes.

Elle resta là à sangloter pendant plusieurs minutes avant de se pencher sur son plan de travail. Elle
enfouit son visage dans ses bras et essaya d'accepter la conversation qu'elle venait d'avoir.

Elle n'avait pas réalisée - il ne lui était même pas venu à l'esprit quel répercussion le changement du
cours de la guerre aurait sur la Résistance. Bien sûr. Bien sûr, pour eux, rien n'avait changé. Ils
pensaient tous qu'en s'en tenant à leurs convictions sur le Bien et le Mal, la guerre avait tout
simplement pris un tournant logique.

Ils n'avaient aucune idée que les Mangemorts étaient torturés pour obtenir des informations, ou
qu'Hermione s'était vendue à Drago pour en gagner la plus grande partie.

Hermione avait involontairement prouvé leur mythe et dans le processus s’était elle même
transformée en Cassandre, donnant des avertissements non entendus aux portes de Troie.

Elle poussa un sanglot haletant et essaya de respirer lentement par le nez alors qu'elle luttait pour
réfléchir.

Elle devait avancer avec Drago.


Padma était... passable pour la fabrication de potions et la guérison. Kingsley avait regardé toutes
les notes d'Hermione et avait en quelque sorte recruté un guérisseur de secours. Elle se demanda
depuis combien de temps il retenait cette pièce.

Elle avait compilé toutes ses notes sur les contre-malédictions qu'elle avait développées au fil des
ans et des instructions expliquant les techniques d'analyse des malédictions.

Maugrey semblait de plus en plus frustrée par le manque de progrès dont elle faisait état semaines
après semaines. Il y avait eu un changement dans son comportement récent et celui de Kingsley
quand elle leur avait parlé de Drago, un nouveau scepticisme, comme si elle était en décalage de
leurs attentes.

Maintenant, elle comprenait. Ils avaient besoin de Drago sous contrôle.

Les informations de Drago étaient toujours excellentes, mais il avait fixé les conditions depuis le
tout début. C'était un rapport de force auquel ils n'étaient pas disposés à faire confiance et désireux
de changer.

Ils voulaient qu'il porte un collier.

Hermione était au point mort.


Flashback 21

Noël 2002

Les Weasley passaient leur Noël au Shell Cottage. Quand Padma arriva pour prendre la relève de
l'hôpital, Hermione changea ses vêtements et transplana pour les rejoindre.

Elle resta dehors dans la neige pendant plusieurs minutes alors qu'elle essayait de se préparer. La
conversation avec Angelina l'avait déstabilisée et elle avait l'impression qu'elle cherchait un
sentiment de contrôle.

Elle fixa la porte d'entrée et répéta mentalement la journée. Noël serait calme; loin des vacances
passées. Chaque année, tout le monde était un peu plus calme et un peu plus ivre. L'année
précédente, Arthur était devenu submergé par le nombre de personnes et avait eu une crise jusqu'à
ce que Molly soit obligée de partir avec lui.

Hermione pourrait le faire. Sourire. Chantez des chants de Noël. Gardez un œil sur Arthur et
George. Elle prit une profonde inspiration et ouvrit la porte.

"Eh ! Hermione est là !" Fred beugla quand elle entra.

Tout le monde se retourna et la regarda. Ils étaient tous étonnamment plein d’entrain, joyeux et
légèrement ivre. Une tasse de Wassail lui fut fourrée entre les mains avant de traverser la pièce.

Tout le monde était paré des pulls de Noël de Molly.

Hermione aligna subrepticement des flacons de potion de gueule de bois le long du dessus de la
cheminée.

Bill était assis dans un coin, calme dans l'agitation. Fleur était assise sur l'accoudoir de sa chaise,
passant ses doigts dans ses cheveux.

Harry et Ginny étaient écrasés dans un fauteuil, chuchotant ensemble. Harry et Ron étaient revenus
d'une autre chasse aux horcruxe quelques jours auparavant.

"Hermione chérie, je suis si contente que tu aies pû venir. Tiens, c'est pour toi," Molly pressa un
cadeau, enveloppé dans du papier de soie, dans les mains d'Hermione.

Elle s’assit dans un pouf et l'ouvrit. Un pull vert avec un H au milieu.

"Merci, Molly," dit-elle. "C'est magnifique."

"Maman ! Pourquoi colles-tu Hermione en vert Serpentard ?" s’exclama Ron en la regardant.

Molly le frappa, arborant une expression d'offense.

"Ronald ! C'est vert émeraude et c'est une belle couleur pour son teint. Cela m'a rappelé les yeux
d'Harry."

"Le vert représente Serpentard pour moi." Ron grimaça alors qu'Hermione le passait au-dessus de
sa tête."Pouah. Ça me donne des cauchemars rien qu'en le regardant."
La relation entre Hermione et Molly était quelque peu tendue. Quand Arthur avait été maudit pour
la première fois, il y avait eu beaucoup d'espoir qu'Hermione et Bill seraient en mesure de l'inverser
ou de la briser. Molly avait été exubérante dans son appréciation de tous les efforts d'Hermione.
Cependant, au fur et à mesure que le temps passait et que l'espoir diminuait, Molly se retirait. Ce
n'était pas un blâme en soi. C'était simplement douloureux. Hermione représentait un profond
espoir pour elle qui avait échoué.

Leurs interactions étaient encore chaleureuses, mais elles étaient maintenaient limitées.

Hermione savait d'après des récits de seconde main que Molly avait des objections véhémentes à
son plaidoyer pour les Forces du Mal, mais ce n'était pas une conversation qu'elles avaient
réellement eue ensemble.

Elle n'était pas sûre si Molly avait choisi la couleur sur la base de la couleur de la peau, ou si c'était
une forme de reproche. Cela ne valait pas vraiment la peine d'y penser. Elle était tellement fatiguée
de se disputer inutilement à ce sujet.

Elle laissa Ron et Molly se disputer et partit trouver Arthur.

Mr Weasley était assis par terre dans le coin, parcourant un livre à rabat. Hermione le regarda
attentivement et jeta un sort de diagnostic sur son cerveau. Arthur Weasley, adulte, était toujours
enfermé quelque part. La malédiction utilisée par Lucius n'avait pas rendu Arthur fou ni effacé sa
mémoire. La magie avait suspendu l'esprit d'Arthur à un moment précis de la petite enfance. Le
reste d'Arthur était toujours à l'intérieur, attendant de pouvoir sortir; Hermione pouvait le voir dans
le diagnostic. Mais elle ne savait pas comment briser la magie sans causer de réels et graves
dommages à son cerveau.

Les parties perdues du cerveau d'Arthur se détérioraient lentement. Son activité cérébrale diminuait
progressivement à mesure que les connexions neuronales affectées s'éteignaient.

Il n'y avait rien qu'Hermione puisse faire à ce sujet.

"Arthur," Hermione s'agenouilla à côté de lui, "j'ai un cadeau de Noël pour toi."

Il leva les yeux de son livre dans l'expectative. Chaque fois que leurs yeux se rencontraient, elle
ressentait une douleur dans sa poitrine et un désir irrésistible de présenter des excuses qu'il ne
pouvait pas comprendre. Je suis désolée. Je suis désolée de ne pas pouvoir vous faire sortir. Je suis
désolé de ne pas pouvoir résoudre ce problème.

"Je n'allais pas acheter de cadeaux pour qui que ce soit cette année, mais je l'ai vu dans un magasin,
et je savais que je devais me le procurer pour toi." Hermione fouilla dans sa poche et en sortit le
cadeau. "Ça s'appelle un canard en caoutchouc. Il flottera sur l'eau. Tu peux l'avoir dans ton bain.
Ou mets-le dans l'évier."

Arthur l'arracha de sa main et se leva brusquement. Hermione agrippa sa baguette. Elle avait été
renversée dans une pièce par lui à plusieurs reprises quand il était devenu surexcité ou en colère.

"Bill ! Bill, fais ça." Sa voix était adulte, mais ses paroles et le ton insistant étaient enfantins. Il
agita le canard au-dessus de sa tête. "Dans l'évier !"

Bill arbora la fausse expression de gaieté qu'il portait toujours autour de son père et se pencha en
avant. "Qu'es-ce que tu as là ?"
Arthur le porta et poussa le jouet sur le visage de Bill jusqu'à ce qu'il le pique presque dans les
yeux. Hermione grimaça.

"Un canard ! Dans l'évier."

"D'accord, on vas voir comment il flotte ?" Bill se leva. Arthur tourna les talons et se précipita dans
un couloir vers la salle de bain. "Ne cours pas, Arthur !"

Hermione se dirigea plus loin dans la maison et trouva Fred et George dehors dans les jardins.
George essayait de faire un équilibre sur ses béquilles. Alors qu'Hermione ouvrait la porte, il perdit
l'équilibre et tomba la tête la première dans la neige.

"George !" Hermione l’aida à se relever, brossant la neige en le frappant. "Si tu veux faire des
choses comme ça, sois au moins sobre."

"Désolé, maman." répondit George en plaisantant alors qu'il la laissait le tirer à la verticale et faire
des histoires pour lui pendant que Fred prenait les béquilles.

Hermione leva les yeux au ciel vers lui, et il l'embrassa à pleine bouche.

Elle le regarda avec étonnement.

"Joyeux Noël, Herms. Une jolie fille mérite un baiser de Noël. Fred a promis le sien à Angelina,
alors j'ai tiré la courte paille et je devais embrasser la femme qui m'a sauvé la vie." Il posa une main
sur son cœur et sourit magnifiquement.

Hermione secoua la tête. "Vous êtes horrible. Et si ça avait été mon premier baiser ?"

George enfila une expression de désespoir élaboré. "Ce n'était pas le cas ? Tu as embrassé d’autres
patients avant moi ?"

Hermione sentit le bout de ses oreilles devenirs chaudes et elle détourna les yeux. "En fait, mon
premier baiser était avec Viktor."

"Tu viens de briser mon cœur." George trébucha de façon dramatique avec ses béquilles. C'est
parce que je ne suis pas assez hargneux, n'est-ce pas ? Ou peut-être n'aimes-tu que les attrapeurs."

Hermione secoua la tête et essaya de ne pas penser à la hargne ou aux attrapeurs. "Je rentre. Si tu
loupe ton coup après tout ce que j'ai fait pour te guérir, fais-le au moins quand je ne regarde pas."

Elle retourna à l'intérieur et s'assit sur le canapé dans le coin, regardant les festivités avec un
sentiment de perplexité.

Charlie taquinait Ginny et Harry, il pencha la tête en arrière et se mit à rire. Hermione ne se
souvenait pas de la dernière fois où elle avait entendu Charlie rire. Ou Ron ou encore Harry.

Ils étaient tous heureux. Plus heureuse qu'elle ne les avait vus depuis des années.

Tandis qu'Hermione observait, un sentiment d'horreur rampant l'envahit.

La gaieté qui débordait à l'intérieur du cottage était plus que de la joie de Noël et de l'alcool. La
maison éclatait, presque vibrante d'un sentiment d'espoir.
Hermione ne l'aurait pas compris sans la conversation avec Angelina.

Ce n'était pas seulement la Résistance. Les membres de l'Ordre pensaient également qu'ils étaient
en passe de gagner la guerre.

Alors qu'Hermione était assise dans le coin pour l'absorber, elle se sentit comme si elle était piégée
dans un sortilège de rêverie tandis que le monde autour d'elle brûlait.

L'Ordre ne changerait jamais de tactique maintenant; ils n'accepteraient jamais d'utiliser les Arts
Sombres. Elle avait provoqué tout ça.

Si Drago se retournait contre eux, ou réalisait l'expiation qu'il cherchait et mettait fin à son service,
la Résistance commencerait à tomber en chute libre, et il n'y aurait rien pour les rattraper.

Et si l'Ordre découvrait un jour Drago, dans n'importe quel contexte... cela briserait probablement
toute l'organisation. La confiance en Kingsley et Maugrey serait brisée.

Hermione avait l'impression qu'elle pourrait en être malade. Elle voulait partir.

Elle s'assit dans le coin comme une statue.

Harry arriva et se laissa tomber sur le canapé à côté d'elle. Ils regardèrent la pièce. Ginny était avec
Arthur. Ron, Fred et George semblaient être au milieu d'une farce quelconque. Molly s'affairait,
préparait la nourriture et Charlie l'aidait.

"C'est - c'est tout ce que j'ai toujours voulu," dit Harry après une minute. "C'est ce qui me fait
avancer. Tous les jours."

Hermione était silencieuse.

"Tu penses à ta famille ?" Harry l'étudia attentivement. Hermione fit un bref signe de tête. Harry
passa un bras autour de son épaule et la tira plus près. "Un jour, tes parents seront aussi ici avec
nous."

Hermione regarda Molly faire une pause pour déposer un baiser sur le front d'Arthur et admirer son
canard.

"Ils - ils ne le pourront pas; ils ne reviendront jamais d'Australie," répondit-elle doucement. Harry
la regarda avec confusion. Ses yeux se posèrent sur ses genoux. "Le sortilège d’Amnésie étendu n'a
qu'une certaine fenêtre de renversement. Sinon, il existe un risque élevé de lésions cérébrales
aiguës. Si j'avais voulus inverser le charme de leur mémoire, j’aurais dû le faire avant Noël l'année
dernière; avant les cinq ans."

Il y eu un long silence.

"Tu ne me l’avais jamais dis." La voix de Harry était dévastée.

Hermione agita la manche de son pull et ne leva pas les yeux vers lui. "Il était plus facile de se
concentrer uniquement sur le travail que d'y penser. Je connaissait le risque lorsque j'ai décidé de
les cacher."

"Je suis désolé." Harry lui serra la main. "Je suis tellement désolé, Hermione."
"C'est bon. J'ai accepté que le fait de protéger les gens peut signifier de les perdre.

"Eh bien, pas moi. Tu seras toujours ma famille."

Avant qu'Hermione ne puisse dire quoi que ce soit, Molly s'affaira, tenant un appareil photo et
traînant Ron avec elle. "Prenons une photo de vous trois. Hermione, décale-toi un peu, ma chérie,
pour que Ron puisse s'asseoir à côté de toi. Là maintenant. Les bras autour de l'autre. Harry, essaie
de lisser tes cheveux. Oh peu importe. Souriez..."

Hermione n'arrivait pas à sourire. Les coins de sa bouche se recourbèrent légèrement alors que les
bras lourds de Ron et Harry s'enroulaient autour de ses épaules. Il y eut un éclair aveuglant.

"Ce sera charmant. Nous n'avons pas eu de photo de vous tous ensemble depuis des années." Molly
partit prendre une photo de Bill et Fleur.

Ron renifla en regardant sa mère faire poser Fleur puis tira sur l'une des boucles d'Hermione qui
s'était dégagée de ses tresses. "Une mèche de cheveux s’est déplacé; Je suppose que tu n'es pas une
Serpentard après tout."

Hermione eut un léger sourire. "Çà devait être la raison pour laquelle le Choixpeau m'a coincé à
Gryffondor. C'est probablement pourquoi Harry n'y a pas été envoyé non plus."

Elle et Ron regardèrent tous les deux la chevelure emmêlée d'Harry. Il avait l'air d'avoir été
électrocuté et avait essayé de le cacher avec du gel. La moitié semblait avoir été peignée à un
moment donné, mais le reste collait et pointait dans diverses directions.

"Qu’est-ce que tu as fait ?" demanda Hermione, secouant la tête d'incrédulité.

Harry rougit. "Je les ai peignés. Et puis Ginny et moi - euh, nous nous sommes embrassés."

Ron émit un son de bâillonnement. "Rouler un patin plutôt." Il se moqua. "C'est ma petite sœur. Le
simple fait de penser à vous deux me donne envie de m'arracher les yeux."

"Fais-moi confiance, je le voulais aussi," marmonna Hermione. "Je jure qu'aucun d'eux ne connaît
la confidentialité de base ou les charmes de verrouillage."

Harry eut l'air horrifié.

"Ronald," appela Molly de l'autre côté de la pièce. "Je veux prendre une photo avec tous les frères
et sœurs ! Venez là devant le sapin. Tiens-toi à côté de Ginny."

Hermione et Harry regardèrent Ron déambuler et poser pour la photo de famille. Hermione
avait l'impression que sa poitrine était compresser.

Harry jeta un coup d'œil à Hermione, et elle remarqua que son expression changea légèrement
avant qu'il ne parle. "Quand ce sera fini, j'espère que les choses reviendront comme elles étaient."

Il la regarda fixement, et ses yeux étaient jeunes et vieux à la fois. Une vie de souvenirs était
évoquée par ses yeux. Le cœur d'Hermione se bloqua dans sa gorge alors qu'elle le fixait.

Elle commença à ouvrir la bouche pour lui dire qu'elle le souhaitait aussi. Parce qu'elle le voulait.
Elle ferait n'importe quoi pour émerger d'une manière ou d'une autre de l'autre côté de la guerre et
avoir encore quelque chose auquel s’accrocher.
Mais avant qu'elle ne puisse le dire, Harry attrapa sa main et la saisit. "Tu es ma famille. Et je serai
toujours là pour toi. Je sais que nous nous sommes beaucoup disputés ces derniers temps. Mais je
sais que tout ce que tu voulais faire, c'était parce que tu essayais de nous protéger. Je ne peux tout
simplement pas supporter l'idée de voir ce que la Magie Noire te ferais. Je ne sais pas comment me
battre pour gagner cette guerre sans toi, ni Ron, et la famille Weasley étant là avec moi de l'autre
côté. J'aurais aimé te le dire plus tôt, mais je veux que nous réglions les choses maintenant. Tu as
toujours veillé sur moi, mieux que quiconque. Je veux que tu saches que je le sais."

Les yeux d'Hermione se remplirent de larmes et tout son corps trembla.

Harry, tu ne sais même pas tout ce que je serais prête à faire pour toi.

Elle ouvrit la bouche puis la referma, avalant ce qu'elle voulait dire.

"Nous n'avons pas encore gagné, Harry," dit-elle finalement d'une voix rauque.

"Je sais. Je sais que nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir, mais je ne veux pas
attendre pour te le dire." Harry prit une profonde inspiration. "Je n'ai pas veillé sur toi, et j’en suis
désolé. J'étais tellement inquiet que tout le monde fasse des raids, je n'ai jamais cessé de penser à ce
que c'était pour toi. Ginny et moi parlions, et elle a mentionné à quel point c'était horrible dans la
salle d'hôpital; que tout ce que tu vois est le pire de chaque bataille, encore et encore, et j’en suis
vraiment désolé, je ne l'ai jamais réalisé - quand Ron et moi nous sommes battus dans le passé, il
avait toujours sa famille et je t'ai toujours eu, mais avec ce combat contre les Forces du Mal, lui et
moi étions tous les deux tellement concentrés sur la Résistance que nous ne pensions pas à toi.
Nous avons toujours été tous les trois les plus forts ensemble. Je veux que nous soyons à nouveau
ainsi. Qu’en dis-tu ?"

Hermione regarda Harry et hésita.

Son ami. Son meilleur ami. Son tout premier ami. Elle ferait n'importe quoi pour lui. Tout pour le
protéger.

N'importe quoi.

Même l’abandonner.

Tu as déjà fait ton choix. Si tu essayes d'avoir ça, tu ne lui feras que plus de mal quand il
découvrira ce que tu as fait. Tu ne te blesseras plus que si tu te laisses croire que c'est réel.

Elle déglutit et retira lentement sa main. C'était comme s'écraser au ralenti. Le savoir et le faire
quand même.

"Je ne pense plus savoir comment être ami avec toi, Harry." Sa voix était basse et ferme.

Harry la regarda, les yeux écarquillés et abasourdis. "Que veux-tu dire ?"

Hermione regarda ses mains. Une sensation froide et rampante la traversa. "Nous - nous ne sommes
plus amis depuis des années, Harry," dit-elle d'un ton neutre. Quand m'as-tu traité pour la dernière
fois comme ton amie ? Quand es-tu même entré dans la salle d'hôpital alors que ce n'était pas pour
rendre visite à quelqu'un d'autre ?"

"Je-"
"Je suis devenu une guérisseuse pour essayer de te protéger et tu m'as abandonné pour ça."

"Je... Non. Hermione, j'admets que j'aurais pu faire mieux, mais ce n'est pas comme si Ron et
moi passions des moments joyeux sans toi."

"Bien sûr." Hermione ne pouvait plus respirer. Elle n'arrêtait pas de parler de la voix cruelle et
implacable qu'elle avait apprise de Drago. "Tu n'avais pas le temps. De toute évidence, les membres
de l’AD ont la préséance; dans un souci de cohésion unitaire. Si tu n'avais pas été aussi occupé, je
suis sûr que tout serait différent. Tu aurais pu m’offrir une sorte de reconnaissance au fil des ans.
Mais comme tu n'avais pas le temps, tu n'avais pas d'autre choix que de tapoter l'épaule de Ron
après qu'il m'ait traité de salope devant tout l'Ordre. Après tout, il est ton partenaire de duel." Son
ton était âcre.

"Tu disais que nous devrions utiliser la malédiction meurtrière." La voix de Harry était amère et
incrédule.

Hermione eut un léger rire. "Je veux toujours qu’on le fasse."

Il y eut un silence stupéfait. Toute la pièce était devenue silencieuse. Harry resta sans voix pendant
une minute entière. "Toujours ?"

Elle fit un bref signe de tête.

Harry secoua lentement la tête comme s'il ne pouvait pas y croire.

"Je suis réaliste, Harry. Je veux que cette guerre se termine. Je ne veux pas que l'Ordre pense qu'il
a gagné et que tout recommence dans quatorze ans, comme il l'a fait la dernière fois." Son ton était
dur. Fatigué.

Elle savait exactement où frapper.

Son cœur lui faisait mal, sa poitrine aussi. C'était comme s'il y avait quelque chose de brûlant dans
sa cavité abdominale. Si Harry lui tenait toujours la main, il sentirait qu'elle tremblait.

"As-tu une idée de ce que fait la Magie Noire à une personne ?" La voix de Harry était furieuse.

Hermione garda son expression froide. "Bien sur que oui; Je suis une guérisseuse. C'est ma
spécialité. Et je te le dis, ça vaut le coût. Je ne te dis pas d'utiliser des rituels sombres ou de boire du
sang de licorne, je dis juste de tuer les gens qui essaient de te tuer. Penses-tu vraiment que vous
pouvez simplement les mètrent en prison d'une manière ou d'une autre ? Penses-tu réellement que
vous allez les vaincre avec un Expelliarmus ? Es-vous prêt à parier ta vie dessus ? Celle de Ron ?
Ginny ? Toute la résistance ? Ça vaut la peine de le tuer, lui et ses partisans. Est-ce que tu ne les
détestes pas encore assez pour être capable de le faire ?"

"Je ne le ferais pas. Parce que ça n'en vaudra jamais la peine," claqua Harry. "Nous ne gagnerons
pas de cette façon. Je ne peux pas me battre de cette façon. Quand je me bats, je pense à tous les
gens que j'aime. Comment je les protège et comment je veux les revoir. Quel est l'intérêt de tout
cela, si gagner signifie simplement te regarder, toi et tout le monde, mourir lentement à la place ?
Chaque bataille est un test. Ne pas céder à la haine est un choix. Tu ne peux pas choisir à la fois
l'amour et la haine. Je ne serai pas comme Tom Jedusor pour gagner. La leçon de la Première
Guerre est la preuve que l'Amour l'emporte sur tout quand les gens y croient. Nous devons choisir
entre ce qui est facile et ce qui est juste. Si nous nous trompons, nous ne le vaincrons jamais."
"Tu m'accuses de vouloir des choix faciles ?" Hermione était légitimement stupéfaite.

"Tu veux utiliser les Arts Sombres parce qu'ils seraient plus «efficaces». Oui, je dirais que c'est
clairement un choix facile plutôt que juste." Harry était pâle, ses poings serrés à tel point que ses
jointures étaient blanches. "Le combat entre le Bien et le Mal est un test. Tu n'as pas simplement
échoué, Hermione, tu essayes d'emporter toute la Résistance avec toi. J'ai pensé pendant un
moment que c'était parce que tu avais passé tellement de temps avec Rogue. Mais je réalise
maintenant que c'est bien toi. Tu le crois vraiment."

Hermione n'avait plus à faire semblant d'être enragée ou amère. Elle lui rit au nez. "Bien sûr, que je
le crois. Pense à Colin, Harry. Pense à la façon dont Colin est mort devant toi et multiplie-le.
Multiplie-le pour inclure les pertes de chaque bataille et raids au cours des TROIS dernières
années. Tout ça...," elle fit un geste brusque autour d'elle-même, "c'est ma vie depuis le moment où
je suis revenue de ma formation. C'est ainsi que meurent tes amis."

"Tu n'as pas besoin de me le dire, Hermione." La voix de Harry tremblait, et il se pencha vers elle,
ses dents clignotantes. "Ils étaient mes amis. Je les ai formés. Je me suis battu avec eux. Je les ai
ramenés. Je mourrais pour eux. Je ferais presque n'importe quoi pour les sauver. Mais en ce qui
concerne la Magie Noire, c'est important. Ça ne vaut jamais la peine de céder aux Forces du Mal,
peu importe ce que tu penses en tirer. L'Ordre restera dans la Lumière."

Quelque chose à l'intérieur d'Hermione se brisa. "Tu n’es pas dans la Lumière si tu laisses les gens
se sacrifier pour garder tes mains et ton âme propres." Elle se moqua de lui.

Harry pâlit.

"Comment oses-tu ?" répondit-il enfin d'une voix vibrante de rage. "Comment oses-tu ? Je n'ai
jamais - je ne demanderais jamais - à qui que ce soit de mourir pour moi. Tout ce que j'ai toujours
voulu, c'est que les gens arrêtent de mourir à cause de moi. Je ne veux pas être l'élu. Je ne veux pas
de cette putain de guerre. Tout ce que j'ai toujours voulu, c'était une famille. Les gens dans cette
salle sont tout ce que j'ai. Mes parents sont morts. Ils se sont sacrifiés en croyant à l'amour plutôt
qu'à la haine, et toi, tu en dis quoi ? Qu'ils avaient tort ? Que s'ils avaient été aussi intelligents que
toi, je les aurais toujours ? Mon parrain est mort. Au moins tes parents sont vivants quelque part. Je
n'ai même pas ce morceau de consolation. Je mourrais pour gagner cette guerre avec un sourire sur
mon visage. Je me battrai aussi longtemps qu'il le faudra. Mais je ne laisserai pas les gens
empoisonner leur âme. Je ne leur dirai pas de le faire."

Il regarda Hermione du regard et elle pouvait sentir les vagues de rage sortir de lui. Cela lui
rappelait, d'une manière horrible, Drago.

"Ron avait raison," ajouta Harry après un moment. La rage dans son ton avait soudainement
disparu, il semblait plus proche d’être dévasté. "Tu es une salope. Tu ne comprends vraiment pas le
but de l'Ordre."

"Protéger les Mondes Sorciers et Moldus de Tom Jedusor et de ses Mangemorts," déclara
calmement Hermione. "C'est le but de l'Ordre du Phénix." Elle se leva et regarda Harry; le
mémorisant avec ses yeux pendant un moment avant de détourner le regard. "Mais je suppose que
tu as raison, je suis une salope. Je ne pense pas qu'il soit utile de le nier à ce stade." Elle eut un rire
étranglé. "Cela semble être la seule chose que tout le monde me dise constamment. J'espère que tu
as raison à propos de la guerre, Harry. J'espère vraiment que ce que tu fais est suffisant."
Hermione tourna les talons et sortit de Shell Cottage.

Elle marcha à travers le jardin et dans les collines au-delà. Elle continua à marcher. Son cœur
battait si fort qu'il lui faisait mal. Le sang qui battait dans ses oreilles était si fort qu'elle pouvait à
peine entendre le vent; bien qu'elle en sentait le froid trancher contre ses joues.

Finalement, elle s'arrêta et regarda le blanc sans fin qui l'entourait. C'était un beau Noël. Hermione
ne pouvait pas se souvenir de la dernière fois où il avait neigé le jour de Noël.

Ses mains et ses pieds étaient engourdis par le froid. Elle voulait y rester. Restez là et geler. Cela ne
pouvait pas être pire que ce qu'elle ne ressentait déjà.

Elle ne voulait pas penser à quel point elle se sentait horrible actuellement. Combien sa tête lui
faisait mal. Et son cœur. C'était comme un gouffre dans sa poitrine. Comme si quelqu'un avait scié
à travers son sternum et détaché l'os avec un écarteur, comme les Moldus le faisait pour une
chirurgie cardiaque. Elle était une plaie béante et c’était juste... douloureux. Cette agonie, froide
comme l’hiver, en elle-même.

Si elle baissait les yeux, il y aurait du sang dans la neige.

"Hermione !" La voix de Ginny traversa le vent. Elle se retourna.

"Hermione..." Ginny se dirigea vers elle dans la neige. "Qu'est-ce qui ne va pas ? Qu’est ce que tu
fais ?"

Elle regarda fixement Ginny. "Qu’est-ce que je fais ?"

"Tu l'as fait exprès - je le sais - pour qu'Harry soit en colère et te laisse partir. Pourquoi ? Lui et Ron
sont tout ce que tu as. Ils peuvent oublier cela la moitié du temps, mais moi je le sais. Alors que
fais-tu ? De quoi as-tu peur ? Même avant qu'Harry ne s’énerve. Tu étais assise sur le canapé,
comme si tu assistais à nos funérailles. Qu'est-ce qui ne va pas ?"

Hermione regarda silencieusement Ginny; frissonnant en vert Serpentard.

Ginny tendit la main et lui jeta un sort de réchauffement.

"Je..." La voix d'Hermione commença puis échoua pendant plusieurs secondes. "Je ne peux plus
faire ça, Ginny. Je ne peux pas prétendre que tout ira bien. Même si nous gagnions demain matin, je
ne changerai pas d'avis que nous aurions pu faire mieux. Les Arts Sombres pourraient raccourcir la
guerre et sauver les combattants de la Résistance. Si Harry s'attend à ce que je sois debout à côté de
lui en souriant quand ce sera fini, il devrait avoir cette illusion brisée maintenant."

Ginny fixa Hermione. Ses cils avaient des cristaux de glace pris en eux, scintillant à la lumière. Ses
cheveux étaient repoussés par le vent, exposant la cicatrice qui longeait son visage; les mois
l'avaient un peu fanée, mais le froid la faisait paraître plus crue contre sa peau pâle. La défiguration
rendait la beauté de Ginny encore plus surprenante et le contraste des éléments la rendait frappante.
Une hypnotisation tragique.

"Tu- tu ne t’attends pas à être avec nous," dit lentement Ginny, ses yeux étaient écarquillés et
sobres. "Après la guerre."

"Je me suis livré à cette guerre, Ginny. Quand ce sera fini, il ne restera plus rien de moi."
Ginny secoua la tête et tendit la main vers Hermione.

"Ne dis pas ça- Hermione..."

"Ginny, si on me lance encore un autre mot d'encouragement vide, je vais craquer." La voix
d'Hermione était plate. Elle prit une profonde inspiration, puis expira et regarda la condensation
disparaître dans le ciel. "Je ne peux pas - je n'ai plus l'énergie de faire semblant pour vous tous. Je
suis trop fatiguée."

Ginny ouvrit la bouche pour répondre, mais Hermione transplana.

Elle retourna à Place Grimmauld et se cacha dans la bibliothèque. Elle se sentit gelée le lendemain
alors qu'elle travaillait. Elle ne voulait parler à personne. Elle avait l'impression que son cœur s'était
brisé. Elle pouvait occulter les aspects mentaux, mais elle n'avait pas réalisé à quel point le chagrin
pouvait faire mal physiquement.

Maugrey la trouva en train de travailler sur des potions.

"Granger, Severus veut te voir ce soir."

Hermione se tourna pour regarder Maugrey avec une expression prudente. "Pourquoi ?"

"Pour discuter de vos progrès."

Les yeux d'Hermione se plissèrent. "Je pensais que vous l'aviez tenu informé."

L'expression de Fol'Œil ne pas changea pas. "Il a des questions auxquelles il veut obtenir des
réponses."

Hermione sentit une légère sensation de naufrage dans son estomac.

"Quelle heure ?"

"Sept heures."

"Très bien, j’y serais dans ce cas." Elle se retourna vers son chaudron. Elle ne regarda pas Maugrey
alors qu'il se tenait debout pendant plusieurs secondes avant de se tourner pour partir.
Flashback 22

Décembre 2002

La maison de l’Impasse du Tisseur était remplie de potions bouillonnantes.

Hermione fit lentement le tour de la pièce et s'arrêta de surprise en remarquant un chaudron


scintillant dans le coin. Elle s'avança et regarda la vapeur en spirale s'élever de la surface. Elle le
renifla subrepticement - parfum épicé et terreux de mousse de chêne, nuances fumées de cèdre et de
parchemin - non. Elle renifla à nouveau. Papyrus.

Elle avait l'impression de recevoir un diagnostic auquel elle s'attendait mais dont elle espérait
toujours se tromper. Son estomac tomba brusquement. Elle s'éloigna brusquement et regarda les
autres chaudrons environnants. Il y avait une sensation douloureuse dans sa poitrine qu'elle essaya
d'ignorer.

"C'est toute une variété de potions d'amour que vous préparez," dit-elle, regardant l'endroit où
Severus était penché au-dessus d'un chaudron mijotant.

"Un nouveau projet pour le Seigneur des Ténèbres. Il a soudainement développé un intérêt à
essayer de le transformer en arme," répondit Severus, se moquant du liquide trouble et luminescent
sur lequel il travaillait.

Hermione sentit son sang se refroidir. "Est-ce une possibilité ?"

Severus haussa les épaules avec un léger sourire. "Je suis à la fois sceptique et démotivé, donc
probablement pas. Je pense que c'était plus une idée passagère que quelque chose qui l'intéresse
sincèrement. Je rédige un rapport complet à présenter au cas où il poserait des questions à ce sujet.
Et je le fais chez moi plutôt qu'en laboratoire pour m'assurer que personne ne propose d'idées
révolutionnaires."

Hermione inspecta la pièce. Il y avait dix variétés de potion d'amour et quelques aphrodisiaques
qu'elle reconnaissait, ainsi que quinze autres qui semblaient expérimentales.

"En quoi une potion d'amour constituerait-elle une arme ?"

"Quelque chose d'une puissance exceptionnelle qui ne nécessite pas de surdosage. Je crois qu'il
s'imagine l'utiliser pour les interrogatoires."

"C'est - obscène," déclara finalement Hermione.

"En effet. Heureusement, ou peut-être malheureusement, il a d'autres questions qu'il considère


comme plus urgentes sur lesquelles le Sussex doit se concentrer."

Hermione se leva, regardant Severus écraser des œufs de Serpencendre pendant plusieurs minutes
en silence.

"Drago dit que le Sussex essaye de développer un moyen d'empêcher d'autres sauvetages."

Il y eut une pause avant que Severus ne se retourne et la regarde pensivement.


"Je ne savais pas qu'il en était conscient."

Hermione haussa un sourcil. "Un excellent espion. N'est-ce pas ce que vous avez dit ?"

"Il semblerait donc," marmonna Severus, se retournant vers son mortier et son pilon. "Savez-vous
pourquoi espionne-t-il encore ?

Les yeux d'Hermione se posèrent sur ses chaussures. "Non," admit-elle. "Il dit des choses qui
semblent vraies, mais je ne peux pas comprendre le motif derrière elles."

Il y eut une pause, remplie du sifflement du liquide frémissant et de la meule. "Êtes-vous


consciente qu'il continue de grimper ?" déclara Severus, se tournant vers son chaudron et versant
les coquilles de Serpencendre en poudre dans le liquide en huit graduellement sur la surface.

Hermione resta silencieuse pendant plusieurs secondes. "Je ne le savais pas."

"J'en ai parlé à Kingsley il y a quelques semaines. Grimper plus haut. Consolider son pouvoir. Je ne
prétends pas savoir tout ce que vous faites ensemble pendant vos... réunions hebdomadaires... mais
je me demande parfois si vous vous souvenez même que quand il n'est pas avec vous, il passe son
temps à tuer des gens."

Le souffle d'Hermione se bloqua dans sa gorge tandis que Severus continuait sur un ton de
conversation troublant. "J'ai rarement vu quelqu'un qui utilise la Magie Noire aussi sans
ménagement que récemment. Le Seigneur des Ténèbres est ravi de l'outil exceptionnel qu'il a conçu
pour lui-même. Ceux qui font l'erreur de gêner Drago ont l'habitude de mourir à cause des
utilisations suspectes et ingénieuses des sorts de «Résistance». Il y a quelques semaines, l'un des
Mangemorts marqués, Gibbon, a été retrouvé avec ses membres écorchés et démembrés. J'ai aidé à
analyser le cadavre; il y avait une toile exceptionnelle de Magie Noire utilisée pour forcer Gibbon à
rester en vie pendant près d'un jour avant sa mort."

Hermione se figea et secoua la tête brusquement. "Ce n'est pas - Drago ne le ferait pas – il n'est pas
sadique, vous l’avez dis vous-même."

Severus la regarda du coin de l'œil. "Pensiez-vous que ne pas être sadique signifie qu'il n'a jamais
torturé personne à mort ?" Son expression était méprisante." Je suis sûr que vous avez lu ses runes.
Quelles sortes de choses pensez-vous qu'il fait impitoyablement et sans faute ?"

Hermione se raidit jusqu'à ce que son corps secoue et que sa mâchoire se contracte. "Vous tuez
aussi des gens et je n'ai jamais remis en question votre loyauté à cause de cela, Severus."

Il renifla légèrement et ses lèvres se courbèrent. "Je n'ai qu'une seule loyauté; envers de l’Ordre.
Les horreurs que je suis obligé de commettre, je les commets par nécessité. Pensez-vous que j'aime
sentir mon âme se déchirer lentement et m'empoisonner ? Tout en étant ridiculisé et mis en doute
par ceux qui ne seraient jamais disposés à faire un sacrifice similaire ?" Il secoua légèrement la tête.
"Cependant, ce n'est pas pertinent. Gibbon n'était pas une nécessité. Il n'était pas important. Il
n'était pas puissant. Il n'y avait rien de stratégique ou dans l'intérêt de l'Ordre à le tuer.
Certainement rien qui nécessite de le démembrer tout en le maintenant en vie dans le processus."

Hermione secoua constamment la tête. "C'était peut-être quelqu'un d'autre. Vous ne savez pas si
c'était Drago."
Severus se figea et se tourna lentement pour faire face à Hermione. "C'était Drago. Je sais que
c'était Drago. La raison pour laquelle je le sais, c'est qu'en disséquant le sortilège, je suis tombé sur
la signature d'un enchantement intéressant. Celui que j'ai personnellement inventé. Un
enchantement de confinement que je n'ai jamais enseigné qu'à une seule personne. Vous. Vous
l'utilisiez pour traiter ses runes, n'est-ce pas ?"

La pièce entière vacilla dans la vision d'Hermione, et elle attrapa le bord de la table pour ne pas
tomber.

Severus la regarda fixement, son expression menaçante. "Je suis un espion depuis presque aussi
longtemps que vous êtes en vie, Miss Granger. Maintenant, arrêtez de le défendre et écoutez."

Hermione se figea.

Severus pinça les lèvres alors qu'il l'étudiait. "Il est devenu un délinquant. S'il n’a jamais été fidèle,
il ne l'est certainement pas maintenant. Quoique qu'il soit en train de faire, ce n'est pas uniquement
au nom de l'Ordre. Il est actuellement l'un des généraux les plus puissants de l'armée. Il rend
compte uniquement au Seigneur des Ténèbres. Il a son propre réseau d'informateurs dans toute
l'armée, et il a utilisé ces informations pour rendre l'Ordre fortement dépendant de lui; certainement
afin de nous empêcher le trahir."

Hermione avait l'impression qu'elle ne pouvait plus respirer. Ses doigts picotaient faiblement. Elle
fit un signe de tête tremblant.

"Je crois que je sais pourquoi il a tué Gibbon," ajouta Severus après un moment. "Il l'a caché et a
fait passer le processus pour une torture, mais une fois que j'ai remarqué l'enchantement, il y avait
plusieurs indices qui rendaient évident ce qu'il avait tenté. Drago essaie de trouver un moyen de
retirer sa Marque des Ténèbres sans en mourir."

"On peut en mourir ?"

"Si la marque était possible d’être effacé ou retirée en coupant le bras, Igor Karkaroff serait en vie
aujourd'hui. Il y en a eu quelques-uns qui ont essayé de fuir ou de changer de camp pendant les
deux guerres et ont découvert à leur détriment ce qui se passait. La marque est un lien entre le
Seigneur des Ténèbres et ses serviteurs; la couper entraîne une blessure maudite. La personne
saigne à mort, sans arrêt. Il n'y a pas de sorts ou de potions pour l'empêcher. Pourtant, il semble que
Drago soit déterminé à trouver un moyen, s'il le peut."

Un détail horrible frappa Hermione. "Il était gaucher. Mais maintenant, il est ambidextre."

Severus haussa un sourcil pensivement. "Ce serait la chose logique à faire, pour un homme qui a
l'intention de se couper le bras éventuellement. Savez-vous depuis combien de temps il est comme
ça ?"

"Depuis que je vais à la cabane. Je l'ai rarement vu utiliser sa main gauche." Il y avait une sensation
de brûlure au creux de son estomac.

Severus avait l'air pensif. "Alors il planifie ça depuis des années."

Hermione était sous le choc; essayant de réévaluer tout ce qu'elle pensait savoir. Drago jouait un
long match. Elle n'était qu'une ondulation ou un outil. Elle ne savait même pas.
Severus la fixa, son expression plus tendue qu'Hermione ne l'avait jamais vu. "Il serait assez mortel
pour toutes les personnes impliquées si les menottes de sa servitude étaient jamais enlevées."

Hermione acquiesça. Sans la Marque des Ténèbres restreignant Drago, il ne serait plus nécessaire
pour lui d'apaiser l'Ordre pour qu'il maintienne sa couverture. S'il était en lice pour le pouvoir,
retirer sa marque était la prochaine étape.

Surtout depuis qu'Hermione avait admis qu'Harry n'avait pas l'intention de tuer Voldemort.

Severus poussa un léger soupir et sembla soudain vieux alors qu'il regardait Hermione. "J'admets
que je m'attendais à ce que l'attaque de juin soit le début de la fin pour lui. Avec la punition qu'il
avait subit, j'ai supposé qu'il serait en sursis." Il la regarda attentivement. "Cela, je suppose, doit
être attribué à vos soins exceptionnels."

Il y eut une pause. Pendant un moment, elle eut l'impression que le monde s'était figé autour d'elle,
puis le silence se brisa.

"Vous saviez qu'il serait punit pour l'attaque de juin," réalisa lentement Hermione, fixant Severus
les yeux écarquillés. "Vous, Kingsley et Maugrey. C'est pourquoi vous étiez prêt à rendre l'attaque
si élaborée et à utiliser autant de ses informations. Vous n'aviez pas peur de l'exposer. Vous vous
attendiez à ce qu'il soit tué pour ça."

Severus ne dit rien.

"Pourquoi - pourquoi ne me l'avez-vous pas dit ?" dit-elle enfin. Sa voix tremblait légèrement de
rage.

"Nous ne pensions pas que vous aviez besoin de le savoir." Severus haussa les épaules. Hermione
se sentit tellement en colère qu'elle pensa qu'elle pourrait incinérer la pièce autour d'elle. "Nous
nous attendions à ce que vous le réalisiez finalement. Quand il est devenu clair que vous ne
l'aviez pas réalisé - que vous aviez formé une sorte d'attachement, ou que vous vous êtes senti
obligée envers lui - nous avons conclu qu'il serait souhaitable de vous laisser essayer de le guérir,
étant donné que vous sembliez vouloir le faire. Nous avons pensé que c'était le moins que nous
puissions faire, après ce qui vous a été demandé."

"Vous vous attendiez à ce que j'échoue. Qu'il serait trop tard au moment où j’arriverais."

Severus sortit un pot d'ailes de fée d'une étagère. Hermione ne pouvait plus respirer. Chaque son
semblait soudain cent fois plus fort. Le bouillonnement des potions. Ses propres halètements
calmes et horrifiés. Elle pouvait entendre son rythme cardiaque monter.

"Vous pouvez imaginer notre surprise de constater qu'il est au contraire encore plus dangereux
qu'avant. Notre espion d'une loyauté douteuse. Alors dites-moi, qu’avez vous fait à Drago Malefoy
?"

Hermione pressa ses lèvres l'une contre l'autre pendant plusieurs secondes.

"C'est pour ça que Maugrey m'a envoyée ? Pour que vous puissiez me demander ça ? elle demanda
finalement.

Severus ne dit rien.


Hermione détourna les yeux et tressaillit l'ourlet de sa manche. "Vous avez aidé à l'empoisonner,
jusque dans son âme. La Magie Runique corrompt, et ce pour toujours; ça ne s'estompe pas. Si
j'étais arrivé plus tôt - si vous aviez mentionné ce qui s'était passé - j'aurais pu le traiter moins
drastiquement. Mais au moment où je l’ai découvert, je n'avais pas ces options. Ma mission était de
le garder le plus longtemps possible. Quand j’en ai parlé à Maugrey, il m'a autorisée à faire tout ce
que je pouvais. Si vous n’aviez pas voulu que je le guérisse, vous auriez dû me le dire."

"Et qu'avez vous fait exactement ?" Hermione avala sa salive.

"J'ai sauvé son âme."

"Qu’avez. Vous. Fait," répéta lentement Severus.

Hermione resta silencieuse puis elle tendit la main et agita la chaîne vide autour de son cou.

"Quand - quand j'étudiais en Egypte - avant mon départ - le chef de l'hôpital m'a donné un Cœur
d'Isis. Il pensait que j'en aurais peut-être besoin pour Harry."

Il y eut un silence assourdissant alors que Severus se figeait à mi-mouvement au-dessus de son
chaudron. "Vous n’avez pas fais ça," dit-il, sa voix vibrante presque d'incrédulité. "Connaissez-vous
en la valeur ? Si vous l'aviez vendu, vous auriez pu nourrir la Résistance pendant une décennie.
Vous aviez la chose la plus proche d'une pierre philosophale et vous l'avez utilisée sur Drago
Malefoy ?…

Hermione ne cligna pas des yeux.

"J'ai pris une décision calculée. Je n'aurais pas pu le mettre sur le Marché Noir. Pouvez-vous
imaginer si Tom mettais la main dessus ? En moins de quatre mois, Drago a sauvé des centaines de
personnes. Des centaines. Et des centaines d'autres, à qui il a au moins évité une mort horrible. Il a
sauvé les enfants de Caithness, et il n'y avait rien de stratégique à ce sujet. Ce n'est pas un monstre."
Sa voix devint amère. "Vous avez aidé à l'empoisonner, et vous ne m'avez même pas donné une
chance d'essayer de le sauver. Les sauvetages n'étaient pas suffisants. Ce n'était pas suffisant pour
nous donner une victoire. Nous mourions à petit feu jusqu'à ce qu'il arrive."

La rage de Severus était presque explosive. Sa peau claire pâlit davantage et ses yeux brillaient. "Il
s’est joué de vous pauvre imbécile, et plus habilement que je ne l'aurais cru possible. Un orphelinat
et un ensemble de runes sur son dos et vous voila convaincue qu'il valait la peine de lui donner un
cœur d'Isis. Vous êtes plus idiote qu'Harry Potter." Il se moqua d'elle avec mépris.

Hermione tressaillit. "Il n'a pas encore coupé son bras."

"Pensez-vous qu'il vous en informera avant qu’il le fasses ? Il est dangereux. Il n'est fidèle à
personne et vous lui avez donné le pouvoir de devenir un Mage Noir capable de faire de l’ombre au
Seigneur des Ténèbres."

"Il y a plus pour lui," répondit Hermione, levant le menton alors qu'elle rencontrait les yeux de
Severus. "Ce n'est pas comme s'il savait que je l'avais quand il m'a demandé. Ou planifié sa
punition. Vous auriez dû le voir, Severus; il savait qu'il allait mourir d'elles. Il y était résigné."

"En êtes-vous sûre ? Il ne vous est jamais venu à l'esprit qu'il vous manipulait peut-être depuis tout
ce temps ? Après tout, qu'est-ce qu'il retire exactement de vous avoir ? Vous ne couchez pas avec
lui. Il vous apprend à vous battre en duel; vous a appris l'Occlumencie. Quel avantage lui apportez-
vous ?"

Hermione pâlit légèrement, mais elle resta obstinée. "Il est seul. Il n'a personne. Je suis la chose la
plus proche de l'intimité qu'il a. Ce n'est pas moi qui prolonge constamment nos séances
d'entraînement. Il sait que je deviens une vulnérabilité pour lui, et il ne peut toujours pas s'en
empêcher. C'est ainsi que fonctionnent les runes."

"Vous n'avez plus de temps," déclara Severus, son expression dédaigneuse. "Vous avez jusqu'à la
fin du mois prochain pour démontrer que vous avez une sorte de contrôle sur lui. Si vous ne pouvez
pas, vous remettrez à Kingsley les souvenirs les plus incriminants que vous avez de lui."

Hermione regarda Severus, stupéfaite.

"Vous ne pouvez pas l'exposer." Sa voix tremblait. "Nous avons besoin de lui. La Résistance pense
que nous gagnons et c'est à cause de lui. Harry pense que nous gagnons. Si nous perdons ses
informations, l'Ordre ne pourra pas s’en remettre."

Severus resta insensible. "Heureusement pour la Résistance, Drago est devenu une figure cruciale
au sein de l'armée du Seigneur des Ténèbres. Sa mort déstabilisera considérablement les choses."

"Vous ne pouvez pas - lui faire ça."

"Pourquoi ? Parce qu'il est votre...? Que diriez-vous même que vous êtes pour lui ?"

Hermione déglutit amèrement et refusa de répondre à la question. "Il sera torturé à mort de la
manière la plus horrible possible, et vous le savez. Les victimes de la Division Malédiction auraient
de la chance par rapport à ce qui sera fait à Drago. Vous... ne pouvez pas..."

Severus se retourna et la regarda froidement. "Refusez-vous les ordres, Miss Granger ? Choisir
Drago Malefoy plutôt que Mr Potter et l'Ordre ?"

Hermione se figea et il sembla que le temps s'était arrêté alors qu'elle luttait pour respirer. Elle
s'effondrait à l'intérieur. Il ne restait plus rien en elle.

"Non." Sa voix était défaite. "Non. Je suis fidèle à l'Ordre."

Severus se détourna. "S'il n'avait pas été aussi trop sûr de lui, il aurait pu se protéger avec un vœu
de votre part. L’ego est toujours la chute d'un Mage Noir." Il ricana faiblement en remuant la
potion.

Hermione secoua la tête.

«Vas-y. Tu es déjà plus que capable de me faire tuer chaque fois que tu en as envie.»

"Vous vous trompez. Ce n'était pas un oubli basée sur l'ego. Il le sait. Il sait depuis tout ce temps
que mes souvenirs pourraient le tuer. Il savait que l'Ordre l'avait mis en place en juin, même si
j'étais trop naïve pour le voir. Il y a autre chose dans tout ça, et nous le ratons," dit-elle, serrant ses
mains dans ses poings jusqu'à ce qu'elle sente ses ongles se couper dans ses paumes.

Severus lui jeta un coup d'œil, l'air attristé. "Vous êtes compromise par lui. Votre opinion sur la
question n’est plus fiable."
Hermione grogna. "Il ne l’est pas ! Maugrey a dit que je devrais faire tout ce que je pouvais pour
guérir Drago. J'ai suivi les ordres et je l'ai guéri. » Elle prit une profonde inspiration. "Drago veut
que je reste en vie. Ma vie est, pour quelque raison que ce soit, importante pour lui. Quoi qu'il fasse
d'autre, mon bien-être est devenu une obsession pour lui et cela l’énerve. Il est furieux à ce sujet la
moitié du temps parce que cela interfère avec les plans originaux qu'il avait, mais il ne peut pas
s'arrêter. Il sait qu'il atteint un point de non-retour. Je peux le faire. Donnez-moi juste plus de
temps. S'il vous plaît..."

Severus était impassible. "On vous a donné du temps. Vous avez jusqu'à la fin du mois prochain."

Hermione avait l'impression de mourir. Ses poumons se ratatinaient, s'atrophiant en elle. "Vous
mettez sa mort sur mes épaules, Severus."

"Vous vous êtes fait cela par vous-même. J'ai fait tout ce que j'ai pu pour vous donner une sortie il y
a six mois", répondit Severus, détournant les yeux d'elle.

Hermione eut un hoquet haletant.

Severus fit une pause et ajouta d'une voix plus douce. "Si et quand Kingsley et Maugrey exposeront
Drago, nous vous donnerons une heure pour l'avertir; une opportunité pour une fin plus humaine, si
vous souhaitez lui en offrir une."

Hermione mit ses mains en poings et regarda Severus. "Si vous pensez que cela compte comme une
consolation, vous ne me connaissez pas très bien." Sa voix tremblait.

Severus ne répondit pas.

Un sanglot monta dans sa gorge, l'étouffant alors qu'elle essayait de le forcer à descendre. Elle prit
une inspiration rauque et se tourna pour fuir l’Impasse du Tisseur.

Dès qu'elle dépassa les barrières de Severus, elle transplana. Elle est réapparue à Whitecroft. Elle
finissait toujours là-bas. Elle se tenait sur la route et regarda avec nostalgie le long de la ruelle vers
la cabane qui saignait lentement à sa vue.

Elle y alla et regarda la porte. C'était jeudi. Il n'y avait aucune raison pour qu'elle soit là un jeudi.
Ce serait suspect et illogique. Drago serait probablement enragé si elle activait ses protections un
jeudi sans raison.

Elle poussa la porte ouverte.

Drago apparut avant qu’elle n’entre dans la pièce.

Il la regarda attentivement de haut en bas, et elle le fixa. Elle avait eu l'impression de mourir
lentement jusqu'à ce qu'elle le voie.

" Que fais-tu ici ?"demanda-t-il finalement.

Elle cligna des yeux.

"Je…," elle se battue pour trouver une excuse. "L'escarmouche de la veille de Noël. J'étais
inquiète."

Il haussa un sourcil. "C'était il y a deux jours, Granger."


"Je ne pouvais pas m'enfuir. Nous avons perdu beaucoup de combattants," déclara-t-elle. "J'ai dû
rester à l'infirmerie."

"Tu es donc venu à la première occasion." Il la regardait avec une expression douteuse.

Hermione fit un petit signe de tête et se dirigea vers lui. Elle le regarda, l'étudia, essayant de trouver
un signe de quelque chose en lui. N'importe quoi. Elle voulait juste savoir ce qu'il était. "Est-ce que
ça va, Drago ?"

"Granger..." Son ton était un avertissement. "Qu’est ce qui ne vas pas ?"

"Rien..." Ses yeux se posèrent sur ses mains.

Il l'avait touchée avec ses mains. Il avait passé ses doigts dans ses cheveux et sur sa peau. Il avait
enroulé sa main autour de sa gorge, et cela l'avait excitée. Il avait démembré un Mangemort avec
ses mains, tué des dizaines et des dizaines - peut-être des centaines - de personnes qu'elle
connaissait, assassiné Dumbledore...

Il était devenu ambidextre, car il avait l'intention depuis des années de se couper le bras pour se
libérer de sa servitude. Quelqu'un qui n'aurait pas besoin de l'Ordre pour combattre Voldemort à sa
place.

Elle arracha ses yeux de ses mains.

"Je voulais juste... je voulais savoir si tu allais bien," dit-elle, fixant ses chaussures.

Il s'approcha et elle le regarda brusquement. Ses yeux étaient froids. Elle commença à reculer, mais
il attrapa son poignet avec sa main gauche et la poussa fermement vers lui, puis la pressa contre le
mur jusqu'à ce qu'elle soit coincée contre lui.

"Depuis quand t'inquiètes-tu pour moi ?" dit-il avec un ricanement. Ses yeux étaient durs et
brillants comme du vif-argent.

"Je ne sais pas," Hermione se sentit tentée de pleurer à l'admission. Il se moqua.

"Et maintenant… ? Tu t’inquiète soudainement ?"

"Je voulais juste te voir." Sa bouche se tordit.

"Pourquoi ?"

"Parce que j'ai peur qu'un jour je vienne et que tu ne..." Sa voix se brisa légèrement, et elle tordit
suffisamment son poignet capturé pour enrouler ses doigts autour de son poignet.

Ses yeux vacillèrent. Sa main restait enroulée autour de son poignet et son visage était à quelques
centimètres du sien.

Il l'étudia un instant, et son expression vacilla; quelque chose d'indéchiffrable dedans alors qu'elle
le regardait.

Il prit une courte inspiration et eut un rire bas.

"Est-ce donc au revoir, Granger ?"


Sa prise se resserra. "Non !"

Son souffle se coupa. Elle le fixa et attrapa sa robe dans son autre main alors qu'elle essayait de
respirer. Elle baissa la tête et la posa contre sa poitrine. Il sentait la mousse de chêne et le cèdre.

Elle trembla. "Je voulais juste te voir."

Elle sentit sa main droite se poser sur son épaule, et la chaleur s'enfonça lentement dans ses os alors
que son pouce parcourait légèrement sa clavicule. Elle continua à agripper son autre poignet.

"Ne meurs pas, Drago."

"Qu'est-ce qui ne va pas, Granger ?"

"Rien. J'ai juste - passé beaucoup de temps à fabriquer ta trousse de guérison. Ce serait vraiment
ingrat de ta part de mourir maintenant. Alors, ne le fais pas."

Il eut un rire creux et sa prise sur son épaule se resserra. Puis elle sentit son front tomber contre le
sommet de sa tête pendant une fraction de seconde avant de s'éloigner.

"Seulement parce que tu le demandes," déclara-t-il. Le tranchant du sarcasme semblait faible. Il


avait l'air presque amer.

Elle serra son poignet plus fort. Elle voulait…

Elle voulait…

Cela n'avait pas d'importance. Peu importait ce qu'elle voulait. Cela n'avais jamais eu d'importance.

Pour Harry. Pour Ron. Ça vaudrait la peine.

Elle s'était promis ces mots mille fois, mais ils semblaient soudain creux.

Drago n'était pas innocent, mais il ne méritait pas la punition que Voldemort infligerait pour sa
trahison. Assouplir sa conscience et l'euthanasier serait une forme dérisoire de réparation.

Elle serait alors une héroïne, se rendit-elle compte amèrement. Elle se disculperait au monde et se
damnerait en privé. Elle ne se pardonnerait jamais. Ce serait impardonnable. La culpabilité la
rongerait vivante.

Elle siffla entre ses dents en essayant de réfléchir.

"Qu'est-ce qui ne va pas, Granger ?" Drago demanda à nouveau quand elle était restée silencieuse
pendant une minute.

"Rien. C'était juste un Noël étonnamment mauvais," répondit-elle d'une voix serrée.

Il renifla et dégagea sa main. S'éloignant, il l'étudia. Il poussa un profond soupir.

"L'activation des barrières est destinée aux urgences," déclara-t-il. "Pas parce que tu es inquiète ou
que tu passes une mauvaise journée. Tu risquerais ma couverture et je serai obligé d'essayer de
deviner si cela vaut la peine de prendre le risque de répondre immédiatement."
Hermione se sentit pâlir. Si et quand Kingsley et Maugrey décideront d'exposer Drago, nous vous
donnerons une heure pour l'avertir.

"Je suis désolée. Je ne te rappellerai pas à moins que ce soit urgent," répondit Hermione. Il avait
l'air sceptique. "Je le jure," dit-elle avec force, "si jamais je les active à nouveau, ce sera légitime."

Il fit un signe de tête. "Tu m’as donné ta parole, je te ferais confiance pour la tenir."

Elle fit un petit signe de tête en retour, et il disparut sans un bruit.

Hermione resta dans la cabane; fixant l'endroit d'où il avait disparu. Se demandant quoi faire.
Flashback 23

Décembre 2002

La fois suivante lorsque Hermione arriva à la cabane, Drago apparut vêtu uniquement d'un pantalon
et d'une chemise. Elle s'arrêta et le regarda avec surprise.

Il haussa un sourcil et se regarda a son tour. "Je n'avais pas envie de t'emmêler dans mes robes,"
expliqua-t-il avec une voix traînante suggestive.

Il la fixa pendant un moment avec des yeux plissés avant de lui faire signe d'avancer.

"Étant donné que tu ne t’entraîne pas nécessairement pour les escarmouches, nous devons étendre
tes capacités de combats," commença-t-il d'une voix coupée. "Les Vampires, les Loup-garous ou
les Harpies n'auront pas de baguette, mais ils sont expérimentés pour attaquer les sorciers. Ils optent
pour des attaques rapprochées difficiles à combattre. La plupart des Harpies étudient la défense
contre elles en supposant la distance, mais une Harpie intelligente te mettra à portée de main le plus
rapidement possible. Elles savent que les sorts de combat sont difficiles à exécuter à courte portée.
Les Loups-garous peuvent avoir des baguettes, mais la plupart de ceux qui fonctionnent en meute
préfèrent le combat physique. Tu es... petite." Hermione renifla et Drago la regarda doucement. "Tu
vas être désavantagé dans n'importe quel combat. Tu dois te défendre de manière créative."

"Bien." Hermione fit un signe de tête.

Les yeux de Drago brillèrent et il se dressa au-dessus d’elle. "Maintenant, supposons que je sois un
vampire. Je viserais le côté de ton cou. Tu n'as pas de partenaire de duel qui peut te couvrir.
Pendant que tu te battais contre un Gytrash, je t’ai attrapé." Il s'approcha jusqu'à ce que leurs corps
se touchent. "Que ferais-tu maintenant ?"

Hermione tourna sa baguette vers le haut, mais Drago était trop près pour qu'elle puisse effectuer le
mouvement de la baguette pour la plupart des sorts défensifs. Avant qu'elle ne puisse reculer et
lancer, sa main jaillit et frappa brusquement son poignet. Sa baguette vola de ses doigts et glissa sur
le sol. Elle se tourna pour plonger après elle, mais la main de Drago se referma autour de son
poignet, et il la fit tressaillir en arrière collant son dos contre lui.

"Sans baguette aussi. Ton mouvement, Granger." Il commença à se pencher vers sa gorge comme
s'il avait l'intention de la mordre. Sa main gauche se leva pour le repousser, mais son autre main se
referma autour de son poignet gauche. Elle essaya de libérer ses bras, mais sa prise était
implacable.

"Un conseil," dit Drago dans la conversation alors qu'elle continuait d'essayer de se libérer. "Ne
laisse pas tes poignets ouverts. Une fois que je t'ai au poignet, j'ai un avantage considérable; c'est
une prise beaucoup plus facile pour moi à maintenir que pour toi d'y échapper. Il en va de même
pour tes pieds. Sois prudente lorsque tu frappes au-dessus du genou. Si tu es attrapé par la cheville,
tu seras au sol en quelques secondes. Il vaut mieux piétiner ou s'agenouiller que donner des coups
de pied. Piétine en utilisant ton poids. Frappe fort et opte pour les pieds, les chevilles ou le côté des
genoux. Désactiver ton adversaire est la clé. Un genou à l'aine fonctionne sur tout: les Sorciers, les
Vampires, les Loups-garous - même les Harpies détestent ça."
Hermione essaya de mettre Drago à genoux, mais il utilisa sa prise sur ses poignets pour la tordre et
contourna facilement sa jambe.

"Tu vois, une fois que tes bras sont piégés, tes options sont limitées, et les miennes sont presque
infinies selon ce que je veux te faire ensuite." Sa diction devenait énervante.

Hermione lui piétina le pied et lui donna un coup de pied dans les tibias. Il siffla faiblement.

"Mieux. Mais si j'étais un vampire, tu serais épuisée maintenant. Tu manques clairement d'aptitudes
à te battre salement."

Il la relâcha brusquement, et Hermione s'éloigna et lui fit face. Il la regarda sérieusement.

"Granger, si tu es attaquée, tu seras en infériorité numérique. Même si tu n'es pas en infériorité


numérique, physiquement parlant, tu ne seras jamais aussi forte que la plupart des Créatures
Sombres le sont naturellement. Ils feront tout ce qu'il faut pour te tuer. Le combat sera contre toi à
tous égards. Fais tout ce que tu peux pour t’échapper."

Hermione fit un bref signe de tête.

"Combats intelligemment," dit-il froidement. "Sois sournoise. Lorsque ton adversaire est plus fort
que toi, il est crucial d’utiliser ça contre lui. Tu ne seras jamais plus forte qu'un Loup-garou, mais
ils se perdent dans la soif de sang et attaquent de manière prévisible. Si tu utilises ces
connaissances, tu pourras peut-être y survivre. Aussi," il lui lança un regard, "donne des coups de
poing; c'est un combat d'entraînement."

Il lui rendit sa baguette et l'attaqua à nouveau. Et encore et encore. Il était implacable et énervais la
conversation. Il la désarmait sans même utiliser de sortilège, puis la faisait trébucher, ou lui tordait
un bras derrière son dos et la forçait à se mettre dans une position impuissante, tout en déclarant
sans relâche ce qu'elle aurait pu faire mieux.

Hermione devint progressivement de plus en plus irritée contre lui, ce qu'il remarqua et parut
amusé.

"Je suis une Harpie," annonça-t-il avec un sourire narquois avant de l'attaquer pour la vingtième
fois. Hermione lança une série d'étourdissants alors qu'elle essayait de rester hors de sa portée, mais
il les esquiva rapidement et se rapprocha. Elle essaya de plonger pour lui échapper, mais il la
rattrapa par la cheville. Elle se retourna et essaya de lui jeter un sort, mais il lui arracha sa baguette
de la main et la jeta dans un coin, puis s’assit à califourchon sur ses hanches. "Je t’ouvrirais
probablement et commencerais à manger tes organes à ce stade," nota-t-il avec désinvolture, en
glissant une main sur son ventre. "Tu es pire à ça que tu ne l'étais à danser, et tu étais une danseuse
épouvantable."

"Je n'ai jamais fait ce genre de combat avant," répondit Hermione d'un air mutin alors qu'elle
essayait de se dégager. "As-tu une idée du nombre de types de combat au corps à corps ? J'ai
parcouru des dizaines de livres, mais je n'avais aucune idée du type de combat que je devais
apprendre." Elle le regarda et ajouta : "Je pourrais te poignarder avec l'un de mes couteaux
maintenant."

Il la regarda pensivement, puis acquiesça. "Nous devrions utiliser des couteaux d'entraînement.
J'apporterai un ensemble."
Hermione l'étudia avec stupéfaction. "Pourquoi es-tu de si bonne humeur aujourd'hui ?"

Des mois à endurer sa rage froide, et soudain il était joyeux et bavard sans raison apparente.

Il la regarda un moment puis eut un sourire narquois. "La joie de vivre, je suppose. Ou peut-être
que j'aime tout simplement m'asseoir sur toi."

Hermione le regarda dubitativement et se demanda s'il savait quelque chose.

Il se leva et lui tendit la main. Elle cligna des yeux de surprise et l'accepta. Puis elle l'étudia.

Il était étrangement heureux - à la limite de l'affection. Hermione ne l'était pas. Elle se sentait au
bord de la dépression rien qu'en le regardant.

Un mois. Elle avait un mois. Un mois pour trouver un moyen de le contrôler.

Contrôlez-le. Même si elle le pouvait, elle n'avait aucune idée de la façon dont elle allait le
démontrer.

«Après tout, qu'est-ce qu'il retire exactement de vous avoir ? Vous ne couchez pas avec lui. Il vous
a appris le duel, il vous a appris l'Occlumencie. Quel avantage lui apportez-vous ?»

« Que diriez-vous même que vous êtes pour lui ? »

Hermione avait l'impression qu'elle allait avoir une crise d’angoisse. Elle fixa Drago avec
désespoir.

"N'ai pas peur d'utiliser tes coudes," reprit-il. "Lorsque tu pars d'attaques à courte portée, les coups
de poing n'auront pas beaucoup de force. Les coudes sont durs et idéaux pour les attaques
rapprochées. Mieux que quelque chose d'aussi inefficace que des gifles."

"Les gifles ont plutôt bien fonctionné sur toi," rétorqua Hermione.

Draco renifla faiblement. "Si tu attaques un enfant de treize ans, gifle-le par tous les moyens."

Hermione se renfrogna.

"Encore une fois," déclara-t-il, après qu'elle eut repris son souffle.

Il se précipita vers elle. Plutôt que d'essayer de s'enfuir, elle se dirigea vers lui puis fit un pas de
côté à la dernière minute. Il pivota et se retourna, mais elle l'avait déjà frappé avec un sort de
picotement et avait attrapé sa cheville avec un bloqueur de jambe. Il était trop proche pour plus de
sorts. Elle essaya de sauter mais il l'attrapa par le bras, repoussa sa baguette et la traîna au sol avec
lui.

Hermione donna des coups de pied, griffa et grogna alors qu'elle essayait de se battre librement,
mais il pesait au moins vingt kilos de plus qu'elle. Elle essaya de se dégager, mais en une minute,
elle fut entièrement clouée sous lui.

"Si j'étais un loup-garou, je t'aurais déjà arraché la gorge," dit-il à voix basse. Sa bouche était près
de la base de son cou, et Hermione prit soudainement conscience que la longueur de son corps était
pressée contre le sien. Son souffle frôlait la peau sensible à la jonction de son cou et de son épaule.
Ses jambes étaient entre les siennes, et alors qu'elle essayait de se libérer, elle n'arrêtait pas de
frotter ses hanches contre les siennes.

Il s'éloigna brusquement d'elle et se leva en le regardant fixement. Sa mâchoire roula légèrement et


ses yeux étaient noirs.

"Si jamais tu te battais contre un Loup-garou, je ne recommanderais pas de le faire de cette façon,"
dit-il d'une voix serrée en sortant sa baguette et en enlevant le verrou de jambe sur sa cheville.

"Comment je suis sensé m’y prendre ?"

"Utilise ta tête pour lui casser le nez, et quand il lâche tes poignets, arrache-lui les yeux," expliqua-
t-il avec raideur. "Opte pour les genoux, l'aine, les yeux, les chevilles. Comme mentionné
précédemment, tu essayes de désactiver ton agresseur."

"Bien." Elle se souleva du sol et le regarda avec nostalgie.

"Encore une fois," dit-il avant de l’attaquer à nouveau.

Au moment où Hermione transplana, elle était couverte de bleus. Drago l'avait assommée encore
et encore alors qu'il lui parlait des méthodes d'attaque préférées des Harpies, des Vampires et des
Loups-garous.

Elle se cacha dans la salle de bain quand elle revenue à Place Grimmauld et se frotta de l’essence
de Murtlap sur tout le corps. Elle étudia l'autodéfense et elle repassa en revue toutes ses notes sur
Drago.

Elle ne savait pas quoi faire. Elle ne savait pas comment le contrôler. Elle ne savait pas comment
prouver qu'elle le pouvait.

Elle ne savait pas ce qu'il voulait. Elle. D'une certaine manière - pour une raison quelconque - il la
voulait. Mais elle interférait avec tout ce qu'il voulait.

Elle tria ses souvenirs de manière exhaustive: les retournant, les organisant, essayant de trouver
quelque chose à démêler.

Elle s’allongeait la nuit sur son lit, elle se demandait si elle risquait l'effort de guerre. Peut-être
qu'elle était compromise. Non fiable. Peut-être que Severus avait raison, et que Drago serait mieux
mort. Peut-être que s'il était une figure aussi centralisée dans l'armée de Voldemort, le faire tuer et
laisser un vide de pouvoir serait l'utilisation la plus efficace pour lui.

Mais elle ne pouvait pas s’y résoudre. Elle refusait de le croire.

Elle se roula en boule serrée et eut l'impression qu'elle risquait de mourir du sentiment de désespoir
qu'elle ressentait.

Chaque semaines successives, lorsque Drago l'entraînait, elle était distraite. Elle exécutait les
mouvements, mais elle n'était pas engagée, et Drago le remarqua.

"Y’a-t-il un but dans ma formation si tu n’y prête même pas attention ?" demanda-t-il, son
expression irritée.
La bouche d'Hermione se tordit et les coins de ses yeux lui faisaient mal. Elle détourna les yeux de
lui. "Je n’en vois plus vraiment l'intérêt."

Il la fixa pendant plusieurs secondes, l'air légèrement consterné. "Je pensais que tu ne voulais pas
mourir," déclara-t-il finalement.

"Si je suis prise en embuscade par une meute de Loups-garous, je doute que j'y survivrai. Si je le
fais, je serai en tellement de morceaux que je doute que ce soit même important," répondit-elle
doucement.

Il recula et la regarda comme s'il réévaluait quelque chose. "Qu'est-ce qui ne va pas ?"

"Je suis fatiguée," dit-elle en fixant le sol. "Je suis fatiguée de cette guerre. Je suis fatiguée
d'essayer de sauver les gens et de les regarder mourir de toute façon, ou de les sauver et de les
regarder mourir plus tard. Je me sens comme Sisyphe, piégé dans un cycle pour l'éternité. Je ne sais
pas comment en sortir, et je ne sais plus comment continuer non plus."

Drago resta silencieux pendant un moment. "Qu'est-il arrivé à tout faire pour Potter et Weasley ?"
Son ton était teinté de dédain.

"Le prix ne cesse de devenir plus élevé. Je ne sais pas si je peux continuer à le payer."

Son expression se resserra. "Je suppose que même les martyrs ont des limites."

Hermione eut un sourire apathique. "Ou de mauvais jours, au moins."

Elle leva les yeux vers Drago, étudiant son expression réservée, semblable à un masque et la façon
dont il la regardait avec intention.

Cède. Cède. Elle le pressa. Elle pouvait le voir dans ses yeux, il était si proche.

Mais il refusait de franchir la ligne. Pour le concéder. Chaque fois qu'elle essayait de lui faire signe,
sa méchanceté refaisait surface.

Il était plus cruel quand il était vulnérable.

Peut-être que si Hermione était plus obstinée, elle pourrait trouver un moyen de surmonter la
douleur, mais il semblait toujours savoir où couper pour la blesser le plus.

Tout ce qui le retenait, elle ne savait pas comment le couper.

Sa main se tordit, et elle l'atteignit presque avant de se reculer. Elle prit une profonde inspiration et
se força à écraser son désespoir et à se concentrer sur la situation actuelle.

"Bien. J'ai fini de me morfondre," dit-elle en se redressant.

Elle attrapa sa baguette sur le sol et se mit en place. Il la regarda pensivement pendant un moment
avant de se précipiter soudainement vers elle.

Elle l’esquiva et le poussa devant elle, mais il se rattrapa et se retourna. Sa main attrapa son poignet
et la força à laisser tomber sa baguette. Elle enfonça son coude dans ses côtes, se dégagea et
plongea pour sa baguette.
Elle attrapa sa baguette en sautant sur ses pieds et réussit à le frapper plusieurs fois avant qu'il ne se
referme sur elle. Il l'attrapa par le bras et lui arracha à nouveau sa baguette des mains. Elle tenta
d'accrocher son pied derrière sa cheville, mais il la balaya en arrière et l'esquiva pendant qu'il
tordait son bras derrière elle. Elle le relâcha d'un coup sec et sentit un éclair de triomphe avant de se
rendre compte qu'il l'avait laissée partir. Utilisant la force de sa fuite, il la fit tourner, attrapa sa
cheville avec son propre pied et la jeta au sol.

Hermione se tordit, essayant de se dégager, mais il avait ses poignets verrouillés dans ses mains.
Sifflant légèrement de frustration, elle se figea pendant qu'il s'agenouillait sur elle.

"Tu essayes toujours de gagner en étant rapide plutôt qu'en étant intelligente," réprimanda-t-il.

Il relâcha ses poignets et se leva.

"Encore une fois."

Hermione commençait à être fatiguée, mais elle réussit quand même à tenir plus longtemps. Elle
l'assomma deux fois, mais elle ne pouvait pas le vaincre. Alors qu'il essayait de l'épingler, elle se
retourna sur le côté en utilisant son élan, et ils roulèrent sur le sol.

Il se retrouva finalement au-dessus d'elle.

Elle faillit le maudire de frustration.

"Mieux," dit-il, haletant.

Son visage était à moins d'un centimètre du sien, et il la fixait. Ses mains étaient enroulées autour
de ses poignets au-dessus de sa tête.

Elle pouvait sentir son cœur battre.

C'était le 21 janvier. La semaine prochaine serait la dernière fois, et elle devait remettre ses
souvenirs à Kingsley.

Drago, qui s'inquiétait pour elle plus que quiconque. Qui avait consacré du temps, pour essayer de
la former et de la maintenir en vie. Parce qu'il voulait juste qu'elle soit vivante.

Depuis qu'il lui avait dit qu'elle pouvait dire non, il ne lui avait jamais rien demandé. Alors qu'il la
regardait, son expression était fermée, mais ses yeux étaient attentifs; comme s'il la mémorisait.
Puis son expression vacilla, un éclair d'amertume familière.

Et elle savait.

Il attendait qu'elle le trahisse. Il savait qu'elle le ferait. Qu'elle choisirait toujours l'Ordre en
premier.

C'était la chose qui l'avait toujours retenu.

Il l'avait anticipé depuis le tout début, avant que la possibilité ne lui vienne à l'esprit. Et il l'avait
entraînée malgré tout.

Elle ne pouvait pas le comprendre. Quel était l'intérêt de tout ça s'il s'attendait à être tué par l'Ordre
? Par elle ?
Elle le fixa. Elle n'avait pas besoin d'un livre pour lire quelle était l'expression de son visage. Elle
pouvait le sentir, c'était une chaleur dans son abdomen, une sensation d'accrochage dans sa poitrine
et un grognement dans ses veines. L'intensité avec laquelle il l'étudiait. Ses doigts étaient enroulés
autour de ses poignets et son pouce glissait inconsciemment le long de son bras tandis qu'il la
regardait.

Il se rapprocha. Elle retenu son souffle. Puis son expression se durcit. Il retira ses mains et
commença à se lever.

Les mains d'Hermione jaillirent, elle attrapa sa chemise, le tira en arrière et pressa ses lèvres contre
les siennes.

Ce n'était pas un baiser doux et lent. Ce n'était pas un baiser causé par l'alcool ou l'insécurité.

Il était né de la rage, du désespoir et du désir si brûlant qu'il menaçait de la brûler dans l'oubli.

C'était peut-être un baiser d'adieu.

Si et quand Kingsley et Maugrey décideront d'exposer Drago, nous vous donnerons une heure pour
l'avertir.

Drago se figea quand ses lèvres touchèrent les siennes, et elle pensa qu'il pourrait juste la repousser.
Elle sentit sa main sur son épaule et se redressa alors qu'elle approfondissait le baiser et resserrait sa
prise sur ses vêtements.

Il lui fit signe.

C'était comme si quelque chose s'était brisé en lui. Comme un barrage qui éclatait, et soudain
Hermione se noya en lui.

Il enroula ses bras autour d'elle et l'embrassa sauvagement.

La chaleur était comme une traînée de poudre. La tension, l'attente. Des mois à attendre qu'il bouge
sur elle. Après avoir appris que c'était la raison pour laquelle elle avait été envoyée, un premier
hommage pour ses services.

Mais cela avait été une ruse de sa part. La toucher, l'embrasser, la «vouloir». Une feinte pour cacher
ses véritables intentions et motivations. L'exiger était la même forme de fausse direction qu'il lui
avait appris à utiliser en Occlumencie.

Un mensonge -

Jusqu'à ce que ce n’en soit soudainement plus un.

Elle s'était déplacée dans son estimation. Avait manipulé sa façon d'occuper la place même qu'il
avait prétendu qu'elle occupait.

Elle fit glisser ses doigts sur ses épaules. Une de ses mains agrippa ses cheveux, tirant sur ses
tresses, tandis que son autre main se pencha et ouvrit sa chemise, poussant son soutien-gorge à
l'écart. Il lui serra les seins assez fort pour la faire siffler contre sa bouche.

Elle l'embrassa profondément alors que ses doigts glissaient dans ses cheveux et le long des
tendons de son cou. Elle fit glisser ses ongles sur le haut de ses épaules.
Malgré sa froideur, son nom était juste; c'était un dragon. Il gardait des murs de glace autour de lui,
mais il y avait du feu dans son cœur.

Ils se déchirèrent les vêtements. Sa chemise perdu plusieurs boutons alors qu'elle l'ouvrait et
mordait son épaule. Le sentir, le marquer. Son corps lui était familier. Elle en avait déjà mémorisé
les contours.

Il traîna ses mains le long de son corps, le long des courbes dont il avait ris et rejeté comme étant
trop maigre. Il embrassa ses seins et emmêla ses doigts dans ses tresses, tirant ses cheveux jusqu'à
ce qu'elle gémisse et incline la tête en arrière.

Sa bouche était à la jonction de son cou et de son épaule, il l'embrassa et mordilla le long de sa
clavicule jusqu'à ce qu'il atteigne un point où elle gémit gutturalement et se cambra contre lui.

C'était rapide. Dur. Ce n'était pas une histoire d'amour entre eux, mais la collision de deux forces
opposées.

Il écarta ses jambes et s'enfonça en elle d'un seul coup dur. Puis il fit une pause et l'embrassa avant
de commencer à bouger.

Hermione retint un cri de douleur et se força à ne pas se raidir ou s'éloigner.

Ça faisait mal.

Elle savait que c'était possible, si ce n'était pas fait lentement. Mais la douleur la prit au dépourvu.
La brutalité de celui-ci.

Peut-être qu'il avait supposé qu'il y en avait eu d'autres avant lui.

Elle était heureuse que ça lui fasse mal. Elle se prostituait pour la guerre. Elle avait séduit Drago
après qu'il eut clairement indiqué que c'était une ligne qu'il ne voulait pas franchir. Elle l'avait
manipulé parce qu'elle voulait quelque chose de lui.

Cela devrait lui faire mal physiquement de le faire, de la même manière que cela lui faisait mal
mentalement.

Il était tellement plus grand que son corps l'enveloppait pratiquement. Ses mains étaient si
étroitement emmêlées dans ses cheveux qu'elle pouvait à peine secouer la tête alors qu'il rencontrait
ses yeux et se déplaçait à l'intérieur d'elle.

Sa mâchoire était tendue. Son expression cachait la façon dont elle était presque toujours. Cette
ligne dure et plate de sa bouche.

Mais ses yeux... l'intensité en eux alors qu'il la regardait était brûlante. Dans cette expression, elle
le pouvait dire...

Il était à elle.

Cette prise de conscience lui brisa un peu le cœur.

Elle se força à ne montrer aucun signe d'inconfort. Elle bougea ses hanches pour répondre à son
mouvement et se serra autour de lui alors qu'elle traînait ses ongles sur son dos. Elle verrouilla ses
pieds sous ses hanches pour le pousser plus loin.
Il siffla et laissa tomber sa tête contre son épaule alors qu'il s'enfonçait profondément en elle.
L'angle de ses mouvements, l'intensité entre eux n'était pas seulement la sienne - elle gémit et
haleta près de son oreille.

Son rythme faiblit légèrement et il leva la tête. Il glissa ses mains hors de ses cheveux, attrapa ses
mains et entrelaça leurs doigts. Il l'embrassa. Des baisers déchirants qui lui faisaient mal à la
poitrine alors qu'elle les lui rendait.

Il changea de rythme. Ralentissant. L'angle était différent, la façon dont leurs bassins se
rencontraient alors qu'il poussait en elle, et Hermione réalisa avec inquiétude que cela lui arrachait
son sentiment de contrôle. En la tirant vers le haut dans le feu, elle ne savait pas comment
s'échapper ou se retenir.

Drago l'embrassait. Chaudement. Des suçons. Des baisers presque punitifs, alors qu'il agrippait ses
mains et continuait de pénétrer en elle. La douleur s'était atténuée en un battement plus faible au
milieu du feu de la sensation qui se frayait un chemin à travers ses nerfs.

Plusieurs autres coups durs et profonds, puis les hanches de Drago sursautèrent, il poussa un
profond gémissement et baissa sa tête à côté de la sienne. Son souffle traîna sur sa peau alors qu'il
haletait près de son oreille et lui embrassait l'épaule.

Hermione était toujours sous lui. Elle fut soudainement consciente du parquet rugueux qui lui
mordait la peau. Que la pièce était froide.

La seule chose à laquelle elle pouvait penser était à quel point elle était soulagée de ne pas être
venue.

Draco resta pressé contre elle et toujours en elle pendant plusieurs secondes, puis il se tendit
brusquement et s'écarta. Son expression était dessinée, et il ne la regarda même pas en arrachant ses
vêtements par terre. Il enfila son caleçon et son pantalon.

Hermione s'assit lentement, le regardant attentivement. Il devenait de plus en plus pâle au fur et à
mesure qu'il se redressait. Son expression était à la fois incrédule et horrifiée.

"Putain..." dit-il dans un souffle, passant sa main dans ses cheveux.

Il semblait étrangement dévasté.

Il posa sa main sur sa bouche et regarda par-dessus, rencontrant ses yeux. Tout ce qui lui arrivait
semblait lui donner une crise d’angoisse.

Il déglutit visiblement, ferma les yeux et enfila sa chemise. Puis il ouvrit les yeux. Il semblait s'être
calmé. Il prit une profonde inspiration et se tourna vers elle. Son expression était tendue.

Alors qu'il la regardait, ses yeux se posèrent sur ses jambes et il blanchit.

"Tu étais vierge ?" Sa voix était rauque.

Hermione baissa les yeux. Il y avait du sang sur ses cuisses.

"Oui," répondit-elle. "Lorsque tu as donné tes conditions pour la première fois, on a supposé que
c'était ainsi que tu me voulais."
Malefoy avait l'air d'être sur le point d'être malade. Sa mâchoire était serrée alors qu'il n'arrêtait pas
de la regarder.

"Je..." Sa voix lui manqua.

"J'aurais été plus doux si j'avais su," ajouta-il finalement.

Hermione pressa ses genoux l'un contre l'autre pour le cacher et rapprocha ses jambes de son corps.
"Je ne voulais pas vraiment que tu le sois."

Il pressa ses lèvres l'une contre l'autre. Il avait l'air étrangement perdu.

Elle ne pouvait pas comprendre comment cela s'additionnait. Pourquoi céder et la baiser était en
quelque sorte un coup décisif.

C'était peut-être le cas. Après l'avoir embrassée alors qu'ils étaient tous les deux ivres, il avait tracé
une ligne distincte. Une qu'il avait été furieusement assidu à maintenir.

S'il s'était attendu à ce qu'elle le tue à la fin, il aurait peut-être trouvé l'idée de la traverser
insupportable.

Mais cela n'expliquait pas tout ce qu'il avait fait d'autre. S'il s'attendait à ce qu'elle le vende,
pourquoi grimper ? Pourquoi essayer de supprimer la Marque des Ténèbres ?

Cela devait être lié aux runes. S'il avait été clairement brisé, cela aurait pu faire pencher la balance.
Peut-être qu'il ne pouvait pas changer de cap maintenant. Il était droit. Obsessionnel. Possessif. Elle
l'avait ; peut-être pour toujours, si elle était assez rusée pour l'utiliser.

Il y avait quelque chose d'ironique à séduire quelqu'un dans l'espoir que cela pourrait en quelque
sorte lui sauver la vie. Sa bouche se tordit légèrement au coin.

Elle agrippa son genou; ses mains tremblaient faiblement.

Elle avait obtenu ce qu'elle voulait. Elle pleurerait sur le coup plus tard, quand elle aurait de la
place pour cela. Elle remis ses murs d'Occlumencie en place. Elle n'allait penser à rien d'autre qu'à
la situation immédiate.

Elle l'avait. Pour une raison quelconque, elle l'avait. Il lui fallait maintenant trouver un moyen d'en
profiter.

Il remarqua son expression.

"Tu as l'air contente," déclara-t-il d'une voix amère, la lèvre recourbée, "d'avoir réussi à te
prostituer. Heureuse de savoir que ta pièce d'échecs est verrouillée en place ?"

Elle ne broncha pas à l'insulte. Elle referma lentement ses mains en poings puis se força à les
ouvrir. "C'était mon travail," répondit-elle doucement. "Il ne sert à rien d'essayer de le nier. Tu
devais le savoir que c'était ma mission."

"Bien sûr," dit-il d'un ton vide, en détournant les yeux d'elle. Ses bras pendaient mollement, et
comme s'il ne savait soudainement pas quoi faire de lui-même. "Je juste - je n'aurais jamais pensé
que tu réussirais vraiment. Je ne te voulais pas - quand je t'ai demandé - je ne te voulais pas
vraiment."
"Je sais." Elle détourna les yeux. "J'ai réalisé que tout au début était un acte." Sa peau lui faisait mal
à cause du froid. La cabane n'avait jamais été chauffée, mais elle n'avait pas réalisé à quel point il
faisait froid jusque-là.

Il eut un rire étouffé dans sa barbe en la regardant de nouveau. "Bien-sûr."

Il y eut une pause. Hermione commença à enfiler ses vêtements. Drago détourna les yeux.

"Je n'allais pas trahir ton Ordre," lâcha-t-il finalement d'une voix morte. "Je n'allais jamais le faire.
Tu étais déjà en train de perdre quand je suis arrivé, et tu vas probablement encore perdre
maintenant. Mais - je ne m'en suis jamais vraiment soucié. Je ne me suis pas retourné à cause de ça.
Je voulais venger ma mère. J'étais parfaitement disposé à mourir dans le processus." Il regarda le
sol. "Malheureusement, au moment où j'ai eu l'occasion d'offrir mes services, elle était morte
depuis trop longtemps. Ce n'était pas une explication «plausible»."

L'amertume sur son visage était pure. Il roula la mâchoire et leva les yeux vers le plafond, penchant
la tête en arrière. "Je ne savais pas qu'il y avait une limite de temps pour le deuil."

Il la regarda et son expression devenu vicieuse et dédaigneuse. Ses yeux brillaient. "Puisque ce
n'était pas une raison plausible, je devais trouver quelque chose que je voudrais ostensiblement de
l'Ordre. Alors - un pardon. Mais je savais que ce serait à peine croyable non plus. Je savais que
j'aurais besoin d'un contact; choisir une fille et agir comme si j'avais une sorte d'intérêt semblait
être une solution pragmatique. Une façon de jouer dans le récit des Mangemorts." Il eut un mince
sourire. "Mais la plupart des sorcières de la Résistance étaient trop risquées; impétueuse et sur le
terrain si souvent, il y avait de bonnes chances qu'elles soient prise dans une escarmouche, et je
ferais sauter ma couverture ou je serais constamment en contact avec les contacts."

Il déglutit et sa bouche se tordit. "Alors je me suis souvenu de toi. J'ai pensé pendant des années
que tu étais morte, mais Rogue a rapporté que tu étais la guérisseuse de l'Ordre. Quand tu m'es venu
à l’esprit, j'ai pensé que j'avais trouvé la solution parfaite. Tu étais gardée dans des maisons sûres; il
n'y aurait pas beaucoup de risque que tu sois arrêtée ou tuée, et tu étais suffisamment pragmatique
pour accepter si tu pensais pouvoir sauver tes amis. Cela semblait être la solution parfaite. Quand
j'ai dit que mes conditions étaient un pardon et toi, ils l'ont immédiatement acheté. Apparemment,
la ligne «Maintenant et après la guerre» était suffisamment absurde pour que vous la trouviez tous
crédible."

Il ricana. "Comme si j'allais trahir le Seigneur des Ténèbres pour avoir une chance de te posséder,"
dit-il en roulant des yeux. "Je savais qu'ils t’enverraient avec des instructions pour essayer de me
faire tomber amoureux de toi - pour assurer mes services et être sûr que je ne me lasserais pas de
toi ou ne changerais pas d'avis. Mais - je pensais que tu avais été une si belle salope à l'école, et que
tu me détesterais tellement pour avoir tué Dumbledore, j'étais sûr que tu ne réussirais pas. J'ai
honnêtement pensé que ce serait drôle de te voir essayer."

Il fixa le sol.

"Mais tu m’as fait déjoué de mes plans," reprit-il. "Ou peut-être que j'étais trop fatigué et affligé
pour continuer à te repousser. Ça n'a plus d'importance. Tu as gagné."

Il se laissa tomber contre le mur et ferma les yeux. Hermione l'étudia avec scepticisme alors qu'elle
remettait le reste de ses vêtements. Elle n'était pas sûre de quel angle il essayait de jouer avec
cette... concession ? Confession ?
La partie sur elle était assez crédible. Ça collait avec tout ce qu'elle avait noté à son sujet. Mais elle
doutait de son affirmation selon laquelle sa mère était son véritable élan. Elle avait envisagé la
possibilité d'innombrables fois et l'avait écartée.

"Vraiment ? Tu as changé de camp parce que ta mère est décédée ?" Elle renifla bruyamment
d'incrédulité en se levant. "Sa mort n'était pas la faute de ton maître. Et maintenant quoi ? Avant ça,
tu venais de monter dans ses rangs par accident ? Je n'ai pas vraiment remarqué pendant cinq ans et
puis oh - mon Dieu, quoi ? L'anniversaire de sa mort est passé, et tu es devenu si mélancolique que
tu ne pouvais pas t'empêcher de nous contacter ?"

Elle l’appâtait. Elle était sûre que cela l'énerverait. Peut-être - si elle l'aiguillait suffisamment, il
dirait la vérité pour une fois.

Ses yeux s'ouvrirent brusquement et il pâlit de rage. "Vas te faire foutre, Granger."

Hermione sursauta légèrement. La peau de son dos et de ses épaules était grattée par endroits et son
bas-ventre lui faisait mal. Elle pouvait sentir son sperme s'accumuler dans le tissu de sa culotte, et il
y avait une sensation de picotement entre ses jambes. Elle déglutit et se força à l'ignorer.

"Tu es un Mangemort," répondit-elle froidement, croisant les bras alors qu'elle le regardait. "Tu
t’attends à ce que j'oublie ce que tu as fait ? Imaginer que tu es devenu si haut placé à cause de ta
charmante personnalité ? Tu as tué Dumbledore. Tu as assassiné mes amis.Tu tortures les gens à
mort. Et maintenant quoi ? Tu penses qu'invoquer ta mère change ça ? Il ne s'agit pas d'avoir une
date d'expiration en cas de deuil. Si tu t’attendais à ce que nous croyions que tu blâmais ton maître,
peut-être que tu n’aurais pas dû passer une année supplémentaire à le soutenir avant de décider de
venir à nos côtés. Après avoir commencé cette guerre. Après avoir choisis de devenir un
Mangemort."

Il la fixa, son visage tordu de fureur alors qu'il se penchait et déchirait la manche couvrant son bras
gauche, exposant le tatouage noir et austère présent sur celui-ci.

"Est-ce que tu sais au moins pourquoi j'ai ça ?" demanda-t-il, ses dents clignotant alors qu'il se
moquait d'elle. "T’es-tu déjà arrêté pour penser à pourquoi ?"
Il se leva et traversa la pièce vers elle. "Après que toi et tes amis ayez fait jeter mon père à
Azkaban, le Seigneur des Ténèbres est allé chez moi." Les yeux d'Hermione s'écarquillèrent alors
qu'il continuait. "Je n'étais même pas encore rentré de l'école. Quand je suis arrivé, il m'attendait. Il
avait ma mère dans une cage, dans notre salon. Il la torturait depuis près de deux semaines."

Sa respiration était irrégulière et irrégulière. "Penses-tu que c'est un choix quand le Seigneur des
Ténèbres te dit de prendre sa marque ? Tu t’es vendu pour sauver les personnes qui te sont chères.
Eh bien, moi aussi. T’attendais-tu à ce que j'échoue intentionnellement en tant que Mangemort
alors que je n'étais même pas celui qui en souffrirait ? Tuer Dumbledore et gravir les échelons était
le seul moyen de la faire sortir."

Hermione se sentit pâlir. "Je ne savais pas."

Sa mâchoire tremblait alors qu'il la regardait fixement. "Après sa mort, j'étais surveillé. Le Seigneur
des Ténèbres n'est pas un imbécile, il savait que j'aurais hésité après l'avoir perdue. J'ai dû regagner
sa confiance avant de pouvoir risquer de faire quoi que ce soit. Je ne fais pas partie de tes amis. Si
je voulais que ma trahison compte, il ne devait pas pouvait pas l'anticiper. Si j'avais contacté l'Ordre
le week-end d’après, penses-tu vraiment qu'il y aurait eu une question sur l'identité de l'espion ? Il
m’a fallut du temps pour me rapprocher suffisamment pour savoir quoi que ce soit d'important."

Il se détourna et sa voix devint épaisse et rauque. "Elle ne s'en est jamais remise. Les tremblements
- ils ne s'arrêtent jamais, pas après autant de cruciatus. Je ne sais même pas ce qu'il lui a fait d'autre
- avant que j'arrive-," sa voix se brisa. "Il repoussa ses cheveux de son visage et semblait avoir du
mal à respirer. "Tout l'été - je ne pouvais pas... je ne pouvais rien faire d'autre que lui dire que j'étais
désolé."

Drago se détourna et s'appuya contre un mur comme s'il était sur le point de tomber. "Il l'a gardée
dans la cage pendant des mois; elle y était encore quand je suis retournée à l'école. Après avoir tué
Dumbledore, il l'a laissée sortir. Mais ensuite, il est resté et a vécu dans le Manoir avec nous. Elle
pouvait à peine le supporter. Elle s'effondrait à n'importe quel son et se recroquevillait sur le sol en
paniquant."

Il respirait si rapidement que ses mains tremblaient, et il n'arrêtait pas de parler, les mots jaillissant
de lui. "Ma mère - elle - elle n'a jamais été très forte. Elle a faillit mourir lorsqu'elle était enceinte
de moi, et elle ne s'en est jamais complètement remise. Elle - était toujours fragile après ça. Mon
père disait toujours que nous devions prendre soin d'elle. Il m'a fait jurer, encore et encore en
grandissant, que je prendrais toujours soin d'elle. Quand le Seigneur des Ténèbres a finalement
quitté le Manoir, j'ai essayé de l'éloigner; quelque part où il ne pouvait pas la retrouver ou la blesser
à nouveau. Mais elle ne voulait pas - elle n'irait nulle part sans moi."

Il pressa les talons de ses mains contre ses yeux. "J'essayais de prendre soin d'elle. J'essayais de la
garder en sécurité. J'essayais de trouver un moyen de nous échapper - et ensuite - elle a été brûlée à
mort au Manoir des Lestrange-" sa voix se brisa et il glissa le long du mur en frissonnant.

Hermione sentit quelque chose se tordre dans son cœur.

Il avait toujours été farouchement protecteur envers sa mère, même à l'école. Quand quelqu'un
insultait son père, il pouvait se mettre en colère, mais la moindre insinuation contre sa mère le
rendait vicieux.

La transformation choquante de l'intimidateur de l'école en un meurtrier capable de tuer Albus


Dumbledore avait soudainement un sens. Voldemort l'avait laissé tomber dans un gouffre avec
l'option de devenir une arme ou de perdre la seule personne qui lui tenait à cœur; une personne dont
il se sentait extrêmement responsable. Prendre soin de Narcissa Malefoy avait forgé sa nature
mortelle; cette froide capacité à calculer et à repousser les limites.

"Je suis vraiment désolée, Drago." répondit-elle, se sentant faible de choc.

"Je ne veux pas de ta fausse sympathie, Granger," grogna-t-il, mais sa voix tremblait.

Il n'avait probablement jamais dit à personne ce qui s'était passé. Severus ne l'avait pas su. Ses amis
ne pouvaient pas savoir. Il le portait depuis des années, essayant de faire amende honorable du
mieux qu'il pouvait. Puis Hermione était venue et l'avait lentement et implacablement manipulé
pour qu'il s'occupe de quelqu'un d'autre - qu'il prenne soin d'elle.

Pas étonnant qu'il ait été dévasté de s'en rendre compte.

"Je ne te mens pas," déclara-t-elle. "Je suis désolée. Je suis vraiment désolée pour ce qui lui est
arrivée. Et - je suis désolée de t’avoir fait ça." Elle se rapprocha de lui.

Il avait l'air si seul.

Elle posa une main hésitante sur son bras, s'attendant à moitié à ce qu'il la jette à travers la pièce
avec rage. Mais après un moment d'hésitation, il laissa tomber sa tête sur son épaule.

Elle le prit dans ses bras; il se raidit un instant, puis agrippa ses épaules et sanglota. Elle ne s'était
jamais attendue à le voir pleurer.

"Je ne peux pas - je ne peux plus -," répéta-t-il les mots en tremblant.

Hermione ne savait pas quoi faire. Elle caressa ses doigts dans ses cheveux et le long de sa nuque
alors qu'il répétait les mots encore et encore.

"Je ne peux pas - je ne peux plus refaire ça-" haleta-t-il. "Je ne peux plus m'occuper de quelqu'un.
Je ne peux plus - je ne plus le supporter."

Hermione posa une main sur sa joue et sentit ses larmes glisser sur sa peau et le long de son
poignet.

"Je suis désolée. Je suis désolée. Je suis tellement, tellement désolée, Drago." Elle répéta les mots
encore et encore. Elle s'excusait pour tout.

Pour la première fois, Drago Malefoy était pleinement humain pour elle. Elle avait glissé à travers
ses murs et enlevé ses couches défensives de méchanceté et de cruauté, jusqu'à ce qu'elle atteigne
son centre et y découvre qu'il portait un cœur brisé.

Elle pourrait utiliser ça.


Flashback 24
Chapter Notes
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Janvier 2003

Quand Draco arrêta de pleurer, Hermione retira sa main de son visage, se rassit et l'étudia
sobrement.

Son expression était devenue prudente et amère alors qu'il la regardait.

Son autre main était toujours sur son épaule. Ils se regardèrent en silence pendant plusieurs
minutes. Même l'air entre eux était cru.

Elle l'avait. Elle avait fait ce qu'on lui avait ordonnée de faire. Mais elle ne savait pas comment elle
pouvait le démontrer à Maugrey ou à Kingsley. Comment diable était-elle censée démontrer qu'elle
le contrôlait ?

"Si tu es fidèle à l'Ordre, pourquoi continuer à grimper ?" elle demanda finalement.

Ses yeux étaient comme des miroirs. Son expression ressemblait à nouveau à un masque. Il lui fit
un sourire narquois. "Il était évident que mon offre n'a été acceptée que par désespoir. L'Ordre du
Phénix en tant qu'organisation peut être tenu de tenir parole, mais Maugrey et Shacklebolt sont des
stratèges. Prétendre qu'ils pourraient me pardonner si l'Ordre gagnait était presque risible. J'ai
supposé qu'une fois que j'aurais survécu à mon utilité, vous feriez sauter ma couverture pour que
l'Ordre puisse profiter du désordre après ma mort. Par conséquent," sa bouche se tordit. "J'ai essayé
de me positionner de manière à maximiser les retombées potentielles."

La main d'Hermione sur son épaule se resserra.

"Pourquoi tuer Gibbon ?"

Ses yeux se plissèrent. "J'étais en train de conclure des affaires inachevées. Il avait offert des
suggestions sur la manière dont ma mère devrait être punie."

"Alors tu l'as démembré ?"

L'expression de Draco était soudainement froide comme de la glace. "Combien d'espions avez-vous
?"

"Personne avec autant d'accès que toi. Pourquoi as-tu démembré Gibbon ?"

Il resta silencieux pendant plusieurs secondes. "Je voulais voir si je pouvais enlever sa marque. J'ai
essayé de trouver un moyen de le faire avant que ma mère ne meurt. Comme j’allais le tué de toute
façon, j'ai décidé de réessayer. Cependant ça n'a pas fonctionné. Je n'arrive pas à trouver un moyen
de me débarrasser de ce putain de truc."

Hermione le fixa avec doute pendant plusieurs secondes. Toute la vérité ? Une demi-vérité ? Elle
n'en était pas sûre.
"Pourquoi m'embrasser ?" demanda-t-il brusquement. "Quel était le but - dans tout ça ?"

Les yeux d'Hermione baissèrent pendant un moment; quand elle leva les yeux, il l'étudiait toujours.

"Je ne savais pas - que tu étais censé mourir de tes runes. Apparemment, c'était évident, mais je ne
m'en suis pas rendu compte."

Draco se mit à rire. Un rire sans joie.

"Ils ne s'attendaient pas à ce que je réussisse à te guérir. Une fois qu'il est devenu clair que tu n'étais
pas en train de mourir, que tu continuais à gravir les échelons et que tu semblais essayer de retirer
ta marque des Ténèbres, l'Ordre a conclu que tu essayais de te positionner pour renverser ton
maître. Que tu aidais l'Ordre simplement pour jouer les deux camps l'un contre l'autre parce que tu
voulais être le prochain Seigneur des Ténèbres."

Il eut un autre rire calme et froid. "Tu le pensais aussi ?"

"Non, je ne le pensais pas. Mais parce que je t’ai guéris, je suis considérée comme compromise. Je
- je - ne suis plus - je ne suis pas - mes opinions ne sont plus considérées comme fiables. On m'a
donné jusqu'à la fin du mois pour démontrer que je pouvais te contrôler. Je pense..." Hermione eut
un rire amer. "Je pense que c'était juste leur façon de me laisser te dire au revoir."

"Alors c'était une baise d'adieu ? Paiement pour services rendus ?" Sa bouche se courba en un
ricanement.

"Non. C'était..." La mâchoire d'Hermione trembla et ses yeux se détournèrent. "Je - c'était - ce
n'était pas ce que c'était."

Ses doigts se tordirent dans le tissu de sa robe et elle le fixa. "Pourquoi ne m'as-tu pas fait faire un
serment inviolable quand je te l'ai proposé ?"

Le coin de sa bouche trembla. "Je n'étais pas intéressé à ne pas être trahi par toi simplement parce
que je t'en avais rendu incapable. Après tout, je suis sûr que Shacklebolt et Maugrey en ont plus
qu'assez pour me damner sans toi."

Hermione fit un bref signe de tête. Elle avait l'impression que quelque chose se logeait dans sa
gorge. Elle détourna les yeux pendant un moment, puis elle replongea dans ses yeux. "Je ne peux
pas - je ne peux pas te choisir plutôt que l'Ordre. Il y a tellement de gens qui comptent sur nous. La
Grande-Bretagne est tout ce qui reste de la Résistance. Je ne peux pas te choisir parmi tous les Nés-
Moldus. Il n'y a rien - il n'y a aucun espoir pour eux si l'Ordre perd."

"Je le sais." Sa voix était coupée. Ses yeux brillaient alors qu'il la regardait, son expression
vicieuse, presque moqueuse.

C'est tout ce qu'il répondit.

Sa prise sur sa robe se relâcha et elle eut un rire incrédule.

Il ne voulait même pas vivre. Il voulait se venger et il voulait mourir. Prendre soin d'elle était une
tournure décevante pour lui - ce n'était pas suffisant pour lui donner envie de vivre.

Elle avait simplement empiré les choses. C'était tout ce qu'elle avait fait.
Parce que Severus, Maugrey et Kingsley ne lui avaient pas dit. Ils lui avaient fait penser que c'était
réel. Que c'était pour toujours.

Elle jouerait ainsi son rôle de manière convaincante.

Mais cela n'avait pas d'importance - cela n'avait jamais eu d'importance, parce que Drago l’avait
toujours su.

Elle essaya de respirer en absorbant cette vérité.

Elle ouvrit la bouche puis la referma. Drago sourit et détourna les yeux d'elle.

"Bien," dit-elle finalement machinalement, hochant légèrement la tête.

Elle avait l'impression d'avoir été poignardée; la réalité froide comme de l'acier trempé avait été
enfoncé et traîné à travers son être, et elle en saignait à mort.

Elle déglutit.

"Ils ont dit..." sa voix se brisa, "ils ont dit qu'ils me laisseraient t’avertir avant de t’exposer. Je
viendrai. Je suis désolée."

Il ne réagit pas. Pas même un cillement. Il était juste froid.

Elle leva les yeux vers lui, prenant tous les détails de lui qu'elle avait mémorisés; ses cheveux et ses
pommettes acérées, l'intensité de ses yeux, ses lèvres fines et ses dents droites et blanches, les
lignes précises de sa mâchoire, et sa gorge pâle disparaissant dans le col noir de sa chemise. Le
tissu était tordu; elle tendit la main et la redressa. "Je suis... tellement désolée, Drago."

Elle retira sa main et commença à se détourner. Il n'y avait pas d'air dans la pièce. Elle continua
d'essayer de respirer, et il n'y avait pas du tout d'oxygène.

Elle pensa qu'elle pourrait s'évanouir.

"Alors, que t'arrive-t-il, Granger, après avoir choisi l'Ordre ?" La voix de Drago l'interrompit avec
désinvolture.

Hermione cligna des yeux et tourna la tête en arrière. "Moi ?"

"Oui," Drago attrapa son menton et inclina son visage vers le sien pour qu'elle regarde dans ses
yeux argentés froids. Ils étaient rétrécis pendant qu'il l'étudiait. "Que t'arrive-t-il ?"

"Si tu – meurt ?"

Il fit un bref signe de tête.

Hermione n'avait même pas réfléchi à la question. Son objectif avait été d'essayer de trouver un
moyen de garder Drago en vie après janvier. Elle n'avait même pas réfléchis à ce qu'elle ferait
ensuite si elle échouait.

"Je ne sais pas," dit-elle avec un petit rire hystérique. Elle dégagea son menton. "Ils m'ont déjà
quasiment remplacée dans l'infirmerie." Elle haussa les épaules, écartant les mains. "Peut-être qu'ils
vont simplement m'offrir au prochain espion qu'ils recruteront"
"Ne plaisante pas. Je veux une vraie réponse." Sa voix avait une pointe de fureur.

Hermione le regarda et se moqua. "Je me suis promis à toi, Drago. Je l'ai jurée. Maintenant et après
la guerre. Je n'ai plus fait de plans."

Son expression vacilla alors qu'il la regardait de nouveau, puis se durcit. "Je pensais que tu ne
voulais pas mourir; il y a sûrement quelque chose que tu attends."

Elle sourit amèrement. "Il ne me reste rien. Je suis épuisée maintenant."

Drago était silencieux. Hermione pressa ses lèvres l'une contre l'autre et commença à se lever. Elle
voulait partir. La pièce devenait vaguement lumineuse.

"Je vais faire un serment inviolable, dit-il brusquement. Quelle que soit la putain de chose que
Maugrey veut. Cela constituerait-il une démonstration suffisante de contrôle ?"

Hermione le regarda brusquement. Son expression était froide, mais ses yeux brûlaient lorsqu'elle
les rencontra.

"Tu ferais ça ?" demanda-t-elle, incrédule.

Il avait l'air épuisé, mais il y avait un bord de quelque chose qui bouillonnait encore en lui. "Fais-le
savoir à Maugrey. Je suppose qu'il est toujours prêt à jouer le rôle d’enchaîneur."

Hermione hocha lentement la tête, le regardant toujours avec des yeux écarquillés. Il soupira et
tendit la main et frotta sa gorge de son pouce fantôme le long de son cou. Hermione sentit son
souffle reprendre.

"Pourquoi ? Pourquoi l’offrir ?" demanda-t-elle en l'étudiant.

Il renifla et retira sa main. "Je me rends compte maintenant, que je n'ai pas tout pris en compte. Je
n'ai pas pensé que je t’avais peut-être rendu commercialisable."

Il détourna les yeux d'elle.

"Oh," répondit Hermione.

Les Malefoy sont plus proches des dragons que des sorciers. Ils ne partagent pas. Ils sont obsédés
par ce qu'ils considèrent comme les leurs.

Elle se sentit tentée de rire. Elle avala sa salive.

"Très bien alors." Il y avait autre chose qu'elle devrait dire. "Je vais le faire savoir à Maugrey."

Il fit un bref signe de tête en guise de remerciement.

Il ne dit pas non plus un mot alors qu'elle se levait et prenait son sac. Sa main se tordit en avant
alors qu'elle se retournait pour s'éloigner. Il ne la regarda pas alors qu'elle franchissait la porte.
Lorsqu'elle referma la porte, il était toujours appuyé contre le mur, regardant fixement le sol, si pâle
qu'il aurait pu être un fantôme.

Hermione resta dehors sous la pluie pendant plusieurs minutes, essayant de reprendre ses esprits.
Elle prit une inspiration irrégulière.
Elle avait l'impression d'être au bord d'un précipice, et elle n'était toujours pas sûre si elle allait en
tomber.

Elle prit une autre profonde inspiration et transplana à l’Impasse du Tisseur. Les fenêtres de la
maison étaient sombres. Elle s'assit sur la marche devant la porte.

Elle était trempée jusqu'aux os quand la porte derrière elle s'ouvrit brusquement.

Severus la regarda avec une expression froide. Elle se recroquevilla.

"Y’a-t-il une raison pour laquelle vous essayez de contracter une pneumonie à ma porte ?"

Hermione se leva et le regarda. De l'eau de pluie coulait sur son visage. "Les sorciers sont
immunisés contre la pneumonie."

Il roula des yeux et ouvrit la porte plus largement. "Je suppose que c'est urgent. Compte tenu de
votre manque d’invitation."

Hermione se jeta un sort de séchage alors qu'elle franchissait la porte et suivait Severus dans son
salon. Il agita négligemment sa baguette et alluma un feu rugissant dans le foyer de la cheminée
sans la regarder. Il commença à rassembler des livres éparpillés; il y avait des piles sur le canapé et
les fauteuils. Puis ramena ces derniers dans les étagères bondées auxquels ils appartenaient.

Les mains d'Hermione étaient douloureuses de froid, et elle les tendit vers les flammes pendant
plusieurs instants avant de parler.

"C'était Narcissa," dit-elle finalement. "Elle en était la raison."

"Vraiment ?" La voix sceptique de Severus venait de quelque part derrière elle.

"Tom l'avait mise dans une cage quand Drago est revenu de l'école après la cinquième année. Elle
n'a pas été relâchée jusqu'à ce qu’il tue Dumbledore. Est-ce vrai qu'elle a failli mourir lorsqu'elle
était enceinte ?"

Il y eut une pause. Hermione écouta les bruits de glissement des couvertures de livres se déplaçant
les uns contre les autres et le léger bruit sourd alors que les livres heurtaient le fond des étagères.

"Oui, c’est vrai," répondit Severus après un moment. "C'est arrivé au moment le plus fort de la
guerre. Lucius croyait qu'il allait la perdre. Même après la naissance de Drago, il y a eu une période
où il n'était pas sûr qu'elle survivrait."

Hermione acquiesça. "Drago a dit que Lucius lui avait fait jurer qu'il prendrait toujours soin d'elle.
Il a dit qu'il avait essayé de l'envoyer dans un endroit sûr, mais qu'elle ne partirait pas sans lui. Est-
ce que des Mangemorts marqués sont morts de façon suspecte, comme Gibbon l'a fait, avant
l'incendie du Manoir des Lestrange ?

Le bruit de la remise en étagères s'arrêta.

"Maintenant que vous en parlez, il y en a eu plusieurs qui ont disparu. Travers, Pettigrew et Jugson
notamment." La voix de Severus était de l'autre côté du salon.

Hermione regarda le feu. "Il essayait de trouver un moyen de retirer la marque pour pouvoir
s’enfuir avec elle. L'espionnage n’était toujours juste qu’une question de vengeance."
Severus ne dit rien et continua de remettre en réserve. Hermione se demanda s'il la croyait.

Compromise. Non fiable. Il pensait probablement qu'elle était juste là pour mendier.

"Il a dit qu'il ferait un serment inviolable; tout ce que Maugrey veut."

Il y eut un silence. Puis une main s'enroula autour de son épaule, et Severus la tourna soudainement
pour lui faire face. Ses yeux en onyx brillaient à la lueur du feu. Il semblait prendre son apparence
pour la première fois. Son expression était consternée.

"Qu'avez vous fait ?"

Hermione leva les yeux vers lui, son regard fixe. "J'ai accompli ma mission: je l'ai rendu fidèle."

Severus toucha le côté de sa tête. Ses tresses avaient été séparées et les sections accrochées
au hasard. Elle rougit et écarta la tête de sa main. Sa prise sur son épaule se resserra, et il la poussa
plus loin dans la lumière, pencha la tête en arrière et la regarda, ses narines flamboyantes.

Hermione ne voulait pas être regardée. Elle essaya de se détourner. "Puis-je utiliser votre salle de
bain ? Je ne pouvais pas retourner à Place Grimmauld comme ça, et je n’aurais pas pu - je n'avais
nulle part où aller."

La main de Severus sur son épaule se resserra pendant un moment, comme s'il hésitait. Sa bouche
était pressée en une ligne dure, puis il commença à parler alors que ses yeux se posaient à nouveau
sur elle.

Hermione détourna la tête pour éviter de regarder son visage, pliant ses épaules et se
recroquevillant défensivement vers l'intérieur. Sa main sur son épaule se relâcha, et il recula
lentement, désignant le couloir.

Elle se retourna sans un mot et sortit du salon dans la petite salle de bain près de la cuisine. En
verrouillant la porte, elle regarda dans le miroir; elle avait l'air si pâle qu'elle était presque grise,
mais ses lèvres étaient rouges et meurtries. Ses tresses ressemblaient à un nid d'oiseau. Sa chemise
était déchirée; elle ne l'avait pas remarqué lorsqu'elle s'était rhabillée.

Elle poussa son pantalon et sa culotte vers le bas et bannit le mélange de sang et de sperme qui s’y
était recueillit. Il avait refroidi contre sa peau et elle n'avait pas pu l'ignorer. Pas dans la cabane. Pas
sous la pluie en attendant Severus. C'était juste là, comme un rappel froid contre sa chair.

Ses mains tremblaient presque violemment alors qu'elle remontait son pantalon. Elle répara la
déchirure de sa chemise, puis tendit la main pour enlever les épingles à cheveux qui tenaient
toujours ses cheveux.

Ses lèvres tremblaient et les coins de ses yeux piquaient alors qu'elle défaisait rapidement ses
cheveux, puis tressait soigneusement chaque côté. Elle n'allait pas pleurer. Elle n’allait pas le faire.
Elle ne cessait de répéter la résolution. Elle essaya d'occulter tout ce à quoi elle ne voulait pas
penser, mais les murs ne restaient pas. Elle se mordit la lèvre en enroulant soigneusement les
longues tresses à la base de son cou et les épingla.

Elle regarda à nouveau son reflet. Elle était plus mince qu'elle ne l'avait été quand elle avait vu
Drago pour la première fois en mars. Ses joues étaient creusées et ses clavicules ressortaient
nettement. Elle s'est facilement meurtri.
Le stress l'avait taillée petit à petit.

Elle fouilla dans sa sacoche et en sortit un petit pot d'essence de Murtlap, l'étalant sur ses lèvres,
elle regarda la couleur disparaître lentement. Puis elle le tamponna à quelques endroits le long de
son cou.

Elle sortit de la salle de bain. Severus était dans la cuisine; il y avait plusieurs petits chaudrons
bouillonnants. Quand il se retourna et la vit, il attrapa immédiatement plusieurs flacons et vint vers
elle.

"Prenez-ça," ordonna-t-il.

Hermione regarda les flacons placés dans ses mains. Un philtre Calmant pour que ses mains cessent
de trembler, une potion contraceptive et une potion anti-douleur.

"Je n'ai pas besoin de celle-ci," dit-elle en rendant le contraceptif. "Je l'ai déjà prise."

L'expression de Severus cilla à peine alors qu'il la reprenait et la glissait dans une poche.

"Qu'est-il arrivé ?" demanda Severus après quelle ait avalé le philtre Calmant. Son ton était
doucement meurtrier.

Hermione évita son regard perçant et arrêta la potion de soulagement de la douleur. "Je ne sais pas
pourquoi vous êtes en colère. Ne vous attendiez-vous pas à ce que cela se produise au bout du
compte ?"

Severus resta silencieux pendant plusieurs instants. "J'ai été de garde, le soir où vous y êtes allée
pour la première fois, et tous les mardis matin jusqu'à mon temps de travail dans les laboratoires."

"Oh. Je ne le savais pas." Elle jeta un coup d'œil dans la pièce, se demandant pourquoi personne ne
lui avait rien dit. Là encore, apparemment, ils ne lui avaient rien dit. Un outil utile.

Elle avait pensé que Severus l'avait au moins considérée comme plus que cela. Elle pressa ses
lèvres l'une contre l'autre.

Il y avait un petit baril de suintement de griffes de Dragon sur le plan de travail; elle s'avança et le
regarda. C'était un Dent-de-Vipère du Pérou: cher, bon pour les potions réparatrices, les
renforçateurs et donnait un coup de pouce supplémentaire à la grippe du Chat Noir.

Elle enleva le bouchon et le renifla.

"Hermione, que s'est-il passé ?"

Elle s'immobilisa et remplaça le bouchon. Severus ne l'appelait presque jamais par son prénom.

Elle le regarda froidement, mais sa mâchoire tremblait de façon incontrôlable. "Je vous ai dit qu'il
me voulait. Aujourd'hui, il a cédé." Ses yeux se détournèrent. "C'était juste... brusque. Il ne savait
pas que je - ne l'avais jamais fait – avant. Si j’avais eu peur, si il avait su, il se serait arrêté. La
dernière fois - il m'a embrassé et moi - j'ai hésité - il - il n'est pas revenu depuis pendant plus d'un
mois. Donc je ne pouvais pas le laisser passer. J'avais peur qu'il ne revienne jamais si je le faisais."

Severus ne dit rien.


Hermione pressa sa main contre ses clavicules. "Il était tellement bouleversé par la suite, j'ai pensé
qu'il pourrait en fait s'évanouir. Puis tout est sorti de lui. Je ne pense pas qu'il en ait jamais parlé à
personne auparavant. Il s'est mis à pleurer quand il m'a parlé de Narcissa. Il s’attendait à ce que
nous le vendions. C'est pourquoi il a continué à grimper; il a pensé que plus il était important, plus
le coup porté à Tom à sa mort serait grand."

Il y eut un silence ponctué seulement par le léger bouillonnement des chaudrons.

Hermione ne savait pas où chercher. Elle ne savait pas quoi faire. Elle pouvait sentir Severus la
regarder, de ses yeux sceptiques.

Compromise. Non fiable. Elle se mordit la lèvre et se détourna.

Après une minute, Severus poussa un bas soupir. Elle le regarda, sa fréquence cardiaque
augmentant.

"S'il est suicidaire, pourquoi propose-t-il de faire un serment inviolable ?" L'expression de Severus
était illisible.

La bouche d'Hermione se tordit et elle tordit le bord de sa chemise dans ses mains. "Eh bien,
maintenant qu'il ne peut pas nier cette obsession à lui-même, je ne pense pas qu'il sache comment
s'en débarrasser. Maintenant qu'il a cédé. Je ne pense pas qu'il ait une sorte de modération dans la
façon dont il est possessif, même avant d'avoir ses runes. Je n'ai peut-être pas fait un serment
inviolable, mais je me suis jurée à lui. Il me considère comme sienne. Je pense - je pense que c'est
ce qui a changé les choses." Hermione détourna les yeux, tordant ses doigts dans ses mains."
Voulez-vous... le direz-vous à Maugrey ? Je ne pense pas qu'il croit ce que je dis maintenant. Mais -
j'ai fait ce qu'on m'avait dit. Alors, si vous pourriez – si vous ne pouvez pas-"

Ses mains recommencèrent à trembler.

"Je vais en parler à Maugrey," répondit Severus. "Vous en avez assez fait. Je ne m'attendais pas à ce
que vous...," sa voix s'estompa pendant un moment. "S'il a accepté de faire un serment inviolable,
c'est plus que suffisant."

Hermione hocha la tête à plusieurs reprises, jetant un regard aveugle autour de la pièce. "Bien. Je
vais y aller alors."

"Vous allez attendre," déclara fermement Severus.

Hermione se leva, se sentant mal à l'aise et dépassée, et il la fixa et sembla sur le point de dire
quelque chose. Il tendit la main vers elle mais s'arrêta quand il se rapprocha de son épaule. Il
enroula sa main en un poing et le retira, la regardant toujours.

"Voulez-vous..." il cligna des yeux et recommença, "Voulez-vous..."

Severus semblait être à court de mots pour la première fois de sa vie. Sa bouche se tordit à
plusieurs reprises.

"Voulez-vous..." il s'interrompit un moment. "Voulez-vous en parler ?"

Hermione le regarda, horrifiée. "Non."


Il eut l'air visiblement soulagé, fit un bref signe de tête et regarda autour de la cuisine. "Vous n'êtes
pas blessée, n'est-ce pas ? Avez-vous besoin de moi pour..."

"Il n'était pas violent," répondit-elle brusquement, coupant la question de Severus. Elle croisa ses
bras autour d'elle-même et secoua la tête. Sa voix était très serrée, comme si sa gorge ne pouvait
pas se détendre. "C'était juste... brusque."

Severus baissa les yeux et redressa les manches de sa robe pendant plusieurs secondes. Puis il se
tourna brusquement et se dirigea vers les chaudrons, agitant sa baguette sur plusieurs d’entre-eux
puis faisant tourbillonner leur contenu avec les tiges d'agitation. Il les regarda.

Il agita sa baguette, invoqua un ensemble de flacons dans une armoire et versa les potions dans les
flacons, les bouchant tous avec une facilité exercée. Severus se tourna vers elle et son expression
vacilla, révélant un chagrin qu'Hermione n'avait jamais aperçu.

Il marcha vers Hermione et s'arrêta à moins d'un pied devant elle.

Il y eut une pause. Il baissa les yeux et remua les flacons dans ses mains.

"Celles-ci devraient soulager toute gêne résiduelle due à la... pénétration."

Hermione sentit son visage devenir chaud et fixa les potions dans ses mains. Elle les reconnus. Des
soulagement de la douleur, coûteux.

"Ce n'est pas - si grave," dit-elle évitant ses yeux. "En plus... je peux faire mes propres potions,
Severus."

Son expression se refroidit. "Vous êtes autorisée à demander à d'autres personnes de s'occuper de
vous. Je vous connais assez bien pour savoir que vous ne feriez pas ces potions pour vous-même,
car trop d'ingrédients sont importés. Prenez-les, à moins que vous ne préfériez que j'envoie un mot
à Minerva sur ce que vous avez fait aujourd'hui."

A la menace, Hermione lui arracha les flacons des mains et les fourra dans sa sacoche. Elle leva les
yeux et découvrit que Severus la fixait toujours. Son expression était illisible.

"Qu'est-ce qu’il y a ?"

"Est-ce que vous allez bien ?" Sa voix était douce.

Hermione se tenait debout et le fixait. Non, elle ne l'était pas. Elle ne l'était pas - elle ne savait pas
quand elle avait été bien pour la dernière fois. Elle ne savait même plus comment être bien.

L'expression de Severus était visiblement préoccupée, cela fit tressaillir Hermione et se hérisser
intérieurement. Elle avait des parents. Des parents vivants et heureux, même s'ils ne se souviennent
jamais d'avoir une fille. Elle avait des parents. Elle n'en n'avait pas besoin de nouveau. Elle n'avait
pas besoin de plus de gens qui «s'occupaient» d'elle en lui disant qu'elle prenait les mauvaises
décisions. Elle avait déjà Minerva, Harry et la plupart des membres de la famille Weasley qui
faisaient ça.

"Je vais bien," dit-elle avec raideur. "Je n'essayais pas de donner l'impression d'avoir fait quelque
chose de monumental. J'avais juste besoin d'une salle de bain pour pouvoir me coiffer."

Il soupira. "Vous..." Il hésita et se tut.


"Quoi ?" demanda-t-elle, sa gorge se contractant d'effroi quand il resta silencieux et continua juste
de la regarder avec une expression de conflit dans les yeux

N'était-ce pas assez ? Peut-être qu'un serment inviolable ne suffirait toujours pas. Y'avait-il autre
chose qu'elle pouvait faire ? Elle déglutit à plusieurs reprises et essaya de réfléchir, enroulant
fermement la sangle de sa sacoche autour de ses doigts. Peut-être…

"Vous êtes sans aucun doute l'atout le plus exceptionnel de l'Ordre. J’en suis désolé pour ça."

Les mains d'Hermione se figèrent, et elle le fixa pendant un moment. Puis elle s'étrangla et fondit
en larmes.

Il resta debout à la regarder pleurer pendant plusieurs minutes avant de poser avec hésitation une
main sur son épaule.

La semaine suivante, Maugrey accompagna Hermione à Whitecroft.

Ils se tenaient ensemble en silence sous la pluie jusqu'à ce que la porte s'ouvre et que la cabane
apparaisse lentement.

Drago se tenait dans l’encadrement de la porte, la regardant.

Hermione marcha vers lui, le pas irrégulier des pas de Maugrey derrière elle. Quand elle atteignit
les marches, elle s'arrêta et leva les yeux vers Drago.

Il ne rencontra pas ses yeux alors qu'il recula pour leur donner de l'espace pour entrer.

Il avait l'air décharné. Fatigué. Mais elle pouvait sentir son regard sur elle.

Si Maugrey avait une réaction à la cabane, ce n'était pas visible dans son expression. Il jeta un coup
d'œil aux murs puis étudia le sol pendant un temps étrangement long.

Hermione baissa les yeux. alors que ses yeux parcouraient la pièce, elle remarqua avec horreur qu'il
y avait des taches de sang sur l'un des planchers. Elle n'était pas positive, mais elle pensait que
c'était à peu près là où elle était sur le sol quand elle et Drago avaient couché ensemble. Elle leva
les yeux brusquement. Drago regardait également le sol et semblait l'avoir remarqué aussi. Il pâlit
visiblement et son expression devint noire alors qu'il levait les yeux vers Maugrey, qui étudiait
toujours silencieusement le sol.

Hermione se sentit prête à mourir d'embarras, tandis que Drago semblait être sur le point d'exploser
de rage au moment où Maugrey leva les yeux du sol et fixa Drago.

L'air était tendu. Mortel. Comme une forêt qui se taisait brusquement. Défini par ce qui était absent.
L'air entre Drago et Maugrey était mortellement froid. Le cœur d'Hermione battait la chamade alors
qu'elle se tenait entre eux. Leurs baguettes non plus n'avaient pas été tirées, mais Hermione avait
l'impression qu'un son inattendu pourrait les amener à les sortir et à lancé un Avada.

"Vous ferez un vœu ?" Demanda Maugrey après plusieurs instants de silence.

"N'est-ce pas pour ça que vous êtes ici ?" répondit Drago en ricanant.

Maugrey fit un signe de tête brusque puis, avec une lenteur délibérée, sortit sa baguette.
L'expression de Drago se tendit davantage, mais il ne trembla pas tant que ça.
"Prenez la main droite de l'autre," ordonna Maugrey d'une voix rauque.

Hermione souleva la sienne, et Drago tendit sa main et la prit. Ses yeux brillaient d'argent alors que
ses doigts s'enroulaient autour des siens.

"Agenouillez-vous," dit Maugrey après un moment.

Elle tomba à genoux et Drago fit de même en face d'elle. Maugrey abaissa sa baguette et posa la
pointe contre leurs mains jointes.

Hermione fixa Drago et sa main trembla dans la sienne. "Voulez-vous, Drago Malefoy, aider
l'Ordre du Phénix à vaincre Lord Voldemort au mieux de vos capacités ?"

Ses yeux rencontrèrent les siens. "Je le ferais."

À ses mots, une fine langue de flamme rouge sortit de la baguette de Maugrey et s'enroula autour
de leurs mains ; assez chaude pour brûler, mais aucun d'eux ne tressaillit.

"Et après sa défaite, promettez-vous de ne jamais réclamer son pouvoir ou de devenir un Seigneur
des Ténèbres ?"

Draco n'hésita pas. "Je le promets."

Une seconde flamme se tordit autour de leurs mains.

Hermione agrippa sa main pendant un moment de plus, puis la lâcha. Les brins de flammes se
resserrèrent autour de leurs mains pendant un moment, puis s'enfoncèrent dans leur peau. Alors
qu'Hermione retirait sa main, c'était presque comme s'il y avait des fils les rejoignant qui se
brisaient alors que leurs mains se séparaient.

Il y eut une pause, et Drago se leva et regarda à nouveau Maugrey.

"Tu peux y aller, Granger. Je crois que Maugrey et moi avons des choses à discuter," lança Drago
sans la regarder.

Hermione hésita.

"Allez-y, Granger," renchérit Maugrey. "Vous pouvez retourner dans la maison sûre."

Hermione se retourna à contrecœur et partit. Drago ne la regarda pas alors qu'elle fermait la porte.
Il observait Maugrey du regard.

Maugrey retourna à Place Grimmauld une heure plus tard. Hermione attendait dans les escaliers.
Elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui dise ce que lui et Drago avaient discuté en son absence, mais
elle espérait qu'il lui donnerait au moins une indication.

Il la fixa un instant après avoir fermé la porte.

"Bon travail, Granger."

Puis il s'enfonça plus loin dans la maison sans un autre mot.


Chapter End Notes

Illustrations supplémentaires :

• https://winchesterchola.tumblr.com/post/622849790281170944/you-are-without-a-doubt-the-
most-exceptional-asset par winchesterchola.

•https://www.instagram.com/p/CUpIGHjLzQ8/ par iam_rosetta


Flashback 25

Février 2003

Place Grimmauld était calme et sombre.

L'un des principaux refuges avait été compromis. Elle avait abrité plusieurs personnalités
importantes de la Résistance, des membres de l’AD et de l'Ordre. Ils n'étaient toujours pas sûrs de
ce qui s'était passé. Le patronus d'Alicia Spinnet avait fait irruption à l’intérieur de Place
Grimmauld au milieu de la nuit. Au moment où l'Ordre avait pu mobiliser une réponse, tout ce qui
s'était passé était en grande partie terminé.

Cela n'avait même pas été une attaque de Mangemorts. Des Harpies principalement ainsi que des
Loups-garous. La maison en avait été envahie. Selon Ginny, elle grouillait littéralement de harpies,
au moins plus d'une centaine. Beaucoup de survivants ramenés à l'hôpital manquaient de trop
d'organes internes pour être guéris.

Alicia Spinnet, Dedalus Diggle, Septima Vector et une trentaine d'autres personnes étaient mortes.

Cela avait brusquement brisé idéaux sur lesquels s’appuyait la Résistance. Dans le processus
d'essayer de récupérer les survivants, Kingsley et plusieurs autres membres de l'Ordre et de la
Résistance avaient utilisé la Magie Noire pour se frayer un chemin dans la maison.

Cela avait abouti à une dispute explosive entre Harry et Kingsley par la suite. Toute la maison était
à bout.

La semaine suivante, quand Hermione retourna seule à la cabane, elle marcha dans l'incertitude de
ce qui allait se passer ensuite. La pièce était vide. Elle attendit nerveusement.

Drago transplana une minute plus tard.

Ils restèrent debout à se regarder pendant plusieurs minutes. Il passa ses yeux sur elle, cataloguant
son apparence d'une manière qui était habituelle à ce moment-là.

Elle ne savait pas quoi dire. Elle ne savait pas ce qui allait se passer.

"J'ai apporté des couteaux d'entraînement aujourd'hui," déclara Drago comme si les deux dernières
semaines ne s'étaient pas produites

"Oh."

Il les sortit de sa robe. L'un des couteaux était petit, de la même taille que l'ensemble qu'il lui avait
offert pour Noël. Le second était plus grand.

Il pressa la lame dans sa main de manière démonstrative. "Ils ont des protections sur la pointe et la
lame; ils ne peuvent pas couper la peau. Bien qu'ils puissent provoquer des ecchymoses."

Il lui lança le plus petit couteau.

"Les couteaux sont de plus en plus courants sur le terrain. Les Harpies en portent régulièrement.
Les Mangemorts commencent à suivre la tendance. Ils sont une sauvegarde décente si tu perds ta
baguette."

Hermione examina le couteau, passant son doigt le long du bord qui semblait tranchant comme un
rasoir mais qui au toucher ressemblait plus au manche d'un morceau de couverts.

"Il est difficile de gagner dans un combat au couteau. Même si tu y survis."

"J’en suis consciente," répondit Hermione avec raideur. Elle avait traité des blessures au couteau
avec une régularité croissante au cours de la dernière année. En ce qui concerne les blessures non
magiques, les couteaux étaient les pires. Organes internes entassés, hémorragie sévère, poumons
perforés, hémorragie. Comme des sorts de tranchage sévères, mais toujours plus irréguliers et
difficiles à fermer.

"J'imagine que tu l'es." Il n’avait pas rencontré ses yeux. Pas une fois. Depuis le moment où il avait
fait le vœu, ses yeux s'étaient éloignés des siens. "Nous allons commencer par détourner les
attaques. Ensuite, je te montrerais comment attaquer avec le tien. Utilise des sorts non mortels pour
essayer de m'arrêter. Ton objectif est de me faire tomber avant que je te touche, ou de le dévier si je
suis à portée."

Il marcha vers elle. "Afin d'éviter une attaque au couteau, tu dois utiliser le poids et l'élan de ton
adversaire contre lui. Si il se précipite, esquive-le et essaye de le désarmer."

Il lui démontra plusieurs techniques au ralenti; montrant à Hermione comment attraper son poignet,
le guider en toute sécurité le long de son corps, puis essayer de tordre le couteau pour le libérer.

"Où as-tu appris tout ça ?" demanda-t-elle après qu'il ait démontré une dixième méthode pour
désarmer quelqu'un qui impliquait de se casser le bras.

Ses mains se figèrent. "Bellatrix. Je me suis entraîné avec elle pendant plus de quatre ans. Elle avait
un penchant pour les couteaux."

"Est-ce qu'elle savait pour ta mère ?"

Il s'écarta d'elle et son expression était tendue. "Elle le savait. Elle était toujours fidèle au Seigneur
des Ténèbres, mais elle se souciait suffisamment de sa sœur pour vouloir me voir réussir, plutôt que
d'échouer comme prévu."

"Est-ce que ton père le savait ?" Elle ne pouvait pas s'empêcher de poser la question.

Drago déglutit. "Non. Il détourna les yeux. Mon père - il - il était très protecteur envers ma mère.
S'il avait su..."

Drago resta silencieux pendant un moment. "L'Occlumencie n'est pas un talent qu'il a. Pas au
niveau dont il en aurait eu besoin. Il aurait été avide de vengeance et cela nous aurait tous damnés."

Le muscle de sa mâchoire ondula. "Ma mère avait insisté pour que nous lui cachions son état. Il y
avait une potion prescrite par un guérisseur danois; cela masquait la plupart de ses symptômes. Elle
l'empêchait de paniquer lorsqu'elle devait faire des apparitions. Elle la prenait lors des visites de
mon père. Le Seigneur des Ténèbres avait surtout gardé mon père en France et en Belgique après sa
libération. Il a supposé qu'elle était froide et distante parce qu'elle lui reprochait le fait que j’ai dû
prendre la marque."
"Après le Manoir des Lestrange ?"

"Eh bien, je suppose que j'aurais pu le lui dire à ce moment-là." Le coin de sa bouche se tordit.
"Mais je pensais que je pourrais faire plus pour la venger si j'avais plus de temps. Je ne savais pas
comment il prendrait la nouvelle." Il eut un sourire amer en regardant ses mains. "Je suis sûr que
l'Ordre aurait souhaité que je le fasse."

Hermione cligna des yeux alors qu'elle essayait d'imaginer dans quel état l'Ordre pourrait être avec
Arthur, Molly et George toujours en train de se battre; mais sans Drago, sans sauvetages, sans ses
informations sur les batailles qu'ils pourraient gagner, sans ses avertissements avant qu'ils ne soient
touchés. Elle tordit le couteau dans ses mains.

"Les Weasley sont ma famille, mais nous aurions probablement perdu maintenant - tu n'étais pas
crucial dans l'armée à l'époque. Ta mort et celle de ton père n'auraient pas été suffisantes pour
influer sur l'issue de la guerre. Ils seraient probablement tous morts."

Il renifla faiblement et continua d'éviter ses yeux.

"Drago..." dit-elle timidement en commençant à tendre la main vers lui. Il s'écarta brusquement
d'elle.

"Nous devons continuer ta formation," reprit-il d'une voix froide. "Étant donné que tu as
maintenant vu de toi-même les ravages causés par les Harpies."

Hermione déglutit. "Nous ne savons toujours pas comment elles sont entrées. Nous n'avons aucune
idée. Sais-tu quoi que ce soit à ce sujet ?"

"Les Harpies ne sont pas de ma compétence. Je ne l’ai entendu que par la suite, sinon j'aurais
essayé de donner un avertissement." Il hésita. "Il est possible que quelqu'un dans le Sussex travaille
pour trouver un moyen de contourner le charme Fidelius en utilisant les Créatures Sombres. S'ils
soupçonnaient un endroit sûr, cela pourrait avoir été une expérience malheureusement réussie. Il
existe des centaines de programmes dans le Sussex; les branches ne collaborent pas souvent. Je n'ai
pas de contacts dans tous. Vous devriez réinstaller vos maisons sûres et déplacer tout ce que vous
pouvez."

"Nous sommes entrain de le faire."

"Bien," répondit-il en retournant le couteau dans sa main. "Continuons avec la formation."

Il lui fit pratiquer les formes et les techniques encore et encore.

"Très bien, voyons comment tu te débrouilles avec une vraie attaque," déclara-t-il après une heure
d’entraînement lente. Il s'éloigna d'elle.

Il tourna le couteau dans sa main droite de la même manière qu'il tourna sa baguette alors qu'il
traversait la pièce et se mettait en place. Son expression était froide et attentive alors qu'il la
regardait.

Puis, sans prévenir, il se précipita.

Hermione l'esquiva et lança de légers sorts alors qu'elle évitait son attaque initiale. Il était rapide et
implacable. Il tourna autour d'elle et porta le couteau jusqu'à sa gorge avant qu'elle ne puisse se
rendre compte qu'elle devait arrêter de lui jeter un sort et essayer de dévier.

Ils se figèrent tous les deux. Leurs yeux se sont rencontrés pendant un moment, et c'était comme si
le temps s'était arrêté. Son visage n'était qu'à quelques centimètres du sien et Hermione oublia de
respirer.

Son expression se durcit et il s'éloigna brusquement d'elle.

"Encore une fois. Le timing est la clé. Tu es encore trop réticente à bouger." Son ton était presque
vicieux. Il traversa la pièce et l'attaqua une fois de plus.

Au bout d'une heure, il s'arrêta.

"Bien. C'est assez pour aujourd'hui," dit-il en s'éloignant d'elle. Il fouilla dans sa robe et en sortit un
parchemin.

Hermione se mordit la lèvre, s'approcha de son cartable et en retira une enveloppe. Elle la saisit
nerveusement dans ses mains alors qu'elle se tournait pour lui faire face.

"Maugrey m’as dit de te donner ça," dit-elle en baissant les yeux vers le sol. Il semblait avoir été
soigneusement nettoyé.

Elle leva les yeux à temps pour voir son expression vaciller.

"Bien sûr, mes commandes de la semaine." Sa bouche se tordit brièvement alors qu'il la sortait de
ses doigts.

Elle accepta le parchemin dans sa main puis resta hésitante. "Drago..."

"Rentre à la maison sûre maintenant, Granger. J'ai du travail à faire." Son ton était froid. Il se
détourna d'elle et lui arracha l'enveloppe.

Hermione resta une minute de plus, étudiant son dos. Il ne la regarda pas puis il disparut sans un
bruit.

La semaine suivante, il ne croisait toujours pas ses yeux. Il lui parlait à peine. Il la formait
exactement deux heures par semaine, lui remettait ses rapports de renseignement, prenait les ordres
de Maugrey et partait.

Mais il était vivant; elle pouvait le voir et savoir qu'il était toujours en vie.

Cependant, être en vie ne semblait pas être quelque chose qui l'intéressait. Il avait juste l'air fatigué.
La rage autour de lui était étouffée. Il semblait exister par pure obligation.

Au bout de trois semaines, elle l'attrapa par le poignet alors qu'il acceptait l'enveloppe dans sa main.
"Drago, s'il te plaît - regarde-moi," dit-elle, sa voix suppliante.

Il écarta sa main et leva les yeux vers elle. Son visage et ses yeux étaient froids. "Tout ça ne te
suffit pas, Granger ? Y’a-t-il autre chose que tu veux ?"

"Non. Je... je suis désolée."


Il ricana. "Peut-être qu'un jour, quand j'aurai le temps, je pourrai te faire une liste de toutes les
choses que les excuses ne règlent pas."

La main d'Hermione tomba. "Drago, je..."

Il était parti.

Elle retourna à Place Grimmauld. Sa poitrine était creuse.

Tout semblait vide.

Elle voulait se débarrasser de ses livres, de ses journaux, de tout ce qui concernait Drago.
C'était vindicatif et cruel d'avoir un cahier avec des puces soignées :

~ Mains sensibles - traitement du cruciatus contexte utile pour le contact physique

~ Épaules et cou

~ Cicatrices - très réactif

~ Mâchoire inférieure près des oreilles

~ Pommettes

Ainsi que des notes pour elle-même :

~ Un intérêt certain pour les cheveux

~ Desserrez les tresses après la recherche de nourriture, tirez quelques boucles libres

~ Poignets contact facile - trouver un contexte pour remonter les manches

~ Aime le cou / la gorge. Trait possessif ?

~ Portez des chemises à col partiellement déboutonnées ou à col en V. Empruntez la chemise bleue
à col bateau de Ginny.

Tous les livres de psychologie. Les livres sur le traumatisme émotionnel. Sur les troubles de
l'attachement. Sur le langage corporel et les signaux physiques involontaires. Elle voulait tout
brûler.

Elle monta dans sa chambre partagée avec Ginny. Harry était actuellement en mission en Écosse.
L'Ordre essayait de trouver un moyen d'entrer par effraction à Poudlard. C'était le seul endroit où ils
étaient presque certains qu'il y avait un horcruxe à trouver, mais le château était impénétrable. Les
Mangemorts avaient été minutieux lorsque la prison avait été installée.

Pré-au-lard avait été presque rasé dans les premières années de la guerre. Il n'y avait plus le tunnel
de la Cabane Hurlante ou de tunnel via le passage de la statue de la sorcière Gunhilda de
Gorsemoor. L'Ordre avait continué d'essayer de trouver un moyen de passer les quartiers sans
succès. C'était la troisième mission de Harry là-bas. Harry, Ron, Terry Boot et Zacharias Smith y
avaient été envoyés.

Harry n'avait pas parlé à Hermione depuis Noël.


Elle lança les charmes de déverrouillage sur la porte de sa chambre et la poussa pour l'ouvrir. En
entrant, elle entendit un rapide halètement.

Ginny était blottie à côté de son lit en sanglotant doucement. Elle se retourna brusquement quand
Hermione entra dans la pièce. L'expression de Ginny alors qu'elle se retournait et apercevait
Hermione était angoissée; sa poitrine bégayait brusquement alors qu'elle haletait rapidement à
travers sa bouche ouverte. Même ses cheveux roux étaient mouillés de larmes.

"Ginny," dit Hermione. "Ginny, qu'est-ce qui ne va pas ? Qu'est-ce qui s’est passé ?"

"Je ne sais pas..." Ginny força les mots à sortir puis se mit à pleurer plus fort.

Hermione s'agenouilla à côté de son amie et la serra dans ses bras.

"Oh mon Dieu, Hermione..." haleta Ginny. "Je ne sais pas comment..."

Ginny s'interrompit alors qu'elle luttait pour respirer. Des sons de hoquet étouffés émergèrent du
fond de sa gorge alors qu'elle luttait contre ses poumons spasmants.

"Tout va bien. Respire. Tu as besoin de respirer. Dis-moi ce qui ne va pas et je t'aiderai, "promit
Hermione en passant ses mains le long des épaules de Ginny. "Respire. Jusqu’à quatre. Retiens.
Ensuite, expire par le nez jusqu’à six. On va le faire ensemble . Je respirerai avec toi. Ok ? Allez,
respire avec moi. Je suis là."

Ginny pleura plus fort.

"Tout va bien," continua de répéter Hermione alors qu'elle commençait à prendre de profondes
inspirations démonstratives pour que Ginny la suive. Elle serra Ginny fermement dans ses bras
pour sentir la poitrine d'Hermione se dilater et se contracter lentement comme un signal
subconscient.

Ginny continua de pleurer pendant plusieurs minutes avant que ses sanglots ne ralentissent et que
sa respiration ne commence lentement à refléter celle d'Hermione.

"Est-ce que tu veux me dire ce qui ne va pas, ou tu préfères que j'aille chercher quelqu'un d'autre ?"
demanda Hermione quand elle était sûre que Ginny n'allait pas continuer à hyperventiler.

"Non... tu ne peux pas.…" Ginny agrippa brutalement la chemise d'Hermione pour l'arrêter. "Oh
mon Dieu ! Je ne..."

Elle recommença à sangloter contre l'épaule d'Hermione.

"Je ne voulais pas-," sanglota Ginny, "Je ne voulais pas. Je ne sais pas quoi faire."

"Ginny, qu'est-ce qui ne va pas ?" Hermione en avait des sueurs froides. Qu'est-ce qui était arrivé
pour faire pleurer autant Ginny ?

Ginny resta silencieuse pendant plusieurs secondes. Puis elle prit une profonde inspiration et la
retint pendant un moment.

"Je suis enceinte." Ginny fondit à nouveau en larmes.


Hermione sursauta et regarda Ginny avec horreur. Elle avait l'impression d'avoir été violemment
frappée à la poitrine.

"Comment ? E-est-ce que la potion contraceptive n'a pas fonctionné ?" Hermione se sentit au bord
d'une crise d’angoisse. Oh mon Dieu.

Si la potion contraceptive avait échoué-

Si Hermione était enceinte, elle devrait l'avorter. Elle ne pouvait pas être enceinte pendant une
guerre. Cela ne valait pas le risque. La grossesse déstabiliserait sa magie. Elle utilisait
régulièrement certains sorts pour contrer les malédictions qui étaient dans les plus sombres de la
Magie Noire. Elle était cumulative et l'exposition pouvait entraîner des anomalies fœtales. Cela
aurait peut- être déjà été le cas - si elle était enceinte. Maintenant que Padma l'avait presque
remplacée, développer des contre-malédictions était l'une des choses les plus vitales qu'Hermione
ait faites à l'infirmerie.

Si Drago découvrait qu'elle l'avait séduit quand elle était fertile, il penserait probablement qu'elle
l'avait fait exprès. Il l’a - il...

Il la détesterait pour toujours.

Encore plus qu'il ne l'a détestait déjà.

Le bout des doigts d'Hermione commençait à picoter comme si des aiguilles les piquaient.

L'expression de Ginny se fronça. Elle regarda l'expression figée d'Hermione alors qu'elle étalait ses
larmes du revers de ses mains. "Non. Je n'ai pas - je ne la prenais que lorsque Harry était là. A
cause du goût, tu sais. Mais le mois dernier, quand j'étais en Irlande et que lui et Ron se sont
présentés au refuge, je n'avais pas la potion avec moi. J'ai pensé que c'était juste une fois, le charme
devrait suffire."

Ginny renifla et enfouit son visage dans ses mains.

Hermione s'effondra presque de soulagement. Il n'y avait rien de mal avec ses potions
contraceptives.

Elle repoussa le cour de ses pensées et installa ses murs d'Occlumencie en place, se forçant à se
concentrer sur Ginny. Elle l’étreignit de manière rassurante et déposa un baiser dans ses cheveux.

"Ce n’est pas grave. Il ne me faudra que quelques jours pour obtenir les ingrédients nécessaires
pour faire un abortif."

"Je ne peux pas," Ginny étouffa les mots et recommença à pleurer.

Les mains d'Hermione sur les épaules de Ginny se resserrèrent alors qu'elle la regardait. Elle prit
une inspiration rapide. "Tu veux le garder."

Ginny acquiesça, reniflant. "Je dois le garder. Harry - tout ce dont il parle, c'est d'avoir une famille.
Comment après la guerre nous allons avoir des enfants. Des garçons nommés James, Sirius ou
Colin, ou des filles nommées Lily et Luna. C'est - c'est - tout ce dont il rêve. Si je me fais avorter,
cela lui briserait le cœur. Il dirait que ce serait pourle mieux, mais il serait dévasté. Pour lui, cela
signifierait que je ne pensais pas qu'il pourrait gagner. Et je ne peux pas garder quelque chose
comme ça secret toute ma vie. Sachant qu'il aurait le cœur brisé s'il savait et faisait semblant."

Hermione hocha lentement la tête et détourna les yeux. "Bien." Elle déglutit. "Tu peux
probablement rester ici jusqu'à ce qu'Harry revienne de sa mission actuelle. Et ensuite, on pourras
te déplacer dans l'une des maisons sûres d'hébergement. Tu voudras être avec ta mère, n'est-ce pas
?"

Ginny secoua brusquement la tête, étalant les larmes sur son visage. "Non. J'ai besoin de le cacher.
Personne ne doit savoir. Ni maman, ni Harry, ni personne."

Hermione regarda Ginny perplexe.

Ginny baissa les yeux et sa poitrine trembla. "Harry - Harry ne va pas très bien en ce moment. Tout
le monde est tellement excité que nous approchions de la fin, que nous soyons au dernier coup. Et il
est heureux - il pense que ça pourrait être réel mais - ça le brise aussi. Tout repose sur lui mais - il
ne sait pas comment gagner. Comment c'est censé fonctionner. Il a peur, si quelqu'un s'en rend
compte, toute la Résistance pourrait s'effondrer. Il a recommencé à faire des cauchemars. Même
avec moi. Je ne pense pas qu'il sache même comment se débrouiller sans Ron. Nous sommes tout
ce qui le retient. S'il découvre que je suis enceinte, j'ai peur que le stress finisse par le briser
complètement. Ce n'est pas comme s'il avait besoin de plus de motivation pour vouloir que tout
cela soit fait. Penser qu'il a un enfant qui dépend de lui - cela aggraverait probablement tout."

Hermione déglutit durement, essayant de peser s'il y aurait une quelconque valeur à essayer de
dissuader Ginny. Elle étudia son visage. La ligne fixe têtue de sa bouche et de sa mâchoire et le feu
déterminé dans ses yeux.

Hermione laissa échapper un soupir bas et fatigué. "Qu'est-ce que tu veux faire ?"

"Je ne sais pas. Peut-être que je pourrais faire semblant de tomber malade à cause de quelque chose
et me cacher dans l'une des maisons de soins palliatifs."

Hermione haussa les sourcils d'un air dubitatif, mais après un moment, elle pencha la tête
pensivement sur le côté. "Je pense que je pourrais y arriver. Mais... Ginny, tu vas devoir être isolée.
Cela pourrait prendre des mois. Et si tu as le bébé et que la guerre continue ? Vas-tu continuez de le
cacher à Harry ?"

Ginny secoua la tête. "Non. Si la guerre dure aussi longtemps, je serai honnête. Mais si je suis
enceinte, Harry va juste s'inquiéter. Être enceinte n'est pas la même chose qu'avoir un bébé. Si tu
me fais paraître malade avec quelque chose de contagieux mais guérissable, il sera bouleversé mais
il ira bien. Il te fait confiance. Si tu lui dis que cela prendra quelques mois pour guérir mais que tout
ira bien, il te croira. Il sait que tu ne lui mens pas, même quand il le voudrait."

Les yeux d'Hermione baissèrent et elle tordit l'ourlet de sa chemise entre ses doigts. Ginny lui
attrapa la main.

"Tu vas m’aider, Hermione. Tu m'aideras à protéger Harry, n'est-ce pas ?"

Hermione hocha lentement la tête. Tout son corps était plombé. "Je vais t’aider. Je vais avoir besoin
de quelques jours pour comprendre comment procéder."
"Merci, Hermione." Ginny eut de nouveau les larmes aux yeux. "Mon Dieu, j'étais si prudente. Je
n'ai jamais voulu que cela se produise."

Hermione la serra raide dans ses bras et laissa Ginny pleurer contre son épaule pendant
plusieurs minutes. Elle frotta des cercles distraits sur le dos de Ginny pendant qu'elle dressait une
liste de contrôle mentale. "Nous allons trouver quelque chose. Je sais que tu n'essayais pas de
tomber enceinte."

Ginny hocha la tête contre le cou d'Hermione. "Merci. Je le pense, Hermione. Tu es la seule
personne en qui je peux avoir confiance." Elle se rassit et se frotta le visage. "Mon dieu, ces
hormones et tout ça se ressent. Je ne sais même plus quand étais la dernière fois que j’ai pleuré. Je
pense que je vais devoir me cacher ici. Je suis passé devant la cuisine plus tôt et j'ai failli vomir
dans le couloir."

Hermione hocha la tête en cataloguant mentalement les maladies à long terme.

"Bien. J'ai besoin de faire des recherches." Elle se leva. "Reste ici. Fais-moi savoir si tu as besoin
de quoi que ce soit."

Hermione sortit de la pièce et descendit le couloir jusqu'à la salle de bain.

Elle ferma soigneusement la porte derrière elle et, baissant les yeux sur son ventre, lança un sort de
détection de grossesse. Ses mains tremblaient légèrement.

Négatif.

Elle ferma les yeux et s'effondra contre la porte avec soulagement.

Elle y resta encore une minute jusqu'à ce que ses mains cessent de trembler, puis elle se précipita
hors de la salle de bain pour aller à la bibliothèque.

Hermione passa presque deux jours à préparer des potions expérimentales et à pratiquer des
charmes glamour et à essayer de s'assurer que chaque détail était parfait. Elle ramassa un sac de
potions et alla dans la salle de bain. Elle avala une petite fiole et regarda la potion prendre effet.

Cela pris quelques minutes. Puis une sensation semblable à une forme douce de polynectar picota
sur sa peau et elle se regarda se transformer. Sa peau éclatait en grappes serrées de pustules
violettes douloureuses sur tout son corps. Elle grimaça et se regarda sous tous les angles. C'était
une transformation horriblement convaincante. Elle pressa et poussa plusieurs des pustules et ne
sentit rien. Le glamour suspendu était indolore.

Elle avala l'antidote et sentit sa peau picoter à nouveau alors qu'elle regardait sa peau claire.

Elle rassembla ses potions et alla dans sa chambre.

Ginny était assise dans son lit, feuilletant un magazine. Elle s'assit, et Ginny leva les yeux, ses yeux
écarquillés et curieux.

Hermione agita le sac dans ses mains. "J'ai développé une potion qui imite les symptômes externes
de la maladie de l’Éclabouille."

Le visage de Ginny se crispa. "Vraiment ? Est-ce que ça doit être ça ?"


Hermione roula des yeux. "C'est la meilleure option que je puisse proposer et qui réponde à toutes
tes exigences. C'est
contagieux; il faut jusqu'à un an pour s'en remettre, tu peux donc rester caché aussi longtemps que
nécessaire. Cela semble convaincant; si tu n'as pas l'air horriblement malade, les gens pourraient
être sceptiques. D'autant plus que tes frères sont ceux qui ont inventé les Boîtes à Flemme.
Personne ne pensera que tu fais semblant. Et peut-être le plus important, c'est non mortel. Harry
n'aura pas à craindre que tu en meurs. Comme ce n'est pas une transformation physique complète -
juste un glamour externe - j'ai pu suspendre la potion dans le sang de dragon, ce qui signifie que
chaque dose durera des semaines. Tu n'auras pas à la reprendre constamment pour la maintenir.

Ginny hôcha la tête.

Hermione s'agita avec la ficelle du sac. "L’Éclabouille est très contagieuse. Si quelqu'un dans la
Résistance le contractait, il serait immédiatement placé en quarantaine pour éviter de risquer toute
la Résistance. Même si ce n'est pas mortel. Je - je vais devoir informer Kingsley de la situation
réelle afin de te mettre en quarantaine."

Ginny ouvrit immédiatement la bouche pour objecter, mais Hermione leva la main pour la faire
taire.

"Si je ne lui dis pas, il n'approuvera pas de m'avoir comme gardienne. Je te promets que si je lui
explique, il ne se sentira pas obligé de le dire à Harry. Mais il a besoin de savoir pour maintenir le
mensonge. Et - de cette façon, si quelqu'un dans ta famille ou Harry essaie d'exiger de te voir - il a
plus de droit de veto que moi. Maugrey le soutiendra aussi. Nous avons besoin de Kingsley."

Ginny fit un signe de tête réticent.

Hermione sortit un livre avec un chapitre marqué qu'elle tendit à Ginny. "Les premiers symptômes
de l’Éclabouille sont des démangeaisons et un mal de gorge. Toute personne avec laquelle tu
interagis sera mise en quarantaine pendant quelques jours. Alors évite Poppy et Padma, la bouche
d'Hermione se tordit légèrement, si il y a des personnes que tu penses qui ont besoin de quelques
jours de congé, ce sont eux que tu devrais aller voir.

Le coin de la bouche de Ginny se souleva légèrement. Ses yeux se sont embrumés.

Hermione se leva. "Je dois aller parler à Kingsley. Je vais te doser avant d'aller te coucher. Donc tu
te réveilleras avec."

La «maladie» de Ginny jeta Grimmauld dans le chaos. La chambre d'Hermione et de Ginny était
placée sous une montagne de quarantaines et de barrières de confinement. Seule Hermione pouvait
entrer dans la pièce sans déclencher la maison pleine d'alarmes hurlantes.

Kingsley et Hermione coordonnèrent les détails autant que possible. Une fois le diagnostic posé,
Hermione et une poignée d'autres occupants de Place Grimmauld furent également été placés en
quarantaine préventive de trois jours dans une autre pièce.

Padma fut envoyée en quête de récolte et emmena Parvati avec elle. Les filles tombèrent dans un
piège d’Harpies. Elles se battirent pour sortir, mais Parvati se retrouva avec des lacérations dans le
dos, et le pied droit de Padma avait presque été entièrement rongé. Hermione consultait Poppy à
travers les salles de quarantaine, mais rien ne pouvait être fait pour restaurer le pied de Padma.
Une fois que tout le monde en quarantaine temporaire avait été réhabilité, Kingsley confia à
Hermione la responsabilité de surveiller l'état de Ginny. Elle rendait visite à Ginny tous les quatre
jours. Le reste du temps, elle devait rester isolée. Personne n'entrait dans sa chambre. Dobby avait
été chargé de prendre soin de Ginny au jour le jour et de lui apporter les repas.

Quand Molly Weasley se remis de son indignation envers Kingsley pour ne pas avoir été autorisée
à voir sa fille, elle était effusive dans son appréciation envers Hermione pour la façon méticuleuse
dont elle avait planifié les soins de Ginny.

La recherche de sages-femmes en cachette était intégrée à la liste interminable de choses


qu'Hermione faisait secrètement quand elle n'était pas dans la salle d'hôpital pour Padma.

La Résistance était trop occupée pour que la maladie de Ginny cause des problèmes pendant
longtemps. Une fois que la panique initiale que la maladie pourrait se propager fut apaisée, les
choses revinrent à un sentiment ténu de normalité. Hermione n'aurait qu’à redouter les réactions de
Ron et Harry qu'à leur retour d'Écosse.

Toute sa vie était tendue sans aucun soulagement. Elle se sentait usée; s'étirant jusqu'à ce qu'elle
soit presque transparente.

Elle s'inquiétait tous les jours pour Drago, mais le voir était juste une autre sorte d'agonie. Il était
maigre et nerveux. Il la regardait à peine; il lui parlait à peine. Il l'a formait. Il retournait ses
informations. Il acceptait les ordres de Maugrey et partait.

Quand elle essayait de lui parler, il devenait plus froid.

Après plusieurs semaines supplémentaires, il fit une pause et la regarda à nouveau plutôt que de
simplement partir. "Dis à Maugrey de te nourrir. Tu ressembles à un cadavre."

Il disparut avant qu'Hermione ne puisse dire quoi que ce soit.

Quand elle retourna à Place Grimmauld, Angelina leva les yeux d'un match d'échecs du sorcier
avec Katie, son expression sobre. "Harry, Ron et Terry sont de retour. L'Ordre est en train de faire
un compte rendu. Personne ne leur a encore parlé de Ginny."

Hermione hocha la tête et se dirigea vers la salle à manger.

"Le château a tellement de barrières qu'il est même difficile de le trouver, dit Harry d'une voix
basse et réticente quand Hermione ouvrit la porte. Il était affalé sur sa chaise. Ses yeux avaient des
cernes si sombres sous eux qu'ils paraissaient meurtris. "Nous avons traversé les ruines de Pré-au-
Lard en essayant de trouver l'un des anciens tunnels. Nous avons essayé de creuser le tunnel
d’Honeydukes, mais il s'est effondré. Nous avons donc eu l'idée d'essayer de nous approcher par le
Lac Noir. Mais quand nous sommes entrés, les Inferis ont commencé à arriver et - c'est - c'est là
que Zacharias..."

"Ce n'était pas la faute d’Harry. Le lac était mon idée," intervenut Ron dès que la voix d'Harry
s'éteignit. "Quand il a essayé d'entrer après Zacharias, je l'ai arrêté."

Ron avait une expression légèrement étourdie, comme s'il était sous le choc. Harry refusa de
regarder Ron.
"C'était la bonne décision, Ron. Les Inferis dans l'eau sont presque impossibles à combattre
puisqu'ils ne peuvent pas être incendiés," dit Remus, posant une main sur l'épaule de Ron.

"Ce n'est pas une raison suffisante pour laisser Zacharias se noyer," répondit Harry d'une voix
amère, son expression tordue par la frustration. Il tenait une plume et déchirait régulièrement les
plumes de chaque côté alors qu'il la tordait autour et autour de ses doigts. "Il y avait quelque chose
que nous aurions pu faire si Ron n'avait pas perdu de temps à me retenir et laissé Terry entré seul."

"Te garder en vie est le travail de Ron, Harry," dit Kingsley. "Ce sont ses ordres; si tu es belliqueux
à ce sujet, je le réaffecterai et prendrai personnellement en charge ta protection. T’opposes-tu à ton
partenaire, Harry ?"

Harry fixa Kingsley, écrasant la plume dans sa main. "Non."

"Bien. Y’a-t-il autre chose à signaler ?"

Harry était silencieux.

"Nous nous sommes retirés après avoir perdu Zacharias," dit Ron d'un ton terne, tout son corps
semblait mou. "La plus grande partie de la mission a été consacrée à l’arpentage puis au creusement
du tunnel."

Kingsley hocha lentement la tête. "Entrer à Poudlard est vital pour mettre fin à cette guerre. Vous
aurez quelques jours pour récupérer, puis nous enverrons une équipe plus importante."

"J'aimerais me porter volontaire pour la prochaine mission," déclara Remus, se penchant en avant.
"Elle est avant la prochaine pleine lune. Je connais la forêt interdite; J'ai quelques idées qui
méritent d'être explorées."

"Moi aussi," acquiesça Tonks.

"Bien. Harry, Ron, Remus et Tonks de l'Ordre. Maugrey et moi examinerons les listes et choisirons
deux autres équipes."

Harry hocha la tête et regarda distraitement la porte. "D'accord. Autre chose ?"

"Oui..." répondit lentement Kingsley.

Hermione grimaça intérieurement. Harry regarda vivement Kingsley. "Qu'est-ce que c'est ?"

"Pendant votre absence, Ginny Weasley a contracté la maladie de l’Éclabouille…"

"Est-ce qu'elle va bien ? J'ai besoin de la voir." Harry sauta sur ses pieds, les yeux écarquillés et
paniqué.

"Elle a été placée en quarantaine," dit Kingsley avant qu'Harry ne puisse se rendre à l'hôpital.
"L’Éclabouille est non mortelle mais très contagieuse; une épidémie pourrait avoir un effet
dévastateur sur l'Ordre. Elle n'a pas le droit d’avoir de la visite tant qu'elle n'a pas récupéré."

Harry déglutit et agrippa le dossier de sa chaise. "Bien. Combien de temps ça va prendre ?


Quelques semaines ?"
La pièce se tourna pour regarder Hermione près de la porte. L'expression d'Harry devint prudente
alors qu'il rencontrait ses yeux.

"L’Éclabouille peut être une maladie à long terme. Cela prend normalement des mois, mais cela
peut même durer jusqu'à un an avant que les éléments contagieux ne disparaissent enfin. Il est
impossible de dire combien de temps elle restera en quarantaine," dit calmement Hermione.

"Des mois ? Une année ?" Harry avait l'air prêt à faire un malaise. "Tu - tu ne peux pas l'isoler aussi
longtemps. C'est de la torture. Il doit y avoir un moyen pour moi de lui rendre visite. Une sorte de
potions. Ou des sorts."

"Granger, en tant que notre médecin la plus qualifié, est la seule autorisée à lui rendre visite afin de
surveiller son état. Dobby livre ses repas, car les elfes de maison sont immunisés contre les
maladies et ne sont pas connus pour les porter. Tu peux envoyer des lettres et des messages pour
elle. Ce sont les seules choses autorisés dans la salle. Si tu tentes d'entrer en contact avec Ginny, tu
risques de mettre en danger l'ensemble de l'effort de guerre. Harry, je ne te le dirais qu'une seule
fois. Si tu essayes de violer la quarantaine, elle sera déplacée vers un emplacement non divulgué
jusqu'à ce qu'elle récupère. Si tu as des questions, poses-les à Granger. Réunion terminée."

Tout le monde parti. Après quelques minutes, Hermione resta seule avec Harry.

"Elle va... elle va s’en sortir, n'est-ce pas ?" demanda Harry une fois que la pièce était vide. "Est-ce
qu'elle a mal ?"

"Avec le temps, tout ira bien," dit Hermione, agitant nerveusement ses mains derrière son dos. "Elle
n'a aucune douleur. Elle prend des potions réparatrices et passe beaucoup de temps à dormir. La
récupération de l’Éclabouille est très dépendante d'une bonne santé, je fais tout mon possible pour
m'assurer qu'elle soit à l'aise et ne souffre pas."

"D'accord." Harry acquiesça à plusieurs reprises. "C'est - c'est bien. Tu sais comment elle l'a eu ?"

Hermione secoua la tête. "C'est fongique. Personne d'autre ne l'a attrapé. C'était peut-être juste de la
malchance."

Harry hocha la tête et s'approcha, son expression devint sérieuse. "Est-ce que je peux la voir ? Juste
une fois ? Juste une minute. Je veux juste m'assurer qu'elle sait que je l'aime."

Le coin de la bouche d'Hermione trembla alors qu'elle secouait la tête. "Je suis désolé, Harry, elle
est en quarantaine. Il n'y a pas de «juste pour une minute». Personne ne peut entrer."

Les yeux de Harry s'agrandirent. "Je ferai attention. Je ferai tout ce qu’il faut, je suivrai toutes tes
instructions. Juste une fois." Sa voix était à la fois implorante et conspiratrice.

Elle connaissait si bien cette voix.

Hermione lui sourit tristement en serrant ses mains en poings serrés derrière son dos. "Je suis
désolée, Harry. Je ne peux pas enfreindre les règles. Pas même pour toi."
Flashback 26

Mars 2003

La grossesse de Ginny se déroula aussi bien qu'on aurait pu l'espérer. Elle était physiquement
épuisée par le tribut que cela coutait à sa magie, mais à part dormir la majeure partie de la journée
et refuser la plupart de la nourriture qu'Hermione avait envoyée, ses symptômes de grossesse
étaient relativement mineurs. Après avoir entendu parler de la mort imminente de Narcissa Malefoy
pendant la grossesse, Hermione était paranoïaque sur le genre de conséquences d'une grossesse
magique. Mais Ginny semblait gérer facilement sa grossesse.

"C'est un truc de Prewett ; facilement enceintes, grossesses faciles," répondit Ginny avec un
haussement d'épaules quand Hermione demanda.

"C'est de la chance, je détesterais te laisser seule comme ça si tu étais aussi malade que les livres
disent que les sorcières peuvent être enceintes," dit Hermione, étudiant l'orbe jaune vif flottant sur
l'estomac de Ginny. "Le bébé a une bonne signature magique; cela semble sain. Mais je ne suis pas
très expérimenté avec aucun de ces sorts."

Hermione passa à une autre page du Guide des soins efficaces lors de la grossesse et de
l'accouchement magiques et pratiqua un sortilège pour vérifier la présence du placenta praevia.

"As-tu entendu quelque chose de Harry et Ron ?" demanda Ginny après quelques minutes
d'Hermione manipulant des sorts de diagnostic.

Elle hocha la tête et annula tous les diagnostics qui traînaient autour de Ginny. "Ils sont de retour à
Poudlard. Ils n'ont envoyé aucun message."

"Harry m’envoie son cerf la nuit. Je pense qu'il doit le faire quand il est de garde. Il est entré dans
ma chambre la nuit dernière." Ginny pressa ses lèvres l'une contre l'autre et regarda au bord des
larmes.

Hermione lui serra la main.

"Je me sens tellement mal de lui mentir," dit Ginny en tirant sur la pointe de ses cheveux. "Et je te
fais aussi mentir. Je suis désolée. J'aurais dû être plus prudente."

"Tout vas bien. Tu n'as pas besoin de t'inquiéter pour moi." Hermione haussa les épaules avec
lassitude alors qu'elle rétrécissait le livre et le glissait dans un sac.

Ginny se pencha en avant et attrapa son poignet gauche. "Eh bien, je n'ai pas grand-chose à faire
ici. Et je pense que tu as besoin que quelqu'un s'inquiète pour toi. Tu es si mince." Ginny passa son
pouce sur le cubitus d'Hermione comme pour illustrer comment ses os saillissait sa peau. Hermione
dégagea son poignet et baissa ses manches. "Tu n’as pas l'air de dormir du tout. Tu as l'air d'être
faite de papier. Tu n’as personne ?"

Hermione détourna les yeux. "Eh bien, George s’est proposé," dit-elle avec un sourire ironique.
"Mais je ne pense pas qu'il le pensait vraiment."
Ginny la poussa. "Sois sérieuse. Tu ne peux pas survivre seule à cette guerre. Personne ne peut la
porter. Nous survivons ensemble." Ginny regarda attentivement Hermione. "Je veux dire, peut-être
que tu allais bien avant. Mais - tu - tu n'as plus l'air de t’en sortir. Depuis Noël, je ne pense pas
t'avoir vu dormir. Tu n'as personne du tout ?"

Hermione fronça le nez avec dégoût. "Je pense avoir déjà mentionné que la baise cathartique n'était
pas mon truc." Elle se moqua en secouant la tête. "Ajouter un sexfriend ne va guère améliorer mes
capacités d'adaptations."

Ginny roula des yeux et secoua la tête. "Je te ne dis pas d'avoir un sexfriend. Mais tu n’as personne
à qui parler ou te faire un câlin après une mauvaise journée. Chaque fois que quelqu'un essaie de
t’approcher, tu le repousses, comme tu l'as fait avec Harry à Noël. Je ne comprends pas pourquoi tu
ne laisses personne partager ce poids avec toi. Je connais ce regard dans tes yeux; c'est le même
qu'Harry quand la guerre l'écrase. Mais Harry sait qu'il a Ron quoi qu'il arrive, et moi, et toi, et
notre famille, et l’AD, et Remus et Tonks, et l'Ordre, et même son stupide côté Moldu qui se bat
quand ça devient trop lourd. Il a tout ça sur lequel se rabattre quand il a besoin de le poser pendant
un petit moment. Tu devrais faire ça aussi."

Hermione regarda ses ongles et agita les cuticules pendant une minute. "Quelle charge ai-je que
quiconque serait prêt à partager avec moi ?" Sa voix était amère.

Elle se retourna et regarda par la fenêtre pendant une minute avant de regarder ses mains. "C'est
pire, Ginny, de penser que quelqu'un est là sur qui tu peux t'appuyer et de constater ensuite qu'il ne
l'est pas quand tu en as le plus besoin. Je ne peux pas - je ne peux pas prendre ce risque. Je ne
pourrais pas y faire face."

Ginny poussa un souffle frustré et poussa l'une des pustules glamour sur son poignet. "Harry et Ron
se fâchent contre toi parce qu'ils se soucient, cependant. Tu ne peux pas supposer que les gens vont
te laisser tomber et ne jamais donner une chance à personne. Et s'ils étaient là, et que tu ne leur
avais jamais fait assez confiance pour le savoir ?

Hermione tourna sa baguette dans ses mains. "Et s'ils ne le sont pas ? Quand j'en ai vraiment besoin
?"

Il y eut une pause et Ginny poussa un triste soupir.

Hermione ferma les yeux un moment avant de les rouvrir. "Cette façon de faire est devenue une
habitude pour moi, Ginny. Je ne sais pas comment faire différemment."

"Et moi ?" répondit Ginny avec un petit sourire.

Hermione la regarda. "Toi ?"

"Pourquoi tu ne peux pas m’en parler ? A moi ? Nous sommes amies depuis des années; nous
logeons ensemble depuis près de quatre ans. Mais tu n'as jamais pensé que j'étais quelqu'un à qui
parler. Même avant de devenir membre de l'Ordre, Harry et moi étions encore capables de parler de
certaines choses. Il pouvait m'en dire assez. Tu peux me parler. Tu peux me faire confiance. Je ne te
jugerai pas. Je te fais confiance. Je suis là pour toi. Si tu as besoin de quelqu'un, tu peux me parler
de n'importe quoi."

Hermione regarda Ginny avec culpabilité. "Ginny... je... ce n'est pas une question que je ne te fasse
pas confiance. Je... juste... je ne...peux pas."
L'expression de Ginny tomba. "Ça ne fait rien. Je n'essaye pas de te forcer à le faire. Je voulais juste
que tu saches que tu as quelqu'un à qui parler. Si jamais tu le souhaite. Même si je ne suis pas
d’accord avec toi, je ne vais pas cesser d’être ton amie."

"Merci, Ginny," répondit Hermione, détournant le regard. "J’apprécie. Si je pouvais - je t’en


parlerais si je le pouvais. Mais je ne sais même pas par où commencer. Et..." elle jeta un coup d'œil
à sa montre, "Je dois y aller. Le quart de travail de Padma commence bientôt et je l'aide toujours à
le gérer."

"D'accord," soupira Ginny. "Je te laisse partir alors. Est-ce que Padma va bien ?"

"Aussi bien qu'on peut s'y attendre. Elle s'adapte toujours à la prothèse; elle devient douloureuse et
elle se fatigue facilement - le travail de charme n'est pas aussi bon qu'il pourrait l'être. Flitwick et
moi sommes toujours en train de bricoler l'équilibre."

Hermione rassembla ses livres et ses potions et les mit tous dans un sac avant de sortir de la
chambre de Ginny, fit mine de retirer toutes sortes de protections de son corps et d'appliquer des
charmes de nettoyage avant de partir pour changer ses vêtements.

Sur le chemin de l'hôpital, elle s'arrêta et s'appuya contre le mur pendant quelques minutes. Elle
pressa ses paumes à plat contre le papier peint pour essayer d'arrêter le tremblement de ses mains.

Elle n'avait pas pu dormir plus d'une heure ou deux à la fois depuis Noël. Elle prenait la potion de
sommeil sans rêve une fois par semaine le lundi soir, pour que ses mains ne tremblent pas pendant
l'entraînement avec Drago.

Tout le monde se rassemblait dans le salon la nuit lorsqu’ils ne pouvaient pas dormir, mais
Hermione se trouvait incapable de supporter d'être là-bas. Elle bloquait les conversations; les gens
essayaient de lui remonter le moral et de l'inclure mais elle était trop fatiguée pour faire semblant.

La plupart des nuits, quand la maison était calme, elle s’asseyait seule dans la cuisine de Place
Grimmauld, essayant de trouver quelque chose à faire pour combler toutes les heures froides et
vides jusqu'au lever du soleil.

Elle écarta ses mains du mur et partit prendre son quart de travail.

Hermione était dans les escaliers avec Padma, l'aidant à s'entraîner à monter les escaliers sans
canne, lorsque la porte de Place Grimmauld s'ouvrit.

"Non ! Il faut y retourner ! Il faut y retourner !" Harry criait et essayait de se retirer des bras de
Remus alors qu’il le traînait à travers la porte. "Merde. LAISSE-MOI ! Nous ne pouvons pas le
laisser !"

Harry donna un coup de poing à Remus au visage alors qu'il luttait pour se détacher.

"Que quelqu'un l'assomme !" Remus cria alors qu'il jetait Harry au sol et le plaquait à terre pour
l'empêcher de se tordre.

"Mon dieu non. Merde. Vous avez laissé Ron ! NOUS DEVONS Y RETOURNER! VOUS NE
POUVEZ PAS ME LAISSER L’ABANDONNER !"
Hermione sortit sa baguette et attrapa Harry sur le côté de la tête avec un étourdissant. Il s'affaissa
mollement.

"Ne le réveillez pas à moins qu'il ne soit retenu !" Remus claqua, se retournant et se précipita vers
la porte et transplana avant que quiconque puisse poser des questions.

Hermione laissa Padma dans les escaliers et se précipita vers le corps mou d'Harry. Elle jeta
un diagnostic, le vérifiant attentivement. Il était couvert de saleté et avait une commotion cérébrale
et plusieurs côtes fracturées; plusieurs de ses ongles avaient été arrachés et il portait des blessures
maudites.

"Que quelqu'un envoie un patronus à Kingsley et Maugrey," dit Hermione d'une voix aiguë en
contrant les malédictions. Elle fit léviter Harry du sol et l'emmena à l'hôpital.

Il ne lui fallut pas longtemps pour réparer les blessures d'Harry. Puis elle versa plusieurs fortifiants
et potions réparatrices dans sa gorge.

Elle plana au-dessus de lui, essuyant son visage et regardant la couleur revenir lentement à ses
traits. Elle repoussa ses cheveux raides de son visage et traça un doigt le long de sa cicatrice.

"Oh Harry, Harry, Harry," murmura-t-elle dans sa barbe et pressa son front contre le sien. "S'il te
plaît, Remus, ramène Ron."

Elle resta à côté de Harry jusqu'à ce que Neville apparaisse, accompagné de Charlie qui portait
Tonks, inconsciente. Padma entra derrière eux. Le bras de la baguette de Neville était brisé sous de
multiples angles horribles.

"Qu'est-ce qui c’est passé ?" demanda Hermione alors que Padma lévitait Tonks dans un lit.

"Putain si j’avais su," dit Neville. Il était si pâle que sa peau était presque translucide. Hermione
jeta un diagnostic; il avait été touché au bras par la malédiction acide et il montrait également des
signes du cruciatus. "Ils devaient s'attendre à ce que nous puissions éventuellement utiliser les
tunnels. Nous avons déclenché une alarme ou quelque chose comme ça. A ce moment, il y avait
plus d'une douzaine de Mangemorts là-dedans. Il y avait des barrières anti-apparitions; nous
n'avons même pas pensé à les vérifier en creusant. Nous les avons retenus et Remus a fait un trou
dans le toit du tunnel et a traîné Harry en premier. Nous avons essayé de suivre. Ron a été frappé
avec quelque chose. Anthony et moi nous avons essayé de l'attraper mais ils ont eu mon bras de
baguette avec la malédiction acide. Anthony l'a contré, a utilisé un leviosa et m'a jeté hors du
tunnel. Cet idiot, à baissé sa garde. J'ai vu le sortilège de la mort le frapper. Je ne sais pas comment
Tonks est sortie. Personne d'autre - n’est sortit."

"Alors - est-ce que Ron est en vie ?" La voix d'Hermione trembla alors qu'elle enlevait les os de son
bras. Neville était tellement étourdi qu'il ne réagissait même pas.

"Je ne sais pas-"

"Nous avons envoyé un message à maman," déclara Charlie d'une voix boisée. "Pour savoir ce que
dit l'horloge."

La cuillère de Ron sur l'horloge de la famille Weasley indiquait: Danger Mortel.


Hermione y alla personnellement et se tint à la regarder à côté de Molly Weasley, qui la surveillait
sans ciller. Hermione avait à moitié peur que si elle se détournait, elle pourrait se déplacer
brusquement vers «Mort» au côté de Percy.

Il lui fallut une demi-heure avant de pouvoir se forcer à s’en détacher les yeux.

"Molly, il y a une réunion dans une heure, pour savoir quoi faire. Je... je peux rester avec Arthur, si
tu veux y aller," dit finalement Hermione, posant légèrement une main sur l'épaule de Mme
Weasley.

Molly ne détourna pas les yeux de l'horloge. Elle secoua la tête. "Non. Je dois rester ici, ma chérie.
Les garçons seront là. Je dois rester ici."

Hermione retira sa main. "Je vais te faire du thé avant de partir."

La réunion bouillonnait.

"Nous n'allons pas tenter de mission suicide pour entrer à Poudlard," déclara Kingsley dès que
le débriefing fut terminé. Il était parfaitement calme malgré la tension qui vibrait dans l'air. "Entrer
à l'école était déjà une mission prioritaire et cela continue de l'être. Étant donné notre incapacité à
accéder même à l'école, nous ne pouvons pas planifier immédiatement un sauvetage pour trouver
un seul prisonnier à l'intérieur du château. Tant que nous n’aurons pas de meilleures informations,
une tentative de sauvetage n’est pas envisageable."

Charlie frappa la table avec colère et la réunion se mit à crier pendant plusieurs minutes.

"Nous ne pouvons pas le laisser là-bas. C’est un membre de l'Ordre. Ils le torturent probablement.
Et si Lucius Malefoy mettait la main sur lui ?" La poitrine d'Harry se soulevait de panique et de
rage malgré le philtre Calmant et les sédatifs qu'Hermione lui avait donnés avant de le rennerver.

"Il n'y a rien à faire tant que nous n'avons pas une meilleure solution, déclara Kingsley, impassible.
Il était toujours très calme pendant les réunions. Ses yeux parcoururent la pièce pendant un moment
avant de s'arrêter sur Harry. "Le temps que tu récupères, Maugrey dirige déjà une nouvelle mission
à Poudlard. Nous sommes pleinement conscients de l'urgence de la situation, Harry."

"Je n'ai pas besoin de récupérer," claqua Harry, les dents dénudées. "J'ai besoin de vous pour
m'aider à récupérer Ron. Il doit y avoir quelque chose que nous pouvons faire. Nous avons des
prisonniers, nous pourrions faire un échange."

Kingsley prit une longue inspiration et secoua la tête. "Si l'Ordre tentait d'ouvrir un canal de
négociation, nous pourrions les alerter sur la valeur de leur prisonnier. Tu es mis de côté; tant que tu
n’as pas un nouveau partenaire qui t’est assigné, tu n’es pas autorisé à participer à d’autres
missions."

Harry se leva et sortit de la réunion sans un autre mot.

"Gardez un œil sur Harry," annonça Kingsley. "Remus, Fred, Charlie, ne le laissez pas hors de votre
vue."

Alors que la pièce se vidait, Kingsley resta au bout de la table. Hermione se leva pour partir.

"Granger, un mot avant de partir," dit Kingsley.


Elle s'arrêta et se retourna. Kingsley jeta un charme d'intimité autour d'eux. Elle enroula ses mains
en poings derrière son dos.

"Vous devez parler à Malefoy. Je veux tout sur Poudlard, immédiatement."

Hermione regarda Kingsley avec circonspection. "Maintenant ?"

"Dès que vous le pourrez, attendez là-bas jusqu'à ce que vous lui parliez. Dites-lui que
c'est critique. Indiquez clairement qu’il s’agit d’une priorité absolue pour l’Ordre."

Elle hocha la tête et commença à se retourner avant de s'arrêter. "Dois-je lui dire pourquoi ? Que
nous essayons de récupérer Ron ?"

Kingsley hocha lentement la tête en la regardant. Son expression était fermée mais son regard alors
qu'il l'étudiait était méticuleux. Elle se demandait souvent quelles conclusions il tirait.

"Oui. S'il a une chance de récupérer Ron, ce serait préférable aux pertes que nous subirons en
attaquant Poudlard. Je doute qu'ils soient assez stupides pour le tuer; les tendances de Harry sont
trop connues. Jusqu'à ce que nous récupérions Ron, Harry est inutile. Il n'y a pas de solutions qui ne
présentent aucun risque pour l'Ordre. Perdre Ron pourrait facilement être un coup critique pour
nous."

La bouche d'Hermione se tordit à l'implication tacite. Cela valait la peine de sacrifier Drago pour
récupérer Ron. Bien sûr. C'était pourquoi elle avait consentit en premier lieu. Elle savait que ce
calcul était vrai. Parce que la guerre était plus grande que quiconque.

Mais… mais…

Elle déglutit. "Bien. Je vais lui dire," répondit-elle d'une voix morte. Après un moment, elle ajouta :
"Vous réalisez qu'Harry va essayer d'organiser un sauvetage par lui-même."

Le coin de la bouche de Kingsley trembla. "C'est pourquoi j'ai assigné Remus, Fred et Charlie. Si je
me mets sur son dos, il essaiera de partir en solo. Il est moins susceptible de les laisser derrière.
J'espère que Remus pourra lui faire entendre raison s'il fait quelque chose de stupide. À moins que
nous ne le mettions en stase à un endroit où les Weasley ne peuvent pas y accéder, je ne pense pas
qu'il y ait un moyen de l'arrêter."

Hermione commença à parler puis hésita. Kingsley arqua un sourcil.

Sa mâchoire se tendit. "Ginny. Devrions-nous lui parler de Ginny ? Cela pourrait le calmer
légèrement."

Elle regarda Kingsley calculer la question. Elle avait réalisé quelques années après le début de la
guerre que Kingsley Shacklebolt était un Serpentard.

"Pas encore. Si nous ne pouvons pas récupérer Ron dans une semaine, nous utiliserons cette
option," déclara finalement Kingsley. "Je ne veux qu’aucunes informations leurs parviennent. Si
nous avons de la chance, ils se préoccuperont d'eux-mêmes en essayant de rassembler leur propre
intelligence jusqu'à ce que Maugrey et moi puissions trouver une solution."

"Bien."
Hermione quitta la pièce et sortit tout droit de Place Grimmauld.

La pièce de la cabane était froide. Elle enroula étroitement ses bras autour d'elle-même en attendant
que Drago apparaisse.

Il vint en moins de cinq minutes.

Il étudia son visage. "Je suppose que c'est à propos de ce qui s'est passé à Pré-au-Lard."

Hermione fit un signe de tête. "Ils ont Ron."

L'expression de Drago vacilla. "C'est Ron ? J'ai seulement entendu dire que c'était un Weasley."

"C'est Ron. Nous - nous avons besoin de lui. C'est vital. Nous devons le récupérer."

L'expression de Drago devint froide. "Attaquer Poudlard serait un suicide. L'endroit est une
forteresse."

"Nous devons le récupérer," répéta Hermione sans hésiter. "Ce n'est pas négociable. On m'a dit de
te dire que c'était critique." Les yeux de Drago brillèrent faiblement. "Ron est crucial au sein de
l'Ordre. Kingsley veut tout ce que tu peux fournir sur la prison de Poudlard."

Il prit une courte inspiration et releva la tête. "Considère-le comme déjà fait."

"Merci," répondit Hermione, essayant d'attirer son regard pendant un moment. Et s'il mourait ? Et
si c'était la dernière fois qu'elle le voyait ?

Il ne la regarda pas. "Je t'appellerai quand j'aurai quelque chose."

"Merci, Drago."

Il eut un sifflement d'irritation. Sa mâchoire se serra. "Je préférerais que tu arrêtes de m'appeler
comme ça."

Hermione sentit son estomac tomber. "Drago, quand je t'ai embrassée..."

Son expression devint vicieuse. "Avons-nous vraiment le temps d'en discuter maintenant ?"

Hermione avala sa salive mais ne put s'en empêcher. "Y’a-t-il un jour où tu comptes me reparler ?
Ou tu ne compte plus jamais me regarder ?" Sa voix était suppliante.

Drago leva les yeux brusquement, et une lueur cruelle entra dans ses yeux alors qu'ils se fixaient
complètement sur Hermione. C'était comme un coup de poing dans l'intestin d'avoir soudain à
nouveau toute son attention sur elle.

"Tu veux que je te regarde, Granger ?" dit Drago, son ton était léger - presque cajolant - mais il y
avait un bord glacial. Il s'avança et se rapprocha d'elle. "Très bien. Je te regarde. C'est délicieux, je
dois dire, de voir toute cette culpabilité dans tes yeux."

Il se moqua d'elle.

"Tu sais, je pensais que les circonstances de ma servitude envers le Seigneur des Ténèbres étaient
un asservissement aussi cruel que quiconque pouvait le concevoir. Mais j'avoue, que ça pâlit un peu
à côté de toi." Hermione le regarda et ne put respirer. "Je suppose que personne ne se rend compte
d’à quel point une paire de menottes est légère avant d'en avoir deux," dit-il, étudiant son
expression alors que son ton devenait rêveur. "Au moins avant que je pouvais me consoler, me dire
que ce n'était pas de ma faute; que tout accepter était tout simplement ce que je pouvais faire de
mieux pour assurer la sécurité de ma mère. C'est différent quand je n'ai personne d'autre à blâmer
que moi-même."

Sa main se leva et se posa sur sa gorge. "Après tout, je t’ai choisis. Tu étais tellement déterminée à
faire tout ce qu'il fallait, mais tu seras toujours une Gryffondor dans l'âme. J'ai envié le fait que tu
aies encore cet espace pour être naïve; pour me créditer de la bonté, et ne pas te rendre compte que
Maugrey et Shacklebolt m'avaient utilisé depuis le début. Quand tu m'as suppliée d'avoir une
chance de me guérir, j'ai cédé. Quand tu m'as touché, je ne t'ai pas repoussé. J'ai pensé, où est le
mal ? Tout se terminera assez tôt. La vie est froide depuis si longtemps."

Hermione trembla légèrement.

Il tendit la main et ses doigts effleurèrent sa joue. Hermione ferma les yeux et prit une profonde
inspiration. Il était si près qu'elle pouvait sentir la mousse de chêne et la caresse du papyrus qui
collaient à sa peau.

"Au moment où j'ai réalisé que j'avais mal calculé, tu avais déjà forcé ton entrée. Tu étais si peu
subtile, et ça n'a fait qu'empirer les choses. Le fait que tu me laisserais te faire n’importe quoi, si
cela signifiait sauver tes amis les mêmes qui t’ont laissé pour être vendue; que rien de ce que je
ferais ne te chasserait. Au moins, quand je me suis vendu et que j'ai pris la marque, ma mère s'est
prosternée et a suppliée d'être celle qui la prendrait à ma place. Je suppose qu'à certains égards, j'ai
plus de chance que toi."

Hermione lâcha un faible sanglot.

"Et puis, après que tu aies faillis mourir dans le Hampshire, j'ai pensé, au moins je pourrais la
garder en vie. Elle mérite d'avoir quelqu'un qui se soucie suffisamment d’elle pour essayer de la
garder en vie. J'ai pensé que tu abandonnerais finalement. Mais bien-sûr, tu ferais tout pour sauver
les personnes dont tu te sens responsable. Bien-sûr, tu armes ta propre culpabilité pour utiliser la
mienne." Il eut un petit rire amer. "Je suis sûr qu'il y a quelque chose de poétique dans tout ça, mais
pour le moment, tout ce que je ressens, c'est une nouvelle série de menottes."

Sa main vacilla pendant un moment avant de la retirer et de s'éloigner d'elle.

"Alors pardonne-moi si je n'aime pas te regarder, je m'adapte toujours à la façon dont les nouvelles
m’irritent."

Il se retourna et transplana silencieusement.

Hermione se laissa tomber au sol et posa sa tête sur ses genoux pendant qu'elle luttait pour respirer.

Elle retourna tranquillement à Place Grimmauld et découvrit que son placard à potions avait été
cambriolé. Elle vérifia l'inventaire et trouva plusieurs doses de potion de polynectar et deux flacons
entiers de Veritaserum avaient été volés. Aucun des compartiments dissimulés n'avait été touchés.

Padma feignit l'ignorance quand Hermione lui posa la question. "J'étais à un autre étage. Le temps
que je descende les escaliers, celui qui l'a fait était parti," répondit Padma avec un haussement
d'épaules.
"Je ne peux pas imaginer pourquoi quelqu'un aurait besoin de quatre-vingts doses de Veritaserum,"
déclara Hermione d'un ton mordant. "Tu devras recalculer le rationnement jusqu'à ce que le
prochain lot se termine le mois prochain. Peut-être que la prochaine fois que tu oublieras d'activer
les alarmes en cas de violation des barrières, assures-toi que les voleurs comprennent comment
fonctionne le dosage du Veritaserum."

Padma rougit et s'éloigna en boitant.

Hermione se mit à remplacer les barrières du placard puis partit voir les occupants de la salle
d'hôpital.

Avoir des quarts de travail réguliers à l'hôpital pendant que Padma se rétablissait était un
soulagement. Enfin quelque chose à faire. Quelque chose sur lequel elle pourrait se concentrer.
Quelque chose qui était bon; quelque chose qui ne s'ajoutait pas au réseau complexe de tromperie
par lequel elle passait la plupart de son temps à être étranglée.

C'était la seule chose qu'Hermione faisait qui ne lui donnait pas envie de se mutiler en pénitence
par la suite.

Peu importait qu'elle soit pénitente ou non. Personne ne s'en souciait.

Quand elle était assise seule dans la cuisine la nuit, elle pouvait faire tout ce qu'elle voulait.

Ça n’avait été qu’une ligne la première fois. Elle avait regardé le sang monter et se transformer
lentement en une gouttelette qui glissait sur sa peau vers la table.

Elle avait agité sa baguette et le sang avait disparu. Un autre coup et la coupure avait disparu aussi.

La nuit suivante, il y en avait eu plus. Les heures passaient, nuit froide après nuit froide, pendant
qu'elle coupait et coupait. Autant de fines lacérations de rasoir qu'elle le voulait. Elle pouvait toutes
les guérir sans même une cicatrice.

Elle était douée pour ça. Réparer les plaies externes. C'était un talent exceptionnel de sa part. C'était
quelque chose à faire la nuit.

Lorsqu'elle sortit d'une visite avec Ginny, elle trouva Harry debout devant la porte.

Il avait l'air fiévreux. Sa peau était pâle, mais ses yeux brillaient de mille feux.

"Est-ce qu'elle va bien ?" demanda-t-il avant qu'Hermione ne ferme la porte derrière elle.

"Elle va bien. Il n'y a pas encore de changement," répondit Hermione avant que l'expression
d'Harry ne devienne pleine d'espoir. Elle enleva toutes les protections et se jeta rapidement des sorts
de nettoyage.

Il hocha rapidement la tête. "Est-ce qu'elle sait déjà pour Ron ?"

"Je lui ai dit. Je lui ai dit que je lui ferais savoir dès que nous l’aurions récupéré." Elle posa sa main
sur le bras d'Harry. "Nous allons le récupérer, Harry."

"Je le sais. Je sais que nous le ferons," dit Harry, puis il regarda brusquement autour de lui comme
s'il soupçonnait que quelqu'un pouvait espionner. "Peux-tu venir avec moi ?"
Hermione le regarda avec inquiétude. "Qu'est-ce qu'il y a, Harry ?"

Harry haussa les épaules avec une fausse insouciance. "J'ai juste besoin d'une guérisseuse, et tu es
la meilleure."

Le cœur d'Hermione se calma. "Qu'est-ce que tu as fait, Harry ? As-tu torturé quelqu'un ?"

La tête d'Harry sursauta et il la regarda, horrifié. "Quoi ? Non. Pourquoi penserais-tu ça ?"

Hermione eut un léger soupir de soulagement et ferma brièvement les yeux. "Quelqu'un est entré
par effraction dans mon placard à potions et a volé presque toute notre réserve de Veritaserum pour
le mois. Je ne sais pas quelles autres choses tu pourrais faire."

Harry la regarda et fourra ses mains dans ses poches. "Nous sommes juste allés chercher quelques
Rafleurs. Aucun d'eux ne connaît l'Occlumencie. Le Veritaserum fonctionne."

"Pourquoi as-tu besoin de moi alors ?"

"Je te le dirai une fois que nous y serons." Harry l'attrapa par le poignet et passa sa cape
d'invisibilité au-dessus de leurs têtes. Il la fit sortir de Place Grimmauld et transplana.

Ils réapparurent sur un terrain vide. Harry tendit la main et attrapa quelque chose d'invisible dans
les airs. Il y eut le crissement d'une vieille porte et Harry s'avança, tenant toujours Hermione par le
poignet. Alors qu'elle le suivait, une petite maison commença à apparaître, entourée d'un grand
jardin et d'un étang à côté desquels elle et Harry se tenaient.

"Où sommes-nous ?" Hermione regarda autour d'elle.

"C'était la maison des Tonks," dit Harry. "Remus et Tonks l'ont caché pour que Remus ait un
endroit sûr pour se transformer."

Hermione le regarda avec incrédulité. "Tonks revient dans la maison où ses parents ont été
assassinés ?"

Harry leva les yeux vers le bâtiment et ses yeux devinrent nostalgiques. "C'est sa maison d'enfance.
Elle s'est mariée dans ce salon. Elle disait qu'elle devait revenir. C'est tout ce qui lui reste de ses
parents. Si la maison de mes parents à Godric's Hollow était encore debout, j'y retournerais aussi."

Il resta debout à regarder le cottage pendant une minute avant de se réveiller. "Allez."

Harry mena le chemin le long d'un chemin de gravier sinueux jusqu'à la porte d'entrée. L'entrée
donnait sur le salon avec une salle à manger au-delà. Charlie, Fred, Remus et Tonks étaient tous
debout autour d'une table. Ils levèrent les yeux quand Harry entra. Hermione le suivit dans la pièce.

"J'ai une guérisseuse," annonça Harry en entrant.

Tout le monde le regarda avec incrédulité.

"Hermione ?" dit Fred d'un ton incrédule. "Je pensais que tu avais un guérisseur sur le terrain."

"Ils n'en savent pas assez," répondit catégoriquement Harry en se dirigeant vers la table. Hermione
resta en arrière. "Cela fait trois jours; nous ne savons pas quel genre de blessures il pourrait avoir.
Hermione peut tout guérir."
"Et la dernière fois qu'elle était en mission, c'était quand ?" demanda Charlie, haussant un sourcil
alors qu'il la regardait.

Harry regarda Hermione.

"Trois ans et demi," répondit Hermione, évitant les yeux de tout le monde.

"Nous ne pouvons pas la prendre avec nous," dit Fred en croisant les bras. "L'Ordre a besoin d'elle.
Il n'y a pas moyen de la remplacer en tant que guérisseuse, et elle n'a aucune expérience sur le
terrain."

"Ce dont l'Ordre a besoin, c'est d'arrêter de perdre des gens, sinon il ne restera plus personne à
guérir." répondit Harry d'une voix furieuse.

"Padma. Padma est douée pour la guérison et elle a l'habitude d'être sur un champ de bataille."
déclara Remus, étudiant Harry plutôt qu'Hermione.

Harry secoua la tête. "Padma n'a qu'un pied. Elle pourrait être prête pour des missions avec une
prothèse dans quelques mois, mais elle ne l'est pas maintenant. Pomfresh est dans la soixantaine et
est essoufflée dans les escaliers. J'ai besoin de quelqu'un qui peut bouger rapidement. Hermione n'a
pas besoin d'être habituée à se battre. Nous pouvons la couvrir." La mâchoire de Harry s'avança
obstinément.

"Qu'est-ce que vous prévoyez ? Vous ne pouvez pas penser tous les cinq que vous pouvez entrer par
effraction à Poudlard pour un sauvetage," dit Hermione en agrippant sa baguette.

"Ron n'est pas à Poudlard," annonça Harry d'un ton neutre, tapotant un rouleau de parchemin.
"Nous sommes sortis et avons récupéré des Raffleurs. Ils ont dit qu'ils l'ont rapproché de Londres
pour un interrogatoire. Il y a une petite prison près de Cambridge."

"Près de Cambridge ?" Hermione fit écho. Il n'y avait pas de prisons connues à Cambridge. Drago
l'aurait mentionné. "Et vous avez obtenu ça de Raffleurs ?"

"Nous obtenons beaucoup d'informations de la part des Rafleurs. La plupart des plans de prison que
nous utilisons pour nos sauvetages proviennent de Rafleurs, tu sais," répondit Harry avec un
hochement de tête, regardant le contour approximatif d'un bâtiment.

Hermione trembla et eut soudainement froid. Maugrey avait attribué la plupart des renseignements
de Drago sur les plans de prison à des Raffleurs.

Elle s'approcha et regarda le plan pendant une minute avant de se retourner.

"Harry - ça pourrait être un piège," dit-elle aussi doucement qu'elle le pouvait.

"Oui. N'importe laquelle de nos informations pourrait être un piège. Mais ça a été plutôt bon jusqu'à
présent. Je ne vais pas en douter le moment où cela pourrait signifier le retour de Ron. Nous devons
y aller aujourd'hui. Demain, c'est la pleine lune," dit Harry d'une voix serrée.

Hermione regarda Charlie, Fred, Remus et Tonks.

"C'est aussi exact que tout ce que nous avons obtenu," dit Remus, lui faisant un petit sourire.
"L'Ordre a besoin de Ron. Les Mangemorts s'attendront probablement à ce que nous retardions et
utilisions ensuite une force importante, si nous entrons et sortons avant qu'ils ne nous attendent, il y
aura moins de victimes."

Hermione se leva, hésitante. Si elle exposait Drago à tout le monde dans la pièce, il n'y avait
aucune garantie que cela pourrait même les arrêter. Cela pourrait tout simplement briser l'Ordre.

"Veux-tu venir, Hermione, pour m'aider à récupérer Ron ?" Harry se détourna de la table et l'étudia
sérieusement.

"Harry..." commença-t-elle d'une voix suppliante.

"Je ne sais pas ce qu'ils ont pu lui faire après tant de jours," l'interrompit Harry, sa voix épaisse. Il y
avait un tremblement sous-jacent. "Il pourrait être - vraiment, vraiment blessé. C'est pourquoi j'ai
besoin que tu viennes. Tu es la meilleure. Tu es la meilleure guérisseuse. S'il est trop blessé, nous
ne pourrons peut-être pas le faire sortir sans toi. Mais je vais y aller - je dois aller le chercher."

«Tant que nous ne récupérons pas Ron, Harry est inutile. Il n'y a pas de solutions qui ne présentent
aucun risque pour l'Ordre. Perdre Ron pourrait facilement être un coup critique pour nous.»

Hermione déglutit. "Bien-sûr. Bien-sûr, je viens."

Harry poussa un soupir soulagé et lui sourit. "Bien. Viens voir le plan."

Le plan n'était pas le meilleur de l'Ordre. La stratégie avait toujours été la force de Ron et tout le
monde pouvait ressentir son absence et le besoin de lui alors qu'ils regardaient le plan devant eux.

Le travail d'Hermione était de rester à terre et de laisser tout le monde s'occuper des gardes ou des
combats. Elle était censée guérir Ron le plus rapidement possible une fois qu'ils l'auraient trouvé au
cas où ils auraient à se battre pour s'en sortir. S'il y avait une fusillade, elle devait faire sortir Ron.
Une fois qu'elle l'aurait vérifié, tout le monde se retirerait.

Hermione regarda le plan. C'était un piège. La mise en page était trop évidente, trop détaillée pour
qu'un Rafleur le sache. Elle se rongea la lèvre en réfléchissant à ce qu'il fallait faire.

"Bien. Tout le monde se prépare. Nous partirons dans quinze minutes," déclara Harry.

Hermione s'agita nerveusement. "J'ai besoin de mon kit. Tu m'as pas laissé le temps d'apporter mes
fournitures."

Harry se tourna pour la regarder, ses yeux verts plissés. "Essayes-tu de revenir en douce et de
contacter Kingsley pour qu'il puisse nous arrêter ?"

Le coin de la bouche d'Hermione trembla. "Non. Je ne le ferai pas."

"Tu me le promets ?"

"Je te le promets, je vais juste chercher mon kit à Place Grimmauld et je pars. Je ne le dirai à
personne dans l'Ordre ou dans la Résistance."

Harry hocha lentement la tête. "Bien. Vas-y vite. Si tu n'es pas de retour dans quinze minutes, nous
partirons sans toi."

Hermione se précipita hors du cottage et transplana dans la cabane.


Elle attendu quelques minutes. Elle avait froid de terreur.

Maugrey était en Écosse. Kingsley était en train de rassembler des rapports de reconnaissance. Il
n'y avait personne à contacter assez rapidement. Personne qui pourrait ou voudrait arrêter Harry.

Si elle envoyait un patronus, elle n'avait rien à dire à part qu'Harry marchait dans un piège quelque
part près de Cambridge. Ce n'était pas assez d'informations pour que Kingsley agisse à temps.

Si Drago savait quelque chose, s'il pouvait lui dire quelque chose de concret, elle pourrait peut-être
l'utiliser pour dissuader Harry.

Elle mordilla ses ongles et tordit le col de sa chemise.

Finalement, elle avala sa salive. Drago ne viendrait pas. Cela faisait près de dix minutes.

Elle était à court de temps.

Elle invoqua un morceau de papier et lui griffonna une note avec les détails pertinents.
L’emplacement. La stratégie. Ses soupçons. De cette manière, s'il venait, il saurait au moins
pourquoi elle l'avait appelé.

Elle utilisa un charme collant pour le placer au centre du sol où il était impossible de le rater et se
dirigea vers Place Grimmauld.

Elle sprinta dans les escaliers jusqu'à son placard et sortit son kit de guérison. Il était presque
identique à celui qu'elle avait donné à Drago mais avec quelques potions, bandages et attelles plus
spécialisés. Elle le rétrécit et le fourra dans sa poche, puis remonta une latte du plancher et attrapa
ses couteaux; elle en attacha un sur son bras gauche sous sa chemise, puis l'autre sur son mollet
sous son pantalon. Elle commença à attraper sa cape mais retira sa main. Trop évident. Cela
pourrait soulever des questions.

Elle se leva et se précipita vers la porte.

Harry et tout le monde se tenaient devant le cottage Tonks quand elle apparut.

"Bordel, Hermione, nous pensions que tu nous avais trahis," dit Tonks.

Hermione secoua la tête. "Non. Je devais juste m'assurer que j'avais tout. Je ne guéris généralement
pas en dehors de l'hôpital."

Tonks acquiesça. "Bien. Attrape mon bras. Je transplane tout le monde depuis que j'ai fait le
dépistage."

Hermione agrippa le bras de Tonks, et le groupe disparut avec une forte sensation de compression
et réapparut dans une forêt. Une grande maison en pierre abandonnée se trouvait dans une clairière
voisine.

"Il y a une barrière anti-apparition à peu près à mi-chemin du terrain. Une fois que tu as Ron,
Hermione, fais-lui passer les barrières et ramène-le au chalet. De cette façon, nous pouvons nous
assurer qu'il n'est pas pris ou retrouvé avant d'aller dans l'une des maisons sûres," déclara
doucement Harry.
"Très bien," dit Hermione, hochant la tête alors qu'elle fixait le bâtiment. Son cœur battait si fort
qu'il lui faisait mal. Elle agita sa baguette et fouilla à travers sa chemise pour se rassurer que son
couteau était toujours là.

Harry, Remus, Fred et Charlie commencèrent à construire un sort de détection complexe pendant
qu'Hermione et Tonks veillaient.

Ils jetèrent la toile de magie de leurs baguettes, et elle dériva lentement hors de la forêt, à peine
visible à moins qu'elle ne soit recherchée. Il flottait à travers le champ en direction de la maison,
scintillant légèrement à différents endroits pour indiquer les divers quartiers. Pendant qu'il
traversait le bâtiment, il y avait de petits éclairs de lumière rouge...

"Deux à la porte," dit Harry.

"Quatre à l'étage," ajouta Fred.

"Plus de dix dans le sous-sol," annonça Charlie. "Je parie que c'est là qu'ils ont Ron."

"Nous allons vite," déclara Harry. Sa baguette était serrée dans son poing et ses yeux brillaient alors
qu'il fixait le bâtiment. Il rebondissait sur la plante de ses pieds. "Avec les salles de détection là-
dedans, nous avons dix minutes avant l'arrivée des renforts. Hermione, tout ce que tu dois faire est
de faire sortir Ron."
Flashback 27

Mars 2003

C'est un piège. C'est un piège. C'est un piège.

C'était la seule chose à laquelle Hermione pouvait penser alors qu'Harry disparaissait sous sa cape
d'invisibilité pour se diriger à travers le champ vers la maison.

Ils regardèrent la porte s'ouvrir, et il y eut des éclairs silencieux de sorts avant que la tête d'Harry
n'apparaisse, et il leurs fit signe d'avancer.

Ils se dirigèrent vers la maison sous une forte désillusion.

Hermione regarda les ondulations de Fred et Charlie monter silencieusement dans les escaliers
tandis qu'Harry faisait un signe vers une porte qui menait au sous-sol.

Elle pouvait sentir Tonks derrière elle lorsqu'ils descendaient les escaliers étroits et entendaient des
sorts étouffés ainsi que des corps qui tombaient alors qu'Harry et Remus atteignaient le fond. Ils
étaient dans la maison depuis moins d'une minute.

Hermione entendit une porte s'ouvrir.

"La voie est libre," appela doucement la voix désincarnée de Harry.

Ils remuèrent le couloir du sous-sol, forçant les portes à s'ouvrir. Le silence était mortel... il n'était
brisé que par le moindre mouvement des pieds. Son cœur battait à ses oreilles, plus fort que le son
d'Harry qui faisait irruption pièce après pièce.

Ils étaient à mi-chemin dans le couloir lorsque la porte au fond s'ouvrit. Des dizaines de sorts
éclatèrent. Hermione plongea pour éviter qu'un cruciatus ne traverse le couloir. Plusieurs
malédictions ricochèrent sur les murs; l'air était rempli de magie.

Tout était à la fois plus lent et plus rapide. Hermione se concentra pour garder son bouclier en place
et esquiver le plus rapidement possible. Alors qu'elle se détournait d'une malédiction acide qui
l'aurait prise au visage, le vert mortel d'une malédiction meurtrière courut vers elle.

«Tu dois avoir l’instinct de bouger.»

Elle se jeta au sol, se leva de l'autre côté du couloir et se mit à assommer des Mangemorts dans la
pièce au bout du couloir. Rien de mortel.

Si Ron était à l’intérieur, elle pourrait le frapper.

Finalement, les sorts se sont arrêtés. Il y eut une pause.

"Il est ici !" Cria Harry.

Hermione s'avança rapidement dans la pièce, supprimant sa désillusion. Harry brisa les chaînes
qui suspendaient Ron au plafond de la pièce. Il y avait huit Mangemorts inconscients sur le sol.
Ron avait été battu. Son visage si enflé était presque méconnaissable. Il criait clairement, mais
aucun son ne sortait. Ses poignets avaient de profondes coupures là où les chaînes s'étaient
enfoncées dans sa peau pendant qu'il était suspendu. Harry brisa les chaînes, et Hermione et Tonks
attrapèrent Ron avant qu'il ne tombe.

"Finite Incantatem." Hermione agita sa baguette sur le visage de Ron alors qu'elle sortait son kit
de guérison.

"Harry, putain d'idiot !" Ron explosa dès qu'il ne fut plus silencieux. "Sors d'ici ! Putain, pourquoi
diable as-tu amené Hermione ?"

Trop facile. Ça avait été trop facile. Les mots se répétèrent dans son esprit alors qu'elle commençait
à guérir Ron. Elle travailla aussi vite qu'elle le pouvait; pas entièrement, juste assez, juste assez
pour le faire sortir de la maison et pouvoir lui permettre de se battre si nécessaire.

"Vérifie que c'est lui," dit Remus.

"C'est lui," dit Harry.

"Vérifie-le," claqua Remus.

"Comment Quirrell a-t-il dépassé Touffu ?"

"Avec une harpe magique." Ron essaya de repousser Hermione et de se lever. "Nous devons sortir
d'ici."

"Avale ça," Hermione força une potion pour contrer ses dommages aux organes internes dans sa
gorge, suivie d'une potion réparatrice puis fortifiante.

"Nous devons y aller maintenant," déclara Ron alors qu'Hermione étalait de la pâte pour
ecchymoses sur son visage pour réduire l'enflure afin qu'il puisse voir.

"Laisse-moi soigner ta main de baguette," dit-elle, repoussant la menotte qui encerclait toujours son
poignet afin de faire couler l'essence de Dittany dans la profonde lacération qui le coupait jusqu'à
l'os. Elle répara les fractures aussi vite qu'elle le pouvait.

Alors qu'elle exécutait les sorts, l'anneau sur sa main brûla soudainement au rouge. Elle eut un
hoquet de surprise alors qu'elle continuait à travailler. La sensation s'était à peine évanouie avant de
brûler à nouveau.

"Ça suffit," Ron arracha sa main d'Hermione avec une grimace. "Nous devons sortir. M'as-tu
apporté une baguette ?"

Harry en sortit une, et Ron le saisit mollement et se leva à mi-hauteur avant de s’effondrer au sol.

Hermione passa son bras sur son épaule. "Tu reste avec moi," dit-elle. "Mon travail est de te faire
sortir."

"Espèce d'idiote, pourquoi diable as-tu laissé Harry te parler de ça ?" Ron s'affaissa contre elle et
elle l'aida dans le couloir.

"Tu dois garder Harry en vie," répondit calmement Hermione, "et tu es mon meilleur ami. Bien-sûr
que je suis venue."
Elle le fit monter les escaliers alors que sa bague brûlait à nouveau. Et encore. Et encore.

Fred et Charlie étaient en haut des escaliers, les attendant.

"Plus que neuf minutes, nous devons y aller." La voix de Charlie vibrait pratiquement de tension.

Charlie, Harry et Fred sortirent les premiers, suivis par Hermione et Ron, avec Remus et Tonks
couvrant l'arrière.

Les yeux d'Hermione se fixèrent sur le bord de la salle anti-apparition.

"Les barrières se terminent à quatre-vingts pieds, nous devons juste atteindre le centre du terrain,"
dit-elle à Ron. Sa voix tremblait mais elle essaya de paraître confiante.

Ils étaient à six mètres de la maison lorsque l'air se brisa avec des craquements. Le champ juste
à l'extérieur de la salle anti-apparition se remplis soudainement de Mangemorts.

Hermione se figea. Il y avait peut-être une centaine de Mangemorts, et ils avançaient


immédiatement à travers la barrière, bloquant leur fuite, un mur de malédictions se dressant devant
eux.

Si elle essayait de se retourner et de courir avec Ron, ils seraient fauchés. Le bord le plus proche
des protections anti-apparitions était à travers les Mangemorts.

La potion de renforcement avait commencé à faire effet sur Ron, et il ne s'appuyait plus lourdement
sur Hermione. La baguette de rechange qu'ils lui avaient apportée pendait encore légèrement dans
sa main.

"Reste à terre, Hermione," dit-il en se redressant et en avançant vers sa place à côté de Harry.

L'Ordre n'avait plus que d'excellents combattants. La vitesse et la précision avec lesquelles tout le
monde se battaient étaient remarquables. Compte tenu des chances élevées, il était incroyable qu'ils
ne soient pas tous morts immédiatement. La disparité de la puissance de feu était énorme.

Tonks et Fred étaient les seuls à utiliser des sorts vraiment dangereux pendant qu'ils se battaient.

La «stratégie» de l'évasion s'est rapidement dissoute. Ron était loin d'Hermione.

Les Mangemorts qui attaquaient ne semblaient pas particulièrement talentueux; il y avait un


manque notable de finesse et de coordination dans leur attaque. Cependant, la différence de nombre
était stupéfiante. Il y avait plus de dix Mangemorts pour chacun d'eux.

Hermione se stabilisa derrière le bouclier qu'elle avait jeté.

Elle lança un sortilège tranchant à plusieurs gorges. De minuscules petites coupures. Simples.
Permanentes.

Son objectif était devenu précis.

Trois Mangemorts sont tombés l'un après l'autre.

Elle en essaya encore quelques-uns, mais d'autres Mangemorts avaient le bon sens de garder leurs
boucliers en place.
Elle glissa des charmes bas vers leurs pieds. Un certain nombre de boucliers des Mangemorts
n'étaient pas complets.

Il y avait des cris alors que de plus en plus de Mangemorts tombaient, leurs tendons d'Achille
coupés, laissant tomber leurs baguettes au fur et à mesure.

Hermione suivit le sortilège de séparation avec des sorts plus mortels pour s'assurer qu'ils restaient
tous à terre.

Son charme de bouclier commençait à s'user à cause du nombre de sorts qui l'avaient frappé. Elle
plongea et se retourna rapidement sur le côté en évitant un sortilège meurtrier. Elle le sentit brûler
dans l'air près de sa joue alors qu'il la frôlait presque. Elle refit son bouclier alors qu'elle se battait
pour se déplacer vers la limite des salles anti-apparition.

Elle chercha Harry et Ron et les autres, mais les Mangemorts étaient si proches.

Tout le monde était dispersé.

Hermione se retourna brusquement pour éviter une malédiction inconnue. Pendant qu'elle le faisait,
quelque chose lui frappa le poignet gauche. La douleur était brûlante.

Elle trébucha en arrière, baissa les yeux, et découvrit qu'elle avait été frappée là où sa chemise
blindée était montée sur son poignet. Des pustules cruelles et profondes jaillissaient le long de son
bras. La malédiction acide. Si elles éclatent, elles crachent leurs acide et se répandent.

C'était tellement angoissant qu'il était difficile d'éliminer la malédiction avec le contre-charme. Elle
fut forcée de s'arrêter et d'esquiver ou de tomber pour éviter de nouvelles malédictions.

Au troisième essai, elle réussit à faire tenir le contre-charme. Les pustules se calmèrent, mais la
douleur était encore indescriptible.

Elle se recula, haletante, essayant de trouver un endroit plus défendable.

C'était tellement ouvert. Rien derrière quoi se cacher, mise à part des corps.

Elle ne pouvait pas s'empêcher de calculer sa blessure, comme une alarme qui passait dans son
esprit. Non mortelle mais sévère. Elle aurait une cicatrice, mais elle ne risquait pas de perdre sa
main. Les taches où l'acide avait rongé les os de son poignet ne se rétabliraient jamais tant qu'elle
ne les auraient pas enlevées et régénérées. Il faudrait qu'elle fasse attention de ne pas tomber
dessus; ses os étaient percés de trous et très fragiles.

Elle lança un puissant confringo pour forcer les Mangemorts à se rapprocher d'elle. Où étaient les
autres ?

Remus et Tonks se battaient dos à dos. Tenant leurs propres mais à près de dix mètres de distance,
cloués contre le mur de la maison.

Harry était le plus proche d'elle, combattant furieusement des dizaines de Mangemorts. Ses lunettes
semblaient brisées, et on aurait dit qu'un sortilège tranchant l'avait frappé au front. Il y avait du
sang qui coulait sur la moitié de son visage.

Fred, Charlie et Ron se frayaient un chemin vers lui.


Hermione détourna les yeux alors que l'éclair d'un couteau attrapa le coin de son œil. Elle esquiva
instinctivement et attrapa le poignet de son agresseur, utilisant son élan pour le porter et enfouir le
couteau dans l'estomac d'un autre Mangemort qui s'approchait.

Le porteur grogna de rage et se retourna pour l'attaquer à nouveau. Le combat rapproché avec des
baguettes était difficile, elle essayait d'obtenir le bon mouvement alors qu'elle avait à peine de la
place pour bouger son poignet.

Simple.

Mortel.

Avec le moindre petit coup, elle lança vers le haut. Un minuscule fil d'écarlate fleurit sous la
mâchoire du Mangemort avant que sa tête ne tombe. Du sang gicla sur le visage d'Hermione.

C'était dans ses yeux, et elle pouvait le goûter en entendant le couteau claquer au sol.

Elle essuya le sang de son visage, crachant, et regarda un énorme Mangemort démasqué attraper
Ron et enfoncer ses dents dans son épaule.

Harry, Fred et Charlie tirèrent tous des stupéfix, mais ces derniers rebondirent sur le
Mangemort. Un Loup-garou.

Ron hurlait d'agonie alors qu'il essayait de se libérer. Le Loup-garou releva la tête, déchirant
l'épaule de Ron.

La pleine lune était dans un jour. La puissance de sort requise pour abattre un loup-garou à ce
moment- là serait considérable. Au moins sept autres stupéfix.

Trop longtemps pour Ron.

Un sorts pour faire tomber un Loup-garou; Hermione se précipita pour penser à l’un d’eux.

Elle pénétra au plus profond de sa magie et siffla : "Carbonescrere."

Quelque chose en elle se tordit.

Le sort Noir jaillit de sa baguette. C'était comme un nuage de fumée noire qui traversait le champ
et explosait autour du Mangemort. Le Loup-garou se figea pendant une seconde et s'effondra dans
la poussière. Ron tomba au sol.

Alors qu'Hermione le fixait, tout en elle devint froid et sombre.

Elle trébucha et s’agrippa la poitrine.

Alors que le monde tanguait autour d’elle, elle remarqua que quelque chose se déplaçait vers elle.
Elle se retourna, sautant en arrière.

Elle eut l'impression d'être frappé violemment dans les côtes.

Hermione haleta, essayant d'inspirer et baissa les yeux. Il y avait un couteau enfoncé jusqu’à la
garde du côté droit de sa poitrine. Si elle avait tourné une fraction de seconde plus tard, cela aurait
pu entrer dans son cœur, mais - comme elle l'étudia avec surprise - elle pensait que cela avait
probablement manqué quelque chose d’immédiatement vital.

Son esprit de guérisseur ne pouvait pas s'éteindre.

Sa baguette glissa de ses doigts, et ses mains descendirent pour se refermer sur celles du
Mangemort qui la tenait toujours. L'arrêter avant qu'il ne puisse essayer de l’enfoncer, ou de le
retirer et de la poignarder à nouveau.

Elle sentit les os de sa main gauche craquer alors qu'elle agrippait fermement ses mains dans les
siennes et - sans se laisser arrêter pour penser à quel point cela ferait mal de bouger avec une lame
toujours en elle - enfonça son genou vicieusement entre ses jambes.

Il s'effondra au sol, sa prise sur la poignée se relâchant. Hermione trébucha, haletant en lambeaux.

Où sa baguette était-elle tombée ? Il y avait du sang dans ses yeux. Elle secoua la tête, essayant
d'éclaircir sa vision.

Elle baissa à nouveau les yeux sur sa poitrine. Son poumon droit était perforé et elle soupçonnait
que son foie avait été entaillé. De l'angle où elle le regardait, c'était difficile à dire.

Elle vit sa baguette. Elle essaya de l'atteindre sans plier son torse. Alors que ses doigts se
refermaient autour du manche, elle sentit quelqu'un enfoncer ses doigts dans ses cheveux tressés et
la tirer sur ses pieds jusqu'à ce qu'elle se balance dans les airs, ses orteils touchant à peine le sol.

"Je me souviens de toi, Sang-de-Bourbe." Rabastan Lestrange gloussa en retirant son masque de
Mangemort. Ses yeux baissèrent et il remarqua le couteau toujours enfoui dans sa poitrine.
"Regardez-moi ça. Quelqu'un a déjà commencé avec toi."

Elle essaya de le maudire, mais il repoussa sa baguette. Elle l'entendit claquer sur le sol.

Son couteau, elle avait besoin de l'atteindre.

"Combien de fois penses-tu que je peux te poignarder avant que la lumière ne s'éteigne dans tes
yeux ?" demanda-t-il avant de sortir la lame de sa poitrine.

Hermione eut un hoquet haletant alors qu'elle essayait de l'arrêter. Le côté droit de son corps était
soudainement glissant avec le sang coulant le long de son torse. Rabastan fit glisser la lame le long
de sa poitrine jusqu'à ce qu'elle soit pressée sur son cœur.

Elle essaya de libérer sa tête alors qu'elle tentait de sortir son couteau sans attirer son attention.

Il enfonça la pointe et frappa l'os. Il déplaça la lame jusqu'à ce qu'elle trouve un espace entre ses
côtes. Les yeux d'Hermione s'écarquillèrent alors qu'elle le regardait.

"Ici ? Ou devrais-je commencer plus bas ?" Sa voix était moqueuse. Il était indifférent aux combats
autour de lui.

Hermione ne savait pas si elle devait essayer d'attraper son couteau ou l'empêcher de la poignarder
au cœur.

Y’avait-il même un intérêt à faire un choix ? Elle pouvait se sentir saigner à mort.
Il commença à le pousser lentement.

Alors que la pointe du couteau commençait à lui couper la peau, Rabastan s'immobilisa. Sa prise
sur ses cheveux se relâcha et son expression se détendit alors qu'il tombait mort à ses pieds.
Hermione s'effondra avec lui et se rattrapa d'une main.

Derrière Rabastan, juste au-delà du point anti-apparition, un Mangemort masqué se tenait seul sur
le terrain.

Plusieurs mangemorts à proximité se figèrent et se retournèrent avec surprise lorsque Rabastan


tomba.

Ils étaient morts avant de pouvoir lever leurs baguettes.

Hermione le fixa simplement. Elle soupçonnait que son poumon perforé s'effondrait. Elle pressa sa
main contre la plaie pour empêcher l'hémorragie et pour ne pas que l'air de s'infiltre dans sa cavité
thoracique.

Elle regarda d'un air vide le Mangemort qui venait d'apparaître commencer à se frayer un chemin à
travers le champ.

C'était Drago.

Elle ne l'avait jamais vu se battre, pas vraiment. Mais le style lui était familier.

Il était aussi mortel qu'elle l'avait imaginé.

L'influence de la formation de Bellatrix Lestrange était évidente. La fluidité du mouvement. Le


sillage des corps qu'il laissa derrière lui alors qu'il traversait le champ. Le style imprévisible de
Bellatrix avait été motivé par son sadisme - sa folie.

Le style de Drago était d'une efficacité brutale.

Il ne se souciait pas de mutiler ou de causer de la douleur. Il ne voulait pas de prisonniers. Il tua


tout le monde.

Il ne montra aucune hésitation alors qu'il fauchait à travers les Mangemorts paniqués autour de lui.
Les moyens qu'il pouvait imaginer pour tuer rapidement des gens étaient terrifiants. C'était
entièrement un jeu de nombres. Effort minimal, rendement élevé.

Il était impossible qu'il se soit jamais battu à son plein potentiel auparavant. Si un Mangemort
s'était déjà battu de cette façon auparavant, tout le monde l'aurait su.

Il lança un sort sur le sol qui transforma le rayon qui l'entourait en liquide. Quinze Mangemorts
disparurent immédiatement sous la surface. En hurlant. Il l'annula et les laissa s’étouffés par la terre
qui les entouraient.

Il lançait malédiction après malédiction, la plupart de manière non verbale. Les Mangemorts
chutèrent régulièrement sur son passage.

Il invoqua un groupe d’une dizaines de colibris argentés. Plusieurs Mangemorts hésitèrent,


visiblement confus. Drago fit avancer sa baguette, et les minuscules oiseaux filèrent dans les airs
comme une pluie de balles, s'enfouissant dans la gorge et la poitrine de quiconque à proximité sans
bouclier puissant. Il rappela les oiseaux, dégoulinant de sang, et les abattit de nouveau.
Il était à quelques mètres d'Hermione.
Il tendit la main et la saisit par le poignet gauche. Elle poussa un cri bas en sentant ses os
endommagés se fracturer dans sa prise. Il sortit quelque chose de sa robe. Le tenant haut au-dessus
de sa tête, et l'activa.

C'était comme si tout l'air et le son de la zone étaient soudainement aspirés. Silencieux mortel. Tout
le monde autour d'eux tomba au sol, haletant et se tenant à la gorge.

Hermione criait de douleur et de panique. Elle sentit son poignet se briser alors qu'elle tentait de se
libérer. Les Mangemorts tentaient silencieusement de respirer alors qu'ils étouffaient.

"Harry ! Harry. Ron ! Arrête. Arrête ! Tu ne peux pas tuer tout le monde ! Arrête, Drago !" elle cria.
Leurs visages devenaient bleus.

La lutte touchait à sa fin. Les corps restèrent immobiles.

"Drago, arrête !" Elle renouvela ses efforts pour se libérer et sentit les os dans sa main se briser.
"Arrête !"

"Espèce d'idiote," grogna-t-il à travers son masque, relâchant son poignet. "Attends ici."

Il jeta l'artefact sombre sur le sol. Il grésilla et se tordit en un tas de ferraille. Il se dirigea vers
Harry, Ron, Fred, Charlie, Remus et Tonks. Il exécuta un sort de relance sur chacun d'eux suivi d'un
oubliette grommelé avant de faire léviter les corps inconscients derrière lui alors qu'il se retournait.
Il invoqua sa baguette du sol et la tira par le bras.

C'était difficile de respirer.

Le mouvement était angoissant. Son poignet gauche avait l'impression d'être crucifié. Le sang
coulait de son côté.

Il devenait de plus en plus difficile de respirer alors que Drago la tirait à travers le champ.

Elle avait besoin de sceller la crevaison. Dès qu'elle pourrait trouver quelqu'un - quelqu'un qui
pourrait exécuter les sorts pour l'empêcher de saigner. Qui pourrait retirer l'air de sa cavité
thoracique.

Si elle pouvait transplaner. Si elle pouvait transplaner à Place Grimmauld.

Si elle le pouvait.

Elle trébucha. Sa tête était lourde et il lui était difficile de penser correctement. Elle essaya de
respirer mais eut l'impression qu'elle ne pouvait pas.

Drago lâcha tout le monde juste à l'extérieur des salles anti-apparitions. Elle se dirigea vers leurs
corps. Elle ne savait pas quel sort de réanimation Drago avait utilisé. Avant qu'elle ne puisse faire
un pas, la prise de Drago se resserra et il transplana avec elle.

Lorsqu’ils atterrirent dans la cabane ; il la lâcha immédiatement et arracha son masque et ses
gants. Elle s’effondra contre la porte.

"Tu... tu ne peux pas les laisser là-bas," dit-elle d'une voix rauque.

"Ils vont se réveiller dans moins d'une minute," répondit-il, son visage se tordant de rage.
Agenouillé au sol, il utilisa la pointe de sa baguette pour dessiner une série de runes sur le sol. Les
runes brillèrent pendant un moment et une trappe apparue. En l'ouvrant brusquement, il se pencha
et en sortit ce qui semblait être un hôpital entier de fournitures de guérison.

Drago se tourna pour la regarder. Son visage était blanc de rage.

"Peux-tu tenir assez longtemps pour que je te trouve un guérisseur ?" demanda-t-il. Sa voix
tremblait.

Elle secoua la tête.

"Tu devras me dire comment faire. Je n'ai jamais utilisé de charmes de guérison complexes," dit-il
en sortant des fournitures.

Elle se traîna du mur et fit un petit geste vers son côté droit avec son poignet cassé.

"Mon foie. C'est - d'où provient le sang. Je pense. Qu’il y a de l'air dans ma poitrine. Ça fait
s’effondrer mon poumon."

Il invoqua une civière et l'aida à descendre dessus.

Elle avala une potion régénératrice de sang avant de lui faire lancer un diagnostic, afin de
pouvoir confirmer que les blessures étaient ce qu'elle pensait.

Il avait toutes les potions nécessaires pour l'aider à la stabiliser et l'empêcher d'entrer en état de
choc.

Il était ferme. Il coupa ses vêtements et exécuta les sorts pour arrêter le saignement et réparer les
vaisseaux sanguins et les canaux biliaires de son foie alors qu'il commençait à la guérir, en suivant
attentivement ses instructions. Puis il lui tendit une autre fiole de potion régénératrice de sang.

Le sortilège pour siphonner l'air qui effondrait son poumon était délicat. Elle avait du mal à lui
montrer le mouvement de la baguette. Ses mains tremblaient encore malgré le soulagement de la
douleur qu'elle avait pris.

"C'est plus subtil que ça," essaya-t-elle d'expliquer. "Juste le frisson latéral le plus léger de la
pointe, sinon il tirera trop fort et endommagera le tissu."

En grimaçant, elle passa ses deux mains autour de la sienne et bougea lentement sa main gauche
dans le mouvement nécessaire tout en prononçant l'incantation en rythme avec chaque mouvement.

Il le réussi correctement au troisième essai.

"Ensuite, après avoir réparé le tissu pulmonaire, c'est juste un sortilège de guérison régulier pour
réparer le muscle diaphragmatique et fermer l'incision," indiqua-t-elle quand elle pût enfin respirer.

Elle s’affaissa pour récupérer pendant qu'il nettoyait le sang sur elle. Il était en croûte sur son
visage, dans ses cils.

"Que faisais-tu là-bas ?" demanda-t-il d'une voix basse et tremblante alors qu'elle se retournait et
métamorphosait un morceau de pansement en chemise et commençait à essayer de le passer par-
dessus sa tête.
"Harry m'a demandé de venir," dit-elle avec un petit haussement d'épaules. "Je te l'ai dis, nous
avons besoin de Ron."

"Tu n’as pas d'expérience du combat," répondit-il. Il était pâle et ses mains tremblaient légèrement
alors qu'il l'aidait à passer la chemise par-dessus sa tête. "Pourquoi te font-ils sortir sans même te
donner de partenaire ?"

Hermione ne le regarda pas. Elle déglutit et glissa sa main droite le long de la manche. "Ils avaient
besoin d'un guérisseur. Notre autre guérisseuse a perdu son pied en quête de récolte. J'ai été choisi
parce que je pouvais marcher plus vite."

Il prit une profonde inspiration.

"Tu savais que c'était un piège," dit-il. Tu le savais. Mais tu y es quand même allée. L'embuscade
de la prison de Rabastan. Personne ne pensait réellement que l'Ordre serait assez idiot pour tomber
dans le piège. C'était une simulation d'entraînement pour les recrues."

"Harry allait partir."

"Donc ?"

"Harry est le but de cette guerre. S'il meurt, c'est fini. Je le suivrai toujours. Stratégiquement, je suis
une victime que nous pouvons nous permettre. Harry ne l'est pas. Si j'améliore ses chances ça vaut
le coup," répondit-elle d'une voix ferme en se tordant avec précaution et en soulevant son poignet
cassé pour glisser le long de la manche.

"Tu ne sauvais pas Potter. Tu sauvais Weasley."

Hermione secoua son épaule. "Ron est critique. Harry - a besoin de Ron. Si quelque chose arrive à
Ron, cela le brisera. Il a besoin que Ron soit vivant pour gagner."

"Et toi ? Potter n'a-t-il pas besoin de toi ?" répondit Drago. Ses yeux brillaient de rage.

Hermione détourna les yeux. "Pas comme il a besoin de Ron. Je ne suis pas comme ça pour lui."

Elle avala la boule dans sa gorge.

"Les Weasley..." commença-t-elle, puis elle poussa un bref soupir. "C'est sa famille. Ils sont tout ce
qu'il veut. Pour gagner, il doit pouvoir se voir avec eux par la suite. C'est - c'est ce qui le motive.
S'il le perd - si il cesse de croire qu'il l'obtiendra - il ne continuera pas. Il ne pourra pas."

"Je pensais que tu faisait partie du Trio. Potter ne désespérera-t-il pas s'il te perd ?"

"Non," répondit-elle en détournant les yeux. "Il pleurerait, il serait en colère. Mais je - je ne lui suis
pas émotionnellement vital. Je n'ai jamais été très douée à… ," ses lèvres se tordirent, "Ron se
connecte émotionnellement à Harry. Harry est motivé par ses émotions."

"Et alors ? Potter t’entraîne dans une fusillade à laquelle tu n’a quasiment aucune chance de
survivre parce que tu es suffisamment inutile pour lui?"

"Ron passe en premier. Harry prendra toujours soin de lui en premier. Il ne pense pas clairement
quand les personnes qu'il considère comme sa famille sont en danger. Il ne se rend pas compte qu'il
risque les autres," répondit-elle en levant le menton. "Il a toujours été comme ça."
Drago la dévisagea. "Alors, qui se soucie de toi, Granger, si Potter ne le fait pas ?"

Elle cligna des yeux.

"Je n'ai besoin de personne pour s'occuper de moi," dit-elle avec raideur, mais sa voix tremblait.
"Ce n'était pas un accident, Drago. J'ai choisi de réduire la valeur de mes pertes."

Son expression se durcit. "Tu t'es laissée devenir consommable pour Potter."

"Plus Harry a de faiblesses, plus toute la Résistance est vulnérable."

Elle n'avait pas pensé que Drago pouvait avoir l'air plus en colère qu'il ne l'était déjà, mais il avait
soudain l'air prêt à exploser.

"Quand je pensais que je ne pouvais pas plus détester Potter, il trouve toujours une nouvelle façon
de me prouver le contraire," déclara-t-il, sortant plusieurs autres potions et les lui donnant.

Elle essaya de retirer les bouchons d'une main mais ne pu y arriver. Elle était à peu près sûre que si
elle devait à nouveau bouger son poignet gauche, elle s'évanouirait.

"Qu'est-il arrivé à ta main gauche ?" demanda-t-il brusquement, en récupérant une fiole et en
l'ouvrant pour elle.

"Tu… tu l'as cassée."

Il sembla devenir plus pâle.

"Elle était déjà blessée, ajouta-t-elle pour clarifier, j'ai été frappée par cette malédiction acide. Au
moment où j'ai réussi à la contrer, les os étaient pratiquement détruits. Et tu l’a attrapé."

"Tu aurais du me le dire." Il fouilla dans sa robe et en sortit le kit qu'elle lui avait donné pour Noël.
Il arracha l'analgésique de sa fente, aspergea un chiffon et l'enroula autour de son poignet et de sa
main.

Hermione haleta presque de soulagement alors que la brûlure diminuait.

"As-tu besoin de moi pour enlever les os ?" demanda-t-il après un moment en la regardant bercer
son poignet contre sa poitrine.

Elle leva les yeux vers lui. "Tu pourrais le faire ? Je – je comptais le faire moi-même, quand j'en
aurais eu l'occasion."

Retirer les os avec précision, en particulier des éclats, était un processus douloureux. À moins
qu'elle ne veuille faire repousser tout son bras, cela allait être une lente épreuve auquel il lui serait
difficile de rester concentré et ferme tout le long. Elle avait prévu de s'en occuper après son retour
pour voir Ron.

"Je connais le sortilège. Tu veux que je t’assomme ?" Il demanda.

"N-non. Je devrais rester éveillée, à moins que tu ne connaisse déjà tous les noms des os de la main
et du poignet."

"Non," répondit-il en détournant les yeux, sa bouche pressée en une ligne dure.
Déballant à nouveau sa main, elle lança un sort de diagnostic dessus et examina les dégâts. Mis à
part les poches profondes que l'acide avait brûlé dans la chair, il y avait quatre os qui avaient été
écrasés et six autres avec différents niveaux de corrosion, y compris son cubitus. Elle devrait
désosser la moitié de son avant- bras.

Elle le fixa pendant plusieurs minutes avant de prendre une profonde inspiration et de détourner le
regard.

"Le cinquième métacarpien en premier. Métacarpe Quinque."

"Quinque metacarpus ossios dispersimus." La vive douleur lancinante alors que l'os dans la main
d'Hermione disparaissait brusquement la fit presque hurler. Elle laissa tomber sa tête contre l'épaule
de Drago et frissonna.

La douleur sans la montée d'adrénaline de la bataille était plus difficile à gérer.

"Ensuite le hamate. Os hamatum." Elle frissonna contre son épaule, tout en essayant de préparer à
la douleur.

Elle pleurait dans sa robe au moment où il enleva tous les fragments d'os. La moitié de son avant-
bras et la plus grande partie de sa paume étaient en grande partie désossés et reposaient sur ses
genoux.

Drago sortit une bouteille de Poussos. Elle la but cul-sec puis grimaça alors que la sensation
poignardante, semblable à une aiguille, des os qui repoussaient enveloppait son bras.

Il versa de l'essence de Dittany sur tout son bras pour réparer les poches de tissu corrodé. Elle était
tentée de lui crier dessus.

"Ne fais pas ça !" Elle essaya de lui arracher le flacon. "C’est du gaspillage. Je peux les guérir avec
des sorts après la repousse des os."

Il la fusilla du regard. "Ferme-la."

Elle se tut pendant qu'il aspergeait son bras une seconde fois, puis fouilla dans plus de matériaux de
ses fournitures et assembla un bandage magique avec une efficacité surprenante.

"Pourquoi as-tu tout ça ?" demanda-t-elle, examinant toutes les fournitures alors qu'il enroulait le
bandage autour de sa main et autour de son coude, afin que les os puissent repousser droit.

"Je l'ai pour toi," répondit-il. Elle le regarda avec surprise. "Après le Hampshire, je craignais que tu
ne revienne blessée. Je pensais que si j'avais tout ce dont tu pourrais avoir besoin sous la main, je
m'inquiéterais moins."

Le cœur d'Hermione lui faisait mal à l'intérieur de sa poitrine alors qu'il l'aidait à mettre la lanière
du bandage au-dessus de sa tête.

"Mais - c'est énorme. Il s'agit pratiquement de la liste complète de l'inventaire du service des
blessés."

Il haussa un sourcil. "Je ne savais pas quels types de choses étaient cruciales pour la guérison des
blessés à l'époque. J'ai fait des recherches. Ensuite, j'ai eu une longue conférence sur la guérison
des blessures de combat courantes comme cadeau de Noël l'année dernière. Ça m'a aidé à
compléter avec tout ce qui me manquait."

Hermione rougit.

"Tu pourrais devenir un guérisseur," lui dit-elle. "Tu as un talent naturel pour ça."

Le coin de sa bouche trembla légèrement. "C'est l'une des choses les plus ironiques que l'on m'ait
jamais dites," déclara-t-il.

La conversation s'arrêta.

"Je dois rentrer. Ron est blessé. Et Harry aussi," dit-elle d'une voix douce en se levant.

Drago se leva, ses yeux devenant froids. "Ne pars plus jamais pour une autre mission."

"Ce n'est pas à toi d’en décider," répondit-elle, rencontrant ses yeux.

Il pâlit et sa mâchoire se tendit. "Dans ce cas rappelle à Maugrey si l'Ordre veut que je continue de
les aider, ils doivent te garder en vie."

Hermione s'immobilisa et sa bouche se tordit alors qu'elle détournait le regard de lui. "Tu fais ça
pour ta mère, Drago."

Il la tourna fermement par les épaules et la regarda.

"Elle est morte," dit-il. "Tu ne l'es pas. Ma loyauté allait à ceux qui étaient les moins responsables
de sa souffrance. Cependant, si l'Ordre a décidé que tu es une victime abordable et t’envoie être
fauché comme du bétail à l’abattoir, je ne serai pas noble. Je n'ai aucun scrupule à exiger une
double vengeance. Je ferai payer Potter s'il te fait tuer."

Hermione se figea.

C'était dangereux.

Elle n'avait pas pris en compte ce risque. Elle savait que la loyauté de Drago n'était pas basée sur
une idéologie; c'était purement un sentiment de loyauté personnelle. Il détestait Harry, il le détestait
juste que plus Voldemort. La confession insouciante et émotionnelle d'Hermione venait de lui
donner des raisons de hésiter. Il était possessif. Elle était à lui. Harry l'avait mise en danger.

Elle aurait dû se sentir paniquée. Elle aurait dû avoir froid. Elle aurait dû lui rappeler son vœu. Elle
devrait lui rappelé qu'elle choisirait toujours l'Ordre en premier jusqu'à ce qu'ils gagnent. S'il la
voulait, il devrait attendre.

C'était ce qu'elle devait faire.

Elle le regarda et ses épaules tremblèrent. Elle était si fatiguée. La vie était froide depuis si
longtemps.

Ses doigts tremblèrent. Elle l'atteint presque.

Puis elle enroula lentement sa main en un poing et le glissa derrière son dos. "Ne... ne fais pas ça,
Drago." Sa voix se brisa.
"Tu n'es pas remplaçable," déclara-t-il d'une voix basse et désespérée. "Tu ne peux pas repousser
tout le monde pour qu'ils se sentent à l'aise avec l’idée de t’utiliser et te laisser mourir."

La main d'Hermione tremblait, et sa gorge avait l'impression qu'il y avait une pierre logée
à l'intérieur.

Elle baissa la tête et prit une profonde inspiration.

Ron est blessé. Et Harry.

Elle se raidit et essaya de se libérer de sa prise.

"C'est la guerre. Ce n'est pas une sorte d'auto-condamnation tragique d'être superflue. C’est une
responsabilité stratégique de ne pas l'être. J'aurais pensé que tu aurais réalisé que c'était le cas avec
moi. Une guérisseuse ne gagnera pas la guerre; c'est pourquoi j'étais disponible pour être échangée.
J’ai même une remplaçante à l’hôpital maintenant – à cause de toi. J’ai dû la former." Elle eut un
rire amer. "Tu m’as fait ça. Tu m’as aussi rendu remplaçable." Elle étouffa un sanglot. "Et tu ne
voulais même pas de moi non plus."

Il tressaillit et sa prise se relâcha.

"Je dois partir maintenant." Sa voix trembla alors qu'elle s'éloignait.

Drago l'attrapa par le bras droit et la tira en arrière.

"Tu n'es pas remplaçable," dit-il. Ses mains tremblaient alors qu'il la serrait. "Tu n'es pas obligé de
rendre ta mort commode. Tu as le droit d'être importante pour les gens. La raison pour laquelle j'ai
pris ce putain de vœu était pour te garder en vie. Pour te protéger."

Elle essaya de s'éloigner de lui, mais il ne le lâcha pas. Elle se tordit, essayant de s'échapper. Elle
devait partir, car il n'arrêtait pas de la regarder avec le désespoir écrit sur son visage, et cela la
brisait à l'intérieur.

Elle sanglota et - avant qu'elle n'ait le temps de réfléchir - tordit les doigts de sa main droite dans sa
robe, l'attira plus près et l'embrassa.
Flashback 28

Mars 2003

Drago prit son visage dans ses mains alors qu'il lui rendait son baiser, la rapprochant avec
précaution sans blesser son bras gauche. Elle pleurait à moitié en l'embrassant.

Elle glissa ses doigts le long de son cou et tira sur la courbe de sa mâchoire pour le rapprocher.
Essayant de mémoriser chaque détails de lui: l'odeur de la forêt et des rouleaux de papyrus, son
pouls sous ses doigts, ses lèvres pressées contre les siennes, son goût.

Elle avait méritée ça. Elle pressa sa joue contre sa main alors que ses lèvres caressaient les siennes.

Après plusieurs minutes, elle se dégagea.

"Je dois y aller," déclara-t-elle.

Il n'essaya pas de l'arrêter, mais il la rejoignit en l’attrapant par le poignet. Il la regarda fixement et
tira un souffle aigu entre ses dents.

"Reviens. Reviens vers moi - si jamais tu as besoin de quoi que ce soit," dit-il finalement en retirant
sa main.

Hermione le fixa et voulut lui dire qu'elle le ferait. Elle se força à avaler les mots.

"Je dois y aller," répéta-t-elle, en se forçant à s'éloigner.

Il resta debout, la regardant partir.

Elle prit une profonde inspiration et transplana à la maison des Tonks.

Elle frappa rapidement à la porte. Cette dernière s’ouvrit. Fred se tenait dans l'embrasure, la
regardant avec suspicion.

"Quels sont les noms de tes parents ?" Il demanda.

"Wendell et Monica Wilkins, ils vivent en Australie," répondit-elle, croisant ses yeux sans ciller.

Il s'effondra de soulagement et la tira dans ses bras. Elle était écrasée contre sa poitrine alors qu'il la
tirait à l'intérieur.

"Par Merlin, nous pensions que t’avions perdu. Tu n'étais pas là quand nous nous sommes
réveillés."

"Je... J'étais en pleine hémorragie. Je ne pouvais pas attendre. Je devais trouver quelqu'un qui
pourrait la réparer," déclara-t-elle en guise de vague explication.

Fred secoua la tête, son expression perplexe. "Je ne comprends pas; la minute d’avant, nous nous
battions, puis soudain nous nous sommes réveillés, jetés au-delà des barrières. Mon corps tout
entier a l'impression d'avoir été écrasé par un éboulement. Tous les Mangemorts étaient morts. Tu
étais partie. Harry et Ron ont paniqué et ont voulu commencer une recherche."
"Quelqu'un a dû essayer d'utiliser une malédiction sombre qui s'est retournée contre lui," répondit
Hermione, tout en sortant son kit et tendant à Fred un réparateur et une fiole de soulagement de la
douleur.

"C'est notre meilleure hypothèse," dit Fred, en buvant les potions avec une grimace. "Putain de
chanceux. Je n’arrive toujours pas à croire combien il y en avait. Ron n’arrête pas de ruminer
contre Harry sans arrêt depuis que nous sommes arrivés ici."

Il regarda sérieusement Hermione.

"Son épaule est en assez mauvais état."

Hermione acquiesça sinistrement. "Je l'ai vu se produire."

Il lui lança un long regard. "C'est ta malédiction qui l'a sauvé, n'est-ce pas ?"

Elle fit un bref signe de tête. "Si proche de la pleine lune, il n'y avait pas beaucoup d'options."

"Bien. Tu n'entendras aucune plainte de ma part. Après ce qui est arrivé à George, je dis que nous
devons tuer ces salauds. Harry est un peu paniqué à ce sujet. Mais c’est un sacré abruti de t’amener
dans quelque chose comme ça la première fois que tu retournais sur le terrain. Je suis content que tu
n’ai pas été tuée, je me fiche de ce qu'il t’a fallu pour y arriver." Il posa une main sur son épaule.

Elle acquiesça. "Je préconise des malédictions mortelles depuis des années. Si quelqu'un a été
surpris que je les utilise, il n'avait pas du prêté attention."

"Ron est là-dedans. Je l’ai assommé." Fred ouvrit une porte.

Ron s'assit sur un lit. Son épaule avait été mal bandée. Combien de membres de l'Ordre pouvaient
se battre pendant tant d'années sans pouvoir effectuer des soins d'urgence de base déroutait encore
Hermione.

"Mione ! Tu es en vie." Ron essaya de sortir du lit et la regarda au bord des larmes en la voyant.

"Je suis désolée," répondit-elle en se dépêchant et en le poussant fermement dans le lit avant de
retirer les bandages avec le mouvement de sa baguette. "J'aurais dû rentrer plus tôt."

Harry agrippa son épaule, la tira en arrière et la serra dans ses bras pendant une minute. "Je suis
vraiment désolé. Je pensais qu'ils t’avaient attrapée. J'ai regardé à travers les corps et tu n'étais pas
là. Je suis tellement, tellement désolé. Je n'ai jamais pensé qu'il y en aurait autant."

Hermione s'écarta. "J'ai besoin de traiter Ron, Harry." Sa voix était serrée alors qu'elle se tordait
librement.

L'épaule de Ron était mutilée. Le loup-garou non transformé avait mordu profondément le muscle
de son épaule, déchirant d'énormes pans de chair. Les dégâts étaient graves.

Quelqu'un, vraisemblablement Remus, semblait avoir jeté un contenant entier d'argent en poudre et
de Dittany sur la plaie.

"Où es-tu allée ?" Harry demanda, "Nous t’avons cherchée partout."
"J'ai été blessée," répondit-elle, s'efforçant de garder sa voix basse. Elle nettoya le sang, la poudre
en croûte et les herbes pour mesurer l'étendue de la blessure. "Je saignais énormément et j'avais
besoin de quelqu'un avec une expérience de guérison."

Elle tendit à Ron une fiole de potion anti- douleur. Au moment où il l’avala, elle jeta un sort de
nettoyage sur la zone. Il eut un hoquet d'agonie.

Les bouches étaient horriblement sales, en particulier celle d'un loup-garou aux pulsions
cannibales.

"Qui ?" Demanda Harry.

"Un tiers avec qui Maugrey m'avais mise en contact,"dit-elle sans lever les yeux.

"Bâtards," marmonna Ron, grimaçant alors qu'Hermione écrasait de la potion Tue-loup en un


cataplasme et le répandait dans les coupures les plus profondes de son épaule. "Quiconque qui reste
neutre dans cette guerre est un lâche. Selon eux, que se passera-t-il si nous perdons ? Je ne leur
ferais pas confiance."

"Tout le monde n'est pas fait pour se battre, Ron," répondit-elle doucement, se sentant obligée de
défendre le guérisseur fictif.

"Je le sais ça. Je l'ai rappelé à Harry." Ron lança à Harry un regard dur auquel Harry retourna
obstinément.

"Nous nous en sommes tous sortis, n'est-ce pas ?" Rétorqua Harry, se laissant tomber sur une chaise
à côté du lit. "Probablement pas si Hermione ne t'avait pas guérit avant que nous ne partions."

"L'Ordre a plus besoin d'Hermione en tant que guérisseuse que tu n'en avais besoin pour ton idée de
sauvetage suicidaire," dit Ron entre les dents serrées. "Maugrey et Kingsley diront la même chose
dès qu'ils entendront ce que tu as fais."

Hermione retira le cataplasme de Tue-loup et utilisa la pointe de sa baguette pour siphonner tout le
poison qui avait été arraché. Puis elle saupoudra une autre couche épaisse de poudre d'argent et de
Dittany sur la plaie et l'enveloppa.

Son bras tremblait d'épuisement alors qu'elle essayait d'envelopper fermement le gaze d'une main.

Après avoir échoué à nouveau à son cinquième essai, elle recula et fouilla pour trouver une potion
de renforcement qu'elle eu du mal à débloquer d'une main. Finalement, elle tira le bouchon avec ses
dents, le cracha sur la table et but la potion.

Le tremblement dans sa main s'estompa.

"Harry..." dit-elle à voix basse. "J'ai besoin que tu me donnes un coup de main. Je ne peux pas gérer
le bandage de Ron avec un seul bras. J'ai besoin que tu maintiennes la tension pendant que je
l'enroule afin de garder le Dittany en place."

Harry se leva et s'approcha.

"Qu'est-ce qui s'est passé avec ton bras ? Il tendit la main et toucha le plâtre avec hésitation.

"Juste une malédiction." Elle haussa les épaules. "J'ai dû enlever les os. Ils repoussent maintenant."
Harry grimaça. "Je suis désolé."

"Ce n’est pas grave. Cela ne mettait pas ma vie en danger," déclara-t-elle. "Il faut juste un certain
temps pour que tout soit restauré. Maintenant, maintiens ça ici pendant que je termine. Et puis,
quand je l’enveloppe, j'ai besoin que tu la tiennes ici aussi. Nous ne voulons pas trop de tension,
juste assez pour que tout soit couvert et que tout reste en place."

Quand l'épaule de Ron fut enfin correctement bandée, Hermione commença à travailler sur toutes
les blessures restantes de son emprisonnement. Elle ne savait pas comment enlever la menotte de
son poignet droit, alors elle travailla autour. Quand elle eut fini, elle posa légèrement sa main sur
son bras.

"Ça ne va pas guérir," dit-elle sombrement à Ron, hochant la tête vers son épaule.

Il était pâle, ses taches de rousseur ressortaient nettement. "Je sais. Remus me l'a dit."

"Si près de la pleine lune, tu vas le ressentir tous les mois."

Il fit un signe de tête.

"Remus l’a peut-être mentionné; nous devrons t’isoler demain soir. Jusqu'à ce que nous sachions à
quel point cela t’affectera gravement pendant la pleine lune. Ça - ça va te changer. Tu vas devoir
faire attention. Lorsque tu te mettras en colère, tu ne réaliseras pas nécessairement à quel point tu
seras plus fort et agressif jusqu'à ce que tu fasses quelque chose de vraiment dangereux. Tu - tu
pourrais accidentellement tuer quelqu'un."

"Il ne le fera pas," répondit Harry sur la défensive.

La mâchoire d'Hermione se tendit. "Ron n'est pas la première personne que j'ai traitée pour des
morsures, Harry. Ce ne sera pas sa faute, mais si nous décidons de faire preuve de négligence, il
pourrait blesser quelqu'un. Les morsures aussi proches de la pleine lune ont des conséquences.
Lorsque le loup ne peut pas émerger avec la lune, il a tendance à rester sous la surface, attendant
des occasions de sortir. Ron est potentiellement dangereux et nous devons nous y préparer."

"Eh bien, peut-être que tu aurais dû le sortir comme nous l'avions prévu." Harry croisa les bras et
secoua le menton.

Hermione tressaillit et la pièce nagea légèrement alors qu'elle sentait le sang quitter son visage.

"Harry, Ferme-la !" Ron devint écarlate de rage. "C'était ton putain de stupide plan ! Hermione
n'aurait pas dû être là. Comment diable était-elle censée me faire sortir ?"

Harry était impatient de se battre. Hermione pouvait le voir sur son visage. Il était toujours en
colère après que quelqu'un se soit blessé. Et maintenant, avec Ginny absente, il n'avait personne
pour le consoler ou le distraire.

Il se déchaînait de culpabilité. Parce qu'il n'avait jamais su gérer ce qu'il ressentait. Saignement à
mort de la douleur de tout ce qu'il ne pouvait pas s'empêcher de ressentir.

"J'ai fait tout ce que j'ai pu pour protéger Ron."

"Ouais, j'ai vu ton idée pour le protéger. Quelle est cette malédiction que tu as utilisée ?" Demanda
Harry.
Elle rencontra ses yeux. "Je l'ai trouvé en faisant des recherches. C'est l'un des rares sorts qui peut
tuer un Loup-garou assez rapidement pour l’arrêter, en dehors des impardonnables.…

"C'était sombre," ré pondit Harry, en clignant de ses yeux verts. "Probablement l'un des sorts les
plus sombres que j'ai jamais vu."

"Je pensais que Ron en valait la peine." Si elle avait eut la magie à revendre, elle aurait jeté un sort
à Harry à travers la pièce.

"Nous aurions pu l'abattre avec des stupéfix," répondit Harry.

"Vraiment ? Tu étais prêt à parier la vie de Ron là-dessus ? Après tout les risques qu’on a pris pour
le sauver ? "Sa voix tremblait de rage. "Je connaissais les conséquences. Je les ai acceptées. J’ai
utilisé la malédiction."

"Et alors quoi ? Maintenant, tu es une experte sur le champ de bataille ? Tu déchirerais ton âme
plutôt que de croire que nous pouvons gagner avec la magie de la Lumière ?" La douleur et la peur
dans les yeux d'Harry étaient visibles à travers sa colère. "Ça entre dans ton âme, Hermione. La
Magie noire. Cette obscurité restera en toi après la guerre. Cela ne disparaît jamais. C'est en toi.
Dans ta magie."

Il la prit par les épaules et elle put sentir ses mains trembler. Il avait l'air prêt à pleurer.

"Je m'en fiche." Hermione se dégagea de Harry et poussa sa mâchoire vers le haut. "Je veux gagner.
Je me fiche de ce à quoi mon âme finit par ressembler." Puis elle se moqua. "Tu étais plus que
disposé à risquer ma vie; je ne vois pas en quoi mon âme est en quelque sorte plus importante."

Harry fit un pas brusque en arrière et se tut alors qu'il la regardait.

"Eh bien," dit-il finalement, "si c'est à ce point que tu crois en nous, tu n'es pas quelqu'un dont j'ai
besoin d’aide. Crois-moi, je ne te la demanderai plus jamais." Il tourna les talons et sortit en trombe
de la pièce.

Ron regarda Hermione alors qu'elle s'effondrait contre le mur. Son expression était triste et
résignée.

"Je ne comprends pas pourquoi tu fais ça," dit-il après un moment. Penses-tu toujours que nous ne
gagnerons que si nous utilisons les forces du mal ?"

Le bras d'Hermione palpitait à cause de la repousse osseuse, et elle combattait ses larmes.

"Nous ne sommes pas du côté qui essaie de tuer tout le monde. Compte tenu du nombre de
personnes que nous protégeons, il y a très peu de moyens que je ne considérerais pas en valoir la
peine," dit-elle en clignant rapidement des yeux pour qu'ils arrêtent de piquer.

"Tu sais qu'Harry ne peut pas," répondit Ron sérieusement. "S'il pense qu'il va devoir devenir
sombre pour gagner, cela détruira tout ce pour quoi il se bat. Il veut être normal après ça. Il n'aura
pas ça s'il devient sombre."

"Je le sais. Je veux juste qu'il arrête de gêner tout le monde."

Ron la regarda en silence pendant plusieurs instants. "Tu penses que tout le monde devrait. Moi,
toi, le reste de l’AD et l'Ordre."
"Je travaille à l'hôpital, Ron," dit-elle, trop fatiguée pour faire un geste ou même bouger pendant
qu'elle parlait. "Que vous gagniez ou perdiez une bataille, tout ce que je vois, c'est le coût. Parfois,
il semble que toi et Harry ne réalisez pas à quel point nous ne pouvons pas encore nous permettre
de perdre des vies. Cette guerre est plus grande que ce but : Harry et sa famille deviennent normaux
par la suite. Selon toi, qu'arrivera- t-il à la Résistance si nous perdons ? Et le monde Moldu ? Harry
n'a personne dans le monde Moldu dont il se soucie. Tu n’y connais personne. Mais mes parents
sont là-bas. Mes camarades de classe de l'école primaire. Mes grands-parents et cousins. Si mon
âme est le prix pour les protéger – pour tous vous protéger, c'est - ce n'est pas un prix. C'est une
affaire."

Elle se redressa, sentant qu'elle était sur le point de tomber.

"Je dois aller voir tout le monde,"dit-elle en trébuchant hors de la pièce.

C'étaient surtout de simples blessures. Lors de la lutte contre les Mangemorts, les blessures avaient
tendance à être mortelles ou mineures.

Charlie était surtout contusionné et écorché par une malédiction qui n'arrêtait pas de saigner. Il
avait pris deux potions régénératrices de sang en attendant qu'elle revienne. Fred avait eu une
commotion cérébrale et des ecchymoses internes qu'Hermione avait pu réparer en peu de temps.

Le poignet de Tonks était gravement foulé. Cela ne prit que quelques minutes à Hermione pour
exécuter le sortilège et appliquer une potion.

"Heureuse de voir que tu bottes toujours des culs," dit Tonks, fixant Hermione avec une expression
sérieuse. Les cheveux de Tonks étaient foncés et mous; il y avait des stries grises dedans.

Hermione eut un sourire pâle en massant la potion dans la peau de Tonks pour réduire le
gonflement.

"Qui t’as formée ?" Tonks baissa la voix et se pencha en avant.

Hermione se figea légèrement avant de continuer à masser le poignet de Tonks.

"J'étais un peu partout en Europe pour m'entraîner."

"Ne fais pas l'idiote avec moi; ce n'est pas ce dont je parlais. Je me souviens de comment tu te
battais," répondit Tonks, regardant Hermione. "Tu es complètement différente maintenant. Tu étais
dangereuse. Et malgré ton inexpérience dans le domaine réel, il était évident que tu en savais
beaucoup plus que tu ne le devrais le savoir. Quelqu'un de dangereux t’as formée."

Hermione ne dit rien.

"Combien de personnes as-tu tuées aujourd'hui, Hermione ? Dix ? Quinze ? En as-tu la moindre
idée ?"

La mâchoire d'Hermione commença à trembler et elle serra les dents ensemble pour l'arrêter.

"Avais-tu déjà tué quelqu'un auparavant ? Non, tu ne l’avais pas fait. Je m'en souviendrais.
Aujourd'hui, c'était la première fois, et tu n'as même pas eu le temps d'y penser, n'est-ce pas ?"

Hermione tressaillit.
"Dans quoi t’es-tu embarquée ?" Demanda Tonks, tendant la main et posant sa main sur celle
d'Hermione.

Il y eut une pause.

"C'était juste censé être de la prudence . Je ne m'attendais pas à tout utiliser si soudainement,"
réussit à finalement dire Hermione.

"Qui ? Qui connais-tu de si mortel ? Maugrey m'a formée, donc je sais que ce n'est pas son style.
Amélia Bones. Ou celui de Shacklebolt."

"Je n'ai pas la permission de partager les informations. Maugrey est au courant. Tu peux vérifier
avec lui."

Tonks cligna des yeux et regarda Hermione pendant plusieurs secondes.

"Cette malédiction, pour sauver Ron. J'en ai entendu parler – tu t’es plongé dans la Magie Noire
avec ça. Assures-toi que tu n'es pas seule; que tu as quelqu’un à qui t’adresser, tu devrais
probablement envoyer un message."

Hermione acquiesça distraitement. La douleur dans son bras devenait distrayante. En interne, elle
commençait à se sentir vaguement usée ; un symptôme qu'elle avait poussé au-delà de ce que les
potions de renforcement pouvaient contrer.

"Est-ce que Remus va bien ?" demanda Hermione. Elle ne l'avait toujours pas examiné ni Harry,
mais elle savait que Tonks aurait vérifié Remus dès leur retour.

"Ouais. Je l'ai vérifié attentivement. Tu sais à quelle vitesse il guérit de presque tout. Il est allé
annoncer à Kingsley que nous avons récupéré Ron."

"Bien." Hermione hocha la tête, luttant pour se tenir debout.

"Hermione," Tonks la rattrapa alors qu'elle trébuchait. "Qu’est ce qui t’es arrivée ?"

"Ce n'est rien. Je vais bien. Je ne suis tout simplement pas habitué à être sur le terrain. Je ne suis
pas aussi en forme que vous autres," répondit Hermione, essayant de s'éloigner.

"Tu as disparu quand nous étions tous inconscients," les yeux de Tonks se rétrécirent
puis s'écarquillèrent. "As-tu jeté la malédiction qui a tué tout le monde ?"

"Non," s’exclama rapidement Hermione en secouant la tête. "Je ne sais pas ce que c'était."

"Mais tu sais comment c'est arrivé, n'est-ce pas ? Ton professeur est venu pour toi." Tonks eut
l'air soudainement tendu. "À quel point as-tu été blessée ? Qui as-tu dans ta poche avec autant de
puissance de feu ?"

Hermione saisit une explication qui satisferait l'ancienne Auror.

"Parles-en à Maugrey. S'il te renvoie, je te dirai tout ce que tu veux savoir."

"Depuis quand es-tu si secrète ?" demanda Tonks, les yeux écarquillés d'émerveillement.

"Tu sais que je ne peux pas te dire ça non plus," répondit Hermione en éloignant son bras.
"Très bien," dit Tonks. "Dis-moi à quel point tu as été blessé là-bas. Je suppose que ce n'est pas
secret défense."

Hermione ne pouvait penser à aucune raison de mentir.

"J'ai été poignardée. Dans le poumon. Il a également entaillé mon foie. Il est réparé maintenant."

"Merde ! Ça ne veut pas dire que tu devrais être debout. Tu sais mieux que moi que ce n'est pas
parce que les blessures des Moldus peuvent être réparées rapidement qu'elles ne font pas de gros
dégâts physiquement. Tu devrais être dans un lit, et nous devrions venir vers toi," siffla Tonks.

"Si je le disais à quelqu'un, cela soulèverait des questions auxquelles je ne peux pas répondre,"
répondit Hermione avec constance. "Tout ira bien. J'aurai juste besoin de beaucoup de sommeil une
fois que j'aurai fini. J'ai seulement besoin de voir Harry. Ensuite je me reposerai."

"Très bien," Tonks recula et la laissa partir, mais ses yeux étaient toujours méfiants et inquiets.

Dès qu'Hermione sortit de la pièce, elle s'appuya contre le mur. Essayant de rassembler toutes les
réserves qui lui restaient avant d'aller trouver Harry.

Il était sur le toit, regardant par-dessus l'étang en dessous pendant qu'il fumait. Il y avait des
dizaines de mégots éparpillés autour de lui.

Il la remarqua mais ne fit aucun mouvement pour venir vers elle.

Elle sortit maladroitement de la fenêtre avec un seul bras pour la soutenir. Elle faillit perdre
l'équilibre mais se rattrapa avec détermination. Si elle tombait du toit dans son état actuel, elle
pourrait mourir. Elle se raidit et se dirigea vers Harry, en essayant de ne pas regarder en bas.

"Que nous est-il arrivé, Hermione ?" Il lui demanda lorsqu’elle s'approcha.

"Une guerre," répondit-elle en tendant la main et en tournant son visage vers elle. Il y avait une
entaille sur sa tête. Sa peau pâle était légèrement rouge du sang qu'il avait lavé. Son expression était
triste, fatiguée et en colère.

"Qui a changé ? Est-ce toi ou moi ?" demanda-t-il alors qu'elle passait ses doigts dans ses cheveux
et les poussait de côté pour pouvoir refermer la plaie.

"Moi," admit-elle.

"Pourquoi ? Tu crois que je ne pourrai pas le faire ? dit-il. "Essayes-tu de te préparer à ce que
j'échoue ?"

Elle lui jeta un sort de diagnostic. Il avait deux côtes fracturées et des ecchymoses sur l'abdomen.
Elle le repoussa pour qu'il se couche avant qu'elle ne commence à le guérir.

"Je pense que tu peux le faire. Mais - la prophétie. C'est un tirage au sort. Après la mort
de Dumbledore...," elle hésita légèrement.

"La mort est juste à une malédiction de nous tous," dit-elle après un moment. "Je ne peux pas
simplement m'asseoir et regarder, parier une chance sur deux et supposer que je connais le résultat.
Pas quand il y a tant de gens qui dépendent de nous. Ce que tu as, la façon dont tu aimes les gens...
c'est pur, c'est puissant. Mais - combien de fois as-tu tué Tom jusqu’à présent ? En tant que bébé, à
cause de ta mère. En première et deuxième année. Mais il est toujours là. Il se bat toujours contre
toi. Je ne veux pas supposer que quoi que ce soit est suffisant."

"Tu ne penses pas que le Bien peut simplement gagner," déclara Harry. Le reproche dans sa voix
était lourd.

"Tous ceux qui gagnent disent qu'ils ont été bons, mais ce sont eux qui écrivent l'histoire. Je n'ai
rien vu indiquant que c'était en fait la supériorité morale qui faisait une différence," dit-elle en
murmurant les sorts pour réparer les fractures.

"Mais tu parles de l'histoire Moldue. La magie est différente. Le monde magique est différent," dit
férocement Harry.

Hermione secoua la tête et l'expression d'Harry devint amère. Il leva les yeux vers le ciel. Hermione
commença à répandre une pâte pour ecchymoses sur l'estomac et les côtes d'Harry en petits
mouvements circulaires.

"Avant, tu étais différente," dit Harry, "tu étais plus juste que moi à propos des choses. Qu'est-il
arrivé à la S.A.L.E ? Cette fille n'aurait jamais dit que la Magie Noire en valait le prix. Que lui est il
arrivée ?"

"Cette fille est morte dans une salle d'hôpital en essayant de sauver Colin Creevey."

"J'étais là aussi quand Colin est mort, Hermione. Et je n'ai pas changé."

"J'ai toujours été prête à faire tout ce qu'il fallait, Harry. Toutes ces aventures qui sont les nôtres
à l'école. Une fois que j'étais dedans, j'étais dedans. Peut-être que tu n'as jamais remarqué jusqu'où
j'étais prête à aller pour toi."

"Pas pour moi." dit Harry en secouant la tête. "Tu ne peux pas dire que tu fais ça pour moi. Je ne te
le demanderais jamais."

"Je le sais," répondit-elle en détournant les yeux. "Ce n'est pas pour toi. C'est pour tout le monde.
Tu devrais faire ce dont tu as besoin pour gagner. Moi aussi."

"Tu me repousses," dit Harry d'une voix dure en s'asseyant. "Peut-être que tu ne penses pas que je
le vois, mais je le vois. Je ne comprends tout simplement pas pourquoi. Tu étais comme ma sœur.
Mais maintenant - c'est comme si à chaque fois qu'il y avait une fissure dans notre amitié, tu
marchais dessus afin qu’elle s’élargisse. Je ne comprends pas - pourquoi fais-tu ça ?"

Il semblait au bord des larmes. Ses yeux étaient si blessés et en colère alors qu'il la regardait. Elle
se sentit vaciller.

Si elle l'admettait maintenant, peut-être que ça réglerait les choses. Peut-être qu'il y avait encore
une chance. L'espace que Ginny avait rempli et dissimulé - il le réalisait, sentant à quelle distance
Hermione s'était éloignée.

Son premier ami. Son meilleur ami. Il la cherchait. Si elle tendait la main...

Elle le regarda tristement. "Ces fissures ont toujours été là, Harry. La personne que je suis, elle a
toujours été là. La guerre te la juste fait la voir."

Son visage se ferma.


"Très bien alors." Il se leva et rentra dans la maison.

Hermione resta assise pendant plusieurs minutes, essayant de rassembler l'énergie pour remonter
sur le toit.

Elle trouva un fauteuil et s'y recroquevilla, si fatiguée que même la douleur lancinante de son bras
ne pouvait pas l'empêcher de dormir.

Quand elle se réveilla brusquement quelques heures plus tard, elle se sentait glacée. Un froid
glacial, au point que ses dents en claquaient. C'était en début d'après-midi qu'elle s'était endormie,
mais la maison était désormais devenue sombre et silencieuse.

Elle frissonna de froid, attrapa sa baguette et se jeta un sort de réchauffement. Cela ne lui procurait
aucun soulagement de la fraîcheur qu'elle ressentait.

Elle se sentait - observé. Comme s'il y avait quelque chose dans l'obscurité qui la fixait.

À la base de sa colonne vertébrale, et grimpant lentement vers le haut comme des vrilles glacées, il
y avait une sensation de douleur sourde. Comme si elle était infectée par quelque chose qui essayait
de l'engourdir alors qu'il se glissait dans son système.

Sa main tremblait alors qu'elle jetait un diagnostic sur elle-même. Elle avait dû négliger une
malédiction.

Mais il n'y avait rien.

La sensation douloureuse et glaciale donnait l'impression de se répandre. S'épanouissant à travers


son corps dans son sternum et sur sa poitrine jusqu'à ce que la respiration soit douloureuse.

C'était terrifiant et horrible, mais il y avait aussi une sorte d’appel à se laisser aller. Une envie de
douleur en guise de soulagement. Comme s'asseoir dans la cuisine et couper des lignes jusqu'à ce
que ça fasse plus mal que tout le reste.

La douleur comme une libération. Comme le goût du sang.

Elle se leva brusquement. C'était les séquelles de la Magie Noire qu'elle avait utilisée. Tendance
autodestructrice. Hallucinations.

Maintenant qu'elle y pensait, les sensations lui étaient familières.

Tonks avait raison. Elle devrait être avec quelqu'un. Quelqu'un qui l'aiderait à tenir bon.

Elle trébucha dans les escaliers. C'était le beau milieu de la nuit. Elle se dirigea vers la chambre
dans laquelle Charlie était. Ils s'entendaient à peine ensemble, mais il l'avait laissée lui tenir la
main. Elle était si froide. Il pourrait lui parler et l'aider à rester concentrée –

Vide.

Elle vérifia celle de Fred. Vide.

Elle passa à une autre pièce.


Ron dormait. Gémissant de douleur. Elle versa une potion de sommeil sans rêve dans sa gorge.
Alors qu'elle le regardait se calmer, elle sortit une potion pour aider à réinitialiser les ligaments et
les tendons dans sa main et l'avala.

Harry dormait dans la chaise à côté de Ron. Il n'avait pas dormit depuis la capture de Ron. Remus
subirait la pleine lune la nuit suivante; Tonks serait avec lui.
Elle sortit de la pièce et se demanda quoi faire.

La froideur qui l'avalait était si douloureuse qu'il lui faisait même mal de respirer. Elle hésita et se
laissa presque sombrer dedans.

«Reviens vers moi, si jamais tu as besoin de quoi que ce soit.»

Elle se força à sortir par la porte d'entrée et transplana à Whitecroft.

Elle s'avança vers la porte et ses doigts effleurèrent la poignée, puis elle se figea. Les lumières
étaient éteintes.

Bien sûr - il ne serait pas là. C'était juste un point de rendez-vous. Il n'y vivait pas. Cela faisait des
heures qu'elle était partie. Il dormait probablement. Quelque part dans un lit.

Ou il pourrait être occupé.

Elle n'était pas censée l'appeler sauf s'il s'agissait d'une urgence. Elle avait promis qu'elle ne le
ferait pas. Elle lui avait donnée sa parole.

Elle ne pouvait pas l'appeler parce qu'elle avait passé une mauvaise journée.

Elle risquerait sa couverture - le compromettrait - mettrait l'Ordre en danger.

Elle retira sa main et se détourna.

Si elle pouvait transplaner à nouveau - il y avait toujours quelqu'un de réveillé à Place Grimmauld.
Elle saisit sa baguette et ferma les yeux.

C'était comme si quelque chose agrippait sa tête. Ses genoux se plièrent. Tout disparut.

Lorsque le monde se recentra lentement, elle réalisa qu'elle était allongée sur le dos. Elle regarda le
ciel. Les étoiles scintillaient au-dessus de sa tête, atténuées par la lune. Froide.

La journée avait été si longue.

Sa peau tirait. Douloureuse. Comme s'il y avait quelque chose en elle. Dans sa magie. Elle voulait
le découper. Si elle pouvait juste trouver l'endroit. Elle pourrait le découper avec l’un de ses
couteaux - pour qu'il s'arrête - qu’il arrête de ramper en elle.

Elle enfonça ses doigts dans sa poitrine et la tira.

"Granger - qu'est-ce que tu t'es fais ?"

Elle pris conscience d'être soulevée du sol. Des mains chaudes se refermant autour de son corps,
chassant le froid. Elle était si froide. Elle s'enfouit dans la chaleur.
Elle devait délirer, parce que Drago était là, vêtu de vêtements Moldus. Elle ne l'avait jamais vu
dans autre chose que des robes noires.

Elle se pressa contre lui, et il la réchauffait telle une fournaise, chassant le froid qui rampait en elle.

"J'ai tués des gens aujourd'hui," dit-elle en enfouissant son visage dans sa chemise. Même habillé
en Moldu, il sentait en quelque sorte la même chose. "Je n'ai jamais tué personne auparavant. Mais
je n'ai même pas compté le nombre de personnes que j'ai tuées aujourd'hui."

Ses bras se refermèrent autour de son dos.

"Tonks a dit – qu’avec la Magie Noire que j'ai utilisée aujourd'hui, je ne devrais pas être seule.
Mais... je n’avais personne vers qui aller. Tous les autres ont déjà quelqu'un - quelqu'un à qui ils
s'adressent après-"

"Mais tu n'as personne."

Elle acquiesça.

"Quel sort as-tu utilisé ?" demanda Drago. "Quelle genre de Magie Noire ?"

"J'ai carbonisé un Loup-garou. C'était pour sauver Ron. La veille de la pleine lune, les
étourdissants prendraient tellement de temps."

Elle avait sa première hallucination de sa vie. Elle était peut-être mourante. Drago était aussi chaud
qu'un four et portait un sweat à capuche gris clair sur lequel était inscrit Oxford et - un jean ?

C'était presque drôle comme c'était ridicule. Elle avait envie de rire en le prenant en compte.

"Pas étonnant que tu aies froid," marmonna-t-il.

Elle sentit le bruit d'apparition et, regardant autour d'elle avec étourdissement, elle se retrouva dans
une somptueuse suite d'hôtel Moldue.

Elle était déconcertée. Bien sûr, halluciner en règle générale n'avait aucun sens. Mais c'était juste
bizarre. Elle regarda Drago.

"Penses-tu que c'est ce que mon subconscient imagine que je veux ?" demanda-t-elle. "Être avec toi
dans le monde Moldu ?"

Son expression était illisible.

"Qu’est ce que tu veux ?"

Les larmes lui montèrent aux yeux alors qu'elle le regardait.

"Je ne veux pas être seule pour toujours," s'étrangla-t-elle. "Je veux aimer quelqu'un sans avoir
l'impression que si il le sait, ça finira par lui faire du mal. Harry était mon premier ami. J'ai toujours
voulu des amis - mais j'étais toujours trop bizarre, trop rat de bibliothèque, trop maladroite. J'étais
toujours seule. Personne ne voulait être véritablement mon ami. Harry a été la première personne à
me laisser être son ami. Je pensais que nous serions toujours amis. Mais maintenant, je dois le
repousser pour le protéger. Et Ron. Et mes - mes parents. Et maintenant, il n'y a personne. Je dois
aimer tout le monde à distance. Et je suis si seule..." sanglota-t-elle dans sa main.
"Qu'est-il arrivé à tes parents ?"

Sa bouche se tordit. "Je les ai oubliettés après que tu aies tué Dumbledore. Tous leurs souvenirs de
moi. Je les ai tous effacés pour faire en sorte que je n'ai jamais existé pour eux. Je les ai envoyés
quelque part. J'ai pensé que si la guerre était courte, je pourrais les récupérer. Mais tu ne peux pas
inverser l'oubli après cinq ans."

Elle avait l'impression que la chaleur du corps de Drago s'enfonçait complètement dans son
cœur. Une de ses mains était sur son cou et elle s'y pencha.

"Tu n'as pas besoin d'être seule, Granger," déclara-t-il.

Elle voulait le croire, mais son esprit ne pouvait pas se calmer pour céder. Ce n'était jamais calme.
Il y avait toujours des réalisations, de la culpabilité et des conséquences qu'elle ne pouvait ignorer -
qu'elle ne pouvait pas ne pas savoir. Même délirante, il y avait des choses trop dangereuses pour se
donner.

Elle essaya de le repousser, mais c'était comme essayer de repousser un mur de briques.

"Pourquoi ? À cause de toi ?" dit-elle amèrement. "Je ne peux pas - je ne peux pas me soucier de
toi. Si je tiens à toi, je ne pourrais pas t’utiliser. Et tu es le seul espoir qu'il me reste de garder tout
le monde en vie. Alors je ne peux pas."

"Alors utilises-moi," dit-il. Il commença à l'embrasser, mais elle recula.

"Non. Je ne peux pas. Je ne - je ne veux pas te faire ça. Tu ne mérite pas ça, je peux prendre soin de
moi-même." Elle essaya de s'éloigner, mais ne il voulait pas lâcher prise.

"Tu n'as pas à me repousser pour me protéger," répondit-il d'une voix dure et familière. "Je peux le
supporter. Tu peux arrêter d'être seule. Je ne vais pas mal l’interpréter. Je sais que tu veux juste que
quelqu'un soit avec toi. Je ne le prendrai pas comme quelque chose de plus signifiant que ça."

Elle continua à s'éloigner.

"Je suis seul aussi, Granger," dit-il.

Elle se calma, ses mains agrippant compulsivement le tissu de sa chemise.

"Je..." commença-t-elle.

Il ravala ses objections. Ses mains capturèrent son visage alors que sa bouche se pressa contre la
sienne. Elle s'accrocha à lui et lui rendit son baiser.

Puis il tira sa bouche de la sienne et l'embrassa sur le front. Il la repoussa sur le lit.

"Repose-toi," dit-il en s'asseyant sur le bord. "Je n'irai nulle part. Fais ce que tu as besoin pour
rester ancré."

Il s'adossa à la tête de lit et lui prit la main.

Hermione s'appuya contre sa poitrine et agrippa sa main, tirant son bras contre sa poitrine et
recourbant sa tête vers le bas. Elle posa sa joue contre le dos de sa main. Elle se concentra sur sa
respiration. Sur la chaleur contre le froid. Sur la sensation de ses doigts enroulés autour des siens.
Sur son menton posé sur sa tête.

Elle ferma les yeux et se concentra sur lui. Elle pouvait entendre son rythme cardiaque.

Il était vivant. Il était vivant. Elle l'avait maintenu en vie.

Elle pressa ses lèvres contre ses doigts et sentit sa prise se resserrer.

Elle leva la tête et le fixa.

Il la regarda et ne bougea pas quand elle lâcha sa main pour tendre la main et toucher son visage.
Elle s’approcha et effleura ses lèvres contre sa joue. Elle pressa ses lèvres contre son front. Puis,
après une pause, elle l'embrassa sur la bouche.

Il était brûlant au toucher.

Elle ne savait pas si elle aurait un jour une chance d'être à nouveau avec lui. Si c'était tout ce qu'elle
avait.

Elle l'embrassa lentement. Elle enroula son bras autour de son cou et l'attira plus près, jusqu'à ce
que ses bras glissent autour d'elle et que ses lèvres commencent à bouger contre les siennes.

Elle ne savait pas si ce qu'elle faisait était de s'accrocher ou de lâcher prise.

Elle glissa ses doigts dans ses cheveux.

Ses mains glissèrent derrière sa tête et il retira les épingles de ses tresses. Il l'aida à enlever son
plâtre. Elle étudia les os repoussés et toutes les cicatrices sur son poignet. Il passa ses doigts dans
ses cheveux jusqu'à ce qu'elle frissonne et le regarde.

Leurs baisers étaient lents. Ce n'était ni bouillonnant, ni précipité, ni coupable. C'était juste
désespéré, parce qu'il la rendait toujours désespérée.

Elle l'embrassa comme elle l'avait voulu. La façon dont elle s'était laissée secrètement espérer
pouvoir le faire.

Elle pourrait avoir ça. Au moins une fois.

Il prit son visage dans ses mains. Elle poussa un petit sanglot contre ses lèvres.

"C'est comme ça que je voulais que ce soit," lui avoua-t-elle. "Avec toi. Je voulais que ce soit
comme ça avec toi."

Il s'immobilisa et elle sentit ses larmes couler le long de ses doigts.

"Je suis désolé. Je suis désolé que n’ait pas été le cas," répondit-il en l'attirant plus près, ses pouces
frôlant ses pommettes.

Avait-il toujours été si chaleureux ? Elle se demandait parfois à quel point son souvenir de l'avoir
embrassé la nuit après l'avoir guéri était réel. Ou si elle avait été tellement ivre, qu’elle avait
inventé des scénarios à rejouer dans les moments où tout semblait trop dépourvu de toute tendresse.
"Ça ce n’est pas grave," dit-elle en appuyant sa tête sur son épaule.

"Non, ça ne l’est pas. Laisse-moi te donner ça maintenant."

Il ramena ses lèvres sur les siennes et l'embrassa. Lentement et intentionnellement.

Comme une étoile, il était brillant et glacé de loin, mais lorsque l'espace était comblé, sa chaleur
était infini.

Il l'embrassa profondément tandis que ses mains glissaient le long de son corps. Ses doigts traçaient
sa colonne vertébrale et ses omoplates, touchers fantômes sur sa peau. Il retira sa chemise et
l'embrassa le long de ses clavicules. Ses mains semblaient familières alors qu'il glissait ses doigts
dans ses cheveux, ramenant sa tête en arrière et pressa ses lèvres contre la base de sa gorge.

Elle tira sur sa chemise jusqu'à ce qu'il la retire. Puis elle ramena sa bouche contre la sienne et
l'embrassa à nouveau. Ses doigts suivaient la courbe de sa mâchoire, les tendons de son cou et sur
ses épaules. Il était plus mince et avait tellement de nouvelles cicatrices qu'il paraissait presque
inconnu.

Il embrassa chaque centimètre carré d'elle. Il retira son soutien-gorge et glissa ses paumes sur ses
seins. Il embrassa son sternum jusqu'à ce que sa tête retombe en arrière et qu'elle halète. La chaleur
de son toucher lui donnait l'impression qu'il s'était enflammé en elle. Elle se retrouva en train de
prendre feu jusqu'à ce qu'elle en ait mal.

Il la regarda in ébranlablement , comme s'il notait chacune de ses réactions dans sa mémoire afin de
ne jamais les oublier.

Ce n'était ni trop rapide ni trop pour elle. Il alla aussi lentement qu'elle le voulait.

Quand il poussa lentement en elle, ses yeux étaient fixés sur son visage. "Est-ce bon pour toi ?"

Elle eut un léger soupir et hocha la tête. Parce que ça l’était. Pas de douleur. C'était juste bon.

"C'est bon," répondit-elle en le saisissant par les épaules. Elle pouvait sentir les cicatrices de ses
runes sous ses doigts.

Ses avant-bras étaient autour de sa tête comme pour l'encadrer, et ses doigts étaient tordus dans
ses cheveux. Quand il commença à bouger, il pressa son front contre le sien.

Quand il l'embrassa, c'était comme le début de quelque chose qui pouvait être éternel.

Au début, c'était si graduel qu'elle en avait presque oublié qu'il y avait plus. Cela aurait pu rester
comme ça, et ça lui aurait suffit. Le poids, la chaleur et la sensation de sa peau contre la sienne. Elle
inspira contre son épaule; il sentait la mousse de chêne avec des nuances de cèdre et de papyrus.
Sous-jacent, il y avait l'odeur et le goût de sa sueur.

Pour elle, les lits était des lieux de dernier ressort; où tout était froid et vide, et où elle espérait que
les cauchemars ne seraient pas assez horribles pour qu’elle regrette de s'être allongée.

Il n'y avait rien de froid ici. Le monde entier avait cessé d'exister au-delà de Drago et de son corps
en elle. Il savait comment faire glisser ses mains sur sa peau pour qu'elle halète, l'embrasser pour
qu'elle enroule ses jambes étroitement autour de sa taille, et bouger en elle si lentement qu'au début,
qu’elle ne remarqua même pas la tension qui grandissait dans son corps.

Mais bien sûr, il y en avait plus, et Drago le cherchait. Toute son attention méticuleuse au moment
où sa respiration se bloquait et à quel angle il la faisait bouger en réponse. Regarder ses yeux,
entrelacer ses doigts avec les siens et noter quand sa prise se resserrait.

Il l'embrassa et l’embrassa. Lentement, le rythme, la friction et le contact augmentèrent et devinrent


quelque chose de plus que du réconfort.

Mais quand il glissa sa main entre ses jambes, elle tressaillit. Elle n'était pas sûre de pouvoir faire
cette partie.

C’était trop…

La dernière fois qu'il y avait mis la main -

«Tu n’es plus une menace pour mon travail maintenant, n'est-ce pas ? »

Elle poussa un sanglot étouffé et détourna la tête. Il s'immobilisa, retira sa main et berça son visage,
l'embrassant.

"Ce moment t’appartient. C’est à toi," déclara-t-il.

"Je... je ne sais pas comment faire ça. La façon dont les livres expliquent ce n'est pas la même
chose," dit-elle en baissant le menton et en parlant rapidement. "Et la dernière fois, que tu m'as
touché ici - personne ne l'avait jamais fait auparavant et ce que tu as dit-" sa voix s'interrompit. "J'y
pense toujours, maintenant. Que je suis - que je suis - que je suis-"

"Je suis désolé," s’excusa-t-il, et sa main enlacée avec la sienne se resserra. "Je suis désolé. Je suis
vraiment désolé. J'ai tellement gâché ça pour toi. Laisse-moi te donner ça. Laisse-moi te montrer à
quoi ça doit ressembler."

Elle hésita un moment avant de faire un signe de tête prudent.

Il pencha la tête pour que sa bouche soit près de son oreille. "Ferme tes yeux." Son souffle
murmura contre sa peau.

Ses yeux se fermèrent et il l'embrassa.

Sans pouvoir voir, tout semblait plus concentré autour de ses sensations. La façon dont son corps
était pressé contre le sien. Son odeur. Même le mouvement de l'air.

Quand elle sentit ses lèvres frôler le pouls de sa gorge, elle gémit. Sa main prit sa poitrine en coupe
et il passa son pouce sur son mamelon alors qu'il recommençait à bouger en elle. Il était lent mais
implacable, jusqu'à ce qu'elle halète et cambre ses hanches pour rencontrer les siennes.

Il l'embrassa en glissant à nouveau sa main entre leurs corps. Sa langue glissa contre la sienne alors
qu'il approfondissait le baiser, et ses doigts trouvèrent l'amas sensible de nerfs entre ses jambes.
Elle haleta contre ses lèvres alors qu'elle sentait tout son corps se tendre dessous et autour de lui.

C'était comme si elle était serrée quelque part à l'intérieur. Elle pouvait sentir son cœur battre dans
sa poitrine. Son souffle devenait de plus en plus court et ses muscles se tendaient de plus en plus. Il
y avait du feu à l'intérieur de ses nerfs. Chaque fois que Drago bougeait en elle, ou frôlait ses lèvres
sur sa peau, ou taquinait légèrement son centre, elle avait l'impression qu'il augmentait une tension
en elle, cran par cran, jusqu'à ce qu'elle soit sur le point de se briser sous lui.

Mais elle ne pouvait pas…

Si elle se cassait, il n'y aurait jamais personne pour ramasser les morceaux.

Elle resta suspendue sur le bord. "Je ne peux pas..." haleta-t-elle finalement.

"Hermione," les lèvres de Drago frôlèrent sa joue. "C’est à toi. Tu as le droit de ressentir de
bonnes choses. Ne sois pas seule. Aie ce moment – aie ça avec moi."

Il releva sa jambe avec son bras; cela approfondit et changea l'angle, augmentant encore la tension
en elle, et il écrasa leurs corps ensemble et l'embrassa.

Ses yeux s'ouvrirent soudainement. Elle le regarda dans les yeux alors que tout son monde se brisait
soudainement en éclats d'argent.

"Oh mon Dieu..." sanglota-t-elle. Ses ongles s'enfoncèrent dans son dos. "Oh - oh - oh mon Dieu..."

Ses yeux gris insondables la fixèrent et la regardèrent se cambrer puis son expression se tordit alors
qu'elle atteint l’orgasme sous lui.

Alors qu'elle commençait à haleter et à essayer de reprendre son souffle, sa vitesse augmenta. Puis,
quand il vint, son masque glissa. Alors qu'il rencontrait ses yeux, pendant un moment avant
d'enfouir son visage dans son épaule, elle vit le chagrin en lui quand il la regarda.

Il la quitta et tira la couverture par-dessus eux. Il embrassa sa tempe. Elle se tourna pour le regarder
et se rapprocha jusqu'à ce qu'elle soit pressée contre sa poitrine.

Elle pouvait sentir à quel point elle était épuisée, sentir le froid qui avait été implanté dans sa magie
là où elle l'avait déchiré. Elle frissonna et se rapprocha de Drago. Elle le regarda. Il la fixait, sans
expression.

Elle tendit la main et passa un doigt le long de sa pommette. "Je pense que je t'ai presque
mémorisé. Surtout tes yeux."

Le coin de sa bouche se tordit et il passa ses doigts sur les cicatrices de son poignet gauche. "Je t’ai
aussi mémorisé." Il soupira. "J'aurais le dû savoir - au moment où je t’ai regardé dans les
yeux, j'aurais dû savoir que je ne gagnerais jamais contre toi."

Elle eut un léger sourire et ferma les yeux. Elle pressa son visage contre sa poitrine et sentit son
cœur battre. "J'ai toujours pensé que mes yeux étaient mon meilleur atout."

"L'un d'eux," répondit-il doucement.

Elle s'endormit, se noyant toujours dans le feu qui brûlait en lui.


Flashback 29

Mars 2003

Lorsqu’elle se réveilla le matin, elle découvrit qu'elle était vraiment dans un hôtel avec Drago.
C'était tellement surprenant qu'elle pensa qu'elle hallucinait peut-être encore.

Elle jeta un coup d'œil à la pièce, essayant de le réaliser dans son esprit. Elle ne rêvait pas; elle était
vraiment, en fait dans une suite d'hôtel Moldue avec Drago. Une suite qu'il occupait apparemment
alors qu'il portait un sweat à capuche d’Oxford.

Si elle était encore en train de composer une esquisse psychologique de lui, la révélation l'aurait
obligée à commencer un tout nouveau cahier. Pourquoi était-il là ? Était-ce quelque chose qu'il
faisait souvent ? Pourquoi diable passerait-il la nuit dans le monde Moldu ?

Elle tourna la tête pour le regarder.

Il dormait, enroulé de manière possessive autour d'elle comme s'il l'empêchait de lui être volé. Son
corps était si chaud contre le sien qu'il en était presque brûlant.

Alors qu'elle l'étudiait avec stupéfaction, les événements complets de la nuit lui revinrent.

Elle tressaillit.

Elle n'aurait pas dû venir.

Elle n'aurait pas dû venir et elle n'aurait pas dû rester.

Ça avait été une erreur.

Il était comme un dragon. La manière jalouse dont il gardait les choses qui lui tenaient à cœur - il
n'y avait aucune modération. Il était possessif et dangereux. Il la serrait dans ses bras comme si elle
était à lui.

La tentation de s'y abandonner, de le laisser l'avoir et de l'aimer pour ça - la terrifiait.

Son besoin d'aimer les gens et le désir désespéré qu'ils l'aiment en retour - elle l'avait enfermé.
Laissant à sa place à la froideur de la logique, du réalisme et des décisions stratégiques pour le bien
de la guerre. Elle l'avait poussé dans un trou où elle ne le ressentirait pas. Où il ne lui manquerait
pas.

Mais Drago l'avait tiré du puits où elle l'avait cachée, l'avait découvert et s'était mis à crocheter la
serrure. Elle pouvait presque sentir ses doigts tourner le cadran, écoutant le son de chaque
mécanisme. Attendant une entrée.

Son propre chagrin et sa solitude, son attention et sa constance inébranlable, et cette façon dont il la
regardait, la façon dont il la touchait; il glissait à travers ses défenses et s'enroulait autour de son
cœur aussi sûrement qu'elle l'avait enroulé autour du sien.

Elle essaya de se glisser hors du lit avant qu'il ne se réveille, mais ses yeux s'ouvrirent brusquement
à l'instant où elle bougea. Sa prise sur elle se resserra, et il la tira vers lui pendant un moment avant
que son expression ne vacille, et il la lâcha.

Elle se figea et leva les yeux vers lui.

Le sentiment de terreur qu'il lui avait inspiré il y a un an s'était entièrement évanoui. Le danger qui
émanait de lui - il était toujours là, encore plus net maintenant qu'elle avait vu à quel point il
pouvait tuer impitoyablement. Mais bien qu'elle ait réalisée à quel point il pouvait être impitoyable,
cela lui faisait moins peur.

Maintenant, elle savait à quel point il se retenait. Malgré les hauteurs auxquelles il s'était élevé au
sein de l'armée de Voldemort, il se retenait. Anéantir un escadron entier de Mangemorts lui avait à
peine demandé d’efforts. Il était arrivé et avait tué près d'une centaine de personnes en quelques
minutes.

Elle étudia son visage et il le fixa. Son expression était fermée. Tout ce qu'il ressentait était
soigneusement dissimulé. Mais ses yeux -

La façon dont il la regardait était suffisante pour arrêter son cœur.

"Je n'aurais pas dû venir," déclara-t-elle finalement.

Il n'avait pas l'air blessé ou surpris par les mots.

"Tu avais besoin de quelqu'un. J’étais disponible. Tu n'as pas besoin de t'inquiéter, ça ne va pas
te compliquer les choses," dit-il en détournant les yeux d'elle, ses doigts jouant légèrement le long
de son poignet. "Je ne m'attendais pas à ce que cela change quoi que ce soit."

Hermione sursauta et déglutit nerveusement.

Elle ne pouvait pas lui dire que ce n'était pas ce qu'elle voulait dire. Qu’il n'était pas juste
quelqu'un. Il était - pour elle il était -

C'était ça l'erreur.

Cela avait dû apparaître sur son visage car alors qu'il l'étudiait, ses yeux brillèrent soudainement
avec quelque chose qui ressemblait à du triomphe. Avant qu'elle ne puisse s'écarter ou s'éclipser, il
la tira vers lui, et ses lèvres descendirent sur les siennes.

Au moment où sa bouche était contre la sienne, toutes ses peurs, sa culpabilité et sa résolution se
perdirent en elle.

Tout ce à quoi elle pouvait penser était comment elle voulait être là, être touchée par lui. Il était
comme le feu. Il ne l'attendait pas, il s'était déjà frayé un chemin.

Il avait vu les fissures dans ses défenses, et de la même manière implacable qu'il s’était enfoncée à
travers ses murs d'Occlumencie, il se frayait un chemin dans son cœur.

Il la traîna sous lui. La brûlant avec ses lèvres alors que ses mains parcouraient son corps. Elle
s'accrocha à lui et lui rendit son baiser férocement.

Ce n'était pas comme la nuit précédente.

Ce n'était pas du réconfort.


C'était réclamant.

Sa bouche était chaude contre ses lèvres, le long de sa mâchoire et de sa gorge et sur ses épaules.
Elle emmêla ses doigts dans ses cheveux et le tenait alors qu'elle essayait de ne pas pleurer face au
besoin de lui, presque désespéré, qu’elle ressentait et face à sa la gratitude qu’elle ressentait quand
au fait qu’il n’allait pas l’obliger à lui demander quoi que ce soit.

Ses mains possessives traînaient sur son corps, la tirant de plus en plus près jusqu'à ce qu'elle soit
écrasée contre lui. Puis il s'aligna et s'enfonça en elle d'un coup sec.

Alors qu'il bougeait en elle, il mémorisa son corps sous ses mains et l'embrassa jusqu'à ce qu'elle
soit à bout de souffle. Il allait au plus profond d'elle.

Sa prise sur elle - son toucher - elle ne l'oublierait jamais.

Il était exigeant. Déterminé à lui prouver ce qu'ils étaient. S’assurant qu'elle ne pouvait pas nier ce
qu'il lui faisait ressentir.

Il la fit se séparer sous ses mains, sous son corps, deux fois avant de la lâcher. Quand il se précipita
vers elle, son contrôle s'échappa, laissant son expression ouverte pendant un moment. Il n'y avait
plus de chagrin sur son visage maintenant, il y avait de la possession -

— et du triomphe.

"Tu es mienne. Tu me l’a juré," dit-il à son oreille, alors qu'il se glissait hors d'elle et la tirait
fermement contre lui. "Maintenant. Et après la guerre. Tu me l’a promis. Je vais prendre soin de toi.
Je ne laisserai personne te blesser. Tu n'es pas obligée d'être seule. Parce que tu es à moi."

Elle devrait partir.

Mais elle s'était perdue. Elle était enfermée dans l'étreinte dangereuse de Drago Malefoy, et c'était
comme une maison pour elle.

Elle dormit dans ses bras, presque morte au yeux du monde. Elle ne pouvait pas se souvenir de la
dernière fois où elle avait dormit plus de quatre heures sans potion de sommeil sans rêve. Elle se
réveilla brièvement à la sensation de sa main glissant le long de son épaule. Elle leva les yeux et le
trouva en train de l'étudier. Elle se cambra sous son toucher et déposa un baiser sur son cœur avant
de s'endormir à nouveau.

Quand elle se réveilla ensuite, c'était presque le soir. Drago était assis à côté d'elle, jouant avec ses
doigts.

"Comment peux-tu être ici ?" demanda-t-elle, le regardant avec perplexité.

Il haussa un sourcil. "C'est ma suite."

Elle roula des yeux. "Comment peux-tu venir dans le monde Moldu ? Et comment peux-tu passer
une journée entière au lit avec moi ? N'es-tu pas un général ?"

Il emmêla une main dans ses cheveux et attira sa bouche contre la sienne, roulant sur elle et
l'embrassant pendant plusieurs minutes avant de ramener sa tête en arrière et de la regarder. "Je suis
généralement dans le monde Moldu quand je ne travaille pas. À moins que je ne sois
sous polynectar, je n’existe pas - ce que je suis, et ce que j'ai fait-" il détourna les yeux, "tout le
monde sait qui je suis. Alors - quand je ne suis pas de service, je viens dans le monde Moldu.
Personne ne me connaît. Si quelque chose nécessite ma présence, le Seigneur des Ténèbres peut
m'invoquer lui-même ou envoyer quelqu'un au Manoir. Je le sais si quelqu'un essaie de franchir les
portes."

"Tu ne vis pas dans au Manoir ?" elle demanda. Sa main glissa possessivement dans sa gorge, et
elle sentit son pouce fantôme sur sa clavicule.

"Non. Sauf si je suis obligé de recevoir. Je...," il retira sa main et se redressa brusquement "...Tout...
tout..." sa tête baissa pendant une seconde, et il prit une profonde inspiration. "Tout y est entaché.
Chaque fois que j'y suis, j'entends ma mère - crier. C'est comme si la maison était hantée. La cage
dans laquelle elle était, est toujours là; elle avait été construite dans le sol du salon en utilisant la
magie du domaine. Je ne peux pas la supprimer."

L'amertume dans son ton rappela à Hermione à quel point son chagrin était privé. Avec quelle
prudence il l'avait porté. Tout seul. Année après année.

"Je suis vraiment désolée," dit-elle, posant sa main sur sa joue et attrapant des mèches de ses
cheveux du bout de ses doigts. Il laissa tomber sa tête contre sa paume et ferma les yeux pendant un
moment.

"Quoi qu'il en soit," sa voix était tendue et inconfortable "Cela soulèverait des questions si on me
voyait vivre ailleurs. D'une manière ou d'une autre, j'ai fini dans le monde Moldu." Il eut un léger
rire incrédule. "Je me suis promené pour essayer de comprendre comment tout ça fonctionne ici.
Les concierges sont utiles; aussi idiotes que soient les questions que je pose ou la demande bizarre,
ils trouvent toujours un moyen d'y répondre. Et il ne posent jamais de questions, peu importe
combien je saigne sur leurs serviettes."

"De quel hôtel s'agit-il ?" demanda-t-elle en s'asseyant et en regardant la pièce.

"Ah. Quel jour du mois sommes-nous ?" dit-il d'un air songeur. "Dernière semaine de mars, c'est le
Savoy."

Hermione se recula légèrement pour le regarder. "Tu as plusieurs hôtels dans lesquels tu séjournes
?"

"Trop d'activité magique pourrait éventuellement attirer l'attention, même avec toutes les barrières.
Je passe donc entre quelques-uns d'entre eux avec une équation arithmétique de randomisation. Le
personnel est légèrement confus; rien de détectable, juste assez pour que si on leur demandait ma
description physique, ils offriraient tous quelque chose de différent." Il haussa les épaules.

Hermione cligna des yeux et essaya de ne pas penser à combien d'argent Drago dépensait en
gardant constamment plusieurs suites d'hôtel à sa disposition. Riche branleur.

"Donc, tu vis dans des suites d'hôtel Moldues chics quand tu n'es pas un général dans la Guerre des
Sorciers," dit-elle, secouant la tête avec incrédulité.

"Tu sais que j'ai étudié l'histoire des Moldus; où pensais-tu que je l'ai fais ? Je suis assez doué pour
me fondre dans la masse." Son ton dégoulinait d'une suffisance aristocratique alors qu'il le disait, et
Hermione doutait qu'il y ait n'importe où dans le monde où il pourrait être décrit comme se fondant
dans la masse.
Il détourna à nouveau le regard d'elle, tordant son bras gauche pour cacher la Marque des Ténèbres.
"Il me semblait judicieux de faire des choses temporairement, et c'était quelque chose à faire quand
j'avais du temps libre."

Hermione était silencieuse. Bien sûr, il avait passé près d'un an à attendre le jour où elle le vendrait.
Temporaire. Non engagé. C'était raisonnable.

Elle posa sa tête contre son épaule et enroula ses bras autour de lui. Elle pouvait sentir les cicatrices
de ses runes sous ses doigts.

"Quand - quand as-tu réalisé que je ne savais pas que tu étais censé mourir en juin ?"

Il eut un léger rire. "Quand tu me l'as dit. J'ai pensé que lorsque j'avais fait remarquer que tu aurais
dû anticiper ma punition, tu te rendrais compte que Maugrey et Shacklebolt m’avaient utilisé. Mais
tu ne l'as pas fait. Ensuite, j'ai supposé que le lendemain, cela t’aurait été expliqué. Mais ce n'était
apparemment pas le cas. J'ai donc conclu que Maugrey et Shacklebolt avaient décidé que ma survie
était utile entre-temps. C'était clair, en fonction de ton comportement, ils ne t’informeraient pas de
ce détail tant qu'ils n'auraient pas décidé de faire le mouvement. Ce qui t’a rendu à la fois amusante
et angoissante. Parfois, je voulais juste te le dire, mais - je suppose que j'ai apprécié la façon dont tu
voulais me sauver."

Hermione pressa ses lèvres l'une contre l'autre et posa son front contre lui. "Je me demandais
parfois, au début, si c'était le plan. Mais j'ai supposé que c'était dans des années. J'avais essayé de
ne pas y penser. Et finalement j'ai oublié. Après avoir guéri tes runes et que tu aies arrêté de venir,
j'ai arrêté d'y penser à ce moment-là. J'étais tellement préoccupée de me demander si j'allais te
revoir un jour."

Drago était silencieux.

"Quand je suis arrivée jeudi après Noël, je venais de le découvrir. Que c'était le plan."

Drago fit un léger signe de tête. "C'est ce que je pensais."

Il tourna lentement la tête et la regarda. "Depuis que nous parlons, j'avais eu l'intention de te le
demander, qu'est-ce que tu m'as fait ?"

Hermione se figea coupablement.

Le coin de sa bouche se tordit alors qu'il continuait à l'étudier.

"Granger, j'ai eu ces runes pendant un mois avant que tu ne mettes ta baguette dedans. Je suis allé
voir plusieurs guérisseurs pour soulager la douleur. Mis à part l'obscurité générale du traitement de
la Magie Runique, tout ce que tu as fais a violé les lois fondamentales de la magie. Alors - j'ai mes
suppositions, mais j'apprécierais que tu me le dises."

Hermione resta silencieuse pendant une minute, traçant ses doigts le long des cicatrices, son autre
main toujours enlacée avec la sienne.

"En Egypte, Isis est la déesse de la guérison," répondit-elle enfin à voix basse. "Certains disent
qu'elle a le pouvoir sur le destin lui-même. Dans la mythologie égyptienne, lorsqu'une personne
meurt, le cœur est pesé et seuls ceux qui sont jugés vertueux sont autorisés dans l'au-delà. On dit
qu'Isis a offert aux guérisseurs égyptiens une poche de pierres capable de purifier le cœur. Ces
pierres sont appelées le Cœur d'Isis. Selon les mythes, quelqu'un dont le cœur était corrompu par
les ténèbres pouvait se voir accorder une chance de rédemption si ses actions avaient été portées par
une bonne intention." Elle déglutit. "Ce que font les pierres, c'est absorber la magie noire; elles en
purifient le poison."

"Tu en as un."

Hermione étudia les draps du lit. "Le directeur de l'hôpital m'en a confié un. C'était destiné à Harry.
Il pensait que si Harry battait Tu-Sais-Qui, il en aurait besoin. Qu'Harry mériterait d'être purifié
pour avoir une chance à la vie qu'il voulait par la suite. Mais Harry ne l'utiliserait jamais – il
n'utilisera jamais la Magie Noire. Pour lui, l'opposition à son utilisation repose sur une forme de
principe. Ce n'est pas parce qu'il a peur de mourir ou d'être blessé. Il ne l'utilisera pas parce qu'il ne
veut pas que quelqu'un d'autre l'utilise. Les runes - elles t’empoisonnaient. Tu savais qu’elles
t’empoisonnaient. J'étais arrivé si tard que je ne pouvais même pas ralentir le processus. Tu avais
sauvé des centaines de personnes et nous avions besoin de toi. Alors j'ai utilisé la pierre pour te
guérir. C'est - quand l'Ordre a découvert ce que j'avais fait - c'est - c'est pourquoi j'ai été considérée
comme compromise."

Elle s'écarta brusquement, ramenant ses genoux contre sa poitrine et resserrant la couverture autour
d'elle-même.

Compromise. Non fiable.

Assise nue dans le lit de Drago Malefoy.

Si Maugrey et Kingsley savaient qu'elle était là de son plein gré - qu'elle était allée vers lui - cela
ferait-il une différence ? Ou avaient-ils toujours opéré en supposant qu'elle finirait là-bas ?

Elle regarda toutes les cicatrices sur son poignet. Elles étaient encore fraîches et de couleur rose; si
elle les traitait, elles disparaîtraient davantage.

Drago rompit le silence après une minute. "Alors - comment fonctionne exactement un Cœur d’Isis
?"

Hermione leva les yeux vers lui. Il était sans expression pendant qu'il l'étudiait. Ses yeux
retombèrent sur ses mains.

"Ce n'est pas bien compris. À certains égards, ils sont alchimiquement similaires à une
pierre philosophale. Mais - l'hôpital égyptien ne rend pas public le fait que ces pierres sont même
réelles. Ils ne permettent pas la recherche. Il n'y a pas beaucoup d'informations vérifiées."

"Comment ça marche ?"

"Ça... eh bien" elle se déplaça maladroitement "pour des quantités mineures de Magie Noire, une
proximité temporaire suffit. Mais," elle baissa les yeux, "tes runes sont permanentes. Chacune
d'entre-elles est l’équivalent une malédiction sombre, tirant constamment sur ta magie. Tu - tu en
avais choisi tant - pour te guérir, je - c'est - c'est à l'intérieur de ton cœur. Je l'ai mis là quand tu étais
inconscient." Hermione leva les yeux nerveusement sur sa réaction.

Les sourcils de Drago s'arquèrent brusquement vers le haut. "Tu as mis une pierre dans mon cœur -
quand j'étais inconscient ?"
"Une pierre magique," corrigea Hermione, levant le menton, "pour t’éviter d'être empoisonné à
mort."

"Tu as mis une pierre dans mon cœur sans m’en demander le consentement." Il la dévisagea, ses
yeux argentés écarquillés d'étonnement. "Est-il même amovible ?"

Hermione rougit. "Pas vraiment. Je ne pouvais pas te le dire, je ne savais toujours pas si tu avais
l'intention de devenir le prochain Seigneur des Ténèbres à ce moment-là. Je ne pouvais pas te
demander si tu voulais être immunisé contre la Magie Noire."

Il renifla et se laissa tomber contre les oreillers. "Je ne suis pas à l'abri. J'aurais remarqué si le
cruciatus avait cessé de fonctionner."

"Pas à l'abri d'être maudit. Tu es immunisé contre les effets de son utilisation. Les runes
t’affectent toujours comme elles le devaient. Elles ne peuvent tout simplement pas t’empoisonner.
Tu es immunisé contre la corrosion et les altérations. C'est comme - un rituel de purification
continu dans ta magie."

Drago était silencieux.

Elle l'étudia et tendit la main avec hésitation, touchant sa poitrine sur son cœur. "Peux-tu me le
décrire ? Je ne sais pas ce que c'est - pour toi. Rien n'apparaît dans les sorts de diagnostic. Mais tu
l’as remarqué, n'est-ce pas ? Que les choses étaient différentes."

Il hocha lentement la tête, son expression fermée. "C'est comme - s'ouvrir en tranches et ne pas
saigner. Tu sais mieux que moi ce qui se passe lorsque la Magie Noire est canalisée. Cela rend à la
fois plus facile et plus difficile d'utiliser les forces du mal. Il n'y a rien de la sensation déchirante
que je tire vers quelque chose de plus puissant. Même la sensation de coupure s'estompe. Je
soupçonne - éventuellement - que je ne le sentirai pas du tout." Il détourna les yeux d'elle.

"Je suis désolée," répondit Hermione en retirant sa main et en détournant le regard. Elle pressa ses
doigts contre son sternum. Elle avait l'impression qu'il y avait un poids froid dans sa poitrine,
comme la sensation de toucher un cadavre. Il y avait une sensation fraîche et viscérale de
contamination en elle. Mais cela semblait - approprié. Il y avait certaines choses qui étaient censées
faire mal. Cela devait coûter quelque chose.

Lorsque tu déchires ton âme, tu es sensé le ressentir.

Elle regarda Drago; il regardait par la fenêtre, son expression était fermée. Le silence était lourd.
Elle continua à attendre qu'il regarde en arrière. Il ne l'a pas fait.

Hermione déglutit et détourna les yeux. Sa peau était froide et elle se demanda si c'était un signe
qu'elle devrait partir.

"Je suis désolée de ne pas avoir posé la question," dit-elle finalement, se déplaçant vers le bord du
lit. Ses vêtements étaient - quelque part.

Elle sentit une main se refermer autour de son poignet.

"Bon Dieu, Granger, tes amis t'ont vraiment cassé. Je ne suis pas en colère contre toi." Il la tira en
arrière sur le lit. Son expression était dure alors qu'il la ramena vers lui. "Et même si je l'étais, je
m'en remettrais. Mais - tu ne m'as pas dis ce que tu avais fais. Je pensais que j'étais en train de
mourir. Puis j'ai pensé que je devenais fou. Il ne m'est venu à l'esprit qu'en décembre que tu m'avais
définitivement guéri. Ce n'était pas quelque chose que j'avais prévu. Je suis toujours en train de
l'accepter. Avances-tu vraiment dans la vie en t’attendant à ce que tous ceux que tu sauves te
punissent pour ça ?"

Hermione tressaillit. "Il est plus facile de l'anticiper que d'être pris par surprise."

"Ne le présume pas avec moi." Son expression était dure comme du marbre.

Hermione eut un petit rire défensif et s'éloigna de lui d'un coup sec. "Et pourquoi pas ? Tu le fais
mieux que quiconque."

Hermione eut un petit rire défensif et s'éloigna de lui d'un coup sec. "Et pourquoi pas ? Tu le fais
mieux que quiconque." Sa bouche se tordit alors qu'elle le regardait. "Après tout, la première fois
que je t'ai guéris, tu es revenu la semaine suivante et tu m'as ensorcelé encore et encore jusqu'à ce
que j'ai l'air d'avoir été fouettée. Quand je ne voulais pas te maudire quand tu étais blessé, tu m'as
jeté la mort de Colin Creevey au visage. Après que tu m'aies embrassé pendant que tu étais ivre, tu
es partis et je ne t'ai pas vu pendant près de deux mois. Après que je t'ai guérie en décembre, tu
m'as attrapée par la gorge et tu m'as regardé dans les yeux en me rappelant que tu avais fait de moi
une pute - juste parce que tu le pouvais. Et puis -," sa voix se brisa, et sa tête baissa alors qu'elle se
détournait de lui, "après que je sois allée dire à l'Ordre que tu avais accepté de faire un serment
inviolable et que je les ai suppliés de ne pas te tuer, tu m'as dis que tu ne supportais pas de me
regarder parce que t'être juré à moi était pire que d'être un Mangemort. C'était il y a quatre jours.
Pourquoi ne devrais- je pas supposer que tu ne déciderais pas de me punir pour ça aussi ? Tu le fais
toujours."

Elle s'assit sur le bord du lit, le dos tourné vers lui et poussa un sanglot bas. "Je ne suis pas aveugle
aux échecs de mes amis. Mais tu n'as aucune place pour prétendre que le traitement que tu m'as fait
ai été supérieur d'une certaine manière. Vous - vous êtes tous pareils."

Drago était silencieux.

"Je suis désolé," répondit-il finalement.

Hermione eut un rire bas et sans joie. "Oui, ils s'excusent tous à un moment donné aussi. Harry -
Harry était très désolé hier après que je sois retourné au refuge. Jusqu'à ce qu'il se souvienne que
j'avais utilisé la Magie Noire; puis il était en colère de ne pas avoir sauvé Ron d'une autre manière.
Je suis sûr qu'il s'excusera à nouveau la semaine prochaine."

Drago prit une profonde inspiration. "Je suis désolé."

La bouche d'Hermione trembla et elle fixa le sol sans répondre.

"Je ne m’étais jamais attendu - quelqu'un comme toi," dit Drago après une minute. "Je savais ce que
tu faisais, mais tu me regardais dans les yeux et tu le faisais quand même. Quand je sentais que ça
marchait, je faisais tout ce que je pouvais pour que tu t'arrêtes. A partir du moment où tu es entrée
dans cette cabane, je m'attendais à ce que tu sois finalement celle qui me vendrait; Je m'attendais à
ce que tu le saches. Mais au lieu de ça, tu as agis comme si j'étais rachetable. Tu as agis comme si
tu allais être ma propriété pour le reste de ta vie, et tu étais simplement déterminé à vivre avec si
cela pouvait sauver ton Ordre. Je ne savais pas qu'ils ne te le diraient pas."
Hermione se mordit la lèvre. "Je pense qu'ils n'ont pas dû penser que je jouerais assez bien mon
rôle - si je le savais."

Elle déglutit, sa bouche se tordit alors qu'elle essayait de tasser le sentiment accablant de douleur et
de trahison qu'elle ressentait envers tous ceux pour lesquels elle avait le plus fait pour les protéger.

"Je pensais qu'il y aurait un moment où je serais assez cruel, et tu t'arrêterais. J'ai supposé que tu
aurais une limite. Je me suis dis qu'une fois que je l’aurais trouvé, tu - tu cesserais de m'aveugler
émotionnellement." Il poussa un léger soupir. "J'ai passé un long moment à supposer que tu serais
celle qui me ferait tuer à la fin. Je ne voulais pas de la douleur supplémentaire de prendre soin de
toi. J'essayais de te blesser. Mais je suis désolé."

Hermione regarda par la fenêtre la Tamise en contrebas.

"Nous formons une drôle de paire," dit-elle, le coin de sa bouche se tordant. "Je ne peux pas croire
que ça a fini comme ça. Je voulais te tuer la première fois que je t'ai vu. J'ai supposé que tu me
violerais ou au moins me forcerais à avoir des relations sexuelles avec toi et que tu t'amuserais en
me blessant, et puis un jour, je finirais par te tuer. J’étais impatiente d'y être. Mais j'ai toujours senti
que tu ne me montrais qu'un masque; quelqu'un que tu pensais qu'il serait facile pour moi de
détester. Peut-être que si j'avais été moins seule, je l'aurais cru, mais tu m'as rappelé moi-même. J'ai
d'abord pensé que nous étions l'inverse l'un de l'autre. Mais maintenant...," elle le regarda et lui
tendit la main, "je pense que nous sommes globalement les mêmes."

Ses yeux étaient sombres alors qu'il entrelaçait ses doigts avec les siens et la tira lentement vers lui;
jusqu'à ce qu'elle soit dans ses bras, leurs corps pressés l'un contre l'autre. Il l'embrassa. Il
l'embrassa et elle l'embrassa en retour.

La vie n'était pas froide.

Il recula la tête et embrassa son front, glissant ses mains le long de ses épaules et caressant sa gorge
d'une manière qui lui était devenue familière. Il l'embrassa entre ses yeux. "Tu es une meilleure
personne que moi."

Elle leva la main pour attraper sa mâchoire dans sa paume. Elle avait l'impression de ne pas
pouvoir le toucher assez.

"Je n'ai jamais eu à aller aussi loin. Comme tu l'as dit, j'avais encore de la place pour être naïve.
Même si je savais une partie de ce qui se passait, je ne me suis pas rendu compte jusqu'où l'Ordre
irait. Je savais que Kingsley était manipulateur, qu'il utilisait les impulsions des gens pour obtenir
les résultats dont il avait besoin. Mais - je ne suis pas une stratège; Je ne sais pas comment penser
les gens de cette façon sur le long terme. Même quand j'essaye de le faire," elle posa sa tête sur son
épaule "Je ne sais pas comment rester détachée à ce sujet."

Il tourna son visage vers le sien. "Tu gardes les gens en vie. Tu les regardes et tu essayes de tous les
garder en vie. C'est beaucoup plus difficile que de calculer toutes les façons dont tu peux les utiliser
ou les tuer. J'imagine que cela te coûte plus cher aussi."

Le coin de sa bouche se déplaça tristement et elle baissa les yeux. Drago posa son front contre le
sien et elle ferma les yeux. C'était comme si leurs âmes se touchaient.

Elle tourna la tête jusqu'à ce que son nez frôle le sien, et elle inclina son menton pour que leurs
lèvres se rencontrent.
Elle voulait passer le reste de sa vie perdue à ce moment-là.

Elle recula à contrecœur.

"Je dois partir. Je suis sûr que l'Ordre attend une explication."

Drago ne lâcha pas prise. "Tu devrais manger."

"Je dois y aller," répondit Hermione en secouant la tête.

Ses doigts tremblèrent alors que sa prise se resserrait. "Prends une douche. Je vais te commander
quelque chose. Des préférences ?"

"Drago," elle attrapa son poignet et retira fermement sa main de lui. "Tu ne peux pas me garder ici.
Je dois partir."

Son expression vacilla brièvement. Juste assez pour révéler un éclat de possessivité et quelque
chose de vorace et de désespéré qu'elle ne pouvait pas tout à fait situer. Puis tout disparut lorsqu'il
retira ses mains et la laissa se tenir debout.

Son expression était froide et fermée, mais ses yeux brûlaient.

Hermione tendit la main et toucha son visage, lui penchant la tête en arrière. Elle déposa un baiser
sur son front.

"Je t'emmènerais sous cette douche." Elle tira le drap plat du lit et l'enroula autour d'elle tout en
ramassant ses vêtements sur le sol. Elle pouvait sentir le regard de Drago alors qu'elle traversait la
pièce.

La salle de bain avait une énorme baignoire sur pieds qu’Hermione regarda avec envie avant
d'entrer dans la douche. L'odeur incomparable du sexe flottait autour d'elle, et elle avait encore des
traces de sang sur elle de la veille. Tout cela n'était pas à elle. Elle pouvait le sentir dans ses
cheveux alors qu'elle commençait à les laver.

Elle se frotta rapidement de la tête aux pieds avant de sortir et de se sécher. Elle regarda dans le
miroir. La salle de bain était brillante, presque complètement éclairée. Conçu pour les femmes qui
se maquillent méticuleusement et qui souhaitent pouvoir inspecter chacun de leurs pores. Hermione
se regarda dans le miroir, serrant la serviette contre elle-même.

Le mauvais éclairage de Place Grimmauld était beaucoup plus gentil avec elle. Elle reconnaissait
à peine la personne dans le reflet du miroir.

Alors qu'elle le fixait, Drago entra et se tenait à la porte. Il avait enfilé un pantalon.

"Tu as raison, je ressemble à un cadavre," dit-elle après un autre moment.

Le creux de ses joues rougit et ses yeux tombèrent sur le sol. "Tu devrais manger plus."

Le coin de sa bouche trembla. "C'est le stress. Ce n'est pas comme s'ils ne me nourrissaient pas. Je
mangerais à nouveau quand je pourrai dormir normalement." Elle le regarda d'un œil critique. "Tu
n’as pas exactement un poids corporel sain toi-même."
Il baissa les yeux sur lui-même, puis se retourna vers elle, arquant un sourcil. "Selon toi, qui cause
mon stress ? Tu es un cauchemar d’inquiétudes."

Elle détourna les yeux, sa gorge se serrant légèrement alors qu'elle commençait à flageller ses
vêtements. "J’ai enfaite une partenaire de recherche d’ingrédients maintenant."

"La Patil qui a perdu son pied. Celle que tu as formée."

Hermione leva les yeux et le regarda dans le miroir. "Comment le sais-tu ?"

Il rencontra ses yeux froidement. "Je fais attention à tous les rapports concernant les guérisseurs de
l'Ordre. Tu es remarquablement
invisible, mais Patil est un visage familier de la Résistance. Amicale. Et assez bavarde. Des petits
détails ici et là. Ils s'additionnent." Il était sans expression. "Je suis un Legilimens. C'est souvent
moi qui extrait ce genre d’informations."

La bouche d'Hermione trembla. "Pourquoi m'as-tu formé alors ? Si tu le savais ?"

Il eut un mince sourire et pencha la tête sur le côté. "Quand cela a-t-il commencé, mi-octobre ? Tu
y es toujours allée seule, pour maintenir ta couverture. Je voulais que tu vives. Après ma mort, je
voulais que tu sois toujours en vie. J'aurais pu simplement te demander d'avoir un partenaire. Cela
n'aurait pas été déraisonnable, compte tenu de mes conditions. Mais Shacklebolt ou Maugrey ne
respecteront pas mes conditions une fois que je serai parti." Son expression devint vicieuse.
"Comme tu l'as dis toi-même: s'ils te vendent une fois, qu'est-ce qui les empêcherait de
recommencer ? Qui sait, peut-être que la deuxième fois, ils en feraient la publicité."

Il y eut une sensation de déchirure dans l'estomac d'Hermione, et elle détourna les yeux. "Ils ne sont
pas - ce ne sont pas des monstres. Ils ont si peu d'options. Ils doivent travailler avec ce qu'ils ont.
Ce sont eux qui maintiennent la Résistance en vie. Ce sont leurs choix calculés qui nous ont
conduits jusqu'ici. Ils ne peuvent pas me donner la priorité sur tout le monde. Je ne veux pas qu’ils
le fassent."

"Je me fiche de la Résistance," répondit-il en ricanant.

"Eh bien, pas moi." Hermione n'hésita pas. Elle rencontra ses yeux en le disant. "Je me soucie
d’eux tous. Je me soucierai toujours d'eux."

"Ils ne savent même pas qui tu es." Son ton était venimeux. "Tu es une figure sans visage dans leur
douleur. Ils aiment leurs infirmières, les guérisseurs, Pomfresh, Patil. Ceux qui restent à gravité
autour d’eux une fois qu'ils sont hors de danger. Ils ne savent même pas que tu es celle qui les
sauves encore et encore. Ou tout ce que tu as fait."

Hermione haussa les épaules et enfila ses vêtements. Elle n'était pas habituée à être nue, ni avec
personne. Une fois sa chemise et son pantalon enfilés, elle commença à tresser ses cheveux avec
une aisance exercée.

Drago resta debout dans l'embrasure de la porte. Elle pouvait presque sentir le ressentiment irradier
de lui alors qu'il la regardait se préparer à partir.

"Je n'ai rien fait de ce que j'ai fait parce que je m'attendais à être considéré comme héroïque." Elle
se moqua. "Je n'ai pas besoin de lauriers. Quand cette guerre sera finie..." elle détourna les yeux en
attrapant de nouvelles mèches de cheveux et les lissant dans ses tresses, "si l'Ordre gagne..." Elle
déglutit. "Si nous gagnons, il y a de fortes chances pour que Kingsley, Maugrey et moi soyons tous
finalement reconnus coupables de crimes de guerre."

Elle rencontra les yeux de Drago dans le reflet du miroir. "Je ne serai jamais une héroïne. Je le
savais quand j'ai choisis de suivre une formation de guérisseur. Cela n'a jamais été la raison pour
aucun de mes choix."

Elle termina une tresse et commença l'autre.

"Potter vaut autant pour toi ?"

Le coin de sa bouche se contracta.

"C'est plus que ça. Harry est mon meilleur ami, mais la guerre est plus grande que lui ou n'importe
qui d'autre."

Ses mains se figèrent et elle resta silencieuse pendant un moment.

"Je veux...," commença-t-elle, puis s'arrêta et prit une courte inspiration. "Je veux que la prochaine
sorcière Née-Moldue avec des étoiles dans les yeux vienne dans un monde qui l'accueille. Un
monde où elle n'a pas à constamment reconquérir son droit d'être là et où elle n'est pas traitée
comme si vouloir exister, c'est voler quelque chose à quelqu'un d'autre. Où elle grandira et
obtiendra son diplôme. Obtiendra le travail qu'elle veut, se mariera, aura des enfants et vieillira
avec quelqu'un. Je n'ai pas...," sa voix s'interrompit brièvement. "Je... je n'aurai aucune de ces
choses. Je veux créer le monde dans lequel je voulais vivre."
Flashback 30

Mars 2003

Hermione transplana à Place Grimmauld. Son bracelet d’appel n'avait pas brûlé de toute la journée;
elle supposa que cela signifiait qu'elle n'était pas requise de toute urgence nulle part.

"Salut l’héroïne conquérante !" Cria Angelina alors qu'Hermione se précipitait devant le salon. Elle
s'arrêta maladroitement pendant qu'Angelina sautait de son siège, et Angelina, Katie, Parvati,
Susan, Neville, Dean et Seamus se pressaient tous autour, tapotant Hermione avec admiration sur
les épaules.

"Je ne peux pas croire que tu ais de nouveau été en mission."

"J'ai failli gifler Fred quand j'ai découvert qu'il était parti sans moi."

"Putain incroyable, vous avez tous récupéré Ron."

"Maugrey et Kingsley sont furieux," dit Neville, lui lançant un regard sérieux. "Kingsley a passé
dix minutes à crier après Remus quand il est venu rendre compte de la mission."

Hermione hocha la tête, grimaçant intérieurement. "Je dois faire mon rapport. Où est-il ?"

"Cellule de crise."

Hermione acquiesça. "Bien. Merci tout le monde. C'était", elle saisit quelque chose de positif à
dire, "c'était vraiment un plaisir d'être à nouveau sur le terrain. Je suis juste contente que nous
ayons récupéré Ron."

Kingsley se tenait au-dessus d'une table couverte de rouleaux. Hermione s'arrêta à la porte et
attendit qu'il lève les yeux.

"Enfin de retour ?"

"Je suis revenue. J'avais besoin d'un peu de temps de récupération."

"Vais-je enfin obtenir une version des événements qui n'implique pas un piège mortel dans lequel
tout le monde, sauf les victimes prévues, est mort d'une manière ou d'une autre ?" Kingsley leva les
yeux et Hermione pouvait voir la rage dans son expression.
Il sortit sa baguette et lança un sort d'intimité sur la pièce.

Hermione entra et referma la porte derrière elle, s'appuyant contre le cadre. "Je n'ai pas pu envoyer
de mot. Je ne connaissais pas l'emplacement ni quoi que ce soit d'autre qui soit assez solide. Harry
ne m'a pas dit pourquoi il m'emmenait de Place Grimmauld jusqu'à ce que nous soyons à la maison
Tonks. Je pense qu'il a suspecté que je pourrais vous avertir. Je n'ai eu que quinze minutes pour
obtenir mon kit de guérison. Vous étiez parti. Maugrey était parti. Il n'y avait personne à prévenir
qui n'aurait pas simplement voulu venir aussi."

"Vous êtes allée voir Malefoy." Kingsley fit le tour de la table en la regardant.
"Les informations que Harry avait fournies provenaient de Rafleurs. J'ai essayé de l'avertir que
c'était un piège, mais il allait partir. J'ai envisagé de révéler Malefoy, mais je ne pensais pas que
cela les arrêterait. J'ai pensé que si je pouvais contacter Dra-Malefoy, il pourrait peut-être offrir de
nouvelles informations que je pourrais rapporter à Harry et Remus. Je pensais que s'il y avait des
rapports contradictoires, cela pourrait nous faire gagner du temps. Mais Malefoy n'est pas venu
pendant que j'y étais. Je lui ai laissée une note avec toutes les informations dont je disposais."

"C'était un piège."

Hermione fit un bref signe de tête. "Apparemment, ils ne s'attendaient même pas à ce que nous
tombions dedans."

"Et alors ?"

"Nous étions en infériorité numérique. Je ne pense pas que beaucoup de Mangemorts étaient
expérimentés dans le combat. Drago a dit que c'était principalement des stagiaires. Mais il y avait
un Loup-garou, et le nombre étaient absurde." Hermione baissa les yeux et poussa un bas soupir
avant de se retourner. "Rabastan Lestrange est mort. Le piège était son idée. Malefoy est arrivé
quelques minutes après que Ron ait été mutilé."

L'expression de Kingsley ne montra aucune surprise. "Comment a-t-il tué tout le monde ?"

"Il a tué au moins un tiers d'entre eux en duel. Puis il - il avait une sorte de malédiction sous vide
contenue dans un artefact. Il l’a laissé tomber sur le terrain et l'a activé une fois qu'il a eut la main
sur moi. La malédiction n'a pas affecté le porteur, et la protection m'a été étendue par contact. Il a
étouffé tout le monde, rennerver et à oubliettés Harry et les autres, puis les a laissé à l'extérieur des
barrières. Il ne m'a pas laissé rester pour vérifier aucun d'entre eux.

"Qu’est ce qui vous est arrivée ?" Kingsley l'étudiait attentivement; ses yeux se posèrent sur son
poignet cicatrisé.

Hermione baissa sa manche. "Rien qui ne puisse pas être guérit. J'ai utilisé la malédiction
Carbonescere pour tuer le Loup-garou. Quand je faisais face au contrecoup initial de ma magie,
quelqu'un m'a poignardé." Elle détourna les yeux et pressa ses lèvres l'une contre l'autre pendant un
moment. "Harry ne s'était pas attendu à ce que ce soit un piège, alors je n'avais pas de partenaire. Je
crois qu'il pensait que Ron serait avec moi, mais - eh bien, Ron est le partenaire de Harry. Dès que
les Mangemorts sont apparus, tout le monde s'est retrouvé dans son binôme par défaut, alors je me
battais en solo." La douleur coupa son ton en le disant, et elle baissa les yeux sur ses pieds. "Ce qui
était probablement pour le mieux. Drago ne m'avais jamais entraînée à me battre avec un partenaire
de toute façon."

Il y avait encore du sang sur ses chaussures. Elle prit une profonde inspiration. "Drago - Malefoy
m’as dit de dire à Maugrey que son aide était conditionnelle à ma survie."

"J'en suis déjà conscient."La voix de Kingsley était dure. "Vous n'irez plus jamais sur une autre
mission; Je m'en fiche de si quelqu'un vous demande d'aller sauver Harry lui-même. Vous ne le
ferez pas. Vous ne quitterez pas les abris sauf pour assurer la liaison. Votre travail, Granger, est de
rester en vie et de garder Malefoy en contact."

Hermione prit une courte inspiration et sentit une rage rebelle brûler sur sa poitrine. Elle le fixa
pendant plusieurs secondes avant de forcer ses murs d'Occlumencie à se mettre en place et d'avaler
tout ce qu'elle voulait lui cracher.
Elle roula la mâchoire et détourna les yeux. "Tonks pose des questions sur ma disparition et mon
entraînement. Je lui ai dit de parler à Maugrey."

"Je vais m'en occuper." Kingsley redressa ses robes.

Hermione lui fit un petit signe de tête résigné et agrippa le cadre de la porte, sentant le grain du bois
sous ses doigts. "Ron a été gravement mutilé. Il a besoin d'être isolé ce soir."

"Nous sommes confronté à une situation plus vaste. Il a été tagué. Il y a une trace sur son poignet
droit que nous ne pouvons pas enlever."

La peau d'Hermione piqua et il y eut une sensation de chute dans son estomac. "La menotte ? C'est
le lien sur lui, n'est-ce pas ? J'ai essayé de l'enlever quand je le guérissais. Est-ce que c'est... Pensez-
vous que c'est ce que le Sussex a développé ?"

"Cela semble probable. Cela explique pourquoi ils l'ont eu là-bas plutôt que d'attirer Harry dans
un bâtiment vide. Heureusement que nous savions qu'il y avait une chance, et Remus avait au
moins eu le bon sens de ne pas amener Ron à Place Grimmauld. Alastor surveille la situation. Il
semble que les Mangemorts connaissent l'emplacement approximatif de la maison des Tonks à
cause de cela. Jusqu'à ce que nous puissions obtenir la trace, nous compromettons nos maisons
sûres. S'ils utilisent d'une manière ou d'une autre des êtres sombres pour percer Fidelius, nous
sommes en sursis."

Hermione avala sa salive. "Avez-vous contacté Severus ? Qui fait l'analyse de la menotte ? Je ne l'ai
pas fait - hier. J'aurais dû. J'ai été maladroite. Je peux y retourner."

Kingsley secoua brusquement la tête. "Vous n’irez plus près de cette maison. Severus est en service
dans les laboratoires. Il sera ici dans une heure pour une réunion de l'Ordre."

"Bien. Avez-vous besoin d'autre chose ?"

Kingsley baissa les yeux vers la table. "Non. Vous pourrez remettre un rapport complet à Alastor
plus tard."

Hermione se tourna pour partir. Elle était à mi-chemin de la porte quand Kingsley parla.

"Granger"

Elle se retourna et trouva Kingsley la regardant.

"Vous allez bien ?"

Elle haussa les épaules. "Je vais bien."

"Je suis heureux de l'entendre. Je n'aurais jamais pardonné à Harry si il vous avez fait tuer pour
sauver Ron."

Hermione eut un sourire amer et sa prise sur la poignée de porte se resserra. "Drago est vital, je
sais. Je serai plus prudente."

L'expression de Kingsley vacilla.


"Ce n'est pas ce que je veux dire. Quand Remus a rapporté qu'ils pensaient que vous aviez été
capturée…" Kingsley prit une profonde inspiration et détourna les yeux d'elle. "J'aurais pleuré votre
perte; plus que je n’aurais pleuré quiconque dans l’Ordre."

Hermione pencha la tête sur le côté et ne le croyait pas. Le coin de sa bouche se souleva légèrement
et elle haussa un sourcil. "Le feriez-vous maintenant ?" Elle renifla en secouant la tête. "C'est pour
ça que vous m’appelez Granger alors ? Parce que je suis si importante pour vous ?"

Kingsley lui fit un sourire triste. "Je t'appelle Granger pour me rappeler que je suis responsable de
plus de gens que simplement ceux que j'aime." Il soupira et regarda la table un moment avant de la
regarder. "Cela aurait été un privilège d'avoir été ami avec vous dans une autre vie, Hermione
Granger."

Hermione l'étudia pendant plusieurs secondes. "Dans une autre vie - peut-être, nous aurions pu être
amis. Mais - je pense que je ne vous pardonnerai jamais dans celle-ci."

Kingsley hocha lentement la tête et détourna les yeux d'elle. "Au cas où l'occasion ne se
présenterait jamais de vous le dire plus tard, je suis désolé - pour tout ce que je vous ai demandé."

Hermione resta silencieuse pendant plusieurs secondes avant de pousser un bas soupir. "Si vous
n’aviez pas demandé, j'aurais offert." Elle haussa les épaules. "Vous ne m'avez jamais forcé. Je suis
coupable de mes choix."

Elle franchit la porte et se dirigea vers le couloir.

Severus apporta un rapport sur la menotte quelques heures plus tard. C'était un nouveau prototype.
Il fallait la Marque des Ténèbres pour l’enlever. Des conceptions plus complexes étaient en cours
de développement.

Il y eut un long silence à la révélation.

"Eh bien, ce n'est pas - ça pourrait être pire," dit Charlie après une minute. "Rogue peut l'enlever
alors. Ou l'un de nos prisonniers. Certains d'entre eux sont marqués, n'est-ce pas ?"

"Je peux enlever celle de Ron Weasley, mais quand je le ferai, le Sussex le saura, et la prochaine
menotte qu'ils dévelloperont pourrait nécessiter un mécanisme plus élaboré." Severus ricana avec
mépris à Charlie.

"Vous avez une meilleure idée ?" Charlie releva le menton et regarda Severus.

"Nous allons supprimer la trace de Ron. " répondit Kingsley, posant ses doigts sur le bord et
tapotant pensivement. "Cependant, jusqu'à ce que nous ayons de meilleures informations sur les
menottes, il n'y aura plus de sauvetage. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre plus de
maisons sûres."

"Eh bien, Rogue ne devrait-il pas le savoir ? Depuis qu'il y travaille ? Je pensais que c'était la raison
pour laquelle nous l'avions gardé."

"Je ne dirige pas tout le laboratoire." Le ton de Severus était vicieux. "J'opère dans les Divisions de
Potions et de Malédictions. Je ne suis pas celui qui mène des expériences sur des Créatures
Sombres ou qui développe des menottes tracées. Il y a des limites à la quantité d'informations que
je peux fournir sans avertissement." Ses yeux sombres se posèrent brièvement sur Hermione.
"J'aurais peut-être de meilleures informations la semaine prochaine."

"Nous emmènerons une équipe au chalet des Tonks et nous libérerons Ron." Kingsley roula le
rouleau d'informations que Severus avait apporté et le tendit à Hermione et Fleur pour qu'elles le
regardent. "Selon Alastor, les Mangemorts n'ont qu'une vague idée de l'endroit où se trouve le
chalet à ce stade. Nous prendrons un groupe de vingt et nous diviserons en équipes plus petites.
Fred et Charlie escorterons Severus et moi à travers le Fidelius pour enlever la trace. Tout le monde
agira comme un leurre. Nous devrons probablement nous battre pour sortir. Nous irons sous
polynectar. Cela créera de la confusion sur qui cibler. J'enverrai un mot à Potter et Maugrey pour
qu'ils nous attendent. Granger, préparer les doses de Polynectar."

"J'aurai besoin d'identités et d'une limite de temps," répondit Hermione en se levant.

"Dose de deux heures," Kingsley fit une pause dans ses pensées pendant un moment avant
d'ajouter. "Utilisez les cheveux d'Harry. Ils l'attendront là-bas. Ils ne s'attendront pas à ce qu'il y en
ait vingt-quatre. La confusion nous fera gagner du temps. Nous devrons isoler Remus et Ron une
fois de retour à Place Grimmauld. Fleur, fais garder deux chambres au sous-sol."

Hermione fit un bref signe de tête et se dirigea vers son cabinet de potions, laissant le reste de
l'Ordre élaborer une stratégie et débattre de la logistique restante pour la mission.

Elle prépara les potions et regarda une salle remplie de personnes se transformer en son meilleur
ami avant de se désillusionner et de quitter Place Grimmauld.

L'attente était la pire. Hermione se tenait dans le hall et regardait les aiguilles de l'horloge parcourir
lentement son visage.

Elle détestait attendre.

Kingsley, Maugrey, Harry, Ron, Severus, la plupart des Weasley et l'Ordre. Ils étaient tous au chalet
Tonks. Hermione avait été laissée pour compte. Peut-être que Drago était là-bas, coincé entre le
maintien de sa couverture et la préservation de l'Ordre.

Tout pouvait arriver.

En grandissant, elle n'aurait jamais pensée qu'elle serait le genre de personne qui accepterait d'être
laissée pour compte quand les autres se battaient. Une Gryffondor. Elle avait pensée que la
bravoure la placerait toujours en première ligne.

Le pragmatisme lui avait volé tout éclat d'héroïsme.

Elle pressa sa main contre la fenêtre et regarda la rue sombre. La pleine lune serait dans une demi-
heure.

L'horloge continua à mesurer le passage implacable du temps.

Elle se prépara avec l’Occlumencie. Elle rassembla tous ses souvenirs récents, les tria
soigneusement, puis les repoussa jusqu'à ce que son esprit soit clair.

Les Mangemorts qui attendaient au cottage Tonks n'étaient pas des stagiaires. Fred trébucha à
travers la porte avec sa main pressée sur le côté de sa tête. Son oreille avait été tranchée par une
malédiction. Maugrey revint avec un bras et une épaule si gravement mutilés qu'Hermione craignait
initialement de le perdre. Remus était en train de se transformer quand Tonks fit irruption à travers
la porte et l'entraîna dans le sous-sol.

Deux Harry franchirent la porte quelques minutes plus tard. L'un gémissait et s'appuyait lourdement
sur l'autre.

"Allez, Ron. Nous sommes arrivés. Que quelqu'un, lui donne une potion anti-douleur !" s’exclama
le vrai Harry, tombant à moitié alors qu'il traînait le Harry-qui-était-Ron plus loin dans le hall.

Hermione se laissa tomber à côté d'eux et sortit sa baguette. Ron était brûlant et était à moitié
lucide. La combinaison de la lycanthropie latente et de la pleine lune le faisait se tordre d'agonie.

"Merde ! Putain de merde." Ron sanglotait alors qu'il se cambrait en arrière jusqu'à ce que sa
colonne vertébrale se brise. "Arrêtez ça. Arrêtez ça !"

Il enfouit ses ongles dans son épaule, se griffant. Harry lutta pour épingler les bras de Ron et
l'empêcher de se mutiler.

Les bras, les jambes et le corps de Ron continuèrent à onduler et à claquer alors que le polynectar
s'estompait. Même une fois que ses traits réapparurent, les claquements et les ondulations de son
corps ne cessèrent pas. Les os de ses épaules et de ses bras continuent de se briser et de s'étirer, puis
de se remettre en place. Ses doigts étaient enroulés en griffes, et il les traîna à travers le plancher de
bois franc, hurlant, arrachant ses ongles. Grognant d'agonie alors que son corps luttait contre la
transformation partielle.

Hermione et Harry lui tirèrent tous les deux des stupéfix à la tête. Ron tressaillit à peine. Il se
retourna et attrapa la gorge d'Hermione, mais elle jeta un bouclier un moment avant qu'il ne frappe.

"Étourdissez-le! Que tout le monde l'étourdisse !"

Hermione recula aussi vite qu'elle le put alors que Ron se tordait et se jetait à nouveau sur elle.

Il a fallut dix stupéfix pour l'assommer.

Elle s'assit au milieu du sol, haletante, alors que Neville et Seamus et plusieurs autres emmenaient
le corps inconscient de Ron dans le sous-sol.

Harry était sur le sol à côté d'elle, agrippant sa main si fort qu'elle pensa que les os pourraient se
fissurer.

"Je ne savais pas. Je ne savais pas que ce serait comme ça." Harry avait l'air perdu.

Hermione baissa les yeux sur leurs mains. "Il ne peut pas sortir. Le loup ne peut pas sortir." Elle
regarda le sang et les entailles sur le sol. "Nous devrons peut-être discuter du fait que Remus le
morde réellement."

Ils étaient toujours assis par terre ensemble lorsque Kingsley franchit la porte, l'air fatigué.

"Nous en avons perdu au moins trois," déclara Kingsley. "Nous ne saurons pas qui tant que tout le
monde n'aura pas fait son rapport."
Sturgis Podmore, Susan Bones et cinq autres résistants ne revinrent jamais Place Grimmauld. Ils
étaient présumés morts.

Il était plus facile d'espérer leur mort que de craindre qu’ils aient été capturés.

Hermione tomba sur Tonks après le débriefing de l'Ordre. Leurs yeux se rencontrèrent et elle étudia
l'expression de Tonks. L'inquiétude et les soupçons visibles la veille avaient disparut.

Maugrey ou Kingsley l'avait oublietté avant qu'elle ne quitte le cottage.

Elle était couchée dans son lit cette nuit-là, regardant le plafond. Kingsley avait rapporté un
parchemin d'analyse classifié sur la menotte enlevée à Ron. Ils ne pouvaient pas ramener la menotte
sans apporter la trace.

Hermione avait fait une étude préliminaire de la magie. C'était un sortilège solide. La menotte était
en tungstène, solide mais conductrice comme par magie. Le détail du sort pour la façon dont la
menotte reconnaissait un lanceur de sorts comme portant la Marque des Ténèbres était basé sur une
formule arithmantique ingénieusement complexe et une technique de charme qu’Hermione n'avait
jamais rencontrée auparavant.

Elle retournait les informations encore et encore dans son esprit et ne savait pas quoi faire. Les
informations étaient déjà en partie obsolètes. La prochaine menotte serait mise à jour. Plus difficile
voire impossible à enlever pour l'Ordre.

Même si elle trouvait une faille à exploiter, l'Ordre ne pourrait pas forcément en profiter. Ils
devraient décider de s'asseoir sur les informations jusqu'à un point vital ou de les utiliser
immédiatement. Toute failles qu'ils exploitaient entraînerait la refonte des menottes par le Sussex.

C'était comme le code Enigma; si l'Ordre réussissait à briser les enchantements, les Mangemorts les
perfectionneraient plus rapidement.

Elle roula sur le côté et se demanda si les menottes auraient été inventées si Drago n'avait pas
permis à l'Ordre d'organiser autant de sauvetages dans les prisons; si l'Ordre n'avait pas fait une
attaque aussi élaborée en juin et détruit la Division des Malédictions d'origine.

Était-ce inévitable ? Ou l'avaient-ils causé ? S'ils ne l'avaient pas fait, y aurait-il eu un autre moyen
pour que la Résistance ait duré si longtemps ? Ou la guerre serait-elle déjà terminée ?

Elle ne savait pas.

Elle ne pouvait que se demander.

Son lit était plus froid qu’il ne l’avais jamais été auparavant.

Elle dormit pendant deux heures avant qu'elle ne puisse plus. Elle descendit dans la cuisine de
Place Grimmauld et fit du thé.

Elle regarda à nouveau le parchemin d'analyse, puis regarda par la fenêtre la pleine lune. Argentée
lumineuse et froide. Elle avait aimé la lune lorsqu'elle était enfant. L'évolution mensuelle et sa
beauté subtile l'avaient toujours fascinée. Mais depuis sa rencontre avec Remus en troisième année,
la lune était devenue tragique et inquiétante. Sa beauté annonçant la douleur.

Ron finirait par détester la lune.


Elle enroula ses mains autour de sa tasse et sentit la chaleur s'infiltrer dans ses mains.

Elle avait froid. A l’extérieur. À l'intérieur. Elle avait froid.

Elle aurait toujours froid maintenant. Il y en aurait toujours une trace en elle. Elle posa sa tête sur la
table et traça le fil du bois sous ses doigts. Drago lui manquait. Elle voulait le toucher. Elle voulait
s'enfouir dans ses bras et oublier toute sa vie.

La guerre l'avait dévorée jusqu'à ce qu'elle eut l'impression qu'il ne restait que les plus maigres
lambeaux de sa personne. Comme si des griffes s'étaient enfoncées dans sa poitrine, et qu’elle ne
pouvait pas plus s’en détacher qu'elle ne pouvait s’arracher les poumons et espérer survivre. Avec
Drago, elle se sentait vivante. Comme si elle respirait à nouveau après des années à oublier
comment faire autre chose que survivre.

Elle tint la tasse plus fermement jusqu'à ce que la chaleur commence à s'estomper.

Elle ne savait même pas comment le contacter. Sauf si c'était au nom de l'Ordre. Elle lui avait dit
qu'elle ne le convoquerait pas autrement.

Elle fit tourner la bague autour de son doigt.

Elle se demanda s'il avait été au cottage Tonks. S'il avait été blessé ou blessé quelqu'un.

Elle sursauta légèrement et fit une note mentale. Il avait utilisé sa potion analgésique sur son
poignet. Même s'il pouvait remplacer tout le reste, il était peu probable que Severus ait partagé
cette potion avec l'armée des Mangemorts. Elle devrait lui apporter une fiole de remplacement
lorsqu'elle le reverrait.

Elle avait également besoin de plus de Rosé de Lune. Elle commença à cataloguer les endroits où
elle pourrait en trouver en pleine croissance. Puis elle fit une pause, son cœur se serra.

Plus de recherche d’ingrédients.

Hermione se mordit la lèvre et baissa les yeux sur ses mains. La recherche pour la récolte
d’ingrédients avait été sa responsabilité. Cela avait été terrifiant et dangereux, mais c'était son
moment à elle. Une chance d'échapper à Place Grimmauld pendant quelques heures; sentir le vent
sur son visage et le froid de la rosée matinale sur ses mains; pour remarquer les saisons qui
émergeaient lentement.

Elle regarda avec nostalgie par la fenêtre de Place Grimmauld.

Elle se sentait comme un oiseau dont les ailes avaient été lentement coupées de plus en plus courtes
jusqu'à ce qu'elles soient presque rasées.

Elle soupira et se détourna de la fenêtre. Elle regarda à nouveau le parchemin, marquant des notes
sur les ressources potentielles à rechercher.

Le mardi suivant, e lle alla à la cabane sans récolte au préalable pour la premi è re fois. Elle se
sentit nerveuse en regardant la porte. Elle n'était pas sû re...

Il était toujours impossible de prédire ce que Drago ferait ensuite.


Sa mâchoire tremblait et ses doigts vacillèrent à un souffle de la poignée de la porte. Elle retira sa
main, l'enroula en un poing et se força à prendre une profonde inspiration.

C'était son travail, se rappela-t-elle. Peu importe ce qui s'est passé d'une semaine à l'autre. Cela
n'avais jamais eu d'importance. C'était toujours son travail.

Elle déglutit et serra fermement ses lèvres l'une contre l'autre alors qu'elle tendait la main et ouvrait
la porte.

Drago apparut alors qu'elle entrait à l'intérieur.

Il transplana, presque au-dessus d'elle, la saisit fermement et la plaqua contre le mur alors que ses
lèvres s'écrasaient contre les siennes. Elle pouvait sentir sa faim; dans ses mains alors qu'il les
traînait le long de son corps; dans son souffle alors qu'il poussait un halètement contre sa bouche.

Les yeux d'Hermione s'écarquillèrent de surprise alors qu'elle était écrasée contre lui. Ses doigts
attrapèrent ses robes. Ses yeux se fermèrent et elle lui rendit son baiser.

Sa main se leva et captura sa mâchoire, juste sous son oreille. Ses doigts s'enroulèrent jusqu'à la
base de son cou, cambrant sa tête en arrière alors qu'il l'embrassait plus profondément.

Elle s'accrocha à lui et il l'attira plus près, enroulant son bras autour de sa taille. Le monde entier
s'effondra. Hermione l'embrassa voracement. Elle voulait se déverser en lui.

Il la souleva et elle enroula ses jambes autour de ses hanches. Ses doigts s'emmêlèrent dans ses
cheveux, et elle sentit ses dents contre ses lèvres et sa langue.

C'était comme tomber. Il l'avait épinglée contre le mur. Elle savait à peine où elle finissait et il
commençait. Ses poumons prenaient feu mais elle ne voulait pas arracher sa bouche de la sienne.

Puis elle tombait vraiment. Le mur derrière elle disparut, et elle était sur un matelas à baldaquin
quelque part. Elle avait à peine sentit l'apparition.

Elle ne retira sa bouche de celle de Drago qu’un instant pour regarder autour d’elle avant de
fracasser leurs l è vres une fois de plus. Il lui arracha sa chemise et elle ouvrit brusquement son
pantalon.

Rapide. Excitée. Elle était prête pour lui. Elle passa ses ongles dans son dos alors qu'il s'enfonçait
en elle.

Il n'y avait pas de place dans son esprit pour autre chose. Le toucher. Bouger contre lui. Le sentir.
Le monde s'était réduit à un seul point: Drago, ses mains et ses yeux, les battements de son cœur.
Elle enroula ses bras autour de lui en l'embrassant, l'embrassant encore et encore.

Ils restèrent ensuite enlacés pendant plusieurs minutes, le front pressé l'un contre l'autre alors qu'ils
haletaient.

Il l'embrassa entre les yeux et sa paume effleura son visage. Puis il recula et fit courir ses mains le
long de son corps, regardant attentivement ses bras et son torse. Elle leva la tête pour voir ce qu'il
faisait.

"Tu n'étais pas à la bataille au chalet, n'est-ce pas ? Je ne pensais qu'aucun des Potter là-bas se
battaient comme toi, mais il était impossible d'en être sûr." Il passa ses doigts le long de l’extrémité
de son oreille, puis le long de son épaule.

Hermione recula et secoua la tête, le regardant également, traînant sa main le long de son torse. Il
n'avait aucune blessure visible.

"Je n'étais pas là-bas. C'était un véritable raid; Kingsley ne voulait pas me faire sortir." Sa mâchoire
se tordit légèrement et elle détourna les yeux. "Tu n'auras plus a t’inquiéter. Je ne suis pas...," les
mots se tordirent légèrement dans sa bouche, "je ne suis plus autorisée à quitter les refuges, à part
pour la liaison. Tu n'auras donc pas à t’inquiéter."

Drago poussa un soupir de soulagement audible et se laissa tomber contre elle, déposant un baiser
sur son front.

Hermione ferma les yeux et pressa ses lèvres l'une contre l'autre.

"Qu'est-ce qui ne va pas ?"

Elle leva les yeux et trouva Draco la regardant, son expression fermée.

Le coin de sa bouche se contracta. "J'aimais faire ma récolte. C'était - la seule chose de supportable
que je pouvais faire parfois. Ses yeux baissèrent et elle entrelaça ses doigts avec les siens. Elle
regarda sa main dans la sienne. "Ma vie ne cesse de devenir de plus en plus petite et plus sombre."

Il y eut une pause.

"Je suis désolé."

Elle haussa les épaules sous lui. "Ce n'est pas comme si tu l'avais ordonné. Tu a dis que je devais
rester en vie; Kingsley est celui qui a décidé que cela signifiait que je n'avais pas le droit de récolter
ou de quitter les refuges. Je comprends. Il est responsable de tout un effort de guerre. Je ne vais pas
lui demander de le structurer autour de mes sentiments personnels. C’est juste que..." Elle fit une
pause. "Je suis toujours en train de l'accepter."

"Je n'avais pas réalisé que c'était important pour toi."

Elle ferma la bouche un moment, hésitante. "Certains jours, c'était la chose la plus proche de la
liberté que j'avais encore."

Elle sentit tout son corps se figer.

"Jusqu’à... jusqu'à la fin de la guerre," répondit-il d'un ton à moitié plaidant et à moitié croyant.

Hermione renifla. "Jusque-là ? Ça se passera quand ?" Elle lui fit un sourire amer. "Selon toi, quelle
fin de guerre ira bien pour l'un ou l'autre de nous deux ? Si l'Ordre gagne d'une manière ou d'une
autre, je suis sûr que la Confédération internationale sera soudainement désireuse de s'impliquer. Ils
présideront tous les procès. Je te l'ai déjà dis, une grande partie de mon activité a été en grande
partie non autorisée, et l'Ordre est censé être démocratique. Quand tout sortira..." elle détourna les
yeux, "ça ne peindra pas un très joli tableau." Elle haussa les sourcils et poussa un petit soupir. "Si
j'ai de la chance, ils me retireront ma baguette pendant quelques années. Mais il y a certaines
choses..."
Sa poitrine se serra en pensant à la petite pièce dans la grotte de la plage. Le sang. Les mains et les
pieds écorchés. En un an, Gabrielle était devenue plus cruelle et plus créative. Les blessures étaient
rarement réversibles maintenant, et Kingsley ne l'a maîtrisait plus parce que l'Ordre avait besoin
d'informations.

Le nom d'Hermione figurait à côté de celui de Kingsley dans chaque dossier de prisonnier. Son
écriture cataloguait parfaitement en termes cliniques précis les blessures qu'elle avait guéries, l'état
exact de chaque prisonnier lorsqu'elle les plaçait en stase.

J'étais là. Je savais. J'étais complice.

Elle déglutit. "Je ne suis pas une personne aussi bonne que tu le penses. Je... pourrais très bien finir
à Azkaban."

Drago resta silencieux pendant un moment alors qu'il la regardait. Ses doigts se contractèrent et
se resserrèrent autour d'elle. "Enfuis-toi. Demande le moi et je te ferai sortir. Tu n'es pas obligée de
rester ici."

Une partie lâche d'elle-même se leva et se déroula à ses mots. Dehors. Libre. Loin de la guerre.

Elle ne savait pas à quel point elle le voulait jusqu'à ce qu'elle l'entende offerte par quelqu'un qui
le pensait.

L'idée de vivre sans la guerre - elle le voulait.

"Tu sais que je ne le ferai pas," répondit-elle en le regardant dans les yeux.

Son expression était amère et ses yeux vacillaient, montrant une résignation fatiguée. Il acquiesça.
"L'offre tient. Dis le moi, et je te ferais sortir."

Elle l'étudia. "Et toi ?"

Il eut un rire amer. "Si j'avais pu m’enfuir, j'aurais disparu du vivant de ma mère."

Hermione hocha lentement la tête. Il n’aurait jamais été là si il en avait eu le choix. "Bien sûr. Tu
partirais maintenant, si tu le pouvais ?"

Il la dévisagea, ses yeux étaient en argent fondu et inébranlables. "Avec toi, je le ferais."

"Alors - nous nous enfuirons ensemble. Après la guerre." Elle pressa sa main contre son sternum et
sentit son cœur battre contre lui. "Quand la guerre sera terminée. Nous nous enfuirons tous les deux
quelque part où personne ne nous connaîtra. Nous - disparaîtrons. Quand ce sera fini."

Ses yeux vacillèrent pendant un moment avant de rencontrer son regard et de sourire faiblement.
"Bien sûr, Granger."

Il mentait.

Ils se mentaient tous les deux.

C'était un conte de fées de penser qu'ils pouvaient s’enfuir ensemble. Que les choses se
termineraient assez proprement pour cela.
Elle serra sa main plus fort et rencontra ses yeux jusqu'à ce que l'illusion disparaisse.

"Il y avait une trace sur Ron," dit-elle après une minute. "Du Sussex. Pourrais-tu nous obtenir plus
d'informations sur leurs fonctionnements ? Et sur quels autres prototypes travaillent-ils ?"

"Je vais voir ce que je peux faire." Son ton était coupé. Il s'écarta et roula son cou pour qu'il craque.

Hermione le fixa. Il était incroyablement élégant mais trop maigre. Presque décharné. Sa peau était
pâle comme du marbre. Dans la faible lumière du matin, il aurait pu être une figure dans un tableau.
Ses cicatrices rendaient la scène macabre.

Elle ne pouvait pas le regarder et ne pas voir la guerre. Elle était gravé en lui.

Elle s'assit et fixa les épingles dans ses cheveux.

"Je déteste tes cheveux comme ça," dit-il brusquement.

Hermione jeta un coup d'œil et arqua un sourcil. "Je pourrais les coupés à la place."

Son expression est devenue offensée. Elle lui fit un sourire ironique et haussa les épaules. "Je dois
les garder à l'écart lorsque je travaille. Je suis toujours sur appel. Il est plus logique de
continuer ainsi."

Il détourna les yeux pendant plusieurs minutes. "Je veux te voir plus."

Le coin de sa bouche se contracta. "Bien. En as tu le temps ?"

Il se tourna pour la regarder, et elle put voir la faim dans ses yeux. Possessif. Vorace.

Il la tirerait de la guerre et la cacherait à l'instant où elle le laisserait. Elle pouvait voir le conflit
dans ses yeux. La vue de Drago se retenir alors qu'il la regardait fixement et pesait ses options était
familière.

Il la voulait; il la voulait pour lui et seulement lui. Elle le ressentait comme son rythme cardiaque.

S'il ne pouvait pas la cacher, il la garderait pour lui autant qu'il le pourrait.

Elle était tombée amoureuse d'un dragon.

"J'ai toujours été de garde pour toi aussi. J'ai un quart de six heures à l'hôpital chaque après-midi,
mais le reste de mon travail est flexible. Tu peux m'appeler et je viendrai dès que possible."

"Je t’appellerai alors, quand je le pourrai. Si l'anneau s'active une fois, ce n'est pas lié aux
informations." Drago retira sa cape du sol et en sortit un parchemin.

"Des nouvelles informations pour cette semaine ?" demanda-t-il en le lui offrant. Sa bouche se
tordit avec dérision alors qu'il posait la question. "En plus des informations sur la trace ?"

Elle secoua la tête. "C'est la principale priorité."

Alors qu'elle atteignait et prenait le parchemin, il le tira en arrière, l'attirant vers lui. Il referma une
main autour de son poignet.
Elle sentit le parchemin glisser de ses doigts alors que son autre main glissait le long de sa gorge, et
il l'embrassa.

Il l'embrassa et elle l'embrassa.


Flashback 31

Avril 2003

Drago l'appela. Souvent.

Parfois, ses fonctions dans l'armée de Voldemort prenaient fin en fin de soirée, mais la plupart du
temps, il l'appelait tôt le matin. Hermione travaillait dans son armoire à potions ou faisait des
recherches jusqu'à ce que son anneau brûle. Puis elle se glissait hors de Place Grimmauld et
transplanait à Whitecroft.

Elle franchissait à peine la porte avant que Drago n'apparaisse, l’attrape et ne les transplane ailleurs.
Toujours dans un hôtel. Rarement le même, même d'une nuit à l'autre.

Il l'embrassait, berçant son visage dans ses mains, et c'était comme s'il la respirait. Puis il reculait
suffisamment pour la regarder.

"Tu vas bien ? Est-ce que tu vas bien ? Est-ce qu’il t’est arrivé quelque chose ?" Il passait ses mains
sur elle pour vérifier quand il le demandait.

A chaque fois, la même question, comme s'il n'y croyait pas avant de l'avoir vérifiée
personnellement.

Elle ne s'était pas attendue à ce qu'il soit si obsessionnellement inquiet. Elle avait observé son
arrivée immédiate à Whitecroft au fil des mois; la façon prudente dont il avait passé ses yeux sur
elle après qu'elle avait été attaquée dans le Hampshire. Elle n'avait pas réfléchi à la profondeur de la
peur en lui.

Elle le sentait se détendre sous son toucher alors que ses doigts couraient le long de ses bras, sur ses
mains et le long de sa colonne vertébrale.

"Je vais bien, Drago. Tu n'as pas besoin de t’inquiéter."

Les mots ne semblaient jamais avoir d'effet. Il tournait son visage vers le sien et la regardait dans
les yeux comme s'il s'attendait à trouver quelque chose en eux.

Elle levait les yeux vers lui et le laisserait calmement se rassurer.

Quoi qu'il soit arrivé à sa mère, Narcissa ne le lui avait jamais dit complètement; soit parce qu'elle
ne pouvait pas, soit pour tenter de l'épargner. Le refuser avait probablement été le pire choix.

Drago était comme elle. Il était obsédé par ce qu'il ne savait pas plus qu'autre chose.

Elle croisait ses yeux. "Drago, je vais bien. Il ne m'est rien arrivé."

Quand il serait certain qu'elle n'était vraiment pas blessée, c'était comme si une tension en lui
finissait par se briser. Il la prenait dans ses bras, soupirant de soulagement alors qu'il posait sa tête
sur la sienne.

Tu lui as fait ça, se rappela-t-elle, et elle enroula étroitement ses bras autour de lui. Tu as deviné où
il était vulnérable et tu l'as exploité.
Elle passait ses propres doigts sur lui, essayant de détecter la moindre blessures sur lui avant qu'il
ne l'embrasse à nouveau.

"Drago, laisse-moi te guérir."

Elle n'avait jamais guéri et ne guérirait jamais personne d'autre comme elle guérissait Drago: dans
ses bras, pressée contre son corps. Elle glissait ses mains sur le long de son corps et déposait des
baisers à bouche ouverte sur ses épaules, ses mains et son visage pendant qu'elle murmurait des
sorts. Elle le vérifiait méticuleusement jusqu'à ce qu'il lui arrache sa baguette de ses doigts et la
jette à travers la pièce. Puis il la poussait dans le lit et la prenait lentement.

C'était presque toujours un délire lent. Il la fixait dans les yeux jusqu'à ce qu'elle sentait presque
leurs esprits se toucher.
D'autres fois, il arrivait trempé de Magie Noire. Il s'accrochait à ses vêtements et à sa peau. Quand
il était comme ça, il était toujours plus désespéré. Plus fort. Plus rapide. Essayant de se perdre dans
quelque chose qu'il pouvait ressentir.

Contre un mur. Ou juste sur le sol de la chambre d'hôtel où ils atterrissaient.

Ses baisers avaient un goût de glace et de péché, et Hermione les buvaient jusqu'à ce qu'elle halète.

"Tu es à moi. Tu es à moi." Il répétait les mots encore et encore comme un mantra. "Dis-le. Dis que
tu es à moi."

"Je suis à toi, Drago," promettait-elle contre ses lèvres, ou le regardant dans les yeux.

Il entrelaçait ses doigts avec les siens et pressait leurs fronts l'un contre l'autre, et parfois tout son
corps tremblait. Elle enveloppait ses bras autour de lui et déposait des baisers dans ses cheveux.

"Je te le promets, Drago. Je serai toujours à toi."

Il y avait une terreur possessive dans ses yeux quand il la regardait - dans la façon dont il la
touchait - comme s'il s'attendait toujours à ce que ce soit la dernière fois qu'il la voyait.

Les jours où il ne l'invoquait pas, elle traversait Place Grimmauld avec l'impression de ne pas
pouvoir respirer jusqu'à ce qu'elle sente son anneau brûler.

C'est alors elle qui demanderait désespérément de savoir s'il allait bien.

"Ne meurs pas, Drago."

C'était toujours la dernière chose qu'elle lui disait

Le moment avant qu'il transplane, alors qu'il se tenait dans sa robe de Mangemort, elle le lui disait
plutôt que de lui dire au revoir. Elle attrapait son menton dans sa main et le regardait dans les
yeux. Fais prudent. "Ne meurs pas."

Il penchait la tête en avant et embrassait sa paume alors que ses yeux gris et froids se fixaient sur
les siens. "Tu es à moi. Je viendrais toujours pour toi."

Il l'a toujours fait.

Chaque jour, on avait l'impression que les chances étaient augmentées. Plus raide. Elle n'était pas
sûre de savoir jusqu'où les runes et sa propre détermination pourraient le mener avant qu'il
n'atteigne un point d'improbabilité totale et que tout s'écroule.

Elle pouvait le sentir.

Il marchait sur le fil d'un rasoir.

Quand il dormait, elle regardait son visage et lui demandait de survivre à la guerre.

Ils s’enfuiraient quand ce serait fini. Loin. Jusqu'à présent, personne ne les avait jamais trouvés.
Elle se promis qu'elle trouverait un moyen. Elle lui promis: qu'il y aurait un après.
Il y avait des moments où ils en oubliaient presque la guerre autour d'eux. Manger des petits
déjeuners commandés par le service de chambre. Se demander si les fast-food constituait de la
vraie nourriture. Profitant des baignoires déraisonnablement grandes que ses suites d'hôtel avaient
toujours. L'embrasser.

Elle pourrait passer une décennie à l'embrasser; ressentir la vénération brûlante dans la façon dont il
la touchait.

Au moment où leurs lèvres se touchaient, il écrasait son corps contre le sien. Ses mains glissaient le
long de sa gorge et remontaient vers sa nuque, emmêlant ses doigts dans ses cheveux alors qu'il
approfondissait le baiser. Il berçait sa joue dans la paume de sa main puis la glissait le long de son
corps.

Puis, quand elle était à bout de souffle, il se retirait sa bouche et commençait à s'embrasser le long
de sa gorge. Suçant son pouls pendant qu'il tirait sur ses vêtements. Elle avait à peine remarqué que
ses vêtements glissaient et tombaient sur le sol alors qu'il la déshabillait et explorait sa peau nue.
Alors qu'elle déboutonnait sa chemise et glissait ses mains le long de son corps.

Il tordait le fermoir de son soutien-gorge, puis le faisait sauter avant que ses mains ne se précipitent
pour palper ses seins et la taquiner jusqu'à ce qu'elle gémisse. Sa bouche glissait le long de la
jonction de son cou et de son épaule alors qu'il embrassait et mordillait sa peau.

"Parfaite. Magnifique. Mienne. Mienne." Il respirait les mots contre son corps en la dénudant à lui-
même. Alors qu'il poussait en elle. Quand il la serrait contre lui-même. Lorsqu’elle se séparait dans
ses bras ou sous sa bouche. Quand il entrelaçait leurs doigts, et qu’elle sentait sa prise se resserrer
alors qu'il venait.

"Je vais prendre soin de toi. Je te le jure, Hermione, je vais toujours prendre soin de toi." Il
marmonnait ces mots contre sa peau ou dans ses cheveux d'une voix si basse qu'elle pouvait à peine
les entendre.

Une nuit de début mai, alors qu'elle était enveloppée dans ses bras et à moitié endormie, elle
l'entendit le lui répéter; comme si c'était une promesse qu'il se faisait encore et encore. Comme s'il
ne pouvait pas s'arrêter de le dire.

Elle leva la tête et pris son visage entre ses mains pour pouvoir le regarder dans les yeux.

"Drago, je vais bien. Il ne va rien m'arriver."

Il la regarda juste avec la même expression amèrement résignée qu'il portait en l'entraînant. Il se
préparait, attendant ce qu'il considérait comme inévitable.

La guerre était tordue autour d'eux comme un nid d'épines auquel ils ne pouvaient pas échapper.

Il s'affaissa et posa sa tête contre sa poitrine, enroulant ses bras autour d'elle pendant qu'elle
emmêlait ses doigts dans ses cheveux.

Elle pouvait encore le sentir répéter les mots.

Elle hésita pendant plusieurs minutes avant de parler.

"Parle-moi de ta mère, Drago. Dis-moi tout ce que tu ne pourrais jamais dire à personne."
Il se raidit et se tut. Elle glissa ses doigts sur ses épaules et suivit les cicatrices des runes. "Utiliser
l’Occlumencie, c'est simplement le cacher. Tu peux me le dire, je vais t’aider à le porter. Parle-moi
de ta mère."

Il ne parla pas et ne bougea pas pendant si longtemps qu'elle se demanda s'il s'était endormi. Puis il
tourna la tête juste assez pour qu'elle puisse voir son profil. Son expression était soigneusement
fermée, mais elle pouvait le voir réfléchir.

"Je n'avais jamais vu personne être torturé auparavant," dit-il enfin. "Elle était - la première
personne que j'ai jamais vue torturée. Il...," Hermione sentit sa mâchoire rouler alors qu'il hésitait,
"il a expérimenté sur elle et a laissé - quelques autres Mangemorts apporter des idées sur ce qu'il
fallait lui faire. Pour punir les Malefoy."

Tandis qu'il parlait, ses yeux s'élargissaient progressivement et son expression se démasquait. Il
regarda à travers la pièce, les yeux au loin.

Hermione le regarda, elle pouvait le voir, à peine seize ans rentrer à la maison pour les vacances.

Chez lui. Marchant sans le savoir dans un cauchemar auquel il n'échapperait jamais.

"Je pensais..." Sa voix était soudainement plus jeune. Celle d’un garçon. "Pendant un moment, j'ai
pensé que si je tuais Dumbledore assez tôt pour qu'elle se rétablisse d'une manière ou d'une autre.
Que je pourrais y remédier - si je pouvais réussir. Mais... elle était l’ombre d'elle-même quand je
suis rentré de l'école. Je pense - qu’elle avait essayé de tenir pendant l'été, lorsque j'étais en
formation. Mais quand je suis parti, elle s'est brisée..."

Il resta silencieux pendant un moment. Il recommença à parler mais ferma ensuite la bouche. Ses
lèvres se tordirent comme s'il continuait à choisir puis à rejeter ce qu'il allait dire ensuite.

"Ça ne faisait même pas un mois. Je n'étais même pas parti depuis un mois," dit-il finalement.

Hermione enfonça ses doigts dans ses cheveux. Il ferma les yeux et baissa le menton.

"Tout était censé être réversible, uniquement pour me motiver, rien pour la mutiler physiquement.
Mais il a détruit son esprit. Utiliser la légilimencie pour la torture est sa technique préférée. Elle
avait des convulsions, pour la plupart petites, mais parfois graves. Surtout après. Elle s’est juste...
brisée dans cette cage. Quand elle était surprise, elle fermait les yeux et commençait à se balancer
et à faire ces gémissements dans sa bouche. Elle ne s'arrêtait pas pendant des heures et je ne
pouvais pas - je ne pouvais pas toujours rester avec elle - parce que je devais m'entraîner."

Il ne regarderait pas Hermione pendant qu'il parlait. Il continua à regarder à travers la pièce. Sa
voix était basse et elle vacillât.

"Le jour où j'ai tué Dumbledore, le Seigneur des Ténèbres a exigé que nous dînions avec lui. Pour
le célébrer - il a dit que nous devions fêté mon succès. Elle n'avait été libérée que depuis quelques
heures et il voulait son hôtesse de jeu. Ses tremblements étaient si violents qu'elle pouvait à peine
tenir l'argenterie. Sa fourchette n'arrêtait pas de cliqueter contre l'assiette, puis elle la laissait tomber
et paniquait quand elle essayait de la ramasser. Apparemment, le bruit était distrayant. Alors le
Seigneur des Ténèbres a pris un couteau à steak et l'a enfoncé dans sa main gauche et dans la table.
Puis il l'a laissée là, en sang, jusqu'à ce qu'il se retire. J'étais assis en face d'elle, et elle m'a regardé
tout le temps, secouant la tête pour me prévenir de ne rien faire."
Il agrippa la main d'Hermione. "Je ne pouvais pas - faire quoi que ce soit. J'ai essayé de la protéger.
Je l'ai gardée dans ses chambres autant que possible. J'ai fait appel à des guérisseurs pour l'aider à
se rétablir. Les guérisseurs de l'esprit ne pouvaient rien faire. J'aurais dû la faire traiter plus tôt.
C'est ce qu'ils m'ont tous dit. Que j'aurais dû la faire soigner plus tôt."

Hermione serra sa main et glissa ses doigts sur ses runes. Sans hésitation, rusé, infaillible,
impitoyable et inflexible; déterminé à réussir.

Pour venger sa mère. En pénitence pour toutes les manières dont il avait l'impression de l'avoir
échouée.
"Je suis vraiment désolé, Drago."

Il était calme. Il ferma les yeux et prit une profonde inspiration.

"Après ça...," sa voix se coupa. Il essaya à nouveau. "Après ça..." La bouche de Drago se tordit et il
resta silencieux pendant plusieurs secondes.

"Après ça...… elle avait juste commencé à récupérer un peu, et j'ai hésité aux Finch-Fletchleys. Il y
avait une petite fille; elle ne pouvait pas encore être à l'école primaire. Les Impardonnables - tu ne
peux pas tricher avec eux. Tu dois le ressentir. Tu dois le dire. On m'a ordonné d'utiliser le cruciatus
et je ne pouvais pas - je ne pouvais pas le faire fonctionner. Elle était... si petite."

Il déglutit. "Bellatrix m'a maudit, moi et la fille, avant de laisser Fenrir Greyback l'avoir à la place.
Il... aimait les enfants. Quand mon échec a été signalé, le Seigneur des Ténèbres l'a pris comme un
signe que je n'étais pas assez suffisamment engagé ou motivé. Il a fait sortir ma mère pour qu'il
puisse me montrer comment effectuer correctement le cruciatus."

Il y a eut un long silence.

"Elle avait... elle commençait juste à aller mieux quand c'est arrivé."

Hermione soupçonnait que sa main avait des ecchymoses là où leurs doigts étaient entrelacés.

"Bellatrix prenait soin de sa sœur, d'une certaine manière. Elle n'a jamais été à l’encontre du
Seigneur des Ténèbres, mais elle a toujours essayé de m'empêcher d'échouer. L'été avant que je ne
retourne à l'école, et quand elle a réalisée que mes punitions seraient infligées à ma mère, elle a tout
investi pour m'amener à un point où cela se produisait rarement. Je lui ai demandé de m'apprendre
tout ce qu'elle avait appris du Seigneur des Ténèbres, et elle l'a fait."

Sa voix avait changé. Elle devenait plus familière au fur et à mesure que l'histoire traversait sa vie.
Des traces de son ton dur et coupé commançant à réémerger.

"J'ai tout essayé pour éloigner ma mère. Pour la faire sortir. Mais je ne pouvais pas m’enfuir avec
elle. J'avais tout préparé - mais je n'ai pas pu la convaincre de partir sans moi. J'ai envisagé
d'essayer de l'imperium, de la faire partir. Mais je la connaissais. Si j'étais assommé ou que je
mourais, à la seconde où il retomberait, elle serait revenue me chercher. Et je ne pouvais pas
l'enfermer quelque part pour qu'elle ne le puisse pas. Je n'étais pas - je ne voulais pas être quelqu'un
qui la mettait en cage. Je ne voulais pas qu'elle se sente à nouveau piégée.

Sa voix s'est assombrie. "Quand elle est morte, je suis arrivé en trouvant le Manoir des Lestrange
en ruines. Je ne savais pas ce qui s'était passé avant d'être convoqué. Il était à peine mentionné
qu'elle avait été là - que le fait qu’elle sort morte comptait dans tout ça. La baguette de Dumbledore
s'était fendue en deux. Quelque chose à voir avec Bellatrix en quelque sorte. La baguette était la
seule chose qui comptait. Il a tué tous les Mangemorts qui ont survécu pour faire un rapport. Je me
tenais là, entouré par les corps, essayant de ne pas commencer à crier."

Il se tut et ne dit rien d'autre pendant longtemps.

Hermione sortit de dessous lui et s'assit. Il y eut une sensation sourde et déchirante dans sa poitrine
alors qu'elle le fixait.

Ses yeux étaient gardés alors qu'il la regardait en arrière.


Elle le toucha légèrement sur la joue. "Drago - je ne suis pas ta mère."

Il tressaillit et commença à ouvrir la bouche, mais elle continua sans le laisser l'interrompre.
"Maugrey et Kingsley ne me feront pas de mal si tu échoues à une mission. Ils ne vont pas me
torturer ou me mettre en danger pour te punir. Je ne suis pas une otage. Je suis dans cette guerre
parce que j'ai choisi de l'être. Je ne suis pas fragile. Je ne vais me briser. Je t’en prie," elle passa son
pouce sur la voûte plantaire de sa pommette, "il faut que tu me crois."

"Laisse-moi t’en sortir. S'il te plaît, Hermione. Je jure devant Dieu que cela n'affectera pas mon
aide à l'Ordre. Laisse-moi t’en sortir."

Elle secoua la tête. "Je ne peux pas partir. Je suis fidèle à l'Ordre. Je ne vais pas m’enfuir pendant
que tout le monde se bat. Nous combattons cette guerre ensemble. Laisse-moi t’aider. Tu n'es pas
obligé de tout faire seul."

Ses yeux vacillèrent et elle vit le désespoir et la résignation en eux. Cela déchira quelque chose en
elle.

"Drago, tu ne peux pas me demander de fuir la guerre."

Sa lèvre se recourbait et il ricana. "Pourquoi pas ? N'as-tu pas déjà fait assez pour eux ? Ils t’ont
vendus. Et si je ne t’avais pas...," sa voix se coupa. Il détourna les yeux d'elle. "Quelqu'un qui le
pensait vraiment t’aurais fait la même offre. Et tu serais encore - si je ne t'avais pas formée, Potter
t'aurait quand même laissé seule dans ce domaine."

Elle passa son pouce sur sa peau. Il y avait là la moindre ligne de cicatrice, d'où elle lui avait jeté un
sort. "Je l'ai accepté, Drago, tout ça. Personne ne me l’a forcé. Nous ne pouvons pas choisir quand
nous en avons fait assez et laisser les autres derrière nous pour en supporter les conséquences. Ce
n’est pas ainsi qu’une guerre comme celle-ci fonctionne."

Il serra la mâchoire et la regarda avec amertume.

Il s'en fichait. Il ne se souciait pas de savoir si quelqu'un surviverait à la guerre à part elle. Ils
pourraient tous mourir, et il s'en ficherait.

Il avait fait un serment inviolable. Même s'il pouvait enlever sa Marque des Ténèbres, il ne pouvait
pas s’enfuir, pas tant que la guerre continuait. Il s'était piégé au cœur de ça.

Hermione poussa un triste soupir et baissa la tête, enfouissant son visage dans son épaule. Il
enroula étroitement ses bras autour d'elle.

Elle était presque endormie lorsqu'elle entendit le faible murmure de sa voix recommencer. "Je vais
prendre soin de toi. Je le jure, je vais toujours prendre soin de toi."

Les sauvetages s’arrêtèrent. Kingsley les mis en attente jusqu'à ce qu’ils en sachent plus sur la trace
du Sussex. Les premiers
prototypes des menottes étaient en cours de déploiement dans toutes les prisons.

La Résistance était presque entièrement conduite sous terre et dans le monde Moldu. Il y avait
tellement d'Êtres Sombres et de Rafleurs qu'il était difficile de bouger.
Kingsley commença à se pencher encore plus fortement dans son équipe de reconnaissance et à
utiliser Drago au sein de l'armée de Voldemort. Désinformation. Sabotage. Comme si l'armée des
Mangemorts était une machine à déconstruire. Les enveloppes avec les commandes devenaient de
plus en plus épaisses à chaque fois qu'Hermione les lui livrait.

Draco mentionnait rarement ce qu'il faisait, mais elle pouvait dire qu'il était sur le point de rompre
avec la pression. Il devenait de plus en plus désespéré à chaque fois qu'il la voyait.

Cela brûlait en elle. Le regarder s'éroder sous tout ce qu'il était censé maintenir et produire pour les
deux côtés.

Presque toute la pression sur Hermione de l'Ordre disparut. Elle était un collier autour de la gorge
de Drago; Kingsley et Maugrey n'avaient rien de plus urgent à demander que de le maintenir.

Elle devait simplement vivre avec.

Elle se sentait comme un animal en cage à l'intérieur de Place Grimmauld. Voyageant de maison
sûre en maison sûre juste pour changer de décor.

Quand elle ne guérissait pas ou ne s'occupait pas de Ginny, elle consacrait son énergie à la
recherche et à la magie expérimentale. Elle alla plus loin dans ses recherches sur la Magie Noire
qu'elle ne l'avait jamais fait dans le passé. Peut-être que l'Ordre ne l'utiliserait pas, mais Drago
pourrait le faire.

Elle essaya de trouver un moyen de contourner les menottes. Drago lui apportait régulièrement des
parchemins d'analyses mis à jour, et elle les examinait, essayant de trouver une faille, quelque
chose à exploiter. Ils étaient ingénieux. C'était une œuvre d'art.

Ils ont horrifiés Hermione avec leur évolution rapide.

En plus des traces inamovibles, le Sussex commença à expérimenter avec des menottes destinées à
supprimer la magie. Un Tungstène incrusté de fer. Du Tungstène plaqué de cuivre ou d'aluminium.
Des menottes avec matériaux de base pour baguette.

Elle dormait à peine à moins d'être avec Drago. Le reste du temps, elle mentait dans une terreur
froide à la pensée de ce qui arriverait à toute personne capturées. L'Ordre ne pourrait peut-être
jamais sauver aucun d'entre eux.

Les Mangemorts recevaient déjà les menottes à porter afin d'appréhender plus facilement les
membres de la Résistance. Une fois fermée, une menotte ne pouvait pas être rouverte sans que deux
porteurs de la Marque des Ténèbres exécutent une variante d'incantation du Morsmordre.

Dean Thomas apparut à Place Grimmauld un jour après sa capture. Sa main de baguette était
amputé. Il avait volé un couteau et s’était scié la main au poignet pour s'échapper.

Une semaine plus tard, Severus annonça que les menottes étaient déplacées hors du Sussex afin
d'en augmenter la production. Elles viendraient maintenant par lots de deux.

Drago apporta à Hermione un ensemble de prototypes un soir et la regarda l'analyser.

Elles ressemblaient presque à des bracelets.


Hermione construisa une toile élaborée de Magie Analytique autour d'elle, en disséquant tous les
composants; l'alchimie, les charmes, l'arithmancie, les runes enfoncées dans le noyau de fer.

Elle passa des heures à essayer de trouver un défaut, jusqu'à ce qu'elle s'endorme au milieu et se
réveille pour trouver Drago la portant au lit.

"Je ne peux pas - il n'y a pas moyen de les contourner." Son cerveau se sentait assombri par
l'épuisement. Elle tremblait presque de frustration. "Il doit y avoir quelque chose. Utiliser
l’imperium ne fonctionnera pas, il apparaît dans la signature du sort et annule l'incantation. J'ai
pensé, qu’il suffisait de les couper, mais le noyau est ravi d'exploser. Je ne suis tout simplement pas
- peut-être que je dois aborder les choses sous un angle différent. Mon alchimie est entièrement
autodidacte. Peut-être que je n'ai tout simplement pas fait suffisamment de recherches."

Elle commença à s'éloigner de lui et essaya de retourner vers les piles de livres qu'elle avait
apportées. Drago l'arrêta. Il glissa un bras autour de sa taille et enroula l'autre autour de ses épaules.

"Tu ne peux pas sauver tout le monde, Granger."

Elle se figea et regarda désespérément à travers la pièce.

"Je ne sais pas comment nous allons gagner cette guerre," dit-elle finalement.

Drago était silencieux. Il n'y avait rien à dire qui ne serait pas un mensonge.

Elle leva la main et agrippa son bras autour de ses épaules.

"Je ne sais pas comment sauver qui que ce soit. Tout ce que je fais ne fait que le retarder pour
qu'ils meurent d'une manière pire. J’aurais aimé – j’aurais aimé ne jamais devenir une guérisseuse."

Elle ne l'avait jamais avoué à personne auparavant. Qu'elle détestait ça.

Elle lui parla des horcruxes. Elle n'était pas censée le faire. Elle n'avait pas été autorisée à le faire.
Elle finit par lui dire de toute façon. Tout ce qu'elle savait, sur leur création et leur destruction, et
toutes les idées de l'Ordre sur ce qu'ils pourraient être. À propos des objets perdus des fondateurs.

"Nous pensons qu'il pourrait y en avoir un à Poudlard," dit-elle en lui montrant toutes ses
recherches. "Mais je ne sais pas combien il pourrait en avoir. Il ne pourrait pas y en avoir plus de
cinq, n'est-ce pas ? Fendre son âme comme ça - c'est du poison dans le corps. Cela le rongerait de
l'intérieur. Sa forme actuelle est la meilleure restauration qu'il puisse gérer avec une potion de
régénération. Cela aurait dû le ramener à son apogée physique, mais son âme est tellement
détériorée que créer une sorte de corps était tout ce qu'il pouvait faire. Il doit donc y avoir une
limite aux horcruxes. Je ne pense pas qu'il puisse continuer à les fabriquer. Si nous pouvons
détruire tous les horcruxes, il deviendra suffisamment instable pour que même si personne ne le
tue, il cesse finalement d'exister. Mais nous ne savons pas où ils pourraient être. Il y a si peu
d'informations sur son passé."

"Il en a donné un à mon père pendant la première guerre ?"

"Lorsque la Chambre des Secrets a été ouverte pendant notre deuxième année, cela a été causé par
le fragment d'âme possédant Ginny Weasley. Ton père a mis l'horcruxe avec ses livres pour tenter
de discréditer Arthur Weasley."
"S'ils ont été fabriqués pendant la première guerre, et qu'il en a confié un à ses partisans, je vais
l'examiner. Tu aurais dû me le dire plus tôt."

"Je ne suis même pas autorisé à te le dire." Elle posa sa main sur son cœur. "Je n'essayais pas de
t’ajouter autre chose. C’est juste que... je n'ai personne à qui en parler. Ça m'aide à penser si je peux
parler à haute voix."

Il renifla. "Si ça y met fin, ça vaut le coup. Que fait l'Ordre ? Tout ce que Maugrey et Shacklebolt
m'attribuent ne fait que gagner du temps." Sa voix vibrait de fureur.

"Drago..."

Il ne dit rien d'autre, mais sa rage était palpable.

Il ne faisait pas confiance à Kingsley, à Maugrey ou à l'Ordre. Il était terrifié que s'il mourait, ils
pourraient la vendre à nouveau pour essayer de survivre.

Et elle ne pouvait pas lui promettre qu'elle ne le ferait pas. Elle ferait n'importe quoi pour gagner la
guerre. Il le savait. Elle soupçonnait que la peur le motivait plus qu'autre chose.

Il enroula ses bras autour d'elle, et elle pouvait le sentir dans ses mains, dans la façon dont il la
touchait.

Elle posa sa tête sur sa poitrine et écouta son cœur.

"Tu devrais avoir une armure corporelle," déclara-t-elle. "J'étais en train de faire des recherches. La
peau de Pensedefer Ukrainien. Elle est légère, très résistante à la magie et presque impénétrable aux
attaques physiques. Si tu la porte sous tes robes, personne ne saura qu’elle est là. Ça pourrait te
sauver la vie un jour."

Il n'a rien dit. Il regardait toujours ses recherches sur les horcruxes.

Parfois, ils ne quittaient pas immédiatement la cabane de Whitecroft. Il arriverait avec tellement de
blessures qu'il était en état de choc. D'autres fois, elle ressentait les tremblements du cruciatus dans
ses mains.

Elle le guérissait puis s'asseyait avec sa tête sur ses genoux pendant qu'il se stabilisait. Elle traitait
les tremblements dans ses bras et ses mains pendant qu'il flottait au bord de la conscience. Elle lui
marmonnait des excuses dans sa barbe en tapotant la pointe de sa baguette sur ses mains, se
penchant, frottant et massant ses doigts jusqu'à ce qu'ils arrêtent de trembler.

Tu es entrain de le tuer. Tu es entrain de le tuer. C'est à cause de toi.

Elle se laissait pleurer sur lui quand il n'était pas conscient pour le voir. Elle agrippait ses mains
dans les siennes et essayait de le guérir.

"Je suis désolée. Je suis désolée. Je suis tellement désolée." Elle l'a répété encore et encore.

Elle essuyait ses yeux et bannissait toutes ses larmes avant de le rennerver. Elle sentait la tension
déchirer son corps alors qu'il reprenait conscience, puis le sentirait respirer quand il levait les yeux
et la voyait.
Il les ferait transplaner dans un hôtel et dormirait avec ses bras enroulés de manière possessive
autour d'elle.

Quand même la présence de Drago était insuffisante pour calmer ses démons, elle étudiait son
visage et écoutait ses battements de cœur, lui promettant tranquillement: "Je vais prendre soin de
toi. Je te le jure, je vais toujours prendre soin de toi."
Flashback 32

Mai 2003

Vers la fin du mois de mai les Mangemorts lançèrent une attaque contre une ville Moldue
du Surrey. C'était un piège. Ils n'ont même pas pris la peine de cacher le fait qu'ils attiraient la
Résistance.

Ils n’en n’avaient pas besoin. La Résistance irait de toute façon.

Hermione regarda l'Ordre partir pour rejoindre le combat et travailla avec Padma pour transférer la
salle d'hôpital dans le hall et agrandir les murs du salon. Ils avaient appelés plusieurs des membres
de la Résistance qui travaillaient comme guérisseurs et infirmiers dans les maisons d'hébergement.

Poppy Pomfresh avait attrapé la grippe du Chat Noir et était en quarantaine. Une maladie qui
causait de la malchance chronique était l'une des dernières choses que l'Ordre pouvait gérer en
balayant la Résistance.

L'horloge tournait sans relâche tandis qu'Hermione faisait les cent pas, organisant soigneusement et
méticuleusement son esprit. Elle rassembla tous ses souvenirs de Drago, les poussant dans les
recoins les plus reculés de sa conscience où elle gardait ses souvenirs de ses parents.

Elle ne pouvait pas penser à Drago. Elle ne pouvait pas s'inquiéter de savoir s'il se battait. Que
Kingsley ou Maugrey lui aient fait faire quelque chose qui le mettait en danger extrême afin de
donner un léger avantage à la Résistance.

Elle devait travailler. Y penser n’y changerait rien.

Elle mura tout.

Seamus apparut à la porte portant une femme inconnue et Michael Corner dans ses bras.

"Un vampire," s’exclama-t-il, faisant un signe de tête vers la femme. "Je ne sais rien à son sujet."

Il les lâcha et transplana rapidement.

Le foyer commença à se remplir de cadavres. Moldus, combattants de la résistance; ils étaient


tous amenés à Hermione et Padma.

Hermione versa la potion de reconstitution du sang et l'antidote pour la morsure dans la gorge de la
femme avant d'essayer de diagnostiquer rapidement ce qui était arrivé à Michael. Un charme de
diagnostic indiquait que ses organes s'éteignaient, mais elle ne pouvait pas comprendre pourquoi.
Elle commença à lancer un sort analytique sur la signature de la malédiction afin d'essayer de
l'identifier.

Une Fissure.

Kingsley apparut, portant Tonks. Elle criait à pleins poumons; ses yeux étaient roulés en arrière
dans ses orbites.

Hermione lança un sort de stase sur Michael dans l'espoir de gagner du temps et se précipita.
Le bras de Tonks avait été maudit; sa peau glissait tandis que son corps s'écorchait. Hermione
annula la malédiction et lança un sort pour apaiser la douleur avant de tenir une fiole de potion de
repousse de la peau contre les lèvres de Tonks.

Du sang et un liquide noir et âcre éclaboussèrent sur la manche d'Hermione. Elle leva les yeux
brusquement.

"Vous êtes maudit," dit-elle, regardant une tache grandissante se répandre sur l'épaule gauche de
Kingsley à travers sa robe.

"Je dois faire sortir Potter," répondit-il en se tournant pour partir.

Elle attrapa son bras. "C’est près de votre cœur. Laissez-moi vous guérir."

Il lui retira sa main. "Il n'y a pas le temps. Préparez-vous, nous en apportons plus."

Il y eut une fissure lorsque Parvati apparut, alourdi de quatre corps.

"Amène-les à Padma," annonça Hermione, poursuivant Kingsley alors qu'il sortait de Place
Grimmauld. "Laissez-moi vous guérir, Kingsley."

Elle tendit la main pour l'attraper avant qu'il n'atteigne le bord des protections. Alors que ses doigts
se refermaient sur le tissu de sa robe, il transplana. Ils réapparurent tous les deux sur le champ de
bataille. C'était une place de ville, brumeuse de poussière, de sang et de Magie Résiduelle.

Il y avait des corps partout. Les Mangemorts jetaient des sorts aux membres de la Résistance qui
tentaient d'éloigner les blessés. Les Détraqueurs flottaient au-dessus de leurs têtes, embrassant tous
ceux qu'ils rencontraient.

Hermione regarda autour d'elle avec horreur.

"Retournez à Place Grimmauld ! Votre travail consiste à rester dans les maisons sûres, Granger."
Kingsley lui grogna; son expression était furieuse quand il réalisa qu'elle se tenait à côté de lui.

Il jeta un bouclier autour d'eux. Il y eut un cri de rage qu'Hermione reconnut comme appartenant à
Ron.

– Retourne à la maison sûre, Granger, dit Kingsley par-dessus son épaule alors qu'il se dirigeait
vers le son.

Hermione se prépara à transplaner mais, juste avant de disparaître, ses yeux se posèrent sur un
garçon allongé sur le sol. Son estomac était déchiré, probablement par une Harpie ou un Loup-
garou.

Elle s'agenouilla et vérifia son pouls. Trop tard; il était déjà mort. Il y avait une baguette dans sa
main. Un combattant de la résistance. Il n’avait pas plus de quatorze ans.

Une sorcière à côté de lui avait une malédiction de nécrose rampant sur sa jambe. Elle semblait
s'être évanouie à cause de la douleur. Il y avait un autre corps au-dessus de la sorcière; un jeune
homme qui était tombé sur elle. Hermione le fit rouler pour voir s'il était encore en vie aussi.

Instantanément, il bondit en avant. Hermione sentit des crocs s'enfoncer dans son épaule alors qu'il
l'attirait au sol. Elle jeta un sombre sortilège sans s'arrêter pour réfléchir.
Le vampire s'effondra.

Hermione tituba sur ses pieds, faisant léviter la sorcière blessée dans ses bras. Elle jeta un coup
d'œil aux alentours pour trouver quelqu'un d'autre à sa portée.

Un homme à deux pieds de distance semblait avoir été attaqué par un Détraqueur. Hermione se
dirigea vers lui pour vérifier s'il avait été complètement embrassé. Son âme était toujours intacte,
mais il était en hypothermie et avait besoin de chocolat.

Une sensation glaciale l'envahit. Elle leva les yeux brusquement pour trouver plusieurs Détraqueurs
se rapprocher.

Hermione prit une profonde inspiration et lança un patronus. Un éclair de lumière jaillit de sa
baguette, mais son patronus ne parvint pas à se matérialiser.

Alors que son patronus chassait les détraqueurs, elle passa le bras du sorcier sur ses épaules et se
prépara à transplaner.

Elle s'affaissa sous le poids et lança un sortilège d'allégement rapide. Ce faisant, il y eut plusieurs
fissures d'apparition. Hermione agrippa les corps plus étroitement en levant les yeux.

Quatre Mangemorts masqués étaient apparus à moins de dix mètres. L'un d'eux lui faisait face. Il fit
instantanément avancer sa baguette.

Les yeux d'Hermione s'écarquillèrent et elle se tourna vers Place Grimmauld. Destination.
Détermination. Délibération.

Elle sentit la malédiction entrer en collision avec sa poitrine alors qu'elle disparaissait.

Elle réapparut dans la rue à l'extérieur de Place Grimmauld, laissant tomber la sorcière et le sorcier
et tomba en avant avec un hoquet d'agonie.

Elle était vaguement consciente d'avoir juré, et quelqu'un l'attrapait et la traînait sur les marches
jusqu'à Place Grimmauld. Elle fut retournée et regarda les visages de Padma et de plusieurs gardes
de la Résistance en charge de la sécurité de Place Grimmauld pendant les escarmouches. Hermione
frissonna et essaya de ne pas sangloter.

"Quel sort ? Quel sort ?" Les yeux de Padma étaient écarquillés et paniqués alors qu'elle se penchait
sur Hermione. Sa baguette tremblait dans ses mains.

Hermione fit un geste sans un mot vers sa poitrine. Padma déchira la chemise d'Hermione et haleta.

La malédiction acide l’avait frappé carrément dans le sternum. Il avait été puissamment jeté. Les
furoncles brûlaient déjà profondément dans ses os et sur sa poitrine jusqu'à ses clavicules.

Padma lança rapidement le contre-charme. Hermione s'allongea sur le sol et essaya de ne pas
sangloter alors que Padma invoquait des potions de l'autre côté de la pièce.

Elle brûlait. L'agonie d'avoir été maudite au poignet n'était rien comparé à cela. C'était au milieu
d'elle. Elle n'avait à peine conscience de rien d'autre que de la douleur corrosive au centre d'elle-
même. Elle ne pouvait pas distinguer les sons. Elle ne pouvait pas sentir le reste de son corps. Tout
ce qu'elle pouvait sentir, c'était qu'elle brûlait. Dans sa poitrine. Dans ses os. Sa peau. Comme s'il y
avait de l'acide dans sa gorge.
Quelqu'un l'étourdirait sûrement. Elle était sur le point de plaider.

Elle ferma les yeux et attendit que tout s'arrête.

"Hermione."

"Hermione." La voix de Padma brisa le flou de l'agonie.

Elle se força à ouvrir les yeux et à regarder Padma.

"Je ne peux pas te retirer les os maintenant,"dit Padma. Sa voix tremblait alors qu'elle versait
l'analgésique sur la poitrine d'Hermione. "Il y a trop de gens qui meurent - et j'ai besoin de toi. Il y a
trop de malédictions ici, je ne sais pas comment les analyser. En plus des potions de douleur et de
l'analgésique, que dois-je te donner ?"

Hermione fixa Padma avec une horreur vide pendant plusieurs secondes, luttant pour comprendre
les mots.

Elle ferma les yeux et essaya de respirer peu profondément avant de se forcer à répondre. Tout en
elle brûlait. Même avec la potion analgésique, la brûlure ne s'arrêtait pas. Si elle ne s'était pas sentie
certaine que crier lui aurait fait plus mal, elle aurait hurlé jusqu'à ce que sa voix cède.

Elle déglutit à plusieurs reprises avant de se forcer à parler. "Une potion renforçatrice. Une goutte
de Felix Felicis. Et un philtre Calmant," répondit-elle d'une voix aussi basse que possible. Elle
pouvait sentir les vibrations de ses cordes vocales dans toutes les poches de chair brûlée.

Padma versa soigneusement les potions dans la bouche d'Hermione et massa légèrement
l'analgésique dans sa peau avant de verser de petites gouttes d'essence de Dittany dans chacune des
furoncles. Hermione resta allongée sur le sol pendant plusieurs minutes, attendant que les potions
fassent effet dans l'espoir que les choses deviendraient quelque peu supportables.

Elle pouvait sentir les dommages dans ses os. Ils s'approchaient de ses poumons alors qu'elle luttait
pour respirer. Elle se força à se lever et agita sa baguette en tremblant pour réparer sa chemise alors
qu'elle traversait le hall.

Elle était mourante.

C'était comme si elle était en train de mourir.

Elle se força à se séparer mentalement de la douleur et se mit au travail, passant immédiatement


aux blessures les plus difficiles tandis que Padma et les autres guérisseurs s'occupaient de tout le
reste.

Chaque mouvement était douloureux. Sa respiration était angoissante. Hermione ne pouvait pas
trop secouer son bras sans ressentir tous les dégâts dans sa poitrine. Elle se mordit la lèvre et se
força à ne pas pleurer; si sa poitrine se soulevait à force de pleurer, elle avait peur de s'évanouir.

Ses poumons continuaient à l'agiter avec l'envie de tousser. Son œsophage se contractait et sa
poitrine tremblait légèrement alors qu'elle luttait contre cela. Si elle toussait, elle se fracturerait
probablement le sternum.

Elle faillit se jeter un diagnostic, mais elle ne pensait pas pouvoir supporter de savoir à quel point
elle ignorait les dommages osseux.
Elle avala une potion antitussive et se força à respirer peu profondément.

La récupération serait lente. Le réparer prendrait probablement des heures.

Elle se retourna lentement, admirant le nombre apparemment infini de civières d'hôpital qui
l'entouraient.

Il y avait tellement de blessés. Éventrées par des Harpies et morsures de vampire. Morts de loup-
garou. Des dizaines de malédictions qu'Hermione n'avait jamais vues auparavant. Le Sussex était
une chambre de la mort, anéantissant lentement la Résistance. Elle reconnut certains d'entre eux
comme des malédictions dont Severus et Drago l'avaient avertie et lui avaient fournit des contre-
malédictions. Des coupures profondes qui ne se refermeraient pas; des furoncles d'aspect non
sérieux qui soudainement gonflaient et éclataient, provoquant des hémorragies chez les individus.
Elle sortit des estomacs et des poitrines des scorpions, des vipères et même un homard conjurés.

L'air puait les organes internes, le sang et la Magie Noire.

Elle guérissa et guérissa, et les corps qui lui étaient apportés ne semblaient jamais s'arrêter. Elle
pensait avoir vu arriver Harry et Ron, mais ils étaient repartis avant qu'elle ne puisse détourner le
regard du garçon Moldu blessé qu'elle guérissait.

Alors qu'elle exécutait un sort compliqué pour réparer un gros intestin déchiqueté, elle prit
progressivement conscience de quelqu'un qui se tenait à côté d'elle.

Elle jeta un coup d'œil et trouva Kreattur qui la regardait.

"Est-ce que la Sang-de-Bourbe de Potter va bien ?"

Elle le regarda d'un air absent mais ne répondit pas alors qu'elle passait à la blessure suivante avec
une grimace, avalant une autre potion anti-toux au fur et à mesure.

"La Sang-de-Bourbe de Potter est blessée." constata Kreattur d'un ton aussi concluant que dérisoire.

"Kreattur, sors d'ici." s’exclama Padma, les yeux plissés et furieux. "J'ai besoin de quelqu'un avec
une guérison de base ici."

"À quel point la Sang-de-Bourbe de Potter est-elle blessée ?"

"Si je te maudissais avec de l'acide dans la poitrine, ça t’aiderais à le savoir ?" claqua Padma,
le poussant hors du chemin alors qu'elle passait.

Kreattur recula et regarda Hermione pendant une autre minute alors qu'elle déconstruisait une
signature de malédiction inconnue sur une sorcière dont les os se dissolvaient lentement en elle.

Lorsqu’elle leva les yeux à nouveau, Kreattur avait disparut.

Quand la sorcière eut fini, Hermione trébucha et prit une autre dose de soulagement de la douleur,
un fortifiant et un philtre Calmant alors qu'elle essayait de forcer ses mains à arrêter de trembler.
Ses poumons commençaient à trembler.

Elle avala un autre antitussif et essaya de ne pas y penser. Padma n'avait pas indiqué quoique ce soit
à propos de la blessure qui mettait sa vie en danger.
Elle se retourna pour voir où elle devait aller ensuite. La plupart des blessures les plus complexes
avait été traitées. Elle alla rejoindre Padma pour soigner les malédictions de niveau intermédiaire.

"Veux-tu que j'essaie de te soigner maintenant ?" demanda Padma, touchant le poignet d'Hermione
avec hésitation.

Elle s'arrêta un moment, réfléchissant, puis secoua la tête. "Sais-tu pourquoi notre guérisseur
suppléant n'est pas là ? Nous l'avons convoqué il y a deux heures."

Le visage de Padma se crispa. "Je ne sais pas. J'ai envoyé cinq autres patronus. Je n'ai rien entendu
en retour."

Hermione agita sa baguette et guérit un sort d'expulsion des entrailles. Elle se sentait presque
engourdie au-delà de la douleur brûlante dans sa poitrine.

"Dans ce cas," dit-elle lentement "nous devrions attendre encore un peu. Jusqu'à ce que nous
sachions que personne d'autre ne sera amené. Kingsley - Kingsley n'est pas encore revenu. Je
devrais attendre - au cas où il reviendrait. Il a été maudit."

"Tu devrais arrêter de bouger," répondit Padma. "Il y a suffisamment de guérisseurs sur le terrain
ici; nous pouvons gérer tout le traitement qui reste. Repose-toi en attendant Kingsley. Je peux
t’étourdir si tu le souhaite."

"C'est plus supportable si j'ai autre chose sur quoi me concentrer. Donne-moi simplement quelque
chose qui ne m'oblige pas à bouger les bras."

" Pourquoi ne fermerais-tu pas les coupures ? Tous ceux là-bas ont eu les malédictions supprimées.
C'est juste un mouvement du poignet." Le visage de Padma était gris d'inquiétude et de culpabilité
alors qu'elle fixait Hermione.

Elle acquiesça et se tourna pour partir.

Elle commençait à soupçonner que sa blessure dépassait les capacités de Padma. Les dommages
aux poumons et à l'œsophage qu'elle pouvait ressentir nécessiteraient une magie de guérison
avancée et peut-être deux guérisseurs afin de coordonner le sortilège.

Avec Pomfresh malade - sans que leur guérisseur de St mangouste ne fasse une apparition -
Hermione était la seule personne à tout savoir.

Elle aurait besoin de rester consciente pendant que Padma enlèverait son sternum et ses côtes et
réparait ses poumons et sa gorge afin de lui apprendre comment le faire. A cette simple pensée elle
eut l’impression d’être sur le point de s'effondrer.

Elle s'évanouirait probablement à cause de la douleur et devrait être réanimée…

À plusieurs reprises.

Ses mains commencèrent à trembler violemment. Elle ferma les yeux et essaya de respirer. Sa
poitrine eut des spasmes et elle poussa un léger hoquet de douleur.

Elle avait besoin de s'assurer que toutes les autres personnes gravement blessées étaient guéries
pour que Padma puisse la guérir sans interruption. Ce serait pire si Padma devait prendre des
pauses. Peut-être que si Kingsley revenait, il pourrait trouver un guérisseur.

Hermione ouvrit les yeux et cligna des yeux étourdie. Kreattur était réapparut et se tenait devant
elle.

"La Sang-de-Bourbe de Potter travaille toujours," dit-il en la regardant de haut en bas. Hermione
commença à se déplacer autour de lui.

En le dépassant, elle sentit sa main osseuse se lever et saisir son poignet. Elle baissa les yeux avec
surprise alors qu'elle se sentait disparaître.

La pression de l'apparition sur ses os endommagés était hallucinante. Elle les sentit se fracturer en
réapparaissant. Elle poussa un cri d'agonie et ses os se broyèrent ensemble. Le cri fit brusquement
gonfler et contracter sa poitrine, provoquant une douleur vive et brûlante alors que quelque chose
se brisait à l'intérieur de son thorax. Elle cria.

Elle tomba en avant et se sentit prise par les épaules.

Tout faisait lui mal et la blessait Une douleur aveuglante. Elle était à peine consciente de quoi que
ce soit d'autre. Chaque fois qu'elle sanglotait, elle sentait ses os se frotter et se briser à nouveau
dans sa poitrine. Elle continua d'essayer et ne pas réussit à s'arrêter.

– Stupéfix.

Quand elle se réveilla, elle se retrouva immobile. Jetant un coup d'œil autour d'elle, elle trouva
Drago la regardant, pâle et les yeux écarquillés.

Elle le regarda fixement.

"Tu..." Elle sentit sa mâchoire se serrer de colère et dut forcer les mots à sortir. "Qu'est-ce que tu as
fais ?"

"Tu as été blessé. Que penses-tu que j'ai fais ?" Sa voix vibrait d'intensité.

Hermione essaya de regarder en bas et découvrit qu'elle ne pouvait pas bouger son cou. Elle
était paralysée. Elle roula les yeux vers sa poitrine. Elle était enveloppé de bandages et d'un plâtre
d'exosquelette qui soutenait ses poumons pendant que son sternum et ses côtes repoussaient. Elle
pouvait sentir la piqûre acérée, semblable à une aiguille, du Poussos. Cela faisait des heures qu'elle
n'avait pas été assommée en raison de la repousse qu'elle pouvait ressentir.

"J'allais être traitée." La sensation de ne pas avoir de côtes supérieures, de sternum ou de clavicules
était horrible. Elle ne pouvait pas bouger ses bras, son torse ou son cou. Ses doigts tremblèrent.
"J'attendais Kingsley."

"Tu as faillis mourir." La voix de Drago tremblait. "Tu étais en train de mourir."

"Il est peut-être revenu. Il est peut-être là maintenant..." haleta-t-elle en essayant tourner la tête. "Il
a été maudit. Je y dois retourner."

"Shacklebolt est mort." Ses yeux se levèrent et elle le regarda, horrifiée.

"Comment le sais-tu ? Qu'est-ce que tu sais ?" répondit-elle d'une voix qui tremblait d'indignation.
"Je l'ai tué." Il n'y avait aucune trace de regret sur son visage ou ses yeux.

Hermione le fixa.

"Tu as – tu as quoi ?" La sensation de naufrage à l'intérieur lui donna l'impression qu'un trou sans
fond s'était ouvert dans son estomac, et elle était entraînée. S'effondrant en elle-même.

D'une manière ou d'une autre, elle avait oubliée. Qu'il avait tué Dumbledore; qu'il était
un Mangemort; qu'elle l'avait vu tuer des dizaines de personnes à la fois sans montrer un soupçon
de remords; que son meurtre était la raison pour laquelle il était un si espion précieux pour eux;
qu'il leurs apportaient des informations précieuses et vitales car il avait continué à mener avec
succès des raids et des attaques pour Voldemort.

Elle savait tout. Mais elle l'avait aussi oubliée.

Il avait tué Kingsley. Il avait probablement été ravi de le faire. Elle savait à quel point il détestait
Maugrey et Kingsley.

"Tu n'aurais pas dû m'amener ici," dit-elle finalement.

"Tu serais morte si je ne l'avais pas fait. Tu avais été mordu par un vampire et tu avais pris une
potion anti-toux. Savais-tu même que tu te noyais dans ton propre sang ? Il te restait quelques
minutes à ton arrivée. Deux guérisseurs ont à peine suffi à te sauver."

Hermione cligna des yeux. Elle avait oublié la morsure de vampire - c'était arrivé si vite. Comment
Padma avait-elle pût négligé cela ? N'avait-elle même pas jeté un charme de diagnostic
suffisamment avancé pour pouvoir le détecter ?

Elle repoussa la question.

"Je ne le savais pas. Il y avait une salle pleine de mourants. J'étais en première ligne comme tous
les autres. Pomfresh était malade. Notre guérisseur suppléant n'est pas venu. Ils avaient besoin de
moi. Une fois que quelqu'un aurait commencé à me guérir, je n'aurais plus pu bouger, peu importe
le type de blessures avancées. Cela a pris des heures, n'est-ce pas ? Pour tout réparer ? Il n'y avait
personne de disponible pour le faire. As-tu une idée du nombre de personnes décédées aujourd'hui
? Combien sont maudits pour ne jamais pouvoir récupérer ? Ce n'est pas parce que tu ne te soucie
pas d'eux qu'ils n'ont pas d'importance."

"Tu es à moi !" Drago montra les dents avec rage. "Je me suis retourné et je t'ai vu être maudite
alors que tu disparaissais, et je ne savais même pas si tu étais encore en vie. Tu m’avais dis que tu
ne quitterais plus les refuges. Tu m'as dis que tu serais en sécurité. Tu étais au milieu d'un massacre.
Ensuite, j'apprends que tu en vie mais que tu n'étais pas traitée."

Il était tellement en colère qu'il avait l'air prêt à exploser. Elle pouvait sentir la rage émaner de lui.

"Je pensais même que j'allais trop loin en te faisant kidnapper hors de la maison sûre. J'aurais dû le
savoir - j'aurais dû le savoir, espèce d'idiote Gryffondor. Tu te serais simplement laissée mourir."

"C'est la guerre, Drago. Les gens meurent," répondit Hermione d'une voix plate. "Compte tenu de
ton bilan personnel, tu devrais le savoir mieux que quiconque. Tu si me connaissais bien, tu saurais
que je ne donnerai pas la priorité à ma survie par rapport à celle des autres."
Drago la fixa pendant plusieurs secondes. Il respirait entre ses dents, les mains serrées en poings.

"Et bien tu devrais." Il était soudainement glacé. "Je t’ai prévenue. Si quelque chose t’arrive, je
raserai personnellement tout l'Ordre. Ce n'est pas une menace. C'est une promesse. Considère ta
survie autant comme une nécessité pour la survie de la Résistance que celle de Potter. Si tu meurs,
je tuerai chacun d'entre eux. Étant donné que risquer leurs vies est apparemment le seul moyen de
faire valoriser la tienne."

Hermione le regarda avec un état de choc qui se transforma lentement en rage.

"Comment oses-tu ?"

Si elle avait pu bouger, elle l'aurait maudit, l'aurait poignardé, aurait essayé de le battre à mains
nues.

Elle voulait pleurer alors que la pleine réalisation de ce que signifiait sa menace lui apparaissait.

Il était trop dangereux.

Trop de risqué pour l'Ordre.

Quand elle rendrait compte à Maugrey, il déciderait probablement qu'ils n'auraient pas d'autre choix
que de tuer Drago.

Que Maugrey utiliserait ses souvenirs ou les siens, le résultat serait le même.

Des larmes jaillirent et coulèrent du coin de ses yeux. Elle les ferma pour ne pas avoir à regarder
Drago.

Le silence resta une minute entre eux avant qu'elle ne l'entende soupirer profondément. Elle sentit
le lit bouger, et ses doigts caressèrent son visage, repoussant une mèche de cheveux puis se posant
sur sa joue.

"Tu penses que vous allez devoir me tuer, n'est-ce pas ?" déclara-t-il. "Que je suis trop grand un
handicap maintenant. Si tu vas voir Maugrey, il le commandera."

Sa main descendit et se posa légèrement sur sa poitrine à l'endroit où son sternum repoussait. La
chaleur de celui-ci s'infiltrait progressivement à travers le plâtre et dans sa peau. Cela lui fit
reprendre son souffle.

"Et tu le feras. N'est-ce pas ?"

Hermione ouvrit les yeux et le regarda. Il était assis sur le bord du lit, la regardant fixement. La
rage avait disparut de ses yeux.

"Tu ne me laisses pas le choix." répondit-elle d'une voix tremblante. "Tu sais - tu sais que je ne te
choisirai pas sur tout le monde."

Il l'étudia. "Tu ne te le pardonneras jamais."

Sa mâchoire tremblait. "Non. Je ne..." Sa voix se brisa. "Mais... ce ne serait pas la première chose
impardonnable que j'aurais faite. Je suis déjà une pute." Sa main posée contre elle tressaillit.
"Devenir une meurtrière ne sera qu'une ligne supplémentaire dans les livres d'histoire."
"Si c'était le cas, que ferais-tu alors ?"

"Je suis sûre que tu peux l’imaginer." Elle voulait détourner la tête, mais sans ses os, ses muscles ne
pouvaient pas fonctionner.

Sa main se retira. Son absence soudaine tirait quelque chose en elle. Elle lutta pour ne pas
sangloter.

Elle détestait cette guerre.

Elle avait pensée qu'elle pouvait tout faire. Elle pensait qu'il n'y aurait aucune limite à ce qu'elle
serait prête à faire pour sauver Harry - pour sauver tout le monde. Qu'elle serait capable de
supporter les conséquences assez longtemps pour arriver au bout.

Apparemment, Drago était devenu sa limite.

Elle ne savait plus comment endurer la guerre seule. L'idée de regarder la lumière disparaître de ses
yeux...

Un gémissement déchiqueté se déchira de sa gorge.

Soudain, Drago était au-dessus d'elle, la tenant dans une étreinte autant qu'il le pouvait sans la
blesser. Son visage à un souffle du sien.

"Reste juste en vie, Hermione." Sa voix tremblait. "C'est tout ce que je te demande de faire pour
moi."

Hermione eut un petit sanglot. "Je ne peux pas te le promettre. Tu sais que je ne peux pas le
promettre. Et je ne peux pas risquer ce que tu ferais si je mourais."

Il l'embrassa. Ses mains caressaient son visage et ses doigts s'emmêlaient dans ses cheveux. Elle
sanglota contre ses lèvres.

"Je suis désolée..." répéta-t-elle encore et encore en l'embrassant. "Je suis désolé de t’avoir fait ça."

Ses lèvres étaient toujours contre les siennes quand il se raidit soudainement et siffla.

Il se dégagea, agrippant son avant-bras gauche jusqu'à ce que les jointures de sa main droite
soient blanches. "Merde."

Il se leva et la regarda. "Je suis convoqué."

Elle pouvait voir le calcul dans ses yeux. Sa mâchoire se serra et il sembla vaciller. Une expression
de résignation désespérée vacilla dans ses yeux.

"Je ne peux pas être retarder. Je dois partir. Topsy !"

Un elfe de maison entra dans la pièce. Hermione sursauta légèrement et regarda autour d'elle,
réalisant qu'elle n'était pas dans une chambre d'hôtel.

"Je suis... au Manoir Malefoy ?" Sa voix tremblait d'incrédulité.


Drago fit un bref signe de tête, son expression était fragile. "Je devais t’amener ici. Je ne peux pas
appeler de guérisseurs dans le Londres Moldu." Drago attrapa une pile de robes. Hermione les
reconnut comme son uniforme de Mangemort. Il les enfila rapidement. "Je ne m'attendais pas à te
laisser seule ici."

Il se pencha vers elle, et ses doigts fantômes le long de son poignet. "Je te jure que les barrières ne
laisseront personne entrer dans le domaine. Tu seras en sécurité. Je reviens."

Ses pupilles étaient dilatées alors qu'il la regardait. Elle reconnu la terreur dans ses yeux.

"Je reviens. Personne ne peut venir ici. Tu seras en sécurité jusqu'à mon retour," répéta-il. "Topsy,
prends soin de Granger."

Drago enfila son masque et la regarda pendant une fraction de seconde de plus avant de disparaître
de la pièce.

Hermione fixa l'endroit d'où il avait disparut, en essayant d'absorber le fait qu'elle gisait
paralysée, seule, au Manoir Malefoy.

Hermione leva les yeux vers le plafond et entendit l'elfe de maison, Topsy, s'agiter à côté d'elle. Elle
pressa ses lèvres l'une contre l'autre pendant plusieurs secondes, essayant de décider par où
commencer.

"Kreattur vient-il souvent ici ?" demanda-t-elle finalement, en tournant les yeux pour regarder
Topsy.

Topsy fixa Hermione avec ses yeux énormes et hocha la tête. "Kreattur vient presque tous les mois
pour voir le Maître. Kreattur sert la Noble Maison des Black. Le Maître est le dernier Black qui est
encore vie."

"Je vois." Hermione bouillonnait intérieurement. "Que fait Kreattur quand il vient voir Drago ?"

"Il parle au Maître de Granger et de l'Ordre du Phénix. Et Kreattur entretient les tombes de
Maîtresse Malefoy et Maîtresse Lestrange. C'est ainsi que le Maître a découvert que Kreattur était
toujours au service de la Maison des Black."

Elle leva les yeux vers ce plafond et se lécha les lèvres. "Depuis combien de temps Drago le sait-il
?"

"Topsy ne sait pas, Topsy pense que cela fait peut-être un an."

Hermione pressa ses lèvres l'une contre l'autre alors qu'elle passait en revue la chronologie de ses
interactions avec Drago. "Quel genre de choses Kreattur dit-il à Drago à propos de moi et de
l'Ordre du Phénix ?"

Topsy bougea et ses yeux tombèrent sur le sol. "Topsy ne sait pas. Le Maître parle principalement à
Kreattur seul."

Hermione roula sa mâchoire. "À quelle fréquence Drago vient-il ici ?"

"Il ne vient pas tellement ici. Topsy et les elfes font de leur mieux, mais il n'aime pas être ici. Il ne
vient que pour rencontrer des Mangemorts et visiter la tombe de Maîtresse Malefoy."
Il y eut un silence alors qu'Hermione luttait pour décider quoi demander ensuite.

"Est-ce que... sais-tu ce qui est arrivé aux guérisseurs que Drago a amenés ici pour me guérir ?"

Topsy était silencieuse.

"Il les a tués ?" La voix d'Hermione s'éleva brusquement.

"Topsy ne sait pas."

Elle laissa échapper un petit hoquet et se tut pendant plusieurs minutes.

"Est-ce que Miss Granger veut quelque chose ?" Topsy s'approcha et regarda Hermione. "Topsy
peut apporter de la nourriture, du thé, des bouillons, ou tout ce dont elle a besoin."

"Non. Je n'ai besoin de rien d'autre pour que mes os finissent de pousser afin de pouvoir bouger."
Hermione voulait exploser de rage. Elle allait tuer Kreattur.

Comment l'Ordre avait-il ignoré une vulnérabilité aussi horrible ? Si Kreattur était prêt à la
kidnapper hors de Place Grimmauld à la demande de Drago, à quoi d'autre Drago aurait-il pu
l'utiliser ?

Elle resta allongée là pendant que son esprit s'emballait. Elle secoua légèrement ses doigts et
expérimenta à quel point elle pouvait bouger.

Drago revint après une heure. Son apparition était silencieuse, mais Hermione le vit
immédiatement.

Elle pouvait tourner un peu la tête. Elle l'étudia, cherchant tout signe qu'il pourrait être blessé. Son
expression était tendue, mais rien n'indiquait qu'il était blessé ou qu'il avait été crucifié.

Ils se regardèrent en silence.

"Qu'est-il arrivés aux guérisseurs que tu as appelés ici ?" dit finalement Hermione. Sa voix était
glaciale.

Les yeux de Drago vacillèrent brièvement. "Oubliettés."

"Vraiment ?"

"Deux guérisseurs morts pourraient soulever des questions," répondit Drago avec un
haussement d'épaules.

"Alors tu les aurais tués, mais tu ne l'as pas fais parce que tu as décidé que ça n'en valait pas la
peine ?"

Les yeux de Drago brillèrent. "Oui, Granger, pour des raisons de commodité que, comme tu le sais,
j'ai si abondamment dans ma vie avec mes deux Maîtres mutuellement exclusifs."

Hermione sentit la culpabilité s'accrocher dans sa gorge. "Je... je ne veux pas que tu tues des gens à
cause de moi."
Drago eut un rire aboyé et parut amusé alors qu'il la regardait. "Que penses-tu que je fais
exactement de tout le reste de mon temps ? Je tue des gens. J'ordonne à d'autres personnes de tuer
des gens. J'entraîne les gens à tuer des gens. Je sabote et mine des gens pour qu'ils soient tués, et je
fais tout cela à cause de toi. Chaque mots. Chaque sorts. À cause de toi."

Hermione tressaillit et poussa un petit hoquet comme si elle avait été frappée.

L'expression vicieuse de Drago disparut aussitôt. "Granger, je ne voulais pas..."

Hermione secoua légèrement la tête et tendit la mâchoire. "Non. N'essayes pas de te reprendre.
C'est vrai. Ce que tu as dit est tout à fait vrai. Tout ce que tu fais est aussi dans ma tête. Chaque
sorts." Sa voix vacilla et se fana.

"Ne fais pas ça." Il s'assit sur le bord du lit et prit sa main. "Ne le porte pas. Ce n'est pas de ta faute.
Arrête de porter cette putain de guerre sur tes épaules."

"Mais c'est vrai. C’est moi qui t’ai fais ça." Elle serra sa main dans la sienne. "Quelqu'un devrait
tout regretter. Tu n'as ni le temps ni l'espace pour hésiter. Ça a plus de sens pour moi de le porter.
Peut-être que si je le fais, tu t’arrêtera un jour."

Drago s'immobilisa et sa bouche se tordit. Au lieu de répondre, il sortit sa baguette et lança le sort
de diagnostic qu'elle lui avait appris. Ils l’étudièrent tous les deux. Il restait encore au moins deux
heures de repousse.

Hermione leva les yeux de sa baguette et le fixa.

"Je me débarrasse de Kreattur quand je reviens. En supposant que Maugrey ne l'a pas déjà tué. Tu
peux le garder, mais il ne remettra plus jamais les pieds à Place Grimmauld."

La mâchoire de Drago se serra et il détourna le regard sans un mot.

"Depuis combien de temps l'utilises-tu pour espionner l'Ordre ?"

"Je l'ai trouvé en train de s’occuper de la tombe de ma mère en avril de l'année dernière."

"Avril," fit écho Hermione. Puis ses yeux s'écarquillèrent. "C'est pour ça que tu m'avais jeté un sort
? Parce que tu lisais mes notes ?"

Drago ne répondit rien.

"Je pensais que tu l'avais fais parce que je t’avais guéris," confessa-t-elle après une minute.

"Je le sais."

Sa gorge se serra. "Chaque fois que je t'ai guéris après ça, j'ai pensé - j'ai pensé que tu pourrais
encore me blesser."

"Je sais." Sa voix était creuse.

Il y eut un long silence. Hermione pressa ses lèvres l'une contre l'autre et prit une lente inspiration,
se sentant comme si elle pourrait s'étouffer avec son chagrin.

"Je ne sais pas quoi faire. Je ne peux pas ignorer une menace pour l'Ordre."
Drago soupira et baissa les yeux. "J'étais juste en colère."

Hermione se moqua et secoua le menton. "Tu es toujours en colère. Tu ne peux pas me faire de
telles menaces. Surtout pas toi. C'était un accident. J'essayais de guérir Kingsley et il a transplané.
Je pensais ramener certains des blessés avec moi. J'avais les mains pleines quand j'ai été maudite."

"Tu travaillais toujours." Sa voix était soigneusement contrôlée. Coupé. Elle pouvait entendre le
courant sous-jacent de la rage froide toujours en elle.

"Je le voulais," répondit-elle fermement. "Padma ne connaissait pas le sortilège pour me guérir.
Pomfresh et elle auraient pu le faire ensemble, mais Poppy était malade cette semaine. Notre autre
guérisseur n'est jamais venu. Je pense que Padma a paniqué; Je crois pas qu'elle n’as pas utilisé un
charme de diagnostic avancé pour vérifier la blessure. J'aurais pu lui demander de m'étourdir, mais
je voulais continuer à travailler, et si elle avait... eh bien, j'aurais pu mourir à ce moment-là. Bien
que, j'espère qu'elle m'aurait mis des protections de surveillance. J'aurai beaucoup à dire sur la
pratique de la guérison à mon retour. C'était beaucoup de facteurs. Tu ne peux pas réduire des
situations complexes à un jeu de blâme simpliste. Tu ne peux pas retenir la Résistance en otage
pour me contrôler."

Drago poussa un long soupir et regarda à travers la pièce pendant une minute avant de parler. "Si tu
meurs, Granger, j'en finirais. Je ne continuerai pas ça. Je suis fatigué."

Hermione remua suffisamment son poignet pour attraper sa main. "Drago, non..."

Il la regarda. Son expression était fermée, mais elle pouvait voir toute la guerre dans ses yeux. "Je
suis sérieux. Je ne les tuerai pas, mais j'en finirais. Tu es ma seule condition de service. Le contrat
est nul si tu meurs."

Elle secoua la tête. "Il y a une vie pour toi de l'autre côté de la guerre; ne... ne me réduis pas t à on
monde."

Il haussa un sourcil et sa lèvre supérieure se courba. "Le tien semble à peine plus grand. Ou y a-t-il
des projets d'après-guerre que tu as oublié de mentionner ?"

Hermione déglutit et détourna les yeux. "Fais ce que je dis, pas ce que je fais."

Drago eut un petit rire et ils tombèrent dans un silence aussi vide que l'avenir.

"Tu - tu pourrais devenir un guérisseur," dit-elle après une minute.

Un sourire fantôme dans le coin de sa bouche. "Je n'y avais jamais pensé."

Hermione eut un léger sourire. "Tu devrais. Si tu vas ailleurs, tu pourrais être un très bon guérisseur
- bien que ton attitude de chevet puisse être améliorée."

"Ce serait quelque chose d'équilibrer mon bilan de morts," répodit-il sans la regarder.

Sa prise sur sa main se resserra. "Je suis désolée. Je n'aurais pas dû te dire ça. Ce n'est pas de ta
faute."

Ses yeux se détournèrent. "Peut-être que si. Je crois que je le mérite maintenant."
Hermione sentit son estomac se tordre. "Tu es bien plus que ce que la guerre a fait de toi." Sa voix
trembla légèrement.

Il ne la regardait toujours pas.

"Tu l'es," reprit-elle en étudiant son visage attentivement. "Tout comme moi. Il y a plus pour nous
deux - c'est juste – que ça n'attend que de sortir." Hermione traça ses doigts le long des siens. "Un
jour - un jour - nous laisserons tout cela derrière nous. Tout les deux, je pense que nous pourrions le
faire."

Ses doigts entrelacés avec les siens se resserrèrent un peu.

Elle ne savait pas quoi dire d'autre. Elle sentit ses yeux s'affaisser.

Drago passa une main contre sa joue. "Dors. Il te reste encore quelques heures avant de pouvoir
bouger à nouveau. Une fois les os auront repoussés, je suis censé te donner des potions de
restauration. Tu n'iras nulle part pendant au moins plus de douze heures. J'ai reçu des instructions
précises pour m'en assurer. Je le saurais si tu essayes de partir ou de transplaner prématurément."

Hermione roula des yeux. "Douze heures, c'est excessif."

"C'est le strict minimum, comme tu le sais bien."

La bouche d'Hermione se tordit et Drago renifla. "Tu es une petite menteuse manipulatrice. Ne
t’attends pas à ce que je te fasse confiance."

Les yeux d'Hermione se fermèrent, et elle serra soudainement sa main plus fort. "Ne me laisse pas
seule dans cette maison."

"Je ne le ferai pas."


Flashback 33
Chapter Notes
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Mai 2003

Quand Hermione se réveilla, Drago était toujours à côté d'elle. Il y avait une grande pile de livres
auxquels il faisait des références croisées. Hermione cligna des yeux et plissa les yeux pour lire les
titres et découvrit qu'il recherchait les règlements de Gringotts et le droit des successions.

"Qu’est-ce que tu fais ?" demanda-t-elle après une minute.

Ses yeux se levèrent de la page sur laquelle il se trouvait.

"Rodolphus Lestrange a été retrouvé accroché de façon décorative dans un certain nombre de
pièces lors d'un voyage à travers la Bulgarie."

Hermione déglutit. Gabrielle. Il y avait ses empreintes digitales partout. Les méthodes de Gabrielle
étaient devenues de plus
en plus impitoyables et extrêmes ces derniers mois.

"C'était la raison de ma convocation," reprit Drago en refermant le livre. "Le Seigneur des Ténèbres
est irrité par l'audace de l'assassinat et - curieusement - intensément préoccupé de savoir qui aura
accès à la voûte des Lestrange maintenant."

Hermione se figea et ses yeux s'écarquillèrent. "Tu penses que-"

Il lui fit un bref signe de tête. "Les Lestrange seraient un choix évident pour confier un horcruxe. Si
mon père avait été choisi, Bellatrix et son mari étaient également susceptibles de l’être. Une vieille
famille avec un héritage et une excellente sécurité. Bellatrix avait transféré son héritage en tant que
Black dans le coffre-fort des Lestrange. Mis à part la fille d'Andromeda, qui est actuellement une
criminelle recherchée, je suis le dernier à posséder du sang Black. Il n'y a plus de Lestrange à
moins qu'un bâtard ne sorte des boiseries. Je crois que par le sang et la technicité, je pourrai peut-
être accéder au coffre-fort."

L'esprit d'Hermione s'emballa. "Achète les gobelins. Ils sont très possessifs de tout ce qui est
fabriqué par des gobelins. Si tu acceptes de leur donner certains des héritages Black ou Lestrange
qui sont fabriqués par des gobelins, ils te couvriront pour dire que tu n’y ai jamais allé. C'est
comme ça que nous avons eu accès à certains des coffres."

Les yeux de Drago brillaient. "Utile."

Il agita sa baguette et invoqua plusieurs flacons de l'autre côté de la pièce. "Peux-tu bouger ?"

Hermione leva son bras et inclina son menton vers le bas pour regarder sa poitrine. À un moment
donné, alors qu'elle dormait, Drago avait banni le plâtre exosquelettique. Les draps avaient été
soigneusement remontés jusqu'à ses clavicules repoussées. Ses doigts attrapèrent le tissu, mais elle
hésita et le regarda. "Est-ce que c’est mauvais ?"
Il haussa les épaules, mais ses yeux étaient fixés sur son visage. "C'est mineur."

Hermione tendit légèrement la mâchoire alors qu'elle tirait le drap et regardait sa poitrine.

On aurait dit qu'une minuscule bombe avait explosé de son sternum. Les cicatrices étaient
concentrées au point mort de sa poitrine, puis éclaboussées par de plus minuscules cicatrices sur ses
épaules et sur le haut de ses seins.

Elle pouvait sentir les yeux de Drago sur elle même s'il ne bougeait pas. Elle cligna des yeux
pendant qu'elle l'étudiait.

Elle déglutit lentement.

Les cicatrices étaient assez mineures compte tenu de la blessure. Elle était à peine défigurée. Cela
n'aurait aucune conséquence à vie. Avec le temps, cela s'estomperait. Elle savait qu'elle pouvait le
traiter pour qu'elles disparaissent.

Elle avait eu beaucoup de chance. Quelques cicatrices n'étaient rien comparées aux blessures que
d'autres membres de la Résistance porteraient à vie.

C'était bien. Elle porterait juste des chemises à encolure haute.

Elle déglutit à nouveau et leva les yeux vers Drago, qui la surveillait toujours attentivement. Elle
força un sourire. "Combien... combien de flacons de Dittany as-tu utilisés sur moi pour gérer ça ?"
Elle laissa tomber le drap et pressa ses mains contre celui-ci.

Drago roula des yeux. "Toujours pas autant que tu en as pu utilisés sur moi."

Elle eut un sourire ironique. "Tes cicatrices sont plus jolies que les miennes."

Il renifla de manière audible. "J'avais une meilleure guérisseuse."

Hermione eut un petit rire, mais il se bloqua dans ses poumons. Elle essaya de respirer mais à la
place, elle toussa violemment jusqu'à ce qu'elle crache plusieurs caillots de sang dans sa main.

Drago était immédiatement à côté d'elle. Il glissa sa main derrière sa tête, et il y avait une fiole sur
ses lèvres. "C'est pour vider tes poumons."

La réaction instinctive d'Hermione était de s'éloigner et d'inspecter la potion afin de la vérifier, mais
elle était convaincue que Drago était assez paranoïaque pour eux deux. Elle écarta ses lèvres et
l'avala. La sensation étouffante et captivante dans ses poumons s'évanouit.

Drago murmura un sort, et elle sentit le sang sur sa main disparaître.

Il invoqua plusieurs autres potions. Hermione les regarda et les catalogua mentalement.
Soulagement de la douleur. Renforceurs. Potions pour les tissus pulmonaires. Potions pour aider les
tendons et les ligaments à se lier aux nouveaux os. Certaines étaient quelque peu redondantes.
Drago était exhaustivement et obsessionnellement minutieux.

Elle avala chaque potion sans un murmure, en prenant cul-sec plusieurs d’entre-elles.

Il embrassa le haut de sa tête. "Tu as faim ?"


Elle renifla. "Pas après huit potions. Bien que de l'eau serait appréciée. Est-ce que tu as ma baguette
? Je pense - je la tenais lorsque j'ai transplané, n'est-ce pas ? Je ne peux pas – je ne m'en souviens
pas entièrement."

Drago sortit sa baguette de sa robe et la glissa dans sa main. Elle pouvait sentir l'hésitation dans ses
doigts.

"Je suis désolé. Je ne savais pas que la disparition ferait éclater tes os."

Hermione tressaillit au souvenir. Elle baissa les yeux et se força à hausser les épaules. "La pression.
C'est pourquoi je t’ai dis que tu ne pouvais pas utiliser le transplanage avec des lésions cérébrales
ou oculaires. Ça peut être similaire avec des os endommagés."

"Je suis désolé."

Hermione leva les yeux et lui fit un petit sourire. "Ce n'est pas de ta faute. C'était juste beaucoup de
malchance."

Il se raidit et son expression se figea avant de se moquer dans sa barbe. "Ce n'était pas seulement de
la malchance. L'Ordre réalise-t-il à quel point ils sont devenus prévisibles ? Les pertes d'hier étaient
presque entièrement unilatérales. C’était un succès retentissant. Ce sera répété."

Il y avait une rage amère dans sa voix.

Hermione s'immobilisa puis pressa ses lèvres l'une contre l'autre, hésitant un instant. "C'était à toi,
n'est-ce pas ? Derrière l'attaque. Tu l'avais planifiée."

Drago se tendit et il y eut une pause. Il détourna les yeux d'elle et elle vit sa mâchoire onduler. "Je
dois maintenir ma position afin de faire tout ce qui est nécessaire. Le Seigneur des Ténèbres sait
qu'il y a maintenant des espions dans l'armée. Il est bien conscient que l'Ordre s'est infiltré d'une
manière ou d'une autre. Shacklebolt à surjoué. Le Sussex et les différentes branches de l'armée sont
en train de devenir séquestrés. Des dizaines de mesures de contre-espionnage sont en place; le
maintien du rang est le seul moyen d’en rester informé."

Elle glissa une main contre sa jambe. "Je ne t’en veux pas. Je ne l'avais tout simplement pas
réalisée."

Il y eut un long silence.

"Je n'avais pas d'autre choix que de tuer Shacklebolt," répondit finalement Drago. "Il avait été
maudit, comme tu le savais. Weasley se déchaînait parce qu'une fille est morte. Shacklebolt a fait
sortir Potter et Weasley, mais s’en était finit pou lui." Il y eut un battement. "La capture et
l'interrogatoire auraient été pires."

Hermione hocha lentement la tête sans lever les yeux.

Les Mangemorts connaissaient la valeur de Kingsley Shacklebolt. Ils auraient fait tout ce qui était
en leur pouvoir pour lui arracher chaque élément d'intelligence qu'il possédait.

Cela aurait été une mort lente et horrible.

Ça aurait risqué l'Ordre.


Ça aurait risqué toute la Résistance.

Ça aurait risqué Drago.

"Est-ce que c'était rapide ?"

"C'était rapide." Il n'y avait rien d'autre à dire.

Elle ignora le poids dans sa poitrine et agita sa baguette, jetant un diagnostic sur elle-même.

Les os avaient bien repoussé, mais ses tissus pulmonaires, ses tendons et ses ligaments qui étaient
encore délicats se réinitialisaient. L'apparition ne serait pas souhaitable pendant plusieurs heures de
plus.

Elle leva les yeux vers Drago. "As-tu besoin de travailler ? Je peux t’aider à faire des recherches sur
le droit de succession."

"J'ai trouvé ce dont j'avais besoin."

Hermione jeta un coup d'œil dans la pièce. C'était stérile. Presque nu. Un lit, une grande armoire,
un bureau et une chaise.

"Est-ce une chambre d'amis ?"

La bouche de Drago trembla. "Non. C'est la mienne. Je ne viens pas souvent ici."

Hermione regarda plus attentivement autour d'elle.

C'était aussi impersonnel que ses chambres d'hôtel; elle ne pensait pas l'avoir jamais vu avec quoi
que ce soit qu'elle pourrait qualifier de sa possession personnelle. "J'aurais pensé que ta chambre
serait verte et argentée."

Drago eut un rire vide.

Elle prit sa main, entrelaçant leurs doigts. "Je suis désolé, Drago, que tu aies dû venir ici à cause de
moi."

Ses doigts tremblèrent, resserrent leurs prise sur les siens. "Je serais venu chercher les livres."

Hermione s'illumina et ses yeux s'écarquillèrent alors qu'elle le regardait. "Est-ce que je peux, est-
ce que je peux voir ta bibliothèque ?"

Les yeux de Drago brillèrent et il gloussa. "Je m'étais demandé combien de temps il te faudrait pour
le demander."

Les joues d'Hermione devenir chaudes et elle baissa les yeux. "C'est juste que je n'ai pas eu accès à
de nombreux textes magiques depuis mon retour d'études à l'étranger. Nous en avons ramené de
Poudlard, et la bibliothèque Black est bien. Mais j'ai lu la plupart d'entre eux maintenant – et il n'y a
plus d'endroit où je peux obtenir des livres facilement."

"Je vais te montrer la bibliothèque, Granger."


Elle s'habilla et Drago lui prit la main. Ils s'arrêtèrent brièvement à la porte. Il prit une profonde
inspiration, comme s'il se préparait, avant d'ouvrir la porte.

Ils sortirent dans un long couloir sombre. Pendant qu'ils marchaient, plusieurs des portraits
murmuraient. Draco se figea puis se retourna et regarda l'ancêtre pâle et aux traits étroits qui les
fixait.

"Un mot sur elle, et je vous brûlerai en cendres. Transmettez l'avertissement." La voix de Drago
était d'un calme mortelle.

L'ancêtre devenu vert et hocha la tête avant de se retirer du portrait.

La bibliothèque était énorme. Des allées et des étagères de livres avec des escaliers en colimaçon
menant à un deuxième étage avec des chemins qui longent d'autres étagères.

"Drago..." Hermione eut l'impression qu'il y avait des étoiles dans ses yeux alors qu'elle le
regardait. "C'est..."

Elle hésita. Il détestait cette maison. Être là avec elle devait ressembler à un cauchemar.

"C'est une belle bibliothèque," dit-elle finalement.

Drago eut un petit rire. "Tu as le droit d'aimer la bibliothèque, Hermione. Tu n'es pas obligé de
détester le Manoir à cause de moi."

Elle s'approcha d'une étagère et fit courir ses yeux le long de toutes les épines. Ses doigts planèrent
à un souffle des livres reliés en cuir avant de se reprendre. "Est-ce que je peux les toucher ?"

"Bien sûr. Je ne te montrerais pas des livres que tu ne pourrais pas toucher."

Elle haussa les épaules. "Certaines bibliothèques sont maudites contre les Nés-moldus."

Drago s'appuya contre une étagère. "Je ne pense pas que les Malefoy ne se sont jamais imaginé
qu'une Née-Moldue serait invitée dans le domaine." Il lui fit un sourire ironique. "Qu'est-ce que tu
veux voir ?"

Hermione regarda autour d'elle avec envie avant de parler. "La Théorie de l'âme, si tu en as. Ils sont
généralement une sous-section de la théorie magique. Je n'ai pas beaucoup de temps."

L'expression de Drago vacilla alors qu'il se retournait et la conduisait à travers les allées.

Elle perdu la notion du temps à parcourir les livres. Il y en avait tellement qu'elle n'avait jamais vu
ni même dont elle avait jamais entendu parler. Elle parcourut un livre après l'autre jusqu'à ce que
ses yeux brûlent, et elle dû incliner la tête en arrière pour en enlever le support. En levant les yeux,
elle trouva Drago en train de la regarder.

Ses yeux étaient sombres alors qu'il la regardait. Sa peau piqua et un frisson parcourut sa colonne
vertébrale alors qu'elle posait son livre et rencontrait ses yeux.

Il se déplaça comme de l'eau alors qu'il s'approchait d'elle. Il l'embrassa et elle le but. Il glissa ses
bras autour de sa taille, et elle tira sa bouche juste assez pour parler.

"Nous devons être prudents. Tout est encore un peu fragile."


Il hocha la tête et l'embrassa à nouveau.

Il était prudent. Lent et doux. Il la touchait comme si elle était un verre entre ses mains.

Quand il retira sa chemise et la regarda, elle tressaillit et ses mains se levèrent pour couvrir son
sternum.

"Elles vont s'estomper," s’exclama-t-elle rapidement.

Soudain, elle comprit parfaitement les larmes de Ginny sur sa cicatrice. La blessure sur sa poitrine
semblait tellement plus importante que les cicatrices sur son poignet. Elle ne pouvait pas le cacher;
ne pouvait pas le cacher sous les draps, ou derrière son dos, ou sur le côté pour que les cicatrices ne
soient pas constamment visibles.

Elle ne pensait pas que cela affecterait la façon dont Drago la considérait - mais peut-être qu'il le
ferait. Les cicatrices étaient si présentes. En plein milieu de son thorax. Peut-être qu'après un
certain temps, être constamment revisité à leur vue ferait changer les choses; Finalement, il
voudrait quelque chose qui ne soit pas aussi ouvertement brûlé par la guerre. Un jour, si c'était fini,
il voudrait peut-être quelque chose qui ne soit pas un rappel constant du passé.

Cette pensée la transperça comme une lame. Elle se mordit la lèvre et pressa ses mains plus
fermement contre son sternum.

"Je vais les traiter - pour qu'elles disparaissent davantage." Elle déglutit, et ses doigts vacillèrent
quelque peu alors qu'elle essayait de les couvrir toutes et de les réduire à sa vue.

Drago resta immobile pendant un moment, puis il attrapa ses mains et les éloigna. Il baissa les
yeux, ses yeux argentés l'étudiant attentivement jusqu'à ce qu'elle puisse sentir la chaleur monter
dans ses joues et ses oreilles et saigner lentement le long de son cou.

"Est-ce que tu vois mes cicatrices de cette façon ? Quand tu me regardes, est-ce que c'est tout ce
que tu vois ?" Il demanda.

Les mains d'Hermione tremblèrent dans les siennes.

Elle broncha "Non."

"Je ne te vois pas de cette façon non plus. Tu es à moi." Il lâcha sa main, et sa main gauche
suivit légèrement sa gorge et ses clavicules, puis le long de son sternum jusqu'à l'endroit où les
cicatrices étaient les plus concentrées. "Tu l’es. Peu importe ce qui t’arrive. Tu seras toujours à
moi." Sa tête pencha lentement vers elle, et il captura ses lèvres avec les siennes en prononçant le
dernier mot.

Elle tordit son autre main et emmêla ses doigts dans sa robe, l'attirant plus près. Elle l'embrassa et
le serra si fort que ses mains tremblèrent.

Lorsqu’elle traça ses doigts le long de son corps et sentit les cicatrices le long de son torse et sur ses
épaules, son cœur lui fit mal et elle les embrassa. Elle les souhaiterait voir toutes partirent pour lui,
mais il ne lui était jamais venu à l'esprit de ne pas les aimer pour elle.

Il était à elle. Elle ne l'aimait pas parce qu'elle voulait le changer en quelque chose de plus facile. Il
était à elle.
Il poussa en elle, et elle attrapa son visage dans ses mains et faillit presque parler.

Je t’aime.

C'était sur sa langue, mais elle hésita et retenu les mots.

Il y avait une partie d'elle qui sentait qu'elle pourrait en quelque sorte les condamner si elle le disait.
S'il y avait des choses importantes non dites, alors peut-être que demain viendrait.

Elle l'embrassa à la place.

Je t’aime. Elle le lui disa dans la façon dont elle pressait ses lèvres contre les siennes; dans la
manière dont sa langue glissait contre le point de pouls sous sa mâchoire; avec la façon désespérée
dont elle emmêla ses doigts dans ses cheveux et les motifs qu'elle traça sur ses épaules.

Je t’aime.

Je t’aime.

Je t’aime.

Elle le lui disa dans la façon dont elle se laissait aller et s'accrocha à lui. Je t’aime. Je t’aimerais
toujours.

Finalement, il était temps de partir. Il n'y avait aucune excuse pour rester plus longtemps. L'Ordre
avait reçu un coup dur et Hermione devait y faire face.

Elle jeta un dernier coup d'œil à la bibliothèque avant de se tourner pour partir.

"Je t’y ramènerais. Quand tu le voudras," dit Drago alors qu'ils franchissaient les portes.

Elle fit une pause et lui fit un petit sourire. "Non, tu n'as pas besoin de le faire."

Ils repassèrent dans un salon qu'ils avaient traversés en se dirigeant vers la bibliothèque. C'était une
pièce immaculée et vide, mais sombre et froide pour être proche de l'été. Hermione regarda autour
d'elle.

"Est-ce toujours aussi froid ici ?"

Drago leva les yeux. "Je pense qu'il faisait plus chaud avant. Je me souviens qu'il faisait plus chaud.
Les lignes telluriques sont maintenant corrompues. Cela affecte la maison. Il y a des barrières que
je pourrais utiliser pour les réduire" il haussa les épaules "il y a toujours eu de meilleures choses à
faire."

Il glissa une main autour de sa taille et la transplana sur le côté à Whitecroft.

Hermione recula et resserra sa prise sur sa baguette. Avant qu'elle ne puisse transplaner, la main de
Drago jaillit et il captura son poignet.

Il la tira en arrière. "Hermione, s'il te plaît..." Sa voix s'interrompit alors qu'il la serrait plus fort et
hésitait. Elle le regarda dans les yeux.

Elle savait ce qu'il voulait lui demander.


Il déglutit. "Ne te blesse plus. Ne..."

Elle se leva sur ses orteils et le coupa avec ses lèvres. Il lui tenait les épaules et elle pouvait sentir
sa tentation de transplaner; pour l'emmener et la supplier de rester là-bas.

Elle attrapa son visage entre ses mains et lui donna un lent baiser avant de presser son visage contre
le sien pour que leurs joues se frôlent.

"Fais attention, Drago," murmura-t-elle contre le coin de sa bouche. "Fais attention. Ne meurs pas."

Ses doigts autour de son poignet se resserrèrent et se contractèrent. Puis il poussa un petit soupir et
la lâcha.

Elle l'embrassa à nouveau et se força à s'éloigner. Leurs yeux étaient rivés l'un sur l'autre alors
qu'elle disparaissait.

Place Grimmauld était tendu quand Hermione rentra. Il y avait un sentiment palpable de désespoir
dans la maison. Elle resta dans le hall pendant plusieurs secondes, absorbant tout ça. Maintenant
qu'elle ne subissait plus d'interférence avec la rage meurtrière de Drago, elle avait l'espace pour
réaliser sa propre fureur.

Elle se dirigea vers la salle d'hôpital, la mâchoire tendue alors qu'elle allait trouver Padma.

Cette dernière fondit en larmes à sa vue. "Tu es toujours vivante. Je me suis retourné et tu avais
disparus."

Padma se dépêcha et commença à lancer des diagnostics sur Hermione.

Elle repoussa sa baguette. "Je vais bien. J'ai récupérée. Si j'étais encore en danger, je ne serais pas
là. Pas que tu le saches, puisque tu as apparemment oublié d'utiliser un sort de diagnostic décent
hier. M’as-tu réellement diagnostiqué à vue ?"

Padma se figea et pâlit. "Je ne l'ai pas fait ? Non. Attends - j'ai d'abord utilisé le" Sa voix se coupa
alors que ses yeux s'écarquillaient d'horreur. "Tu as raison. Je suis désolée. Je suis tellement
habituée à ce que tu fasses les charmes avancés quand je suis avec toi. J'en ai fait un de base après
je pense que j'ai dû paniquer."

Hermione le fixa puis secoua la tête avec incrédulité. "J'avais du venin de vampire dans mon
système, Padma, et malheureusement je n'étais pas dans un état assez sain d'esprit pour m'en
souvenir. C'est une chose tellement facile à résoudre si tu viens d'utiliser un meilleur diagnostic. Si
je n'avais pas été emmenée pour être guéris, je serais probablement morte au milieu du hall."

Le visage de Padma se froissa. "Je n'ai aucune excuse. Je suis désolée."

"Être désolée ne ramène pas un cadavre," répondit Hermione, sa voix tremblante alors qu'elle
essayait de contenir la fureur venimeuse qu'elle ressentait. Son cou et sa mâchoire étaient tendus,
tendus avec l'effort de garder sa posture neutre. "Il y a des choses que tu devrais connaître par cœur.
Lorsque quelqu'un est blessé, tu lances un diagnostic avancé et tu t’assures de connaître l'étendue
exacte de la blessure. Tu ne leur demande pas de te dire ce qui s'est passé. Tu étais une guérisseuse
de terrain pendant des années; Je ne peux même pas croire que j'ai même cette conversation avec
toi."
"Je le sais. Je le sais. Je suis vraiment désolée." Padma commença à pleurer plus fort.

La langue d'Hermione se tordit avec toute la frustration qu'elle voulait déverser sur Padma. Elle se
sentait tellement en colère qu'elle pouvait sentir sa magie crépiter au bout de ses doigts.

Elle glissa ses mains derrière son dos et les enroula lentement en poings serrés alors qu'elle se
forçait à avaler sa fureur.

Hermione prit une profonde inspiration et détourna les yeux de Padma. "Où est Alastor ?"

Padma renifla et s'essuya les yeux. "En Cellule de crise. Il est à peine partit depuis que l'Ordre a
tenu leur débriefing. Nous avons perdu Shacklebolt hier. Harry dit que Draco Malefoy l'a tué."

Hermione se figea. "Harry a vu Kingsley mourir ?"

Padma hocha la tête, son épuisement visible sur son visage. "Beaucoup - beaucoup de gens sont
morts hier. J'ai les registres principalement calculés pour toi. Ron est dévastée. Lavande a
également été tuée. Ils étaient proches, tu sais. Depuis qu'il a été mutilé, c’étaient vraiment devenu
sérieux entre eux. Quand il l'a vue mourir, lorsqu’il l'a perdue... Harry à essayé de l'éloigner, mais -
Ron avait - apparemment il avait tué le Mangemort qui avait tué Lavande, et il avait cassé le bras
de baguette d'Harry quand il avait essayer de l'arrêter. Kingsley les faisait sortir tous les deux, mais
quand Harry tirait Ron au-delà des barrières anti-apparitions, il s’est retourné. Il a dit qu'il avait vu
Malefoy devant Kingsley, et il savait que c'était Malefoy parce qu’il avait retiré son masque et
sourit avant d'utiliser le sortilège de la mort."

Hermione déglutit et sentit ses jambes menacer de céder. La salle d'hôpital autour d'elle nageait
légèrement.

Padma la toucha au bras. "Désolée, j'aurais dû te le dire plus doucement. Je sais que vous étiez
proches."

Hermione cligna des yeux et se sentit étourdie. "Quoi ?"

"Shacklebolt. Vous étiez amis, n'est-ce pas ? Vous aviez l'air de vous voir beaucoup."

"Oh…non - nous," elle déglutit. "C'était surtout la logistique des services hospitaliers."

Que pouvait-elle dire de sa relation avec Kingsley ?

Il y avait du vide dans sa poitrine là où devraient être ses émotions face à sa mort. C'était un coup
dur, un coup horrible pour l'Ordre de le perdre; elle avait une sincère admiration pour ses talents de
stratège, pour sa capacité à faire des choix impossibles. Pourtant, les choses qu'il avait faites - dont
il l'avait rendue complice - sa tolérance tacite à la torture, son mépris pour ses conseils en tant que
guérisseuse, son exploitation de Drago. Il avait été un maître de marionnettes, qui avait trouvé des
cordes qu'il pouvait manipuler et avait fait danser l'Ordre en conséquence. Il les avait gardés en vie
par pur génie, mais Hermione se retrouva haletante de soulagement d'être libérée de lui.

Elle ne savait pas quoi ressentir après sa mort.

"Je ne pense pas que Kingsley considérait quelqu'un comme étant son ami," admit-elle finalement,
détournant les yeux de Padma.
"Eh bien, Ron est assez bouleversé par tout ça. Pour Lavande et tout le reste en plus."

Hermione acquiesça distraitement. Elle ne savait pas que Ron et Lavande étaient devenus sérieux.
Elle avait été tellement préoccupée par la recherche et les potions expérimentales, de s'inquiéter
pour Drago, de s'occuper de Ginny; elle avait à peine prêté attention à aucune des relations à Place
Grimmauld. Cela n'avait pas semblé important. Elle n'avait ni le temps ni l'énergie pour que les
relations de tout le monde soient importantes pour elle.

Kingsley était mort. Perdu dans une bataille dans laquelle l'Ordre n'aurait jamais dû se laisser
entraîner.

La guerre était en train de se terminer et l'Ordre n'avait rien à montrer après six ans. Tout ce qu'ils
avaient fait depuis un an était de survivre. Sans la manipulation habile de Kingsley qui régnait sur
Harry et la Résistance, elle ne savait pas comment ils allaient gérer même cela.

Drago serait le suivant.

Elle pouvait le sentir inscrit dans le futur.

C'était dans ses yeux quand il la regardait transplaner.

Padma récitait la liste des morts, des blessures mais Hermione n'écoutait qu'à moitié le rapport.

"J'ai besoin de parler à Maugrey. Assure-toi que tout est écrit, Padma; Je vérifierai les rapports plus
tard."

Maugrey était assis derrière une pile de paperasse. Son expression se durcit quand il vit Hermione.
Il lança une douzaine de charmes d'intimité avant de parler.

"Vous êtes en vie. J'ai été enterré dans des rapports, Patil a dit que vous aviez été blessé puis que
vous aviez disparu, et ce maudit elfe est entré, envoyé pour «m'informer» que vous aviez été enlevé
pour votre protection. Depuis combien de temps Malefoy l'utilise-t-il ?"

Hermione déglutit et prit une profonde inspiration. "Avril dernier. C'est ce qu'il m'a dit."

La bouche de Maugrey se tordit. C'était l'homme le plus paranoïaque qu'elle ait jamais connu.
Découvrir que Place Grimmauld avait eu un espion latent en résidence immédiatement après avoir
perdu Kingsley avait dû être un choc.

"Je pensais que c'était lié à Potter."

Hermione regarda le sol. "La magie des elfes de maison est compliquée. Je n'ai pas fait de
recherches approfondies - la plupart des livres ne les étudient que pour les exploiter. Les elfes de
maison puisent dans l'accumulation naturelle de magie. Lorsque les vieilles familles ont un
domaine qui puise dans les lignes telluriques et utilise des barrières de sang, cela enlace la magie.
Ils deviennent très sensibles à la signature."

Sa gorge se serra en pensant aux elfes qui étaient restés à Poudlard. McGonagall avait proposé de
rompre le lien rituel qu'ils avaient avec le château; Hermione les avait tous suppliés de partir
lorsque l'école avait été évacuée. Certains avaient accepté, mais d'autres avaient refusé. Poudlard et
la magie y étaient leur maison.
Elle ne savait pas s'ils étaient encore en vie à l'intérieur de la prison de Poudlard, ou si les
Mangemorts les avaient tous tués quand l'école avait été purgée de «Magie non coopérative».

Elle étouffa cette pensée. "Ma théorie est que tout ce que Sirius a fait pour forcer l'héritage de Place
Grimmauld à aller à Harry a rompu les liens avec Kreattur. Kreattur est lié à Place Grimmauld en
tant que siège de la famille, mais il est également lié à la signature magique de la famille Black.
Lucius a remit le titre et le Manoir à Drago après la mort de Narcissa. Si Drago a verrouillé le
domaine avec des protections de sang, alors Kreattur appartient au Manoir Malefoy autant qu'il
appartient à Place Grimmauld; peut-être plus, puisque Harry n'a jamais utilisé de barrières de sang
sur Place Grimmauld pour renforcer les liens. Il était inévitable qu'au fur et à mesure que la
signature Black sur Grimmauld disparaisse, Kreattur serait dessiné quelque part où il pourrait la
retrouver. Les instructions que Drago lui a données auraient plus d'influence que les ordres
d'Harry."

"Je veux qu’il disparaisse."

"J'allais le suggérer. Son lien avec Harry est si faible que je pense que je peux le briser moi-même.
Il perdra le lien et la connexion avec Place Grimmauld."

"Qu'arrivera-t-il alors ?" L'œil de Maugrey tournait avec suspicion.

"Ses liens seront uniquement avec le Manoir Malefoy."

Maugrey semblait réfléchir. Finalement, il s'éclaircit la gorge. "Bien. Finit ça ce soir, ou je serai
celui qui m'en occupera."

Les épaules d'Hermione se crispèrent alors qu'elle hochait la tête. "J'ai autre chose à signaler.
Rodolphus Lestrange a été tué en Bulgarie. Drago a été convoqué à ce sujet. En raison de la
réaction de Tom à la nouvelle, Drago soupçonne qu'il peut y avoir un horcruxe dans le coffre des
Lestrange."

Maugrey sursauta, la regardant brusquement. "Vous avez parlé des horcruxes à Malefoy ?" Sa voix
était un grognement.

Hermione rencontra ses yeux calmement. "Je l’ai fait, oui."

"Vous n'avez pas été autorisée à le faire."

Elle fit rouler sa mâchoire. "Il a fait un vœu, Maugrey. Il ne trahira pas l'Ordre. Nous connaissons
les horcruxes depuis cinq ans, et nous n'avons pas réussi à en trouver un seul. Drago est plus
efficace que quiconque" sa voix se fit plus aiguë "et vous le savez, parce que votre liste de
demandes à son égard ne cesse de s'allonger chaque semaines."

Maugrey se leva. "Surveillez votre ton, Granger."

Hermione ne regarda pas son ton. Sa voix baissa plus bas et elle vibra avec intensité lorsqu'elle
rencontra ses yeux. "Vous l'avez surutilisé. Si j'étais une guérisseuse de moindre calibre, il serait
mort dix fois au cours des deux derniers mois; Je vous ai dit ceci, je l'ai dit à Kingsley, et vous
l'avez tous les deux ignoré. Le fait qu'il essaie de faire tout ce que vous demandez ne signifie pas
que vous pouvez continuer à l'exiger jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de lui à exploiter. Tom sait
que nous avons des espions dans son armée. Ce serait miraculeux s'il ne l'avait pas remarqué
maintenant. Il teste la loyauté des Mangemorts. Kingsley a poussé trop loin, et hier en était la
conséquence."

Elle se pencha à travers la table vers Maugrey. "Nous avons perdu Kingsley parce qu'il a laissé
l'Ordre tomber dans un piège par souci de solidarité. J'ai dit que la Résistance ne devrait pas partir."
Elle se sentait tellement en colère que sa poitrine lui faisait mal, comme si son sternum allait se
fracturer à nouveau. "J'ai dit que nous ne devrions pas y aller, et on m'a dit que donner la priorité à
la Résistance revenait à dire « les sorciers d'abord » et que ce n'est qu'un pas avant pour « les Sangs
purs d'abord », puis on m'a rappelé que chaque vie humaine valait la peine d'être sauvée; comme si
je n'essayais pas de les sauver." Elle lutta pour respirer à travers sa rage bouillonnante et déglutit
amèrement. "Eh bien, ils savent que nous marcherons dans les pièges de la mort par principe
maintenant, alors combien de vies dignes pensez-vous que l'héroïsme d'hier nous coûtera à long
terme ?"

Elle claqua ses parois d'Occlumencie plus fermement en place et relâcha une courte inspiration.

Elle agrippa le bord de la table et sa bouche se tordit lorsqu'elle rencontra le regard de Maugrey.
"J'en ai fini de regarder mon ton."

Elle se redressa et regarda la pièce. "Je suis la seule personne que vous ayez à Place Grimmauld.
J'ai été un fantassin obéissant. J'ai fait l'inacceptable pour l'Ordre, et je ne sais pas ce que nous
devons montrer pour cela." Sa bouche se tordit et sa poitrine se serra. "Nous ne sommes pas plus
près de gagner que nous ne l'étions il y a un an. J'ai suivi les ordres sans un mot, sans une plainte.
Je l'accepterais s'il n'y avait que moi - car à ce stade, à quoi bon s'arrêter ? Ou si je croyais que nous
finirions par gagner la guerre grâce à ça. Mais je ne le crois pas. Je ne pense même pas que vous le
croyiez."

Elle rencontra le regard de Maugrey et lui fit un mince sourire. "S'il vous reste un meilleur allié
dans l'Ordre, montrez-le-moi."

Maugrey ne dit rien.

Elle relâcha un souffle sec. "Drago et moi allons essayer de trouver l'horcruxe. J'ai besoin d'accéder
à l'épée de Gryffondor. Je
peux..." sa gorge se serra, et elle baissa les yeux sur le bureau, "aider à coordonner et à gérer
l'équipe de reconnaissance, puisqu'ils me connaissent tous, et je peux m'occuper de la distribution
de nourriture aux refuges; cela peut être fait avec la distribution de potions dont je suis déjà
responsable." Elle étudia les dossiers sur la table entre eux. "Dites-moi ce dont vous avez besoin
d’autre."

Chapter End Notes

On m'a dit que donner la priorité à la Résistance revenait à dire « les sorciers d'abord » et que
ce n'est qu'un pas avant pour « les Sangs purs d'abord », puis on m'a rappelé que chaque vie
humaine valait la peine d'être sauvée.
Flashback 35

Juin 2003

Drago apporta la Coupe de Poufsouffle à Hermione en moins d'une semaine.

Elle la reconnut instantanément grâce aux photos qu'elle avait vues en faisait des recherches. "Tu
l'as trouvée."

Il baissa les yeux sur le gobelet orné qu'il tenait à la main. "Je l'aurais eu hier, mais je passe
également par les canaux légaux pour l'accès au coffre-fort. Il sera transféré à mon nom dans le
mois suivant une fois que les documents du Ministère confirmant la mort de Rodolphus seront
passés. Traditionnellement, le processus devrait prendre des mois, mais il est accéléré par crainte
que la fille d'Andromeda tente de le réclamer.

Hermione l'étudia attentivement. "Y’a-t-il un enregistrement attestant que tu as été là-bas ?"

Draco eut un mince sourire fermé. "Aucun."

La gorge d'Hermione se serra. Elle ne regarda pas Drago alors qu'elle déglutit et fit un signe de tête
brusque.

Ils ne pouvaient se permettre aucunes erreurs - mais chaque mort ressemblait à un nœud coulant
supplémentaire autour de son cou. Elle repoussa cette pensée.

Elle ouvrit sa sacoche et sortit l'épée de Gryffondor.

Drago haussa un sourcil et l'étudia. "Depuis quand transporte tu l’épée ?"

Hermione regarda la lame dans ses mains. "Je l'ai eu la semaine dernière. Je savais que tu serais
efficace. J'ai pensé que je devais me préparer."

Les yeux de Drago brillaient. "Comment sommes nous sensé faire ça ?"

Hermione mordilla sa lèvre inférieure. "Je n’en suis pas sûre. Nous devrions probablement lancer
un sort de barrière, pour essayer de contenir toute réaction potentielle. Ensuite, je suppose que je
devrais la poignarder." Elle lui fit un petit sourire. "Je n'ai jamais poignardée une tasse."

"Je vais le faire." Il tendit la main pour prendre l'épée.

Hermione secoua la tête et recula, rapprochant l'épée d'elle-même. "Non. J'en ai besoin. Il y a très
peu d'informations sur les horcruxes dans les livres. J'ai besoin de l'analyser et de l'observer quand
il sera détruit."

L'expression de Drago se durcit et il s'avança vers elle, ses yeux étaient comme du silex. "Non, tu
ne le feras pas. Tu as dit que Dumbledore avait été maudit pour avoir détruit l'anneau. Donne-la-
moi, Granger."

Hermione agrippa la poignée plus fermement et tira son menton alors qu'il se rapprochait d'elle.
"Dumbledore a été maudit parce que, pour une raison quelconque, il a mis la bague. Je ne vais pas
le porter, je vais l'analyser puis le poignarder. Harry a poignardé le journal sans aucun problème."

La main de Drago se referma autour de la sienne. "Tu es la guérisseuse. S'il essaie de nous tuer, tu
as de meilleures chances de me sauver que moi de te sauver."

Elle ne relâcha pas sa prise. Elle le regarda fixement. "Je me spécialise également dans l'analyse et
la déconstruction de la Magie Noire."

Il la regarda fixement, son expression était un masque. Son cœur se mit à battre, et elle resserra sa
prise sur l'épée, s'attendant à moitié à ce qu'il essaie de l'arracher de ses mains.

"Drago, laisse-moi faire mon travail."

Son expression vacilla et il lâcha sa main. "Dis-moi quoi faire si quelque chose ne va pas."

Hermione ouvrit le bracelet à son poignet et le lui tendit.

"Ce charme ici," elle pointa un petit chaudron, "si tu l'active, il envoie ma position à Severus."

L'expression de Drago vacilla et sa bouche se tordit en mépris. "Rogue est un agent double. Je
pensais que l'Ordre avait cessé de lui faire confiance il y a des années."

"C'est un triple agent. Réduire son niveau d'autorisation officiel au sein de l'Ordre est une
couverture. Il a la même autorisation que moi. Il te connaît depuis le début. C'est lui qui a
convaincu Maugrey et Kingsley que ton offre était probablement légitime."

L'expression de Drago était incrédule.

Hermione poussa un petit soupir. "Tu n'as pas besoin de lui faire confiance, mais si je meurs et que
je ne suis pas consciente pour me
guérir, il serait probablement la seule personne à pouvoir faire quoi que ce soit. C'est lui qui a
contenu la malédiction sur Dumbledore."

L'expression de Drago était mutine et il refusa de toucher le bracelet qu'elle lui offrait.

Le coin de sa bouche se tordit et elle baissa la main. "Tu m’as demandé quoi faire, et je te l’ai dis.
Si quelque chose ne va pas, c'est lui qu'il appelle. Que tu choisisses de l'utiliser ou non, cela ne
dépend que de toi."

Les muscles de la mâchoire de Drago ondulèrent, et il lui arracha le bracelet des doigts.

Elle mis en place une barrière autour d'elle-même et construit une toile de Magie Analytique autour
de la Coupe. Les horcruxes étaient un tel tabou qu'il n'y avait aucune trace de magie jamais
analysée. Hermione comprenait les principes fondamentaux, basés sur la théorie, mais en fait,
traiter un morceau d'âme mutilée en suspension était un niveau de Magie Noire qu'elle n'avait
jamais rencontré sous aucune forme.

Elle ignora les charmes confectionnées par Helga Poufsouffle lorsque la Coupe avait été créée et se
concentra sur la Magie Noire. La Coupe était étonnamment non protégée. Voldemort avait dû
supposer que le coffre-fort des Lestrange avait à lui seul des mesures de sécurité suffisantes.
Le fragment d'âme s'était entrelacé et encré avec l'autre magie de la Coupe. Vénéneux et
malveillant, il semblait sentir qu'il était dérangé. Hermione travailla rapidement; si elle avait
suffisamment d'informations sur la signature magique de Voldemort, ils pourraient peut-être
l'utiliser pour trouver d'autres horcruxes.

Ses yeux se tournèrent vers Drago. Il était toujours comme une statue alors qu'il la regardait,
comme s'il ne respirait même pas.

Elle écrivit tout sur un rouleau et ramassa l'épée de Gryffondor. C'était une épée parfaitement
équilibrée, mais elle semblait lourde par rapport à un couteau. Elle prit une profonde inspiration et
enfonça la lame au centre de la Coupe, la divisant en deux.

Il y eut un moment de calme troublant. Hermione attrapa sa baguette.

L'air bougea et se déplaça autour d'elle.

Il y eut un long hurlement et le fragment d'âme s'éleva de la Coupe comme un spectre noir aux
yeux écarlates. Pendant une seconde, il sembla sur le point de frapper. Il sembla détecter Hermione
et se déplaça brusquement vers elle. Puis il vacilla et se dissout dans l’air.

Rien.

Hermione eut un petit hoquet et se leva en agrippant sa baguette, sa poitrine tremblant de manière
inégale alors qu'elle essayait de respirer.

Elle exécuta un sort rapide pour confirmer que le fragment d'âme avait disparut.

"C'est fait," déclara-t-elle finalement, agitant sa baguette et enlevant toutes les protections autour
d'elle. "Ce... n'était pas trop mal. Je pensais que c'était peut-être bien pire que ça."

Elle leva les yeux et découvrit que Drago n'était qu'à quelques centimètres d'elle. Il la traîna dans
ses bras et la saisit jusqu'à ce qu'elle soit écrasée contre sa poitrine. "Plus jamais - s'il te plaît, ne
fait plus jamais ça."

Elle voulait dire non, mais il était si tendu qu'il en tremblait presque. Elle se surprit à hocher
lentement la tête et à dire: "Très bien. Je ne le ferai plus."

Harry était comme un agneau perdu à Place Grimmauld. Ron avait été mis en congé. Il partit vivre
avec sa mère, pendant qu'il pleurait Lavande et essayait de se réconcilier avec la culpabilité qu'il
ressentait à cause de la mort de Kingsley.

Hermione trouvait Harry debout apathiquement près de la porte de Ginny le plus souvent.

Elle ouvrit la porte après une visite à Ginny et le trouva debout les yeux vides devant la porte. Il
avait un œil au beurre noir et une lèvre coupée, et ses jointures étaient si mal fendues qu'il y avait
encore du sang coulant sur ses doigts et sur le sol.

Ses yeux s'éclairèrent et il sembla revenir à lui-même quand il vit Hermione. "Est-ce qu'elle va bien
? Est-ce qu'elle va mieux ? Penses-tu qu'elle... est-ce que tu penses que je pourrai bientôt la voir ?"

Hermione le fixa, son estomac tombant brusquement à son apparence. Harry était d'une fragilité
inquiétante. Elle avait essayée plusieurs fois de convaincre Ginny de se montrer honnête et de dire
à Harry qu'elle était enceinte, mais Ginny était catégorique sur le fait que lui dire ne ferait
qu'empirer les choses. Hermione avait fait appel à Maugrey; à sa déception, il s'était rangé du côté
de Ginny. Harry n'était pas en état de gérer un stress supplémentaire, et l'Ordre ne pourrait pas gérer
la rupture de la confiance si la vérité sortait à un moment aussi critique. Les choses étaient trop
précaires.

Hermione ravala sa culpabilité en exécutant tous ses sorts de protection et de stérilisation


pantomimés sur elle-même.

Ginny avait une bosse qui commençait à exiger des glamour de précaution, ne serait-ce que pour
tromper Dobby, avec qui Harry parlait régulièrement.

Le bébé était un garçon. Ginny l'appelait déjà James.

"Elle en est toujours au même stade, Harry. Je suis désolée."

Son expression tomba. Il fit un signe de tête apathique et commença à se tourner pour partir.

Il était d'une pâleur mortelle, et l'œil qui n'était ni violet ni jaune était enfoncé.

Elle tendit la main pour l'arrêter et lui toucha légèrement le visage. "Tu te bats à nouveau ? Quand
as-tu dormis pour la dernière fois ?"

Il sursauta. "C’était... il y a quelques jours. Pendant quelques heures."

Elle lui jeta un sort de diagnostic; il avait plusieurs fractures aux mains et à l'arcade de ses yeux, et
son torse était couvert d'ecchymoses.

Elle le prit doucement par le bras et le conduisit dans le couloir vers la salle d'hôpital. "Est-ce que
c’est encore des cauchemars ? Je peux t’apprendre quelques techniques
d'Occlumencie supplémentaires si tu veux, ça pourrait peut-être t’aider. Allez, laisse-moi te soigner
et je vais te donner une potion de sommeil sans rêve."

Harry eut un petit rire hystérique. "J'aimerais faire des cauchemars."

Hermione fit une pause et le regarda. "Que veux-tu dire ?"

Le visage de Harry se tordit. "Ce ne sont pas des cauchemars, Hermione. Ce ne sont plus des
cauchemars depuis des années. C'est lui. Quand je dors, je suis lui. Je torture des gens et les tues, je
ressens ce qu'il ressent quand il le fait. Je n'ai même pas besoin de m'endormir pour que ça arrive,
c'est juste pire quand je le suis." Harry tremblait d'épuisement. "La dernière fois que je me suis
endormi, il essayait de nouvelles malédictions, puis il a bu une coupe de sang de Licorne, et quand
je me suis réveillé, je pouvais la goûter. Je n'ai pas - je n'ai pas pu manger-"

"Harry, tu ne m'as pas dis que les choses allaient si mal. Tu aurais du me le dire."

Il tressaillit. "Alors quoi... on se reparle maintenaient ?" Son expression était blessée alors qu'il la
regardait.

La main d'Hermione tomba et elle le regarda. "Dis-moi ce qui se passe."

Il secoua la tête, les yeux flous. "Ce n'est pas si mal quand j'ai quelque chose sur quoi me
concentrer. Quand je suis en mission - quand je suis avec Ron et Gin - quand je me souviens
pourquoi je fais tout ça, je peux le garder à l'écart. Mais - c'est comme s'il y avait un endroit dans
mon esprit qui était une porte ouverte, et parfois je la franchis quand je suis distrait. Quand je me
réveille, je ne sais pas toujours avec qui je me réveille."

Hermione sortit plusieurs potions réparatrices à la hâte. "Prend ça… Je me fiche de leur goût
horrible, tu t’es trop sous-alimenté.

Harry en avala deux puis les vomit tous les deux à nouveau. Hermione bannit le désordre et en
sortit une pour l’estomac et la lui tendit plus doucement.

"Essaye celle-ci. Si tu n'as pas mangé depuis quelques jours, ça peut t’aider. Sirote-la lentement."

"Hermione..." dit-il entre deux gorgées alors qu'elle marmonnait des sorts et répandait de la pâte
pour ecchymoses sur son visage. "Je pense qu'il y a quelque chose qui ne va pas avec moi."

Les doigts d'Hermione tremblèrent et elle secoua la tête brusquement. "Harry - je pense vraiment
que pratiquer l'Occlumencie pourrait t’aider avec ça. Je peux t'aider. J'ai lu plusieurs livres
maintenant, je pense que je peux le faire plus doucement que Severus ne l'a fait; peut-être que ça
irait mieux."

Elle jeta un autre diagnostic plus complexe sur lui. Il avait un poids insuffisant. Il était
chroniquement privé de sommeil et il était d'une fragilité inquiétante. Il vibrait de magie d'une
manière qu'il avait depuis aussi longtemps qu'elle le connaissait. Sa signature magique était floue et
indistincte. C'était comme ça qu'était Harry; comme il avait toujours été, Pomfresh lui avait dit ça
quand Hermione l'avait demandé pendant ses premières années d'entraînement.

Harry pressa sa main contre sa cicatrice et détourna le regard. "L'Occlumencie n'aide pas."

Hermione poussa un soupir frustré. "Je sais que la séparation de tes émotions peut être difficile au
début, mais je pense que si tu essayes, ça pourrait..."

"Ça aggrave les choses," répondit Harry d'une voix dure. "Chaque fois que j'essaye, ça aggrave
encore les choses."

Hermione déglutit et se détourna pour invoquer de nouvelles potions réparatrices, la mâchoire


tendue. Elle lui tendit les flacons sans un mot. Harry réussit à les retenir.

Elle en sortit une fiole de sommeil sans rêve sans le regarder. "Eh bien, nous pouvons au moins
convenir qu'un sommeil non perturbé aidera."

Il fit un petit signe de tête et avala la potion.

Avec tous les restaurateurs de son système, il ne fallut plus de temps pour que la potion fasse effet.
Il resta assis pendant une minute avant que sa tête ne bouge, et il la laissa tomber contre son épaule.

Hermione hésita, puis enroula ses bras autour de lui, et le serra étroitement dans ses bras. "Je suis
sûre que tu te sentiras mieux après avoir dormis."

"Gin me manque."

Sa gorge se serra et elle posa sa tête sur la sienne. "Je sais. Je suis désolée."
Harry poussa un petit sanglot dans sa barbe. "Quand j'étais avec elle, j’avais l’impression que tout
était plus facile pendant un certain temps."

Ses mains tremblaient. "Je suis désolée, Harry."

Elle le tenait pendant qu'il s'éloignait. Puis elle le mit soigneusement sous une couverture et alla
parler avec Alastor.

Fleur était dans la salle de guerre quand Hermione atteignit l'embrasure de la porte.

"Je n'ai pas entendu parler de Gabrielle si souvent ces derniers temps. Elle m’envoyait toujours un
mot pour que je ne m'inquiète pas. Une petite blague ou une phrase pour que je sache qu'elle va
bien. Mais il n'y a eu presque rien. Vous devez avoir un moyen de la contacter. C'est ma petite sœur,
je suis responsable d’elle."

La bouche de Maugrey trembla et son œil tourna brusquement. "Votre sœur a toujours travaillé
selon ses propres conditions. Je vais voir ce que je peux faire."

Fleur fit un signe de tête raide. "Merci. Bill et moi avons de nouveau remplacé les protections sur
toutes les maisons sûres, et nous
renouvelons les protections sur la grotte. Cependant, il y a des limites à ce que nous puissions faire
beaucoup plus. Nous sommes presque à pleine capacité. Nous avons besoin d'un emplacement
secondaire ou des quantités magiques peuvent compromettre la sécurité."

Maugrey poussa un petit soupir et hocha la tête, son œil roulant soupçonneusement vers le bas. Il
semblait avoir vieillit une décennie en deux semaines depuis la mort de Kingsley. "Je vais
demander à une équipe de commencer à rechercher de nouveaux emplacements. Nous aurons
besoin de nouveaux gardes pour cela. Vous et Bill devrez les former."

Fleur hocha de nouveau la tête et partit.

Hermione étudia le visage de Fleur alors qu'elles se croisaient. Fleur était une belle figure éthérée
au sein d'une armée de plus en plus grise et désespérée, mais la tension de la guerre était visible
dans ses yeux. Fleur et Bill se reflétaient dans leur culpabilité tranquille.

Les parents de Fleur avaient été parmi les premières victimes lorsque la guerre avait atteint la
France. Gabrielle avait survécu en étant à l'école plutôt qu'à la maison, mais finalement la guerre
avait aussi rasé Beauxbâtons. Peu de membres de la Résistance française avaient survécu.
Hermione soupçonnait que l'attrait Vélane de Gabrielle avait été ce qui l'avait épargnée. La façon
dont Gabrielle avait continuée à militariser ressemblait à une forme de restitution et de vengeance.

Les méthodes de Gabrielle étaient devenues plus vicieuses et vindicatives avec le temps. Cuisante.
Sans-limites. Insouciante. Hermione avait commencé à prendre des filtres Calmants avant même de
se diriger vers la plage de Cornwall.

Elle n'était pas sûre de la part de l'activité de Gabrielle dont Fleur était au courant, mais elle
imaginait que Fleur en savait assez et se doutait davantage de la petite sœur qui était toujours si
impatiente de sa prochaine mission.

Les yeux de Gabrielle étaient plus froids et plus vieux que ceux de Drago.
Hermione regarda Maugrey en silence pendant plusieurs secondes après le départ de Fleur. Il
poussa un léger soupir et commença à lancer des charmes d'intimité.

"Je m'inquiète pour Harry," déclara Hermione quand Maugrey se rassit. "Il a l'air d'être au bord d'un
précipice. Nous devons entrer à Poudlard."

"Nous essayons de le faire. Remus a une équipe là-bas maintenant."

"Je pense..." elle hésita et croisa les bras. "J'ai ... essayé quelques choses ces derniers temps. Je
pense avoir trouvé un moyen de détruire les protections autour du château. J'ai analysé tous les
rapports rapportés. Il y a - une bombe - une bombe que je pense pouvoir fabriquer. Elle peut être
placé sous stase temporaire. Nous pouvons la faire implanter par Drago ou Severus sans risquer
leurs couvertures. Je peux retarder la détonation jusqu'à trois jours."

Maugrey la dévisagea. "Vous le pensez ?"

La gorge d'Hermione se serra, mais elle leva le menton. "Eh bien, je n'en ai jamais fait auparavant.
Quand j'ai mentionné l'idée il y a quelques années, on m'a dit que c'était contraire à l'éthique,
quelleque soit la cible de l'explosion sur un site de Mangemorts. L'Ordre avait décidé que nous ne
pouvions utiliser des explosifs que sur des bâtiments vides. Cependant, celui-ci n'aurait pas
beaucoup de garanties. L'explosion serait ciblée sur la magie entourant le château. Donc – si elle est
encadrée avec soin, l'Ordre ne devrait pas la trouver contraire à l'éthique dans ce cas."

"Quels matériaux faut-il ?"

Elle pouvait voir Maugrey calculer un budget pour sa proposition.

Elle déglutit. "Je... les ai déjà."

L'expression de Maugrey se raidit. Son œil tourna et se fixa sur elle. "C'est l'idée de Malefoy alors.
Il propose de vous approvisionner ?"

Hermione releva le menton. "Non. Ce sont mes recherches exclusivement. J'ai les matériaux parce
que la Résistance les a amenés
l'année dernière lorsque le laboratoire de la Division des Malédictions a été perquisitionné. Il y
avait une grande quantité de matériaux rapportés qui..." Sa bouche se tordit. Ils ne sont pas utilisés
dans les formes traditionnelles de fabrication de potions. J'ai plus que tout ce dont j'avais besoin."

Maugrey lui lança un long regard. "Vous ne l'avez jamais signalé."

Elle haussa les sourcils. "J'étais occupée à l'époque; tout ce que je pouvais faire était de les stocker
jusqu'à ce que j'aie le temps de
le cataloguer. Ce n'est qu'en juillet que j'ai su exactement ce que je gérais." Elle haussa les épaules.
"Mes fournitures n'ont jamais été un inventaire que l'on m'a demandé de déclarer."

Le visage d'Alastor trembla d'irritation, mais il semblait considérer sérieusement la proposition.

Il passa son pouce le long du manche de sa baguette. "Utiliser une bombe pour entrer à Poudlard
entraînerait une bataille totale."

"Je le sais." Sa poitrine était serrée et elle devait se forcer à respirer. "Je pensais que si c'était joué
comme un sauvetage, nous pourrions utiliser une attaque plus grande comme diversion tandis qu'un
plus petit groupe pourrait entrer dans le château. L'école devrait toujours reconnaître Minerva; elle
pourrait coopérer avec nous."

Maugrey hocha lentement la tête, plongé dans ses pensées.

Hermione partit sans un mot.

Seule dans son armoire à potions, elle se pencha et posa sa tête sur le plan de travail. Ses mains
tremblaient de stress et d'épuisement. Voldemort se ressentait comme une marée montante. Le
rocher sur lequel la Résistance s'était attachée s'effondrait sous eux.

Peu importe ce qu'elle faisait, cela n'étais jamais suffisant pour leur permettre d'aller de l'avant.

Drago était à l'étranger depuis près d'une semaine, inspectant les gouvernements fantoches que
Voldemort avait mis en place à travers l'Europe. C'était une mission que Voldemort avait tendance à
donner par caprice.

Rodolphus Lestrange avait été sur une mission comme celle-ci lorsqu’il avait été intercepté par
Gabrielle.

Drago avait laissé un mot dans la cabane pour expliquer son absence. Il avait été attribué si
brusquement qu'une note était tout ce qu'il avait pu laisser.

Depuis le jour où elle l'avait lu, Hermione avait eu des cauchemars où en arrivant à la plage de
Cornwall, elle découvrait Drago assis mutilé dans cette petite pièce de la grotte. Des cauchemars
dans lequel il ne revenait jamais, et où elle recevait un mot de Severus lui disant qu'il avait été
retrouvé démembré dans une ville étrangère.

Elle n'avait même jamais pensé à l'avertir à propos de Gabrielle.

Quand sa bague brûla à nouveau pour la première fois depuis des jours, elle courut hors de Place
Grimmauld pour transplaner et se jeta à travers la porte de la cabane.

Il se tenait déjà au milieu de la pièce, toujours vêtu de sa robe de Mangemort.

"Tu es de retour," s’exclama-t-elle, tellement soulagée qu'elle sentit que ses genoux pourraient
lâcher. Il était là, il était toujours en vie, il était indemne.

Elle tendit la main vers lui. Ses mains tremblaient alors qu'elle saisissait sa robe et toucha son
visage.

"Est-ce que tu vas bien ?" demanda Drago.

Elle fit un bref signe de tête en posant sa tête contre sa poitrine.

"Qu'est-ce qui ne va pas ?"

Elle ferma les yeux pendant plusieurs secondes et écouta son cœur, le sentant juste: vivant.

"Rien. Je suis tellement fatiguée. J'ai l'impression d'avoir oublié de respirer jusqu'à présent."

Il resta immobile pendant un moment avant de pousser un bas soupir. Ses mains hésitèrent avant de
les poser sur ses épaules.
Son estomac tomba et elle ouvrit les yeux. "Qu'est-ce qui ne va pas ?"

Drago était silencieux. Ses doigts tremblaient. "Mon père - il est rappelé en Grande-Bretagne."

Le cœur d'Hermione se calma alors qu'elle leva les yeux vers lui.

Son expression était fermée. Résigné. "Il attendra ma compagnie quand nous serons tous les deux
en congé."

"Oh."

Elle ne savait pas quoi dire d'autre. Elle le regarda, et il détourna les yeux d'elle, mais ses
mains restèrent sur ses épaules.

Elle saisit les mots. "Bien sûr, tu devrais passer du temps avec ton père."

Il se mit à rire brusquement.

"À peine. Mon père, il..." Drago hésita et son regard se posa sur le sol. Il y avait une trace de gamin
dans son ton. "Eh bien, il m'a blâmé pour la santé fragile de ma mère." Son expression était fermée,
mais ses yeux vacillaient. "Il a toujours dit qu'il s'attendait à ce que je sois un héritier exceptionnel
pour compenser – de l’avoir presque tuer."

"Drago..."

Il sursauta légèrement et s'éclaircit la gorge, son ton redevenant coupé. "Ce que je veux dire, c’est
que j'aurai peu de disponibilité - pour personne - dans un avenir proche. Ça pourras me prendre
plus de temps pour terminer les tâches. Si tu pouvais en informer Maugrey, j'espère qu'il en tiendra
compte."

Indisponible. Pour l'Ordre. Pour elle.

Elle se sentait tellement fatiguée qu'elle pouvait à peine se tenir debout, mais elle hocha la tête et se
redressa. "Bien sûr. Ne t'inquiète pas. Je suis désolée. Tu seras alors de retour au Manoir, n'est-ce
pas ?"

Il fit un bref signe de tête.

Elle attrapa ses mains et fit courir ses doigts le long d'elles, vérifiant s'il y avait des tremblements.
Elle avait besoin de s'assurer qu'il allait bien. Si elle ne savait pas quand elle le reverrait, elle devait
savoir qu'il allait bien. "Quand arrivera-t-il ?"

"Demain ou après-demain. Je l'ai découvert quand je suis revenu." Sa voix était terne.

Sa bouche se tordit et elle se concentra sur ses mains. "Je suis désolée. Peut-être que ce ne sera pas
pour longtemps."

"C'est possible. Il n'aime pas rester en Grande-Bretagne."

Il prit une profonde inspiration et sa mâchoire se tordit alors qu'il la regardait vérifier ses doigts,
encore et encore. "Je soupçonne que quelque chose se prépare. Dis-le à Maugrey. On m'a dit que le
Seigneur des Ténèbres était allé personnellement au Sussex plusieurs fois pendant mon absence.
Quoi qu'il fasse, il ne se confie à personne actuellement, sauf peut-être à Dolohov. Cela pourrait
être lié au retour inattendu de mon père."

Hermione acquiesça. "Je vais le dire à Maugrey. Je pense – que l'Ordre se prépare à faire un pas à
Poudlard."

"Ce serait un soulagement s'ils faisaient quelque chose. Les choses ont été étrangement calmes
ces derniers temps." Il y avait une question tacite dans son ton.

Hermione évita ses yeux. "Perdre Kingsley a été un coup dur. Cela a affecté le moral." Elle
continua à regarder ses mains.

"Ils ont été étrangement silencieux pour moi aussi. Y’a-t-il des inquiétudes concernant mon moral
?" Le ton de Drago était léger mais avec un tranchant caché dedans.

Hermione leva les yeux. "Non. Je n'ai pas parlé de ta menace à Maugrey, si c'est ce que tu
demandes."

Les yeux de Drago vacillèrent. Elle le vit douter d'elle.

Le coin de sa bouche se tordit, et elle lâcha sa main et recula.

"Après la mort de Kingsley, j'ai dit à Maugrey que lui et Kingsley t’avais surexploité juste pour
gagner du temps sans avoir un stratégie plus large, et que je n'allais plus rester les bras croisés."
Elle haussa les épaules. "Je suis plus que cruciale maintenant - sans Kingsley, Maugrey a besoin de
mon soutien pour maintenir tous les aspects classifiés au sein de l'Ordre." Elle lui fit un petit
sourire. "Je peux te protéger maintenant."

Les lèvres de Drago se pressèrent ensemble en une ligne dure et plate, et son expression devint
froide et fermée.

"Je ne veux pas que tu t’insères pour me protéger, Granger." Son ton était comme de la glace.

Elle se raidit et il y eut une vive douleur qui la traversa. "Pourquoi pas ? La protection est-elle
exclusivement ton droit ? Suis-je censé m'asseoir tranquillement dans les maisons sûres pendant
que tu gagne la guerre pour moi ?" Elle releva le menton. "Je ne fais pas de raids. Je suis toujours
soigneusement en cage…"

Drago tressaillit avant qu'elle ne puisse se couper.

Elle baissa la tête et prit une profonde inspiration, enroulant ses doigts en un poing alors qu'elle
détournait les yeux de lui. "Je suis désolée. Je - je ne voulais pas dire ça. Je ne vois pas les choses
de cette façon."

C’était un mensonge.

Elle soupira et détourna les yeux de lui. "Je ne quitte pas les refuges. Je coordonne simplement
davantage les détails classifiés au sein de l'Ordre, ce qui signifie que j'ai plus de poids maintenant
qu'avant. C'est tout. Je ne me mets pas en danger."

Elle s'arrêta de parler et fixa Drago. Son expression était réservée.


L'air les entourait, froid; comme si leurs fantômes les encerclaient. Ils étaient tous les deux trempés
dans les morts.

La guerre était comme un abîme qui voulait tout et qui n'était jamais satisfait. Il y en avait toujours
plus. Une autre vie. Une mesure supplémentaire de sang. Être meilleur. Plus intelligent. Plus
impitoyable. Plus rapide. Plus rusé. Acceptez une deuxième partie de la douleur.

Ce n'était jamais assez.

Hermione était allée voir Eleos et Panacea. Elle s'était allongée prostrée aux pieds d'Athéna. Elle
avait construit des tours de prières.
Elle avait sacrifié presque chaque morceau d'elle-même qu'elle avait à offrir.

Jamais assez.

Drago s'était dirigé droit vers l'autel d'Arès.

Jamais assez.

Rien n'était jamais assez. La guerre voulait toujours plus.

«Si vous regardez dans l'abîme, l'abîme vous regarde. »

Que vas-tu donner ? Que donneras-tu pour gagner ?

Hermione déglutit. "Drago - qu'est-ce que tu attends de moi ?"

Il poussa un soupir qui ressemblait à un sifflement. "Je ne veux pas de toi dans cette putain de
guerre." La rage dans sa voix était crue. "Tout ce que je fais, c'est m'inquiéter de ce qui t’arrivera si
je ne réponds pas à toutes les exigences."

Elle prit une profonde inspiration et s'avança vers lui, attrapant sa main. "L'Ordre n'est pas comme
les Mangemorts. Drago..."

Son expression devint vicieuse avant qu'elle ne puisse le toucher.

"Je suis conscient de la différence." Il ricana. "Penses-tu que c'est plus rassurant de savoir que tu
fais du bénévolat ?"

Hermione recula et le fixa, les épaules raides. "Je ne suis pas un bien que tu peux ranger quelque
part, Drago. J'ai passée des années à m'entraîner pour contribuer à la Résistance. Tu ne peux pas me
demander de m'arrêter ou de partir parce que ça t’inquiète. Tu l’as accepté – tu as juré de ne pas
interférer avec mon aide à l'Ordre. Tu ne peux pas non plus essayer de me culpabiliser dans la
passivité."

Il la fusilla du regard. "Tu n'as aucune idée de ce qui se passerait si tu étais capturée. Si-"

"Je le sais," répondit-elle sèchement, le coupant. Sa gorge était serrée et sa poitrine était
comprimée jusqu'à ce qu'elle puisse à peine respirer. "Que penses-tu que je fais de tout mon temps ?
Je soigne les gens que vous, les Mangemorts, n'arrivez pas à tuer. C'est presque tout ce que j'ai fait
pendant des années. J'ai soigné les victimes de la dernière Division des Malédictions jusqu'à leur
mort. Et ils sont tous morts." Elle essaya d'avaler. "Chacun – jusqu’aux derniers d'entre eux - est
mort. Je suis tellement consciente des risques que je pense parfois que je pourrais devenir folle de
les connaître. N'ose pas, n'ose pas essayer de me traiter de naïve. Je le sais aussi bien que toi.
Pourquoi penses-tu que j'essaye si dur ?" Sa voix se brisa légèrement.

L'expression de Drago resta froide.

Hermione se détourna. Elle se sentait tellement épuisée qu'elle voulait s'enfoncer dans un coin pour
ne pas avoir à rester debout. Elle était tellement inquiète à attendre son retour en Angleterre. Elle
avait atteint sa limite. Elle pouvait sentir ses murs d'Occlumencie vaciller; comme un barrage, son
épuisement menaçait de se briser.

Tu perds. Tu perds. Tu n’as sauvé personne. Drago. Harry. Ron. Ginny. L'ordre. La résistance.

Tu en veux trop.

Ses épaules tremblaient. Elle voulait retourner dans son armoire à potions et trouver quelque chose
qui ferait cesser la guerre de ressentir comme la mort par mille coupures.

Elle pressa ses lèvres l'une contre l'autre et sa mâchoire trembla. "Je pense que je vais y aller. Je
suis trop fatiguée pour avoir cette dispute ce soir."

Elle voulait juste disparaître. Elle était si fatiguée de le supplier de ne pas mourir. Elle déglutit.
Même sa salive avait un goût amer. "Je ferai rapport à Maugrey au sujet de ton père. As-tu vraiment
besoin de moi pour te guérir ?"

La main de Drago jaillit et il agrippa son poignet. "Ne fais pas ça. Ne pars pas. Je ne sais pas quand
je pourrai t’appeler à nouveau."

Elle hésita. "Drago - je suis si fatiguée - je ne veux pas me battre…"

Il l'attira plus près. "Reste juste avec moi. Reste."

Elle fit un petit signe de tête et laissa tomber sa tête contre sa poitrine. Il passa un bras autour de sa
taille et transplanèrent. Ils réapparurent dans sa suite du Savoy.

Il la coucha sur le lit et lui enleva ses chaussures. Il s'assit sur le bord, passant ses doigts le long de
son bras jusqu'à ce qu'elle soit à moitié endormie.

Il se tenait debout. "J'ai besoin de me doucher et de manger. Je reviens."

Hermione tendit la main et attrapa sa main. "J'avais peur que tu meurs à l'étranger, et tout ce que
j'aurais eu, c'était ta note." Sa voix était épaisse. "Tu es toujours en danger et je ne peux jamais te
demander de t'arrêter."

Il passa son pouce sur le dos de sa main. "Je le ferais si je pouvais. Tu le sais. Je m’enfuirais avec
toi et je ne regarderais jamais en arrière."

"Je sais..." Sa voix se brisa. Elle était trop fatiguée pour garder ses émotions à distance. Elle poussa
un sanglot bas. "Ne meurs pas, Drago. Tu ne peux pas me laisser derrière."

Il se laissa retomber sur le lit à côté d'elle et ne partit que lorsqu'elle cessa de pleurer et s'endorme.

Lorsque le lit bougea, elle se réveilla et le trouva de l'autre côté du lit, les cheveux
légèrement humides. Cela faisait des heures qu’ils étaient arrivés et elle avait eu plus de sommeil
qu'elle n'en avait eu depuis son départ.

Elle se déplaça sur le lit et dans ses bras, posant son front contre sa poitrine nue, traçant ses doigts
le long de son torse jusqu'à ce qu'il attrape sa main puis la fit rouler sous lui. Il étudia ses yeux mais
ne bougea plus jusqu'à ce qu'elle lève la tête et l'embrasse.

Sa main était sur sa gorge, son pouce glissait pour se nicher sous sa mâchoire alors que sa langue
jouait contre la sienne. Graduellement. L'encrant dans sa mémoire. Elle n'avais jamais pensé qu'elle
pourrait connaître une personne avec une intimité aussi lente. Elle passa ses doigts dans ses
cheveux et ferma les yeux, se concentrant sur sa sensation.

Elle savait comment il pressait ses lèvres contre le point de pouls de sa gorge, comment il poussait
son corps sous lui. La sensation de ses mains sur ses cuisses et de ses dents frôlant sa peau.

Lorsqu’il se déplaça en elle, ses mains étaient verrouillées autour de ses poignets. Elle se cambra et
rencontra ses hanches. Elle sentit son souffle murmurer sur sa peau.

"Mienne. Tu es à moi," dit-il en l'embrassant le long de sa mâchoire.

"Pour toujours."
Flashback 36
Juin 2003

Hermione termina la bombe en deux semaines. Le produit final était de l'argent, ovoïde avec un
léger scintillement luminescent, légèrement plus petit qu'une boule de cristal et glacial au toucher.

Le moment de la construction avait été précis. Quand elle eut fini, elle envoya immédiatement un
mot à Severus. Il devait se rendre à Poudlard cet après-midi, pour sélectionner de nouveaux
prisonniers à utiliser pour le Sussex.

"Ce n'est visible que pour ceux qui savent la chercher," dit-elle en la remettant soigneusement.
"Elle devrait s'activer exactement à midi le 1er juillet. Il y a des charmes d'amortissements si jamais
c’est trop risqué, mais - ne la laissez pas tomber."

Severus l'avait soigneusement examiné jusqu'à son avertissement.

Il leva les yeux et se moqua d'elle. "Merci, Miss Granger, sans votre avertissement, il ne me serait
jamais venu à l'esprit d'être prudent avec une bombe."

Hermione ne cligna pas des yeux. "Préférez-vous que je ne mentionne pas que c'est délicat ?" Elle
haussa les sourcils. "Elle est conçu pour cibler la magie qui nous empêche d'entrer à Poudlard, donc
au plus haut vous pouvez la placer, au mieux ce sera. La tour d'astronomie serait idéale. Elle a un
certain pouvoir comburant, mais elle est principalement conçu pour briser les barrières, plus elle est
basse à la détonation, moins elle aura d'impact. Au moins - eh bien, elle est entièrement basé sur
l'arithmancie - je ne pouvais pas vraiment la tester."

"Je suis submergé de confiance," répondit Severus, le regardant à nouveau.

Hermione était si nerveuse que sa poitrine en était fracturée. Dernièrement, c'était une douleur
constante et grinçante jusqu'à ce qu'elle puisse à peine respirer.

"J'ignorais que vous aviez ajouté la fabrication de bombes à votre répertoire," déclara Severus après
une minute.

Hermione retira un lourd tablier et des gants en peau de dragon et baissa les yeux sur ses mains,
grimaçant. Sa peau était tachetée de brûlures, et plusieurs doigts étaient verts et flétris; elle devrait
découper le tissu restant et le repousser. Les vêtements de protection et les protections avaient un
effet limités lorsque l'on travaillait avec des matériaux spécifiquement choisis pour leur capacité à
détruire la protection.

Elle frotta ses doigts ensemble et regarda la peau se fissurer et tomber, laissant ses os exposés par
endroits.

Elle grimaça et enroula soigneusement des bandages infusés d'essence de Dittany autour de ses
mains. "J'ai commencé après que nous ayons entendu parler de l'hôpital albanais - juste la théorie.
Je n'ai pas compris les rapports et je me sentais coupable que c'était peut-être en partie de ma faute
si l'hôpital avait été pris pour cible. J'ai pensé que je devrais au moins savoir ce qui est arrivé à tout
le monde là-bas. Et - après le raid sur les laboratoires de la Division des Malédictions - j'avais tout,
mais ça ne valait même pas la peine d'essayer de proposer à l'Ordre d'utiliser une bombe."

Elle haussa les épaules et commença à emballer ses affaires dans toutes leurs boîtes et conteneurs
soigneusement scellés et rembourrés pendant que Severus regardait.
Ils se trouvaient dans une grange abandonnée à la campagne que l'Ordre avait sectionnée pour
qu'Hermione y travaille. Au départ, il n'y avait eu que des objections sans enthousiasme lorsque
l'idée d'utiliser une bombe avait été proposée, mais à la fin l'Ordre avait accepté. Personne n'avait
une meilleure idée, et après six mois et des dizaines de victimes des tentatives, il y avait un
sentiment de désespoir brut chez tout le monde.

Hermione plaça avec précaution une fiole, encore à moitié pleine de liquide argenté scintillant, dans
une boîte protégée et la scella avec plusieurs sorts de protection. "Quand Bill a apporté son analyse
des protections à Poudlard le mois dernier, j'ai réalisé qu'il y avait une chance que je puisse
combiner le charme et l'arithmancie avec l'utilisation traditionnelle des potions et de l'alchimie pour
les explosifs. Je relisais la collaboration de Dumbledore avec Flamel sur les utilisations du sang de
Dragon et j'avais l'idée qu'il réagirait avec le nitrate d'argent dissous dans du sang de Licorne assez
puissamment pour dissoudre les protections. Le principal défi était de trouver un moyen de le
suspendre dans quelque chose qui pourrait pénétrer et adhérer à la magie, alors j'ai utilisé du Venin
de Manticore pour l'émulsionner. La détonation est principalement destinée à créer un rayon de
souffle suffisamment grand pour
déstabiliser et effondrer les protections lorsque le solvant les frappe. J'ai revu les chiffres des
dizaines de fois avant de présenter la proposition à Maugrey; Je suis presque sûre d'avoir tout
calculé correctement."

Elle se surprit à déambuler et s'arrêta, levant les yeux vers Severus.

Pendant qu'il l'étudiait, ses yeux brillaient. Puis sa bouche se pinça et il fixa la bombe entre eux.
"Les potions et la guérison sont-elles des carrières si fastidieuses en temps de guerre que vous
devez inventer un tout nouveau champ de magie pour vous en préoccuper ?"

Hermione sentit ses joues se réchauffer. Ses yeux baissèrent alors que le coin de sa bouche se
déplaçait. "Je pensais que cela semblait être une manière logique de combiner les branches."

"Vous le ferez," dit Severus avec un reniflement étouffé. "Si cela explose prématurément, j'espère
que vous vous souviendrez de toutes les occasions où j'ai répondu à vos questions incessantes en
vous rappelant que ce n'est pas parce qu'une chose peut être imaginée par vous que vous devez la
tenter."

Il soupira. "Vous avez toujours été une élève insupportable à enseigner." Il eut une pause alors qu'il
regardait à nouveau la bombe. "Ceci en est précisément pourquoi."

Hermione baissa la tête pour cacher un sourire.

Cette nuit-là, elle transplana à Whitecroft et attendit près d'une demi-heure avant que Drago
n'apparaisse.

Elle avait à peine vu Drago depuis son retour de voyage. Il avait apporté le rapport occasionnel et
de nouveaux avertissements selon lesquels Voldemort se préparait probablement à son propre coup
final. Plus de Mangemorts que simplement Lucius étaient ramenés en Angleterre.

Elle avait décidé, depuis le début, de ne pas mentionner sa dernière occupation au sein de l'Ordre.

Quand il apparut dans la cabane, il était vêtu de robes formelles et son expression était renforcée.
C'était comme s'il s'était attendu à la trouver en train de saigner à mort sur le sol.
Le soulagement envahit son visage alors qu'il la regarda. "Je ne peux pas rester à moins que ce soit
une urgence, je suis à un dîner. Qu'est-ce qu’il y a ?"

Elle voulait tendre la main et le toucher, mais elle se retint. Ses doigts n'avaient toujours pas
complètement guéri; elle avait soigneusement utiliser une potion glamour pour cacher les
cicatrices.

"J'ai été envoyée pour te dire que la Résistance attaquera Poudlard dans deux jours. Ça
commencera précisément à midi."

Sa mâchoire trembla. "Je suppose que tu ne seras pas là-bas."

Hermione acquiesça. " Je serai à l'hôpital."

Ses yeux se plissèrent alors qu'il continuait à l'étudier. "L'Ordre a-t-il trouvé un chemin à travers les
protections ?"

Hermione ne réagit pas. "Oui. Les quartiers ont été pris en compte."

"Que veux-tu que je fasse ?"

Elle se lécha les lèvres et enroula sa main gauche en un poing serré. "Harry sera là. Nous voulons
une confrontation finale, mais avant de pouvoir le faire, nous devons tuer Nagini. Harry dit qu'il est
sûr qu'elle est une horcruxe. Soit la faire venir, soit trouver un moyen de la tuer quand elle sera
laissée pour compte."

Ses yeux brillèrent. "Si le Seigneur des Ténèbres apparaît, elle sera là."

"Bien." Hermione fit un signe de tête prononcé. "C'est tout ce dont nous avons besoin."

Elle se tourna pour partir, mais Drago s'avança et attrapa son bras. Ses yeux étaient sombres alors
qu'il se rapprocha d'elle. "Reviens. Ce soir."

Elle secoua fermement la tête. "Tu as dis que nous ne pouvions pas, Drago. Ce n’est pas le moment
de prendre des risques."

Elle essaya de reculer, mais son autre main attrapa sa hanche, et il la poussa contre la porte. Il
semblait avoir oublié que c'était lui qui ne pouvait pas s'attarder.

"Je veux te voir." Il glissa sa main le long de son bras jusqu'à sa mâchoire, inclinant son visage vers
le sien.

Le souffle d'Hermione se retenu et elle frissonna.

Elle avait froid. Elle avait tellement froid et il avait l’air si chaud.

Ce pourrait être la dernière fois.

Elle hésita. "Très bien. Je viendrais. Tu dois y aller maintenant."

Il la lâcha. "Je t'appellerai."

Elle hocha la tête et il disparut sans un son.


Elle retourna à Place Grimmauld et finit soigneusement de soigner ses mains jusqu'à ce que les
cicatrices soient presques indétectables. Les cicatrices sur sa main droite avaient disparu, mais à
moins qu'elle ne les cherche sous une certaine lumière, elles se voyaient à peine.

Elle traça ses doigts le long de son sternum. Avec le traitement, les cicatrices sur sa poitrine
s'étaient estompées de sorte que la blessure était moins mutilée. L'intérieur de ses seins avait été
couvert de brûlures à l'acide jusque dans le tissu mammaire, qu'elle avait réussi à restaurer quelque
peu. La cicatrisation, cependant, était permanente. Le mieux qu'elle pouvait faire était de les traiter
pour que le tissu cicatriciel soit élastique et ajouter des glamours cumulatifs afin que la blessure
s'estompe et devienne moins décolorée et moins douloureuse.

Il était trois heures du matin lorsque sa bague brûla.

Drago apparut à l'instant où elle entra dans la cabane et ils transplanèrent. Elle se retrouva écrasée
contre le mur alors que ses lèvres trouvaient les siennes, et l'embrassait voracement.

Elle le serra fermement, passant ses mains le long de ses épaules, désespérée de le sentir. Ses doigts
étaient trop sensibles à cause de toute la nouvelle peau qu'elle avait faite repoussée.

Elle gémit doucement contre ses lèvres alors que ses mains glissaient le long de sa gorge pour
bercer sa mâchoire, et il se recula pour l'étudier, ses yeux perçants captant chaque détails de son
visage.

Un jour je vais l'aimer dans un moment qui ne sera pas volé, se promit-elle.

"Tu vas bien ? Ça va ?" demanda-t-il en l'étudiant.

"Oui. Je vais bien. Je vais bien. Est-ce que tu vas bien ? As-tu été blessé ?" Elle agrippa ses mains
dans les siennes.

Drago laissa tomber son front contre le sien. Ils restèrent une minute avant qu'il ne laisse ses mains
libres et tourna son visage pour étudier à nouveau ses yeux. Elle savait qu'elle avait l'air fatiguée,
plus mince et grise de rester à l'intérieur avec peu de soleil. Elle lui fit un sourire pâle en croisant
son regard.

"J'aurais dû t’appeler plus tôt." Ses doigts traçaient le long de ses pommettes comme s'il s'attendait
à ce qu'elle se brise dans ses mains.

Elle secoua la tête.

"Ça n'aurait pas valut le risque. On ne devrait pas faire ça maintenant. Je n'aurais pas dû venir," dit-
elle alors que sa prise sur sa robe se resserrait. Elle attira sa bouche contre la sienne. Alors qu'il
l'embrassait, il l'éloigna du mur et la fit reculer vers le lit.

Le tic-tac régulier de l'horloge sur le mur ressemblait à un compte à rebours.

Elle déboutonnait habituellement ses vêtements, ou tirait dessus jusqu'à ce que les boutons cèdent,
mais à la place, elle sortit sa baguette et marmonna un sort qu'elle avait utilisé mille fois à l'hôpital.
Ses vêtements vacillèrent et s'éloignèrent de lui. Elle répéta le sort sur ses propres vêtements.

"Efficace," dit-il dans un souffle alors que sa main glissait le long de sa colonne vertébrale nue.
Elle eut un halètement haletant alors que sa peau se pressait contre la sienne. "Je ne veux pas perdre
de temps."

Elle fit courir ses doigts le long de son cou et le long de ses épaules. Elle était si désespérée qu'elle
pouvait sentir son cœur battre dans sa poitrine lorsqu'il cambrait son corps contre sa poitrine et
l'embrassait sur ses seins et le long de son ventre alors qu'il la repoussait dans le lit.

Elle tendit la main vers lui, tirant sur ses épaules. "S'il te plaît, Drago - nous n'avons pas le temps
d'aller lentement. Je ne peux pas revenir demain."

Il souleva sa bouche de sa hanche, et elle fit courir ses doigts le long de sa mâchoire, sentant le
léger chaume sous ses doigts. Elle le remonta le long de son corps et traça légèrement ses doigts sur
sa nuque alors qu'elle l'embrassait, écartant ses jambes et les enroulant autour de ses hanches.

Elle ne ferma pas les yeux. Elle les garda ouverts et l'étudia, mémorisant tout sur son visage. Elle
regarda la façon dont ses yeux scintillaient et changeaient de couleur lorsque les pupilles se
dilataient, argent, gris, mercure, diamant et glace. Elle voulait l'encrer dans sa mémoire comme il se
sentait sous ses mains; les tendons de son cou et la courbure de ses os; le goût de sa peau et l'odeur
de mousse de chêne, de papyrus et de cèdre dans sa peau lorsqu'elle enfouit son visage dans son
épaule.

Il entrelaça leurs doigts alors qu'il poussait en elle. Son expression était d'une adoration possessive
et brûlante et d'une faim qu'elle pouvait ressentir dans son âme.

Elle l'embrassa. Elle l’embrassa en fermant les yeux.

Ne laissez pas cela être la dernière fois. Ne laissez pas cela être la dernière fois. Elle se le répétait
encore et encore en enroulant ses bras autour de son cou.

Drago la ramena contre sa poitrine, sa tête appuyée contre le dessus de la sienne, ses doigts
dessinant des runes et des motifs sur sa peau.

Je vais prendre soin de toi. Je vais toujours prendre soin de toi. Je vais prendre soin de toi. Je vais
prendre soin de toi.

Les mots étaient silencieux, mais elle pouvait les entendre dans le mouvement de l'air, et sentir le
mouvement faible et rapide de sa mâchoire alors qu'il les prononçait. Encore et encore, jusqu'à ce
que sa gorge soit épaisse.

Elle ferma les yeux pendant plusieurs minutes avant de s'asseoir et de regarder attentivement
Drago.

Alors qu'il la regardait, ses yeux d'argent vif étaient gardés. Elle l'étudia, le mémorisa; cet aspect de
lui qui était lui était propre.

Elle entrelaça ses doigts avec les siens et traça ses doigts trop sensibles le long des arrêtes de ses
articulations. Sa bouche se tordit et elle hésita.

"Drago," dit-elle finalement, "il y a une chance - nous espérons que la guerre se terminera à
Poudlard. Nous ne - nous ne savons pas combien de temps nous allons durer encore, si ce n'est pas
le cas."
Ses doigts tremblèrent.

"Si ce n'est pas le cas..." Elle eut un rire serré et à moitié sanglotant, "eh bien, nous continuerons
d'essayer alors, je suppose. Mais - si c'est le cas. Si c'est le début de la fin de la guerre, tu" elle se
mordit la lèvre et hésita, "ton vœu d'aider l'Ordre sera accompli, et si tu restes et essayes de garder
ta couverture en place pour nous aider, tu risques de violer le vœu secondaire que tu as fait. Alors -
tout ça pour dire que, si Harry parvient à vaincre Tu-Sais-Qui mardi, tu devras partir," elle leva les
yeux de sa main et rencontra ses yeux "tu devras t’enfuir.

L'expression de Drago n'était pas tellement surprise.

Hermione baissa les yeux et joua avec la bague à sa main. "Je - il y aura des choses pour lesquelles
on aura besoin de moi, donc je ne le ferai pas - je ne pourrai pas partir avec toi - si nous gagnons.
Mais tu devras partir quand même."

Drago se moqua. "Je ne vais pas partir sans toi, Granger, je..."

Sa gorge se serra. Elle pressa ses doigts sur ses lèvres et rencontra ses yeux. "Tu devras t’enfuir. Si
tu es capturé, je ne pourrai peut-être pas te protéger. Si tu es jugé, même si Maugrey et moi
témoignons pour toi, tu pourrais toujours être embrassé ou exécuté. S'il meurt - dès qu'il meurt -
pars. Tu seras enfin libre. Ce sera ta vie, Drago."

Il s'assit, son expression méprisante. "Je ne te laisserais jamais derrière moi."

L'estomac d'Hermione tomba et elle secoua la tête, baissant les yeux. "J'y réfléchis depuis un
moment. Drago, je dois rester. Mon travail commence après les batailles. À la fin, les choses
pourraient être compliquées. Les Mangemorts seront désespérés. Tu serais à attraper en haute
priorité, et je ne sais pas si je serai en mesure de te protéger - là-bas - il y en aura beaucoup qui en
sortiront."

Il se pencha en avant et lui saisit la main. "Tu es mienne. Maintenant et après la guerre. C’est ton
serment, tu l'as juré."

"Je le suis." Elle leva les yeux et rencontra ses yeux. "Je te l’ai toujours promis, et je le
pensais vraiment. Pour toujours, aussi longtemps que je vivrais. Mais...," sa poitrine se serra et sa
mâchoire trembla, "je ne serai pas prête à partir quand tu en auras besoin. Je ne veux pas que tu
risques de te faire prendre parce que tu m'attends."

Les yeux de Drago se rétrécirent en fentes. "Combien de temps penses-tu que j'attendrai ?"

Les yeux d'Hermione baissèrent. "Je ne sais pas. C'est pourquoi je veux que tu partes sans moi."

"Tu en as une idée, j'en suis sûr."

Elle secoua la tête. "Je ne sais pas à quelle vitesse les choses évolueront. Il se peut que j'aie la
chance de partir une fois que
l'hôpital se sera calmé. Mais - si nous avons des prisonniers et des victimes du Sussex, je serai
responsable de les soigner - la dernière fois - l'année dernière, ça à duré plusieurs mois. Les procès
pourraient commencer d'ici là, et puis - je ne pourrais peut-être pas - partir. Je ne veux pas avoir à
m'inquiéter que tu essaies de venir me chercher et de te faire prendre."

"Tu parles de ton procès; pour tes crimes de guerre présumés." Son ton était accusateur.
Hermione détourna les yeux. "Je suis sûre que ce ne sera pas pour longtemps. Une fois que je serai
libre, j'irai quelque part où tu
pourras me trouver. Ce sera - ce sera bon pour toi - d'avoir un peu de temps pour te retrouver seul."

"C'est pour ça que tu es venu ce soir ? Parce que tu voulais me dire ça ?" Il y avait un air ironique
dérisoire dans son ton.

Il saisit sa main et la tira vers lui jusqu'à ce que leurs visages se touchent presque et glissa une main
dans sa gorge.

"Tu es à moi. Tu es mienne. Tu l'as juré. Ton putain d'Ordre m'a vendu pour gagner du temps.
Si quelqu'un essaie de te mettre dans une cellule pour se rendre héroïque, je le tuerai."

Il n'a pas attendu qu'elle réponde; il l'embrassa comme s'il essayait de la marquer avec ses lèvres.
Elle enroula ses bras autour de son cou et lui rendit son baiser.

Lorsque les aiguilles de l'horloge indiquaient cinq heures pile, elle se recula. "Je dois partir. J'ai
plus de travail."

Elle se redressa rapidement et tira sa baguette pour transplaner. Puis elle hésita et se dirigea vers
Drago.

"Sois prudent, Drago. Et juste - garde à l'esprit ce que je t’ai dis, si tu en as l'occasion…"

Son expression était si dure qu'il aurait pu être sculptée dans le marbre.

"Je te verrai après la bataille."

Ses doigts tremblaient. "S'il te plaît, fais attention, Drago."

Ne meurs pas. Les mots non prononcés flottèrent dans l'air.

Elle déglutit et transplana.

Place Grimmauld était presque palpitant avec une activité nerveuse. Il y avait des dizaines de chefs
de la Résistance dont Hermione ne connaissait même pas les noms dans la salle de guerre,
rencontrant Maugrey et le reste de l'Ordre. L'attaque était planifiée à la fois comme un sauvetage et
une confrontation finale.

Hermione était dans la salle d'hôpital travaillant sur les préparatifs avec Poppy, Padma et les autres
guérisseurs et infirmières de terrain de la Résistance.

Au milieu de l'après-midi, le Setter Irlandais Patronus de Bill arriva à Place Grimmauld à la


recherche de Maugrey. Alastor partit, laissant Remus et Tonks diriger les réunions pendant une
heure.

Hermione alla rendre visite à Ginny. C'était hors programme, mais elle ne savait pas combien de
temps elle aurait à lui consacrer les prochains jours.

Elle tendit à Ginny une contre-potion pour le glamour de l’Éclabouille et agita sa baguette pour
supprimer les sorts de glamour supplémentaires sur l'estomac de Ginny.
"Comment ça va ?" demanda-t-elle, s'asseyant alors que la peau de Ginny s'éclaircissait, et son
estomac se gonfla lentement en une bosse placée bas dans son bassin.

"Je perds un peu la tête, surtout quand je peux entendre tout le monde se précipiter ici pour se
préparer pour demain," répondit Ginny. Son visage était pensif et plein de regret, mais ses yeux
étaient brillants. "Penses-tu que cela pourrait vraiment être la bataille finale ?"

Hermione remua une épaule et détourna les yeux. "Si ce n'est pas le cas, je ne sais pas ce que nous
allons faire."

"Regarde, il est réveillé. Tu peux le sentir donner des coups de pied." Ginny attrapa la main
d'Hermione et la pressa contre son ventre, juste au-dessus de son os de la hanche. Il y eut une
pause, puis Hermione sentit un léger battement sous sa paume.

"Tu ressens ça ?" demanda Ginny.

"Oui, je l'ai sentis." Il y eut un autre battement puis une immobilité pendant plusieurs minutes.

"Il s'est probablement rendormis" remarqua Ginny, faisant la grimace. "Tu devrais le sentir la nuit,
je pense qu'il fait des roulades."

"Je me demande d'où il tire ses gènes de troubles insomniaques," déclara Hermione d'une voix
sèche en caressant ses doigts le long de l'estomac de Ginny.

"Peux-tu l'imaginer à Poudlard un jour après la fin de la guerre ?" Les yeux de Ginny brillaient.

Hermione rencontra le regard de Ginny et réussit un sourire pâle en retirant sa main. "Je plains les
professeurs."

Hermione agita sa baguette et releva tous les diagnostics.

Ginny posa sa main sur le poignet d'Hermione. "Tu n'en as pas besoin. J'ai pratiqué et je peux
pratiquement faire tous les examens. Parle-moi simplement. Comment va Harry ? Est-ce que Ron
va bien ? As-tu vu maman récemment ? J'ai toutes ces lettres de leur part, mais ce n'est toujours que
la moitié de l'histoire."

"Harry est..." Hermione hésita et rangea sa baguette, "Eh bien, il va mieux en ce moment. Padma et
moi l'avons eu à l'hôpital ces dernières semaines, pour prendre son poids et surveiller son sommeil.
Donc, il - il semble un peu mieux, je pense. Il a encore beaucoup de cauchemars, j'ai essayé de le
faire pratiquer l'Occlumencie, mais il ne m'écoutera pas à ce sujet. Avec l'attaque à venir, il a
finalement arrêté de se faufiler et de se battre. Mais il se rattrape en fumant davantage." Hermione
poussa un petit soupir. "Il a été très calme ces derniers temps, même avec Ron."

Hermione s'agita avec ses ongles. "Ron - Ron tient bon. Il sait qu'Harry compte sur lui, mais il a
toujours le cœur brisé à propos de Lavande, et il pense toujours que la mort de Kingsley est de sa
faute. Mais il - il s’accroche."

"Tu penses que ça fonctionnera demain ?"

Hermione avait l'impression qu'il y avait un creux d'acide dans son estomac. "Eh bien, les chiffres
d'Arithmancie sont bons. Flitwick et Minerva ont tous deux examiné ma théorie, et jusqu'à présent,
nous n'avons rien entendu qui indique qu'elle a explosé prématurément." Son cœur battait
violemment dans sa poitrine et elle parlait de plus en plus rapidement. "Si ça ne se passe pas, la
plupart de la Résistance sera là pour attendre et..."

"Je ne faisais pas référence à ton rôle. Je voulais dire, penses-tu que l’Ordre peut gagner demain ?"

Hermione déglutit, la bouche sèche. "Nous allons essayer." Elle regarda vers la porte. "Ginny, je ne
peux vraiment pas rester. Je suis censé prendre une potion de sommeil sans rêve et me reposer
quelques heures avant demain. J'ai encore milles choses à faire."

"Oh c'est vrai. Bien sûr." Ginny se dégonfla. "Je ne te garderais pas."

Hermione sortit des flacons de potion pour restaurer le glamour des éclaboussures et regarda
attentivement pour s'assurer qu'ils prenaient effet correctement.

"Je te ferais savoir comment ça se passe, dès que nous le saurons," déclara Hermione en jetant un
coup d'œil vers la porte.

"Dis à Harry que je l'aime. Dis-lui que je crois en lui." La voix de Ginny trembla.

Hermione se retourna et lui fit un petit sourire. "Je le ferais."

C'était aux premières heures de la matinée que des groupes de la Résistance ont commencé à se
diriger vers l'Écosse. Hermione vérifia trois fois les inventaires de potions. Padma avait déjà vérifié
l'inventaire, mais il y avait des potions qu’elle ignorait à propos desquelles Hermione voulait
compter sur les stocks. Elle était à mi-chemin de son décompte lorsqu'elle sentit ses protections
personnelles enfreintes.

Elle referma un compartiment et comptait des flacons de Poussos quand Harry apparut à la porte.

Elle fit une pause et le regarda.

Harry venait rarement la voir avant de partir. Il partait en mission sans un mot, comme si laisser les
choses ouvertes signifiait qu'ils continueraient sûrement une fois de retour. Ou il s'arrêtait pour dire
rapidement: « Je pars. On se voit dans deux semaines. »

Il n'y avait jamais aucune mention de risque. C'était comme les vacances d'été à l'école. Juste une
brève séparation. Les retrouvailles ont toujours été considérées comme inévitables.

Il avait l'air différent. Son séjour à l'hôpital lui avait permis de remplir légèrement ses traits, et ses
yeux semblaient moins ternes et enfoncés. Sa peau était pâle mais pas si grise.

Il y avait un désespoir pensif en lui. Le garçon maigre dans des vêtements surdimensionnés avec
des lunettes cassées, qui avait acheté un chariot entier de collations pour son ami. Il sentait
consummé. Pas physiquement, mais émotionnellement; comme s'il avait été battu dans le sol.

Hermione l'étudia en silence pendant plusieurs secondes.

"Qu'est-ce qu'il y a, Harry ?"

Sa voix était douce, prudente. Une voix qu'elle avait apprise à l'hôpital.

Le coin de sa bouche se tordit et il pencha la tête sur le côté. "Je pense que ça va être la fin."
Hermione lui fit un petit sourire. "Je l’espère. J'espère que nous avons raison à ce sujet."

"Je..." Harry commença à parler puis se tut. Il s'agita avec la poignée de la porte. "Je - je vais
essayer de le tuer. Je n'en ai parlé à personne d'autre. Mais je continue de penser à la prophétie. Si
c'est réel, je dois le tuer. Je ne pense pas que je puisse à nouveau combattre cette guerre."

Hermione s'avança et prit sa main, entrelaçant ses doigts avec les siens et le regardant dans les
yeux.

"Je crois en toi, Harry. Je t'ai dis quand tu avais onze ans que tu étais un grand sorcier. Je n'ai jamais
cessé d'y croire."

Harry lui donna un sourire pâle, mais il disparut aussi vite qu'il apparut. Il la regarda fixement, et il
ressemblait presque à un fantôme. Comme si ses doigts pouvaient soudainement tomber entre sa
main.

"Hermione, je pense que je vais mourir aujourd'hui."

Elle le fixa. Elle ne l'avait jamais entendu dire quelque chose de tel auparavant. Peu importe la
bataille, peu importe la blessure, peu importe les chances; Harry avait toujours cru qu'ils
arriveraient au lendemain.

"Non !" Sa voix claqua comme un fouet. "Non. L'Ordre tout entier et la plupart des Résistants
seront là-"

"Hermione..." Harry l'interrompit d'une voix ferme. Il laissa échapper un petit souffle et baissa les
yeux sur leurs mains. "Je peux le sentir. J'ai pensé - pendant un moment j'ai pensé qu'il y en aurait
plus" Son épaule se tordit et ses lèvres se pressèrent l'une contre l'autre. "Que gagner ne serait que
le début. Mais - je - je pense que tu avais raison. Tu as toujours eu raison. La guerre... va être tout
ce qu'il y a pour moi."

Hermione avait l'impression d'avoir été frappée. Elle serra sa main plus fort. "Ce n'est pas comme
ça que je le pensais, Harry. Ce n'est pas comme ça que je l'ai pensé. Tu ne peux pas aller à Poudlard
aujourd'hui avec cet état d'esprit. Cela fonctionnera. Je te le jure - les équations sont parfaites - je
les ai vérifiées cent fois. Nous pouvons gagner. Tu peux le faire. Ginny t'attends..."

"Hermione, arrête." Harry la coupa. "Je dois te dire tout ça avant de partir."

Il prit une profonde inspiration. "Je suis désolé qu'il m'ait fallut si longtemps pour te croire. Je
voulais que tu te trompes sur tout ça. Je n'avais pas réalisé à quel point j'étais en colère contre toi
simplement parce que je voulais que tu te trompes. Je... je n'ai pas le temps de me rattraper."

Il parlait de plus en plus vite comme s'il manquait de temps. Comme s'il pouvait voir les minutes
restantes de sa vie, et il y en avait peu.

"Je sais que je ne devrais pas être ici pour te demander quoi que ce soit mais... mais... je veux te
demander de prendre soin de Ginny pour moi. Au cas où je mourrais." Sa prise sur sa main se
resserra davantage. "Je ne sais pas ce qui va se passer aujourd'hui. Je veux savoir que quelqu'un
prendra soin d'elle. Elle ne peut pas se protéger si elle est malade, mais je sais que toi - toi - tu feras
tout ce qu'il faut pour la protéger. Je veux savoir qu'elle ira bien, quoi qu'il arrive. Je sais que si elle
est avec toi, elle le sera."
"Harry, tu reviendras."

L'irritation éclata dans les yeux d'Harry, mais avant qu'il ne puisse parler, il y eut un bruit derrière la
porte.

Hermione leva les yeux et trouva Ron passant la tête à travers la porte. "Harry, nous devons y aller.
Tout le monde t’attends en bas."

"Très bien. J'arrive." Harry lâcha prise et recula. Il jeta un dernier regard à Hermione et un petit
salut avant de descendre les escaliers. Hermione le regarda jusqu'à ce que sa tête disparaisse de sa
vue.

Ron s'attarda jusqu'à ce qu'Hermione le regarde. "Il va bien ?"

Les yeux d'Hermione se détournèrent. "Il voulait que je promette de m'occuper de Ginny, au cas où
il mourrait aujourd'hui. Ron, surveille-le."

L'expression de Ron se resserra, mais il ne sembla pas surpris. "Je le ferais. Partout où Harry ira, je
ne serai jamais à plus de quelques pas derrière lui."

Sa bouche s'ouvrit avant qu'elle ne sache quoi dire. "Sois prudent, Ron." Elle tendit la main vers lui.
"Ramène le."

Il lui donna un sourire tordu qui n'atteignit pas ses yeux.

Il était si âgé par la guerre. Son visage étroit était décharné. Ses pommettes saillaient et ses traits
étaient ridés. Les stries grises dans ses cheveux étaient devenues plus épaisses. Il avait l'air
tellement plus âgé que vingt-deux ans. La mort de Lavande avait éteint une partie de la lumière en
lui.

Hermione ne l'avait même pas su. Elle n'avais pas remarqué leur relation jusqu'à ce qu'elle
disparaisse.

Ses yeux bleu pâle avaient encore de l'acier en eux. "Je le ramène à chaque mission. C'est mon
travail."Il jeta un coup d'œil vers les escaliers, et Hermione put dire que son esprit était sur la
journée à venir. "Prends garde, Mione. Celle-ci pourrait frapper durement la salle d'hôpital."

Elle fit un signe de tête tremblant.

"Bien. Eh bien, ils m'attendent maintenant." Ron posa sa main sur son épaule pendant un moment
et se tourna pour partir.

Hermione se tenait seule dans l'armoire à potions, essayant de se souvenir du moment où elles
avaient cessé de s'étreindre au revoir.
Flashback 36

Juillet 2003

Les heures du 1er juillet passaient. Hermione et les autres guérisseurs se tenaient dans le hall,
regardant l'horloge. Attendant. Il y avait peu de conversation.

Hermione se tenait près de la fenêtre, dessinant des runes sur le verre, cachant soigneusement
chaque pensées de Drago de son esprit. L'effroi était tordu à travers elle comme une vigne
envahissante. Ses yeux se tournaient vers l'horloge. Il était presque midi. Ses mains se mirent à
trembler légèrement. Elle agrippa le cadre de la fenêtre tout en continuant à regarder l'horloge.

Seamus avait promis d'envoyer un patronus.

Quand l'horloge sonna midi, Hermione se leva, trop effrayée pour même respirer alors qu'elle
regardait les minutes continuer à s'écouler.

Il n'y avait rien.

Tu l'as mal fais. Tu as fait une erreur. Tu as mal calculé. Ils t’ont tous fait confiance et tu as mal
calculé quelque chose.

Elle continua à fixer ses mains jusqu'à ce que la pièce commence à se brouiller. Ses doigts et ses
bras commençèrent à piquer alors qu'elle continuait à regarder silencieusement l'horloge. Son cœur
battait si violemment qu'il y eut une vive sensation de coup de couteau dans sa poitrine.

Un renard blanc et luminescent a soudainement fait irruption dans le hall. "Ça a marché ! Midi
exactement ! La bombe à décollé du sommet de la tour d'astronomie et a détruit les barrières."

Hermione resta figée jusqu'à ce que le renard disparaisse, puis elle eut un hoquet haletant et ses
genoux lâchèrent. Elle s'assit au milieu du sol en sanglotant. Sa poitrine était en feu comme si elle
se fracturait. Elle pressa ses mains contre son sternum en essayant de respirer, ses poumons
tremblant douloureusement.

Ça avait marché. Elle roula la tête et pressa sa mâchoire contre son épaule alors qu'elle luttait pour
se faire respirer. Il y avait des brûlures dans sa gorge et ses poumons. La bombe avait fonctionné.
Elle tremblait de soulagement. Il y avait des voix, mais elle ne pouvait pas les distinguer.

Elle pressa ses mains sur sa bouche et essaya d'arrêter de pleurer. Calme-toi. Calme-toi. Tu es en
service. Elle enfouit son visage dans le creux de son bras et sanglota de soulagement jusqu'à ce que
sa tête se mette à palpiter.

Une main chaude s'enroula autour de son coude et l'aida à se relever du sol.

"Allez, ma chérie," dit Poppy, enroulant un bras autour des épaules d'Hermione alors qu'elle
continuait à sangloter contre le dos de sa main. "On va t’apporter une tasse de thé. Padma appellera
si quelqu'un est amené."

Poppy conduisit Hermione dans le couloir jusqu'à la cuisine et la fit asseoir à table. Elle essuya ses
larmes sur son visage et ferma les yeux, se forçant à inspirer jusqu'à quatre, puis jusqu'à six jusqu'à
ce que sa poitrine cesse de spasmer. Son sternum lui faisait mal. Elle pressa sa main contre le
milieu de sa poitrine jusqu'à ce qu'elle sentit son rythme cardiaque ralentir.

La cuisine était étrangement silencieuse. Elle ouvrit les yeux et se retrouva entourée de dizaines de
projections diagnostiques. Poppy se tenait à côté d'elle, son expression tendue alors qu'elle
examinait et manipulait tous les différents sorts qu'elle avait jetés sur Hermione.

L'estomac d'Hermione tomba si brusquement que ses mains se crispèrent, une tension brûlant dans
sa colonne vertébrale comme si elle avait été électrocutée. Elle sortit sa propre baguette, bannissant
tout ce que Poppy avait lancé avec un mouvement tranchant.

"Je pensais que tu avais dis du thé, Poppy. La définition a-t-elle changé ?" Sa gorge était serrée et
de l'acide coulait des mots.

Poppy leva les yeux vers Hermione, son expression sans excuse. "Tu es peut-être une prodige de la
guérison, mais je suis une guérisseuse depuis des décennies de plus que toi. Tu - Tu devrais prendre
plusieurs potions pour ton anxiété."

Hermione poussa sa mâchoire, puis déglutit et baissa les yeux. "Je ne peux pas. Elles interfèrent
avec mon Occlumencie."

Poppy renifla. "L'Occlumencie est un pansement sur une malédiction bombarda. Tu ne répares rien
en te dissociant, tu le caches. Et-" son ton s'accentua "c’est de plus en plus exacerbé par ton
utilisation de la Magie Noire."

Hermione se raidit et leva rapidement les yeux. Poppy croisa son regard droit.

"Je ne suis pas une imbécile. Je soupçonne depuis longtemps quels types de sorts tu utilises
pour déconstruire et arrêter si rapidement certaines de ces malédictions du Sussex. Tu - tu"

La voix de Poppy se coupa et elle pressa ses lèvres l'une contre l'autre pendant plusieurs secondes,
la bouche tremblante. Elle prit une profonde inspiration. "La Magie Noire est cumulative. Esprit ou
corps, elle a un prix. Je n'ai rien dis jusqu'à présent parce que je sais que tu comprends le bilan
mieux que moi." Elle posa une main hésitante sur l'épaule d'Hermione. "Mais tu dois savoir que tu
atteins le point où les dégâts deviennent irréversibles."

La bouche d'Hermione se tordit et elle détourna les yeux, notant les sorts d'intimité qui avaient été
lancés dans la pièce.

"Je le sais."

Elle regarda ses mains. "Je... ce n'était pas... ça n'avait pas l'habitude de..." Elle se tut et sa main
monta inconsciemment à sa gorge, agitant sa chaîne vide. Elle secoua la tête. "Ça ne fait rien. Ça
n'a pas d'importance."

Elle leva les yeux vers Poppy avec un sourire pâle. "J'arrêterais quand la guerre sera finie.
J'arrêterais. Je le promets. Et je verrais aussi un guérisseur mental."

Poppy poussa un triste soupir et hocha la tête, frottant de petits cercles sur le dos d'Hermione. "Tous
les enfants devraient voir des guérisseurs de l'esprit. Toi et Harry en particulier. J'aurais aimé avoir
poussé Albus plus fort pour faire emmener Harry à St Mangouste."
Hermione cligna des yeux et fronça les sourcils. "Que veux-tu dire ?"

"Oh." Poppy poussa un autre soupir et son épuisement devint visible sur son visage. "Pendant la
première année d'Harry, après cette situation malheureuse avec le professeur Quirrell, quand je l’ai
examiné pour la première fois, je me suis inquiété de sa signature magique. Elle était irrégulière,
presque comme s'il en avait deux."

"Deux ?" Hermione fit écho, une sensation froide et rampante saignant lentement sur elle, comme
si de la glace glissait dans ses veines.

"Oui. Je n'avais jamais rien vu de tel auparavant. J’étais allée voir Albus à ce sujet. Il m’avait dit
que cela devait provenir du sortilège de la mort toutes ces années auparavant, qu'il devait avoir
séparé un petit morceau de la signature d'Harry. C'est tellement dommage que personne n'ait pensé
à le faire examiner lorsqu’il n’était un bébé avant qu'il ne soit laissé avec ses proches. Albus avait
regardé les diagnostics lui-même et avait dit qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. Quand j'ai fais
pression, il a dit qu'Harry serait probablement soumis à un examen approfondi et traumatisant à St
Mangouste par des chercheurs voulant l'utiliser pour étudier la malédiction de la mort. Albus disait
qu'il pensait que le problème finirait par se résoudre. Il semble que ce soit le cas, au fil des ans, les
signatures ont semblé rebondir."

Poppy pencha la tête sur le côté pensivement. "Mais... avec tous les maux de tête dont il souffre, je
me demande si cela ne s'est peut-être pas produit correctement."

Hermione avait l'impression d'avoir été frappée.

"Il y avait deux signatures magiques ? Pas une signature de malédiction résiduelle et une signature
magique ?" demanda brusquement Hermione.

"Magique seulement," dit Poppy en hochant la tête et en tendant la chaise à côté d'Hermione. Elle
s'assit avec un soupir. "J'ai essayée de trouver des traces d'un phénomène similaire dans l'histoire de
la guérison, mais je n'ai rien pu trouver de tel. Là encore, Harry est la seule personne à avoir
survécu à la malédiction meurtrière."

Les mains d'Hermione tremblaient. "Tu avais dis - je t’avais posé des questions sur sa signature
magique il y a des années. Tu avais dis qu’elle était bien. Que c'était normal pour Harry."

Poppy posa à nouveau sa main doucement sur l'épaule d'Hermione. "Je ne voulais pas que tu
t'inquiètes. Au moment où tu avais posé la question, elles étaient presque entièrement liées
ensemble."

La bouche d'Hermione se tordit et elle lutta pour trouver des mots pour poser la question suivante.
"C'était donc la même signature ? Le plus petit morceau était identique ?"

"Pas exactement. En raison de la scission, Albus avait déclaré qu'elle s'était développé de
manière unique…"

Hermione se leva si brusquement que sa chaise tomba en arrière, claquant sur le sol de pierre. "Ce
n'est pas comme ça que ça marche. Les signatures magiques sont basées sur l'âme, elles ne
se développent pas différemment. Je dois y aller."

Elle fuya la cuisine et courus à l'étage pour attraper sa cape et sa sacoche, puis accouru à la porte de
Place Grimmauld avant que quiconque ne puisse l'arrêter.
Elle transplana avec une fissure dure et réapparut à l'endroit désigné dans la Forêt Interdite que
l'Ordre avait choisi pour s'approcher de Poudlard.

Le château se tenait au loin. Même d'où elle se tenait, elle pouvait sentir la Magie Noire dans l'air,
mélangée à la saveur métallique de l'explosion. Elle se dirigea vers le château aussi vite qu'elle le
pouvait.

"Granger ?" Un combattant de la Résistance aux larges épaules apparut à côté d'un arbre, un
charme de désillusion disparaissant.

Elle le regarda brusquement. Elle le reconnut vaguement mais pas assez bien pour connaître son
nom.

"Qu'est-ce que tu fais ici, Granger ?"

"J'ai besoin de voir Harry." Elle le fixa, agrippant sa baguette si fermement qu'elle pouvait sentir le
bois mordre dans les os de sa main. Tout son corps était froid. "Je suis venu parce que j'ai besoin de
voir Harry."

L'homme avait l'air désorienté. "Il est au château. Tout le monde a emménagé. Il n'y a personne ici
à part des éclaireurs pour surveiller."

Hermione déglutit durement et acquiesça. "Alors dans ce cas j'irai au château."

Ils se dirigèrent vers la lisière de la forêt interdite. Elle pouvait voir la tour d'astronomie, fumante
et endommagée par l'explosion. Ils s’arrêtèrent près de plusieurs tentes très désillusionnées.

Hermione, qu'est-ce que tu fais ici ? Angelina est sortie d'une tente.

"J'ai besoin de voir Harry."

"Maintenant ? Est-ce que ça ne peut pas attendre ce soir ?"

Hermione se moqua. "Si ça pouvait attendre, je n'aurais pas transplané huit cent kilomètres."

"Très Bien. J'enverrai un mot. Reste ici au camp. Nous enverrons quelques personnes pour faire
passer le message à Harry."

Hermione déglutit et se résigna à attendre. Il y avait une sensation de brûlure au creux de son
estomac.

C'était comme des heures. Hermione rejoignit les guérisseurs sur le terrain dans la tente, soignant
les combattants blessés et déterminant qui devait être envoyé à Place Grimmauld.

Elle eu des bribes de rapports sur la façon dont les choses se passaient plus près du château. Après
que la bombe ait explosé, les barrières s'étaient entièrement effondrées. La Résistance s'était
installée rapidement. L'attaque avait pris la prison complètement au dépourvu. Au-delà des
barrières, la sécurité était étonnamment laxiste. Les gardes s'étaient repliés.

La Résistance détenait actuellement le hall d'entrée et le grand hall. Ils essayaient de renforcer leur
position avant l'inévitable contre-attaque.
Il y avait une énergie nerveuse sur la façon dont l'attaque s'était déroulée jusqu’à présent. Harry et
l'équipe qui s'était faufilé à Poudlard lors de l'attaque initiale n'avaient toujours pas réapparu.

L'air dans la tente était suffocant, rempli d'odeur de sang, de Magie Noire résiduelle et de potions.
La saveur salée et cuivrée du sang mêlé à la magie épuisée lui brûlait le nez.

Hermione travailla silencieusement, ses yeux se dirigeant fréquemment vers l'ouverture de la tente,
à la recherche d'Harry.

Finalement, le rabat de la tente fut poussé de côté, et Harry fit irruption, suivi de Ron et Fred. Son
cœur lui sauta dans la gorge alors qu'elle aperçut le visage pâle d’Harry.

Tu aurais dû le savoir. C'est ton meilleur ami, tu aurais dû t’en rendre compte.

"Hermione, que se passe-t-il ?"

Hermione se précipita à travers la tente vers Harry. Dès qu'il fut à portée de main, ses doigts
agrippèrent le tissu de sa chemise.

"Nous avons appris que tu étais ici lorsque nous avons rejoint l’entrée principale du château." Harry
était couvert de poussière et de crasse. Il se frotta le visage et laissa une bande de suie sur son front.
"Que fais-tu ici ? Est-ce que quelque chose est arrivé à Ginny ?"

"Non." Hermione secoua brusquement la tête. "Non. Ginny va bien. Elle est de retour à Place
Grimmauld. Viens avec moi, il y a une tente plus petite par là-bas."

Harry poussa un soupir de soulagement visible et la suivit. Son humeur pensive avait disparu. Ses
yeux étaient clairs. Il avait un air de concentration intense sur lui, comme lorsqu’il jouait au
Quidditch.

"Nous l'avons trouvé. Celui de Poudlard. Il était dans la salle sur demande ; c’était le diadème de
Serdaigle. Ron l’a coupé en deux avec l'épée de Gryffondor. Donc – il ne reste plus que le serpent
maintenant. Neville et..."

Hermione l'attira dans une petite tente et empêcha Ron et Fred de les suivre. "J'ai besoin de vérifier
quelque chose en privé," déclara-t-elle. "Ça ne prendra que quelques minutes."

Ron la regarda, les sourcils froncés. "Hermione, ce n'est vraiment pas - Harry est censé être..."

Son estomac se noua douloureusement alors qu'elle regardait le visage inquiet de Ron. "J'ai juste
besoin de quelques minutes. C'est important," reprit-t-elle.

Ron l'étudia et hocha lentement la tête. "Bien. Nous serons dehors alors."

Sa gorge était épaisse alors qu'elle fit un petit signe de tête en retour. "Merci."

Elle garda l'entrée, se retourna et trouva le visage interrogateur d'Harry.

Elle prit une inspiration frissonnante. "Harry, j'ai besoin que tu t'assois et que je vérifie quelque
chose. Je sais que cela semble être le mauvais moment, mais j'ai besoin que tu me fasses
confiance."
Elle le poussa sur une chaise et posa doucement ses doigts contre sa tempe, essayant de frotter la
saleté tachée sur son visage.
Alors qu'elle étudiait son visage, il y avait une sensation de douleur sur ses pommettes, et ses doigts
tremblaient légèrement.

Elle força ses murs d'Occlumencie à se mettre en place et retira sa main. Ses doigts étaient stables
et son attention chirurgicale était précise alors qu'elle projetait une projection diagnostique
complexe sur lui. Puis elle commença à marmonner des incantations dans sa barbe, tissant une toile
analytique de magie autour de lui.

Elle recula et étudia attentivement sa signature magique. S'il y avait eu deux signatures distinctes
dans le passé, il n'y en avait plus qu’une désormais. Elles s'étaient presque entièrement liées. Elle
essaya soigneusement de les séparer, essayant de discerner à quelles parties appartenaient, mais
elles étaient jointes et entrelacées.

Harry la regardait. "Hermione, qu'est-ce que tu fais ?"

Hermione l'ignora, observant attentivement la variance des projections alors qu'elle lui jetait un
sort. Cela n'eu aucun effet. Elle en essaya plusieurs autres.

Elle étudia la magie qu'elle avait tissée autour de lui. Il y avait une sensation douloureuse et pesante
dans sa poitrine. Elle cligna des yeux et rencontra les yeux d'Harry, tendant la main et posant une
main sur son épaule.

"Harry - j'ai besoin de toucher ta cicatrice."

"Non, ne le fais pas." Harry sursauta.

La prise d'Hermione sur son épaule se resserra jusqu'à ce qu'elle puisse sentir ses os à travers sa
veste. Il avait toujours été si maigre. "Harry, je dois le faire. Je suis désolée, je sais que c'est
douloureux, mais tu sais que je ne serais pas là si ce n'était pas urgent."

Harry hésita et déglutit alors qu'il la regardait. "Très bien. Tu peux le faire. Mais dis-moi pourquoi."

Hermione hésita, ses lèvres tremblantes. "Laisse-moi vérifier ça d'abord et je te dirais ce que je
fais."

Ses yeux scrutèrent son visage pendant un moment avant de faire un bref signe de tête.

Hermione murmura un sort et pressa la pointe de sa baguette contre la cicatrice éclair qui lui
coupait le front. À l'instant où sa baguette lui toucha la peau, Harry hurla entre ses dents, sa tête se
retournant violemment alors qu'il s'effondrait presque. La signature magique projetée devant lui
frissonna soudainement et certaines de ses parties devinrent lentement rouge sang, jetant un relief
saisissant quelles parties de la signature étaient étrangères. Il y avait des vrilles rouges se tordant et
se resserrant là où elles étaient enlacées et jointes à la plus grande signature magique.

Elles était identiques à la signature magique de la Coupe Poufsouffle.

Hermione secoua sa baguette en arrière avec un petit hoquet. "Oh mon Dieu."

"Qu'est-ce que c'est ? Hermione ! Qu'est-ce que qu’il l y a ?" Harry fixait la projection devant lui,
son visage mortellement pâle.
Hermione avait l'impression d'être broyée en poussière à l'intérieur. Elle écarta les lèvres, mais
aucun son ne sortit de sa gorge.

Elle se força à avaler et essaya à nouveau. "C'est - c'est un éclat d'âme, Harry. Il y a... il y a un
morceau de l'âme de Tom en toi."

La mâchoire d'Harry se relâcha, et il devenu gris alors qu'il continuait à regarder la projection
devant lui.

Hermione déglutit et sa mâchoire trembla. Elle tourna sa baguette dans ses mains avec des
doigts tremblants. "Le - l'âme se déchire lorsque le sortilège meurtrier est utilisé. À cause de la
façon dont la malédiction s'est retournée contre toi lorsque tu étais bébé, un morceau a dû être
coupé. Normalement, il serait placé à l'intérieur d'un objet - mais s'il était simplement laissé là - il a
dû s'être accroché à la seule chose vivante présente et il a essayé de s'intégrer à toi."

Sa poitrine était si serrée qu'elle pouvait à peine respirer. "Je suis vraiment désolée. J'aurais dû m'en
rendre compte plus tôt. J'aurais dû - si j'avais réalisée - je suis vraiment désolée, Harry."

Harry s'assit comme figé alors qu'il regardait sa signature magique et le fragment d'âme parasite qui
s'enroulait autour et à travers. La langue d'Hermione était caillée dans sa bouche, comme si elle
était sur le point d'être malade.

Elle essaya de penser à quelque chose, à n'importe quoi. Il devait y avoir un moyen de le sortir, de
le supprimer sans tuer Harry.

Drago pourrait avoir un livre dans sa bibliothèque qu'elle pourrait utiliser. La Résistance reculerait
et quitterait Poudlard. Elle devait éloigner Harry et s'offrir du temps pour faire des recherches; il y
avait peut-être quelque chose qu'elle pourrait faire. Elle avait juste besoin d'éloigner Harry. Ensuite,
elle pourrait aller voir Drago.

"Bien sûr." Harry eut un petit rire qui sortit Hermione de ses pensées. "Bien sûr - c'est que c’était
ça. «Aucun des deux ne peut vivre tant que l'autre survit. » J'aurais dû le deviner." Il émit un son, et
Hermione n'était pas sûre si c'était un autre rire ou un sanglot. Il se leva, bannissant les projections
autour de lui d'un mouvement de sa propre baguette. Puis il leva sa main et en pressa le talon contre
sa cicatrice.

"Pendant tout ce temps, je pensais que j'étais l'élu parce que Tom et moi étions similaires. Des
Sang-Mêlés, des orphelins, des baguettes jumelles, des fourchelangues..." Sa voix s'éteignit et il eut
un petit rire. "Pendant tout ce temps - je pensais le vaincre en rejetant la Magie Noire et en
choisissant toujours la lumière - même quand j'avais l'impression de devenir fou à cause du tirage
au sort. Je pensais que c'était de ça qu'il s'agissait. Que c’était quelque chose comme ça." Harry
émit un bruit d'étouffement. "Bien sûr que ce n'était pas le cas."

Il y eut un silence comme si un cœur s’était arrêté.

Puis il y eut un cri d'agonie au loin qui déchira l'air.

"Harry ! Nous devons y aller," hurla Ron à travers l'ouverture de la tente protégée.

Harry leva les yeux brusquement, mais ses yeux étaient loin comme s'il était dans un rêve. Il
regarda Hermione et ne sembla être qu'à moitié conscient d'elle. "Tu t'occuperas de Ginny, n'est-ce
pas ? Et dis à Ron après, qu’il était le meilleur partenaire qu'on puisse
demander."

Il se dirigea vers la porte et Hermione réalisa avec une horreur glaciale ce qu'Harry avait l'intention
de faire. Elle se jeta devant lui, agrippant ses bras et le forçant à s'arrêter.

"Non, Harry. Non, je peux résoudre ce problème. Nous avons l’horcruxe à Poudlard. Nous
reculerons. Donne-moi un peu de temps et je trouverai un moyen de le supprimer. Je suis sûre qu'il
y a un moyen. Je ferai des recherches. Harry - Harry." Elle essaya de le forcer à la regarder dans les
yeux. "Tu ne vas pas mourir aujourd'hui."

Harry tendit la main et toucha son visage du bout de ses doigts. Il l'étudia comme s'il la mémorisait.
Comme s'il ne l'avait pas revue depuis des années et ne s'attendait plus à la revoir.

"Tu es une bonne amie, Hermione. Tu as toujours cru en moi. Encore plus que je ne l'ai fais
parfois."

Elle tressaillit loin de son contact. "Nous enverrons un message à Maugrey et demanderons à tout le
monde de se retirer avant que d'autres Mangemorts n'arrivent. Harry - tu dois me laisser essayer de
trouver un moyen de l'enlever."

Harry secoua la tête et fit un sourire nostalgique. "Il est dans ma tête, Hermione. La connexion que
nous avons, c'est dans mon cerveau. Il n'y a aucun moyen sûr d'inverser la Magie Noire à long
terme dans le cerveau. C'est ce que tu as dis après avoir essayé de guérir Arthur."

Les doigts d'Hermione tremblèrent.

"Je trouverai un moyen. Je vais l'inventer si je le dois." La voix d'Hermione tremblait d'intensité.
"Tu dois me laisser essayer."

Harry attrapa son poignet et retira fermement ses mains de lui. "Hermione - je te l'ai dit ce matin,
c'est aujourd'hui le jour final. C'est comme ça que c'est censé être. Ni l'un ni l'autre ne peuvent
vivre, ni ne survivront. C'est comme ça que ça a toujours été censé être."

"Non ça ne l’est pas. Nous pouvons continuer à nous battre. Nous allons nous retirer..."

Il la dévisagea, son visage sérieux. "Des gens sont morts aujourd'hui, Hermione. Ils meurent depuis
des années, se battent pour moi, me protègent, viennent ici pour que je puisse entrer à Poudlard.
Toute ma vie - des gens sont morts en essayant de me protéger. Je ne peux laisser personne d'autre
mourir pour moi - pas quand je sais que j'ai le pouvoir d'arrêter tout ça. Cette guerre ne peut pas
durer plus longtemps. Elle doit prendre fin. C'est ce que je suis censé faire."

Il baissa les yeux vers le sol et la résolution de son expression se fractura quelque peu. "Tu
t'occuperas de Ginny, n'est-ce pas ? Et dis-lui - dis-lui qu'elle sera ce à quoi je pense - jusqu'à la
toute fin. "

Il commença à passer devant elle, mais Hermione l'attrapa à nouveau. Sa gorge se ferma, comme si
son désespoir l'étranglait.

"Harry - Harry - Ginny est enceinte."


Harry se figea comme si elle l'avait pétrifié. Puis il se retourna et la regarda, son expression
incompréhensible.

Hermione poussa un petit sanglot. Son cœur battait si fort qu'il avait l'impression d'être meurtri
dans sa poitrine. "Elle a réalisé qu'elle était enceinte en février et elle m'a demandé de le cacher
parce qu'elle craignait que ce ne soit trop pour toi de t’inquiéter. Mais elle est enceinte. C'est un
garçon. Il est attendu en octobre. Alors tu - tu ne peux pas mourir - parce que tu dois rencontrer ton
fils. S'il te plaît, viens avec moi..." Sa voix se brisa.

Harry secoua lentement la tête.

"Ne... ne me fais pas ça, Hermione. Ne dis pas quelque chose comme ça pour essayer de m'arrêter."

Des larmes froides s'échappaient du coin de ses yeux et sa voix tremblait avec intensité. "Je ne te
mens pas, Harry. Je te le jure sur ma magie. Elle est enceinte de presque six mois. Depuis qu'elle a
appris le sexe, elle l'appelle James."

Harry pâlit et émit un son douloureux au fond de sa gorge.

Le visage d'Hermione se tordit alors qu'elle essayait de ne pas pleurer. Elle le serra plus fermement.
"S'il te plaît - Harry. Allons trouver Alastor et demandons à tout le monde de se retirer."

Harry commença à trembler. Elle pouvait le voir vaciller.

"S'il te plaît, Harry."

Le bruit, les hurlements à l'extérieur devenaient de plus en plus forts. Elle entendit à nouveau Ron
crier. Harry sursauta et regarda vers l'ouverture de la tente.

Il baissa la tête pendant un moment, et il prit une profonde inspiration.

"Promets-moi que tu t'occuperas d'eux pour moi."

Hermione sentit quelque chose en elle se ratatiner et mourir. Ses mains tombèrent, tombant
mollement à ses côtés. Les doigts d'Harry s'élancèrent; il attrapa sa main droite et la saisit.

Ses yeux étaient désespérés. "Promets-le moi, Hermione. Promets-le moi."

"Je te le promets." Les mots semblaient arrachés à son cœur et lui remontaient la gorge. Ils
tombèrent comme du sang de ses lèvres. "Je m'occuperai toujours d'eux, tant que je vivrais."

Sa prise sur sa main se resserra et son corps s'affaissa de soulagement. Puis il lâcha prise et recula.
"Merci. Merci pour tout ce que tu as fait pour moi."

Il fouilla dans sa poche, en sortit sa cape d'invisibilité et disparu.

Hermione resta stupéfaite, fixant l'endroit d'où il avait disparu. Elle se sentait à peine capable de
penser. C'était comme si toute sa vie avait abandonnée sous ses pieds.

Elle se força à bouger et trébucha vers l'entrée de la tente.

"Hermione, où est Harry ?" Ron la regarda dans la tente vide.


"Partit..." sa voix était brisée, rauque. Elle agrippa la toile de la tente jusqu'à ce que ses jointures
soient blanches. "Je suis désolée. J'ai essayé de l'arrêter. Il a mis sa cape et a disparu."

"Qu'as-tu-? Merde. Ça ne fait rien. Sort d'ici, il y a plus de Mangemorts que nous ne le pensions."
Ron regardait follement autour d'eux la bataille qui se rapprochait. "Je trouverais Harry. Sort d'ici."

Avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, Ron et Fred s'étaient enfuis vers le château.

Hermione se tenait dans l'ouverture de la tente, la regardant, comme si elle était piégée dans un
cauchemar au bord d'un champ de bataille.

Il y avait des sorts qui volaient dans toutes les directions. L'air était épais d'une odeur de fumée, de
malédictions épuisées, de sang et de chair brûlée. Une cacophonie de cris et d'incantations criées.
Les renforts des Mangemorts venaient de Pré-au-Lard, une énorme force balayant et enserrant la
Résistance contre les murs de Poudlard.

Une sorcière à trente mètres d'Hermione fut frappée par une malédiction violette et tomba. Alors
qu'elle frappait le sol, sa tête se tourna vers Hermione, le visage détendu, les yeux vides. La main
d'Hermione trembla. Elle reconnu la femme. Elle l'avait guérie, lui avait sauvé la vie, il y a un peu
plus d'un mois, après la bataille du Surrey.

Le Mangemort qui avait tué la sorcière se retourna pour passer à autre chose, son visage était
démasqué. Alors qu'Hermione aperçut ses traits, le sang dans ses veines se glaça.

Elle le reconnu.

Elle l'avait déjà vu. Il avait été capturé, des mois plus tôt, lors de l'un des sauvetages de la prison de
l'Ordre. Il était l'un des innombrables mangemorts qu'elle avait préparés pour la stase et à qui elle
avait administré le filtre de mort vivante. Il avait été remis à Bill et Fleur pour être placé dans la
prison de l'Ordre.

Ses yeux parcoururent à nouveau le champ de bataille: cinq ans de prisonniers, retirés de la stase et
envoyés au combat. C'était pourquoi il y avait plus de Mangemorts que l'Ordre ne s'y attendait.
Comment avaient-ils trouvé la prison ? Ils n'auraient jamais dû être en mesure de le trouver.
L'Ordre l'avait spécifiquement créé dans le but de garantir que même si la guerre était perdue, la
prison ne serait toujours pas compromise.

Il y eut une explosion si violente que le sol trembla. Des dizaines de combattants de la Résistance
furent repoussés par un brasier de flammes grandissant et se tordant dans l’atmosphère. L'air devint
épais, putride et sulfurique alors qu'un énorme serpent brûlant se glissait à travers le champ, forçant
la Résistance plus loin en arrière.

Voldemort se tenait à côté, flanqué d'un groupe de Mangemorts masqués et démasqués, son serpent
Nagini drapé sur ses épaules.

"Harry Potter, viens me faire face."

La voix de Voldemort était haute et froide, comme le tranchant d'une lame traîné le long de la
colonne vertébrale. C'était amplifié, pour qu'Hermione puisse entendre le bord sifflant de sa
prononciation comme s'il était à son épaule, parlant directement dans son oreille.
"Rends-toi, ou je punirai chaque hommes, femmes et enfants assez insensé pour te suivre et te
protéger."

Harry n'apparut pas ou ne s'avança pas.

Hermione n'avait jamais vu Voldemort en personne auparavant. Elle avait entendu d'innombrables
descriptions, mais c'était la première fois qu'elle le voyait.

Il était maigre et terriblement pâle; ses yeux rouges comme du sang et presque brillants. Des
dizaines de combattants se précipitèrent soudainement pour attaquer. Voldemort agita sa baguette et
ils furent violemment rejetés en arrière. Le groupe de Mangemorts derrière lui avança, mais
Voldemort les calma d'un geste.

"Votre Élu bien-aimé vous a amenés ici et vous a abandonnés," déclara Voldemort.

La Résistance continua d’avancer et fut repoussée. Alastor était parmi eux. Il se battait
sauvagement, flanqué de Remus et Tonks. Minerva se battait à leurs côtés; elle avait laissé ses
orphelins pour aider Harry à infiltrer Poudlard et à trouver l'horcruxe. De nombreux membres de
l'AD participaient à chaque nouvelle charge. Parvati. Seamus. Angelina qui avait continué de se
battre malgré sa boiterie. Neville aussi. Il esquiva plusieurs sorts jusqu'à ce qu'il réussisse à se
rapprocher de Voldemort.

Après plusieurs attaques de la Résistance, Voldemort semblait s'ennuyer d'attendre Harry. Il rejeta
la majeure partie de la Résistance en arrière mais attrapa Neville dans un corps lié et se rapprocha,
étudiant son visage.

"Se précipiter sans baguette en main. La Résistance est une maladie du monde magique. Nagini,
apprécie celui-ci."

Il étendit son bras, et Nagini l'utilisa pour descendre de ses épaules et tomber au sol. Voldemort se
retourna et ordonna à son serpent Feudemyon d'avancer sur la Résistance.

Nagini se redressa pour frapper, mais ce faisant, Neville se libéra soudain de la magie qui le
retenait. Sa main jaillit. Comme Voldemort l'avait dit, il ne tenait pas de baguette. Le cœur
d'Hermione s'arrêta alors que l'épée de Gryffondor fulgurait dans les airs et coupait la tête de
Nagini.

Le serpent tomba et une vague de Magie Noire se propagea en se dissipant dans l'air.

Voldemort poussa un cri de rage qui déchira l'air avec une telle violence, qu’Hermione pouvait en
ressentir la pression contre ses tympans. Il leva sa baguette pour maudire Neville, mais, avant qu'un
sort ne quitte ses lèvres, Harry apparut, se tenant en protection devant Neville.

"Me voici, Tom," s’annoça Harry. Sa voix était presque trop calme pour être entendue par rapport à
l'amplification de Voldemort.

Le champ de bataille entier s'arrêta brusquement.

Harry et Voldemort se tenaient face à face à la base de la tour d'astronomie. Voldemort semblait
surpris de trouver soudain Harry devant lui. Il le fixa pendant plusieurs secondes en silence sans
bouger.
"Harry Potter," murmura-t-il finalement. "Le garçon qui a survécu."

Personne dans la Résistance ne bougeait. Les Mangemorts ne bougeaient pas non plus. Ils
attendaient tous. Toute la guerre étant réduite à l’instant présent.

La baguette d'Harry pendait de ses doigts. Ni soulevé. Ni prête à se battre en duel. Il était
simplement debout, attendant. Faisant face à la mort avec une expression de chagrin et de
résignation.

Voldemort semblait déconcerté. Il pencha la tête d'un côté et regarda Harry pendant plusieurs
secondes avant d'étendre sa baguette.

Hermione vit sa bouche bouger.

Un éclair de lumière verte.

La malédiction frappa Harry, et un retour de force ricocha en retour et frappa Voldemort, le jetant
sur ses pieds.

Harry tomba au sol.

Hermione avait l'impression que son cœur avait cessé de battre. Elle ne criait pas, mais elle pouvait
sentir un sanglot étranglé dans sa poitrine et sa gorge, comme une créature en proie à la mort,
essayant de se libérer.

C'était comme si elle était en train de mourir aussi.

Harry. S'il te plaît. Tu es le garçon qui a survécu.

L'armée entière était trop choquée pour émettre un son.

Voldemort se leva, presque tremblant, mais Harry était toujours là où il était tombé.

"Mon Seigneur." Lucius Malefoy et plusieurs autres Mangemorts non masqués s'étaient rassemblés
autour de Voldemort.

"Je n'ai pas besoin d'assisssstance." Voldemort s'écarta des mains tendues vers lui." Le garçon est-il
mort ?"

Ron et Fred et plusieurs autres se dirigeaient vers Harry, mais avant qu'ils ne puissent l'atteindre,
Voldemort lança un sort, et le corps d'Harry fut violemment secoué sur l'herbe vers lui.

"Permettez-moi, mon Seigneur," déclara Lucius, saluant Voldemort avant de s'approcher du corps
d'Harry.

Lucius était maigre, même de loin. C'était comme si sa peau était étroitement tirée sur ses os. Ses
cheveux blonds étaient plus longs qu'ils ne l'avaient été lorsque Hermione l'avait combattu au
Ministère tant d'années auparavant. Il bougeait toujours avec une grâce facile rappelant presque
Drago, mais il y avait un bord d'imprévisibilité impatiente tissé dans la façon dont il bougeait. Une
soif de sang aristocratique.

Il s'agenouilla à côté d'Harry et glissa lentement une main le long de sa gorge.


La main de Lucius sursauta en arrière, et il se leva comme s'il était brûlé.

"Il est vivant."

Alors que les mots étaient prononcés, Harry bougea soudainement, sa baguette se levant.

Voldemort était plus rapide et déjà prêt à frapper.

"Avada Kedavra."

Le sortilège frappa Harry dans la poitrine, et ses yeux verts devinrent vides.

Mais Voldemort n'avait pas fini. Son visage se tordit de rage.

"Avada Kedavra." La malédiction frappa à nouveau le corps d'Harry.

Il y avait des cris maintenant. La Résistance criait le nom d'Harry, encore et encore. Hermione
poussa un sanglot bas, déchiré du plus profond de sa poitrine, agrippant la toile de la tente afin de
ne pas tomber avec désespoir sur le sol.

"Harry !" Ron se jeta vers Harry.

Une malédiction écarlate jaillit des Mangemorts et frappa Ron. Il vola dans les airs et s'écrasa dans
la tour d'astronomie avec un craquement écœurant qu'Hermione pouvait entendre à travers le
champ.

D'autres combattants de la Résistance se dirigeaient également vers Harry, comme s'ils ne savaient
pas quoi faire mais essayaient d'atteindre son corps.

Courez. Hermione avait envie de le crier, de le supplier, de le plaider. Laissez les morts derrière.

Courez.

"Avada Kedavra !" Voldemort lança une autre malédiction meurtrière sur Harry.

Hermione commença à fuir mais tressaillit en entendant un autre "Avada Kedavra !"

Elle regarda en arrière une dernière fois et regarda Voldemort marcher, jetant le sortilège meurtrier
sur Harry une sixième fois. La main droite de Voldemort était tendue, sa baguette pendait du bout
de ses doigts, mais sa main gauche était légèrement pressée contre le centre de sa poitrine.

Le geste était étrangement humain. Comme s'il était blessé mais essayait de le cacher.

Il restait encore un horcruxe. Le plan de Harry aurait fonctionné, cela aurait dû marcher, mais il
restait encore un horcruxe.

Les yeux d'Hermione parcoururent le champ de bataille. Les combats avaient repris, mais la
Résistance avait perdue. Ils étaient trop choqués et désespérés alors qu'ils essayaient de se défendre.

La main d'Hermione se tordit en avant. Puis elle serra sa mâchoire et claqua ses murs
d'Occlumencie en place.
Tu ne peux pas les sauver. Quelqu'un doit trouver le dernier horcruxe. Elle se retourna et se dirigea
vers le point d'apparition.

Dès qu'elle fut loin des tentes désabusées, elle fut repérée. Plusieurs sorts la dépassèrent alors
qu'elle se dirigeait vers la limite des arbres.

Une malédiction lui frôla l'épaule, mais sa cape la bloqua. Elle se jeta dans la forêt. Alors qu'elle
atteignait les barrières anti-apparitions, un Mangemort apparut soudainement, bloquant son chemin
et saisissant son bras.

Hermione se tordit et se libéra, enfonçant son coude dans son diaphragme et se jetant au-delà du
point de disparition.

Elle disparaissait alors qu'elle se sentait écrasée sous un corps.

Elle réapparut et s'étrangla alors que ses poumons se remplissaient d'eau. Elle était face cachée dans
l'eau. Ses poumons brûlaient alors qu'elle tentait de se battre librement. Il y avait des pierres qui
s'enfonçaient en elle alors que le poids du Mangemort la plaquait sous l'eau. Elle releva la tête,
étouffée et haletante. L'eau et le sang rugissaient dans ses oreilles. Une main agrippa ses cheveux et
tira sa tête plus en arrière. Ses mains se faufilèrent dans l'eau, elle attrapa un rocher et tordit son
corps pour l'écraser dans la tête du Mangemort avant qu'il ne la noie.

Elle réussit à le frapper une fois avant que le rocher ne lui échappe. Un instant plus tard, tout
devenu noir.
Flashback 37

Juillet 2003

Elle se réveilla en sursaut et se retrouva allongée sur un lit bas de fortune, Drago se penchant sur
elle.

Elle recula brusquement puis s'immobilisa et regarda autour d'elle, réalisant qu'elle était dans la
maison sûre à Whitecroft. Elle se retourna vers Drago, et tout lui revenu précipitamment. Elle prit
une profonde inspiration et eut l'impression d'être écrasée à mort. "Qu'est ce qui s'est passé ?"

Sa bouche se tordit alors qu'il se redressait et la regardait. Son expression était un masque, mais elle
pouvait voir la rage contenue dans ses yeux.

"Malgré le fait" il morda le mot "que tu m’aie réconforté hier, tu étais à Poudlard. Quand je l'ai
découvert, j'ai essayé de t’attraper et tu as transplané dans un ruisseau. J'ai dû t’étourdir; J'ai pensé
que tu pourrais te noyer avant de réaliser que c'était moi."

Elle s'assit avec précaution, toujours légèrement endolorie et étourdie. Elle secoua la tête, essayant
de la débarrasser de l'étourdissement restant. …Tu étais masqué; Je ne t'ai pas reconnu."

Elle baissa les yeux. Ses vêtements étaient secs. Ses poumons étaient clairs, comme si cela faisait
longtemps qu'elle avait été assommée. Elle jeta un coup d'œil à sa montre et son estomac tomba
brusquement. Les heures avaient passé. C'était presque le soir.

"Combien de temps m'as-tu laissé ici, inconsciente ?"

Sa voix était incrédule alors qu'elle leva les yeux vers Drago. Son expression était froide. "Je n'étais
pas disponible pour disparaître avec toi. Une fois que j'ai pu retiré l'eau de tes poumons et que tu
étais en sécurité, j'ai dû retourner pour remplir mes fonctions."

Hermione détourna les yeux.

Harry.

Ron.

Presque tout le monde était à Poudlard. Mis à part Severus, elle pourrait être le seul membre actif
restant de l'Ordre.

Elle pressa ses lèvres l'une contre l'autre pendant une minute, se rassemblant avant de lever les
yeux. "Je ne comprends pas. Que s'est-il passé ? Comment ont-ils trouvé notre prison ?"

Il détourna le regard, ses mains étaient serrées en poings. Elle pouvait presque sentir la rage
bouillonnante se propager autour de lui.

"Je ne connais pas les détails de la précision avec laquelle cela s'est produit. Je te l'ai dis, le
Seigneur des Ténèbres est méfiant maintenant. Il se confie à peine à qui que ce soit et il fournit des
informations différentes à chaque général pour tenter d'identifier d'où sortent les renseignements.
J'ai été informé de dix plans d'attaque différents, et aucun d'entre eux n'était légitime. Je sais qu'il
était au Sussex la nuit dernière, travaillant seul selon tous les rapports que j'avais. Au moment où
j'ai appris que nous avions votre prison, la Résistance était déjà à Poudlard. Il n’y avait pas
d’occasion d’envoyer un message."

Hermione s'assit sur le bord du lit pendant qu'elle l'absorbait. Elle se sentait trop étourdie et
dévastée pour même penser clairement.

Drago bouillonnait. Ses mains s'ouvraient et se fermaient comme s'il supprimait l'envie de casser
quelque chose.

Il resta à côté d'elle pendant un autre moment, puis se retourna et commença à faire les cent pas
dans la pièce comme s'il était un animal en cage. …Je pensais que c'était censé être le coup final de
l'Ordre ? Potter pensait-il que laisser le Seigneur des Ténèbres le tuer gagnerait d'une manière ou
d'une autre la guerre ? Ou a-t-il simplement décidé d'abandonner ?"

Hermione sursauta.

"Harry était un horcruxe," répondit-elle d'une voix morte.

Drago se figea et la regarda brusquement. Elle baissa les yeux et regarda ses genoux. Son jean était
déchiré aux deux genoux.

Elle déglutit et recula les pieds. "Je ne le savais pas - jusqu'à aujourd'hui. Je ne m'en suis rendu
compte qu'après le début de la bataille. Il y a eu une prophétie faite il y a vingt ans, «l'un ou l'autre
doit mourir de la main de l'autre car aucun ne peut vivre tant que l'autre survit». Harry pensait que
si tous les autres horcruxes étaient détruits, le fait que le Seigneur des Ténèbres le tue les ferait
mourir tous les deux."

La vue de l'expression d'Harry devenant vide passa devant ses yeux. Sa gorge se contracta et tout
son corps trembla. Ses pommettes et sa poitrine lui faisaient mal. Elle avait l'impression d'être sur
le point de se briser en morceaux.

Elle était en verre, à un souffle de l'éclatement.

Elle agrippa le bord du lit et regarda ses jointures devenir blanches. "Nous en avons oublié un. Il y
a un autre horcruxe. J'ai pensé - je pensais que nous les avions tous trouvés - mais je me suis
trompée." Il y avait une douleur lancinante au fond de sa gorge alors qu'elle déglutissait. "Nous
devons le trouver."

"La Résistance a perdu," répondit Drago d'une voix plate. "La guerre est finie."

Hermione sursauta brusquement aux mots de Drago, et une bouffée de chaleur la traversa.

"Je le sais. Tu n'as pas besoin de me le dire. Je sais que nous avons perdu !" Sa voix était
irrégulière.

Elle prit une profonde inspiration et elle brûla dans ses poumons. Elle pressa ses lèvres l'une contre
l'autre et ses mains contre ses yeux alors qu'elle expirait et essayait de se contrôler.

"Je ne dis pas que la guerre n'est pas finie." Sa voix tremblait encore légèrement. "Je dis que nous
devons trouver l'horcruxe. Nous devons le trouver. Si nous pouvons le détruire, il mourra - peut-
être pas immédiatement, mais s'il perd tous ses horcruxes, il mourra." Elle continua à parler, de plus
en plus vite. "Les Mangemorts ne partagent pas d'objectifs avec les Êtres Noirs, le régime
s'effondrera sans lui. Ce n'est pas comme s'il allait jamais préparer un successeur. Nous devons
simplement - nous devons le trouver."

Une sensation de fracture physique la traversa alors qu'elle était assise là. Elle avait l'impression
que son cœur s'était brisé, mais elle était encore trop choquée pour le sentir.

Elle baissa la tête et pressa sa mâchoire contre son épaule. "La Résistance - est perdue. Je le sais. Il
reste peut-être quelques cellules qui étaient moins impliquées dans l'Ordre, mais la plupart de nos
forces habiles étaient à Poudlard aujourd'hui. Quelques personnes peuvent s'échapper, mais sinon,
Severus et moi sommes les seuls membres actifs de l'Ordre qui restent. Nous..." Elle avait
l'impression d'être broyée en poussière. Le poids de tout était trop lourd. "Tant que nous n'aurons
pas trouvé l'horcruxe restant, nous ne pouvons pas essayer de sauver qui que ce soit. Ils seront tous
retrouvés, nous ne pouvons pas te risquer à la fois toi et Severus d'essayer de les libérer. L'horcruxe
doit être la priorité. C'est le seul moyen pour nous de mettre fin à cela et de vraiment les sauver."

"Il n'y a pas de nous. Tu quittes la Grande-Bretagne."

Hermione leva les yeux vers Drago.

Ses yeux brûlaient encore de rage, mais son expression était figée. "Je vais le trouver. Tu pars. Il n'y
a plus l'Ordre pour te retenir. Potter est mort."

Elle tressaillit.

Il s'arrêta un moment et sembla peser ce qu'il allait dire ensuite. "Weasley sera mort dans la
semaine. Il n'y a aucune raison pour que tu restes. Tu ne peux pas rester active; il me sera plus
facile de travailler si le Seigneur des Ténèbres remporte une victoire. S'il pense que l'Ordre est
toujours une menace, il sera plus difficile de trouver les horcruxes restants."

La bouche d'Hermione trembla. "Très bien," répondit-elle finalement d'une voix serrée. "Je peux
initialement collaborer à distance."

Les yeux de Drago vacillèrent pendant un bref instant, et elle savait que c'était son intention de
rendre l'arrangement permanent. Il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour l'empêcher de revenir
un jour en Grande-Bretagne s'il pensait que cela la risquait.

Elle déglutit et le fixa.

"Je partirais à une condition."

Elle regarda Drago se tendre et calculer.

"Ginny Weasley, elle doit venir avec moi."

"Non." Son expression était froide. "Tu as dis pas de sauvetage."

"Ce n'est pas un sauvetage. Elle est dans une maison sûre. Seulement Ginny. Je ne..." Elle hésita, et
sa gorge se serra, "Je ne te demanderai pas de sauver quelqu'un d'autre. Mais je dois emmener
Ginny avec moi. Je n'irai pas sans elle. Elle est juste dans un refuge. Je peux aller la chercher."

Sa mâchoire se serra et il y avait quelque chose d'illisible dans son expression.


Hermione se pressa en avant. "Je dois envoyer un message aux refuges, pour m'assurer qu'ils savent
que l'Ordre est compromis et leur dire de s’enfuir. Ensuite, je chercherai Ginny, et nous allons -
nous partirons."

Elle se leva. Elle se penchait si fortement dans son Occlumencie qu'elle se sentait presque éloignée
de son corps. Physiquement, elle était bouleversée par le chagrin. Il y avait une douleur dans sa
poitrine comme si son sternum était réfracté. Une douleur fantôme qui semblait toujours survenir
lorsqu'elle était stressée.

Mais elle réussissait à occulter quelque peu les aspects mentaux.

Drago bougea alors qu'elle étendait sa baguette pour lancer un patronus.

Elle fit un mouvement de la main dans le mouvement familier et prononça les mots.

Rien.

Elle déglutit durement et força ses parois d'Occlumencie plus fermement en place, prenant une
profonde inspiration avant d'essayer à nouveau.

"Expecto patronum." Elle répéta plus fermement.

Rien.

Pas même un brin de lumière argentée.

Elle regarda sa baguette.

Harry lui avait appris à lancer un patronus. Sa loutre.

Alors qu'elle se tenait là, elle réalisa qu'elle ne le reverrait probablement plus jamais. Sa gorge lui
faisait mal à cause de l'effort qu'il fallait pour ne pas pleurer.

Harry était mort. Il était mort. Elle ne pouvait rien faire pour le ramener. Même dans le monde
magique, rappeler les morts n'était rien de plus qu'un conte de fées.

Chaque souvenir heureux qu'elle avait eu était souillé, transformé en cendres. Son passé était une
étendue infinie de pertes. Son enfance, avec des parents avec de nouvelles vies et de nouveaux
noms et sans se souvenir qu'ils avaient jamais eu une fille dont ils étaient fiers.

Toutes ses années à Poudlard ont été définies par une guerre qu'elle avait maintenant perdue; par
des gens qu'elle avait perdus.

Elle agrippa sa baguette jusqu'à ce que ses jointures deviennent blanches, et la baissa lentement,
avalant durement.

N'y pense pas. Tiens bon pour aujourd'hui. Elle devait récupérer Ginny. Elle avait promis à Harry
qu'elle prendrait toujours soin de Ginny.

C'était tout ce sur quoi elle pouvait se concentrer.

"Je vais devoir aller aux refuges en personne," dit-elle finalement après avoir lutté pendant un
moment pour faire fonctionner sa voix. "Mon sort de patronus ne semble plus fonctionner."
"Non."

Elle leva les yeux, la mâchoire serrée. "Je dois les avertir, Drago. Je ne vais pas m’enfuir sans les
prévenir. Je dois aller chercher Ginny. Rien de tout ça n’est négociable."

Les yeux de Drago vacillèrent. Il baissa les yeux et poussa un fort soupir, comme s'il était déçu par
quelque chose.

"Granger..." dit-il après avoir hésité un moment. "Les Mangemorts ont votre prison. Ils ont
également toutes les maisons sûres de l'Ordre."

La pièce s'inclina sous les pieds d'Hermione. Elle trébucha en arrière et a faillit tomber. "Quoi ?
Pourquoi tu ne me l'as pas dis ?

Elle se dirigea vers la porte, et Drago l'attrapa par le bras et la tira en arrière. Lorsqu'elle essaya
de s'échapper, il la plaqua contre la porte, son expression furieuse. "C'est - c'est exactement
pourquoi je n'allais pas te le dire. Espèce d'idiote, tu te jetterais dans un piège."

Elle le fixa et une sensation de froideur la submergea. Ses doigts se refermèrent autour de son
poignet alors qu'elle le regardait, incrédule. "Tu m'as intercepté et amené ici pour que je ne puisse
pas rentrer."

L'expression de Drago était dure. "Ce n'était pas toute l'armée du Seigneur des Ténèbres à
Poudlard. Il concentre les troupes ici depuis un mois. Une fois que les rapports concernant l'attaque
de Poudlard sont arrivés, il était clair que vos maisons sûres seraient vulnérables. Où pensais-tu que
le reste de l'armée avais été envoyé ?"

Hermione sentit la dévastation l'envahir, comme si elle en saignait à mort. "Tu m'as gardé ici,
inconsciente, pendant des heures." Sa voix était pleine de chagrin et de trahison. "J'aurais pu les
faire sortir si tu m'avais donné une chance."

L'expression de Drago était froide et sans excuse. "Tu n'aurais pas pu les sauver. Tu serais morte ou
tu aurais été capturée avec tout le monde."

"Eh bien, nous ne le saurons jamais maintenant, n'est-ce pas ? Puisque tu ne m'as jamais donné
de chance..." Sa voix se brisa.

Sa bouche se tordit et il détourna les yeux. Sa main se posa légèrement sur son épaule. "J'ai
seulement eu le temps de t'éloigner. J'ai quitté mon poste quand j'ai réalisé que tu étais à
Poudlard, je n'avais pas assez de temps pour faire quoique ce soit de plus."

Sa mâchoire et sa poitrine tremblait alors qu'elle essayait de respirer et de ne pas pleurer. "Je vais
chercher Ginny. Je dois la récupérer, ce n'est pas négociable. Je ne partirai pas sans elle. Elle était
dans l'une des maisons sûres les plus protégées. Ils ne sont peut-être pas encore entrés."

Drago était impassible.

"Je ne partirai pas sans Ginny." Sa voix était dure et elle rencontra ses yeux. "Tu ne peux pas me
faire partir sans elle."

Ses yeux vacillèrent et ses doigts sur son épaule tremblèrent. "Très bien. Nous allons désillusionner
le bâtiment et vérifier."
Hermione déglutit et hôcha la tête.

Elle serra fermement Drago alors qu'elle transplana à côté de lui à un endroit en bas de la rue de
Place Grimmauld.

Ils furent immédiatement frappés par le son des sirènes retentissantes. L'air était mutilé par la
Magie Noire et l'odeur de brûlé. Il y avait des véhicules d'urgence Moldus remplissant les rues,
leurs lumières clignotantes.

Le numéro 12 de la Place Grimmauld était en ruines. La façade de la maison était fendue, comme si
elle avait été bombardée ou détachée. Les maisons adjacentes de chaque côté étaient endommagées
et des ambulanciers paramédicaux transportaient des corps. Il y avait déjà des dizaines de corps
alignés dans la rue; des piétons, des combattants de la Résistance qui montaient la garde à Place
Grimmauld, plusieurs infirmières et guérisseurs qui étaient dans le hall lorsqu'Hermione était
partie.

Une partie de la magie au-dessus de la maison tenait toujours, les secouristes Moldus se dirigeaient
vers le numéro douze puis s'arrêtaient et se détournaient, comme s'ils étaient conscients de la
maison mais les charmes répulsifs Moldus les empêchaient de s'en approcher.

Avant que Drago ne puisse l'arrêter ou les faire transplaner, Hermione se précipita, se baissant sous
le ruban d'avertissement et courant vers la porte. Les marches étaient fendues et inégales, et elle
trébucha en les gravissant.

Elle entendit Drago jurer alors qu'il la poursuivait.

Elle agita sa baguette, le sort d’ouverture fit sauter les restes de la porte de ses gonds et dans le hall.
Il y eut un bruit sourd et le bruit d'un corps qui tombait. Plusieurs malédictions mortelles
jaillissèrent de l'intérieur. Hermione se laissa tomber et roula sur le côté.

"Morsmordre !" Elle entendit Drago claquer, et elle regarda la Marque des Ténèbres glisser à
travers la porte ouverte et remplir le hall.

Il arracha sa désillusion et entra dans Place Grimmauld. Hermione resta figée à la porte. Il y avait
des dizaines de corps sur le sol; tous les blessés qui avaient été envoyés de Poudlard à Place
Grimmauld.

"Excusez-moi, monsieur, nous pensions que c'étaient des membres de l'Ordre," un homme maigre
et vicieux se déplia de l'ombre à la vue de Drago.

"J'ai cru le comprendre," Drago mordit les mots; son expression était d'une fureur froide. Il se
tourna vers Place Grimmauld. "Je veux un rapport sur le bâtiment."

L'homme se gratta la tête avec le bout de sa baguette. "Nous avons quelques dizaines de personnes
qui ont fuit Poudlard. Je les ai tous renvoyés." Sa bouche se tordit en un sourire cruel et satisfait.
Plusieurs autres Mangemorts apparurent, émergeant de pièces plus loin dans la maison. "Une fois
que les fugitifs cesseront de venir, nous inventorierons le bâtiment."

Il donna un coup de pied dans un lit d'hôpital et un corps mou tomba sur le sol. "Quand nous avions
fini avec ceux à l'extérieur, il n'y avait plus que les guérisseurs et des presque morts. Nous avons
tués les mourants et envoyés les prisonniers à la Directrice." Il posa son pied sur le corps et le
berça.
Drago resta sans expression.

"Il y a une salle de guerre que nous avons trouvée à l'étage après avoir balayé le
bâtiment." L'homme fit un geste du pouce. "Des barrières supplémentaires, il a fallut un peu de
travail pour entrer."

"Montre-moi," dit Drago.

Ils montèrent les escaliers et étaient à mi-chemin quand Drago se retourna soudainement, sa
baguette clignotante. Il lança des lumières d'une douzaine de sorts rapides et les hommes qui
l'entouraient se figèrent tous un moment avant de tomber raide morts. Drago jeta un coup d'œil vers
la porte, et Hermione entra, passant devant les corps, essayant de ne se laisser regarder aucun
d'entre eux.

Il y avait une minuscule silhouette affalée au pied de l'escalier; Les énormes yeux bleus de Dobby
fixaient d'un air vide où il était tombé. Hermione détourna les yeux. Les escaliers se balançaient
alors qu'elle les montait rapidement, dépassant Drago, se dirigeant vers la chambre de Ginny.

La porte s'ouvrit violemment et le corps de Padma tomba, face contre terre, de l'autre côté de la
porte. Une mare de liquide noir suintait de ce qui restait d'elle. Le pied d'Hermione trembla alors
qu'elle enjambait le corps de Padma et fixait la pièce vide.

"Ils ont dû l'emmener à Poudlard," sa voix tremblait. "Nous - nous devrons la faire sortir de
Poudlard."

Il y avait un gargouillement derrière elle. Hermione se retourna brusquement, baguette tirée, et vit
Padma bouger.

"Mione ?" Padma bougea et leva la tête à mi-chemin.

Hermione la regarda avec horreur et laissa tomber sa désillusion. La malédiction qui avait frappé
Padma la dissolvait. Il était presque impossible qu'elle soit encore en vie.

"Padma," la voix d'Hermione était brisée, étranglée alors qu'elle jetait rapidement un diagnostic. Ce
qui restait des organes de Padma s'éteignait; la malédiction était à quelques minutes de son cœur.

"Mione. Ils ont emmené Ginny au Sussex," dit Padma. Sa voix était légèrement brouillée et elle
toussa, le liquide noir s'échappant de sa bouche et le long de son menton. "Ginny. Dit - malade -
bon sujet."

Hermione sentit sa gorge se fermer alors qu'une horreur violente et écœurante la parcourait.

Padma toussa de nouveau et un liquide plus âcre s'échappa de sa bouche. Hermione la regarda; son
cœur était comme du plomb dans sa poitrine.

"Padma - je suis désolée" La voix d'Hermione se brisa. "Je ne peux pas - je ne peux pas guérir ça."

La bouche de Padma se tordit. "Je le sais. Est-ce que Parv..." Elle s'étouffa et toussa.

"Je suis désolée, je ne sais pas où est Parvati." Hermione toucha doucement Padma sur le front,
écartant une mèche de cheveux de ses yeux. "Je suis désolée. Je vais te chercher une potion. Ce sera
rapide."
Hermione commença à se diriger vers son armoire à potions.

"Ne t’embêtes pas." Drago s'avança de l'endroit où il se tenait.

L'expression de Padma était une expression de confusion et d'horreur lente alors que Drago
s'agenouillait à côté d'elle. Avant qu'Hermione ne puisse bouger, il posa la pointe de sa baguette
contre le front de Padma.

"Avada Kedavra." Il le dit d'une voix calme, comme s'il prononçait l'incantation plutôt que de la
lancer.

Il y eut un éclair de lumière verte. L'expression de Padma devenue vide, et elle devenue molle dans
la flaque de ses restes.

Drago se leva et regarda Hermione, son expression froide.

Hermione resta figée pendant un moment. "Avais-tu besoin d’utiliser un impardonnable."

"Je ne me suis jamais soucié de la résistance au-delà du fait qu'elle était utile et importante pour toi.
Sa voix était indifférente. "C'était plus rapide qu'une potion."

Elle pressa ses lèvres l'une contre l'autre et fit un petit signe de tête de reconnaissance en
s'agenouillant et en fermant doucement les yeux de Padma.

Elle retira sa main de son visage, se leva et se dirigea vers son armoire à potions.

Ginny était dans le Sussex à cause du glamour de l’Éclabouille.

Elle se sentait étourdie d'horreur.

Le cabinet avait été cambriolé et fouillé.

Les stocks de potions étaient un tas brisé et brûlant sur le sol.

Elle sortit sa baguette et commença à taper des sorts le long des murs jusqu'à ce que tous les
compartiments soigneusement dissimulés s'ouvrent. Elle sorta tout, les glissant dans un vieux sac
de perles sur lequel elle avait mis un charme d'expansion.

"Granger, nous partons." Drago apparu à la porte.

"Je dois prendre tout ça," dit-elle d'une voix aiguë. Elle rassembla toutes les potions qu'elle avait
cachées. Tous les matériaux qu'elle avait laissés de la bombe. Elle les plaça tous dans son sac
jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien. Elle sortit ses couteaux du compartiment du sol.

"Nous partons maintenant," dit-il, sa main se refermant autour de son bras. "Weasley est perdue. La
résistance est perdue."

Il la tira dans les escaliers et jusqu'à la porte de Place Grimmauld, sa baguette tirée. Il les
désillusionna tous les deux et transplana dès qu'ils furent dégagés des barrières restantes.

Ils réapparurent dans la cabane.


"Je dois récupérer Ginny," dit Hermione au moment où ils atterrirent. Elle tomba à genoux et
commença à fouiller dans tout ce qu'elle avait apporté.

"Elle est au Sussex."

"Je le sais. Je dois aller la chercher." Sa poitrine trembla et elle lutta pour empêcher sa voix de
vaciller. "Oh, mon Dieu..." Les mots étaient un sanglot bas, et ses mains tremblaient alors qu'elle
luttait pour rester calme. "Nous devons partir maintenant. Tu - tu pourrais m'utiliser - m'emmener
là-bas comme prisonnière, et une fois que nous y serions, nous pourrions essayer de la retrouver.
Ou... je pourrais créer une distraction et tu pourrais aller la chercher."

Les yeux de Drago étaient glacés. "Elle est au Sussex. Les sujets ne quittent pas ce bâtiment en
vie."

Hermione secoua la tête. "Je vais la chercher. Si tu ne m'aide pas, j'irai toute seule."

Son expression devint meurtrière et il se dirigea vers elle. "Ce serait du suicide. Tu as dis pas de
sauvetage. L'horcruxe doit être la priorité. Si elle est tellement malade qu'ils l'ont emmenée
directement dans le Sussex au lieu de la traiter d'abord à Poudlard, elle ne vaut pas la peine d'être
sauvée de toute façon."

Hermione déglutit. "Ginny est enceinte."

Drago se figea.

"Elle n'est pas malade, elle est enceinte, et je l'ai cachée à l'Ordre avec un glamour parce que...
parce que c'est le bébé d'Harry." Elle commençait à trembler. "Si elle est au Sussex - les glamour
que j'ai utilisés - ils ne tromperont pas un diagnostic. Ils s’en rendront compte - et - et" sa poitrine
commença à avoir des spasmes alors qu'elle luttait pour respirer. "Il y a des choses que Vold - que
le Seigneur des Ténèbres pourrait faire avec le bébé d'Harry. Drago - je dois aller la chercher."

Drago pâlit et s'éloigna d'elle. Hermione tendit la main vers lui.

"Il - il pourrait utiliser le bébé pour faire une autre potion de régénération," dit Hermione. "Ce serait
- cela pourrait lui donner encore dix ans. J'ai promis à Harry que je prendrais soin de Ginny et de
son bébé. C'était - c'était la dernière chose que je lui ai dite."

Drago resta immobile comme si elle l'avait pétrifié.

"S'il te plaît, Drago."

Il ne la regardait pas.

"Drago, je dois récupérer Ginny." Elle déglutit et se força à inspirer profondément. "Je ne te
demanderais plus jamais rien après ça. Mais... je dois récupérer Ginny."

Elle essaya de le toucher, mais il s'éloigna de son contact.

"Granger..." Sa voix était froide. Inflexible.

Je m'occuperai d'eux, tant que je vivrais.

N'importe quoi.
"Je quitterais la guerre," dit-elle d'une voix désespérée. "J’arrêterais - tout. Si tu récupère Ginny
pour moi, je ferai tout ce que tu veux, je te le jure. Je partirais. Je ne reviendrais jamais. Tout ce que
tu veux - tout ce que tu demandes - si tu récupère Ginny pour moi."

Elle toucha le dos de sa main, le suppliant silencieusement de la regarder.

Elle fut accueillie par le silence.

Elle pouvait presque sentir Drago la peser, évaluant son offre.

"Tu partiras ?" répondit-il finalement, se tournant pour la regarder, les yeux attentifs.

Elle croisa son regard et fit un bref signe de tête. "Je le ferais."

Il l'étudia, les yeux plissés et calculateurs. "Ce sont tes conditions ? La fille Weasley, et tu partiras
?"

"Je le ferais. Je te le jure."

Ses yeux vacillaient, entre du triomphe et quelque chose d’autre.

Il regarda à travers la pièce et hocha lentement la tête. "Bien. Si ce sont tes conditions, j’irais la
chercher pour toi."

Hermione eut un petit hoquet alors que le soulagement la submergeait. Sa poitrine trembla, mais
elle se força à rester calme. "Merci. Merci – Drago."

Le coin de sa bouche se contracta.

Hermione redressa les épaules et l'étudia. "Qu’as-tu besoin que je fasse ?"

Il la regarda et son expression se tordit avec dérision. "Reste ici."

Elle abaissa son menton et fronça les sourcils en le fixant. "Tu es sûr ? J'ai apporté des choses" elle
fit un geste vers son sac "Je pourrais"

"Cela attirera moins l'attention si j'entre seul," répondit-il en l'interrompant brusquement. Si tu veux
que je la fasse sortir, tu restes ici et tu me laisses travailler sans succomber à ton besoin désespéré
de t’insérer dans tout." Son ton était froid et chaque mot coupé.

Il se dirigea vers le coin le plus éloigné de la pièce et traça une série de runes dans le mur. Il fit
glisser ses doigts sur les panneaux de bois jusqu'à ce qu'il y ait un déclic. Il tira et le mur s'éloigna,
révélant un grand choix d'armes et d'artefacts sombres.

Il tira plusieurs objets du mur et les glissa dans sa robe avant de se retourner pour la regarder à
nouveau, son expression froide.

"Je serai de retour dans une heure. Reste ici."

C'est tout ce qu'il a dit avant de disparaître.

Hermione attendit. Elle organisa le contenu de son sac. Elle parcouru les fournitures de guérison
de Drago.
Elle ignora le poids dans sa poitrine. Si elle y prêtait attention, cela l'écraserait à mort.

Si elle ne se tenait pas occupée, elle soupçonnait que sa culpabilité l'avalerait toute entière.

Elle laissait tout le monde derrière. L'Ordre, les Weasley, l’AD, la Résistance. Elle les laissait tous
derrière.

«Penses-tu vraiment que nous allons simplement mourir ? Angelina, ils ne fermeront pas le Sussex
lorsqu'ils gagneront la guerre. Nous sommes du bétail. Tu n'as pas vu les prisonniers qu'ils ont
amenés de la dernière Division des Malédictions. Ils étaient... Ils se dissolvaient, pourrissaient,
s’écorchaient et étaient toujours vivants, il y avait des choses qui rampaient à l'intérieur d'eux -
Ceux qui pouvaient encore parler m'ont supplié de les tuer.»

Elle les abandonnait à ça. Les plus chanceux pourraient mourir sous l'interrogatoire, mais le Sussex
serait le sort de tout le monde.

Son estomac se tordit et elle pressa ses mains sur sa bouche alors qu'elle luttait pour ne pas
paniquer ou vomir.

Elle ne pouvait pas y penser. Elle ne pouvait pas. Drago ne pouvait pas risquer sa couverture en
essayant de les sauver.

Lui et Severus étaient cruciaux pour trouver l'horcruxe restant. Essayer de faire sortir n'importe qui
de Poudlard mettrait en danger le seul espoir de l'Ordre de vaincre Voldemort.

Une fois que Ginny sera en sécurité, l'horcruxe devra être la priorité.

Ses mains tremblèrent et elle fouilla dans les fournitures de Drago jusqu'à ce qu'elle trouve un
philtre Calmant.

L'air bougea, silencieusement, et Drago réapparut au milieu de la pièce, le corps mou de


Ginny dans ses bras.

Le glamour sur la peau et le ventre de Ginny avait disparu.

Hermione se jeta à travers la pièce, éloignant Ginny de Drago et exécutant des dizaines de
diagnostics sur elle alors qu'elle s'agenouillait sur le sol, la serrant fermement dans ses bras.

Il n'y avait aucune menottes verrouillée autour de l’un ou l’autre des poignets de Ginny.

"Qu'est-ce qu’il s’est passé ? Tu l’as assommée ? Où était-elle quand tu l'as trouvée ?"

"Elle était dans un laboratoire. Ils venaient de supprimer les glamour quand je suis arrivé. Je l'ai
contenu." La voix de Drago était calme. Plate.

Hermione jeta un diagnostic sur l'estomac de Ginny et regarda la grande lumière flottante avec
soulagement. L'expression inconsciente de Ginny était d’une terreur glacée. Elle avait reçu une
sorte de potion de stase temporaire. Hermione lança plusieurs sorts supplémentaires pour s'assurer
que rien ne lui avait été fait.

"Une fois que tu auras confirmé qu'elle est indemne, nous devons y aller. Il te faudra quelques
heures pour te rendre au refuge et s’assurer que tout est arrangé."
Hermione examinait anxieusement ses diagnostics, mais il saigna lentement dans son subconscient
qu'il y avait quelque chose de dérangeant dans le ton de Drago.

Hermione leva les yeux vers lui.

Il y avait une longue brûlure le long de sa mâchoire, et il fixait Hermione avec une expression à la
fois nostalgique et affamée.

La façon dont Harry l'avait regardée.

Il y eut une sensation de chute dans sa poitrine lorsqu'elle s'en rendit compte.

"Qu'est-ce qu’il y a ?" Elle posa le corps inconscient de Ginny sur le sol et se leva, tendant la main
vers lui alors qu'elle jetait un diagnostic. "Qu'est-ce qui ne va pas ?"

Le coin de la bouche de Drago se tordit, puis il se courba en un mince sourire alors qu'elle se
rapprochait et que ses doigts effleuraient sa mâchoire.

Il fixa le sol pendant un moment avant de lever les yeux et de rencontrer ses yeux. "J'ai fait sauter
ma couverture en sortant la fille Weasley pour toi."

Hermione resta figée, sa baguette glissa de ses doigts et retomba sur le sol. "Quoi ?"

Elle répéta à nouveau. "Tu – tu as fais quoi ?"

Elle le regarda dans les yeux, certaine qu'elle ne le comprenait pas. Mais c'était dans ses yeux.

Il lui disait au revoir. Il allait mourir.

Elle secoua lentement la tête. "Non."

C'était comme à Cambridge lorsqu’il avait activé l'artefact, et tout l'oxygène avait disparu. Pas d'air.
Pas de son. Juste le silence.

L'espace calme entre les battements cardiaques ralentis, jusqu'au moment où le cœur ne battait plus.

C'était ce son. L'espace négatif. Le son du néant.

"Non," dit-elle à nouveau.

"Il n'y avait pas d'autre moyen."

"Non." Son cœur avait recommencé à battre. De plus en plus vite.

"Je te l'ai dis, de vastes mesures de contre-espionnage sont en place. Il y a des enregistrements qui
prouve que j'y étais, que je suis entré dans des laboratoires avec un accès hautement contrôlé. Je
pouvais à peine brûler le bâtiment et me frayer un chemin en portant une sorcière inconsciente et
enceinte. Demain - lorsque le service de garde sera transféré à un nouveau quart de travail, le
laboratoire sera trouvé. Les enregistrements montreront que j'étais le seul à être parti en vie."

Elle secoua la tête. "Non."

"Nous devons y aller maintenant."


"Non. Drago - nous pouvons y retourner." Elle se tourna vers son sac. "Il doit y avoir un moyen de
détruire les archives - je peux-"

Il la saisit par les deux bras et la tira en arrière, son expression figée. "Tu as conclu le marché,
Granger. J'ai respecté tes conditions."

Hermione émit un son bas et douloureux au fond de sa gorge alors qu'il l'attirait plus près, la
regardant dans les yeux.

Ses yeux étaient attentifs alors qu'il la regardait, comme s'il la mémorisait parce que c'était la
dernière fois qu'il la voyait. Il y avait aussi une sorte de triomphe vicieux en eux.

"Tout ce que je voulais, c’était aller chercher la fille Weasley pour toi; c'étaient tes conditions."

Son estomac tomba jusqu'à ce qu'il n'y ait plus qu'un gouffre en elle. Sa poitrine lui faisait
mal comme si Drago avait tendu la main et lui avait arraché le cœur.

Non, il ne pouvait pas mourir.

Il y avait des points noirs qui commençaient à apparaître dans sa vision alors qu'elle se tenait à le
regarder.

Non, elle ne le laisserait pas.

"Drago..."

Il y avait une rage froide coulait dans sa gorge. Ce n'était pas un accident. Il le savait. Le calcul
dans ses yeux au moment où elle avait fait son offre. Il savait et il l'avait pris. Il l'avait fait pour
obtenir ce qu'il voulait, sans lui donner une chance de trouver une meilleure option.

Ne faites jamais de marché avec un démon, son prix sera toujours supérieur à ce que vous pouvez
payer.

Elle resta muette et incapable de respirer pendant qu'elle l'absorbait.

Drago resta debout à l'étudier pendant plusieurs instants avant que sa bouche ne se courbe en un
faible sourire. Sa main se leva et ses jointures frôlèrent sa joue alors qu'il continuait à l'étudier.

"Nous avons eu une bonne course, Granger, mais nous n'allions jamais durer." Le coin de sa bouche
se tordit, et elle le sentit glisser une boucle derrière son oreille avant que sa main ne retombe pour
se reposer brièvement à la base de sa gorge. "Tu le savais…"

"Drago, s'il te plaît, laisse-moi..." commença-t-elle, sa voix tremblante.

Elle essaya de reculer, mais il lui attrapa le bras.

Son expression se durcit à nouveau. "Tout ce que je voulais. C'était ton marché."

Ses poumons commençaient à brûler. "Drago - Drago - ne - ne me fais pas ça."

"C'étaient tes conditions, Granger. Je les ai acceptées. Il est temps de partir. Tu as juré de partir."
Elle essaya de s'éloigner de lui, mais elle ne pouvait plus respirer. Drago commençait à nager
devant ses yeux. Les contours de son corps se brouillaient. Il parlait, mais les mots devenaient
arrondis et difficiles à déchiffrer.

Elle essaya à nouveau de s'écarter, mais il la serrait trop fermement.

Ses mains et ses bras commençaient à piquer douloureusement comme si des aiguilles s'enfonçaient
dans sa peau.

Drago l'attira plus près et l'expression déterminée sur son visage commençait à se transformer en
inquiétude.

"Granger - respire." Ses contours se fanaient en noir. Ses yeux devenaient tendus et inquiets. Il la
secoua légèrement. "Hermione – ne fais pas ça - allez - respire - Hermione."

Elle ne pouvait plus respirer.

Elle allait le perdre.

Ses doigts agrippèrent le tissu de sa robe alors qu'elle déglutissait et essayait de parler.

"Drago..." sa voix était brisée, "...ne me fais pas ça."

La dévastation l'engloutit comme un raz-de-marée, et Drago disparut dans ses ténèbres.

Quand elle reprit conscience, Drago était à nouveau penché sur elle. Elle le regardait. Il y avait le
goût de quelque chose d'amer et d'herbes dans sa bouche. Tout son corps était engourdi et son
cerveau était lent.

Elle cligna des yeux, essayant de réfléchir. Et tout lui revenu précipitamment avec une angoisse
presque violente.

Elle s'était évanouie à cause d'un choc et d'un manque d'oxygène.

Elle déglutit et sa langue picota. Il lui avait administré un sédatif pendant qu'elle était inconsciente,
pour qu'elle soit souple et coopérative.

Elle le regarda en essayant de trouver des mots.

"Je ne te pardonnerai jamais pour ça," déclara-t-elle finalement. Les mots étaient vaguement
brouillés, donnant à la phrase un son irrégulier, comme si sa bouche ne voulait pas tout à fait
coopérer avec elle.

Drago ne broncha pas, sa main fantôme le long de sa pommette. "Tu seras vivante et loin de la
guerre. Ça toujours été mes conditions."

Hermione pressa ses lèvres l'une contre l'autre pendant plusieurs secondes alors qu'elle essayait
de réfléchir à la potion qui obscurcissait son esprit. Quoi qu'il lui ait donné, c'était une dose
suffisamment importante pour qu'elle s'étonne qu'elle ait réussi à reprendre conscience. Le fait qu'il
l'ait dosée alors qu'elle était évanouie signifiait que la potion s'était pleinement activée avant qu'elle
ne soit consciente de la combattre.
Il y avait une rage froide en elle qu'elle ne pouvait pas vraiment atteindre.

Elle se força à réfléchir lentement.

La fanfare est dans la lumière, mais l'exécution est dans l’obscurité.

Il était théoriquement possible pour un Occlumens de se rendre immunisé à toute potion altérant
l'esprit, bien qu'il soit préférable qu'il soit conscient au moment du dosage. Drago avait
probablement su ce fait et le lui avait intentionnellement donné alors qu'elle était inconsciente à
cause de ça.

Veritaserum, sédatifs, potions d'amour, un Occlumens pourraient potentiellement les enfermer si


son esprit était déjà suffisamment compartimenté. Hermione regarda Drago alors qu'elle
rassemblait laborieusement les effets de la potion qu'il lui avait donnée et s'y fortifiait autour des
événements de la journée.

Son esprit était soudainement clair comme de l’eau de roche.

Elle l'étudia, calculant.

Elle pouvait voir toute l'émotion derrière ses yeux soigneusement gardés.

"Si tu me force à partir et que tu meurs ensuite, nous ne trouverons peut-être jamais l’horcruxe,"
dit-elle, toujours en utilisant le rythme lent à cause de son sédatif.

Ses yeux vacillèrent et son expression se refroidit. "Si l'Ordre avait voulu gagner, il aurait dû faire
de meilleurs choix. Si le Seigneur des Ténèbres les tue tous, peut-être qu'ils réaliseront enfin les
conséquences de leur idéologie. J'ai fait tout ce qui a été demandé, mais je ne peux pas sauver une
armée qui ne sera jamais prête à payer le prix qu'exige la victoire. J'en ai marre de te voir essayer de
le payer pour eux."

Hermione s'assit lentement sur le lit.

Drago recula et lui tendit la main. "Nous partons maintenant."

"Non."

Ses yeux se plissèrent et devinèrent du silex. "Granger, tu as donné ta parole."

Hermione serra la mâchoire. "Je le sais. J'irais - selon tes demandes, mais je dois d'abord parler à
Severus. Il sera le seul à pouvoir
trouver l'horcruxe, il y a... des recherches que je dois partager avec lui."

"Non." Il gronda le mot.

Hermione le regarda, son expression assourdie mais déterminée. "Tu sais que je choisirais toujours
l'Ordre en premier."

Il tressaillit. Sa bouche se pressa en une ligne dure et son regard baissa alors qu'il relâchait une
courte inspiration et fixait le sol. Elle vit sa gorge se contracter et les coins de sa bouche se tordirent
alors qu'il déglutissait, ses yeux argentés détournés d'elle.
Hermione continua de parler. Lentement. Avec obstination. "Si tu me forces à partir sans parler à
Severus, cela pourrait être considéré comme une violation de ton serment inviolable d'aider l'Ordre.
Tu pourrais simplement t’effondrer et mourir avant que nous y arrivions."

Drago la regarda brusquement, et elle rencontra froidement son regard et continua. "Et... la dernière
chose que tu ferais serais de me trahir. Si tu me laisses faire ça, peut-être qu'un jour je pourrai te
pardonner."

Il la regarda fixement et elle ne cligna pas des yeux jusqu'à ce qu'il hésite.

"Très bien." Sa voix était amère et il détourna à nouveau les yeux d'elle.

Elle hocha lentement la tête et se leva, attrapant sa baguette et tapotant deux fois sur le charme sur
son poignet.

Pendant qu'ils attendaient, elle traversa la pièce pour réexaminer Ginny.

"Tu devras prendre Ginny en premier," dit-elle après plusieurs minutes. "La stase dans laquelle elle
se trouve va durer encore quelques heures, je n'ai pas le matériel pour faire la contre-potion, ce
serais trop compliqué si elle se réveillait et que je devais tout lui expliquer ici avant de partir.
Surtout quand je suis droguée comme ça."

Drago eut un petit rire au fond de sa gorge. "Tu t’attends à ce que je te laisse ici avec Rogue ?"

Hermione haussa les épaules. "Elle est enceinte, et quand elle se réveillera, elle découvrira qu'Harry
est mort et que toute sa famille est perdue. Je n'aurai pas beaucoup de temps pour te dire au revoir
si je la calme."

Il y eut le bruit d’une fissure étouffée à l'extérieur. Drago se tourna pour ouvrir la porte.

Hermione se demanda si elle pouvait bouger assez vite pour l'étourdir. Elle bougea et il la regarda
immédiatement.

Severus franchit la porte et regarda entre eux. Sa bouche se courba en un ricanement, mais elle vit
un léger flot de soulagement dans ses yeux.

"Bien sûr, j'aurais dû réaliser que vous l’aviez d'une manière ou d'une autre quand elle n'a jamais
été amenée à Poudlard."

Hermione glissa ses mains derrière son dos et les enroula en poings douloureusement serrés. "Ils
ont tout le monde alors ?"

Severus fit un signe de tête infinitésimal. "Gabrielle Delacour a été secrètement capturée il y a une
semaine. Ils l'ont utilisée pour attirer Fleur."

Hermione secoua lentement la tête. "Fleur ne le ferait jamais..."

Toutes les maisons sûres.

Fleur avait connu tout le monde. Elle les avait formé et entrainés.

Hermione secoua à nouveau la tête. "Elle n'était pas la gardienne du secret. Cela ne pouvait pas être
suffisant."
La bouche de Severus se tordit avec dérision. "Avec l'ingéniosité sans fin du Sussex, l'impossible
deviens possible. Quelque chose lié à la façon dont les Vélanes canalisent leur magie semble-t-il.
Ils travaillent depuis des mois pour perfectionner la percée du Fidelius." Le dédain acide dans sa
voix était étouffé.vIl avait l'air fatigué.

Elle se demanda s'il portait le même désespoir derrière ses propres murs d'Occlumencie.

Severus fixa Hermione, son expression méfiante. "Que s'est-il passé à Poudlard ?"

Hermione baissa les yeux. "Harry était un horcruxe. Je l'ai découvert aujourd'hui, après que
l'attaque ait déjà commencé. Quand je
l'ai confirmé, j'ai essayé de convaincre Harry de faire reculer la Résistance, mais il pensait que si
tous les horcruxes étaient détruits, laisser le Seigneur des Ténèbres le tuer accomplirait la prophétie
et les tuerait tous les deux."

L'expression de Severus vacilla. "Comment avez-vous réalisé cela ?"

"Poppy m'a dit qu'elle avait remarqué des irrégularités dans sa signature au cours de la première
année, mais Dumbledore les avait ignorées. Elle lança un long regard à Severus. "Le saviez-vous ?"

Sa lèvre se recourba. "Je ne le savais pas. Je n'aurais pas essayé de lui apprendre l'Occlumencie si
j'avais su qu'il avait un horcruxe dans la tête."

Hermione fit un petit signe de tête. "Eh bien, cela n'a plus d'importance maintenant. Il est mort et ça
n'a pas marché. Nous avons oublié un horcruxe, et nous devons le trouver." Sa mâchoire se tordit et
sa voix se crispa. "Drago a fait sauter sa couverture pour faire sortir Ginny du Sussex. Il s'attend à
ce qu'il lui reste moins de douze heures avant que le Seigneur des Ténèbres apprenne sa trahison."

Severus regarda brusquement Drago, qui le regarda avec une expression indifférente.

Hermione déglutit. "J'ai accepté de quitter la Grande-Bretagne et d'emmener Ginny en lieu sûr.
Severus, vous devrez être celui qui trouvera et détruira le dernier horcruxe. Mes recherches ont été
perdues à Place Grimmauld, mais je peux tout vous expliquer avant de partir."

L'expression de Severus ne trembla pas tant que ça. "En effet, et que va faire Drago ?"

Hermione se raidit. "Il va d'abord emmener Ginny au refuge et tout arranger pendant que je vous
donne mes recherches. Ensuite, il viendra me chercher, m’y emènnera et reviendra."

Severus eut un grognement audible et regarda Drago. "Vraiment ? C'est votre plan ? Et on s'attend à
ce que je suive les ordres ?"

Drago lui rendit son regard, sa lèvre se recourbant vicieusement. "Peu m'importe ce que vous faites.
Granger part."

Severus arqua un sourcil et regarda Hermione. "Vraiment ?"

Le coin de la bouche d'Hermione se souleva. "Oui. Je lui ai donné ma parole que j'irais."

Severus resta silencieux assez longtemps pour que son cœur se mette à battre dans sa poitrine.

Il leva des yeux. "Très bien, étant donné que je semble être le seul qui reste à se souvenir du but de
l'Ordre."
Hermione invoqua une table puis fouilla dans son sac de perles pour trouver du parchemin et
de l'encre. Elle commença à écrire puis leva les yeux vers Drago.

"Tu devrais emmener Ginny maintenant. De cette façon, je serai là-bas au moment où elle se
réveillera. Je suppose que ce n'est pas un voyage rapide là où tu comptes nous cacher."

Drago la fixait, ses yeux calculateurs. "Je ne te fais pas confiance, Granger. Je fais encore moins
confiance à Rogue."

Le cœur d'Hermione s'arrêta, mais elle cligna des yeux lentement. "Très bien. Reste dans ce cas."

Elle baissa les yeux sur le parchemin et se remit à écrire. Il y eut un long silence.

"Je veux un serment inviolable," annonça brusquement Drago.

Les doigts d'Hermione tremblèrent avant qu'elle ne le regarde. "De moi ?"

Drago ricana. "Non. Pas de toi. De Rogue. Je veux sa parole qu'il n'interférera pas ou ne
t’emmèneras nulle part."

Hermione regarda Severus, son cœur battant fortement dans sa poitrine. "Bien. Me veux-tu en tant
qu’enchaîneur ?"

"Vous êtes tous les deux des imbéciles," répondit Severus en se redressant.

"Le ferez-vous ?" Les yeux de Drago étaient plissés en fentes.

Severus lança un regard de côté à Hermione puis renifla. "Bien sûr, je vais faire un serment
inviolable," il fit un signe de la main dédaigneux, "étant donné que c'est la seule façon de faire quoi
que ce soit."

Cela fut fait en quelques minutes.

Drago ne regarda pas Severus alors qu'il extrayait le vœu, ses yeux étaient fixés sur Hermione.

Puis Drago se leva, ses yeux toujours sur son visage.

"Je serai de retour dans quelques heures."

Il prit Ginny. Juste avant qu'il ne disparaisse, les lèvres d'Hermione s'entrouvrirent.

Elle voulait lui dire-

Elle voulait-

"Bien. Je t'attendrai," répondit-elle, se retournant vers la table à laquelle elle avait écrit et ramassant
la plume.

Elle ne leva pas les yeux alors qu'il transplanait silencieusement.

Au moment où il disparut, elle laissa tomber la plume et leva les yeux, fixant d'un œil figé l'endroit
d'où il avait disparut. Elle s'attendait à moitié à ce qu'il réapparaisse.
Il ne l'a pas fait.

Ses doigts tapèrent sur la table pendant quelques instants, puis elle se tourna et passa devant
Severus, arrachant son sac du sol et utilisant la pointe de sa baguette pour sculpter des runes dans le
sol. La trappe brilla et apparue. Elle s'agenouilla et commença à sortir des fournitures.

Severus resta silencieux alors qu'elle commençait à vider plusieurs flacons de verre puis à les
séparer dans une multitude de sphères de verre délicates.

Elle sortit un chaudron de son sac et invoqua une flamme intense en dessous avant d'y renverser un
baril entier d'argent en poudre des fournitures de Drago.

"Je n'aurais jamais imaginé que Drago pouvait être aussi facilement dupé."

La mâchoire d'Hermione se tordit alors qu'elle sortait un flacon de résine.

"Il a toujours voulu m'éloigner de la guerre plus que toute autre chose." Elle resta silencieuse
pendant un moment avant d'ajouter: "Je vous l'ai déjà dis, ma vie est importante pour lui. Et -
malgré lui, il ne veut pas que je le déteste. Je suppose que vous pourriez dire qu'il a des faiblesses
prévisibles maintenant."

Elle pressa ses lèvres l'une contre l'autre et sa gorge se serra. "Je ne lui ai jamais rompu ma parole,
il me fait confiance pour la tenir."

"Il ne vous fera plus jamais confiance quand il découvrira que vous lui avez mentis."

Hermione ne leva pas les yeux de son travail. "Non. Je suppose qu'il ne le fera plus."

"Allez-vous me dire ce que vous prévoyez ? Voulez-vous tuer le Seigneur des Ténèbres vous-même
?"

Le coin de sa bouche se pencha vers le bas alors qu'elle secouait la tête. "Je vais faire exploser le
Sussex."

Il y eu un long silence. "Vraiment ?"

Hermione haussa les épaules. "C'est théoriquement possible et je n'ai pas beaucoup d'options pour
le moment."

"Vous avez l'intention de tuer tout le monde dans ce bâtiment pour sauver Drago ?"

Hermione commença à faire couler de la résine dans des dizaines de sphères. Ses mains étaient
stables, sa concentration inflexible.

"J'ai besoin que Drago vive. Je ne peux pas - j'ai besoin de lui pour vivre." Elle déglutit et leva le
menton. "De plus, il n'y a presque personne à sauver dans ce bâtiment. J'ai essayé de sauver les
victimes de la dernière Division des Malédictions, et je n'ai pas pu. Ils sont tous morts." Elle sortit
une boîte remplie de plus d'une centaine de flacons de poison hautement concentré. "Aérosol, une
goutte suffit à tuer une pièce. Je peux le faire vite pour tout le monde là-bas. Ce seras mieux que ce
je pouvais faire la dernière fois."

Elle mesura plusieurs gouttes dans chaque sphère de verre.


"Si je fais exploser le Sussex, je peux sauver Drago, épargner aux victimes tout ce qui leur
arriverait d'autre, et - je peux tuer les scientifiques qui y travaillent. Peut-être que Dolohov sera
même là. Tom ne construira probablement plus un tout nouveau laboratoire maintenant qu'Harry est
mort. Il n'aura pas assez de scientifiques pour se reconstituer à cette échelle, même s'il le voulait.
Ce qui signifiera qu'il ne pourra pas y envoyer tout le monde emprisonné à Poudlard. Je suis sûr
qu'il proposera autre chose - mais au moins il ne pourra pas les faire tous torturer à mort pour faire
avancer sa cause."

Severus resta silencieux pendant plusieurs minutes.

"Donc - voilà mon plan. Vous devriez probablement partir," dit Hermione sans lever les yeux. "Je
n'ai jamais fabriqué ce type de bombes auparavant. Je pourrais faire sauter ce bâtiment."

"Je suis sûre que ce sera une mort beaucoup plus rapide que celle que Drago m’infligera s'il revient
et trouve son refuge détruit. Est-ce une mission suicide pour vous alors, ou avez-vous l'intention de
revenir ?"

Hermione scella plusieurs sphères de verre et les plaça dans des sphères plus grandes. "Je dois
revenir. Pour Drago."

"Si vous ne revenez pas, il essaiera assurément de me tuer."

L'irritation fleurit dans le fond de son esprit, et sa prise sur une fiole d’œufs de crabe de feu écrasés
se resserra. "Je suis sûre que vous trouverez quelque chose, Severus. Vous êtes un espion depuis
presque aussi longtemps que je suis en vie."

Il y eut un autre long silence.

"Si vous ne revenez pas, qu'attendez-vous de lui ?"

Hermione se figea et ses murs d'Occlumencie vacillèrent. "Je vais revenir. J'ai dis à Drago que je
serais là pour l'attendre."

Severus ne dit rien d'autre. Il se contenta de la regarder dans un silence désapprobateur.

Elle fabriqua des dizaines de bombes, chacune pas plus grosse qu'un vif d'or et les enveloppa toutes
dans de l'argent avant de les plonger dans sa potion d'invisibilité et de les ranger dans les
innombrables poches de sa cape.

Puis elle se leva, ramassa le papier sur la table et le plia en deux, commençant à le ranger dans son
sac avant d'hésiter et de le remettre. Elle sortit ses couteaux et les glissa tous les deux dans une
poche vide de sa cape.

Elle jeta un coup d'œil au désordre de matériaux de bombe éparpillés sur le sol. "Ne touchez à rien.
Je nettoierais à mon retour. Je pars maintenant."

Severus la regarda attentivement de haut en bas. Ses yeux d'onyx étaient impénétrables. "Comment
avez-vous l’intention d’y arriver ?"

Le cœur d'Hermione battait violemment dans sa poitrine malgré le sédatif, mais elle leva le menton,
sa bouche se tortillant dans le coin. "Vous m'avez emmené à Ashdown une fois pour ma récolte.
J'allais là-bas chaque semaines jusqu'à ce que les barrières m'empêchent d'entrer."
Severus la fixa un autre moment et lui tendit la main. "Donnez-les moi. Je vais le faire."

Les yeux d'Hermione s'écarquillèrent. Elle hésita un instant avant de saisir le tissu de sa cape et de
secouer la tête. "J'ai promis à Drago de partir et de ne pas revenir. Si ça ne marche pas et que
Drago..." Sa voix se coupa brièvement. Elle étudia le sol. "Il doit y avoir quelqu'un pour trouver
l'horcruxe. En plus - ceux-ci" elle fit un geste vers sa cape "Je n'ai pas eu beaucoup de temps. Ils
sont bâclés, je dois les activer."

Ses yeux se plissèrent. Elle redressa les épaules et commença à se tourner vers la porte. Alors
qu'elle ouvrait la porte, ses doigts se tordirent et elle jeta un coup d'œil par-dessus son épaule.
Severus se tenait debout et la regardait avec prudence.

"Severus..." commença-t-elle, sa voix vacillait. Elle détourna les yeux, déglutit et recommença.
"Severus, si je ne reviens pas, dites à Drago... Dites à Drago que je..." Sa tête baissa et elle passa
rapidement le bout de ses doigts sur ses joues. Elle s'éclaircit la voix et secoua la tête. "Ça ne fait
rien. J'imagine qu'il le sait."

Elle serra la mâchoire alors qu'elle ouvrait la porte, passait le palier et transplana.
Flashback 38
Chapter Notes

Note de l'auteur : Ceci est le dernier chapitre de flashback. Un lien vers le résumé des vingt-
cinq premiers chapitres de Manacled peut être trouvé ici.

|—> https://docs.google.com/document/d/1uRagLO-
shDquNQJN_3SzA1DbJmwbr5b2ZNZYMHk4aGg

Juillet 2003

Le Laboratoire du Sussex était un immense bâtiment noir qui semblait avoir été abandonné au
milieu de la forêt d'Ashdown. Les salles d'apparitions s'étendaient sur plusieurs centaines de
mètres. Hermione s'approcha sous une forte désillusion, donnant une large place aux autres
bâtiments plus petits éparpillés autour d'elle.

Le Laboratoire éclipsait tout. L'air était tellement tordu et corrompu par la Magie Noire qu'il en
était difficile de respirer. Les Détraqueurs patrouillaient au-dessus de sa tête. Sous l'angle de son
approche, le bâtiment rappela à Hermione les photos d'Azkaban. Elle avait vu les plans du dessin
du Sussex et l’avait vu de loin, mais c'était la première fois qu'elle s'en approchait.

C'était un bâtiment imposant en forme de V, sans point d'entrée visible. Il n'y avait qu'une poignée
de fenêtres aux étages supérieurs. Elle savait d'après les plans que la seule entrée était par un point
d'apparition sécurisé à l'intérieur du bâtiment, et la seule sortie un point de disparition séparé à un
étage différent.

Si elle avait été plus calme et moins affligée par le chagrin, elle aurait réalisé qu'il n'y avait aucun
moyen pour Drago d'extraire Ginny si rapidement sans se compromettre.

Ils avaient tous les deux commis des erreurs par désespoir.

Elle regarda autour d'elle. Le ciel était couvert pour un soir d’été. Il commençait à s'assombrir; les
Créatures Sombres émergeraient bientôt en force.

Hermione s'approcha jusqu'à ce qu'elle atteigne la dernière couche de protections. C'était le même
genre impénétrable qui avait été à Poudlard. L'herbe et les plantes avaient brûlé en cendres le long
du périmètre.

Elle tendit la main et la magie crépitait, scintillant en visibilité à sa proximité.

Elle sortit un couteau de sa cape et, s'agenouillant, transperça les barrières près du sol. Le Venin de
Manticore dans l'argent se glissa comme si la magie n'existait pas. Hermione tira l'une des dizaines
de bombes qu'elle avait apportées, la tapa légèrement avec le bout de sa baguette et la poussa à
travers l'ouverture, en faisant attention à ne pas laisser la protection ou le couteau entrer en contact
avec le minuscule orbe. Si elle déclenchait accidentellement une bombe, les Mangemorts
ramasseraient ses morceaux dans un rayon de cinquante pieds.
Elle essaya de ne pas y penser.

Elle poussa cinq des bombes à travers l'ouverture de la barrière et, d'un coup de baguette, fit léviter
les bombes vers le bâtiment, tout en laissant trois intercalées le long de la base et en envoyant deux
planer à environ vingt pieds le long du mur. Elle retira le couteau et l'ouverture de la barrière se
referma instantanément.

Elle se déplaça rapidement dix pieds plus loin et répéta les étapes jusqu'à ce qu'elle se fraye un
chemin tout le long du mur Est du bâtiment et que ses poches soient vides. Sur la base de chaque
rapport que Severus et Drago avaient produit sur le Sussex, le côté Est du bâtiment était l'endroit où
se trouvaient la Division de Développement des Malédictions et la plupart des recherches utilisant
des sujets humains. Le côté Ouest du bâtiment était plus technologique, là où les chaînes et les
recherches pour briser le Fidelius avaient été basées.

Elle recula aussi loin qu'elle le put, observant le bord des barrières de disparition et essayant
d'évaluer jusqu'où elle aurait besoin de courir. D'un coup rapide, elle se jeta un charme de tête-en-
bulle sur elle-même.

Elle ferma les yeux et prit une lente inspiration avant de les ouvrir et de tendre la main de sa
baguette.

Je vais prendre soin de toi. Je vais toujours prendre soin de toi.

Elle agita sa baguette brusquement vers le haut puis la coupa.

Il y eut une fraction de seconde de silence. Puis il y eut un grondement, comme si les particules
dans l'air vibraient toutes.

Le son la frappa comme un mur et ses os vibraient. Les barrières au-dessus du Sussex se révélèrent
alors que des séries rapides d'explosions se glissaient sur le côté du Laboratoire. L'air se brisa dans
une explosion assourdissante. L'explosion percuta les barrières, puis ricocha dans la base du
Sussex. Un nuage de poussière et de poison mortel remplit l'air, et tout le côté Est du bâtiment
vacilla puis tomba, basculant en arrière pour s'écraser sur le côté Ouest du bâtiment.

Le sol trembla si puissamment qu'Hermione fut éjectée de ses pieds. Sa tête heurta le sol et la
douleur fit trembler ses murs d'Occlumencie. La sensation étourdie et droguée s'infiltra dans sa
conscience alors qu'elle se remettait sur ses pieds. Elle secoua la tête, clignant des yeux et essayant
de se vider l'esprit. Il y avait un bourdonnement aigu et douloureux dans ses oreilles qui
assourdissait tous les autres sons. Elle jeta un coup d'œil au laboratoire avant de se diriger vers le
point anti-apparition.

Elle avait fait cinquante pieds quand un désespoir glacial la submergea.

Elle trébucha et hésita.

Harry était mort.

Tout le chagrin la frappa brusquement comme un raz-de-marée.

Harry. Padma. Dobby. Tout le monde.

Tout le monde.
Tout ce qu'elle avait fait. Rien de tout cela n'avait d'importance.

Tout cela avait été inutile.

Les yeux vides de Harry alors qu'il avait été frappé par le sortilège de la mort encore et encore.

Ron hurlant. Se jetant désespérément vers son meilleur ami.

«Est-ce que Parv...»

Colin hurlant alors qu'il continuait de s’écorcher sur le lit d'hôpital.

Cela n’avait servit à rien.

«Nous avons eu une bonne course, Granger, mais nous n'allions jamais durer.»

Elle se tenait dans la lande et tremblait.

Un raz-de-marée de la mort la submergea.

Ils allaient tous mourir.

Elle s'est effondrée au sol. Elle avait si froid et tout lui faisait mal.

Elle pressa sa main contre sa poitrine et essaya de respirer.

«Tu dois savoir, que tu atteins le point où les dégâts deviennent irréversibles.»

Tous les souvenirs dont elle avait essayé de se cacher. Tous les cris et les mourants. L'odeur putride
et grinçante de gangrène et de pourriture. De la chair brûlante. Des intestins et des insectes et du
sang empoisonné. Des mains griffues s'agrippant aveuglément à elle. «Au secours.» «Tue-moi.»
«S'il te plaît.» «Arrête ça.»

Son corps entier lui faisait mal, comme si du givre se répandait sur ses doigts.

Elle voulait mourir.

Drago.

«Tu es à moi. Je viendrais toujours pour toi.»

Elle se calma. Elle lui avait dit qu'elle l'attendrait.

Si elle ne revenait pas, il reviendrait pour trouver un désordre d'explosifs assemblés à la hâte et sa
note griffonnée sur la table. Je t’aime. Je t’aime. Je t’aime.

Elle força sur sa tête et se rendu compte qu'il y avait des Détraqueurs, remplissant le ciel et se
rapprochant d'elle.

Elle agrippa sa baguette et essaya de se lever. Elle ne pouvait pas lancer de patronus. Elle devait
courir.

Elle trébucha sur ses pieds puis s'effondra à nouveau, frissonnant violemment.
Les Détraqueurs descendants étaient rassemblés si étroitement autour d'elle qu'ils bloquaient toute
lumière.

Elle se redressa, se demandant quelque chose à utiliser. Quelque chose qui n'avais pas été
empoisonné par la guerre.

«Je vais prendre soin de toi. Je ne laisserai personne te blesser. Tu n'es pas obligé d'être seule.
Parce que tu es à moi.»

Ce n'était pas heureux. Elle n'était pas sûre de ce que c'était. Mais c'était la sienne, une promesse
que Drago lui avait faite. Elle devait lui revenir. Il était à elle. Elle l'avait mérité. Elle lui avait
promis qu'elle l'attendrait.

Elle ne pouvait pas mourir. Elle ne pouvait pas le laisser derrière. Il ramperait à travers l'enfer pour
la récupérer.

Sa peau brûlait à cause du froid atroce. Elle se redressa et pointa sa baguette vers les Détraqueurs se
rapprochant d'elle.

"Expecto patronum !" Elle versa chaque goutte d'émotion qu'elle avait dans le sort.

Une lumière blanche explosa de sa baguette, devenant de plus en plus grande jusqu'à ce que son
patronus soit complètement corporel.

Pas sa loutre.

Pas un flou.

Hermione leva les yeux alors qu'un Opalœil des Antipodes de taille normale émergeait de sa
baguette. Il remplit le ciel. Il rejeta la tête en arrière, rugissant et déployant d'énormes ailes. Il
ouvrit la bouche et des flammes blanches en jaillirent.

Les Détraqueurs se retirèrent dans le ciel, mais le dragon vola après eux à leur poursuite, les
poussant de plus en plus haut jusqu'à ce qu'ils redoublent et s'envolent vers le champ.
Hermione se leva et les regarda s'approcher alors qu'elle pointait sa baguette vers le haut.
Les Détraqueurs peuvent ne pas mourir, mais ils pourraient sûrement brûler.

La malédiction du Feudeymon, un brasier de flamme fondue jaillit de sa baguette, se tordant et se


tordant alors qu'elle se transformait et se transformait en des dizaines de chimères, les Détraqueurs
s'envolaient, fuyant son patronus. Alors qu’ils s'approchaient du sol, Hermione dirigea sa baguette
vers le ciel et le dragon hurla, se transformant en un mur de flammes.

Le ciel entier était rempli de Détraqueurs hurlants et brûlants, enflammés et dévorés alors que le feu
se déplaçait et se transformait en un énorme dragon rougeoyant.

Hermione ne regarda qu'un instant avant de mettre fin au sort et de se retourner pour courir alors
que les Détraqueurs en feu tombaient en hurlant du ciel brillant.

Elle avais fais une dizaine de mètres quand quelque chose l'a plaqua au sol. Elle se libéra et lança
un sort avant que le vampire attaquant ne réussisse à la mordre. Il s'effondra au sol alors qu'elle
grimpait.

Elle était à mi-hauteur quand une Harpie bondit soudainement vers son visage. Hermione se jeta
sur le côté, jetant un sort d'éventration en le faisant. Le champ se remplissait de Créatures Sombres.
Une armée d'entre-elles était descendue sur elle alors qu'elle tentait d'échapper aux Détraqueurs.

Elle fit une pause jusqu'à ce qu'ils soient proches puis claqua sa baguette dans le sol, liquéfiant la
terre autour d'elle et regardant les Harpies, les Vampires et les Loups-garous en être avalés. Avant
qu'ils ne puissent nager à la surface, elle annula la malédiction et se jeta à nouveau vers le bord des
barrières.

Quelqu'un l'a frappa par derrière. Elle vola et se tordit, roula, se rattrapa puis trouva ses pieds,
utilisant le dernier élan pour l'aider à retrouver son équilibre. Elle lança un bombarda maxima sans
chercher à voir qui elle attaquait.

Un jeune Loup-garou baissa les yeux et se retrouva l'estomac ouvert. Il tomba au sol. Avec sa
lycanthropie, il réussirait probablement à survivre. Elle envoyé plusieurs sorts de tranchage rapides
à la gorge à des Harpies et des Loups-garous qui s'étaient trop rapprochés.

Alors qu'elle se retournait pour courir à nouveau -

"Expelliarmus !"

Sa baguette fut arrachée alors que la force du sort la projetait en arrière.

Elle atterri lourdement et sa tête se cogna contre une pierre. Sa vision nageait, et des points
noirs clignotaient devant ses yeux alors qu'elle se relevait étourdie et regardait dans la direction de
sa baguette.

Graham Montague se tenait à quinze pieds de là, la regardait Sa baguette dans sa main.

"Aujourd'hui est mon jour de chance, je dirais. J'ai l'impression que je t'ai vu hier seulement," dit-il
en souriant. Son expression était jubilatoire et extrêmement énervante. "Je ne m'attendais pas à te
trouver aussi rapidement."

Il désigna les ruines fumantes du laboratoire et les Détraqueurs en feu tombant toujours du ciel. "Tu
as fais tout ça par toi-même ?"
Hermione ne bougea pas; ses yeux étaient fixés sur sa baguette.

"Merde. Je parie que je prendrai ma marque pour t’avoir attraper." Il la regarda puis sourit en
agrippant sa baguette à deux mains et la cassa en deux.

Elle le regarda avec horreur.

Sans baguette, elle ne pouvait pas transplaner.

"Allez," Montague pointa sa baguette vers elle et lui fit signe. "Les Êtres Sombres étaient
rassemblés autour de lui. Ne te compliques pas la tâche. Viens ici, Sang-de-Bourbe."

Les yeux d'Hermione parcoururent le champ alors qu'elle essayait de calculer quoi faire.

Elle s'affaissa, recourbant ses épaules docilement vers l'intérieur alors qu'elle glissait un couteau de
la poche intérieure de sa cape.

Elle marcha avec hésitation vers Montague et tous les Êtres Sombres qui l'accompagnaient. Un
loup-garou s'avança et commença à saisir son bras.

Hermione frappa.

Son couteau clignota. Elle lui coupa la main et éviscéra le Loup-garou.

Elle avait guérit suffisamment de blessures de Harpies pour savoir exactement quelles blessures au
couteau ne pouvaient pas être réparées.

Elle tomba alors qu'une malédiction venait vers elle, se précipitant vers Montague. Il était la
personne la plus proche avec une baguette à la main.

Une Harpie bondit vers sa gorge, et Hermione se retourna et enfouit son couteau dans sa gorge,
avant de se précipiter à nouveau vers Montague.

Les yeux de Montague s'écarquillèrent de peur et il essaya de la maudire. C'était un duelliste bien
plus lent que Drago. Négligent et imprécis. Elle esquiva la première malédiction. Et la deuxième.
Une malédiction violette coupa sa cape et la prit au ventre. Elle continua à avancer vers lui jusqu'à
ce qu'il retombe, trébuchant alors qu'il essayait de s'éloigner d'elle.

Retournant le couteau dans sa main, elle le lui lança, visant le centre de sa poitrine.

Il lança un bouclier, mais la lame magique le traversa et s'enfonça jusqu'à l’articulation de son
épaule gauche. Elle avait à peine loupé son cœur.

Hermione sortit son deuxième couteau.

Son expression devint terrifiée.

"Avada Kedavra !"

Il essaya de lancer le sort, mais seules des étincelles apparurent.

"Avada Kedavra !"


Rien.

"Crucio !"

La malédiction rouge la manqua. Il l’a jeta à nouveau.

Alors qu'elle enfonçait son couteau entre ses côtes, il lui toucha la gorge avec sa baguette.

"Crucio !"

Sa prise sur le couteau se relâcha et elle tomba au sol en hurlant. Ses mains tremblaient et elle se
tordait. L'agonie déchirait tous les nerfs. Sa gorge était déchirée. Ses nerfs étaient mutilés, écorchés.
Le goût du sang emplit sa bouche. La douleur. Rien que de la douleur totale.

Puis finalement, tout s’arrêta.

Hermione força ses yeux à s'ouvrir et regarda Montague tomber à genoux, saignant abondamment
de ses côtes et de son épaule. Il semblait sur le point de s'évanouir. Sa baguette pendait librement à
ses doigts.

Hermione sanglota et haleta entre ses dents alors qu'elle tentait de se retourner.

Prends sa baguette. Prends sa baguette.

Ses muscles se contractèrent alors qu'elle se traînait.

"Putain la salope... Stupéfix !"

Elle se réveilla en hurlant.

Elle était au sol, ses muscles spasmaient et se sentaient très déchirés alors qu'elle se forçait à
s'asseoir. Elle était dans une grande cage remplie de plus d'une douzaine d'autres personnes, dont
quelques-unes qu'elle reconnaissait vaguement.

C'était la tombée de la nuit, et la seule illumination était la lumière des torches, orange clignotantes.
Elle pouvait sentir le sang et la Magie Noire. Les cris qui continuaient indéfiniment. Il y avait aussi
des rires. Des éclats de rire cruels, provocateurs et hystériques.

Elle regarda autour d'elle et réalisa qu'elle était à Poudlard. Il y avait des dizaines d'énormes cages
remplies de personnes dispersées sur le terrain de Poudlard autour de la base de la
tour d'astronomie. Les cris venaient de la tour.

Elle leva les yeux.

Suspendue à quinze pieds au-dessus du sol, Molly Weasley criait, sanglotait et se tordait là où elle
pendait à ses poignets. Arthur hurlait d'agonie à côté d'elle. Une malédiction le tranchait petit à
petit.

"S'il vous plaît ! Pas lui ! Blessez-moi ! Il ne comprend pas ! S'il vous plaît, ne lui faites pas ça !"
La voix de Molly était brisée alors qu'elle suppliait.
Il y avait des morceaux de chair suspendus aux chaînes autour de Molly. Hermione plissa les yeux
dans la pénombre.

Des bras coupés.

Un torse.

La tête de George.

Sa gorge se contracta, et elle se plia en deux et vomit si violemment qu'il y eut une douleur
déchirante dans son dos alors que son corps convulsait.

Elle leva les yeux à nouveau en s'essuyant la bouche.

Bill, Charlie, Fred et George étaient tous morts, en morceaux qui pendaient aux chaînes. Ron était
toujours en vie. À peine vivant. Tonks était morte, ses organes pendaient de son corps. Remus était
accroché à côté d'elle, tellement mutilé qu'il était sûrement mort aussi.

Au-dessus des Weasley, Remus et Tonks, il y avait une autre silhouette. Un cadavre squelettique.

Les doigts d'Hermione tremblèrent alors qu'elle agrippait les barreaux.

"Est-ce que c'est Harry ?" elle s'étrangla.

"Oui," répondit sèchement une fille à proximité. Hermione pensait que son nom était peut-être
Mafalda. "Quand Tu-Sais-Qui a cessé d'utiliser le sortilège de la mort, il a jeté un sort, et Harry a
commencé à pourrir. Il l'a mis là-haut - pour que nous voyions tous ça arriver. Et tous ses amis les
plus proches aussi. Ils les torturent depuis des heures maintenant."

Les cris d'Arthur devenaient de plus en plus faibles.

"S'il vous plaît ! Ne lui faites pas de mal. Arthur. Arthur." Molly n'arrêtait pas de sangloter et de
supplier alors qu'elle tentait de l'atteindre.

Les doigts d'Hermione tremblèrent, et elle replia son menton et détourna les yeux de la tour.

Sa cape avait disparu, son collier, son bracelet. Elle avait été déshabillée et rhabillée en une robe
grise fine; même ses épingles à cheveux et ses élastiques avaient été enlevés. La bague de Drago
brillait toujours sur sa main.

"Malefoy !"

Le sang dans ses veines se glaça, elle se raidit et se retourna. Il y avait des foules et des tentes
réparties entre les cages. Mangemorts, gardes et fonctionnaires du Ministère se mêlaient et
buvaient. Un Mangemort s'avança et lança une malédiction sur les corps suspendus à la tour
d'astronomie. Il y avait des rires ivres et braillants.

Quelques hommes rampaient dans les cages.

"Tu es mignon. Peut-être que le Seigneur des Ténèbres te feras une faveur," chantait un Mangemort
alors qu'il tentait d'attraper l'un des prisonniers à travers les barreaux.

"Malefoy !"
Hermione chercha Drago. Elle vit Lucius s'approcher à la place.

"Nous pensions que vous et les autres pourriez manquer toute la célébration," cria une voix
irrégulière.

Hermione se blottit contre le sol et détourna les yeux alors que Lucius se rapprochait. Ses
oreilles sonnaient toujours à cause de l'explosion. Elle retint son souffle et se tendit pour entendre.

"Le Seigneur des Ténèbres avait besoin de ma présence," répondit Lucius, sa voix était d'un air
traînant et caressant. "Il y avait - une situation inattendue."

Hermione sentit sa gorge se fermer. Drago.

L'autre voix se fit plus basse. "Le Sussex ?"

"En effet," répondit doucement Lucius. "Le Seigneur des Ténèbres tient à garder le silence.
Seulement ses plus fiables le savent."

Hermione s'effondra de soulagement. Ce n’était pas Drago.

"Est-ce vrai alors ? Tout le monde ?" La voix irrégulière était persistante.

"N'ai-je pas simplement dit que c'était gardé au silence ? Voulez-vous savoir ce que le Seigneur
des Ténèbres ne souhaite pas être connu ?" Il y avait une qualité chantante dans la douceur de la
voix de Lucius. "Lorsqu’il est préoccupé par des espions parmi nous ? Je détesterais qu'il apprenne
que vous avez été entendu indiscret. Je frémis encore à l'idée de ce qui est arrivé au pauvre
Rookwood la semaine dernière."

"Je n'ai pas - je voulais seulement savoir – d’une manière polie si une enquête était en cours, c’était
tout ce que je voulais dire par là. Regardez ! J’ai gardé quelque chose pour vous. Il y en avait
beaucoup qui voulaient l'achever, mais j'ai dit que vous en méritiez l’honneur. Regardez, il est
toujours en vie."

Hermione leva les yeux et vit Lucius et l'autre Mangemort regardant la tour d'astronomie.

Arthur s'était immobilisé et les cris de Molly s'étaient transformés en sanglots silencieux.

"Encore quelques-uns d'entre eux en vie." Le Mangemort à la voix irrégulière lança un sort à
Remus, et le corps de Remus sursauta puis redevint mou. "Celui-là ne mourra pas. Peu importe ce
que nous lui jetons. Ses organes ont repoussé deux fois maintenant." Il ricana. "Ensuite, il y a la
mère. Elle crie plus fort pour sa progéniture que lorsque vous la crucifiez. Mais j'ai gardé le
meilleur pour vous. Le meilleur ami de Potter, celui qui était toujours avec lui. Je me suis assuré
que personne ne l’avait tué."

"Comme tu es attentionné, Mulciber." Lucius chantonna les mots en étudiant les Weasley au-dessus
de leurs têtes.

Son visage devint attiré et pensif. Ses traits étaient presque squelettiques, la peau étroitement tirée
sur son crâne, les creux de ses joues et de ses orbites étaient enfoncés, presque comme des trous
noirs dans l'obscurité et la lueur des torches vacillantes. "J'avais espéré avoir plus de temps pour
savourer l'expérience - mais le Seigneur des Ténèbres veut qu'ils soient morts avant la fin de la
journée." La voix de Lucius était mélancolique. "J'ai réfléchi à la manière dont je devrais m'y
prendre."

Une malédiction jaune maladive jaillit de la baguette de Lucius et frappa Ron sur le côté de la tête.
Le corps de Ron commença à trembler, et ses yeux s'écarquillèrent et se gonflèrent, comme s'il
suffoquait.

"Non..." Le mot était à mi-chemin des lèvres d'Hermione avant qu'elle ne le mordît.

Les yeux gris de Lucius brillaient alors qu'il regardait les corps accrochés au-dessus de sa tête.

"J'ai fait le vœu sur la tombe de Narcissa de tuer tous les traîtres de sang de ce pays. Je savais que
Potter appartenait au Seigneur des Ténèbres, mais j'espérais être celui qui enverrait le reste de la
«famille» bien-aimée de Potter après lui."

Lucius tendit sa main, mais le mouvement était spasmodique, comme s'il s'agissait d'un tic qu'il
avait. Son expression se resserra alors qu'il regardait Ron et, avec un geste de sa baguette, mit fin à
la malédiction qui l'étouffait. Ron eut le souffle coupé. Sa poitrine se soulevait. Ses yeux
s'endormirent.

Lucius agita sa baguette en spirales paresseuses et parla lentement. "Brûler vivant est une mort
particulièrement douloureuse. Les Moldus brûlaient les sorcières. Brûlez-les jusqu'à ce qu'il ne
reste plus rien à récupérer. Tout ce que j'ai de ma femme, c'est une tombe vide. Il ne restait plus rien
d'elle. Bien que je l’ai regardé... de nombreuses fois." Sa main s'épanouit à nouveau.

"Il est approprié, je pense, que vous connaissiez la douleur qu'elle a ressentie." Il leva sa baguette.
"C'est pour ma femme."

Un sortilège vert foncé s'envola et frappa Ron à son pied. De la fumée se recroquevilla, et Ron
rejeta sa tête en arrière et hurla alors qu'il étendait sa jambe.

Le corps d'Hermione trembla; sa gorge se contracta alors qu'elle essayait de ne pas vomir. Elle
connaissait la malédiction. Elle transformait le sang en plomb fondu à l'intérieur du corps. C'était
une malédiction lente. Elle se pressa contre l'autre côté de la cage et essaya de ne pas sangloter.

Lucius rejeta la tête en arrière et se mit à rire.

Molly sursauta et se réveilla. "S'il vous plaît. Non ! Pas mon fils. S'il vous plaît, ne blessez pas mon
fils !"

Hermione ferma les yeux et se couvrit les oreilles, mais elle ne pouvait bloquer les cris de Ron et
Molly. Ou le rire de Lucius.

Les cris devenaient progressivement plus calmes quand quelque chose de chaud et de doux
écœurant rencontra le nez d'Hermione. Ses yeux s'ouvrirent brusquement pour trouver le visage de
Dolorès Ombrage à quelques centimètres du sien, étudiant Hermione avec une joie vicieuse à
travers les barreaux de la cage.

Ombrage était flanqué de plusieurs gardes.

"Je crois que je reconnais ce petit visage trompeur." Ombrage fit signe à un garde. "Vous, ouvrez et
attrapez-la."
Il y eu le grincement de la porte de la cage, et une main dure attrapa le bras d'Hermione et la fit
sortir. Des doigts s'emmêlaient dans ses cheveux alors que sa tête était cruellement tirée en arrière.

Ombrage eut un autre petit rire, qui s’effaça sur le visage d'Hermione, chaud et sucré comme si elle
avait mangé des bonbons à peine un instant auparavant.

"C'est toi. Je reconnaîtrais ton sale visage n'importe où. Je ne t'ai pas oubliée." Les yeux d'Ombrage
brillaient. Elle fit un geste par-dessus son épaule. "Envoie un mot. Je veux qu'elle soit transférée au
Sussex, dans le prochain lot qu'ils demandent, en haut de la liste, pour Dolohov personnellement."
Elle se pencha plus près d'Hermione, et sa voix était presque un murmure. "Il est toujours à la
recherche de nouveaux jouets à casser."

L'un des gardes toussa légèrement. Ombrage le regarda vivement.

"Directrice, le Sussex est - ils disent qu'il est définitivement hors service - à cause de - l'accident là-
bas. Et Dolohov est... mort."

Hermione sentit une vague de triomphe à travers sa terreur alors que le visage d'Ombrage tombait.

Elle avait espéré que Dolohov mourrait. La seule personne qu'elle détestait plus qu'Antonin
Dolohov était Voldemort.

"C'est confirmé alors ?" La voix d'Ombrage était tranchante.

Le garde fit un signe de tête réticent.

Cette dernière soupira et l'air déçu. "Dommage."

Elle plaqua sa baguette contre le sternum d'Hermione. "Crucio."

Hermione hurla et ses jambes lâchèrent. La main dans ses cheveux la tenait en place. Son corps
était plongé dans l'agonie jusqu'à ce que ses muscles se mettent à spasmer si violemment qu'elle
pensa que ses tendons pourraient se casser. Elle cria jusqu'à ce que sa gorge soit complètement
dénudée et que sa voix s'estompe en sanglots; elle s'accrocha alors que son corps tremblait et
spasmait violemment.

Le sort ne s'arrêta pas.

Hermione pouvait sentir son cerveau s'efforcer de s'échapper; pour se libérer de l'agonie. Fais juste
une pause. Stop. Stop.

Non, elle ne pouvait pas.

«Je ne suis pas fragile. Je ne vais pas craquer. S'il vous plaît, croyez cela de moi.»

Elle s'accrocha sur place, tremblant d'agonie.

Le sort s'est finalement arrêté. Hermione tomba lourdement au sol, ses muscles se contractant
toujours. Elle avait l'impression d'avoir été déchirée en morceaux. Des sanglots gémissants venaient
du bas de sa poitrine spasmante.

Elle força ses yeux à s'ouvrir et leva la tête. Elle pouvait voir la tour d'astronomie au-dessus de
l'épaule d'Ombrage; Molly mourrait.
Ombrage étudia Hermione sur le sol et fit à nouveau un geste par-dessus son épaule. "Je veux celle-
ci, une fois sa magie supprimée. J'imagine qu'elle aura besoin de mon interrogatoire approfondi.
Remettez-la dans la cage."

Ombrage rigola et commença à se tourner pour partir.

Thorfinn Rowle fit une pause en passant. "Vous ne pouvez pas avoir celle-là, Directrice." Sa voix
était brouillée et il fit un geste saccadé vers l'endroit où Hermione était allongée sur le sol. "J’ai
aidée à la ramener du Sussex après l'avoir attrapée. Le Seigneur des Ténèbres a dit qu'il voulait
qu'elle reste intacte au cas où il déciderait de l'interroger lui-même. C'est sur les papiers de
transfert."

À travers l'agonie et le choc que son corps subissait à cause de la torture, Hermione sentit son sang
se refroidir.

L'expression d'Ombrage tomba. "Mais ils meurent si vite quand il le fait."

Rowle se redressa et plissa les yeux. "Doutez-vous de moi, Directrice ? Je peux appeler le Seigneur
des Ténèbres ici, si vous doutez des documents."

Ombrage déglutit et son menton vacilla alors qu'elle secouait la tête rapidement. "Non. Non, je ne
désobéirais jamais au Seigneur des Ténèbres. S'il la veut intacte, elle restera bien sûr intacte. Ce..."
elle fit un signe à Hermione, "n'était que quelques minutes pour elle - un défi. Je ne remettrais
jamais en question les ordres de quelqu'un d'aussi important que vous. Ma déception a eu raison de
moi." Sa voix devenue douce. "Après tout, vous - êtes l'un des plus digne de confiance auprès du
Seigneur des Ténèbres."

Rowle redressa les épaules et sa poitrine en tonneau se souleva. Il regarda Hermione et lui donna
un coup de pied avec sa botte. "Je doute qu'elle compte. Il a des dizaines de plus importants - des
terroristes qu'il envisage d'interroger - si elle finit par être oublier..." Il haussa les épaules.
"Personne ne se souciera de ce que vous en ferez dans ce cas."

Il éclata de rire et continua son chemin.

Ombrage regarda Hermione en silence pendant plusieurs instants. "Quand sa magie sera supprimée,
je prendrai soin d'elle personnellement. Nous voulons être sûrs que nous suivons les commandes à
la lettre et qu'elle reste intacte."

Hermione fut arrachée du sol et rejetée lourdement dans la cage.

Elle se recroquevilla fermement sur le sol alors que son corps continuait d’être pris de spasmes et
de secousses, mais elle le remarqua à peine. Elle était figée de terreur.

Voldemort l'avait marquée pour son interrogatoire personnel. Cette simple pensée l'avait plus
paniquée que tout ce que Ombrage pourrait vouloir lui faire.

Son esprit était rempli de souvenirs de Drago.

C'était un nombre presque impossible de souvenirs à masquer ou à détourner.

Si jamais tu es interrogé par un Legilimens vraiment accompli, tu ne le garderas jamais à l'écart


avec la force de tes murs mentaux. Si tu étais un membre mineur de la Résistance, ils te tueraient
probablement plutôt que de faire l'effort d'entrer dans ton esprit. Mais tu es membre de l'Ordre. La
fille d'or de Potter.

... Si je ne t'avais pas eu, je n'aurais jamais eu la chance de rencontrer un cerveau organisé comme
un classeur.

Elle pressa ses doigts tremblants contre sa bouche et s'entassa dans un coin de la cage alors qu'elle
luttait pour ne pas paniquer.

"Est-ce que tu vas bien ? Elle a gardé cette malédiction sur toi pendant - je ne sais même pas
combien de temps." Un garçon dans la cage s'approcha et posa une main sur l'épaule d'Hermione.

"Je vais bien. Ne me dérange pas," répondit Hermione d'une voix serrée et tremblante alors qu'elle
s'éloignait du contact. "J'ai besoin de réfléchir."

Elle prit une profonde inspiration, utilisant son Occlumencie pour détourner son attention de la
douleur spasmante dans son corps.

Voldemort se rendrait compte qu'elle était une Oclumens. Il s'en rendrait compte et la mettrait en
pièces.

Il trouverait Drago.

Même si sa mort sous interrogatoire était rapide, la punition de Drago pour sa trahison ne le serait
pas.

Ce serait une mort pire que celle dont elle avait tenté de le sauver en bombardant le Sussex.

Si Voldemort trouvait leur relation, il utiliserait probablement Hermione pour punir Drago. C'était
ce qu'il avait fait avec Narcissa. Il avait utilisé ce qui importait à Drago pour le torturer.

Drago avait toujours été plus motivé par sa peur de ce qui pouvait lui arriver à elle que de ce que
Voldemort lui ferait.

Elle devait le cacher. Enterrez les souvenirs si profondément qu'ils ne seraient jamais retrouvés.

Un cerveau organisé comme un classeur...

Elle rassembla tous ses souvenirs soigneusement, minutieusement examinés et triés de Drago,
Ginny et des horcruxes, et les repoussa aussi loin qu'elle le put dans son esprit; elle les plaça au
plus loin de sa mémoire; au-delà de ses parents, au-delà des tout premiers souvenirs qu'elle
possédait. Elle les poussa aussi loin que possible de sa conscience.

Puis - elle hésita et déglutit nerveusement, sa langue sortant pour mouiller ses lèvres. Elle ferma les
yeux et prit une inspiration tremblante alors qu'elle se déplaçait à nouveau dans son esprit, abattant
tous les murs qu'elle avait construits au cours de la guerre.

Sa vie parfaitement compartimentée. Toutes ses émotions et ses souvenirs séparés. Son chagrin et
sa dévastation à cause de ses relations perdues avec Harry et Ron. Son ressentiment amer et
venimeux envers l'Ordre. Toutes les choses qu'elle avait repoussées et ignorées afin de rester
concentrée, de rester en mission. Les choses qu'elle avait cachées et auxquelles elle avait refusé de
penser dans le but de rester saine d'esprit tout en continuant à travailler.
La mort de Colin. Colin. La première mort. La façon dont il criait alors que sa peau était découpée
de son corps, de son visage, de ses yeux. Jusqu'à ce qu'il cesse de crier, et Hermione se tenait là,
trop dévastée et coupable pour détourner le regard, alors qu'il était taillé dans un squelette. Couche
après couche.

Toutes les victimes de la première Division des Malédictions qu'elle avait passé des mois à essayer
de guérir et de sauver. Ils étaient tous morts. Tout le monde étaient mort. Ils sont morts les uns
après les autres. Ils ont toujours mourus. Elle a essayé de les sauver, mais à la fin ils ont toujours
fini morts.

Harry était mort. Ron. Les Weasley.

Sa vie était un cimetière.

Elle a tout mis au premier plan de son esprit.

Quand Voldemort viendrait, tout ce qu'il trouverait serait le nombre de morts sans fin de la guerre,
année après année. Une voix ignorée dans la salle d'hôpital. Juste une guérisseuse. Toutes les
réunions de l'Ordre quand elle avait plaidé pour des sorts mortels et avait été renvoyée et
réprimandée. Elle n'était pas une combattante. Juste une guérisseuse. Que savait-elle ?

Le Sussex ressemblerait à sa vengeance.

Elle était perdue dans ses souvenirs lorsque la porte de la cage grinça, et elle fut rudement à
nouveau traînée hors de la cage. Du métal froid se serra autour de chacun de ses poignet et elle fut
attirée vers le château. Tout le monde qui étaient suspendu à la tour d'astronomie était mort sauf
Remus.

Il y eut un éclair de lumière verte toxique. Alors qu'Hermione regardait en arrière, elle vit le
sortilège de la mort naviguer dans les airs. Remus devint finalement complètement mou. Le dernier
des Maraudeurs.

Elle fut tirée à travers les couloirs, à moitié lucide à travers le fouillis de traumatismes dans son
esprit et la douleur physique restante de tous les cruciatus. Les couloirs étaient déshabillés. Il y
avait une série de grandes portes en fer auxquelles le garde devait faire des pauses pour les
déboulonner alors qu'il l'entraînait de plus en plus loin dans les entrailles du château. Dans les
cachots, après les salles de classe, après le mur qui avait caché la salle commune de Serpentard, à
travers une lourde porte dans un couloir inconnu.

Ombrage se tenait près d'une porte. Elle eut un sourire sucré en regardant Hermione.

"C'est là que nous avons gardé nos prisonniers problématiques jusqu'à leur transfert au Sussex.
Sans les protections du château, nous ne pouvons pas être trop prudents avec une prisonnière gardé
pour l'interrogatoire exclusif du Seigneur des Ténèbres. Je suis sûre que vous serez très bien ici
jusqu'à ce qu'il pense à vous appeler."

Hermione fut poussée dans une petite pièce, à peine éclairée par la torche à l'extérieur de la cellule.
Des murs en pierres. De la paille dans un coin. Un pot de chambre dans un autre.

Elle se retourna alors que la porte se refermait, puis elle s'arrêta soudainement, et Ombrage entra,
comme si elle repensait à quelque chose.
Ses yeux montaient et descendaient sur Hermione.

"Nous devons obéir aux ordres du Seigneur des Ténèbres, n'est-ce pas ?" dit-elle d'une voix rêveuse
alors qu'elle désignait Hermione avec sa baguette. "Intacte. C'est très important. Nous ne voulons
pas que vous soyez assise ici à bavarder comme un huard ou à vous parlez à vous-même comme
une sale petite sauvage. Nous allons vous gardez – très silencieuse." La pointe d'une baguette
s'enfonça dans le creux derrière la mâchoire d'Hermione, forçant sa tête à se relever. "Silencio."

Ombrage eut un petit rire et son haleine écœurante et sucrée passa sur le visage d'Hermione.

"Vous comprendrez bien assez tôt."

Puis Ombrage se retourna et sortit de la cellule. La porte se referma avec un bruit sourd, et en
quelques secondes, même la torche à l'extérieur de la cellule avait disparu.

Hermione resta dans l'obscurité et le silence.

Elle se fraya un chemin avec précaution vers le coin avec la paille et se recroquevilla en une boule
serrée. Ses muscles brûlaient et spasmaient douloureusement. Il faisait froid dans les cachots et ses
vêtements étaient fins.

Elle n'arrêtait pas de cligner des yeux et de regarder dans les ténèbres, espérant que si elle attendait
assez longtemps, elle serait finalement capable de distinguer un léger contour.

Il n'y avait rien, rien que des ténèbres.

Finalement, elle baissa la tête et retourna à son Occlumencie.

Sauf qu’elle ne pouvait pas.

Elle essaya à nouveau mais ses souvenirs -

se déplacer dans son esprit était laborieux. Comme si elle était mentalement lestée et qu'elle pouvait
à peine ramper dans son esprit avec l’Occlumencie.

Elle se figea avec une horreur naissante. Ses doigts tremblants allèrent à ses poignets, sentant le
métal se verrouiller autour d'eux alors qu'elle essayait de respirer calmement.

Cela ne lui était jamais venu à l'esprit - qu’avec sa magie supprimée, elle perdrait sa capacité à
utiliser l'Occlumencie. Son esprit était verrouillé dans l'état exact dans lequel il se trouvait au
moment où les chaînes avaient attachées autour de ses poignets. Une mer de traumatismes au
premier plan de son esprit, et Drago caché si loin qu'elle pouvait à peine se faire un souvenir clair
de lui.

Elle pressa ses mains contre sa bouche et se força à respirer.

Elle inspira lentement. Jusqu’à quatre.

Expirant par la bouche. Jusqu’à six.

Inspirant et expirant.

Encore et encore.
Elle se força à réfléchir attentivement. C'était pour le mieux. Voldemort l'amènerait pour un
interrogatoire et trouverait un fouillis chaotique de souvenirs. Si elle faisait attention de ne pas
penser à Drago, Voldemort ne pourrait peut-être pas le trouver.

Elle enroula ses mains autour de ses épaules, frissonnant de froid. Elle juste - ne pouvait pas penser
à Drago. Pas du tout. Elle ne pouvait pas se laisser aller.

Attendre. C'était sur quoi elle devait se concentrer. Attendre.

Son anneau brûla soudainement douloureusement.

Hermione eut un hoquet silencieux et agrippa sa main. Son anneau brûla encore et encore et encore.
Puis la brûlure s’arrêta.

Hermione enroula la bague autour de son doigt. Drago pourrait venir la chercher, avant que
Voldemort ne l'appelle pour un interrogatoire. Elle devait être prête.

Il venait toujours pour elle.

Elle ne pouvait pas se laisser se perdre.

"Attends. Tiens bon, Hermione," elle prononça les mots encore et encore.

Elle ne savait pas si ce n'était que quelques heures ou un jour plus tard que sa bague avait de
nouveau brûlé. Elle souffrait tellement qu'elle le sentait à peine. Son corps hurlait à cause des
lésions musculaires du cruciatus, du froid et de sa faim. Elle pouvait à peine bouger.

Peu importe si elle avait les yeux ouverts ou fermés, tout ce qu'elle pouvait voir était les morts.
Harry mourant sous ses yeux. Encore et encore. Les hurlements de Ron alors qu'il mourait. Colin.
Molly et Arthur. La salle d'hôpital. Ils étaient au premier plan de son esprit, et il n'y avait rien
d'autre à penser.

Il n'y avait pas de nourriture. Il n'y avait pas non plus d'eau.

Elle pensait que ça faisait une journée, mais elle n'avait aucun moyen d'en être sûre. Il n'y avait
aucun son à l'extérieur, pas même des gouttes monotones. Il n'y avait qu'un silence et des ténèbres
sans fin.

Peut-être qu'Ombrage avait l'intention de la faire mourir de faim.

Son anneau a de nouveau brûlé des heures plus tard, elle pressa sa main contre sa poitrine.
Plusieurs heures plus tard, elle sentit soudainement de la nourriture et se traîna à moitié sur le sol.
Elle trouva une assiette avec du pain, une sorte de viande et un grand seau d'eau.

Ses muscles spasmaient encore si fort qu'elle faillit laisser tomber le seau en avalant de l'eau.

Après cela, les repas sont apparus. Randomisé. Il ne semblait jamais y avoir de temps fixe
entre eux. Parfois, c'était comme des jours. D'autres fois, il semblait que quelques heures seulement
s'étaient écoulées.

Après ce qu'elle pensait avoir été une semaine, son corps cessa de brûler et de spasmer. Elle se
força à se lever et à explorer chaque centimètre carré de la cellule du bout des doigts. La porte était
scellée par la magie; il n'y avait pas de serrure à crocheter même si elle avait autre chose que de la
paille et un pot de chambre. Elle renifla l'air à travers les barreaux de la porte dans l'espoir que cela
pourrait indiquer quelque chose. L'air était vicié, humide, froid. Sans vie.

Elle avait espéré que si elle vérifiait juste assez soigneusement, elle trouverait une pierre détachée
dans le mur; un compartiment secret cachant un clou, ou une cuillère, ou même un morceau de
corde. Apparemment, la cellule n'avait jamais détenu de prisonniers problématiques depuis très
longtemps. Il n'y avait pas de rayures pour marquer le temps. Pas de pierres lâches. Rien.

Rien que des ténèbres.

Sa bague brûlait. À chaque fois, elle poussait un petit soupir de soulagement et se mettait à pleurer
parce qu'elle était rassurée que Drago était encore en vie quelque part.

Puis elle se rattrapait brusquement. Elle ne pouvait pas y penser. Elle ne pouvait pas se permettre de
penser à Drago. Si Voldemort la rencontrait en premier, elle ne pouvait pas l'avoir dans son esprit
quand elle ne pouvait pas l'obstruer. Elle utilisa les plus petits morceaux de magie qui lui restaient
et poussa ses souvenirs de lui encore plus hors de portée. Comme si elle était une huître,
enfouissant soigneusement chaque souvenir sous la minuscule couche d'Occlumencie qu'elle
pouvait manier sans activer la suppression magique.

Sa bague brûlait chaque jour avec une intensité presque fulgurante. La cinquantième fois,
lorsqu’elle brûla, elle serra sa mâchoire et la retira, en la cachant soigneusement dans un coin.
Avant que trois repas n'apparaissent, elle sentit son chemin à travers la cellule et la remit, terrifiée à
l'idée que si elle ne le portait pas, elle disparaîtrait d'une manière ou d'une autre.

Elle n'a plus brûlé après cela. Elle ne savait pas si cela signifiait que Drago savait d'une manière ou
d'une autre qu'elle l'avait enlevé.

Ou s'il était mort.

Elle se blottit dans le coin de la cellule, sentant la texture rugueuse des pierres dans l'obscurité, et
essaya de ne pas réfléchir.

Elle récita des recettes de potions dans sa tête. Des technique de transfiguration. Des runes
examinées. Des comptines. Ses doigts bougeaient alors qu'elle imitait les techniques de la baguette,
mimant l'inflexion du sort. Elle compta à rebours à partir de mille en soustrayant des nombres
premiers.

Elle massa ses muscles endommagés pour se conformer et commença à travailler sur le régime
d'exercice qu'elle avait mémorisé. Push-ups, squats, burpees. Elle découvrit qu'elle pouvait passer
ses pieds à travers les barreaux de la porte de la cellule et faire des étirements tout en étant
suspendue à l'envers. Elle appris par elle-même à faire des tractions.

Cela aida à détourner son esprit. Compter. Se pousser vers de nouvelles limites physiques. Lorsque
ses bras et ses jambes se transformaient en gelée, elle s'affaissait dans un coin et tombait dans un
sommeil sans rêve.

C'était le seul moyen de faire cesser la fin de la guerre de jouer devant ses yeux.

Elle devais attendre, Hermione n'arrêtait pas de se rappeler quand elle avait si froid et le cœur brisé
qu'elle ne voulait plus continuer. Tout ce qu'il y avait dans sa tête, c'était la mort. Tout le monde
hurlaient.
Parfois, elle pressait ses deux mains contre les pierres, reculait la tête et se préparait à écraser son
front contre le mur dans l'espoir d'arrêter tout.

Mais elle se retenait toujours, puis s'éloignait.

"Attends. Tu as promis de ne pas craquer."

Elle ne pouvait pas toujours se souvenir pourquoi.

Quand elle se souvint, elle repoussa l'idée et se força à faire autre chose. Calculez les centimètres
carré de
sa cellule. Plus de pompes. Pourrait-elle compter à rebours de mille à zéro avant son prochain repas
si elle doublait le nombre soustrait à chaque fois ? Deux mille ? Elle continuait jusqu'à ce qu'elle
soit trop fatiguée pour réfléchir, puis se blottissait dans un coin traçant ses doigts le long des murs.

Les murs étaient les seules choses qu'elle savait toujours pouvoir se retrouver dans le noir.

"Quelqu'un viendras pour toi. Quelqu'un vient toujours pour toi."

Personne n'est venu.

Tout le monde était mort. Elle les avait vus mourir. Personne n'allait venir la chercher.

Les murs de sa cellule étaient tout ce qu'elle avait.

Tout le reste était obscurité.


Chapter 64
Juin 2005

Reprendre conscience, c'était comme frapper le sol après une chute interminable.

La tête d'Hermione palpitait; une douleur atroce et saignante, comme si son esprit avait été arraché
et déchiré en morceaux. Elle essaya de se lever de l'endroit où elle était couchée, mais son corps ne
pouvait pas bouger correctement. Les mouvements saccadèrent et ses mains tremblèrent.

Elle pouvait à peine voir. Elle essaya de se relever, mais son bras trembla et ne supporta pas son
poids. Elle essaya de respirer. Son cœur battait la chamade, un frémissement rapide et douloureux
dans sa poitrine.

Elle tendit la main perdue dans l'obscurité en essayant de trouver ses repères.

Quelque chose toucha son épaule. Elle cria et se retourna.

Drago se tenait à côté d'elle, ses cheveux pâles visibles dans le noir. Elle s'écarta brusquement mais
se figea et le fixa. Son cœur était dans sa gorge. Elle l'étudia avec de grands yeux.

Il était plus âgé.

Son visage était le même, mais ses yeux étaient plus vieux, comme si cela faisait des décennies
qu'elle ne l'avait pas vu. Son expression était fermée, mais son regard était familier et attentif alors
qu'il se tenait à côté de son lit.

"Tu es toujours en vie," dit-elle. Sa gorge était sèche et sa voix se brisa de soulagement. "Je pensais
que tu étais mort."

Elle commença à se diriger instinctivement vers lui. Il était vivant. Il était toujours vivant. Elle
l'avait gardé en vie.

Ses yeux s'écarquillèrent.

«Ginny. Elle a été le premier corps qu'ils ont ramenés.»

Sa main se figea.

Tout la frappa. Menottée. Emprisonnée au Manoir Malefoy pour être élevé.

Il était le Haut Préfet.

La terreur monta en elle. Son sang se glaça. Elle avait l'impression d'avoir été frappée si
brutalement qu'elle pourrait en mourir.

Elle eut un hoquet haletant et lui retira sa main. Sa mâchoire tremblait et elle s'éloigna de lui avec
des mains tremblantes jusqu'à ce qu'elle atteigne l'autre côté du lit. Elle glissa du matelas et
s'agenouilla sur le sol, le regardant à travers le lit alors qu'elle luttait pour respirer. Essayant de tout
assimiler.

C'était Drago. Il était toujours vivant.


Mais il l'avait blessée. Il l'avait violée. Il lui avait dit qu'il ne voulait pas d'elle; qu'il avait hâte de la
tuer.

Elle se sentait comme un animal blessé heurté sur l'autoroute, déconcerté et mourant, essayant
impuissant de trouver un moyen pour s'échapper et se cacher. Elle voulait un coin sombre pour se
recroqueviller là où les choses cesseraient de faire mal.

Que s'était-il passé ?

Alors qu'elle essayait de réfléchir, une douleur atroce traversa son cerveau si brusquement que sa
vision disparu. Un gémissement angoissé s'échappa de ses dents. Elle enfouit son visage dans ses
mains alors qu'elle luttait pour rester consciente et tentait de se souvenir à travers la douleur
aveuglante dans sa tête.

«Soyons clairs, Sang-de-Bourbe. Je ne veux pas de toi. Je n'ai jamais voulu de toi. Je ne suis pas
ton ami. Il n'y a rien qui m'apportera plus de joie que d'en finir avec toi. »

Il avait tué Ginny.

Il avait tué tout le monde.

Elle leva les yeux et commença à respirer de plus en plus vite alors qu'elle le regardait, essayant de
comprendre.

«Êtes-tu toujours vierge, Sang-de-Bourbe ? Est-ce qu’il y a quelque chose dont tu te souviens ?»

La sensation de ses jupes relevées, l'exposant alors qu'elle se tenait penchée sur une table, la
saisissant, essayant de ne pas trembler ni faire de bruit.

Il l'avait traînée devant Voldemort et l'avait maintenue en place pendant que son esprit était déchiré
en morceaux, puis l'avait laissée allongée sur le sol dans une mare de sang de licorne pourri.

Hermione n'arrêtait pas de le fixer. Il y avait une douleur déchirante dans sa poitrine - dans son
cœur - comme si une lame la transperçait alors qu'elle luttait pour respirer. Sa poitrine se contracta
brusquement et un sanglot brisé et haletant lui fut arraché alors que toutes les lacunes et les
incohérences fusionnaient en un seul récit horrible.

Son cœur battait de plus en plus vite. Hermione pressa ses mains sur sa bouche et ferma les yeux.
Ses sanglots sourds coupèrent le silence. Elle n'arrêtait pas de trembler en essayant de réfléchir.

«Je vais prendre soin de toi. Je vais toujours prendre soin de toi.»

La douleur dans son esprit devenait aveuglante, comme si le passé et le présent convergeaient et se
déchiraient.

Elle agrippa sa tête. Son cerveau avait l’impression d’être en feu, son crâne était ouvert, la pression
dans sa tête s'intensifiait et s'intensifiait jusqu'à ce qu'elle baisse la tête et hurle.

Elle cria jusqu'à ce qu'elle halète, puis elle serra ses dents ensemble et essaya de ne pas
hyperventiler. Elle regarda à nouveau sur le lit.

Drago était parti.


Elle se laissa tomber sur le sol, pressant une main contre sa poitrine. Peut-être qu'il n'y était même
pas venu. Elle aurait pu juste l'halluciner.

Peut-être qu'elle avait tout halluciné.

Peut-être qu'il était mort et qu'elle était toujours dans sa cellule en train de rêver de lui.

Elle hallucinait juste de l'avoir trouvé dans l'obscurité.

Non, c'était réel. Elle était certaine que tout était réel. Parce que c'était pire que tout ce qu’elle
aurait pu imaginez.

Soyons clairs, Sang-de-Bourbe. Je ne veux pas de toi. Je n'ai jamais voulu de toi.

Elle ne pouvait pas comprendre. Certains détails avaient du sens, mais d'autres parties…

Une main la saisit par l'épaule, et elle sursauta violemment. Drago était revenu autour du lit et était
agenouillé à côté d'elle.

Il l'étudia et ses yeux vacillèrent alors que son expression se tendait. "Tu te souviens maintenant,
n'est-ce pas ?"

Elle fit un petit signe de tête, et sa main se leva et agrippa son poignet. Il était vraiment là. Elle
pouvait sentir ses os sous ses doigts.

"Grang—"

Hermione enfouit son visage contre la couette du lit et sanglota de soulagement. La douleur dans sa
tête était si intense qu'elle avait l'impression que son crâne se fracturait. Elle serra les dents
ensemble en essayant de ne plus crier.

"Oh mon Dieu..." Elle força les mots. Tout son corps tremblait.

Une pensée la frappa et elle s'immobilisa, sa prise se resserra.

"L'horcruxe - celui que portait Ombrage - c’était - c'était toi ?"

Il y eut un silence. "Oui, c'était moi."

Ses lèvres tremblaient et elle ferma les yeux. "Est-ce que... c’était le dernier ?"

"Oui."

Elle hocha la tête et sa main vide eut des spasmes; elle agrippa le tissu de sa robe et essaya de
donner un sens à tout.

S'il était là, il n'était pas mort.

Mais s'il n'était pas mort, cela signifiait qu'il n’était jamais venu la chercher.

Elle avait attendu. Et attendu et attendu.

Et il n'est jamais venu.


«Je ne veux pas de toi. Je n'ai jamais voulu de toi. »

Ginny.

Sa prise sur son poignet glissa et sa main tomba au sol alors que la dévastation noyait son
soulagement.

"Pourquoi as-tu tué Ginny..." Sa voix se brisa.

"Ginny est vivante."

Elle se retourna et le fixa. "Hannah a vu son corps. Tout le monde à Poudlard l'a vu. Vold —
Voldemort a dit que tu l'avais tuée. Tu
- tu m'avais dis que tu l'avais tuée."

"Ginny est vivante." Il rencontra ses yeux. "Elle était enceinte, tu te souviens ? Son fils est né le 20
octobre 2003. On m’as dis qu'il était un nouveau-né exceptionnellement difficile. Elle l'a appelé
James Sirius Potter. Tu es sa marraine."

Hermione eut un petit sanglot et Drago continua.

"Il a un an et demi maintenant. Tu vas le rencontrer bientôt. Ils t'attendent. Tu avais promis à Potter
de prendre soin d'eux. Tu dois tenir bon et aller mieux pour pouvoir partir."

Son cœur se leva, une lueur d'espoir dans les ténèbres et le froid.

«Vous savez à quel point elle est précaire. J'ai fait des dépenses et des efforts considérables pour
maintenir son environnement. »

Elle baissa la tête, sa bouche se tordit alors qu'elle tremblait et détournait le regard. "Je ne te crois
pas."

Il ne répondit pas.

"Je ne comprends pas..." Elle referma les yeux alors qu'elle essayait de se concentrer sur la douleur.
"Je ne comprends pas ce qui s'est passé. Je ne m’en souviens pas clairement." Elle ouvrit les yeux
et l'étudia dans l'obscurité. "Mais... je me souviens de toi."

C'était Drago. Il était si proche. Il la regardait comme il regardait avant.

Elle voulait l’attraper et s'enfouir dans ses bras, contre sa poitrine, pour sentir battre son cœur.

Ses mains spasmèrent.

Elle ne pouvait pas.

Il avait tué tout le monde. Il les avait tous tués ou exécutés. Elle se sentit s'écrouler sous l'horreur et
la dévastation renouvelées.

Son expression vacilla et sa bouche se tordit avant qu'il ne parle. "De quoi... tu te souviens de moi
?"
"Tu..." elle étudia son visage. Il était à la fois familier et inconnu, comme s'il avait été taillé dans la
ressemblance de la personne qu'elle avait connue.

Ses doigts se tordirent alors qu'elle luttait contre l'envie de tendre la main et de le toucher. Pour
juste savoir s'il se sentait toujours familier sous ses doigts.

Il était vivant. Elle était si sûre qu'il était mort, qu'il avait dû mourir. Mais il n'était pas mort; elle
pouvait voir son pouls à la base de sa gorge.

"Tu as espionné pour l'Ordre. Quand tu as été blessé, je t'ai guéri. Tu..." elle déglutit et baissa les
yeux sur ses poignets et ses vêtements écarlates alors qu'elle essayait de se souvenir clairement, "tu
avais l'habitude de m'appeler... et..."

Il y avait une douleur lancinante dans sa tête, et elle poussa un hoquet d'agonie et s'effondra.

Elle cligna des yeux, essayant de se souvenir de ce qu'elle avait dit. Sa langue était floue et ne
bougeait pas correctement, comme si elle avait été engourdie.

Elle sursauta et essaya de bouger sa mâchoire, mais elle trembla si violemment que ses dents firent
un grand claquement. Son bras et sa jambe gauches cédèrent et elle commença à basculer sur le
côté.

Drago la rattrapa.

"Dra...?" Sa poitrine se contracta alors qu'elle luttait pour respirer, et il la tira fermement contre sa
poitrine.

Il ne lui dit rien. Au lieu de cela, il agrippa sa mâchoire, lui ouvrit la bouche et renversa rapidement
une potion dans sa bouche avant de serrer sa main sur sa bouche et son nez.

Elle essaya de se dégager, paniquant. Elle ne savait pas ce qui se passait. Ses poumons avaient
l'impression qu'ils pourraient éclater alors qu'elle luttait pour respirer. Son corps continua à trembler
de son propre gré. Sa langue engourdie ne pouvait pas goûter la potion qu'il lui avait mise dans sa
bouche.

Elle n'était pas censée avaler des choses si elle ne savait pas ce qu’elles étaient.

"Granger," sa voix était calme et proche de son oreille. "Tu dois avaler. Tu es entrain de faire une
crise. La potion l'arrêtera, mais ça prendra plus de temps si tu ne peux pas l'avaler."

La gorge d'Hermione se contracta à plusieurs reprises et son bras eut des spasmes, mais Drago
refusa de relâcher sa prise. Après plusieurs essais, elle réussit à se faire avaler.

Tout son corps est devenu mou comme si elle était désossée.

La prise de Drago se détendit, et sa tête pencha et reposa contre sa poitrine. Elle le sentit soupirer et
sa main caressa ses cheveux en arrière. Il frotta son pouce contre sa joue tandis que son autre bras
soutenait son corps. Ses mains étaient chaudes. Il sentait toujours la même chose et cela lui donna
envie de pleurer.

Au bout d'un moment, il bougea et la prit dans ses bras. Elle pouvait sentir ses os, faire saillie à
travers sa peau alors qu'il la soulevait et la reposait sur le lit.
Sa bouche ne fonctionnait pas tout à fait. Elle le fixa, essayant de comprendre chaque détails.

Il glissa une main sous sa tête et l'étudia attentivement.

De près, malgré la faible luminosité, elle pouvait voir qu'il était visiblement épuisé. Sa peau était
pâle au point d'être grise. Sa bouche et ses yeux étaient tendus.

Ses pupilles étaient fortement contractées, et son regard continuait de la traverser comme s'il
essayait de s'assurer qu'il ne négligeait rien. Son expression était soigneusement fermée.

"Tu es inconsciente depuis presque une semaine," déclara-t-il après une minute. "Tu as eu une crise
d'épilepsie et tu as perdu connaissance. Les guérisseurs n'étaient pas sûrs – que tu pourrais te
réveiller. Les crises" elle vit sa gorge se contracter alors qu'il déglutit, et il cessa de croiser ses
yeux, "ne sont pas rares lorsqu'il s'agit de lésions neurologiques causées par une activité magique
concentrée. Tu en as eu - plusieurs sans le savoir, mais heureusement aucun n'a causé de dommage
durable à toi ou à ton bébé."

Hermione s'arrêta de respirer et ses yeux s'écarquillèrent.

Le bébé. Elle avait oublié qu'elle était enceinte.

Elle était enceinte de son héritier. Pour le programme d'élevage. Pour forcer ses souvenirs à revenir.

Il lui manquait quelque chose, mais la douleur éclipsait toujours tout. Elle essaya de réfléchir, mais
atteindre ses souvenirs était bouleversant.

Elle ne pouvait pas se souvenir…

Sa poitrine commença à spasmer de nouveau.

"Je ne comprends pas," elle força les mots. "Qu'est-ce qui s’est passé ? Pourquoi pourquoi…?"

Elle essaya de respirer, et cela provoqua un son haletant au fond de sa gorge. Sa poitrine commença
à trembler de plus en plus vite.

Les doigts de Drago sous sa tête se resserrèrent dans ses cheveux. Son expression était ouverte
alors qu'il la regardait, son visage à seulement quelques centimètres du sien.

"Grang - Hermione, tu as besoin de respirer lentement. L'hyperventilation pendant la grossesse peut


augmenter le risque d'avoir une autre crise." Ses yeux étaient implorants. "S'il te plaît, respire,
Granger."

Hermione eut un petit sanglot et hocha la tête.

Inspire, jusqu'à quatre.

Expire lentement jusqu'à six.

Elle étudia son visage. Elle ressentit un désespoir vorace en le regardant, mais il y avait aussi de
plus en plus de douleur. Elle ne savait pas comment réconcilier la personne qu'elle connaissait avec
la personne par laquelle elle avait passé six mois emprisonnée.
Alors que sa respiration ralentissait, les larmes commencèrent à glisser dans des traînées froides le
long de ses tempes.

Le regard de Drago s'éloigna de son visage, et il retira sa main et se redressa.

Il la regarda, hésitant, sa main enroulée en un poing à ses côtés. "Je suis désolé. Severus et moi
pensions que tu sortirais avant février. Je ne pensais pas que tu serais ici aussi longtemps."

Elle se mordit la lèvre et essaya de penser à quoi lui demander. Que s'est-il passé ? Pourquoi n'es-tu
pas venu ? Pourquoi m'as-tu blessée ? Pourquoi m'as-tu violée ?

Pourquoi êtes-tu devenu le Haut Préfet ?

"Pourquoi..." Elle eut un sanglot bas, "Pourquoi as-tu tué tout le monde ?"

Ses yeux vacillèrent et sa mâchoire se tordit alors qu'il se redressait et détournait le regard d'elle.
"J'essayais de te trouver."

Son cœur se calma avec un mélange d'horreur et de soulagement.

"Tu m'as cherchée ?" Sa voix tremblait.

Il la regarda. "Bien sûr que je t’ai cherché. Je t'ai cherché partout. Tu pensais que je t'avais laissé là-
bas ?"

Elle cligna des yeux et essaya de se souvenir clairement, atteignant le fond de son esprit et
saisissant les souvenirs qu'elle pouvait y ressentir.

"Quand tu n'es jamais venu, j'ai pensé que peut-être..." Alors qu'elle se remémorait, la douleur dans
sa tête s'éguisa soudainement et sa vision vacilla. Elle se mordit la lèvre et essaya de ne pas
s'évanouir.

"Je pensais que tu avais dû mourir." Ses yeux brûlaient et sa voix tremblait et s'évanouissait. Elle
leva le bras et regarda la menotte verrouillé autour de son poignet. "Je - j'ai perdu mon
Occlumencie quand ma magie a été supprimée. Ils disait que Voldemort allait m'interroger. J'avais
peur si je pensais à toi - qu'il puisse te trouver dans mon esprit. J'essayais de te protéger. Mais" sa
voix devenu plus petite "parfois je pensais que si je tenais, tu pourrais finir par venir. Mais, quand
je me suis rendu compte que tu ne viendrais pas, j'ai pensé que tu devais être mort."

Drago avait l'air de l'avoir été vidé. Sa main se tordit et il tendit la main vers elle.

«Envie d'une sortie, Sang-de-Bourbe ?... Le Seigneur des Ténèbres a hâte de te voir.» Il la saisit
par le bras avant qu'elle ne puisse reculer.»

La terreur viscérale du souvenir l'engloutit. Son souffle se bloqua dans sa gorge, et elle se tendit
alors qu'il se rapprochait.

Sa main se referma et se laissa tomber à ses côtés alors qu'il détournait le regard. "Je t'ai cherché
dès mon retour et tu étais partis. La Directrice — Ombrage ne t’avais pas classé comme prisonnière
à Poudlard. Il n'y avait aucun enregistrement de toi au-delà des documents de transfert lorsque tu
avais été capturée. Severus et moi avons tous deux soumis des demandes pour essayer de te
localiser, mais chaque fois que nous l'avons fait, on nous a dit qu'il n'y avait pas de dossier ou
d'enregistrement d'un prisonnier portant ce nom ou ce numéro. Tu avais juste disparu. Tout le
monde à la célébration de Poudlard était ivre ou choqué, il y avait peu de souvenirs clairs de ta
présence. Je me suis porté volontaire pour retrouver toute personne disparue dans l'espoir que cela
me donne une chance de te retrouver." Les muscles de sa mâchoire se contractèrent. "Je devais tous
les ramener. Si j'avais échoué, le poste aurait été réaffecté."

Il regarda le plafond; son expression était dessinée.

"J'ai tout essayé pour te trouver. J'ai fouillé les prisons. J'ai parcouru tous les blocs de cellules
existants à Poudlard. J'ai parcouru chaque dossier de prisonniers. J'ai créé un sort de trace
génétique; il a trouvé ta tante et tes cousins. Je l'ai suivi jusqu'en Australie et j'ai trouvé tes parents
là où tu les avais cachés."

Hermione tressaillit et le regarda les yeux écarquillés.

Drago baissa les yeux et ses lèvres s'amincirent quand il vit son expression. "Ils vont tous bien, je
ne leurs aient pas fait de mal."

Sa tête pencha légèrement sur le côté et sa mâchoire se serra alors qu'il déglutissait. "J'ai même
essayé de t’appeler à plusieurs reprises, mais..." Il fit un geste de la main dédaigneux, "rien. Il ne
m'est pas venu à l'esprit que c'était parce que tu étais emprisonnée sans lumière ni son. J'ai supposé
que cela signifiait que où que tu puisses être, tu étais totalement indétectable. J'ai voyagé dans toute
l'Europe. Mangemorts et alliés avec certaines - réputations. Cela s'était produit quelques fois
auparavant. Quand je ne t’ai trouvé nulle part, j'ai supposé que c'était ce qui t’étais arrivée. Je
pensais que ce devait être la raison pour laquelle tu avais disparu."

Il détourna le regard à nouveau. "Severus et moi avons fait tout ce à quoi nous pouvions penser,
même t'élever comme une personne d'intérêt pour le Seigneur des Ténèbres lui-même. Je pensais
que étant donné que le Seigneur des Ténèbres était préoccupé par son obsession pour l'immortalité,
j'aurais de meilleures chances de te retrouver et de t’éloigner. Puis, quand il a été question d'utiliser
les prisonniers comme substituts pour un programme d'élevage, Montague est allé voir le Seigneur
des Ténèbres et a proposé que tu sois le visage du programme de repeuplement, un appât pour tous
les alliés de la Résistance restants et une dernière insulte à Potter. Il te cherchait depuis qu'il avait
obtenu sa marque, et je - l'avais laissé tranquille; J'ai pensé qu'à un moment donné, il pourrait
trouver quelque chose que j'ignorais. Cependant, tu n'existais toujours pas dans le système
carcéral."

Hermione ne savait pas ce qu'il y avait à dire.

"Je..." Drago recommença à parler. Sa mâchoire trembla visiblement puis se bloqua, et il ne rajouta
rien d'autre.

Il y eut un long silence.

"Pourquoi n'as-tu pas supposé que j'étais morte ?" Hermione réussit finalement à demander.

Le coin de sa bouche se tordit et Drago leva sa main droite dans sa ligne de mire. L'anneau d'onyx
apparaissait faiblement dans la basse lumière.

Hermione le fixa pendant plusieurs secondes avant de regarder avec confusion ses propres mains. Il
n'y avait rien sur les siennes, mais elle ressentait un sentiment de certitude qu'il devrait y en avoir
un. Alors qu'elle le fixait, son index sur sa main gauche se déforma et scintilla, l'anneau noir lui est
soudainement devenu visible.
Sa gorge était épaisse et elle déglutit plusieurs fois avant de pouvoir parler. "Je - j'avais oublié qu’il
était là."

"Après que tu ais été maudite et que tu ais faillis mourir en allant à Surrey, j'ai ajouté un moniteur
de signature de vie à ta bague. J'avais voulu ajouter une trace, mais elles sont détectables et auraient
pu être interceptés. J'ai pensé, qu’avec un charme basique, au moins je saurais si tu mourais. Alors -
je savais que tu étais en vie." Il laissa à nouveau tomber sa main hors de vue. "Même si ça s'était
arrêté à un moment donné, immédiatement après avoir envoyé un signal. J'ai pensé que j'avais peut-
être amené la personne qui te retenait à le remarquer. Quand il a été réactivé quelques jours plus
tard, je ne pensais pas pouvoir risquer de le signaler à nouveau. Je ne savais pas si c'était toujours
toi qui le portais, mais je pensais que cela signifiait que tu étais peut-être encore en vie. Alors j'ai
continué à te chercher."

Il détourna les yeux, et le mouvement détourna le regard d'Hermione de la bague sur sa main.

Il regarda au sol, comme une arme qui avait été affûtée à l'excès. Il y avait une sur-précision
mortelle à son sujet qu'elle pouvait soudainement voir.

Ses doigts tremblèrent et il les referma. "Je t'aurais fait sortir plus tôt, mais Severus était déjà en
Roumanie quand tu as été transféré au Manoir. Cela ne devait durer que trois mois, mais le
Seigneur des Ténèbres continuait de faire prolonger la mission là-bas. Tant que tu étais amené à
faire examiner tes souvenirs par le Seigneur des Ténèbres - il y avait - je ne pouvais rien faire qui
aurait indiqué - quoi que ce soit."

L'estomac d'Hermione tomba comme si le lit avait disparut sous elle. Bien sûr. Voldemort avait tout
regardé. Ses interactions avec Drago. Il avait été ouvertement, sadiquement curieux dans ses
brutaux examens bi-mensuels de son esprit.

Drago avait joué pour Voldemort à travers les yeux d'Hermione.

La réalisation donnait l'impression que son emprise ténue sur la réalité était soudainement inversée
et qu'elle était en chute libre.

Qu'est-ce qui était réel alors ? Tout cela ? Rien de cela.

Elle essaya de réfléchir, mais il était toujours difficile de se concentrer sur la douleur dans son
esprit. Elle pouvait à peine garder les yeux ouverts. Elle était épuisée et tellement affamée. Elle ne
se souvenait pas de la dernière fois qu'elle avait mangé. Sa tête lui faisait mal avec une pression si
intense qu'elle s'attendait à trouver du sang coulant de ses yeux et de son nez.

Elle voulait fermer les yeux, mais elle était terrifiée à l'idée que si elle perdait connaissance, tout
disparaîtrait et elle oublierait. Le passé disparaîtrait dans les ténèbres, Drago disparaîtrait, et quand
elle se réveillerait, ce serait à nouveau Malefoy.

Mais il n'y avait pas deux personnes. Il n'y avait en avait toujours eu qu'un seul. Drago était enterré
quelque part sous toutes ces couches de froid.

Elle ne savait pas ce qui était censé se passer. Elle ne savait pas ce que cela signifiait. Même s'il
avait agit, tout le monde ne l'avait pas fait. Toutes les histoires à son sujet dans La Gazette du
Sorcier et des autres femmes du programme d'élevage avant qu'Hermione ne soit envoyée au
Manoir Malefoy.
"Hannah avait dit que tu avais accroché le corps de Ginny dans la Grande Salle…"

"Ce n'était pas Ginny." Sa voix était plate. "Quand je n'ai pas pu te trouver à Poudlard, j'ai d'abord
pensé qu'il y avait peut-être une erreur et que ce n' était pas toi qui avais été attrapée et transférée.
Je t'ai cherché dans les décombres du Sussex." Il baissa les yeux. "Il y avait une sorcière qui avait
survécu à l'explosion. Elle avait réussi à franchir les barrières et à pénétrer dans la forêt d'Ashdown,
l'une des seules survivantes. Elle était presque morte de l'expérimentation et de l'explosion. Mais
elle avait les cheveux roux. Quand j'ai amené le corps avec moi à Poudlard, les prisonniers ont
supposé que c'était Ginny avec l’Éclabouille. Personne ne l'avait vue depuis des mois, ils ont
supposé que la défiguration était due à la maladie."

Son cœur sauta un battement et elle eut presque peur de respirer. "McGonagall... Nev..."

L'expression de Drago se tendit, sa mâchoire se tordit puis se serra. "Je ne pouvais pas les cacher,
même si Severus avait été prêt à accepter l'idée. Après ce que les Crouptons avaient fait pour faire
sortir Barty Jr d'Azkaban, le Seigneur des Ténèbres avait exigé que chaque corps soit examiné de
manière approfondie pour interférence. Ils ont tous été vérifiés." Il détourna les yeux. "Je l'ai fait
rapidement pour eux."

Un sentiment de désespoir glacial l'envahit. Elle se recroquevilla en boule de son côté. Elle pouvait
se sentir s’évanouir d'un épuisement douloureux.

"Vas te coucher. Je te dirais tout ce que tu veux savoir demain."

Elle força ses yeux à s'ouvrir.

"Mais et si j'oublie encore ?" Sa voix était petite - enfantine et tremblait presque de peur.

Il ne répondit rien. Elle voulait tendre la main vers lui et se rassurer une fois de plus qu'il était
vraiment là. Réel. Chaud. Touchable.

Sa main tremblait, mais la potion l'avait laissée presque paralysée.

"Est-ce que... tu reviendras à ce que tu étais si je t'oublie ?"

"Tant que tu es enceinte, tu es en sécurité. Peu importe si tu t’en souviens, Severus et moi nous
te feront sortir."

"Et après ça ?"

Il ne répondit rien. La pièce semblait plus sombre. Elle pouvait à peine distinguer la silhouette de
Drago.

"Après ça que se passe-t-il ?" se força-t-elle à dire.

"Après ça tu iras t'occuper de Ginny comme tu l'avais promis à Potter."

Ce n'était pas la question qu'elle avait posée, mais elle n'avait pas eu la force de la poser à nouveau.

Quand elle se réveilla à nouveau, Drago était parti. La douleur dans sa tête s'était quelque
peu atténuée. Topsy apparut avec du bouillon et des potions, cette dernière supplia Hermione
d'essayer de pas les vomir.
Hermione avala une potion nutritionnelle nauséabonde et se tenait fermement pendant que son
corps convulsait et essayait de la forcer à remonter.

Quand sa gorge cessa de se contracter, elle regarda Topsy.

"Je te connaissais." C'était comme si un clou était enfoncé dans la base de son crâne. Elle grimaça.
"Je t’ai déjà vu, n'est-ce pas ?"

Topsy fit un signe de tête. "Le Maître dit que vous ne devriez pas forcer les souvenirs."

Hermione replia son menton contre son épaule. Son absence la griffa. "Quand revient-il ?"

"Il est dans cette pièce depuis que vous avez eu la première crise. Il a beaucoup de choses à
faire maintenant."

Hermione déglutit et ses doigts tremblèrent à plusieurs reprises. Elle pouvait sentir sa poitrine se
serrer. Et s'il ne revenait pas ? Et s'il mourait ? Que ferait-elle s'il mourait ?

Elle pouvait sentir ses mains trembler. Elle ferma les yeux et essaya de se concentrer sur autre
chose.

"A-t-il pris du retard sur ses exécutions ?" elle se força à demander d'une voix sèche.

La question était sarcastique, mais Topsy hocha sérieusement la tête.

Hermione relâcha une petite inspiration et se roula en boule serrée autour de son ventre.

Topsy disparut quelques secondes plus tard.

Hermione passa la journée à rejouer les six derniers mois.

Prenant note de tous les détails qu'elle avait manqués. Les traits familiers et les choses qu'elle avait
oublié à propos de Drago.

Il la connaissait. Il la connaissait à son arrivée. Quand elle avait comploté pour le tuer. Quand il
l'avait violée.

Ce n'était pas étonnant qu'il n'ait pas voulu qu'elle le regarde quand c'est arrivé.

Elle était enceinte, avec son héritier. Son bébé.

Leur bébé.

Il l'avait violée et maintenant elle était enceinte.

Quand elle y pensa, son estomac se tordit et sa gorge se contracta, et elle vomit violemment sur le
côté du lit.

Elle s'affaissa et se couvrit le visage de ses mains en essayant de ne pas pleurer ni d'hyperventiler.
Topsy bannissa le désordre et donna à Hermione un verre d'eau.

Elle essaya d'arrêter d'y penser. Elle essaya de se concentrer uniquement sur Drago et de ne pas
penser au fait qu'elle avait été violée, qu'elle était enceinte, que Drago ne se référait pas au bébé
comme étant le sien, et qu’elle ne savait pas ce que cela signifiait.

Il n'était pas là pour lui demander, même si elle pensait pouvoir gérer la conversation.

Elle essaya juste de ne pas y penser.

Au lieu de cela, elle essaya de démêler Drago. Elle savait qu'elle le connaissait, comme s'il avait été
marqué en elle. Mais elle ne pouvait pas se souvenir de souvenirs concrets, c'était plus un sentiment
général de le connaître. Instinctivement, elle le connaissait. Elle se souvenait de son apparence, de
ses mouvements, de sa retenue, de la manière dont les couleurs dans ses yeux trahissaient ses
émotions soigneusement cachées.

Lorsqu’elle essaya d'aller plus loin dans le passé, avant son emprisonnement, une douleur atroce
commença à saigner à la base de son crâne jusqu'à ce qu'elle ait peur de provoquer une autre crise si
elle poussait.

Elle ne pouvait pas y penser.

Elle devait simplement accepter que c'était là.

Elle était allongée dans son lit, essayant de se réconcilier avec la version d'Hermione qui s'était
évanouie dans les ténèbres de Poudlard.

Quelqu'un qui s'était battu. Qui avait fait sauté un demi-laboratoire. Qui avait brûlé des détraqueurs
et poignardé Graham Montague avec un ensemble de couteaux empoisonnés.

Quelqu'un dont Drago avait été amoureux. Pour qui il aurait marché jusqu'aux extrémités de la terre
pour la protéger.

Elle ne savait pas si cette personne existait désormais. S'il s'attendait à ce que cette version d'elle-
même revienne avec ses souvenirs.

Elle avait l'impression qu'Hermione était morte avec tout le reste de l'Ordre du Phénix.

Tout ce qui restait était une ombre.

Il était tard dans la nuit et sans lune lorsque l'air de sa chambre changea. Elle se tourna et regarda
attentivement l'obscurité, après un moment, Drago émergea. Il portait son uniforme de Mangemort.
Elle pouvait sentir la Magie Noire presque couler de lui. La vue et la sensation de sa présence lui
tendit la poitrine.

Son expression était intentionnelle. Et froide.

"Êtes-tu en colère contre moi à propos de quelque chose ?" demanda-t-elle après plusieurs minutes.

Il se figea un instant puis cligna des yeux. "Non."

Il agita sa baguette et une applique sur le mur émit une douce lumière jaune. Il pencha la tête sur le
côté jusqu'à ce que son cou se craque brusquement, puis il retira ses robes extérieures et les
suspendit sur le dossier de la chaise. Le gilet pare-balles attaché à son torse scintillait dans la
lumière.
Hermione l'étudia, essayant de déterminer ce qui était différent chez lui. "Tu sembles être en colère
contre moi. J'ai l'impression de savoir que tu l'es, mais - je ne me souviens pas pourquoi."

Il détourna les yeux d'elle, regardant à travers la pièce. "Ça n'a aucune importance. C’est du passé."

Sa voix était familière. Coupé.

"Si le passé n'a pas d'importance, pourquoi m'as-tu cherchée ?"

Il la regarda. "Est-ce que tu te rappelles pourquoi tu as été capturée ?"

Elle acquiesça. "J'ai fait sauter le Sussex."

"Tu te souviens de pourquoi ?"

Elle fronça les sourcils et essaya de penser à la réponse sans essayer d'atteindre ses souvenirs
occultés. "C'était à cause de toi, n'est-ce pas ?"

Il fit un bref signe de tête.

Elle ferma les yeux. "Quand tu dormais. J'avais l'habitude de te promettre que je prendrais soin de
toi. Que je prendrais toujours soin de toi."

Il eut un petit rire; c'était presque une moquerie. "C'est ce que je disais, en fait."

Le coin de sa bouche se souleva, mais le centre de sa poitrine lui faisait mal. "Je te l'ai toujours dis.
Peut-être que tu ne le savais tout simplement pas."

Elle voulait tendre la main vers lui, mais quand elle ouvrit les yeux, il s'était détourné d'elle. Il
regardait le portrait à travers la pièce.

Il ne répondit rien.

"Quel est le plan ?" demanda-t-elle finalement. "Quelle est la stratégie derrière tout ça ? Peux-tu me
le dire maintenant que je suis" sa langue se tordit alors qu'elle forçait le mot suivant "enceinte ?"

Drago haussa les épaules et regarda autour de la pièce. "C'est le plan de Severus. Lorsque le
Seigneur des Ténèbres à réaliser qu'il manquait plusieurs horcruxes après la Bataille Finale, il remit
une quantité considérable de manœuvres politiques à Severus. Il sape et déstabilise le régime
depuis la chute de l'Ordre. La situation à travers le continent est précaire. La mauvaise santé du
Seigneur des Ténèbres l'a amené à rompre la plupart de ses promesses et engagements pris pendant
la guerre envers les Êtres Sombres et les pays alliés. Il maintient à peine sa prise. MACUSA a
commencé à faire pression sur la Confédération internationale, ils signalent leur intention
d'intervenir si les choses en Europe continuent de se détériorer. C'est arrangé maintenant - le régime
va bientôt s'effondrer, et quand ce sera le cas, la Confédération internationale interviendra pour
rétablir l'ordre."

"Vous avez trouvé un moyen de vaincre Voldemort ?"

Sa bouche se courba en un léger sourire narquois. Ses yeux étaient argent pâle alors qu'il la
regardait et hocha la tête. "Nous le faisons. Nous attendons le moment idéal. Ce sera probablement
après le deuxième anniversaire de la bataille de Poudlard."
Il y avait un sentiment de certitude dans sa voix. Hermione se sentit s'éclaircir, alors qu'elle essayait
de calculer exactement comment ils pourraient s'y prendre, passant en revue tout ce qu'elle avait lu
dans les journaux, essayant de deviner.

"Qu’est ce que-"

"Tu seras hors de l’Europe avant que ça ne commence," répondit-il d'une voix dure, l'interrompant.
"Il faut juste que tu sois assez bien pour voyager. Alors - mange. Ce serait plus utile que toute autre
chose."

Elle se recroquevilla intérieurement de déception, mais une fois qu'il partit, elle fronça les sourcils
et regarda dans le noir, essayant de tout reconstituer; retournant Drago encore et encore dans son
esprit.

Le lendemain, la douleur était pire; elle ne pouvait pas supporter d'avoir de la lumière dans la pièce.
Elle ne pouvait rien retenir. Drago était de nouveau partit. Elle essaya d'être calme, mais quand
Topsy ne voulut pas lui dire quand il reviendrait ou ce qu'il faisait, elle commença à paniquer.

S'il ne revenait pas, elle ne lui parlerait plus jamais. Ne le toucherais jamais. Il y avait des choses
qu'elle avait besoin de lui dire, elle ne savait tout simplement pas encore comment les dire. Et s'il
mourait ? Et s'il était blessé et qu'elle ne pouvait pas le guérir parce qu'elle n'avait plus de magie ?

Elle continua à hyperventiler et eu plusieurs petites crises. Topsy apparut instantanément à chaque
fois avec une potion en main.

Après la sixième crise, Hermione avait trop mal pour faire autre chose que rester allongée dans son
lit, à peine consciente de quoi que ce soit d'autre que l'agonie de sa tête. Elle était recroquevillée sur
le côté alors que les heures passaient et qu'elle souhaitait perdre connaissance pour ne pas avoir à
tout ressentir.

Le matelas s’affaissa et une main froide repoussa les boucles accrochées à sa peau fiévreuse,
repliant une mèche de cheveux derrière son oreille.

Une minute plus tard, sa main gauche fut ramassée et ses longs doigts entrelacés avec les siens. Elle
sentit le pouce de Drago frôler ses jointures et glisser sur la bague qu'elle portait encore.

Sa mâchoire tremblait et ses yeux brûlaient même s'ils étaient fermés. Elle serra sa main dans la
sienne aussi fort qu'elle le pouvait.

Il ne disait rien, mais il resta aussi longtemps qu'elle était consciente. Quand elle se réveilla, il était
toujours là, assis dans la pièce sombre, lui tenant la main.

Ses doigts spasmaient de temps en temps.

Au cours des jours suivants, la douleur dans sa tête s'est progressivement atténuée; assez pour être
gérable. Elle recommença à manger, à s'asseoir dans son lit, à revoir son guide de grossesse et à lire
la Gazette du Sorcier.

Au fur et à mesure que la douleur s'estompait, sa mémoire s'est améliorée. L'espace global était
encore vague et indistinct, mais certains moments lui revenaient soudainement avec une clarté
étonnante comme si elle les revivait.
«Tu n’es pas remplaçable. Tu n'es pas obligé de rendre ta mort commode. Tu as le droit d'être
importante pour les gens. La raison pour laquelle j'ai pris ce putain de vœu était pour te garder en
vie. Pour te protéger.»

Alors qu'elle se rétablissait, Drago se retira. Au début, elle crut l'imaginer. Au fur et à mesure que
son souvenir de lui s'améliorait, elle pensait que c'était peut-être simplement le contraste de leur
passé qui le faisait paraître plus distant. Mais au fur et à mesure que les jours passaient, elle réalisa
avec un cœur serré qu'il s'éloignait de plus en plus.

Quand elle avait été presque catatonique de douleur, il s'était assis à côté d'elle, lissant ses cheveux
et tenant ses mains dans les siennes, essayant de guérir les tremblements de ses doigts. Mais alors
qu'elle devenait de plus en plus éveillée et essayait de lui parler, il la touchait moins. Il se déplaça
plus bas dans le lit jusqu'à ce qu'il s'asseyait en la regardant du pied de celui-ci. Il se tenait près de
la fenêtre.

Il joignait ses mains derrière son dos quand elle lui parlait. Il donnait des réponses courtes
lorsqu’elle lui posait des questions.

Il était toujours là, mais de plus en plus distant. Quand elle leva les yeux et le trouva en train de la
regarder, il détourna les yeux, son expression résignée. Et amère.

Elle ne savait pas par où commencer.

Elle essaya de se rappeler comment elle avait été avant. Elle l'avait mémorisé, mais pas elle-même.
Parlait-elle différemment avant ? Elle ne se souvenait pas vraiment à quoi ressemblait cette
personne.

Elle avait été bavarde. Les gens lui avaient toujours dit qu'elle parlait trop.

Il n’y avait rien auquel elle pouvait penser à dire, rien dont elle pensait pouvoir parler. Que pouvait-
elle dire à propos de quoi que ce soit ?

Était-elle censée lui demander quelles sortes de fleurs fleurissaient sur le domaine ? Ou comment
construire une tour de cartes ? Ou lui demander s'il savait comment plier une grue en origami parce
qu'elle ne s'en souvenait plus ?

Tout cela était trivial.

Tout ce qui comptait était trop dévastateur pour être mis en mots. Elle avait peur que si elle
commençait, d’hyperventiler et de faire une crise. Et si Drago pensait qu'il la bouleversait, peut-être
qu'il ne viendrait plus la voir, et elle serait à nouveau toute seule.

Elle avait pensé dans sa cellule qu'elle avait tenu bon, mais dans la froide lumière du jour, elle avait
constaté qu'elle ne l'avait pas fait.

Elle s'était brisée.

Il ne restait plus que des morceaux d'elle.

Elle s'assise dans son lit et le regarda nerveusement alors qu'il se tenait près de la fenêtre, fixant le
labyrinthe de haies.
Elle continua à écarter ses lèvres pour parler puis hésita. Elle baissa les yeux sur ses mains et
essaya à nouveau.

"Comment tu vas ?" elle a demandé.

C'était une question stupide. Elle rougit et voulut se reprendre au moment où elle la prononça.

Il ne la regarda même pas. "Je vais bien."

Elle déglutit et eut l'impression que son cœur se brisait. Elle a redressé le drap plat et brossé
plusieurs plis de la couverture.

Il se tenait si loin et elle ne savait pas quoi lui dire.

"Alors..." dit-elle finalement, "tu es marié maintenant."

Ses épaules se raidirent, mais il ne répondit pas pendant plusieurs secondes. Quand il se retourna et
la regarda, son expression était un masque.

"Deux ans en octobre."

Elle essaya de croiser ses yeux, mais après seulement un moment, elle les baissa sur ses genoux.
Elle avait l'impression qu'il y avait un abîme dans sa poitrine.

Elle ne pensait pas qu'il y avait jamais eu d'engagement de sa part. Ce qu'ils avaient été n'avait
jamais été défini dont elle pouvait se souvenir.

Ce n'était pas comme si elle avait jamais pensé qu'il l'épouserait.

Mais il était marié et cela lui semblait important même si elle ne pouvait pas expliquer pourquoi.
Pourquoi, à la lumière de tout le reste, avait-elle l'impression que cela surpassait tout ?

Il avait dû la violer trente fois. Elle était sa prisonnière. Elle était enceinte de son héritier. Mais elle
était assise dans son lit, obsédée par le fait qu'il soit marié, parce que tout le reste lui semblait
impossible de commencer à essayer de le réaliser.

Il s'était marié trois mois après la bataille finale.

Il avait une femme.

Astoria délicate, jolie, infidèle, instable.

"On m'a ordonné de me marier. Si ça n'avait pas été Astoria, ça aurait été quelqu'un d'autre." reprit-
il d'une voix plate.

C'était un fait.

«On m'a ordonné de l'épouser, donc je l'ai épousée.»

Hermione mordit l'intérieur de sa lèvre inférieure et acquiesça, fixant toujours ses genoux.

Un mariage arrangé par Voldemort pour l'effort de repeuplement d'après-guerre. Pour faire un
spectacle des Mangemorts et détourner l'attention de la santé de Voldemort.
Elle compris le contexte.

Elle ne savait pas quoi dire à ce sujet. Elle ne savait pas quoi dire à propos de quoi que ce soit. Elle
voulait que le passé disparaisse pour pouvoir tendre la main vers Drago sans avoir l'impression que
son cœur était mutilé.

Elle voulait le toucher. L’embrasser. Sentir ses mains la caresser. Se souvenir de ce que cela faisait
d'être chaleureux et désiré. Pour savoir s'il murmurait encore «Mienne» contre sa peau.

Mais elle se sentait brisée. Ce n'était pas la personne qu'il embrassait. Elle avait peur que s'il la
touchait et que ce n'était pas la même chose, cela empoisonnerait tous les souvenirs passés, et alors
il n'y aurait plus rien à quoi s'accrocher.

Il n'était pas le même non plus. Ses yeux étaient remplis de culpabilité et de rage amère.

Il était en colère contre elle. Il le cachait, mais elle pouvait le sentir au creux de son estomac. Il
n'avait pas l'impression d'avoir jamais eu l'intention de lui pardonner quoi que ce soit.

Au bout d'une minute, elle leva les yeux. "Tu lui as fait quelque chose pour la rendre stérile ?"

Un sourire cruel se tordit au bord de sa bouche. "Je l'aurais fait, mais je n'en avais pas besoin. Les
Greengrass ont révélé qu'ils portaient une malédiction du sang. Cela lui demanderait un effort
considérable pour concevoir et le Manoir avait des effets secondaires malheureux. Il ne lui est pas
venu à l'esprit que certaines pièces sont verrouillées pour une raison ou qu'elle devrait restaurer les
protections existantes après avoir dépouillé le Manoir pour le redécorer." Puis le ricanement
s'estompa, son expression devenue réservée et il détourna les yeux d'elle. "Je ne pensais pas qu'elle
irait jusqu'à t’attaquer."

Hermione regarda ses poignets. Le placage de cuivre des menottes était toujours aussi brillant qu'il
l'avait été quand elles avaient été placés pour la première fois autour de ses poignets. Propriété du
Haut Préfet.

Elle retourna le métal pour que les mots gravés ne soient plus visibles et leva à nouveau les yeux.
"Seras-tu celui qui m'emmèneras à Ginny ?"

Il secoua la tête. "Non, ce sera Severus. Il y a des restrictions sur ma capacité à voyager
actuellement. Le sentimentalisme n'est guère une raison pour mettre en danger une maison sûre. Il
t'emmènera - ou plutôt tu l'emmèneras avec toi - pour s'assurer qu'il ne viole pas les termes de son
serment inviolable."

Hermione fronça les sourcils. "Son serment inviolable ?"

Les yeux de Drago vacillèrent et sa bouche se pressa en une ligne plate. "À la fin de la guerre, il en
a fait un avec moi, jurant de ne pas interférer dans ma protection envers toi ou de t’emmener
quelque part où tu pourrais être en danger. Il visait à t’assurer de quitter l'Europe en toute sécurité,
mais cela n'a pas fini par avoir une importance. Tu es partis seule et tu as quand même été
capturée." Il détourna les yeux. "Le voyage doit être sûr, mais il est préférable d’établir des plans
d’urgence lorsque cela est possible."

Elle tordit l'ourlet du drap plat en coton entre ses doigts. "Est-ce que je te reverrais après ça ?"
Drago haussa un sourcil et sa bouche se courba lentement en un sourire de chat. "Ginny ne se
soucie pas particulièrement de moi."

Hermione ne cessa pas de l'étudier.

Il haussa les épaules. "Cela dépendra de la façon dont les choses se passeront. Avec de la chance, je
ne serai plus en Europe longtemps après."

"Oh."

Lui parler était épuisant. C'était comme s'il y avait d'innombrables détails dont elle devait prendre
note, des choses qu'elle devrait comprendre, qu'il lui disait, mais elle ne savait plus comment les
interpréter correctement.

«Nous sommes censés fuir ensemble. Tu l’as promis.»

"Tu viendras – de temps en temps ?" Sa voix était pleine d'espoir.

S'ils avaient le temps, ils pourraient ramasser les morceaux. Elle pourrait le trouver sous le masque
du Haut-Préfet. Peut-être qu'elle pourrait lentement trouver un moyen de redevenir Hermione. Pour
lui, elle essaierait de retrouver cette personne.

Alors peut-être qu'il arrêterait de se tenir si loin.

Ses yeux d'argent vif brillèrent pendant un moment, et le coin de sa bouche se releva; l'ombre d'un
sourire narquois. "Si c'est ce que tu veux."

C'était comme un mensonge.

Un peu plus d'une semaine après avoir repris conscience, elle sortit du lit et descendit lentement le
couloir pour prendre une douche. Topsy et le portrait la suivirent à chaque étape du chemin.
Hermione s'assit sur le sol de la douche, sa tête sur ses genoux tandis que l'eau coulait sur elle. Ses
mains et ses jambes tremblaient d'épuisement. Quand elle sortit de la douche, elle enroula juste une
serviette autour d'elle, puis s'effondra sur le lit de la chambre attenante.

Lorsqu’elle se réveilla, Drago était assis dans le fauteuil à proximité, en train de lire. Elle le regarda
pendant plusieurs minutes avant qu'il ne lève les yeux et remarque qu'elle était réveillée.

Son expression était ouverte pendant un instant alors que leurs yeux se rencontraient, et elle pouvait
en sentir la chaleur le long de sa colonne vertébrale. Puis il se referma.

Il referma le livre et il disparu. "Tu veux changer de chambre ?"

Elle tira la serviette plus étroitement autour d'elle-même. "J'étais trop fatiguée pour rentrer."

Il la regarda un instant. "Tu peux changer de chambre. Il me faudra juste quelques jours pour mettre
en place les protections ici."

"Astoria pourrait le remarquer."

Sa lèvre se recourba. "Elle n'est plus autorisée dans cette aile de la maison. Même si elle l'était, elle
est en France pour le mois
prochain, pour acheter une nouvelle garde-robe."

Entendre qu'Astoria ne se cachait pas dans le Manoir dénoua une tension anxieuse dans le creux
de l'estomac d'Hermione.

Elle regarda le baldaquin au-dessus de sa tête. "Il n'y a pas besoin."

Du coin de l'œil, elle vit Drago bouger et son expression se durcir.

Il y avait quelque chose qu'il essayait de lui communiquer, mais elle était trop fatiguée pour essayer
de deviner ce que c'était. Sa tête lui faisait trop mal et tout son corps souffrait de l'effort de marcher
dans le couloir.

Elle regarda le portrait de l'autre côté de la pièce. La sorcière blonde était en cadre en train de
cueillir des fleurs dans un jardin de style impressionniste.

"Est-ce que c’est ta mère ?"

Le portrait se figea et leva les yeux.

"Pourquoi tu demandes ça ?" La voix de Drago était étrangement désinvolte.

Hermione haussa les épaules. "Tu as sa bouche. C'est différent des traits Malefoy de ton père et de
la plupart des portraits."

"Elle l'a fait peindre pour tenir compagnie à mon père quand il a quitté Poudlard. Il a obtenu son
diplôme l'année avant elle," répondit Drago, regardant le portrait de l'autre côté de la pièce. "En
raison des circonstances de sa mort, aucun des portraits ultérieurs ne s'est jamais réveillé."

Il détourna les yeux. "Tu devrais dormir dans ta chambre. C'est plus sûr là-bas." Il sembla hésiter
un instant. "Est-ce que tu peux marcher ?"

Hermione le fixa et se demanda ce qu'il ferait si elle disait non. La léviter ? La porter ?

Lui dire de dormir par terre ?

Elle cligna des yeux. Non, ça c'était avant; quand elle était arrivée pour la première fois.

"Je peux marcher." Elle se releva et réalisa qu'elle avait oublié d'apporter de nouvelles robes avec
elle et n'avait qu'une serviette.
Elle l'agrippa étroitement autour d'elle-même et évita de regarder Drago alors qu'elle glissait du lit.

Quand elle jeta un coup d'œil, elle découvrit qu'il la regardait ostensiblement loin d'elle et lui
tendait sa cape. Elle la fixa un instant avant de la prendre et de la passer sur ses épaules.

La serviette tomba sur le sol, mais elle n'essaya pas de la ramasser. Les elfes de maison pouvaient
la bannir du sol aussi facilement que le lit. Si elle s'agenouillait, elle craignait que son atrophie
musculaire ne la pousse à rester à terre.

Elle se dirigea vers la porte sans regarder Drago; le tissu traînant sur le plancher de bois. Drago
n'était qu'à quelques pas derrière elle, elle pouvait le sentir, mais ses pas étaient silencieux, et ce fait
la mettait dans tout ses états.
"Quels types de protections as-tu placé dans ma chambre ?"

Elle pouvait sentir la façon dont Drago se refroidissait à la question.

"Seulement quelques unes."

Mensonge.

«Tu as beaucoup de barrières de protection dans cette pièce, Malefoy.»

Elle repensa à la façon dont il était sortit de sa chambre immédiatement après la fête du Nouvel An
et l'envoyer se coucher.

«Avec toutes les protections que Malefoy a ajoutées à ton aile dans le Manoir, j'avais peur de ne
plus jamais pouvoir t'atteindre.»

L'explosion nécessaire à Astoria pour franchir la porte.

Sa hâte de la ramener dans sa chambre après avoir essayé de se jeter par-dessus le balcon.
Comment il avait insisté pour venir dans sa chambre quand elle était fertile.

C'était toujours un soulagement intense quand elle y revenait. Elle avait toujours pu rester calme et
lucide dans sa chambre, jusqu'à ce qu'elle tombe enceinte et que son anxiété ait finalement dépassé
les enchantements dont il l'avait imprégnée.

«J'ai fait des dépenses et des efforts considérables pour maintenir son environnement.»

Il avait probablement été honnête avec Stroud.

Elle essaya de marcher rapidement. Il n'y avait que quatre portes dans le couloir de sa chambre,
mais elle avait l'impression que ses jambes étaient déjà sur le point de céder en passant la deuxième
porte. Elle trébucha.

Drago attrapa instantanément son coude gauche et elle se figea. Son estomac plongea si
brusquement qu'elle haleta et sentit sa poitrine se contracter jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus
respirer. Elle atteignit désespérément le mur jusqu'à ce que ses doigts le frôlent. Elle pressa son
corps contre lui et lutta pour inspirer.

La main de Drago se retira comme si elle était brûlante, et son cœur se brisa. Elle ressenta
soudainement la dure et cruelle réalité de tout, et c'était comme être écrasée à mort.

"Je ne sais pas..." sa voix trembla puis se brisa. "Je ne sais pas comment faire ça. Je ne sais pas
comment être d'accord avec ce qui s'est passé. Je ne sais pas comment essayer de l'accepter." Ses
épaules tremblaient et elle pressa son front contre le mur.

"Je ne sais pas comment nous sommes censés résoudre ce problème. Drago, pourquoi cela nous est-
il arrivé ? Comment cela va se passer maintenant ?" Sa voix tremblait, et elle poussa un sanglot bas
puis fondit en larmes, glissant le long du mur jusqu'au sol.

"Je ne sais pas comment faire ça." Elle ne cessa de le répéter en se pressant contre le mur et en
pleurant.
Chapter 65

Juin 2005

Elle pressa ses mains sur sa bouche alors qu'elle n'arrêtait pas de pleurer encore et encore.

Drago ne la toucha pas. Quand ses sanglots ralentirent finalement, elle s'assit affalée contre le mur,
ses épaules tremblant toujours.

Elle l'entendait inspirer lentement.

"Tu n'as rien à faire. Je n'attends rien de toi," dit-il finalement d'une voix calme. "Je ne
m'approcherai plus. Attends ici, je vais appeler Topsy."

Il bougea et se retourna, mais sa main jaillit et elle attrapa l'ourlet de sa robe. "Non, ne pars pas."

Sa main tremblait mais elle ne le lâchait pas.

"Ne pars pas. Je ne veux pas que tu partes." Il se tenait à côté d'elle pendant qu'elle emmêlait ses
doigts dans le tissu et continuait à s'appuyer contre le mur.

Il lui fallut une demi-heure avant de pouvoir se lever et marcher le reste du chemin jusqu'à sa
chambre. Elle s'arrêta dans l'embrasure de la porte, sa poitrine toujours saccadée.

"Combien de barrières ?"

Il resta silencieux pendant plusieurs secondes.

"Environ quatre-vingts maintenant."

Elle traversa la pièce et se laissa tomber de son côté sur le lit, enfouissant son visage dans le tissu
de sa cape. Ça sentait comme lui. Le cèdre, la mousse de chêne et le papyrus.

Il tira la couverture par-dessus son épaule. Elle attrapa sa main et la saisit. Sa peau était aussi
chaude qu'elle s'en souvenait. Elle attira sa main contre sa mâchoire, les yeux bien fermés, et la
serra pendant plusieurs minutes.

Elle le lâcha lentement. "Tu dois venir me voir pour que je sache que tu vas bien. Sinon, je
m'inquiéterais."

Le lendemain, Topsy lui apporta une potion fortifiante.

Hermione marcha lentement dans sa chambre puis dans le couloir, traînant ses doigts le long du
mur.

Sa tête lui faisait moins mal qu'elle ne l'avait fait depuis plus d'un mois, et ses souvenirs de Drago
devenaient plus clairs. Ils se sentaient toujours distants, comme si elle les regardait à travers un
télescope au fond de son esprit. Les lacunes de son souvenir se refermaient lentement. Elle se
souvenait du serment inviolable de Severus et de comment elle avait réussi à tromper Drago pour
qu'il parte assez longtemps pour qu'elle aille au Sussex.
Il était de plus en plus clair du pourquoi il avait été si paranoïaque d'inspecter tous ses souvenirs et
de s'assurer de manière exhaustive qu'il savait précisément quels projets elle avait. Elle l'avait
trompé une fois; comme Severus l'avait dit, Drago n'avait plus jamais l'intention de lui faire
confiance.

La réalisation ressemblait à un poids supplémentaire dans sa poitrine.

Il n'utilisait pas la Légilimencie sur elle, mais il continuait de lui écumer l'esprit en utilisant les
menottes. Il la gardait sous surveillance constante.

Il lui mentait toujours.

Elle s'en doutait depuis des jours, mais maintenant qu'elle était capable de penser de manière
cohérente, elle en était certaine. Elle pensait que c'était en partie pour la garder calme et en partie
pour la gérer.

Elle y réfléchit, essayant de sentir les trous dans le nouveau récit soigneusement conçu dans lequel
il avait commencé à la nourrir depuis qu'elle avait repris conscience. Où étaient les lacunes ?
Quelles étaient les incohérences ?

Elle s'assit sur la dernière marche du palier de l'escalier, plongée dans ses pensées.

Elle entendit des pas, des pas intentionnellement audibles, et leva les yeux alors que Drago arrivait
au coin du couloir. Son expression était soigneusement fermée.

Elle le fixa. Il était en robe de sorcier, tout en noir. Depuis qu'elle était arrivée au Manoir, elle ne
l'avait jamais vu autrement que noir. Il avait l'air de s'attendre à ce qu’une photo de lui soit prise à
tout moment.

Depuis qu'il avait été annoncé comme l’identité derrière le Haut-Préfet, les journaux étaient
devenus enragés par leur curiosité et leur couverture de lui. Le protégé de Voldemort. Il avait fait
des apparitions au Ministère, lors de collectes de fonds, à l'étranger...

Il voyageait fréquemment. De courts voyages, généralement moins d'une journée, avec une escorte
notable.

Drago se tenait à la rambarde, la regardant. Elle avait enroulé sa cape autour de ses épaules avant
de s'aventurer dans le couloir, et ses yeux vacillèrent quand il le remarqua. Il la fixa pendant
plusieurs secondes comme si il la remémorisait.

Elle l'étudia de la même manière, essayant de comprendre la nouvelle version de lui.

"Je pensais que tu étais partis," dit-elle quand le silence devint oppressant.

"Mes plans jusqu'à midi ont été annulés." Il l'étudiait attentivement, ses yeux se posant sur ses pieds
et ses mains. "Es-tu assez forte pour marcher ? Je voulais te montrer quelque chose."

Hermione déglutit. "A quelle distance environ ?"

"Le côté le plus proche de l'aile principale."

Hermione hésita puis se leva, sa curiosité piquée. "Je pense que je peux marcher jusque là-bas."
Il garda une distance consciencieuse avec elle alors qu'ils marchaient lentement à travers le Manoir.
Ça n'aurait dû durer que dix minutes de marche, mais cela pris bien plus d'une demi-heure. Il faisait
un travail convaincant en marchant à une vitesse glaciale et n'a rien dit quand elle a dû faire une
pause le long du chemin et s'était rapprocher vers les murs lorsque les couloirs se sont élargis et
agrandis.

Elle l'étudia tout le long, notant le bord, la précision. Il était soigneusement exigeant dans une
mesure qu'il ne l'avait jamais été auparavant.

C'était ses runes, réalisa-t-elle avec une lente horreur. Elles l'avaient taillées. Elles l'avaient abattu
et le réduisait jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien qui puisse interférer avec elles.

Sans hésitation, rusé, infaillible, impitoyable et inflexible; déterminé à réussir.

Il avait passé seize mois à essayer de la retrouver. Il l'avait chassée à travers l'Europe, jusqu'en
Australie. Il avait utilisé des traces génétiques, à plusieurs reprises, malgré le fait qu'elles
contenaient assez de Magie Noire pour tuer occasionnellement des sorciers.

Il savait qu'elle était quelque part. Il s'était laissé disparaître dans le processus.

Elle et Drago s'arrêtèrent devant une série de portes familières. Une porte qui avait toujours été
fermée à Hermione depuis qu'elle était dans le Manoir.

Il y eut une sensation de flottement dans sa poitrine lorsqu'elle reconnut où ils se trouvaient.

Sa gorge se serra et elle baissa les yeux, se mordant la lèvre. "Je ne peux plus toucher tes livres; ils
sont ensorcelés," déclara-t-elle.

"J'ai demandé aux elfes de tous les restaurer."

Hermione leva les yeux brusquement.

Il regardait les portes. "J'avais l'intention de t'amener ici plus tôt, mais tu étais clouée au lit."

"Astoria—"

"Je m'occuperai d'elle si et quand elle reviendra. Tu peux venir ici autant que tu veux ou ramener
des livres dans ta chambre ou ailleurs si tu préfères. Les elfes de maison les transporteront."

Il ouvrit la porte de la bibliothèque et se recula pour la laisser entrer.

Hermione jeta un coup d'œil à l'intérieur, faisant un pas en avant hésitant jusqu'à ce qu'elle se tienne
sur le pas de la porte, et inspira lentement et profondément pour l’assimiler. C'était la même chose.
La même bibliothèque qu'elle avait visitée deux ans auparavant, regorgeant de livres qu'elle avait
envie de lire.

Elle s'ennuyait tellement depuis si longtemps, et elle était là, et elle pouvait les toucher, les lire...

Elle s'avança avec empressement...

Dans la salle caverneuse.


Les cheveux à la base de sa nuque lui piquaient, la faisant regarder vers le haut. Le plafond était
enveloppé de ténèbres. C'était si haut qu'elle ne pouvait pas le comprendre. Alors qu'elle essayait de
le voir, sa gorge se serra et ses doigts se contractèrent.

Elle avait l'impression de rétrécir. La pièce était immense, le plafond et les murs et les étagères
s'étiraient de plus en plus haut ...

Elle était petite et la pièce était très grande. Elle était enceinte. Elle n'était pas capable d'utiliser la
magie et elle n'avait pas le droit de se défendre. Elle ne pouvait pas paniquer, sinon elle pourrait
blesser le bébé.

Sa poitrine se contracta douloureusement alors qu'il y avait des bandes de fer serrées autour de ses
côtes et l'écrasant.

Elle inhala très lentement par le nez.

C'était juste une bibliothèque. Elle était déjà allée là-bas avec Drago. Topsy serait à proximité.

"Je dois partir maintenant." La voix de Drago coupa ses pensées.

Il la regardait se tenir dans l'embrasure de la porte depuis plusieurs minutes. Il jeta un coup d'œil
dans la bibliothèque. "Tu n'as pas à t'inquiéter. J'ai réhabilité la pièce, et le domaine ne permettra à
personne d'entrer pendant mon absence."

Hermione hésita encore un moment puis s'éloigna de la porte.

"Peut-être que nous pourrons revenir plus tard."

Drago la dévisagea, ses yeux la parcourant rapidement. Hermione tendit la main et posa le bout de
ses doigts dans le mur, sentant le papier peint alors qu'elle mordait nerveusement ses lèvres.

Elle pencha la tête sur le côté avec une secousse rapide. "Le... le plafond est très haut. J'avais
oubliée... que le plafond était si haut. Je n'avais pas remarqué ça... avant." Elle baissa les yeux sur
ses chaussures, et ses doigts se contractèrent, provoquant des griffes audibles sur le mur. "Je
pourrais... je ne..."

Ses mots se figèrent alors qu'elle luttait pour l'articuler.

Les yeux de Drago vacillèrent et sa main se dirigea vers elle. "Hermione-"

Sa poitrine et sa gorge se contractèrent et elle tressaillit, se rapprochant progressivement du mur.

Sa main tomba.

Elle pressa son épaule droite contre le mur puis croisa sa main gauche pour la reposer aussi contre
le mur, baissant son menton.

"Je sais qu'avoir peur parce qu'une pièce a un plafond haut est illogique," sa voix tremblait.
"J'essaye. Je sais. Je sais. J'essaye... J'essaye... mais-"

Drago s'éloigna. Son estomac tomba et ses doigts se tordirent à nouveau contre le mur.

Trop loin.
Trop près.

Trop loin.

Drago regarda le sol près de ses pieds. "Tu n'es pas obligée de faire ce que tu ne veux pas. J'aurais
dû réaliser que le plafond pourrait être un problème. Quand je reviendrais, nous pourrons aménager
une pièce plus petite avec ceux que tu veux. S'il y a des livres ou tout autre sujets que tu veux
aujourd'hui, les elfes de maison peuvent te les apporter; autant que tu veux. Je te raccompagne."

Ses jambes tremblaient d'épuisement. "Non. Tu devrais y aller. Je commence à me fatiguer. Tu


seras en retard si tu me raccompagne tout le chemin du retour."

Il relâcha un souffle, faisant un bref signe de tête. "Bien."

Il commença à se détourner.

Hermione tendit la main vers lui puis retira sa main. "Drago-"

Il s'arrêta et se retourna pour la regarder. Elle déglutit et réussit un sourire pâle.

"Sois prudent, Drago. Ne meurs pas."

Il se figea.

Il y eut une pause alors qu'ils se regardaient tous les deux.

Puis le coin de sa bouche se tordit avec un sourire fantôme. "Bien."

Il la regarda encore un moment puis disparut silencieusement.

Hermione se leva, traçant ses doigts le long de la faible texture du papier peint dans le couloir. Elle
se sentait tellement fatiguée qu'elle fut tentée de glisser le long du mur et de s'allonger sur le sol.

Elle prit une profonde inspiration et redressa les épaules avant de se tourner lentement pour
retourner vers l'aile Nord, retournant tout dans son esprit.

La nuit était tombé. Hermione était assise sur sa chaise, regardant par la fenêtre et étudiant le
labyrinthe de haies, quand elle sentit l'air bouger. Elle se retourna et trouva Drago debout à la porte.

"Tu n'as demandé aucun livre." Il l'étudia attentivement.

Elle secoua la tête. "J'étais en train de penser."

Elle vit ses yeux scintiller et son expression devenir plus réservée.

"Quand j'y pense, il y a des choses qui ne colle pas pour moi."

"Nous n'avons pas tous ton intellect éblouissant." Son ton était léger. Il n'avait pas bougé de la
porte. Hermione étudia l'espace entre eux et se mordit la lèvre en hésitant.

"Aujourd'hui, tu n'as pas dis que tu viendrais toujours pour moi. Tu me disais ça avant de partir.
Chaque fois que..." elle baissa les yeux et enroula l'ourlet de sa cape autour de ses doigts pour qu'ils
ne se contractent pas visiblement. Elle fronça les sourcils, essayant de s'en rappeler un souvenir
clair, mais incapable d'y arriver. Une douleur hémorragique commença à se propager à partir de la
base de sa tête. Elle abandonna et regarda à nouveau Drago. "Je pense - je pense que je m'en
souviens. Chaque fois que tu devais y aller, tu promettais de venir me chercher. N'est-ce pas ?"

Drago se figea pendant une fraction de seconde. Puis il cligna des yeux, et sa bouche se tordit en un
sourire amer alors qu'il détournait le regard. "Eh bien - je pense que c'est une promesse plutôt vide
à ce stade."

Sa gorge se serra et sa main commença à se déplacer vers lui. "Tu m’as cherché partout. Ce n'était
pas de ta faute."

Il eut un petit rire aboyé et recula comme s'il avait été frappé. Le son brusque fit sursauter
Hermione.

Il la fixa pendant un moment, puis ses sourcils s'arquèrent vers le haut.

"C’est vrai," répondit-il lentement. "Partout. Je t’ai cherché partout." Il roula sa mâchoire comme
s'il sentait la forme du mot dans sa bouche. "Sauf le seul endroit qui comptait - où tu étais - mais
partout ailleurs, certainement. Je suppose que je mérite le crédit pour mes efforts et rien d'autre."

Il y avait quelque chose de cruellement familier dans l'intensité implacable avec laquelle il parlait.
Son estomac se serra.

«Pauvre petite guérisseuse, sans personne à prendre soin. Personne qui n’as besoin de toi ou qui te
veux.»

Elle ne se souvenait pas de quand il l'avait dit. Était-ce un souvenir de la guerre ? Non, après... dans
le Manoir.

Drago eut un autre rire, et cela la fit sortir de sa rêverie.

Elle le fixa.

Son expression était tordue. "Ce n'est pas ma faute ?" dit-il. Les mots étaient si coupés que c'était
comme s'il mordait la fin de chacun d'eux. "Est-ce que c'est comme ça que je devrais tout raisonner
? Que rien n'est jamais de ma faute ? Pas ma mère. Pas Dumbledore - ou personne que j'ai tué. Si je
rationalisais suffisamment, je n'avais pas le choix dans tout ça, est-ce que je l’avais ? Et toi ? Ce qui
t’es arrivée n'est-il pas de ma faute non plus ? Dois-je te blâmer à la place ? Ou le Seigneur des
Ténèbres ? Ou peut-être le monde en général ?"

Il respirait entre ses dents, les mots s'échappant de lui.

Puis il sembla se rattraper brusquement. Sa bouche se referma brusquement et il la regarda


fixement pendant plusieurs secondes.

«Si Potter n'avait pas eu d'importance, tu n’en aurais pas eu non plus.»

Hermione fit disparaître le souvenir, son cœur dans la gorge quand elle essaya d'avaler.

Drago ricana et posa une main pâle sur son cœur. "Est-ce qu'embrasser la victimisation éternelle me
ferait me sentir mieux ?"

Sa voix, sous le ton caustique du sarcasme, vibrait de rage réprimée.


Hermione baissa les yeux sur ses genoux, respirant lentement à travers les dents serrées. Ses doigts
essayaient de spasmes nerveusement. Tout son corps était tendu alors qu'elle essayait de rester
concentrée.

Il y avait tellement de choses auxquelles elle essayait de ne pas penser ou de paniquer, c'était
comme essayer de garder son visage au-dessus de la surface avant de se noyer dans le bourbier de
son esprit.

Ses souvenirs ne revenaient avec aucun ordre clair. Elle avait des centaines de souvenirs de Drago,
mais elle ne pouvait pas dire exactement dans quelle ordre ils s’étaient passés. C'étaient des flous
lointains puis des éclairs de clartés; des choses qu'elle savait mais ne pouvait pas tout à fait
rassembler en quoi que ce soit d'assez cohérent.

Instinctivement, elle se sentait certaine qu'il y avait quelque chose de plus dans ce qui se passait et
Drago le lui cachait; quelque chose qu'il ne voulait pas qu'elle sache. Si seulement elle le
connaissait mieux - si elle pouvait s'en souvenir plus clairement - elle saurait ce que c'était, mais
elle ne pouvait pas le ressaisir assez clairement.

"Ce n'est pas mon but. Je n'essaie pas de parler de ça pour l’instant," déclara-t-elle finalement après
avoir passé plusieurs secondes à essayer de se concentrer. "Ce que je ne comprends pas, c'est que si
tout le monde dans l'Ordre est mort maintenant, et que tu ne peux pas tuer Voldemort, comment
vas-tu le vaincre et faire s'effondrer le régime ? Ça n'a aucun sens pour moi."

Elle leva les yeux. "Tu n'as pas l'intention de me faire tuer, n'est-ce pas ?"

Drago la dévisagea et ne donna même pas de dignité à la question avec une réponse.

Hermione hocha la tête pour elle-même et baissa les yeux. "Si toi et Severus retirez mes menottes,
Voldemort le saura. Même s'il ne sait pas que Severus était celui qui t’a aidé, tu es responsable de
moi. Si je m'échappe, le blâme retombera sur toi. Il n'y a aucun moyen pour moi de quitter l'Europe
sans que Voldemort ne se rende compte que tu l’as trahis."

Drago ne dit rien.

Hermione le regarda, une sensation de froid la submergeant alors que les informations qu'elle avait
rassemblées au fil des mois se mettaient enfin en place. "C'est le plan. Voldemort dépend de toi. Tu
es la cheville ouvrière, la chose qui stabilise le régime. C'est pourquoi tu t’es exposé en tant que
Haut-Préfet, afin qu'il ne puisse pas essayer de te remplacer par quelqu'un d'autre." Sa bouche était
sèche et elle déglutit, ses doigts faisant rouler le tissu de sa cape entre eux. "As-tu as-tu trouvé un
moyen d’enlever ta Marque des Ténèbres ?"

Drago resta immobile près de la porte alors que sa bouche se courbait en un sourire. "Bien sûr. Une
fois tes menottes enlevées, je pourrai l'enlever."

Il lui rappela la fête du nouvel an. Chaque mouvement était si parfaitement pratiqué. Malgré
combien elle le détestait, elle le surveillait toujours; remarquait des détails dont la signification lui
avait échappé. Maintenant, fusionnée avec sa connaissance passée de lui, elle pouvait voir les
lueurs de Drago en dessous. La personne qu'elle avait connue, écrasée sous ses runes. Il avait
presque disparu, mais il restait encore des traces de lui.

Elle pencha la tête sur le côté. "Comment ?"


Il haussa doucement les épaules. "Severus a compris quelque chose. Il a travaillé avec Dolohov
pendant des années."

Il y eut une pause anormalement longue.

"Tu mens," dit-elle finalement.

Il pencha la tête et l'étudia. Son intensité glaciale et moqueuse refit soudainement surface.
"Vraiment ? Tu penses que tu me connais encore assez bien pour le dire ?"

Sur la défensive. Il était toujours plus cruel quand il était vulnérable.

Le coin de la bouche d'Hermione se redressa tristement. "Oui." Son cœur était comme du plomb
dans sa poitrine. "Avant, tu étais la plupart du temps honnête - avec moi."

Sa bouche se tordit en un sourire sauvage. "Oui."

Hermione essaya de respirer et se retrouva noyée dans un chagrin brut. Il y avait une mer autour
d'elle et Drago se tenait à quinze pieds.

Son cœur battait de plus en plus vite. Elle prit une lente inspiration et rencontra ses yeux.

La fanfare est dans la lumière, mais l'exécution est dans l’obscurité.

"Tu me mens. Tu ne vas pas enlever ta marque. Tu n’as même pas l'intention d'essayer. Tu prévois
de mourir. Tu t’es exposé en tant que Haut-Préfet de sorte que lorsque Voldemort te tue pour
m'avoir laissé m'échapper, le régime se déstabilisera et s'effondrera."

Drago resta debout à la regarder pendant un moment avant que ses lèvres ne se courbent en un
sourire amer comme du poison. Il soupira et la façade tomba.

"J'avais espéré que la bibliothèque t’occuperait pendant au moins une semaine." Il avait l'air déçu et
fatigué.

Hermione attendit qu'il dise autre chose, mais il ne le fit pas.

"C'est ton plan ?" Sa voix tremblait d'incrédulité. "Deux ans et ton plan est toujours de me cacher
quelque part, de te faire tuer en tant que traître, et de penser que je... je serais d'accord avec ça ?"

Drago resta silencieux pendant plusieurs secondes, puis il eut un petit rire. Elle le sentait dans ses
os.

"As-tu une meilleure solution cette fois-ci ?" Son ton était glacial. "Après tout, toutes les horreurs
que j'ai imaginées ne sont pas encore arrivées. Te perdre et passer seize mois à essayer et à ne pas te
trouver. Te trouver torturée et brisée. Te garder prisonnière dans cette maison. Te violer." Sa voix
devenait rauque de chagrin et de rage. "Devoir te tenir dans mes mains et te sentir dans ma tête
pendant que ton esprit était ravagé. Trouver quelqu'un qui te violais dans mon jardin..."

"Il ne l'a pas fait," répondit rapidement Hermione, sa poitrine se serrant. "Il ne l'a pas fait. Tu es
arrivé à temps."

Ses yeux étaient inondés de soulagement, mais sa bouche devenu un sourire aussi tranchant qu'une
lame de rasoir. "Eh bien, il y a ça."
Il eut un petit rire et baissa les yeux vers le sol. "Où étais-je ? Ah oui. Te trouver avec ton œil
presque arraché parce que ma femme avait tenté de t'aveugler. Te trouver en train de te matraquer
contre une fenêtre. Te regarder dépérir parce que je t'avais mise enceinte. Arriver pour te voir
t'effondrer et apprendre ensuite que les dégâts de ton Occlumencie et de la Magie Fœtale étaient si
graves que tu pourrais ne jamais te réveiller - que j'aurais pu te tuer."

Il était devenu blanc. Ses lèvres s'amincirent alors que sa bouche se tordait puis se courbait en un
ricanement. "N'est-ce pas suffisant ? Il y a, sans aucun doute, des profondeurs encore inexplorées
dans la misère potentielle entre nous. Devrions-nous nous efforcer de tout réaliser ?"

Il relâcha une vive inspiration et son expression se referma. "Si je retirais tes menottes, au lieu de te
faire mettre en sécurité, je pourrais mettre une baguette dans ta main et te faire transplaner,
enceinte, dans la salle du Seigneur des Ténèbres. Cela fait deux ans que tu n’as utilisé la magie, tu
peux à peine réussir à marcher dans les escaliers, et tu ne manges toujours presque rien, mais tant
pis. Se battre pour le plus grand bien compte pour quelque chose à un moment donné."

Hermione tressaillit.

L'expression de Drago aurait pu être sculptée dans le marbre. "Si je t’y emmenais, il y aurait une
chance marginale pour que si je te protégeais, ou Severus et moi étions tous les deux, tu pourrais
être en mesure de tuer le Seigneur des Ténèbres avant qu'il ne convoque d'autres Mangemorts.
Dans ce cas, nous mourrions tous immédiatement parce que le monstre paranoïaque à fait maudire
son château pour qu'il s'effondre à sa mort; l'un de ses innombrables mécanismes de sécurité."

Il pencha la tête en arrière. "Ou, plus probablement, nous échouerions à le tuer, parce que j'ai déjà
essayé des dizaines de fois, et peu importe qui j'ai envoyé ou quelle méthode ils ont essayé, la
tentative a toujours échoué. Dans ce cas, j'aurais la possibilité de te tuer moi-même ou t’observer
alors que tu serais à nouveau capturée et ils verrouilleraient des menottes autour de nos deux
poignets. Penses-tu qu'il nous tuerait rapidement ?"

Hermione secoua la tête, sa gorge trop serrée pour respirer.

"Non." Les yeux de Drago étaient glacés bien que son expression soit restée soigneusement
contenue. "Il le ferait durer. Je l'ai vu le faire - quand il a un exemple à faire de quelqu'un. Il le fait
traîner pendant des semaines à l'occasion. Il fait appel à des guérisseurs pour les maintenir en vie
jusqu'à ce qu'il ait fini."

Elle pouvait voir la terreur dans ses yeux. Il détourna le regard vers le portrait de Narcissa. Ses
yeux ne resteraient pas fixe; son regard continua de balayer la pièce.

Il fixa le mur du fond d'un regard presque vide. "Il te tuerait en premier. Il aurait notre histoire d'ici
là; je suis sûr qu'il utiliserait mon esprit comme référence. J'ai eu plus de deux ans pour imaginer
toutes les choses qui pourraient t'arriver. Toutes les choses que je pensais t'arriveraient peut-être."
Sa voix était presque étouffée. "Je suis sûr qu'il mettrait un point d'honneur à les faire toutes."

Les bords de la pièce étaient flous. Hermione essaya d'avaler, mais sa gorge ne fonctionnait pas.

Il poussa un léger soupir et posa une main contre l'encadrement de la porte. "Ce n'est pas une
nouvelle opportunité pour toi et ton obstination de Gryffondor d'essayer de sauver tout le monde."
Il soupira. "Crois-moi, je m’enfuirais avec toi si je le pouvais. J'aurais toujours..." Sa voix s'éteignit
pendant un moment.
"Cela n'a jamais été une option, jusqu’à maintenant n’est ce pas ? «Aidez l'Ordre à vaincre le
Seigneur des Ténèbres au meilleurs de mes capacités.» Maugrey n'a pas inclus de date d'expiration
ni d'exemptions à ce sujet." Il eut un sourire amer pendant un moment avant de redevenir froid. "Le
Seigneur des Ténèbres est en sursis. Il n'a aucun espoir de vivre plus de quelques années. Le monde
sorcier est suffisamment désillusionné par son idéologie et son règne, en particulier avec le
spectacle qu'il fait maintenant avec un programme de repeuplement. Quand les choses se
déstabiliseront, le régime tombera, et la Confédération internationale interviendra et en
revendiquera le crédit comme elle le fait habituellement." Un sourire apparut sur son visage alors
qu'il la regardait. "Dans quelques années, tu obtiendras peut-être ce monde que tu voulais. Ça... je
peux essayer de te le donner."

"Non !" Elle répondit avec force.

Ses yeux étaient argentés et ils vacillaient alors qu'il la regardait. "Tu as toujours dis que tu ne
pouvais pas me choisir plutôt que tout le monde. Je suis enchaîné à un navire en train de couler. Tu
ne peux pas t’attendre à ce que je t’emmène avec moi."

"Je mentais-!" Ses mains tremblaient et elle se tenait si fermement qu'elle commença à se balancer
en essayant de respirer et de ne pas pleurer. "Je n'allais pas... Drago..."

Elle baissa la tête et pressa sa main contre son sternum alors qu'elle se forçait à inspirer, haletant.
L'air brûlait dans ses poumons, et elle n'arrêtait pas de haleter encore et encore, de plus en plus vite.

L'expression dure de Drago s'effaça et il traversa la pièce.

Il s'agenouilla devant elle. Avec hésitation, comme s'il s'approchait d'un animal nerveux, il tendit la
main et posa doucement ses mains sur ses épaules.

"Granger, respire. Respire. Tu dois respirer." Son expression était ouverte et implorante.

Elle poussa un sanglot bas et baissa la tête jusqu'à ce que leurs fronts se touchent.

"Respire, s'il te plaît, respire." Il n'arrêtait pas de lui dire. La chaleur de ses mains pénétra à travers
ses vêtements et dans sa peau alors qu'elle fermait les yeux et se forçait à respirer lentement jusqu'à
ce que sa poitrine cesse de spasmer.

"Drago - il doit y avoir un autre moyen." Elle tendit la main, les mains tremblantes et toucha son
visage. "J'ai besoin de toi pour vivre. Tu es à moi. Nous avions dis que nous nous enfuirions
ensemble. Tu te souviens ? Quelque part, où personne ne nous trouverait."

Son expression se figea, et il baissa les yeux, clignant des yeux à plusieurs reprises, avant de
donner un rire creux dans sa barbe. Ses mains glissèrent de ses épaules et il inclina son visage pour
pouvoir la regarder dans les yeux. "J'essaierais de faire tout ce que tu me demandais si je le
pouvais."

La façon nostalgique dont il le disait la coupa au plus vite.

"Alors s'il te plaît..." Elle traça ses pommettes et captura la courbe de sa mâchoire du bout de ses
doigts. Son visage n'était qu'à un souffle du sien. "Drago - il doit y avoir un autre moyen. Nous
pouvons le trouver. Je peux - maintenant que je me souviens - je vais t’aider."
Sa voix était basse et vacillait. "Je sais - que je ne suis plus la même, mais tu as promis - j'ai besoin
de toi. J'ai besoin de toi pour vivre. Même à Poudlard - quand je pensais que tu devais être mort -
j'ai continué à m'accrocher parce que je ne partirai jamais sans toi. Je ne te laisserais jamais
derrière. Tu dois trouver un autre moyen."

Il relâcha une courte inspiration et la tira plus près, pressant ses lèvres contre son front. "Granger –
Granger, c'est le plan depuis le jour où le Seigneur des Ténèbres t’a assigné à moi."

Hermione sursauta et regarda avec horreur alors qu'il continuait.

"Si je t’avais retrouvé, j'aurais peut-être pu le gérer d’une autre manière, mais une fois que tu étais
une personne d'intérêt pour le Seigneur des Ténèbres et qu'il voulait que tu sois affecté à Severus ou
à moi, il n'y avait aucun moyen de te faire sortir qui n'impliquait pas de compromettre l'un de nous.
Severus ne pouvait pas t’emmener en Roumanie sans violer les termes de son serment. Ça doit être
moi."

"Non..."

Il passa ses pouces le long de ses joues. "Je ne peux pas tuer le Seigneur des Ténèbres; Severus et
moi avons essayé. Je ne peux pas m’enfuir avec toi, même si je pouvais enlever ma marque. Je
vaincrais le Seigneur des Ténèbres au mieux de mes capacités. Ça te fera sortir. Tu seras en sécurité
après ça."

Hermione agrippa ses mains. "Je ne veux pas être en sécurité. Je veux que tu sois en vie. Fais un
nouveau plan."

Il soupira et rencontra ses yeux. "C’est tout ce que je voulais si je sauvais Ginny. Granger, tu as
promis. Je veux que tu vives, que tu quittes ce monde et que tu vives. C'est ce que j'ai toujours
voulu pour toi. Tu as des promesses à tenir. Tu dois prendre soin de Ginny. Tu as juré à Potter que
tu le ferais."

"J'ai promis de m'occuper de toi en premier. Toujours. Je te l’ai toujours promis," répondit-elle
férocement. Sa voix tremblait et elle ne pouvait pas s'arrêter de pleurer. Elle pouvait sentir ses
larmes s'accumuler contre ses doigts. "Tu n'allais même pas me le dire, n'est-ce pas ? Tu avais dis
février. Tu allais me renvoyer, et je ne me serais même pas encore souvenu de toi. Je ne l'aurais
même pas su jusqu'à ce qu'il soit trop tard - Et la semaine dernière, tu avais dis que je te reverrais."

Le coin de sa bouche trembla. "Je suis censé te garder calme, et je ne te fais pas confiance, même
sans magie." Sa voix se serra. "La dernière fois que j'ai été honnête avec toi, tu as disparu et tu n'es
jamais revenu."

Elle tressaillit et sa respiration s'arrêta à nouveau. "J'ai essayé de revenir," elle força les mots. "J'ai
essayé - j'ai essayé de - essayé-"

Sa prise se resserra. "Respire. Respire. Tu n'as pas à me le dire, je le sais. J'ai lu le rapport. Tu as
fait sauté la moitié du Sussex et tué presque tout le monde à l'intérieur des quartiers. Tu as anéanti
presque toute la population de Détraqueurs de Grande-Bretagne. Tu as tué une quinzaine de Loups-
garous, une vingtaine de Vampires et une demi-douzaine d’Harpies. Après avoir perdu ta baguette,
tu as tué un autre Loup-garou, une Harpie, et poignardé Montague deux fois avant qu'il n'arrive à
t’assommer. Je sais que tu as essayé."

"Alors - tu dois essayer aussi."


"Granger, j'ai essayé. C'est le mieux que je puisse faire." Il soupira. "Nous avons un long au revoir
devant nous maintenant - je ne veux pas me battre avec toi."

Elle secoua la tête. "Laisse-moi essayer de trouver un autre moyen. Je peux... faire des recherches.
Peut-être que je peux trouver un moyen d'éliminer ta Marque des Ténèbres. S'il te plaît, laisse-moi
essayer."

Drago s'arrêta pendant plusieurs secondes et la dévisagea. Au bout d'un moment, il hocha la tête
avec résignation. "Je vais te fournir ce que tu veux pour la recherche sous deux conditions: une, si
tes crise d’angoisses augmentent à cause de ça, tu arrêteras, et deux, quand Severus arrivera, peu
importe à quel point tu penses être proche d'une percée, tu t’arrêteras et tu partiras sans m’obliger à
t’y forcer. Tu n'essaieras pas de me tromper ou de me manipuler, Tu me diras au revoir et tu
partiras."

Il la regarda fixement, ses yeux attentifs et exigeants pendant qu'il parlait. "D’accord ?"

Hermione pressa ses lèvres l'une contre l'autre et déglutit. "Je te le promets," répondit-elle
finalement.

Elle tendit la main et ses doigts suivirent légèrement son visage. Elle regarda ses yeux passer du vif
argent au gris avant qu'il ne baisse les yeux, pressant sa mâchoire contre sa main.

"Ne me mens plus, Drago." Sa voix était suppliante et elle l'attira plus près et pressa son front
contre le sien, l'inspirant, le sentant à nouveau près d'elle. "S'il te plaît, ne me mens pas."

Il eut un autre rire creux. "Je ne le ferai plus."


Chapter 66

Juin 2005

Drago se leva, retirant ses mains et reculant jusqu'à ce qu'il soit à près d'un mètre cinquante.
Complètement hors de portée.

Il parut soudain incertain, comme s'il ne savait plus comment interagir avec elle. Ses mains sur ses
côtés s'ouvraient et se fermaient pendant qu'il hésitait et détournait les yeux d'elle.

Le chagrin et la douleur s'étaient réaffirmés, se répandant comme un raz-de-marée. Ça faisait mal


de le regarder, de le vouloir, d’avoir envie de lui comme s'il était de l'oxygène, mais de ne pas
savoir comment ils pourrait réconcilié tout ce qui existait entre eux maintenant.

"Tu devrais dormir," dit-il après un moment, baissant les yeux et redressant sa robe. "J'apporterais
les livres que tu veux demain."

Hermione le regarda, hésitant et prenant une inspiration rapide.

"Tu veux rester ?" Elle força la question avant de pouvoir la reconsidérer.

Drago la regarda avec son expression vide, et son cœur commença à battre douloureusement dans
sa poitrine.

Ses yeux se perdirent puis s'éclaircirent.

"Tu ne veux pas que je le fasse," répondit-il après l'avoir étudiée pendant une seconde de plus, sa
bouche se tordant dans un coin. "N'essaye pas de te forcer à quelque chose parce que tu t’y sens
obligé d'une certaine manière."

Il tourna les talons et se dirigea vers la porte.

"Non," s'exclama-t-elle en se levant, sa voix tranchante. "Ne pars pas."

Il se figea.

Elle déglutit, la gorge se serrant. "Je veux que tu restes. Je le veux. C'est juste que - parfois -
parfois" Elle trébucha sur les mots en essayant de l’expliquer. "Mes souvenirs sont dans le désordre
- je ne me souviens pas toujours..." Elle déglutit. "Restes. Je te veux. Je ne veux pas être seule."

Elle s'avança prudemment vers lui. "Tu le veux vraiment ?"

Ses doigts tremblaient alors qu'ils frôlaient le dos de sa main. Elle était à moitié préparée à ce qu’il
puisse reculer ou la repousser. Elle déglutit et se rapprocha, étudiant son visage. Son expression
était un masque.

Elle baissa les yeux et glissa ses doigts dans sa main. Elle respirait à peine et sa main commençait à
trembler visiblement.

Ce sera bien. Respire et tout ira bien.


Obéissante.

Calme.

Ne pas résister.

Elle ferma les yeux et prit une courte et rapide inspiration. Le son emplit ses oreilles.

"Hermione," La voix de Drago lui fit ouvrir les yeux alors qu'elle les levaient. Il la regardait avec
une expression fermée. "Ne fais pas ça."

Il saisit soigneusement son poignet et dégagea sa main de la sienne, les doigts se resserrant pendant
un moment. "Je viendrais te voir demain."

"Non." Elle saisit à nouveau sa main. "Non. Ne pars pas. Je ne veux pas que tu partes. Je... je
veux..." sa mâchoire tremblait tellement qu'elle avait du mal à parler. "Je ne..." Elle déglutit et leva
les yeux vers lui. "Je veux seulement te tenir la main. Je ne veux pas - je ne peux pas dire non si tu -
à cause de..."

Les yeux de Drago vacillèrent et sa main dans la sienne se détourna.

Elle regarda leurs mains, sa prise se resserrant. "Reste juste," dit-elle en inspirant brusquement. "Je
veux savoir que tu n'es pas – ailleurs."

Le cœur d'Hermione battait la chamade jusqu'à ce que le sang rugisse dans ses oreilles, mais elle
redressa les épaules et se força à marcher vers son lit.

Il lui traversa l'esprit qu'elle aurait peut-être dû accepter une autre pièce. Alors ce ne serait pas le
même lit.

Elle se raidit, repoussant cette pensée. Ce serait toujours un lit. Elle s'allongerais toujours dessus et
lui ferait confiance pour ne pas la blesser.

Elle lui faisait confiance. Elle savait qu'elle lui faisait confiance. Toujours.

Elle s'allongea de l'autre côté du lit et se pelotonna sur le côté, le regardant. Il s'assit lentement de
l'autre côté et avait l'air si mal à l'aise qu'il semblait être sur le point de transplaner directement hors
de la pièce. Elle tendit la main vers lui.

Ses doigts se contractèrent avant d'étendre sa main et d'entrelacer leurs doigts.

Il s'appuya contre la tête de lit. Il ne semblait pas avoir l'intention de dormir. Elle l'étudia, traça ses
yeux sur son visage, essayant de le mémoriser à nouveau.

Plus elle se souvenait clairement de lui, plus elle pouvait voir ouvertement comment il avait
changé. Il avait l'air épuisé, visiblement érinté au point que cela se voyait dans ses traits.

Ses doigts tremblaient dans sa main.

Il avait des tremblements qui ne ressemblaient pas à des dommages typiques musculaires du
cruciatus. Ils étaient psychosomatiques; la conséquence à long terme du cruciatus. La torture avait
été tellement abusive sur lui que ces effets en étaient devenus permanents.
Voldemort l'avait puni à plusieurs reprises pour son échec à attraper le dernier membre de l'Ordre;
la personne responsable de la destruction du médaillon qu'Ombrage avait portée.

La gorge d'Hermione se ferma et elle serra sa main plus fort. "Tu..." Sa voix se fit entendre. "Tu as
détruis l'horcruxe comme tu l'as fais parce que tu espérais que cela obligerait Voldemort à rappeler
Severus en février. N'est-ce pas ?"

Il la fixa puis détourna les yeux, bougeant légèrement le menton en signe de reconnaissance.

Il y avait une sensation de creux dans sa poitrine alors qu'elle repensait à toutes les occasions où
elle avait remarqué qu'il avait été torturé. Toutes ces fois, où elle se disait de ne pas s'en soucier,
qu'il le méritait.

Tout les jours, pendant plus d'un mois.

"Je suis vraiment désolée, Drago," dit-elle.

Il se raidit comme si les mots l'avaient frappé et écarta presque sa main d'elle.

"Ne t’excuses pas auprès de moi. Tu n'as rien à excuser." Il cassa les mots comme s'il était sur le
point de grogner.

Hermione le regarda en silence jusqu'à ce qu'il détourne le regard d'elle.

"Tu es en colère contre moi, n'est-ce pas ?" demanda-t-elle finalement.

Drago regarda à travers la pièce, son expression illisible. "Cela ne veut pas dire que tu as des
raisons de t'excuser."

Hermione l'étudia. "Pourquoi pas ?"

"Parce que..." il cligna des yeux, "...je dois d'abord m'excuser, et je..." Il leva les yeux vers le
baldaquin au-dessus du lit. "Et moi-"

"Drago..."

"Bon sang, Granger," sa voix était irrégulière, et il passa une main dans ses cheveux. "Tu n'as
aucune idée d’à quel point j'espérais que tu ne te souviendrais de rien une fois que tu es venu ici. Ce
que je ne ferais pas pour revenir en arrière et bien faire les choses. Si je ne t’avais pas dis que
j'avais fait sauter ma couverture - si je t’avais mentis et que je n'avais pas essayé de te dire au
revoir, rien de tout cela ne te serais arrivée."

La gorge d'Hermione se serra. "Ça m'aurait tuée si tu m'avais renvoyée, et j’aurais découvert plus
tard que tu étais mort parce que je t'avais demandé de sauver Ginny. Je ne m'en serais jamais
remise. Jamais. Je referais tout," déclara-t-elle. Chaque secondes. Je referais tout ça pour te sauver."

Il y eut un silence retentissant.

Drago la dévisagea, un mélange de choc et de rage balayant son visage. "Tu ne m'as pas sauvé,"
répondit-il quand il semblait enfin capable de parler. "Tu venais de nous mettre en enfer pendant
deux ans."

C'était comme être frappé.


Elle se sentit pâle alors que le sang coulait de sa tête. Son corps entier se recroquevilla vers
l'intérieur.

La prise de Drago sur sa main se resserra, son expression était instantanément regrettable. "Attends
- je ne voulais pas-"

Elle baissa la tête et essaya de respirer. "J'ai essayé de revenir." Sa voix trembla. "Je l'ai vraiment
fait."

"Je le sais. Je ne voulais pas dire ça..."

Elle détourna les yeux. "Tu n'aurais pas dû supposer que je serais prête à te perdre. Tu penses que je
ne ressens pas les choses autant que toi ? Que je m'en souciais moins parce que j'avais d'autres
obligations ? Tu n'aurais pas dû penser que je m'en souciais moins, j'ai fait tout ce que j'ai pu pour
te protéger. Tu ne savais pas tout ce que j'ai fait pour te protéger."

"Je voulais juste..."

"Je te l’ai promis - chaque fois que tu l’as demandé, je t’ai promis que je serais toujours à toi. Il n'y
a pas d'exemptions ou de dates d'expiration au mot toujours."

Une douleur écrasante dans sa tête la réveilla le lendemain matin. Ses doigts étaient toujours
enlacés avec ceux de Drago au centre du lit. Il dormait, mais ses traits étaient tendus.

Le trouver au lit avec elle était familier. Il n'y avait pas de souvenirs contradictoires en le voyant
endormit.

Quand il était proche, elle avait l'impression de glisser dans le passé. C'était aussi naturel et
instinctif que de respirer de le toucher, d'être près de lui. Elle avait l'impression qu'elle ne pouvait
jamais être assez proche de lui.

C'était surtout les distances intermédiaires qu'elle se retrouvait brusquement dans un moment où il
se profilait au-dessus d'elle et se frayait un chemin dans son esprit; lorsqu’il s'était rapproché d'elle
et l'avait saisie par le bras pendant qu'il transplanait; lorsqu’il avait dit quelque chose d'aussi cruel,
ça l'avait aveuglée.

Mais quand il était proche, c’était Drago. Il était à elle.

Il avait été vulnérable avec elle. Il l'aimait, même s'il ne s'attendait pas à ce qu'il soit tout sauf
condamné. Il l'avait aimée malgré tout.

Elle avait froid et voulait se rapprocher, mais elle avait peur qu'il se réveille si elle bougeait. Elle
resta où elle était et le regarda.

"Je vais prendre soin de toi," chuchota-t-elle silencieusement. "Je vais trouver un moyen de prendre
soin de toi."

Elle le sentit dès son réveil. La tension traversa tout son corps dès qu'il fut conscient. Ses yeux
s'ouvrirent brusquement et il la dévisagea.

Ses yeux se plissèrent immédiatement. "Est-ce que tu vas bien ?"


Elle secoua son épaule. "Seulement ma tête. C'est toujours pire après une bonne journée."

Il lâcha sa main et toucha son front. "Tu as encore de la fièvre."

Elle ne dépensa pas l'effort de bouger la tête en guise de acquiescement.

"Est-ce que tu te sentirais capable de manger ?"

L'estomac d'Hermione se tordit, rugissant à cette pensée. "Peut-être plus tard."

Ses sourcils se froncèrent et il avait l'air visiblement inquiet. "J’ai des obligations en Belgique
aujourd'hui. Je serai de retour demain. Reste au lit."

Il se leva, l'étudiant toujours.

Hermione remua et leva la tête. "Tu as dis que tu m’apporterais des livres."

Il y eut un éclair d'irritation dans ses yeux, ses lèvres amincies. "Demain."

"Non. Tu avais dis aujourd'hui. Je peux encore lire." Elle essaya de s'asseoir. "Sinon, je vais rester
allongé ici, à m'inquiéter."

Il soupira entre ses dents. "Très bien. Arrête de te lever. Je vais demander à Topsy de t’apporter des
livres, des plumes et du parchemin après que tu auras mangé."

Hermione se rallongea et attira ses bras plus étroitement contre son corps alors qu'elle se blottissait,
essayant de se réchauffer.

Elle déglutit. "J'ai... juste besoin des livres. Je ne peux pas toucher les plumes, donc le parchemin
ne servira pas à grand-chose."

Les muscles de la mâchoire de Drago ondulèrent. "Bien," répondit-il en faisant le tour du lit. "Juste
des livres alors."

Il invoqua une couverture supplémentaire et la drapa sur elle. "Demande à Topsy si tu veux quelque
chose. Je serais de retour demain."

"Sois prudent, Drago. Ne... ne..." sa voix échoua, et elle se tut. "Tu dois revenir," dit-elle
finalement.

"Je reviendrais."

Une fois qu'il fut parti, Hermione s'effondra plus mollement dans le lit. Elle avait l'impression que
son crâne était sur le point de s'ouvrir.

Elle se sentait misérablement nauséeuse, mais Drago avait dit que Topsy n'apporterait pas ses livres
tant qu'elle n'aurait pas mangé. Elle ne savait pas si cela compterait si elle vomissait tout à nouveau.

À midi, elle réussit à garder une potion et une petite tasse de bouillon. Topsy livra une pile de livres
et un folio de pages manuscrites qu'Hermione reconnu comme l'écriture de Drago; toutes ses notes
de ses tentatives pour enlever la Marque des Ténèbres.

Topsy appuya Hermione avec des oreillers pour qu'elle puisse s'allonger sur le côté et lire.
Elle essaya de revoir les notes cliniquement et de ne pas penser au fait que Drago avait expérimenté
sur des sujets réticents qui étaient tous morts dans le processus.

Ils étaient tous des Mangemorts, et plusieurs avaient aidé à torturer Narcissa.

Drago avait été minutieux. Ses recherches et analyses avaient été exhaustives. Il devait avoir appris
lui-même une quantité considérable de Magie Biologique et de théorie de la guérison en plus de ses
recherches sur les malédictions.

Il avait essayé neuf fois. Deux fois plus depuis la fin de la guerre.

Hermione savait d'après ses recherches que Voldemort avait été un étudiant brillant à Poudlard.
Chaque fois qu'il avait créé la Marque des Ténèbres, il avait investis beaucoup de temps et d'efforts
pour en faire un collier incontournable à verrouiller autour de la gorge de ses partisans. Ce n'était
pas particulièrement élaboré; c'était simple, direct et mortel.

Au dos du folio se trouvait un ensemble de notes manuscrites pointues. Severus, réalisa-t-elle, il


avait également analysé la marque.

Hermione lut les notes deux fois puis se recroquevilla en une boule serrée, agrippant sa tête
palpitante et essayant de réfléchir et d'analyser.

Elle n'arrêtait pas de grincer des dents alors qu'elle luttait pour faire face à la douleur. Finalement,
elle s’évanouit.

Lorsqu’elle se réveilla à nouveau, Drago était assis au bord du lit. Il avait ouvert son guide de
grossesse ses yeux parcourant les pages. Elle le regarda un instant.

"Tu es de retour," dit-elle.

Il referma immédiatement le livre et la regarda.

Son mal de tête était redevenu quelque chose de moins débilitant.

Elle s'assit prudemment et prit le folio. "J'ai lu tes notes, mais pas encore les livres. J'ai quelques
titres de livres qui, je pense, pourraient être utiles."

"Bien." Sa bouche se tordit au coin alors qu'il la regardait.

Elle redressa les pages et répara le coin de celle qui avait été sélectionnées. "Une partie de la
malédiction interfère avec la coagulation du sang. C'est une malédiction de type hémophilie qui
peut être un effet secondaire à long terme. J'aurai besoin de créer une potion; une variante de ce qui
est utilisé pour contrer les morsures de vampires. Cela nécessitera un nouveau dosage régulier, mais
une fois que Voldemort mourra, tu n'auras peut-être pas besoin de à continuer à la prendre."

Elle se mordilla la lèvre. "Ça ne réglera pas le problème immédiat de la fermeture de la plaie. Tu as
essayé toutes les méthodes normales, même les anciennes méthodes Moldues comme la
cautérisation et le goudron, mais je viens de commencer. Je vais trouver quelque chose."

Drago acquiesça à nouveau et détourna les yeux.

La conversation était douloureusement guindée. Drago ne voulait pas parler de ses tentatives plus
en détail que les notes qu'il lui avait fournies. Il était distrait et continuait de regarder vers l'horloge.
Son expression était convenablement engagée, mais ses yeux étaient plats alors qu'elle mentionnait
les théories qu'elle voulait explorer.

Elle se rendit compte, en le regardant, qu'il lui faisait plaisir. Les notes et les livres devaient
l'apaiser. C'était la bibliothèque. Quelque chose qui la préoccupait pendant qu'il continuait ses
propres plans.

Elle arrêta de parler et regarda ses genoux. Il y eut une longue pause et il se leva.

"Je te ferai envoyer les livres que tu as mentionnés plus tard dans la journée."

Alors qu'il partait, il s'arrêta soudainement et se retourna.

Il resta debout à la regarder, et sa bouche bougea légèrement plusieurs fois avant de parler.

"Granger... tu ne..." Il s'arrêta, et elle vit sa main s'enrouler en un poing à ses côtés avant de
disparaître derrière son dos. Il pressa ses lèvres en une ligne dure et cligna des yeux avant de la
regarder juste derrière elle.

"Je n'ai jamais pensé que tu voudrais continuer ta grossesse." Il était presque sans expression
pendant qu'il parlait, mais sa pomme d'Adam plongea brièvement. "Je peux envoyer une potion
avec toi pour que tu puisses la résoudre une fois que tu seras hors d'Europe. Dis-moi juste..." Il se
coupa, et il baissa les yeux, serrant la mâchoire. "Non, tant pis, ce n'est pas nécessaire. Je vais
l'envoyer. Il n'y a aucune raison pour laquelle tu devrais me dire ce que tu choisis."

Il tourna les talons et partit avant qu'elle ne puisse parler.

Hermione était allongée dans son lit, traçant ses doigts sur son bas-ventre. Si elle cherchait, elle
pouvait sentir le petit mais ferme gonflement de son utérus juste au-dessus de son bassin.

Il ne lui était pas venu à l'esprit de se faire avorter si elle s'échappait, ou que ce serait l'hypothèse
selon laquelle Drago opérerait.

Elle aurait sauté par une fenêtre ou se serait empoisonnée afin d'empêcher un bébé de naître au
Manoir Malefoy et de le laisser aux soins d'Astoria, mais il ne lui était pas venu à l'idée de l'avorter
si elle s'échappait.

C'était un bébé. Pour Hermione, c'était un bébé depuis le moment où Stroud avait annoncé
qu'Hermione était enceinte.

Pas un fœtus. Pas un héritier. C'était un bébé, et un bébé dont elle se sentait déjà intensément
protectrice. Quand elle avait vu la lumière vacillante des battements de cœur, elle avait eu
l'impression que son cœur lui avait été volé.

Mais Drago supposait qu'elle ne le garderait pas une fois qu'elle aurait eu le choix en la matière.

Il l'avait violée. Elle était enceinte. Il s'attendait à ce qu'elle veuille un avortement dès qu'elle serait
libre.

Il supposait qu'il resterait pour mourir, et qu'elle partirait et essayerait d'oublier tout ce qui s'était
passé en l'effaçant.

Topsy venu avec une pile de livres dans la soirée, dont plusieurs étaient neufs.
"Est-ce que Drago est là ?" Demanda Hermione en retournant l'un des livres entre ses mains.

"Il vient juste de rentrer."

"Peux-tu lui dire que je le voir ?"

Topsy fit une révérence et transplana.

Elle s'approcha du portrait accroché au mur.

Narcissa Malefoy fixa Hermione.

Hermione n'avait vu Narcissa qu'une seule fois, à la Coupe du monde de Quidditch plus d'une
décennie plus tôt. Narcissa avait seize ans dans le tableau, le même âge que Drago lorsqu’il avait
prit la Marque des Ténèbres.

"Je veux sauver ton fils," dit Hermione. "Mais je ne sais pas comment faire."

Narcissa ne dit rien. Elle s'assit simplement sur sa chaise, l’étudiant en silence. Finalement,
Hermione abandonna et se détourna.

Elle feuilletait les livres que Topsy avait apportés lorsque la porte s'ouvrit.

Drago se tenait dans l'embrasure de la porte.

Hermione ferma le livre. Sa gorge se serra. Il se tenait toujours si loin et chaque centimètre carré de
l'espace semblait lui pesé.

"Le portrait de ta mère ne me parle pas," dit-elle.

Drago le regarda. Le portrait se leva, regardant Drago pendant un moment avant de se tourner et de
disparaître hors du cadre.

"Ce n'est pas conte toi. Elle ne parle à personne d'autre qu'à moi. Mon père a passé des heures à la
supplier de le regarder. Le cadre se trouvait dans le salon de l'aile Sud. Le portrait a vu tout ce qui
est arrivé à ma mère. Il a cessé de parler pendant longtemps par la suite. Quand ma mère a été
libérée, elle a emmené le portrait dans sa chambre" Ses yeux étaient plats et illisibles. "Elle se
tenait devant lui pendant des heures, touchant la main du portrait sur la toile, comme si elles
essayaient de se rejoindre."

Hermione fixa le cadre vide.

L'influence de Voldemort était comme du poison dans la famille Malefoy. Comme s'il était marqué
non seulement sur les bras de Drago et Lucius, mais aussi dans le tissu de leur héritage. Il avait
détruit Narcissa et corrompu leur maison. Même le portrait, une ombre de la mémoire de Narcissa,
était silencieux et marqué.

Drago se retourna vers Hermione. "Elle a demandé à veiller sur toi. Elle voulait être sûre que tu
allais bien pendant que tu étais ici."

Hermione força un sourire pâle avant de baisser les yeux, hésitant pendant plusieurs secondes.
Ses mains se glissèrent vers son ventre alors qu'elle levait les yeux. "Je voulais te parler de ce que
tu as dis plus tôt, avant que tu partes."

L'expression de Drago se ferma instantanément, et son regard s'aiguisa comme une lame.

La poitrine d'Hermione se serra. Drago se dressa soudain au-dessus d'elle, cette même expression
froide sur son visage.

«Tu veux que je te regarde, Granger ? Très bien. Je te regardes. C'est délicieux, je dois dire, de voir
toute la culpabilité dans tes yeux. Tu sais, je pensais que les circonstances de ma servitude envers
le Seigneur des Ténèbres étaient un asservissement aussi cruel que quiconque pouvait le concevoir.
Mais j'avoue, ça pâlit un peu à côté de toi.»

Son cœur se calma et elle cligna des yeux à plusieurs reprises en essayant de se recentrer sur le
présent.

"Est ce que tu peux te rapprocher ?" Sa bouche était sèche. "C’est plus facile pour moi de te parler
lorsque tu n'es pas si loin."

Il s'approcha et sa fréquence cardiaque augmenta à chaque pas.

Son expression était réservée.

Elle mordilla sa lèvre inférieure. Elle leva les yeux alors qu'il se tenait à seulement un pied d’elle.

Si elle le touchait, il n'aurait pas l'air si froid.

Il n'avait pas l'air de vouloir qu'elle le touche.

Elle se força à ne pas s'y attarder, levant le menton et rencontrant son regard. "Je ne savais pas que
tu t’attendais à ce que je mette fin à ma grossesse si je m'échappais. Je comprends pourquoi tu
penses que je le voulais-avant , mais je ne veux pas. Je ne le ferais pas."

Son expression ne changea pas. Ses yeux ne scintillèrent même pas avec une légère réaction. "Tu
peux changer d'avis une fois que tu seras libre."

Hermione secoua la tête. "Je ne le ferai pas."

Ses yeux restaient plats, mais elle pouvait voir la tension dans leurs extrémités. Il se redressa pour
se dresser au-dessus d'elle, et elle eut l'impression d'être étranglée.

Sa lèvre se recourbait de sorte que ses dents brillaient. "Il n'y a aucune raison de prendre des
engagements envers moi concernant ce que tu feras une fois que tu seras libre. Fais ce que tu veux."

Hermione serra la mâchoire. "Je le sais. Et c'est pourquoi je ne m'en servirais pas. Je veux que tu
saches que je ne le ferai pas. Je le regretterais toujours. Je - je me suis toujours demandé si le bébé
aurait eu tes yeux. Chaque hiver, je penserais à son âge et je me demanderais ce qu'il ferait.
J'essaierais de deviner quel genre de baguette il aurait, quels sujets il aimerait, et s’il serait un
Occlumens naturels comme toi et moi." Elle parlait rapidement parce que sa gorge devenait
épaisse, ses pommettes commençaient à lui faire mal. "Je me demande s'il aimerait lire. S'il aurait
des cheveux comme les miens. Si tu - si tu meurs - je voudrais tout lui dire sur toi. Tout à propos de
toi. Je - je n'ai jamais pu parler de toi à personne." Sa poitrine eut des spasmes. "Les gens devraient
savoir qui tu es vraiment."
Drago se moqua du fond de sa gorge et leva les yeux vers le plafond. "Qui je suis ? Comment
penses-tu que je suis exactement ?" Il eut un petit rire. "Tu as la chance d'avoir une nouvelle vie. Ne
traîne pas ma mémoire avec toi."

Hermione secoua la tête.

Il la regarda fixement, le regard dur. "Tu veux vraiment vivre ta vie avec un bâtard de Mangemort
enchaîné à toi ? Le monde entier sait que tu es ici et ce que je t’ai fais dans cette maison. Ça à été
très largement diffusé, comme tu t’en souviens peut-être. Quelle que soit la couleur de ses yeux ou
son âge, ce sera l'enfant d'un meurtrier, conçu parce que je t'ai violée pendant que tu étais ma
prisonnière, et tout le monde le saura. Tout le monde."

Sa poitrine tremblait pendant qu'il parlait, et il détourna les yeux d'elle. "Laisse tout derrière toi,
Granger." Il inhala. "Aie des enfants avec quelqu'un d'autre un jour."

Hermione le fixa. "C'est ce que tu crois que je vais faire ? M'enfuir, me cacher et prétendre que tu
étais un monstre dont j'ai eu la chance de m'échapper ?"

Il la regarda fixement, l'expression illisible. "Ce ne serait pas un mensonge."

Hermione rencontra ses yeux argentés et vit la résignation plate et vide en eux.

«Je te déteste. Je te tiens en partie responsable de chaque personne qui est morte jusqu'à présent
dans cette guerre et de chaque personne qui en mourra. Tu n'as pas besoin de me convaincre que tu
es un monstre, je le sais déjà.»

Sa gorge se serra tellement qu'elle fut difficile à avaler alors qu'elle tendait la main vers lui. "Drago,
tu n'es pas un monstre. Tu n'avais pas le choix. Pensais-tu que je te détesterais encore une fois que
je m'en souviendrais ?" Elle s'approcha et attrapa son visage dans ses mains. "Avant même que je
m'en souvienne, tu étais la seule chose qui me faisait me sentir en sécurité."

Elle le regarda dans les yeux. "J'avais laissé un mot. Avais-tu reçu ma note ? Je t’aime."

Il tressaillit comme s'il était frappé, et elle sentit sa mâchoire trembler contre ses doigts. Il
commença à secouer la tête et elle le calma, l'attirant plus près.

"Je t'aime," répéta-t-elle plus fermement, sa voix tremblant d'intensité. "Je t’aime. Je t’aimerais
toujours. Pour toujours. Jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de moi."

Elle se redressa sur les orteils, pencha le menton vers l'avant et l'embrassa.

Il était figé alors que ses lèvres touchaient les siennes.

"Je t’aime. Je t’aime. Je t’aime." Elle pronnça les mots contre sa bouche. Ses doigts glissèrent le
long de la courbe de sa mâchoire tandis que ses lèvres continuaient à bouger contre les siennes.

Il ne bougeait toujours pas. Elle se serra plus près de lui.

Puis il trembla. Sa main se leva pour capturer son visage, et il la tira contre lui. Ses doigts
s'emmêlaient dans ses cheveux alors que ses paumes berçaient ses joues. Sa bouche était brûlante.
Il l'embrassa et l'embrassa.
Il l'embrassa comme s'il mourait de faim, comme s'il se noyait. Sa langue, ses dents et ses lèvres se
pressèrent contre les siennes. Sa bouche frôla la sienne et elle le mordilla. Sa langue passa contre sa
lèvre inférieure et glissa contre la sienne. C'était comme s'il essayait de se déverser en elle ou de la
consommer.

Ses doigts glissaient le long de la coquille de ses oreilles et ses pouces caressaient les arcades de
ses pommettes. Elle enroula ses bras autour de son cou alors qu'elle rencontrait chaque mouvement
de ses lèvres. Il poussa un halètement haletant contre sa bouche, et elle le sentit frissonner. Il
l'embrassa jusqu'à ce qu'elle puisse sentir le désespoir dans son sang.

Puis il se recula, posant son front contre le sien. Ses mains tremblaient alors qu'il la tenait.

"Je suis désolé - je suis désolé - je suis vraiment désolé. Je suis désolé pour tout ce que je t'ai fais,"
déclara-t-il d'une voix rauque et brisée. "Je t’aime. Tu es partis, et je ne te l'avais jamais dis."

Elle lui demanda de rester chaque nuit.

Ils n'ont jamais fait plus que s'embrasser. Les mains de Drago bougeaient rarement sous ses épaules
quand il l'embrassait.

Elle se blottissait dans ses bras et s'endormait en l'écoutant respirer.

Pendant la journée, il partait «travailler» et elle faisait des recherches, donnant à Topsy des listes de
livres de plus en plus longues qu'elle voulait. Briser les Malédiction. Arts sombres. Malédictions
Mortelles. Encyclopédies des Potions et Index des Ingrédients. Analyse des Malédictions. Manuels
de Médecine Moldues.

Elle avait espéré que si la malédiction était brisée, elle serait capable de faire disparaître la marque.
Mais après avoir exécuté une simulation mentale de la procédure de quatre manières différentes,
elle en avait conclu que c'était impossible. La malédiction dans la marque n'était pas cutanée, c'était
comme ses runes, même si elle coupait tout le tissu musculaire de son avant-bras et lui enlevait et
lui faisait repousser ses os, en supposant qu'elle pouvait garder sa main en stase assez suffisamment
pour préserver le tissu et nerfs pendant vingt-quatre heures, la Marque des Ténèbres ne ferait que
repousser avec les os, les muscles et la peau.

Drago estimait qu'ils auraient quelques heures au plus une fois ses menottes enlevées. Il était
possible que Voldemort le sache immédiatement; il était intensément intéressé par Hermione.

Si Hermione essayait de faire fuir Drago avec elle, il n'y aurait pas de temps pour une procédure de
guérison élaborée. Le retrait devrait être rapide.

Elle devrait lui couper le bras gauche, juste en dessous du coude.

Cette pensée laissa un nœud douloureux au creux de son estomac alors qu'elle se renseignait sur
plus de ressources sur les techniques d'amputations. Elle n'était pas sûre que même l'amputation
réussirait. La blessure était maudite pour ne pas guérir; associé à une hémorragie accélérée par
magie, le résultat serait rapidement mortel.

Ce n'était pas comme la mort progressive de la malédiction que Dumbledore avait reçue sur sa
main. Les dégâts refusaient d'être contenus ou ralentis, par magie ou autrement. Garrots. Essence
de Dittany. Cautérisation. Sorts de guérison. Severus et Drago avaient essayé sans succès d'arrêter
le saignement.

C'était comme si la malédiction était déterminée à chasser tout le sang du corps.

Elle continua à rétrécir et à restreindre les options. Chaque jour, c'était comme si la vis était de plus
en plus serrée.

Ses maux de tête cessèrent d'être gênants, mais ils furent progressivement remplacés par une
anxiété rétrécissante. La date sur le mur ressemblait à un glas quotidien. Elle fit des recherches
jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus voir pour lire. C'était la seule façon pour elle de se sentir utile.

Se sentir utile était tout ce qu'elle faisait. Elle savait que Drago lui donnait l'impression de
contribuer. Il la laissait essayer, alors elle aurait l'impression d'avoir fait quelque chose. C'était juste
un exutoire, comme faire des étirements dans sa chambre ou fouiller le Manoir de grenier en
donjon dans l'espoir de trouver une arme. C'était quelque chose à faire pour elle. Quelque chose qui
l’occupait.

Quand Drago était avec elle, il la traitait comme si tout était un au revoir. Il la regardait comme s'il
lui disait au revoir. Il l'a touchait comme s'il lui disait au revoir. Même lorsqu’il enroulait ses bras
autour de ses épaules et posait sa tête sur la sienne, et elle pouvait le sentir.

Un matin, elle revenue de la douche et trouva tous ses livres envolé. Topsy se tenait à côté du lit.

"La guérisseuse arrive aujourd’hui, le Maître dit que tous les livres doivent être rangés."

Hermione fit un signe de tête résigné et alla regarder par la fenêtre. C'était un été, luxuriant et
magnifique. Elle n'était pas sortie depuis plus d'un mois.

Cela ressemblait à un tel effort; d'aller jusqu'au bout, essayer de rester calme à ciel ouvert. Elle
perdrait du temps et de l'énergie qu'elle pourrait dépenser à essayer de trouver un moyen d'enlever
la marque de Drago.

Il y eut un léger craquement, et elle regarda par-dessus son épaule et découvrit que Drago était
apparut.

"Stroud va bientôt arriver."

Hermione acquiesça. "Topsy me l'a mentionnée."

Il s'approcha et se leva, regardant par la fenêtre à côté d'elle.

"Quand êtes-tu sortis pour la dernière fois ?"

Hermione continua de regarder le labyrinthe. Elle tendit la main et posa son doigt sur la grille de la
fenêtre. "Je ne m’en souviens pas. Début mai."

"Tu devrais sortir."

Ses doigts glissèrent du verre et tombèrent à ses côtés. "C'est trop ouvert. Je ne veux pas."

Drago était silencieux. "L'air frais serait bon pour toi. Ça pourrait t’aider à manger plus."
Hermione baissa les yeux. "Je n'ai pas le temps."

"Lis en bas, assis-toi près d'une fenêtre ouverte. Avant tu avais l'habitude de toujours sortir."

Sa mâchoire menaçait de trembler. Elle le tendit et haussa les épaules. "Eh bien..." sa voix était
prudente, "j'étais différente à cette époque."

"Je ne parle pas d'il y a des années. Tu avais l'habitude de sortir dehors au domaine. Tu avais
l'habitude de sortir de cette pièce. Maintenant tu fais à peine ça."

Elle haussa les épaules et regarda par la fenêtre. "Je n'avais rien d'autre à faire."

Il poussa un fort soupir. "Granger - pourquoi tu ne veux pas sortir ?"

Hermione resta silencieuse pendant un moment. Elle posa un doigt contre le verre et traça la rune
Kenaz pour ses connaissances, sa créativité et son inspiration. Elle n'avait jamais imaginée à quel
point cela pouvait lui manquer d'écrire, la façon dont elle avait pris pour acquis la capacité de
mettre ses pensées sur du papier pour s'organiser et y revenir. Cela lui manquait d'écrire presque
autant qu'elle avait manqué de lire. Elle se retrouvait souvent à dessiner sur les fenêtres pour
essayer de traiter tout ce qui lui passait par la tête.

À côté de Kenaz, elle dessina Sowilo, pour le succès et la plénitude, et Dagaz pour la percée, le
pouvoir du changement et l'espoir.

Puis elle soupira et traça Isa au-dessus d'elles et la tapota avant de regarder vers le bas. "Je me sens
plus en sécurité - plus calme - dans cette pièce. Il y a encore beaucoup de choses que je traite, et ça
- ça m'affecte davantage lorsque je suis dans d'autres parties de la maison." Elle déglutit et son
épaule se tordit." Je pourrais paniquer et tu ne me laisserais plus faire de recherches."

Drago resta immobile. "Granger... Sa voix s'éteignit brièvement. Ne... ne te garde pas dans une cage
à cause de moi."

Hermione le regarda rapidement. "Je ne le suis pas. C’est juste que... je ne veux pas prendre de
risques. Il y a des choses plus importantes que de sortir."

Drago commença à répondre mais s'arrêta, son expression devenant froide. "Stroud est là."

Hermione sentit son estomac s'enfoncer. "Bien."

Il partit chercher Stroud, et Hermione s'assit sur le bord de son lit, voulant que son rythme
cardiaque ralentisse.

La porte s'ouvrit et la guérisseuse entra, Drago à quelques pas seulement derrière elle, son masque
indifférent entièrement en place.

"Vous êtes consciente cette fois," déclara Stroud, jetant un coup d'œil à Hermione alors qu'elle
invoquait une table au milieu de la pièce.

L'estomac d'Hermione se retourna alors qu'elle se leva et marcha lentement, en s'asseyant sur le
bord avant qu'on lui ordonne de le faire.

Elle et Drago avaient discuté de l'éventualité de l'arrivée de Stroud mais s'y être préparer ne faisait
pas battre son cœur moins douloureusement dans sa poitrine.
La guérisseuse agita sa baguette et jeta plusieurs diagnostics. "Eh bien, vous n'êtes plus dans le
coma ou au bord de la famine. Je vous aurais vu plus tôt pour cet examen, mais le Haut-Préfet avait
peur que vous soyez trop délicate. Vous entrerez dans le deuxième trimestre cette semaine."

Stroud regarda Hermione d'un œil critique. "Vous avez l'air assez maladive. Vous devriez toujours
être à l'extérieur au moins une heure. Vous ne voulez pas désavantager l’enfant en négligeant votre
santé."

La poitrine d'Hermione se serra et ses doigts se glissèrent de manière protectrice vers son ventre.

Stroud agita sa baguette et l'orbe lumineux apparut. Plus grand, à peu près de la taille du poing
d'Hermione.

La lumière rapide et flottante remplissa la pièce comme une étoile. Hermione le fixa et oublia de
respirer.

Stroud inspecta l'orbe et lança plusieurs sorts dessus avant de griffonner dans son dossier.

"Toujours en bonne santé. Il ne semble pas que le coma ou les convulsions aient causé des
dommages au développement."

Stroud lança un autre sort de diagnostic et, quand ce dernier se manifesta, son visage tomba.

"Femelle. Quel dommage."


Chapter 67

Hermione avait l'impression que son cœur était dans sa gorge.

C'était une fille. Une petite fille.

Cela a rendait la grossesse si réelle qu'elle en était choquée.

Stroud inspecta davantage le diagnostic et soupira. "Eh bien, pas ce que nous espérions."

Elle bannit la lecture d'un mouvement de baguette.

"C'est malheureux, nous avons eu plusieurs mères porteuses qui ont fait une fausse couche de
manière inattendue après qu'il s'est avéré qu'elles portaient des filles." Ses yeux glissèrent sur
Hermione puis sur Drago. "Bien sûr, cela ne sera pas un problème ici, étant donné que la grossesse
est avant tout un mécanisme de récupération de la mémoire. Dans votre cas, Haut-Préfet, il y a
toujours le prochain substitut - pour un véritable héritier."

Hermione se sentit refroidir. Sa gorge se serra et elle détourna le regard de Stroud, ses yeux se
tournant vers Drago.

Il fixait l'orbe flottant comme s'il ne pouvait pas détourner le regard, mais sa posture changea
légèrement.

Hermione souhaitait pouvoir le toucher, lui tenir la main. C'était comme un moment qu'ils devraient
partager. Elle était enceinte d'une petite fille mais elle avait l'impression que la seule réaction
qu'elle pouvait faire était de s'asseoir tranquillement, de détourner les yeux et de se demander
comment cela aurait pu se passer dans différentes circonstances.

Drago reconnaissait encore à peine la grossesse au-delà de son lien avec la santé d'Hermione.
Malgré son insistance répétée sur le fait qu'elle n'allait pas se faire avorter, il refusait de le
considérer comme ayant quelque chose à voir avec lui. C'était sa grossesse, son bébé. Quand elle
essayait d'en parler, il devenait laconique, et si elle poussait, il s'excusait et partait.

Il cligna des yeux, et les muscles de sa mâchoire ondulèrent alors qu'il se rattrapait et détournait les
yeux, regardant fixement par la fenêtre.

Hermione regarda en arrière alors que Stroud continuait à lancer des sorts et à griffonner des notes.

Elle lança un autre sort et une projection du cerveau d'Hermione apparut.

Les souvenirs d'Hermione brillaient d'or dans la même teinte que l'orbe flottant. Toutes les petites
lumières incandescentes dispersées dans son cerveau avaient changé de couleur et certaines
semblaient s'être fracturées. Il y avait des éclats de lumière le long de ce qui semblait être les voies
neuronales.

"Comme c'est intéressant," déclara Stroud en le poussant. "Qu'ont dit les guérisseurs de l'esprit
lorsqu'ils ont vu le développement ?"
Drago détourna le regard de la fenêtre et regarda la projection. Ses narines s'évasèrent comme s'il
sentait quelque chose de sale. "De la garder calme si jamais elle se réveillait et pour éviter de
nouvelles crises si je voulais éviter des lésions cérébrales permanentes et la perte de souvenirs." Il
se moqua de Stroud. "Vous devriez être reconnaissante que votre méthode de récupération forcée ne
l'ait pas tuée. Je ne peux pas imaginer que le Seigneur des Ténèbres aurait bien pris la nouvelle."

Stroud se plia légèrement et eut l'air nerveuse. "J'ai dis, quand je l'ai proposée, que c'était
théorique," répondit-elle, la voix raide. "Je l'ai dis très clairement au Seigneur des Ténèbres. A-t-
elle montré des signes d'avoir récupéré plus de souvenirs ?"

"Non, répondit Draco, sa lèvre se recourbant alors qu'il regardait avec dérision Hermione, puis se
concentrait sur Stroud, avec intention. "La seule différence perceptible dans son comportement
depuis sa grossesse est qu'elle est plus instable et qu'elle est à peine capable de quitter sa chambre."

Stroud soupira et poussa la projection. "C'est dommage que nous ne puissions pas simplement lui
administrer du Veritaserum. Combien de temps le guérisseur de l'esprit a-t-il dit de ne pas utiliser
de magie sur son cerveau ?"

"Tant que ses niveaux magiques restent extrêmement élevés, tout ce qui perturbe le cerveau par
magie, à l'exception des anticonvulsants, doit être évité. Il a estimé que ma Légilimencie pourrait
être tentée en toute sécurité au début du troisième trimestre, en supposant que son niveau de stress
baisse à un point tel que son anxiété cesse d'être un déclencheur des crises." Les yeux de Drago se
cagoulèrent et il eut l'air impassible. Sa main était près de sa baguette.

Stroud pinça les lèvres. "C'est une attente malheureusement longue. Vous l'avez informé que ses
souvenirs étaient urgents ?"

Drago fit un signe de la main dédaigneux. "Vous avez vu les rapports; d'après l'analyse du
guérisseur de l'esprit, plus l'information est cruciale, plus elle est protégée. Tenter de l'extraire
prématurément pourrait ne récupérer que des informations non essentielles. Les souvenirs ne sont
pas discrets; ils se chevauchent de manière associative. Les souvenirs dont le Seigneur des
Ténèbres a le plus envie ne seront pas les premiers souvenirs récupérés mais les derniers."

Stroud poussa une fois de plus la projection du cerveau d'Hermione avant de la bannir.

"Eh bien, maintenant qu'elle arrive à la fin du premier trimestre, elle devrait commencer à manger
et à récupérer physiquement. Ce n'est peut-être pas une préoccupation pour vous, étant donné que
l'enfant ne sera pas l'héritier, mais des niveaux élevés de cortisol peuvent affecter un bébé. Compte
tenu des restrictions que les mères porteuses ont sur leur comportement, le stress peut se manifester
de manière inhabituelle s'il n'est pas traité. L'exercice est un moyen crucial de le canaliser. Vous
devriez lui ordonner de faire de l'exercice dès qu'elle semble suffisamment stable pour y arriver."

Drago fit un bref signe de tête indifférent.

Il escorta Stroud quelques minutes plus tard. Hermione s'approcha et pressa son oreille contre la
porte. Elle pouvait entendre la voix de Stroud s'éloigner dans le couloir.

"Si vous ne voulez pas garder une femelle, le laboratoire la prendra immédiatement en charge après
l'accouchement. Le Seigneur des Ténèbres comprend que tout le monde ne veut pas l'obligation de
plusieurs enfants. Ceux qui ont un bon potentiel génétiques seront élevés pour contribuer à la
prochaine phase du programme, et les autres seront des sujets de laboratoire utiles. On comprend
encore si peu de choses sur le développement magique précoce..."
La langue d'Hermione se glissa dans sa bouche, et son estomac se tordit si violemment qu'elle faillit
vomir au milieu du sol. Elle s’éloigna en tremblant et s'assit sur le bord de son lit.

Drago ne laisserait jamais cela arriver. Il ne laisserait jamais cela lui arriver, à leur bébé. Mais cela
ne sauverait pas les autres mères porteuses ou leurs bébés.

Elle ferma les yeux.

Elle espérait que Drago reviendrait bientôt pour qu'elle puisse demander à récupérer ses livres.
Sinon, il n'y avait rien d'autre à faire que de s'inquiéter, de s'inquiéter et de s'inquiéter.

Il lui était impossible de faire autre chose que de s'inquiéter, puis de s'inquiéter du fait qu'elle était
inquiète.

Un taux de cortisol élevé pourrait avoir un impact sur le bébé.

Rester calme, sinon elle pourrait avoir une crise.

Alors Drago pourrait ne pas la laisser faire ses recherches.

Et puis-

Elle essaya de ne pas y penser.

Elle révisa mentalement les sorts de guérison et développa des potions théoriques pour contrer
l'hémophilie et arrêter l'hémorragie.

C'était presque une heure avant que Drago ne réapparaisse. Dès qu'elle le vit, son esprit revint
aussitôt au rendez-vous.

Ça allait être une fille.

Maintenant qu'elle connaissait le sexe, elle pouvait l'imaginer plus clairement. Avant, c'était plus
abstrait, un bébé. C'était maintenant une fille. Un bébé fille.

Il y avait des portraits d'enfants Malefoy dans le manoir, toujours blonds et aux yeux gris... et
masculins.

La lignée Malefoy était majoritairement - entièrement masculine.

Hermione ne pouvait penser à aucun portrait mettant en scène des descendantes de Malefoy. Un
héritier, et parfois un remplaçant.

Elle ne savait pas s'il s'agissait d'une anomalie génétique ou, plus probablement, d'un processus de
sélection; peut-être que les Malefoy ne gardaient pas traditionnellement les grossesses féminines.

Drago s'arrêta à un pied d'elle et se leva. Il ne semblait que partiellement présent, comme si son
esprit était ailleurs. Les mains d'Hermione étaient posées contre son ventre et elle le regarda
attentivement.

"Alors... c'est une fille," dit-elle.

Son expression se ferma instantanément et et il hocha brièvement la tête.


Sa bouche se contracta. "Je ne savais pas que les Malefoy avaient des filles."

"Non," dit-il en haussant les épaules.

Hermione eut l'impression qu'il y avait une pierre logée dans sa gorge. "Est-ce que ça t’importe
alors ? Que ce ne soit pas un garçon ?"

Drago cligna des yeux et sembla soudainement réveillé de l'endroit où son esprit avait été.

"Quoi ? Non." Il la dévisagea. "Le sexe n'a jamais compté pour moi."

La sensation dans sa gorge fut remplacée par une lourdeur dans sa poitrine. Hermione acquiesça.
"Bien. Je me le demandais, c’est tout."

Drago la regarda. "C'est un enchantement sur la lignée destiné à garder le domaine intact. Les
Malefoy ont besoin d'un lien de mariage pour produire un héritier avec une sorcière.

"Oh," était tout ce qu'elle pouvait penser à dire. Après quelques secondes, elle ajouta : "Stroud ne le
sait pas."

Il secoua la tête et baissa les yeux et sembla étudier le vernis de ses chaussures. "Ça ne m’as jamais
semblé utile de le mentionner, étant donné que la nécessité d'un héritier faisait paraître mes efforts
sérieux."

Hermione détourna les yeux.

Se marier. Avoir des enfants. Vieillir avec quelqu'un.

Il y avait eu un moment où elle s'était résignée au fait qu'elle n'aurait jamais eu ces choses. Elle
s'était dit qu'il y aurait des choses plus importantes avec lesquelles se consoler; Harry et Ron
seraient toujours en vie, Voldemort serait vaincu, le monde serait meilleur. Cela suffirait à combler
le vide.

Mais Harry et Ron n'étaient pas vivants. Voldemort n'a pas été vaincu. Le monde se sentait
tellement brisé qu'elle ne savait pas comment ça pourrait aller mieux.

Maintenant, elle ressentait la perte des choses simples.

"Est-ce que je peux récupérer mes livres avant que tu partes ?" demanda-t-elle en le regardant à
nouveau.

"Je vais demander à Topsy de te les apporter."

Elle baissa les yeux sur ses chaussures. "Je vais essayer à nouveau de me promener. Stroud a
raison, c'est important pour le bébé, alors je vais le faire."

Elle leva les yeux et fit un petit sourire.

Drago la dévisagea, et finalement son sourire s'effaça. Elle détourna les yeux vers la fenêtre. C'était
tellement... ouvert. Ses doigts tremblèrent et elle les glissa derrière son dos.

"Je viens avec toi," répondit-il. Tu n'as pas besoin d'y aller seule."
Il lui tendit la main et elle la prit.

Ils sortirent et marchaient lentement le long d'une allée bordée d'arbres fruitiers, les doigts
entrelacés. Les fleurs s'étaient fanées et avaient été remplacées par des feuilles; leur chemin était
couvert par des branches arquées.

"J'avais l'habitude de grimper à ces arbres quand j'étais petit," dit brusquement Drago.

Hermione le regarda avec surprise. Il avait toujours été silencieux pendant les promenades avant. Il
n'était pas familier pour lui d'être bavard.

Il fixa le chemin, son expression au loin. "On m'avais dis de ne pas les escalader, mais lorsque mes
cours de la journée étaient terminés, je venais essayer de le faire."

Il regarda un pommier noueux près d'eux. "Je suis resté coincé dans cet arbre. Il me paraissait
énorme à l'époque. Topsy avais essayé de me faire tomber, mais je ne m’étais pas laissée tomber. Je
m’étais assis sur cette branche, criant pour que ma mère vienne me chercher pendant une heure
avant qu'elle ne rentre du Chemin de Traverse."

Hermione étudia la branche à seulement quelques mètres au-dessus du sol, et sa bouche se redressa.

Drago se retourna. "Si nous descendons cette voie et traversons le champ, il y a un étang où
j'attrapais des grenouilles. Il y avais généralement des canards et des hérons là-bas. On m'avais
donné une moustiquaire pour mon cinquième anniversaire et j'essayais d'attraper tout ce que je
pouvais trouver. Ils étaient pour mon zoo. J'avais l'habitude de dire que j'allais être Magizoologiste
quand je serais grand. J'étais très attaché à l'idée que je me rendrais un jour en Afrique pour une
expédition. Mon père en était horrifié."

Drago était inexpressif pendant qu'il parlait. Hermione ressentit un malaise croissant.

"J'étais la terreur des fées et des gnomes," ajouta-t-il après une minute. "J'ai été mordu une fois par
un gnome en essayant de le déterrer, je saignais de partout." Il eut un rire vide. "Ma mère était
terrifiée que je me retrouve avec une cicatrice."

Il recommença à marcher lentement dans l'allée, tenant toujours la main d'Hermione.

"J'ai toujours aimé voler. Mon père m'a donné un balai pour jouer quand j'avais deux ans, malgré
les objections de ma mère. Theodore Nott et moi avions l'habitude de faire la course dans tout le
domaine. J'ai faillit me casser le bras en m'écrasant sur le côté du Manoir quand j'avais huit ans."

Il resta silencieux après cela jusqu'à ce qu'ils atteignent la fin des arbres. "Topsy t’accompagneras.
Elle s'est occupée de plusieurs bébés. Elle a faillit m'élever pendant les premières années lorsque
ma mère était malade. Elle a aussi aidé Ginny avec James." Il regarda Hermione. "C'est arrangé
maintenant - sa propriété te sera transféré. C'est une bonne elfe. Elle saura toutes les histoires que tu
voudrais connaître sur moi."

Hermione s'arrêta de marcher lorsqu'elle réalisa ce qu'il faisait.

Il essayait de lui donner ce qu'elle voulait. Pour lui, reconnaître qu'il aurait un enfant signifiait
reconnaître qu'il ne le rencontrerait pas.
Il racontait ses histoires pour qu'elle puisse raconter à sa fille ce qu'il avait été avant l'école, avant la
guerre.

Il prenait des dispositions.

Il regarda à travers les champs. "La magie du domaine passera en sommeil à moins que mon père
ne produise un nouvel héritier," dit-il un instant plus tard. "À supposer qu'il ne le fasse pas, le
Manoir reconnaîtra et acceptera un descendant - si elle veut le réclamer. Il y a des documents que
j'aurais à prendre, pour faire une réclamation formelle sur la succession si tu veux qu'elle soit
légitime. Mais il n'y a aucune raison pour que tu reviennes, il y a déjà des coffres à ton nom et
d'autres actifs que j'ai transférés qui seraient plus faciles à liquider."

Les épaules d'Hermione commencèrent à trembler.

Drago la regarda. Ses yeux étaient d'un gris orageux et attentifs alors qu'il étudiait son visage. "Je
t'ai amenée trop loin. Tu es fatigué. Nous reviendrons."

Hermione ne bougeait toujours pas. Sa gorge était épaisse et ses jambes menaçaient de céder sous
elle. Elle avait mille choses à dire et ne savait pas comment communiquer l'une d'entre elles.

Il s'approcha. "Peux-tu faire le chemin du retour ?"

Elle réussit à secouer la tête à l'affirmatif.

Il se rapprocha, se déplaçant lentement et mesurant sa réaction. Il glissa son bras gauche autour de
sa taille et la souleva dans ses bras, la ramenant vers le Manoir.

Elle enroula ses bras autour de son cou et enfouit son visage dans son épaule alors qu'elle
commençait à pleurer. Elle pleura dans ses bras pendant tout le trajet jusqu'à sa chambre.

Cette nuit-là, sa tête était posée sur sa poitrine alors qu'elle était allongée dans son lit et regardait
l'horloge bouger. Drago avait une main sur sa tête, tordue dans ses cheveux, tandis que son autre
main traçait des motifs le long de son bras à travers ses robes.

Elle s'assit et le regarda. Il leva les yeux vers elle, son expression gardée. Elle tendit la main, posant
sa main sur sa poitrine, puis se pencha et l'embrassa. Elle ferma les yeux et mémorisa la sensation
de la rencontre de leurs lèvres, la façon dont leurs nez se frôlaient, le léger chaume le long de sa
mâchoire sous ses doigts alors qu'elle pressait sa main contre son visage.

Elle approfondit le baiser, se perdant dans la sensation de se sentir près de lui. Elle pouvait sentir la
morsure tranchante d'huile de bois de cèdre dans ses vêtements et la mousse de chêne et le papyrus
sur sa peau. Sa paume caressa sa gorge, et elle frissonna contre lui, se pressant plus près et
emmêlant ses doigts dans ses cheveux.

Les baisers étaient lents et profonds et si familiers. Elle le savait. Cette chaleur dans son abdomen,
la sensation d'accrochage dans sa poitrine et le grondement dans ses veines. C'était la chose la plus
intime et la plus précieuse qu'elle ait jamais connue. Elle l'avait caché là où il ne pouvait pas être
emporté, l'avait enterré jusqu'à ce qu'elle le perde dans son esprit.

Elle voulait la récupérer.


Sa main sur sa poitrine commença à glisser le long de celle-ci, le long de son torse. Sa main se
referma sur la sienne et la calma. Lorsqu’elle essaya de se libérer, il arrêta de l'embrasser.

"Qu’est ce que tu fais ?"

Hermione se rassit et le regarda, prenant une profonde inspiration. "Je veux essayer d'avoir de faire
l'amour avec toi.

Elle regarda ses yeux pendant qu'elle le disait.

Ses iris s'assombrirent alors que ses cornées s'épanouissaient, mais son expression se durcit et se
ferma. "Non. Ça n’arrivera pas."

Hermione regarda sa main dans la sienne. "Je ne veux pas que la dernière fois que j'ai couché avec
toi soit quand tu étais - sa bouche se tordit, quand c'était – forcé."

Drago resta silencieux pendant un moment.

"Non."

Ses doigts eurent des spasmes et elle retira sa main de l'endroit où il l'avait arrêtée, faisant un bref
signe de tête. "Bien."

Elle s'allongea et posa sa tête sur son épaule, pressant son visage dans la chaleur de son corps qui
irradiait à travers sa chemise.

Ils ne dirent rien pendant plusieurs minutes.

"Pourquoi ?" demanda-t-il finalement.

"Je te l'ai dis."

"Tu as toujours plus d'une raison."

Elle était calme et se pressa plus étroitement contre lui.

"Je ne me souviens plus de ce que ça faisait d'avoir des relations sexuelles avant," dit-elle
finalement. Je sais que nous étions ensemble, mais c'est si lointain, comme quelque chose au loin
dont je ne peux pas distinguer les détails. Quand j'essaie de me souvenir - je - je me souviens juste
de ce que c'était ici, quand tu devais le faire tous les mois. Alors j'ai pensé..." Elle fit une pause et
resta silencieuse pendant quelques instants.

Il y avait tellement de façons pour que cela puisse mal tourner. Ce ne serait pas comme dans le
passé, ce serait teinté et affecté par tout ce qui s'était passé. Elle pourrait paniquer ou constater
qu'une fois qu'ils auraient atteint un certain point, elle serait incapable de reculer ou de lui
demander de ralentir ou de s'arrêter. Elle pourrait avoir une crise.

Cela pourrait détruire le fragile équilibre qu'ils ont trouvé l'un dans l'autre, le sentiment de sécurité
qu'elle avait trouvé en lui.

Cela pourrait empoisonner le passé.

Elle se recroquevilla plus étroitement contre lui. "Ça ne fait rien."


Drago ne dit rien.

Elle s’endormit en écoutant ses battements de cœur.

Cependant, après cette conversation, la façon dont il l'embrassa était différente. Ses mains
s'attardèrent plus longtemps. Ses baisers n'étaient pas seulement une adoration brûlante, mais autre
chose.

Quelque chose de plus affamé.

Quelque chose qu'elle pouvait ressentir dans son sang.

Lorsqu'il revenu après avoir été absent pendant deux jours, son toucher était comme du feu. Ses
mains s'emmêlaient dans ses cheveux, elle attira sa main gauche vers le bas, le long de son cou
jusqu'à la base de sa gorge puis plus loin le long de son corps. Elle le sentit inspirer si brusquement
par ses dents que l'air se déplaça contre sa peau.

Elle poussa un gémissement frissonnant.

"Dis-moi de m’arrêter," dit-il, sa bouche chaude contre sa gorge. "Dis-moi de m’arrêter."

Elle emmêla ses doigts dans sa robe et l'attira plus près. "Ne t'arrête pas," répondit-elle, "je ne veux
pas que tu t'arrêtes."

Ses dents traînèrent sur sa peau alors qu'il mordillait sa gorge. Elle attira sa main sur les boutons de
sa robe et commença à les défaire. Ses doigts effleurèrent sa peau nue, et il émit des baisers à
bouche ouverte sur ses épaules.

C'était bon.

C'était familier.

Il la touchait de cette façon. Elle pouvait s'en souvenir.

Il embrassa son sternum jusqu'à ce que sa tête retombe en arrière et qu'elle halète. Ses mains
glissèrent sur ses épaules et le long de sa colonne vertébrale.

Ses mains suivirent la courbe de sa mâchoire et descendirent sur ses épaules, essayant de le toucher
en entier. Le sentiment de le toucher était enfoui en elle - un sentiment de familiarité physique
endormi qui faisait battre son cœur alors qu'il se réveillait.

Elle ramena sa bouche contre la sienne et l'embrassa plus profondément.

"Je t'aime," déclara-t-elle contre ses lèvres. "Je t’aime. J'aurais aimé te l'avoir dis mille fois."

Elle commença à déboutonner sa chemise et à la repousser, passant ses mains sur sa peau.

"Dis-moi de m'arrêter, et je m'arrêterai," reprit-il contre ses lèvres.

"Ne t'arrête pas."

Son cœur battait dans sa poitrine, et elle ferma les yeux et se concentra sur la sensation. Le poids, la
chaleur et la sensation de sa peau contre la sienne. Elle inspira contre son épaule et passa ses doigts
sur les cicatrices de son dos.

«Ferme tes yeux.»

Elle sentit ses vêtements glisser et une chaleur enivrante se répandit en elle.

Sa main effleura le côté de sa poitrine. C'était différent. Très sensible, comme si son toucher avait
fait couler de l'électricité dans son corps. Elle ne pensait pas que ça s'était déjà senti comme ça
avant. Elle frissonna au contact et eut un petit hoquet. Il passa son pouce sur son mamelon et tout
son corps trembla.

Elle sentit sa bouche à l'intérieur de son sein droit.

Des dents.

Elle devenue rigide. Comme être trempé dans de l'eau glacée, et soudainement la chaleur disparue.

Elle ne pouvait pas-

Des petits rochers pointus et froids.

Elle voulait que ça s'arrête.

Elle essaya de respirer, mais ses poumons refusèrent de se dilater. Respire simplement et ça
disparaîtra.

Sa gorge se referma. Ses doigts se contractèrent contre les épaules de Drago.

Elle ne pouvait plus respirer. Les souvenirs se déversaient sur elle à la hâte.

«Ferme simplement les yeux.»

Mieux que Lucius.

Mieux que Lucius.

Elle voulait juste que ça s'arrête.

Elle essayé de tout faire disparaître, mais ça n'allait pas.

"Arrête," elle força le mot.

Drago se figea instantanément et commença à reculer. Elle poussa un sanglot sec et enroula
étroitement ses bras autour de ses épaules, enfouissant son visage contre sa gorge alors qu'elle se
battait pour respirer et voulait que son cœur cesse de battre douloureusement dans sa poitrine.

Arrête de trembler. Arrête de trembler.

Drago resta immobile, ne la touchant pas. Elle ne pouvait même pas le sentir respirer.

Elle prit plusieurs respirations lentes et leva la tête en tremblant pour le regarder.

"C’est juste... "Sa poitrine se coupa, "C'était trop pour cette fois. Je pense - que je me sentirai mieux
maintenant que je sais que je peux dire stop. C'était bon." Ses doigts sur lui se resserrèrent. "C'était
bien - jusqu'à ce que je pense..."

Elle déglutissa difficilement.

Drago acquiesça. Ses pupilles s'étaient contractées jusqu'à ce que ses yeux ressemblent à de la
glace. Son expression était tendue et dessinée alors qu'il la regardait.

Il ressemblait à quelque chose qu'elle pourrait briser entre ses mains.

Si elle gâchait cela, elle détruirait peut-être la dernière bonne chose qu'il avait.

Elle glissa sa main le long de la courbe de sa mâchoire et sentit son pouls dans le creux derrière l'os
alors qu'elle pressait son front contre le sien.

Elle n'allait pas pleurer, se dit-elle. Elle n'allait pas pleurer.

Ils avaient juste besoin de plus de temps.

Elle alla à la bibliothèque. Elle l'avait évité, mais les elfes étaient limités dans leur capacité à faire
des références croisées pour elle alors qu'elle ne connaissait pas toutes les ressources potentielles
qui pourraient y être.

Topsy s'agita à côté d'elle alors qu'Hermione se tenait dans l'embrasure de la porte, hésitant et
essayant de ne pas lever les yeux.
"Je veux commencer dans la section des Arts Sombres," dit-elle.

"Quelles parties ?"

"Toutes. Je veux voir tous les titres des livres."

Hermione garda les yeux fixés sur le sol ou les étagères alors qu'elle se déplaçait dans la
bibliothèque. Concentre-toi sur les livres. Concentre-toi sur les mots.

Elle devait sauver Drago. Ce n'était pas grave si elle ne pouvait pas voir le plafond. Elle avait juste
à respirer.

Parfois, se le répéter fonctionnait.

Et d’autres fois, cela ne marchait pas.

Elle se réveilla, étourdie, dans sa chambre et chaque muscle de son corps brûlait. Drago était assis à
côté d'elle, sa main dans la sienne.

Elle le regarda avec perplexité, essayant de se rappeler comment elle était arrivée là.

"Tu as eu une crise dans la bibliothèque," dit-il, sans expression. "Tu as eu une crise d'angoisse,
Topsy n'a pas pu te calmer et tu as une crise. Une grave, même avec l'interférence de la potion
anticonvulsante. J'étais en Autriche."

Hermione ne dit rien. Sa gorge avait l'impression d'être écorché comme si elle avait crié à vif.

Drago regarda par la fenêtre pendant un moment puis soupira. Il commença à masser le centre de sa
paume sans la regarder, tapotant sa baguette sur les points de pression jusqu'à ce que les muscles se
détendent et que ses doigts se déploient. "Tu ne peux pas tout avoir, Granger. Il y a un moment où
tu dois réaliser que tu n'obtiendras pas tout ce que tu veux, tu devras choisir et lâcher prise et ça
devras te suffir."

Ses mains cessèrent de bouger et il regarda par la fenêtre pendant une minute. Il déglutit lentement
et se tourna pour la regarder. "Le guérisseur de l'esprit a dit que si tu as une autre crise comme
celle-là, tu pourrais te causer des lésions cérébrales irréversibles et probablement une fausse
couche."

Hermione pressa ses lèvres l'une contre l'autre et retira sa main, s'enroulant en une boule serrée
autour de son ventre.

"Je ne peux pas te laisser derrière moi," répondit-elle d'une voix épaisse.

Elle sentit le lit bouger, et Drago enleva ses cheveux de son visage, passant une boucle derrière son
oreille alors qu'il se penchait sur elle.

Il poussa un léger soupir alors que sa main glissait de ses cheveux et se posait sur son épaule. "Tu
auras d'autres personnes à t’occuper. Tu as promis à Potter de prendre soin de Ginny et James. Tu
as un bébé qui a besoin de toi, et tu le sais."

Sa main se pressa contre son ventre et elle poussa un sanglot bas. "Je ne veux pas choisir." Sa voix
était rauque et ça lui faisait mal de parler. "Je dois toujours choisir et je ne peux jamais te choisir
toi. Je suis tellement fatigué de ne pas pouvoir te choisir."

Il serra son épaule avant que sa main ne glisse vers la sienne, et il commença à écarter les nœuds
rigides. "Tu ne choisis pas. Tu as promis – c’est tout ce que je voulais, tu me l’as promis. Ne - ne te
brise pas en essayant de me sauver. Je veux ça plus que toute autre chose. Éloigne-toi de ce monde
foutu. Laisse-moi te sortir, Granger. Fais-moi savoir que tu es en sécurité, loin de tout ça. Dis à
notre fille que je vous ai sauvés toutes les deux. C'est ce que je veux."

Elle se redressa maladroitement; ses bras n'étaient pas coopératifs, mais elle se força à se relever et
lui saisit la main. "Drago - je suis si proche. Donne-moi plus de temps et je trouverai un moyen
d’enlever ta marque. Je suis sûre qu'il y a un moyen. S'il te plaît, ne m'oblige pas à arrêter
d'essayer."

Drago se rassit et la regarda. Ses yeux vacillèrent. "Je n'ai jamais connu personne d'aussi mauvaise
que toi pour tenir ses promesses. Tu es - très probablement - la pire gardienne de promesses que
j'aie jamais rencontré."

Sa gorge se serra, mais elle releva son menton et rencontra son regard. "Je garde celles qui
comptent."

Drago haussa un sourcil. "Non. Ce que tu fais, c’est de faire des promesses contradictoires, puis de
choisir celles que tu souhaites tenir en fonction de ce que tu veux. J'ai réfléchi à ta méthodologie..."
Sa voix était légère. Puis la légèreté disparut et il détourna les yeux. "C'est pourquoi tu ne sembles
jamais tenir aucune des promesses qui me tiennent à cœur."

Hermione baissa les yeux. "Drago..."

"Hermione."
Elle leva les yeux vers lui. Il utilisait encore si rarement son nom.

Il la dévisagea, son expression sérieuse et fatiguée. "Tu te soucies de ce bébé. Elle était tout ce qui
t’importait avant que tes souvenirs ne reviennent. La protéger était tout ce à quoi tu pensais, à
chaque minutes de la journée. Maintenant, tu es tellement préoccupé d'essayer de me sauver que tu
te laisses oublier qu'elle a besoin de toi, qu'elle dépend de toi. Je ne peux pas la protéger de toi. Se
mettre en danger pour essayer de me sauver, c'est la risquer."

La mâchoire d'Hermione trembla et elle baissa les yeux. "Je suis si proche, Drago. Il me manque
juste une pièce."

Drago poussa un profond soupir. "Granger, si tu fais une fausse couche, le Seigneur des Ténèbres te
fera revenir pour examiner ton esprit." Sa voix était plate et neutre, et elle tressaillit aux mots. "Tu
avais promis – que si ça te stressait, tu avais promis d'arrêter. Combien de crises d’angoisses as-tu
subies depuis que tu as commencé à te rendre seule à la bibliothèque ?"

Elle serra ses dents ensemble, serrant sa mâchoire. "C'est tellement stupide. C'est stupide que ça ne
disparaisse pas. Je suis si proche - je suis presque sûre de pouvoir le comprendre, mais plus j'essaye
de rassembler les pièces, plus ça empire. Mais je suis si proche - et si j'attends et que ne le découvre
pas jusqu'à ce qu'il soit trop tard ?" Sa poitrine commença à spasmer et elle pressa sa main contre
son sternum.

Drago la prit par les épaules, son expression dure. "Lâche prise." Ses dents brillaient pendant qu'il
parlait. "Je n'ai jamais été censé être quelqu'un que tu devais essayé de sauver."

Hermione secoua la tête obstinément. "Qu'est-ce que je suis censée faire si tu me fais arrêter ?"

Les lèvres de Drago se courbèrent comme s'il voulait la gronder. Elle ne cligna pas des yeux. Ses
mains s'éloignèrent de ses épaules et il poussa un soupir exaspéré.

"Très bien," répondit-il d'une voix résignée. "Tu peux continuer tes recherches dans ta chambre.
Mais si tu veux entrer dans la bibliothèque, tu dois attendre et y aller avec moi. Je vais demander à
Topsy de te retenir si tu essayes d'y aller seule. Compris ?"

Hermione hocha légèrement la tête.

Elle resta dans sa chambre la plupart du temps. Chaque fois qu'il avait le temps, Drago l'emmenait
dehors pour marcher puis à la bibliothèque, se tenant à côté d'elle et la regardant passer des heures à
parcourir des livres. Il jeta des sorts analytiques sur son bras pour qu'elle puisse les étudier et écriva
des notes pour elle.

Elle attendait devant les portes de la bibliothèque que Drago revienne pour la soirée quand elle
entendit deux fissures successives d'apparitions dans le hall au bout du couloir.

Son estomac tomba immédiatement.

Personne ne pouvait entrer dans le domaine à moins que Drago ne l'y autorise. Si Drago ramenait
quelqu'un sans avertissement, c'était probablement Severus, ce qui signifiait qu'elle n'avait plus de
temps. Ou bien Drago était mort et les protections du domaine s'étaient effondrées.

Son cœur était dans sa gorge alors qu'elle se recroquevillait dans l'ombre et s'efforçait d'écouter.
"Il y a eu une baisse notable de tes performances ces derniers temps. Le Seigneur des Ténèbres
souhaite transférer la tâche à quelqu'un avec des méthodes moins conventionnelles." Le ton glaçant
le sang de Lucius Malefoy flotta dans le couloir.

Hermione devenue froide de terreur.

"Une question de moins à laquelle je dois m'occuper. Je ne manque guère d'obligations


actuellement." Elle entendit Drago répondre d'une voix froide.

Dans la maison silencieuse et vide, les voix emplirent le hall et rebondirent dans le couloir. Elle
pouvait entendre clairement chaque mot.

"En fait non. Il semble que je ne puisse pas prendre un papier sans trouver ton visage éclaboussé
dessus. Mon fils, l'infâme Haut-Préfet."

Drago ne répondit pas.

"Je dois admettre que j'aspirais à voir mon héritier obtenir un peu plus qu'une réputation
internationale de meurtrier de masse. Dommage que tu n'ai pas pu maintenir ton anonymat. Tu es
plus un chien de chasse qu'un protégé." Hermione pouvait entendre le ricanement dans le ton de
Lucius.

Elle commença à avancer lentement dans le couloir, ses doigts pressés contre le mur.

"Pourquoi ça Père, je pensais avoir hérité de toi mon talent exceptionnel pour le meurtre. Je suis,
après tout, l'humble serviteur du Seigneur des Ténèbres, comme mon père et son père avant lui." La
voix de Drago était moqueuse, mais Hermione pouvait entendre la tension cachée dans son ton, la
réserve.

"Il y a un art dans les contributions que mon père et moi avons apportées. Utiliser des
impardonnables, c'est simplement déverser un excès d'émotion. L'agonie est censée être une forme
d'art. Il n'y a pas de métier dans le service que tu fournis au Seigneur des Ténèbres. Tu t’es permis
d'être utilisé comme une arme chargé. De toutes les compétences que tu pourrais cultiver... je
trouve tes choix... décevants."

Il y avait un passage caché dans le mur à proximité. Si Hermione pouvait l'atteindre, elle pourrait se
cacher. Attendre là, jusqu'à ce que Drago vienne la chercher.

"Il y a aussi moins de sang sur mes vêtements," entendit-elle dire Drago avec un air ironique
dédaigneux.

"Penses-tu que le Seigneur des Ténèbres a atteint sa grandeur simplement à cause de la quantité de
malédictions meurtrières qu'il pouvait lancer ? Penses-tu qu'une telle capacité a lancé Gellert
Grindelwald à l'infamie ? La grandeur est plus qu'une simple puissance brute. Cela demande de la
motivation, de la ruse et une vision inspirante. Tu es un imbécile de penser que ta renommée de
bourreau te donne une vraie signification. Tu n'as pas de partisans. Personne ne t’es fidèle. La peur
ne suffit pas; le Seigneur des Ténèbres a appris cette douloureuse leçon pendant la première guerre
des sorciers. La clé de son succès était sa capacité à élargir sa vision à son retour au pouvoir. Un
bourreau n'est guère plus qu'une note de bas de page. Le Seigneur des Ténèbres t’a donné
l'opportunité d'appréhender le dernier membre de l'Ordre. Cela t’aurait immortalisé dans l'histoire,
mais après quatre mois..."
Le plancher sous le pied d'Hermione grinça et la voix de Lucius s'arrêta. Hermione se figea, son
cœur dans sa gorge.

"Y'a-t-il quelqu'un ici, Drago ?"


Chapter 68

Hermione regarda les yeux écarquillés alors que la silhouette de Lucius remplissait l'entrée du
couloir.

Ses yeux balayèrent les murs et se posèrent à l'endroit où Hermione était blottie. Il la fixa pendant
un moment avant de commencer à avancer lentement. Drago apparut à côté de son père.

Ne fais sauter pas ta couverture. Ne fais pas sauter ta couverture, Drago. Hermione répéta la
pensée dans sa tête comme un mantra alors que Lucius se rapprochait d'elle.

Lucius se ressentait comme un dragon dans la peau d’un humain. Il descendit le couloir vers
Hermione avec un rythme indirect et sinueux, comme un serpent; comme s'il la mettait au défi de
courir.

Ses yeux étaient brillants et scintillants alors qu'il se rapprochait. "Te souviens-tu du programme de
repeuplement ? Je suis obligé de garder une mère porteuse. N'ai-je pas mentionné ma paternité
imminente ?" L'expression de Drago était froide mais attentive alors qu'il regardait Hermione. Il
bougea légèrement la tête, comme pour l'avertir de ne pas bouger.

"Ahh oui. La Sang-de-Bourbe dont la Gazette du Sorcier a parlé. J'avais oublié qu'elle était là." Il se
tenait à quelques centimètres d'Hermione alors qu'il la regardait. La Magie Noire traînait autour de
lui comme une cape et cela lui fit trembler l'estomac alors que son corps en eut des sueurs froides.
Elle se pressa plus fermement contre le mur.

Lucius pencha sa tête en arrière avec sa baguette jusqu'à ce que ses yeux rencontrent les siens. Ses
pupilles était bouleversées; il n'y avait qu'un éclat d'argent les encerclant. "Une petite souris prise
dans un nid de serpent."

Hermione sentit sa robe bouger alors que la main de Lucius glissait légèrement le long de son
corps. "Est-ce que tu l'apprécies, Drago ? La banalité te plaît-elle ? J'imagine qu'après tant d'années
d'interdiction, il doit y avoir une nouveauté à explorer la saleté d'une Sang-de-Bourbe. Cela
expliquerait pourquoi ta femme s'est éloignée si loin de son lit conjugal. Ton petit jouet t’as t-il
donné envie de choses qu'une femme de Sang-Pur aurait mieux reproduite que de se livrer ?"

La voix de Lucius tomba dans un ronronnement de prédateur alors qu'il se rapprochait d'Hermione.
Il sentait la cardamome et le cuir, mais il était masqué sous l'odeur fétide cuivrée du vieux sang. La
langue d'Hermione se tordit et sa gorge se contracta alors qu'elle essayait d'avaler.

"Voyons quels tes vos atouts pour garder mon fils en Grande-Bretagne pendant que sa femme
divertit en France."

Ne fais pas sauter ta couverture. Ne fais pas sauter ta couverture.

Elle sentit les boutons sur son buste se défaire. Elle trembla imperceptiblement, et un petit
gémissement lui échappa presque, mais elle le garda intérieurement. Ses yeux cherchaient Drago,
essayant de le prévenir.

Il se tenait figé derrière son père, les yeux brûlants de rage.


Non- non- non- non-

La main de Lucius se referma autour de sa gorge, et il eut un rire bas et tremblant. Ce n'était pas
court. Le rire continua indéfiniment plutôt que de s'arrêter. Chaque fois qu'Hermione pensait qu'il
pourrait s'arrêter, il continuait son bruit bas, implacable et sans joie. Ses doigts étaient toujours
enroulés autour de son cou comme s'il risquait de le casser, et elle ressentait chaque vibrations.

"Pourquoi, Drago..." dit-il finalement, jetant un coup d'œil par-dessus son épaule. "Elle est attachée
à toi."

L'expression de Drago se transforma instantanément en un sourire cruel et jubilatoire alors qu'il


rencontrait le regard de Lucius. "Oui, elle l’est."

Il passa devant Lucius, saisit le bras d'Hermione et la tira fermement hors de l'étreinte de son père.

Drago lui jeta un coup d'œil avant de se tourner vers lui. "Sa torture passée la laissée instable et a
causé des pertes de mémoire assez importantes chez elle. Le Seigneur des Ténèbres a un intérêt
particulier pour les informations qu'il croit qu’elle possède. Il veut qu'elle soit gardée en sécurité ici
au Manoir jusqu'à ce que je puisse les extraire." Il eut un mince sourire. "Cela n'a pris que quelques
mois et elle est devenue très attachée à son ravisseur. Je suis tout ce qu'elle a au monde." Il regarda
attentivement Hermione et sourit. "N'est-ce pas, Sang- de-Bourbe ?"

Hermione n'avait pas besoin de feindre la façon dont sa mâchoire tremblait ou la vitesse croissante
à laquelle sa poitrine commençait à s'agiter alors qu'elle hochait légèrement la tête. Sa main
tremblait en se levant et elle referma sa robe.

Drago la regarda. Sa bouche se tordit avec dérision. "Calme-toi et respire. Mon père va
difficilement trouver quelqu'un comme toi qui vaille la peine d'être regardé."

Lucius regardait avec un amusement avide. Elle se força à s'en souvenir lorsqu'elle rencontra le
regard vicieux de Drago et se sentit se ratatiner à l'intérieur.

"Elle reste généralement dans sa chambre en dehors de sa promenade quotidienne. Elle devait avoir
envie de moi pour avoir erré si loin. " Les lèvres de Drago se courbèrent.

Son expression devevnue froide alors qu'il regardait son père. "Le Seigneur des Ténèbres ne veut
pas qu'elle soit falsifiée - par qui que ce soit - même si cela peut être amusant. Il existe des règles
strictes concernant les substituts. La maintenir et retrouver les souvenirs qu'elle a perdus est
considérée comme primordiale. Tu m'excuseras, je dois la ramener dans sa chambre pour m'assurer
qu'elle n'aie pas de dépression mentale quelque part en cours de route."

Drago commença à tirer Hermione dans le couloir, puis s'arrêta et regarda à nouveau Lucius. "Ton
aile du Manoir a été entretenue. Je crois qu'Astoria l’a redécoré à un moment donné l'année
dernière. Viens, Sang-de-Bourbe."

Il traîna Hermione avec force dans le couloir, se déplaçant si rapidement qu'elle pouvait à peine se
tenir debout alors qu'elle serrait sa robe et essayait de respirer.

Elle jeta un coup d'œil par-dessus son épaule et vit Lucius les regardant partir, une expression
illisible sur son visage.

Dès qu'ils entrèrent dans l'aile Nord, Drago s'arrêta et la serra fermement dans ses bras.
"Je suis désolé. Je suis vraiment désolé." Il tourna son visage vers le haut pour pouvoir la regarder.
Sa main était chaude contre sa peau alors qu'il étudiait son visage, écartant ses cheveux de ses yeux.
"Il est arrivé sans aucun avertissement. Est-ce que tu vas bien ? Je suis vraiment désolé."

"Je vais bien - je vais bien" Hermione força les mots alors que sa poitrine continuait de spasmer et
elle luttait pour ne pas se mettre à pleurer. "J'avais juste peur qu'il fasse quelque chose et que tu
fasses sauter ta couverture."

La main de Drago glissa de manière possessive dans ses cheveux à la base de sa tête, et il l'attira
plus près. "Il ne s'approchera plus de toi. Je le tuerais s'il te touche à nouveau. Je dirais au Seigneur
des Ténèbres qu'il a craqué, et je n'avais pas le choix."

Hermione enfouissa son visage dans les robes de Drago et ferma les yeux. Elle allait si bien. Elle
était restée calme, elle n'avait pas paniqué depuis des jours, mais maintenant elle avait l'impression
que ses jambes avaient été violemment arrachées sous elle.

Drago poussa un fort soupir de colère. "De toutes les fois où le Seigneur des Ténèbres le rappelle."

Hermione déglutit et leva les yeux. "Il est ici pour retrouver la personne responsable de la
destruction de l'horcruxe, n'est-ce pas ? Le dernier membre de l'Ordre. C'est ce qu'il a dit."

Drago resta silencieux pendant plusieurs secondes accablantes alors qu'il rencontrait ses yeux.

"Il l'est," répondit-il finalement, sa mâchoire plongeant légèrement. Il tendit la main doucement et
reboutonna sa robe. "Le Seigneur des Ténèbres a été déçu par mon incapacité à appréhender la
personne responsable. Il a rappelé mon père en Grande-Bretagne pour lui réaffecter la tâche."

La gorge d'Hermione s'assécha. "Qu'est-ce que cela signifie ?"

Le coin de sa bouche se déplaça, et ses doigts se levèrent et caressèrent sur sa joue. "Je n'imagine
pas qu'il trouvera quoique ce soit avant ton départ. Ça n'aura pas d'importance après ça. Tu resteras
dans ta chambre; ce ne sera pas pour longtemps."

Hermione tressaillit et secoua la tête. "J'ai des choses que je dois rechercher dans la bibliothèque. Je
t'attendais parce que j'avais une idée..."

"Hermione." Il la coupa d'une voix dure et sa main se retira. "Mon père vivra au le Manoir dans un
avenir prévisible. Ce n'est pas une coïncidence, il a été rappelé maintenant parce que le Seigneur
des Ténèbres n'a plus tes souvenirs à utiliser. Je t’accompagnerais pour des promenades, je peux
l'excuser comme étant médicalement nécessaire. Cependant, mon père est à la fois instable et
imprévisible. On ne peut pas lui faire confiance ou s'attendre à ce qu'il suive les instructions du
Seigneur des Ténèbres de manière fiable quand il a une idée dans sa tête. Tout ce qu'il voit, le
Seigneur des Ténèbres peut le voir."

Hermione déglutit et essaya de parler.

Drago poussa un petit soupir et ses épaules tombèrent. "Je suis désolé. Je suis sincèrement désolé.
Je t'apporterais des livres. Je sais que ce n'est pas ce que tu veux. Si je pouvais faire mieux, je le
ferais."

Il regarda à travers le couloir pendant un moment. "Je vais te ramener dans ta chambre maintenant.
Je dois y aller. Je ne peux plus passer mon temps avec toi."
Le cœur d'Hermione se sentait comme du plomb alors qu'elle le suivait à travers les couloirs et le
regardait inspecter et tester les protections de sa chambre pendant plusieurs minutes avant de partir.

La présence de Lucius dans le Manoir ressemblait à du poison dans l'air. Narcissa était pâle et
nerveuse dans son portrait, mais elle continua sa veille constante sur Hermione. Topsy apparue dans
la soirée, ses mains couvertes de brûlures et sa tête violacée sur le front, la peau fendue à plusieurs
endroits.

"Qu'est-ce qu’il s’est passé ?" Demanda Hermione, horrifiée alors qu'elle tenait légèrement les
minuscules mains ratatinées dans les siennes et constatant les dégâts.

Topsy retira ses mains et les cacha derrière son dos. "Maître Lucius n'aime pas la redécoration de
l'aile Sud. Il a ordonné que tous les elfes soient punis," répondit Topsy en détournant les yeux.

"Mais... mais ce n'est plus votre maître. Drago est maintenant le seigneur du domaine."

Topsy leva les yeux vers Hermione avec ses yeux énormes. "Les elfes sont liés à la magie. Maître
Lucius est toujours un Malefoy."

Hermione laissa échapper un souffle sec. "Mais Drago le remplace. Si Drago dit de ne pas le faire,
la loi la plus élevée d'un elfe de maison est la parole de son maître, vous ne devriez pas avoir à vous
punir si Drago vous as dit de ne pas le faire. Pourquoi ne vous a-t-il pas dit de ne pas le faire ?"

Topsy bougea et frotta un pied contre sa jambe. "Les elfes de maison ne doivent rien faire qui ferait
penser à Maître Lucius que Maître Drago n'aime pas être un Mangemort. Maître Drago doit
toujours être un fils très fidèle à Maître Lucius qui aime beaucoup être un Mangemort. C'est le plus
important."

"Qu'est-ce qu'il t'a fait ?" demanda Hermione, tirant les mains de Topsy derrière son dos. Elles
étaient cloqués et à vif.

"Topsy devait repasser ses mains pendant une minute chacune et se frapper dix fois avec un seau à
charbon. "L’elfe remua une épaule osseuse. "Topsy va bien. Maître Lucius n'a jamais aimé les elfes,
Topsy y est habitué depuis des années."

La gorge d'Hermione était épaisse et ses yeux brûlaient en avalant.

"J'aimerais pouvoir te guérir." Sa bouche se tordit. "J'étais guérisseuse - à l'époque où j'avais encore
ma magie. As-tu des potions ? J'ai de l'essence de Murtlap. Ce n'est pas grand chose, mais cela
apaisera les brûlures et atténuera les ecchymoses."

Topsy tapota doucement la joue d'Hermione. "Les elfes ont des potions, mais si nous les utilisons
trop tôt, Maître Lucius nous punira à nouveau."

Drago était visiblement pâle et tendu quand il arriva dans sa chambre plus tard dans la nuit. Il
traversa rapidement la pièce, tenu son visage dans ses mains et étudia ses yeux comme il le faisait
pendant la guerre.

"Je lui ai dit clairement que tu es enceinte et que le Seigneur des Ténèbres l'utilise comme un
mécanisme pour récupérer tes souvenirs," déclara-t-il après une minute. "Je n'imagine pas qu'il
hésiterait à te faire du mal malgré les règles concernant les substituts, mais l'intérêt spécifique du
Seigneur des Ténèbres pour ta grossesse suffira, espérons-le."
Hermione leva la main sur sa joue. Il était terriblement cool au toucher. "Qu'est-ce que tu as fais,
Drago ?"

Il haussa les épaules. "J'ai ajouté quelques barrières de plus. Je veux savoir s'il essaie d'accéder à
l'aile Nord. Cela éveillerait ses soupçons si je le tenais complètement à l'écart, mais je peux le
ralentir suffisamment pour arriver en premier."

"Tu as utilisé la magie du sang, n'est-ce pas ? Tu as l'air prêt à t’évanouir." Elle le tira vers le lit.
"Assis- toi. Topsy ! J'ai besoin d'une potion régénératrice de sang. Je suis sûr que tu en as." Elle
pressa ses doigts contre son pouls. "Et une potion fortifiante."

Elle sortit sa baguette de son étui sur son bras et la glissa dans sa main. "Jette un diagnostic pour
moi. J'ai besoin de savoir combien de sang tu as utilisé."

Il agita sa baguette et elle étudia attentivement les résultats. Lorsque Topsy réapparue, Hermione
demanda plusieurs potions de restaurations.

Elle le regarda attentivement pendant qu'il prenait les potions et que la couleur revenait lentement à
ses traits. Elle pressa à nouveau sa main sur sa joue et sentit la chaleur s'infiltrer dans sa peau alors
qu'elle pressait ses lèvres contre son front. "Je ne sortirais pas de ma chambre sans toi. Tu n'as pas
besoin de t’inquiéter."

Ses épaules s'affaissèrent d'épuisement et il hocha lentement la tête.

Drago arriva après le déjeuner pour sa promenade quotidienne. Alors qu'ils se tenaient à la porte de
sa chambre, elle regarda sa main. "Je suppose que nous ne devrions plus toucher. Il suffit de
marcher, comme nous le faisions l’hiver dernier."

Il hocha la tête, son expression tendue.

Ils traversèrent la roseraie. Les bourgeons commençaient tout juste à fleurir.

Alors qu'ils arrivaient sur le côté du Manoir, ils se figèrent tous les deux. Une large traînée de sang
coulait des portes de fer du domaine; le gravier blanc en était trempé.

Lucius se tenait aux portes d'entrée du Manoir avec un centaure à ses pieds.

Le centaure avait été frappé au torse par la malédiction de la nécrose; la pourriture se propageait
lentement dans son estomac. Les tendons de chaque jambes lui avaient été brutalement sectionnés.
Le centaure gémissait doucement et luttait pour se tenir debout, sa peau grise à cause de la perte de
sang. Ce dernier essaya de se relever sur ses genoux et s'effondra lourdement au sol avec un
gémissement d'agonie.

Lucius était habillé de cuir et de sang ruisselant. Ses cheveux pâles étaient tachés de rouge. "Ah,
Drago... J'espérais que tu serais là. Ramène ta Sang-de-Bourbe. Si tu pouvais changer les
protections pour me permettre d'emmener des captifs directement dans mon aile, ce serait utile. De
cette manière, je ne serai plus obligé de les traîner à travers le domaine."

"Envie de créer un zoo, père ?" Drago observa la scène avec une expression soigneusement fermée.

Lucius renifla. "Cette bête venait de la forêt interdite. Je suis sûr qu'il sait quelque chose sur
l'origine de cette flèche, ou si ce n'est pas le cas, il peut me dire qui le sait."
La poitrine d'Hermione se contracta douloureusement alors que Lucius continuait.
"Malheureusement, ce sont des créatures si peu coopératives, je suppose que le processus
nécessitera - de la persuasion."

Drago soupira et haussa un sourcil. "Il y a des prisons dans lesquelles tu peux interroger. Cela
empêche le sang de pénétrer dans le gravier."

"Ah oui," répondit Lucius, agitant sa baguette en des cercles paresseux. Sa voix devenu vaguement
chantante. "Les prisons. Les prisons pleines de gardes et de Mangemorts ambitieux désireux de voir
notre famille renversée. Ces prisons. Peut-être que si tu étais plus prudent, tu aurais déjà
appréhendé notre fugitif. Pourquoi devrais-je utiliser une prison alors que j'ai ma propre aile
redécorée du Manoir ? Non, le Manoir fera très bien l'affaire. Ça faisait si longtemps que je nétais
pas revenu à la maison. Maintenant, Drago, tu pourrais peut-être être assez bon pour transporter
mon sujet jusqu'au bout. À moins que tu ne préfères, que je le traîne également dans les couloirs."

Il y eut une pause alors que Drago se tenait entre Hermione et son père.

"Topsy," appela Drago de sa voix dure.

Topsy apparut devant Drago avec un pop. Ses ecchymoses étaient devenues jaunes et vertes.

"Ramène la Sang-de-Bourbe dans sa chambre et sois sûre qu'elle y reste." Drago déboutonna les
poignets de ses manches et les enroula. "J'ai des tâches plus importantes à régler."

Topsy s'agita et prit la main d'Hermione, la conduisant rapidement à l'écart. Hermione observa par-
dessus son épaule et regarda Drago marcher vers son père, sa baguette pendante du bout de ses
doigts.

Hermione était dans sa chambre depuis seulement une demi-heure quand les cris commencèrent.

Même de l'autre bout du Manoir, le son était audible. Une agonie inhumaine résonnait dans la
maison comme si elle sortait en des murs.

Narcissa sursauta violemment, bondissant sur ses pieds, son visage devenant grisâtre alors qu'elle
poussait un hoquet d'horreur étouffé.

C'était le premier son qu'Hermione avait entendu du portrait.

"C'est - c'est un centaure," dit Hermione. "Lucius l'a capturé."

Narcissa fixa Hermione pendant un moment puis retomba sur sa chaise, ses mains tombant sur ses
genoux.

Les cris continuèrent indéfiniment.

Hermione détourna les yeux et essaya d'avaler, mais sa salive était aigre. Ses mains tremblaient
alors qu'elle tentait de tourner la page de son livre. Les mots flottaient devant ses yeux.

Elle se demanda si c'était la malédiction d’écorchage. La façon dont les cris se poursuivaient lui
rappelait Colin.

Le livre glissa de ses doigts sur le sol. Elle le remarqua à peine.


Elle souhaitait avoir son Occlumencie. Ou du moins la capacité de se ressaisir pour que tous les
morts cessent de rester au premier plan.

Elle pressa ses mains sur ses yeux et essaya de se vider l'esprit.

Tout le sang. Il y aurait tellement de sang. Et de la peau. Et des muscles. Finalement des organes.
Couche après couche jusqu’aux os.

Elle voulait aller se blottir dans le coin de sa chambre. Se cacher du son et de la connaissance que
cela se passait et qu'elle n'avait aucune capacité à y faire quoi que ce soit.

Si elle essayait de faire quoi que ce soit, si elle essayait d'aller supplier Drago de l'arrêter, cela le
mettrait en danger, elle, leur fille, Severus, Ginny et James.

Elle traversa la pièce en direction du coin, essayant de ne pas écouter les hurlements qui ne
s'arrêtaient pas.

En marchant, elle jeta un coup d'œil vers le portrait. L'expression de Narcissa n'arrêtait pas de
tressaillir, comme si elle essayait de ne pas pleurer alors qu'elle était assise stoïquement sur sa
chaise.

Hermione s'arrêta et hésita un moment avant de se diriger vers le portrait.

Elle lui tendit la main. Ses doigts tremblèrent alors qu'elle les posait contre la toile. Narcissa leva
les yeux vers Hermione, et son expression était raide. Son nez se plissa et sa lèvre se recourba sur la
défensive alors qu'elle se reculait sur sa chaise.

Hermione attendit.

Puis les yeux bleus de Narcissa vacillèrent et sa bouche se tordit alors que sa mâchoire tremblait.
Elle se déplaça vers le bord de sa chaise et tendit la main jusqu'à ce que ses doigts peints reposent
sur la toile sous ceux d'Hermione.

Hermione resta debout devant le portrait jusqu'à ce que les cris cessent.

Une fois que le manoir se tut, la main d'Hermione glissa du cadre et elle se détourna. Son estomac
était tellement tordu que c'était comme si elle était étranglée de l'intérieur. Elle se dirigea étourdie
vers son lit et resta à côté de lui pendant plusieurs minutes. Elle pouvait encore entendre les cris,
comme s'ils étaient tatoués dans ses tympans.

Elle se recroquevilla étroitement dans le coin entre le lit et le mur et fixa le sol d'un air vide. Elle
cligna des yeux et trouva Drago agenouillé devant elle. Son expression était hésitante et inquiète,
ses sourcils froncés alors qu'il l'étudiait, sa bouche formée en une ligne fine et plate.

Il portait des vêtements différents et elle pouvait dire qu'il s'était douché. Ses cheveux étaient
peignés en arrière et encore humides.

Elle le regarda en silence. Elle ne savait pas quoi dire.

Son expression devenait de plus en plus tirée alors qu'il rencontrait ses yeux.

Il ne tendit pas la main vers elle. Il ne parla pas. Ils se regardèrent simplement et ressentait
ensemble le poids de tout ça.
Il semblait attendre qu'elle dise quelque chose, pour se rapprocher ou détourner le regard.

"Est-ce qu'il a dit quelque chose qui pourrait t’incriminer ?" demanda finalement Hermione.

Les yeux de Drago vacillèrent et elle vit ses jointures blanchir. "Non. J'ai déjà couvert mes traces."

La bouche d'Hermione trembla et elle fit un petit signe de tête.

«Tout ce que tu fais est dans ma tête aussi. Chaque sort.»

"Il est tard. Est-ce que tu veux manger ce soir ?" demanda Drago, l'étudiant.

Hermione regarda l'horloge. C'était en début d'après-midi lorsque Drago l'avait emmenée dehors,
maintenant il était sept heures.

Elle avait perdu toute la journée. Elle n'avait fait aucun progrès dans ses recherches. Elle n'avait
même pas réfléchit. Elle venait de se tenir dans l'horreur froide devant un portrait et écoutant un
centaure être torturé à mort.

Elle n'a jamais réussi à faire quoi que ce soit. Pas avant que sa mémoire ne revienne. Pas après. Elle
était l'ombre de la personne qu'elle était auparavant. Comme le portrait de Narcissa accroché au
mur, elle n'était que l’ombre marquée de quelqu'un que Drago aimait.

Sa mâchoire tremblait.

"Hermione..."

Elle se retourna vers Drago.

Son expression était dévastée alors qu'il la regardait. Il commença à l'atteindre mais il s’arrêta et
retira sa main. "Vas-tu manger ?"

Elle pressa ses lèvres l'une contre l'autre et secoua la tête. Ses yeux vacillèrent, mais il n'avait pas
l'air surpris.

Il se leva, détournant les yeux d'elle. "Je te ferais envoyer une potion de sommeil sans rêve. Mon
père s'attend à ce que j'aille dîner avec lui ce soir. Demande à Topsy si tu as besoin de quelque
chose."

C'est tout ce qu'il dit avant de partir.

Elle devrait faire plus de recherches. C'était ce qu'elle devait faire.

Mais elle n'a pas bougé. Topsy apparut avec une fiole de sommeil sans rêve qu'elle plaça à côté
d'Hermione sans un mot.

Elle était toujours assise dans le coin à côté du lit quand l'horloge du couloir sonna à minuit et
Drago apparut silencieusement dans la pièce.

"Tu es toujours debout."

"Je voulais savoir quand tu reviendrais." Elle se leva.


Elle s'approcha et enfouit son visage dans ses robes. Nous étions à peine plus d'une semaine avant
l'anniversaire de la bataille de Poudlard.

Il posa une main hésitante sur sa tête.

Elle leva les yeux vers lui, observant la façon dont ses yeux argentés brillaient dans la pénombre.

Elle se força à réussir un sourire pâle. "Viens dormir. Il fait froid sans toi."

"Severus devrait arriver dans les six prochains jours," annoça Drago alors qu'ils erraient dans le
labyrinthe de haies.

Hermione sentit son estomac se nouer. "Oh."

Elle ne savait pas quoi dire. Elle marchait aveuglément jusqu'à ce qu'elle atteigne une impasse, puis
resta à regarder le mur d'if, avalant et essayant de penser à quelque chose à dire.

Elle se tourna finalement et regarda Drago, debout derrière elle.

"Est-ce que je pourrais aller à la bibliothèque une dernière fois ? Juste une fois. Je veux juste
regarder une dernière fois."

Drago la fixa pendant un moment et hocha la tête. "Mon père est parti pour la journée. Je t’y
emmène."

Elle sentit ses yeux sur elle alors qu'elle errait d'une allée à l'autre, comme s'il y avait un poids dans
son regard.

Elle lui jeta un coup d'œil alors qu'elle tirait une encyclopédie des formules d'arithmancie du XVe
siècle de l'étagère, et ses doigts vacillèrent contre la tranche du livre en apercevant son expression.

Mélancolique.

Pour lui, elle leur volait du temps. Si elle ne trouvait rien, c'était tout simplement gaspillé. Tout ce
temps qu'elle aurait pu passer avec lui.

Sa mâchoire tremblait. Elle baissa les yeux et se mordit la lèvre en glissant l'encyclopédie sur
l'étagère, ainsi que les quatre livres à côté, les ajoutant à une pile.

"Ceux-ci aussi."

"J'ai trouvé ce qui me manquait pour enlever ta marque," déclara Hermione quand Drago passa la
porte de sa chambre après le déjeuner le lendemain. Elle était assise sur le bord du lit, les mains
vides, son repas intact.

Il s'arrêta à la porte. "Oh ?"

Les coins de sa bouche se tordirent et elle baissa les yeux sur ses mains.

"Je l'ai compris avec l'arithmancie. J'ai même demandé à Topsy d'écrire tous les chiffres pour moi -
pour m'assurer que j'avais bien calculé." Sa voix était vide. Elle baissa les yeux et sa mâchoire
trembla avant de se forcer à regarder Drago. "Des larmes de Phénix. Je serais capable de l'enlever si
j'avais une fiole de larmes de Phénix."

Elle aurait tout aussi bien pu dire qu'elle avait besoin de la lune.

Drago resta debout à la regarder pendant une minute avant de cligner des yeux.

Les phénix pleuraient rarement. Quand ils le faisaient, c'était toujours sur une blessure, pas dans
une fiole pour que les larmes puissent être sauvées ou utilisées dans une potion. Essayer d'acheter
des larmes de Phénix coûterait une fortune et l'acheteur serait plus susceptible de se retrouver avec
du sang de licorne dilué. Cela pourrait prendre des années pour retrouver un vendeur avec de vraies
larmes de Phénix.

Elle déglutit et remua, faisant rouler le tissu de sa robe entre ses doigts. "Peut-être que si je
recommence, je peux trouver quelque chose. Je l’ai peut-être pris sous le mauvais angle..."

Elle tressaillit et son épaule sursauta.

"Ou... une bombe. Je pourrais construire une bombe, comme celles que j'ai utilisées au Sussex."
Elle attrapa sa lèvre inférieure entre ses dents et la rongea. "Je pense - je me souviens de la majeure
partie. Si tu m'apportes une analyse des protections du château de Voldemort, je pourrais peut-être
concevoir une bombe pour eux. Nous pourrions le faire exploser."

L'expression de Drago était fermée, mais son regard était furieusement patient alors qu'il se
dirigeait vers elle. "Peux-tu construire une bombe sans magie ?"

Hermione déglutit et sa bouche se tordit. "N-non... Mais... je pourrais te dire comment..."

"Peux-tu manipuler les matériaux en toute sécurité pendant ta grossesse ?"

Sa mâchoire trembla et elle réalisa que c'était une idée qu'il avait probablement déjà envisagée et
rejetée à un moment donné.

"Non. Mais tu pourrais placer des protections autour de moi, cela couperait les effets et je pourrais
te montrer les différentes techniques. Nous pourrions travailler ensemble..."

Drago prit sa main droite et pressa sa main gauche contre elle. Son pouce et son index tremblèrent
légèrement. La main entière d'Hermione se crispa contre la sienne.

"Lequel de nous deux a les mains suffisamment stables pour fabriquer une bombe ?"

Hermione retira sa main, l'enroulant en un poing si serré qu'elle pouvait sentir ses os métacarpiens
sous ses doigts. Elle pouvait sentir le sang s'écouler de sa tête et elle avait l'impression de tomber
du bord du lit.

Elle pressa fermement son autre main contre le matelas pour se stabiliser. "Peut-être que je
pourrais-"

"Hermione, je suis fatigué."

Elle le regarda et le vit dans ses yeux.


La guerre l'avait rongé; il restait si peu de lui. Les fantômes dans ses yeux, la guerre, c'était presque
tout ce qu'il y avait.

Les autres Mangemorts s'étaient retirés de la guerre après la bataille de Poudlard, mais Drago n'en
avait pas eu la capacité, n'en avait jamais eu le luxe. Il avait continué, parce qu'il ne pouvait pas la
trouver, parce qu'il avait fait le serment de vaincre Voldemort.

Faire de son mieux pour le vaincre.

Du meilleur qu’il pouvait.

Toujours son meilleur.

Jour après jour.

Il voulait juste un point final vers lequel se tourner.

"Drago... je-"

Il prit sa main dans la sienne, passant son pouce sur sa bague. "Je voudrais te dire au revoir avant
que tu partes."

Sa gorge se serra alors qu'elle le regardait. Sa mâchoire tremblait visiblement, et il nagea dans ses
yeux quand elle hocha lentement la tête et enfouit son visage contre sa poitrine. Il enroula ses bras
autour de ses épaules et soupira.

Elle enroula ses bras autour de lui, mais son esprit s'emballa.

À la minute où il partit, elle retourna à ses recherches. Elle demanda plus de livres aux elfes de
maison. Quand il revenut en fin de soirée, elle les avait tous rangés. Elle n'en parla pas. Elle savait
qu'il le savait de toute façon.

Elle l'embrassa. Elle le repoussa contre le lit et fit glisser ses jambes jusqu'à ce qu'elle soit sur ses
genoux, ses doigts passant dans ses cheveux alors qu'elle caressait ses lèvres avec les siennes.

Elle repoussa ses robes de ses épaules et déboutonna sa chemise, traînant ses doigts le long de ses
clavicules et les suivant avec ses lèvres. Ses mains glissèrent le long de ses bras. Elle guida ses
mains vers sa taille puis ramena sa bouche contre la sienne.

Ses mains la serraient. Son pouce était pressé contre sa côte la plus basse, et il la cambrait contre sa
poitrine. Son autre main se leva et s'enroula autour de sa gorge, la tirant incroyablement près et
inclinant la tête en arrière alors qu'il approfondissait le baiser.

Elle commença à déboutonner sa robe. Ses mains tremblaient et ses doigts tâtonnaient avec les
boutons. Il se recula et essaya de fermer ses mains sur les siennes. Elle les libéra.

"Je veux ça," dit-elle d'une voix serrée et tremblante. "Je le veux. Je veux ça selon nos conditions
avant de partir." Sa voix vacilla. "C'était à nous..."

Elle déglutit et cligna des yeux avant de rencontrer ses yeux argentés. "Ça nous appartenaient."

Elle remua les épaules, et sa robe glissa et se rassembla à sa taille. Elle enroula ses bras autour de
son cou, le rapprochant et l'embrassant à nouveau.
Elle resta à califourchon sur lui au fur et à mesure qu'ils progressaient, alors que les choses se
réchauffaient et que le monde autour d'eux se brouillait. Il n'y avait rien d'autre que Drago, ses
mains et ses yeux, les battements de son cœur. Elle réexplora son corps. Il était différent, il était
abîmé dans ses mains. Il avait des cicatrices qu'elle ne reconnaissait pas, et ses doigts tremblaient
parfois quand il la rapprochait et traînait ses mains sur sa peau.

Elle s'allongea le long de son corps, savourant sa chaleur tandis que sa main traçait la courbe de sa
colonne vertébrale. Il mordilla son épaule jusqu'à ce qu'elle émette un faible gémissement et que
son corps frissonne contre le sien. Elle l'embrassa à la gorge et le long de ses clavicules et nota
comment il réagissait, la façon dont il se tendait et son souffle retenu, la façon dont ses doigts se
tordaient dans ses cheveux et glissaient possessivement dans sa gorge.

Mienne. Elle pouvait le sentir dans son toucher, mais il ne le disait pas.

Tu es mienne.

Ses yeux n'étaient pas comme ceux d'un loup. C'était un dragon, mortel et possessif. Il la regardait
comme si elle était tout ce qui comptait dans ce monde. Cela lui faisait bouillir le sang.

Ses cuisses entouraient ses hanches alors qu'elle s'asseyait à califourchon sur lui et bougeait. Elle
rencontra ses yeux. Son cœur battait dans sa poitrine et son pouls battait la chamade, et elle savait
qu'il pouvait le sentir.

Elle attira ses mains sur ses hanches alors qu'elle s'abaissait lentement. Ses yeux devinrent noirs, et
sa mâchoire se tendit alors qu'il poussait un sifflement bas entre ses dents, mais il ne la pressa pas
alors qu'elle s'arrêtait et s'adaptait à la sensation puis roulait ses hanches en avant.

C'était... familier, dans le bon comme dans le mauvais sens.

Au-dessus de la table, elle avait essayé de ne pas y prêter attention, pas à ce que cela faisait, à la
façon dont cela la touchait à l'intérieur, à la sensation ou au mouvement. Elle avait arraché son
esprit et s'était concentrée sur la morsure de la table contre ses hanches, l'horloge, la texture du bois
sous ses doigts. La poésie. Les potions. Rien d'autre.

Il avait toujours été question de le vivre le moins possible.

Maintenant, elle voulait remarquer à quoi ça ressemblait. Ils étaient connectés. Il était en elle et
sous elle. Ses mains guidaient ses hanches alors qu'elle bougeait avec lui.

C'était bon. C'était comme ça quand ils avaient l'habitude de faire l'amour, elle en était certaine.

La chaleur de son toucher était comme un brasier. Ce n'était ni trop rapide ni trop pour elle. Il alla
en elle aussi lentement qu'elle en avait besoin.

C'était lent. Elle s'en souvenait. Lent et intime alors qu'il murmurait contre sa peau. La vénération
brûlante de son toucher alors qu'il lui faisait l'amour.

Voilà ce que c'était. Faire l'amour.

C'était tout ce qu'ils avaient eu.

Ses yeux brûlaient et elle baissa la tête alors que ses épaules tremblaient.
"Je t’aime." Elle agrippa sa main dans la sienne si fort que ça lui faisait mal. "Je voulais ma vie
entière pour te le montrer."
Chapter 69

Juin 2005

Severus arrive. Severus arrive.

Hermione avait l'impression qu'elle se transformait en plomb. Il y avait une douleur constante dans
sa poitrine, et une pierre semblait se loger dans sa gorge; elle le sentait à chaque fois qu'elle
déglutissait.

Un sentiment palpable d'horreur et de désespoir qui se répandait autour et à travers elle. C'était
comme si elle se noyait avec la marée montante; l'eau avait atteint son visage, glissant lentement
sur sa peau, clapotant un peu plus haut chaque minutes. Elle était bloquée sur place et ne pouvait
rien faire d'autre que s'asseoir, le sentant l'envahir.

Elle voulait retrouver son Occlumencie.

Maintenant qu'elle se souvenait de l'avoir eu, elle en ressentait la perte. La mort et la mutilation,
toutes les personnes qu'elle avait vu mourir, juste au premier plan de son esprit. Cela n'avait pas
toujours été ainsi. Il y avait un espace pour l'agonie émotionnelle, mais maintenant il n'y en avait
plus.

Bientôt, Drago serait une autre personne qui serait morte parce qu'elle n'avait pas pu pas le sauver.

Elle ne pensait pas qu'une quantité d'Occlumencie pourrait jamais en faire disparaître la douleur.

Si elle pouvait juste occulter un peu, elle pensait qu'elle serait capable de dire tout ce qu'elle sentait
qu'elle avait besoin de dire, de lui demander ce qu'elle voulait savoir. Au lieu de cela, chaque fois
qu'elle essayait d'aborder le sujet, sa voix se brisait, ses épaules commençaient à trembler, et elle se
mettait à pleurer puis à hyperventiler.

Drago la laissait stoïquement pleurer puis enroulait ses bras autour d'elle et la calmait quand elle
commençait à trop respirer.

Elle s’écartait avec colère.

Elle voulait lui crier dessus. Arrête d'accepter ça. Arrête d'y être résigner. Tu me brises le cœur.
Arrête d'agir comme si tout allait bien. Ça ne va pas. Ça ne se passera jamais bien. Arrête d'y être
résigner.

C'était facile d'être en colère contre lui - du moins elle essayait toujours. Il était juste d'accord avec
ça.

Elle s'effondra finalement et fit rage contre lui jusqu'à ce qu'elle ait une crise d’angoisse. Ses plans
étaient stupides et égoïstes. Ce n'était pas juste qu'il doive mourrir, et qu'elle était sensé vivre avec
tout ça par la suite. S'il l'avait simplement laissé l'aider à sauver Ginny, rien de tout cela n'aurait
pu arriver. Il aurait dû les laisser travailler ensemble. S'il n'avait pas eu autant de contrôle et
n'avait pas essayé de tout faire par lui-même, tout aurait pu être différent.
Il resta juste là sans un mot pendant qu'elle évacuait tout. Jusqu'à ce qu'elle commence à
hyperventiler et s'effondra sur le sol avec ses bras enveloppés de manière protectrice autour de son
ventre. Il la fit taire et frotta des cercles sur son dos pendant qu'elle pleurait et essayait de se
débarrasser de lui.

"Ne me fais pas ça, Drago. Ne fais pas ça. Non- non- non- non- non..."

Ensuite, il fût rappelé, elle dû rester seule bouillonnante et obsédée se rendant compte qu'il le faisait
intentionnellement.

Il pouvait lire ses pensées. Il connaissait la façon dont son esprit fonctionnait. Avant l'attaque de
Montague, il avait fait tout son possible pour l'aiguiller et la faire détester. Il lui avait donné une
cible, quelque chose sur quoi se concentrer; un moyen de canaliser son stress. Si elle était en colère
contre lui, elle était moins autodestructrice. Sa rage atténuait sa culpabilité.

Alors partir serait plus facile pour elle.

Mais elle ne voulait pas être canalisé.

Elle ravala sa colère après ça. Elle ne voulait pas perdre son temps à se mettre en colère.

Mais lorsqu’elle était seule, elle avait envie de crier et de tout casser à sa portée. Les menottes
l'empêchaient physiquement de faire autre chose que pleurer. Elle brûlait de rage, de dévastation et
de culpabilité sans aucune capacité à la canaliser. Elle avait l'impression que cela l'empoisonnait de
l'intérieur, comme si ses émotions corrodaient le sang dans ses veines.

Elle continuait à parcourir de manière obsessionnelle toutes les piles de livres qui couvraient le sol
de plus de la moitié de sa chambre. Si elle les lisait suffisamment de fois, peut-être qu'elle ferait une
percée, peut-être qu'elle verrait quelque chose qu'elle avait oublié auparavant.

Lorsque Drago lui rendait visite, elle essaya d'ignorer le fait qu'elle partait.

Il avait une disponibilité inhabituelle avant l'anniversaire de la bataille de Poudlard. Lucius était
responsable de la «chasse» et les exécutions avaient été suspendues jusqu'à la célébration de
l'anniversaire.

Drago était capable de passer la plupart de son temps avec elle.

Elle se déversa en lui. Elle voulait chaque détails de lui.

Ils ont fait l'amour plusieurs fois. Après la première fois, c'était plus facile. Elle était convaincue
qu'elle pouvait le gérer, qu'elle pouvait s'arrêter si elle en avait besoin. Qu’elle pouvait lui
communiquer physiquement des choses qu'elle avait du mal à verbaliser sans pleurer.

Elle pourrait s'accrocher à lui et souhaiter ne jamais lâcher prise.

Il la prit dans ses bras et l'embrassa sur le corps. Il la toucha et emmêla ses doigts dans ses cheveux.
Traça le long de son cou et de ses épaules comme s'il mesurait et mémorisait la façon dont elle
tenait dans ses mains. Il poussa en elle, et elle le regarda dans les yeux, observant la façon dont ils
scintillaient et changeaient de couleur lorsque ses pupilles se dilataient.

A moi. Tu es à moi. Tu es mienne. Elle le sentait comme un battement de cœur.


Tu es mienne.

Je te veux.

Elle attira désespérément ses lèvres contre les siennes, enroulant ses bras autour de ses épaules,
emmêlant ses doigts dans ses cheveux, absorbant la sensation d'être avec lui, le rythme de son
rythme cardiaque avec elle.

Pour le meilleur comme pour le pire...

Dans la maladie et dans la santé...

Elle fit courir ses doigts le long de ses runes, ressentant la magie implacable qui y résidait. Elle
embrassa chacune de ses cicatrices et il embrassa les siennes. Ils entrelaçaient leurs mains, se
frottaient leurs nez et se chuchotaient l'un à l'autre.

Ils prirent chaque instant lentement. Il leur restait à peine le temps; ils ne voulaient pas le gaspiller
en se précipitant.

Ensuite, Hermione se recroquevilla dans ses bras, le dos contre sa poitrine.

Chez elle. C'était ce à quoi ça ressemblait.

Elle prit sa main gauche et la pressa contre la houle de son bassin inférieur. "C'est elle, dit-elle.
"Je..." Sa gorge se serra, "Je serai probablement capable de la sentir bouger dans le mois prochain.
Le livre dit qu'on a l'impression de flotter au début."

Les doigts de Drago tremblèrent dans sa main, et il déposa un baiser sur son épaule nue.

Elle baissa les yeux, étudiant sa main sous la sienne alors qu'elle s'étalait sur son ventre. "Cela
s'appelle l'accélération - lorsque tu sens pour la première fois un bébé bouger."

Après le déjeuner, Drago la conduisit devant les haies longeant l'aile Sud du Manoir. Alors qu'ils
marchaient autour de la serre, Hermione s'arrêta avec surprise. Il y avait une écurie de chevaux
ailés sur le domaine Malefoy.

Elle resta sans voix aux portes de boxes et les regarda toutes; d'énormes Abraxans, Granians et
Aethonens. Tous la dévisageait ainsi que Drago à travers les étals barrés. Ils piétinèrent leurs sabots
et secouèrent la tête, hennissant alors qu'Hermione s'approchait.

Elle tendit la main, et un petit Granian agita ses ailes enfumées et passa son nez à travers les
barreaux, se blottissant contre la paume d'Hermione.

"Je ne savais pas que tu avais des chevaux," dit-elle en caressant son museau et en grattant ses
oreilles. "Je pensais avoir exploré la majeure partie du domaine près du Manoir. Je ne sais pas
comment je n'ai pas pu remarqué les écuries."

Drago était étrangement silencieux. Elle se tourna pour le regarder. Il avait une expression illisible
sur son visage alors qu'il l'étudiait.

Il pencha la tête et sembla hésiter pendant plusieurs secondes. "Tu les connaissais." Ses yeux se
baissèrent. "Tu venais ici tous les jours en hiver. Tu t’es arrêté fin février."
Hermione fixa Drago, ses doigts se contractant contre le cou du Granian. Le cheval faillit la
renverser en flairant sa robe.

Elle se retourna et gratta le toupet sur son front tout en essayant d'envelopper son esprit autour de la
révélation.

Sa bouche s'ouvrit, mais aucun mot ne sortit. Elle déglutit et s'éclaircit la gorge à plusieurs reprises.

"Oh," réussit-elle finalement à dire d'une voix légère après s'être levée et avoir lissé la crinière du
Granian pour qu'elle repose à plat. Son nez et ses yeux brûlaient à cause de la poussière et de
l'odeur écœurante et sucrée du foin.

Au bout d'une minute, elle hocha la tête. "Ça a du sens."

Elle hocha de nouveau la tête et s'éclaircit la gorge. "Je crois que j'ai perdu quelques souvenirs -
lors de ma première crise je pense." Elle n'arrêta pas de s'occuper du cheval sans se retourner vers
Drago. "C'est - c'est tellement intéressant comment fonctionne la mémoire. Il y a probablement
beaucoup de choses que je ne sais même pas et dont je ne me souviens pas... C'est..." Elle avait du
mal à penser à quoi dire. "Ça doit être très étrange à regarder."

"Je ne pense pas que ce soit dû ta crise," répondit Drago derrière elle. "C'est quelque chose que fait
le Seigneur des Ténèbres. Une technique de Légilimencie, je suppose que tu pourrais appeler ça
comme ça. Il déchire les souvenirs. Il m’a parlé de sa méthode dans le passé. Des petits morceaux
de choses; il les prend et les déchiquette. Il... aime ressentir l'angoisse mentale que ressentent les
victimes lorsqu'elles perdent leurs souvenirs."

Il eut une pause.

"Venir ici te rendait heureuse, alors il te l'a pris."

Drago invoqua plusieurs pommes d'un bac à proximité et en coupa un morceau, le tendant à
Hermione. Elle le posa sur le plat de sa paume et le souleva. Le museau du Granian frôla et
chatouilla sa peau alors qu'il soufflait et mangeait.

"Y'avait-il d'autres choses ?" demanda-t-elle. "D'autres choses que je ne me souviens pas avoir
oubliées ?"

"Tu avais un souvenir de ton père. Il t’avait dit de plier mille grues en papier pour réaliser un vœu.
C'était tout ce que je savais."

Hermione se leva, se sentant froide en l'absorbant. "Je me suis demandé pourquoi je faisait ça."

Plusieurs autres chevaux poussèrent leurs têtes à travers les barreaux de leurs stalles et les
balancèrent de haut en bas jusqu'à ce qu'Hermione passe de cheval en cheval, caressant leur nez
pendant qu'elle les soudoyait dans la quiétude avec des tranches de pomme.

Elle pouvait sentir Drago la regarder, et cela lui nouait l'estomac alors qu'elle essayait de
comprendre pourquoi il l'avait amenée ici.

"Alors... pourquoi ai-je besoin de connaître les chevaux ?" demanda-t-elle en se grattant les oreilles
d'un Abraxan dont la tête avait la taille d'un éléphant.

Drago lui tendit une autre tranche de pomme avant de répondre.


"Avec des ressources suffisantes, le transplanage et les portoloins laissent des signatures traçables.
Les apparitions par transplanage et les balais ne vont pas assez loin, assez vite. Les Granians volent
plus vite que toute autre créatures magiques. Tu voleras sur le dos d’un Granian du Manoir
jusqu’au Danemark. Il y a un refuge là-bas avec un portoloin international; il te mènera à Ginny."

Hermione acquiesça à nouveau, se retirant des chevaux et passant devant Drago sans un mot. Bien
sûr, ce n'était qu'un pas de plus vers son départ. Il semblait que tout ce qu'il faisait n'était qu'une
phase supplémentaire dans son processus d'adieu.

Ils retournaient au Manoir quand Drago se raidit et se figea, son expression devenant un mélange
d'incrédulité et de rage. Hermione le regarda nerveusement.

Lucius—

"Astoria vient de transplaner dans le domaine," dit-il.

Une sensation de froid envahit Hermione. Comparé à Lucius, Astoria était un inconvénient mineur,
mais la combinaison des deux était horriblement importune.

Draco se moqua et regarda vers le ciel. "Pourquoi est-ce que rien ne va jamais mal qu’à moitié ?"

Il resta debout pendant plusieurs secondes, les yeux flous. Quand ils se dégagèrent, il renifla avec
colère. "Encore une autre personne avec qui je vais devoir m’occuper."

Sa main gauche s'égarait vers l'étui de sa baguette alors qu'il se dirigeait vers le Manoir, le gravier
craquant bruyamment sous ses chaussures.

Hermione le suivit, et une sombre sensation la submergea alors qu'il lui vint à l'esprit que Drago
s'attendait probablement à devoir tuer Lucius depuis le retour de son père, et maintenant Astoria
était également sur cette liste.

Dans le cas d'Astoria, ce n'était pas surprenant. Mais Drago avait protégé son père au fil des ans,
Hermione en était certaine. Il aurait été beaucoup plus facile pour Drago d'avoir orchestré la mort
de Lucius à un moment donné que de rendre compte de l'imprévisibilité constante de son père.

Il s'arrêta dans les roseraies et se renfrogna. "Elle se dirige vers la véranda pour nous rencontrer."

Il roula son cou pour qu'il craque, se redressant alors que son expression se transformait en une
expression de méchanceté indolente. Il déambula au coin du Manoir, Hermione suivant quelques
pas subalternes derrière lui. Astoria les attendait, ses mains sur ses hanches.

Le coin de la bouche d'Astoria se tordit vers le haut alors qu'elle dévisageait Drago et Hermione.
Elle remua une fine épaule. "Comment ai-je pu pensé que je vous trouverais tout les deux ensemble
ici ?"

"J'imagine que tu as posé la question à un elfe de maison," répondit Draco en montant les marches
et en la regardant froidement. "Je pensais que tu passais l'été en France, Astoria. T’ont-ils chassé ?"

Les lèvres d'Astoria se courbèrent de sorte que ses dents furent brièvement découvertes alors qu'elle
levait le menton. "Je suis ici pour la célébration. Tu vas être l'invité d'honneur. Tu te rends compte à
quel point les gens parleront si ta femme ne t’accompagne pas ?"

Drago haussa les sourcils avec scepticisme et Astoria regarda Hermione.


"Quoi ? Tu comptais l'emmener ? L’asseoir sur tes genoux et la caressez publiquement comme
Amycus le fait avec la sienne ?" Elle roula des yeux. "Non. Ce n'est pas vraiment ton style. Tu ne
peux pas la garder sous une montagne de barrières si elle est libérée en public."

Astoria secoua la tête. "Je ne suis pas obligée d'obtenir la permission de rentrer chez moi. Je suis ici
pour apparaître à côté de mon mari bien-aimé. Les gens commencent à parler."

L'expression d'Astoria était de plus en plus pincée, et ses lèvres se pincèrent brièvement alors
qu'elle regardait Drago avec ressentiment. "Non pas que tu n’y ai jamais fait attention, mais ils
parlent tellement de toi." Sa voix était saccharine. "Je me trouve incapable de faire autre chose que
de répondre aux questions interminables sur toi lorsque je sors. Ils veulent tous savoir quand tu me
rendras visite." Elle éclata de rire comme du verre brisé. "Adrian a plaisanté lors d'une fête en
disant que tu restais ici en Angleterre parce que ton côté paternel commençait à ressortir, puis toute
la salle a rit parce que tout le monde sait que la seule chose que tu fais est de tuer."

La bouche de Drago se tordit au coin. "Eh bien, je serai plutôt occupé. Tu passeras la majeure partie
de l'événement avec mon père. Je ne crois pas que vous ne vous connaissiez tous les deux."

L'expression fragile d'Astoria ondula alors qu'un éclair d'incertitude apparut sur son visage.
"Vraiment ? Lucius ? Il est de retour en Grande-Bretagne ?"

Puis son expression s'aiguisa et elle regarda Hermione du coin de l’œil. "À cause d'elle ?"

Drago suivit le regard de sa femme et fixa Hermione avec des yeux endurcis. "À peine. Le Seigneur
des Ténèbres l'a rappelé pour qu'il assume certaines de mes fonctions maintenant que mon nouveau
statut a tant d'exigences sur mon temps."

La bouche de Drago se tordit en un sourire narquois. "Il est un peu excentrique maintenant, mon
père, mais vous partagez tous les deux certains intérêts; peut- être qu'il t'aimera." Il haussa les
épaules et regarda Astoria une fois de plus avant de convoquer Hermione en haut des marches d'un
rapide mouvement de la main. "Reste à l'écart, Astoria, si tu le peux."

Il se dirigea vers les portes et Hermione le suivit, essayant de ne pas établir de contact visuel avec
Astoria.

Alors qu'Hermione passait, Astoria parla à voix basse: "Il va te tuer."

Hermione se figea brièvement et Astoria continua. "Tu ne le savais pas ? Tu es morte - dès que ce
bébé sortira de ton ventre. Le Seigneur des Ténèbres veut ton cadavre. J'espère qu'il fera quelque
chose de mal avec."

"Astoria, n'ai-je pas dis quelque chose il y a quelques mois à propos de parler à la Sang-de-Bourbe
?" Drago sortit dangereusement de l'embrasure de la porte.

Astoria pâlit et recula.

"Sang-de-Bourbe," la voix de Drago était tranchante comme une lame. "Viens avant que je te
traîne."

Hermione continua vers Drago, sentant les yeux d'Astoria dans son dos.
Quand ils entrèrent dans sa chambre, Hermione prit une profonde inspiration et se retourna,
croisant les bras étroitement autour d'elle. "Dis-moi tout le plan. J'ai besoin de savoir - j'ai besoin
que tu me dise tout le plan."

Drago ferma fermement la porte et se tenait devant. Ses yeux calculaient alors qu'il la regardait. Au
bout d'un moment, il baissa les yeux et redressa ses menottes.

"En supposant que Severus n'arrive pas en retard, tu partiras avant la célébration de l'anniversaire.
Cela déstabilisera les choses plus rapidement si je ne me présente pas pendant l'événement. Il veut
une démonstration de force; le Seigneur des Ténèbres aura du mal à excuser mon absence." Il fit un
signe de la main dédaigneux. "Mais - c'est tout à fait hors de propos. Une fois tes menottes
enlevées, toi et Severus vous envolerez immédiatement pour le Danemark. Il connaît l'emplacement
du refuge. Lorsque tu auras pris le portoloin, il reviendra. Si les choses se passent comme prévu, sa
disparition sera passée inaperçue et il restera en place aussi longtemps qu'il le pourra."

Hermione trembla. "Et toi ?" Elle avait l'impression d'être écrasée à mort. "Après mon départ, que
t'arrive-t-il exactement ?"

Sa bouche se courba en un mince sourire. "Je vais m'assurer que personne ne remarque que Severus
a disparu depuis une demi-journée. Je ferais semblant d'avoir essayé de m’enfuir avec toi, et je
laisserai un autre Mangemort être trouver, qui sera supposé être la partie secondaire impliquée." Il
soupira. "C'était censé être Montague, étant donné sa fascination connue pour toi. Mais il y a
d'autres options que j'ai en tête maintenant." Il haussa les épaules. "C'est un détail mineur de toute
façon."

"Que t'arrive-t-il ?" répéta nouveau Hermione.

Il croisa son regard sérieusement. "Je ne serai pas capturé, si c'est ce qui te préoccupe. J'ai trop
d'informations pour risquer d'être interrogé."

Il baissa les yeux et sembla inspecter le vernis sur les orteils de ses chaussures. "Ne t'inquiète pas.
Ce sera rapide." Il leva les yeux vers elle avec un léger sourire. "Je suis plutôt doué pour le faire
vite."

La bouche d'Hermione se tordit, et elle se détourna et se dirigea vers la fenêtre.

Elle avait pensé qu'elle était à court de larmes pendant son emprisonnement sous Poudlard, mais
maintenant elle se retrouvait constamment à les combattre.

Elle pouvait le sentir marcher derrière elle jusqu'à ce que sa robe frôle la sienne. Elle pressa sa main
contre la fenêtre et regarda désespérément le domaine.

C'était une cage. Le ciel ouvert et les collines étaient une illusion de liberté. Depuis tout ce temps
où elle l'avait connu et avait été sa prisonnière, il était plus enchaîné à cet endroit qu'elle ne l'était.

"Je ne veux pas que tu meurs, Drago."

Sa main gauche glissa autour de sa taille et reposa contre son bas-ventre. Elle pressa ses lèvres l'une
contre l'autre, mais sa mâchoire tremblait toujours.

"Drago-" Sa bouche se tordit et ses pommettes étaient creuses et douloureuses. Il y avait un


sentiment de désespoir ratatiné dans sa poitrine. Elle laissa tomber son front contre le verre froid,
"Ne... ne... je ne veux pas que tu meurs..."

"Je le sais."

Il passa son autre bras autour de ses épaules et elle pressa sa joue contre le dos de sa main.

Elle agrippa la main sur son abdomen, et ils restèrent silencieux jusqu'à ce qu'il soupire et se
redresse. "Je dois y aller. Avec Astoria ici aussi, il ne faut pas prendre de risque supplémentaire."

Hermione baissa les yeux sur le sol et acquiesça. Sa gorge se serra de culpabilité. Ils avaient eu
moins d'un mois, et elle l'avait passé à faire des recherches. Maintenant, le peu de temps restant
était écourté.

Il retira ses mains et elle le sentit disparaître.

Il venu aussi cette nuit-là. Une fois les lumières du Manoir éteintes, il apparut dans sa chambre.

"Eh bien, mon père et Astoria se sont rencontrés." Il roula sa mâchoire en retirant sa robe formelle
extérieure. "Il l'aime encore moins que ce à quoi je m'attendais. Je suppose que ce serait plus
malheureux s'ils semblaient s'aimer, mais l'antagonisme lors du dîner a été fastidieux en quelques
minutes."

Le coin de sa bouche se souleva pendant un moment avant que son expression ne se referme.

"Tu es sûr de pouvoir venir ici maintenant ?" demanda-t-elle après un moment.

Il acquiesça. "Je saurai s'ils viennent à ma porte. Il est plus probable que mon père veuille boire en
ma compagnie qu'Astoria souhaite partager mon lit." Il s'asseya sur le bord du matelas.

Hermione sursauta légèrement et baissa les yeux sur ses mains. Le retour d'Astoria au Manoir avais
mis un certain accent sur la présence de Drago à côté d'Hermione au lit.

Il était marié. Il avait une femme.

Pourtant, il était ici dans le lit d'Hermione parce qu'elle était... sa maîtresse.

Ou son esclave sexuelle. C'était sa fonction prévue, en tant que mère porteuse et esclave sexuelle.

Au mépris de son emprisonnement, elle était toujours catégoriquement sa maîtresse.

Elle leva les yeux pour trouver Drago en train de l'étudier et se força à sourire. "Non, je suppose
qu'elle ne le fera pas."

Ils dormaient face à face. Il la tenait presque écrasée contre sa poitrine, et elle pouvait sentir son
cœur battre contre sa joue.

Il s'asseya au milieu de la nuit.

"Mon père erre dans le Manoir," fut tout ce qu'il dit avant de transplaner sans un bruit.

Il ne réapparut qu'après le déjeuner pour «promener» Hermione. Il était visiblement tendu et ne


faisait aucun effort pour converser pendant qu'ils se promenaient dans les jardins. Il y avait un
sentiment supplémentaire de terreur assis au bas de son estomac alors qu'ils marchaient parmi les
roses en fleurs. Il continua de scruter leur environnement et de regarder le Manoir, comme s'il
s'attendait à ce qu'une explosion en émane à tout moment.

"Drago !" La voix tranchante d'Astoria traversa l'air.

Le coin de la bouche de Drago se tordit alors qu'il se tournait pour rencontrer sa femme qui
s'approchait.

Astoria avait le visage pâle, mais le creux de ses joues était taché de rouge. Elle pris d'assaut les lits
de jardin. Elle était impeccablement vêtue de robes vert pâle éclaboussées de détails écarlates. En
se rapprochant, Hermione remarqua que l'ourlet et ses chaussures étaient également rouge écarlate.

"Drago - Drago - c'est – inacceptable !" Astoria semblait au bord des larmes et presque à court de
mots. "Intolérable. Obscène. Je n'ai même pas..."

Quand elle fut à quelques mètres, Hermione réalisa que les robes d'Astoria n'étaient pas détaillées
de rouge, elles étaient éclaboussées et tachées.

Comme si elle était entrée dans une mare de sang.

"Qu'y a-t-il, Astoria ?" Drago posa la question d'une voix traînante.

Elle resta debout devant Draco pendant plusieurs secondes, déglutissant visiblement. Elle baissa les
yeux sur ses robes et se tourna vers lui.

"Ton père doit partir. Il ne peut pas rester ici." Elle s'étrangla. "Il - il - il-"

Elle fit un geste vers elle-même. "Le domaine entier est couvert de sang. Il y avait des choses
suspendues au lustre - des intestins, je pense. C'est sur les portraits et toutes les orchidées que j'ai
ramenées de France, et mes nouvelles robes ! Toute la pièce est en ruine. Mme Thicknesse était
censée venir prendre le thé avec ses filles et plusieurs autres dames en train de planifier la
célébration - maintenant je vais devoir annuler car la majeure partie de la maison est tachée de sang
et Bobbin dit qu'il y a des cadavres entassés près de la porte. Fais-le partir."

Hermione était à peine dans les autres ailes du Manoir depuis l'arrivée de Lucius; elle n'avait
aucune idée si ce que disait Astoria était vrai ou si elle exagérait.

Elle était certaine que Drago avait ajouté des protections dans sa chambre après le jour où Lucius
avait ramené le centaure. Elle n'entendait plus aucun bruit à travers les portes ou les fenêtres. Elle
avait vu des marques de sang tachées de sang dehors de temps en temps quand Drago et elle
marchaient, mais une fois à l'intérieur des murs de sa chambre, elle était presque inconsciente du
monde extérieur.

Il soupira et redressa sa robe. "Astoria, c'est traditionnel pour lui de vivre sur le domaine. Il a une
aile privée du Manoir."

Astoria jeta ses mains en l'air. "Il n'utilise pas son aile ! Il utilise les portes principales et l'entrée
principale. Il y a du sang partout sur le gravier. J'ai fait remplacer tout ça par les elfes ce matin, et
c'est déjà recouvert à nouveau. Le Manoir ressemble à un abattoir."

Drago hocha la tête, son expression impassible. "Je connais l'état du Manoir. Il y a des raisons pour
lesquelles je ne t’ai pas demandé de revenir pour la célébration. Si tu insistes pour y assister, il y a
d'autres propriétés en Grande-Bretagne que tu peux occuper pendant les prochains jours."

Astoria regarda Drago, les yeux écarquillés et incrédules. "Sais-tu combien les gens vont parler si je
reçois des invités ailleurs qu’au Manoir Malefoy ?"

Drago haussa un sourcil et croisa froidement son regard. "Je ne t'ai pas demandé de venir, Astoria.
Il est en Angleterre sur les ordres du Seigneur des Ténèbres. Tu es ici sur un coup de tête.
T’attendais-tu à ce que je m'en remette à tes préférences ?"

Astoria commença à répondre, mais avant qu'elle ne puisse parler-

"Mais que vois-je ? Toute ma famille réunie en un seul endroit. Comme c'est joyeux." Lucius s'était
apparemment matérialisé de nulle part.

Astoria recula vers Drago, qui s'éloigna d'elle pour se placer entre le champ de vision de son père et
Hermione. Le mouvement était léger, comme s'il se tournait simplement pour voir Lucius, mais
Hermione était presque cachée après avoir changé sa position.

"Père, Astoria est consternée par l'état du Manoir."

"Vraiment ?" Lucius roucoula le mot comme s'il parlait à un petit enfant. "Je pensais que c'était une
amélioration considérable par rapport au minimalisme stérile auquel elle semble si attachée."

Astoria était visible à la droite de Drago, et Hermione la vit pâle. Ses mains se déplacèrent
défensivement vers son ventre, puis s'arrêtèrent alors qu'elle les enroulait en poings à ses côtés.

"Je veux que vous partiez," déclara-t-elle d'une voix aiguë. Ses boucles d'oreilles tremblaient, mais
elle leva le menton. "Je veux que vous quittiez le domaine."

Lucius haussa un sourcil et la regarda de son nez. "En effet. Tu as l'intention de me bannir de mon
propre domaine ?"

"Ce n'est pas votre propriété, c'est celle de Drago. C'est à moi. Je suis la Maîtresse du Manoir
Malefoy, et vous êtes un hôte qui a abusé de son accueil."

"Tu es la Maîtresse de ce Manoir ?" Lucius ronronna à voix basse. "Ma femme était la Maîtresse du
Manoir Malefoy ; je ne suis pas sûr que la magie puisse tolérer un remplacement aussi insuffisant."

Astoria rougit, le creux de ses joues devenant écarlate alors que ses dents clignotaient avec colère.
"Peu importe ce que vous pensez. Le Seigneur des Ténèbres m'a choisis. Drago m'a épousé. Je suis
la Maîtresse du Manoir Malefoy. Vous n'êtes pas celui qui décide. J'ai fait tout ce qui m'a été
demandé. J'ai vécu, seule, dans cette horrible maison, j'ai remplis tous les rôles attendus, j'ai fait
tout ce qui m'as été demandé, je ne me suis jamais plainte - même quand j'étais prise pour acquise,
puis mise de côté et ignorée-" Astoria était au bord des larmes "J’ai joué mon rôle sans un mot de
plaintes parce que..."

"Tu aimes continuer, n'est-ce pas ?" Lucius se moqua d'Astoria. "Peut-être que nous ferions plus
attention à toi si tu étais plus calme. Je n'ai pas entendu un son de la Sang-de-Bourbe depuis mon
arrivée."

La main de Drago se tordit lentement vers Hermione.

"Sortez de ce domaine !" Astoria faillit hurler. "Partez. Partez ! Par-"


Soudainement une fine ligne d'écarlate fleurissa sur la peau pâle du cou d'Astoria.

Hermione regarda, les yeux écarquillés d'horreur. Une sorte de son haletant et gutural sortit de la
gorge d'Astoria alors que sa tête basculait de ses épaules et que son corps s'effondrait au sol.

Lucius regarda le cadavre frais à ses pieds, et ses sourcils s'arquèrent avec approbation. "Tu es
beaucoup plus calme maintenant," dit-il, se penchant et penchant la tête vers le visage d'Astoria où
il gisait dans le gravier blanc. Son expression était devenue molle et vide.

Lucius agita un doigt vers elle. "Reste comme ça et, avec le temps, peut-être que mon opinion sur
toi s'améliorera."

Hermione regarda Drago en état de choc.

Lucius se redressa, soupira et inclina la tête en arrière au soleil. "Le domaine se sent déjà mieux
maintenant. Mon père disait qu'il n'y avait rien de tel que du sang frais pour fertiliser les roses."

"Tu viens de tuer ma femme, Père," s'exclama Drago. Hermione ne pouvait pas voir son visage,
mais sa voix était incrédule.

"J’en suis conscient." Lucius renifla et regarda Drago du coin de l'œil. "Ne te donnes pas la peine
d'essayer de me convaincre qu'elle te manqueras. Elle était insipide et indiscrète. Tu peux
maintenant épouser une femme capable de produire un héritier. T’ai-je déjà parlé de la ravissante
jeune sorcière que j'ai rencontrée en Bulgarie l'hiver dernier ? Sang-pur. Seulement seize ans, mais
elle sera majeure une fois que ta période de deuil obligatoire sera écoulée. Ensuite, nous ne serons
plus obligés de souiller notre ligne en faisant défiler des Sang-de-Bourbe dans le Manoir comme
des prostituées."

Les doigts de Drago se contractèrent et ses épaules se raidirent. "Tu réalises que j'aurais besoin
d'une autorisation pour me remarier."

"En effet. Quelque chose de plus facile à obtenir lorsque tu n'as pas déjà une femme et une mère
porteuse sous la main. Dans six mois, lorsque le Seigneur des Ténèbres aura l'information qu'il
désire et que la Sang-de-Bourbe sera morte, les choses seront différentes. Quelqu'un doit s'inquiéter
pour l'avenir, étant donné que tu refuses de le faire."

Drago secoua la tête et passa une main dans ses cheveux. "Tu ne peux pas t’attendre à ce que cela
reste impuni. Le Seigneur des Ténèbres exige qu'il approuve personnellement le meurtre de tous les
membres des Vingt-Huit Sacrés avant leur exécution."

Le sang d'Astoria coulait sur le sol vers les chaussures de Drago. Il agita sa baguette et le fit
disparaître.

Lucius fit tourner sa baguette paresseusement dans ses doigts. "Je doute que le Seigneur des
Ténèbres pleure la perte d'une sorcière infertile, quel que soit son pedigree. Ta valeur et la mienne
restent considérablement supérieures à la sienne. Une fois qu'il entendra à quel point elle parlait
sans cesse, je m'attends à ce que je descende assez légèrement."

Lucius s'agenouilla facilement et arracha la tête d'Astoria du sol avant d'attraper le bras de son
cadavre.
"Ne t'inquiètes pas. Je vais assurer le Seigneur des Ténèbres que tu es profondément affligé par
mon impulsivité. Tu peux espérer le contraire, mais je te conseille d'attendre mon retour dans
l'heure. Si tu es toujours mon fils obéissant, tu seras peut-être assez bon pour avoir une potion anti-
douleur prête pour moi."

Sans un autre mot, Lucius transplana, emmenant le cadavre d'Astoria avec lui.

Drago resta debout à regarder le gravier taché de sang pendant plusieurs secondes avant de se
tourner pour regarder Hermione. Son expression était masquée.

Hermione le fixa pendant plusieurs secondes, étudiant ses yeux. Sa poitrine commençait à lui faire
mal. Elle prit une profonde inspiration avant de parler. "Tu avais prévu ça."

Il ne réagit pas pendant un moment, puis le coin de sa bouche se recroquevilla. "Intelligente."

Hermione ne lui rendit pas son sourire.

Après un moment, ses yeux brillèrent, son expression se durcissant alors qu'il détournait le regard.
"À quoi t’attendais-tu, Granger ? Tu ne peux pas être surprise." Il se moqua et ses narines
s'évasèrent. "Elle t’as attaqué. Elle a essayé de te crever les yeux."

Sa gorge lui faisait mal, et elle sursauta en se souvenant de la sensation de la baguette d'Astoria
s'enfonçant dans son globe oculaire et de sa terreur totale quand elle pensait qu'elle serait aveuglée.
"Je ne l’ai pas oublié."

Drago eut un petit rire. "Je l'aurais tuée plus tôt, mais ça détournait les soupçons d'avoir une jolie
femme au Manoir. Vivre ici seul avec toi pendant tant de mois aurait pu attirer l'attention. C'est la
seule raison pour laquelle je l'ai laissée vivre."

"Je déteste quand tu tues des gens à cause de moi," répondit-elle en se retournant brusquement dans
le gravier pour qu'il s'écrase sous ses pieds. Elle regarda le sol taché de sang, sa bouche se tordant.
"Je déteste ça. J'ai toujours détesté ça. Il y a tellement plus pour toi, mais parfois j'ai l'impression
que tout ce que je fais c’est de faire ressortir le pire en toi. Tu n’irais jamais aussi loin sans moi. Tu
ne serais pas comme ça. Je t’ai fait ça."

Drago resta silencieux pendant plusieurs secondes et il soupira. "Tu as raison. Je n'imagine que je le
ferais pas."

Hermione pressa sa main contre son sternum. Sa tête était légère et creuse, et sa poitrine lui faisait
mal comme si elle avait été frappée, comme si ses os étaient brisés et que leurs éclats la coupaient
lentement à mort.

"J'avais tant de rêves pour nous," déclara-t-elle, la voix épaisse. "Quand je m'inquiétais pour toi,
quand je faisais des choses que je ne voulais pas faire, quand la guerre me paraissait si lourde, je
pensais que je finirais par m'échapper, je me disais: un jour tu va t'enfuir avec lui. Vous irez dans un
endroit calme. Vous ne demanderez pas grand-chose, juste toi et lui et cela suffira. C'est ce que je
me disais. Je voulais voir comment tu serais loin de la guerre. J'ai pensé - peut-être que nous le
saurions ensemble. Qui nous pourrions être sans la guerre."

Elle sourit amèrement. "Je suppose qu'à la fin, je suis juste comme Harry et Ron. Je m'attends à ce
que l'univers finisse par céder un peu. Je pensais que nous nous méritions. Je pensais que nous
avions tous les deux suffisamment souffert pour nous avoir l'un l'autre."
Drago était silencieux.

Elle regarda vers le Manoir. "Je veux retourner dans ma chambre maintenant. Je n'ai presque plus
de temps, je ne veux pas le passer dans cette roseraie debout dans le sang de ta femme."

Elle commença à marcher vers la maison et se figea, sa gorge se referma lorsqu'elle réalisa qu'elle
ne pourrait plus voir Drago. Elle se retourna brusquement et se leva, le regardant pendant plusieurs
secondes tandis que sa poitrine se contractait.

Elle se sentait vide. Elle s'était déversée en lui et il ne lui restait plus qu'une coquille.

"Comment suis-je censé faire ça sans toi ?" Sa voix trembla. Elle leva les mains et les laissa tomber
mollement à ses côtés. "Je ne peux même pas sortir dehors par moi-même. Quel est même l'intérêt
de m'échapper ? Je pourrais avoir une crise si je dois partir sans toi."

L'expression de Drago était réservée, mais ses yeux vacillèrent et la ligne de sa bouche se tendit.
"Tu retrouveras ton Occlumencie, ça devrait t’aider."

Hermione le fixa.

Il détourna les yeux. "J'aurais une potion de sommeil sans rêve que tu pourras prendre, si
nécessaire. Severus est conscient de ton agoraphobie, et il est équipé en conséquence. Vous
partagerez un cheval. C'est quelqu'un en qui tu as confiance."

Hermione relâcha un souffle violent et colérique. "Pourquoi es-tu si résigné à mourir ? Même au
début, lorsque tu avais fait ton offre à l'Ordre, tu avais toujours eu l'intention de mourir comme si
cela importait peu à personne. Pourquoi es-tu toujours comme ça ? Maintenant..." sa voix se brisa,
"que tu comptes ?"

Drago soupira et sa bouche se tordit brièvement alors qu'il rencontrait ses yeux. Il serra la mâchoire
et détourna les yeux, ses lèvres tremblantes. "Je n'avais personne, Granger. Après la mort de ma
mère, je n'avais personne. Ma vie a été bouleversée quand je suis rentré chez moi après ma
cinquième année. Tout ce que j'ai fait par la suite, c'était d'essayer de ne pas perdre les pièces
restantes que j'avais. Une fois qu'elle est morte, cela n'avait plus d'importance. La vengeance était
tout ce que je pouvais faire pour compenser, et ça n'avait d'importance pour personne–"

Il baissa les yeux.

"Pas avant ton arrivée." Il avait l'air presque amer. Il rencontra ses yeux et traversa le gravier taché
de sang vers elle. "Je n'ai pas fait de plans après la guerre. Potter n'allait jamais gagner, je l'ai
toujours su. Tomber amoureux de toi n'a pas changé ça - c'est juste - c'est juste-" il lâcha une
profonde inspiration et baissa les yeux, sa voix devenant plus silencieuse. "Cela n'a fait qu'empirer
le fait de le savoir."

Sa gorge se plongea alors qu'il déglutissait et la fixait, et sa bouche se courbait en un sourire


nostalgique. "J'ai... adoré la façon dont tu croyais en l'avenir, même si tu ne t’attendais pas à en
faire partie. Comment tu as insisté pour que nous défions l'inévitable d'une manière ou d'une autre.
Vous, les Gryffondors, vous êtes de tels idéalistes - je n'en avais jamais compris l'attrait avant toi."
Il tendit la main et attrapa une boucle avec ses doigts. "La façon dont tu pensais que nous serions
toujours ensemble, et tu as parlé de fuir presque jusqu'à la fin. J'aurais fait n'importe quoi pour te
donner ce que tu voulais, mais..." Il eut un petit rire et secoua la tête alors que sa main s'éloignait
d'elle. "Je ne sais pas comment faire. Ce n'est pas faute d'avoir essayer, Granger. Je suis à court
d’idées."

Hermione prit une petite inspiration. La chaleur estivale avait mélangé l'odeur cuivrée du sang avec
l'odeur mielleuse des roses en fleurs. Lorsque l'odeur la frappa, sa langue se glissa et une vague de
désespoir nauséabond remonta dans sa gorge. Elle pressa le dos de sa main contre son nez et se
détourna.

"Je veux rentrer à l'intérieur, dit-elle après avoir chassé son envie de vomir.

Drago lui prit la main et elle le laissa tranquillement la ramener au Manoir.

Peu de temps après leur arrivée dans sa chambre, Drago fut convoqué. Il invoqua sa robe de
Mangemort et disparut sans un mot. Il n'est pas revenu pendant des heures.

Quelque chose n'allait pas.

Hermione appela Topsy, qui apparut et l'informa que Lucius n'était pas revenu non plus. Hermione
faisait les cent pas dans sa chambre en examinant les possibilités: Voldemort était bouleversé par la
mort d'Astoria, Voldemort avait utilisé la Légilimencie sur Lucius et avait remarqué quelque chose
qui avait trahi Drago, quelque chose d'autre s'était mal passé qu'Hermione était trop inconsciente
pour le deviner.

Elle planait à la porte, mais il ne servait à rien de sortir.

Elle ne pouvait rien faire.

Elle continua à attendre.

Elle se tenait près de la fenêtre quand sa nuque lui piqua. Elle se retourna.

Drago se tenait au milieu de la pièce, retirant son masque.

Il avait une expression illisible sur son visage, comme s'il était choqué et dévasté.

Ses cheveux, sa peau et ses yeux ressortaient nettement dans la pièce sombre, ce qui le rendait
presque lumineux. Il la fixa pendant plusieurs secondes.

"Le Seigneur des Ténèbres vient de recevoir un mot - la Roumanie a rompu son alliance avec le
Seigneur des Ténèbres. Ils ont fait sauter le gouvernement et tué les émissaires du Seigneur des
Ténèbres, y compris Severus."
Chapter 70

Drago détourna les yeux et secoua la tête. "Quel est l'intérêt de la Légilimencie si tu ne l'utilises pas
pour empêcher quelqu'un de te tuer ?" Il se moqua, le son dur et en colère au fond de sa gorge. "Il a
survécu en tant qu'espion à deux guerres de Sorciers avant d'être tué par un clan de vampires
insurgés."

Hermione pouvait sentir la rage froide commencer à émaner de lui.

Elle déglutit. La nouvelle ressemblait à une commotion cérébrale. Après des jours à redouter
l'arrivée de Severus, à la considérer comme acquise d'avance, son absence soudaine ressemblait à
un changement sismique. Tout avait été jeté en l'air, et on ne savait pas comment cela atterrirait.

"Est-il confirmé qu'il est mort ? Il aurait pu s'échapper."

Drago la regarda et hocha lentement la tête. "C'est confirmé. Ils ont renvoyé les corps avec un
message: «Le sang des serviteurs du Seigneur des Ténèbres alimentera la révolution.» Son cadavre
était vidé. J'ai personnellement confirmé que c'était lui."

Drago poussa un profond soupir et commença à retirer sa robe de Mangemort. "Le reste de l'Europe
de l'Est devrait emboîter le pas dans les prochains jours. C'est..." Draco renifla, "c'est
l'effondrement que nous avons orchestré, nous espérions juste qu'ils attendraient jusqu'en juillet.
Severus avait affirmé qu'il avait tout sous contrôle." Il ricana. "Putain d'idiot."

Les derniers mots étaient à moitié grognés.

Hermione déglutit et se força à respirer. Son estomac avait l'impression qu'il y avait un poids si
douloureux qu'elle avait envie de se retourner et de vomir. Elle allait mourir. Elle, le bébé et Drago
allaient tous mourir.

Severus avait été la pièce essentielle. Il avait été son dernier espoir. Elle avait pensé qu'il l'aiderait
peut-être à trouver un moyen de sauver Drago. Elle lui avait dit avant de partir pour le Sussex
qu'elle avait besoin de Drago pour vivre. Il devait savoir qu'elle n'allait pas s'envoler tranquillement
pendant que Drago partirait se suicider. Elle avait mentalement répété un discours le suppliant: «Je
vous l'ai dis, j'ai besoin de Drago. Je ferais tout. Tout ce qu'il faut. Tout ce que vous voulez. Aidez-
moi, s'il vous plaît. Aidez-moi, s'il vous plaît. Si je le perds, je mourrais d'un cœur brisé. Je ferais
tout ce que vous demanderez si vous m'aidez à le sauver.»

Elle s'était accrochée à l'idée que Severus pouvait avoir des idées qu'elle et Drago n'avaient pas
envisagées.

Sans lui, elle sentit soudain la dernière petite lueur d'espoir s'échapper. C'était comme si un trou
noir s'était ouvert sous ses pieds, avalant non seulement son espoir désespéré pour la survie de
Drago, mais aussi le sien et celui de leur bébé.

Drago avait l'air d'être au bord de la dépression. Il inspira brusquement entre ses dents et passa une
main dans ses cheveux avant de donner un coup de pied à ses robes à travers la pièce.

Sa main se tourna vers lui. Elle avait l'impression qu'elle allait s'évanouir.
Elle tendit la main et le toucha légèrement sur le bras. Il la regarda fixement et il avait l'air si
fatigué.

"C'est... tout va bien, Drago," dit-elle, rencontrant ses yeux. Sa voix menaçait de vaciller, mais elle
la força à rester stable. "Tout va bien," répéta-elle à nouveau.

Ne fais rien d'autre.

Sa poitrine se contracta et ses doigts agrippèrent sa manche. "Tu as fais tout ce que tu pouvais. Plus
que quiconque n'aurait jamais dû demander."

Je préfère mourir dans tes bras.

Drago la regarda pendant un moment avant que ses yeux ne se rétrécissent. "Tu pars toujours."

Hermione le regarda d'un air absent.

Il tendit la main et ses doigts effleurèrent sa joue. "Je peux toujours te faire sortir. Severus était
l'option la plus sûre, mais il existe d'autres options. Je ne voulais pas que tu penses que tu ne
t’échapperais plus maintenant."

Hermione agrippait toujours sa manche. Il posa sa main sur la sienne. "Ce ne sera pas aussi bien.
C'est plus long, et ce sera un voyage plus difficile pour toi," son expression était inquiète, "surtout
enceinte. Ginny reviendra en Grande-Bretagne et t’emmèneras."

Avant qu'Hermione ne puisse réagir, il cria. "Topsy !"

Elle apparut instantanément dans la pièce.

"Topsy, Severus est mort." déclara-t-il d'un ton neutre. La rage était partie. Il était froid et attentif,
de retour en mission.

Une option avait été éliminée. Il était passé à la suivante. Sans hésitation. Inflexible. Poussé à
réussir.

Severus avait été un mécanisme pour obtenir ce qu'il voulait.

"Granger quittera l'Europe par la route que Kreattur et moi avons établie ce printemps. Toi et
Kreattur partirez tous les deux ce soir pour la maison sûre de Ginny. À votre arrivée, tu t’occuperas
de James pendant que Kreattur ramènera Ginny. Tout ce dont vous aurez besoin pour le voyage se
trouve dans la maison sûre de Whitecroft. Je vais t'envoyer un mot, elle t'attendra."

Topsy leva les yeux vers Drago puis croisa les bras obstinément. "Si Topsy y va, qui s'occuper de la
Miss ?"

Drago réfléchissa un moment. "Bobbin. Bobbin prendra soin d'elle pendant que tu seras avec
James."

Topsy secoua la tête. "La Miss ne connaît même pas Bobbin, elle ne connaît que Topsy. Bobbin
connaît les bébés, Bobbin ne sait rien des sorcières enceintes. Topsy restera."

Drago poussa un long soupir douloureux en fixant Topsy, dont le menton n'était que légèrement
plus haut que ses genoux. "Bobbin pourrait prendre soin de James à court terme, mais si l'évasion
ne se déroule pas comme prévu, tu prendras soin de lui dans un avenir prévisible. Bobbin n'en est
pas capable."

Topsy commença à ouvrir la bouche, mais Drago haussa un sourcil ostensiblement et continua. "Je
suis conscient que ce n'est pas idéal, mais Ginny te fait confiance avec James. Je ne peux pas la
laisser hésiter ou nous retarder parce que j'ai envoyé une elfe de maison qu'elle ne connaît pas."

"Mais-"

L'expression de Drago devenue glaciale. "Topsy, je ne t’ai pas appelée pour te consulter. Tu iras
prendre soin de James. C'est un ordre. Si tout se passe bien, tu reverras Granger dans le mois. Vas-y
maintenant."

Topsy resta un moment debout alors qu'elle regardait Drago, puis elle cligna des yeux et ses
énormes yeux se remplirent de larmes. "Et quand Topsy reverra-t-elle Maître Drago ?"

Drago la regarda fixement pendant un moment, et sa gorge plongea alors qu'il pressait ses lèvres en
une ligne plate. "Ne fais pas ça, Topsy. Ça a toujours été le plan."

Topsy secoua la tête et tapa du pied.

"Vous ne dites même pas au revoir. Vous ne faites que renvoyer Topsy." Une énorme larme glissa le
long du nez de Topsy et éclaboussa le sol. "Topsy devait rester jusqu'au bout. Vous l’aviez promis."

Drago la regarda, ses yeux scintillant pendant un moment avant de devenir silex et que son
expression se durcisse. "Ce n'est pas une option maintenant. Topsy, c’est un ordre de ton maître."

Topsy ne bougea pas. Elle n'arrêtait pas de regarder Drago, et plusieurs autres larmes
éclaboussèrent le sol.

"Topsy, vas-y maintenant." Sa voix était froide et ferme, et Hermione sentit la magie dans l'air.

Les yeux de Topsy s'écarquillèrent d'horreur et elle tendit la main vers lui. "Non ! S'il vous plaît.
Maître Drago..."

Elle disparut avant d'avoir fini de parler.

Drago regarda l'espace vide pendant un moment avant de se détourner. Il soupira et sembla
soudainement si épuisé. Hermione pensa qu'il pourrait faire un malaise.

Elle était perdue. L'expression d'horreur désespérée de Topsy se sentait marquée dans ses yeux.

"Tu aurais dû la laisser te dire au revoir," dit-elle finalement.

Drago acquiesça faiblement. "Je ne sais pas comment faire ça."

Il soupira et roula la mâchoire. "Tu pourras lui dire que je suis désolé quand tu la reverras."

Il semblait considérer l'affaire comme close.

Hermione ressentit une sorte de rage hystérique grandissante. "Elle a aidé à t’élever. Si elle pensait
qu'elle allait être avec toi jusqu'à la fin, tu aurais dû au moins lui donner une chance de te dire au
revoir. Tu ne peux pas - tu ne peux pas simplement utiliser les gens comme s'ils étaient des outils
pour obtenir ce que tu veux et les forcer à partir si leurs émotions te dérange."

Drago la regarda brusquement, une irritation visible dans ses yeux argentés. "Ma vie entière est
composée de retombées émotionnelles." Il avait l'air sauvage. "Je n'ai plus la capacité d'en gérer
plus à présent."

Hermione pressa ses lèvres l'une contre l'autre, mais elles se tordirent. "Est-ce que c'est ce que tu
vas me faire aussi - quand ce sera à mon tour de partir ?"

Les yeux de Draco brillèrent. "Non. Même si ce serait plus approprié. Nous n'avons jamais été trop
doué pour les adieux, si je me souviens bien."

Elle baissa les yeux et s'agita avec ses mains. "Tu aurais dû la laisser te dire au revoir. Quelques
minutes de plus n'auraient pas fait de mal. Maintenant, elle va se sentir..."

"Je suis conscient de ce que ça fait de perdre quelqu'un sans dire au revoir, Granger !" Ses jointures
étaient blanches et sa mâchoire se serra alors qu'il grognait les mots.

C'était comme recevoir un coup de pied dans l'estomac. Elle se sentit pâle.

Les yeux de Drago brûlèrent alors qu'il la fixait avec toute sa rage amère. Puis il cligna des yeux, et
les émotions disparurent derrière ses murs d'Occlumencie.

"Pardon. Je suis désolé. Juste - dis-lui que je suis désolé," se reprit-il d'une voix sacadée.

Hermione déglutit amèrement en hochant la tête. Elle baissa les yeux sur ses mains, essayant de
penser à autre chose dont parler.

"Je ne savais pas que tu étais en contact avec Ginny," dit-elle finalement.

Drago haussa les épaules et parut soulagé par le changement de sujet. "Pas beaucoup. J'avais
l'habitude de lui rendre visite à l'occasion, principalement pour m'assurer qu'elle n'avait pas essayé
de s'enfuir." Il haussa un sourcil. "Elle a essayé de me trancher la gorge avec un couteau à steak
quand je lui ai dit que l'Ordre avait perdu." Il lança à Hermione un regard pointu. "Chose assez
choquante, il était plutôt difficile de lui faire croire que je la gardais enfermée dans une maison sûre
pour sa protection."

Les yeux d'Hermione se détournèrent. Elle n'avait pas pensé à quel point la situation aurait été
difficile pour Drago d'être celui qui informait Ginny que la guerre avait été perdue et que toute sa
famille avait été tuée. Ou comment il aurait réussi à la convaincre qu'il était digne de confiance.

"Une fois que le Seigneur des Ténèbres m'a empêché de quitter la Grande-Bretagne sans
permission, nous avons principalement utilisé un parchemin avec un charme protéiforme pour des
communications occasionnelles. Topsy était avec elle, l'aidant à prendre soin de James jusqu'à ce
que tu me sois attribué. Ginny était consciente que tu avais finalement été retrouvée et que le plan
était que tu la rejoigne. Je lui ai envoyé des mises à jour de temps en temps sur ta perte de mémoire
et dans quel état tu étais, pour qu'elle sache à quoi s'attendre. Donc... elle est... consciente que tu es
tombée enceinte."

Drago baissa les yeux et redressa les boutons de manchette de sa chemise.


Hermione l'étudia un moment. "Quoi ?"

Draco leva les yeux de sa manche et son expression se ferma. "Eh bien, elle a été informée du
contexte dans lequel tu as été envoyé ici au Manoir, malheureusement elle - elle a supposé que
j'avais une plus grande capacité à détourner les instructions et à te protéger que moi. Elle a
seulement réalisé que ce n'était pas le cas lorsque je lui ai fait savoir que tu étais enceinte." Sa
mâchoire se contracta minutieusement. "Il suffit de dire que la tolérance à contrecœur qu'elle avait
développée pour moi jusque-là a définitivement disparut maintenant."

Il s'éclaircit la gorge. "Je n'avais pas prévu que le Seigneur des Ténèbres te connaisse lorsque
j'essayais de te faire sortir d'Europe. Mis à part le refuge au Danemark, la plupart des voies
d'évacuation en place n'étaient pas réalisables. J'ai utilisé Kreattur pour établir une route secondaire
portoloin que Ginny pourrait utiliser, mais elle n'a été achevée qu'à la fin du mois d'avril." Il pencha
la tête sur le côté. "Les avions Moldus étaient une idée que j'avais, mais le Premier ministre Moldu
a collaboré étroitement avec le Ministère. Te faire transformer avec du polynectar en tant que
Moldu était une option, mais pas une fois que tu étais enceinte, et il y avait des variables que je
n'aurais pas pu contrôler dans le monde Moldu..."

Il sembla brusquement se rendre compte qu'il s’écartait du sujet et se coupa. "Donc... les portoloins
étaient ce que je pouvais faire de mieux."

Hermione le regarda.

«Je dois dire que tu as fini par être assez cher, Granger.»

Il y avait une raison pour laquelle les voyages internationaux à portoloin étaient limités. Le
déplacement du portoloin intercontinental pouvait faire tomber un voyageur dans l'espace s'il était
mal calculé. Il y avait une expertise élaborée et spécialisée nécessaire pour la création
intercontinentale de portoloin, dans la mesure où la plupart étaient financés et possédés par le
gouvernement afin d'être abordables.

Hermione le savait car l'Ordre avait poursuivi l'idée d'obtenir un portoloin en Australie ou au
Canada afin d'évacuer les enfants et les réfugiés. Légalement acheté, il aurait utilisé un huitième du
coffre d'Harry. Sur le Marché Noir, le prix aurait facilement été doublé ou triplé.

éCe ne sera pas aussi introuvable que l'itinéraire avec Severus..." reprit Drago. Il avait attrapé sa
main dans la sienne, et l'un de ses doigts glissa le long de son poignet intérieur et se tordit à la
menotte verrouillé à cet endroit, "...tu devrais utiliser le temps supplémentaire pour reprendre du
poids et augmenter ton endurance."

Elle fronça les sourcils en le regardant. "Comment vas-tu enlever mes menottes sans Severus ?"

Drago eut un rire sec. "Les supprimer n'a jamais vraiment été un obstacle. La difficulté a toujours
été de te faire sortir de l'Europe en toute sécurité immédiatement après. Il y a beaucoup de
Mangemorts qui feront tout ce qu'on leur dira une fois trouvé le bon point de pression."

Hermione hocha la tête avec raideur. "Combien de temps... jusqu'à ce que Ginny vienne ?"

Drago fronça les sourcils puis en haussa un en calculant. "Les elfes de maison devront transplaner
vers le refuge par une série de sauts car ils ne peuvent pas utiliser de portoloins. Il faut plus d'une
semaine pour transplaner dans le refuge. Kreattur escortera Ginny et lui montrera l'itinéraire. C'est
une série de portoloins cachés plutôt qu'un seul. La marge d'erreur est plus petite lorsque la distance
est réduite. Elle arrivera probablement dans trois semaines, selon la façon dont elle gère les
voyages à portoloin."

Plus de temps, murmura le cœur désespéré et avide d'Hermione, mais à l'instant où cela lui vint à
l'esprit, la culpabilité la frappa.

Maintenant qu'elle ne le redoutait plus, la réalité de la mort de Severus la submergeait lentement.

Severus, son mentor. Son collègue. Une des rares personnes qu'elle considérait comme la
connaissant vraiment. Il avait été enchaîné à la guerre encore plus longtemps qu'Hermione et
Drago. Elle s'était souvent demandé quelle était la raison de son changement d'allégeance.

Quoi qu'il en soit, le secret était mort avec lui.

Drago se laissa tomber dans le fauteuil.

"Connaissais-tu bien Severus ?" elle demanda.

Il leva les yeux vers elle. Ses yeux étaient d'un gris froid, mais un mince sourire jouait au coin de sa
bouche. "Non. Il ne m'aimait pas."

Hermione baissa les yeux. "Je suis désolée."

"Quand il ne me donnait pas d'ordres, il passait la plupart de son temps à me dire que je ne méritais
pas que quelqu'un comme toi se soucie de moi; que tu valais dix fois mieux que moi." Il haussa un
sourcil. "Quand ce n'était pas Severus qui le disait, c'était Ginny; même si elle a placé le nombre un
peu plus haut."

La disponibilité de Drago se termina brusquement avec la mort de Severus. Il fut rappelé moins
d'une heure plus tard. Hermione ne le vit pas jusqu'à ce qu'il arrive brièvement l'après-midi suivant
pour présenter Hermione à la remplaçante de Topsy.

Bobbin était une elfe plus jeune. Hermione n'était pas sûre de l'âge des elfes, mais Topsy était
facilement plus âgé que Kreattur, et Bobbin semblait avoir à peu près l'âge que Dobby avait. Alors
qu'Hermione l'étudiait, elle réalisa qu'elle l'avait déjà vue. Bobbin était l'elfe qu'Astoria avait
envoyé quand elle était arrivée pour la première fois au Manoir.

Bobbin exécuta une faible révérence. "Bobbin fera de son mieux."

"Demande à Bobbin tout ce que tu veux. Elle est consciente des restrictions que tu as." L'esprit de
Drago était clairement ailleurs. Il partit sans un mot.

Hermione ne revit plus Drago pendant plus d'une journée.

Elle se força à manger même si cela aggrava ses nausées de stress.

Elle a recommencé à s'entraîner.

Un voyage plus long et plus difficile. Plusieurs portoloins pendant la grossesse.

Le guide de grossesse comprenait une longue section expliquant les risques du transport par
déplacement pendant la grossesse. Les portoloins étaient préférables au transplanage, mais l'une ou
l'autre des formes avait tendance à rendre les sorcières violemment malades et pouvait provoquer
des contractions ou un travail prématuré. Une potion pour calmer l'estomac et une dose de philtre
Calmant au préalable étaient fortement recommandées si l'utilisation d'un portoloin était nécessaire.

Hermione n'avait aucune idée de la façon dont elle gérerait le portoloin. Dans le pire des cas, le
portoloin à plusieurs reprises pourrait la mettre en travail prématuré.

Si elle perdait le bébé en s'échappant sans Drago, elle pensait qu'elle mourrait probablement.

Cela pourrait faire une différence si elle était moins fragile physiquement.

Elle commença avec des fentes et des étirements de base. Elle ne pouvait pas se pousser sur le sol
pour faire des pompes, mais elle se força à faire des répétitions régulières de tout ce qu'elle pouvait
gérer.

Trois semaines. Elle avait trois semaines pour trouver quelque chose de mieux que le nouveau plan
de Drago.

Elle avait juste besoin d'enlever sa Marque des Ténèbres. Si elle pouvait s'en débarrasser, il y aurait
de nombreuses méthodes d'évasion à leur disposition.

S'ils tuaient Voldemort, la Marque des Ténèbres disparaîtrait. Il en serait de même pour le seul
mécanisme existant pour retirer les menottes. Les menottes ont besoin des Marques des Ténèbres
pour activer le mécanisme de libération; sans Mangemorts marqués, toutes les personnes menottées
pourrait attendre des années avant qu'un moyen de remplacer ou de recréer la marque de Voldemort
ne soit inventé.

Cela pourrait cependant sauver Drago. Mais, Hermione ne savait pas comment s'y prendre. Drago
refusait de discuter de toute idée qui la mettrait en danger ou qui courait le risque que sa couverture
saute avant que ses menottes ne soient enlevées.

Elle ne savait même pas où se trouvait le château de Voldemort.

Si elle pouvait juste enlever la marque de Drago.

La célébration de l'anniversaire arriva et le Manoir resta silencieux. Hermione passa ses journée à
lire, à se ronger les ongles plus vite, et à faire des répétitions d'exercices quand elle se sentait si
anxieuse qu'elle pensait qu'elle pourrait commencer à paniquer. Drago était parti l'après-midi
précédent et n'était pas revenu, c'était tout ce que Bobbin savait.

Lucius était de retour au Manoir, apparemment pas en mauvais état pour avoir assassiné Astoria.

Hermione le savait parce que tôt le matin, elle l’avait vu debout sur le chemin devant sa fenêtre,
regardant l'aile Nord.

Elle s'était rapidement esquivée hors de vue.

Le jour de l'anniversaire se passa sans événement pour Hermione. Sa chambre était claustrophobe,
comme si elle suffoquait en l'attendant.

Au milieu de la nuit , Drago apparut brusquement dans la pièce à côté de sa porte.


Il traversa la pièce et faillit s'effondrer sur elle en enroulant ses bras autour de sa taille et en laissant
tomber son front sur son épaule.

La colonne vertébrale d'Hermione s'inclina légèrement alors qu'elle le tenait debout. La Magie
Noire dépensée qui pendait à lui était presque suffisante pour la faire bâillonner.

"Est-ce que tu vas bien ? Qu'est-ce qui ne va pas ? Quelque chose s'est-il passé ?" demanda-t-elle,
sa voix frénétique alors qu'elle passait ses doigts sur lui en essayant de trouver une blessure.

"Mmm je vais bien." Sa voix était étouffée dans ses robes. "Je suis juste fatigué."

Il leva la tête et se redressa alors qu'il la regardait. "C'était une longue journée."

"Assis-toi." Elle l'attira vers le lit et il s'assit lourdement sur le bord. Elle l’étudia. Il avait l'air
éreinté. "Qu'est-ce qui s’est passé ?"

Il la regarda, son expression était épuisée mais il y avait une sorte de triomphe froid dans ses yeux.
"Le Seigneur des Ténèbres n'a pas bien pris les nouvelles de la Roumanie et s'est surmené hier. Il
n'a pas comparu à la célébration d'aujourd'hui." Drago pencha la tête sur le côté, et le coin de sa
bouche se tordit en un sourire narquois. "Il y a du sang dans l'eau. Si quelqu'un avait des doutes sur
sa faiblesse, c'est presque confirmé maintenant. Il fait face à sa fin - même lui le sait."

Hermione l'étudia. La lumière dans sa chambre était faible mais il semblait terriblement pâle,
comme s'il avait été vidé de sa couleur. "Mais-?"

Il haussa les épaules. "Eh bien, je suis son supposé successeur. J'ai dû remplir les deux rôles en son
absence." Le triomphe dans son expression s'est évanoui dans l'épuisement. "C'était quelques
malédictions meurtrières de plus que ce à quoi je m'attendais."

Il parut soudain jeune. Une lueur de vulnérabilité enfantine apparut pendant un moment dans son
expression. "Je ne sais pas-"

Il se coupa et resta silencieux pendant plusieurs secondes.

"Ça ira. Je suis juste fatigué," dit-il finalement.

Hermione emmêla ses doigts dans ses cheveux. "Oh, Drago."

Elle se demandait parfois s'il y aurait un moment où le Cœur d'Isis échouerait. Il ne pourrait
sûrement pas fonctionner indéfiniment. Il absorbait déjà toute la Magie Noire qui aurait dû
s'échapper des runes de Drago, ça combiné avec tout ce que Drago faisait régulièrement-

Hermione bannit cette pensée. Il avait un destin bien plus immédiat pour s'échapper avant qu'elle
n'ait besoin de s'inquiéter que la corrosion de la Magie Noire le tue.

Elle frotta ses doigts contre sa joue. Sa peau était glaciale. Au clair de lune, avec ses cheveux, sa
peau et ses yeux pâles, il ressemblait presque à un fantôme auquel elle s'accrochait.

Elle était sans magie. Elle n'avait ni sorts ni soins à offrir.

"Vas te coucher. Tu devrais dormir," dit-elle. "Tu te sentiras mieux si tu peux te reposer."

Il hocha la tête et s'effondra sur le lit.


Elle passa ses doigts dans ses cheveux, les enroulant autour de ses doigts et les regardant glisser.
Elle traça le long de ses phalanges, puis frotta ses mains contre les siennes, essayant de lui donner
un peu de chaleur de partout où elle lui avait échappé. Ses mains spasmaient de temps en temps
quand il bougeait son sommeil.

Il avait de si longs doigts. Dans une autre vie, il aurait pu être guérisseur ou musicien. Il aurait eu
les mains parfaites pour cela.

Juste une autre chose que Voldemort avait ruinée.

Elle s'assit à côté de lui et le regarda dormir, le sentant se réchauffer lentement.

Il se réveilla brusquement, arrachant ses doigts des siens et agrippant son avant-bras gauche en se
redressant. Il pressa un baiser contre son front et partit sans un mot.

Hermione ne le revit pas pendant deux jours. Elle lut le récapitulatif de la célébration de
l'anniversaire de la Gazette du Sorcier. L'absence de Voldemort était à peine mentionnée et
fortement excusée. Il y avait plus de temps consacré à l'échec d'Astoria à comparaître.

Drago avait tué soixante-quinze prisonniers au cours de la journée. Avait fait des discours et du
divertissement, puis il avait été appelé à tuer des traîtres et des résistants. Cela s'était passé en trois
sets. Vingt-cinq prisonniers s’étaient tous alignés pour qu'il s'exécute. De nouveau. Encore et
encore.

C'était une quantité incroyable de malédictions meurtrières.

La révolution en Roumanie avait été rejetée comme un soulèvement mineur, local, sans aucun lien
avec le régime de Voldemort.

Hermione relisa le journal deux fois puis retourna à ses livres et ses répétitions d'exercices. Alors
qu'elle se forçait à faire une quantité insupportable de étirements sur le sol, elle raffina et
perfectionna la théorie de la potion jusqu'à ce qu'elle soit parfaite.

Dans une autre vie, si elle avait pu devenir chercheuse, inventer la théorie aurait été un succès
remarquable. Comme les douze utilisations du sang de dragon, même si quatre étaient entièrement
basées sur la théorie, la compréhension approfondie de la théorie magique aurait été remarquable
en soi.

Mais Hermione ne se souciait pas d'une potion théorique. Elle en avait besoin d'une vraie avec des
ingrédients qu'elle pourrait réellement obtenir.

Elle ne savait pas comment obtenir les larmes de Phénix.

Fumseck avait disparut après les funérailles de Dumbledore à Poudlard et n'avait jamais été revu.
Le Phénix n'était même pas originaire d'Europe.

Les deux seuls Phénix domestiqués connus au siècle dernier étaient Fawkes et Sparky, la mascotte
de l'équipe Néo-Zélandaise de Quidditch. La domestication avait été plus courante quelques
centaines d'années auparavant, mais quelque soit l'art de gagner de manière fiable la loyauté d'un
Phénix, elle avait été perdue dans l'histoire.
Elle était allongée au milieu du sol, haletante et réfléchie en reprenant son souffle. Ses abdominaux
et ses jambes brûlaient.

Si Drago essayait de s’enfuir avec elle, ils seraient pourchassés. Voldemort pouvait le trouver grâce
à la Marque des Ténèbres. Ils seraient chassés de refuge en refuge, et le voyage serait de plus en
plus difficile pour elle au fur et à mesure que la grossesse progresserait. En supposant qu'elle n'ait
finalement pas fait une fausse couche à cause du stress de la fuite, il y aurait plus tard un bébé avec
lequel ils essaieraient de fuir.

Il n'y avait aucun endroit où aller. Il y aurait peu de pays Sorciers assez puissants pour dissuader la
poursuite de Voldemort qui n'arrêteraient pas immédiatement Drago eux-mêmes. Drago avait peut-
être un collier, mais il était l'un des Mages Noirs les plus dangereux de l'histoire, et ce fait avait été
fortement souligné ces derniers mois.

C'était comme l'avait dit Lucius. Drago était le chien de chasse de Voldemort. Il pourrait mieux
utiliser Drago s'il n'avait pas si peur que Drago l'usurpe.

"Pourquoi ne peux-tu pas voyager seul maintenant ? Pourquoi es-tu restreint mais pas les autres ?"
avait-elle demandé à Drago l'un des jours avant que Severus ne soit tué.

Il avait soupiré et détourné les yeux. "Le Seigneur des Ténèbres a commencé à recevoir des
informations selon lesquelles je visitais en privé les maisons des Mangemorts et de puissants alliés.
Il a supposé que j'essayais d'obtenir du soutien pour le destituer. Quitter à nouveau la Grande-
Bretagne sans autorisation serais une trahison ouverte, sans exception."

«J'ai voyagé dans toute l'Europe. Mangemorts et alliés avec certaines... réputations...»

Sa gorge s'était serrée. "C'était parce que tu me cherchais."

Il avait simplement hoché la tête.

Leurs tentatives de s'accrocher avaient sculpté leur espoir de s'échapper dans un éclat si étroit
qu'elle se demandait parfois si elle imaginait son existence.

Non. Elle pouvait le sauver, elle était certaine qu'il y avait un moyen de le faire, elle avait juste
besoin de comprendre ce que c'était. Elle n'avait jamais été une très bonne joueuse d'échecs. Même
lorsqu'elle avait son Occlumencie, elle n'avait jamais pu rester détachée de l'utilisation des gens.
C'est là qu'elle et Drago avaient divergés.

Si elle voulait sauver Drago, elle avait besoin d'être plus impitoyable. Aussi impitoyable qu'il
l’était.

Elle retomba dans ses pensées, faisant les cent pas en cercles lents et en motifs géométriques autour
de sa chambre, jusqu'à ce qu'elle ressente une sensation presque indescriptible se produire dans son
bas-ventre. À certains égards, ce n'était pas une sensation réelle mais le sentiment que quelque
chose s'était produit.

Une sensation de flottement.

Elle se figea et regarda son ventre. Il y avait le début d'une petite houle entre la saillie de ses os de
la hanche.
Elle en oubliait presque parfois qu'elle est enceinte. Le fait semblait trop accablant pour être traité à
la lumière de toutes les préoccupations plus immédiates qu'elle avait. Lorsqu'elle était centrée sur
l'avenir immédiat, une grossesse ressemblait davantage à un diagnostic médical dont elle devait
tenir compte qu'à un bébé.

Elle n'avait jamais prévu d'avoir d'enfants. Quand elle était à l'école, la maternité avait été un
objectif si éloigné du présent qu'elle l'avait à peine envisagé. Les enfants, ce serais un jour plus
tard; après avoir obtenu son diplôme, eut un emploi et trouvé quelqu'un qu'elle considérerait
comme un partenaire.

Puis la guerre est arrivée, et avoir des enfants avait alors semblé être presque un acte criminel pour
Hermione.

Ginny avait vu James comme une promesse et une lueur d'espoir, mais pour Hermione, un enfant
dans une guerre était quelqu'un de vulnérable; quelqu'un totalement impuissant à se protéger de la
douleur incalculable qui existait. C’était égoïste. Ça ne valait pas le risque.

Se marier et avoir des enfants.

Elle avait cessé de s'attendre à avoir ces choses il y a des années lorsqu'elle avait continué à utiliser
secrètement de plus en plus de Magie Noire. Elle avait froidement étouffé l'idée quand elle avait
promis d'être le prix de guerre volontaire d'un Mangemort. Ce n'était guère plus que de la fantaisie
au moment où elle était devenue complice de crimes de guerre et qu’elle s'était finalement portée
volontaire pour les coordonner et les gérer.

Elle le pensait vraiment lorsqu’elle avait parlé à Drago du monde dans lequel elle voulait mais ne
s'attendait pas à y avoir un rôle.

Elle ne savait pas comment être mère. Aucune des décisions qu'elle avait prises dans sa vie n'avait
nourri l'idée d’avoir des enfants. Elle n'était pas sûre que le désir d'avoir un enfant ne soit pas
seulement son égoïsme désespéré qui lui montait la tête.

«Pauvre petite guérisseuse sans personne à qui s'occuper. Personne qui n’as besoin de toi ou qui te
veux. Tu ne peux pas supporter d'être seule. Tu ne sais pas comment fonctionner. Tu as besoin de
quelqu'un à aimer; tu ferais tout pour les gens qui te laissent les aimer.»

Sa mâchoire tremblait en baissant les yeux.

Peut-être que Drago avait raison. C'était peut-être ce à quoi elle ressemblait. Elle s'était toujours
obstinément attachée à ceux à qui elle pensait avoir besoin d'elle. Peut- être qu'elle voulait juste
garder le bébé pour ne pas être seule.

Elle pressa ses doigts contre son abdomen et resta immobile pendant plusieurs secondes jusqu'à ce
qu'elle ressente un autre battement, rapide comme un battement de cœur, puis repartit à nouveau.

"Je vais prendre soin de toi," murmura-t-elle. "Je ferais tout ce que je peux pour être une bonne
maman. Il y a une potion que je peux faire pour quand tu seras plus âgée. Alors – dans ce cas je
pourrais parfois sortir avec toi. Tu ne seras pas piégé avec moi. Quand tu seras grande et que tu
voudras partir, je te laisserai partir, je te le promets."

La poignée de la porte trembla brusquement puis s'immobilisa. Hermione sursauta violemment de


surprise puis se leva, pressant ses mains contre sa poitrine alors que son cœur battait, fixant la
porte.

Rien d'autre ne se produit.

Elle attendu et attendu, mais son monde était redevenu silencieux.

Elle traversa la pièce sur les orteils et posa son oreille contre la porte.

Silencieux.

Elle ne pouvait pas entendre le moindre bruit à travers la porte, mais elle savait que Drago l'avait
protégée.

Quelqu'un pourrait crier de l'autre côté, et elle ne le saurait pas. La porte ne bougea plus alors
qu'elle posa ses mains contre le bois et s'efforça d'entendre.

Ça pourrait être Lucius.

Il était possible qu'il ne soit pas disposé à attendre six mois pour que Drago se remarie et espérait
qu'en tuant la «putain Sang-de- Bourbe», il pourrait accélérer le processus.

Hermione s'éloigna nerveusement de la porte mais hésita ensuite. La façon dont la porte avait
tremblé, c'était presque comme si quelqu'un était tombé contre elle.

Elle se mordit la lèvre et recula, pressant son oreille plus étroitement contre la fissure entre la porte
et le cadre.

Elle ne devrait pas.

Elle ne devrait pas.

Drago lui dirait de ne pas le faire.

Sa main s'enroula lentement autour de la poignée, et elle la tourna aussi silencieusement qu'elle le
put, ouvrant la porte. Elle jeta un coup d'œil et son cœur s'arrêta.

Drago était allongé face contre terre sur le sol. Elle ouvrit la porte, jeta un coup d'œil rapide de haut
en bas dans le couloir, et s'agenouilla, l'entraînant dans sa chambre. Elle referma la porte d'un coup
de pied en le faisant rouler sur le dos et pressant ses doigts contre son pouls.

Il était inconscient.

Il était d’un froid glacial. Il était en état de choc. Ses robes étaient brillantes et sentaient la
pourriture. Il y avait des frottis argentés foncés sur son visage. Il respirait encore. Elle vérifia ses
yeux et trouva les pupilles inégalement dilatées.

Elle passa ses mains sur ses épaules et toucha doucement son visage. "Drago ? Drago... qu'est-ce
qui t'es arrivé ?"

Elle commença à marmonner des jurons dans sa barbe. Elle brûlait de retrouver sa magie. Les
menottes autour de ses poignets devinrent brûlantes alors qu'elle bouillonnait de son impuissance,
s'agenouillant au-dessus de lui, essayant de deviner ce qui avait été fait. Elle fit courir ses doigts le
long de ses bras et de ses mains et sentit les nœuds rigides et les déchirures causés par le cruciatus.
Elle pouvait sentir son cœur battre dans sa poitrine.

"Bobbin !" elle l’appela brusquement.

L'elfe entra dans la pièce et poussa un cri d'horreur quand ses yeux se posèrent sur Drago.

"Qui est le guérisseur de Drago ?" demanda Hermione. L'elfe regarda Hermione d'un air absent.
"Qui appelle-t-il quand il revient blessé ?"

Bobbin baissa les yeux sur ses mains. "Bobbin ne sait pas. Bobbin est principalement dans les
cuisines ou à faire le nettoyage. Le Maître n'appelle pas Bobbin lorsqu'il est blessé. Seulement
Topsy ou Kreattur."

Hermione baissa les yeux avec frustration et prit une profonde inspiration avant de se relever.
"Sais-tu où il garde ses fournitures médicales ? Des potions de guérison et des choses comme ça ?"

Bobbin s'éclaira et hocha la tête avec empressement.

"Bien," répondit Hermione d'une voix serrée. "Apporte-moi des potions de soulagement de la
douleur alors. Chaque variété que tu as. Et toutes les autres fournitures médicales auxquelles tu as
accès. Amène-les toutes ici pour que je sache avec quoi je dois travailler."

Bobbin disparut avec un fort pop, et Drago sursauta.

Hermione le regarda.

Il la regardait avec étourdissement, ses yeux étaient flous, complètement perdu.

"Drago ?"

Il cligna des yeux. "Granger ?"

Il avait l'air complètement déconcerté.

"Drago..." Elle le toucha doucement sur la joue, maintenant sa voix ferme calmement. "Qu'est-ce
qu'il t'a fait ? Combien de temps as-tu été crucifié ?"

Il fronça les sourcils et plissa les yeux. "Où sommes-nous ?"

Il n'arrêtait pas de cligner des yeux comme s'il essayait de voir dans le noir.

La gorge d'Hermione se serra. "Nous sommes - nous sommes dans ma chambre. Je pense que tu as
dû transplaner et t'évanouir juste devant ma porte."

Son expression se tordit. Ses pupilles ont été bouleversées. Il secoua la tête et un faible
gémissement lui échappa. "Je ne voulais pas venir ici."

Les yeux d'Hermione commencèrent à brûler, et elle effleura légèrement son front du bout de ses
doigts.

"Je sais..." Sa gorge se serra légèrement.


Drago sursauta au son, et ses sourcils se froncèrent. "Est-ce que tu vas bien ? Je ne peux pas... Est-
ce que tu respires ?"

Il tendit la main aveuglément dans la direction de sa voix, et sa main effleura sa joue.

Hermione attrapa sa main dans la sienne et pressa son visage dans sa paume, l'embrassant. "Je vais
bien. Je suis une guérisseuse, tu te souviens ? Ce n'est pas la première fois que tu t'effondres dans
mes bras."

Elle s'éclaircit la gorge et se força à parler fermement. "Maintenant, j'ai besoin que tu répondes à
mes questions. Drago, qu'est-ce qu'il a fait ? Dis-moi, qu'est-ce qu'il t'a fait ?"

Drago resta silencieux pendant un moment puis soupira. "Il a dit que je suis responsable de la
propagation de l'insurrection - que si j'étais plus compétent, je la contiendrais. Il a décidé que je
devais offrir une preuve de fidélité. Quelques heures de Légilimencie, ensuite - il lui ait venu à
l'esprit que j'étais un Occlumens. Il renifla. "Il avait... quelqu'un me crucifiait pendant qu'il vérifiait
à nouveau."

Il déglutit. "Heureusement, il était fatigué à ce moment-là. Cela n'a pas duré si longtemps la
deuxième fois." Un sourire tordu apparut sur ses lèvres. "En guise de récompense pour avoir
prouvé ma loyauté continue, j'ai eu le reste de la semaine de congé, alors - au moins, il y a ça."

Sa tentative de paraître rassurante et sarcastique empira les choses.

Les mains d'Hermione commencèrent à trembler alors qu'elle luttait contre un sentiment d'hystérie.
Respire. Respire. Tu ne peux pas paniquer maintenant, il se blessera davantage s'il pense que tu vas
avoir une crise.

Drago plissa les yeux et tourna la tête, comme s'il essayait de regarder autour de sa chambre. "Il ne
fait pas encore nuit, n'est-ce pas ? Je ne pense pas que je puisse voir." Il pressa le dos de sa main
contre ses yeux. "C'est nouveau."

Hermione commença à parcourir les robes de Drago, se brûlant le bout des doigts alors qu'elle
continuait à sortir des armes dissimulées dans les douzaines de poches bordant ses robes.
Finalement, sa main se referma autour d'un étui en cuir familier et elle le retira.

Elle ouvrit le kit de guérison et en sortit brusquement le flacon de philtre Calmant. Elle mordit le
bouchon avec ses dents, inclinant la tête de Drago sur ses genoux alors qu'elle tenait le flacon
contre ses lèvres.

"Un philtre Calmant. Ça ralentira ton rythme cardiaque et ça soulagera les spasmes de tes muscles."

Elle attendit, passant ses doigts dans ses cheveux et lui parla pour qu'il reste calme et lucide. Elle
sentit la potion prendre effet alors que son corps se détendait sur ses genoux.

Elle prit son bras droit et sortit sa baguette, glissant le manche dans sa main gauche, et la tenant en
place pour que ses doigts spasmants ne la lâchent pas.

"Drago," elle garda sa voix soigneusement stable. "J'ai besoin de toi pour faire un diagnostic pour
moi. Peux-tu essayer ? Je vais t’aider avec le mouvement de la baguette, mais ça doit être ta
magie."
C'était un diagnostic ciblé sur son cerveau et son système nerveux, il a fallut six essais avant que le
sort ne tienne.

Elle l'étudia tranquillement pendant plusieurs minutes. "La Légilimencie a mis à rude épreuve tes
nerfs optiques, c'est pourquoi tes yeux ne fonctionnent pas. Ce n'est pas permanent. Tu as juste
besoin de te reposer pour guérir. Ta... ta lésion nerveuse causée par la torture est..." Sa mâchoire
trembla et elle déglutit. "Il ne devrait vraiment pas continuer à te torturer."

Drago renifla et commença à répondre, mais tout son corps fut pris de spasmes. Il n'émit pas de son
mais serra ses lèvres si fort qu'elles devinrent blanches.

Il y eut un pop et Bobbin réapparut, entouré de potions et de fournitures médicales.

Hermione leva les yeux vers l'elfe. "Peux-tu le faire léviter sur le lit pour moi ? Il est trop lourd
pour que je puisse le soulever. Et enlève ses vêtements, ses robes sont sales."

"Bobbin le peut." L'elfe fit claquer ses doigts et fit léviter Drago avec précautiion vers le lit.

Hermione s'approcha et commença à trier toutes les fournitures. Elles étaient tous étiquetées,
beaucoup d'entre-elles dans une écriture pointue et hérissée qu'elle savait être celle de Severus.

Elle choisit quatre potions et retourna vers Drago. Bobbin avait enlevé ses vêtements, nettoyé le
visage de Drago et l'avait allongé dans le lit.

Hermione se pencha sur lui, étudiant ses yeux et prenant note de tous les symptômes physiques
qu'elle pouvait détecter. Il était terriblement pâle, et sa poitrine n'arrêtait pas de s'agiter alors qu'il
essayait de respirer d'une manière qui n'était pas douloureuse. Elle posa une main contre son front.

"Tu aurais dû avoir une potion anti-douleur avec toi," déclara-t-elle après un moment. "C'est toi qui
m'avais dis de ne pas transplaner après la Légilimencie sans prendre d'abord une potion anti-
douleur. Tu en avais toujours eu une pour moi."

Le coin de sa bouche se contracta.

Elle baissa les yeux et sortit dégagea l'un des flacons qu'elle avait apportés, le pressant dans sa
main. Il l'avala avec une grimace.

Elle lui tendit la potion suivante. "J'aurais dû en inclure une dans ta trousse de guérison. Je
manquais d'espace. J'aurais dû mettre une potion anti-douleur au lieu d'essence de Murtlap."

Drago cligna des yeux et elle pouvait dire qu'il essayait de forcer ses yeux à se concentrer sur elle
alors qu'elle lui tendait la troisième potion.

Elle prit sa main vide et la pressa contre sa joue. "Tu sais déjà à quoi je ressemble, repose tes yeux.
Ta tête te fera moins mal si tu les gardes fermés."

Il les rétrécit obstinément, essayant de distinguer son visage pendant un moment de plus avant
d'obéir.

Elle regarda certaines des lignes de tension autour de ses yeux et de sa bouche s'estomper lentement
et sa respiration s'apaisa progressivement.
Lorsqu’elle fut sûre que les potions avaient fait effet, elle passa à autre chose. "Qui est ton
guérisseur ? Qui te traite après que tu ai été torturé ? Tu dois l’appeler. Tu ne pourras pas bouger
pendant des semaines sans traitement."

Le visage de Drago resta neutre, mais ses doigts tremblèrent. Hermione sentit sa poitrine se serrer
après qu'il n'ait pas répondu pendant plusieurs secondes.

"Drago-"

"Je m'en occupe moi-même à moins que ça ne mette ma vie en danger," répondit-il finalement, les
mots étaient si bas qu'ils étaient presque dans son souffle. Il n'ouvrit pas les yeux. "Severus avait
l'habitude de m'aider de temps en temps - quand c'était quelque chose que je ne savais pas comment
guérir - mais sinon - c'est mon travail."

Hermione le regarda avec horreur. Drago ouvrit un œil et plissa les yeux avant de renifler.

Il haussa un sourcil et referma les yeux, son expression se resserrant. 'Tu te souviens peut-être que
tu as jadis mis une pierre assez rare dans mon cœur. Cela n'apparaît peut-être pas dans les
diagnostics, mais je dois éviter les guérisseurs autant que je peux. Si le Seigneur des Ténèbres
commençait à recevoir des rapports répétés selon lesquels je suis physiquement vierge malgré le
fait que des runes sombres aient été gravées dans mon dos pendant trois ans, il aurait plus que
quelques questions. Je finirais probablement avec mon cœur découpé. Quand c'est quelque chose
qui mets ma vie en danger, j'appelle un guérisseur et je le tue par la suite, mais la moitié des
guérisseurs en Angleterre seraient troublés à ce stade si j'appelais et que j'en oubliettais un à chaque
fois que j'étais crucifié."

Hermione avait l'impression de l'avoir vidé. "Je n'ai pas - je ne l'avais pas réalisé."

"Tout va bien, Granger." Il n'ouvrit pas les yeux mais lui fit quand même signe de sa main libre. Le
coin de sa bouche se redressa. "On m'a dit à plusieurs reprises maintenant que j'avais un talent
naturel pour la guérison."

Sa mâchoire tremblait et elle serra les dents ensemble pendant un moment avant de glisser sa
baguette dans ses doigts. "Peux-tu... peux-tu faire le sort pour moi dans ce cas ?"

Il marmonna les sorts pendant qu'elle guidait ses doigts, tapotant sur les points de pression de sa
main droite et sur son avant-bras. Ses doigts spasmaient à plusieurs reprises alors qu'elle l'aidait à
envoyer les légères vibrations dans les muscles tirés, atténuant la tension.

Ils s'ouvrirent finalement après plusieurs minutes, et elle posa sa baguette sur le côté. Elle pris sa
main droite et commença à essayer de réparer tous les dégâts. Ses doigts commencèrent à avoir des
crampes, et elle l'ignora et continua de travailler jusqu'à ce que sa main cesse de trembler et reste
immobiles.

Elle prit la dernière potion qu'elle avait apportée et versa une petite quantité d'ambroisie sur sa
paume. En commençant par la pointe de son pouce, elle commença à la frotter doucement, en
descendant jusqu'à son poignet et son avant-bras, puis jusqu'à ses épaules. La potion était chaude et
faisait picoter sa peau alors qu'elle la massait, essayant de réparer tous les nœuds rigides et les
muscles déchirés.

Quand elle leva les yeux après avoir fini ses deux bras, Drago était endormi, les sourcils
étroitement froncés.
Elle l'étudia pendant plusieurs secondes avant de tendre la main et de passer légèrement le bout de
son doigt entre ses yeux, essayant de bannir la tension.

Sans Drago pour lancer les sorts, essayer d'éliminer les nœuds et les tremblements prenait plus de
temps. Elle continua de toute manière.

Sans lui réveillé, elle pourrait pleurer en toute sécurité pendant qu'elle travaillait.

Il dormit près de quarante-huit heures. Hermione resta avec lui presque tout le temps. Son
expression se détendit quand elle était couchée à côté de lui, lui parlant calmement de tout ce qui
lui venait à l'esprit, passant ses doigts dans ses cheveux et travaillant sur ses lésions musculaires.
Elle avait presque épuisé toute sa réserve d’ambroisie.

Quand elle devenait trop agitée pour s'asseoir à côté de lui, elle faisait les cent pas tranquillement.
Elle regardait par la fenêtre le lendemain matin et repéra Lucius marchant le long de l'aile Nord
comme s'il essayait de la mesurer à pied. Il leva les yeux et leurs yeux se rencontrèrent.

Le sang d'Hermione se glaça. Elle croisa son regard pendant seulement un instant avant de se
reculer.

Chaque fois que Drago se réveillait, Hermione vérifiait ses yeux et lui faisait exécuter des sorts de
soins de base pour elle. Il continua à somnoler jusqu'à ce que Bobbin vienne annoncer que Lucius
était à la porte de Drago et menaçait de la briser s'il ne voyait pas Drago.

Drago se força à se relever. "Depuis combien de temps suis-je ici ? Je n'ai eu que trois jours de
congé. Bobbin, apporte-moi un ensemble complet de robes."

Hermione essaya de le retenir. "Drago, attends. Tes yeux n'ont toujours pas récupéré. Tu as encore
une demi-journée. Tu dois te reposer le plus longtemps possible."

Il roula des yeux et se leva avec raideur alors que Bobbin rentrait avec une pile de robes. "C'est
pour ça que je garde le soulagement de la douleur."

Il s'habilla à la hâte et se dirigea vers toutes les potions que Bobbin avait apportées. Il plissa les
yeux en les tenant à quelques centimètres de son visage, essayant de lire les étiquettes. Il en pris
cinq en succession rapide, ignorant les objections d'Hermione selon lesquelles certains types de
soulagement de la douleur ne devraient pas être combinés.

Il roula des yeux à nouveau. "Je connais bien le soulagement de la douleur. Je peux presque garantir
que ce ne sera pas la chose qui me tueras."

Il cligna des yeux à plusieurs reprises et secoua la tête.

Hermione pouvait dire qu'il ne pouvait toujours pas voir de manière fiable. "Sois prudent, Drago."

Il sourit brièvement en croisant ses yeux. "Ça ira."

Elle captait toujours l'expression tendue et tonique sur son visage la fraction de seconde avant qu'il
ne transplane.

Bobbin est venu quelques heures plus tard et emporta tout le matériel médical.
"Maître Draco va bien," déclara-t-elle en évitant les yeux d'Hermione, "il voulait juste inventorier
les potions qu'Hermione avait utilisées."

Elle resta seule pour s'occuper dans sa cage, inquiète et se demandant ce qui se passait derrière la
porte de sa chambre.
Chapter 71

Juillet 2005

Bobbin apporta du porridge pour le petit déjeuner le lendemain matin. Hermione n'avait pas envie
de manger et ignora le plateau pendant qu'elle faisait les cent pas dans sa chambre.

Drago n'était pas revenu depuis qu'il était partit voir son père. Elle en avait assez d'attendre. Elle
n'allait pas simplement s'asseoir impuissante dans sa chambre et attendre que Ginny vienne et que
Drago meurt.

Elle se dirigea vers la porte et l'ouvrit d'un coup sec.

"Ne fais pas ça !" hurla une voix aiguë.

Hermione sauta presque de sa peau et se tourna pour découvrir que Narcissa avait sauté de sa
chaise et semblait sur le point d'essayer de sortir de son cadre.

Hermione regarda Narcissa, les yeux écarquillés à travers la pièce, sa main contre sa poitrine. Son
cœur semblait avoir sauté dans sa bouche.

Narcissa lui rendit son regard.

"Tu ne peux pas sortir. Drago n'est pas sur le domaine." Sa voix était tranchante et impérieuse.

Hermione avait en quelque sorte pensé qu'elle aurait l'air plus brisée. Elle prit une profonde
inspiration et regarda Narcissa avec méfiance. "Comment peux-tu le dire ?"

Narcissa fit un bref signe de tête. "La magie du domaine le sait."

Hermione ferma lentement la porte et se dirigea vers le portrait. Elle étudia Narcissa, prenant note
des traits dont Drago avait hérité. La même bouche. Les mêmes maniérismes. À l'école, elle avait
pensé que Drago ressemblait entièrement à son père, mais maintenant elle voyait comment
Narcissa brillait subtilement à travers les traits et les traits de Drago Malefoy.

"Je veux sauver ton fils," déclara Hermione.

La bouche de Narcissa se pinça étroitement et elle haussa un sourcil. "Tu ne peux pas. Si tu pensais
vraiment que tu le pouvais, tu ne ferais pas le tour de la pièce comme un lion en cage."

Hermione ne cligna pas des yeux. "Draco va mourrir si je ne fais rien."

L'expression de Narcissa se fractura brièvement puis elle se lissa et elle détourna les yeux. "Il y a
des choses pires que de mourir." Elle redressa le revers de sa manche. "Tu ne sais pas à quoi
ressemblait mon fils lorsque tu as disparu. Tu n'en n’as aucune idée."

C'était étrange de voir une adolescente désigner un homme de près de dix ans de plus qu'elle-même
comme son fils.

"Je l'ai sauvé."


"Tu n'aurais pas eu besoin de le faire si tu étais juste partit plus tôt comme il te l'avait supplié. Il y
avait d'autres personnes qui comptaient plus pour toi que de faire ce qu'il te demandait," répondit
Narcissa, la voix froide.

Elle était si jeune, réalisa Hermione. Les portraits n’évoluait pas ou ne mûrissait pas, ils restaient
tels qu'ils étaient. Le fait que le portrait de Narcissa montrait des signes de traumatisme montrait à
quel point il avait été profond. Fondamentalement, elle était toujours Narcissa Black, âgée de seize
ans et pleine de fierté romantique.

"Pourquoi Narcissa n'a-t-elle pas fuit quand Drago le lui a demandé ? À cause de Lucius ?"

Le portrait de Narcissa se raidit. "Non. Lucius est... il... il..." son masque s'effondra. "Il m'aimait -
elle - plus que tout. Elle voulait partir - après le Tournoi des Trois Sorciers - mais Lucius avait juré
que Drago n'aurait pas à prendre la marque. Quand il a été arrêté, elle était certaine que le Seigneur
des Ténèbres viendrait chercher Drago. Elle allait allé le chercher alors qu'il rentrait de l'école.
Mais... le Seigneur des Ténèbres est venu ici en premier. Et... après- après-"

"Elle est restée pour le garder en vie," dit Hermione. "Drago n'aurait pas continué d'essayer une fois
qu'il savait qu'elle était en sécurité. Il serait mort en quelques semaines."

Narcissa détourna les yeux mais lui donna un hochement de tête en signe de comfirmation.

Hermione s'approcha. "Je veux sauver Drago. Si tu disais à Lucius - s'il savait-"

"C'est hors de question," claqua Narcissa d'une voix acérée comme un rasoir.

Hermione regarda avec surprise les yeux brillants et enragés de Narcissa. Il lui vint lentement à
l'esprit que le portrait de Narcissa aimait bien plus Lucius qu'elle n'aimait Drago.

La Narcissa du portrait n'était pas une mère. C'était une sorcière adolescente fiancée à un sorcier
quelle adorait. Elle pouvait considérer Drago son fils et veiller sur Hermione, mais
fondamentalement, elle choisirait toujours Lucius en premier. Elle laisserait Drago mourir si cela
protégeait Lucius de la connaissance de ce qui s'était passé.

Les épaules d'Hermione tombèrent. "Narcissa..."

"Elle ne voulait pas qu'il ne le sache jamais. Tu ne sais pas ce qu'elle a enduré pour s'assurer qu'il
ne le découvre pas. Tu penses que le retrait de cette potion est difficile après trois doses ? Elle l'a
pris plus d'une douzaine de fois - juste pour le voir." La voix de Narcissa tremblait avec une
intensité de colère. "Drago avait l'habitude de la supplier de ne pas le faire."

Hermione se rapprocha. Ses doigts planaient à un souffle de la toile peinte. "Si elle l'avait laissé
pour protéger Drago, elle lui aurait dit d'essayer de sauver Drago."

L'expression de Narcissa était glaciale alors qu'elle était assise sur sa chaise. "Comment Lucius
pourrait-il y changer quoi que ce soit ?"

Hermione baissa les yeux. "Je ne sais pas. Je pense juste qu'il..."

"Si tu interviens et que les choses tournent mal, tout ce que Drago a fait pour te protéger n’aura
compté pour rien. Il y a des choses pires que de mourir. N'importe qui dans cette famille peux te le
dire."
Narcissa refusa de parler davantage à Hermione.

Elle se détourna à contrecœur et se dirigea vers son plateau de petit-déjeuner. Le sort de


réchauffement s'était dissipé et la bouillie était froide et peu appétissante.

Hermione envisagea de sauter le petit-déjeuner, mais elle avait besoin de reprendre du poids. Elle
n'allait pas se muscler si elle sautait des repas.

Elle soupira et prit sans enthousiasme le petit pichet de crème et le versa dans le bol, atteignant la
cuillère.

Alors que ses doigts touchaient le manche de la cuillère, elle sentit une vive secousse derrière son
nombril.

C'était comme être renversé et poussé à travers un tube. La chambre disparut et elle réapparut dans
les airs, tombant en avant et se cognant la tête sur le sol alors que son estomac se retournait.

Elle faillit vomir, alors qu'elle agrippait son abdomen étroitement contracté de manière protectrice
sous une main essayant de trouver ses repères. Elle poussa plusieurs halètements déchiquetés en
respirant. Toute nageait et son front lui faisait mal là où elle avait été frappée.

Elle se força à se lever en tremblant.

Lucius était assis à quelques mètres, allongé sur une chaise grêle, une tasse de thé à la main.

"Ah. Te voilà."

Hermione le regarda avec une horreur vide alors qu'elle observait le reste de son environnement.
Lucius l'avait conduite à travers le Manoir dans le salon de l'aile Sud.

Il posa sa tasse de thé sur sa soucoupe et s'assit en avant, la regardant.

"J'ai quelques questions pour toi, Sang-de-Bourbe."

Elle recula et sa main se colla légèrement au sol. Elle la retira et se rendit compte que le sol était
collant.

Le sol était imbibé de sang séché.

La cuillère qui l'avait amenée gisait par terre à quelques pas. Son cœur se bloqua. Sa main jaillit et
elle essaya de l'attraper.

Mais elle disparut juste avant que ses doigts ne l'atteignent.

"Tu essayes de partir si tôt ? Après tous mes efforts pour t’amener ici ? Tu m'offenses, Sang-de-
Bourbe," dit Lucius d'une voix traînante, faisant tournoyer sa baguette dans sa main.

Elle le regarda, se forçant à respirer régulièrement. Elle avait juste besoin de rester calme et de
gagner du temps jusqu'à ce que Drago vienne.

Drago, ton père m'as. Aile Sud. Elle concentra son esprit sur cette pensée.
"Savais-tu que," Lucius se massa les poignets, "tu es curieusement difficile d'accès ? Je dois
féliciter mon fils pour son ingéniosité. Depuis mon retour, l'aile Nord du Manoir m’est devenue
déroutante. J'entre dans les couloirs et je me retrouve à tourner en rond et à oublier quelles portes
mènent où. Avant de retrouver mes repères, je suis de retour dans l'aile principale ou je me souviens
de quelque chose que je voulais faire mais que j'avais oublié. Ou Draco semble demander mon aide
pour quelque chose."

Hermione se lécha les lèvres nerveusement et ne répondit pas.

"As-tu remarqué ce phénomène ?" demanda Lucius, sa voix mélancolique. Il jouait avec le manche
de sa baguette.

"Je ne quitte pas ma chambre - toute seule," répondit-elle en évitant ses yeux. Il y avait une
sensation de douleur à la base de sa colonne vertébrale et une vive douleur dans son bas-ventre. Sa
gorge se serra et ses épaules se contractèrent presque alors qu'elle était assise rigidement, essayant
de l'ignorer.

"Non. Il ne semble pas que tu le fasses." La lèvre de Lucius se recourba. "Alors je suis sûr que tu ne
dois pas savoir que mon fils était..." Lucius cligna des yeux. "Il a été blessé il y a quelques jours."

Hermione ne respirait plus.

Lucius pencha la tête sur le côté et haussa un sourcil. "Je t’ai observé récemment. La petite
guérisseuse qui a été surprise en train de faire exploser le Sussex."

Hermione grimaça et se sentit se ratatiner intérieurement alors que Lucius continuait. "J'étais au
Sussex après sa destruction. J'ai vu les corps retirés des décombres. Le poison utilisé pour garantir
la mort de quiconque échapperait au rayon de l'explosion était une invention fascinante. Ingéré, il
tue sans douleur en quelques secondes, mais l'inhalation est plus lente... et plus salissante."

Hermione déglutit.

Lucius remarqua sa réaction et pencha la tête sur le côté. "Quel type de guérisseuse peut fabriquer
une bombe capable de tuer près d'un millier de personnes en quelques minutes ?"

Il se pencha en avant sur sa chaise, traînant ses yeux sur elle si lentement qu'elle pouvait presque
sentir son regard sur sa peau. "Ai-je l'intention de croire qu'une petite guérisseuse Sang-de-Bourbe,
si insignifiante qu'il y a à peine des registres avec son nom inclus dedans, était à elle seule
responsable de l'une des attaques les plus dévastatrices que le Seigneur des Ténèbres ait subies ?"

Hermione ne dit rien, forçant son expression à rester neutre pendant qu'elle traitait la révélation. Il y
avait des centaines, voire des milliers d'enregistrements de l'Ordre avec son nom dessus. De la
grotte à la plage. À Place Grimmauld. Elle avait dirigé l'équipe de reconnaissance et la prison de
l'Ordre après la mort de Kingsley. Les dossiers classifiés de l'Ordre reflétaient cela.

À moins qu'ils n’ai disparu d'une manière ou d'une autre. Lucius se rassit, reniflant et la faisant
sortir de sa rêverie. "Ce n'était pas toi. Tu étais un leurre. Un pion sacrificiel pour protéger le
dernier membre de l'Ordre."

Elle cligna des yeux.


Elle avait supposé que la guérison de Drago avait piqué les soupçons de Lucius. Au lieu de cela,
elle l'avait amenée sur une théorie du complot malavisée. Elle le fixa, essayant de calculer son plan
d'action.

Les yeux de Lucius se plissèrent alors qu'il la regardait. "Tu connais l'identité du dernier membre de
l'Ordre, celui qui est responsable de l'explosion du Sussex et du meurtre de la Directrice en février."
Il se pencha à nouveau vers elle, ses yeux argentés étincelants.

Hermione détourna le regard. "Je ne m’en souviens pas. Je ne me souviens pas d'un dernier membre
de l'Ordre."

"Ah oui..." Lucius émit un son de bouche troublant. "Ces souvenirs que tu as perdus qui te rende si
importante maintenant."

Hermione jeta un coup d'œil subrepticement vers la porte.

"Mon fils se résigne à attendre que tes souvenirs puissent être extraits en toute sécurité. Il ne veut
pas que quoi que ce soit arrive à sa petite Sang-de-Bourbe à moins que les guérisseurs ne
l'approuvent." Lucius soupira et se renfonça dans sa chaise, ses lèvres se recourbant. "Il est jeune et
naïf. Il a réussit pendant une guerre et pense maintenant qu'être prudent et suivre les ordres est un
chemin fiable vers le succès. J'ai servis pendant les deux guerres. La victoire peut être arrachée à
tout moment. Le triomphe brûle en cendres en un instant. Une erreur ou une erreur de calcul et tout
peut s’évaporer..." Sa voix s'éteignit et il s'assit en tournant distraitement sa baguette dans ses
doigts.

Il y eut un long silence.

Hermione commença à estimer à quelle vitesse elle pourrait atteindre la porte si elle avait besoin de
se verrouiller.

"Attends-tu quelqu'un ?" Le ronronnement roulant de Lucius était soudainement proche. Quand elle
regarda en arrière, il s'était déplacé de son siège et ne se tenait qu'à quelques centimètres d'elle. Son
regard était moqueur. "Mon fils, peut-être ?"

Il s'agenouilla devant elle. "Tu t'attends à ce que Drago apparaisse et te sauve ?" Il sourit et jeta un
coup d'œil autour d'eux. "Cette chambre est unique. Il y a une telle quantité inhabituelle de magie
centrée ici qu'elle affecte les lignes telluriques du domaine. Il ne peut pas transplané ici, et étant
donné la tâche incommode pour accéder à toi, j'ai pensé que je rendrais la pareille à mon fils."

Sa main se leva et il attrapa légèrement son menton du bout de ses doigts. "Je devrais détester de le
voir puni en te faisant du mal."

La gorge d'Hermione se ferma et elle tressaillit alors qu'il se penchait plus près.

Sa prise se resserra. "Tu ne voudrais pas ça, n'est-ce pas ? Tu l'aimes, je crois. Il t’emmène faire des
promenades dans notre domaine et tu l'attends comme un petit animal obéissant. Il se peut qu'il
t’apprécie moins si je suis obligé de t’extraire les informations. Tu étais une guérisseuse; sais-tu
combien de terminaisons nerveuses se trouvent dans chacun de tes doigts ? Dis-moi qui est le
dernier membre restant de l’Ordre maintenant, et je ne te ferais pas de mal."

"Je ne sais pas." Hermione essaya de dégager son visage, mais Lucius enfonça ses doigts sous sa
mâchoire, agrippant douloureusement l'os. "Je ne sais pas. Je - ne me souviens pas encore."
Il l'attira plus près jusqu'à ce que leurs visages se touchent presque. Ses yeux brillaient et il ricana
vicieusement comme s'il lui montrait les dents. "Je ne te crois pas."

Hermione commença à trembler de manière incontrôlable.

"Je ne suis pas un imbécile. Il y avait un espion parmi les Mangemorts dans l'année qui a précédé la
défaite de la Résistance. Même le Seigneur des Ténèbres soupçonnait qu'un de ses serviteurs les
plus fidèles l'avait trahit. Ils sont la pièce dont on ne tient pas compte. Les empreintes digitales se
sont dispersées à travers la guerre. Les attaques exceptionnellement précises contre nos prisons. Les
massacres et les actes de sabotage si inhabituels de l'Ordre du Phénix. Cette personne a détruit le
Sussex et a disparut après la bataille finale pour réapparaître quelques mois après toi." Il inclina sa
tête si brusquement en arrière qu'il lui était difficile de respirer. "Ta complaisance a peut-être
endormi mon fils dans un faux sentiment d'assurance, mais tu ne m'as pas dupé. Tu n'es pas brisée -
tu attends."

Il la poussa en arrière et sa tête se claqua contre le sol de pierre alors qu'il la plaquait à terre sous
lui.

"C'est ta dernière opportunité, Sang-de-Bourbe. Si tu souhaites laisser cette pièce intacte, dis-moi
qui est l'espion." Le visage de Lucius était à quelques centimètres du sien, et elle pouvait sentir la
chaleur de son souffle sur son visage et sentir l'odeur tannique du thé.

"Je ne sais pas. Je ne me souviens pas." Sa voix tremblait alors qu'elle tentait de détourner les yeux.
Son rythme cardiaque augmentait avec une terreur constante. Ne panique pas. Ne panique pas.
Respire. "Malefoy a essayé de faire ressortir mes souvenirs. Le Seigneur des Ténèbres aussi. Je ne
sais pas qui c'est."

Elle se mordit la lèvre et essayait de ne pas avoir de crise d’angoisse alors que Lucius s'agenouillait
sur elle.

Sa main traînait le long de son corps, et elle ne put réprimer un frisson de dégoût quand il s'agissa
de s'arrêter de la houle grandissante dans son bas-ventre. Ses doigts se déplaçaient sur elle comme
s'il la caressait. "Cette grossesse n'est-elle pas censée changer ça ? C'est pourquoi tu es ici comme
le jouet de mon fils. J'ai entendu parler de ton coma. Tu te souviens sûrement de quelque chose
maintenant."

"Non je ne... je ne me souviens pas."

Il la saisit par la gorge. "Je ne te crois pas, Sang-de-Bourbe. Pourquoi ne regardons-nous pas." Il
tendit sa mâchoire et la regarda dans les yeux.

Elle ferma les yeux. "Ne faites pas ça ! Je vous en prie, ne le faites pas. Magie invasive - fausse
couche-" elle trébucha sur les mots.

Lucius ria alors que sa prise sur sa gorge se resserrait. "Tu t'attends à ce que je me soucie de la fille
illégitime d'une putain de Sang-de-Bourbe ? Pense-tu que mon fils a l'intention de la garder ?"

Hermione secoua violemment la tête, essayant de retirer sa main. "Le Seigneur des Ténèbres - la
Magie Invasive pourrait endommager les souvenirs – il vous tuera. Drago a tué Montague
seulement pour ça..."

Lucius lui fit un sourire narquois. "Tu sembles soupçonneusement préoccupé par ma longévité."
Il agrippa sa mâchoire et força son visage vers le sien.

"Ouvre les yeux, Sang-de-Bourbe, ou je te coupe les paupières."

Le cœur d'Hermione battait si vite qu'il était devenu une douloureuse sensation de coup de couteau
dans sa poitrine.

Vous serez obéissante.

Elle se sentit se relâcher alors que ses yeux s'ouvrirent.

Vous ne blesserez personne.

Ses ongles qui s'enfonçait dans le poignet de Lucius glissèrent. Lucius eut un sourire narquois alors
que ses yeux gris rencontrèrent les siens.

Vous ferez tout pour produire des enfants en bonne santé.

Elle se figea.

Tout.

Tout pour produire des enfants en bonne santé.

Elle ferait tout. Elle pouvait tout faire.

Elle se concentra sur cette pensée et fit claquer son front contre le visage de Lucius. Elle sentit son
nez se casser alors qu'elle se dégageait, lui donnant des coups de pied sauvagement alors qu'elle se
dégageait et se jetait vers la porte.

Des doigts osseux se serrèrent autour de sa cheville et la tirèrent arrière, la projetant sur le sol et la
traînant en arrière. Elle essaya de se libérer alors que Lucius la traînait sous son corps. Elle enfonça
son coude dans son plexus alors qu'elle tentait de sortir de son emprise.

Elle griffa son visage, visant ses yeux. Sa prise se relâcha alors qu'il recula pour éviter ses ongles.
Elle s'éloigna et enfonça son talon dans sa gorge avant de se jeter à nouveau vers la porte. Vas à la
porte. Vas à la porte.

Elle heurta le bois épais et agrippa la poignée. Elle essaya de la tourner, mais elle ne bougea pas.
Une douleur fulgurante se propagea dans sa main et le long de son bras alors qu'elle essayait de la
faire tourner. Finalement, elle poussa un cri d'agonie et écarta sa main. Elle regarda ses doigts et
trouva sa chair brûlée et roussie jusqu'aux os. La poignée avait été chauffé à blanc.

Lucius ria. Le même rire énervant et sans fin qu'il avait eu en regardant Ron mourir.

Les vibrations de celui-ci se déplaçaient dans ses veines comme de la glace. Elle se tourna
lentement pour le trouver debout à travers la pièce, souriant alors que du sang coulait sur son
visage, remplissant sa bouche et filtrant autour de ses dents.

Il leva une main pâle jusqu'à sa gorge et toussa. "Qu’est ce que j’aime ça. Pensais-tu que tu allais
t'échapper, petite souris ?" Il eut un petit rire. "Tu mourras dans cette maison. Comme de nombreux
membres de l'Ordre avant toi. Il n'y a plus personne pour te sauver."
Hermione se tenait debout et le fixait. Les brûlures sur sa main palpitaient douloureusement à
chaque battement de son cœur qui s'emballait.

Alors qu'elle se tenait près de la porte, une lente sensation de naufrage la submergea.

Drago n'arriverait pas à temps.

Il ne pourrait pas. Ils avaient utilisés toute leur chance pour survivre aussi longtemps qu'ils l'avaient
fait.

Lucius n'était pas Astoria. L'enlèvement d'Hermione dans sa chambre avait été prémédité et prévu
spécifiquement pour contrecarrer Drago.

Elle resta à étudier Lucius jusqu'à ce qu'il agite sa baguette vers elle. Hermione sentit sa magie la
saisir et l'entraîner en avant. Lorsqu’elle l'atteigna, il l’esquiva et elle percuta les barreaux de la
cage au centre de la pièce.

Une barre la rattrapa au front et sa vision vacilla sous l'effet de l'impact. Elle s'affaissa et secoua la
tête, essayant de l'éclaircir alors qu'elle luttait pour réfléchir.

Elle sentit un battement dans son abdomen et sa gorge s'épaissit alors que ses épaules tremblaient.
Elle pressa sa main blessée de manière protectrice sur son ventre. "S'il vous plaît, Lucius – vous ne
voulez pas faire ça."

Ses doigts s'enfoncèrent dans son épaule alors qu'il la tournait pour lui faire face. Son visage était
couvert de sang, et il y avait des entailles sur son front où elle avait failli lui arracher les yeux.

Pourrait-elle courir à nouveau ? Y avait-il un intérêt à essayer ?

Ses jambes lâchèrent brusquement et elle glissa le long des barreaux jusqu'au sol.

"Ne faites pas ça, Lucius," répéta-t-elle. "Vous ne voulez pas le savoir."

Lucius s'agenouilla et pencha la tête en arrière. Elle fixa ses yeux argentés froids.

Ils étaient exactement comme ceux de Drago. Elle n'avait jamais remarqué cela auparavant.

Lucius haussa un sourcil. "On m'a ordonné de trouver le dernier membre de l'Ordre, et je le ferais.
Ce n’est pas une tâche à laquelle je suis autorisé à échouer."

Hermione regarda Lucius avec étourdissement, il y avait des taches troublant sa vision et un détail
qui semblait juste hors de portée. Une clé. Elle étudia son visage, cherchant Drago dedans. Leurs
yeux étaient si semblables; ils avaient le même désespoir en eux.

Lucius avait l'air désespéré.

Ses yeux s'écarquillèrent.

Voldemort aspirait à l'immortalité. Il n'avait aucune intention d'avoir un successeur. Il ne se souciait


du pouvoir que tant qu'il le contrôlait.

Il brûlerait le Monde Sorcier à mort plutôt que de laisser quelqu'un d'autre régner.
"Il va tuer Drago si vous échouez, n'est-ce pas ?" Elle sentit ses doigts tressaillir presque
imperceptiblement. "La blessure de la semaine dernière - ce n'était pas un test, c'était votre
punition. Êtes-vous celui qui a dû le crucifier ?"

Les yeux de Lucius vacillèrent avant de devenir plus froids.

Quand Hermione le vit, elle pencha la tête en arrière et eut un rire étouffé. Bien sûr, elle aurait dû
savoir qu'ils auraient la même chose.

Elle soutenu son regard et se pencha en avant.

"Je suis le dernier membre de l'Ordre. Le tout dernier," déclara-t-elle après un moment. "Tout le
monde est mort maintenant. Je suis tout ce qui reste."

Ses yeux se plissèrent.

"J'ai fait sauter le Sussex." Elle continua à le regarder dans ses yeux froids. "Harry - Harry était
mort. Tout le monde était mort ou capturé, il n'y avait personne pour m'arrêter. J'ai créé l'alchimie et
conçu les deux bombes de l'Ordre. Le poison que vous avez trouvé si intéressant, je l'ai inventé
aussi. Sang de Sombral. Aconit. Venin d'aspic. Arsenic. Poisson-globe. Racines d’Hemlock. Peau
de triton. C'était moi."

Elle prit une profonde inspiration. "Vous aviez raison cependant - il y avait un espion parmi les
Mangemorts pendant la dernière année de la guerre. J'étais sa Maîtresse."

Il y eut un éclair de triomphe dans les yeux de Lucius. Hermione voulait lui cracher dessus.

"Mais vous ne sauverez pas Drago en le trouvant". Elle étudia son visage ensanglanté et entendit
son rire le même alors que Ron mourait en hurlant. Elle se pencha plus près, sa voix tombant dans
un murmure. "L'espion qui a tué Ombrage et détruit le médaillon est votre fils."

L'expression de Lucius devenu vide pendant un moment avant de se tordre en un rictus enragé. Il la
saisit à la gorge, la poussa en avant et la plaqua contre les barreaux de la cage.

"Mon fils ne s’allierait jamais avec l’Ordre."

Hermione s'étrangla mais ne rompu pas son contact visuel avec lui.

"Il... déteste Voldemort," répondit-elle d'une voix rauque. "Il - l'a toujours - détesté. Pourquoi
pensez-vous qu'il y a une cage dans votre salon ? Voldemort gardé votre femme dedans."

Lucius sursauta comme si elle l'avait frappé. "Tu mens !"

Sa prise sur sa gorge se resserra, et Hermione haleta alors qu'elle luttait pour respirer. Ses doigts
furent pressés brutalement dans son œsophage, et la peau de son visage se tendu à cause de la
pression.

"Voldemort - l'a torturée - dans cette pièce. C'est pourquoi Drago a pris la marque et a tué -
Dumbledore..." Elle pouvait à peine forcer les mots à sortir. Elle agrippa sa main, essayant de se
libérer. Ses poumons commencèrent à spasmer et à brûler.

"T’attends tu à ce que je te crois ?" Il relâcha sa gorge, et elle haleta désespérément pour avoir de
l'air, le traînant dans ses poumons brûlants alors qu'elle s'effondrait contre la cage.
Sa baguette piqua dangereusement près de son visage et il grogna. "Legilimens !"

Lucius n'était pas un Legilimens. Sa magie pour l'invasion de l'esprit était faible. C'était comme si
son esprit se séparait à peu près avec un bâton émoussé. Si elle avait eu de la magie, il n'aurait
jamais pu pénétrer son esprit.

Elle n'avait pas de magie.

Il entra avec force.

Il n'y avait aucune précision. Il écrasait simplement sa conscience sous la sienne alors qu'il se
frayait un chemin à l'intérieur.

Il ne se concentrait pas sur les souvenirs individuels, se frayait simplement un chemin à travers eux
jusqu'à ce qu'il en heurte un.

Drago...

Ses doigts parcouraient sa colonne vertébrale alors qu'il embrassait sur ses épaules et son cou. Son
autre main s'emmêla dans ses cheveux, la tenant près de lui de sorte que sa peau nue se pressa
avec brûlure contre la sienne.

"Je t’aime. Je t’aime. Je vais prendre soin de toi." Il marmonnait les mots contre sa peau.

Hermione essaya d'arracher le souvenir mais ne pouvait invoquer aucune magie. Elle pouvait sentir
ses menottes commencer à brûler autour de ses poignets.

Drago la pressa contre la tête de lit, enroulant ses jambes autour de sa taille alors qu'il la poussait
en elle. L'adoration dévastatrice sur son visage était indéniable alors qu'il l'embrassait. Elle
emmêla ses doigts dans ses cheveux et l'embrassa en retour alors que ses hanches rencontraient les
siennes.

Elle pouvait sentir la rage horrifiée de Lucius.

Elle ne savait pas comment lui montrer les bons souvenirs. Elle n'était même pas tout à fait sûre de
l'endroit où ils se trouvaient. Il les écraserait en morceaux bien avant de les trouver par lui-même.

Elle regardait le visage de Drago.

"J'ai trouvé ce qui me manquait pour enlever ta marque."

"Oh."

"Des larmes de Phénix. Je serais capable de l'enlever si j'avais une fiole de larmes de Phénix."

Elle se força à se concentrer sur la douleur. Narcissa. Elle devait lui montrer ce qui était arrivé à
Narcissa.

Narcissa. Narcissa.

Le portrait de Narcissa apparut. "Elle voulait qu'il ne le sache jamais. Tu ne sais pas ce qu'elle a
enduré pour s'assurer qu'il ne le découvre pas. Tu pensais que le retrait de cette potion était
difficile après trois doses ? Elle l'a pris plus d'une douzaine de fois juste pour le voir. Drago avait
l'habitude de la supplier de ne pas le faire."

Lucius cessa de brutaliser son chemin dans son esprit et sembla figé pendant plusieurs secondes.

Hermione saisit le bref répit pour fouiller dans ses souvenirs pour trouver les bons. Il y avait une
douleur lancinante à l'arrière de sa tête comme si un scalpel s'enfonçait lentement dans la base de
son crâne.

Narcissa. Narcissa. Elle avait besoin de souvenirs de Drago parlant de Narcissa.

Le visage furieux de Drago apparut, et il la fixa.

"Après que toi et tes amis ayez fait jeter mon père à Azkaban, le Seigneur des Ténèbres est allée
chez moi. Je n'étais même pas encore rentré de l'école. Quand je suis arrivé, il m'attendait. Il avait
ma mère dans une cage, dans notre salon. Il la torturait depuis près de deux semaines."

Lucius sursauta. Elle pouvait sentir son horreur grandissante.

"Elle - elle ne s'en est jamais remise. Les tremblements - ils ne s'arrêtent jamais, pas après autant
de cruciatus. Je ne sais même pas ce qu'il lui a fait d'autre - avant que j'arrive-," sa voix se brisa. Il
repoussa ses cheveux de son visage et semblait avoir du mal à respirer. "Tout l'été - je ne pouvais
pas... je ne pouvais rien faire d'autre que lui dire que j'étais désolé."

Drago respirait si rapidement que ses mains tremblaient, et il continua de parler, les mots coulant
juste de lui. "Ma mère - elle - elle n'a jamais été très forte. Elle a faillit mourir lorsqu'elle était
enceinte de moi, et elle ne s'en est jamais remise. Elle - était toujours fragile après ça. Mon père
disait toujours que nous devions prendre soin d'elle. Il m'a fait jurer, encore et encore en
grandissant, que je prendrais toujours soin d'elle. Quand le Seigneur des Ténèbres a finalement
quitté le Manoir, j'ai essayé de l'éloigner; quelque part, où il ne pourrait pas la retrouver ou la
blesser à nouveau. Mais elle n'irait pas - elle n'irait nulle part sans moi."

Il pressa les talons de ses mains contre ses yeux. "J'essayais de prendre soin d'elle. J'essayais de la
garder en sécurité. J'essayais de trouver un moyen pour nous enfuir - et ensuite - elle a été brûlée
vive au Manoir de Lestrange-"

Lucius hésita un instant. Hermione pensa peut-être qu'il se retirerait de son esprit.

Mais il s'enfonça plus profondément dans ses souvenirs enfouis.

Son esprit recula. Elle pouvait sentir une douleur atroce et fracturante commençant à irradier de
l'arrière de sa tête.

Des cris l'entouraient.

Sa voix. Elle semblait tellement plus jeune qu'elle ne se souvenait. " Est-ce que ton père le savait ?"

Drago déglutit. " Non." Il détourna les yeux. "Mon père - il - il était très protecteur envers ma
mère. S'il avait su..." Il resta silencieux pendant un moment. "L'Occlumencie n'est pas un talent
qu'il possède. Pas au niveau dont il en aurait eu besoin. Il aurait été vengeur, et cela nous aurait
tous damnés. Ma mère avait insisté pour que nous lui cachions son état. Il y avait une potion
prescrite par un guérisseur danois; cela masquait la plupart de ses symptômes. Ça l’empêchait de
paniquer lorsqu'elle devait faire des apparitions. Elle la prenait lors de des visites de mon père. Le
Seigneur des Ténèbres avait surtout gardé mon père en France et en Belgique après sa libération.
Il avait supposé qu'elle était froide et distante parce qu'elle lui reprochait d'avoir pris la marque."

Sa mémoire se déplaça.

Elle et Drago étaient couchés ensemble, ses bras s'enroulant possessivement autour d'elle alors
qu'il posait sa tête sur sa poitrine.

"Je vais prendre soin de toi. Je te le jure, Hermione, je vais toujours prendre soin de toi."

"Parle-moi de ta mère, Drago," dit-elle en traçant ses doigts sur les runes de son dos. "Dis-moi
tout ce que tu ne pourrais jamais dire à personne."

...

"Je n'avais jamais vu personne se faire torturé auparavant," répondit-il sans la regarder. "Elle était
- la première personne que j'ai jamais vue être torturée. Il...," Hermione sentit sa mâchoire rouler
alors qu'il hésitait, "...il a expérimenté sur elle et a laissé... quelques autres Mangemorts apporter
des idées sur ce qu'il fallait lui faire. Pour punir les Malefoy."

Lucius continuait à pousser, de plus en plus profondément dans son esprit. Les souvenirs
commencèrent à s'assombrir comme s'ils fondaient, se brisaient et disparaissaient.

Les hurlements continuèrent.

Encore et encore.

Hermione se sentit s'éloigner.

Tout trembla et le poids de l'esprit de Lucius à l'intérieur du sien disparut soudainement. Il y avait
une sensation de piqûre dans ses bras et sa jambe droite.

Elle s'assit affalée contre la cage, haletant alors qu'elle se forçait à rester consciente. La pièce
nageait lentement dans la vue. L'air était épais, brumeux de poussière et de fumée.

Lucius était partit. Hermione se regarda avec confusion. Il y avait de petits éclats de débris enfouis
dans ses bras. Une sonnerie aiguë et grêle emplit ses oreilles et ne sembla pas s'arrêter. Elle plissa
les yeux et toussa quand elle essaya de respirer.

Elle essaya de se lever mais la pièce vacilla et devenue rouge alors qu'elle se penchait en avant. Elle
se recula, un sanglot étranglé se forma dans sa gorge alors qu'elle luttait pour réfléchir.

Elle avait besoin de...

Qu'est-ce que c'était ?

Nécessaire...

Le salon.

Elle avait besoin de sortir du salon. D’aller à la porte. D’aller à la porte.


Où était la porte ?

Elle regarda autour d'elle, perplexe. Il y avait des éclairs de lumière qu'elle ne pouvait pas
distinguer clairement. Le mur où la porte aurait dû être avait disparu. Il y avait un trou caverneux à
sa place, comme si le mur avait été explosé.

Elle devait sortir avant que Lucius ne revienne. Elle essaya de se relever en tremblant. Sa tête
palpitait si douloureusement que la pièce vacillait et elle faillit s'évanouir. Sa jambe ne bougeait
pas. Elle baissa les yeux et réalisa qu'il y avait un morceau de bois enfoui dans son mollet.

La pièce se déformait dans sa vision. Il y avait du bruit, mais elle ne pouvait pas le distinguer à
travers la sonnerie. Les lumières continuèrent à clignoter. Elle cligna des yeux et essaya de lever les
yeux pour voir ce que c'était, mais tout ondula et s'assombrit. Elle s'effondra en arrière.

Elle se lèverait dans un instant.

Elle avait juste besoin de reprendre son souffle. Si sa tête s'éclaircirait un peu, et ce serait plus
facile de bouger.

Elle tendit la main et toucha son visage avec des mains tremblantes. Ses doigts était rouges de
sang...

Les barreaux derrière elle furent brusquement secoué et elle se réveilla.

Des mains la prirent par les épaules et la tirèrent de l'endroit où elle s'était reposée.

Du blond.

Elle essaya de se dégager. "S'il vous plaît - non... ne... ne..."

Elle était couchée sur le dos et sa peau et des cheveux pâles remplissaient sa vision.

"Mon dieu - Hermione - je suis vraiment désolé. Tiens bon. Tu dois tenir bon."

La voix était allongée et déformée.

Elle plissa les yeux. "Drago ?"

Il était si pâle qu'elle pensait qu'il pouvait être un fantôme.

"Tu es venu..." Elle tendit la main et le toucha. Il était vraiment là. "Je suppose que tu le fais
toujours-"

Il se pencha sur elle, marmonnant rapidement des sorts de guérison.

"Je suis désolé. Je ne peux pas te soulager de la douleur," déclara-t-il. Sa voix tremblait. "Tiens bon
pour moi. Tu es en sécurité maintenant. Je vais te sortir d'ici. Je suis vraiment désolé."

Elle le sentit retirer l'éclat de bois de sa jambe. La douleur la déchira comme un feu et elle poussa
un cri rauque.

L'agonie supplémentaire inattendue éclaircissa son esprit, coupant la douleur étourdie. Lucius
l'avait kidnappée et s'était frayé un chemin dans son esprit. Elle eut un hoquet sec et sa poitrine se
mit à spasmes.

"Oh mon Dieu. Oh mon Dieu. Oh mon Dieu, Drago. Il a utilisé la Légilimencie et un portoloin.
Est-ce que le bébé va bien ? L'a-t-il blessée ?"

Drago lançait plusieurs sorts sur sa main blessée, et elle referma ses doigts sur sa baguette et la
poussa vers son ventre.

"Vérifie le bébé," s'exclama-t-elle, sa voix tremblante. "Je pense qu'il aurait pu lui faire du mal."

Elle ne pouvait plus respirer alors que Drago hésita puis lança le sort. La lumière dorée brillante
remplit la pièce alors que l'orbe apparaissait, flottant toujours régulièrement.

Hermione le fixa pendant plusieurs secondes avant de fondre en larmes. Elle se força à s'asseoir. La
pièce commença à nager mais elle se força à se concentrer, agrippant fermement la chemise de
Drago et le regardant dans les yeux.

"Il sait - je suis désolé. Ton père le sait. Je lui ai raconté ce qui est arrivé à ta mère." Elle dû se
pencher pour distinguer les détails de son visage.

Drago se figea et cligna des yeux.

"Ce n’est pas grave. Ça n'a pas d'importance," répondit-il après un moment. Ses cheveux frôlèrent
ses cheveux et il l'embrassa sur le front. Il glissa une main derrière sa taille et sous ses jambes et la
souleva. "Je vais te ramener dans ta chambre et finir de te guérir. Ensuite, je m'occuperais de tout
ici."

Il se contenait. Elle pouvait sentir qu'il tremblait. Il était si pâle; il saignait peut-être quelque part.
Elle n'en était pas sûre. Elle regarda avec stupéfaction la pièce. Le sol était couvert de gravats et
tout le mur où la porte avait été, avait disparut.

Lucius était affalé dans la cage au centre de la pièce. Ses poignets étaient enchaînés à des barreaux
sur les côtés opposés de la cage.

Pour l'empêcher de toucher sa Marque des Ténèbres.

Il y avait du sang sur le sol à cause d'une blessure à la côte.

Drago remarqua ce qu'elle regardait. "C'était le moyen le plus rapide de m’occuper de lui."

Lucius remua et sa tête pencha en arrière alors qu'il regardait Drago et Hermione. Ses cheveux
étaient tombés sur son visage, mais ses yeux brillaient de rage.

"Pourquoi ne m'as-tu pas dis ce qui est arrivé à ta mère ?" il demanda, sa voix poussant un long
grognement.

Hermione sentit les doigts de Drago se contracter contre sa colonne vertébrale. Il la relâcha un peu.
"Qu'aurais-tu fais qui ne l'aurait pas tuée plus tôt ?

Lucius bougea, les chaînes métalliques cliquetant contre les barreaux. Il secoua la tête pour pouvoir
voir plus clairement. "Tu aurais du me le dire. Elle était mienne !"
Drago regarda froidement son père. "Oui. Elle l’était. Et tu as veillé à ce que tout le monde le
sache, n'est-ce pas ? Même le Seigneur des Ténèbres. Tu ne la jamais lâché. Même quand elle t’a
supplié de s’enfuir après ma quatrième année. Tu l'as aimée jusque dans sa tombe."

Lucius pâlissa à travers le sang obscurcissant son visage.

Drago eut un rire amer. "Cela m'a toujours déconcerté la façon dont que tu pensais que le Seigneur
des Ténèbres m’aurait utilisé pour te punir quand il l'avait elle. Je suppose que tu n'as jamais été
aussi créatif que le Seigneur des Ténèbres."

Lucius ne dit rien pendant plusieurs instants, puis il pencha la tête sur le côté. "Que fais-tu
maintenant ? La Sang-de-Bourbe a écarté ses jambes pour te réconforter et tu t'imagines donc la
sauver à la place ?"

Drago ne répondit rien.

Lucius se pencha en avant. "Vous n'y survivrez pas. Si elle s'échappe, le Seigneur des Ténèbres te
tiendra pour responsable."

Drago renifla. "Je n'imagine pas qu'il y ait de nombreuses circonstances dans lesquelles je puisse
survivre les prochains mois, même si elle reste."

Les yeux de Lucius se plissèrent. "Tu savais."

Drago hocha la tête avec un sourire narquois froid. "L'information est ma spécialité, Père."

Il était extérieurement calme, mais Hermione pouvait sentir tout son corps trembler.

Lucius s'avança et étudia Draco comme s'il le réévaluait. Ses yeux brûlaient. "Et qu'as-tu l'intention
de faire de moi ?"

"Qu'en penses-tu ? Tu as craqué et faillit compromettre ma mission. Dans le processus de


récupération de la Sang-de-Bourbe, j'ai dû te tuer. J'ai des souvenirs pour le corroborer."

Lucius hocha la tête, apparemment nulement surpris. "Je veux voir Narcissa."

Drago hésita puis acquiesça. "J'imagine qu'elle te parlera maintenant. Je vais demander aux elfes de
t’apporter son portrait. Tu as jusqu'à mon retour."

Lucius était silencieux.

Drago se tourna vers la porte. Hermione posa son front contre son épaule alors qu'il se frayait un
chemin à travers les décombres. Sa tête pencha en arrière.

"Encore un peu, Granger. Reste consciente pour moi."

Il y eut une autre douleur aiguë dans son bas-ventre et elle agrippa sa robe.

Ils étaient presque sortis du salon quand Lucius reprit la parole.

"Que ferais-tu si je te proposais de sauver, Drago ?"


Drago réagissa à peine, il continua de s'éloigner sans réponse mais Hermione leva la tête et regarda
par-dessus son épaule vers Lucius.

Sa tête était penchée en arrière alors qu'il la regardait à travers la pièce, ses yeux brillants.

"Des larmes de Phénix, n'est-ce pas ?" Ses lèvres s'entrouvrirent en un rictus, révélant ses dents
tachées de sang. "De combien en as-tu besoin ?"
Chapter 72
Chapter Notes

Un avertissement pour les lecteurs : Ce chapitre contient une scène contenant une procédure
médicale et du gore. Des astérisques ont été inclus pour indiquer le début et la fin de la
section.

Drago ne s'arrêta toujours pas, mais Hermione lui serra le bras et essaya de glisser vers le bas. Elle
fixa Lucius, son cœur dans la gorge.

Drago marqua une pause. "Non, Granger."

"Drago - s'il a des larmes de Phénix..." Elle le força à la reposer, agrippant fermement son bras pour
se tenir debout alors qu'elle regardait Lucius avec les yeux écarquillés.

Le sang séchait et croûtait le long de son visage. Elle dû plisser les yeux pour le voir clairement de
l'autre côté de la pièce.

"J'aurais besoin de quinze larmes," répondit-elle.

Lucius pencha la tête sur le côté, l'air pensif. "Combien de larmes contiendrais une demi-fiole ?"

Hermione déglutit, son cœur tombant de déception si vive qu'il était physiquement douloureux.
"Cela dépend s'il s'agit d'un flacon standardisé. Un demi-flacon moderne ne contient qu'environ
douze larmes."

Les sourcils de Lucius se froncèrent. "Et s'il s'agissait d'un flacon plus ancien, du XVe siècle ?"

Hermione eut un petit hoquet et se balança sur ses pieds. "Ils étaient plus gros à l'époque. Avez-
vous - avez-vous réellement des larmes de Phénix ?"

Lucius souria cruellement. "Que ferais-tu ? Que me donnerais-tu si je te les donnaient ?"

Drago se moqua. "Ne perds pas ton temps avec lui, Granger. La seule raison pour laquelle il s'en
soucie, c'est parce que je n'ai pas encore produit d'héritier."

Il la prit dans ses bras et s'éloigna rapidement.

Hermione posa sa tête sur son épaule alors qu'il la portait à travers la maison. Sa tête était fracturée,
mais elle se força à se concentrer sur la douleur.

Lorsqu’ils franchirent la porte de sa chambre, il appela. "Bobbin !"

Son nom était presque un grognement.


Bobbin apparut instantanément et commença à ramper sur le sol. "Maître Drago ! Maître Drago,
Bobbin est tellement désolée. Bobbin ne sait pas comment Maître Lucius à pu sortir la Miss de sa
chambre."

"C'était la cuillère sur le plateau du petit-déjeuner. C'était un portoloin," répondit Hermione. Il y


avait une sensation de traînée à l'arrière de sa tête comme si elle tombait en arrière.

Bobbin poussa un cri de désespoir et se mit à enfoncer sa tête dans le sol à plusieurs reprises. Le
bruit sourd fit tressaillir Hermione.

"Arrête de te blesser." La voix de Drago était glaciale. "Apporte-moi tout le matériel de guérison et
envoie deux elfes transporter le portrait de ma mère dans le salon Sud. Allez hors de ma vue."

Il s'arrêta devant le portrait dans la chambre d'Hermione. "Père désire te voir, Mère. Si jamais tu
veux lui parler, c'est ta dernière opportunité."

Il se détourna avant que le portrait ne puisse répondre et porta Hermione vers son lit.

Il semblait que seul un moment s'était écoulé, mais elle était soudainement sur le lit dans des
vêtements propres, les fournitures médicales disposées sur un côté. Drago était en train d'imbibé
plusieurs linges d'essence de Dittany et de les enrouler autour de sa main et de sa jambe avant de
lever les yeux.

L'horreur était inscrite sur son visage. Ses yeux vacillèrent et son expression se ferma à l'instant où
leurs yeux se rencontrèrent.

"Je suis désolé... j'avais peur que l'explosion te tue, ou je serais venu plus tôt. Je suis vraiment
désolé."

Hermione secoua la tête, essayant de se dégager et de rester concentrée. "Drago... il pourrait avoir
des larmes de Phénix."

Son expression se tendit brièvement. "Granger, non."

Il agita sa baguette, mais ses doigts spasmèrent brusquement au milieu du sort. La baguette émit
une flamme bleue qui s'éteignit après un moment. Son expression ondula et sa mâchoire se serra
alors qu'il agita à nouveau soigneusement sa baguette et jeta un diagnostic sur son cerveau.

Sa projection cérébrale apparue. Les lumières fracturées et brillantes à travers son cerveau étaient
toujours là, mais plusieurs lumières avaient perdu leur lueur dorée et étaient devenues rouge sang.
De minuscules fils écarlates, comme de fins éclairs qui se ramifiaient à travers des sections de son
cerveau.

Drago devint grisâtre lorsqu’il le vit. "J'ai besoin - j'ai besoin d'appeler un guérisseur de l'esprit."

Il se leva pour partir, mais Hermione agrippa son poignet et le tira en arrière. "Non. Drago, attends -
ton père a dit qu'il avait des larmes de Phénix. Tu dois découvrir ce qu'il veut en échange."

Il dégagea son poignet, son expression figée. "Granger - ça ne sert à rien de le découvrir."

Hermione le regarda, incrédule. "Quoi... Comment ça, ça ne sert à rien ? Je pourrais t’enlever ta
marque." Sa poitrine trembla et elle lui saisit de nouveau la main. "Tu dois le découvrir – tu dois lui
demander- S'il te plaît, Drago-, s'il te plaît-"
Ses poumons commencèrent à spasmer alors qu'elle le suppliait.

Il la fixa pendant plusieurs secondes et soupira, se laissant tomber sur le bord de son lit. Il enroula
ses bras autour de ses épaules jusqu'à ce que sa respiration ralentisse.

Il se rassit et baissa les yeux sur ses mains

"Granger..." Il s'arrêta un moment. "Je suis ruiné en tant que duelliste maintenant."

Hermione regarda ses doigts alors que son index tremblait et son pouce sursautait brusquement. Il
enroula ses mains en poings. "Il y a une semaine, cela aurait pu être différent. Mais maintenant..." Il
leva la main droite. Son annulaire continua à trembler. "Plus maintenant. La seule raison pour
laquelle j'ai gagné contre mon père aujourd'hui était parce qu'il ne voulait pas vraiment me tuer."

"Drago..."

Il la coupa d'une voix serrée. "Je ne peux pas vaincre le Seigneur des Ténèbres pour toi, Granger. Je
sais que tu veux sauver tout le monde, mais je ne peux pas le tuer - même si tu enlève ma marque.
Si j’essaye, j'échouerais et je serais probablement capturé vivant." Il ne la regardait toujours pas.
"Si je suis interrogé-" il baissa les yeux, et elle put voir la tension rigide dans sa mâchoire et ses
épaules, "même si tu m'oublies avant que je parte, il finirait par apprendre pour toi, Ginny et James,
et l'emplacement approximatif du refuge. Je..." sa bouche se tordit, "je..."

"Drago..." Sa voix se saisit et hésita alors qu'elle capturait son visage dans ses mains et le tournait
pour que ses yeux rencontrent les siens. "Drago, je ne vais pas enlever ta marque pour que tu
puisses mourir dans les décombres avec Voldemort. Je vais prendre soin de toi. Je vais te sauver."

Ses bras tremblaient, mais elle ne le lâcha pas. "Je peux te sauver si tu me laisse faire. Laisse-moi
enlever ta marque et on s’enfuira. Fuis avec moi comme nous l'avons toujours dis."

Il la regarda fixement pendant un moment, et le coin de sa bouche se souleva avec nostalgie. "J'ai
fait un serment inviolable, Granger. Je ne peux pas-"

"Je connais ton serment. Tu l'as fait pour moi." Elle le coupa, fixant intensément ses yeux argentés,
agrippant fermement sa main droite dans la sienne jusqu'à ce qu'elle puisse presque sentir la magie
entre eux. "Draco Malefoy, tu as fais de ton mieux pour aider l'Ordre du Phénix à vaincre
Voldemort. Et en tant que le dernier membre de l'Ordre, je considère que ton serment inviolable est
accompli."

Elle rapprocha son visage jusqu'à ce qu'elle puisse presser son front contre le sien. "Tu as fais plus
que quiconque n'aurait jamais pu te le demander. Laisse-moi te sauver maintenant. S'il te plaît,
prends le risque de croire que je peux le faire."

Drago resta figé pendant plusieurs secondes. Elle pouvait le sentir vaciller.

Puis il hocha lentement la tête.

Lucius était à genoux dans la cage, se penchant en avant autant qu'il le pouvait physiquement vers
le portrait en face de lui.

Son expression alors qu'il la regardait était affamée. Possessive. Vorace.


Il pleurait. Hermione pouvait voir tout son corps trembler.

Il leva les yeux et aperçut Drago et elle à la porte. Il recula instantanément, son expression se
fermant.

La pièce avait été désencombrée et nettoyée de la plupart des gravats et du sang.

Hermione traversa lentement la pièce jusqu'à ce qu'elle se tienne à seulement quelques mètres de la
cage. Sa tête lui faisait toujours si mal qu'elle avait l'impression que son crâne était fracturé. Elle
avait pris plusieurs potions de renforcement pour marcher de manière fiable, mais sa vision était
encore légèrement floue.

Drago avait voulut appeler un guérisseur, mais elle avait refusé. Si leur évasion voulait fonctionné,
l'attaque de Lucius devait être contenue.

La bouche de Lucius se courba en un sourire horrible alors qu'il les fixait. "Regardez qui voilà, mon
fils qui viens me voir dans l'au-delà, accompagné de la putain Sang-de-Bourbe qui l'a séduit."

"Lucius !" La voix de Narcissa était aiguë.

Il tressaillit visiblement, comme s'il avait été frappé. Des émotions clignotaient rapidement sur son
visage. Choc. Culpabilité. Remords.

Il regarda de nouveau le portrait.

"Cissa..."

Narcissa avait perdu sa première apparence de sang-froid. Elle avait l'air bouleversée.

"Elle est tout ce qu'il a," reprit Narcissa.

L'expression de Lucius s'empara d'une désapprobation à peine dissimulée, mais il hocha la tête à
contrecœur avant de lever les yeux.

Le coin de la bouche d'Hermione se tordit, et elle se rapprocha, l'étudiant. Il était couvert de


coupures causées par des éclats de bois, sa joue était tranchée et saignait sur mâchoire et sa gorge.
La blessure de sa côte avait cessé de saigner. Il était blessé et ressentait beaucoup plus de douleur
physique qu'il ne le laissait paraître, mais il n'y avait rien de terriblement mortel.

Elle recula de nouveau. "Comment avez-vous eu des larmes de Phénix ?"

Lucius la regarda et haussa un sourcil. "La famille Malefoy est en Angleterre depuis près de mille
ans. On nous a offert une fiole au XVe siècle, en échange de... certains services rendus. Elles ne
doivent être utilisées que pour préserver la lignée familiale. Elle se transmet de père en fils à la
naissance d’un nouvel héritier."

"Vraiment ?" La voix de Drago était froide et sceptique. "Tu as une fiole de larmes de Phénix que
tu n'as jamais pensé à mentionner, sans aucunes traces ?"

L'expression de Lucius s'éleva. "Elles ne sont utilisées que pour préserver la lignée. As-tu un
héritier, Drago ? Non, tu n’en n’as pas." Son ton était vicieux et plein de dérision. "Le flacon est
conservé dans un coffre qui contient le sang de chaque génération. Si tu avais un héritier, son sang
serait ajouté à sa naissance, et à partir de ce moment-là, à moins que tu ne meurs, seul toi, son père,
pourrais ouvrir le coffre. Lorsqu’il aurait eu un fils, le coffre passait en sa possession."

Drago regarda le portrait. "Le savais-tu, Mère ?"

Narcissa secoua la tête et les épaules de Drago tombèrent comme s'il avait été contre sa réponse. Il
déglutit et hocha la tête brusquement. "Où est-il ? Dans un coffre-fort supplémentaire à Gringotts ?"

"Il doit être dans ma chambre pour le moment," répondit Lucius d'une voix douce. Il s'était assis
langoureusement dans la cage.

Drago cligna des yeux. "Il y avait une fiole de larmes de Phénix sur le domaine pendant tout ce
temps ?"

"Non," répondit Lucius en roulant des yeux, elles sont destinées à préserver la lignée familiale. Je
la garde avec moi."

Drago fixa Lucius pendant plusieurs secondes. "Que veux tu pour ça ? Qu'attends-tu en échange ?"

Lucius eut un rire si bas et sans fin qu'Hermione souhaitais le frapper. Il pencha la tête dans un
angle artificiel pour que ses cheveux tombent de ses yeux. "Pourquoi, Drago, pourquoi penses-tu
que j'aurais besoin de pots-de-vin pour sauver mon propre fils ?"

Drago renifla.

Quelque chose passa brièvement dans les yeux de Lucius, et il se redressa. "Je vais te sauver,
Drago, parce que tu es mon fils et mon héritier, sans rien te demander en retour."

Les yeux de Lucius s'éloignèrent de son fils.

"Que voulez-vous de moi ?" demanda Hermione.

Lucius haussa un sourcil. "Dix minutes. Seuls."

"Hors de question," répondit brusquement Drago d'une voix froide.

Lucius roula des yeux et agita un poignet enchaîné. "Quel avantage pourrais-je tirer de lui faire du
mal à ce stade ?"

"Quel avantage en as-tu déjà obtenu ?" Drago avait l'air sauvage alors qu'il se moquait de son père.
"Je ne la laisserais pas seule avec toi. Je préférerais mourir."

Lucius trembla.

Hermione posa sa main sur le bras de Drago. "Ça va aller, Drago."

Elle ne le croyait pas entièrement, mais elle ne s'en souciait plus. Elle était prête à tout risquer si
cela signifiait qu'elle pouvait obtenir des larmes de Phénix.

"Granger..."

Elle glissa sa main dans la sienne et le regarda dans les yeux. "Juste dix minutes."
Drago ne bougea pas. Restant stoïque.

Elle lui serra la main. "S'il te plaît, Drago. Tu m'as dis que tu me laisserais te sauver."

Il l'étudia, son expression gardée. Ses yeux argentés étaient comme des miroirs au point qu'elle
pouvait se voir en eux. Ses yeux et le rouge de ses vêtements. Elle était plus pâle qu'elle ne l'avait
imaginé.

"S'il te plaît, Drago..."

Il hocha la tête à contrecœur. "Je me tiendrais près de la porte."

Avant de partir, il se dirigea vers son père et commença à fouiller ses robes, confisquant plusieurs
armes et une variété d'objets qu'Hermione ne pouvait pas identifier.

Lucius avait trois baguettes supplémentaires cachées dans ses vêtements, une boîte contenant une
corde en cœur de dragon et un ensemble complet d'instruments de torture rétrécis dans la taille d'un
portefeuille. Drago lança plusieurs sorts de détection et sembla trouver quelque chose de nouveau
avec chacun d'eux.

"Je n'ai même pas mes mains, je ne vois pas comment ni pourquoi tu t'attends à ce que je la tue,"
déclara Lucius d'un ton réprobateur alors que Drago sortait la dernière baguette.

Drago rangea simplement tout sans un mot dans ses propres poches avec un ricanement puis jeta le
sort de nettoyage insouciamment sur Lucius alors qu'il se redressait.

Ce dernier siffla alors que le sang était récuré sur son visage.

Drago regarda son père pendant un moment. "Dix minutes. Je mettrais le feu au portrait de maman
devant tes yeux si tu essayes de toucher Hermione."

Une rage froide brillait dans les yeux de Lucius alors que Drago s'éloignait.

Hermione et Lucius se regardèrent.

Il ne dit rien; il l' étudia juste. Ses yeux argentés étaient attentifs comme s'il pesait et mesurait qui
elle était.

Au bout d'une minute, elle parla. "Si vous vous attendez à me faire promettre que je l'abandonnerais
et que je disparaîtrais une fois qu'il sera en sécurité, la réponse est non."

Il cligna des yeux et se pencha en avant. "Que comptes-tu faire de mon fils ?"

Elle le regarda fixement. "J'ai l'intention de le sauver."

Les yeux de Lucius se plissèrent. "Et après ça ?"

Elle secoua une épaule. "Après - nous vivons. Il n'y a plus de plans après ça. Tout le reste est
poussière. Ce qui reste de nous, c'est tout ce qu'il nous reste."

Il se moqua d'elle. Le bruit résonna dans ses poumons, et il toussa, rougissant ses lèvres. "Vous êtes
des imbéciles si vous pensez que vous pouvez vous enfuir et disparaître. Le Seigneur des
Ténèbres ne le laissera jamais partir. Vous serez traqués. À moins qu'il prenne le pouvoir, aucun de
vous ne survivra. Si tu veux rester en sécurité et être prise en charge, tu abandonneras votre idée
romantique. Il y a une famille en Bul..."

"Drago a fait un serment inviolable à l'Ordre de ne jamais revendiquer le pouvoir de Voldemort ou


devenir un Seigneur des Ténèbres."

Lucius tomba dans un silence étonné pendant plusieurs secondes.

"Il. a. fait. quoi ?" Sa voix était mortelle.

Le coin de la bouche d'Hermione menaçait de se contracter, mais elle se força à continuer à le fixer
impassiblement. "L'Ordre craignait que Drago ne nous utilises pour poursuivre sa propre ambition.
Pour prouver sa loyauté, il a juré de faire de son mieux pour vaincre Voldemort, et qu'après la
défaite du Seigneur des Ténèbres, il ne prendrait jamais le pouvoir ni ne deviendrait un Seigneur
des Ténèbres."

Elle s'agenouilla pour que son visage soit proche de celui de Lucius. "Vous avez raison, il avait
l'intention de me sauver. Depuis le moment où je suis arrivée, tout ce qu'il a fait était pour me
protéger et dans le but de m'amener dans un endroit sûr avant qu'il ne se suicide, afin que personne
ne puisse jamais me retrouver. C'est son plan. C'est son idée de prendre soin de moi. Mais je veux
le sauver. Je lui ai fait des promesses aussi. Je ferais tout pour le sauver."

L'expression de Lucius devenue moqueuse. "Sauf l'abandonner."

Elle baissa les yeux pendant un moment avant de croiser ses yeux. "Excepté ça." Sa gorge se
reserra alors qu'elle déglutissait. "Je suis - je suis plus égoïste que lui."

"Et comment vous imagines-tu le sauver ?" demanda Lucius d'une voix froide. Tu veux m'envoyer
tuer le Seigneur des Ténèbres pour venger ma femme et sauver mon héritier ?"

Il le prononça avec dérision, mais ses yeux brillaient.

Hermione le regarda calmement. "Non. Il y a trop de marge d'erreur. Même si vous le pouviez, tuer
Voldemort ne protégera pas Drago de tous ceux qui voudront sa mort. Après que vous m'aurez aidé
à éliminer la Marque des Ténèbres de Drago, j'ai besoin que vous vous suicidiez."

Lucius eut un rire étouffé. "Je me suis demandé quand est-ce que tes vraies couleurs ressortiraient.
Peut-être que tu as vraiment fait sauter le Sussex finalement." Il pencha la tête en arrière. "Pourquoi
devrais-je considérer que laisser mon fils entre tes mains pour le reste de sa vie est en quelque sorte
mieux que sa mort ?"

Il l'appâtait. Il voulait qu'elle mendie, elle pouvait le voir dans ses yeux.

La putain Sang-de-Bourbe qui avait séduit son fils, voilà comment il la voyait. Une source dérisoire
de réconfort à laquelle Drago s'était attaché tout en pleurant sa mère. Dans une autre vie, dans un
ensemble de circonstances légèrement décalées, Drago aurait volontiers marché sur son cadavre.

Sa gorge se serra et elle se força à continuer à respirer.

La seule façon de garder Drago en vie était de convaincre Lucius d'accepter volontairement ses
conditions.

Elle mettrait Lucius d'accord.


Elle sauverait Drago.

Elle regarda le portrait.

"Il ressemble à Narcissa, n'est-ce pas ? Je ne l'avais pas vu au début, mais maintenant je ne peux
pas le regarder sans m'en apercevoir. Ça a dû être difficile quand elle était malade et après sa mort,
de toujours la voir." Elle se retourna vers Lucius. "Mais... tout s'estompe maintenant, n'est-ce pas ?
Il n'est plus le même qu’il était. Cette guerre a détruit presque tout en lui. Et maintenant, Voldemort
le détruit exprès."

La bouche de Lucius se durcit en une ligne plate.

Hermione soutenu son regard et laissa transparaître son désespoir sur son visage. Regarder Lucius
était comme frôler le salut du bout de ses doigts, mais trouver qu'elle n'était pas assez proche pour
le saisir pleinement. Son cœur ressemblait à un oiseau flottant enfermé dans sa poitrine, se battant à
mort pour pouvoir s'échapper.

Ses lèvres tremblèrent. "Voldemort le tuera. Même si Drago n'était pas un espion, même s'il était le
Mangemort le plus fidèle de tous les temps, Voldemort le torturerait encore et finirait par le tuer,
juste pour s'assurer qu'il n'y a personne qui puisse le surpasser. Les larmes de Phénix ne contreront
pas une malédiction meurtrière. Ils n'inversent pas les lésions cérébrales et nerveuses du cruciatus."

Elle toucha les barreaux de la cage du bout des doigts. "Je suis sûre que vous avez réalisé qu'il est
devenu un espion pour venger Narcissa. Il savait que nous ne gagnerions probablement pas. Il était
certain qu'il serait tué pour ça, mais il l'a quand même fait. C'était sa pénitence - parce qu'il avait
toujours promis de prendre soin d'elle. Il n'a jamais..." sa voix se brisa, "il ne s'est jamais attendu à
avoir une vie en dehors de cette guerre. Pas quand il essayait de protéger Narcissa, ni maintenant
avec moi. Il a toujours pensé que ce serait la dernière chose qu'il ferait."

Hermione s'avança. "J'ai tout essayé pour trouver un moyen de le sauver. J'ai eu tellement d'idées
mais je n'ai jamais eu les pièces dont j'avais besoin pour les faire fonctionner. Si vous avez
vraiment des larmes de Phénix, je peux lui sauver la vie, mais seulement si vous m’aidez. Si le
sauver vous suffit."

Elle enroula ses doigts autour de la barre. "Je ne peux pas promettre de le quitter parce que je lui ai
déjà donné ma parole que je ne le ferais jamais. Mais je peux vous promettre ceci: une fois qu'il
sera libre, s'il veut un jour me quitter, je le laisserais partir."

Lucius se pencha plus près jusqu'à ce que leurs visages ne soient qu'à quelques centimètres l'un de
l'autre. Ses yeux argentés étaient cruels et brûlants. "Jure-le sur ta magie."

Sa bouche se tordit et ses doigts crispèrent là où ils saisissaient l'acier froid.

Elle ne se donna pas le temps d'hésiter. "Je le jure sur ma magie. Si Drago veut un jour me quitter,
je le laisserais partir. Vous avez ma parole."

Lucius la regarda encore un moment puis soupira et se pencha en arrière. "Le coffre est dans ma
garde-robe. Ma baguette déverrouillera la porte. Je l'ouvrirais une fois qu'il aura été apporté, et tu
pourras voir s'il y a encore assez de larmes."

Il regarda le portrait et apparemment oublia complètement Hermione.


Elle étudia l'adoration affamée et désespérée sur son visage pendant un moment avant de se lever
lentement. Ce n'était pas surprenant que Drago n'ait jamais pensé que son père avait de l'espace
pour s'occuper de quelqu'un d'autre que sa mère.

Elle traversa la pièce de façon instable. Tout lui faisait mal. Même son rythme cardiaque était
douloureux. La pièce était si anormalement froide.

Drago la regarda s'approcher de la porte. Ses yeux étaient inquiets. Elle adressa un sourire pâle.

"Il a dit que tu peux utiliser sa baguette pour ouvrir la porte de sa garde-robe," déclara-t-elle. "Le
coffre est là-bas, il a dit qu'il l'ouvrirait."

Drago la tira du salon. "Je te ramène dans ta chambre."

Hermione avait à peine hoché la tête qu'il la portait à nouveau.

"Je peux marcher," répondit-elle, essayant de se glisser, "tu es encore en convalescence."

"Tu devrais être au lit," dit Draco d'une voix froide.

Hermione était trop fatiguée pour discuter. Elle enfouit son visage dans ses robes et s'assoupit à
moitié alors qu'il la portait à travers le Manoir. Elle aurait dû être maniaque avec l'adrénaline, mais
au lieu de cela, elle était fatiguée. Elle était si fatiguée.

"Il t'aime," dit-elle alors qu'ils s'approchaient de sa chambre. "Je ne pense tout simplement pas qu'il
sache te regarder sans voir ta mère."

"Je le sais." Il la posa sur le lit. "Repose-toi, Granger. Si je reviens et que je te trouve entrain de lire,
j'appellerai un guérisseur de l'esprit, peu importe quel est ton plan."

Elle hocha la tête en signe de coopération. Sa tête lui faisait tellement mal qu'elle ne pensait pas
être réellement capable de lire. Elle avait l'impression qu'elle pourrait s'évanouir. "S'il y a des
larmes, les elfes ont une liste des ingrédients de potion dont j'ai besoin et toutes les fournitures. J'ai
besoin de tout, de la meilleure qualité possible. L'ensemble de ton inventaire médical doit être
réapprovisionné. Dis à Ginny de ne pas venir et coupe les liens de sang que tu as avec le domaine.
Ils doivent expirer ou..."

"Tu l'as expliqué plus tôt, Granger. Arrête de parler et repose-toi."

Elle s'enroula étroitement autour de son ventre. Il tira la couette par-dessus son épaule et elle
attrapa sa main; l'agrippant désespérément. "Drago - tu dois m'aider à ce que ça fonctionne. Je ne
pense pas que..." Sa voix se calma et elle hésita. "Promets-le moi ?"

Drago resta silencieux pendant un moment. "Je m’occupe de tout."

C'était le soir quand Drago la réveilla. Il y avait une demi-douzaine de diagnostics invoqués autour
d'elle qu'il étudiait.

Sa main et sa jambe avaient complètement guéri, et le bébé était toujours une lumière dorée
brillante. La lumière lui faisait mal à la tête.

"J'ai besoin d'appeler un guérisseur mental," déclara Draco quand elle se redressa en grimaçant.
Hermione secoua la tête. "Non. Cela ne vaut pas le risque. Je vais bien. C'est juste un mal de tête.
Je n'ai pas de crise. C'est bon, les souvenirs sont probablement juste - un peu flous maintenant. Ce
n'est pas comme si un guérisseur pouvait réellement faire quoi que ce soit. Le mal est déjà fait."

Son expression se resserra.

Elle leva les yeux vers lui, son cœur battant rapidement dans sa poitrine. "Tu les as ? Est-ce que ce
sont vraiment des larmes de Phénix ?"

Drago sortit une fiole de liquide argenté de sa robe et la lui tendit.

"Il y a un sort analytique, pour confirmer que ce sont vraiment des larmes," dit-elle, sa voix serrée
et nerveuse en le retournant dans sa main. "Elles pourraient ne pas fonctionner. Si elles sont
vraiment si vieilles. Il n'y a pas eu de recherche de faite sur la préservation des larmes de plus de
quelques années."

Drago lança le sort.

La vision d'Hermione doubla, mais elle plissa les yeux et l'étudia attentivement.

C'était une fiole de larmes pures.

La lecture était parfaite; l'efficacité était encore exacte. Elles avaient été parfaitement bien
conservés.

Il y en avait assez. Elle pouvait dire simplement en regardant la taille irrégulière du flacon qu'il y
avait au moins quinze larmes.

Elle regarda la fiole dans ses mains pendant plusieurs secondes, essayant d'absorber la réalité de ce
qu'elle tenait. Son estomac battait et elle se sentait essoufflée.

Elle pouvait le faire. Drago allait vivre.

Elle allait le sauver.

"Nous devrons tout faire dans le salon," déclara-t-elle finalement. "Il y a déjà tellement de magie
là-bas que de nouvelles signatures de sorts seront perdues. Est-ce que tout est prêt ? As-tu contacté
Ginny ?"

Drago hocha lentement la tête. "Elle est consciente de ce que nous allons tenter. Les elfes ont tout
préparer. Ma - ma mère a l'intention de rester. Elle ne veut pas quitter mon père."

Hermione étudia son visage pendant un moment avant de se lever et de tendre la main vers lui. La
pièce nageait. Drago la rattrapa par le coude.

Elle se tenu à ses robes jusqu'à ce qu'elle retrouve ses repères. Elle prit une profonde inspiration
avant de forcer un sourire. "Je n'ai pas pris de petit-déjeuner. Je devrais probablement prendre
quelques potions."

Son estomac se rebella, mais elle se força à garder une potion fortifiante et une potion nutritionnelle
assez longtemps pour que son corps les absorbe. Sa tête cessa de se sentir fissurée et creuse.
Elle se releva et fit lentement le tour de la pièce. Son mollet était toujours douloureux, mais sa main
était complètement guérie. Elle se pencha et déplia ses doigts pour vérifier leur dextérité. Un philtre
Calmant l'aiderait à gérer ses tremblements une fois qu'elle aurait besoin de faire des sorts.

Sa vision avait lentement cessé de doubler.

Tant que les lumières ne seraient pas trop vives, elle irait bien.

Drago la regarda. Son expression était fermée, mais ses yeux étaient pensifs et inquiets. "Granger,
tu..."

"Nous allons le faire, Drago," dit-elle en l'interrompant. "Si c'était moi, serait-ce même une
question ?"

Il secoua la tête à contrecœur.

"Je peux le faire. Ça ira. Une fois que nous nous serons échappés, je pourrais récupérer aussi
longtemps que nécessaire. Après que je t'aurais sauvé."

Elle se dirigea vers la porte et la traversa sans hésitation.

Lucius était toujours dans la cage du salon.

L'estomac d'Hermione se tordit lorsqu'elle entra dans la pièce pour la troisième fois ce jour-là.

"Bobbin," dit Draco, son ton toujours vicieux.

L'elfe apparut à l'entrée du salon.

"Apporte tout ici et prépare le cheval."

Hermione se mordilla nerveusement la lèvre. "Une fois que mes menottes seront enlevées, combien
de temps pensez-vous que nous aurons en toute sécurité jusqu'à ce que cela se remarque ?"

"Je doute que tu ais plus d'une demi-heure," répondit Lucius.

Hermione hocha la tête. "C'est à peu près ce que je pensais. Donc, vingt minutes pour enlever la
Marque des Ténèbres, puis quelques minutes supplémentaires pour partir. Ça - ça peut prendre plus
de vingt minutes, mais c'est le meilleur que je puisse faire pour m'exercer. Nous devons faire le plus
vite possible avant que mes menottes ne soient enlevées. Nous devons préparer la potion au
préalable."

Elle regarda Lucius. "Pour que cela fonctionne, tout le monde doit croire que Drago est mort, que
nous sommes tous morts. Pouvez-vous faire ça ?"

Il lui lança un regard noir. "Facilement. En supposant que ma baguette me sois retourné."

Elle hocha la tête et se détourna. Les elfes avaient apporté une grande table qui s'étendait sur
presque toute la longueur de la pièce. Sur une moitié, il y avait des fournitures de potions
disposées. À l'autre extrémité, des fournitures de guérison: des bandages, des dizaines de flacons de
potion de reconstitution du sang, de l'essence de Dittany, un soulagement de la douleur coûteux
pour les yeux et plusieurs bobines de soie d’Acromantule. Hermione arrangea tout avec soin.
Il y avait une petite table à proximité avec une pile de baguettes et une sacoche dessus.

Son cœur loupa un battement.

Son cartable. Elle tendit la main et l'ouvrit. Il était toujours remplit de toutes ses fournitures
d'alchimie et de potions, ainsi que d'un assortiment complet de potions de guérison et de
fournitures.

"Tu l'avais gardé," s'exclama-t-elle alors que ses doigts parcouraient la toile cirée.

"C'était utile," répondit Drago d'une voix sèche.

Il la regarda attentivement pendant qu'elle en inspectait le contenu. Il y avait un ensemble de


vêtements de voyage, avec des culottes d'équitation fixées avec des boutons pour accueillir son
ventre. Drago invoqua un paravent, et elle faillit déchirer ses robes de substitution, les laissant en
tas sur le sol alors qu'elle enfilait les nouveaux vêtements. Il y avait un manteau Jaque rembourré à
côté de sa cape, et ses bottes étaient accrochées sur le dossier d'une chaise, à côté d'une paire de
gants en cuir. La lourde cape noire de Drago était accrochée à côté.

Elle laça ses bottes et leva les yeux vers Draco. "Tu as tout ? Tu es prêt ?"

Il hocha la tête et elle se leva. "Tu ne seras pas être en état de guider le cheval. Pas avant que
certaines potions ne disparaissent. Où devrais-je le faire voler jusqu'à ce que tu sois lucide ?"

L'expression de Drago devenue plus tendue qu'elle ne l'était déjà. "Elle connaît le chemin. Dis-lui
juste de rentrer à la maison. Son partenaire est au refuge. Elle ne volera nulle part ailleurs."

Hermione hocha la tête, ses doigts tremblant nerveusement. Elle n'avait pas monté à cheval depuis
qu'elle avait volé sur un Sombral au Ministère de la Magie lors de sa cinquième année d'école.

Elle se prépara, elle refusait d'avoir une crise d’angoisse.

Elle se retourna vers la table et posa le chaudron en argent sur le support. "J'aurais besoin de toi
pour faire les sortilèges pour moi, Drago.

Son cœur battait la chamade, mais préparer une potion lui était aussi naturel que de respirer.

Elle commença avec de l'huile de cèdre blanc, la réchauffant doucement en ajoutant des racines de
Valériane écrasées. Lorsqu'elle devint aromatique, elle versa lentement de l'eau de miel sur les
parois du chaudron jusqu'à ce qu'il soit à moitié plein.

"J'ai besoin de la flamme la plus intense que tu puisse invoquer maintenant," annonça-t-elle à
Drago en se retournant pour inspecter les feuilles de Dittany que les elfes de maison avaient
hachées et placées sous stase.

Elle utilisa une cuillère pour déplacer les feuilles hachées et vérifia que chaque morceau était
chirurgicalement précis et uniforme.

Le chaudron bouillait presque violemment alors que la base était réduite en sirop.

Elle se mit à broyer l'ortie séchée et l'Achillée mille-feuille jusqu'à ce qu'ils deviennent une poudre
fine. Ses oreilles sifflaient légèrement, elle cligna des yeux et secoua la tête en se concentrant sur le
mortier et le pilon dans ses mains.
Elle broya une demi-douzaine d'ailes de Fées dans un autre pilon jusqu'à ce qu'elles brillent comme
de la poussière d'argent, puis tamisa toute la poudre ensemble.

Elle plongea une tige d'agitation en cuivre dans la potion, et lorsqu'elle la retira, elle compta jusqu'à
trois avant qu'une goutte épaisse ne se rassemble et retombe dans le chaudron.

"Refroidis-le à température ambiante aussi rapidement que possible," dit-elle d'une voix tendue.

À l'instant où la surface du liquide fut immobile, elle versa les poudres sur la surface en un huit
lent. Comptant jusqu'à dix. Elle plaça trente pétales de rose sur la surface sur la poudre qui
commençait à cristalliser. Drago supprima la stase, et elle ajouta une couche uniforme de Dittany
sur le dessus.

La potion resta immobile pendant plusieurs secondes avant que toute la surface ne devienne
translucide. Hermione ajouta immédiatement du Géranium broyé et remua rapidement avec une
tige d'agitation à cendres, laissant tomber des tentacules de Murtlap marinés à chaque quatrième
rotation. La potion devenu d'un bleu brillant.

"Fais mijoter. Elle doit à peine bouger."

Elle utilisa un compte-gouttes pour mesurer soigneusement les larmes. Quinze. Exactement quinze.
Il restait deux gouttes dans le flacon.

Elle fixa la potion frémissante. Cela avait l'air impeccable. Exactement comme il se doit.

Ses mains tremblaient légèrement.

"Drago, j'ai besoin d'un philtre Calmant."

Il le lui tendit sans un mot. Elle l'avala d'un seul coup. Ses mains cessèrent de trembler.

Elle ajouta les larmes. Même avec le philtre Calmant, son cœur était dans sa gorge.

Lorsque la dernière goutte fut ajoutée, elle resta figée en regardant. Les larmes argentées glissaient
sous la surface, lumineuses, comme s'il s'agissait d'étoiles filantes. Elles virèrent lentement au
rouge sang. La couleur se répanda dans le reste de la potion et se maintena.

"Flacon."

A l'aide d'une louche d'argent saupoudrée de poudre de corne de licorne, elle transféra la potion
dans un flacon en verre.

Hermione l'arrêta et relâcha une lente inspiration. "C'est ça."

"Cela supprime la Marque des Ténèbres ?" demanda Lucius, regardant curieusement la potion dans
ses mains.

Elle le regarda et son estomac se tordit. "Non. Cela empêcheras la malédiction de le tuer après que
je lui aurais coupé le bras."

Lucius la regarda d'un air absent avant que son expression ne devienne meurtrière.
"Tu as l'intention de mutiler mon fils ?" Il se précipita contre les barreaux de la cage alors qu'il se
moquait d'elle. "Tu prétends être une guérisseuse ingénieuse et couper son bras est le mieux que tu
puisses faire ?"

Le cœur d'Hermione battait douloureusement dans sa poitrine alors qu'elle agrippait le flacon et le
fixait. Une explosion de chaleur s'enflamma au creux de son estomac. "Vous avez peut-être
remarqué que je n'ai pas de magie pour le moment. Cela fait deux ans que je n'ai pas jeté un sort, et
à l'instant où mes menottes seront enlevées, je suis sur un compte à rebours. J'aurai vingt minutes
pour effectuer une intervention qui devrait prendre une heure avec une équipe chirurgicale. Je
n'aurais même pas ma propre baguette."

Ses mains commencèrent à trembler violemment. Elle posa la potion sur la table. "Si j'avais une
meilleure idée, je l'essayerais. Pensez-vous – que je veux lui couper le bras-?" Sa voix vibra.

Elle voulait lui crier dessus.

Elle se détourna et pressa de nouveau ses mains sur son sternum, luttant pour respirer.

Elle n'avait jamais pratiqué d'amputation sur une personne dont les membres n'étaient pas
entièrement détruits au-delà de tout espoir. Les larmes de Phénix avaient été une pièce manquante
tellement impossible. Elle avait été tellement soulagée de les avoir qu'elle n'avait pas complètement
assimilé la réalité qu'elle était sur le point de couper le bras de Drago.

Elle avait l'impression d'être sur le point d'être violemment malade.

Elle pouvait vaguement entendre Drago dire quelque chose à son père.

Sa gorge se referma.

Elle trébucha à travers la pièce jusqu'au mur du fond et se pressa contre celui-ci alors qu'elle luttait
pour respirer. Elle retenu un sanglot, l'étouffant avec ses mains, et se leva en tremblant.

Elle sentit le bout de ses doigts effleurer légèrement son épaule et tressaillit alors que la culpabilité
la brisait presque.

"Je suis vraiment désolée, Drago. Je suis désolée. Je suis désolée. Je suis tellement, tellement
désolée." Sa voix était brisée lorsqu'elle se tourna pour le regarder. "Je te jure que s'il y avait un
autre moyen assez rapide, je le ferais. Je suis vraiment désolée-"

Sa voix se coupa alors qu'elle sanglotait. "Tu as de si belles mains. J'ai toujours pensé que tu avais
de si belles mains-"

Drago prit son visage dans ses mains, et elle agrippa ses poignets fermement pendant qu'elle
pleurait pendant plusieurs minutes. Il enroula ses bras autour de ses épaules, et elle sanglota et
essaya de le mémoriser.

"Granger, j'ai toujours supposé que si je m'échappais, je perdrais mon bras," répondit-il à voix
basse, laissant tomber sa tête contre la sienne et repliant une boucle derrière son oreille. "Si j'avais
pu, je l'aurais fais moi-même il y a des années."

Elle ravala un sanglot et hocha la tête. "Je le sais. J'ai juste - j'ai vraiment essayé de trouver un autre
moyen. Je l'ai vraiment fait. Je ne veux pas que tu penses que je le ferais si j'avais un autre choix."
Elle essuya ses larmes, inspirant profondément en se retournant.

Elle se força à ne pas regarder Lucius alors qu'elle marchait et passait en revue toutes les
fournitures médicales, soigneusement disposées dans l'ordre où elle en avait besoin. Elle passa la
procédure dans son esprit, vérifiant qu'elle avait tout ce dont elle avait besoin.

Ses menottes brûlaient autour de ses poignets.

"Je suis prête." Elle se tourna pour faire face à Drago et Lucius, tendant les mains.

Le visage de Drago était sans expression, mais ses yeux étaient d'argent fondu. Il fouilla dans sa
robe et retira la baguette de Lucius.

Il la tendit lentement vers son père, son expression devenant dangereuse. "Si tu-"

"Si je lui fais du mal, tu blasphémeras sans aucun doute la mémoire de ta mère, tu me tortureras le
plus horriblement, et nous mourrons tous terriblement. J’en suis conscient, Drago," dit Lucius en
récupérant sa baguette. "Ne devrais-tu pas te concentrer davantage sur ton propre bien-être et ta
mutilation imminente ? Tu n'aurais pas pu tomber amoureux d'une guérisseuse plus compétente ?"

Drago se moqua juste de lui avant de se retourner vers Hermione. Il prit doucement ses mains dans
les siennes et pressa ses poignets intérieurs l'un contre l'autre.

"Tiens tes menottes comme ça," expliqua-t-il.

Alors qu'elle étudiait ses doigts enroulés autour de ses poignets, ses yeux brûlèrent, mais elle fit
disparaître ses larmes.

Drago la regarda. "Prête ?"

Elle hocha la tête sans un mot.

Drago et Lucius se regardèrent puis étendirent leurs baguettes.

–"Morsmordre."

La Marques des Ténèbres glissa de leurs baguettes, mais au lieu de se déplacer vers le haut, la
brume verte encercla les menottes d'Hermione et disparut sous le cuivre brillant. Il y eut une brève
pause.

Un déclic silencieux et les menottes se dégrafèrent, tombant au sol.

Hermione eut un petit hoquet et faillit tomber alors que sa magie lui revenait soudainement.

C'était comme si chaque cellule de son corps brillait et que les compulsions se libéraient de sa
conscience.

Elle se sentait bien. Elle n'avait pas réalisé à quel point elle s'était adaptée au manque de sa magie
jusqu'à ce qu'elle revienne comme un raz-de-marée.

Il y avait un sentiment d'euphorie dans ses veines.


Elle avait de nouveau sa magie. Elle pouvait lancer des sorts. Elle plierait le monde à sa volonté.
Créer et former, dissoudre et détruire, et... sauver Drago.

Elle se concentra sur l'exaltation qui se précipitait dans ses veines.

Elle fit appel à sa magie, et elle ne s'estompa pas, elle ne disparaîssa pas ou ne se retourna pas
contre elle. Elle la tira vers l'intérieur, se dirigea vers son esprit et remit ses murs l'Occlumencie en
place. Bloquant tout.

Froide. Clair comme de l'eau de roche.

Elle prit une des baguettes et l'agita. C'était comme forcer quelque chose sur un canal bloqué. La
baguette émit quelques étincelles timides. Elle essaya la suivante, essayant d'en trouver une qui lui
convenait. Une baguette qui était sensible et à son écoute.

Rien. Rien. Très peu.

Ses épaules devenaient de plus en plus tendues alors qu'elle commençait à manquer d'options.
Drago lui tendit même la baguette de Lucius pour essayer. Son estomac se tordit d'effroi.

Elle commença à prendre la dernière baguette puis hésita, levant les yeux vers Drago. "C'était ta
vieille baguette de l'école."

"Elle l'était. Bois d'aubépine et crins de licorne. Elle ne se tourne pas vers les forces du mal."

Alors que ses doigts glissaient autour du mache, elle sentit sa magie remuer, réchauffant le bout de
ses doigts. Elle l'amassa et l'agita dans les airs.

La pièce était remplie de lumières.

Il y avait une démangeaison dans ses doigts à expérimenter; pour jeter quelque chose de superflu
ou transfigurer quelques flacons sur la table. Elle ignora la tentation.

Elle avait déjà perdu trois minutes à trouver une baguette.

Elle invoqua un sablier de vingt minutes et le retourna, commençant son compte à rebours.

"Allonge-toi sur la table," ordonna-t-elle à Drago d'une voix aiguë. Elle agita la baguette et invoqua
plusieurs flacons pour elle-même. Elle sentit une ruée traverser tout son corps mais se força à
l'ignorer.

"Prend tout ça. Ensuite, je vais t’étourdir."

"Non," répondit Drago d'une voix plate en avalant la file de potions.

Hermione ne le regarda pas lorsqu'elle invoqua les bandages et coupa toute la manche de sa
chemise. "Drago, je ne veux pas que tu me regardes te couper le bras."

"Je doute que cela puisse être plus traumatisant que tout ce que je n'ai pas déjà vécu," répondit-il
entre ses dents. "Ne t’avises même pas de m’étourdir, Granger."

Elle le regarda un instant et découvrit qu'il était presque gris et que ses yeux brûlaient de
détermination. Ils étaient terrifiés.
Neuf tentatives.

Il avait vu neuf Mangemorts mourir en essayant de retirer leurs Marques des Ténèbres. Si elle
l'étourdissait et que ça tournait mal, il ne se réveillerait pas, il mourrait tout simplement. Ce serait
un au revoir.

Elle pressa ses lèvres ensemble en une ligne plate et invoqua une potion supplémentaire. "Bien.
Prends ça maintenant, alors."

Pendant que les potions s'activaient, elle prit sa main gauche dans la sienne et utilisa la pointe de la
baguette pour tracer plusieurs lignes brillantes sur sa peau autour de la circonférence de son avant-
bras, essayant de sauver autant de son bras que possible tout en évitant soigneusement la marque
brûlant dans sa peau. Puis elle anesthésia son bras de l'épaule vers le bas.

"Es-tu certaines qu'il n'y a pas d'autre moyen de retirer sa marque ?" La voix condescendante et
vicieuse de Lucius interrompit sa concentration. "Combien de recherches as-tu réellement..."

Drago fit taire son père d'un coup sec de sa baguette, toujours prise dans sa main droite.

Hermione jetait des sorts plus vite qu'elle ne l'avait jamais fait de sa vie. Elle connaissait
intimement sa santé et ses signes vitaux. Elle évoqua plus d'une douzaine de sorts de diagnostic et
de surveillance autour de lui. Son rythme cardiaque était élevé mais ralentissait régulièrement au
fur et à mesure que les potions prenaient effet.

L'un des diagnostics devenu bleu, indiquant que toutes les potions étaient entièrement intégrées.
Elle porta sa main gauche à ses lèvres, la serra et pressa ses lèvres contre elle une fois avant de
rencontrer ses yeux.

"Je t’aime. Je t'aime," murmura-t-elle. "Ça fonctionnera, je te le jure."

Puis elle plaqua son bras à la table et l'immobilisa.

*****

Elle commença par le processus de ligature interne puis de cautérisation des veines et des artères de
son avant-bras. Moins il pouvait saigner d'endroits où elle commençerait à couper, plus le risque
serait faible. La malédiction était conçue pour le forcer à saigner à mort; toute possibilité de perte
de sang augmentait le risque, même avec les larmes de Phénix.

Lorsque l'analyse diagnostique montra que le flux sanguin vers son avant-bras avait été
complètement arrêté, elle prit une lente inspiration et fit courir la baguette le long d'une des lignes
qu'elle avait tracées sur la peau.

Drago sursauta involontairement alors qu'elle se liguait, puis coupa les nerfs de son bras. Elle ne se
laissa pas lever les yeux.

Elle inclina la baguette à un angle diagonal aigu et commença à couper sa peau et ses muscles
jusqu'aux os.

Elle enregistra vaguement le bruit des sanglots de Narcissa. Elle continua à travailler.
Drago eut un hoquet haletant et soudain il y eut du sang partout, les veines et artères cautérisées
commençaient à s'ouvrir de force. Les sorts de diagnostic commencèrent à clignoter et à prendre
des teintes d'avertissement dangereuses. La fréquence cardiaque de Drago monta en flèche.

Elle lança un puissant sort de stase sur son bras et attrapa la potion de larmes de Phénix.

Elle pencha la tête de Drago et renversa le contenu dans sa gorge, lançant un sort pour empêcher
son corps de la régurgiter. Elle pouvait le sentir trembler pendant l'immobilisation.

Elle rencontra ses yeux alors que sa baguette tournait rapidement dans ses doigts, et elle lui jeta sort
après sort.

"Tiens bon. Reste avec moi. Je vais te sauver. Crois en moi. Tu ne vas pas mourir."

Ses yeux étaient fixés sur son visage alors qu'elle lançait des sorts sur son cœur pour le stabiliser et
le ralentir jusqu'à ce que la potion prenne effet.

Elle toucha sa joue en étudiant les diagnostics. "Toi et moi et notre bébé. Nous allons tous être
libres. Je vais te sauver. Nous irons si loin que personne ne nous retrouvera jamais. Tu dois tenir
bon."

Les diagnostics se stabilisèrent et elle lui administra immédiatement un flacon de potion


régénératrice de sang.

Hermione n'eut même pas le temps d'enregistrer son soulagement. Elle commença à recautériser
toutes les veines et artères rompues aussi rapidement qu'elle le pouvait.

"Drago, détourne le regard," dit-elle d'une voix aussi tendue qu'une corde d'arc. Elle n’eut pas le
temps de vérifier qu'il l'avait fait.

Elle se retourna, murmura un sort, et coupa son radius et son cubitus.

Son bras était enlevé.

Sa main trembla légèrement, et elle contra le charme collant, éloignant cliniquement le membre
sectionné, le recouvrant d'un tissu.

Elle pouvait sentir le temps s'écouler.

Elle lissa les os, perça plusieurs petits trous puis lava toute la zone avec de l'essence de Dittany
avant d’invoquer une bobine de soie d’Acromantule et de suturer rapidement les tendons aux os.
Elle avait visualisé, pratiqué et revu la procédure mille fois dans sa chambre, l'ordre précis de
chaque mouvement. Une fois la myodèse terminée, elle commença à suturer la baguette après une
couche rapide de points de sutures. Ils étaient plus rapides à exécuter et plus indulgents que le
sortilège qu'elle avait utilisé sur ses runes. Ses doigts tremblaient et elle n'eut pas le temps de
réparer les points de sutures tordus.

Elle manquait de temps.

Point après point, couche après couche jusqu'à ce que le tissu extérieur se réunisse parfaitement.

*****
"Ferula," lança t-elle en tirant sa baguette le long de sa peau. Des bandages s'enroulaient
fermement autour de son bras presque jusqu'à son épaule.

"Voilà," dit-elle en reculant et en se donnant un moment pour respirer de façon irrégulière. Il y avait
des gouttes de transpiration sur son visage. Elle haletait toujours de soulagement en contrant
l'immobilisation sur Drago. Il était à peine conscient. Elle commença à inspecter soigneusement
tous les diagnostics et à surveiller les sorts qui l'entouraient alors que le sable dans le sablier
s'épuisait.

Il était stable, bien qu'épuisé physiquement et magiquement. Il y avait encore des traces de la
malédiction, mais les aspects les plus meurtriers avait été contrés. Elle lui donna une potion
destinée à contrer l’anti-venin de Vampire, et cela améliora son nombre de plaquettes sanguines.

Lucius cogna bruyamment ses chaînes contre les barreaux de la cage. Hermione se retourna
brusquement et contra le sort de silence que Drago avait utilisé sur lui.

"J'espère que tu as terminé. Tu n’as plus de temps. Je suis convoqué," dit-il d'une voix tendue.

Son estomac se noua et elle hocha la tête. Elle enfila son manteau, sa cape et ses gants, et, d'un
mouvement de baguette, jeta un sort sur Drago pour l'alléger. Elle enroula étroitement sa robe et sa
cape autour de lui, marmonnant des sorts de réchauffement, et mit un gant en peau de dragon sur sa
main restante avant de saisir son bras droit, le passant par-dessus son épaule pour l'aider à se tenir
debout.

Elle ramassa la baguette de Lucius sur la table où elle était posée et la lui tendit. Pouvez-vous le
faire ? Vous le ferez ?

Il se moqua d'elle en sortant sa baguette de sa main. "Sors de chez moi, Sang-de-Bourbe."

Hermione épela toutes les fournitures et baguettes supplémentaires dans sa sacoche et la passa par-
dessus son épaule, tournant et portant à moitié Drago à travers la pièce vers la porte.

"Drago..." dit Lucius alors qu'ils étaient presque hors de la pièce.

Hermione hésita sur l'opportunité de faire une pause ou de continuer. Drago trembla.

Elle avala sa salive et s'arrêta, le faisant reculer.

Lucius regardait à travers la pièce avec la même expression de faim qu'il avait portée en regardant
Narcissa.

"Père. Mère," dit Draco, sa voix basse et forcée.

Lucius posa une main sur les barreaux de la cage. "J'étais fier de toi."

Drago resta silencieux pendant un moment.

"D'accord..." répondit-il, le mot prononcé à peine plus qu'un murmure.

Narcissa fixa Hermione. "Sauve le."

Hermione hocha la tête. "Oui."


Lucius regarda Drago pendant un moment de plus avant que ses yeux ne tombent sur Hermione.
"Fais-le sortir."

Hermione resserra sa prise sur Drago et sortit rapidement des portes de l'aile Sud.

Bobbin et plusieurs autres elfes se tenaient dehors, tenant les rênes du Granian. Il était sellé et
martelait impatiemment le gravier, caracolant alors qu'il attendait aux portes.

Les elfes aidèrent Drago à monter en selle et Hermione monta derrière lui. Elle baissa les yeux sur
Bobbin.

"Sors tous les elfes du Manoir. Ne laissez aucun des Mangemorts vous trouver. Ne dites jamais à
personne ce qui s'est passé."

Bobbin hocha la tête.

Hermione prit les rênes et prit une profonde inspiration avant de claquer ses poignets et de donner
des coups de pied.

"Ramène-nous à la maison !" Elle cria les mots.

Le Granian bondissa en avant comme un cheval de course et sortit par le portail. Ses muscles de vol
se tendirent fortement tandis qu'il galopait le long du Manoir et effectua un bond puissant, ses ailes
s'étendant. Ses plumes grises fumées se battaient contre le vent, et l’instant d’après ils se
retrouvèrent dans les airs. Le Granian fit des cercles, les portant de plus en plus haut au fur et à
mesure qu'il gagnait de l'altitude. Le vent sifflait autour d'eux alors qu'ils traversaient les
protections du domaine.

Il y eut un rugissement d'en bas qui secoua l'air.

Hermione jeta un coup d'œil par-dessus son épaule alors que le toit du Manoir Malefoy explosait en
flammes. Un énorme dragon démoniaque se leva, hurlant d’une rage accablante alors qu'il déchirait
le bâtiment.
Chapter 73
L'air était froid et le vent constant alors que le Granian traversait l'Angleterre et la mer du Nord.

Le cheval se déplaçait incroyablement vite dans les airs, plus vite qu'un Sombral, plus vite
qu'Hermione ne pensait qu'il était possible pour n'importe quel animal vivant de bouger.

Elle agrippa Drago jusqu'à ce que ses mains lui fassent mal. "Ne meurs pas, Drago. Tiens bon."

Elle n'arrêtait pas de chuchoter des sorts de diagnostic et de vérifier que la malédiction n'avait pas
évolué, qu'il n'y avait pas d'accumulation de liquide, se rassurant que son rythme cardiaque restait
stable.

Ils allaient si vite et si haut que le sol était flou. Elle refusa de regarder. Elle ne pouvait pas faiblir.

"Ne meurs pas, Drago," dit-elle à nouveau en enfouissant son visage contre son dos.

Sa tête lui faisait mal.

Le cheval continua à voler, encore et encore.

Heure après heure.

La sensation de chute libre fit soudainement basculer l'estomac d'Hermione alors que le Granian
toucha le sol en galopant. Ses ailes étaient largement déployées, les soulevant du sol par de longs
sauts volants alors qu'ils ralentissait.

Hermione leva la tête et regarda avec étourdissement.

C'était la nuit, et seul un croissant de lune éclairait le ciel.

Le cheval avait atterri dans un champ ouvert.

Elle serra la main de Drago alors que le Granian s'immobilisait. "Drago... Drago, nous avons
atterris. Je ne sais pas comment trouver le refuge."

Elle le secoua doucement jusqu'à ce qu'elle le sente remuer. "Drago. Je pense que nous sommes
arrivés."

Il leva lentement la tête.

"Nix..."

Il y eut un pop, et un petit elfe de maison d'apparence très ancien apparut.

"Maître Drago, Nix ne vous attendait pas," dit l'elfe. Sa voix était grinçante avec l'âge.

Drago le fixa et acquiesça finalement lentement. "Prends le cheval."

Hermione laissa les rênes glisser de ses doigts. Elle commença à se déplacer pour mettre pied à
terre, mais sa jambe dans l'étrier ne la tenait pas. Elle commença à tomber du cheval.

Drago passa brusquement de à peine lucide à complètement réveiller. Sa main droite jaillit et
l'attrapa par la cape.
"Nix !" Hermione se sentit rattrapée par magie et la main de Drago la lâcha.

Elle fut doucement lévitée au sol et s'allongea dans l'herbe, trop épuisée pour bouger. Elle regarda
le ciel. Les étoiles étaient brillantes et scintillantes au-dessus de leurs têtes.

Un instant plus tard, Drago passa sa jambe par- dessus la selle et glissa du Granian, tombant
lourdement à côté du cheval. Il lui tapota le cou pendant un moment avant de se tourner et de
s'agenouiller à côté d'Hermione. Il était aussi pâle que le clair de lune, et son expression était
étourdie mais inquiète alors qu'il la regardait. Il retira le gant avec ses dents et pressa sa main contre
sa joue.

Elle se força à lui faire un sourire pâle. "Nous l'avons fais, Drago."

Le coin de sa bouche se souleva et sa main glissa pour prendre la sienne. Elle se leva, lentement et
instablement, et ils s'appuyèrent l'un contre l'autre en avançant. Drago s'arrêta et tendit la main. Il y
eut un cliquetis et un rayon de lumière pâle de bougie apparut alors qu'une porte s'ouvrait.

Ils ne prirent même pas la peine de retirer leurs capes; ils s'effondrèrent simplement dans le lit et
dormirent. Hermione serra fermement sa main entre les siennes. Le menton de Draco effleura son
front, et elle enfouit son visage contre sa poitrine, l'inspirant.

C'était presque le soir le lendemain lorsqu’elle se réveilla. Son mal de tête était toujours une
douleur constante au fond de son esprit. Elle cligna des yeux, regardant attentivement autour d'elle.

Ils étaient dans une petite cabane à ossature. Elle sentait le bois brut et était pour la plupart non
meublé. Une cuisinière. Le lit et une petite table. Une clé en laiton brillante était accrochée à un
crochet sur le mur. Il y avait des rideaux de dentelle à œillets suspendus aux fenêtres, et la lumière
du soleil ruisselait sur eux d’où ils étaient recroquevillés sur le lit.

Il n'y avait pas de Manoir froid et stérile. Aucune sensation rampante de Magie Noire dans les murs
et le sol. Pas de menottes. Pas de compulsions.

Ils étaient sains et saufs. Libre. Loin de la guerre.

Elle étudia Drago, son cœur dans sa gorge, alors qu'elle absorbait tout.

C'était trop beau pour être vrai. Ça aurait dû l’être. Les choses dans sa vie n'avait jamais été aussi
belles.

Elle retira une main de Drago afin de fouiller la doublure de sa cape à la recherche de sa baguette.
Alors que ses doigts se refermaient autour, Drago bougea et elle jeta un coup d'œil pour le trouver
en train de la regarder.

Elle agrippa fermement la baguette dans sa main alors qu'elle le regardait.

Son pouls battait la chamade et elle pouvait presque entendre le sang rugir dans ses oreilles. C'était
comme si le mauvais mouvement ou le mauvais son pouvait tout briser. La chaleur et la sécurité se
dissiperaient, et une fois de plus, elle se retrouverait comme une ombre dans le Manoir sombre et
froid ou engloutie par les ténèbres sous Poudlard.

"J'ai l'impression que ça va se briser d'une manière ou d'une autre," déclara-t-elle finalement,
tendant la main et passant ses doigts dans ses cheveux, essayant de se faire croire qu'il était
vraiment là. Que la chaleur, la lumière et le sentiment de sécurité étaient réels.

Il hocha lentement la tête. Pendant qu'elle l'étudiait, elle pouvait voir la tension autour de ses yeux
et la façon dont sa mâchoire était tendue.

Elle attrapa et dégrafa sa cape, la repoussant doucement de son épaule gauche pour qu'elle puisse
voir son bras bandé. "Ça fait mal, n'est-ce pas ?"

Il secoua la tête. "Ça va."

Sa gorge se serra. Elle s'asseya rapidement, et le monde ensoleillé nagea dans sa vision alors qu'elle
clignait rapidement des yeux, retirant sa baguette de sa cape. "Ne me mens pas à ce sujet, je ne
peux pas prendre soin de toi correctement si tu me mens."

Elle ignora son mal de tête et retira sa cape et son manteau pour pouvoir bouger ses bras plus
facilement.

Il y avait un plateau de nourriture sur une petite table à côté d'eux. Drago s'assit et piqua une
saucisse brûlée avec une fourchette et commença à la grignoter pendant qu'Hermione lui jetait
rapidement des sorts de diagnostic. Elle vérifia son cœur et d'autres signes vitaux. Elle examina ses
lectures de sang. Elle jeta un diagnostic complexe sur son bras gauche et inspecta soigneusement
chaque veines, artères et nerfs majeurs. Elle passa plusieurs minutes à siphonner le liquide
accumulé.

Elle tendit la main et attrapa la sangle de sa sacoche, la traînant avant de se souvenir qu'elle pouvait
utiliser des sorts d'invocation. Elle fouilla dans son contenu jusqu'à ce qu'elle trouve toutes les
potions dont elle avait besoin.

Elle ne s'arrêta pas et lui tendit une potion. "C'est un anti-venin qui neutralise la fluidification du
sang. J'espère que ce n'est pas un effet à long terme, mais au cas où, tu devrais le prendre toutes les
douze heures." Pendant qu'il l'avalait, elle regarda par la fenêtre, fixant le champ vide.

Sa tête lui faisait mal et son estomac commençait à se tordre et à se nouer jusqu'à ce qu'elle pense
qu'elle pourrait être malade. Elle arracha ses yeux de la fenêtre et sortit une écharpe de la sacoche.
Elle la posa sur ses genoux et appliqua soigneusement une variété de charmes d'amortissement
avant de se tourner vers Drago qui avait rennoncé à sa saucisse.

Elle fit glisser sa cape et sa robe de ses deux épaules et l'aida à enfiler l’écharpe, l'ancrant en toute
sécurité contre son torse.

"Je vais te fabriquer une prothèse," dit-elle d'une voix brillante en bouclant l'un des fermoirs. "J'ai
déjà des idées. J'ai fait un peu de recherche avant. Puisqu'il s'agit de ton bras et de ta main, j'ai
pensé – que peut-être avec une baguette dans l'avant-bras – tu serais capable de lancer de la magie
sans baguette avec, si je peux le comprendre."

Elle sortit rapidement plusieurs flacons de soulagement de la douleur et en déboucha un pour


Drago.

Pendant qu'il le prenait, elle regarda à nouveau par la fenêtre.

"Tu devrais manger," dit-il. "L'une des saucisses n'est pas entièrement carbonisée. Il y a aussi des
pois, je crois."
Hermione secoua la tête sans détourner le regard de la fenêtre. "Je n'ai vraiment pas faim."

Elle lui prit une fiole vide et décida de remettre la potion suivante avant de regarder à nouveau par
la fenêtre. Il y avait des prairies d'herbes parsemées de fleurs sauvages à perte de vue. Le manche
de la baguette était lisse et chaud sous ses doigts.

Elle l'agrippa jusqu'à ce que le bois mordille dans les os de sa main.

"Granger, ça va ?"

Elle le regarda brusquement. "Bien sûr. Je vais bien. Je n'ai tout simplement pas faim."

Elle se retourna vers la fenêtre, se déplaça vers le pied du lit et repoussa les rideaux pour qu'elle
puisse voir plus clairement leur environnement.

Il y eut un long et lourd silence qu'elle ignora jusqu'à ce qu'elle sente qu'elle pourrait se briser en
dessous. Elle se retourna et trouva Drago la regardant intensément.

Elle se lécha les lèvres et rapprocha sa baguette. "Quels - quels genre de protections cette maison
sûre a-t-elle ? Je n'ai pas - je ne me suis pas battu depuis que j'ai été capturée - je devrais-" sa
poitrine commençait à se serrer douloureusement. "J'aurais dû pratiquer. Je n'ai pas pensé à..."

Elle prit une respiration saccadée et détourna le regard à nouveau. Sa vision commençait à nager et
son cœur battait douloureusement contre ses côtes.

Elle avait besoin de rester calme. Occulte tout et concentre-toi. Elle avait un travail. Ce qu'elle
ressentait n'avait pas d'importance. Elle avait une mission.

"Granger," Drago tendit la main et posa sa main sur sa baguette, "le refuge est sécurisé, et il y a un
portoloin là-bas sur le mur." Il fit un geste vers la clé en laiton. "Si nous le touchons, nous
voyagerons à l'autre bout du monde. Tu n'as pas besoin de t’inquiéter."

Sa gorge se serra et son cœur s'emballa. "Et si quelqu'un nous trouve, Drago ? Et si cela ne
fonctionnait pas et qu'ils te recherchaient déjà, mais nous ne le savons pas ? J'ai promis de prendre
soin de toi. Tu es blessé - tu étais déjà blessé et j'ai coupé ton bras-" Sa voix se brisa et elle serra sa
baguette plus fermement. "Et si quelqu'un nous trouve ? Ça va s'effondrer. Ça s'effondre toujours."

Elle commença à respirer rapidement et pressa sa main contre son sternum, agrippant toujours
fermement la baguette.

Elle ne pouvait pas paniquer.

Elle ne pouvait pas paniquer. Elle avait besoin de... il y avait des protections qu'elle devrait ajouter.
Elle ne pouvait pas utiliser de Magie Noire, cela pourrait blesser le bébé.

Mais si quelqu'un venait et qu'elle devait choisir-

Ses poumons commencèrent à brûler.

"Hermione - Hermione, tu dois respirer." Drago était descendu le lit et se trouvait à côté d'elle,
tirant fermement sa baguette hors de sa main. Lui avoir la baguette retirée la rendit hystérique. Elle
s'y accrocha.
"Ne... ne me la prends pas !" Elle avait l'impression d'être étranglée.

Il la posa sur la table où elle était toujours à sa portée et pressa sa main contre son visage, la
persuadant de le regarder. Il la rapprocha doucement jusqu'à ce que son front repose contre le sien
alors qu'elle n'arrêtait pas de haleter et de lutter pour respirer.

"Eh, tu es arrivé jusqu'ici, pas de panique. Me protéger n'est pas ton travail. Le refuge a des sorts de
protection, et nous ne serons pas ici longtemps. Je ne suis pas un duelliste complètement abyssal
avec ma main droite."

Elle se força à prendre une profonde inspiration.

Il pressa ses lèvres contre son front. "C'est ça. Respire. Nous sommes arrivés ici. Tu as promis de
t’arrêter et de récupérer une fois que nous nous serions échappés, tu te souviens ? Je ne suis pas
celui qui ignore une lésion cérébrale. Tu as fais ta part."

Elle agrippa son poignet d'une main tremblante. "Drago - quelque chose va mal tourner. Ça finit
toujours mal. C'est toujours lorsque nous sommes si proches que tout va mal."

"Je sais," répondit-il, en emmêlant sa main dans ses cheveux et en la tirant plus près, "mais tout ne
repose pas sur toi. Je t’ai fais confiance et tu nous as amenés ici. C'est à ton tour de me faire
confiance. Nous sommes en sécurité ici, Hermione. Tu as le droit de te sentir en sécurité
maintenant."

Elle secoua la tête. Son sternum avait l'impression de se fracturer. "Je ne peux pas. Je ne pense pas
savoir comment le faire."

Sa peau était douloureusement froide et tout son corps commença à trembler de manière
incontrôlable.

Drago soupira et l'attira plus près. "Il n'y a pas de barrières ici comme celles que j'avais placées
dans ta chambre. Tu es probablement habituée à ce qu'elles soient là pour t’aider à te sentir calme
maintenant."

Elle resta immobile pendant un moment pour l'absorber avant d'émettre un bruit d'étouffement alors
qu'elle fondait en larmes. C'est comme casser un barrage. Une fois qu'elle commençait, elle ne
pouvait pas s'arrêter, elle continua à pleurer et pleurer et pleurer contre l'épaule de Drago. Elle avait
l'impression de pleurer toute sa vie.

Il n'essaya pas de l’arrêter, il la laissa juste pleurer jusqu'à ce que ses sanglots se calment lentement
et qu'elle s'affaisse contre lui, se sentant vide. C'était comme si elle avait dépouillé de ses émotions
par leurs racines et que tout ce qui restait d’elle était une coquille vide. Sa poitrine n'arrêtait pas de
s'accrocher alors qu'elle s'appuyait contre lui. Sa tête était légère mais palpitait comme s'il y avait
un gong à l'intérieur, vibrant et résonnant douloureusement à travers son crâne.

Alors qu'elle respirait à nouveau uniformément, Drago fouilla dans sa robe et en sortit une potion
de sommeil sans rêve d'une poche intérieure. "C'est à ton tour de te reposer, Granger. Prends-la."

Elle recula, secouant la tête en regardant la fenêtre, ses doigts se dirigeant vers sa baguette. "Drago,
si quelque chose ne va pas..."

Son expression était du granit froid. "Je m'en occuperais. Va te coucher."


"Mais si-"

"Granger, si c'était moi, tu l'aurais versé dans ma gorge sans demander."

Sa bouche se tordit alors qu'elle prenait le flacon. Elle jeta un dernier coup d'œil par la fenêtre en
retirant le bouchon et l'avala.

Son cœur battait toujours, mais elle pouvait sentir sa main, chaude sur son épaule, alors qu'elle
s'affaissait. Tout s'évanouit.

Elle se réveilla au milieu de la nuit, Drago se tenait devant la fenêtre. Le clair de lune s'accrochait
dans ses cheveux et projetait sa silhouette en argent. Il regardait à travers le champ, sa baguette
pendante du bout de ses doigts.

Elle s'assit et il se tourna pour la regarder.

Elle regarda derrière lui, cherchant sa baguette. "Est-ce que tout-?"

"Tout va bien." Il s'écarta de la fenêtre, s'arrêtant un instant pour trouver une poche pour sa baguette
à laquelle il pouvait accéder. Il la glissa dans une poche intérieure et fit courir sa main le long de
ses robes comme s'il essuyait quelque chose avant de les hausser maladroitement de ses épaules. Il
s'assit sur le bord du lit à côté d'elle.

Sa tête était lourde, mais la douleur s'était déplacée plus loin dans son esprit. Il s'adossa à la tête de
lit. Elle posa sa tête sur sa poitrine, écoutant ses battements de cœur et sentant ses doigts tracer des
motifs et des runes protectrices le long de son bras.

Quand elle ouvrit les yeux le lendemain matin, le monde était doré. La lumière du soleil coulait à
travers la fenêtre, réchauffant la literie. Drago dormait à côté d'elle. Son mal de tête s'était
finalement atténué en un léger battement. Elle roula sur le ventre et s'étira, glissant ses mains sur les
draps, et enfouit son visage dans l’oreiller, se prélassant dans la chaleur et le bruit des oiseaux
chantant dehors.

Elle était libre. Quelque part avec le soleil et la magie et quelqu'un qui ne lui ferait pas de mal. Elle
garda les yeux fermés et essaya de se noyer dans cette sensation.

Elle se coucha sur le ventre seulement un instant avant que sa vessie ne soit secouée de l'intérieur
par un pied indigné.

Elle se pelotonna sur le côté, regardant Drago.

Ses cheveux étaient tombés sur son visage. C'était comme si elle était dans un rêve.

Elle tendit la main avec hésitation et utilisa le bout de ses doigts pour rattraper les brins de platine
et les brossa. Elle voulait le mémoriser une fois de plus. Dans la lumière dorée, il ne ressemblait
plus à quelque chose de sculpté dans une guerre. Ses traits étaient plus doux lorsque son expression
était détendue. Elle fit courir ses yeux le long de la voûte plantaire de ses pommettes, de ses lèvres,
des lignes précises de sa mâchoire et de sa gorge pâle disparaissant dans l'ombre de ses vêtements.

Il aurait pu être un tableau.

Elle voulait retenir son souffle et faire durer le moment pour toujours.
Elle glissa ses doigts le long de la coquille de son oreille pour lui brosser les cheveux. Ses yeux
s'ouvrirent, gris comme une tempête. Elle regarda la lumière les remplir alors qu'il la regardait.

La façon dont il la regarda fit disparaître le reste du monde. Son regard était aussi possessif et
vorace qu'elle le ressentait.

Elle se rapprocha et l'embrassa. Ses lèvres bougèrent contre les siennes et sa main glissa le long de
sa gorge.

Au bout d'une minute, elle recula avec nostalgie. "J'ai besoin de vérifier ton bras."

Il soupira mais s'assit sans se plaindre lorsqu’elle commença à lancer des sorts, vérifiant que tout
guérissait toujours correctement. Elle réabandonna son bras en terminant. Lorsqu'elle lui remit son
écharpe, le bout de ses doigts effleurèrent la peau pâle de sa gorge. Ils s'attardèrent.

Elle leva les yeux vers son visage et découvrit que ses yeux étaient sombres et attentifs alors qu'il la
regardait en retour. Il tendit lentement la main et passa doucement ses doigts dans ses cheveux. Son
souffle s'arrêta et son pouls s'accéléra.

Son toucher était sa sécurité. Sa maison.

"Je t'aime," déclara-t-il après un moment.

Les lèvres d'Hermione se courbèrent lentement en un léger sourire. "Je t'aime aussi."

Il passa lentement ses doigts dans ses cheveux. "Je n'aurais jamais imaginé que je te dirais ça sans
la Marque des Ténèbres sur moi."

La mâchoire d'Hermione trembla.

Elle leva sa main vers son visage, traçant légèrement le long de sa mâchoire, sentant le léger
chaume sous ses doigts. "L'univers nous a finalement donné quelque chose."

Il eut un petit rire et ses doigts s'emmêlèrent dans ses cheveux se resserrèrent possessivement.

Elle se rapprocha et se pencha en avant jusqu'à ce que leurs lèvres se touchent à peine. "Je t’aime.
Tant qu'il y aura quelque chose de moi qui existe, je t'aimerais. Pour toujours," murmura-t-elle
contre sa bouche.

Il combla l'espace infime entre eux.

Elle ferma les yeux et enroula ses bras autour de son cou, approfondissant le baiser. Sa main quitta
ses cheveux et agrippa sa taille, la rapprochant jusqu'à ce que leurs corps soient pressés l'un contre
l'autre.

Mienne. Mienne. Mienne. Elle se sentait affamée pour lui. Elle voulait le stocker dans son cœur et
l'enterrer dedans. Le temps leur manquait toujours. Les choses s'effondraient toujours, et ce qu'ils
avaient pris était tout ce qu'ils avaient eut. Ils avaient survécu à des moments qu'ils avaient volés
pendant la guerre.

Elle avait l'impression qu'elle était morte de faim de le vouloir.

Elle n'allait pas le laisser partir.


Elle n'allait pas laisser les choses se désagréger cette fois. Son cœur s'est mis à battre
douloureusement. Je ne peux pas le perdre. Je ne peux pas le perdre.

Sa gorge et sa poitrine commencèrent à se reserrer. Elle ferma les yeux et repoussa sa terreur, aussi
loin qu'elle le put, essayant de l'éloigner avant qu'elle ne l'engloutisse.

Elle n'allait pas paniquer. Elle se força à respirer, haletant irrégulièrement contre ses lèvres.

Elle passa ses doigts le long de sa gorge et agrippa ses épaules alors qu'elle se forçait à tout occulter
et continuait à l'embrasser. Puis elle retira ses lèvres pour pouvoir le regarder. Sa main retomba
pour saisir la sienne.

"Je vais prendre soin de toi." Elle serra sa main plus fort et la pressa contre sa poitrine. "Je suis à
toi, aussi longtemps que tu me veux."

Sa main glissa pour soutenir son visage. Il la dévisagea, ses yeux argentés attentifs. "Pour toujours.
Aussi longtemps que je vivrais."

Elle se déversa en lui jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'espace dans son esprit pour autre chose. Elle
l'embrassa à nouveau jusqu'à ce qu'elle soit essoufflée.

Elle pourrait l'embrasser sans que cela signifie au revoir, sans se demander si elle le reverrait un
jour. Elle pouvait être avec lui simplement parce qu'elle le pouvait, parce qu'il était à elle.

"Je t'aime," répéta-t-elle contre ses lèvres. "Je t’aime. Je t’aimerais toujours."

Elle pouvait le dire autant de fois qu'elle le voulait. Chaque jour pour le reste de sa vie. Elle pouvait
le dire et le redire.

Elle poussa un petit sanglot sourd contre ses lèvres.

Drago se recula, l'étudiant, son expression se crispa.

Elle agrippa ses épaules plus étroitement alors qu'elle rencontrait ses yeux. "Je suis heureuse. Je ne
pensais pas que j'allais un jour être heureuse à nouveau, mais je pense que c'est ce que ça fait d'être
heureux. Nous avons survécu, Drago. Je t’ai sauvé. Je ne pensais pas que nous le ferions, mais nous
avons survécu."

Sa bouche se courba en un lent sourire.

Ils ont fait l'amour. Lentement. En utilisant tout le temps dont ils disposaient.

Hermione s'asseya à califourchon sur lui, fixant le rythme, le regardant. Le soleil brillait dehors, et
elle pouvait le sentir sur sa peau alors qu'elle baissait les yeux et entrelaçait leurs doigts, inclinant
ses hanches contre les siennes. Elle pouvait voir la lumière s'accrocher dans ses cheveux. Ses yeux
brillaient comme de l'argent fondu.

Leur monde était chaleureux.

Il se réchauffa quand il s'asseya, tirant ses hanches contre les siennes alors qu'il l'embrassait. Sa
main traîna le long de sa colonne vertébrale, la saisissant. Elle pouvait sentir sa brûlure dans son
âme. Elle enroula ses bras autour de ses épaules, traçant ses doigts le long de ses runes alors qu'ils
se déplaçaient ensemble.
"Nous devrons bientôt prendre le portoloin," annonça-t-il alors qu'ils étaient couchés ensemble par
la suite. "Je suis certain que la nourriture de Nix est considérée comme un danger pour la santé. Je
me rends compte maintenant que les sorts de cuisine de base sont quelque chose que je n'ai jamais
pris la peine d'apprendre."

Hermione jeta un coup d'œil et ses yeux se posèrent sur plusieurs tranches de pain grillé brûlées,
étalées trop généreusement avec de la confiture. Drago prit la part la moins brûlée et la lui offrit.

"C'est un elfe d'écurie. Je ne pense pas qu'il ait déjà cuisiné de sa vie."

Hermione grignota un coin avec hésitation et découvrit que le toast était du pain de seigle au cumin
qui s'opposait intensément à la confiture de fraises.

Elle s'étrangla et Draco lui lança un regard d'excuse.

Il regarda autour de la pièce. "C'était juste un refuge temporaire. Je n'ai pas fait grand chose de plus
que de le protéger." Il se retourna pour la regarder. "Te sens tu capable de prendre le portoloin ?"

Son estomac plongea et ses mains descendirent de manière protectrice jusqu'à son estomac. Les
yeux de Drago les suivirent.

"Je ne sais pas." Elle baissa les yeux sur le gonflement de son ventre, passant nerveusement ses
mains dessus. "La dernière fois, je n'avais pas pris de philltre Calmant avant. Je ne m'y attendais
pas. C'était - c'était difficile à gérer."

L'expression de Drago se tendit et quelque chose d'indéchiffrable vacilla dans ses yeux.

Elle se força à sourire. "Mais si nous faisons les choses correctement - si je suis préparer pour, et ce
n'est qu'une fois - je pense que ça pourrait bien ce passer.

Il resta silencieux pendant plusieurs secondes. "Nous ne sommes pas obliger d’y aller. Nous
pourrions rester ici. Je ferais savoir à Ginny que tu ne peux pas voyager en toute sécurité."

Elle baissa à nouveau les yeux sur son ventre. "Ce n'est pas très sûr ici, n'est-ce pas ? Nous sommes
toujours en Europe. Le Danemark a un traité avec Voldemort; les termes de l'armistice les obligent
à renvoyer les fugitifs. Même s'ils ne le faisaient pas, ils ne te protégerais jamais." Elle prit une
profonde inspiration et leva les yeux. "Tout ira bien. Peut-être... juste un jour ou deux de plus et
nous partirons."

L'expression de Drago se referma; il fixa son ventre pendant un moment avant d'acquiescer.

Elle se leva et pris une douche. Elle avait encore de la poussière dans ses cheveux suite à
l'explosion du Manoir et ses boucles étaient très enchevêtrées. Elle passa dix minutes à les démêler
à la main avant de se souvenir qu'elle avait à nouveau une baguette. Elle les sécha et les tressa
lâchement en une longue tresse. Au moment où elle les attachait, son mal de tête revenu. Il perça
l'arrière de son crâne jusqu'à ce qu'elle puisse à peine se tenir debout. Elle remit sa chemise et sa
culotte, avala une potion nutritive, puis s'enroula autour de son ventre en un tas misérable dans le
lit, s'endormant à nouveau.

Lorsqu’elle se réveilla le lendemain matin, il y avait un diagnostic cérébral au-dessus de sa tête.


Drago le regardait avec une expression tirée alors qu'il manipulait la lecture.
Elle avait l'impression d'être plongé dans de l'eau froide. La chaleur disparue et elle resta figée un
instant, fixant toutes les fractales écarlates en forme de fil qui se ramifiaient dans son cerveau. Elle
tendit la main et repoussa sa baguette. Le diagnostic disparut.

Elle détourna les yeux vers la fenêtre.

Il y eut un long silence.

"Hermione, qu’est qui c’est passé ? Qu'est-ce qu'il t'a fait ? Tu vas me le dire ?"

Elle resta silencieuse pendant plusieurs minutes, avalant difficilement avant de finalement parler.

"Je n’en suis pas vraiment sûre. Il ne savait pas comment utiliser la Légilimencie, alors il a
simplement - écrasé les choses qui étaient sur son chemin. Mais même maintenant que j'ai retrouvé
mon Occlumencie - il y a certains endroits dans mes souvenirs que je ne peux pas - que je ne peux
plus atteindre. Ça ressemble à un bâtiment dont certaines parties se sont effondrées. J'ai
l'impression que si je m'approche ou que je les dérange, plus pourrait s'effondrer."

Elle pressa ses lèvres l'une contre l'autre. "Certaines des choses dont j'ai recommencé à me souvenir
- je ne sais pas si je m'en souviendrais encore après un certain temps. Chaque fois que je me
réveille, ils ont l'impression d'être fanés. Les détails disparaissent tous."

Les doigts de Drago frôlèrent légèrement sa joue. "Qu'est-ce que..." sa voix était tendue, "de quoi tu
ne souviens pas ? Qu'est-ce qui s'estompe ?"

Hermione était silencieuse. "Toutes les fois où tu m'as parlé de ta mère. Il y a maintenant des
lacunes dans ces souvenirs."

Drago poussa un lourd soupir de soulagement. "C'est très bien. Ce n’est pas grave. Tu n'as pas
besoin de t’en souvenir."

Hermione regarda juste par la fenêtre et déglutit à nouveau. "Ce n'est pas bien. C'était important. Ils
étaient importants pour moi, ce que tu m'avais dis, je comprenais ce qui t'arrivait. J'ai peur que ma
mémoire ne s'effondre un jour. Comme s'il y avait des fissures partout maintenant, et qu'un jour
quelque chose le pousserait mal, et tout se brisera. Et si je t'oubliais à nouveau ?" Elle ne pouvait
pas cacher sa panique grandissante. "Pendant tout ce temps dans le Manoir, j'avais l'impression que
mon cœur s'était arraché de ma poitrine. Tu étais juste là - et je ne savais pas que je te cherchais."

La chaleur et la tranquillité de la cabane semblaient soudainement moqueuses. Comme si c'était une


rêverie à laquelle elle s'accrochait.

Il tourna son visage pour que leurs yeux se rencontrent. "Ce ne sera pas pareil."

Elle hocha la tête, mais sa bouche se tordit. "Je sais. Je le sais rationnellement. C’est juste que..."
Ses yeux se baissèrent alors que sa voix commençait à trembler. "Je ne sais pas comment le croire.
Dès que je commence à réfléchir, mon cœur se met à battre et je ne peux plus respirer. Même quand
j'essaye d'occulter, c'est comme si mon corps n'arrêtait pas de paniquer. Je devrais être soulagé,
mais je suis tout aussi terrifiée de te perdre que je l'étais au Manoir. J'ai l'impression que je
m'accroche toujours du bout des doigts. Que chaque seconde n'est qu'à quelques instants de tout ce
qui s'effondre et se transforme en cauchemar."
Elle prit une inspiration irrégulière et s'assit, pressant sa main contre son sternum alors qu'elle se
faisait respirer lentement. Elle regarda ses poignets. "Je... je pensais que tout serait réparé une fois
que mes menottes seraient enlevées et que nous nous serions échappés. Je pensais que je serais
mieux, comme avant..."

Sa voix s'estompa.

«Tu dois savoir que tu atteins le point où les dégâts deviennent irréversibles.»

Elle était assise, figée, alors qu'elle se souvenir lui revenait.

Cela avait toujours été une illusion de penser que ses menottes étaient la clé de tout. Qu'une version
précédente d'Hermione Granger était simplement à l'affût, prête à faire front au moment où sa
magie serait déverrouillée et son Occlumencie revenue.

Cette réalisation était comme l'impression de tendre la main et de toucher la surface d'un lac, de
regarder le reflet doré du soleil se déformer et se déformer, révélant toute l'obscurité qui se cachait
encore en dessous. Montrant ce qui était vraiment là.

Les ténèbres pénètrent dans votre âme.

Esprit ou corps, la Magie Noire avait un prix.

Elle savait qu'elle finirait par payer pour tout.

Drago prit sa main, passant son pouce sur ses poignets dénudés. "Tout est nouveau. Donne-toi du
temps."

Elle le fixa et hocha la tête avec nostalgie. En l'étudiant, elle se rendit compte qu'il y avait une
tension douloureuse dans son visage.

Elle repoussa la lourdeur dans sa poitrine de sa conscience, l'enferma et s'assit, tendant la main vers
sa baguette.

Elle ouvrit sa sacoche et attrapa l'une des potions de anti-douleur. Sa main se figea lorsqu'elle
réalisa que son inventaire de potions n'avait pas l'air correct. Elle compta les fioles et découvrit qu'il
lui manquait une demi-douzaine de potions régénératrices de sang. Elle le fixa pendant plusieurs
secondes avant d'invoquer les robes de Drago d'où elles étaient accrochées au pied du lit et d'y
enfouir son visage.

Elles sentaient la Magie Noire.

Alors qu'elle était assise en train de l'absorber, elle réalisa qu'elle s'était sentie beaucoup plus calme
depuis qu'il lui avait administré la potion de sommeil sans rêve.

Elle regarda Drago, la colère la traversant comme une explosion. "Tu ne devrais pas utiliser la
Magie du Sang. Ton sang est encore faible. Tu pourrais saigner à mort si tu ne fais pas attention. Il
n'y a aucune raison d'ajouter autant d'enchantements à une maison sûre dans laquelle nous ne
restons même pas longtemps. C'était idiot."

Drago la regarda juste à travers ses yeux cagoulés alors qu'elle commençait à lui lancer rapidement
des sorts. "Ça t’a aidé à te sentir mieux."
Elle le fusilla du regard. "Se blesser et se mettre en danger pour que je me sente mieux ne me fait
pas me sentir mieux."

Il ne répondit rien d'autre pendant qu'elle le vérifiait et lui donnait plusieurs potions. Elle enleva les
bandages sur son bras afin de les changer et de vérifier comment son bras guérissait. La peau se
resserrait lentement et elle la massa doucement avec de l’essence de Dittany.

Elle prit sa main dans la sienne et commença à traiter ses tremblements pendant plusieurs minutes
en silence.

"Ne te blesse pas pour moi, Drago," dit-elle finalement d'une voix raide. "Arrête de te faire du mal.
Je suis tellement fatiguée que ce soit la façon dont nous nous soucions l’un de l’autre. Tu n'as
aucune idée d’à quel point je déteste quand tu te blesses à cause de moi. Tu détestes quand je suis
blessé. C'est la même chose pour moi avec toi."

Il ne disait toujours rien. Il n'avait pas non plus l'air repentant.

Alors qu'elle travaillait sur sa main, un plateau avec plus de nourriture non comestible apparut. Ils
prirent tous les deux des potions nutritionnelles à la place. Le stock d'Hermione commençait à
s'épuiser.

Elle fit un inventaire minutieux de tout ce qui lui restait, calculant mentalement combien de jours
ils pourraient rester s'ils le voulaient.

"Je pourrais en préparer plus si nous voulons rester plus longtemps," déclara-t-elle en levant les
yeux vers Drago.

"C’est comme tu le souhaites." Il lui sourit, il s'était habillé et avait mis sa cape pendant qu'elle
faisait l'inventaire. Alors qu'elle le fixait, elle remarqua que ses yeux clignotaient subtilement vers
la fenêtre.

"Nous devrions y aller." Elle tira la sacoche sur son épaule et y fourra le reste de leurs affaires. "Je
suis sûre - je suis sûre que tout ira bien. Ce ne sera qu'une fois."

Elle sortit une fiole de philtre Calmant et la regarda pendant plusieurs secondes avant de la prendre.
Elle entrelaça étroitement ses doigts avec ceux de Drago et prit une profonde inspiration, se forçant
à occulter l'anxiété qui la traversait comme un raz-de-marée avant que la potion ne s'active.

Elle serra la main de Drago, passant son pouce sur ses jointures et s'arrêtant à l'anneau qu'il portait.
Elle leva les yeux vers lui et lui fit un sourire hésitant avant de tendre la main, saisissant la clé en
laiton accrochée au mur.

Il y eut une forte traction derrière son nombril. Elle fut attrapée, entraînant Drago avec elle.

Elle essaya de rester sur ses pieds en atterrissant, mais elle trébucha en avant et s'effondra en
vomissant. Elle arracha sa main de celle de Drago et pressa le talon de sa main contre son ventre
alors qu'il se contractait.

"Oh mon Dieu," gémit-elle en se redressant et en luttant pour respirer.

Elle sentit la main de Drago sur le bas de son dos alors qu'elle fermait les yeux et se forçait à
inspirer lentement. La rigidité de son abdomen s'estompa progressivement.
Elle pouvait sentir la terre et l'odeur des fougères.

Elle ouvrit les yeux et découvrit qu'ils étaient agenouillés dans une forêt. "Sommes-nous arrivés ?"

Il y eut un bruit de glissement et une fissure alors que du bois frappait contre du bois. Hermione
regarda par-dessus son épaule. Il y avait une grande maison en bois derrière eux.

Ginny se tenait dans l'embrasure de la porte, les regardant, une baguette à la main.
Chapter 74

"Hermione !" Ginny haleta son nom, et trébucha sur plusieurs marches, traînant Hermione dans ses
bras et la serrant férocement dans ses bras. "Oh mon Dieu. Oh mon Dieu. Hermione."

Les mains de Ginny couraient sur Hermione, touchant son visage et ses épaules comme si elle ne
pouvait pas croire qu'elle était réelle.

Hermione se sentait presque incrédule alors qu'elle fixait Ginny.

Elle avait la même apparence. Comme si les deux dernières années l'avaient oubliée. Ses cheveux
étonnamment roux, ses yeux et son sourire familier se voilèrent de larmes alors qu'elle
s'agenouillait, sanglotant et serrant Hermione dans ses bras. La cicatrice déchiquetée coupant
toujours sur le côté de son visage.

Hermione se mit à pleurer alors que ses mains se levaient et agrippaient les épaules de Ginny.
"Ginny - Oh Ginny."

Elles se sont agenouillés par terre, s'accrochant l'un à l'autre et sanglotant pendant plusieurs
minutes.

Ginny se rassit, essuyant ses larmes alors qu'elle étudiait Hermione. "Je pensais que je n'allais plus
jamais revoir personne. Regarde toi. Oh mon Dieu, tu es si mince."

Les yeux de Ginny parcoururent le corps d'Hermione, s'arrêtant sur son ventre, et elle le regarda
figé pendant un moment.

Le soulagement joyeux disparut du visage de Ginny. Elle avait l'air d'avoir été éviscérée. Elle pris
les épaules d'Hermione et baissa les yeux. "Oh, oh mon Dieu, je suis vraiment désolée. Je suis
tellement... désolée."

La tête de Ginny se releva et elle fixa Drago avec une haine non dissimulée. "Éloigne-toi d'elle. Tu
ne le la toucheras plus jamais..."

Elle se jeta sur Drago comme si elle avait l'intention de l'étrangler.

Hermione attrapa les épaules de Ginny pour l'arrêter. "Ginny."

"Laisse-moi !" Ginny essaya de retirer les mains d'Hermione. "Il a dit qu'il tenait à toi ! Il n'arrêtait
pas de venir ici, en disant que c'était tout pour toi, et puis-" la voix de Ginny tremblait d'une rage
dévastée "il t'a violée jusqu'à ce que tu sois enceinte !"

La gorge d'Hermione se serra et elle s'inséra de manière protectrice devant Drago. "Ginny - il
n'avait pas le choix. Ne lui fais pas de mal."

Elle regarda Draco du regard d'Hermione mais arrêta de se précipiter. Sa main se leva et elle
agrippa le poignet d'Hermione.

Hermione entendit Drago soupirer. "C'est bon, Granger. Entre et repose-toi. J'ai besoin de vérifier
les barrières."
Elle le sentit se mettre debout. Avant qu'Hermione ne puisse se lever, Ginny se leva et gifla
brusquement Drago sur le visage. Drago ne tressaillit pas et Ginny le gifla à nouveau violemment.

Tu devrais être mort," claqua froidement Ginny. "Tu ne mérites pas de respirer près d'elle. Rien de
ce que tu feras ne pourra compenser ce que tu as fais."

"Ginny, arrête ça !" Hermione se força à se relever. "Ferme-la. Ferme-la. C'est moi qui l'ai sauvé. Je
l'ai amené ici. Il n'a jamais demandé ni espéré survivre. Si tu veux être en colère contre quelqu'un à
ce sujet, ça devrait être moi."

Elle agrippa le poignet de Drago et s'approcha de lui de manière protectrice. "Laisse-le tranquille.
Je suis sérieuse. Si jamais tu poses à nouveau la main sur lui..."

L'expression de Ginny ondula alors qu'elle levait les mains en signe de reddition. "Très bien,"
répondit-elle d'une voix forcée, son expression devenant lentement tirée alors qu'elle regardait
Hermione et Drago.

Hermione regarda Ginny un moment de plus avant de se tourner vers Drago.

Son expression était fermée. Il y avait une empreinte de main écarlate sur chacune de ses joues.
Hermione sortit sa baguette et marmonna un sort pour le guérir et caressa sa pommette alors que les
marques s'estompaient lentement.

"C'est bon, Granger," dit-il. Tu devrais aller à l'intérieur."

Hermione se rapprocha de lui. "Je viens avec toi. Tu pourras - me montrer où nous sommes."

Il secoua la tête. "J'ai besoin de transplaner. Vas à l'intérieur. Tu dois voir la maison," sa bouche se
courba en un léger sourire. "Je pense que tu l'aimeras. Je serais de retour dans une demi-heure."

Hermione hocha la tête à contrecœur mais ne le lâcha pas.

"Viens." Drago la conduisit hors des fougères dans lesquelles ils avaient atterris et sur un sentier
pavés de pierres.

Ils étaient dans une forêt. Il y avait des arbres imposants au-dessus de leurs têtes, et la maison était
un grand bâtiment élégant, de style asiatique, couvertes de fenêtres à treillis.

Ils montèrent plusieurs grandes marches de pierres jusqu'à l’entrée. Il y avait une véranda en bois
non couverte à plusieurs mètres au-dessus du sol qui semblait entourer toute la maison. Alors qu'ils
entraient dans la véranda, Ginny passa devant Drago et Hermione et ouvrit une porte en bois
grillagée. Le sol était en bois lisse et poli, ils entrèrent dans une salle étroite. Il y avait de la lumière
filtrant à travers les murs.

Hermione entra, mais Drago s'arrêta à la porte et sortit sa baguette, inspectant et testant plusieurs
protections placées à l'intérieur des murs du bâtiment. Après plusieurs minutes, il agita sa baguette
et leva les yeux vers Hermione et Ginny, qui le regardaient tous les deux en silence.

"Weasley, elle est fatiguée. Garde-la calme, assure-toi qu'elle se repose. Je serais de retour dans une
demi-heure." Ses yeux se fixèrent sur Hermione. "Ça va aller avec Ginny ?"

Hermione lui fit un sourire nerveux et hocha la tête.


Il la regarda encore un instant et disparut sans un bruit.

Elle étudia l'espace vide pendant plusieurs secondes avant de se tourner avec hésitation pour
regarder Ginny.

Les retrouvailles étaient plus teintées de douleur qu'elle ne s'y attendait. Bien sûr, ce ne serait pas
simple, mais d'une manière ou d'une autre, elle ne s'était pas attendue à ce que ce soit si
immédiatement compliqué. Elle n'avait pas pensé qu'elle se sentirait obligée de légitimer quelque
chose d'aussi intensément personnel que sa relation avec Drago.

"Tu n'aurais pas dû le frapper. "

Ginny la dévisagea, une résignation déçue inscrite sur son visage. "Tu pourrais avoir tellement
mieux que lui, Hermione."

Elle se moqua, son estomac se tordant. "Je ne me soucie pas vraiment de ce que tu en penses. Il t'a
sauvé la vie. Je n'aurais jamais pu te sauver par moi-même."

Hermione pouvait voir une douzaine d'objections dans l'expression de Ginny, mais elle soupira et
ferma les yeux.

"Bien." Ginny ferma la porte. "Si c'est ce que tu veux, je ne dirais rien d'autre. Je... Hermione..." Sa
voix se fit entendre, puis elle hésita un moment. "Ça ne fait rien."

Il y eut un long silence inconfortable.

Hermione regarda lentement le couloir. "Où sommes-nous ?"

Ginny regarda autour d'elle. "Nous sommes au sommet de la maison. Ou... tu veux dire où est la
maison ? Elle haussa les épaules et rangea ses cheveux derrière son oreille. "Je ne sais pas
vraiment. Malefoy dit que nous sommes quelque part en Asie de l'Est, mais cela pourrait être un
mensonge total. Nous sommes sur une île - quelque part. Il faut environ une demi-journée pour
l’atteindre. Je ne suis jamais partie. Je ne sais même pas comment la quitter. Les elfes vont
s'approvisionner tous les quelques mois, mais ils ne reçoivent pas d'ordres de ma part."

La lumière traversant les murs se déplaça et Hermione réalisa qu'elle pouvait voir les ombres des
arbres à travers les murs. Elle tendit la main et toucha un mur grillagé et découvrit que le treillis
était recouvert de papier.

"Il faut un certain temps pour s'y habituer," déclara Ginny en regardant Hermione. "La plupart des
murs glissent, tu peux donc ouvrir la maison et les pièces pour qu'elles soient ouvertes, ou les
séparer. Malefoy - il a dit que tu n'aimais pas ça si c’était trop ouvert, alors j'ai demandé aux elfes
de mettre tous les murs en place."

Ginny ouvrit un deuxième ensemble de portes en bois face aux portes par lesquelles ils étaient
entrés. Elle révéla une pièce avec une grande fenêtre circulaire qui donnait sur la cime des arbres et
l'océan au-delà.

Les meubles rappelaient à Hermione le Manoir Malefoy, des chaises et des fauteuils victoriens
grêles.
La main d'Hermione glissa lentement dans sa poche, et elle agrippa fermement sa baguette alors
qu'elle fixait la fenêtre.

Elle se força à faire quelques pas en avant hésitants puis se figea, essayant de l'absorber. Elle était
certaine que le bâtiment était déjà enchanté pour être apaisant ou Drago ne serait pas parti si vite.
Pourtant, elle voulait que Drago soit là, à côté d'elle, là où elle savait qu'il était en sécurité.

Ils ne revidraient jamais.

Il n'y retournerait jamais.

Elle ferma les yeux et s'en rassura.

Si elle pouvait le voir, elle en serait plus convaincue. Elle se sentirait plus certaine que ce n'était pas
un beau rêve qui se transformerait en poussière au moment où elle se le laisserait vraiment croire.

Elle devrait être avec Drago. Il pourrait de nouveau utiliser la magie du sang. Elle ne savait pas s'il
avait une potion régénératrice de sang avec lui.

Au lieu de ça, elle était avec Ginny, dont les yeux bruns étaient conflictuels et tristes alors qu'elle
regardait Hermione se tenir immobile dans l'embrasure de la porte.

Hermione pressa ses lèvres l'une contre l'autre et se reconcentra, essayant de penser à quelque
chose à dire. "Où est James ? C'est... James, n'est-ce pas ?"

Ginny eut un sourire hésitant. "Oui. C’est James. Il fait la sieste. Il dort quelques heures chaque
après-midi. Je t'emmènerais le voir, mais c'est un cauchemar pour dormir et s'il se réveille, ce serais
une terrible introduction." Ginny tendit lentement la main et toucha le bras d'Hermione. "Allons
dans ta chambre. Tu es si mince. Tu devrais manger quelque chose et t'allonger ensuite."

Hermione hocha lentement la tête et détourna les yeux du large.

"La maison s'étend." Ginny glissa une main dans celle d'Hermione et la serra. "Elle n'est pas
magique à part pour la protection, donc tu n'as pas à te soucier de la réorganisation des couloirs ou
de quoi que ce soit du genre. Il y a cependant un énorme réseau de magie protectrice ici. Je pensais
que Place Grimmauld avait beaucoup de protections, mais cet endroit laisse Grimmauld dans la
poussière en ce qui concerne la paranoïa. Malefoy est complètement fou à ce sujet. Chaque fois
qu'il venait, il passait au moins une heure à ajouter plus de protections."

La maison était adossée à une grande colline boisée. Le portoloin les avait lâchés près du sommet
de la colline, et le reste de la maison coulait en forme de U vague, sur les rochers et autour des
arbres, comme si elle y avait été installée comme une pièce de puzzle.

Ce n'était pas un seul, mais des dizaines de bâtiment qui étaient rejoints par les toits et les ponts
reliés à la véranda de chaque blocs. Il y avait un grand jardin luxuriant au centre.

Ginny montrait des choses en cours de route.

"C'est mon potager là-bas," annonça Ginny, "il reçoit le meilleur soleil. Il y avait des roses, mais je
mourais d'ennui et les elfes les ont déplacées pour que je puisse avoir un bac avec quelque chose à
faire. Je suis - je suis en fait devenu une cuisinière, comme maman. Harry cuisinait aussi. Il
m'apportait parfois le petit déjeuner, tu sais..." La voix de Ginny s'estompa et elle se tenait au
sommet d'un escalier du pont de lune qui surplombait un étang avec de carpes koi qui nageaient
dedans. "Mon Dieu, je donnerais n'importe quoi pour avoir une photo de lui."

Elle regarda Hermione et lui fit un sourire nostalgique. "C'est tellement bizarre d'avoir enfin
quelqu'un à qui parler qui n'est pas un elfe de maison. Quoiqu'il en soit, tes pièces sont toutes ici, de
ce côté de la maison, et James et moi sommes juste de l'autre côté du jardin, dans ces pièces."
Ginny montra la gauche. Elle écarta deux portes et recula.

Elle s'ouvrit sur une pièce de la taille de la chambre d'Hermione au Manoir. Elle était entassé
jusqu'au plafond avec des murs de livres. Un fauteuil à oreilles se trouvait dans un coin et un
bureau dans un autre. Il y avait des milliers de livres. Les étagères étaient toutes pleines malgré
l'utilisation évidente de charmes d'extension, et il y avait des boîtes et des piles de livres
supplémentaires couvrant la majeure partie du sol.

Hermione franchit le pas de la porte et se retourna, prenant tout en compte.

"Malefoy a apporté tout ça," dit Ginny derrière elle. "Je suppose que c'est probablement évident."

Il y avait des portes sur trois des murs. Hermione en ouvrit un et regarda à travers pour trouver un
laboratoire de potions et d'alchimie, rempli de chaudrons, de bocaux et de pots de matériaux, et de
paniers de nourriture suspendus à des crochets au-dessus de leur tête. Ses doigts se crispèrent
contre la porte en bois, et sa gorge se serra alors qu'elle la refermait.

"Il nous rendait visite, vérifiait que James et moi n'étions pas morts, ajoutait des protections, puis
passait la plupart de son temps ici. Il est venu beaucoup - au début, mais de moins en moins avec le
temps. Il apportait parfois les choses les plus étranges et s'excusait toujours en disant que tu aurais
besoin de choses pour t’occuper. Les outils de jardinage étaient en fait pour toi aussi. J'espère que
ça ne te dérange pas que je te les ai volé."

Hermione secoua la tête alors qu'elle ouvrait l'autre ensemble de portes et trouva un salon avec plus
d'étagères remplies de livres.

Il y avait des fenêtres à rideaux. Hermione en écarta lentement une et fut soulagée de ne pas trouver
une autre vue sur l'océan à flanc de falaise. La fenêtre donnait sur une bambouseraie.

Elle la fixa quelques instants avant de baisser le rideau à nouveau.

Il y avait un autre grand ensemble de portes de l'autre côté du salon. Le mur et les portes étaient
peints d'une forêt enveloppée de brûme.

Elle fit coulisser les portes et trouva une chambre. La pièce était sombre, avec des rideaux sur la
plupart des murs. Il y avait une commode basse et un miroir. Hermione aperçut son reflet et
découvrit qu'elle ressemblait à un cerf effrayé.

Trop mince.

Portant toujours les mêmes vêtements qu'elle avait portés en coupant le bras de Drago et en
s'échappant.

Elle avait été si désespérée de déchirer son uniforme de substitution, mais en regardant son reflet,
elle ressentit un désir égal de brûler les vêtements d'équitation. Il devait y avoir des vêtements neuf
ici. Quelque chose d'autre à porter. Quelque chose qui n'avais pas été trempé dans un cauchemar.
Elle regarda la commode puis jeta un coup d'œil vers Ginny.

L'expression de Ginny était toujours tendue, ses doigts s'étaient égarés et jouaient avec la pointe de
ses cheveux. Elle jeta un coup d'œil dans les pièces, paraissant mal à l'aise de s'y tenir. "Je ne savais
pas si tu voulais être ici, ou finir avec moi et James. Tu n'es pas du tout obligée d'être ici. Je voulais
juste m'assurer que tu saches que tu disposes d'espace et d'intimité si tu le souhaites. Je..." La voix
de Ginny s'interrompit et elle prit une profonde inspiration. "Je suis tellement contente que tu sois
enfin là."

Hermione hocha lentement la tête. Elle jeta un coup d'œil dans la pièce. "Non. C'est bien. Je suis
toujours en train de m'habituer aux nouvelles choses. Ça fait si longtemps que..." elle déglutit et
passa ses doigts sur la couette en lin du lit, "je pense qu'un peu d'espace sera pour le mieux."

Ginny hocha la tête, mais ses yeux devenir douloureux. "Tu viendras avec nous parfois, n'est-ce pas
? James n'a jamais vu d'autres humains que moi et Malefoy. Je lui ai raconté tant d'histoires sur toi,
Harry et Ron..."

"Bien sûr. Je veux juste dire que..." Hermione ne savait pas comment l'expliquer à Ginny. "Rien de
tout ça ne me semble encore réel. Ce que nous avons fait..." Sa poitrine se serra. "C'était un tel pari.
Nous ne savons toujours pas si ça a fonctionné jusqu'au bout."

Elle chercha sa baguette. Quinze minutes de plus et Drago serait de retour.

Ginny pencha la tête sur le côté. "Je me posais des questions à ce sujet ? Comment était-il censé
fonctionner exactement ? Malefoy m’avais dis que vous tentiez de vous échapper en enlevant sa
Marque des Ténèbres et en utilisant Lucius. Mais... Malefoy devras repartir finalement, parce qu'il
a fait un serment inviolable de vaincre Voldemort, n'est-ce pas ?"

Hermione se tendit si rigidement qu'elle pensa que sa colonne vertébrale pourrait se casser. "Non. Il
ne peut pas y retourner. Il ne repartira jamais. Il va rester ici maintenant, avec moi," répondit
Hermione d'une voix plate.

L'expression de Ginny devint consternée sans réserve pendant une fraction de seconde avant de la
masquer.

La gorge d'Hermione se serra alors qu'elle regardait froidement Ginny. "Son serment était de faire
de son mieux pour aider l'Ordre à vaincre Voldemort. Il a fait de son mieux. Il en a assez fait.
Voldemort l'a tellement torturé qu'il peut à peine se battre en duel maintenant. Il n'y a... il ne peut
rien faire d'autre."

Elle agrippa le dossier d'une chaise jusqu'à ce que ses jointures soient blanches. "Il a fait de son
mieux," répéta-t-elle. "Il l’a fait. Il a fait tout ce qu'il pouvait. Tout le reste..." sa gorge se serra. "Il a
rempli son serment. Donc - ce que nous avons fais, c'est mettre en scène sa mort. Après avoir
enlevé la Marque des Ténèbres de Drago, Lucius a brûlé le Manoir avec le Feudemyon. Nous
espérons que tout le monde supposera que Drago et moi sommes tous les deux morts dans
l'incendie. L'Europe est instable. Si tout le monde pense que le Haut-Préfet est mort, la
Confédération internationale peut enfin décider d'intervenir."

Il y eut un bref silence.

"Mais... Voldemort ne sera pas mort," répondit lentement Ginny. Doucement. Comme si elle
annonçait la nouvelle à Hermione.
Hermione sentit la chaleur monter au creux de son estomac. Elle voulait exploser.

"Non." La voix d'Hermione était si serrée qu'elle vibrait. "Mais il n'a pas besoin d'être tué – être
vaincu devrait suffire. Il peut mourir seul. Ou quelqu'un d'autre peut réellement faire quelque chose
pour changer ça." Elle prit une respiration haletante et irrégulière et se força à continuer. "Si Drago
était capable de le tuer avant que la Confédération internationale n'intervienne, les Marques des
Ténèbres disparaîtraient. Aucun des membres de la Résistance qui sont des substituts ou
emprisonnés ne pourrait se débarrasser de leurs menottes à moins de trouver un moyen de forger la
signature magique de Voldemort."

Il y avait une sensation de brûlure qui saignait dans ses muscles trapèzes. Elle glissa une main dans
sa poche et agrippa sa baguette. L'ancienne baguette de Drago.

"Drago n'est ni en état ni en position pour faire plus. Il a fait de son mieux. C'est au tour de
quelqu'un d'autre de faire quelque chose. La perte du Haut-Préfet est l'un des coups les plus
néfastes que Voldemort puisse subir. Si la Confédération internationale pense que Drago est une
menace, elle peut retarder l'intervention. Apparaître comme mort est la meilleure chose qu'il puisse
faire."

"Et ça... fonctionne avec le serment ?"

Hermione hocha la tête par saccade, et ses doigts spasmant autour de sa baguette. "Je pense que
oui. J'ai créé le serment avec lui. C'est défini par mon intention, et cela a toujours été destiné à le
sauver, donc cela devrait suffire. Et si ça ne marchait pas..." Sa voix se fit entendre alors que son
cœur commençait à battre. "Si ce n'était pas le cas, je... je..."

Sa voix s'arrêta alors que sa poitrine se contractait si douloureusement qu'elle avait l'impression que
son sternum était fissuré en deux. Ses yeux s'écarquillèrent.

Sa mâchoire commença à trembler. "Je vais..."

Sa voix s'evanouie.

Elle prit une inspiration peu profonde.

"Je vais..."

Ginny la regarda avec perplexité puis une compréhension horrifiée apparut sur son visage. Elle
traversa rapidement la pièce et toucha Hermione sur l'épaule. "Hermione ? Hermione, oh mon
Dieu. C'était une question stupide à poser. Allez, respire. Je n'aurais pas dû te demander ça. Il faut
que tu respires. Qu’est-ce que je dois faire ? Qu'est-ce qui peut t’aider ? J'ai un philtre Calmant."

Ne panique pas.

Ne panique pas.

Hermione secoua la tête en direction de Ginny et s'obligeant de continuer à respirer.

Ginny la guida vers une chaise et enroula ses bras étroitement autour des épaules d'Hermione. "Tu
es en sécurité ici. Tu es en sécurité. Tu n'as pas besoin de paniquer. Peux-tu utiliser l'Occlumencie ?
Tu as récupéré ta magie maintenant, est-ce que l'Occlumencie t’aide ?"
Hermione hocha la tête et essaya de réintégrer sa panique, mais c'était comme essayer de saisir des
dizaines d'anguilles alors qu'elles se glissaient dans d'autres parties de son esprit.

Elle ferma les yeux et rétrécissa sa concentration à un seul point.

Respire. Respire. Respire.

Je ne fais pas de crise. Je ne peux pas avoir de crise.

"Appelle Drago," força-t-elle à sortir alors qu'elle luttait pour prendre une inspiration douloureuse
et haletante.

"Comment devrais-je... ah oui d'accord. Expecto patronum !"

Hermione ouvrit brièvement les yeux pour voir apparaître la jument argentée de Ginny.

"Va trouver Malefoy. Dis-lui qu'Hermione fait une crise d’angoisse."

La jument partit en galopant et Ginny se retourna vers Hermione.

"Oh Hermione, tout vas bien. Tu as été si courageuse. Tu as fais tout le chemin jusqu’ici. Tu es en
sécurité maintenant. Je suis sûre que tout a fonctionné. Personne ne reviendra. Toi et Malefoy êtes
tous les deux en sécurité ici. Tu l'as fais jusqu’ici. Tu es en sécurité. Il te suffit de respirer."

Hermione n'arrêtait pas de se forcer à inspirer, prenant des respirations haletantes et irrégulières
jusqu'à ce que soudain son visage soit enfouit dans un tissu qui sentait la forêt.

Elle s'accrocha à Drago et sentit sa main courir sur ses cheveux et le long de son dos.

"Hermione - allez, respire pour moi," dit-il doucement en l'attirant contre sa poitrine et en la tenant
fermement. Puis son ton s'aiguisa comme le bord tranchant d'un couteau. "Qu'est-ce que tu as fais ?
Je t’ai dis de la garder calme."

"Je suis désolée, je ne savais pas..."

Hermione emmêla ses doigts dans les robes de Drago et leva la tête, le rapprochant et le regardant
dans les yeux. "Drago- Drago- si ça n'a pas marché - si tu n'es toujours pas libre de ton serment
inviolable- je - j'ai promis-"

"Si ça ne marche pas," la coupa-t-il, "je serais avec toi jusqu'à la fin. C'est tout ce que j'ai toujours
voulu."

Elle secoua violemment la tête et tenait son visage. "Non non. Je pourrais encore te sauver. Je
pourrais aller-"

"Tu n'iras nulle part. C'est fini pour toi," répondit-il, et ses yeux se sont tournés vers l'acier. "Tu
resteras ici et tu t’occuperas de notre fille comme tu l'as promis. C'était ton accord il y a deux ans.
Je sauvais Ginny pour toi, et tu avais dis que tu arrêterais. C’est tout ce que je voulais. Tu m’as
promis de partir et de ne plus jamais revenir. Tu as fais un très long détour, mais je te tiens
maintenant à cette promesse."

Elle secoua de nouveau la tête. "Drago..."


Il poussa un profond soupir et son expression passa de l'implication à la supplication. Il pressa sa
main contre sa mâchoire. "Ce n'est pas ton travail de continuer à te casser en morceaux pour sauver
tout le monde. Est-ce que tu t’es vu, Granger ? Il ne reste presque plus rien de toi." Ses yeux étaient
écarquillés alors qu'il la regardait attentivement. "La vie n’en vaut pas la peine pour moi si tu es
celle qui continue à en payer le prix."

Sa bouche se tordit. "Mais... j'ai besoin de toi, Drago... je ne peux pas..." Sa voix tremblait.

Il pressa son front contre le sien, sa main berçant sa nuque. "Et j'ai besoin de toi aussi."

Elle poussa un sanglot brisé et enroula ses bras autour de son cou.

"Si ça ne fonctionnait pas, nous trouverons autre chose," dit-il à voix basse, sa bouche près de son
oreille. "Mais tu ne partiras en aucun cas sur une autre mission suicide pour tenter de me sauver.
Allez, respire lentement. Je ne suis pas mort, je suis ici avec toi. Tu es en sécurité."

Hermione eut un hoquet tremblant. "Et si ça tournait mal ? Qu'allons nous faire ?"

Il passa son pouce le long de sa joue. "Nous verrons bien."

"Tu ne peux pas mourir. Ne meurs pas, Drago." Elle ne cessait de le répéter sans cesse à voix basse.

"As-tu besoin que je fasse quelque chose ?" Ginny planait à côté d'eux. "Je suis désolée. Je ne
savais pas que je la bouleverserais."

"Elle a besoin de manger. Elle est à peine mangée depuis des jours. Ça serait utile." La voix de
Drago était glaciale.

"Oh mon Dieu, elle ne l'a pas mentionnée - je vais aller chercher de la nourriture maintenant."

Il y eut un bruit de glissement puis un clic brusque alors que Ginny partait.

Hermione s'assit, tenant fermement Drago pendant encore plusieurs minutes alors que son cœur
s'arrêtait lentement de battre. "Pardon. J'allais bien, et puis..."

"C'est bon." Il lui caressa les cheveux. "Je rentrais de toute façon. J'aurais dû rester. Je pensais que
toi et Ginny vous vous entendriez mieux sans moi."

Hermione eut un sourire nostalgique. "Ça faisait si longtemps que je n'avais vu quelqu’un que je
connaissais. J'avais oublié... comment c'était."

Drago poussa un fort soupir et ses doigts tremblèrent. "Tu n'es pas obligé de la voir. Elle peut rester
dans sa propre partie de la maison."

"Non." Elle secoua la tête et se redressa pour le regarder. "Je veux la voir. C’est juste - je pensais
que ce serait plus simple. Je suppose que rien n'est jamais simple pour nous. Elle était curieuse de
savoir comment nous nous sommes échappés et en parler m'a fait réfléchir à la façon dont cela
pouvait encore mal tourner. J'étais débordée - mais j'ai continué à respirer, généralement je ne peux
pas. Cette fois, je me suis fait respirer jusqu'à ce que tu viennes. Ce n'était pas sa faute. Elle ne
savait pas que me le demander me bouleverserait. Je ne le savais même pas." Ses doigts
effleurèrent légèrement sa joue. "Elle n'aurait pas dû te frapper; c'est ce qui me dérange."
Il renifla. "Elle est venue vers moi avec un couteau la première fois que je suis arrivé pour la voir.
Une gifle ce n'est rien." Il y eut une pause et une légère lueur entra dans ses yeux. "Il me semble
que tu m'as giflé une fois aussi."

Hermione le fixa pendant un moment, puis le coin de sa bouche se souleva alors que la chaleur
montait au creux de ses joues.

Elle détourna les yeux, jetant un coup d'œil dans la pièce. "Elle a dit que tu avais aménagé ces
pièces."

Il acquiesça.

"Elles sont adorables."

Il grimaça. "C’est devenu étroit. Je me suis emporté en achetant des livres."

Elle sourit et lui lança un regard de côté. "C'est pourquoi c'est charmant."

Il ria. Elle pensa que c'était peut-être le premier vrai rire qu'elle avait entendu de sa part.

Il ne dura qu'un instant.

Hermione sentit le coin de ses yeux se plisser alors qu'elle le fixait. "Et tu m’as fais un laboratoire."

Le coin de sa bouche se souleva alors qu'il haussait un sourcil. "Eh bien, je te retire de la guérison.
Je pense qu'il est temps que tu poursuive une branche de la magie que tu aimes réellement."

Le sourire qui jouait sur sa bouche s'évanouit et elle baissa les yeux sur ses genoux. "Je - je ne
déteste pas la guérison. C'était juste - traumatisant - à cause de la guerre. Cette science
m'intéressait."

Il la dévisagea, les yeux sceptiques. "Est-ce que la guérison était une carrière que tu envisageais
avant de réaliser que la Résistance avait besoin de guérisseurs ?"

"Eh bien," agita-t-elle avec l'ourlet de sa chemise, "il n'y avait pas beaucoup d’options disponibles
pour tout le monde."

"Et par pure coïncidence, tu t’es retrouvée dans celle que personne d'autre ne voulait." Sa voix était
caustique.

Un grand plateau de nourriture apparut, avec des assiettes pleines de légumes, de la tarte au steak et
aux rognons, de la purée de pommes de terre et des chaussons aux pommes.

De la vraie bonne nourriture.

Drago émit un son de consternation en regardant la nourriture. "Weasley interfère toujours dans la
cuisine."

Hermione l'ignora et leur servit à tous les deux des assiettes de plus de nourriture que l'un ou l'autre
ne pouvait en manger.

Drago n'arrêtait pas de marmonner des plaintes dans sa barbe pendant qu'Hermione se gavait. Elle
ne se souvenait pas de la dernière fois où elle avait tant mangé. Tout cela était si familier. De la
nourriture qu'elle avait mangé en grandissant. Les dîners au Terrier pendant les étés avant la rentrée
scolaire.

La souvenir qui lui revenu la fit presque pleurer.

En dépit de toutes ses plaintes concernant le gaspillage des elfes de maison formés à la gastronomie
française, Drago n'était pas enclin à sauter le repas. Il la regarda quand elle commença enfin à
manger plus lentement. "Tu devrais allez te coucher une fois que tu auras fini de manger."

Hermione secoua la tête. "Non. Je veux rencontrer James."

"Tu pourras le rencontrer demain. Il ne partira nulle part."

"Je veux le rencontrer aujourd'hui. J'étais censé m'occuper de lui, il a presque deux ans et je ne l'ai
jamais rencontré."

Drago la fixa tandis qu'elle rencontrait ses yeux et avalait obstinément une autre bouchée de
chausson aux pommes. Il poussa un soupir irrité. "Très bien. Je vais appeler un elfe et lui demander
de dire à Ginny de l'amener."

Hermione hocha la tête et posa son assiette. "Est-ce qu'il y a d'autres vêtements ici pour moi ? Ou...
as-tu seulement apporté des livres ?"

Ses yeux se plissèrent et le coin de sa bouche se tordit. "Il y a des vêtements. Je ne sais pas combien
peuvent accueillir une grossesse. Si rien ne te convient, Ginny en a."

Hermione acquiesça et partit explorer la commode. Il y avait une énorme quantité de vêtements, de
la même manière qu'il semblait y avoir des quantités déraisonnables de tout le reste. Les tiroirs de
la commode semblaient aller indéfiniment alors qu'elle les sortait.

Il y avait des robes, mais la plupart des vêtements étaient Moldus. Hermione chercha jusqu'à ce
qu'elle trouve un pull et un pantalon qui allait sans doute avoir besoin de charmes d'ajustement.

James avait des cheveux roux auburn foncé qui se dressaient sur les extrémités et des yeux d'un vert
choquant.

Mis à part ses cheveux, il ressemblait exactement à Harry. Hermione le fixa et eut l'impression
d'avoir le cœur écrasé.

Ses yeux vert émeraude l'étudiaient avec suspicion pendant qu'il s'accrochait fermement à Ginny.

Les mêmes yeux. La même bouche. Harry. C'était à nouveau Harry.

"James, voici ta marraine, Tante Hermione. Tu te souviens, je t'ai parlé d'elle ? Elle était la
meilleure amie de ton père à l'école. Elle aime les livres, tout comme toi, mais pas les balais."
Ginny parla doucement à son oreille, le caressant affectueusement avec son nez. "Et c'est Malefoy
avec elle. Tu l'avais rencontré quand tu rampais encore. Souviens-toi, c'est sa maison dans laquelle
nous sommes. C'est lui qui envoit les elfes pour venir nous voir."

James se pencha plus près de Ginny, enfouissant son visage contre la gorge de sa mère et regardant
timidement Hermione et Drago.
"Bonjour, James," dit Hermione une fois qu'elle trouva sa voix. "Je te connaissais un peu avant ta
naissance. Je suis si heureuse de te rencontrer enfin."

James renifla et se couvrit le visage d'une main.

"Il n'a jamais vu d'humains en personne à part moi et Malefoy," répondit Ginny, posant sa tête
contre celle de James. "Mais... si la façon dont il est avec les elfes signifie quelque chose, une fois
qu'il aura fini d'être timide, il ne te laissera plus jamais seule. James, peux-tu dire «Tante
Hermione» ?"

"Non." La voix de James était sifflante et obstinée.

"Tu veux bien dire bonjour ?"

"Non."

Ginny soupira et poussa ses côtes. "Garçon impoli."

James enfouissa son visage avec plus de détermination dans l'épaule de Ginny et ria.

"Ce n’est pas grave," répondit Hermione d'une voix épaisse, se sentant dépassée juste en le
regardant. "Il ressemble tellement à Harry."

Ginny hocha la tête avec un sourire serré et déposa un baiser dans les cheveux de James. "Oui il lui
ressemble vraiment. Cela me rend aveugle parfois. Il fait des grimaces des fois et ça me frappe
comme un cognard, et pendant un instant j'en oublierais que je le regarde parce que - c'est Harry.
Ensuite, c'est à nouveau James." Elle éclata de rire. "Quand il est né, il avait les cheveux et les yeux
bruns, puis à six mois, ses doux cheveux de bébé sont tous tombés et sont revenus dans ce désordre
rouge et ses yeux sont devenus verts. Il ne m'est pas venu à l'esprit qu'il pouvait avoir les cheveux
roux. Mais la mère d'Harry en avait aussi, donc je suppose qu’il avait assez de gènes de cheveux
roux pour qu’il le soit à son tour."

James leva brusquement la tête et fixa Hermione.

"Mione-e." Il la désigna du doigt. "Mione-e."

"Hermione," répéta lentement Ginny, faisant sortir les consonnes.

James secoua la tête. "Mione-e."

"Je ne pouvais pas le dire quand j'étais petite non plus," répondit Hermione avec un sourire.

"C'est un très bon petit garçon." Ginny le déplaça sur son autre hanche. "Il ne dort pas beaucoup et
il avait des coliques au début. Mais il est plutôt heureux maintenant. Bien que, depuis qu'il a
commencé à marcher, il est devenu beaucoup plus vilain. Il attrape tout ce qu'il peut atteindre..."

Hermione acquiesça automatiquement alors qu'elle continuait de fixer James.

Elle ne savait pas comment interagir avec un bébé. Elle avait tellement l'habitude de penser à eux
dans l'abstrait. En fait, rencontrer quelqu'un qui parlait et avait des opinions sur les choses faisait
que Hermione se sentait à la dérive.
Elle ne se souvenait pas de la dernière fois qu'elle avait vu ou tenu un enfant pour la dernière fois.
C'était probablement lorsqu’elle avait aidé à transporter des orphelins pendant la guerre.

Le monde dans lequel Ginny existait se sentait soudainement étranger.

Hermione avait oublié à quel point les gens pouvaient être expressifs. Qu'elle n'avait pas besoin de
lire principalement les gens par la façon dont leurs yeux clignotaient et ce qu'ils ne disaient pas.

Bébés, coliques, repères de développement. Si elle et Drago étaient vraiment libres, ce serait le
genre de monde dont ils feraient partis.

Si cela avait fonctionné.

S'ils étaient en sécurité.

Si Drago était libre.

La poitrine d'Hermione se serra et elle acquiesça à nouveau à ce que Ginny disait.

Sa tête commençait à palpiter.

"Ginny, Granger a besoin de se reposer maintenant," la voix froide de Drago intervenu


soudainement.

Hermione cligna des yeux.

L'expression de Ginny se figea puis retomba. "Pardon. Je me laissée emporter." Elle se força à
sourire à nouveau. "James a besoin de déjeuner de toute façon. Et de dormir. Les elfes apporteront
plus de nourriture. Si tu - si tu as besoin de quelque chose, nous sommes là."

Les yeux et la bouche de Ginny étaient tendus alors qu'elle remettait James sur son autre hanche et
se détournait, se dirigeant vers leur aile de la maison.

Hermione les regarda partir. "Elle est si seule, Drago. Tu aurais pu la laisser m'en dire plus sur
James."

"Tu as besoin de te reposer. Tu auras des années pour apprendre à le connaître."

Hermione voulait discuter, mais elle se sentait prête à s'endormir debout.

Elle se recroquevilla dans son lit et ferma les yeux.

Drago s'assit à côté d'elle, lui tenant la main de la même manière qu'il l'avait fait pendant ses
nausées matinales, son pouce longeant les arrêtes de ses jointures.

Elle était en train de s'endormir lorsqu'elle sentit sa main se poser doucement sur le lit. Le matelas
bougea.

Elle regarda à travers ses cils alors qu'il la regardait un moment de plus et se retourna lentement,
posant sa main contre le mur comme s'il sentait quelque chose à l'intérieur.

Il sortit sa baguette et commença à marmonner des sorts.


Hermione le regarda alors qu'il ajoutait enchantement après enchantement dans la pièce. Certains
étaient des sorts simples et inoffensifs et d'autres avec des incantations magiques élaborées. Elle
grimaça quand il glissa un couteau de sa robe et tenait le manche entre ses dents alors qu'il
s’ouvrait la main et utilisait le sang pour dessiner des runes écarlates sur les murs. Les symboles
brillaient alors qu'il ajoutait de plus en plus jusqu'à ce qu'ils disparaissent finalement dans le mur.

Il sortit une fiole de potion régénératrice de sang et la prit avant de attraper une fiole d'essence de
Dittany qu'il utilisa pour fermer la coupure. Il regarda sa main couverte de sang et l'essuya dans sa
robe avant de flageller ses vêtements.

Il posa à nouveau sa main sur le mur.

Ses épaules s'affaissèrent pendant un moment avant de les mettre au carré et de se diriger vers la
porte.

"Drago ?"

Il se figea et se tourna lentement vers elle. Son expression était fermée.

Elle l'étudia pendant plusieurs secondes, son cœur se sentait comme un poids de plomb. "Sommes-
nous en sécurité ici Drago ?"

"Oui," répondit-il immédiatement.

Elle s'asseya et son expression se crispa.

"Vraiment ?"

Il se tenait sur le pas de la porte, sa baguette à la main. "C'est sûr ici. Tu as ma parole."

Elle acquiesça. "Si tu le dis, je te crois."

Il lui fit un signe de tête raide.

Elle se lécha les lèvres. "Est-ce que tu as besoin de continuer à ajouter des protections alors ? Si
nous sommes en sécurité."

Il se tenait à la regarder, apparemment incertain de la façon de répondre.

Elle lui fit un sourire pâle alors qu'un sentiment de chagrin palpitant engloutissait sa poitrine. "Nous
sommes censés nous reposer maintenant. Tu n'es pas censé continuer - continuer à agir comme si
nous étions encore enchaînés à la guerre."

Il resta debout près de la porte.

Elle l'étudia tristement en réalisant la différence entre eux: il n'avait jamais rêvé de ce qu'il ferait ou
serait après la guerre. Contrairement à elle, il avait peu d'attentes pour être déçu.

Il ne savait pas non plus quoi faire mais continuer avec ce qu'il avait toujours fait.

Elle tendit la main vers lui. "Reste avec moi. C'est censé être le moment où nous nous reposons."

Il resta debout à la porte, ses yeux vacillant vers la pièce voisine.


"S'il y a quelque chose que tu dois faire, je t'attendrais."

Elle vit sa main trembler avant qu'il ne saisisse sa baguette dans un poing. Ses yeux étaient
soudainement enfantins et incertains.

Il n'avait aucune idée de comment faire autre chose que d'être un soldat.

Il jeta à nouveau un coup d'œil vers la pièce voisine.

Elle tendit la main vers lui. "Reste ici, Drago. Tu es censé te reposer aussi maintenant."

Il hocha lentement la tête mais ne bougea pas de l'endroit où il se tenait dans l'embrasure de la
porte. Hermione se leva et s'approcha. Elle rencontra ses yeux alors qu'elle glissait sa baguette de sa
main, la plaçant sur la commode. Elle repoussa sa robe de ses épaules et fit courir ses mains le long
de sa chemise et de son pantalon, trouvant la multitude de poches dissimulées qu'il avait, retirant
des baguettes et des armes supplémentaires.

Elle n'était pas sûre s'il avait emporté des affaires avec lui, mais ses armes oui.

Il grimaça alors qu'elle enlevait tout et l'empilait sur la commode.

Elle fit une pause et le regarda dans les yeux. "Nous sommes en sécurité, n'est-ce pas ?"

Il déglutit et hocha lentement la tête.

Elle lui prit la main. "Alors lâche prise."

Elle le fixa alors qu'ils se couchaient face à face sur son lit. Ses yeux n'arrêtaient pas de passer
devant elle pour fixer l'armement qu'elle lui avait enlevé.

"Que voulais-tu être - avant d'être forcé de devenir un Mangemort ? Qu'est-ce que tu aurais fais si
la guerre n'avait pas eu lieu ?"

Il la regarda sans expression. "J'étais l'héritier Malefoy. Si je n'étais pas devenu un Mangemort,
j'aurais simplement été l'héritier Malefoy. Mon père avait des aspirations politiques pour moi -
j'aurais été politicien."

"Oh... dans ce cas, quelle était ta matière préférée à l'école ?"

D'une manière ou d'une autre, elle ne lui avait jamais posé cette question auparavant, et elle n'était
pas sûre de pouvoir deviner la réponse. Ils ne se connaissaient que par les facettes polies par la
guerre.

Il resta silencieux pendant plusieurs secondes et il semblait essayer de se souvenir. "J'aimais les
Sortilèges."

Le coin de sa bouche se redressa. "J'aurais dû le deviner. Je me souviens que tu étais douée pour
eux. Tu pourrais les reprendre. L’alchimie utilise assez fortement les sortilèges. Peut-être que nous
pourrions un jour travailler ensemble sur des projets."

Le coin de sa bouche trembla. "Peut-être."


Il avait l'air fatigué. Hermione s'enfouit contre lui, et il emmêla sa main dans ses cheveux, l'attirant
plus près.

"Nous sommes en sécurité ici ?" demanda-t-elle à nouveau, passant ses doigts le long du col de sa
chemise. "Tu ne - tu ne me le dis pas simplement que nous le sommes pour que je reste calme,
n'est-ce pas ?"

Drago se recula et la regarda. "Nous sommes en sécurité, Hermione."

Une sensation accrocheuse dans sa poitrine s'estompa. "Très bien."

Elle prit une profonde inspiration et ferma les yeux.

Quand elle se réveilla des heures plus tard, il dormait aussi. C'était comme si neuf ans d'épuisement
s'étaient enfin levés et l'avaient avalé.

Il dormit pendant des jours, presque insensément. Hermione pouvait détacher son bras et le traiter,
et il ne tremblait pas.

Elle dormit avec lui pendant la première semaine. Elle n'avait pas pensé qu'elle était assez fatiguée
pour dormir pendant des jours consécutifs, mais c'était comme si une tension implacable qu'elle
n'avait même pas enregistrée s'était finalement calmée pour la première fois de mémoire, et que le
sommeil lui était plus rafraîchissant qu'il ne l'avait jamais été de toute sa vie.

Ses maux de tête ont progressivement disparut pour la plupart. Elle trouva un parchemin et une
plume et nota soigneusement tout ce dont elle pouvait se souvenir des souvenirs qui se fanaient, et
quand elle les réexaminais quelques jours plus tard, de nombreux détails lui étaient inconnus.

Mais son esprit avait l'impression d'avoir trouvé un équilibre précaire.

Drago continua de dormir régulièrement la semaine suivante. Il se réveillait brièvement pour se


lever et manger, vérifier les barrières, puis retournait au lit, agrippant Hermione. Parfois, elle
s'inquiétait qu'il soit malade pour dormir autant. Elle le surveillait avec des diagnostics pour se
rassurer.

Il ne dormait pas si elle partait.

Elle essaya de se glisser tranquillement dans la pièce voisine pour explorer les étagères, mais il
apparut dans l'embrasure de la porte en moins de deux minutes, baguette à la main. Elle attrapa
plusieurs livres sur les étagères et retourna dans leur lit.

"Je peux me lever maintenant," déclara-t-il, toujours debout dans l'embrasure de la porte.

"Non. Je devrais continuer à me reposer," répondit-elle en mentant doucement. "Je voulais juste
faire une lecture légère."

Il se rendormit en quelques minutes. Elle entrelaça leurs doigts pendant qu'elle lisait.

Il dormait depuis neuf jours quand un léger coup frappa à la porte.

Ginny glissa la porte entrouverte et y jeta un œil. "James fait sa sieste. Est-ce que je peux entrer ?"
Hermione ferma le livre et hocha la tête. Elles s'étaient envoyés plusieurs notes via des elfes de
maison, mais elle n'avait pas vu Ginny plus de quelques minutes depuis le jour de leur arrivée.

Ginny se fraya un chemin à travers les pièces jusqu'à la chambre, puis s'arrêta, regardant Drago
pendant plusieurs secondes avant de détourner le regard et d’invoquer une petite chaise.

Elles restèrent assise à se regarder pendant plusieurs minutes. Il y avait de l'appréhension dans les
yeux de Ginny alors qu'elle étudiait Hermione. Hermione agrippa la main de Drago alors qu'elle
attendait que Ginny dise quelque chose.

Ginny regarda leurs mains puis détourna les yeux, bougeant inconfortablement. "Je ne - je ne savais
pas à quel point vous seriez intense l'un avec l'autre. Je veux dire, je savais que Malefoy était
intense, mais je suppose que je ne m'attendais pas à ce que tu – à ce que ce ne soit pas seulement
Malefoy - que vous le soyiez tous les deux - de cette façon."

Hermione pouvait voir l'inquiétude dans les yeux de Ginny. Elle ne répondit rien.

Ginny avait une baguette à la main, et elle n'arrêtait pas de la lancer d'une main à l'autre. Quand elle
réalisa qu'elle jouait avec sa baguette, elle s'arrêta et regarda ses mains pendant un moment. "Tu
sais, il ne m'a pas donné de baguette pendant la première année."

Hermione ne savait pas quoi dire. Elle traça ses doigts sur la couverture usée de son livre.

"C'était probablement pour le mieux," reprit Ginny, sa bouche se tordant ironiquement. "J'ai essayé
de l'assassiner une douzaine de fois de toute façon. La dernière chose dont je me suis souvenue était
d'avoir été droguée avec quelque chose sur une table de laboratoire, puis je me suis réveillée ici,
seule. La première fois qu'il est venu, il m'a dit que tout le monde était mort sauf toi, et je lui ai jeté
un couteau à steak. Plus tard, il m'a raconté ce que tu avais fais pendant la guerre - que tu..."
L'expression de Ginny se tordit légèrement, "que tu étais avec lui - je ne le croyais pas du tout. Je
veux dire - j'avais pensé qu'il y avait peut-être quelqu'un avec qui tu étais, mais pas - Malefoy. Mais
quand il m’a dit comment c'était arrivé - ça te ressemblait..." La voix de Ginny s'estompa.

Elle baissa les yeux et s'éclaircit la gorge. "Mais c'était Malefoy. Il avait tué Dumbledore. Son
père..." sa main effleura la cicatrice en lambeaux sur sa joue. "Les Malefoy ont toujours détesté les
Nés-Moldus. Et puis il a continu" à prétendre qu'il allait t’amener ici mais tu ne venais pas. Donc,
j'ai supposé que c'était un piège. Je pensais que Voldemort prévoyait de faire quelque chose à James
une fois qu'il serait né."

"Je suis désolée," fut la seule chose à la quelle qu'Hermione put penser.

Ginny bougea. "Je - j'ai essayé de me suicider. J’en étais proche plusieurs fois." Elle évita les yeux
d'Hermione et agita les extrémités de ses cheveux. "Malefoy venait tous les deux jours au début,
apportant des vêtements et des fournitures, puis il s'est présenté avec tous les livres et tout ce qui s'y
trouvait – en disant que tu aurais besoin de quelque chose à faire une fois qu'il t'aurait retrouvé."

Les doigts d'Hermione s’entrelacèrent avec ceux de Drago, tremblant.

Ginny regarda à nouveau leurs mains avant de regarder sa baguette. "Le jour où j'ai accouché, je...
j'ai presque étouffé James. J'avais tellement peur que Malefoy se présente et l'emmène à Voldemort.
Il est venu quelques heures plus tard en robe de marié. Il était tellement soulagé que je sois toujours
en vie. Je pense que c'était la première fois que je voyais une émotion réelle sur son visage.
Apparemment, il était sûr que j'allais mourir pendant l'accouchement - non pas qu'il semblait
réellement se soucier de nous, c'était plutôt que James et moi étions des priorités sur une liste de
contrôle. Mais - il était moins - contrôlé ce jour-là. J'étais tellement en colère contre lui, j'ai
demandé s'il était en retard parce qu'il t’épousait, étant donné qu'il se souciait tellement de toi."

Ginny prit une inspiration rapide. "Je ne pensais pas qu'il se fichait de tout ce que je pouvais dire à
son sujet. Je lui avais à peu près tout dis à ce moment-là. Mais quand je lui ai demandé s'il
t’épousait, il est devenu blanc et a répondu que non, que c'était quelqu'un d'autre. Il n'est plus venu
aussi souvent après ça."

Ginny fixa Drago. "C'était comme regarder quelqu'un mourir de faim. Il apportait des choses qui
étaient de toute évidence censées être pour toi, mais il s'était arrêté - je ne sais pas comment le
décrire. Il n'agissait pas comme si tu serais bien quand tu arriverais ici. C'est à ce moment-là qu'il a
commencé à devenir tellement obsédés par les barrières."

Hermione baissa les yeux, l'estomac noué.

"La dernière fois que je l'ai vu, c'était l'été dernier. Il m’avais dis que tous les voyages avaient rendu
Voldemort méfiant et qu'il ne serait plus autorisé à quitter la Grande-Bretagne. Il m’avais dis que
s'il te trouvait, Rogue t'amènerait ici, et m'a rappelé que tu étais la seule raison pour laquelle j'étais
encore en vie et m'a ensuite menacé si je ne jurais pas que je prendrais soin de toi. C'est à ce
moment-là qu'il m'a donné une baguette. Je ne l'ai pas revu jusqu'à ce que vous soyez tous les deux
ici la semaine dernière."

Ginny baissa les yeux et tordit sa baguette dans ses mains. "Une fois que j'ai eu à nouveau une
baguette, j'ai fabriqué un réseau à transmission magique comme Fred et George avaient l'habitude
de le faire, et j'ai commencé à recevoir le journal. Il arrive des semaines en retard, mais j'ai
finalement commencé à découvrir ce qui se passait. Je... je savais que ça devait être horrible mais...
je n'avais jamais pensé..." Le visage de Ginny se froissa, et elle ne put rencontrer les yeux
d'Hermione. "Je suis vraiment désolée. Je suis tellement, tellement désolée."

Hermione n'était pas sûre de ce pour quoi Ginny s'excusait. Elle regarda le livre sur ses genoux.
"Ce n'était pas de ta faute. Tu n'étais membre de l'Ordre que depuis quelques mois avant de tomber
enceinte. Ce n'est pas comme si tu aurais pu y changer quoi que ce soit."

Ginny se mordilla la lèvre et baissa les yeux. "Je savais que tu voyais la guerre différemment de
Harry et Ron, mais... je ne m'étais pas rendu compte de la différence jusqu'à ce que je découvre ce
que tu avais fais. Je ne pense pas que quiconque ait réalisé que tu voyais les choses si
différemment, que tu serais prête à... à..."

Hermione fixa simplement Ginny, se sentant soudain trop épuisée pour avoir cette conversation. "Je
n’aurais jamais demandé à personne de faire quelque chose que je n'étais pas prête à faire en
premier. Je pensais que vous saviez tous ça venant de moi."

Ginny pâlit, sa peau devenant tellement blanche qu'elle fit ressortir violemment la cicatrice contre
ses traits. "Je le sais. Je le sais. C’est juste que - j'ai cru en Harry. J'ai cru ce qu'il faisait de
combattre la guerre par le pouvoir de l'amour. Sur les champs de bataille, tu voyais le pire chez les
gens, mais tu voyais aussi le meilleur. Je pensais que peut-être que tu n’avais pas pu voir ça de
l'infirmerie. Mais tu avais raison – tu as toujours eu raison, et ça a dû aggraver la situation pour toi
plus que quiconque - parce que tu es resté avec nous tout le temps en le sachant."

La poitrine d'Hermione se serra, c'était comme si Ginny avait touché une agonie qu'elle avait oublié
qu'elle portait encore. Elle pressa ses lèvres l'une contre l'autre et serra la main de Drago.
Des larmes coulaient silencieusement sur le visage de Ginny. "Je suis désolée de ne pas vouloir te
croire. Tu n'aurais jamais dû avoir à faire ce que tu as fais." Hermione commença à répondre, mais
Ginny continua. "Je ne veux pas que tu ressentes le besoin de te faire pardonner quoi que ce soit.
Ce qui s'est passé - tout ce qui s'est passé - tu n'as plus besoin de faire comme si tu étais d’accord
avec ça. Tu ne devrais pas être d’accord avec ça. Tu mérite d'être en colère. Ne - ne te sens pas
obligé de tout surmonter. Je ne veux pas que tu te sentes prise au piège pour le reste de ta vie parce
que les gens t’ont forcé à leur faire des promesses."

Hermione se raidit et elle rapprocha la main de Drago d'elle-même.

Les yeux de Ginny baissèrent et sa bouche se tendit en le voyant. "Je ne parle pas seulement de
Malefoy. Je sais que tu as promis à Harry de prendre soin de James et moi. Je veux que tu saches
que tu n'y est pas obligée. Tu as fait plus que quiconque n'aurait jamais dû te le demander. Tu avais
raison, il est temps que quelqu'un d'autre fasse quelque chose. Ça ne devrait plus être toi. Tu
mérites de faire tes choix. C'est ce qu'est la liberté. Alors, ne passe pas le reste de ta vie à être
enchaînée par de vieilles promesses. Ni à personne. Ni à Harry, ni à moi – ni à Malefoy."

Ginny se leva brusquement. "J'avais juste besoin de dire tout ça. J'avais besoin de le dire au moins
une fois. Tu..." Ginny fixa Hermione, ses yeux peinèrent alors qu'ils se posaient brièvement sur
l'indéniable gonflement de l'estomac d'Hermione." Je suis tellement contente que tu te sois
échappée. Tu mérites d'être libre maintenant. Vraiment libre. Pas juste parce que d’autres te le
permettront."

Les doigts de Ginny montèrent sur son visage et passèrent rapidement sur ses joues alors qu'elle se
glissait hors de la pièce.

Hermione regarda la main de Drago enlacée avec la sienne pendant un moment avant de regarder
son visage. "Tu peux arrêter de faire semblant de dormir."

Les yeux argentés de Draco s'ouvrirent et il la regarda. Son expression était réservée.

Le coin de la bouche d'Hermione se souleva lorsqu'elle le remarqua. "Je ne me suis pas donnée la
peine de te sauver à cause d'une vieille promesse si c'est ce que tu te demandes. Après tout, n’est-tu
pas celui qui a dis que je faisais des promesses contradictoires juste pour que je puisse faire ce que
je veux ?"

"Grang–"

"Nous avons dis pour toujours, n'est-ce pas ?" demanda-t-elle d'une voix tendue. "Pour toujours. Si
tu ne veux plus de cette promesse dans son intégralité, je te la redonnerais."

Elle serra sa main plus fermement. "Chaque jours. Je te choisirais."

Elle se tourna pour lui faire face plus complètement, entrelaçant leurs doigts et traçant le bout de
ses doigts le long des crêtes de ses articulations. Ses doigts s'arrêtèrent sur la bague en onyx, et elle
la fixa, rejouant leur passé.

Douleur aveuglante et dévotion brûlante à parts égales.

"Je suis sûre qu'il y aura de bons et de mauvais jours pour nous," dit-elle après une minute. "Il y a -
il y en a probablement trop pour que nous puissions jamais vraiment mettre cela derrière nous.
Mais si tu choisis de rester avec moi et que je choisis de rester avec toi - chaque jours - je pense que
nous sommes assez forts pour réussir un jour à la fois." Elle rencontra ses yeux. "N'est-ce pas ?"

Il l'étudia attentivement pendant un moment et hocha la tête.

Le lendemain, le petit-déjeuner apparut avec un exemplaire de deux semaines de la Gazette du


Sorcier sur le plateau. La page de couverture présentait une photo des ruines incendiées du Manoir
Malefoy.

Hermione le saisit du plateau et le fixa, son cœur battant la chamade.

"Le Haut-Préfet tué dans un accident de Feudemyon."

Elle le déplia en se serrant la main, afin de lire le résumé sous le pli.

"Drago Malefoy tué par son père dans une affaire choquante de meurtre-suicide au Manoir
Malefoy."

Elle leva les yeux vers Drago, poussant un soupir de soulagement. "Ça a fonctionné, Drago. Tu es
libre."
Epilogue 1

Le Haut-Préfet tué dans l'accident de Feudeymon

Drago Malefoy tué par son père dans une affaire choquante de meurtre-suicide au Manoir
Malefoy.

Drago Malefoy, une figure éminente du gouvernement du Seigneur des Ténèbres, et son père,
un veuf, sont soupçonnés d'être morts dans l'incendie de leur maison.

Les Aurors enquêtent toujours sur l'affaire. La déclaration officielle du Département de


l'Application de la Loi Magique est que la cause de l'incendie reste inconnue, mais des
responsables s'exprimant officieusement ont confirmé que l'incendie présentait tous les signes
d'un incendie qui avait été intentionnellement déclenché et entretenu.

Les photos des ruines du Manoir Malefoy sont presque identiques aux ruines de l'incendie du
Manoir des Lestrange de plusieurs années auparavant. "Tout le monde savait que Lucius était
obsédé par cet incendie", nous dit une source anonyme, "Il a obtenu tous les enregistrements et
fichiers et a revisité les ruines des Lestrange des dizaines de fois. Il est presque indéniable que
le feu était une récréation. C'est tellement tragique: il ne s'est jamais remis de la mort de
Narcissa."

Des amis proches de la famille disent que Lucius avait abandonné la plupart de ses obligations
après la mort de sa femme, cédant le titre et la succession à Drago, qui avait vingt ans à
l'époque. Lucius est rarement retourné en Grande-Bretagne dans les années qui ont suivi, mais
lors de sa dernière visite, son comportement avait été particulièrement erratique. Les Aurors
s'exprimant officieusement confirment que Lucius est désormais soupçonné dans plusieurs cas
de personnes disparues, dont Astoria Malefoy, qui a disparu moins de vingt-quatre heures
après son retour de vacances d'été en France.

Il y avait des rumeurs persistantes de tension entre père et fils. Bien qu'apparemment cordiaux,
ils étaient rarement vus ensemble et Lucius n'est pas revenu de son poste à l'étranger pour le
mariage de Drago en 2003.

Le titre et les responsabilités du Haut-Préfet devraient être transférés à un autre Mangemort


dans la semaine. Il y a plusieurs généraux à l'étude. Cependant, au moment de l'impression, il
n'y a pas de déclaration officielle du Seigneur des Ténèbres concernant un successeur ou sur la
mort de Drago et Lucius.

La perte d'une lignée familiale aussi ancienne et distinguée que la famille Malefoy est un coup
dévastateur pour le monde Sorcier. Drago était le dernier des deux familles Malefoy et Black.
Un guérisseur du programme de repeuplement a confirmé que le substitut de Drago Malefoy
est également morte dans l'incendie. Elle était enceinte de quatre mois d'un héritier Malefoy.

Après deux semaines de sommeil, Drago et Hermione ont finalement émergé. Drago partit
immédiatement vérifier toutes les protections de l'île. Après son retour, il fit à Hermione une visite
complète de la maison. Elle lui prit la main lorsqu’ils entrèrent dans les jardins.
Ils tournèrent dans un coin et trouvèrent Ginny en train de regarder James tenter d'escalader une
pagode. Elle eut un petit sourire crispé en les voyant.

"Bien, tu es debout. Je ne savais pas quand tu arrêterais d'hiberner." Elle regarda Drago. "Il y a
quelqu'un qui attendais de te voir. Topsy !"

Il y eut un pop immédiat alors que Topsy se matérialisait. Elle resta debout à regarder Drago
pendant un moment, ses mains jointes devant ses énormes yeux brillants. Puis elle s'avança et
donna un coup de pied à Drago.

"Topsy est tellement en colère contre vous !" s'exclama-elle alors que ses orteils entraient en
collision avec son tibia. "Topsy n'a jamais été aussi en colère de toute sa vie."

Elle enroula ses bras autour de la jambe de Drago et se mit à sangloter. "Vous avez renvoyé Topsy
sans dire au revoir. Topsy pensait que vous étiez mort !"

Elle enfouissa son visage dans ses vêtements et pleura à chaudes de larmes pendant plusieurs
minutes jusqu'à ce que Drago se penche maladroitement et lui tapote la tête.

Ginny lui lança un regard pointu. "Lorsqu’elle est arrivée et a découvert que vous étiez tous les
deux ici, elle a refusé de le croire jusqu'à ce qu'elle soit allée le voir par elle-même, puis elle a
pleuré le reste de la journée. Je ne peux pas croire que tu l'as envoyée ici comme ça."

Quand Topsy lâcha enfin Drago, elle partit prendre James dans ses bras et l'emmena, toujours en
sanglotant.

Hermione, Drago et Ginny se regardèrent dans un silence inconfortable.

Ginny tira sur la pointe de ses cheveux, puis sa tête eut un petit sursaut en redressant ses épaules.
"Je pense que nous devrions prévoir de dîner tous ensemble presque tous les jours. Il n'est pas
nécessaire que ce soit tous les jours de la semaine, mais je pense qu’on devrait faire ça souvent. Le
reste du temps, nous pourrions tous avoir - notre intimité, mais nous devrions dîner ensemble."

Elle étudia les réactions d'Hermione et de Drago. Draco ne répondit rien.

"Le dîner serait bien," dit Hermione. "C'est une bonne idée."

L'expression de Ginny était inondée de soulagement. "Bien." Elle acquiesça. "Génial. Hum. Je le
dirais aux elfes et je vous verrais tous les deux au dîner alors.

Ginny se retourna et se précipita à l'intérieur.

Hermione la regarda s'éloigner et réalisa tardivement que Ginny s'arrêterait probablement et


reviendrait si elle l'appelait. Elle ouvrit la bouche, mais Ginny avait déjà disparut par la porte.

Hermione et Drago restèrent dans le jardin pendant plusieurs minutes en silence. Elle ne savait pas
ce qu'ils étaient censés faire.

C'était surréaliste. Ils avaient été coupés d'une réalité, tombés dans une autre, et laissés pour y
trouver leur chemin.

Cela ne ressemblait pas à un rêve. C'était réel. Elle pouvait sentir le sel dans l'air, entendre les
feuilles bouger dans la brise et l'eau ruisselante. Elle pouvait sentir le camphre et les aiguilles de
pin. La main de Drago était chaude et enlacée avec la sienne.

Et pourtant, il y avait un bord de paranoïa qu'elle ne pouvait pas ébranler. Il devait y avoir quelque
chose qui se cachait, quelque chose qui attendait, quelque chose qui allait mal tourner. Une ruine
inévitable pendait au-dessus de sa tête comme l'épée de Damoclès.

L'île avait l'impression d'être construite sur une fine couche de glace comme un rasoir. Si Hermione
faisait un faux pas ou oubliait de faire attention pendant un moment, elle craquerait, et elle
replongerait dans le monde noir et froid dont elle venait de s'échapper, entraînant Drago et tout le
monde avec elle.

Chaque étape. Chaque souffle.

Prudente. Sois si prudente.

Tu perds toujours les choses que tu aimes. Toujours.

Sa mâchoire commença à trembler. Elle voulait rentrer à l'intérieur; c'était plus sûr d'être à
l'intérieur. Où était sa baguette ?

"Je n'ai jamais fait de plan pour ça," déclara Drago. "Être ici."

Hermione leva les yeux vers lui, surprise par sa rêverie. Il regardait la mer comme s'il avait du mal
à croire qu'elle était là.

Il trouvait tout cela aussi difficile à croire qu'elle. Le monde n'a jamais été tendre avec eux.

Cependant, quand il baissa les yeux vers elle, elle réalisa qu'il y avait eu une tension en lui qui était
absente pour la première fois dont elle se souvenait. Il était toujours à bout de nerfs; il portait
toujours deux baguettes et plusieurs couteaux et un artefact sombre, mais il y avait l'absence d'une
certaine force à laquelle Hermione s'était habituée. Il ne se tenait plus comme s'il s'attendait
constamment à être frappé à tout moment.

C'était l'expression qu'il avait l'habitude de porter lorsqu'ils se rencontraient à Whitecroft; elle
pouvait le dire quand transplanait dans la pièce qu'il s'était préparé mentalement à ce qu'elle puisse
être blessée. Depuis qu'elle était arrivée au Manoir, se rendit-elle compte, il l’avait toujours regardé
de cette façon. Maintenant, pour la première fois, elle avait disparut.

La glace mince était au moins quelque chose sur quoi se tenir debout.

"Que veux-tu que je fasse maintenant ?" Il demanda.

Elle cligna des yeux. "Tout ce que tu veux. Tu peux faire ce que tu veux maintenant."

Il regarda autour d'eux. "Je ne pense pas que je me souvienne comment faire ça."

Hermione eut un sourire pâle. "Moi non plus." Elle regarda autour d'elle et serra sa main plus
fermement. "Nous découvrirons ce que c'est ensemble. Nous n'avons pas à nous dépêcher. Nous
avons le reste de notre vie pour le découvrir."

Une fois qu'elle n'était pas inquiète de réveiller Drago, Hermione se mit au travail dans son
laboratoire. Il lui fallut une semaine pour lui fabriquer une prothèse de base. L'amputation avait
parfaitement guéri, mais son sang restait fin en permanence à moins qu'il ne prenne régulièrement
une potion pour ça.

Il s'assit sur le bord de sa table de laboratoire pendant qu'elle ajustait soigneusement la base de la
prothèse sur son avant-bras.

"Cette première prothèse n'est pas grand-chose," déclara-t-elle en marmonnant les sorts. "Elle ne se
connectera qu'avec les nerfs majeurs, donc tu n'auras qu'une vague idée du mouvement et du
toucher. Tu ne seras pas capable de faire quoi que ce soit qui nécessite un contrôle de la motricité
fine, mais ça t’aidera à maintenir les structures neuronales pendant que je ferais quelque chose de
mieux. Si tu attends trop longtemps, il sera difficile de récupérer toute l'amplitude des mouvements
avec une prothèse, car tu ne peux pas la sentir aussi clairement."

Elle fit glisser le bras métallique sur la base. Il y eut un léger déclic alors que les deux pièces
s'emboîtaient. Elle tapota sa baguette le long des doigts métalliques, et il y eut un vrombissement
alors qu'ils tremblaient. Elle passa plusieurs minutes à vérifier que tout était connecté et à étudier
les diagnostics pour vérifier qu'elle avait parfaitement tout ajusté. Drago avait tendance à prétendre
que tout allait bien jusqu'à ce qu'il s'évanouisse.

Elle leva les yeux vers lui avec une expression nerveuse. "Ça va te faire très mal, mais juste pour
une fraction de seconde et seulement cette fois. À moins que tu ne casses la base de la prothèse, je
n'aurais plus jamais à recommencer. Je vais connecte tes nerfs. Si je ne le fais pas quand tu peux le
sentir, la connexion ne s'intègrera pas aussi bien."

Il serra la mâchoire. "Fais-le."

"Amalgame."

Drago hurla entre ses dents alors que les nerfs de son bras se liaient avec les nerfs magiques de la
prothèse. Un frisson parcourut tout son corps, y compris la prothèse. Les doigts métalliques
spasmèrent avec un clic audible.

"Pardon. Je suis désolée."

Il secoua brusquement la tête et leva son bras pour le fixer. "Ce n’est pas grave."

Elle posa sa main contre le métal froid. "Peux-tu sentir mon toucher ?"

Drago resta silencieux pendant une minute. "Je peux dire qu'il y a un contact, c'est une vague
sensation de pression, mais sans sensation de texture ou de température ou d'à quel point je suis
touché."

Hermione passa sa main le long de l'avant-bras jusqu'aux doigts. "C'est à peu près tout ce que tu
pourras ressentir avec celle-là." Elle le regarda sérieusement. "Tu devras être prudent. Comme tu ne
peux pas le sentir, tu ne sauras pas toujours quelle force de pression tu utiliseras. Il y aura une
tentation de surcompenser le manque de rétroaction sensorielle en faisant les choses plus
grossièrement pour le ressentir. J'ai rendu la main cassable pour que si tu dépasses un certain seuil,
les mécanismes internes seront ce qui se cassera et non - autre chose."

L'expression de Drago se tendit et il la regarda brusquement.


Elle commença à faire courir sa baguette et ses doigts le long de la prothèse, vérifiant le sortilège.
Drago essaya de retirer son bras d'elle.

Elle referma sa main autour de son poignet pour l'arrêter, et il tira plus fort. Elle leva les yeux et
rencontra son regard inquiet.

Elle souleva sa baguette. "Drago, tu ne vas pas me blesser. Regarde."

Elle tapota un panneau sur l'intérieur du poignet et l'ouvrit, révélant les mécanismes à l'intérieur.
"Tu vois où les tendons se connectent ici ? Les pièces reliant chacune d'elles sont rendues
volontairement cassables. Si tu essayes d'exercer une pression suffisante pour briser un os, cette
pièce se cassera. Tu pourras meurtrir un fruit, mais tu ne pourras pas casser une baguette en deux.
Si ceux-là se cassent, la partie de la main à laquelle ils sont connectés deviendra molle." Elle
referma le panneau. "Tu ne me blesseras pas. Je voulais juste t’expliquer pourquoi elle se cassera
probablement beaucoup au début. Ça fait partie du design. Il te faudra un certain temps pour que tu
saches comment utiliser la bonne quantité de force. Je t’apprendrais aussi comment la réparer toi-
même. Tout ça fait partie du processus."

Elle passa plusieurs minutes à lancer des sorts et à les tester avant de reculer. "Peux-tu toucher ton
pouce et ton index ensemble ?"

Drago fixa sa main pendant plusieurs secondes. Ses yeux se plissèrent lorsque sa main resta
immobile. Au bout d'une minute, le pouce trembla.

Il avait l'air ennuyé. "Je peux dire que je suis connecté, mais je ne peux pas faire quoi que ce soit."

"C’est normal. Il faut que tu t’'y habitues. Tu devras juste pratiquer. Ferme les yeux et vois si tu
peux me dire quel doigt je touche."

Ils avaient tellement de temps.

Ils ont exploré l'île. Drago lui montra les chemins et les vieux sentiers moussus qui serpentaient à
travers la forêt. Ils descendirent vers la plage rocheuse, et Hermione se tenait au bord de l'eau
regardant le vaste océan s'étendant à perte de vue.

C'était comme s'ils étaient seuls sur terre. Caché un monde loin de la guerre.

Hermione partit en quête de nourriture. Drago avait acheté des livres sur la végétation comestible et
magique de la région à un moment donné. L'île était quelque part au large des côtes du Japon.
Drago, et parfois Ginny et James, l'accompagnaient pendant qu'elle errait à travers les forêts et les
champs en rassemblant des ingrédients pour créer sa propre armoire à provisions.

Ils dormaient. Ils se couchaient tôt et dormaient tard et parfois ne sortaient du lit qu’en fin d’après
midi.

Ils s'asseyaient dans le jardin et Hermione ne savait jamais quoi dire. Il y avait tellement de temps
qu'elle ne savait jamais quand c'était le bon moment pour dire quoi que ce soit.

Parfois, elle voulait juste exister en prétendant que sa vie n'avait commencé que quelques jours
après leur arrivée sur l'île. Elle ne voulait pas compter avec le passé. Elle était tellement fatiguée de
vivre sa vie sur un compte à rebours éternel.
Il y avait tellement de temps qu'Hermione ne savait pas quoi faire de tout ça.

Finalement, cela commença à lui sembler anormal et angoissant. Une sensation froide de terreur se
déroulait dans le creux de l'estomac d'Hermione lorsqu'elle tentait de se détendre trop longtemps.
C'était le pire quand Drago était absent, ce qu'il faisait deux fois par jour lorsqu’il partait pour
vérifier les protections de l'île.

Elle rendait visite à Ginny et James pendant une demi-heure toute seule, mais quand les visites se
prolongeaient plus près d'une heure, elle commençait à se tendre d'inconfort.

Les heures vides ressemblaient à tous les jours futiles et empoisonnés au Manoir Malefoy.

Elle ne pouvait pas détourner son esprit. James ressemblait tellement à Harry, mais quand il ne
l'était pas, c’était un bébé, et les mains d'Hermione passaient nerveusement sur son ventre alors
qu'elle le regardait interagir avec Ginny.

James parlait constamment. Il traitait l'humeur de Ginny comme une pierre de touche qu'il lui
renvoyait. Ginny le maternait instinctivement. Elle avait une idée immédiate de ce dont James avait
besoin et semblait à l'aise pour comprendre les mots confus qui s'échappaient rapidement, et parfois
en larmes, de sa bouche.

Hermione était assise sur la véranda de la maison à regarder pendant que James glissait sur un petit
balai qui planait à un pied du sol.

Ginny regarda Hermione et remarqua l'expression tendue sur son visage. "Topsy, pourrais-tu
emmener James à la plage ?"

Ginny s'assit à côté d'elle et, après un moment d'hésitation, tendit la main et toucha légèrement la
main d'Hermione là où elle l’avait inconsciemment enroulé ses bras autour de son ventre.

Elle ne disait rien, ne posa aucune question.

Hermione avait remarqué qu’elle posait très rarement des questions lorsque Drago n'était pas
présent.

"Je ne sais pas comment être une mère, Ginny." déclara Hermione après plusieurs secondes.

Le coin de la bouche de Ginny se releva et elle eut un petit rire. "Tu as materné pratiquement toutes
les personnes avec lesquelles tu as été amis. Harry et Ron seraient morts au cours de leur première
année si tu n’avais pas été là."

Hermione déglutissa. "Ce n'est pas la même chose. Je ne sais même pas comment interagir avec
James. Je peux lui lire un livre, mais je n'arrive pas à savoir pourquoi il est bouleversé ou
comprendre ce qu'il dit. Je sais pas quoi dire lorsqu'il est fatigué. Je ne sais pas lire les enfants. Et si
je n'arrivais pas à le comprendre ?"

"Eh bien, ils ne commencent pas avant à deux ans. Tu apprendras à les connaître. Au début, ils
veulent juste dormir, manger et se faire câliner. Si ce n'est rien de tout ça, c'est probablement un
changement de couche. Tu atteindra l'âge des deux ans un jour à la fois. Ne t'inquiète pas, je serais
là. Et Topsy sait tout sur les bébés. Elle pourrait probablement à elle seule élever un orphelinat."
Elle s'appuya sur ses mains. "Quand James est né pour la première fois, je ne voulais pas le laisser
sortir de mes bras, mais je ne savais rien des bébés à part ce que j'avais lu. Je n'ai jamais connu de
bébé grandissant non plus, tu sais. Les soins infirmiers me semblaient faciles quand je lisais le
chapitre du livre, mais quand j'ai essayé, James se tortillait et criait. Je ne savais pas comment le
faire prendre le sein et rester en place, et j'avais tellement peur de le briser si je le tenais trop fort.
J'ai commencé à pleurer et James a continué à crier plus fort. Topsy était là depuis un mois, mais je
ne faisais confiance à aucun des elfes de Malefoy. J'étais au bord de l'hystérie avant qu'elle ne
réussisse à me convaincre de la laisser d’aider James à allaiter. Tu ne seras pas seule."

Hermione regarda Ginny pendant un moment. "Je suis désolée. Je ne peux pas imaginer ce que ça a
dû être d'être ici seule pendant si longtemps."

Ginny éclata de rire et détourna les yeux. "Je pense que c'était beaucoup mieux que partout où toi
ou n'importe qui d'autre étais pendant tout ce temps. Je n'ai vraiment pas de place pour me
plaindre."

"C'est vrai..."

Ginny hocha la tête et son expression devint douloureuse alors qu'elle regardait à travers le jardin.
"Parfois, je pense à tout le temps que j'ai passé à cacher ma grossesse, et j'ai l'impression d'avoir un
trou dans ma poitrine dans lequel je vais tomber un jour. Parfois, j'aurais aimé mourir avec eux. Je
me sens tellement mal d’être en vie alors que personne d’autre ne l’est."

"Ne dis pas ça," répondit Hermione. Sa voix était tendue et tranchante. "Tu ne devrais pas penser
ça. Harry tenait à ce que tu sois saine et sauve plus que toute autre chose."

Ginny baissa les yeux. "Je sais. Je sais- je ne le ferais pas – c’est juste que je le ressent comme ça
parfois, tu vois ? Que je ne suis vivante que parce que j'ai fait quelque chose d'égoïste et mentit à
tout le monde. Maman aurait été tellement excitée. Elle a toujours dit qu'elle serait la meilleure
grand-mère du monde. Elle ne l’'a jamais su."

"Si quelqu'un avait su ta grossesse, Voldemort t’aurait recherché. Drago n'aurait pas pu faire passer
le corps de quelqu'un d'autre comme le tien. Toi et James êtes vivants parce que c’était caché."

Ginny avait toujours l'air affligée de chagrin, mais elle hocha lentement la tête.

"Harry m’avait dit..." Hermione hésita et sentit une vague de culpabilité qu'elle n'avait pas dit à
Ginny plus tôt. "Avant qu'il ne me fasse promettre de prendre soin de vous deux - il m'a demandé
de te dire qu'il penserait à toi jusqu'à la toute fin."

Ginny resta silencieuse pendant plusieurs secondes avant que sa bouche ne se courbe en un sourire
serré et mélancolique. "Je suis vraiment contente que tu lui ais parlé de James. Je suis contente qu'il
le savait au moins."

Hermione tendit la main et agrippa la main de Ginny. Elles restèrent assises en silence pendant
plusieurs minutes, partageant le poids de tout ce qu'elles avaient perdus.

Hermione s'enfonça dans son laboratoire alors qu'elle ne pouvait pas supporter tout le temps en
trop. Si elle était productive, elle se sentait capable de respirer. C'était agréable d'être créative sans
avoir l'impression que le temps qu'elle y passait avait un compte à rebours écoulant la vie de
quelqu'un.
Il y avait d'innombrables choses qu'elle pouvait faire. Drago avait apporté suffisamment de livres et
de fournitures pour la garder occupée pendant des années.

Drago, cependant, flottait.

Il vérifiait les barrières de manière obsessionnelle. Il lisait. Il s'exerça à utiliser sa main prothétique.
Il lui fallut deux semaines pour arrêter de briser les mécanismes internes, mais ce faisant, il trouva
comment en faire beaucoup plus que ce qu'Hermione avait prévu. Puis il s'asseyait dans le
laboratoire et regardait Hermione travailler pendant des heures.

Il ne voulait rien faire avec Ginny ou James à moins qu'Hermione ne le pousse à le faire.

Elle le laissa tranquille à ce sujet. S'il ne voulait rien faire d'autre pour le reste de sa vie, il avait le
droit de le faire. Elle aimait l'avoir à proximité. Si elle ne pouvait pas le voir, ça restait comme un
nœud au fond de son esprit, et elle ne pouvait pas se concentrer aussi longtemps avant de devoir
aller le trouver et se rassurer qu'il allait bien.

Quand il était là, elle pouvait se détendre et se concentrer.

Elle levait les yeux d'une potion ou après avoir travaillé sur sa nouvelle prothèse et le trouvait en
train de la regarder avec une expression dévoilée de possessivité qui frissonnait le long de sa
colonne vertébrale et se ressentait comme du feu dans ses veines.

Elle réalisa qu'il avait étouffé cette tendance au Manoir. Il avait été enterré sous tout le reste.
Étouffé par sa conviction qu'elle ne lui pardonnerait jamais, qu'il mourrait.

Mais alors que les semaines se transformaient en mois, sa possessivité s'réaffirma. C'était addictif
de pouvoir savourer quelque chose dont elle n'avait jamais eu plus quelques bribes.

Elle déposa tout ce qu'elle faisait et se noya en lui. L'embrassant, lui retirant ses vêtements et le
tenant dans ses bras, le sentant vivant. Ils étaient tous les deux vivants. Ils avaient survécu et ils
s'étaient retrouvés. Il glissait sa main le long de sa gorge, embrassant son sternum, et elle l'entendait
murmurer «Mienne» contre sa peau.

"Je suis à toi, Drago. Je serais toujours à toi," lui disait-elle, comme elle le lui avait toujours
l'habitude de lui dire.

Mais il y avait des ondulations aux bords de sa conscience. Parfois, quand elle détournait le regard
de Drago, Hermione trouvait l'expression tendue de Ginny en les regardant.

Hermione refusa de se le laisser remarquer.

La seule chose externe à laquelle Drago s'intéressait était de suivre les nouvelles concernant
l'Europe. Les elfes apportaient chaque semaine une pile entière de journaux: Européens, Asiatiques,
Nord- Américains, Sud-américains et Océaniens. Tout journal sorcier qui était traduit en anglais, les
elfes devaient l’acheter et le rapporter. Les lisant collectivement, il était possible d'obtenir un
compte rendu vaguement précis de l'actualité.

C'était l'étendue des intérêts de Drago. Hermione trônait au centre de son univers et, maintenant
qu'elle était en sécurité, son attention effrénée n'avait rien d'autre à obséder. Tout sauf Hermione
était superflu.
Elle pensait que ce serait une phase. Elle avait pensé qu'une fois qu'ils auraient eu plus de temps, il
laisserait sa concentration s'élargir, mais progressivement elle commença à soupçonner que ce
n'était peut-être pas le cas. Qu’il n'avait ni l’envie ni l’intention de s'intéresser à quoi que ce soit
d'autre. Ginny, James, l'alchimie; c'était juste pour lui faire plaisir.

Même leur bébé, à certains égards. Il s'intéressait à la grossesse parce que c'était celle d'Hermione,
parce qu'elle s'en souciait; mais quand il ne lui rappelait pas que «leur fille» avait besoin
d'Hermione pour respirer ou qu'Hermione devait se protéger pour «leur fille», son inquiétude
semblait étouffée. Peut-être que cela pâlissait simplement en contraste avec l'intensité fulgurante
qu'Hermione avait reçue.

C'était exacerbé par son inquiétude au sujet de sa lésion cérébrale. Elle se réveillait régulièrement
pour trouver un diagnostic suspendu au-dessus de sa tête, Drago le fixant avec une expression
tendue.

Elle repoussait sa baguette. "Arrête de faire ça. Nous ne pouvons rien faire."

Les dégâts étaient comme des fissures rampantes dans sa mémoire; le rouge mélangé aux lumières
dorées s’éparpillait toujours dans l'esprit d'Hermione. Au cours du premier mois, la lumière dorée
commença apparemment à se cristalliser autour des fissures rouges d'une manière qui rappelait la
façon dont sa propre magie avait enterré ses souvenirs. Ni Drago ni Hermione n'étaient certains de
la raison pour laquelle cela se produisait ou de ce que cela signifiait.

En septembre, Hermione découvrit qu'elle ne pouvait plus accéder aux souvenirs même lorsqu'elle
essayait de le faire. Plutôt que d'être quelque chose de précaire, elle sentait qu'elle ne devait pas s'en
approcher, elle se retrouvait complètement exclue d'eux, comme si elle avait été de nouveau
empêchée d'accéder aux recoins de son esprit.

Elle se souvenait que la mère de Drago avait été torturée et qu'il était devenu un Mangemort pour la
protéger, mais elle ne pouvait pas se rappeler de comment elle l'avait appris. La connaissance
générale était si profondément intégrée dans sa perception de Drago qu'elle s'en souvenait même
sans en avoir les souvenirs.

Elle n'était pas sûre qu'elle serait même pleinement consciente que les souvenirs manquaient, sauf
qu'elle ne pouvait pas se souvenir du nom de la mère de Drago. C'était incroyablement arbitraire.
Elle connaissait sa mère, mais elle avait constamment dessiné un blanc complet sur ce que son nom
avait été d'une manière qui la rendait consciente d'une manière choquante de sa perte de mémoire.

Hermione savait qu'elle l'avait su. Elle le trouverait griffonné sur des morceaux de parchemin et
glissé dans les livres qu'elle lisait et dans les tiroirs de sa commode. "La mère de Drago s'appelait
Narcissa", dans l'écriture d'Hermione. Mais une fois qu'elle cessait d'y penser activement, le détail
aurait de nouveau disparu. Partout où son esprit gardait cette connaissance, elle en était incapable
d'y accéder. Une conversation avec Ginny ou quelques heures dans son laboratoire ou elle était
partie jusqu'à ce qu'elle tombe sur un autre morceau de parchemin lui rappelant "La mère de Draco
s'appelait Narcissa."

Pendant plusieurs semaines, elle tena un journal qu'elle révisa et remplit de plus amples
informations toutes les heures. Elle découvrit qu'une fois que l'information n'était plus activement
au premier plan de son esprit, elle disparaissait dans des parties de son esprit qu'elle ne pouvait pas
atteindre. Le reste de ses souvenirs de la guerre revenait avec une clarté croissante, mais tout ce qui
avait attrait à la mère de Drago restait vague.
Elle savait que Drago savait qu'elle ne se souvenait jamais du nom de sa mère. Chaque fois qu'il lui
parlait de son enfance, il précisait toujours "Ma mère, Narcissa", d'une manière qui était
évidemment habituelle.

Sa perte de mémoire semblait contenue et limitée aux informations sur sa mère. Tout le reste était
précairement intact.

Elle et Drago rassemblèrent un livre contenant des détails sur toutes les choses dont elle ne se
souvenait pas afin qu'elle puisse les revoir. C'était presque inutile car ce n'était qu'une question
d'heures avant qu'elle ne s’en souvienne plus. Elle se souvenait qu'elle allait oublier des choses,
mais elle ne savait pas ce s’étaient. Cependant, ça la rassurait de savoir qu'elle pouvait retrouver les
informations quand elle en avait besoin.

Elle essaya de ne pas y penser la plupart du temps. Elle pouvait faire beaucoup de choses qui ne
l'obligeaient pas à se souvenir de ces détails particuliers. Elle avait Drago. Il était vivant, et il ne le
serait pas si elle avait encore tous ses souvenirs.

Elle aurait abandonné bien plus que quelques souvenirs pour acheter sa vie.

Ce fait ne consolait pas Drago.

Ils étaient couchés dans leur lit et elle essayait de trouver un endroit où il pouvait sentir le bébé
donner des coups de pied.

Elle pressa sa main contre le haut de son ventre, et il y eut un battement soudain contre ses doigts.

Elle rencontra ses yeux, les yeux plissés dans les coins. "Tu l’a sentis ?"

Il acquiesça. Elle guida sa main près de ses côtes. "Sa tête est là en ce moment, et ses pieds sont
enfoncés dans mon bassin, me donnant des coups de pied dans la vessie toute la nuit."

Le coin de sa bouche se tordit, mais ensuite son pouce effleura l'étroite cicatrice qui coulait entre
ses côtes, son attention se détourna du bébé.

Elle enroula ses doigts autour de sa main.

"Drago..." Sa voix était nerveuse et sa gorge se serra alors qu'elle parlait.

Il la regarda instantanément. Ses yeux argentés étaient attentifs, remplis de la même adoration
possessive et désespérée qu'elle avait vue face à Lucius. Elle déglutit. "Drago, tu dois te soucier
d'elle."

Il la regarda d'un air absent.

Son cœur se bloqua dans sa poitrine. "Tu - tu ne peux pas être comme ton père l’était."

Son expression se ferma en un instant, et elle serra sa main plus fermement. "Tu dois t’en soucier,"
répéta-elle avec férocité. "De la façon dont tu es, tu dois décider de t’en soucier, car si tu ne le fais
pas maintenant, tu ne le feras pas après, et elle le saura."

Les yeux de Drago vacillèrent avec quelque chose d'illisible.


Elle s'assit et continua de le fixer dans les yeux. "Elle doit être quelqu'un dont tu décides de te
soucier. Quelqu'un qui compte pour toi. Je ne..." sa gorge se serra, "je ne sais pas comment...
comment je serais dans le futur. Si quelque chose ne va pas - tu dois être celui qui l'aime pour moi"
sa voix se brisa légèrement "comme je l'aimerais. Elle doit être importante pour toi."

Drago était devenu blanc, mais il hocha lentement la tête. "Très bien," répondit-il.

"Promets-le moi."

"Je te le promets."

Elle acquiesça. "Bien."

Après des mois de révolutions dans les pays contrôlés par les Mangemorts, la Confédération
internationale annonça son intention «d'intervenir» dans la situation européenne en octobre 2005.
L'instabilité de l'Europe menaçait le statut du secret et mettait en danger la communauté magique
mondiale.

Voldemort avait à peine des troupes pour tenter ne serait-ce qu'un semblant de résistance. L'armée
des Mangemorts s'était toujours fortement appuyée sur le soutien des Êtres Sombres, et avec les
alliances de Voldemort en lambeaux, il avait à peine une armée à monter. Même les Mangemorts
n'avaient aucune confiance en leur capacité à gagner une autre guerre. Le Ministre Thicknesse
prononça de faibles discours sur la souveraineté britannique, mais malgré la propagande
consciencieuse de la Gazette du Sorcier, le monde Sorcier était fatigué de la guerre et n'avait plus
peur de Voldemort.

Il y avait trop de mécontentement et trop peu de Mangemorts. Sans Drago en tant que Haut-Préfet,
personne ne pouvait inspirer la même terreur.

La Confédération internationale atterrissa au Danemark fin octobre et descendue de l'Europe du


Nord dans une courbe vers la Grande-Bretagne.

Regarder le Front de libération de la Confédération Internationale écraser efficacement le régime de


Voldemort avait un sentiment tout justifier, mais il y avait aussi un profond sentiment de trahison de
voir à quel point les choses auraient pu être différentes si la Confédération internationale avait été
disposée à aider la Résistance pendant la guerre.

Une sensation nauséabonde de douleur et de rage montait dans la poitrine d'Hermione à chaque fois
qu'elle y pensait. Il n'y aurait pas besoin d'un Front de Libération si le MACUSA et la
Confédération Internationale n'avaient pas laissé la Résistance être anéantie, emprisonnée et violée
pendant plusieurs années.

Harry et Ron et tous les autres auraient peut-être pû vivants à l'époque.

Chaque fois qu'ils recevaient les journaux, la lecture était un flot de soulagement et de chagrin
empoisonné.

Hermione consacrait la plupart de son temps à créer une meilleure prothèse pour Drago. C'était
comme construire un puzzle de plusieurs milliers de pièces. Elle devait fabriquer elle-même tous
les composants et les assembler d'une manière qui n'interférait pas avec les autres éléments.
Elle la termina en novembre. Drago l'étudiait alors qu'elle détachait la prothèse métallique, puis
enfonçait la nouvelle prothèse en place. Il siffla puis tressaillit alors que tous les nerfs étaient
connectés à la nouvelle prothèse.

"Comment as-tu-?"

Elle traça ses doigts le long de la plaque de porcelaine, un sourire se jouant sur sa bouche. "Tu peux
le sentir alors ?"

Il acquiesça. Il déplia ses doigts et les ferma. Il y avait un vrombissement métallique presque
indiscernable à l'intérieur.

Hermione tenait la prothèse dans ses mains, passant ses pouces sur la paume et regardant les doigts
se contracter en réponse. "Tu vois les tourbillons ? La porcelaine est lacée de fils d'argent. Un
aspect sensoriel sur le placage métallique aurait eu des problèmes de variance et aurait interféré
avec les autres composants, mais en utilisant des fils d'argent, je peux les lacer à travers le placage
externe de la main et du bras comme de vrais nerfs. Ils sont concentrés sur les doigts" elle caressa
ses doigts jusqu'au bout, et il les courba précisément pour attraper les siens "donc tu devrais être
capable de ressentir la plupart des choses maintenant. Les mécanismes internes de ceux-là sont plus
forts que les derniers. Mon plan est de les mettre à niveau toutes les semaines environ à mesure que
tu t’adaptes."

"Intelligent. Bien que," il prit un crayon et le fit tournoyer entre ses doigts avant de tourner son
poignet et d'observer comment sa main bougeait, "tu aurais pu juste me donner une main en argent.
Ça aurait été plus rapide."

Hermione lui lança un regard incrédule. "Tu penses vraiment que j'allais te donner une main qui
aspire lentement ta force vitale ? Tu as déjà assez de Magie Noire constamment tirée par tes runes,
tu n'as pas besoin d'une main en argent pour le faire aussi. Même si ça aurait été plus rapide, elles
sont incroyablement peu fiables, j’ai fait des recherches, il y a des cas où ils se sont étranglés..."

Drago gloussa dans sa barbe, et Hermione se coupa et le fixa un moment avant de rouler des yeux.

"Tu as un sens de l'humour épouvantable." Elle tapota sa baguette contre un doigt de porcelaine, lui
donnant un petit choc électrique.

Il hurla de surprise et posa sa nouvelle main contre sa poitrine.

Hermione le regarda sévèrement alors qu'elle rangeait plusieurs outils puis en sortait une plume
d'oie.

"Maintenant, teste-la sérieusement, essaye un sort."

Drago attrapa sa baguette, mais Hermione l'arrêta avec un sourire narquois.

"Non. Pas avec ta baguette, juste comme ça." Elle étendit sa main gauche de manière
démonstrative, pointant son index et mimant le mouvement de la main de Wingardium Leviosa.

Drago la regarda avec surprise et baissa les yeux sur la prothèse. "Tu avais dis le mois dernier que
cela ne fonctionnerait pas."
Elle lui souria et replia une boucle derrière son oreille. "Je l’ai dis, c’est vrai. Puis j’ai compris.
Bien que personne n'ait jamais construit de baguette dans une prothèse auparavant, nous devrons
donc la vérifier régulièrement pour nous assurer que tous les composants sont isolés en toute
sécurité. Essaye-la. Ça n'a pas très bien fonctionné pour moi, mais j'ai utilisé l'une de tes baguettes,
donc c'était difficile à dire."

Il tendit sa main gauche vers la table. "Wingardium leviosa."

La plume se souleva de la table et flotta facilement dans les airs.

Drago regarda à nouveau la main, puis se tourna vers elle, ses yeux brillants. "C'est... Comment as-
tu pu faire en sorte que ça fonctionne ?"

La gorge d'Hermione se serra légèrement, et elle regarda et redressa son jeu de tournevis. "Oh - eh
bien, j'ai en fait utilisé mes recherches pour déconstruire les menottes."

Elle leva les yeux vers Drago et découvrit qu'il s’était arrêté comme s'il avait été gelé.

Elle s'éclaircissa la gorge. "Le Sussex avait beaucoup de recherches sur l'alchimie et les baguettes
vraiment exceptionnelles, tu sais, la façon dont ils ont dépouillé et canalisé la magie, alors" elle
leva le menton et rencontra ses yeux, "j'ai repris les principes fondamentaux de ce qu'ils avaient
développé et je l'ai utilisé pour faire quelque chose qui n'était pas horrible."

Il continua à la regarder pendant plusieurs secondes, puis regarda la prothèse.

Hermione regarda ses poignets nus. "Les pires choses sont toujours créées pendant les guerres; c'est
comme ça dans le monde Moldu aussi. Il n'y a aucun moyen de les remettre dans la boîte de
Pandore une fois qu'elles sont libérées. Dans quelques années, j'en suis sûre - chaque gouvernement
Sorcier du monde utilisera des menottes pour supprimer la magie de ses prisonniers. J'ai pensé que
ça devrait aussi être utilisé pour créer quelque chose qui aide aussi les gens." Elle lui fit un léger
sourire puis prit sa baguette. "Peut-être qu'un jour je pourrais envoyer certains de mes dessins à un
hôpital quelque part. En supposant que toutes les personnes mutilées pendant la guerre n'aient pas
été tuées pendant leur emprisonnement, il y a beaucoup de gens qui pourraient bénéficier d'une
meilleure prothèse magique."

Elle leva à nouveau les yeux vers Drago, et il se tenait toujours là où il avait gelé. Puis il s'avança
vers elle et captura avec hésitation son visage à deux mains, le tournant vers le haut et le berçant
dans ses paumes comme il le faisait auparavant. Il traça légèrement ses pouces sur la voûte
plantaire de ses pommettes; l'un était plus froid au toucher que l'autre. Elle frissonna.

Il pressa ses lèvres contre son front. "Tu es meilleure que quiconque," déclara-t-il doucement, les
mots effleurait sa peau. Ce monde ne te mérite pas."
Il neigea en décembre. C'était beau. Leur monde était recouvert de blanc, Hermione s'asseyait à
côté de Drago et ils écoutaient le bruit de sa chute.

Hermione avait l'impression d'être aussi grosse qu'une maison, et huit mois de grossesse lui
donnaient l'envie d'hiberner, mais Drago la sortit du lit et la persuada de sortir quand même.

"Il fait froid. Marcher me fait mal aux pieds et au dos," se plaigna-t-elle d'un air boudeur tandis
qu'il enroulait des écharpes autour d'elle.

"Je te porterais."

Elle renifla. "Tu ne le feras pas, tu te briserais le dos. Je pèse autant qu'un éléphant."

"Je renforcerais ma main pour qu'elle ne se brise pas," répondit-il avec un sourire narquois.

Hermione haleta avec indignation, ses yeux s'écarquillant. "Tu es horrible."

"Tu m'as dis de te faire sortir tous les jours même quand tu n'en avais pas envie."

Hermione fronça les sourcils et enfila sa cape. "Je ne m'attendais pas à ce que ça signifie que tu
viennes interrompre ma sieste."

"J'ai essayé d'attendre, mais c'était sans fin."

Hermione renifla et le laissa lacer et nouer ses bottes.

Ils marchèrent sur des chemins soigneusement dégagés. Le ciel, les arbres et le sol étaient tous d'un
blanc éclatant à cause de la neige fraîchement tombée.

"C'est presque Noël," remarqua-t-elle. Son souffle s'éleva comme un nuage alors qu'elle parlait.

Drago acquiesça.

"Je ne savais pas que j'en aurais marre d'être enceinte, mais il est difficile d'imaginer que nous
allons bientôt avoir un bébé." Elle jeta un coup d'œil à Drago. "Ce sera différent une fois que nous
serons trois."

Draco fit un autre hochement de tête laconique. Hermione lui serra la main. "Espérons qu'elle
n'héritera pas de notre entêtement combiné."

Drago renifla. "Si j'étais un parieur, je dirais que les chances sont fortement contre nous."

Hermione souria. "Probablement."

Le bébé était en effet têtu.

La date d'accouchement d'Hermione allait et venait sans même une contraction Braxton Hicks.
Hermione passa de l’hibernation à grimper avec détermination chaque volée d'escaliers de la
maison et à gravir les sentiers les plus escarpés de l'île dans l'espoir que quelque chose se produise.
N'importe quoi.

Elle était enceinte de près de quarante et une semaines et elle était convaincue qu'elle ne pourrait
pas supporter d'être enceinte d’un jour de plus lorsqu'elle eut finalement une contraction. Puis une
autre. Elles arrivèrent à intervalles irrégulières pendant deux jours avant de se produire
progressivement toutes les huit à dix minutes et de rester.

Topsy s'attarda, se balançant avec excitation sur ses orteils alors qu'elle regardait Hermione
sciemment. Ginny confia James à un elfe de maison et donna du thé à tout le monde. Hermione
essaya de lire et n'avait pas l'espoir que les contractions allaient cesser d'être à huit minutes
d'intervalle. Elles étaient juste assez intenses pour qu'elle ne puisse pas les ignorer.

Drago semblait prêt à mourir de stress chronique. Il se tendait à chaque fois qu'Hermione bougeait
ou prenait une profonde inspiration lorsqu’une contraction atteignait son apogée. Ses yeux ne l'ont
jamais quittée.

Hermione ou Ginny jetaient des diagnostics toutes les heures pour voir si elle s'était même
complètement effacée et n'arrêtait pas de constater ce n'était pas le cas.

Finalement, Hermione se leva avec un soupir désespéré. Ginny et Draco sautèrent sur leurs pieds.

Elle enfila sa cape et glissa ses pieds dans ses bottes avant de lancer un sort pour les lacer. "Je vais
faire une autre promenade. Peut-être que le travail commencera réellement. Si ça ne marche pas..."
Elle regarda Drago mais ne mentionna pas les autres options qu'elle envisageait.

Ginny hocha la tête, sa bouche tremblante. "Je vais voir comment va James. Tu peux m’envoyer un
mot quand tu voudras que je revienne."

Drago ouvrit la bouche mais la ferma sans bruit.

Il donna son bras à Hermione et la laissa le conduire jusqu'à autant d'escaliers qu'elle le voulait.

Elle se tenait au sommet d'un pont, agrippant sa main pendant qu'elle essayait de réprimer un
gémissement et de respirer par une contraction.

"Granger - je pourrais aller chercher une sage-femme."

"Absolument pas," répondit Hermione entre ses dents en se pliant en deux. "Ginny et moi pouvons
le gérer. Je ne te laisserais pas te risquer - et je ne te demanderais pas d'amener qui que ce soit ici et
de le tuer ensuite pour couvrir tes traces."

Draco était d'un silence coupable.

Hermione relâcha un petit souffle. Nous ne faisons plus ça maintenant. Nous sommes en sécurité.
Nous sommes en sécurité ici. N'ose même pas."

"Je déteste ça."

"Je sais."

"Ça fait mal."

"Oui."

"Je suis fatigué. Je pousse depuis des heures."


"Je sais."

"Arrête d'être d'accord avec moi."

Drago resta silencieux pendant très longtemps après ça.

Hermione ne savait pas si elle lui cassait la main ou s'il brisait la sienne.

Ginny était entre les jambes d'Hermione à côté de Topsy. "Hermione, tu es sûre de ne pas vouloir
de miroir pour pouvoir regarder ?"

"Non," répondit Hermione d'une voix plate alors qu'elle reprenait son souffle avant qu'une autre
contraction ne la traverse. Elle se recroquevilla avec force vers l'avant avec un gémissement.

"Bon travail. La tête est sortie. Une de plus pour faire passer les épaules." Ginny leva les yeux vers
Drago. "Tu veux l'attraper ?"

Drago regarda juste Ginny jusqu'à ce qu'elle se baisse à nouveau les yeux entre les jambes
d'Hermione.

Hermione serra les dents et ferma les yeux. Elle s’entêta à nouveau, concentrant tout son corps et
son esprit sur le fait de sortir le bébé.

"C'est ça. C'est ça. Oui ! Les épaules sont sorties, respire maintenant. Ne pousse pas."

Il y eut un gémissement et soudain un paquet humide et tortueux se déposa sur la poitrine nue
d'Hermione. Elle eut un petit hoquet alors que le petit visage plissé de sa fille se blottissait contre
son sternum. La tête du bébé était emmêlée de boucles sombres et humides.

Son épuisement fut instantanément oublié. Les mains d'Hermione tremblaient alors qu'elle enroulait
ses bras autour du corps enduit de vernis du bébé et posait ses doigts sur sa tête détrempée. Le bébé
leva les yeux vers le visage d'Hermione, sa bouche se torda alors qu'un gémissement vibrant
émergeait avec force de sa bouche.

Hermione se sentait sans voix. Ginny et Topsy parlaient tous les deux, mais Hermione n'y prêta
aucune attention. Le bébé fronça ses sourcils légers comme une plume et écarquilla brièvement les
yeux.

Ils étaient d'un argent aussi brillant qu'un orage.

Hermione poussa un sanglot et la serra plus fort. "Drago - elle a tes yeux."
Epilogue 2

Hermione s'assit dans son lit, comptant les doigts de sa fille, regardant les minuscules ongles roses
et traçant ses doigts le long du profil écrasé. Le bébé avait été pesé, vérifié partout avec des sorts de
diagnostic, puis Topsy l'avait emmaillotée de manière experte. Ses cheveux bruns emmêlés
commençaient à sécher et se dressaient en petites touffes autour de sa tête.

"Je pense qu'elle va finir avec mes cheveux, pauvre chérie. Même si elle pourrait peut-être passer
au platine à six mois," déclara Hermione. Elle leva les yeux en souriant et découvrit que Drago se
tenait près du mur, comme s'il était sur le point de transplaner hors de la pièce.

Hermione se figea et le regarda avec confusion. Il avait été juste à côté d'elle pendant le travail
jusqu'au moment où elle avait reçu le bébé. Elle n'était pas sûre de quand il avait reculé.

Ginny et Topsy se glissèrent toutes les deux discrètement hors de la pièce.

Hermione enregistra vaguement le bruit de la porte coulissante alors qu'elle étudiait Drago. Il était
devenu blanc et son expression était plus dévastée qu'autre chose. Ses doigts n'arrêtaient pas de
trembler.

"Drago... viens la voir."

Il déglutit. "Granger..."

"C'est ta fille."

Ses mains tremblaient et elle pouvait voir les muscles de sa mâchoire se contracter.

"Je le sais." Ses dents brillaient alors qu'il parlait à travers elles. "Je me souviens que de comment
ça s'est passé."

Le sourire sur le visage d'Hermione disparut et elle tressaillit, tenant son bébé plus près d'elle.
C'était comme être giflé ou plongé dans l'eau glacée.

Le bonheur s'évapora comme s'il s'agissait d'une illusion. Un rêve dans lequel elle s'était cachée.

Elle déglutit et regarda le bébé dans ses bras. Le silence dans la pièce était si lourd qu'elle avait
l'impression d'être écrasée en dessous.

Il y avait certaines blessures qui ne seraient jamais complètement estompées. Elles ne se


refermeraient probablement jamais.

"Je pense que je devrais y aller," annonça finalement Drago.

"Viens ici," dit-elle d'une voix plate, le regardant à nouveau.

Il avait l'air désespéré alors qu'il la regardait et si pâle que c'était comme si son cœur avait été
creusé dans sa poitrine et qu'il saignait à mort devant elle. Il ne faisait aucun mouvement pour se
rapprocher.

"Drago, viens ici," répéta-t-elle.


Il hésita un moment avant d'avancer lentement. Elle glissa son bras gauche libre et prit sa main,
l'attirant plus près jusqu'à ce qu'il s'assoie sur le bord du lit à côté d'elle.

Hermione prit une profonde inspiration alors qu'elle essayait de déterminer quoi faire. Elle avait
pensé qu'il s'était habitué à l'idée du bébé, qu'ils avaient surtout réussi à réconcilier ce qui s'était
passé avant que ses souvenirs ne reviennent.

Il n'avait pas voulu la violer. Il ne l'aurait jamais fait s'il y avait eu un autre moyen de la sauver. Il
ne s'était jamais attendu à ce qu'elle lui pardonne.

Peut-être qu'il ne l'avait toujours pas fait.

Elle serra sa main plus fort. Il ne semblait pas disposé à avoir une quelconque proximité physique
avec Hermione ou sa fille.

Sa bouche était sèche. "Tu m’as – tu m’as promis de te soucier d'elle. Si tu... si tu..." sa mâchoire se
mit à trembler, "si tu voulais partir après sa naissance... tu aurais dû me le dire. C'était un nouveau
départ. Tous les trois. Tu te souviens ? Nous avons tout laissé derrière - tout ça - pour pouvoir être
ensemble. Tu ne l'as même pas regardée."

Elle déplaça le bébé pour mieux lui montrer son visage, mais Drago se raidit et détourna les yeux.
C'était comme être coupé, le rejet était physiquement douloureux.

"Regarde-la," sa voix était féroce. "Tu dois la regarder."

Drago baissa les yeux à contrecœur.

"C'est juste un bébé. Elle ne te feras pas de mal et tu ne la blesseras pas. Il te suffit de la regarder."

La tête de Drago se redressa brusquement et il eut un petit rire haletant alors qu'il essayait de
dégager sa main. Hermione refusa de lâcher prise. Son expression était tendue, comme s'il voulait
être n'importe où, n'importe où ailleurs sur terre mais pas là où il était.

"Granger..." répondit-il d'une voix si serrée qu'elle tremblait, "la seule chose que je fais est de tuer."

Hermione le fixa puis serra sa main plus fermement.

"Non," s'exclama-t-elle avec force. "C'est faux. Tu m'as sauvé. Tu as sauvé Ginny et James. Tu
aurais pu être un guérisseur. Tu peux être un bon père, je le sais. Ça - ça ne sera peut-être jamais
naturel pour aucun de nous deux, mais nous ferons de notre mieux. Tu-"

"Hermione..." Il relâcha une vive inspiration comme s'il avait reçu un coup de pied. Sa voix était
crue et il ne la regardait toujours pas.

"Granger..." Il essaya à nouveau de retirer sa main. "Granger, j'ai... j'ai déjà tué des enfants. Le
dernier enfant que j'ai touché, j'ai utilisé le sortilège de la mort après avoir exécuté sa mère."

Hermione se figea, fixant son visage.

À un moment donné, elle avait su qu'il avait probablement tué des enfants, mais elle s'était
dissociée de cette connaissance. Elle l’avait ignoré.
Des Sorciers et Des Moldus. Des amis et des étrangers. Des hommes et des femmes... et des
enfants.

Elle avait tout su tout ça, mais elle l'avait aussi oublié.

Puis elle se souvenu du ton neutre de Stroud quand elle avait proposé de soulager Drago d'une fille
indésirable: «Ceux qui ont un bon potentiel seront élevés pour contribuer à la prochaine phase du
programme, et les autres seront des sujets de laboratoire utiles. On comprend encore si peu de
choses sur le développement magique précoce...»

Elle déglutit, essayant de retrouver sa voix. "Tu n'avais pas le choix. Tu ne l’aurais pas fait. Tu
n'avais pas le choix." Elle baissa les yeux sur leur fille. "Nous prenons un nouveau départ
maintenant. Elle va grandir loin de la guerre, et nous - nous allons laisser tout ça derrière nous.
Nous allons prendre soin d'elle et la garder en sécurité. Tout les deux. Nous allons tous les deux
prendre soin d'elle."

Hermione se tourna vers Drago pour que le bébé soit dans ses bras entre eux. Les yeux argentés de
leur fille les regardèrent. Ses cheveux avaient séché en un halo de boucles brunes autour de sa tête.
Son visage était rose et avait toujours l'air légèrement écrasé. Ses deux mains avaient échappé à
l'emmaillotage et étaient près de son visage. Elle suçait agressivement les jointures de sa main
droite.

Elle était la plus belle chose qu'Hermione ait jamais vue.

"Regarde-la, Drago. Elle est à nous. Elle est à nous. Tu ne vas pas la blesser."

Il regarda sa fille pendant plusieurs secondes.

Lorsqu’il bougea, elle pouvait dire qu'il avait cessé de respirer. Ses doigts eurent des spasmes alors
qu'il commença à tendre la main. Il hésita puis effleura à peine la paume du bébé comme s'il
s'attendait à ce que son toucher l'empoisonne ou la brise. La petite main se referma par réflexe
autour de son doigt, le saisissant.

Draco resta assis, figé.

Hermione le regarda et reconnut l'expression dans ses yeux alors qu'il regardait la petite personne
qui s'accrochait avec ténacité à lui.

Possessif et adorant.

Aurore Rose Malefoy était, selon Ginny, le bébé le plus facile jamais né. En apparence, elle était
une réplique presque parfaite d'Hermione, à l'exception de ses yeux argentés étonnamment brillants
et de la bouche de Drago.

Elle dormait magnifiquement bien et pleurait rarement. Elle restait allongée pendant des heures
dans les bras de son père trop indulgent, somnolant sur sa poitrine pendant qu'il regardait Hermione
travailler dans le laboratoire. Aurore regardait avec des yeux ébahit des images dans des
encyclopédies d'herbologie et s'asseyait très sérieusement pendant qu'elle mordillait sur les doigts
prothétiques de son père.
C'était un bébé calme et solennel qui correspondait au sérieux de ses parents, mais ses yeux avaient
du feu en eux.

Hermione la portait en écharpe, repliée contre sa poitrine, où elle pouvait envelopper ses bras
étroitement et de manière protectrice autour du petit corps d'Aurore chaque fois qu'elle se sentait
nerveuse parce que la forêt était trop calme ou le ciel trop large.

Une fois qu'Aurore pouvait s'asseoir en toute sécurité, elle passait la moitié de la journée assise sur
les épaules de Drago, à cheval avec lui pendant qu'il vérifiait les barrières près de la maison.
Drago parlait à Aurore plus qu'à personne, même à Hermione.
Il lui parlait de n'importe quoi, des arbres et des meubles, de tous les magasins où il avait acheté des
livres pour Hermione, de ce que le temps pouvait être et de ce que signifiaient toutes les couleurs et
les teintes des sorts analytiques. Aurore l'écoutait attentivement et s'inquiétait quand il était distrait
ou se taisait trop longtemps.

Malgré l'opposition philosophique d'Hermione co-sommeil, Aurore dormait au milieu du lit entre
Drago et Hermione. Ce n'était pas parce qu'Aurore avait besoin de ses parents pour dormir, mais
parce qu'ils avaient besoin d'elle. Hermione s'endormait régulièrement sur le sol à côté du lit
d'Aurore, lui tenant la main. Drago se levait plusieurs dizaines de fois la nuit pour se rassurer
qu'Aurore respirait encore.

Elle à peine touché le sol pendant la première année de sa vie. Quand Hermione ou Drago la
déposait, Topsy apparaissait instantanément et s'activait avec elle, ou Ginny l'emportait pour jouer
avec James.

Aurore s'asseyait avec Hermione, fourrant des plumes d'oie dans sa bouche et découvrait quels
types de sons elle pourrait faire si elle frappait la collection de chaudrons d'Hermione avec des
baguettes en bois.

Lorsqu’elle appris à marcher, elle suivait les gens comme une petite ombre, regardant Ginny dans
la cuisine et les jardins, Hermione dans son laboratoire et Drago sur son parcours quotidien testant
les protections. Elle n'avait besoin de recevoir une règle qu'une seule fois, et elle la suivait
parfaitement.

Elle aurait été presque angélique, sans l'influence de James Potter.

De James, Aurore appris la course autour de la maison sur un balai jouet à une telle vitesse
vertigineuse que Drago en deviendrait blanc; comment escalader les collines et les arbres,
s’écorcher les genoux, déchirer ses vêtements, faire des soupes de boues dans le ruisseau. Elle
appris également à se battre, au grand dam de Drago.

Hermione se réveillait souvent dans la nuit pour trouver un petit visage sérieux qui la fixait
intensément, si près que leurs nez se touchaient presque. Cela aurait été presque terrifiant si cela
n'avait pas été un événement régulier depuis qu'Aurore avait été déplacée dans son propre lit.

"Maman, est-ce que je peux te faire un câlin ?"

Aurore demandait toujours à Hermione parce que la seule règle que Drago réussissait à appliquer
était qu'Aurore n'était plus autorisée à coucher avec eux.

"Ne réveille pas ton père," murmura Hermione, se reculant contre la poitrine de Drago pour faire
plus de place.

Aurore grimpa dans le lit, se pelotonnant étroitement dans ses bras, ses mains posées sur le cou
d'Hermione. Elle se rendormit en quelques secondes.

Hermione frotta leurs nez ensemble et ferma les yeux.

"Il y a des règles, Granger," marmonna Drago dans ses cheveux.

Hermione pencha la tête en avant. "Je pensais que c'était ma réplique," répondit-elle. "En plus, je ne
voulais pas te réveiller."
"J'étais réveillé au moment où la porte s'est ouverte." Le ton de Drago était mécontent. "Tant qu'elle
sait que tu vas dire oui, elle continuera à venir tous les soirs."

Hermione serra Aurore plus étroitement dans ses bras. "Elle ne voudra pas faire des câlins pour
toujours."

Drago bougea et glissa une main le long de la hanche d'Hermione. "Tu dis ça depuis plus d'un an
maintenant."

Hermione enfouit son nez dans les cheveux d'Aurore. Ils sentait la mousse et l'écorce des arbres.
"Eh bien, c’était vrai à chaque fois. Elle sortira un jour. Je ne saurais jamais quelle est la dernière
fois qu'elle me le demandera."

Drago soupira. Sa main glissa possessivement autour de la taille d'Hermione, la tenant aussi
fermement qu'elle tenait Aurore.

La vie sur l'île était idyllique, comme un conte de fées. Peu à peu, cela dura assez longtemps pour
qu'Hermione se mette à lui faire confiance. La seule perturbation dans leur monde caché était
l'arrivée régulière des nouvelles, que Drago, Hermione et Ginny lisaient le soir quand James et
Aurore étaient au lit.

Les crise d’angoisses d'Hermione sont progressivement devenues du passé.

Quand Aurore fut sevrée, Drago et Hermione changèrent leurs apparences et quittèrent très
prudemment l'île afin d'emmener Hermione voir un guérisseur de l'esprit pour découvrir ce qui était
arrivé à son cerveau.

Selon le guérisseur mental, il y avait tellement d'activité magique anormale dans l'esprit
d'Hermione qu'il était difficile de déterminer tout ce qui s'était passé. La structure de sa mémoire
était si précairement maintenue qu'il n'y avait pas grand-chose à faire. Le guérisseur avait fortement
conseillé un environnement à faible stress et aussi peu d'interférences magiques dans son cerveau
que possible pour le reste de sa vie. Il y avait quelques potions douces qu'elle pouvait prendre pour
son anxiété, mais il y avait trop de sources conflictuelles de magie présentes en permanence pour
qu'il y ait des solutions réellement fiables. Les dégâts avaient été exacerbés par son utilisation
continue de la Magie Noire avant sa blessure.

Drago resta silencieux pendant un long moment pendant leur voyage de retour.

"Le cœur d’Isis fonctionne généralement par proximité, n'est-ce pas ?" demanda-t-il finalement.

Hermione regardait par la fenêtre du train, et elle ferma les yeux en grimaçant. C'était une
conversation qu'elle espérait ne jamais avoir avec lui, espérant que ce serait un détail qui lui
manquerait.

Au bout d'une minute, elle hocha lentement la tête. "Oui. Pour des quantités mineures de Magie
Noire, la proximité temporaire est suffisante."

"Et pour de plus grandes quantités ? Disons – pour lancer des sorts à plusieurs reprises pour
analyser et déconstruire la Magie Noire. Et même lancer des malédictions sois-même afin de
déterminer une méthode de renversement, quelle quantité de Magie Noire serait-ce, selon ton avis
d'experte ?" Sa voix était trompeusement désinvolte.
Hermione se pencha, croisant les pieds alors qu'elle continuait de regarder par la fenêtre. "Ça
dépend."

Il y eut une longue pause, et Hermione baissa les yeux, ajustant l'ourlet de sa chemise pour qu'elle
repose à plat. Elle pouvait sentir le regard de Drago la pénétrer.

Elle s'éclaircit la gorge. "Cela pourrait s'accumuler rapidement si un individu était obligé de le faire
fréquemment parce qu'il y avait tellement de nouvelles malédictions qui nécessitaient une analyse
et qu'elle n'avaient ni le temps ni les ressources pour effectuer des rituels de purification réguliers."

Elle pouvait voir Drago hocher la tête du coin de l'œil.

"Où as-tu gardé le Cœur d'Isis avant de l'utiliser sur moi ?"

Sa gorge se serra. "Sous mon lit parfois, mais... en général, je l'avais sur une chaîne autour du cou.
C'était..." elle déglutit, "il était caché dans une amulette protectrice que je portais."

"Qu'est-il arrivé à l'amulette ?"

"Eh bien," elle secoua son épaule, sa voix dédaigneuse, "je devais la casser, pour accéder au cœur.
Alors j'ai jeté les morceaux par la suite."

Drago resta silencieux pendant plusieurs minutes.

"J'aurais aimé que tu me le dises," dit-il finalement, sa voix étouffée.

La bouche d'Hermione se forma en un sourire nostalgique. "Aucun de nous n’était très doué pour
demander de l’aide. Je ne pense pas qu'aucun de nous deux ait fait beaucoup de choix dans l'espoir
de survivre à la guerre assez longtemps pour les regretter."

Hermione se tourna pour le regarder. Il regardait fixement le compartiment du train, son regard
lointain. C'était l'expression qu'il portait lorsqu'il rejouait le passé, essayant de situer ce qu'il aurait
pu faire différemment.

Elle tendit la main et lui prit la sienne, entrelaçant leurs doigts. "Si je pouvais changer le passé, je te
sauverais à chaque fois."

Son expression ne s'éclaircissa pas et ne changea pas. Elle se posa contre son épaule et ferma les
yeux. "Aimons-nous pour toujours, Drago."

Elle le sentit embrasser le haut de sa tête.

"Très bien."
Hermione brisa un flacon de potion quand un cri perçant déchira la maison, suivi d'un autre.

La guerre entière se précipita sur elle comme une inondation au son à glacer le sang. Elle attrapa sa
baguette et un couteau à proximité et courut à travers la maison, se heurtant presque à Drago et
Ginny alors qu'ils faisaient tous irruption dans la pièce, baguettes tirées, et trouvèrent Aurore avec
James coincé sous elle alors qu'elle le frappait au-dessus de la tête avec un livre relié tout en hurlant
d’une rage incandescente.

Les genoux d'Hermione lâchèrent presque de choc et de soulagement alors qu'elle posait le couteau
sur une étagère et trébuchait à travers la pièce. Sa poitrine spasmait alors qu'elle luttait pour
respirer.

Aurore frappa James à la tête une dernière fois alors qu'Hermione l'entraînait et la portait dans un
coin pendant que Ginny prenait un James hurlant et le serrait dans ses bras.

"Qu’est ce qui c’est passé ?" La voix de Drago était mortelle.

"Il l'a déchiré !" Aurore hurlait. Son visage était blanc de rage. "Il a déchiré mon nouveau livre !"

Hermione et Drago se figèrent et se regardèrent, les yeux écarquillés d'incrédulité. Drago était aussi
pâle qu'Aurore, et ses doigts spasmaient autour de sa baguette.

"J'essayais juste de voir ! Aurore ne me laissait pas voir !" James cria à travers la pièce entre ses
larmes, tandis que Ginny essayait de voir ses ecchymoses. "Je lui ai dit de partager et elle n'a pas
écouté !"

Aurore poussa un autre cri de rage. "Il était à moi !" Elle se retourna et se laissa tomber dans les
bras d'Hermione. "Mamannn, il a déchiré mon livre. Mon nouveau livre ! Il a déchiré la page avec
des chevaux !"

Hermione la serra dans ses bras et se força à arrêter de trembler de terreur.

Elle serra Aurore plus étroitement dans ses bras, enfouissant son visage dans les boucles
enchevêtrées, tout en luttant pour respirer calmement.

"Je sais. Je sais." Elle caressa la tête d'Aurore à travers ses cheveux épais et bouclés. "Mais nous ne
frappons pas les gens, ni avec nos mains ni avec un livre."

"Il a déchiré mon livre !" La rage d'Aurore se transforma en désespoir et elle fondit en larmes.

"JE VOULAIS JUSTE LE VOIR !" James cria à travers la pièce.

"Il était à moi !"

"Aurore ! s'exclama Hermione, sa voix aiguisée alors que son choc s'estompait. "Nous ne frappons
pas les gens ! Tu n'es pas autorisée à frapper; tu connais cette règle. Qu'est-ce qui est le plus
important, les personnes ou les choses ?"

Les yeux gris d'Aurore s'écarquillèrent. Elle baissa la tête et étudia ses pieds. "Les gens," répondit-
elle d'une voix réticente.

"Oui. Les gens." Hermione se força à prendre une profonde inspiration. "Les gens seront toujours
plus importants. Un livre nous pouvons le réparer ou remplacer, mais les gens ne sont pas
remplaçables. Nous ne les récupérons pas après les avoir perdus. Nous ne devons jamais leur faire
de mal. Si quelque chose nous dérange, nous utilisons nos mots, pas notre corps. Je suis - tellement,
tellement déçu de toi."

Le visage d'Aurore se crispa, et elle pencha la tête en arrière et hurla.

Hermione prit Aurore et la serra dans ses bras pendant qu'elle traversait la pièce pour voir James.

Le visage de James était enfoui dans l'épaule de Ginny.

"Est-ce qu'il va bien ?"

Ginny acquiesça. "Même pas une égratignure. Je pense qu'il est surtout choqué qu'Aurore soit celle
qui ait perdu son sang-froid."

Hermione soupira de soulagement. "Je suis celle en état de choc."

Ginny eut un rire nerveux, mais ses yeux semblaient aussi tendus qu’Hermione le ressentait encore.
"Eh bien, je suis juste contente de savoir que je ne suis pas la seule à avoir un enfant méchant. Je
commençais à m'inquiéter que ce soit mon rôle parental."

Hermione eut un petit rire soulagé et secoua la tête. "Je pense que nous allons faire une sieste et
ensuite avoir quelques conversations sérieuses. Aurore, veux-tu dire pardon à James de l'avoir
frappé ?"

Aurore regarda à travers ses cheveux emmêlés. "C'était mon livre," répondit-elle d'une voix
tremblante.

Hermione grimaça. "Très bien. Nous devrons présenter ces excuses un peu plus tard. Je suis
vraiment désolée, James."

Le visage de James était toujours enfoui dans l'épaule de Ginny, et il ne répondit pas.

Lorsqu’Aurore s’endormit dans sa chambre, Hermione se retourna et s'effondra dans les bras de
Drago.

"Je pensais que quelqu'un nous avait trouvés," confessa-t-elle, la voix tremblante. "Quand je l'ai
entendue crier, j'ai pensé - j'ai pensé qu'elle avait été maudite. J'ai pensé en franchissant la porte que
j'allais la trouver morte."

Drago la serra fermement, et ses mains tremblaient toujours. Elle le sentit hocher la tête et il posa
sa tête contre la sienne. Elle poussa un sanglot bas et essaya de se ressaisir. Elle pouvait entendre
les battements de son cœur, s'aligner sur le sien.

"Je ne savais pas à quel point je m’y attendais encore," a-t-elle dit après qu'ils soient restés
silencieux pendant plusieurs minutes. "C’est toujours là. J'ai attrapé un couteau. Je ne me suis pas
arrêté pour réfléchir, j'ai juste attrapé un couteau et j'ai couru."

Le Front de Libération atteigna la Grande-Bretagne quelques jours avant le troisième anniversaire


de James, mais il fallut près d'un an avant que le dernier bataillon de Voldemort ne soit renversé.
Thicknesse et la plupart des autres fonctionnaires du Ministère furent été arrêtés, ainsi que tous les
Mangemorts marqués. En échange d'une condamnation plus clémente, plusieurs Mangemorts
coopérènt pour retirer les menottes des prisonniers libérés à Poudlard et de tous les substituts du
programme de repeuplement.

Voldemort n'est jamais rapparu. Il s'était replié à l'intérieur de son château et après des dizaines de
tentatives infructueuses pour l'attaquer, le Front de libération l'avais laissé là-bas. Il fut gardé sous
haute surveillance, et l'espoir exprimé était qu'il allait simplement mourir; sa forteresse devenue
finalement son sarcophage. Comme Grindelwald, les journaux le répétèrent à plusieurs reprises,
comme si cela mettait toute l'affaire au repos.

Certains procès et condamnations se déroulèrent rapidement. Le régime des Mangemorts avait des
registres détaillés documentant leurs atrocités. Selon le New York Seer "Suite à la mort d'Antonin
Dolohov dans l'explosion du Laboratoire du Sussex, le Mangemort Severus Rogue avait eu une
forte influence sur les archives et la structure du régime des Mangemorts. La cause de l'explosion
n'a jamais été officiellement confirmée et la plupart des archives du laboratoire ont été détruites.
Selon Rogue, l'accident, qui avait tué des centaines des esprits les plus précieux d'Europe, aurait
pu être évité grâce à une surveillance plus cohérente. Par la suite, les prisons et les laboratoires
furent tenus de conserver des registres détaillés dans un lieu externe, avec des détails méticuleux et
les signatures de toutes les personnes impliquées, créant une trace papier claire et répertoriant
toutes les personnes impliquées et rendant indéniable qui était responsable dans chaque branches."

D'autres aspects du régime étaient plus désordonnés et plus horribles, et à mesure qu'ils émergèrent,
la rotation politique commença.

La Confédération Internationale ne pouvait pas nier la connaissance du programme de


repeuplement, mais elle prétendu une ignorance totale des circonstances. Le Manitou Suprême
prononça un discours insistant sur le fait que la Confédération Internationale avait été informée que
la participation en tant que substitut était volontaire et que s'ils avaient su que des prisonniers
étaient utilisés comme rats de laboratoire, violés et imprégnés de force, ils seraient intervenus des
années plus tôt.

La guérisseuse Stroud avait fuit l'Europe et avait disparut bien avant le début des procès du
programme de repeuplement.

Hermione devait prendre des potions d'anxiété pour tout lire sans hyperventiler. Elle savait que cela
avait été horrible, mais lire les témoignages dans les procès qui avaient commencé était si
dévastateur qu'elle avait l'impression qu'elle risquait de se briser sous le poids de la culpabilité.
Tous les substituts survivants avaient été amenés à témoigner. Hannah Abbott était une ombre,
recroquevillée à la barre des témoins et se cachant le côté gauche de son visage lorsqu'on lui posait
des questions sur les compulsions et ce qui lui avait été fait.

En raison de la faible virilité de la plupart des Mangemorts, de nombreux substituts avaient été
fortement dosés avec des potions de fertilité, entraînant des naissances multiples. Parvati Patil avait
été traduite en justice très enceinte et avait deux enfants, marchant à peine, accrochés à sa robe.

Lorsque les mères porteuses concevaient des fœtus présentant un faible potentiel magique, les
grossesses avaient été avortées, puis les tentatives avaient été immédiatement reprises avec des
potions de fertilité plus dommageables pour tenter de «contrôler» les résultats. Beaucoup de
substituts avaient été rendus stériles avec de graves dommages internes. Celles qui sont restés
fertiles avaient eu six semaines pour récupérer après l'accouchement avant d'être renvoyés au
programme pour faire un autre bébé. Angelina Johnson avait une couverture emmaillotée vide et en
lambeaux qu'elle tenait dans ses bras et refusait de lâcher.
À l'indignation d'Hermione, la Confédération Internationale était en conflit sur ce qu'il fallait faire.
Des efforts étaient déployés pour restructurer le Ministère de la Magie en quelque chose de plus
démocratique, ce qui laisserait moins de place à quelqu'un comme Voldemort pour se glisser dans
les coulisses et recommencer à le contrôler, mais malgré leur horreur face aux témoignages du
procès, la société britannique des Sorciers était profondément attaché à leur «aristocratie» de Sang-
Pur.

Voldemort n'était même pas un Sang-pur, avait déclaré un éditorial. Ce serait une parodie de voir
les anciennes familles britanniques en payer le prix. L'important était de régler les choses au
tribunal, de faire les réparations nécessaires et de passer à autre chose.

Hermione trouva sa bouche se recroqueviller dans un grognement, et elle posa le papier pour se
forcer consciemment à respirer.

Les enfants et les grossesses du programme de repeuplement étaient tous liés à certaines des
familles les plus âgées de Grande-Bretagne, dont la plupart avaient maintenant des parents purgeant
plusieurs peines de prison à vie. Qui devrait élever les enfants ? Que fallait-il faire avec les
substituts ? Les éditoriaux se prononcèrent sans cesse à ce sujet.

Certaines femmes ne voulaient rien avoir à voir avec les enfants qu'elles avaient été forcées de
porter, certaines voulaient des avortements, tandis que d'autres étaient farouchement protectrices de
leur grossesse et refusaient de laisser leurs enfants sortir de leurs bras. Après près de trois ans à
vivre avec des compulsions, beaucoup de substituts les avaient si profondément intériorisés qu'ils
oscillaient entre la soumission compulsive et la rébellion vicieuse.

Les tribunaux commencèrent à se déplacer en faveur des familles Sorcières, qui étaient très
désireuses de voir leurs lignées maintenues et leurs héritiers élevés convenablement. Leurs avocats
furent valoir que les substituts étaient profondément instables; qu’il serait dans l’intérêt de chacun
d’enlever les enfants, d’offrir une compensation financière aux mères porteuses et de laisser tout le
monde «passer à autre chose».

"Je vais y retourner," déclara brusquement Ginny après avoir lu le journal le plus récent sur des
procès du programme de repeuplement. "J'y réfléchis depuis quelques mois maintenant, et je pense
que je dois le faire."

Hermione et Drago étaient silencieux.

Ginny regarda le papier dans ses mains, ses jointures blanches. "Ils essaient de tout effacer. Des
procès, de l'argent, emmener les enfants et les donner à de vieilles familles avec exactement la
même idéologie que celle qui a déclenché la guerre. Ils agissent comme si une fois que tout sera
décidé, tout ira mieux. Ils raseront et enterreront tout et se peindront comme les sauveurs de la
Grande-Bretagne, et laisseront tout ce qui s'est passé et tous ceux qui sont morts disparaître. Ils ne
se soucient pas des survivants. Ils ne parlent même pas des personnes décédées. C'est comme s'ils
essayaient de tout gérer aussi vite que possible pour pouvoir prétendre que cela ne s'est jamais
produit et qu'ils ne sont pas des collaborateurs."

Ginny relâcha un souffle de colère et leva les yeux vers Hermione. "Je vais le tuer. Je vais tuer
Voldemort. Il ne mérite pas de mourir seul dans un château. Après la mort de ce salaud, je vais
m'assurer que personne n'oublie jamais toutes les personnes qui sont mortes en combattant." Elle
déglutit, son visage était gris. "Donc j'ai besoin que tu prennes soin de James pour moi afin que je
puisse rentrer."
Hermione se sentit refroidir.

"Et... "Ginny hésita et inspira de façon instable, "J'ai besoin de vous deux pour m'aider à me
préparer. Cette bombe que tu as fabriquée pour Poudlard, j'ai besoin de savoir comment la
fabriquer. J'ai besoin de pratiquer le duel. Cela fait des années que je ne me suis pas suis battue. Je
vais - je vais essayer de partir après le 5e anniversaire de James." Les yeux de Ginny commençaient
à nager de larmes. "De cette manière, j'ai un peu de temps pour dire au revoir, au cas - au cas où je
ne reviendrais pas."

"Ginny..."

"Je dois le faire," reprit sèchement Ginny. "J’ai toujours dis à James comment son père et toute ma
famille étaient des héros qui se sont toujours battus pour protéger les gens. Je ne peux pas continuer
à le regarder dans les yeux comme ceux d'Harry, lui dire ça, et ne rien faire d'autre que vivre sur
cette île pour le reste de ma vie. James ne peut pas vivre sur cette île pour le reste de sa vie. Il doit
aller à l'école, à Poudlard et voir le monde pour lequel son père est mort pour protéger..." La voix
de Ginny coupa et elle s'essuya les yeux. "Je n'ai pas encore fait ma part. C'est mon tour. J'y pense
depuis que le Front de libération a atteint la Grande- Bretagne, mais je n'arrêtais pas de me dire de
laisser la Confédération internationale s'en charger. Mais ils le font mal. Je ne peux plus m'asseoir
et lire à ce sujet."

Hermione tendit la main vers la table, essayant de saisir sa main. "Ginny. Ginny, si tu fais ça, tu
pourrais mourir. Ne... ne laisse pas James orphelin."

Ginny regarda Hermione de l'autre côté de la table. "Je ne pense pas que je pourrais continuer à
vivre avec moi-même si je ne le fais pas," répondit-elle d'une voix plate. Son visage se tordit. "Tu te
sens coupable d'être ici et tu t’es vendu pour essayer de gagner la guerre. Tu as été emprisonné dans
un trou quelque part à Poudlard pendant que j'étais ici en train de jardiner; tu as été violée et tu as
faillis mourir plus de fois que je ne le sais pendant que j’apprendrais à faire des pâtés à la viande; et
tu te sens coupable d'être ici, même si un guérisseur a dit que revenir en arrière te tuerait
probablement." Ginny baissa les yeux et déglutit. "Rester à cause de James est juste une excuse
pour moi, je sais qu'il sera en sécurité avec toi."

Hermione acquiesça.

Hermione compila à contrecœur toutes ses recherches sur la fabrication de bombes. Elle avait eu le
temps de les perfectionner. Elle avait affiné l'analyse et la technique comme un puzzle mental. Elle
n'avait jamais prévu de le partager ou de les utiliser à nouveau.

Drago appris à Ginny à se battre en duel. Il était plus désagréable quand il l'entraînait que lorsqu’il
avait entraîné Hermione, et il était beaucoup plus exigeant. Hermione n'avait pas réalisé combien
de temps et de considération Drago avait investi dans l'élaboration de stratégies et la détermination
de la meilleure façon de tuer Voldemort. Hermione les regarda s'entraîner et réalisa avec horreur
que si ses tremblements psychosomatiques ne se manifestaient toujours pas sévèrement sous le
stress, il serait probablement retourné en arrière et aurait essayé de tuer Voldemort après
qu'Hermione ait créé sa deuxième prothèse.

Hermione enseigna à Ginny toutes les techniques de base impliquées dans la conception d'une
bombe. Drago fournissa à Hermione autant d'informations qu'il pouvait se souvenir sur le
fonctionnement des enchantements du château.
Ginny regarda tout, puis se tourna vers Hermione. "Tu devrais mettre ton nom là-dessus. Il va être
évident que je ne l'ai pas inventé. Même si tu voulais que les gens pensent que tu es morte, tu
devrais avoir le mérite de l’avoir inventé."

Hermione eut un sourire tendu et baissa les yeux. "Je ne veux pas, Ginny. Je ne veux pas que
quiconque commence à s’intéresser à moi. S'ils le demandent, dis-leurs que ce sont des
informations de l’Ordre que tu avais prises lorsque tu t’es échappée et que tu ne sais pas qui les a
développées."

Pour l'anniversaire de James, Ginny partit en voyage sur le continent avec Drago et James. Ils
revinrent avec un chiot aux longues pattes nommé Patmol.

"Je dois partir en voyage, mais tu dois rester ici et aider oncle Drago à protéger l'île," déclara Ginny
à James. "Patmol t’aidera à être courageux comme un Gryffondor, d’accord ?"

James hocha sérieusement la tête.

Les yeux de Ginny brillaient de larmes. "Je t’écrirais - tous les jours. Les elfes m'apporteront de
gros paquets de lettres, et tante Hermione te les lira toutes, et peut-être qu'elle t’aidera à m'écrire
quelques lettres. Tu dois écouter tante Hermione et oncle Drago, d'accord ? Et prends bien soin
d'Aurore - c'est ta meilleure amie. Vous devez rester ensemble. D’accord ? C'est ce que font les
meilleurs amis."

Ginny partie en novembre 2008, laissant Hermione et Drago avec deux enfants à élever.

L'absence de Ginny eut un effet profondément dévastateur sur James. Malgré les efforts pour
cacher l'ombre de la guerre à James et Aurore, les enfants avaient un sens indéniable de conscience
du monde précaire et anormal dans lequel ils vivaient.

Après le départ de Ginny, James devenu plus sérieux. Il suivait Drago dans la maison quand il
vérifiait les protections. Aurore devenue la malicieuse.

Drago ajouta une pièce supplémentaire à leur aile de la maison pour que James ne soit pas seul
dans l’autre partie.

Hermione retrouva James dans la première nuit après le départ de Ginny, avec Patmol dans son lit à
côté de lui. "Drago et moi sommes juste au bout du couloir."

James était assis dans son lit, ses bras étroitement enroulés autour de Patmol. "Je suis un
Gryffondor comme maman et papa, donc je suis courageux," répondit James d'une voix
tremblante.

Il y avait une douleur lancinante dans le cœur d'Hermione. Elle enroula ses bras autour de James,
embrassant le haut de son crâne à travers ses cheveux roux sauvages.

"J'étais aussi une Gryffondor, tu sais," répondit-elle d'une voix épaisse. "Nous les Gryffondors
avons besoin de beaucoup de câlins pour être si courageux, alors nous devrons nous donner des
câlins de Gryffondor jusqu'à ce que ta mère revienne. Si tu en as besoin de plus, je suis juste au
bout du couloir."

Hermione se réveilla au milieu de la nuit quand Aurore ne venu pas demander à se faire un câlin.
Drago s'assit quand Hermione le faisait. Ils regardèrent dans la chambre d'Aurore et la trouvèrent
vide. Ils glissèrent la porte de la chambre de James et trouvèrent les deux enfants recroquevillés
avec Patmol entre eux.

Drago le fixa avec des yeux plissés pendant plusieurs instants avant d'aller plus loin et de ramener
Aurore dans sa chambre.

Le lendemain matin, Aurore était de nouveau endormie dans la chambre de James.

Lord Voldemort décéda en janvier 2009, une semaine après le troisième anniversaire d'Aurore.

Selon les journaux, son château fut violé par une équipe d'élite d'Aurors du MACUSA
accompagnés de Ginny Weasley, le dernier membre survivant de l'Ordre du Phénix. Ils avaient
utilisé un nouveau type de magie avancée pour percer les barrières. Le château avait ensuite été
minutieusement déconstruit afin de déterrer Voldemort de sa cachette et d'amener son corps en
décomposition à la lumière du jour.

La plupart des Aurors furent tués dans le processus, et Ginny faillit mourir. L’Auror menant
l'attaque avait ordonné à tout le monde de se replier, mais Ginny avait refusé. Elle était entrée et
avait jeté son premier et dernier sortilège meurtrier.

Les journaux du monde entier présentaient une photo de Ginevra Weasley émergeant des
décombres d'un château, son visage sale et strié de sang. La cicatrice brutale sur son visage était la
première chose que l’on distinguait clairement de la photo. Elle rejetait la tête en arrière, son
expression étant un mélange d'épuisement et de triomphe froid alors qu'elle se rapprochait, traînant
le cadavre de Voldemort derrière elle.
On ne pouvait nier l'héroïsme de Ginny, malgré les questions pointues sur l'endroit où elle s'était
cachée au cours des dernières années. Ginny les lèvres serrées avait confessé qu'elle avait été
confinée à cause de la maladie et une famille sorcière l'avait cachée. Elle était revenue lorsqu’elle
avait réalisé que le Front de Libération n'avait pas l'intention de tuer Voldemort. Elle ne voulait pas
être traitée comme une héroïne; elle voulait seulement qu’on se souvienne de sa famille et ses amis.

Les efforts de reconstruction passèrent lentement de lignes fermes de «passer à autre chose» à la
commémoration des morts: la Résistance, les membres de l'Ordre, les substituts. Ginny Weasley
était intransigeante dans sa solidarité avec les substituts. Elle ne se souciait pas de l'ancienneté des
familles Sorcières ou de leurs traditions. Les idéaux de Sang-Pur de vieilles familles Sorcières qui
ne pouvaient pas se donner la peine de dénoncer les atrocités commises devant eux qui avaient
permis la guerre. Ils ne méritaient pas d'élever une autre génération avec la même idéologie qui
avait abouti à la guerre des Sorciers.

Les tribunaux décidèrent provisoirement d'accorder la garde aux mères qui le voulaient. Les titres
et les successions des vieilles familles furent enlevés aux pères, et les substituts obtenirent le
contrôle des domaines jusqu'à ce que leurs enfants aient atteint la majorité. Les mères porteuses qui
ne voulaient pas la garde des enfants recevaient une «compensation», et les enfants placés en
famille d'accueil ou dans un orphelinat avaient été spécialement créés pour les élever et finalement
occuper le siège de leur famille.

Il avait été question de démolir Poudlard et de construire une nouvelle école magique, mais Ginny
refusa d'en entendre parler. C'était la première maison d'Harry Potter et le lieu de naissance de
l'armée de Dumbledore. Poudlard serait reconstruit; il y aurait des cours qui enseigneraient ce qui
s'était passé afin que les atrocités de la guerre des sorciers ne se reproduisent plus et ne soient
jamais oubliées.

Lorsqu'il y eut des chuchotements à propos de la malédiction sur la position des Défenses Contre
les Forces du Mal de Poudlard, Ginny annonça son intention de devenir professeur.

Sur l'île, la vie s'adapta à l'absence de Ginny. James et Aurore devinrent intensément attachés l'un à
l'autre au point que Drago et Hermione se jetèrent souvent des regards inquiets lorsqu'ils les
observaient.

"Elle ne va pas le supporter," constata Hermione en regardant Aurore et James patauger sur la
plage. Patmol courait de long en large sur le rivage, aboyant follement contre les mouettes. "Elle est
tellement possessive. Je ne sais pas si ce serais mieux ou pire de commencer à la préparer."

Drago hocha lentement la tête. Sa main agrippait celle d'Hermione, mais ses yeux regardaient
attentivement Aurore alors qu'elle se précipitait sur la plage après James, traînant un long morceau
de varech derrière elle.

Ginny revenu avant le sixième anniversaire de James. Les retrouvailles furent joyeuses. Elle avait
ramené de vieilles photos qui avaient été récupérées, des photos de Harry, Ron et Hermione à
l'école.

James était fou de joie de revoir sa mère, mais Ginny n'était pas là pour rester. Elle allait ramener
James en Grande-Bretagne. Ils allaient vivre dans le village reconstruit de Pré-au-Lard et aider à la
reconstruction avant la réouverture de l'école de Poudlard l'année suivante.
"Reviens avec moi, Hermione," dit Ginny pendant que Drago était absent pour vérifier les
protections. "Tu devrais revenir. Tout ce que je dis et fais sont toutes tes idées. Je ne fais que les
répéter. Tu serais meilleure que moi dans ce domaine. Toutes les façons dont tu avais l'habitude de
vouloir changer le monde Sorcier – tu pourrais en faire la plupart si tu revenais. Les gens devraient
savoir que tu es la raison pour laquelle il a même été possible de tuer Voldemort."

La poitrine d'Hermione se serra, mais elle se força à rire un peu. "Je pense que toi et Draco avez
finalement quelque chose en commun. Comment ça ce passerait exactement ? Est-ce que
j'amènerais Aurore avec moi pendant que j'essaie d'effacer le nom de Drago, ou simplement les
laisser tous les deux derrière-moi ?"

L'expression de Ginny se tendit et elle détourna les yeux. "Tu ne peux pas effacer son nom. Je sais
que tu penses qu'il est un héros tragique, mais ce n'est pas ainsi que personne le verra jamais, même
si tu explique pourquoi il a fait ce qu'il a fait. J'ai travaillé avec les Aurors et les avocats. J'ai vu les
registres. Hermione, sais-tu combien de personnes il a tué ? Les listes sont si longues..."

"Je le sais," la coupa Hermione.

Ginny croisa fermement les bras. "Il est comme Voldemort quand nous étions enfants. Les gens
chuchotent quand ils parlent du Haut-Préfet. Personne ne dit même Malefoy s'ils peuvent l'éviter.
Sa signature est partout dans les archives du procès. Ce n'est pas comme si Voldemort avait signé
quoi que ce soit. De la façon dont les archives du régime apparaissent, on pourrait penser qu'il était
réellement celui qui était au pouvoir après la guerre. Tout ce qui s'est passé, il en a au moins été
informé."

L'estomac d'Hermione se tordit mais sa mâchoire se tendit. "Il est difficile de déstabiliser un régime
sans être informé," répondit-elle d'une voix sèche.

Ginny poussa un soupir résigné et détourna le regard à nouveau.

Hermione la regarda du coin de l'œil. "Je ne vais pas le quitter, Ginny. Il n'y a pas de version de moi
survivant à la guerre sans Drago. Croire en l'autre est la seule raison pour laquelle l'un ou l'autre de
nous a survécu. Je suis trop fatiguée pour essayer de reconstruire le monde Sorcier en me basant sur
un mensonge sur la façon dont j'ai réussi à le vivre."

Ginny fixa Hermione, et ses lèvres se tordirent comme si elle discutait de quelque chose.

"Hermione..." Elle prit une profonde inspiration et redressa les épaules. "Hermione, je sais que j'ai
dis que je ne dirais rien d'autre, mais je dois dire tout ça au moins une fois avant de partir et de te
laisser ici." Sa gorge se plongea alors qu'elle déglutissait. Sa cicatrice avait rougi et se détachait
nettement comme elle le faisait toujours lorsqu'elle était bouleversée. "Tu es la seule famille que j'ai
mise à part James.é Tu es plus importante pour moi que n'importe qui d'autre dans le monde. Je te
dois ma vie et je t'aime, et Harry et Ron t'aimaient; donc je dois te le dire une fois. Je sais que tu
aimes Drago. Je... je ne pense pas que tu te rendes compte à quel point il est inhumainement froid
envers quiconque n'est pas toi ou Aurore. Le reste du monde pourrait brûler, et il s'en soucierait à
peine. Ce n'est pas comme si c'était un simple sortilège qu'il avait utilisé pour tuer tous ces gens. Tu
dois ressentir la malédiction meurtrière..."

"Je sais qui il est, Ginny." Hermione la coupa. "C'est la raison pour laquelle toi et moi sommes
vivantes."
La frustration traversa le visage de Ginny et elle recommença à ouvrir la bouche. Hermione la
dévisagea.

"À quoi as-tu pensé - quand tu as utilisé le sortilège de la mort sur Voldemort ?" demanda
Hermione.

La mâchoire de Ginny se referma brusquement, et elle se raidissa en fixant Hermione, les yeux
écarquillés. Elle pressa fermement ses lèvres l'une contre l'autre jusqu'à ce que son expression se
torde et devienne angoissée.

"Oh mon Dieu. C'était Harry," répondit-elle finalement, sa voix se remplit de chagrin, ses jointures
devenant blanches alors qu'elle serrait ses mains en poings tremblants. "Je pensais à tout ce qu'il
avait fait à Harry."

Hermione hocha la tête, sans surprise.

Elle regarda la bague en onyx sur sa main pendant plusieurs secondes avant de parler. "L'amour
n'est pas toujours aussi beau ou pur que les gens aiment le penser. Il y a parfois des ténèbres. Drago
et moi marchons main dans la main. J'ai fait de lui ce qu'il est. Je savais ce que signifiaient ses
runes quand je l'ai sauvé. Si c'est un monstre, alors je suis sa créatrice. Selon toi, quelle est la
source de toute sa rage ?"

Lorsqu’Aurore réalisa que Ginny allait emmener James, elle était d'abord incompréhensible puis,
alors qu'ils se préparaient à partir, elle devenu hystérique. 'Il est à moi ! Il est à moi ! C’est mon
meilleur ami! Tu ne peux pas l'emmener !"

Elle ne voulait pas être réconfortée par Drago ou Hermione. Elle s'accrochait à James et refusait de
lâcher prise. James était douloureusement en conflit à propos de son départ, bien qu'il n'ait pas
lâché la main de Ginny pendant un moment.

"Elle peut venir avec nous," déclara-t-il, "je m'occuperais d'elle."

"Non. Non. Aurore doit rester avec moi et son père jusqu'à ce qu'elle soit plus âgée," répondit
Hermione en essayant de retirer Aurore de bras de James.

"Je veux y aller aussi !" dit Aurore alors qu'Hermione enlevait ses doigts de la robe de James. "Je
veux aussi vivre en Grande-Bretagne. Pourquoi ne nous pouvons y aller aussi ?"

"Je suis désolé, Aurore, nous ne pouvons pas."

"Pourquoi ?" Aurore s'effondra sur le sol et essaya de ramper vers James avant qu'Hermione ne
puisse la chercher.

Hermione la souleva du sol et la serra fermement. "Ce n'est pas sûr pour nous d'y aller. C'est
pourquoi nous vivons sur cette île plutôt que dans la ville avec les magasins, tu te souviens ?
Maman avait des maux de tête là-bas, et les guérisseurs ont dit à maman qu'elle ne pouvait pas aller
dans des endroits qui lui donnaient des maux de tête."

"Mais James est mon meilleur ami. On doit rester ensemble. C’est ce que le meilleurs amis sont
censés faire," sanglota Aurore dans l'épaule d'Hermione.
Drago resta à côté, l'air complètement perdu; ses doigts tremblaient.

James lâcha la main de Ginny et se dirigea vers Aurore.

"Rory, tu dois rester avec ta mère et ton père. Ce n'est pas sûr en Grande-Bretagne."

"Je peux y aller. Je suis aussi une Gryffondor," répondit Aurore d'une voix brisée.

Drago grimaça.

"Oui," répondit lentement James, et son expression devint douloureuse. "Mais tu ne peux pas venir
car tu dois t’occuper de Patmol. Ce n'est pas sûr pour un chiot. Il ne vient pas non plus depuis
qu’on lui as dit, il aboie trop."

La tête d'Aurore sortit de l'épaule d'Hermione. "Vraiment ?" dit-elle d'une voix tremblante.

"Oui." James hocha sérieusement la tête. "Ce n'est pas sûr pour un chiot. Tu dois prendre soin de
lui. Oncle Drago ne l'aime pas et tante Mione ne sort pas beaucoup. Il a besoin de promenades tous
les jours, alors tu dois le faire." James serrait fermement la laisse de Patmol. "Mais c’est toujours
mon chien."

Aurore hocha lentement la tête et James lui tendit la laisse de Patmol.

Après que Ginny et James se soient éloignés du portoloin, Aurore s'assit sur la véranda, étreignant
Patmol en pleurant.
Quatre ans plus tard.
Aurore courut dans le laboratoire et grimpa sur les genoux d'Hermione, un morceau de papier
agrippé à ses doigts.

"Maman Regarde maman. Papa m'a emmené au marché, et il y avait une dame - elle les avait sur
des ficelles, et elle m'en a laissé une." Aurore déplia ses doigts, et là, dans sa paume se tenait une
petite grue en origami froissée.

Hermione eut un petit hoquet, et son cœur se serra alors qu'elle la regardait.

"Oh, Aurore, c'est adorable."

"Elle a dit que si j'en fais mille, j'obtiendrais un vœu." Aurore fixa la grue avec ses yeux argentés
brillants, puis la lumière s'éteignit alors qu'elle se dégonflait. "Mais... mes vœux sont simplement
imaginaires."

"Qu’est-ce que tu souhaites ?" demanda Hermione, même si elle était certaine qu'elle connaissait
déjà la réponse.

Aurore leva les yeux vers Hermione avec hésitation. "Je souhaite que nous puissions aller en
Grande-Bretagne."

Hermione pressa ses lèvres l'une contre l'autre en un sourire serré. "Ce serait amusant, n'est-ce pas
?"

Aurore hocha la tête et regarda avec nostalgie la grue qu'elle tenait.

Elle avait perdu la plus grande partie de son côté ludique après le départ de James. Drago et
Hermione avaient essayé de raviver l'étincelle. Drago l'avait emmenée sur le continent pour visiter
les terrains de jeux et les marchés, Hermione était même allée avec eux à l'occasion. Mais Aurore
ne voulait pas être amie avec d'autres enfants.

Il y avait trop d'obstacles. Dans le monde Moldu, elle avait été mise en garde contre toute référence
à la magie. Dans le monde magique, Drago et Hermione l'avaient très soigneusement avertie qu'elle
ne pouvait dire à personne les noms de ses parents, où ils vivaient, ou de mentionner comment
Drago et Hermione avaient changé leurs apparences.

Les règles avait souligné Aurore. En conséquence, elle ne jouait pas. Elle se tenait tranquillement à
distance, regardant les autres enfants jouer avec une expression de désir mais refusant toutes les
invitations à participer, même lorsque Drago et Hermione l’y poussaient. Après quatre ans, James
resta le seul ami dont elle parlait.

"Maman... est-ce que je pourrais y aller quand je serais assez grande pour aller à Poudlard ?"

L'estomac d'Hermione se tordit et elle cligna des yeux à cause du mal de tête qu'elle avait déjà
essayé d'ignorer. "Je pensais que tu allais à l'école en Nouvelle-Zélande ? Pour que ton père et moi
puissions te rendre visite et que tu puisses rentrer à la maison pour les vacances."

"Vous ne pouvez pas me rendre visite à Poudlard ?"

La mâchoire d'Hermione se serra alors qu'elle pensait à la tour d'astronomie avec les corps des
Weasley suspendus sous le cadavre de Harry; le couloir sinueux où elle avait été entraînée vers les
cachots avant d'être enfermée; d'être assise dans la Grande Salle tout en étant formée comme
substitut.

"J'aurais - j'aurais probablement des maux de tête si je te rendais visite à Poudlard. Des... des
choses très tristes me sont arrivées là-bas, et j'y penserais si je retournais là-bas."

Aurore était silencieuse. "Je suppose que la Nouvelle-Zélande a une bonne école," dit-elle après
une minute, en prenant la grue et en lissant doucement certains plis.

Hermione pouvait entendre le désir dans sa voix. Elle tendu la main et redressa les ailes, puis
arrangea l'oiseau en origami pour qu'il se tienne. "Savais-tu que j’ai déjà plié mille grues une fois."

Aurore regarda par-dessus son épaule. "Est-ce que ton vœu s’est réalisé ?"

Hermione acquiesça et eut un petit sourire. "Je pense que oui."

"Qu’est ce que tu avais souhaité ?"

"Eh bien..." La gorge d'Hermione se serra, et elle tendit la main et repoussa les boucles sauvages
d'Aurore. "Je ne me souviens pas exactement de mon souhait en détails, mais je pense que je te
souhaitais toi. Je pense - que je souhaitais un endroit pour être avec les gens que j'aime; où je ne
serais plus seule. Il y a eu un moment où j'étais vraiment seule. Et maintenant, je t’ai toi et ton père.
Alors j'ai réalisé mon vœu."

Les yeux d'Aurore s'illuminèrent. "Est-ce que tu peux m'apprendre à fabriquer une grue ?"

Hermione resta immobile pendant un moment, son cœur se serrant douloureusement. "Non. Je suis
désolée, je ne me souviens plus comment les fabriquer. J'ai essayé d'apprendre à nouveau, mais ça
m'échappe toujours."

"Pourquoi ?"

Hermione pressa ses lèvres l'une contre l'autre et déglutit. "Eh bien, quand j'étais enceinte de toi, je
me suis faite mal à la tête. J’ai été blessé à l'intérieur. Cela aurait pu être une très, très grave
blessure. Mais ça m’as fais assez mal pour que je ne puisse pas me souvenir de beaucoup de
choses. Pendant longtemps, nous avons pensé que je finirais par oublier de plus en plus de choses.
Mais..." un sourire se courba sur les lèvres d'Hermione. "Même si tu n'étais même pas encore née,
tu as utilisé ta magie et tu l'as enroulée tout autour des parties de mon cerveau qui étaient blessées
pour que je n'oublie plus rien. Mais les parties de mon cerveau qui sont enveloppées dans ta magie;
je ne peux plus les atteindre maintenant. Ils sont bien enfermés pour ne pas pouvoir se briser. Cela
signifie que même si tu me dis certaines choses ou que j'essaie de les apprendre, je les oublie à
nouveau."

"Ma magie t’a réparé ?" Les yeux d'Aurore étaient écarquillés.

Hermione acquiesça. "Oui. C'est ce qu'on appelle le Magi-microchimérisme Fœto-maternel. C'est


comme ça que les guérisseurs l'appellent. C'est très, très rare. Tant que je suis très prudente et que je
ne fais pas de choses qui me font respirer vite ou qui me font mal à la tête, les guérisseurs pensent
que je vais continuer à me souvenir de la plupart des choses jusqu'à ce que tu sois adulte et que tu
ais des enfants."

"Peut-être que tu pourrais avoir un autre bébé pour réparer ton cerveau si tu commence à oublier."
Hermione eut un sourire serré. "Les guérisseurs ont dit qu'il n'y avait plus de bébés pour moi. Juste
toi."

Draco apparut à la porte avec ses cheveux toujours bruns et ses traits adoucis par des
sorts. Hermione se raidit en le voyant.

"Maman me disait comment ma magie avait réparé son cerveau," expliqua Aurore.

Les yeux argentés de Draco vacillèrent, et il fit un signe de tête laconique.

Les yeux argentés de Draco scintillèrent et il hocha la tête.

Hermione déposa un baiser sur la tête d'Aurore. "Chérie, peux-tu aller demander à Topsy ce qu'il y
a pour le dîner ? Ton père et moi devons parler."

Aurore prit sa grue en papier et s'éloigna. Alors que ses pas s'effaçaient au loin, le sourire sur le
visage d'Hermione disparut.

Drago la regarda et haussa un sourcil. "Qu'est-ce qui ne va pas ?"

Hermione déglutit, et sa gorge avait l'impression qu'il y avait une pierre dedans. Elle tendit la main
sous une pile de papiers et en retira un journal Sorcier.

«Criminel de guerre retrouvé noyé»

Les yeux de Drago brillèrent pendant une fraction de seconde en le lisant.

"Ils ont retrouvé Stroud noyé au large des côtes du Brésil," déclara Hermione d'une voix calme. Ses
doigts se crispèrent contre le papier. "Elle a été retrouvée dans une morgue Moldue. La cause
officielle du décès est une crise cardiaque en nageant."

Il y eut un bref silence.

"Dommage que quelqu'un ne l'ait pas tuée," répondit froidement Drago en agitant sa main
prothétique et en marmonnant "finite" afin de retirer le glamour de ses cheveux et de ses traits.

"Quelqu'un l’as tuée," dit Hermione d'une voix qui était presque un sifflement.

Drago regarda Hermione d'un air absent.

"Ne fais pas ça. N'ose pas me mentir." Son cœur commençait à battre douloureusement dans sa
poitrine.

Drago baissa les yeux et poussa un soupir bas. En une fraction de seconde, sa netteté réapparut
comme une lame brute.

La version de lui-même qu'il portait si parfaitement sur l'île chaque fois qu'Aurore pouvait le voir,
la douceur, les sourires tordus et les monologues calmes. Tout disparut comme s'il s'agissait d'un
costume qu'il avait enfilé. Le personnage parfait et infaillible du père qu'il voulait être.

Maintenant, il était à nouveau réel. Aussi froid et scintillant que l'acier tranchant de rasoir.
Hermione le regarda, sentant qu'il y avait un gouffre en elle. "Nous avons dit que nous en avions
terminé."

"Non, la reprenna-t-il en croisant les bras et en haussant un sourcil. "Tu as dis que nous avions fini,
et je ne me suis pas disputé avec toi."

La mâchoire d'Hermione trembla et elle baissa les yeux. "Tu aurais pu être capturé. S'ils t’avaient
capturé, tu aurais été tué."

Sa tête et son sternum lui faisait mal comme si il avait été fendu en deux.

"Je suis assez difficile à tuer. Considérablement plus difficile à tuer qu'une guérisseuse d'âge
moyen." Ses yeux étaient de glace.

"Qu'est-ce que tu lui as fait ?" Elle rencontra son regard. "Cruciatus jusqu'à ce qu'elle se noie ?"

Le coin de sa bouche se tordit alors qu'il détournait les yeux. "Intelligente comme toujours."

Hermione ne dit rien d'autre. Elle n'arrêtait pas de le fixer, attendant qu'il la regarde.

"Elle méritait de mourir," dit-il finalement, regardant fixement par la fenêtre. "Tu devais savoir que
j'allais la tuer au moment où on a appris qu'elle avait fuit. Tu savais que je la retrouverais."

Hermione essaya d'avaler. Ses épaules tremblaient alors qu'elle se tenait fermement. "Tu m'as
mentis. Tu m'as mentis. Tu m’as caché ce que tu faisais. Tu m’avais dis que tu devais aller au
Canada pour faire un transfert financier. Maintenant - chaque fois que tu vas partir, je vais me
demander ce que tu fais vraiment, et je vais m'inquiéter que tu ne reviennes jamais-" Sa voix se
brisa.

L'expression de Drago ondula et il tendit la main vers elle.

Hermione se leva brusquement pour éviter son contact, pressant sa main contre son sternum. "Ça ne
te suffit pas ? Est-ce que cette vie est si insatisfaisante que la vengeance vaut tout ce risque ?" Ses
yeux brûlaient. "Dans quelques années, nous allons devoir le dire à Aurore. Elle va aller à l'école et
entendre parler de la guerre dans ses classes, incapable de dire quoi que ce soit. Ils vont parler de
toi. Ils vont lui dire tout ce que tu as fait."

La mâchoire de Drago se serra.

Hermione prit une inspiration irrégulière. "Ça va briser son monde, même si elle l'entend d'abord de
ta part. Nous n'avons pas tout ce que nous voulons dans cette vie, Drago. C'est toi qui m'avais dis
ça. Tu m’avais dis, qu’il y aurait un moment où j'ai devrais réaliser que je n'allais pas obtenir tout
ce que je voulais, et que je devais choisir quelque chose et lâchez prise. Je t’ai choisis. Toujours. Je
t'ai toujours choisis."

Ses poumons commencèrent à spasmer si violemment que cela provoqua un gémissement tendu
dans sa gorge. Elle pressa ses mains sur sa bouche. Drago tressaillit visiblement et tendit de
nouveau la main vers elle.

Hermione le fusilla du regard. "Si ce n'est plus ce que tu veux, tu me dois au moins de me le dire
d'abord."
"Granger, ça ne s’est pas passé comme ça," répondit-il, sa voix tendue alors qu'il s'approchait d'elle
lentement.

Elle recula. "Vraiment ? Tu l’as juste rencontrée alors que tu étais sur un tout autre continent loin
de là où m’avais dis que tu étais ? Tu l'as cherchée tout ce temps, n'est-ce pas ?"

Il hocha la tête à contrecœur, mais ses yeux étaient toujours impassibles. "Elle méritait de mourir
après ce qu'elle t'avait fait. Je n'ai pas pu la lâcher une fois que j'ai su où elle se cachait."

La bouche d'Hermione se tordit et elle détourna le regard. "Alors tu n'aurais pas dû chercher. Tu
aurais dû la laisser tranquille." Elle poussa un sanglot silencieux. "Le pire, c'est que je suis
tellement contente qu'elle soit morte. Je suis contente qu'elle ait souffert. Je ne voulais tout
simplement pas que ce soit toi - pourquoi est-ce toujours toi ?"

Drago fit deux pas rapides à travers la pièce et l'attrapa par le bras avant qu'elle ne puisse reculer.

Hermione hésita un moment avant de s'enfoncer dans ses bras. "Je la détestais. Je la détestais
tellement. Je la détestais."

"Je sais," dit-il, berçant son visage et pressant leurs fronts l'un contre l'autre alors qu'elle luttait pour
respirer. "Je le sais."

Elle poussa un sanglot bas.

"Je te le jure, j'en ai fini maintenant. Tu peux respirer." Il la serra fermement dans ses bras. "Il n'y
aura personne d'autre."

Dix ans plus tard.

Hermione se tenait dans la gare centrale de Wellington, regardant les flammes vertes d'une grande
cheminée s'éteindre.

"Il n'y a plus que nous deux maintenant," dit-elle d'une voix mélancolique.

Drago était silencieux alors qu'il se tenait à côté d'elle. Sa main glissa autour de sa taille, chaude et
possessive.

Elle posa sa tête contre son épaule. "Tu réalises pourquoi elle part, n'est-ce pas ?"

Il y eut une pause avant que Drago émette un soupir douloureux. "Oui..."

Un sourire joua au coin de sa bouche. "Je suppose que c'était presque inévitable."

Elle leva les yeux vers Drago, qui fixait toujours la cheminée. Une expression à la fois d'amertume
et de résignation était sur son visage. Il baissa les yeux et croisa son regard.

Ses traits étaient cachés derrière des glamour, mais ses yeux étaient toujours les mêmes. Peu
importe combien de temps elle les étudiait, il semblait toujours y avoir des nuances dans la façon
dont leur couleur changeait qu'elle n'avait pas encore découvert. Il ressentait les choses si
intensément mais en privé. Ils étaient pareils à cet égard.

Alors qu'il la regardait, ses yeux étaient comparable à de l’argent fondu.


Le monde autour d'eux s'évanouit.

Son rythme cardiaque s'accéléra. "Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?"

Le coin de sa bouche se tordit en un sourire qui n'avait jamais été que pour elle. "Tout ce que tu
veux, aussi longtemps que tu le souhaites."
Epilogue 3

Août 2024

Une cheminée du Réseau International des Cheminées du Ministère Britannique de la Magie


s'alluma soudainement et une jeune femme apparut à l'intérieur, une petite valise à la main. Ses
grands yeux argentés étaient écarquillés alors que les flammes vertes s'éteignaient, et elle sortit de
la cheminée, observant le haut plafond voûté de l'Atrium du Ministère avant de regarder la foule de
sorciers et de sorcières qui s'affairaient à travers.

"Aurore !" appela une voix.

Plusieurs personnes se retournèrent pour voir Ginny Weasley se précipiter à travers la pièce avec
son fils, James Potter, à quelques pas derrière elle. Ginny écrasa la jeune femme dans une étreinte
qui dura plusieurs minutes avant de reculer et d'étudier Aurore.

"Regarde toi. Regarde toi ! Ça fait tellement d'années. J'avais peur de ne pas te reconnaître, mais tu
ressembles tellement à ta mère," s'exclama Ginny qui avait l'air au bord des larmes.

Aurore souria. "Oui," répondit-elle d'une voix qui laissait entendre un léger accent néo-zélandais,
"Papa dit ça tout le temps."

Ginny secoua la tête avec incrédulité. "Je n'arrive toujours pas à croire qu'ils t’ont finalement laissé
venir. J'étais sûre que tu resterais en Nouvelle-Zélande ou que tu finirais peut-être en Australie. Ta
mère m’a écrit que tu avais reçu des offres après avoir passé tous les examens."

Les joues d'Aurore rougirent et elle regarda maladroitement ses chaussures.

Ginny gloussa. "Ne rougis pas. Nous savions tous que tu es brillante. Mais te voilà en Grande-
Bretagne, après toutes ces années."

Aurore eut un sourire narquois qui ne rappelait pas du tout sa mère. "Eh bien, ils savaient que
j'avais toujours voulu venir, mais découvrir que j'avais postulé et obtenu une offre de Gringotts était
une surprise pour eux."

Ginny tendit la main et attrapa James, le tirant vers l'avant dans la conversation. Les yeux d'Aurore
et de James se rencontrèrent pendant un moment avant de s'éloigner.

"Je souhaite toujours que tu ailles à l'école de Poudlard comme James. J'ai essayé de convaincre ta
mère de te laisser y allez, mais la Nouvelle-Zélande était à peu près tout ce que l'un ou l'autre de tes
parents envisageait quand tu avais onze ans. Je sais que vous vous écrivez constamment toutes les
deux, mais tes qualités studieuses n'ont vraiment pas réussi à déteindre sur le plan intercontinental.
Je suis sûre que tu te souviens à quel point James avait à peine réussi à se débrouiller avec ses
B.U.S.E.S dont il avait besoin pour devenir Auror. J'ai faillit mourir de honte. Professeur de
Défense Contre les Forces du Mal, et mon propre fils a à peine obtenu un A."

James devenu rouge vif et passa maladroitement une main dans ses cheveux sauvages. "Maman !
J'ai pris au sérieux les notes de mes ASPIC. Tu ne peux pas continuer à évoquer quelque chose d'il
y a quatre ans."
Ginny eut un grognement indigne. "Je vais en parler aussi longtemps que je veux. Je n'ai pu croiser
personne dans la salle des professeurs pendant le premier mois de ta sixième année."

James avait l'air de vouloir que le sol l'avale.

Ginny ria, apparemment inconsciente des sorciers et des sorcières qui les écoutaient dans l'Atrium.
"Eh bien, peut-être que tu pourrais lui donner un peu de bon sens maintenant que tu es en
Angleterre. Il est comme qu'Harry était autrefois – il doit toujours être le héros, même dans les
simulations d'entraînement." Les yeux de Ginny devinrent brièvement brumeux avant de cligner
des yeux et de rire à nouveau. "Il pourrait utiliser une amie pondérée et pragmatique plutôt qu'une
autre Gryffondor comme moi. Je suis toujours déchiré entre l'orgueil et les hurlements."

Les creux des joues de James étaient tachés d'écarlate.

Aurore eut un sourire maladroit et pincé et hocha la tête.

Une vieille sorcière à proximité s'éclaircit la gorge. Ginny se retourna.

"Ginny, je ne t'ai pas revu depuis le mémorial du mois dernier. Comment vas-tu chérie ?"

Ginny eut un sourire serré et exercé. "Mme Tutley, je vais bien - je profite de l'été avant le début de
l'école. Nous nous attendons à une première année plus importante en septembre, et James vient de
terminer sa deuxième année de formation d'Auror."

Mme Tutley hocha la tête, semblant totalement désintéressée par la réponse de Ginny alors qu'elle
étudiait Aurore à travers une paire de lunettes. "C’est charmant. Qui est votre nouvelle amie ici ?"

Ginny la regarda. "Oh... Voici Aurore Black. James et moi connaissions sa famille lorsque nous
étions à l'étranger. Elle vient de décrocher un emploi chez Gringotts, alors elle restera avec nous
jusqu'à ce qu'elle se soit installée."

"Aurore Black ?" Les yeux de Mme Tutley s'écarquillèrent et elle regarda plus attentivement
Aurore. "Lié à l'ancienne famille des Black ?"

"Ils ont immigré pendant la Première Guerre." répondit Ginny à voix basse.

Les yeux de Mrs Tutley devinèrent plus ronds, et elle dit dans un murmure scénique : "Regulus ?"

Les sourcils de Ginny se contractèrent et elle eut un sourire évasif. "J'aimerais pouvoir parler avec
vous, mais nous devons vraiment nous mettre en route. Aurore n'a que quelques jours avant son
premier jour de travail, et je lui ai promis de lui faire visiter le Chemin de Traverse en premier lieu.
James, sois un gentleman et prends le sac d'Aurore."

Il y avait de nombreux yeux curieux qui suivaient le petit groupe jusqu'aux remontées mécaniques.
Alors que les portes se refermaient, des chuchotements éclatèrent.

Ginny Weasley avait toujours été intensément privée dans les interviews sur qui l'avait cachée et
protégé avec James après la mort de Harry Potter. L'arrivée d'un ami de la famille d'Océanie mettait
en effervescence les journaux. Une Black. Bien sûr. Harry Potter avait été un filleul Black.
Rétrospectivement, il était évident qu'une branche de la vieille famille recluse aurait été disposée à
étendre la protection à l'enfant de Harry Potter, même s'ils n'avaient pas été enclins à rejoindre la
guerre eux-même. Maintenant que le bouleversement de la reconstruction touchait à sa fin, il n'était
pas surprenant qu'un héritier fasse une apparition pour réclamer le siège de la famille languissante.

Il y avait plusieurs hiboux affectés à l'école de sorcellerie de Nouvelle-Zélande, faisant des


demandes informelles sur une récente diplômé.

Aurore était apparemment inconsciente de l'attention qu’on lui portait alors qu'elle traversait le
Chemin de Traverse. Ginny Weasley agissait comme une guide touristique joyeuse tandis que
James restait en retrait à l'arrière, alternant entre les yeux de son ami d'enfance et les sourires
effrontés de tout ceux qu'il surprenait en train de la regarder ouvertement.

Ginny désignait un nouveau restaurant lorsqu'une femme d'âge moyen heurta Aurore puis se figea,
tendant la main et agrippant fermement le bras d'Aurore. "Herm... !"

Aurore se retourna pour regarder l'étrangère.

La femme se coupa, reprit sa main et la pressa un instant contre sa poitrine. Elle avait plusieurs
doigts prothétiques plaqués de porcelaine. "Non. Non bien sûr que non. Je suis désolée. Vous n’êtes
pas. Pendant un instant, vous m'avez rappelé quelqu'un que j'ai connu autrefois."

Ginny se retourna et une lueur de quelque chose apparut dans ses yeux.

"Angelina," dit-elle d'une voix douce après un moment d'hésitation, "c'est Aurore Black, j'ai vécu
avec sa famille après la mort d'Harry, lorsque j'étais enceinte de James."

Angelina fixa Aurore pendant un moment de plus avant de regarder Ginny, les épaules tombantes.

Elle se retourna vers Aurore. "Oh. Je suis ravie de te rencontrer," sa voix était mélancolique.
"J'espère que je ne t'ai pas fait peur en t'attrapant comme ça. J'étais juste choquée. Elle ressemble un
peu à Hermione, tu ne trouve pas ?"

L'expression d'Aurore était vide; elle regarda Ginny.

Ginny regarda Aurore comme si elle essayait de voir à quoi Angelina faisait référence.

"Oh oui. Je pense que c'est sa bouche, peut-être ?" Ginny regarda Angelina puis revint vers Aurore
avec une expression sérieuse. "Hermione Granger. C'était une de nos camarades d'école. Elle est
décédée en 2005, pendant l'emprisonnement d'après-guerre, avant la Libération."

"Oh," répondit Aurore avant de regarder Angelina. "Toutes mes condoléances."

Angelina fixa Aurore pendant un moment de plus avant de hocher la tête et de se détourner.

Ginny ouvrit la voie chez Fleury et Botts. "Ici, dit-elle à voix basse, "c'était le magasin préféré de ta
mère."

"Bien sûr," répondit Aurore, les yeux brillants.

La librairie était calme. Le béguin pour la rentrée n'était pas encore en plein essor, et les acheteurs
étaient calmes et naviguaient tranquillement.

Il y avait une grande exposition de livres épais juste à l'intérieur de l'entrée.


Une histoire complète de la deuxième guerre des sorciers par Orpheus Tourdesac.

Aurore fit une pause, fixant les livres pendant un moment avant de tendre la main et d’en prendre
un exemplaire.

"Il vient de paraitre cette semaine," déclara un employé serviable qui se tenait à proximité, lorgnant
le livre dans ses mains.

"Je n'ai pas reconnu le titre, je pensais qu’il devait l'être." Aurore ouvrit le livre pour parcourir
l'index des chapitres.

"Oh. Vous n'êtes pas d'ici, n'est-ce pas ? Ni sud-africain, ni australien. Vous venez de la Nouvelle-
Zélande ?" demanda l'employé, en regardant Aurore avec un plus grand intérêt.

"Je suis allée à l'école là-bas," répondit Aurore d'un ton vague en passant ses doigts le long des
titres des chapitres. Son index s'arrêta brièvement en cours de route.

"Eh bien, si vous voulez une histoire de la guerre, c'est - définitivement, la meilleure qui soit. Je l'ai
lu en une fois, je n'ai pas dormis. J’étais un zombie absolu en venant au travail le lendemain, mais
cela en valait la peine. Orpheus est brillant avec les mots - lié à Bathilda Tourdesac qui a écrit
l’Histoire de la Magie et de Poudlard: une histoire."

Aurore arqua un sourcil et hocha la tête. L'employé sembla le prendre comme un signe
d'encouragement et se rapprocha. "Il y a passé plus de dix ans. Il a obtenu une autorisation spéciale
du Ministère pour accéder à tous les enregistrements de la guerre, même aux transcriptions des
procès qui n'étaient pas encore rendus publiques. C'est choquant. Certaines sections, je ne
recommanderais pas de les lire si votre estomac n'est pas accrochée. Mais - si vous voulez savoir ce
qui s'est passé. C'est ce livre qui vous le diras. Tout est là. Tout ce que les gens devraient savoir."

"Est-ce que vous le savez ?" demanda Aurore.

L'employé avait l'air incertain.

"Tout ce que les gens devraient savoir sur la guerre ?" déclara Aurore pour clarifier.

L'employé avait l'air mal à l'aise. "Eh bien, pour moi, c'est difficile de ne pas le savoir. Je suis né en
2005, je suis l’un des enfants de - cette génération. Les essais ont duré des années alors qu'ils
essayaient de savoir quoi faire de nous tous."

"Je suis désolée."

Le garçon s'éclaircissa la gorge.

"En tous cas. La lecture permet de mettre tout ça en perspective."

Aurore regarda le livre dans ses mains. "Je le vérifierais. J'ai grandis en dehors de l'Europe, mais
nous avons entendu des histoires. Vous ne pouvez pas vraiment ne pas entendre les histoires.

L'employé hocha la tête.


Aurore glissa le livre sous son bras et se dirigea plus loin dans la librairie. Une fois dans une allée
vide, elle ouvrit rapidement le livre jusqu'à son index et passa son doigt jusqu'à ce qu'elle trouve le
titre de chapitre qu'elle voulait. Page 186.

Elle se rendit à la page.

«Drago Malefoy, connu dans le monde sous le nom de Haut-Préfet, est le meurtrier de masse
le plus tristement célèbre de toute l'histoire des Sorciers. Le plus jeune à avoir jamais rejoint
les rangs de Lord Voldemort, il n'avait que seize ans lorsqu'il assassina le célèbre Albus
Perceval Wulfric Brian Dumbledore. Malefoy consacra sa vie à gravir les échelons au sein de
l'armée des Mangemorts. Non seulement il était le plus jeune Mangemort initié, mais il est
également devenu le plus jeune individu à atteindre le grade de général pendant la guerre.

Il possédait ce qui était largement considéré comme une compétence surnaturelle dans les
Forces du Mal. Il y a un débat parmi les chercheurs sur les moyens qu'il a pu utiliser pour
l'obtenir.

En plus de l'assassinat d'Albus Dumbledore, certaines de ses actions les plus notables ont été
le massacre du Surrey qui a conduit à la mort de Kingsley Shacklebolt, le chef de l'Ordre du
Phénix à l'époque, et la capture coordonnée de toutes les maisons sûres de l'Ordre pendant le
Bataille de Poudlard. Alors que de nombreux Mangemorts ont pris leur retraite après la
guerre, l'ascension de Malefoy ne faisait que commencer. Il s'est fortement impliqué dans la
capture et l'interrogatoire de tous les membres de la Résistance restants, utilisant ce qui est
devenu sa malédiction de signature les tuer plutôt que de permettre leur emprisonnement. Son
utilisation agressive de la malédiction meurtrière a été la clé pour atteindre son statut de
Haut-Préfet et une éventuelle reconnaissance en tant que successeur de Lord Voldemort.

Beaucoup pensent que si Drago Malefoy n'avait pas été tué dans l'incendie du Manoir
Malefoy, le régime des Mangemorts aurait pu durer des décennies de plus. La santé de Lord
Voldemort était si précaire à l'époque que beaucoup pensent qu'il aurait cédé le contrôle à
Malefoy avant la fin de l'année.

Eustace Sederis, érudit en Arts Sombres, a écrit dans son livre sur Malefoy : Une biographie
du Haut-Préfet d'Europe: «Drago Malefoy était un monstre dans la peau d'un homme. Il ne
ressemblait peut-être pas à Lord Voldemort en apparence, mais son héritage aurait été
identique. Pour gérer autant de malédictions meurtrières consécutives, une personne doit être
totalement sans empathie et pratiquement sans âme.

Jeunesse

Drago Malefoy est né le seul enfant de... »

Il y eut un bruit derrière Aurore, et elle referma instantanément le livre et se retourna. James se
tenait au début de l'allée, un sourire effronté sur le visage.

Elle l'étudia un instant avant de sourire.

James Potter n'avait jamais été maigre comme son père, et deux ans de formation d’Aurore l'avaient
rendu avec des épaules larges. Il avait le début d'une barbe auburn foncée le long de sa mâchoire, et
ses cheveux se dressaient malicieusement, juste assez longtemps pour pendre au-dessus de ses
yeux.
"Hey," dit-il. Il tenait toujours sa valise.

Un sourire narquois joua au coin de la bouche d'Aurore, et elle haussa un sourcil aristocratique, ses
yeux gris le fixant froidement. "Hey toi."

Il posa sa main sur une étagère au-dessus de la tête d'Aurore pour qu'il se penche légèrement au-
dessus d'elle. Les yeux d'Aurore brillaient.

Il la regarda. "Tu te caches déjà de maman ?"

Le sourire narquois s'évanouit et Aurore baissa les yeux. "Non. J'étais juste curieuse du nouveau
livre. Je voulais consulter la section sur le Haut-Préfet.

Le sourire caché dans les yeux de James disparut. "Ne fais pas ça. Ils ne diront jamais comment ça
c’est réellement passé."

Aurore haussa les épaules. "Je le sais. D'une manière ou d'une autre - j'ai l'impression que j'ai
besoin de savoir ce qu'ils disent tous de toute façon, mais c'est toujours la même chose. Il a cité
cette ligne de Sederis, à propos du Haut-Préfet étant sans âme."

Elle haussa les épaules de manière presque convaincante en levant les yeux. "Selon toi, quelles sont
les chances que ma mère soit à égalité dans l'index ?"

James posa une main sur son poignet. "Ne fais pas ça."

Aurore ne l’écouta pas. Elle se retourna, posant le livre sur le bord de l'étagère alors qu'elle l'ouvrait
jusqu'à l'index arrière, faisant courir son doigt jusqu'à ce qu'il s'arrête sous un nom.

Elle relâcha un souffle bas. "Regarde.."

Elle feuilleta rapidement le livre et s'arrêta finalement à la page photo brillante du chapitre sur
Harry Potter. Il y avait une photographie émouvante avec une légende en dessous.

Aurore et James regardèrent tous les deux la photo.

Harry Potter, Hermione Granger et Ron Weasley étaient assis ensemble sur un canapé. Ils avaient
tous l'air fanés et fatigués.

Les bras de Harry et Ron étaient accrochés autour des épaules d'Hermione alors qu'ils tournaient la
tête pour regarder la caméra et souriaient, leurs yeux heureux.

Hermione était assise au centre, si douloureusement minces que ses clavicules transparaissaient à
travers le pull vert qu'elle portait. Ses cheveux étaient tirés en arrière en deux tresses tendues qui
étaient épinglées dans un nœud épais à la base de sa tête. Son visage était orné de grands yeux
dévastés, et elle agrippait les garçons de chaque côté d'elle.

Juste avant la boucle de la photo, les coins de sa bouche se courbèrent en un sourire triste et forcé.

Elle l'étudia pendant plusieurs minutes en silence avant de tendre la main et de toucher doucement
la photo. "Je n'avais jamais vu une photo d'elle de la guerre. Ta mère m’en avait envoyé quelques-
unes de l'école, mais il n'y en avait plus après sa quatrième année."
James ne dit rien, mais quand Aurore continua de fixer la photo sans bouger, il posa une main
hésitante sur son épaule. Elle leva les yeux et rencontra ses yeux avant de lui donner un sourire
triste qui rappelait la fille de la photo.

Elle baissa les yeux à nouveau et ses doigts parcoururent les mots sous-titrant la photo comme si
elle voulait les effacer.

"Un jour... un jour, quelqu'un devra remettre les pendules à l'heure," dit-elle doucement.

James s'éclaircit la gorge et bougea. "Tu sais que maman l'a proposé. Elle voulait raconter ce qui
leur était arrivé, jusqu'à l'incendie. Ta mère et ton père, ils ne veulent pas qu'elle le fasse."

Aurore hocha lentement la tête, ses yeux toujours rivés sur la photo alors qu'elle se rejouait encore
et encore. "Je sais pourquoi. Je le comprends. Vraiment. Si j'avais vécu tout ce qu'ils ont traversés,
je voudrais juste tout laisser derrière moi. Il ne sert à rien d'essayer d'expliquer quelque chose
comme ça; personne ne voudra même jamais comprendre."

"Mais-" la mâchoire d'Aurore trembla légèrement "elle ne mérite pas d'être oubliée comme ça. Elle
ne devrait pas être une note de bas de page. Cela ne devrait même pas être la seule ligne qu'elle
possède. Elle mérite son propre chapitre. Elle mérite son propre livre sanglant." Sa voix trembla.
"Et papa ne mérite pas d'être comparé à Voldemort et traité comme une sorte de psychopathe sans
âme qui voulait tout faire..." Elle pressa les talons de ses mains contre ses yeux pendant un moment
et prit une profonde inspiration. "Pardon. Je pense toujours que je peux gérer ça - et puis je deviens
toujours tellement - en colère que je sens que je vais en être malade."

Elle soupira et cligna rapidement des yeux. Au bout d'une minute, elle expira fortement et adressa
un sourire serré à James. "Au moins, je t’ai toi et tante Ginny. Maman dit que je peux toujours lui
parler à elle ou à papa, mais-" sa bouche se tordit "elle ne se souvient pas vraiment de tout. Elle doit
prendre des potions en avance, et si je commence à pleurer, elle a du mal à respirer et saisit la main
de papa jusqu'à ce qu'elle commence à devenir blanche. Et papa a l'air toujours de préférer être
assassiné, comme si il s'attendait à ce que je ne lui parle plus jamais."

Ses jointures devirent blanches alors qu'elle agrippait le livre et le posa finalement. "Je ne sais pas
ce que je ferais sans toi et tante Ginny; sans pouvoir vous écrire sur tout. C'était tellement solitaire à
l'école, tu sais, devoir donner toutes les mauvaises réponses parce que je risquais de perdre mes
parents si je donnais les bonnes. Et j'ai toujours l'impression que peu importe à quel point je suis
proche de qui que ce soit, ils ne me connaîtront jamais vraiment ni aucune des choses qui comptent
vraiment pour moi. Tu es la seule personne qui me connaisse."

James lui sourit, ses yeux verts brillants et sérieux. "Tu m'auras toujours."

Aurore hocha la tête et après un moment elle lui sourit lentement.

Il y eut une pause alors qu'ils se dévisageaient, comme s'ils venaient de se rendre compte qu'ils se
tenaient seuls ensemble dans une allée vide.

La respiration d'Aurore se bloqua légèrement et une légère rougeur apparut dans ses joues. Les
yeux de James s'assombrirent, et il se déplaça vers l'avant, se rapprochant, et commença à tendre la
main vers elle.

La cloche de la porte sonna brusquement. James se redressa, ramena sa main en arrière et la passa
plusieurs fois dans ses cheveux alors qu'il s'éclaircissait la gorge et regardait autour de lui. "Tu sais,
maman va probablement se présenter d'une seconde à l'autre si nous ne repartons pas. Mais... euh,
nous devrions en parler davantage... de..." Son visage devenait spectaculairement rouge. "Tu sais, si
tu veux."

Aurore resta figée pendant un moment. "Oui bien-sûr. Nous devrions." Elle hocha la tête à plusieurs
reprises et passa rapidement devant lui dans l'allée.

Ils se précipitèrent vers le devant de la librairie, laissant derrière eux le livre d'histoire, toujours
ouvert à la page avec la photographie. La légende de la photo disait :

«Le trio de Poudlard, Noël 2002. Harry Potter avec ses amis Ron Weasley (voir: Weasley, Ron,
chapitre 7) et la sorcière d'origine Moldue, Hermione Granger. Granger a quitté l'Angleterre au
début de la Seconde Guerre des Sorciers pour étudier la guérison à l'étranger. Elle a survécu à la
guerre mais est décédée pendant l'emprisonnement alors qu'elle était une mère porteuse dans le
programme de repeuplement. Elle était un membre non actif de l'Ordre du Phénix et ne s'est pas
battue.»
THE END
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